Google
This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's bocks discoverablc online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.
Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the
publisher to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web
at|http: //books. google .com/l
Google
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
A propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp: //book s .google . coïrïl
w
BULLETIN Dr BIBLIOPHILE
ZZifTTfLK:
K C
*t»
\' II. —S»
FA£]S.
t
t
I
BULLETIN DU BIBLIOPHILE,
PETITE REVUE FANOENS LIVRES
CONTENANT
1^ SBS NOTKBS BlUOOmÂnnQnXSi PBE«OLOOIQUKS et UTTiRAIABS
DB DIVBE8 AUTEURS, SOUS LÀ DMCTION
DE M. Gh. NODIER;
s® un GâTALOGUS DES LITRES DB MA LIBRAIRIE.
N* 41. —3« SÉRIE.
PARIS,
TKCHKNER , PLAGB DE LA COLONNADE DU LOUVIVE,
Jarvooi 1889.
• •
DISCOURS
SUE LKS QUAUrés ET LES DEVOIRS
DU BIfiUOTHÉCAIRE,
VAOVOBti BASt I.*ASfBBliUkl «AvAkALB OB SOBBOIVBB, LB S5 DiCBtlBIlB 1790,
BàB J.-B. GOTTOM DES HOUSSAYES ;
tradnit de latin en francois par un bibliophile.
Recevoir un témoignage public de l'estime d'ime réuaion d'illus^
ires personnages, que leur mérite place eux-mêmes au-dessus de tout
les éloges , m'a toujours semblé la plus baute et la plus glorieuse
des distinctions. Aussi , en apprenant que vos suffrages m'avoîent
désigné pour être le conservateur de votre bibliothèque , ai-jè eu,
je dois l'avouer, quelque peine à me défendre d'un léger sentiment
de présomption ; mais bientôt un juste retour sur soi-même me fit
comprendre que^ dans cette circonstance , ce que vous aviez voulu
honorer et récompenser en moi, c'étoientnon pas des^uccès^ que
mes travaux n'ont pas obtenus , mais de foibles efforts que vous
avez daigné apprécier.
Lorsque je réfléchis, en effet y aux qualités que doit réunir en lui
votre bibliothécaire, ces qualités se présentent à mon esprit eu si
grand nombre, et avec un tel caractère de perfection ^ qu'impui»*:
sant même à les é^umérer , j'oserois bien moiua enqore espérer
d'en tracer le fidèle tableau ; car, on ne sauroit le nier , messieurs y<.
la compagnie de Sorbonne , célèbre à juste titre dans toute l'Eu-
Topey disons mieux, renommée dans l'univers entier par la profon-
deur non moins que par l'étendue de son érudition, ne doit, coipinë
dk VaTOÎt toujours faii jusqu'à ce jour , présenter au monde tô*- ;
vant| dans la personne de son bibliothécaire, qu.'un de ces hommes'
priTflégiés , capable de se montrer , dans l'occasion , instruit ait
V 3i
\
488 J. TECHENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
même degré dans la science profane comme dans la science sacrée,
aussi familier avec les recherches de la plus haute érudition qu'a-
vec les productions d'une littérature plus légère et moins élevée.
Votre bibliothécaire , messieurs , est , eu quelque sorte , votre re-
présentant ofiiciel; c'est à lui qu'est remis le dépôt de votre gloire;
c'est à lui qu'est confiée , comme un devoir , l'importante mission
de maintenir, d'accroître même , autant que ses forces le lui per-
mettent , et, si toutefois cela est possible , d'accroître , dis-je, votre
brillante renommée, toutes les fois qu*un étranger , illustre par sa
naissance ou par son mérite scientifique , célèbre quelquefois par
cette double illustration , vient en Sorbonne pour visiter, d'un œil
curieux ou savant, d'un œil jaloux même, les précieux trésors théo-
logiques et littéraires de votre bibliothèque , et y puiser de quoi
augmenter ses propres richesses. Ainsi donc , avant tout, votre bi-
bliothécaire doit être un savant et profond théologien ; mais, à cette
qualité , que j'appellerai fondamentale , doivent se joindre encore
une vaste érudition littéraire , une connoissancc exacte et précise
de tous les arts et de toutes les sciences , une grande facilité d'élo-
cution, et enfin cette exquise politesse qui lui conciliera l'affection
de ses visiteurs comme son mérite lui assurera leur estime.
Un bibhothécaire vraiment digne de ce nom , doit , s'il m'est
permis de parler ainsi , avoir exploré d'avance toutes les régions
de l'empire des lettres, pour servir plus tard de guide et d'in-
dkateur fidèle à tous ceux qui veulent le parcourir. Et , quoi-
qu'il n'entre nullement dans ma pensée de mettre au-dessus de
toutes les sciences la science de la bibliographie , qui n'est autre
chose qu'une connoissance exacte et raisonnée des productions de
l'esprit , on me permettra , toutefois , de considérer cette science
comme le principe de toutes les autres , comme leur guide, comme
celle qui doit les éclairer de son flambeau ( i ), ù peu près de la même
Duuiière qu'un fils empressé et respectueux précède son père pour
éclairer ses pas et rendis ainsi sa marche plus Ootcile et plus sûre.
Ainsi le conservateur d'une bibliothèque , quelle qu'elle soit , ne
(i) « Ifolitia Hbrorum estdiinidiuin studiorum, et maxiraa eruditîoDis part
esactam Ubrorum hahere cognitionem. i>
« La connoissance .des livres abrège de moitié le chemin de la scieoce , et
c^eai d^jà être trés-avancc en e'rudition que de connottre exactement les ou-
vrages qui la donnent. »
Gaspar Tburmann, cite par Tabbc Rive, Prospectus d'un ouvrage publié
par souscnpUon,ft9jgt&ç^, nous.
BULLETIN DU UBUOPfflLE. 4^
aerm étranger à aucune des parties de la science : lettres sacrées et
probnes , beaux-arts , sciences exactes, tout lui sera familier. Tra-*
assidu et infatigable , profondément dévoué aux lettres ,
but unique et permanent sera d'en assurer l'avancement. Ainsi,
iortoat , le conservateur d'une bibliothèque telle que la vôtre, qui
n*est pas, de droit, destinée au public, devra-t-il, s'il veut accroître
la renommée de l'illustre compagnie qu'il représente, s'il veut aussi
prouver son dévouement à la science , accueillir tous ses visiteurs ,
tavana, ou simples curieux, avec un empressement si poli et si ai-
mable que cet accueil puisse parottre à chacun d'eux l'efTet d'une
distincticm toute personnelle. Jamais il ne cherchera à se dérober k
tons les regards , dans quelque retraite solitaire et inconnue ; le
froid y la chaleur, ses occupations multipliées ne seront jamais pour
Im tm prétexte de se soustraire à l'obligation qu'il contracte d'être,
pour tons les savans qui le visitent , un guide aussi instruit que
bienTeillant ; s'oubliant lui-même, au contraire , et laissant là tout
ce cpii l'occupe, il courra au-<levant d'eux avec un aimable em-
pressement ; il les introduira avec joie dans sa bibliothèque ; il en-
parcourra avec eux toutes les parties , toutes les divisions ; tout ce
qu'elle renferme de précieux ou de rare , il le leur mettra de lui-
même sous les yeux : un livre particulier lui paroit-il être l'objet
d'un simple désir de la part de l'un de ses hôtes , il saisira vive-
ment l'occasion et le mettra avec obligeance à sa disposition ; il'
auraméme, déplus, l'attention délicate de placer sous ses yeux et sous
sa main tous les livres relatifs à la même matière, pour rendre ses
redierches â la fois plus faciles et plus complètes. Au moment de se
séparer de l'étranger qu'il vient de recevoir, il ne manquera pas de-
le remercier de sa visite, et de l'assurer que l'étabUssement se trou-
ven toujours fort honoré de la présence d'un homme dont les travaux
ne peuvent que contribuer à son illustration. Le gardien d'un dé-
pôt littéraire doit se défendre principalement de cette disposition
malheureuse, qui le rendroit, comme le dragon de la fable , jaloux
des trésors dont la surveillance lui est dévolue, et qui le porteroit à
dérober aux regards du public des richesses qui n'avoicnt été réu-
BÎes que dans la vue d'être mises à sa disposition. Quel seroit ,
d'ttUeurB, l'objet de ces précieuses collections, recueillies à tant de
frais par la fortune ou par la science, si elles n'ctoient consacrées ,
idoD l'intention de leurs généreux fondateurs, à l'avancement , k
k ^oîre, au perfecdonnement des sciences et des lettres?
»
490 '• TECOBNER , PLACE DU LODVKE, I?.
Mais, pour qu'une bibliothèque atteigne complètement le but de
sa fondation , pour qu'elle soit réellement; utile et d'un usage aosaî
sur que facile , il lui faut , pour l'administrer y un bibUothécain»
que distinguent à la fois la rectitude de son jugement non moîna
que la vivacité et la sûreté de sa mémoire. On aimera à reconaottue
en lui j non pas cette science bibliographique vaine et incomplète f
qui ne s'attache qu'à la superficie, bien moins encore ces préiërences
étroites qu'inspire l'esprit de parti ou ces prédilections exclusives
qui touchent à la manie , mais , au contraire , une érudition sa-
vante et réfléchie, qui n'a en vue que l'avancement de la sdenoe^ cC
qui sait toujours distinguer, avec autant de goût que de sévérité, lea
ouvrages originaux dignes d'être proposés comme mod^s de œs
productions équivoques que leur médiocrité condamne justeinenC
à l'oubli. Il n'admettra donc point indistinctement toos les lirvcs
dans sa collection ; mais il voudra n'y fabe entrer que des ouvrages
solides, des livres d'une utilité bien constatée : et ses acquisitions,
diiîgces d'après les lois d'une sage économie , verront encore leur
prîx s'accroître du mérite réel d'une habile classification. On ne
sauroit, en e£fet, attacher trop d'importance aitx avantages qui ré-
sultent d'un ordre savant et métliodique dans la disposition d'une
bibliothèque. De quelle utilité seroient les plus riches trésors, s*il
n'étoit pas possible d'en faire usage? Pourquoi cet arsenal si
complet de la science , si les armes qu'il tient en réserve ne aont
pas à la portée de ceux qui veulent s'en servir? Et si , comme on
l'a dit, les livres sont la médecine de rame, à quoi bon oes phamuK
copées intellectuelles , si les remèdes qu'elles renferment ne sont
pas disposés avec ordre et étiquetés avec soin?
En considérant ainsi , messieurs , tous les genres de mérite qui
doivent carac^ber le b'ddiothécaire , s'étonnera-t-on maintenani
de la considération que l'on a toujours accordée , que l'on accorde
encore aux hommes honorés de ce titre? s'étonnera-t-on de voir,
à Roine , à la tête de la bibliothèque du Vatican , un savant cardi-
nal que recommandent à la fois et son immense érudition et tous
les genres de mérite? s'étonnera-t-on enfin que, de tout temps, que,
de nos jours encore , la plupart des savans diargés d'administrer
les bibliothèques aient brillé d'un si vif éclat dans l'empire des
lettres? Et, si je voulois donner à mes paroles l'autorité de l'exemple,
je n'^urois à Qon^mer ici que quelques-uns de ceux qui m'ont pré-
cédé dans la carrière qui vient de m'ctre ouverte ; je me contente*»
*
■UlXBTlir DU BULIOHBLB. 49*^
ni0 de citer k nom de Phomnie vénérable que je remplace^ et dont
la retraite, causée par les infimûtés» voùb iBâpire de n tî£i regretr;
■Mna, danalacFBÎntedem'exposer aareproehedUalationy et quoique
nMi ilogetne fÎMientque l'expreMion de kiTérité, je garderai le à*
lenoe. Je n'cssayeni pat darrantage de déreoler derant tous, eomme
Mandé Ta Cait autrefois, te catalogue détaillé des biUîotliécatres
qui 80 sont rendus célèbres; mais vous me permettrez au moins
do TOUS rappeler les noms des illustres cardinaux Qnîiini et Pas-
sîoaeî (i); œlui de Naudé (2) ^ qui mérite hm une mention parth
etdîère; celui de Muratori (3), ce prodige admirable d'érudition
dniit les écrits en tout genre formeroient, à eux seuls , une bîblio-
tbèque; enfin le nom de Franck (4)» dont le Catuloffue dt la hihUo^
(1) Cet deux cardlnanx furent tous deux bibliothëcaîres du Vaticau ,-. tou^
deux associés étrangers de VAcadémie françoisç des Inscriptions et li^es-
Qnirûn. oaflntât Querini^ b4 à Venise, leSs mars 1680 » moarat le S jaiH
vier 1769. Ssn éloge, par Lebeau , sa trouYe an Vifa^é xavii 4m iUflpnosPSf i»
PAcadémifiâci ùucriptiwis,
Passioneî (Domimi|ue) , né le 1 décembre 1 6Sa et mort le 5 juillet 1761, suc-
eéda à Qnerim dans les fonctions de bibliothécaire du Yatican. Cétoit un
bonnsia passionné pour ka lettres, et d^un caractère mk peu ardent. Au con-
clava de ij&a , il fat sur le point d'être au pape ; il aroit obtenu iS Toix ;
mais les craiatct ^'inspiroit Tinégalité de son humeur le firent écarter. On
trouTcra son éloge au tom. xxxi des Mémibirttde VAtadémit.
(s) Naudé (Gabriel) , savant bibliographe, que Tou peut regarder comme
IsTéfittble eréateur de la bibliothèque Mazarine. Né à Fans, le s féyrier 1600»
îl monnii , dama la force de TAge, le as juillet i653. On tronrera sur loi des
détaila aussi corieur qa^exacta dans Fonvrage do M. Fetit-Rarel , intitulé :
BcchertAe* $wr Uê bibliothèques anciennes et modernes, . . Paris, 1819. in^.
Naudé fut Tamile plus cher et le plus constant du seyant et caustique Guy-
Patin; et, nue pareille intimité étant donnée, on ^^explîque difficilement corn-
BMnt il a pa faire Téloge de la Saint-Barthélemj. Le sage dit, selon les
^MWy etc. *
(3) Muratori (Louis-Antoine) , né le 11 octobre 1671 , dans le duché de Mor
dène, mort le a3 janvier 1760. Ce savant infatigable a laissé G4 ouvrages qui
forment une collection de 36 vol. in-4 , publiée à Arczzo, 1767 •1780, ou un
recueil de 4S Toi. in-8, pabliéè Venise, 1790-1810.
(4) Franck ou FranLe (Jean-Michel), né en 1717 dans la Hante-Saxe , mort
lei9JuÎBi77&.
Son Catalogue de la bibliothèque du comte de Bunau, Leipzig, 1750-66, O. t Jt\
S tom. en 7 vol. in-4, est un chef-d^œuvrc de patience et dVrudition biblio-
graphique. Malheureusement pour la science , cet ouvrage n*a pas été com-
plètement achevé. Franck mérite â tous égards Téloge que fait de lui Fauteur
49^ I. tWCSaSOLUf »LàCB D« JUHITEE, 12.
ikèquêdéBanau m'a toajonn semblé le premier et le {dos pariait
de tous les ouvrages coioiiaGrés à la bibliographie.
Aussi, mesnenrs, lorsque .viennent se reiwésenter à mon esprit el
les nombreux devoirs, du Inbliotbécaîre et la eoosîdération habi^
tuellement attachée à ce titre , )'ai dû m'étonncr, comme je m'é-
tonne oicore,: d'avoir été l'objet de vos sufiiages; et ma snipriie
s'augmente encore lorsque je pense qu'une seule-circonstance a pii
motiver l'houOTable préférence que vous avez bien voulu m'accoi^
der, je veux dire l'asûduité avec laquelle j'ai fréquenté » pendant
un printemps et un été, votre bibliothèque, pour essayer d'y recuôl*
lir en silence les doçumens qui m'étoient nécessaires pour condiûre
à leur fin des travaux théologiques et littéraires que je croirai près*
que avoir amenés à la perfecdon, s'ils ont pour résultat de me faire
parottre un peu nioins in<Ugne des honneurs que vous ave^ \Am
Voulu me décerner.
J'apprécie donc exactement , mesneurs , tout ce que peut avmt
d'honorable le glorieux £srdeau que vous venez de m'imposer ; mais
je sens en même tempis combien il est au-dessus de mes forces, tant
par sa nature même que par les devoirs qu'y ajoutent cfticore les
circonstances. Mais, j'ose l'espérer ausû y votre bonté souUendra
ma foiblesse ; j'aurai pour appui vos conseils, que je me ferai4oUf^
jours un devoir de suivre : votre esprit ^ voa mains elles-mêmes ,
j'aime à k croire, voudront m'aider à disposer, à orner, à entretenir,
à augmenter votre bibliothèque; et ce qui me reste encore de vi-
gueur , ce qui me reste encore à parcourir d'une carrière qui s'a*
vance rapidement vers son déclin, j'ai pris la ferme résolution de It
consacrer à me montrer digne, à tous égards, des honneurs que vous
avez bien voulu me conférer, et d'une confiance dont j'espère que
vous n'aurez jamais à vous repentir. Ainsi, messieurs, tous mes srâis,
tous mes efforts , toutes mes études auront pour objet unique de
vous prouver la profonde reconnoissance que m'inspirent des bon<^
tés dont je ne perdrai jamais le souvenir. G. D.
du discours, et il seroit à désirer que tous les rédacteurs de catalogues , je ne
dis pas, fusseot de la force de cet habile bibliographe , ce qui seroit peut-être
trop exiger, mais au moios qu^ils prissent modèle sur lui aT^int de te mettrt
à roQfrrage.
LE UEU ET LA DATE
SB Là
DÉCOUVERTE DE L'IMPRIMERIE,
niDIQinfcf DANS Ufl TBXTB rBANÇOU Dl 1483.
Trds villes, Strasbourg , Harlem et Maytacei se disputent en-
core aujourd'hui l'honneur d'ayoir donné naissance à rimprime-
lie ; à Hailem et à Mayence , des statues ont été élevées à l'inven-
teur de cet art; à Harlem, c'est Laurent Goster; à Mayence, c'est
Jean Gnttemberg. Les Mayençob sont ceux qui réunissent le plus
de partisans ; ils en comptent dans tous les pays , même en Hol-
lande. Laurent Ooster a pour lui la majorité des Hollandois , ses
compatriotes , et quelques savans bibliographes anglois. Les parti-
sans de Strasbourg , comme ceux de Mayence , défendent la cause
de Jean Guttemberg; mais ils prétendent que ^est dans leur lôlle
que celui-ci fit ses premiers essais.
Le désir de cônnoltre la date précise des premières productions
de l'imprimerie , le nom et la patrie de l'inventeur^ a excité la cu-
riosité et l'émulation des savans ; cette question , si simple d'abord,
devint, plus tard , un point historique fort difficile à résoudre; les
volumes, les dissertations , les mémoires et les brochures publiés
à ce sujet seroient la matière d'un volumineux catalogue ; le lec*
teur curieux et patient qui parcourroit tout ce fatras bibllographi-
que n'y trouveroit guère qu'un mélange confus d'opinions diverses
et contradictoires, de raisonnemens puérils et parfois ridicules ; aussi
n'est-ce point là, à notre avis, qu'on doit chercher la s(dution de ces
questions ; mais , laissant de côté les systèmes et leurs auteurs , il
faut interroger les monumens typographiques que nous ont laissés
les imprimeurs du xv* siècle et les relations des écrivains et des
chroniqueurs leurs contemporains. Ainsi nous diviserons les doç^u-
494 '• TlCHÈNE&y PLACE DU LOUVAEi 12.
mens qui peuvent servir à l'histoire des origines et des premiers
progrès de l'imprimerie en deux classes principales :
I, Les très-anciennes productions de l'art typographique^ c'est-à-
dire les Donat, les livres xylographiques , quelques bibles la-
tines sans date, les premières éditions datées de Mayence,
de Bamberg, etc.
n. Les témoignages des écrivains et des chroniqueurs du xv* et du
conunencement du xvi* siècle.
Les rdations des écrivains du xv* àède jouissent à nos yeux
d'une autorité d'autant plus respectable que leurs auteurs ont vécu
à une époque contemporaine ou voisine de la découverte de l'im-
primerie; qu'ils dévoient connoitre les circonstances principales
de cette invention ; et, enfin, qu'ils ont écrit dans un temps où l'a-
mour-propre national n'étoit point encore venu dominer cette
longue et interminable polémique.
C'est dans cette seconde classe qu'il bait ranger le texte que
nous annonçons en tête de cet article; ce texte est un passage extrait
de la première traduction françoise du Fasciculus temporum , po-
Jdiée à Lyon en x483. Le Fasciculus temporum a été traduit en
plusieurs langues, et a en beaucoup) d'éditions dans le xv* siècle;
cette chronique , comme nous le verrons plus bas , est un puissant
témoignage à ajouter à l'appui des prétentions de la ville de
Mayence ; et la traduction françoise a pour nous un intérêt de plus,
^e contient le premier texte /rançois imprimé en Fronce , qui fixe
le lieu et la date de la découverte de l'imprimerie. Ce document ,
que nous croyons devoir intéresser les lecteurs du Bulletin du Bi-
bliophile, avait échappé jusqu'ici aux investigations des biblio-
graphes.
La traduction françoise du Fasciculus temporum j Lyon, i483, a
été citée par les éditeun de la Bibliothèque /rançoise de La Croix-
4ii-Maine (Paris, 177a , t. 11 , pag. 378) , par Hain (Repertorium
^liogr, , vol. I, part. 11, p. 36i). Panzer et beaucoup d'autres biblio-
graphes n'on| pas connu cette édition ; M. Daunou en a découvert
un exemplaire dans la bibliothèque de Sainte-Geneviève (Biographie
univers. , t* xxxvni , p. 47 1) î lui autre exemplaire se trouve à la
Bibliothèque royale. Ce livre n'est qu'imparfaitement connu; en
voici la description :
In-fol. , 94 feuillets , sign. A-M. Chaque signature est de 8 feuil-
BUIXSTIN DU AIBUOPHILB. 49&
letS| excq>të la prenûèi-e et la dernière^ qui n'en contiennent que 7,
•ans cliifEres ni rédames; caractères senù-gothiques : le volume n'a
ni titre ni faux titre ; le recto du 1" feuillet contient une préface
qui commence ainsi .
(A) Lonneor de dieu tout-puissant et de la glorieuse yierge marie
et de toute la court celestidie de païadis et a la utilité de tous
féaux ciestiens ce présent liure intitule le petit ftrdelet des
Êdsy etc.
Le corps de l'ouvrage commence au verso du i*' feuillet, et finit
au yerso du 89* par ces mots :
Ne aultre
cLose pour le présent je presumys de dire senon que ce pré-
sent liure ititule petit faitz ou fardelet des temps a este trans-
late de latin en francoys par vénérable et discrète personne
maistre Pierre fioirget docteur en saiucte théologie , de Tordre des
frères angustins et dn couuent de lyon et imprime au dit lyon
lan nûl.cccclxxxiii. Régnant le dit Loys paisiblement en france
et lan de son règne xxii.
Les cinq derniers feuillets contiennent une table des matières
disposée par ordre alphabétique et imprimée sur trois colonnes ;
cette table , qui termine le volume , finit à la seconde colonne dsi
verso du dernier feuillet par les deux lignes suivantes :
Cy finit la table de ce pre
sent liure appelle fascicule.
Cette édition , du Fardelet des temps , ne porte point de nom,
d'imprimeur ; mais elle nous paroit avoir été imprimée avec les ca-
ractères de Matthias Husz , artiste aUemand , qui publia , à Lyon ^^
un grand nombre d'éditions, depuis l'an 1482 à l'an i5oo.
Le passage relatif à l'origine de l'imprimerie se trouve sur le.
verso du 88* feuUlety aigu. M. J. ; il est ainsi conçu :
La impression des liures qui est une science très subtille et
ung art qui jamays navoy t este veu fut trouve environ ce temps
(1457) en la cite de Magonce (Mayence) ceste science est art
des arts ^ence des sciences laquelle pour la célérité de son
exercite est ung trésor désirable de sapienoe et de science le-
quel des honunes désirent a obtenir par instinct de nature le-
quel art si est sorty de la profondite des ténèbres et de obs-
4g6 l« TECBENEÊ, PLACE DU LOOVEE, 12.
curite et est venu en ce inaling monde lequel enrichist et enlu-
mine car la yeitu infinie des Hures laquelle jadis estoit a
atbenes et a paris et aux aultres estudes a maintenant estee
manifestée aux pouvres indigens estudians escolîers ceste mul-
titude est divulguée entre tous peuples langues et nacions tel-
lement que vrayement nous pouvons regarder et dire ce qui
est escript au premier chapitre des proverbes* sapiencia foris
prédicat c'est-à-dire que par la vertu de ceste science et de
lart de limpression sapience presche par dehors quant en
toutes places donne sa voix et quant aux portes des cites pro-
fère ces paroles et dit jusques à quant petit peuple ameras tu
enCeoice , etc. et mesprisent les marguerites touteffois en cecy
nest pas blesse lopinion du saige qui acheté les inarguerites a
luy présentées.
Non-seulement le chroniqueur nous apprend, dans ce passage ,
l'année et le Heu de Porigine de l'imprimerie ; mais il développe
avec éloquence le résultat moral de cette merveilleuse découverte ;
il fait voir l'imprimerie rendant la science populaire et facile, ser-
vent d'interprète à la vérité, et exerçant sur le genre humain cette
influence heureuse et salutaire que l'Ecriture attribue à la sagesse ;
cette intelligente appréciation d'un art à peine connu en Europe
depuis vingt ans nous apprend aussi que déjà , à cette époque , quel-
ques hommes avoient su deviner la puissance future de la presse.
Pierre Farget , l'auteur de la traduction françoise du Fasciculus
iemporum , étoit frère de l'ordre de SaintrAugustin , de Lyon , et
docteur en théologie ; le père Labbe l'appelle Farget , La Groix-
du-Maine Ferget et Sarget , Maittaire Forget; on l'a aussi désigne
sous le nom de Larget ; Prosper Marchand a relevé ces erreurs ;
Pierre Farget étoit un de ces laborieux traducteurs du moyen âge ,
aujourd'hui si peu connus, il vivoit encore en 1490; on ignore l'é-
poque de sa naissance et celle de sa mort ; il paroit avoir passé une
grande partie de sa vie à Lyon dans le couvent des augustius ; il
publia, avec JuUen Macho , son confrère , une traduction françoise
des livres historiés de F Ancien et du Noui'eau Testament j imprimée à
Lyon par Barthélémy Buyer, sans date ; Farget revit et publia aussi,
à Lyon, en 1482 , le LiVr^ des propriétés des choses de Barthélémy
de Glanville , déjà traduit en françois par Jelian Corbichon , en
1872 ; enfin il traduisit également en françois le Spéculum vitœ
humanœ , le Consolatio peccatorum et le Fasciculus temporum.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 497
Le Fardelet des temps fut imprimé à Lyon , en i483 et i4go ;
deux fois à Genève, en 14^5; à Lyon, en 149B; à Paris, en i5o5^
]5i3, et i5i8. Prosper Marchand (Dictionn. hisior., t. i, p. 248),
et les éditeurs de La Croix-du-Maine qui ont copié Prosper Mar-
chand , parlent d'une édition du Fardelet des temps , imprimée à
Paris, en 1478 : c'est le Catalogue des manuscrits et des Upres (mr-
primés trouvés après le décès de la princesse de Condé au château
dAnti qui a donné lieu à cette méprise; on lit dans ce catalogue ,
p. 27 , l'article suivant : « Fascicidus temporum , en firançois, les
» Fleurs et manières des temps passés y à Paris, 1478, in-fol. » Cette
date est évidemment une faute d'impression ; ce n'est qu'à partir
de l'an 149$) que cette traduction , qu'on appdoit le Fardelet des
temps > prit le titre de Fleurs et manières des temps passés } aucun
bibliographe n'a cité ni décrit cette édition de 1478 , vraisembla-
blement imaginaire et supposée ; car Pierre Farget ne fit sa traduc*
tion Françoise qu'en i483, et sur l'édition latine de 1481.
Pour fixer la valeur du passage relatif à l'origine de l'imprime-
rie , que nous avons extrait du Fardelet des temps^ pour constater
l'authenticité de la traduction de Pierre Farget , il faut . dire quel-
ques mots de l'auteur du Fasdculus temporum^ et examiner les di-
verses éditions qui ont précédé la traduction fi-ançoise.
L'auteur de cette chronique est Werner Rolewinck, né en 1 425, à
Laer, dansl'évéchédeMunster, en Westphalie ; chartreux à Cologne,
en 14479 mort en i5o2. Rolewinck étoit un des hommes les plus
savans de son siècle } Trithème, qui alla le visiter dans son couvent,
à Cologne , nous a conservé la liste de ses ouvrages ; ils sont nom-
breux ; quelques-uns seulement ont été imprimés. Le Fasciculus
temporum est un tableau chronologique qui commence à la création
du monde et finit, dans les premières éditions, à l'année i47i- ^a
trouve dans cette chronique beaucoup de détails sur l'histoire d'Al-
magne ; on compte de cet ouvrage trente-trois éditions, tant latines
qu'allemandes , françoises ou flamandes, publiées avant l'an i5oo.
Le Fasdeubts temporum fut publié pour la première fois à Co-
logne , en 1474 : on lit dans cette édition , sur le fdiio 78, à l'an^
née 14579 Itt niots suivans :
Artifîcicies mira celeritate subtiliores fiunt, et impressores libro-
rum multiplicantur in terra.
Le fnéme texte «e retrouve dafts les éditions suivantes :
49B I. TECHENER, PLACE OU LOUVRE, 12.
L'édition de Cologne , 1 479 y nous offre un changement impor-
tant; le paisage y est ainsi conçu :
Artificies mira celeritate subtiliores solito fiunt et impressores
librorum multiplicantnr in terra ortum suae artis Iiabentes in
Maguntia.
En 1481 9 tteinrich Wirctburg de Vach y moine de Tordre de
Cluny, publia une nouvelle édition du Ftucicaliu temporum^ sans
indication de lieu ni d'imprimeur; il a eu le soin de prévenir ses
lecteurs que cette chronique, imprimée souvent et en divers lieux,
avoit besoin d'être revue et corrigée ; en effet , l'édition de Wircz-
burg contient des changemens, des corrections et des additions qui
ne aont point dans les précédentes ; c'est là que se trouve , pour la
première fbis> le texte latin dont Pierre Farget a donné la traduc-
tion littérale, que nous avons rapportée plus haut.
Nous avons comparé la traduction françoise de Pierre Farget
avec l'édition latine de Heinrich Wirczburg; et c'est évidemment
cette dernière version que Farget suivit dans sa traduction; mais
il laut observer que les Ceûts déjà avancés par Rolewinck et Wircz-
buiigy et confirmés une troisième fois par le témoignage de Farget,
acquéroient, par cda même, une nouvelle preuve d'évidence et de
vérité; car Farget ne se borna pas , dans ce travail, au simple râle
de traducteur , mais il revit avec soin les textes latins de cette chro-
nique, les corrigeât et fit passer ces corrections nouvelles dans la
traduction françoise ; il nous apprend lui-même ces détails dans la
pré£EH:e du Fardelet des temps : « Et pourtant, dit-41, que de plu-
» âeurs livres mensongiers ont mensongerement escript nous avons
M ooirect et reduyt a la ligne de vente. »
Les éditions latines imprimées à Strasbourg et en Hollande , les
traductions allemandes , françoises et flamandes offirent toutes le
même texte : enfin nous avons examiné une grande partie de ces
difiérenles éditions; cdies qui ont été publiées de i474 ^ >479
fixent rorigine de l'imprimerie à l'année 1457, sans indiquer le lieu
de rinventîoB; et la plupart de celles qui furent publiées de*-
puis 1479 j et ajoutent de plus que la découverte eut lieu dans la
ville de Mayence.
Le Fascîculus temporum nous fak voir qu'au xv* siède la ville de
Mayence étoit regardée généralement comme le lieu de Tinvention
de l'imprimerie; c'étoitrcqpinionde WeriijerBplewftnck,en i479i ^^
BULLETIN DU BIBUOFHILE. 4^9
Hcânrich WÎFCiburg, qui corrigea et augmenta le livre de Rolewinck,
en i4Bi ; c'ëtoît aussi ropinion de Pierre Faiiget , en i483. Ajoutons
à Tappoi de l'opinion de ces trois écrivains du xt* siècle l'approba-
tiooi tacite des nombreux imprimeurs qui publièrent, à cette époque,
les diverses éditions ànFasciculus temporum; ce témoignage a quel-
que valeur; l'origine de l'imprimerie devoit intéresser ces artistes;
la plupart avoient appris leur art en Allemagne ; c'étoit , en quel-
que sorte , reconnoltre pour véritable l'opinion émise sur cet objet
que de la laisser subsister dans un livre qu'ils imprimèrent
A souvent; observons encore que le Fasciculus temporum étoit
le seul oavnige de chronologie en usage à cette époque, que ses
nombreuses éditions attestent sa popularité , que , si Wemer Ro-
lewînck avoit ayanoé, en i474 ou 1479 « ^^^ opinion fausse sur
un événement contemporain, Heinrich Wîrcd)urg, en i48'»
auroît relevé Terreur de Rolewinck , ou du moins , si le lait n'eût
pas été reconnu pour certain, il auroit employé des expressions dou-
teuses et moins explicites; loin de là , Wirczburg , qui le premier
ciiBBgaa et angiMnta le passage de cette chronique relatif à l'origine
de l'imprimerie y reproduit en d'autres termes l'opinion de Rôle*
wiack, cC attribue l'invention aux Mayençois ; en un mot, les di-
fenes éditions dn Fasdculut temporum forment une suite de té»
moignages aulliefitiques et contemporains qui paroissent dédsiis et
eoBvmncaiis { c^ nons| sommes étomié que les écrivains qui se sont
efibraés de défendre les prétentions de la ville de Mayence n'aient
pas tiré un parti plus avantageux des témoignages de Wemer Ro»
levrinck, de Heinrich Wirctborg et de Pierre Farget.
Masie GmcHAan.
LITTÉRATURE. — PHILOLOGIE.
kiSZiQiJB aoMAN > OU Dictioniudre de la langue des troubadours ^
comparée avec les autres langues de ITurope latine; précédé de
nouvelles recherches historiques et philologiques , d'un résumé
de la grammaire romane , d'un nouveau choix des poésies orî*
ginales des troubadours , et d'extraits de poëmes divers; par
M. RATNouAan, secrétaire perpétuel de l'Académie Françoise ,
membre de l'Académie des inscriptions , officier de la légion
dlionneur, de l'ordre royal de Saint-Michel , etc., etc. (i).
J'ai rendu compte, dans le Bulletin du Biiliophile, n<> 2, 1 836, dis
la première livndson de ce lexique, contenant les lettres A-4!, et
formant le second tome dans l'ordre des volumes de cette importante
publication. Depuis cette époque , une mort inattendue a privé le
monde savant d'un de ses plus honorables soutiens c M. Raynouard
a cessé d'exister, laissant par bonheur entifarement achevé cet utile
et curieux dictionnaire , résultat précieux de trente années de re^
cherches profondes, et des patientes investigations du savoir.
n ne reste donc plus qu'à poursuivre la publication de ce vaste
travail , et c'est une tâche dont a conunencé de s'acquitter le léga-
taire des ilfj5. derillustreacadémicien,M. Paquet, avantageusement
connu déjà par un mémoire sur les Institutions proifindaUs , cou-
ronné par l'Académie des inscriptions. Noble tâche qui exige des
soins nombreux et une avance considérable de fonds , mais que la
reconnoissance accepte comme un bienfait , et à laquelle ne man-
quera aucun des dévouemens que peut inspirer une vénération,
une tendresse presque filiale!
Dans mon premier article, j'ai expliqué comment M. Raynouard
(1) Six Yolnmes grand in-8 de 700 pages , imprimerie de Crapelet; chea
Techener, libraire. Prix de chaque volume grand-raisin , i5 fr., et sur papiqr
vain %% fr. 5o c.
mTLLerm ou bisliophile. Soi
mvoit jugé indispensable de faire précéder son Lexique roman p^ de
Bouvelles considérations sur la langue > sur sa grammaire , sur son
:«dlité pour établir les étymologies des autres langues de l'Europe
latine , et en outre par divers documeas poétiques ; le tout formant
Ane CBUTxe qui pourra suppléer à. la -collection publiée précédennr
-ment sous le titre de Choix des poésies originales des troubadourf ,
de? enue très-rare, et dont elle est toutefois la suite et lecomplément
indispensàblos.
Le Tolumê que nous annonçons , et qui sert d'introduoiton au
Lexique roman , comprend un nouveau choix -de pièces des trou-
badours qui n'avoîent pu être insérées dans le précédent recueil,
^ de longjB fragmens de poèmes chevaleresques, moraux et re-
ligieux 9 dont une analyse succincte fait connoitre la bbXt , les
principaux incîdens et l'ensemble. Ces poésies sont précédées de
nouvelles observations grammaticales qui résument et complè-
tent les règles de la syntaxe romanc^-et enfin de quelques recherches
sur Y Étude philosophique des Uuigues,
Ce dernier travail , réservé par Tautenr pour servir de discours
préliminaire , est resté inachevé; le temps a manqué k l'habile ar«
cbitecte pour terminer la mise en oeuvre de tons les précieux ma-
tériaux qui dévoient former le péristyle du monument déj^ élevé
par son savoir à la gloire de notre moyen âge. Mais, dans l'état
même où est demeuré ce travail , il n'en est pas moins intéressant
et neuf dans plusieurs de ses parties; c'est une ébauche où l'on
reconnoît la main puissante du nudtre.
M. Raynouard constate d'abord l'existence aux viu* et ix* siècles
de la romane rustique , formée de la corruption du latin, puis mo-
difiée par le mélange des hordes de l'invasion avec les naturels des
pays conquis , qui donna bientôt à la lan^^e nouvelle uu caractère
£s6nct d'individualité. Dans sa grammaire, avant l'an looo, le sa-
vant philologue avoit, en putre, indiqué plusieurs documcns histo-
riques qu^ n'a pas jugé nécessaire de rappeler , bien qu'à eux
seuls ib pussent suffire à prouver cette existence , lors même que
des monumens matériels , tels que les litanies carolines et les ser-
mens de 842 , ne seroient pas parvenus jusqu^à nous. Parmi ces
documens, il en est un, concernant Adlialard, abbé de Corbîe, sur
lequel j'ajouterai quelques détails qui nîe semblent donner une
importance de plus à ce que M. Raynouard avoit rapporté de pré-
cis et d'incontestable à ce sujet.
32
5o2 '• TECBEllEly PLAGE DU LOUTBE, 12.
Adhalard étoit né yers le milieu du 8* siècle; on à deux bio*
graphies de cet abbé, écrites peu de temps après sa mort et avant
les sennens de 8^i^ l'unè^par son disciple Paschase Ratbert, l'autre
par Gérard de Goriiîe. La première porté textuellement que « quand
il parlent la langue vulgaire ses paroles couloient avec douceur , »
et le biographe oppose cette langue vulgaire à la langue théo>
tisque , qu'il appelle la langue barbare (i). Maintenant ventron
savoir ce que Paschase entend par langue vulgaire? Le second
biographe nous l'apprend en ces termû t « S'il parloit la langue
» vulgaire^ c^est-à-dire romane^ on eut dit qu'il n'avoit étudié que
» celle-là ; s^ parloit la- langue latine^ il ctoit plus savant que dans
a aucune autre (a). » Dans ce passage, la langue romane rustique
est indiquée corrélativement avec la langue latine ordinaire , ce
qui ne peut laisser aucun doute sur le sens qu'il faut donner aux
mots de langue vulgaire ^^q Içngue romane. Adhalard avoit habité
la cour de Giarlemagne , dont il étoit parent ; il passa une grande
partie de sa vie dans le nord de la France ; ainsi , l'on peut donc
induire de ces deux passages que la romane rustique étoit parlée
non-seulement à> la cour de ce prince , mais encore dans les pro-
vinces septentrionales de ses Etats. Il y a plus : lors de la mort
d'Adhalard, on fit, en honneur de sa mémoire, une églogue en vers
latins qui fut chantée sur son tombeau par deux religieuses. L'une
de ces pieuses cénobites, qui figuroit dans cette églogue sous le nom
de Galalfaée , récitoit entre autres ces vers :
Rustica concelebret rotnana linguaque lalioa. . .
Et tumulam i«cite , <et tamulo snpcraddîte carraeo .
« Que la romane rustique ainsi que la langue latine célèbre sa
# louange... Et construisez un tombeau, et gravez-y ce chant. »
Ne reconnoitron pas encore ici la romane rustique nommée cor-
rélativement avec la langue latine? et cette invitation à chanter
Adhalard dans les deux langues peut-elle laisser aucun doute sur
le fait qu'à l'époque de la mort de cet abbé , en 846, on composoit
des vers en langue romane rustique ?
L'existence de la romane primitive une fois démontrée , il est
difficile de ne pas y reconnoitre la source, commune d'où sont
découlées les six langues du midi de l'Europe , et de refuser à ceUe
(1) Voyez Bdland, Acta sanct,, 1. 1, p. 109.
(1) Idemj'p, 116.
BCLLBTIN W BIBLIOPHILE. 5o3
ides tronbadoun tine antériorité qu'attestent les raonumens mêmes
^e cette langue. J'ose croire que si Ton veut examiner de bonne
foi, et sans une préoccupation d'idées arrêtées d'avance , les preu-
ves* historiques, matérielles, recueillies , analysées , discutées dans
leurs détails et dans leur ensemble par M. Raynouard, on ne con-
testera plus la généralité primitive de la romane rustique, et son
influence sur la formation des langues néo-latines. Et cette com-
munauté d'origine , il ne cherche pas à l'établir par des conjec-
tures hasardées , par des coipparaisons vagues ou par de simples
rapprochemens de mots isolés , mais bien en démontrant la con-
forniité des élémens constitutifs de ces langues entre elles , la con-
cordance de leurs fermes essentielles , l'identité des combinaisons
«t des rapports de leur syntaxe , seule manière , la plus sûre du
moins , d'arriver à la vérité ; car les mots , qui sont pour notre
oreille et pour nos yeux les signes de nos idées , ne sont que les
matériaux des langues , et ne sont pas les langues elles-mêmes. Il
ne suffit pas aux hommes d'avoir assigné des noms aux objets vi-
sibles ou intellectaels qui entrent dans le commerce de la con-
versation , il iaut , XK)ur former une langue quelconque , une con-
vention pins difficile , la syntaxe, qui établit la forme dans laquelle
ces mots doivent être placés pour compoiser le discours, pour
rendre sensibles les différentes modifications sous lesquelles il faut
présenter ces objets visibles ou intellectuels. C'est donc la syntaxe
t^ui constitue essentiellement une langue , qui lui donne un caitu:-
tère propre, et c'est sous ce point de vue qu'il faut toujours exa-
miner et comparer entre elles les différentes langues dont on veut
déterminer les raj^rts et les analogies. Ce travail y c'est celui de
AL Raynouard ; en contester l'importance , en nier les résultats ,
ce seroit vouloir refuser la clarté au jour, au soleil la lumière.
La même lucidité , la même évidence se retrouvent dans ses ob-
servations curieuses sur les différences plus apparentes que réelles
qi^offirent entre«elles la langue des trouvères et celle des trouba-
doois,* après leur séparation du type commun en deux idiomes. A
ce sujet, et en étaUissant que cette différence consistoit principa-
lement dans le changement de l'a en « , M. Raynouard fait remar-
quer que cet e muet fut également substitué aux finales en i et en
o , muettes dans la langue romane. Comme on pounoit regretter
qu'il n'ait pas donné d^exemples de ce'caractère particulier de la ver-
sification des troubadours , je citerai ces vers du poème de Fiera-
llo4 '• TECHENEB, PLACE DU LOUVRE, 12.
bras , attestant que ces poètes employoient les voyelles a, e^ <, e
Goiqnie muettes, non-seulement en rime, mais encore à lliémistiche
sans élision :
£ slea lio vengi m anta mot ne seray iratz. • .
£t si je ne venge ma honte, mouU en serai courroucé,
Rarles tcnc son gan destre que fo ab aur obratz. • .
Karle tint toh gatU droit qui fut avec or ouvré.
Mortt lajr fo rapostoli , H légat e li bar. . .
Tué ta fui r apôtre , les légats et les barons,
Can Franccs los*{>erceubro, mot en son esfredat.
Quand François les aperçoivent ^ moult en sont effrayés.
, On trouve même des finales muettes en «r, eu or, etc. , comme
dans ces vers du même poème :
Ela Tenc a la carcer , si la fcts dcsfermar.. .•
£Ue vint a la prison , se la fit ouvrir,
Jos en la priejssa maior als payas la lansa.
«$'0111 en la presse grande aux païens la lance.
Apres avoir établi la filiation des langues nco-^latines, et indique
les causes qui amenèrent les différentes modifications qu'elles su-
birent, M. Raynouard démontre l'utilité de la romane provençale
pour se rendre compte des anomalies nombreuses qu'ofirent ces di-
verses langues , et pour reconnottre leurs étymologies les plus sûres;
il examine ensuite les avantages que la science de la linguistique
peut retirer des recherches historiques sur la signifiaition primitive
des mots, et comment à l'aide seule du vocabulaire d'un peuple
qui n'existeroit plus , ou chez lequel on ne pourroit pénétrer , on
parviendroit à recounoitre son caractère , ses usages , ses lois , et
jusqu'aux formes mêmes de son gouvernement. Une courte citation
prouvera tout ce qu'il y a d'ingénieux et de vrai dans les aperçus de
Fauteur :
« Que lors des premiers établissemens de ces peuples , ils se
soient réunis pour offrir volontairepient aux chefs des dons annuels
qui ont laissé dans la langue l'expression de dons gratuits y j'en con-
clus qu'ils ont été originairement hbres , et qu'ils l'étoient encore
alors. Si je retrouve ensuite le mot à* aide et celui de subside y je reste
convaincu que, pendant longtemps, les offrandes des sujets ont été
encore volontaires , puisque adjutorium et subsidium exprmient un
secours accordé librement. Les mots subvention ^ octroi me parois-
sent aussi synonymes de secours ^ et me permettent de croire qu'on
ne les obtenoit que du dévouement des sujets à la patrie et au
BOLLETIN DO BIBUOPHILE. 5oS
prince. Le mot conlribtitions est encore un terme qui suppose , de
la part de ceux qui les payent , une sorte de consentement ; con-
tribuer indique la volonté de celui qui s'associe avec les autres pour
donner. 'Mais , lorsque je rencontre le mot impositions , je vois Ie>
joug fiscal qui pèse sur le peuple , et je me dis que l'autorité do.
maître s'est beaucoup accrue. Enfin les agens du pouvoir enlèvent-
ils quelquefois de force le tribut , ou persécutent-ils le débiteur du
fisc, je ne suis plus étonné d'entendre appeler maltolte cette ma-
nière de lever les impôts , c'est-à-dire mal à propos pris , injuste^
ment enUvé, m
Ces observations sur l'étude philosophique des langues sont sui-
vies d'un résumé de la grammaire romane , contenant les règles
générales précédemment étabUes avec tant de sagacité par l'autetir,
et de plus l'indication des modifications et accidens grammaticaux
introduits par l'usage ou la prononciation, vers la fin du xiii* siècle,
dans des ouvrages en prose ou en vers qui ont fourni des exemples,
au Lexique, ou dont M. Raynouard ptxblie des extraits dansr le
nouveau choix de poésies qui forme la majeure partie de ce vo-
lume. L'extrême rareté de la grammaire romane, bien qu'il en eât
été fait un tirage de mille exemplaires à part de la collection où
elle étoit comprise , ajoute une grande importance à ce travail, qui
est à la fois le résumé et le complément de cette grammaire , et
qui d'ailleurs justifie parfaitement Paxiomc de Montesquieu :
« Celui qui voit tout abrège tout. »
Le nouveau choix de poésies comprend 58o pages , parfois à
deux colonnes , et se compose : i° de longs extraits des romans de
Flamenca, de laufre, de Gei*ard de Rossillon, de la Chronique des
Albigeois, de Fierabras et de Blandin de Comouailles ; 2^ de quatre-
vingt-trdze pièces diverses fournies par quarante-six troubadours;
3* enfin des fragmens de neuf poëmes moraux ou religieux , sa-
voir, le Bréviaire d'Amour, le Livre de Sénèqiie, les Quatre Vertus
cardinales, la vie de sainte Eniinie , celle de saint Trophime, de
saint Honorât, de saint Alexis, et les Evangiles de Micodème et de
l'Enfance de Jésus.
Parmi ces précieux documens de notre littérature pi imitive, qui
tous demanderoient un examen spécial et développé, je signalerai
de préférence aux studieux explorateurs du moyen âge le Breviari
d^amor de Maire Ermangaud de Beziers , espèce d'encyclopédie du
temps , qu'il suflBroit de comparer avec les ouvrages autérieiu-s et
5o6 J. TECHCNSR,. PLACE DO LOOVRE, 12.
surtout à ceux qui l'ont suivi, pour en extraire au bon livr€ sur Vé^
tat des connoissances naturelles , physiques , morales et même lit-
téraires au xm* siècle. J'indiquerai encore une circonstance relative
à la Chronique des Albigeois» Cette composition, plus remarquable
comme monument historîque que comme monument de la langue,
n'a dû être considérée par M. Raynouard que sous le rapport dea
formes littéraires; aussi, tout en provoquant la publication com-
plète de ce poëme , s'étoit-il borné aux seufe extraits que l'incorrec-
tion du manuscrit lui avoit permis de choisir; mais pendant le re-
tard que la mort de l'illustre académicien a fait éprouver à. l'achè-
vement de l'impression du volume dont je rends compte, ce voeu a
été réalisé pai* un savant admioistiateur de lit Bibliothèque royale,
passé mattie eo cette matière : M. Fanriela publié- le texte entier^
avec une traduction en regai-d. Sans m'arrêtes à quelques dissem-.
blances , la plupart légères , entre les deux versions imprimées , «1
qui proviennent soitdela manière dontles mots ont été lus» soit d'une
plus grande exactitude dans la traduction littérale deM. Raynouard,
je me permettrai d'appeler l'attention de l'habile éditeur du ma-^
nuscrit complet sur un fragment rappoiîté par son devancier, et ou
Ton remarque certains détails biographiques sur l'auteur de cette
chronique, comme» par exemple, son séjour pendant onxe années à.
Montauban et sa chaire de chanoine à Saint-Antpny , qui eussent
peut-être modifié, s'il les avoit connus , quelques unes des conjec*-
tui'es sur lesquelles s'appuie M. Fauriel pour combattre l'opinion,
qui, insqu'à présent, avoit attribué à un poëte du, nom de Guillaume
de Tudela la composition de cette chronique rimée.
J'aurois bien plusieurs particularités à rapporter sur divers autres
romans extraits et analysés par M. Raynouard , notamment sur
Gérard de Rossillon et sur saint Trophime ; mais , faute d'espace »
je me restreios à deux seules observations sur la vie de saint Hono-
rât ; la première , tout exceptionnelle à la coutume des poètes du
temps , c'est l'irrévérence naïve avec laquelle l'auteur de cette Yie
fait parler la mère de saint Honorât contre le Christ ; témoin ce pas-
sage inédit, dont je transcris seulement quelques vers :
Homs fom malhauros
Pendutz per sa foliai . . .
Quel fom pendais al vent
Ter Pilai lo valent ;
Doncas si aqucsi fus Dicus
BOLLXTIII BU UBUOFHILB. 507
If on pogra pcr Jnxious
Ester batuU ni tortz ,
Cnicificatz m mortz.
Pensa ti la valor
De Dieu lo Creator,
CttasIMeiiè esy eles>eiitiers, >
Non fitttas très eartiers
Gom fan li crestian ...
etc., etc.
Ma seconde obsenration portera sur un épkùàe de ce poème» qui
ofine, en Teiptiquant, pour ainsi dire, une sorte de concordance
«fec œqnVm dit dans Thistoire de Turpin sur k'séjour de Gbarle-*
magne à Tolèdei et sur sa connoissance de la langue arabe (i).
Saint Jacques y dans ime yiûon , invite saint Honorât à se. rendre
en Espagne , non-seulement pour visiter son sëpulcre, mais encore
pour délivrer Gharlemagne , prisonnier d'Aygolan. Le saint part, '
et s'informe
On era Karllemagne près am sa compagnia.
Dis lur hom c^a Toleda Aygolantz los ténia.
Il entre dans la ville, où le roi mécréant, au milieu d'une fête splen-
dide et nomlveuse , Sait traîner en spectacle son royal prisonnier
chargé défera:
£ trajsson Karliemagne en mîej de la cjrptat,
Aysi oom far solian , près et encadenat.
Saint Honorât parolt devant Aygolan , guérit sa fille Sibilie qui
étoit possédée; et, lorsque le père, heureux de ce succès , veut
acquitter sa promesse de lui accorder la récompense qu'il dési*>
leroit,
Sant Honorât respont que Karlie yol aver ,
Que lo reys Tafranquîs ab sa compania. . . .
Aygolans a sas jentz mandanent vay donar :
Vasan (qu'ils aillent) a la preyson Karlie desferriar.
Ar ieiys (sort) de la preyson demantenen Rarlons ;
Aygolanz lo li det am doze compagnons ,
E vay li dar granz joias e deniers et ca?allz.
(i) Mox tU Aigolandus cognovit loquelam suam arabicam quant Carolus
ioquébatur, miratus est,», didicerat enini Carolus linguam saracenicam
apud urbem ToUtum in qud cum esset juvenis aliquando tempore commora^
tm$ est, ( Turpini Hist., cap. XU . )
5o8 J. TECHKIfER^ PLACE ]>U LOUYlLEy 12.
Je ne tenninerai pas sans faire mention d'un avertissement em*
preint d'une sensibilité touchante , dans leqiîd Téditeur, M. Paquet,
parle avec amitié du concours actif que liii prêtent les deux colla-
borateurs qui y depuis longues années, pavticipoient aux recher-
ches et aux travaux lexicographique^de M. Raynouard. A cette oc-
casion , je suis heureux de pouvoir reproduire ici le nom de
M. Dessalles , membre de la section historique des Archives du
royaume, que son érudition spéciale rend on ne peut plus capable
de. prendre part à la publication du Lexique roman, cette oeuvre de
création , formée des débris épars d'une langue morte, rassemblés,
reconstruits, ranimés enfin, après plusieurs sièdes, par le génie de
l'observatiott, qui. peut^tre à lui seul est presque. tout le génie de
l'boffimeQ
fijEUUUSSIXB.
J'* . •:■; br. .-• r:
/> '
\ ' ■
1 • %^ ê
mi
mkitt (i((iOijritf^t()nc$.
• 1
f ,
Suite au numéro 10^ , continuant la liste dç. plusieurs outrajffs^ impfi"
mis ou manuscrits , cités dans le Voyàgfi pittoresque en Ecosse dfi
Dibdin,
Zivre de lu CLùSfs. Mi. golÙ^ue dû xiv* âècle; jolis btnemen»
en tète ; uab' il a bekticoiip souffert. H y a un portrait qui
étoit pcnt-;é^ f^ui du comte de Foix. . * * \
f • • • • • ' I
iAvre dfi Fàiuoahérie '^ 'î^ T^/ierî^/par u. Tardif; chaiinant Ms*
in-8/ dti teâïbà de Charles Ylli , avi^ ae^ dessins représentant
des faucons et des chiens.
i «
Mous allonà-à ]»ilstnt énuiaiéfferiqadquea'biipiriinés.-
Donatusj imprime àvec des caractères tailles dans du bois; c'est l'é»
dition dont Mëennann a donne un fec-simife.
Psaûerium lat,^ i4^9 in-fol. sur vélin.
BiiUa (i45S-^)> 2 vol. in-fol. C'est la première Bible imprimée ,
connue sous le nom de Mazarine ; bon ex., tr. rogné.
BibUa^ ilfia^ 2 vol. in-fol. sur vél.; belles dimensions ; des taches.
Biblia itaticay août, 1471 9 2 vol. in-fol. , très-bel exempL d'un
livre d'une rareté insigne. Lord Spencer avoit toujours regardé
comme d'une nécessité indispensable de se procurer cette édi-
tion ; et ii ftit forcé de se contenter d'un fort médiocre exempL ,
qu'il fit acheter à la vente Mac Garthy .
^lO '• TECHENEK, PLACE DU LOUVaE, 12.
Biblia gracaj t5i8. Aide. Superbe exempl. engr. papier.
Biilùi latina^ i583. Plantin, Très-beau yoI., qui a appartenu à de
Thou,
PL'nius, 14699 in-«foL, édit. princeps. Exempl. aussi beau que ce*
lui de Spencer ; c*est tout dire.
Jdem^ î 4? 1 9 in-fol . y Jenson y trad. italienne, sur vél. , magnifique .
Tùe Lwe V, de Spire^ 147O9 in-fol., exempl. aussi grand et aussi
parfait que celui que possède Th. Grenville, et qui n'est pas
rogaé.
'Ces trois derniers ouvrages méritent qu^on fasse le voyage d'E-
cosse pour les voir et pour les caresser.
Virgilius V. de Spire^ 1470 , in-fol. ; superbe exempl. ayant
12 pouces et demi sur 8 et demi d'un ouvrage qu'on ne trouve
que très-rarement, et presque V>ujottrs taché et rogné.
Virgile^ seconde édition romaine, encore pins difficile à rencon-
trer que la première ; il n'y a guère d'ouvrages phis rares. Cet
exempl. , plus grand que celui de lord-S^encer , est malheureu-
sement incomplet à la fin.
^irjriV^, in^foL , sam date , pEvmièteédiCioB d'UMdi Han , fort itff^
superbe exenqiL rel. en mar. Je le crois aussi beau que celui
de la biblioih. Masarine^ lequel a appartenu à Diane de
Poitiers.
CalUmaquej in-f/^; édition en letti-es capitales , rarissime; cet ex.,
parCeûtement complet , légèrement endommagé en quelques
endroîtSy a 8 pouces sur 5 un quart; il est relié en mar. vert.
^nthologiay gr., i494> ^^ lettres capitales sur vél.
Idem^ t5o3| in-8, sur vél^, rarissime.
Les éditions principes d'Horace (trèa-be^ exempl., dentier feuiU.
Mm. de Lucain (beau) d'Apulée, dlaocrate , d'Aristophane, de dau-
dien, de Yalère Maxime.
BVLLETin DV «BUOF»L«. 5ll
Les Epitres de saint Jërdme, t47^9 ^ ^^^- in-fol., sur vét. Bre--
tfituiam romanum , «47^ > ûi-foL , imprimé par Jenson , sur yëlin,
avec une per£ectif>n adanirable.
PiatoFiy i5i3 , in-fol. , i'* éd. due à Aide; ex. Mur vét., toaxpkt^
presque sans tache. C'est un joyau des plus préâeuz ; et ,
toute languissante qu'est à présent U liibliomanie, je connoÎB
deux amateurs qui donneroient de suite 5oo liv. sC d*fm pareil
exempL, s'il s'en présentoit no en Tente. «Gdui-ci a la pouces,
sur 7 et demi ; la reliure, en mar. bleu y est pasàable.
Laetance^ '47 ' i in-ioL, imprimé par Adam i le aeul exempL
f aie TU sur vélin ; bel exempl^i ijpioîque rogné» qttetques feuil-
lets sont légèrement tachés.
Ter€niius Parro de Ungua latinaj in-fbl., édUioa des moins com?^
munesy que je n'avois jamais vue; elle contient 32 lignes par
page, et die reproduit les caractères que l'on trouTC rarement
du premier Horace et du second Lucain.
JEuMaihe. Rome ^ 1543, 4 ^o^* in-fd., superbe exempL ; celui de
GraiTfflei qui n*est pas rogné, peut seul remporter.
Philasinuus^ iSi^jf in4bl. magniique; exempt. deGrciBer.
Le Mardal, 147$; le Quînte-Gurce» Y. de Spire; le Plutarqpie»
1478, se rencontrent en exempt, de toute beautéi ainsi qne le ^4H
Urbu Flaccusy iSigt in4bl., sur vélin, avec de superbes miniatnreg».
et le Fewrdanckhsf iSig, a* édition sur vélin.
Les raretés typographiques angloises offrent une suite bien moina
riche que les classiques ; sur 12 volumes exécutés par Gaxton , na.
seul, la Lé|^de dqrée, de i483» est complet ; il ne faut pas oublier
la Chronique d'Ann^eterre de Kastell, dont on ne cosmoit que troîft
exemplaires qui soient entiers , celui-ci j et oeux dans las bibIio-«
thèques de George QI, et de lord Spencer.
Nous allons encore extraire une page ou deuxda premier volumeiL
nous réservant, ai le lecteur vent bien nous suivre, de revenir sur
cet oavrage curieux.
Lincoln n'offre qu'une population de ia,ooe babitans et une
triste réunion de maisons de briques peu élevées et aaKS noal bi*
5l2 I. TECHJ^ER, PLACE DU LOUVRE, 12.
ties. Le voyageur ne peu$ guère y être attiré que par sa superbe
cathédrale , qui , construite au sommet d'une liante colline escar-
pée , se dessine majestueusement en élevant vers les cieux trois
belles tours massives. Aucune autre cathédrale n'a, à ma connols-
sasce y une position plus favcirable.
Wild a publié , en 1819 , un beau vol. in-fol. qui le concerne ;
et dans plusieurs ouvrages on trouve des vues remarquables de cet
édifice majestueux, mais à peu près désert, sans mouvement, et où
l'on éproave un sentiment de tristesse ; le palais épiscopal est en
ruines.
A côté de la cathédrale est la bibliothèque du docteur Honey wood ,
dont le bibliographical Diecameron (t. m, p. 263) a donné le por-
tiàit, et a longuement etitretenuses lecteurs. A côté du portrait du
docteur, l'on conserve celui de sa grand'mère, morte à 98 ans, après
44 années de veuvage ; elle vit 367 de ses descendans ; elle n'eut
que il6eufàns, mais ils lui donnèrent ii4petit$'enfans; 228étoient
de la 3' génération , 9 dé la 4** ^ ^^^ heureux que toutes les fa-
milles ne se reproduisent pas avec une énergie pai'ciUe ; Malthus
avoit raison.
Un des Mss, les plus précieux de cette bibliothèque paroit avoir
été compilé par R. d^ TJiçrntpn^.et.écrit vei^s i43o; il est in^fol.,
sur pÂp., de 3oo feuillets environ, et malheureusement incomplet
au commencement et à la fin ; il contient JV nombreux morceaux
en prose et en vers , entre autres une traduction littéi'ale en prose
de la vie d^Alexandre le Grand , imprimée en latin à Strasbourg ^
149I4 > ^ Mort d'Arthur, le Toman de sir Tsambrace, celui de Dio-
détien l'empereur, et du comte Bérard de Thonlouse, celui de Per-
ceval le Gallois, la Yie de saint Christophe, et d'autres pièces d'un
haut intérêt pour l'ancienne littérature anglaise ; quelques-unes ont
étépubhées.
Lincoln est une des villes d'Angleterre où se rencontrent le plus
souvent des débris d'antiquités romaines ; il y a peu d'années que
l'on ne trouve, dans la campagne, des médailles des derniers empe-
reurs ; les Carausius, Tetricus, Claudius Gothicus, en petit bronze ,
se trouvent assez fréquemment.
Partant de Lincoln , on traverse pendant 18 milles un pays uni
et sans aucun agrément , et l'on airive à Gainsborough , ville de
7000 âmes , qui ùàt un conunerce assez actif avec la Baltique , et
n'ofiie rien de bien curieux.
MTLLETIK DtJ «BLIoratLE. 6l3
Oa rencontre ensuite Doncastef,' lieu bien ccHinupour ses courses
de chevaux. C'est là que le feimeux Éclipse fit ses premiers exploits;
l'hippodrome a à peu près la forme d*un S ; notre héros avoit atteint
le but lorsque ses concurrens n'avoient parcouru que la moitié de
leur carrière. La ville est propre et attrayante, les rues larges ; l'é-
glise principale est très-belle ; elle est surtout remarquable par une
magnifique ax^isée de 28 pieds sur 1 5^ ornée de peintures sur verre
par W. Miller. Ce chef-d'œuvre a coûté près de i ,000 guinées ^ et
représente le Christ avec ses apôtres.
Pour arriver à Wakepdet, il faut faire 23 milles à travers tm pays
boisé et coupé, où tout annonce l'abondance. L'église, vaste et beUe,
est bâtie sur une hauteur ; de nombreuses fabriques vomissent des
tourbillons de la plus épaisse fumée ; le conmierce « très-actif, em?
ploie une population de i ,5oo habitans , qui sera quadruplée dans
1 5 ans ; à quelques exceptions près, les rues sont larges et propres.
Anciens Romans de chevalerie en allemand.
Quelques ouvrages de ce genre se sont payés assez cher dans des
ventes faites depuis peu d'années à Paris ; c'est ce qui nous a décidés
à essayer de réunir l'indication de ce qui existe de plus remar-
quable dans cette partie.
Livre de l'Histoire du grand Alexandre qu'£usèbe a écrite, traduite
par J. Hartliebe. Strasbourg^ i5i4 « in-fol., fig. en bois. 66 fr.
vente Canazar, en i835; l'édition d'Augsbourg, 14781 in-fDL,
avoit été payée 80 £r., vente J. L. P., eii i834* (Nouv. Rech.,
I, 496.)
Histoire fort belle, récréative et lamentable du bmve et valeureun
chevalier Thedaldus. Strasbourg j Knoblauch, s. d. (i 570-1 58o),
in-8, fig. sur bois.
Histoire de Thedaldo et d'Ermilina ; belle , joyeuse et amusante
histoire du valeureux thcvalier Thedaldo. Leipzig^ s. d., in-8,
fig. sur bois. — Edit. du xvi» siècle ; il s'en trouve un ex.
à la bibUothèque de Leipzig.
Très-belle, ancienne et admirable liuUHre des ^Umnans et cberâ'^
leresques exploits du noble, câèbre y intrépide et invincibk
héros Thedel de Walmoden, mise en rime avec le |9qs grand
soin, par Greorge Thym. Magdehourg , Pmmgrmtz^^ Kempffy
i558,in^.
Cest probablement la i'* édition. Elle se trouve dans la biblio-
thèque de 'Wolfenbuttel, et consiste en 56 ieirilletsnoii ebiSrés, le
dernier blanc , sign. A «Z.
Une autre édit. » même titre. TVolfenhuitél ^ i563, in-8 ,
48 f. non chiffrés, le dernier blanc. Sirasbourgy s. d., in-8)
8p. prélim., j8 feuillets chiffrés, et 2 non chiffrés^
Bdle et Yéridique histoire du fils de rcmpereur Charles , nommé
Lôthaîre ou Loher. Strasbourg^ i5i49 im-fol., fig. sur bois.
l[Vès-bclle histoire du valeureux héros Amadis de France, trad. du
françois en allemand. Fraïufori^ i583, 2 vol. in-fol., fig. sur
bois. Cette trad. contient les livres i à i5; les 24 livres ^c
trouvent dans l'édit. de Francfort, 24 vol. in-8 , 1 694 et an-
nées suivantes; il en existe une autre, 1 590-95, 24 vol. in43.
Quant aux continuations , il paroit qu'Explandian seul a été
tiadniti Augshourg^ 1578, in-8. — Le trésor des Amadis a en
3 éditions à Strasbourg, in^, 1597, 1608 et i624.
fiistoire fort récréative comment Tempereur Qiarlemagne combat^
tit pendant 16 ans les tjuatre fik du duc Aymon. Siemmern ,
in-fol., i535, fig. sur bois, 168 feuilleta non chiffrés, très-rare.
livre de la Yertn (par Hans 'Vindler). Augshourg , i486 , in-fol.,
fig. sur bois, 219 feuillets à 34 lignes; très-curieux et inté*
ressant.
livre d*Amoiir. FroÊUifart, iSà^^ vML.^ fig. sor bois.
Histoire deTempeieur Charles et des Guerres saintes contre les in«
fidèles. Lubeck, 1494» îi^*
C'est la mervallcuse légende de l'empereur Charles et des com-
bats devant Ratisbonne (Nuremberg), s. d. , in^, 6 feuillets ; Ibid, ,
s. d., in-4*
BUtXCTIN DU BIBUOPHILÉ. 5l5
MervriUeiue histoire de la Destruction* de Troye. Augsbourg y
' Sorg.y s. 1. n. d.^ in-fol., fig. sur bois , i57 feuiDets sans
chiffres , réclames ni signatures.
Selle histoire de la destruction de IVoye. Augiboargj i474y ui-
ibl. Ièùi.y 14B89 in-fol. Strasbourg ^ i4^9 in-fol., '499> '^-^
fol. 9 et i5io^ in-fol. Ces ëdit ont des fig. sur bois. Mànthel-
liardj iSgg, in-8. BâlCy 1612, in-8.
Tscbenbach (W« dé) Tyturell-ParciTal. fToir les Nouv. Rech, de
M. Brunet, i4^» ^^ ^^' ^'^ ^m vente J. L. D.» en 1834.
Belle histoire fort récréative d'un puissant géant d'Espagne ayant
nom Fier-à-Bras. SUmmern^ i533,in-fol.,fig. ^urbois, 52 feuil-
lets, n y en a 2 réimpressions in-8 faites à Francfort , l'une
sans date et l'autre en i594*
Fortunatos. Attgshourg , iSog , in-4 9 108 feuillets, avec de mau-
vaises fig. sur bois.
Fortunatus, sa bourse et son chapeau miraculeux, publié de nôu-*
veau avec de fort joUes figures, i55i, in-8.
Belle et délectable histoire du noble chevalier Gouvain. Strasbourg ,
i54o, in-49 fig- en bois. 28 5o, cart., seconde vente Héber,
n®75i.
Les Gestes des Romains. Augsbourg^ iSSg, in-fol., 182 feuiUetsà
2 colonnes. Cette édition , qui ne contient que 93 chapitres ,
renferme moins de chose que l'original latin , et die est dis--
posée dans un ordre tout différent.
Gomment le duc Godefiroy de Bottillon combattit les Turcs et les
paSens , et conquit le Saint-Sépulcre. Augsbourg^ i5o2^ in-4y
3o fr., vente J. L. D. C'est la réimpression d'un ouvrage im-
primé à Augsbourg, 1482, in-foL, 94 feuillets, 4? %• «n hois ,
payé 60 fr, même vente. Zapf est, je crob, le seul des biblio-
graphes cjui l'ait dté.
Livre des Héros, (hoiries nouv. Rech. de M. Brunet, t. 2, p. i5i.)
5l6 J. TECERNBEy PLACE OU LOUVRE, 12.
Cet ouvrage est divisé en quatre livres ; les deux premiers li-
vres sont de Wolfram d'Eschenbach ; les deux autres d'Henry
d'Osterdingen. Les hauts faits de l'empereur Otnitz (Odoaire),
de Dietrich (Théodoric) et de leurs contemporains y sont ra-
contés. Sur un fonds hbtorique, on a brodé quantité de récits
fabuleux. Luther a plusieurs fois cité ce poëme, qui est impor-
tant pour l'étude de l'ancien idiome germanique.
Histoire du Chevalier blanc, qui, par sa vaillance et sa fidélité au
Chevalier Lieven , fils du duc de Bruges , obtint enfin un
royaume. Strasbourg^ i5i4» iu-foL, 182 feuillets , à deux co-
lonnes, fig, sur bois.
Cette histoire se trouve dans le livre d'Amour. Francfort ,
1587, in-fol., 347* feuillet.
L'éd. ci-dessus n'est pas mentionnée dans Panzer, Annales
allemandes ; mais il en indique, t. i, p. 479 une sans lieu ni
date; c'est probablement un ex. incomplet de celle-ci qu'il
avoit vu.
Histoire véritable et divertissante de Hugues Scharpler, qui devint
un puissant roi de France. Strasbourg^ i5o8 , in-fol., fig. sur
bob, 52 feuillets à 2 colonnes, et tbid.^ ^53'jj in-fol., Sg feuil-
lets, fig. Panzer (Annales allemandes, 1. 1, p. 25i) fait mention
d'une édition antérieure. Strasbourg, i5oo, in-fol.
Histoire de Méliadus, dit le chevalier de la Croix . Strasbourg^ 1609,
in-8. Bdle, i6i3, in-8.
Belle et divertissante histoire écrite en vers par Hermann de Sachs-
sénheim , et appelée la Moresse. Une édition sans lieu ni date,
40 fr, Héber, 2, 633. Strasbourg , i5i2 , in-fol., fig. en bois,
58 feuillets non chi£frés ; cette épopée chevaleresque fut écrite
en i45o. Pf^ormSj 1 538, in-fol. , fig. sur bois, 4 feuillets prélim.
dont 1 blanc, et 4? feuillets chi£Erés , et i539> in-fol. Franc^
Jhrtj vers i55o, in-fol.
{La suite au numéro prochain»)
Ias ttrmes d'arts et métiers serani-ib admis dans le Dictionnmre
historique de la langue française ?
RAPPORT
DE M. CHARLES NODIER,
va k L*ÂCA»teit rmiwfoiis , dam* ta liuict rJATicoLnkt f>r JtuDt 14 râTvtu 18S9.
Mestieany l'Académie Irançoise a déddë en principe qae apn
DiaiottMairt historique renfenneroit tous les élëmens de son Die^
iionnaire de la langue française, selon la sixième édition.
Elle s'est réservé d'ajouter quelques article nécessaires, et d'en
développer quelques autres.
Telle est la décision réglementaire en veitu de laquelle je rédige.
L'article ahoui , qui est en question y se trouve dans le diction^
noire actuel; il deroit donc se trouver dans celui-ci.
L'article m'a paru incomplet ; c'est là que je suis entré dans le
droit d'extension et de développement réservé, dont l'Académie
est juge.
L'Académie avoit cité deux acceptions du mot aSout , l'une em»
pruntée au Vocabulaire spécial de la charpenterie , l'autre à celui
delascnrureiie; maiso^oii^ étoitaussiun terme d'arpentage, on
terme de statistique territoriale, un terme de droit, et ces acceptions
plus anciennes , plus usitées, plus connues que les autres , ne dé-
voient pas être plus dédaignées. J'abuserois des momens de l'Aca-
démie , en donnant plus d'extension à la défense de mon article.
La seule difficulté que cet article suscite , et que tous les articles
du même genre semblent devoir susciter, c'est de savoir jusqu'à
qnd point les arts et métiers doivent trouver leur vocabulaire dans
le Dictionnaire historique de la langue. Elle me pàroit trè»-lacile à
résoudre.
Craint-on la multiplicité des mots techniques? elle ne sera pas
33
5l8 ' J. TECIIENKR , PLACE DU LOUVRE, 12.
plus choquante que dans le dictionnaire actuel , puisqu^il m'est dé-
fendu de m'en écarter.
Craint-on la multiplicité des additions que ces mots pourroient
entraîner à leur suite;? elle restera toujours à la discrétion de l'Aca-
démie, puisque aucun mot ne peut prendre place dans son diction-
noire sans discussion et sans jugement.
Le danger n'est donc nulle part.
Convenons-en, messieurs 9 ce qui nous ef&aye dans les mots
spéciaux des arts et métiers , c'est que ces mots n'ont pas grand
crédit dans la langue littéraire; c*est que nous sommes tous plus
ou moins disposés à nous persuader qu'on Dictionnaire historique
de la langue française est un ouvrage de bonne compagnie , destine*
à l'usage des salons ; un Gradus ad Parnassum pour les jeunes gens
qui se proposent de suivre la carrière des lettres , et dont le nombre
paroît disposé à s'accroître indéfiniment, si je m'en rapporte aux
amonoes des journaux. IVanquiUtseE-vôus, messieurs; cette noble
émvdation n'est 'pas près de s'éteindre , et si mure civilisation finit
bientôt , ce^'è Dieu ne plaise , ce ne sera pas faute d'auteurs.
Je prends la Itbertéde juger autrement dv/>/^fi0mim>tf historique
de la langue. Je le regarde comme le livre de tout le monde. Je
voudrois n'en écarter que les mots mal 6uts qui ne servent à rien ,
et ee n'est certainement pas dans le Vocabulaire des arts et métiers
que j'irois les dierâiér , j*^ik demande Mên' pardon aux sciences et
& la politique.
Oserois-je rotts demander, messieurs , ce qui vous i^épagne dans
le Vocabulaire des arts et métiers , restreint toutefois selon la règle
et la méthode de votre dictionnaire actuel ?
Est-<e par basait le peu d'impoitsnce de la matière ? Je ne saa-
«^s , en vérité, partager ee dédain pour ht langue essentielle de la
civilisation. Elle n'a pas commencé par les lettres et les sciences;
eDe a commencé parles métiers. Oa a bâti des maisons bien avant
de bâtir des dictionnaires ; et , pour me servir d'un rapprochement
de M. Delilte , dont je ne me charge pas de démontrer la justesse,
on a cultivé des jardins avant de cultiver des vers. Je rends justice
à la littérattue ; c'est un loisir foit agréable , mais je crois qu'une
société bien faite s'en passeroit plus aisément que de la demiètv
des industries mécaniques. Obvier de Serres Tagricnltetur , Pliili-
bert Delorme l'architecte , Mathurin Jousse le serrurier, Solleysel
le maréchal , et Bergeron le touiueor , ne sont pas, à la mérité, de
wuujmn ou MiuoruiLE. » - 5ig
fort gr«Mli peramnaget «fix yeux des beaux eipcits, intU k perte
de. leurs ouvrageB scroit de plus fyaodt conséquanoei peui^Uw,
pMir le génie humain, que celle de tous Ua romans qui ont paru
en i838y sans en excepter ceux qui concourront au prix Montbyonl
C'est pourtant ce que l'on vous propose dé décider.
Ou bien, messieurs, ces mots vous seroient-ils désagréables par
leur construction et par teur ferme? Sur ce point, la délicalesae
exquise de votre goût ne m'in^ire pas la moindre inquiéliude. Je
ne saurob veus dire combien elle me rassure. Le Vocabulaire des
arts et méti«s est admimblement fait dans toutes les langues. En
françois, il eH excellent. Ce seroit trop le vanter que de prétendre
qu'il est sar ait. Ce seroit l'apprécier à peine à sa valeur que de lui
accorder le mérite du naturd , de la correction et de la clarté.
Chose étrange ,£t qu'on ne peut aases remarquer ! les grammairiens
leconnoissent trks^bien la valeur virtuelle de la désinence dans lesuba-
tantif , mais ils ni l'expliquent point ; et quand nos habiles écrivains
font un mot nouieau , ce qui doit arriver à Paris une dnquantiiine
de fois par jour, ilest si rare qu^ils ne s'y méprennent pas» qu'on peut
parier hardiment à tout coup pour le barbarisme. Jamais l'ouvrier
ne s'y est trompé reon mot jaillit toujours simple, dur et françois,
de la nécessité qui le fait naître ; il n'y en a pas un seul qui puisse
être meilleur, et mieux exprimer ce qu'il signifie. S'il étoit possible
de douter que IHeuteût donné à l'homme la bucviU de créer avec
puissance le verbe àmi il a besoin , je n'en voudrois pas d'autre
preuve { et c'est là un de ces £Bdts dont l'histoire d'une langue doit
tenir compte.
Voici , messieurs , uae autre considération , et elle est fort grave.
Quand les pauvres ouvriers qui ont £sit, sans lé savoir, le Voci^
bulaire des arts et métil^, accomplissoient d'instinct le plus grand
œuvre de llnteUigence humaine , ils ne savoient ni lire ni écrire ;
île appeloient les choses 4e leur nom, comme le premiei* homme de
la Genèse, parce qu'il leii^ étoit donné de les nonmner* Depuis que
ces bonnes gêna ne ibnt |tus de mots , on continue à croire qu'on
fiût des mots, mais on n'e^ fait point. On en copie, on en traduit,
ou' en travestit. C'est une snisérable richesse , messieurs ; c'est la
richesse du progrès.
Une nouvdUe époque de^la société est arrivée. Lesouvriens en
profitent,.a'il y a profit. La politique et la philosophie modernes se
sont beaucoup occupées de l^r instruction , parce que rinatruction
520 I. TECIULNEE , PLAOS DU LOCVAB, 12.
est y en dernière analyse , le meilleur de tons les instmmens qu'on
puisse employer pour tirer parti de la sottise et de la crédulité
des hommes. Le peuple lit , le peuple écrit, le peuple est émancipé,
le peuple devient littéraire. Nous avons , nous-mêmes , de grands
prix à distribuer tous les ans pour l'enseignement du peuple. Est-ce
là le moment , faites-moi la grâce de me l'apprendre , de retirer
an peuple , dans le dictionnaire, l'expUcation et l'histoire des mots
les plus essentieb de son langage? Où les cherchera-t-il, si les corps
savants , qui représentent , jusqu'à nouvel ordre , l'aristocratie fort
précaire de l'intelligence, ne veulent pas les lui donner? Je vais
vous le dire , messieurs. .
L'instruction du peuple est devenue présomptueuse , comme
toutes les instructions faussées. Le peuple ne voit pas sans humilia-
tion qu'on méprise ses nomenclatures. U en conclut peu à peu que
ce qui n'est que firançois n'est pas tout à (ait françois. &i vanité
blessée finira par se réfugier dans le grec , et les exemples ne lui
manquent pas , grâce au charlatanisme des chimistes , des natura-
listes et des médecins. ... .
AmbubaVarum collegia , pharmacopolae ,
Mimae , balatrones
Cest un moyen comme un autre de retourner à la langue grecque,
et de justifier, par la synthèse, le savant paradoxe d'Henri Estienne;
mais ce n'est plus la peine alors de faire le Dictionnaire de la langue
française, car dans cinquante ans elle n'existera plus. On l'ap-
prendra dans Schrevelius.
Au nom du ciel, messieurs , si vous vouiez faire une coupe ré-
glée dans le dictionnaire , tenes-vous-en à ces mots scientifiques si
dépourvus d'analogie, si grossièrement liibrides , si maladroite-
ment cousus à leurs désinences, si barbares et si mal feûts, qui ne
présentent aucune idée nette à la pensée des ignorans , qui font
sourire de pitié les gens instruits , et qu'il seroit grand temps de
idéguer parmi les langues occultes à côté du chiffre des diplo-
mates et de l'argot des filous. Criez avec moi : Timeo Danaos^ et
donafrrentes; vous trouverez de l'écho parmi les hommes éolaii^
qui pratiquent notre belle langue en coDnoissance de cause , et
vous ne choquerez pas les autres , car les febricateurs ^de la nou-
velle langue grecque ne sont pas de force k entendre votre latin.
Ce seroit une grande erreur que de supposer , au reste , qu'il
BmXXTIN DU BIBUOPHILK. 521
s'a(pt purement id de Tintéret d'un vocabulaire spécial. 11 eu est
des fiimilles de mots comme de la feuaûlle propremeut dite : Quel-
ques individus prospèrent , plus ou moins inutiles , mais, honorés
par leur position et par leur fortune ; quelques autres , utiles et
souvent nécessaires , végètent dans le dédain et dans l'obscurité ,
parce qu'ils ne sont pas présentables dans le monde ; mais, dans la
statistique du pays, une pfdre de sabots représente l'unité sociale
conmie une paire de talons rouges. Si vous retranchez quelque
chose dans la ligne de descendance ou dans la ligne d'affinité, vous
détruises toute l'harmonie et tout l'ensemble de la race. Qui
sait si le pou trivial de l'outil le plus dédaigné ne fournira pas un
jour à la langue une figure hardie et sublime? Plutarque rapporte
quelque part que Pythagpre faisoit souvent usage , dans ses maxi-
mes et daps sts lois, de termes particuUers au métier de dseleur,
et d'images empruntées à l'action de graver ou d'empreindre , parce
que son père élpit graveur de cachets. Etienne Le Noir et Chrétien
Knauth convieiiient qu'ik n'ont rien trouvé de pareil dans les
rares lambeaux ^ui nous restent de ce grand homme, et cette perte
irréparable ne s'ckpUque , hélas ! que trop bien. Ces mots spéciaux
ne s'étoient pas cipservés dims la langue écrite , et les vers où ils
étoient contenus pirirent , parce qu'on avoit cessé de les entendre.
Que penseries-vousde cette omission dans le dictionnaire de l'Aca-
démie de Grotone , si Crotone avoit eu une Académie , et si l'Aca*
dànie de Grotone avoit fait un dictionnaire 7
Cç genre d'omission systématique a souvent produit d'étranges
bévues de sçoliastes dont vous me permettrez de rapporter un
exemple entre mille , ot jç Iç prendrai haut , car c'est le savant An-
dré Schott qui me le fournit. Sidoipe Apollinaire, dans la des-
cription de sa maison do campagne , décrit avec beaucoup de grâce
le doux asile qu'offrent les asseres de son toit aux tribus voyageuses
deshironddiles. Ce passage n'est pas difficile à traduire. Les asseres
sont ce faisceau de lambris , d*ais ou de soliveaux qui composent,
dans le Vocabulaire de lacharpenterie, les lambourdes ou les mem^
hrures du toit. Asseres ne se trouvoit pas dans les lexiques dont
Andfé Schott pouvoit faire usage , et il ne se souvint pas de l'avoir
la dans Vitruve. Il aima mieux croire à une faute de copiste qu'à
un barbarisme d'écrivain , et il corrigea bravement par « anseres , m
qui est d'un latin très-classique. La joUe phrase de Sidoine Apolli-
naire se présente alors sous un aspect fort nouveau ; elle signifie
5a2 J. TECHENEII , PLACE DQ LOOVIlE , 12.
rigonrensement « que les oies ont pris la peine de faire dans «on
toit des nids poar les hirondelles ; » et il n'y a point de htt pins ex-
traordinaire dans Tonûthologie. Anssi de graves naturalistes l'ontr
ils soigneusement noté.
Cette bizarre méprise m'en rappelle une antre qui n'est pas
moins singulière. Les anciens dictionnaires latins ne donnoient au
mot rhombus que le sens vulgaire de turbot. Ils avoient néglige Tac-
ception technique dans laquelle ce mot signifie une eqpèce de toupie
éolienne qu'on fait rouler sur des lanières élastiques , et que nous
appelions le Diable ^ il y a une vingtaine d'années. L'Académie a bien
voulu en faire mention sous ce dernier nom , et je lui en rends
grâce; mais les premiers lexicographes latins avoient été moins
soigneux. Or ce rhombus étoit d'usage dans certaines cérémonies
magiques, et M. Noël , auteur du Dictionnaire des Pêches , qui ne
connoissoit qu'un sens au mot latin , se montre fort persuadé que
le turbot servit aux enchantemens des bergers de Théocrite et des
sorcières d'Apulée. M. Hoffmann lui-même, qui étoit bien plus sa-
vant que M. Noël , a partagé son opinion. Voyez que de sottises et
de contre-sens peuvent résulter de l'omission du mot le plus mépri-
sable en apparence , et n'imitez pas, messieurs, cette imprudente
économie. Notre langue regorge de vie aujourd'hui , elle se fait
jeune tant qu'elle peut ; mais un jour elle sera morte.
J'ai eu pour ami dans ma première jeunesse un aimable jeune
homme qui se destinoit aux grandes affaires. Gomme ses penchans
le poussoient vers l'Italie , il eut le courage d'apprendre par cceur
Yeneroni et Antonini, et il est vrai de dire qu'il réussit à lire assez
couramment Métastase. Il alla plus loin; il épela Machiavd, car
il étoit dipbmate , et on le fit secrétaire d'ambassade en Toscane.
Les salons de Florence l'accueillirent à merveille; et, si on ne le
comprit pas, on parut du moins le comprendre. Il étoit donc con-
tent de lui comme un François en voyage, mais il n'avoit malheu«*
reusement pas encore compté avec sa blanchisseuse. Le mémoire
de sa blanchisseuse étoit cependant fort bien écrit y et même fort
bien orthographié , selon l'usage des blanchisseuses de Florence ;
mais il ne se trouvoit pas, dans tout son contenu, un seul mot qui
eût jamais frappé son oreille ou ses yeux. Impossible à mon jeune
savant d'y distinguer ses chemises de ses mouchoirs de poche, et
«es cravates de ses bonnets de nuit. Le rouge lui monte au front ,
il médite , il se ronfe les oii(^ , il s'aviae enfin , il court à la Lau-
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 523
rentiane, il s'empare du dictionnaire de la Crusca , qu'il n'avoit
jamais ouvert. Pas un des mots formidables qui l'avoient si cruel-
lement déconcerté ne manquoit à sa place , celui-ci avec l'autorité
de Lasca , celui-là sous le patronage de Burchiellp ; l'un appuyé
sur Dante , l'autre sur Boccace. Je crois me rappeler que ce Ait
Gello qui lui donna le nom des chaussettes ; car ce divin Gello, un
des flambeaux de la littérature italienne , étoit chaussetier ; et son
oraison funèbre , qui est un chef-d'œuvre de style , fiit prononcée
par un garçon tailleur.
Le secrétaire d'ambassade de Toscane acheta le dictionnaire de
la Cruscaj et apprit l'italien.
Je n'ai plus qu'un mot à dire , messieurs , mais je le crois de
nature à fixer votre opinion.
Il existe en France un monument de science lexicographique
dont tous les peuples sont jaloux, et je n'ai pas besoin de nommer
le Glossaire de Du Gange. Le Glossaire de Du Gange est peut-être
le seul dictionnaire qui ait mérité une statue à son auteur y mais il
est probable que les auteui-s de V Encyclopédie passeront auparavant.
Eh bien , qu'a fait Du Gange pour éclairer la langue, et la littéra-
ture , et les sciences , et l'histoire ? il a recueilli ce que la négligence
et le dédain des hommes avoient laissé en oubli dans les trésors de
la parole. Il a restitué la langue du droit, la langue de l'agricul-
ture , la langue du commerce , la langue des arts et métiers. Tout
cela étoit mort, et tout cela est vivant.
Vous ne serez pas obligés, messieurs , d'aller chercher vos ma-
tériaux si loin : vous travaillez sur le vif, et j'ai peur, il faut l'avouer,
c{ue la mort ne le saisisse avant peu. Youlez^vous aborder franche-
ment le plan d'un ouvrage complet ; ou bien , laisserez-vous le
soin de l'achever à quelque Du Gange futur ? — Il peut se présen-
ter sans doute , mab je n'ose pas vous le promettre.
'î >
■:.i
iVt
' . 'J M
A'ù
<- d '
..» ■ .
•♦ •
i3ulUtin l)U i3iblt(r))l)ile,
BT
CATALOGUE DB LIVEBS RAlIKS ET CUHIKtIX , HE
LITTÉRATURE, d'bISTOIRB , ETC., i>Ul
SE TROUVENT A LA LlBEAtRIE DE
J, TSCHEKER, PLACE
PU LOUVRE ,
No il. -- Janviul 1859.
1278 A608Tiia(F.-G.). Notizie istorico-critiche interne la Vita, e
le Opère degU scrittori Yinoiani. In y4nezia^ 1752-549
2 vd. m-49 br. en cart. 36 — »
1279 AifBCDOTA graeca e regia Parisienn^ et e Yeneta S. Marci
bibliethecis deprompta edidit J.-B. Gasp. d'Ansse de Vil-
loison. F'enetiàj 1781, 2 vol. in-49 br. . . . 25*- »
1 280 AimQvis (ob) Bibracte, sey Avgvstodvni monioientis libell vs ,
emusseoEm. Thomas. Lugdt^nij Barbier j i65o, iD-49 plan-
ches^parcb 8—»
Ex^mpl. av«o ^otM Daauscriteti saiTiiDt lesquelles cet ouvrage
est de Leotias ou J^tootius.
1281 AuDiFFRBOi (J.-B.) Spécimen historico- criticum editionum
Italîcanun sœcuU XY9 etc. Roma^ 17949 gr* ÎQ-4f cart.,
n. rog 12 — n
1282 Baconi (Fe.) opéra moralia et civilia, cura G. Rawley,
Londim'y i638y 2 tom. en i vol. in-fol., parch. . i5— >»
/
52G 1. TECHENER, PLACE DU LOUVRE > 12.
1283 BoLANUs (F.-B.). Historia almi Ferrari» gymnasii in duas
partes divisa. Ferrariœ, 1785, 2 vol. in-4, cart., planches.
i5 — »
1284 BdNHAiEs. Mémoire au ministre de l'intérieur sur la statis-
tique du département des Hautes-Alpes. Paris, an ix, iii-8,
br ^ — »
1285 Bouges (lb R. P.). Histoire ecclésiastique et civile du dio-
cèse de Carcassonne , avec les pièces justificatives , et une
notice ancienne et moderne de ce diocèse. Paris , 1741 >
I vol. in-4> d.-rel xo— »
1286 Gastblu (Eoh.). Lexicon heptaglotton , hebraicum, chal-
daic. , syriac. , samaritan. , etc. , cui accessit brevisgrammaticse
delineatio. Londini , Th. Roycroft , 1669 , 2 vol. grand
in^fol., V. éc., fil., tr. d. (^^/ex^mp/.)* ... 261
1287 Gatalogo délie storie particolari civili ed ecdesiastiche
délie città e de' luoghi d'Italia , le quali si trovano nella
domestica librariadei fratelli Goleti. In Viiugia, 1779, in-4}
br 12'^»
1 288 Gatalogus historico-criiicus romanarum editionum sxculi xv ,
in quo prœter editiones a Maettario , Orlandio , ac P. Laerio
relatas et hic plerumque plenius uberiusque descriptas plu-
rhnœ aliœ quae eosdem eSugerunt , tecensentur ac descri-
buntur, etc. Romœ, 1783, in-49 bi^* {Fac-similés,)
1 289 Gathala Gotueb (de). Histoire poUtique, ecclésiastique et lit-
téraire du Querci. Montauban, 1788, 3 vol. in-8. i5 — »
1290 Ghalibu (l'abbb). Mémoires sur diverses antiquités du dé-
partement de la Drômë et sur les différens peuples qui l'ha-
bitèrent avant la conquête des Aomains. Faïence, s. d. ,
in-4i fig.| br 6— »
1 291 Champigvt (ob). Histoire abrégée de Suède , depuis les rois
de la maison de Yasa jusqu'à l'année 1 776. Amsterd. , 1 776,
in-4, V
Exefopl. avec une lettre autographe de Tauteur^de deux pages.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE» 52^
I agi GflANTSBBAy Le Fbbybb (Lotis). Discovrs historiqve concer-
nant le mariage d'Ansbert et de Blithilde , pretendve fille
dv roy QothairelouIL Paris, A nt. Vitré, i6479În-49P&'^*
Exempl. avec envoi d^auUur au collège de la Société de Jësot
de Dijon . '
lagS Chaeta pafteacea grœce scripta Mnsei Borgiani yelitris qna
séries incolarum Ptolemaidis Arsinoiticae in aggeribus et
fossis operantium exbibetur édita a N. Schow, cum adno-
tatione critica, etc. Roma^ '788, in-4> fac-similé , parch.
ï5— »
Esempl. ayec en toi d^auteur au card. Etienne Borgîa.
1294 Ceeohiqitb abeéoée de Danemaece, depuis le roi Dan I^'y sous
lequel le Danemarck a eu , dit-on y son commencement et
son nom, jusqu'au temps actuel, par Jens Sôffrensôn Nor-
Nissom (en allemand) , i645, pet. in-ia, cart. 7^ »
1 295 CiACGONn (Alphorsi). yit«e et res gestae pontificum romano-
rum et cardinalium , ab initio nascentis ecclesiae usque ad
Urtianumyin. Romœy i63o, 2 vol. in-foL, Tél. cordé,
y. f., remplis de portraits. — Yit» et res gestœ pon-
tificum romanorum et cardinalium a Clémente TJL usque
adGementem XII, script» a Mario Guamacci. Roma^ 1 761 ,
2 vol. in-fol. , portraits, y. m.
Les deux ouvrages rëunis {Rarei.) 8o-« »
1296 CoDioB HARV8CEIPT1 N. T. Grscci Rayiani inbibliotheca regia
Berolini examen , institvit G. Gottiieb Pappelbaym. Bero^
Uni, 1796, in-8, br
1296 tis. Collection de mémoires pour servir à l'Histoire de
France , par M. Guizot, 3i vol. in-8, br.
La même , publiée par M. Michaud et Poujoulat , 25 vol.
grand in-8, br.
1297 ComioissANCE (la) des pavillons ou Bannières que la plu-
part des nations arborent en mer. La Haye , 1787 , in-4 >
avec 90 planches, y. br 10— >»
528 1. TEcasim, place dc louvie, la.
1298 DoKifAY (Clatdb). Histoire de la TÎDe de Soiwopg et de fes
rois y àvtBy comtes et govrerneyrs, aacc Tne saîtte des
eresques, et td abbrëgë de leurs actions. Saiêsûni, i663y fig. ,
2 vol. in-4, V., br. (Rare.) il
1299 I^ Brevl (P.- J.). Svpplementvm antiqvitatnn vrbis Pari-
siacse, qvoadsanctorvm germani à Patris , et Maori fossaten-
sis cœnobia. Pansiisf Petit^Pas^ 161 4» ^"^i p^nli. 5-«o »
i3oo Elogj degli uomioi iUustri Toscani. In Lucca, 177 1> 7 vol.
ïoA y br 25— M
i3oi Elooi storici di Cristoforo Colombo e di Andréa d'Oria.
Parmay stamp, realCf 1781 , in-4, port., rel. . . 5 — »
i3o2 EsAMEdelBronzoLerpirianopnbblicatodalloSpon./APfiarOy
1 771, in-4 >car<^* • • ^"^ **
i3o3 Fabeettus (&Ara.). DeaqvisetaqwdYctibvsTtterisRomœ,
dissertationes, Romesy Joannes BussoUus, 1680, in-4> rempli
de planches , parch 1
i3o4 Fabeicu (JttAN. Aui.) Bibliotbeca latina , nunc melius dé-
lecta» rectius digesta et aucta diligentia J. Aug. Emesti.
LipMy 1773-74$ 3 vol. in-89 d.-reL, noRrog. 35— »
1 3o5 — ■ Bibliotheca latina et infimae aetatis, accedunt Wip-
ponis. Hamburgiy 1734-46, 6 vol. pet. in-8, rel. en vélin.
35— «.
i3o6 FAoaoLATi (Jacobi) Fasd gymnasiî Patavini. Patatdi, tjS'j^
2 vol. in--49 cart., non rog 27—^»
i3o7 Fischer (F.-C.-J.). De prima expcditîone Attilae régis Hnn-
nonnn in Gallias ac de rebns gestis Waltharii, carminb l^ei
saecvliYI. Lip^ûv, 1792, în-4, ^•'^^I* • • • 10—- »
1 3o8 Favola (la) di Circe rappresentata in un antico greco Basso-
rilievo di Marmo comentatada Ridolfino Venuti. Borna,
1758, iii-49 pi.» br 1^ n
i3o9 GoLTznrs (Hvb.). Thesavrvs rei antiqvariae Hvberrimvs; ex
BULLBTUf DU BIBUOPBfUS. 5^9
antiqmtam nvmànuitvm qvwn marmoriua inwriptîoiûbos
pari diligenti» qua fkk conquisitua ac descc^^tuif et in locos
communes distribntus. Antuerpia, ex, off, PbuUÎHÎj 1879,
in-49parch
i3to GviLLDfAimva (Fa.)* Rabsbvrgkm, sive de antiqvay et vera
origine domvs Avstriae vita et rebvs gestis comitvm Vindonis-
sensium $he Altenburgienslnm in primis Habsbvrgiorvm.
Mediolani\ i6o5, in-49 fig*9 ▼• ni
i3ii HiSTOiRB de l'abbaye rojale de Notre-Dame de Soissons ,
de Tordre dé Saint-Benoit, par un bénédictin de la congré-
gation de Saînt-Maur (dom Michel Germain). Paris j léyS,
I vol. in-4 9 V* '^i'*> portrait d'Annand de Lorraine d'i^prts
Mignard y ajouté. i5 — »
1 3 1« de rheresie de Victef, Jean Hts, 6t Jérôme de Prague,
avec ceU^de3 gMjerr^ de Bohêine c|ui en ont été les agites
(par Varillas). Lfon, i68a^ in-12, v. br. 4"^^^
i3i3 Iif^flLoF (J.*WO« Historia Italise et Hispaniae genaaloy^a»
Norimbergœ^ 170I9 2 tomes en i volin-fol., y. br.
Avec tableaux généalogjUiaes et blasp^i dans le to^te. \iiture.) 1
1 Si 4 In ma»wpoxMM vALBTUBiianf Ludotico XY (poëme gree-la^),
par T. Aiasson, ix^ ]|^r. .
i3i5 KoFFLiE (JoHANNis) EQstorica Cochinchinae description in
epHomem redacta ab Antelno ab Eckart , edeote MuEr-
Norîmhergœ j i8o3y iib-ft, br ^-« »
t3i6 KmauK. Manuel de la baipie allenande (en aUtmaod).
BMj 1823, i'^ partie^ % lom. en i yd. in-8, br. 3 — 5o
i7£i IiABOvaByR (Jban le). Histoire et relatîom dy yoyage de la
royne de Pologne et dy retoyr de madame la mareschalle de
Guébrian par la Hongrie^ FAystriche , la Styrie, ete.
T. Qvinety 16489 in- 4 > fig.> parch. (fiare,), . .
i3i8 IiiaaET (EbfiaT). Histoire de layille de Montayban. A Moti^
twban, par S. Dt^bois^ 1668, i yol. io^, reL
53o J. TECHENER , PLACE DU LOUVRE, 12.
i3i9 Lb HBifBsmiBE. Medales, monnoyes et monvmens antiqves
dTmperatrices romaines. Dijon , impr, de CL G(fjrot, iS^Sy
pet. in->foI.y parch., fig. dans le texte. 5 — »
1 320 IiBTTRES histoiiques sur le comtat Venaissin et sur la seigneu-
rie d'Avignon. ^i7»ier(/aiit, 1768, in-i29br. . . 5 — 5o
i32i LvDOVia Xm, Franciae et Navarrae régis, Trivmphvsde
Rvpellacapta. PariViï/jtS'^^. Cramoisf^ 1628, in-4 9 parch. ,
portr 6— »
i322 IIabillon (J.). Annales prdinis S. Benedicti (ad ann. 1 157).
PamiV>, 1703-39, 6 vol. in-fol.,v. br. j9^/^x.). 75 — »
i323 Haeco Foscarini. Délia LetteraturaVeneziana libri otto. In
Pado9ay 1752, I vol. in-fol., mar. vert, fil., tr. d. 36—»
Exenpl. tn grand pap. de la bibliothèque de Lanioignon.
»• *
1 324 Maatenb (Edh.). de antiquis Ecclesiae ritibus libri très. Bas-
saniy 1788, 4 vol. in-fol., fig., br 4^ — *•
1 32Ï>* Maein. Mémoire sur l'ancienne ville de Taurœntum. — His-
toire de la ville de la Ciotat. — Mémoire sur le port de
Marseille. Atngnon, 1782, in-i2, fig., br. . . . 3 — »
i326 Hémoiebs poor servir à l'histoire du Dauphiné sous les Dau-
phins de la maison de la Toui^u-Pin. Paris, 1 7 1 1 , i vol.
• in-fol., V. i5— »»
1327 Homn. Dissertation sur le roman de Roncevaux. Pans ^
impr^ rojr., i832, grand in-8, br. 22 — »
i328 HoEELLU (Ain>E.). Thésaurus Morellianus , sive familiarutn
roman, numismata disposita ab Andr. Morellio, edidit et
comment, illustravit Sigeb. Havercampus. AmsteLy 1734 9
2 vol. in-fol., y. f. (Bel exempL) 11
i329 Mvnvii nvmarivmMilano-Yiscontianum. Traiecti ad Rhe^
num, Pfildj 1786, in-4, br 9— »
Curieux catalogue.
1 33o Naih (BATTiiTA) . Historia délia repvblica Veneta. In Venetia^
i663, in-4, rel 7—!- »
BULLETIN DO BIBUOPHILE. 53 1
i33i NiBBLUROiN (lbpobmb dbs). Texte original revu avec soin
d'après les meilleures leçons , avec une introduction et un
glossaire^ par Fred. Zeune (en allemand). Berlin y i8i5,
I vol. pet. in-8, fig. , cart i
1 332 NoBiLiasiMO hospite comitis de Transnitz nomen piofesso et
in villa PincianaBurgbesiorum Principumdie 27 maii, 1 7 16.
Epistola. Romay 1716, in-4} planches, paixfa. {Aux armes.)
i333 NoBL (S.-B.-J.). Premier essai sur le département de la
Seine-Iniérieure. fioueny an vn, i|i-8, d.-*rel» (Rare.), 8— -5o
i334 Obicellaeii (B.) de bello Italico commentarius , ex authen-
tici manuscripti Apographo. Londini^ i724> ^1^9 ^^' 4 — **
1 335 Panvinius(Oiiuph.). Fasti et triumphi Roma , Romulo Rege
usque ad Garolum V. Venetîis , i557,in-fol. , v. br. G—»
1 336 Parnasse (le) des Mvses , ou Recueil des plus belles chan-
sons à danser. Paris ^ Ch. Hplpeat^, i63o, pet. in-12, mar.
vert, comp., fil.,tr. dor 5o — »
1337 Paevta (Paolo). Historia Yinetiana. ïn f^enezia, G. ^/i-
geli, 1703, 2 part, en i vol. in-49 d.-rel. . , .
i338 Pasquiee (Estienne). Les csuvres complètes , contenant ses
six traités. Amsterdam, 1723, 2 vol. in-fol., v. br. 25 — w
1 339 Pehron (le cabdinal du). Harangve faicte de la part de la
chambre ecclesiastiqve, en celle dv tiers-état, sur l'article du
serment. Paris, Ant, Estiene , i6x5, in-4> parch. (Rare.)
7— *
1 340 Paabs Picrbe. Poëme heroi-comique du baron de Holberg ,
trad. du danois en allemand par Jean Adolphe Scheibe.
Kopenhagenj und Leipzig^ 1 7641 in-8, fig. cart. . 8 — »
i34i Placentinius (Geeg.). Epitome grsecae palaeographiœ et de
recta graeci sermonis pronundatiohe dissertatîo. Romœ ,
1735, in-4>plAi^che8, V. f. i5 — »
Une lettre autographe ngnëe de P . Dupuy , expliquant quelques
objets d'antiquité, est jointe i cet exemplaire, du prince de Sou-
bise. \
532 !• TBCHSMER, PLACE DU LOOVASy 12.
«
PtBUGATIONS NOUVELLES.
1342 Anjou (l'} bt ses monubouis , par MM. Y. Godard-Faultrier ,
ayocat, ci P. Hawkei i83g, t, i*^, gr. m*8y avec 5o planch.
i5 — »
1343 BiBLioTHÉGONOMiB. Iiistractions sur l'arrangement, la con-
servation et l'administration des bibliothèques , par L.-A.
GoostantiDi 1839, 1 vol. inpi2y avec 6 planches. . 4** *
i344 CAtALOOtm des livres de la bibliothèque de M. P.-P.-C.
Lammens , professeur et biUiothécaire àGand, repartie.
Oand^ 1839, 1 vol. in-6 de 4<o6 pages 3— m
La vente aura lieu à Gand le i5 avril prochain.
1345 Catjxogub d'une précieuse collection de livres anciens et
rares, la plupart en riches et élégantes reUtures, faisant partie
du cabinet de M. A.-A. On y remarque surtout un grand
nombre de livres chasse , — sur la langue et la poésie fran«
çoise, — des mystères et anciennes pièces de théâtres, —
nne collection de romans de chevalerie , — d'anciennes
chroniques, — un choix de lettres autographes , etc., etc.
I vol. gr. in- 12 , avec 3 fac-similés de reliures. x— 5o
Pa|Mier de Hollande , tiré à t5 exempl. . . .
Notices oonienoês dans U onzième Numéro du BuUeiin du
Bièiiopkile j 3* série.
Discours sur les devoirs et les qualités d'un bibliothécaire, par
J.-B. Cotton des Houssayes. 487
Le lieu et la date de la découverte de l'imprimerie , indiqués
dans un texte françois de i483> par M. Marie Guichard. 49^
littérature. — Philologie. 5oo
Yariëtés bibliographiques. (Suite au N<> t o.) Sog
Rapport à l'Académie françoise de M. Gk. Nodier. 517
IMNUMtaiE DE M^ VBOVE HUtAED (nÉE VÂLLàT.LA CHAFELLE) ,
kUB DE L^iPEROif, «• 7. — Fcvricr 1839.
xt
BULLETIN DU BIBLIOPHILE,
PETITE REVUE VANCIENS LIVRES
CONTENANT
1 ^ DES NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES , FEELOLOOIQUES ET UTTiftAlBES
DB DIVERS AUTEURS , SOUS LA DIRECTION
DE M; Ch. NODIER;
a® UN CATALOGUE DES LITRES DE MA LIBRAIRIE.
N^ 12. —5« SERIE-
\
PARIS,
TEGHENEn , PLAGE DE LA COLONNADE DU LOUVUE,
ri» il,
Fétriea et Hais.
.f
COUP D'OEIL
Sun
QUELQUES BIBLIOTHÈQUES DE L'ITALIE.
Un des écrivains qui se sont occupés avec le plus de zèle des sources
de notre histoire reitiarque avec raison que rien ne seroit plus utile
à la république des lettres qu'une topographie des manuscrits épars
dans les grandes collections de l'Europe ; c'est peut-être en Alle-
magne ou en Ecosse qu'existe tel manuscrit d'un auteur que l'on
cherche inutilement chez nous, et réciproquement; c'est peut-être à
Garpentras que se trouve un volume que demande en vain un sa-
vant de Grenade ou de Francfort (i). Le livre d'Haënel , pubUé en
1828-30, peut rendre des services , mais il est loin de fournir toutes
les indications qu'on voudroit y trouver. Il existe sur l'ItaUe un bon
ouvrage de Blume {Iter italicum^ 1827-31); nous avons cru, en ex-
trayant les informations qu'il donne sur les principales bibliothèques,
rendre service aux personnes qui ignorentla langue allemande ou qui
auroient de la peine à se procurer les qufitre volumes de Blume.
La Bibliotheca borbonica , à Naples , dont on évalue les ri-
chesses à iSoyOoo voUunes et à 3,ooo manuscrits , a été l'objet de
plusieurs publications. Laissant de côté ce qu'en ont dit Mabillon
etMontfaucon , et sans nous arrêter à une notice très-incomplète ,
des manuscrits grecs publiés par Harles , dans son édition de la
BibUotheca graeca de Fabricius (1796, t. v, p. 785), nous signale-
rons le catalogue des manuscrits latins dû à C. Janelli (1827, in-4),
et celui des manuscrits grecs rédigé par S. Cyrillo (t. i , 1826 ,
t. II, i832, in-4). Tous deux sont écrits en latin et rédigés sur un
plan uniforme ; mais l'ensemble souffre de la manière différente
de travailler des deux autres. La première partie des manuscrits
grecs contient les ouvrages de théologie; ils sont classés par section,
sans suivre rigoureusement l'ordre des n^, de sorte que quelques
manuscrits reviennent deux fois ; la seconde section fp. i99à25o),
(1) f^oir à la fin de ce numéro le Projet d^organisation des Bibliothèques
aoumîs au ministère de Plnstruction publique.
34
536 I. TKCHENEB, PLKCK DD LOUVBE, 13.
consacrée audroit ecclésiastique, ne reaferme que 16 n" ; le contenu
de chaque manuscrit est assez minudeiuement décrit, il n'est dit
que fort peu de choses de leur condition , et leur provenance est tout
à lait passée sous silence. Les manuscrits ladns, au nombre de 434)
et partagés en 1 7 sections, sont décrits suivant l'ordre des n"* ; ce
qu'ils renferment est beaucoup plus succinctement exposé ; mais
l'on trouve épart quelques renaeignemens sur l'histoire de l'éta-
blissement : ni Cyrillo , ni Janelll n'ont songé à faire le-récit de son
origine et de ses dëveloppemens. Le catalogue des éditeurs du
XT* siècle, écrit en latin par Fr. deLicteriis(iS2g-3i, 3 vol. in-fol.)i
suit l'ordre alphabétique , et II est enrichi de notes^ l'exécution ty-
pographique en est fort belle.
Quant aux manuscrits orientaux, l'on peut consulter une lettre
de G. Hammer, qui en énumère 5o , et qui est insérée dans la fii-
bliotheca italiana (janvier 1827, p. 32 èi 43)
J. Andrès avoit entrepris la publication d'un recunl de mor-
ceaux inédits BOUS le titre de Aneedota graea et latina mis. co-
dieibusbihUolhec<eregianeapolilanadfpntjnpta,\oia.i,^e&f. 1816,
■n-4- )e ne sais pas si ce travail a été continué.
Passons à la bibliothèque du Tadcan. On trouve une Uste des
manuscrits grecs dans l'Adparatus sacer d'A. Posscvîn ((?ofojr
1608, in-fol.); elle a été réimprimée dans l'ouvragt: de Spiuel
(Sacra bibliothecaruni arcana retecia , p. x53]. C'est fort peu de i
chose.
Eîrcher , dans son Prodromiu copticus, i63&, in'4, a donné u
catalc^e des manuscrits coptes ; il n'est pas exempt d'c
ne peut servir à rien aujourd'hui. Les manuscrits éthiopiens ont &XJ
l'attention de Ludolph(Coniineot. adhitt. xthiop. /^ruRco/'.i lâgJ
iu-fol.)
Ce que fiartolocci dit des manuscrits hébreux , dans sa I
theca rabbinica [i655-g3 , 4 vol. in-fol.) , est peu exact; l'o
que cet ouvrage ne mérite pas grande confiance.
La Bibliotheca nrienlalîs ClemeiUin»^alicana , dont J
mani est l'auteur , forme 4 vol. in-fol. dus aux presses d
pagande, et qui virent le jour depuis 17 19 jusqu'à i
enadonné un abrégé en allemand (^rian^en, 1776-77,1
Selon Hatumer , ces catalogues sont extrêmemant ertflf
aux manuscrits turcs et persans.
53,
n netÊMfÊ»iMibSteTleCatalogedàpapinEgùituuJeUM fati-
eamtt. Roma , i8aS, iB-4, dont Pii''*'Tn""" m. publia ane-tndnctioB
«Uemuideà Ldpsick, i8ft7,ia-8, et l'onderiscomsutter une lettre
de Hunma' . inaéiée daaa U Bibl. iudkiia (avril et jaillet 1&37} ,
où il iodiqae igSuiuuttaitaonentaiix.
On trouTcra qnelqun détail* dans Mont&ocoD , mail il a travaiM
•or des lùtei remplies ds doublea emplois et d'indications inMiV
fisaoïes ou fausses, d'où il est extrêmement difficile d'extraire quel-
ques renseigoemens positifs et utiles.
Mader (tU Bihliolkecis , éd. V, p. 124) rapporte que la bildio-
tfaèqae de ITscurial possède un catalc^e des manuscrits grecs du
Vatican ; il est de la fin du xtt* siècle , exécuté avec luxe, mais fort
inexact.
La Biiliotkeea jurit orieatab't cl'Assemani (Rome , 176s , 5 vol.,
in-4} est on chef-d'œuvre sous le rapport de l'exactitude et de Vè-
tendoe des descriptions des manuscrits. Il est bien Ucbeux qu'ab-
woAt par des recherches aussi consciencieuses, l'auteur n'ait pu ac-
coai[^ en entier le plan qu'il s'étcut tracé. On sait que cet ouTra|ge
ae trwne tiès-rarement complet, un iaoendie ajaot détrait U mMr-
jenrc partie de Tédition.
Aaiu le iccueil de Galland de veiusti» eanonuia eolUctionibu» dit-
'^^Bi syUoge_lf''en., 1779, in-fol. Magimt., 1790-a, ti, 4°)
mens importans sur les manuscriis cano-
i poètes italiens , allemands ou
^ 3o3 et 338, iv, p. 8} les a décriu.
e Borne , eTalue les rtiBouschls du
ientaux (arabes 787 , petsans 65,
X 590, eiliiopiens 71, samaritains I ,
I, indiens 23, chinois 10), iSsont
I bibliothèque Capponi ; les
t a décrit plus de 5o manns-
I fait graver plusieurs i Becker
M d'Arislote , Gerlach sur ceux
àgtecs.
^^lorence, rentenne , dît-on ,
~^b catalogues dans MontEau-
•digea lui-même dans le piin-
Faleur aujoord'lu
538 J. TECUENER j PLACE DD LOUVRE ,12.
Xp. 289 à 4 1 3) est une des portious les plus importantes de son ou-
vrage, et fut écrit par deux savans qu'il ne nomme pas ; l'un d'eux
doit être F. M. Ducd, que Mabillon signale conune s'étant occupé
d'un catalogue I détaillé et destiné à l'impression. Magliabecchi
avoit travaillé à un inventaire des manuscrits arabe$ , turcs , per^
sans et hébreux; il est inséré au 3* vol. des des AmœnittUes littera-
ria de Schelhom , mais tout cela a été effacé par des ouvrages bien
plus importans.
Cataiogus codicum orientalium ^ S. £. Assemanus recensuit,
1742, in-fol.
CtUalogus] codicum orientalium ab A. M. Biscioni digestus.
Plor,, 1752, in-fol.
Catalogus bihliethecœ hebraicœ grœca Floreruinœ ab A. M. Bis-
cioni digestus, 1767, in-fol.
Biscioni mourut avant d'avoir terminé sa tâche , mais il eut un
successeur qui rendit de bien plus grands services ; A. M. Bandini
fit paroître, de 1764 à 1793» 1 1 vol. in-fol., et son travail est re-
gardé comme un chef-d'œuvre. Trois volumes sont consacrés aux
manuscrits grecs , au nombre de 898; 4 renferment les manuscrits
latins, et les manuscrits itahens relatifs à la médecine remplissent
un volume, et les trois derniers concernent la collection léopol-
dienne« Les acquittions faites depuis 1772 ne sont encore l'objet
d'aucun catalogue imprimé ; mais'le bibliothécaire actuel , Furia ,
travaille depuis longtemps à les décrire.
• Hammer {Bibl. it€U., 1829) s'est occupé des manuscrits orien-
taux de la Laurenziana.
La Bibliothèque Magliabecchiana contient 100,000 vol. imprimés,
et -l'on évalue à 8,000 ses manuscrits. On n'a imprimé d'autre ca-
talogue que celui des éditions du xv' siècle, par Fossi ( 1 796, 3 voL
in-fol.) ; il est estimé. Les manusciits renferment des matéiiaux
bien importans pour l'histoire Uttéraire moderne , et pour celle du
moyen âge ; quelques-uns sont indiqués çà et là, et il en a deux ca-
talogues manuscrits rédigés par les bibliothécaires Targioni, Toz-
xetti et J. Fossi. Ils sont fort détaill4s , mais les recherches y sont
très-pénibles, les ouvrages étant divisé? en 4o classes, dont cliacune
suit l'ordre alphabétique , les plus riches sont la 8^ (Critique ,.Mé-
BUU^TIK DU BIBUOPHILE. 53^
langes et Lettres, 1 367 vol.)? la 25* (Hist. d'Italie (depuis le vif siè-
cle, 4^5 yoL)> la 3o* (Droit public, politique, 222 vol.)
La bibliothèque de TUniversité , à Ferrare , renferme plus de
70,000 volumes, 1^200 incunables et 900 manuscrits. On remarque,
parmi les imprimés , une collection complète de tous les ouvrages
ou opuscules écrits par des Ferrarais ; aucun d^ manuscrits ne
remonte au delà du i3* siède. Dans une notice que le bibliothé-
caire Gavalieri afait imprimer en 18 1 9» sur le dépôt qui lui est confié,
on trouve quelques détaib sur 1 20 de ces manuscrits ; l'on y re-
marque quelques poètes grecs, desfragmen&d'Aristote et de Gcé-
ron, des autographes du Tasse, deGuarini et de TArioste. 11 ne faut
pas oublier 23 volumes Uturgiques exécutés à Ravenne, et offerts ,
en 1472, à la cathédrale; les miniatures qui les décorent sont
d'une beauté extrêmement remarquable.
Gênes est pauvre en manuscrits ; Mabillon et Zacharia en ont
£adt la remarque il y a longtemps ;.Haënel n'a trouvé , à la biblio-
thèque de l'Université, qu'une vingtmne de manuscrits , et à celles
de San Carlo 82, dont 56 sur vélin ; le plus important lui parut une
collection d'écrits des Pères grecs.
La bibliothèque Ambrosiana de Milan possède 5o,ooo volumea
et 9»ooo manuscrits. U en a été fait un catalogue qui n'a point été
pubUé , et qui pajpoît rempli d'inexactitudes ; les auteurs sont clas-
sés par nom de baptême; les volumes. sont mentionnés suivant le
rang qu'ib occupent sujr les tablettes ; les noms grecs et orientaux
sont défigurés , étant écrits d'après les principes de l'orthographe
itaUe&ne ; c'est un travail à recommencer de fond en comble. Mu-
*ratori, Lalande, Andrès, MiUin, Mai, ont fait mention de quelques-
uns de ces manuscrits. Hammer {Bihl, ital. , avril 1826) s'est occupé '
des orientaux , et spécialement des arabes ; 4 manuscrits du Dante
sont décrits dans l'introduction de l'édition d'Udine (1823-27 ,
4 vol. itt-8).
•
La bibUothèque publique de Mantoueaprès de 70,000 volumes
et fort peu de manuscrits : l'on y a réuni ceux provenant du cou-
vent de Saint-Benoit , à Polirone ; mais ik sont peu importans et
presque exclusivement théologiques. Le bSUiothécaire lf«gri, dont
540 1. TEGHKfSay FLAGB 1NJ LOOTAB, 19.
le Me mérite des élogeê, j a décoavcrt deux palimpsesteâ ; l'un
contient une bible latine , l'autre un fragment dramatic[ue du
moyen âge.
La bibliothèque de Saint-Marc , à Yenise, jouit d'une célébrité
méritée ; elle possède près de 5,ooo manuscrits. Il ne parut rien, à
son égard, qui mérite de nous arrêter jusqu'aux travaux de
Zanetti et de Bengiovanni, qui décriyirent, en 1740, ses manuscrits
grecs , en I 74t âes manuscrits latins et italiens. On y remarque les
copies des troubadours et des vieilles compositions chevaleresques
françoises qui avoient appartenu à Ferdinand, dernier rejeton de la
maison de Goncague. Morelli, mécontent de ce travail, voulut le
recommencer ; il ne fit paroitre qu'un premier volume (Bassano ,
1802, in-8). Les conservateurs actuels s'occupent de terminer
cette besogne.
La bibliothèque des Mécharistes ne renferme que des manus-
crits orientaux ; 11 y en a un bou nombre d'arméniens des 8* et
g* siècles.
Le couvent des Camaldules , à Murano , possède des manuscrits
dont le catalogue, joint à celui des éditions du xv* siècle^ là été ré-
digé par Mittarelli et poblîé , après sa mort, en 1 77g, in-fol. Selon
Ebert, il laisse à désirer, sous le rapport littéraire comme sous celui
de la paléographie , et les morceaux inédits qu'Us renferme sont
d'un fiable intérêt. Ce que cette collection^ offire de plus curieux ,
t'est la mappemonde de Fra Blauro, 8ur4aquelle Zurla a publié
un long travail»
La biUiothèqne de llJmiTersîléy à PadoiaOi contient 50)0oo vo*'
lomet et quelques manuscrits qui ne paroissent pas importans 1 crile
du séminaire est riohe de 5o,ooo volumes* Thiersch (Voyage, 1. 1,
p. 3oo) dit qu'il y a un manuscrit de Térence et de Claudiea , et
qu'on en a entrepris le catalogue. Ou montre comme des curio»
ntés le manuscrit autographe du lexique de Forcellini et une lettre
de Pétrarque à Oio Dondi.
La bibliothèque publique de Bologne est une des plus impoi^
tantes de HtaUe ; die est évaluée à 3o,ooo volumes 9 et elle passe
pour coutenîff des asaiiuscfits ptésieux» le crois qu'il n'a rieii été
WOhLÊlIS DU BIBUOPilILE. 54 1
publié de détasUé à cet égard t on cite un Lactance du 5* siècle et
on éyangéiiaiie arménien du la*, avec decharmante« miniatures.
Hanuner(^i!&/. ir«/., octobre 1829) s'est occupé des manuscrits orien-
taux, et il remarque que, bien que leur nombre ne soit pas moitié
de ce que possède le Vatican j leur importance intrinsèque est plu«»
considérable.
SUR LA LITTÉRATURE BASQUE.
Nous extrayons du petit volume que M. A. de Humboldt a publié
sur la langue basque l'indication de quelques ouvrages imprimés
ou manuscrits peu connus et dignes d'inspirer quelque intérêt. Le
livre de cet homme illustre , ayant paru à Berlin en allemand , les
notions qu'il renferme ne sont sûrement venues à la connoissance
que d'un petit nombre de personnes en France.
Nomenclatura de las voces Guipuzcoanas, sus correspondientes Yiz-
caynas y Castillanas para que se puedan entender ambos dia-
lectos ,8 p. in-4. C*est un aperçu qui est très*loin d'être com-
plet ; les termes pris dans te dialecte du Guipuscoa sont rangés
par ordre alphabétique, et suivis des mots qui y correspondent
eh basque et en castillan. L'auteur est le curé Moguel , à Mar-
quina, un des hommes les plus instruits de la Biscaye ; il dit
qu'il travaille à un dictionnaire des trois dialectes basques ; je
crois qu'il n'a pas paru.
Un livre du plus haut intérêt , c'est un recueil de proverbes basques
que recueillit Oienhart , et qu'il publia avec une explication
françoise. On y trouve de nombreux fragmens de chansons
et de traditions populaires. Humboldt dit n'avoir rencontré cet
ouvrage précieux qu'A la Bibliothèque du roi , à Paris ; il est
décrit dans la Kogr. univ.9 1. xxxi , p. 535.
Ascttlar, prêtre à Siurrey pubba , en 1642 , un Uvre sur le Délak
54^ f. TECHENEE, PLACE DU LODYEX, 12.
de la pénitence , et lui donna le titre singulier de l'Avenir futur
(Gueroco guero) ; il l'écrivit dans le dialecte dû Labour ; le stylé est
extrêmement soigné ; les raisonnemens religieux et philosophiques
s'appuient sur de nombreuses citations extraites des auteurs an-
ciens ; c'est un ouvrage remarquable.
Manuel devotionezcoa. Bordeaux y 1669, in-8, Recueil de can-
tiques suivis de prières, le tout dans le dialecte du Labour.
Testamen çaharreco eta berrico historioa. Bajronne , 1777 , 2 vol.
C'est un recueil d'histoires extraites du Vieux et du Nouveau
Testament, d'après Royaumont.
n existe deux catéchismes , l'un en guipuscoan , par Juan de
Yrazuzta ; l'autre en biscayen, par J.-A. Moguel.
Origen de la nacion bascongada y de su lengua, por Juan de Pero-
chegui. Pamplona , 1760 , in-8 , io5 pages. Ce livre se trouve
fort difficilement ; un exempl. rel en mar. fut payé 3o fr. 5o c.
en janvier 1887; il est d'ailleurs, selon Humboldt, complète-
. ment insignifiant.
Plan des antiquités espagnoles réduit à 2 articles et à 80 proposi-
tions, dont le but principal est de prouver que les anciennes
monnoies espagnoles portant des caractères celtibériques et bé-
tiques sont, pour la plupart, écrites en langue basque (en espa-
gnol) par L. Carlos y Zuniga. Madrid, 1 801, in-8, 55 pages.
Al&beto de la lengua primitiva de Espana , por don J.-B. de Erro
y Aspiroz. Madrid, 1806, in^^, 3oo pages.
G. A. Goldmann commentatio qua trinaruni linguarum Vasconum ,
Belgarum et Celtarum discrimen et di versa cujusque indoles
docetur. Gottinga , in-4 > 64 p. L'auteur de cette dissertation
n'a voit qu'une conuoissance assez superficielle du basque ; il
n'avoit pas besoin de vouloir montrer une diifférence qui saute
aux yeux ; il auroit du aborder une question bien plus ardue ,
celle d'examiner, par une étude judicieuse des étymologies ,
quelles sont les liaisons plus ou moins grandes du basque avec
BULLETIN DU UBLIOPHnJL. . 543
d'autres langues , avec les dialectes belléniques ou germaniques,
par exemple.
OUVRAGKB MARUSCRITÀ SDR LA LANGUE BASQUE.
La Bibliothèque du Roi possède (H^ 7700. 3. 40 ^^ diction-
naire composé par S. Pouvreau, prêtre , avec les remarques de
Oienhart, enyoyées à l'auteur. Ces deux volumes, presque égaux,
ayoient appartenu à Golbert , et Mabillon en fait mention (Bibl.
Btblioihecj t, u, p. 976). Bieu moins complet et moins utile que ce-
lui de Larramendi , ce dictionnaire renferme poturtant nombre de
mots que l'on chercberoit en vain dans celui-ci , et il donne sou-
vent de meilleures et de plus amples explications, puisées dans des
sources plus directes et plus anciennes. Rédigé dans le dialecte du
Labour , il sewiroit surtout à établir une comparaison attentive
avec l'idiome du Guipuscoa.
Pendant son séjour à Paris, Humboldt transcrivit ces ma-
nuscrits.
Gatalogo de voces Bascongadas oon las correspondencias Gastella-
nas, dispuesto por A. T. M. de Âizpitarte. C'est un échantillon
d'un dictionnaire que projetoit la Société royale des provinces
basques ; écrit en guipuscoan , il contient tous les mots com-
mençant par Arj rangés alphabétiquement, et il est important
en ce qu'il donne (ce qu'où ne trouve que là) tous les dérivés et
composés de chaque mot.
Tables des choses les plus usuelles en guise de dictionnaire françois
et basque. Ce manuscrit , rédigé en dialecte du Labour , suit
l'ordre alphabétique françois et s'arrête à la lettre S. Il est
fort incomplet, sans méthode ; il ne fiaut pourtant pas le dédai-
gner tout à fait, car on y rencontre des termes et des interpréta-
tions qui ne sont que là.
Humboldt se procura ces deux manuscrits dans le pays même.
M. de Sainte-Croix lui communiqua un Essai d'une grammaire de
la langue basque , par Fréret ; résumé succinct et incomplet , mais
substantiel et présentant des observations justes et neuves.
544 '• TBGHERZR, KJICB DU LOUVIE, 12.
Plan de lenguas o grammatica baacoDgada por P. P. de Attarloa.
Humboldt eut communication de cet ouvrage, qui devoit for-
mer 2 vol. in-4 9 mais qui n'était pas complètement terminé
lorsqu'il rendit visite à l'auteur , curé de DuraDgo , qui partit
peu de temps après pour Madrid. Tint Fin vasion de 1808; on
eut à penser à tout autre chose qu'à imprimer du basque , et
Ton ignore ce qu'est devenu ce manuscrit.
Humboldt mentionne encore 3 autres ouvrages qu'il n'a pn
voir» et qu'il recommande aux investigations des savans.
Un dictionnaire basque-espagnol-françois-latin , par Juan de
Echevaria, natif de Sarre et médecin à Azcoitia : il le communiqua
à Larramendi ; Oienbart en parle dans ses additions au dict. de
Pcnivreau.
Le jésuite Du Halde , basque de naissance , laissa un dict. en
3 ToL in-foL écrits d'une façon illisible ; Humboldt dit qu'on lui a
affirmé que, s'il existoit encore, il se trouvoit k Bordeaux ; celui qui
écrit ces lignes peut dire à son tour qu'il les y a cherchés avec zèle ,
sans pouvoir obtenir sur leur compte aucun indice.
Enfin, selon Larramendi, on trouve à la bibUothèque de Madrid,
à la suite d'un vocabulaire italien et françois, rédigé par un Italien
nommé Nicolas Landuchi , un petit dictionnaire basque qu'il com-
posa aidé de quelques montagnards ; mais ce travail, fcMrt incomplet
et rempli d'erreurs, paroit mériter peu d'attention.
^On trouve l'indication des auteurs basques , jusqu'au milieu du
18* siècle , dans le Prologo du Dictionario trilingue de Larramendi,
en juin 1834. Un exemplaire de ce dictionnaire , aussi rare que re-
cherché, a été payé i5i fr. vente J. L. D.
Yoici l'indication de quelques ouvrages estimés qui concernent
cet idiome :
Labastide, Dissertation sur les Basques. Parisy 1 786 , in-8. Il n'a
paru que le tome i"".
Apologia de la lengua bascongada, por Pedro de Astarloa. Madrid y
i8o3, in-4*
Recueil de Sermons ea basque , par F.«P. Astarloa. BUbm, 1816,
in-4.
BULLETIN DO BIBUOPBILS. 54S
Plaato bascoDgado por J. Moguel , 1898 (c'est une explication du
funenx passage du Poenolus , act. 5 , sect. i); on y joint nne
lettre de I. J. Iitueta k Moguel, nlatiTe au même <^jet, Smn
S€6aêiianj 1829, in-8.
Diccionario manual bascongado y castellano, y elementos de giam-
matica, por L. de Astigarraga y Ugarte. Tolasa, 1827 , in-8.
Très-anciens Airs de la Biscaye (en basque) recueillis par Iztueta.
SaintSéôastienf 1826^ in-fol.
Histoire dés anciennes danses du Guispuscoa , avec les airs et les
paroles correspondantes (en basque). SairUrSébastien^ i824>in-8.
Semano hispano-bascongada , prima parte ; monumentos del bas-
cuense, secunda parte. Pamplona , i8o4 > 3 vol. in-4) por Sor-
reguieta. Cet ouvrage est indiqué par Salvà (eut of Spanish
books. Londres , 1829 ' P'^* ^ ' P* '99) ^^i^^ extrêmement
rare et très-curieux ; je ne crois pas qu'il ait passé en vente
publique à Paris.
Moticias historicas de las très proviucias bascongadas, por J. A. Llo-
rente. Madrid^ 1806-8, 5 vol. in-4.
Doctrine chrétienne (en basque , texte espagnol en regard) , par
F.-X. Lariz. Madrid, 1773, in-8.
N'oublions pas les Diseursos de la antiguedad de la lengua bas-
congada , par Ëchave , imprimés à Mexico en 1607, in-4, ^^ ^^^^
a ou trois exemplaires, s'étant montrés récemment dans les ventes,
ont été payés une soixantaine de francs. Ce livre a échappé aux re-
cherches de M. Temau^ , qui ne l'indique point dans sa bibUo-
thèque américaine (Paris j 1837); il fut payé 3Uv. 7 s. en 1829, ^
la vente Mayans.
Doctrina cristiana en Bascuense , por G. Astete. /ri£/i, i^/^'i, pet
vol. fort rare.
L'Epitome de los senores de Yiscaya, Madrid, 1702, in-4) '^^
rite d'être consulté ; 10 fr. vente Raetzel, 65 1 .
546 J. TECHENER, PLACE UU LOUVRE, 12.
Nous ne dirons rien des ouvrages ùe M. Lécluse, de ceux d'Ërro
y Aspiraz, indiqués Nouv. rech. , 1. 1^ p. 486, nid*un certain nombre
de livres de prières ou de dévotion publiés à Bayonne ; un des plus
rares est le Catéchisme de Lavieuxville , imprimé en 1 733 , et que
Salvà (n'' 1 17 1) estime 2 guinées; mais nous ne devons pas passer
sous silence VHistoria de las naciones bascas^ par Zamacola. Auch^
181 8, 3 vol. in-8. Ouvrage assez recherché (23 fr. br. , vente Fau-
connier, I liv. 4 s. vente Mayans).
€0vvei$}fonlfdince.
A M, r Éditeur du Bulletin du Bibliophile»
Le mérite principal du Bulletin que vous avez créé , mon cher
Editeur , est, sans doute, de tenir vos fidèles Abonnés au courant
de tout ce qui peut intéresser la science bibliographique ; mais , à
ce mérite , que je place le premier , et que j'apprécie autant que
qui que ce soit , il réunit l'avantage , Qon moins précieux, à mon
gré , d'avoir étabU une sorte d'association , un moyen de correspon-
dance facile et sûr , entre tous les hommes qui , comme vos collabo-
rateurs habituels, mettent quelque prix à se communiquer mutuel-
lement le résultat de leurs études Uttéraires, le fruit de leurs
recherches bibliographiques. C'est donc en considérant le Bulletin
sous ce point de vue particuUer, que je vous adresse , pour y être
insérées , si vous le jugez convenable , deux pièces assez curieuses
qui me paroissent rentrer , par leur sujet , dans le cadre de votre
journal. La première de ces deux pièces , connue, sans doute , de
quelques-uns de vos lecteurs, est un tour de force de rhéteur comme
on aimoit à en faire dans un siècle de pure érudition : personne
encore , je pense , n'a voit essayé de la mettre en françois.
La seconde , beaucoup moins connue , et d'un mérite bien autre
que la première , m'a paru , et paroitra sans doute à d'autres, tout
à fait digne d'être tirée d'un injuste oubli. Le caractère spécial
d'une bibliothèque n'a peut-être jamais été tracé d'une main plus
ferme et plus habile; les plaisirs que la lecture procure à l'esprit
n'ont jamais été peints sous des couleurs plus vives et plus vigou-
reuses que dans cette composition où respirent à la fois et la passion
548 J. TECHENER, PLACE DU LODVAE, 12.
de la science et le sentiment énergique des vertus que l'amour du
yrai beau peut faire naître et développer dans les âmes. Je me plais
donc à croire , mon cher Editeur , que vos lecteurs bibliophiles me
sauront quelque gré d'avoir remis sous leurs yeux et rappelé à
leurs souvenirs ces deux morceaux d*un mérite fort inégal sans
doute; mais qui du moins se rapportent tous les deux à un sujet
qui ne sauroit jamais manquer d'exciter leur intérêt eu d'appeler
leur sympathie.
Quant à ma traduction , son unique prétention est celle d'une
rigoureuse fidélité ; et, n'eût-elle que le faible mérite d'avoir rendu
plus facile et plus prompte à quelques lecteurs occupés l'intelli-
gence des deux morceaux , je ne saurois regarder ce travail conmie
entièrement inutile.
Agréez y mon cher Editeur , l'assurance de mon sincère
attachement.
G.D,
Paris y janricr 18I9.
LIBER :QUn)?
« liber est lumen cordis et spéculum corporis, virtutum repei^
torium , vitiorum confusoriùm , corona prudentum , diadema sa^
pientum , honorificentia doctorum ^ clarificentia rectorum , comes
itineris , domesticus fidelis , sodus coUoquentis, collega pnesiden-
tb ; vas plénum sapientis, via recta elo5pientiae, hortus plenus frnc-
dbus, pratum fluens floribus , mare sine fluctibus, principium in-
telligentis , fundamentum mémorise , hostis oblivionis ,. amicus
recordationis ; vocatus properat jussusque festinat, rogatus respon-
dens , fideliter obediens , contra fortunas victor atque verus toi
ductor , hortus conclusus et fons signatns , puteus aquœ vive , pa-
radisus absque ruina, sdificftns te gnamm si reperit ignamm (i) ,
nunquam patitur fastidium etsi graves eum nimium , arcana reve-
lans et obscura clarificans. »
Lucas de Penna , in mbr. de oaviculariis seu naucleriis. *— Lo<-
(1) « Hi sunt magistri qui nos instruant, sine virgis et Cerulis, sine choiera,
«îne pecunia : si aeocdis, non donniont ; si iaquiris , son se abteooduiit ; non
obmamiumit ai aberret ; cachiooos nesciunt si ignores. »
D€ librU, Rie. da Burf^ inPkiiobihl,
I . t:*
jMiMATiif tm iUUOMUW. 549
cuin Uadat B. GhaatfeMMMié y Id lîbfo oat lUitlus : CtUahf^ gloriœ
MundL Genene, i64g > in-fbl., pa^ S66;')^iut; t iz", doiisidefit. 73.
.1
LE L|,VRE ET SES QUAUTBS.
« Un livre est la lumière da cœar, le miroir du corps, le réper-
toire des vertus, le destructeur des vices^ la coùronue des prudens,
le diadème des sages ; Phonneur diâf sâvand (i) , Tinustiation des
justes, le camarade ^ au yôjagé'^ le iseryiteur fidèle au lojgis^' Tami
dans la conversaUoffi.le opUègiue de (;eli|i qui priçiÂde; w vase
plein de sagesse, la droite voie vdeFâoqnencey un jardin sémpli de
fruits , un pré couvett' de fleurs', unt nier dont les floU( sont tou-
jours calmes , le principe' dié TinièlEigencé , le fondement de la mé-
moire , l'ennemi de l'oubli, l'ami dû souverain; au premier appel
il s'empresse , au premier ordre il accèdrt ; xépdiSdant & tltotes les
questions, fidèle dans son oSéittsmceVyaing^ de tous les accidens
de la fortune, et ton véritable, guidei jafdi^. entouré de.UMira, fon-
taine scellée, puits d'eau vi^^î paradis iqui ne peut périr; il te fait
savant d'ignorant quHI te trouve s jamais il n'éprouve le moindre
dégoût, de quelques eSdgeùc^ qû'ôiîl^àdcable; il révèle tous les se-
crets, et porte la clarté da^s toRt œ qui est obscur.
TfiE LIBRARY.
« ift* «j -
■>■•. 1'
Hail! Coiitemplationl'ciâTe iniyéstrc dame.
In thee glad Science greeû a parenl^s name:
Thine is each af^.p.tt'jPfÇffilf Iv/^^^^ ^P<i'^<>U8 .^'*i'^ ^ : .
The grâces lead, they^n^^s;^ th/ traii^!
From ail of evil, life or dreâds or knows.
Ils real trifles , and it9 fancied 'woies,
O lead thj votary ! pensiye^ jet serenê , . .
To some lone seat (s) , tby favorile ,' hallowed scène ,
(1) Salden, dans son curieux omrrâgèsttr Vusage et Tabus des Livrer (Amst.,
16SS, pet. io-S, p. 48), cite d^une manière assez peu correcte cette singulière
litanie, etil impriijae DoelorwH et Rtctorum avec une majuscule initiale. J*ai
prëfërë la leçon adoptée et lè^ens ind^UiS par Chassencux .
(«) « fVisdônï loves
This seat'serc^e , andf. f^rtùe's self approves.
lïcre come tliîq it^r/ei^W a change of tliought to /ind ,
35
Sifib j. TECiBUtiiV' M:.AC» mj l<M}Vre, 12.
And see! the Library my steps invites;
Fraught wit6.U-ilfv péàCSb ândiÂtHiptire ièJf^ls ; .
Calis to a feast, wbose élégance and love ,
. The mindmustrelish. andthe beart^pnroye. . r 1 -
-•IM(f'»| Si ..• ; .• .i ■ ■;■ 'i. .lir^W 2'.. . ,!•: : ',' î/j'^l/'l H :
t
.,|^ ,,^çhthaipe o£m^çmpyaUçr,^^^ly4amç.i ,. , |^ ;,r.i:'>i»n!'. !
. j Bards, statesmen, sages, loy'd, reyer^d . admir^d . ,
wnôin sensé enlighten a ana yirli6nV»ory Gr d ,
' '•' 1fi8étb¥ttyTicw/«tiil'i^é¥^BBII'^W, ^^^ ^i ^ "^•
•h •' ;Alivein:p«wer, andjootÎYnjWioliDl^.r/ it[fyi])^'\ . '.;>.,;-*>! :l> iii>i<|
▲way! fond boaster! Genius -««orntthy reicn. i
, If deeds exalted gave bis breast to glo\iv , > " r m
Or pitj baqe bim sympathize yirith woe;
-^->' 'fffr«rèrtty'*dft1j*'éh'éte^HifeWV«f'fcpkil;-'-i'^'^'" '» .'^«iriM./ -.i :.i.
ii'>'' - Ofr triich «o^tire ting^|âi!lloHfli(;h«ittt/', u«;' 'I. '. .110 . . !'.y) .:r.]
».i. Ii|i|V€k'se^^Utëft,%M:i»9^lneAtsli^f<vir4)&ii,o ■.(î;m:iv''.'. .».<,».>.
Hère, by thè=plnrt t6 fbk^ »e'rièltig»É^fc/>^"î 'ii "^'-'^'X J-' '^^»
Tbe grave bistorian spreads bis ample page ;
Wbose faitbful carc pr^erreBflil^ (lé^fVrame,
Or damns to infamy tbe traiteras name ;
Wbose records bid fair yirtue evcr live , , . ,
And sbare immortal in tbe Hic tbcy 'gi"^.* *'''"^ -l'-ui' ' '
Hère tbe firm patridt , on Wbbs^ ViùhBg^t^gtie • * ' '
Tbe snow-soft dcws of liiild p^JàVliétf liiWg '; ' ' ' • ''
Wbo knew to lead in spirit , and control
Tbe ductile passions, and usurp tbie soûl,
Still pleads, still rules ; now livdy, now sêverc j| ' . ' . / '
Exalts tbe purpose, or ci^mmands fb'c lear. -
Tbe Curious bere , to feed a craving inind :
Hérc tbe €2ei/ou< tbeîr péacehil temple cboQse , . .,
And bere the poe<|ileet8 bis fa vouring muse. «^ '. V
Crahïe. — 7%e librarr-
« La Sagesse aime ce sëjour paisible qui platt également i la f^friu -, ici
^^^iffl^S^ vient chercher une distraction à ses pensées , le curieux satisfaire
Fardente avidité de son esprit ; ici je déuoiaime à trouver un temple où régnent
la paix et le silence ; ici le poète est sûr dé rencontrer la muse favorable.)
. j
BVLUTUr DU iiiuoiaiLB. 5Sj
Herc the iirm friends of scicDce , and of man ,
Who taaght newarts, or open'd naturels plan ;
Whn cach improTM, or dnew fnn b«th covVioM ,
Health to the body, TÎgor to the mind ;
Who hase mankind to nohler aima arise,
More good, more jast, more happy, or more wisc ^
6thite9]dcath]eM»4ttth«.Uis»ihdjet(«1 ivvnr'd.^, .^;; i.-ix . ! ii^f/'
Whil«fij*e».'ry.pa)r8thfeA*M«^«*^.f»«*«''*îr , . ,-.t.u... ;
' IndidiWdiport(ifrofrtanea*igb'rftô*iJaeî; ';• .''*.'
Calm let m«U¥eVatid4^yf icat^itèguîlet •' ' «^r»!» ■■■■••'»i ••■ :- .>ji'^;
HoUi^cmTCTW wûJklliegreflt^f.ffvaririiiBe) j . ;.r . i;. .; :,;.;
TJKslçarn'acïiîy^iyclaw— l,hpip94of çv'f7,«lHa^^ ,:•- li .,»..;.
There bêtter sli)! , as wiser grow : and thcre ■
(•Tîs j ust ambition, thôi^' tis libnness prajVJ • « ■ * ' • • • ^ > t . .
StiU ibimd , Klie theiii , «n real 'wôrthmj daim ; ' ' ' '''* *L' '
Anii cBitcfa tb«ir iMrit tO'pariako Iheir laàiii.' :•> ?.i;i m- - t>«
> ■■ ■ » ... fil^H^^.U). . ; i: : ..',•» •,:",> ..,x.'.
(i) Bishop , auteur de cette piêc^ «i remarquable, et de quitlquea auiKa
pièces d*mi tfgbl mérite y n^a poibt d'aigle da^s lii -l!iogra|ihie millëbëlle. Il
-fiT^it ,'J« pense , ters le miUeii du xttfif'iiiÂélé^ ^ ■ : . . * • ^^. ; ; < i (/ i' . .. i.
Dans une autre pièce , èdrea^ée àinne josme pieraoniu! 4.011 liai .dÉrojFimt les
Fables 4e'lloore , Bishop de'finit ainsi let.Uyje» ^
« thokM , mjr dear gîil'; "V^en wtp'ètài^t^l^
Ajv inoral mepeof'h'ufiisrB''kîiid;
/ •
r
Khere ^ ske tch^d! beforoîadiein^e. ejJM ., .
The road to worth aiL^ wisd/Offn lies.»
li
« Leslirres.biiBn faits, ma ch^re ^Hifant, sont les cartes morales Au genire
homaid ; sur lekqueDes xm ceîï judicieux i^'exeh:^ ti*ôUf é graVéis la toute qui
coïkleiCià-lâsageiseetàlaTertii.ii ' -'''
Cette pièce se termine par la moralité. smTmitekf4iiî /ne |Nunptt toet tmn
henrepse et hiep plus naturellement. exprimée qpe la pjçi^sée quî..|)|'éaède.:
■ Côtcéît ïiaiay read for mcrfepreteûce,' • ^
' '. ^Fer ttMHe ittraseiiieBl /iid6l«lla^e ;
- Trae'apîiitideeméaoétBdf rîghA, ■. ; i s^ ■::»
TiU|jr54tt.difiDifjdeligUu . r ;, . ,..j. ...
« Le bel esprit ne lit goire que par Vanité , le paresseux que pour se 4îstniire;
rhomme sai^îié met de prit à l^étbde qb'aurâist que IhitîHré Vient ennobKr
ses jouissances littéraires. »
fiS& J* T£ClllMlft<rlLâCB:l>e< Un/VAE, 12.
!.:i ' '. .... Il
.il
LA BiMÉIOthÈQUE.
• r , I
.11. •■ .. '. ..; t|. ... I . .
Salut! méditation ,'{p:«Te éH maj^stàèiise dame! En toi la science
aime à reconnoître sa mère ; dé toîi dëcôuleuttous le^ trëabi^ de l'é-
loquence» tous les j^résors.d'ui^^,, ravissante poésie ^ pajrtout les
grâces te précèdent et les tei^ marchent à ta suite.
Ah ! loin de toutes ces misère8''que la vie nous apprend à cènhoître
ou à craindre , lôîti'dé ce^, vànîtës cpii ne soht que trop réelles , ou
de ces malheurs imaginaires qui noi^s agitent , reine au front pensif,
mais toujours serein,,, .copd4^ l^plv^ d^y9ué,detesa4iC^teui^ dans
cet asile sacré que tu chtéris ; dans quelque ireiraite solitaire où son
âme puisse en silence dérelopper tout son pouvoir et goûter les dou-
ceurs de la paix intérieure et d'une joie indépendante du monde.
Mais voici i la bibliothèque m'appelle dans son sein^ dans ce
.feip,|e)i;jq^d.^(^iavan^ges,^ pures; elle p>e çon\.i,e
à ce banquet d'élégance et'd'mnçMF ^.doncmon esprit sayoU)*e:d'an
vàlioer^' dont knon cœur «ppréoîe^toutes les délices. .
Sanctuaire vénérable et sai^ël '-i- Ibi iàiii leb lîidtiisMcitte' le» siècles
lionorent ; tout ce qi^'unp ,jgl^rQ déj4 a^c^enne , toUft ,,c^, qu'une
gloire plus récente a consacré ;J)fEMxies.)JI|ommes d'Etat ,;, philoso-
phes, chéris, révérés, admîrés'^i ecnie^ illustrée qne-hl raison
éclaira de sa vive lumière, qùle^tài' gîoire êbflaitiirià 'dé' sbs feux;
tous apparoissent à mes regards , grands, séduis^ns^ dominateurs,
pùissâns» actifs,. viviçLUS, cpmnie il^J^e fui^i^t j^dli^. Oui „ téii^ps dé-
vastateur ! ici , ici , ta rage est impuissante ! Ya-t'en , Tain fanfa-
ron! le génie brave ton éfmpire.'' • i
Ici lé poëte qu'ànimèi^nt dé généreux transporte vîïericorè avec
le héros qu'il dxanta: Que de.nobles.hauts.fajts aient e;valté;^s puis-
sances de son ame ; que la pitié Jija: «il, .if^9|ùl?é tw«$«ftdre. sympa-
thie pour le malheur ; que sa m«sè' ap B<iit^pKiàhedire- les «douceurs
de l'amour; ou que la vérité l'ait coM^int'â'^'i^nifèr' dés lirai ts de
la satire : ici ses vers ont encore toute leur vie, ses sentimens toute
leur chaleur; sa lyre a tous ses accords» son esprit tquie .sa grâce
et toute son énergie.
Ici, le grave historien déploie devant nous ces immenses
tableaux dans lesquels le passé est appelé à instruire le piésent :
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 553*
lui , qui s'est imposé la noble et fidèle mission de consacrer la gloire
du hëros et de Touer à Tinfamie le nom du traître ; lui dont les
souvenirs assurent au mérite une vie étemelle, il entre en partage
de cette brillante unrn^MiiUl^ quHl distirlbtttb < ,
Ici l'énergique ami de la patrie , sur les livres duquel reposoit
une douce et irrésistible per^asion ; cet orateur puissant à soulever,
à réprimer les passions devenues dociles à sa voix ; cet homme qui
dominoit toutes les âmes ; ici il parle , il domine encore ; lour à
tour séduisant ou sévère , il détermine nos résolutions ou il nous
commande les pleurs.
Ici ces généreux amis de la science et de l'homme, qui nous mon-
trèrent des arts nouveaux , ou qui surent agrandir le champ de la
nature ; ces saTans qui surent leur donner de. nouvdlles fpKC^.43^
qui les unissant ^ns leurs profondes combij^aisens eI|vQre(lt^^9l'tir
la santé pour le corps , la vigueur pour l'esprit ; ces génii^ijiUf:^-
sans qui conduisirent l'humanité à ses plus nobles destinées ; qui
lui apprirent à être meilleure , plus juste , plus sage et ainsi plus
heureuse ; ici ils brillent encore , immortels comme la gloire qu'ils
ont 'conquise par leurs travaux , immortels comme- le-tribiit>qU0 l^i
postérité aime «V payer à leur méritev ' . . 1 .nKii
Ah ! puissé-je, si la fortune daignait me sourire ^.puisséKJe, un
jour , dans le calme de cette retraite chérie , et libre de tous soins,
passer ma vie à converser avec les grands hommes 'de tbti^ les
siècles, les sayans de tous les ordres, avec les sages de t6us les
pays, pour devenir ici et meilleur et plus sage ! Puissé-je, enfin , et
c'est là une ambition permise , quoilqûe peut-être une prièlre sans
espoir , puissé-je apprendre ici à n'avoir, comtne etbL , d^sCutre pas-
sion que la vertu, et parvenir à leur mérite pour partager aussi
leur immortalité! ''
■•:»
r
" : •
I '
t I
«rt€l€s itBR^fâfS^mis.
Skke'Mm immirm 11, tmmtimuwH ta à'ste dt pluàtmr» 9m»rrmge$ tm^nr-
mé$ mi méÊmiM€rk§ , tiiés datu im y^fogo pitùaretqug «a Ècom^ d€
DikAm.
BeBe «l diTeràfliarte bocom de remperanr OdavieD (iraduile du
françois). Strasbourg^ iSSS, in-fo!.» fig. iur bois, 66 feuil-
lets^ fe refnmve ancomittcnceaient du livre d'Amour.
(htoo de Passau. Ce liTre est ÎDiitulé les a4 Vieillards, ou le Trône
d'or, sans lieu, in-lbl., fig. sur bois. C'est un ouvrage de mo-
irale religienae; i5a feuillets; les deux premiers contiennent
la laUe; le troisième ofre au recto et au verso une Ggure en
. bois; le quatrième débute par un titre imprimé en rouge ;
. . L'ouvrage 6nit par le mot amen^ sans indication qui puisse iaire
découvrir l'imprimeur , qui demeure inconnu jusqu'ici ; la
lettre M est d'une forme bizarre. Il faut que ce livre , dont
personne ne vondroit aujourd'hui lire quatre lignes , eût du
succès lorsqu'il parut , puisqu'il fut réimprimé à Augsbouig,
en 1480 et 1483, et à Strasbourg en i5oo et i5o8.
Ce livre parle du Jardin des Roses du roi Laurin et des
Géants, et comment ils se battirent, et il est fort agréable à lire
pour les dames. Stratbourg^ i Sog, in-4, sans nom d'imprimeur;
on cite une autre édition de Strasbourg, iSoo.
Tristan, fiidépendainment de Tédit. de i^ifij que M. Brunet a dé-
crite. U y « celles de Siunsbaurg^ ,i(5to.,'i|>-4 > ff^orms , s. d. ,
in-4; Erfuri ^ 1619, înt8«, tiiiuCes.*aiieo detf fig. sur- bols; et
çettç ^toirç^se reirp^ye. dans, le ^yitg d'^^o^r; 1 58^ y ior/pl.^^
feuillets 7$ à iot. ,
' I
Histoire d^ Valejtitîa et d'Orson, fils de ^empereur de Constanti-
nople Alexandre. Francfort^ i Sqa, .in-8, fig. ëp l^ois, feuillets
non'cliiffrés, slgn: A à Z. ^o/s, 160/^, in-8; Franyprt^ s. d.,
in-8. Leipzig^ 1607» în-8.
HistQire admirable de Mëlusine (Nouv. Reçb., n, 23.3), yneédit^
que Panier crojt imprimée à Â^gshourg^ en 1 480 , et qui offre
des dg, en bois curieuses , a été payée 75 fr. en janvier 1837 ,
vente D. Il en existe une^^ Augsboifr^j J, Bamler^ ,!A^° ' *^^^
74 fig. sur bois , que ni Panzer ni Ilepys ne mf^n^pnnent , et
qui difiere beaucoup de l'ouvrage françois. Augsbourgy i538,
in-49 4^ ^* '^^ ^^* Hëber, a, 7S6. La traduction ûamafadé)
Angers, 149I9 iù-fol., est ornée de 4^^ fig* en bois; Panzer l'a
également passée sous silenqè; un exemplaire incomplet du
premier feuillet, 1 26 fr. vente Ganazar.
le ne crois pas que les Allemands aient traduit les Iromans de
Merlin, de Perceval, d'Ogier, de Patmerin, ni de Perceforest.
». \' \
■^! ■ ■ i .» ■■
La collection de voyages connue sous le nom di| Recueillie f^ur^
chas étant un livre fort cher , et que l'on trouve très-rarement
eomplet ^ nous croyons bien faire éii donnant le détail de ce que '
doit contenir im éxempl. bien eç^ier de Inédit. 4e.{x>ndre8* i@25-20,
5 vol. in-fol.
t I.
T. I. Titre gravé contenant un portrait de l'auteur , titre im-
primi^, dédicace au prince Cbarles, 2 p. ; avis au lecteur,
3 feuillets; table des matières, 11 feuillets; liste defij
cartes; i feuillet; !•' livre, 186 p. , table. ^ ieuilletsi
3% 4- et 5* livres, 748 p. (les pag. 46^ à 478, 643 çt 644
sont omises) ; iable , 12 feuillets, A la p. 578 on M^puyp
une carte de Tempire mogol, par Elstrake.
T. IL Titre» (jiédkfLaçç ^u duc de SMckingkam, i feuillet ; bi^ 6.
556 * J. TECHENU, . PLACE DU LOUVRB, 12.
à lo^^. i^gàiidoÇlefp. i26g-i270r8oiitTépëtées2fois};
taUe.^phabédiiae, 2k> fieuiUetf.. -^
T; m. Titre, â^cace à'IMvéqué de' Lincoln , a 'feuillets; table
de la a« partie y 9 feuillets; liste des cartes , i feuillet;
livres i à 5, p. ii4o (les p. aig à 222 sont doubles;
1007 ^^ 10^ mancpient); table alpbaiiétique des 5 liv.
de la-3* partie , 34 feuillets. A la p. 4oo, une carte de la
Chine ; 472, carte du Groenland ; 852, carte du nord de
l'Amérique, par Elstrake.
T. IV. Titre, dédicace à l'archevêque de Cantorbéry, 2 femllets ;
livre 6 à 10 , p. ii4i à 1978; table alphabétique des
5 liv. de la 4** partie , 20 feuiUets ; à la p. 1692-3 se trouve
une carte de là Virginie par Hole; à la p. 1872, une
de la' Nouvelle-Ecosse.
>(
T». V. i6a6. Titre, dédicace au roi Charles y 2 p.; épttre-dédica-
toire àd'archevêque de Cantorbéry, 4 p- ; au lecteur, 4 P* ;
table, 9 feuillets ; catalogue des auteurs, 4 feuillets ; noms
des Mss. , etc., 3 p.; l'ouvrage , 1047 p. (241 et 242 9
j635 et 636 sont doubles) ; table alphabétique , 18 feuil-
lets ; à la p. 436 une carte de la Chine.
Le 5* vol. fut imprimé d'abord en 161 3 , in-fol. (i5 f., 752p.,
et 18 f. table); ensuite en 1617 (20 f., 1102 p., et 20 f. pour la
table) ; plus complète que Tédit. de 161 3 ; celle de 1627 Test moins
qiie la dernière de toutes.
En Angleterre on paye cet ouvrage très-cher; de beaux exempl.
ont été pousses à 33 liv. 12 dent. ,34- (3 Bindley, 46 Grafton,
3i. 10 Jadis , 4^ Williams mar. L'exempl. Stanley, qui étoit su-
perbe et qui avoit été payé 5o 1. 10, a été revendu 29 1. seulement
Brury.
Le seul exempl., à ce que je crois , qui ait passé en vente à Pa-
ris, depuis longtemps, c'est celui de Langlès (n<* 1950); il étoit
imparfait, et a été adjugea 161 fr.
Le premier livre contient les voyages faits par les anciens rois , etc. ;
le second une relation de tous les voyages autour du monde ; le
trbisièmè , les voyages des Anglois en Afrique, etc.; le quatrième ,
voyages au delà des Indes orientales ; le cinquième , voyages dans
le Levant-: ces cinq livres forment le premier vol. ; le second \qI.
viwKnif ou vauovmk^'i .. . S^^
rfuMeTV^i^ {es fjkT^mi tix €ti A9|>t» >Aiirkiue ;,hate, Palesdnq fit Axabi« ;
iieiTD^s 1q8 Tpyi^es ei^. Aûei d^ns le nordrOueBide: V«A^^P^uf ^^ P^^.
pAràè,4e|']^Qpe ;:l^,qi^4^ièine est coo^çr^ àr^éri<me; kcturj
quijta^^ YoL, .contient une dpscriptioj^ du mond^ et une bi^loire où.
IfL théf4pgie donâne^ , de IVAsie, . 4e; |lf Afrique el de VAn^nque ; et ]a ,
quatrième édition renferme de plus deux re^t^>n3 consacrées à la
Russsie et au Bengale, et l'ouvrage d'Erpenius sur l'empire des
I
Il est étonnant que Lenglet-Dufreçno} (IHétJiQdQ pour la géogra-
phie ^ édît. de 1742, tom. 1*% 2" p., p. 4^2) se borne à donner ,
atti'âfm^n détail, le titre dé cette importante collection.
:..• l . •' 1.
j • . >
Ji ' .... . : . . ». i:'".j
£xiste-tr-il quelque tradci\[^ion italienne bu espagnole de Rabo-
tais? Je n'ai connoissance d'aucune.
La première édition qàe cite L'oundes (Mati.^,{i. ' i53b) de la thi^
duction angloise d'Urgbard est de i653 ; elle fut réimprimée sept
fois jusqu'à 1807, et les dernières édit. sont retouchées et enrichies
S notes.
tTnc version IioUaiidoise parut à Amstenlaitt, en 168^, 2 vol. /
Fischart fît paroitre, en i552 , une imitation du premier livre.
Ebert (11, 577) en indique 12 réimpressions, dont la dernière est de
i63i ; t&e'trad. de l'ouvrage entier parut à Hambourg, en i 785-87,
3 vol. iii-8i elle ti'a pas été goûtée.
t' 1* .
Le Juif errant ayant paru sur nos théâtres, quelques personnes se^
rant peut-être curieuses de faire des recherches sur ce célèbre per-s
sonnace.
Son Histoire fadiuléu^e parut en allemand en 1602 , en françois
à Turin, fin du xvi* siècle (cat. Méon, p. Soi). Il y a une édit. de
Bordeaux, 1609 (cat. LaValL, i, 488; 11, 717 ; Maccarthy, 11, 253);
c'est un petit in-8 de 16 p., dont les trois dernières contiennent
une complainte. Les cat. Picard et Méon indiquent tme édition
de 160B (Nouv. Rech., 1, 44^)*
Une édit. futé à Leyde, et une de Bruges, in-12, avoient paru
vers 1600 ; il y en a plusieurs autres qu'il seroit difficile et peu in-
téressant de chercher à énumérer.
556 J. TBCHEim, n<AC£ do iJOWRft, 12.
Quant à.rhistoire réeiù^j il fiitK consulter Theloms inelelètlia
hist. de Judtto imtnoTtàH. Witfemh, , 1668 , in-4 ; SchAtlifit Dîs*^
sèrtatio hiftriJrîcs de hUmonoa tnortaU. Re^iom, , i68^'ott't^¥VV
in-4 ; Anton. , IHssertatio in qua fabulant de Judseo imlmbHrii età^
mînat. Hèbnst,. 17SG ou 60, in^ ; Maschenbaùer, ReferiehdàiSuSt'
t. V, p. 4< ; Kodb , Prëcb'de l'Histoire fittërâire d^Alieihagne '(éi^'
ailemand), i\ tr, p. 244-
' ;••• ■ • -'W
Amours et Complainte entre Mars et Venus (en anglois), inprinié.
à Westminster, vct^ i49P» ^'^'
• •••'
Cet ouvrage^» auquel nous croyons très-peu de mérite ^ esf^.digife
d'être indiqué à cause du prix excessif auquel il a été poussé à
Londres ; en 1812, à la vente Roxburghe , il fut payé 60 liv. st. ; et
en 1824» vente Sykes, revendu 4^ Uv. 10.
Monument QjFmatrona,or sevenlamps of Yirginitj. Londres, i582,
un ^and prix en Angleterre ; ^ la vente Brand , un exempl. cchvi-
plet , le seul que l'on connoisse , fut vendu 8 l^iv. 18, et revefidu
1 5 liv. inglis en 1 82 1 .
C'est un recuçil de prières et de pieuses méditations*, çompojs^
par des reines ou par des dames du rang le plus distingué ; <>n trçuye
dans la première lampe la prière de Judith au moment de couper
la tête à Holopbeme, et celle d'Esther pour être délivrée des mains
d'Amman; la seconde contient les méditations de la reine de Nayar^e ,
Marguerite ^ traduites par la reine Elisabeth ; chaque lampe a un
frontispice séparé : le tout forme plus de 1,600 p. en prose mêlée
de vers et d'anagrammes. {Voir Dibdin, lib., comp.^ p. '^23 y et
Xmi fu^tiq. u, 954 f Xowndes, biU, man.', i^i iSi.) " ' '^ •*
6. B.
I .
• il
TTT
r
-m i.
'if
■ 1 1
I. < ■
■ i • «1 ♦■>;.. ■
• i
8UR LES • •<'
AMÉLIORATIONS A APPORTER
f '
u
WBLIOTBÈQUES DES VILLES DE PROVINCE (i).
Dans le rapport qui a précédé Tordonnance royale , pour lé rè-
glemetit des bibliothèques en général , on rappelle une disposition
qui a été souvent répétée dansiez circulaires ministérielles, relati-
yement à la formation des catalogues et à Télaguement des doubles
de chaque bibliothèque, pour ensuite en opérer des échanges;
et jusquTà ce jour bien peu d'établissemens ont mis à profit ces
heureuses dispositions.
n seroît fort heureux que les améliorations projetées fussent
aussi faciles à exécuter qu'à conceiroir ; mais au moment de mettre
ces plans en œuvre, on commence ordinairement à s'apercevoir
qu'on a oublié une petite chose , la manière de s'y prendre !
Je crois , en effet , que le système d'échange proposé pour les
bibliothèques n'est pas exécutable, ou du moins qu'il est environné
de tant de difficultés , et qu'il promet des résultats si peu avanta-
geux, qu'il vaudroit peut-être mieux laisser les choses dans l'état
ofi elles sont (?.}.
(i) Cet article étoit fait lors de la nominatioa d^uo inspecteur général.
(s) Supposez un moment que la bibliothèque Je Toulouse possède YArit-
lofe deg Aides y reU<^ en vd . , et que celle de Bordeaux eût à offrir en échanj^e
le Platon d^ Etienne f gr. pap.; ces deux ouvrages sont cot^s à pea près Te
m^me prix dans les bibliographies ; mais le Platon est rogne de près, et a une
piqûre à» vera ^na le t^xtej alors il ne vaut plus que ôo fr., prix qu'il tient
de se vendre, tandis que TAristote Ta (fte 4oo fr. en Angleterre : mais présume
tous les articles sont dans ce cas-là. Une bibliothèque, en échangeant ainsi,
sans règles et sans expertise , pourrôit gagner ou perdre infiniment ; les dou-
bles «ont smrtAfit en iMlf ions ancîeiinesi
56o J. TECHENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
Je conclurois avec regret , de ceci , que la chose est impossible ,
car c'est par ce moyen seulement que la librairie pourroit retrouver
une vie nouvelle , s'ouvrir de nouvelles voies de circulation , espé-
rer de nouvelles chances de prospérité , dont la fiineste manie des
entreprises factices Ta peut-être éloignée sans retour.
G'étoit UBe f hose magnifiqi^e querandenne librairie, appc)^ d'une
part à la formation de ces gi*andes et excellentes bibliothèques qui
étoient alors le luxe des nobles familles , soutenue de l'autre par
l'intarissable production des sociétés savantes, au nombre des-
quelles il faut compter en première ligue celles qui n'étoient pas
brevetées, ces modestes académies religieuses auxquelles nous de-
vons presque tous les trésors de notre littérature et de noti^ his-
toire, les bénédictions , par exemple. Rien n'a donc remplacé , en
Frapcc;, ces grand3 soutiens de la librairie bénédictine; aussi ne
peut-on se livrejr à aucune opération importante sans . risquer une
ruine presque certaine; car aujourd'hui les grandes pubUcations ne
sont plus susceptibles de se placer à grand nombre, et ce n'est ce-
pendant qu'à cette condition qu'elles peuvent être l'objet d'une
entreprise sensée.
En admettant maintenant, puisqu'on nous y autorise, enfin, que
les bibliothèques provinciales, dépôt généralement indigeste et con-
fus de tous les trésors qu'a ramassés la barbarie révolutionnaire ,
soient libres de rejeter dans la circulation l'embarrfissant superflu
de leurs richesses, il en résultera deux grands avantages. ^
Premièrement, les bibliothèques s'enrichiront de l'ab^nce de
ces multiples inutiles, dont la répétition fastidieuse eml>arraa8e
l'esprit et fatigue les yeux.
Secondement, elles obtiendront sans peine ce qui leur manque
par l'échange ou le produit de la vente. Elles rendroi^t enfin au
commerce, et disons mieux encore , à la civilisation, un aliment
que ces immenses tombeaux Uttéraires semblent destinés à lui ra-
vir. Une nouvelle source de prospérité s'ouvrira pour la plus noble
des industries , celle qui fonde ses progrès sur les développemens
de V^nt.
Quels sont les moyens de parvenir à ce résultat ?
En quoi peuvenuils se déduire de la nouvelle ordonnance minis-
térielle elle-même? On seroit étonné de leur simplicité , du peu de
firais qu'ils entraînent , des immenses avantages qu'ils promettent ;
et cependant on ne les saisira pas , car il est de la nature, de notre
(«OLkETIN DU BIBUOPHILK, , Sfil
j«ititvûpfi^):.toujoui$s louibbif , de. tout cou^inencf» (Hldoldelrien
finif-. ■!>•■! 1 ■ ■ ' . .- ' b ..:iîi , I . ;"î.. ,
.fifi ^roil4'abord-ce cataLogHe/i^ double^, ^i.t^uyentdènMoâé
im^,l»i)i>ii|Q^.èqm9 pubUqa^, et.qui.ne aer^ jamaîft i^û;» q<Ufique
iioas 80>Q|i3tr^.difpo^ à en s^u^x^ist co9fectf9^4,ij^i99^iio«0Îab
|ilu»» ùmfk « ^'{^tr^àrdirq au c^ulggi^ d^ft, lilfrMjifMi; «scèctent
l!çz^i|ip)akfi.4Qi4blç. Il n'y a pokit,dç m«4[qH:Uii,4M>;<m9}u«nQfÉMt
4pubW.^s une hUJioUAèque puhUqiie t ^uxM^lt qii«âi|[ il ^tnitfe
#«» /flfcjet wpç^^t d'ipsMTUGtioa you^qulil i^ r^ppfWEtjir AO i»t«rèlt
Tivace delocalite. ,.-, . ;;,,, / jj::ji;I) (lo'ii.ifi nii 'jJio({((!:.
iPff.fffcf U'cn^iiite la soumission d^^cef i^M)j^plpf ^J'^t^ji^ #un
^ WFM?«P^««^>^ek8:bibi^^
irès-int^çs^tps qui,inaiic|u^t ^Oisc^jwu^en^^ de feufi^^^^^^c^,^
,jCfcU« foïictipn d:i?sppcteuj: général W!i^%^ ,^^^\f^îf^^\ ât»
«WW? ^'t.FFf? > .Wis qui peuv.ept>^ Arp.^y|Çf;.qp.^qt|efeis ]çé|iAMP
dans un pays si éclaire ; savoir , une connoissance très«app9;(^0M^
des livres ii^^uife eoiupoissance non moins sûre des besoins intellec-
tuels de diaque province. Si l'homme qui appelleroit sur lui , à ce
double titre, le choix du gouvernement y joignoit de Tordre et de
la mémoire, sa nomination devroit être regardée comme un des plus
importans services qu'il soit possible de rendre aux lettres.
Ajoutons à cela que ces missions successives de l'expert et de
finspecteur ofFriroient un avantage inappréciable auquel on ne pa-
tent pas avoir pensé ; je m'explique :
Sur cent bibliothèques publiques qui existent en France, il en est
certainement douze, et peut-être vingt, qui sont admirablement ad-
ministrées par des hommes d'un raresavoir et d'uneprécieuse instruc-
tion. Le reste des bibliothécaires se compose d'honnêtes gens qui ont
des lumières et de la bonne volonté , cela ne fait pas de doute, mais
qui manquent plus ou moins de ces c6nnoissances spéciales dont
SbûL J. TECHBlflBR , PLACE DU LDVVHK, 12.
