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100-1
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BULLETIN
DU BIBLIOPHILE,
PUBIIÊ PAR TECHENER.
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MUS LA DIMCTIO?!
DK BIM. Gh. Nodier et Paulin Paris,
AYIO LB CATALOGUE RAIiOKKi DBS
LIERB9 DE L'folTEVR.
N^ 11. Janvier et FevRiBR.
QUATRIÈME SÉRIE.
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PARIS,
TEGOENER, fiMTBOR, PLACE DE LA COLONHADE DO LOUVRE,
H» (t.
1841.
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BULLETIN
DU BIBLIOPHILE,
PUBLIE PAR TECHENER,
socs LA DIIBCTION
MM. Ch. Nodier et Paulin Paris ,
AYBO LE €ATÀL0OUB RAISONfli DE9
LIYRE9 DE l'i£dITE1JR.
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?}° 11. Janvier et FCtrrr.
QUATRIÈME SÉRIE.
PARIS,
TECBENER, ÉDITEUR. PLACE DE LA COLOMHADE DU LOOVRB,
li>tt.
1841.
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442 BUIXBTIir DU B1BU0PHILE«
Il loi permit de s'occaper moiiis.de la Yente que de là dislineliot»
des bons livres; ottpeat dire même avec vérité qu'il le cWisit
moins pour être son commis qae pour être son bibliothécaire.
/ Le goût des recherches dont les livres peuvent devenir i'oc*
casion étoit alors pins répanda qa'il ne l'est aujourd'hai. Le
nombre des grandes bibliothèqaes particnlières étan^pour ainsi
dire infini» les connoissances du bibliothécaire étoient chaque
jour mises à l'épreave et devenoient l'objet de comparaisons
iTréqaeutes. Dans la plupart de ces vastes hôiek de Paris, séjour
de l'opulence et de la grandeur, les collections de livres rares
et précieux captivoient l'admiration des visiteurs, prévenoient
quelquefois trop avantageusement en faveur du goût de ceux
qui lesavoient formées, et surtout exigeoient la présence habi*
tnelled'un littérateur judicieux et rempli d'expérience. 11 n'en
est {dus de même aujourd'hui. Nos grands seigneurs, s*il en
reste encore, ne sont plus savans par procuration; ils aiment
mieux ne pins l'être du tout. Ils ont peu de livres rares , partant,
ils n'ont pas de bibliothécaires, et c'est ainsi que le goût des
recherches bibliographiques, ne pouvant plus être le fondement
d'une honorable profession, n'est plus cultivé que par quelques
amateurs desintéressés on par certains conservateurs de nos
bibliothèques publiques.
Dans ce genre d'études et de connoissances qui doit en sup-
poser tant d'autres, les plus fameux critiques étoient alors Dom
Maugérard de Metz, l'abbé Mercier de Saint-Léger, l'auteur de
la Bibliographie instructive, et 'enfin, au premier rang et bien
supérieur à tous ses rivaux, du moins dans son opinion pei son-
ndle, l'abbé Rives, bibliothécaire du duc de la Vallière. M. Vau
Praet, dès le premier opuscule qu'il se sentit le courage de pu-
blier, marqua sa place.à côté de l'abbé de Saint-Léger et fort près
de l'abbé Rives. Vers le mois de décembre 1779 , et l'année
même de son départ de Bruges, il offrit à V Esprit des Journaux,
recueil périodique alors fort répandu, des Recherches sur la
vie de CoUard Mansion, l'un des grands imprimeurs du xv« siè-
cle» et le plus ancien de tous ceux que la ville de Bruges s'ho-
nore aujourd'hui d'avoir vu naître. Colard Mansion étoit alors
peu connu; l'abbé Saint-Léger a voit précédemment rappelé
quelques uns de ses titres à l'attention des curieux : mais tout
BULLETIN DU BifeLIOraiLE. 443
en reodant hommage an trayail de l^àbbé de SaiiîuLégert
M. Van Praet reprit le même sajei et sat le traiter de façon à
ne pina laisser à d*aatres l'espérance de mieox l'approfondir.
Ce morcean de critique, qne l'autenr retoncha plus tard, est déjà
dans sa première forme Ton des bons onTrages de notre con-
frère. Il fat bieniAt snivi d'antres recherches sur le beau ma-
unscrit des Toarnois de Louis de Bruges, seigneur de la G ru-
thnyse. Dans ce deuxième travail, M. Van Praet montra déci*
dément que la destinée lui avoit accordé toutes les qualités du
bibliophile : il y traça nettement Fhistoire du volume, il j joi*
gnit des recherches prodigieusement exactes tar le sire de 1^
Gmthuyse dont il parvint à restituer la vie entière ; enfin, il
mit à son travail le sceau de la perfection dont le genre étoit
susceptible en entamant une polémique vive,, acérée, pressante
avec l'abbé Ghieskière, auquel il étoit arrivé de prononcer avec
irrévérence le nom de Colard Mansidn.
Le troisième point des recherches de M. Van Praet fui la
vie des deux ducs de Brabant, Henri ÏII et Jean II. Les manu-^
scrits du XIII* siède couservoient une chanson françoise de ce
dernier prince; elle fui reproduite avec exactitude dans le
même Esprit des Journaux ^ au mois de février 1781 .
Ces trois opuscules sont bien écrits. Ceiiendant M. Van
Praet avoit pour les livres une passion tellement forte qu'il ne
sacrifioit pas volontiers à la composition une pdttie , même
très courte, du temps qu'il pouvoit consacrer à l'admiration des
beaux eiempiaires de livres rares, à l'énnmération de leurs
feuillets, de leurs réclames, de leurs ornemens et de leur titre.
Mab avant tout, il faut le dire, il estimoit, dans ces monumens
de l'art typographique, les particularités qui pouvoient en in-
diquer, en fixer la date reculée, mettre sur la trace du nom dés*
savansquî lesavoient composés, des imprimeurs qui les avoient
reproduits, des libraires qui les avoient vendus. Et quant à ces
raretés dont on mesure le prix sur la laideur des marges et sur
l'avantage d*une tranche à peine effleurée par la main du re-
lieur, jamais on ne vît M. Van Praet en partager le bizarre et
ridicule engouement. Un livre, quand il reraontoit au berceau
de l'imprimerie, quand les caractères en éloient fermes et bien
frappés, quand il éloit complet, quand ses oriieincns éloient de
4H wauMnm to Bnuonnu.
bonne taiUè, n^nil plus ^'«n (enve de wêMêù k joindre-à
tons «0Dz-là« ^étoit.d'«toir oneorigiaeMge^eiMiitMi d'étn
sorti des presses de Bragos» le ftmaièn des deiK pétries de
H. Veti PnieL
An «eàent où parurent ke Reckt^hegsurJ^oméa Bmbant^
tons les Ubrâkes de l'Enrope éloient éams pnr «ne grande non*
TeUe : le plos qilendîde aoMftenr^de livres des Icn^ps Modernes,
le dnc de Le Vellière» petît»nevende laaœnr Lonîsede le Ifis6ri-^
eorde» venok de aïonrir^ Grâce à l'enlenui et jadicsense neti-
▼ité de l'abbé Bivee, U ewit fermé nne admirable UbUothèqne
^e son Mritiàr<y madame fai dncbessede C!biiiUen« ne se son»
eiok pas de oenserver* Soit ^ne le dnc» avant de eftonrir» eftt
exprimé sar f abbé BÂves nne opinion défavorable , soit que
héritiers eussent a cmnr de pnnir le bibliothécaire d'avoir
eonragé ai long-temps les goûu dispendiena de M. de La Vallicre^
il est certain qu'atec plus de cnaanié qne>de jnstioey on interdit
à l'abbé Rives le soin de dresser le oatahgne définitif des ou-
vrages que presque tons il avoit cboisàs et claieéa. Ainsi donc»
an moment de vendre à l'encan cette belle coiWctîon, on pri»
voit.celni qui l'avoit formée de la eonsolatîon de Ini adresser
nn adieu définitif, et de lui rendre pour ainsi dire ks deniiers
honneors. Il faut l'avouer, cette exelnsioii dnt être et fat réel-
kment pour Tabbé Rives nn coiq> de fendre» Le libraire Gnil»
lauflM de Bore, jusque-là son disciple, ayant été chargé de ré^
diger le catalogue et de Caire la vente, il y ent dès ce moment
rnptnreèuvene entre l'abbé Rives et son iurtané rival* Le pre*
mier jura' de se ves^per en démontrant à U lace du monde,
d'aiUeura assex inattentif ^ que GniUanme de Bnra étoît nn igno^
Kantt nn charlatan, nn détestable libratra. U ne démontra rien
de tout cela ; mais, en lisant avec surprise ses longues diatribeSt.
oeu «qui JQ8qne-là croyaient devoir oeeuseir d'îngratîtnde ha
héritiers du due de La Vallière^ s'aooordirant à ne pins voir
dans la disgrâce de l'abbé Rives, ^e la juste punition de son
• orgoeUleose méchanceté.
M« Van Pf aet eut également part à la rédaction dn eatalogn»
de La Vallière et aux insultes de l'abbé Rives» Noos devons 1^^»
ter que tonte sa vie il conserva- le souvenir lopins pénible et le
plus amer de ces dernières. Quand un lecteor, par indiscrétion
■Dijunif Mj nuoraiLB. kkê
om {MT oubli/ nmmi k laidwwdereBtf «ingolière Cftai le aux
biUiogmpkws^ dam kqMlle k fougoeu RiTet «voit dépoaé »
lâKeMa faresr^ M* Vam Viwt fcmeoroit d'abord iatardil ; pu»»
oomw ayant 011 b«0Bi da inre na «ffort, il MmX InMaiénie
cbercher le ^votame dani t'isoleiBeiit anqael il l'anmt ^andanné \
el qoaad il le remattait am ftoHicitaor» c'<loit en dAloaniattt ké
jBOjc et d'nne nain tremblauie d'émotién. Oependanl , foar
qaioonqoe anra la «aindre sentiment des convenanees en la plna
légère habitade des ^picreHes litténiireSy les injaraa de Rites ne
senUerent mériter qae le aovrire de la pitié: à fai^ de 'gras-
sièiaté» elles tombent dans la domaine de la bonflbnneriay et
tïtm, an point ^ne Fan te toit oantraint de remonter an P. fS^
lasaa ponr kur tronver un objet de comparaiioa parfaiteiMnfc
aontenable(l). L'abbé Rives a pourtant sor f antagoniste de
Pasqnier Tatantage de laisser à chaque pas des traces d'nne
émdiiion immense ; mais, nons le répétons, le ton bnrleBi|ne à»
ces diatribes les font snrtont rechereher aajoQrd'boi,et l'on
ne pent les achever sans voner plus d'estime à cenx ^'dles
prétendaient ontrager, pins de mépris à eeloi qm n'arroit pas
roDgi de se les permettre.
Il n'en est pas ainsi du Ct^iiâogmê des Ltprûs de M. le dite é&
La V^dUère, qne les carienx, les éradits, les littérateors ne ces*
smnnt jamais de lire avec intérêt et de consniter avec profit.
M. Van Praet fat chargé de décrire la eallectîondes mannacrits^
et-cette tfiche était «ans contre^ k pins difficîle. Le jeune bi»
Uiophile s^n acquitta avec un admîrabk baohenr^ il aat parler
atec netteté « précision 1 exactitude de tant de trésors jnsqoe*
là demeurés oomplètement inconnus; il dit tout oe qu'il laiMi ^
rien aa«delà. Grâce à ses recherches, ks erreurs dont foarmil»
kknt ks édiliotts de LaCnoîx dn Maine et de Duvenikr furent
fMquemment rediessées; on prit goAt avec lui à k leetare de
(1) AiiMÎ aem Mvaat tt Moéwlt UMkpiam «M loar k taerdAiigaédiut
eetle satire comme un tmkryim^ un wi^rtmdm^» «m piMint Crétoùp va iaïU-
TÎdu de U gent trotle-menu, une taupe du r^ae da la bîbliopoli^ une
fouine bibliopqlique, un ril fripier de librairie, un hambino^ un Trai petit
ebien mordant, un garçon doué d'un bon 9^8 lakeus et d*iin petit nez
imperceptible, etc., tout cela pour mieut démontrer que M. Vaa PrMt ne
eoneoîflaoit pas eiaeltmmt la date de h B^êe hûtariak.
4M BUIXnHf DU BIBLIOPHILE.
nos aneieiifl poètes et de nos premiers prosateurs ; un nombre
considérable de oonveaux noms littéraires furent ajoutés aux
listes données par les Fauchet et les Barbasan ; et même au«
jourd'hui que la critique a pénétré plus avant dans l'histoire
des écrivains du moyen-âge , on est encore forcé de s'appuyer
à chaque pas sur le Catalogue des manuscrits du duc de La Val-
lièroy tant les erreurs inséparables d'un pareil sujet y sont
rares et clair-semées^ en comparaison des aperçus lumineux et
des indications nouvelles dont il offre une source inépuisable.
Ce 'fut en* 1783 que parut ce beau travail : on Ta toujours
considéré comme le premier titre littéraire de M. Van Praet^
il lui ouvrit les portes de la Bibliothèque du Roi. L'abbé De-
sauloays, alors garde des livres imprimés, demanda et obtint
facilement du bibliothécaire en titre l'admission d'un jeune
homme dont l'activité poovoit suppléer à sa proprç indolence,
et dont l'érudition bibliographique n*avoit déjà plus de rivale
en France. Dès lors tous les vœux de H. Van Praet se trouvè-
rent remplis, tous les rêves de sa vie réalisés. Bruges, comme
je l'ai dit plus haut, étoit sa première patrie , la Bibliothèque
du Roi devint la seconde; et si jamais elle ne lui fit perdre le
souvenir de la première, on peut dire que toutes deux semblè-
rent agir de concert pour lui faire oublier le reste du monde.
En entrant dans ce magnifique arsenal de toutes les traditions
de science et d'archéologie , M. Van Praet , comme s'il eût pé-
nétré dans une sorte de congrégation littéraire, crut prononcer
des vœux sacrés. Mais avant de vous rappeler les nombreux
services rendus par M. Van Praet à tous les amis des lettres
pendant plus d'un demi*siècle, vous me permettrez , Messieurs,
de vous arrêter un instant sur la constitution de cet établisse-
ment à l'époque , déjà bien éloignée, où notre confrère y entra
revêtu du titre modeste d^ Ecrivain attaché à la garde des livres
imprimés^
Notre grande Bibliothèque publique est sans contredit de fon-
dation purement royale, puisque tous les ol:yets qai la compo-
soient avant la révolution de 1789 avoient été rassemblés avec
les deniers affectés aux dépenses particulières du roi. On peut
même dire qu'elle formoit, sous l'ancien régime, une sorte de
ministère distrait de celui de la maison du roi. Le bibliothé*^
■v
RULLBTIN DU BIBLIOPHILE. 447
Caire 9 personnage considérable dans l'état par le crédit de sa
famille et l'éiendoe de ses coonoiasanees litléraires , avoit le
pi iyilége de trayailler directemenra^ec le prince et de ne de-
voir à nnl antre le compte de ses plans et de ses dépenses poor
Tentreden de la bibliolbéqne. Il désignoit à la nomination du
roi les gardes des qnatre grandes coUeciionSy et ces gardes^
choisis parmi les nonïs les plas recommandés dans les sociétés
savantes, étoiént personnellement responsables da dépôt qni
leor étoit confié et de la conduite des personnes dont ils avoient
demandé l'adjonction an bibliothécaire. Da reste , bien que
les collections ne fussent encore ouvertes an public qne deux
jonrs de la semaine, tous les employés secondaires snbisioieni
en entrant la condition rigonretise de consacrer tout leur temps
et tous leurs travaux à la bibliothèque ; et, comme ou le devine,
cet engagement entrainoit l'obligation d'assurer l'existence de
ceux qui se voyoient forcés de le contracter. Ainsi , toutes les
personnes attachées à la Bibliothèque du Roi pou voient vivre de
la bibliothèque, et toutes avoient l'espérance d'obtenir une ccr«
taine élévation de fonctions et de traitement , non pas eu cou-
sidération de l'ancienneté de leurs services, mais surtout en
proportion de leur zèle, de leurs talens et de leurs connois*
sauces.
Cette ancienne organisation n'existe plus. On a supprimé le
bibliothécaire, on a créé un conseil d'administration formé de
tous les gardes ou conservateurs. Mais, eu ôtant à ce conseil la
libre disposition des emplois supérieurs, on lui a fait un devoir
de considérer les fonctions même le moins rétribuées comme
la récompense des épreuves les plus longues, et d'accorder
l'avancement qni pourroit à toute rigueur suffire à l'existence
des titulaires, comme le juste prix, sinon de la vieillesse, au
moins de la vétérance. On peut sans trop de peine entrevoir
les ineonvéniens du nouveau système : la nécessité d'avoir égard
à la date des services plutôt qu'à leur importance détruit l'é-
molation dans sa base la plus solide ; et l'administration , en
n^assnrant pas l'existence de tous ses employés, risque de per»
dre le droit de réclamer tout leur dévouement et tout leor zèle.