«m bibUcAbëcaire ne peut se passer -pdét se i*eiulre digne de ses
nobles fonctions. La mission de l'expert et celle de l'inspecteur
^jètnévA^èéromt «1- attirer son attention sur ces inetréiUes inconnues
qqi'pérîsseÎM abandonnées à U'poussière^ aux vers dans la plupart
étiÊOfê^nâA ièp^: Nou^ àV6ii^ m ^e nos propres yeust les plus
{inSoMMOi iMdfeuMiëtis de la f )<p6graphie , les plus rares trésors de la
Menof'lMdigtl^ment. jkés au rebut clans cinquante villes 'de
'FimAcii Msno<> a^iMè vu "fénite au pmds des niasses étionnes'de
Hftèii dédai^ttéfflpaf l» 'I6iit^^)«msanèe 4nunicipale, qui aûrmént
rapporté un million dans la salle Silvestre.
• i^'Si t^èit^^ki n^^euf nVn*sÀVent ^i plus qtte lé biUiothé-
vtôtt H'ie in^\tè de la tille , tious n^avonfs pas besàih dé dire que
fhiJMitut\ôn'€M%\Aire.' Ce sera tbût bonnement un inipAt'de plus
coté au budget.
i^tiiiillt Éiilii'idiMU^ék'^^ qtii «mt'd'une grande impor-
«É)(^'/^fli&ù#i^ prèiî5oiis^pe£^^ doiV^ s^eh ocdoper atittft* uhb
iààp«èëkkmii^ PArtbiit où 3 te tr6iiVé dés bïbRotbéifaires
«i(|^âMetfwaéi%dife/il5 MHtfaità snpërieui^nent feits. Partout
tM'^«ibRBUi8dsafbti?est pki^ lâhatiMètfr dé son trat&il, il ^t ibtf-
liltfidrëil^âëtdii^ffél-. ' tJn càïàlbgi]^ niai 'fait n*est bôti à rieti:' -
'' ILë'Aehcsti^^itui àçfbbtiipllrc^ ctjii siifiples vues , etil n'y a rien de
plus facile ,' à^^ërr6it dbs drôiâr iéétVainy à l'immortalité ', non'pas
èéStk là îiÀinAère , ^ifvS n^éi^t '^kè tout ^ lait A dunMe eiî Firàce ,
«aSi^'dàttè 'Ui'Wi6nni3Îssàâiée idè là Kttératufe et' de la' librairie
AwtttoîsA '"'*■ »'•'■•■''■ ,' .• j- î.
■ I
Il ■ . ■ .■ . »
, i*i.i, II'»
.' ..i . 1*1. • , . I '»•• « •• J i ,1 ; . ; ,
I
,\. > ' i .r . J ' . . i.
. ^' J.-' i" ■ ' ■ . ■
>t
I. I
. .'*./ .1 ...
• ■»:
'•I M, dii(ki«««
-4 *!-- r^ «x
l'Mi . J . . t i ..::.■} .■• ...vî •;,i .10,- . . ",' r .m-'\\\\
ISuUetin bu i3it)(t0)ï)Uei
■ » .
ET
»■ •
•f»' •- • "î ,i'L , :.'-; ■ t. tu
CATALOGUE DE LIVRES RARES ET CURIEUX, JIË
• * '\
LITTÉRATURE, D'BISTOIEta , ETC., QU^" '
< . SE TROUVENT A IfA . Lf RRAIRIE-.pR ' r / ' •
J. •TBCHENEI^, PLACE ,. ) .
,OU LOUVRE , „., ,
.\"
12
h::
N" 19. — FEVRIER 185». -i' ■ I n >/'.
. i'» •: '• -i. :
i346 Am DES FBMMss (l.')» ou Lettres d'un in|éaeçi;f^^ etc., par
Marie de Saint-Ursin. Paris , i8o5 , in-S-^ d-nrel^iy n. rog.
' 7- «
1 34 7 AnIrbrt.' Mémoires historiques et' critiqués ^éu^ i^licientie'
république d'Arles , poiir i^enrir à Thistoire gen.ârale de Pro-
vence. Arles, 1779, 2 vol. iji-iî, pi., v.' iH.". '.' *.'"'5 — n
1348 Antiooikés de MbtE) ou reéhêrckes sur Terigitie-def Médio-
matriciens; leur ppennerétabfissemenC dans kg fiflàttes, leurs
mœurs et leurs religions. Metti^ J. CoiUgmon^ 1 760^ h^, br.
••1: -■'','. -.X ^V' 6— »
1349 Aristophanis comoediae , graèce ex optimis exempl.' emen •
dalç^ , cuni^iTersiolM lat. «..vad^ lectiouibu» ,f j[i^i% .«ft mm^-
datiouibuft; acceduwt .deperditarumi^comfladiarwtt frag.
niQnta\,et index yecbormu^.QOiniauai prpprk>rm9ij,ietc., a
Rich.-Fr.-Phil.-Brunck. Oxonii ^ tfpis N.. Biùê, 1810,
4 vol, in-8 , br. 4^ — »
i35o Arrêts (les) d'amours , avec l'Amant rendu cordelier à l'ob-
sèrvâncè d'âmôurs , par Martial d'Auverg/ae » .4il ,dè Paris ,
accomp. de commentaires de Uenoist Court, «Tec^ lia glos-
36
566 J. TECHENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
saire et des notes (par Lenglet-Dufresnoy). Amsterd. , Ckan-
guyon, 1781 , 2 Tol. iQ-]2,gr. pap., mar. r., riche dent.,
Xah\s^\x*à.{Der.omc)» % 4<^— »»
i35i Avantages du mariage, et combien il est nécessaire et sa-
lutaire aux prêtres et aux évêques de ce temps-ci d'épouser
une jeune fille chrétienne (par P. Besforges, chanoine d'E-
tampes). Bruxelles, 1758, 2 tom. en i vol. in-12, veau, fil.
Bel exempL ............ 6 — »
i352 Catalogue des livres cfe £. C. B. (Le Camus de Limare) >
distrib. par ordre alphabet, des noms d'auteurs. Paris ^
1779» in-i^y P^P* ^ ^^ HoU., miar. r., fil., tr. d. {Deromé).
I
Cet exemplaire , d'une e'dition très-rare (tirée, dit-on , à douze
exemplaires) , efl|iltVtfr£oli]é de. fiapier Mtno» sur lequel le proprié-
taire a enregistré de sa main les livres non veaux entrés dans sa bi-
bliothéaue, depuis Tim pression du catalogue. Ou lit, sur la feuille de
•^'<i • '^'iardU;^^itaMV'! Êxeniptàirû unique . BihUothèque mrard de
;,0i .11 $iinh-Misf.ï - • - »
Exempl. de M. de Hxérécourt.
•^avec des <»^pUcatipns . hiçtc^iques , çtc. (par Bru^eo delà
Martinière et autres, rédigées par J. -F. Bernard). >/iiw£.,
>oilvMf 7aB-4âi| ftloim c&^iToLikHfdf; •««MSiipeislitkime.aBdiemies.
.'MvM ,^imkAemMB9\^'pjofyà^^ induit* les peu-
i({ ^8-|il€^/iç d^ «9^9^ oonttaires à 1^ religiiKu Amat. J,~F,
■' ^i) Bernard y 1733-36, 2 tom. eu un vol. in-fol. Ensemble
9. vol., V. £ Bel exempl. en gr. pap 600 — »
j-Sft^iCétivMM^iiiM^llr I0» l^ÂMresd'Ovideyave^
':ir>|^ BktÏÉtàîd!eMeniM,^RBtr€r^fkmifDtimi Bi8mùm,ï'j^!i{laHaj-e,
'• « ^-'»it7l69v^ Tol;fi»-9, mav.bL, fit, Vt. à. (Padalàm/f.}
. o 1 H 1 , KiaÉ^l. de M; d|B.Pixëffécoiirt.
1 355 douR DB France (la) turbanisée, et les trahisons démasquées,
W ^i^iîfjB?^®'®. ^*?^*?ti^**^PJ*W du catalo|;ue df^M . de Pixérécourt,
lULLETlN DU IIBUOPUHéKi. Si^J
par L. 9. D. KQ^ E.Z.a J%i/#, ftâgo^.pel.m^ii^yid., 1. r.,
. inar. vçpctf riche dem., tr< don {/^eroJPMO . \
Exemplaire de M. de PixërécQOrU •'■
i356 Danibl (lb R. P. G.). Hbtôire de la milice françoîse. Paris ^
1721 y a vol. m-4> fig.» gr. pap., veau mar* , -Bo-^»
— Autre ^xempl. ei> pet. pap. # . ..... 5, ;i8 — »•
Livre rempli de recherches et dVruditioo, qui se raj^or^e parti-
culiérement i la manière dont les arm^s se sont forme'es en diyer.-i
temps , tant sur la terre que sur la m«r , aux diflermtea espécet
d^Arme^, soU dëf^nsives, soit blTensives, dont on s^e^t servi en divers
tdMps, ^t qtntnthé d'aulMft onYrSIges rettfiruqoableff.
flialaire4e Frluicif par k même, 17 Vol. in 4, hiâtt reL 86—»
i3$7. ihacanm (la) db Tababin aux snfbhs. 1631 , in-3 y d.-rel.,
non ro^. (Réimpression à petit nomèTe,"^, . . ,«^ 10 ~n
i358 Obstruction (la) db J&rusalbm et la Mort de Pylatec PariSf
Jeian T^reperel, iJ^gi^ïû'^QOth.ymsûr, y.p anç.rel,(^tfj huà
premiers feuillets sont manuscrits.) Très rare, , . 1 7— * »
1 359 t3tàMJt (Lk) DANsr zji iÉÉMtnstt, 6t là taéXM^6tp^à6ë dii Gazet-
tier cuirassé en mouche,.., par Fietre Le Roux , 1778,
iii-8, br 3—»
ÉxMnpL'tire de M. de Pixcfre'court.
i36e DicnoBiiiAiRE (lb) bb» Bal&u , ou Extraijl du diètîoniiaire
de r Académie françoise (par Artaud). BruxeUes, Foppens ,
f6cf6, pèc. )h-^t2;fti&f'. r. da Levàitt, tf. d. (ir<csA/^r.)'3ô— »
Éxenniplaifc de M. dé Pix^écourt.
1 . . . . ■
i36i DicTioNNAiBB poitatîf hlsl . et littër. des théâtres , contenant
Fcyrt^èdes dt£Bétietfs thi9ftrMf Ae Paiiflr, li$ n6i» 4fè^t6ùîCëi
léspièeed, des atiteiiu^ muskfens, a^t^trfs, etc., éld., par de
Léris. Paris, 1 763 , pet. in-^. . . • . ' . . . ' 4 — **
f Sfe DoiAT (Smm.). CftttvtieittfffîoniM fiBgi«te Htiili^. LugioAi^
apmi OfjpkiuÈi, I £136^3», ix toi. ïkAfk., VéM. -Ba— »
1: ■ ■'> I
1 36^ Broictb noutbaulx et Abbestz D^AMoÉxs^pùbtie^par MM. les
Sénateurs du parlement de Cupido sur Testât et police da-
ittoor pour tffoîr éslenda le dUfeMttft de pkiileta%'aiiioii->
j. TECiieNIrR , PLACE t)t' roovne, 12.
nélue et mnoitreo^eé (recueil, par Mkrtial d'Àurei^gne). Pa-
ris, P. Sergent (1 54 1)9 pet. în-8 , iîg. sur bois; v. f., dent.,
tr. d. {Bozérian), Rare 4® — »
Exemplaire de M. ôfi riiérécourt.
i364' t}y Cheshb (ANDmi).'Hi&toîre des toys , ducs et comtes de
''Bovrgongne et d'Arles. Paris, Seb. Cramoisy, 1619,
. inH(, parch 10- »
f 365 Du HouuN (G.). Les conquêtes et les trophées des Normands-
François aux royaumes de I^Taples et de Sicile , aux duchez
de Calabre, etc. Rouen, i658. — Godids legum Wisigotho-
rum libri xu, Isidori Hispalensis episcopi, de Gothis, Wan-
^' - da)t9^t Sueris'historia sive cbromcon. ex Blb. P. Pitbaei.
'Parwiw, 1 599, in-fol.,V«br.' . ; .'^ . . . i
:• .V
i366 pAiiLEë (lSs) d^sopb et de plusieurs autres mythologistes,
' accoDnp. du sens moral et des l'éflexions du Ch'ev. Lestrange,
trad. de l'anglois. Amst., Est. Royer^ ^714' ^*4) %* 9 ^'^
, F. Barlow, mar. bl.du Levant, fil., tr. d. {Padeloup).
Superbe exemplaire de M. de Pixdrécourt. 48—»
• m
1 367 FicoRiNi (Fr.). Lé Mascherê Scenicbe e le figure comiche
d'Antichi Romani. Romay 1736, in-4) ▼• f*» tr. d., bel ex.
'.i,^. ,.fi^\^'c^.p^P:^f^' {R^i' porD^rome.) l5— • n
j'\ ^
1 368 ' FoET (lb) 1NBXPU6NABLE ox L'HONNBiia nu 8BXB fAminin, cons-
trait par Françoys de Billon. Paris y Jan tCAUyer^ 1555,
pet. in-4> fig.^ d.-rel 1
l»*:.-|(
1^69 Q^u/^T (L*ABiié). Bibliothèque françoise , ou Histoire de la
, .^ Littérature Crançoise. Paris, in4i-56, 18 vol. in-12 , v. f.
_ {Très^belex.parDerome) . 65 — »
1370 .CiAJ£vp:(JoAiii,GBoi^.)The8aunia4t]itiquitatum et historia*
rum liali», coUectus cura et sc«d. J. G. GrsBvii, etad finem
perductus a P. Burmanno. Lugd.-Bai.j 1704-23, 3o, voL
.: J. .hi-foL, félin, reL a5o<^>i
13.7.^, ■ Habjqm^cBi proi^omcée devant le roy , séant en ses estats gène-
BUIX.ETirf DU HBL10PHILX» S6g
rmxj à Bloys, pai* P. D'Epinac. Ljr4fn^ 1577, in^i d.-rel.
.'1 >
1872 Histoire DS Gil Blab ok. Saioillaik, parLeiSage, avec un
examen prëlim. et des notes, par François de Neufchâteau.
'Paris, Lefebvre, 1820, 3 vol. în-8, gr. pap. Vl^-iihpleB fig.
' de Desenne , avant la lettre , s\u: pap. de Cbiné i et eaux-
fortes, dos et coins'de mar. v/iTThoui'émn.) * J^So — »
Non rogne. *— Ce magnifique exemplaire contient , en outre , les
additio^ suivantes : . , .
'I* Vingt-quatre Tignéltesangloises de SraîrkeyëprcnVeS de là pre-
mière ëdîtîon , lettres grisas , dont deut doubles a'vaiit toute lettre^
3<* Une suite de douse Tignetlesde Pauquetv,*fant la lettre , et
eaux-fortes;
Z^ Plusieurs vignettes angloises par Urwins , avant la lettre ,sur
|Mp. de Chine (rares);
^ 4^ La carte des vojrages de .Gil Blas et un fac-similé d\une lettre
de Le Sage ;
50 Sept dessins originaux do Deve'ria ;
60 Enfin vingt-deux portraits, dont plusieurs avant ^^ lettre et
' -Mr'paitier do Chine : bt Sage, Fr. de' Neurchâteav , 'Voltaire l Deà-
^fonlaîiiet, Tressan, Ikntaîgne, Mezen^ny, Lckain^Clairon, Crébil-
I l|m^;Baron, J.-J. Bpu8peau,^madamf de Lambert , Ximftaès , Phi-
lippe 111, Ninon de Lenclo^ ^ le cardinal de Lerme, le cardinal Ma-
wrin, Fréde'ric II , TÎacIné, Philippe lY et Olivarcs.
1^7^ HtiiTùiBB de la Mappemonde pàpbtique, auquel est'aéclairé
" tbiùt ce qui est contenu et potirtraict en la gralide table, ou
' carte de la mappe-monde'; composée par M. Fradgidelphe
Ëscorche-Messes (Théod. de Bèze). Impr. en la ville de
Luce-N ouvelle ^ par Brifaud^ Chasse-Diables^ 1566» ^"^^
mar. vert, fil.,tr. 6.,\Der6me,) ' 4o — »»
Bel exeropl. de Gaignat et de M. de Pixérëcourt.
iZ^i^ des diètes de Pologne pour les élections des i-ois ,
par la Bizardière. Paris, 1697, in-12, v. . . . 2r— »
1375 . ■ {ftcétieuses, avec quelques histoires tragiques (par
Parival). Leiden, Vaguenaer{El%ev.)j i663, 2part. en ivqI.
pet.in-12, br 2© — »
Exemplaire de M. de Pix^rëcourt.
i3n6 —...-. — -—du Vieux et du Nouveau Testament , enrichie de
Sf^ J» TECHEmUi y WLàCE DU LOOVUE , 12.
\t -A) jfh^de/i^ofif^ijimHeriUuri^ Martitr.^ 1760^ 2'vol. in-fol.,
GR. PAP., 1. r., mar. r., large dent., tr. d. 3oo— »
Bel exempl. de Mac-Carthy, avant les clous , provenant de la
.:if -.1 '. ,ï^\!maûiùiàgi%,àiè fvÊÉtécùktti
I '. ■ • ^ .... • .
137*7 jHmnf^BB JE^fTviTEIMBixll de J|ic^tt«0-Au^«tè. de Tbou , de-
.V^^^^ jûsqù'^en .^0071 .Uad* 04r l'édition de Londres (pai*
-, J.-B. le Mascriec^ .€»? le Bçau , Tabbé Desfontaines , etc.).
Londres (Paris). 1734, 16 vol. in-4> veau gr. 45 — »»
1378 EItiuces DK Sashtsuil, trad. en vers (par Poupin). Paris ,
Burbouj 1760 y in-13, pap. de HoU. , mar. r., L d., tr. d.
' ' (j4iup\trm€s du cardinal de Rohan,) 10-^ >•
Exemplaire de M. de Pixérëcourt.
' I •
I ■
1 37g JouBNAL de ce qui s'est fait pour la réception du roy dans sa
ville de Metz , le 4 aoust 1 744* Metz , 1744.» in-fol. , fig.,
V. br 10—»
1 3^0 , I^QiTNS , BH Sano-Tiob , o« piscours sur ^a»tiq^ité , privi-
lèges ' et prérogatives du monastère de Li-Hons ^ en Sang-
Ters y situé près Roye j en IHeardie , par Seb. Roulliard.
Pam, 1627, in-4, cuir de Russie, dent. . . . i5— »
'.' •»■•,
n
i3,£ll |iV€iBif. De la UaductioA dç Pm'o( d'Ablancourt 1 ^vec des
remar^eç. Amsterdam » PFetstein^ 17^213 vol» jff^i» in-8 ,
Sg., mar. r,, fil., tr. dor. {Deromç), . , . « . 35 — »
,\^ E^epipl«j^:e de M« ^ Pixi^récoqrt.
I f •
1 382 Maison (la) des Champs, po^me, par Campenon. PariSy De-
' launay ^ 1810 , gr. in-i8, pap. vél., fig., mar. ?., comp.,
tabis, tr. d^ {Bozérian,) 10—»
i'.n • Riifinyisirf d§ If. do Pi^^r^ourt.
1 383 Malbbawchb. Entretiens sur la métaphysique et sur la reli-
ij^i giPH-Pon/i i7o3, a vol. iprj^H, veau j,, fiL,d. 6-* »
1^84 HTansi (J.-D.). SnppIementumadcoUectipnemconciliorum.
Luca^ 1748-62, 6 vol. in-fol. . . ... . 120 — »
Collection devenue rare , et qui complète la collection des con-
i38f) MâamlrB (ia> «jÉiiyiiito! ■» vonsirt..;^ ou 6St ^jMPouué que
' Ibl^ tectë cs^i^ïniqtië e$t la vr&yë inàriniti^. . 1 . . , par Béftuxamis.
PjànSj C^àuâièrey i y ô2^ m-6^ mar. r.^nl.|tr'.âar'.'(/)(;rome.)
S^9||ii>Ui4re-dflll.r€kePi!iMc«i|rl%, , ;.:. 9—»
i3(£ Maetiau*. f^eneiiisùi œdiàus jiàtit-i^àl^ kfir^^.l^fi' eavël.,
• tr. cbeléej (iR«r0) une peiiie piqûre%^, . uu ;i4:> i5— - »
1387 Méuuigbs d^hisUire oide littérature» pai* de Vigneul-Mar-
▼iUe (Bonav. d'Argonihe)^ éditkm revue «tategmèntée (par
TabbéBanier). PansyCL PrutThomme , i^^S^irôl. in-12,
mar.'r.^ fîl., tr. dor. (^DerQme,) .' 65— »»
Exemplaire deM.de PUén^:pujrt. n....
II I
i388 Mhmoiabs DB HADAifoi DK Staal» écnts par ^le««a'éine. Pa--
. risj 1767, 4 ^^» -^ Lettres de mademoiséile Ddaunai (ma-
dame de Staal) au chevaUer de Méuil, au mcânquis de Silly
ei â'Tft. d'Héricourt, etc. Paris, 1806 » 2 vol. Ensemble
6 vol. in- 12, V. gr., fil. . 12 — >•
- . -; s^
1 389 MiGHABLia AB Is9BLT Amor^btu 8ui temporis histonà , în
qua reii in tdtd orbe têrriirum gestae tum praécipue motuum
Belglconim sub Pbilippo II. Hisp. rege origo et successus
. ,.}xaqfi^t^ ^d annuin,ji[â86 d/Q6cribuiitur. Çfe/cyutf, .)6ftt,rpfKt.
. . ^B^ 1 2^ jiarcn, ,., ^ - ;^_« - .^ • . . , .. , ^. .^^ 0— »
iSgb' itaiixoT (C£.-tlR.-^&A¥.)-^ Elëinéiis' d'iiistoirè générale an-
^" i}.«il9iine.lBt moderne. **^ EHément^e riiiftloiredcJFrAcèi «^
^ . ïvElélnenfe^ de KlAtme d'Aiigleteri«. Paris^.È^j^'jZf i5 vol.
- . in-^i 9^ y« ifi ( Ttisrinl ex\9.reUwrt de Deronm») . 35— »
1 3gi Moyen (lb) db pabvbnib , ÛËuvre contenant la raison de tout
'- <c^ qui -a «sié ^ esT '•t>Mrà\ iMc. (pMr BértMMfe ^ Vénâlle).
Impr*i èMe amnée {BoU. JEhiP. , veirs .i€6. . . )) )^k; ki- 1 2 de
î^dig^iÊgeSj va^.r.jtr^ Ai 3ûuwïnèt 70— »
C'èèt la HMh are éditioo, et la plttS rare de tiellds <)ii^Ml attribue
. aux BlMi^riié yeadu tomstai jusqu'à Oo Ir»
, Oo ^dogfr^icl ]^^9pioic|i| qui aUribue le M^yndepary^rùrk fië-
roailoe de Verville, connue on suiToit tout a l^eure celle qui donne
â Chorier les Entretiens d'Aloïsia ; et Ton est îondë, pour cette fois,
s«r ua» graude autorité > oaUe qtti résulté dNiuè dùêertation ad hoc ,
.cotapoeée ^r Ll> Mètotioyd. l^lV<Nmo3r« s*e»ttR>tnpë btiRi rarement.
5^% J. TECHKIiJUI, .BLâC£:#U :U)U¥B|iy 12.
ijri^ •tjjiiiti|i;e0*et» sur. i^yç qnei^lÎMi ^bthU«ir»pllif » jroaU.ilift'fajttput i.fait
.- ■ I M ; / f '**^*WJ •"'^ ^*fl?^ff*' ^'^*f ^; 94'^ ««eroit facâJ c 4e, ]^pu ycr , en pre-
. nant ùnù. UQ.toas ses argulpens, si Von ^crÎToit ici une dissertation ,
àû lien dVcrii^ une note';* je me contenterai '^un séiiï raisonne-
' ";: ment qui en vaut mille.- l/autenr da Moyen dé parvenir est un des
écrÎTains les plTjs TÎfs. les plus variés, les plus originaux, les plus
..">/ i«'> •^iNlinrâei<6lVeTÎeiI)èUngne, un det hommes qiil'c^ ô6t le mieux
- — : connu IVsprit et lei ressourbes, et par-dcwns tooë; «in conteur ini-
mitable : cinquante ans plus tôt, ce seroit Desperriers ; cent ans plus
- T'.^r-. ij';tiwd-, c^feroit La-Fédfarde , ou on moÎDs l.a Monnoje lai-méme.
. .. j ■■ . L i'fitrnddQ de Venille est le plus lourd» te plus diffm, lo ^lus languis-
..i^.., i^^jt* ^ plus eunujreux des prosatenrs de son ëpoque, même dans
>- . quelques sujets heureux où son imagination parott être à Taise.
Les preuves dont se sert Là Monnojê,'pour lui faire honneur du
Moyen de parvenir^ sont trés-suffisantes, d^aiHenrs,' pour démontrer
quMl n*y a eu aucune part.
^ ' ^ • " ' ' Mon exemplaire de la première e'dition porte lé notn ê^Menri Es-
-• .il ; i/iuCtMBd; écrit d'una main. du tfltnps. Henri Estienjbe, c^est fort dou-
/ ; ' . ,, : ) ; teuzf Béroalde de YierTillç , cV^t Jonpo^sible. . .
Cn. NoviK^L.
Extrait du catalogue de Pi\érécourt.
j^
iSoa HONTFAUGON. {F.n!* ).
Autre cxemplain^ikralement en grand pap., mais dont Icsmonu-
mens de la monarchie ne sont pas uniformes 750— »
idgS MiïkATORT (Ltm; Airr.). Ân\ic]uitatëé Italix medR «vi post
' declinalionem romani imperii ad ann. i'56ol' Mediolanij
1738-42, 6 vol. in-fol., Tél. (Ex. £N g», pap.)* • irSS^* n
1894 NoBLB (ul) 'eÉRmBnifB , oa la Ba8sette',higtoire plante (par
'de Pre8chac)i SutooMt la copie» de PÀnis^i oàez^^ÔlJ Bavbin.
(Holl., Elz.), I679,p6t^ in-ia, inar.bl., âl</ tr* di i6 — »
Exemplaire de M. de Pixéçe'court.
i^gÇ, J!lir#inrsi4.a ç«)Llbqtion di^ Mémoires poiu aervîjc.à L'Histoire
de ji^iance; depuis. le zur«ièdéjusqu'àlafio^duopQtu*> pré-
cédés de notice pour caraçt^^riser . cluMmejBui&teuif des Mé-
moires et son époque, suivis de Tapatyse des documens
historiques qui s'y rapportent, par MM.'Michaud, de l'A-
cadémie françoise^et Poujoalat, SdTol. ïnS. Prix de chaque
Volume, II fr.
Cette grande ^ntrepriae est terminée ; ainsi les personnes cu-
rieuses de bien connottre notre histoire ont à leur disposition le
BOUATUf DU BIBUOmiLB. 5^3
iijQÇMcil lo.plvs vait^, )f,p|ui,|ic^, Ic.inicu^ fait «jt le muina cher
qui ait paru : aucun autre )^e peut lui ÎUre C9|npare » jpuisqu^on y
a réuni plusieurs ouvrages dont les manuscrits ont été nouvelle-
ment découverts.
Cette coUectioAftln^rite également h préférence sur les éditions
séparées , parce ^Mlt Taîde des autographes on a rétabli dans le
texte les passages qui avoient été supprimer; ainsi les Mémoires de
Lestoile , de hetz , de Lcnet , de Brieone , d^Omer Talon , de
Choisy, etc., etc., qui étoient tronqués jusqu^à ce jour, ne sont
i<.
complets que dai^^ ce^te édition. .,
^ Une tâBlé analytique des inaticres renvoie,, pour le même fait ,
* '^ihi'lbàtttcar^itul'en'ôntpà^
1 39Q jNouyBLLES (les) luhièbes politiques pour le gourerneinent
dé l'Eglise , ou l'Évangile nouveau du cardinal Palavicini ,
(par
• 1 1
Exemplaire de M, de Pixérécourt.
Non rogné. — Il n''y avoit plus dHmprimeric eizevirienne en 1O87 :
le dernier ouvrage sorti des presses de la veuve de D-miei Elzevier
-^ ekt le TibèriÂu sieur d*LaMotfaM^nii^al (Amelot de La Htrassays),
_. . 'i683. in-4. Cepcn^f^t, ce, pa^^^t de ;Jfli»n I|eJ|iîoii)fiftun Elze-
vier trés-authentique et des plus jolis pour rezécutipn , mais il a
e*té imprimé en 167e. LVdîtion ne sVtant pas épuisx^e, un des ac-
quéreurs du fonds de Daniel s^avisa de la rajeunir par un nouveau
. titre elquelcfiUes limitïaifet q^i.qovipjosetit en toutdouxe |i|i|;es«
C^est ainsi que la Répu/>lique de p^eni^fs, pfir Ç^^-I)j|dier, origi-
nairement imprimée par Daniel Elzevier, en, 1680, reparut chez
Adrian Moétjens, sons la date^e i6S5.
Ch. NoniBK.
i3g7 'IVtJMiotlbii) PiciiMio BFàdl^Buii ihipéiitôiis ^(sseftâûô. Lugd.,
-'• 1690, iit4;'ifi^h •' : • :' '. -. : ' .-;^*-.' • :" r lo- -
1398 Œdtbes complètes de Saint-Foiz. Paris y veuve Duchesne ,
.-y-i ' I ']!]&i 6 vol.'in*^ ,.figiVpa|>; deHoU^ {rate)y mar» ▼., den^:,
• tabis, tr, d^(Bozér.ian.)i. \ i i . i. . . .- i . 72 — »
Exemplaire de M. de Pixérécourt.
ï^QQ ^— complètes dé Yauvénârèues. Parîs^ 1806, ayol. in-8,
pap. vél., mar. £it., dent. .. tabis, tt. d. (LeFetnre.) 10 — i»
Exemplaire de M. de .Pixérécourt.
. M I II :• (» ■. r liJi' i . • "1 i# ;■ 'I. ■ ji' <• ■■••■ ' « i 1 ;. ;
i4oo ■ de, ^oil6au,,ëdit. de . Saint - Marc P^wis^ 1747 >
5}4 '• TECBUfUL y PtLACE DO LèuVAK, 12.
5 1H)1. iii-8^ %», porlr«| iBar. Meu^tlent., nioiiB de luar.,
oomp.ytabis, tr. d. (Bêzérîan.), . . 120 — »
' • » iij '
Exemplaire de M. de PiieWcourt.
Tr^ft-bel exeniplaire reiié surbrqdUure}-i*iMM[^eur surpasse de
- tro^ ligpee celle dat plus beanz ezemplairts conous, ce qui fait
croire qu^cUe est en grand papier. {PéirticuUri^é rûxcessii^emeni
rare»)
.• î')
i4oi OEuvRBS de Boileau-Despréaox , av6c un cônilbiêntaire par
M. de Saint-Surin, ornées de douze figuref 4,'^rès les des-
sins originaux. Paris , Biaise , 1821 , 4 ^^^ iTt^j pap. vél. ,
br,> double §^ . \'*^' i "^ : - ^^«4*-^ >•
« •■ ■»! '•■.1
1 4o2 — ^ '' àa Fôtiienelle, misespouif ta premièii; (ois par ord re
de matières. Paris, Bauienj 17^^ 8 vol. in-o, portr., pap.
fin, mat. vert, dent., tr. d. {Bozénan.) "1 15— »
Exemplaire de M. de Pixérécourt.
i4o3 -x— *—- ^ de Fr. Rafaolais. Z«jr«ii , «/. Martin^ tàô'jy in-i6 ,
mar. bleu , dent., dôuMé de tàbb. . . ^o — »
Ii^ùne des premières ëditioos où se trouve le h* liyr«*
i4o4 — *—- -"^ de théâtre d'Avisse. Poriis, Duekesney !^58, in-8,
▼. 'f. , dèht. , tr. d.
Exemplaire de X. de Pixéfjécqurt.
i4o5 r— — de tbéàtre de Guyot da Mervilla^ PmriSf.vmu^Du"
chesne, 1766, 3 vol. in-12, v. f., dent.,.tr4.4f;
Exemplaire de M. de Pixérécourt.
>• • ■ L I
i4o6 **- dÎTâ-scB de Ghaulien. Amst.y i^SS:» 2 tomes
en I vol. in-8, mar. r.,gr. pap* ■. . .^ . 6 — >»
1^0^ Ordonnaihcb du noY Louis XIU^ux les plaintes et doléances
faites par les députés des Estats de son roys^ùme assemblez
en la ville de Paris, en ]6i4i et sur les adyls clonÀez à S. M.
par les assemblées des notables , tenues à Rouen en 1617 ,
et À Paris en 1626. PortV». 16119, ^"^' pardi. - 4^ **
iOLLETUf DU «BUOmiLE. 5^5
i4oS Omm%MM (w l') dm EiBBifiiiSy par J, Spou. ParU » Didot ,
i7Sif ilHiS} mari vert, riche dfi»i*i tabU y tJr. d. {Derome,)
Exemplaire de M. de Pixérecourt, tir^ sur |)eau de vélin , et ren-
Cem^dans on ëtaidii itiâr. V. 70—»
1409 Pandoba Jani Oltverii. Lugd.^ Steph, Doletus , xi^i , in-4,
V. f., fil., tr. d. [Bel ex,). 20— »»
•;«
i4io Î^AStio Jesu CHRiSTi/variô carminé beiîedicli clielidonii il-
lustrata. Coloniœ^ 1 5a6, pet. în-8, fig. é^i>oU, V. ,' Q!I. i 7 — »
j4m Polb9 (Ijkan) »'A|.mn49. DiiBcavr» iiistorial d« rantiqve. et
■iUvavure cité de NJ6ti4S^, ea lia Gaule ^narboiioiii^ y.auec les
portraitz des plus antiques et insignes bas.tispienf du dit
lieu, reduilz à leur vray^ mesure et proportion , ensemble
de l'antique et moderpe ville. Lyon, G, Roi^ille , 1 SSg, in-
fol. , fig., V. f , tr. d. {Thompson,). ^4"" *
• t' ■ j ' ; ■ "I . « ■ I ■ '■ .'1 «il
1412 PwTEkKYB (Er.) Ayspici» DiUiotliecœ pubUcse Xibyaninitis.
Accedit catalogus Ubrorum primse collectionis, â cvratori-
bvs ejusdem bibliotliecs editus. Lov^nii^ Eif, de TVitte^
1639, pet. in-4> parch 3 — 5o
* ■
* ■ > ■ « •
i4i3 RAGiiai(Lo^. Remarques 3url99tr^éd^ileJ9«li Racine,
suivies d'un traité sur b poésie dramatique aociepiie et mo-
derne. Paris, 1762, 3 vol. in-12, v. f. {Bel exempt.) 12 — »
i4i4 HAOïcnfAiaBm di Oraiio Ol'lândi rôraano sopm ona Ara
antica posseduta da mônsignore Amoiiio Gosàli govematore
• di Koma. Ao/iia^ 17*72, in-4v fig., vél. . .
i4 1 5 Rbcubil de pièces sérieusèfli , tonriqtiétfet burlesques {HoU.)^
1721, 2 part, en 1 vol. in-8, mar. citr. du Levant, fil.,
tr. d. {Derome,). . .*...'. 3o—i»
Exemplaire de M. de Pixe'rëcourt .
1416 Recvbil de qvelqves discovrs politiqves escrits sur diuerses
occurrences des affaires et guerres esirangères depuis quinze
576 J. TECHBNER , PLACK OU LODVBE , 12.
ans CD ça, i63a. -—Relation des affaires de Mantoue es an-
nées i6i28-i6a9-i63o, a part; en i toI. ii>*4') p^urc^i* 12 — »
1 4 1 7 RBiifBBCK. Manuel de la connoissance des langues y avec une
explication particulière à la langue allemande (en allemand),
1812, 2 vol. in-8, cart 6— »
i4j8 Rehebciement faictpar l'arch. de Bourges sur la proposition
faicte par. Sa Majesté à Touuerture de ses estats, pour la dé*
claratiojD^e sa bienveillance enuers ses subie<qtS| le diman-
che xvi octobre 1 588, in-4,n. rel. 6 — »»
14^9 Roi (lb) Momm. Des dednitz de la thace, vénerie et faucon-
nerie. Puriê, GuUL te Noir ^ rS6o, in-8, figi sur bois, mar.
bl.y m.y tr.'d. 70— »»
Bel ^cinplsirë de ft. àé Pixérëcoart.
1420 RouABD (E.)* Notice sur la bibliothèque d'Aix ^ précédée
d'un Essai sur l'histoire littéraire de cette ville, sur ses mo-
nun^ens, etc. , ornée d'un portrait dç M. de MéjaneS|. d'après
lé bûstè ^e Hbudon. yf IX y i83i, i beàu'vol. in-8.
' /
■:ilr. .-, . :•)
Il seroit à désirer que toutes les oibliotliéques de France fussenl
aîbsi administrées. '
1 42 1 Rtdim ENTA cosMOGBAPHiCA . Tigçri api^d Froschouerum , 1 54^> ,
■fôiriiVh Sphiet^ cvm Y. Zonis , s. 1., i546, 2 part, en 1 vol.
■ pîBt.ift-iB.'-'». ' •. ' .: '.".'»•.' ; . . . . .*•-. 10 »
~ ~— ' >.-^ •»'i '1.1. I
1422 Sainct Ivldek (Pierbe de). De l'origine des Bourgongnons et
..;.. I an^qyité.dmt|!sta(3 dq BourgçQgnf., deux livr/es plus des
.: ., . antiquité 4!A)iMJW9<le.Châioai de Mascou , de T^baye et
ville de Tournus. Paris, N. C«'Aeaf«y .i58i .. — rl^rvm Bvr-
gvndicarvni libri sex , auct. Ponto Hevtero Delfio. Anti^erp,,
i5849 apartf .en,.i|Vol. in-fioL, ▼..£ > . - .-. »• 18— »
. ■ » 1 , ■ / i ■ y . •' . . ^
* 1 4^3 Sauvages (les) de l'Eubops. (Satire contre les ^glois, par le
Suire et Louvel). Berlin (Paris) , 1760, in- 12, pap. HoU.,
mar. r., fil., tr. d. (Aux armes de Pompadour.) 20— »
Exemplaire de M. de Piz^r^court.
On trouve en tête de cet exemplaire une d^icâce manuscrîlt>
en Vers; à makiame de Foroi«adou^/sli^^ Icturel, Cet exemplaire
BULLETIN DU BIBLIOPHILR. 5^7
ià pascMs lie la bîbliotbùque de iiiaid»iu« Je Potn|>adour dam celle de
Merard Saint- Just 1 5 — 5o
14^4 ScALiGERi (IvLii CiBSARis) poeuiata, etc. 5. /., i574> 3 part,
en j vol. in-8, vélin 7 — »
14^5 ScBMiDT (de). Recueil d'antiquités de la Suisse (Avenches et
Gulin.). Francfori'Sur^Meyn , 1771, in*4 9 «^vcc pi., d.-rel.
{Rare,) c^— »
1 4^ Sb«viee (le GéNÉRAL). Statistique du département des Basses-
Alpes. Paris, anxy in-8, br 2 — »
■ 427 Spon. Reclierches curieuses d'antiquités , contenues en plu-
sieurs dissertations, sur des médailles , bas-relie£s, statues ,
mosaïques et inscriptions antiques, enrichies' d'un grand
nombre de figures en taille^^douce. Lyon^ T. Amaitlrf, i683,
in-4, parch i5 — »
I
428 Statius, Sylvarunoi libri qu^nque, Theb;|ido9libri duodecimi
. , Acbilleidos duo., Ftnetiis, Aldus^ i5o2, in-8y ▼• f. i5 — »
14:^9 Stîsphanus (Rob), Thésaurus linguae latins; cui post editio-
nem Lond. accesserunt nunc primum H. Stephani annota-
tiones autographe ; nova cura recensuit, repurgavit et ani-
.madverûonesadjecit Ant. Bîrrius. BasJUmy 1740-439 ^yoh
-in-foL, V. m 4®^ **
i43o Symbola divina et humana pontificvm imperatorvm regvm
• jxcessit Jac. Typotii. Francoftrti , i65a. ^i— Idem Princi-
pvm sacrosanctae ^xlesis et sacri imperii romani , etc.,
,3 tomes en i vol. in-ibl. , parch. , rempli de planches. 1 5 — »
i43i Tableau (le) de la tie et 4^ gouvernement, des cardinaux
Richelieu et Mazarin , et de M. Colbert..., ayec un recueil
d'épigrammes sur la vie et la mort de Fouquet... Cologne ,
P. Marteau^ 1694* pet. in-12, mar. r., fil., tr.d. (Derome.)
Exemplaire de M. de Pixéi*ecourt. 3o— »
1 43a .Testaiouit (nouveau) en langue finoise-liiponne. i83a, in-8,
' bas. ...............
58o J. TECHKNBB, PLACE DU I.OOVEC , 12.
PUBLICATIONS NOUVELLES.
i446 HisTOiBE DE Sancebre, par M. Poupard, deuxième édition,
copie fidèle de celle de 1777» augmentée d'une notke sur
l'auteur et d'une Yue gravée de Sancerre. .^Mcr^^^ ^ i838,
r vol. in-8,br. . . . . . . . . . . .
f 4^ LETTBEé inédites de Marie Stuart , accompagnées de diverses
dépêches «t instructions , 1 558- 1 587 , publiées par le prince
Alexandre LabanofiF. Pariêy i vol. in-8 ^ — »
1 448 PoisiES FRANçoiSES inédites du père Bougeant , jésuite , pu-
. bliées à Bourges, par M. Pierquin de Gembloux. Bourges ,
1839, ivol. in-i8 5 — »
Tire à 200 exemplaires.
1449 Kbchbbchbs sur l'établissement et l'exercice de l'imprimerie
à Troyes , contenant la nomenclature des imprimeurs de
cette ville , depuis la fin du xv* siècle jusqu^à 1 789 , et des
notices sur les productions les plus remarquables, avec fac-
similé, par M. Corrard de Breban. TrofeSj 1889 » ^^"^i ^^'
3— »
Tircn i aS exemplaires.
i45o Revue du cabinet de médailles de feu M. Leclercqz, par
M. Lelewell. Bruxelles, i838, in-8, br. 1 — 5o
La vente du cabinet aura lieu le a avril.
Notices contenues dans le onzième Numéro du BtUletin du
Bibliophile , 3* série.
Coup d'œil sur quelques bibliothèques de lltalie. .^^ 535
Sur la littérature basque. . 54i
Ouvrages manuscrits sur la langue basque. 543
Correspondance. 647
Variétés bibliographiques. 554
Sur les améUorations à apporter aux bibliothèques des villes
de province. . 559
^ •
ÏMRltlMBBIE VE M™* VEUVE HÙZARD (NÉÉ VALLAT LA CHAPELLE) ,
kUB i»B i/bperon, »• 7. — Avril 1889,
BULLETIN DU BIBLIOPHILE,
PETITE REVUE D'ANCIENS LIVRES
CONTENANT
1 ^ DES NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES y PHILOLOGIQUES ET LITTERAIRES
DE DIVERS ADTF.0R8 , SOUS LA DIRECTION
DE M. Gh. NODIER;
2° UM CATALOGUE DES LIVRES DK MA LIBRAIKIK.'
N° i5. — S'SLRIE.
PARIS,
TfiCHENER , TLACE DE LA COLONNADE DU LOUVRE,
»• 12.
Atril n Mai.
UNE DÉDICACE EXCENTRIQUE.
Le règne des dédicaces est passé de mode , non sans doute que
la flatterie , la bassesse et l'adulation ne soient plus les qualités dis-
tinctiYes de bon nombre de gens de lettres , mais parce que beau*
coup d'entre eux se sont £ait une sorte de dignité qui ne leur perr
met pas de s'abaisser à ce point de servilité. Il est une auti^e riûsoB
encore , et la meilleure , c'est que les dédicaces ne rappoi^tent plus
rien. Cela est peu édifiant à révéler , et à bien des oreilles parolira
messéant : il n'est pas de plus rude langage que celorde la vérité
et de plus malplaisant. On ne fait donc plus de dédicaces aujour-
d'hui , et c'est une perte véritable pour l'étude des bassesses d^
cœur et l'observation des sottises ingénues de l'esprit. La ma-
tière ne fault ailleurs , dira-t-on : d'accord , mais les exemples que
donnoient en ce genre les gens de plume ne se retrouvent nuUe
part au même degré d'inimitable originalité.. i
Les anciens , qui sans doute ne valoient pas mieux que noua'^
ne connoissoient pas les ressources de l'adulation littéraire.; du
moins nous ne voyons pas qu'Hérodote , Hésiode et Homère aient
dédié leurs récits et leurs chants au contréleur général d'Athènes ,
à Madame sa femme ou à sa maîtresse. Pindare s'avisa de ce stra^
tagème : toutes ses odes furent des lettres de change tirées sur les
honoétes citoyens qu'il mit au rang des dieux , et il gagna, dit<m ,
cent mille sesterces de rente à ce métier, que Rousseau le lyrique
renouvela chez nous avec moins de succès et de bonheur. Quant
aux Romains , de tous les peuples celui qui , du faite de la gran-
deur et de la fierté, est tombé de la manière la plus incroyable au
dernier degré de l'abaissement , la flatterie dans leurs mœurs ne
connut point de bornes. Cicéron ne fut pas avare d'encens pour
César, Auguste en fut asphyxié , et sous le reste des Césars l'adu-
lation n'eut d'autres limites que celles de l'impuissance humaine.
37
584 '* TECHEIfER , PLACE DO LOUVRE, 12.
Mais cVst chez les modernes que cet instinct d'avilissement est
devenu général parmi les gens de lettres. Boileau en 6t un art,
dont il donna des leçons avec une impudeur d'autant plus effron-
tée, qu'il prenoit les airs d'un Catoh du Parnasse. Sous Louis XIV,
ce fut une inondation de flatteries inouïes, et cependant le grand roi
ne fut pas submergé. De nos jours est venu le tour de Napoléon ;
mais , si ses lèvres s'enivrèrent sur les bords de la coupe, elles trou-
vèrent au fond une lie bien amère ; car nos seigneurs les évéques ,
qui l'avoient modestement comparé à Cyrus, voire à Dieu le Père,
comme le fit l'archevêque de Turin , Buronzo del Signore , ne lui
épargnèrent pas l'ignominie après sa chute.
La leclure des dédicaces ofFriroit d'inépuisables observations à
celui qui voudrait étudier toutes les nuances de la servilité , et pé-
nétrer les misères auxquelles les plus grandes âmes furent réduites
par la dureté des circonstances et l'indigence. Le cœur ne se serre-
t-il pas lorsqu'on voit le grand Corneille placer les chefs-d'œuvre
de la plus noble et de la plus mâle pensée sous le patronage d'un
publicain? Elle offriroit aussi des traits nombreux de la plus rare
originalité et d'une bizarrerie incroyable. Scudéri , dans la préface
de con Arminius^ menace l'univers de son silence , à moins que les
puissances souveraines ne lui ordonnent d'écrire. Un docteur en
Sorbonne logeoit à Paris dans une maison placée sous le vocable
de la Sainte Trinité : il fait un gros livre qu'il* dédie à la Trinité,
et son épître commence par Madame , il la termine par f^otrje très-
humble et trèS'Jîdèle serviteur , de votre maison située sur le quai Ma-
laquais. Il seroil facile de multiplier des exemples de ce genre; on
les trouvera présentés un jour de la manière la plus piquante dans
V Histoire littéraire des Dédicaces , à laquelle travaille le savant et
ingénieux bibliographe de Dijon , M. Peignot. Je me bornerai à
recommander à ses investigations l'épStre dédicatoire que le révé-
rend Jude Serclier, chanoine régulier de Saint-Ruf, mit en tête de
«on poëme intitulé : Le grand tombeau dv monde, oif jugement Jînal{i),
"Ce n'est ni à l'éminentissime évéque et prince de telle ville , ni à
M. le marquis ou à M. le comte de Trois Etoiles, ni au ministre, ni
au roi ou à son valet de chambre , que le poète envoie ses vers,
c'est au ciel qu'il s'adresse , et c'est la Sainte Vierge qui est l'objet
de ses hommages. Assurément il n'en fut jamais de plds purs et de
(i) Lyon, Jean Pillehotte, M.D.CVI, in-8.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 585
plus désintéressés , mais leur rédaction ne laisse pas d'être assez
bouffonne par l'emploi fort plaisant des formules obséquieuses du
style épistolaii^e. Le bon chanoine parle à la Sainte Vierge comme
il l'eût fait à Madame l'intendante de la province, avec une naïveté
dont il est peu d'exemples : au reste , on en jugera en lisant cette
curieuse dédicace.
« A très haute, très puissante et très noble Dame la Sacrée Vierge
■ Marie, mère de Dieu, royne des Anges, emperiere du Ciel, thre-
» soriere de grâce, advocate des pécheurs, etc.
» Puis qu'il faut (très illustre et serenissime Princesse) , à l'exém-
» pie de tant d'autres , se ietter sous la dientelle et patronage de
» quelque ferme appuy et asile de seurté, pour ne faire triste
» nauffrage , parmy tant de dangereux escueils et flots tourbil*
n lonneux de ceste douteuse navigation , ayant donc long temps
» recherché sur ceste masse ronde sous qui ie me pourrois retirer
» en seurté , dont la force peut soustenir ma foiblesse et la beni-
» gnité supporter mes imperfections , et ayant trouvé finalement
» qu» : omm's caro fanam , ei gloria eius sicutflos agri. A qui me
» pourrois-je mieux adresser pour tous les deux qu'à vous (très
N honorée Dame) tant pour les rares et excellents mérites dont
» vostre grandeur a tant surpassé les vivants sur la terre , comme
» au ciel vous surmontez les esprits angeliques et âmes bien heu-
» rcuses en gloire , ioint aussi pour l'extrême besoin que i'ay de
» vostre ayde et support , non seulement (Madame) contie les ho-
«• meromastics de ce mien petit labeur , que i'appends humble-
» ment aux sacrez pieds de vostre grandeur, car ce m'est peu de
» chose d'en estre loué , où vitupéré , cdj humano die , mais bien
» pour m'impetrer la grâce de ce vostre cher Pere-Fils , devant qui
» ie dois comparoir, pour subir son iuste ingénient, de m'y prepa-
» rer tellement, que par vos sainctes prières ie puisse misericor-
» dieusement recevoir le bien que mes péchez me veulent faire
» denier de sa iustice , à ce que , cum aliis prœdicoiferim , avec ces
M miens petits et rudes escripts , neantmoins pour ne les observer
» moi mesme , ne reprobus efficiar; fiaisant comme le flambeau ,
» qui esdairant autruy se consomme soy-mesme. Recevez donc ,
» Madame , recevez ces miennes petites arres pour tesmoin asseuré
» de la ferme et constante volonté que i'ay de me consacrer à
» vostre S. service de tout le temps qui me reste en ceste valée de
• larmes. Aussi bien ce mien petit avorton appartient de droict à
586 J. TECHEIIER, PLACE DU LOUVEE , 12.
n Tostre Excellence, pour la lay avoir dédiée vostre avant sa con-
• ception : donc comme marraine tenez s'il vous plait (suivant l'an-
» cienne coustume de l'Eglise) lieu de père et mère en son endroict
n par la libérale distribution de vos grâces à son auteur, qui pense
» retirer (comme il n'en sera frustré s'il ne tient en luy) qudque com-
M modité de ceste nouvelle afiinité , h laquelle i'estois ià comme
n astreint par tant de vieux et recens bénéfices surcomblants la
» mesure de mes mérites , receus de vostre seule bonté , desquels
9 l'humble recognoissance ne pouvant mieux, tiendra lieu (s'il
» vous pUit) de satisfaction. Encor est il vostre, veu que si ie l'oze
n confesser, d'un sacrilège larrecin i'ai soustrait beaucoup de temps
» dédié au service de Dieu , pour l'employer ici , veniam confessas
• criminaposeo, avec la restitution que ie fais, si non du temps, au
> moins de l'oeuvre qui l'a consommé : et espérant de trouver
N toute faveur et support aux pieds de celle qui n'a iamais refusé
» que celuy qui ne s'y est présenté. le prierai Dieu non pour vostre
» serenissime Maiesté, qui prie pour tous les autres, mais bien pour
H moy, qui ay besoin des prières de tous, et notamment des vostres
» pour m'impetrer la grâce, qu'en me jrepaissant des petits frag-
» ments qui tombent des corbeilles de vostre perfection pleines de
» grâces et veitus , ie puisse parvenir en ceste immortelle gloire ,
N dont après la divine et Saincte Trinité vous estes le principal or-
M nement, pour louer à iamais celuy qui par sa grâce vous a eslevée
» en telle splendeur.
» De Vostrt Maiesté le vil et abiect vermisseau ,
M J. Serclier. h
Cette formule , de la plus humble obséquiosité , vaut mieux que
toute la dédicace , et je ne sache pas que l'on en trouve ailleurs de
plus sii^gulière : de Vostre Malesté le vil et abiect vermisseau. Aux
yeux de la Divinité ne sommes-nous pas de chétifs insectes ? et le
bon homme Serclier avoit raison de s^abaisser devant la toajesté
de l'Eternel. Mais que d'écrivains , à plus juste titre que loi , au-
roient dû , au bas de leurs dédicaces vénales, placer le vil et abiect
vermisseau.
Quant au poème de Serclier , ce qu'il y a de mieux à en dire ,
c'est qu'il est beaucoup plus long que la dédidbce, et, pai'tant, bien
plus ennuyeux. L'auteur avoit eu le dessein fort louable de frapper
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 687
de terreur, en traçant de l'enfer des peintures effrayantes, les chré-
tiens relâches. A coup sûr , il a réussi à frapper du plus profond
ennui ceux qui' auront eu le courage de lire ses 664 P^6^ d'alexan-
drins. Il faut cependant savoir gré à Jude SercUer d'avoir introduit
dans son œuvre une méthode qui évitera bien des commentaires et
des conjectures aux Sanmaises fibttiYs, lorsque, dans quelques
siècles , * il prendra fieuitabie à quelque savant oisif d'exhumer le
Grand Tombeau du monde du sein de l'oubU , et de le réhabiliter
paradoxalement comme on a fait des romans épiques du moyen
âge. Le chanoine de Saint-Ruf a pris soin d'illustrer ses vers d'un
commentaire dans lequel il expUque les allusions cachées, illumine
les obscurités poétiques, en un mot accomplit la tâche du plu6 in-
fatigable schoUaste. L'érudition dépensée dans ce commentaire est
immense ; les textes tirés de l'Éaiture Sainte, des Pères des Poète»
de l'antiquité grecque et latine, se pressent en masse et dana le plus
miraculeux désordre. Toute cette ceuvre, enfin^ tant vers que prose,
est assez hybride , incohérente, souverainement fastidieuse, pour
qu'elle soit digne d'être mise en lumière un jour , vantée et accla-
mée comme une merveille jusqu'alors inconnue , par un homme
d'esprit qui voudra se railler de ses lecteurs , ou par un sectaire
ingénu dont les lecteurs se railleront, si à de pareilles sornettes il
se trouve des lecteurs.
Oluvies Jules.
NOTICE
SUR QUELQUES PRIÈRES MANUSCRITES
Dl LA Fin DD XYl* SliCLI.
n existe au cabinet des estampes du musée de Dijon un Psalti-
EiuM iniemeraie Dei genetricis virginis Marie , imprimé par Thiel-
mian Kerver (sans date), pet. in-8, fig., auquel on a réuni un cahier
de six feuillets manuscrits (écriture dé la fin du xvi* siècle) , ren-
fermant des oraisons en latin relatives à la passion du Sauveur ,
et destinées à procurer grand nombre d'indulgences dicentibus verè
penitentibus et confessis. Ces oraisons sont au nombre de buit,
parmi lesquelles deux ou trois méritent d'être citées par la singula-
rité de leur énoncé. Par exemple , voici le préliminaire de la
troisième :
(( Dicentes hanc ortUionem devotè acquirunt tôt dits indulgen-
)) tiarum quot fuerunt vulnera in corpore Jhesu, tempore passio-
)> nis Site y. qttœ fuerunt vulnera s ex mille sex centa et sexagintà
» sex, qsj GG'", PP. 3"*. cont. adinstaa règle Anglie{i). »
Quelle bizarrerie d'assimiler le nombre des jours d'indulgences
à celui des plaies faites à Jésus dans sa Passion , et de porter ces
plaies à 6,666, nombre qui , par parenthèse , est celui de l'Ante-
Christ, ou le signe de la bête dans l'Apocalypse I Mais passons sur
ces singularités si communes dans les livres de dévotion du
XVI* siècle, et cherchons plutôt quel étoit le pape que l'on désigne
ici sous le nom de Grégoire III, et ensuite quelle est la reine d'An-
gleterre api lui a demandé des indulgences.
(i) Ces derniers roots nous paroissent deToir se rendre par quas {indulf^en-
tias) Oregorius papa tertius contuUt ad instanliam regùtœ j^ngliœ. « Les-
)• quelles indulgences le pape Gre'goiie 111 m établies à la soUiriialion de la
1» reiDC«.rAnglclcrre. >•
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 584J
Il est certain que le pontife mentionné ci-dessus ne peut être le
vrai Grégoire III, ordonné pape le 1 8 mars 781 et mort le 27 no-
vembre 74 1 ; il n'y a voit, dans ce siècle reculé, ni bulles d'indul-
gences, ni reine en Angleterre , et l'on ne peut faire aucun doute
qu*il est ici question de Grégoire XIII, qui a occupé le trône pon-
tifical depuis le 26 mai 1572 jusqu'au 10 avril i585.
Mais la femme qui régnoit alors en Angleterre étoit la fameuse
Elisabeth, digne fille du fameux Henri YIII , auteur du schisme qui,
depuis 1 534 , a proscrit le catholicisme dans la Grande-Bretagne.
Cette Elisabeth, inont^ sur le trône le 1 7 novembre 1 558, ne s'écarta
point de la route de sang que lui avoit tracée son père dans la per-
sécution des catholiques, et dans sa haine contre le saint -siège.
Ce n'est certainement point elle qui a songé à solliciter des indul-
gences du saint-père, de ce pape dont elle tolérait que la populace
brûlât l'effigie dans les rues de Londres, et, certes , le pontife n'é-
toit pas plus disposé à lui accorder ces indulgences , qu'elle à les
lui demander. Quelle est donc la personne à qui Grégoire XIII
donne le titre de reine d'Angleterre , regina Angliœ ? C'est l'infor-
tunée Marie Sluart , reine d'Ecosse, veuve de François U, roi de
France , et prisonnière de sa bonne cousine Elisabeth, qui, après
l'avoir promenée de prison en prison pendant dix-huit ans , lui
fait trancher la tête le 1 8 février 1Ô87. Grégoire XIII ne reconnois-
soit point la schismatique Elisabeth comme reine d'Angleterre,
mais il reconnoissoit la catholique Marie , dont les droits à la cou-
ronne troublaient de temps en temps la sérénité de son ombra-
geuse cousine. Hélas! ce titre, imprudemment donné par le sou-
verain pontife à la pauvre Marie , ajouté à d'autres imprudences
de ses partisans, a bien pu faire accélérer sa fin tragique.
Quoi qu'il en soit , la prière en question , où sont détaillées les
douleurs de Jésus dans la Passion, convenoit assez à la tiiste posi-
tion de Marie , qui y trouvoit de quoi méditer sur ses propres dou-
leurs pendant sa longue captivité. Voici cette prière rendue tex-
tuellement :
« Precor te, amantimme Domine Jhesu Chrisiej propter ittam
» eximiam caritatem qua humanum genus dilexisti quando iu^
» rex cœlestis j pendebas in cruce cum deificacaritaie, cummit-
M Hssima anima, cum (ristissimo guslu., cum turbatis sensibus,
» cum expansis manibus ^ cum perstrepentibus membria, cum ex-
690 J. TECHENKE , ^LACE DU LOUTRE, 1 2.
» tensù vents y eum clamoso ore^ cum rauca voce, eum palUda
» fade , cum mortali colore y cum lacrymoris ocuKs, t%iin t&H-
» gine ceréhri^ cum ardenti série (sic), (Him gémebundo gutture,
» cum sitihundis desideriis, cum amaro gustu feltts, cumincK-
» nato capite , morte obviente ; cum divisione corporis et animœ ,
» cum transverberato corpore, cum transfixo corde, cum sangui-
'» nets vulneribus , cum defluentibus rivis, cum origine viventis
» fontis, in ea caritate precor te^piissime Domine Jesu, guum
» tuum amorosum cor scindebatur , ut sis michi placabilis super
» muliitudinem peccatorum meorum ac bonum sanctumque finem
)> vite mee nec non gratiosam letamgùe resurreclionem michi ,
» propter largissimam animam, tribuere digneris, qui vivis et
» régnas cum Deo pâtre in unitate^ etc.^ etc.»
Voilà bien le style de la dévotion du xvi* siècle.
Une autre oraison, la quatrième des huit, formant le petit cahier
mentionné ci-dessûs, a pour préliminaire :
« Bonifacius PP sextus concessit omnibus dicentibus sequen-
D tem orationem inter elevationem et tertium Agnus Dei , duo
» mUlia annorum indulgentiœ , ad suppKcationem PP^' régis
)) Franciœ. »
Voici encore une erreur dans la désignation numérique du nom
de ce pape : Boniface VI n'a régné que quinze jours , en 8g6 ,
époque où il n'existoit aucun roi de France du nom de Philippe.
Le pape ici mentionné est Boniface VlII, qui, élu en 1294, fut d'à-
bord très-bien ayec Philippe le Bel , et qui ensuite mourut de cha-
grin et de douleur en 1 3o3, par suite de ses démêlés avec ce même
prince, ou plutôt par suite des procédés très-inconvenans de Noga-
ret à son égard, lorsque ce Nogaret l'investit dans la ville d'Anagni,
et se saisit de sa pei*sonne. Nous ne rapporterons point la prière
dont nous venons de donner le préliminaire , parce que sa rédac-
tion n'offre rien de remarquable.
Il en est de même de la huitième et dernière oraison du petit
recueil en question ; son titre en françois est ainsi conçu :
« C'est rorovson dos cinq Sainiis et des cinq Saincles et dos
« dix milz roartirs. x>
^ BULLETIN DU BIBUOPHILE. 5g I
Les saints dénommés dans cette prière sont saint Denis y saint
George, saint Biaise , saint Christophe et saint Gilles. Les saintes
sont sainte Catherine , sainte Marguerite y sainte Marthe y sainte
Barbe et sainte Christine. Quant aux dix mille martyrs, ils sont dé-
signés en bloc. On n'a point mentionne le nombre de jours ou d'an-
nées d'indulgences attachés à la récitation de cette prière.
XXX.
.»
/
NOTICE
fiO»
L'ORIGINE DE L'IMPRIMERIE A GRENOBLE (1).
(1600-153Î.)
IV. — Libertales per illuslrissimos principes delphinos viennenses
delphinalibus subditis conces^e statutaqz r décréta ab eisdem
principibus nec non magnificis delphinatus prœsidibus quos gU"
bematores dicunt r excelsum delphinaUm senatû édita : quibus
etforenses r extrajudiciales cause facile dirimi queant formis
dudum emendatissime mandate : vna cum interinatione litteraruz
diâmëbrationis comitatus Astensis a senatu Mediolani v adiunc'
tionis dicti comitatus insigni curie pariameti delphimUus, Ini-
peDsa Francisci Pichati et Bartholomei Bertoleû Gratiano-
politaruz ciuium.
Ce titre » dont le verso est blanc , est imprimé en lettres noirçs
et rouges ; au-dessous est une vignette représentant l'écu de Dau-
pliiné, écartelé aux armes de France et de Dauphiné, et supporté par
deux anges agenouillés; puis on lit, au bas de la page, en lettres rouges:
Vénales habentur huiusmodi libelli grationopoli in platea mali
consilii apud Franciscum Pichatuz : et in vico parlamenti apud
Bartholomeum Bertoletum.
Vol. in-49 caractères goth., avec lettres ornées , imprimé à deux
colonnes , 4^ lignes à la page par chaque colonne ; il se compose
de Lxxxvn fol. dont le dernier est blanc , plus de 4 fol. prélimin.
de titre et de table non chiffrés , et dont le second est signé ij. Si-
gnatures de l'ouvrage a^liiii.
(t) Voy. le BuUetin du BibUophilcy n^ d'octobre i83S, pp. 4oo-4o4.
DtLLETiN DU BIBUOPHILE. 698
A la suite des 87 fol. de Libertates , vient une seconde collection
d'ordonnances relatives au Dauphiné intitulée : Statuia De^hina^
tus ; elle comprend xi^xvn fol. imprimés comme les précédents ,;e&
caract. goth. et à deux col., 4^ lignes à la page par chaque col.
et signés aa-eeiu ; le cahier ilbté ce n'a que trois feuillets. Ces «Slo-
tata sont sans lieu d'impression, mais l'identité des lettnes ornées ,
des caractères et du nombre de lignes à la page prouve qu'ils
sont sortis des mêmes presses.* Ils sont suivis de a fol. non chiSrésy
mais dont le premier est signé A , également de la méme« impres-
sion , et renfermant , sous le titre de Lîtierœ regiœ, une ordonnance
sur la distraction du Comitatus Astensisi du parlement de Milàn,;et
son adjonction au parlement de Danphiné, en i5oo, et autres or-
donnances de police à date de l'année 1 5o8.
Cet ouvrage est sans date , mais tous les bibliographes , Panie^et
Maittaire entre autres , placent son impression à l'année i$o8. Le
Catalogue des Iwres de M, et Aguesseaa ( i ) dit Absque anno, ised
circa'annum 1 5o8 , et l'on retrouve cette même date écrite à la main
sur un des deux exemplaires qui se trouvent à la bibliothèque de
Grenoble (2). De plus, Brunet (3) , quicite l'exemplaire de, la Bi-
bliothèque royale, lui donne la même date de i5o8, sous laquelle
il est inscrit dans le Catalogue de cette bibliothèque.. Outre les
exemplaires précités, il s'en trouve encore deux dans la biblio-
thèque de M. J. Ollivier, de Valence.
V. — Sensuyt la Vie de saincl Christofle élégamment composée en
rime française et par personnaiges^ par maisire Che^aUl ijfuUA
souverain maistre en telle compûsiture^ nout^ellement imprimée.
Ce volume , poui* une description détaiUée duquel je renverrai
à la Bibliographie instructit^e de Debure (4) , est de format in-4 > ^
(1) Paris, Gogué et Nëe de la Rochelle, 17 Sa, .pag. 86, n» i368. , «
(s) Catalogue, Grenoble, Baratier, i83i, tom. 1^, n^ 7981-7383. Cest par
erreur qae le rédacteur de ce catalogue cite deux e'dît. goth. de cet ouvrage;
ce sont deux exempt, de la même édition catalogués sous deux no*dtff<^en8.
(3) Manuel du lÂbraire, tom. m, pag. i36.
(4) Belles-leUres, tom. i«r, pag. 666-570. P^ox* encore le Aîanuelde Bru-
net, tom. i«r, pag. 187. Je ne sais où Osmont {Dict. typogr., tom. i«^ pag. 189)
a TU Qoe édition sans date antérieure à celle de iî>3o, quHl cite fautTreroeni
plus loin (pag. 609) avec la date de iS^o.
594 '• TECHENERf PLACE DU LOUVRE,. 12.
exécuté en lettres rondes. C'est une des plus rares et des plus belles
productions de la typographie dauphinoise. On aperçoit , à la tête
du Htre et sur le premier feuillet , une figure de saint Christofle ,
gravée en bois., au bas de laquelle on a placé, par forme de titre,
-celui qtte je viens de donner. Au verso de ce feuillet, on Ut un ex-
trait du privilège du roi , Â la suite duquel commence le texte de
Touf^age ; lei feuillets n'en sont point chiffirés, mais distingués seule-
ment par cahiers séparés, dont les signatures sont assez mal en ordre.
Ce mystère, joué à Grenoble, en i5a7, est divisé en quatre jour-
nées ; la première comprend les cahiers signés A-N , la seconde ceux
signés 0-Z=:AA-GC, la troisième ceux signés DD-NN, la quatrième
œux signés 00*ZZ:rAAA«CGG. On trouve sur le premier feuillet
de chacune de ces trois dernières journées la représentation de la
figure de saint Christofle , qui se trouve sur le premier feuillet de
i'ôuTirage.
On. lit à la fin du volume I4 souscription suivante , contenant
l'indication de l'année d'impression et du nom de l'imprimeur :
icy finist le mystère du glorieux saint Christofle y composé par
• -personnages et inanimé à Grenobl&, le vingt huit de Janvier ^
tàn comptant à la Nativité de Notre Seigneur mil cinq cens
trente^ aux despens de maftre Amalberti , citoyen de Grenoble
Finis.
Cet ouvrage est un des plus rares de la classe des mystères; les
exemplaires en sont excessivement recherchés et d'une valeur con-
sidérable , et on n'en connoit guère que quatre dont voici la gé-
néalogie :
i^ L'exemplaire deGaignat, mar. bleu, vendu 33 1 fr. en 1769
[^Catalogue , n? 1909) , se trouve actuellement chez M. de
Soleinne.
T."* L^exemplaire de Girardot de Préfond , mar. rouge , vendu
346 fr. chez Màccarthy (Catalogue, n* 2975),' en i8i5, a été
acquis chez M. de la Bedoyere {Catalogue, n® 820), en 1837 ,
au prix de 85i fr. , par M. le prince d'Essling.
3* L'exemplaire de La Vallière, maroq. vert {Catalogue, n® 3372) ,
vendu 160 fr. en 1783, se trouve actuellement à la BibUoth.
royale {Catalogue Mss,,X 4^^0*
PDUJSTIIf DU HBUONULB. SgS
4** Eo(U»» celui d^ U bibliotb.. publique 6e Grenoble (i), qui
provient de celle de M. de Caiilet, éyéque de cette rille.
Ces trois exemplaires son^ généralement fort beaux ; quant au
dernier, il est d'une as^ez médiocrç condition et incomplet de quel-
ques feuillets à la fin.
VI. — Petit traicte enseignant que est ce iirajre noblesse. Avec auctO'
rite de Diogenes , de Sineque , de Boece et Ouide. Nouuell-
mët imprime à Grenoble (i53o à i54o).
Opuscule en vers formant un petit in-8 de 8 feuillets , exécuté
en lettres rondes, sans indication de date et de nom d'imprimeur.
Il est cité par Brunet (a).
VII. 50 VE DECISIONE8 SYPREME CVRIE
ParUittîëti Delphine. Per magnificu quodçm doniinum
Franciscum Marcum itlius seneUorerh rnefi^
ttfsimu , ac legu interprète acutisstmu adiiœ ,
colUctaqè , necno àd tangue enièdatct. Prct^
terea index seu tabula cuius ope om~
niû questionû quibus te parti'-
cipemfierivi^ sumn^am
absqe labof^ (lèpre
bendere po^-
teris.
Après ce titre, qui se trouve àùV le' premier feuillet / vient une
gravure sur bois , au-dessous de laquelle on lit au bas de la page :
Cum Priuilegiô Regio ac doniini
Gubernatoris Delphina.
Vol. in-4 ) en lettres rondes et à 2 col. , 46 lignes à la pag. par
chaque col. , grandes lettres ornées en noir. Il est divisé en deux
parties : la première, dont je viens de transcrire le titre, comprend
za feuil. qui sont chiffrés et signés a^rui , plus 6 fol. de tables non
paginées et un autre fol. contenant au recto les armes du DaujAlpé^
(1) Catalogue t tom. ii, no 16937.
(t) JYoui'etfcs rechercher , tom. m, pag. 33,
.-'il..
5^6 1* TECHENEH, PLACE DU LOUVRE, 12.
et au verso la reproduction de la figure qui se retrouve sur le feuil-
let du titre. On lit au verso du fol. 91 .
EicuDEBAT I Anne
' ' ' môdus amaberti , Inciuitate
Gratiino, Anno a Par
tu virgineo. m. d
XTXi, die. xvjii
Novem
bris.
Voici la description de la seconde paitie :
SeCVNDA pars NOVARVM DBCISIONVM
suprême curie Parlamenti Delphina. Permagnificum
quondam Do. Frangisgum Marcum Eiusdem curie
meritissimum Senaiorem édite , Ac ft decet emendaie, Preterea
TABVLA ALPHABiTiCA , Cuius ofc Moterierum omniû que
in bis Commentariis côtinentur summa sine labore
inuenietur.
Le reste du frontispice de cette seconde partie ressemble à celui
de la première ; elle se compose de cxxix fol. signés a^yiii- Aa-Bbiii,
plus de huit autres fol. non chiffrés comprenant la table, et encore
d'un neuvième , qui est la représentation de celui qui termine la
première partie.
On trouve la souscription suivante à la fin du fol. 12g.
ExcvDEBAT Anne
mundus amaberti. In ciuitate
Gratianopo. Anno a
Partu virgineo . m.
cccccxxxn. Z)f>
TLWw.Mar-
m •
m..
La bibUothèque publique de Grenoble (i) possède un bel exem-
plaire de cette édition ; il provient de celle de M. de Caulet, évêque
(i) Catalogue, tom. i«% 0^7373.
BULLETIN DD BIBLIOPHILE. SffJ
de Grenoble , et paroît avoir appartenu au célèbre jurisconsulte
dauphinois Claude Expilly, dont il porte la signature autographe.
Un autre exemplaire se trouvoitcLez M. Brenier(i)
Vni. — MiSSALE SED. M TSYM GrA-
tianopolitanum maximo tum labore J tum studio
emendatum : a pluribusq; menais I quibus antea
scatebai in desiratum nitorem restilutum. Quod
non solum Ret^erêdo in Christo pâtre, D. hau-
rentio Alamandi secundo J episcopo et principi
Oratianopolitano digm'ssimo I verumetiam toti
suo clero in maximum decus succedit. Jd quod ad
omnipoientis dei loptimisq; ac maxinU honorem
factum sit. Cui que addita sunt J index posterioris
pagine significabit.
Ce titre, encadré de raies etomemens en noir, est surmonté des
armes de l'évêque de Grenoble. On lit au bas :
Gaatianopoli Ann-
no apartu virgines. M. D. xxxij
caiend. Januarij.
Vol. in-4, imprimé en caract. goth. et à 2 colonnes encadrées en
noir 9 4^ lignes à la page par chaque colonne ; lettres ornées sur
bois , les capitales et les titres sont en rouge. Il se compose de
241 fol. non chiffrés et signés a-ziiij=A-GF (la signature m n'a que
3 feuillets), plus de 16 fol. prélimin. non chiffrés, mais signés
-{-iiij-{ — l-iiij, contenant entre autres pièces un calendrier. On
trouve de la musique notée entre les fol. 7-9, 63-64, 66-7 1 , 77-88,
et de plus une gravure sur bois représentant Jésus crucifié. On lit
à la fin du dernier fol. de l'ouvrage :
Finitur missale ad i^sum ecclesie Gratianopolitane, Jmpressum
Graiionopoli de mandata reuerendi in Christo patris dhi
Lauretij Alamandi episcopi z principis GrationopoUtatii,
Et dominorum de capitulo dicte ecclesie . Anno dni m.
cccec xxxij. Die vero xiiijmcnsis decembris
( I ) Loco supra citato » pag. s i ,
* 38
5g6 J. TECHEIIER, PLACE DU LOUVAE , 12.
Ainsi que l'indique la souscription que je tiens de citer, le Missel
est tpne réimpression de celui publié en 1 497 j par Jean Belot. Ott
en trouve à la bibliothèque publique de Grenoble (i) un bel eiem-
plaire qui provient de celle de M. de Caulot.
Vicomte Coloma de Batines.
(1) Catalogue lome i", n*» 1160.
c^^
QUEL EST LE PREMIER LIVRE
IMPtlME
A CAMBRAI ET A LILLE?
Voici un petit vol. in-4 mince dont l'énoncé va niettie en émoi
tous les bibliophiles du département du Nord : c'est une grammaire
latine ^ avec la date de i5i8 , imprimée à Cambrai , et dans laquelle
on a fait l'emploi de quelques caractères grecs ! Ainsi notre pré-
cieux in-4 9 qui ne porte malheure tisement pas de nom d'impri«-
meur , reculerait de cinq ans , pour Cambrai j l'époque de l'intro-
duction de l'imprimerie en cette ville , puisqu'il est plus vieuJ^ de
cinq ans que le Fojrage de Jacques Le SaigCy auquel la plume
lacile et spirituelle de M. Aimé Le Roy a consacré un si chanAant
article dans les Archwes historiques et littéraires du nord de ta
France et du midi de la Belgique»
Voici la description de notre volume :
Rudimenta grammalices ad instituendos iut^cnes non parum condu-
centia. — nhùç» Impressum Cameraci. Anno DonUni, M.CCCCCXYEnf.
Sans nom d'imprimetu:. In-'4 de 6 feuillets. Beaux caractères gt:^
thiques.
Sans chiflËres ni réclames; signatures Aii. — Aiiii. Au-dessous du
titre sont des armoiries , probablement de Cambrai : au bas de la
page , ce distique :
Si mejorte légat : studii compulsus aiiiore
Parvulus. Emuncia nare latinus erit.
Au verso du titre, on lit : sequitur alphabet um grœcum : celte page
est consacrée seule et exdusivemelit à la connoissance et à la pro-
nonciation des lettres grecques : cette dernière était, à ce qu'il pa-
rait, très-différente de la nôtre. C'est ainsi , par exemple , que le (^
se pronoDçoit uta, n ita, d thita, v gny , r taf, etc. Après l'explica-
60O I. TECIIENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
lion des dîphthongues propres et impropres, suivent cinq règles
pour la prononciation. C*est à quoi se borne tout ce que notre gram-
mairien avait probablement à enseigner sur le grec.
Nous transcrirons le premier paragraphe du second feuillet : il
nous fera connoître ce qu'on entendoit alors par Grammaire :
Rudimenta Grammatices,
Quant artem profiteris? Grammaiicam, Quid est Grammatica?
Est ars recte loquendi. Recteque scribendL Unde dicitur Gramma^
tica? tl'Tro Tav yçctpLpidiTCùv» Hoc est a liiteris. Latine enim interpréta-
tur grammatica littcraria, Quot sunt partes Grammaticcs? Quatuor.
Littertty Syllaba , Dictio et Oratio.
Le reste de la grammaire , où tous les préceptes se réduisent en
questions et en réponses , est consacré au développement très-suc-
cinct de ces quatre grandes divisions, ce qui nous fait supposer que
le maître devait donner bien des explications verbales.
Les caractères grecs employés dans cet opuscule sont assez seip-
blables à ceux dont on se servait alors en Italie , et Cambrai est
jusqu'à ce moment la première ville du nord de la France qui aura
eu l'honneur de faire usage de ces caractères. On sait que chez nous
l'immortel Thierry Maitens , qu'Erasme , qui s'y connoissoit , sa-
luait du titre de premier typographe des Pays-Bas , s'était déjà servi
de caractères grecs dans quelques-unes de ses éditions latines de
i5oi et IÔ02 , et qu'il eut la gloire d'y imprimer le premier livre
grec en i5i3, et non eu i5i6, comme le prétendoit Lambinet.
Voyez notre note au N°4^^^ ^^ ^^ biblioth. Hultemiana, vol. ï. La
grammaire grecque de Luscaris , Milan , per magistrum Dionysium
Parat^isinum y 1476, in-4, est regai*dée comme le premier livre im-
primé en grec.
Si nous avions eu la faculté de comparer les caractères qui ont
servi à l'impression de cet opuscule avec ceux du voyage de Jacques
Le Saige , peut-être reconnottroit-on qu'il sort des presses de Bona-
ifenture Brassart, demeurant en la rue sainct Jehan empres la Mag^
delaine.
Un haut fonctionnaire, qui a laissé d'honorables souvenirs à Lille,
M. le préfet Dieudonné , avoit avancé , dans la statistique , excellente
du reste, qu'il a donnée du département du Nord , en i8o4 , que
la ville de Lille étoit la première de ce département qui eût eu l'hon-
neur de posséder une imprimerie. Il citoità l'appui de son opinion
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 6oi
le volume des poésies sacrées d'un poëte lillois , François Hœinus^
Insulis apud GuiUelmum Hammelin , 1 556. Depuis , de savantes re-
cherches ont prouvé qu'on iuiprimoit à Valenciennes en i5oo, et à
Cambrai en 1 520, de sorte que Lille , loin d'occuper le premier
rang , n'en occupoit plus que le troisième. Le peu de soin avec le-
quelles bibliographes et catalogographes avaient transmis le titre de
la première impression des poésies d'Hemus , et d'autres observa-
tions qu'il seroit trop long de rappo^er ici , firent soupçonner que
ce livi'e pouvoit ne pas être sorti de^ presses liUoises. fies débats ,
aussi intéressants qu'instructifs, s'élevèrent à ce sujet dans la Repue
du Nord et dans les j4rchwes du nord de la France et du midi de la
Belgique. M. fiuthillœul , bibliothécaire de fiouai , fut le premier ,
si nous ne nous trompons , à émettre des doutes fondés sur l'au-
tbenticité de l'édition lilloise , qui fut défendue , mais avec beau-
coup de réserve , par M. Brun-La vaine , archiviste de la ville de
Lille , et M. fiufaitelle , bibUophile à Calais. Mais la question resta
indécise, faute de preuves.
Nous avons été assez heureux pour trouver, sous le N'» 2,343g,
dans le catalogue Van Hulthem , qui renferme tant de trésors bi-
bliographiques encore inexplorés , la prétendue impression lilloise
de i556, livre iniroui^able , comme l'appellent MM. fiufaitelle et
fiuthillœul. Nous allons en donner une description exacte , qui ,
nous l'espérons, ne laissera plus le moindre doute aux bibliophiles
les plus incrédules.
Francisci HenUInsulani, sacrorum hymnorum libri duo, Ejusde:n
variorum carminum sjrlva una, Insulis apud Gulielmum Hamelin bi-
bUopolam sub insigni hominis syl^estris, M.fi.LVi. In-i6, de 85 feuil-
lets chiffrés au recto seulement.
Ainsi donc, Guillaume HameUn, qui demeuroit à l'enseigne de
Vhomme sauvage^ étoit bien libraire , bibliopola^ et non imprimeur,
et si les catalogographes n'eussent pas omis cette désignation, impri-
mée au titre même , il y a longtemps que le procès eût été jugé;
ils auraient fait épargner bien de l'encre et du papier ; mais nous y
aurions perdu les curieuses recherches auxquelles ce débat a donné
lieu.
Nous savons maintenant que Guillaume Hamelin étoit seulement
libraire ; mais il n'est pas moins intéressant de connoitre quel est
enfin l'imprimeur de ce livre introui^ablc. C'est ce que nous apprend
le dernier feuillet non chiffré , sur le recto duquel on lit ces seuls mots ,
602 I. TECUENER , PLACE DU LOUVRE ,12.
imprimés en gros caractères saint-augustin , qui contrastent sin-
gulièrement avec l'exigu ité des caractères italiques du texte :
Impressum Parisiis per MichaëUm Fezandat,
Il ne reste plus, par conséquent, le moindre doute : la première
édition d'Hemus a été imprimée à Paris par Michel Fezandat , et
j'en demande bien pardon à mes amis les bibliophiles lillois ; leiur
ville cesse non-seulement d'occuper le troisième rang dans l'ordre
chronologique de l'introduction de rimprimerie dans le départe-
ment du Nord, mais elle est même rejeté^ jusqu'au commencen^ent
du xvii' siècle , si l'on ne produit pas d'autre livre que celui cité
par M. Duthillœul , comme la plus ancienne impression Ulloise
qu'il connoisse (i j.
Quant à Michel Fezandat , il est bien connu : c'étoit un kalnle
typographe qui imprima pour Jean Petit , François Regnault el
Maurice de La Porte. Il avoit pour marque la vipère qui s'attache,
sans lui faire mal, au doigt dé saint Paul, da^Tile de Malte, avec
ces mots pour devise : Si Deus pro nobis , quis contra nos (a)? Le
savant et infaillible bibliophile, Ch. Nodier, cite, comme imprimé
chez Michel Fezandat , le plus rare volume de la collection de
Baïf (3) , qui résulte de l'association de ce poète avec d'Herberay
des Essarts et Nicolas Denisot , surnommé le comte d'Alsinois.
Si nous donnons quelque étendue à ces nQte$ , c'est que l'Hiemus
de i556, ce petit volume, si rare qu'on en a révoqué en doute
l'existence, fixera non-seulement un point important de l'histoire
d'une des plus admirables découvertes de l'esprit humain , pour ce
qui concerne son introduction dans la capitale de la Flandre fran-
çaise , mais procurera encore d'utiles renseignements à notre his-
toire littéraire et aux annales de la ville de Lille.
Nous ne nous arrêterons pas à relever les erreurs bibliogràr-
phiqu&s conmiises dans l'indication des ouvrages d'Hemus, par Ya-
lère André , Sanderus, Swertius, Paquot , et l'auteur, du manuscrit
de la bibliothèque; de Lille intitulé : Auteurs et écriwns de Lille
(i) Les Châtelains de Lille , par Floris van derMaer, A Lille, iGi i, chez
Chnstofle Beys , imprimeur -libraire , rue Je la Clef, à Fimagc de Saint-Luc.
In-4.
(a) Jean de h Caille , Histoire de V imprimerie et de la librairie , p. i î6.
(3) Tombeau de Marguerite de P'alois. Paris, Michel F£uadat, i55i, iii-8.
A-N-iiij. \oy. Mélanines tins d'une petite bibliothcqiic. Paris, 1839. p . 266.
BULLETIN OU BIBLIOPHILE. 6q3
(en latin) : ce trayail nous conduiroit trop loin. Plus heureux qu'ils
ne Font été , puisque nous avons sous les yeux les trois volumes du
poète lillois, nous allons nous efforcer d'en donner une description
exacte et détaillée. Quant à des renseignemens sur sa vie, on en
trouvera suffisamment dans Paquot.
François Hemus » comme Ovide , ne paroit avoir écrit qu'en vers :
dans toutes ses préfaces , dans toutes ses relations avec ses amis les
plus intimes , comme le prouve la lecture de ses poésies , il
dédaignait d'avoir recours à l'humble prose; c'étoit assez l'habitude
de son temps et du siècle suivant , époque à laquelle la Belgique a
produit tant de poètes latins.
. Le premier livre des hymnes sacrées contient la paraphrase des
sept Psaumes de la pénitence et d'autres poésies analogues : le
second, les hymnes en l'honneur des saints : dans le premier , on
remarque un poëme d'assez longue haleine sur la naissance du
Christ, et dans le^second un autre poëme adressé à une religieuse,
et dont le sujet est l'éloge de la virginité. ,
Ses mélanges de poésies {dwersorum carminum sylva una)^ qu'on
pourrait appeler profames, par opposition aux premières, com-*
mencent au feuillet 47 * ^^ ht pré&ce en est datée de Gourtray ,
i*' août 1554.
L'une des premières pièces de cette partie , et des plus impor-
tantes , est le poëme sur l'incendie de Lille (i) en i545, poëme que
Paquot croyoit encore manuscrit , preuve qu'il n'a voit pas vu l'é-
dition dont nous nous occupons , et dont il donne le titre , bien que
d'une manière incomplète. Si la lecture des odes de François He-
mus nous rappelle souvent le prince des lyriques latins , par de
nombreuses imitations , ses hexamètres nous prouvent qu'il avoit
(ait des vers admirables de Virgile une étude bien assidue ; car il lui
arrive parfois de lui emprunter même des vers entiers. C'étoit chose
permise alors , et nous pourrions citer vingt poètes latins modernes
qui sont dans le même cas. Du reste, ses poésies accusent beaucoup
defaciUté, une érudition aussi variée qu'agréable , et un goût qu'on
\ ne rencontre pas toujours dans les écrivains de cette époque.
(1) L'historien le plus récent de Lille, M. de Rosoy , consacre quelques
lignes  ce terrible désastre , connu sous le nom de Grand feu de Lille , tl
cite A ce sujet le titre du poëme d'Hemus , imprimé , dit-il , par Guillaum/
Hamelin, le plus ancien ou Vun des plus anciens imprimeurs de cette ville
HisTOiEi m LiLLi. Valencienncs, i837, in-S, fig., page 166.
6o4 I. TECHENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
Ce poëme cTHemus a dû prodtrire , lorsqu'il parut , beaucoup
d'efifet , 81 nous eu jugeons par les vers qu'adressa à l'auteur son
ami François Simon , poëte lillois , et dont nous traduirons quel-*
ques distiques :
M Félicite-toi , charmante Lille , et envoie en même temps tes fë'
« licitatibus à ton poëte. As-tu jamais pu espérer une telle gloire?
«( Déjà ton renom est illustre , si l'on considère ta bravoure mili-
« taire , tes exploits guerHers et tes immenses richesses ; mainte-
« nant ce livre va parcourir rapidement les contrées les plus loin-
« taines pour y accroître ta renommée. Ton malheur fiit heureux ;
u cet incendie n'est plus déplorable , puisqu'un tel poëme consacre
u le souvenir dé tes pleurs , etc. »
Parmi les autres pièces de ces mélanges , les unes sont traduites
du grec , telles que le Dialogue de Vénus et de Cupidon^ les autres
sont des poésies fugitives adressées à des amis, quelques-unes d'entre
elles appartiennent au genre dit erotique et bachique; mais la justice
exige que nous disions, à la mémoire d'Hemus, qu'elles sont écrites
avec un profond sentiment des convenances , et qu'on n'y trouve
pas un vers qui puisse blesser l'oreille la plus délicate. Une circons-
tance que Paquot n'a pas connue , c'est qu'avant d'embrasser l'état
ecclésiastique , Hemus avoit éprouvé le plus vif attachement pour
une jeune et modeste courtraysienne, nommée Isabelle Villemcyne,
à laquelle il consacra deux odes charmantes. Par la première , il
lui fait naïvement Taveu de son chaste amour : la seconde accom-
. pagne l'envoi d'un recueil de prières qu'il avoit traduites pour elle
du latin. C'est pour ainsi dire im tendre et vertueux adieu , dans
lequel il lui dit qu'ils se retrouveront enfin dans un monde meil-
leur , puisqu'il ne leur étoit pas permis d'être unis en celui-ci :
Quando hic (nescio sorte qua tinisira)
Pertinaciter est negatnm utrique.
A. Voisin.
mitis ^%^(x0^raf^ii\n€
s.
Les chambres vont bientôt aborder la discussion du projet de
loi relatif à la propriété littéraire. Ne sera-t-il pas permis à :un bi-
bliophile de signaler respectueusement aux législateurs et aux. mi-
nistres une lacune qu'il est encore temps de remplir dans L'intérêt
commun de l'Etat, des savans, des éditeurs même , et surtout de
la Bibliothèque rojralej le dépôt le plus vaste et le plus précieux des
connoissances humaines?
L'article i4 du projet détermine qu'un des cinq exemplaires de
dépôt sera remis à la Bibliothèque royale , et qu'i'/ sera en papier
viUn, lorsqu'une partie de t édition sera sur ce papier, Ne faudroit-il
pas ajouter à cette sage disposition que le livre devra être présenté
relié proprement en veau plein , aux armes ou au chiffre de la Bi-
bliothèque , lorsqu'il aura plus de 1 5o pages , et en demi-reliure ,
ou au moins cartonné à la Bradel , avec le même signe caractéris-
tique, lorsqu'il sera au-dessous de ce nombre de pages? Cette me-
sure d'ordre , de propreté et de conservation , seroit un inunense
service rendu à la Bibliothèque royale et aux personnes studieuses
qui la fréquentent. Les (rais qu'elle occasionneroit aux éditeurs
seroient imperceptibles ; et ils les supporteroient, j'aime à le croire,
avec plaisir, parce que cette dépense, si légère pour chacun d'eux
prn individuellement , mais si onéreuse pour l'Etat , empêcheroit
la détérioration inévitable des ouvrages qu'ils pubUent, et qui,
faute de fonds suffisans , courent le risque , pendant un nombre
d'années plus ou moins prolongé , de rester en brochures , . et de
tomber en lambeaux , disjecti membra scriptoris. L'adoption de ce
complément si simple de l'article 1 4» n'entraînant qu'un si foiblc
accioissemcnt de dépense pour les éditeurs, tandis qu'il offre une
6o6 J. TECnBNER , PLACE DU LOUVRE, 13.
économie si notable pour le trésor et un avantage si marqué pour
les lecteurs, contribueroît singulièrement à rehausser le lustre de la
Bibliothèque royale , et à lui permettre d'étaler une innocente co-
quetterio, qui ne repousse pa9 VhçmniQ instruit) qui attire Tindififé-
rent et le captive, pour ainsi dire malgré lui, à l'étude d'un livre
revêtu d'un extérieur séduisant. Ne seroit-ce pas le cas de ré-
péter ici^ après le Tasse et Montagne, qu'il faut emmieller les bords
du vase?
N'oubUons pas de dire un mot du mode d'exécution. Pour em-
pêcher les feuilles nouvellement imprimées de maculer sous le
marteau du reheur (inconvénient si bien connu de tous les bibUo-
philes), il faudroit, par exception à l'art. 149 statuer que l'exem-
plaire de la Bibliothèque royale ne lui sera remis à l'état de reliure
ou de cartonnage que trois à quatre mois après la publication. (Le
dâai pourroit être fixé sur l'avis d'habiles imprimeurs et de aavans
chimistes, qui ont étudié, d'après les diverses quaUtéi d'encre , l'é-
poque à laquelle nn Uvre peut être relié sans craindre ce danger.)
Les idées que je viens d'émettre m'ont été en partie suggérées
par le passage suivant d'un rapport sur la Bibliothèque royale, par le
diredeurj présidtni du Coruen^oire ( i ). « Quant aux Uvres brochés,
dit-il, un relevé exact en porte le nombre à 14^,995 volumes, dont
6,538 in^fol. , 1 1,889 in-4 et 128,668 in-*8; sur ce nombre , il y
tn a 80,3 12 dont la reUure^st urgente et doit être exécutée dans
le plus bref délai possible, parce qu'ils se détériorent et ne tarde-
roient pas à se perdre. Sur les 8o,3 1 2 qu'il est urgent de faire reUer,
on compte 2,916 in-fo1., 7,638 in-49 69,768 in-8.
«> Jusqu*à présent on n'a fait faire que les reUures pleines en
veau pour la bibUothèque ; mais il y a lÀ un luxe inutile ; il faut
proportionner les reliures à l'importance des ouvrages et à la rareté
des éditions. Certains livres , certaines brochures de peu de valeur
et peu demandées, n'ont besoin que d'une demi<-rehure , ou même
que d'un cartonnage. Cette distinction diminuera de beaucoup la
dépense. On peut admettre, en terme nu>yen, 6 fr. pour les in-foL,
3 fr. pour les in-4 et i fr. 5o c. pour les in-8 ; ce qui porte la dé-
pense des 80,3 1 2 volumes à environ 1 5o,ooo fr. et celle des 1 46,996
k environ 260,000 fr. , somme qu'il faut prendre nécessairement
(i) Rapport sur Us besoins du Muséum dhistoire naturelle pour Van^
née iS35 et sur la Bibliothèque royale, présenté au ministre de l'instruction
publique, Paris, I. R., i834, in-4, p. 4a*43.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 607
sur un fonds spécial en dehors du budget de la BibUoihèque ,
parce qu'il seroit impossible de l'en distraice (même ea la répar-*
tissant sur un grand nombre d'années) sans compromettre tous ka
services ; car les reliures arriérées devroient être faites sans préju-
dice de cçlle des livres de Tannée ; et , pour ceUesJà « les fonds
ordinaires sont à peine suffisans.
« Au reste, il (aut remarquer que , quand cette somme enitsaoi*
dinaire seroit allouée par les chambres, elle ne pournoit être em--
ployée dans une seule année, par cette raison que, dans le cas
même ou l'on trouveront aase^ d'ouyviero habiles pour Fexécution
de cette énorme q^antité^ de reUures, on s'exposeroU à paralyser Is
service public , si Ton fiiisoit sortir tant de livrea à la fois de ht Bi-
bliothèque. EUes ne peu^vent être exécutées en moins de5 aosi, et
l'on ne peut employer plus de 4o à 5o,ooo fr. par an pour cet
objet. »
Ces observations si judicieuses achèvent de prouver l'ulilîté de
la mesure que nous indiquons ; si elle est adoptée, les inconvéniena
signalas par le savant M. Letoonne disparoitront d'année ep» année,
pour ne plus se reproduire.
Déjà , au xvi** siècle , un esprit original et bizari:e , mais auquel
on ne peut refuser la gloire d'avoir déposé, dans son livre singulier,,
le germe de beaucoup de réformes importantes foites plus tardi, avoit
posé , pour l'accroisseineni des bonnes lettres , comme il le dit lui-
même , le principe dont noua, sollicitons aujourd'hui Tintroduo-
tjon (i).
(\)y» tur Raoul Spifa me, et sur son Kvre intitule : Dlcœarchiœ Henrici régis
christianissimi progymnasmata (Parisiis , circa i556) , iD*8 , une notice eu-
rieoaf de Secousse d^ns les Mémoires de tAcoéèmie des inscriptions et belles-
lettres, t. xxi, p. 371 et suiv. ; une note de La Monnoye sur \ai.Bibliofhèque
francoise de La Croix-du-Mainc, édition d^ Rigoley de Juyigny, t. i, p. 189 ;
et surtout les yues d'un politique du xvi* siècle , sur la législation de son
lemtpSf également propres a réformer celle de nos jours , ou Choix des arrêts
qui composent le recueild'A . Spifamci connu sous le titre de Diceearchiœf etc.,
auec des observations et une table générale de tout r ouvrage » par Auflray, des
Acade'mies de Metz et de Marseille, jémsterdam et Paris, 1776, in-8. f^oir
aussi A.-A. Benouard , Catalogue de la bibliothèque d'un amateur, t. 1,
p. i4o ; Barbier, Dictionnaire des anonymes, t. m, n* 20,200 \ note commu-
niquée par Pons de Verdun j et Mercier, Tableau de Paris , t. vu, ch. dlxiii.
L^article de la Bibliothèque historique de la France, t. ji, n" 37624, est sec et
incomplet.
6o8 I. TEC11£NER, PLACE 1>U LOUVRE, 12.
« Raoul Spifani6, dit Secousse, songea à enricbir la Bibliothèque
du roi , qui est un dépôt public et un trésor où les gens de lettres
doîtent trouver réunies toutes lies richesses littéraires. Dans cette
Tue , il dresse un arrêt (le 8", fol. i o)par lequel le roi ordonne que,
pout r accroissement des bonnes lettres , ceux qui auront obtenu un
privilège pour l'impression d*un livre ne pourront le mettre en
vente qu'après lui en at^oir présenté ttn exemplaire en parchemin vélin,
relié et couvert comme il appartient lui Ùré présenté ,pour Ùre mis en
sm bibliothèque et librairie^ etc.
« C'est ce qui a eu son exécution eu 1617 P^^ ^^ lettres de
Louis Xni , qui exigea deux exemplaires en blanc. »
Gomme, dans notre siècle positif, tout se ti-aduit en chiffres,
donnons le résultat financier de la mesure que nous avons proposée.
Année moyenne, le Journal de la librairie enregistre 5 à 6,000 n°%
formant 1 2 à 1 5,ooo volumes. Ce sera donc, tous les ans, 3o à
40,000 fr. de moins à dépenser par la Bibliothèque royale , qui
pourra utilement employer cette somme, tant pour les rehures ar-
riérées que pour celles des ouvrages brochés qu'elle tire tous les ans
de rétrauger.
Ainsi , pour nous résumer , d'une part , augmentation presque
nulle de dépense pour les éditeurs ; \
De l'autre , i** économie d'argent pour le Trésor ;
2® Economie de temps : les employés mettent plus vite la main
sur les ouvrages rehés que sur les Uvres brochés ;
3^ Economie de terrain : ou est déjà assez à l'étroit dans la rue de
Richelieu , et l'augmentation annuelle des volumes est assez ef-
frayante, sans la rendre encore plus formidable par ces masses de
brochures si difficiles à ranger et k retrouver ;
fy* Simphfication et diminution de besogne pour la confection
des catalogues.
Donc, économie d'argent, de temps y de local, de trai^ail pour la
bibliothèque ; sen^ice plus facile , plus régulier , plus agréable , dans
V intérêt commun des employés et du public : le tout sans gra^e préju-
dice pour les éditeurs.
Cil. DE Cu.,
membre de la Société des bibliophiles
de Mons,
Liège, i83g.
BULLETIN DC BIBLIOPHILE. 609
SUR LES ANNALES DE PANZER.
I
Quiconque a fkit quelques recherches sur les éditions anciennes
a louTent feuilleté les Annales typographiques de Panser. Ge mo-
nument de patience et de pénible investigation est jugé; quoiqu'il
n'ait pu tout embrasser , quoiqu'il y ait eu bien des lacune», sur-
tout à r^ard des littératures hollandoise et espagnole y* quoi-
que les ouvrages, anonymes soient souvent classés dans .lies tables
d'une manière fort incommode (par exemple, est-ce au mot anima
qu'on ira d'abord chercher le pèlerinage del'ame?) , il faudra cons-
tamment le consulter. Il est impossible d'y avoir eu recours sans
s'apercevoir combien la disposition en est gênante pour les re-
diercheSy et certainement il est arrivé bien des fois que l'on n'a pu
j déterrer ce dont l'on étoit en quête. C'est ce qui donne liei^ Se
penser que le tableau suivant ne sera pas sans utiUté.
»
I. Enonciation des ouvrages imprimés en Europe depuis l'inven-
tion de l'imprimerie jusqu'en i5oo, avec la date, le lieu et le
nom de l'imprimeur. Vol. i, n, m.
.i.r
Trois supplémens. Vol. iv, part. iu,p. 217-462-
484-499-500.
Quatrième supplément. Vol. xi, p. igg-SoS.
Cinquième supplément. Vol. xi, p. 3ii-345.
n. Ouvrages açec date , mais sans . - 1
noms d'imprimeur ou sans in-
dication de lieu. Vol. iv, part. 1.
Premier supplément. Vol. iv, part, m, p. 462-488.
Deuxième supplément. Vol. ix, p. 3o8-3i4-
Troisième supplément. Vol. xi, p. 346-347-
m. Oavrages sans lieu, sans date et
sans nom d'imprimeur. Vol. iv, part. 11.
Premier supplément. Vol. iv, p. 468^483 >'
Deuxième supplément. Vol. ix, p. 3i4*-34o.
Troisième supplément. Vol. xi, p. 348-35o. :
IV. Index Uldiographique, ou table
610 J. TECHfiinEA, PLACÉ BU LOUVRE, 12.
alphabétique des noms des au-
teurs du XV* siècle, leurs ouvra-
ges, quand et où imprimés. Vol. v, part. i.
Supplément. Vol. ii, p. 543-664*
«
V. Nottis par ordre alfdiabétique
de$ endroits oà Tturt typograpbî-i
qu€ a été exercé ail XV* siècle^ ^
des imprineuFS qui y ont tra-
vailléi Vol. V, part. i.
Supplément. Vol. xi, p. 605-607.
VL Liste alphabétique des i^noms
et surnoms des imprimeurs dn
XV* siède. Toi. v, part, i.
Aia sixièttie vol. commence Tiàdication des ouvrages imprimés
depuis i5of jusqu'eh i£i36; les villes sont rangées alphaibétique^
ment depuis Albiburgi jusqu'à ZwoUis.
i*' Ouvrages avec renonciation de
Tannée, de la date et de Tim-
primeuir. Vol. vi, vu, viiiet ix.
T'reikûer supplément. Vol. ix, p. 343-555 , et v. x ,
p. 1-56.
Deuxième supplément. Vol. xi, p. 353-54o.
2? Ouvrages auec date , niais sans
nom de ville ou d'imprimeur. Vol. ix, p. 107-160.
3"* Editions saxiB aucune indication .
. ^
4* Inctex bibliographique, ou table
alphabétique des auteurs , avec
indications de leurs ouvrages .
des dates et des villes. Vol. x, p. 59 , jusqu'à la fin.
, Vol. XI, p. i-aoo.
5^' Table alphiU^étiquedeé villes où
l'on a imprimé à cette époque,
et des iinprimeurs c^i' y ont
exercé. Vol. xi, p. 2o3-234*
607-613.
^ iiiiLkrïn "ùv isà^amùÉ/ * 6it
imprimeurs. Vol. tt, pj ^17-276.
f* Table des sarnomoB des imprt^'*'' '
tflëutrf; : •' ^*'* toi. ii,p. a77-3o8.
Enfin la table des ouvrages cité» toi HiaLf«lTaM'0ioéral pour les
neuf premiers Tol. complètent le tout. , .. . 1
Maintenant nous allons donner un tableau synoptique de la dis-
position de l'ouvrage ; il part d'un tout autre principe que celui
qui précède, et nous croyons qull pourra être également utile :
Vol. I. I ViUes. i A— L | jv^ j^ l'invention de l'imprimerie
îli. i jtifjTsqu'à .500.
rV. I® Livres datés , mais sans ville ou sans nom d'impri-
meur,
a*" Livres sans ainuBO date.
3* Supplément aux vol. i, 11, m et iv. (F'ojr, t. ix, 4^.)
V. 1® Index des ouvrages. A — Z.
2° Lddex des villes et des imprimeurs. A — Z.
VL jViUes. (A— Ej
VU } Ip p(
Yl|4 \ /p Y > Depuis i5oo jusqu'à i536.
IX. * 1» |u~z\
2® Tables des livres n'ayant que la date.
3? sans aucune indication.
4" Nouveau supplément aux 4 premiers vol. {Fcy.
t. IV, 3.)
5^ Gomtxienccment de supplément aux tom. v, vi, vu,
viii et IX. A — P.
X. I* Fin du supplément aux tom. v à ix. P — Z.
2? Table alphabétique des livres. A — N.
XI. I» Suite de cette table O— Z.
2*" Table alphabétique des villes.
3'' Idem des imprimeurs.
4"* Nouveau supplémcfnt aux tom. i à iv.
5** Idem aux tom. v à ix.
6i:^ J. TECHElf^^^pP^CE DU LOUVRE» 12.
6° Trois tables alphabétiques pour ces i^ouveaux sup-
plémens. ..
a. Livre^. ,.
b. Villes et imprimeurs jusqu'à 1 5oo.
c. Idem de i5oi à i536.
7* Table des articles.
8° Errata.
■'i' ' r
■•'-.. • '.' • /i:
»J
\
SUh LES
AMÉLIORATIONS A APPORTER
AUX
BIBLIOTHEQUES DES VILLES DE PROVINCE.
(second ahtiglb.]
J'ai dit 9 dans un article précédent , que l'organisation des Biblio-
thèques proyinciales ouvriroit une nouvelle source de prospérité à
la plus noble des industries » celle qui fonde le progrès sur le dére-
loppement de l'esprit.
J'ai dit que le mode d'organisation le plus convenable et le pbis
fécond en bons résultats seroit celui qui influeroit en même temps
sur le mouvemeat de l'imprimerie et de la librairie ; deux indus-
tries sœurs qui sont près de mourir ensemble.
Le système de l'échange pur et simple a des partisans fort zélés,
et je ne chercherai pas à en pénétrer la raison. Abstraction fieûte de
l'expertise préliminaire , le système de l'échange est absurde en ce
sens qu'aucun livre ne peut être assimilé à un autre sur la foi du
titre, chaque livre ayant une valeur maiérielle qui est prc^re à<
l'exemplaire , et qui n'est appréciable qu'aux yeux des connois-
seurs.
Les exemples étant plus clairs que les propositions théoriques,
en voici un que nous offnwons entre mille. La bibliothèque de Gaen
possède ou peut posséder 5o exemplaires de Malherbe , le grand
poëte delà Renaissance des lettres. Une bibliothèque provinciale,
assez pauvre , d'ailleurs , pour ne pas posséder Malherbe, peut réu«-
39
6l4 '• TECHENER , PLACE DU LOOVRE , 12.
nir par basard 2 ou 3 exempl. des chansons de Basselin ou de
Lehoux; et sou conservateur, puisque c'est le terme aujourd'hui
reçu , sera très-fier d'enrichir sa collection d'un classique immortel
au prix d'un bouquin obscur. Eh bien , l'exemplaire de Malherbe
vaut 10 sous ; l'exemplaire de Basselin vaut 3oo francs. Cet échange
est ridicule, et il est immoral.
En général , nous tendons malheureusement à matérialiser les
choses , et k retirer de toutes les affaires l'esprit d'intelligence pour
y jBubstituer l'esprit de monopole et de cette sdence de fiBiits qu'on
appelle la statistique. Voilà maintenant l'administration qui se fait
jugeuse en matière de bibliologie, et qui, du fond de son sanctuaire,
décide en dernier ressort sur la convenance d'échange entre un vo-
lume de la bibliothèque de Privas et un volume de la bibUothèque
de Mont-de-Marsan. Daignez appeler tous les hommes qui se con-
noissent en livres à Paris , et ils vous répondront à l'unanimité qu'il
iaut voir les 2 volumes. Le Virgile de Mont-de-Mai'san peut être
intrinsèquement un bouquin ; le Chapelain de Privas peut être un
trésor pour les amateurs. Jetez seulement , par la pensée , sur ses
marges bien conservées, dix lignes autographes de Boileau, et vous
m'en direz votre avis.
L'échange sans vérification et sans expertise est , je le répète ,
une mesure absurde , une mesure ruineuse , une mesure spolia-
trice qui ne s'excuse que par sou innocence. Il est certain que per-
sonne n'en profitera ; et voilà sou beau côté. Pour en profiter , il
faudroit savoir ce que l'on fait.
II y avoit cependant moyen d'en tirer un grand profit pour les
bibliothèques des provinces, pour les administrations provinciales,
pour le trésor public, pour le commerce le plus intelligent, pour
l'industrie la plus précieuse de tous nos commerces et de toutes
nos industries , l'industrie de l'imprimeur , le commerce du libraire.
Il Csdloit non-seulement autoriser , mais exiger la vente des triples
dans toutes les bibliothèques de province. Il falloit imposer la
publication du catalogue de ces richesses superflues à tous les bi-
bliothécaires ; il falloit ordonner l'appUcation des fonds qui résul-
teroient de ces ventes périodiques et progressives à toutes les ac-
quisitions nécessaires ; il falloit attribuer le surplus des sommes
obtenues par la vente à la masse de chaque bibliothèque en parti-
culier, pour des acquisitions ultérieures. Ainsi s'étabUssoit , entre
ces grands dépôts, un équilibre intelligent, si Ton peut s'exprimer
BULLETIN OD BIBUOPHILE. 6lS
de la sorte, qui les- rendoit de plus en plus dignes de leur desti-
nation.
Et que Ton considère un moment quel auroit été le résultat de
cette mesure. Chaque bibliothèque provinciale s'enrichissoit aisé-
ment des livres les plus essentiels, les plus indispensables à son éco-
< ncNnie spéciale , sans s'appauvrir en aucune manière ; car le re-
tranchement du superflu n'est point un appauvrissement. Il n'y a
rien, au contraire, qui jette plus d'éclat sur les belles collections.
D n'en coûtoit rien à personne, et tout le monde y gagnoit quelque
chose ; la librairie , surtout , qui a si grand besoin de tessonrces
pressantes pour échapper à la catastrophe universelle qui la me-
nace. Si l'on réfléchit A l'origine des bibliothèques provinciales, si
on se rappelle qu^elles sont en grande partie composées des biblio-
thèques abbatiales et conventuelles que la révolution a iaXi
passer dans le domaine public , on n'aura pas de peine à se (aire
une idée du nombre d'excellens ouvrages que leur dédoublement
verseroit dans la circulation. .G'étoit particulièrement dans les cou-
vens que se trouvoient ces grandes et importantes collections, qui y
avoient le plus souvent pris naissance , et qui manquent aujour-
d'hui totalement dans le commerce. Qui croiroit que l'inappréciable
Glossaire de Du Gange est aujourd'hui une rareté en librairie ,
quand nous connoissons teUe bibUothèque de province qui en a
contenu jusqu'à sept exemplaires? N'est-il pas permis , après cela ,
aux modestes amis des lettres qui n'ont pas le bonheur de résider
dans le chef-lieu de leur département , de regarder des biblio-
thèques ainsi organisées comme de véritables catacombes lit-
téraires?
L'échange entre bibliothèques ne satisfait pas à ce besoin. Ce
n'est pas seulement aux bibliothèques pauvres qu'il s'agit de répar-
tir le superflu des bibliothèques trop riches ; ce n'est pas seulement
pour l'usage des administrés du chef-lieu et des étudians du grand
collège qu'il s'agit de remettre en circulation les ressources les plus
efficaces de l'instruction. C est un peu pour tout le monde , et ce
bieniiBdt réel ne peut s'étendre à tout le monde que par l'interven-
tion de la librairie, qui mérite bien , d'ailleurs, qu'on la sauve de
sa ruine.
En ce cas même , et il est presque inutile de le dire , une exper-
tise préalable est encore nécessaire , car ce seroit trop attendre
que de compter sur l'infaillibilité de cent bibliothécaires. Aucun
6l6 1. TECpiUfER , PLACE DU LOUTEE, 12.
pays , aucune époque n'ont produit tant de savans à la fois. D y a
vingt villes en France que l'expertise pourra laisser de côté, et où
la besogne se fera supérieurement sans eux. D y en a bien d'autres
où l'expertise sera indispensable , et ceci n'est injurieux pour per-
sonne. Ajoutons seulement que nous entendons ici par expertise
une expertise vrais , une expertise app|x>fondie et savante , et non
pas une expertise d'administrateur , une expertise de dignitaire, une
expertise 4e grand seigneur. Autant vaudroit se passer d'expertise.
Un grand avantage de l'expertise intelligente que je ré-
clame saroit de rehausser aux yeux des conseils municipaux la
valeur de ces précieux dépôts qu'ils administrent sans y attacher
beaucoup d'importance , parce que les valeurs n'ont rien de réel
pour la plupart des hommes , tant que leur signification n'est pas
traduite en chifiîres. Les allocations y gagneroient en largesse , et les
bibliothèques provinciales s'en trouveroient mieux. On laisse périr
des cbefini'œuvre. On seroit libéral pour entretenir des capitaux.
J'ai écrit tout cela sans aucun intérêt qui me soit personnel , mais
dans le seuldessein d'être utile à mon pays .Pavois commencé ce travail
avec confiance sous le ministère d'un homme de lettres fort distin-
gué, dont les bonnes intentions étoient généralement connues. Je n'ai
pas voulu le laisser inachevé sous le ministère de M. Yillemain,
dont le haut talent et la parfiiite rectitude de pensée donnent de si
justes espérances à tous les amis des lettres.
J. Teghener.
Curr^j0ipattl>attce
DE CHAUDON A M. BARBIER.
A Mëzin, par Nérac, s8 mar$ i8i3.
A M, Barbier , hibUothécaire de l'empereur et de son conseil d'État.
Mao cher et «ayant bibliothécaife impérial »
Yotre disciple, que vous avez la modestie d'appeler votre
maître , a beaucoup souffert de la dernière saison ; elle n'a pas été
un printemps pour un homme chaîné du fardeau de près de 77 ans.
La glace doit aussi avoir gelé les doigts de mon correspondant de
Toulouse : je n'ai pas pu savoir encore la date de la mort de l'avo-
cat Lacroix. Ces deux raisons ont été la cause de mon long silence,
qui a plus codté à mon cœur qu'à votre impatience. Je profite du
premier adoucissement que nous donne le priptemps pour vous re-
mercier dç la notice ( 1 ) curieuse et exacte sur M. Hérissant. Ses
vertus, ses lumières, son goût méritaient d'être célébrés par vous.
M. Berges vous transmettra un jour les petites anec^ûte^ sur
Fénelon et Massillon. Vous trouverez ci-dessous une grande partie
de celles qui regardent ce dernier orateur.
L'excès du froid , joint à la foiblesse de l'âge , ne m'a pas permis
de continuer mes notes sur le Dictionnaire des A non j mes j^ je les
reprendrai si je puis rattraper un peu de force : claudicat in^enium
deliratque calamus.
Quant aux autres dictionnaires (2) , je pourrois me plaindre avec
Cl) Celte notice a été insérée dans le Âfagasùi Encyclopédique de Hilln,
i&is, t. VI, page S5. Il a été tiré â part quelques eiemplaires deoetle notice.
(a) La réimpression puMiée par PradhonoDc , du DiaUomtëire mmmrmi^
hisêorique^ crUiquç et bibliographique, par Chaudon et Delandine* Pnns% iSie
et années suivantes, ouvrage auquel Barbier devoit travailler, mais dont il nV
rédigé que le prospectus , renfermant quelques articles reproduits dans le
OîctMnaairi.
6l8 J. TECRENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
VOUS de trop d'additions inutiles , et surtout de divers retranclie-
mens des faits y qu!on avoit trouvés ou agréables ou intéressans ;
mais j'aime mieux la paix que des combats qu'il (audroit peut-être
livrer. Les éditeurs ignorent-ib que Clément XIY avoit défendu
de faire des casiraii? Il paroit qu'en littérature ib ont été peu fidèles
à cette bulle papale.
L'extrait de V Anù^Machiavel ^ par Voltaire , imprimé dans la bi-
bliothèque françoise, que je vous indiquois comme pouvant être
admis dans le supplément que M. Dtcroix prépare, est dans l'édi-
tion de Rell que je n'ai point. Un ami ni'a fait apercevoir de cette
méprise.
U y a des inexactitudes dans V Éloge de MassUlon par d'Alembert,
sur lequel vous me demandez mon opinion. Le père de ce célèbre
orateur n'étoit pas riche j mais le fib d^un notaire peut se dire d'une
famille honnête, et au-dessus de l'obscurité. Il est vrai qu'on m'a
dit dans lua |eunesse que ce notaire étoit fib ou petit-iUs d'un tan-
heur; profession qui , en Provence , étant jointe au commerce des
peaux et des cuirs , n'est pas confondue avec celle des artisans.
Ses supérieurs ne le destinoient pas d'abord à la chaire ; mais ,
ayant été obligé de quitter l'Oratoire lorsqu'il étoit professeur de
rhétorique à Montbrison, à cause d'une petite intrigue qui faisoit
jaser les malins, il fut arrêté à Vienne par le supérieur de l'Ora-
toire, qui l'engagea à prêcher l'oraison funèbre de l'archevêque de
Villars. et qui se servit du succès qu'eut ce discours médiocre pour
faire là paix du jeune orateur.
Massillon avoit fait , avant son passage à Vienne , une retraite
à Sèpt-Fônds, non pour s'y fixer, mais pour détromper ou calmer
ses supérieurs. Je doute qii'il ait jamais porté l'habit d^ novice; et
surtout qull ait pris cet habit pour expier le péché d'orgueil, dont
est coupable, dit-on, tout prédicateur, ainsi que tout poëte. Massil-
lon redoutoit son retour à Hyères, et la vue de son père, qui avoit
perdu sa place de notaire du petit chapitre de sa petite ville , parce
qiié son fib avoit fait une chanson contre l'un des chanoines ; chan-
son pardonnable à son âge et à son naturel vif et enjoué. D'Alem-
bert le peipt encore comme voué à la retraite. Il ne le fut jamais, ni
à Paris ni à Clermont ; il aimoit beaucoup la bonne compagnie , et
même celle des gens du monde et des femmes aimables ; et il la
préféroit à celle de ses austères confrères. Lorsqu'il fut nomme
éyêque, le P. de La Tour, général de l'Oratoire, lui donna deux de
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 619
ses confrères pour lui servir de guide à Clermont ; mais il s'en défit
le plus tôt possible, parce qu'ils vouloient lui imposer une gêne qui
n'ëtoit pas de son goût. Chaque jour, ils le faisoient appeler au mi-
lieu de la société choisie qu'il recevoit chez lui , pour lui amioncer
l'heure du bréviaire.
Massillon ne crut pas , dit d'Alembert , que Tépiscopat fût pour
lui une dispense de monter à la chaire. La vérité est qu'il y monta
très -rarement; que son primat, le cardinal de La Rochefoucauldy
archevêque de Bourges, lui en fit de doux reproches, et que ces re«
proches furent l'origine de ses conférences ecclésiastiques.
Je pourrois relever d'autres minuties dans V Éloge de Massillon ,
par d'Alembert ; mais j'aime mieux me joindre à lui pour rendre
honunage à son désintéresssment , à son indulgence , à sa douceur,
à son aménité et à ses vertus épiscopales. Il fut aimé , et il mérita
de l'être.
Croyez , mon cher bibhothécaire, au tendre et respectueux at-
tachement de celui qui est pour la vie votre dévoué serviteur
et ami,
Chaudon.
Bulletin ^u l3iblioyl)iU,
ET
CATALOGUE DB LIVRES RARES ET CURIEUX, DE
LITTERATURE, d'hISTOIRE , ETC., QUI
SE TROUVENT A LA LIRRAIRIE DE
jr. TBCHENSR, PLACE
DU LOUVRE ,
N» ta.
N» 15. — Avril 1859.
i45i Actions (les) HÉRO'iQUBS et plaisantes de l'empereur Char-
les Y, enrichies de plusieurs figures et de quelques beaux
mots de Philippe second , son fils. Bruxelles , Louis de
F'ùinîie ,8. d., pet. in-i2 , d.-rel., non rogn., fig. ô-*> »
■452 Adam. Le Villebiequin de Maître Adam , menuisier de Ne-
vers. Pfiit5, i663 , pet. in-ia , y. à compart. en or , tr. d.
12— *»
En veau ordinaire 6 — »
1453 Ballets (des) anciens et modernes, selon les règles du théâtre
(par le P. Ménestrier). Paris, René Guignard, 1682, in-12,
d.-rel
»
1454 Bbnoibton bb Chatbaunbuf. Considérations sur les Enfans
trouvés dans les principaux Etats de l'Europe. Pewis, 1824 9
in-8,br 2 — »
1 1
1455 Bmigo (Flaminio ûâl). Dissertazioni sopra l'Istoria Pisana. In
Pi/â, 1791, a vol. in-4, fig., vélin 25 — »»
Cette dissertation sur l^istoire de Pise est rare , le second rolume
renferme surtout les diplômes commençant l'an 5^i jùsl^'en 737.
39*
622 J. TECHENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
1456 Beacelleus (Jacobur). G^nuensis lucubrationes. — De Bella
Hispaniensi libri Y. — De claris genuensibus libellus vnus.
— Descriptio ligurîae libri uno. — Epistolaruin lib. unus.
— Additumque diploma miite antiquitatis tabelle in agro
Genuensi repertum. Parrhisij s, i520y i vol. pet. in-4î d.-rel.
' 12— »
1457 Certamen triplex a tribus societ. Jesu exproviucia anglicana
sacerdotibus P. T. Hollando, P. R. Corbaeo, P. H. Morsaeo,
intra proximum triennuni pro avita fîde, religione , sacer-
dotio , contra veritatis , pietatis , ecclesiaeque Hostes siiscep-
tum fortiter, decertatum constanter, coofectum féliciter.
Londini in Anglia. Anluerp.^ i645, in-8, vélin (Rarissime).
1458 Conclaue peu la Morte d^Innoncentio decimo, nel quale fu
eletto in sommo pontefice Alessandro settimo.
Ms, du xTiii« siècle sur papier formant 1 vol. pet. in-4, rel. en
veau 1 5 — »
1459 Contes a rire, ou Récréations françoises. Paris, 1 769, 3 vol.
în-i2,brocbés 10 — »»
1 460 Copie d'vne missive , escripte par vn gentilhomme anglais ,
estant av camp de sa majesté catholique es Pays-Bas , au
R. P. monsieur Gvillavme Allain, docteur en théologie , siu-
le faict de la réduction de la ville de Deuenter , et aultres
lieux, à l'obéissance de sa maiesté catholique. Ensemble la
responce et resolution d'iceluy à ladicte missiue. 1587, pet.
in-8 , dem.-rel 4"~ "
1 46 1 David Cuambre (escossois). Abrégé de tous les rois de France,
Angleterre et Ecosse, etc. Paris, 1579. — Recherches des
singularitez concernant TEcosse , par le même, 1 579. — De
la légitime succession des femmes aux possessions de leurs
parens. Id,, 157g, 3 part, en i vol. pet. in-8,v. br. {Hare.)
1462 Discours oegonomique, non moins utile que récréatif, mons-
trant comme de cinq cens livres pour une foys employées,
l'on peult tirer par an quatre mil cinq cens livres de proflict
honneste, etc., par Prudent le Choyselat. Rouen^ 1612, pet.
i|i-8, mar. V,, tr. d , . . 10 — h
BULLETIN BU BlJIUOPHIL£. 628
1 463 Eaasmi Gattola (D.)- Gajetani , ad historiam abbatiae Gas-
«inensis accesnones. f^encuisy Seb. Coleti, 1734^2 vol. in-
fol., V. f.y planches et carte. {Bel exempL), . . 5o— >*
Quibus non solum de juridictione , quam ab anno 748 ad hune
u«<|li« diem ex ionumeris regum, imperatorum , pontificumque
diplomadbus prolixe disseritur , sed etiam ciyitates , et loca mo-
nasterio subjecta cuni anti(|uitati8 Ruderibus que in ipsis reperta
sunt , accurate describuntnr gravesque clarorum viroruni de liri
flfivio coUucinationes referuntur et eraendatur ; additis Riccardi a
Sangermano , et ononymorum chronicis amendis, etc.
1464 Fables ohiginales os Jean Kiogell. Londres ^ 1763 , 2 tom.
en 1 vol. in- 12, 6g. au trait à mi-page pour chaque fable.
Broché. 8—- »
•^' Figures très-originales.
i465 Galloavm insvbrvin antiqvae sedcs. (Bonaventvra Gastillionco
Authore). Mediolani^ J. Ant, C(ulillione^>$, \5\\^ i vol. pet.
in-4? d'ime parfaite conservation. 18 — »
Singuliers caractères employe's à Timpression de cet ouvrage.
1466 Goaius (A.-F.). Monumentum, sive Columbarium liberto-
rum et servorum Liviae Augustse et Gssarum Rom» delec-
tum,etc., cum notis Ant. Mar. Salvinii. Florent iœ , 1727,
in-fol. , avec 20 pi 18— »
«
i^&j Geaihd (le) DICTIONNAIRE DES Prétieuses , OU la Clef delà
Langue des Ruelles, par Anth. Bandeau de Somaize. Paris,
Ribou, 1660, pet. in-i2, mar. bl. (Kœhler), 18 — »
1468 Hagenevchu (J.-G.). De Diptycho brixiano Boethii consvlis
EfHStola epigraphica. Ti^rici^ 1 749, in-fol. , fig. , br. 1 5 — »
Sxempl. en grand papier.
1469 JoANNis Lodovici vivis Valentini. Introductio ad sapiêtiam.
Satellitium siue symbola. Epistole duae de ratione studii pue-
rilis. Tria capita addita initio Suetonii tranquilli. ParUiis ,
5. Colinœumy 1627 , pet. in-8 2 — »
1 47 o HiSTORLA (la) di Oefeo. Treçigy^ 1 653 . — Lucretia roniana .
Bologna , s. d. — La Historia di Liombruno. Bologna, per
634 '* TEGBBNIII, PLACE DU LOUVRE9 12.
Sarti. «** Floiindo e chicrra frellâ. Bohgna, t. d. «^ La His-
toria délia Morte. Idem, — La Hiatoria di Senao. Idem. —
Il lacriinos lamento. Idem. «-^ Tradimento di Gano contra
Ginaldo. Idem. — Il vanto delli Paladini et del Padigliooe
di Carlo Magno. Idem. 9 part, en 1 toI. in-4, mai;^ r. 45 — »
Ces neuf pièces d^ancienne poésie sont toutes in-ottaya rima ;
chacune se compose de 4 feuillets pet. in -4, imprimes A s colonnes,
et porte sur le frontispice une gravure en bois, grossièrement faite,
mais analogue au sujet. — Destinées à être Tenduea au peuple, et
â bon marche, la plupart manquent de correction typographique :
toutes sont aujourd'hui fort rares. M. Brunet , dans ses NpuYclles
Recherches, â Tradtntento et â ^fenV/b, mentionne 9 de cet piéôcs;
•t, dans le recueil n* 3786 du catalogue de La Va/Uière, se trouvent
la Historia di Orfeo et la Historia di Liombruno. J« n^ai vu les
autres cites nulle part. ^
1 47 1 Illustrium viRORUM BPiSTOLiE , ab Angelo Politiano coUectae
et à Fr. Sylvie diligenter expositae, 1517. — Erasmi vete-
ium adagioruni coUectanea , i5i6. — Guidonis de Fonte-
nayo liber synonyinorum ; sequuntur reguls grammaticales,
3 part, en i vol. in-4, vélin. 16 — »•
■ 472 Lave£Ntii Vâllbnsis , patritii romani, historiarum Ferdi-
nand!, régis Aragoniœ, libri très. Parisiis, ex œdibusSimonis
Colinaiy i52i,pet. in-4,dem.-rel. {Parf, deconsen\) 20 — »
1473 LATiNiG LiNGUiC cum grsca collatio exPrisciano et probatiss.
quibusqne authoribus t per locos communes ; Httefantm,
partium oratiohis , constnictipnis , ac totius grammatices.
Lutetiœ , Carolus Stepkanuiy i5549 in-8. {Bel exempt.)
7— »
1474 •E'B I^uiiB DEB PcasÉcuTiQiia DIS Gheistujkb, tnmdate de la-
tin en francoys (de Boniface Symonnet) , par Octavien de
Saint-Gelais. Paris j pour Ant. Verard ,8. d., in-4 > goth.,
fig. en bois, v. m. {Belle eonservatiom.) 86-«- »
Tolurae compose de iSs feuillets, dont 8 pr^Hmîn'., signât, a à nn;
chaque cahier «st de S feuillets, excepté le prcnitr el le dernier,
qui en contiennent 8. M. Yan Praet (t. v, n® 47 de fon Catalogue des
Livres imprimés sur peau-^élin) indique Fexem plaire de la Biblio-
thèque du roi comme contenant aa^^ feuillets. M. firunet {Nouvelles
Recherches') cite cette édition, et annonce qu^elle est composée de
a3o feoillets seulement.
BVIXBTIN DO BUUOFHILB. 6a5
1475 Maiub Stua^t, reyne dllfcosse. Nouvelle historique. iSui-
i*ani la oo/>i0 (Hollande), 1675, a part, en i vol. pet. in- 12,
▼él i5 — n
Tris«hcl extiiipl. de TécHtion elzerineane.
1 476 llEMOEiiE Ars (|U8e phœnix inscribitvr. vtiliss. ad onmivm
scientiarum professore8,Granunatico8,Rhetore8, Dialecticos,
Seguleîos, Pbilosophos, Medicos et Theologos. Parisiisy
N, Boucher, i544 >P^' in-8, mar 18 — »
1477 NiCQLAï (Johannm). Libn rr de Sepulchris Uebrœorum.
Lugd.-Balayorum, H. Teering^ 170^1 ûi-»4i ^Sm '^'« S^ *>
1478 OEUVRES DE Framçois DE Mai.hbkbb. Paru , Charles y Chap^
pelain^ i63o, 10-49 mar, bleu, fil., tr. d. {Rel. anc. aux
armes de Choiseut) . 20— »»
■479 OEuvues diverses de M. \à, de Cmauueu. Amsterdam , Za-
charte Chalelaùiy 1783, 2 tom. en 1 vol. in-8, mar. r., fil.,
tr. d. , gr. pap. S^— »
1480 Opus MoELXNi , coinplectens novellas fabulas et comœdiain
integerrime datum. Parisiis{i']gQ)j pet. in-89 d.-rel., mar.
4o n
Réimpression à très-petit nombre , faite par les soins de Carron*
(f^&jrez Morliniy Manuel du Libraire, tom. 11.
■ 481 Oraison de Iaques Tahureau au rot. De la grandeur de son
règne , et de Texcellance de la langue françoyse ; plus quel-
ques vers du mesme autheur dédiez à madame Marguerite.
Paris, veui^e M, de la Porte ^ i555, pet. in-49 mar. 3o - »
1482 Ordô?iIges (deux) du Roy nostre sire , sur Testât des tréso-
riers et manimentdes finâces^ Nouuellemêt publiées au cô-
eeildela Tour carrée. Pans , i532 , pet. in-4 gotb., rel.
16— >•
i483 OsuLLEVAN (Philup.). HistoriaB catholicœ Hibemiae conipen-f
dium. A. D. Ph. Osullevano Bearro Iberno. F'iyssipone ^
162 1, 3 tom. en i vol. in-4, vél.
Tréi-fare. Foy. Lowndei, t. in, 1S99.
6a6 J. TECHENEK , PLACE DU LOUVEE, 12.
1484 Paiïgaavb (Feancis). The rue and progress of the English
commonwealth. Anglo-saxon period. containing the anglo-
saxon policy, and the institutions arising out of laws and
usages which prevailed before the conques t. London^ i83a,
2 part, en i vol. in-4 9 v. f. , fil. , ti*. d. {Belle rel, anglaise.)
48— n
1 485 Paul JSmilb. Les cinq premiers livres de l'histoire Françoise,
traduits par Jan Regnart, Angevin. Paris , M. FezaruUa ,
i566, in-fol., V. f. " i5 — »
Livre remarquable par sa belle exécution typographique.
i486 Plaiïmiysz (les) et Harangves de monsieur Le Maistre , don-
nez au public par M. Issali. Paris , Pierre U Petit, in-4 j
mar. r., riche rel. à comp. doublé de mar. r. (ExempL de
dédicace.) 4® — "
1 487 PpBBIIER livre des N AERATIONS FABULEUSES , aveC IcS disCOUTS
de la vérité et histoires d'icelles , trad. par Guill. Gtieroult.
Lyon y Rob. Granjon, i558, in-4> go^b., v. jaspé. 18 — »»
Imprimé en caractères dits civilité.
1488 Recta (de) latini graeciqve semionist pronvntiatione , Des.
Erasnii Roterodami dialogvs. Lutetiœ , Roh, Stephanus ,
1547, in-8. {Bel exempl.) 7 — »
1489 Recueu. d'épitaphes sérieuses, badines, satiriques et bur-
lesques, etc., par M. D. L. P. (de la Place). Bruxelles^ 1782,
3 vol. in-8, V. m i5 — »
Exempl. en grand pap.
PUBLICATIONS NOUVELLES.
1490 Broceliande , ses chevaliers et quelques légendes , recher-
ches publiées par l'éditeur de plusieurs opuscules bretons.
(M. Aimé-Marie Rodolphe, baron Du Taya). Rennes^ 1889,
I vol. in-8, br. 7 — 5o
Une i>etite notice sur cet intéressant ouvrage sera insérée dans
le prochain bulletin.
1 49 1 Catalogue des livres imprimés, manuscrits, estampes, dessins
BDIXETIN DU BIBLIOPJIILE. 627
et cartes à jouer, composant la bibliothèque de M. G. Leber,
avec des notes par le collecteur, t. i'^ Paris ^ 1889 , 1 gros
vol. in-8, avec 6 fac-similés, br. 8 — »
Il sera rendu compte incessamnieot, dans le Bulletin, de cet ex-
cellent ouvrage.
1492 £p£BviEB (l*) d'ob, ou Description historique des joutes et
des tournois qui , sous le titre de uobles rois de TEpinette ,
se célébrèrent à Lille au moyen âge. Nouvelle édition con-
sidérablement augmentée , ornée de plus de 36o blasons ,
de 16 lithogr. calquées sur les manuscrits originaux , et en-
richie d'une notice inédite sur la fête des forestiers, à Bruges,
par M. Lucien de Rosny. 1889, i vol. in-8. 10— »
Cette nouvelle édition , enrichie de 23o blasons , remarquables
par leur originalité , rappellent Tanoblissemenf d'un grand
nombre de familles de la Flandre ; beaucoup de fac-similés inédits
complètent cette édition .
i<{93 Etudes historiques* sur les institutions judiciaires de la Nor-
mandie, par M. fi.-E.»J. Rathery , avocat à la Ck>ur royale
de Paris. i839,br. in-8 1 — 5o
1494 Histoire de la gravure en manière noire, par M. Léon de
Laborde. 1 beau vol. grand in-8 , br., avec i5 pL et fac-
similés 8 — »
Cet excellent ouvrage n^a été tiré qu'à un très - petit nombre
d^eiem plaire s.
1 495 de la cathédrale de Chartres. Premier appendice
contenant ses sinistres jusqu'à celui du 4 juin i836, inclu-
sivement, par M. Le Jeune. 1889, br. in- 12, avec fig, i-«-5o
1496 Lettre a M. de'^'^'^ sm* les ouvrages écrits en patois (par
M. G. Brunet, de Bordeaux). Bordeaux, 1889, i^i"^» br. de
68 pages ..a-r-5o
1 497 Le litre dc rot Modos et de la reine Racio , nouvelle édi-
tion conforme aux manuscrits de la Bibliothèque royale ,
ornée de gravures (en bois) fûtes d'après les vignettes de
ces manuscrits fidèlement reproduites, avec une préface
par M. Elzear Blaze. Paris, ^889, i vol. in-4 9 caract.
goth., fig. en bois, br 5o— n
Livre d''une exécution typographique des plus remarquables; il
commence par une préface de TEditear, de 16 pages , remplie de
ESSAI SUR LES LIVRES
PAKS L^ATITIQVITé,
PARTICULIÈRE»ŒNT CHEZ LES ROMAINS.
Deux sortes de livres étoient en usage dans Fan tiquité, les rouleaux
ou volumes, et les livres carrés. Le premier soin du copiste chargé
de faire un livre ëtoit de choisir les feuilles sur lesquelles il devoit
écrire. La matière , la forme et le nom de ces feuilles varioient
d'ordinaire, suivant qu'on les destinoit à être reliées en livre carré
ou roulées en volume (i). Avant de les employer , on les polissoit;
ensuite on les couvroit d'écriture, tantôt des deux côtés, tantôt d'un
seul. Enfin on les colloit à la suite les unes des autres , pour les
ployer en rouleau, ou bien on les superposoit et on les cousoit en-
semble en forme de livre carré. Le travail du copiste se terminoit
par quelques opérations accessoires , dont le but étoit soit d'orner
le livre, soit d'en rendre l'usage plus commode, soit enfin de lui as-
surer la plus longue durée possible. Des mains du copiste, le livre
passoit dans l'étalage du libraire ; de là il alloit ensuite s*immo-
biliser dans les bibliothèques , ou se fractionner en cornets dans
la boutique du fruilier et du marchand d'épices.
Mais les publications littéraires ne sont pas les seuls monumens
de l'écriture ancienne qui soient de nature à piquer la curiosité des
archéologues. L'antiquité a eu d'autres écrits, plus intéressans peut-
être , parce qu'ils tiennent de plus près, les uns à l'histoire des peu-
ples, les autres à leur vie privée. De ce genre sont les lettres , les
livres de compte , les registres pubUcs , les tablettes, etc. Les détails
que les anciens auteurs nous ont transmis sur ces sottes d'écrits
nous permettront de les diviser aussi en deux classes; car, par leur
forme , les uns se rattachent aux volumes , les autres aux livres
carrés.
(i) Toutes 1e8 fois que, dans cet oayrage , nous emploierons le mot volume,
il faudra Fentcndre d^un rouleau, ^iQlumen.
40
63a J* TECHENEa , PLACE DU LOUVRE y 12.
Nous aarons donc à traiter successivement :
I® Des substances sur lesquelles on a écrit dans les temps
anciens ;
a* Des instrumens de Téci ivain et des matières colorantes ;
3* Des écritures anciennes ;
4* De la forme et des ornemens des volumes ;
5° Des libelliy des lettres et autres écrils, qui, par leur forme, se
rattachent aux volumes ;
6° De la forme et des ornemens des codices , ou livres carrés ;
7® Des tablettes ;
8^ Des copistes et des libraires ;
9® De l'édition des livres ;
io<* Des bibliothèques.
CHAPITRE PREMIER.
Des substances sur lesquelles on a e'crit dans les temps anciemf .
«
Les anciens ont écrit sur une foule de matières diverses; cfaacQD
des trois règnes de la nature a fourni son tribut à leur industrie.
Nous possédons, écrits sur la pierre et sur la brique, des doca-
mens historiques de Tantiquité la plus reculée; mais il faudroit re-
monter à Torigine du monde si l'on vouloit admettre, sur la foi
des historiens , certains faits d'une authenticité douteuse. Ainsi ^
d'après une vieille tradition conservée par Josephe (i), un fils d'A-
dam auroit gravé sur deux colonnes , Tune en pierre et l'autre en
brique, les premières découveites dues au génie de l'homme. Un
fait qui trouvera moins d'incrédules, c'est Tusage où furent les Ba-
byloniens , pendant «jso années, déconsigner sur des briques leurs
observations astronomiques (2). Peut-être quelques débris de ces
registres antiques se retrouveroient-ils aujourd'hui parmi les
briques écrites qui couvrent encore le sol de Babylone, ou parnnf
celles que divers voyageurs y ont recueillies pour enrichir les mu-
sées etles bibliothèques de l'Europe. G'étoit sur des tessons, ôo^çaxkf
que les Grecs écrivoient leurs suffrages , d'où le nom à^ostracisme
donné à la peine du banuissement infligée par le peuple. Les plus
(1) Antiq. Jud. 1, 11, 3, ëd. Havercamp.
(s) Pline, Hist. nat., m. 67, éd. Harduin.
AOLLETIM PV BlBUOPHlUt. 6S3
beaux monumens de l'art étrusque sont aussi sur la terre cuite
couverte d'inscriptions. Qui ne connoît les nombreux monumens
épigrapLiques de ce genre publiés par Fabretti , Baldini , Mu-
ratori , Giierard , etc. ? Enfin nous citerons comme spéciitiens
très-curieux d'écriture sur brique les tessons découverts , il y
a près de vingt années , aux environs de Sienne et d'Ëlcphantine ,
sur les bords du grand désert : ils sont écrits en langue grecque ,
et portent des quittances d'impositions délivrées sous les règnes
de Marc-Aurèle , d'Adrien, d'Antonin et de Vespasien.
La pierre et les métaux assuroient à l'écriture une bien plus
longue durée. Aussi voit-on les peuples , dans l'enfance de leur ci-
vilisation, confier au bronze ou à la pierre leurs lois, leurs traités,
tous les monumens d'une haute importance. Avant l'invention du
papyrus, dit Lucain ( i), les Égyptiens écrivoient leurs hiéroglyphes
sur la pieiTe. Les nombreuses inscriptions qui, en Egypte, couvrent
les statues, les obélisques, les murailles des temples, sont autant
de pages de son histoire. Après leur sortie d'Egypte, les Hébreux
gravèrent sur des tables de pierre la loi qui leur fut donnée sur le
mont Sinaï. Une des plus anciennes sources de l'histoire grecque est,
sans contredit, la chronique de Paros, tracée sur les marbres d'A-
rondel , conservés à Oxford (2). Parmi les marbres écrits qui ornent
le musée du Louvre , est-il besoin de citer les marbres de Choiseuli
dans la salle des Cariatides, registres des dépenses faites par le gou-
vernement d'Athènes pendant la 22* année de la guerre du Pé-
loponnèse? et les marbres de Nointel, espèce de nécrologe, où sont
inscrits les noms des soldats gi^ecs morts pour leur patrie eu Egypte^
en Chypre , à Mcgare , etc. ? Ces précieux monumens sont anté-
rieurs à notre ère de plus de quatre siècles.
Le jaspe, la cornaline^ l'agate et plusieurs autres pierres pi^-«
cieuses, ont également servi à perpétuer le souvenir des faits his-
toriques par le moyen de l'écriture. On peut voir plusieurs échan-
tillons de ces pierres écrites au musée du Louvre , et dans le cabinet
des antiques , à la Bibliothèque royale. Ce riche dépôt renferme
aussi un des plus curieux spécimens d'écriture sur pierre que l'on
(1) saxis tantum volacresque feraeque
Scolptaque serrabant magicas aniroalia lingoas.
Pbarsal. m, y. t«3.
(•) Pabliëi» an 1649, par Seldeoj en 1676, par PrideaaK«
634 I- tlCBESnMj PLACE 90 LOUTEE , 12.
coniioisse. C'est un c6ue de basahe qui a été trouTe dans l'Ea*
phrate : il est couTert de caractères cunéiformes dans le genre de
ceux qu'on a copiés sur les ruines de Persépolis et de Van.
L'usage d'écrire sur la pierre s'est perpétué pendant tout le
temps de la civilisation grecque, et même longtemps après l'époque
où les livres sont devenus d'un usage imiversel. A Pompel , eu
avant de l'édifice appartenant à la coq>oration des foulons , est une
façade divisée par des pilastres , entre chacun desqueb ou écrivoit
les décrets et autres actes de l'autorité ( i ) . U paroit même qu'au temps
de Polybe on traçoit de courts résumés historiques sur les murs
intérieurs des maisons. Peut-être étoient-ce des inscriptions pla-
cées au-desspus dé certaines peiotures à fresque, et destinées à en fa-
ciliter l'intelligence aux spectateurs (2). Les Scandinaves confioient
jadis à la pierre les principaux événemens de leur histoire ; ils
édivoient sur l'os, la corne ou le bois les faits d'une moindre im-
portance (3). On trouve même quelques chartes sur pierre , et
nous pourrions en citer plusieurs d'une époque assez récente qui
existent encore en original. Nous nous contenterons d'indiquer la
charte de liberté accordée, en 1 198, aux habitans de Montélimart
par Gérald-Âymar^et Lambert, fils du seigneur du heu : elle est
encastrée dans un des murs de l'hôtel de ville de Montélimart.
Que les anciens aient gravé sur le bronze leurs statuts reUgieux,
leurs lois, leurs traités, c'est un fait qui n'a pas besoin de preuves*
Il suffit de rappeler , pour les Grecs , les deux tables d'Héradée ,
publiées par Mazzochi (4) ; pour les Romains , les lois des Douze
Tables (5) , les traités avec Carthage , rapportés par Polybe , qui
avoit vu les originaux (6); enfin les trois mille tablettes de bronze,
qui périrent dans Fincendie du Capitole , sous YiteUius (7). Des
actes moins solennels, des sénatus-K:onsultes, par exemple, ont été
consignés sur des tables de bronze; tel est celui qui défendit^
(1) Letronne, diaprés Mazois. Recherches sur t£gjrpte, p. 4s7, n4>tes.
(») Poljbe, V. 33.
(3) Voj. bchwarz. De ovnamentis hbrorum apud veteres , éd. Leasclmer.
Leipsig, 1756, in-4. Dissert, i, § a.
(4) In regii Uerculanensis musœi œreas tabulas Heracleenses cotitmentarii.
Ifaples, 1754-55, in-fol., a toI.
(6) Tit.-Lir., ui, 57.
(6) Polyb. Hist. m, »6.
(7) SuétoDC. yesjHu, Tiii. II.
/
BUMJLTIN DU BIBUOPHILI^ 635
If an 566 de Rome , la célébration des bacchanales C^)) et dont une
copie, trouyée par un laboureur calabrois, vers le inilieu du der-
nier siècle, est aujourd'hui conservée dans le inusée de Vienne (a)*
Quelques autres décrets, dictés, à la vérité, par la flatterie, furent
écrits , vers Tau 710 de Rouie , en lettres d'or sur des colonnes
d'argent (3). C'est sur une table de bronze qu'Annib^ fit graver
cette longue inscription bihngue, qu'il consacra au cap des Colonnes,
dans le temple de JunoA Lacinienne , inscription qui contenoit, en
lettres, grecques et puniques, l'état de ses troupes et la $uite de ses
exploits (4). Schwarz a soupçonné que les Rooaaij^s avoient été
jusqu'à faire des livres de bronze ; il s'appuie d'un pa3sage oA.Cir
céron met le livre des Douze Tables au-dessus des. bibb'oilièques- de
tons les philosophes (5). Il auroit pu citer deux passages, encore
plus formels d'Uyginus (6) , qui prouve;nt que les concessions faites
à des colonies, l'arpentage et.lesdéUmitations de ces terrains étoient
consignés dans les livres de bronze, in œris Ubreis, qu'on déposoit en*
suite dans les archives de l'empereur. £t ce n'étoit pas seur
lement des actes publics que l'on inscrivoit sur. des tableites.de
bronze; on conserve encore à Lyon un ei^euiplaiire sur bronj^e du
discours prononcé par Glande , en l'an 4^ 1 lorsqu'il fut questioil
de compléter le sénat par l'adjonction des principaux l^ibitans
de la Gaule chevelue (7). Des monumens bien moins importans,
des lettres de recommandation , des congés donnés aux soldats
étoient aussi gravés sur des tablettes de bronze ; il nous reste de
ces sortes d'actes une foule d'originaux.
Les exemples de l'écriture sur plomb remontent à l'antiquité la
plus .reculée. « 0 , s'écrie Job , répondant au suhite Bildad , si
« mes discours étoient consignés dans un livre!... s'ils étoient
« tracés sur du plomb avec ud poinçon de fer (8) ! » Dion Casaius (9)
(1) Tite-Live, xxxiz, iS, 19.
(1) Vojcz-en un fac-ûmilé dans le Nouv. tnit. de diplom., t. 11, pl.zziT,
à la page 35g.
(3) Dion Cassius, xliv, 7.
(4) Polybe, m, 33. Tite-Live, xxviii, 46.
(&) Bibliotbecas omnium philosophorum unus videtur xii tabularum /i-
bellus superare. De orat . , i , 4 4 .
(6) Dû limUibus eotutit, dans Gœsius, éd. 1674, p. igi-igS.
(7) Tacite, Arm, zi, 94, et firottier, noies, 1. 11, p. 84S et suit,
(8) Job, ziz, 94.
(0) Hist, rom,f lvii, 18.
dM^^lVahftlÀ^hètt AeGeitoiatticuft Ma^ dëcouvertrdanftUî mtii-
BOft qàni hiibitoit , d«do66emeii8 bnumi» etâes lames de phtak^
sur lesqoell^ le nom du hëros étoit écnC 9iVec des imprécàtimift.
Nom a|ypiHmoti8 du luén^ aatair que le con9irl fiirthis , «asiéfé
danft Modèle , écrivit à Becius BrutUB sur une lame de pkfinb très-
mince qùiliit roulëe connue im monceau de papier (i), et qu^un na->
geur futxibargéde]p6rter'à sa destûiatkm. Néron> pour «Btietemr
te voix , totfwoit -sa poitrine dNiiie iame de plomb ; c'est reKp«es<-
tioade Pline (2). Suétone, rapportant le même fait, ixomme cette
lame eu papier de plottib , plumhea eharta (3) , désignation 4pù^te
trouve aussi ddlis Jk^sepbe/^toKvC^TiWrx^fTfltr (4)*G«^^-^^ix>miiia^
^io&Temarquablc atteslerusageoùéloientles anciens d'éci«re««rées
lames de lAomb. nparoft tnéme qu'ils avoiem le«secret del8svMlr
ler en volumes. Ainsi les actes publics, au rapf>ott de Piine (Sj)»
ont été, avantrinvcvifriQ^ dupapyn(isr(ouplvt6tavaift 8on«impo0t«tioB
eu Italie) , consignés dsns des volumes de plomb. PausaniaB (6) va-
«onte quTpamiin&ndas trouva , dans un vase déterré sur le monrit
itbome, des krmes de plomb Cort milles ployées<enfeiiiie de^vctn-
leau , et sur ksquelles étoit écr»t totft ce qui concemeît le onheKt
les cérémonies des grandes déesses. Nous aurons occasion^ ^plus
tard, de parler des tablettes composées de plusieurs lames deqdoudi
jomtes ensemMe, et des taiilettes de dre d'un usage wxiiwrseldans
l'antiquité.
Ulpien (7) , éntltnérant les difflfêrentes ^rtes de Irrves canes
en usage de son temps, nomme les Irvres de |)arcliemiik , idifr
ffapynis , Actuaire ou de toute autre matière , et les lublemê tfe*dîre.
U y avoit donc , au cohmiencemem du lu* siècle , des livres «en
ivoire différensdes tablectes.Vopiscus (8) lesnomme lihri tUphmmni^
«t'dit'que'Ies«énaitts-considtes'qui concernoiem les'empeveovstfit^
(1) iffvs^ Ttxmffr'm, iftitf,Ki;fi,'36. Gf . Vrontisi. .Se Stratagem,, ii\, i3.
(s) Hist. nat., xxxit, 5o.
(8) In Néron., c. ao.
(4) Contra Apion., i, 84.
(6) Hidt. nBt.^«ni,«i.
(C) Pt 187, 1. 8, éd. Xyland et Sylburg. Francfort, iBBS.in-'fol.
(7) Digeste, KXXii, I, '6a. ^ (libri) in 'codicibus tint, meinbvan^v* vd
chartaceis, yelcliann^neis, ^^ aUerias materi», Tel in «oenitis codicillîs, ctc .
(8) In Tacit., c. 8. Voy. aussi les comment, de Cataubon "«t àeteasAiise
tar ce passage.
\ BCLLETIH DU «RUOPHILB. ^3^
rent longtemps écrits sur des lÎTres de ce genre. Les tablette ou ,
pour nous servir d'une expression moderne , les feuillets qui coin*
posoient les livres d*ivoire, ont dû être gravés comme les plaques de
bi^ooae ou les lames de plomb , lorsqu'on leur conûoit des monu-
mens auxquels H falbit assurer une longue durée ; mais des pas-
sages formels -d'anciens auteurs ne permettent pas de douter qu'on
n'ait aussi écrit sur Tivoire avec de l'enciie noire. Ainsi , dans une
comédie de Plante ^ une servante répond à sa maîtresse ,
qui lui demande de «la céruse pour se blanchir les joues : a Autant
vaudroit vouloir blanchir de l'ivoire avec de l'encre. » £t un flat-
teur répond : « Yoiià un bon mot sur l'encre et sur ri^<oîre (i ). »
Mais un passage plus formel encore, c'est l'épigramme de Martial,
intitulée PugUlares ehorei, où Fou voit que ceux dont la vue affoi-
blie distingnoit difficilement l'écriture sur la cire écrivoient à l'encre
noire sur des tablettes d'ivoire (2).
Quelquefois , pour épargner aux enfans Tennui des premières
leçons, on tailloit , à leur usage , des morceaux d'ivoire en forme
de lettres. Quintilien (3) approuve cette métliode , qui étok déjà
répandue de son temps, et que, trois siècles plus tard, saint Je-
rème (4) rccommandoit encore.
Qndques<:ommentatetirs ont pris les libri éléphant ini y àoni^ixAt
Vopiscus, pour des livres faits avec des intestins d'éléphant. Nous
apprenons, en effet, par Isidore deSévtlle (5) que cette matière avoît
anciennement servi à recevoir l'éciituve. La bibliothèque de Goos-
tantinople , incendiée sous l'empereur Basiliscus , xenfermoit ,
dit-on (6) ,iin*exemplaireâe l'Iliade et de l'Odyssée, écrit en lettres
d'or sur un intestin de dragon long de 120 pieds. Pour -en finir
avec les Ceûts d'une authenticité douteuse , nous mefitionnerons ici
(i) Una opéra ebur attramento candefacere postules.
Lcpide dictum de altramento atque ebore.
Mostellar. I, m, t. ios.
(9) Langoida ne tristes obscurent lamina cerae,
— Nigra tibi nireum littera pingit ebur.
(3) Instit. orat. I, i^ 96, éd. Lemaire.
*(A} Ad Latam epist. hi, alias 7 .
(ft)Orig. Ti, IX,
(6) Zonar. Annal, xit, a, éd. Du Gange. Cedreaut ^mpenJ. hittor,, td.
Paria, 1647, p. 8S1, c.
638 J. TECHENEa, PLACE DD LODVAE, 13.
le diplôme tracé en lettres d'or sur une peau de poisson , diplôme
que Puricelli (i) indique parmi les monumens curieux consenrés
dans la bibliothèque ambroisienne de Milan.
Venons à des faits plus certains. Les Juifs se servoient encore, au ,
siècle dernier, dans leurs cérémonies religieuses, d'exemplaires des
livres saints écrits sur des rouleaux de peau tannée (2). On sait
avec quelle scrupuleuse fidélité, dans tout ce qui touche à leur
religion , les sectateurs de la loi de Moïse se sont toujours confor-
més aux traditions antiques. On peut donc regarder d'avance
comme ti'ès-ancien x:hez les Hébreux T usage d'écrire sur le cuir
tanné. Nous trouvons , en effet, dans Josephe (3^, que les soixante-
douze interprètes envoyés par le grand pontife Eléazar à Ptolémée
Philadelphe , pour faire la version grecque des livres saints , offri-
rent au roi , entre autres présens , une copie de ces livres en lettres
d'or sur des peaux très-minces. Chez les Grecs, ces sortes de peaux
ëtoient appelées diphthères {Sup^eçu.)). Les Ioniens, dit Héro-
dote (4) , nomment diphthères même les Uvres de papyrus , paice
que, lorsque cette dernière substance leur maxiquoit, ils écrivoûent
sur des peaux de chèvre et de brebis. S'il faut en croire Diqdorc
de Sicile (5) , une loi prescrivoit aux Perses de consigner leurs, an-
nales sur des bandes de cuir qu'on appeloit diphthères royales.
L'emploi de cette substance , pour recevoir l'écriture , n'a pas été
étranger aux Romains. Ulpien (6) en fait mention dans ui^ passage
remarquable , où l'on voit que les testameus étoient parfois écrits,
soit sur du parchemin , soit sur le cuir tanné de quelque animal.
Enfin nous trouvons encore , chez les Celtes , les. diphthères sacrées
nommées, suivant Hesychius, Cctfctxocxcci (7).
Parmi les curieux exemples d'écritm*e sur cuir , qui, ne conuoît
la fameuse veste où Pétrarque fixoit les pensées qui se présentoient
à son esprit lorsqu'il étoit à la promenade , et qu'il manquoit de
(i) Cite par Mabillon. De rediplom. I, viii, 3.
(a) Montfaucon a tu quelques-uns de ces rouleaui qu'il mentionne dans sa
Paléogr^gr.f p. 17, et dans son j4ntiq. expliq., toni. m, p. 35o.
(3) yintiq.jud..iL\\y u, 10.
{ (4) Liv. V, c. 58, éd. Schweigh.
(5) Liv. 11, c. 32, éd. "Wesseling.
(6) Digeste xxitii, xi, t : Sire igitur tabulsesint lignes, sîtc cajuscaiA|ue
alterius materix; sive cbartae, sivc membranae sint; Tel si e corio alicujus
animalis : tabalae recté dicentur.
(7) Tom. I, p. 699, éd. Albert.
/
BULLETIN DU BIBUOPBILE* 639
papier ou de parchemin ? Ce vêtement , couvert d'écriture et de
ratures , ëtoit encore , en 1 527 , conservé par Sadolet comme un
'précieux monument littéraire. Du reste , il ne faut pas attribuer
au célèbre poëte italien Tlionneur de cette invention. Les Parthes ,
du temps de Pline , écrivoient sur leurs vétemens (i), et , dans le
moyen dge , un abbé recommandoit à ses moines , lorsqu'ils trou-
veroient quelque ouvrage de saint Atbanase , de le transcrire sur
leurs habits , si le papier leur manquoit.
Le cuir tanné étoit écrit d'un seul côté , et ordinairement du côté
où avoit été le poil ; mais il y avoit encore une autre manière de
l'employer. Autant qu'on peut en juger , en combinant ensemble
deux passages assez obscurs d'Hesychius (2) , les Cypriotes écri-
voient avec un style sur des peaux d'animaux enduites de cire, ce
qui avoit fait donner à leurs maîtres d'école le nom de A/^ée/sotAoïçof 9
mot composé de S'it^Upcc peau , et de ù\ei<pe7v y oindi*e.
Il faut bien prendre garde de confondre les diphthères, qui
étoient, comme nous l'avons dit, desimpies peaux tannées, avec
le pardiemin , en latin membramiy pergamenum , en grec li^fjLtty et
dans le moyen âge, fjLsixCpccveL , et même 'jrepyùL^ivn. Le parchemin
se fait avec la pellicule intérieure de la bête , celle qui adhère im-
médiatement à la chair. On distingue aujourd'hui le parchemin
proprement dit , qui est fait avec de la peau de mouton y. du vélin
fabriqué avec de la peau de veau. L'un et l'autre étoient probable-
ment connus des anciens , quoique nous ne trouvions pas qu'ils
les aient distingués.
Il est assez difficile d'assigner une époque précise à l'invention
du parchemin. Varron , cite par Phne (3) , raconte qu'Eumène ,
roi de Pergame , voulant fonder une bibUothèque , la jalousie en-
gagea Ptolémée à prohiber l'exportation du papyrus , et qu'à cette
(1) fifalunt Partbi vestibus littcras intexerc. Plink, xiii, 32.
Il est vrai que le mot intexere signifie broder. Cependant nous avons un
passage de Tibulle où il a la signification décrire :
Nec tua , te praeter, chartis intexere quisquam
Facta queat.
Elbc, IV, I, 5.
(j) yoy. aux mots cL^eiTV^iov et cTKpflgfctAoiÇo^. ybjr. aussi Hemstcrha-
sias, comment. surPollux,L.x, c. xir^no ^iS.
(3) Hisi. nat., xiii, ai. Mox semulatione circa bibliothecas regum Ptolemei
et Eumenis, supprimente cbartas Ptolemseo , idem Varro membraoas Pergami
tradidit repertas.
\
640 '• TEG»EMEK , PLACE VU LODTRE, 12.
•ocasion le pavchemin fut imputé à i^rgame. Vous appreuoiM.âe
Strabon (i) q«e k fondateur de la bibliothèque de Perganie fut
Eumène , deuxième du nom , dont le règne commença l'an 197
avant Jésus-Clirist, et dura 89 ans ; mais il faut bien remarquer que
Yari'on n'attribue pas expressément l'invention du parchemin à
Eumènc; il dit seulement qu'à Toccasiou du démêlé survenu eoti^
ce prince et Ptolémée , le parchemin fut inventé à Pergame. Cette
découverte a-t-elle eu lieu sous Eumène II, ou bien sous Attale,
son successeur ? c'est ce qui reste dans l'incenitude. Il n'y a ^onc
aucune contradiction entre ce passage de Pline et l'opinion d*E-
lien (2) et de saint Jérôme (3) , qui fixent au règne d'Attale II l'é-
poque de l'invention du parchemin.
L'auteur inconnu 4 un ancien traité sur le papyrus (4) va jusqu'à
nommer l'inventeur. D'après lui , le grammairien Cratès, qui étoil
à la cour du roi de Pergame , jaloux de ce qu'Aristarque avoit
décidé Ptolémée à envoyer du papy ras aux Romains, parvint à tirer
de la peau des animaux des membranes propres à recevoir l'écri-
ture. Il persuada au roi Attale d'en expédier à Rome , où on leur
donna le nom de pergamenum , en mémoire de celui qui les avoit
envoyées. Ce passage s'accorde merveilleusement avec celui desaint
iérôme, que nous venons de citer plus haut, et dans lequel il ne
manque , pour être parfaitement identique avec celui-ci , que le
nom du grammairien Cratès (5). Or nous savons que ce Cratès fut
envoyé en ambassade à Rome par un des Attales ; et l'on peut pré-
sumer que ces précieux parchemins , qui furent expédiés aux Ro-
(1) Livr. XII, p. 6^4.
(9) Nous avons vainement cherche le passage d^Élien relatif à Fin vention du
parchemin , mais son autoritë, est invoquée par Schwarz, De ornam. libr.j
D. IT, 5 10, et Just. Lips., Syntagm. de biblioth., c. 4.
(3) Ad Chromât. Jovin et Euscb., epist. 7 , alias 43. Chartam defuisse non .
puto, ^gjpto ministrante commercia. Et si alicubi Ptolzmeus maria clausis-
•et, tamen rex Attalus membranasa Pergamo miserat, ut penuria chart» pel-
libus pènsarctur. Unde et pergamenarum nomen ad hune usque diem, tradente
fibiinvicem posteritate , servatum est.
(4) nef) X^/''^'^^* Ce passage a été cite par Du Gange. C^^f. med, et inf.
^œcU, au mot MijUiCpÂvet,*
(&) LMnvention du parchemin est encore attribuée, a Cratès, par un autsur
bjRxantin du xu* siècle. Jean Tetzèi dit, dans ses Chlliades , l. xii, v. 34$ :
'O Tov ^Arrakou ^fflc/btfutanueibr i^vfêv T«e^ x^'^^ ^^
B€tLETlN DO BIBUOPHILE* 64 1
mains , (aisoi^nt partie des présens adressé» par le roi de Pergame
k un peuple ami , et doDt ralliance lui ëtoit si précieuse. Sué-
tone (i) fixe de cette manière Vépoque de l'ambassade de Craies.
« Cratès de Malles, dit-il, contemporaiiLd*Arislarque, fut enyoyé
« au sëuat par le roi Attale, entre la seconde et la troisième guerre
« punique , vers l'époque de la mort d'Ennius. » Aristarque vivoit,
sous Ptolcmée Philométor , dont il avoit élevé le fils, vers la
i56* olympiade (2), an de Rome 598-601. La troisième guerre pu-
nique a commencé vers Tan de Rome 602 ; et la mort d'Ennius
tombe vers Tan 584 de Rome (3). Toutes ces dates, h rexception
de la mort d'Ennius , qui arriva sous le règne d'Ëumène , concor-
dent avec celui d'Attale 11^ commençant vers l'an de Rome 594» et
finissant vers l'an 61 5 (av. J.-C. iSg-iSS). C'est donc à peu près
au milieu du 11* siècle avant notre ère qu'il iaudroit placer l'invention
du parchemin. Nous ne devons pas dissimuler que des savans ,
dont le nom fait autorité , assignent au parchemin une origine bien
plus ancienne (4) ; car ils traduisent par parchemin le mot grec
S't^èéçcc dans les passages d'Hérodote et de Josephe que nous avons
rapportés plus haut (5). Mais ils s'accordent tous pour recon-
noîtrc qu'on trouva à Pergame le secret de le perfectionner, et que
de là vint le nom de membrana pergamena ou simplement perga^
menum, dont nous avons fait le mot parchemin. Cette opinion ne
diffère de la nôtre qu'en ce qu'elle attribue improprement le nom
de parchemin à ces peaux tannées très-minces, dont on se servoit
avant la découverte faite sous les rois de Pergame.
Les premiers essais ne furent pas très-heureux ; on ne fabriqua
d'abord qu'un parchemin jaunâtre, peu fait pour contenter ce be-
soin d'élégance que les Romains apportoient en toutes choses. Aussi
trouvèrent-ils bientôt le secret de fabriquer du parchemin blanc.
Ils ne tardèrent pas à s'apercevoir que cette nouvelle substance
avoit le double inconvénient de fatiguer la vue et de se salir très-
vite; mais probablement ces défauts étoient compensés par quel-
ques qualités ; car on continua à fabriquer du parchemin blanc;
(i) De illustr. grammat., c. 1 .
(9) F'oy,SvL\à^.
(3) Pitisc. in Sueton., ad 1. c.
(4) MoDlfaucon, pal, grec, p. i4, 17. Guiland etCajliM qui le cite Mém,
de VAc, des Jnscr,,t. xzti, p. 976, Schwarz, De orn., lib. i, 9.
(6) f^oy. p. 038.
64^ J. TECHEmtR, PLACE DU LOOTRE , 12.
seulement on lui donna, sur un des côtés, une teinte jaune arti-
ficielle, ce qui le fit appeler membrana bicolor (i). Voilà , à notre
ayis, la seule manière d'expliquer l'apparente contradiction qui
existe dans le chapitre d'Isidore de Séville , consacré au parche-
min (2).
Pour que cette teinte jaune pût remédier au double inconvénient
signalé par Isidore , il falloit qu'elle fût appliquée au recto du par-
chemin , c'est-à-dire au côté qui devoit recevoir l'écriture (3). C'est
probablement de ces feuilles à deux couleurs que parle Quintilien,
lorsqu'il recommande aux personnes qui ont de mauvais yeux
l'usage du parchemin comme favorable à la vue (4).
Dans les tablettes où l'on écrivoit des deux côtés , la couleur
jaune étoit sans doute appliquée au verso comme au recto de la
leuille. Du moins , Juvénal , parlant de tablettes de parchemin (5),
n'emploie pas le mot de membrane à deux couleurs , mais celui de
membrane jaune,
Croce» membrana tabeUa*
Impletur.
Outre le parchemin blanc et le parchemin jaune , les anciens se
servoient encore de parchemin pourpre. Ce dernier, au dire dlsi-
dore (6) , étoit réservé pour les encres d'or et d'argent. On peut en
voir des nombreux échantillons à la Bibliollièque royale. Ils sont
aujourd'hui , pour la plupart, non plus d'un rouge vif, mais d'un
violet foncé. MontfaucOn (7) avoit remarqué la même altération
dans tous les manuscrits en vélin pouipre qui avoient passé sous
ses yeux. Aussi penchoit-il à croire que cette teinte violette étoit
leur couleur primitive.
(1) Perse, sat. m, t. 10.
(i) Orig. VI , 11. Mcrabrana fichant piimum coloris luteif iJ est crocci ;
postca vcro Romœ candida membrana reperta sunt. Quod apparuit inhabile
esse , quod et facile sordescant, aciemque Icgentium ledant....^ et plus bas :
membrana candida nnturaliter existant ; luteum membranum bicolor est
quod a confectore nna tingitur parte, id est crocatur.
(3) Casaubon a émis Topinion contraire. Comment, sur Perse, sat. m, i .
(4) Instit. orat. X, m, 3i . Scribi optiroe ceris in quibus facillima est ratio
delendi : nisi forlc visus intirmior mcmbranarum potiut usam exiget ,
qua: j avant aciem.
(&) Juv., sat. Tii, V. s3.
(6) Orig. VI, II.
(7) Palcogr. gr,,p. 6.
y
BDLLCTIM DU BIBUOPHILE. 643
Moratori a publié un petit traité remontant au temps de Char--
lemagne sur Tart de colorer le parchemin , le marbre et les métaux.
Cependant, à cette époque , la fabrication du parchemin comnien-
çoit à être négligée ; elle le fut bien davantage par la suite. En gé-
néral , la ténuité et la blancheur sont , dans les manuscrits en par- .
chemin, des caractères d'ancienneté. Parmi ceux qui remontent au
delà du VI* siècle , on en trouve que Ton diroit, au premier coup
d*oeil, écrits sur du papier glacé.
La cherté du parchemin fit naître Tusage de gratter les vieux
livres pour en faire servir les feuilles une seconde fois ; usage fu-
neste , qui détruisit beaucoup d'écrits anciens , et leur substitua
des compositions mystiques. Les parchemins sur lesquels on a
effacé la première écriture pour en mettre une nouvelle se nomment
palimpsestes : on eA trouve un exemple dans la première moitié du
VI* siècle (i). L'usage s'en répandit au ix«, et dura jusqu'à l'inven-
tion du papier de chiffe. On effaçoit l'écriture de plusieurs ma-
nières. Tantôt on trempoit le parchemin dans l'eau bouillante ,
tantôt on le passoit à l'eau de chaux vive ; d'autres fois on enlevoit
la superficie écrite (2). Ordinairement on grattoit le parchemin
avec la pierre ponce (3) ; mais, pour que cette opération ne nuisît
en rien à la netteté de l'écriture , on passoit ensuite sur la feuille
de la craie en guise de sandaraquc (4)> C'est pour cela que, dans
les statuts de l'ordre de Citeaux , la craie est comptée parmi les
choses nécessaires à l'écrivain (5) , et que Jean de Garlande , énu-
mérant les instrumens dont se servent les clercs ou copistes, ter-
mine sa liste par la pierre ponce , le grattoir et la craie (6).
Les bénédictins du dernier siècle , à force d'adresse et de pa-
tience, parvenoient à déchiffrer, sur les palimpsestes, quelques li-
gnes de la première écriture ; mais, depuis que la chimie est venue
en aide aux archéologues , on a pu faire complètement revivre les
pages effacées ; et c'est ainsi qu'ont été rendus à la jurisprudence
les institutes de Gaius ; à la philosophie, le traité de Cicéron sur la
Cl) Grëg. de Tours, //u/. /V.,t.46. Aiinoin,</e Gest, Franc,, iii,4o.
(a) Nouv. U'ait. de diplom., 1. 1, p. 48a.
(3) Voy. les passages de Grégoire de Tours et d^Aimoin, cites plus haut.
(4) Schwarz, De ornam. iibr. vi, 17.
,'5) Du Cangr, Closs,, au mot cornu.
'6) Voy. mon Paris sous Philippe le lielj p. Coi.
644 '• TECHUlKft» K-ftCS DO U>OTAZ, 12.
r^ublique; à l'hiatoire, dca fragmens de Tite>Life et let sommakes
des œuf derniers livres de JOenys d'Halicamasse.
Cest au règne Tcgétal que nous deyons les matières les mieux
appropriées à l'écriture, et celles qui ont été le plus universelle^
ment répandues. Les feuilles d'arbre sont, d'après Pline (i),la
première si^tance sur laquelle on ait tracé l'écrilure. Quelquefob
on écrivoit sur de simples feuilles; ainsi ^née snpplioit la si-
bylle de Cumes de prononcer elle-même ses oracles, au lieu de les
écrire sur des feuiUes d'arbre, que le ventpoaroit enlever (a) : ainsi
les Syracnsains , dans leurs délibérations , consignoient leurs votes
sur des feuiUes d*olivier, TnTtO^a, d'où leur mot péialisme, qui, chez
eux , correspondoit à l'ostracisme des Athéniens (3). Mais il paroit
qae, dans l'antiquité la plus reculée , on fiaLsoit avee les feuilles de
palmier une espèce de tissu qu'on pouvoit ployer en volume : In
paimamm/oliis primo seripiitaium , dit Pline; et Isidore ({) ajoute
aux feuiUes du palmier celles de la mauve : Libri. ,. scribebantur . . .
texiiUbus malvarum foliis atque palmarum. Il appuie son assertion
d*UD passage d'Helvius Cinna , envoyant à un de ses amb les vers
d'Aratus , écrits dans un lit^re de feuilles de mauve :
Use tibi Arateis multum ioTigilaU lucemis
Carinina
Leyis în aridulo malva» dcscripta libelîo (5).
Les peuples de la Perse , de l'Inde et de TOcéanie écrivent encore
sur des feuilles d'arbre. Dans les Maldives , on se sert de la feuille
du makarekau, qui a un pied de large sur trois pieds de long. La
Bibliothèque royale possède plusieurs manuscrits tracés sur des
feuilles d'arbre. Quelques-unes sont simplement taillées et polies ;
d'autres sont vernissées et dorées de telle manière , qu'au simple
coup d'oail on ne sauroit reconnoi^re leur nature.
(i) Hist, nat.f xiii, si, conf. Isidor., orig, ti, i«.
(9) Foliis taatum ne carinina manda,
Ne turbata volent rapidis ludibria yentis.
Ipsa cana$ oro.
iGneid. ti, 74, conf., Jotiral, sat. tiii, vers. 196.
(3) Diodor. sicul. xi, 87 .
(4) XIII, SI.
(6) Orig, ▼!, is.
BCTLLETIN DU BIBUOPHILE. 645
Après les feuilles des arbres , on employa l'écorce (i) , et d'abord
l'écorce extérieure , que, sans doute, on se contentoit de dégrossir
pour en enlever les aspérités. Les premiers habitans de l'Italie en
faisoient, dit-on, des tablettes pour écrire leurs lettres (2). Elle
servoit parfois à des usages plus solennels ; les prophéties des prê-
tres de Mars avoient été transcrites sur de l'écorce (3). Gassiodore (4),
après s'être plaint de la rudesse de cette substance, sur laquelle les
anciens pouvoient à peine tracer les caractères , ajoute : « Il étoit
(c peu convenable de confier de doctes écrits à des tablettes qui
tt n'étoient pas même polies. » L'écorce lisse et brillante du ceri-
sier faisoit cependant une exception. On pouvoit graver des vers sur
le tronc même de l'arbre, et enlever ensuite, pour la conserver , la
partie écrite de l'écorce. C'est ce qui semble résulter des vers sui-
vans de Galpurnius (5) , poète bucolique de la fin du 3* siècle :
Die âge, oam cerasi tua cortice yerba notabo,
Etdecisa feraro rutilanti carmina lihro.
Et plus loin (6) :
Nonnullas Hcet cantare choreas
Et cantus viridaDte licet rnihicondere libi-o.
L'expérience , en éclairant les anciens peuples sur les inconvë-
niens de l'écorce proprement dite , les conduisit à essayer l'écorce
intérieure, celle qui touche immédiatement à l'aubier. Cette subs-
tance, qu'on empruntoit au pin, au sapin, au hêtre ou au tilleul (7) ,
pouvoit être employée de plusieurs manières. Quelquefois on gra-
voit simplement les lettres sur l'écorce fraîchement arrachée ; c'est
ainsi que les coureurs, envoyés en avant pour observer ou recon-
noître l'ennemi , correspondoient avec les généraux (8^
Le plus souvent on en fabriquoit une espèce de papier ; du moins
est-il certain qu'il y a eu des volumes d'écorce.
(1) Pline, ziii, ai.
(a) S. Jérôme y ad Niceam epist. vin. Alias 4i.
(3) Symmaque, epist. iv, 34.
(4) Var. lect. xi, 38. Erat indecorom, fateor , doctos sermonet committerc
tabulis impolitis.
(5)£clog.ll^v.43.
(6) Eclog. iT,T. i3o.
(7) Pline, XVI, i4.
(8) Pline, ibid, Scribit in recenti (cortice) ad daces explorttor , incidcns
littéral a siicco.
4«
046 J. TECHENER, PLACE DV LOUVllE, 12.
Saint Jérôme ( t ), Cassiodore (2), Isidore de SéviUe (3) préteBdeuf
que, de la coutume d'écrire sur Técorce nommée en lalin li^er^ est
Tenu l'usage de ce mot liber ^ pour désigner les livi^es , et du mot
UbrariuSf signi6ant écrivain, ou faiseur de livres. On peut regarder
comme assez généralement adoptée dans l'antiquité une étymologie
émise par ces ti'ois auteurs ; aussi , tout inepte qu'elle est au juge-
ment de Saumaise (4) i elle n'en prouve pas moins ce que nous
avons à établir, c'est qu'on a £ait des livres en écorce. Les lois ro*
maines nous fournissent, d'ailleurs , deux passages qui mettent le
bit hors de doute. « Le mot de liuresy dit Ulpien, s*étend à tous les
«I volumes de papyrus , de parchemin ou de toute autre matière 2
« il embrasse aussi les volumes d'écorce , comme en font quelques
« personnes, ou de toute autre substance du même genre {5).n
Paulus dit à peu près la même chose : « Un legs de livres com-
u prend les volumes en papier , en parchemin et en écorce (6). »
Il faut remarquer les mots philjrra et tili'a ; le second signifie pro-
prement tilleul ; l'autre est un mot grec qui a la même acception.
Il semble qu'on n'auroit pas donné à ces deux mots la signification
générique d'écorce employée à recevoir l'écriture , si l'écorce du
tilleul n'eut été consacrée à cet usage de préférence à toute autre (7).
Du reste , ces deux mots , quoique se traduisant l'un par l'autre ,
n'avoient pas tout à fait la même agnification ; les bandes les plus
déUées de l'écorce intérieure se nommoient phHyrcf^ les Ulia
ëtoient moins fines (8).
(i) Ad Niceam epitt. 8. Alias 4s.
(a) Variar. lect. xi, 38.
C8)0rig. Ti, 18.
(4) Jneptiunt graminatici qui libros, koo est CiCKlet j ex co dictM pntant ,
qaod oUm in libria, id est corticibus» acriberelur.... Jh modo uaur,, p. 4o6.
(5) Librorum appellatione continentur omnia Tolumina, ûve vol cbarta, sive
iomifmbrana sint, sive in quavb alia materia : sed et si in phylira aut in tilia,
ut nonnulli conjiciitnt faut inquo alio corio, idem erit dicendirm Digcst., xxii,
1, 53. — On a cru voir dans ce passage l^isage des roulcaax de cuir; mais
le mot alio, qui précéda corio, prouye que cette dernière expression doit s^en-
teùdre d'une substance végétale semblable à IVcorce. Pline appelle aussi
corium une bande de papyrus. Voy. hist. nat., xiii, s4 .
(6) Libris legatis, cLartœ yolumina, membranae et philurascaonlinentiir.
Recept. sentent, III, ti, 87.
(7) Suidas définit, en effet, le tilleul une espèce d'arbre dont Teairae r«j-
semble au papyrus; d'oùoa peut conclure ^u^oa Teinplojrok au mÂne usage.
(8) Pline, zvi, s6.
BULLETIN OU BIBLIOPHILE. 647
Où ày MU» doute y ^émarqné, danâk pâsssrge d'Ulpieti, féé iY^6*fa
ut AtrtkûuUi fatiunt ; ils ptoUTent qu'aa irr« siècle les livres dTëéorcc
commençoieut k devenir rares; Martianus Capella, ccrivain du sïè^
cle suivant , ou tout au moins de la seconde mûifié du v^, distifngue
encore les livres d'écorce des livres de papyrits ou de parcliemin ,
et dit aussi que les premiers sont rares (r). Cependant Tcéorcé de
hêtre fut encore employée, pout le commerce ëpistolaire, au inoîils
jUsqu^à la fin du vi« siècle. Fortunat écrit à son artii Flavius : « Si
« vous manquer de papyrus, écrrvei-moi sur de Fécôi^ce de hêtre ;
« vo» lettres ne mVn seront pas moins agréable^ (2). »
âcrîbere quo possis dîscîngat {a%cvx fagum ;
Cortiec dicta kgi fit tnihi dulce (ù'a.
Ëtfin, Bernhard Pez (3) donne l'indicatron d^iin livre écrit en 83^
sot de l'écorce d*ormeati. C'est une histoire manttscrite de Charle^
magne et de la fondation' du monastère de Keni][iten, par un certain
Goifridus Kerren, qui s'intitule ie plus petit des sàribes dans la chan-
cellerie de Charlentagne. A la fin du manuscrit, on trouve l'annota-
tiott suivante : Exemplarfuit scriptum Campidonœ, pro ciôraria, super
eortice ulmio (4) ; mais ces deux dernières lignes sont d'un scribe du
XVI* siècle, qui a jveut-étre confondu du papyrus avec de l'écorce.
Bien des paléographes habiles , sans en excepter Mabillon , sont
tombes dans la même erreur; aussi, quoique ce fondateur de la di-
plomatique, quoique Montfaucon, D. Toussarn, Schwatz et bien
d'autres soutiennent avoir vu dir papier d'écofce , oh' peut dot^er
cfB^il en existe aujourd'hui quelque échaMilloh' dont Faùthentîtité
soit parfaitement constatée.
I^lous n'srvons pas encore épuiisé la liste de tbtites^ lés sûbstatndes
employées autrefois pour recevoir l'écriture. Bëjà , pouitant, on
(1) Alii ex papyroy quae cedro perlita fuerat; alii carbasinis'Tolumînibiu
compUcati lîbri ; ex ovillis multi (juoque tergoribus, rari vcro in pliiljrc
coftice liotati. Éibr., 1, p. m. 44, cité par Scbwarz ï)e ornam. libr., iv, 8.
(i) Fortovat., lib. vu, cami. xviii, dtms la MaitimabibÙoiheéaveùt'umpû'
trum, tom. x, p. 669.
(3) Tbes. anecd., 1. 1, p. xiij, dans Scbwarz. De ont. libr., iv, 8.
(4) Oo trouve encore, à des e'poquev très- modernes, Tëcorce employée â àé-
faui de papier. La bibliothèque de Sain t-Germain^-Jes-Prës postédoit plusieurs
lettres écrites sur de rëcorc'e par les missionnaires du Canada ; une, entre
autres, du P. Poncet, je'suite, datée de Tan 1647. Voy. Montfaacon , danfs les
iMtvfi* de' tjfwÊth deÊâttcr,tt» ▼, |^*6o4.
648 '• TECHENER , PLACE DU LOUVRE, 12.
peut dire qu'il n'y a eu aucune matière propre à cet usage qui n'ait
été connue et mise en œuvre dans l'antiquité. On ne s'étonnera
pas, sans doute, que, dans celte longue énumération, nous n'ayons
pas introduit un certain ordre cbroiiolo(*,ique ; que nous n'ayons pas
noté le moment où telle substance a commencé à être en usage ,
celui où elle a cessé d'ctre enjployée pour faire place à une autre.
Une pareille précision est impossible. Toute reclierclie à ce sujet
n'aboutiroit qu'à des conjectures plus ou moins plausibles, et
qu'une découverte nouvelle pourroit à chaque instant démentir.
Qui auroit cru, il y a cent années, qu'un savant de notre siècle iroit
arracher aux tombeaux de la vieille Egypte desfragmens de papyrus
beaucoup plus anciens que les plus anciens marbres de nos musées?
Et, lorsque CliampoUion a révélé à TEurope ces frêles débris d'une
antiquité si prodigieuse , il n'y a peut-être pas eu un seul archéo-
logue assez présomptueux pour oser concevoir l'idée qu'on pût
faire un pas de plus dans la nuit du passé. Et pourtant ce pas a
été fait. L'Angleterre possède une planche de sycomore, auguste
fragment d'un cercueil royal, trouvé en 1887 dans la troisième
des pyramides de Memphis. Si l'inscription gravée sur ce morceau
de bois a été bien lue, comme tout porte à le croire , voilà un mo-
nument qui remonte, oserons-nous le répéter? à cinq mille neuf cents
ans!!! C'est à donner le vertige (1). Rétrogradons de quelques siè-
cles : avant Tinvcntion du papier de Chine, qui date à peu près de
deux mille ans (2), les Chinois écrivoient sur des planches de bois,
sur des tablettes de bambou, ou sur des plaques de métal, dont quel-
ques-unes sont encore conservées comme des restes curieux de temps
très-anciens (3). Nous retrouvons, en Grèce et en Italie, l'usage de
graver sur des planches de bois les monumens de quelque impor-
tance. Vers le milieu du i**" siècle de notre ère, il existoit encore à
Athènes, dans le Prytanée, quelques débris des tables de bois, ct^of^r,
sur lesquelles , quatre cents ans auparavant , Solon avoit écrit ses
lois. Ces tables, jointes en forme de prismes quadrangulaires, et
traversées par un axe, furent d'abord dressées perpendiculairement
(i) Voy. Éclaircissement sur le cercueil du roi Mycerinus, trad. de l^angl.
par H. Lenormant, pref.p. 6, et le facsimilé qui est en tête de la brochure.
(a) Freret, Mém. de VAcad. des inscr. et belles-lettres, éd. in-ia, l. xxtii,
p. 437 et suiv.
(3) Y. le Mém. de Freret et du Halde. Description de la Chine ^ 1. 11, p. 939.
BULLETIN 00 BIBUOPHILE. 649
dans la citadelle, où, tournant au moindre effort sur elles-mêmes,
elles présentoient successivement le code entier des lois aux yeux
des spectateurs (i). Celles de Dracon avoient, sans doute aussi, été
publiées sur bois, ce qui faisoit dire, longtemps après, à un poëte
comique cité par Plutarque (2) : m J'en atteste les lois de Solon et
<i de Dracon , avec lesquelles maintenant le peuple fait cuire ses
« légumes. »
A Rome , avant l'usage des colonnes et des tables de bronze ,
les lois étoient gravées sur des planches de chêne qu'on exposoit
dans le Forum. C'est ainsi que les lois de Numa furent publiées
par Ancus Marcius d'abord , et plus tard par le grand pontife Pa-
pirius (3). Les annales des pontifes , où s'inscrivoient , jour par
jour, les principaux événemens de l'année (4), étoient écrites , pro-
bablement à l'encre noire , sur une planche de bois blanchie avec
delà céruse et qu'on appeloit album (5). Cette planche étoit exposée
devant la maison du pontife, et des peines sévères étoient portées
contre celui qui auroit ose l'enlever ou la changer, en raturer ou en
altérer le texte. Les annales des pontifes cessèrent vers l'an 633 de
Rome (6); mais l'usage de l'album se maintint longtemps encore,
puisque nous trouvons dans le code théodosien (7) des lois publiées
sur une table enduite de céruse. Le bois étoit encore en usage pour
les actes privés; un passage du Digeste, que nous avons déjà
cité (8) , prouve que les testamens étoient parfois écrits sur des ta-
blettes de bois. Enfin, au iv* siècle , on faisoit aussi des lettres en
buis pour apprendre à lire aux enfans (9).
(1) Voj. Sautnaise, De mod. i/5ar., p. io3. Barthélémy, Anachjrs., tom. I*',
p. iih, édit. in-iS, i8i5, et Pollux qu'il cite.
(a) PluUrch., He de Solon , iom. I, p. 36G , cd. Reiske. Voy. A. Gellc.
noct. att.
(3) Denjs d'Halicarn., Hv. III, p. 178.
(4) Voy., pour la composition de 6cs annales, M. Leclerc, Des journaux chez
le* Romains, p. i5et ?uiv.
(5) Cicer. f/c OraU II, la; Tite-Live, I, 3i.
(6) Voy. M. Le^lerc, ouvr. cit., p. loi.
(7) Tii, 20, XI, 27.
(8) Voy. p. 638, note 6.
(9) 8. Jérôme adLœtam, Dans la villa /^«remi/îfl de Pline le jeune, le buis
qui omoit les jardins étoit planté et taillé de manière a former des lettres qui
produisoient tantôt le nom du propriéuire, Untôt celui de l'artiste qui aToil
deanné les bordures. Epist. V, ti, 36, éd. Scbcffer, 1806.
65o J. TECHENEfl , PLACE PU LOUYAE , 12.
h'vmS^ d^? WÎ>le^tfi9 <Je bp^s s'e4 pe^pç(^ë jusqu'après la chuU
de Tempire d*Ocçident. FortiiMiat y dans sa l^ttrç à Flavius (i) i ^
plaignant de la rareté de ses lettres , lui dit : m Si vous êtes fatigué
« du latin , écrivez-moi du moins en liéhreu ; écrive^-ipoi en gi«c. . .
u Peignez sur i)es tablettes de fi*ène les caractères barbares d^ l'ai-
« pLabet runiqi^ e , pu qu'une petitiç verge pnifs yous tieufi^ç lieu de
u papyrus. >»
Barbara fra^^i^^e^ pin gatur rfilii^ tab^Uis,
Qi^odque papyri^s a^it virgula plana yal^st.
L^ëcriture runique dont parle ici Fortunat, ayant pour caractère
distinctif l'absence presque totale de lignes courbes, étoit formée,
dans le principe , par un certain nombre de petites baguettes (vir'-
gulct planas) , que l'on combinoit ensemble ; d'autres fois elle étoit
tracée à l'encre {pingchatur) sur des tablettes de bois de frêne. Les
paysans de la Norwége et de la Suède se servent encore de calen-
driers gravés sur de petits bâtons et de tablettes de bois indiquant
1«6 principales fêtes de l'année.
Enfin il paroît qu'on a parfois écrit sur des copeaux , ou rubans >
de bois que le rabot enlève en glissant sur une planche. Nous en
avons deux exemples à deux époques bien éloignées. Le premier
remonte au iv* siècle ayant l'ère chrétienne. « Celui-là, dit Théo-
« phraste (2), est d'une avarice sordide , qui , lorsqu'il a remporté
« le prix de la tragédie , consacre à Bacchus un ruban de bois ,
«» TAivictv t,'uKiv\iv , sur lequel est inscrit le nom du Dieu. »
L'autre exemple est plus moderne , mais aussi plus remarquable.
Pancirol dit avoir eu en sa possession quelques pages très-anciennes
cpipposées de minces rubans de bois collés ensemble , et portant
des caractères lombardiques ; d'où il conclut que les Lombards (3)
fabriquoient une espèce de papier à leur usage , en réimissant des
copeaux avec de la colle.
Nou^ avons déjà cité le passée où Pline (4) éniunère les stxhs-
(1) Citée page 647, note 2.
(a) Caract., p. 4go, e'd. d'Heinsius. Lejde, i6i3, in-fol.
(3) Langobardi tenues tilias e tabula aùrasas glutineque con^pacUfs puço
cti^arta habuerunt : qua.rum pagiaaa qusdao^ veMistissimae, eorum q^^^içtq^-
hfi& acriptap , ^ud, ij^f ex^qt^. Thfi^» yar-, Uct. \,,^t, cit^ P4E Sohiinvf . Mt
«itnplibr.iYfH,
(4) Hist. nat., xiii, %| .
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 65 1
•
lances sur lesquelles on a écrit avant l'invention du papyrus. Après
les feuilles d'arbres et l'écorce , il nomme les volumes de plomb
pour les actes publics, et ceux de toile, liniea^ pour les affaires pri-
vées. Est-ce à dire que du temps de Pliue on ne se fût jamais servi
du linge pour les actes publics? La religion , du moins , paroît avoir
consacré , chez tous les peuples, Tusage de Técriture sur toile ; on
peut citer , pour TEgypte , les linges écrits trouvés dans les boites
de momies , et les rituels conservés au musée égyptien dans le pa- .
lais du Louvre. A Athènes , les noms de ceux qui s'étoient signalés
dans un combat étoient inscrits sur le voile de Minerve (i). L'an
de.Rome 4% 9 ^^^ Samnites préludèrent à la guerre contre les Ro-
mains par un sacrifice solennel ; un vieux rituel écrit sur de la toile
régla Tordre et les détails de la cérémonie {7\. C'est dans des livres
semblables qu'étoient consignés les oracles sibyllins (3). Les livres
historiques simplement nommés par Tite-Live ILbri liniei dévoient
avoir aussi quelque caractère religieux , puisqu'ils étoient déposés
dans le temple de Monéta, où le vieil annaliste Licinius Macer les
avoit consultés (4). Enfin , sous les premiers empereurs chrétiens,
nous trouvons l'usage de pubUer les lois sur des morceaux de toile de
lin, mappœ linteœ (5).
La toile servit aussi à des usages moins solennels. Aurélien avoit
fait écrire jour par jour toutes ses actions dans des hvres de lin
qui furent conservés , après sa mort , dans la bibliothèque ulpienne,
à Rome (6). Les plans cadastraux tracés sur des toiles étoient dé-
posés dans les archives de l'empereur (7). Enfin des compositions
littéraires furent aussi écrites sur des Uvres de toile ; ils sont nom-
més ctirôasina volumina dans le passage de Martianus Capella, que
nous avons cité plus haut (8). Sidoine Apollinaire, au v« siècle,
écrivoit ses poésies légères sur des morceaux de linge (g).
S'il faut s'en rapporter à un passage des lettres de Symmaque ,
(i) Suidas, au mot'TsVAoç.
(a) Tite-Live, X, 38.
(3) Sjmmach. Epist. iv , 3S , et Clandian. de bello Getioo , vers sSS. II s
étoieot aussi écrits iiur du papyrus. Voy. TibuUe, 11, t, 17.
(4) Tite-Live, iv, 7, so, aS.
(5) Cod. Tbeodos. xi, tit. 37.
(6) Vopisc. io Aurelian., c. 1.
(7) Hyginus, ap. Gœtiuai, p. 192.
(8) Voy. page 647, note 1. Le carbastu dësifpioit aneetpéoc de linon, un
tifiu pins fin que b toile ordinaire.
(9) Epist. li, 16, vers 83 et 84.
65a 1. TECHENER, PLACE OU LOUVRE,. 12.
l'usage des volâmes de soie étoit répandu dans la Perse (i) ; mais
notes ne le trouvons pas ailleurs, du moins bien constaté. En France,
jusqu'au siècle dernier, on avoit coutume, dans les universités, de
faire imprimer sur du satin les exemplaires de thèses que l'on des-
tinoit à des personnages d'importance. De là cette boutade du poète
satirique qui , ayant à peindre une femme avare , et faisant profit
de tout, l'affuble d'un
JupoD bigarre de latin,
Qu'ensemble composoient trois thèses de satin.
Il est impossible d'assigner une date à l'invention du pa-
pyrus. Yarron ne la fait remonter qu'à l'époque de la fondation
d'Alexandrie ; mais Pline (2) , qui rapporte cette opinion, la réfute
par le témoignage de Varron lui-même, de Cassius Hemina et de
plusieurs autres écrivains, relatif à la découverte, faite Tan de
Rome 57 1 , des livres de Numa écrits sur papyrus (3) . Pline ajoute d'a-
bord que la sibylle de Gumes avoit présenté à Tarquin le Superbe
trois livres sur papyrus, dont deux avoient été brûlés par elle ; le
troisième n'ayant péri que dans l'incendie du Capitole , arrivé du
temps de Sylla (4). Il raconte enfin que le consul Mucianus avoit
lu dans un temple de Lycie une lettre écrite sur papyrus par Sar-
pédon du temps de la guerre de Troie. Il existe maintenant, dans
les divers musées de TEurope, un nombre considérable de papyrus
grecs, démotiques et hiéroglyphiques. Plusieurs papyrus grecs ont
été publiés; ils remontent à 1 25, 1 27 , 1 45 ans avant notre ère (5). Le
musée de Berlin possède des manuscrits démotiques de la même
antiquité (6). Parmi les papyrus démotiqucs du ipusée du Louvre,
il existe un contrat daté de la 1 2* année dePtolémée Philadelphe, 27 3
avant J.-C. (7). Mais ces vénérables débris des siècles passés paroi-
(1) Tu etiam sericis voluminibus achacmenio more infundi litteras meas
prrecipis. A.d Protad. 1. !▼, epist., 34.
(a) Hist. nat.yXiii, ai, 27.
(3) Voy. aussi pour ce fait Tite-Livc, xl, 29.
(4) Voy. Solin. PolyfUst,, c. a , A. GcU. I, 19; Denys d^Halicam., libr. iv,
p. 259.
(5) Peyron, Pap. grœci regii Taurinensis musei jEgjrptii. Taurin., i8a6;
in-4,p. 46. Lcironne. Fragment inédits d'ancien g poètes grecs f tirés d'un papy-
rus appartenant au musée royal, etc., Paris, Didot, i83S, in-S, p. 17 , 3a.
(6) Peyron., ouvr. cite, p. 87.
(7) ChampoUion, Rapport sur la collection égyptienne acquise a lÀv»oume,
pag. 6.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 653
tront presque modernes à côté de ceux que Ghampollion le jeune
a fait connoître au monde savant , dans ses lettres sur la collec-
tion du musée de Turin.
La deuxième lettre, adressée au duc de Blacas (i), fait mention
de contrats portant leur date, qui remontent à quinze, seize et dix-
sept cents ans avant l'ère vulgaire. « J'eusse été moi-même, dit-il,
w effrayé d'une telle antiquité , si ce frêle morceau de papyrus ne
« sortoit des hypogées d'Egypte, où aucune autre cause de destruc-
« tion, si ce n'est l'homme seul, ne peut faire disparoitre les objets
«I qu'on y renfeiina jadis avec tant de soin, et si, surtout, je n'a-
« vois trouvé , dans les papyrus tirés de ces mêmes catacombes ,
« une nombreuse série de pièces pareilles , formant une chaîne
« presque continue de dynastie en dynastie > et qui lient, pour
«c ainsi dire, cette époque, si prodigieusement reculée dans l'ordre
- actuel de nos idées , avec des temps plus rapprochés; je veux
« dire avec l'époque, comparativement plus moderne, où les suc-
u cesseurs d'Alexandre usurpèrent à leur tour le trône des Pba-
tt raons. n
La plante nommée papyrus par les Egyptiens^ et ClC).oç par
les Grecs, est une espèce de roseau de la famille des cypéracées.
n Sa tige est nue , triangulaire ^u sommet , au moins de la gros-
si seur du bras , haute -de huit à dix pieds , rétrécie à sa partie su-
« périeure , et terminée par une ombelle composée très-ample ,
« d'un aspect élégant, entourée d'un involucre à huit larges folioles
•» en lames d'épée (2). »» Du temps de Pline, le papyrus croissoit
dans les marais de l'Egypte ou dans les endroits où le Mil débordé
s'élevoit de deux coudées au-dessus du sol ; il venoit aussi en Syrie
et dans l'Euphrate , aux environs de Babylone, où l'on avait aussi
le secret d'en faire du papier (3). Aujourd'hui le papyrus croît na-
turellement en Sicile ; Bruce l'a trouvé en Syrie, dans le Jourdain ;
en deux diflérents endroits de la haute et de la basse Egypte , dans
le lac de Tzana et dans le Goudero , en Abyssinie (4). Mais les
témoignages des voyageurs sont trop peu d'accord entre eux, pour
qu'on puisse affirmer positivement que cette plante existe encore
(i) Pages 49, 58, Sq, 60.
(s) Dictionn. des sciences natur.
(3) Pline, xni, ss.
(4) Foy.en >^^w., in-4, tr.fr.,toiii.v,p. loel suir.
J
654 '* T£CH£NER, PLACE DU LOUVAE , 12.
maintenant dans le pays dont elle Caisoit jadis la principale ri^
chesse«
Tous les détails relatifs à la fabrication du papyrus nous ont été
conservés par Pline (i); mais les trob chapitres qu'il a consacrés à
cette matière sont parfois si obscurs , que , malgré de nombreux
commentaires et même diverses expériences tentées sur du papy«
rus.de Sicile, l'inteiprétation de quelques passages reste toujours
incomplète. On sent que nous ne pouvons discuter tous les points
difficiles dans lesquels nous croirons devoir nous éloigner des
explications proposées jusqu'ici : pour cela seul il faudroit un vo-
lume. Nous nous contenterons de renvoyer nos lecteui-s aux tra-
vaux de Guilandinus , de Saumaise , de Gyrilla , de Caylus , de
Montfaucon (2); et nous allons exposer la fabrication du papier
d'Egypte, telle que nous l'entendons d'après le seul guide que l'an-
tiquité nous ait laissé pour cette matière.
La tige seule du papyrus , longue d'environ q9atre pieds , étoit
1x>nne à faire du papier; on la séparoit longitudiaalement en deux
parties égales. Ensuite, avec une aiguille (3), on enlevoit des bandes
de papyrus aussi minces et aussi larges que possible. Ces bandes
se nommoient , en latin , philjrra. Les meilleures étoient les deux
qu'on enlevoit d'abord daqs chaque partie de la tige , c'est-à-dire
celles qui formoient le centre de la plante ; les autres diminuoient
de qualité, à mesure qu'elles se rapprochoient de l'écorce. Avec les
premières , on £aJ>riquoit le papier de première qualité ; avec les
(1) xTii, s3-s6.
(s) Guilaod. Papyrus , hoc est commentarius in trin C. Plinii mt^oris de
pappro capiicLy ex recensione Henrici Salmuth. Ambcrg. , 1 61 3, in-S* — Saumai»e ,
Comment, sur Vopisc. in Fiimum, c. 3. — Cyrilli D. M. Alonograph, papyri-
Parme, 1796, in-fol. — Montfauc. Dissertation sur la plante appelée papyrus^
sur le papier de coton et sur celui dont on se sert aujourd'hui; dans les M^m.
de FA-cad. des inscrip. et belles-lettres^ t. vr,p. 691. — Caylus , Dissert, sur
le papyrus, ibid., tom. xxiii, p* 19S.— M. Dureaudela MaUea depuis long-
temps en portefeuilU une savante dissertation sur le papyrus, qu^il a
lue à Tacadëmie des inscriptions , et qu^il nous a obligeamment com-
muniquëe. Enfin nous connoissons les résultats des expe'riences qn^a faites
M. Stoddbart sur le papyrus de Sicile , et nour regrettons vivement quUl
n^ait point encore fait connottre les proccfdës quUl a mit ei^ usage.
(3) M. Stoddbart n*a pu enlever les lames du papyrus de Sicile qu^avec un
instrument très-tranchant. Peut-être, dans le texte de Pline, faut-il lire ocùr
au lieu de acu.
• OULLETlIf UU BIBLIOPHILE. 655
«•Dpde«, le 9«pi«r de •ecoude qualité ; avec les iroisiènies, celui de
tmàème quâlké , ainsi <le suite. La première qualité de papier se
nomma d'abord hiératique ou sacrée , parce qu'elle étoit réservée
pour la composition des liviw saints : la flatterie lui fit donner en-
siute k noui de papier auguste on royal {i); par le même motif, le
papier de seconde qualité fut appelé iwien , du nom de Livie ,
femme de l'empereur. La dénomination de liiératique ne s'appli-
qua plus y dit lovs, qu'au papier de troisième qualité. Une autre
espèce de papier étoit connue sous le nom d'amphithédirique ,ipàTQe
qu'il étpit fabriqué à Alexandrie , dans le quartier de l'amphi-
théâtre; mais ce papier étoit susceptible de grandes améliorations.
Fanniua, grammairien de Rome, parvint, en le remaniant, à
ctendre un peu sa largeur et à polir sa sur£ace. Le papier, ainsi re-
bit, prit le nom de papier yàn/ii>/i et rivalisa avec le papier au-
guste ; celui qui n'avoit pas subi ce remaniement garda le nom
d amphitkéâtrique , et resta au quatrième rang. Le papyiiis qui
croissoit aux environs de Sais, en grande quantité, mais en qualité
mfierieure , servoic à faire le papier de cinquième qualité , qu'on
tppeloit papier sàilique. En sixième lieu venait le papier lénéotique,
ainsi nommé d'un quartier d'Alexandrie où on le fabriquoit (a) ; de
qualité inférieure , il se vendoit au poids. Au dernier rang se plar
foit le papier emporétique ou papier marchand; il n'étoit nullement
propre à recevoir l'écriture, et ne servoit qu'à faire des serpillières
on des enveloppes pour les autres espèces de papier.
Isidore (3) , qtù ne dit rien du papier ampbithéàtnque , place le
ténéotique au quatrième rang; au cinquième, le saitique; au sixième,
un certain papier cornélien , qui auroit été fabriqué par Cornélius
Gallm, préfet d'Egypte sous Octave; mais, comme ce dernier n'est
point nommé dmna Pline , historien pourtant bien plus rapproché
qu'Isidore du temps où vivoit Cornclius Gallus, il est permis de
créire qu'il y • confusion dans le passage de l'écrivain de Séville,
et qu'il a voulu parler peut-être du papier claudien^ dont nous
aurons à nous occuper tout à l'heure.
Nous terminenms cette énumération en indiquant le papier de
gnmd format , qu'on nommoit macrocoUej et qui avoit un pied et
(i) Itidor., Ori^,, vi, lo.
(s) Iridor., Or «^.,Ti,io.
(I) Oriff., ^i, lo.
656 J. TECHENEE, PLACE DO LOUVRE, 12. ^
même un pied et demi de largeur (i6 ou a4 doigts).Pline signale
un inconvénient grave dans ce papier, c'est que, si on arrachoit une
seule bande , on endommageoit un plus grand nombre de pages.
Nous tâcherons d'expliquer plus tard cette remarque presque énig-
matique : contentons-nous d'observer , pour le moment , que ce
désavantage ne fit pas renoncer les anciens aux macrocolles. Il pa-
roît même que, dans le moyen âge, on augmenta encore la dimen-
sion de ces feuilles , car il existe des chartes sur papyrus dont la
largeur est de deux pieds François (i).
Yoici comment on procédoit à la fabrication de ces diverses es-
pèces de papier : Sur une table inclinée, et mouillée avec de l'eau
du Nil, on étendoit> les unes à côté des autres, des bandes de papy-
rus , aussi longues que la plante avoit pu les fournir , après qu'on
en avoit retranché les deux extrémités , c'est-^-dire l'ombelle et la
racine; on les humectoit encore avec de l'eau du Nil. Celte eau,
pénétrant les lames du papyrus , délayoit les sucs qu'elle pouvoit
contenir; par là elle perdoit sa limpidité, devenoit trouble et
acquéroit uue viscosité suffisante pour tenir lieu de colle et assujettir
entre elles les bandes dé papyrus, dans le sens de leur longueur (2).
Sur ces bandes longitudinales on en posoit transversalement d'au-
tres, qui, coupant les premières à an^le droit, foiinoient, avec elles,
une espèce de claie. Les feuilles, plagulœ , ainsi faites, étoient sou-
mises à l'action d^une presse, puis séchées au soleil ; ensuite on les
réunissoit en un rouleau, scapns (3), qui, du temps de Pline, con-
tenoit vingt feuilles. Au iv* siècle , la main de papyrus , comme
nous dirions aujourd'hui, n'étoit plus que de dix feuilles (4). C'est
d'une main de papyrus que Cassiodore dit, dans une de ses
lettres (5) : Hac tergo nit>eo aperit eioquenlibus campum , copiosa
semper assistit et quofiat habilis in se revoluta coUigitur dum ma-
gnis iractatibus explicetur.
n y avoit une grande différence de largeur entre les diverses
(i ) Voy. Mabill. De re diptom., I, ix, 3 .
(s) De Jussicb, dans le Mcm. deCaylus dcjà cité.
(3) Ce mot Tient du grec ffKfiTroÇy dorique 0'xêLT0^,8ignilîantl)â ton, rameau.
(4) Parmi les dons faits par Constantin à rëglisc de Rome et au pape Syl-
vestre, on remarque les objets suivans : Cbartas décodas i5o; Chartas cfe-
cadm 3oo; idem 4ooj papyrum rucanas libras, mundas Millb; papyriim
mundum tacanas 5oo, etc. Anastase le bibliothécaù'e, vol. 11, p. i5et 16; éd.
Fabrotti. Taris, iG4g.
(5) Yariar. xi, 38.
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 657
espèces de papier d*£gyptc. Les meilleurs , c'est-à-dire les papiers
auguste et livien , avoient treize doigts ; le papier hiératique en
avoit onze; le fannien, dix; Tainpliithéâtrique , neuf; le papier
sa'itique étoit beaucoup plus étroit : il n'égaloit même pas la lar-
geur du maillet; enfm, le papief emporétique ou marchand n'avoit
que six doigts de largeur. Dans toute espèce de papier, ce qu*on
estimoit c'étoit la finesse , le corps , la blancheur , le poli.
L'empereur Claude fit fabriquer une espèce de papier auquel il
donna son nom , et qui enleva le premier rang au papier auguste ;
celui-ci, en effet, étoit si mince, qu'il pouvoità peine supporter le
bec du roseau, buvoit l'encre et laissoit paroître au verso, comme
autant de ratures, 1rs lettres écrites au recto. Claude fit donc fabri-
quer son nouveau papier avec deux élémens différens : la chaîne
étoit composée de bandes de seconde qualité , qui servoient à faire
le papier livien, et la trame de bandes de la première esp^e, avec
lesquelles on faisoit le papier auguste. Nous avons vu que les pa-
piers auguste et livien avoient treize doigts de large ; Claude aug-
menta encore cette largeur : ces avantages firent préférer son papier
à tous les autres. Le papier auguste continua à être employé de
préférence pour les lettres, et le papier livien, qui étoit composé
entièrement de bandes de la seconde qualité, garda son nom et son
rang.
Dans le quatoi*zième livre de Martial, où les titres des épi-
grammes sont de Martial lui-même (i), et où il a voulu noter
alternativement les présens de luxe et les dons plus modestes (2)
qu'on s'envoyoit réciproquement à l'époque des saturnales , les
charlœ majores sont mises en opposition avec les chartœ episto^
lares (3). On ne peut guère douter, d'après ce qui précède, que ce
papier à lettres ne soit le papier auguste , et que , par le nom de
charlœ majores, le poëte n'ait voulu désigner le papier claudien ou
la macrocolle, qui seuls étoient plus grands que le papier royal.
Ailleurs (4) , le même écrivain parle de la macrocolle ou du papier
.claudien, charta major, et des charlœ minores, par lesquelles il en-
tend , sans doute , toutes les autres espèces de papier de moindre
dimension.
(1) Voy. cpigr. II.
(a) Voy. ëpigr. I, TcrsS.
(3) Epigr. X et XI .
(4) I, XLV, s.
66o I. TCCRENEIl, PLACE DU LOUVRE, 12.
ordinairement on le coUoit de nouyeau avant de l'employer, et ce
procédé étoit déjà en usage du temps des Gracques. La colle com-
mune se composoit de fleur de farine délayée avec de Teau bouil-
lante dans laquelle on jetoit quelques gouttes de vinaigre. La mie
de pain fermenté, détrempée dans Teau bouillante, formoit une
colle de meilleure qualité, moins épaisse, et qui donnoit au papier
une 6nesse égale à celle d'une étoffe de lin ; Tune et l'autre dévoient
être employées dans les vingt-quatre heures. Après avoir couvert
avec cette colle la feuille de papyrus , on la pressoit dans la main
pour régoutter , ensuite on la déplioit et on l'étendoit à coups de
maillets ; chaque feuille subissoit deux fois cette opération.
H. GfiRAUD.
(La suite au numéro prochain,)
liantes m(\0çiU;if^i(\nt^4
Le B^Uetio a déjà cru pouvoir entretenir une ou deux fois ses
lecteurs de la BibUolheca heberiana. Gomme tout le monde n'a pas
la facilité ou le courage de parcourir les i3 volumes dont elle se
compose, et qu'il est à peu près impossible de s'orienter pour faire
des r^pherches dans une masse de 60 à 70,000 articles classés avec
précipitation de la manière la plus incommode et la pliis éloignée
de la:9iéthode adoptée en France , nous croyons que Ton nous per-
mettra d'en extraire quelques noteç relatives à des livres à peu près
inconnus.
Paulai^icliio (Jiian) , libro del Rado Stizuxo. Venetia , 1 533 ; /c-*
bto de le vendette (sans lieu ni date), in-4- M. Brunet (Nout.
rech., t. m, p. 23) mentionne cet ouvrage d'après Melzi, qui en
donné une description purement bibliographique (Bibl. dei ro-
manri, i838 , p. 296). L'auteur se donne comme fils de Zuani
(Jean) Idrovicli, doge de Raguse ; il paroît avoit- échappé aux his-
toriens comme aux critiques. Son poëme est un récit d'événemens
sans Uaison, où le principal rôle revient à Rado Stixuto (Stizzoso, le
colère), parent de Roland. Il y a parfois de la gaité; ainsi une vignette
sur bois (feuillet A. ii) représente Rado au moment de briser la tète
à un loap qu'U a pris dans un piège, lorsqu'il entend tout à coup cet
animal-ltti parler, demander grâce et lui dire qu'il est son oncle
Michio (Michel) Fragurin , aubergiste à Modrusa , Condamné à
cette métamorphose pour avoir mêlé de l'eau avec son vin (voir F. ïi).
L'écrivam a employé un idiome tout particulier ; ce n'est ni le tos-
can, ni le padouan , mais un mélange des deux , copieusement
entremêlés de slavon et de fraaçois italianisés , le tout sans ordre,
sans aucune règle de grammaire ou de syntaxe , de sorte qu'il faut
deviner du mieux que l'on peut le sens de ce qu'on lit. Il nous ap-
prenti q^'ii est demeuré à Raguse jusqu'à sa 34* année, qu'il a étUr
dié à Padoue et fait un voyage à Paris ; ainsi son capricieux jargon
n*à plus droit de nous étonner; il faut encore ren^urquer qu'il s'en
écarté parfois ; le 5* chant, par exemple, est presque en totalité écrit
dans on dialecte tout à fait différent du reste de l'ouvrage, et qui
t .» i /•
C62 J. TECHBNER, PLACE DU LOUVEEy 12.
ressemble à celui qui domiDe parmi les mcmtagnards près de Ber-
game et de Bréscia.
Le ii<* 4 5^5 (^* ^n) c^^ ^^ recueil de discours latins où Ton trouve :
de Ckristi passione oratio Jo. Mariœ^archiep, SipofUini,cumprafa'
ttone Aîdi Manuiti. Rom», 1597, iti-4 |f t'est une dés publlèations
aUines de cette époque les plus rare^, et elle à longtèihps échappa
à M. Renooard , qui en fait pourtant mention d^ son sup^
plément (Annales desAide^ i834 9 p. fS^^* Ce qu'il né dit pas, c'drt
que la préface d'AMe est curieuse en ce qu'elle montre dans quelle
détresse étoient tombés les derniers rejetons de cette fimiille si drgiié
d'estime. Il parottroit qu'an tti* sièdé on parrenoit plus Mûre-
ment à la fortune en détaillant du poivre qtf en Vendant dès livrés;
dans le xix*, siècle de progrès, s'il en fut jamais, les choses 6ài bien
dà changer.
Liber precum. Venetiis, apud filios J. F. Turressani, i56i, in-8
(t. I, n. 4524)* M. Renouard indique cet ouvrage (p. 181) d'après
une note de la biblioth. Buboisiana (n. 55o4) comme étant un livre
de liturgie mozarabe ; 0 est d'autant plus probable qu'il n'avoit pu
le voir qu'on cherche en vain ce volume dans son catalogue (iSiB,
4 vol.). On conçoit toute l'invraisemblance d'un livre imprimé à
Venise pour un rit borné à une seule église de Tolède; c'est Un mis-
sel ou bréviaire romain avec un calendrier en langue dalmate ou
illyrienne ; il forme deux volumes exécutés en caractères rouges et
noirs ; la date est au second vol. ; la devise de l'iftiprimeur se
trouve à la page suivante, après laquelle viennent 3i feuillets.
Disons encore , et terminons-en avec les Aide , que l'on troA-vié
ft. vu, n® 2 1 24) une édition des £/i<>to/i7o^/curorttjitworttiii,quis'ao*
corde, pour le titre et la souscription, ave4 celle que M. Renouard
décrit comme la 3* (p. 319); mais, comme elle a 24 feuilleta au lieu:
de 20, c'est une de plucr à aj<mter à U liste de ces coiitréfactions*
Les Tentes puMSques offrent de loin en- fem dei exemples de prix
d'ifctae exagération j^esqùe inrëns^ (i) , eldoht'lès connoisseîirs ne
saevetit éothmént se rebdré compté. PeWi-etre cela tient-il parfois à
uM circoncsitatncé auafe^e il celle quJs le spirituel ami ^'madaïne
(1) A; propos de cda, noua revîendrm^ dankU pr6cÉU&> iittîfliito(*éi]ip Itf
vente de M . de Pizërécoart, qui a eo aosei quelques bixarreries en ce genre.
(JVote de l'Editeur,)
\mm
BOLLËtlN DU BIBLIOPHILE. 663
du Deffiuit , Horace Wâlpole , raconte dans une île ses lettres :
« Il faut qu'avant de finir je vous instruise du danger auquel m'a
<( expose là vente des livres du docteur Mead, lesquek sont hors de
« prix. Je rencontre, en feuilletant le catalogue, les Vues d'Aude
a ky Ènd^ par Winstanley ; je conclus qiie c'est un mince et piètre
« in-fo). valant uiie quinzaine de schellings; mais, présumant qu^
« n'est pas commun , je prévois qu'il pourra être lancé jusqu'i
« deux ou troîs guinées, et je dis â mon commissionnaire Graham
« de né pas le laissel* échapper. Le ïendemain il vient me trouver
« tout effaré ; il ne savoit pas s'il avoit bien ou mal . agi , il avoit
« poussé jusqu'à 49 guinées. Je tombai à la renverse ; heureuse-
« ment qu'un autre libraire avoit au^i, de son c6té, un ordre illi-
« mité ; il s'étoit rendu adjudicataire à 5o , et mon agent avoit de-
« mandé que la vente fût suspendue , afin que chacun d'eux pût
n consulter son commettant. Vous pouvez croire qu'on ne m'y rat-
« trapera plus. »
Ajoutons que le Jivre héros de cette histoire est toujtars fort
cher en Angleterre, puisqu'un exemplaire payé, en 1824»
17 liv. 17, vente Bindley (455 fr.j, a été revendu 17 liv., en 1829,
chez Hibbert. Il contient 24 pi- 9 non compris trois dédicaces gra«
vées. Afin de consoler ceux qui seroient curieux de les voir , nous
leur dirons qu'à l'exception des dédicaces et des n°' 5, 9 et I7 dies
ont été reproduites dans le supplément au nouveau théâtre de la
Grande-Bretagne (1724 à 28, 5 vol. in-fol.).
< » •
E, J, ff^estoniœ , poetriœ florentissimœ libri très, Pragct , in- 12
(sans date, mais vers 1606). Née en Angleterre , vers le commen-
cement du règ^e d'EUsabeth , la femme distinguée à laquelle on
doit ce petit volume suivit son pèrç à Prague et s'y maria : elle mé-
rite une place ^honorable parn^i les poètes latins modernes ; son
style est d^ jplus corrects , sa diction élégante ; elle reçut les éloges
des' plus beaux, esprits du temps , de Scaliger entre autres. Watt
rBibl. britann.ï indique seulement le volume dont nous venons de
donner Iç titré ; il n*a pas connu ses Opu^cula quœ quidem haher^i
potuerunU in iuçem édita, studio J, C. Kalekhpff. Francqfurti, I7;24>
pè^t in-^9 19 feuillets préface et table, 234 pages. Cette édition
renlermé ses poésies , des pièc^de v^.rs à sa louange par plusieurs
écnvâins estimés (J. Opusa et Dan. tleinsius , entre autres) , et ses
•*. Â Scaliger et à diverses personnes plus ou
moins connaef ; leurs réponses y
sont presque toujours jointes ; et.
664 '' TECHENER, PLACE DU. LODVBE, 12.
si Ton nous accordoit plus de place , nous pourrions en extraire
quelques détails qui ne seroient pas tout à fait sans intérêt.
Dans un petit volume très-rare , et que je ne trouve indique
nulle part , Joachimi Rusdorju nobilis germant Tjrrodnia pœtica ,
in-i6( 1628, sans nom de ville ou d'imprimeur), l'on trouve (p. io4)
une élégie de 46 vers qui nous apprend que E.-J. Weston étoit morte
à Prague, en 161 3; et c'est la seule autorité que nous ayons pour
fixer la date de son décès. Quant à Rusdorf , il paroit avoir accom-
pagné, en Angleterre, le malheureux Frédéric, roi de Bohême. T^ici
un échantillon des complimens qu'il adresse aux beautés britan-
niques :
Aoglia regnum Veneris ,
Italia Cupidinis.
Extorris Cypro, patrioCythereia regoo,
Erravit puero concomitata Deo :
Europae peragrant diversas climatis oras ,
Itala sola placet , sola Britanna placet.
• OEnotrise sumit pharetratus regoa Cupido ,
Ast sibi selegit sceptra Britanna Veous.
Nous extrayons du voyage artistique , en Angleterre , du direc-
teur du musée de Berlin , Waagen , ce qu'il dit de la bibliothèque
du château de Chatsworth, appartenant au duc de Devonshire.
« Introduit dans la' bibliothèque, je vis une vaste salle garnie de
somptueuses armoires à glaces, qui renferment des trésors littéraires
du premier rang , ornés des reliures les plus élégantes. En fait d'in-
cunables , cette collection ne le cède qu'à celle de lord Spencer.
Le duc avoit trouvé une importante collection toute formée ; il y
joignit d'insignes raretés , qu'il paya bien cher à la vente Rox-
burghe , et la bibUothèque de l'évêque d'Ely, qu'il acheta en bloc
10,000 Uv. sterl., sans parler de celle que lui a léguée son oncle,
lord Gavendish. Je fus par&itement accueilli du possesseur de
toutes ces richesses ; il m'engagea à résider à Chatsworth tout le
temps que je pourrois m'y plaire, et la manière dont il montra ses
plus précieux volumes , indique un bibliophile consommé. L'édi-
tion princeps d'Homère , donnée à Florence , inspira mon enthou-
siasme ; imprimée sur un vélin très-fin , et d'une blancheur remar-
quable, avec les initiales coloriées ayec on soin exquis, c'est un
BOLLETIM DO BIBUOPHILE. 665
bijou inestimable. Je vis aussi quelques ouvrages rarissimes dus aux
presses de Caxton.
J^étois impatient d'examiner les manuscrits à miniatures; le
plus important, sans contredit, est un BenedictionaU écrit en lettres
capitales d'or; une inscription en vers latins indique qu'£thewold,
évêque de Winchester , Ta fait exécuter par un nommé Godemann.
Cet évéque, ayant occupé son siège de 970 à 984 , l'âge de ce ma-
nuscrit se trouve déterminé. C'est un pet. in-fol. de 1 18 feuillets
sur vélin ; le nombre et la beauté des miniatures , la richesse des
entadremens le placent au-dessus de tous les autres manuscrits
anglo-saxons que j'ai vus en Angleterre ; il présente un caractère
qui s'éloigne de celui de la plupart d'entre eux, et qui est plus sa-
tisfaisant. On retrouve , il est vrai , ces têtes maladroitement des-
sinées et sans aucune expression, ces membres allongés et maigres,
ces draperies mal jetées , cachet de l'époque; mab tout cela a un
aspect moins barbare , et quoique bien ignorant , sans doute, l'ou-
vrier ihanioit son pinceau avec netteté et une certaine finesse. Il y
a quelques traces de l'antique ; ainsi, sur le feuillet 25 a , qui repré-
sente le Baptême de Jésus-Christ, le Jourdain est personnifié comme
un de ces dieux sous les traits desquels la mythologie fîgureles fleuves..
Il est demi-nu , et deux cornes noires décorent sa tête. Les anges
et les apôtres portent le costume des anciens; leurs pieds sont nus.
Quelques miniatures ont un reflet de l'art byzantin ; la Nativité est
évidemment faite d*après un modèle de cette école, ainsi que la
Yierge (feuillet 90 ^), noble figure tenant dans la main droite un
livre , dans la gauche un lis ; elle a une robe et un voile dorés , un
court manteau rouge, dont les plis sont d'un agencement louable ,
et dans le goût de l'antique. L'or est employé fréquemment, tandis
qu'il ne se montre que rarement et avec parcimonie dans les ma-
niiscrits anglois de cette époque. C'est bien son cachet que l'on re-
trouve dans le groupe grossier qui lapide saint Etienne (feuillet 17);
les juifs y ont de fort petits pieds et des chaussures noires. Le
Christ est , d*accord avec les plus anciens monumens , représenté
sans barbe , dans la miniature où il apparott à saint Etienne mou-
rant , mais l'artiste lui en donne une hideuse dans son dessin bar-
bare de la Résurrection. Les fonds sont souvent de couleur uni-
forme , ou bien la terre est verte et le ciel bleu, mais plus souvent
bariolé de bleu , de rouge, de vert, et les nuages ressemblent -& des
rubans qui ^envolent. Les omemens qui entourent les nûniaturef
\
666 s. TECHEMEA, FLACS DU LOUYAEy 12*
OU oui décorent la tête d'un chapitre sont traités dans le goût d*niie
riche architecture romaine ; lacantue des anciens se reproduit avec
une préférence marquée : nulle part on ne rencontre le dragon, ce
favori des enlumineurs du moyen âge. L'argent a été em|d[oyéy mab
il n'y en a que des traces peu sensibles. Ce manuscrit est du plus
haut intérêt ; il niontre qu'alors TÂugleterre jpouvoit enfanter Am
ceiivres capables de soutenir le parallèle avec celles de la France «
de l'Allemagne et des Pays-Bas.
Un Missel d'Henri VU mérite bien iju'on s']^ arrête i il est graii4
in-8 et contient i86 feuilleU de vèbn.'^ Vne note sur le premiejç
feuillet indique que le roi le donna à sa fille Marguerite , reine
d'Ecosse , mère de Marguerite Douglas, qui en fit présent à l'ar-
chevêque de Saint-André. Ensuite vient un calendrier de la feuiU
lets, orné d'assez jolies miniatures et d'arabesques représentant des
fruits et des fleurs. Le i4' feuillet contient l'envoi autographe du
roi à sa fille. Au verso du i5* feuillet est le Christ vu à mi-corps ; sa
main droite bénit , sa gauche tient le globe du monde, en cristal »
surmonté d'une croix. Cette figure a l'analogie la plus frappante
avec celles de Jan van Eyck, au musée de Berlin, et de Memling, à
la galerie de Munich. La chaleur du coloris, le mérite de l'exécution
de cette miniature, et de celles qui l'accompagnent en grand nom*»
bre, révèlent une origine flamande. Chaque division est précédée
d'une miniature qui occupe une page entière , et dont le revers est
toujours laissé en blanc. Le martyre de saint Thomas Beckett
(feuillet 29) et le saint Georgs (feuillet 3 1 ) ont un mérite particu-
lier. On reconnoit aisément que deux enlumineurs ont travaillé i
ce manuscrit ; le premier , bien supérieur à l'autre pour l'épergie
des tons et la délicatesse , a exécuté les omemens jusqu'au feuil-»
let 33 b, et ceux des feuillets 43 b et 46 b. Les grandes miniatures,
et les pages qui leur font feice, sont richement entourées de fleurs et
de fruits ; il faut pourtant convenir que le tout ensemble n'atteint
pas le degré de mérite qui distingue quelques artistes des Pays-Bas
durant cette période (i485 à iSoq). La signature du roi se retrouve
ato feuillet 3a.
Le duc fait construire une galerie où sa magnifique collection
de dessins des grands maîtres sera disposée d'une manière qui ne
labsera rien à désirer ; ils étoient empaquetés , en attendant , de
sorte que je ne pus les voir.' On jugera de ce que j'ai perdu lors-
qu'on saura qu'il s'y trouve un Léonard de Yinci , quatre Michel-
BULLETIN BU BIBUOPiULB. 667
Aoge, huit Raphaël^ trois Gorrëge, troi? Titien , un Durer , deux
Holbein, tous pièces capitales et des morceaux aussi nombreux que
beaux de Jules Romain , Andréa dd Sarto , Perrin del Yaga, et
autres coryphées des écoles itaUennes. Un livre d'esquisses faites
par van Dyck, pendant ses voyages en Italie, et que le diuc possèdie,
est certainement aussi un objet du plus grand prix.
Muni d^une lettre de recommandation du marquis de Lands-
downe, je me présentai au château d'Holkam , appartenant à
M. Coke, n est impossible de rencontrer un accueil plus gpracieiix
et plus affable que celui que me fit cet honorable et beau vieillard
âgé de 80 ans. Sa demeure a Taspect de celle d'un prince , et un
luxe éblouissant y rè^ne. Héritier du comte de Leicester , il y a un
demi-siècle, il a géré ses domaines avec tant d'habileté et de succès,
qu'il est à bon droit regardé aujourd'hui conune Tun des plus in-
telligens et des plus riches propriétaires en Angleterre.
()çi le voyageur allanand décrit longuement une magnifique
galerie 4'antiqujes et une collection de tableaux où les noms de
l'Albane, 4c Rubens , de Poussin , de Claude Lorrain reviennent
souvent ; nous laisserons de côté ces détails étrangers au plan du
buUe^p, et nous en tiendrons à ce qu'il dit des manuscrits ornés
de miniatures.)
Le plus remarquable est le n? ij5 , évangéliaire sur vélin , pe|.
in-fol., qui porte le caractère di; xi* siècle. La couverture de la
ménie époque est ornée d'images en métal grossièrement travaillées;
elles représentent Jésus-Christ sur un trône, entouré des évangé-
hsteSi et donnant sa bénédiction ; ces figures sont d'une longueur
disproportionnée; elles sont entourées d'ornemens en fiUgranes
assex délicats et richement garnis de pierres précieusjes. Les minia-
tlires représentent, en outre des quatre évangélistes, Jésus crucifié ;
prèf de lui sont Marie e.t Joseph. Elles portent le même cachet que
celles du i^aanuscrit de Chatsworth, que j'ai décrit, et sont sûrement
4'orîgine anglaise ; les bordure?, exécutées dans le goût de l'archi-
^cture jroroaine, son^t riches et rehaussées d'or.
,Un a^tre évangéjiiajre (n^* i5) de '& mé^ie époque, deux volumes
Rlimgîques (i>?f 36 et irj) des jn* et xiii* siècles sont également oi^
^éâ 4» xpviiature^ et richeiiient recouverts; je n'eus malheiireuse-
mi^t pas le ten^ps de les examiner à loisir*
N» 4i. Un Vffiwi sur vél., in-*, e^éciut^ pour Pierre de Médicis,
dpiit les anoes sont sur U premier feuiUet; sous tous les rapports,
\
668 J. TECHEtfER, PLACE DU LODVEE , 12.
il donne des preuves d'un goût qui s*unit au luxe. De nombreuses
vignettes et les initiales présentent de petites figures pleines de
vie et bien groupées ; elles rappellent tout à fait le genre de Dôme-
nico Ghirlandajo , et révèlent la fin du xv^ siècle. Les portions
éclairées dans les paysages et les vêtemens ont été rehaussées d'or ;
les bordures sont richement ornées de gracieuses arabesques y de
bouquets d'or, et quelquefois de petits oiseaux.
N** 658-59. Chronique des comtes de Hainaut et de Flandre ;
on y attache un grand prix à cause de ses miniatures , qui sont ,
après tout, l'ouvrage d'un médiocre artbte des Pays-^Bas, au
XV* siècle.
J'étois trop pressé pour pouvoir tout contempler ; ainsi quelques
manuscrits qui m'auroient vivement intéressé m'échappèrent; je
regrette surtout une Bible en figm^es du temps d'Edouard m.
La bibliothèque publique de Cambridge, riche de plus de
100,000 volumes , me fut montrée avec la plus grande obligeance
par le conservateur Hartshorne , encore jeune , et qui a publié ,
en 1829, un ouvrage sur les raretés les plus curieuses qu'elle pos-
sède. Panni ses 2,000 manuscrits ou distingue surtout une copie
des quatre Evangiles en grec et en latin , très-bien écrite et d'une
belle conservation ; quelques érudits la croient du 5* siècle, d'au-
tres la regardent comme un peu moins ancienne ; elle a appartenu
au couvent de Saint-Irénée , à Lyon , et elle tomba dans les mains
du fameux Bèze, qui en fit cadeau à l'université angloise* H ne faut
pas passer sous silence trois de ces manuscrits remplis de dessins
d'animaux vrais ou fabuleux , et que les bibliographes connoissent
sous le nom de bestiaires. Comme luontiment des connoissances zoo-
logiques et graphiques du moyen âge, ils ont constamment un in-
térêt particulier. Tous trois sont incomplets au commencement et à
la fin. L*un d'eux (coté K 4» 25) est un petit in-fol. sur vélin où
sont , en outre , retracés divers sujets. La première figure est celle
d'Alexandre le Grand en costume du moyen âge; il est majestueu-
sement assis, une jambe croisée sur l'autre , ainsi qu'à cette époque
l'on représentoit les juges. Ce furent les notions puisées dans une
traduction de l'histoire des animaux d'Aristote qui servirent cer-
tainement de base à tous les ouvrages de ce genre. Des combats
de bêtes entre elles ou contre des hommes i^viennent plus d'une
fois , et il y a de la fidélité dans la manière dont sont retracés les
BOLLEtlN DO BIBUOPHItE. 669
animaux réels. On y trouve jusqu'à des centaures. On fera atten-
tion à une pêche de la baleine ; un homme assis sur le cétacé lui
enfonce dans le corps un grand clou ou crampon attaché à une
corde que tient un matelot à bord du navire. Quelques dessins ne
sont qu'esquissés, d'autres légèrement et grossièrement enluminés.
La façon dont ces sujets sont conçus et traités révèle le commen-
cement du xui* siècle. Les arabesques et le tracé du second manus-
crit (format pet. in-fol. , sur vél.) doivent le faire rapporter au
XII* siècle ; les cinq premiers feuillets seulement sont enluminés.
Le troisième manuscrit in-^ est incomparablement moins beau.
Je remarquai un joli manuscrit des Heures de la Vierge , grand
in-8 sur vélin , d'une écriture très-serrée , et dont les miniatures,
les encadremens ornés de fleurs et de fruits sont un gracietix monu-
ment de l'art de la peinture en ininiatm*e chez les Flamands , à la
fin du XV* siècle. A la fin du volimfie est une note qui attribue ces
décorations à Giulo Clovio ; elle indique une ignorance complète.
Un superbe exemplaire de la traduction italienne de Pline , im-
primé à Venise, chez Jenson , en 1476 , montre avec quel zèle on
continua à orner de miniatures les anciens produits de l'art typo-
graphique. G*est un in-fol. sur vélin d'une admirable exécution.
Au commencement du second livre , les marges sont décorées de
miniatures archi tectoniques aussi gracieuses que riches ; la har-
diesse et le fini du dessin, la vivacité du coloris les mettent au pre-
mier rang. De chaque côté est une colonne d'ordre composite en
or, rehaus^ de teintes brunes , et accompagnée d'un entablement
âégant. L'architecture, d'un bleu clair, est ornée de masques ; la
frise est violette et décorée de figures de combattans, ou bien verte
et enjolivée d'images de dauphins. Les deux colonnes de texte sont
séparées par une tablette où s'entrelacent des filets rouges. Il se
trouve encore, sur la marge à droite , et sur un fond bleu et foncé,
des groupe^ de pierres précieuses et de coraux qui se déroulent en
arabesques enchanteurs. La lettre capitale , un E , est retracée en
or et en pourpre sur un fond vert de forme carrée ; un en£snt et
un triton la décorent, ainsi que deux têtes avec les inscriptions D. A.
(DiTus Augustus) et D. F. (Diva Faustina). En tête de chaque livre
est une initiale ornée avec autant de richesse ; en tête de chaque
chapitre, il s'en trouve d'une dimension moindre. En comparant
ce travail à. des ouvrages analogues, je me crois fondé à lui attri-
buer une origine milanaise.
^O 7. TECHIMEH, PLACE BU U>UVA£, IZ*
L^ biblÎQtlièquQ du collège de la Trîpité, écabUe dans une salle
yfntCi ël^Dte et bien éclairée , reaferme aussi quelques manus-
crii^di^es d'alteotion.
Uo Év^ngéliaire in-'fbl., sur yéUn (coté B. lo, 4) apparient au
^ si^e, (et c'est un reste précieux de l'art en Angleterre. En tète
est Ip jC^rist sur SQQ trône ; s^ cheveux blancs sont ceints d'une
couronpe. Le^ figura des quatre évangiélistes sont de petite diinen^
sipn ; toutes les miniatures sont entourées d'omemens où l'or a été
É
employé san^ parcimonie.
Le goAt qu'ayoîenit pour un meryeilleux fantastique et effiayant
lesifnaginations du moyep âge devoit leur CEÙre trouver un cbarme
tOUtiHii^ciilier dans l'Apocalypse; aussi ce livre est-il, à part les évan-
féliajures etl^ psautiers, celui dont on rencontre le plus souvent des
manuiKrits ornés de miniatures, La bibliothèque de Cambridge en
possède trois , et l'un d'eux est d'une beauté vraiment extraordi-
naire. C'est une traduction françoise avec un commentaire étendu ;
elk remplit un in-fol. i 2 colonnes (coté R 16, 2) ; sur la couverture
se trouvent les armes de France ; les quatre premiers feuillets of*-
frent neuf sujets relatifs à la vie de saint Jean; il n'y a guère de
pages dans le reste du volume qui ne soient embellies d^une ou deux
Winialimes ; les quatre derniers feuillets même en contiennent aa.
To«t y indique la première moitié du xmf siècle. L'artiste s'est ins-
fnié du texte qu'il illustroit ; il a souvent des conceptions pleines
4'originalité, de surnaturel, d'intérêt. Les diables et 1^ dragons
ne laissent rien à désirer au connoisseur le plus difficilç. Les têtes ,
dépotwues de variétés, ont pourtant quelque expression ; les pieds
sont petits et naAigres, les corps d'une longueur disproportionnée.
Les danmés sontieconnoissables à des nex aqnilins énormes et à des
bouches monstrueuses peintes en blanc. Les couleurs sont épaisses
et sombres ; le bleu et le brun dominent ; les draperies sont ajustées
avec de l'Jiabileté et beaucoup de soin; on y reconnoit , ainsi que
dfmsl'arcbitecture, les premières traces du goût gothique. L'auréole
des saints, les encadremens des sujets sont rdiaussés d'or ; les ar-
bres conservent encore la forme de convention qu'on leur donnoit
au zii' siècle. Ce précieux manuscrit, de la plus étonnante conser-
vafdon , fut donné au collège par une dame , en i64g* Les deux
autres sont de bien moindre importance.
C'étoit en grande partie pour voir les manuscrits de la biblio-
thèque Bodleyenneque je me rendois à Oxford; le docteur Bandi-
BUMJITIN DO BIBUOPBILK. 67 I
oeil, qui préside à ce% çiabUsaement , m^ reçut avec une comidai-
sance iu£uie, au point que, sacbaot comhieii j'avais peu de tempa,
il voulut bien me donner rendex-VQUsà six heures du matin. Je vis
|e célèbre manuscrit de la iraduçûon en vers anglo-s^ons de la
pen^ et de Daniel , faite par le moine Caedroon ; le Déca*
méron ^ de D^bdin, et les mémoires de la Soûété des Antiquaires
m'avoient déjà donné uiie idée des nombreux dessins qu'il ren-
(ierme. Jj'ei^amen que j'en %a corrobora l'opinion que mes re-
cherches au musée britannique m'avoient inspirée sur le compte
des artistes aoglois, depuis Le x* jusqu'au xii« siècle. D'après la lon-
gueur disproportionnée des figures , l'extième petitesse des pieds,
nn certain cachet dans le type des visages , je regarde ce volume
(ptet. in-fol.) comme étant du milieu du xi* siècle, quoiqu'on l'aft-^
tribue en général à la fin du x' ; le savant bibliothécaire observa
que la Corme de récrûture venoit à l'appui de ma façon de voir.
Les figures sont des croquis à la plume , enluminés de rouge , de
noir. Il esc remarquable qu'à la page 1 1 , qui représente Dieu le
père donnant la bénédiction , l'on relrouve le type le plus antique
de la tête du Christ figuré jeune et sans barbe; la robe pourpre et
le manteau vert sont ajustés à l'antique et les ombres indiqués par
d*épais traits noirs. D'autres peintures offrent l'image de Jésus con^
forme au type le plus récent des mosaïstes. Les ornemens ne sont
pas continués jusqu'à la fin du volume : à partir de la page 88, on
n'en trouve plus que la place laissée en blanc , à l'exception d'une
miniature inachevée (page 96).
Un fort beau Térence sur véliti , du xii* siècle , est curieux par.
les indices qu'il oAre d'une époque de transition dans Ti^rt. Ainsi
les vétemens sont conformes au costume antique , et leurs bordureâ..
sont enrichies de pierres précieuses ; le style de l'architecture tien^i
le milieu entre le gothique et l'anûque. Le défaut de proportion
dans les figures tuop allongées sur le frontispice et trop courtes-,
dans les vignettes , la petitesse des pied^, la grandeur des mains ek
leur incorrection , tout cela appartient aux époques dn barbarie»
De toutes les passions , la Peur est la mieux rendue.
Un manuscrit sur vélin , du xi* siècle , contenant les Actes dés
apôtres et les Spitrea, écrit en joli caractère grec cursif, est impôt»
tant en ce qu'il montre avec quelle fidélité L'esprit et les procédés
de la peinture antique se conservèrent dans fdusieurs circonstances..
L'sr em^ployé pour le fend est presque le seul indice qu'il offire da.
671 J. TXCBENBR, PLACE DU LOUVRB, J2.
genre byzantin. Les figures des apôtres Pierre , Jacques, Jean, Lnc
(deux fois) et Paul occupent chacune une page entière; elles sont
traitées avec liberté et noblesse ; les proportions sont exactes , les
formes bien senties , et, chose plus rare , les mains et les pieds bien
dessinés. Les chairs ont ces tons bruns , les vétemens, strictement
fidèles à l'antique , ces tons clairs que l'on rencontre dans les pein-
tures de Pompeï, et une hardiesse , une assurance de pinceau éton«-
nantes régnent partout. Ce manuscrit peut se mettre à côté de la
Bible de l'empereur Basile et du psautier grec du x* siècle , que
possède la bibliothèque du roi, k Paris.
Je vis encore le manuscrit grec du nouveau Testament , que pos-
séda longtemps la famille Ebner , de Nuremberg , et qu'en 1819
elle vendit pour la bien modique somme de 120 louis d'or au li-
braire Payne , auquel l'université l'aaheta. C'est un in-4 sur vélin ,
d'une élégante écriture cursive , dont la forme indique le xii* siècle.
Sur la couverture, qui est en argent massif, est une plaque d'i-
voire de six pouces de haut qui représente Dieu le père dans l'acte
de donner sa bénédiction ; cette figure est travaillée avec grand
soin et d'un goût noble. Les nombreuses miniatures qui décorent
ce manuscrit sont importantes sous plus d'un rapport ; le caractère de
l'école byzantine s'y retrouve en entier dans plusieurs endroits , et
bien des principes de la peinture antique sont constamment respectés.
Il y a delà dignité et de l'expression dans un grand nombre de person-
nages ; les ombres et les lumières, reproduites sans art, ont une lar-
geur fixe. Dans plusieurs sujets, notanunent dans saint Pierre
délivré par un ange , la beauté simple et noble de l'art chrétien le
plus reculé perce complètement. Je fus frappé de la fieiçon dont saiot
Jean est représenté deux fois sur la même miniature , d'abord sous
les traits d'un jeune homme, assis, écrivant son Évangile ; ensuite
sous ceux d'un vieillard à barbe blanche, les mains élevées vers un
croissant peint en bleu, destiné à représenter le ciel, et d'où sort une
main élevée , celle de Dieu , qui le bénit ; à côté est écrit en grec :
La Révélation divine éclairant Jean. Les artistes antérieurs
au XY* siècle représentoient habituellement cet apôtre comme un
vieillard ; depuis , il a constanunent été dépeint comme un jeune
homme : ici il se montre sous des traits différens, soit conune
évangéliste, soit comme auteur de l'Apocalypse. Les omemens qui
entourent les principales miniatures ne conservent plus rien des
formes antiques ; les couleurs variées sur un fond d'or rendent té-
moignage de l'influence arabe.
K
BULLkTiIf DU BIBUOFHILE. 673
3e ne pus malheureusement voir les beaux et nombreux manus-
crits à miniatures que le savant Douce a légués à la bibliothèque
Bodleyenne. Le docteur Bandinell me dit qu'il ne pouvoit m'en
montrer qu'un seul. QuW juge de ma satisfaction lorsque je re-
connus, au premier coup d'oeil, le livre d'Heures qui avoit appartenu
à Marie de Médicis, reine de France , et que tant d'amateurs ont
admiré chez le pasteur Fochem , de Cologne , qui en fut proprié-
taire il n'y a pas longtemps. Bien des connoisseurs penchoient à
faire honneur de ces miniatures au célèbre Hans Memling ou Hém-
ling, de l'école de van Eyck. Bien qu'elles appartiennent évidem-
ment à cette école , je crois que cette opinion ne sera point admise
de ceux qui ont vu le superbe Bréviaire romain, conservé à la bi-
bliothèque de Saint-Marc, à Venise , et qu'a décoré ce maître. Les
formes de l'architecture, la perspective aérienne dans les arrière-
plans du paysage , indiquent une époque un peu moins reculée ,
de sorte que ces miniatures ont dû être exécutées au plus tôt vers
i5oo. n est bien facile d'y reconnoître deux mains différentes, l'une
est d'une grande finesse et d'un tracé fort délicat; elle donne
beaucoup de vie aux figures ; c'est d'elle qu'est le frontispice ; l'autre
est bien moins habile, bien moins exercée; c'est à elle: que j'attri-
bue le siège de Jérusalem sur la page qui suit le titre; sur chaque ,
page, la marge supérieure est ornée de fleurs , de fruits, d'insectes, .
quelquefois d'arabesques ou de pierres précieuses et depeiles retra» <
cées sur un fond presque toujours d'or mat , quelquefois aussi de
couleur verte , et avec une délicatesse , une vérité , une supériorité
d'exécution que l'on ne rencontre que dans les plus beaust ma**-
nuscrits de cette époque. . • G. B. •
.1 • , i'
.' • ; ■* ■«'.'■
QtTÈLçitjJEâ ^trhâ
99% Ll
BiANÙSCftlt m GtlÊGOÏtiÈ i)Ê tOÙRS,
9R LA BliLIOT&ÊQUE DE CAMÉRA r
Lé manuscrit de Grégoire de Tours , qui te troû?e k la bîMîo-
chèque de Cambrai, est un inn'fol. de i3 pouceâ de hauteur sur
9 poo^ 5 lignes de largeur. Il a 1 84 feuillets de peau de yélin ,
écrits des deux oôlés^ à deux colonnes et saiis pagination ; presque
toos^ les ftaîUeCs portent à leur sôththét le fa|ij>el au livre aù^uif
ils àppàrtienneÉit.
lidt j 3t prenniérs feuillets, fftà «îènâennent leé 6 premiers liyres^'
sont écrits en lettres tinriales ; gtàoîiéh feC trèi^ romiiiiiés encore éà
usage i Tëpoqué mërowiD^enne. Cette écriture du manuscrit de
Grégeii^ de Tours me pefrdtt dàtjét dâ vîtf* siècle , ][>éati-être mêni^
drbfadà'▼u^'
iw âQqusnte-tMiâ derâiersfeiiinëci^dÉitilrà^^ quatre d^ér-
mêtu h/net; ils sûnt AâritH éH imm èét^vmhïéë t[iû iHé pâ--
roissent dAer du ix* siècle.
Depuis le premier feuillet jusqu'à la huitième feuille du deuxième
livre , les feuillets sont fortement salis. Le vélin est altéré et rongé à
quelques endroits. Dans le reste du volume , on trouve quelques^
rares défauts dans le vélin. Plusieurs annotations , plusieurs cor-
rections se remarquent aux marges et aux interlignes. «Tai cru y
reconnoitre l'écriture du père Mabillon. Quelques feuillets sont
écornés , mais le texte est entier.
Les cinq premiers livres sont complets : le sixième le seroit aussi
sans quelques lignes qui manquent tout à la fin ; elles ont été enle-
vées avec le feuillet entier , sans doute à cause du blanc que la
feuiOe de vélin laissoit parottre.
Le septième livre et les trois derniers sont écrits sur un vélin
BULLETIN AD BIBUOPHILC. 675
d'une autre qualité que celle du Télin des six premiers livres. Il est
moins épais, moins transparent, moins lisse.
Le septième livre est complet ; le huitième Test kassi , inais il
paroit écrit par une nouvelle main. Cependant , le corps ,* lie genre
de l'étriture sont les marnes que ceux du sieptièÀie livre; maîé
récriture présente plus de netteté.
Le àeuvièmè livre est incomplet t un feuillet a éfé cqW|^ vers le
milieu du livre.
Quatre feuillets ont été coupiés à la fin du dixième livret ; le dér*
nier feuillet est diminué de moitié de sa largeur.
Les épitomes manquent entièrement'/ ils n'ont, Simd doiité, ja-
mais existé à ce volume , c«r on voit encore la iîàiàiiàkiièè dés quatre
derniers feuillets coupés au dSxièt&e Uvrè; et éile^épltbmici^afvàiënt'
existé , ce serait aux épitomes qttë iHéiUjfiéHfiëki tés' ^Ûielti'e fëÛI-
lets i et le dixième Kvre aeroit coHftipfet.
Peut-être le premier copiste àùra-'i-it éétic les di%' llvrW, dd*€
les quatre derniers auront été détruits sous le règne des successeurs
de Clovis , époque de confusion et d'ignorance , que le génie de
Charlemagne et la science d'Alcuin ont cherché à faire oubher.
Très-probablement les quatre derniers livres du manuscrit auront
été remplacés sous Charlemagne, ou sous ses premiers successeurs.
Cette hypothèse est d'autant plus probable , que les quatre derniers
livres présentent plus de fautes de latinité que les six premiers ,
qui n'en sont pourtant pas exempts ; et que c'est au ix' siècle que
le latin a cessé d'être la langue du peuple des Gaules , qui ne se
servit plus que du roman.
Aucuns dessins , si ce n'est de petits poissons assez mal jetés, et
un simple trait , n'accompagnent les initiales. On n*en voit qu'à
trois conunencemens de chapitres. En général, le volume est écrit
avec correction, mais très-simplement. Quelques titres écrits en let-
tres plus grandes que celles du texte présentent de ces doubles
consonnes que les Romains avoient prises aux Grecs.
Ce précieux manuscrit , l'un des plus rares qui soient en Europe ,
a été bien gauchement relié en mauvaise basane , vers la fin
de 1826. Rien n'est plus ridicule qu'une pareille couverture à un
livre aussi vénérable. Il faut absolument ùàre disparaître cette
preuve de mauvais goût du bibliothécaire de i8a6. Le volume a
besoin d'être démonté et nettoyé avec la plus grande précaution ;
on devra retendre et mettre en presse les feuillets qui sont racornis :
3n6 J. TSCHENSB^ VLktE, DU LOOVAX , 12.
et les feuillets manquans devroient être restitués habilement et dân»
le style de l'époque.
11 est très-lacile de lui trourer une reliure en bois du xiv' ou
du XY* siècle , et de le remonter dans là nouvelle oouyeriure, qui
ne devra pas dispenser de le placer dans un étui fermant à clef ^
qu'on placeront dans un appartement à l'abri de l'humidité.
Il se trouve actuellement , et depuis quelques aimées /placé dans
un corridor humide et sans communication directe avec l'air exté**
rieur; il court le risque de périr s'il y séjourne encoi:e dix ans. Je
l'ai revu aujourd'hui tout humide , quoique par une température
de plus de ^o degrés de chaleur.
Û est probable que ce manuscrit aura servi aux Bénédictin»
quapd ils ont donné leur édit^n 4?$ différens historiens des Gaules.
Pal cpllationné quelques pages prises dans les différens livres , et j'ai
trouvé l'arrangement des n^otji et des phrases absolument con-*
fenne à la leçon donnée par les Bénédictins.
Cambrai , s4ao(lt 1887.
Faillt.
.1 .
* mt
. !•■
• 1 • •
-1/ :i
V 1
t / '
•
/• • II.
; * ■
.• «
\ f
1 .
1 <
M
•
1 •'
î».i
11.
I
/.'
■ •
■1 :..::•!■' ■• . - , :■! .;
» *<
. ii •
• I !• •>■ -s ni ;•» .»
• ,
.-?.••
Bulletin Du i3iblta))t)Ue,
■ T
CATALOGUE DB LIVRES BAREfl ET GUKIEUX , D6
LITTÉRATURE, r'bISTOIRB , BTC, QVl
SE TROUVENT A LA LIBRAIRIE DE
J. TBCHBNBR, PLACE
BU LOUVBE ,
N- 14. — Juin 1859.
i5oi Amoubs des Dames illusti^à de France sous le règne de
Louis XTV. Cologne j P. Marteau (s. d.), 2 vol. pet. in-12 ,
fig., brochés i5— »
i5o2 AirriTBÈftE db nostbb Seignbvr Iesvs-Christ et du pape de
Rome. 1620, pet. in-S , mar. rouge, fil., tr. dor. (Derome,),
24—- »
Deux figures grotesques et satiriques contre le pape Jules III
sont ajoutées à cet exemplaire.
i5o3 Baccu Elpidani (Andr.). De naturali vinorum bistoria, de
vims Italiae et de conviviis antiquorum libri vxi. Romœ^
1596, in-fol., vél. , cordé, armorié &ur les plats. 5o^ »
Exemplaire bien conforme à la description qu^en donne M. Bru-
net dans le Manuel du Libraire .
i5o4 Baillt (A.). Histoire financière de la France, depuis Torigiiie
de la monarchie jusqu'à la fin de i ^86 , avec un tableau
général des anciennes impositions et un état des recettes et
43
6^^ X. TICHSNEE, FLACI DU LOUVRE, 12.
des dépenses du Trésor royal à la même époque. Paris ,
i83o, a vol. in-8, br 8 — »
i5o5 BâLâAfl. OBuvref coaiptètes. Parisy L. Êitlaine^ i665, 2 vol.
in-fol. 9 port. , veau , portrait 18 — »
Ces deux Tolumes deTÎcnnent rares, et la collection elzéTÎrienne,
moins bonne quant au texte, estd^un prix fort éieTë.
1S06 Bavdibb (Michel). Histoire du mareschal de Toiras, ov se
voyent les effets de la valevr et de la fidélité. Ports, Cror-
moisy^ i644f ii^*fol.y fig., v. b 8— *>
i5o7 BoDGBAUD (le ciTOTEii). Recherches historiques sur la police
des Romains , concernant les grands chemins, les rues et les
marchés. Paris^ an vni, in-8, br., en cart. . . 3«*5o
f^oy, Bergier, Histoire des grands chemins de Tempire romain,
\ Yol. in-4.
i5o8 BaEiTEOPr. Essais sur Pohgine des cartes à jeu , sur l'inven-
tion du papier de coton et sur le commencement de Tart de
graver en bois (en Al)^m.), avec un grand nombre de plan«
cbes. Leipzig, 1784, i»-4> d.-rel. 14 — ^
i5o9 BftUNi Aeetini (Leonabdi) Epistolarum libri viii ad finem
codd. Mss. suppletii, et castigati et plusquam xxxvi epistCK
lis, quae in editione quoque fabriciana deerant, locupletati,
recensente Laurentio Mehus. Florentia^ 1741 , 2 vol. in-8.
12-— >•
i5io Bbulliot (Fbançois). Dictionnaire des monogranunes , mar-
ques figurées, lettres initiales, noms abrégés , etc. , avec le»'
quels les peintres, dessinateurs, graveurs et sculpteurs ont
désigné leurs noms; nouvelle édition. Munieh, i832 , 3 vol.
in-4 br. ; publiée à 1 20 fr 7^ — **
Excellent ouyrage.
i5ii BoixABT (Isaag). Académie des sciences et dw arts,
contenant les vies des hommes illustres qui ont ex-
cellé en ces professions, avec Worapourtraicts tivea au natu-
ïtTLLSTllf DU BIBUOPHILI. 6^9
rel. BruJseUe^ Foppens ^ fGgS, a vol. in-fo!., veau. {Belles
épreui^es,)
Les superbes portraits qui ornent cet ouvrage, au nombre de
1 17 dans le premier volume et de 1 54 dans le second , sont gravëf
par de Larmessin, d'après fioulonnois 65 — >
t5i2 CsAftLoms GoASAT, tragédie en trots actes et en vers. 1795^
in-8, portr. ajouté, broché 3— 5o
P^oy.y sur cette këroïne , Touvrage de M. Dubois relatif à son
histoire, dont le prix est de 3 fr.
i5i3 Cbifflet (le P. Pierre-Faaiiçois). Histoire de TAbbaye
royale et de la ville de Tovrnvs, avec les preuves , enrichie
de plusieurs pièces d'histoire très-rares ; et les tables néces*
saires pour en faciliter l'usage. Diion^ i6649in-4i v. 9—»
i5i4 CoLLiN DB Planct. Dictionnaire critique des reliques et des
images miraculeuses , précédé d'un essai historique sur le
culte des images et des reliques, sur les troubles élevés par
les Iconoclastes, etc. Paris y 1 82 1-22, 3 vol. in-8, br. 12 — »
— Dictionnaire infernal , ou BibUotbèque universelle sur
les êtres , les personnages , les hvres , les faits et les choses
qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de
l'enfer, etc., etc. , etc. Paris j 1826, 4 vol. m-8, et atlas, br*
ao — »
i5i5 CoMiNiBi (Philippi) De Garolo octavo , Galliœ rege> et Belle
neapolitano, commentarii, J. Sleidano interprète , accessit
fareuis quasdam explicatio rerum , et anthoris Yita« Jtrga^
toratiy 154s, pet. in-8, mar. vert. . é . . . ft— - »
i5r6 GoifiN>BciT. Esquisse d'un tableau historiqae des progrès die
fEsprit humain. Paris ^ Agtusej an m, in 8, br. 4~~ "
1 5 1 7 Coup d'obil éclairé d'une bibliothèque, à l'usage de tout pot»
sesseur de livres, par M***. Pariij Lottin, 1778, 1 vol. iii-8;
cart.^pl é . . . .
68o J. TECHENKIl, PLACK DU LOUVBE, 12.
i5i8 CousiNBRY (E.)* Essai histonque et critique sur les moimaies
d'argent de la ligue Achéenne , accompagné de recherches'
sur les monnoies de Gorinthe y de Sicyone et de Garthage ,
qui ont eu cours pour le service de cette fédération. Paris ,
1825, I vol. in-4 9 arec 5 planches, br. . . 7 — »
1 5 r 9 Ghefs-d'obuvee politiques et httéraires de la fin du xvni* siè-
cle (sans lieu, mais en Suisse) , 1788, 3 vol. in-8, br. 9 — »
Choix des productions les plus piquantes, que les lumières et le
ridicule, la philosophie et la gaietë, la raison et la bicarrerie ont
fait éclore dans cette «fpoque intéressante.
i52o CuMBEELAND (Richard). Traité philosophique des lois natu-
relles, traduit par Barbeyrac. Amsterdam^ P. Mortier, I744f
in-49 d.— rel., n. rog 10— «
i52i David, ou THistoire de l'Homme selon le coeur de Dieu.
Londres, 1768, in-12, br 3 — i»
A ce Yohime est jointe la tragédie de Saûl et David , a s4 per-
sonaages.
1 522 Dictionnaire de la langue romane , ou du vieux langage
françois (par Lacombe). Paris, i768,in-8,v. m., fil. ft — »
1 523 François (Rkn^). Essay des merveilles de nàtvre et des plvs
nobles artifices. Paris, J. Pocqt^et, 1667, pet. in-8, fig. dans
le texte, vél
Cet ouvrage commence par un Traité de vénerie , de fauconne-
rie , etc .
i5<i4 Grille (d'Angees). Description du département du Nord.
Paris, i83o, i gros vol. iu-8, pap. vél., broché. . 6 — »
i525 HiSTOiEE de l'hérésie de Yiclef , Jean Hus et Jérôme de
Prague , avec celle des guerres de Bohême qui en ont été
les suites. Lyon, 1682, pet. in-12, v 4— **
1626 de Spa, où on examine si Pline a voulu désigner
les fontaines ou celles de Tongres , et suivie d'une lettre
BULLETIN DO BlBUOPfllLB. 68 f
sur deux prophètes, Nosti-adamus et Mathieu Laensbeigh.
i8o3, 2 vol. pet. in-8, br 6 — >»
1627 HifiTOiRB du culte et pèlerinage dus aux reUques de sainte
Reine d'Alise, qui se Toyent dans l'Abbaye de Flavigny, en
Bourgogne (par A. Guyard , bénédictin). j4vignon , 1757 ,
in-i2, V. f. (Rare.) 10 — »
1 528 — généalogique des Tatars, trad. du Ms, tartare d'A-
bulgasi-Bayadur-Chan , enrichie d'un grand nombre de
rem^urques, etc., etc, avec cartes géogi*aph. par D.... Lejrde,
jibr, KalUwier, 1 726, 1 gros vol. in-12, br., 8i3 p. 6— »•
1 529 Inauguration de Pharamond , ou Exposition des lois fonda-
mentales de la monarchie françoise, avec les preuves de leui*
exécution ^ perpétuée sous les trois races de nos rois , 1772 ,
pet. in-8 , fig. , v 4 — *
1 530 IsTORiA Di GoRSiCA dell' arcidia como Anton Pietro Filippini,
seconda edizione revista , corretta e iUustrata con inediti
documenti dall' avvocato G. G. Gregor). PUa^ 1882, 5 vol.
in-8, portr., br 60 — »
Cet ourrage n^a jamais ûîë mis dans le commerce.
1 53 1 IsoGRAPHfB DES Hoiof ES CÉLÈBRES , OU Gollectlon de facsiiiiilés,
de lettres autographes et de signatures dont les originaux se
trouvent à la bibliothèque du roi et dans les collections par-
ticaUères.
Première et deuxième livr. du quatrième toI. (1), ou suppl. Prix
de chaque Uyraison 6 — »
On donnera, à la fin de l'ouvrage, aux souscripteurs, la traduc-
tion des lettres en langues étrangères, et copie des lettres fran<;oisef ,
difficiles i lire . Ces deux premières livraisons sont riches en noms
célèbres.
i532 Langlès (L.). Recherches sur la découverte de l'Essence de
rose. Paris y i8o4> in-12, br., pap. vél. . . . 1 — 5o
i533 Larcbsr. Mémoire sur la Déesse Yéims. Paris ^ 1 776, in-i 2,
(1) Tes 3 premiers vol. en 33 livraisons. Prix un—.
^2 1. TECBENEKy PLACI DU LOUTRE, 12.
br«y avec le 8* index qui oumque à beaucoup d'exemplaires.
6— ..
1 554 I<atâtba (lb) historique des femmes célèbres , des temps an-
ciens et modernes, par M. P. Parii, Louisy 1809 , in-i8 ,
12 figures, br., pap. vél 2 — »
1 535 Lb Fkron (Iban). Catalogue des noms, flûts et yies des con*
nestables, chanceliers, grands-maîtres, admiravx et mares-
chavx de France. Ensemble des prevosts de Paris , depuis
leur premier établissement iusques à Henri UII , avec la
figure et blason de leurs armoiries. Paris, Fed. Morely i Sgg,
in-fol.,v.g. 12—»
Y 536 IbiioiBBs de très noble et très illvstre Gaspard de Saulx, sei-
gneur de Tavannes. S. î, n. d, {Lyon, Fourny) , i vol.* in-fol. ,
vélin 18 — »
Cette ëdition , t. d. et s. 1. dHmpression , a été fait^ k Ljron par
Foumj ; mais il ne la rendit quVn cachette i cause de plusieurs
traités hardis sur François P' et Catherine de Mëdicis. Il ne put
obtenir de priTil<$ge.
i53^ ■ . du docteur F. Antomarchi, ouïes derniers momens
de Napoléon. Paris, 1825, 2 vol. î||r8, br. . .
i538 ■■■■■^ . ■ — pour servir à l'histoire du célèbre Rousseau (J.-B.),
où l'on prouve que les fameux couplets qui lui ont été faus-
sement attribués sont réellement de La Motte , Saurin et
Matafer. Bruxelles, Foppensj 1763, pet. in«i2| br. 2 — 5o
Arec le couplet facsimile' de l'original ; ouvrage attribue a
J.-B. Rousseau lui-même.
i53g — — ^— — sur la révolution de Pologne, trouvés à Berlin.
Paris y 1806, 1 vol. in-8, pap. vél., br., cart. . 4"~ "
i54o HiLLB (lb8) et une FOLIES , contes françois, par M. N***.
Londres, 1^85, 8 vol. in-i8, br 8 — »
i54t MonviiBiiTA illvstrivm per Italiam , Germaniam, Hispanias ,
totum denique terrarum orbem eruditione praecipue , et
BULUlIIlf OU BlItlOPBlU. $63
dodrina vif orum, figuris artifieiosiasûnia exprcsêft , mmeque
primum sic noyé ediu. FraneofuHi ad Mcumm^ iSBS, in-
fol.p véL (i?rf ear.) . i5- »
i54a HoBHOFn (Dan. Gbobg.) Polyhistor. litterarius, philosophie
eus «t practîcus , cum accessionibus Joaa. Fickii et Joh.
Molleri, edidit J. Alb. Fabiidus. Luheea , 174? > ^ ^^l*
10*4 9 porCr., d.-rel. ii
1 543 NiNY (le comtb de). Mémoires historiques et politiques sur
les Pays-Bas antrichiens, et la constitatioii tàat interne
qu'externe des proyinces qui la composent. BrustlUs^ Le-
Francq^ 1786, 2 vol. pet. in-8, portr., br. . . . 6—»
lfi44 OEumaa de maître François Rabelais, jimgterdam, H. Bot*-
dejiuSf 1725» 6 vol. iii«ia, fig., brochés. . . . 18— »
1545 -^ diverses de M. l'abbé Oliva, bibliothécaire iit
M. le prince de Soubise. Paris , Martin y 17989 in-8y br.
2— 5o
Recherches d'antiquîtës assez curieuses, ouvrage Mçq ignoré et
qui mérite un meilleur sort.
1546 OuvMVsatT (d*). Les Annales de Flandres, dcKt. pttbKée par
Lesbroussart. Oandy 1789, a vol. in^. 12 — »
Edition enrichie de notes grammaticales, historiques «t critiques,
et d0 platieurt obartat,. diplômes, ete.
1 547 Pai<ii)bctae Justuvianb a , in noyum ordinem digestae : cum
legibus codicis, et novellis, quae jus Pandectaruiv confir-
mant, explicant, aut abrogant. Partsiis, 1 748, 3 Tol. in-fol. ,
mar. sert, (Très-^el exempL) 4^ — ■
1548 PARAniif (G.). Mémoire de l'histoire de Lyon. Lyon, Anu
Grjrphi'uSf 1673, in-fol., v 12—»
1 549 PoT-pouRRi , ouyrage périodique pubUé par numéros ; le pre-
mier a 60 pi^es , il y a 24 numéros qui forment 4 vol. in-8.
i5— »
684 '* TEQIEN£R» MCACS DU LODVttï, 12.
i55o P1BO6AI1LO (F.-H.)* ^^ Gloria di PaTÎa dall estretto assedio c
liberatione di cssa riportate contra l'armi di Francia di Sa-
voia, et di Modena^ Fanno i655. Pavia^ i655, iii-4, br. en
cart 8 — M
r
i55i Plotaequb. LesQEvyres inorales et wealées , translatées de
grec en francois, reueues et corrigées en ceste 3" édition en
plusieurs passages par le translateur. Pcais , M, Fascosan ,
1675, 2Tol. in-fol., V 20 — »
i55a IbuLATioN de tout ce qui regarde la Moscovie, ses habitans et
leur grand Duc. jPariV , 16S7, P^^* iu-ia/v. br, {Rare,)
6— H
i5$3 Repuqvb de M. de Girac à M. Gostar, où sont examinées
les bëueues et les invectives du liure intitulé Suite de la dé-
fense de M. de Voiture. Leyde, 1660, in-8, vél. 5— »»
1S54 IUtblatioii» indiscrètes du xvni" siècle » par le cardinal de
Bemis , Bossuet , Cabanis, J.-J. Rousseau , Thomas , Yol-
taire, Washington , etc. Paris , i8i4 9 i gros vol. in-12 de
56i pages, br 4 — »•
i555 Rsbhâni (Bbati) Sdestadienris, rervm germanicarvm libri
très, ab ipso avtore diligenter reuisi et emendati , addito
memorabilium rerum indice accuratissimo , quibus prae-
missa est vita Beati BJienani , à loanne Sturmio eieganter
conscripta. Basileœ, i55i, in-fol., vél., d. s. t. 18 — *»
Tr^-bel exempl. de de Thou.
i556 RobbAdb Bbauvbset. OËuvrçs badines. 1801 ,2 vol. in-i8,
brochés 4 — •
Ces petits contes en rers, un peu trop libres, peuvent se placer
à côté de ceux de La Fontaine, de Grëcourl et Voltaire.
\ 1557 RuniMBNTA grammatices ad instituendos iuuenes non parum
conducentia. Impre^sum Cameraci^ anno Domini, i5i8, pet.
in-4f goth., d.-rel.
f^ox , sur ce livre précieux , la note inséra dans le précédent
numéro, page 599.
\
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 685
i558 Sand» (Edwin). Relation de Testât de la religion , et par
qvels desseins et artifices elle a esté forgée , et gouuemée
en diuers estats de ces parties occidentales du monde. Gc-
net^e^P. jit^berty 1626, pet, in-8, pareil., avec l'ancre aldine
sur le titre 4"~ •
L^édit. de (Holl,, EU.) i64i , stoI. pei. in 19, d. mar. — La
fainte chorographie de Geslin. Amst, , L, EU,, i64i, 9 toI. pet.
in-i3. Prix 11 — »
1559 Saint-Aiiand. Moyse savyé , idylle héroïque. Parts , i653 ,
in-4>vél., édit. originale 4 — •
i56o Salabb (la), laquelle fait mention de tous les pays du monde
et du pays de la belle Sibylle, etc. Paris ^ PhiL le Noir , i527,
in-fol. goth.,3fig. en bois, singulières, v. fauve, fil. {Un peu
mouillé,) 80 — »
Sou9 le titre bizarre de Salade , qui veut ici dire mélange , se
trouyent plusieurs traités politiques , extraits d^autcurs anciens',
des traitt^s sur les sibylles ; puis , ensuite , sur les églises ; il Tient
ensuite quelques chapitres historiques fortintéressans, comme
« c^y sensuycntles nobles qui vindrcnt a la conqueste avec le roy
Charles I". — Sensuit les noms de ceux qui furent faits sci-
|i;nearSy etc. Les serimonies (sic) et ordonnances des gages et ba-
tailles. — Desquelles gens le prince doit faire ses capitaines et
chiefz de guerre, etc. »
i56i Sansotino (Frangssgo). L'historia di casa Qrsina. In f^enêiia^
i56â. — De gli hvomini illvstri . délia casa Orsina di Fr.
Sansovino. i565, 2 part, en i vol. in-fol. , d.-rel., portr.
18— »
Kechercbé par les curieux à cause du nom de Napoléon.
i562 Satteb Menipeb svr ce qvi s*est ioué a l'assemblée de Saul-
meur, auec la représentation des tableaux et enricliissemens
des bordeures, par le sievr de Tantale, ministre de France ,
addressees aux ministres d*Allemaigne (5. /.), 1612, pet.
in-8 , cart
i563 ToLAMD (J.). Lettres philosophiques sur les préjugés du
dogme de l'immortalité de l'âme , de l'idolâtrie et de la su-
686 J. TECHll!fKm> M.ACB DV LOOVAB , 12.
perstilioii ; sur le tyfCème deSptiioMi et sur Voiighie 4tt mou*
Teinent dans la matière. Ltmires^ 1768, pet. in-S, broché.
3-60
i564 Tr4Icté de l'antiquité, vénération et privilèges de la saincte
chapelle du Palaia-Royal de Paris , par Seb. B. (RouiUard).
Parié, 1606. — Tres-huuible remonstrance am roy sur ce
qui s'est passé en la reforme des corddiers de la ville de
Paris, 1622. — De l'Université de Paris ; et quelle est plus
ecclésiastique que séculière (pair A. Loysel). Paris j 1587 ,
3p. in-8, V 8 — »»
iS65 TAAiTi de la formation méchanigat des languei ^ des prin-
cipes physiques de Fétymologie (par le président de Brosse).
iPom, «nu, a vol. in«>i3, v., avecpkftcbes (JHorett curieux),
i566 Trialoovb j ov ambassade dv roy François I*' en enfer ; his-*
toire du temps passé renouveUée au présent par personnages,
l'Ambassadeur, -—Gerberas, — Pluton. iS^y 10*4' ^^*
1667 TuBBBO (OmàBius). Lamotte Levayer. Cinq Dialogues £Edts à
l'imitation des anciens. Francfort^ •/. Sarius, 1716, 2 vol.
m^i^j brochés v
i568 VAuan (Hamimii) Ifolitia Gallianim ordine litlararun^
digetla. Paristis^ F. Léonard^ 1675, in^fol., vél. , cordé.
(BelemempL). . 3o— »
1569 Vbbtt (la) dv cathoucom n'EsPAGRE , auec vn abrégé de la
tenue des estats de Paris, conuoquez au z de féurier i5g3,
par le chef de la Ugue, tiré des Mémoires de mademoiselle
de la Lande , AHas la Bayonnoise, et des secrettes confabu-
lations d'elle et du père Commelaid(x. /.)* '^^9 P^^* ^"~^'
Edition prcnière» «hwlanmtMnMpble à ocUecit^e par M. No-
dier daosla préface de son éditioD delà Satire Uéuip^, nais arec
la date iSgé ; un I parott ajoute'.
Dans le catalogue de M. Lcber , tom. ii , qui est sous presse , se
troareni des détails oitiércncnt neufs sur la premièrt édition de
la &aUr« llâai|tpë«.
BOLLBTOr DU mUOMlIUE. 69}
1570 ViB M Jitusy rappelée à sa timpKcîté, mne de maximes
tirées à n«îtatioii de Jésus. Paris^ I7g5 , in-ia , d.HreL
1671 VnDB Jésus-Ghaut y martyre des apôtres etwitres sujets de
dévotion gravés par Montcomet, 70 estampes, pet. in-Sobl.
iS^a Vu (LfL) BT TBsarAS des deux princes de Paix, le ho«diac
AnthoiDe et saige duc Françoys 9 premiers de leoBs noms,
par la grâce de Dieui duc de Lorraim» raarchîs, ducs de Car
Ubre , etc. Ensemble les royales et très-exceUenàes céré-
mfiaies observées et acromplif>s à leurs fiménilles et enter-
rements^..«., le tout recueiitm et véritablement •eatript par
Edmond DubottU^y, etc. Otf^u , Jean Poflfrr), sS47» P^
ine45 . ■■'■ •
très «rare ; «xemplciM à% U. et Pizërëeodrt , Imm' eonservtf «
I ■ -■ ■■ 18— «
1673 ViTA (nx) AuuBBn pn, sapientis, prvdentis Bel^urvm prind-
pfs commentarivs. Alb. Mirœvs publicabat. jlntverpim,
16229 in-4»v* f-» fil
1574 VouiBT (db). Considérations sur la guem actuelle des Turcs.
Lonérts, 1788, 1 vol. in-8 , fig., d.-id. . . • 2— »
1675 TbaiXlb) TâBLEAUnu PAPisMB, par Renonlt. Amsterdam, Du
Freine^ 1700, pet. in-12, mar. r., d., tr. dor. {Derûme),
EsempL de M. de Pix^récoart» iS— »
1576 Wawis (mabaiib bb). Ses Mémoires et ceux de Claude Anet,
pour servir de suite aux Confessions de J;-J. Rousseau, édi-
tion originale. Pan's^ 1786, i vdi. in-8 , portr., v. 5—- »
1577 WoLBBR8u(J.)Elegi«. (^lufiftf, 1725, in-8, cart 2^So
1578 Weun (JoAB.) Lectionum memorabîlium et teconditarum
centenariî xvi, cum indice Joan. Jac. Linsii. Laringaf,
1600-1608 , 3 vol. in-fol., vél. , avec l'index de Linsius.
Ia partie bistoriqas de ce Undté le fait rechercher par la mé-
thode çUire de ■Qn.okutcRMnt ; les gnViixBfr.aa hsii^ ea ncmbre
688 ). TECHBNERy MJkCE DU LOUVRE, 12.
considërablei le rcndeiài fort curieux^ mais. les id^e&bizariYs et >. .
, eulièrts raimor(e9.9 dans le ;cpur» «le rouvnce:8oiit .co ûui le fera
le plus rechercher des curieux; on y rapporte les diYcrses
croyances du peuple, prophéties de Tabbé Joachin, le Christus,
Antechristus , etc., etc. l/iudex manque souvent aux exem-
' pUtres. .
■ )
PUBLICATIONS NOUVELLES.
i579 HoNUMBNS FEANÇoi» tNÉDiTS , pouT scrvir à riiîstoiré des artâ,
depuis le n* siècle jusqu'au commencement du xtii^ , choix
de costumes civils et militaires, d'armes, arimires, instru-
Énems de musique, meubles de toute espèce y et de décora-
tions intif rieures et extérieures des maisons , desfisinés , gra-
vés et coloriés d'après les ôriginilux , par N.-X. -Willemin,
auteur du Choix de costumes civils et militaires des peuples
de l'antiquité , classés chronologiquement, et accohipagnés
d'im texte historique et descrip^f , pai* André Pottier, con-
servateur de la bibliothèque pubUque de Rouen. Livrais.
49* et 5o* (texte) terminant l'ouvrage.
. L^ouTrage dont nous annonçons aujourd^hni râobè veinent dé-
finitif est trop connu des artistes, des antiquaires et des ama-
teurt, pour qo^il soit nëcessairc d^eù faire ressortir le me'nte et
rexactitude. Nous nous bornerons à rappeler quVntrepris dans
le but d^inspirer le goût et de populariser l'étude des antiquités
nationales, il est ifi premier dans lequel on ait tent^ d'exploiter
aTOC goAt, critique et discernement , cette mine pre'cieuse et jus -
qu^aJors si de'daignëe des monumens du çioyen 4g6»que, pour-
suiri avec une perséyerance înc'branlable, un dévouement à toute
épreuve et au prix d^mmenses sacriGces pnr son consciencieux
auteur , il a laisse bien loin derrière lui toutes les concurrence»
quHl a 8U.<ïcitées pendant le cours de sa lente et laborieuse publi-
cation, et qu^enfin «arrivé aujourd'hui à son terme , après avoir
profite de toutes les acquisitions de la science , de tous les progrés
de la critique arcbéologi((ue, il peut être considéré comme le
répertoire le plus vaste, le pins complet et le yilus exact des mo-
numens de Fart national , depuis le vi* siècle jusqu^aa milieu
du xviie. Quoique demeuré jusqu^à ce jour incomplet et privé de
l'avantage d^une classification chronologique et méthodique , les
services qu'il a cependant rendus aux artistes sont immenses ; et
Ton sait que cVst en grande partie au mérite et à la fidélité de ses
magnifiques illustrations que notre époque est redevable, non-
seulement de Texactitude de costume dont les peintres donnent
. maintenant l'exemple en traitant des sujets de notre histoire ,
BDLLETIir DU BIBUOPHILE. 689
mais encore de cette réhabilitation tardive qu^ont obtenue dans
l'estime des amateurs et des antiquaires tou& les objets d'art et
d'industrie du moyen âge.
Le cadre que s'étoit trace' M. Willemin , et que cet antiquaire
avuit d'ailleurs progressivement étendu et développé en poursui-
vant la publication des Monumens francpU inédits, étoit véritable-
ment immense, et cependant on peut dire qu'à très-peu de lacunes
près, il a été complètement rempli : reproduire fidèlement d'après
les monomens originaux, inédits ou jusqu'alors inexactement figu-
rés, une suite de types et de modèles exprimant toutes les vicissi-
tudes et les transformations successives de l'architecture civile et
religieuse, de la sculpture, de la peinture sur verre et en émail ,
de la miniature des manuscrits, des armes, des costumes, des
meubles, des ustensiles de tout genre, des inttrumens de musique,
des décorations intérieures et extérieures des édifices , en tin mot
de tout ce qui constitue l'art proprement dit dans touteales spécia-
lités, de tout ce qui caractérise extérieurement la vie publique et
privée , les mœurs et les habitudes de nos pères , telle est l'entre-
prise magnifique que M. Willemin n'a pas craint d'aborder , et
qu'il a su conduire heureusement à son terme, en j employant ,
pendant près de trente années . son expérience d'antiquaire et son
dévouement d'artiste. Trois cent deux planches in-folio, compre-
nant plus de deux mille monumens , costumes ou détails, dessinés
exactement d'après les originaux , soit par M. Willemin lui-même,
soit par les plus habiles artistes de l'époque, tels que MU. E.-H.
Langlois, Debret, Imbard , A. Gamerey, De Vèze, Turnieau, etc.,
gravés â l'eau-forte et au burin , la plupart coloriés , richement
rehaussés d'or à Tinstar des manuscrits , et reproduits enfin avec
•ine supériorité d'exécution qui défie toute comparaison , sont le
résultat de ces études constantes, de ce travail opiniâtre, auxquels
M. Willemin épuisa hâtivement ses forces et sa vie.
En parcourant successivement tous les détails maintenant
classés de cette immense galerie figurée des arts, de Tindustrie et
des costumes du moyen âge, on assiste , comme par enchantement,
une merveilleuse résurrection des âges écoulés. Les siècles primi-
tifs, depuis le vi* jusqu'au x*, présentent leurs rares monumens
d'architecture qui conservent encore le reflet des traditions de
Tart antique , les inestimables joyaux que la tradition rapporte à
Cbarlemagne , les peintures des belles bibles carolines, et les splen-
dides spécimens empruntés aux manuscrits grecs du siècle de
Théodose. Au xi* et au xii<> siècle, on voit se développer et fleurir
tous ces types variés d'architecture romane, saxonne, lombarde,
byzantine, aux formes robustes, aux eflets grandioses, aux détails
capricieux etrecherchés. A cette époque, apparoissent les premiers
chefs-d'œuvre de la sculpture monumentale ^ on passe en revue les
imposantes effigies royales de Chartres et de Corbeil , et l'on par-
court avec intérêt tous ces motifs fantasques de chapiteaux et de
692 I* TECHENEl , PLACE Dn LOUTâE, 12.
i5gi Théati ligeoi ki contin li Voëge di Chdfontaine, liLigeoi y
li fiesse di Houiesi-Plou, é les Hypocontes. j4 Liège y iSSg,
in-18) broché 3-<-5o
1692 TnunoR admirable de la sentence prononcée par Ponce Pi-
late contre Nostre Seigneur Jésus-Christ , trouvée miracu-
leusement escripte sur parchemin en lettres hébraïques dans
un vase de marbre , enclos de deux autres yases de fer et
de pierre, en la yille d'Aquila, au royaume de Naples , sur
la fin de l'année i58o. Paris , i58i, pet. in-8 (réimpress.^
facsimilé) • . 2 — n
iSgS Taiomvbb dt Coibbat, facsimilé de l'édition originale.
NancjTf 1839, I voL in-8, cart 6 — 5o
Fbjr* ce titre dans le Manuel du Libraire , k Tarticle Uzier. Foy.
aasti Tarticle de M. Nodier , dam les Mélanges tirés d'une petiu
bibliothèque , i voL in-S 3— »
MANUSCRITS.
1 594 ÂNCiBNifES (les) et modernes généalogies, epitaphes et armoi-
ries de tous les feux contes et contesses de Dreux et de
Braynne, commencent à très hault, très illustre et très puis-
sant prince Loys le Gros, jadis roy de France , père de très
hault et puissant seigneur Robert , conte de Dreux , fonda-
teur de l'abbaye de saint Yried Braynne , de l'oidre de
Vienne en Daulphiné , de Tordre de sainct Benoist.
Mss. de Tan i54o enTiron, sur Telin, de 38 feuillets in-fol., aTec
un très-grand nombre de blasons et lettres omces en or et cou-
leur, très-délicatement exécutés iSo— »
1595 Pekcb8pub. In-4 €t in-8.
Plusieurs de ces livres imprimés et Mis. à difiérens prix.
'Notices contenues dans le quatorzième Numéro du Bulletin du
Bibliophile j 3* série.
Essai sur les livres dans l'antiquité, particidicrement chez les
Romains. 63 1
Variétés bibhographiques. 661
IMPRIMERIE DE L. BOUCHARD-HOZARD ,
ruedeTÉperon, 7.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE,
PETITE REVUE I/ANCIENS LIVRES
CONTENANT
1 ^ MS NOTICES BtBLlOGAAPHIQOES, PHILOLOGIQUES ET UTTiR AIRES
DE DIVERS AUTEURS , SOUS LA DIRECTION
DE M. Ch. NODIER;
a* UN CATALOGUE DES LIVRES DE MA UBRAIEIB.
N^IS. — 3*sÉniE.
I
I
PARIS,
TECHENBR , FLACB DE LA COLONNADE DU LOUVRE,
N* tX
JunxBT.
BULLETIN OU HBLIOPHILE. SoS
DES LIVRES DANS L'ANTIQUITÉ, etc.
(Suite.)
Rome n'aroît donc pas des fabriques de papier proprement
dites y mais seulement des ateliers où i^lui qui arrivait d'Egypte
recevoitune nouvelle préparation. Ce £sût explique un phénomène
remarquable que présentent les travaux exécutés à Naples , pour
le déroulement des manuscrits d'Hercuianum. On vient à bou| ,
quoique avec beaucoup de peine, de dérouler ks papyrus grecs;
mais les volumes latins sOnt tellement satui^és d'une espèce de colk
résineuse , que les feuilles épaissies se déploient très-difficilement :
on ne peut même en obtenir que des fragmens qui , s'échappant
sans aucun ordre , présentent à l'oeil des mots , des syllabes ou
même des lettres isolées, et que des lacunes considérables ne per^
mettent pas de rattacher à un texte un peu suivi (i). Aussi,
en 1825 , sur 2,366 pages, qu'on avoit obtenues en déroulant des
manuscrits, il n'y en avoit que quarante de latines : toutes les autn^
étoient en langue grecque. M. le chanoine A. de Jorio, à qui nous
devons ce fait, ajoute (2) : « Les experts croient, avec raison, que
« les difficultés particulières que présente cette espèce de papyrus
« naissent non-seulement de sa souplesse (le ^'/u /enj^iis de Pline),
« mais encore de la différence de son apprit, » Il nous semble évi-^
dent que les manuscrits grecs ont dû arriver d'Alexandrie tout
confectionnés, tandis que les volumes latins ont été écrits à Rome^
sur des papyrus retravaillés d'après les procédés que nous avons
décrits.
La première feuille du scapus ou rouleau de papier portoit une
inscription qui contenoit le nom du fabricant, la date et le heu de
la fabrication, et le nom du cornes largiiionumj sous la juridiction du-
quel étoient les papeteries (3). Cette feuille se nommoit protocole(4)^
ce qui signifioit première feuille collée. On peut voir un singulier
exemple de protocole dans le facaimile publié par M. ChampolUon-*
(1) HercQlan. volum., t. II,pref., p. th.
{%) Offiekia dei papyri* p. 3t.
(a) ^07. la NoreUc de Jiutiaicn, que nout allona citer tout à rhettrç» . .
(4) ^ftfTtxeAXpr^protocollun.
44
ég6 1. TECMBNkB, PLACE DU LOUVRk, 12.
Figeac 9 de la bulle donnée l'an 876 par le pape Jean YIII en
faveur de rabbayedeToumus(i). L'inscription elle-même, quiétoit
en tête de la main de papyrus , fut appelée protocole , et c'est
cette inscription , et non la première feuille entière , que Justi-
nien (2) défendit aux tabellions d'an*acher dans le papier destiné
aux actes publics ; car jamais on ne se seroit avisé de détruire ,
comme innUle , une feuille de Quatre pieds de long , parce qu'elle
atfroit (:k>rté une inscription de deux lignes.
Les fragmens les plus modernes que nous possédions de papier
d*Egypte ont au moins sept siècles d'antiquité ; ils sont, en général»
d'une couleur sombre , et si fragiles, que pour les conserver on est
obligé "de les coller sur du carton ou sur du foit papier. Le papy-
rus neuf , au contraire , avoit de la consistance ; il suffit , pour le
prouver , de rappeler les rudes épreuves que lui faisoient sabir ^
i£n de l'améliorer ^ les marchand^ de Rt>me« De plus , sa couleur
étoit parfaitement blanche (3) , et pluneurs auteurs anciens ont
comparé cette blancheur à celle de la nei^e (4). Combien de temps
falloit-il pour détruire, dans le papier d'Egypte, ce gluten d'où ve-
noient sa souplesse et sa couleur ? c'est ce qu'on ne pouiToit dire. Un
passage de Symmaque nous apprend seulement que cette substance
se détérioroit prompteinent , et , chose singulière , qu'on lui prêtée
roit l'écorce pour transcrire les ouvrages dignes d'être conservés (5)?
Il parolt qu'anciennement tout le papier qui se consommoit en
Europe y étoit importé de l'Egypte. Le tyran Firraus , qui s'étoit
révolté sur le bord du Nil, se van toit d'avoir assez de papyrus et de
(i) Chartes latines surpapjrus, premier fascicule. Paris, Didot,-i836,in^oi .
*(i) Nordle, 44, c. s.
(3) Ausonne, épttre 4, vers 78, et suiv.
quum tibi
Cadnii nigellas filias
Afe/onis atbam Jilijm
l<(otasc|ue furyae sepiae
Cnidiosqiie nodos prodidit
Les anciens appeloîenl le Nil Meto. Voj, Festiis.
(4) Haec enim t»vgo niveo aperit eloquentibus campum . Et plut bas : Jubc>
tiira einc rimis, continuiras de minutiis, viscera nivea virentium herbaruni, etc.
Catsiodor. variar, xi, 38.
(6) Itane me ludos facis, ut qus apud te iocuriosius loquor, in styli cau-
diioes aut tiliie pugillares censeaa transferenda ne facîlis senectus papyri
^cripta corrnropat. Symmaque, epist. iv, 34.
BDLLBTUf DO BHUOMIUJE. 697
coUe pour nourrir une armëe ; assertion que Gasaubon entend du
prix des objets 9 et Saumaise des objets mêmes (i). I^es principales
fabriques ëtoient à Alexandrie ; « cette riche , qpulente et pro-
« ductive cité y dans laquelle personne ne vivoit inactif; les uns y
« iabriquoientdu verre, les autres du papier (2) . » Nous avons avancé
que le papyrus étoit connu , en Grèce du temps d'Homère , à Rome
sous Numa, mais sans pouvoir appuyer cette opinion d'ancim passage
positif. Le plus ancien passage que nous connoissions propre à
constater un grand commerce de papier d'Egypte se trouve dans
Théophraste , disciple d'Aristote (3). Après avoir décrit les divers
usages de la plante de papyrus , il ajoute : et les feuilles à écrire ,
A renommées parmi les natious- étrangères , jtce) ifjL^AviffrATA. Jvi
■rovç 'é^tÊ rk CtCkitt. Mais il arrivoit quelquefois que la récolte de
papyrus manquoiten Egypte; l'importation alors étoit peu consi-
dérable, et la disette de papier se faisoit sentir en Europe. Il y en
eut une si considérable sous Tibère , qu'elle causa des troubles
dans Rome. Pour les apaiser , le sénat fut obligé de nommer des
commissaires, qui distribuèrent à chaque citoyen du papier selon
ses besoins (4). A la fin du iv* siècle , le papyrus étoit rare en
Afrique. Saint Augustin , écrivant à Romanius sur du parche-
min À déCsut de papier , lui annonce qu'il lui enverra prochaine-
ment son Uvre sur la religion catholique , pourvu que le papier ne
lui manque pas (5). Au vi« siècle, les marchands égyptiens appor-
toîent du papyrus à Marseille ; mais il paroit que le commerce in-
térieur n'avoit pas assez de. vie pour répandre cette denrée dans le
nord de la Gaule. Grégoire de Tours , répondant à un livre diffa-
matoire, de Félix , évéque de Nantes , s'écrie : «« O si Marseille t'a-
« voit eu pour évéque! ses vaiseaux t'aurpient apporté non de
« l'huile ou d'autres épices , mais seulement du papier, pour que
« tu pusses plus à l'aise écrire contre la réputation des gens de
(0 Vopisc. in Firm., c. 3, et les commentaires de Gasaubon et de Sau-
maise sur ce passage. Observons, en passant, que la colle de farine, inrentëe à
Rome pour le papyrus étoit aussi employée en Egypte au moins au m* siècle.
(9) Yopisc, (S'arur/i., c. S.
(8) Liv. IV, cb. g.
(4) Pline xiii, 97.
(6) Mon bsec epistola sic inopiam chaitœ indicat, ut membranas salt«m
abundare testetur Scripsi quiddam de cathoHca religione quod tibi
Tolo anleadvcntum meum miWcrt ^ si char ta intérim non desit. Epist. xv ,
illias ii3.
698 J' TECHlMia , PLACE DO LOUYAI, 12.
«c bien j, mais le manque de papier met det bornes à ton batar<^
« 4age (t).tt Oh peut encore citer la lettre où Fortunat (2), se plai<-
gnant de la rareté des lettres de Flarus, lui indique dircrs moyens
de suppléer au manque de papier.
Les Arabes, maîtres de VEgypte au vu* siècle, continuèrent à lat-
briquer dii papier arec le papyrus ; la bulle de Jean VIQ , en fa*>
yeur du monastère de Tournus, qui est datée de Tan 876, porte ,
sur sa première feuille, un protocole de trois lignes en grosse
écriture arabe çursire. Il est néanmoins probable que Tinvasion
nnusttlmàne ralentit considérablement le commerce extérieur de
4'Egypte , et que le papyrus devint plus rare en Europe et dana
Vempire grec de Gonstantinople , où cette rareté deyoit principale
tnent se fiiire sentir. D'un aut|^ côté, l'usage des palimpsestes, qui
se répandît beaucoup au 1:^ siècle, an^ionca une disette de parchi^
min , dont nous ne saurions , du reste, démêler La cause. Ces cir-
constances farorisèrent eq Orient, et parmi les Grecs, la TOguedu
papier de coton , qui ayoit été inventé à la Mecque vers la fin du
VIII* siècle (3). Ge papier, nommé en grec 'xjifrtif Cof^CcunrK» dans
le latin du moyen âge, che^rta ^omhjrcina, cuitunca ou damtucêna , se
répandit promptemen^ dans tout l'Orient, et finit par y laire tomber
le papier d'Egyp^. Au xii* siècle, l'évêque Eustatlie, dans son com-
mentaire sur Homère (4) , dit formellement que l'art de faire du
papyrus n'est plus pratiqué. Vers le même temps , notre papier de
chiffon scrvoit déjà à Caire des livres. Pierre le Vénérable, nommé
abbé de Gluny en iraa , dit, dans son Traité contre les Jai£i:
M Les livres que nous lisons tous les jours sont Dsits de peaux de
« mouton, de bouc ou de veau , de papyrus ou de papier de chif-
« ions (5). » En 1 189 , Raymond Guillaume , évêque de Lodève ,
(1) Sed paupertas chartœ finem imponit verboaitali. Hist. franc,, ▼. 5,
fsd. Guadet et Taranne.
(a) An libi cliarta parum peregrina mcrce roUtui:?
Non amor extoniuet quod neque tempus habet.
Scrlbere quo possis discingat fascia fagum y etc.
Voy. ci-dessuf(, pages.
(3) Ândrès (dell* origine, prf>gresso e staio attuale tfogni litteratura) ,
Parme, 1782, 5 vol. gr. in-4, to^i. I, p. 200.
(4) Odyss. XXI, yers 890.
(5) Taleni (librum) qualcs quotidie in usu Icgendi habemus , utique ex
peliibus aiietum, faircorum , vel vitulorum , sive ex biblif jreljuucîs orien-
|alium paludum, aut ex raiuris veterum pannorum, Bibliotb. Clunisr,
col. 1070, i^. ^
donna À Raymond de Popian plein pouToir de construire, au milieu
de l'Hérault, un ou ploiioirB mooling à papier , sous roblîgation
d'un cena annuel de trois mines d'excellent froment et de trois
mines d'orge (1). Le papier de chifEbn devcnt donc être assez com-
mun dès la fin du xii* siècle ; son invention , qui remonte au moins
«tt commenoement du même siècle, acheta déminer, en Occident,
le commerce de papyrus , et, de plos , mit fin à l'usage , tiop long-
lampe répandu, de £BÛre de nouveau servir ks anciena parchemins
après avoir enlevé la première écriture.
Le papyrus même, dans l'Occident, servoit k bien d'autres usages
^'è recevoir l'écriture. A Rome, on en iaisoit les bûchers sur les*
qods on brûloit les corps morts (a). Saint Grégoire le Grand (3)
laeoDte que dans l'église de Saintp-Etienne , près d'Ancône , l'huile
«yaiiC manqué pour les lampes , le moine qui étoit chargé de leur
enUetieii les remplit d'eau, et^ auivaiu £ usage j mit le papyrus , qui
hrâla comme s'il avoit été dans l'huile. Mais c'étoit la plante oa
ime partie de la plante travaillée exprès , plutôt que le papier de
papyrus^ qu'on employoit à ces divers usages. Dans les passages que
noua venons de citer , nous trouvons bien le mot papyrus , mais
jamaisle mot charla^ qui désignoit le papier d'Egypte. Déplus, nous
aavoBS que les marchands apportoient en Europe non-seulement du
papier, mais encore des plantes égyptiennes, et probablement des
plantes de papyrus» Grégoire de Tours (4) parle d'un saint ana-
cborète d'une sobriété remarquable, qui se nourrissoit, pendant le
carême, avec les racines des herbes égyptiennes doru les ermites se
setvoîenty et que lui fouraissoient les marchands.
Nous n'insisterons donc pas sur ces faits , qui ne rentrent point,
dn reste, dans le plan que nous nous sommes tracé.
(1) G« renseignement, très-incomplet dansleGalliachristianaftom. vi,&4o,
est tîr^ d'un recueil manuscrit d^ancîennes chartes lait par les b<fnJdictins
de 6. GuîlbcQ-lt-Désert , et qai est aujourd'hui en la possession de
H. B. Thomassy.
(9) Martial, Tiii, 44.x, 97.
(3) Dialogues , liv. I, c. 5. Voy. aussi Grégoire de Tours, f^ùs (les Pères,
ch. S , $ 8, ëd. Gnadet et Taranne. — Saint-Paulin, vers sur la JValiuUé de
saint Félix, etc .
(4) Hist. franc, vi, G.
709 /. TlCHIMUl, FLACI DIT LODVRE, I2r
CHAPITRE SECOND.
Des initrumens de rëcrivain el des matières colorantes.
Les instrameiis propres à tracer Vécritare ont dû varier arec lev
matières sur lesquelles on a ëcrit. Gonsîdërëe par rapport à ces
matières diverses , l'écriture se présente sous trois modes différens :
elle étoit ou en relief, ou gravée, ou peinte. Il y a peu d'exemples
de la première espèce ; et, dans le Cait , elle n'a guère dû être em-
ployée que sur la brique , substance qu'on pouvoit modeler à
volonté avant de la faire cuire.
L'écriture gravée suppose l'usage du ciseau, du burin, du style ;
du ciseau pour la pierre , du burin pour le bronze , du style potir
le plomb et les tablettes de bois enduites de cire. Le ciseau et le
burin sont trop connus pour qu'il soit nécessaire d'en parler lon-r
guement.
Le style se nommoit en grec «-tvAoks y^ct^sîovj en latin stybisy gra^
fkium , scriptorium. Sa destination n'est pas douteuse : « Le style,
» dit saint Jérôme, écrit sur la cire , le roseau sur le papier ou sur
« le parchemin (i). » Quant à l'emploi du style pour' écrire sur
le plomb, nous en avons pour garant Montfaucon (a), qui a eu en sa
possession des tablettes de plomb dont l'écriture avoit été tracée
au moyen d'un instrument de ce genre. Le style , pointu d'un côté
pour écrire, piat de l'autre poi&r efifacer, est élégamment décrit dans
cette énigme de Lactance rapportée par Scliwarz (3) i
De summo planus, sed uon ego planus ab imo,
Versor utrinque manu, diverse et rounere fungor ;
Altcra pars rcvocat quidquid pars altéra fccit.
Saint Jérôme , pour faire entendre que ses livres contre Jovinten
lui avoicnt co^té beaucoup de travail , dit qu'il a préféré à la parr
tie du style qui écrit celle qui efface (4). Effacer se rendoit en latin
(0 Stvlusscribit in cera; calarous Tel in charta, vel in merobninis. S. Jé-
rôme, epîst. 13, alias i4o.
(a) Palëogr., gr., p. ao.
(3) De ornam. Uhr., vi, g*
(4) Stultus... qui meliorem st^li partem eam Ifgerim que deleret, quiim
quK scriberet. Epist. 3s, a].5i.
BUlXETllf DU UBLIOPHILE. «JOt
par siylum ver ter e^ tourner le style. De là le précepte d'Horace (i ) :
Scpe styluin TerUf, iteruin qiiae digoa legi sint
Scripturus.
que Boileau a rendu par :
ÂjoDtes quelquefois et souveot effacez.
Les Hébreux se servoient de styles en fer dès l'antiquité la plus
itecnlée (s). Les styles de fer furent aussi les premiers en usage chex
les Grecs et chez les Étrusques (3) : mais , comme ces instrumens
pouvoient devenir dangereux , l'usage en fut , dit-on , proscrit à
Borne par une loi (4) * que Pline fait remonter à l'époque de l'ex-
pulsion des Tarquins. Ce fut peut-être pour se conformer à cette
loi qu'on se servit de styles en os , instrumens dont on trouve deux
ou trois exemples dans les anciens auteurs (5). Cependant il ne pa-
lotC pas que la prohibition des styles de fer ait jamais été rigoureu-
sement observée. César, frappé dans le sénat, se défendit avec son
style contre les assassins (6), et perça d'outre en outre le bras de
Cassius. Plus tard, un chevalier romain qui avoit fait périr son fib
aoos les verges fut massacré par le peuple à coups de styles (7) ; et
un sénateur mourut assassiné de la même manière par les ordres de
Cni;g^l(> C8). Cette arme dangereuse se trouvoit même entre les
mains des enfans (9) , et ils s'en servoient quelquefois pour tout
antre chose que pour écrire. Du temps de la persécution de Dèce,
nint Gassien, maître d'école à Imola , condamné comme chrétien,
fut livré à la fureur de ses élèves , qui le déchirèrent à coups de
styles de fer (10).
(1) Satyr. I, x, 7i.Conf. Cic in l'enew, II, 4i.
(s) Quis mihi dct ut exarentAr in lihro stylo Jcrreo (sermones met).
Job., %i%, s4 .
(3) Graect et Tosci primum ferro in ceris scripserunt. Isidor., vi, g.
(4) liidor., ibid. Pline^ IIi»t. uat. xxxiv, 39. Oo doit faire observer que ce
p«Mage de Pline peut être lu de diverses manières dans les manuscrite. Cette
circonstance et Finobscrvation bien constatée de la prétendue loi en rendent
rniftence fort problématique.
(5) Isid., 1. c.Forcellioi, au mot os.
(6) Suéton., inJ. Cœsar., c. 81.
(7) Sénèque, de Clemenlia y 1, i4.
(S) Saéton, CaliguL, c. a8.
(g) Haec tibi erunt arma ta suo grapbiaria ferro ;
Si pacro dones, non levé munus erit.
Martial, xiv, n .
(10) Prudence, hymne S. Grég. de Tours, de Glovia Martyr,, 1, S.
702 J. TECSEHER, FLACfi DO LOOTâK, 12*
Il y a peu de musées qui ne venfierment ub ou plutieurt de eev
instrumens de récrllure ancienne ; et d'ailfenrs leur fcKme est sr
simple, que chacun peut aisément s*en faire une idée. On peut y du
reste, consulter le nouveau Traité de diplomatique^ et l'Antiquité ex-
pliquée par Montiaucon, ouvrages où l'on trouvera représentés une
douzaine de styles de formes difiereaies(i). Il fisut remarquer, pour-
tant, que le savant bénédictin, tout en reprenani ceux qui ont pris
des boucles anciennes pour des styles à écrire , a probableaMBt
donné lui-même dans une erreur analogue , en plaçant pannî les
styles un crayon de plomb dont notts parlerons tout à Tlieure.
Pour mieux nous faire une idée des instrumens nécessaires nus
copistes et de leur usage, nous allons décrire suecinctement les ofi^
rations qu'exigeoit la transcription d'un manuscrit.
U falloit avant tout, dans nn rouleau de papyrus ou de parsfce
nin , tailler des feuilles adaptées à la forme et aux dimensîoBAJdii
livre, qu'on avoit d'avance déterminées. Pour cel», on se semoitdea
lîseaux, en latin yôrci^, en grec ^uç ou 4«cAiJVoy.
Avant d'écrire, on polissoit k papier ou le parchemin destinés à
A recevoir l'écriture. Le papier poli avec une dent d'animal se nom*-
Bioit charia deniata (2) ; on se servit aussi , pour le même objet ,.
d'une coquille (3) ou d'une pierre ponce, pumex^ n/^^iff iç. JKesKar.
pumicê (librum), dit Martial, et ailleurs 2 asperoque manu pumicip
aridi polûus (4)« On s'en servoit aussi pour polir le parchemin; mais,
auparavant, il devoit être dégrossi avec nn grattoir, rasorium, et
cette opération préparatoire ezigeoit , sans doute , du temps et de
la peine, puisqu'il y avoit des ouvriers dont la profession consistoit
à gratter le parchemin. C'est ce qui se prouve par le passage suivant
de Pierre de Blois (5) : Prius traditur rasori (pellis ovilis) ut cum
rasoriOy omnem superfluitatem, pinguedinem, scrupulos et maculas
toUat ; deinde supen^eni't pûmes ut quod rasorio auferre non potuit
pamice deleatur ; £cilicet pili et talîa minuta. Un des statuts de la
(1) Auliq. exp., t. III, pi. igS-igé, à la page 356. — N. t. de diplom., t. I ,
pi. 4, p. 535.
(1) CicëroCy ad Quintumj): II, i5.
(3) Pline, xiii, i5. Martial, xiv, 209.
(4) Marli.il I, cxyiii, 16. V1I1,lxxii, cf. Uoraee,«^/£r. I, xx,i. Propircc III.
(5) Dans le seimon sur la ?(aliviië, cité paiScbwari, II, 19-
1^I)U£T1II I>U BIBUOPHILE. ^oS
règle dei cbârircux, cité par Du Caoge (i), iudique deux grattoir»
de ce genre, rasoria duo , parmi les instrumeos de récrivain.
Le inêine passage lait mention du poiaçon, punctorium^ O'/ÂthUp i
on s'en servoit pour percer d'outre en outre , en haut et en bas de»
pages, le papier et le parcliemin, afin de régler la largeur des mar-
ges. Avec un poinçon moins fort , aubula^ on marquoit la distanee
des lignes ; quelquefois on employoit , pour cela , le compas , rrr-
cinus haCirtït'
Lorsque la largeur des interlignes ëtoit ainsi réglée, on traçoit le»
lignes avec la règle, régula, norma^ KAvor^ et un crayon ou une pointe
sèche. On déterminoit aussi à la règle la laigeur des marges et l'es-
pace qui se trouvoit entre deux colonnes. Quoique l'on trouve, dao»
Catulle, la mention d'un parchemin réglé avec du plomb (s), on a
observé que, dans les plus anciens manuscrits, les raies sont tracée»
à la pointe sèche (3). L'usage du crayon de plomb ne s'est répanda
qu'assez tard; ce crayon, TA^uy^ai^êry prœductakj étoitnne verge
ployée circulairement sur elle-même comme un petit soleil d'arti^
fice, d'où les expressions de plomb circulaire et plomà en /orme de
roue f qu'on trouve dans quelques épigrammes de l'anthologie
grecque (4)* Le» copistes qui n'avoient pas de compas pour espa--
cer kurs lignes , après avoir tracé la première, remplaçoient la rè^
par une petite planche de la largeur de l'interligne ; ils traçoîent
la seconde ligne avec la règle, qu'ils remplaçoient de nouveau pir
la planche, en continuant ainsi jusqu'à ce que la page fût entière-
ment réglép. Cette planche est nommée, dans les statuts des-chai^
trefix postis ad regulandum.
Les deux principaux instrumens qui ont servi à tracer les lettres
sur le papier et le parchemin sont le roseau et la plume. Le roseau
s*est nommé en latin calamus > arundo , fistulu , canna, en grec
Ku\<tfJLov , x*^^^^* ^^^ roseaux à écrire croissoient sur les bord»^
(i) Glossaire, slux mois punctarCf punctorium.
(a) Membrana directa plurobo. Carm. xxii.
(3) Sur quelques-nos des manuscrits carbonises d^Hereulanum on rcoon-
notl encore les lignes qui «voient élé tracées pour guider la main du copîslv.
And. de Jorio, offic. deipapjrr., p. 38, n. 6.
(4) Kt/xA.OTtfpà^ fAÀhiChç — xvxAo/bcoAiCifbf — Tfox^Uf (AoKiC^êç*
Anihol, grec, ^i!a£.,cd. Jacobt,t.I, p. so5, sq. C'est, à notre aris, uncrayoo
de ce genre que Montfaucon a fait repre'senter dans YAnUquUé expliquée,
pi. 194, t. III, le prenant poar un itjleà ccrirt.
7^4 '• TECUKNER, Pf.ACE DU LOUTAE, 12.
da Nil , à Meniphis , à Gnide , et en Asie but le bord du lae
Anaitique (i) ; ils étoient , avec le papier d'Egypte , au nombre des
prësens qu'on s'envoyoit à. l'époque des saturnales, et nous voyons,
par une épigramme de Martial intitulée Fasces calamorum (a) |
qu'on les donnoit et, probablement, qu'on les vendoit en fedsceaux.
analogues à nos paquets de plumes.
On tailloit les roseaux comme nos plumes en les fendant par le
milieu; ce qui leur a (ait donner, par Paul Silentiaire, Tépithète de
fuaocx^hlç (3). Le canif dont se servoient, pour cela, les anciens, seal"
prum, ou scalprum lihrariumj yXv<^)ç KkkAfJLmy ^thvK^ttvê^VyVroiX le
manche court, la lame longue (4), recourbée en arrière et fort aiguë.
Cet instrument est figuré dans deux peintures très-anciennes re-
présentant saint Luc et Denys d'Halicamasse occupés à écrire ,
peintures qui ont été reproduites par Montfaucon dans sa Paléo*-
graphie grecque. Le même auteur , dans son Antiquité expliquée
(tome m, pi. 194)9 représente y au miUeu des instioimens de l'é-
crivain , un petit outil en forme de lancette-, dont la lame et le
manche ne font qu'une seule pièce. La lame est tranchante des deux
côtés. Les auteurs du nouveau Traité de diplomatique (tome I>
p. 535) y reconnoissent un canif antique. On peut voir„ du reste ,
au 'musée grec du Louvre, quelques instrumens de ce genre.
Lorsque la pointe du roseau n'étoit qu'un peu émonssée, on Faf-
filoit avec la pierre ponce ou avec une pierre à aiguiser, cos^ àKovn (5).
Taillerie roseau se disoit, en latin, calamum acuere ou temperare.
Ce dernier mot a pu être parfois employé au figuré; mais sa significa-
tion propre n'en paroit pas moins certaine ; c'est de ce terme que
viennent les mots itaUens temperino et temperalojo, qui signifient un
canif.
Les Orientaux se servent encore du roseau pour écrire ; mais, de*
puis longtemps, il est hors d'usage dans l'Occident, où la nature du
papier et de l'écriture exigeoit un instrument moins prompt à
s'émousser.
(1) KyiuUe, 3IéUuHovph. I» i. •— Wailial , xir, 38. — Catull., carm. 37. —
Âuson, episl. iv, 77; tu, 6t. — Pline, xvi, 64.
(a) XIV, 38.
(3) ^^nthol, gr. palat., éd. Jacobs, lom. I, p. ao6, n« 64. Le même aulcnr,
daus re'pigrammc suirante, mentionne les deux dents dti roseau.
(4) 76ù/.,n"63et64.
(5) Anthoi grecque, t. I, n"* 63, 64, 66, 67, «S.
ItULLETIN DU «IBUOPHfLE. ^o5
Le plus ancien auteur qu'on cite comme ayant le premier claire-
ment désigne la plume à écrire est un écrivain anonyme du y* siècle,
publié par Adrien de Yalois , à la suite d'Ammien Marcellin. Il ra-
conte (i) que Théodoric , roi desOstrogoths, n'ayant jamais pu ap-
prendre à éciii*e son nom , aVoit fieiit peifer à jour, dans une mince
lame d*or, les initiales Théod.; que^ lorsqu'il vouloit signer, il po-
aoit, sur le papier, cette lame, promenoit la plume dans lescontours
des lettres , et les traçoit ainsi à travers la plaque métallique , au
bas de l'acte où il devoit apposer son nom (a).
La plume est encore nommée et décrite par Isidore de Séville.
Les instrumens de l'écrivain sont , dit-il , le roseau et la plume ,
dont la pointe est fendue en deux ; mais le premier est tiré d'une
plante , la seconde de l'aile des oiseaux (3). Isidore n'est mort qu'en
636 ; mais Montfaucon remarque avec raison que-cet auteur ne parle
ordinairement que d'usages anciens; conséquemment, la plume, qui
ëtoit déjà répandue de son temps , devoit avoir une origine anté-
rieure au VII* siècle. Au viii*, les plumes à éciire sont encore men-
tionnées dans une lettre du vénérable Bédé (4). Un manuscrit des
Evangiles, du si«cle suivant , vu par Mabillon (5) , dans l'abbaye
d'Hautvilliers, au diocèse de Reims , représente les quatre évangê-
listes écrivant avec des plumes.
On regarde comme une invention moderne les plumes métalli-
ques, qui sont pourtant d'une origine assez ancienne. Rader, dana
aes commentaires sur Martial (6), dit que, de son temps , on a trouvé,
chez les Daces , un roseau d'argent qu'il supposa avoir servi à
Ovide pendant son exil. Laissant de côté la partie purement hypo-
thétique de cette assertion, il n'en reste pas moins constaté qu'on
a découvert, au rvi* siècle, une plume métallique reconnue pour
(0 Ejcerpta aucioris ignotij paragr. 70f ô la suite de rAmmicn MarcellÎD
de Wagacfy tom. I, p' 694. Posiia lamina super diartam , per eam penna du-
ceret (littcras) et subscriplio ejus taotum videretur.
(a) L'empereur Justin TAncien signoit de la même manière les qaatre pre-
mières lettres de son nom ; mais il.se servoit d^une plaque eu bois et d'un ro*
«eau, et il falloit encore que sa main fût conduite. Procop., Uitt. arc, c. ▼■.
(3) Instrumenta scrib» calamus et penna , ex his enim verba paginis infi-
guntur ; sed calamus arboris est penua avis, cujus acumen dwiditurin duo,
in toto corpore unitate senrata. Isidor., Or^.,.Ti, i4.
(4) Cite par Schwarz, de orn. libr,, y\, 8.
(6) De re diplom,, supplem., si, S, p. 5i.
(C) Epigr., liv. »!▼, 38, cite par 8c|iwan, vi, S.
^o6 I. TECtIKNBR, PLACF. DO I4)0VBE, 1?..
être un usiennle ancien. Au moyen âge, s'il fkat en croire Mbntfau-
con (i) , les patriarches de Gonstantinopie seserroient, poar leurs
sousariptions, d'un roseau d'argent.
Le pinceau , penidllum , x^^rcTt/Xior , ne servoit ordinairement qu'à
tracer les lettres d'or ou de cinabre (a) ; cependant les Egyptiens
l'ont parfois employé pour écrire sur du bois k l'encre noire. H
existe, au musée de Turin, deux textes hiératiques écrits de cette
manière sur la £M:e intérieure de deux courercles de cercueil (3).
Encore aujourd'hui, les Chinois n'ont d'autre instrument pour
éerîre que le pinceau.
L'encrier se nommoit atramentariuni , fjLeXùLfloKticv; ii y en avoit
de dÎTerses formes et de diverses maàères. Au moyen ^e, on a
donné à l'encrier le nom de cornu, d'où rient notre expression cor*
nei, qui a la même signification. C'est qu'en effet on a parfois mis
dans une corne l'encre on les autres liqueurs destinées à tracer l'é-
criture. Schwans a reproduit, d'après un très-«ncien manuscrit
contenant l'éloge de la sainte croil , par Raban Maur , abbé de
Fnlde et archevêque de Mayenœ au ix* siècle, le portrait de cet abbé
se préparant à écrire. Il tient un canif de la main gauche, et de la
droite il va tremper sa plume dans une corne attachée k une co*
lonne qui est auprès de lui. Les encres de couleur se mettoient dans
de petites fioles; on peut en voir des modèles dans les vignettes
publiées par Montfaucon , où sont représentés saint Luc et Deays
d'Halicamasse. La fiole qui renfermoit l'encre rouge, pour la signa-
ture des empereturs de Gonstantinopie , se nommoit camcuium , et
l'oAcicr qui en avoit la gai^ prœposiius canieuU (4).
Les anciens distinguoient, comme nous, l'encrier de l'écritotre ;
ce dernier meuble étoit une bdte destinée à renfermer les styles,
graphiaria theea^ graphiarium (5), ypoL<pitLTtKn ètiKti ; ou les roseaux,
iftèca i»iamarû (6S x«^A<e/xk (7), et dansle moyen âge, xct^^
KûihoLfJLApthv (8). Il faut cependant remarquer que. la tkeca graphia-
(I) Pfl/. ^.,p. ïi.
(s) JNouxf^ Trait, de diplom., 1. 1, p. 538.
(3) ChampoUion , demiéne lettre au due de ftlacas , p. %h, wtt ; et pre*
mùÀTû lettre an même, p. vj .
{A) Saniiiatse,/'2imflM.iEjrercir.,p.9i.8ehwaK,cltonl0m.lt(r0r., ti^ii.
(&) Suëton, in Claud,fC,tS, Nartial, iiv, st.
(6) martial, xiv, 19.
(1) PoUux, X, i4. Hesychios.
(8) Voy. le Glosii. grec de Dn Can^.
^LLETIN DO DIBLIOMILB. 707
rim a pu èCre sîmidenieDt ub étui dans lequel ou i^enferuioit lo style
pour le poiter'sur soi. Nous avons rapporte plusieurs circonstances
où cet instrument étoit devenu à Timproviste une arme meurtrière;
ce qui ne permet pas de douter que les Romains n'aient été dane
Tusage de l'avoir ordinairement avec eux. Dans celte hypothèse^
Pëquivalent de notre écritoire , dans l'antiquiië , auroit été seule-
ment la botte aux roseaux.
La Corme quadrangulaire de cette boite permettoit de l'employer,
en guise de règle, pour tracer les lignes sur le papier et le parche-
min , ce qui lui a fait donner parfois le nom de xirov (i). D'autres
feia, récritoire étoit composée de plusieurs couipartimens, dans l'un
desquels on plaçoit l'encrier lui-mcme. Cest une écritoire de ce
genre que Paul Silentiaire appelle (i) la boite à l'encre à plusieurs
cases , conservant à la fois tous les instrumens de l'art d'écrire*
lIoi|tiuicQn a publié le dessin et donné la description d'une rkbe
écritoire en bois , ornée de lames d'argent, que possédoit autrefoif
l'abbaye de Saint-Denis. La tablette principale étoit percée de plu-
sieurs trous propres à recevoir des roseaux ou des plumes, et un
riche encrier étoit suspendu à cette tablette par un double lien fixé
à des anneaux d'argent (3).
Les anciens avoient certainement des pupitres, plulei; mais leur
destination n'a pas été parfaitement constatée. On a dit que le
pupitre servoit à supporter , non le papier ou le parcliemin sur
lequel écrivoit le copiste, mais l'original dont il faisait la transcrip-
tion. Cette assertion a besoin d'être un peu modifiée. Il est cons-
tant que les anciens écrivoient sur leUrs genoux et sur leur main,
drcHte. Hippocrate , dans sa deuxième lettre à Damagète , lui ra-
conte qu'étant allé visiter Démocrite , il a trouvé le philosophe
Abdéritain assis sous un arbre , tenant sur ses genoux un livre , sur
lequel il se penchoit de temps en temps pour écrire (4). Homère »
ali début de sa Batrachomyomachie , invoque le secours des muses
;i) AnthoL gr, palmt.y éd. Jacobê, 1. 1, p. s«5, n* 69.
(s) 7ftù/., p. io6, n* 65.
Kct) xiffruf *Tokv^*Tet uêKàtrJiKoVj sir tri fravra.
(3) Yoy. paléogr. grecque, p. sS. Ântiq. cxpliq., tom. ut, p. 355.
(4) c5 J¥ ^îyjv iv ffvxotfyAiN ^oXkS bt) ro7v yovfdrêtv bCxlov
i /è M fcir ^rriveif typti<psv ïyMlfxtVQÇ Iri k. r. A.> 1. 1, p. 19 et so,
éd. Chariter. Farh, 'i6S9,in-fol.
7o8 J. TBCBENEa ) l^LACE DU LOOVBB, 13.
pour le poème qu'il va écrire dans les tablettes posées sur ses ge^
noux. De cette manière d'écrire , vient le dicton proverbial répété
deux fois par Homère lui-même (i), tolvta ^iav h yovvetn kutai^
cela est placé sur Us genoux des dieux ; allasion au livre des des-
tins que Jupiter étoit censé écrire sur ses genoux , dans une peau
de chèvre.
L'autre manière d'écrire ^ en tenant le papier sur la main gauche^
manière qui est encore répandue parmi les Orientaux , existoit
aussi chez les anciens ; et ce fut peut-être l'origine du mot pugillar^
qui désignait une certaine espèce de tablettes. Byblis , se disposant
â écrire à son frère , tient le style de la main droite, et de l'autre
les tablettes sur lesquelles elle va tracer sa lettre (2).
Nous savons , de plus , que les anciens avoient des lits pour
lire et pour écrire comme ils en avoient pour manger. Ovide ,
exilé , regrette le petit lit que renfermoit un cabinet d'étude au
fond de son jardin de Rome , et dans lequel il avoit coutume
d'écrire ses vers s
Non hacc in nostrit, ut quondam, scribimns bortis
Ncc coDSuele meum , lectule, corpus babes (3).
Le philosophe Atliénodore avoit acheté , à Athènes , une maison
qui , la nuit , étoit , disaiton , hantée par des fantômes. Résolu de
s'assurer de la vérité, il sejit dresser un lit dans le vestibtile , de-
manda des tablettes, un style, de la lumière , renvoya ses gens dans
rintérieur, et tâcha de bien appliquer à écrire son esprit , ses yetix et
sa main (4) , pour que son imagination ne pût lui retracer des
spectres qui n'auroient pas existé. Le passage des métamorphoses ,
que nous avons cité plus haut , nous fait connottre comment les
anciens s'y prenoient pour écrire couchés. Byblis, écrivant dans son
lit, se lève à demi sur le côté, le corps soutenu par le coude gauche,
et tient avec sa main gauche les tablettes dont elle va se servir : .
In latus erîgitur, cubitoque innixa sinistro. . .
• . . meditata manu componit yerba trementi ;
Deztra tenet fcrrum Tacuam tenet altéra ceram.
(1) Uiad., XVII, Ters 5i4, xx, Ters 435.
(1) Mëtamorpb., Ut. IX, ▼, 5i5 et suir.
(8) Trûtei, I, xi,38.
(4) Jubet stemi sibi in prina domus parte, poscit pngiUarei, stylum, la-
men, etc. Pline jun,, VI ï, xxtii, 7.
{La suite au numéro prochain.)
LA
LITHO- TYPOGRAPHIE
LETTRE
DU DOCTBUE NEOPHOBUS AU DOCTEUR OLD-BOOK ,
A •t'CKINCHAM, EN •lIOlLtBIC-STBBBT.
Je ne suis point étonné , monsieur, que votre savante ville de
Buckingham se soit émue à l'apparition de la lilho'tjrpographie.
Paris n'était guère moins empressé de savoir à quoi s'en tenir sur
cette découverte qui doit renouveler la fiace du monde , et auprès
de laquelle l'invention de Guttemberg n'est qu'un simple jeu d'en-
fans. Je puis heureusement vous en parler aujourd'hui en con-
nœssance de cause , car la liiho-tjrpographie est dans le travail de
l'en fan tement. Parluriunt montes.
Je dois vous prévenir d'abord que la litho-tjrpograpkie n'est pas
tout à fait ce que son nom à trois radicaux sembloit vous pro-
mettre , l'art de reproduire l'écriture sur la pierre at^tc des types.
Elle n'emploie point de types , et le procédé par lequel Enoch im-
prima son livre sur les rochers de la haute Egypte n'est pas
encore retrouvé. Nous vous le gardons pour l'année prochaine ,
car il tàni être lentement rétrograde dans le progrès , quand on
attaque de firont ^toutes les industries vivantes de la civilisation.
Dld là , nos pji>ëte8 d^aHum doivent renoncer à voir retracer leiurs
légères inspirations sur l'albâtre et sur le granit. Quel jour glorieux
45
710 I. TECHENER , PLACE DU LOUVRE, 12.
pour la littérature , monsieur, que celui où je pourrai vous annon-
cer une couple de stances tirées sur porphyre de la première qua-
lité , avec des marges à volonté pour les amateurs! Nous ne pro-
duirons plus un distique qui u*ait en vue le monolithe , et c'est alors
qu'elles auront le droit d'aspirer à l'immortalité, ces heureuses
productions du génie qui défieront hardiment toutes les conflagra-
tions naturelles et sociales , si ce n'est le marteau du tailleur de
pierres !
Quand l'on considère cependant la masse énorme de papier im-
primé qui surcharge déjà notre pauvre globe , et qui en dérange
sensiblement Féquilibre , on doit convenir, et je ne dissimulerai
pas cette objection , qu'il y auroit péril imminent dans la demeure
sublunaire de l'homme , si toutes les feuilles volantes de la publi-
cité se trouvoient soudainen^nt transformées en pierres de taille.
Grâces soient donc rendues à l'inventeur de la litho- typographie
de n'avoir inventé que l'application fort naturelle d'un procédé
fort connu. Je suis bien persuadé que, s'il avoit voulu inventer
autre chose , il ne lui en auroit pas coûté davantage.
L'art de la litho-typographie se réduit, en effet, à décalquer, sur
une ou plusieurs pierres lithographiques qui rendent des épreuves à
volonté , autant de feuillets manuscrits , imprimés ou gravés , qu'il
hd semble bon , c'est-à-dire à mettre en oeuvre dans un tirage
exp'éditîf une des pratiques vulgaires dû ^sicsimilé. Le secret' que
le gouvernement se propose d'acheter à haut prix consiste ttans
b préparation du feuillet qui doit être préalablement imprégné
d'une matière chimique , ou , poUr s'exprimer correctement , d*une
nititSère employée par la chimie , car il n'y a point de matière chi--
risique proprement dite. Si Voiis prenez là peine de venir à PâHs
pour jouir des progrès de la litho-ty po graphie , vous découvrirez
fodlement cette matière chimique avec votre d^aisséur ou avec
votre teinturier.
Voilà , monsieur, la nouvelle que les joiu'naux nous annoncent
depuis un mois dans le style laconique de la réclame , qui devient
de jour en jour plus concis , à cause du grand renchérissement des
célébrités dans les temps d'exposition. Au cours ordinaire, les
réputations les mieux conditionnées ne valoient pas plus de trente
sôus la ligne , et il fallait n'avoir pas six francs dans la poche pour
se passer d*ètre grand Homme. Aujourd'hui , la gloire est hors de
(Srix, et, pour qu'un géûie se révèle aVèfc quelque éélva^ il faut qu'il
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 7II
se dépouille de la tête aux pieds. C'est ce qui a fait dire aux philo-
sophes que les faveurs de Lai renommée coûtoient bien cher !
Yoici maintenant les 'résultats promis par la Ulho-iypographU ,
et vous me permettrez de me servir d'un exemple pour vous les
faire apprécier.
Ea- votre qualité de membre du club de Roxbui^ , vous avez
nécessairement l'honneur de connoître mylord duc de MarUxH
rough. Si M.> de Malbrouk n'est pas mort , comme on nous le
chante, ne manquez pas de passer chez lui avant votre départ, et
de lui demander à emprunter le précieux Z^^cam^ro/s de Yaldarfer,
qu'il paya 53,000 fr. en i8ia. Il s'en fera un véritable plaisir;
mais n'entreprenez pas d'en tirer parti à Londres , où le genre de
spéculation que je veux vous proposer ne seroit pas bien vu de ces
esprits routiniei^s qu'on dent chez vous pour raisonnables. Tenez
à Paris où tout est bon.
Une fois arrivé , (détachez un A un tous les feuillets du Décaméron
de Yaldarfer, et imin-égnez^les soigneusement de la matière chimi-*
que que vous savez , sans vous soucier de mylord duc et de son
spleodide volume. L'exemplaire n'y perdra pas la moindre chose ,
uh beau livre ancien ne perdant rien à être déboîté de sa vieille
reliure , coupé feuillet à feuillet , imprégné de matière chimigue ,
et soumis à l'action du cylindre ou de la presse. Le programme et
les journaux vous en sont garans. Tirez ensuite à six mille , et har-
diment, car vous avez pour souscripteurs assurés :
Messieurs les pairs de France ;
Messieurs les députés ;
Messieurs les ministres y
Messieurs les conseillers d'État ;
Messieurs les membres des cinq académies ;
Messieurs les officiers de l'université ;
Messieurs les préfets ;
Messieurs du jury d'exposition ;
Messieurs les actionnaires , directeurs , rédacteurs et gérans des
journaux progressifs ;
Messieurs les dix-sept cents de l'association des gens de lettres;
Et , surtout , messieurs les banquiers , toujours si disposés à en-
courager les entreprises utiles. Monsieur le baron Rothschild vous
prie instamment de lui tenir soixante-trois exemplaires en réserve,
pour les soixante-trois bibliothèques de ses soixante-trois châteaux.
^12 J. TBCHENEJl, PLACE DU LOUVJIE, 12.
Yous pouvez ajouter à cela sept ou huit amateurs qui ne regar-
dent pas à la dépense , quand il s'agit de s'embouquiner d'un i/i-
folio de plus , sauf à coucher avec lui s'il ne reste pas d'autre
place , comme feu mon ami M. Piilet. Il n'est pas. un de ces ho-
norables personnages qui ne soit enchanté de posséder identique^
ment le Décaméron de Yaldarfer, au même prix que M. le duc de
Marlborough. Total, trois cents millions y c^ est un assez joli denier.
Je ne parle pas des frais de tirage et de papier, qui sont une pure
bagatelle indigne d'être portée en compte dans une affaire de cette
importance.
Ou bien , si vous voulez simplifier l'opération , faites mieux.
Je suppose que vous avez un billet de mille francs , cela se trouve
journellement dans le portefeuille d'un savant ; prenez votre billet
de mille francs , imprégnez voli*e billet de nulle francs de matière
chimique , et tirez à un million. Il ne faut regarder ni à la valeur
des pierres (on en trouve maintenant à Montmartre), ni à celle
du papier serpente lithographique (on en fait aujourd'hui avec des
orties ). £n vingt-quatre heures , vous avez un milliard , et vous
l'envoyez à la caisse d'épargne; le sage met toujours quelque
chose de côté pour sa vieillesse.
Tels sont , monsieur, les résultats infaillibles de cette sublime
découverte qui fait pâmer de joie tous les adeptes du progrés. L'im-
primerie et la gravure ont vécu ; elles sont enfoncées comme Racine.
Elzevir est une perruque , et Marc- Antoine un polisson. Nous at-
tendons incessamment l'ordonnance qui envoie la bibliothèque du
roi au vieux papier.
« Arrêtez ! me direz- vous ; cette prétendue découverte est ab-
surde et infâme : absurde , parce que son usage apparent n'aura
jamais que des résultats ridicules ; infâme , parce que son usage
ilUcite peut entraîner les plus grands dangers. Ce qu'elle mérite
d'im gouvernement intelligent , c'est une répression rigoureuse ,
ou du moins une exacte surveillance. Malédiction sur vos livres
litho-typographiés , et honte étemelle aux sots qui les regarderont
comme des livres. Votre liiho^tfpographie est l'abomination de la
désolation dans la grande Sion de la civilisation !... »
Eh ! mon Dieu , monsieur Old-Book , ne vous emportez pas ! je
ne suis pas si éloigné de votre opinion que vous l'imaginez , et j'ai-
lois dire à peu près ce que vous dites , en me servant de termes
plus modérés. La liûio^ljfpo graphie a des inconvéniens sensibles qui
BULLETIN DO BIBLIOPHILE. ^]3
la dénoDcent au commerce, à la diplomatie, à la justice, mais elle
ne peut rien aux innocens plaisirs des bibliophiles. Elle ne méiite
pas leur colère.
Il y a deux espèces de livres rares : premièrement , ceux qui sont
dignes d'élre réimprimés, et Timprimerie y pourvoira , si elle n'y a
pas pourvu ; secondement , ceux dont la rareté fait tout le prix , et
que la UthiHtjpograpliie reproduiroit à cent mille , sans atténuer la
valeur de l'édition originale , parce que cette valeur consiste dans
ridentité de la chose et non pas dans sa figure. La verroterie pro-
duit de faux diamans, et on souffle de fausses perles avec des
écailles d'ablette , mais la Pérégrine et le Régent ne sont pas encore
tombés dans un grand discrédit.
Le facsimilé d'un livre rare n'a jamais joui d'une bien grande
considération aux yeux des amateurs. La contre-façon de la Mère
Jeanne de Postel , dont l'original valoit deux cents francs , se trou-
voit aisément dans le commerce pour vingt sous , et le Cjmbaluai
mundide Desperriers s'est inutilement enrichi de la curieuse préface
de Prosper Marchand , des notes piquantes de La Monnoye » des
charmantes vignettes de Bernard Picart : les éditions du xvi* siècle
ne seroient pas payées au poids de l'or, les réimpressions du
xvjn* siècle seroient surpayées au poids du billon. Cependant le
C/mbalum mundi est un livre délicieux dont la rareté ne fait pas le
seul mérite ; mais ceci est tm des caractères les plus distinctifs de la
bibliomanie. Elle se soucie peu du livre , et fait des folies poui*
l'exemplaire.
Si des réimpressions de ce genre ont été jugées dignes quelque-
fois de prendre place dans les bibliothèques choisies , elles ont 4û
let avantage à des circonstances particulières qui les élevoient elle&-
mêmes au rang des livres précieux. La collection de Caron est un
choix singulier et bien fait, qui se recommande par un format élé*
gant et commode , et par une sorte de rareté relative. La colUctioa
de Techener est une bibjiothèque facétieuse tout entière , distin-
guée par le choix du papier et la perfection de l'exécution typogra-
phique. Il en est de même de quelques autres , et on ne voit pas
toutefois que les jolis volumes dont ces ingénieuses entreprises ont
fait naître le goût chez certains amateurs s'élèvent beaucoup dans
les ventes au-dessus des prix ordinaires , à moins que leur valeur
propre , qui est fort peu de chose , ne soit relevée par le luxe d'un
tirage à part, ou d'une reliui-e de Bauzonnet. Ajoutons ici que
^l4 J* TKCHENER, PLICE 00 LUUVBB, 12.
l'exactitude typographique d'un fac^imilé parfaitement figuré
n'augmente en aucune manière les chances de succès de ces éditions
postiches. La fidélité du calque est une chose à considérer dans la
reproduction d'un manuscrit ou dans celle d'une édition princeps ,
parce qu'elle peut donner lieu à des comparaisons utiles et cu-
rieuses. Dans la reproduction d'un livre plus ou moins rare , sorti
d'une imprimerie qui en a produit mille autres plus ou moîiis
communs , c'est une superfluité fort insignifiante , et, le plus sou-
vent , fort maussade.
La réimpression du livre rare est d'ailleurs une œuvre d'indus-
trie et de goût ; elle demande un compositeur habile , un correc-
teur intelligent, des ouvriers attentifs à la pureté, à l'égalité du
tirage. C'est un livre qu'elle produit. La contre-épreuve litho-
typographique n'est qu'un cadavre. Elle ressemble beaucoup à
l'original , j'y consens ; mais elle lui ressemble comme une figure
de Curtius ressemble à une statue. La litho-tjrpo graphie vous don-
nera des bibliothèques le jour où Curtius vous composera des
musées.
Et puis , cette ressemblance n'est pas d'une identité si désespé-^
rante qu'on se l'imagine. Cette magnifique hyperbole est tout bon-*
nement du style de programme à l'adresse des ignorans. Il n'y a
rien de moins identique qu'une feuille de papier imprimé et une
feuille de papier litho- typographie. Ce qu'il y a de désespérant ,
c'est l'audace avec laquelle on débite des bourdes pareilles à la
face d'une nation éclairée et d'un jury de savans qui la représen-
tent à leurs risques et périls. Il n'est personne qui ne sache que le
caractère d'imprimerie est en saillie sur la forme quand elle «e
trouve pressée par le tympan ; les arêtes s'y détachent donc avec
netteté , les déliés avec finesse ; l'œil de la lettre y reste limpide-ec
brillant. Kieli de tout cela dans la Utho^typographie , qui retrouve*
roiC en vain l'iiitrouvable papier 'des knprimeurs anciens , si elle
ne trouve en même temps quelque- moyen de ^ire illusion sur le
foulage ^ et je k mets «u défi d'y parvenir. C'est qu'elle n'agit
pas par impression , mtàê par ertpression. L'imprimerie a fait em-
preinie , elle fait tache; le type métallique mord sur le papier ,
eUeyliave. La /i/Ao-€77Mi;rc9iA*es'es^'tN>inpëe sur son véritaMe
nom , qui est connu de-temps imméAOKitfl; elle s'appelle la macu-
STlMf ^r«yai , mooMiir, qu'a n'y « pas de quoi s'indigner contre
UD. procédé qui ne ^uroit faire îllusiau au pUis maladroit des
comioisseurs. ]\oti*e vieil ami Jean-Gbrélien Fabricius, irrité couuii^
voijis , ii y a quarante axis, de l'audace d'une autre espèce de cou-
trefi^cteui'S , fulminoit contre eux cette tei*rible imprécation , dai^
}e goût d'Obadiab : Damnandœ vcpo memoria sunl Johv Hill €i
Lpuis Renaju), qui insecta ficta proposuere. Qu'en est-il arrivé?
C'est que Jean Hill et Louis Renard en ont éjt^ pour leurs fir^is , £t
que Finsecte factice n'a jamais été reçu dans une collection d'ama-
teurs. Il e^ sera de même du Jlivre fac^t^ce des lit ho^ typographes ,
à q^i Dieu fasse paix. J'attends ces présomptueux cbiffioi^ à la
prei^aière vente , et yous verrez comment justice en sera f|ût^. )1
n'y a pas d'as^z petites subdivisions dans les valeiu^ mQ^étairiss
pour en ^exprime^ Testiination.
Quant aux antres inconvéniens que vous avez aperçus , et que
les prôneurs même de ce|tte sotte industrie ne se dissimulent point,
c'est une autre question. Ob ! s^ns doute , l'imprimerie et la li-
brairie , déjà si sérieusepient compromises dans leur existent ,
doivent eu redouter les progrès. La contrefaçon, contre laquelle
nos sav9^es associations ^ttérair,e$ se prononc.ent avec tant )iç yi-
gueur , n'aura plus besoin de se réfugier en Belgique , et l'on
ppurra , au besoin , s'épargner la dépense d'une matière chimique ,
de qudque nature qu'elle soit , pour reproduira , wec une déses-
pérante identité , un livre fraîcbement imp;i*imé , avant que les
exemplaires brocbés soient rendue à ré4iteur. Toi^te feuille qui
sort 4e la presse dopne sa contre-épreuve à un coup t^ barre , et
il n'y a plus qu'à jeter cette contre-épreiiye sur la pierre lithogra-
phique. Ifies forbans étrangier^ ^-ouv^ront là une «d^g^retise ;con-
currence , et Jles nôtres y gagner.on!t une bonijie prime. Cecji est une
des çoyoLséquences in^^vitabl^ du progrès , et ce que ^e progrès veut ,
Dieu le veuL
La relii^re, qui cpm^9^4epç.Qit à peine à r^jrendre une p)Aqe
parmi les nobles métiers 9 et.à badancer les anciens cbefsrd'œiyivre
dte ^? Derpflue fit d^ pos |^2(,4dojup , ^sjera f u^ée ^e foo4 «^ <?>fn-
bje p et i'eifi ai qjtji^eique regret. QffJi youdrojtt , fin effet , d'im exem-
plaire d'un vji^eux livpre , établi ^epuis l'an de grâce 1839, ^^ P^
CQK^séquei^ ^uspecjt de £als^(^c4t^Q^9 sinon dans sofi ensen^^ei co
qui est impos^sijlple , au moi^ dft|QS qu^elques-^es ie ses parties ,
ta^ j(Itt'il se trQuv|e;r^ 4^ exemplaires audj^entiques » munis par la
cfcbet d'up oavri^/r qiort du sceau imprescriptjybjie de leur lâge ,
7l6 J. TKCHKNER, VLACE DU LOUVBE , 13.
qui sera désormais le seul garant de leur pureté? Combien n'est-il
pas de volumes dont l'absence d'un feuillet peut modi6er la va-
leur, et cela dans une proportion incalculable ? Mais ceux-là n'ont
pas eTi l'honneur du maroquin antique , des solides trancbefiles de
Duseuille, reconnoissables entre mille , et des riches dentelles de
Boyer. La vieille reliure augmentera encore de prix ; la nouvelle
perdra sa considération naissante « et Simier sera obligé de se faire
titho^typographe .
Ce danger n'est pas de conséquence pour nous , monsieur , qui
préférons deux ais de bois couverts d'un cuir brut , tme bonne
peau de truie estampée d'Allemagne , ou un bon vélin cordé de
Hollande , à toute cette basane maroquinée que Bozérian et Cour-
teval ont brodée de si lourdes arabesques. Nos incunables ne seront
jamais confondus , grâce au ciel ! dans leur costume à la vieille
mode, avec le facsimilé litho^typographique. La Utho-typographie
ne s'est pas encore avisée de litho^typographier la couverture de ces
volumes vénérables que le vulgaire appelle des bouquins.
Resle le grand péril social, dont l'invention que vous savez
menace le commerce. C'est matière de cours d'assises. Puisque la
société fait le progrès , que la société s'en défende. Il n'y a rien de
plus juste. Nous sommes tout à fait étrangers à ce débat, nous au-
tres élaborateurs obscurs de savantes inutilités , prolétaires incon-
nus de la république des lettres , ouvriers sans lucre et sans trafic,
dont le nom ne vaut pas les frais d'une couche d'encre et d'une
feuille de papier. L'industriel qui parviendroit à tirer quelque
chose du mien chez un banquier posséderoit un secret plus rare
que celui de la litho^typographie. Qu'on aille plutôt demander à
M. Aguado quel crédit il est disposé à faire sur un billet signé Néo^
phobus , et on m'en dira des nouvelles. Je ne vois donc auctme
raison pour m'inquiéter d'un mal qui ne peut m'atteindre , et j'en
laisse le touchant souci à messieurs les philanthropes de l'académie
des sciences morales. Hs sont payés pour cela.
En attendant que la lUh<h4ypographie embarrasse la justice distri-
butive dans l'application de la pénalité , elle lui donne bien du mal
dans l'application de la récompense. Et , d'abord , comment assez
reconnottre le mérite d'une découverte qui ne tend rien moins qu'à
l'avilissement de toutes les bibliothèques et à l'anéantissement de
toutes les presses? Les médailles sont si chétives, les pensions na-
tionales si sordidement économiques , et la croix d'honneur si
lULLBTlN DD BIBUQPHILB. 7I7
commune! A qui d'ailleurs décerner cette palme réclamée de
toutes parts? Groiriez-vous que la litho'ijrpographie a maintenant
quarante-quatre éditeurs responsables , tous également possesseui-s
du fameux secret de la malière chimique , tous également habiles à
maculer du papier blanc av^ec du vieux papier imprimé , tous im-
primant, déGgurant, dénaturant , contrefaisant et postulant? Le
parti le plus sûr serait d'accorder le prix à Senefelder, qui a , du
moins, inventé quelque chose. L'art de la lithographie , qui n'est
pas sans reproche , rachète, en efiPet , ses inconvéniens par de pré-
cieux avantages ; il sert la facilité du génie comme celle de la mé*
diocrité ; il permet aux talens inspirés d'antographier leur pensée
avec une vivacité qui disparolt souvent sous le travail correct et
pur, mais lent et froid du burin. C'est une assez belle chose. Mais
quoi? Senefelder lui-même ne s'attribuoit pas tout l'honneur de
sa découverte. Il convenoit, dans la sotte naïveté de sa modestie ,
que son procédé lui avoit été enseigné par un de ces jongleurs de
la foire qui le vendent cinq sous sur les places publiques, et qui
n'en tirent pas vanité. On est donc, pour le moment, à la recherche
du jongleur de Senefelder, sauf à en couronner un autre si celui-
là ne se retrouve pas ; après quoi il restera démontré ce que vous
savez depuis longtemps , c'est que toutes les sciences du progrès
commencent à un charlatan et finissent de même.
Si j'avois l'honneur d'être membre du jury, j'accorderois , sans
hésiter, la récompense promise à M. Techener, notre actif et in-
génieux Pickering , qui a pubUé 9 il y a dix ans , les premiers essais
de la litho^jrpo graphie dans deux joUes contrefaçons des Dits de
Salomon et des FcUts metveilUux de f^irgiU; je lui donnerois en-
suite, au nom des gens de goût, une seconde récompense plus
flatteuse et mieux méritée , pour avoir su renoncer de bonne heure
à ce mode économique, mais grossièivment matériel, de réimpre»»
sion , qui ne satisfùt ni les yeux ni l'esprit , et qu'il faut dévouer à
toute l'indignation des bibliophiles. Delenda est Carihago, Cela
veut dire httéralement : Qu'on nous délit^re de ce vilain papier, si
niéehammeni àarbouillé par des manœuvres !