Mais ce que l'on peut avancer de plus concluant contre les ré*
giemens nouveaux, c'est qne sons leur empire M. Vfin Praet ne
418 Bocxvnn oo mwjoPMi.B.
mtàit janiiiB Miré dam la BîbliMhéqiie d« fi«L U Tmoit akns
d« perdre aon père t sa mare rédainoit à hante TOix don reiov
atee riateniion de le placer à la tâte de la librairie héréditaire^
sans dottle il n'auroit pu ae towtraire a«x iasUittces de sa Ha*
mille ^il n'awit pu loi opposer la perspedîTe d'&ne aotte oar«^
riére liDiior;able qoi» dÀ lors, aembloit mettre son avemr à
l'abri de toute inipriélnde. Eu lot confiaut l'emploi le moioa
élevé du cabinet des litres imprimés» on loi offirit le IraiCenMnt
de deas mille livres, et non-senlement cette somme assmnHl son
indépendance» mais elle prévenoit encore tiens ies besoins qui
ponvoient loi rester, les livres dn roi mettant un terme définiAÎT
à la série passion qn*il eât pana nourrir josqu'ulors» celle de
former «ne bibliothèque à son propre usage.
Le principal.fruit que l'on espâroit recneiHtr de l'entrée de
M. Van Praet dam la Bibliothèque du Roi fnt » il est permis de
le 8iq>poser, la poursuite de la rédaction du grand catalogue
dont l'impression éteit interrompue depuis déjà près de cin»
quante ans. Mais l'homme qui , par ses études» son go&t invin«
cible et le voeu de ses collègues, sembloit appelé à continuer et
même k terminer cet important travail» devoît en être détonnai
sans cesse. Et comment expliquer un pareil fait? Par un fait
d'ane tout autre importance; par la menace, l'a^rodm et
enfin FavénOment de la révolution française; révolution opérée
dans les esprits phisienrs années avant d'être réelleasent uocoto^
plie; révolution qui changea tous les rapports des élémens ao*
cianx et qui soumit tontes les daases » tous les établissemenaad-
ministratifr, civils et militaires au despotisme des coadbinat**
sons politiques. Tandis que BI. Tan Praet, en cotnUant ka la^
cunes des anciens inventaires se prépuroit à reprendre la tâche
de ses prédécesseurs au point où ils Tavoient laissée » la Ftanob
^entière demandoit à grau4 bruit la réforme de sa constitutiopi »
de son cuite» de ses lois. Puis les liotaèies étoient convoqués»
les Euus^Génénmx p précurseurs de Vji$sem6iéB coAscîlwmm»
puis V Assemblée légishaUve^ puis enfin la CanfmuUmnaiùmÊiÊé
Gonséquenoe extrême et rigoureuse du mouvement révolulieii»
naire auquel avoit cédé la France. Nous traverserons ces feampa
d'imposante et terrible mémoire avec une rapkUté d'amant phia
grande que M. Van Praet , au mîlien des plus iàrieuses passîmift»
SULLinif DU BIBUOffBILB. tt9
paroti être rosié caonaiaBiineDi impaaaible. On a pourtant éerit
dana œs demien^ temps que noire confrire « a^ml partagé avec
fruiidiiae , et noa sans qoelqne enthonaiaaBie^ les opînimay les
▼CBDX et les eapârancea da 1 789. • Mais ni dans les sonvenirs de
ses aaua ni daarlea anciennes notes qu'il awnl reeoeilUeé en
assee grand nombre sar cette époque de sa ^ie^ il n'est pas
resté la moindre trace des seniimens dont on pardt a^r sou-
haité de flûre honneor à sa mémoire. Seulement» vers 1786 «
iMMs le ¥ojooa occupé à BMttre en ordre la ooUection des ttvrm
de la reine Ibri&Antoiailte; et nous savons que, pies tard»
M* Van Praet se plaisoit à rappeler TinlérAt que cette malben*
rease princesse avait tésaaîgné pour celui qu'elle «voil chargé
de ce travail. Qwi qe'il en soit, il noua est permis de peoaer
qee, s'il partagea réellement les aentimensqui enivraient alors
le plus grand nonsfare» il dot regretter plus d'une fiiis que le
celte de la Uherté ne s'accommodtt pas toojotas parfaitement
avec les ietérétts et le culte de la bibliographie. Au miUen des
émotiona politiquea, îles cçUectioas de livres éloient négligées;
las lecteurs se montroient chaque jour plus rarement ; diaque
joer auan de nooveans aoupçons arracfaoient à leura fonctions »
josqee daaa l'intérieur de la Bibliothèque devenue nationale»
quelque employé protecteur on collègue de M« Van Praet.
L'abbé Desanlnays avait pris le sage parti de fuir ; quelques
nmia après sa retraite dans une province éloignée de la capitale,
le bibliothécaire » M. d'Ormesson » se vit dépouillé de sa cbai^
au profit de deux hommes qui» sans doute» étoient alors» plus
que hii, frappés dea^avantagesdu système républicain. Le pre-
mier , journaliste vindeni , se nommoit Carrât et monta bien-
tôt après sur l'échafaud ; le second » Champfort , disciple ardent
de le phOosophie de Voltaire et de la politique de Rousseau» ne
coneerva pas un an les fonctions auxquelles son mérite persoa»
asi M dennoit après tout de véritables droits. On le soupçonna
^appenenir à la feetion de l'ancien régime , loi qui » si nens
eu ereyons Gingeené » sou biographe et sou ami » avait le pre*
misr donné le signal de guerre aux dUiiemux! paix aux cbath
mAemtl \m quidisoit en t792» à la vue de quelques vcâtnres de
place iJerm croinU pas à ia réyoùêtktn UM qm /e vof^m, oei
airrweas al cei eabriaka éàrmm' hs passtmê. Un délateur se
$50 BULLETIN DU DIBLIOPaiLR.
rencontra parmi les employés secondaires de ia Bibliothèque :
i'îafâae Tobiesen Duby dénonça ChampforC , dénonça Fillnstre
et vénérable Barthélémy , le jeune et inollensif Van Praet^
Ghasipfort» l'abbé Barthélémy » Tabbé de Coarçai , et M. Van
Praet forent conduits à la prison des Madehwnettes ; ils n*y
restèrent que trois jours. Mais M. Van Praet , ayant trompé la
vigilance des gardes.» courut demander un asile à M. Théophile
Barrois; oe libraire, il faut le dire, étoit alors assez avancé
dans les idées répvblicaines; mais , tout en connoissant les dan-
.gerr de l'hos{ntalité , il n'hésita pas .un instant k risquer son
«jiistence pour assurer celle d'an proscrit inoffensif.Par bon-
heur, on ne supposa pas que la maisofi deBarrob pûl jamais •
servir d'asile à des ennemis de la patrie; et H- Van Praet y
put demeurer secrètement plus de trois mois. Pour Ghampfort
et Barihélemyv ils forent rendus à la Bibliothèque du Roi, mais
non pas à la liberté , car il leur fallut subir la continuelle sur-
veillance d'un émissaire de la nation dont ils salarioient la pré«
seiice importune , et qui ne les quittoit pas même la nuit. Après
un mois passé dans cette pénible intimité, et comme ils ache-
voient^u repas frugal , voilà qu'an gendarme vient leur ordoa-
lier de se disposer à le suivre. A. ces mots , Ghampfort demande
à passer dans la salle voisine , sous prétexte de quelques prépa* t
ratib; il saisit, il arme un pistolet , il se fracasse le front et se <
perce l'œil droit. Furieux de vivre encore , il &'enipare d'un ra- ]
soir, se déchire la gorge , se couvre d'innombrables blessures; ^
effort impuissans ! il ne put alors se débarasser de la vie , et l'on
parvint même à cicatriser une partie de ses plaies. Mais le cha-
grin fit bientôt ce que n'avoient pu consommer ses mainadéses»
pérées.
Après la mort de Ghampfort , l'admini&tration de la Biblio*
'chèque nationale fut .confiée à Lefèvre de Viliebrune, pédant
ambitieux et lâche qni, ne pouvant obtenir l'estime de ses col-
lègues, prit le parti de chercher à se débarr^er de leur con>-
4rôle. Van Praet venott de reprendre ses fonctions de commis *m
4 la garde des livres imprimés : il devint l'objet de la malveiU
iance du délateur. Lefevre l'accusa d'éireBelge, d'être ennemi
^ la nation, et d'entretenir encore des relations avec les enne*
sais de la république : ces ennemis étoient l'abbé Desaulnays et
\^
•'•%
K
^
BUttBTiM DU BlBUOPflJLE 41(1
l'abbé Barthélémy. L'accmatear n'eut pas à se féliciter dasoccèa
de ses tentatives : Robespiems tomba , Van Praet conserva «es
fondions 9 Lefèbre se vit obligé de renoncer anx siennes (1).
On toachoit à la fin de 1794; Van Praet fut nommé d'abord
garde par intérim des livres imprimés, puis enfin, au mbis d'oc-
tobre de l'année suivante, conservateur de la bibliothèque na*
tionale. Le décret qui lui accordoit le titre qu'il n'a pas cessé
de conserver jusqu'à sa mort avoit été précédé d'une loi qui,
changeant les bases de l'ancienne administration, confioitla
direction de rétablissement aux conservateurs des diflerens dé-
pôts. Ces conservateurs étoient au nombre de huit, et ce
fat avec Capperonnier que M. Van Praet partagea- le soin des
livres imprimés. ,
Ici s'ouvre une nouvelle ère pour la Bibliothèque nationale.
Devenue dépôt central de toutes les collections publiques for-
mées avant la révolution, soit par des corporations religieuses,
soit par les princes du sang et les autres grands seigneurs dont
les biens avoient été confisqués, elle vit ^augmenter dans une
progression, pour ainsi dire monstrueuse, les richesses qui déjà
la rendoient, depuis un siècle, la première bibliothèque du
monde. Dès le lendemain de leur installation, les nouveaux
conservateurs durent veiller à l'entrée d'une innombrable mul«
titude de pierres gravées, de médailles^ d'antiquités, d'estam-
pes, de manuscrits et de livres imprimés. M. Van Praet se
chargea de présider à la classification de ces derniers, et le
monde lettré ne peut trop se féliciter aujomrd'hui de ce qu'une
lâche aussi difficile soit alors tombée en do pareilles mains.
Quelle patience en effet, qael dévouement et quel courage né
fallut «il pas pour distinguer dau cet amas de volumes ceux
que Ton devoit estimer inutiles comme étant déjà réunis aux
(t) On peut juger, par ce que nous erons recueilli des souroes les plus
authentiques, de la foi qu*on doit ajouter aux phrases suivantes de la JW»-
^rmpfae univerjeUe : « Yillebrune fut nommé, en 1796, contervaUur à la
« Bibliothèque nationale, en remplacement de Champfort. Wparoii qu'il
« ne joua aucun rôle pendant la reTolution, et que même il en désapproura
■ In excès avec assex de fmnchise. » M. Magnin, membre de l'Aeadéfflie
ics Be1l<«-L«tires, a oonsenré les dénonciations autographes de Lefè?re
ée Yillebrune.
W BOiurrui DU iiBUoroas.
«neÎMW fonds» oe«x qo*iL éloii boa de ptéCérer à d'autres
exemplaii^ moins beai» oa moiiiB coiDpleia| coox enfin qne
Ton devoil s'empresser d'ajonter anx velumeadéjà pressés dans
cette Vallée deJos>gphsu de la Uttératnrel M. Van Praet poar^
vQt à toQl, et' sou attention pamt se mnltiplier en proportion
des devoirs qn*il s^étoit imposés. En moins de trois années, les
livres doubles Tarent mis à la disposition des hibliothèqaes se*
oottdaires ; les exemplaires mnltipUés forent vendus an profil
d'antres étabUssemena littéraires» ot les ouvrages dont la Bî«
bUotfaèqoe nationale venok de s'enridnr oeoopèreutnneplaee,
définitive penr les nns ^ provisoire poer les anlres » dans les
nomt^reoses galeries réeemmeat disposées penr les recevoir (1)«
Et quand on songe qu'an moment mémç ou itotro eonfirère no
recttloit pas devant une tftdie qui anroît effrayé les libraires
les plus habiles, le gonvememenl exigeoit qu'à l'avenir la Bi*
btiotbèqoe nationale fût ouverte tons les jours an pnUic peor
dant quatre benrest et qne tons les livres conservés fassent mis
sans exception à k disposition de tous cenx qui viendroient en
demander la commonicationf on est invotontairement ému do
reconnoîssanGe pour le savant qui parvint à donner le premier
monvement à cette énorme machine » et qaine fut pas écrasé
sons un tel fardeau. C'est-alors surtout que l'on devine^ aisément
«omment l'homme du monde le mieux fait pour rédiger un oa*
talogoe excellent n'a pu trouver» à son grand regret, dans
toute sa vie» le temps de continuer on de refaire celui que l'on
nvoit commencé avant lui.
Tous ceux qui » pendant lea trente premières années do
XIX* siècle» ont fréquenté la Kbliothèque du Roi» se rappellent
avec une sorte de charme les traits de H. Van Praet. Quel est
celui d'entre nous » Mesaienrs» qui ne voit eooore cet homme
de' bien, affoibli par le temps et blanchi par les années» toujours
vif cependant et toujours prêt à traverser de nombreuses et
(I ) Aojinird*hui le oilalogue des lÎTret imprimés de la Bibliothèque rojile
Mt, po«r aânst dire, être celui de toutea les productioM de le typS^m"
^hie. Heureux le biblîotbdceire qui poune eUseher mu nom s une peieills
<Bawe! C'est le /girg^reiMs dâui Isqmdlftil n'e pes mèm» été dénuée
<SI, Van Preet de pénétrer.
BDLUTIN DU BtKLTOPHlLK. 453-
¥«st6s ^Mes, à gravir des escaliers étroits, des échelles soaireat
mal assurées poiir abréger le temps do soUicitear le plus in*
ceiiDtt? Une fois les heures de service commencées, H. Van
Praet serabloit oublier ses amis les plus chers, pour les retrou-
Ter, sans distinction,/Hans la foule qui ne cessoit d^assiéger son
bureau. Quiconque avoit besoin d'une indication difficile venoit
en toute confiance |i lui , comme à la source de tous les souve-
nirs et de toutes les traditions iittérairçi. Aviez-vous perdu le
titre on la date précise d'an ouvrage , et cet oubli justifioit-il le
refos des employés même les plus habiles ? M. Van Praet, dès
qu'il avoit pu deviner votre embarras, quittoit son poste avec
une légèreté de bon augure, et, sans vous avoir rien promis,
sans «voir distingué le savant, le littérateur ouPécolierqui
l'avoit interrogé, vous apportoit rapidement le livre comme en
triomphe; puis, sans écouter vos rcmercîmens, sans remarquer
votre reoonnoissante admiration , il prêtent l'oreille à quelque
autre et recommençoit ses allées rapides et ses heureux rftours.
Ainsi quatre heures de chaque jour s'écouloient pour lui. En
1833^ le gouvernement crut bien faire en augmentant d'une
heure le temps du service public ; c*étoit, en effet, retarder
d'autant la rédaction définitive des catalogues. Quoi qu'il en
soit, personne ne réclama, et H. Van Praet se plaignit moins
que personne ; il fit des excès de travail comme d'autres font
des excès de plaisir ; mais il n'étoit plus dans nu âge à les sup-
porter sans danger, et l'on croit en général que le terme de sa
vie fut avancé par ce changement imprévu dans la distribution
de ses journées.
H, Van Praet étott de petite stature, d'un «xtérîenr agréable
et distin^é, d'un costume toujours élégant quoique sans re-
cherche. Il n'étoit pas insensible au charnie de la conversation
et du eommeroe des femmes ; U se plaisoit à suivre les jeux des*
. enfons et même à les partager 4 mais Tniiique passion de toute
sa vie fut la Bibliothèque du Roi.* Doué d'une santé robuste, il^
est certain que, pendant près de quarante années, il ne lui ar-
riva jamais de quitter les salles de livres, sinon pour prendre
ses repas, assister à quelque représentation dramatique et se li-i^
vrer au «onuneil. Le lendemain, il oouroit en se levant retroU'*
x^T ses armoires chéries ; mais il faut avouer que le mariage et
3â
45i BULLenR imi bhuophilb.
lea aoina^quMl enlraïne, aaroient pa s'accommoder assez mal de
celite habitnde invincible. Aussi notre confrère ne pensa-t-il ja«
mais à se marier ; en présence de ses belles'collections pbovoit*
il supposer qu'il lut manquât quelque chose ? Il avoit néanmoins
quelques amis sincères et dévoués qui» partageant sesgoAtsstu*
dieux et ses douces paissions littéraires t venoient le visiter à
certains jours de chaque semaine dans les grandes salles de la
Bibliothàque* après les heures du service public. Tels étoient
M. Pariaon» qui prit le soin de surveiller l'impression des der-»
nièresiëQilles de la Bibliothèque du roi Charles V; M. Barrois^
auquel nous devons un si précieux travail sur l'ancienne bibIio«
thèque des ducs de Bourgogne ; M. de Bure , fils de l'honorable
tjuillaume de Bure, qui avoi( si bien dirigé les premiers pas de
H. Van Praet ; H. Magnin, dont la sagacité de M. Van Praet
avoit d'abord distingué le rare mérite, et qui» plus urd, devoit
devenir le collègue de l'homme excellent ^ui l'aToit toujours
honov^il^nne aflection particulière.