Méophobus,
..I ♦
MAURICE SÈVE.
Sêtb (Mannce 1), docteur es lois , jugie-OM^e df Lyon, écherin
ea i5o4 et i5o8, mort vers i Sas. Son père , L^sard Sère , /oioit
dn Piémottt , et paroit être le premier de sod nom ipii se soit éta-
bli du» notre TÎUe , où il a laissé one nombreose et faooorable
poetérité. Léonard étoit d^à mort en i493- l^^ Sère de Lyon se
prétendoicnt issus des marqnis de Seva, noUe et ancienne lamille
piémontaise , dont ils portoieot les armes : prétention qu^ a été
confirmée par des lettres de CharLes-Emmannel de Savoie , du
a8 janfier 1620. Penietti , 1 , 369 ; jia, €ùn$iU.
Sbte y on ScKTB ( JUanrioe îl ) , fils du précédent , littérateur et
poète des plus illustres de son vivant, et <|ui (aisoit école , ami
d'Etienne Dolet et de Clément IWarot, né dans les premières an-
nées dn XVI* siècle , mort vers i56o ou i564* U vécut dans le
célibat ; on a même conlecMuré ipi'il appartenait à Tordre ecclé-
siastique. Ce qu'il y a de certain , c'est qu'il étudioit à Ayignmi ,
en i533 , époque où ilicontriboa à la découverte d'un tombeau
qu'on a cru être celui de Laure , dans la cbapelle de Saint/s-Crpix ,
au couvent des €ordeiiers , en préaem:e de Fr^uiçois I**. Qle retoiu:
en sa ville natale , il débuta dans la carrière des lettres par )a
publication de la DeplounUfU fin as Flamele , eUganie ùwpntio^ dfi
Jduui Je Flortê Eipaignol, traduieU en Itmgus firançfijru 9 Ly€#»
François Juste , i535 , petii in-S», gothique. U mil .ensuite autour
ses ouvrages z Arum , égLogue sur le trépas de François , dauphin ,
fib de François I*', morlà Toumon, en i5â6; DfiUe^ objet de plms
hauite vertu, poesUi mmMtreuies^ Lyon, Suilpic;e Sabon, po^
Antoine Constantin , 1544 f ^ ^^^s , Nicolas du Chemin , 1Ô64 *
in- 16 ; SauUaye , êglogue de la vie solitaire, Lyon , Jean de Tour-
nes, 1547, in- 16, réimprimée ^^'^ ^^ Lit^re de plusieurs pièces ,
Paris, i548, et Lyon, i549, et reproduite séparément, en fac-
similé de la première édition , à Aix, par M. Pontier, fils aîné , en
1839 ; U Microcosme , poëme en vers alexandrins et en trois Uvres .
k
•VLLKTIN DU UBUOPHILE. 719
Lyon, Jbàii de Tournes, i56f2, ic-4°; les Siasons dn Front ^ du
Sourcil , delà Larme >da Soupir et de la Gorge j plusieurs fois un-
piîmés , et reproduits par M. Méon daos son recueil de Blasons ,
Paris « 1.809 y in<»8*. U sumis reste encore À/t Maurice Sère quelques
vers latins , «t quelques pièces de poësie française disséminées çà et
là dans les ouvrages publiés de «on temps. Il fut choisi , avec Claude
de Taillemont, par le corps consulaire , pour ordonner et diriger la
magnifique entrée d'Henri II à Lyon , en 1648 , et il en fit paraître,
l'année auivante , une Description qui est devenue fort rare , mais
que Paxàd^ nous a conoegyée , en la copiant dttis ses Mêm, ae
CHiu, deLjon^ p. 32£^5i. Be tQiptes les fMQoductîoDS de Maùiièe
Sèw , la DéUe (anâgrasMie de VIdée\ composée de 449 diz(ûn# eh
vers 4e dixsyUabes ,.et ornée 4e 5o emblèmes amoureux , fut celle
qui «eut le plus de vogue. Pour innover «t se ^bstinguer dù vul-
gaire 9 }il SfB ppoposoit comme modèle les anciens poètes italiens ,
et en partiouliër le Dante'; iA affectoit le néologisme et une sorte de
jargon anétafAiysicpe «t d'obscurité sauvante , que , parmi ses con-
temporains ^ quelques-uns osèrent blâmer , mads que le plus grand
nombre a admirée , tjA , p»* exemple , que loadûin du Bellay qui
le qualifie : ,
Docte aux doctes esclaircy.
Ronsard , dont il fut , en quelque sorte , le préjcurseur, et auquel
il semble avoir tracée T<tiie, Ifaioit ausai en haute estime. — Per-
nette du Guiilet et Louise Xabé furent, à ce cju'il semble, ses élèves
et ses amies. Un auteur de son temps a même dit qu'il avoit été
d'un grand secours à la dernière , dans la composition du Débat dn,
Folie et iT Amour. — Il étoit d^une petite taille. Son portrait se voit
derrière le frontispice de deux éditions de sa Délie , et dans la se-
conde partie du Promptuaire des médailles. Il avait d'abord pour
devise ces mots : sovFmia ss nVjAàia^ il prit^ensuite ceux-ci : non
SI non la. — On trouve une notice sur Maurice Sève dans les Vies
des poètes françois de Guillaume Colleté t, dont le manuscrit ap-
partient à la bibliothèque particulière du roi , au Louvre , notice
dont M. Barbier, conservateur «eSfel Ab eette bibliothèque , a bien
voulu nous permeOre de prendre oepiet G. €olletet a rassemble un
grand nombre d'éloges , donnés 4 nofare poëie , par les gens de
lettres de soii siècle , et cpii sémoigqisnt de la haute réputation dont
jla ^ui. On pourroit faire, à sa OdMecte, bien des additions.
720 J. TBCBENEE , PLACE DU LOUVBB , 12.
MBuiice Sève a été omis , on ne sait pourquoi , dans Moréri et dans
la Biogr, unw. Outre les auteurs cités dans le cours de cet article ,
consultes le Lugdunum sacro-profanum de Pierre Bouilloud, ma.,
Biblioth. de Lyon, n® 907; Thomas Sihiletyjiri. poéi., i546 ^
fol. 7 verso ; Jacques Peletier du Mans, j4ri. poéi,^ i555 , p. i3 î
Tabouiot , Bigarrurej , liv. I , c. 2 ; £stienne Pasquier, Recherck,
de la Fr,, liv. YII , c. 6 , Marot, passim; Joachim du Bellay, p4u-*
sim; Charles Fontaine , Odes^ énigmes^ etc., i557, p. gS; La Fres-
naye-Vauquelin , An. poét,,\r9.y I; Dolet, Cornt., p. 22eC 24,
Genethliac, y Ad fin. et Commentât. Ling. iat.^ t. II , p. 4o3,-T* Im-
^tfa;6ilh. Ducher, jÉ/>^r. , p. 94, loi , 104, 119 et T55;youhé,
Èpigr. , p. 39 , 44 9 M4 * ^49 et 1 56 ; Philibert Girinet , Le fioi de
la Basoche, trsià. par C. B., i838,p. 24; La Groix-du-Maine et
du Yerdier; Jean de Tournes, È pitres dédicat* de ses éditions de
Pétrarque, i545 et i55o; Gonjet, Bihliot. i^r., t. XI, p. 44* , et
passim ; Colonia , t. H, p. 5i3, et les notes Ms. deLl-J. Le Clerc^
Pernetti , t. I , p. 264 ; Chaudon et Delandine , Dict, , suppl. ;
Feller, Dict.^ 8« édit., i836; C. B., notes sur les OEwres de
Louise Labé, i824) ^^ sur celles de Pemette du Guillet, i83o,
MéL et Nouv. MéL , passim , etc. , etc.
C0rreJ9patt^aItce.
A M. l'Éditeur du Bulletin du Bibliophile.
Monsieur ,
J'ai plusieurs ibis remarqué que le Bulletin avoit ouvert ses co-
lonnes aux lettres inédite3 d'hommes plus ou moins célèbres; c'est
ce qui me décide à vous transmettre une copie d'une lettre écrite
en entier de la main de Montaigne ; elle fait partie de la collection
d'autographes de M. Beroadau, de Bordeaux , auteur de plusieurs
lOLLETlIi l>U BIBLIOPHILE. 'J^i
ouvrages estimés sur l'Listoire de la Guyenne ; j'avoue qu'elle n'est
pas d'un intérêt bien vif, mais elle est courte, et il faut recueillir
avec zèle tout ce qu'a tracé la plume à laquelle on doit les essais.
G.B.
Cette lettre est datée de Montaigne ^ ce 21 mai 1 582 ; elle est
adressée aux jurats de Bordeaux.
« Messieurs,
« J'espère que le voyage de M. de Cursol apportera quelque
commodité à la ville, ayant en main une cause si rare et si favorable,
pour avoir mis tout l'ordre qui se pouvoit aux affaires qui se pré-
s<;ntoient ; les choses étant en si bons termes, je vous supplie excu-
ser encore pour quelque temps mon absence , que j'accourcirai
autant que la presse de mes affaires le pourra permettre. J'espère
que ce sera peu. Cependant, vous me tiendrez , s'il vous plaît , en
votre bonne grâce, et me manderez , si l'occasion se présente , de
m'employer pour le service public. Totre M. de Cursol m'a aussi
écrit et averti de son voyage. Je me recommande bien humblement
cl supplie Dieu, messieurs, vous donner longue et heureuse vie.
tt Votre très-humble frère et serviteur,
« M0TAI6ME {sic avec une sorte de trait sur l'ô). ■
Nota, Montaigne écrit son nom de la même manière dans une autre
lettre qui fait partie de la même collection, mais qui n'a de sa
main que la dernière ligne et la signature.
M. de Cursol, dont il s'agit ici, étoit alors second jurât gen-
tilhomme à Bordeaux.
Une lettre signée de Montaigne , datée de 1 588 , et d'une
trentaine de lignes , après avoir été poussée à 699 francs en
avril 1834, a été reconnue fausse. Voir les feuilletons du Jour-
nal de la Librairie , 10 et 3o mai 1884, et le Manuel Je l'A^
mateur (T autographes (1) de M. Fontaine, p. i43. Nous lisons,
dans ce dernier ouvrage, que l'écriture de l'auteur des Essaie
est du nombre de celles dont la gravure ou la lithographie
n'ont point reproduit le facsimilé.
(1) Manuel de tjimateur rfautographes, 1 vol. in-8. Prix ,6fr.
722 J. TEGHBNBR, FtACft DÛ LOITV'RE, 12.
Au même, ^
Catalogue des liyebs de monsieur '^^ (lb maréchal pedics d'isbn-
ghien). Paris j Gabriel Martin^ 1766, in-8 de 121 pages.
J'ai été surprift en lisant dernièrement , dans le Bulletin du Bi-
bliophile y une espèce de tableau comparatif des prix obtenus dans
(Ufférenlea veniez anciennes et nouvelles par des rdmans de cheva-
lerie, àû ne pas voir cité une seule fois le catalogue du prince d'I-'
iengbien.
Void le jugement que l'iUualre Richard Héber portmC de cette
collection t jugement qu'il a consigné dans une note en tête de son
e|;^mplaire de ce catalogue^ et que j'ai pu traduire, grâce à la com-
munication qui m'en 4 été faite pat M. JulUen, propriétaire d'une
collectldn très-nombreuse do catalogues.
« Ce catalogue,de la bibliothèque du maréchal princed^Isenghien,
M présente la collection très-probablement la plus considérable
u qu'un seul homme ait réunie en ancien» romans françois, et spé-
« cialement en romans de chevalerie.
u A la Bibliothèque roj^ale de Paris, il y a dcfnt exemplaires de ce
« catalogue reliés en mi voltime, tous deux avec les prix, mais avec
M des prix absolument di£férens. Le premier est annoncé être le vé-
« riiable pour les prix Ceux du second exemplaire doivent
u avoir été mis au hasard et imaginés à plaisir ou être des prix
« d'estitbation. Les priix du premier etemplatte parôissent avoir été
a mis au crayon pendant la vente et recopiés ensuite à l'encre •
« Outre les romans, cette bibliothèque contient une nombreuse
«( collection de bons ouvrages historiques. »
J^ai examiné les exemplaires de la Bibliothèque royale dont
parle M. Héber , et je pense comme lui que les prix du premier
exemplaire sont bien réellement les prix de vente; mais je ne crois
pas que ceux du second aient pu être imaginés à plaisir : ils me
semblent être des prix d'estimation. Je me fonde, pour le croire, sur
ce qu'ils se composent seulement de francs ou plutôt de livres sans
appoint de sols. Or, si on avoit voulu imaginer des prix, on auroit
BULLETIN DU BUUOPHtLB. ^23
eertainement mis des francs et des sbk pour imiter des prix (f adja*
dîcaftion. Outre eela, od a fait l'addition de ces prix ; et le total, qui
s^élève à 199707 fr. lo s. (ces lo sols ne^ détruiseai pas ce que j'ai
dit plus baiit , et ne peuvent être considérés comme résultaM de
divers appoîms de sok , ils proviennent de plusieurs avtides co-
tés lo s. et I fr. 10 s.) y diffère peu de celui des prix rëeltf , qui
s'élève à 1994^' ^- ^^ ^^^ P^^ probable qu'on se soit arrêté ài tota-
liser de Csicix prix. Au reste , cette estimation , si c'en est une, est
faîte avec peu de soin et d'intelligence, quoique son résvhat ait été
OMifbrnie à celui de la vente/
Quoique ce catalo|;ue soit de Grilbriel Martin, il est mal rédigé;
il se compose de aor3 n<^, et les livras sont rangé» par format et
par mati^e^ k l'exception des romans de chevalerie, historique et
autres, qui sont réunis sans distinction de format, mai» aussi Auis
ordre de date^ de dasse et de matière, et dans un pêle^^iftêle digne
de cert«ns faiseurs de catalogues modernes.
J'ai remarqué , en lisant ce catalogue, plusieurs ilf 5. sur vélin. Saint
Augustin , de la Cité de Dieu , no 8 . La légende dorée n<^ 54 et 55. Les
chevaliers de la Table ronde, avec miniatures, 3 vol. in-fol. , n° i9^«
-^ Les blasons des chevaliers de la Table ronde , avec miniatures,
n" igfa3. — Gérard deNevers, avec miniatures ^ in-fol. , vendu 77ofr.i
prix considérable pour le temps. — Godefroy de Bouillon , a vol.
iu-fol., avec miniatures , n° 1949- — Deux romans de la Rose ,
in4bl., miniatures, n"' 195a et 53. -^ Apollonius d'Antioche, io-49
n*> 1963. — Histoires de Thèbe» et Troyes , in«fol., n» 1958.-^ La
Maie marrastre et les Sept saiges de Rome, in«4, n" 1964. -—Le
clievafKer délibéré de G. Ghastelaitï , in^-fol., n* 1965 ; ces 3 deiv
niers Miss. , ornés de miniatures. — Boccace des nobles laalheureuk,
étcrit par an religieux de l'hôpital de Saint%fean-dc»-JérusaleBi ,
('an 14^79 2 vol. în^l., n^ ^97^' -^ L'Horloge de Sapience ,écrk
pour Jespn de Vendôme, seigneur de Glmmbanays et de Pousange*^
par André Rousseau, en 147^9 in-£bl., miniatures, n^ igBi.»— Lft
Cité des Dames, écrit en 14^^» iii>*fol., »• 1982. — L'Art de che-
valerie de Yégèce, trad. pour Jean, comte d'£a, par Jean de MeuB,
en IS849 in<^49 tnhiiataiies, n* tgBg. -*^ La Chnsse du cerf, in-fol.,
n* 1996. — La Pénitence d'Adaisd , itt-49 ^ aôoo. -^ Les Mindés
de la Vierge et la Vie des Pères du désert (par Gautier de Coinsy) ,
2 v6L in-fol., n"* 2001. •— Robert le DiaUe et Ciéomadès, in-fol. ,
avec miniatures, n. 2002. — Le Songe du vieil Pèlerin, par Ph. de
'J24 '* TECREIfER, PLACE DU LOUTAK , 12.
Maizières , 2 vol. in-fol. {1). — Garin le Loherans^ în-4i n? 2004.—
L'Arbre des Batailles, par H. Bonnor , iD-4 et în-fol. , n*^ 2oo5 et
2006. — Le Roman de Ponthus , in-fol., n® 2007. — Le Roman
de Mercy au Cœur d*amour épris (par le roi René), in-fol. , n** 2008.
— Le Roman du Renard , in-fol. — Gueriu de Mongleve, in-foL
-—L'Histoire sainte, in-fol., avec miniatures, n"*' 2009, 2010
et 201 1.
Dans les livres imprimés , je remarque , n» 5i 3, 26 volumes de
mazarinades. — N° 1B39, Histoire de Guillaume de Paleme , in-4 ,
goth. — N<* i853 , Giglan , roy de Galles. Lyon , i53o, in-4-*— Les
Amours prodigieuses d'Augier Gaillard, 1592, in-8, no 1921. —
No 1925, Artus-le-Grand. Rouen, 1488, in-fol. — N* 1961, Melu-
sine. Lyon, in-fol., goth. — N*» 1968 , Pierre de Provence et la
belle Maguelonne. Vienne, 1484^ in-fol., 6g. , exemplaire ^^r^. —
No i973,Boccace des nobles nuilbeureux, Bruges (ColardMansion),
1476, in-fol., G. P. -^ No 2012 , l'Histoire des Troyens, impr. sur
vélin avec miniatures , vendue 5oo fr. ( M. Cigongne , qui possède
un semblable exemplaire de ce livre , pense que c'est celui-là
même qui étoit alors cbez le prince d'Isenghien.)—> En fin, n° 201 3,
je vois le Chariot chrétien à 4 roues , in-fol. , sans autre désigna-
tion : seroit-ce un Ms. de l'ouvrage du carme Adrien du Hecquet ,
qui a été imprimé, en 1 555, à Anvers, en un vol. in- 16, sous
le titre de Chariot de l'année.
Le petit nombre d'articles que je viens de citer suffit pour faire
voir que cette bibliothèque , si peu connue , mérite cependant de
rétre. M. le prince d'Isenghien me paroit malheureusement avoir
attaché peu de prix à la condition de ses livres , et on en voit un
très-petit nombre annoncé relié eu maroquin. Outre cela , il ne
faisoit pas mettre ses armes sur le plat de ses volumes , ou du
moins je n'en ai jamais vu. Je possède une histoire d'Emmanuel
Philibert, duc de Savoie. Amsterdam , 1692 , in-12 , sur le titre de
laquelle on lit : P. d'Isenghien. Ce livie est le seul que j'aie vu
porter la signature du noble amateur ; il est fort nuil relié en
veau brun : il figure au no 7 55 du catalogue.
Je voudrois maintenant faire connaître quelque chose du carac-
tère et de la vie du maréchal prince d'Isenghien. Les auteurs de la
( I ) Je crois cet exemplaire daos la bibliothèque de M. de MoDroerqnë.
J.T.
BULLETIN DU BIBUOPHILE. •^25
Biographie universelle n'ont pas jugé à propos de parler de lui , à
moins, toutefois , qu'ils ne l'aient fait dans un supplément. Je suis
trop peu versé dans l'histoire de cette époque pour suppléera cette
omission; mais, quel que soit le dédain avec lequel certains Démos-
thènes au petit pied parlent aujourd'hui des maréchaux de l'ancien
régime , je ne puis croire que cette vie ait été sans gloire. Louis de
Gand-Vilain , né le i6 juillet 1678 , était fils de Jean-Alphonse de
Gand , prince d'Isenghien et de Masmines et de Marie-Thérèse de
Grevant d'Humières. Il descendoit de Wichmann , issu lui-même
de l'aucienne maison de Saxe , qui fut établi comte de Gand, vers
960 , par l'empereur Othon P'. Il fiit maréchal de France et che-
vaher des ordres du roi , et ne laissa pas d'enfans de ses trois
femmes, Anne-Marie-Louise de Furstemberg, morte en 1706;
Marie-Louise-Gharlotte Pot de Rhodes , morte en 1715; et Mar-
guerite-Camille Grimaldi de Monaco , qui lui survécut apparem-
ment f étant née en 1 700 , et pliis jeune que lui de 22 ans. Son
frère, Maximilien de Gand , comte de Middelbourg , avoit une seule
fille, qui épousa le comte (depuis duc) de Lauraguais (Louis-
Léon-Féliçité de Brancas). Notre prince Isenghien étoit donc de-
venu , par ce mariage , l'oncle de M. de Lauraguais , amateur plus
célèbre que lui, et qui prit peut-être de lui le goût des livres anciens.
La vente eut lieu , le mardi , i5 juin 1 766 , rue de Grenelle , au
coin de la rue du Bac. C'est là qu'étoit situé l'hôtel du prince ;
peut-être est-ce celui qui porte le nom de Castellane , et qui n'est
plus aujourd'hui qu'un hôtel garni.
J'ai trouvé, à mon grand étonnemeut, dans le Rut , ou la Pu-
deur éteinte , un Tombeau de la P. ( M*"* la princesse) d'Isenghien.
C'est peut-être la seule pièce laudative qu'ait produite l'obscène au-
teur de Philon, et je l'ai relue à plusieurs reprises pour bien m'assu-
rer que cet éloge ne contenait pas quelque satire déguisée. L'initiale
du mot princesse, mis au heu du mot entier, aidoit à mon incréduhté,
et je me demandois si cette initiale n'a voit pas été mise à dessein
par Blessebois , pour signifier, à la volonté du lecteur , ou princesse
ou un autre mot qui conunence par la même lettre, et qui se trouve
souvent sous la plume de cet auteur. Cependant , avec la meilleure
défiance possible , je n'ai pu rien tirer dans ce tombeau qui sentit
la satire. Le voici tel que je l'extrais du Rut, éd. Elzevier, p. 58.
Passant , qni que tu sois, iroïnnt ce inansolér,
Arrétes-y tes pas et le baignes de pleurs ;
46
726 J. TECHEMEKy PLACE DU LOUVAE. 12.
CVot r«uguste sujet des plus vires douleurs
Dont jamais la patrie ait etë désolëe.
Au tribunal divin ma princesse appellc^e
Se peot fbrt justement comparer à des fleurs
BootTamour du soleil éface les couleurs
Que la nature avoit Tune à Tautre mélëe.
Depuis ce coup fatal qui nous verse du fiel
Certain contentement semble parottre au ciel
Dont ma grande Princesse est sans doute la cause?
De son plus riche Azur il s^est soudain pare,
Et le jeune Blondin , qui jamais ne repose,
A de son plus bel or le firmament dore.
Notre amateur, étant né e/i 1678, et le Rut étant de 1676, cette
pièce si plate ne peut avoir été flûte pour sa mère, mais seulement
pour sa grand'mère.
Il en résulte que Blessebois étoit connu de la famille d'Isenghien,
et que le prince devoit savoir au moins son nom et peut-être quel-
que chose de sa vie. Que ne nous a-t-il laissé ce qu'il sa voit sur ce
point épineux de bibliographie ! que de conjectures trompeuses il
auroit épargnées à nos bibUographes modernes !
Claude Gauchet.
SUR UN PASSAGE DE LA VIE DE PÉTRARQUE,
RELATIF AU PAPI BBITOÎt XU.
U se trouve en tête de l'édition de Pétrarque, Franeisci Peirarchœ
opéra qua «xfa/»^o/7tm'a y Basile» perHenric. Pétri, i554>4 P^^* ^^
I vol. in- fol. , et de celle de i5Ôi , même ville, même imprimeur et
même format , il se trouve , dis-je , une vita Peirarchœ per Hieron.
Squarzaficiun ad Pelrum Contrarenumj qui est assez détaillée;
mais cette vie renferme , page 4 9 un passage qui m'a paru d'au-
tant plus singulier, que je ne l'ai trouvé que là ; ce qui me fait
douter de la véracité du récit de l'auteur. Ce passage est une accu-
sation grave contre un pape que le biographe nomme Beneoictvs
qui Clementi in pontificatu successit, Mous allons copier le texte
littéralement , car nous répugnerions à le traduire en français ;
ensuite nous donnerons les motifs qui nous font douter de la vé-
rité du fait.
« Erat soror Petrarchae, quas jam duodeviginti liabebat annos^
«< quae Avinioni ubi orta , cum Ghirardo ( 1 ) inorabatur , efegaati
u forma , insignis moribus , et virtutibus praedita , eu jus pulchritu-*
« diiio et forma perdite deperibat pontifex ut illa potiretur, multa
M Heri fecit expérimenta. Cogitavit praemiis et bonoribus Petrar*
« cham in suaui trahi opinionem; cardinalem se facturum pro-
ie mittit dummodo illa suo coucederetur arbitrio. Franciscus, qui
« in onmi re Deuiii prae oculis habebat, cui niiiil est occultum,
« ut ille qui nihil commère , nihil fingere , nihil dissimulare didi»-
« cerat , ut debuit , ira commotus , et id quod lingua , fronte ,
« atque animo habebat , respondit tam fosàdum galerum capiti
« non esse pouendum , sed fugiendam , abominandum omnibus
tt tanquaiu nephandum {sic) et dedecorosum; et si reverenda
« noniinis quae vices Dei in terris gerebatur, non teneret , calamo
« tantae rei se vindicaturum , et fecit prout philelpho placet in
,1} Girard eloit frère de Pétrarque et de la jeuuc |)ei»onne.
'J9.H J. TECllENEll, PLACE DU LOLTRE, 12.
« uoa sua morali cantilena quse incipit io non vo' piu cantare corne
« solea : nihilominus pontifex furori impatiens , alterum fratreni
M Ghirardiim tentaré cœpit , qui paucis muneribus captus , soro-
« rem (i)^ quo faciaore audito, et ecclesiam Dei videos per
« abrupta vitiorum sic trahi, Avenioni aufugit, Italiam ire cœpit ;
«c frater pœnitentia ductus, nupta sorore, sanctae religionis ka-
« bitum qusesivit et chartusiensi ordini , in conventu de materno,
i< qui est propè Massiliam , rébus mondanis rejectis , se devo-
« vit. »
Exposons maintenant les motifs de nos doutes sur la véracité
de cette anecdote scandaleuse. D'abord elle ne se trouve dans
aucune histoire générale des papes , ni dans Platina , ni dans Giac<-
conius , ni dans Bonanni , ni dans Bruys , ni dans Baluze , ni dans
Tessier. Ensuite nous ferons observer que dans le xiv* siècle , ce-
lui où a vécu Pétrarque et sa famille , il n*y a aucun pape, du nom
de Benoit, qui ait succédé à un pape du nom de Clément. On con«
noît bien trois papes Benoît , dans ce siècle : i^ Benoît XI, qui a
succédé à Boniface VIII , en 1 3o3 , et qui est mort de poison , dit-
on , en 1 3o4 , au mois de juillet (mois dans lequel est né Pétrarque) ;
ix^ Benoit XJI, qui a succédé à Jean XXU , en i3349 et qui est
mort en 1 342 ; et 3** Benoit XIII , qui a succédé à Boniface IX ,
en 1394* Mais aucun de ces papes n'a succédé à un Clément. Ce-
pendant il est certain que Jérôme Squarciafico , le biographe de
Pétrarque , a eu en vue Benoît XII , puisque c'est le seul des trois
papes cités plus haut, dont le pontificat ait eu lieu dans le temps où
Pétrarque, son frère Girard et sa sœur étoient encore jeunes. Mais
il n'est pas moins certain que Squarciafico a très-mal choisi le héros
de son anecdot;e , car Benoît XII a toujours joui d'une haute répu-
tation comme pontife très-pieux , Crès-inodeste , très-économe des
biens de l'église , et très-instruit en théorie et en jurisprudence.
Nommé à l'unanimité par les cardinaux , le 20 décembre i334 ,
ce qui annonce qu'il étoit déjà avantageusement connu , il s'ap-
pliqua particuUèrement à la réforme des ordres religieux ; il fut
zélé pour la discipline, attentif dans le choix des sujets pour la
collation des bénéfices. Il avoit en horreur le népotisme , et disoit
(i) L'impression est très-négligëe daus cette édition : il doit ici ni:>nqiier
un verbe, incitai'it , pcut-«^tre j et au lieu de quo, quœ seroit, sans doute,
prëierahle, en plaçant un (^virgule après quœ.
BULLETIN DU AIBLIOPHILE. 'J'IQ
que , pour être véritablement prêtre , selon l'ordre de Melcliisé-
dech , il faudroit n'avoir ni père , ni mère , ni parens. On le repré-
sentpit la ma^in fermée pour marquer combien il étoit réservé et
circonspect dans la distribution des biens ecclésiastiques. Il avoit
une nièce , qu'il refusa à plusieurs grands seigneurs, et qu'il maria
à un bon négociant de Toulouse. Les deux époux étant allés le sa-
luer à Avignon , il les garda une quinzaine de jours auprès de lui ,
ensuite il les congédia en leur donnant une modique somme.
« Jean Fournier (c'étoit son nom de famille ), Jean Fournier ,
« votre oncle , leur dit-il , vous fait ce petit présent ; à l'égard du
tf pape , il n'a de parens et d'alliés que les pauvres et les malheu-
M reux. » Dans une entrevue que Philippe de Valois eut avec lui
à Avignon , en mars 1 336 , craignant que ce prince ne lui fit quel-
que demande injuste : « Si j'avois deux âmes , lui dit-il, j'ai tant
« d'affection pour votre personne, que j'en exposerois volontiers
• une pour vous faire plaisir ; mais je n'en ai qu'une , et je veux
M la conserver. « Enfin ce pieux pontife , au dire de tous les his-
toriens, mourut saintement , le 25 avril 1842. £t voilà l'homme
que Squarciafico ose accuser de libeitinage ! Nous croyons donc
que ce biographe s'est trompé , et que la gravité de l'erreur est
égale à la gravité de l'injure.
G. Peignot.
onv<{Us miio^raffji(\n(s.
Une Société de Bibliophiles de Belgique vient de s'établir à
Bruxelles. Voici ses statuts :
INSTITUTION ET OBJET DE LA SOCIÉTÉ (1).
AETICLE PEËMIER.
U est formé. à Bruxelles une Société sous la dénomination de
Satiété tlèê Bibliophiles de Belgique.
ART. 2.
La Société des Bibliophiles de Belgique est composée de 4^ mem-
bres e£fecli£ï ; elle peut s'adjoindre six membres honoraires , au
nombre desquels sera compté de droit le conservateur de la Biblio-
thèque royale, eu cette qualité.
Les membres honoraires ont les mêmes droits que les membres
effectifs , sauf qu'ib ne participent pas à l'élection des nouveaux
sociétaires.
Sous aucun prétexte, le nombre des membres effectifs ou hono-
raires ne pourra être augmenté.
ART. 3.
La Société a pour objet spécial de faire imprimer avec luxe des
ouvrages inédits ou devenus rares , principalement ceux qui coû-
cememt l'histoire et la littérature du pays. Il pourra être ajouté à
ces ouvrages des notes et illustrations.
(i) Je remarque partout des socie'tësqui veulent produire^ mettre au jour,
publier; et je ne Tois pas se crëer de sociétés qui achètent ! J. T.
y\
■€LLETIN DO BIBUOPHILB. ^3l
▲aT. 4.
Les ouvrages imprimes pour le compte de la Société des Biblio-
philes seront tous de format grand in-8. Ils seront imprimés par la
Société belge de librairie ^ imprimerie et papeterie. Rien ne sera né-
gligé pour atteindre le plus haut degré possible d'élég^ce et de
perfection typographique.
▲RT. 5.
La Société fera tirer seulement à 55 exemplaires les ouvrages
qui forment sa collection. Il sera fait hommage d'un exemplaire au
Roi ; un second sera déposé dims la bibUothèque des Bibliophiles ;
un troisième dans celle de la Société de librairie ; six seront destinés
à faire des échanges avec des Sociétés ^tiangères. Les quiM^ante-'^^ix
autres appartiendi'ont aux membres, soit effectifs, soit hoqorfiire^*
ART. 6.
Si la Société juge convenable de livrer au public un des ouvrages
qu'elle aura choisis, il devra être tiré sur un papier moins beau et
dans un autre format que les 55 exemplaires dont la destination
est réglée par l'article précédent.
•
ART. 7.
Chaque exemplaire des pubUcations de la Société sera marqué
d*un timbre sec , et portera, sur le frontispice , le fleuron qu'elle
aura adopté. Au revers du faux titre, on imprimera le numéro et le
nom du Sociétaire auquel l'exemplaire sera destiné.
ART. 8.
Le timbre sec sera de forme ogivale comme les anciens sceaux
gothiques avec ces mots : Société des Bibliophiles de Belgique, Le
fleuron oflrira la marque que le célèbre Thierry Ma riens 'cTAIost
apposoit à la plupart de ses éditions. :<••:' i, ; ■
^32 J. TECHENER, PLACE DU LOUVRE, 13.
▲RT. 9.
La Société a son siège dans l'établissement de Messieurs Hauman
et comp. , dont elle emploie les presses.
DE L'ADMISSION DES SOCIÉTAIRES,
DE LEURS DROITS ET DE LEURS ORLIGATlOIfS.
ART. 10.
Sont déclarés membres efifectifis de la Société des Bibliophiles de
Belgique, comme ayant concouru à son institution , les personnes
dont les noms suivent :
Arenberg (S. A. S. le duc d').
Baron (A.).
Beaupfort (comte Amédée de).
Cattoir (H.).
De Bonne (Julien).
De Jonche (Théodore).
De Ram (F.-X.).
De Gerlache.
H ANE DE PoTTER (D*).
Hauman (A.).
Ligne (S. A. le prince de).
NOTHOMB.
Pieters (Charles).
Reifenberg (le baron de).
Sauvage (chevalier £. de).
Stassart le baron de).
T'sERCLAEs (le baron Jules db).
Thirï.
Van de Weïer (Sylvain).
Van Praet (Jules).
BULLETIN OU BIBUOPHILB. 733
Vilain XIIÏI (Hippolyte).
Wtkerslooth de Wedeesten (le baron de).
AET. 11.
A Tavenir , Tadinissioa des membres effectifs ou honoraires ne
pourra avoir lieu qu'en assemblée générale au scrutin secret , à la
majorité des deux tiers des voix au moins', et sur la présentation
(lu conseil d'administration.
▲RT. 12.
L'assemblée générale qui procédera à l'élection devra être com-
posée d'au moins la moitié plus un des membres effecti£i qui feront
alors partie de la Société.
AET. 13.
Tous les ans, dans l'assemblée générale du mois de Mars, chaque
membre effectif versera entre les mains du trésorier la somme de
cent francs à titre de souscription pour l'année courante.
Les membres honoraires ne seront tenus à aucune rétribution.
ART
. 14.
L'engagement des Sociétaires est pris pour cinq ans.
» »
DES ASSEMBLEES GENERALES.
ART. 15.
L'assemblée générale sera convoquée par le conseil d'adminis-
tration deux fois par an au moins, en Mars et en Décembre.
ART. 16.
Les résolutions, sauf l'exception portée à l'art. 1 1, seront prises
I
^34 J. TECH£irBB , PîJkCE DU LOWKE, 12.
à la majorité des voix des membres présens. Ils voteront au scrutin
lecrety à moins que , dur la proposition du président , i'àèsemblée
n'en décide autrement.
' ART. 17.
ê
Dans l'assemblée générale du mois de Mars, le secrétaire présen-
tera till rapjport sur les trav^u:! de là Société pëndaiit Fahnée pré^
cédente.
Le trésorier présentera dans la même séance le budget des dé-
penses, qui devra être approuvé par la Société.
Dans l'assemblée du mois de Décembre, le trésorier pitésentera
860 comptes, qui seront discutés et approuvés par rassemblée.
ART. 18.
Le conseil d'administration est composé de sept membres qui
cIuMsiâsent entre eux un président, un secrétaire et un trésorier.
Le président et le secrétaire remplissent les mêmes fonctions
dans les assemblées générales.
ART. 19.
Les membres du conseil sont nommés pour cinq ans par l'as-
semblée générale du mois de ^ars.
ART. 20.
Le conseil d'administration est cbai*gé de tenir la main à rexécu-
tion des présens statuts.
Il est y en outre, cbargé spécialement :
I* De convoquer les réunions mensuelles dans lesquelles on con-
viendra dès ouTi^ages à imprimer et des édianges à Cèdre ;
2* De préparer le budget de la Société, et d'examiner les comptes
avant qu'ils soient présentés à l'assemblée générale ;
3* D'ordonnancer les dépenses ;
BOUJETIN DD BIBLIOPHILE. 735/
4^ D'ordonner la convocation des assemblées générales ;
50 De Osdre les présentations mentionnées à l'article la;
6" De veiller à la conservation de la bibliothèque.
... I . . . 1 . . • t
▲RT. 21.
Le secrétaire tient les procè»-verbaux des assemblées, £bui la cor-
respondance, conserve jbes archives de! la Société et surveille b pu-
blication des ouvrages.
▲AT. 22.
Le trésorier est chargé de la comptabilité et du dépôt des fonds
deh Société. V : _
Ma^srrioB» transitoires.
ART. 23.
Sont nommés , pour la première fois , membres du conseil d'ad-
ministration :
MM. T^E Sauvage , président ; De Reitenberg ,
secrétaire ; De Bonne , trésorier ; Cattoir ;
Uadman ; Thiry.
^36 J. T£CI1£NBR, PLACE DU LOUVRE, 12.
Il y a un mois que les journaux retentirent d'une découverte
très-faite poiu* frapper la curiosité. On avoit trouvé à Aquila un
document authentique de la condamnation prononcée par Pilate
contre N.-S. J.-C. Là-dessus , discussion longue et animée dans
laquelle les jurisconsultes prirent part , ce qui la menaçoit de ne
pas finir. Le plus sceptique de tous déclara hautement qu'il n'exis-
toit pas un seul acte à l'appui de ce bruit populaire; que M, Thîlo,
le savant professeur de Tubingue , n'en avoit trouvé de traces ni >
dans les manuscrits ni dans les livres publiés depuis trois siècles ,
et que l'Italie n'en a pas plus de connoissance que la France. Ou
dit depuis longtemps , avec raison , qu'il ne faut jurer de rien. Par
malheur pour notre docte juriste , et pour M« Tbilo, son docte té-
moin, le Trésor admirable de la sentence prononcée par Ponce Pilote
contre notre Saui^eur , trouvé en la ville d* Aquila , tan 1 58o , avoit
été imprimé à Paris, en i58i, sur une traduction de l'iialien dont
l'original est de l'année précédente, c'est-à-dire de l'époque même
de la découverte. M. Soulier , un des estimables conservateurs de
la bibliothèque de l'Arsenal , a répondu comme le philosophe an-
cien, qui marcha pour prouver le mouvement ; il a fait réimprimer
cette rare brochure, que tous les bibliophiles connoissent fort bien,
mais que fort peu avoient vue , et qu'on peut se procurer mainte-
nant pour deux francs.
)^
^^^eCan^es (iBrio^raf Çt()ue^.
Le Thrésor de musique d'Or lande de Lassus , reueu et corrigé
dili^^emment en ceste troisième édition. Paris, 16949 in-4
oblong.
Cette édition est dédié à Philippe de Pas, gentilhomme François ;
elle n'est indiquée ni dans Tarticle que M. Brunet a consacré à
Lassus, dans les Nouv. rech., ni dans le Lexique bibliogra-
phique d'Ebert, où l'on trouve (n^ ii^Si) les titres de onze ou-
vrages de ce célèbre musicien ; ils sont intéressans et fort' rares.
L'éditeur (je ne connois pas son nom) observe que « la lettre ac-
cordée à la musique d'Orlande , imprimée à Paris et à Louvain^,
étoit sotte , lascive et profane presqu'en toutes les chansons ; en os-
tan t quelques mots ou plusieurs, et les accommodant au moins mal
qu'il m'a esté possible à la musique, j'ay rendu ces chansons chres-
tiennes et honestes pour la pluspart. » Le fait est que les chastes va-
riantes qu'il introduit dans quelques compositions galantes sont d'un
effet burlesque , et que sa poésie est presque toujours fort en-
nuyeuse et glaciale ; une seule fois il se permet un mot pour rire ,
en citant la repartie d'un ivrogne qui , recevant le conseil d'ap-
prendre à chanter , trouve que déjà il ne boit que trop.
Ce volume renferme 166 chansons à 4» 5 ou 6 voix; 3o sont en
latin , 5 en italien , les autres en françois (i).
DonuK/ii amphilheatrum sapientia Socratica. Hanoviae, 1670, in-fol.,
2 tomes.
C'est un recueil de plus de 5oo opuscules ou fragmens tantôt
sérieux et tantôt comiques, oyii sont loués quantité d'animaux, force
plantes, mainte vertu et bien des choses peu dignes d'éloges ; parmi
tous ces jeux d'esprit , il y en a peu où se trouvent des traits spi-
rituels : on sait qu'en général ces anciennes plaisanteries, écrites en
latin, ne sont nullement divertissantes. Au début de l'ouvrage, se
trouvent quatre traductions de la Batrachomyomachie d'Homère ;
ensuite Ton rencontre i3 morceaux consacrés à la puce, 3 au pou,
5 à la mouche, 1 3 à l'abeille, 2 à la cigale, 10 à la fourmi ; un de ces
derniers est le traité de Wilde de formica , hérissé d'innombrables
(1) Voyez, sur Orlandc Lassus, la notice de M. Delniotte,' brochure in-8.
•^40 J. TECHEMER, PLACE DU LODVIUI , 12.
Le Romancero général de i6o4 et le Cancionero d'Anvers, lÔ^S.
IJArtty vocabolario de la lengua guarani , et le Catechùmo enUi^
gua guarani ; ouvrages du jésuite Ruiz, ignores de presque
tous les bibliographes , et que Ton chercheroit en vain dans
la Bibliothèque américaine Ae M. H. Ternaux (1837).
Un grand nombre de romans de chevalerie, et surtout une suite
de ceux en espagnol qui seroit aujourd'hui du plus grand prix ; Ton
y voitLisuart, Floriquel deNiquée, Cirougilio de Tracia, Policendo,
Reualdos de Montalaban , Morgante , Lidaman de Ganay, Félix
magno , Christalian de Espana. Nous avons relevé les deux ou-
vrages suivans ; ib nous semblent devoir être fort rares , car nous
ne les trouvons ni dans le Manuel du Libraire ^ ni dans les Notufelles
recherches, livres au-dessus de tout éloge, où les plus occultes pro-
ductions de ce genre sont décrites avec soin. •
Coronica del famoso caballero Taurismundo, hijo del emperador de
Grecia Solismundo, in-fol., fig. en bois.
TAbro primera del caballero Lydamor de Escocia por maestro Jutoi
de Cordova, In-fol. Salamanca , iSSg. (11 en est dit un mot
dans la Biographie unit^erselie, t. ix, p. 576.)
Trottas y de vero etperfecto clerico. Ferrariae , 1478 , in-4«
On trouve discutées dans ce volume fort rare quelques questions
assez singulières ; l'auteur examine pourquoi l'on ne dit pas que la
femme est faite comme l'homme à l'image de Dieu ; il recherche
si un hermaphrodite peut être élevé à la prêtrise , et voilà ce qu'il
décide en pareil cas : Attendendum est an magis inculescat in sexu
virili etpossit; an vero in sexufeminino et non possit (fol. xxn).
Voici les titres d'autres ouvrages de cet habile docteur : TraiU
du Jeûne. Nuremberg, 1477; de la Visite des Églises, Ferrare,
1476; Traité des Heures canoniques ; ce dernier livre a eu 12 édi-
tions dans le xv* siècle ; nous sommes persuadés qu'au xix* per-
sonne ne l'a lu , ne le lit ou ne le lira.
Bulletin t»u i3ibltapl)tle,
Ht
CATALOGUE DB LITRES RABS8 ET CURIEUX, MB
LITTÉRATURE, d'bISTOIRE , ETC., QUI
SE TROUVENT A LA LIBRAIRIE DE
#. TBCHEIIER, PLACE
DU LOUTRE ,
N« 12.
N« 18. — Juillet 1859.
i5g6 AiiADis. Tragédie représentée par rAcadéinie roiale de mu-
sique , pour rheureux mariage de leurs Altesses électorales
de Bavière. Brusseîle , 1695, pet. in-i2,br. 2-— n
1 5g7 Arcbéologie de Mons Seleucus , ville romaine dans le pays
des Yoconces , aujourd'hui Labatie-Mont-Saléon , préfec-
ture des Hautes-Alpes. Gap^ 1806, in-8, br. . . 3 — »
1 598 Bacqueville de la Potberie (de). Histoire de l'Amérique
septentrionale. Paris ^ 172?, 4 ^om, en ?. vol. in- 12 , fig. ,
V. j. {Rare.) 12 — »
iSgg BARCLAn(J.). Poematvm libri dvo. Xo/u/Zm', i6i5, pet. in-4»
vélin. {Édition rare.)
1600 Baromi (Gas.)< Epistolae et opuscvla, novam eivsdem Ba-
ronii vitam operi praeposvit recensvit et adnotationes illvs-
travit Raym. Albericivs. Romœy 1759, 3 vol. in-4, v. mar.
27 — •»
47
•j^Tl J. TECBEDZS, PUCE DD LonTKB , 11.
1601 Bbaokaci (db). Histoire miliuira de Flandre , depuis l'année
1690 jusqu'en 1694 inclusivement; qui comprend le détail
des marches, campemens, batailles , ùéges et tnouvemens
des annëes du roi et de celles des alliés pendant ces cinq
campagnes. Paris, ^^S5^ a vol. ia-ibl., grand nombre de
planches, v.,lr. dor (5eie«em/»/.) 4^ — m
i6oa BsiroiEB (C). La Vie du très-illustre martyr S.Quentin,
apôtre et patron du Vermandms. Sant'Quentin , 176^, în-
ix,f!g.,br 4 — "
i6o3 Bkbnikk (J,). Histoire de Blois , contenant les antiquitei et
ùngularitei di) comté de Blois , les éloges de ses comtes , et
les vies des hommes illustres qui sont nés au pals Blesois,
avec les noms et les armoiiies des familles nobles du mesme
pais, Paris, Fr. Muguet, i68a, in-4, v. m. . . 12— -
i6o4 BiKfcc(i.B bietbkb). Les fonctions du Capiiaiiie de cavalerie, et
les principales de ses officiers subalternes , arec l'exercice
de la cavalerie {stùvant la copie). Paris, Quinei , 1675, pet.
in-i2,d.-rel 7 — »
i6o5 Brbtbs(db). Discovrs abrégé des asseurez moyens d'anéantir
et ruiner la monarchie des princes Ottomans {s. l. n. d.),
I vol. in-4 , vél., fleurdelisé. {Exempt, de Gasion d'Orléans
1606 Bkiot. Traduction de l'histoire de l'Etat présent de l'empire
Ottoman (de Hicaut) : contenant les maximes politiques des
Tvrcs, etc. j^iïMt-, ÏVol/gank, 1671, i vol., pet.in-ia, véL,
%.(flc/«.) i5— »
Non-teulenn-nt lei jolii caractèrei et le bon goût typographique
font rechercher 1h» livret imprime» par Woirgang , en le pUcaot
tmmédiatemeDLapr^slesElzeviers, mais le) chariaantes ïipiette*
doDtLiplijpatt de&u livreiioat orné», les Iwool loujonr* re-
chercher dei curieux.
1607 Boi(ArJojjiNB).Dediscretione spirituumlibervi)Ta,i>nu:e^,
E. H. Friex , 1674, pet. Îii-i2,vél 7 — "
1608 BoviMit (HBnnT-HtniE]. Dieu seul, ou l'Assodaiion pour
BtlLLkTltf DÛ fnLIOpntLB^. ^4^
Tint^rèt de Dieu seul. Bruxelles^ 16649 pet. in-12, vél.
4_„
^€09 B0U88U (de). Histoire de la ville de Saint-Ghislain. Morts ^
1787, in-i2,rel. (/îflrc.) 7 — «>
i€i o tiucHANANi (G.) Opéra oninia curante Th. Ruddimanno, cum
praefat. Burinanni. Lugd.SaUuf.y 1725, 2 vol. in-4> portr.,
V. m. (Bel exempL) 26— »
161 1 Gavssin (R. p. Nicolas). L'Impiété domptée sovs les flevrs
de lys. Paris y Seb, Ckappelet, 162g, pet. in-12, v. f.
4- »
•613 GnLA EST siifGuuBR. Hîstoîre égyptienne, traduite par un
rabin Génois (Cbevrier). Babylone , impr, roy., 1752. —Le
Télescope, petit conte moral. Moscou ^ ^1^9 > ^ P&i't. en
I vol. , pet. in-12 , niar. r. , fil., tr. dor. (Derome.) 6— < >*
161 3 Cellarhjs (Ghristoph.). Notitia orbisantiqui , sive Geogra-
pbia plenior , ab ortu reruinpublicarum ad Gonstantino-
rum tempora, orbis terrarum faciem declarans. Cantabri-'
giaSfJ. Owenii , 1708-6, 2 vol. in-4 > vél., cordé, portrait
et cartes. (Bel exemple) 28 — »»
161 4 Chansonnier (le) patriotique, ou Recueil de chansons, vau-
devilles et pots-pourris patriotiques , par différens auteurs.
Paris , Garnerjr, an 1", in- 18, v. j., fig. . . 6 — »
i6i5 Chartes du IIainaut de Tan 1200. Monsy s, d. ('777)- —
Loix , Chartes et Coutumes du pays et comté de Hainaut,
de l'an i534- — 2 part, en 1 vol. in-12, rel. . 3 — 5o
1616 Cbesnbat (AvG.). Orphevs Evcharisticvs ; opvs novum in
Tarias historicorum emblematuin aeneis tabulis incisorum
centarias distinctum, etc. Parisiis^ FI, Lambert ^ 1667,
in-8, vél. , vig. dans le texte 8 — »
1617 GoMimsDiGTt (lis) du seignevr dv Pavillon-lez-Lorriz , en
I ■
^44 '• TECHENER, PLACE DU LOUVRE, 13.
Gastinois , aux faolses et abbusifues prophéties de Nosti-O'
damus , et autres astrologues. Adiousté quelques csuvres de
Michel Marot. Paris , CA. Angelier^ i56o, pet. in-8, v. r.
i6i8 Eyb (A.). Margarita poetica. In-fol. goth. (vers i477)> ^.-rel.
{A toutes marges.) 12 — »•
1619 Dan(R. p. Pierre). Histoire de Barbarie et de ses corsaires,
des royaumes et des villes d'Alger , de Tunis, de Salé et de
Tripoly. Paris ^ 1649, * ^^^' in-fol., fig. . . . i5— »•
1620 DECAMEnoNE (il) dî M. Giovanni Boccaccio, nvovamente cor-
retto et con licentia stampato. Impresso in Firenze per U
heredi de Ph. di Giunta^ 1^27, pel. in-4, d.-rel.
Trc8-bel fxempl. diaprés la rcimpr. originnle, à toutes naargei.
1621 De Gaya. Cérémonies nuptiales de toutes les nations. Paris,
1681 , pet. in- 12, rel.
/ 1622 Des Escvteavs (le sievr). Amovrs diverses, diuisées en
quatre histoires. Rocen , Romain de Beayt^ais, 1607 , in-12 ,
vél. 3 — M
1623 Diable (le) hrrmite , ou Avantures d'Astaroth, bani des
enfers. Ouvrage de fantaisie, par M. de M***. Amst,y
P. Jo/j, 1741 , 2 voI.,pet. in-i2 , fig., v. f. . . 10— >»
1624 Discours hutoeique sur les principales éditions des Bibles
polyglottes , par l'auteur de la Bibliothèque sacrée (le Père
Lelong). Paris , 1718, in-i2 , v. br. {Rare,). . .
1625 Dissertation sur l'origine de l'imprimerie , en Angleterre ,
traduite de l'anglais du docteur Middelton , par D. G. Im-
bert. Parw, 1775, in-8, br. (JRiirtf.) 3 — »»
1626 Divan ridicule, ou les Conseils comiques donnés par la
BULLETIN DU BIBUOPBIUB. 745
princesse Ottomane au grand Yisir son époux , après quel-
ques reproches sur sa conduite {s, l,)^ i684) pet. in-ia,
n. rel. 4 — **
1 627 Dv-lf ovLiN (PiEERs). AnatoDiie de la messe. Leyde^ B. et Ah.
Elztvier , i638 , pet. in-i 2 , v. , court de marges. i5 — »
m
i6a8 Eloge msTORiguE de Gaixot, noble Lorrain, célèbre graveur.
Bruxelles^ 1 766, pet. in-4 , br 6 — >•
162^ Etat des royaumes de barbaeie, Trîpoly , Tunis et Alger.
LaHaye^ ï7o4> ii>-ïa, v. br. 4 — 5o
i63o Evénemens histobiques choisis. Bruxelles y Jean Léonard,
1691 , pet. in-i2,yél 12— »
i63i Foestnerius (Cbbmt.). AdC. Gornelium Tacitum notaepoli-
ticae. Lugd.-'Batat/orumj Fr, Moyardum^ 1 655^ pet. in- 12 ,
vel. {Bien consente,) 6 — »
i632 Frisius (Ubbo Emm.). Opvs chronologicvm novvm plvribys
partibvs constans. Groningœ , J. SassipSj sumptibt»s Eketf,,
1619 , in- fol. , mar. rouge , comp., d., tr. dor. {BeL ex,)
18— «
i633 Garcia (Don.). L'Antiqvité des Larrons. Trad. de l'espagnol,
par le sieur Davdigvier. Parisy 1623, pet. in-8, vél. 6^
M
1634 GoEDART (Jean). Métamorphoses naturelles, ou Histoire des
insectes , observée très-exactement , suivant leur nature et
leurs propriétez. Amst., P, Mortier, 1700, 3 vol. in- 12 ,
mar. roug.,tr. dor., fig. col 25— »
i635 Grotius (H.). De jure belli ac pacis libri très, cum annotatis
auctoris, uec non J. F. Gronovii notis et J. Barbeyracii ani-
madversionibus ; commentariis insuper locupletissimis
S. L. B. de Coccei, etc., etc. Lausannœ, 1761, 5 tomes en
4 vol. in-4j portr., V. m. (7rtf5-^f/ cxtf/»/?/.). . . 34 — »
^46 J. TECHKMUIi FLACE OIT LOOVRJK, 13.
i636 GuAEioî (P.)* Grauimatlca hebraica et châtd. Lutetiœ^Pari^
sioram # 17249 ^ ▼ol. t«- Lexicon hebraicum et chaUsco-bi-
bllcura. ParUiis, 1 7461 2 vol. — Ensemble 4 vol. in-4? v. br.
43— «
1637 Histoire amoureuse et bapinb du congeès etdeiai^ille
d'Utrecht , en plusieurs lettres , écrites par le domestique
d'un des plénipotentiaires à un de ses amis. Liège , /. le
Doux (s. d.)^pet. in-i2 , fig. , br. , non rogné. . 35— »
Exemplaire bieu complet ayec la yëritable clef, etc.
i638 -^ amoureuse des Gaules (par Bussy-Rabutin). Liège
(5. (/.), I vol. pet. in-i2,cart 12 — »
Edition Elze'yirienne.
i63g -. de Henry , duc de Rohan , pair de France. Suit^am
la copie , à Paris , 1667, P^** ^^'^^ > ▼• f* 7*"^ ^
1640 "— ■•' ■ du collège de Douay , à laquelle on a joint la politi-
que des Jésuites anglois. Londres , 1762 , in-12, rel. 8 — m
1641 HoRTVLVs Harianvs , sive Praxes Variae colendi B. Y. Ma-
riam, aUctore P. P. Fr. de la Croix. CoL^jégripp,^ i63o ,
tr. pet. in-i2 , br., non rog., jol. vig. 8— »
1642 HosTUS (Matth.). Historiée rei nummariae veteris scriptores
aliquot insigniores, ejusdem de Arcse Noah fabrica. De Asse
et partibus ejus. De Gbœnîce Gi^seca, et de Rom. demenso.
De Monomachia Davidis cum Goliatho , et alia opuscula
philologica. Lugd.-Batav. , i^gS, 4 ^^™* ^° ^ ^^^* ^^~4 >
vélin. {Rare.) 16 — »
1643 HvGO (Hbr.). Pia desideria emblematis , degiis et affectibus
S. S. Patrum illustrata. Antperp,^ 1628, pet. in-12, rel.
10*- »
Recherche' pour les vignettes et les fleurons graves en bois.
1644 iNtTiTvnon (O DB LAN0BLB86S, diuîsée en trois liui^es. To-
iasej D, Base ^ 1618, iii-12 , v. f» 9—'?
BULUtTIH DU MtLIOPULE. ']/^']
1645 Jevx (lss) de l'Ingomiiv , atigmontés de plaaîcurs pièces en
ceste dernière édition. Rot^en, /. CaiUwU^ i645, petit
ÏTiS.y y éh (Une piqûre.) 3 . . 5 — »
1646 Jos DcjBiBES (ANT.-FaANç.-Jos.). Aunales Belgîques , ou des
Pays-Bas. ADouay^ 1761 ,in-i2, v. b. . . . 3— >»
1647 tALouBEEE (de). Du royaume de Siaui. Amst.jAb. WolJ^
gang y iGgi^ 2 vol. in-i 2, beaucoup de fig. , y, br. 12 — »
1648 Leletvel (Joachim). Numismatique du moyen âge, considé-
rée sous le rapport du type., Paris, i835, 2 vol. in-8, et
un atlas in-4> obi.
Au lieu d« 36 fr ., i5-*-»
Il n^en reste qu^un petit nombre dVxeniplaire&.
1649 Le Roux (J.). Recueil de la noblesse de Bourgogne, Lim-
bourg, Luxembourg, Gueldres, Flandres , Artois, Haynau,
Hollande , Zeelande , Namur , Malines et autres provinces
de sa Majesté Catholique. LillCf 1 7 15 , in-49 v* m. i3^ »
i65o Logique (la), ou TA^rt de Penser ; contenant, outre les règles
communes, plusieurs autres observations nouvelles propres
à former le jugement. Amst,, fVolfgank^ 1675, pet. in-12,
vélin. {Bel exempL), 12— »
i65i LoBBDANO. Vie d'Adam, avec des réflexions, trad. de l'italien.
Paris et Bruxelles (s. d.), pet. in- 12, v. f. 5— »>
Il y a dans le mèmt Tolnme Frédéric de Sicile, nooTelle. 1 735.
i652 LvGKii. De la traduction de N. Perrot d'Ablancourt. La
Haye^ 1669, 2 vol. in-12, v. {Édit, rare.) 8 — »
i653 H AJANSits (Geegoaius). Epistolae. Valentia^Edetanorum »
1732, in-4, V. br i5 — »
Ces lettres littéraires sont rares.
1664 Mamsabat (G.-P.)* Le peintre amateur et curieux, ou Qes^
cr^MiiMi génciale dct tabigm dei pi» itthilei aultmqai
CoocronieBient deséglîtei, afabayes, pnewcs, awrents et
cabineU paiticiilieri daos rrtrndnr da Fsy»-Bas Jintii-
dûens. Bruxelles (s. d.), 2 vol. iii-12, Ir*. . . . 5 — •
i655 M i wwmnm Iêmiamt ( Aixaik), Degcrytion de rUni vcrs^ coirte-
naot les différens systèmes dn moode Paris^ D. Tkieny ^
iG83y 5 T<J. gr. in-8, fi{., grand nondiie, t. br. oS^ •
«656 MABcn (Fb. k). Arcfaitettura milîtire , iDiistnlB da Lnîgî
Maiini. Hoaui i2a Tordu di Mariano de Romutnii , 1810,
5 ToL gr. in-lbl. £xcm|d. pap. Tél., reL en nur. nw^ge,
dcmblé de Ubis, dentelle, ir. dor 55o — »
Sirperbc esemplaire destisé eo cadeas pir rEmpereiir.
1657 MnioiBKs de measiie Philippe de ComiDes, nonrdle édidoD,
reme par M. Godeliroy. BrustdUt ^ I7a39 5 vol. in-8, t.
br.,%. . 3o— •
Editioo ptthltée ptr Lcoghet-Diif resaov .
i658 lÊÈMOfiMMM des ÀTantures singulières de la Gonr de France.
La Hajfe^ J, Albert$^ 1692, pet. in- 12, t. br.
1669 H ÉMOincs DE TALLOfA^ET DES Reactx. 6 Tol. in-8, dirisés en
I 2 Tol.
Qui ne connoît ce recueil amusant d'historiettes sur les
personnages les plus marquans du xvii* siècle, où passent
tour à tour, sous les jeux du lecteur, avec leur grandeur et
leurs travers, leurs vices et leurs ridicules, rois, princes,
prélats, reines, grands seigneurs, grandes dames, poètes,-
magistrats, comédiens et courtisanei qui ont figuré dans
notre histoire , depuis le r^ne de Henri IV jusqu'au com-
mencement de la Fronde ? Certes ^ c'étoit là un cadre mer*
veilleux pour les illustrations , si ce genre d'ornement eût été
en vogue comme aujoiud'hui , quand parurent les premiers
volumes de TallemanL Ce que la librairie n'a pas encore
(ait pour ime édition de cet ouvrage , un amateur s'est plu à
le faire pour un exemplaire spécial , que nous avons eu sous
les yeux. Il renferme plus de 900 jn^rtraits des personnages
mentionnés par l'auteur des historiettes r ils sont presque
VOLLÉTIIV OU BIBUOPHILC. 7 49
tous des graveurs de diverses ëpoqués, tels que Thomas de
Leu , L. Gaultier, Daret , Montcomet , Michel Lasne, £de-
linck , Nanteuil , Ficquet et autres. Il y en a qui seroient
introuvables aujourd'hui ; d'autres sont d'une extrême ra-
reté. Cet exemplaire, qui est à vendre, est doublement
curieux , sous le rapport de l'art et sous le rapport litté-
raire ; les portraits dont il est orné prouvent que Tallemant
étoit un physionomiste habile. Il est remarquable aussi en
ce que l'artiste étant quelquefois plus flatteur que l'his-
toiîen , il se trouve des contrastes piquants dans la manière
dont l'un et l'autre ont traité leur modèle du côté moral.
Le possesseur de cet exemplaire a écrit quelquefois des
notes en marge , soit pour éclaircir des faits que l'auteur
n'avoit fait qu'indiquer, soit pour relever de légères erreurs
échappées , dans les notes , aux savants bibliographes qui
ont concouru à la publication de ces Mémoires.
Le prix de cet exemplaire est de i ,2oo francs.
1660 MiCHAELi8(R. P. Sébastien). Pnevmalogie ov Discovrs des
Esprits en tant qu'il est besoing, pour entendre et resouldre la
matière difficile des sorciers, comprinse en la sentense donee
contre eux en Avignon en i582. Paris , G. Bichon y i587,
in-8, vélin. (Très-rare,). . ï
1661 H iMAUT (M.). Histoire de Sardaigne, ou la Sardaigne ancienne
moderne, considérée dans ses lois , sa topographie, ses pro-
ductions et ses mœurs , etc. , avec cartes et figures. Paris,
1825, 2 vol. in-8, br 5 — >•
i66a Modestie (de i^) des habits des filles et femmes chrestieunes.
Liège, H, Streel^ 16^5, pet. in-12, d.-rel. . 4"^5o
i663 H vNDi Lapis Lydivs , siue vanitas per veritatem falsi accusata
et conuicta, opéra D. Ant. a Bvrgvndia. Antuerp,,J. Cnob^
6ari, 1689, * ^^^' ^"4 > vélin, fig 10 — »>
1664 Neapolis (Car.). Anaptyxis ad Ceistos P. Ovidii Nasonis.
Antiierpiœy ex off, Piantim'ana B, Moreti, i638 , pet. in-fol. ,
fjSo J. TECHKNER) PLACB DU LOUVAE , 12.
Y. ant. gaufré (frontispice gravé par L. Neeffif^ d'après
Quellin} 5—»
i665 Nou¥BAux (lu) steatagsmeb d'amoue, histoire curieuse , par
A. D. L. R. Anslerdam^ Daniel du Freine ^ 168 1, pet. in-12,
d.-rel 8— »
1666 NooTSAu (lb) Tsstambnt y c'e8t>4-4ire la nouvelle alliance
de Nostre Seigneur Jésus-Christ. Imprimé à Leyden , par
P. ds Croy, 1664» pet. in-8, rel., avec musique. 5— »
1667 ]ïvovo(il) ed eterno Testamento di Giesv Gbristo. In Lioney
G. di Tornesy i556, pet. in-8| v. br., jolies vigïiettes en bois
dans le texte. 9 — »
1668 OEvvBiB poBTiQ¥B8 d'Amadis Jamvii. Poriêy Robert le Man^
irniVr» 1579, pet. in-i2y vélin i
1669 Oavs Apollo Niliagvs de hierogliphids notis 1 à Bemardino
Trebatio Yicentino latinitate donatus. Parieiis, R, Sie-
jvAani, i53o, pet. in-89 rel 3 — 5o
1670 Olizarovius (A. Aao Alexandbb). De politica hominuin
societate,libritres. Dantisci^ G.Forsteri, i65i,pet. in-4, rel.
o-*- >»
1671 OvDiN (Gbsab). Thresor des devx langves françoise et espa-
gnole , avqvel est contenve l'explication de toutes les deux
respectivement l'vne par l'autre. Paris, Marc Orrjr, 1607,
2 part., pet. in-49 v. f. 10— »
La seconde partie contient Texplication des dictions françoises et
espagnoles, etc.
1672 Paradoxes , avtrement Propos contraires à l'opinion de la
pluq>art des hommes , liure non moins profitable que
facétieux. Roven^ N. Lesct^jrer, i583y très -pet. in-8y
vél. {Un peu piqué.) 6-— »
Re'inipression des Paradoxes de Cb. Estienne, avec plusieurs aug-
mentatioos.
BULLBTIN BU BIBUOPHILS. 75 1
1673 P«A|EFixB (HArnooum Mm), Histoire du roy Henry le Gniid.
^imsttrdam^ A. Michiels, 1666, in-f 2, véi. 8—* »
1674 PETaAagvB (Fbançois). Le Sage resolv contre la bonne et
mainraise lortvne. Bn^xelles , Fr. Foppens , 1660 , in-12 ,
vélin, grandes marges, joli frontispice.
Je répéterai sur Foppens ce que je dis de Wolfgan^ à la pag« 74s;
cependant je ne le placerai .qu^aprés lui.
1675 P01LO6TOR6U Gappadocis ecclesiasticse historias libri xii,a
Photio patriarca Constantinop. in epitomen contracti graecè,
cum versione , etc., a J. Gothofredo. {Genei^œ) sumptibus ,
/. Chouei , 1642. — Appendix philastorgiana disserta-
tiones duo, 2 part, en i vol. in-4, vélin. . 10 — »
1676 Poètes (les) François depuis le xn* siècle jusqu^à Malherbe,
avec une notice historique et littéraire sur chaque poëte.
Paris j Crapeleiy 1824, 6 vol, in-8, br. . . . 27— »
1677 Progné. Tragcedia, nvncprimvm édita. In mcademia Ventta^
i558, pet. in-4, d'-rel. (Rare.) 18—»
1678 Protincialbs (les), ou les lettres écrites par Louis de Mon-
tdte à un de ses amis et aux RR. PP. jésuites. Cologne,
jP. de la F'alUey 1657 y pet. in-12 , vél. {Bonne édition,)
i5 — »
Un exenipl. (mar. r» Beauzonnet.) 4o— »
1679 Raepsaet (J.-J.). Défense de Charles Martel contre Fimpu-
tation d'avoir usurpé les biens ecclésiastiques et nommé-
ment les dîmes, avec un précis de l'origine des (Umes ecclé-
siastiques et laïcales, propre à résoudre la question suivante :
« Comment peut-on distinguer les dtmes lakales abolies en
France d'avec celles qui ne le sont pas? » Gand^ Houdinf
1806, in-6y br. . . , 2— 5o
1680 RAia(P.)Gceronianv8adCaroIumLotharingumcardinalem.'
parisiisj Andréas fFccheluif iSS^y pet iikS ^ d.-rel. 3— Sa
^Sa J. TKCHENER, PLACE DU LODVRE , 12.
1681 Relation de la constance admirable de deux petites filles,
écrite par de fidèles témoins. («5*. /.), 1 686, pet. in-i 2, nonrel.
3— 5o
1682 — des révolutions arrivées à Siam dans l'année 1688.
Amsterdam, P. Brunel, 1691, pet. in-12, n. rel. . 4 — "
i683 Retraite (la) de Vennes y ou la Façon dont la retraite des
hommes se fiEÛt dans Yennés, sous la conduite des pères jé-
suites, et les grands biens que Dieu opère par elle. Douajr^
Jlfa<rej5e^ 1681, pet. in-12, n. rel 3— »
1684 RuHNKENu (David) L. G. Yalckenaerii et aliorum ad J. A. £r-
nesti epistols. Accedunt Dav. Ruhnkenii observationes in
Gallimacbum , L. E. Yalckenaerii adnotationes in Tboman
Mag. et J. A. Emesti Acroasis inedita ex autograpbis edidit
J. A. H. Tittmann. Lipsia^ 181 2, i vol. in-8,br., cart.
M
i685 ScHQEPFLiNi (Jo. Dan.). Gommentatioues historias et criticae.
Basileœ, H. Decken'y 1741» bi-4, v. j. d., figures. i5 — »
Ëlenchus dissertation um quœ io hoc volumiue continentur. —
Commentatio historica de apôtheosi seu consecratione imperato-
rum romanorum. — Diatriba historica de extincto et restaurât»
occidental! ioiperio. — Disserta tio historica de auspiciis Ilomano-
rum. Ûissertatio historica, qua alemannic» antiq. traduntur. —
Dissertatio historica de Burgundia Cis et Transjurana. —Diatriba
de origine, fatis, etsuccessione regniNavarrae. — Commentatio his-
torica de sacris Galliaî regumin Orientera expeditionibus. — Illus-
tres ex francica historica controyersi». — Illustres ex Clodovei
magnihistoriacontroversis. — Illustres ex Britannica historiacon-
trovcrsiae. — Illustres ex Hispanica cootroversiae. — Dubia histo-
rica.— Excerpta ex dissertatîone , de Lapide Tergestino, sub prx-
sidio, Iseliano, Basile» habita. — Dissertatio historica, qua sistitur :
chronologia roroanorum Syriae praefectorum , pontiGcum Judxo-
nae, atque Judœae proconsulum. — Observationes ad librum diur-
num. — Formula pacis inter Fredericum Barbarossam et Aleian-
drum III. — Innocentii VIII. Bulla dispentionis inter Caro-
lum VIII, Regcm Francise, et Annam, ducissam Britanniae, data
an. M.GCCCXCI. — Recen^io actorum cuncilii Basilecnsis , quae
inter codd. Msc. regii Nayarr» collegii, etc., extant. —Programma,
quo typographiae anno H.CCGCXL inventx, festum sseculare in-
dtctura. Argentorati, an . M.D.GG.XL. octobris.
BULLETIN DU BIBUOPHILK. ^53
t686 ScBOEPFUNCs (Joan-Dan.)* Alsatia illustrata, celtica, romana,
francica. Colmaria^ 1751-61, 2 vol. in-fol.> brochés.— Alsa-
tia aevi Merovingiciy Carolingici, Saxonici , Salici et Suevici
diplomatica. Mctnhemiij 1772, i vol. in-fol. , relié. Les 3 Tol.
4
1687 ScHooNHOVii (Flob.). Embleoiata , partim moralia, partim
etiam civilia. cum latiori eorum ejusdem auctoris interpre-
tatione. accédant et alia qusdam poematia in aliis poema-
tum suorum libris non contenta. Goudœ^ A. Buriery 161 8,
pet. in-4, véL, fig. à mi-page. (Incomplet.). . . — »
1688 ScuDEBT (oe). Alaric , ou Rome vaincue , poëme héroïque.
A la Haye , J, Van Ellinckhujrsen ^ i685 , in-12, fig. de
Schoonbeck, v. br. {Bien conjen'é.) .... 10 — »
1689 SwAXVE (B.). Querelae ventriculi renovatae. Amstelodami ,
J. JanssoniuSy 1675, pet. in-i 2, broché. ' 8 — »
1690 Tavrelli (Jacobi) fanestris , exquisitior patronymia. Vene^
tiis , Aldus , i565 , pet. in-4 > d.-rel. {Très^bien conservé y
rare.) 12 — »
i6gi TélAmaque (le) moderne , ou les Intrigues d'un grand sei-
gneur pendant son exil. Cologney A, d*Egmondy 1701, pet.
in- 12, br., non rogné 10 — *•
1692 TnEOCRiTi aliorymqve poetarvm Idyllia. Ejusdem epigram-
mata. Simmiae, Rhodii ouum , alae , securis, fistula. Dosia-
dis ara. Omnia cum interpretatione latina. In Yirgilianas et
Nas. imitationes Theocriti, obseruationes. H. Stephani.
Excud. H. SlephofuiSy 1679, très-pet. in-8, v., f. f. 6— »
1 693 Thésaurus monumentorum ecdesiasticonim et historicorumy
siye Henrici Canisii lectiones antique y etc An^
tuerp, , apud Rodolphum et Gerhardum ïVetstenios^ '73^ >
7 toni. en 4 vol. in-fol. {Très'bel exempL), . 90— »
Cette collection, moins connue, mais non moins précieuse, pour
riiistoire ciyilc , ecclésiastique et littéraire du moyen âge , que le
^54 '• TECHBMERi PLACE DU LOUTftE , 12.
Spicil^ge de d^Aeherjr et le Thesailriis Adecdoioriim de li<rleime ,
renferme un trés-j^rand nombre de raonumeiis historiques d^une
haute importance, dont quelques-uns ne se trouTent point ailleurs.
Ifoiis citerons , entre autres, plusieurs chroniques de monastères
du !▼• au xi'T» siècle , des opuscules précîeur de eaiot Colomban,
de saint Gall, de Walafrid Strabon , de Raban Maur ; Thistoire de
Texp^dition de Teropereur Frëde'ric Barberousse dans la Terre
Sainte, par un écriTain contemporain ; Thistoire de Gonstanti-
nople sous le règne de Baudouin , par le moine Gunther , etc., etc.
Chaque Toluroe est prêche d'un index chronologique des docu-
mens qui y sont contenns. Le quatrième est terminé par une ex-
cellente table des matières et des noms propres.
1694 Teaité db mignatueb pour apprendre aisément k peindre
sans maître. BrusselU, F, Foppens, 1692, pet. in-i2| y. hr.
3— .
t6g5 TmioKPHB (lb) des nndiBs, tiré de plusieurs aatenrs. Châlon^
Ant, Delespinasscy s, d.y pet. in-12, cart. 2— 5o
i6()6 Voyagea historiques de l'Europe « contenant tout ce qu'il y
a de plus curieux en France, Espagne et Portugal^ augmentés
du Guide des voyageurs, ou Description des routes les
plus fréquentées pour voyager dans ces pays, par M. deB. F.
Amsterdam f P, De Coup y 17 18, 2 tom. en 1 pet. vol. in-12,
vélin. 4 — **
PUBLICATIONS NOUVELLES.
1697 BiBUOGBAPBiE dcs jouinaux pubUés à Avignon et dans le dé-
partement de Yauduse (par M. E. Requiem). ^^i^/M>it^ 1B37,
in-8y br 3 — »
1698 BooRQDBLOT (Féux) , avocat. Histoire de Provins , 1889 »
10». i*', 1 vol. in-8, avec 7 planches 7 — Sq
Les 2 vol i5 — »
« L^istoire locale est destinée à deyexiir d^une immense impor-
tance pour|l*Mstoire générale», dit Tauteur de foilTrage que nous
citons: cela est yrai; mais à ces publications, si nombreuses aujour-
d'hui, crëona donc des déboachëi ! Peut-on imprimer des liyres
BULLETIN DU BIBUOVRlLl. 7 55
pour n'en placer qu une cinquaBtaine d't&cmplMrtfi. Dan§ ma No-
tice sur les bibliothèques de province, je demand^ois qoe le gou-
Ternement vînt au secours de la librairie en souffrance , en lui
donnant Timpulbion dont elle a besoin ; je le demande de nouTcau,
car la situation de ce commerce, le plus noble et le plus utile ,
s^aggrave tous les jours, et sera bientôt sans remède.
i6g9 Dblbpiebre (Octave). Chronique des faits et gestes admr-
rables de Maximilien I'', durant son mariage avec Marie de
Bourgogne, translatée du flamand en françois pour la pre-
mière fois, et augmentée d'éclaircissemens et documens iné-
dits. Bruxelles, iSSpi i vol. in-8, fig., br. . . 8 — »
1700 Vision de Tondalus ; récit mystique du xii* siè-
cle, mis enfmnçoispour la première fois. MonSy 1837 ' î^~^9
publié en caractères ronges, noirs et bleus, tiré à 1 00 exem-
plaires par la Société des Bibliophiles de Mons. 5— 1»
1701 De l'Honneur national^ à propos des vingt-quati^e articles,
par un Luxembourgeois de la partie cé^ée (M. le baron de
ReiiTenberg). Bruxelles, 1839, 'hof^jj^, ... i-.- »
1702 Desroches (l'abré). Histoire du mont Saint-Michel et de
l'ancien diocèse d'Avranches, depuis les temps les plus re-
culés jusqu^à nos jours, publiée d'après les chartes, cartu-
laires et manuscrits trouvés au mont Saint-Michel , à la
Tour de Londres et dans les bibKothèques de la France et
de l'étranger. Caen, 1839, 2 Tol. in-8, fig. et atlas in-4.
Brochés 18^»
Cartonnés 20 — »
Les de'lails que présente FouTrage que nous annonçons, sur tous
ces sujets et sur la succession des fiefs normands de PAyrancbin,
•n font , sans contredit, nn des livres les plus curieux et l'es plus
instructifs qui aient paru depuis longtemps sur Tbistoire locale de
la province.
Depuis Texpulsîon des Angloîs , les troubles religieux avcnent
seuls interrompu quelque temps la paix de TAvrancbin, lorsque la
révolution de 1789 arriva. «Alors, dit Fauteur, les rentea, les
« fiefs, les églises, le comté de Mor tain, l'ëTéché d^Avrancbes, les
« vieux castels , les abbayes , les monastères, tout ce qui a fait le
(c sujet de cette bistoire, la révolution ai totit dévoré... iMrcbange
« abandonna son temple aux puissances da mal , et ce Ue», ton-
, <c sacré autrefois par tant de saints et glorieux souvenirs , n^est
« plus, aujourd'hui, qu'vme pcÎMii! v
^56 J. TBCHENER, PLACE HU LOUVRE, 12.
1703 iMScmipnoNS en vebs du musée d'Aix , suivies d*un appen->
dice sur une statue antique récemment découverte aux en-
virons de cette ville (par M. Rouard , bibliothécaire). j4ix,
1839, I vol. grand in-8, pap. vél., br.
Tiré à 100 exempl. non destinés au commerce.
1704 La CHAN80?! DES Saxons par Jean Bodel, publiée pour la pre-
mière fois par M. Francisque Michel, tome i'^, 1839, i vol.
pet. in-8,br. 8-~ »
Tome V de la collection des Douze Pairs.
1705 Notice biographique et bibUographique sur Louis de Pe-
russis. Ai^ignon, 1839, in- 12, br 1 — 5o
1706 extraites du Catalogue manuscrit de la bibUothèque
de M. D******. /îott4P/i, 1839, in-8, br. • • • 4-5o
1707 sur le mont Saint-Michel , à l'occasion de l'ouvrage
de M. l'abbé Desroches, par M. F. V. Caen, 1839, br. in-8.
I — 5o
«708 Rappobt adrij^àM. le ministre de l'intérieur, par M. Dou-
blet de Boistl&ault , sur Nicolas Malebranche. Chartres ,
1839, ^*** ^"^"^2 ï — a5
1709 Reiffenberg (le babon de). Observations sur la langue et la
littérature romanes, à l'occasion d'un manuscrit de la biblio-
thèque royale de Belgique , et notice d un recueil de pro-
verbes flamands. Bruxelles j 1839, in-8, br. 2 — w
Notices contenues dans le quinzième Numéro du Bulletin du
Bibliophile , 3* série.
Essai sur les livres dans l'antiquité, particulièrement chez les
Romains. {Suite,) 69$
La Litho-Typographie. Lettre du docteur Néophobusau docteur
Old-Book, à Buckingham, en Bucking-Street. 700
Maurice Sève. 718
Correspondance. 720
Sur un passage de la vie de Pétrarque, relatif au pape BenoîtXiL
Nouvelles bibliographiques. 730
Mélanges bibUographiques. 737
IMPRIMERIE DE L. BOUCHARD-HDZARD ,
ruederÉperon, 7.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE,
PETITE REVUE D'ANCIENS LIVRES
' CONTENANT
1° DEi NOTICXS BnLIOGBÂPHIQUES, PHILOLOGIQUES ET LlTT^AAlAkS
DE DIVERS AUTEURS , SOUS LA DIRECTION
DE Mk Cn. NODIER;
2* UN CATALOGUE DES LIVRES DE MA UBRAIRIE.
K* 16. — 3«fiiRiE»
PARIS,
TEGHENER , PLACE DE LA COLONNADE DU LOUVIIE,
K<» 12.
Août bi sbptembee.
SULLETk]>f DU UBUOPHILC. ^59
DES UVRES DANS L'ANTIQUITÉ, etc.
(Suite.)
liais ces manières d'écrire sont bien peu commodes , et Ton p^ut
présumer, sans invraisemblance, que les anciens ne s'y astreignoient
pas bien rigoùi*eusement , surtout pour les ouvrages un peu
h>ngs. On pourroit même voir une espèce de preuve de l'usage du
pupitre pour écrire , dans un passage où Perse (i) s'indigne contro
la littérature facile de son époque. Ces ouvrages , dit-il , ne font
aucun mal au pupitre et ne sentent pas les ongles rongés ; c'est-à-
dire que leurs auteurs ne ressemblent pas aux bons écrivains , qui ,
dans le pénible enfantement de leurs idées , trahissent les efforts de
leur esprit en frappant sur leur pupitre ou en se rongeant les ongles.
Pour des temps moins anciens , pour les viii* et ix* siècles , par
exemple , on a mieux que des conjectures ; ce sont des portraits
d'évangélistes ou d'anciens auteurs écrivant, reproduits d'après
les manuscrits de l'époque. Lambécius en a publié plusieurs dans
ses Commentaires sur la Bibliothèque impériale de Vienne, A la
page 219 du deuxième volume , on voit saint Luc écrivant sur ses
genoux : une armoire est devant lui , renfermant un livre carré ,
deux rouleaux et une fiole. Cette armoire étoit peut-être lepluteui
indiqué par Perse , car d'anciens commentateurs traduisent plu"
ttus par armarium (2); mais elle est trop basse pour servir de
pupitre à écrire. Une armoire semblable est représentée devant
saint Marc et devant saint Mattliieu , à la page m du tome
troisième ; seulement , un pupitre véritable , porté sur un pied ,
s'élève à côte de l'armoire et semble en faire partie. Sur le pupitre,
sont les originaux que copient les évangélistes. Dans la même
planche , saint Jean est représenté devant une armoire qui porte
le pupitre à l'un de ses angles; il écrit sur le pupitre. Saint Mare
et saint Matthieu se voient encore à la page 1 23 du même volume,
écrivant sur un pupitre dont le pied , contourné , est planté cette
fois dans le milieu de l'armoire. Qn trouvera des portraits d'évan-
(i) Satire, 1, Tcrs loC.
Nec plutcum cxdit, nec demorsos saptt ungues.
(i) Schaol. de Juvenal, sat. Il, 7, et Glois. d'Isidore dans Scliwarz, VI, u»
48
^6o i* TECBENER , PLACE DU LOUVRE ,12.
gclistes écrivant sur des pupitres à pied , dans la première et qua-
trième livraison des manuscrits françois, publiés par M. le comte
de Bastard ; l'un d'eux est tiré de la Bible de Gbarlemagne. Dans
toutes les peintures que nous venons de citer, les évaiigélistes se
servent du roseau. Le compas, le poinçon , le canif, les ciseaux
sont sur l'armoire , à leur portée.
Il ne nous reste plus qu'à parler de l'éponge et de son usage.
Elle servoit d'abord à essuyer le roseau. Elle est nommée , dans
une épigramme de l'anthologie giecque , xatAet^wF '^.affrop utto
KviSieùP (i)fqui sertà essuyer les roseaux de Gnide. Paul Silentiaire (2)
la désigne ainsi : ffTkyyov^ àKearoçinv TrKetXofxévn^ ypa<piS'oÇf c'est-
à-dire , le remède des erreurs du roseau ou de l'écriture , ce qui
indique qu'on effaçoit avec une éponge les mots mal écrits pour
les corriger.
On avoit cette ressource non-seulement lorsque l'écriture ctoit
fraîche, mais encore lorsqu'elle étoit ancienne; non-seulement sur
le parchemin , mais encore sur le papyrus. Galigula , ayant ouvert ,
à Lyon , un concours d'éloquence grecque et latine , ibrçoit ceux
des concurrens dont les ouvrages lui avoient trop déplu à les effa-
cer avec leur langue ou avec une éponge , s'ils ne préféroient rece-
voir la férule ou être plongés dans la rivière (3). Martial adressant
son quatrième livre à Faustinus , qu'il prie de le con-iger, dit qu'il
devi'oit joindre à sou livre une éponge , car il n'y a d'autre moyen
'de le corriger que de l'effacer d'un bout à l'autre.
.... comitetur punica librum
Spongin ; muncrihus convenit illj meis.
Non i>ossunt nustros multœ, Faustine , litum
'Bmeiidare jocos : una litura potcst (4).
Ces papyrus , dont on avoit effacé la première écriture , et sur
lesquels on pouvoit écrire de nouveau , étoient ce que les anciens
appeloient palimpsestes, u Vous m'écrivez sur un palimpseste , dit
« Cicéron à Trébatius j et je loue votre économie. Mais je ne puis
m deviner ce que contenoit ce morceau de papyrus , que vous ayez
« mieux aimé l'effacer que de recopier votre lettre. A moins qu'il
(1) Pour ctTO'vj.fltiVTOpct. j4nnal, Brunr/rii, c<l. Jacobs, tom. II, p. 53.
(9} jinih, gr. palat,, iom. I, p. ao€.
(3) Sudlon., Caligul,, c. 30.
(4} Epigram. iv, 10. Voy. aussi III, 100^ VI, 1.
BULLETIN DO BIBLIOPHILE. 76 1
<i ne renfermât vos formules de droit , car je ne pense pas que
« vous effaciez mes lettres afin de les remplacer par les vôtres (i). »
Nam quod in polimpsesto , laudo equidem parsimoniain. Notez
que Gicéron étoit en Italie et Trébatius en Gaule. Par con-
séquent , la lettre de Gicéron , que Trébatius auroit pu effacer ,
n'auroit pas été fraîchement écrite. G'étoit sur du papyrus palimp-
seste que les auteurs écri voient leurs brouillons : Ga tulle , se mo-
quant d'un mauvais poëte plein d'orgueil et d'ostentation , lui
reproche d'écrire ses milliers de vers sur du papyrus royal , et non
sur du palimpseste suivant C usage,
Idemqae longe plarimus facît versus.
Puto esse ego illi millia aiit decem aut pliira,
Perscripfa \XïtG sic ut fit^ in pqlimpsesiç
Relata. Chartœ regix, etc. (a). •
La charta delelitia (3), sur laquelle on pouvoit écrire un testament
valide , n'étoit autre chose qu'un papyrus palimpseste. Le mot dele*
iitia a évidemment la même racine que Tépithète deletilis , ap-
pliquée par Varron (4) k l'éponge. Un passage de Plutarque (5)
nous apprend qu'on ne pouvoit jamais en effacer complètement
l'ancienne écriture ; il compare à un livre palimpseste Denys le
tyran , qui laissoit encore paroître ses vices , quoique Platon y son
précepteur , eût fait tous ses effoils pour les déraciner entièrement.
La facilité de faire des palimpsestes sur papier et sur parche-
min provenoit surtout de la nature de l'encre dont se servoient
les anciens. L'encre noire , commune, se nommoit , chez les Grecs,
[/.iKetVy fjLBhAvUv ^ fiihctv y^ei^iY^iv \ chcz Içs latins, atramentumy
atramentum librariuniy ou scriptorium ; quelquefois encaustum y du
grec eyKûiVffTovyà^oxx l'italien inçhiostro, G'étoit un simple com*
pose de noir de fumée, de gomme et d'eau. On obtenoit le noir de
fumée de plusieurs manières. Voici celle qui est décrite par Yi-
truve. On bàtissoit une chambre voûtée comme une étuve; les
murs et la voûte étoient revêtus de marbre poli. Au devant de la
(0 Scd niiror quid in illa chartnla fuerit quod dclere nialiicris quam bsec
scriberc, nisi forte tuas formulas. Non enim puto te mcas epistola delcre ut
reponas tuas. Adjamil. Vil, 1 8 .
(a) Page 5o, cd. Vossius.
(3) Digeste, xxwii, xi,4.
(4) Apud Noniiim, II, ai a.
(6) Dans Toufragc qui a pour tilrc Wl iiàhiCTA 7o7ç tiVSfJLoa-i XpA > etc.
«j6a !• TECHENEA, PLACX DU LOUTRB ^ 12.
chambre , on construisoit un four qui communiquoit ayec elle
par un double conduit. On brûloic dans ce four de la résine ou
de la poix , en ayant soin de bien fermer la bouche du four, afin
que la flamme ne ^ût l'échapper au dehors, et se répandit
ainsi, par le double conduit, dans la chambre voûtée ; elle
8*attachoit aux parois et y formoit une suie tiè^fine , qu'on rama»*
soit ensuite (i). La résine pouvoit se remplacer par de la poix , de
la he de yin desséchée et cuite , du marc de raisins ou de l'ivoire
brûlé (2). Quelquefois on fedsoit brûler dea sarmens et des mor-r
ceaux de bois résineux , qu'on piloit ensuite dans un mortier* La
poudre obtenue par ce procédé reniplaçoit le noir de fumée (3).
L*encre se faisoit , à ce qu'il paroit , sans feu et à la seule chaleur
du soleil. Celle à laquelle on mêloit un peu de vinaigre s'effaçoit ,
dit Pline, très-difficileifient. Ailleurs il assure que, pour préser-?
yer les livres des souriç. > il suffisoit de faire infuser de l'absinthe
dans Tençre (4)*
L'encre des anciens a été en usage jusqu'au xti* siècle , époque
où a été inventée celle dont on se sert aujourd'hui , qui est un
composé de sulfate de fer, de noix de galle, de gomme et d'eau.
L'ancienne encre étoit noire lorsqu'on Feniployoit , mais elle jau-
tiissoit avec le temps , et , si elle étoit exposée à l'humidité , elle
fiuissoit par s'etfacer entièrement. La chimie fournit plusieurs
moyens de faire revivre Içs anciennes écritures que le temps a ren-
dues illisibles^ ; mais quelques-uns ont le grave inconvénient de faire,
sur le parchemin, des taches indélébiles. Nous indiquerons, comme
un procédé infaillible et dont les résultats se manifestent instan-
tanément , celui qu'emploie le saVant abbé Peyron , de l'Académie
de Turin, et auquel on doit déjà de précieuses découvertes.
M. Peyron se sert de deux liqueurs , le prussiate de potasse et
l'acide muriatique étendu d'eau. H trempe un premier pinceau
dans le prussiate de potasse , et le passe légèrement sur l'écriture
e£facée ; avant que cette première couche soit sèche , il promène
sur l'écriture un second pinceau imbibé d'acide muriatique ; le$
lettres pâlies ou effacées reparoissent à l'instant.
(i) Vilruve, vu, lo.
(9) Pline, xxxv, a5.
(3) Vitruvc, loc. cil.
(4) Pline, XXVII, 28.
BULLfttlIf DD UBUOPHILC. ^63
Les anciens connoissoient aussi Tencre de sèche ou la sépia ,
dont nos dessinateurs font usage , et qui ^ dans l*Orient y sert en*
core à récriture. Perse (i), gourmandant la paresse des jeunes
Romains de son époque ^ dit qu'ik ne se mettent à Tétude que
tard dans la journée, encore trouvent*ils mille prétextes pour re»
tarder l'instant du travaiL L*encre est trop épaisse 9 la iépin s'éra^
pore dans Teau,
Tuûc qucritur crassus calamo qtiod pendf ai humor ,
fffgni quod infusa iranescat êepia lympha.
JSur ce passage , un vieux commentateur de Perse iait observer que
Tencre de sèche étoit celle dont on se servoit en Afrique (2). Elle
est encore mentionnée , par Ausone , dans une lettre à Théon (3).
PUne l'ancien nous apprend que de son temps onapportoit,
à Rome , une encre indienne , dont l'invention lui étoit encore
inconnue (4). Cette encre de l'Inde , qui est aussi mentionnée par
Yitruve , pourroit bien avoir donne naissance à l'encre de Chine*
Du Halde (5) raconte, d'après un ancien auteur chinois, que,
l'an 620 de notre ère, un prince iWie/i, en envoyant à l'em-
pereur de la Chine soh tribut annuel , lui avoit offert des tablettes
d'encre , faites avec du noir de fumée et de la colle de corne dt
cerf, et si brillantes , qu'elles paroissoient enduites d'un vernis.
Cette encre piqua l'émulation des Chinois 9 qui se mirent à en étu«
dier la composition , parvinrent à l'imiter, à l'améliorer progrès*
sjvemeut, et l'amenèrent enfin au degré de perfection, qu'on
lui connoit. Du Halde dit encore que l'encre de Chine actuelle est
faite avec du noir de fumée ; mais il avoue aussi que les bons ou*
vriers , loin de divulguer leur secret , en font même un mystèiY i
ceux de lem* nation. M. Chevreul (6) conjecture que le principal
élément de cette encre piécieuse est la Uqueur noire de la sèche.
Outre l'encre noire , les anciens se sont encore servis d'encre de
couleur et de Uqueurs d'or et d'argent. On trouve , dans les manus*
(i) Satire IH, v. 19, i3.
(9} Yoy. le Comment. deCasauboo, p. aSS.
(0 Kpist. i^, vers iS, ^ouuquefuruœ sepiœ,
(4) Âpportatur et indicum ex India, inezploratae adhiic invenUonis mibi .
Hut, fiat., xixv, 26.
(5) Descripi. de la Chine ^ tom. 11, p. a4().
(6) Dictionn. des sciences nalur.j au mot Encre.
^64 '• TBCHENBBy PLACE DO LOUTHE, 12.
critSy des encres rouge, bleue, verte et jaune; les. deux der-^
nières sont les plus rares. Les encres de couleur n'étoient guère
epnployées que pour les initiales et pour les titres , et, comme la
rpuge étoit celle dont on se servoit le plus fréquemment, on donna
ajAx titres le nom de rubriques. Il y avoit plusieurs espèces d'en-
cres rouges. La plus estimée ckez les Latins étoit le minium , qui ,
longtemps , avoit été regardé comme une couleur sacrée. On en
peignoit le corps des triomphateurs, et la figure de Jupiter aux
jours de fêtes (i). Aujourd'hui le nom de minium s'applique à
Toxyde rouge de plomb. Mais M. Brongniart (2) pense que celui
des anciens n'étoit pas différent du sulfure de mercure , qu'on ap-
pelle encore cinabre , et vermillon quand il est en poudre. On le
nommoit aussi cocoum (3).
La rubrique , rubrica, espèce de sanguine ou d'ocre brûlée, étoit
d'un rouge moins éclatant et plus sévère que le minium. On l'cm-
ployoit pour écrire les titres des lois ; de là, chez les anciens eux-
mêmeSi une synonymie bien constatée entre les mots rubrica et titw^
luSy lex on/ormula (4). De là l'épithète de rubrœ^ rouges, donnée par
Juvénal aux lois anciennes : perkge rubras majorum leges (5). Is.
Yossius donne au mot paragraphe une origine à peu près sem-
blable. Suivant lui, TapetypdKfietfj en grec, signi6oit orner un livi*e
de vermillon, de rubrique ou d'écarlate ; et de là vient que les ju-
risconsultes ont af pelé paragraphes les divisions des lois indiquées
par des titres rouges (6).
L'encre sacrée, sacrum incaustum, dont se servoient les empereurs
pour leurs signatures , étoit aussi une encre rouge. On l'obtenoit
en faisant cuire un murex avec sa coquille brisée (7). La confection
et l'usage de cette encre sacrée étoient interdits aux particuliers sous
(1) Inter pigmenta magnse auctoritalis et cjuondam , apud Romanos , non
•olum roaxiinx sed etiam sacrœ. Pline, xzxiu/36.
(3) DictLonn. des sciences nat., au niot Minium.
(3) Et cocco rubeat supc^bus index. Martial, III, 11, 1 r.
(4) Interdicta recuperandx possessionis causa proponuntur in rubrica :
Vnde vL Digest. xliii, i, a, § 3.
Cur roihi non liccat jussit quodcunque voluntas,
Excepto si quid Masuri rubrica vetabit.
PBRkB, V.
(6) JuTe'nal, xiv, ig?,
(6) Voy. (Jbsen'at.ad. C. f^aler. CaluUum, p. 55.
(7) Cçd, Just.f I, XXII I, 6.
BUIXETIN DU BIBUOPHILE. j6S
peine de la confiscation de leui*s biens ^ et du dernier siçplice. Les
tuteurs des empereurs signoient avec une encre yerte.
Cette encre et l'encre jaune entroient aussi dans la composition
des titres des manuscrits , mais rarement; la seconde ne paroit pas
avoir été employée après le xii« siècle. .L'encre bleue se montre
plus fréquemment , mais alternant toujours avec la rouge ; on n'a
pas d'exemple qu'elle ait été employée seule (i).
Lorsqu'on vouloit marquer, dans un livre, un passage qui avoit
besoin d'être médité ou consulté de nouveau , on y faisoit une
marque à l'encre rouge (2). On se servoit aussi , pour le même
usage, de petits morceaux de cire qu'on coUoit à l'endroit du livre
qui devoit être relu (3). Les critiques employoient le même procédé
pour marquer aux auteurs les parties de leurs ouvrages qui exi-
geoient une révision. Cet usage est constaté par une phrase de Ci-
céron , qui prouve que ces notes en cire étoient aussi de couleur
rouge. « Je me réjouis , dit-il à Atticus , que mon ouvrage ait eu
« votre approbation. . . ; car je redoutois vos critiques : cerulas enim
%, tuas mirùatulas extimescebam (4)* »
Parmi les anciens manuscrits qui nous restent , il en est beau-
coup dont les titres , les initiales , les vignettes , les encadremens
sont ornés d'argent et d'or ; quelques-uns sont entièrement écrits en
lettres d'or ou en lettres d'argent. L'usage de ces encres précieuses
est fort ancien ; l'exemplaire des livres saints, envoyé par le gi*and-
prêtre Éiëazar au roi Ptolémée, étoit écrit avec de l'encre d'or sur
des peaux très-minces (5). Ce luxe ne fut pas inconnu aux Latins ,
mais il se répandit surtout chez les Grecs pendant le moyen âge. Les
écrivains en or, yji\jffoy^A<^ù\ , formoient une classe particulière et
honorable, sans doute, puisque l'empereur Artémius, avant de mon-
ter sur le trône, avoit exercé cette profession (6).
L'encre d'argent a été moins employée, parce qu'elle a l'inconvé-
(i) Voy. MoDtfaucoD, Paléogr,gr,j p. 4.
(s) Montfaucon, yintig, cxpL, tom. iii| p. 348.
(3) Ces morceaux de cire se nommoicnt en grec TreifetT^ctfflAetTàL» Voy.
Hesychius à ce mot ; cf. CasaiiboD, Comment, sur Ptrse, p. 4i8;Saumaisey
Plinian, exercit., p. 766, a E.
(4) Ad Attic. XVI, 11.
(5) Joseph., Antiq. jud, y. xii, 11, 10.
(6) MoDtfaucon, Antiq. expliq,, tom. III, p. 349.
^66 J. TEGH£ir£K, PLACE DU LO0VRZ| 12.
làmi de se noircir avec le temps, et de rendre ainsi le manuscrit aussi
peu agréable à voir que difficile à lire. On cite cependant {dusieurs
beaux monumens de ce luxe calli^aphique de nos pères ; par
exemple, la traduction gothique des Evan^^iles, déposée à labiblio*
thèque d'Upsal , connue sous le nom d'Éyangiles d'Ulphilas , le
psautier de saint Germain^ évéque de Paris , conserré à la Biblio*^
thèque royale. Quant aux manuscrits en lettres d'or, ils sont moins
rares ; Montfaucon a indiqué, dans sa Paléographie, quelques évan»
géliaires grecs , entièrement écrits en nr, qui sont déposés à la Bî*
bliothèque du Roi ; et les curieux peuvent , d'ailleurs , y voir plu*
sieurs manuscrits de ce genre exposés dans les montres de la galerie
Maaarine.
L'expérience avoit appris aux chrysogiaphes que Tencre d'or,
pour être durable , ne devoit pas être appliquée immédiatement sur
le parchemin ; en conséquence , tantôt ils dovnoîent à tonte la
feuille sur laquelle ils écrivoient une teinte rougeâtre , tantôt ils
traçoîent , sur le parchemin blanc , leurs lettres en rouge , et les
repassoient ensuite à l'encre d'or. Ce procédé étoit coimu dès le
IV* siècle. M Se donne qui youdra, s'écrie saint Jérôme ( i) , d'anciens
« litres tracés sur des parchemins pourpres en or , en argent, ou
« composés de lettres qu'on appelle onciales, énormes volumes
« qu'on pourroit nommer avec plus de raison des fiairdeaux écrits.
« Mais qu'on noui^ permette, aux miens et à moi, de nous oonteU'*
« ter de feuilles modestes, et de rechercher, dans les livi^, la cor-
« recdon plutôt que la magnificence. » Un passage d'Isidore de Sé^
riUe est enooie plus formel t « Les parchemins pourpres, dit-il, sont
« ainsi teints pour recevoir des lettres d'or et d'argent (2). »
Saint Jérôme n'approuvoit pas, comme on l'a pu voir, l'emjM
des omemens de luxe dans la copie des livres saints. Son sentiment
trouva des prosélytes. Un des statuts de la règle de Gteaux défen-
doit aux reUgieux d'employer , dans la confection des manuscrits ,
l'or, l'argent et même les vignettes. Nous lisons, au contraire, dans
la vie de saint Boniface, apôtre de l'Allemagne, que, parmi les livres
qu*il fit venir d'Angleterre , se trouvoient les Épîtres de saint Paul
(1) Dans la préface des livres de Job. Habeant qui volunt veteres libros,
▼cl in roembranis purpureis auro argentove descriptos, vel uncialibus, etc.
(3) Purpiirea (mernbrana) iniiciuntur colore purpureo in qutbus aurum et
yrgentum Hquesccns patescat in liltcris. Orig. ti, 11.
BULLETIN DU BIBUOPUILE. 76^
ites en lettres d*or. Le même saint prioit une abbesse copiste
de transcrire pour lui les Épitres de saint Pierre avec de Tencre
d*or , et cela par respect pour Us saintes Écritures (i). Il faut croire
que la simplicité des écrivains de Citeaux , dans la. confection des
livres saints , n'eut pas beaucoup d'imitateurs , car nos plus beaux
manuscrits sont des bibles , des évangéliaires j des psautiers , des
livres d'heures.
Bu Gange , dans son Glossaire (2) , a donné les procédés employés au
moyen ^ge, pour faire les encres d'or et d'argent. Il existe aussi, à
1à Bibliothècpie royale , un petit traité en grec vulgaire assez mo-
derne sur Fart d'écrire en or, 'jrifà Xf ^^^7P^/^f^'^^ » ^^ aujour-
d'hui qu'on a retrouvé le secret de ces encres précieuses , il seroit
inutile d'indiquer d'anciens procédés j moins parfaits j peut-être j
que ceux qu'on emploie de nos jours.
On trouve dans toutes les langues certaines phrases proverbiales
qui survivent, comme pour en perpétuer le souvenir, à d'anciens
usages d'où elles tirent leur origine. Lorsque Perse dit 1 « La phi-
« losophie t'a-t-ellc appris à discerner le vrai? as-tu noté avec de
ft la craie les choses qu'il falloit fiaiire , avec du charbon celles qu'il
« lalloit éviter (3) 7 » nous ne pouvons voir dans cette question
qu une tournure métaphorique , une allusion à un usage qui n'exis-
toit certainement plus du temps du poëte , ou du moins qui n'a-
Toit plus alors toute l'extension que ce passage lui suppose. On doit
aussi prendre dans un sens figuré ce que dit Horace (4) des deux
fils d'Arrius , qui ne mangeoient que des rossignols •* Faut^il les
noter avec de la craie ou avec du charbon?
Quortum abeant? moi nt creto, aB carbone notaodi?
Ajoutons qu'une épigranune de Martial^ qu'on nous dispensera
de traduire , annonce clairement que la craie et le charbon étoient
(1 ) Deprecor ut mihi cum %uro covscribas q>i8toIas domini mai Pétri apes-
tolt ad honorem et reverentiam sanctarum Scripturarum. Mabillon , De re tU-
plom.f I, X, 6.
(a) Au mot jlurigraphù
(3) Quasque sequenda forent, quxque cvitanda yicissim
Illa prius creta, mox haec carbone notasti?
Satir. V, vcrf 107.
(4) Satire 11, m, i46.
768 1. TECHENER, PLACE DU LOUYAE, 12.
employés indifféremment comme chez nous , mais seulement par
les beaux esprits de carrefour, qui éçrivoient leurs saillies sui: les
murailles.
Qui carbone rudi putriqoe cfeta
Scribit cdmiina quae legant cacantes. (1 )«
Ces locutions avoient leur source dans Tusage de marquer sur
les calendriers les jours fastes par une ligne blanche , les jours
malheureux avec un trait noir. On pourroit donc , à la rigueur^
prendre au propre ce que dit Horace , en célébrant le retour de
Plotius (2) :
Cressa careat pulchra diet nota.
La craie et le charbon servoient peut-être de crayon pour les
calendriers tracés sur des tablettes; et il est probable que ces substan-
ces n'étoientpas toujours employées dans leur état naturel , et qu'on
les préparoit pour ea faciliter l\isage, comme aujourd'hui on taille
en forme de crayon des morceaux d'ardoise pour écrire sur des ta-
blettes de même matière.
Mais dans des temps plus anciens , par exemple lorsqu'il n'y
avoit , dit-on, d'autres calendriers que le clou sacré enfoncé dans le
mur d'un temple, on comptoit les jours au moyen de petites pierres y
blanches pour les jours heureux , noires pour les jours malheu-
reux. Les anciens auteurs latins sont remplis de passages qui fout allu<
sion à cet usage , qui existoit aussi dans la Thrace selon Pline (3) ,,
dans l'île de Crète suivant un vieux commentateur d'Horace (4).
Les petits cailloux, calculij étoient encore en usage , à Rome, au
i*' siècle de notre ère , pour débrouiller les comptes un peu diffi-
ciles. Un seul passage de Pline le jeune suffira pour le prouver,
n raconte , dans une de ses lettres , une cause qu'il a plaidée , et
dans laquelle il a fallu établir plusieurs comptçs devant les ma-
gistrats. « Peu s'en est fallu , dit-il , que nous n'ayons demandé une
M planche et des cailloux , et que l'audience des centumvirs n'ait
(i) Martial, xii, Gi,
(3) Odes, I, 36.
(3) Hist. oat., VII, 4i.
(4) Ode 36, liv. I, éd. Gessner. — Catulle ad Lesbiam , cviii , G. — Perse,
satire II, vers 1 . — Martial, VIII, 45. — Pline le jeune, VI, xi, S.
BULLETIN tm BtBLIOPHILZ. 769
a été convertie eu un compte de lamille (i). » C'est de cet uaage
qa'est venu le mot ca/ru/uj, signifiant compte, et, par suite,
notre mot calcul.
CHAPITRE TROISIEME.
De récriture uDciraiie.
' L'écritui^ est susceptible de plusieurs divisions diflei'entes , sui-
vant qu'oa la considère sous tel ou tel aspect. Par rapport à U
direction des lettres ou des mots , elle se divise en écriture hori-
Bontale et en écriture perpendiculaire. La dernière, encore en usage
en Tartarie et en Cliine , ne fut point inconnue aux anciens. Parmi
les merveilles que Diodore raconte des tabitans de l'ile de Ceyian
(Taproèaniia), il nous apprend qu'ils écrivoient du haut en bas, et
Bon horizontalement comme les Grecs (7). Ceux-ci ont-ils eux-
mêmes fait usage de l'écriture perpeudîculaire? nous n'en trouvons
JUS d'exemple bien poeiUf dans les andens auteurs. Cependant ,
s'il faut en croire Festus, ils avoient un mot particulier pour déù-
gner cette espèce d'écriture : c'étoit le mot tapocon , mot qui est,
du reste, évidemment défiguré, et que les érudits n'ont pu encore
rétablir d'une manière satisfaisante (3).
L'écriture liorizontale est susceptible de trois directions diffé-
rentes. Chez la plupart des peuples d'Orient, elle va de droite 1
gauche, de sorte que le titre de leurs livres est ordinairement à la
place où les nôtres portent le mot FIN. En Occident , les caractères
<bnt dirigés de gauche à droite. L'invention de cette manière d'é-
crire a été attribuée A un certain Prouapides d'Athènes , que Dio-
(i) iDtrrvcDÎI eoim aciibui illïset erectis Ireqiieni ncccssîtia craDpntBndi,
■c pêne calculât labulomque poicenJi, ut repenle in privati judicii rormaoi
ccDtumvirole vertatur. VI , xuiii, g.
(ij ♦p(t<f6i'« /* rei/t rrix^vt euK i'k tï Tkdytw MTt»«rT«ï,
M^if «fÀtif , kf.K' HfuStr K,a,Ta Kit/Inyfdt^arTtt lit ipiit. Bj^litih.
hUt. 11, i^.
(3) Voy, Samuel Petit, Comment, in legeialtieai,H,t, p,i^^, M.VeaMlinf,
I7ti, in-fol.
77P '• TECHENER > FLACB DU LOUVEE, 12.
dore de Sicile dit avoir été le précepteur d'Homère (i). Avant lui ^
les Grecs avoient une troisième espèce d'écriture, qui a aussi été en
usage chez les Eti^usques ; elle consistoit à diriger une ligne dt
gauche à droite , une autre de droite à gauche , une troisième de
gauche à droite , et ainsi de suite. Il paroît qu'à Athènes les lois
ont été quelquefois écrites de cette manière (i). Cette écriture se
nommoit boustrophédon , des deux mots Coiçy bœuf, et TTpé<pgny re*
tourner, parce que l'écrivain , après avoir tracé une ligne, écrivoit
encore en retournant en sens inverse, et se dirigeoit ainsi continuel-
lement à la manière d'un bœuf qui laboure. Comme modèle d*é-*
criture en ce genre, on pleut consulter, dans les mémoires de l'Acà-
démiedes inscriptions (3), le facsimilé de l'inscription d'Amyclée, ren-»
fermant une liste de prétresses d'Apollon , et les preuves sur les*>
quellesl'abbé Barthélémy étabUt la haute antiquité de ce monument.
On rencontre aussi, dans les manuscrits anciens, des écritures ^
cTOi^ 1 69 Tond , en coeur, etc. ; mais ce sont moins des usages que
des caprices de copistes. Tbéodose , au rapport de Nicéphore (4) ,
avQÎt un évangéliaire élégamment écrit, orné de lettres d'or et dont
toutes les pages étoient en forme de croix. Il y a dans la biblio*
thèque des pères (5) , parmi les œuvres de Fortunat , certaine»
pièces où l'on a imprimé en encre rouge des lettres qui , daas le$
manuscrits, sont à dessein distinguées des autres. L'ensemble de çfs
lettres forme tantât un carré , tantôt un sautoir , tantôt une croiiL.
Les poètes de cette époque affectionnoient ces puérilités ; ils s^exer»
çoient aux acrostiches, qu'ils yarioient de toutes les manières, et se
plaisoient à composer de petites pièces de vers énigmatiques dont
toute la difficulté consistoit parfois à deviner s'il falloit lire de
haut en bas, ou de bas en haut, ou en diagonale, etc. Les auteon
du nouveau Traité de diplomatique ont rapporté plusieurs exeok^
pies de ces jeux d'esprit. Nous citerons entre autres un qua^
train d'Hildebert, évêque du Mans, au ix'^ siècle, sur la Nativité de
Kotre*Seigneur :
(i) Diodor., III, 66, et le Comment, de Wesselinj.
(s) Samuel Petit, 1. c.
(S) Tomexxxiz, p. i3s,etsaiv., cd. in-ia.
(♦) XIV, 3, cité par Schwarz, IV, i4.
(h) Tome x.
•OLLCTIN DU BIBUOPHILB. 77 1
Natiis caila nitens cxtillans pcrfitlus cinptus
Bex Tirgo siilus angélus liostis liomo
Qusrit nescit dat déclarât perdit adorât
Nosj labem; lumcD; gaudia; jura ; Deuio.
Pour trouver un sens dans ce quatrain , il Caut le lire perpendi-
calairement, Natus rex quarit nos, etc.
Par rapport à la forme des caractères , Tëcriture se divise en ma-
juscule , minuscule et cursive. Aujourd'hui nous appelons majus*
cule le caractère des titres , minuscule le caractère de texte ou
romain , cursive ou courante récriture ordinaire à la main y ou la
lettre italique dans l'imprimerie. H y a eu de tout temps une diffé-
rence analogue entre ces trois sortes de lettres qui a été de tout temps
la même. Toujours la majuscule s'est distinguée par la grandeur et
la forme carrée des caractères. La minuscule a toujours été une
contraction , une espèce d'abréviation de la majuscule , avec des
changemens assez notables dans la forme des lettres. Ces change-
mens sont encore bien plus marqués dans la cursive » dont le carac-
tère distinctif a constamment été la liaison des lettres entre elles ,
liaison qui n'existe pas dans les deux premières classes d'écriture.
Les écritures lapidaires et métalliques ne se composent ordinai-
rement que de lettres majuscules. Ces lettres sont de trois sortes;
les unes appartiennent h la majuscule élégante, qui égale presquç
en régularité nos grands caractères d'imprimeriç ; ou 1^ rencontre
surtout dans les inscriptions depuis Auguste jusqu'aux Antopins.
Les autres constituent la majuscule qu'on est convenu d'appeler
rustique ; dans cette espèce d'écriture la forme des lettres reste b
mêmej seulement l'exécution en est très-imparfaite; mais la troi*
ttème espèce d'écriture majuscule est une vraie dégénérescence ;
nous voulons parler de l'écriture onciale.
Le mot oncial est la traduction d^uncialisy qui lui-même vient
diuncia. L'once , chez les Romains , étoit la 1 2* partie de l'as ,
et, par extension, d'un tout quelconque. Ici, où il s'agit d'une me-
sure de longueur , l'once est la douzième partie du pied romûn ,
c'est-à-dire environ dix lignes , et des lettres onciales seroient des
lettres de dix lignes de haut. Les Romains peuvent avoir eu, à une
certaine époque, des lettres de cette dimension. Telles dévoient
être les grandes littera gravées sur le piédestal de la Diane de Sé-
geste, en Sicile^ et les maxima litterœ tracées sur la base de la sta-
»j^a J. TECHENER, PLACE OU LOUVHE, 12.
tue de Verres (i). Bien plus, nous trouvons dans Piaule qu*on Cai^
soit quelquefois des lettres d'une coudée , ou d'un pied et demi
de haut. Telle étoit la mesure de certaines étiquettes Collées sur
des ampbores de vin , dont il est fait mention dans le Paenulus (2).
n j a ici une exagération évidente ; mais lorsque, dans le Rudens,
Grîppus s*écrie : « J'afficberai partout en lettres d'une coudée que
« celui qui aura perdu une valise avec beaucoup d'or et d'argent
« s'adresse à Grippus (3) » . On aura beau faire une large part à
l'exagération, on n'en sera pas moins obligé de reconnoître qu'à
Rome, comme de nos jours, l'affiche avoit pris une dimension dé-
mesurée. Les lettres onciales pouvoient encore, au iv* siècle, tirer
leur dénomination de leur grandeur : c'étoient des manuscrits en
oncialé que saint Jérôme appeloit des fardeaux écrits (4). Enfin une
lettre de saint Loup, abbé de Ferrières (5), au ix* siècle , nous ap-
prend qu'à cette époque encore les lettres onciales avoient une me-
sure fixe et déterminée.
Aujourd'hui les diplomatistes appellent onciales des lettres qui
peuvent être plus grandes ou plus petites que les capitales , mais
qui diffèrent essentiellement de celles-ci par leur forme. Le carac-
tère le plus marqué de l'écriture onciale , c'est qu'elle arrondit les
traits anguleux ou carrés de l'écriture capitale. Ainsi, pour en don-
ner un exemple sensible, le D capital de l'alphabet grec devient un
G dans le caractère oncial (6).
On a quelquefois soutenu que les Romains n'avoient d'antre
écriture que la capitale en usage dans les inscriptions et une espèce
de sténographie connue sous le nom de notes tyroniennes , dont
nous aurons à nous occuper tout à l'heure. H est certain que les
plus anciens manuscrits qui nous restent sont en écriture majus-
cule, c'est-à-dire en capitale ou en onciale ; et , à ce propos , nous
signalerons ime différence bien sensible qui se trouve entre lei
(i) Ciccron, in f^errem de Si^nis , c. 34, et de Juridic, SiciL, c. 63.
(a) IV, 11, i4, i5.
(3) Cubitum , herclc , loDgis litteris signabo jam usquequaqae,
Diderit vidulum cum auro atque argento multo , etc.
RudcDS, V, II, 7.
(4) Voir ci-dessus, p. 766.
(5) Cité par Mabillon, De re dipl.^ I, xi, 4.
(6) V. MabiU. De re dipL, pi. VII, n. i, et De Vailljr, ÉUm. de paléogr.,
pi. I,alpb. n. 1.
BUU^TIN DD BIBUOPIlILË. ^1^3
ëtritures grecques et les écritures latines. Pour peu qu'on ait vu des
inscriptions dans les deux langues, on a dû remarquer que les ca-
mctères grecs sont petits, serrés , élégans, réguliers; que les carac-
tères latins, au contraire, sont longs, larges, et qu'on ne s'est as-
treint à une règle fixe ni pour leur forme , ni pour leur distance
respective. La même dissemblance se manifeste dans les anciens
manuscrits. Parmi ceux, par exemple, qu'ont publiés les académi-
ciens d'Herculanum , les colonnes grecques sont très étroites et
présentent une écriture fine et serrée; les colonnes latines sont
trois fois plus larges et l'écriture en est lâche et très^spacée.
On peut conclure , peut-être, de ces observations que l'art d'é-
crire avoit fait plus de progrès en Grèce qu'en Italie ; cependant il
suffit d'avoir les notions les plus élémentaires de l'histoire intérieure
de Rome pour reconnoUre qu'on devoit y écrire beaucoup. Dès
lors le bon sens indique qu'il y falloit une écriture plus commode
et plus expéditive que la capitale des inscriptions et Tonciale des
manuscrits. Dans plusieurs livres anciens , où l'on n'avoit vu d'a*^
bord qu'une capitale altérée, les bénédictins ont reconnu ce carac-
tère particulier qu'ils ont nommé semi-oncial, et qui n'est qu'une
écriture mixte , composée d'onciale et de minuscule (i). On est au
moins obligé d'accorder aux Romains des lettres de très-petite
dimension ; telles sont celles dont il est fait mention dans Plante :
euge Utteras minutas (2) ; et les litterœ minutulœ^ que l'empereur
Tacite, au rapportde Yopiscus (3},lisoit facilement malgré son grand
âge. Plusieurs autres passages des anciens auteurs font évidemment
allusion à ces lettres minuscules. Ainsi CaUgula , pour que tout
le monde ne pût copier ime loi qu'il portoit, la fit écrire en très-
petits caractères, et placer dans tm lieu très-étroit (4). Pline le jeime,
en parlant des manuscrits laissés par son oncle le naturaliste, dit
qu'ils étoient écrits des deux côtés du papier , et en très-petites
lettres (5). Enfin Sénèque , parlant d'un écrivain qui fait semblant
de ne pas vouloir réciter son manuscrit, quoiqu^il en meure d'envie,
(i) Tel est le famcax manuscrit des Pandectes de Florence, dont le noa-
veaa Traité de diplomatique renferme un spécimen , planche 4G du 3* to-
lumc.
(3) Bacchid.y iv, ix, 68.
(3) In Tacit.y c. xi.
(4) MinutUsimi* Utteris, et angnttissimo loco. Sueton., in Calig., c. 4i .
(6) Opisthographos qnidem et minntissime scriptos. Plin. jun.'lll, t. 17.
49
774 '* TECHENEB, PLACB DU LOUTRE, 12.
lui met daps les mains une histoire immense, écrite en très-petits
caractères, et ployée en un rouleau très-serré (i). Quelques érudits
ont voulu voir dans ces minutœ Uttera les signes abréviatifs qui Coin-
posoient la sténographie romaine ; mais Cicéron nous fournit un
exemple auquel cette explication est tout à fait inapplicable. Parmi
les objets d'art qui avoient excité la convoitise de Verres se trouvoit
une statue d'Apollon, dont la cuisse portoit, en lettres d'aiigent trèa-
petites (remarquez le pluriel), le nom de l'artiste Myton (2). Auroit-
on employé la tachygraphic et plusieurs signes tach^fgraphiques
pour écrire un seul nom et un nom propre ? Enfin les éditions mi-
croscopiques, qu'on faisoit déjà du temps de Cicéron, auroient-elles
paru au célèbre orateur et à Pline une chose si merveilleuse, si ellet
eussent été écrites en notes tyronienues? Il falloit cependant que
les écrivains grecs eussent des formes de caractères bien exiguës
pour mettre l'Iliade entière sur un morceau de parchemin renfermé
dans une coquille de noix (3). Dans tous ces passages , on doit en
convenir, il est question non d'une écriture minuscule proprement
dite H mais de caractères très-petits. On a donc pu soutenir y à la
rigueur, qu'il n'y étoit question que d'une majuscule de petite di-
mension ; mais, lorsqu'on a uu peu étudié les écritures anciennes,
on sent combien il étoit difficile de rétrécir habituellement la dimen-
sion des grandes lettres sans en altérer aussi la forme. Pour no|i0,
il nous semble impossible qu'il n'y ait pas eu , entre la majuscule
et la minuscule romaines, une difFérence sensible, non-seulement
dans la dimension , mais encore daiis les contours des caractères.
Quant à la cursive, ou écriture courante, l'existence en est ppW*
véc, chez les anciens, d'une manière incontestable. Les monvipens
de la cursive grecque sont nombreux et très-anciens. Plusieurs papy-
rus grecs qui remontent à plus d'un siècle avant notre ère ; les quit-
tances d'imposition , écrites sur brique, dont nous avons parlé dans
notre premier chapitre, sont en écritme cursive. Ces quittances,
(1) Rccitcitor liistorinrn ingcntem attulit, minutissime scriptam, arctissîme
plicatam, etc. ScDèfpic, ep. 96.
(n) Si$:niini Apnllinisptilcherrimam, cujus in femine, Uttei*uHs minutis ar^
i^cnttiU. iionicn Myroois crat insrriptum. In f^errcm Je signis^ c. 43.
(3) In niicc inclusam lliada , Homeri carmcn , in memhrana scriptum,
tradit Cicero. l'iinc, tu, 31. Rcmiirqtions , en ])assant , combien les ancien!
avoient d A perfectionner la fabrication du parcbemin pour qu^in tel pro-
dige p6t être regarde comme réalisable.
B(JLLBTI|(. DD l^BUOPHIUE. ']'jS
«çLélivrées dans des pays soumis à la domioaiiou romaine, et par dçs
représentans de Tautoirité impérial^, doivent suppléer, en quelque
sorte , au défaut d'anciens n^odèles de cursive latine ; car, il faut
bien en convenir, on n'a pas d'exemples de cette dernièi^ éciriture ,
çur papier ou sur parchemin , antérieurs au v" siècle. Mais il en
existe des iragmens plus anciens sur des marbra, sur des bnques,
sur dçs morceaux de verre, etc« (i). Pour les v* et vi* âècles, les
exemples abondent. « On trouve , disent les bénédictins (2) , la
a minuscule romaine dans le Josepbe de la traduction de Rufin ,
« écrit sur du papier d'Egypte et conservé à Milan. L'écriture en
« est liée, difficile à Ure, erremonte jusqu'au temps de Théodose.
« On la trouve constanunent dans plusieurs manuscrits très-anciens
« du chapitre de Vérone , dans la note du S. Hilaire , du Vatican ,
«( écrite l'an 5 10, et dans le fameux catalogue écrit du temps de saint
« Grégoire le Grand, et publié par Muratori. » Avons-nous besoin
de citer les fameuses chartes de Ravennes , publiées d'abord par
Mabillon (3) , et tout récemment encore par M. ChampoUion-
Figeac (4)- Cette écriture pàroitra peut -être bien grande , si l'on
considère qu'un des principaux avantages de la cursive est l'éco-
nomie de temps ; car on ne peut écrire très-vite en traçant d'aussi
grands caractères. Mais il faut observer que ces actes peuvent être
des expéditions, et que nous ne manquons pas, d'ailleurs, de mo-
dèles de petite cursive (5). La cursive ne s'étoit pas , à coup sur ,
formée tout d'un coup , et son usage, bien constaté dans des temps
antérieurs au v* siècle , lui assigne une origine bien plus an-
cienne (6).
Arrivons maintenant aux notes y k cette sténographie des anciens,
que quelques érudits ont confondue avec la minuscule et la cursive,
et , pour détruire entièrement cette opinion erronée, remarquons,
(i) Voy. JYouv. trait, de diplom,, tom. 11, p. 357, DOt. s.
(a) JbUl., tom. III, p. 4o8 et suit.
(3) Supplément au De re diplom.
(4) Chartes sur papyrus, a* fascicule. Paris, Dîdot, 1887, în-fol.
(ô) Voir, dans le IVouv. trait, de diplom, ^Xa 57e planche da 3* tome, et dans
les Classici auctores de Msn«r Mai, les scholies du fragment de Juyënal, ëd.
in-8.
(G) Le frontispice de b page i, s* partie des Ruines de Pompei, par Mazois,
reproduit en noir des fragmens d'inscriptions peintes , dont quelques-uns
ont, par la forme des caractères , une analogie marquée avec IVcriture des
chartes de Ravennes.
976 I. tECtfEifEA, VLACÈ. OU LOUTBE, 12.
ayant tout, que la sténographie étoit sortout employée par desgectt
qui en faiaoient métier , et à qui Ton donnoit un nom particulier.
« Ceux qui oni appris à écrire en notes , dit saint Augustin , sont
« proprement appelés notaires (i). » Il est vrai que les jeunes gens
lettrés de l'ancienne Rbme paroissent a?oir fait usage de la ta-
cbygraphie (2) ; mais certainement cette espèce d'écriture n*a ja-
mais pu être aussi répandue qu'on le suppose, en n'accordant aux
Romains que les lettres majuscules et les notes tyroniennes.
Ces notes étoient de deux sortes ; quelquefois on exprimoit un
mot par une ou plusieurs des lettres qui entroient dans la compo-
âtion de ce mot, comme P. pour Publitis, Y pour vixiij COSS. pour
consulihusj etc. Ces sortes d'abréviations sont surtout fréquentes dans
les inscriptions. Les Romains les appeloient liuerœ singulares , ou
iingulœ , d'où ils firent le mot sigla , qui est resté dans la langue
françoise. Il y a ordinairement un dictionnaire de sigles à la suite
des recueils d'inscriptions. M. de Wailly en a publié un dans ses
Elémens de paléographie (3), qui, sans être complet, doit suffire à
la solution des principales difficultés que peut offrir la lecture des
sigles.
L'autre espèce de signes, qu'on appeloit notœ^ constituoit l'écri-
ture des notaires ou tachygraphes. On ne peut dire précisément
en quoi consistoit ce système d'écriture abrégée ; nous avons, à la
vérité, des manuscrits anciens en notes tyroniennes ; mais, malgré les
nombreux travaux dont ils ont été l'objet, on n'a pas encore trouvé
une explication qui suffit à tous, en sorte qu'il faudroit presque une
clef difTérentc pour chaque manuscrit.Toutce que l'on peut affirmer,
c'est qu'un caractère reprcsentoit un mot (4) , et que le sens des
caractères devoit se modifier suivant les combinaisons qu'on leur
faisoit subir , puisque cinq mille caractères suffisoient, au vn* siè-
cle , pour rendre tous les mots de la langue latine, et que, même
dans l'origine, on s'étoit contenté d'un nombre bien moindre (5).
(1) Ex eo génère sunt etîam nots, quas qui didiceruntf'pTO^Tiejù.m notarii
appellantur. De Doctr. Chtisi., II, s6.
\%) Voy. QuiotJlien, Pramium ad Marcellum,
(3) Tom. I,p. 4ii etsaiv.
<4^ Maniliui dit, en parlant d'un sténographe :
Cui littera verbum est
Quique notis linguam luperat. Lib. iv, vers 197.
(5) liid.y Orig., I, 11.
BULLETIN DD BIBLIOPHILE. 7^7
La stéBographie paroit avoir été inventée en Grèce. Diogène de
Laërce nous apprend que Xénophon en fit le premier usage en
sténographiant les discours de Socrate et en les mettant au jour (i).
L'emploi de récriture abrégée ne fut pas cqquu à Rome avant Cicé-
ron : ce fut lui qui parvint à recueillir et à conserver un des discours
de Caton, en plaçant dans l'auditoire plusieurs scribes tr^s-babiles
dans Fart d'écrire en notes : avant cette époque, ajoute Plutarque,
à qui nous devons ce fait (2), les Romains n'avoient pas encore de
notaires. Eusèbe (3) et Isidore (4) font bonneur à Tyron, affrancbi
de Cicéron, de l'application du système sténograpbique à l'écriture
latine, et c'est de là que les cai-actères abrégés de cette espèce d'é»
criture ont pris le nom de notes tyroniennes. Les notes furent suc-
cessivement augmentées et perfectionnées par Persanius Pbilar-
gyre, par A^pila , affrancbi de Mécène, enfin par Sénèque le père,
qui en poita le nombre à cinq mille.
La sténographie ancienne étoit aussi prompte que la nôtre ; elle .
suivoit et devançoit même la parole. Nous citerons , entre autres
preuves, cette épigramme de Martial (5), dont il est impossible de
rendre en françois la gracieuse concision :
Currant verba licet , manus est Tclocior iUis j
Nondum lingua , suum dextra peresit opus.
Nous regrettons de ne pouvoir donner en entier une jolie épitre
d'Ausonne (6), adressée à un notaire ou sténographe. Après ravoir,
complimenté sur la vitesse de son écriture, qui devançoit même la
parole, il ajoute élégamment : « O je t'en prie, dis-moi qui m'a trahi,
« qui a pu te révéler d'avance ce que j'allois dire :
Tu seosa nostri pcctorii
Viz dicta , jam ceris tenei,
Tu me loquentem praevenis.
Quis , quaeso, quis me prodidit?
Quis iita jam dixit tibi
Quœ cogitabam dicere (7) ?
(1) Kx) TfSrof vToffmfjLUcèTtLyiÀvoç rk kiyifJLiVcif §U kf^^i'jrwç
liyeLyevj !.. II, p. 45, c. ëd. Londres, i664,iD-fol.
(a) In Caton.f c. a3, t. it, p. 4oo,ëd. Reiske.
(3) Jn Chron,, liv. II, p. 166, ëd.Scaliger.
(4) Orig.,l, ai.
(5) xiY, 108.
(6) Carm. i46; éd. ad. us. Delph.
(7) On peut voir aussi Sénéque, éptlre ^5.
7^8 J. TECUEITER, PLACE DU LOUVRE, 12.
L'usage de l'écriture abrégée étoît le même à Rome que de nos
jours. Lorsqu'il s'agissoit de recueillir un discours prononcé en pu*
bfic, plusieurs notaires se mêloient aux auditeurs et se partageoient
l'ouvrage, c'ést-à-dire qu'ik convenoient de recueillir, chacun dans
un ordre qu'ils déterminoient à l'avance , un certain nombre ^d(è
mots ou de phrases (i). C'est ainsi que Cicéron avoit transcrit le dia-
cotirs de Caton,et c'est ainsi que son propre plaidoyer pour Miloîâî
fut recueilli tel qu'il le prononça, au rapport d'Asconius Pedianua.
Des notaires écri voient aussi les minutes des sentences judiciaires..
« Ceux y dit tJlpien , qui écrwenl en notes les actes des juges sont
« censés absens pour le service de l'État (2). » Et comme le liea
dans lequel les juges se retiroient pour délibérer se nommoit, ches
les Latins, secretan'um, on donna aux greffiers le nom de a secretis^
ou scerelorum notant' {3), *
La sténograpliie ancienne étoit encore d'un graind usage dans la
^e privée. Les auteulrs, pour ne pas perdre le fil de leurs idées, ou
laisser i*efroidir leur imagination en écrivant eux-mêmes leurs ou-
vrages , avolent parmi leurs esclaves des tachygraphes , auxquels
ils dictoient leur première rédaction. Pline le uauraliste , soit
qu'il fût en voyage , soit qu'il se fît porter en chaise' dans les mes
de Rome, avoit toujours à ses côtés un notaire avec un livre et des
tablettes (4). Pline le jeime méditoit dans sa chambre les fenêtres
fermées ; lorsqu'il vouloit fixer ses idées, il appeloit son notaire ;
dictoit, lerenvoyoit, lerappeloit encore, et finissent par reVôi^dPtti
bout k l'autre ce qu'il avoit dicté (5). Ces premiers jets , une f6is
revus et corrigés , pftssoient entre les mains des calligratphes^^qtti
les mettoient au net. Ainsi chaque écrivain avoit à son service un
notaûre pour sténographier ses dictées , un copiste habile qui les
transcrivoit en écriture ordinaire. Apollonius de Tyane, en partant
pour rinde, prit avec lui deux serviteurs, un pour écrire vitCj ei VaU"
(i) Notarum ususerat, utquicquid pro concione aut in judiciis diceretur.
llbrarii scriberent complures simul adstantes , dit^isis inter se partibus , quot
guisque verbaet que ordine excipereu Isidor., Orig., 1, 21.
(2) Eos qui notis scribunt acta judicum , reipublicae causa TÎdcri abesse.
Digeste, XIV.
(3) Saiimaise, De Secretariis, upudSallcngriutn , Thés, €intiq. fom., t. If,
col. 661.
(4) !*Un. jun., III, V. i5.
(6) Id. IX, XXXVI, 2, XL, 2.
r
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 779
tre pour bien écrire ; o /xèv \ç raixof ypoi<pœy, i «Tè éf xaAA^r (0- Un
hbmine puissant, ayant déterminé Origèhe à commenter les saintes
Écritures , lui donna sept tachygraphes et un plus grand nombre
de copistes; rttyyypdK^ovf clvtS ToLpaffrnffetç e*wlet , KctX\typei^ovf
A TKilovç (2); les premiers, pour recueillir ses dictées ; les seconds,
pour les réunir en livres.
Dans les temps les plus reculés, le système de ponttuation
étDÎt fort simple : on alloit , comme nous disons , à la ligne ,
non-seulement pour chaque péiiode, mais encore pour chaque
phrase et pour chaque membre de phrase ; c'est ce qu*dll a^ipë*
loit diwer par membres j sections et périodes, distinguere per
commata , cola et periodos. L'Ancien et le Nouveau Testament
sont encore divisés à peu près de cette manière; les divisions que
BOUS appelons versets se nommaient versus en latin, en grec crtj^o).
Aristophane de Byzance , qui vivoit à la cour de Ptolémée Epi-
pfaane 200 ans avant J.^. , fut le premier inventeur d'un système de
ponctuation ressemblant un peu au nôtre. Ce système n'admettoit
qu'un signe unique, le point, dont la valeur varioit suivant qu'il
étoit placé en haut, au milieu, ou au bas de la lettre. Les points
se nommoient distinctiones ou. positura^ en grec êéffsiç (3). Le point
placé, comme le nôtre, au bas de la lettre, s'appeloit subdistinctio^
v'VOT'ttyfÂh y il indiquoit un sens incomplet et répondoit à l'ancien
coâuna ou à notre virgule. Le point au miUeu de la lettre se pla-
çoit après une section de phrase formant un sens par elle-même,
mais qui demandoit un complément ; c'étoit l'équivalent de l'an-
den colum et de notre point et virgule ou de nos deux points ; on
le nommoit rnedia distinciio ou positura^ //gV» cmyfÀr. Enfin la
plena ou ultima distinciio y TSKiict artifjLhy étoit le point placé en haut
de la lettre; il indiquoit la fin d'une phrase ou d'une période et
répondoit à notre point fmal (4). Ce système de ponctuation fut en
usage à Rome. Gicéron en attribue l'invention à la difficulté de res-
pirer et de reprendre haleine dans une lecture continue (5). Cassio-
(1) Voir sa YÎe par Philostrate, p. a5.
(s) Yoy. Suidas, au mot Origcnei.
(3) Cassiodor., Instit, divin, lect. , ch. i5; de Orthogr. pra?f. — Isidor.,
(4) Voir Cassiodore et Isidore, et le gramraait ien Diomède , cite par Juste
Lîpse. Epiit. seleclce, 6a.
(5) Clauêulus atquc interpuncta ycrborum , anima? intcrclusio , atquc an-
gustis spiritus attulerunt . De orator., 111.
']So I. TECHSNER, PLACE DU LOUTEB y 12.
dore dit la iiiême chose à peu près dans les mêmes termes (i),
Sënèque est encore plus formel : « Lorsque nous écrivons, dit-il,
« nous avons coutume de ponctuer. » Nos etiam^ cum scribimus
inlerpungere solemus.
Dans les premiers temps du christianisme, la nécessité de rendre
facile une bonne prononciation de l'Ecriture sainte à des chrétiens
ignorans qui n'en comprenoient même pas toujours la traduction
latine fit revenir à l'ancienne division par membres , sections et
périodes, comme plus commode (2). Ce système devoit être depuis
longtemps hors d'usage, car S. Jérôme, qui l'employa pour sa
version des prophètes , le qualifie de méthode noiwelle. u Personne,
« dit-it, en voyant les prophètes écrits par versets, n'ira s*imaginer
M qu'ils sont en vers dans le texte hébreu, pas plus que les psau*
M mes et les œuvres de Salomon. Mais^ puisqu'on a coutume de di»
«( viser par membres et par sections les auures de Démosthènes et
u de Cicéron, qui pourtant ont écrit de la prose et non de la
M poésie, nous avons cru pouvoir aussi, pour l'utilité des lecteurs,
n employer cette nouvelle méthode d'écrire dans notre nouvelle
M traduction (3). *
On voit, par ce passage , que les rhéteurs et les grammairiens,
afin de faciliter à leurs élèves la lecture des auteurs classiques,
avoient introduit dans leurs ouvrages la même division qu'em-
ploy oient les Pères pour mettre les Écritures à la portée des fidèles
ignorans. Le célèbre commentateur de Cicéron, qui vi voit du temps
de Claude, Asconius, nous fournit la preuve non-seulement que
les œuvres de l'illustre orateur étoient divisées en versets, mais en-
core que ces versets étoient numérotés; car il cite le verset 85o, le
(1) .▲ majoribus nostris ideo constat inventas (positiiras) ut spiritus , longa
dictlone fatigatus , Tires suas per spatia discreta resumeret. L. c.
(a) Meroipisse dehcmus, incmoratiim Hieronymum omnem trunslationem
suam, in autorîtate divina, propler simplicitatemfratrum, colis et coinniatibus
ordinasse, ut qui distinctîonem sœcularium Ittterarum comprehendere potue-
runt , hoc remedio sujffulti ^ inculpabiliter prouuntiarent sacras lectiones .
Cassiodor., de Instit. divin, litter., c. la. Vojr. aussi sa préface,
(3) Nemo cum prophetas vcrsibus Tiderit esse descriptos, métro eos exis-
timct apud Ilebrxos ligari , et aliquid siroile babere de psalmis et operibus
Salomonis. Sed quod in Demosthene et TulUo soletfieri, utpercofascribantur
et commatOf <jui u tique prosa et non versibus conscripserunt , nos quoque
utilitati legcntium proyidentes, interpretationeni novam , nowo scriùendi gé-
nère distinximus. yfd Paulam et Eustochiam prœfat. in Esatam, initio.
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 78 1
verset loi i , le verset 80, etc. (1). Le nombre total des versets d'un
ouvrage, non-seulemeut dans les livres saints, mais encore dans
les auteurs profanes, étoit marqué soit au commencement, soit à la
fin. On trouve, à la fin des antiquités judaïques de Joseph, une
somme, ajoutée probablement par quelque copiste, des versets que
renferme tout l'ouvrage, somme qui est de soixante mille.
Schwarz (2) cite même un très-ancien évangéliaire de la bibliothè-
que de Vienne, dans lequel on a marqué non-seulement le nombre
des versets, ffrîx^vçy mais encore le nombre des mots, pnfjLttreLj que
renferme chaque évangile. Ces usages venoient des Hébreux.
C'est aussi à Aristophane de Byzance qu'on attribue les signes
de l'accentuation dans la langue grecque , c'est-à-dire les trois ac-
cens aigu, grave et circonflexe et les deux esprits. La forme des
accens n'a point varié. Les esprits, que nous figurons aujourd'hui
comme des virgules, étoient, dans le principe, formés d'une manière
on peu différente ; ils représentoient chacun une moitié de la lettre
H. Quant aux accens de la langue latine, ils sont d'invention mo-
derne et n'ont d'autre but que de faciliter aux élèves la lecture des
auteurs; on ne les trouve plus dans les éditions latines un peu soi-
gnées. Il va sans dire qu'on n'en voit aucun dans les manuscrits
latins. Les accens dans la langue grecque ne furent inventés aussi
que pour en faciliter la lecture et la prononciation aux écoliers, et
ne durent être pendant longtemps employés que dans les manus-
crits à leur usage. Montfaucon (3) n'en a jamab rencontré dans
les manuscrits antérieurs au vu' siècle.
n faut dire aussi que les manuscrits les plus anciens en capitale
et en onciale , surtout les grecs, sont bien rarement ponctués, et que
dans ceux où, de temps en temps, on rencontre quelques points,
il est impossible de i-econnoître un système de ponctuation bien
arrêté ; le plus souvent même les mots sont écrits à la suite les
uns des autres , sans séparation , de sorte qu'au premier coup
d'œil il est impossible de discerner où finit un mot et où comr
mence le mot suivant. Il faudroit peut^tre conclure de cette ob-
servation que la ponctuation comme l'accentuation n'ont jamais
été d'un usage général dans l'antiquité, et qu'elles ont été employées
(1) Juste Lipse, epist. sélect., 6a.
(s) De ornam. libr. II, lo.
(3) PaUogr, gfccq.ti*. ^3.
^82 J. TECHENEK, place du LOUVRE, 12.
éilrtont dans les livres des gramiiiairiens et des rbétetirs, on
dans les ouvrages élémentaires destinés à l'éducation de la jeu-
nesse.
Nous terminerons ce chapitre par quelques renseignemens sur
la (cryptographie ou écriture secrète des anciens. Voici les moyass
qu^eniployoient les Latédémoniens pour correspondre secrètenbent
avec leurs généraux. On choisissait deux bâtons bien ronds, parCû-
tement égaux en longueur et eii diamètre $ le général en emportoit
un, l'autre restoit à Sparte. Lorsqu'on vouloit écrire, cm ployoît
obliquement autour du bâton et dans toute sa longueur une étroite
oourroie, de telle sorte que les deux bords de la courroie, en se
réunissant dans toute la longueur de la verge, décrivissent autour
d'elle une ligne en spirale. C'est sur celte ligne qu'on traçoit les
duactères dont la moitié supérieure restoit sur un des bords de la
courroie, et la moitié inférieure sur l'autre bord. La courroie dé*
ployée, récriture n'étoit plus lisible et ne poutoit le redevenir que
lorsqu'on enroulo&t la bande de cuir autour de l'un des deux ba-
ttons (i). Ce genre de lettt-é, dit Aulugelle, se nommoit scytalei
onvraXn» D'après Plutarque (2), on donnoit le nom de scy taies aux
doux baguettes pareilles. A Rome , Brutus, Jides César et Auguste
firent usage de la cryptographie. César avoit écrit ainsi plusieurs
lettres à Cicéron , probablement sur les affaires pubhques, d'autres sur
ses affaires privées à C. Oppius et à Balbus Cornéhus (3). Son sys-
tème, d'après Suétone, consistoit à donner à chaque lettre de l'al-
phabet la valeur de la lettre qui venoit la quatrième avant elle.
Ainsi a étoit représenté par d , b par 0, ainsi de suite (4). Mais il
fal^t bien qu'il ne s'en fût pas tenu à une méthode aussi shnple,
puisque le grammairien Probus avoit fait un traité sur la signifi-
cation secrète des signes alphabétiques dans les lettres de César.
Le système d'Auguste étoit moins compUqué ; il donnoit à chaque
lettre la valeur de celle qui la précédoit immédiatement dans l'al-
phabet : ainsi il écrivoit ^pour a , c pour b, a pour p et aa pour x (5).
Les manuscrits grecs, à partir du x" siècle, sont souvent ter-
Ci ) Voj. Aulugelle, ztii, g.
(a) Voy. Plutarque, Lysandre, c. ig, t. lll, p. 4i, ëd. Reiske.
(3) Aulugelle, i6iV/.; Suétone, 7. César, c. 56.;Dioo. Cas8.,XL, 9.
(4) Dans ce système, le nom de Gaesar auroit été écrit Fthxtv.
(5) Suétone , ytuguste, c. 88; Dion., li, 35; Isidor., Orig. 1, 54. Le nom
d'Augustus s'écrivoit donc BahatTat.
■».
BULLETIN DU BIBUOPHILC. 788
minés par des souscripâons en écriture secrète. Montfaucon (i ) en a
donné plusieurs et a fait graver en même temps six alphabets qui
donnent la clef de ces diverses écritures ; quelques-unes consistent
simplement à changer la valeur relative des lettres de l'alphabet
comme dans les systèmes de César et d'Auguste. Dans d'autres, on
a Introduit quelques caractères étrangers ; un de ces alphabets
est entièrement composé de signes bizarres dus au seul caprice du
copiste; c'étoit, à proprement parler, un système complet d'écriturt.
L'écriture chifirée est une invention moderne ; on sait que les
Grecs et les Romains n'oàt eu d'autres signes , pour représenter léé
nombres, que les lettres de leur alphabet. Les chiffres arabes, ou
plutôt indiens, dont notts nùvia servons aujourd'hui, n'ont paru en
Eàropé qu'au x* siècle. IVÏais il tant remarquer que, dans le
principe^ on connois^it seulement fes signes de numération et leur
vaienr absolue. La valeur relative, que chaque signe acquiert
par sa position même, ne |)ara1t pas avoir été admise avant les'
premières années du xii* siècle. Ainsi, antérieurement à cette
époque, le nombre 49 -^^ signifiait pas quarànté-nenf, mais bien
4 -f- 9 ^^ treize (2). Le principe du calcul décimal se ttouve pour la
première fois exposé et développé dans le spéculum doûirinalè de
Vincent de Beau vais, ouvrage que l'on croit écrit vers le milieu du
xm* siècle. Le célèbre encyclopédiste fait connoitre l'usage du zéro»
et développe la règle d'après laquelle chaque signe numéral nt*
quiert une valeur décuple k mesure qu'il est reculé d'un rang veéa
la gauche, pai* l'addition de nouveaux diiffres à sa droite (3).
CHAPITRE QUATRIEME.
Des volumes.
II y a eu peu de sujets aussi controversés que celui de la forme
des livres dans l'antiquité. Suivant quelques savans , les anciens
n'auroient pas connu les livres carrés et n'auroient eu que des rou-
(1) Pal. gi'ecq., p. 286 et suiv.
(3) Y. M. Libri, Uist. des sciences inathem., toni. l^p. 126 et suiv.
(3) Notiv. traite de diplom., préface du tom. iv ; Élémen» de pale'ogr.,
]iar M. de Wailly, t. I, p. 711 et suit.
^84 J. TECREIfER, PLACE DU LOUVRE, 12.
leaux ou volumes. Selon d'autres , parmi lesquels nous citerons
Martorelli ( i ) , l'antiquité n'auroit eu que des livres carrés, au moins
pour la littérature, et les rouleaux auroient été seulement employés
pour les registres et les actes d!admiDistration. Ces deux opinions
sont Tune et Tautre loin de la vérité. Outre les passages des anciens
auteurs, qui mentionnent et les codices et les voiununa^ nous avons
nn nombre considérable de peintures et de médailles antiques dans
lesquelles sont repiésentées les deux formes de livres ; et comme,
bien certainement , tous les rouleaux retracés dans ces peintures et
sur ces médailles ne peuvent avoir rapport à des actes administra-
tifs, l'argument que ces monumens fournissent peut servir à réfu-
ter à la fois deux opinions exclusives que nous ne saurions partager.
Martorelli connoissoit , aussi bien qu'on pouvoit les connoitre de
son temps, les manuscrits d'Herculanum, parmi lesquels iln*y a
p^js un livre carré ; mais il éludoit l'objection qu'on pouvoit en tirer
contre son système en soutenant que c'étoient des recueils de
chartes et d'actes administratifis. Depuis , on a déroulé et déchiffiré
un certain nombre de ces manuscrits, on n'a trouvé encore que des
ouvrages philosophiques ou littéraires.
Un autre savant italien, Mazzodii, a publié deur dissertations (a)
pour prouver que les codices remontoient à une plus haute antiquité
que les volumes. Ce système nous a semblé appuyé sur des preuves
plus spécieuses que solides. Si l'une des deux formes de livres est
plus ancienne que l'autre , c'est à coup sûr celle du volume. B»-*
ruch dit dans Jérémie, dont les prophéties remontent à six cents ans
avant notre ère : J'écrivois avec de l'encre dans un volume, ego seri"
bebam in volumine atramento (3). Le volume est encore nonruné
dans le Deutéronome , dans Josué , les Rois , les Paralipomènes ,
Esdras, les Psaumes, Isaïe, Ezéchiel, Zacharie, etc. L'ancienneté in-
contestable des livres saints donne un nouveau prix à leur témoi-
gnage. Nous n'avons pas besoin d'accumuler ici tous ceux que nous
fouriiiroit l'antiquité prpfane; ils trouveront naturellement leur
place dfins la suite de ce chapitre.
(i) De régla theca calamaria, 3 vol in -4.
(a) Dans la collection intitulée : RaccoUa d'opuscoU scientifici ejilologici ,
parCalogcra, tom.S?.
(3) Je'rdmie , xxxyi, a.Voy. Deat. xxviii, 58. — Jos. yiii,3i. — Reg. xxii, 8.
Paralip., Il^xxxiy, i6. — Esd.,vi, i. — Ps. xl, 8. — Isaïe, viii,i. — Ezëch., III,
i,j,3. — Zach. V, 1, 2.
\
BOLLETfN on BIBLIOPHILE, ^85
Saumaise traite d'ineptie Topinion de saint Jérôme, deCassiôdore
et d'Isidore de Séville, qui font venir le mot liber de l'usage où
étoient les anciens d'écrire sur le liber ou écorce des arbres. Sui**
Tant le docte commentateur , liber vienl du grec CiC^ov , que les
Eoliens écrivaient C/C/of, et, par une transmutation de lettres qui
leur étoit familière, Ca/^op (i). Ce mot liber étoit , au iv« siècle , un
terme générique s'appliquant aussi bien aux livres carrés qu'aux
Tolumes. Saint Jérôme , dans un passage que nous avons rapporté
plus haut, appelle des livres de luxe libros et codices dans la
même phrase : Habeanl qui volunt veteres libros oneramagis
exarata quant codices. Environ deux siècles auparavant, Ulpien se
posoit la question de savoir si les codices étoient compris dans un
legs de livres, libris legatis; et, quoique la question soit résolue affir-
mativement par lui (2) et par le jurisconsulte Paul (3), le doute qui
ezistoit à cet égard prouve que l'usage n'avoit pas encore sanc-
tionné l'acception générale que le mot liber reçut dans la suite.
Aussi croyons-nous qu'on peut , toutes les fois que ce mot se ren-
contre dans un auteur antérieur au m* siècle, le traduire hardi-
ment par volume ou rouleau. En effet , lorsque Ulpien, qui écrivoit
dans les premières années du m* siècle , recherche l'extension que
peut avoir un legs de livres, il y comprend tout d'abord les volumes
sans en apporter d*autre raison que la valeur grammaticale du mot
liber, Librorum appellatione , dit-il , continent ur omnia volumina y
mais il hésite à étendre le legs jusqu'aux livres carrés. Quod si
(libri) in codicibus sint , an debeantur videamus ? Et, lorsqu'il se dé-
cide , il en donne poifr raison que par le mot lii^re on entend non-
seulement un volume, mais encore un écrit d'une certaine étendue
déterminée , scripturœ modus qui certa fine concluditur. Ainsi , au
II* siècle, liber avoit une double acception ; il signifioit un volume
et une des divisions d'im ouvrage , comme un livre des Commen-
taires de César , un livre du traité de Varron sur l'agriculture. La
signification que nous donnons au mot liber est clairement expri-
mée dans cette phrase de Sénèque le père, où l'écrit désigné par ce
mot poite évidemment les caractères distinctifs du rouleau : Ergo
ut librum velitis usque ad umbilicum revolvere , adjiciam^ etc. (4).
(i) De modo usurar», p. 4o6.
(a) Digeste, xxxii, 59,4.
(3) Senunt,, ui, 6, 87.
(4) SiMSoria.
786 J. TECHENEH, PLACB DU LOUTRE, 12.
ÇicéroD, Catulle , Tibulle, Horace, Martial , Pline le jeune, lorsqa'ik
parlent de leurs ouvrages, toujours ou presque toujours écrits sur
des rouleaux, emploient constanunent les mots iiher^ Ubellus ; àxa.
livres carrés ils appliquent les dénominations de eodicûSy îabuim ,
tabellay etc. Cicéron, produisant en justice les registres où Yenèf
^voit partout changé son nom en celui de Yerrutius, les fait tnuo»-
crire dans un volume , en ayant soin de conserver la figure ezade
de toutes les surcharges , Uttera lituraque omnes assimulaios « €kr-
pressœ de tabulis in Ubros transferuntur. Peut-on mieux prouver
que par ce passage la différence qui exisloit entre les tablettes et les
livres ? Or nous verrons plus tard qu'à Rome le mot tabula éloit
très-souvent synonyme de codex. On peut donc regarder comme
certain que, dans le principe, le mot liber s'appliquoit aux volomeÉ,
à l'exclusion des Uvres carrés.
. Le nom de volume, volumen^ iWnucL , viçnt de la forme du livre,
qu'on rouloit sur lui-même, action qui screndoit en latin par voluere^
en grec par ûhuv, mais les Romains avoient encore , pour exprimer
l'enroulement d'un volume , un autre mot qui a induit en erreur
quelques savons en leur faisant admettre chez les anciens une troi-
sième forme de livres différente des codices et des volumes. Cest le
verbe plicare et ses composés. Schvrarz s'est autorisé de ce mot^ .appli^
que quelquefois aux volumes, pour créer des livres plies conune une
lettre, un éventail ou un paravent; livres auxquels il donne le
nom de libri plicatiles, qu'il a aussi créé ; car, à notre connoissalice,
il ne se trouve dans aucun écrivain de l'antiquité. Nous exanùkl^
rons plus tard ce qu'il y a de vrai dans ce -système, contentons-
nous, pour le moment, d'exposer le sens le plus ordinaire des mots
plicare et complicare; ils signifient non plier^ faire des plis, maïs
ployer en rouleau. Lorsque Aulugelle décrit la scytale laoédé-
monienne enroulée autour d'un bâton , il se sert du mot pli'
care{i). Martial, envoyant à RujTus deux Uvres d'épigranunes i
Im dit : Si vous trouvez trop long d'en lire deux, enroulez-en un ;
l'ouvrage ainsi divisé vous paroitra plus court.
Si nimis est legisse duos tibi charta plicetar
Altéra , divisum sic brève fiet opus (3).
On trouve encore le mot plicare^ toujours avec une signification
(1) XVII, 9.
(a) IV, Sa. Le livre ly, où se trouve cette épigramme, et tous les livret de
Martial, dtoieDt en rouleaux, comme il seroit facile de le prouver au bctein..
BUIXEtiN DQ BIALIOFBILE. 78^
analogue, daD» Virgile ( i ); d^n^ S^nèquele tragique (a), danslSéiné-
sien (3), etc. , la signification du mot cqmpUcare n'est pas moins
certaine. Martianus Gapella, dans nf^ pasjsage que nous avons cité,
faisant une énuuiération de livres de u^atières différentes, nomme les
livres de lin pioyës en rouleau carbasinis volundnibus complicafihbru
Explicarcy au contraire , signifiait dérouler. Martial désigne
ainsi un volume qui est censé avoir été entièrement lu et par con-^
séquent déroulé d'un bout à l'autre.
Explicitum nobis usquc ad sua comua librum
Et quasi perlectum (4).
Gicéron se sert du même mot pour dire que , dans son pro-
consulat de Cilicie , il a lu en entier la Cyropédie de Xénophon:
TTûLiS^eioLv K'jfoy totain in hoc imperio expUcavi (5). Une phrase
de Gassiodore, que nous avons déjà rapportée, ne laisse aucun
doute sur le vrai sens du mot expUcare, G'est celle où, parlant du
papy lois blanc, il dit qu'on le ploie en rouleau jusqu'à ce qu'on
le déroule pour, y écrire des livres : In se revoluta colligitur, dum
magnis traclatibus explicetur (6). De là vient que le participe
explicitas servit d'abord à marquer la fin d'un livre. Les copistes,
au lieu du moi fin, écrivoient explicitas est liber ou explicitas liber.
Dans la suite cette formule fut abrégée, et l'on ne mit plus que ex"
«
plicit liber, en faisant ainsi un verbe tout nouveau, ou même tout
simplement explicit. Nous avons coutume, dit S. Jérôme, d'écrire
à la fin de chaque opuscule, pour le distinguer du suivant, les mots
explicit ovL féliciter (7), ou quelque autre chose de ce genre. G'est
le mot explicit qu'on rencontre le plus souvent dans les manuscrits
latins et même françois du moyen âge.
Une autre dénomination des volumes devoit son origine à la
substance sur laquelle ils étoient le plus ordinairement écrits :
c'étolt ou du papyrus, ou du parchemin, ou de l'écorce, ou toute
(1) i£ocid., V, 279.
(a) Mcd., V., G80.
(3) Eglog.III, 19.
(4) XI, 107. Nous verrons tout à Theurc ce que signifie le mot comua,
(5) Ail famil., IX, 35.
(6) Variar., XI, 38.
(7) Solemus, completis opusculis, ad dislinclioncm rei alterius sequentis ^
médium iolerpuncre explicit nul feliciferaut aliud ejusmodi. Eptst. ad Mar^
cellam. Alias, i38.
788 J. TECHBNER , PLACE OU LOUTRE, 12.
autre matière flexible comme la toile et les peaux tannées (i);
mais le plus souvent on employoit le papyrus nommé en latin
ckartay ce qui avoit fait donner aux volumes le nom de ekartœ^
'XJt^Tai. L*usage avoit consacré cette appellation , in usa , dit
Ulpien, pUrîque //^ro5 chartas appellant{2), Catulle félicite en ces
termes Cornélius Mépos d'une histoire d'Italie qu'il avoit écrite en
trois volumes :
Ausus es un us Italorum
Omne sFum tribus explicare chartis
Doctis, Jupiter! et laboriosis (3).
L'esprit et le travail, dit Martial , ne sont pas pour un livre des
gages certains d'immortalité :
Nescio qiiid plus est » quod donet saecula chartis
Yicturus genium débat habere liber (4).
Ailleurs il parle d'un certain Urbicus, qui, sans avoir ses épi*
grammes, les sait par cœur, les chante, les récite à tout venant et
peut tenir lieu du livre de Martial à celui qui voudroit le connoltre
sans l'acheter
Sic tenet absentes nostros cantatque libelles
Ut pereat chartis littera nulla meis (6) .
Pline le jeune, si désireux de voir passer son nom à la postérité,
dit dans une de ses lettres : « Les uns écoutent (dans les récitations
« publiques), les autres lisent; écrivons donc des ouvrages dignes
« d'être écoutés, dignes d'être publiés : Nos modo dignum aUquid
« auribusj dignum chartis elahoremus (6). » .
(i) Librorum appcllatione continentur omnia volumina , sire in charta ,
sive in merobrana sint, sive in quayis alia materia. . . in tilia ut nonnolli con-
ficiunt, etc. Digeste, xxxii, ôa, 4.
(i) UiJ.
(3) Carm. i, et Vossius, h. 1.
(4) Epigr. VI, Co.
(5) VII, 5i. Voy. aussi VII, 44; VIII, a4; X, a.
(6) Épttre, IV, xyi, 3. Voy. aussi Horace, £pilre, II, i, iût,iy, vin, ii.
Ovid., TrUtes, III, i, 4.
H. Gbriuo.
(La suite au numéro prochain.)
CATALOGUE
BBS LITRBS
DE LA BIBLIOTHÈQUE DE M. LEBEB.
(tome l•^)
Au point de décadence où sont parvenus les arts les plus élevés
de la pensée, avec tous les métiers et toutes les industries qui en
dépendent, c'est une heureuse direction de l'esprit que celle qui
porte tant d'amateurs à faire le catalogue raisonné de leurs livres.
La littérature , l'imprimerie, la librairie sont arrivées, en effet, au
jour du catalogue définitif. La philosophie du xvm' siècle avoit dit z
Les dieux s'en vont. La révolution françoise, son formidable écho ,
a crié : Les rois s'en vont, La civilisation, perfectionnée au plus
haut degré par une révolution de plus, sait maintenant, à n*en
pas douter, que tout s'en va y et, comme la littérature est l'expres-
sion de la société, c'est elle qui ouvre la marche; il est temps de
s'occuper de son inventaire et de son encan.
Personne ne s'étonnera donc de voir les Catalogues descriptifs et
raisonnes se multiplier d'une manière d'ailleurs fort satisfaisante
pour les bibliophiles. Un des plus gt*ands plaisirs de la vie, après
la possession d'une belle collection de livres, c'est la lecture d'un
bon livre qui en fait connoitre une multitude d'autres ; et il ne
faut pas s'imaginer que ce travail soit aussi facile qu'il en a l'air ;
il demande beaucoup d'exactitude , beaucoup de goût, une sage
mesure dans la critique, une sage retenue dans l'éloge, et une mo*
dération bien rare, surtout parmi les amateurs, dans l'appréciation
de la rareté, de la beauté, de la conservation, de l'importance
respectives de certains volumes, qui doivent à ces circonstances la
plus grande partie de leur réputation et de leur mérite. Il est si
naturel de trouver beau ce que l'on a et de louer ce que l'on
5o
790 J. TECUENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
aime ! Le Catalogue raisonné de Crevenna et celui de M. Renouard
sont d'excellens ouvrages dans ce genre.
J'ai hilte de rendre la même justice au Catalogue raisonné de
M. Leber, et on ne m'accusera pas de perdre du temps, car des
deux volumes qui doivent le composer, il n'en a paru qu'un en-
core ; mais je me porte volontiers caution que le second ne sera
pas inféneur au premier. Je reviendrai d'ailleurs sur tous deux.
C'est du plaisir pour deux fois.
La bibliothèque de M. Leber étoît connue des amateurs pour
une des plus curieuses de la capitale, et comment en auroit-il été
autrement ? M. Leber s'est voué toute sa vie à des études très-
profondes, qu'il a su rendre très-piquantes dans une foule de bons
écrits. Ses livres étoienl les matériaux de ses ouvrages, les pièces
justificatives de ses dissertations, les témoins et les preuves de ses
doctrines. Il n'avoit rien de commun avec ces bibliophiles qui
ont des livres parce qu'on a des livres ; il lisoit les siens, e^ les
lisQit bien* je vous en réponds. Il avoit donc mis dans leur choix
l'attei^tion scrupuleuse qu'un homme bien né met dans celui de
ses ainis, et même de ses coqnoissances. Il n'y a pas ici un volume
qvd Qe soit présentable dans une société honnête, de bonne mine,
d^ bonne conversation et d'une fréquentation utile ou agréable.
J^ dirai plus : il n'y ep a point qui ne soit très-convenablepoent
habillé, non pas que M. Leber puisse partager le sot dédain du
vulgaire pour le mérite mal vêtu , il est trop au-dessus de ces foi-
blesses de la yanité, mais parce qu'il prend plaisir à voir ses amis
se recommander par une propreté de bon goût, accommodée tpu<^
tefois à leur position et à leur fortune ; du vélin de Hollande pour
les vieux savans^ un veau net et poli pour la bonne bourgeoisie,
de la moire et des n^aroquias pour les grands seigneurs.
C'est dans cette compagnie distinguée que M. Leber vous intro-
duit. Ouvre? son catalogue , et il va faire passer devant vous ea
revue touite cette illustre assemblée d'écrivains de tous les temps
et de tous les étages qu'il s'est plu à rassembler dans soa riche
cabinet. Si vous ne les connoissez pas toijis également, vous pouvez
vous en rapporter à lui , à M. Leber, qui les connoît à merveille,
et qui ne vous en présentera pas un seul au souvenir duquel votre
wéoioire se refuse, sans le caractériser par une phrase au iwvas,
quelquefois par une brève disserUûon, quelquefois par une anec-
dote délificuasoieni racontés, et tout cela avec autant de justesse
BULLETIN on BIBUOPHILE. ngi
que d'esprit, car M. Leber a trouvé l'art de mettre de l'esprit dans
un catalogue. Les gens d'esprit en mettent partout.
Voilà ce que j'avois à vous dire aujourd'hui. Si vous avez le
Catalogue de M. Leber sous la main, vous me saurez gré de n'être
pas plus long. Je vous ferais perdre du temps.
Une autre fois, nous reviendrons ensemble au Catalogue de
M. Leber. Nous parlerons de ce que nous y avons appris ;
nous nous irommuniquerons nos réflexions et même nos doutes
sur quelques points, car je ne m'interdis pas la critique. Seule-
ment, il faut trouver matière à critiquer, et c'est pour cela que je
prends du temps.
Ch. Nodier.
C0rre^patt^anr^
A M. l'Éditeur du Bulletin du Bibliophile.
Monsieur ,
Dans le n® i5 de la 3* série de votre intéressant Bulletin, vous
menUonnez (page 788) un livre imprimé en 1624 sous le titre
de Luscinii^ joei ac sales, dans lequel se trouve presque littérale-
ment la fable de la Fontaine , la Laitière et le Pot au lait , lequel
Pot au lait, soit dit en passant, m'a tout Pair de descendre, en
ligne directe, de la Cruche d'huile de canton de Pilpai , dont
Gamerarius a fait son f^asculum mellis.
Quoi qu'il en soit, la source peu connue que vous indiquez pa-
rolt ne l'avoir pas été du tout de M. l'abbé Guillon, auquel on
doit tant de savantes et curieuses recherches sur les auteurs d'a-
pologues anciens et modernes. En effet, dans son excellent re-
cueil intitulé la Fontaine et tous les Fabulistes , ou la Fontaine
comparé à ses modèles et à ses imitateurs, il ne les cite point au
nombre de celles ou la Fontaine a su puiser le sujet d'une de ses
plus jolies fables : mais cette omission n'est pas la seule que l'on
ait à signaler à l'occasion de la fable dont il s'agit ; car M. Guillon
garde également le silence sur les nouvelles récréations et joyeux
devis de fionaventure Desperiers, bien plus connus que les Lus-
ciniiyjociac sales, où le même sujet est traité tout à fait de la même
manière dans le chapitre intitulé : Comparaison des alquemistes à
la bonne femme qui portoà une potée de lait au marché. Edition de
Nicolas Bonfons, Paris, 1&72, page 4^.
BULLETIN DD BIBUOPHILE. ^q3
J'ai trouvé encore une autre lacune à remplir dans Testimable
ouvrage de M. Guillon , et je vais, chemin faisant , vous la signaler
ici. 11 attribue à Nicolas Gcrbel {Joach, Ca/n^rariï fabulae , 1670 ,
page 4^8) ridée de la fable de la Goutte etUAraignée; mais on est
fondé à croire que Nicolas Gerbel Ta empruntée à Noël Dufail,
dont les contes d'Eutrapel, publiés pour la première fois en 1554)
contiennent un chapitre de la Goutte qui se termine ainsi :
« Vous sçavez, dit Polygame, l'échange que Jupiter fit des
« domiciles et habitations entre les damoiselles Tlraigne et la
tt Goutte : à Tlraigne, à qui aux maisons des grands et riches on
« faisoit mille maux, en abattant, balayant et rompant ses toiles
et et filets, fut assignée la maison du laboureur ; et à la Goutte, qui
u n'avoit que mal et tourment aux champs , les palais et maisons
« des villes, où, depuis, bien traitée, chauffée et nourrie, elle est
« demeurée , ne craignant ou redoutant aucun, fors son ennemi
« conjuré et mortel, appelé exercice : car l'eau, qu'on pense luy
u être contraire, est sa vraye nourriture, au jugement mesme de
« Galet, parlant des maladies aquatiques. »
J'ai l'honneur d'être bien sincèrement, monsieur, etc.
Ddputel.
VIENNE (Dauphine).
(Août 1889.)
Sur deux dùvrages fort rares sortù des presses de la torrerie,
imprimerie particulière de la Grande-Chartreuse (1).
EXPI^IGAT&ON Dt QUBLQUES BNSBOITC DBS ANCfSMS STATUtS DE
I«'OBDIUI DBS ClIABTBBUX, AVEC ÛES ÈCLAMVitiSiKMENê VKMStS SUR
L^ $i;JBT d'un LIBEIXB QUI A ÈtÈ COMPOSÉ GONTfttf l'OBDRB (par
l'abbé de Rancé), bt qui s'est divulgué $B€rèt£meNt (par Dom
Innocent le Masson, prienr de (a Grande-Chartreuse). A la Cor-
rerie, par André Galle (vers 1689)^ iii-4 de 166 pages.
Cet ouvrage est devenu fort rare, ayant été supprimé avec
sorn. Il a p^rù â l'occasion de la controverse qui s'éleva
enléé fâbbé de Rancé , supérieur de la Trappe , et Dom le
Masson, au sujet des devoirs monastiques. L'abbé de Rancé
ayaut prétendu, daus son Traité de la sainteté et des devoirs
de la vie monastique, que le relâchement s'étoit introduit
dans quelques parties de la discipline de l'ordre des Char-
treux, Dom le Masson écrivit en j683 des lettres à un visi-
teur de son ordre, afin qu'on ne communiquât pas aux
Chartreux le Traité des devoirs, dont la lecture pouvoit
être nuisible, et en 1687 il justifia la règle de la Char-
treuse dans des notes insérées dans ses Annales Ordinis
cartusiensis. Mais l'abbé de la Trappe, ayant eu connois-
sance des lettres de Dom le Masson, fit une réplique sous
ce titre : Lettre à un évéque pour répondre aux difficultés
de Dom Innocent Masson, général des chartreux, au sujet
des allégations faites de leurs anciens statuts, dans les livres
de la sainteté et des devoii's de la vie monastique, 20 juillet
168g. Cette lettre, insérée dans les Nouvelles de la Repu-
.Cl ) Extrait d'une bibliographie spéciale des ouvrages imprimés à fa Correrie,
qui sera publiée prochaiocment.
BULLETIN DU BIBUOPHILB. ^ ' ^C)5
hlique des iettrcB (itiiii et juin 1710), se répatidoit manus-
crite ; elle prouve que l'abbé de Rancé ne se bôtna pas,
dans la controverse qu'avoit hïi surgir son Tlraùé des de-
voirsy à répondre à Tilleinont, en gardant lé silence à Té •
gard de ses autres adversaires, comme l'a avancé M. Weist
{Biogr. univ,, tom. 87 , pag. •■•3). A son tour, pour réfuter
le sentiment de l'abbé de Rancé, Dom le Masson fit pa-
raître son Explication de quelques endroits^ etc. Cet ouvrage,
dit Debure , passe pour avoir été imprimé en secret
et sans permission dans la Grande-Chartreuse, et n'ayant
point été vendu en public, il ne s*en est répandu que peu
d'exemplaires, ce qui les a rendus rares et difficiles à trou-
ver. Vendu 80 fr. chez Gaignat {CataLy n** 736), et 72 francs
chez le duc de la Vallière {Catal. , tom. i'*^, n° 1, 118). J'en
connois cependant quatre exemplaires, savoir : 3 à la bibl.
publ. de Grenoble {Catal. , tom i*"", u° 10049)9 et un 4°''
chez M. G. Leber (Catal. ^^ tom. 1", n* 2798), qui vient de
léguer sa bibliothèque à la ville de Rouen.
Il faut remarquer qu'un grand nombre des exemplaires
de cet ouvrage, finissant à la pa^e 122, sont incomplets;
il leur manque une critique du livre de l'abbé de Rancé
intitulée : De la Sainteté et des Devoirs de la vie monastique
(Paris, 1 683-85 , 3 vol. in-4). Cette critique commence à
la page 1 23 et finit avec le volume à la page 1 66 : les bons
exemplaires doivent donc avoir 166 pages. On trouve ce-
pendant encore ordinairement, à la suite de cet ouvrage, dit
Barbier (Dict. des Anonymes^ n" 633o), une autre pièce du
même D. Masson, intitulée : Aux vénérables pères de la
Proç^incc de N.^ in-4. Ccst une circulaire adressée à tous
tes visiteurs de l'ordre.
Debure et plusietirs catalographe^ foût imprimer eu
i683 cet ouvrage qui est sarts date; Debure fonde cette
opinion sur la circonstance que Doih le Masson y a inséré
ies lettres qu'il avoit écrites en i683 ; mais il oublie que
Y Explication est une réponse à Id lettre écrite en 1689
par l'abbé de Rancé. Barbier a reproduit cette erreur dans
son Dict, des Anonymes (!!"*• édition, tom i*', n* 633o);
mais MM. Brunel {Manuel, tom. 2, pag. 25o) et Weiss
{Biogr. unit*., tom. 24, pag. 40 font observer avec raison
^g6 J. TECHENEB , PLACE DO LOUVRE, 12.
qu'il n'a pu être imprimé qu'en i68g, puisque D. le
Masson y repond aux reproches que Fabbe de Raucé, dans
sa lettre à un Et^éque (datée du 20 juillet 1689), avoit faits
aux chartreux d'avoir mitigé leui-s anciens statuts. Le P.
Hélyot, dans sa préface sur les ordres religieux, article
Chartreuxy donne avec peu de fondement à ce volume la
date de i6g3.
On peut consulter, au sujet de ce volume, la Bibliogr.
instrucl. de Debure (tom. 2 , pag. Ô7-60, et Additions, pp.
xv-xxvj) , *et encore la Vie de saint BrunOy par le P. de
Tracy. Paiis, 1785, in-ia, pag. 289.
Annales ordinis CARTusiEivsrs , tribus tomss distributi, tomus
PRIHCS, C01IPLECTEN8 EA QUiE AD liNSTITUTIONEM, DISCIPLINAM ET OB-
8BBVANTIAS ORDiNis 8PECTANT. Correriac, typis Antonii Fremon,
typographi Régis ; pro supreina computorum caméra Gratiano-
politana, M. DC. LXXXYII. Cum singulari privilefio Régis
Christianissimi , in-fol. de 4 feuillets ni chiffrés ni signés, com-
prenant le Frontispice , VEpttre de l'auteur, Dom Innocent le
Masson, prieur de la Grande-Chartreuse, ^V Index Ae ^o^ip^, ^
plus de 3 pag. , ni signées ni chiffrées, de Table et H Errata,
Cet ouvrage, comme l'annonce son titre, de voit se com-
poser de trois volumes. Le preiuier seul, divisé en trois li-
vres, a été livré à la publicité, ce qui n'empêche pas qu'il ne
soit rare. La bibliothèque de Grenoble en possède plusieurs
exemplaires qui proviennent de la Grande-Chartreuse.
(Voyez le Catalogue de cette bibl., tom. 1*', n® 20,745.) Le
tom. secoud, formé du 4*°") livre qui se divise en deux par-
ties, a été imprimé, mais sans être pubhé : il paraît même
que l'ordre s'opposa à ce qu'il fût tenuiné. Il comporte
144 P^g* in-foL; savoir : 48 pag. pour la première partie,
qui embrasse l'histoire de saint Bruno , depuis son enfance
jusqu'à sa retraite dans le désert de la Chartreuse, et 96 pag.
pour la seconde partie , qui décrit les annales de l'ordre
depuis Tannée i8o4 jusqu'à l'anuée 1 1 17. Les exemplaires
de ce secoud volume inachevé sont d'une si grande rareté,
qu'il est peu probable qu'il en existe plus de 5 ou 6. Le
Père de Tracy {Vie de saint Bruno, Paris, 1786^ in- 12,
BOLLETIN DO BIBLIOPHILE. 797
p. 293 et suiv.) n'en connaissait qu'un seul exemplaire, qui
existait à la Chartreuse du Val-Dieu, près Mortagne, et
deux autres mutilés, dans lesquek la première partie seule
ëtait imprimée, tandis que la seconde était manuscrite, l'un
à la Chartreuse de Paris, l'autre à la Grande-Chartreuse.
Il faut joindre à ces exemplaires ceux que possède la bibl.
2653
de Grenoble : l'un, coté , est sans frontispice; mab
2— B— I
l'identité typographique ne permet pas de douter qu'il n'ap-
partienne aux presses de la Correrie : les pag. 187 à i44
inclusivement sont manuscrites , et il est facile de se con-
vaincre, par la lecture du texte et les réclames, que le volume
2653
est resté inachevé. L'autre est également coté — ; il
2— B— I
provient de la bibl. de la Grande-Chartreuse, et les notes
manuscrites et les corrections dont il est chargé le rendent
fort précieux : ces corrections étoient, ce semble^ destinées
à une nouvelle édition.
En 1703, et peu de mois avant sa mort, Dom le Masson
commença à faire reparoître lui-même les Annales, ou du
moins la première partie des Annales , sous un titre plus
analogue à l'ouvrage ; il l'intitula : Disciplina Ordinis car-
tusiensis in très libros distributa. Cette réimpression sortoit
des presses de Dezallier : Parisiis , apud Antonium Dezal-
lier , bibliopolam Ordinis car tusiensis , via Jacobaea.
M.DCC.III. Cum privilegio Régis Christianissimi , in-fol.
Ce fut bien le Masson qui entreprit cette réimpression ,
comme nous Tapprend le privilège du roi placé en tête de
l'ouvrage, et non les chartreux, selon le sentiment du P. de
Tracy {loco citato). Mais cette réimpression, inteiTompue
par la mort de Dom le Masson, ne fut ni livrée au pubhc,
ni sans doute terminée. La bibl. de Grenoble en possède
quelques feuilles , notamment le frontispice, que son Calai,
(tom. 2 , n° 20746) a inscrit sous le titre de Carions pour
une nouifellc édilion des Annales cartusiennes . Ces feuilles ,
qui renferment, outre le frontispice et Tépître dédicatoire,
les pag. I, 2, 3, 4? 5, 6, 27, 28, 5i, 62, 111, 112, 261,
79^ J. T£CH£]fBA» PLACE DU LOUVAE, 12.
xfo 9 397 , 398 ^ déiruÎAent Tassertioa du P. de Tracy
(^•cè cù<Uo)y reproduite par M. Wèis (Biogn acniV., lom.
XXIV^ p» 4O9 ^ut tend à établir que cette réimpression,
loin d'être une nouvelle édition, n'était autre que l'édition
•riginéle des AnnaUs , sortie des presses de la Gorrerie,
à laquelle on avoit ajouté un frontispice et les premiers
feuillets. C'est là une erreur dont il est facile de se con-
yaincre i en jetant les yeux sur les fleurons 4 les filets ,
les lettres capitales , lès caractères et l'ensemble typogra-
(ihique de ces feuilles^ qui n'appartiennent pas aux presses
de la Cori*erie; Cette conviction achève de se compléter
sans réplique par la lecture du texte, qui a subi des correc-
tions, des additions et des retranchemens : par exemple,
au bas de la pag. 4 9 l'auteur, dans l'édition delà Correrie,
renvojoit au tom. a, tandis que , dans l'édition de Dezal-
iier, ce renvoi est supprimé à toutes les pages. H est facile de
constater de bemblables dissemblances, qui prouvent que
le Disciplina Ordinis caHusiensis étoit bien réellement
une nouvelle édition des Annales , ou du moins des trois
premiers livres des Annales,
Le vicomte Colomb de Batikes.
oni^tUts ^\i{*\o0itafff\(\nt$.
M. Gératid , dans Tune des dernières séances de la Société de
rhistoirè de France , est entré dans quelques détails sur le carac-
tère , llntérét et l'importance de la chronique de Nangis , qui ne
doit parottre que par fragmens dans les Historiens de France,
lif . Géraud, qui se cliargeroit de publier, pour la Société, cette in-
téressante chronique , a indique le plan qu'il se propose de suivre,
et exposé aussi que, l'impression de cet ouvrage ne devant pas être
immédiate , son adoption ne seroit pas contraire à la règle fixée par le
conseil, de ne publier qu'un historien antérieur au xiv* siècle sur
trois de cette époque ou poslorieurs, puisque l'impression de la
Correspondance de Màximilien^ des Mémoires de la reine Marguerite
éi des Mémoires de Colignr, précédera très -probablement celle de
la Chronique de Nangis. Le conseil a approuvé cette publication,
qù^l a confiée à M, Géraud.
On transfère on ce moment la bibliothèque du Jardin des
Plantes dans une partie de la nouvelle galerie minéralogique.
Ou poursuit le classement des échantillons dans cette immense
galerie, au milieu de laquelle vient d'être placée une magnifique
statue de Cuvier, en marbre blanc.
Parmi les prix fondés par M. Napoléon Gobert, et dont l'attri-
bution a été distribuée entre les diverses classes de l'Institut, se
trouve une rente annuelle de 10,000 fr., qui doit être décernée à
Fauteur du meilleur ouvrage sur l'histoire de France. L'Académie
des inscriptions et belles-lettres fut chargée de décerner ce prix
à l'ouvrage le plus remarquable publié dans le cours de l'année,
et le dernier lauréat doit jouir de la dotation entière tant qu'un
livre reconnu supérieur n'aura pas déterminé F Académie à cou-
12.
800 J. TECUENER , PLACE DU LOUVRE ,
ronner un nouveau concurrent. D y a quelques mois, rAcadëmie
des inscriptions et belles-lettres fut appelée pour la première fois
à user du droit que lui avait conféré M. le baron Gober t. Elle
jugea convenable, au lieu d'attribuer le prix entier à une seule
publication, de le diviser par portions égales entre quatre ouvrages
choisis parmi ceux présentés au concours. Ces quatre ouvrages
sont : V Histoire des François des divers États y par M. Alexis Mon-
teil; V Histoire du droit francois y par M. Laferrière, professeur à
la faculté de droit de Rennes ; V Histoire de la municipalité de
Reims , par M. Yarin , doyen de la faculté des lettres de Rennes;
enfin, Y Histoire de saint Loiu'Sy par M. le comte de Villeneuve»
Trans. M. le ministre de l'instruction publique, à l'approbation
duquel la décision de l'Académie se trouve soumise, a reSoMé
de la contre-signer, et, de cette manière, aucun prix ne sera dé-
cerné cette année.
Le ministre a pensé que M. Gobert a voulu susciter de grands
ouvrages , encourager les hommes de talent à persévérer dans
une voie souvent si rude et si périlleuse, en leur assurant un prix
proportionné à de longs labeurs et à de pénibles sacrifices. Si
Ton divise trop complaisamment la récompense, on risque de ne
rencontrer que la monnaie de ces productions remarquables, fruit
d'un travail persévérant et d'une haute pensée scientifique ex-
primée dans les formes convenables à l'histoire.
éfan^es BtBrtO()rdfÇti|ttes.
Nous allons extraire et traduire, de deux ouvrages qui ne sont
pas dans les mains de tout le monde , des indications de manus-
crits d'ancienne littérature françoise ; peut-être ne les jugera-t-on
pas dépourvues d'intérêt.
Hartshorme , dans son ouvrage sur les raretés bibliographiques
que possède l'université de Cambridge (1829 , p. xiii), mentionne
un manuscrit fort épais sur vélin, proprement écrit , et remontant
au règne d'Edouard II. 11 contient un recueil de poëmes en fran->
çoia , et un ou deux poëmes anglois, et quelques compositions la-
tines de peu d'étendue ; parmi ce qu'il renferme de plus remar-
quable , l'on doit remarquer au fol. 8 :
j4rt de kalendere en romance.
De geste ne voit pas chauntez
Ne veilles estorics cuntez
Ne la vaillance as chevalers
Ki jadis estoient si fiers
Rar noslre scignurs
Par ki amur cestc ouvre pris
Coroande me avoit e requis
De aprendre luz e enseigner
En romance TArt de Kalender.
A la fin de son travail , l'auteur se fait connoître et indique l'é-
poque où il écrivait.
E pur ceo en Boroans loi troik.
Etaunt des anus sarcittenu
Del incarnation Jesu
Mil e deus cenz e cinkounte si»
R.e jeo Raup ceste traite fis.
Il ajoute son nom , qui se trouve être Radulpes de Lynham.
802 J. TECHENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
La onzième partie de la Bibliotheca Heberiana(i836) est consa-
crée aux manuscrits ; laissant de côté ceux qui n'ont aucun intérêt
pour la France , nous croyons devoir signaler les articles suivans :
N° 1492 (pag. i56) contenant :
i<* Le Roman du roi Waldef^ poëme romanesque composé de près
de 22,000 vers François , incomplet à la fin. Yoici l'esquisse du
sujet:
Après l'expulsion des Romains , la Grande-Bretagne fut divii
en nombreux royaumes : un d*eux eut pour monarque Atle; Bèdc,
un de ses descendans, avoit une sœur nommée Odenilde; elle
écouta im peu trop les doux propos d'un amant qui tenoit un imag
distingué à une cour voisine, et qui, cherchant à avoir avec elle une
entrevue clandestine, fut tué par le fils de Frode , sénéchal du raî
Bède. Odenilde étoit enceinte ; elle accoucha secrètement d'un en*
lÎBuit mâle , qui fut exposé dans im bois ; un des officiers de la cour
l'y trouva ; le roi l'adopta et lui donna le nom de Florence. Qud*
que temps après, Bède épousa la fille de Morgan, roi de Neustri e
il en eut un fils nommé Waldef. A la mort de Bède ^ le sén échal
Frode usurpa la couronne et tenta de faire périr Waldef; mais celu i-ci
fut sauvé et rétabli sur le trône par Florence ; ce dernier tua Frode.
Waldef, après avoir subjugué les rois voisins, épousa Ernilda, qui
lui donna deux fils, Giac et Gutlilac; les jeunes princes furent en-
levés, ainsi que la reine , par une bande de Sarrasins ; et ce ne fut
qu'après de longues aventures que leur père les retrouva , déjà
grands ; ils allèrent chercher fortune en Allemagne , et Giac com-
battit et vainquit l'empereur. Pendant leur absence , Waldef fut
surpris et tué par Brand, à Rochester. Instruit de ce malheur, Giac
entra dans un couvent, etGuthlac, revenu en Angleterre pour ven-
ger son père , combat avec Hunewald , géant danois ; l'ouvrage
s'arrête ici.
Le surnaturel se montre peu dans ce poëme ; il se borne à l'appa-
rition d'un ange et à un ou deux endroits où il est dit un mot des
fées ; mention est faite des bagues dont le porteur étoit invulné-
rable. L'exactitude géographique est moins violée que dans les
autres compositions de l'époque.
La bibliothèque du collège Corpus Ghristi , à Cambridge , pos-
sède (n" 329. i) une version latine manuscrite d'une vie de Waldef,
BULLETIN OD BIBLIOPHILE. jBo3
par John Bramas, moine de Thetford ; il dit qu'elle a d'abord été
composée en anglois et mise ensuite en rime fiançoise, à la requête
d'une dame qui ne connoissoit pas cette langue.
7fi Le Roman de Gui de JVtawick^ près de ia,5oo vers frniçois ,
rimant deux à deux.
3** Le Romtui d'Otuel; même sujet que l'ouvrage qui ppf t^e pe titre
daps la collection dTllis (Spécimens of curly english metrical
romances, i8o5 ou i8i i , 3 vol. in-8), mais beaucoup plus dé-
veloppé.
On ne trouve ni Waldef ni Otuel dans la nombreuse collection
d'Epopées chevaleresques manuscrites que possédoit le duc de la
Vallière.
N» i654(p. 176).
Le Siège de Troye , manuscrit très-ancien sur vélin ; 266 feuillets ,
à deux colonnes ; il commence ainsi :
l.e dda quinte assemblée
I* gDt sre f u joiistée
1 yous dirai toujt a devise
Corn fti mors li rois de larise
Corn fil mors li rois redois
Des plus baus del ost greiois
Q i'u mors rois citrosus
Les frères roi cedius
Des autres rois plus de dis
Mlt'estoent de bautpris.
Ce début est différent de celui du Roman de Troye de Benoit de
Sainte-More , tel qu'il se trouve dans Thistoire de la poésie augloise
de Warton ; l'histoire littéraire de la France (t. xiu , p. 4^4) ^^^
coDnoître ce grand poëme.
N*» i656, p. 177.
Chronique de Chariemagne^ en vers allemands, datée de 1419-
Le musée britannique possède un ancien manuscrit François con-
tenant rhbtoire de Gharlemagne , rédigée en prose d'après le latin
8o4 J- TECHSNER , PLACE DU LOUVRE^ 12.
de Turpin ; le rédacteur annonce qu'il faut se défier des ouvraf^
en vers, fort nombreux, sans doute, qui rouloientsur le mén^e su-
jet : Nuz contes aymez lien est vrais : tôt mensonges ce qu'ils dieni*
Le titre de son ouvrage est curieux : a Ci comeoce l'Ëstoire que
« Tuf^in , le ercevesque de Reims , fit del bon roy Gharlemagne co-
ït ment il conquist Espagne e delivera des Paens. £ par ceo qe Es"
N toire rimée semble mensunge^ est ceste mis in prose solun le latin
« qe Turpin mesraes, lest, tut ensi cume il le vist et vist.»
Falconet est, en effet, d'avis que les compositions chevaleresques
les plus anciennes furent d'abord écrites en latin , et mises ensuite
en rime françoise. Cette question , dans ces derniers temps , ëtoit
l'objet de recherches savantes, auxquelles il ne nous appartient pas
de tenter d'ajouter.
Il seroit curieux de savoir dans quelles bibliothèques se trouvent
aujourd'hui les trois manuscrits que nous venons d'indiquer , et si
nn des abonnés , un des lecteurs de bulletin pouvoit et vouloit
fournir des renseignemens, à cet égard , je crois qu'il rendroit un
vrai service aux amateurs de notre ancienne littérature.
Nous avons relevé, dans ce onzième volume de la Bibliotheca He-
beriana, 47 manuscrits de romans de chevalerie , de poésie françoise
des XIII*, XIV* et xv* siècles ; il y en a de fort beaux , ornés de mi-
niatures ; plusieurs venoient des bibliothèques de la Vallière et de
Mac-Carthy . Un autre jour, si on veut bien nous le permettre , nous
en indiquerons quelques-uns. Terminons, pour tempérer la séche-
resse des détails bibliographiques, par une petite anecdote que nous
trouvons p. 137.
Un ecclésiastique demandoit à une femme si elle avoit constam-
ment observé un seul des préceptes du Décalogue \ à la grande sur-
prise du prêtre, elle lui répliqua que oui. — Quel est donc le com-
mandement que vous avez si bien mis en pratique ? — C'est celui
qui défend de désirer la femme de son prochain. G. B.
iButletin Du iSibliopljtle,
iit
lÛAtALOGDB DB LIVRES BÂBKS ET CURIEUX, DE
LITTÉRATURE, d'BISTOIRE, ETC., QUI
SE TROUVENT A LA LIBRAIRIE DE
J. TECHEKER, PLACE
t>U LOUVRE ,
v? 18.
N» 16. -- Août 1859.
1710 AbBÉGB de LA VIE ET DU RÈGNE DB CSARLES I*', dcpUÎS Sa
naissance jusques à sa mort, trad. de ranglois. Leyde, Ara,
Df' ^a/, 1666, pet. in-i 2, vélin 5 — »
1711 Alexandri ab Albxandro, genialium dierum librî sex, corn
integris cômméntariis variorum. Lugd.-Bataif, , 1678*,
2 vol. in-8, vélin. {Très-bel ex,) 3o — »•
Pourd^autres classiques de la collection f^ariorum, TOj.Virgil.,
Tile-Live , Oridc , CicéroD , etc. , etc. , annonces dans d'autres
l>ullelins.
171 2 Allath (Leonis) de Ecclesiae occidcntalis atque orientalis
perpétua consensione libri très, cjusdem dissertationes, de
dominicis et hebdomadibus Graecorum, et de missa pras-
sanctificatorum ; cum B. Nihusii ad banc annotationibusi
de communione oiientalium sub specie unica. Colonial
Agrippinœy 1648, in-4» v. br i5 — n
Exeinpl. de de Thou et de Huct, £▼. d'Avraoches.
1^13 Altéra perpétua crux Jesu-Christi a fine vitsc usquc ad
5i
8o6 J* TKCHENEa , ?LACE DO LOOVREy la.
finem niundi in perpetuo alteris sacrificio : qaod osten-
ditur idem esse, cuin sacrificio arse crucis. Intenerantur
4o iconibus affectas pii, et proposita. Coloniœj i65o, pet.
in-i2| V. br., fig 6— »
1714 Amstelebdams eer ende opcomen door de denckwaerdighe
miraklen aldaer geschied aen ende door het H. Testament
des Altaers. jintwerpen, 1 639, pet. in-8, fig. vélin.
1715 ÂNASTABn bibliotbecarii, sedis apostolicae coUectanea ^ quas
in gratiam J. Diaconi, cùm ecdesiasticam historiam medi-
taretur è Grsecis versa concinnavit, a J. Sirmondi édita.
Parisiisj S* CramoîsjTy 1620, i vol. in»8, vélin. . 5 — »
1716 AifviLLB (d'). Proposition d'tme mesure de la terre, dont il
est résulté une diminution considérable dans sa circon-
férence sur les parallèles. Paris ^ Chaubert, 1735, pet. in- 12,
br 6 — »
1717 Bo'ÊcE DE BoLSWEET. Yoyage de deux sœurs, Golombelle et
Yolonlairette, vers leur bien-aimé en la cité de Jérusalem.
Liège, 17349 pet. in-8, v. br., figures.
Lirre qui «lonne, &u temps où plusieurs éditions de cet ouvrage
pouvoicDt s^épuiser, une peinture bien singulière des mœurs de
cette époque.
17(8 BonvsLAUs Balbinus Yita sancti Joannis Nepomuceni
sigilli sacramentalis proto martyris , conscripta primum a
P. B. Balbino S. J., nunc aucta ex actis processuum, ip-
taque solemnitate canonizationis ejusdem s. martyris :
illust. iconismis xxxiii , etc. Aug.-VindeL j 1730, pet.
in-4, V. br 12 — »
17 19 BorviN (JFoAN.). Claudii Pelterii regni administri vita. Pétri
Pithœi ejus proavi vit» adjuncta. Accesserunt elogia,
opuscula selecta , nots aliaeque appendices. ParisUs ;
F. Joûenruj 1716, in-4> port., mar. r. , fil., ir. d'or.
{BeL ex,)
A la fin te troare un Abrëgë du caUlogue de la Bibliothèque
de F. Pi thon, fort importante en livres et naoascritf.
BDtXETIN DO BIBUOPHILE. 807
1720 BoLiNGBBOUE. Ldtei^ on the studyand use of history. BasiL^
1791, in-8j br 3— »»
1721 Brygman (F. JFban). La yie admirable tres-saincte etmira-
cvlevse de madame saincte Lydvvine ; réduite en meilleur
ordre par le V. Pcre frère Lavrent Svrivs, et de nouueau
mise du latin en françois par M. Walrand Caovli. Bway,
B, BeUerCj 1601, pet. in-8, cart i5-^ »
1722 Bulle (la) d'oe, suiyie de] la sanction pragmatique et loi
perpétuelle. Luxembourg, André ChevaUer, 1 741 9 pet. in-8,
cart. 3— »
1728 Chemin (le) de la Sainte Croix, ou Exercice de piété sur
les XIV stations du Calvaire, traduit par le R. P. J. Miel.
Bruxelles , Lambert Marchant , 1782 , pet. in-12, fig. , v.
4- -
1724 CflEVRiCAiiA, OU diverses pensées d'histoire, de critique, d'é-
rudition et de morale, recueillies et publiées par M. Che-
vreau. Amsterdam^ Thomas Lombrail, 1700, 2 vol. in- 12,
port.,V. j 7— »
1725 Chifflet (Laurent). Essay d'une grammaire de la langue
française. Bruxelles , Lambert Marchant , 1 697 , in- 1 2 , v. br .
8— .
1726 Cbrontgken van Hollandt, Zeelandt. Amsterdam^ i663,
pet. in-49 po^^i*^^ ^^ P^^ d'^P^ ^^^^^i"* • * >^ — ^
1727 Comte (le) de Soissons, nouvelle galante. Cologne , P. le
Jeontf, 1706, pet. in-i2, fig.jV. br fr*- »
1728 CovTVMES GENERALES de la Cité et duché de Gambray, et du
païs et conté de Cambresis : emologuées et décrétées par
monseigneur l'illuBtrlssime et reuerendissime messire
Loyt de Bkrlâymont, archeuesque et duc de Cambray, etc.
Dway, Lojrs de Vrinde^ i574f pet. in-4> Fél. . 16—^»
8o8 I. TECHENER, PLAGE DU LODVRE , 12.
1729 CfiisPiN DE Pas. De la lumière de la peinture et de la desi*-
gnature, divisée en 5 parties, contenant : la i**', la manière
de tirer toutes les parties du corps, tant des hommes que
des femmes et des eniants ; la 2', l'art de déseigner et de
peindre toutes les proportions, tant de Thomme que de la
femme et des filles, le tout selon Tordre des cinq colomnes;
la 3*, contenant en soy diverses postures de femmes nues,
lant giMsscs que médiocres ou longues et lestes, le tout
tiré au naturel ; la 4' traite d'une très-facile et artiste ma-
nière dont les figui'es, avec toutes sortes d*étoffcs, se doivent
habiller, et de Fusage du mannequin ; la 5" partie donne la
représentation de toutes sortes d'animaux à quatre pieds,
avec leurs mesures , proportions, raccourcissemens et ana-
toinie, faits au naturel en 3 -sortes de représentations, le
tout mis en lumière en 4 langues, italienne, flamande,
française et allemande, et avec de belles figures par Crispin
de Pas. Amst,, 1624, 4 P- en i vol. in-foL, v. br. 4^"^ "
1^30 Ci^BTiLs RuFxs (QuiNTus). Alexauder magnus, et in illum
commentaiîus Sam. Pitisci, etc. Trajecti ad Rhcnum<, 1693,
in-8, vélin. {Bel ex.) 12— »
1781 Damianus (J.)- Bellum germanicum pro Ferdinandis 11 et
m, caïsaribus ab deipara per eosdem in excrcituum suo-
rum supremam duccm electa gestum L. Guillielmo , ab
anno 16 17 usque ad annum 1682. Duaci^ J. Seirmer^
i648,pel. in-4, rel i5— »
1 732 DiFFEBENTss (les) mŒUTS et coustumcs des anciens peuples,
dans les actions les plus considérables de la vie. Amst,,
/. va/i Z^jcA", 1670, pet. in- 12, vélin 6 — »•
1733 Du GRAND ou du sublime dans Ics moBurs et daus les diffé-
rentes conditions des hommes. Amst., P. Mortier, 1686,
pet. ia-12, T. f. 3— »
1734 Enteetikns des morts sur Testât présent de l'Europe
(Charles^uint et François I*'), Cologne, P, Marteau^ 1690,
pet. in-i3, d.-rel. 5« „
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 809
1735 Egypte (l') de Mvrtadi fils dv Gapliipbe, ov il est traité des
pyramides, du débordement du Nil et des autres merueilles
de cette province, selon les opinions et les traditions des
Arabes, traduite par P. Vattier. Paris ^ Billainej 16G6, pet.
in-i2, V. j., f. {Rare) . . 8 — »
1786 EsPAiT (l') desbommes illustres, ouïes beures récréatives
des bonnêtes gens. La Haye^ A, ArondeuSy pet. in-12,
d.-rcl
1737 Essais historiques sub Orléans, ou description topogra-
pbique et criti({ue de cette capitale et de ses environs.
Orléans, 1778, in-8 , br , «vec portr. de la Puçelle. 6 — »>
1788 Evangiles (les) et Epistrcs des dimencbes et festes de l'an,
avec celles du quarcsme : comme elles sont au missel ro-
main. Doifay^ J, Bo^art, 1628, pet. in-12, vélin, vignettes.
16 — »
1789 FoLiBTiB (Ubert). Ex universa bistoria rerum Europae suo-
rum tempoiiim, conjvratio Jo. Lud. Flisci, Tumultus nea-
politani, cxdesP.L. Farnesii. Gena^a^ «587, pet. in-4, v. f.
1 740 Fsrrand (Jacques). De la maladie d*amovr ou raélancbolic
erotique , discours curieux qui enseigne à cognoistre Tes-
sence, les causes, les signes et les remèdes de ce mal fantas-
tique. Parisy Dtnis Moreauj iGaS, ia-S, vélin.
1741 Galenus (Mattbbus). ParaUpomena dialecta, ac rbetorica
sev, via ac ratio inueniendi ex locis rbetoricis, et dialec-
ticis, argumenta ad disserendum in vtranque parteni de
qualibet re. Dyacij J. Boscardi, 1 564, pet. in-8, y. br.
1742 GoLLVT (Lois). Les mémoires bistoriqves de larepvb. seqva^-
noise, et des princes de la Francbe-Comté, de fioyrgogue,
auec vn sommaire de Tbistoire des catboliques rois de
Gastille et Portugal, de la maison desdicts prioces de Bout-
gongne. Z>o/e, 1692, iu-fo1., y.br 16 — »>
8lO 1. TXCII£NER, PLACE OU LOUTRly 12.
1743 GouTB DB LoNouEMiLRB. Dissertation sur la chronologie des.
rois mérovingiens, depuis la mort de Dagobert i" jusqu'au
sacre de Pépin. Paris y 1748, in-i2,br. . . • 4 — 5o
1744 GuAEi!! (P.}« Grammatica hd)Taica et chaldaica. laU.'-Pari'^.
siorum, 1724 et 26, 2 vol. — Ejusd. Lexicon kebraicum et
Chaldaeorum biblicum. làid,., 1746, 2 vol. ; ens. 4 ^ol. in-49
V. br 4^ — *^
1745 ÇliiJiGciARDiNUs (L.). Belgicse descriptio generalis.^/115/0/tH/eiimV
/. Jansonivs , i652, 2 vçj. pet. in-12 , vélin, fig. {Bel ex»)
10 — »
1746 Hecqubt (Fa. Ad. du). Le chariot de Tannée fondé sur
quatre roues, à scavoir les quatres (sic) saisons, printamps»
(sic) esté, autumne et Tiuer , œuvre treseloqant diuisé en
quatre liures, contenant en Trief tant la description des pron
prietés desd. saisons que des histoires et matières de toutes
les Testes de l'an, auec certaines oraisons selon lesd. Testes»
autheur F. Adrien du Hecquet, religieux de l'ordre des
Carmes, du couucnt d'Arras, a Louuain, par Jehan de
Winghe. L'an M. D. LV., pet. in-12, mar. l'oug., d. s. t.
{Joli exemplaire.) 4^^ *•
Livret curieux et original qui se distingue encore par
bien d'autres mérites que par la singularité de son titre. Ce
n'est pas qu'il n'y ait dans l'énoncé de celuHci de quoi at-
tirer l'attention de plus d'un amateur ; mais on y a été
pris tant de fois que l'axiome de Juvénal est devenu, de nos
jours surtout, vrai des livres conune il Ta toujours été des
hommes 1 Froncis nullafides. C'est pour cela que j'ai voulu
dire aux lecteurs du Bulletin ce que c'était que ce petit
livre à peu près inconnu. C'est à la fois un livre de piété et
de poésie, et l'une et l'autre sont de trè&-bon aloi ; sa prose
est consacrée à quelques réflexions morales et à la vie d'un
certain nombre de saints, et ses vers sont presque toujours
un commentaire élégant de sa prose. Je n'ai pas besoin d'a-
jouter que ce Uvret ignoré est une des curiosités les plus
i-ares de l'ordre auquel il appartient. Si peu de personnes
en auront entendu parier qu'on me croira facilement sur
parole. Indagator.
BULLETIN OU BIBUOPHILB. 8l I
1 747 Hbsios (Gciix.). EmblemaU sacra de fide, spe, charitate.
jintcerpiœ, ex off. Plantiniana B. Moreti^ 1687, P^^- in-12,
d.-rel., non rog., fig. en bois.
1748 Het nieuw testament ons Heere Jesus^^hristos. TAntwerp.,
6jr Chr. Plantin^ '^77, in-8 , veau comp., fig, en bois.
1749 HiSTOiEEs admirables et mémorables aduenuës de nostre
temps, recueillies de plusiem^ bons autheurs, mémoires et
avis de divers endroits, nouuellement mises en Imnière
par S. G. (Goulard). Parisy J. HOi^zé, 1618, 3 vol. in.12.
V. m. 8— «
Becueil composé d^histoires singulières, de Douvelles, de procès
caiieuz . de faits plus ou moins piquans, et dont le choix fort
récréatif peint les mœurs de cette époque.
i^5o ■ des anabatistes , ou relation curieuse de leur doc-
trine, règne et révolutions, tant en Allemagne^ Hollande,
qu'Angleterre, où il est traité de plusieurs sortes de men-
nonites , kouakres et autres qui en sont provenus. Paris^
Ch. Clouzier, 161 5, pet. in-8, x3 fig., vélin. . 6 — »
1751 — ^^ des hosties miraculeuses, qu'on nomme le très-
saint Sacrement de miracle. Bruxelles, 1770, i vol. in-8,
25 fig. rel 8— »
175a HiSTOULE (l') de Theodorite euesque deCyropoIis, ville de
Medie, en laquelle sont contenues les choses les plus di-
gnes de mémoire, aduenuës en la primitive Eglise, tant du
règne de l'empereur Constantin le Grand comme ses succes-
seurs, traduite du grec par D* M. Mathée. PoictierSy 1544}
in-8, d.-rel. (Par/, conservé,) 9 — »
1753 du clergé séculier et régulier, des congrégations
de chanoines et de clercs, et des ordres religieux de l'un et
de l'autre sexe, qui ont été.étabUs jusques à présent, avec
figures qui représentent les difierens babillemens de ces
ordres de congrégations. Amst.y P. Brunel, 1716,4 vol.
pet. in-8, ▼. j., ^K ^5— »
3l2 I. TECHENER ^ PLACE DU LOUTEE, 12.
1754 Historié di Nicolo MachiavegU cittadino, ei secreUrio $o-
rentino, in Vtnttia, i54oy fer Comin de TrinOjfeiAnS, rd.
antiquée
1755 H18T01BB du connestable de Bourbon. Amsterdam, i6g6,
pet. m-i2y y. br., fig. 5 — •
Dans le même toL : Instxoctioii politiqoo pour an gentilhomme ,
ou Yktt de réussir a la cour. Paris, 1696.
1756 HoBBEE. Elementaphilosophica de çive. jimst., Elztu., 1647»
pet. in-ia, vëlm.
1757 II0HO8COPE (l') DB M. Gbegoiee Lbti, moine défroqué, ou
Jugement du caffé Gascon, porté contre sa critique sur les
loteries. Am$t,, 1697, pet. in-ia, d.-rel., fig.. . 6— 5o
1768 Institvtion (l') des loix, covstvmes et avtres choses mer-
ueilleuses et mémorables , tant du royaume de la Chine
que des Indes , contenues en plusieurs lettres missives en-
uoyées aux religieux de la compagnie du nom de Jésus.
PariSf Seb. Niiulle^ i556| pet. in-8, rel. . . i5 — »
1769 Lefàvbe. Les vies des poètes grecs, en abrégé. Paru (Brux.^
Foppens)^ 1680, pet. in-ia, t. br. 5 — »
1760 IiOUTS DE Gbenade (R. P. F.), Le thresor et abrégé de
tovtes ses œyvres spirituelles , mis d'espagnol en françois
par G. Cbappvys. Douay, B. Bellere^ 1 596, pet. in-8, yélin.
1761 LuiKEif (Jan) de onwaardige wereld yertoond in yystig
zinnebeelden met godlyke spreuken en stichtelyke yerzen.
Amsi., l'jiOj I vol. pet. in-8, fig. à mi-^ âges. 8— »
1762 IIaeot. OEuyres. La Hajrey 1700, 2 tomes en i vol., pet.
in-12, y i5— n
1763 MoNZAMBANE (de). L'estat de l'empire d'Allemagne, traduit
(de Puffendorff) par d'Alquie. Amst. , 1669, pet. in-12,
vélin 7 — »
A
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 8j3
1764 NiKUPOOET (G. II.)* Historia reipublicae etimperii Romano-
rum ab urbe condita ad annum urbis dgcxxvii, quo Octa-
viano Gaesari somma imperii cum nominc Augusti delata
fuit : contexuit ex monumentis veterum. Trajecti ad Elie-
num^ J, Broedelet y i'^7,Z^ 2, y oXAn-Sj y éXiu, . . 10— »
1765 Nouveau bbgueil d'Apophthbgmbs cubons mots, rencontres
agi'eables et pensées judicieuses des anciens et modernes,
mis en vers françois, smuant la copie j à Toulouse, «/. Boude,
1695, pet. in-8, fig.br 6— »
1766 No8tb£-Damb (JFbhan db). Les yies des plvs célèbres et an-
ciens poètes provensavx, qui ont floui^ du temps des comtes
de Proyence. Ljrorij 167 5, pet. in-8, v. r. . . i5— »
1767 Nouvelle description des. Pays-Bas et de toutes les villes
des dix-sept provinces. Bruxelles y P h, Vleugarly 167 3, .pet.
iii-i2, vélin.
1768 Ovion Nasonis (P.) opeea. Daniel Heinsius textum recen-
^t ; accedunt brèves nots ex çolla^. codd. Scaligcri et
J. Grvteri. Lugd.'Bataporumy Elzet^, , 162g, 3 vol. pet. in- 1 2,
mar. rouge à comp., fil., tr. dor.,anc. rel. (mais un peu
picpiés). 20—»
1 769 Pastoeales (les) de Longus, ou Daphnis et Chloé, traduction
complète d'après le texte grec et les meilleurs manuscrits.
Parisy 181 3, in-8, pap. vélin, mar. rouge, dent., doublé de
tabis, fig. (Simier) 10 — »
1770 Pehisosoi (JF.). Animadversiones bistoricae. Amstelodami,
Th. Boom, i685, x vol. pet. in-8, vélin. . . . 6— »
1771 Pieuse (la) Allouette, avec son tire-lire, le petit cors et la
plume de notre allouette sont chansons spirituelles (par le
P. Ant. de la Chaussée). Valenciennes, i638, 2 tomes en
1 vol. pct.in-8, vélin, (^e/cxrw/?/.) 3o — »
\
8l4 '• TECHBNEA) PLACK DU LOUTRE y 12*
1 772 pLAvn QvBHOLvs, siue avWlaria ad camerarii codicem ve-
terem denuo collata, eadem a ^talc blcsensis eiegiaco cai^
mine reddita, et nunc priinum publicata , addita P. Danie-
lis , C. Rittcrshvaii , J. Grvtcri notae. Ex. t/p. H. Comme-
Uni^ iSgS Pvblii Syri mimi, sélect» sententie auctiores,
a Josepho Scaligero expressif etc. Parisiis, 1622, 2 part, eu
1 vol. pet. in-8, y. m.
Le second ouTrage est en trou langues : grecqoe, latine et fran*
çoise.
1773 Plinu secundi bistoria naturalis. ^ug.-^Bizi.y ex off*. Elzevi^
rianoy i635, 3 vol. pet. in-12, vélin 4^"" •
Exempl. bien oonserrë, 4 p. g lig.
1774 Pompe (la) fvnèbre de M. Scarron. Paris y J, Ribou^ 1660,
pet. in-12, d.-rel
1775 Proteus of Mînne-beelden , Yerandert in sinne-beelden,
door Jac. Cats , fig. Rott., P. van Vaesberge^ 1627, in-4i
parch. {La fin manque,)
1776 BscoBiL 6éifÉRAL M» QcnesTioivs traitées es conférences du
bureau d'adresse, sur toutes sortes de matières, par les plus
beaux esprits de ce temps. Paris^ Jean Promès, i655-6o,
6 vol. pet. in-12, vélin, d'environ 600 pag. chaque. 4^ — "
On lit dans le catalogue de M. Leber, tome 1*', page
4o6, la note suivante :
M L'éditeur et, suivant toute apparence, le principal rédac-
teur de l'ouvrage est Eusèbe Renaudot, fik puîné de Tbéo-
piaaste, qui avoit obtenu le privilège de maître général
des Bureaux et Adresses ^ d'où sortirent les Feuilles tTAvis^
mères des Pditts^jijfkhes. Ce recueil n'est plus guère connu
que de nom, et son nom n'explique rien. Ce n'est pas qu'il
mérite d'être condamné à l'oubli, mais le Manuel n^ea.
parle point ; M. Barbier paroit l'avoir complètement perdu,
de vue ; on le voit rarement figurer dans les catalogues mo-
dernes ; on ne le trouve plus dans les ventes ; et les absents
ont tort. Tant pis, au surplus, pour l'amateur dédaigneux
qui l'excluroit de son cabinet comme un bouquin vulgaire»
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 8l5
De même que les Séries de Bouchet et les deux volumes de
Cholièresj le Bureau d'Adresse est un composé de brièves
dissertations sur des sujets la plupart singuliers et curieux,
par des hommes en qui Térudition et la connoissance du
inonde s'unissoient à beaucoup d'esprit et de gaité. On en
compte plus de 3oo ! ! ! Un choix de ces opuscules, fait avec
goût, foumiroit encore la matière d'un livre fort piquant.
Le lecteur en jugera par les titres suivants, qui ne repré-
sentent pas le quart du recueil :
De la Licorne. — Des Satyres. — Du Phénix. — Des
Phantosmes. — Des Génies. — De la Lycanthro^ûe. — Des
Talismans. — Des Philtres. — Des Licubes et Succubes.
— Des frères de la Rose-Croix. — Du Cocuage. — Du
Nouement de l'Esguillette. *— De la Fureur erotique. — Des
Eunuques. — Des Hermaplirodites. •— Comment s'engen-
drent les mâles. — Qui a été le premier fait de l'œuf ou de
la poule. — Si la femme a plus d'amour que le mari. -—
Quel est le plus fort de l'honneur ou de l'amour. — Duquel
l'enfant tient le plus. — Auquel, du père ou de la mère,
il est plus obligé. — Lequel est l'aisné des deux jumeaux.
-— Si les grosses testes ont plus d'esprit que les autres. —
Des Facéties. — Des Masques. — - Du Secret. — De la Cu-
riosité. — Combien peut estie l'homme sans manger. — Des
diverses façons de porter le Deuil. — Des Embaumemens
et Mumies. — Si le Monde vieillit. — Si l'on peut pro-
longer la vie de l'homme. — S'il vaut mieux savoir de tout
un petit, ou une seule chose solidement.— Du Mon t-dc-Piété.
— Pourquoi l'Aimant attire le fer. — Si d'autres animaux
que l'homme usent de raison. — S'il y a plus de cinq sens
extérieurs. — Si la parole est naturelle et particulière à
l'homme. — De la diversité des Noms propres. — Quels
sont les plus heureux des sages ou des fous. — Si l'on peut
réduire utilement toutes les sciences en une. — Des Es-
freines. -r* Des Armoiries. -^ Quelle est la plus forte chose
du monde. — Du Verre. — Des Fards. — Du Tabac.
— De l'invention de l'Artillerie. — Quel est le plus puis*
aant de l'or ou du fer. -^ S'il est expédient d'avoir des en-
nemis. — Des causes de la Petite Vérole. — * De la Lèpre,
-r- Quelle est la plus excusable des passions humaines. —
8l6 J. TECHENCR, PLACE DU LOUVRE, 13.
Quel est le plus désirable de vivre peu ou louguement. —
Le courage est-il naturel ou acquis? — Pourquoi les Fran-
çois se piquent si fort du démenti. — De l'origine des
Pierres précieuses. — Lequel vaudroit mieux savoir, tout
ce que savent les hommes, ou tout ce qu'ils ignorent. «— Si
l'homme peut avoir trop de science. — - Si les sciences sont
utiles à l'Estat. — S'il y a un Art de faire de l'or. — Si la
musique fait plus de mal que de bien. — Comment elle
guérit ceux qui sont mordus de la tarentule. — Lequel vaut
mieux enterrer ou brusler les corps des défuncts. — S'il
faut écrire comme on prononce, ou suivre l'ancienne ortho-
graphe. — Pourquoi l'aîguille aimantée tire vers le nord.
— Quels sont les plus ingénieux du monde? — Si la na-
ture contribue plus à faire les poètes que les orateurs. —
Si la vérité est dans le vin. — S'il n'y a rien de nouveau.
— Si l'homme a plus de bien que de mal en ce monde. —
Lequel est plus difficile, ou à l'honmie de bien de îaxre le
mal, ou au meschant de faire le bien. — Lequel est h pré-
férer^ de parler le premier ou le dernier. — Etc.
Cette édition in-i8 avoit été précédée d'une collection
in-4, dont les premiers parurent en i654, un. an avant
rin-8 : on voit, par là, que l'ouvrage eut tout le succès qu'un
éditeur de cette époque pût se promettre d'une pareille
publication. »
1777 Recueil de diverses pièces curieuses pour servir à l'histoire.
Cologne, par J. du Castel^ 1664» pet. in- 12, vélin. 10— »
Les pièces renfermées dans ce recueil sont au nombre de cinq,
dont la conjuration de la dona Hjpolite d^Arragon. — La Relt'
tion de la mort du marquis de Monaldeschi, etc., etc.
1778 Rbifeicbehoius (J.). Emblematapolitica. ^/715/., Ja/i55o/utt5y
i632. — • M. Zveiîi Boxhomii emblemata politica et ora-
tiones. jimst,^ Jans., i635, 2 p. en i vol. pet. in-12, vélin.
{Bien jolies vignettes, ) 6— 5o
1779 Reinesius (Th.). Syntagma inscriptionum antiquarum in
vasto Jani Gruteri omissarum, cum coinmentariis. Lipsitt
et Franco/urtiy i682,in-fol., fig., v. br. . . . 25— »
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 817
1780 Relandi (Petei). Fasti consulares, ad illuslialionem codicis
Justinianci ac Theodosîani secundum rationes temporum
digesti , et auctoritate scriptorum atque lapidum antiquo-
rum confirmati , ad quos appendix additur Hadr. Relandi
ex codd. mss. continentur. Trajecti ad Rhenurrij lyiSyin-S^
vélin g — »
I 781 SCALIGEEIANA , TbUANA , PeEUONIAN A , PlTHAANA ET CoLO-
. ME8IANA , OU Remarques historiques y critiques ; morales et
littéraires de J. Scaliger, J.-A. de Thou, le card. du Perron,
Fr. Pithou et P. Colomiés, avec les notes de plusieurs sa-
vants, jimst. j Copens et Mortier ^ i74^y ^ ^0^* ûi~8, vélin.
178a ScHVEZFLBiscHii (GoNE. Sam.). Epistols selectiorcssecvndvm
nvnc sine lacvnis et cvm memoria avctoris emendativs
éditée ac promvlgatae. F'uriembergœ^ '7^9, in-8, port., v.
1783 SfiRECiE (L. A.) ET P. Stei Himi, forsau etiam aliorum, sin-
gulares sententiae , centum aliquot versibus ex codd. Pall.
et Frising, stud. Jani Gruteri, cum notis Scaligcri. Lugd.^
Baiafforumy 1708, in-8, vélin. {Atix armes.) . . 7— »
»
1784 Seubein (le R. feIeee). Histoire de la vie, miracles etcano-
nization de S. Hyacinthe Polonois. Àrras, G. Beuiduyn,
1602, pet. in-8, fig., vélin. {Rare.) g— »
1785 Simon (Ricbaed). Histoire critique du Vieux Testament ,
1680, I vol. pet. in-4) vélin. {Bel ex.). . . . 12 — »
1786 S0EBEEIANA , ou bons mots, rencontres agréables, pensées
judicieuses et observations curieuses de M. Sorbiere. Paris,
S, M.'Cramoisy, 1782, pet. in-12, br. 4 — »
1 787 SiNGULAEiTÉs H1ST0EIQUB8 ET LITTBEAIEB8 Contenant plusieurs
recherches, découvertes et édaircissemens sur un grand
nombre de difficultés de l'histoire ancienne et moderne.
Paris j Didoty 1788, 4 vol. in-12, rel. 24 — h
1788 Tbiees (J.-B.). Dissertations ecclésiastiques sur les princi-*
8l8 1. TECHENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
paux autek des églises , les jubés des églises , la clôture du
chœur des églises, etc. Paris j i6S8, i gros vol. iuria, v. bri
178g VALBNTiNiiLN (Théodosb). L'amant ressuscité de la mort
d'amour. Lyon^ Maurice Rojr et Lojrs Pesnoi^ i558, pet.
in-4. {Bien conservé.) i\
1790 Vbga (64mciuLAflo DE L4 Vsga)^ Histoùno des Yncas, rois
du Pérou^ trad. de l'espagnol (par J. Baudouin) augmentée
de l'histoire de la Floride, par le même. AmsUj J.'F. Ber^
nardj 2 Yol. iu-4 (20), fig. de B. Picait, y. m. or. pap.
{Trit^bel exempl. J aux armes d'Ameloi.). . . 3o — m
1791 Vn DE S. NoHBEET. Antwcrpen, de Cort. s, d,y 1776, pet.
in-4 9 ^^^c ^^ très-beUes fig. par P. Galleus. i5— »
1792 VrrA S. Norberti canonicorvm piaemonstratensiym patriar-
che Antverpiss apostoli Arch. Magdeburg , ac totivs Ger^
maniae priniatîs. Concinnabat et elogijs illustrabat R. P.
Gh. Yander Sterre, etc. Anwerpiœ, s. d., pet. in-4» ^^^
35 fig. par U. Gall., cart i5-« »
1 793 YrTiC passionis et mortis Jesu-Ghristi mystcria, pijs médita*
tionibus et adspirationibus exposita per P. J. Bourgbesium
Malbodiensem cum figuris xneis 76 expressa per Boetium
aBolswert. Antwerp,y H. AertSj 1622, pet. in-8, v. br.
3o— »
Ouvrage remarquable par ses jolies TÎgnettes.
1794 VosMEEUs (MicH.). Principes HoUandiss et Zelandise domini
Frisiae , cvm genuinis ipsorum iconibus. Antt^erpiœ^Ch.Plan"
tinusy 1578, 1 vol. pet. in-fol., vélin. (^:re/?ip/. de de Thou,)
Charmant excropl. d^un livre surtout rechercha pour ses belles
figures représentant les costumes du temps.
1)95 VoiTAGEs (les) de Jean Steuys en Moscovie, en Tartane^
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 819
en Perse, aux Indes et en plusieurs autres paiis étrangers,
avec la relation d'un naufrage dont les suites ont produit
des effets extraordinaires, par M. Glanius. Amsterdam j
veut^e Jacob F'an^MeurSj 1681, in-ij» ^^' ^* comp. f.,
tr. dor. , pi I
PUBUGATIONS NOUVELLES.
1796 Abtbub Dinaux. Trouvères, jongleurs et ménestrels du nord
de la France et du midi de la Belgique, tome 11 (Trouvères
de la Flandre et du Toumaisis). Paris, 1839, i vol. gr.
in.8 10— »
Le premier volame, contenant les TrouTéres cambrësîens ,
forme un vol. în-8, tire à sSo exempt. 9— »
Le second volume contient la vie, l'analyse et un extrait de plut
de lo trouvères.
1797 Bernard (Aug.). Les d'Urfé, Souvenirs historiques et litté-
raires du Forez , au xvi' et au xvii* siècle ; avec facsimilé
Paris, imprimerie royale^ iSSg, i gros vol. gr. in-8 de
5oo pages , br 10— \>
Gr. papier, tiré à très-petit nombre. . . . ao — »
Excellent ouvrage pour servir k Thistoire du Forez.
1798 Browning (W. S.). History ofthe huguenots, from iSgS to
i838. London andParis^ 1839, in-8, cart. i
1799 Catalogiw des livres et manuscrits rares et précieux de la
bibliothèque de feu M. P. P. C. Lammens, dont la vente
aura heu à Grand le 21 octobre 1889 (2* partie), i voU
in-8 de 4^0 pages, br 3—^ 1^
Les prix seront imprimés pour les souscripteurs.
1800 GHROiiiQms (lbs) db Norhandii , pubhées pour la première
fois d'après deux Mss, de la bibliothèque du roi , à Paris ^
820 J. TECHfiNER, PLACE DD LOUVRE, 12.
par Fr. Michel. Rouen ^ 1 889 , pet. in-4, fig. col., cari.
i5— »
1801 CoTTON DBS H0US8ATB8. Des devoirs et des qualités da Bi-
bliothécaire. Trad. du latin et précédé d'une préface par
M. G.-D. 6r. in-8 de 6 p. {Extrait du Bulletin , à petit
nombre.), , i— »
1802 Devillb (A.)- Histoire du château d*Ârques. Rouen^ 1839,
I vol. gr. in-8 y avec 8 pi n
i8o3 LicQUBT (Theod.). Rouen, son histoire, ses monumcns, son
commerce, ses grands hommes : guide nécessaire pour bien
connaître cette capitale de la Normandie, suivi de notices
sur Dieppe et Arques; 4' édition avec une carte et gra-^
vures, T 839, pet. in- 12, br 3— »
1804 IIIarnibb (A.-J.), avocat. Etablissemens et Coutumes, As-
sises et Arrêts de l'Echiquier de Normandie au xiii* siècle
(1207 à 1243), d'après le manuscrit de la bibliothèque
Sainte-Geneviève, 1839, i vol. in-8 4 — *
t8o5 NoTicBs SUR GiLioN DE Trasiontes , par M. G.-B. de B....
Bordeauxy 1839, br. in-8 2—»
1806 Voisin (A.). Recherches historiqpies et bibliographiques
sur la bibliothèque de l'université de Gand. Gond, 1839,
in-8, br 4^* "
Notices contenues dans le seizième Numéro du Bttlletin du
Bibliophile , 3" série.
Essai sur les livres dans l'antiquité, particulièrement chez les
Romains. {Suite,) 7 5g
Catalogue des livres de la bibliothèque de M. Leber, t. 1 ^. 789
Correspondance. 792
Vienne (Daupliiné), août 1839. 794
Nouvelles bioliographiques. 799
Mélanges bibliographiques. 801
IMPRIMERIE DE L. BOUCHARD-UUZARD ,
ruoderÉperon, 7.
f
BULLETIN DU BIBLIOPHILE,
PETITE REVUE D'ANCIENS LIVRES
CONTENANT
1 ^ DES NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES, PHILOLOGIQUES ET UTTÉEAIRES
DE DIVERS AUTEURS , SOUS LA DIRECTION
DE M; Cb. NODIER;
a^ UN CATALOGUE DES LIVRES DE MA LIBRAIRIE.
N® 17. —3« SÉRIE.
PARIS,
TECHENER , PLACE DE LA COLONNADE DU LOUVKE,
Octobre.
•V^-^Wi
BULI^TIN DU BIBLIOPHILE. 87.3
DES LIVRES DANS L'ANTIQUITÉ, etc.
(Suite.)
Enfin une dernière dénomination des volumes empruntée à leui
forme est celle de cylindres^ KvXiv^fci. Elle se trouve dans Diogènc
Laërce (i) , qui dit qu'Epicure avoit écrit jusqu'à tix)is cents
cylindres, k'jKiv^^oi (âîv ykp ^poç rouf rpiXKoffiovf ehl.
Si Ton fait attention à la forme des volumes, on jugera que c'é-
toientpour eux une condition d'élégance et une garantie de durée de
n'être écrits que d'un seul côté. Ceux qui étoient écrits des deux
côtés se nommoient opisthographes oTric-ôo^pctcpoi, c'est-à-dire écrits
à l'extérieur. Saint Jean, dans l'Apocalypse, dit avoir vu à la droite
de celui qui est étendu sur le trône, un rouleau écrit en dedans et
en dehors, CtCxlov ysypcLfjLiAévov êVwÔsv kcù Wio-Ôêv (2). Pline le jeune
cite comme une preuve des nombreux travaux de son oncle les
cent soixante traités ou commentaires qu'il a laissés écrits très-fin
et des deux côtés, opistographos (3). Chez les mauvais écrivains la
coutume d'employer le papier des deux côtés étoit considérée comme
la preuve d'une facilité de mauvais aloi, d'une stérile abondance,
et devenoit matière à la critique. Martial, jouant sur les mots, re-
proche à Picens, qui écrit sur le dos du papier, de se mettre à dos
le dieu de la poésie.
Scribit in auersa Picens epigrammau charta.
Et dolet averso quod facit illa deo (4).
Tout le monde connoît le vers de Juvenal qui est devenu pro*'
verbe pour désigner un ouvrage d'une longueur fastidieuse :
Scriptas et in tergo necdum ûnitus Orestes (5).
Ces passages prouvent évidemment que, dans l'usage ordinaire,
(i) Éd. in-fol. de Londres, i664, p. 578 B.
(a) Apocal. VI, i, a, cf., Ezechiel in visione; 11,9, 'o*
(3) III, V. 17.
(4) Epigr. VIII, 6a. Awersa charta signifîoitle verso du papier, adverse le
recto.
(5) Ju vénal, satyr. I, 6. Cf. Lucien, dialog. fitav 7rçi(rtf ,59.
52
824 I* TF.a!ENEIl , PLACE DU LODVIIE, 12.
les volumes étoient ccrits d'un seul côté (i). Aussi les livres de rebut
étoient-ils vendus aux pédagogues, qui se servoient du verso blanc
pour faire apprendre à écrire aux enfans. Si tu n'obtiens pas l'ap-
probation d'Apollinaire , dit Martial à son livre , tu peux aller
dans les boîtes des marchands d'épices, ou prêter ton verso aux
écoliers qui apprennent à écrire.
Si (Umnaverit, ad salariorum
Curras scrinia protinus licebit ,
Inversa pueris arandc charta (s).
Horace prédit une destinée pareille à son livre trop pressé de pa-
roître :
Hoc quoque te maoet, ut pueros elcmenta docentcm
Occupet extremis in vicis alba senectus (3).
Parmi les peintures d'Herculanum , plusieurs représentent
des volumes tantôt isolément, tantôt entre les mains de personnes
qui les lisent. Tous ceux qui sont ouverts se déroulent, à Texcep-
tion d'un seul, horizontalement et de gauche à droite dans le sens
de leur longueur. L'écriture qu'on y a figurée est divisée en petites
colonnes perpendiculaires. Le papier se déroulant dans la même
direction que l'écriture, c'est-à-dire de gauche à droite, une ligne
écrite d'un bout à l'autre du rouleau auroit été d'une longueur dé-
mesurée. Il auroit fallu rouler et dérouler le manuscrit autant de
fois qu'il y auroit eu de hgnes. De plus, dans le milieu de l'ou-
vrage , l'œil uc pouvant embrasser à la fois les deux bouts de
lignes si longues , il y auroit eu pour le lecteur une confusion
perpétuelle. La division en colonnes remédioit à ces inconvéniens.
Ces colonnes étoient nommées, par les anciens ^ pages , aéKi^Çy pa^
gi'nœ. Martial reproche à Sévère de chercher la fin de son ouvrage,
après en avoir lu à peine deux colonnes :
Lectis vis tibl paginis diiahus
Speclas iayjLTQKoXXov Sevcre (4).
(1) Il n'*y a qu'un seul opîsto{;raphe parmi les 1700 volumes trouvés ù Hcr-
culanum. Jorio, Officina de' papyri, p. 76, note a.
(a) Épigr., IV, 80.
(3) Épîlr. I, a.
(4) Épigr. II, G. Le mot és-XATOKO/iXoy sera explique plus bas.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 825
Ailleurs il gourmande son livre, qui s'étend toujours, au risque
d'ennuyer le lecteur fatigué peut-être dès la première page :
Sic tanquam tibi res peracta non sit
Quae prima quoque pagina peracta est (i).
Ovide , qui avoit , dit-il, écrit son Art d*aimer pour les courtisanes,
en avoit interdit la lecture aux jeunes femmes vertueuses dès la
première page ou colonne.
At prociil ab scripta solis merctricibus Arte
Submoipet ingenuas pagina prima nurus (3).
Par extension, le mot de pagina étoit employé au moins en
poésie avec la signification de livre. Martial, s'imposant, dans son
cinquième livre, une réserve qu'il est loin d'observer dans les
autres, le dédie aux mères, aux jeunes filles, aux enfans :
Matronx, puerique TÎrginesque
Vobis pagina nostra dedicatur (3).
Ailleurs il se plaint que ses livres, si goûtés du public, ne lui rap-
portent que des invitations à dîner :
At nunc conviva est com m issa torque libelliis
Et tantum gratis pagina nostra placet (4).
Le même auteur dit à un certain Mamurra, lecteur passionné de
légendes fabuleuses :
Non hic centauros, non Gorgonas Harpjriasque
InTcnies : hominem pagina nostra snpit (5).
Pour lire les volumes que nous venons de décrire, on les dérou-
loit petit à petit de la main droite, et, à mesure qu'on avançoit dans
la lectiue, on enrouloit de nouveau avec la gauche, dans le même
sens ou en sens inverse} la partie déjà lue. On peut voir à ce sujet
les planches SS et 56 du cinquième volume des peintures d'Hercu-
lanum, où sont représentés deux hommes lisant des rouleaux qui
se déploient horizontalement. La planche 60 du même volume
représente une femme lisant un rouleau de petite dimension, une
(I) IV, 90.
(a) Tristes, lI,3o3.
(3) Epigr.,v. a.
(4) Ibid.y epigr. 16. Voy. aussi t. 6 et 16; x, 4o.
(5) X, 4. Voyez aussi Properce, III, i.
Sed f quod pace legas, opus boc de monte sororum
Retulit intacta pagina nostra Tia.
826 J. TECHENEB, PLACE DU LOUVRE, 12.
lettre peut-être, mais déployé perpendiculairement. On désigtfoH
les volumes de ce genre en disant qu'ils étoient écrits iransfcrsa
chartay sur du papier tourné à rebours. L*adjectif transpersus in-
dique, en effet, un sens opposé au sens direct de la chose à laquelle
il s'applique. Gicéron, après avoir répondu à tout ce que renfer-
moit une lettre d'Atticus , passe à une ligne de cette lettre qui
étoit écrite à la marge, c'est-à-dire perpendiculairement aux autres
lignes : J^enio^ dit-il, ad transi^ersum illum extremœ epistolœ tuœver^
siculum (1). Lorsqu'on écrit, la plume dessine un angle droit avec la
ligne qu'elle trace ; mais , si l'on veut barrer un mot par un trait
horizontal , on tourne alors la main et la plume de manière à ce
que cette dernière se trouve dans la direction même de la ligne.
C'est ce qu'Horace exprime ainsi :
Vcrsibus incnmtis illinet atrum
Iransi'crso calamo signum (2}.
Les manuscrits qui se déployoient de gauche à droite étant, comme
nous l'avons fait observer, les plus usités, on regardoit la ligne
horizontale comme le sens direct de la longueur du papier. Quand
cette longueur étoit déroulée perpendiculairement, c'étoit le sens
opposé au sens direct , la transi^ersa charta. Dans ces sortes de roi>-
leaux, ce n'étoit plus la longueur du volume que smvoit la di-*
rection de l'écriture , mais bien sa largeur ; scribere transçersa
charta peut donc se traduire par écrire dans le sens de la largeur
du papier. Or, comme le papier le plus large n'avoit que yingt<-
quati*e doigts et que le plus employé en avoit beaucoup moins,
il n'y avoit pas d'inconvénient à écrire d'une marge à Tautre et
sans colonnes. C'est ce qui avoit lieu en effet. •< Il nous reste, dit
« Suétone, de J. César au sénat, des lettres que, le premier, ila ré-
« digées par pages et dans la forme d'un mémoire, tandis qu'ar
« vaut lui les consuls et les généraux n'écri voient jamais que dans
<( le sens de la largeur du papier (3). >» Les écrits divbés par
colonnes étant ici mis en opposition avec ceux qui étoient tracés
dans le sens de la largeur du papier, transversa charta^ il est évi-
(i) Ati Atlic,y, I.
(a) Art por'l.» vers 446.
(3^ E|)istoln3 J. Ca?saris cxtant ad senatum , qiias primus ViàttVLT ad pagi-
nas et formam incmorialis libclli convertisse, cum aotea consules et duces
non nisi train%>evsa cArt/ /a scriptas mittcrcnt. Suetonc, dans la vie de J. C^-
sar, c. S6.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 827
dent que, dans ces derniers, la division par colonnes n'étoit pas usitée.
Lorsqu'ils ctoient de peu d'étendue, on les déployoit en entier
pour les lire ; s'ils formoient un volume un peu considérable, on
les dérouloit devant soi des deux mains en tenant sous le menton
la partie encore enroulée. Martial, sf adressant à un mauvais poëte
qui lui voloit ses vers, l'exhorte, dans son intérêt, à exercer son
plagiat sur des ouvrages moins connus, sur des livres ignorés du
public, encore enfermés dans le pupitre de l'auteur :
Quas novit unus, scrinioquc signalas
Custodit ipse yirginîs pater carts ,
Quœ trita duro non inhorruii mento (i).
Ailleurs, comparant le plaisir qu'on éprouve en recevant un livre
nouveau à celui que produit une rose fraîchement épanouie et
qu'on cueille soi-même, il s'exprime ainsi :
Ut rosa delectat, mctitur qux pollice primo ,
Sic DO va nec mento sordida charisi placct (2).
Les anciens avoient des volumes de différentes dimensions.
Montfaucon, dans son antiquité expUquée (3), a reproduit par la
gravure plusieurs statues antiques qui représentent des person-
nages tenant à la main des rouleaux. Pas un seul de ces rouleaux
n'excède un pouce et demi de diamètre. H en existoili de plus
minces encore ; tel est celui dont parie Martial, dans un passage,
que nous aurons occasion de citer plus bas, et qu'il compare, pour
la grosseur, à une petite baguette. Nous savons aussi, par un pas-
sage du Digeste {^)y qu'on battoit les volumes avant de les orner
et de coller ensemble les feuilles dont ils se composoient. Cette
opération ne pouvoit avoir d'autre objet que de diminuer autant
que possible la grosseur du rouleau. D'un autre côté plusieiu*s
passages d'auteurs anciens prouvent qu'on (aisoit de leur temps de
fort gros volumes. Pline le jeune raconte (5) que Yerginius Rufîu,
à l'âge de quatre-vingt-trois ans se préparant à composer le pané-
gyrique de l'empereur , Usait debout un très-gros livre , Ubrum
grandioremy qui, par son propre poids, s'échappa de ses mains.
(i) Épigr. I, 67.
(a) X, 93.
(3) Tom. 1, pi.
(4) Dig.,XXX1l,i.ii, S.
(5) II, I, 5.
828 J. TECRENER, PLACE DD LOUVRE, 12.
Le vieillard se penche pour ramasser et déployer le volume con-
sequitur colligitque^ mais il tombe lui-même sur le pavé poli et glis-
sant, se casse la cuisse et meurt de sa blessure. L'auteur que nous
venons de citer eslimoit les bons livres en proportion de leur gros-
seur : « Dans les bons livres, comme dans toutes les bonnes choses,
« dit-il, les plus gros sont les meilleurs (i). » Et plus bas il cite
comme un gros volume le discours de Gicéron pour Cornélius.
Malheureusement il n'en reste aujourd'hui que de très-courts frag-
mens. Parmi les manuscrits d'Herculanum, il y en a un qui ren-
ferme jusqu'à cent dix colonnes d'écriture : ce qui, en supposant les
colonnes de deux pouces et les marges de six lignes , donneroit
23 pieds de longueur au rouleau. Un autre est long de 75 palmes
napolitaines, qui équivalent à 19 mètres 65 centimètres (2). Enfin
on trouve dans le Digeste l'indication de volumes qui renfermoient
les quarante-huit cbants de l'IUade et de l'Odyssée, et il ne paroit
pas que ce fussent des éditions microscopiques, semblables à celles
dont nous avons déjà parle d'après PUne l'ancien (3).
n faut néanmoins reconnoitre que ces rouleaux contenoient, en
général , bien moins de matière que nos livres ordinaires. Martial
estime que trois cents de ses épigramnies formeroient un volume
insupportable (4)- Cependant, trois cents épigrammes de Martial
feroient une brochure, et les quatorze ou quinze livres dont son
ouvrage se compose, imprimés sans commentaires, ne donneroient
pas un énorme in-octavo.
Il est, du reste, facile de se faire une idée de la longueur des
anciens volumes. Chaque volume renfermoit non pas un ouvrage
entier, mais un seul livre d'un ouvrage. Il y a plusieurs livres
dans les codicesy dit Isidore de Séville, il n'y en a qu'un dans un
(1) Pline jun., 1, xx , 4 : Et , liercale! ut aliae bona: rcs , ita bonus liber
melior est (|uîsque quo major. Voyez aussi Se'nèque , éptt. 96 : Ingentem bis-
toriam arctissime plicatam, etc. Et Aulugelle, xiv, 16. Librum grandi wlu-
mine doctrinîs omnigenis prarscatentem.
(a) Voy. Andr. de Jorio, Offic, de' Papyri, p. 6.
(3) Sicui centumlibri sint legati, centum volumina ei dabimus, non cen-
tum quœ quis ingénie suo metitus est.— Ut puta cum haberet Homerum lotum in
uno volumine non quadraginla octo libros computamus , sed unum Homeri vo-
lumen pro libro accipiendum est. Digest., XXXII, lu, i .
(4)11,1.
Ter centena qnidem poteras epigrammata ferre ;
Sed quis teferret perlegeretque liber?
BULLETIN PU BIBUOPfflLE. ^ 819
volume : Codex multorum librorum est liber unius volumnis {i).
Ainsi les métamorphoses d'Ovide , divisées en quinze livres, for-
moient quinze volumes ;
Stint quoquc mntatae ter quinqne yolumina forroae (a).
Ses Fastes , ouvrage dont il ne reste aujourd'hui que la moitié , se
composoient de douze volumes correspondant aux douze mois de
l'année.
Sex ego fastorum scripsi totidemque\\he\[os
Curoque suo ûnem mense volumen habet (3).
Cornélius Népos se sert du mot volumes lorsqu'il allègue, en
preuve de l'amitié qui unissoit Cicéron et Âtticus, les seize livres
de leur correspondance (4). Pline l'ancien nous fourniroit un assez
grand nombre de passages où le mot volumen doit être traduit par
livre dans le sens de division d'ouvrage. Nous n'en citerons que
deux Dans la deuxième section du dix-septième livre, il renvoie,
pour la direction des vents , au deuxième volume de son histoire
naturelle : Aquilonis situm venter um^ue reliquorum diximus se-
cundo volumine ; et dans la cinquante-cinquième section du livre
suivant il rappelle des observations météorologiques relatives aux
travaux de l'agriculture, qu'il a déjà traitées dans son deuxième
volume : Neque facilior est observatio acjam dicta a nabis secundo
volumine. Le premier de ces deux passages renvoie aux sections
46 et 479 le second à la section 1 1 du deuxième livre de l'histoire
naturelle. Le même auteur avoit composé un ouvrage en trois li •
vres intitulé Studiosus , que son neveu publia dans la suite en
six volumes, à cause de sa longueur : Studiosi très (libros) in sex
volumina propter amplitudinem divisi (5).
Maintenant, qu'on se souvienne que la feuille de papyrus éga-
loit en longueur la tige de la planche, c'est-à-dire environ quatre
pieds , que la main de papyrus se composoit de dix ou vingt
feuilles collées les unes aux autres dans le sens de leur longueur et
avoit, par conséquent, 4o ou 80 pieds de long ; il sera facile déjuger
que presque jamais un volume ne devoit remplir une main de papier.
Si de l'étendue ou de la grosseur des volumes nous passons 4
(1) Origin., VI, i3.
(2) Ovide, Tvisics, I, i, 117; III, xiT, ig.
(3) TristeSf II, v, 49.
(4) Vie d'Atlicus, XVI, 1.
(6) Plin.jun., III, t. 4.
83û 3. TECBENER , PLACE DD LOUTEB ,12.
leur hauteur , nous n'y trouverons pas moins de variété. U paroit
même qu'il y avoit à cet égard certaines règles basées sur la nature
même des ouvrages. Les poésies et les lettres se publioient en
petits volumes; les ouvrages historiques en grand format (i).
Quelques compositions philosophiques de Cicéron, telles que ses
académiques et son traité de la gloire, furent publiées par Atticus
in macrocollo, c'est-à-dire sur grand papier (2). Mais est-il possible
d'évaluer exactement la dimensiou des divers formats? Au premier
abord ou est tenté de répondre affirmativement. Il semble, en
effet, que les anciens, loi*squ'ils vouloient faire un livre, dévoient
tout simplement dérouler devant eux une main de papier^ écrire
dessus par petites colonnes perpendiculaires, et, l'ouvrage terminé,
retrancher d'un coup de ciseaux le papier blanc, qui étoit de reste.
S*il en ciit été ainsi, la hauteur du volume auroit été parfaitement
égale à la largeur du papier, ou, ce qui revient au même, à la hau-
teur du rouleau de papier blanc ; et, comme on connoît la largeur
des diverses espèces de papiers, on connoitroit aussi exactement les
différens formats des volumes. Ces formats , dans notre hypotlièse ,
n'auroieut pu être ni au-dessus de vingt-quatre doigts (3), largeur
du macrocolle, ni au-dessous de sept ou huit doigts, largeur du papier
Baltique, le plus étroit de tous (4)- Or nous trouvons parmi les in-
signes des officiers de Temph-e romain publiés par Pancirol (5),
des rouleaux qui, comparés aux autres objets dont ils sont entou-
rés, paraissent avoir bien plus de vingt-quatre doigts de hauteur.
D'un autre côté les peintures d'Herculanum (6) représentent un
rouleau déployé dans les mains d'une femme; en jugeant la hau-
teur du rouleau par comparaison avec la largeur de la main du
personnage , il est impossible de lui donner plus de quatre à cinq
doigts de hauteur.
(1) Quxdain gênera librorom^ apud gcotiles certis moduHs coufîciebantur;
lireviori forma carmÎDa atque epistolnc : at Toro historiic majori modulo scri-
})cbantur. Isid. vi, n.
(a) Ad Allicum XIII, 95; XVI, 3.
(3) Le doigt valoit U seizième partie du pietl romain, c'est-ù-dirc dix-biiit
inillimèlres.
(4) On se souvient que le papier marchand, qui étoit encore plus étroit, nr
scrvoit pas à IVcriture.
(5) JVotiiia tlignitai, lUriusque imper. , e'd. in-foL, 1608, fol. 46 v**, 88 v^ ,
9i^S etQ7 vo.
(6)Toin. 5, pi. M.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 83 1
Enfin Ton n'a pas oublié sans doute ce que nous ayons dit dans
notre premier chapitre sur la fraude des marchands égyptiens qui
ne vendoient point un rouleau de papier dont toutes les feuilles
fussent également bonnes. Celles qui étoient en dessus étoient tou-
jours de meilleure qualité que celles qui formoient le centre du
rouleau. Que pouvoit donc faire le libraire qui, projetant un livre
de luxe, devoit, avant tout, tenir à le composer tout entier avec du
papier de bonne qualité et parfaitement homogène? U est évident
qu'au lieu d'employer tel qu'il le recevoit du marchand le rou-
leau de papyrus^ il tailloit dans ce rouleau, d'après certaines règles^
les bandes qu'il destinoit à la composition de son hvre. Nous trou*
vous , en eifct, dans le Digeste, la preuve que les livres étoient sou-
vent écrits sur des feuilles volantes qui, après un battage préa-
lable, étoient collées à la suite les unes des auti*es et ployées en
rouleau. Ulpicn se demande si dans un legs de livre sont compris
ceux qui ne sont pas encore écrits, et il résout la question néga-
tivement. Il en est autrement, dit-il, pour ceux qui sont écrits,
mais qui n'ont encore été ni battus, ni ornés, comme aussi des
livres non collés ou non corrigés (i). Que peut être le collage dont
il est question , sinon l'assemblage des bandes de papier, plagulœ
ou schedœ, déjà écrites, qui dévoient former le volume? S'il pouvoit
y avoir le moindre doute, il seroit levé à l'instant par un rappro-
chement bien simple. Ul^en assimile les livres non collés aux par-
chemins non cousus ; or par ces parchemins tous les commenta-
teurs entendent des feuilles couvertes d'écriture qu'on superposoit
ensuite et qu'on cousoit ensemble pour en faire un Uvre carré.
(1 faut donc, par analogie, voir dans les livres non collés des
bandes de papyrus écrites qu'on va coller bout à bout pour en former
un volume.
Le collage d'un volume étoit une opération importante et dif-
ficile. Il falloit qu'il y eût entre les feuilles une parfaite adhé-
rence et que le point de jonction qu'on appeloit av/mCoXn , commis-
jura, fût cependant aussi peu marqué que possible; l'œil ne«
pouvoit l'apercevoir, s'il faut s'en rapporter à Joseph (2), dans les.
rouleaux de peau envoyés au roi Ptolémée par le grand pontife.
(1) Scd perscripti libri nondum mallcati Tel ornati continebuotur (libri:^
Icgatis) proindc et nondiim cooglutinati , Tel eraendati continebuotur; scd
et membranx nondum consutx contincbuntur. Dig. XXXII, lu, ô.
(s) Antiq. jnd., XII, 3.
832 I. TECHSNER, PLACE DU LOUVRE, 12.
Eléazar. Mais on a sans doute exagéré l'adresse avec laquelle
s'exécutoit cette opération délicate. On peut voir, en effet , dans
une des montres du musée égyptien, au Louvre, un volume en pa-
pyrus très-blanc à demi déroulé, dans lequel les points de jonc-
tion des feuilles sont parfaitement visibles. Ils se trouvent à huit
ou dix pouces de distance, et chaque feuille avance sur l'autre d'en-
viron quatre lignes.
Le collage des manuscrits étoit quelquefois pratiqué par des ap-
prentis copistes. Vtlimy dit Cicéron à Atticus, minas do tuis li-
brariolis duo allquos quibus tyrannio utcUur glutinatoribus (i). Mais
il y avoit des esclaves et des affranchis qui en faisoient leur pro-
fession spéciale ; ils portoient le titre de glutinatores^ titre qui se
retrouve encore dans quelques inscriptions anciennes. On a décou-
vert à Naples une inscription tumulaire portant le nom de
M. Annius Stichius, colleur de l'empereur Tibère (2). Une autre
inscription, trouvée à Rome dans une chambre sépulcrale, nousap-*
prend qu'il y avoit aussi des gens dont le métier étoit de faire de
la colle , glutinarii (3). Ces inscriptions étoient de simples épitaphes
et n'avoient sans doute rien d'honorifique ; mais nous trouvons
dans Photius (4) ^"^ ^^^ Athéniens avoient érigé une statue
à un certain Phillatius pour leur avoir appris l'art de coller les
livres.
Il nous semble maintenant bien démontré que, pour fedre un
livre, les anciens n'employoient pas simplement un rouleau de pa-
pier blanc, tel qu'il sortoit de la fabrique, mais qu'ils tailloient dans
ce rouleau un certain nombre de bandes d'égale dimension, et,
qu'après les avoir couver les d'écriture, ils en formoient un volume
en les collant bout à bout. Par cette opération, le sens du papier
étoit renversé ; ce qui étoit la largeur dans le rouleau de papier
blanc devenoit la longueur dans le volume, et réciproquement : un
exemple fera clairement concevoir notre pensée. Supposons qu'il
fallût 1 ailler dans une main de papier fannien un volume de cinq
doigts de hauteur et de cinquante doigts de longueur; on déployoit
horizontalement le rouleau de papier blanc, et Ton avoit ainsi
devant soi une immense bande de quarante ou quatre-vingts
(0 Ad Atlic, IV, 4.
(s) Orelli, Inscr. seUcl., no agio»
(^) Ibid., no4i^.
(4) Diaprés Ol^mpiodorr, cod. LXXX,p. 190.
BULLETIN DU UBUOPHIUE. 833
piedâ de long sur dix doigts de large (i). A quatre doigts d'une
des extrémités de la main de papier on appliquoit les ciseaux et
on en le voit de bas en haut ime bande quadrangulaire a, qui a voit
cinq doigts sur le côté horizontal et dix sur le côté perpendiculaire.
Lorsqu'on avoit taillé cinq feuilles pareilles a, b^ c, d, e^ on les
retournoit {fig. 2) et on les colloit ensemble horizontalement par
celui de leurs bouts qui ne mesuroit que cinq doigts. On obtenoit
ainsi un rouleau de cinq doigts de large et de c'mquante doigts de
longueur, composé de cinq feuilles ou bandes longues chacune de
dix doigts. Mais cette longueur de dix doigts étant la largeur du
papier fannien {fig. 1), il est évident que le sens du papier a été
retourné et que sa largeur primitive est devenue la longueur dans .
le volume.
Et qu'on ne regarde pas cette explication comme une supposi-
tion purement gratuite ; si elle n'est pas admise, il est impossible
de comprendre le reproche que Pline fait au papier trop grand.
Voici ce passage, que personne encore n'a clairement expUqué.
« Le papier macrocolle avoit un pied et demi de large, mais le bon
M sens suffit pour montrer l'inconvénient de cette largeur (j us-
ai qu'ici il s'agit du papier blanc). Qu'un accident déchire une
M seule bande, on endommagera un plus grand nombre de colonnes
« que sur tout autre papier (2). » (Ceci s'applique au papier écrit
et mis en volume). Les feuilles qui entroient dans la composition
d'un volume éloient plus ou moins longues, suivant que le rouleau
de papier blanc d'où on les avoit tirées étoit plus ou moins large.
Ainsi cinq bandes de papier fannien, larges de dix doigts (fig. i et
2) ont fourni un rouleau de cinquante doigts de longueur, et dont
chaque feuille, longue de dix doigts, renferme quatre colonnes ;
total des colonnes des volumes , vingt. Mais prenons du papier
plus large j le papier Auguste, par exemple, qui est de treize doigts»
Chaque bande du volume (fig. 3 et 4) 2iura treize doigts de lon«
gueur et six colonnes, et le volume entier sera long de soixante-cinq
(1) Voj. les diffdrentes largeurs de papyrus, p. 655, et la planche ci-jointe,
(9) Pedalis erat meosura : et cubîtalis macrocollisj sed ratio deprebeiidit vi-
lium, UDius schaedae revulsioDe plurcs infestante paginas, ie mot mensunt
ne peut s'^enteudre ici que de largeur; c^est seulement par Jà que les diyerft
papiers difléroient entre eux; la longueur étoit la même* pour tous, cVtoii
la longueur de la tige d» papyrus.
836 I. TECHBNER , PLACE DO LOUVRE, 12.
Ce mot n'étoit peut-être , daus le principe , qu'une expression
métaphorique ; plus lard on lui donna une acception propre , en
plaçant à la fin des livres un signe dans la forme d'un 7 ou d'an V
renversé , signe qui figuroit grossièrement le comble KùpeùyiS'et d'un
bâtiment (i). Peut-être le nom de coronis s'appliquoit-il aussi à ces
notes tyronîennes qu'on a trouvées à la fin de quelques manus-
crits grecs d'Herculanum , et dont M. le chanoine Andr. de Jorio
a publié un facsimilé (2).
Ausone a placé le distique suivant en tête de sa notice sur les
professeiu^ bordelais (3) :
Quos legis a prima deductos menide libros doctores
Patri» scito fuisse me».
Ce mot menis désigne bien évidemment le commencement du
livre ; mais quelles sont sa signification propre et son origine? On a
hasardé ^ à ce sujet, bien des conjectures. Turnèbe entend par
menis un signe ou un ornement mis en tête du volume , analogue
à l'autre signe placé à la fin , et qu'on nommoit coronis. Il ajoute
que ce signe étoit peut-être en forme de lune , parce qu'en effet le
mot grec ^nfm a cette signification. Nous croyons qu'il faut en-
tendre simplement par ce mot la première feuille du livre , feuille
à laquelle étoit souvent collée , conmie nous le dirons plus bas ,
une petite baguette portant à chaque bout des ornements en forme
de croissant , qu'on nommoit ordinairement cornua. Il y avoit une
autre baguette de même genre à la fin du rouleau , c'est pour cela
qu' Ausone a dit a prima menide , pour indiquer celle du commen-
cement du volume. Ce qui sembleroit prouver, du reste , que le
menis n'étoit pas simplement un signe du copiste , c'est qu'Isidore
de SéviUe n'en fait aucune mention dans son vingtième chapitre
du premier livre des Origines , où il énumère tous les signes qui
étoient en usage dans les volumes, tandis que le coronis y est ex-
pliqué et représenté.
Parmi les autres signes que fait connaître Isidore , nous citerons
l'astérisque , au moyen duquel on indiquoit une lacune ; le trait
horizontal par lequel on soulignoit les mots ou les pensées qui
étoieat inutilement répétés Lorsque la coiTection étoit douteuse ,
(1) Voy. Isid. de Sdville. Ortg. l, ao.
(a) Officina de' Papiri. Ta vol., 11,^.
(3) Garm.y siS.
BULLETIN DO BIBLIOPHILE. 837
le trait étoit surmonté d'un point. Dans les manuscrits inoins an-
ciens , le trait horizontal est remplacé par des points placés au*
dessous des lettres à effacer. Un commencement de paragraphe , ou
ce que nous nommons un alinéa, étoit marqué par une espèce de
gamma majuscule r -, le même signe renversé j se plaçoit à la fin
du paragraphe. Une flèche , nommée ceraunium , étoit dessinée
à côté d'un passage qu'on vouloit détruire en entier sans prendre
la peine de souligner chaque ligne. Les fautes à corriger se no-
toient à la marge , au moyen d'un signe qui ressembloit à un G
saxon. Isidore fait connaître plusieurs autres signes moins impor-
tants , pour lesquels nous renvoyons les curieux à son livre. On
peut aussi consulter la Vie de Platon, par Diogène Laërce (i).
La plupart de ces signes y sont aussi indiqués comme ayant été
employés dans les ouvrages de Platon , mais leur signification n'est
pas tout à fait la même.
Les colonnes d'écriture n'atteignoient ni en haut ni en bas l'ex-
trémité du papier, en sorte qu'elles étoient comprises entre deux
marges horizontales qui régnoient dans toute la longueur du ma^
nuscrit. On trouve cependant parmi les peintures d'Herculanum
un rouleau dans lequel la marge inférieure manque. Cette es-
pèce d'infraction aux règles de la calligraphie ne devoit pas se
rencontrer dans les copies faites par les libraires, car ceux-ci ne man-
quoient pas sans doute de mesurer la longueur du rouleau sur
celle de l'ouvrage à transcrire. 'Mais on conçoit qu'un auteur, qui
écrivoit lui-même Toriginal de son ouvrage , ait cherché à écono^
miser le papier en remplissant la marge et même le dos du volume;
c'est un original de ce genre que Juvénal désigne lorsque , dans sa
première satyre , il maudit la longueur d'une tragédie qui remplit
la page et le verso :
sumnii plcna jam margine libri
Srriptus et in tergonecdum finitus Orcstcs (3).
Le premier vers pourroit aussi se rapporter à la dernière colonne
du Hvre qui restoit ordinairement vide , et dans le milieu de la-
quelle on répétoit le titre de l'ouvrage. Ce titre se trouvoit aussi ,
comme nous l'avons dit , en tête du livre , au milieu d»^ la pre-
mière colonne , qui , indépendamment de la marge latérale , avoit
(1) Liv. m, p. 85, A.
(2) Satyr. I. 5, C.
53
838 J. TECHCNER, PLACE DU LOUVRE, 12.
encore un espace blanc en haut et en bas (i). C'est dans cet espace
blanc 9 extra ordinem paginarum , que Martial avoit sans doute
écrit sur un de ses livres une ëpigramme adressée à Stertinius ;
c*est la première du neuvième livre (2). Indépendamment des
quatre marges que nous avons indiquées , il y avoit encore une
étroite marge perpendiculaire entre les colonnes. Toutes ces mar—
ges se nommoient indistinctement marginesy orœ > limites.
Les anciens divisoient leurs ouvrages en livres , qui formoient
chacun un volume ; mais ces livres n'admettoient aucune subdi-
vision On y suppléoit par des sommaires très-courts , qu'on écri-
voit sur la marge. Tel est le procédé qu'avoit employé Optatien , en
écrivant le panégyrique de Constantin , picto limite dicta notans ,
et saint Jérôme , dans la traduction d'une lettre de S. Epipbane (3) .
Quelquefois on pliaçoit en tête «de l'ouvrage une table des divers
paragraphes qu'il renfermoit : cette table se nommoit elenchtiSj
tKiyX^^^ ou index. Chez les latins , Valerius Soranus , savant mé-
decin , contemporain et ami de Cicéron , dans un ouvrage intitulé
Epoptidon^ donna le premier exemple de ces tables prélimi-
naires (4)* Il fut imité par Pline l'ancien. Celui-ci , autant pour la
commodité de ses lecteurs que pour économiser le temps de Yes-
pasien , auquel il dédioit son ouvrage, composa son premier livre
d'une table détaillée , dans laquelle il fit entrer, pour chaque livre,
de courts sommaires , un tableau abrégé des faits rapportés , et les
noms des auteurs latins et étrangers qui avoient traité la même
matière. Ainsi , pour consulter l'ouvrage sur une seule question ,
il étoit inutile de le lire entier ; il suffisoit de parcourir la table afin
de trouver facilement le livre et la partie du livre dont on avoit be-
soin (5). D'autres plaçoient cette table à la fin de l'ouvrage, comme
on fait ordinairement de nos jours. Telle étoit la table de l'ouvrage
de Columelle sur l'agriculture , table dont il parle à la fin du
onzième livre.
Ces tables se trouvent encore dans les manuscrits les plus an-
ciens \ mais, après le ix' ou le x' siècle, les copistes s'avisèrent de les
(1) Voy. les papyrus d'Herculanum publias,
(a) Voy. la préface de ce livre.
(3) Ad Pammachium , etSchwarzcfc omam. tibr.U, i3.
(4) Pline rancien, Epitre dédie, à Vespasien.
(5) Voy. rc'pîlre à Vespasien en télé de Thistoire naturelle de Pline. Voy.
aussi la préface de Solin.
BULLETIN BU BTBLIOPHILC. 83g
fractionner et d'en rapporter les fragments en tête des chapitres et
des paragraphes. L'intention étoit bonne sans doute, ntaîtlèe
remaniement a souvent été f^it sans discernement. - ' *
Que les anciens aient mis des pi^éfaces et des épittes dédicà^
toires en tête de leurs ouvrages , c'est ce qui n'a ^ nullement
besoin de preuves. Ces préfaces, proemia prafàJtiênés y cMkir
mençoient avec la deuxième colonne du volume. Nous signa-
lerons, à ce sujet, un fait peu connu , mais curieux , en ce qu'il
révèle dans un auteur célèbre une habitude littéraire , à ce qu'il
semble fort peu logique. Gicéron avoit uo» volume de préfaces
composées à l'avance , et qu'il adaptoit ensuite aux ouvrages qu'il
vouloit publier. Nous apprenons cette particularité d'une de ses
lettres à Atticus (i) , dans laquelle on voit aussi que, par distrac-
tion , il avoit mis en tête de son traité de la Gloire une préface qui
avoit déjà servi pour le troisième livre des Académiques. Ce livre et
le suivant sont aujourd'hui perdus , mais on peut aisément se figu*-
rer le caractère de ces introductions , composées , pour ainsi dire ,
au hasard , de manière à pouvoir s'adapter ensuite à toutes sortes
de sujets. C'étoient des lieux communs de morale ou de philoso-
phie qu'on pouvoit , après coup , adapter tant bien que mal à toutes
sortes d'ouvrages. Au reste , cette bizarre coutume n'étoit point
particulière à Gicéron ; nous n'hésitons pas à voir des préfaces
composées d'avance dans les premiers chapitres des deux princi-
paux ouvrages de Salluste, l'histoire de la conjuration de Gatilina
et celle de la guerre de Jugurtha. Get usage , si toutefois l'on peut
déduire l'existence d'un usage des deux exemples que nous ve-
nons de citer , prit sa source dans une application mal entendue dé
la méthode des rhéteurs , qui exerçoient sur des lieux commin^s
l'éloquence de leurs élèves. Mais, en devenant inutiles pour l'intel-
ligence du livre , les préfices risquoient fort de ne plus être hies.
Ge fut , en effet ^ ce qui arriva : du temps de Pline le jeune , elles
étoient tombées dans un complet discrédit , et les livres qui pou-
voient s'en passer étoient ceux que le public accueilloit avec le plus
de faveur (2).
Il y avoit , au moins pour les poésies légères et pour les pièces
(1) Ad Attic, XVI, 6.
(1) Librum jam nunc oporict ita consuescere, ut sînc praefalione intelliga-
tur. Epist. V, XIII, 3.
84o 1- TECHENEn , PLACE DU LOUVBE, 12.
^détaillées, une autre coutume moins connue; c'éloit de t€r<>-
mim^ chaque livre par quelques vers au lecteur ou à l'ouvrage
lui-même. Martial n'y manque presque jamais. On pourroit peut-
êire en conclure que c'étoit une habitude particulière à cet
ëcrivaiB. Cependant un de ces épilogues semble attester un usage
l^na géuéc^. Il dit à la fin de son livre onzième : « Lecteur,
1 quoique tous puissiez être fatigué d'un livre si long, vous atten*
n dei encore de, moi quelques distiques. »
QtiamTÎs tam longo possis satur esse libello,
Leotor , adkao a me distieha pauca petit (i).
On peut voir des traces de cet usage dans Ovide, à la fin de
TArt d'aimer et des Amours, ainsi que dans les Odes d'Horace.
Lorsque le livre étoit écrit et collé, on fixoit à l'extrémité de la
dernière feuille un petit bâton, autour duquel s'enrouloit le
volume , à peu près comme nos cartes géographiques. Ce bâton
se nommoit , en grec ô/xçaÂbf , en latin umbilicus, parce qu'il étoit
placé au centre du volume enroulé , comme le nombril au milieu
du corps humain. Martial (?.) compare à un ombilic un très-mince
rouleau.
Quid prodest mihi tam maccr libelliis
NuUo crassior ut sit uiubilico
Si tôt us (ibi tridiio legatur?
Ce passage doit détruire toutes les difficultés qu'on a élevées sur la
nature de Vumbilicus dans les anciens volumes.
Lorsque le rouleau étoit déployé, Tumbilic se trouvoit à l'ex-
trémité , de là l'expression proverbiale ad umbilicum perducere, qui
répondoit au grec xopiaviJ'A fTrtrtàivciij et siguifioit terminer quel-
que chose. Horace (3) s'excuse ainsi de ne pas terminer des poésies
qu'il avpit autrefois commencées :
DeuB, dous uam me vetat
Inceplos oliiD , promiasum carmen , iamboi
Ad umbilicum perducere.
Un vieux commentateur explique, dans ce passage, la locution
ad umbilicum perducere ou adducere par finir, terminer, parce que,
(i) Epigr., \l, 108.
(s} Epigr. Il, Ti, 10.
(t) Epod. i4. Toy. on cet eadit>it rancico scoliaste dans Tcdit. de Gpssncr .
BULLETIN DU MBLIOPHILB. 84 1
dit-il, on a coutume de metti-e à la fin des lÎTret: des ipnbilici^ en
bois ou en os. Ceux qu'on a retrouvéâ dans les manuBcrits d'Her-
culanum sont faits tantôt avec du bois blanc, tantôt arec une es-
pèce de sureau ou de canne. Quelquefois on s'est servi d'un
simple morceau de papyrus qu'on a serré et tordu de manière à lai
donner la forme et la consistance d'un petit bâton (i). Du reste, on
n'en a jamais trouvé plus d'un dans le même manuscrit. 11 est néan-
moins certain que , pour rendre la lecture des livres plus com-
mode, on les gamissoit de deux umbilics, un au coumiencement
et l'autre à la fia. Stace se plaint à Plotius d'un échange de livres
où il a voit reçu un volume en très-mauvais état pour un rouleau
tout neuf orné de deux umbilics.
Noster purpareus, Do?usf|ue charU
Et binis decoratus umhilicis (a).
En traitant des ornements des volumes nous rapporterons plu-
sieurs passages d'auteurs anciens où les umbili(;s sont constamment
nommés au pluriel. Ik étoient quelquefois terminés par deux pom-
mettes saillantes , uKfOfjLtpcLT^icc , cornua (3), destinées à protéger les
trancjjes du volume. De là le mot ad cornua , qui avoit la même
signification que ad ximbilicum^ c'est-à-dire jusqu'à la fin, Martial
appelle un livre entièrement déroulé librum explicitum usque ad
sua cornua (4).
Les tranches se nommoient en latin yron/«5, à cause de la dispo-
sition des rouleaux dans les bibliothèques , disposition que nous
ferons connoitre ailleurs. Il ne sauroit y avoir de doute sur la si-
guiBcalion du moi/rontes (5). La partie du volume qu'il désignoit
ctoit double geminœ frontes (6; , ce qui ne peut s'entendre que des
(i) Voy. A. de Jorio OJfic, de' papiri, p. i8 etsuiv., et p. 69.
(4) Sjlv. IV, IX, 7 .
(3) Voy. Martial, X, 107. Ovid. Tristes, l, 1, 8.
(4) Epigr. XI, 107.
(5) Il ne faudrait ])ourtant pas , toutes les fois qu'il s'agit d'un livre , tra-
duire le mot fions par tranche. Ce mot étoit parfois employé mc'taphorique-
ment pour désigner le commencement du livre. Par exemple, Ovide, se dou-
tant bien qu'il existoit dans les mains de ses amis quelques exemplaires des
Métamorphoses , dont il avoit brûlé l'original , pria quelqu'un de faire écrire
en t^tc du premier livre, in primifronte iibelii, un avertissement portant que
l'auteur de l'ouvrage n'avoit pu y mettre la dernière maiu. Voy. Tristes,
f, vil, 3:1.
(6) Tristes,!, 1, 11.
842 J. TECUENËR , PLACE DU LOUVRE ,12.
deux bases parallèles du rouleau cylindrique. On rognoit ces tranches
lorsque les- bandes n'a voient pas été parfaitement égalisées avant
le collage, et cette opération s'exprimoit par librum circumcidere.
Elle n*étoit pas sans difficultés, et Aristote n'a pas dédaigné d'en-
tracer ou du moins d'en expliquer les procédés (i). On se servoit
pour cela, ou de ciseaux , ou d'un instrument tranchant en forme
de petite faux qu'on appeloit sicila. Ce mot, dans le glossaire de
Philoxène publié par Labbe , est donné comme l'équivalent de
ff(ilX<L y^AÇTorifJLGf , couteau à couper le papier, Isidore de Séville dit
que l'usage de rogner les livres naquit en Sicile (2) , contrée
qu'aucun document historique n'autorise à legarder comme
ayant été plus anciennement que toute autre adonnée à la littéra-
ture. Peut-être aura-t-il confondu, dans un des auteurs qu'il a con-
sultés, les mots sicifa et Sicilia,
Lorsque les tranches avoient été rognées, elles n'étoient pas par«-
faite ment unies. Il restoit encore des cheveux, coma^ ou, comme
nous dirions aujoura'hui, des barbes au papier, qu'il falloit enlever
avec la pierre ponce. Ovide , exilé, les vouloit laisser, en signe de
deuil, au livre qu'il envoyoit à Rome.
Nec fragili gemiDœ poliaDtur puraice frontes
Rirsutus passis ut tideare comia (3).
La même opération est indiquée dans ce vers de TibuUc :
Pamex et caoas tondeat ante comas (4) .
Et dans ce distique de Martial ;
Dum Qovus est , neque adhuc rasa mihi froote libellus
Pagina dum taugi non bene sicca timet (6).
Quelquefois les tranches des volumes , comme celles de nos
livres, recevoient une couleur. Celles du livre qu'Ovide envoyoit
à Rome du fond de son exil étoient noires, et cette teinte lugubre
devoit servir à le faire reconnoitre.
Candida nec nigra cornua fronte géras
ipso noscere colore (6).
(i) Voy Aristote. Problèmes WI, 6, et Vossius in CatulL, p. 66.
(1; Orig.,vi, 12.
(3) Tristes,!, 1, 12.
(4) 111,1, 10.
(5) Epigr.,\\,iQ.
(6) Tristes, 1, 1, 8, 62.
BULLETIN BU BIBLIOPHILE. 843
Pour empêcher les volumes de se dérouler on les attachoit avec
des couiToies qu'on nonmioit re^oLfjLavef rSv CiCht^lm^ iora:
Novi libri
NoTi umbilici iora rubra (i).
Dans le deuxième tome des peintures d'Herculanum le frontispice
de la page gS représente, entre autres choses, deux rouleaux super-
posés en croix. Au milieu de l'un d'eux est marqué un trou ou un
bouton qui servoit à fixer la courroie avec laquelle on serroit le
volume. Un li^e ainsi attaché se nommoit constricius Uber , et il
étoit moins exposé à être rongé par les insectes :
GoDstrictos nisi das miiii libellos
Admit ta m tineas trucesque blattas.
Une précaution encore plus efficace contre ces animaux rongeurs
étoit la membrane de parchemin avec laquelle ou enveloppoit les
livres. Un livre connu peut difficilement changer de maître, dit
Martial à un plagiaire ,
Sed pumicata fronte si quis est DODdum ,
Nec umbilicis cultas atque membrana^
Mercare taies ab eo nec sciet quisquam (3).
Les enveloppes des livres en peau, J't^^épeti, sont mentionnées deux
fois par Lucien (3) ; on les nommoit aussi ffiTTvCetiy mot que Ci-
céron a latinisé et qu'Hesychius explique par habits de peau,
S'epfJiàLTivett ctokol). Quelquefois on enveloppoit simplement les
livres dans une feuille de papyrus , p'est ce qui explique pourquoi,
dans plusieurs manuscrits d'Herculanum qu'on a tenté de dérouler,
on a trouvé d'abord beaucoup de papier blanc avant d'arriver au
texte. On s'est autorisé des épi très dédicatoires placées par Martial
en tête du 11" et du VIII* hvre de ses Epigrammes, pour conjec-
turer que les dédicaces étoient parfois écrites sur l'enveloppe des
volumes. Dans la première de ces épitres , le poète se fait adresser
la parole par Decianus, qui lui prouve qu'un livre d'épigrammes
n'a pas besoin de préface. « Parbleu , répond le poète, vous avez
u raison. Et si vous saviez quelle longue épître je vous avois pré-
«I parée! mais il en sera ce que vous voulez, et ceux qui liront ce
(i) Catulle, p. 5o. ,
(i) Martial, Épigr. 1, 67, 10.
(3) Advers. ladoctum, c. 16, et de Mercede conduclis; c. 4i .
844 '• TECHENER, PLACE DU LOUVRE, 12.
« livre vous devront de ne pas être fatigaés avant d'arriver à la
u première page. » Puisque la première page contenoit le com*
menceraent de l'ouvrage , il est clair, a-t-on dit, que l'ëpître pré-
liminaire devoit se trouver avant la première page, et elle ne pour-
voit être que sur l'enveloppe. Le huitième livre de Martial, rempli
des éloges de Domitien, est dédié par le poëte à cet empereur. Il dit,
dans la dédicace, qu'il a cru, par respect pour le nom sacré de
César , qui est en tête de son livre, devoir prendre un ton plus
grave et plus décent, et qu'il en a averti les lecteurs par une courte
épigramme placée sur le seuil même du volume in ipso libelli hujus
limine. Donc, a-t-on dit encore, l'épître étoit avant le seuil ou avant
la première page du livre, par conséquent sur la couverture. Il est
évident qu'un auteur, envoyant lui-même à quelqu'un son livre, a
trèfr;bien pu écrire son envoi sur l'enveloppe, si cette enveloppe
étoit de nature à recevoir l'écriture. Mais que les copistes aient
suivi cet usage dans les livres qu'ils confectionnoient pour les
vendre, on ne peut en trouver ici aucune preuve. C'est comme si
nos neveux , sachant qu'au xix' siècle les ouvrages commençoient
en France avec la première page et que néanmoins ils avoient une
préface, en concluoient que la préface étoit imprimée sur la cou-
verture.
Lorsqu'on a voit terminé tous les volumes qui composoient un
seul ouvrage, on les réunissoit en un faisceau retenu par un lien
qui en faisoit plusieurs fois le tour. Horace, envoyant ses œuvres à
Auguste par l'entremise de Yinnius Asella, recommande, entre
autres choses, à ce dernier, de ne pas porter gauchement le fais-
ceau de volumes sous l'aisselle comme un rustre porteroit un
agneau,
Ne forte sub ala
Fasciculum portes librorum, ut ruslicus agnum (i).
Le faisceau étoit placé perpendiculairement dans un étui cylin-
drique, sciùiium cun^um (2), qui ressembloit exactement, qu'on nous
passe la comparaison en faveur de sa justesse, aux boîtes en bois
blanc dans lesquelles s'expédient les pâtés de Strasbourg. Ces étuis
se nommoient p(^ctpToçvAflt)t/ûc, cKflytcty kpKKcti ^ scrinia, cistœ, capsœ.
On en faisoit en bois précieux pour conserver les hvres de luxe ;
ê
(1) Epîlres, 1, xiu, 12.
(2) Ovide, TrisUSy I, i, loC.
BULUSTIN DU BIBUOPHILC. 845
c'est une boite pareille que désigne Horace en parlant des vers
dignes d'être conservés dans du bois de cyprès, carmina.,. leifi
seruanda cupresso (i). Au corps de la boite étoil ordinairement
fixée une serrure, dans laquelle venoit s'enclaver une verge de
fer attachée au couvercle , à peu près comme dans nos malles de
voyage (2). Horace fait allusion aux étuis fermés à clef lorsqu'il
dit à son livre, pressé de paroitre :
Odisti tlai/es et grata siglila pudico(lihw) ^3).
Sur les c6tés du serinium étoient attachés deux anneaux, d'où par-
toient les deux extrémités d'une courroie destinée à faciliter le
transport de la boité (4). Les enfans de qualité, lorsqu'ils alloient
à l'école, étoient suivis d'un esclave nommé capsarius, qui portoit
l'étui renfennant les livres et les autres instrumens d'étude néces-
saires à l'écolier. Cet usage est exprimé dans ces deux vers de Ju-^
vénal , où , par parenthèse , on voit que les leçons des maîtres
d'école à Rome n'étoient pas taxées à un prix trop élevé :
Quisqiiis adhuc imo partam coHt asse Mioeryam,
Qnem sequitiii* custos angustae vemula capsac (5).
Les auteurs avoient aussi des cassettes où ils conservoient les ou-^
vrages terminés , mais qu'ils n'avoient pas encore publiés. Pour-»
quoi, dit Martial à Sosibianus, pourquoi ne veux-tu rien publier
lorsque tes écrins sont remplis d'ouvrages terminés ?
(0 Art. poétique, V, 33 1.
(2) Voy. les peintures d^Hcrculauum, tom. Il, pi., 3 et ]tfoiitfaucon,y//i//<7.
expliquée^ tom. III, pi. vi et vu.
(3) Epttre, I, 20.
(4) Peintures d^Hercul., t. II, p. 7.
(5) Satir. X, 117. LY>dit de Diocle'tien , qui fixe un maximum pour tout
Pempire romain , ëdit public en 1836 par M. le colonel Leake, diaprés une
pierre découverte à Stratonicde , nous fournit des renseigneroens un peu ptu&
précis sur les divers salaires. En supposant, avec MM. Borghesi et Dureau
de la Malle , que le si^e monétaire , employé dans cet édit , signifie lo
denier de cuivre, équivalant a a c. et demi, nous trouvons que chaque
écolier payoit par mois : pour un maître de lecture , 1 fr. 35 c; pour
un maître de calcul, 1 fr. 90 c; au professeur de sténographie, 1 fr. 90c. ; au
maître dVcriturc , 1 fr. 36 c. ; au grammairien grec ou latin , au géomètro
et au professeur dVloqucncc, 5 fr. j4n edict. oj Diocletian , p. as. Cet édil
se trouve aussi à la suite des Recherches sur le Dt^it de propriété chez les
Romains , par M. Charles Giraud, d^Aix. Voy. cet-ouvr., Pièces jnst.y p. 5o^
846 1. TECHENERy PLACE DU LOUVRE, 12.
Plena laboratis babeas quum scrinia libris
Emittis quare, Sosibiane, nibil(i) ?
Et Pline le jeune s'adressant à Nason : « Ailleurs je pourrois vous
montrer des greniers pleins , ici je vous ferai voir un écrin bien
garni : Possum tibi, lU aliis in locis horreum plénum sic ibi serinium^
osiendere (2). » Des boites du même genre contenoient les livres qui
étoient encore sur le métier. Horace, levé avant le soleil, deman-
doit du papier, des roseaux et ses écrins :
prias orto
Sole TÎgil, calaroum et cbartas et scrinia posco (3).
Quelquefois on écrivoit sur la boîte le titre de l'ouvrage qu'elle
contenoit ; on en peut voir un exemple dans la septième planche
du troisième tome de V Antiquité expliquée. Toujours ou presque
toujours les volumes avoient un titre extérieur dans leur partie su-
périeure, c'est-à-dire sur celle des tranches qui apparoissoit aux
yeux lorsqu'on enlevoit le couvercle de la boite. Ovide , exilé ,
envoie son livre à Rome, il lui recommande d'entrer dans sa de-
meurq où il trouvera ses frères, qui tous^ à l'exception des trois
livres de VArt d'aimer, cause ou prétexte de son exil, montrent
leurs titres étalés au-dessus de leur tranche découverte :
Caetera turba palam titulos ostendet apertos
Et sua détecta nomioa fronte geret (4).
Ces titres étoient écrits sur de petits morceaux de papyrus ou de
parcliemin qu*on appeloit TtTTctKÎct , en latin pittacia. On donnoit
aussi ce nom aux étiquettes collées au sommet des amphores de
vin, étiquettes qui annonçoient la qualité et l'âge de la liqueur (5).
Pour les volumes, on inséroit ces petits morceaux de parchemin ou
de papyrus dans les tranches, et on les y fixoit par un bout avec de
la colle, de manière à ce qu'ils pussent, en se repUant, couvrir la
tranche presque en entier et offrir le titre du livre aux yeux du lec-
teur. On peut voir des titres de ce genre parmi les peintures d'Her-
culanum (6) et dans une planche où Schwarz a fait dessiner une
(i) Ëpigr. IV, xxxu, I.
(a) IV, Yi, a.
(3) Epistres,ll,i, iia.
(4) Tristes, I, I, 109.
(5) \oy. Pétronne. Satyric,^ p. i4, 1. 16, éd. Loticbius, in-4.
(6) Tom. Il, pi. 9, et les frontispices des pagea 7 et 91 .
BULLETUI DO BIBLIOPHILE. 847
ancienne bibliothèque d'après un bas- relief en marbre trouvé à
Nimègue vers la fin du siècle dernier. M. le chanoine Andr. de
Jorio a pareillement fait représenter un manuscrit du musée de
Portici, auquel est encore fixé un fragment rectangulaire de papy-
rus écrit, pendant en dehors de la tranche du volume. Quand le
rouleau est déployé, le morceau de papyrus sur lequel est écrit le
titre en occupe le milieu (i). Pour les volumes dont les umbilics
étoient à pommettes saillantes , il y avoit une autre manière de
disposer le titre extérieur ; on Técrivoit sur une petite bande de
parchemin qui avoit exactement la longueur du rouleau, et cette
bande cloit collée le long du bord et au verso de la première
feuille. Cicéron demande à Atticus des colleurs qui puissent aider
Tyrannion : « Recommandez-leur , dit-il, d'apporter de petites
« bandes de parchemin avec lesquelles on fait ces sortes de titres
« que vous autres Grecs appelez, je crois, avKhkCovç (2). » Ne
semble-t-il pas qu'il s'agisse dans cette phrase d'un titre de telle
nature que la langue latine n'avoit aucun mot pour le désigner ex-
pressément? Or le mot grec employé par Cicéron désignoit une
petite bande de peau qu'on colloit ou qu'on cousoit au bord des
vétemens (3). Cette espèce de titre en forme de bande est encore
clairement désigné par Tibulle , lorsqu'il veut que son nom en
lettres ornées couure le bord de son livre.
Summaque prœtexat tenuis fa.^tigia chartae
Indicct ut noroen littera picta tuiim (4).
Le mot prœtexat ne laisse aucun doute sur la disposition du titre ;
on sait qu'on appeloit robe prétexte, toga prœtexta^ celle que por-
toient les enfems mâles au-dessous de dix-sept ans etles filles jusqu'à
leur mariage, parce qu'elle étoit bordée, prœtexta^ d'une bande de
pourpre. Parmi les manuscrits d'Herculanum, deux ont leur titie
ainsi écrit sur l'extrémité extérieure du rouleau (5).
Le manuscrit du musée de Portici, dont nous avons parlé plus
(1) OJJicma de' papiri, p. 67 et suiv., planch. 1, B. *; et Peintur, dUercu^
lan,y\. V, p. 373.
(9) lisque imperes ut sumaot membranulam ex qua indices fiunt, quos vu<i
Grxci, utopinor, ffvhhkCovç appellatis.
(3) Voy. le commentaire de Saumaisc sur la vie de Pertinaz, par J. Capi^
tolin, c. 8.
(4) Eleg., m, I, Il et la.
(5) Jorio, Offic'uia de' ftapiri, p. 6^.
848 I. TEGHENEft, PLACE DU tOOVEE, 12.
haut, offre une particularité que M. Aodré de Jorio ne manque pas
de signaler. Outre le morceau de papyrus pendant en dehors de
la tranche et sur lequel est écrit le titre, il y a, sur un autre point du
rouleau, un petit ruban fort court, disposé de manière qu'éviden»-
ment il n'a jamais pu servir à lier le volume. Dans le dessin publié
par M. de Jorio, le ruban parait rompu et la destination n'en est
pas fort claire. On peut tirer plus de lumière d'une des peintures
dllerculanum (i), représentant un jeune homme couronné de
lierre qui tient un rouleau dans sa main droite. A la partie supé-
rieure du rouleau est fixé un lien formant, immédiatement au-
dessus de la tranche, une boucle de deux pouces de longueur, dans
laquelle il étoit facile d'introduire les deux premiers doigts de la
main ; comme le jeune homme appuie l'index de la main gauche
sur la tranche du livre, à la naissance même de la boucle, on ne
peut dire si cette dernière est attachée à l'umbilic ou collée au pa-
pier. Dans tous les cas, il est naturel de penser qu'elle servoit à tirer
le livre de l'étui qui le renfermoit ordinairement ; nous ne voyons
pas du moins qu'elle ait pu avoir une autre destination.
n nous reste maintenant à parler des ornements. qui disdn-
guoient les volumes de luxe des livres ordinaires. Les premiers
étoient quelquefois écrits avec des encres d'or et d'argent , et les
marges en étoient chargées de peintures. Tel étoit l'exemplaire du
panégyrique de Constantin qu'Optaiien adressoit à cet empereur :
Qna; quondam fueras pulcro decorata libello
Carmen in Âugusli ferto, Tbalia, inanus
Ostro tota nitcns; argento aiiroquc coruscis
Scripta notU, picto limite dicta notans.
On les frottoit avec une espèce d'huile nommée ccdrium , parce
qu'on la tiroit du bois de cèdre , et qui avoit la propriété de préser-
ver les corps des insectes et de la mobissure (2). Martial ne permet
À son livre ce précieux liniment que lorsque le patronage de
Faustinus lui donne quelque espoir de durée (3). Le livre des
Tristes , afin de ne point faire contraste avec le deuil et la dou-
(1) Tom. m, pi. 45.
(5) Ex cedro oleum y quod cedrium dicitur, nascitur , quo reliqnse rcs
Mnctx, ut ctiam libri, a tineis et a carie non Ixduntur. Vitruve, II, ix.
(3) Faustini fugis in sinum! sapisti.
Gcdronunc licet arobules perunctus, etc.
Epifçramm^t 1'*» a* Voj. aussi V. 6; VIII, 61, elc
leur du poëte » n'étoit ni froUc d'buîle de cèdre , ni poli à la pierre
ponce : . .
Quod neqne Bora oédroflavuê nec- puroice Iseyis
Erubui domÎDo cullior esse meo (1).
Ce dernier passage prouve que l'huile de cèdre donnoit aux livres
une teinte jaune. Nous avons déjà parlé des livres de Nunia , dé-
couverts dans la terre après cinq cents années. Pline s'explique
leur conservation , en supposant qu'ils avoient été enduitsavec de
l'huile de cèdre ; libros citrcUos fuisse propUreçi arbitrarer (ineas
non ietigisse (a). Les mots cwminq udrQ digna , dans Perse, sont
une allusion à la durée des livres frotpés d'huile de cèdre et peu-
vent se traduire ainsi ; des vers dignes de V immortalité :
An erit qui Telle recuset
Os populi meruisse, et cedro digna loeutas
LiDquere(3).
Horace a dit avec moins de concision :
Speramu» carmina ftngi
Posse linenda cedro et levi servanda cuprcsso (4).
Reprenons Tépigramme dans laquelle Martial félicite son livre
de s'être choisi le patronage de Faustinus. Il le rassure contre les
critiques et lui accorde tous les ornements réservés aux livres qui
dévoient avoir une longue durée :
Cedro nunc licet ambiiles periinctus
Et , frootis geroino deoens honore ,
Pictis luxurieris umbilicis ;
Et te purpura delicata vclet,
Et cocco rubeat superbus index :
lllÔTindicenec probum timeto.
Le second vers, ctfrontis gcmino decens honore^ indique bien clai-
rement la double tranche du volume , et rappelle l'usage que
nous avons déjà signalé 9 d'après Ovide , de leur donner une cou-
leur particulière.
Nous connoissous maintenant et la nature et la matière des uni-
bilics , que nous avons comparés aux bâtons de nos cartes géogra-
(i) Tristes, III, 1, i3. Voy, aussi 1,1,7.
(») Hist.nai.y XIII, 27.
(3) Perse, I, 4o.
(4) Art poétique, vers 33 1 .
85o !• TECBBNEII9 PLACE DV LOUTEE9 12.
phiques. Une nouvelle cause de ressemblance est la couleur noire
qu'on donnoit souvent à ces umbilics. Tels étoient ceux des livres
d'ëpigrammes que Martial offroit à Dcunitien , par l'interraëdiaire
de Parlhenius :
Nanquam grandia neo molesta poscit
Qu»y cedro decorata purpuraqae,
JVigris pagina crevit unthUicis (1).
Le vers pictis luxurieris umhilieis semble prouver qu'on omoit
quelquefois ces petites verges de couleurs brillantes. Dans une
autre épigramme du même auteur, nous voyons que ses livres se
vendoient , dans tout l'empire , ornés d'umbilics :
Liyct Carinus
Non jam quod orbecaotor etle^or toto ,
Ncc umbilicis quod decorus et cedro •»
Spargor omnes, Roma quas tenet, gentes (3).
Une foule d'autres passages prouvent que les umbilics étoient des
ornements. Nous avons déjà cité celui de Stace :
Noster purpureus noTusque charta
Et binis decoratus umbilicis.
Et l'épigramme que Martial adresse à un plagiaire :
Sed pumicata fronte siquis est nondum
Nec umbilicis cuUus atquc mcmbrana.
Ce qui contribuoit surtout à faire des umbilics un ornement pour
le volume , c'étoient les extrémités saillantes , cornua , qui en for-
maient les deux bouts , et qui étoient ou couvertes de peintures ou
incrustées d'ivoire. TibuUe faisoit peindre les cornua d'un volume
qu'il adressoit à Nérée :
Alque inter gemiaas pingant.tr cornua froDtes(3).
Ovide , au contraire , ne vouloit pas que les umbilics de ses livres
des Tristes fussent ornés de croissants d'ivoire :
Candida nec nigra cornua fronte géras.
Les umbilics eux-mêmes pouvoient être en ivoire ou en quelque
(1) Martial, V, 6.
(a) \lll,6i.
(3) Eleg,, IIf,i,9.
BULLETIN on UBUOPHILE. 85 1
bois précieux. Lucien parle deux fois de niagnifiques volumes ,
CtChiov iifÂyKAKov y KAhXiffTotç CiChlotç j enveloppés dans des mem-
branes couleur de pourpre , et enroulés sur des umbilics d'or,
')(jÇVff'o7 OfJL^€tXo7 (i).
Les expressions de Martial , umbilicis cuhus atque membrana ,
prouvoient déjà que les parchemins avec lesquels on envelop-
poit les volumes étoient quelquefois assez précieux pour leur
servir d'ornement. Lucien nomme ces enveloppes Si<p&ifeLi ^op<pvf «t),
des membranes de pourpre. TibuUe donne pour enveloppe au
livre qu'il adresse à Nérée un parchemin teint en jaune.
Lutea sed Diveuin invoWat membrana libellum (s).
Mais les vers et te purpura delicata velel , eedro.,, decoràta purpu-
rtujue prouvent qu'on employoit aussi à cet usage des lajnbeaux
d'éioffe de pourpre. Martial , envoyant à une dame romaine un
livre de poésies encore inédites , l'a voit néanmoins couvert d'une
robe de pourpre :
Pcrfer Atestinse nondam vulgata Sabînae
Car mina, purpurea sed modo cul ta toga (3).
Le même auteur adresse à Artanus , prêt à partir pour Narbonne ,
un exemplaire de ses ouvrages , qu'il n'a pas eu le temps de Cadre
orner comme il l'aurait voulu :
Nondum murice cultus, asperoquc
M orsu pumicis aridi politus ,
Artanum properas scqui , libelle (h).
Une enveloppe de pourpre ornoit aussi les fastes , espèce de calen-
drier que i*édigeoit annuellement le grand pontife , et dans lequel
étoient marqués les jours fastes ou néfastes , les jours supprimés ou
intercalés , les fêtes , les marchés et les principaux événements (5).
Ovide 9 qui s'étudie à dépouiller ses livres des Tristes de tous les
ornements qui pourroient contraster avec sa douleur, met l'enve-
loppe de pourpre au nombre de ces ornemens intempestifs (6).
(i) Advers. indoct., c. 4 ; de Mercede conductis, c. 4i .
(i; Elcg., 111,1,9.
(8) Epigr., X,93.
(4) Ibid., VIII, 7a.
(5) Martial, XI, 4; XII, s6. Voy., pour la composition des Fastes , M. Le-
derc , des Journaux chez les Romains, p. i43.
(6) Tristes^ It if &•
85^ I. TECHEIIBB, PLACE DU LOUVRE, 12.
Nec te purpureo vêlent raccinia fuco;
Non est conveniens luctibus ille dolor.
Il ajoute immëdiatement :
Nec titulus minio , nec cedro charta notetur ,
prescription diamétralement opposée à celle de Martial , qui rend
si bien l'effet d'un titre éclatant :
Et cncco rubeat superbas index.
Nous avons parlé ailleurs des encres de couleur, et particulière-
ment des encres rouges employées dans les titres des volumes. Il
resteroit à décider si ces couleurs éclatantes servoient à orner le titre
intérieur ou les titres extérieurs. Il est certainement question d'un
titre extérieur dans ces vers de Tibulle , que nous avons déjà
cités t
Summaque praetexat tennis fastîgia cbart»
Indicet ut nomen littera picta meum.
Les autres passages où l'on fait mention des encres rouges pour
les titres sont moins formels ; ils semblent , h la vérité , s'appli-
quer plus naturellement aux titres apparents qu'à celui qui est
écrit dans le rouleau , en tête de l'ouvrage. Néanmoins , on ne
peut guère douter que ddos les volumes où l'on prodiguoit les
peintures et les encres d*or et d'argent , comme dans le panégy-
rique de Constantin par Optatien , le titre intérieur, qui , par sa
nature et par la place qu'il occupoit dans le rouleau, altiroit aus-
sitôt l'attention, n'ait eu aussi sa part de ces ornements de luxe.
On ne peut douter, du reste, que dans les livres de moindre prix,
écrits * simplement à l'encre noire , on n'ait distingué le titre par
une encre d'une autre couleur ; c'est dans cet usage , comme nous
l'avons déjà fait observer, que le mot rubrica, signifiant titre de
lois , a pris son origine.
H. Gbraod.
{La suite au numéro procheUn.)
iBulletin hn i3ibUapl]ile,
BT
CATALOGUE DB LtVRES RAM» BT CV1UBUX 9 DE
LITTÉBATUBB, d'bISTOIBB , ETC., QUI
SE TBOUVBNT a la LIBBAJRIB DE
/. TECHEKBB, PLACE
DU LOUVBB ,
ifo iS.
N» 17. -- OcTOBBB 1859.
1807 Abbl Beffeot (dit lb COUSIN Jacques). Lettre autog. sign. à
André Dumont, 7 fructidor. \ 5 — »
1808 Aga d'Algbe. Consentement de l'Aga delà milice d'Alger ,
en Barbarie , à l'exécation des commandemens du sultan
Ibrahim, pour le contrat des esclayesûrançais, le i oayril i643.
10— »
i8og Akakia (Haetin le docteur). Pièce ayec signature originale ,
du 2 may 1578 4 — *
1810 Amtot (Jacques). Pièce ayec une ligne et signature originale,
du 3 1 décembre 1669 /^~^o
181 1 Ancre (le mar^hal d') au prince deNarestang. Lettreautog.
sign. Amiens, a octobre i6i5 3o«— n
1812 -« —-au même. Août 1616 34*-»
54
854 '* TECBENER, PLACE DU LOUVttE, 12.
i8i3 Anne or Bretagne. Lettre originale avec signature adressée
au général de Languedoc lo— »
i8i4 Anne d'Autbicbb. Lettre autog. sig. adressée au duc de Saxe
Wômar, datée de Saint-Crermaîu , le i6 ayiîl 1639, ^^^^
cachet 27 — n
181 5 Arnaud d*Andillt. Pièce autog., avec signature originale 7
3i juin 1642 5 — M
181 5 bis, AuGBH. Oe l'Académie françoise. Lettre autographe
signée. 3— n
1816 Arcq (le chevalier d'). Lettre de trob pages. 14 février,
177 1. ... .*.... 6— »
1817 Babeuf (Gragchub). Un cahier pour une défense prépara-
toire de G^ Babeuf contre un jugement du tribunal de
Montdidier , avec de nombreuses annotations autographes ,
mémoire fort curieux 18— ».
1818 Baluze (Etienne). Pièce autog. sig. datée de Paris le 5 oc-
tobre 1679 * . . . . I
1819 Balzac (historiographe). Pièce avec signature originale da-
tée du i*' février 1629 8^-< n
i8ao BEAUiLiRGHAis. Mandat de six cents livres au porteur, à va-
loir sur ses honoraires d'auteur de Tarare, 24 novem-
bre 1790 5 — »
1821 Bellay (Martin du). Pièceavec signature originale sur vélin,
3o avril 1547 3 — I»
1822 Bblaudibrb (db la). Le célèbre poëte |nrovençal^ Pièce avec
signature originale sur vélin, 24 novembre i564. 12—- >«
1823 Bergbrdn(le votaabur). Lettre autographe signée adressée à
M. Godefroy, datée de Blérancourt le 22 octobre. 4^ *"
1824 Bto^(THÉODORB). Lettre au^raqphe signée. 24— h
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 855
1 825 BmoN LE (MARECHAL de). Belle lettre autographe signée adres-
sce au roi, datée de Muret le i4 &vril 1579. 7^ — **
Autie lettre 65 — »
Décapite sooi Henri IV.
1826 B01S8Y d'Anglas. Lettre autographe signée à André Du-
mont. Paris , 5 floréal an III 5 — »
1827 Bonaparte (Lucien). LeUi^ autographe signée Rd[)oglio.
10 — »
1828 BoNGARs (de). Lettre autographe signée, de 3 pages, adressée
h M. de Yilleroi, datée de Francfort le i4 novembre
1602, avec cachet 16—»
1829 B088UET (évêqub pe Meaux). Lettre autographe signée de
Meaux, le 1*' mai 1695 iS^^n
i83o Bourbon (Louis de). Lettre autographe signée à la reine,
datée du 28 novembre i56i 10 — «•
i83i Bourdon (de l'Oise). Deux lettres autographes signées, con-
tenant des recommandations à son collègue Dumont.
i832 Brionne (le gohte de). Lettre autographe adressée au duc
de Valentinois, style très-libre, 3 1 juillet. , . 10— »
i833 BucKiNGHAM (le DUC de). Belle lettre autographe signée adres-
sée au marquis dTffiat , ambassadeur du roi de France à
Londres, 22 février 1624. (T'rè^-rare). . . . 4® — »
1834 Cauden (historien anglois). Lettre autographe signée en
anglois 16 — »
1 835 Camusat (Pierre). Pièce autographe signée, du 28 mars 1 7 16.
6- »
i836 Canglaux. Lettre autographe signée à André Dumont, datée
de Paris , 3o jammr an V 6i«- »
856 J. TECHENER , PLACE DU LODVRE, 12.
1837 Ganobille (mademoiselle Simon), artiste du Théâtre-Fran<»
çois et auteur. Lettre autographe signée. . . . lo^ — »
i838 Catherine de Médigis (la reine). Lettm autographe signée à
madame la duchesse de Savoie 32 — «>
1839 Catlcs (madame de). Lettre autographe signée, 1'' décem-
bre 17 16. (Rare,) 20— »
1840 Chamillart(6arriel). Pièce autographe signée, 167g. 2—»
1841 Chaptal (ministre). Lettre autographe signée à André Du-
mont, 1 7 messidor an II 6 — »
1842 Charles II (roi d'Angleterre). Lettre autographe signée ,
lô septembre 1667 4^ — *'
1843 Charles III (duc de Lorraine). Lettre autogr. sign. datée
de Nancy le 17 juillet. Lettre autographe signée adressée
au roi. Il lui rappelle sa promesse de payer un supplément
de dot, lors du mariage de Catherine j de madame sa fille
avec son fils le duc de Bar, avec cachet. . . . 5 — »
1844 Charles de France (dauphin). Belle pièce sur vélin, signa-
ture originale , i5 mai 1422 3 — »
1845 Charles (duc de Savoie). Belle pièce sur vélin, avec signa-
ture originale et cachet 4^~ *'
1846 Christine (reine de Suède). Lettre avec signature adressée à
Pierre Bidal, datée d'Upsal, 14 décembre i653. 4 — ^
1847 Choron. Lettre autographe signée relative à son projet de
concerts spirituels, datée du 1 1 novembre 1826. 2 — >•
1848 Colbert. Joli billet autographe signé 12 —
M
1849 CoMiri DE SALUT puBuc. Pièces diverses avec signatiu*es
BULLETIN DU filBLlOPHlLK. 857
de Billaud Yarennes , Robespierre y Camot , GoUot d*Her-
bois, Saint-Just, Prieur &— »
i85o GoMMYNE» (Philippe de). Une pièce avec signature originale,
contenant reçu de 5oo livres pour ses gages j a6 octobre
i484) sur vélin. (Très^rare.) i8— »
i85i CoNDÉ (Louis de Bourbon le Gband). Lettre autographe si-
gnée adressée au duc de Longueville, 12 décembre 1639 ,
avec cachet entier aux armes de France. . . . i5— »
i85i bis. Constant (Benjabun). Lettre autographe signée. 5—»
1 852 GoBNEiLLE(THOBfA8). Reçu de gratification, 1 2 novembre 1 665.
I
i853 Courtois (E£PBÉSBNTA^T du peuple). Lettre autographe si-
gnée à André Dumont, 3 messidor an III. . . . 8 — I»
1854 Desportes (Philippe). Lettre autographe signée adressée à
M. de Villeroi 26— »
i855 Devienne (mademoiselle) , actrice célèbre. Lettres autogra*
phes au citoyen André Dumont 6*—»
i856 Duras (la duchesse), auteur d'Ourika, etc. Lettres autogra-
phes signées 8— »
1857 Du Bellay. Pièce originale avec signature. . . 3-— 5o
i858 EsPERNON (Louis de la Valette, duc d'). Lettre autographe
signée adressée à M. Tévêque de Luçon, du 9 février 1621.
i5 — »
1859 Fauchet (Claude). Pièce originale avec signature , 16 juillet
i565 . . , 10 — »
fl86o Flamsteid. Longue lettre autographe signée, 7 octobre 1681.
n
858 )■ TECinMBK, VLACB »D LODTnE, 13.
1861 FoHTAiNK (di u). Reçu autographe et ngoé da i6 d^embre
1661 40—-
Tris-nre.
i86s FmcQtnT. Pièce avec ngoature originale , 17 février 1600.
3— -
i863 FiiaON (auEÉSENTAHT bu puivlm). Lettre autographe signée
adressée à son colique Dumont ; pétition apostillée par
Fréron et renvoyée à son collée Dumont. . . i3 — ■•
1864 Gabtom (doc n'Ouii&in), BU d'Henry IV. Lettre autographe
signée an doc de Weymar, datée de Paris le 17 avril i638,
avec cachet as—»
1864 bù. Gkhus [D. db). lettre autographe ùgnée- - ^~~ '
i865 GiKAUKHi, sculpteur du roi. Signature sur un reça de rente,
a août 1 700 . 3— 5o
18G6 GnAiaioiiT(i.BcnvALmi»). Lettre autograpbeûgnéeadres-
■ée au surintendant ao — > <•
1867 GKAMDvn.1.1 (lb caidikâl}. Lettre autographe ngnée datée
de Madrid le aa juin 1 583 17 — -
1868 GnAPPiM (Dox). Lettre autt^qihe s^ée. . . . 5 — ■
1869 GBiiaf.Unepageauti^nphe&M.Taginire. . . lo — -
1870 Hma (Dahibl Hbiiu). Lettre autographe ùgnée avec ca-
chet en timbre sec, datée du 3o mai i6a6. . . 6 — »
1871 Hbmbby (Hichbl-Pabticblli ubub n'). Lettre autt^rapbe
signée adressée à M. Boutàlle, datée de Parisle 7 août i645.
6— -■
Iga Hbmtiavh (évèque du PonuBs). Belle lettre autographe
signée datée de Poicticrâ le ao décembre 1637. 10 — ■
BULLETIN DU BlftUOPHlLE. 85g
1873 Henby II Boi DE France. Lettre avec une ligne autographe
signée adressée à M. de Villeroi, 22 avril i542. 10— »
1874 Hbnbt III. Belle lettre autographe signée adressée à M. de
Villeroi. 35 — »
1875 Henrt IV. Lettre aut. avec signature originale adressée à la
reine, mère du roi monseigneur, juillet 1 585. . . 4^ — ^
1876 HospiTAL (Michel de l'). Deux reçus avec signature origi-
nale, sur vélin, 1 5 janvier, 1 5 octobre i563. . . 3 — >»
1877 IsoRÉ ( REPBÊSBNTANT DU PEUPLE). Lettres autographes
signées adi^essées au citoyen Dumont. . . . 5 — »
1878 Jacques II (roi d'Angleterre). Belle lettre autographe si*
gnée 4^ — **
1879 Jean (roi de Danemarck). Lettre avec signature originale
adressée à Louis Xn, du 20 juillet 1507. . . . 5 — •
1880 Jeannin (le président) à IVf. de Pisiaulx. Belle lettre auto-
graphe signée , recommandation en faveur du baron de
Eoussillon 17-^»
1881 Lettre autographe signée adressée à M. Villeroi ^
avril 161 4 i5 — »
1882 — — «■ Lettre avec signature originale, 16 mars i6i4*
' fi — „
]883 Juan d'Autriche (don). Lettre avec deux lignes autographes
et signature originale datée de Namur, le 25 avril 1577.
10— »•
1884 JuvBNAL DES Ursins , historieu de Charles VIL Pièce avec
signature originale, du a4 juillet i3g6. . • . 5 — >»
860 J. TECHEMERy PLACE DU LOUVRE, 12.
i885 liAFATBTTB (lb génébal). Lettre autographe signée datée du
17 août i83o 3 — »•
1886 Lamabck (Robbbt). Pièce avec signature originale datée de
Paris, 16 avril 1662 4*~ *
1887 LAMAVRisiiBE (nABBCHAL DE Castblnau). Belle lettre auto-
graphe signée adressée à la reine, datée du 9 mai 1567.
i5 — >»
1888 Lamothe-Houdaiicoubt (le mabj^chal ob) au cardinal Maza-
rin. Belle lettre autographe signée, 28 août 1648. i5 — >*
1889 Lbbon (Joseph). Lettre autographe signée dans laquelle il
annonce à son collègue Dumont « l'arrivée de Doullens de
onze têtes, dont deux sont tombées la veille, et qu'il va faire
suivre par les autres. » Cette lettre, fort longue, est des plus
curieuses par sa forme et son style sauvage. Arras, 24 ^^^^
tôse an II 4^^ — **
1890 Lettre autographe signée à son collègue André
Dumont, datée du 6 nivAse an II. . . . . . 1 2 — »
189 1 ■■' Lettre de quatre pages autographes, datée d'Abbe-
ville le 22 août an II, à la Convention nationale. i5 — i*
1892 — Pièce autographe signée, du 4 août 1 798, avec une
apostille de sa main qui peint tout son caractère. i5^> »
1893 Lancelot du Lac. Pièce avec signature originale , le 20 juin
i5og 5— »
1894 Lbgouvé. Lettre autographe signée 7 — »
1895 liEGEiNSKi (Stanislas). Lettie autographe signée , datée de
Menarsle 3i mai 1782 17 — »
1896 Lbvasseub (de la Sarthe). Lettre autographe signée adressée
BOLLETIM on BIBUOPBILX. 86 1
au citoyen Dumont le 27' jour du i*' mois de l'an II de la
république; 4"~ **
1897 Louis XI. Lettre autographe signée au trésorier du Dau-
phin , datée d'Orléans le 2 mars i465. « Par cette lettre
très-curieuse, et entièrement de la main du roi, il prie instam-
ment le trésorier du Dauphin de se procurer , à Lyon ou
ailleurs, 49<>oo ^us pour les remettre au fik aîné du duc de
MUan qui est venu à sa nécessité avec ses gens , pour lui
donner les moyens de retourner chez lui ; les suppUcations
auxquelles le roi descend dans cette lettre prouvent quelle
difficulté il éprouvoit pour se procurer une somme aussi
minime à cette époque, h 7^^ *
iSgS Louis Xn. Pièces avec signatures originales, i485.
3-5o
1899 Louis XrV à sa sosur, 3 pages.
Celte lettre est parfaitement authentique et De peut 6tre attri-
budc à Rose. Autre pièce avec une ligne de sa main et signée.
Si—»
1 900 LoAHAiNE (lb cardinal de) au roi. Longue letti'e de deux
pages autographes signée, datée de Bruxelles le i3 mai 1659.
45—»
1901 ■ Belle lettre autographe signée, datée de Reims le
28 avril 45"" »
1902 Pièce signée, datée du 3o septembre i55. 2— 5o
1903 Malebranghe. Un reçu signé, juillet 1674* • • • 3^w
1904 Maliierbb (François db). Belle lettre autographe signée
adressée à M. de Bouilloii, datée de Paris, 6 avril 1614.
1905 Lettre de deux pages autographes signée, adressée
ît M. Pères. Paris, 28 juin 161 o 76 — »
8&I J. TECHEUBR, PLACl DO LOUVRE, 12.
igo6 Halhbbbb (François dr)« Lettre de quatre pages adressée à
M. de Bouillon, datéede Pans lésa décembre 1627 . ioo<^-»
1907 Harchangt. Lettre autographe signée. Paris, le 27 novem-
bre 1817. . 7 — »
igo8 BlAniTEifoiff (madamb db). Lettre autographe. . 12^ »
igo8 bis, MABoCBRrR (bobiir db François I**). Lettte autographe
signée 5o — «
1909 IIargubritb bb Francs , rbinb db Navarrb. Lettre auto-
graphe signée à son frère, sans date 27 — »
191 o Harie d'Aragon à la reine Marie de France. Billet avec si-
gnature originale^ 24 mars i45o 5 — »
191 1 Mahib db Bourbon (Condé). Lettre de ménage fort curieuse
adressée à sa mère, sans date (vers i56o). . . xo— »
912 Habib db Gonzagues, beinb de Pologne. Lettre autographe
signée d'initiales , avec cachet 6 — »
913 — *— — Lettre autographe signée adressée à M. Philippeau,
avec cachet et fil de soie. ••.... . 10-— »
•914 Marie Leczinska, bbine de Fbance, au cardinal de Fleuri.
Lettre autographe signée ; elle l'assure de sa reconnoissance
et de son amitié^ 27 octobre 1729 i&— »
1915 Marie Stuart. Lettre autographe signée adressée à la reine
de France , sa belle-mère , pièce très-remarquable et très-
rare 195 — »
1916 Marmontel. Belle lettre de trois pages à M. de Sartines ,
écrite et signée de sa main durant sa détention à la Bastille,
datée du 2 janvier 1760 i6 — »
1917 M aupbrtuis. Lettres autographes signées :
Berlin, 4 "«ars 1755 7— »
Saint-Dizier près Saint-Malo, 19 décembre 1753. 7 — »
Lyon, 26 juin 1758 7 — >»
BULLETIN DU BIBUOPHILB. 863
igi8 Mazabuh (lb gabdinal). Lettre autoglraphe signée à M. de
Ghaiiyigny , conseiller du roi , datée de Saint-Crermain ,
28 février 16439 en italien 35 — »
1919 Mirabeau. Belle lettre autographe signée, la septembre
1775 6 — »
Jdenij autre lettre 5^- >»
1920 Méoicis (Mabie de). Lettre autographe signée adressée à son
fils le duc d'Orléans. Paris y 22 octobre 1627 , avec cachet
aux armes de Frahce 3o— »
1921 Mbblin (de Douai). Lettre autographe signée adressée au
citoyen André Dumont 4"^ *
1922 Mebliii (db TmomnLLX). Deux lettres autographes signées
adressées au citoyen Dumont 4""' *
1 923 MoNCRiF. Pièce avec signature originale. . . . 3 — m
1924 M0NNOTE (de la). Bdle et curieuse lettre à M. de la Forest,
maire de Montbard , élu de la province de Bourgogne. Au-
tographe signée ; il envoie à M. de la Forest deux compli-
mens ou discours tout faits pour être débités à une Altesse
sërénissime en passage à Dijon, 22 mars 1714* • 3o — »
1925 HoNTBSPAïf (madame db) à Colbcrt. Lettre autographe, 10 dé^
cembre 1679 12— »
1 926 MoNTLUc (Blaisb de), Pîèce sur véUn signée, 28 janvier i55o .,
avec cachet et timbre sec 4^ ^
1927 — Une pièce sur vélin signée, i552. . . 3— *.
1928 MoNTMOBENGT (Anne db). Une pièce avec signature origi--.
nale sur vélin datée du i*' septembre 1667 ; le connétable^
fut tué 40 jours après à la journée de Saint-Denis. 6 — ^
m
1929 Diverses pièces diplomatiques originales adressées^
au connétable 10— «^^
864 '• TECHENU, PLAGE DU LO0TEE| 12.
1980 MoBTEMABT (Gabribl db CocHBiiBT , DUC de). Lettre auto-
graphe signée adressée au cardinal Mazarin , datée du
II septembre i658 i6— »
193 1 MuBAT (boi db Naples). Lettre autographe âgnée datée
d'Arras, le 28 brumaire an Ily à M. Ândrieux. . 55 — »
Cette curieuse lettre porte en titre cette note de la main de Da-
mont , le représentant du peuple : a Cette lettre de Murât (devenu
« roi de Naplcb) prouve qu^en Tan II il avoit pris le nom de Marat . »
En effet, cette lettre porte la signature de Murât écrite Marat.
1982 Autre lettre autographe signée adressée au citoyeu
Dumont, représentant du peuple, datée de Paris, 2 germi*
nalanVIII i5— »
1933 Lettre avec signature seulement adressée au ci-
toyen Dumont, sous-préfet à Abbeyilie, 27 thermidor anXII.
m
1934 Obleans (mademoiselle d'), duchesse de Montpensier. Lettre
autographe signée adressée à M. Goulas, 2 septembre, avec
cachet 36— »
1935 — — — — Autre lettre autographe signée adressée à M. de
Harlay, datée de Saint-Fargeau, le 3 mai ]65i. 36—»
1986 Obléans (Chables d'). Pièce avec quatre lignes autographes
et signature originale 25— »
Autre pièce avec signature 5 — »
1937 Oblêaks (Jean batabd d'). Pièce avec signature originale,
datée du 12 avril i45o 5 — »
1938 OuDBT. Lettre autographe signée adressée au capitaine Ta-
misier^ 9 thermidor an VII 5— »•
1939 Philippe d'Obléabs (bégert). Lettre de quatre pages très-
remarquable et relative aux sièges de Plaisance , Turin,
Garpi, etc., autographe signée 4^ — »
BDXXSTIN DU BIBUOPRILE. 865
1940 Philippe II (roi d'Espjignb) à la reine > à Madrid. Lettre
autographe signée, avec timbre sec sur cachet. 60 — »
ig4i PiLLON (Gebmaui), sculpteur. Pièce avec signature originale
sur vélin, juillet 1 582 10— »
1 942 Peraault (Chaeles). Belle lettre autographe signée. 1 6— »
1943 PoMPAnouR (madabce de). Lettre autographe avec cachet
datée du 1 5 décembre 1750. (Pif £^/^6.). . . . 8—»
1944 PoTET (le chancelier). Piècc avec signature originale. 3—-»
1944 ^^s, Rabelais (Fr.). Lettre autographe signée, 7 pages. (Ra^
rissime,) 600^- »
1945 Raone (Louis). Lettre à l'abbé Targny , docteur en Sor-
bonne. Soissons, 27 septembre, 1739. . 20-— »
1946 Ramâe (Pierre de la). Pièce avec signature originale, 1 5 juil-
let 1667 12 — »
1947 Raucour (mademoiselle). Lettre autographe signée adressée
au citoyen André Dumont 10 — »
1948 Réaumur. Lettre autographe signée datée de Gharenton,
II juillet 1733 9-. M
1949 Récamier (madame de). Pièce autographe signée à André
Dumont. . '• ^ . . . o — »
^
1950 René (de Lorraine). Pièce revêtue d'une signature origi-
nale sur vélin, du 9 novembre §474 5 »
1951 René (de Lorraine). Belle pièce avec signature, avec beau
cachet, du 1 4 avril 1477
1952 RoHAN (le prince Charles de). Profession de foi républi-
caine entièrement autographe , pièce curieuse pour l'étude
de l'histoire, dans laquelle le prince de Rohan affirme n'a-
voir jamais mis le pied chez Capet, etc. . . . 10 »
1953 RoNSART. Une belle lettre autographe signée. {Très-rar^,)
7a— u
'866 J. TBCHEMBRy PLACE DU LODTRBt 12.
ig54 RuBBiis (PiERBB-PAinL). Belle lettre de deux pages autogra*
phe signée, datée d'Anyers, 8 octobre 1626. . . 75—»
1955 Savoie (Eucàiac de). Lettre autographe signée de quatre
pages. 36 — »
ig56 — — Très-belle lettre de six pages autographes signées ,
datée de Milan, le 23 mars 170 1 4^ — »
1957 SnaAim (madame de). Lettre autographe de quatre pages.
8-»
1958 Saint-Simon (le duc). Lettre autographe signée , 29 janvier
1720 i4— ' >•
1 969 Staël (madame de). Lettre d'invitation autographe au citojen
André Dumont
1960 Tavanne (MARtoiAL de). Lettre avec deux lignes et signatures
autographes adressées à M. de Martigny. . . . 7 — »
1961 Thou (de). Belle lettre autographe signée adressée à M. de
Gasaubon, datée de Paris, le 20 mai 161 1. . . 18 — »
1962 Tbou (Gh&istophe de). Lettre autographe signée, du 20 jan-
vier 1611 i5 — ■
1963 ■ — ■ Pièce avec signature originale sur vélin. 3 — »
1964 Tdemoille (Geoeoe de la). Pièce signée originale sur vélin,
9 mai 1437 6 — »
1965 Teessan. Lettre autographe signée 6— >»
1966 Teistan l'heemtte, prévAt des maréchaux de France. Pièce
avec signi^ture originale sur vélin , 29 septembre 1473.
7-».
BULLETIN DU UBUOPHILE. 867
1967 TuRBNNB. Belle lettre autographe âignëe au comte de Gha-
vigny, i65a. • . . aS— »
1968 à M. Milet. Billet avec cachet entier , autographe
ûgué i5 — »
1969 ToEGOT. Lettre à M. Grandjean de Fouchy. Autographe si-
gnée^ 28 mars 1775. 10 — »
1970 Ubfâ (Ahnb d'). Signature originale, datée du 3o novembre,
1569
1 97 1 Vauban (mabéchal Dfe) . Reçu autographe signé, de 3oo livres,
pour ses appointemens de sous-ingénieur aux fortifications
àla ville d'Ash, 3 1 janvier 1670 7-— »
1972 VoLTAiBB. Belle lettre autographe signée à M. de Roncières,
datéede Ciray, le42ioût 1761 16 — »
Autre lettre autographe signée du Y. seulement. 7— »
MANUSCRITS.
1973 Peeuvbs db LAMOBLB86B DB Saimt-Gtb. I vol. pet. in-foL^
V. , de 96 feuilles , sur papier, contenant des généalogies et
armoiries coloriées, exécuté avec beaucoup de soin. 1 85 — »
Les généalogies sont au nombre de 96 , dont : de Gonidec , ea
Bretagne; — de Ch^banne, en Aorergne ;— d'Arces, en Dauphinë ;
-^ de Conflans d'Encour-en-Vezin; — delà Salle-du-Teillef , m An-
Tergne; — du Bost-de Boisvert, en Lyonnois ;— de Plas , en Qnercy^
^ de Caomont; ^ de Cussy j — > de Durfort ; — de Marant, etc .
1974 R1OI8TBB D'AlfOBLUnomiT DB LA FROYINGB W NOBHAIIDII*
868 !• TECHENER, PLACE DU LODVRE , 12.
I vol. gr. in-fol«, sur vélin, de 99 pages, écriture àa
XVI* siècle , avec grand nombre d'armoiries. . io<
Les noms cites dans ce registre , donnant la date et TépoqiM
de ranoblissement, sont au nombre de a64.
IV, B, Voyez le f)** 1694 du Bulletin pour un beau manofcrit
généalogique de la maison de Dreux.
1975 Le HiRoia de l'hcmainb salvation, trad. françoise du Spécu-
lum humanae salvationis, grand in-fol. rel. en mar. rouge,
tr. d i65o— »•
Très-beau Ms. du xt« tiède, sur Tëlin, orné de 160 miniatures
en or et en couleur, la plupart en camaïeux fond bleu, de la plus
parfaite conservation, écrit â deux colonnes, et en tète de chaque
se trouve une miniature ; les quatre que l^on Toit, lorsque le livre
est ouTcrt, représentent, Tune un sujet du Nouveau Testament*
et les trois autres des faits analogues tirés presque tous de
TAncien Testament ; mais chacun des personnages avec le cos-
tume du XV* siècle , ainsi que les meubles , les instrumens , les
maisons qui s^j trouvent représentés.
Un Ms. parfaitement semblable a été vendu, à la vente de
H. Duriez, 1,860 fr ., en janvier 1898. {f'^oyezn^ 77 du catalogue
Duriez.)
1976 Preces pue. Très-beau Ms.^ sur vélin, avec 67 miniatures.
rel. en mar. rouge, tr. d 36o— »
1977 Autres livres siur vélin imprimés^ avec gravures en bois , etc.
Notices contenues dans le dix-septième Numéro du Bulletin du
BibUophUcy 3' série.
Essai sur les livres dans l'antiquité, particulièrement chez les
Romains. (Suite,) 828
imprimerie de L. BOOGHARD-UnZARD ,
rue de rÉperon, 7.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE,
PETITE REVUE VANGIENS LIVRES
CX>NT£NANT
1^ BBS NOTICES BIBUOOEAraiQm8|FBlLOL0«QinUBTlJTTimAnLSS
DB DIVBB8 AUTEUmS , SOUS LA DOLBCTIGlf
DE M; Ce. NODIER;
a® un CATALOGUB SBS UTEBS DE MA UBEAIEIB.
N''18BTi9.— S^ltBIS.
PARIS,
TEGHENER , PLACE DE LA COLONNADE DU LOUYKE,
H* 13.
NOVUUBI.
J
i •
BULLETIN DU DIBUOPHILE. 87 1
DES LIVRES DANS L'ANTIQUITÉ, etc.
(Suite.)
CHAPITRE CINQUIÈME
des lÂbelli et des lettres.
Shwarz a ïmX des lettres et de tous les écrits distingués , dans
Fanliquité latine , sous le nom de libelli, une classe de livres à
part, qu'il a nommés livres à plis, libri plicatiles. Il a été con-
duit à ce résultat par une fausse interprétation des mots latins :
plicare , complicare , explicare. Après avoir rendu à ces mots leur
véritable acception , nous sommes déjà autorisé à faire rentrer les
lettres et les libelli dans la classe des rouleaux. Justifions ce chan->
gement en recherchant quelles ont été , dans l'antiquité , la nature
et la forme des écrits nommés libelli y ti des lettres missives.
A proprement parler, le mot libellas n'est qu'un diminutif de
liber; par conséquent , lorsque nous avons prouvé que , chez les
auteurs latins les plus anciens , le mot liber devoit s'entendre d'un
volume, nous avons en même temps établi la synonymie de
libellns et de volumen : seulement , le volume désigné par le mot
libellas seroit de plus petite dimension.
Souvent même libellas est simplement synonyme de liber^ et
n'emporte aucune signification de dimension plus petite. C'est par
ce mot que Cattdle , TibuUe , Ovide , Martial , Pline le jeune dé-
signent toujours leurs ouvrages; rarement ils se servent du subs-
tantif liber. « Vous semblez craindre , écrivoit l'empereur Auguste
« à Horace , que vos livres ( libelli ) ne soient plus grands que vous.
« Mais si la taille vous manque , vous avez, en revanche, un ventre
n assez prononcé. Ecrivez donc sur un boisseau ; la circonférence
« de votre volume (voluminis) sera ainsi aussi vaste que celle de
« votre abdomen (i j. » La synonymie de libellas et de volumen est
ici incontestable.
(1) Vereri aatem miki videris ne majores libelli tui sint quam ipse es. Sed
si tibi sutura deest, ▼cntris abundc est. lUque liccbit in seitarioiilos scrihas,
quo circuitus tui voluminis sit ôyKOfféffTùLTOÇ sicut est ▼entriculi tui. Sué-
tone, Vie d^'Horace, ch. 11.
55
87a J. TECBÈÉTBà^ ^LàCÉ DÛ LOUYASy 12.
Libellas signifioit aussi un écrit de peu d'étendue , une courte
pièce de vers , un billet d'inVitatièn. Staeé désigne ainsi chacune
des pièces qui composent son recueil de poésies, intitulé SiU^œ (i).
Pline le jeune se félicite d'avoir récité en public un ouvrage ,
devant un nombreux auditoire , quoiqu'il n'eût fait prévenir per-
sonne par des billets, comme c'étoit l'tisa^e, non per codieillos,
non per libellas admoniti {1), Ces deux sortes de UbeUi étoient-ils
ployés en rouleau , nous n'avons , pour l'affirmer, aucun témoi-
gnage positif; mais on peut le conjecturer sans invraisemblance y
car les premiers étoient aux volumes ce que la brochure est chez
nous à un livré ordinaire , et les seconds rentroient dans la classe
des lettres , que hous prouverons toiit à l'heure avoir eu là forme
de volumes.
Il est naturel dfe penser que ces annonces , dans lesquelles on
cohsîgnoit le jour, la durée et les déta'ds des jeux du cirque , le
nom de chaque gladiateur avec celui de son concurrent , ces ÙbelU
gladiatorum , qu'on venddit eil jpublic (3) , étoient transcrits sur des
bandes de papier 6u de parchemin , qu'on colportoit ouvertes , et
que l'acheteur ployôit edéuitê en roiileau.
Les àttéë judiciaires étoient égaletiient désigne^ sous le nom de
libelli, Martial Se uioque d'Uh avocat ignorant , qui , pour se don-
ner de l'importance , se ïali accompàgtier d'une foule Je scribes,
et dont la màib gauche est écrasée sous le poids des Ulelliy
Hic qui UbeWs pncigraTem gerit Isram
Notariorum quem premit chorus levis, etc. (4).
Or les dossiers des avocats de Rome ne ressembloient nullement,
pour la forme , à ceux de nos avocats , quoiqu'ils dassent contenir
des pièces de même nature ; ils étoient en forme de faisceaux.
« Dites-moi , dit Juvénal , ce que rapporte aux avocats la discos-
(i) DubltaTÎ an hos libellas ^ qui mihi subito calore et quadain festioandi
Toluptate fluxerunt , cum sioguli de sinu meo prodiissent, congregatos ipse
dimitterem. Stat. proem. ad SteUam.
(s) Epttres, llli xviii, 4.
(3) Cicër.y PfUlipp.,1 1, 38. Ces Uhelli nVtoient, sans doute, que la copie dea
ffrandes affichei en lettres rouges qu^on écriroit sur les nuraillei, aiffiches
dont on Toit encore des modèles dans les raines de Votàpti* RotatsCnelli, Viàg-
gioa Pompeï, a Pesto e di Ritomo ad Ercolano. lfj(|>oI}, i8ii, ià-8, p, If-S^.
(4) Epigr.yX, 5i,
•ULtJ n» ^^ P^UQFHU*. 873
won 4es affaires d'autnij , e\ ces ^Mles tn faisceaux qu'iU traînent
991^ ce^e avec ^ox :
Et magno comités infasce libelli ( 1 ) .
Puisque la réunion des actes que portoient avec eux les avocats
ibrmoit un fiûsceau , il falloit bien que ces actes ployés eussent la
forme cylindrique. Ainsi, partout où nous trouverons un acte ju-
diciaire ou administratif, qui soit incontestablement de nature à
entrer dans le dossier d'un avocat , nous serons autorisé à regarder
cet acte comme un volume propre à entrer dans la composition
d'un fiBÛsceau de livres , et , s'il est nommé libeUus , à rq;arder ce
mot comme synonyme de voiumen.
Plante compare un rendex-vous à une citation en justice ; et ,
en appelant libelluê le billet qui renferme le rendez-vous , il donne
clairement à entendre que ce nom s^appliquoit également aux assi-
gnations:
Ubi ta es qui me libelle renerio citaTisti? ecce me ;
Sisto ego tibi me (t).
Le mot libellas , seul et sans épithète , signifioit , en jurispru-
dence, un acte d'accusation. De libellis est le titre de la loi qui
règle la teneur et les formalités des actes de ce genre (3).
Les notes que , dans l-intérét de leurs affaires , les clients re-
mettoient aux patrons ou aux avocats, )es mémoires pu ceux-ci
développoient leurs mqyens de défense portoient aussi le nom
de Ubelli, Quinfilien recommande aux avocats de ne pas se croire
suffisamment instruis d^une affaire par les mémoires {Hbelli)
d^un plaideur ignorant , ou d^un de ces avocats qui , se recon-
naisfant inhabiles ik porter la parole , se chargent néanmoins des
travaux les plus délicats que cpmporte leur profession (4)* Ailleurs,
1^ mèmB auteur enscigpe que le propre d'un véritable avocat, c'est
de maltrjser l'esprit des juges , et il ajoute : i« C2et art , vous ne le
trouverez ni dans le^ mémoires , ni dans les instructions du plai-*
deur, hoc non docet Uligaior; ^ bkeUis non cantineiur (5). »
(1) Satir., VII, rers 107.
(a) CarcuUo, I,iii, 6.
(3) Digeste, X^VIIf, if, 3. Coi^f. Jurenal, tatir. VI, «43.
(4) PetsimsB rero consuetudiuis libelUs esse contentum qups componit tut
litîgator. . . autaliquis ex eo génère adrocatorum qui se non posse agere con-
fitentor, etc. Inst. orator., \1I, 8.
(5) Inst. orat., Vl, a.
874 '• TECHBMER, PLACE OU LOUVRE, 12.
Un plaidoyer écrit est aussi appelé libelle par Cicéron , dans ses
lettres -à Atticus : Silius ad me non venerat : causam composai y eunt
libellum ad te min (i).
C'est à ces mémoires , qui renfernioient les élémens de la plai-
doirie , que Turnèbe (2) applique la dénomination de memoriales
libelU , dénomination déjà citée par nous d'après Suétone.
D'autres , avec plus de raison , entendent par ces mots un recueil
où l'on consiguoit les choses qu'on vouloit se rappeler, ce que noua
nommerions un sout^enir ou un agenda. Cicéron demande à An-
toine s'il veut ranger parmi les actes de César les notes écrites par
ce dernier sur son agenda , et en écarter les lois qu'il a soumises à
l'assemblée du peuple : niai forte si quid memoriœ causa retulit in
libellum , id numeraùuur in actif , etc. (3). On se souvient que ces
sortes de livrets étoient divisés en colonnes. Au contraire, ceux
qui renfermoient le compte rendu de la journée à la maîtresse de la
maison, les journaux ou, comme disoient les Grecs ^ les éphémé-'
rides se déployoient parfois du haut en bas , et étoient écrits d'une
marge à l'autre :
LoDgi legit trarui^ersa diurni (4) .
Les placets ou pétitions se nommoient bbelli, supplices libelli ,
libelU supplient ionum. Cicéron , devant souper avec César, se char-
gea d'un placet , par lequel Atticus demandoit au dictateur que
le territoire de Buthrote , en Épire, ne fût pas vendu : eum hbellum
Ccesari dedi , probat^it eaussam : rescripsii Attico aqua eum postu^
/or» (5). Suétone raconte qu'Auguste, lorsqu'il sortoit, recevoit
avec beaucoup d'aflabilité les salutations et les demandes du peuple.
Il encourageoit même les citoyens à lui adresser leurs pétitions ; et »
comme, un jour, un homme timide , tenant à la main un placet ,
hésitoit à le lui présenter, il lui en fit le reproche en plaisantant ,
et lui dit qu'il avoit l'air d'offrir un sou à un éléphant > quod sibé
hbelluxa porrigeret , quasi elepkanto stipem (6).
Les requêtes à l'empereur, les appels faits à son autorité su-
prême par une autorité inférieure se nommoient aussi libelU; la
(1) AdAtlic, XV, a4.
(a) Dans son commentaire sur le passage cite' de Quiotilien.
(3) Philippiq.J,8.
(i) JuTénaI,\l,483.
(5) jid Attic, XVI, 16.
(6) Suétone^ Vie d'August.; c. 53. Cf. Macrob. ^alum.» II, 4.
BITLLETfN DU BltUOraiLE.' 875
réponse impériale , par respect peut-^tre , étoit appelée Hier. Nigri-
nas, tiibnn du- peuple, se plaignit, dans un iibelle grave et élo-
quent, qu'on achetoit le talent et la conscience des avocats , qu'on
spéculoit sur l'événement des procès , qu'on négligeoit là gloire du
barreau pour s'enrichir des dépouilles des citoyens , et , dans l'im-
puissance des lois et des sénatus-consultes à réprimer ces abus ,
il invoque l'autorité du prince. Au bout de peu de jours , le lit^ré
de l'empereur arriva sévère , mais modéré; il fut in^ré dans le^
journaux (i).
Enfin les jugements prononcés par les magistrats étoient aussi
en forme de volumes. Ammien Marcellin rapporte le commence-
ment de la senlenee qui condamnoit Taurus , préfet du prétoire ,
à l'exil, parce que^ à l'approche de l'empereur Julien, il s'étoit
retiré auprès de- Constance ) et le volume public, dit-il , commen-
çoit ainsi ; cum 4d voluminîs publici contineret exordium (2j.
Une dernière preuve que le mot Ubellus dèsigaoït ordinairement
un écrit ployé en rouleau , c'est l^mploi de ce mot pour désignet
une lettre. Ganacé , au moment de se donner la mort , écrit à son
amant, et lui explique ainsi les taches ou ratures qu'il pourra-
trouver dans sa lettre :
Si qua tamen cœcis errabunt scripta lituris ,
Oblitus a dominse cœde libellas erit (8).
Cicéron se plaint à Atticus d'avoir reçu de lui une lettre dans la- '
quelle il ne lui donne aucun détail sur ses affaires privées : aecepi
a te signatum libellum , ex quo nihil scire potui de nostris domesticis
rébus (4).
Or nous verrons tout à l'heure que les lettrés missives étoient
ployées en rouleau ; nous faisons seulement observer d'avance que
Schwarz , tout en rangeant les lettres, en général, au nombre de ses
livres à plis , est obligé d'admettre une exception pour quelques-
unes qui , de son propre aveu , rentrent dans la classe des volumes (5).
Les lettres s'écrivoient sur la même matière que les livres , c'est-
(i) Migrinas tribuous plebis recitavit /i^eZ/um diaertiim et graTem , quo
questus est, etc . . . Pauci dies i et liber principis sevenis et tamen moderatut.
Legei ipsum ; eat iti publiois actif. Plia, jun., V, ziv, 6 et 7.
(s) AmiDien Marcell., XXII, 3.
(3) Hëroïdes, épttre xi, Ters 1 et 9.
(4) Ad Atticum, XI, 1.
(5) De ornam, libror, V, 6, p. 186.
v
it^n^ sur le pfipier d*]^ypte. l^ papier augiia^ ou myal fot celai
qu'on employA princip^emenjt ^ cejt usage ; j/^uftœ in ipistotis
nuipfiuis relicta (i). Oj^ ^e xKwn^oit , comme cjbez nous , papier ^
lettrées , charia epistolaris (9). Il pçuoit qt^t'on taiUoi^ , pour les )ttr
très , des feuilles de papier ajogusite , all^quei^e8 on donnoit une
Uès-petite dimenàcm. On ,U;quye .mpie pr^ye de ce Sait dans Se-
nèque, qui tennii;ie ^tinû Sfi .qi^uranjte-cii^quiènxe ^Ure; « Pour
« ne pas dépasser les Mipites d'une let^e qui ne 4(^t pas remplir la
« main gauche de celui qui la Ut j je renvoie à un autre joui* ce ffû
•c me restoit à dire (3). »
]L'usage du fdcpffif d^Egypl^ , ppur les q^rr^^nda^ces , ei^t , du
reste, attesté par uçe fo^e de pass^geys des aAciens «jQAeuz9-
Q^iant a^x ^^ifes p;u^ques , ëcx^ Cicéron Attjiçus , j'en di|:ai peu
de jcbose , car je conu^e^^ce ^ crainijLre que )^e papier même ne nous
trahisse ijam enim charia ipsa ne nos prodat pcrtimesço (4). ICanacé»
dans une qpit^e que jxpvifi ayons déj4 ci^e , jtienjt l'jépée d'une madn ,
1^ ijoseau de ra.utre , et Jie papier d^loyé lest dans )e pU de sa robe»
1^ à recevo^ Téçiriture.
D^tra tenet cajamuvi iitrictam tenet altéra ferrum
Et jacet in grsemio charta solota meo (S).
Nous retrouvons Tusage di;i papier pour les correspondances
dans des temps moins anciens. Aux iv* et y* siècles, saint Jérôme
écrivant à Chromacç Jovinien et JSusèbe coo^mence sa lettre par
ces mots : Le papier jàp doit ppipjt sépar/ej: fceiix qu'unie amitié ré^
cîproque a réunis (6). Dans la mêm,e lettre le saint Përis s'étonne
de la brièveté des lettres des trois amis : Le papier ne peut vous
moquer, dit-il, puisque l'Egypte opntinue son conunerce ordi-
naire ; d'aille^rs, ^ ^^ défaut, les ipois de Pergame n'avoient-îla
pas leurs pard^emii^ (7} ?
(1) Pline, XIII, a4.
(s) Martial, Ht. xit, 8.
(3) Sed ne epistolas jno4mn flxoeâam , quie non débet mistram mannin le-r
gentis implere, etc.
(4) Ad Atticum,!!, 10.
(5) Uëroïdes, épttre XI, 3 et 4.
(6) S. Jérôme, epist. 7; alias 43. Non débet oharta dividere quoa anior
iDutuus copulavit.
(7) Chartam defecisse non puto, JEgjpto ministrante commercîa, et si aii^
cubi rex Ptolaemeus maria clausisset , tamen rex Attalus membranas i Per-
gamo misent.
f^TLUTIN pu ^I^MOP^fS^; 9)9
Le wtçhfisq^ çon^q^eiiçoit do^c, à cette époque, ^ ètf^(^^V^à
pour les ji,ettre9. Qn /eif ^uve ijflie nouvdle pfej^^ à^ la liefidre
suivante (i)^ où saint féràifie dit qu'avai^ l^nventfoi^ dg 2>#pi|ef et
du parchemin, ante chfutq^ et m|Smbr?namn^ <ffW9 ifl^ PI^^WP^
habitans de Tltalie co^e^pon^oient eptre eiff pa^ des t^lett^ 4f
bois ou d'écorce. 3?^t ^ugusdp^ vers la ^ du fv* siècle, léjçxif^
au^ à Romanius 9ur 4u p9i]cbepii^(2}; n^ais, cbpse feof^qmbkr»
il croyoit devoir s'en excuser sur pf^ ,i)u'U 0*avoit ni papjffifJi ni p^
blettes : « Si ma lettre^ ^W» prouve la di^t)^ de pap^er^ fX^
« monU-e aussi que nouf avons ou p^rcben)^ en abpn^agçe. Tjfoi
« tablettes d'ivoire m'ont servi pppr écrire ^ yptr^ on^p; H fau^
« donc bien que vous me passiez le parcbjemiif, çigr je i^e pouY^jf
« difiérer ce que j'ayois à ^u^ (ilre , et je seqj qif'jl ^iurpif |é|;fS 'vnc
n cpnyewni de p|e paf TOUf; icrfffi à youf rmiêgie. M^ ù vp?K af ft|
*? ^-Plt? «(D^?!g?ef tfibletjt^ qui m'^parjienn^t, jp yftps prip 4^
« me lef rei^voyer ; elles pie s^pnt trjb-utÙes en paxe^Pff ($• If
Enfin, au vi* siècle, les évêques des Gaules correspondoient .epçgfiç
entre eux sur du papier 4'E!çypte ^ témoin fa lettre fp)Ufif^{iie
écrite à Grégoire de foufs par félj^, évfgHfi àe ÎJantes (4), et f:^
où Fortunat , attri]3uanjt la r^ep^ 4^ Ifr^P^ 4^ ?V^^ ?t^ W(>^9W|
de papier^ lui suggère tpifs le9 ipoyei^s p^sj^ib^e^ de refnédief ^ fjfBl
obstacle et finit en le pfia^f de répqn^rp ff^ ^oin fur le papifle
même qui porte sa lettre ^pfès Tavofr gfs^U^. C'p st 4^ Wfps ^^
aue nous eiitendonf ce veis fj^ obscur
pagina yd r^d^at pr^^QnsN^ dqhUffi «Mt^i (5).
Les lettres^ qu'elles fussent écrites sur du papîer on sur 4ii pv *
diemin, étoient roulées en volume. Cette nuit, écrit Gicéron à Atti-
eus, au moment où j'enroulois ma lettre • quum complicarem hanc
epistolam, votre courrier m'a apporté la v£tre (6). AiUeufS il di( à
« ■ « '
(i) Ad Nicaeam, ep. 8; al. 4s. .
(i) S. Àugost., qpist. iS ; alias 1 13.
(9) Non birc epîsloja sic inopiam chartae indicat ut membrsiu|s t altaip abim*
dare testetur. Tabellasebumeas, qnas habeo , avuncolo tao cam Utteris mifi.
Tu enim huic qpistolas facilius ignosces , quia differri non potoit qnod ei
icripsi, et tibi non scribere etiam iifjBptissimum exittinuiTi. 8ed tabellaSi ti^
qu« ibi nostrsB sunt, proptcr hujus modi nécessitâtes mittas peto.
(4) Voj. plus baut, p. 697 .
(U Ribliotb. ?atr., I. X, p. 669.
(«) Ad Auicum, XII, 1 .
878 I. TECHSNSR , PLACE BU LOUVRE, 12.'
Appius Pulcber : «i Les députés appiens m'ont remis de votre part
« un volume plein d'injustes plaintes de ce que je me serois opposé
« à rérection de leur monument ; par la même lettre^ vous deman-
M diez qu'ils fussent de suite autorisés à bâtir pour avoir fini avant
l'hiver (i). La synonymie de volumen et A^epistola ne peut être
plus clairement établie. Une dernière preuve tout aussi convaincante
de la forme des lettres nous est encore fournie par Gicéron. Il s'é-
toit décidé à ne pas accompagner Pompée dans sa fuite, et,
quoiqu'il n'eût pris ce parti qu'après de sérieuses réflexions , sa
détermination lui causoit de vives inquiétudes; poiu* se rassiu-er
il relisoit les lettres d'Âtticus qu'il conservoit avec soin et en
citoit tous les passages qui pouvoient justifier sa conduite : Quiun
ad hune locumvem'ssemevobn volumen epistolarum tuarum juod ego
suh signa haheo (2). Soit que Gicéron eût collé ensemble les lettres
de son ami, soit qu'il les eût simplement réunies en les mettant
les unes dans les auti^es, il est constant qu'elles étoient en forme de
rouleau.
Les lettres missives avoient encore une similitude avec les vo-
lumes ; c'est qu'ielles étoient divisées en pages ou colonnes. Je ré-
pondrai d'abord à la dernière page de votre lettre, écrit Gicéron à
Atticus, postremœ tuœ pagina (3). Une lettre collective de Gicéron,
de son fils et de son frère à Tyron, commence ainsi : « Yos lettres
m'ont diversement affecté ; la seconde page a un peu calmé le
chagrin que m'avoit causé la première (4).»» Pline le jeune, après
une longue lettre à Minutien : « Maintenant, dit-il, j'ai droit d'at-
tendre des nouvelles détaillées de votre ville et des environs. Au
reste, écrivez-moi ce que vous voudrez, pourvu que ce soit une
longue lettre ; j'en compteroi non-seulement les colonnes, mais
encore les lignes et les syllabes (5). »
Enfin Gicéron termine ainsi une lettre écrite à Brutus et qui
forme environ douze lignes d'impression : « Je n'imite pas votre laco-
(i) Legali Appia^ni Tolumen a teplenum querelœ iniquissinix tradiderunt...
Eadem auteni epistola petebas. Ad familiarcs, III, 7.
(a) Ad Atticum, IX, 10.
(3) Ad Atticuin,yi, a. Voy. aussi XV, 9.