Les heures consbcirées chaque jour au service public ne res»
treignoient pas dans leur cercle, on le devine déjà, lesTecher*
ches et les études bibliogfaphiqries de M. Van Praet» A peiiie
l'heure de la aortie générale avoit-èlle soàné, que hotre'cènArère^
jusqu'au moment oii la nuit venoit le surprendre , passoit pour
ainsi dire la revue de son armée, reconnaissoit les noms> ezami«
noit la condition » et fixolt ou restitnoit les rangs de Cette multi^
tude innombrable. La correspondance réclanmt encore tme
partie de sa sollicitude. Nos armées victorieuses pénétroienf
tour à tour dans Madrid , dans Rome, dans Naples, dans Berlin
et dans Vienne. Bonaparte, général, pitaiier consul on empe*
reur, vouloit que la France recneiUtt même des fruits littéraires
do ses victoires^ et les conservateurs de la Bibliothèque avoient
ordre d'envoyer aux Chargés d'affaires de la France la note des
éditions, deé manuscrits et des médailles qui pouvoiént encore
ajouter à la richesse des cabinets de la BibBochèque natloilàle.
M. Van Praet ne perdit aucune des nombreuses oteasions que la
fortune oifroit alors à la France, et plusieurs Ms chaque année,
d'énormes ballots de livres loi parvenoient de l'Allemagne ou
de l'Italie. Ces trésors littéraires» la France' en j6ttit tant que
nos triomphes se succédèrent ; mais la fortune les av»it dctonës;
BQUBTDI DU nBUOPHOt. U5
le tenps Tint où la fortane nous les redemanda. Hâtons-nona
d'ajouter cependant qae M . Van Praet/de concert ayec M. Daeier
et M. Millio, sut alors, par une succession de fraudes pieuses
et honorables» pnisqireiles étoient inspirées par l'amonr do de-
voir et de la patrie, tromper fréquemment les réclamations qui
sembloient les mielix fondées. Dans le nombre des ouTrages re-
demandés» plusieurs aivoient été rangés près d'autres exemplaires
moins précieux, inscrits sur les Tieux inventaires. Ces inserip* •
tîons assurèrent dans les quatre départemens de la Bibliothèque
plus d'un titre de propriété d^ailleors àasex contestable; et c'est
ainsi qu'à la place de Yolomes complets admirablement réliés,
de médailles à fleur de coin et de gravures avant la lettre , les
poursuites de Tétranger n'alteignthrént souvent que des volumes
mutilés , des médailles frustes et des gravures d'un médiocre tiw
rage. La France n'a donc pas encore perdu tout le fruit de ses
conquêtes dans le dotnaine de l'archéologie , des beaux-arts et
des bdles*letirbs s et ce domaine a bifen aussi quelque prix.
Si' le nom 4e M. Yan'Praet ne devoit pas rester à jamais il*
loBire, comme le modèle le plu^ accompli que puissent se pro^
poser les bibfiothécaires, les ouvrages qu'il a publiés long^temps
après le célèbre catalogue du doc de la Vallière^ suffiroient pour
justifier l'empressement que les corps savans les plus iHuatres
ont mis aie recevoir dans leur sein. Vers I8OO9 il entreprit la
description de tous 1^ volumes imprimés sur peau de vélin que
l!on conservoit dans le vaste dépèt qui lui étoii confié. 11 fit pa*
rentre un premier essai de son travail en 1805 : c'étoit un opus-
cule de vingt pages in-folio. £n 1813, ilrempla^ cette pubUca»
lion par un volume du même format, dans lequel il comprit
l'histoire de ces curieux exemfdaires, depuis 14â7 ju^gu'a 1472.
Enfin, en 1822, le même travail parut, avec toute l'étendue
que M. Van Praet souhaitoit de lui donner, sous le titre de
Catalogue des lii^s imprimés sur vélin t/ui se irouveni A la
Bihlioihèque du Roi et en divers dépôts tant publics <fue partieu»
liers» Cet ouvrage immense ne le cède guère en exaclilude et
en érudition bibliographique au Catalogue de la ValUhre, On
pourra le compléter; on pourra même, comme a dernièrement
souhaité de le faire un ingénieux écrivain (1), y redresser cer*
(1) M. Charles Lenorm^nd. Vqy. le Bullelm du Bibliophile, année 1 84*.
466 ' , BULUSTIN OU BIfiUOFBILE*
taiueft eri'eurs de déiail; mais Tcavrage, dans son ensemble,
sera ioojoars indispensable à tonles les grandes colleclioiis , et
jamais on ne s'avisera de le recommencer.
Bien différent de la jdlnpart des auteurs , M. Van Praet re*
▼oyoil toujours avec une extrême sévérité le résultat de ses
études précédentes. En 1829 , il donna sur Colard Mansion une
•econdé notice dans laquelle il trouva moyen , non pas de rele*
ver les erreurs de la première , mais bien d'ajouter quelques
préoienz documens à ceux qu'il avoit autrefois réunis. En 1831 ,
il soumit à la même censure ses premières Recherches sur Louis
de Bruges, seigneur de la Gruihujrse; et quand la mort le sur*
prit| elle le tixmva corrigeant les premières épreuves de son
Im*eniaire de F ancienne Bibliothèifue du Louvre^ d'après le cata*
logue do 1373 , dressé par Gilles Hallet. On doit croire que, s'il
avoit en le temps à sa disposition, il auroit joint à cet inventaire
de Gilles Mallet celui que Desessaris avoit dressé en 1*41 1 , et
dans lequel les vcdomes» plus amplement décrits» sont encore
aujourd'hui recoAnoissables» malgré les transformations de leurs
reliures. Cette dernière publication est la moins exacte de toutes
celles que nous devons à M. Van Praet , et la meilleure raison
que l'on puisse donner de cette infériorité, c'est que la destinée
ne lui permit pas de l'achever.
Au reste , l'amateur dp livres le plus passionné de son siècle »
possédçit lni*même peu de livres. Il est bien vrai que chaque
jour , de tontes nos provinces et de toutes les contrées de l'Eu-
rope, des volumes rares, des ouvrages somptueux lui étoient of«
ferts comme autant de témoignages de déférence pour son éru-
dition, de respect et de reconnoissance pour ses biénveillans
conseils. I|^is, en général, ces envois venoient le trouver dans
es galeries de lecture publique, et il étoit bien rare qu'ib en
sortissent jamab. Gomme une grande idée dominoit chez lui
toutes les autres, il rapportoit au bien, à la fortune de la Biblio-
thèque, tout ce qui lui adveuoit en particulier d'avantageux et
de profitable. Souvent, sollicité de séparer ses propres richesses
bibliographiques de celles qui appartenoient à l'Etat, M. Van
Praet ne recevoit pas ces avertissemens sans impatience ; car
il ne vouloit pas avoir l'air d'oublier le soin de ses intérêts per«
soniiels, et c'est en cacliette qu'il eût toujours souhaité de rem-
^
mTLLETlN DU MBUOPHirÉ. 457
plîr à 868 dépens un vide dans les cadres de la Bibliolhèqae da
Roi. A la crainte qu'il ressentit d'être reooimn dans les inser*
tioDS de ce genre, on eût dit qu'il pensôic conmettre une ac-
tion bifimable, et il s^en défendoit avec une. sorte de chagrin,
toutes les fois qu'il étoit pris sur le fait. Mais dans ce dernier
cas et d'un ton de mauvaise humeur, il s'ëcrioit : « Eh bien f
quand il y en auroit un de plus, le grand mal 1... • Voilà quel
éioit ni. VanPraet(l).
11 n'avoit guère réservé pour sa collection que les ouvrages
sortis des presses de G^lard Uansion. Les demiefs roots qu'il
prononça la veiHe de sa mort, arrivée le 5 février 1837, forent
pour léguer à la Bibliothèque du Roi celles de ces éditions qu'dle
ne possédoit pas encore, et pour recommander qu'on ftt don de
toutes les autres à la ville de Bruges» sa patrie. Bruges et la
Bià&oûiique du Boi furent les derniers mots que sa bouche pro-
nonça distinctement ; il les avott aimées tocites deux de la même
tendresse; toutes deux devront à jamais oenserVer le culte de
son nom et le respect de sa mémoire.
M. Van Praet nous fut enlevé dans sa quaire^vin^-troisième
année. Nous passerons rapidement sur les distinctions et les
honneurs qui vinlëiit le chercher* vers la fin de sa longue et
mémorable carrière. En 1814, il fut inscrit sur l'une des pre*^
ffiières listes de promotions faites par Louis XVIII dans l'ordre
de la LégiouHl'Honneur ; car, sur la terre étrangère, le nom
de Van Praet avoit retenti souvent aux oreilles du vieux roi.
Les Pays-Bas, quelque temps après^ lui offrirent une place dans
leur nouvel Institut et dans l'Académie des Arts et Sciehces
de la ville d'Utrecht. Le mouvement scientifique et littéraire,.,
long-temps dominé par l'intérêt des questions politiques et
par l'asservissement de la presse, ayant reprb tout son essor
à l'époque du retour de la maison de Bourbon en France, nos-
provinces se peuplèrent d'Académies^ et la plupart d'entre
elles regardèrent comme un honneur d'inscrire dans leurs,
rangs le nom de M. Van Praet; ainsi devint-il membre de la
société d'Emulation de Cambrai» de la société des Antiquaires-
»
(1) Il est arrivé souyeot à M. Bail in, aujourd'hui conserrateui^adjoint
de la Bibliothèque royale, de surprendre ainsi M. Van Praet ^n flagrant
délk : je tient de lui cee détails.
459
BULLBTIIf DU BIBUOFIIILB.
de Normandie et de ceUe de la Morinie. Enfin» rAcadémiedte
Inscriptions et Belles*Letlres, après avoir assez long-temps at-
tendu que M* Van Praet sollicitât les suffrages de ses membres^
pri^ le parti de le dispenser des formalités d'une candidature
sérieuse. Il fut admis dans le sein de cette compagnie presque à
l'unanimité i et tandis qu'il étoit sincèrement ému de Phonneur
qu'il recevoit, tout le monde paroissoit, an contraire, étonné
qu'il eût tardé si long-temps à le recevoir-
Pour TOUS 9 messieurs, vous ayiet, dès les premiers tetaips de
la fondation de l'Académie Celtique» admis dans votre sein
M. Van PraeU Long-temps assidu à vos séances que son érudi-
tion Judicieuse et variée rendoit doublement précieuse à nos an»
dens collègues, il prit encore à vos travaux l'intérêt le plus vif»
marne quand ses occupations multipliées ne lui permirent plus
de se rendre à vos conférences avec la même assiduité. H saisis-
ioit alors avec empressement les occasions nombreuses qui lui
étoient présentées de s'associer à vos études» à vos investiga-
tionSf soit eu vous mettant snr la trace des auteurs dont vous re-
cherchiez le témoignage, soit en vous tenant» lui«méme> lieu des
autorités le plus justement recommandables. Aussi la société des
Antiquaire6deFrancenecessera«t»etlejamaisde compter» parmi
les hommes qui l'ont illustrée» l'auteur de plusieurs satrans ou-
vrages» et l^ plus ardeat, le plus dévoué» le plus parfait des hir-
blioihécaires» M. Joseph Van Praet.
P.P.
HÉGBOLOttlE.
Joseph CROZET.
La libriurie curûmaé et savante miu de faim «ne perte irré-
parabli» dans la personne de M. Ci^zet» mort lé fl|amedi'6 févirler
à cinq heures da matin.
U* Crozet, fils d'oi^ lilvaîre distingué loi-méme, dont I»
sotavenir s'est oonserré dans la mëmiirè des bibliéphiles, s^étoflf
lÎTrë dès son eafanc^ à de bonnes et jërienses étndes, avec Wtitf
ar^eor propre à sa Tive et brillante oiganiaaUon» ^ n*acesM
de s'accroître et qni l'a consumé avant P4ge. Incessamment
tourmenté du besoin d'apprendre et de savoir, il n'avoit |llss
une pensée qni n'eût pour objet l'acquisition d'une notion no««
vdle; aucune des minutes de sa vie n'étoit perdue pour 4e tra-
vail ; son sommeil même étoit occupé et laborieux comme ses
veilles. Le ressort de cette belle intelligence de?oit se briser
tôt ou tard sous le poids dont il l'avoit accablé ; il s'est brisé le
samedi 6 février.
M. Crozety comme tous les hommes qai se sont donnés à, une
étude spéciale avec une grande aptitude/ a marqué son rapide
psssage dans la science dont il faisoit ses délices, par une puis-
sance impulsion de progrès. C'est lai qui, avec M. Techener,
son beau-frère , son émule et sons beauceap de rapports son
élève, est allé reconquérir sur l'Angleterre, à force de sollici-
tudes et d'argent, ces trésors du Roman de chevalerie^ du Mys-
tère et de la MoralUéj dépouilles opimes de nos bibliothèques,
qu'on pouYoit croire irrévocablement perdaes. C'est lui dont
le tact ingénieux et délicat nous a rendu le goût de la vieille
reliure, et qui a fait revivre par ses conseils assidus l'art déli-
cieux de Gascon, de Deseuille et de Padeloup, dans les habiles,
de Thouvenin et dans les merveilleux travaux de Banxon»
MO
BtltUBTnt DU BIBLIOPHILE.
net. (Test ^e M. Grozet n'étoit pas seolement on saTaiit lî*
braire ; c'étoil on ainatear instmit, judicieux et sévère que rien
d'imparfait ne ponvoit contenter, et qui portoit l'amour du beau
liTre, à ce point où l'amour devient une passion et un culte.
Lorsque BIM. de Bure renoncèrent au titre de Libraires de la
Bibliothèque du Roi, ces respectables princes de la librairie
* dont le suffrage est un si grand éloge » présentèrent M. Crozet
pour les remplacer^ et le public lettré reconnut qu'on ne pou-
Toit pas mieux choisir. BI. Crozet étMt plus digne que personne
de parcourir ayec éclat l'honorable carrière qu'ik lui ayoient
tracée* La mort l'a interrompue a son commencement !
Le vieil ami qui écrit ces lignes sur son tombeau, et qui de-
voit l'y précéder de bien des années, dans l'ordre de la nature,
sent trop vivement le regret de sa perte pour l'exprimer comme
il l'éprouve. J'avois en le bonheur de présider à ses premières
éludes, et' de le suivre d'un rcigard presque paternel dans 1*
voie de seipuccès : pourquoi faut*il que j'aie été réservé an mal -
heur de le pleurer ?
^ Gh. NoDisa»
•i :î . 4
t I
BDURtR M MlUOnULR. 46t
GAUDEFROY (Louis-FaàNçois-ANMUi).
Gadubveot (Looift-Françoifl-André), né à Amiens, le 21 sep-
tembre 17589 nunt à Paris le 26 mars 1889. Reça libraire à la
chambre syndicale de Paris en 1787 , il ftit nommé en I8IO
inspecteor de l'imprimerie et de la librairie à la résidence de
Paris, place qui fut supprimée en 1815. On doit à Gandefroy la
rédaction des catalogues ci*après désignés :
1 . Catalogue de bons livres venant en majeure partie de
Tétranger. Paris, 1801, in -8.
2. Catalogue de la bibliothèque du citoyen ^'^^ (Bergerot).
Paris, 1802, in-8.
S. Catalogne de la bibliothèque de L.-G.»Le Monnier, mé-
decin de Louis XVI. Paris^.f803, in-8.^
4. Catalogue des livres précieux de la bibliothèque de
H*^ (mademoiselle Henri j artiste de l'Opéra). Pa-
ris. 1804, in-8.
5. Catalogne des livres rares et précieux de la bibliothèque
de madame G. deMontigny. Paris, 1806, in^.
6. Catalogue des livres provenant de la bibliothèque de
M^*^ (le chevalier d'Hervas). Paris, 1807, in-8.
7. Catalogne de bons livres hébreux» arabes, persans, etc.
Paris, 1807, in-8.
8. Catalogne de bons livres du cabinet de M. Laget B arde
lin, jurisconsulte. Paris, 1810, in-8.
9. Catalogue de la bibliothèque de M. le comte Lagrange,
membre de Flnstitut. Paris, 1815, in-8.
10. Catalogue de la bibliothèque de C.-L. Van Bavière, se-
crétaire de l'Académie et de la Faculté de Droit de
Bruxelles. Bruxelles, 1817, 2 vol. in-8.
1 1 . Description bibliographique d'une très belle collection
de livres rares et curieux provenant de la bibliothèque
de madame la comtesse d'Yve. Bruxelles, Wahlen,
1819-1820, 2 vol. in-8.