(4) Varie sum aflectus tuislilterls : valde priore pagina perturbatus, paul-
luin altéra recreatas. Ad familiar., XVI, 4.
(5) Ego non paginas tantum , srd etiam versus et syllabas numcrabo.
Epist. IV, XI, 16.
BULLETIN DD BlBLIOPHlLC. 879
nisme, car voilà que je commence la seconde page, alierajampa^
gella procedit (i). » Dans une autre lettre tout aussi courte, Gicéron
raconte à Atticus une anecdote déjà vieille; mais, dit-il, j'ai voulu
remplir la page, sed compUre parginam volui (2).
Les pages des lettres n'étoient donc pas bien longues. La pre-
mière pouvoit être raccourcie par la suscription, que peut-être on
écrivoit en vedette, comme chez nous le mot monsieur. Cette sufr-
cription portoit d'abord le nom de la personne qui écrivoit au no-
minatif, ensuite au datif le nom de la personne à qui étoit adressée
la lettre. Quelquefois cet ordre étoit interverti; ainsi Martial, écrivant
à Domitien, place son propre nom après celui de l'empereur (3). La
même intervention avoit lieu dans les lettres en vers lorsqu*(m
assujettissoit la suscription à la mesure. La preuve en est dans ce
distique d'Ausonne , qui démontre en même temps la règle à la-
quelle il fait exception :
Paulino Ausonius. Metrum tic suasit, ut esses
Tu prior et nomen prapgrederere meum (4).
Le nom de la personne à qui l'on écrivoit étoit ordinairement
suivi du pronom suoy qui équivaloit à notre locution mon cher. De là
l'épigramme de Martial intitulée ckarta epistolares:
Seu leviter noto, «eu cbaro inissa sodali
Omnes ista solet charta Tocaie suos (5).
Quelquefois au pronom suo on ajoutoit encore une ou deux épi-
thètes ; ainsi une lettre du fils de Ciceron à Tiron est intitulée :
Cicero fiUus Tironi suo duldssimo ; une autre porte : Tironi humth
nissimo et optatissimo (6).
Un des noms étoit souvent exprimé par de simples initiales^
comme M. T. G. (Marcus Tullius Gicéro) Terentijb sujb ; D. Brutus
M. T. G. (Marco Tullio Giceroni). A ces noms se joignoient parfois
les qualités des personnes, par exemple Marcvs Tollius Giceao
iMP. (imperator) M. Cœuo, jediu curuli.
Après les noms et le pronom suOy lorsqu'il étoit employé, venoient
(1) Ad famil., XI, s5.
(9) Ad Attic, Xlll, 34 .
(3) Épîtr. dédie, du Iît. 8.
(4) Ausonne, Carm. 4io.
(5)£/7i/?r.,XlV,8.
(6) Adfamil., XIV, 6ai.
88p 1. TECBE9ER y fJfkCB DU l^^if 13.
les sij^les S. oa S. D.^ p|i S. P. p.^ cp^ çîjSpifip^^ saliftem, ou
^ahiiem dicit^ pu safyt^n^plunmmdiçiîf (en gpec x«u'f ^'«t iv^^mr^f
iy lieiyitV' X^a formule si v^&i ^«|i^ ^ff f|f9 V|q(&o ^ fp'pn tfOjtfye
assez souvent employi^e par Çicéron dUuis lesLiçttres Çamilières, ^Ipîf
soraimiée du temps de ^Une le j,e^^ ( i) ; mais el}e étai( %cpre
en usa^e du vivant de Sénèguc (2).
La suscriplion étoit dan^ ]e^ }^\V^ f^Ç? ^P^Rf ^ 9^? H $^8W*
tnre est dans les nôtres. N^^qioins on voit r^rei^ent , chez ^ipos ,
§e simple lettres d'amitié ppitanj plu^ippf s Sfgnatifres j nous teour
fffûf, 9^ cpptr9^^ dfns YantifjffÀlié, ^f^ ^ iiçcriptÎQns lep npm çoiUç-
^f «P Jete de certaines k^tres cpf ^ çpftt pf 4in^remept jé^f^ par
^ «?^ BfFW'Mae. <?icëi5on, f ci^viïpt ^ Tiron , e{( f^on B9ffl
ÇJ *S MiJg^ff ^ jPÎgPVÎ ^ ?P]? ï^TO > dan? ]ps snsciip^pni; .4g §|«
letfres« tuitôt les fion^^ djç sa feipuffr ef de sa fille, tai^t^f çeuf 4s
son frère et de son neveu (3). Peut-être cette insertio|i die nomf
étrangers, danr la suscription des lettres, équiva)ait-elle à ces for-
mules banales par lesquelles nous transiff/ettoiis à nos correspon-
dans les marques d'intérêt et les témoignages d'attachement d'une
tierce personne.
CScéroa ne datoit pas toujours ses lettres; Attîcus, au contraire^
avoit l'habitude de le £ûf e, et y manquoit rarement (4)- La date se
plaçoit à la fin de la lettre ; elle indiquoit ordinairement le lieu où
elle avoit été écrite et le jour du mois.
fjor^e If lelttre ^ yoit été ployép en voIl^{}ç , on la pac^^oit ;
cet^ i^fafipn s'ezpriijfpff par epistolam signqrf ou, qbsigr^f^re. Ppuir
^i^, on lentourpif ]sl httrp ay.ep un étroit Tu\)an pu une fiçe^e, dpn(
les deux bout^, réunis, étoient collés au papipr au mpyeii d'un peu
ds fdf^ pu d'une espèc^ 4'&Fgile qu'on appeloit cretq. Au-nlessus on
^p^oit fine copfhe p)u? large de Tune ou de V&H(^ 4ib ces deux subs-
yim^i Fî W cpf^ Wujçlfp Qi^ împrwRpit le cacjipt. Tantôt le rpi»r
1^ que fofrpf pit la {ettre n'avpit qvJvff^ sefU lien danf \^ milieu ^ s^
longueur, tantôt on le serrpit à cha,ç(^e def ^xf réalités ; 4ai»s pe PMi
If I^^e ppftQit .df uf Pf(;i^ets ^ uq à chaque bp|it. Qaps h po^^c-
tion égyptienne du musée du Louvre, il existe cinq ou six petits rou-
leaux que nous croyons être des lettres. Le plus volumineux a la
(i) Épttres, I, II.
(3)|ÉpUre iS.
(3) Voj. le i6« livre des Lettres Oaiinilières.
(4) AdAttic, III, i3.
BOtLSTtif bu Étàùavàiiâ: 86t
longuédr et la grosseiit dé Tiiiâéi d'tUi hbmùnté àrïbnidfï ; il est en-
core lié et cacheté à chaque extrémité. Toiis lès autres ne présen-
tent qu'an seul lied; On trouvé, d'âilîeiirà, dàiis les àndeiis auteûfiéj
nhisieiirs jiassages relatifs à là manîèfé de cacheter les lettre^.
Bans k» Bacchides dé j^hùte , Ghrysàlé , àj^rès àioir dicté uii
lÂllet à Hneâlochus : « Allozïs vite, dit-il, de la cite , du fil, attachiè
et cachette promptement. »
Oédo tù cètanî it liûuia aciùlam âge, oBliga, oBngna cîto (i).
Ce pasfltege s'applique à des iîbleïiës de cire , mais le procédé pour
ks cacheter éi les décacheter étoit le même que pour les lettres sur
L'usage de lâciréâ(iachéter, quéIesÂthéniensappeloientpv7rW(2)|
est éiicbre attesté par Cicérôn dans son plaidoyer pour Flaccus. Le
inème discoiirs notis apprend qu'au lieu de cire on employoit couh
niftetémént une espète d'argile nommée craie asiatique. Cette subs-
tadice étoit connue dé tout le monde et servoit non-seulement pour
les actes publics , msds encore pour les lettres particulières et les
billets, tels que les àVertissemens qu'envoyoient, chaque jour, aux
citoyéiis les collecteurs d'impôts (3).
La Réparation dé ces deux substances n'ayoit pas été poussée à
une bitià graiide perfection, car elles s'attachoient au cachet, si on
u'âroit sdin dé le mouiller avec de la salive atant de l'appliquer.
Nôiis trôiiVons, datis Ovide, une allusion à cette précaution néces-
nii'e. Lorsque Kblis ferme la lettre criminelle qu'elle adresse à son
frèi^ CaaÂus, la dôoléùii' à desséché sa langue, elle mouille avec ses
larihes là ^ér^' |>ri^diéusé qui porte son cachet :
Protinus imprcssa signât sua crimina gemma
Qûam tihxit lacrymis : lÎDguam defeeerat humor (4).
Les cachets des anciens étoient , comme on sait , gravés sur l'an-
neau qu'ils portoient habituellement à leur main gauche ; quelque-
fois sur l'or de l'anneau , souvent sur une pierre qui s'y trouvoit
enchâssée. L'usage des anneaux dVr Ait d'abord exclusivement
(0 Bacchid., IV, 4.
(s) Uesjchius et Pallas, X, i4«
(3) Laudatio obsignata erat creta illa asiatica qaae fere est omnibui nota
nobis : qua utantur omnes noD mod6 iù pfibUcit, 9tà etiam io prîvstît IS^
terisy quas qnotidie Tidemas mitti a pabiieànis têipt uùiciliqtteiiostrum. 9kt>
Flacco, c. i6, cf. Serrius, ad iEneid.^ VI, 8s i .
(4) MéUmorph. IX, u, 665. yoy, aoui les AnoorB, II, zt, i5.
882 !• TECHEJKEK, PLACE DU LODVEE, 12.
réservé aux sénateurs et aux chevaliers (i); ceux des plébéiens
étoient en fer (2). Néanmoins , une action d'éclat à la guerre , un
service important rendu à l'État , valoient , parfois , à un homme
du peuple, le droit de porter Tanneau d'or (3) ; mais cette distinc*
tion perdit peu à peu de son prix par la facilité avec laquelle elle
fut accordée; jusqu'à Justinien qui permit , par une loi, l'anneau
d'or à tous les citoyens romains (4)*
Le prix des anneaux étoit encore rehaussé par le travail de la
gravure, mox et effigias varias calando (5). Le propriétaire de l'an-
neau y faisoit quelquefois graver son portrait. Le cachet d'Auguste,
après avoir porté d'abord la figure d'un sphinx , puis le portrait
d'Alexandre, reçut enfin celui de Temperem* lui-même (6). On fai-
soit graver sur son anneau les traits d'un parent ou d'un ami (7) ;
l'emblème d'un événement mémorable (8). Qui ne connoît.le fa-
meux anneau de Sylla? César avoit sur son cachet l'image de Vénus,
et Pompée trois trophées, symboles de ses victoires dans les trois
parties du monde (9).
Outre les anneaux, les anciens avoient encore, comme nous, des
cachets ronds , carrés , oblongs , de formes diverses , sur lesquels
étoient le plus souvent tracés leulrs noms. Ils consistoient ordinai-
rement dans une plaque de fer ou de bronze de moyenne épaisseur,
dans laquelle étoit gravée l'inscription ; au dos de la plaque , une
petite anse , de la même matière , servoit à saisir le cachet pour
former l'empreinte : on peut voir, au musée grec du Louvre , des
oHginaux de ces sortes de cachets. Montfaucon , dans son Anti-
quité expliquée, et les auteurs du nouveau Traité de diplomatique,
en ont fait représenter un certain nombre de divers modèles.
Lorsqu'on vouloit ouvrir une lettre , on coupoit le fil qui l'en-
touroit : « Nous montrâmes le cachet à Cethegus , dit Cicéron ; il
(1) Dion Casrius, XLVIII, 45. Pline, XXX!!!, 1-7.
(1) Stace, Syh',, IH, 11, i44 .
(3) Ciceron , Fenin. !!!, 80. Suétone, Vie de Jules Cësar, cli. 89.
(4) Auth. collât., VI, tit. vi. Novell., 78, c. i .
(6) Pline,XXXIlI, 6.
(6) Suétone, Vie d'Auguste, c. 60. Dion, Ll, 3 .
(«) Cicéron, Catilin., III, 5. Oride, Tristes, 1, vu, 5. Macrob. Saturn. Vil,
Xî.. i3.
(8) Martial, X, 7Q. Dion Cassius, XLIIl, 43.
(9) Dion, XL! I. 18, cf. Cic. pro Sexto, 61, in Pison., i3, pro Baslo 4 et 6.
plin.iun.,VlI, i6.
tr
^cCc^Hg.
n
•S i/iu'o'Kf
%
"J
^
'S
5^
f tift/oift»
BULI^TIN DU BULIOPHILi:. 863
le reconnut ; nous coupâmes le fil, nous lûmes les lettres (i ). >» Mais,
dans cette occasion, Gicëron avoit peut-être des raisons pour con-
server le cachet. Il paroi t qu'ordinairement le sceau n'existoit plus
lorsque la lettre étoit ouverte, et que, par conséquent, on rompoit
le sceau pour délier le fil. Dans le Trinumas de Plante, deux per-
sonnages, après avoir fait une fausse lettre, se décident à ne pas la
sceller, dans la crainte que le faux cachet ne fasse découvrir la
fraude. Celui qui la portera , disent-ils , expliquera l'absence da
sceau en disant qu'elle a été décachetée et ouverte à la douane (2).
Plutarque, dans son Traité sur les Inconvéniens de la Curiosité y
veut qu'on s'habitue, lorsqu'on reçoit une lettre, à ne pas l'ouvrir
à l'instant et avec précipitation , comme certaines personnes qui
rompent le fil avec leurs dents , si leurs mains ne peuvent le dé-
faire assez tôt. av ai Xèlfsç ^pecS^Jvcûffi , tg7ç bS'ov^t toIiç ^ttryLoivç
fictCêCpdffKovTeç (3). Ovide fait à sa femme de tendres reproches sur
l'inquiétude que lui cause son exil : u Tu pâhs , dit-il , lorsqu'une
lettre t'arrive du Pont , et tu la délies d'une main tremblante :
Ecquid ! ut e Ponto nova Tenit epistola, pâlies !
£t tibi sollicita sohitur illa manu (4).»
•
Le secret des lettres pouvoit être quelquefois violé ; un cachet
qui portoit quelques marques d'altération se nommoit turbcUa
cera (5). L'imposteur Alexandre, dont Lucien a écrit la vie, dut
la vogue dont il jouit dans la Paphlagonie et le Pont à l'habileté
avec laquelle il savoit contrefaire un cachet ou l'ouvrir sans le
rompre. Il avoit créé un Esculape qui devoit rendre des oracles :
la foule crédule accouroit au temple du nouveau dieu : chacun
écrivoitce qu'il vouloit savoir sur un livret, CiC^lovy qu'il remettoit
ployé, ficelé et cacheté avec de la cire ou de l'argile à un prêtre ,
et celui-ci le transmettoit à Alexandre , qui s'étoit posté d'avance
au fond du sanctuaire. Chaque livret revenoit bientôt soigneuse-
ment enroulé et cacheté comme auparavant, de sorte qu'il ne sem-
bloit pas avoir été ouvert ; et néanmoins les bons Paphlagoniens y
(i) Priroum ostcndimus Cethego signum ; cognoyit : nos linum incidimus,
legimus, Catil. III, 5.
(3} Si obsignatas epistolas non feret , dici hoc potost, apud portitores cas
resigoatas sibi inspcctasque cssc. Trioumus, III, m, C5, 66.
(3) De CuriosiUte, t. VIII, p. 73, éd. Rciskc.
(4) Tristes, V, 11,1.
(6) Voy. Quintilien, iiist, orat., XII, 8.
884 Y. xBomvnrî fUCB ta ju0tfvMÉy la.
tièdfoieùt tmjorin édite ÀTen lil réponse aèr6iiû3e. AleiSttdfe
avoh plnsieiinr manière» d'eittvri^ toe lettré ssiiui biisét aucune
trace de k Tiolation du cachets Qud^tféfois , ivt moyen df'une éi^
fjœiSie rougie an fen, il entevoit la coudie dé iStté qtà portôij I
preinte de Fannéan i et mettoic à joL lés deux Bouta âà 6Ï.
stoir la le billet et écrit là répon^^ 3 Boit de nôn^ésia la lettre, f
cdUoît les deux bbuts da ffl en li^éfiattt^ àyéc aota aigéSllè, Û cire
qài se trouvoit sur lé {ftipier ; ét^ bàsàdt h, même ^i^tîèlii iti ré^
Yen de l'empreiixte, il réofnisaoit dexÀ>n^éafa pàilaitéUént téà àéàx
fècées de la ciré et recottttiCnoSt le cachet enfëoû énder (i). ftàutiéi
Sm il briaoit le sceatf, mab il atôit ébhi , anparâyaint , dé pi^dré
Femprdttté du cacbét avec ijtaé espèce de pâte de to comjpbttdôn ,
qciy étant' éhaufiFéè, derenôît tndDe et dncôfe , mais ptenbit , en se'
refiroidissant , la dureté de la corne ou même du fer. Il improiâ-
Soit dStdA vatï cachet qiii lui fiMnrniasoit mie empreinte toute paxdlle
è telle qu'il ttçaii détruite (2).
(i) I«e8 sceaux contrefaits par la Divion et ses complices , dans Pintàét de
Robert III, comte d^Àrtois , furent dëtacbés des actes auxquels ils apparto-^
noient , et reportas sur les actes fabriques, au moyen du procédé qu'indique
ici Lucien.
(s) Lucien, AUxander pseudomantis, c, 19-ai .
H. GsaiiJB.
{La suite au numéro prochain.)
€ovve0porùdinc(.
A M. VÈdUear du BuUelim du BibUophOe.
Monsieur ^
VdX dëcouvert dans nn coin poudreux de ma bibliothèque
un de ces vieux petits rogatons plaisans, moraux^ littéraires
et philosophiques^ tels qu*on en publioit dans le siècle des
facéties, c'est-à-dire au seizième. Comme ces sortes de pièces
sont assez rares , je vous envoie le titre et des extraits de celle-ci;
TOUS les mettrez, si vous le jugez à propos^ sous les yeux de
vos lecteurs, mais non pas , je vous prie , sous les yeux de vos
lectrices^ car il en est qui pourroient jeter les hauts cris, et
les hauts cris sont toujours désagréables. Au reste, je vous
donne carte blanche pour Tinsertion. En attendant, voici^le
titre de Topuscule en question :
EXHORTATION AUX DAMES YERTVEVSES.
EN LAQUELLE
EST DEMONStRE LE VRAY POINCT D^HONNEUR^
A Paris , chez Lucas Brejret , tenant sa boutique au
Palais^ en la GaUerie des Prisonniers, 1598^ au^
privilège du Rqjr, petit i/i^12 de 46 pag., en gros ca-
ractères, non compris le feuillet du titre :
Ce petit livre est fort singulier et prêche une morale très-sur»
prenante, surtout pour k temps où il a para. C'est un plaidoyer
56
^86 J. TECUENER, PLACÉ DU LOUVUE , 12.
assez fort en faveur de Famour contre le point d'honneur qui em-
pêche les dames de céder aussitôt qu'on les invite à répondre aux
sentimens qu'elles inspirent. Nous allons donner les passages les
plus singuliers de ce bizarre opuscule qui se réfute de lui-même.
Yoici le début de l'auteur ; nous conservons scrupuleusement son
orthographe.
«c Cest vne chose estrange, et dont je ne me puis assez es-
merveiller, que les dames pour se rendre aymées, apportent
à leur naturelle bénignité, toute celle que la bonne nourri-
ture y peut ioindre : qu'elles augmentent leurs beautcz des
allraicts, des grâces et des douceurs qui se peuuent inuen.er,
qu^elles apprennent dès leur enfance à charmer les plus ac-
corts, à prendre les plus puissans, et captiver les plus libres ,
et que nous cependant amorcez de ceste humanité , surpris de
cesattraicts et retenus de cette puissance , ne trouuions preuve
de pitié en elles que le plus tard qu'elles peuvent, ne soyons
riens à leur service qu'à regret et possédez qu'à desdaing.
ce Amour ne prend estre que de leurs beautez , ne se nour-
riêt qu'en leurs douceurs et ne se rend immortel que par
réternité qu'elles lui donnent; cependani il n'a sitost pris
naissance en nos ames^ qu'il se voye emmaillotté de fers^ do
ceps et de charmes, qu'il ne soit allaidé d'amertume, bercé
de passions et enfin suffoqué de cruauiez : que pensez -vous
faire ^ Belles Dames? Vous estouffez par rigueur en vn mo-
ment vn dieu que vous engendrez par douceur en l'autre ,
ouvrez ces beaux yeux nos ennemis et voyez le mal qu'apporte
la cruauté et au contraire le bien que la pitié procure, vous
vous eslongnez de ce que vous desirez d'attirer; vous voulez
estre recherchées , et ne voulez point qu'on vous trouve ; vous
jettez des appas, et déffendez d'y toucher; vous tendez desretz
et cryez désespérément si quelqu'un sy vient prendre, etc....
ce Nous montrons au doigt et à l'œil que la cause d'aymer
est en vous , mais nous n'y trouuons point d'habitude d'amour :
d'où vient ce uide en la nature ? Vous avez des veines , du
sang et des esprits qui vous doivent apporter la mesme
nécessité qu'à nous : nous bruslons d^ amoureuse ardeur, vous
BULLETIN DO BIBLIOPHILE. 887
devez estre altérées, pourquoi donc mourons-nous de soif en
entre deux fontaines?
tt Vous direz (Mesdames) que c'est pour la conservation
de vostre honneur et de vosire réputation *, simple couverture
de mauviaîseté, espèce d'ingratitude par laquelle vous cachez
à la nature ce qu'elle-mesmc vous a donne , et ce que toutes
les femelles accordent sans contredit. Lequel est le plus rai-
sonnaUe , je vous prie , ou que la nature obéisse à Topinion
commune, ou que Topinion commune obéisse à la nature?
Ignorez -vous que de Fopinion vient la réputation, et de la
réputation Fhonneur. Non ^ vous ne Tignorez pas, et sçavez
bien que Topinion est plus souvent fausse que véritable^ que
ce n'est qu^une fumée , une apparence de vérité , une fantosme
en rimagination du populaire qui ne porte en soy raison ny
nécessité; c'est la baze, c'est le rocher et le solide fondement
de cest atome que vous appelez honneur.
« Honneur en ce temps-cy est vice en un autre ^ vice au
temple de Flore , et en tant de siècles passez , qui chasse
Tamour de ces pays , et qui est chassé par Tamour de plusieurs
autres contrées.
« Les anciens se marioyent pour vn mois, pour six jours,
pour une heure , avec deux , avec six , avec tant de femmes
qu'il leur plaisoit.
« Il n'y a pas un tiers de la terre qui cognoissc ce monstre
d'honneur. Bref, voulez- vous sçavoir ce que c est ? Une injure
et vraye persécution du temps, qui traverse le plaisir des
hommes. Celles qui font autre jugement de l'honneur, en
parlent suivant les occurances du règne et non pas selon le
devoir. Car le plus grand devoir d'une parfaicte amye est de
manquer à tout devoir pour contenter son ami et parce que
les anciens disoient qu'amour est le maistre des dieux et le
correcteur des loix On ne trouve point que les anciens
ayent offert des sacrifices à l'honneur; il n'y a coing au monde
où Amour et Vénus n' ayent lendu leurs oracles L'hon-
neur est en nos esprits comme en une terre estrangere , et
l'amour crois! par tout nosire corps, comme en vn territoire
B88 !• TECHklCEE, PLACE'DU LOUYEEy 12.
naturel. Aussi Tun est aisé d'arracher parce quUl n'est que
replanté , et non pas Tautre qui a pris racine en prenant
estre; le jardinier qui enteroit une branche sauvage sur un
pied de bon fruict seroit digne de moquerie. Notre inclination
est Tarbre de bon fruit , l'honneur est la grefFe sauvage qui
nous donne des broquettes pour des pommes et de la feuille
pour du fruict.
« L'honneur fut une invention mal entendue et plus mal
interprétée , laquelle se changea en loy, et voici comment :
Jadis les naturalistes voyant la trop grande licence d'amour
le faisoit mespriseri et que la femme désire volontiers le moins
cp qui lui est le plus permis, et faict le plus souvent au con-
traire de ce qui luy est ordonné , s'avisèrent pour l'entretene-
ment d'amour, de proposer un blasme à quiconque aymeroit
ouvertement , pensant par ce moyen le rendre plus enflammé^
et que le péril et la deffence luy devoit servir d'amorce. Un
siècle après, ccste loy passa en telle observance par le mauvais
interprète de je ne scay quels eunuques qui rapetassoient des
loix en ce temps là^ que depuis on ne faisoit point conscience
de précipiter les amoureux du haut d'un rocher en bas; ce qui
mist telle terreur au cœur des dames » que depuis on n'a sceu
les asseurer ny leur arracher de l'ame ceste humeur craintive
qui a gasté nostre siècle
« L'on a bien recogneu le pernicieux interprète de ceste
loy^ et on a bien cessé d'en ensuivre la cruauté; mais vous
n'avez pas repris votre ancienne licence , mesdames, et qui
pis est n'avez pas envie de vous y laisser persuader. Vous ré-
sistez plustost à la nature que de vous laisspr esclairer à la
vérité et souffrir que le plaisir vous conduise et le contente-
ment vous guide
« L'on dit que les femmes sont variables, mais je ne vous
trouve que trop constantes en vostre infélicité et trop eoo«-
traires à vostre naturel. Car, par vostre foi , qui est celle de
toutes les dames qui ait l'ame si mal faite (s'il lui reste encore
quelque trace d'humanité)^ qui passe la nuit et le jour, sans
recevoir quelque sentiment de délice > et qui ne maadtee en
BCLLETUf DU BIBUOPHILE. 889*
son courage , tout ce qui trouble le règne d'amour, qui ne
déteste ces mots ioTcntez d'honneur et de réputation avec ceux
qui les inventèrent. Qui est celle , dis«je , qui ne se sente em-
portée par là violence de ses désirs y et par la nécessité des
loix naturelles au poinct de la perfection humaine , auquel
toutes les lignes de nos sens tendent , comme les choses pe-
santes tendent vers le centre de la terre
« Confessez celte vérité, vous ne pouvez la cacher : Q^'f
a-t- il de plus juste et plus équitable au monde que de suivre
les loix qu'on est forcé desuivre par soy-mesme et par la raison !
« Jamenerois icy mille et mille tesmoignages qui rendent
preuve qu'amour est le principe du mouvement de la vie
passée, l'aliment et le souverain bien de la vie présente, et
la douce espérance de la future,, et que Thonneur est son con-
traire, que l'un a pris son origine au ciel et l'autre en enfer,
et je vous ferois juger que la cruauté diffame les cœurs où
elle règne et qu'amour éternise les âmes qu'il possède Je
parle , mesdames, à vos beaux esprits , qui sçavez tant de sub-
tilités pour surprendre la liberté des hommes* et qui n'en,
manqueriez pas pour prendre le plaisir s'il estait autant apr
prouvé de Perreur vulgaire que de la raison , et de vostre
jugement. »
L'auteur ne veut cependant pas d'une licence effrénée , il veut
que les dames agbsent avec prudence et discrétion; on pourroit
peut-être qualifier ces avis de conseib d'iiypocnsie , car, puisque
l'honneur, selon lui , joue un si grand rôle dans le monde , on peut
en avoir les dehors.
ft II ne faut, dit-il , qu'aller au devant de la chasteté par le
derrière, monstrant le plus en apparence ce que vous serez le
moins dans le courage (c'est-à-dire dans la réalité). Vous
contraignez bien vos volontés pour l'honneur^ pourquoy ne
pourrez-vous contraindre vostre visage pour l'amour? Cestuy-
cy est plus facile que cestuy-lâ
« Allez à la messe plus matin que vostre voisine; soyez
sainctc en parolles^ et modeste en vos. actions devant le peu-
ple. Ne courez pas après l'amour indiscrettenent , mais rece-
890 '• TECHENERi PLACE DU LOUVRE, 12.
Tez*le d'une façon accorte de la pari d'un homme discret qui
le saura rendre non moins évident à vos yeux qu'inconnu à
ceux du populaire, qui sera d'un bel esprit, véritable en ses
paroles et d'un brave courage qui ne soit ni fort beau, ni
fort laid^ car Tun est cause du soupçon et l'autre rend le plaisir
imparfait ^
« Voilà le chemin de l'honneur par une main , et de l'amour
par Tautre -, c'est le secret d'accommoder les délices à la gloire ,
et d'entretenir l'honesteté aux gages du plaisir
(c L'honneur ne gist qu'aux mesnagement et à la conduite ;
ce n'est que la subtilité d'artifice ; on en a selon qu'on le sçait
faire paroistre , comme de bonne mine. La plus chaste du
monde peut estre tenue pour la plus lascive , si les déporte-
mens ne sont bien réglez, et la plus folasire pour la plus con-
tinente pourveu qu'elle ayt un amy qui la sache conduire par
la discrétion.
a II n'est rien impossible à ce que deux personnes qui
s'ayment désirent extrêmement, et le ciel mesme ne sçauroit
nuire à qui délibère fermement de servir Amour. La nature a
voulu favoriser les dames, et leur monstrer ce qu'elles ont à
iSaire en ce qu'elle ne permet que l'amour laisse aucune trace
de ses exercices, non plus que le poisson qui glisse en l'eaa
et que l'oiseau qui passe en l'air. Vous pouvez dire que vous
n'avez point péché ; vous ne péchez donc point (i)
« Je ne veux toutefois point tant réprouver l'honneur que
vous ne vous en aidiez en certaines circonstances d'amour, et
qui le rendent plus solide , comme pour couper chemin aux
jalousies , brider les envieux, conduire la discrétion , prévoir
et prévenir au mespris, le tout par une froideur qui sente
l'honneur et par une feinte qui représente la continance,
desquelles vous servirez votre intention comme d'un masque
en une comédie ^ et comme vous faites quelquefois d'un refus
qui démonstre le contraire de ce que le cœur désire.
(1) Belles maximes ! et c*est cliez nos bons aïeux qu'on a écrit pareiUei ex-
travagances ! il est vrai que ce n'est qu'une plaisanterie antithétique , dont
Ifaiiteur rioit , sans doute , le premier.
'BULLETIN DU fiIBLIOPHILK. Sgf
(( Mais de s'asservir à Thonnear comme à un monstre qui *
ae baigne dans le sang des plus beaux désirs, comme à un
tyran qui persécute les affections les plus eslevées, qui vio-
lente les cœurs, traverse lésâmes, et qui extermine les délices
d^amour, vous devez plustpst mourir que de le faire; fuyez
ce mal , et embrassez le remède qui est Tamour.
(c Faites donc, mesdames^ que puissiez viure heureuse-
ment avec les contents pendant que vous le pouvez faire ; vous
ne sauriez vivre honorablement sans plaisir. Les occasions
sont emplumées et disparoissent presqu'en se monstrant. La
vie passe soudainement -, tout nostre aage n'est qu*un poinct ;
une quatriesme partie duquel est la jeunesse avec laquelle les
délices du monde sont champs éliziens, et sans laquelle la
douceur mesme estamère. Les plaisirs amoureux sont les au- "
rils et les jardins de la vie. Les nuicts des jeunes gens sont
des printemps, et les jours des vieillards des hyuers pleins
d'horreur. Toutes choses ont leur saison , et chaque saison sa
propriété; la beauté est une rose qui est fresche au matin et
fanée le soir. Voulez vous attendre que vostre beauté passe sa
fleur, que vos beaux jours soient changez en ténèbres^ vos jar-
dins délicieux en déserts infertiles
« Laissez vous vaincre à Tamour vous aurez plus de gloire
que de luy résister; car être vaincu d'un dieu^ c'est estre
victorieux de soi mesme; vous l'aurez pour capitaine, vous
aurez les autres dieux pour compaignons , et les hommes pour
serviteurs ; desnouez les liens de ceste erreur populaire qui
vous fait changer le plus doux plaisir de la vie en une vaine
hypocrisie
« N'attendez pas vostre commodité pour faire Pamour, mais
faites Tamour pour y trouver vostre commodité.
<( Apprenez plustost à aymer qyi'à délibérer si vous le devez
faire. Que si vous ne savez ce que c'est qu'amour, créiez de
ne le point savoir, et adjoustez foy aux parolles de ceux qui
le savent. Il n'y a rien de plus sot de ne pas apprendre quel-
que chose parce qu'on n'a pas accoustumé de Papprendre.
Rien n'est si facille , rien de plus délectable en tous les délices
de la vie que ce que nous enseigne l'amour.
/
89a I. TECBENEK, PLACE DU U>UyRE , 12.
c Les éguilions des amours, Tartifice dont ils usent, les lacs
qa*ils lendent, les douces tromperies où ils estudient, et les
mauz^qu'ils appellent biens à la poursuite de la chose aimée ^
monstrent assez quel contentement il y doit avoir. On apprend
seulement en aimant ce que c'est que plaisir^ et tous y en
éprouverez plus en une nuict desrobée, que tous n*avez faict
en tous les plus beaux jours de vostre aage
« Il est temps^que je finisse mon discours, et que vous
commenciez à Tensuivre. Ne m'alléguez pas pour le réfuter
que si Thonneur n'est qu*un point imaginé, qu'amour n'est
autre chose non plus que luy, votre excuse serait trop foible :
le plaisir est un corps et l'honneur n'est que vent ^ l'espreuve
en cela tous ferme la bouche*
« Je ne désirerois pour l'utilité commune des deux sexes,,
que de pouvoir autant sur vous avecques mes parolles que
vous faites sur nous avec les yeux. De dire aussi que j'aye in-
terest au subject et que j'en parle comme estant poussé d'une
passion particulière, je vous prie de croire que je n'en escrits
d'autre affection que de celle que je porte à vous et à vostre
bien ; celuy qui a toute licence comme moy, ne se peut plain-
dre de la loy, je ne plaide point ma cause (mesdames) c'est
la vostre ^ je vois le tort que vous faicies à vous mesmes en
cela et non pas à mpy. Je ne suis point si misérable que je ne
rencontre à mon besoin de la jeunesse et de la beauté qui en-
tend la raison avecques moy qui la discourt et qui la pratique
avec le contentement que je vous désire. »
Cette impertinente dissertation a été reiutée dans un ouvrage
intitulé : Discours contre un petit traité intitulé : L'exhortation
aux dames vertueuses, etc. Paris ^ Lucas Brejrei, iSgS, in- 12 de
81 p^es, non compris le titre et la dédicace.
La dédicace adressée à mes-damoiselles, mes-tdamoiselles Mai^
guérite et autie Del-bene est signée A. T. L'auteur dit à ces da-
moiselles qu'il n'a pas cru devoir « laisser couler sans défense les
« persuasions de cet ennemi conunun. » Il ajoute : m Et combien
« que celles que j'ai rédigées en petit traicté, soyent assez foibles
M pour parer la roideur des cpnps d'un tel adversaire, j'ay toute-
H fois espéré qu*en l,e mettait sous la protection d^ deux telles
BULLETIN DU BIBUOPHILB. SgS
« dianes, cet actéon ne pouitoit donner ses attaintes que de 1*001,
M et n*en remportera enfin que de la honte et de la ruine. Voilà
u qui me donne la hardiesse de vous l'offiir, asseuré que l'impu-
« dence et la mal-veillance de ces satyres , qui se pourroyent
M bander à l'encontre, ne sçauroient reboucher la pointe des
« flesches que vostre vertu leur pourra iaire ressentir... »
Nous ne serions pas surpris que ce dernier opuscule fût sorti
de la même plume que le précédent : plaisanterie pour plaisanterie.
Au reste, cette réfutation est si foible, de Taveu même de l'auteur,
que nous ne jugeons pas à propos d'en continuer les extraits. IVaïlr-
leurs la morale exprimée dans l'exhortation est si bizarre et si con-
traire aux principes gravés dans le cœur des dames et à leur
propre intérêt, qu'essayer de réfuter cette plaisanterie seroit une
peine superflue.
L. T,
Au mime.
Monsieur,
Personne autre que moi n'applaudit à la publication qu'a faite
M. G. fi., dans le Bulletin, d'une lettre inédite de Montaigne; je
sub, comme lui, d'avis que tout ce qu'a tracé la plume qui a écrit
les essais doit être recueiQi avec zèle, et c'est pour cette raison que
je vous demande, que je demande à M. B. la permission de faire
quelques observations au sujet de la signature de la lettre en ques-
tion.
Cette signature porte Motaigne (sic, avec une sorte de trait siur
rO), et M. B. fait la remarque que le nom de Montaigne est écrit
de la même manière dans une autre lettre qui fait comme celle-ci
partie de la collection -de M. Bernadau. Pajoute à ces observation»
que cette abréviation n'est pas le résultat d'un lapsus calamiy car
je crois avoir positivement établi, dans ma notice bibliographique^
sur Montaigne (page 42)9 que l'auteur des Essais signoit toujours
ainsi ; j*ai cité toutes celles de ses signatures que j'ai eu occanon
d'examiner , et aucune d'elles ne présente trois lettres à la pr&^
8g4 '• TECHENER, PLACE DU LODVIlE , 12.
mière syllabe. Les renseignements donnés par M. B. viennent
donc encore confirmer mon opinion , et, depuis, cet érudit et labo-
rieux investigateur a eu la bonté de me donner connaissance d'une
autre signature de Montaigne, conforme aux précédentes j et qu'on
voit sur le frontispice d'un volume qui se trouve aujourd'hui à la
bibliothèque publique de Bordeaux et qui a fait partie de celle de
Montesquieu. (Masverii practica forensis. Parisiis, H. et D. de
Mamef, iSSS, in- 12.) Il est donc bien établi que l'auteur des Essais
BÎgnoit toujours Motaigne , et cette remarque n'est pas sans intérêt ,
puisqu'elle pourra servir à faire reconnaître ses lettres ou les ou-<
vrages qui proviennent de sa bibliothèque.
Je profite de cette occasion pour rectifier une erreur échappée à
M. Fontaine, dans le Manuel de l'Amateur d'autographes et que-
M. G. B. a citée. Cet auteur dit que l'écriture de Montaigne est
du nombre de celles dont la gravure ou la lithographie n'a pas
reproduit le facsimilé ; cela n'est pas exact , car la Galerie française
(1821-23) a donné le texte et le facsimilé d'une lettre autor-
graphe jusque-là inédite de Montaigne , laquelle a été ensiûte in-
sérée dans l'édition des Essais, donnée par Am. Du val , et successi-
vement dans plusieurs autres. Enfin, et postérieurement, à la publi-
cation de M. Fontaine, j'ai donné , dans la Notice bibliographique
précitée (1 887) , le facsimilé de la signature de l'auteur des Essais.
Si vous pensez, Monsieur FEditeur, que ces détails puissent offrir
quelque intérêt à vos lecteurs , j'espère que vous trouverez, dans
le prochain numéro du Bulletin, l'espace nécessaire pour les insérer.
Agréez, monsieur, etc.
DOCTEUR J. F. P;
iUn^ts (i^Ho^ra^ Çt()ttes.
f •
Les D*UaFJs, souvenirs historiques et littéraires du Forez au xvi*
siècle ; avec facsimilé ; par Auguste Bernard , de Mont-
brison. Paris; imprimé par autorisation du roi à l'imprimerie
royale^ ïSSg (i).
Cet ouvrage, fruit de longues et laborieuses recherches, con-
tient : I® une généalogie historique de la maison d'Urféi
écrite par Jean-Marie de la Mure, chanoine de Mont-
brison, mort vers 1687, et publiée aujourd'hui, pour la
première fois, d'après le manuscrit appartenant à M. Ber-
nard; — 2° la biographie d'Anne d*Urfé, d'Honoré d'Urfé,
l'auteur de VAstrée , et d'Antoine d'Urfé ; — 3® un récit
des événements qui eurent lieu dans le Forez du temps de
la Ligue, et auxquels les d'Urfé participèrent; — 4* ^^
lettres écrites par les d'Urfé, depuis 1689 jusqu'en iSgS,
pubUées d'après les originaux conservés aux archives de la
ville de Lyon; — 5*^ une description du pays du Forez,
composée par Anne d'Urfé, vers l'an 1606, et imprimée
ici pour la première fois sur le manuscrit autographe con-
servé à la bibliothèque du roi (n° i83, supplément français).
Une table des noms de lieux et de personnes termine le vo-
lume, qui est accompagné d'un facsimilé de l'écriture des
principaux membres de la famille d'Urfé. Dans ce travail
recommandable, M. Bernard a fait un excellent usage de
matériaux historiques , recueillis avec persévérance, et,
sans sort'u: de la spécialité de son titre, il a fait connaître et
présenté avec intérêt des faits curieux, soit pour l'histoire
de nos troubles civik et religieux au xti* siècle , soit pour
notre histoire littéraire. Nous citerons particuUèrement la
Notice biographique sur Honoré d'Urfé et le récit des événe-
mens qui se sont passés dans le Forez du temps de la Ligue.
Ce dernier morceau peut être considéré comme la partie la
plus importante de cette utile publication.
{Journal des Sat^ants, septembre, i83g.)
(1) Un vol. in-S. Ohez Techencr. Prix, lafr.
896 J. TECHBNER , PLACE OU LOUVRE ,12.
SÉBASTIEN ET ANTOINE GRYPHE.
Article extrait de la Biographie lyonnaise, par G. Breghot du Lut et Ant.
Pencaud(i).
€rBTPH£ (Sébastien), en latin GryphiuSj imprimeur célèbre à
Lyon , né à Reutlingen , en Souabe, vers i4g3 , mort le 7 sep-
.tembre i556. Sa marque typographique étoit un griffon sur un
dibe lié par une chaîne à un globe ailé, avec cette devise tirée de
Gcéron dans ime lettre à L. Munatius Plancus (X ad FamiL 3) :
P'irtuU duoej comité fortuna. Il a imprimé quelques livres hébreux,
presque tous les classiques latins, un grand nombre de classiques
grecs, très«peu d'ouvrages François. Plusieurs de ses éditions sont
encore estimées : Maittaijre en a donné une longue liste, qui toutefois
n'est pas complète, dans ses Annal, typ,^ t. II, part. II, p. 566 et
suiv. ; il ne la fait partir que de i SsS : ce qui a fait croire à M. Re*
nouard, Annal, des Aides ^ p. 3o4, que le premier ouvrage qui
figure sur cette liste , les Preces ex Bibliis desumpta de 1628,
petit in-i3 , était le volume d'essai de Sébastien Gryphe : il est
ceitain que celui-ci vint s'établir à Lyon avant i520, et qu'il y im-
prima, cette même année, Romani Aquiia de nonUnibusfiguraruni
grads et latinis et exemplis earum liber ex Alexandro Arménie ,
Ui-8 , et beaucoup d'autres ouvrages, de iSso à i528. Etienne
I>olet et Hubert Sussanneau furent successivement correcteurs dans
son imprimerie. Du Verdier , Prosopographie , p. 4^ ^ 497 »
fiaillet, Jug. des Sav.^ t. I, part. U, p. 45 et suiv. ; Anti-BaHlet^
part. I, ch. XV, p. 53 et suiv., éd. in-ia ; Pernetti, I, 3oi ;
Delandine, Catal, des Mss.j n* i382; Biogr. uni^, ; C. B., Mél.j
et JVoi/c. mél.y passim. — Il paraît que son atelier fut successive-
ment dans une msdson de la rue Tbomassin, donnant aussi sur la
rue FeiTandière, et dans une maison de la rue Sala, devenue de-
puis l'hôtel de Licrgues. Pernetti, loc, laud. ^
Grtphe ou Grtphjus (Antoine), fils du précédent, auquel il
succéda comme imprimeur. Un grand nombre d'ouvrages sont
9ortis de ses presses , notamment les Mémoires pour Vhistoire de
Jjfon de Paradin , les Prit'iléges de cette ville par Rubys, etc.
(i) L'article du BuUetiu, n* , page , doit être signé de même.
BULLETIN BU BIBLIOPHILE* , 8g)
n se servait de la même marque que son père et de la même de-
vise ', mab la fortune ne Y accompagna pas toujours, car il fit de
mauvaises affaires, et nous voyons dans les actes consulaires, au
lo février iSSg, qu'il fut remplacé dans les fonctions de capitaine
penon de la rue Thomassin, « attendu qu'il était en prison depuis
six ou sept ans pour ses grandes dettes. »> Yoyei les ouvragei cités
à l'article précédent.
Sir Egerton Brydges , dans sa Polyanthea Ubrorum vetustiorum
(Genève, 1822 , in-8 imprimé à 76 exemplaires) , indique , p. 92 ^
comme faisant partie d'un volume qu'il possède , /. AuratiLemo^
cicts trlumphales odœ , ad iUustr. princtpem Carolum Lotharingum
cardinaUm. Lutetiae,ex off. Roberti Stepbani, i558, in-8, 32 pag.,
et il observe que Maittaire n'en fait point mention dans son ou-^
vrage sur les Estienne. Je ne le rencontre pas non plus dans les
Annales de M. Renouard (1837), et c'est pourquoi je crois utile de
le noter.
Agnès , princesse de Bourgogne, nouvelle. G)logne, 1678, in-iai
de 129 pages. C'est probablement le même ouvrage que celui qui se
trouve indiqué dans la bibliothèque des romans (août 1 778, p. 2o5),
avec Tobservation suivante : « Nous le trouvons rapporté dans le
« livre de Lenglet-Dufresnoy ; mais c'est tout ce que nous avons
« pu en découvrir, et nous ignorons absolument quel en est l'au-
« teur. Y auroit-il un malentendu de la part de Lenglet ? c'est peut-
« être le même qu'Adélaïde de Bourgogne, dont il est parlé dans
« le volume de mai 1778. »
Voici une courte analyse de cette composition bien m^ocre ^
mais qui paroit avoir le mérite d'une grande rareté :
Agnès est fille du duc de Bourgogne , l'un des plus grands me-
neurs des factions qui rendirent le règne de Charles YI si malheur
reux. Forcée de quitter Dijon* en proie aux émeutes, elle renoontue
le comte de Clermont, fils du duc de Bourbon ; il se présente comme
un simple chevalier à la cour de Bourgogne , et ses talens , sa bra-
voure attirent bientôt l'attention du duc , qui lui accorde sa oon<>
fiance. Le comte a ainsi de fréquentes occasions de ISEÙre connoltre
8g8 J. TECâENËR , »LACE DU LOUYAÉ, 12.
son amour à la piincesse ; malheureusement il survient un rival ^
c'est le duc de Clarence , banni d^ngleterre ; il aspire à la main
d'Agnès , et il ne se fait pas scrupule de combiner une machination
qui fait croire au comte qu'elle est infidèle ; celui-ci. outré de cour-
rouXy l'abandonne y quoique le duc de Bourgogne eût consenti à
leur union. Le père est si furieux des prétendus torts de sa fille ,
qu'il la voue à une réclusion perpétuelle , et la fait passer pour
morte. Ému de la catastrophe qu'il a causée , le duc de Clarence
fait l'aveu de sa perfidie ; on devine aisément le reste ; le comte
de Clermont , devenu duc de Bourbon dans l'intervalle, épouse la
dame de ses pensées, et les maisons de France et de Bourgogne
mettent fin à leurs discours. Tout cela n'indique pas une imagina*
tion bien riche.
Theatrum tragicum. Amstelodami, 1649, ii^'^^de 820 pages.
Aux adjudications qu'indique le Manuel (3. 47^)» ^^^ P^^^ ajou-
ter celle d'un bel exemplaire.
Il s'est payé plus d'une fois 4 guinées en Angleterre {voir Lowndes,
pag. 1808).
On y trouve les portraits suivans, qui entrent pour beaucoup
dans son méhte :
Lord Strafford, pag. 5.
Laud, archevêque de Canterbury, pag, 43-
Th. Fairfax, pag. 85.
01. Cromwel, pag. 88.
Charles I, pag. 127.
Charles II, pag, 197.
James , duc d'Hamilton , pag. 2 1 5.
Le comte d'Uol^d , pag. 1 32.
Vue de Whitehall, avec l'exécution de Charles I, pag. i85.
II faut observer que quelques planches manquent assez souvent ;
le portrait du comte d'^olland notamment.
Ce livre a été attribué à Dumoulin; Barbier n'en parle pas.
Palaoromaica , ou Recherches historiques et philologiques (en an-
glois)| i823| ia-8.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 8gg
Ouvrage que Ton ne trouve pas aisémeut, et dont je n'ai pas dé-
couvert l'auteur. Son but est d'établir que le Nouveau Testament
grec, tel qu'il nous est parvenu , n'est que la traduction servile d'un
teite primitif latin perdu depuis longtemps. Personne n'a été 4^
cet avis.
Don Quichotte n'est pas le premier ouvrage qui ait eu pour but
de tourner en ridicule les romans de chevalerie ; treize ans avant
qu'il ne parût, l'on avoit imprimé, en Angleterre, le Chei^alier de la
Mer y ou les Aventures d* Océanus {1600 , in-4)9 volume devenu si
rare,'que l'on n'en connoit qu'un ou deux eiemplaires, et qu'en 1 81 a
il fut payé 25 liv. sterl. à la vente du duc de Roxburgb ; les géants,
les enchanteurs, les paladins y sont bafoués sans miséricorde;
mais c'est un roman d'une prolixité extrême , d'un ennui mortel ,
et l'oubli le plus complet en a fait justice. Nous voulons seulement
constater l'intention de l'auteur.
Nouvelles bibliographiques,
Les.personnes qui s'occupent d'études historiques n'apprendront
pas sans intérêt qu'une nouvelle édition du Glossaire de du Gange
va être prochainement publiée par M. Firinin Didot. Outre le sup-
plément de Carpentier, cette édition renfermera des additions
fournies par les Glossaires qui ont paru récemment en Allemagne,
et quelques annotations utiles que Sainte-Palaye avait consignées
sur son exemplaire de du Gange. L'ouvrage formera 10 volumes in-4«
La première livraison , qui se composera d'un quart de volume,
sera, dit-on, mise en vente à la fin de l'année.
SOCIÉTÉS SAVANTES.
hsiSocieté archéologique de Beziers décernera, dans sa séance pu-
blique du 28 mai 1840, i» une couronne de chêne en aident à
l'auteur de la meilleure notice biographique, en langue françoise,
sur le père Yanière , et un rameau de chêne , aussi en argent, à
l'auteur de la notice qui aura mérité l'accessit ; 2» trois rameaux
de chêne en argent, l'un à la meilleure ode en vers françois sur les
^O ï. TECHiBNER, PLACE Dtl LOUTRE , l2.
cbemins de fers, le second au meilleur poëme en vers François sui"
la mort de Duranti, premier président du parlement de Toulouse»
le troisième à la meilleure épitre en yers françois sur le courage
dvil. La Société indique, en outre, les sujets de trois antres prix
qu'elle décernera, dans la même séance, à des poëmes en vers patois
ou romans. Les pièces envoyées au concours devront parvenir au
secrétariat de la Société avant le i" mars i840b
P. "S. M. H. Géraud , dans son intéressante Dissertation sur Us
limbes dans raniiquitéj cite, p. 777 du Bulletin, une épigramme
de Martial dont il est impossible , dit-il, de rendre en Jrançois la
gracieuse précision : Currant verba licet, etc. Voici quelques imi«-
tations de ce district, citées par M. Bregliot^ page 4^8 de ses Mé*^
langes :
La langue a beau courir, la main Ta devancée ;
La phrase nV»t pas dite, elle est dëjà tracée.
F. G. J . S. ÀRDaiiux.
En Tain comme Tëdair on voit fuir la parole :
I^a main sait rcnchatner ayant qu^elle sVuTole.
L^abbé FaiahaIit.
Les mots volent : la main est encore plus légère,
Et la langue toujours arrive la dernière.
BaiCHOT PO Lit.
La langue a beau courir : plus prompte mille fois ,
La plume a terminé la phrase avant la voix.
Pbricauo.
Les paroles ont beau voler,
La main saura bien y suffire :
On n*a pas fini de parler
Qu'elle a déjà cessé d'écrire.
BlVGHOT.
La première de ces imitations ne vous semble*t-elle pas rendre
la gracieuse précbion du style ?
La vente de la bibliothèque du comte de Boutourlin , qui a
lieu dans ce moment, nous offrira quelques notes bibliographiques
pour le prochain numéro.
/
i3ulUtin ^u i3ibltq)t)iU,
F.T
CATALOCVB DB UVEBS BARB8 BT CVBIBtJX, D6
LITTÉEATUBB, d'uSTOIBB, BTC., QUI
SB TBOUTBNT A LA LIBBAIBIB DB
J. TBCEBKBR, PULtÉ
DU LOUVBe ,
H' 12.
N<» 18 ET 19. — NOVBMBBB 1859.
1978 Abelli (Lovis). Les Principes de la morale chrestienne, d*oà
chacun peut tirer les lumières asseurées pour la conduite de
ses mœurs et de ses actions , etc. A Paris (Holl.), 167 1,
pet. in-i2, vél 7 — »
1979 Abbégé de rhistoire de la monarchie des Assyriens , des
Perses , des Macédoniens et des Romains , par J. E. A. G.
Parisf 1699, 1 vol. in-il, v. br 4— *
1980 AcTA SANCTOBUM Bblgu selecta quœ tum ex monumentis sin^
cens necdum in BoUandiano Opère editis, tum ex vastissimo
eodem opère, seryatâ primigenia scriptorum phrasi, coUegit
chronologico ordine digessit , commentariisque ac notis U-
lustravit Jos. Gbesquierus et J. Fridus Thysius. Bruxettis,
1783, et Tongerloœ, 17949 8 toI. in-4} rel., fSg., fEicsimilés
d'anciennes chartes , etc 95— »
1981 ^LiANi (Cl.) sophiste historia varia, Gr. ad mss. codices
nunc primum recognita et ,castigata, cum versione J. Yiil-
teii... ad graecum auctoris contextum emendata, etc., per-
petuo commentario J. Perizonii. Lugd.^Batawrum, 1701 ,
I tom. en 2 vol. in-8 , vélin. (Bel exempL de la collection
Variorum) Sî
1982 ArrsiNGBEi (MiGH.) de Leone Belgicoi ejusque topographica
«7
902 I. TEOHEN£ft| VLACE DU LOUVBE| Ift^ ^
atqné biétorkâ des^riptionè liber. 09^/t(V^t/Mdrttm, i583^
in-fol.i fig., V. br 36-^ »»
Ouvrage rare, contenaDt Thistoire des troubles des Pays-Bas
de 1SS9 à i583 ; il est orne de 1 1 2 pi. grarc'es par Hogenberg.
1983 Amour (l') , ou fiisarrerie de l'Amour eu Testât de mariage.
Cologne, P. Marteau, 1681, pet. in-i2,d.-rel. . 7 — »
1984 Ame (l*) amante de son dieu, représentée dans les emblèmes
de Ilerm. Hugo sur les pieux désirs, et dans ceux d'Othon
Vaenius sur l'amour divin , avec des fig. nouvelles, accom-
. pagnée de vers. Cologne ^ J. de la Pierre^ ^7*7» pc^« in-8,
d.-rel. (60 figures.) w . . . . i5 — »
1984 his. Anthologia GHiBCA , ab Hug. Grotio lat. carminé reddita
Hieronymo de Bosch edila. Ultrajccti , 1 796 , et suivantes,
5 vol. in-4) vél., cordés. Ex. en pap. de Holl. 95 — »
1985 Apologie de Cartouche, ou le scélérat sans reproche , par
la grâce du père Quesnel. Cracovie^ J, le Sincère ^ '73i,
pet. in-8, br , . . • . 4 — "
1 986 Argtixo. Capricciosi et PiaceuoH ragionamenti di M. Pietro
Aretino , il vcritiere e'I diuino , cognaminato il flagello de'
principi nuoua edilione, con certe postille , che spianano e
dichiarano cuidentemeiite i luoghi e le parole le più oscure,
et più difficile dell' opéra. Stampati in Cosmopoli (Eizesr,) ,
1660, pet. in-8, vélin. Bel ex., mais sanj la Puttana
eiTante. 3o^ n
1987 Art DR vérifier les Dates, édition des Bénédictins,
1782-182^0, 5 vol. in-fol., V. éc, ûL {Beiex.). . . — »
1988 Augustim (sancti) opéra omnia, emendata studio monacho-
rum ordinis sancti Benedicti. Venetiis y 1784, 11 vol. rel,
en 8.
Très-bel ex. |>arfaitement conserve, rel. en vél., cordé et gaufre' .
aoo— »
1988 bis. Confessions de saint Augustin, traduites sur l'édition
latine des Bénédictins, par M. Dubois. Paris , 1716 , in-8,
▼• J (>— «
Voyez 1090.
\
BULLETIN BU BIBUOPHILE. 9o3
1989 Avli-Gblli Noctivm atticairm libri vndeTiginti. F'enetiisj
Aldus, i5i5, I vol. pet. in-8, vélin. {Bel ex,), . i5 — »
Un bel ex. de rcdition Elzeuir^ iGSi, pet. in- 13, vël* i5— »
1990 B4|:.niGKEX (Ai(T. oe). Après-dinées et propos de table contre
Texcez av boire et av ipanger povr vivre logvement, saine-
ment et sainctement, dialogisez entre vn Prince et sept sca-
vans personnages. Lille, 161 5, pet. in-8, v. i5— »
1991 Balozii (Stbph.) Miscellanea, novo ordine digesta et non
p^ucis i^editis monumentis aucta ^ opéra et studio Jo. Dom.
Msinsi, Lucœj i']6i, ^yo\.in'4o\ 65 — »
1992 Ba?idini (AuG.-lfABCELL.) Catalogus codicum mss. graeco-
rum, latin, et ital. bibliotb. medicea; {jaurentians. Floren-
tiœy tjrp* Cœsaris, l'jG^-'jSy 8 vol. in-fol. {Rare,) i3o— »
1993 Babre (le p. Jos.). Histoire d'Allemagne. Paris y 1748,
io tom. en 1 1 vol. iu-4, veau fauve, gr. pap.
Très-bel excropl. avec une belle suite des portraits dH3dieuvre
ajoutés.
1-994 Baronii (CiCSARis) Annales ecclesiastici , a Ghristo nato-ad
ann. 1 198. Lacques, 1 ^38-57 , 38 vol. in-fol. , rel. Belexempl,
cC un ouvrage fort difficile à trouver aujourd'hui. 876 — »
1996 Bergibr (Nie.). Histoire des grands cbemins de Tcmpire ro-
main, où se voient la grandeur et la puissance incomparables
des Romains; ensemble rÉclaircissement de Titincraire
d*Autonin et de la carte de Peutingçr. Bruxelles , 1728,
7. vol. in-4j V. br. . - 28— »
Le même, grand papier, v. br 38^— »
1996 Bernard (JxiUf). Histoire originelie du S. Sang de Miracle
advenu au Bois-Seigneur-Iaaac Tan il^oBy le S de juin.
^rai?f//e5, i635, pet. în-8,.v. f* 10 — »
«997 Bernarpi (S,) Opéra omnia, e;^ sccupdis c^ris Job^p. M^-
loii. Pansiis, t69<S % Yoï. in«foL, t. fe^uve. . . 54— »
1998 Jh^m^ CP* Mt). (ie I)€paiocrHc cbrjeslicn ^ c'est-à-dire U mes-
^4 '• TECHKNER, PLACE DU LODVRB , 12.
prisetinocquerie des vanités du monde. Parùf N, DuFasséi
i6i5 , pet. in-8, vél 6— •
19^ Beza (Th.) et g. Buchanano. Sacratiss. psalmonim Davidis
libri y , duplici poetîca metâphrasi , altéra alteri è regione
opposita, vario génère canàiinum latihe expressî. Genevœ^
F, le Preux ^ ï^gS, in-8, vélin 4 — **
2000 BiBLiA poLTGLOTTAy complectentîa textus Originales , et cdîd.
Brianus Waetonius. Lond.f 1657, 6 vol. grand în-fol. — Lexi-^
con lieptaglotton , éd. Gastelli. Lond,^ 1669, 2 vol; in-fol.
Les 8 vol. lavés, réglés, unif. , élég. rel. neuve. 885 — «
2001 ËoccALiNi. La secretaria di ApoUo, che sejgue gli ragguagH
di Pamasso. Amsterdain , i65â, i vo). pet. in-12, v. 5 — »
Un autre exemplaire grand de marge avec une riche reliurt-
italîenne en roar. roug., dentelle, double de mar. vert i comp.,
tr. dor 3<
2002 BojABDO, Orlando inuamorato, Orlando furibso di Ariosto :
witU an Essay on tbe Romantic narrative poetry of thc Ita-
lians; inemoirs , and notes , by Antonio Panizzi. London ,
i83o, 9 vol. in-8, pap. vélin , cart. en toile. 56— »
2003 BoLLANDVs. Acta sanctorum quotquot tolo orbe coluntur ,
coUegit, digessit, notis illustr. Joan. Bollandus; operam et
studiuin cotttulit Godefr. Henschenius , etc. Antuerpiœ et
Tongarloœ j 16^3^ 1794 9 54 vol. in-fol., vél., cordés. 1700 — ».
Bel exempl. d^une rel. unifortne et parfaitement conscrréc.
2004 Bollandus. Praefationes. 3 vol. in-fol., y. br.
2005 BoNAifin(pH.) Mumismata summor. pontificumromanonim,
a tempore Martini Y usque ad ann. 1699^ exjdicata à Pbil.
Bonanni. Romœ^ 1^99? ^ ▼ol* in-foL, fig., y. br. 38 — »»
2006 BossvBT. Tt-aité de la Communion sous les deux espèces.
Bruxelles^ H. Fiiex, 1682 , i vol. pel, in-ia , rel. 4 — »
21007 Bbbvis ac dilvcida Burgundi» superioris, qyae comkatas uo^
BQLLETIM DU BlBUOPiltLE. QoS
mine censetur, descriptio , per Gilberiû coguatum Nozerei-'
uuin; item breyis ad modum totius Galliae descriptio per
eumdeni , quibus accesserunt cùm alia quaedam eius opuscula,
tum uero poeinatia aliquot , lectu dignissima ; locuples quo-
que rerum et uerborum in his memorabilium index. Basileœ,
per J, Oporinum (s. a.), pet. in-8, v. f.^ fil. (Fig. de
^la^ns.) 8 — »
2008 BuLLABiUM MAGNUM romaoum a Leone magno ad Benedic-
tumXIV (ann. 1 757), editio noyissima (aLaertio Gherubino).
Luxemhurgi^ i747"58, 19 tom. en 12 vol. in-fol^9 vél.^,
cordés. Très-bel ex., le 19* vol. br. {Rare.), . 200 — »»
2009 BuTKBKs (F.-Cb.). Trophées sacrés et profanes du duché
de Brabant , avec le supplément (par Jaei:eiia). La Hayti ,
1 724*26, 4 vol. in-foL, fig. , V. m. 5o— «»
2010 Bbuckebi (Jac. ) Historia cridca philosophiae. Lipsiœ y
1766-67, 6 vol. in-4, lel 62 — »»
Autre exempl. eo grand pap. fort, broché, non rogne. 80— »
^'^*i CcsARis (C.-J.), cum not. variorum accedit vêtus inter-
pres graecus hbror. vu de bello gallico , etc. , ex recensione
Gothof. Jungermanni. Francofurti , 1669 ' ^ ^^^' ^°~4 y"^^'
lin, doré. {Armes,) 20 — »
Très-bel exempl. iVtui lix^re recherché ; de nombreuses notes s*y
trouvent jointes sou» ce titre : « In C. Jul. Cssaris commenlarios
notic, adnotalioncs , coromcnUirii, IVlielicani, Glarcani, Glaudor-
pii, Camcrarii, Bruli , Maunlii , Samhuci , Ursioî , Ciacconii Hot-
roauîy Branli, nomenclalor geographicns prjeterea duplex : ccpiibui
aller R. Marliani {stuts lieux, at^ec la t/ate de 1606), SsS pa^es.
2012 Ganciani Leges Barbarorum , 5 tom. en 2 vol. in-foL, vé*
lin. F'of, N* 95— »
201 3 Cardinal (lb) Mabarin, joué par un Flamand, ou Relation
de ce qui se passa à Osteude le i4 may de Tannée i658.
Cologne, P, Marleauy 1671, x^yol. pet. in-i2, v. m. 10— w
'>oi/{ CoNBADi Bbvni (D.) ivrisconsvlti opéra tria , nvnc primviii
édita. Moguntiœ^ Fr. Bchcm, 1 548, in-fol. , d.-rel. 12—»»
906 J. TECHElfEB, PLACE DU X<ODV|lE , 12.
^1 5 G>BBS8PONDANCB DB Fbrn AND CoUTfes avcc Fempereor Charles-
Qtlint sur la con^éte du Mexique, trftd. par le Ticomte de
Flavigny. Paris (5. d.),\n»\^^ rel. [Rare.). • • 9 — ^
2016 CoHPus JURis CIV1LI8 , cum D. Gothofredî et aliorum notis^
curaSîni. van Leeuwen. Amst.^ Ehenery 1 663, 1 vol. in-
fol. , V 55 — »
Cet ouvrage passe avec raison comme le chef-d'*ccuvre desElze-
viers.
aot 6 ^15. Ctpeiam Opéra. Venetiis^ 17 58, in-fol.^ v. br.
2017 CtraiLLi (S ) Hierosbiyniitani operà quae extant , gr. et lat.,
opéra et studio Ànt.-Aug. Touttée. Parims, !^20 , 1 vol.
in-fol., V. b '32 — »
901 8 Dames (les) nbTuorvÉBS. Histoire comiqve. Paris, Mick.
Brvnet, 1670, pet. m-8, vélin 3— 5o
2019 Défense de M. de la BainriBB et de ses Caractères, contie
les accusations et les objections de M. Yigneul-MaryiUe.
Amst., Tk, LombrcUly 1702, in-12, v. . . . . 4 — *
2020 Delarue (l'abeé). Les bardes, jongleurs, trouvères, etc. 3 vol.
in-6.
Très-bel exempl. en gr. f^ap. ve'lin , rel. en mar. v., e'ie'ganle
reliure de Bauzonnet »25 — »
2021 bis. Délices (les) de Leyde, une des célèbres villes de l'Eu-
rope. Lcj^c, 17 12, pet. in-8, 17 fig.,véi. 8 — »
2022 Democbitvs BiDEKSj sivc Campus recreationura honestarum,
cuin exercismo melancboliae. Amst., i655, pet. in-i 2, v. m.
7— n
2023 Description historique et géographique des plaines d'Hélio^
polis et de Memphis. Paris, 1755, pet. in-12 , fil. {Rare.)
8- I.
2624 DiADOcrfi (PRocLi)lParaphrasis in Plolemaei libres "ïv ; desidè-
rum effectionibus, a Leone AUatio , graec. éiltit. Lugd.-
BataPorum, i635, pet. in-8, vélin 12 — »
2025 DicTioNNAiBOB povTAViF dcs provcrbes fratiçoîs et dé^ façons^
déparier comiques , burlesques et familières, avec une ex-
/
BULLETIN DU BIBUOPHUJC. 907
plkatioB des ëtymologies les plus avérées, tirées des meil-
leurs auteurs. Aunterdam^ Wetsiein , 1751, m^ , d.-rel.,
non rog 8— »
Ëxempl. rel. en veau 6— »
2026 Diète impéeiale , qv ordonnances et resolvtion de l'empe-
revr, et des Estais du saint empire , délibérée et arrestee en
la dernière journée, tenue à Spire en l'an 1670, trad. d'al-
lemant en François par N. Jacob Austrasien. Paris , André
/FÎpc Wi 1 S70, pet. iÀ-8, vél 10— »
2027 DiONTsu Âreopagitœ opejra quas extant , grs&ce. Parisiis , G.
MertUus , i5^>. — S. Maxixui schoUa in eos B. Dionysii.
libros qui extant. /^., Id*^ 4 P^''^- ^^ ^ ^^* m-Qy y.^i,ki,^
r^él, dxL temp9. (Bien conservé.) i5— »
2028 DissEETATioN sur l'auteuT du livre intitulé : De l'Imitation
de J.-C. (par Tabbé Ghesquiere). Verceil et Paris j 1775,
in-i2, rel. {Rare.) 6 — »
2029 sur la prison Ae saint JeaonBaptiste et 9iar la der-
nière Pâques de J.-C. Paris, 1690, in-12, v. br. 5 — »
2030 DivEESBS (les) LEÇONS DE PfBEEB Measie mises en François
par Cl. Gruget. Tournon , Cl, Michel, 1609 , in-8 , vélin.
{Bel ex.) 10 — »
Eo3i DiVEEs thaites du smTE fji Ckevaliee Temple. Utreckt^
1704, 2 part, en 1 vol. pet. in-12, v. uiar. . . 8— »
2032 DoLET ( Stsph. ). Gomuientari Uugu» latine. f^Mçd^
Grjrphius, 1 536-38 , 2 vol. gr. in-fol., rel. en mar. bleu ,
ancienne reliure, bien conservée, rare, dans cette belle con-
dition 9^— »
Voy. N» i36a.
2033 OvFSUBSiVE DU Cange. Traité historique du chef de saint
Jean-Baptiste. Paris, i665j in-4> fig-i v. j., Si. . 9— »
ao34 I^ 1^* (I^ Sibve). Lydie, faUe cbampestre (par personna-
ges) imitée en partie de l'Aminthe dv Torquato-Tasso , dé-
diée à la reyne IVIargtierite. Paris^ Jean MiUot, 1623 , pet.
in-8, vilin 25 — »
Non cité par les bibliographes.
go8 J. TEGHENBR , PLACE DD LOUVRE, II.
ao35 DuMONT (Jean). Corps nuiverael diplomatique du droit des
gens, ou Recueil des traités de paix , d'alliance , etc., faits
en Europe depuis Charlemagnc jusqu'à présent. Amsterd.j
1726-31 , 18 parties , la table comprise , formant 8 tomes
rel. en 17 toI., y. m., fil, gr. pap. — Supplément au corps
universel diplomatique du droit des gens , par Rousset.
Amst.f 1789 , 4 tpmes en 3 toI. — * Supplément au corps
universel diplomatique du Droit des gens, contenant l'his-
toire des anciens traités, par Barbeyrac. Amst.j 1 780, 3 vol.
— Le cérémonial diplomatique des cours de l'Europe , re-
cueilli en partie par Dumont , mis en ordre par Rousset.
Amsî.j 1739» 2 vol., etc. Ensemble 3o vol. in-fol., gr. pap.,
V. m., fil. Très-bel exempl. — Hist. des traités de paix
du xvn* siècle (par F.-T. de Saint-Prest) , 2 voL in-fol. , et le
Traité de paix de Munster et d'Osnabruck , 4 ^^^^ difiérs^it
un peu dans la reliure 49^ — *
Lee Toi. du cérémonial, in-fol., ont pour titre : SuppUmeru ,
tomet iT et T .
ao36 BcKSABT. Gomment, de rébus Francis orient. fFircehurg ,
1729 , 2 vol. in-fol., planches 4^ — ^
Trés-be) exemplaire en grand papier.
Corpus histo^îcum Medii &y\ a temp. Garoli magx^i usque ad
finem scouli xv. Lipsîœ, 1743, a vol. in-fol. Bel exempl. . . . 36— »
3087 — ■ — Leges Francorum salicse et Ripuariorum , cum addi-
tionibusregum variis. /^ra/tco/or/i, 1720, in-fol. i5— »
ao38 EifCTCLOPtoiB méthodique par ordre de matières , 1 792 à 1 882 ,
166 vol. in-49 fcl* en V., 5i pardes de planches. ^Complet,)
685— n
2089 EoLT (o'). Histoire des rois des Deux-Sidles de la maison de
France , contenant ce qu'il y a de plus intéressant dans
l'histoire de Naples, depuis la fondation de la monarchie jus-
qu'à présent. Paris ^ Nyon, 1 74 1 9 4 ^<>^* in- 1 2, v. , fil. 1 5-*»
Cette oeuvre commence par un abrégé de Thistoire des princes
normands, fondateurs de la monarchie des rois de Sonabe, etc.
2040 Ebasmi (Dbs.) Moriae encomivm , cum Gerardi Listrii com-
mentariis episiolse aliquot in fine additae. Lugd.-Batar., ex
offtcf J. Maire, 1648, pet. in- 12, vél 4*"***
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 909
2o4i EuTmopii Breviarium hist. romanae , cum inetaphrasi grœca
Pasanii et not. var., etc. Lugàuni-Balaforum, 1729, in-8,
vél. , doré. 1 2 — «
2042 FaBUAITX et comtes des poètes FRANÇOIS DES XI*, XII*', XIII*,
xiv* et xy* siècles , publiés par Barbazan , avec un Glossaire
pour en faciliter la lecture , nouvelle édition augmentée et
revue sur le manuscrit par M. Méon, 1808, 4 vol. in-8, br.
Eiempl. en grand papier de Hollande , iig. ayant la lettre.
(Epuisé,),.., 110— »
2043 Feresbii (Aug.) de lue hispanica, sive inorbo gallico libri 11,
ejusdem quod chyna et apios diuersae res sint : adiecto
vtriusque radicis usu. Avec un extrait desdits liures, mis en
François pour les Barbiers. Parisiîs , Gillius , 1 564 9 pet.
in-8, vélin 8 — »
La fin de ce lirrese termine par un traite en françois intitule :
<c Extrait desditz livres pour les Barbiers, touchant l'administra-
<c lion de certains remèdes particuliers.
2044 Femme (la) docteub, ou la Théologie tombée en quenouille,
comédie. Liège, veupe Procureur , 1780, in-12, br. 6— »
2045 Fénslon. Les Aventures de Télémaque, fils d*Ulysse. Paris,
J. Estienne , 1717,2 vol. pet. in-8 , figures , vélin. Très-
bel exempl.
Autre édition. Hotterdam, 1796, 1 vol. pet. in-S, mar. yert, tr. d.
(Belieanc. rel.) 18 — »
2046 Flavignt (Ce. de). Les Rob de France. Paris , Michel So^
nit^s, iSg^y pet. in-8, v. br 6 —
OuTrage qui n% st cité nulle part. Auteur oublié , comme tant
d^autres, par les bibliographes, et qui mcritoit un meilleur sort.
2147 Flburt. Histoire ecclésiastique, 1720 et suiv., 87 vol. in-4'9
V. m 100— »
ao48 Florus (L.-Aun.), cum notis variormu. Amst. ^ 1698,
in-8, vélin i
2o49 •"•"" reccnsuit C.-A. Dukerus. Lugd.-Baia^'. , i744>
in-8, vélin, doré. (^Korormcj.) 12— »
9^^ '• TECHENER , PLACZ DU LOUVRE, 12.
ao5o Faehbiu (Mabq.) r€run(i gemunicarum scriptores aliquot io^
signes , cum notis Burc.-Gotth. StruviL Argentorati, 1717,
3 vol. in-foL, V
205 1 Gamaches (de). Dissertations littéraires et pkilosophi^es.
Paris j 1755, in-ia, v. m 4"~"
ao5a Gatot de Pitayal. Bibliothèque des Gens de couTy ou Mé-
lange curieux des bons mots de Heuri lY, de Louis XTV ,
de plusieurs Princes et Seigneurs de la cour, etc., etc. , avec
un choix de tiaits nàifs , gascons et comiques , de plusieurs
petites pièces de poésie et de pensées ingénieuses propres à
orner l'esprit et à le remplir d'idées vives et riantes^ Ams^
terdam^ 1726, 5 vol. pet. in-ia, vél 20— »
▲a tom. ve se troayent deux cartons pour la préface.
2053 GENEALOGIES de quelques familles des Pays-Bas, dressées en
partie sur titres et en partie tirées des manuscrits de T. -A.
Casetta , de H. Butkeas , de P. d'Assignies , de L. Leblond
et d'autres fameux généalogistes , comme aussi des auteurs
les plus accrédités. Amst.j 1 774-7 5> 2 vol. in-8, br. i o — »
ao53 k's. Gebsomii (Joah.) Opéra, exedit. Lud. EUies du Pin. An^
tuerpiœ^ 1706, 5 vol. in-ibl., v. f. 9<>~" **
2054 GonoFREDUs (Petrus) , Prouerbiorû liber. Parisiîs , Car.
Stephanus, 1 555, pet. in-8, vél 10— »
2055 GoLii (J.) Lexicon arabico-latinum. Lugd.''B4Uaif,,Elzei'ir,y
i653,in-fol. i4o— >»
Bel exemplaire d'un livre très-rare, en bon étal.
2056 Gbaindorge (de). Traité de l'origine des Macreuses, mis en
lumière par Th. Maloûin. Caen , Jean Poisson, 1680, pet.
in -1 2, V. br., édit. originale 4 — 5o
2057 Gregoru MAGin (S.) opéra omnia (ex. edit. Dion. Sammar-
thani et G. Bessin). Parisiis, 1 706, 4 vol. in-fol. , v. 1 35 — »
2058 GuASGO (le comte Octavien de). Dissertations historiques ,
politiques et littéraires. ToumajTf veupe Varlc^ 1755, 2 vol.
in-8, rel !•— »
Les principales dissertatioDS contenues dans ces deux yol urnes
sont : — sur Tëtat des lettres sous Charles YI et Charles VII ; —
idem sur une inscription au capitolc ; — sur les asiles sacrés ou
; politiques ; -^ sur rautonomic des villes et des peuples, etc.
BUIXETIN DU BIBLIOPHU^. Ql I
soSg GuBn (Maequarm) et doctorum virorum ad eum epistolae ,
qvibus accedunt ex bibliotbeca Gudiana clarissiraorum et
doctissimorum viroram^ qui superiore etnostro saeculo flo-
ruetutat ; et Glatidi Sarravii epislolae ex eadem bibliotheca
auctîiores , curante P. BarmaUno. UUrajecti , 1697 , in-49
vélin 12 — »
l^etire^ litt^rainss peu reohtrch^i <{QOt<|iito savantes À nn très-
kaot.degré ; elles sont adressées aux plus illustres savans de cette
époque.
2060 GvËaisoN (ijl) mira€vlbv8e de aœvr Jeanne des Anges, prievre
des religieTses VrsTiines de Lodvn par l'onction de saint Jo-
seph. Saymcry L, Macé, 1637. — La Gloire de saint Joseph,
victorievx des principavx démons de la possession des vrsu-
lines de Lodvn , où se void particvlierement ce qvi arriua
le iour des Roys de ceste année i636, en la sortie d'Isa-
caron «lu corps de la niere prieure. SgwmTj Z#. Macéj
i636, % part. pet.ijb^S, d-^rel. . g — »
2061 Hailloix (R. p. Pierre). Le Sacré triomphe des saints mar-
tyrs T^entian et son •compagnon , ov Dîscovrs de la glo-
rieuse translation «t condiûtte de ie«rs saincts corps de la
ville «l'Arras en celle de Dovay , etc. Dovay^ P. Avray ,
]6i5, pet. in-8, fig. dans letexte, i5 — »
2062 Hall (RicAiants). I>e (Càvsis tribvs jprimàriis tvmvhwm Bel-
gicorvm, -providentia videliCet Dëi, peccaûs nostris, et prin-
cipe Auraico , libelli sui tractattrs très. Dvaci , J. Bo^dij
i58t, I vol. pet. in-^, cart., noarog. i5 — >»
2063 — De proprietate et vestiario monachorum , aliisque
ad hoc vitîvm extirpandum neccssarijs liber unus. Di»aciy
/. -5o^ari/<", i585, pet. in-S, n.rel 8 — »
2064 Hardvini (JoAN.) GoUectio regia max. conciliorum. Paris,
ex typ, reg, , 1715 , 12 vol. in-fol., v. f. Très-bel ex. d'un
livre devenu rare • 220 — »
2064 ^^ Héliot. Hist. des ordres monastiques, religieux , mili->
taires , etc., 17 i4-i.7*9> 8 vol. ia-4, v. m-, fig. {Bel exempt.)
145— n
^o65 HcROBovi Opéra, grœc. et lat., ex recens. Jac. Gronovii.
Lugd.^Batai^.y 1716 , pet. in-foL, vél. Très-bel ex. 36— »
913 I. TECHEKEK, PLACE DU LODYtE, 13.
Un superbe eienpliim Je la tnJuctîDQ, pirLarcher, m grand
papier felinfort, richcmeal reliiieu mar. ri>iigepar(œli]er,tr.t)..
9vol. in-* ÏSo— ■
3o66 Het vooBuor dbk Zielb. Rolterdam, 1668, 1 vol. pet. iii-4,
vélin, Go^g. à mi-paget de Romain de Hoage. (ExiTémement
curieux.) 18—»
206^ HtVMMt kVvn^ede'Roatme, imprimée» a Pitrij, le iç^ jour de
janpier i5o4) ^<v Anth. Chappiel, ru« Saint-Jekan-de-La^
Iran, i vol. pet. io-S, fonnat d'agenda, mar. i45 — ■
Ca vol., impriauj lur *i9ia btm oraeiDcn* ilet iilui varie* ■
chaque page, diSSre ilr beaucoup àti litrei du mJme );eiirr,
■oit par le* omemeDa ou par loa format, le leul que j'aie tu ; siati
il nVit cild dam aiicnn catalogue depuis i& ani, M. Bruoet ,
duni aoD eicelleut Traite «ur leiU*rcs>VHenres,Dera pai indiqué
non plu)| j'en conclut donc qne eo genre de livre , de e« format,
eal de toute rareté.
XD67 ii», BiPMCUTis Opéra, gr. et lat., cdit. indust. et diligent.
J. Ant. a Van der LindeD. Lugd.-Bataii., i665, 3 vol. in-8,
véi. Très-bel ex. 55—-
ao68 HmvuA sesathiu , seu vitœ B. Francise! Asiisiaiis , illus-
iriumque nrorum et femiiiarum qui ex tribus ejiis ordi-
nibus reUU sunt înier sanctos ; item itlustrla martyria P. F.
tninortun provinciae înfeiioris Germanise , U. Sedulius
concinnavit, couuneiitariis et noiis illuBtravit. Aiauerpia,
i6i3, in-fol., vain 18—..
2069 HuToïKE d' A y der- Ali-Khan , ou Nouveaux mémoires sur
llnde, enrichis de notes bistoriques. Paru, Caitleau, 1783,
2 tom. en 1 vol. in-i2, d.-rel., pi G— «
2070 ' de Cliai'les VI, trad. sur le Ms, lalin du présiâcnl
de Tbou , par J. le Laboureur. Paris , i663 , 2 vol. in-
fol,, gr. pap., V, Li". .- 18 — -
207 1 ^——— de l'Académie françoise, avec un abrégé des Vies
du cardinal de Richelieu , Vaugclas, Corneille, Ablancourt,
Mézeray, Voiture , Patru , la Fontaine , Boileau, Racine et
autres illustres académiciens qui la composent (par Pelis-
son). LaJBt^e, 1688, in-12, vélin lo— ■
30^1 Mj. — ■ littéraire de la France, par les bénédictins ,
1 733^ h l838 , 19 vol. iD-4 , rel. en v. (Bel ex. complet. )
425_»
BDIikKTIN OU BIBLIOPHILE. gi3
2072 HiSTOiRB de la vie et des miracles de la bienheureuse vierge
et martyre sainte Hélène. Bruxelles y H, Fricx^ 1697, pet.
in-i2,v 6— '•
3073 de la vie 9 mort , passion et miracles des saiucts des-
quels réglise catholique fait festes et mémoire, etc. , comme
aussi des chartes et livres non imprimés qui sont es thresors
de diverses églises et abbayes du royaume de France es
Pays-Bas, par M' Yiel-Jacques Tigeou, Clément Marchant,
Jean le frère de Laval, Paschal, Robin, successeur du faux
Angevin, G. Gazet , fiassecourt et autres, avec trms tables,
une des mois, une des noms propres, et l'autre des exem-
ples faits et dits remarquables, etc. Douay^ Baltazar^ Bel*
1ère à ses dépens^ et de Pierre Moustarde , libraire à f^aien"
ciennes y 1 5g'] y ïn^f 61 4^^*
1 2 feuillets préliminaires , 6 feuillets de table , dont
2 pages de pièces en vers; folioté ensuite de i à 2207, dou-
bles colonnes ; les figures en bois et en taille - douce sont
ajoutées , je crois , à cet exemplaire ; la table de la fin a
1 1 feuillets, plus un feuillet blanc.
^074 *- — des miracles advenuz nagueres à l'intercession
de la glorieuse vierge Marie, au lieu dit Mont-Aigu , prez
de Sichen, au duché de Brabant. Bruxelles, Vtlpivs^ 1604,
pet. in-8 , vélin *..... 9 — »
2075 de tout ce qui s'est passé au royaume de Japon
Tannée 1624, trad. par uu père de la compagnie de Jésus.
Paris, S, Chappelet , 1628, pet. in-8, vélin. . .
2076 — — générale des Larrons, par F.-û.-C. Lyonnois.
Ljo/i, i652, pet. in-8, vél. (^tf/ex.) i5— »
207 7 HoRATius (Q.) Flacgus , opéra interp. et notis illustravit Lud.
Desprez, in usum Delphini. Parisiis , 1691 , in-4» v. r.
21— »
2077 ^i>. HosiBR (d'). Armoriai général de Francei 17^6-68, 10 vol.
in-fol. , superbe ex. 385— i»
2078 Hu6o(HKiiifAifBi). Piadesideriaemblematiselegibeta&ctibuf
S, S. Patiiun. Amuerp.j 16249 pet. in-8, vél., fig. (Bonnes
éprewes.) i<
2079 iNSTRncnNNis importantes aux étadîatns et à leurs parens, pair
A. V. D. W. (Ant. Vande WaHe). Bruxelles^ 175», 2 vol.
pet. iii-8 j Tel 6— »
2080 Journal de ce qui s'est fait pour la réception du roy dans la
ville de Metz le 4 &oût 1744) ^^^^ ^"^ recueil de plusieurs
pièces sur le même sujet, et sur les accidens survenus pen-
dant son séjour. Metz^ 1744» in-fol., figures, v. f. 10 — »
2081 ^^'^. - du voyage du roi à Bbeims, contenant ce qui s'est
passé de plus remarquable à la cérémonie de sop sacre , et
de son couronnement, à la translation de la sainte ampouUe,
au festin royal, à la cavalcada 9 à l'installation du roi dans
Tordre du Saintr-Esprit , etc. La Haye , R. Alberti , 1728^
2 tom. en 1 vol. pet. in-8, vélin. {Rwe,) . . . 10 — »
2082 JoirvENCi (le pbre JO* Becueil de pièces touchant l'histoire
de la compagnie de Jésus. Liège y 1716, i vol. in- 12, v. gr.,
aveclaiSg» . . . 6 — »
2083 Kraft (J.-L.). La Passion de Nostre-Seîgneur Jésus-Christ,
tragédie sainte, ornée à^ musique, etc. Bruxelles ^ ^736^
avec 20 gravures. -^ Le même, en hoUandois, avec gravures.
Idem, — Histoire du présent jubilé, ou le rétablissement de
la religion catholique, célébré à Brusselles le 1 7 juillet 1 735.
Bruxelles^ 1785 , avec 4 grav. — Le même en holland. Le
tout en \ vol. in-12, v. br. (Rarissime.). . , i5— »
2s84 l'ACTANCii (I1.-C.) opeira, cum selectis varior. commentariis ;
opéra et studio SeiTatii Gallxi. Lugduni^Batai^orum, 1660,
UkS, yélin, {Bel ex i) 12—»
Adt, ex. édit. Nie. LengletduFresnoy. Parisiisy 1748,
2 vol, in-4> V *^ — »
so85 liAFOSSE (J.-Gh. de). Nouvelle iconologie historique, ou at-
tributs hiéroglyphiques , composés et arrangés de manière
qu'ils peuvent servir à toutes sortes de décorations. Amst.^
C. S. Roos, 2 tomes en 1 vol. in-fol., d.-rel. . 3o— »
Exemplaire avec de très-beNes ëpreures.
2086 La Fortaikb. Fables choisies mises en vers , et par lui re-
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. gi5
vues f corrigées et augmentées de nouveau. Hambourg ,
1731, a tom. en i vol. pet. in-ia, vélin. . . . g— i>
Chai*mante édition .
2087 LABAABiBifDi ( Han. DE ). Arte de la lengua bascongada.
Saîamanca^ '7^9» P^^* îï^-8, v. f., tr. dor. (Rare,) 3o — »
2088 La Roque (de). Traité de la noblesse et de toutes ses diffé-
rentes espèces , nouvelle édition augmentée des traitez du
blason des armoiries de France : de l'origine des noms, sur-
noms , et du ban et arrière-ban. Rouen , P. le Boucher,
1735, in-4> V. br 16 — >»
2089 Laserna Santanbee. Mémoire historique sur la bibliothè-
que dite de Bourgogne (présentement bibUothèque pubU-
que de Bruxelles). Bruxelles, 1809, in-8, br. 6 — »
Vol. complémentaire du Dictionnaire bibliographique du
même auteur. 6 — »
2ogo Légende (la) des Flamens , croniqve abrégée/ en laquelle est
faict succinct recueil de l'origine des peuples et Ettatx de
Flandres, Arlhois, Haynault et Bourgongne, et des guerres
par eux faictes à leurs princes et à leurs voisins : auec plai-
sante cômemoratiô de plusieurs choses faictes et auenuës
en France , Angleterre et Alemaigne , depuis sept ou huict
cens ans. — Semblablement y sont traictées les descentes et
généalogies des roys de Naples et de Sicîlle, et des princes
et ducz de Milan, et quel droit ont les roys de France aus-
ditz royaumes et dudié. Paris, Galliot du Pré, i558 , pet.
in-8, mar. cit. (Bel ex.) 18—»
2091 Lettres de M. Fute-Hohitx sur les afl^ret du temps | et
principalement sur les afiaires d'Espagne sous PhiUppe Y,
et les iutrigues de la princesse des Ursinfl , trad. par Gar-
nesai. Amst,, 1718, i vol. pet. in-8, vélin. . 2 — ^5o
2092 LfirraEs ns M. G. (Gallaud), touchant quatre médailles an-
tiques, publiées nouvellement , par le R. P. GhamaiUard,
jésuite. Ckien , 1697. — - Réponse â M. G., où on examine
plusieurs questions d'antiquité (parfiandolot) , avec pi. Paris,
1698. —Explication singoUèredeDomitien. Idem, 1785. -*
916 J. TECUENER, PLACE DU LOUTRE, f2.
Exercitationes de Yaticiniis sibyllinis conscriptae a Johan.
Reiskio accessit de numis duobus sibyllinis disseitatio. Lip^
siœ, 1688, 4 P^r^* ^^ I ^o^* in-i2yd.-rel. . . 10 — »
2093 LxTTEBS DE SAUiT AuGUSTiN , trad. CD fiançois sur l'édition
latine des bénédictins, par M. Dubois. Paris, 1 701 , 6 vol.
in-8,v. j 16— »•
2094 LiPSB (iIustb). Histoire de Nostre-Dame de Haie, trad. par
F.-M. Remy, récoUet. Bruxelles^ A. P^elpius ^ i66i> pet.
in-8, fig., vél 9— »
Remplî de croyances singulières .
2095 LiPSii (JusTi) opéra omnia. ArUuerp., ex off. Plantiniana,
1637, 5 vol. in-fol., gr. pap., fig., vélin , à compartimenS,
dor. s. tr. et sur les plats. {Très-Sel exempL), . I25 — »
2095 bis, MiTTAABLu BT Castaboki. Anuales camaldulenses
ordinis S.-Benedicti. F'enetUs^ 1 755-78 , 9 vol. in-foL, vél.
{Bel. ex tarare.) • . . i4o — *
2096 Habillon et d*Acheeii , Acta sanctorum ordin. S.-Be*
nedicti, pcr sex'priora ordinis saecnla , etc. (ad ann. 1 1 10).
Venetiisy 1783, 9 vol. in-fol 159 — »
Édition augmentée de dissertations qui ne se trouvent pas dans
les éditions précédentes.
2097 Habillon. Annales ordinis S.-Benedicti (ad ann. iiSf).
Luoe, 1789, 6 vol. in-fol., V go— »
2097 bis. LuciANi opéra, gr. etlat.,cum notis varior. AmsteL , 1687,
2 vol. in 8 , vél. TRÈS-BEL EX 70 — M
2098 HuEATOBi (Lud.-Ant). Novus thésaurus veterum inscriptio-
num. Mediolani, 1 7 39-4^9 4 ^^1. in-fol. , v. gr. Bel ex. 85 — »
-— Antiquitates Italiae medii svi , etc. 6 vol. in-fol., r.
i;
2099 Haiopbbtb et fondamentale relique aux articles des trois
lettres de Bohémiens rebelles, enuoyees à la diète de Fric-
fort, Tan 1619, avec le véritable récit de ce qui s*est passé
en Allemagne depuis la mort du feu empereur Matthias I*'.
Paris, 1620, pet. in-8, vél 3-*» »
BULLETIN on BIBLIOPHILE. ' 9<T\
2100 Habollb (db), abbé de VitLBtoulo, Catalogué de livres d'es-
tampes et de figures en taille-douce , Avec un dénombre-
ment des pièces qui y sont contenues. Paris, 1666, in<4.—
Catalogue, idem y de 1672 , pet. in-12. 2 part. i5^^ i*
te catalogue de 1679 est oroë de monogramme«;TvB "voit que,
iès 1666 , Tabbë de Marolle avoit recueilli I98y4oo piècff, et qu^en
raon^e 1673 ilyayoit ajouté cent autres mille pièces, dout grand
nombre de dessins originaux ; et cVst avec justice r|ue ces deux
volumes, tir^s à petit nombre, soient reste's à un prix élcTé.
2101 Maatbnb (Edm.) bt Ubsini DuBANDy Thesaurus novus anec*
dotorum, complectens epistolas, dîplomata, elc. JLu/.-i'an-
^brum, 17 17 y 5 vol. in-fol., V. br 90--* »
2102 Mabtialis (M. Val.) Epigrammata, parapbrasi et notis
variorum selectissimis înterpretatus e^t Vinc. GollesÉb, nUf-
mismatibusy etc., elornavit Ludov. Smîds. Anttteh^ 1701 9
I vol. iii-8, vëlin * i5 — »
2io3 Habtinius (Mabtiiius). De belio tartarico hisCoria, in qua
quo pacto Tartari bac nostra state sinicuna imper^uni.inuA-
seiint, ac ferè totum occuparint, narratur ; eorumque mo-
res breviter describuntur. Antiferp,, eàc off. PUuiUrdanap
1654* pc^« in-8> vélin 6— »
I
2ia4 M ASSiLLON (le t»àBB). Oraisou funèbre du prince dêConty*
— Description de la pompe funèbre du prince. Pws^ 1 70g,
in-i2, fig., V. br 6-— »
2io5 Haundbbll (Hbnbt). Voyage d Alep k Jérusalem efk i6^^f
trad. de Tanglois. Utrecht, G. F'àn Poobam, 1705, peC
in-8,fig 5— 5o
2106 Mblancbtonii epistolanun libri rv, quibus accesseninC Tbo*
m» Mori et L. Vivis epistol. cum indice. Lonéini^ \6^k ^
in-fol., vélin, cordé 2*0— - m
2107 MBUkMGBS publiés par la Société des Bibliopliiles fançoit,
ParÎTy Didotj 1820-29, 6 vol. gr. in^S, pap^vél., doi mar.,
non rog 475-~ »
Cet exemplaire est conforme à la daseriplion détaillée que
58
g}H t. TECHÉNER, PLACE DU LOUVRE, 17..
M: Bnincl: en donne Vlan» ses M^out^eUes Heeherches , f . Il, p. 4o3
: '.:'d.Oa iHiîC que 164 Bibliophiles , d'après Wy\% de M. Pixërécourt , leur
• confrère» cl l*im dflt fondateurs de celte Société, ont décidé que
rliaquo volume do leur collection seroit racheté par la Société an
prix de loo fr. Ces Mélanges n'ont été tirés qu'à 3o exemplaires
(Tèt>reniict yolunie à 96 et le second à sSj , et les ezenuplaires du
ctépCt de 1a libHirie furent toujours fournis en papier dVpreu -
T«s A la fin an vie volume se trouve le Credo, publié dernière -
nient par lu même Société.
TifdS Mâmoibb^db m. L.-C.-D.-R., contenant ce qui s'est passé
de plus patticiilîer sous le cardinal de Richelieu et du car-
dinal Mandrin , avec plusieitrs paiticularités remarquables
du rè{pie de Louis le Gradd. Càiogne , P.. Marteau , 1688 ,
pet. in-8 , vëlin 6— >»
2i.<>9 IfûloilftB pour servir à Tliistoire littéraire des Pays-Bas , et
de. la principauté de Liège , et quelques contrées vois'mes
' (par Paquot). Louuain, 1^63-70^ 18 vol. in-8y bf. 4^ — >»
Cet ouvrage se distingue par des détails intéressans et une
^ • ' • -gravide etactîtude {Manuel du Libraire, tom, m, pag, it).
TLtJù 'Mi^liLBiitt (Jf!^.) Striptores rerum germanicarum , praeci-
*'' pùéfÎBtti^ônicarftm , cuni notis. Up^iœ^ i^aS-So, 3 vol. in-
•' ' toffôVd.-t'ei: . 48-»
« ■'. •
2 1 1 1 Métamoepuosbs (les) te Mblpomène et de Thalib, ou Garac-
. tètes .ditmatiques des comédies frauçoise et italienne. Z.o/i«
. ifre#,. 177a, pet. in-8, figures (aa), broché. . . i&^ »
Trcs-çurieux.
âi la Mevbsii (J.) de Lvdis Grecorvm liber singularis ad Y. G. L.
Pelrvm Scriverivm. Lifgd.^Batai^.^ EUev., i6aa, pet. in-8,
. ' pdrch 3 — »
^1 i3 MicHAELis Sehvbti de Trinitatis erroiibus libri vu, i53i . —
i> ^ Ejnsd. Dialogornm de Trinitate libri duo, et de Justitia re-
• ■ • gniGhristi, 1 532* Videtur uterque liber Hagenoœ,ap. J. Se-
ceriura, impressus. Rarissimi Opusculi éditio originalis, de
l{ua post multos alios , cf. Ebertiun in Lex., n<» a 1,029. —
'^' Accédant : D, Erasnd epist. contra ^qubsdakn, qm se faiso
jacunt Boangclicos; ap. Fribnrgum Brisgaudiae, J. Faber
Enuneus, 1629. — Ej. Era$mi Ep. ad- quosdam impru*
denti8simosgracculos(ap. eumdero, ut videtur; s. a.). —
<.v
BULLETIN BU «ttiOl^HlUt.
S, ZtungUi ep. ad MF. Albetum , de thena Domixii , Tiguii,
Frosdioiiar , ^5^% JS {décès en i ¥6l. peté iii-8 , vélin.
La rareté du. Toltimequi fit eondamBer à mort Miphcl Sar^iel
est bien connue des bibliographes; et, quoique -noi» soyons bien
éloignes du temps où les amateurs se le disputaiebt dans les Tentes
de Gaignat et de la Yaliière , au prix de 6 è 700 Ar., peut-être nos
lecteurs ne seroient pas fâche's de Toir dans la Bibliographie ins-
tructive de Dehure (Théologie* p. 4i4, à laquelle nous renToyonsj
une longue et curieuse note sur oe livre célèbre. Notre exempl.
est parfaitement conformé À la description donnée parDebore.
Les pièces indiquées sont rel. dans le toK
. •
I
!iit4 VnicBaNOi (MosAMMBDM , TULGo). HUtoria Samanidarum ,
'persloe edidié^, intierpretationte làt., annot. histor. et indice
Geoi^. illustravit' Frid. Willien. Gottingat, 1808, ia-4.
' I • . ■».■.. ■ _ o
21 15 MiTTABBLLi (JoH. bsiiED. ET Ansel. Castadonk). Annales
camaldulenses ordinis Sancti-BenedicU. f^enetiisj 1755-759
9yol. in-fol; *". . • . > 170— »
L^histoire de cet ordre de bénédictins est peu connue chez nousf
et cette collection manque A beaucoup de bonnes bibliothèques.
' 21 16 HoLLcava (Bbhn.). Rhenyt et eivsd. Descriptio elegans a pri«-
mis fôntibys vsqve ad Oceanvm Gérmifnîcum : vbl yrbes ,
castra et pagi adiacentes , item ficimina et riuuli in bunc
influentes 9 et si quid prstereà memorabile occurrat plenia-
simè cannine elegiaco depingitur. CoUmia^ J. Birckmannui^
15701 pet. in-89 rel. en bois bien conservée, avec ornement
sur la couverture 10—»
2117 HoLriAB. QBuvr. complètes, Avec des notes de Bret. AmU.^
1773, 6 vol. in-8, V. m 3o — »
Un très-bel ex. mar. roug.,tr.d., rel. de Bozérian. go—»
Autre ëdit« Amsî.^ i750| 4 vol. pet. iu-12, dos de mar.,
non rog. , fig. du Pant« 56-^ ii
!2i 18 MoNiioTB (db la). Histoirc de M. de Bayle et de ses ouvra-
ges. Amst.fJ, Dtêhôrdts^ 17169 pet. in-8, br. . 4"^ *
\
i)20 J. TECHENEE» PLACE DU LOPVRE, 12.
2119 MpmiPAUGOBi (Bben. de). CoUectîo nova gneconim fMitrani,
• gfsce et latine^ cam notis; Etudio et op. Bem. de Montfiui-
çon. Parisiis, 1706, 2 vol. in-foL, v. j. (Bel ex.) 60— >•
2120 MomcEixi opéra epîgraphira. PtUam^ iSiS-aS, 5 vol.
gr. in-4-. ............. 58— »
OiiTrag^ qui devrait être dans la bibliothèque de tous les sarans
antiquaires.
2121 Neohocs (Hbhet). Ad vertissement pieux et très-utile des
frères de la Rosee-Groix. Pan$^ 162a. — Examen svr Tin-
connve et novvelle caballe des fireres de la Rozee-Groix,' ha-
bituez depuis peu de temps dans la ville de Pans. Ensemble
rbistoire des nueurs, coustuqiest prodiges pi particularités
d'içeux. 1624. — Effinoyablespactîonsfidctes entre le diable
et les prétendus invisibleSi anec leurs damnables instructions,
perte deplorab^ de leurs escoliers , et leur misérable fin,
1624» 3 pièces en t vol. pet. in-8, v., f. f., tr. d. i
2122 Newton (H.) , sive de nova villa societatis n^pse Londini et
socii, epistolœ, orationes et cannina. Luca^ 1710, port, et
fig. — Orationes dus. Amst. (Lucœ) , 1710. — Anapaesti
vaticinium. Idem, Le tout en i vol. in*4f collection com-
plète, d.-rel. (f/n^ <fc'rAin£r« à lmyî?Kl7/tf^). . . 1
2123 OEuvEES chrestiennes de M. Amauld d'Anditly, 1 2* édition.
Paris f P. LePetiîj 166g, i vol..in-'i2,mar. r., comp., fil.,
tr. dor 8 — »
21^4 poétiqucfs de Melliu de Saint-Gelais , nouvelle
édition. Paris, 1719» pet. in-12, br. {Quelques taches.)
2 125 Optati Galli de cavendo scbismate (par Gh. Dersent, chance-
lier de l'église de Metz). 1640, pet. in-8, v. f. i5 — »
Une note Mte. , joinle à cet cxcoi|>laire, explique que ce livre
fut condnmnt^ et est maintenant très-rare.
2126 Optati Arai (^.) de scbismate donatistarum libri tu, cum
coiiun htstoria, studio M. L. £. Dupin, cum notis diverso-
rum, edit. Certia. Antuerp, , Galleij 1602, in^fol., v. br.
ao — M
BULLETIN DO BIBLIOPHILE. QÎSI
2127 Pagi (Ant.) Critica historîco-chronologica'îii'lîriîvasos an-
nales ecclesiastîcôs Ga?s.' Baronii in iv'tora. disfincta , cui-â
et stud. Fr. Pagi , nepotis. Anluerp., 1727, 4 ^'^^* Jii-fol »
V. j ,-.';■.'.'; '55h^»
r- *■;•
x\7l& Pa?in. hà, manière d'amolir les os et d^ faire c^ire toutes
sprtes de viandes en fort peu de temps et à peu de frais.
jémsterd^my ^, Desbordes^ 1688 , in-12, fig.,br. 6 — »
2129 Paraixèlb des trois principaux poëtês tragiques frauçois,
Corneille y Racine et Crebillon. Paris , Saillant , 1765,
in-i2,v. f. 3 — 5o
■i
2i3o Patin (Cb.). Relalions historiques et curieuses de voyages
en Allemagne j Angleterre, Hollande, Bohême^ Suisse, etc.
^/i?j/., 1695, pet. in-8, fig., broché. (Aarff.). . 10— »
21 3i Patikus (Cae.;. Imperatorum romanorum numismata , ex
sre médian et miniuia} fonnae descripla pcr Car. Patinum.
Argentinœ, 1671, in-fol., fig , v. br i5 — »»
2 1 82 Pavli Thomae Engolisinensis poemata. S.Lyi 693, 1 vol. pet.
in-8, vélin. . . ; 4 — "
2 1 33 Pausanias. Graeciae descriptio ; edidii , graece emendavit , lati-
nam Amassei interpretationem castigatam adjunxit et api-
^1adversiones atque indices adj.ecLt C^ur.-Çodofr. Siedlis.
Lipsiœ, 1822 à 28, 5 vol. in-8 publiés à 60 fr. , net. 4^^ "
2 1 34 P&LLKRIN. Recueil de médailles des peuples et des vil|[es, etc.
^an'j, i762-67-'78, q vol. in-4, br 100—»
Et un très-bel ex., riche tel. en v. fauve pai* Kœhler.
280— »•
9. 1 35 PEM8ÉE8 D£ M. Pascal sur la rebgion et sur quelques autres
sujets. Paris , G. Desprez^ 1670, i vol. in-12 , v. {Édition
originale.) 7 — »•
21 36 Perbpixb (Haroocm db). Histmredv roy Henry le Grand.
Amst.j L. et D. Elzefier, 1661 , pet. in-12, cart. 10— w
■•■■••• . . ■ .
2187 Pu^BBONu (J.) reruju per Europam maxime |;e8l^rum ab
ineuntesseculo sexto-decimo usque ad Caroli Y moi;^em, etc.
9^2 1. TIC^EMSa, MACS DU 1X>U>'RE| 12.
CQinmentarii historict, cum indice locupl. Lugd.'^Bai.y
J. Vwidtr Linden , 1710, pet. in-8, Yëlin. 12 — h
31 38 FMiBiKKit(G. DB la). Le Miroir politique, contenant diverses
manières de gouiremer et policer les Republiques qui soni
et ont esté par cy-dleyant, Punsy V* Normeni et J. Bruneau^
tSS'jf ifhSj rd., fig 8— »
Il y a dix ans, une personne dont j'ai perdn Fadresse m^offrit
9 louis de ce volamesi je pouTois le rencontrer \ je le lui oiTre au-
jourdliui.
21 3g PaTBABQTB (lis) eu rime françoise > avecq les commentaires,
tradyict par Ph. de Madeghem de Leysçbot. R. Volpius ,
1600, pet. in-8, vël. , portr
LVdition avec Tindication de Douai est absolument la mtoe
que cell^ci.
2i4p Pbtei Blbsbnsis BaTBONBNSia opéra omnia, notis et variis
monumentis illustrata à i^. de Gussanvilla. Lui.-Pansior.f
1667, in-fol.,T. br 82— »
2i4i Pbbu (6.) Thésaurus anecdotorum novissimus. Augusia^
VindeL^ 1721, i3 tom. en 5 vol. in-fol., vélin, i:
2i4i ^i^' Pbbu (J.) Scriptores rerum austriacarum veteres ac ge^
nuini. Lip^iœj 1721 à 26, 2 tom. en i vol. in-fo1., vélin, fig.
3o — n
2142 Philippe n. Régis catholict edictvm delibrorum prohibîto-
rum catalogo observando. Anivtrp.^ ex off, Plantiniana ^
1 570 , pet. in-8, v. f.
La partie françoise du catalogue des livres mis à Tindezest très-
curieuse.
2143 Philostbatobum quae supersunt omnia, accessere Appollonii
Tyanensis epistolœ. Lipsùe^ 1 709, in-fol. , vél. , cordé. 43"^**
Très-bel exempl. en grand pap. fort.
:&i44 P^miiEB (Ch.)* L* Art de tourner ou de faire en perfection
toutes sortes d'ouvrages au tour. Lyon y 1701, hi-fol., fig.,
V. m • . ."•**. . 20— H
BULLKTIN DC BlftUOPIIUL& 923
2|4^ p4>KTABiJM (trium) elegantîssiiuoruui , Porc^lii^ Basiiiii el
Trebani opuscula, nunc primi^m diligeniia cmditissinii
viri Christophori Preudhoiuine Barroducanl in luceiii
édita. Pansiis,S. CoUnœus, i53g, pet. iii-8^ rel^ , ic^t-.»?
On peut placer fans crainte nos Sinon <1e Coline à o^c des plus
beaux Aides; s^il eût imprimé quelques jolis mystères, de bouucs
chroniques ou bien des romans de chevalent% il seroit aujourd*liui
beaucoup plus apprécié (i).
2146 PonFONius Mbla, de situ orbb libii IIl, cuiq notis integm
varior. accedunt P. J. Nunnesii et J[. Perizoîlii aduota-
tioues, curante Abrah. Gronovio. Lugcf.'Batat'., 174^9
inS^ véhn^ doré, {/^uxarittçs f ôel ex.). . . i4 — »
f-i^'j PouGKT (N.). Traité des pierres précieuses eX de la manière
de les employer en parure. Pttris^ Tillia/xt , i762,in-4,
mar., cit., dent., tr. dor. (jRorc.) iS*- m
?al\^ Povllet. Mpvvelles relations dv Levant. Paris^ K BUlainûy
1668, I vol. pet. in-8, cartes et pi., véliu. (R^e.) 10—»
Remarques fort curieuses tuucbant la reli{;iou, les mœurs, la po-
litique de plusieurs peuples , avec uue description «le Tempiri)
turc en Europe > ^t plusieurs choses curieuses remarquées pcndaDt,
huit années Je séjour.
. . ' ' ' '•./•■..
2149 Primera parts us jla Vaxaoao. Qe Ips Ëspapolcs 4e Frap^^^
en Norniandia dirigida à don Alonso Ydiaquez maestro de
caiiipo. AmbcreSy Gir. JVolffchalio^ 1622, pet. in-8, vélin.
1 ■«
■7. 1 5o Çbisiù (la) w£& Amnomciaues. Epître sur la i^évplutf^D* — P^&'
pectus d'iui journal en vaudevilles, 1 796, 1 vol. pet. ^n-8y br.
6— «
m • «
■-.sia :
2 1 5i Prouurs Garabaux (Aiic.). De gestis Ludojrici-Xili, iu Noiç;-
::rr\ i
(1) iiVsl bien ici le lieu de faire remarquer que nos Ètleiiw^, émi Grouleuiv
n«»s Denis Janot, no» Galliot du Pré , etc., n'ont pas encore eu de collecteur ,
l'as pl^6 4|iijD Simun-ckCcliiie^ . . ■ ' 11.....
g24 •>- TSCBEllEly PLACE DU LOOVREy 12.
inannia et Aquitania coinpendiosa descriptio. Parisiisj iGao,,
pet. in-12, mar. r., comp., T., tr.dor. {Ane, reL) lo — »
21 52 QtiNTiLiAiii Institutionum oratoriai'um librl XII, et deda-
mationes, cum notis variorum (edentibus Corn. Schrevelio
et Fed. Gronovio). Lugd,'Baiap,j i665, 2 vol. in-8 , vël.,
(Bel ex. , rare,) 36— »
ai53 Rar»i.ai8 (OEuitabs vm). Pans , 1823, 3 toL iu-S, pap. vé-
lin'^ br. 21 — »
Tré»-boDne ëçUtion maintenant épuUct .
ai 54 Rbcuol des actions et parolles mémorables de Philippe se-
cond, roy d'Espagne. Cologne ^P» Marteau f 1671 , p€it.
in-i2, vél 10 — »
ai 55 — — des lettres, actes et pièces plvs signalées dv progrès
et bespngne^ faicts en la ville d'Arras et ailleurs,, pour parve-
nir à vne bonne paix et réconciliation auec sa mainte catho-
licque pour les Estatz d'Arthois et députez d'autres pro-
uinces. Dot'ajTj Jean Bogard^ 1 579, pet. in-8, d.-reL 1 5 — »
ai 56 — V. > ■ des secrets de Louise Bourgeois, dite Boursier,
sage-femme de la royne, mère du roy, auquel sont contenues
les plus rares expériences pour diverses maladies principale-
ment des femmes , avec leurs embellissemens, etc. Pijuris ,
MelçMar Mondiere^ i633| pet. in-8, vélin. {Rare.) 10— »
2157 Réflexions, ou Sentences et Maximes morales, augmentées
de plus de deux cents nouvelles maximes. Sur la copie de
Paris {Holi.)j i^%9} P^^* io'i^, vélin. [Joli ex, d'une édition
rare.)
21 58 Relation db la Nigritie, contenant une exacte description
de ses rayaumes et de leurs gouvememens , la religion , les
mceurs, coustumes et raretez de ce pays (par Gaby). Paris ^
, 1689, pet. in- 12, vélin, (ifore.) 6— >»
aiSg Rsuaioii (la) dm dames , par un ihédogien de relise an^
.-^«ft-a.Tr
BULLETllI OU UBLIOPHILE. 9^5
glicane^trad. deTangl. Amst,^ A. Scheliiy 1698, pet. in- 12,
V. br
3
2160 RsLiGiON (la) DBS Gaules , tirée des plus pures sources de
rantiquité, par le R. P. D*** (Martin). Paris , 1721 , 2 vol.
in-4, V. f., fig 20—»
Ouvrage rempli dVruditioo.
2 161 Rbmgnsteancb , ov harangre solemnelle faicte en la cour de
la seneschaussce, et siège presidial d'Agénois.etGascougne,
à Agen, aux ouuertures des pîaidoieries après la S. -Luc, par
Maistre Jehan Damait , auec le panégyrique de la Reyne
Marguerite. Paris,, François Huby^ 1696, 1 vol. pet. in- 8,
vélin. (Fort rare.) i5— »»
2162 RocHBGUiLHEN (uADAME DB la). Histoire des Favorites, con-
tenant ce qui s'est passé de plus remarquable sous plusieurs
règnes. Amsterdam^ P. Marrel^ 1703, 2 par t., pet. in-8, fig.,
V. br 10-^ »•
2i63 RciNART (Tff.). Actaprimorummartyrum sîncera et selecta.
ParisiiSj 1689, in-49 ▼• br. . . '. . . . . i5 — »
2164 Ryhkr (Th.) fœdera, conventiones , lltter» , etc., inter reges
Angliœ et alios quosvis imperatorcs, reges..., ab anno 1 loi
ad nostrausque teinpora liabila ant tractata. Hagœ-Comi"
tum, 174^» 20 ton), en 10 vol. in-fol., mar. t., dent., tr
dor. (Armes.) [800—
Superbe exemplaire de rdJîtion la plus cstdmée.
21 65 Sacy (lb Maisteb db). La Vie de D. Barthélémy des Martyrs,
de l'ordre de Saint-Dominique, tirée de son histoire, écrite
en espagnol et en, portugais, du P. Louis de Grenade et
autres. Parisj i664, ^^'^y ^^' 0^^1*9 ^* '• ^* '^ — **
2166 Sauit-Mahtin. Ijes Travaux d'Ulrsse, desseignez parle sienr
Saint-Martin de la façon qu'ib se voient dans la royale
maison de Fontainebleau , peints par le sieur Nicolas et
présentement gravés par Th. Van Tulden. Paris, Langlois^
w
9^6 U TECBSMERy ?LAC^ IMJ LOUVRE, 12,
i64oy in-4 oblong, vél., ayec 58 pi. grayées à l'eau-forie.
i5— »'
2167 Sammaathani (SciBTOLiS) poQinaU, ad Henricvm m, Galliac
regein. LvieticB^ inoff. R, Stfpkani, ^Si'jj in-Q,inar. vert, f.
2168 Sammahthano&um fratrum (Se. ET LuD.) Gallia chrisliaua,
seu seriez» omnium archiepisccfp., episcopor. et abbatuin
Francise , etc^f aocU opéra et studio Dion. Sanunarthani et
aliol^lnl monachoruin ex ordine S.-Benedicû. Parisiis , e
typ. rcg.j 1715-86, i3 vol. in-fol., y, r. . . 285 — »
<
2169 Satyres (les) du suur Régnier, reueues, corrigées et aug-
mentées de plusieurs satyres des sieurs de Sigogne y Motin,
TouTaut et ficrtelot, qu'autres des plus beaux esprits de ce
temps. Bovenj 1626, 1 vol. in-8, d.-rel.
2170 Satyres sur les Femmes bourgeoises qui se foat appeler ma-
dame , avec une distinction qui sépare les véritables d'avec
celles qui ne le sont que par caprice de la foitune, la bizar-
rerie et la vanité du siècle. La Haye , Henry Frik^ ^ 7 > ^ 1
in-8, fig., V. r. {Recherché,) . 18 — »»
2171 Scbahnat. Concilia Germaniae, quonun coUectionem Jo.-Frid .
Scbannat priiuam cc^it; Jos.» llastzheim contiuuavit;
Herman* Scb. volvit^ auxit , etc. , cum indicibus digestis
ab Amando Ânt. Jos. Hessebnann. Coloniœ - Agrip, ,
1 769-90 , 1 1 vol. in-fol., rel. en vélin, {fiarc,), 100 — «
2172 ScuiLTERi Thésaurus antiquijtatum teutonicaruMi, exhibons
luonumenta veterum Jbrancorum Alamanuorum vernacula
et latina, cum notis J.-Greorg. Scherzii. IJlniœ^ 1727-28,
3vol.in-fol. ............ 5o — »
2173 ScHMiDT. Histoire des Allemands , (lad. de l'allemand pai
de Laveaux.. Lié^e^ 17841 (i Toi. in-8, reL . . i5 — »
2174 SiMflo.^ii ChronieoQ historiam .catholicani coiiqilcucns ab
S
BULLETIN DU BUUOPBIU^ 927
ei^oidio mii^ndi i|d a^ipum a Chrîsto LXXli recensait Petrus
Wesselingius. Awist.^ 175,2, in-iol. 9. vélin, cordé, aux armes,
avec frontispice |;ravé par Wandelaër. . . . ;. i5— »»
2175 Sprbnobbi (J.-J.) Tacitus axioinaticus cuin sacris et Thu-
cydide sparsim coUatus. Franco/, eid Man,, 1657 , pet.
in-12, vél 6 — w
2 1 76 Stnopsm monumentorum coUectionis prps^ime emendats con-
ciliorum omnium arcbiepiscopatus mechliniensis , collegit
ac edidit F. Van de Velde. Gandayi^ 1821 , 3 vol. in-8, br.
9— n
Ouvrage de beaucoup d^énidition .
2177 Stlvu (iBiiBJB), Piccolominei , vel Pii II P. M., opéra quç
extant omnia ; accessit gnomologia ex omnibus Sylvii operi*
bus collecta per Conr. licosthenem. Basileœ , ff. Pefrus ,
i55i,2part. en i vol. in-^oL, v. j 18 — h
2178 Tablettes mixtes, ou l'Inconnu à Londres , avec figures.
Linn.j 174^, pet. in-8, br 4 — •*
2179 Tebtclliani (Q. s. F.) liber de Pallio , ex recensione et
cum notis Cl. Salmasii. Lugd.^BeUauoriim^ i656, in-8, vél.
2180 Thbatbe (le) de m. Quinault. Siùponilacopie imp, à Paris
(HolL Elz,)y 2 jMurt. en I vol. pet, in-12, Bjg.y v. b. la— »
2181 Thbophbasti cbaracteres ethici , ex recensione P. Needham ,
cum versione latina Isaaci Casauboni. Glascucsj 1 743, pet.
' in-8, mar., V. f., tr. dor 6— »
2182 Tbibbs (J.-B.). Dissertation sur les porches des églises.
Orléans^ «679, 1 vol. in-i2,v 7— >»
2 1 83 TuEGE-LoBEDAN (Mabib). L'Etat de la république de Naples
sous le gouvernement de M. le duc de Guise. Paris,
F, Léonardj 1679, hi-12, v. br. . . . .. • 5rr./
2184 YsEiTift (la) BEfEiiiiiie DBS SoPBisNBs DE LA Fbaiige, et rcs-
938 1. TECHENER, PLACE OU LOUVRE, 12.
ponse à l'authckir des pretensîons du roy très^chrestien sitv
les estais du roy catholique. {j4 la Sphcre)^ 1668, pet. in-i 2,
vél. . 5— »
ai 85 Yaeni (Othonis) Embleinata Iioratiana Imaginibus iii aes
incisis atque latino germanico , gallico et belgico carmioe
illustrata. AmsteL , H. TVetslemus , 1684 > in-8, fil., fig.
de G. Lairesse à ^i-page9. 12 — »•
. ,
2186 Vei«leu Patercuu (Ç.) quae supersunt libtorise romana?
voluminibus duobus, cuin integi'ls auimadversionibus doc-
torum, curante D. Ruhnkenio. Lugd.'Batap.^ 17799 2 toui.
en I vol. m-8, yél., doré. Très-bel exempl. {Aux armes, )
16— »
,2187 WxGUBLUf. Caractères bistoriques des einpci*eur8 , depuis
Auguste jusqu'à Maxiniin. Berliny G.rJ, Duker, 1768,
2 vol. pet. in-8, d.-rel. (/îcire.) 12— »»
2188 Vn DE SAINT EUSTACHB ET DE SAINTE BIaRGUEEITB. Ms. en
latin ^ pet. in-foL à 2 colonnes , de la fin du xiu** siècle^
cart. , de i4 pag^- . . •- 17—7»*
2189 Vie (la) de M. de Moli^be , 2* édition. Arnst. , H. Desbordes y
1705, pet. in-12, d.-rel 6 — >\
2 190 Vie du pbee Paul de Tordre des serviteurs de la Yiei^ge, etc. ,
trad. de Fitalien par F. G. C. À. P. D. fi. Amsterdam ,
J, Ravesteirij i663, pet. in-12, v. f. . . . . 7 — >»
2191 Voyages histobiqueç de l'IÇueope, contenant tout ce qu'il y
a de plus curieux en France , Espagne et Portugal , aug-
mentés du Guide des Voyageurs , ou Description des routes
les plus fréquentées pour voyager dans ces pays , par
M. de B. F. Amsterdam , P, de Coup , 1718,2 tomes eu
I vol. in-ï2, vélin 4 — *•
2192 Ughelli (Fêrd.) lulia sacra , sive de episcopis Italiae et in-
sulaiiun adjacentium, etc. Roma, i644'629 9 ^^^* iu-fol.,
vélin. 9<>—
M
BDtXETTIf DU BIBtlOPHILS. 939
2193 ZBVBCOTn (Jagobi) poemata. Jniverpiœ ^ G. ïVolffchatius ^
1623, peu in-S, yélin. 4 — ^
Ce Tolume contient a tragédies latines , savoir : Maria graeca,
Hosimunda et Esther^ trAgi-colnèdîa .
PtliBLlGAtlONS MOirVËLtËS.
c
2194 Anhuaieb msTOMQUB pour TaDiiée 1849, publié pi^ }a So-»
ciété de Tiiistoire de France. Pans\ 1839, i yo^.;in-i8.
, 2 fr.
2195 Ahchites administratives de la ville de Reims. Collection
de pièces inédites pouvant servir à l'histoire des institutions
dans l'intérieur de la Cité; par I^ierre Tarin. Paris j 1839,
I vol. in-4 de 1000 pugés . i5 — »
*
2196 Biographie ltonnaisb. Catalogué des Lyonnais éfijines de
mémoire, rédige par MM. Bregbot du Lut ei Péri-
caud aine , et publié par la société, littéraire de Lyon.
Lyon, 1889, I vol. grand in-^/br..' . ... 10 —
2 1 97 Chboniqucs an glo - NORMANDES. ftccueiU d'extndts pu d'é-
crits relatifs à l'histoire' de Normandie 'et d'Àngletertfe
pendant les xi* et xii* siècles j publiés , poDr la première
fois, d'après les manuscrits de Londres» de Cambridge, de
Douay, de Biiizelles et de Paris , par F. Rtichd. Rouen ,
tome II, I vol. iii-8 br 6— 5o
2198 Ghroriqubs chevaleresques de l'Espagne et du l^ortugal,
suivies du tisserand de Ségovie, drame du zvii* siéde; pu-
bliées par Ferdinand Den^^. Parisy iSZQj 2 vol. in-8, br.
i5—
Les diferses chroniques et légendes contenues dans ces rolumef
sont : Sept infans de Lara. ^— Le Mauvais roi et le Don vassaL^-Hiat.
936T s! tECBBNCA, »LAGE DC LOUVRE, 11.
deJonaConslancà Manuel.— Chronique d'fnéfl deCastro. Vk Gorta
de Portugal. — Les Amours d'un fils d'Inès de Gafltro.--J-Chronique
de Maria de Padilla, du maître de Santiago et de la reine Blanche
de Bourbon. — tlomance du comte Marcos et de Finfante Solisa.
— HUtoire véritable de damoiselle The'odor. — La Mort d'AlbayaN
dos. -^ Barberousse et le sultan Selim Eutemi. — - Alvaro de Luna .
— Le premier jour de la traite à Lagos, royaume des Algrayes. —
Femand Cortez au Mexique. — Le 'Naufrage de Sepulveda et de
dona I^OQor d« Sa. — Lettre dé Pmiro Koâ dm Caminha sur la dé-
co uyerte dû Brâtl. -^ La Mort da roi Sebastien , suivie des Mal-
heurs de la belle Virginia. •— Le Renégat et la Juive. ^-Le Tisse-
rand de Ségovie. ^
!n"|^ ''^iKiEMik W ANnooTréà et de curiosités iiîstoriqaes de la Suisse,
' aébônipagnée d'ato texte explicatif. Romey 7823-24) in-fol.,
' ^ *^ cart. , 25 planches
2200 ttiSToiEE soMMAïAB OB L'Eovmi SOUS le gouvemement de
Aloiiammed-AIy, ou récit des principaux événements qui
■ ont eu lieu de l'an i832 à Tan i838 ; par M. Félix Mengin;
précédée d*une introduction et suivie d'études géographi-
, ques et historiques «ur TArabie , par M. Jomard ; accom-
pagné^ de Ta relation du voyage de Mohammed-Aly au
\Fâzoqï, d'une carte de l'Acyr et d^une carte générale
'^ d'Àra&iei par le même: terminée par des considérations sur
les affaires de l'Egypte. Paris ^ 1889, vol. in-8, br.
2201 HiSToicEK civUc, poU^que et religieuse de la Saintonge et
de l'Aunis, depuis les temps historiques jusqu'à nos jours;
/' précédée d'une inthxluction par M. D. Massiou; i'* et
'a* périodes. Por/j, 1 838. 2 vol. in-8, br. . , . i5 — n
\ » »... -
2202 Lacroix (P. (bibliophile) Jacob)^ sur les manuscrits relatifs
f , . . ^ à l'histoire de France et à la littérature française, conservés
dans les bibliothèques d'Italie. Paris j 1889, i vol. in-8 de
1200 pj. 12—- 1»
i, N* Tii des Dissertaflons suf Thistoire de France.
^2o3 La Armekia Real , ou collection des principales pièces de
la gaterif
Sensi, te:
a3o4 La Viujc
de la Br
fraoçoise
originale*
aaoS ht Gompst
levue , ci
i83<), I yi
32o6 HoaALiiÊ 4
aiiinption 1
Jan Parm J
1 527-1 83gl
3307 IVécessitè (»
légulièru auA ».^,. .^uiuuuHu» en France; 3^ lettre^
par M. Morand,' arcIiiTÎste de Boulogue-eui-Mer , iii-4-
3908 NoTicB sur le roman eo vers des sept saf^esde Kome ; par
M. G. B*'*. Bordeaux, t83g, br. hi-8, tirée i 65 cxeinpl.
3309 NocvBAU recueil de contes dits fabliaux, et autres pièces
inédites des xiii'.xiv' et iv* siècles, pour faire suite aux col-
lections Legrand d'Aussy, Barbaiau et Méoo, inia au jour
pour la première fois par Acii. Jubinal. 1839, tome I,
t vol. iti-8, br 7— 5o
aaio Revuh aa l*^ ntiMiSHATiQUE fkançoibb, dirigée par M. C.
Cartier et L.delaSaussaye. Aunce i83C, 2' édit., iii-8, pi.
•A
\
933 J. TECREMIB, PLACE DU LOOY&B, 12*
321 1 SiBUTT le romant de Bichart fils d'Robert le Diable q fot
duc 'd^N(Hineii(Ue. Imprimé nouudlëknehk à Paris, in-i6^
goth., br., réimpr. 6 — «
Quatrième lîyraison delà cdllectlon des poésies, romans, chro-
niques, etc.
ATANT ACHETÉ UE f EU JH'nUUfPLAïaia EBSTANT DBS OUYEA^ES SUlYAKi^
... t NOUS EN AYONS nxi I« paix COMME n. IU1T :
|0 OBuYaBS COMPLÈTES DE RoTBBOBUF, trouvère ^da XIII* siècle^
recueillies et mises au jour, pour la première fois, par Achille Ju-
binal. Paris 9*1839, 2 vol. in-8, au lieu de 16 fr. 12 — »
P^p. boll.y tîrë A se ezemp. 3o— m
a* MvsTkEES INÉDITS du XV* [siècle , publies, pour la première
fois, par Acb. Jubinal. Paris y i838,2 voL m^i^ fac-similé ^
br«» au lieu de i6fir 10-— n
Papi holl., tiri! k 90 exemp. so— »
3^ JoNûLBlms ET TBbuVJcEEs des XIII* et xiv* siècles. Paris , i838 ,
I vol. iQ-8, pap. fort 5— »
Cbeoniques de]^Jean D*AuTON,|'publiées\ pour la première fois en
eùtier, diaprés les manuscrits de la Bibliothèque du Boi , avec
une notice et des notes , par L. Jacob , bibUophile. Paris ^ §834-
1 835, 4 ▼ol. in-8, pap. vergé fort 18 — »
— Grand pap. fort (à 25 exemp. ). ....... ^o — »
Cbi/Ofiiques pour senrir de complément aux coUectipnt de MM. Guizot,
Bucbou, Petitot et Montmerqnë.
Notices contenues dans les dix'huitième et dix^eut^ième Numéros
du Bulletin du Bibliophile , 3* série.
û sur les livres dans l'antiquité, particulièrement chez les
Bomains. (Suite.) 871
Correspondance. 885
Variétés. 895
IMPRIMERIE DE L. BOUCBARD-HDZARD ,
». . .. ^ , • '
nu* de l'Eperon, 7.
m
BULLETIN DU BIBLIOPHILE,
PETITE REVUE D'ANCIENS LIVRES
CONTENANT
1 ^ DES NOTICES BIBLTOGRAnnQDES, PHILOLOGIQUES ET LITTill AIRES
DE DIVERS AUTEURS , SOUS LA DIRECTION
DE M. Ch. NODIER;
2^ Ulf CATALOGUE DES LIVRES DE MA UBRAIRIE.
N- 20. — 5« SÉRIE.
PARIS,
TECHENER , PLAGE DE LA COLONNADE DU LOUVRE,
R» 12.
DiGBMBmB.
■
' I
I I
I
) :
■ I
ti
«crlLÈtiif DD MuoMfLÈ. 939
DES LIVRES DANS L'ANTIQUITÉ, etc.
(Suito.)
Les ftomàins Mutaioiént/ascicide ce que bous appelons un pà-^
^uet de lettres, f^elim cures fcLsciculum ad P'estorium deferendum,
écrit Cicéron à Atticus (1). Le même avoit adressé une lettré à Cè^
sar ; mais le fascicule où elle se trouvoit fut remis tellement mouillé)
ique le dictateur ne se douta même pas qu'il contînt une lettre de
l^oràteur romain : Scripsit Cœstzr ad Balùuni,Jasciculum iilunt episto^
laruM^ in quofuerat et mea etBalbi totum sihi aqua mcuiidum reddi--
tum cssej etc. (2). Les lettres réunies en fascicule étoient , comme les
volumes , retenues par un lien qui les embrassoit toutes. Chacune
d'elles portoit une adresse à Textérieur. « J'ai reçu un fascicule , >»
dit Cicéron , je l'ai délié pour voir s'il « cohtenoit une lettre pour
« moi ; je n'en ai point trouvé. J'ai fait porter à Yatinius et à Li-
« gurius celles qui leur étoient adressées (3). » Nous trouvons dans
Plutarque un exemple d'adresse exactement semblable à la sus-
cription intérieure , c'est-à-dire qui renfermoit l'indication de la
personne à qui elle étoit adressée et le nom de celui qui l'avoit écrite.
Des députés, dit-il, arrivèi*ent de là part de Denys, apportant à Dion
des lettres écrites par les femmes de sa famille ; une de ces lettres
portoit à l'extérieur cette suscription t « Hipparinus à son père (4). »
Etoit-ce là la forme en usage chez les Grecs ? c'est ce qu'on ne peut
afilrmer d'après un seul exemple. Chez les Latins, il paroit que l'a-
di'esse ne renfermoit, comme chez nous, que le nom de la personne
à qui ou écrivoit. Ovide, se plaignant d'un ami qui k néglige de-
puis qu'il est exilé, lui dit s Toutes les Ibis que je dëlioîs le fil d'une
lettre, j'espénMs y trouver ion nomt
(1) Xlil, 8.
(1) AdQiiiDtamfr.,XI, 1^. Voj.attsfiad Xttic.yll, i3. — V, 11, ï7yxi, ss-,
XII, 63.
(3) Delatuf estad me fascicnlui : solvi si quid ad me esset liltcrarumy nihil
«rat. Epittola Vatinioet Ligurio altéra: jussi ad eosreferri. Ad Atticum, XI, qv
(4) Ml* / îr (S^cêàtf i^iyûypàLfAfAévn rS 'varpï *mêLp* 'iTTTtffiVoi .
Mutarque, Vie de I>ion,ch. Si» tom. 6, p. 3o6, éd. Rciske.
59
g36 J. T£CUEN£R| PLACE DD LOUVRE, 12.
Gur quoties alicui charlae sua yincula demsi
Illam speravi nomen habere tuam (i).
Il n'auroit pas eu besoin d'ouvrir la lettre pour connoitre celui
qui la lui envoyoit , si le nom de la personne qui l'a voit écrite se fut
trouvé sur l'adresse.
Il y a voit sur les grandes routes des relais , mansionesy où les cour-
riers publics ) pubUci cursores veredarii^ cbangeoient de chevaux.
Ces chevaux, entretenus aux frais de l'empereur, n'étoient employés
iqu'au service des dépêchés gouvernementales ; les simples citoyens
ne pouvoient s^en servit quVn vertu d'une permission délivrée par
l'empereur ou ses dél^^ués, et qu'on nommoit diploma (2). Le trans-
port, par des courriers attitrés, des dépêches intéressant le gou-
vernement ou l'administration fut imaginé par Cyrus (3). Auguste
introduisit ce système de communication dans l'empire romain (4);
taiais personne, dans l'antiquité, n'eut l'heureuse idée de faire ser-
vir Ces courriers aux relations privées. Les postes aux lettres ne
datent, en Europe, que du xvi* siècle. Les anciens avoient des es-
claves qu'ils employoient au transport de leurs lettres ; ils les nom-
moient tabellarU{5)y cursores (6) ^ portîtores (7) : il falloit même qu'il
y en eût plusieurs dans la même maison , car les correspondances
ëtoient parfois trcs-actives. Ainsi Pline le jeune , forcé de rester à
Rome tandis que la santé de sa femme le retcnoit dans laCampanie,
la supplioit dé lui écrire chaque jour, et même deux fois par jour.
Rogo ut timori ineo quolidie singuiis vel etiam binis epistolis consu"
las (8).
(0 Tristes, IV, VII, 7.
(«) Voy. Pline jun., X, i4, 111 .
(3) Xtfnophon, Cyropéd., ch. 8.
(4) Snélone, Vie d^Auguste, c. 49.
(6) Cicëron , ad Attic, XII, 1 . Ad QuintuM, II , i3 et passim. -> (6) Plioc
jun., Vlly XII, 4. —(7) S. Jérôme ad Nioseam, ep. riii, al. 43.
(8) YI, iT, 6.
BDtLETIN DD BIBLIOPHILE. 9^7
CHAPITRE SIXKME.
De la forme et des ornement des livres carres.
Les anciens Latins appeloient eandex un assemblage de planche»
symétriquement disposées les unes sur les autres. Lorsque , après
avoir écrit sur des tablettes isolées, on imagina de les réunir en les
superposant j le livre carré qu'on forma ainsi prit le nom de co^
dex (1). Saumaise , à qui les questions de paléographie ancienne
doivent de nombreux éclaircissemensy donne les mots grecs mvcc^^
TVJxoç (2)y a-ZiJLtLi ctnyLAT^QV^ etles mots latins moMa et corpus commo
autant de désignations du livre carré (3). Les désignations de ffZfxa
ffttfjiATtov et corpus , qui ont la même signification , auroient été ,
suivant lui, données aux livrer carrés, parce qu*ib étoient compo-
sés de plusieurs tablettes ou de plusieurs feuilles réunies en un
seul corps. Cette explication ne paroit point satisfaisante à Schwarz.
Celui-ci pense (4) que le nom de ror/>i£S vient de ce que les livres car-
rés, à la différence des volumes, renfermoient plusieurs livres d'un
même ouvrage , et pouvoient contenir un ouvrage tout entier (5) ;
et il rapporte deux passages , l'un de Pline le jeune et l'autre de
Suétone, dans lesquels le mot corpus ne signifie pas un livre, maté-
riellement parlant, mais uti corps d'ouvrage formé, après coup, de
la réunion de plusieurs pièces publiées d'abord séparément. Pline
engage Octavius, dans la crainte que quelque plagiaire ne s'attribue
ceux de ses vers qui ont transpiré dans le public , à les réunir et à
les publier tous en un corps (Touifragc : hos nisi reiraxeris in corpus,
quandoque^ ut erronés^ cujus dicantur inuement (6). Le grammairien
Aurelius OpiUus , an rapport de Suétone , avait écrit sur diverses
matières, entre autres, n^wî volumes eu un seul corps, c'est-à-dire
sur le même sujet, varice erudUionis volumina ex quihus not^em unius
(i) Plurium tabularum contextut caudex apudantiquos dicebatur; unde
publicae tabulae codices dicuntur. Sénè((uc , De brevitate viUff i3.
(s) D^où le mot pentateuque,
(3) De modo usurarum, p. 4o4, S^g.
(4) Deomam, libror.^ IV, 8, p. i3i .
(5) Codex muUorum librorum ^ liber untut \oluminis, Isidor.
i (6) Pline le jeuncy II, lo.
938 J. TECHEX9EA, PLACE DU LOPVBJE, 12.
corporis (i). Dans Tunique passage rapporté par Saumalse , corpus
ne signifie même pas un corps d'ouvrage ^ mais simplement une di-
mension. Sénèque parle d*un livre de Lucilius , fort long , â la vé-
ritéy mais dont la lecture Tavoit charmé : Brevis nUhi visas est ,cum
fssel nec vçieï nec lui corporis, sed qui primo adspecîu oui T, Liit^U
aut Epieuri posBût videri (2), c'est-à-dire que le livre lui avoit para
xourt à cause du plaisir qu'il avoit trouvé k le lire \ mi^s quç, pour la
grosseur , il ressembloit moins i|ux auti«s ouvrages de I^ucil^uiy .oi|
^ ceux de Sénèque, qu'aux gros volumes de Tile-Liye ou d'É^curiç.
Cette discussipn p^ut paroitiip oiseuse au premier abord ^ e)le pt
pourtant indispensable pour fixer approximativement l'époquie où
a commencé l'usage des livres carrés dans les publications j[it^
ra^jnes. Gomme c'étoit le p^i)cheinin |pi'on employoit de préférence
à la cQi)fection de ces sortes de; livres, Vossius ^ çr,u pouvoir le^ ftgire
remonter jusqu'au temp;* des rois de Pei^game, inventeurs du par-
chemin (3). lyiais ce n'est là qu'une conjecture ingénieuse qui ^e
^'appuie sur aucune preuv.ç çoUde. Si l'on pouyojit toii|our9 ^raduirç
le mpt corpus par livre c^né, il faudrpit, au moîo?, convenir gii? }^
puvra|;es historiques pu Iit;!té]rair€;8 éjtoient publiés en cçaiicpA 4u
temps de Cicéron. |Cet auteur, dans une lettre 4 Quintus, çon frère,
après avoir ,émis spq opinion s.ur les ouvrages de Philistus, ajojqute ;
Sed ulros ejus kabueris Ubrps (duo enim sunt corpora) an utrosguc
wiscio (4). Cette phrase pjeut évidemment se re^idre aipsi : « Qfavi
il a écrit deux out^ragesy et je ne s^is lequel des deux eçt entre yps
pains , ou si vous les possédez tous 1^ deux. » PhilistHS avoit éciil
plusieura volumes, libres^ qui formoient ensemble deux corps d!oa-
vrages diffërens. C'est ainsi que Tacite ^ composé deux corpora^ les
annales et Thistoire consistant chacun en plusieurs livres qu vo-
lumes. Ailleurs, l'orateur romain, avec yne admirable naïveté d'ar
inour-propre, indique rhistoirc de son consulat à l'I^istCM'ien Luc-
çeius, comme un suje^t di^e d'exercer son beau talent ; et, trasant
lui-même le plan de l'ouvrage , il dit : A principio enim conjura^
tionis nsque ad reditum nostrum videtur mihi modicum quoddam
corpus conficiposae (5). Pour bien se rendre compte de cette phrase,^
(i) Suétone, De illustrai, grammat,, c. C.
{%) Ep^tol., 4G.
(3) Is. Vossius, Ohsetvaùones in Catullum j p. Si.
(4) AdQuintum fr., Il, i3.
(5) Ad familial-., V, xii.
901441X19 DU BIBUOFBILI. - 9^9^
il Cftudroit lire la lettre entière. Lucceius fiûsoit une histoire ro-
maine dans laquelle auroît naturdiement trouyé place l'his-
toire du consulat de Gicéron; mais il n'étoit pas encore ar-
rivé à cette ëpoqae^ et Cicéron aroit une soif de gloire qui lui
fiûsoit désirer ardemment de savourer à Tavance les hofmçurs que
lui rëservoit la postérité. Il s^efibrce dpnc de prouver 4 («uçceiiif •
et par des saisons et par des exemples, qu'ijL peut et qji'il doit m^e
traiter à part la conjuration de Gatilina , plutôt que de U n^êter
avec les événemens contemporains* Un de ses argumens, c'est qii^ç
les faits qui se sont succédé , depuis, le commencement dç la.
conjuration jusqu'à son retour de Texil, s'enchaînent de manière k
fonner un tout complet, eorpus^fUn dramç^^ô^u/a, dans lequel 1^
Bsultiplicité d^ scènes et des' actes ne nuit en rien à l'unité. Corpus
ngnifie donc simplement ici un ouvrage à part. Cette expression
est encore reproduite dans une des lettres à Atticus. Cicéron lui
donne les titres de dpuze discou^rs qu^ , sur sa de^iande , il va lui,
envoyer, et il ajoute : hoc totum cSiaml curabo uf habeas ; iisdem li-
bris perspicies et quœ gesserim et qua, dixerim. On voit qu'il s'agit
ici de plusieurs volumes , Itbri , formant une collection ^Sfi^^ Les
mots de corpus juris^ dans Tite-Live (i) , de corpus Homeri^ dans
le Digeste (2) , ne signifient pas autre chose que des. collections ,
co^me on pç|f t ^'/çp ponT^îpçre ei} examinant les passages où Us f ç
trouvent (3). Nous ne prétendons pas affirme^ , cependant , qi|p 1^
mpt corpus n'ait jaipa^ signifi^ 1^ livre , pui^qu(Q SQp équivaVsnt
l^e^c, (T^fjL^'t ^ypft cet;^ si^fication ; seulement npi|s croypns être
fopdé k dire .q,i^e cette ^ccepjLîpff n'e^t nji ai^^i g|énéra|e ni aussi aur
,c|enpe qu'pn r<».cru cpiQimuQ^meift. U est, du r^|^« bqp (^e t^ffsf
que Vo^iu3, tgpt çii Deusant remopter aux Att^es l'^yent^p^i ^^
}if res carrés, estime qjife » 4u jtenjtp^ de Q,cérop et de Catiil}e , i) j^'^y
(en avoit pas en|Core dans |ies biblio{th,èque3 de Rome (4)-
A .cette époque, il y avait cependant ^es codices; ils aipnlt plu-
sieurs fois mentionnés dans lea.plaidoyers de Cicéron ; maisç'étoient
(i) III, 3^
(2} XXXlt, So, I.
(3) Voyez Saumaîse , Plinianœ exereitationei , p. 3 , et les paMSget qu'i}
cite. Cicëron, datis ton plaidoyer pour Milon, a emplojë, dans le même seni*
le mot neutre Hbrarium , qui ne se trouve pas^ailleurs : Exhibe , exhibe ,
quœto,Sexte Clodi, exhibe Hbrarium iUudlegum veêlrarum (pro Mi^Qe.
Ç.ll).
(\} ObserTat. in Gatuil., p. 61.
94^ '• TECHKNKB, PLkCE D0 LOUTRE, 12.
aimplement des livres de comptes, des registres de recette et de
d^nse, iakula recepti et expênsi. GjCfSron, Tonlant forcer l'adverw
saire de Rosdus à produire ses Uyres, s'ëcrie ; TVoii eonfieil tabulu?
inuno diligeruîmme , non refert paiva nomina in codicem ? immo
pmnes summas (i). On voit par ce passage que les mots ia^ulm et
codices ëtoient synonymes, et dans tout ce plaidoyer Toratear em^
jpioie indififërenmient l-un et l'autre. Cela vient de ce qu'on nom-r
moit tabulœ Içs billets d^ livres carres, de quelque matière
qu'ils fusaient , d^ même que toute substance propre à recevoir
rëcrif urç et à se ployer en rouleau étoit nommée charta (2).
Ces livres de comptes se composo^ent de planches de bois- ea-
âuites de cire, d'où ëtoit venu l'usage de dire la premi^ cire^ le
bas de la cire, pour la première page, le bas de la page, etc. Cicéron
liccuse Yerrès c|'AVoir commis un |jeiux dans la dernière page de ses
ipegistres de comptes : In extrenia cera codicis, dit41, nomen injSmmm
in flagitiosa Utura ftcii (3). Ces registres étoient pourtant, non
comme on pourroit le croire, de simples tablet^, mais des livres
de gn^kl forpiat. La plupart des commentateurs s'accordent à re-
çonnoltre up registre de ce genre dans le codsx que Juvénol appelle
fprmmiis:
Qui veiiit ad dubinm grandi cam codice nomeo (4).
Ils étoient faits comme les t^^lettes de cire dont nous parlerons
dans le chapitre suivant.
L'ensemble du passagje de Sénèque, rapporté à la page 987,
semble indiquer que ce qu'il appelle tabulœ puhlicœ , c'est-^
dire les registres de l'état civil, les registres administratifs, etc.,
étoit aussi composé de tablettes en duites de cire. Gicéron nous
fournit encore une preuve à l^ppui de ce fait. Il accuse Terres
devoir falsifié les livres de sa prétare, tabuUu publicas corrumpere
auderes (5). Verres , contre toutes les règles du droit, ayoit accueilK
une accusation capitale contre Sténius en l'absence de ce dernier.
(i) Pro Roscio coroaedo, ci.
(2) *lariov on rb fAv iv ffyJ\p.tLTi rêTpi.S'oç (quaternionls) ^ eietr
ih ^ort vKtif ffvyrièifJLivov ka) J^s'/ijuLivov rhv «TiccinitHy TaCovkka
hiytTeu rk «W 1$ siKtifÀtLToç yJu^TW fiijh touto Xiprii fiiyireu*
Veteret glossae vcrborum jiiris, éd. Labbe.
(3) Verrin., I, 36. \oy. aussi II, ^6.
(4) Satire VU, vers 110.
(5) In Yerrcm, II, 42 sqcj.
iULLEttN DU BIBUOPHILt. 94<
Informé ensuite que Stënius agissoit à Rome et que le sénat lui
étoit favorable, il passa sur ses registres le gros bout de son style,
stflum vertu in iaèuiis suis (i), effiiça ce qu'il avoit d*abord écrit , et
y consigna que l'accusation contre Sténius avoit été portée en pré-
sence de l'accusé. ToUit ex tahtdîj id quod erat, et facii coram
delattun esse.
Les liyres de comptes , et peut-être aussi les registres adinims-
tratifs, étoient rédigés tous les mois sur des brouillons qu'on tenoît
jour par jour et qui se nonunoient oi/^^/arta. « Pourquoi , dit Cioéroo ^
écrivons-nous négligemment les notes journalières , et ayec soin
les lÎYres de comptes? c'est que les premières ne sont bonnes que
pour un mois, les autres font foi pour toujours. On détruit les notes^
on conserve religieusement les livres. Quid est quod scribamusdili^
genter adversaiia ? quid est quod diltgenter conficiamus tabulas ?
fuBcsuni menstruUj illœ sunt œtemœ •• hœe delenîur statim^ iUa servant
tur sancte. » Et plus bas : « la dette dont il s'agit remonteroit à trois
ans, pourquoi* donc n'est-elle pas encore portée sur le registre de
Fannius? Cum omnes qui tabula confidantf menstruas pœne ror
tiones in tabulas transférant tu hoc nomen triennium amplius in ad-
Yensjc'ÙBjacerepateris (2)?« Saumaise (3) estime que les notes jouma*
lières étoient écrites sur des morceaux de papier, r/iha^ et adopte,
par conséquent, l'opinion qui fait venir le mot aduersaria de l'usage
où l'on étoit d'écrire seulement au recto, inadt^ersa charta.
Enfin, dans les livres de comptes, la recette et la dépense étoient
écrites en regard sur deux pages ou sur deux colonnes différentes;
c'est ce qu'on appeloit uiramque paginant faeere» Pline fait allusion
à cet usage en parlant de la Fortune , à laquelle nous attribuons
tout , le bien comme le mal , les gains comme les pertes. Dans le
calcul des événemens humains , dit-il, c'est elle seule qui> remplit
les deux parties. Hinc omnia feruntwr accepta : et in iota ratione
mortalium sola utramque paginam facit (4).
La dénomination de publicœ tahulœ s'appliquoit à différentes
espèces de registi*es. Nous avons vu que Qcéron qualifioit ainsi les
actes de la questure de Verres. Les registres du trésor public sont
(i) Ibid., c. 4i.
(3} ProRoscio comœdo, 1 et 3.
(3) De modo usuraram, p. 46i.
(4) Qist. nat., II, 5. La balance égak entre les totanx de deux pages se nom-
fnoit par ratio.
944 '• TuaKHKB , rucE un lodvre, 12.
■ODS qu'il en donne, nous remarquons celle^'i : Et Caiiu Ctuuus
êeriiit ^(&«ri inetnbr&nas librii legalis. Dans ce passage, il faut, avec
Saumaise (1), traduire luemiranag par livres carrés et non pai-
feuillea de parchemin ; car le même jurisconsulte , traitant des
simples feuilles, les appelle membrana parir , et prononce formelle-
ment qu'elles ne sont pas comprises dans un Ic^s de livres (3). Duu
cette épi gramme de Martial
Qdbdi bmit iramenaum c«pit nembraiia Haronem !
Iprini Toltiu prima uhclt* gerlt (3).
le mot tahelUt, du second vers, ne permet pas de douter qu'il ne
s'agisse d'un livre carré, et par conséquent, dons le premier vers,
le mot memhrana a la signification de codex. Cette épigramme est
intitulée J^irgiUtu in membranù, et l'on sait que les titres du qua-
torzième livre des Epigrammes, et ceux du livre précédent, sont de
Martial lui-même. Un peu plus loin, sous l'épigraphe Oviitiu*
M membranû, le poète place le distique suivant :
Hkc tibi mulliplicî quae atructa cit dmim labetta
Canniua N»ODii quiaque decemquc gcrit(t).
Ici le livre carré est fonneUement désigné non-seulement par les
mots muUiplici lahelia, mais encore par le nom de modia, synonyme
de codex. Enfin le même livre renferme encore trois épigrammea
que nous croyons relatives à des livres carrés (5) ; les voici avec
leurs titres :
Ilini et Priami regnù iDÎmicui Uljiseï
Multiplici pariler condila pcUelalcat.
Si coinei îita tibi fiicrit mcmbrana , polilo
Carpcre ti loogas cum CiccroDC ^iai.
Pellibui ciigui* arclatur Lîviui Ingens,
Quem mc> non toturn bibliothcca capit.
(■) 2>>mMfa>i>rw..p.4aS.
(1) Quod tantii Coinui de maniratii» pari* icriptit verum «t : oam née
charlv purm d«b«nlnr libri* lepti* , nco durdi kptû libri debmtnr. Di-
gnlt, jxm, to.
(3) Epig., XIV, iSfl.
■ (4) lbid.,iT[>igr., rgi.
(i) ZpifJ., iSt, )8B, ipo.
f
BULLETIN OU BIBLIOPHILE. ^5
Remarquons, dans les titres^ les mots in memhranis, qui se retrou-
vent dans les deux premières épigramines relatives aux ouyrages d'O-
vide et de Virgile, écrits bien certainement dans des livres carrés. On
peut en conclure que les exemplaires d'Homère, de Cicéron et de
Tite-Live, que le poète avoit en vue, étoient dans la même forme.
Cette conclusion se justifie encore par d'autres rapproche-
mens : ainsi multipl/ci îabella dans l'épigramme 192^ et multipUei
pelle dans l'épigramme 184» expriment certainement une même
idée. Dans l'épigramme 190, le poëte oppose la commodité du livre
carré à l'embarras du nombre immense de rouleaux qui étoient
nécessaires pour contenir la volumineuse histoire de Tite-Live, et
cette idée se reproduit dans l'épigranune 188, où, malgré le nombre
des ouvrages de Cicéron, le procédé des livres carrés permet au
voyageur de les porter tous avec lui sans en être incommodé. Cette
épigramme nous en rappelle une autre où Martial, parlant de. ses
propres ouvrages, conseille aussi au voyageur de laisser dans leurs
étuis ceux qui sont en volumes et de se munir d'un exemplaire
portatif en parchemin.
Hos eme uaos arctat brevibas membrana tabellis
ScriDÎa da magnis; me manus una capit(i).
Dans tous les distiques de Martial que nous venons de dter, le
codex en parchemin est ou formellement nommé ou si clairement
désigné qu'il est impossible de s'y méprendre. Nous trouvons en-
core dans ces passages la confirmation de la définition dlsidore,
eodex muUorum Ubrorum est^ liber unius voluminis. Ainsi les méta-
morphoses d'Ovide, qui formoient quinze volumes, étoient ren-
fermées dans un seul Uvre carré. Un seul livre carré contenoit aussi
les 48 volumes de l'Iliade et de l'Odyssée; un autre les i4o volumes
de l'histoire de Tite-Live, que la bibliothèque du poëte ne pouvolt
contenir.
Mais il nous semble que dans ces épigrammes de Martial ou
peut voir autre chose que la désignation des livres carrés et de leurs
avantages sur les volumes. Le poëte insiste avec intention sur ces
avantages ; il se plaît à mettre en contraste l'exiguité du livre carré
et la longueur de l'ouvrage qu'il renferme, la commodité d'un codex
unique et l'embarras inséparable de la multipUcité et de la gros-
seur des volumes. L'emploi des livres carrés pour les publications
(1) Epigranm.', I, m, 3.
946 J. TECaSIIEfi, PLMCÈ DU LOtltilE, 12.
Ihtétaires semble lui inspirer autant d'Mifdratkte ^flè kê ^ite^
niêiis du li<m et dn lièvre^ spectacle nouyeab et pteiqUe Éniraea-
Uax, SOT leqael il revient si smnrént dans son premier livre. Né
pDiinoît«on èondare avec qaelquerAison de celte espèce d'engètte<^
ment du poète que lès livres Carres en pai-chemin étdient de son
teriips nne nouveau^ dans hi littérature latine ? Nous livrons tette
conjecture à Texamen des érndits^ nous Contentant de faire remai^
quer qu'avant le célèbre épigtantmatistè aucun auteur fartin ^ à
notre cbniioîssanee,' n^a clairement parlé des livres carrés en parcne^
tÊàn pour les ouvrages littéraires;
Il y àwd plusieurs manières de Aire un livre carré. Quelquefois
on écrivoit suir les feuilles de pattJiemin avant de les superpotsèr
et de les reUer en vbkimes. tllpien^ après avoir dit que les feuilles
de ffopyrtts écrites , mais ticfn ënCôre Collées en rouleaux , soiit
èdixiprîsès dans uit legè de livrée , ajoute : k Et par conséquent^
A àtissi lès parèbeinin^ UbU tûiisus , et mtèîttbYanm twndum consutœ
k iedlltinebuiitur (t). it Les feuillets de parchemin étdtènt simple-
ment nommés tabulœ ou iabellœ; dans ce sens le inoi àefoUa se
trouve pour la première fois employé par Isidore de Séville (2).
Les livres carrés étoient composés , comme nos livres, de cahiers
de deux, trois, quatre ou cinq feuilles, que, dans le moyen âge, on
appeloit duerniones^ ternionesj quatemionesj quinterniones, La plus
fréquente de ces désignations est celle de ^uaternio (3), d'où on
pourroit conclure que les cabters de quatre feuilles étoient leâ plus
usités. Les Grecs nomnioient ces cahiers rer^a^ûç et TêTfiiJtA (4) •
on les couvroit parfois d'éciiture avant de les relier ensend)le. Il est
Îuestion, dans le traité de S. Epiphane contre les hérésies du
rouillon, d'un ouvrage qu'un vénérable diacre nommé Hypatius
mit au net sur des cahiers de quatre feuilles ; à^l ruv ^iS^flttf
sr TtT^eLffi nrotnaifJLSVoç (5).
Souvent on écrivoit dans des livres qu'on avoit cousus et reHés
lorsqu'ik étoient encore en blanc. On peut se convaincre de cet
usage en examinant les évangélistes et les autres écrivains repré^
(i) Digeste. XXXIt, 5o.
X%) Folia libroruin . . . . cùjiis partes pagina dîcuntar. Origin.f Vl, i4.
{tj 'tûy. Ye iSiohisaAtt 6t A\i CAngfe.
^A) idktk. Olbikirè gi^^ eu ta6i Tirfkf.
(5) Ce passage est rapporte par Saumnise, Z)e «ecretunù, dans le Thesaurut
>6it Sallengre, tom. Il, col. 666.
BULUETIH HtJ BtftLIOMftt. gf^
sentes d'après des maniiscrits trè^-dntièiisi dum Iâ(inb6cfais, Mdtfl^
faucon, Schwan, et dans les {KibficatîiAis de M. te eémjt l^àtâtû.
C'est surtout pour b confection des manuscrite cai*!^ ^è letf éciî-
yains ayoient besoin de tous tes înstroiliéns dèMt tunni ityo'iisiiidi^ué
Tùsagé dans notre deùxiènie chapitre; Noué èfttpHintons àla àttétSi'
que de S.-*Trond un paséage où sont étitnnCtiés art rie ùrdre tdus les
détaik de b confection d'un Htre. Il ti'sigîé d'un àojtn du ik^
nastère qui, afin d'apprendre à cfaatfter ^yant Tusage dèbmàt-
son^ composa lui-même etl entier un litre de chant (t)i Qraduah
unuià propria manu/ormapit^ purgàt^lt}, pnnscû^ $iittapit\ serf su:, ii^
iumùiapùj musiçeque notant syllabutifà (s):
Farmatt librum se trouTe danat "Wmt le jeune : libmm/ormtUUt»
à me misi (3); mais ces mots signifient sans doute un Wne écrit
composé par lui. C'est aihsi qu'il dit ailleurs qu» firmàpêrom
dieto (4)9 et Gcëron/oripiare maionem (5). Mais le moine qui ëéft-
Toit un ^[radùel n'avbit absolmhèift rien à cdm^ser ; son otma||b
consistait dans une simple topie. Oonsë<j[uemmeot le motybrmore,
dans le paéèage de b dirdnique de Saint-Trohd^ signifie tàmpleibeiit
confectionner un lifre^ en fonkier, rogner^ assembler et coudre les
cahiers, opération qui, ainsi que nous l'ayons fait obseryer, ^iréèé^
doit souyent l'écriture.
Purgapit. Ce yerbe indique le polissage du parchemin, d'abord
ayec le grattoir j rasùriam^ ensuite ayec b pierre ponce (6). Il arriyoit
parfois que ce doublé j^Usttige ne bis0it pas disparoitre toutes les
aspérités ou toutes les taches du parchemin. Bans ce cas , les co-
pistes interrompoientb ligne et bissoient un bbnc. Aussi^ bien des
fois on croit aperceyoir dans les anciens manuscrits des bcunes qui
n'existent pas en réalité.
Punxitj sulcavit. Nous ayons déjà signalé l'usage où l'on étoit^
au moyen âge, de fixer ayec le poinçon la largeur des marges et des
interlignes. Il existe plusieurs manuscrits dont les marges sont
percées d'outre en outre dans toute b longueur du feuillet;
(i) Le Graduel est un livre renfermant , ayec la noUtion musicale, let
messes de Tannée.
(a) Ghronic. Trudon ., dans le SpieUége de d'Acherj, éd. in-fol., t. II, p. Wp
(3) VII,xii, I.
(4) IX, XXXTl, 9 .
(5) De Oratore, II, 9.
(6) Yoy. ci-dessas, p. 70s, le passage de Pierre de Bbis^
g48 J. TECHEN£B, PLAGE DU LODVBB, 12.
chaque point correspond ayec une des lignes au crayon qui y
ont été tracées pour maintenir l'écriture dans une direction par-
faitement horizontale.
Scnpsil, illuminauù. Le parchemin une fois réglé, membrana
sulcatas on le couvroit d'écriture. L'enluminure, c'est-â-dire les
lettres ornées, les peintures des marges, les vignettes, ne venoient
qu'en dernier lieu. Les lettres ornées étoient employées pour les
titres des ouvrages , pour ceux de chaque division principale et
pour les initiales des chapitres. Les lettres ornées des manuscrits
ne se présentent guère avant le ti* siècle, quoique, suivant l'opi-
nion des bénédictins, elles fussent en usage bien antérieurement à
cette époque. Depuis le vi* siècle jusqu'à l'invention de l'impri-
merie, les omemens de tout genre ont été prodigués dans les ma-
nuscrits de luxe. Les lettres ont pris les formes les plus bizarres,
elles ont représenté des honunes, des animaux, des plantes, etc.
n n*est pas rare de trouver des titres dont la première lettre oc-
cupe une page entière. Ces titres sont souvent écrits entièrement
en lettres d'or sur un fond rouge ou violet. Les encres d'or et d'ar-
gent concourent, avec les couleurs de tout genre, à l'ornement des
initiales.
H. GlRlUD.
( La suite sera envoyée comme complément aux
souscripteurs du Bulletin.)
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE
SUR
LE JOURNAL DE L'ÉTOILE,
ÉDinOIC DB LENGLBT-BUPRESNOT, 1741 ET 1744, 9 VOL. IN-8.
On sait généralement que cette édition est toujours recherchée , étant
plus complète et ayant plusieurs pièces ajoutées qui n'ont pas été insé-
rées dans les réimpressions faites depuis. Les amateurs recherchent
surtout les exemplaires qui sont sans cartons , c'est-à-dire ceux ou
les feuilles supprimées ont été conservées. Il y a trois sortes d'exem-
plaires , savoir : ceux qui ont été cartonnés , et qui n'ont plus les pas-»
sages mis à l'Index ; ceux qui , au contraire , ont bien les feidQes
mises à l'index , mais sans avoir conservé les feuilles qui doivent les
remplacer ; et enfin ceux qui ont l'une et l'autre, dont les feuillets
doubles sont placés à la fin des volumes, ou bien à côté l'un de l'autre.
Yoici, au reste, les indications que j'ai recueillies dans plusieurs exem-
plaires avec les cartons ; car souvent ces cartons ne s'y trouvent pas tous
réunis ; je n'en ai remarqué que dans le Journal de Henri III.
TOME l*'.
Page 66. La fin de la note (78) se
termine par « qui est sous Montmarte.
Voyei les mëm. de Nevers. »
Page 80. La (In de la noie (S), aprt*s
de la reine, on lit : « des gens inquiets
Tontoient «{ne ces princes prétendissent
à la rëgencc, quoique, dans les diflërcn-
tes rac«s, les reines mcrcs des roisayent
éU; reconnues régentes.»
Page gi. Au milieu de la première
colonne de la note (si) : « sur le champ,
contestation , paroles très- vives , puis
des injures et d^autres contestations.»
/'d^ei4i,nole(a),lebarondeVitcaui,
« cegentilhomme crut avoir yengériion-
near de la reine Marguerite en assassi-
nant du Guast.» Et, Unissant para le duc
d*JLlençon , surtout, fut un des plus ze-
TOMBI<^(page66).
Note 78 qui est sous Montoarta : m
qui est bien plus chrétien ( 1 ).
A la même page , après le aot rciaa ,
on lit : en soutenant les loixjondamen'»
taies et f ordre du royaume et les droits
des premiers princes du sang , qui , en
jmreil cas , leur décerne la régence du
royaume .
Puis des injures, et enfin des ins^
leuces.
Le hmnn de Flteaux, après avoir vengé
r honneur i!e la reine Afargnerite (chese
nianmoi^s bien difficile ^ car elle n'en
tti^oit guère), ilcrut det'oir venger lantort
de Nicolas Ancienviliej l'un de ses frères^
(1) Les mots eu caractères italiques sont ceux qui ont e'te' sapprimi^s.
60
95o
J. TECHENF.R , PLACE DU LOUVRE, f2.
TOME {•'.
lés protecteurs à caase de la reine de
Nayarre.»
Page 147/iiote (10), à la fin « et d'au-
tres lieux. »
Page 161, note (34), à la fin « et ra>
luroa la dévotion du peuple de cette
grande ville. »
Page 168 , note (46) , après « la cour
en 15S7.»
Page s5i , note (58), après « que cela
changeât . «
Page 3ig y note (Si) , après « pour le
contenter priva.»
PageZbZ, note ITqi), après je trois
qu'il n'y a plus «de Pois'e. »
Page 36 1, note (gg), après « le duc de
Guise . »
Page 36 1, note (^), après a conforme
à la d^posit'on. »
•*•
TOME I«^
qui auoit été tué par Antoine et Allègre
Milsaud, Ce seigneur, qui s'étoit acquis
une grande réputation dans les armes
et dans les lettres ,fut honoré ile la pro-
tection du duc d* Anjou, qui avoit obtenu
sa grâce , mais non pas sa seureté ; il
étoit continuellement observé par le ba-
ron de yiteaux , qui cherchait à tirer
raison de la mort de sonjrèi^. Jl apprit
donc que d'Allègre avoit quitté ses
terres d'Auvergne et s'étoit rendu à
Paris; il se cacha dans la maison de
IVantouillet avec cinq ou six autres ; cfo
là il x'it sortir son ennemi de thôtel de
JVeverSf et le tua en plein jour d'un coup
d'arquebuse. . . Quelques jours après ,
liteaux fut arrêté , et ses amis solUei"
tarent inutilement sa grâce auptès du
rojr ; tout ce qu'ils purent obtenir Jut
que son affaire serait remise au parle-
ment, qui le condamna seulement a des
intérêts civils et a quelques amendes,
P^oilh un jugement fort équitable.
Et d autres lieux de plaisir,
9
Et réclama la dé?otion andfulante des
Parisiens.
I a cour en 1637 pour son argent, c'est
ainsi qu'il le faut entendre.
Que cela changeât, et, pour le dire en
peu de mots , on s*est toujours plaint du
peu de justice des parlemens ; mais elle
ne se rendait pas mieux avant qu'après
la vénalité des offices.
Pour le contenter pri?a sotement.
De Poisle au parlement. "^
Le duc de Guise et monsieur de y.
Conforme à la déposition s^ les re-
procheî faits a M. de V. et ensuite
sa désertion du parti du roy pour se
jeter lui-même élans la ligue .
BULLETIN DD BIBLIOPHILE.
a5t
TOMEl".
Page 36 1 y note (99), après «avec M. de
•Goise.»
Page 3G2, noie (100), après < arec
M. lie GuLsc.»
Page 3C5, note (1), après « consola-
tiou.u
Page 4 a 3, note (65), après « deguisc'c
en garçon, laquelle.»
Page 485 , note (33) , au lieu de « de
rattachement c|ue tout sujet doit avoir
pour son roy . »
TOME II.
Page iS, note (ag), après «on malgré.»
Page 3o, note (4C;, après « etde battre
ses ennemis.»
TOxME I"
Avec M. de Guise et il/, de y.
Page 53, note (i3), après * prit h
fuite . »
Page 53 . note (i3) , après « m'avez
dit qu'il rëtolt.»
Pagebkt note ( i€;, après « ces actions,
quoique très -justes et irès>tnnoceotes.»
Page Go, noie (25) , après k politique
' et dévot.»
Page Cl , noie (aC}, après « pour con-
sulter le.»
Page Cl, note (a6), après « il Toulut
faire changer le. »
Avec M. de Guise, mais Vun et rdlUré
h tort.
Consolation en Vautre mom/e, en dp*
prenant que son manteau de tordre du
Saint-Esprit avoit été inhumé en sa'
place .
De'guist'e en garçon , laquelle s'étoit
vouée aux cordeliers par dévotion : une
action si pieuse,
Delaitacliement qu'il doit avoir pùut
le roy,
TOME II.
'Ou maigre sàfanatique sainteté.
Et de battre ses ennemis : mais, lieloêl
le bon prince ne se donnoit pas de tels
soins ; il avoit ses mignons ; et à iniagi"
ner de. quelle manière il s'habil/er6it ie
lendemain , et quelle liouvelU nUfde il
inventerait.
Prit la fuite {au moyen de VargfnU
que Li princesse de Condé lui fit tàuch^
chez son trétoi irr) ,
M^avez dit qu'il IVtoit : nonàtstiint
tous ces soupçons contraires aux loix ,
le prince né de cette conjonction a fou-
jours été reconnu légitime , ainsi qUe
sa postérité»
Ces actions, quoique trèt-justct et
très-innocentes, ne se pardonnent jamaiM
a Rome , et lorsqu'on peut s'en venger
sur le corps , en ne manque jamaiê de
flétrir la imputation d'un homme y et de
le faire regarder comme un athée.
Politique et detot. //o, ce n'est pas ce
qui convient toujours à certtùnes femmes
qui demandent quelque çlujse de moins
spirituel et de plus sensible.
Pour consulter le brm'c .
Faire cliaoger le sot.
gSa
J. TECHEMER, FUCE OU K/tjyirfe , t^.
TOME II.
P^à fi' (lîgne !(«).« De madame de
TremouiUe, sa femme, qui fut consti-
tuée prisonnière . »
Yojei le tome m, page 3so, etc.
Page io6, note (37), après « les capu-
cins Toulurent être de la partie.
Page I ig , note (44) , après «ce sont
les whigs et les torys. »
Page 1 19 , note (45) , après « sur ce
^a^ili a voient dëjà fait.»
Pt^e i34 , note (66) , après «on se
locque aujourd'hui des vieilles mu-
es.»
Page 169, note (91), après qu'on a
itrait fidèlement de leurs registres.»
Page 170» note (3), après «suivant
i maximes de Machiavel , qui devien-
mt prenque toujours fatales h celui qui
1 suit.»
Page 3iT, noie (a5), après « de voir
Henrjr Etienne.»
Page 333, note (Si) , après « mais ni
les Cbasti lions.»
Page 343 , note (53), après « je veux
qui ro*obéi.«sent k ce que je vous com-
manderai.»
* Page 368 , note (65) , après « on ne
aoit pas s^en étonner. »
Page 36 1, note (84), après « Finstruc*
lion de Charles IX , imprimée a la fin
du i«r volume, le marque. »
TOME II.
Qui fut constituée prisonnière, àe
U'ouvani grosse dudit page sans que ic
mary y eust aucune part .
Les capucins voulurent être de la
partie , car de quoi ne sont-ils pas ?
Ce sont les whigs et les torys : ce sont
même, si ton t'eut, . . , mais je ne le dirai
pas, .
Sur ce qu'ils avoient déjà fait depuis
que la France a%foit eu la bonté do-ies re-
tirer î mais.
On se mocque aujourd'hui des lAeillM
modes ; il en est dé même de la morale .
Qu'on a extrait fidèlement de leurs
registres , cette délibération ne fait pas
honneur a la faculté de théologie.
A celui qui les suit : et te Ip rince ztffeetie
de les a^oir en Iwrreur^ ou de Us réju^
ter par ses paroles, qui en devient Ces^
claye dans sa conduite; mais t'oyons
jusqu'au bout ce qui arrivera.
De voir Henry Etienne, qui croyait à
peine en Dieu.
Mais ni les Chastillons ni le prince de
Condé, ni même la reine Catherine»
Je veux qui m'obéissent à tout ce que
je vous commanderai. Tout cet endroit^
qui est vif , ne demande point de com-
mentaire que Von ne scauroit y faire
sans quelque application odieuse, ou du
moins désagr'able; ce qui ne convient
pas.
On ne doit pas s'en étonner. *4ussi ,
depuis ce temps-là, tous les Montes"
quious sont en horreur h la nuUson de
Condé.
Le marque ; mais il faut remarquer
cela comme une preuve île lafoihlesse de
ce roy, si cela regardait un particuliery
on traiterait cet aveu de témérité; mais
il faut respecter les rois ; et ce que dit
ici notre auteur, quoiqu'il soit fort saty-
rique , ne laisse pas d'être tj es sensé.
^f
■ULLBTIIf BU raUOPHItfe.
953
TOME II.
Page 38g, noie (SC), après « Matthieu,
UitU de Fn, tom, l^'ypag. 348. »
Page 391 , note (89) , après « contre
lequel le parlement rendit un arrêt.»