4€2
12. Çatalogae de la bibliothèqae d'an amateur. BroieUea» i
Demat, 1823 , 2 vol. in-S. |
13. Catalogae-dea^ Imèa oempoiaiit la biUietb&fiie de feu
M. le chev. deLambre. Paris, Baehelîer» 1824, in-8.
U. Catalw^d^liTH» reli^etjbyEip^d^ ▼wAofjmiW «W»
-df^ çi9nfUe^^ de cçpfma^i^ Giy^iwiai^. Paris ,
1830, isL-Sf
GaadeAroy a coopéré à la rédaction da catalogue de M; A.41.^
H; Boolard, pour la partie de la théologie et de la jiirispnidenoe»
et pour une partie des belles-lettres.
La coiitrefoçoa da M^^nuêl du libr^re de IM'ilWlf laite à
Bruxelles en 1 820 et 182 1;, a^ été w^ufi pfur Gau^lfilto>X ^î» P®°*
dant quelques années, a pris part^ i^ la< iédt^qtion. de la 'Revu&
bibliographique du rofOÊune des PayS'^as^ j^jotbliée^^ 1823, à
Bruxelles, par DenutjT.
Gaudefroy avoit form$ une collection de 825 catalogues de
InbliothèqueB4K>a notices de Tentes de livres, faites à Pi^ris de*
puis 178i jusqu'en 1831 , avec les;9r/x , et partie avec les noms
des acquéreurs. Cette collection a été adjugés en Tente pul^ lique,
en 1839.
M. Quénird, dans sa Frmnce IMtéraire , article Gaudefroy,
n'a parié que dès oaTrages-déÀignés sous les numéros U, 12 et
tS de cette notice.
Monsieur rÉdîtear,
Permettez-moi de demander deux pages à votre Bulletin dm
BibGaplùle en faveur d'un opuiscule italien dont la publicatioD
récente passéroit sans doute inaperçue s'il n'en restoit trace dans
vos intéressantes notices mensuelles : je veux parler du TracUUa
del frète cole monache (1).
N'allez pas croire , sur la foi du titre , que ce soit une éluçu-
bration pieuse, ou quelque grave traité de discipline monastique*
Loin de là , monsieur , le Tractaio del prête eo^ numache est une
nouvelle un peu égrillarde , un conte dans le genre de ceux qui
ont servi de modèle à notre inimitable La Fontaine ; il est, écrit
dans le plus pur langage toscan par un des grands poètes de
rilalie, et» bien qu'il remonte au xv* siècle, il étoit encore
inédit.
Dire quel en est le sujet , en rapporter les détails , seroit
chose pour moi fort embarrassante : nous sommes à une époque
et vivons dans une société qui vent, à toute force, se montrer
chaste et austère ; sa susceptibilité s'inquiète aisément , et rooa
indiscrète analyse blesseroit sa prude délicatesse : il faut donc
me borner à signaler la galante novelletta à ceux qui aimem et
cultivent la dolce /avel(a ;/nais je puis citer, comme introduction
nécessaire , la lettre par laquelle Luigi Pulci envoie cet éiégam
badinage à Maiheo Franco, son ami. La voici littéralemeni tra-
duite :
« Dans une des dernières veillées de ce carnaval , af rès qne
j'eus lu i la société de «otre magnifique Laurent (2), le tpoitjèmfi
chant de mon Morgante , parmi les joyeux devis de cette hono*
rable et palladitnne compagnie , fut rappelée l'aventure d'un
(l) Très petit în-4* gothique de 8 fenillett.
(s) Laurent de Mtf icîs, grand duc de Toscane.
i
46i , BULLETIN DU BIBUOPRILE.
prêtre vigoureux (nerbarËao) et, de quelques bonnes religieuses.
Le docte et gentil A. P. (1) la raconta d'une façon si piquante et
si originale , son geste trai et animé éveilla » plus encore que sa
parole» tant de galté et de saillies, que tu aurois vu chacun de
nous port^ ses mains à sa ceinture pour ne point étouffer de
rire : il n'y eut pas jusqu'à notre sévère Harsiiio (2) qui ne fut
entraîné , et toute sa gravité platonique fut impuissante à Tem-
pécher d'être aussi peu sage que nous.
c Or, comme j'ai vivement regretté alors que tu n'aies point
eu ta part do notre commune joie en écoutant une aussi amu-
sante nouvelle Je m'empresse de te l'envoyer assez mal accom-
modée dans ces vers négligés , convaincu , du reste » qu'elle ne
saurait , de bien loin , t'apporter à la lecture le plaisir qu'elle
nous a donné à tous, sortant de la bouche du narrateur avec une
foule de détails qui m'ont échappé. Benè vole ».
Suit la gracieuse historiette composée de quarante-deux
octaves.
Imprimé avec d'admirables caractèretgothiques, sans chiffres
ni signatures, sur un papier de date séculaire qui doit à l'âge
une véhérable rousseur, le titre orné d'une gravure sur bois
reproduisant asse^rudement un dessin du xv* siècle , cet opus*
cule, auquel l'éditeur a eu le bon goût de conserver Torthographe
vieillie et incertaine de l'auteur , auroit pu étre.présenté comme
une ancienne production typographique heureusement retrou-
vée : malgré son élégance et sa correction , la surprise eût été
facile, presque infaillible; mais le consciencieux éditeur (3] n'a
voulu tromper personne , et le huitième et dernier feuillet nous
apprend que cette première édition d'un joli conte est sortie,
en ^840, des presses de M. Grapelet, et qu'elle n'a été tirée qu'à
dnquafUe exemplaires numérotés. C'est donc déjà une rareté,
i'qouterai que la plupart de ces exemplaires ont été distribués
à quelques amis en France et en Italie , et que le très petit
nombre restant est entré dans la riche librairie de M. Crozet.
Vous le voyez /monsieur, le Tractato del prête cote monache
a des titres à Tattention des bibliophiles. Vous jugerez, j'espère,
(i) Angelo Poliziano.
(3) Marsilio Ficino, traducteur et commentateur de Platon.
(3) M. Etienne Auc^n, libraire à Florence, connu^wr plusieurs publica-
tions bibliographiques.
/'
BULLBTIIf DU* BIBLIOPHILE. 465
qu'il inertie d'être mentionne dans le recueil pcrÔKlique que
vous leur conaacre^ avec un zèle si éelairé et une si louable
constance.
Agréez » je tous prie , monsieur , l'expression de mes senti*
mens de considération distinguée.
Victor PoiBiBR.
Paris , 1 5 JAnvier 1 84 1 .
A If. BARBIER, bibliothécaire de S. M. l'Empereur
ET DE SON Conseil d'État.
Monsieur.
J'ai reçu, il y a deux jours, votre dt«s«rtafîon vraiment curieuse
sur les traductioM françoUei de l'Imilalion de Ihuê-ÇhrUl ; il ne
m'a pas encore été possible de la lire , parce que je suis distrait
par beaucoup de petits embarras ; mais il m'a été facile de juger
combien elle vous a coûté de recherches p de démarches et de
soins , par la précision que vous avez mise à vos assertions, par
b saine critique qui les accompagne , et Tordre que vous avez
établi dans votre ouvrage. Il ne sera pas à la portée de tout le
monde , et il n'y aura que les gens du métier qui sauront appré-
cier tout ce qu'il vaut. En mon particulier, je ne saurois trop
admirer votre patience et votre sagacité , et je vous fais mes re-
merclmens bien sincères du cadeau que vous m'avez adressé et
des choses flatteuses que vous avez bien voulu dire de moi , bi-
bliographe infime, dans votre nouveau livre et dans la lettre qui
l'accompagné. Jo répondrai à ce présent par un autre tout dif-
férent ; car je ne suis pas bien placé, ni assez riche pour m'occu-
per toujours de bibliographie. Mais si le livre de moi qui s'im-
prime , et dont je vous destine un exemplaire , ne pouvoit vous
intéresser sous ce point de vue , peut-être il amusera madame
votre épouse , et je vous l'offrirai q^mme un gage de ma recon-
noissance et du désir que j*ai de conserver votre estime. J*ai vu
à la page 176 que vous reprochez à M. de Sainie-Marie , auteur
Ae Recherches historiques sur Nevers^ quelques fautes de biblio-
graphie ; quoiqu'il soit un ami des lettres et un homme fort es-
limable, vous verrez à la page 366 qu'il a pris les Actionfs foretiseê
|Q6 BUtLSTm DU* BIBUOPHILE.
ée Simon Muisonpour on livre latin, qu'il s'est fort mal expliqué
àia page 380 sur le Vindieiœ ccfHrà TyrannoÈ , etc., etc.
Vqus dites à la page 3 au sujet de rimitation^ traductioa
françoise imprimée h Toulouse en 1488 /que le nom de Timpri-
menr , Henri Mayer^ lève en grande partie les incertitudes qui
existent sur la question de savoir si plusieurs éditions datées de
Tholose appartiennent à la capitale de noire Languedoc, ou à
la capitale de la province de Guipuscoa en Espagne.
Je vous avoue que cette édition françoise faite par Henri
Mayer, nepourroit, à mon idée, qu'obscurcir encore cette ques-
tion, car j'ai vu che^H.le^ucdeSaint-Aignan, un livre espo^no/t
intitulé la Coronica de Espana ^ abreviada por Diego de VcUera ,
imprimé en Tholosa, por Henrico^ en al anno 1489, tn-/b/., car.
goth. Et je puis vous certifier qu'elle a bien été Taite en Espagne,
ce que prouvent le caractère, le papier, et même une lettre de
l'auteur à la rèîne Isabelle. — La souscription n'appelle l'impri-
meur que Benrico ; je me trompai alors sur le surnom ; H. De-
bure s'y trompa de même en rédigeant le catalogue La Vallière
de 1783, mais ce fut moi qui le matin de la vente de 1776, dé-
couvris dans la lettre de l'auteur, que l'imprimeur s'appeloit
Benrico t/layer , et qu'il a voit des allemands pour associés. Je dis
à Tabbé Rive que cette édition n'étoît pas de Toulouse de Lan-
guedoc , et cette singularité bibliographique lui fit acheter le
li^e pour le duc de La Vallière. C'est pour cela qu'on le re-
trouve dans le catalogue de 1783, n^ 5341. — 'Voyez aussi le
catalogue Saint-Aignàn de 1776, n"" 1091.
Tout ce qu'on pourroit dire à ce sujet , c'est que les Alle-
mands , qui avoient une imprimerie à Tholose d'Espagne , en
avoient une encore dans Tholose de Languedoc. Ce qui est bien
-certain aussi , c'est que les caractères d'Henri Hayer sont imités
<les caractères usités en Espagne; — Voilà encore de quoi exciter
votre sagacité bibliographique. Faites en sorte de comparer en-
semble les deux livres cités ci-dessus; celui indiqué dans le ca-
talogue La Vallière de 1783, sous le n« 1169, et ceux dont parle
le P. Laire et M. de La Sema Santander; ce sera l'objet d'une
lettre à insérer dans le magasin historique ou ailleurs. J'ai en
note sur mon histoire de Vimprimerie par Pr. Marchand , qu'un
M. deBardy , conseiller au parlement de Toulouse, m'a assuré
«voir vu une éditipn faite en cette ville, et datée de l'an 1476.
Cruettes & cet égard la vente et le catalogue de M. de Mackarty,
BULUrriN DU BIBUOPBILB.
467
gnnd amatev Mandais, mort à Toulouse il y a on an, et dont
la bibliothèque est fort riche en éditions du xt« siècle. Je crois
qu'elle sera tendue à Paris par HM. Debure, qui m'ont annoncé
sa mort.
Je TOUS étourdis par ce bavardage j mais s'il peut vous être
ptile, j'aurai rempK mon vœu. Je tous prie d'agréer l'eipres-
sion de ma reconnoissance et des sentimens d'estime, avec les-
quels j'ai l'honneur d'être ,
Monsieur ,
*
Votre très humble et très obéissant serviteur,
NiS AB 1.A ROOHBLLB.
La Charité, M («décembre 1813.
/
attitis ^t6(îo0rapÇti|tt<^.
1 1 n'en est pas de l'étude des livi'es comme des autres sciences ;
le nombre des oiseaux , des plantes, des poissons qui appellent
les recherches du naturaliste, est nécessairement borné ; l'ana*
tomie n*a plus de nouveaux os, de nouvelles artères à découvrir ;
l'astronome ne peut guère se flatter d'étendre beaucoup la liste
des planètes et des étoiles qu'il va chercher dans les profon-
deurs du firmament; la typographie, an contraire» voit chaque
jour son domaine, déjà immense, s'augmenter d'une façon ef-
frayante; ce n'est pas exagérer que de porter à 30,000 le
chiffre des ouvrages de tout genre et en toute langue, que,
chaque année, l'impression lègue à lapostéfité. Notez aussi que
ce nombre double tous les vingt ans; et songez à la tâche her-
culéenne qui attend les Brunet, les Barbier, les Qoérard du
xxxvt* siècle. ^
Pour le moment, il me semble que rien n'est plus susceptible
de contribuer aux progrès de la science à laquelle se consacre
le Bulletin^ que les catalogues des collections un peu intéres*
sautes, lorsqu'ils sont accompagnés de notes utiles. Ce genre
d'ouvrages est peu commun ; Ton en possède deux fort remar-
quables, que l'on doit à MM. Renouard et Leber ; il est fâcheux
f|u'il n'en existe pas davantage.
Possesseur moi-même d'une bibliothèque un peu considérable,
j'ai dû en dresser l'inventaire et y joindre quelques observations;
je prends au hasard quelques unes de ces notules ; elles ne por-
lent point sans doute sur des livre^ d'un haut intérêt , mais je
les crois peu* connues , et tout ce que j'en dirai , je l'ai vérifié
4ivec soin; personne, d'ailleurs, n'a encore, à ce que je sache,
«ongé à faire mention de ces bouquins*
BUlLBTm DU BIBLIOPBfU. 469
Àhnanach Royal , commen^mi avec la guerre de 1701. Paris,
de l'imprimerie royale do PetiuLoois (HoUaude), in-folîo.
Je n'ai reneontré sar aocan Catalogne le titre de ce recueil ;
il se oompoae d'an frontispice satirique et de 17 caricatnnes
centre Looia XIV on Ftiilippe Y ; elles ont sans dente pam aussi
isolément. Elles sont accompagnées de versvflamands, anxqnela
on en a joint parfois de françaisr et toute cette poésie est aussi
plate qu'injurieuse. La lÂ* pUmche démon recueil se trouve si-
gnalée sûr le beau catalogue de M. Leber {n^ 6024) ; c'est celle
qui représente Louis XIV et son petit-fils sciant le monde ; ma-
dame deMaintenon arrose la scie-
Le Temple de la nativité du Roi^ par Ant. de Hontméran. Pa-
ris, 166Mn-4«.
Bien différent de l'ouvrage qui précède, celui-ci, gros volnnie
de 532 pages, est curieux par l'emphase des éloges qu'il pro-
digue au Roi, à ses vertus, às^ béante, à sa bonne grâce.
L'auteur est un pédant qni bourre ses sottes adulations de cita-
tions empruntées à l'Ecriture et à tous les classiques grecs eu
latins. Il croit aux contes les plus absurdes; il admet tout; il a
foi robuste a l'astrologie ; il écrit de longs chapitres pour dé-
montrer sérieusement que les rois sont des demi-dieux, que le
raisin est le roi des fruits , que le roi d'Espagne guérit les pos-
sédés, et celui de Hongrie fait cesser la jaunisse. Tout cela ne
l'empêche pas de discuter avec un imperturbable sérieux , de
la façon la plus ridicule, et avec une prolixité rebutante, des
questions du genre de celles-ci : Pourquoi le roi est-il né à
Saint^Germain? Pourquoi est-il né un dimanche? Pourquoi est-
il né à l'heure de midi? Pourquoi est-il né au déclin de la
lune?'
A. àlestrali Carmina r^rognt4^ adregem. Avenione, 1621,
în-8». /
Ce livre est l'œuvre d'un avocat qui n'avait sans doute point
de causes à plaider > et qui, pour se distraire, sa livrait à des
470
BULLBTIKf DU BIBUOFHILE.
X
tours de force poétiques d'anç extrême difl&colté. Il écrit des
vers grecs rétrogrades; il en écrit de latin» : voîpi le débat
d'une pièce de 1 12 vers qu'il adresse au chaôcelier Du Vair ;
Si TÎridam (Vair) adiri tia -
(O Domine) Tere ; reni modo
Serenas serenè tene res ; sane res
Et'poemata nidulo ludi mata meople.
• _
Ce petit chef-d'œuvre se termine ainsi :
Me cape (Regni Pan) 6 dona piaffera paoen
Unam avide pacem-Me cape (Diva) manu.
11 adresse encore an même chaacelier de nouveaux compli-
mens dn même genre :
Salua sigillo cera (Vare) côllîgis aulas, etc.
Il compose en Thonnenr dn brave Grillon, an Tumulus rc"
trogaduSf dont nous ne citerons que le premier vers :
Si cludo Domînum, aedea muni modo (dulcis).
11 écrit, tonjours en b'imposant d'aussi rudes entraves, des
hymnes àja louange de divers saints ; il s'amuse à des énigmes;
ses vers latins ^nt remplis de mots empruntés à la langue
d'Homère et de Platon. Tout cela remplît 96 pages; le reste du
volome en forme 99 , qu'occupe un commentaire anonyme fort
émdit , mais fort indigeste sur les vers grecs de Mestral.