Page 409, note (1), après « ille Gt,
cependant, et pailit. 1»
TOME H.
Je VatK>is dit de même quelque pmri ;
mais on a eu la honte de me feffaeer cl
d^ en faire un carton; mais je pense et
penserai toujours de même.
Contre lequel le parlement renditan
arrêt ; mais un arrêt dent on se moequoii
alors , et que l'on fut ohligé , dam la
suite, de mettre h néant,
U le fit, cependant, et partityuitû'w-'
ment ; et Ut France eut le malheur de I0.
voir monter sur un trône, qui, alavéritép
lui éioit dû , mais qu'il remplit heaueoup
plus mal que les Childéries et les rois
fainéans , parce qu'avec tous les tabns
qui font les grands rois, il nefuipeinS
assez heureux pour seat^oir choisir de
hons seconds.
TOME V.
Page 86, noie (91), après « ce qui bcêt
même pratiqué.»
Page i64 (texte, {>• ligne), après «leur
S. Jacques.»
Page iC4 , note (1), au lieu de « on a
fait dans les temps , etc. »
Page i64, note (1 }, après « en un ou-
yMgein-4*'.»
1 7« siècle , « le moindre de cet Ticcs .
Page 477 (texte, s4« ligne), nen en|-
poisonna braTement le dit. »
TOMB V.
Ce qui s^est même pratique h Rome
dans le S, Ambroise et le S. Grégoire.
Leur S. Jacques F..,.*
Rien n'est plus ingénieux ^aee safei ,
que cette élégante pièce dagphgie da
Henry. IV, citée dans ce chapitrem
Comptez que ce roy n'étoit pas le seul.
h qui tl aitfallufaire du mal pour, vn
obtenir du bien.
En un ouvrage, f^roicrtl.
Le rooiodre.de s^.criines.
En empoisonna le dit hautemenH^
J. T.
a54
. TECHE:iUII, PLACE DU LOUVnE,
Le yoùl des niiiaiciii's sVst pixinoiicr lic la ni3iii«i-c In p
taiitc ni faveur dis n^liuiLS .lucioniies. Quoique l,i relitir<
de uos joui's, de notaLtos |>ro{jrrs dans quelques alcliei-s,
inaroqiiîns de Uoyet, de Padcloup et de Ueionie sont plu
mais en faveur dans les venins. Ct;iie pii'dileclioi) , déjà
du temps de TliouTeiiiii , l'avoit poilé ^ se rapprocber
qiic poïBible, dw «nclciis piod'dés , et à n'talilir la reli
son vieux style et sa vieille pliysinnoniie. Ses successeurs
la iiicine voie, et nous avons le bonheur de posséder auj
des reliures touleâ iieuvos qui ont le siu^julier uiciîte de
supposer liaiilinicnt cent cinquante ou deux cents ans de
tîou. Cependant lu coiuiariimenl à pièces de couteitit
dont les lelicuis itnticiis cl frnnj'ois du ivi' siècle ont lai
beaux modèles ne paioisâiiit pas avoir été retrouvé, Ki
faisons un devoir de recommander aux curiiux les lieurci
de M. Siitiier dans ce geu:e piquant de travail. Un Plaioa
silc Ficien, de l'édition in-foUa di; Basie , que nous avons
yeux, et qui est nierveineuscnient exécuté en compartîfoeni
de couleur , nous semble un véritable clief-^l'œuvre en c
soit par l'éléfjance de bon Qoùt du dessin , soit par l'habil
tïment dis uunnces. Nous n'avons pas besoin d';ijouter qu
liurcs do M. Slmier continuent à se distinj-iier |>ar toutes 1<
tés qui le rangent au nombre îles inaiires de sou art , et
est afjréable Je constater, t!ans la dernière de ses tentative:
ses plus honorables succès. Ln haute réputation qu'il s'est
en ce f>,L<nre , ne sera pas moins conllrniée par la iiia^niGqui
du HaciiieAt Didot, ajipartenant ,i M. le baron Taytor, et
illustre amateur a voulu l'atre un \\K\ia speeimen de \o\xi
réunis. Jamais monument plus di(jne de notrt^ admirable ]
lui aura été consacré par un homme plus capable de l'aj
Le Racine de j)I. le baron 'i'aylor, imprimé par Dldot, illi
toui les {jrands artistes de l'école l'rançoisc, et relié par Simi
passer pour U roi dvs li^rti.
Cl. NoniER
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 0)55
VENTES DE LIVRES.
La bibliothèque de M. le comte Boutourlin, dout on fait la
vente en ce moment , est connue depuis longtemps des amateurs.
Ce bibliophile distingue , après avoir vu détruire , dans Tincendie
de Moscou , une collection qui lui avoit coûté plusiem-s année*
de soins, et dont le catalogue, rédigé par MM. Barbier et Pougens,
parut à Paris en i8o5 , abandonna la Russie , et alla se fixer en
Toscane, où, n force de persévérance, il parvint à former en quinze
ans une nouvelle bibliothèque , beaucoup plus belle et plus riche
que celle qu'il avoit perdue. Cette bibliothèque , qui étoit visitée
par tous les éti*angers qui passoient par Florence , avoit acquis une
réputation européenne.
Deux cent cinquante manuscrits, parmi lesquek il y en a plu-
sieurs dont il n'existe pas de copie, près de mille éditions du
XV* siècle , où se trouvent les éditions princeps les plus rares ; une
collection presque complète d'Aides , rendroient déjà cette bibUo-
thèque tout à fait digne de l'attention des amateurs. Mais il faut
ajouter à toutes ces curiosités bibUographiques une collection
d'excellens livres sur la littérature, sur les sciences, sur rhistoire ,
qui formeroient à eux seuls une bibliotlièque considérable. Nous
dirons, sans crainte d'être démenti, que, depuis la vente Mac-Car-
thy, il n'a pas été livré aux enchères en France une collection ca-
pable de rivaliser, en livres rares et précieux, et en anciennes édi-
tions, avec celle du comte Boutourlin.
Notre catalogue sera divisé en trois parties, qui paroi ti'ont suc-
cessivement. La première , que nous publions aujourd'hui , con-
tient beaucoup d'éditions y/n/icepj et de manuscrits; les deux par-
ties qui suivront ne renferment absolument que les autres ouvrages
déjà compris dans le catalogue de cette bibUothèque , rédigé par
M. Aud'm , et qui parut à Florence en i83t . Tous les livres ont le
cachet de leur origine et portent les armes du comte Boutourlin (i);
(i) CVsi-à-dirc iinprimcc ri collée sur le r«clo de la coufctturc.
9% >■ teiseuer, PLics du lootre, 12.
les amateurs tiouveront en cel& une garantie <Ie pli» de la beauté
et du choix des exemplaires.
Daus la description des manuscrits et des éditions du xt< siècle,
nous nous sommets appliqué à reproduire fidèlement l'ortlK^rapLc
du litre. Cette méthode, qui a été adoptée par les plus habiles bi-
bUogisplies , nous étoit eu quelque sorte imposée par le catalogue
déjà pubUé à Florence , où elle avoit été constamment suivie ; car
c'est dans ce catalogue, qui, quoique tiré à petit nombre, est
connu de tous les bibliophiles , que nous avons dû chei-cber les
élémens. de la rédaction de la partie qne nous publions actuel-
lement.
La collection dont la rente delà i" partie se teruiine en ce mo-
ment exdte l'atteiition deg amateurs et des bibliographes de pn>- '
fession qui s'empressent d'accourir à l'aspect de tant de richesses.
Darrive, en effet, bien rarement que l'on ait l'occasion de consal-
ter soi-même tous les livres rares dont on doit parler. Faute de
pouvoir tout vérifier , les hommes les plus exacts et les plus soi-
gneux sont forcés, souvcm, de s'en rapportera leurs prédécesseurs,
et vml comment se propagent les inexactitudes ou les erreurs.
Mous croyons que les iacunables de la bibliothèque Boutourlin
KTont consultés avec fruit par tons ceux qui s'occupent séneuse-
ment d'étudier l'histoire des premiers temps de la topographie.
Une vente comme celle-ci devenoit nécessaire pour aider à l'ap-
préciation de la valeur de ces livies , dont les prix ont tant varié.
Voici un aperçu des prix auxquels se sont vendus quelques articles
inporlatts :
I. La Bible polyglotte d'Anvers. {Bel m). 231 fr.
24. Biblia Swielâ , etc. Brtstift in Litlmania, i563. {Ex.
avec quelques mouillants, et unpeupiquéi. 9627 Ir.
3o. Psallerium erKcuin. Mediolaiù, 1481. 4oo"fr.
3ig. Lactantîi, i^65, eti. princtps, in-fol. Siofr.
483. Dyalogue des Civatures, in-fol. ^/j. i.Soofr.
566. Rei RusticK scriptores, 1573, avec lesnotesaut. de Poltien.
549 fr.
045. Homeri opéra. Florealia, 1488, 2 vol. ia-fol. i,o4% fr.
1826. Ptolemei, eJit. priiueps,cosinop., 14781 in-fol. 210 fr.
30i3. Cfaronicatnontiscassinensis, in-fol. ('/>è«>£eauJl/i.) 3iofr.
n Mt Imcu de remarquer que tous ces prix doivent être augmen-
ta de 5 p. 00
linLLBTlN DU filBUOPHlUS. 967
Nous finissons Tannce par Tannonce des ventes assez impor-
tante, après celle de M. Boiitourlin, dont nous venons d'entretenir
nos lecteurs. Nous avons à parler de celle de M. Klaproth , que la
mort a enlevé , jeune encore , au milieu de ses travaux. Voici un
aperçu de cette bibliothèque que l'on cite en tête du catalogue :
« Après ses ouvrages, ce que l'homme de lettres affectionne le
plus, c'est sa bibliothèque ; il prend plaisir à la former, n'épargne
rien pour l'enrichir , et jouit avec bonheur des éloges qu'elle Im
attire. Aussi met-il là tout son luxe. Est-ce reconnoissance pour les
services que lui rendent ses livres ? s'y glisseroit-il quelque peu de
vanité ? qu'importe après tout? N'est-ce pas en résultat une heu-
reuse disposition qui , tout en le satisfaisant, ménage à sa famille
une ressource , la seule trop souvent qui lui restera ? car les esprits
absorbés par l'étude sont peu distraits par les prévisions de la foi^
tune et rarement ont souci de l'aTenir.
C'est à ce goût non moins qu'au besoin de ses études que nous
devons la précieuse bibliothèque de M. Klaproth. Si l'amateur , si
le bibliophile se reconnoît dans la beauté d^s exemplaires, dans leur
brillante condition , l'homme studieux , le savant se retrouve dans
le choix des ouvrages. Comme ses études y sa bibliothèque est qpé-
cale ; elle nous montre la direction de ses travaux , et l'inspectioii
de son catalogue, presque aussi bien que la lecture de ses ouvrages,
faïi voir que, dans la philologie et dans la comparaison des langues,
ce n'étoit pas une stérile curiosité qu'il cherchoit à satisfaire, c'étoît
un flambeau dont il s'oclairoit pour suivre , dans la nuit des temps,
la marche de la civihsation humaine et les migrations successives
des peuples.
En nous initiant à ses études , sa bibliothèque nous déroule
aussi la chronologie de ses travaux (i), dont elle nous présente et
les publications et les manuscrits restés inédits. Pour que son ca-
talogue nous offre la suite complète de ses ouvrages , il ne nous
manque probablement que les deux que nous trouvons indiqués
dans la Biographie des honunes vivans (2). La date de ces âeaz
publications (1802) nous bit voir qu'il écrivoit déjà à l'âge de dix-
Ci ) f^oir à la table alphabétique dts auteurs Tartide de M. Klaproth, dont
leiouvrjges y sout rangei diaprés la date de leur publication.
(s) Aiiatixchci Magazin , i8oi-iSo3, in-8, is caliiers. -— Traduction aile -
mande, avec notes , de la disserta tien de Hager sur les inscriptions babylo-
niennes. H^timat, 180a, in* 8.
^5o I. tECbehu, puo dd louvbe, 12.
neuf ans (1), et une note qu'il a mise à son exeiMplaire du Muscutn
sinicuin de Bayer noua apprend aussi que c'est de 1797 que datent
■es premières éludes sur la Cliine, et que ce livre (ut d'abord son
unique secours.
La tùbliothèque de M. Klaprotb offre deux grandes séries dis-
tinctes qui dominent toutes les autres i la linguistique et l'iiistoirc
de l'Asie. Dans la première, les langues classiques et sémitiques ne
tiennent que peu de place, et ne sont là, pour ainsi dire, que pour
répondre à l'appel de la synglosse; les autres langues y paroissent
plus richement , et surtout celles de l'Asie centrale. Il en est de
même de l'histoire de l'Asie , l'Asie centrale y prédomine encore ,
et les autres parties ne se présentent que pour lui servir d'escorte
et d'appui.
Ces deux séries, qui forment un ensemble complet, offrent, sous
le rapport littéraire et historique , la suite la plus étendue d'ou-
vrages sur cette partie de l'Orient qui ait encore paru en vente pu-
blique à Paris. La spécialité de cette collection nous dispense d'en
citer ici les articles importans , comme elle nous a dispensé de hé-
risser le catal<^ue de ^s notes qui n'ont pour but que d'appeler
l'attention sur les raretés pu les curiosités. Ces indications nous ont
•emblé complètement inutiles; les personnes qui s'occupent d'é-
tudes spéciales conooissent bien mieux que les Libraires eux-mêmes
U rareté ou la Valeur des livres rentrant dans leurs travaux.
Noos signalerons , toutefois, deux partie uiarités omises dans le
catalogue! il a'»*'* ^'* "" ^* ^* ' '5'* ^ premier , alpbabct de-
. Tanagari , est un exemple unique. Il n'en avoit été licé que cinq
eopies ; l'éditeur , M. Schilling , en ayant été mécontent , les a de-
buites ; celle de M. Klaprotb est la seule qui ait été conserv.ée. Le
second est le voyage de Van Braam à la Chine. Cet ouvrage ne se
trouve habituellement qu'en un seid volume. Le 2° volume , in-
connu en France, paroit ici pour la première fois. »
Ce catalogue est divisé en deux parties; la seconde est destinée
. aux livres chinois, tartares et japouois, et est précédée d'une longue
. notice par M. Landresse.
La vente n'aura lien que le lundi 16 mars 1840. I>e catalt^ue
est du prix de 4 francs.
Voici quelques articles importants à citer parmi les Mu.
46z. Dict. kalmonk et aUemasd.
(0 4I.^pt«ll)«tnêiBcrUa U it nclobrt i]81. «
BULLETI9 OU BIBLIOPHILE. qSq
543. Lo(;faat Scbahedy, vocab. prosodique persan et turc.
580. ludica, syllabaires et vocabulaires de difiérens dialectes de
riude, par Messerschmidt.
58 1 . Kunawur vocabulary, by Gérard.
638. Vocab. persan et coman {Ms. original provenant de la bibL
de Pétrarque, et sur lequel M, KL a fait l'édition qu'il a
donnée en 1828.) —
657 . Dict. latino-sînicum Basilii de Glemona {provenant de la bibL
de M, Rémusat).
676. Arte de la lengua japona, por Oyangurea de Santa Inès.
890 bis. Index in geographiam Abalfedae {de la main deSchikart).
940. Carte des provinces septentr. de Tempire ottoman, légende»
en turc et en François.
942. Carte d'une partie dvLCamàse.{jéutographcde Guldendstctdt.)
969. Carte de l'Asie centrale. {Autographe de M. Klaprotk,)
676. Routes d*une partie du Tibet.
983. Pian de Pékin, par Buaclie.
985. Routes de Tcbhing-tou-fou à Lassa.
989-990. Cartes du Japon.
II 7 1 . Correspondance de Titsingh (en holiàndois).
i322. Notes de M. Klaprotli sur l'exempl. du système hiérogly-
phique de Ghampollion jeune.
i5o2. Histoire de Géorgie {en russe),
id32. Chine asservie par les Tartares {en grée moderne).
Il y aura, au mois de février, une autre vente qui doit int^
resser vivement les amateurs de bons livres d'histoire. Le biblio-
phile Jacob, qui avolt déjà , par suite de pertes éprouvées dans la
librairie, vendu k l'ainiable^sa bibliothèque de luxe , va se défaire,
aujourd'hui , de sa bibliothèque d'études , composée presque en-
tièrement d'ouvrages relatifs à l'hbtoire de France. « La collection
que j'avois conservée pour mes études, dit-il dans la préface de sod
catalogue, est aussi conaplète qu'on peut la faire maintenant dans
la spécialité que j'avois choisie 1 je m'étois proposé de réunir tout oe
qui regarde l'histoire de France, à laquelle je me consacrois tout
entier, et j'ose dire que l'on n'a pas composé , depuis longtemps, r
une bibUothèque plus considérable dans un genre presque exclusif .
La BibL historique de la France comprend , il est vrai , près de
5o,ooo articles. . . ; je suis persuadé que, dans les i ^gSp artidea qut
g6o I. TECHEHEB, PLACE DU LODVRE, 12.
forment ma bibliothèque , on trouveroit au moins la moitié des
matières que passe en reime Timmense ouvrage du P. Lelong et de
ses continuateurs. » Il y a , dans cette bibliothèque y une centaine
de Mss. qui complètent la riche et nombreuse série des histoires de
provinces et de villes. Le catalogue, rempli de notes historiques et
bibliographiques, ne sera pas moins recherché que celui de M. de
Fixérécourt , par le bibliophile Jacob. Nous espérons encore que
sa collection ne sera pas dispersée, et qu'un acquéreur se présen*
tera pour la totalité : il ne faudroit qu'un petit nombre d'additions
et une reliure générale pour faire une bibliothèque historique
digne de prendre place dans le musée de Versailles.
La société de l'École des Chartes vient de faire paroître le i*' nu-
méro du recueil qu'elle publie. Cette livraison contient une notice
hbtorique sur l'Ecole des Chartes , par M. Delpit ; un fragment
inédit d'un versificateur latin du temps d'Auguste, par M.>Gui-
cherat ; un mémoire sur la mort d'Etienne Marcel, par M. L. La-
cabane ; une requête en vers françois de la Basoche de Rouen, par
M. Floquet , et l'analyse de l'histoire du droit de propriété en Oc-
cident de M. Laboulaye, par M. Alexandre le Noble. On souscrit à
la Bibliothèque de t École des CharteSy chez le secrétadre-trésoner de
la société, rue de Yerneuil , n*^ 5i. Prix, lo fr. par an pour Pari^^
1 2 fr. pour les départemens, et 1 5 fr. pour l'étranger.
EtABUSSEMENS et coutumes , ASSISES ET AERÈTS DE l'I^CBIQUIEH DB
NoBMANDiE AU xuV SIÈCLE ( 1 207 A 1 245) , publîés d'après le ma-
nuscrit françois f. 2 de la bibliothèquç Sainte-Geneviève , par
M. A.-J. Mamier , avocat bibliothécaire de l'ordre ; précédés
d'une lettre de M. Pardessus , membre de l'Institut , à l'auteur.
Parti y 1889, I vol. in-8.
La plupart des pièces de ce recueil, rédigées sous Philippe-Auguste,
ont servi à ponserver l'ancienne coutume de Normandie. Ce docu-
ment, un des plus anciens du droit françois, peut prendre place à
c6té des assises de Jérusalem. La Normandie , dit M. Pardessus ,
est la province de France où l'on s'est occupé le plus anciennement
à constater les coutumes par écrit ; Rollon, premier duc de Norman-
die, prit l'engagement de les conserver : il conferoitj disent les an-
cieni textes , avec mouU sauges hommes par qui la vérité étoii senc.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 96 1
ce qui toujours atfoîi été , dit-on , fait. Ce livre est donc indispen-
saMe pour tous ceux qui s'occupent de rechercher les origines du
droit françoîs.
VARIÉTÉS.
Voici trois articles à joindre à la notice sur les livres imprimés à
petit nombre en Angleterre (Bulletin, n^ g).
Généalogies des Hindaux extraites de leurs livres saints, par
F. Hamilton. Edinbourg, 1819, in-8, 126 pag.
Tables généalogiques des déités^ princes^ héros et personnages remar-
quables chez les fiî/i</oi£j (même auteur). Edinbourg, 1819,
grand in-fol., 25 tables gravées.
Ces deux ouvrages, tirés à 5o exemplaires, ont été donnés à des
bibUothèqnes pubUqucs oU à des pei*sonnes de distinction. Lowndes
n'en parle pas , et ils manquoient chez Langlès , qui n'avoit rien
épargné pour réunir tout ce qui concernoit l'Indoustan.
Bénédictionnaire de saint Ethewoldy éî^éque de TVùichtster j par
M. J. Gage. Londres, i832, in-4, 1 36 pag.
Ce savant mémoire avoit paru dans l'Archeologia (tom. xxrv) ,
mais il en a été tiré à paît 25 exemplaires. 11 contient 82 planches
supérieurement gravées. Le manuscrit en question appartient au
duc deDevonshire, et forme un des plus beaux monumens de sesma-
gnifiques collections ; il est du x* siècle. M. Gage profite de l'occasion
pour décrire un Bénédictionnaire de l'archevêque Robert, manus-
crit anglo-saxon de la même époque, dont la bibhotbèquede Rouen
s'enorgueillit.
Cj'llenius , poëme , 1828 , ln-8 , imprimé , à ce quW assure , à
12 exemplaires.
L'auteur étoitCh. Dickinson, mort en 1828 ; il avoit une grande
fortune, du loisir, et il s'amusoit à écrire... je me trompe, à impri-
mer lui-même , avec une presse qu'il avoit dans sa maison , des
poèmes remarquables par leur longueur et par des principes dé-
magogiques qui surprenoient chez un propriétaire opulent. Qn voit
qu'il suivoit, pour mettre ses idées sur le papier, la même méthode
^2 J. TECHENER, PLACE OD LODVRE, 12.
>que Rétif de la Bretonne. Il avoit enfanté nne série de volumes
grand in-4, qu'il écrivoit en vers et qui n'étoient {[uère moins que
de 800 à 900 pages chaque ; un de ses poèmes étoit sur l'Inde et avoit
été composé avant 1812; un autre dont j'ignore le titre étoit de-
meuré au soixante-sixième chant.
COUP D'OEIL
SUIi
L'ETUDE DE LA BIBLIOGRAPHIE A L'ÉTRANGER.
Nous allons essayer d'indiquer .succinctement les ouvrages les
plus essentiels dont la science bibliographique s'est enrichie
dans ces derniers temps ; nous laisserons aujourd'hui la France
de côté. Mieux que personne nous savons combien notre tra-
vail a besoin d'indulgence ; mais , si nous avions donné plus de
développemens à ce résumé , nous serions sortis du cadre du
Bulletin.
Commençons par le Portugal : dans la 'seconde moitié du
xvni* siècle , riiisloire littéraire , la bibliographie même parois-
soient devoir trouver des amateurs zélés disposés à les culti-
ver avec ardeur ; mais l'on diroit que toute cette énergie s'est épui-
sée sur l'ouvrage de Diego Barbosa Machado (Bihliotheca Lusitana,
i^4i-^» 4 ^'^^' »n-fol.).
A FexceptîoD des Recherches d'Antonio Ribeîro dos Santos sur
l^itroductîon de l'imprimerie, dételles d'Ebert sur la littératm^
:fdi|peuse des juifii portugais et sur de rares traductions de la BiUe,
de la notice de loachim de San Agostino sur les manuscrits tb^lo-
^quès conservés à Alcobaça (travaux qui sont tous insérés dans
les Memorias de litteratura portuguesa , 1 792-96, 6 vol. in-4) ; à
l'exception d^s renseignemens intéressans pom* la hltérature et la
statistique que J.-J. Fen*eira Gordo a réunis sur quelques biblio-
thèques d'Espagne, aucun ouvrage bibliographique n'avoit, depuis
plus de 5o ans , paru en Portugal , lorsque M. de Santarem publia,
-eu 1837, une notice sur les -manuscrits concernant le droit pubUc,
^'histoire ou la littérature de sa patrie , qu'il avait examinés dans
<les dépôts de Paris.
Les entraves rehgieuses et politiques , le triste état de la librairie
(car le librwe est souvent en même temps imprimeur et relieur ,
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. g6d
et se borne à exploiter un fonds sans importance dont îl ne fait pas
de catalogue) , le manque de journaux scientifiques et littéraires ;
tout cela , on le comprend bien , frappe au cœur la bibliographie
dans la Péninsule. Il faut rendre grâce au libraire Vincent Salva,
établi à Londres , et qui y a fait paroi tre , en 2 volumes (1826-29),
un catalogue spécial > où se trouvent d'excellentes notes , et dont
on ne peut guère se passer jusqu'à l'apparition de la Bibliographie
espagnole, qu'il a promise. Nous devons mentionner l'important
ouvrage deFusler, Bibliotheca Yalenciana (tom. i, Valence, 1827;
toin. 11, i83o, in-f°) (1). On trouve des détails curieux dans le Viage
litterario à las Iglesias de Espaha (i8o3-23, i o vol. in-8) ; son au-
teur J.-L. Villanucva a de l'indépendance dans les idées, et il nous
fait savoir bien des choses sur les bibliothèques si peu explorées de
Valence, San Miguel de los Reyes, Tortose, Vicq, San Juan de las
Abadcsas, Casa de Puig, Berga, CeiTera , etc. La traduction espa-
gnole de l'ouvrage de Bouterweck , avec des additions dues à
J. Gomez de la Cortina et à Nicolas Hagalde y MoUinedo , auroit
pu renfermer plus de notices bibliographiques ; il ne faut pas ou-
blier la grande statistique de Miniano (1826-29, 1 1 vol.), où l'on
trouve des mémoires d'histoire littéraire relatifs à diverses localités.
Dans le recueil de l'Académie royale historique, il faut lire un ca-
talogue de la bibliothèque de la reine 'sabelle, en i5o3, et une
notice sur Arias Montanus. Quant aux écrits périodiques consa-
crés à la Uttérature, nous mentionnerons les il!#ijc«//a/i^a instrUctipm^
curiosajr agmdable^ paroissant à Akala, et les Oeios (loisirs), récH*
gés k Londres par une société de réfugiés, et dont le premier vih
lume (avril-juillet 1824) contient plusieurs articles intéressans et
une appréciation historique et eom|lète de la littérature espagnole^
depuis 1808 jusqu'à 1823 , morceau plein de mérite.
En Italie , l'impulsion donnée par d'infatigables érodits , par les
Mugliabecchi, les Bandini, les Mazuchelli, les Audiffi*edi , les Mo-
relli , les Tiraboschi , n'est pas tout à fait éteinte , quoique des
hommes semblables ne trouvent pas bien facilement des succeS"
seurs. Les amateurs les plus fervens , tels que le duc de Cassano-^
Serra , Trivubtio, M elzi , laissent leurs collections prendre la route
de l'Angleterre. Heureusement qu'un esprit de patriotisme local ^
ne perdant rien de sa vivacité , fait que diaque ville on peu impor^
rayez n*» 534 du Bibliophile.
964 '• TECUENER, PLACE DU LODYRE, 12.
tante possède des historiographes qui compulsent ce qui la con-
cerne sous le rappoit de la littérature, de la numismatique et de la
typographie. Venise peut montrer les travaux d'Agostino , Naples
ceux de F. Colangelo , Parme ceux d'Affo et de Pezzana , Bologne
ceux de Fantuzzi , Pérouse ceux de Yeimiglioli , etc. Quant à la
bibliographie locale, Ton peut citer la Bibliografia delU ciità e luo^
glu deUo stato pontificio , la Bibliografia delta Toscana de Morelli
(ouvrage fort utile), la Bibliographia crilica délie antiche corrispon-
denze dell' Italia colla Russia de Giampi (Florence , i834}; <l'un
autre côté , Gamba prépare une troisième édition de sa Série dei
testi di Ungua ; la BibUoteca petrarcliesca de Marsand (Milan , 1 826) ;
l'ouvri^e de Rossetti , Petrarca , Giulio Celso e Boccacio, illustra--
zione bibliografica (Trieste , 1828) , les travaux de Melzi , sur les
romans et les épopées dievaleresques {2.* édition. Milan, i838),
indiquent que la bibliographie , proprement dite , n'est pas aban-
donnée. L'histoire typographique des villes et des provinces a été
cultivée avec un soin tout pai^ticulier ; Tiraboschi s'est occupe de
Modèae et de Reggio, Yolta de Mantouc , Giustiniani de Naples ,
Affo de Parme , BailoUui du Frioul , Faccioli de Yicence , Yermi-
gUoli et Brandolese de Pérouse, Comide Pavie, Rosetti de Trieste,
Gazzera de Saluées , Cupialbi de la Galabre, Barud'aldi de Ferrare.
Federici a écrit la biographie de Yolpi, Moreni celle de Torrv ntino ,
Lama celle de Bodoni. F. de Licteri a décrit les incunables de la
Biblioteca borbonica (Naples, 1 828-33, 3 vol.). Depuis Tapparitiou
de l'ouvrage de Biume (Iter italicum , 1824* 36, 4 vol.) , il reste
peu de dioses à dire sur les bibUothèques et les archives de l'Italie ;
ce Uvre savant et justement estimé est poiur elles un guide indis-
pensable. On consultera toujours avec fruit les ouvrages de
G. Molini {Codici manoscritti italiani délia biblioteca Palat!na di
Firenze, Florence, i833), et Notizia dei manoscritti italiani o che si
riferiscono alV Jtalia esistenii neila libreria delV arsenale in Parigi
(Ibidem, i836), celui d'Oiti , intorno alcani mss. délia biblioteca di
Mantoifa e délia capitolare Verencse (Yerona , i835) , la notice de
Cicognara sur la bibliothèque de Ferrare (Giorn., acad., t. u ,
p. 274) 9 bîs Mémoires de Napione (Mera. dei acad. di Torino ,
i8o3) , et de Yemazza {ibid.) sur celle de Turin. Y. Lancctti s'est
MRipéde démasquer les pseudonymes (Milan, i836). On puisera
rdtai imtcignemens utiles dans les feuilles littéraires, dans l'Anto-
kGionialearcadicoy etc.
Bulletin ^u iBtbliopIjile;
ET
CÀTALOGUB DB LIVE£8 babbs bt gvbieux, wt
UTTBBATUBB, d'hISTOIBB , BTC.y QUI
SE TBODVBNT A LA LIBBAIBIB DB
J. TBCBBNBB, PLACB
DU LOUVBC ,
N« 12.
N* SO. — Dégbmbbb 1858.
32 1 a JEâM AxTonr nd)ri86eiiâs rer^m a Fernando et Eliiabei Hi»->
paniae felissimis regibus gestarâ décades diut, nec non belli
NavariêsislibridaOyetc, annoiSSo^ pet. in<-8,v. r.,d^ i5-^»
Vol. proTenant de U Tente Laoglèf, et portant m ngnatnn.
3213 Albbbt lb Gbamd, translate delatin en francob, lequel traicte
de la vertu des herbes , des pierres précieuses , et pareille-
et des bestes et oyseaulx. Item est traicte des merueilles
du monde, et daucuns effecu causez daulcunes bestes. Item
y est de nouueau adiouste vng traicte de Pline, lequel parie
des secrez et merueilles d'aulcûe choses naturelles. Paris^
en la maison deN, Buffeij i544> pet. in-8, t. f., fil. i
221 4 Alcoban (l*) DB8 GOMHUJBBS , recueil des plus notables
bourdes et blasphèmes de ceux qui put osé comparer sainct
Françcnsà Jesus-Christ,etc. Amst,^ i734* — L^endedorëe,
ou Sommaire de l'histoire des Frères Mendians, etc. Idem^
3 Tol. pet. in-8 , mar. yert. (Derome.), . . . 4^"~ *
Ourrages orné* de fig., par Bemart Picard.
22 15 Alquib (lb burui d*). La Science et l'Ecole des Amans , ou
Nouvelle découverte des moyens infaillibles de4riorafer en
6i
g66 I. TBGHENBRy KACB Dît! LOITVRB, I^.
amour. Amsterdam j H. et Th. Brot^n , 1677 , pet. in-tâ>
vélin 12— »
12216 Antbcheist (l'} EOMAor opposé à l'Antéchrist juif du cardinal
Bellarmin, du sieur de Remond et autres. S. /., 1604, p6t.
in-8| V. f., fil., tr, dor, (Es, de Girardot de Préfond,) i
2217 AuvEAT. La Madonte, tragi-comédie dédiée à la reine. Pa-
ru, Aifg, Covrhéy i63i , in-8, mar. r., fiL, comp., tr. dor.
(Éiég. rel. de Clou.) 18—»
"2218 BaLUET DBS MAWAISES BBlfC0NTBE8, DAR8B A MjETOOIf. — Bat-
let de la Prospérité des armes de la France. — Ballet dv
Combat de llndifference et de TAmoTr , accordez par les
temps. — Le cardinal tache d'êtrer en Paradis, tragi-comé-
die. — Dialogve dv cardinal de Richeliev, vovlant entrer en
Paradis, et sa descente aux Enfers. Paris ^ i645 , 5 part, en
I vol. in-4 , d.-rel., t. f. (Extrêmement rare.). .
2219 Bbenard (lb R. p. Jbab). Histoire originelle du Saint Sang
de Mii^cle, advenu au Bois-Seigneur-Isaac , Tan i4o5, le
5 de juin. Bruxelles ^ Vefve de Jean Mommart^ i635, pet.
in-8, V. f. 12 — n
2220 BiBLiA ad vetvstissima exemplaria castigata. Antuerpia ,
Plantin y 1667, — Psalmorum liber. Antuerp.j 1567.-—
Nowm Jesv Ghristi Testamentvm. Antuerp,^ i56g. Ensem-
ble 4 vol. pet. in-i2, mar. r., comp. doré en plein, tr. dor.
3o — »
'Charmante reliure ancienne.
122 1 BiBLiA sàCBA, Vulgatœ^editionis, cvm indice ci^îoso . Parisiit^
Fr. Coi'steiierj 1664 , in-8, mar. noir, dent, à fr., tr. dor.
28-^ m
Tréfl-bien imprimé , et digne de figurer à côté des éditions
elzéririennes.
9222 IkASOK (lb) usa ooulBdbb bn abmbs; liurées et deuises : très
tttille et subtil pour scauoir et cognoistre dune et chascnne
BULLETIN DO BIBUOPHILE. 067
couleur la vertu et propriété. — Item pour apprendre la
manière de blasonner lesdictes couleurs en plusieurs choses,
et pour faire liurees, deuises et leur blason. Imprimée now"
tellement. {S, 1. n. d.), pet. in-8 , goth. , vél. (^ai£2o/i/u;£.)
2223 Bocage (Jehan). Le liure Cameron, autrement surnomme le
prince Galliot qui contient cent nouuelles racomptees en dix
iours par sept femmes et trois iouvêceaulx. Paris , Michel
le Noir y i52i , in-4 > goth., mar. r. , comp., tr. dor. (Ane*
rel, (u^ec armoiries.) go^-i»
2224 BoNiFAGE ET LE Pedant, comcdic eu prose , imitée de Tita-
lien de Bnmo Nolano. Paris ^ P. Ménard; i633, pet. in-8,
mar. t., comp., tr. dor. {Bozérian.), .... 38 — »
Très-grand de marge, et bien con serré.
2225 Bonne bbsponse a tovs pbopos, liure fort plaisant et délecta-
ble,auquel est contenu grand nombre de prouerbes et sen-
tences joyeuses. Paris , veuve J, Bonfons , /. d,y pet. in-8 ,
y. f. ^Rare,)^ '. 24*'* *
2226 BoucHET (Jean). Le Labirynth de fortune et seiour de trois
nobles dames. Poictiersy J. Bouchet, impr. à Paris parE» de
Marny^ i522, pet. in-4 g^^*? ^- '•) ^* ^^f- ( Clo^** ) Bien
conservé 4^ — **
2227 BoTiLLi (Cabou). Samarobimi prouerbiorum vulgarium libri
très, Galliot, Pratesi, iSSi, iu-8,T. f.. . • . i5— »
Une partie des proverbes ont une explication en françois.
2228 BouiniLLBs (Cfl. de). Proverbes et dicta sententieyx , avec
Tinterpretatio d'iceux. Paris f C U Noir y i557 , pet. in-8»
V. f.,tr. dor 18— »
2229 Bbbbevooo. Voyez n» 1 32 du BulL
2280 BETtCAXBiLLBy ses Œuvres, contenant les Cuitaisiet, imagi-
g68 1* TECHENEa, PLACE DU LOUVES y 12.
iiaiions et paradoxes, et autres discours comiques, Hof^ertf
R, Stiovrniy 1629, spart, eu i vol., pet. in-i2,T. f. 4^ — "
K la fin du Tolume se trotiTe une seconde partie intitulée : Fa-
irctieuK paradoxes de Bruscambille , et autre discoars comique ,
le tout nouvellement tir^ de Tescarcelle de ses imaginations.
Jouxte la copie imprimée a Rouen, 1616, pet. in-i a de 79 feuilleta.
223 1 Cabinet (le) SATTEiQUEy ou Recueil des vers piquans et gail-
lards de ce temps. Imprimé au Mont'Panuuie^ '^97f ^ ^^l*
ia-12, mar. r., dent., tr. dor 28 — »
2232 Cancionebo de romances en que estan recopilados la mayor
parte de los romances castellanos , que liasta agora se ban
compuesto. Anvers^ Ph, Nucioj i554 9 pet. in-i2,mar. r.,
û\,fir. i, {Jolie rel, de Goss,) 4^ — ^
2232 bis, Canisu (Henr.) Thésaurus monumentorum ecclesiasti-
corum et historicorum cumpraefat. Jac. Basnage^Antaeifiœ^
1725, 7 tom. en 5 vol. in^fol. in-foL, y. fauve.
Ce recueil renferme diverses pièces importantes sur Thistoire
du moyen âge et sur la chronologie, et peut se i>lacer â côte da
Thésaurus anecdotorum de dom Marten. L^auteur avoit beau-
coup d^^udition, mais elle (ftoit sage et modeste.
Voici un aperçu des matières composant cet i mportan t onvrage :
au tome 1*' beaucoup de petits ouvrages, chroniques, vies de
saints, etc., en gr. et lat., des iit«et iv* siècles; au tome a, suite
de petites chroniques ecclésiastiques, et de fragmens pour Thia-
toire de France , comme Fragmentum nnnalium Francorum. ah
anno 761 usque a</ 793, anno 8i4. — Gencalogia Caroli Mag.
ant. anonyme. *- Pfaotii Epistola ftd Aîehaeiem Bulgarem Re->
gem , gr. etlat., an 869. Tout cet (Mirrage est ainsi composé.
2233 Capilupi (Camuxo). La Stratagema di Carlo IX, re di Fricia,
ooBtrogU ugonotti rebellide Dio et suoi (italien et françoîs),
I. /., i574- Dv Droit des magistrats srr levrs svLiets, 1574,
3 part, en t vol. pet. in-8, v, br 35 — »
Ex. très bien conserve' et grand de marges, aux armes de Ri-
chelieu.
2234 Gaqvbt (l»), <nr Entretien de l'Accovchée , contenant les
pernicieuses entreprises deMazarin descouuertes. Pom,
BULLETUf DU BIBLIOPHILE. gÔg
i65i, in-4, mar. rouge, fil., tr. dor. (Derome), Bel ex.
35- •
a235 Cayssin (R.-P.-Xicolas). L'Impiété domptée sovs les flevrs
de lys. Paris^ S. Chappelet , 1629, pet. in-12, v. f.
2236 Cbbvantes de Saaveoea (Mioun.).£l ingenioso Hidalgo Don
Quixote da la Mancfaa , nueva edidon corregida por la
real academia espanola. Madrid^ 1790^ 4 ▼^^l* ÎQ~4' ^gures,
cuir de Russie, à comp., dent, à froid, tr. d. . 190— »
Exempl. parfaitement choisis , et pour le papier et pour les
épreuves; c'est un piésent du feu roi d'Espagne (Ferdinand IV).
2237 Chansons (lbs) db 6AULTiBR-GABGini«LB , nouvelle édition ,
suivant la copie imprimée à Paris en i63i. Londres , i658
(1758) , pet. in-i2y fig., V. r., dent., tr. dor. 12 — »
2238 Charbon (P). De la Sagesse ; trois livres. Leide^ EU. y 1646,
pet. in-12 , mar. r., comp., dent. , tr. dor. {Belle ancienne
reliure) 36 — »
Autre édition, 1C.S6, pet. îu-m, v. f ao— »
2239 CiCBBON , ses académiques , avec le texte latin de l'édition
de Cambridge , et des remarques nouvelles , outre les con-
jectures de Davies et de M. Bentley, et le Gonmi. philoso-
phique de P. Yalentia. Londres^ 1740, in-8, portr., mar.
bl. , dent, , doublé de m. , tr. dor. {Rare et recherché.) 28—»
2240 ■ — Traité des Lois , traduit par M. Mor20i)in. Paris ,
•/. Mariette^ '7'9> P^- in-8, mar. r. , fil., tr. dor. {Beau
Derome.), . , 10— »
^241 Goi«LBcnogi (a) of early prose romances y edited by William.
J. Thoms. London, Pickering^ 1828, 3 vol. iii^8, cart., non.
rog 36— »
Cette publication des anciens romani ou vieilles légendes an-
gloises a été tirée â petit nombre; le premier vol. contient, Robert
the Deuyll, — Thomas a reading, — Fricr Bacon,— Frier Rustt.—
— Le second vol. , Virgilius, — Robin Hood, — Georg a Green,—
Tora a Lincoln.— Le troisième v<J. Helias, — Doctor Fauttus,—
second report of Doctor.FAustus.
970 '• TECHEllERi PLACE DU LOUVRE, 12.
2242 Comté (le) db Gabalis, ou Entreliens sur les sciences secrètes.
AmsLy J, le Jeune {Holl.) , 1671, pet. in-12 , uiar. v., tr.
dor. (Bauzonnet,) 3o— »
2243 GoNTREDicTZ DE SôGECREux. Pour euîter les abuz de ce
monde de songecreux , lisez les Conlredictz et retenez des^
soubz pensée niunde ceulx du présent et ceux du tëps iadis
en ce faisant par notables edictz pourrez debatre et le pro
et contra et soustenir alléguât maintz bons dictz, ce que par
eux en voyc rencontra (par P. Gringore). Paris , GalUoi
du Pré j i53o, pet.in-8gotb., fig. en bois, mar. r., f., tr. d.
{Ane, rel.) 72 — »
Le titre et quelques feuillets du commencement ont etc habi-
lement restaures.
2244 Contes en vers et en prose de l'abbé Colibri , ou le Soupe
(par Gailbava). PanV, Didot^ an vi, 2 vol. in- 18, pap. yél.,
mar. v.| dent., tr. dor. (^ozena/i) 18—»
Exeropl. de M. Pizërécourt.
2245 Courozet et Cl. Champiee. Le Catalogue des antiques érec-
tions des villes et cil es , flcuues et fontaines , assisses es
troys Gaules , cest assauoir Celtique , Belgicque et Aqui-
taine, contenant deulx liures. Le premier faict et compose
par Gilles Corrozet, le second par Cl. Champier, etc. Lyon,
Fr. Juste y iSSg , tr., p. in-8 , mar. lilas , comp., tr. dor.,
fig. enbois, golb 3o — »
Bel exemplaire.
Autre e'ditiou. Paru , D. Janot, iSdg, pet. in-8, lig. en bob ,
caractères ronds, mar. \ert, d., tr. d «5— »
2246 GovEVAii-SoNNBT , ses œuvres satyriqves. Paris ^ Rolet Boi^
tonnéy 1622, pet. in-8, vél., tr. dor. {Bauzonnei.y 25 — »
2247 CSoinrBL. Promenades de messireAnt. Contel, chevalier sei-
gneur de Monteaux des Rua-Fouynard. Blois,^ 1676 , pet.
1, rcL en v. f 1
\
Ce livre, trvsrare, a éié le sujet d\inc singulière discussion lit*
tëraire;et,coffiiiM c^cst assez Tusa^e, 1^ plupart de ceux qui en ont
parie neTaToientpas vu, tënoin 1 alibe' d^Artignjqui raisonnoîtâ
c de vue , en f*app ayant de la date du livre. Voici le fa^ :
»•*-»
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 974
I On a accusé madame, Deshoulières d^aToir pillé, daiiK ce lirre ,
ridylle des Moutons. Cette pièce s*jr trouve , en effet , mais en
l grands Tcrs, page jo3.
Malheureusement le livre est sans date (i) ; on Ta cru imprimé
en 1661, parce qu'on y trouve une épitaphe sous cette date : mais
cela ne prouve rien.
On a dit que Racine , pour M venger de la malheureuse épi-
gramme de madame Deshouliéres , avoit fait imprimer ce livra
en 1676, et y avoit glissé la célèbre idylle , publiée pour la pre-
mière fob en 1694. H espéroit , dit-on , que le livre , étant sans
date, madame Deshouliéres seroit accusée de plagiat. Voilà une
vengeance inventée par de petites âmes, et qui n'a rien de com-
mun avec Racine. D'ailleurs, comment Racine auroit-il fait im-
primer un livre saus le nom de Coatel, qui vivoit encore, et qui.
ne mourut, à Biois, qu^en i6g9 ?
Pour juger cette question, il suffit de lire l'ouvrage ; c'est ce dont-
on ne s'est pas avisé jusqu'à présent.
On y trouve, au haut de la page 7 , quatre vers charmansde
Bertaud. Goutel les confond avpc les siens, et se les approprie sans
façon : un peu plus bas, sur la même page, il les refait et les gûte.
Si l'on retranche ces quatre vers et l'idylle de madame Des-
houliéres , tout le reste ne. peut supporter la lecture. Le voleur
n'est donc pas madame Deshouliéres ; elle est pljeinement justi-
fiée par la sottise de tout l'ouvrage.
Signé Aimé Maitib.
2248 Crbtin (Guillaume). Chitz royaulx , oraisons et auttres pe-
tits traictez. Paris ^ Gailioi du Pré , 1527, in-8 goth., inar.
r«, £.', tr. d. {jénc. reL)^ gr. de marge. . . . 65— »
2249 Ctbano Bbboerac (ob). Histoire comiqve , contenant les Es-
tats et empires de la lune. Paris y Ch. de Sercy^ pet. in- 12,
mar. vert, f . , tr. dor 1
2250 Danbau (Lambbbt). Devx traitez noweavx , très-vtiles povr
ce temps ; le premier touchant les sorciers ; le second, une
remonstrance sur les ieux de cartes et de des. Paris ,
7. Baymei , 1579, P^* ^*8, v. £•,£>» tr. dor. {Closs.) 12 — »
225 1 Deucbs (les) de Vbbboqvbt LE Genebbvx, liore tres-atik.
et nécessaire pour resiouyr les esprits melancoli^es. Se
vendent au logiâ de tautheur ^ 1623 , pet. in-12 , y., fil.
24—»
(i) L'eiempl. sur lequel la note de M. Aimé Martin a été faite est cflcctir
ii(,tmeBtMBidate.
974 '• TECHEVEE, FUCB VO LOmTEE , 12.
2267 E>«U8'8 (Gboeoe). Spécimens of the early English, pœts i^
which b prefixed aa historical sketch of tbe rise and pro-
gress of tfae English poetry and language. London y i8o3,
3 vol. in-8, V. f. 4®— »
Excellent ouvrage devenu rare.
aa68 Emrlembs d'amour en quatre langues; Londe (sic) , chez VA--
mormr , s. d., pet. in-8y mar. r. , tr. dor. (44 planches).
f^oL rare. i8 — »
2269 EiiTEEB (l*) iiAomFiQVB et triomphante de Mardy-Gras dans
toYtes les villes de son royavme , i65o. — Lettre deschif-
iirée, contenant plusieurs aduis qu'vn des émissaires de Jvles
Mazarin lui donnoit de ce qui se passoit le 21 février 1649»
Paris y 1649. — Le Jvste chastiment de Diev. Idem, — -
L'Estat déplorable des Femmes d'amovr de Paris , la ha-
rangve de levr ambassadevr, envoyé av cardinal Mazarin j
et son svccès. Idem, — La mort effiroyable d'vn bovlanger
impitoyable de cette ville. Idem , 5 part, en i vol. in-4t
cart . i5— n
2270 BsoPK EN BELLE iTOiiEim , OU dernière traduction et augmen-
tation de ses fables en prose et en vers. Brusseile^ F. Fop^
pens, 1700 , pet. in-^ , 2 lom. en i vol.| mar. r., fil., tr.
dor 4® — "^
Toutes les fig. sont signëes de Harrewjrn .
227 1 EsTvs (Guill.)* Histoire véritable des martyrs deGorcom, en
Hollande , la plvs part frères minevrs qvi , povr la foy ca»
tholique, ont esté mis à mort à Orile, Tan 1572, etc. Camf^
brajfy J, de la Rivière^ 1618 , pet. in-129 vélin. {Extrême^
ment rare,) iS — »
2272 Flbuet. Catéchisme historique , contenant en abrégé l'His-
toire sainte et laDoctrine chrétienne. Bruxelles j E.-H, Fricx^
17271 2 tomes en i vol. pet. în-i2 , fig., v. f., tr. dor.
10— »
227 3 Floeesta (la) sfagkola, ov le Plaisant Bocage, contenant plu-
BULLETIN DU BUUOPBILK. 976
sieurs comptes , gosseiies , brocards et cassadcs , et graoes
sentences de personnes de tous estats (fr. esp.). BrvxeUes ,
16 1 4, pet. in-8, v.f., tr. dor. (C/oj^.) 12 — »
2274 Fontaines (Lovys). Relation dv pays de Jansenie , ov il est
traitté des singularitez qui s'y trouuent , des coutumes,
mœurs, religion de ses habitans. Paris ^ 16649 pet. in-S, fig.,
mar. rouge, d. tr. dor. (^/ic. re/.} 12—»
2275 Fbanqubvillb (lb sieub). Le Miroir de l'Art et de la Nature ,
qui représente^ par des planches^ presque tous les ouvrages
de l'art et de la nature des sciences , et des métiers , en
3 langues. Paris ^ lôgi^in-S, mar., bl. f., tr. dor. (Muller.)
Avec une jolie figure graVee en taille -douce â presque toutes
les pages. 35 — »
2276 Gabon (Lotus) cbasse le ennuy , ov THonneste entretien des
bonnes compagnies. Roven, J. OùUo^é, i65t , in-12, mar.
vert; fil, y tr. dor 25—»
2277 Gatetbz (lbs) d'Olivieb ab Magnt à Pierre Paschal , gen-
tilhomme du bas pais de Languedoc. Paris , /. Dallier^
1554» pet. in-8, v. v., dent., tr. dor 3&— »
2278 GiRABD (Bbbnabd db). Histoire sommaire des comtes et dvcs
d'Aniov , depvis Geoffroy Grisegonnelle iusques a monsei-
gncnr François fils et frère de roys de France. Paris j
P, rHuilliery iSgo , pet. in-8 , mar. r., fil., tr. dor. {Belle
anc. rel.) 16 — »
227g Geand (lb) dictionnaibb DBS PEBTIBVSB8, ov la Clef de la
' langue des ruelles. Paris, J. Ribot^j 1660, in-12, v. f., fil.,
tr. dor lo— »
2280 Géant (lb) tbatament de maistre Francoys Yillon , et le petit ;
son codicille avec le iargon des ballades. Paris, G. N/nerdj
5. d.j goth, — Le Recueil des repues firanches de maistre
Francojs Villon et ses compaignons, 2 part, pet in-S gotb. ,
fig.en bois, mar. r., tr. dor. {Ane. rel,), . . . 55—»
976 '• TEGHIinEll , PLACE 9C tOXntKE 9 12.
3381 G&ânmtt ; 21 sujets de rAnden et du Nouveau Testament,
gravés par Wierx , pet. în-4 9 cart 18 — ••
228a Gbbvui (Jaqves), son théâtre. Ensemble, la seconde partie
de rOlimpe et de la Gelodacrye. Parisj V, Scrtenas^ 1S62,
pet. in-8, portr. , v. f. 32 — »
2283 GRiNGoms (P.). Notables enseignemens, adages et prouerbes.
Paris, F. Regnault^ i527, pet. in-8 goth. , vélin. (Bauzon-
71^/.) Une petite piqûre dans la marge 32 — w
2284 Gbotbsqvé (lb) adibv dv careshb av pevplb de PAEia, à Ma-
zarin et à lagverre , en vers bvrlesqves. Paris ^ 1649* —
Poésie svr la Barbe dv premier président. BrvexUes, 1649.
Triomphe dv Cvl , i65o. — Le tableav dv gowernement
présent, ou Eloge de son Eminence , satyre de miUe vers.
Paris, 1649, ^ P^"^^- ^^ ^ ^^' ^^'4» ^^^^' . • • I
2285 GuBBOCLT. Chroniques et gestes adn^irables des empereurs,
auec les effigies d'iceux. Lyon^ B. jémoulletj 1 552, pet. in-4>
ùg. en boiset cartes, mar. v., comp., tr. dor. (Closs.). 5o— n ,
Bel exempt, d^un livre fort rare.
2286 QvTD% (lb) DBS Ai^TS ET SCIENCES , et promptuaire de tous li-
ures, tant composez que traduicts en François (par Ph. Ma-
reschal, sieur de la Roche). Paris, Fr, Jaçqt^in, 1698, pet.
in-8, f., 61 36—»
Ce livre est une petite bibliographie françoisc, iodiquaDt la
plupart des livres trad. en françois à celte ëpoque; commençant
par la grammaire , langue ou langage divers, rhétorique , dialec-:
tique, arithmétique, musique, etc., philosophie , poésie sacrée,
{M>énelalMileus6 et fables; l'hietoÎA termine sa table méthodi-
que :
« Conuiêt noter que tous les livres mentionnez en ce promp^
tuaire ont esté in&primez, mais le i^om et lieu de Fimprcssion sont
icy obmis, parce que de grande partie il y a diverses éditions , et
chiHeim joBfflemnprîmefii ; jmnt que s^adres^antâ bans libraires,
■ikfoimniwnt les livres j»
j.
MAf HBnuMBovAiAiiivcovBviSAHc6i.BaTB. Pmrit,J.'B. LojrsorLf
^^,.
''^
BULLETIN JDC BIBLIOPHILE. ^f
i658, in- 12, mar. rouge, coinp. , dent. , doublé de mar. de
diverses couleurs, large comp. , tr. ciselée. . . i
7.7.8S IIiSTOiBE amovreuse des Gaules , pet. in-12 , mar. r., f., tr.
dor.,anc. rel 3o-- »
Édition sans date de t44 pages , suivie do cantique en couplets
fort Kbres : que Deodatus est- heureux ^ et terminée par la copie
d'une lettre écrite au duc de Saint- j4ignan par le comte de Bussy.
Cette édition nVst pas citée dans les bibliographes.)
228g contenant les grandes provesses , vaillances et faicts
heroiques d'armes de Lancelot du Lac, cheoalier de la Table
ronde. Lyon, B. Rigavd, 1691 , in-8, v. f., tr. dor.
2290 critique des coquelucbons. Cologne , 1 762 ^ pet.
iu-i2,fauv. j 10— »
Titre imprimé en rouge.
2291 de Pantagruel. Amsterdam, G. Bloeu, i6g5j^U
in-8, V. br n
Intrigues amoureuses de François I*', ou Histoire tragique de
madame la comtesse de Chateaubriand.
2292 delà Flevr des Batailles Doolin de Mayance, con-
tenant les merueilleuses prouesses faictes sur le roy Danne-
mont, et sur le roy de Saxonne , pour lors infidelles , et
Turcs, par Gharleinaigne Doolin et Guerin de Mont-Glaive,
Tro/es, N, Oudot, /. </., iii-8, 6g. en bois, v. bL, tr. dor,
24 — »
2293 prodigieuse et lamentable de Jean Fauste, grand
magicien, avec son testament et sa vie épouvantable. Gh
logne, chez les Hériuers de P, Marteau, 1712, pet in-12, fîg.,
mar. v., comp., fil., tr. dor. (Kahler.). . . . 40 — ^
Exempl. de M. Piiéréconrt.
2^94 _.-.._ de U vie de Tiel Wlespîegle , contenant ses faitf
et finesses , ses aventtwes , etc. Amsterdam, P. Marteau f
1703, pet. in-12 , V. br., firontispice. {Édition fort rare.)
15— »
^8 I. TECBEinB I n.ACK ira louvri, 12.
aagf to. HmomBdea&moTndeLyundreeldeCaliste. ^m/tert/.,
J. deRai^ian(Eiiei:), iG63, pet. ia- 12, jolies figures, ▼él.
{Charmant exempt.) a5 — ■
2295 — — — - tres-recre&tÎTe , traictant des faictz et gestes da
Doble et TMllant cheualier Theseus de Couloogne , et aussi
de son fili Gadifer, par^leroent des trois eofoiu de Gadifer,
ceM assaumr Kegoault, Hunier, Re^aesson. Pari*,
J. Bonjbiu , t. d.,fet. iii-4 , goth, .mar, r., comp., fil.,
tr. dor. (C/wi.)- Fort bel exempl 180 — ■
Vojrez, pour d'autrei romani de chevalerie, Triitan , —
LiDcelot du t.Mc, — Helùduidc Leonaoia, Jeluii de Satotré,—
Buon dcBordeaDi, etc., elc.
3ag6 — — ~— véritable depivsievn voyages aduentureux etpe-
rilleox faits sur la mer eo diuerses contrées , par I. F. T.
Roven , et OtmorU , 1600, pet. in-ia , mar. bl., dent., tr.
dor. {Le/eir^.) 36— .
Ce petit volume , li'è*-rare , cootienî l'hiitaïre de plusienn
naufrage!, entra autres cilui «fait au Pérou, ou il ae ToiJ la rio-
lence duo coup de vent apelU Hnuraquan (*ic). L'origine éty-
■nologique de ce mot m ainii expliques : ■ Le veut Domine
Vracan (ouffle ordinai renient bui moii d'aouit , aeptembre et
Actobre,» environ des iilci de Naravace et Imayquc; ce mot
Vracan ot un vocable dei insuLiirei , lequrl sigoilie, en leur
langue, le* quatre venta joint* enKmble el «oufllant l'un conlre
3397 Boax in laudem beatissirae Virginis Marie ad nsum Rosa-
rium. Paritiis, Thil. Kerver, i55o, în-ia, v. àcomp.,ridie
reliure 70— ■
NoutappeloDj l'attrulion dei amateurs inr les gravurn en
boit et surlet encsdremenl de fleuri, d'animaux et de grateaque*
' qui distinguent cette cdition , et nout leur lignalons surtout b
rctiTire dans le genre de Groilier.
3398 HoK&tn (Qumn) Flaoq poëmaU scboliis sive annoUtîonilMu
instar coinmoit. illnst. a Jo. Bond. Août., Eiaevfr., 1676,
in-i3, mar., 61., comp., tr. dor. (TAoucmûi.). . 35 — >
3399 Igo.su Honna , duodedm imagiiiibiu prêter priores , toii-
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. ^9
-demque inscriptionîbus , praeter epigrainmata e gallicis à
Georgio iEmylio in latinum versa, cumulats. L^gài^ni, i547f
pet. in-8, mar. r., fil., tr. dor., figures de Holbein. 3o — »
23oo LLT8TRB8 (les) PBOVBBBK8 novveaTX et Listoriqves , ezpliqvez .
par diverses questions curieuses et morales en forme de
dialogue qui peuuent seruir à toutes sortes de personnes
pour se diuertir agréablement dans les compagnies. Paris j
René Gt^ignard, i665y 2 vol. in- 12, mar. bl., fil., tr. dor.
{Belle rel, de Clois,) 4^
23oi ImTATioN DU LATIN DE J. BoNNEFONS , avec autres gayetez
amoureuses de l'inuention de l'autheur. Paris, Anlh, dv
Brevil^ 1610, i vol. pet. in-8 , mar. r., fil. (^/ic. re/.)
18— !•
2802 Imitations (DE)CHBi8Ti. Parisii pro JoKàne paruo^ iSo^, pet.
in-8 gotb., mar. noir, fil., tr. dor i
2303 Indécence (de l') aux hommes d'accoucher les femmes, et
de Tobligation aux femmes de nourrir leurs enfans. Tre»
w>ux , Et. Ganeau , 1708 , pet. in- 12 , v. f. f., non rogné.
{Muller ) Rare 16— »
2304 Inventaibe galant, contenant diverses pièces curieuses. Pa-
ri/, Ch, Osmonty 1672, pet. in- 12 , v. f., tr. dor. 5 — »
2305 Inviolable (de l') et sacrée personne des rois (par Peletier).
Paris j Fr, Hi^by^ 161 o, in-8, v. f., f. (Bel exempL) i
2806 Jbsv Chbisti dei Domini salvatoris ûri in&ntia , i3 fig. —
Passio Domini Mostri Jesv-Christi, 25 fig. EnsemUe 38 fig.
gravées par Wierx , pet. in-49 vél., comp., tr. dor. (CAor-
mani recueil,) 3o— »
2807 La Pebbibbb (6. de). Le Théâtre des bons engins, auquel
sont contenus cent emblèmes moraulx. Afigiers^ P. Trep^
p^elj 1545, pet. in-8, mar. n.,fil.,tr. dor. . . 11
s3o8 Ls Doc. ProTcrbes en rimes , ov limes en proverbes , tira
en robsUnce , tant de la lecture des boa« livre* qne de la
laçon or^tuûrc de parler, et accomiodex en distiques ou ma-
nières de semences qui peuuent passer pour maximes dans
la TÎe, etc. Paru, G. Qmnei, i6tJ5, 2 vol. pet. in-13, t. f.,
f,, tr. dor.(£<iiuoniwf.) 16— ■>
Le premier volume tachr.
a3o9 IiEGcnita (l*) dbs Flaheiu, Croniqve abiegee en laquelle e«
bict succinct recueil de l'origine des peuples et Estatz de
Flandres, Artbois , Hajnault et Bourgogne , et des guerres
par eulx Iaictes,etc. Paru, Galliot da Pré, i558, in-8 ,
Dur. citr., Ir. dor, (jiiic. rel.) 3o— •
aSio La Jah (J.)- Chansons spirituelles propres pour entreteDÎr
l'ftme en Dieu. ParU,J. Me»laû, 1638, pet. in-i3, t. f. , f-,
tr.dor. (A^irW«r.) ■ 27 — ..
La leconde parli« a poiu- litre Ciiiti(|uei tpirilueli, ta troi-
sième Cantique nouveau, p.ir Daniel Admet.
93i t IiB IiOTUi, sesOEwres, et meslanges poetiqres. EnsemUe la
comédie nephelococvgie , ov la Nvee des Cocvs. Paris ,
/. Poupf, 1579, pet. in-ia, inar. ronge, (., tr. dor. (/>«-
Tomt.) Titre doublé 4*> — "
aSta I« Haim M BxLGKS. Le Traicte de la différence des KÎsmes
et des conciles de l'église , el la preeutinence et utilité des
conciles de la saincte église gallicane. S. l., 1648 , in-4, t.
f.,f.,tr. dor. (i/i*tfw.) . . . la— -
33i3 La HoTin (lb Pàaa). Saint Lovys , ov la Sainte Covronne
reconqviae , poème lieroiqve. Parit , jlvg. Courbé , i658 ,
pet. in-8, mar. r., d., tr. dor. (BKUzonnet.). . a4— -
33i4 Ia Pavuoaa. Bref discovrs de la praeservation et cvration
de la peste. Caen, P., i58o, pet. ia-8, d.-rel. 6— >
^5 L» &AVIUJÉ (Gnu.). Le Recveil de l'antiqve preexcellence
de Gavle ei den G».v]ojt. Paicûa-f , i546,pet. in-8, mar.
BULLETIN DO BtBUOPHILE. ' g6t
r. , f .^ tr. dor. , avec un titre orné d'armoine peinte.
12—-»»
Autre id., d.-rel 8 — »
a3i6 Lettres (les) d'Estienne Pasqvieb, par lesquelles se voient
plusieurs belles matières et grands discours sur les affaires
de la France, concernantes les guerres civiles. ArraSj GilUs
Ecaiduyn j iSgS, i tome en 2 vol. petit ia-12 , mar. r.,
comp., f., tr. dor. {Ane. rel.) 12 — »»
2817 LiuBB (le) des statuts et ordonnances de l'ordre de Sainct-
Micbel, estably par Loys unziesme. Institvtions de Toifite
de provost et maistre des cérémonies^ auec autres statutz et
ordonnances sur le faict du dict ordre, in-49 v. f. , fil. 35 — »
Exeinpl. sur peaa yëlin, aux armes de Henri II.
23 18 Habtial d'Auvergne , dit de Paris. Les Arrêts d'Amoui'S ,
avec l'Amant rendu cordelier à l'observance d'Amours , et
le Glossaire. Paris j P. Gcindouiny 1781, pet. in-8, mar. r.,
d., tr. dor. {Derome,) 3o— »
*
Autre exemplaire en mar. bl., chiffre et rel. sur brochures ,
û. r .^ 45 — »
a3ig Martial de Brivbs (le R. P.). Le Parnasse seraphiqve , et
les Derniers sovspirs de la Mvse. Lyon^ Fr, DemassOj in-S^
V. r.,fil 12—»
2320 HéMOiRES de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-
lettres de Troyes en Champagne. 1 756, 2 tom. en i vol. pet.
in-8, mar. citron. 36-^ »
Cette société est composée comme il suit : Discours prononce
par M^^**" lors de sa réception à TAcadëmie. — Réponse à ce dis-
cours.—Dissertation sur un ancien usage.— Autre Jd, ^—Mém,
en faveur des idiomes provinciaux. *- Dissertation sur les Ecrei'-
gnes .— Dissertation sur Tusage- de battre sa maîtresse^ etc. , eto .
Mais ce qui doit faire rechercher cet exemplaire, ce sont les deux
lettres qui s'y trouvent jointes , et qui sont extrêmement rares,
n'ayant été tirées^ dit-on, qu'à 5 ou 6 exemplaires.
aSli Mbristrier (Gl.-Fr.). Le véritable art du BlasoDi et l'on-
6a
gBa )■ TEOKnm, rua un LaavM, la.
gine eu arraoiriea. l^ron^ B. Corvl, i&j i, pet. io-ia, f^.,
V. r.,f.,tr. dor. (J/k/Zw.) i5— .
fteclicrcfaedubUioo, pcl. io-ii, vé) 7— »
Autre ^dil. du véritable art du BbiOD,ctc., lOiS, pet.în-i» ,
*41in »-»
3393 M«inuanl,m»vnmm). Aiiut.,MiMeb(Eb.), 1659, 3 toI.
iii-il,vâ 58— »
L'eiclnpl. parTailemeiit coDMFTé,Bjaiit&poDcra g lîgDoi de
bailt et 3 pouces b li^ei de lar^e.
aSaS M«Rn-llj[TM.tAsobnadeG«oree«leMoiite-4Iayor,reparti-
das en dos Ubioa, j dirigidâs a. los tuuy altos y muy podero-
sDfl senôres àoa Jni y donS Juana , principes de Portugal.
envers J. Stee^, i554 . ptt. îa-ia , mar. r., f., tr. dor.
(CAu«), jolie édit. (Aire.)
3334 HoTBR (li) m PAïTsitiB, Contenant la r^son de tout ce qoi
a ëté , est et sera. IfuHe part, looo^ooSg, 2 vol. pet. in- 13,
mar. t.) fil>) tr, dor. (Derome.) 20 — ■
Eiempl. de H. de Piiërà:ourt.
a3i5 HtrgB (la) FOLASns recbercliëe des plus beaux écrits de ce
temps. Trojrei,Nic. Ocdol, 1623, 3p. en 1 vol. pet. in-ia,
mar. t., tr. dor. Ex. un peu rogné de près. 30 — >.
L''eieinpl. ilelaTeute de M. de Piidr^ourt , 3 toI, rel. en
nar. rouge, auc. reliure 3S— »
3326 HosBB (les) oAiLLAun, recueiUïes des plui beaux esprits de
ce temps , par A. D. B. ( ), Paria ,
Âru. f&i'reui/fS. d. (1609, pet. in-ia, mar.jtr. dor. (T'k*-
aSaj NAvtnn (Cm. n). Lea Dttrie Bevrea dv lorr artificiel. Se-
■ t , Mti AÎMrr, 1695 , iD-8 , ▼. r., f., tr. dor. {Clou.)
Nostre-Dake (Jkkak dx). Les Vies des plvs célèbres et an-
ciens poètes pforautTX, qri «ni flouri du temps des coûtai
BULLSTIN DO BIBLIOPHILE. 98^
de Protence. Lyon^ AUt. MarsiUjj iS'jS , pet. in*^, y. m.
{Grand de marge.) 22 — »
2^29 Nouvelle (la) faérique des excellens traits de vérité , livre
pour inciter les resveurs tristes et meslancoliques à vivre de
plaisir, par Ph. d'Alcripe, sieur de Neri en Yerbos. Impri'^
mé cette année, pet. in-12, mar. v., tr. dor. (Rare,). 32-— »
*233o NuGiE VENALES, sive Thésaurus ridendi et jocandi ad gravis-
simos severissimosque viros, patres melancholicorum cons-
criptos. Londiniy l'ji^ijpeU m~i2 y broché, i5 — »
Deux titres, Tun en latin et l^autre en françois , que voici : Pe-
tit Tbresor latin des Ris et de la Joye, de'dié aux révérends pères
de la Mélancolie, etc.
233 1 Obseevations sur les tboubadoubs , par Téditeur des Fa-^
bliaux. Paris y Eugène Onfroy, 1781 , in-8 , d.-rcl., v. f.
Vol. complémentaire pour la collection des fabliaux de Lcgrand
d^Aussi.
2332 Opebe (tvtte le) oel Bebmi a in terta rima, nvovamente con
somma diligentia stampate. i542. — Le terze rime del
Molza, del Yaschi, del Dolce, et d'altri, i542.>^apitolidel
signor Pietro Aretino, di messer Lodovico Dolce, di messer
Francesco Sansovino , i54o. 3 part, en i vol. pet. in-89
mar.v. , corap. àfr. , tr. dor.(7>è5-an^. reU à compart. à froid,)
loo-*-»
Exemplaire d*une parfaite «ionsertation .
2333 oaoRE (l') de chevalebib des cocus ebfobuee, uouuellement
establi à Paris. 1624, pet. in-8 , mar. citr., comp., fil., tr.
dor, {Élégante reL de Koehler.) Très-rare. . . 28—-*
2334 OmiGiNES (les) de quelques coutumes anciennes , et de phn
sieurs façons de parler trivialles, avec un vieux manoscrit en
vers , touchant l'origine des chevaliers de firttagne (par
Moisaut de Brieux). Caeriy Jean Cat^elierj 1672, pet. in-ia,
vélin 45— *
2335 Oedonnance du eot sur le ftict et règlement gênerai de ses
<|84 '- TECHEITEK, rUCe DU LOttTBK, IX.
monnoyes. Paris , veupe Dalier, tS^^. — OrdoniMnoe du
roy sur le faict de la police geuerale de Bon royanme. Pùri»^
F. Mont, 1778 , 2 part, en i vol. pet. în-é , d. r., v. f-,
fîg. des monnoies. i5— ■
3336 PaAn&ru DBS HvBH , OT RecudI des plus I)elle8 cbanaons a
danser, recherches dans le cabinet des plus excelleu
poètes de ce temps. /'drû , Ch. Hvlptav, i63o. — LeCon-
cert des enfaos de fiacchus, compose par les meilleurs
beuQcurs et sacrificateurs de Bacdnis, dédié à leurs- rouges
trongnes. /«/«m, 3 part, en i vol. pet. in-i2,inar. T.,comp.,
fil., tr. dor. {ÈUg. rtl.). 40—
3337 PAKOUB(LK8)KBiuaotiuus,eilesbonsmotibetlesmaxiines
des Orientaux, trad. de leurs oBTrages en arabe , en penaa
et en turc, avec des remarques. Suivant la copie imprimée à
Paris. La Haye, L. et B. Van Doit, 16941 P^t. in-i3. v. f.,
f., tr. dor. {Bel ex.) i5 — »
3338 Pktitz fatbab d'vng appreoUs, sTroomme l'Esperonnier de
^scipUne, i536,pet. in^, mar. v., d.,tr. dor. 4^^ ■*
233^ PnLiPPi II , régi» catholiti, Edictutn de libromm prohil»-
torum catalogo observando {HoU. Franc. Jtal. Lai.). An-
tferpia, Ptantini, iS^o, în-8, v. f.
3340 PoKSU d'Akacmsontb, tradotte in verso toscano. InParigi,
i6gi, ia-8, mar. bleu doublé de mar. rouge, dent., tr. dor.
i&- .'
Traduction de Régnier Deitnanii , itcc le texte grec et dei
D«t«ideH«ntge.
a34i PeïsiES DB ChbVuav. Parit,Anl. deSommacUle, i656, pet.
in-8, mar. r., f., tr. dor. (yfne. rel.) g ,
3343 Pbxcu nM, I vol. pet. in-4, mar. r.
Joli Mt. daiiT* tiède, ityle italien, avec un calendrier fort
curieni, et de petite» leltres initiile* en trèa-grand nombre en
•r et en coulear, d'une «a^cntion cbannant/; il e«t DiilheurcuM-
BUUJLTiN OU BIBLIOPHILE. 986
2343 Peuvr (Clavde). Dialogve de la Lycanilnopie , ov Trans-
foiination d'hommes en lovps , vulgairement dits loyps-ga-
rous. Lwf^ain, /. Maes, 1Ô69, pet. in-8, v. f^, fiL {Muller,)
i5 — w
2344 Prisciani grammatici Gaesarensis tibri omnes. Venetiis^ Al-
dusy i5a7, grand in-8, niar. r., comp., fil , tr. dor. {Été g,
rel, de Closs.) Sfr*— •
.Superbe exemplaire.
2345 Peison (la) 8AN8 CHAGRIN , histoife comique du temps. Paris,
CL Barbirij i677,in-ia, v. f. (Jolie reL), . . 10 — »
2346 Propos (ler) mémorables des nobles et illusti-es hommes de
la chrestienté (par G. Gorrozet). Rouen^ Th. Mallard, s. d.,
très-pet. in-8, v. f., fil., tr. d. (Closs,), . . . i5— »
2347 PvissANCB (de la) légitime dv prince svr le pevple , et dr
pevple svr le prince , traité escrit en latin par Junius Bru-
tus, et nouuellemeut traduit. S, /., i58i, pet, in-8 , mar.
bl., dent., doublé de moire, tr. dor. {Bozérian.) Bel exempl.
3o— »
2348 Quenolle (la) sphutÎjelle. 5. /. n. d.^ pet. in-8 goth.,
mar. r., f., tr. d. {Ane. rel.) 4^ — "
Petite pièce en vers très-rare.
^349 Qvs8Tioii ROT ALLE , ET SA DÉCISION. Paris y Toçs$. Di^ BrajT^
1609, pet. in-i2, mar., fil., tr. dor.
Trés-hel exempl. de Tëdition originale rel. par Derome. On y a
joint un portrait de Dy Verger de Havranne.) a4 — v
235o Rami (Pétri) Commentariorum de Religione christiana
libri quatuor, eivsdem vita a Th. Banosio descripta. Fran^
co/i^rtij apud Andream JVechtlum, 1677 , P^^* ^^"^i ™^*
citr., fil., tr. dor. • 18— »
Exempl. de deThou.
a35i Rasoir (le) des Rasez , Recveil avqvel est traité de la ton-
sure et rasure du pape, et de ses papelards. S. (., iS6i/pet.
iib6, mar. r.,fil., tr. dor ' 36^- »
Trèf-bel exçmpl. de Girafdot de Préfood, reL par Deroioe^
»>,
986 1. TECHENEB , PLACE DU LODVKE, 12.
235a RecubiIh de 1 2 figures , sujets champêtres , par Bloeniaert ,
pet. in-4 oblongy d.-rel 12 — »
2353 — de 20 figures, sujets de l'ancien et nouveau Tes-
tament , gravées par flierome et Ant. Wierx. hi-8 9 cart.
.4 —
2354 — — — - de 47 figures réunies en 1 vol. pet. in-4 oblong,
d.-reL, contenant : Vues de Paris et des environs, 27 pièces;
Livre de paysages gravés par Berthault, 1761, 10 pièces;
Dessins de serrurerie , 10 pièces i
a355 «^ gênerai des Œwres et lantaisies de Tabarin, con-
tenant les Rencontres, Questions et Demandes facecieuses ,
auec leurs Responses. Roven, N. Cabut^ 1624. — Les Ren-
contres , Fantaisies et Coq-à-Lasne facecievx du Baron
Grattelard , ses gaillardises admirables , ses conceptions
inouyes et ses farces iouialles. Paris ^J, Trostolle, 1623,
2 part. pet. in-12, V. f., dent., tr. dor. . . . 4^~~ ^
2356 Registee (le) des ans passés , puis la création du monde
iusques a lannee présente mil cinq cens xxxn. Parisj Gal-^
Uot du Préj i532 , in-4 goth. , fig, en bois , v. f., f., tr.
dor. (Closs.) . • 5^5— »
Parfait de conservation .
2357 I^gnier; ses Satyres et autres œuvres. Leide^ J, et D, EIn
zeifier^ i652, pet. in-12, d.-rel., mar. (4p. lolig.). 27 — »
2358 Ritson's (Joseph) ancieut Engleish metrical romances. Lonr-
don y 1802, 3 vol. in-8, pap. vél.y mar. bleu, comp,, dent.>
tr. dor 55—»
Le premier -volame est pr^ëdë d^ane distertaiion de ss4 pag.
« On Eomanceaqd minstrelsj, etc. — ^Waine andGawin. — Laun-
ful . — Les second et troisième se cpmposent d^hist. en yers du
moyen âge.
i|3$9 BiOCOLiis (J.-B. m). Les Imposteurs insignes, histoires véri-
tables et curieuses. Amsterdam , A, Wolfgang^ i683, pet.
fOriSi fig., Y. f.,tr. dor« ÇHuUer.). .... 10— ^
MILLKTIN DU BIBLIOFHIUI. ^èr^
2%o RomiANT (ls) db la BosE) reueu et corrige (mitre les précé-
dente» impressions. Paris y GaUioi du Pré, i52g, pet. in-8,
mar. r., fil., tr. dor., fig. en bois. {iénc. reL). . 48— >»
Exemplaire bien conservé de cette édition .
236i Sagonay '^G. Mt}. DiscoTTS des premiers trovMes advenvs à
Lyon, avec l'apolof^ povr la ville de Lyon coalarele libelle
faucement intitulé, la luste et saincte defeaee de la ville de
Lyon. Lyàtty MichelJot^e, iSGq, pet. in-8 , fig., mar. v.,
fil., tr. dor. (Closs.) 35— »
2362 . Généalogie et la fin des Huguenavx , et descou-
veite du calvinisme , ou est sommairement descriie This-
toire des troubles excitez en France par lesditz Hvgvenaux
iusques à présent. Lyon, Benoist Rigaud^ 15^2, in-8 , vélin
(avec les 3 figures.) 32 — >»
2363 SAUix-NQN(RicHABn I ABBK dk). Voyage pittoresque, ou Des-
a*îptiondu royaume de Naplet et de Sicile. Paris, Lafossty
1781-86, 4 tomes en 5 vol. très-grand in-foT., fig., mar. r.,
tr. dor. (Derome.) 38o — »
Bel eiempUîre complet .
2364 Salnovb (Rodebt db). LaYenerie royale diviaée en iv parties;
qui contient les chasses du cerf , du lièvre, du chevreuil ,
du sanglier, du loup et du renard. Paris, Ant, de Somma-
t^ifte, i665 , in-4, v. f., comp., fi!., tr. dor. . . 25— »
2365 S. S. (■■) Martyrvm crveiatibTS Anloniî Gallonir liber. JRo-
mœy i5gij iu-49 >"^^* citr., fil., tr. dor. {Belle anc. reL)*
, i5— >»
2366 Sattebs CBEB8TIBNNBS de la cuisine papale (en vers). Impr,
par Conrard BadiuSy i56o, in-8, mar. r. (Derome.), 35 — »»
Un peu rog^éy ex. Gaignat.
*
2367 — contre les Mariit , par le siemr R** T. D. F. Ams-
ierdam^ i6gft, R1-12, d.-rel 4 — ^^
2368 SflsavrA MiiLuamiy trattslaiedte lali»cB irMçois. S. L n. d.,
pet. in-8 gotb., mar. r., f., tr. dor. {Ane, rel.). . 36—*»
•
g86 J. T£CHE1ŒB, PLACE DU LOUVRE, 12.
Pet. Tol. fort rare, et non cité, sig. A. a H iii| et i feuillet blanc.
Le caractère employé à -son impression ressemble un pea aux
publications allemandes vers i5oo à i5io.
2869 Seemons svr la simvlée conversion du roy de Nauarre , pro-
noncez en Teglîse cathédralle de Poictiers , par le théologal
ordinaire. Pam, G. Bichouj 1594, pet. in-S, mar., fîl.,tr.
dor. {Bauzonnet,) ^2 — »
Ce sont les scrmoDS du père Portbairc , dont les exemplaires
sont extrêmement rares : celui-ci est d^une belle conservation .
2870 Spéculum nimkSM salyationis. ExpUcit humanaq. saluiis su
mula plane a me fratre Johanne tui pater ordinis aime vir
bnediçte puto quasi minimo monacho. S, l, r. d, {Impr, par
Gunther ou Jean Lainer, vers 1472)9 %• ^^ hois à presque
toutes les pages, in-fol., d.-rel., à toutes marges. . 200—»
Exem^plaire bien conserve d^un oarrage rarissime. M. Branet ,
dans son excellent Manuel , ne le cite que diaprés la description
4e Dibdin, dans la Bibliotheca Spenceriana.
2871 Spon et Whelbe. Voyage d'Italie y de Dalmatie , de Grèce
et du Levant. Amsterd.^ H. et T. Boom, 1679, 2 vol. pet.
in«i2,fig.,Télin. (^e/tfxfm/?/.) ' 18-—»
2879 Statuts (les), rçgle^ et ordonnances de Herpinot reformé ,
touchant la conservation de la police humaine. Paris ^ veut^e
Oudotj I vol. pet. in-Sf cart. ( jit^ec un portrait grotesque, )
2873 Tahueeau (Jacques). Ses poésies. J'arzj^iV. Chesneauy i574»
in-8. (^. bien conservé,) .. . /. . . i5 — »
23^4 Talepied (P.-F.-IVoel.) Histoire de Pestât et republiqve des
^ Drvides, Evbages, Sarrodines, Bardes, Vaçies, anciens Fran-
çois , gouuernem-s des pais de la Gaule , depuis le déluge
vniuersel , iusques à la venue de lesus-Christ en ce monde.
Paris j Jean Param y iS85, pet. in-8, mar. r., tr; d. {Smuh.)
32—»
^
- BULLETIN DU BIBUOPHILK. 989
^376 Tauebau BANAL DB Pa&u. Cologne y Pierre Marteau , i68Qy
pet. in-129 mar. bl., tr. dor. Bel exempl., grand de marg.
(Jolie rel. de K.) 35 — »
2376 Tatbbsiibe (J.<*B.). NouTelIe relation deFintérieur du sërail
du Grand Seigneur, contenant plusieurs singularitez qui,
jusqu'icy, n'ont point éternises en himxkre. Anisterdam ^ J.
^a/i5omtfr«/i, 1678, pet. in-i2, vél 21 — »
Volame qui forme le tome 3 da voyage de Tavemier. Edition
elzéyirienne.
2377 ToKBBi^v (le) de Margverite de Valois , Royne de Navarre,
faict premièrement en disticques latins , par les trois sœurs
princesses en Angleterre. Depuis , traduictz en grec , italië
et françois^ par plusieurs des excellentz poètes de la France.
Auecques plusieurs odes, hymnes, cantiques , épitaphés sur
le mesme subiect. Paris , Michel Hezandat et Fobert Gran^
dioriy i55i , pet. in-8, mar. bl. doublé de mar. r., comp.,
dent.^tr. dor., belle rel. de {Bauzonnet.) , . 4^^*"""*
2378 ToMBBAV (lb) de la Mélancholie , oy le Tray moyen de viure
ioyeux , 4* édition revueue par le sieur D. Y. G. Royen^ J.
^ar/A«///t, 1642 ,p. in-12 , d.-rel
Recueil de petits contes et nouvelle^ dans le genre des Contes
à rire.
237g T0POGRAPHIA variarum regîonum inventa à Matheo Bril ab
Hhondio excussa. i6i4> 27 p. en 1 vol. p. in-4 obi., d. -rel.
12— I»
2386 ToTALB (la) et vraie description dé tôles passaiges , lieux, et
destroictz : par les quelz on peut passer et ëtrér des Gaules
es Ytalies et signament par:ou passeret Hanibal , Julius
Gesar, et les très chrestiens roys de France Charlemaigne ,
Charles YIU ,. Louys XII et François I<^, etc. -, etc. Paris ,
. Toussains Denis 9. t5i5,pet. m-4^goth., mar. r., comp.,
\x. à. {Eleg.rel.de. Closs), ... . , . . 45— i»
il
990 J. TEGBENBRy PUlCB IHJ LOUVRE, 12.
:i38i TiACTATi» de arte bene yiaaidi beneqî morieBdL S. L et A, ,
pet iii-8 goth., fig. eu bob, mar. r. £. {Ane. rel,). 1 2 — »
238a TbagsoibcIt roy franc-arbitre, nouveUement traduite d'italien
en françois. Chez J. Crespin^ i558, pet. in-S^d.-rd., y.f.,
tr. dor. (Airtf.) i5*— »
Ua bel ezonp. en mar. mac 86—»
2383 Teaites et adyis de qyelqves gentils-hommes françois, sur les
duels et gages de bataille. Assçavoir, de messire Oliuier de
la Marche , de messire léan de Yilliers , successeur de Lis-
sadam, de messire Hardouin de la Jaille : et autres eacrits
sur le mesme suiet non encor imprimez. Paris, Jean Ri^
cKei , i586, in-8, mar., comp. i fr., dent., tr. dor. 36 — »
2384 Taism (Goiiia db). Le Jardin de récréation au quel croissent
rameaux, gentiket souSfis, soubz le nom de six mille prover-
bes et plaisantes rencontres françoises. Amst., P. de Ra^es"
teyn , 161 i.*-Terg|er des colloqves recreatifis, compris en
douze^ chapitres , très propre et utile pour toutes sortes de
gens , en langue françoise et bas allemand , par le même.
Amsterdam, P. de Ravesteyn, 1611,2 p. eni vol. in-4 ,
yéhycom^.tx, à. {Ai^c cordons.) . . . . . 5o — »
Fort rare, surtout avec la seconde partie qui manque à beau-
coup d>xciDplair«8.
2385 TuBBRO (HoRATics). Cinq dialogues fiaits à l'inûtation des an-
ciens. Monsj P. de la Flechsy 1671, pet. in-i2,?^véliB. (Bien
conservé.). . 12 — »
a386 TuENBRs (ScHABON).The historyof theAnglo-Saxonsfromthe
carliest period to the Norman conquest. hondon , 1828 ,
3 vol. in-8,v. f., fil 65— •
M exnD|^. d^tm livre dc^mii rare.
23&7 Vbvbs de diuera paîsages au natmrel d'alentour de Paris, des-
sinées et gravées par AB. Flamen. Pmrk, P. UkrieUe 9 1 5 p.
en 1 vol., pet. in-4 9 d.-rel«^ ....... i5— »
BDLLETIN SU 1UIUQPIIIUI. gQl
a398 Vu derhomme, collectioa de cinquante-six estampes gravées;
les douce premières Bgures représentant les douze mois
avec un quatrain moral relatif à la vie humaine; le reste re-
présente les principaux traits de l'Ancien et du Nouweau
Testament Imprimée par Th. Keruer , i voL iinf , mar.
ren,tr.àor. (F'ieiilêreL) 4<^— >.
2389 V» (la) de Nostre Seigneur selon les quatres euangelistes.
Fmpr» en jim^erif par M. Crôm^ 15419 pet. ÎB-Sgotb», fig. à
chaque pag. , mar. a., tr. dor., fil. {QassJ). . . 3o— >•
a3go ViQOURBiTz. La défense des femmes contre l'alphabet de leur
prétendue malice et imperfection. Paris y P. Chet^aliery 1617,
pet. in-ia^Diar, r. f.,tr. dor. (Ane. rel.). . . 24 — »
2391 ViEBT (Pnm). La Physique papale y tàxte par manière de
deuisy et par dialogues. Imprimerie de J. Gérard^ iSSa, pet.
in-8, mar. r., fil. , tr. dor. {Deromé)y 2 feuillets, à la fin , un
peu tachés d'humidité 3o — »
2392 ViTAB passionis et morti Jesu - Christi mysteria , pijs medi-
tationibuset adspirationibusexpositaper P. J. Bourghesinm
malbodiensem cum figuris aeneis 76, expressa per Boetium
a Bolswert. Antwerp.y H. Aerts , 1622 , petit in-8 , vol.
broch. " 3o— »
Ouvrage remarcfuable par ses jolies vignettes .
AUDITION AU NUMERO 20.
2393 Ambassade du maréchal de Bassompierre en Espagne, l'an
1621. Caialogne, î668 (Ala^er)^ pet. in-i29T. f. 12—»
2394 Alciat. Les Emblèmes. L/on^ Guil. Bùi^ilU^ iSi^y in-8y y. f.
99^ '• TBOBNXB, PLAGS DU LODV&X, 13.
fil., tr. d . 36—»
Bel exempl. delVdition la plus curieuse , la plus belle et la plus
recherchée.
23g5 Amovbbux afbicain , ou Nouvelle Galanterie , composée
par le sieur B. M. Cologne, chez Philippe Barbu, 1671,
I vol., in-ia , veau de coul. (Koehler,), . . . 12—»
23g6 AiiouHS (lbs) de Sainfiroîd, jésuite, et d'Eulalie, fille dévote.
La Hajre, chez Isaac, Vander Kloot. i vol., pet. in-ia, d.-
rel. , dos de niar. viol. ( Koehler )• ( Bel exemp. non
^g)
aSgy Amoubs des Daines illustres de France. Cologne , 1771 ,
I vol. in-i2, de 708 pag., d. mar», vél. (/C), fîg. . 18 — »
Entre autres petities histoires que contient ce volume, on en
marque plusieurs dont les originaux sont d''un prix ëlevë . — Les
Maximes d^amour. — Le Palais-Royal.— IJlstoire de Pamour feinte
du roi pour madame.— La Princesse» ou les Amours de madame.—
Simonie ou les Amours de madame de Bagneux.— Déroute et adieu
des Filles de joie de Paris. — Le Pasbe-Temps royal, etc., etc.
23g8 Art de désoppiler la rate, en prenant chaque feuillet pour Se
T. leD. ; entreuuèlé de quelques bonnes choses. A Gallipoli
de Calabre, lieu des folies, pet. in-12 , dos mar. , i^on rog.
Cette édition contient plusieurs choses qui ne sp trouvent pas
dans d^autres, entre autres le catalogue des auteurs Elzévirs!
2899 Baltasae PiSANELLi. Traité de la nature des viandes et du
boire , avec leurs vertus , vices et remèdes mis en notre vul-
gaire. A D. P. Arras, i5g6, pet. in- 12 , v. de coul. (/C.).
18—
2400 Belleau (Rbmi) de Nogent, au Perche. Les odes d'Anacréon,
traduites de grec en français. Paris , i SSq , avec privilège ,
I vol. pet. in-8, mar. bleu , fil. {Koehler.), . . 25—»
3401 Bbsniee. Le Jardin du botaniste. Bruxelles, s. d.y 1704,
I vol. pet. in-ia, d. de mar. v., non rog. . . . 10—»
BULLETIN DU BIBUOPUILE. 998
a4o2 BouEDALOUB. Sennon pour les grandes fêtes de l'année. PariSf
169a ) pet. in-i2)T. f. (JTofA/rr.)* < . . . . lo — »
Vol. très-bien iroprimë, façon elzëririenDe.
2403 Beach. BouADBLOiSy ses poëmes divisés en trois livres. Bour^
deauxy iS^ô, in-49i*el. enmar. r.,tr. d., très^bel. exempL
(Élég. reliure de Koehler.) 60—»
2404 Bbèvb eblation de la glorieuse mort des BB. maltyrs Pavl
Michi, lean Goto et lacquesGhisai laponais, de la compagnie
de Jésus, tirée d'une lettre du père Gomez vice-provincial au
R. S. général. Morts ^ i6a8, in- 12, dos v. f., très-rare.
10—*
240 5 Bruscabibillb (oeuVbbs db) divisées en quatre livres j conte-
nant plusieurs discours^ paradoxes , harangues et prologues
facétieux, revues et augmentées par l'auteur. Paris j 1619,
pet. in-12, v. f. (/IT.) 35 — I»
A la fin de cette ëdition se trouyent deux chansons qae je n'ai
pas vues dans d'autres éditions.
2406 César Ocidin. Dialogos en espanol y frances. — Dialogues en
françab et en espagnol. Bruxelles , i663 , pet. in-ia, v. f.
(/îT.) pour la coU.^ek t8— »
2407 Chamçon. Nouveau Recueil de plusieurs chansons honne^
tes et récréatives , tirées, pour la plupart , de divers poètes
français. Paris , Nicolas Bonfons , 1Ô97, i vol. pet. in- 12 ,
jolies rel., mar« vert, &L, {KoeUier.) Très-rare. . 65 — »
2408 Chassanion (Jean). Histoire des Albigeois , touchant leur
doctrine et religion , etc. Genève , i595, pet. in-8, v. f., fil.
24 — »
2409 CoLLBT. Histoire paladienne , traitant des gestes et généreux
fidts d'armes et d'amours de Paladien , filz du roy Milanor
d'Angleterre , et de la Belle Gélerine , sœur du roy de Por-
tugal. Paris , Jean Dallier a la rose Blanche , i555 , in-f.^
v. f. , fig. en bois, pi. , tr. d. (/C.) Bel ex. . . . 5o— i»
^g^ I. TECHENn» PLiCE DU LOUVIIB , 12.
a4io CoimraTAnB du teig.Alphoiioed'lJlloë y contenant leToyage
du duc d'Albe en Flandre avec Tannée espagnole , et la
punition du comte dTtiguemont et autres (par Belforest ).
Paris , Jean Daller ^ iSyo, pet. in-8, d. mar. bl. . 18 — »
a^i I Cîoiiraa (iA8)du monde adventoreux, par A. D. S. D. Ljrony
1557» pet. in-i2y mar. vert. (JoUe rêl. dt K.). . 38—»
2i4i2 CoMTBSSB DB Cbateau-Bmant, OU Ics Effets de la jalousie.
Amsterdam, pet. in-i^i v. {Koehler.) Bel ex. non rogné.
i8— »
I
a4i3 CoNioiiATiON du comte Jean-Louis de Fiesque. (Cologne)
(Alaspher.)j i665) pet. in-i2y v. f. (K,), . . . i5 — »
Édition rare poar la coileclion elz.
a4i4 CoNTBS (notrvBAUx) à rire y ou le Joyeux passe-temps. Rouen ,
s. d., 1744» ' ^^^' P* ii>-i3y joL| T. de coul., fil. (Koehler.)
i5 — »
24i5 Constant (Pibbre). Le Pegme mis en françoyspar Lan-
teaume de Romieue d'Arles. Ljron , 1 555 , pet. in-8, mar.
vert, fil., tr. d. (Kœhler.) 35—»
Une vignette en bois avec encadrement à toutes les pages. Re-
cueil d^emblémes dont TexpUcation est en vers.
2416 DÉsoBDBBa DE LA Bassbtte , NouveUe galante. Paris (HolL)j
i682,pet. in-12, ▼. fauve i5— »
2417 DiALOOima db8geand8 sur les affaires présentes. Cologne ^
1690, pet. in-12, V. fauve 10—»
2418 DiALoeuB naa nots Louis XI bt Louia XII dans les champs
Élysées , image de deux règnes différents (toute la copie) (à
la sphère)» Paris, pet. in-12, d.-rel., dos de mar.
(jKbeA/^r.) Seul ébarbé 12— n
241g DiftiBBNTS caractères des femmes du siède , avec la des-
criptioD de Tamour propre, contenant six caractères et six
perrections sur f imprimé. Paris ^ 1^94 y P^^* iii-12 , dos de
BUIXSTOf DU BIBUOF&ILB. gg5
mar. vert, non rogné 12— »
2420 Discoums de ce qui s'est fidt et passé «u siège de Péîctiers ;
escrit durant iceluy , par home qui estoit dedans. Paris,
1569, pet. in-8, V. f. (jKt)tfA/cr.) i&— »
2421 DiSGBACBS DB8 AMANTS, suit^orU la copic imprimée à Paris,
(Holl.) 1^08 {frontispice graine), pet. in-ia , d. de mar. t.,
nonrog i5 — »
242a DrvuiB ( tA ) aBUQUB adorable du sang de Jésus-Christ ,
dans la ville de Billon , en Auvergne ; par un père jésuite»
Lyon, 1645, p. in-ia, v. f. (Rare.). Koehler. • i5 — m
2423 DoNi. Visions italienne^. Paris, 16349 pet. in-ia, veau f.
18— I» ,
Première Tision des écoliers et des pedans.*— Des malmarize et
des amoureux.— Des riches avares et des Pauvres libéraux. — ^Des
Putains et des BulBens. — Des Docteurs ignorana.— Des soldats et
des capitaines poltrons, etc.
2424 Education de Dames. Amsterd, , 1679^ i vol. pet. m-ia,
dos mar. ml. , non rog. (Fro/i/i5/»{Ctf .) 18— >*
24^5 Edictum Caesarese majestatis promulgatum anno salutis i546.
Loi^anii , 1 Ô46 , in-8 , v. f 20-—»
On y remarque dëjà plusieurs livres français mis à Tindex.
2426 Estât et Gouvbbnbmbnt db Frange comme il est depuis-
la majorité du roi Louis XIY, après eut segnant ou sont
contenues diverses remarques et particularités de l'his'
toire de notre temps , avec les noms , dignités ^ familles dit
royaume, etc. Amst,, i653 , pet. in-ia , v. f. . . i5— ir
Joli vol. pour U collection elz.
PUBLICATIONS NOUVELLES.
2427 Arneth ( Josbpeto). Synopsis numorum graecorum qutiii^
museo caesareo vtndobonensi adsenrantur. Vindobona€f
i837,p. in-4) br
Fasciculus primus.
ggS 1. TECHBinUly PLACE DU LOUTEE , 13.
14^18 Catèlùqvb numoram duplorum iam Teterum quam recen-*
tiorum, quos muséum caess. Reg. Yindobonense diebos
inira DOtatis auctione publica venditabit. Vindobonaéj
i839> in-S, br. « a — 5o
La Tente publique aura lieu dans le mois de mars prochain à
Vienne.
2429 I'EsPbovebèes coMifuiis. In-i6,Iith
Belle édition de la collection des poësies , romans, chroni-*
ques , etc .
2430 Recueil d'opuscules et de fragments en vers patois , extraits
d'ouvrages devenus fort rares. Bordeaux , iSSg , in-12, br.
, 3—»»
Voici une partie des auteurs cités dans cet intéressant Tolume,
recueillis par les soins de M. G. Brunet,de Bordeaux : Babu ,
églogues poitcTioes; Bergoing , ëneîde en languedocien ; Chape-
Ion. Noeby Arlequin gascon. Arriire'e d^une damç( patois franc-
comtois ), mystère de la Passion , en breton .— Noeb auTcrgnats.
Trologue d'un Messager savoyard) etc.
2431 '&ET (m.-), des compagnies d'assurances pour le remplace-
ment militaire et des remplaçants. Paris , 18891 ^"^ » ^^'
3— •
Notices contenues dans le vingtième Numéro du Bulletin du
Bibliophile , 3* série.
Essai sur les livres dans l'antiquité, particulièrement chez les
Romains. (Suite,) g35
Notice bibliographique sur le journal de l'Étoile. g49
Reliure. 954
Ventes de livres. 955
Variétés. 961
Coup d'œil sur l'étude de la Bibliographie à l'étranger. 96a
IMPRIMERIE DE L. RÔUCHARD-BUZARD ,
me de l*Bperon, 7.
BULLETIN Dtr hbuoprilè. g^-
SUITE DU NUMÉRO 20.
2432 Facbtibusbs rbncomtrbs de Verboquet , pout réjouir les mé^
lancoliques. Contes plaisans pour passer le temps. Troyes,
s. d.^pet. in-i2 , V. coul. (/iC.) iS—»
2433 Facécieux bêveillb-matin des esprits mélancoliques , ou le
Remède préservatif contre les tristes. Utrecht , 1662 ^
in-12, mar. r., t. d. (Jol. rel. deK. ) 45 — *
Rare pour la coll. elz.
2434 Fénelon. Suite du iv<^. Livre de TOdissée d'Homère, ou les
Aventures de Télémaque. Paris ^ CLBarbùiy 1699, in- 12^
mar. r. {Ane, rel,) V^ édition de Télémaque, fort rare.
24—»»
2435 Folie fainte de l'Amant loyal , histoire nouvelle, contenant
plusieurs chansons, stances et sonnets. Lyon, par André
Papillon, 1697, 1 voir pet. in-12, mar. r. {Jol, rel, deK,)
55—»
Grande marge en bas, mais court du haut.
2436 Godeau (Antoine). Les tableaux de la Pénitence. Jouxte la
copie^ Paris ^ i665, pet. in-12 , v. f., frontispice gravé et
18 joUes vignettes 25— »•»
Trés-jol. Tol* pour la coll. elz.
2437 Hémabd. Les restes de la guerre d'Ettmpes. Paris, i6$3 9
pet.in*i2, V. f. 10— »
Recueil eu vert assez pi<|uatis prëoëdët d'une longue ëpttre
dëdicatoîre.
2438 HiSToiBE DBS BiroBMBS de la Rochelle, de 1660 à i685 (par
Abraham Tessereau ou Louis Renard). Amst,^ 1689, pet*
in-8, vél. fin 10— »
On remarque , dans cet ouvrage intéressant , plusieurs faiti cu-
rieux et importans pour Thistoire de cette époque. La figure re*
présente le temple de la Rochelle, bâti Tan 16S0 et démoli l'an ièé6«
2439 «—-*-««- et andenne Ghnmique de Gérard d'Euphrate ,
63
9g8 1. TECHENIB, FLACB DD LOUVRE, 12.
duc de Bovrgogne ; traitant des valeureux faits d'armes ,
rencontres et aventures merveilleuses de plusieurs cheva-
liers, etc. Paris j i549, i^^-fol-» v. f., pi., tr. dor. , fig. en
bois. (Très-bel exempl.) ....*... 70—»
344^ Infamie des ivrognes , ou recueil des plus beaux traits des
SS. pères et des anciens auteurs grecs et latins contre l'Ivro-
gnerie. Liège y s. d., pet. in-ia, v. fauv. (K.). la— • »
a44> JABDiNiBA ( LE ) VEANÇAis. Amsterdam j 1 654, petit în-12,
m. V., firontisp. et vig. ( J. rel. de Koehler. ) . . 28—»
Vol. que Ton place a côte du Pâtissier françou, dans les collec-
tions elzéTiriennes; mais il n^est pas , à beaucoup pr^s , aussi rare
ni aussi recherche.
244^ ^ ^™* (''') "^ PifcussoN. Recueil de pièces galantes. Sur la
copie, à Paris {HoU.), 1678, pet. in -12, v, f. (iST.)*
iJ
Ce volume , qui porte sur le titre tome 1er, et fin â la fin du vo-
lume , parott avoir ^t^ ainsi pu^ié. GVst un recueil en vers et en
prose^ formant 6 1 7 pages.
2443 liB Gleac. Virginie Romaine, tragédie. Suiv. la copie {HoU.)y
1645, pet. in-i2 , m., tr. dor. Bel ex. {EL reL de Koehler.)
28— H
2444 ^B LivÉE de Taillevent , grand cuysinier du roy de France.
Lyon, i6o4, pet. in-12, v.'coul. {Koehler,). . 24 — »
244s !<■ NOBLE. Aventures provinciales , ou la fausse comtesse
d'Isamberg; nouvelle divertissante. A la Haye ^ 1710,
pet. in-12, V. f., non rog 12—- i»
2446 Livre de l'honnâte volupté , contenant la manière d'habil-
ler toutes sortes de viandes , tant chair que poisson , et de
servir en banquets et fêtes, etc. Lyon^ Pierre Rigaudj 1602,
pet. in-i2, V. f. (/T.) li
2447 LïTANiJE septem Deiparae Virgini, musice decantandœ
^^i/tter^.> 1598, in-8, V. f., musique. . . . 3o — »
Volume rare, omëd*unjoli frontispice repréMnUnt sainte Cécile.
BULLETIN DD BIBUOPHILE. 9^9
2448 Mademoiselle de Benon ville; histoire galante. Liège y 1712,
pet. in- 12, dos de v. f. 7 — »
2449 Manauld Engalfred, médecin d'Ales. Le manuel calendrier.
Lyon, Jean de Tourne , i548 , pet. in-8 , v. f., fîg. {Koeh-
1er,) (Belle consen^ation,) 16 — »
2450 llÉMoiEESy concernant les arts et les sciences, présentés ii
monseigneur le Dauphin. Bruxelles^ suivant la copie impri--
mée à Paris , 1 672 , pet. in- 1 2 , v. f. (7 planches. ) 1 5— «•
Mémoires trés-intëressans.— «Trompette à parler de loin, inven-
tée par Samuel Morland. — Mëm. touchant un homme marin , etc.
2451 de la comtesse de Toumemir. Amsterdam^ 1708,
pet. in-12 , dos de mar. v., non rog. , avec portrait de la-
dite comtesse 12 — »
/
2452 — — d'un favory de son alCesse royalle monsieur le
duc d'Orléans. Leydcy 1668, pet. in-12 , mar. bleu , fil.
(A.)
Pour la coll. clz., un peu court 3o— »
2453 Ménagerie (la), par l'abbé Cotin, et quelques autres pièces
curieuses. La Haye (à la Sphère) , 1666, chez Pierre du
Bois y pet in-i2, mar. rou., fil. r.) 5o— »
I^ comédie de Chapelain décoiffé est dans Fexemplaire.
2454 Meorier (Gabriel). Les mots du guet du temps présent ,
More Mori, à Anvers, iSgS, pet. in- 18, veau f., fig. Rare.
24 — »
2455 Michel (Guil.). Recueil de chansons. Paris, Pierre Bal--
lard y i636, pet. in-8, v. f.
2456 Miroir de vertu et Chemin de bien vivre, contenant plu-
sieurs belles histoires, et le tout par alphabet. Rouen, s. d.
25— »
Dédicace à Henry III, par Pierre Habert.
2457 Moeurs du cHRiTun (les), par M. Fleury, à la Haye, i682«
pet. in-12, mar. rou. (/iimro^/t^ 12— n
*
lOOO I. TECHENEA | VLAGI DU LOUTAX, 12.
a45& MmuiT. Cérémonies funèbres de toutes les natione. Paris
(Hollande^ à la Sphère)^ 1679, iii^i2, veau £ (K.)- i5 — »
2459 Navdb (Gabbol). Considérations politiques sur les coiq>s
d'État, sur la copie de Rome (JBoL, à la Sphère)^ 1667 y
in-12, veau f. (K,) li
946a ïioirVBUJM OALAJITVa y GOIOQUBS ET T&A6IQVB», d t. en VU!
vol. Paris {HolLj à la Sphère)^ i68oypet. iii-i2y veau f.
2461 Parfiimsur (le) fbarçois qui enseigne toutes les manières de
tirer les odeurs des fleurs et de fiidre toutes sortes de par-
fums avec le secret de purger le tabac en poudre. Amster^
doMy I vol. pet. in-i2, fig., veau f. {K,), . 18— »
2462 Parival. Le délice de la Hollande. Leide, 1660, pet. in-i2)
veau f. {K,) 12 — »
2463 ]PABjy>iN (Cl.). Devises héroïques. [Lion^ Jan de Tourne),
1557, pet. in-8, veau f. {Koehlet),paLrf. cons. . 80 — »
2464 Philabgtbus coMGEDiiB. Argent. ^ i565ypet. in-8, veau f.,
bien conservé. {Koehler.) 16-^ n
Très-jolie comédie en vers lalin^ , et mélanges de musique. —
Voyez, pour d'autres livres de vieille musique, divers articles du
\ Bulletin.
2465 Platine (Bapt.) de Cbemonne, de Fhonneste volupté. Livre
nécessaire pour observer bonne santé. Imp. nouffeUement à
Paris y 1539, pet. in-8, veau coul. f. (Koehler.). t.^—- »
2466 Pbéchag (de). L'héroïne mousquetaire, histoire véritable
s luttant la copie imprimée à Paris j 1677, pet. in-12, veau f.,
4 parties en un vol. (Rare,) 25 — »
2467 PbocIks et amples examinations sur la vie de Caresme-Pre*
nant. Les huit pièces en un vol., pet. in-8, dos mar. r.,
non rogné — 32 h
2468 PsBAUME» EN BiME imAifçoiBE, par Cl. Marot et .Théodore d^
Beze. Ljronj parJan de Tourne pour Antoine Vincent, i563
1 fort Toi. pet. in-ft ^ mar. vert^ tr. doi;. (fùehUr.)
4o-«
Très-joli vol. et livre des plus remarquables du xti« siècle , par
la variëté des oroemens à chaque page et la beautë de son impres-
sion : Ica psaumes et cantique», tous aTec la musiqHt, fointat letitn
du ▼olume. L^autre partie est composée da Prières ecclésiastiques ,
des Interrogations des enfans, la Confession de foy iaicte d^un com-
mun accord par les églises d î France, etc.
2469 PuiADs (Ant. de la). Jacob. Hist. sacrée en forme de tra-
gëdie^ comédie à i4 personnages rclârée des sacréy feuillets
cfe la Bible. Bourdeaux^ 16049 pet. in-12 , veau de coid.
' Je Toi. commence par la Mariade, la comëdie ne commence qu^a
la page 307.
2470 QittTBBA. Histoireiftcé^euse de TaTenturier Buscod, ensem-
ble les lettres du chevalier de l'Eqpargne. Paris (HolL),
1668, pet. in-i2, raar. vert., t. à. {Koehler). . 4®~ ■
Edition rare pour la collection ehévirienne.
247 1 Les sept visions, etc. Paris. {Hollande)^ 1667, pet.
iR-i2, mar. r. {Koehler), jol. reliure ^o — »
Rare pour la coll. elz.
2472 Recueil de plusieurs pièces servant à Vlûstoire moderne.
Cologne y i663, pet. in- 12, mar. vert. . . . 28— »
On remarque, dans ce recueil, l'emprisonnement de Pnyîaurens;
la Retraite dte Monsieur à litoi8;Mëm. dte M. de Fontrailles, etc.
2473 Recueil des contes du sieur de la Fontaine, les satyres de
Boileau et autres pièces curieuses (discours , etc.). Amster*
</airt, 1669, pet itt-12, inar. v. (/To^A/er.). . . 3o— »
Edition rare pour la collection elzc'viricnne.
2474 Rbvlbzioiv sur h miséricorde de Dieu , par une dame péni-
tente (la duchesse de k Yalliève). BruselÙBs , t683, pet.
in-i2,v. f. (A*.), avec un joli portrait. . . . 10— »»
2475 Règle (la) et constitution des chevaliers de l'ordre de la
Magdeleine. Paris, 1618, 1 pet. vol. in-8, v. fauv. (AocA-
ler.) i5 — «
1003 I. TICHKMM, rLACI DU LOUVBK, 11.
3476 RKLATtOH de la captivité et liberté du sieur Em.
Bruxellet, i656,p. in-13 ,m. v. {Port.,j. rel. <
3477 RiHCONnu (lei). Fantaisie et coq à l'asne b
baron Grattelard , tenant la chasse ordinaire i
Pont-Neuf. Paris , chez Pierre Clinehel , i683 ,
in-r3, V. iauv. (X.)
347B Rocmceinunn (m i^). Histoire des Farorites wi
règoee ( avec dix portraits des iavoriies) ; deox
un vol. imp. k Anuterdam, d.-i«I., m. v-,
2479 Rocai-BB. Histoire de l'empire d'Allemagne. .
1681 ( JToZ^. ) , pet. in-13, doadam. T.,n, rog
FroDtiipice griT^
z48o SiK>B (m i^). Les douces pensées de la mort. P>
i67o,pet. in-i2, v.,fil. (4%.)
3481 Simon (GABauL). Description delà Liniagned'Au'
médailles, statues, etc. Lyon, Guil. BnuilU, )
rel. {KùekUr.)
Tréa-bicD coDicrv^, arec la cartade laLimigoe.
34S2 Stilb et manière de composer lettres missives
sieurs reigles ; composés par Jean Bourlier Troj
i566, pet. iii-8, V. f. {K.)
3483 TiLiiuQUK TfODBBNB, OU Us Intrigues d'un grai
pendant son exil. Cologne, 1701, p. in-12, v. fa
34S4 TMxaxRiiM Mulierum a Joss. Ammanui liabitu
rum , etc. , a J. Ammanno. Francofurti , i5E
3Tol. pet. in-4 vél
Cm Jeux ouTTages , que r»n trouTe difCcilemeiii
reeberchii* iiirtout a cause det ligures an boia en tiii
bre reprrfmiUuit de* coitonui dci divera ^Uta de la
du volumea cat ipécialemeat r^nuier^ aux coutuiii<
■ULLlTOf DU KIUOPBILB. IOo3
a485 Teabison découverte de Henry de Yalois sur h vendhion de
la ville de fidogne à Jëzabel, royne d'Angleterre, arec
le nombre de vaisseaux pleins d'or et d'argent pris par ceux
de la ville de Bologne, etc. PariSf Michel Jouîn, iSSqj t. f.
i6-*
2486 Tbialogus ou Ambassade du roy François I*' en enfer (par
Personnage). Anpersy 1544» iu-49 ^'^^' ^^' (^)* 28» »
2487 VnLB (TBJss) et compendieux traité de Fart et science d'or-
thographié gallicane et imprimé pour Jehan Saini''DemSf
pet. in-i 2 goth.,mar. r. (/C.). Très-rare. . . . 35 — »
3488 VÉmiTABLBS (les) motifii de la conversion de l'abbé de la
Trappe. A Cologne, 1675, pet. in-ia, dos de mar. vert, non
rog. {JCoehUr). . • . 18— »
Edition elzëTirieonc.
2489 Vn DE MoLifcEE, tant par son personnage authenticp&e cp&e
par les œuvres qu'il a composées^ Bruxelles^ 1 706, pet. in-i 2,
veau f. , rog. (Frontispice gravé par Harreving.). . i o — »
2490 du roy Almansor. AmH.^ Elesd^ 167 1 , pet. in-12, mar.
vert, tr. dor. (Koehier) 24— »
2491 Villon. Ses œuvres avec le monologue du franc archierde
Baignollet. — Le dialogue des seigneurs de Mallepaye et
Baillavent. Paris ^ Gallioi du Pré, i532, pet in- 12, mar.
vert. (Elég. rcl. de iToeA/fr») Bel ex., gr. de marge. 7!
2492 Venio (Eeessto). Tractatus physiologicus de Pulcfaritudine.
Bruxellisj 1662, pet. in-8 , fig. , dos de mar. r., rogné (K.).
10 — »
Jolies fig. tirëes arec le texte.
2493 Voyage de Cbomwbl en l'autre monde et son retour sur la
terre, avec ses nouveaux desseins et ses nouvelles criti-
ques, etc., tr. par Jean Lenoir. Londres j 1690, pet. in-8,
veauf.
Lirre asses curieus et rare • iS— »
nN DE LA TaOISÙMB SÉEIE.
UmilBaiX DB L. BOUCnAED-HUZAl]>y
me de TÉpcron, 7.
BDLLBTIM.DU BIBUOPHILE. , I005
SUITE DES UVRES DANS L'ANTIQUITÉ, etc.
Dans les manuscrits composés avec* moins de recherche, les titres
sont simplement en lettres rouges, rouges et bleueà, rouges et
noires. Les initiales sont également historiées, mais seulement avec
des encres de couleur (i). Le soin d'écrire les titres ornés et de
peindre les initiales n'étoit pas ordinairement laissé au copiste qui
écnToit le manuscrit* Celui-ci laissoit les blancs nécessaires, et un
enlumineur les remplissoit ensuite. Mais il arrivoit souvent que la
longueur des blancs n'a voit pas été bien mesurée, et que l'enlumi^
neur, forcé d'écrire les titres dans un espace trop resserré, étoit
obligé de l'abréger et de mettre les lettres les unes dans lès
autres. Le mot incipit^ par exemple , est souvent écrit INGPT avec'
un I dans le P et un autre dans le C. Quelquefois , lorsque le
livre étoit terminé , on négligeoit de faire peindre les initiales,
n existe encore ime foule de manuscrits où manquent les pre-
mières lettres de tous les chapitres. Dans ceux que le relieur n*a
pas rognés (2) de trop près, on aperçoit souvent à la marge, vis-à-vis
de la première ligne de chaque chapitre , la lettre initiale que le copiste
avoit légèrement tracée à l'encre noire pour avertir l'enlumineur.
Quant aux titres des livres dépourvus d'ornemens et a^x simples
titres des chapitres , ils sont pour la plupart, on pouiToit même
dire sans exception, l'ouvrage du copiste qui a écrit l'ouvragé en-
tier. Aussi l'ancienne règle des chartreux (3) ordonnoit-elle que
chaque moine écrivain auroit deux cornets, cornua duo; ilséfoient,
sans aucun doute, destinés à contenir l'un l'encre noire pour le
texte du manuscrit, l'autre l'encre rouge pour les titres.
Les portraits et les vignettes, comme ornement des livides, remon-
tent à une haute antiquité. Ainsi, du temps de Martial on vendoit
les œuvres de Virgile avec son portrait sur le premier feuillet:
Ipsius Yultus prima tabella gerit (4).
Sénèque se plaint du luxe des bibliothèques dans lesquelles on
entassoit les ouvrages des plus beaux génies, soigneusement écrits,
(i) Yoj^ez, pour plus de détails sur les omemeDS des manuscrits, M. de
Wailljr, Elémens de paléographie, t. I, p. 878 et suivantes.
(s) Cette opération, que les Romains expriment par le mot eiroumcidgn ,
étoit désignée au moyen âge par celui de dnnarginare .
(3) Slaî, Cartutj II, xtj, 7.
(4) Voyez plus haut, page ^44. 04
avec leurs poriraîu, moins pour tirer parti de leur lecture que pour
orner les ràuràîlles (i). Déjà pïuÈ àûtîtàaïtxù^tit iH {Mititai
avoiest été employées à Tomement des volumes. Yarron avoit i
séié dans ses ouvrages non-seulement les noms, mais encore les
portraits de sept cents hommes célèbres (a). Atticus^ Tarnî de G--
céron, avMt publié un volume renfermant les portraits des Àornaina
les plus célèbres. Au bas de chaque portrût, quatre ou cinq vert
in^qu oient les belles actions du pcrsoniMige et les magistratuea
qu'il avoit remplies (3). Les anciens Romains avoieni coutume de
se iaire peindre, de leur vivant^ par d'habiles artistes (4) ; ils re-
cherchoient aussi curieusement les portraits des grands honunes et
s'adressoient, pour les fiiire copier, aux peintres les plus ezdrcés (|»>«
On pe«t donc croire que les portraits qu'ils plaçment en tète dea
ouvrages des auteurs étoieni sinon parfaitement exacts (6), au moina
d'urne ressemblance approchée. H ne budroit pas chercher œ mé-^
rite, même dans les plus riches manuscrits du moyen âge. Il em
existe da viii* et du ix* siècle, dans lesquels les lettres ornées sent
d'une rare élégance et ferment un contraste frappant avec lea vi-
gnettes, où les hommes et les animaux sont représentés sans anoun
art. Ce n'est guère qu'au xiv* siècle que la science du dessin et du
coloris commence à se montrer dans les ornemens des livres. Les
deux siècles suivans ont produit en ce genre de véritables chefin
d'œuvre.
La reliure des livres carrés n'est pas elle-même une inrention ré-
cente, on la trouve désignée sous le nom de çiaaoc dans Hesf-
chius (7). Au moye» âge on la nommoit alœ^ à cause de sa ressem-
blance avec les ailes des oiseaux (8). Au iv* siècle, les reliures de
luxe étoient déjà employées pour les livres d'é|^ise. Saint Jérôme
(i) Niinc ista eiqiiisiia et cum imagînikus suis éescnpU sàcfdriiiii opëH
ingenibfM, hl ^tneM el cùUott jiàri^tafA coMt^^hriiltiJrf ; Dé TMtffAinimi^
animi, c. 9.
(s) Insertis Toluminum saoram fecunditati , non nomînibus tantum s«p-
(lli^ii[Mita iilifélNDilfe, M et *K4tià HMo Magiaibus^ Plte, VXXYi H.
(i) ktà ttt»iib lingaloram imaghiibils f«eta iftagiêtratuMiiie torwa a«B
ampli iH quatemis qiiinisve versibus descripserit. Comel. Nepos. Vied^At-
ttcu»! r. iS» Gonf. Pline, 1. c.
(4) PHne le jeune, VII, xxkiii, a.
(6) /«/enti I, XVI, 8 ) IV, xxtiii.
(5) Pline j.,V, x, 1.
(7) wStiidas écrit ^ffAAcec.
(8) Du Qsnge, Glossaire.
■ULLCTiN DU KBUOraiLB. I00<7
et pUint amèrement, dana une de ses lettres, de ces inutiles prodi»
gaKtés. « On teint les parchemins en pourpre, dit-il, on les coutil
de lettres d'or, on revêt les lÎTres de pierres précieuses, et les
pauvres meurent de froid à la porte du temple i Gemmiê codicei vu^
tiuniur et nudus antêforeê emôriiur Chrisius (i). La Notice des <H*
gaiîéa de Tempire romain, qu'on croit écrite du temps d*Hono«
rius (2), représente^ et décrit, parmi les insignes des officiers
impériaux, plusieurs livres carrés. Ces livres, qui renfermoient les
instructions de l'empereur pour l'administration des provinces , se
composoient d'extraits du Laierculum majus, ou sacrum Laterculum.
Ce Laterculum étoit un grand livre carré, qui tiroit son nom de sa
ferme même et qui renfermoit, outre les instructions du prince
pour les divers fonctionnaires de l'empire , tous les noms de ces
fonctionnaires avec leurs insignes, ou, comme on disoit encore il
y a un siècle, avec leurs armoiri^. Il étoit confié k un dignitaire
qui en avoit la garde et qui se nommoit Primicerius nùtanorum»
Sous sa direction et son autorité, des scribes appelés tribuni notaru^
notarii lalerculenses, étoient employés k faire les extraits du iater-
culum que nous voyons figurer parmi les insignes des officiers de
l'empire dans la forme de livres carrés (3). Ils étoient reliés et cou*
verts en cuir vert, rouge, bleu ou jaune (4)» souvent ornés de pê-
tites verges d'or horizontales ou disposées en losange, enfin dé-
corés, sur un des plats, du portrait de Tempereur (5). On en voit on,
d'une grosseur assez considérable, dont la reliure est consolidée
par cinq gros clous fixés en quinconce sur les plats. Les reliures le»
plus fréquentes au moyen âge consistoient en deux ais en bois
recouverts de cuir. Le cuir étoit remplacé, dans les Uvres de luxe,
par de la soie ou du velours , et si le livre étoit de grand formaf ,
on consolidoit la reliure au moyen de quatre ou huit coins en
cuivre ou en argent. Les rdieurs étoient désignés sous le nom de
ligaîores librorum^ en françois lieurs de libres; ou simplement
liéeurs. On en trouve dix-sept de nommés dans le rôle de la taille
de Paris en i2ga (6). Au xvi« siècle, on avoit déjà perfectionné au
(i) Ad Zusiochium, de Custôd. %nrgin.y ep. i8, altat »«.
(s) Vers Fan 4 5o.
(8) yoj. Ftacirûl, Abcil. dignit,, fôl. 17 réetd, 60 reeto.
(4) idem , M. 6» reeto et j^sâm .
(h) Idem^M, 6S-71 ; i88-i4t, etc.
(6) II ett remarquable que, parmi tôos let liTrea otrréa reprëMoUi daai la
notice de Tcmpire, il n'y en ait aocan 4ont lét uUettet Mieat girafee et
10o8 J. TECRENBI^, PLACE DU LOUVBK , 12.
plus haut degré les reliures en cuir à 61ets et omemeus d'or et
de couleur ; la Bibliothèque du roi possède en ce genre des re-
liures de rëpoque qui serrent encore aujourd'hui de moclèle.
Vers le même temps • la sculpture et la ciselure avoient fait de
rapides progrès. Les artistes s'exercèrent sur lea reliures, et
i-evêtirent les missels et les autres livres d'église de tablette» en
bois, en ivoire, en argent, ciselées avec art , et parfois incmslées
de pierres précieuses.
Les livres carrés se fermoient au moyen de divers procédés. Dans
le laierculum mcyus , dont la Notice de l'empire renferme deux le-
présentations , la tablette droite est terminée par un lai|;e moroeaa
de cuir, percé à ses extrémités de plusieurs trous , qui paraissent
garnis d'œillcts métalliques. Lorsque le livre étoit fermé, ce mor-
ceau de cuir alloit , en recouvrant la tranche , se rabattre sur la
tablette gauche , et se rattacher à un autre fort morceau de cuir
garni de boutons; il avoit , dé plus , tr(MS lanières de cuir qui ser-
voient "k fermer plus solidement le livre, mais dont la combinaison et
le mécanisme sont assez difficiles à saisir. D'autres livres ont , ^ée
à l'angle supérieur de l'un Hes plats , une longue courroie qui en-
touroit le codex ^ soit dans sa longueur, soit dans sa laj|;eur ; ces
liens se nommoient offendices (i). Les fermoirs se montrent ausai
dans les livres figurés parmi les insignes des officiers de l'empire.
Tantôt il y a un seul fermoir au milieu de la longue tranche du
livre, tantôt deux, un à chaque extrémité (2). Quelquefois on
mettoit quatre fermoirs à chaque codex , deux sur la longue tran-
che et un sur chacune des deux petites (3) ; ces fermoirs se nom-
moient nnci ou hamuU (4;. Fermer un livre par un des moyens
que nous avons indiqués se disoit signare Ubrum ; un rouleau serré
avec ses liens est nommé, par Horace, signtUum volumen (5>; et
Isidore défîuit les offendices^ lora quibus libri signantur. Resignare
Ubrum signifioit, au contraire, ouvrir un livre.
coins métalliques. Les deux volumes des Pandectcs de Florence sont reliés, k
U vérité', avec des tablettes de bois couvertes de velours rou(*e et garnies
d^omemeus d'argent dans le milieu et aux angles ; mais on ne dit pai que ce
soit la reliure primitive. MabiUon,/fer<ra^'cum, p. i84, sq.
(1) Isidore et Festus, Glossaire.
(a) \oy. la Notice de fempire, fol. 109 verso, 1 10 recto, et pasatm .
(3). Yoy. la huitième planche du quatrième volume deCarpentier, supple-
meiit an Glossaire de Du Gange, et les publications de M. le comte de Bastard.
(4) Yoy. Du Gange, au mot /i^alorei.
(5) Horace, ^pt^re I, xiii, 1.
èCU.feTiN DU BlBLlOPHlLt. I OO9
Le titre extérieur des livres carrée n'étoit pas sur le dos du
livre , niais sur un des plats ; il suffit, pour s*en convaincre , d'ou-
vrir, au hasard , la Notice des dignités de l'empire. Pour conserver
les livres , on les plaçoil dans des espèces d'étuis , ou plutôt on les
enveloppoit dans des lambeaux d'étoffe qu'on nommoit, an
moyen âge, chemises, camisa, camisuice, manulergiœ (i).
Les feuillets des livres carrés étoient opistograpbes , c'est-à-dire
éaits des deux côtés. Les pages étoient ou tracées dans toute la
largeur du papier, ou divisées en deux colonnes ; quelquefois, mais
rareipent, en trois (2). Dans tous les cas , 011 laissoit constamment
à chaque page quatre marges , deux horizontales et deux per*
pendiculaires , déterminées souvent par quatre lignes, qui se cou-
poient à angles droits vers les quatre angles de la page (3). On s'est
autorisé de quelques passages d'anciens auteurs pour avancer que,
dans les anciens livi*es carrés, il y avoit une pagination comme
dans nos livres imprimés. Cette opinion nous parolt un peu ha-
sardée. On cite d'abord en preuve l'épigramme de Martial :
Qaani brevis imraenstim capitmembrana Marooem
Ipsius vultus prima label la ^crit.
On pourrait alléguer, pour les volumes, le passage des Tristes (4) où
Ovide parle de la première page de l'Art d'aimer , dans laquelle
il interdit aux fenunes vertueuses la lecture de cet ouvrage. Mais
est-il besoin qu'un livre soit paginé pour qu'on puisse en citer lo
premier feuillet ou la première page? Lorsque Pline , impatient dr
recevoir une longue lettre de Minutianus , lui dit qu'il en comptera
non-seulement les pages , mais encore les lignes et les syllabes (5),
il est vraiment impossible de voir dans cette phrase obligeante la
preuve que les livres carres étoient paginés. Schwarz (6) s'est pour-
tant autorisé de ce passage pour établir l'usage de l'a pagination
(1) Du Cangc, au mot camna.
(3) Montfaucon, Pal. f;r.^ liv. I, c. 4. La bibliothèque ambroÎMeone , à
Milan, possède un manuscrit {«rcccaoncialcs du commencemeotdu vii« siècle,
qui contient , sur trois colonnes, une partie des saintes Ecritures. Diariuin
Italie, c; Il , p. 11.
(3) \oy . le livre ouvert qui se trouve dans les insiguevS du magister scrinio-
runi. Pancirol, Notice de l'empire^ fol. (ia reclo.
(4) II, 3o3. Voy. ci dessus, )>. 8i[>.
(h) Voy. ci-desKus, p. 878.
' 8) De ornam . lîbr. reter . , I V , 1 r» , p . 1 /»à .
lOIO 1. TBCHIlfBBy WUCE 90 LOOVEB, 12.
chez les anciens ; bous ne nous expliquons cette Aiëprise ^ue par
n»e préoccupation momentanée, qui aura empêché le savant AUe-
«und de jeter les jeux sur la lettre de Pline (i). Ses anties prm-
▼es sont plus spécieuses, mais non plus solides. Cest d'abord 1*^
]Hgramme ou Martial désigne les livres de comptes d'un avane psnr
ce vers :
Gentum ei|dic«ntar pêfjmm cileiicUruiii (s).
Ensuite une phrase de Tanthologie, dont le sens est : Le monuilkent
de ta gloire, 6 Diodore, n'est certainement point ta tombe , ce sont
les mille pages de tes livres (3). A ces deux passages on peut joindre
les vers où Juvénal exalte ironiquement la longueur des ouvrages
historiques:
Vesterporro labor fscuodior, hbto'riarum
Scriptoret : petitur plus temporis atqae olei plus :
Namque, oblita tiiodi, miUetima pagina Mirgit
Omnibus, etc. (4).
Mais qui ne voit que dans ces trois passages les mots oentum , miUm^
millesima sont autant de tropes par lesqueb on désigne un grand
nombre , mais un nombre indéterminé de pages par un nombre
déterminé ?
La seule preuve d'une pagination , encore ne peut-elle s'a|^U-
quer qu'aux registres publics des municipes , se tire d'un ancien
marbre découvert à Caeré , en i548, et que Scbwarz ne parait pas
avoir connu, puisqu'il n'en cite qu'une phrase d'après Pignorius.
Cette longue inscription est donnée en entier par Orelli (5) \ on y
trouve trois indications de pages, commen tabium cottidunum muni-
a?U CAERITUM , INDE PAGINA XXVU , KAPITE VI. INDE PAGINA ALTBEA
CAPITE PRIMO. — INDE PAGINA VIII , XAPITE PRIMO.
Dans quelques manuscrits du moyen âge , les cahiers qui les
composent , quatemiones , ont un numéro d'ordre comme les feuil-
lets de nos livres imprimés ; mais on ne trouve pas cette précaution
dans les plus anciens manuscrits.
(i) Da rttte,fieli«andttliii*iBéiQe, un ptaplut loin (IV, t4, p. i^),4B^il
n^y avoit pat de pagination ches les RomaRis : paginas vera nansigndruntt
utihodtê'
(a) Epigramm. VIII, xlit, ii .
(3) Anthol. gr., cit. par Schwarz, IV, ii.
(4) Satyr. Vil, rer$ 9».
(5) Inscript, selert , n* 87S7.
c^f^,' h^ ftPWWf* Ipii^g^'iJ^ j^noifÇfl» Je^ ]iyj^? 8^^ e^iL , ji(^ ^-
çÛ^jji^ , cpvpie ^ JlQipe $00 troiçièm^ Iwrç ^ i^t F^^r^^l Jft!»?}»
<^ j^#a fewP^; »Ç*4 )>ccuemç;rçi»t , àU-il, fy^c j^jç, Jlv/y .qi^
EK ilU Qoojw ^11 te iB^ikiMqiw fùw^v^
Rfç^Wiw^^ vd si ^vL^Yff^I^t^ caf (p) .
AiUears il rqirodie à Sérère de s'ennuyer à la lecture d'un lîTre
d^ëpigrammes , tandis qu^l avoit ayidement rccueHli et colporté
partout chacune d'elles, lorsqu'il les avoit séparément copiéesaTant
leur publication:
Haec suntsingiila qaae tinuforebas
9er coDTÎyîa cuncU per tfacatra (3).
OyWp fVnWl ii^ pejr;HWieAç yenille ^çc^eÂ^il ,99n Javre, de pe|i|r
iç 4«pl«rÇ ^ Augtffttç , gw *vpiVe^ilé l^Mte.ur :
ffW P»M»t» <*^'icw>T«iw^Hl W! wo, etc. <4).
Souvent il arrivoit quele contact de ia robe âmrboit les Iranehes
deslivres ; pour remédier à cet inconvénient , on leur donnoit «ne
espèce de couverture en bois , et alors on les portoit à la mais.
C'est ce qu*il faut conclure de cette épigramme de MarlUi ,
f[ue nous transcrivons «vec le titre parce qu'il est de Martial lui-
même:
JNc t(>c^harbMos fà^l^ ^4 P«nMV J^iy>s
On a ¥u dans ce mot aèies des tablettes de sapiia formant iy celime
( I )'ll parolt c|ue Ict fits forniM f>ar4a toge, sur leur .poilriiLe^Uiir m rvMsiit
/Ê;t,fiet T^iT^o^rdWw #M5e |iim$.
Martial, V, xti, S.
(a) Idem, 111 , v,7.
(3) Idem, 11, ti, 7. Voy . auui 1, 16; iv, 86, vi| 61 .
(4) Triâtes, I, 1. Voy. aussi Pline le jeune, |)L, j(f V, 3.
(5) Épigr. UT, 84.
1012 J. TlUrÉlENER y rLACE l^U LOÙTEE, 12.
' d'iiïi lifte 'carré ; tnais il nous semUe qu'en émettant' cette opinion
* on s'est mis peu en peine de* fuie accorder le titre manOale arec le
diftîque dont il est suivi. Nous renmrqaons d'abord le mot ehartisj
qui, nous l'avons prouvé, est synonyme de voluminîbusj ce qui
pounroit exclure déjà l'idée d'une reliure carrée. En second lieu ,
il &ut remarquer que tout ce quatorzième livre de Martial est uni-
quement composé de devises , ou , pour ainsi dire , de billets
d'envoi pour les divers objets dont, à Rome, on se Cfidsoit mutueUe-
ment présent à l'époque des saturnales. L'ustensile en sapin,
nommé manualej étoit ui^ de ces objets. Mais îl ne viendra dans
l'idée à personi^e que l'on ait été dans l'usage de se £BÛre don d'une
rdiure, car la reliure se coniectioime sur le livre même, et ne
forme qu'un tout avec lui. Ce manuale étoit donc un étui dans
lequel on renfermoit le volume pour le porter à la main. Cest , à
notre avis, un instrument de ce genre qui est représenté, avec un
roseau à écrire , des rouleaux et des tablettes, dans le frontispice
de la page 55 du deuxième tome des peintures d'Herculanum.
Celui-ci est double ; il se compose de deux tubes conjoints , ayant
chacun au sommet un couvercle de forme conique. Au dos est une
anse qui servoit à le transporter plus commodément. Ces étuis
étoient évidemment faits exprès pour le volume, et c'est surtout
aux livres qu'on y renfermoit qu'était nécessaire la petite courroie
dont nous avons parlé plus haut (i) , et qui servoit à les retirer de
la boite.
n ne faut pas douter que , lorsque Tusage des livres carrés se fut
répandu pour les publications littéraires , on n*ait employé , afin de
leur assurer une longue durée , les mêmes procédés que pour les
Volumej : les enveloppes , les linimens d'huile de cèdre, les étuis.
Les enveloppes des livres se nommoient , au moyen âge, des che-
mises , camisiœ (2) 7 elles étoient ordinairement en toile , mais les
livres précieux étoient couverts d'étoffes de luxe : ainsi les Heures
de saint Louis, que possède aujourd'hui la Bibliothèque royale, sont
encore revêtues d'une chemise de sandal rouge , espèce d'étoffe de
soie peluchée , qui est aussi ancienne que le manuscrit. Lorsque
les ouvrages écrits dans des codices ne valoient pas la peine d'être
conservés , on ne pouvoit pas les livrer aux écoliers pour apprendre
(ij Voy. plus haut, p. 848.
(s) Sacrista librorum camisias. . . Javat. Statut, cartus, 1, xLi, S(>.
BUIXBTUf DU BIBUOFHILK. I 1*013
à écrire , puisqu'ils ëtoient déjà couverts d'écrilxire de»deux côtés,
et en cela ils yaloient encore un peu' moîiis que les mauvais volu-
' mes ; mais ib avoient , avec ces derniers , d'autres destinations qui
leur étoient communes : ils étoient achetés par les cuisiniers, par
les épiciers , par les marchands de poisson , et ser Voient k envelop-
per des olives, du poivre et d'autres denrées (i). Martial presse
son livre de se choisir un patron qui puisse le recommander et lui
donner la vogue :
Ne nigram cito raptus iû culioam
Cordjllas madido tegat papjro,
Vel tïrarh piperisre ait cacallna (s) .
(Test par allusîon à cet usage que Perse appelle de beaux vers
des vers dignes de l'huile de cèdre, et qui ne craipiétit tn les petite
poissons ni les épices :
Cedro digna locatus
Linqaere, nec scombros metuentia carmina nec thus (3).
Les mauvais livres avoient encore une certaine utilité, que l'on
fiEdt assez connoitre en s'abstenant de la désigner en termes exprès :
AnntUes Volusii cacata cluwtOy dit Catulle (4). Sénèque applique la
même épithète, sans l'exprimer pourtant, aux œuvres d'un
autre annaliste : Vous savez, dit-il, combien cet ouvrage est lourd
^t comment on P appelle , quam ponderosi sint et quid vocentur (5).
CHAPITRE SEPTIÈME.
Des tablettes.
Les tablettes, nommées en grec Hxroî<f yç^t(jLfjutrslu,'rvKTiJ'sç,
9tLvif§ç 9 en latin , tabellœ , cera , codicilli , pugillares (6) , étoient
un assemblage de petites planches de bois, d'ivoire ou de
(i) Voy. Horace; jE^ftr. II, i, 170. SUce, Sihes, IV, », 11'.
(s) Bpigraram. III, 1. cf., IV, 8C, XIII, i.etSidoineÂpoUiDaire, Garni. IX,
vers 317.
(3) Satyr. I, 4i.
(♦) Ed. Vossius, p. 86 et 87 .
(5) Se'nèque,' ^pttre o3*
(6) Tabellœ ^toit le nom générique.
•#€4 '• TBQIUMSl^ ffUOg W9 JI«OP«V»IB , 12.
mkBl ftéfÊxém poiur reœmir l'ioritme : ifur HMfe <rfgMWr à
rult^yâté k plus MQidée. Omi^ 1^
« l^efiuMra Jénualem 4M—— «i €&!:€ j«r dflp Udl^lettil^ ,
te en efeifant je Detoucneraî le «bgfle et b pMiemi i«l Wfpin^Mtpi
«or M &ce. » Les tripettes iiùmmt mummê en fifèoe 4i| fUs^^e
ifflqni^. Les {etues donnte fsr PmbIiis à fidlénppliop ^ilwqpilt ,
fi Pon en crait les anciens , sur des plendbes en Ikhs plUep» p*M^
qoi ne peut s'entendre que de ubleit^ de bois. PUpe, faisant al-
lusion à ce passage d'Homère, tradvût 1^ xiupts ^pèêtj^ «tvxt W tan-
tôt ^farpugillar , tantôt par cWianf/as (3)^ ce ^ pMWye la syno-
njmip 4e^ dmo: id^eMÛm» J»liiw- Cette sjiïçtkjjm «^ cpcqiQc
i^Kbli^ JMgr IIP J»9mge o» C^tnUi? .s^çqgyMjiitç i^^^re une toSUc ej^
tiemetteuse qui lui a soustrait ses tablettes :
ffaœcba tarpis
V^gat mihi To$tr|i redditurum
pugiUaria
JHiQicbff potids |rr<3d« c^dicillos ,
Eedde^ poiida ousclu^ cc^ciBos (4).
.m 9 aimn cq>9isidant , <aoiime aow jle nerrws pl»f.)M#,» uA(9p||r-
ttaîM diffârmce j^tf^ les fu^fillmrv^t i^ .codiçiôi'
Hw)d0t^ mf:ww que )]^émMMe > JBl^ 4'4mtpp,9 ^xU^ ^ .QI^«Us»
voulant prévenir les Grecs des projets d'invasion de Xercès , prit
des tablettes dont il enleva la cire , écrivit sa lettre sur le bois
avec un poinçon , et la «soonviit ensuite de^eire , en sorte que ré-
criture étoit cachée, et que les tablettes n*auroient rien appris à ce-
lui qui les auroit interceptées (5)^ L'usage des tablettes , chez les
Grecs , est encore attesté par Démosthènes. Saumaise (6) prouve,
par un passage emprunté au célèbre orateur, que les siitretés pour
(i)XXI, i8.
(n) lliad.,IV, V. i68.
(3) Pugillarium usuni fuisse etiam ante Trojana tempora invenimus apud
Horoemm. PUne, XIII, si. ^i^nvkwtBomtr^i MdùUhs ■ÛMsUtos^spîflola-
rxmi frada indîeet. Idem, XXXill , À. * Poilus eottad mêêû ^r ^ivcuu
7nvKT$ des tablettes , et cite deux passages d'Aristophane, où flks.iont
nommées «TcXtoi et yfàLf/^ÂàLTiTûL' Onomast., X, xiv, 68.
(4) Catulle, éd. Votsius, p. 9g.
(&) Hérodote, VU, iSg, éd. Schweighaeuser, cf. JvaitD, 11, Jbo.
(6) De Modo usurarum, p. 4o3.
aigeat {wrété «e donnoient d« deia manière» » par un bilkt écrit
sur papyru», CiCai JV«| on par un double canuat a»i4$Qé dans 4«9
Lea tablettes étoient en usage chez les Garibaf^oia du tempa
d'Alexandre. Carthage, effrayée des progrès rapides du con(|i:^rant»
et craignant qu'il ne bii prit TeuTie de soumettre l'ACrique, aPYO|«
Yen lui HamilcaTt surnommé le lUiodien. Celui-ci, se disant eiiilé
et feignant du ressenUment contre sa patrie, fit agréer ses semoes
à Alexandre, par l'entremise de Parménipn. Tout ce qu'il pouvait
découvrir des projets du roi de Macédoine # il le iaisoit savoir k
Cartbage , au moyen de tableoes semblables i celles «pie Béma*-
rate avoit emi^oyées (i).
Cbes les Romains , Plaute , Cicéroo » Catulle , 0?ide » Properce
attestent , par une foule de passages, que les tablettes étaient d'un
usage général dans les deroiers temps de la république. Toutes
les ibis que, dans les comédies de Plante, il est question d'une cor-
respondance par billets dans l'iulérieur de .la ville , cette corre^
pondance est écrite sur des tablettes (;i). Cicéron , avant d'écrvrf
une lettre , en traçoit quelquefois le brouillon sur des tablettes ^
Qccuhueram hoiu nona, cum md u honun cxemplum in codiciUis #mp^
ravi (3). Ailleurs nous voyons qu'il empfeyoit aussi les mblettfis
pour corr/espondre dans Rome avec ses amis : qum$ipi à BaWo jp^f
codicillos quid eêttt in lêge (4). L'usage des tidilettes, dans des temps
moins anciens de l'histoire de Rome, nepent être un objet 4e mn^
testatîon. Ce qui doit , du reste, prouver le mieux combien eet
usage a toujours été répandu, c'est que, depuis des temps très^^m-
dens jusqu'au ti* siède , on trouve les tablettes employées pour
apprendre aux enCsuis k lire (5).
Au moyen âge, les tablettes servent «ncore à divers «laagM* JSgin-
(i) Jtistîn, XXI, 6. AulageHe, XV11, j^.
(s) Nec epiftola quîdem ulla rit io sedtbu»
Il ec cenlB adeo tabula .
Aftinaria, IV, i, i8.
Taee dam perlego tabellat.
II» 4^6. Gucndn lij Ml< 39; «le .
(3) Adfamil., IX, 30.
(4) /Wrf, IV, i8;cf., VI,ia.
(b) Pliule, Eachid., III, m, 36. Isidor., Orîg., VI, g.
10l6 1. TECBÈlfBB,' FLACB 1»U LOUTRKy 12.
hard (i }huxmteq[aeCharleinagne avoittoojootv; tous 8on che^,
taUeUét dans lesquelles il s'exerçoit à écrire. En SSg, on ridiie aei-
gnear, nommé Goiberti étant tombé malade dans le monastère de
Saint-Bertîn, éerivit lui-même son testament sur des tablettes de
cire, dont Textérieur étoit doré et recouvert d*ane enveloppé hâte
avec des harbes de poisson (2). Trm siècles après , saint Anselme •
alors prieur de Tabbaye dn Bec, et, depub, archevêque de Gantor-
béry, avoit écrit sur des tablettes une preuve invincible de rezia-
tôice de Dieu, qu'il se proposoit de développer dans une disserta-
tion q>éciale. La chronique rapporte que, pendant la nnit, le malin
eqnit, jaloux du bien qn'alloit produire la publication de œtte
pieuse homélie, brisa les tablettes et en dispersa la cire sur le pave ;
mais, comme cette cire étoit dure et cassante, il fut facile au saint
prieur d'en réunir et raccorder les morceaux ; et, pour prévenir un
accident semblable, il se hâta de transcrire, sur du parchemin, les
élémens de sa dissertation (3). Au xiii* siècle, on écrivoit encore, sur
des tablettes de cire ,• les inventaires du mobilier des églises , les
itinéraires des rois, les dépenses qu'occasionnoient leurs voyages.
La Bibliothèque royale possède , en ce genre, les tablettes de Phi-
lippe le Bel , sur lesquelles on peut voir une savante dissertation
de l'abbé Lebeuf, dans les mémoires de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres (4).
On se fera une idée assez nette des diverses formes que les
Romains donnoient à leurs tablettes en examinant quelques plan-
ches et quelques vignettes des peintures d'Herculanum. Le frontis-
pice de la page 7, deuxième volume , représente , dans le milieu ,
une cassette cylindrique remplie de volumes, avec le titre, pittacium ,
dans les tranches. A droite est un sac d'argent ficelé , à gauche une
quantité de pièces de monnoie , et , au-dessus , des tablettes d'une
forme remarquable ; elles s'ouvrent non eu large , à la manière de
nos livres modernes, mais en long comme certains atlas géogra-
phiques et quelques albums. Sur la tranche d'ouverture , chaque
tablette porte , dans son milieu , une petite patte ou poignée en
(1) Vie de Chariemagne, c. xxv.
(9) Id tabolis ceratis» quae exteriiis celât» erant barbulis crassi piscis , rt
subtos deauratie erant. Sîlhiens. Chartiilariiiro , cJ. Gurrard, p. 169, et Du
Gange, au mot barbula»
(Z) NouY. Trait, dcdiplom., t. 1, p. 46%.
(4) Ton», xxxiii, ci\, in- II!.
BULLETIN .DU BIBLIOFHILB. . , 101 7
bois, faiMni l'office de ces rubans ou de ces bandes de parchemin
qu'on coUe aux feuillets des missels et des grands livres de com-
merce pour les ouvrir à un endroit déterminé. La forme de ces la-
Mettes et les objets qui les entourent ont feût présumer
Gontenoient des comptes de recette et de dépense.
n y avcnt des tablettes de forme triangulaire j à qui leur
semblance avec la lettre A avoit fait donner, par les Grecs, le nom
de JVX70/ ( 1 ); nous croyons en voir un modèle dans le fronti^ice de
la 55* page , au tome u des peintures d'Herculanum ; et quelques-
uns des académiciens d'Herculanum ont déjà émis cette o]Nni<m :
d'autres considèrent cet objet comme une écritoire, theca calamaria^
sans Cure attention qu'il est évidemment composé d'une matière
flexible , et que sa forme n'indique pas un meuble destiné à renfiarv
mer des roseaux à écrire. Au reste , la même vignette représente
aussi un roseau, et on peut juger, au simple coup d'œil, que la boHe
en question , si c'étoit une boite , dans quelque sens qu'on la tour-
nât , ne seroit pas assez longue pour le contenir.
Les autres dessins que nous avons à citer sont beaucoup plus
clairs, beaucoup plus arrêtés ; ik nous fourniront conséquentmeat
mieux que des conjectures. Le frontispice de la page 93, toujours
dans le même volume des Peintures, représente des tablettes posées
perpendiculairement et ouvertes : lesplanches dont elles sont com-
posées portent au dos, dans le haut , de petits anneaux traversés et
retenus par un anneau plus grand ou par un lien ; indépendamment de
ces anneaux, les feuillets sont attachés les uns aux autres, par trois
charnières presque imperceptibles , peut-être par desimpies fils. Bans
le troisième volume, planche quarante-cinquième, on voit des tablet-
tes dont lésais sont sans doute aussi garnis d'anneaux ; mais ceuxrci
sont reliés au moyen d'une verge de fer,, ressemblant à un style, qui
les traverse tous de haut en bas , comme les crayons qui ferment
nos agendas traversent les boucles de cuir fixées aux deux ailes de
la reliure. On ne peut pas prendre cette verge de fer pour un style,
car les tablettes sont dans la main droite d'une femme qui, de la
main gauche, tient le style et en appuie la pointe sur ses lèvres.
(1) Henri Etlienoe, d'après Eustathe.— Biaxocchi, qui veut .abioliuasiit
tirer de TOrient toute la terminologie de la librairie ancienne, fait venir
HXtzç de rhéhreu deltoth, qui signifie porte, mot équivalent du grec ivftLy
par IfHiuel les iniques de'signoient les feuillets des diptyqutt. • •
lOtS I. TBCttlVttt, ftkCt DO LOVrvttS, 11.
Att^esn» de la te)rge dé fer est tue espèce de nàmb fixé a« do»
déft tabletM y et <|ni retomba en deMrs ; ce ndxui et l*kiiiioait
dèê faMettes ptëcédenfes servoient peut-être à les retirer d'un ëmi.
fibfiA, dans le Tolunie deuxième , le fronUspice de la page 55 re->
présente des tablettes de cttiatre feuilles au moins pliées en Ibrtné
de parayent. Voilà, s'il Tavoit eu à sa disposition, le meilleur atga-
ment que Schwart eût pu produire en iareUr de son système de
jlktteB à plis , UM pUciÊdUi; encore ne ponrroit-il s'appliquer ni à
dtt papyrus ni* à du parcbemin , car les tablettes sont en bois en-
duit de dre. On en fakoit du mêmegenre ea écorce très-minooi alMî
que le proute un passage d'Hërodien cité par Scliwars,leseulqw
dotme k son système une apparence de vérité. Yoici la traduction
littérale de ce passage, où il est question de l'empereur Commode t
• Prenant des tablettes en écorce très»mince, et qui se plient alter*
« natirement d'un côté et de l'autre, il écrit, etc. (i).ii Toute l'er-
. reur de Schwarz consiste à aroir traduit, dans ce passage , par le
mot latin libellas^ le mot grec yçâLfmâLtéTofj qui sigtiifie/ile^ïAir (a),
et d'être parti de là pour englober dans sa noutetle daâse de lirres
tous les écrits désignés sous le nom de liheiii^ qui étoient ordinai-^
rement de petits rouleaux en papyrus.
Dans Topinion de Montfaucon, les tablettes ont été quelqueft^
eomposées arec cette espèce de papyrus sur lequel on pouvoit eflOib-
eer l'ancienne écriture et en tracer une nouvelle; d'où il semble ccm«
dure que piijfiï/arétoit synonyme àe palimpsestus{d). Ily a un pende
confusion dans ce passage. Les anciens avoient le secret de laver eC
d*elfkcer l'écriture sur le papier même. Le papier pouvoit se plier
en fimne de tablettes pour recevoir un testament ; maïs rien n*ati«
terise à prononcer que le papier palimpseste, la ehûrta deletitia (4),
fttt toujours un pugiUar. Nous n'avons pas encore rencontré un
seul passage attestant l'existence de tablettes en papien
Nous apprenons de Martial qu'iMi en faisoit en parchemin^
(f) AëAcêv y^ttfÀfutrréîof reùrmf rSf m ^i^vfifiç $iç >Jt*mT¥tiiTûi
ypk^tt K» T. A. Hërodien, Histor., 1, 17, cit^ par Schwarz , v. 3.
(s) Voy. Saumaise, De modo usur., p. 4o3-4o4.
(S) tfti taot vetères cbarta ddlétili (leg. deldtida), tit« pogillaribai , ubi
priui Bcriptâ abr^dere seti defergere poterant et noTa scrib«W. Psle^^.
gr.,p. 1^.
(4)Dif:»ite,XXXyt,xt, 4.
■OUUmN vu YIBMOMttUI* l»i^
gHIârês méÊubrëmii et qja'eUes offiraiem k mime ftTanli^ 40^
létf «btolte» d« on», c'cil4b-éiv8 qm'en poovoit à voIoiHé «&
e£Elé^ éf «a ftnoiivcler L'écrittire (1). Puisque^ avec «ne ép^OfV
mouillée , on lavoit le papyr«8 écrit, il non» IdBible 91e W
pafdMHMÔDi ^ Dtokis ff^gile de sa nattire ^ pouvait très-Uen aum
slippolter cette opératioD^ Cependant kaconutteatateu» s'accordent.
à Htm ^e le pastdieinin des taMcltes étoit rtvélii d'ail enduit de
ptâlre et de craie X nous ignorons sar quelle autorilé se base cette ejt»
plicatm. OnavH, néanmoins » qne les hàlwlans de l'Ile de Cbypi»
écrIvoMSit avec le style sur du {nrcbemin recouvert d'un endiûl^
quelconque* De là vient qu'ils appdoieat le style ^ê^riftêff mO^
dérivé du verbe àhtivupf qui signifie oindra^ et que de ce vedie ,»
combiné avec le fnot ft<^BifA, peau > ils avoient fait le m<|t
^t^É^Xûtqihfy par lequel ib désîgnoient ud niaiire d'école (2).
Nous avons déjà parlé des tablettes d'ivoire sur lesquelles oa
écrivoit avec de l'encre ncnre; ces tablettes sont claireBieDt désignésa
dans cette épigtamme de Martial :
Lângaida ae triftèt obsctffebt losaitia cerae^
Migre libi nÎTeuiii littera pingit ebur.
On m têàêak âttssi en os. Des tablettes de cette natièfe est été
trouvées dans les fouilles dTHerculanum ; edeS ont sept feulHes
cées au àùê y et passées dans un anneau qui les réunit et les reiii
étUfemble (3). Cétoit peut-être Ce que nous appelons éuu àemaum^
Lès tablettes d'ivôiré et d'os pouvoient aussi être enduîtea de cîi«
coftHkkè celles dé boié dont il nous reste à parler.
PâMnl ces demièifes , kl phts {Mi^écieuses étokmt les tablettes éÊ.
b(rfs dé citrusi pugiUatès déni. Le dtrus était une espèce de oyprts
qtL'6a Vètirok de l'AMq^ sépceutriouafe ; on remployait suitaut è
Mfe dè« tablés potées é\xt des pieds d'ivoire. Martial ftiit allnsinà
è<*iilllige ^Uiis l'épigMttoneoà il fait parler \mfugiUmes mim :
détHi irfli in tsattéi «Memut ligtis tubéllÉi ,
Ëusaiat Hli^ct aobfleilenttt eam (4).
( I ) Ets« puta cerat, licst bec meaubra sa vocetur ;
Delebis quoties aoripta noTsre rôle».
Epigrmmm»f IIY, 7 .
(9) Voy . Hesychius et Hemsterhuiiius , dans set Comiaent. sur P^Uu ,
X, XIT.
(3) Andr. de Jorio, offic de' papiri t p. 7 1 •
(4) Epigr. XIV, 3.
1020 i' TECBBMBK, PltACE DU LQCV&K, 12.
Ce boisdeidtrus , au dire da même poëte, valoU plus que son pe^
sant d'or (t), et l'on peut yoir « dans Plîne le naturaliste » qui parle
fort au long des tables de citrus , le prix énorme que .quelques-»
unes de ces taMes avoient atteint (2).
Le même auteur lait mention des tablettes en if et en éraUe(3); 1
celles dont Properce déplore la perte dans une' de ses él^^ étoient.
en buis (4). Toute espèce de bois pouroil, du reste, servir à faire des :
tablettes ; on les enrichissoit quelquefois d'ornemens en or. La Bi*
bliôthèquef du roi en possède qui sont, à la vérité, très-modernes (5),
mais qui peuvent donner une idée passablement exacte des ta—-
blettes antiques ; elles se composent de douze feuillets ayant chacun
un peu plus de deux lignes d'épaisseur, et égalant en longueur et
en largeur un in-douze ordinaire. Les deux surfaces extérieures ne
portant pas de cire , les douze planchettes ne forment que 22 pa-
ges d'écriture. Dans chaque page , le bois de la planchette reste à
nu dans une certaine largeur sur les quatre côtés, et forme. aÎBaî
quatre marges comme dans nos livres imprimés. L'espace qua—
drangulaire circonscrit par ces quatre maires a été creusé à une
certaine profondeur pour recevoir la cire, qui est ainsi au niveau
des marges. Les planchettes soDt réunies par une double ficelle de
moyenikegrosseur et par une feuille de parchemin collée sur le dos dea
tablettes : lorsqu'elles sont fermées , la cire d'une page porte sur la
cire de la page qui est en regard ; ce frottement des pages les unes
contre les autres a fait, en divers endroits, sur la cire, des creux et des
raies qui rendent l'écriture^ déjà peu lisible par elle-même, encore,
plus difficile à déchiffrer. Les anciens avoient remédié à cet incon-
vénient au moyen d'un morceau de bois fiché daos le milieu de
chaque tableue, et qui s'élevoit un peu au-dessus du niveau de la.
cire. Lorsque les tablettes étoient fermées, ces morceaux de boia se.
mettoient en contact et empêchoient le frottement da la cirq dea
pages. La cire des tablettes de laBibUothèque royale que nous ve-
nons de décrire est rougeâtre ; celle des tablettes de Philippe le
(1) Accipe fclices, Atlantica munera, silras ;
Aurca qui dedeiît dooa, minora dabit*
Êpigr. intit. ! Merua citrea^ XIV , 89.
(s) Hist. nat., XIII, sg*
(3)/6«/., XVI, 63.
(4)Eleg. III, XXII, 8.
(5) Elles renfermcDl une écriture allemande de la s« moitié du zvii* siècle.
BITIXETIlf DD BIBUOPBILE. tOlI
Bel est presque noire. Quelquefois on enduisoit le bois des tablettes
de dre blanche ; mais ensuite on passoit sur cette dre une légère
couche de couleur rouge. De cette manière le style, en traçant les
lettres, perçoit la couche de couleur , et arrivoit jusqu'à )a surface
blanche de la cire , en sorte que les lettres se détacboient en blanc
sur un fond rouge. Dans le premier liyre des Amours (i), Ofide
parle de tablettes d'érable dont la dre avoit été revélne d'uiie teinte
de minium :
Minio penitvs medicata rubebas.
11 les^couvre de malédictions parce qu'elles lui avoient apporté ,
de la part de son amante, une réponse peu favorable à ses désiirs ,
et finit par souhaiter qu'elles périssent promptement de vétusté ,
et que leur dre décolorée, alùa^ soit rejetée dans un coin immionde*
Au lieu de cire on employoit aussi pour l'enduit des tablett^ la
noalthè , /jLcLhdh (2) , espèce de pâte composée, selon les bénédic*
tins (3), d'un mélange de poiz^ de cire, de plâtre et de graisse.
De même qu'on a fait des livres carrés en réunissant ensemble
de grandes plaques métalliques , de même on a fait des ta-
blettes avec de petites lames de plomb réunies par des charnières
et par des anneaux que traversoit une baguette de même métal.
Montfsiucon a possédé et décrit des tablettes de ce genre qu'il avoit
achetées à Rome en i6gg. Elles renfermoient des inscriptions et des
figures relatives aux superstitions des gnostiques (4).
Les tablettes avoient deux , trois , quatre , dnq feuillets et da-
vantage ; ces feuillets se nommoient en latin tahella ou cera^ en
grec 'Tnvyjiç i d'où les mots de duplices , triplices , quincuplices,
tnuUipUces cerœ^ en grec fuK'ria llfBTvyjiy Tf/trTt/x,*^, ^zroKv^trrvyji»
Si les tablettes n'avoient que deux feuillets , ces feuillets étoient
appelés fivfflci dans le dialecte attique, et les tablettes elles-mêmes
y^à^jLyiCLTVQv Mvçovj à cause dé leur ressemblance avec une porte
à deux battans (5). De là aussi l'expression latine bipatens pugil'
lar (6), qui désigne des tablettes ouvertes.
(i)Éiég.XlI.
(1) PoliiiZy d'après Aristophane, X, i4.
(3) Nouv. Trait.de diplom., tom.iT»p, 3i et la.
(4) Voy. Paléogr. gr., p, i6, to, 180, et Antiquit. eipUq., t. 11, p. 378,
et plauchcs 177 et 178.
(6)PoUuz, X, i4.
(6) Ausonne, Cann. i46, v ,3.
65
10^ J. TECHSIUULi PLAQUA DU LOUVRE, 12.
h^ diptjques ou uUeites ^ deuj^ feiùiles iie recevoifsnii^jécnture
que snr deux pag^t les deuK iiu>^ extéiieares n'étant pas eiidnites
d^ cire. A Rpme» les cousuliif les quesceurs et les autres raagutrals,
à leur entiiée «n fouctious ^ envoyoient à leurs amis , enire autres
pr^MM) d^s dj|>ty4ues sur lesquels ^loieiii i^cav.ës leurs noosa. £es
ta))lfUes ëUH^^rdiivûreiuent w^Wfifre, iiraTaiUéesavec art et en-
Dentés
Qui secti ferro io tabulas, auro<iue micantes
Inscripti rutilum cnlato constilc noineii
:Per proceres «t Tulgw enp t (-i ) .
Lé luxe des 'diptyques devint, pour les magistrats^ une occasion
de dépenses ruineuses* Une loi fut portée pour défendre à tous 1^
<!Ugn1taires de l'ejupire, excepté aux con3uls ordinaires, d*ei^voyer
en présent des corbeilles d*or et des diptyques d'ivoire (s)^ P^s
celte prohibition ne fut point observée : le 61s de Syminaqûe ,
promu à la dignité de questeur , offrît i l'empereur lui-même ^un
diptyque recouvert d'or, et à ses amis des diptyques d'ivoire et des
corbeHles d'argent (3). Le tçmps a respecté quelques-uns de ces
anciens diptyques ; Montfaucon en a fait graver plusieurs dans le
supplément de son Antiquité expliquée; pous y renvoyons ceux qui
seroient curieux de juger de l'art et du travail qu'exigeoient ces ta-
blettes de luxe. Dans la classe des tablettes à deux feuilletS; il fiaut
aussi ranger , sans doute, celles sur lesquelles , depuis les derniers
temps de la république , on donnoit les suffrages dans les assem-
blées des comices. Cette espèce de vote par .scrutin secret avoit
été substituée à l'ancienne manière de voter de vive voix, et à décou-
vert, par quatre lois qu'on nomma ieges tabellariœ (4) ; cliaque ci*
toyen recevoit , de certains officiers nommés diribùores ou ^Ustri-'
buioresy la tablette sur laquelle il devoit donner son suffrage (5). Mais
cette manière de voter , appliquée aux élections, 4oDna li^u à des
abus. Pline le jeune se plaint ^ue, sur^plusieui^s tablettes, on avoit
écrit des quolibets, et même des choses peu décentes, que plusieurs
électeurs avoient porté leur propre nom au lieu de celui du candi-
(i) Claudien , De laudib. StUich., II1/S46.
(s) CoJ. Thëod., KV, ix, i, Ov éxpehsis kidorum .
(3) Symmaquc, epist. II, Si . Cf., V, 46. VH, 76 ; IX, 119. .
(4) Cice'ron, De legihiiR, III, iG.
(i; Pline jeune, IV, xxv, 1, 4; III, xx.
BULLETIN DU BIBUOPmUI. . I023
dal. Il paroit , du reste , que la fonniile dn suffrage étoit écrite
sur les tablettes avant qu'on les distribuât. Gicéron raconte que ,
lorsque le décret d'accusation contre Clodius fiit présenté h la con-
é firmation du peuple, les satellites de Faccusé envahirent -l^trée des
points pai* lesquels passoient les tiibns pour aller déposer Içs suifrar
geS) et qu'on ne distribuoit aucune tablette qui portât les m^Cs
ttli rogûé (i) ; ces mots étoient la formule par laqtteHe les çîtoyett
dédaroient leur adhésion à la proposition qui leur étoit frite ; elle
s^écriyoit ordinairement par les deux initiales' V^. R* .Lorsqu-fl
s^agissoit d'une loi , la formule d'opposition étoit exprimée parla
lettre A , qui signifioit antiquo y c'est-à-dire je njette , je «taa
tiens aux anciens usages. .^ .:
Les tablettes à deux et à trob feuilles, éupUceè et îripUceij stvr
voient aux correspondances. Ce fot un diptyque', 'y^tt^^a.TMv
ivTtrvyjiVy qu'employa Démarate pourinstrnke kfb • Grecs ^eajiro-
jets de Xercès. iLes tablettes qu'Ovide maltraite si foit^^ dans son
livre des Amours , à cause de la fatale réponse qu'elle» lui. ont «p^
portée, sont aussi des diptyques. Le poëte, jouant survie iiomiatki>
s'écrie avec douleur : -^ • • '• ',» ' •
Brgo ego vos rébus duplices pro noroino setisi!
Leç tablettes à trois feuillets avoient quatre pages, prâpres à rece-
voir l'écriture , les deux pagiçs extérieures restant toujoun sans
enduit. Qcéron, étant à Tusculum , écrivoit k Atticus , qui vencdt
à peine de le quitter : Plane nihil erat juod ad te scriberem, moàCp
enim dîscesseras et paullo post triplices remiseras (2). L'épigrapmé
suivante de Martial indique probablement leur destination la plun
orcUnaire:
Tnnc triplices noStros non vilia dona putabis
Qaurn se venturam scribet arnica tibi (S).
Les tablettes étoient , comme on voit , un des objets que les Ao-
mains s'envoyoient en présent aux jours des saturnales 1 ils ne de*
voient pas être composes d'une matière bien précieuse ; car Ifar^
tial^ qui, dans son quatorzième livre, fait alterner col;ifini;éI)enfent
]«B riches prés^ns et les dons plus modeates , pla/oe les tripiiç$s
après les tablettes d'ivoire. Une autre de ses épigrammes preuve
qu^on se donnoit les triplices par dontaines :
(i) Ad Attic, ly i4. •: ■ . i< •
Ad Attic.,XIII,8. •
XIV, «îpigr. 6, intitulée Triplices.
s
1024 '• TECHBIIER) PLACE DU LOUYIIE, 12.
Omoia miftisti nciiki aatnrnalibns, Umber,
Muoera coatulerant qnm tilii quinqiie die& :
Jiissenos tripHcct, et deutîscalpin >e|>trfn(i).
Une observation importante à bire, c'est qa'à Rome on ëcrivoit .
sur papyrus les lettres qu'on enToyoit à de grandes distances, tan-
dis que les correspondances dans Rome même , ou à des distances
très-rapprochées, se faisoient sur des tablettes (a). Ce double usage
est consigné dans une seule et même phrase d'une lettre de Gcé-
ron à Lepta. Chargé, par iiim letire de ce dernier, qui étmt loin de
Rome, de prendre certaines informations sur une loi de César ^ Gi-
céron demande ces informations à Balbus , par un billet écrit sur
des tablettes, parce que Ralbus , pris d'une violente douleur aux
pieds, ne recevoît personne. Simul accepta Seleuco iuo litltnuj $îa-
tim qu€t4wi e BMo , per codicUlos quid esset in lege (3).
DansOfide, CanaGé,écriTantàCaunus,dont elleestékngnée,
ae sert d'une feuille de papyrus (4); mais BibliiT, écrivant à son
frère, qui habite avec elle sons le même toit, emploie des taUetles
de dre (5). Oride, lui-même, exilé dans le Pont, ne reçoit et n'en-
voie que des lettres sur papyrus , epistola , charta (6). MaisouTKs
son livre des Amdiurs, composé et publié à Rome , c'est sur des ta-
blettes qu'il écrit k ses maîtresses (7). C'étoit aussi sur des tablettes
que Properce écrivoit à Cinthie , et que Cinthîe répondoit A Pro-
perce, lorsque tous deux étoîent à Rome (8) ; mais, quand Gnthie
mande sou amant à Tibur, où elle l'attend , elle lui adresse une
lettre, epistola (9), quoique, de Tîbur â Rome, la distance ne soit
pas fort grande^ Pline fait allusion à l'usage universellement reçu
vi) Epigr. VIII, S:j.
(s) Cette obsenration a cté faite par Paul Maniicc, dans ses Commentaii^s
sur les lettres de Cicdi-on à Quintus, II, 10 et III, 1 ; et par Schwarz, De or^
nàm, iiùr., V, 6, p. iSS et iS4.
(3) Ad famil., VI, ig. Voy. aussi la lettre suiv.
(4) Heroid., ép. XI.
(5) Métamorph., fab. XI.
(6) Voy. Tristes , IV, vu, 7, V, 11, i, et passim ; quant aux lettres écrites
du Pont , le titre même à'epistolœ exclut ndée d'une lettre écrite sur des
tablettes.
(7) Amours, I, xi, 7; xii, 1, 17; II, ht, i&; Art d'aimer, I, 4I7 j II, 39C;
111, 485, etc., etc.
(S) Properce, III, 3 2 .
(9) IbitUm, I, 16.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 1025
de son teinps, lorsque, après avoir parlé de la lettre éciiCe sar pa-
pier, par Sarpédon, pendant le siège de Troie , et découverte par
Mntianus dans un temple de Lycie , il ajoute : ^ Je n'en sais que
plus étonné , si le papier étoit , à cette époque , connu en Lycie ,
qu'Homère ait fait donner k JBellérophon des tablettes plut6c
qu'une lettre sur papyrus , BeUerophonti codidUas daios y non epU^
êolas (i). » Enfin cet usage a ibnmi à Juste Lipse Interpréta-
tion d'un passage assez obscur d'une lettre de Sénèque, adressée à
LuciliuSi absent de Rome depuis peu de temps : yideo te^ mi Lu-
ciliy cum maxime^ audi'o; adeo iecum sum^ ut dubium an indpiam^
non epistolas , ted codiciUos tibi acribere (a). Sénèque ne peut se
C&ire à l'idée d'être séparé de son ami ; il est encore avec lui , il
le Toit, il l'entend ; et, en prenant le roseau pour fkire une lettre ,
il lui semble encore prendre le style pour écrire un bUlet.
On voit, en effet, d'après le genre des correspondances auxquelles
on employoit les tablettes , qu'on ne leur confioit que des lettres
très-courtes, telles que peuvent s'en écrire des personnes qui sont
à portée de se voir et de se parler tous les jours, en un mot ce que
nous appelons des billets. Pour cela, deux ou trois feuillets dévoient
suffire. On peut donc ranger dans la dasse des dupUcp^ ou des tri-
plices les tablettes que Martial appelle yiteUiani. O'aboitl elles ser-
voieat aux correspondances secrètes, et l'on peut, 4 bon droit, s*c«
tonner de n'en trouver aucune mention dans les poètes éiégiaques :
Noodum legerik hot licet puella
NoTÎt quid cupiant TÎtelIiani (3).
En second lieu , elles étoient fort petites :
Qnod miniraos cenaU, mitti nos credi$ amicae :
Fallerii, et Duminos ista tabella rogat (4).
Elles ne pouvoient contenir que des écrits fort courts , des épigram-
mes, par exemple. Martial dit, en parlant des siennes k Sévère, qui
les copioit séparément à mesure qu'elles étoient composées par le
poète :
Hce suDt quaB, rekgente inc, »uleba<i
Rapta eitcribcrc, sed YÎtelUaoi».
(i) Hist. nat, Xlll, 17.
(3) Sénèque, cptt., 50.
r3) Martial, cpigr. XIV, 8.
^4) /</., iWr/., g.
UkA !• TBCHSlIBAy PLAGE DU UNJTlBy 12.
Le oom de ces tablées venoît , à ce que Fod imagiiie, de leur en-
duit, daoi lequel entroit du jaune d'oeuf» vitMum.
ha iaciliié avep laquelle on pouvoit efiaoer, sur la eîrè, une prc^
mière écriture , et la remplacer par une autre , permettoîft de ré*
p6ndre à un biUet sur les tablettes mêmes où il aToit été tnécé.