Nous sommes entrés dans ces détails, parce que nous croyons
ce livre fort peu commun et presque inconnu. Nous l'avons inuti-
lement cherché sur les listes des innombrables poètes latins mo-
dernes qu'avoit réunis Courtois (voir son catalogue, Merlin,
1820). M. Peignot, qui parle des vers rétrogrades et qui en
copie danâ ses Amusemens philologiqttes , passe sous silence le
recueil que nous annonçons, et que nous regardons comme le
plus étendu dans ce genre; il faut queJe aavant bibliographe
Dijonnois en ait ignoré l'existence.
Elégie FausU (A.ndreKni), in-4\ Paris, 1496.
J'indiqae cerecoeil de vers d'un poéie qui est loin d'être aans
mérite, parce qu'il faot qti'il soitratej paisqoe le Repmi$0ri\
BULUBTIM DU BIBLIOFHILB 47t
bibUographicum d'Halo (Slultgariiœ, 1S36), le traité le plas
considérable et le plus soigneuaeroent rédigé^ qui ait été consa-
cré à la typographie dn xt* siècle, se borne à mentionner cette
éditioo sans la décrire (n* 1089). Deux grandes figures en bois
occupent le reeto et le verso du frontispice; le volume renferme
34 pièces de vers; il porte les signatures a — giiii; voici la copie
fid^ de la souscription : impresso Piwisius (sic) //i Campo gaiU
lardo per guidanem Alercatorem, anno a Chnsiiano naiali
M. ccce. Lxxxxvi 4io ix sepiembrit.
«
F, Bapiiste MiuUuani, iSuccoUca seu adqlescentia in dec^mœ^o»
gas divisa^ Pictaviis (Jehan Bayer et Guillaume Bonchet),
1498, in-4^, aign. a,ii— f ,i. Une pageentière.cMtieQt24 vers«
Il bnt qne ce volnme soit encore plus rai^ que celui dont nous
venons de parler , puisqu'il est resté inconnu à HaTn, et par
conséquent à Haittaire, à Panzer, à tous \ts annalistes de Tim-
primerie. Le Repenortum déjà cité fait cobnoître (tom. 1,
p. 3fO| n^ S399-2402) quatre autres éditions de ces égîognes.
On sait <iué malgré tous ses défauts, rinfatigable versificateur,
auquel nous devofeis ces poésies pastorales , jouissoit d*uiie répu-
tation édatante au xvi* siècle ; Erasme, lui-même , nita jusqu'à
le^mettre à côté de Virgile I
La Faudilé de SaÎNt-C/oudp ptfts Paris, lu-folio, sans lieu ni
date, 49 pages.
Selon' rariicle que hi Biographie Uniç^nelM donne au père
Gnyart^ auteur de cet ouvrage, celte édition seroit tellement
rare qu'on n'en conuoît qu'un exemplaire, celui du duc de La
Vallière ; assertion aagérée, puisque j'ai on exemplaire de cet
in»l6lÎ0j et qu'il en existe sans doulo d'antres; j'ajouterai que le
taxe s'accorde en tout point avec celui de l'édition 1612^ petit
itt*8^ (sur laquelle on trouve «ne note an catalogue Leber,
n. 4040)^; les fautes d'impression même y sont reproduites.
472 BUUJniN DU BIBLlOPIflLif.
Histoire du crucifiement de Maihieu Lovât,
. Une lettre de 24 page» în*4, écrite de'Veniae le 30 mai 1806r
par le docteur C. Raggîeri , forme celte plaquette ^ee non»
avons payée assez cher à la vente de M. F. D., en avril 1840.
Uindivido qui donna un exemple aussi étonnant de fsnfitisme,
étoit on cordonnier, né dans le FrionU et lont-à-hit illettré. Il
avoit qoarante«six ans, et, quatre ans avant, imitateur d'un père
deFEglise, qu'on n'est guère tenté de prendre pour modèle, sons
ce rapport, il s'étoit, comme Qrigène, fait Pamputation géné-
rale et complète, et avoit, par la fenêtre, jeté dans la rue ce
dont il venott de se priver. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est qu'il
se guérit promptement et complètement, sans avoir recours aux
soins d'un médecin . (Il seroit curieux de rapprocher de ce fait
les excès commis sur eux-mêmes par lesMommiers enSnisse et la
secte des eunuques qui se trouvent dans las environs d'Odessa.)
L'exaltation de Lovai allant toujours en croissant, il finit par
construire une croix, s*y attacha, a^y cloua les pieds et les mains,
se fit de plus une blessure an côté pour figurer le coup de lanoo
dont parient les évangélistes ; il s'étoit avant tout couronné
d'épines, et à force d'adresse et d'énergie, il parvint à Caire
tomber en dehors d'une fenêtre la croix sur laquelle il étoit étendu
et que des cordes retenoient à une poutre. Il étoit nécessaire à
la complète exécution de son dessein qu'il se montrât crucifié
aux regards du public.
On se hâta d'aller détacher ce martyr volontaire, on le soi*
gna; ses plaies gnânrent promptement ; on l'envoya à l'hôpital
des fous, sa raison ne reviut point, il s'imposoit des jeûnes ri-
goujreuxi il resta jusqu'à douze jours sans prendre de nourriture,
et il mourut enfin quelques mois après son admission à l'fios^
pice.
Ces détails sont étrangers à la bibliographie, mais j'ai pensé
pouvoir les insérer ici, afin de donner une idée d'un opuscule
rare et remarquable en son genre. Ne peut-on pas lé mettre à côté
d*nn livret in'32 dont un exemplaire sur papier de Chine, fi-
gure an catalogue de M. Nodier (janvier 1830, n. 66)? Cest
l'œuvre d'un illuminé qui s'intitule le Fik de Phomme^ qui
BULLHrm ou BiBUoraïu. 47S
veut qu'on le jette à Tean, attaché avec des chaînes de fer à une
grosse chaîne, et qni s'engage à ressasciter dans trois jonrs.
Nons le r^épétons avec dn homme d'esprit : quand verrons*nons
parottre une histoire de la crédulité humaine^ faite d'apris U
modèle d'nnehisunre de la fièvre jaune. •
Fropos rmtiques âa moisira Léofè LadrfyM (Noël da Fail). Or-
lénns» Éloi Gibier» sans date (vers f 680), in-16, 127 pages.
Cette édition est rare sans doute » car je ne connois jnsqn'è
présent adcnn bibliographe qui en ait Csit mention ; la Biogra-
phie UnivelMlle n'en dit rien ; elle ne figure sur aucun des ca*
taloguea les plus riches en vieilles facéties, et vous la cherche-
riea en vain dans l'inventaire de Pimmense bibliothèque La Val»
liere. Je ne la mentionne, cependant, que pour foire observer
qi^elie présente des diOérences assea sensibles avec le texte
adopté dans l'édition de Paris» 1732. Des traits asse^ heureux,
des saillies naïves ont disparu dans la réimpression moderne ;
en voici un exemple pris à l'ouverture du livré :« Le bon homme
« Bebin Chenet commençoit un beau conte du temps que les
« béates parloyenl (il n'y a pas deux heures) » : telle est la le-
çon ancienne ; la nouvelle édition porte : • le bon homme Robin
« Le Clerc commençoit de conte de la Cigoigne dn temps que
« les bestea parloyent. • Je regrette les deux heures qui me
rappellent les trois, jours que, dans la même Ghrconstanoe, in-
dique Rabelais, liv. 2, ch. 15 (1). La liste des Beau injurieux
(i) Avant Rsbelais, Aimoia avoît dît : £ù m ttmfvM^ tfmo Aummm êopia
ehfmntim mmeUâ merat tmmumiiius Urrm (Historls Franeoniai, I, to). On
troaw dans les chroBiquet Saint-Deni« (Recueil des Hwtotieue des Gau-
les, III, i6&) en ec Um$ qu9 Uê basées parloimU cl daiis Bsrtoldo (p. Sg)
fÊtmido If betiie pariavano. Straparole a dit de même : jiu temps jHUâé que
iêt èesies parhieta, (Édit. de Lyon, t6t i, II, 4>^-)
Aa temps que les bélos parloient ,
C'étoit, il m'en souTiënt, la semaioe dernière. [Lemonnier.)
f Au temps que les béies parloienl»
Non pas hier pourtant. {jtrnauU,)
è74
BULLETIN DO BIBLIOPlULe.
dont se gralifiei&iniatiielleiiieoiles VindeloiseB et les Flamieunes,
a subi de notables retraochemens dans Tédition moderne.
L'édition d'Orléans se termine à la chanson de maistre Ho->
goet^ Elle ne contient donc rien de ce qni remplit les pages
156-174 de l'édition de 1732.
Je m'abstiens d'autres détails minutieux et qui seroient d'un
bien faible intérêt ; j'ai eu pour but de noter que lorsqu'on
réimprimera (et il est surprenant que déjà l'on n'7 ait pas songé)
Noël du FeiU Bauchet» Gholières» Daaperiiers et autres piquans
et ingénieux écrivains^ lorsqu'on fera, de ces amusans récits
aussi précieux pour l'étude de la langne que pour celle des
moBurs, un volome dont la place est d'avance retenue daiis tou-
tes les bonnes bibliothèques à coté de Rabelais^ il Caudra bien se
garder de reproduire servilement et sans examen le texte des
réin^ressions données, dans là première moitié dn siècle der*
nier j il faudra comparer avec soin les éditions originales, les
cpllationnei* avec celles qni lea ont suivies de près; alors d'an
examen attentif de ce qu'on auroit pu prendre pour d'inntiles
bouquins, il résultera une foide d'heureuses corrections da va*
rûu^tes délicieuses.
y
( ' ' Monarclùe des Sotipses.
' Gel ouvrage est bien connu. Publié d'abord en 1645 , réim-
primé plusieurs fais, traduit en diverses langues, il se saisît de
L'attention publique. Les bibliographes ont longuement disputé
snr la question de savoir à qni il faut l'attribuer; on a indiqué
comme auteur Scioppius, Inchœfer, Gontareni, Scoti et d'au-
tfea encore; oe n'est pas ce que notis voulons examiner. Tout le
monde y a v«i une satire déguisée contre les Jésuites ; un etxa*
BRen attentif dn livre pourroit donner de la vraisemblance i
une autre supposition. Selon Técrivain anonyme, les Solipses
tirent leur origine d'un œuf d'aigle qui tomba de l'arche de Noé,
et qui, sons la double influence du soleil et de l'arc-en-ciel, en-
gendra des hommes. Ce n'est qu'à Taide des iuterpréutions les
plus forcées et les plus contradictoires qu'on parvient à appli-
quer e« passage et une foule d'autres rêveries à la compagnie de
B _■ _
BUUBniC DU BIBLIOPHILB. I7S
♦
Jésus. En supposant, aa contraire, comme nous le faisons, qoe
le nom de Solipses cache une de ces sociétés secrètes qui ont
tooieiiBs anbsisté dans Vombre, une assodation de Templiers, de
Rose-Croix, de disciples de Van Helmi^t, de gens infatnés àè
cabale, d'alchinûe, de sciences occnkes el forcés de dissimider
leurs idées peu orthodoxes, nous arriverions aiaénent à domier
an livre qui nous OGcnpe un sens suivi et aussi clair que le pei^
mettroient l'obscurité de la matière qui y est traitée et Vexa^-
ration ou les réticences d'un auteur soigneux de eonvrir ses
idées d'un voile assez épais et attentif peut-être à dépayser par-
fois son lecteur. Ce qu'il y a de sûr, c'est que l'on tombe dans une
foule^ d'absurdités en adoptant le système suivi dans les remar-
ques du traducteur françois (Restant), système d'interprétation
historique, régulier, suivi et trouvant toujours et partout les
Jésuites. C'est ce qu'il nous seroit facile de démontrer, mais
ce travail nous mèneroit loin et personne n'auroit sans doute le
courage de nous lire.
La Sophonisbe, tragédie par HelyeGarel, Angevin. Bordeaux,
chez Arnaud Du Brel, 1607, petit in-12, titre, p. 3 — 186, et
un feuille non chiffré pour ferrata. I.es 28 premières pages
sont remplies par une dédicace en prose au président de La-
lane; divers morceaux poétiques à la louange de l'auteur, et
on avant-propos en vers.
Cette pièce doit ôtre fort rare; aucun bibliO|fraphe, aucun
catalogue (à ma connoissance du moins) n'en fait mention (1) ;
il n'en est pas dit un mot dans la Biblioihiqué du Théâtre'
François (Dresde, 1768). M. de Soleinne , don| l'immense et
admirable collection dramatique renferme tant de raretés , et
qui connottsibien tout ce qui a rapport à cette branche de la
Uttératnre, ignoroit absolument l'existence de cette tragédie,
dont j'ai eu le plaisir de lui procurer un exemplaire déterré
(i) M. t>u Eôzoir qui, dans la Biographie uniwerteUe (art. Soraornsai),
chfercbe à indiquer toutes les pièces écrites sur ce sujet, n'a point connu
oell#-ci.
4T$ BOUBTm DD BnUOPOLB.
fhms la biblioilièque da rieux chateaa ^a département de la
Dordogoe.
Gomme poète» Gard est loin de ponvoir prétendre à u mg
dittingné. Il met nn long prologue en tête de chacan de ses cinq
actes. On voit snccetsiirement apparottre Plaiony la Fortane,
rHymen, Han et Jupiter. 11 entremêle an dialogue des chœurs
de soldats romains on numidiens, d'africains, de femmes.
La première fob qna^ Sophonishe parott sur la scène, die s'ei-
prime ainsi :
« Qui , au pouToir csadoc de la pniasanoe humaine ,
Imprudent» a lo^ aon espértnee raine F
Qui, ertdttle, se fie aux maables finreura
Et au flux paaaager des lerrestres grandenraP
Qui , pour avoir le front paré d*un dîadeame»
Pour seoir entre les roys se mesconnott soj-meame ? »
Lorsqn'die s'est em|poisonnée» voici comment le chœur dé*
plore cette catastrophe :
m Sus» faisons, compagiies»
Que les plus aocTûfM
Itochers des montagnes
Seelient nos regrets ;
Que, d*una Toix babiliarde.
Echo dans le cid les darde.
»
Faisons au rÎTago
Des langoureux ports ,
De nestre Garthage
Résonner leurs bords ;
Que des troupes de Prothée
Soit.nostre Toix écoutée. »
On jugera sans doute ces citations suffisantes. .
Un poëme du même aiiteur» sorti des presses du même impri-
meur (sans date) et dédié an même président^ s'est trouvé relié
avecla Sophonisbe; il a pour titre le Triomphe tPAstrée; il
occupe quatre-vingt-trois pages. Nous l'avons lu et nous Tavons
jugé trop dénué d'intérêt pour en rien extraire ; nous le croyons
tout. aussi rare et tout aussi ignoré que la tragédie; c'est tout
son mérite.
VttlUtn itu %mi0-fi\Jiie,
ET
CATALOGinS m LIVBBS RARBS BT GUlUBUXy DE
LirréiiATUBBy d'oibtoirb» sTG^y qm
SB trouvbut a i:.a libbauib bb
j. TECBBNBR, PLACE
DIT IiOUVilB,
«• lî.
N* 11. JaIWIER BT FéVMBR 1841.
* •
'666 Anibbrt. Mémoire sur rancîenneté d'Arles. Arles,
t782,in-8,br 7-—
667 BBBfflBH (Nicolas). Le dessein de l'histoire de Reims,
ayec diverses curieuses remarques touchant rétablis-
sement des peuples et la fondation des villes de France.
i7eifiu> I6t5y in>4y avec fig 15 — •
668 BBBLiBR(THiop.). Précb historique de Tancienne Gaule,
ou recherches sur l'état des Gaules avant les con-
quêtes de César. Bruxelles, 1822» in-8. {Papier
vH.y . 10—»
669 Bbwvabd. Mémoires pour servir k l'histoire naturelle
de Provence. Paris, 1787, 2 vol. in- 12 , fig. . 6—»
670 Bbbteahd (MicaDà). Recherches sur les propriétés phy-
siques, chimiques et médicinales des eaux do Mont-
Dor, département du Puy-de«D&me. Paris, 1810,
1 vol. in-8 , cart 4 60
671 Boms. Rôyalle couronne des roys d'Arles. Avignon,
1640, in-4, cart. (Avec queli/ues notes manuscrites).
JRare. . . • . . • 18--»
»6
\
478^ BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
672 Carpentibr. Ay[>lï&be^in tironiauui)^ , keu ^tas tiro-
nis explicandi methodus. Parisiis^ 1747, cum fig.',
in-fol., V. m 15 — »
673 Chalmbii. Histoire deTouraine» depuis la conquête des
Gaules par les Romains , jusqu'à 1790; suivie dudic-
tionnaircf'des hommes célèbres de cette province. Par
r«, f828, 4 v.în-8, V. f.,fil., t. m. . . . 16—»
674 Chbvabd. Histoire de Chartres et de l'ancien pays
Ghartrain, avec une ^ description du département
d'Eure-et-Loir. Chartres^ anx, 2v. in*8. 10-—»
675 GmFFLET (P. «F.) Histoire de Tabbaye royale et de la
ville de Tovrnvs , avec les prev ves ' enrichies de plu-
sieurs pièces dMitstoire très rares. Dijon, 1664, in-4y
v. br 15 — »
676 CovnEB Demoiiet. Histoire du Bourbonnais et des
Bourbons qui 1 ont possédé. Paris, 1816> 2 v. in-8,
cartonné , avec une carte 8 — »
677 Court. Histoire des troubles des Cévennes, ou de la
guerre des Camisards^ sous le règne de Louis XIV.
^/a«, 1819, 3 V. in-12, br. . ' 6— »
678 Costumes. Recueil de douze costumes suisses, civils et
militaires, hommes et femmes du xvi* siècle, gravés
d'après les dessins originaux du célèi)re Jean Holbein,
qui se trouvent à la Bibliothèque publique de Baie.
Bâle, 1790, fig. coloriés 15—»
■
679 GuRiosrrBS de Paris, de Versailles et de Marly,. Vincen-
nés, Saint-Cloud et des environs^ etc. (par L. R — ).
Paris f 17?1, 3 vol. in- 12, avec cartes et plans, mar.
r., fil., tr. d. Ancienne reliure.
Le tome 3 conUent le nouveau voyage de France, par le même
auteur.
680 Hblarrre. Notice sur l'ancien royaume des Auvergnats
et sur la ville de Clermont. Clemtont, 18d5, 1 vol.
iu-8, cart 6 — »
vfjtAJBtm DU MeuoniiLB. 479
681 DimYRAT. Recueil de diTerses poésies sur le iitespas
de Henry le Grand , très chrestiën toy de France et
de Navarre , et sur le sacre et couronnement de
Louis XIII, son successeur. Paris, 1611, in-4y demi-
rel. m. r 15 — »
Sor le Terao du titre un beau portrait en pied de Marie de
682 Essais historiques et critiques sur lè département de la
Ifeose-Inférieure en général, el la ville de Haestridit
en particulier^ Maettrieht, ifM)S, in*8| cart. 8 — •
683 fixAMBN des nouveaux écrits de la Provence sur la pro-
pk*iété du Rhdne. Paris, 1768, in-4, v. mar. 12 — »
684 Fabbe. Panégyrique de la ville d'Arles, suivi de remar-
ques historiques pour prouver les faits avancés dans
le discours et pour servir à l'histôii^ de cette ville.
Arles, 174S, petit in-8, t. m 7 — »
685 F&tBiBif(IlmalliCHBL). Histoire dé T Abbaye royale de
Saint-Denys en France, contenant les vies des abbez
qui l'ont gouvernée, etc. Paris, 1706, in-fol. v. br.,
fig 20— •
^86 F<wpBfn (FkAMc). Bibliotbeca Belgica, sive vironim
in Belgio, vita, scriptîsque illustrium cittâldgns, ex.
recens. Val. Andreœ, Aub. HircBi, Franc Svertii et
aliorum* BrusseUis, I7S9) 2 vol* itl-4, v. f., dent.
Exemplaire dans lequel on a ^outé beaucoup de portraits à
ceux qui se Ut>UTent déjà^lans les exemplaires.
687 Fbbdho (AimBriJB-lEAxi]iiE.iAia).OesttNram popiuli Poloni,
sub Hetirico YiJesio, polonorom postea vero Franci»
rege, Dantisci, 1652^ in-4 , v. b. {Aux armes de de
Tkou,) 15 — »
688 Gaujuuu». Histoire de François !«>', de Charlemagne,
de la rivalité de la Francç et de l'Angleterre. 12 vol.
in-8, pap. vél.» d.-rel.» v. bl. n. v, {Bel ex.) 72 — •
I
I
480 BnURIN DO BIBUOPBILB.
689 GAULBO-GALiun. TuUe li opère. Bologna, 1656, ei Pi-
renz€f 1710, S vol. in-i, v. f., &g. • • . 15 — »
690 Gaixand. Hémoires poar ThiBioire de Navarre et de
Flandres, cou tenant les droits du roi au royaume de
Navarre. Paris, 1648» in-fol., v. br.
691 Gaitdklot. Histoire de la ville de Beaune et de ses an*
tiquités. Dijon, 1772, in-i, br 6 — »
692 Gaulthbhot (Dbiob). Antiquités de Lengres, ou LangreSt
retirées du tombeau de son antiquité. Lmgres, 1649,
in*4, V. ant. . 15 — v
698 Genbbaivb. Histoire naturelle de la province de Langue-
doc, partie Minéralogique et géoponique. l^antpelUer,
1776, 5 vol. in-8, rel., v. mar.
694 GooBB. Histoire du dudbé de Normandie, avec des cartes
etgrav. Bouen, 1815, 3 vol. in-8, br. en cart. 12 — >
695 Goya (Frangebco). Recueil de caricatures espagnoles,
(80) in-4, broché. ........ 118—»
Livre rare et radierché, très remarquable sous le rapport de
la Térité et de la hardiesse des conceptions.
I
696 GEéGonuB n'EBoroinr. Histoire de la ville de Roye, dépar-
tement de la Somme, avec des notes historiques et
statistiques sur les communes environnantes. Noyon,
1818, 1 vol. in«8y cart. non rogné. . • 18 — »
On a ijouié à ce Tolume une brochure de 86 psges , du même
auteur, sur l'origine de la langue picarde.
697 Gnnoi et IhnnuiT. Correspondance littéraire , philo-
sophique et critique, adressée à un souverain d'Alle-
magne> depuis 1753 à 1790. Paris, 1812-1814, 17 vol.
in-8, V. f., fil., tr. d. Très bel ex. . . • 40— »
GetlA édition a été publiée de la manière suÎTsnte : la pre-
mière partie, contenant la correspondance depuis 1753 jus-
qu'en 1 769^ a été publiée en 18 f 3, et forme 6 vol. ; la deuiième,
eonlenaut la oorrespondance depuis 1770 jusqa'en 17B9, a été pu-
BOtLBrin DU BlBUOmiLB. ^ 481
bliée, «vani la preiuîère^ en i8ia, et forme 5 Tot;; \% irôisi^ine,
parue en i8i4t eontient les lettres depiiU 178a à 1790» et forme
aussi 5 vol. Le tome 16 est un supplément k la correspondance
publiée en i8i4>
Laméme. la vol. in-8, denii-rel. ..%.... 3o— »
o
998 Gbosbr (rabbë). Mémoires d'une sociélë célèbre, consi^
dérée comme corps littéraire el académique, etc., ou
Mémoires des jésuites sur les sciences, les belles-let-
tres et les arts. Paris, 1708» 3 vol. in-8, cart. avec
fig 18—»
Ces trois volumes sont le commencement d'une collection de
Mémoires des jésuites sur les arts et les sciences, qui n'a pu être
continuée; ils contiennent des dissertations sur la théologie, l'hia-
toire ecclésiastique, les antiquités, sur les médailles (i5), les
belles-lettres, la géographie, les Tojrages, Thistoirc naturelle, par
les pp. Toumemine, Daniel, Menestrier, Gastelet autres.
699 Qvnm d'Amsterdam , ou Description de ce qu'il y a de
plus intéressant. AmsU, 1811, in«8 avec plan 6 — »
700 Gvu- Description des arènes » ou de l'amphithéâtre
d'Arles, yjfr/aj^ 1666, in-4|demi-rel., avec plan. .7 — »
701 Marseille, ancienne et moderne. Paris, 1786,
in-8 , V. mar 4—»
702 Henry. Histoire du Roussillon, comprenant l'histoire
de Majorque. Paris, Itnp. roy., 1836, 2 voK in-8,
gr. pap. 18 — »
703 Hébodotb. Histoire d^Hérodote , traduite du grec (par
Larchcr), avec remarques, etc. Parisy Crapelet, 1802,
9 vol. in-éy demi-rel., m. rouge, n. rogné. 60 — »
704 HiSToiBB de la ville de Chartres, du pays chartrain et
de la Beauce (par Doyen). Chartres, 1786, 2 vol.
in-8. . . . . , 8~a
705 HhsToiBB de la ville de Rouen où Ton voit l'origine et
accroissement des églises paroissiales et collégiales,
etc. (par Farin). Rouen. 1668, 4 vol. petit in- 12, v.
br. (Fatigué). . , 10— •
4ffi BUUUniN DU BIBUOPHILB.
706 HoMiHBT (Louis). Histoire des droits ancieus et des pré-
rogatives et franchises de la ville de Saint-Quentin.
Paris, 1781, in-8, broché. 8 — »
707 Lagépede. Histoire générale, physique et civile de TEu-
rope. Parisi 1826, 18vol. in-8,broché. . . 25—»
708 LaHabpb. Œuvres. Paris, 1830, 1^ vol. in-8» demi-
rel. . 24 — »
Celte édition contient : 1. 1,3, théâtre ; 3, les poème» et poésies j
4» 1^' éloges; 5, discours et mélanges; 6, 7, ics douze césars ;
8, la Lusiade, leshuit premiers chants de la Jérusalem délirrée, la
Pharsale;9, la Version des pscaumes; to, ti, 13, i3, la Corres-
pondance littéraire; t^» i5, Littérature et critique; 16, Fragmens
de l'apologie de la religion; 17 Commentaires sur Ypltairej
18, des notices sur La Harpe, le rapport de M.-J. Chénîer sur le
Lycée, l'Examen d,u Philoctète par M. Gail, un Indes, l*Examen
de plusieurs assertions hasardées par La Harpe dan» sa philoso-
phie du XTiu* siècle.
709 Lbbbuv (l'abbé). Mémoires concernant Thistoire ecclé-
siastique et civile d'Auxerre. Paris, 1763, 2 voU in-4,
V. m 28— «
7 10 Iaorani» d' AinsT. Histoire de la vie privée des Fran-
çais, depuis Forigine de la nation jusqu'à nos jotirs.
Parw, 1782, 3 vol. in-8, cart 9—»
Autre édition publiée par Roquefort, 3 v. in-8. 1 3 — »
711 Voyage fait en 1776-88, dans la ci*devant
Haute et Basse Auvergne, départpmens du Puy-de-
Dôme, Cantal et Haute-Loire (par Legrand). Paris,
an UI, '3 vol. in-8, cart 12—»
712 «— Fabliaux ou contes, fables et romans du xii«
et du XIII* siècle, troisième édition. Paris^ Renouard,
1829> 5 vol. in-8, fig., pap. vél 35 — »
713 Lb LikvKB (Jkjjr). Histoire de l'antiquité et sainctelé de
la cité de Vienne en la Gaule Celtique. Vienne, 1623,
in- 18 vélin. {Un peu mouillé.) 12 — »
\
I
BUIXKTJN DU BlBLIOPHItB. 483
714 laofVNOis. Histoire des villes vieille et peuve de llVancy,
depuis leur fondation jusqu'en 1788. Nancy, 1805,
S vol. in-8, cart 15 — »
715 LaBBHz. Summa historiœ Gallo-Francicœ civilis et sacrœ.
Argentorati, 1790, 4 vol. in-8» br 12 — »
Voytez sur cet excellent ouvrage la notice de M. Desnoyers
dans V Annuaire de la SoeUlé de V Histoire de Franœ^ année 1 837 .
7 1 6 Maan ( JoAifBns). Sancta et Metropolitana ecclesia Turo-
mensbsacrorum'suoroni potificum omata virtutibus,
etc. AugustcBf Turonumt 1667, in-fol., v. br. 18 — »
717 MaxB. Abrégé chronologique de l'histoire ecclésiasti-
que, civileet liltérairede Bourgogne, depuis rétablisse-
ment des Bourguignons dans les Gaules, jusqu'à Tan-
née 1772. Dijon, 1771, 8 vol. in-8, v. mar. 12—»
718 MiixoT. Elémens d'histoire générale, divisé^ en quatre
parties : Hist. Ancienne, 4 vol ; Hist. Moderne, 5 vol.;
Hisi* d'Angleterre, 3 vol. ; Hist. de France, 3 vol.
Paris, 1772-73 : en tout 15 vol. in- 12, niar» r., fil.,
tr. d. Aux armes de Choiseuil,
Très bel exempl&ire i3o— »
719 MoinviL (Amans- Alexis). Description du département
de rAveyron. Paris, an X; 2 vol. in-8, cart. avec
plan 10 — m
720 MoBLiBBB (Adsiâiv de la). Les Antiquitez, histoires et
choses les plus remarquables de la ville d'Amiens,
troisième édition. Paris, 1642, in-fol., v. br. 25 — »
721 Papon. Voyage en Provence, contenant l'état ancien et
moderne des villes, les curiosités qu'elles renferment,
et cinq' lettres sur les trouvères, les |ro^badQurs et
la vie de trois troubadours. Paris, 1787,. 2 vol.
V. éc 10—»
L'édition de 1780, en un volume în-ia, est inoinR complète,
et cependant encoio rcrhcrchcc 6 — »
Son histoire de ProTcncc , 4 '^ol. in-4 36^»
461 BUILKTIN mi BIBLIOPSIM*.
722 Plutarqite. Les Vies des honmies illustres, grecs et rch-
mains, et les CEuvres morales et mêlées, translatées-
du grec en français, par J. Amyot. Paris, Fascosan,
1567-74,13 t.y 12 V. in-8, m.v.^xx.A.Belex. 160—»^
723 PoRTEFKuiLLB nu giibvaubr(insRoiiibiix). Premier cahier
contenant ce qu'il y a d^ remarquable à Arles. Arlu,
1726, in-4, cart 6—»
724 PoRTBAitfe DBS R0Y8 1» P0LOGN&9 depuîs Tan 560 jusqu'à
présent (1 606), avec un abrégé de leur via et faits, ex-
traits des historiens anciens et modernes. (45 portrait»
in-fol.> demi-reL , v. f 25 — »
725 PoRTBAiTs des princes de Maurienne, comtes et ducs de
Savoy e> depuis l'an mil jusqu'à ce jourd'hui, 1620^
(27). Idem des princes et ducs de Venise^ depuis 679».
id. (94). Id. de Naples(ll). Letoutrel. d.-rel. 30—»
126 PoRTRATTS dc plusIcurs hommes illustres qui ont fleuri
en France depuis 1500 jusquesk présent (1620). H 4
portraits in*fol., demi-rel., v. f. . . . . 35 — »
71^7 PoRTRAiTsdes roys d'Angleterre, depuis Brutus jusqu'au
roy Jacques, premier du nom, à présent régnant. 137
portraits in-fol., demi-^ei., v. f. . . . . 35 — »
728 PoRTRArrs de tous les chanceliers et gardes des sceaux
de France. 95 portraits in-fol., dem-rel.» v. f. 20 — »
729 Pouxnr ne Luibna» Abrégé chronologique de l'his-
toire de Lyon , contenant les événemens remarquables.
deFhistoiredecelteville,etc.Z>)^anyl767,in-4,v.br.8 — »
730 PooPARD. Histoire de b Tille de Saucerre. Paris, 1777,
in-12, br 4—»
731 Rehouari». Essais historiques et littéraires sur la ci-de-
vant province du Maine, divisée par époques. Le Mansy
1811,2 vol. in-12,br 10—»
«
BDU«Til» DU BIBUOPHILE. 485
732 SiiiCY (SuvBSTBB db). Grammaire arabe, à l'usage de
Técole spéciale des langues orientales vivantes, avec
figures ; 2* éditiop augmentée d'un Traité sur la pro-
sodie et la métrique des Arabes. ParU, Impritn. roy.^
18Sly 2 gros vol. in-A, br 36 — »
733 Sauvt»- Habib. Recherches historiques sur Ne vers»
Nevers, 1810, in-8, br 8—»
•
734 Savaron (Jban). Les Origines de Glairoiont, ville
capitale d'Auvergne. Clairmont, 1657, 1 vol. in-S^
véf 9 — »
7S5 Sbovuv. Antiquités d'Arles, traitées en manière d'en-
tretien et d'itinéraire, où sont décrites plusieurs nou-
velles découvertes qui n'ont pas encore vu le jour.
Arles, 1687, in-4, fig 10— •
736 Systbmb DB LA Naturb, ou Lois du monde physique et
du monde moral, par Mirabaud (d'Holbach). Londres,
1770, 2 vol. in-8, v. m ^0— •
Exemplaire deNaigeon le jeune, préoieuz à cause dei noies qu'il
a consignées sur les gardes des deux volumes. Ces notçsfort éten-
dues et fort curieuses, dans lesquelles il affiche avec un cjnîsme
éhontj, l'athéisme le plus condamnable, contiennent des détails
secrets relatifs, non seulement au système de la nature et à son
▼éritable auteur, le baron d*Holbach, mab encore aux soins et
aux sacrifices de cet homme respectable {itous citons textuelle-
ment), de ce philosophe si zélé, pour eoniribuer à la destruction,
d'abord de tout système de religion, ensuite de celni de'l*ezis-
tenoe de Dieu, qui sert de base à tous les autres. Ces notes ren-
ferment aussi des particularités peu connues sur les rapporta
philosophiques ou littéraires du baron d'Holbach et de Naîgeon
aine; et enfin la liste ineompléle de trente-trois ouvrages com-
posés ou retouchés par lui, et publiés à ses frais, par Rey> libcaîre
à Amsterdam, dans le coupable but qui excite si fort l'admiration
et la reconnaissance de Naîgeon le jeune, tout glorieux d*y avoir
pris part en faisant les copies qui of t serri à l'impression.