Ovide se plaint que les tablettes d'érable , enduites de ciiv roogey
par ksquelti^s il denaandoit un rendezf^vons à son amante , sokàc
nfi^€mÊ0s avec un refus :
Fl0tfe m«ds céiut, tristes rm&ei^ tÀbeRafc
Infelti hodie litten poBse negat.
Puis f tournant son ressentiment contre ces maudites tablettes , il
les accable d'invectives :
Ite iiinc difficihSft Cunebria lign» tabeUs
Tuque nogaturis cera referta notis :
dis ego cbmiDisi nostrbs iosatfus amores
!Molf!at[ne hd dominam rérbir fereiidâ éeii,
n finît par regretter qu'elles n'appartiennent pas à quelque usu-
rier, q«â pourroit, jour par jour, y inscrire ses {fertbs i
Intel* t^Hnàketiékt taidiàs ta^ptUniqne jaceretlt
Itî qvibiM abÉotarptat flerei àvirttt opet (t).
Au contraire , Properce , ayant perdu des tablettes auxquelles il
étoit attache , s'a£B^e dans la crainte qu'on ne les fasse servir à
ce vil usage :
Me miserum ! liis aliquis rationem scribit aTari
Et ponit duras inter epLemeridas (a).
Puisque nous sommes ramenés aux rostres de recette et de
dépense, aux livres-journaux des usuriers, nous ferons remarquer
qu'il y avoit une dififérence entre ces derniers, ephemerides^ et les
livres d'échéance, kakndani , spécialement destinés à la consigtia*-
tion des sommes prêtées, de la date des prêts et des rentrées. Ces
calendriers étoient , au moins quelquefois , en forme de voluibes.
Magnus kalendarii user yoLviTUAy a dit Séuèque dans une de ses
épîtres (3). Martial, en parlant d'un pareil rostre, nous donne
(i J Voy. les Amours, 1, mi.
(a) Propcrrc, III, a3.
rSy Epîtr. 87, toro. II, j>. 'ii^, cd. varioi.
BuifcUtTiN DU mwioPiÊajt. lôij
encore la pteuté qifitétéSff lioh-seulêili'eiit ployé en rouleau, mais
eoMiire cKttsé ^ crimes :
C^nlnm etf>tieén(urpaffifàg cùicnJarum(i),
On appeloit tabellœ laureaUt ceUes que let géoérauz romaÛM
adressoient au sénat ou aux empereurs pour leur annoncer k fttc<^
ces àe leurs armes. Lampride , racontant les victoires- d^AIeitlinjhrâ
Stévère, cKt qu'on lui apportoitde tous i^tés des tablettes oowrertefr
de laurier, dont la lecture, dans le sénat et parmi le peufile> tuinMir
roit des éloges universels : E» omnibus loeU eilabêUa lauMaimsUHilk
detatctj etc. (a). Ovide , faisant allusion à des victoires d'un a«{U!A
genre» appelle ses tablettes victrices^ il veu( les couvrir dç laiirier
etïes consacrer dans le temple de Ténus :
Non ego ^ictrices lauro redimire tabeUai
Nec Teneris média ponere in sde roorer.
Potir ces sorte» d'ocdasioiriB à>len[idl€S , on se ^ervoit è^tJÊAlBi^Jêiii
cinq ibtutle»^ ^uincuplices. Nous voyons du moins , dans IJfiBù^tial ,
qu'on publioit, dans des quincupUces^ l'annonce deis iiteH&liheédë^
icemét par k peofik: oé par le sénat x
tàdt jttf Mktok'itttt Dûttiai éafet at«a felU
Qotnoitplka «ciii'Muii datur aidctiu lK)fMlr(S)%
Les tablettes se caicbetoient exactement comme les lettres sur pa-
pyilis ; 6n les enve^ppoit d'un fil dont les deux bouts se loignoicnt
et se Côlloient sous la cire ou Fargile qui recevoit l'empreinte du
cachet. Lesr tesUimens et les actes publics furent longteuxps fenné<(
et cachetés ainsi ; mais les faussaires avoient trop beau jeu, car U
leur étoît facile de détacher le fil, d'enlever le cachet et d'ouvrir les
tabfettes. l^our remédier à cet inconvénient y_ Néron ordonna que
lejs tablîette^ testamentaires seroient percées dans le miheu de leur
longueur, à^ l'extrémité de la marges, et que le fil qui fterviroit 4)es
attiieher ùe séroit cacheté qu'après avoir été tounié trois fois autour
des tablettes en passant dans le trou (4). Dans la suite, on étendit
ces précautions à tous les aetes publics et privés (5). Les talAettes
(i) Epigr., Vlll,44.
(s) Lamprid., iu Scv^r., c. 68.
(3) Epifir. XIV, 4.
(4) Adverftus fiilsarios tune primum rcpertum, ne tabafae nîsi pertusfti ac
ter lino per foranioa trajecto obBignaràntar . Siieton. in Néron.» c.tj.
(6> Pauliifl, l\ec«?pl. seofeni., V, rx; ftSaumalsè^Demodo usur.,p.4&l; sq.
10a3 '• TECHBMEA, PLACE OU UOUVBE, 12.
consacrées à la transcription des testamens portoient spérialcnient
le nom de codicilli; aussi ce mot est-il souvent, dans les aiiôcns
auteurs, synonyme de testamenium. Mais les testamens ëtoient Ta-
lablement écrits sur toutes les matières propres à recevoir récri-
ture (i) , pourvu que Tacte «onservÂt toujours la forme carrée. Or
il est déjà prouvé que les feuillets qui entroient dans la compori-
tioD d'un livre carré^ de quelque matière qu'ik fussent, prenment
le nom de tabula ou tabellœ. G*est pour cela qu'on ne trouve ja-
mais irî^er on libellus teslamenti , mab toujours iahtdœ testamenti^
uUùnœ cerœ , supremœ tabulœ , codicilli, ou même simplement fa-
6ulœ (s).
Nous avons vu des lettres, des invitations nommées codicilli. Les
anciens donnoient encore ce nom à des espèces d'agendas sur les-
quek ils notoient ce dont ils vouloient se souvenir , ou les &its cpii
frappoient leur attention et dont ik se proposoient de s'occuper
plus tard* Pline le jeune appelle codicilli les tablettes sur lesquelles
son onde faisoit décrire, sous sa dictée, les phénomènes de la pre-
mière éruption du Vésuve (3).
Les agendas littéraires étoient plus particulièrement désignés sovis
le nom àepugillares, C'étoit sur àespugillarejt que tmvaiUoit le natu-
raliste romain lorsqu'il voyageoit ou qu'il se £ûsoitporter en chaise
dans les rues de Rome (4). Lorsque Pline le jeune alloit se repo-
ser dans ses villa de ses fatigues du barreau, il y passoit son temps
inter libellos et pugillares (5). Suétone, dans la vie de Néron , nous
apprend qu'il a eu entre les mains des poésies autographes de
cet empereur , qui étoient aussi écrites sur des pugillares et des
libeUi (6). Quand Pline alloit à la chasse, il avoit toujours soin de
prendre avec lui ses pugillares. Une fois ses filets tendus, il se met-
toit à travailler ; et, s'il revenoit à la maison les mains vides, il se
consoloit, dit-il, en rapportant ses tablettes bien remplies (7).
Peut-être l'usage d'écrire les brouillons des ouvrages sur la cire,
(1) DigcsfcCy xuTiiy 311, I • Voy. le passage p. 63S, not. G.
(s) Martial^ IV, 69; Y, 3g, 63; IX, 88. PJinejcane, II , iti , 1 ; xz, 5; VI.
xxzi, 7 ; et Saumaise, De modo iisur., p. 4i5-4i9.
(l) Pline j., VI, xTi, 8, 10.
(4) Voy. plus haut, p. 778.
(5) Pline .).,!, XXII, 11 ; IX, vi, i.
(G) Vie de Néron, ch . Ô3 .
(7) Krnnt in proximo stylus et pugillares ut si manus vacuas pIcDas tamen
rcras rcportarcm. Plin. j., 1, vi, i . Voy. aussi IX, xxxti, 6.
lUUJ&TlN DU B1U.I0FUIUS. 102g
avant de ks confier au p^iîer ou au parchemin^ usage que nous re»
trouverons pendant le moyen âge, étoit-il en vigueur dans l'anciennie
Borne. Properce, désolé d'avoir perdu ses tablettes, allègue, conupie
premier et principal motif de sa douleur, la perte des savans écrits
qu'elle contenoit. C'étoient évidemment des brouillons qu'il n'ayait
pas encore copiés. Qu'on nous permette de citer quelques vers de
cette charmante élégie ; c'est un témoignage de plus à l'appui de
plusieurs des faits que nous avons avancés :
Brgo tam doetae nobis periere tabdl»
. 8cripta qiribas pariter tôt periere bona!
Bas quondam nostria manibus detriverat usus, >
Qui non signatas jussit babere fidem.
Illae jam sine me norant pbicare paellas
Et qdsdam sine me verba diserta loqiii.
Non illas fixam caras effeecntanmm;
Valgari buxo sordida cera fuit (i).
On peut prendre une idée du format ordinaire des tablettes
dans ces vers de Baudry, abbé de Bourgueil, écrivain du xi* siècle,
rapportés par Mabillon dans son Traité de diplomatique (a) :
lu latum, Tersus vix oclo pagina vestra ,
In longum vero, vîz capil bexaroetrum.
Attamen in robis pariter sunt octo tabellae
Que dant bis geminas pagina lasque decero.
Cera namque 4Mrent altiinsecus exterîoret.
Sic faciunt octo quatuor atque decem.
Sic bis sex capiunt capiunt et car mina centum;
Id quoque multiplices pa gin ulae faciunt.
Il s'agit ici de tablettes en forme de carré long, semblables à celles
que nous avons décrites page 1016, d'après les peintures d'Hercu-
lanum. Elles se composoient de huit feuillets ne formant ensem-
ble que quatorze pages, car la surface extérieure de la première et
de la dernière tablette étoit sans enduit. Chaque page contenoit
en longueur un hexamètre , et en hauteur huit vers : les quatorze
pages contenoient donc ensemble quatorze fois huit vers , c'est-à-
dire cent douze.
Les vers de l'abbé de Bourgueil prouvent encore que l'usage dea
tablettes de cire s'est conservé jusque dans des temps assez mo-
(1) Properce, 111, sa.
(s) Supplem., p. &i . Vov. aussi le mémoire de Tabbé Lebcuf parmi ceux de
TAcadcroie dcsinscr. et belles- lettres, éd. in-is, tom. 33, p. 4S5.
t09d J. TEOÊtSkÉMLf MACB du liOVtftÉ, 12.
denH». Qii peat V6ir, diii8 let MéÊh^àtéÊt àéVàéàéêuàt der in»-
eâpétjm^ et bellet^«tci« , 1é ditoeMatÉW {Mr ta^ncSlB l'abbé Le^
be*f a ëtridi que Femploi deft» tàMeiletf et dtt style n'armt jn--
fliaU entfiètanent œaié detmi#Jkii tempaleÉ pfcwaUèiens jittqpi'Wii
z^vltt* iiëclè. N<MB AMÉ' èdUcetJWMitfM de feiire' obëeitel , apite Icf
estant dDbd , qtie , du tni* au srt« éîècle « il étoil dToMage d^éerinre
d*ab0«d 8or hif cire le» iMoaiUoiis des (mvf agea qa'em uMloiC en-
suite au net sur du parebèonii, GuHMrt, abbé de Kègent eh i ràS,
en écrivant sa vie , atiealei yenislenee de cet uaage ea déclarant
qu'il ne s'y astreignait paa faû-méme. Au vm* siècle, Fauteur de la
▼ie de saint Bonifitce , archevêque de M ayèiiçe , teiuûne ainsi son
ouvrage : Ego ¥f^ilibaldu$ episcopus , viiam et passionem Bonifacii
coiucripjîf primuin in cere&s tatiuUs ad groboÂtonem Lulii et Magen^
gaudi; post eorum examen Mtpergeunemsreseripii (i).
Dans les beaux siècles de la cbevalerie, les écuyers suivoient as-
sidûment les lournots pour en étudier et en apprendre les usages ;
ils notoient , sur des tablettes €|u'ik apportotent exprès avec eux ,
les circonstances qui leur «embloient les plus remarquablesy.e^dont
ik espéroient tirer quelque profit (91).
Enfin nous trouvons, dès les temps les plus anciens , les tablettea
employées de diverses manières dans les églises. Au cierge pascal ,
qu'on bénit et qu'od allume, avec du feu noaveatt, le samedi
saint, jour qui marquoit> autrefois, le commencement d'une nou—
velle année , on attachoit une tablette dé cire , nommée indiculus^
sur laquelle on écrivoit toutes les notes chronologiques qui concou-
roient avec Tannée nouvelle : c'étoient ordinairement l'année de
rincartiadoki , Findictioii , te concurrent et Fét^acfe ; on y ajou-
toic éoûveiit le tfAé luààirè , lé terme pas^ , la lettré dotliii^
cale, le nombre d'or, le mm dvr pape et chî roi i^égnant éveb VétA^
née du pontificat di^rnh et du rè^del'kutré. Chatjfhréglite'fài-
soit, à ces indications générales , quelques additions tiréètf'dë se»
fêtes particulières (3). MoUS avons dit, ailtetirs, qaélésf inventaires
du bien des églises 4'écrivoient aittssi sttr de^ taïl^lett^ dé'dré. A Ik
fin du xv« siècle , l'usage de l'église de Sens étoit d'écrire , ^ur ik
dve, tes noms de ses officiers. A SaftDt^Msérthi-de-Saviguy, ait dto-
(1) Mém. deTAc. des inscr. et belles-lettres, lom. 33, p. 48i-487.
(3) Ibid., tom. 34, p. S23 et tom. 35, p. i35. Mcfm. delà CiimedcSaîntc-
Palaye.
{V Voy. d!lCan;;o, Gl«ss , un mol Ceretu,
lOULlCtlN SD'MiaonlIiC.- loS*!
c^ dq LyoD I les uUeUl^ d^ .«sboeiUry aà Von mautmàL Iwawiiii
des. eccléaîastîyfcat goî d^voÎMlt cdioier el deaacrvir lociMBiHrtpeaH'
dfint !« semai]»»: y élolenA Iraflâia iwviêo kr^cîre.aTee: n^okiçoii:
d'ailgent. La^ mêmexautimiti fut obMnrée dans l'af^sed^ Roua» y
au moias jusqu'en iî)2ii : setdemeiitv aïkëeK^'an style d^ar^iaiEt^
oo se servoit d'unsioai^let^iiiçeft âa ier(t)L
I ■ ( • .1 I » ■ . • 1 1
t *t
CHAPITRE HÛïinEMfi.
, . • « ■ - " . .
Des Copistes et des Libraires.
.1 ■ •
Gcéron , dans Une de ses lettres à Atticus (2). fait allusion à un.
proverbe grec ainn conçu : Xiyçtfrty ÉffJiii^fof fi4,7fo§BviTeu 9 ffcr*";
modore trafique de discours Cet âermodore^ disciple de Platon ,
avôit recueilli et piiblié les leçons de son maître (3). Comme ^ ni
dans le nom de î^éditeur, ni dans le fait de l'éditioui on ne voit licn
d'assez remarquable ÎK>ur avoir donné naissance à un proverbei on
pourroit supposer que la spéculation d'Hermodore étoit tout à fait
nouvelle, et que sa singularité fut la source du dicton. Cependant
Xénopbon avoit déjà, peut-être,. publié les leçons deSocrate (4)^ et
nous savons que, de son temps, il y avoit dans Athènes des libraires,
pourvus, surtout, de livres d'agrément qu'ils envoyoiçnt dans les
contrées voisines et jusque sur les bords du Pont-Euxin (5). Quel-
que temps après la mort de Platon, Zenon , jeté par un nau-
frage sur les c&tes de TAttique , vint à Athènes; il entra chez un
libraire qui lisoit à haute voix un ouvrage de Xénopfaon ; et cette
lectui:e produisit sur lui une impression telle qu'il abandonna le
commerce pour se livrer à l'étude de la philosophie (6)1 .D'apr^èa.
Eckhard (7), les livres étoient encore fort rares, cfi gni pl?liBeflf^. las,
(0 Voy. Lebeuf , Mëin. de TAcad. des inscr. et 'belles-lettres , tom. 33 ,
p. 497 etsuiv.
(s) XIII, SI.
(3) Suidas , au mot Aoyoç»
(4) Diogen. Laërce, I. II, p. <4b, c.
(6) Barthélémy, diaprés Xdnôpb., ExpiMitîoB de Gyras, 1. VII, p. 4i^.
(6) Diogène Laè'rcc, I. VII, p. i64, o.
(7) Kxcrcit. eritic. , dr Edition e librorum apud Yetercs. Is^had , 1777',
in-4, p. 2-3.
Io32 J- lECHEMEH, PLACE .VU lADVkE, 12.
penonne* itudieuses i se rf iioir cb«x les libraires pour I
lira I moyennuit nne certaine rétribution , du à let I
mêmes libndres , comme «cU cat lieu, au témoignage
Laërce , pour les œuvres de Platon. Il 7 a , dans cet
dTckhard , un malentendu : le pusage de Dtogine ]
quel il fait allaûon, ne parle nullement de libraîrea, et :
d'ailleniB, à une époque postérieure au temps où vtTo
est question de notes ou signes insérés dans les écriU
philosophe. Dit^ne dit que les exemplaires ainsi notés
bord rares , et que ceux qui les possédoieut les prètoii
l'argent (I).
La puUicatioB des leçons de Platon, par son disciple 1
celle des discours de Sociate par Xénopbon , peuvt
prouver ce fait, avancé aussi par Ëckhard(2), que.dansl
plus reculés, comme dans les commencement de Ilmp
sont des hommes instruits et éclairés qiû ont entrepris
les livres, parce qu'ils étoient seuls en état de rendre cel
lion véritablement utile, eu donnant des texleipurs et ce
les Hébreux , le mot qui correspondoit à l'expi-essio
7(Af(f(itTtîr [copistes) , étoît un titre honorifique , et d
savans, interprètes des saintes écritures (3j. Il parolt 1
pour les mettre i même de vaquer plus librement ii I
travaux , on leur avoit assigné une résidence particul
nue ville nommée en hébreu Kiriath sepher, mots ren
version des Septante par 'xiy.it ^ fa/xjKctTwr , et par cû
mm (Ib ville des lettres), dans la traduction latine (4).
forent encore des hommes lettrés qui les premiers s'occ
Uvement de publications littéraires (5).
Mais , en Grèce comme en Italie , la librairie devini
commerce pur et simple. Le mal n'auroit pas été bien
libraires marchands Broient apporté dans l'exercice d
(■) Diog.,1. III, p. S&, c. Vo^.auuilesCommeDt. (leHéii*!
(1) ODvr. cilc, p. 18.
(3) EckharJ.p. .0.
(1) Voy. Josué, Xll, làctiO;!!-! Jugea, I, it cl ii.
(&} Qudqueroit Jet bommcs tluiticux l'Mtrrigiiaîeiil , pour Ici
lîlé, à Giipierdei livrci ; c'ei>laiD»i (jue DémoitbèiMi, afÎD de fan
Snu Ac fi main l'hittoirc de Thucj'diJc, Lu
BOLULTIN DU BIBLIOPHILE. »o33
feftsion un esprit éclaire et -un peu d'amour pour les lettres. Mat-
heureusenieut il n'eu fut pas toujours ainsi ^ surtout ien Grèce , où
l'ignorance des libraires Cournissoit Anatière à la Ytrve satirîque de
Lutien : « Qui pourrait, dit-il , lutter, pour la science, avec les li-
braires, CtChto]tet^n?io$fy qui ont une ai grande quai^tité de livres ? »
Et, pour qu'on ne puisse se méprendre à cet éloge ironique, il leur
reproche ensuite de ne rien comprendre, d'ignorer les |klus simples
notions de la philosophie , ^t même de ne pas savoir parler leur
langue (i). Suivant Strabon (i), rienn'étoit plus iticorrect qioie les
livres qu'on vendoit soit à Rome , soit à Alexandrie , parce que les
libraires se mettoient peu en peine de les coUationner i et qu'ils
employoient, pour les écrire, de mauvais copistes, yftt^gist ^avhtïç
Dans des temps où l'écriture à la main étoit le seul moyen de
publication connu, la valeur des livres dépendoit évidemment de
l'instruction et de l'habileté des copistes. Aussi 1^ Romains atta-
dioient-ils un prix immense à.leurs esclaves lettrés : cea esdaves
coûtoient fort cher; ceux qui étoient versés dans la littéraUire
grecque se papient jusqu'à 80 mille sesterces (ao,oooirancs) (3). Gsl-
visius, érudit charlatan et plein d'affectation, payoit 100 mille ses-
terces (25,000 francs) chacun de ses sert^i UtttraU (4)« Aussi, les pro-
priétaires économes, soit pour s'épaiigner des frais d'achat considé-
rables, soit pour faire une spéculation avantageuse, élevoientrils
eux-mêmes, dès l'enfance, leurs esclaves dans ces arls qui leur don-
noient un si haut prix. Atticus avoit dans sa maison des esclaves
très-instruits, d'excellens lecteurs (anagnostse), de nombreux co-
pistes (librarii), et il les élevoit tous de telle sorte qu'il n'y avoit pas
même chez lui un valet de pied qui ne sût lire et écrire (5). Mareus
Crassus, qui possédoit aussi des lecteurs, des copistes, desarchi*
tectes, etc. , présidoit lui-même à leurs exercices et surveilloit avec
soin leur éducation (6). Les anciens s'attachoient à leurs esclaves
(1) Advert. ind*ctUBi,t. II, p., 656.
(9} L, XIII, p. 419.
(3) Horace, épttre II, ô .
(4) Sënique, epist. 97. Dans une loi où Justioien fiie, entre cobëritiers, un
mf limum pour le prix des esolayes qui font partie d'une succession, le prix
de» sténographes (notarii) est de a/S au-dessus de celui des esclaves adultes
.irtisans. Cod, JusL, VI, xliii, 3.
(b) Gomel. Nt>pos, Vie d'Atticus, c. xiii .
(6) riutarqne, Vie de Crassus, cb. s .
\
)0d4 '• TECUENIM'^ PLACB DU L«0V]|C , 12.
4»<aiMn:de8»rac6Bifa'îb ai liroient; ils s'inqniëtoient de leur
titi^té, iet B'affligeeieBt deJeur iiiort|>re«que«autant qve s'ils aroîent
Adt^^Mtitt de Umt famille. « l'aï l'esprit ficHt trouble, écrit Gicèroh
4 Atliciisç car 9e Tiens de fierdre an jeune esdave, iippelë Sositliëe,
Hpà me 8ervdît4fe|ect8ar,:^tfett béîs pla^ afflige qa'on ne denxHt,
-ceêeinble, rétredefa mert d^ e«ciave<T). » Xiorsqne tes maîtres
«•Atoiènt nGjmraincvs, par utfe-longue expérience, qnel^attachemeni
d^an esclave lettré r^adoît att lenr, ils l'affiranchisioient, e< ce
éiemiùty kcHrn de tlooner à'4'affiranclii iè dési^ de jonir Complète-
«ieacde son indépendanôe,- àe faisoit ordinfah-ement que Tattactier
dâ^iintage A Sôn ancien makre. Onpeut re/ir, dans le xvi* livre «ks
Leiires/amilières , combien €icér6n atroit d'attachemétat pont* Tî-
ton, son affranchi , combien la maladie de ce compagnon de ses
travalix lui -causoit d'inqaiétude. La mort d'an affranchi lettre,
noÉMné Athamante , cbagrinoit fort Âtticns ; Cieéron , en le conso-
lant de ecUe perte^ itiî recommande TiTetiient la sant)é d^Alexis ,
«nilve>€epi8te qi^il affeetionnoAt parce qtie son écriture résseifabl^it
à eëneÂi é6n maître (af) : Soigkions-le bien, dit Cicéron,' et, 8*11
i%gneâaas votre quartier qoelqne épidémie, faitès-le tiansporter,
nnisi^pe- Tisamène,. dans ma maison, dont le dernier étage est va-
cant (3). ^Jn affranchi de Pline le jeune, nommé Zdzime , qui ]oU
gnoît'à iieaucoùp d'autres talens celui de lire pat&iuement les dis*-
éaurs', les histoires etles poèmes, fut atteint, à deux nepHsesr, âhin
crachement de sang dangereux ; son patron l'envoya d^abord passét
quelque temps en Egypte, ensuite il emprunta une maison de cam-
pfaghè dans le midi des "Gaules, où Zozime put flSIer refaire sa saàté
flélabréè (4)* H &ut voir en quels termes affectueux, avec quelle
sdHicHude patemdie le même auteur raconté à tin dé se^ an^i^ la
maladie etles symptômes de convalescence d'un autre lecteur; son
drérEnèolpîtts(5).
(i) EtmehprculCfCramconturbatior.Natn pucrfeafivus,aflagiK>9t«siioster,
Sosithcus dccesserat, mcquc plus quam servi mors debero TÎdebfitulr odmmo-
v«rat . Ad Attic . , 1 , 1 1 .
(s) AdAtfîc.,VlI,a.
(8) Alexim Vcro curemus et siquîd habct coflb îTrttifJUorf âJ me
cum Tisameiio transfera m us; tola domas superior Vacat ut icis. Ad Attic,
Xlly lO.
(4) Plio. juii. V, XIX.
(5) Ibid.iyni, I.
Parmi ces esd^Yt^ le^oiré^ , 1^ copia^fi aon^ c«iw /q^i r<^mfflif
3|irtout n9tre aUeatio^. ^fx général, on appdoU CtC/^i^yfi^o^ » iïr
brifint], cf^ux doi^le principal e^iploi ifait de copiqr le^ Uvi:e9 » 7f»f^
^T^^ 5cri&r y les greffiers et les 8ecr4taii;es 4>|BBciels des jÇGMOkcIjoii^r
naires publics; v7roypeL<^€7ç f 4p(ianiff^êt ^ .jes ^%,f^^if^^f^.
jCe^le te^inologie n'étaif pa3 i^éamn^iiu tellein^ xigou|reuse qfe y
4ang ]lpus les i^.et.^aos jtpus les fra[^ms, ^ f^j^l^e (tt^i^Jiaer jui
liiê|3[\e.iiiof une ^i^ficajtion invariable. CicéiPon déffgi^,par.e^ç^(n^
plc^ par le mo\. d^ LftrarîuSf liirafioiftf.^ aont^enlen^em un fiMsem*
de liyreis (i), mais encore un sçii;rétairey fçcque-d'ai^r^ là^^euraafH
pda^en^t sert^iu ab gpis^lis (^). lap secrétaires des édil^, 4^ fW'
te^jis^ iç» qviestieifrs» etc., se nommçieijyt {antât /^nyi^, . i9pl(fit
scrihqi Ubrarii^ ou siuipkment Z/^roj^' ([^)/ §|if^to|ie dopf^ i^i^i m^
mot <i^i^ueiiLs§s)^ simplç sigpifica)tion4e sesprétairef {£^. Qu4%u^
fen),mjes ont in||me> cliez les anciensi professfé l'art >d'téçpii;f,.-q9y(i^ne
le pKOUVi? ceto insçriptifl^ publiéf . p^r (^rv4er : .
«IXTIA XAKTA
' Oniie|x>uvGfîtcbnfdil9ré1ès copistes avec les auteurs, qit'on àp*>
pétait tcrtpiorts; la distinction est clairement étail/lie datis céUe
phra^ie de Tite^ire (6) : Malim equidem librarîi menélain qiram
mendàciàm scriptoris esse in summa auri et àrgénd, 'Horiçe (jf),' il
est vrai; donne une fois à un copiste le nom dé sériptor^ meh^^'lé
fiût suivre immédiatement du mot tibrnrius. On trouve anssile
mot de ^scrtptor avec la signification de copiste, dails Khscripâon
de Sti'atonicée , contenant l'édit de IKocIétièn dont nous àtvons
parlé plus 'haut ; mais le sens' de la phrase est tn>p clair pkmr
qtf'on'*puisse hésiter siir la signification du tndt c Scripioti Sîi
sèHptum optima versuum numéro centum (8)... On'Viiit qhe te te'
(i) AdAttic.^XIII, ai, a3;XXII, 9S,etc.,ctc.
Cl) aaAitio.»Xy,jC,i8;]LV«.7. i .
(3) Saumuise, De secretariis, ap. Sallengr., lom. Il« col, 0^«.
(4) ViedcTit^c. 3.
{b) Gruter^' p. h%h^ 3. - , . .
(6) XV,II.I, W. . ... ' .
(7) Art poétique , vers 3&4 . ■ -.i •> ,■
(8) An edict of Diocletian, p. 20, Giraud» DroU 4c Pro§friépé, p^f^ jijftt.,
p. ^S. Vous propoions de rétablir aiiui les trois JigjifBs q^ue nouj^ ç^ona, et
dont la seconde seule est intacte : mihbrasa scnirTotu niMiirsiofrK ffPAL»
I036 J. TECHENKR , PLACE DD LOOVKE, 12.
laire de récrivain était fixé à tant par cent lignes; malheureuse-
ment la pierre est dégradée à Tendroit où devait se trouver le
chiffire de ce salaire; le prix du parchemin, le salaire du tabellion,
in scriptura libelli vel tabula versiBus numéro centum , manquent
aussi dans cette précieuse inscription.
Le mot araiquarius signifiait aussi copiste, dans les écrivains de la
basse latinité. Sidoine Apollinaire parie d'un antiquarius qui ne
pouvoit écrire que difficilement parce que son encre se gelait dans le
rbseau (i). Gassiodore, dans un chapitre spécial consacré à Tortho*
graphe et aux copistes, appelle toujoui-s ces derniers anuquaru (a).
Isidore de Séville signale une différence entre les antiquani et les
copistes ordinaires , appelés Ubrarii; ceux-ci copioient tonte espèce
de livres anciens et modernes; les premiers ne copioient que les
vieux ouvrages (3), et c'est de là qu'ik avoient pris leur nom.
Pendant le moyen âge, la profession de copiste fut longtemps le
partage exclusif des moines et des ecclésiastiques ; il arriva de là
que le mot clerc (clericus) devint synonyme de copiste (4)-
Les esclaves lettrés ne travailloient que pour leurs maîtres; mais
peu de personnes étoient assez riches pour en avoir. D'un autre odté,
nous savons qu'aucune disposition de loi ne garantissoit aux au-
teurs la propriété de leurs ceuvres, et que chacun avoit le droit de
les cc^ier. Ainsi Artémidore , envoyant à son fik un livre qui lui
étott dédié, lui recommande formellement de le réserver pour ses
études, et de ne pas le comnwniquer à des personnes quipourroiem
en prendre des copies^ kcù [jJi ^roAAo/ir Mtfeàfis ÀvrtyfiiK^oiç (5). Pline
le jeune, api-ès avoir raconté par quel concours de circonstances il
avoit été amené à £BÙre un volume de petits vers , ajoute : Je ne
m'en repens point, car on le Ut, on le copie , on le chante même ;
legitur, describitur, caniatur etiam (6). Ceux qui avoient un exem-
rBiGAHiKA. — Scriptori in scriptura optima, etc. — Comraunis scripturae
vcrsuuiii numéro centum.
(f) Licct antiquarium rooniretur iasiccabîlis gelu paginait calamo du-
rior gutU. Eptttc IX, 1 0 .
(s) De JnstU. divin. Utlerar,, c. 3o. Cf. Ausone, epttre XVI, i .
(3) Librarii autem idem et antiquarii vocant'jr; sed librarii sunt qui et
noya et yetera scribunt, antiquarii qui tantummodo vctcra, unde'et nomeu
sumpserunt . Orig . , VI, 1 4 .
(4) Da Cange, Glossaire, au mot clericus,
(5) Artcm. ad fil., IV, i, p. 196; nous empruntons cepatsage à Eckhard ,
p. iS.
(6) Epist. Vil, 4.9.
nULLCTIN DU BlVUOPHILE. loS^
plaire d'un ouvrage le pretœent.pour le copier à. ceux qui déifiroienl
l'avoir : a J'ai reçu , écrit Cicéron à Attîcus . le livre que vous
m'avez envoyé par Yibius ; l'auteur est mauvais ppële , mais il
sait quelque chose et n'est pas tout à fait inutile : je le fais^ copier
et je vous le renvoie aussitôt , describo et remitto{ i }. n Si maiptenant
on réfléchit au grand nombre de Romains lettrés qui n'avoient sans
doute ni les moyens d'acheter et d^entretenir dés cppîstes, ni le loi-
sir de copier eux-mêmes les livres dont ils avoient besoin, on com-
prendra qu'au début même de la littérature latine ^ il a dû s'établir
à Rome des copistes de profession consacrant leur vie k transcrire,
pour les vendre, les ouvrages qui tomboient entre leurs mains (a).
Ce commercé dut être, comme tous les autres, exercé par des attran-
chis et des étrangers. Les Grecs, surtout, durent y réussir | car, en
subjuguant la Grèce , Rome ne cessa point de rêconnottre sa supré-
matie littéraire. Tous les noms de copistes qiie nous avoiib eu Foc-
' casion de citer et beaucoup d'autres que nous pourrions citer en-
core sont des noms grecs. Ces écrivains publics auroiènt pu faii«
de ti'ès-bonues affaires en se bornant à transcrire et à vendre les
monumens de leur propre littérature , tant . les lettres grecques
étoient cultivées et répandues dans la capitale du inonae roniam:
mais us copiQient aussi des livres latins, quoique dans les' livres
de ce genre leur talent ne se montrât pas sons un beau lour.
Cicéron , chargé par son frère Quintus d'acheter à Rome dés ou-
Yra^es en langue latine, ne sait où s'adresser à cause de rmconréc-
tion de ceux que transcnvent et vendent les libraires , ita mendose
scrîhuniur et veneunt (3). C'est probablement pour échapper à cet
inconvénient qu'il avait lui-même des copistes qui publioiént ses
ouvrages, et peu t-êlre même ceux d'dutrui; son frère', par exemple,
étant éloigne de Rome, lui envoyoit ses mémoires avec prière "d(e
les revoir et de les publier : ita renuttù, tit me roget ut annales
SU08 emendem et edam (i).
Dans les premiers temps, la profession du libraire n'étoit p|»
distincte de celle du copiste, la même personne vendoit les livre»
qu^elle copioit, de même que dans nos provinces tous les impn-
meurs ont encore aujourd'hui un magasin de .librairie,. C'est à
•
(i) Ad Atticum, II, so.
(j) PoUux, VII, xxxui , ai I.
,3) Ad Quintum fralr., 111,5. / • <
4) Ad Altic.ïï, i6. / » / ;,
66
lo38 I. TECHElfïR, PLACE DU LOOYBE , 12.
aivcàk de c6 dùâiul ijue Its marchands de livres ftirent d^àbetrd ap-
pelés libinnïj nom qui désignoit proprement des copistes. Ca-
tuRe ayant reçu éiï présent, de Calvus, un détestable ouvrage veut
lui envoyer, en échange »tontceqtt'il trouvera dephfs mauvais duos
, fesr Tttjàtïs dès marchands et il sVxprime ainsi :
Non modo hoc tibi, salse, sic abibit ;
f ^ tf^m, fli luxent » ad iiètariùrum
èuffénum, otntiîa ooUii^ii vetiena ,
Ac te bis supplioiii renunerabor ( i ) .
U va iians dire que le soin de coHer, de relier, d*onier les Tiywbb
iioii ausai laissé à celui qui les copioit. « De même, dît ^os-
lius (a) , que chez les Grecs^ l'écrivain (bibliographus), le relieur
(biUtiopegus), le marchand (bibUopola) n'étoient qu'une étale et
même personne, de même, à Rome, ces trois emplois étdiéii^ réunis
énire les mains de celui qu'on appeloit Ubrarius, » Nous avons tu,
en é£fet, que Gcéron dehiandoit à Atticus de jeunes copistes, Hhra»
nolif q[ùi pussent servir ae colleurs à Tyrannion (3). Tyianiiion «r-
nÛjgébit à Antium U bibliothèque de Forateur romain ; ACticus tui
envoya llienys et Ménophîle, qui collèreiit des titres sûr Ées lÎTres,
iès ornèrent d'enveloppes dé Ifixe et les disposèrent mervëiUeusë-
u-.eiit dans leurs cases (4)- Ainsi « même dans les ateliers d*Atli-
ciîs, là division du travail n'èxistoit pas; le même ouvrier écirlToit,
collbié ièt ornoit les livrés, disposoit les cases ou leiirayons detfciiiés
à les recevoir. Là cepeiidant se trou voit en germe la distinction db
copiste et du liliraire. Atticus, avec ses nombreux esclaves lettrà,
étoit un véritaUie libraire, quoiqu'il n'en portât pas le nom ; c*est
unb chose qui, k la rigueiir, n'auroil pas besoin d'être prouvée ; il
eioit naturel qu'il tirât parti du triatvail de ses copistes, comme il
tYix>it parti de là vigueur et de l'adresse de ses gladiateurs (S).
Atticus étoit éditeur; Gicéron lui confia entre autres éditions celle
de sies Académiques, de l'Orateur, d'un discours contre Antoine,
de ses léttiès (6). tin libelle, dans lequel tlirtius ayoit ràina&ié'tbut
(lÔ bafM1t.,€d.VMiuM^.9».
(i) Ibid., p. 54.
(3) Voy. plus haut, p. 832.
(4) Voy. Ad Altic, IV, & et 8.
(h) Ad Attic , IV, 4 et 8.
(6) Ad Atfir., XVI, «I sq.; XII, 6; XV, |S;XVI, 6.
BCLLEtIN DU BIBUOPHIIS* loSg
ce qui se pouvoit dire contre Catoa dlltiqi^e, bit aussi pubUé par
Auicus à la prière et sur les vives instances de Gcéron. J'ai en-
voyé , dit celui-ci , le livre à Musca pour qu'il le donne à vos co-
lites, car je veux qu'il soit publié. £t plus bas : Je veux que vos
gens publient la lettre d'Hirtius contre Gaton> leurs injures ne
peavent qu'ajouter à sa gloire (i).
Mais Atticus ne se bornoit certainement pas à publier les o\\^
yrages composés par Gicéron et ceux que celui-ci le chargeoit de
répandre. G'étoit biei^ réellement un libraire, un entreiuceneur de
p^bUcations. Sans cela, comment expliquer la promesse qu'il avoit
iiutfs à son ami de lui monter une bibliothèque? Songea, lui écrit
Çicéroni au moyen de remplir l'engagement que vous avec pria de
me créer une bibliothèque. C'est sur vos soins obligeans que je
fonde l'espér^ce des jouissances que je me promets de goûter
quand je me semi tiré de l'embarras des affiiires (2). Pour remplir
luae pareille, promesse ne falk>it-il pas avmr un aasortinient de
livres nombreux et variés? En ^et, cette hibliochèque d'AtUcos
dont Cicéron ayoittant d'envie» qu'il lui reconunandoit de «ooscrver
préçiepaement lors même qu'on lui en offriroit un très*haut prix,
piour laquelle enfin il acciimuloit toutes ses ^argnes (3)> cette bi*
bliathèque, au jugennent de tous les commentateurs, n'étoit autre
c^pse que la librairie, le Cond de magasin d'Atticus. » U ne s^àgit
« : pas, ditl'abbé Mongault, de la bibUothèque à l'usage d'Atticut,
« fl^ hoQune de lettres comme lui n'avoit garde de s^en défaire ; il
K V^t 4e livfes qf 'il iaisojt copier à ses esclaves pour les vendre
« easpi^; car personne ne fut plus appliqué à tirer parti de Umt
« et à augmenter son bien de toutes les manières possibles. »
(f ) Hifli librum ad Mutcam ut tuit librariis daret, volo enim eum divulgari,
quod, qao faciliug fiât imperabis tui^. Ad Attic, XII, 4o. Librun propterea
v^di^algari a tw , Qt m îâtamm vitnpcrationc tit ilMoa ou^or laadotio.
Ibûl.^ XII, 44. Voy.^ danf leinéme livre, }cb leUres 4^ et 4? •
fs) Et Telim cogites, id ^aod niibi poUicitus es, qaemadroodum biblip^ie*
cam ikobis conécère pôssis. Ômnem spem délectationis nostrs, quam, quam
in otium veûerimus, babere volumus, in tua bumanitale positam habemut.
AdAtticum, I, 7.
(3) libros tuos conserva, et noli desperare eos me meos facere poue. Ad
Attic. I, 4. Bibliotbecam tuam cave cuiquam deipondeas , quanivis acrcv
amatorem inyeneris : nam ego omnes meas Tindemiolas eo reservo , ut iliud
subsidium senectuti parem. Ibid., 1 , 10. Libres luos cave cuiquam tradas :
nobis eos quemadmodnro scribis conserva. Ibid. 1, 1 1 *
1040 J. TECHEflEB , PLACE DU LOCJVEE, 12.
Il est donc bien avéré qu'Atticus faisoit un commerce de Kyres.
Aussi ne Toyons-nous pas la nécessité d'entendre raétapfaori<{ue-
ment cette phrase de Cicéron a son ami : Ligarianam prtgclare
vendidisti (i)^ ni même ce qui suit : posthac^ qmdquid scripsero tHi
prœcomum de/eram^ quoiqu'on puisse, à la rigueur, en ccmdureqae
vendere dans le premier membre signifie faire val )ir. Il nous semble
qu'on peuttraduire ainsi : Vousa^^ez très^^ien vendu mon discours pour
L'ganus ,et désormais je vous confierai la vente de tous mes ouinrages.
Notez que c'étoit bien, en effet, Atticns qui aToit fait l'édition. Dans
ce plaidoyer, Cicéron avoit parlé comme d'un homme Tirant de
L. Corfidius, qui étoit mort depuis assez longtemps. Instruit de
cette erreur, il pria Atticus de faire effacer ce noui par Pharnace,
Anthée et Salvius dans tous les exemplaires (2). Rémarquons; en
passant, que les exemplaires dévoient être assez nombreux, puisque
trois copistes furent employés à y effacer un seul nom. Un antie
passage des lettres de Cicéron prouve d'une manière péremptbire
qu'Atticus vendoit ses livres et qu*il tenoit même un registre où il
portoit les livres vendus et ceux qu'il envoyoit en préient. « le
vous suis fort obligé, lui dit Cicéron, de m'avoir expédié FouTrage
de Sérapion ; j'ai donné ordre qu'il vous fût payé comptant, afin
que vous ne l'inscrivissiez pas comme un don sur tos rq;istres (3). »
Dans la suite, des affranchis ou des étrangers, assez riches pour
acheter une certaine quantité d'esclaves lettrés, se livrèrent exdusi-
vemeot au commerce de la librairie ; on les appela bibliopoht. Mar-
tial, dans une de ses épigrammes, fait dire à Lucain : On pi^nd
que je ne sub pas poète , mais telle n'est pas l'opinimi du libraire
qui nie vend :
Stint quidam t)iii me dicuntnon esse poet;ini,
Scd qui me vendit bibliopola puUit (4).
Les auteurs latins nous ont fait connaître le nom et la demeure
de plusieurs des libraires de l'ancienne Rome. Les vers d'Horace
ont immortalisé le nom des Sosie , dont la boutique étoit sur le fo-
(1) Ad AUic.,XIir, 19.
(1) AdAUic.,XIII, 44.
(3) Fecisti mihi pergratum qiiod Serapionis librum ad me misbli. Pro ro
tibi prae^entero (>eruniam so]?i imperavi. ne tu expcnsum muoeribus ferres.
Ad Altic, II, 4.
r4) Martial, XIV, 194.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. l64l
rum de Cësai , près des temples de VertuinDe et de Janus (i). Dans
le voisinage du temple de la Paix, un affranchi, nommé Secundus,
faisoit aussi le commerce de la librairie (a). Martial nonmie encore
deux autres libraires, dont il nUndique pas les demeures : le pre*
mier est Yalerianus PoUius Quinctus (3) ; le second est Tryphon,
l'éditeur de Quintilien (4). Le quartier d'Argilet , dans la seconde
région de la ville, étoit le quartier de la librairie ; Martial dit à son
livre, en le publiant :
Argiletanas maTis habitare tabernas
Cum tibi, parve, liber, scrinia oostra vaceot (ô).
Parmi les libraires qui Thabitoient, un des plus renommés s*ap-
peloit Âtlrectus. Martial, afin de se défaire d'un importun, qui veut
emprunter son livre pour se dispenser de l'acheter, l'adresse à cet
Attrectus, dont la boutique, dit-il, est dans A^gilet, pix)clie du forum
de César (6). Enfin Sénèque nomme un certain Dorus, libraire et
propriétaire des œuvres de Cicéron pour les avoir aciietées, tan-
quàm emptor (7) : ces deux mqts semblent prouver que les libraires
de Rome ne se contentoient pas de laire transcrire chez eux les
livres qu'ils vendoient, mais encore qu'ils acbetoiènt, pour les re-
vendre, les ouvrages transcrits par ceux que nous appellerions au-
jourd'hui des ouvriers en chambre.
Tl est à remarquer que Sénèque appelle ce Dorus , non point bi-
bUopola^ mais Ubraritu (8), mot qui rappelle les premiers temps,
pendant lesquels il n'y avoit d'autres marchands de livres que des
copistes, mettant en vente les produits de leur propre industrie.
Cet état de choses se maintint peut-être dans les provinces. Si-
doine Apollinaire, parlant d'un libraire de Reims, l'appelle un scribe
ou im marchand de livres , jcribam seu bibliopolam , et un très-an-
cien commentateur donne ce même mot de bibUopola comme l'é-
(ij Horace, cptlr. I, io, Art. p., ver> 34ô.
(1) Martial, 1,3.
(3) IdeiDi I, Il 4.
(4) Idem, IV, 7iiXlll, 3.
(5) Idem, 1,4.
(6) Idem, I, 118.
(7) De beneticiis, Vil, 6.
(8) Aulugellc »e sert de la même cxpreision , NocUi aftictv, XVUI, 4.
ÏO^I J. X£CHBimy PLACE DU LOUVAE, 12.
quivalent des mots scriptcr Ubrariu$ , par lesqaeb Horace
un copiste (i).
n existoit des libraires dans les Gaules , dès les premiers siècles
de notre ère. h Je ne croyois pas, dit Pline le jeune , quHl y eAt
des libraires à Lyon ; je n'en ai eu que plus de plaisir à apprendre
parTos lettres qu'on y yend mes ouvrages, et je me réjouis de Toir
que la faveur dont ils jouissent à Rome les a suivis encore hors de
lltalie (2). » Martial nous fait connaître, dans les Gaules, non lodn
de Lyon, une autre ville littéraire, c'est Vienne en Dauphiné ; Té-
pigrâmme du poète est si ilatteuse pour le bon goût et le juge-
ment des Viennois, qu'on nous excusera de la rapporter ici en
entier ;
Fertur Labere meos, si vcra est fama, libellus
Inter delicias pulcra Yienha suas.
Me legit omnisibi senior, juvenisque, puercfue,
Et ooran tetrico easta pudlla viro.
* Hoc ego maluerim, quam si mea carmina cautent
Qui NUum ex ipso protinus ore bibunt ,
Quam mens bispano si me Tagus impleat auro ;
Pascat et Hjbla meas, pascit llj^etlos apes.
Non nihil ergo sumos, nec blanda miinere liogoae
' Decipimur. Credam jam puto, Lause^tibi (3;.
Enfin on pourroit conjecturer, d'après un vers de Martial , qull
y avoit, de son temps, des libraires dans la Grande-Bretagne :
Dicitur et nostros cantare ^ri^auva versus (4;.
On s'est autorisé d'un vers d'Horace (5) et d'un chapitre d'AuIu-
gelle (6) , pour prétendre que les libraires de Rome se débarras-
soient des mauvais livres en les expédiant dans les provinces où ils
étoient vendus à vil prix ; il faUoit ajouter que les provinces récla-
moient aussi l'envoi des ouvrages en vogue.
Hic meret sera liber Sosiis , hic et mare transit (7) ,
(1) Art p. y vers 364.
(s) Bibliopolas Lugduni esse non pulabain : ac lantu libcntius ex litterib
tuis cognovi Tenditari libellas m eos, quibus peregre manere graiiain quam in
urbe collegerint, delector. Plin. j., IX, xi, 2.
(3) Epigr. Vil, 88, adressée à Lausm,
(4)Epigr.XI,3.
(5) Epîlrcl, 20, II.— (6} IX, 4.
(7) Arlpoël., V. 345.
BUUuETlM 0U BIpUOPHLLE. }^A?
. i
dit flgiace «a mu^aj^t d'up h>/^ livre qui iiipyti;!^ k jia ibi» .^
de levi>/9jiHrrilg€^9 d'être l^» dans to^ Vi^i^ver^ :
Quumqiie egu praepoDaiii multot nilii , non nûnoriUit
Dicor, et in toto plurimtu wbe legar {i } .
Et Dotus BOpulis (a ) .
'Tbio legot* orJNS fregueôs el dicitur : Hic ta (ft) .
iU ly.aKottdes librMrifs A Ronie df» imnp^ 4^ C»U#e > cft iimmr
Us appelle ih6€/fc\-« riiiiitatiop:4fl» Ai|il^i<ap9 iflui 4AM0lK«eii^ JflB
boutiques 4ies«BaidiHMMbi>ai^Je«»ra4^f(0bi^^ lMi<Âlr(4)-
COodM», ponireuivi par À9/U&m^ sur le ht^m rrH'M^fP i fA ^^^t
^>n «e ««^giaiil dam ilVeaiciiber.id^iiAf Jba^t«fti« deiiibnîû'îtB^ in
ÉêdùM ttàmrnm MbuariatiS).. Aiihn|cito AflMM le» Miagfism.de
Jifres 8ini|4epeBt iiàrarim^ 4Vii ef|;^v)^u im^ ;ip4t lâir^irif.
Les ideIraaAures ide los» >bpMlii|wls . éloifftf y d^ 40u^ ic^l^» 4e
iîenirëey contœrtes c^iaçns^ YV9PV»:^(
4e8 noMs d£ leaus anâettii» hta muan i^Vmew^ Àiç^^ii igiflM»
^emjons 4Î!qp€Mës ep «asts;» coimiie tomwgasiwi de Ipaj^iim.p^^;
<68>caaeatse nQiBmakmifejrAÂd/ (iiicWO (6)». Martial çiiy<oiyAltfF^iKs
iltteatusde libraveil^mpoiiiii). q«i Jip tdPifitCKttç Mii0u^Mg^» ^•^*
{MÎmeàioss;
Aii«i nciniM* Mi1éi*#abii*ei.BVti)i.
Contra Cresaris est forum tabcrna.
Scriptis poAti))«9 ^c^ ^i ifid^ y^iis
Omnes ut cito perlega» poetas.
Illiac me petc; me roges Àitrectum :
lit>c norafD âiotriiouageritiaberaie.
DepriiDodabitaltenfreiaîdb (7)^
Les librairies étoieutun lieu dé rendez-vous, pour Ij^ pisift, les
hopiMnes lettrés, les g;rammairiéns, les rhéteurs et leui*s ëlèVesi Te
(1) Tristes, IV, 10. Voy . ftossi IV, m, ig.
(1) Martial, X, 9.
(3) Idem, V, i3. Voy. aussi VIII, 3, Oi;i^, to'fX,i0»,
(4) VoMÎus in Catuil., p. luo
(&) Cicer. Philip., il, «>.
(6) V, 4;Xill, 3o.
^7) Martial, I, ii8.
Io44 '• TECUENER I PLACE UU LOUVAE, 12.
p1aira-t-il enfin de nons apprendre où tu te caches? dit Gainife à
Camëiîus; nous t'avons cherché partout, dansle champ de Mars , dans
le Cirque , dans toutes Uêiihrairieêy dans le temple deiuj^k^, etc.
Te eampo qoRsÎTim us minore
Te in circo, te in omnibus Ubellis (i) . '
Aulugelle , dans une librairie, confondit, devant une nombreuse
assemblée {aliU quiaderant complun6t$s)j un faux savant qui pré-
tendoit pouvoir seul e^iquer les satires de Yarron (2) ; un autre
pédant du même genre, qui se faisoit fort de pénétrer le sens le
pins inimie dés oiivi^gesde Salh]ste,:f«t Imé pa^ Snlpioe Apolli-
naire à la risée 'dTnn ■ cercle nombmnx (muliorum homàlmm ^eœiu)
réuni diei des libraires du quartier dit Sundaliarùun (3).
' Ge qu'on éstimoit le plus dans un livre , c'était la correctÎMà dn
texte; no«u verro^'plus tard les précautions qu'on prenmt pour
éviter 6u faire disparôltre les fiiutes : comme il étoit bien difficile
qu'il ne s*en (pissât pats toujours quelques unes ; les personnes qui
vonlôient acheter nn Irrreée faisoientaccompagneryches le libraire,
par tm grammairien ibstraiti pour faire ee que nous appdlerioosla
collation de l'ouvnge. Dans une librairie du quartier appelé Si^^
kuia , Aulugellè vît marchander ainsi un exemplaire des Annales
de fUnus; le grammairien qui assistoit l'acheteur prétendoit avoir
trouvé une faute , le libraire offroit de parier ce qu'on voudroit
qu'il n'y en avoit aucune (4). Ce petit fait prouve combien libraires
et acheteurs attachoient du prix à la correction do texte des ou-
vrages.
Tous les livres ne se vendoient pas en boutique, et les anciens
avoient comme nous des marchands en plein vent^ des bouqui-
nistes qui tenoient à vil prix des livres de rebut, en6n des étalages
sous les portiques, comme nous en voyons dans les passages, sous
les galeries de TOdéon , du Palais-Royal, etc. Aulûgelle, reve-
nant de la Grèce, s'arrêta à Bripdes, où il acheta sur leporty pour uu
prix très-modique, une grande quantité de livres de rebuC écrits
en langue grecque (5). Stace se plaignoit à Plotios d'avoir reçu de lui,
(1; CjituUe, éd. Vossius, )>. iiij.
(a) Nuits atlique.s XIII, 3o.
(3) Ibid., XVIII, 4.
(4) Ibid., V, 4.
-6) Ibid , IV, 0.
BULLETIN DU' BfBUOPBIUKx • tÙ^5
en «cknige d'iui bon' et bel ouvrage^ un détcivtaMe vokin^ acheté
dant»kt bottefd'tin nmérable bouquiniste, de enpsa mùeriliéel^
lionU empium (i ). Enfin, soiTant un ancien comuientàteu', e'eBt un
étalage disposé entre les colonnes d'un portique qulloiace à pré-
tendu désigner, dans les vers suivans, par le mot pila i
?Culla tabema rtieos kàbet neque pila Kbellos
Qucis nianns însudet valgi (s) .
Le second vers indique qu'il s'agit bien de livres exposés, que
chacuti peut Consulter et examiner , et iiotaî àû simples affiches , ou
bien de courtes pièces de vers écrites sur des coloiines ^ double in-
terprétatioK qu'on peut appliquer à ces deux autres Vîirs de Fart
poétique:
Mediocribus esse poelis
Non Dt, non homioès non concestere columns (3) .
.... ' ►••■,-■
Outre les colonnes et' les portesdes boailques, il y avoit^ dans tes
villes de l'Italie, des pans de muraille blanchis et disposés exprès
pour recevoir des affiches^ ces affiches n'étoient pas sur du pafner
collé au mur, mais écrites avec de l'encre rouge sur la )rmiraitte
même. Il en existe encore, dans ce genre, un assez grand nombre
à Pompéi , annimçant des fêtes, des chasses, des combats de* gla-
diateurs, des représenutions.théâtrales (4)î les annonces de librairie
dévoient bien certainement trouver place parmi ces affiches di-
verses. U est également fort présumable que les boutiques de li-
braire avoient, comme toutes les autres, au-dessus de leur porte ,
une enseigne emblématique, comme on en voit encore tant de nos
jours. Les ruines de Pompéi offrent, à chaque pas, des enseignes de
ce genre. Sur la porte d'une école est représenté un sévère péda^
gogue^ battant à outrance un malheureux écolier pour quelque tour
espiègle, ou quelque début de mémoire (5) dans le récit de sa leçon.
Malheureusement on ne peut que soupçonner le fait, sans même
pouvoir former une conjecture sur la nature des enseignes des. li-
brairies.
(i) Sil?., IV, 11, lo.
fa) Satyre I, iv, 71 .
f3) Art poët.p ^er-i 371.
(4) Via}*gio à Pompéi, r*g- ^, «t hhîv.
(h) Ibid., p. .'»8 v[ i-uU , -jS notes.
I046 J. TEC9KIW9A9 i»LAQE MI JU9PVRE , la.
aidéraUes. Trypboa, par exemple, réârtewr deSfarital:el de Qbîa-
lUîeoi relirait cent pour cent de la veate de tes livres, ai, eoutàfeis,
il liut preiKâtfâfau'pi^ lie la lettre œtte épî(|;«aiiiiiie de Maiaial :
Omnis in boc gradfi Xeniornm turba Ubèllo
Constabit nnmmis quattuor ^empta libi.
Quatuor est nimiuni : poteiit «onstare duobus
Bt faciet lucrum bibliopola Tryphon (i ) .
Il s'agit ici da xiii* Uyre de Martial iotitulé Jf^Aia, quji ^ com-
pose de 127 titres de deux mots aaplu^, et de 274 ^I^F^ » ^^ ^^^^
que chaque exeqaplaire reyeooit au libraire i moinf de deux ses-
terces (o fr. 45 c); il le vendoit quatre sesterces envirou (g^ c).
Le premier livre des épigrammes de Martial, qui est beaucoup plus
long, puisqu'il se con^K>se de 1 19 épigrammes formant ensemble
plus de 700 vers, se vendoit, avec tous ses omemens , cinq deniers
<4 fr* 9^ <c*) (2) 9 eja&a wa gros volume , tie penfenaanl paa 4*>ex-
oaUentea choses, tomuviUs^ ftlloit de tsix «sesterces (1 il. SdcO jus-
<px% dix sesterces ou a fr. ao c. Ces pnx patioisstot iaCémurs à
-osux qui ont cour-s aujouffd'lHii ; mais il «en était bien autrement
daiM les temps où le commerce de la librairie étoit: encore 4ans
Teniance. Platon paya trois ipetiia iraîtés de PUMaus cent mines
-attiques, somme dont la falear ntriqsèque ëgalott, enuioonoie de
IVance, environ 10,000 francs, et Ariatote donna 3 talents
(|6,465 fr.)du petit nombre de livres qui avot^t appartenu à
Speusippe, disciple de Platon (3).
L'invasion des faarbai^es porta, dans TOccident, un coup mortel
aux lettres ; on peut se figurer arec queUe rafHdité dut tomber en
Italie le commerce de la ltt)raine sous des rois -qui ne aavoient
même pas signer leur nom. Depuis cette époque, nous ne trou-
vons pas de libraires proprement dits jusqu'au xu* siècle, et*les mo-
numens des littératures anciennes auroient à jamais péri, si, tfainuit
cette longue période de barbarie, à peine interrompue par le vègnc
(1) Martial, XIII, 3
1%) De primo dabit altevove nidci
Rasum pumice, purpu raque cultiim
I>eDarii8 tibi quinqueMarlialem. 1, 118.
(3) Diogènc Laérce, IV, 5; in Pialon., 111, 9; VIII, S6) Aulugcllc, 111, 1 -j .
Ce dernier dil que les Irois Traitnsdc Piiilolaiis copièrent 1 0,000 deniers ,
rvaluation identique .ivcc relie do Dingène liaèf cr .
brillant de CbarUinagD^ , kis juives ne s'éloient tppli^iiis à tMmh
crire et à peiipétuer Va» eociais livraf. S^à, dèé lis rv« tièoley eeim
Jérôme ( i ) rec^mmeiad^oit U ftranscnplMm des UTres conmièutic des
occupation^ les pliis cooveoableB à la vie ùonastiqtie ; à la mêvae
qpoque, saint Épt^'em (a), noua Hionlre les moines occupés ^ soit A
tisser de la toile, soit à fains des corbeilles, soit eniGn à tnsseriM
des livres et à teindre ^n {i^r|>iredes parebefUins; et la ceyîeén
livres étoitla seule oecupation des religieux, «dans les coBvensfondéyi
par saint Marûn de Tours (3). Deux siècles apeès ^ Caesiodore (4)
recommandoit encore aux moines les travaux des copistes (amîfua»
rioruin), et traçoit à leur usage ud traité de transcription et d'ùl^
tbograpbe. U alla même plue loin, et, en introdûîsaiit idPfaialiieb re-
lieurs dans son monastère de Viviers, il composa pour e«!t un
recueil varié de dessins de reliures^ parÉtt IcÉiquelIts on éevuit
choisir celle tpaà conVieiidraitle mieux à diaque ouvra^fe. A 'peu
près dans le mètna temps , aaiut Benoit fondoit ffm immortd ioU^
titvft, dont les immenses travaux devaient jeter un jour tatit de kK
mière sur toute l'èisteire d^i moyen âge. Maïs , au seîn des ettdrès
rslî|peux les moins renommés dans Vbistoîre des ksti«s , tatraii»
cription des maDuaerits fut l'occupation principale des cénobftèi ;
les règles des chartreux, tout en accordant aux frères de diverses
professions les inst^umens nécessaires pour l'exercice de leur indues
trie, énottcent-comme un fait qu'il j a dans l'ordre bien peu de tê^
ligienx qui iie soient pas écrivains : « Presque tous cent qnenMs
« recevons, y esfr-il dit, nous leur apprenons à écrire, ai c'est pos»
« sible. » Et plue loin , unc^ punition est infligée an moine qui ,
sachant ei pouvant écrire, refuseroit de s'adontner à cet exercice (5).
Ceqne les moines s'efforçoient surtout d'atteindre dans leurs tra-
vaux, c'étoit cetteprnrecé, cette correction du texte qui font le phis
grMid prix des ouvrages. « Je l'avoue, dit Gassiodore à seè religieux,
parmi tousles travaux auxquels vous vous livrez, ceux des copistes',
pourvu toutefois qu'ils écrivent correctement (si tamen veracfier
3èriifémi)\f sont ceux que j'approuve le plus. » Saint JéfAnKe, en per-
(i) Xdattitictisitep. gà^nliai^.
(i) Cité par Eckhard, diaprés Mabillon, p. 69.
r3) Sulpice Sévère, Vie de S. Martin, chnp. VII, riui par Du Caagf t ^n mot
icêipinres,.
(4^ Institut. di\iu., iccU c 3o.
(h) Stalut ., caii. H. ivi, 8; x%i\. S.
I048 J. TKCBBNEA , PLACE DU LODYhE ,12.
mettant de laisser prendre à ceux qui le désireroieni des copies de
latraducdon d'Esdras, recommande qa'on écrive distinctemenC les
mots hébreux qui s'y trouvent en grand nombre ; car, dit-il, à quoi
servira d'avoir fait un livre correct, si les copistes ne mettent tous
kors soins à conserver la pureté du texte (i)? Et ce n'étoient pas
seulement des livres de dévotion, des ouvrages de dogme ou de mo*
raie que copioient les moines, c'étoient des auteurs profanes, des
poèmes, des histoires, des œuvres scientifiques , Cicéron, Salluste ,
Tirgile , Pline l'ancien, etc., etc., toujours avec le même soin, avec
la même attention à conserver le texte primitif dans toute sa pu-
reté (a).
Mais, tant que la propagation des livres a été abandonnée aux
moines , il n'y a pas eu, à proprement parler, d'éditions , c'est-à-
dire d'entreprises de publications se manifestant par de nombreuses
copies d'un même livre, laites dans le but de le répandre. IjCs clercs
et les moines travailloient, soit pour eux-mêmes, soit surtout pour
leur église ou pour, leur couvent. Des communications littéraires
étaient ouvertes ei^tre les maison» religieuses les plus éloignées ;
elles se prêtoient mutuellement les livres qui manquoient dans leur
UMiothèque, et se les renvoyoient après les avoir copiés ; ces copies
servoient elles-mêmes d'originaux pour de nouvelles trauscriptious,
et celles-ci , à leur tour, étoient encore copiées. Gomme il étoit bien
difficile qu'un texte; ne s'altérât point en passant successivement
entre tant de mains différentes , les copistes avoient coutume de
placer au commencement ou à la fin des manuscrits un avertisse-
ment, à ceux qui copieraient après eux, de colla tionner soigneuse-
ment leur travail, et, quelquefois, des imprécations contre ceux
qui ajouteroient au texte ou qui en retrancheroient quelque
chose (3). On peut voir un exemple d'adjmation de ce geure eu
tête de la Chronique d'Ëusèbe , traduite par saint Jérôme , et, a la
fin de l'Apocalypse de saint Jean , des imprécations contre les co-
pistes infidèles.
Les moines continuèrent à s'occuper de la transcription des li-
vres jusqu'à l'invention deTiniprimerie, et non-seulement ils étoient
copistes , mais encore peintres, enlumineurs et relieurs ; ce fait est
(i) Priiff. inËsdram.
(i) Voy., dans les Annales de pbilosophic chrétienne, numéros de janvier et
fëvrier i83g, le5 arlicles de M. Achery sur les bibliothèques au moyen Age.
;3) Voy. Fahricius, bihlioth. t;»cc<|., 1. V, c. i.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 1049
prouvé par un passage de Trithéine, abbé de Spaaheiniy au
XV* siècle, passage où l'on voit aussi que les religieux, plus éclairés
en cela que les copistes de Tancienne Rome, se partageoient entre
eux le travail : «« Que l'un, dit^il, corrige le livre que l'autre a
« écrit; qu'un troisième fosse les omemens à Tencre rouge ;!qi^
t( celui-ci se charge de la ponctuation , un autre des peinturai ;
« que celui-là colle les feuilles et relie les livres avec des tablettes
K de bois; vous, préparez ces tablettes ; vous,* apprêtez Je ciiir-;
M vous, les lames de métal qui doivent orner la reliure. Qua l'im
<( de vous taille les feuilles de parchemin , qu'un autre les polisse ;
«« qu'un troisième y trace au crayon les Ugnes qui doivent guider
H l'écrivain ; enfin qu'un autre pi*épare l'encre , et un autre 4es
« plumes (i). » Ces ti*avaux, auxquek les religiepx attachoiaituaie
extrême importance, s'exécutoient dans une salle spéciale qu'on 4pr
peloit scn'ptonumy consacrée par unebénédictionparticulièredontQil
Gange a donné Informulé (2). D*après les règles de l'ordre de Saint-
Yictor de Paris, ce lieu devoit être dans l'intérieur du clc^tre, mais»
cependant, séparé du reste du couvent ; les écrivains dévoient s'y ti^
nir renfermés et y garder un religieux silence ; personne n'aToit Je
droit d'y entrer, si ce n'est l'abbé, le priem*, le soufr-prieur et le l|i*
bliothécaire; celui-ci foumissoitaux écrivains non-seulement le maté»
riel de récriture, mais encore les originaux qu'ils dévoient copier (3f}i
Cassiodore nous apprend lui-même qu'il avx>a dii|i9sé, dans j^
salle de son monastère de Yiviers destinée aux copistes, une har)^e
solaire, une clepsydre, enfin des lampes mécaniques qui pouvoieat
se passer de la main de l'homme et s'entretenoient elles-mêmes
d*huile en quantité suffisante pour donner pendant longtemps une
vive lumière (4)- Nous citons ces deux faits parce qu'ils prouvent
que, dès le principe, les heures de travail étaient réglées dansiki
monastères et que les copistes prolongeoient leur tâche assez 'avant
dans la nuit.
Nous avons dit que les marchands de livres reparaissent au
XII* siècle ; on trouve, en effet, dans Pierre de Blois , la mention
(1) Tract, de Laud. scriptor. manoil., cite |Kir Eckbard, p. ht.
(s) GI0S8., au mot tcriptorium,
(3) Voir les extraits dea statuts de TablM ye de S.- Victor, cités par Du Cange,
au mol scriptores .
(4) De insit. divin, litter., c. 3o.
*loSa s. TBCHENSR, PLACF. lit' LOUVRE, 12.
exemplaire qui leur lomboit sou» la main ? Pas un mot sur toutes
CCS questions.
Pour procéder avec ordre, il faut d'abord se rendre compte de ce
que les Latins entendoient par éditer un livre, et la manière la plus
sûre d'arriver à ce but c'est d'examiner les expressions dont ils se
servoient pour désigner une publication. Publier un livre se diaoit,
en latin, librum edere (i), publieare (2), emiitere (3), divulgare (4),
pervulgare (5;, proferre (6)^ foras dore (7) ; et paroitre, en parlant
d'un livre, se disoit c:r/re(8}. Ces expressions, et notamment rmiVf«re,
pmferro^foirat dore, exire s'expliquent-elles suffisamment par le dé-
pôt d'un ouvrage dans une librairie, ou par sa lecture publique ?
non sans doute. Il y a dans tous ces mots quelque chose de plus :
l'idée d'un livre qui sort des mains de son auteur exit^ et se répîand
dans le public profertur\ foms dalur. Lorsque Pline le jeune Vent
persuader à Octave de publier enfin les excdlens poèmes qu'il garde
en portefeuille, il lui dit : « Quant à l'édition, vous agirez ploîs^tàrd
« comme vous voudrez ; mais an nidikis l'édtex, les ap^atidisie*
« mens vous engageront à publier ensuite (9). » La réeitâtSonr et
réditimi''étoient donc deux dioses parfaitement distinctesi et un
ouvrage récité n'en étoit pas ïnoins inédit. Que fklloit-il donc pour
qu'un livre fut censé publié? if falloit qu'il fût copié, affiché,* mis
en vente. G^est encore Pline le jeune qui nous l'apprend dans «à
lettre à Suétone , dont il avoit d'avance annoncé les ouvrages. Il
presse* son' ami de publier enfin ses écrits et- de le dégager ainsi clé
l'espèce d'engagement qu'il a pris lui-4nême eifVers le pubUc ; Que
îe voie enfin, dit-il, vos ouvrages affichés, que j'apprenne qu'on
les copie, qu'on les lit, qu'ils sont en venté (i^.
. Mais la récitation en public précédoit la ]»ublication ; st ce n'étok
pas une édition proprement dite , c'étoit au moins un préliminaire
de l'édition. Le but avoué de cette cérémonie étoit de pressentir
le jugemenrdu public et de corriger datls un ouvrage lès (endroits
■
(1) Gicéron, Ad Attic. , XIII, si • Marlial , passîm. — (a][ Plin. jun. I, i, 1 .
1, y, «.— (3) 1<1. 1 , "» 6. —(4) Cîcer., kà Allie, XII, 4o, 44 , *7*'— W Id.
ihiâ.,Ak\ —(6) la: ibid., XV, is. — (7) iii. iw., xîii, i«. »••••.
(8)iftid.,\VI,ff. . . . '
- (9) Et de edityone quidem intérim ut voleft : récita Milteiu quo nagis U-
beat rmitlerc , etc. ÊptU'e II, x, 6.
'lo'i Palcre me \idcfe tiluluni tiiiim : p.ilrrr aiidiiT dt^rrihi, legi» v:mirc
volumina Tr»nqnilli mei. V, \t, '•{.
BOLULtlJN DU BIBUOraiLB» lo53
qui ik'auiroient pas obtenu son approbatiou à la lecture. Si'iius
lialicus, dît Pline, judicia hominum recilationihus exfteriebtUur.
L'auteur du panégyrique de Trajan étoit lui-même un grand par-
tisan des récitations publiques ; il ne craignoit même pas de lire de-
vant un nombreux auditoire des poésies peu compatibles avec la
graTÎté de sa profession. « Yoici, dit-il^ les raisons qui m'engagent
« à réciter en public s d'abord celui qui récite^ par respect pour
« rassemblée, revoit ses écrits avec une attention plus scrupuleuse,
M ensuite il a dans son auditoire une sorte de conseil dont le juge-
« ment décide ses doutes. U reçoit des critiques de beaucoup de
« ses auditeurs ; sinon il devine aisément leur sentiment à leur
« physionomie, à leurs regards, à un geste de la tête ou de la main,
« à leur murmure, à leur silence. Sur de tels indices, on distingue
« facilement un jugement véritable d'une apprdt>ation de com-
« plaisance. De plus, si quelqu'un de mes auditeurs tient par ha-
« sard k lire ce qu'il aura entendu réciter, il verra que j'ai changé «
« ou supprime certains passages, peut-être d'après son avis, quoi^
« qu'il ne me l'ait pas formellement exprimé (i). » « Chacun, dit
« nn peu plus loin le même auteur, a ses motifs de inciter». Pour
« moi, je l'ai souvent dit, je le fais pour qu'on m'indique mes
« butes sTil m'en échappe, et il. m'en échappe sans aucun
« doute (a). » Pline parle-t4l sincèrement, ou iautp-il voir, dans
les passages que npus venons de citer, les détours d'une vanité hy-
pocrite cherchant à voiler, sous le maaqued'une apparente bonho-
mie, un amour excessif des flatteries et des applaudis^emens 7 C'est
là ce qi^il importe fort peu d'examiner; il suffit qu'ils nous ré-
vèlent le but primitif, le but avoué des récitations puUiques. Gha«
cnn sentira aisément que bien peu d'usages prêtoient aux abus au-
tant que celui-là.
Les récitations publiques commencèrent à Rome sous Auguste;
Fnsage en fut introduit par Asinius Pollion (3). Auparavant on se
contentoit de lire ou de Cadre lire les ouvrages durant les repas,
chez soi ou chez ses amis. Cicéron , par exemple , envoyant de
Pouszoles son traité de la gloire à Atticns qui éloît à Rome, lui re-
V
(i) Plin. j., V, 111,8, 0, lo.
(l) VII, XTll, I.
(8) PolUo Asinius primas omniam Romsnorum ailTocatishominibus scripta
sua recilavit.Sënrq., excerpt. c coatroT. fV, prœmiiim.
6,
I054 i* TECHENF.t, PLACE DIT LOUV»E, lOL.
ccMninande de ne pai le publier, mais d'ennoCm* les\|iLu« In^iu
endroits qn'il pourra foire réciter à taUe par son lectenr Salsriiu»
derant des auditeurs bien disposés (i). Mais déjà la van'iAé aetcit
emparée de cette coutuiti£y et les -manviiséonvains, oous f>iéCesle
de donner k diner à leurs amis, leur kiAigeoient, couime un amos-
soîre obligé, IViudition de leurs ivpsodies (a). Cet abus, à lavfebtfi
commode «t si fls(tteuTpovrla>iiiédiocrkévaiiiÉeu8e,|M'it anmpîde
accroissement et 'finit par devenir un usage prasqne aniyuriel
Aussi 4e spirituel épigramuiatiste kitin, invitant à aoaper uan:unri
Tuvannius et n'ajant à lui o(Snr qu*«ne très-maigre obère, ti*^^»-
geoit, par forme de compensation, à nedui pas foiicsiibir TasHiui
d'une lecture (3).
J/idée des réunions purement iittéraires obtint enfwn dettuops
ime Togue imaorense. l^es homuMs sagas ne pouy oient mdoomialtae
ce qu*fl y avoitde bon et^'utiledans la -coutume, de lire jcn|niBâiG,
mais ils lisoient rarement, sans apprêt, sans ostsntatioa, et snnle-
inent devant feors amis (4). Ib receroient chez eux, ou bien, a'ik
n*a¥oîentpas un logement convenable, dans la maison .d -un auire;
«h troufoient toujours de délés amateurs ides lettres , dispo-
sés k prêter la leur pour ees sortes de céràmonies (5). Ceux qui
'n'avoientpointune maison à etu, qui ne pouvoient disposer de cdie
d*un autre, ou qui ne se «onsentoient pas d'un auditoire peu<ncmi-
iirettx, récitoîent véritablement en public, sous >les portiques, fdaan
les théâtres y'dnns ies temples, dans les janUns publics, au laonni,
(i) rDe Gloria iiiisi.iilii. CustOiiies igituiMit soles : sed noteoUir «clogarii-
quoA Salviusy i)ooo9 ainlitores naotus^in lon^-ivio duntaxat l^t. Ad AUic.,
XVI, 3 . Enfîn, vojrez aussi , pour Pusage de lire dans les repas , Martial, IV S.
▼, i6; Plin. j., I, xY, a.
(«) Tussim
âeiiio ferat £rigiis
Qiii me tochI ^HUan'mahuD Iggitlibrjirn.
Catulle éd. Vossius, p. 103. Vojrez aussi la charmante epigramme de Mar-
tial sur riofatigable ligurinus. III, />o.
(3) 'Par?a €St cœndia, qirispotcM ntj»an;'
Qc^iiiigOTiiiktl, nudiesTe fiolwn,
Et Tuitu placidus tuo recurabes^
Nec crassum dominus Icget volumen.
V,78.
(4) Nec rccitcm quidquam , nisi aroicis ; idque coaclus.
•Honioe, satjr. ï, it, 7S, cf'.iPlin* j., V,iii, 11; VU, xth, la.
(5) JuTcnal, Vit, 4o.M«rtia],IIV,«. Plin. j.,VilI, XII, 1, «.
•DWETUf DU BIBUOFHUUE. . io55
dans les bains (i), etc. Ovide, tout jeune eucore, avoit lu dés vers
devant le |»eup|e :
CarmÎDa cum primum populo juvenilia legî
Barba rpseota miln bisve s^melTe fuît fs) ,
Et PomponiiiaSecuDdus le traj^ique, lorsqu'il ne tomboit pas 4'ac-
coi4 avec ses amis de$ corrections qu'il falloit foire à Sd^ ouvrages,
avoî^ coutume d'«n appeler au pf^Ie (3). Les ppëtes dç Rome
avaient formé entre eu;c une espèce d'académie qui se jéuni3Soit
dans un Ucu particulier nommé schola poetarum (4)* C'est là, sui-
vant Juste-:Lipse , que se faisoient leurs lectures. Ils avoient mçnie,
au dire du savant conmieotateur, un jour particulier pu ils se ré^-
nissoient tous les ans pour resserrer, dans un repas de corps, les li^s
de confraternité qui les unissoient (5).
I4es auteurs qui dévoient Ure en public invitoieut leurs amis par
dos lettres particulières ., codidlli, Les étr^gers étoient prévenus
par des annonces* Ubelli, qu'on faisoit distribuer dans la ville, ou
par des affiches écrites sur les colonnes des portiques (6). C'étoit
presque une fête publique que l'annonce d'une lecture laite par un
écrivain en vogue : Laetam fecit cum Statius urbem promisitquç
diem (7).
Le peuple se p<»rtoit alors en foulç à l'assemblée et, dans ao;i .en-
thousiasme^ frénétique, brisoit souvent les bancs de l'auditipir^.
C'est ce qu'exprime Juvénal au même endroit en disant de l'au-
teur de la T^ébaide
Fregit subselUa vcrsu .
Les Romains manifesloient leur approbation par des apphudisse-
mens de divers genres. C'étoîent des «mrmures flatteurs (bombi),
(1) Juvënal, I, 12 ; VII, 45. Aulugelle,XVIII, 6. Horace, satyre I;it, 76.
Pëtron., p. %^, 1. 33. J. Lipse, epitt. seleot., Jettre 46. Canauboa, Commen-
taires sur Perse.
(a) Tristes, IV, x, 67. \
(8) Hin. j., VII, xTii, II.
(4) Martial, IU,ao; IV, 61.
(6) Juste-Lipse, Lettre sur les jréottationB, cpislol. aekct.i 4f . Je n^al pu
Tériher ce fait que Juste-Lipse ayance diaprés rautoritd d^Oride, attendu
que, suivant sa coutume , il ne cite pas le passage.
(G) Plin. j., III, xviii , 4. Martial, XrV, i4a. Vet. solioLUst. ad Horalii Art.
poet., V, 373.
(7) Juyënal,VII, 83.
I056 I. TECHENERy PLACK DU LOUVRE, 12.
des bruits de tuiles (imbrîces), de vases de terre ou de
(teslae), espèces de castagnettes que l'on frappoit les unes mr les
autres ou avec de petits bâtons (i); des cris d'encouragement, des
bravos (2), enfin des baisers (3) qu'on envoyoit k l'acteur ou au lec-
teur qu'on vouloit applaudir. Souvent on se levoit spontanëment
comme pour témoigner au lecteur l'enthousiasme qu*îl inspiroit (4}.
Le sifflet ëtoit, comme cfaex nous, l'interprète d'un auditoire mé-
content (5) ; nous verrons tout à l'heure tous les moyens cpi'èiD-
ployoient les auteurs pour conjurer cette désapprobation terrible.
G'étoit une espèce de devoir pour les parens et les amis d'un aateor
que d'assister à ses lectures (6). Pline le jeune savoit un gré infini à
sa femme de ce qu'elle venoit, couverte d'un voile^ écouter lors-
qu'il récitoit en public (7). Le même auteur raconte (8) qae Pa»-
sienus Paulius, poëte élégiaque assez dbtingué, devoit un jour lire
des vers devant une assemblée dont fsdsoit partie Javolenus J^riacns
en qualité d'ami intime du poëte. La pièce que devoit lire Pannos
commençoit par ces mots : Tous l'oitlonnez , Priscus. « Moi ? je
n'ordonne rien , » i*épondit aussitôt Javolenus , qui prit pour loi
l'apostrophe. Cette distraction démonta pour tout le reste de la
séance la gravité de l'auditoire.
Suétone raconte une aventure analogue arrivée à l'empereurGlaiidev
car plusieurs empereurs romains se mêlèrent d'écrire , rédcèrant
en public et assistèrent aux i*écitations (9). Claude, dans sa jeu-
nesse, avoit écrit une histoire d'après le conseil de Tite-Live et avec
l'aide de Sulpicius Flavus ; il commençoit à la réciter devant on
nombreux auditoire, lorsqu'un des bancs de l'amphithéâtre, s'ëtant
brisé par le poids d'un des assistans, entraîna dans sa chute plu-
sieurs des gradins inférieurs. Tout le monde de rii^ et Claude
(1) Sueton. in Néron., c. 30.
(3) Perse, I, 4g. Horace, Art. poët.,yers 498.
(3) Martial, I, 4 et 77 .
(4) Martial, X, 10. Plin. j., VI, 17.
(5) Gicer.,pro Rofcio comaedo, c. 11. Ad Atticam, II, 18, 19. Horace,
satyr. I, i, 6C.
(6) Yoy. Plin., epist. I , xiii,6 et passim,
(7) Plin. IV, XIX, 8.
(8) VI, XV.
(9) Suétone, Vie d^Auguste, c. 85. Vie de N<<ion, c. 30. GapitoHn, Vie Je
Pertinax, c. 11. — Lampridc, Vie d'Alexandre Se'vère, c. 35. — Plin. j.»
1, XIII, 3.
BULLETIN 00 BIBLIOPHILE. lo57
tout le premier, si bien qu'il ne put i éprendre assez de gravité pour
faire écouter convenablement sa lecture.
Ces petits faits et quelques autres que nous trouvons dans Pline
ne sont pas de nature à prouver qu'il y eût à Rome un grand zèle
pour les lectures publiques, surtout dans la classe des auditeurs :
on y assistoit par habitude, tout en maugréant contre l'usage ,
comme beaucoup de personnes chez nous s'astreignent aux visites
du 1*' janvier, tout en appelant de leurs vœux l'abolition de cette
assujettissante coutume. Parmi les invités, les uns ne venoient pas
du tout, les autres faisoient un acte de complaisance forcée et re-
gardoient comme du temps perdu celui qu'ils passoient à écouter
une lecture ; aussi ne se piquoient-ils pas d'une grande exactitude.
Ils musoient longtemps à la porte de l'auditoire, faisoient demander
si le lecteur étoit arrivé, s'il avoit débité sa préface, si son livre
avançoit. Alors seulement ib entroient, lentement et les uns après
les autres. lU s'asseyoient, mais du reste pas d'attention, pas un
mot d'encouragement, pas un geste d'approbation, et,^ comme nous
l'avons TU, ils saisissoîent toutes les circonstances qui pouvoient
faire diversion à l'ennui du récit. La plupart mime quittoient la
séance avant la fin, les uns en dissimulant autant que possible leur
sortie, les autres ouvertement et sans gène (i). Cette indifférence
,ne refroidissoit pas le zèle des auteurs, et chacun des jours des
mois d'avril, de juillet et d'aoât, spécialement consacrés sans doute
à ces solennités, étoit marqué par une lecture publique (2).
'Les plus mauvais écrivains n'étoient pas les moins zélés , et s'il faut
en juger par quelques traits satyriques de Martial, de Juvénal et
d'Horace, les Francaleu n'auroient pas manqué aux poètes comi-
ques de l'ancienne Rome qui auroient voulu composer une métro-
manie. Pour ces récitateurs fanatiques tous les endroits étoient
bons : dans des thermes pubUcs, au milieu du forum, ils étoient tout
aussi à l'aise que dans leur propre maison (3). Martial a personnifié,
sous le nom d'un certain Ligurinus, cette malheureuse manie de ré-
citation qui faisoit de chaque petit poëte un fléau pour ceux qui
l'approchoient. Nous ne pouvons résister au désir derapporter, quoi-
qu'elle soit un peu longue, la première des trois épîgrammes con-
sacrées à ce personnage.
(i) Voy. Pliu. j., I, xiii ; VI, XVII.
(a) Id., I, XIII, 1 ; Vlil, XXI, 2. Juveniil, 111, 9.
[■\) Horace, satyre I, iv, 76.
Io58 J. TECHEIf BR , PLACE DIT LOUVRE, 17..
Occurit tibi nemo quod libenter ,
Quod, quacumque venis, fiiga e:>t cl iog«tis
Circu te, Ligurine, solitudu,
Quid sit scire cupis? Nimis poetu es ;
Hoc valde titium pvricuIo«um est.
Non tigris eatulis cKata raf>tis,
Non dipsat medîo pcrusU sole ,
Nec sic scorpius improbus timotur,
Nam tantos, rogo^ quis ferai laborcs?
Et stanti legis et legis sedenli.
Currenti legn et legis cacanti.
In tfaemuw fngio , Muai ad aor^ii .
Piscûam peto, non licet naUre.
Ad ciBnam propero , tenes euntem •
Ad cœnaio yenio ; fugas sedentero .
Lassiis dormio; sascitas jacenteM .
Vis quantum faciès maH TÎdere?
Vir justus , probus , innooens . . . timeris (i).
Kouie étoit pleine de pareils peisoimages à qui rien ne coûtoitpour
se produire. Louer a grands frais une maison , des bancs et des
chaises, et disposer une salle en amphithéâtre, briguer des andî-
teurSy i*épandre des annonces, s'épuiser enfin en démarcl|es et en
irais de tout genra (2), telles étoient les conditions, auiqudles
on se soumettoit pour un triomphe d'tm instant.
On ne peut, sans un vif sentiment d'intérêt et de curiosité, lire
dans les poètes satyriques de l'époque, et les prétentioiis des au-
teurs, et leurs minauderies devant le public , et les précautions
prises d'avance pour se ménager un succès. Nous ne sommes plus
alors dans la Rome d'Auguste ; on diroit que Martial, Perse et Ju*
vénal ont deviné nos vanités de salon et nos intrigues de coulisses.
Entrons dans cet Athénée romain, vaste amphithéâtre dont les gra-
dins s'élèvent jusqu'au toit (3). Devant un public nombreux est
assis le récitateur, sur un siège élevé (4) ; il est peigné avec soin,
revêtu d'une robe blanche toute neuve ; à sa main gauche brille
une pierre précieuse (5) ; son cou est entouré d'une cravate en laine
ou en fourrure prouvant, au dire de Martial, qu'il lui est aussi dif-
(,«) Juvénai, VII, 45. Tacite . «le Chator. , 5.
(3) Sidoine Apoll., JI.oj IX, li.
(4) Perse, I, 17.
5) Id. ihid., iS.
BULLErijN DU BIBUOPHILE. 1 o59
ficite de parler que* de se taice (i). Pour emieienii: la pu^eié de sa
rmibf il se l'ioce le gosier avec une liqaeur émollienis (2). Il tir/3
enfin* de son^8eitt un éaerme valiune el conunenfie à réciter, du bou*
deslàvies, avec des yeux moarans^de^air^ de.tète lan^ui*4«uj(«
une Toix. effiémiAée» un^ nia»ière de prononces pleine d^affequ*
ûon (3>. Quelquefois le lecteur s'tntenieimpoit» ^ et, avec un re-
gard oùpoitlloiirla plu»Tlve iinpalieneede conrimusp la leciUA'a : « Je
•* finirai, disoil41v ail voua le désintt. » •— CantûaMez, ecMUtin^tz»: Uû
cnoiest ceux mime qw auroient voubi le voir cesMea à 1,'inih
taBâ(4>* E^l'aulâUf enchanté re|NMnoi(so»i»cit,,qAiacoii|^fiiieni,d»
temps à autre «ks applavdtssemena de commandii. DanaJasAucoup.
d'auditoires les gens ipii témoif noient; le plua vif enilhowsiasiiie
éiMAit ceux qui écoutoient le moins. Leura yeu» étaient constam-
mmii fi&és, ooo.aur le lecteur, waia mu un des audiiewa dont ila
épttmMit ksr signée. Gelui«ci étoile le. luésoehoaps (ma chef de claque:
un gartft de sa main comni^ndoit les bravos (5) à des esekfes^ à
des afiramihia^ aides maliiieiivenx qiû, pour tr^is deniers,, un repas
ou Un babii nenC, s'éteiem d'avant engng^ à applaudia 9X avoicni
été répartis' dansi. tous les K^g^i de raniflùtbeâtiia (6^. Mais voici
une Inauière bîe» pkta pbipiante de se wm»a^t un brillant auccè&t>
nouiien devedEiala<QMioisaiBUieei^Caaauboni(7}|^llMiHtn«4neraeinr
paontée-. àiSlailoalrate» Uafinantier ign^raMt et.qMi.ae piqfioiid^
Ulttfiaauiie MM>iAel3VtiÀiréettar ses écvita <n« public ,. et tenoii ^urtoiU
à. faire sensalim danstsoik auditoire. Loiisqii'il prétoit de l'aiycmt,.
il stipuldiè d'alkHrd ua bonnête intévét , mais ajoutoit toujpura au>
prêt ttft««ondiaiQu sùm ^ua tio a ^ assavoir quoi'euiprunteur viendroit
Féconterel l'applaudir; ai quelqu'un y waaquoit, il le poursuivoit
en. ÎHSliae^pauff intjcéoation d'une ^uoe essentiiello du contrat.
(1) Qiii leciAvA lana fauiit&çl oqUa râviocluA
Hic ao posse Imiuî posse taccrc neg^t .
Marlidl, V!, 4i.
Celle cravale i>c nommoiifocale (Id . , XI V, 1 4a}. Martial dit ailioin tt qu'elle
Aeroit plus convenablement placée siu* les oreilles des «ndilears qu^eutour
du cou de celui qui récite. IV, 4o.
(s) l*«Me, I, 17.
(3) lJ.,i6i#i.» 16, 33sq. 98, io4&q.
(4) Sénèque, epist. tjb.
(5) Plin. j., II, XIV, 7.
(6) j4iyikial,YII,43. Feroc,I,63. liioe.l , c. fétioo-^pf 4,1. 17, cd. l.uticb.
'7^ C^ommenl . sur Perse, p.
I060 J. TECH£NER, PLACE 00 LOOVRE, 12.
Nous avons cru devoir enirer dans quelques Bélails sur les lec-
tures publiques, parce qu'elles ëtoient dans le pnncipeyeC cpi'dlef
furent toujours pour les auteurs sérieux, une institution utile, un
moyen efficace d'améliorer leurs ouvrages, et le préliminaire oUigé
de l'édition proprement dite (i); venons maintenant à l'édition.
Un auteur a aujourd'hui trois manières de se défrire d'un oi»-
▼rage inédit : c'est de le vendre, de le donner ou de le publier à tes
frais. On peut d'abord poser en fiût que les libraires.de Rome n'a-
cbetoient pas les manuscrits des auteurs ; les seuls ouwages q[in se
vendissent inédits étoient les pièces de théâtre (2) , enoote étoient*
elles achetées , non par les libraires, mais par les comédîena ou le»
personnes qui donnoient des jeux au peuple.
Nous Hsons cependant dans Suétone que le grammairien Pom-
pilius Andronicus, retiré à Cumes, se trouva dans un tA dénA-
ment, qu'il ftrt forcé de vendre à quelqu'un^ pour 16 mille sester-
ces (3,g6o fr.)* un ouvrage capital intitulé eleneki anmaiium ,
ou annales elenchi (3). Pompilius Andronicus étoit contemporain
d'Antoine Gnipbon , lequel enseignoit à Rome du temps de Goé-
ron (4). Or, k cette époque, il y avoit bien des copistes, kèrmru^-qoi
transcrivoient et vendoient les livres qui tomboient entre leoia
mains ; mais il n'est pas bien certain qu'il y eàt encore des entre-
preneurs de publications en grand, des libraires proprement dits,
puisque le mot de biùUopola ne se montre, dans les auteurs latins ,
qu'à partir du siècle d'Auguste. D'ailleurs, dans le passage de Sué*-
tone, il n'est pas question de libraire; l'ouvrage de Pompilius An-
dronicus fut vendu, dit-il simplement, à quelqu'un, etcequelqu'im
n'étoit pas un éditeur de profession , puisque le livre seroit resté
inconnu si le grammairien Orbilius ne l'avoit racheté dans la suite
et publié sous le nom de son auteur (5). L'acheteur étoit peutr-étre un
de ces hommes qui, jalotix de se faire à peu de frais une répatatioa
d'écrivain, achetoient les livres d'autrui et s'en attribuoient lemé-
(1) Plin. jun.y III, X et XV; V, xiii etpassini.
(s) Aulugelle, III, 3. Juyënal, VU, 90 sq.
(3) Adeo inops atque egens, ut coactus sit pnecipuum îlludopuseulum aa-
nalium elenchorum sedecim miJlibiis nummum cuidam vendere. Suéton . ,d«
lilustrib. gramm., c. 8.
(4) Id. fibid,, c. 7 et 8.
(5) Quos libros Orbilius suppressos redemisse se dixit , vulgandosque en-..
rasse nominc aucloris.
BULLETIN DU BlfUOPHILE. I061
rite (1) ; peat-étre étoit-ce bien réellemeiituii auleujr qui avoilbe^
soin pour ses travaux du livre d'Andrcmicus, et auquel ce damier ,
à cause de son indigence, étQÎt forcé de vendre les documents que
SaUuste recevoit en pur don du grammairien Ateius (2j.
On pourroit nous opposer encore un autre passage de Sénèque ,
le seul qu'on ait allégué jusqu'ici avec qndque apparentée de raison,
pour prouver que les auteurs vendoient leur maouscrit aux U^
braires. Après avoir accumulé une foule de «ubtilitéa sur les di-
verses manières de posséder , Sénèque ajoute : « Nous disons que
H les ouvrages de Gicéron lui appartiennent ; Dorus, le libndre,
« prétékid qu'ils sont à lui, et ces deux propositions sont vraies ;
«< l'un peut les revendiquer comme auteur , l'autre comme ache-
« teur , et on peut dure avec raison qu'ils sont à l'un et à l'autre ,
M car ils appartiennent à chacun d'eux d'une manière diffiérente.
M De même Tite-Live peut acheter ou recevoir en présent aes ou-
M vrages du libraire Dorus (3). » A lar^;aeur « on concevroit ici la
mention de Tite-Uve, comme d'an homme vivant, car l'historien
de Padone n'est mort qu'en 770 de Rome, et Sénèque avoit
alors quinze ou dix-huit ans; encore iaudroit41 qu'il eût écrit son
Traité de* bienfaits à cet âge et non , comme on le croit générale-
ment, après la mort de Claude. Mais, comment supposer qu'un
libraire du temps de Sénèque ait pu acheter la propriété des œuvres
de Gicéron ? Si l'on n'admet pas l'explication que nous avons don-
née ailleurs du mot emiptor (4) , dans ce passage, il budra convenir
au moins qu'il y a ici une altéradon du texte qui ne permet pas
d'en tirer une conjecture plausible.
Revenons â notre assertion. Nous pensons qu'il n'y avoit entre les
auteurs et les l'dnraiires aucune rdation d'intérêt, et , quoique nous
ne puissions appuyer ce sentiment que sur des preuves négatives ,
elles nous paraissent tellement convaincantes qu'elles engendrent à
nos yeux une certitude.
Stace, dont la Thébaide^ lue en public, mettoit en mouvement
(1) Martial, 1, C7.
(s) Sii^one, Otrvr. cit., c. 10.
(3) Libros diciiDDs esse Ciceronis : eosdem Dorus librarius suos» vocAt et
utrumque Tcriim est. AJter illos tun()uani auctor, alter tanquamemplorassc-
rit; ac rccte utriusqiie dicuntur es»e. (J Iriusque eDÎro suntsed non eodem inodr>.
Sir pote»t T. LiviusaDoroiiccipfrc aiitcmere lihros siios. DebcoeficiisiVIlyR.
(4) Voy. p. loti .
I0€2 J. TECHENB», HMIV OU LODVIC, 12.
Rome tout entière f% soulevoit, dans un mmeue aMHUioire , un
frénétique enthoonasme , Stacci étoit obligé , pour avoir du pain ,
die fldre des tragédieâ( I ) . Les ^eisde Manîal:eui«Bl ime Togue ioooïe ;
il jouit, de sou vivant , d- ira renom que bienpeu d'auteurs obtémmac
aprto leur mort ; mais il- vécut toujours pauvre (2^ Tant okevalier
romûn qu'il éieit , il se trouvoit dans l'obligation, et n'en rougis*
soit p«s, de'dw»auder k Pàrthenius une robe neuve , et ^ quand il
FaToitobtcmaSr il lu fidlo&t encore mendier lemanteau(3i). Auaai,
disoit-il- lui-même ; Q«e me sert que nos soldais lisent mes Tara aur
fond'de la Dade, qae mesiépigrammes soient chantées dana la Bre-
tagne? nui boime n-en eat pas mieux garnie , meseû wactmlu* ùta
meus (4)' Maïs it faut bien femasqner que ni Martiali, dana ses
plainte» fréquentes sm* la pénurie de ses- finances, n» Juvénal, dans
la satyre sur kr misère des gens de lettMs, ne scmgent ài acotisev le»
libraires. Dans les relations de oes demiccs avec les aateua», la part
dé chacun étoit feit» : au Unuire l'argent, à Téerivaiu la- gloire. Ce
partnge est clairement exprimé dans ces versde l^iUt poétique d'Ha-
race : ^
Omne tulit punctuni qui miscuit utile âulci
Lcctoremdefectando pdriterc|ue monehiio.
Hia M^ret «ni Klfwr Sonb'; hic et niBrb Crantrt
Bt lengcnn notÔ Mn|itori prorogat «vihb.
Et Tacite, dans sou dialo^yuc sur rorateur (5j : « Les vers,
«< dit-il, ne conduiseut point aux honneurs , ils ne mènent point à
« la fortune ; tout leur fruil se borne à un plaisir court, à des louan-
H ges frivoles et stériles. » Et plus l)as : *« La renommée, à laquelle
(t les poètes sacrifient tout , et qu'ils avouent èlre le seul prix di*
« Icui'S travaux,, quod unum prcUuin omnis sut taborisftiUniur,
M n'est pas autant le parta^^e des poètes que des orateurs. »
Cependant un auteur ne pouvoit pas sustenter sa vie matérielle
avec le seul espoir d'une iinmortalilc douteuse, et, pui.squ'il consa-
croit tout son temps à des travaux littéraires, il est probable qu'il
dcvoii en retirer quelque profit, u Les anciens auteurs, dit Mar-
(i) Juv«»nal, VII. 8(i :Vf|q.
(s) MarLi«il^ \, lii.
(3) IH-., VIII, ift;IX, .10.
{\) II).. \\,'è.
(h) Cil. IX.
' imXlflN ou BSLIOPBIbB. IftfiS
« liai (i), ne f c e«at6iaoient pa» de bi gbiitr. vMab.VQvdoieat^,
ib icurs ouvMigei? J^oo ; Ut en éuendotent le pvix.4e:lli^9élméBilé>
àtê gnmds, wûmauim vaù mutiusAkmis erei. Dam k»Mpiibliq«af •
grecques, lesF poëtc» chaiitoâeneles ifaânquevrs des jevz poblka et en -
attôndoieac leor ialaive ; dan* lo' fôyaniiies, ib vendaient lan»^
auMe aux monarque» qot voakMieat llaeheter^ et yararœe dteé^iMrîn^,)
ceé^lcurvaltfitscNiVtnC d'amenés «atyfes (2). ARdânefilenfoèicé^l»*'
cidment 8iirla:vamtédeé eiiiperearsct deê^ çranid*; Banaèajj^èbe ife<
▼ei»0Ù MaitM 4e plaint qiie ialiolirse iefeasdntesirpeiKdeiairo^'
gue.dé ses Mvtêi, que <GkMaaiuk^t-H?'dcs Siaraires plMn^énéfeui'?'!
Nirilemnotr H dMre qi&e les destins donnent A Rome «n nonVean
Mécène^ omnneUsbnonteovof^im nouvel Auguste dans faipniwi
sonne de Marva (3) S'4m nesiti suivant Juvénal, la détmse «kes*
gens^de lettre»? C'est que fiomc n'a phia ni Mécène, nènrondeinsv >
ni Fabins , ni Lemidus , mGotta(4). Pline Je jctfnef(MU-nit(^né^
l'cftfltmient à Martial lee Miâ de son voyage, lonqae le céMbtèé|^>
gmmniMiite quitta Roane pour se retirer xku» sa partric, * It *l'ai
«r fait, dit-il^ *t par amitié, et par recounnssàoce des vert qu'il. à
« composés à ma kmange. Aùtrefofts , ks ver» en lltohiieaff d'un^
tt particulier ou ^l'une viUe vabnent «n poète de ràigcm ou dest
«r honneur»; uMos^cctte belles exeelleme coutume cTett peiduÉ»
<r comme tant d'autinea^ cdr, eu cessent d^ mériter des éloges, nous;
« en sommes venus à regarderies éloges comme des choses vaine»
« éC ridicnlee (5) ^ » Hèureueemeift Auguste avant «ohiMé et end^u-
ragé les lettres : ^> tie conmÂ^les martfue» de faveur que teçui^eM
de lui Virgik et Horace ? Ses biéMlait» Se répaodoiem; mémé^sur ém
auteurs plus obieurs. Un jMiavre poète grec aV'âicl'halkitude •dei'à»^
tendre è la porte de son palais et de lui tiémectre une -cbuikë •pièce
de vers à sa louûige. Fatigué âé ce*n«nfiége , A&M: il fâitoit i^robu^
blement semblait de ne pss comprendre le but, l'empereur prit' fHi
jour un morceau de l^apier, y traça une courte épigmmme, eiM
remit au Grec en échange de la sienne; Le poète là prend, laiit, la
lotte avec entbouskijime, et, tirant de sa bourse quelques miiytrablès
pièces de ntonnoie, s*enT|<resèe de'le^ |tti^iiter à Gesar^ en lui ex-
» • •
(a) \oytz la xyi^ .iUjrUfdc llicu^iitc.
(;i) Kpigr. \l,iii,9.
(4) Salure, VII, v. 9*.
(h) riin. j., III, XXI, a.
• . I
( >
I f .
1064 i* TECHENEB, PLACE DU LOUVRE, 12.
primant unTÎf rqppet de ne pas pouvoir lui offrir davantage ; cette
f(»a Auguste fut obligé tle comprendre, il fit compter au rusé poëte
cent mUle sesterces (24 miUe francs) ( 1 )i Les successeurs d'Auguste
snivîr^it son exemple et récompensèrent les hommes de lettres,
tantôt par des honneurs, tantôt pas des présents. Domitien enrichit
Qnintilien et paya généreusement les flatteries d^ Martial ; Trajao
combla defcveurs Pline le jeune, et Vespasien donna en une seule
fois à Saleiua 5oo mille sesterces (i aS mille francs). Tacite, qui rap*
porte ce dernier trait, ajoute : U est beau, sansdoute, de mériter,
par ses talens, les libéralités du prince; mais combien n*est41 pas
pjns beau encore, si notre fortune nous impose des besoins, de ne
raoonrir qu'à soi, de n'implorer que son génie, de n'avoir que soi
pour bienfaiteur ? Cette ressource qu'avoient les orateui^s manquoit
donc aux poêles. Aussi, sans les libéralités des empereurs, ils n'aor
roient eu, dit Juvénal (3), d'autre parti à prendre que de se faire gar*
çonsdebains,mitrons,crieurspublics,délatenrs ou fiiux témoins Ils
n'auroient certainement pas été réduits à une aUsri triste condition^
s'ils avoientpu vendre leurs manuscrits aux libraires, et partager avec
cesderniers les bénéfices de la publication des ouvrages en vogue.Mais
l'idée même d'une spéculation pareille n'existoit pas à Rome; car,
dans l'état de détresse où étoient les littérateurs , leur verve saty-
' rique, qui sVxerçoit sans gène contre la lésinerie des grands, n'au-
roit pas épargné l'avarice des libraires.
S'il falloit encore d'autres preuves pour établir que les auteurs
ne trafiquoient pas de leurs livres , nous en trouverions une sans
réplique dans le silence des lois sur la propriété littéraire. En ad-
mettant que la condition des éditeurs dans l'antiquité fût abso-
lument la même que celle de nos éditeurs modernes , il faudroit
admettre aussi que les ouvrages de l'esprit étoient, comme chez
nous, une propriété dont l'exploitation étoit aliénable, soit à
terme, soit pour toujours. Mais des transactions de cette nature
ne pouvoient évidemment avoir lieu que sous l'égide d'une légis-
lation spéciale, qui réglât et garantit les droits respectifs de l'au-
teur et de l'éditeur, du propriétaire et de l'usufruitier. Or cette lé-
gislation n'a jamais existé ; on n'en trouve aucune trace dans le
vaste recueil des lois romaines, depuis les lois des Douze Tables
jusqu'aux deinières novelles des empereurs d'Orient.
(1) Voy. Macrobe, Satiirn. II, 5 in fin.
(i) Juvenal, VII, i sqq.
■OtXBTIN DO BliUOPUlLB. lo65
0 resloît donc aux écrivains raltematiye ou de publier leun
ouvrages à leurs frais ou dé les donner à nu libraire qui se diar-
geâl de l'édition. Le premier moyen a été rarement employé, maia
il Ta été sans aucun doute. Les riches Romains qui, comme Crassns
et Atdcusy avoient un grand nombre d'esclaves lettrés, n'avoientpaa
besoin d'une entremise étrangère lorsqu'ik vouloient publier un
écrit. Dire que Gieéron avoit aussi ses cojnstes , c'est dire en mime
temps qu'il a été souvent lui-même l'éditeur de ses propret
ouvrages. Nous trouvons des exemples de cette manière de publier,
même à une époque où le commerce de la librairie avoit déjà pria
un assez gi-and développement. Du iemps de Pline le jeune , un
certain Regulus, plutôt par ostentation que par un vrai sentiment
de douleur et de regret, avoit composé un livre sur la mort de son
61s : d'abord il le lut publiquement â Rome, ensuite il le fit trans-
crire à mille exemplaires et l'expédia dans toute l'Italie et dans les
provinces (i). Mais ce mode de publication dut, nous le répétosw,
être fort i-are aussitôt qu'il y eut des libraires scHgneux et en nom-
bre suffisant ; car les bons auteurs n'avcùent pas besoin d'y avoir re-
cours ; les mauvais dévoient rarement en avoir les moyens.
Arrivons donc au tfoisième mode de publication et à la véri^
table condition des libraires. Geux-d étoîent, en thèse générale,
des gens qui recevoient gratuitement des auteurs les ouvrages iné*
dits, qui les fûsoient transcrire A leurs risques et périls et qui s'ii>-
demnisoient des frais de publication en percevant seub toiu les
bénéfices de la vente. Ils avoient, comme on voit, sur les éditema
modernes cet avantage, qu'en aucun cas ils n'avançoient rien au
delà du prix de la main-d'ceuvre et de la matière première des
livres. Nous pouvons maintenant donner une nouvelle preuve à
l'appui d'un fait que noiu avons avancé ailleurs, à savoir qu'Atticua
étoit, même pour Gieéron, un véritable libraire. On ne contestera
pas que le noble chevalier, dans l'édition des ouvrages de son
ami, ne fournit an moins la main-d'osuvre; la chose est trop bien
connue : ce qui l'est moins , c'est qu'il Gûsoit aussi les avances
du matériel. Gieéron avoit composé ses Académiques en deiu Hvies,
et l'édition en étoit déjà commencée, lorsqu'il s'avisa de les reûùre
sur un nouveau plan et de les mettre en quatre livres. En annon-
çant à Atticus ce remaniement, il lui dit : Les copies que vous aves
(i) Plin. j., IV, Tii, a.
I068 1. TBCHKNEB, VLACE DU LOUVBK, 12.
« voire exactitude et votre diligence. » Nous avons déjà montré
ailleurs combien les andens attachoient de prix à la correction des
livres. Le premier uioyen d'obtenir cette qualité précieuse ëtoit
d'avoir un bon original, et comme cet original étoit fourni par l'au-
teur, celùi-d deroit l'écrire ou le faire écrire sous ses yeux et en
surveiller la confection avec une attention scrupuleuse. Cicëron
fidsoit transcrire ses' ouvrages par ses propres copbtes avant de les
livrer à Atticus,*et il n'envoyoit à ce dernier, pour les publier dé-
finitivement, ces premières copies qu'après une sévère révision,
ti Les livres que je dédie à yanx>n, dit-il, sont terminés ; oncor- *
« rige seulement les fautes des copistes (i):i» Nous voyons, pair un
autre passage , que l'orateur romain avoit &it aussi transcrire par
ses propres écrivains le traité de Finibus , avant d'en confier l'é-
dition à son ami (2}. Mais les soins que prenoient les auteurs de
revoir sévèrement les exemplaires de leurs livres, qui dévoient ser-
vir d'originaux dans les ateliers du libraire, ne dispensoient pas
celui-ci de Caire coUationner encore chacuce des copies exécutées
par ses ouvriers. Strabon (3) reproche pourtant aux libraires
de Rome et d'Alexandrie de ne pas s'astreindre à ce soin indispen-
sable. En effet, la collation pouvoit être faite de deux manières 1
ou bien chaque copie étoit lue successivement à haute voix
par un copiste, tandis qu'un autre suivoit sur l'original ; ou bien,
pendant que l'original étoit lu à haute voix, un certain nombre de
copistes suivoient la lecture sur autant de copies. La collation exi-
geoit ainsi ou beaucoup de temps ou beaucoup de monde, et dans
aucun cas elle ne devoit plaiie à celui qui Oedsoit de la librairie un
pur métier, et dont le but étoit, sans s'inquiéter du plus ou moins de
perfection, de faire beaucoup en peu de temps. Mais il faut cepen-
dant croire que dans le nombre des libraires il s'en trouvoit quel-
ques-uns assez zélés pour les lettres, ou assez jaloux de l'honneur
de leur maison, pour chercher à répandre autant que possible des
livres irréprochables sous le rapport de la correction et de l'exac-
titude du texte. La dernière phrase de la lettre de Quintilien,
que nous avons rapportée plus haut, serobleroit prouver que Try-
phon étoit de ce nombre.
(i) liibrîad Varronptn »iint dficxti tantiim librariorum menda tollimtor.
Ad Attic.f ziii, 23.
3) XIII, 2o4et 4jy.
BULLETIN 1)U BIBLIOPHILE. ^069
Qfdinçîrement les anciens ne publioient un outrage que lors^
qu'irëloit entièrement terminé ; nous en avons déjà vu un exemple
dans lé cours de rhétorique de Quintilien. Cicéron ne livra ses Aca-
démiques à son éditeur Atticus que lorsque l'ouvrage fut complet.
De même on ne peut douter qbe l'Enéide de Virgile, dans laquelle
on trouve un assez grand nombre de vers inachevés, n'ait été publiée
d'un seul coup, après la mort de l'auteur. Mais , comme chaque livre
d'un ouvrage formoit un volume, il arrivoit quelquefois, surtout
pour les pièces détachées, que les publications se faisoient par li-
vraisons. C'est ainsi qu'ont paru successivement les quatorze livres
d'épigràmmés de Martial ; on peut s'en convaincre en lisant les
premières épigrammes de chaque livre. Le même mode de publi-
cation étoit parfois employé pour les histoires. G. Fannius.mourUt,
au rapport de Pline le jeune (i), après avoir publié trois livres dé
fhistoire des prOàcriptions de Néron, et laissant son ouvrage in-
complet.
II y auroit sans doute de la folie à méconnôître la supériorité
immense de nos moyens de publication sur le procédé unique em-
ployé dans l'antiquité : il y a loin du foible roseau des copistes à la
miraculeuse puissance de la presse ; et cependant, en y regardant
de plus près, on se prend à ne plus mépriser autant les moyens si
bornés, l'instrument si imparfait des éditeurs antiques. Pour tout
ce qui ne tient pas à la rapide diffusion des ouvrages, il est peu
d'avantages que l'imprimerie puisse disputer à l'écriture à la main*
On trouveroit presque dans tous les siècles des manuscrits qui,
pour la plropreté, la régularité, la correction de l'écriture , la pro-
fusion, l'élégance et la richesse des omemens, le disputeroient aut
plnsf belles impressions. Quant à ce que nous appellerons les tours
de force de la presse, nous doutons qu'elle puisse présenter quel-
que chose d'aussi extraordinaire que cet exemplaire manuscrit de
l'Iliade et de l'Odyssée, qui entroit dans une coquille de noix (2).
Le véritable triomphe de l'imprimerie, c'est qu'elle peut faire
beaucoup en très-^peu de temps. Ici l'écriture à la main a évidem-
ment le dessous, et néanmoins elle fut peut-être, dans l'antiquité,
plus active qu'on n'est généralement porté à le croire. Martial,
ënumérant les avantages d'un livre court, dit d'abord que le co-
(i)V, T,3.
(ï) Plin. rancirn, VII, ïi.
68
. tO70 J' TECUENKB, PUCE PO LOUYILK} 12.
piste peut le transcrire en ime heure, unaperagit li^rifrii^h^ra{i)'
Il s*agit de son 2* Uvre, çgmposé de 93 épigraipm^ forinant cp-
fiemble54o ver9. Le poète exagère mus doute la rapidité ducopiste :
lyoutons donc 3 heures et donnons à chaque écrivain 4 heures pour
transcrire 54o vers. Supposons, de plus, que, dans l'atelier du li-
braire, cinq copistes , sous la dictée d'un lecteur, soién^ occupés à
transcrire le 2* livre de Martial et qu'ils travaillent 8 .heures par
jour, ils auront fait to exemplaires chaque jouretSooexemplairas
en un mois.
Un autre avantage de la forme des éditions, dans Tantiquité, c'est
qu'en tout état de chpses l'auteur pouvoit faire d^s corrections k
son Uvre, çt que ces corrections étoient à l'instant reportées $^T Iquii
les exemplaires de l'ouvrage qui étoient pncore en magasin. Nous
avons cité le passage des lettres de Cicéron QÙ il pi^ie Attîcui» d'em-
ployer trois de ses copistes à efocer un mot dans le plaidoyer p^ur
'Ligarius (2). Voici un autre passage non moins remarquable , pris
à la même source : m Vous lises mon traité de l'orateur et J6 Y^oa
« en suis bien reconnaissant ; je le serai encore davantage si, non*
<« seulement dans vos exemplaires, mais dans c€ux des au^re^^ vou^
^ voulez remplacer le nom d'EupoUs p^ celui d'Aristppbane (3}« »
Que signifient les mots nqn mqdo in Ubris tms scd etfam in alioruni ?
li'éditeur, en pareil cas. faisoitwl annoncer les corrections impo|w
tantes , afin que les personnes qui déj^ avoient acheté l'ouvrage
pussent elles-mêmes le corriger ? c'est ce que nous n'osons décider*
Mais il n'en est pas moins constant qu'on pguvoit corriger et qu'on
corrigeoit, en effet, les Uvres avant que l'édition fût épuisée et qu'on
songeât à en faire une nouvelle. Aux exemples que nou9 avons cités,
l'on peut ajouter une lettre adressée par Pline le jeune à Népos.
Celui-ci, ayant acheté quelques ouvrages de Pline, y avoit vraisemr
blablement trouvé beaucoup de fautes ; il s'empressa d'en prévexiir
l'auteur, qui promit de les iaire corriger (4)* On conçoit, d'âpre*
ce que nous avons dit ailleurs sur les palimpsestes, que de simples
corrections ne dévoient offrir aucune difficulté, puisqu'on avoit le
moyen d'effacer la première écriture sur upe feuille entière et
(1) Martial, II, 1, $.
(f) Voy. plus haut, p. io*o.
(3) AdAUic.,XII. 6.
(4) Petis ut Ubellos meos, quos studiosissirae comparasliy.reopgQoaeendos
eraendandosque curcm ; faciam. IV, ixvi, i .
BULLETIN DD BCBUOnilLE. 10) t
d'employer une seconde fois cette même feuille comme si elle n'eût
îftBiMS servi. Aussi Giciroa, après avoir fait fiiire Toriginal de ses
Académiques , écrivoit-il à Atticus , en le priant de bien considé-
rer s'il falloit décidément dédier l'ouvrage à Yarron : « Quoique
« les noms soient déjà écrits , il est, disoit-il, facile de les efiacer
n oa de les remplacer par d'autres (i). »
lies cliangemens-fûis par les auteurs à leurs livres ne sebomoient
pas à de simples corrections, ils y ajautoient quelquefois des notes,
probablement en marge, et des variantes en interlignes. Pline, eur
iroyant i|n de ses ouvrages à Minucius, avoit prévenu les critiques
qu'il prévoyoit pour quelques expressions'ambitieuses, en écrivant^
au-dessus, des locution%un peu plus simples, quoiqu'il Mt loin
d'approuver ces changemens appropriés au goût de son âmi (2).
I/exemplaire sur lequel l'auteur avoit, de sa main, écrit des
imtês et indiqué des corrections à faire, acquéroit par cela même
un prix plus élevé que les autres : c'est ce que nous apprenons
d'tfiie épigramme de Martial contenant l'envoi de ses sept premiers
livres avec des notes et des corrections autographes t
Septem quos tibî roittîmus libellos
Auctoris calamo sui notâtes ;
Hac iilis pnetium faoit Htara (S) .
Une antre épigraname du même auteur (4) témoigne encore du
prix qu'on attachoit, à Rome, aux pièces écrites par la main même
d'un auteur en réputation. L'écriture de telle ou telle personne se
nommoit chirographus. Suétone se sert de ce mot lorsqu'il dit
qu'Auguste ne séparpit pas les mots en écrivant quelque chose de
sa main, notatfi et m ckirograpfio nondîvidU verba, etc. (5). Ailleurs,
il nous apprend qu'Auguste exerçoit ses neveux à imiter son écri-
ture, chirograpkum (6). Enfin le même auteur dit avoir eu sous les
(1) Etsi Domina jam facta sunt; sed Tel induci Tel mutar^ posaunt. Ad
Attic.yXIlI, i4.
(t) Laudabor in eo qnod adnotatom inTeniet , et suprascripto aliter ezpli-
fBtam» etc. VU, xii,9. Peaifétre le mot minouaum indiq«e*t*il les signes
de çorreclioo^ f¥H^» qu^on i^ettoit ea marge dfs voluoifs.
(3) Epigr.,VII, 17.
(4) yil, II.
(6) Vie d'Augnste, c . 87 .
(6) lbid.,c. 64.
1072 1. TECIIENER , PLACE DU LOOVRE, 12.
yeux des tablettes et des liùelU renfermant des vers écrits de la
inain de Néron, ipsius chirographo (i). L'écrit original se nominoity
comme cliez nous, un écrit autographe, par exemple : liiierœ Aw^
.gusii auiographœ (2j.
S'il éloit toujours facile de corriger, au gré de Fauteur, tous les
exemplaires de son livre qui restoienten magasin, il étoitbien diffi-
cile de faire participer à ces améliorations successives les copies
déjà vendues, surtout celles qui avoient été expédiées au loin. U y
avoit donc une certaine diversité entre les différens exemplaires
d*unc même édition, et c*est dans cette diversité qu'ont pris nais-
sance les variantes recueillies par les érudits des temps modernes,
dans les anciens manuscrits qui nous restent d*un même ouvrage.
Nous avons parlé de première édition ^ d'écoulement des Utfre$y
d'édition noui^elie^ il est important de ne pas se méprendre sur la
signification qu'il faut donner à ces termes dans l'antiquité. U n'est
pas probable que les libraires de Rome fissent exécuter de suites
comme font les nôtres, une quantité considérable d'exemplaires du
même ouvrage, et qu ils attendissent, pour faire faire de nouvelles
copies, l'entier écoulement des premières; ç'auroit été s'exposer,
sans motif et sans utilité, à conserver en magasin des livres qui,
réprouvés peut-être par ie goût public, aiiroient pu, au bout d'un
certain temps, n'avoir plus aucune valeur. Le procédé de publica-
tion employé dans l'antiquité permettoit, au contraire, à tout libraire-
éditeur d'échapper à cette cbancc de perte, car il pouvoit Fort bien
s'arrêter après avoir fait faire un petit nombre d'exemplaires d*un
même livre, et se borner ensuite à remplacer par de nouvelles co-
pies celles qu'il aurôit vendues ; de cette manière, il n'étoit ja-
mais pris au dépour\'U et ne s*exposoit pas à perdre sans aucun
fruit des dépenses considérables. Avec de tels procédés un livre
pouvoit n'avoir qu'une seule édition d'une durée indéfinie.
Si Tauteur, non content de quelques corrections partielles, faciles
à introduire dans les copies déjà faites de son ouvrage, entrepre-
noit une révision complète de cet ouvrage, le refondoit, l'abrégeoit
ou Taugmentoit, les copies qui en étoient faites après cette révision
formoient alors une nouvelle édition. Martial, par exemple, donna
(i) Nrron, c. 5î.
(a) Surt., vie irAugiistc ,0. 87.
BiriLETIN DU BIBUOPHILE. lO^^
une deuxième édition de son dixième livré, dans laquelle il corri-
gea soigneusement le peu qu'il conserva de la première édition, et
ajouta beaucoup dVpigrammes nouvelles :
Festinata prror decfmi milii cura libelli
Elapsnm manibus nunc revocUTitopus.
Nota leges quaedam, sed lima rasa recenti ;
Pars nova major erit; lector u trique fave (i).
Plus tard le'poëte abrégea encore ce dixième livre en même temps,
que le onzième, et les publia tous depx ensemble en les dédiant à.
Domitien :
LoDgior ui^deciroi nobb decimique libelli
Arctatus labor est et brève rasit opus.
Plura legant Tacui , quibus otia tu ta dedisti :
Ilec legc tu, Cicsar ; forsan et illa leges (2) .
Les traductions diverses, faites par différentes personnes, d'un,
ouvrage en langue étrangère étoient regardées comme autant d'édi-
tions du même ouvrage. Isidore de Séville( 3) compte sept éditions des.
Livres saints. Ce sont, d'abord la version des Septante, ensuite
celles d'Aquila, de Symmaque, de Théodotion ; puis cette versioa
vulgaire qui, ne portant pas de nom d'auteur, étoit simplement
appelée quinta editio ; enfin la double traduction d'Origène, for-
mant les sixième et septième éditions , que l'auteur avoit enrichies
d'une concordance avec les éditions précédentes.
Il nous reste à parler de quelques moyens employés soit par les
auteurs, soit par les libraires pour procurer aux ouvrages en vente
un prompt écoulement. Ici encore on pourra peut-être appliquer
ce dicton si rebattu, mais si vrai : Bien de nouveau sous le soleil.
Les auteurs sérieux visoicnt à mériter l'approbation du public
éclairé en ne publiant que des ouvrages solides, instructifs, irrépro-
chables surtout pour le style. Dans cette vue, ils ne se lassoient
pas de les revoir, de les corriger, de les limer y c'étoit leur mot (4).
Non contens de cela, ils les lisoient et les communiquoient a leura
amiS| recevoient les aitiques, les discutoient, les admettoient en
tout ou en partie ; en un mot, ils ne publioient que lorsqu'ils
(i) Epigr. X, a.
(a) Ibid.,XII, 5.
(»)Orig..VI,4.
(4) Yoj. Pline et Martial ]»assim, (orccUini cl (fessner^ aumoL/rm<i.
1Q74 '• TECHENERi PLACE DU LOUYaE, 13.
étoient satisfaits et d'eux-mêmes et du jugement de leurs a^ntar-
ques (i). Les partisans de la littérature facile, les écrivains parea^
, seux et efféminés contre lesquels Perse s'indigne' avec tant d'ëner*
gie, employoient de tout autres moyens pour captiver la faveur du
public; ils s'éioignoient des .bons modèles, et, pour flatterie
mauvais goût des lecteurs, n'hésitoient pas à descendre à leur nîm
veau. Les idées et le style de ces écrivains se ressentoient de cette
affectation prétentieuse qu'ils apportoient, comme on- a vu> dan»
les récitations. Mais c'étoit surtout dans la composition du titre de
l'ouvrage que se concentroient tous les efforts de leur esprit alam-^
biqué, Aulugelle et Pline l'Ancien , dans leurs préfaces , ont
donné de ces titres à la mode une liste qtii suffiroit à défrayer pen^
dant longtemps nos modernes auteurs de rêveries poétiques et sen-
timentales. Rayons j prairies, Jleurs ^ fruits corne if abondance ,
prohHmeSj découi^erteSy conjectures : tels étoient les titres que les
auteurs grecs et latins se plaisoient à mettre en tète de leilrs
livres, sans douté sans sUnqtdétcr beaucoup du rapport qulb
avoient avec le sujet.
Ces titres, écrits ensuite en grosses lettre sur les devantures dés
boutiques de librairie et sur les colonnes et les murailles desti*
nées aux affiches, ëxcitoient vivemeiit la curiosité des lecteurs.
Pour aider à leur effet, les éditeurs faisoient copier séparément tm
ou deux cbapîtres, une ou deux pièces de vers de l'ouvrage qu'ils
alloient mettre en vente, et les faisoient répandre dans le public.
Pline le jeune allègue cet exemple à Lupercus pour s'excuser de
lui avoir envoyé seulement une partie d'un discours sur lequel il
lui demande son jugement. Si vous ne pouvez , lui dit-il , juger
de l'ensemble , vous pourrez au moins me dire votre avis sut* le
morceau que je vous envoie, comme vous pourriez prononcer sur
le mérite d'une tête sculptée sans pouvoir toutefois juger deTetae-
titude des proportions entre cette tête et le reste de la statue. Et il
ajoute : nec alîa ex causa principià librorum circumferuîitur ,
quant quia existimafur pars aliqua , etiam sine ceteris, esse per^
/cela (a). Ces espèces dVxtraits, envoyés en forme dé spéciineh
pour donner un avant-goût de l'ouvrage, dévoient sans doute in-
diquer, comme nos prospectus, le lieu et le jour de la mise ei^
(i) Plin. jun., VII, xvu, 7 ; xx, 1, etc.
(2.) Pliii. j , li, Y, M.
ventei le prix du livre et les autres détails qu'il inf^portoit aux ache-
teurs de connoitre. Si, de plus, on fait attention que la propriété
littéraire n'étoit pas garantie, que tout libraire pouvoit faire copier
et vendre «pour son cotnpte» un livre aussitôt qu'il étoit répandu ,
on sera porté à croire que le libraire à qui l'auteur confioit d'abord
son manuscrit devoit chercher les moyens de se réserver l'exploi-
tation exclusive de l'ouvrage aussi longtemps que possible. La
meilleure manière d'arriver à ce but étoit de ne mettre en vente
aucun exemplaire avant de s'être assuré d'avance, pour le livre, un
nombre considérable de souscripteurs, et la distribution des pros-
pectus et des spécimens devoit aider puissamment au succès de
Cuite petite ruse commerciale.
Ce moyen de se procurei* du débit étoit, du reste, fort légitime;
en voici un qui I^e^t beaucoup moins : Sur le déclin de l'empire
d*Occident, â l'époque où la littérature païenne s'éclipsa devant
les savans travaux des Pères de l'Eglise catholique, des libraires ne
craignirent pas , dans Intérêt de leur commerce , de publier de
fort mauvais ouvragés soos I^autorité d'un nom illustre ; de là les
écrits faussement attribués à S. Cyprien, à S. Augustin, à S. Am-
broise, etc. Cette supercherie, qui passa facilement dès l'abord,
grâce à la célébrité du nom qu^on mettoit en avant, ne se put dé-
couvrir pendant (e moyen âge, époque entièrement dépourvue dç.
critique, et trompa les amateurs des lettres jusqu'après la renais-
sance (i).
Eckhard (2) signale une erreur du même genre, mais qui auroit
eu une cause toute différente. Les libraires de t'andquité avoient,
4 ce qu^l paroit, la coutume, comme les copistes du moyen âge et
i^os modernes éditeurs, de mettre leur nom sur les livres qu'ils pu-
bOoient ; il est arrivé de là que, dans des temps d'ignorance, on a
pri3 quelquefois dans les auiciens manuscrits le nom du libraire
pour celui de l'auteur. C'est ainsi que les vies des grands capitaines,
écrites suivant Fopinion la plus accréditée, telles que nous les
avons aujourd'hui par Cornélius Népos, ont été longtemps attri-
buées à JSmiUus Probus, libraire (3) du temps de Théodose, et
même imprimées d'abord ^us son nom. De combien d'erreurs
pareilles sommes-nous peut-être encore aujourdliui les dupes !
(i)\Eckhard, p. 48.
(s) Ibidem. •'
(3) G'e^t Eckhard qui le qualifie ainsi .
x"
|0^6 J. Ti:CHENEK> PLACE pn LOOVRig , 12.
CHAPITRE DIXIEME.
Drs Bibliothèques,
I
II n*étoit guère possible de traiter des livres chez les anciens,
sans consacrer au moins quelques pages à leurs bibIiotLèc[ues ;.
niais les travaux qu'ont publiés sur ce sujet des savants du
premier ordre (0 nç nous permettent pas l'espoir de trouver
lânlessus quelque fait nouveau et intéressant : si donc noua
nous y arrêtons, ce sera pour ai^isi dire par manière d'acquit, en
glissant rapidement sur les détaik historiques généralement connus,
pour n'insister que sur quelques notions moins saillantes, et <}ui,
par conséquent, ont été plus négligées, nous voulons parler de la
disposition intérieure des bibliothèques.
La plus ancienne collection de livres dont il soit £ùt mention dans
l'histoire est celle que réunit le roi égyptien Osymandias , dans son
immense palais de Thèbes : sur la porte de la salie qui les reufermoit,
étoit écrite cette célèbre inscription : Trésor des remèdes de l'aine^ ou
plus prosaïquement, Pharmacie de l'âme, -^vx^^ jetTftfîoy (2) ; on ne
dit pas si cette collection étoit publique ou exclusivement réservée
à l'usage du prince. La première bibliothèque que nous trouvions
dans l'ordre chronologique, après celle d'Osymandias, est la bi«
bliothèque ouverte au public athénien par Pisisti-ate. Cette
collection fut enlevée et transportée en Perse par Xerxès ; mais les
Athéniens la recouvrèrent dans la suite, grâce à la libéralité de
Seleucus Nicanor (3). Au deuxième siècle, Athènes renfermoit plu*
(1) Voyez entre autres Struvius , Bibliotbeca historié litterariae sclecta,
ouvrage termine par Jugler, qui Ta publié en 3 vol. in-S. Jena, 17S4. La
Notice sur les bibliothèques est dans le 1'' volume , ch. s, 3, 4 et 5. Tous le»
travaux antérieurs, et il* sont en f rcs-graud nombre, s'y trouvent mentionnés.
(2) Diodorr de Sicile, I, 49.
{^) Atdiigcllr, VI, 17, cf. Athcuce^l, 4.
BOLXJITIN J>U UBUOPHILC. I07';;
nelir3 belles bibliothèques (i). Be ce nombre éloit celle qu'y fit
construire l'empereur Adrien près du Pauithéon, qu'il' orna de
marbre de Pbrygie, de statues, de peintures, d'or et d'albâtre (2).
Du temps de Pisistrate , Polycrate , .tyran de Samos. un peu plus
tard Cléarquc, premier tyran d'Héracléc-du-Pont(3) , et le poëte Eu-
ripide , eurent de nombreuses collections de livres. Athénée (4) ,
louant Larensius de son zèle à rassembler des livres grecs, dit
qu'il l'emportoit en cela sur Polycrate de Samos, Pisistrate , tyran
d'Athènes , Euclide l'Athénien , Nicocrate de Chypre, Euripide le
poète, Aristote le philosophe et Nélée qui conserva les livres de ce
dernier. La bibliothèque d' Aristote ne passa dans les mains de
Nélée qu'après avoir appartenu à Théophraste (5). Nélée la vendit
à Ptolémée Philadelphie , qui la réunit aux autres livres achetés
p^ lui à Athènes et à Rhodes, et envoya le tout dans cette Cameuse
bibliothèque d'Alexandrie dont nous parlerons tout à l'heure (6).
Quant aux livres d'Aristote qui, après avoir été longtemps enfouis
par les héritiers de Nélée, furent vendus plus tard à Apellicon de
Théos e| transportés d'Athènes à Rome par Sylla (7)} la manière
dont Strabon en parle ne permet, pas de douter qu'il ne s'agisse des
œuvres mêmes du célèbre philosophe , de celles de Théophraste
et des copies qu'en avoit fait faire Apellicon.
La collection formée par Aristote donna, s'il faut en croire
Strabon, aux successeurs d'Alexandre, l'idée de cette célèbre biblio-
thèque d'Alexandrie, qui compta jusqu'à 700 mille volumes (8).
Elle fut fondée par Ptolémée Soter, dans le quartier de la ville
nommé Brucchium , et probablement contiguë à ce musée, où les
savans, réunis par le roi en une espèce de corporation, avoient une
promenade, un lieu garni de sièges pour leurs conférences et une
grande salle pour prendre leura repas. Lorsque la bibliothèque du
Brucchium, par les soins de Ptolémée Philadelphe et de ses succes-
seurs, eut atteint le chiffre de 4oo mille volumes , on songea à for-
(1) Ariatid. ap. Photium, cod. a46, p. laSi, ëd. Genév., 161s.
(s) Pausanias in Atticis, p. 16 et 17, ëd. Sylburg, i583.
(3) Memnon apud Phot., biblioth., cod. nA, p. 704, éd, Genève, 161 s.
(4) L. c.
(5) Strabon , XIII , t. IV, s* part., p. sos, trad. fr. Plutarq., Sylla, c. 96.
(B) Kihénte, 1. c.
(7) Strabon et Plutarque, 1. c; Lucien , ady. iodoct., c. 4.
(8) Aniroien Marcell., XXII, xvi, i3. Auldgelle, VI, 17.
IQ^B J. TECHIMBay MACS BU LODTBS, 12.
mer dann un autre endroit une bibliothèque suppUmetitaire. Lée
livres nouveaux furent donc réunis dans le Sérapeum , et oeiix«<i
s'élevèrent, à lalongue, aunombre de 3oo mille. Le firacchium ayaai
été incendié lorsque César se rendit maître d'Alexandrie, lea
4oo mille volumes qu'il renfermoit périrent dans les flamnoes (i) ;
il ne resta plus que les 3oo mille volumes du Sérapeum. Mais, datia
la suite, cette bibliothèque s'augmenta de tonte celle des rois de
Pergame doikt Antoine fit présent à la reine Cléopâtre (a), et ellt
sobsista ainsi jusqu'à la destruction du temple de Sérapis sona Théo*
dose.
Le fondateur de la bibliothèque de Pergame fet, selon Stnh-
bon (3), Eumène, flb d'Attale preinior au n* nècle avant J.-^XI.
Lorsque cette bibliothèque fut donnée par Antoine à la tAnt dHS^
gypte, elle renlermoit, dît Mutarque (4), loo mille vohraiessitnpl'èë
CiCx,/<tf r k/mxSft o'est«A-dire| selon Schwars (5), des volumes qui ne
contenoient chacun, suivant Fusage, qu'un seul livre du mèiite
ouvrage. Il ne faut donc pas se laisser imposer par ces nombres d«
noO| 3oO| 4^0, 700 mille volumes, qui, à la rigueur, sémUeroient
prouver que la hibliocbèque d'Alexandrie étoit presque aussi con-'
sidérable que notre grande Bibliothèque royaki Si Vtm penéê à
l'exiguïté des anciens volumes , en comprendra facilement que
l'immense collection des Ptolémées renfermoit pénf-^tre moins
de matières que plusieurs de nos bibliothèques particulières.
Le premier directeur de la bibliothèque d'Alexandrie fut Détné-.
trins de Phalère, qui apporU à sa formation un grand xèle et une
grande activité (6). Nous trouvons après^ lui , sous Philadelphe,
Zénodote d'Ëphèse ; Eratosthène , sous Évergète ; Apollonius de
Rhodes et Aristonyme, sous Ptolémée Épiphane ; Aiistophane de
fiyzance, sous Evergète II ; sous Tibère, tm grammairien nommée
ChflBrémon ; et peu après, Denys, fils de Glaueus (7).
(i) Senèque, dcTranquill. anim., c. 9. Orosc, 1. 6, c. i5.
(s) Tertiilli«n, Apoiog. XVIII, cité par Juste UpM, SjnUgm. de Bi.-
blioth., c. s, et Plutârque Vit d^Antoine, c. 58.
(S) Lit. XIII, u part, du t. IV, p. «4a, tr. fr.
(4) Vie d*Antoinc, c. 58.
(5) II,ti,p.6S.
(6) Josephe, Antiq., jiid., XII, ir, 1.
(7) Voy. Suidas etHejne, opusc. acad., tom. I, p. i^g. Bonamy, Hëm.dc
l'Acad. des inscr. el beUes-lotirct^ éd. in- ta, t. 1 3, p. 698 et niiv., p. 018.
BQUiETirr BU BUIiXOPHILE. *^79
La littérature et les livres ne furent en honneur à Home que forfc
tard. Lorsque Carthage eut succombé sous les armes de Scipion^
les bibliothèques trouvées dans cette capitale n'excitèrent en au-
cune manière la convoitise des vainqueurs; ib en flreilt présent
aox roitelets de TAfirique et ne réservèrent que les 28 volumes de
Magon sur l'agriculture^ qu'ils voulurenti à cause de l'Htilîté du
sujet, faire induire en latin (i)« La première collection de livre»
un peu considérable qui se soU vue à Rome cst^ suivant Isidore de
Séville (a) , celle que Paul-Emile y apporta, l'an 160 av. J;-C»,
après la défaite de Peraée« Vint ensuite la biUiotbèque de Sylla,
composée des livres d'Âpellicon de Théos, que le dictateur avoit en-
levés à Athènes. Parmi les trésors que Lucullus rapporta de ses
guerres d'Asie , et dont il orna sa maison de Tusculum, il faut compter
une précieuse collection de livres, qu'il se fit gloire d'augmenter
encore et dont il permit le libre accès aus savans et aux littàratenr9,
surtout aux Grecs (9). Mais^ à cette époque, TamiNir deslivtés cotn^
inençoit à ae répandre ; des Ikbraires étoient établis à Romci, et dâ
riches personnages avoient des esclaves lettrés, continueUement
occupés aux travaux de transcription») Atticus avoit, comme not»'
l'avons vu, ou une richt bibliothèque, ou^ suivant lesxotomenta*
teurs, un fonds considérable de Uvres à tendre^ Dans tous les ^Sae^
ses livres étoient toujours à. la disposilôim de Cicàx»n (4) et proba^
bkment de bien d'autres persoiines; nous avens vu que Gicéronavolt
la plusgrande envie des liyresd'Atticus, etqu'ildestinoit à les acheter
toutes ses économies (S), A peu près dans le même temps qu'il en
exprimoit si vivement le désir y il ré^t en présent de Pàpîriua
Petus» frère de Servius Glaudius, la biUiotbèque de ce dernier (6*)^
c'est peut-être cette collection qu'il fît transporter dans sa maison
d'Antium, et dont le classement et la disposition furent confiés aux
soins de Tyranaioui aidé de deux esdâves lettrés d'Attkos. Les
bibliothèques commençoient^ comme on voit, & sortir de la capitale
et à se répandre dans l'Italie. Gicéron, étant à Gumes, trouvoit un
trésor de lectures instructives dans l'ancienne bibliothèque de
(i) Pline, XVIII, 6.
(1) Orig., VI,5.
(3) Isidor.yibid.^ PlutarqiM, Vis d« t«dttHiiS| t, Ut
(4) Ad Attic, IV, i4.
(6) Vo/;* jàm baot, p. io3^.
(6) AdAllIcuro, I, 10.
I080 J. TECHENZR, PLACE -DU LOUVRE, 12.
Sylla, qui avoît passé entre les inaii)s de L. Cornel. Sylla Faustus^
son fib (i).
Cependant César songeoit k doter Rome d'une bibliothèque pu-
blique; il chargea Yarron de former et de classer une col-
leciiou de livres grecs et latins aussi considérable que possible (2};
mais rhistoire ne dit pas que ce projetait jamais reçu d'exécution.
En e£fet, la première bibliothèque publique que Rome ait pos-
sédée fut fondée par Asinius Pollion et magnifiquement ornée
par lui des dépouilles des Dalmates (3). Deux vers d'Ovide prou-
vent qu'elle étoit située dans un temple de la Liberté.
Nec me, quae doctis patucrunt prima libellis,
A tria Libertas tangere passa 8u;i est (4).
Après la défaite définitive des Dalmates, Auguste fit construire^
avec leurs dépouilles , un monument entouré de portiques, dans
lequel Octavie consacra une bibliothèque en l'honneur de son fils
Marcellus (5). Cette bibUothèque, qui prit le nom d'Octavienne,
étoit probablement double, c'est-à-dire composée de livres grecs et
latins. Suétone dit, en effet, que le grammairien Melissus, affranchi
de Mécène , reçut la mission de classer les bibliothèques dans le
portique d'Octayie (6). Telle étoit aussi la bibliothèque palatine
que fonda Auguste dans son palais même à côté du temple d'A-
pollon (7). Ce fut peut-être cette collection dont le classement fut
confié au grammairien Pompeius Macer, qui reçut d'Auguste la
défense de rendre publiques certaines productions de la jeunesse de
César (8). Higynus , affranchi d'Auguste, semble, d'après la courte
notice que lui consacre Suétone , avoir eu la direction de la bi-
(1) Ego hic pascor bibliotheca Fausti, Ad Attic, iv, 10.
(3) 3iblîothecas graecas et latinas, quas maximas posset, publicare, data
M. Yaroni cura comparandaruin ac digercndarum. Suélon., Vie de César,
c. 44.
(3) Pline, VII, 3i ;XXXV, 2. Isidore , VI , 6. Pliuc (VII, 3i) dit : Biblio-
theca qus prima in orbe ab Asinio Pollione en manubiis publicata Romacest.
Il y a évidemment erreur ; il faut lire avec Juste Lipse ; quse, prima in urbe,
ab, etc.
(4) Trisles, III, 1,71.
(5) Dion, XLIX, 43. Plutarq., Vie de Marcellus, à la iin.
(G) De illustr. gramm., c. si .
(7) Suétone, Vie d'Auguste, ch. 29. Dion, LUI, i. Horace, épUr. 1, m, 17.
(8) Suétone, Vie de Gësar, c. 66.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE^ I081
Uiothèque entière du palais, prafuit palatinœ bihliolheeœ (i). Juste
Lipse rapporte cependant deux, anciennes inscriptions qui prouvent
que chaque partie de la bibliothèque^ (f est-à-dire la partie grecque
et la partie latine, avoit un préposé particulier. L^une est l'épitaphe
d'un certain Julius Félix , directeur de la bibliothèque grecque
palatine (a hibliotkeca graca paUuina); Tautre est l'épitaphe
d'Antiochus , conservateur , sous Tibère , de la bibliothèque
latine d'Apollon (a ùthUotheca latina ApolUnis) (a). Une» autre ins-
cription publiée par OreUi.(3) nous fait aussi connaître un Grec
nommé Alcibiade , qui étoit à la fois conservateur de la biblio-
thèque latine du palais et secrétaire de l'empereur pour les lettres
latines, scriba ab epistolis laiinis. Le bibliothécau'e désigné dans lès
inscriptions que nous venons de citer par les mots a bibliotkeea se
nommoit aussi custos (4). Les bibliothèques de Rome éloient-elles
toutes soumises à une direction générale ? c'est ce qu'on pourroit
conclure de la notice de Suidas sm* ce Denys, fils de Glaucus, que
lieyue croit avoir été directeur de la bibliothèque d'Alexandrie
après le philosophe Ghaerémon. Denys vint à Rome sous Néron et
y vécut jusqu'à l'empire de Trajan. 11 fut, dit Suidas, préposé aux
bibliothèques et secrétaire des empereurs (5).
Tibère fonda, dans la partie du palais qu'il habitoit, une bibUo-
thèque qu'on appela bibUothèque de Tibère , ou bibhothèque de
la maison de Tibère (6). Juste Lipse attribue à Vespasien l'établis-
sement de celle qui étoit contiguë au temple de la Paix, dans la-
quelle Aulugjelle trouva un traité , qu'il avoit longtemps cherché,
de L. .£Uu8 , précepteur de Yarron (7). Trajan construisit, sur le
forum auquel il donna* son nom , une bibUothèque qui fut depuis
transportée dans les Thermes de Dioclétien (8). Aulugelle la nomme
bibliothèque du temple de Trajan. Yopiscus, qui en parle en quatre
endroits différens , Tappelle toujours bibliothèque Ulpienne (9), du
(1) Idem,éc illustr. grammat., c. 30.
,(3) Just. Lipse, Sjntagm. de bibliothecis, c. ti.
(3) OreUi,Seleot..iii»cr., n^ 4i .
(4) OWde, Tristes, 111, 1, 63..
(6) Kcc) tSv CiCKto6nKûif ^çova^ti , kûÙ Ta» mffTQ/Jiv Ktù ^çêffCaSv
êytvirOi ko) ATCKfi/jArtnv »
(6) Aulugell., XIII, ig. Yopiscus, Vie de Probiis, o, s.
. (7] Aulngclle, XVI,8.
(8) Dion; LXVIII, 16. Vopiscus^ Hist. de Probus, c t.
(9) Vie d^Aiirclien^. c. 1,8. Vie de Tacite, q . 8« Vie de Probns, e. s .
I08a J. TECmiBA, PLACB du LOOVRE, 12.
nom à*UlpàUy qui étoit le nom de Camille de cet empereor. EnAi
il y amt encore une Ubliothèque considëraUe an Gapitole : dk
fént dans un incendie, probaUemont celui qui arriva soua Titus, et
qui détruisit aussi la bibliothècpie Ootavîenne et plusieurs autres
monumens considérables (i). Domitien déploya un grand zèle pour
k rfMtauration de ces collections précieuses; il fit Tenir des lÎTres de
tous côtés, entre autres d^Alexandrie > ou il envoya exprès des co-
pistes pour copier et coDatÎQnner différons ouvrages. Le nombre des
UbUothèques publiques s'accrut encore sous les empereurs sui-
vons; au temps de Constantin, Rome eu ooraptoit vingt-neuf,
parmi lesquelles la InUiothèque Palatine et la bibliothèque 171-
pienne étoient les plus considérables (2).
Ces collections publiques ne durent pas peu contribuer à entre-
tenir chex lès particuliers l'amour des livres. Déjà, du temps de Se-
Dèque, le luxe des bibliotkèquos étoit .poussé h Rome à un degré
iniinaginablo. Une bibliotlièque étoit regardée dans une maison
oommo un ornement nécessaire; aussi en trouvoit-on jusque cfaex
les gens qui savoient à peine lire^ et si considérables que la lecture
des titre# des livres auroit seule rempli la vie du propriétaire (3).
C'est vers ce temps que vint k Rome le grammairien Epaphrodite
de Chéronée , qui ramassa jusqu'à trente mille volumes de choix (4).
Plus tard , Sammonicus Sevems , précepteur de Gordien le jeune ,
laissa à son élève la bibliothèque qu^ avoit reçue de son père, et
qui se montoit à soixante^eux mille volumes (5).
Les riches Romains avoient des collections de livres dans leun
maisons de campagne, Lorsqu'une maison de ce genre étoit léguée
avec son mobilier, les livres et la bibliothèque qu'elle contenoit lai-
soient partie du legs (6). On peut citer pour exemple la bibliothèque
de Iu)cs Martial , de Pline le jeune, et les nombreuses colleetions
de Silius Italiens (7).
(1) Orosc, VII, 16. Dion.LXVI, s4.
(«) P. Victor, Descriptio Rom», à la suite de k Ifotioe des dignités de
Tempire, publiée par Labbe, à Paris, en 1S61, in-18, p. s6i.
(8) Sënèqae,de Tranquill. aDim., e. 9.
(4) Suidas.
(5) J. Capitolin, Vie de Gordien lej., c. 18.
(6) lostructofundo legato, libri quoque et bibliotheca qaae ia codem fundo
fiunt legato continentor. Ptnli Sentent. III, vi, Si .
(7) Martial VII, 17. rtio.iun., n,iTH, 8;HI, rii,S.
lOLLETlN DD BIBLIOPBILX. |063
Enfin I10U9 trouvous , dès le ii* siècle , des bibliothèques publier»
qiies dms de petites villes de Tltalie : Tibur en possëdoit une asaea
bien fournie , située dans un temple d'Hercule (i). Pline le jeune
i^us apprend lui-même qu'il avoit prononcé un discours pour l'i-
nauguration de la bibliothèque de Côme, sa patrie (a); et J'ensemble
de sa lettre prouve que cette collection avoit été formée peut^tre
en entier, fnais bien certainement çn partie p«r lui et sa famille (3)*
Pans une ancienne inscription découverte à MiUn , nous trouTons,
entre autres choses , que Plipe le jeune avoU donné > pour la ré^
paratiou ou l'entretien de cette bibliothèque (i/i lutelam bièliothêem)^
une somme de 100,000 sesterces (environ aS»ooo francs) (4).
Les chrétiens héritèrent du zèle des littérateurs romains pour la
formation de collections bibliographiques 1 & P^mphile , prêtre
et martyre posséda jusqu'à trente luilki volumes (S), dont il fit prén
sent à l'église de Gésarée. Saint Jéipôme et Genoadius » au rapport
d'Isidore de Séville, recherchèrent dans tout l'univers les ouvrages
des écrivains ecclé^iaistiques » et en dressèrent un catalogue* Les
exemples et les préceptes de ces hommes célèbres firent nattre> au
sein des institutions monastiques , cette foule de copistes aux tra-
fBxm desquels nous devons la conservation dp oo qui nous reste
des anciefines Uttératures. Les empereurs romainsi lorsqu'ils eurent
transporté à Qonstantinople 1q siège de leur autorité, s'pccupèrenl
de former aussi, dans la nouvelle capitale» une colUetion do livres.
Une loi de Yalens, de l'an 39 a , institua des gardiens pour cette
bibUothèque , et 7 établit sept copbi^ » quatre grées et trois Un
fins , pour tranfçfire les livres jaouveam et l'enouvekv les anr*
çiens (6). Gédrépuf raconté que, squ^ l'empereur Basiliscus, un iun
cendie dévora» dans ht bibliothèque de Constantinople , cent vingt
ipille vplumci (7}. liouA trouvons encore dans l'Histoire de l'Afadé*
n^iç de^ inscriptipne^ et beUe$<-)ettres (8) la mention d'une collection
(i) Aulugelle, IX , i4. XIX, 5.
(s) Plin. I, VIII, «. .
(3) Onerabit hoc modestiam nostraro , etiamtl ttjrliis ipte faorit prtsBUi
demîssusque , propterea quod cogimar oum de rounificentia parentam nos-
trorum tum denostra disputarc.
(4) Or«Ui, Sel«ot. inscr., n* 1171.
(6) Isidore, Origtn., VI, 6. ^
(5) Code Thëod.yXIY, », i;t. iT,p!so«.
(7) Mabillon, De re diplom., I, 8, p. 33.
(8) Éd. in-i>, toiD. lY, p. ftsi etivÎT.
I084 '• TECBENEB» VLACB OU LOUVRE, 1-2.
de livres formée à Constantinople , et qui sarvëcat à la chute de
rempire grec. Des scrupules religieux portèrent Amurat IV à la
livrer aux flammes.
Chez les Romains comme chez nous , le mot de bibliothèque
avoit trois acceptions différentes : il signifioit tantôt une collection
de livres, tantôt l'édifice ou la partie de l'édifice où étoit conservée
cette collection , tantôt, enfin , les casiers {pegmata) dans lesquels
étoient déposés les volumes (i), absolument comme les rouleaux de
papier chez nos marchands de papiers peints. Les cases pouvoient
avoir de trois pieds à trois pieds et demi de long, s'il faut en juger
d*après le dessin dorme parSchwarz, d'un ancien marbre trouvé k
Nimègue , et sur lequel ' est sculptée une bibliothèque rempile de
rouleaux. Chaque volume présentoit celle de ses tranches dans la-
quelle étoit inséré le piilacium , qui , retombant sur la tranche ,
offroit aux yeux le titre de l'ouvrage. Les fascicules , qui réu-
nissoient plusieurs volumes d'un même ouvrage, étoient placés tout
attachés dans les cases des bibliothèques; on en a trouvé quelques^
Uns à Hercolanam (2),
' Les cases se nommoient niV/i, comme celles des^magasins de U-^
brairie (3) ou bien foruli (4) , capsœ (5) , peut-^tre même locnli\
Nous troiivons du moins le mot de bettlamentam dans Sénèque (6}
pour désigner un casier, un assemblage de plusieurs cases , ce que,
dans nos bibliothèques, nous nommons une travée, et que les an-
ciens appeloient une armoire, armarium (7). Les armoii-es destinées
aux livres carrés renfermoient des rayons à rebord formant plu-
sieurs étages de plans inclinés, sur lesquels les livres étoient placés
à plat, à côté les uns des autres, occupant ainsi une place égale à leur
largeur. Celle de leurs tablettes sur laqudle le titre étoit écrit se
trouvoit ordinairement en dessus exposée aux yeuaL. Dans les deux
dessins de ce genre d'armoires publiés par Pancirol (8) , on voit
qu'on ne s'astreignoit pas toujours à écrire le titre du livre sur la
•
(1) Digeste, XXXII, lu, 7. Festas.
(a) A. (le Jorio, ofiic. Je^ Papiri, p. Co, not. gg, et pL A ce. B z.
(3) Martial, VII, 17.
(4) Juvéaal, III , 319 et Tet. scboliast. h. 1. {h) Digeste, XXXIII, z, 3.
(6) De Tranquill. aDÎm., c. 9.
(7) Au moyen âge, ce mot désignoit U bibliothèque entière, et armarius
le bibliothécaire.
(8) Notice des Dignités de Teropire, fol. logTcrt. et iiorect.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. lObS
même tablette ; il étoit tantôt sur un des plats, et tantôt sur l'autre.
Dans les bibliothèques des riches Romains , les armoires étoient
quelquefois en bois de cèdre avec des ômemens d'ivoire (i). Il
semble même , d'après un passage du Digeste , que quelques-unes
étoient entièrement en ivoire (2). Ce luxe dans l'ornement des bi-
bliothèques se prolongea jusqu'après la chute de l'empire d'Occi-
dent ; car, dans la Consolation philosophique de Boèce, ouvrage écrit
un peu avant l'année 626, il est encore question de bibliothèques
dont les murs sont ornés d'ivoire et de verre, comptas ebore et vitro
parictes (3). Juste-Lipte , qui cite ce passage , s'en autorise pour
avancer que les armoires n'étoient pas adossées aux parois laté-
rales, mais élevées au milieu de la salle, tomme c'étoit, dit-il» l'u-
sage de son temps dans les bibliothèques pubUques. Nous avons
bien de la peine à croire que les anciens , dont les ouvrages exi-
geoient une si grande place , se soient vofonlairement privés de la
moitié de l'espace qu'ils pou voient mettre à profit dans leurs biblio-
thèques. Pline le jeune dit formellement que la collection de livres
qu'il avoit à sa maison de campagne étoit renfermée dans une ar-
moire fixée au mur, en forme de bibliothèque. Parieti ejus (cubiculi)
in bibliothecs speciem armarium insertum est, quod non légendes
libros , sed lectitandos capit (4). La pièce dans laquelle ont été
découverts les manuscrits d'Herculanum est fort petite ; deux hom-
mes avec les bras étendus peuvent en toucher les extrémités. 11 y
avoit, en efFet, dans le milieu , une armoire isolée dont on pouvoit
aisément faire le tour , remplie de livres des deux côtés. Mais aux
murailles, dans tout le contour de la pièce, étoient adossées d*au-
tres armoires qui ne s'élevoient que jusqu'à hauteur d'homme (5).
Ce fait semble prouver que l'usage des échelles étoit inconnu dans les
anciennes bibliothèques de Rome ; car, si quelqu'un devoit sentir le
besoin de gagner de l'espace en hauteur pour distribuer sa collec-
tion de livres, c'étoit à coup sûr le philosophe épicurien ^ proprié-
taire de la maison des papyrus à Qerculanum, dont le cabinet avoit
à peine dix ou douze pieds carrés. Cependant , comme Sénëque ,
(1) Sënéque, de Tran(|uill. anini., c. 9.
(a) Ut dicimus eloream bibliothecam émit , XXXII, lu, 7 .
(3) Cité par Juste-Lipse, Syntagma debibliothecis, c. 9.
(4) Epist. II, xTii, 8.
(5) Offic. de^papiri, p. 1:.
69
Iil86 J. TECHEMEJl, PLAGE DU LOUYBB, 12.
dans sa brusque sortie contre le luxe des bibliothèques , parle de
casiers étages jusqu'au toit, îoculamenta teeto tenus ùutrucia , nous
n'osons nous prononcer sur cette question d'ime manière trop affir-
mative. Nous constatons seulement un fait, c'est qu'il y aToic,
avant le ii* siècle de notre ère, des bibliotbèques disposées comme
les nôtres, dont les rayons étoient loin de s'élever jusqu'au plafond.
Dès lois on n'a pas besoin , pour interpréter le passage de Boèce ,
de soutenir que les armoires fussent exclusivement dans le milieu
de la pièce ; elles pouvolent être le long des murs^ et laisser encore,
dans la partie siupérieure de ces murs, assez de place pour des or*
nemcns en verre et en ivoire. A moins qu'on ne préfère donner un
autre sens aux paroles de Boèce, et dire, ce qui se peut fa iic » la
rigueur, qu'il a voulu parler simplement d'armoires à cadres d'i-
voire et à paxmeau^ en verre adossés aux murailles.
Un autre fait que l'aïUorité de Juste-Lipse a presque fait passer
en force de chose jugée , c'est que les armoires des bibliothèques
publiques étoient numérotées. La seule preuve qu'on puisse en don-
ner est cette phrase de Yopiscus : la bibliothèque Ulpienne ren-
fei'uie, dans r armoire sixième, un Uvre d'ivoire, etc. ( i ). Cette preuve
est-elle bien convaincante? et n'auroit^on pu, sans que chaque ar-
moire portât un numéro d'ordre , désigner la position de l'une
d'elles relativement aux autres? Peut-être pensera-t-on que l'adjec-
tif numérique sextus , par sa position après le substantif, est bien
l'expression d'un chiffre réel; nous laissons cette question au ju-
gement des philologues.
Ce qui paroit un peu moins douteux, c'est que les bibliothèques
des anciens étoient cataloguées. Nous venons de voir , par ua pas-
sdjg^ d'Isidore de Séville, que S. Jérôme et Gennadius avoient fait
jun catalogue de leurs collections de Uvres. PUne le jeune, se pro-
posant de faire connoitre tous les ouvrages de son oncle à Macer,
qui se plaisoi^ à les lire, lui dit : Je ferai, pour vous , l'office d'an
càtÀiognCf/ungar inclicispartihus(2). uPrenez, dit SénèquC) le cata-
logue des philosophes, sume in mcmus indicem philosopliorum^ l'as-
pect seul de tant de travaux suffira pour vous réveiller et vous en-
gager à £aiire aussi quelque chose (3). » C'étoit peut-être un catalogue
(i) Habet bibliolhera Ulpia iu armario sexto, librum elepliantiniim , etc.
Vie Je Tacite, c.S.
(s) Plin. jun., III, v. t.
:)> Sénèqur, épitrc 39.
BULLETIN »r BIHMOPIIIIK. 1 087
raisonné, une espèce de manuel de bibliograpliie que cet auTiage
du grammairien Anrelius OpiHus intitirlé Pinax , dans lequel il
ëenvoit par deux initiales son surnom que Suétone troùroit
écrit par une seule dans la plupart d^s catalogues et des titres de
ses livres, inplerisique indicibus et iitulis (i). Enfin, Quintilieh fou-
lant, sans s'exposer au reproche d'ignorance , se dispenser de citer
un grand nombre de poètes é'un ordre inférieur : Il n'est personne,
dit-il, quelque étranger qu'il soit à la poésie, qui ne puisse pi*eYidre
dans une bibliothèque et insérer dans ses ouvrages le catalogue des
poètes. Si donc j'en passe quelqved-uns sous silence, ce n*éfsi pas
qu'ils me soient inconnus (2). Ces cataloguas étoient*ils de simples
inventaires , ou bien l'inscription de çhaqne outrage y étéif-elle
suivie d'une indication propre à- faire suv-'Ie-ehamp trouver fai; place
assignée au livre dans la bibliothèque ? c'est ce qu'il est même im-
possible de canjectnrer. Noua svons rencontré dans les manuscrits
de la Bibliothèque royale quekfues catalogues de bibliothèques mo^
nacales du xii* et dn xiii' siècle. Ce sont des inventaires purs et
simples sans numéro d*ordre : seulement ils sont dîviséa par eha-
pitres , correspondans ^x diverses parties du système bibMogra-
phiquede l'époque. 11 peut donc se faire que k» ouvrage» inscrits
dans un chapitre n'occupassent pas, dans la bibliothèque, la même
pïaice que ceux qui étoient marqués dans un cliapiCre différent. Il
pouvoit, par exemple, y avoir une armoire p<Mii' les exemplaues de
rÉcriture sainte, une autre pour le» Pères, une troisième pour les
philosophes , une quatrième pour les grammairiens , ainsi de suite.
Revenons aux bibliothèques de l'antiquité. En l'econnaissant
qu'il y avoit en Italie des collections ;7fi^/<^a«^ de livres , il étoit évi-
demment inutile d'accumuler, comme on Ta fait, les citations,
afin de prouver que les bibliothèques étoicut pour les littérateurs des
lieux de rendez-vous et qu'on y avoit disposé des sièges pour leur
commodité. Tout ce qu'on peut faire remarquer, c'est qu'on y per-
mettoit les réunions par gi*oupes et les conversations, ainsi que
le prouve , d'une manière péremptoire, le 1^ chapitre du 1 3* livre
d'Aulugelle. On pourroit conjecturer, d'après un autre pas-
sage du même auteur, que le prêt des livres au dehors n'ctoil pas
(1) Deillnstr. grammat., c. 6. t
(a) Noc sane qiiisquam est tam prociit a cognicionc corirm (pootaram) ro-
motus, ut non indiccm certe ex biblioUiccasuroplum Iransferrc iolibros suos
poisit. lost. oral. X, 1, lom. I, p. 739, éd. Tarior.
]088 J. TECHI^KEB , PLACE DU LOUVES, 12.
interdit anx conservateurs des bibliothèques publiques, Aulugelle
étoit à Tibur avec plusieurs amis de son âge dans la maison de
campagne d'un homme riche, où, au milieu des chaleurs de Tété,
ils se rafraichissoient en buvant de la glace fondue. Parmi eux
étoit un péripatéticien qui s'évertùoit à leur prouver, en invoquant
Aristote , que la glace fondue , très-salutaire, du reste, pour les
plantes, étoit tout à fait nuisible à l'homme. Ne pouvant les con-
vaincre, il alla chercher à la bibliothèque de Tibur, qui étoit alors
dans le temple d'Hercule et assez bien garnie |de livres^ l'ouvrage
même d'Aristote dont il invoquoit l'autorité et le leur apporta (i).
Outre le tyûs de cèdre, l'ivoire et le verre, on cmployoit encore,
pour l'ornement des bibliothèques, le i^iarbre et l'or. Les habiles
architectes, dit Isidore de SériUe (2), ne dorent pas les plafonds
des bibliothèques, parce que l'éclat de l'or peut nuire aux yeux ;
ils les pavent en marbre vert» couleur qui est salutaire à la vue.
On peut conclure de cette phrase que ces précautions n'étoient pas
toujours observées et que les maii>res blancs et les dorures enri-
chissoient quelquefois les pièces destinées à renfermer des livres ;
mais leurs omemens les plus répandus, c'étoient les portraits et les
statues des grands hommes dont elles renfermoient les ouvrages. « Je
M ne dois pas, dit Pline l'Ancien, omettre ici une invention moderne.
M Depub quelque temps on consacre dans les bibliothèques , en
« or , en argent, ou du moins en airain, les bustef^ des grands
« hommes dont la voix immortelle retentit dans /ces lieux; et
« même, quand leur image ne nous a pas été transmise, nos regrets
«< y substituent les traits que notre imagination leur prête; c'est ce
f qui est arrivé pour Homère, et certes je ne conçois pas de plus
<« grand bonheur pour un mortel que ce désir qu'éprouvent les
M hommes de tous les siècles de savoir quels ont été ses traits. L'u-
« sage dont je parle fut établi à Rome par Asinius Pollion , qui
(I le premier, ouvrant une bibliothèque publique, rendit le génie
« des grands écrivains le patrimoine des nations. Je ne pourrois dire
« si les rois d'Alexandrie et de Pergame, qui se disputèrent la gloire
« de fonder des bibliothèques, n'ont pas fait la même chose avant
(i) Sed quum bibeniKi! DÏvis pausa fîeret nulla, promit e bibliotheca Tibarti,
que tune in Herculis templo salis commode iostnieta libris erat, Aristotelis
librum, eumque ad nos ad/ert. Noct. Attic. yXlX, 6.
(») Origin., Vf, ii.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. ^^^
« lui (i). » Outre Tor, l'argent et le bronze, les anciens em-
ployoient, pour faire des bustes ou des statues, la cire, l'ivoire^ le
marbre(2) et le plâtre (3). Les simples portraits trouvoient aussi place
dans les bibliothèques ; on pourroit le conjecturer peut-être d'a-
près ce passage où Pline le jeune dit en parlant de Silius Italicus (4):
Il possédoit plusieurs maisons de campagne, et dans toutes, beau-*
coup de livres, beaucoup de statues, beaucoup de portraits qu'il
conservoit , ceux de Virgile surtout, avec une grande vénération.
Ordinairement on ne recherchoit les portraits des hommes célèbres
qu'après leur mort. Phne le jeune dit , en parlant de Pompeius
Satuminus , qui vivoit encore : S'il avoit vécu parmi nos aïeux ,
nous rechercherions avidement, non-seulement ses livres, mais
encore ses portraits (5). Dans la lettre suivante, il loue Titinius
Gapito, qui plaçoit dans sa maison, partout où il pouvoit, lesporr
traits des Brulus, des Cassius, des Caton. Le seul homme vivant
dont Pdllion admit l'image dans sa bibliothèque fut Varron (6) ,
et celte exception lui fit d'autant plus d'honneur que Yan-on éto^t
son rival en érudition et en science. Plus tard on trouve plusieurs
exemples de statues d'hommes vivans placées dans les bibliothè^
q'ues, soit publiques, soit particuUères.
Une inscription étoit ordinairement tracée au bas du portrait ot|
de la statue. Martial a composé un quatrain pour mettre au bas dç
son portrait, que Stertinius avoit fait mettre dans sa bibliothèque,
parmi ceux de plusieurs autres hommes célèbres (7). Numérien,
au rapport de Vopiscus (8), étoit si éloquent, qu'on lui décerna une
statue dans la bibliothèque Ulpienne, non en sa qualité de César,
mais en sa qualité de rhéteur. Au bas de la statue étoit cette ins-
cription: NvMERIANO CABSARI ORATORI TEMPOAIBVS SVIS POTENTISSIMO.
Enfin Sidoine Apollinaire nous apprend lui-même qu'une statue
portant son nom lui fut consacrée, sans doute par l'empereur
(1) Hisl.nat., XXXV, 1, lracl.fr. de M. Gncroull.
(ï) JuvcDal, II, \.
(3) Plin. j., IV. ▼!!, I.
(4) III, Tii, 8.
(5) Si inter cos quos nunquam Tidimn^ floruisset, non soliim libros ejiis,
▼erum etiam imagines conqiiireremus. Epîlr. I, xvi, 8.
(6) Pline, VII, 3i.
(7) Voy. Epigrammcs, IX, 1.
(8) Notice sur Niimcrien , au commencement.
lOgo I. TECHEHER, PLACE DO LOUVRE, 12.
Vritiis , 90D beau «père, dans la bibliodièque de Tràjan (i).
Il n'est guère possible de déterminer avec précision la place que
Icji statues occupoient dans les bibliothèqaes. S'il écoit parfaitement
prouvé que les casiers ne s'éleToient jamais au delà de la hauteur
d'un homme, nous pencherions à croire qu'elles étoient sur les cor-
niches mêmes des armoires ou sur les petites colonnes qui les sépa-
voient. Juste-Lipse pense qu'ellesfétmentplacéefljsurdepetits pupitres,
devant Parmoire où étoient les hyres des auteurs qu'elles représen-
toîent. 0 dte ce passage un peu amphibologique de JuTénal :
Indocti primam , quanqaam pleoa omnia gypso
Chrysippi iDvenias : nam perfectÎMimas liorua est
Si qnis Ariatotelcn timilem re\ Pittaoon émit,
Et jubet archetjrpos pluteum aenrare cleantlMs(s}.
Le mot piuteus^ comme nous l'avons remarqué ailleurs d'après
Isidore et un vieux commentateur de Juvénal, est synonyme
diamumiun et ne désigne pas ici un pupitre ou un socle de statue.
Vun autre côté, une statue placée sur un pupitre devant une ar-
moire pleine de livres auroit été assez embarrassante. Peut-être
étoient-elles aux cdtés de l'armoire comme placées en sentinelles
pour en garder les trésors ; c'est du moins un des sens les plus
plausibles qu'on puisse donner au dernier des vers de Juvénal que
nous venons de citer. Cette interprétation ne rendroit pas plus
obscur le sens de cet ancien distique, qui ëtoit placé au bas de la
statue de Virgile, et qui est rapporté par Juste-Lipse :
Lucis damna nihil tanto nocucre poctx
Quem praescntat hoDos carminis et plutci (3).
Cet honos plutei s'expliqueroit par le soin qa'on auroit eu de placer
la statue du poète soit au-dessus, soit à côté de l'armoire, p/f//«uj,
qui étoit spécialement consacrée à conserver les divers exemplaires
de ses œuvres. De même ceux qui, dans la lo' lettre du i" livre
à Atticus, liseui plut ealia sigiUa^ au lieu dt putcalîa sigillata, doi-
vent entendre ces mots de statuettes propres à orner les armoires
d'une bibliothèque; car, comme le fait observer Juste- Lipse, si
avant PoUion on n'admettoit pas dans les bibliothèques les por-
(i) EpUre iG, liv. IX.
(s) Satire 11, 4.
(3) Syntagm. dcbihliot.. r. lo.
BULLETIN DU BIBUOPHILE. lOÇfT
traits (les grands hommesy on y plapoit au moinB les images des
Dieux.
Nous terminerons ce chapitre par une note très-succincte sur les
collections de livres formées à différentes époques dans notre patrie
et en indiquant l'origine de la plus riche collection que possède
aujouixl'hui la France.
En Gaule, les lettres ne cessèrent d'être cultÎTées en dehors dès
nionastèresque lorsque la puissance romaine y fut entièrement anéan-
tie. Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont en Auvergne, nous fait
encpre connaître, au v* siècle, plusieurs collections de livres par-
ticulières, la plupart dans la Gaule méridionale. Ce sont, entre
autres, les bibliothèques de Loup, professeur à Périgueux (i),
celle du consul Magnus à Narbonne (9.)^ celle de Rurice , évêque
de Limoges (3), enfin la plus riche et la plus curieuse de toutes,
celle que Tonance Ferreol possédoit, dans sa maison de Pnisiane,
sur les bords du Gardon, non loin des frontières du Rouergue (4)*
Au viii^ siècle nous trouvons une collection de livres formée par
Charlemagne, et que ce prince, par son testament, ordonna de
vendre, pour en distribuer le prix aux pauvres (5). Cette prescrip-
tion ne fut pas observée ou bien une nouvelle collection fut créée
par Louis le Débonnaire, car il y eut une bibliothèque du palais
jusqu'après Charles le Chauve. Ebbon, depuis archevêque de
Reims, Gar^'ard, dont £ginhard a inséré six vers élégiaques dans
la vie de Charlemagne, et Hilduiu , depuis abbé de Saint-Bertin»
furent successivement préposés à la garde et à la conservation de
cette collection (6).
Enfin il paroi t, par le testament d'Everard, comte de Frioul au
IX' siècle (7), que l'exemple des empereurs avoit engagé des particu-
liers à amasser des livrea. Mais depuis le vi^ siècle jusqu'au xiv*,
c'est dans les monastères qu'il faut chercher les bibliothèques un
peu considérables. Nous renvoyons à l'histoire littéraire de la
France ceux qui seroieut curieux de quelques détails sur chacune
des collections monastiques. Il nous suffira de dire ici que, dans
toutes les maisons religieuses, une bibliothèque étoit regardée
(1) EpUr. Vlll, II.— (a) Carm. XXIV, 90 sq. — (3) Eptlr. V, i5. —
(4) Epîtr. II, 9, cf. Carm. ultim.
(5) EginharJ, Vie de Charlem.» a la fin .
(6) Histoire littéraire, tom. IV, p. 923 sqq.
(7) Spicilégc, éd. in-fol., tom. If, p. 87O sq.