V
y
486 ouLLBrm oc bibliophile.
737 Tableau général de TEinpire ottoitiAii difisé eu deux
parties, par (M. d'Hossôn). Poris^ 1790, 2 ▼. grand io-
Ibl.» m. r.i'fil.y tr. d 180 — »
Très bel exeiApIaire en reliure ancienne.
738 Tableau historique et politique de Marseille» ancienne
et moderne » ou Guide du voyageur dans cette ville.
Marseille, 1817, in-12, br 3 — »
739 Ternaux (Henbi)! Voyage de Nicolas Federmann le
jeuDe {Haguenau, 1 557) , publié pour la première fois ;
-^ de la Collection des voyages, relations, etc., pour
servir à l'histoire de la découverte de l'Amérique, pu-
bliée par M. H. Temausc .';... 4 — 50
740 Voltaire. Œuvres complètes, édition de Beaumarchais.
KehL, Société typog., 1785, 70 vol. in-8, figures deMo-
raau, GR4^D PAPIER véHn , inar. r., tr. dor. Très bel
exemplaire 350'^>*
Le même, édition de Beuchot. Paris, 1817, 57 vol.
in-12, demi-rei 57 — »
MANUSCRITS.
741 Baillt (J.-S.). Essai sur les fables et leur histoire.,
30 juin 1782, petit in-4, cart 76 — »
Mm. sur papier de 398 pages ; il est écrit à mi-page, tout en-
tier de la main de l'auteur, avec les ratures, corrections, addi-
tions, etc.9 tel qu'il Ta composé. On trouve ensuite, mais d'une
autre écriture, la mise au net de cet ouvrage en a vol. in-8, et
qui a servi de copie pour l'impression. Elle est aussi écrite à mi-
page et en contient 5i9.
742 BocLAowiLmuis (le comte de). Pratique abrégée des
jtigemens astrologiques sur les pat^yités. % vol. in-
folio, V. m, ; 7 — »
Mas. sur papier; le t. i a 67B pages, et le^ t. 2, Saa; il y a
quelques dessins d'astrologie. Les rohrgcs du devant des deux
volumes sont tachëâs de pourriture
1
BULUmN DU BIBUOPUILE. tô7
743 IlBBBBiAT, officier de galère et chevalier de Saint-Louis.
Ses ouvrajges divisés en deux parties : la première
contient son cabinet, la bibliothèque,' les instrumens
de physique, etc., des idoles rotnaîoes et égyptiennes,
des médailles, des lampes sépulcrales, des vases an-
tiques, des plantes maritimes et autres, des pierres
curieuses, des minéraux, des coquilles, des poissons,
etc. ; la seconde partie contient les descriptions géo-
métriques de toutes les pièces qui entrent dans la con-
struction , les agrez et les manœuvres d'une gabarre,
etc. Marseille, 1721, in*folio, mar. r. . 180 — *
Mss. sur papier de 960 pages, sans compter les tableaux, ta-
ble, etc.; il y a a5 grands desaiiis séparés, indépeodamment d'un
grand nombre sur les pages. Il est bien conservé. C'est l'original
de l'auteur, et celui présenté au duc d'Orléans^ régent, à qui il
est dédié,
744 DBRifiBBS CiONSEiiiS, OU Testament politique d'un mi-
mstre de l'empereur Léopold, eu 1705. Petit in-4,
m. bl. .... * ÎO— »
Mss. sur papier de i34 feuillels. On lit sur Je titre: Manuscrit
rare et précieux.
745 DionoNNAiBB msTOUQUE , contenant les conquêtes et
événemens les plus remarquables arrivés dans toute
l'Europe, dans le temps que Louis XIV a monté sur le
. trône, jusqu'à la paix de Nimèguc, avec les noms des
généraux qui ont fait les conquêtes, et Tannée à la-
quelle ils les ont faites. Iii*4, v. br. Armes de Bonnier
de La Masson 20 — »
Mss. sur papier de a54 pages.
716 Faits bt IhcTs mémorables de plusieurs grands person-
nages et seigneurs françois, et des choses rares et se-
crètes advenues en France, es règne de François 1*' à
Charles neuvième, contenus en la réponse faite par un
gentilhomme de Hainaut, etc. 2 aoftt 1505, in-4, non
rel., dans uti portefeuille 10 — »
Mss. sur papier du xth* siècle, de 538 pages.
488 BULLETIN OU BIBLIOPHILE.
741 GouTAiiD. De l'Histoire saiale. S vol. iii-4, v. f. 18 — •
Bfstf. sur ptffiier; il Tient de la biblîolbèque de M. Morel*
Vîfidéy n. 99^3 du Caulogue ; le t. 3 renrerme \* Histoire des Pe^
iriarehe* d^AUxanàrie^ etc., et le t. 5, V Histoire de» Papes,
748 JovBBfAL de la chambre de justice. 1661» in-folio, ▼. br.
'Mss. sur papier, de 565 pages. Journal de la cham-
bre de justice, tenue en 1716 et 1717, fait par H. d'Or-
messon, avec les tableaux des financiers et des somr
mes auiqueUes ils ont été taxés. 3 vol. in-folio, y. br.
Mm. sur papier. On a coupé des armes qui ëlaicnlsiir le plat
des ▼olmnes 4^"^*
749 Largbbb (P.-H.). Vie d'Homère, attribuée «H Hérodote,
extraite de l'histoire de Perse et de l'Inde, de Ctésias,
etc., trad. en françois. ln-4, non rel.. . . 75 — •
Mss. de 409 poges* Ce mss. , tout entier de la main de M. Lar-
cber, renferme depuis la page i63 jusqu'à lapajpe637 et dernière
du sixième toI. de sa traduction d'Hérodote, seconde édition ; il
n'y manque rien et est très lisible.
750 Notes msTOUQUBs sur quelques prisonniers détenus à la
Bastille, depuis l'année 1475 jusqu'en 1769. In-4,
cart 80—»
Mss. sur papier de 3a4 p^gts, bonne écriture ; les notes com-
mencent en 1475, par Louis de Luxembourg, et se termine par
le conseil supérieur du Port-au-Prince en 1769.
751 N01S8 BBSTOBiQma sur li^ ville de Mantoue. Mantoue^
1801, in-folio, cart 15 — »
Mss. sur papier de 4^ pages ; ou trouve sur le titre, dans un mé-
daillons, F*. S*. On a i^outé une carte italienne du duobé do
Manloue, gravée à Venise en 1769.
752 Petit MÉMOïKBdesprincipalesœuvresdeM. Félix Vialart,
évéque de Ghâalons. Petit in-folio, parchemin. 6 — »
Mss. sur papier du xvii* siècle, de 49 feuillets. Dans la^fo-
graphie Universelle, tom. 48, p. 337, à rarlicle de Félii Vialart,
BULLRIN DU HBLIOPHIU. 489
on dîl qu'un curé du diocèie, Pierre Gamîer, avoil composé un
recueil des principaux faite de sa rie, et que cetouvra^ est resté
manbscrit* Ce volume pourroit bien être celui dont il est ques-
tion dans cet article.
T&3 PBOGRAiofB d'un coars pour Tétade des antiquités.
12 feuilles, archéologie, etc., 97 feuilles ia-i» demi-
rel d6— »
Mss« sur papier du XTni" siècie de 1 19 feuillets, on a mis sur
le dos de la reliure : Heyne, arcbaslogie.
754 HmaoEML des armoiries des archevêqueSy évéques, etc.,
du temps de la régence du duc d'Orléans. In-8, ▼. br.,
dent. . . . ^ 20—»
i«7 feuillets de blasons, gravés et coloriés avec les noms ma-
. Buscrita. On trouve au commencement le portrait du duc d*Or-
léans; les armes sur la couverture sont celles de François
Honorât.
755 Bsuicnozf desToyages faits en Allemagne, Hongrie et
* Italie, dans les années 1664 et 1 665. lQ-4y y. br. 45 — »
Mss. sur papier de i353 pages; l'auteur étoit ecclésiastique et
aooompagnoit le duc de Brissac. Ce vojrage parolt intéressant et
instructif; nous croyons qu'il n*a pas été imprimé. L'écriture en
est très lisible.
■
756 RouiLLABD (SinABTnuv). La Polymnie cbrestienne, ou
hymnes et proses de l'église, traduites en yers firan-
çois» avec les hymnes spéciales des saints patrons et
saintes patronnes des paroisses de Paris^ ensemble les
saints patriarches des ordres monastiques , et autres
saints et saintes de récente canonisation. In-folio, non
relié 90—»
Mss. sur papier de aSy feuinets ; les 4 derniers feuillets ne
sont pas bien consei*véSy mais il ne manque pas d*éeriture. Nous
croyons que c'est le mss. original, et qu'il n'a pas été imprimé.
490 BULbBTIN DU BIBLIOPULI.
PUBLICATIONS NOUVELLES*
757 AvAjines (d*). Esquisse sur Navarre, avec notes justifi-
catives. Roiiên, 1839, '2 vol. gr. in-8 (imfir, sur papier
vél. fort). Le tome i Contient les preuves. . 20 — •
LfCttres conteoaDt l'histoire du château de Navarre , prèa
KTreux, depuis, w fondation (qS») jusqu'à sa démolttkni en 1 8S9.
Très important npur l'histoire particulière de la Normandie.
758 BouNo GoBJO etGulo fresco ou lou Gourmop Motat,
poëme patois d'A. Brugié (publié par M. Brunet deBor-
deaux)- Pfln5, 1841, in-8, br 2 — »
759 Collection de poésies « romans, chroniques, publiée
d'après d'anciens manuscrits et d'après dés éditions
des xv« et Kvi* siècles, publiée par M. Sylvestre. 10 vol.
in»16, br.
N® 10 Mirpuer des femmes vertueuses, . . 6 — »
La collection se compose des pièces suivantes :
1 Sept marchands de Naples. . . . 2 — »
2 Maître Aliborum. . ... . . . 1 — »
3 Quarante-six chansons 6 — »
i Roman de Richard 4 — »
'5 Assumptibn de Nostre-Damè, . . 9 — »
6 Les Proverbes communs. .... » — »
7 Nativité de Jésus-Christ 6 — »
8 Miracle de Éerthe. 15 — »
9 Bigorne. .......... 1 —
• I
I •
»
760 CoBRESPONDANGE diplomatique de Bertrand Salignac de
la Mothe . Fénelon , ambassadeur de France en An-
gleterre, pendant le xvi« siècle, publiée pour la pre-
IUJU,9Ï]N ou BIBLIOPHlUi. 491
mière fois par M. Ch. Pur ton Cooper. Paris ^ 1841,
tomes 5» 6 y . . . 16-^»
Tome 7 et dernier, contenant .les tables. . 9-~»
é ■
Publication entièrement terminée et qui doit prendre place à
coté de collections des mémoires sur Phistoire de France; cet ou-
▼ni^e, consciencieusement élaboré, n^est pas-destiné^ comme la
plHpaT't des publications cpbéméres,^ courir les qusis au rabais.
Le tirage en a été teirtr^int, et la Tent^ d'une partie des exem-
plaires ai déjl^ courert M frais de dépensés, h) p«u qui reste sera
scrupuleusement tenu« et même aux rentes, au prix libraire.
76 1 Goi]8aaiMaaai4« VéiAire mn H\ïchaid et .sm* ras orifhéb de
milsiquef suivi de. vechembes eur^la notatioB et sur les
instramans deiminif{ue a'^o21pltinche9. Paris^ 184t,
I Tol.: grand îii*4^ pa)^ de Hôllwde' .• . . 15 — »
Le miême papier Télin, fig*. ooL . . 30 — »
Tiré seulement à 8o exemplaires nuhiérotés.
Cette publication, très importante pour llitstoire de la musi-
que, contient une es^uitse bistorique de la musique occidentale,
depuis le premier aièole de éotre ère jusqu'au dixième , la rie
d'Hucbald, ses traités de musique, examen de son système; — de
la musique àwQ^cA; dte UVaûtees, lës^MK-ânieils Ife bitiflique an-
ciens et raoderiàés^ be^Uèéii|> dcfràgol^^ demosique ancienne
tirés des anciens manuscrits, missels, etc.; de plus, nous derons
dire, que H typogi|aiil^9 en ea^ irèa* mnmiiiable.^
762. Essais d études bibliographiques . su?r. .]fla,^jAfs (par
M. Brunet de Bordeaux). Paris, 1841» in-8, br. 2—»
Les amateurs de notre ancienne littérature sauront gré à
M. G. B. de son nouTeau travail sur les éditions de Rabelais.
763 GvTmfGUBii (Ulug) ivmàxxs. Prose et vers et poésies
diverses. Rouen, N. Pkriaux, 1840, in-12| br.
764 Jagob (Paul liAcnoix) BmuoniiLB. Dissertations sur
quelques points curieux de l'histoire de France et de
l'histoire littéraire (n^O)» (les citoyens nobles de Per-
pignan). Paris, 1841, in-8. . . . . . . 5 — »
765 (n* 10). (Réfutation du pamphlet de Dulaure).
^92 msuJÊrtfipWj bibuopsilc.
intitulé Liste des noms des ci-devant nobles, etc. 1 841 ^
in-8 7—.
76G LsBBUV. Eu et Tréport, guide du voyageur dans ces
deux villes. Rouerie Pèriaux, 1840, in-12# br.
767 Pabis (Matbdbu). Grande chronique, traduite par
M. Huillard Breholles, avec notes et introduction» par
M. le duc de LuyneSi tome 9 et dernier. Paris,
1841 * 1—n
768 PtanxnofBaTB (Gab. PkioifOT). Prédicatoriana» ou révé-
lations singulières et amusantes sur les prédicateurs »
entremêlées d'extraits des sermons bisarres» burlesques
et facétieux, prêcbés tant en France qn'à étranger,
pendant les xv*, xvi« et xvii* siècles , suivies dé quel-
ques mélanges curieux , avec notes et tables. Dijon,
Lagier, 1841, in.8 7—»
Mont nous rétenrona de parler de cette publieatioD intéressante
et curîeose dans le prochain numéro.
769 SAinLunn (Akatolb). Gaadebec et ses environs, 2«édi*
tion. Rouen, Pèriaux, 1841, in-l2, br.
770 Zbvobt et Punninr. Métaphysique d*Aristote, traduite
pour la première fois, avec notes et éclairciasemens
historiques. PariV, 1840» 2 vol. in-8, br. . 14 — »
/
'^■
#
BULLETIN
DU BIBLIOPHILE,
PUBUË PAR TBCHBNBR,
sons LA DiaiGTIOïl
MM. Gb. NoDiBft iT PAtLiif Paris,
AV«C LB CATALOGUE RAISOMli DU
LlfRBS Ï>E L'folTBIiak
:
N^ 12. Mars et Avril.
QUATRIÈME SÉRIE.
PARIS,
TECHEHER, ÉDITEUR, PLACE DE LA COLONNADE DU LOUTRE,
H» 11.
1841.
.l*!..!..*!.
==T
=®
\
Notices contenues dans le douzième numéro du Bulletin
du Bibliophile, 4* série.
>
DÎBserlation^ choisies de l'Abbé Le Beof.
Introducûou. 495
Première Dissertation sur le liea d'une ancienne ba-
taille donnée en Boargogne. 499
Snr les Chroniques de Sain^Denis publiées par M. Paulin
Paris, par M. Moreau. 506
Mélanges bibliographiques. — Sur les Catalogues de la
Bibliothèque du Conseil d'Éiat et du Roi. 51 &
— Sur la Littérature françoise contemporaine par Gué-
rardi par H. J.-M. Guidiard. 519
Variétés bibliographiques. 534
iMfBlMEBlB MAULDB ET BENOU,
RuoBaiilcul,9tt 11.
DISSERTATIONS CHOISIES
SE L'ABBË lE BEUF.
iNTRomiCTiopr.
il c'est fait depoia^ix ans un changement notabla dans les
esprits. En même temps qae les événemens sembloient jeter
poor la troîi^ème fois la France hors de son passé , les esprits
stodieiix aentoient le besoin d'étudier à fond, de connoître ce
passé dont oh leur avoit dit tant de mal. Les grandes collec-
tions historicpies» le Glossaipede Dncange, les grands onvrages
des bëoédiotiiis, depuis plusieurs années négligés et à vil prix^
reprirent sn^cessiTement de la valeur et parrinrentà de tels
prix» qo'on a dû penser» par exemple, à réimprimer le G/b^^aiVe
.de DucangCy dont les dix volumes in-folio valaient à peine 120 fr.
en 1830. Ce besoin de savoir, d'étudier sérieusement n'est pas
encore généralement répandu^ et nous avons malheureusement
nue foule de gâcheurs d'érndition> qui brochent on roman on un
feuilleton prétendu historique avec une ignorance et un aplomb
rnerveillenx. ^Toujours est-il juste de dire qn'on lit plus aujour-
d'hui» et plus de choses sérieuses qu'on n'en lisoit il y a dix ans,
et que le nombre des personnes studieuses s'est fort accru dans
ces dernières années.
L'abbé Le Benf est un de ces auteurs que la faveur publique
a arrachés à l'injuste oubli où ils restoient depuis long-temps.
Plusieurs de ses ouvrages (ses dissertations surtout) ontxjuintu-
36
496 BtiLunn do mbuophilk.
plé de valeur (1). On a senti qn*on ne poavoit paa espéfer de
connoître à fond l'histoire de France sans l'assistance de cet
habile commentateur. L^hlstoire de la première race, dfaoa
presque inextricable^ devient claire et précise sous cette simple
et savante plume qui contraste d'une manière si choquante avec
l^emphase obscure et philosophale de' Pécole historique mo*
derne ; la position de certains lieux illustres définie, certaines
locutions, èertains usages singuliers, d'anciennes superstitions^
restes du paganbme, racontées, examinées avec l'érudition la
plus profonde, la critique la phis exacte, le tact le plus exquis,
voilà ce que présentent les dissertations de ce savant antiquaire.
L'augmentation.succe^ive du prix des ouvrages de Tabbé
Le Beuf est une preuve du goût des amateurs pour ses savantes
dissertations. Malheureusement toutes n'ont pas été imprimées
dans des recueils qu'on puisse se procurer. Un grand nombre a
paru dans le Mercure de France et dans le journal de Verdun,
collections volumineuses qu'il est aujourd'hui peu facile de se
pixicurer, et dont d'ailteurs peu de personnes conseillent à s'em-
barrasaer. M. Leber, dan» son excdleMe c<^ellon, a réliti*
primé environ quinze disBertatione de l'abbé Le Beyf , exiraites
^ M^fcure de 1726 à 1738. Or, danA cet espace de nempe, Le
Beuf en a publié cent douze dus le Mercure (2)* Oh peut le
voir dans un catalogue de huit fbuillecs qui est à ^g| fin du A^-
ciwU de divers écrits^ Paria 1738, 2 vol. tfi«12.
Presque tontes sont aussi curieuses que ceHes qu'a données
H. Leber ; mais il a publié.seulement celles qui rentroient dans
le plan qu'il s'étoit tracé .
Noua avons pensé être agréables aox abonnés dta BuUetin dU
(i) Lss tniÎB volumes de Biaerkitùms sur tHièloire de Paru se sont
veadiis 3o fiance, «hes M. Daunou, exemplaire de conservétien médiocre ,
el cbes.M. Dcicîer, ea i834» 5 fr. 5 o.^
(a) Quelques» u^es de ces 1 13 dissertalÂons odI été reproduileBdansrles
Veriélét hitioriqutM^ Paris, 17 5a, 4 ▼ol. in- ta ; mais on n'a pasioujoura
réimprimé fidèlement les dissertations telles que l'abbé Le BeuF les avoit
données dans le Mercure J'ajouterai , à l'occasion des Fariilés 1Ustorlqu£s,
qu'on a mal è propos attrillué etelusiTcment ce recueil à Boucher d*Argis.
Ce n*aafc qu'un» oompilatiou d'^rtîoliBS eitraita du Mercure» et dont Im
Téritablos »ul#urs sont Lu Beuf, leiî. P. Texte, et autres.
wauMtm vo UBUoraiti. 49t
»
^iJkUophite^ ma eitrayast da Meroàtm «l da Sournal as Verém^
•I ea râmprimaiit racœsnfttiiiml dam le BmUeiin les disser-
CaCîoDs les ploi caneoses de l'abbé Le Beuf , qui n'ont pai <té
réiisprimées dans las VaHéiés histoH^ises , la colleciion de
M. Leber 4Ni ailleurs*. Nous y joindrons quelques dissertations
des autres rédacteurs da Mercure et du Journal de Verdun^
mats seulement lorsqu'elles se lieront à des disserutions de l'abbé
Le Beaf, et en seront -la tête ou la suite.
Moqs avions Tintention de faire précéder cette réimpressiott
ile quelques mois sur la vie de l'abbé Le Beùf, mais nous n'a-
vons» pour le moment, rien d'important à ajouter à Particle de
la Biographie universelle : nous espérons un jtfur, à l'aide d&
docomens dont l'existence nous est connuéf dohner cependant
quelques détails nouveaux sur le savant abbé. — Nous donne-
rons toujours le billet de faire part de sa mor( : ce billet, qu'ua
heureux hasard nous a fiait découvrir (I), n'est pas sans intérêt.
Il nous fait connoître la demeure de l'abbé Le Beuf ; il nous ap-
prend ensuite qu'il avoit été enterré dans l'église du Saint-Sé*
pulcre, rue Saint-Denis. L'église, comme celle de Saint-André
des Arts où reposoieut les de Thon , comme celle des Grands--
Augustins où se trouvoient les tombeaux de la plupart des poè-
tes du XVI* siècle, comme tant d'autres églises, hélas ! a été
détruite de fond en comble ! des maisons de six étages se sont
élevées surses raines ; le caveau, où le corps de l'abbé Le Beuf
a été déposé pendant trente-trois ans, sert probablement aujou-.
d'hui de cave à un marchand de vins, -et ses os ont peut-être été
jetés dans un égout 1 Ce billet est donc intéressant, puisqu'il est.
la dernière relique d!an des hommes qui ont le plus contribué,
â éclaircir notre histoire. -— Le voici :
Yods êtes priez d'assister au convoy^ et enterrement de vé^
nérable , scientifique et discrette Personne Messire Jean Le
Beuf, Prestre, Chanoine honoraire de l'Ëglise d'Auxerre, Cha-
pelain de l'Eglise collégiale du Saint-Sépulchre^ de l'Académie
(i) L'abbé Yîlain , auteur de Vffistotre de Flamel, écrÎToit beaucoup de
notée sur le dos des lettres qui lui ëtoîeut adressées. J'ai trouvé dans ses
papiers que j*aî ae^uis en i84o et qui faisoîent partie, sous le n* 1 15, des
oiaanscrîls de M. Hebure, le billet de faire pari imprime que je donne ieii.
M9 BuixBniv ou BuuovaitB.
royale des l)eUe64eUre8y décédé en m maison rnë dés Bour-
donnob (1); Qai se.iera cejourdhny yèndredy oncième Avril
1760 à quatre heures et demie précises du soir en ladite Eglise
Qoliégiale du Saint-Sépulchre rue Saint-Denis , où il sera in-
humé. Requiescatinpaee.
Nous commençons cette publication par une curieuse dis-
sertation sur le lieu d'une ancienne bataille donnée en Bour-
gogne.
Nous la terminerons par une notice sur la vie de Le Benf et
par un catalogue aussi exact que nous pourrons le faire de ious
ses ouvrages. Nous y comprendrons, bien entendu, les mémoires
et dissertations inaérés dans les recueils académiques et pério-
diques. Pour ceux de cette dernière classe, qui ont été repro-
duits dans des recueils de dissertations, nous donnerons l'indi-
cation du recueil et de la page où ils se trouvent. Quand une
dissertation insérée dans le Mercure ou dans le Journal de Ver»
dun n'aura été reproduite dans aucun recueil et ne se trouvera
pas non plus dans la nôtre, nous ferons connoître à nos lecteurs
les raisons qui nous ont empêché de l'insérer. Nous n'épargne-
rons rien enfin pour que cette publication soit aussi conscien-
cieuse que possible, et pour que les amateurs y reconnoissent
une œuvre entreprise et faite avec amour par un de leurs
confrères indignes.
UePariSy iSmara 1841.
Claude Gauchet.
(1) Nous ne pouToni écrire le nom de cette rue sans annoncer à nos lec-^
teurs avec un amer regret et une indignation profonde , que le magnifique
hôtel de laTrémouille, connu au xtii* siècle sous le nom d'hôtel des Grands
CameSux (créneaux), et dans eeluÎH!! sous le nom de la Couronne d'Or, et
situé rue des Bourdonnois, est aciueileroent en pleine démolition. LaTÎUe
de Paris, qui a un budget de quarante millions ; qui est plus riche que la plu*
part des états Allemanrls; qui trouve de l'argent pour faire des travaux pré-
tendus ailistiques du goût le plus misérable (voyez les superbes décorations
de la place Louis XV), n'a pu donner quelques cent mille francs pour sau>
rer un des deux ou trois hôtels remarquables que rinjure des temps ou la
maiti de sa populace a jusqu'à présent re.nperlés î
BULLIHN 00, BfBUOraiLB. 49^
Limul A M. Fbnsl, chanoine de Sbnb, touchant le ubv
n*Vim ANCnUINB BATAIUJB DONNÉE EN BomOOGNE (1).
* Si les anciens écrivains avoient été aossi soigneux qu'on l'est
aujourd'hui de spécifier les lieux où se sont données les ba*
tailles importantes, on ne seroit pas dans l'embarras où l'on se
trouve de nos jours, quand il est question de rendre en langage
vulgaire le nom des endroits où il y a eu des combats remar-
quables; mais nos écriTains se contentent de dire souvent ;
« Une telle année il y eut armée à tel lieu. » jinno M. C, IV.
Exercitus de Brioleto. Anno M. C. XII. ExercUus de Bracco
sicco. Anno M, C, XXIV* ExercUus de Monsteriolo. Anno
M. C. XXIIl. ExercUus de Candeio (2). Et quand ils font Pef-
fort de parler plus exactement, ils disent : c Telle année la
« guerre fut en tel lieu, et tel y fut tué. » AnnoD* CCC. XLI.
Bellum in FonianeiOf etc. C'est ainsi que dans une petite chroo
nique de l'abbaye de Yeselay, je lis à l'an 926. BeUum in Monte
Callau, ubi Garnerins Cornes cecidii. A la faveur de quatre ou
cinqmots^ il faut deviner le reste. Il est vrai que la bataille de
Fontenay de l'an 841, n'a pas tout-à-fait manqué d'historiens;
Nithard, qui y assista, en a fait une description dont on peut se
contenter. J'ai essayé de désigner à la postérité l'endroit où
cette bataille a été donnée; j'ai fait là-dessus une dissertation
assez longue, que j'avois promise au public dès l'an 1723 (3),
mais qu'il ne platt pas au sieur Simart, imprimeur, de tirer de
s«s portefeuilles pour lui faire voir le jour, quoique le censeur
royal et d'autres habiles gens lui aient donné leur approbatioi^
il y a plus de trois ans (4).
(i) Mercure de ftirier 1735, p. 968.
(3} Voyez lea diflërentei chroniques publiées par le P. Labbe, jésuite.
(3) Dans ma préface sur les Antiquités d^Auxerre^ imprimée en 1 7^ 3 .
(4) Il est question ici de la conlinuetion des Mémoiret de LUtèrature et
d*BUtoire dont on a rien tu depuis Tan 1731, quoiqu'il y ait plusieurs
portefeuilles remplis de pièces qui mentent de voir le jour, et qui sont apt
prouvées. Li B. — Cette Dissertation a été publiée par Le Beuf, lui-même,
dans son Recueil de divers écrits. 9m9, Barrois, 1738, 2 fol. in- 13, t. !•',
p. 137. C. G. '
BOUmil DU BIBUafWLB.
La bataille in Monte Callau n'a pas ea le ttème avantage ;
tout ce qa'on en sait, en rassemblant ks fragmens de di?enea
petites chroniqneçy se réduit à dire qn'elle Cat dQnni^ par les
chrétiens françois contre des païens (c'est ainsi qu'on appeloit
lesMormands, conduits par leor cbef Rainold) ; qne ces pa'leoa
y perdirent plus de huit cents hommes; mais qne le nombre des
chrétiens qui furent tnés alla à plusieurs milliers ; qne paisni les
notables, on comptoit un comte Warnier (qoc/d'antrea ne qua-
lifient que de vicomte de Seps), dontle cheYal fut tué, et lui ar»
rèté tout aussitôt et mis à mort, et que dans le nombre des blessést
fut Ansegire, évèque de Troyes. Un comte Hanasses, qne Du*
chêne dit être des seigneurs de Vergy, se trouva aussi à cette
guerre avec un évêque, nommé Gozeclin» qu'on croit avoir oc-
cupé le siège de Langre9* Voilà nn détail qui» tout succinct qu'il
est, n'a encore été fait par aucun de ceux qui ont écrit notre
histoire en langue vulgaire. Je puise les dix ou douze lignes qui
la composent, dans Frodoard de Reims, qui vivoitalors,dans le
Continuateur d'Aymoin, dans une chronique de Sens, dans la
chronique de Saint Marien ^'Auxerre du xnv siècle, dans la pe->
tite chronique de Vézelay ci-dessus citée» et dans une chronique
de Tours, publiée par domMartene an seizième tonre de sa grande
collection. Je n'ai réservé pour une plus grande discussion, que
le lieu de la bataille.
Il doit avoir été en Bourgogne , puisque ce fiit dahs le'
temps que les Normands la ravageoient, ainsi que dit Fro-
doard et les autres depuis lui, et un peu après qu'ils eurent
quitté les bords de la Loire, que se fit ce conflit ; mais dans quel
endroit de la Bourgogne ? Cest sur quoi j'ai entrepris de donner
quelques lumières. Remarquez , s'il vous plaît , qu'après Fro-
doard, ce ne sont que des Bourguignons des environs d'Auxerre
qui nous transmettent l'époque et le lieu de cette bataille , sa-
voir : la chronique de Vézelay, celle de Saint-Marien d'Auxerre,
et celle de Tours, que je soupçonne avoir été rédigée par un
Auxerrob, puisqu'il y fait entrer tant de faits qui regardent
l'église et le pays d'Aïuerre, qu'il a emprunté jusqu'à la préface
4e notre Robert, Prémontré de Saint-Marien. Ne cherchons donc
pas extrêmement loin d'Auxerre, ni de Vézelay, le champ de
cette bataille ; laissons les grandes chroniques de France, el
SOI
&4si(l)MiMi bien qne PithM(2), (Iire,'aprè8 élm, qw ce fat
en Qiarokris qu'elle fnt donnée; Desgnemns (8) et le père Da-
niel aasorent qne ce fat à Chanmont en Basôgnf , en anprès ;
cher^Aont quelque chose de pins TraisemblaUey et ne nooa éloi-
gnons point si fort dn territoire de la vraie Bourgogne, Je sais
liehé de n'avoir point en' la pensée que je Tais tous conmnni-
qœr, lonqne j'écriris, il a sept ans, sur les tombeaux de Quarréùf
en favenr dn sentiment de M. Boquillot (4). Ce savant chanoine
d'Avallon, qui avoit d'abord en l'idée dn voisinage de quelque
ville dont Quarrée auroit été le cime^èrey est enfin revenu à
croire qne Qnarrée n*étolt qu'un magasin et un entrepôt de
tombeaux pour le Morvan, dont la pierre est difficile à mettre
en oeuvre; il l'a fort bien prouvé, et le sieur Thomassin n'a pn
lui opposer que de foibles raisons; mais je suis persuadé que s'il
avoit songé que CJudau et sa montagne peuvent être le lieu où ce
grand nombre de chrétiens farent tués parlesNormands en 926,
U n'auroitpassi fort méprisé* la tradition deQuarrée, touchant
une bataille qu'on débite de temps immémorial avoir été donnée
dans le voisinage.
D est vrai qu'on a tort d'en conclure que les tonlbeaux forent
apportés là» de la carrière de Champ Rotar, pour inhumer ces
chrétiens ; ce fiombre prodigieux de cercueils devoit y être long-
temps auparavant. Il n'y a qu'un auteur aussi mal instruit que
l'a été l'écrivain dn roman de Girard de Roussllloit, qui puisse
assurer le contraire (5) ; c'est donc parce que le hasard voulut que
le sang des dirétiens fût répandu à une lieue de l'ancien magasin
sépulcral, que les corps des plus notables y furent portés, et qne
quelques uns y reçarent la sépulture. Cétoit bien la moindre
(i) Mémoire des Bôurgùngnont, p. 4o6.
()) Reeueàd£sÉvé9iUideTrayes^auhm^detmeoiitmm€dtTroYeM^t^^
p. 677.
(S) Sotnieié chrilienneM p. aS^.
(4) Continuation des Mémoires de ùUérsdure et dBisleirty t. 3, i'*par^
tie»p. 3i6. •
(5) OiiToitbien que cet auteur aroit cal parler d*uuQ bataille; maU la
naaicre dont il la raconte eat ai pleine de eontradictions et d'anaeronismes,
^n*on ne peut tabler que sur peu de ehoae.
602 BULLSHN DU AIBLIOPBILC.
chose qu'on pto observer à l'égard du comte Warnier ou Garnier .
Je vous ai quelquefois entretenu sur ces tombeaux; j'ai vu ceux
qui sont sur terre> et qui sont vides; mais il y en a eu autrefois
dans la terre, et il y en a encore qui sont remplis chacun de leur
corps Jl éioit plus commode de porter un corpsmort pour le pla-
cer à Quarrée, dans un cercneil, que de faire voiturer bien loin
un cercueil de pierre d'une pesanteur énorme.. Ne croyez pas,
Monsieur» qu'on ait été si simple dans le liorvan, que d'y laisser
ainsi inutile le magasin des tombeanX| et de n'en point faire
usage. Au commencertient de l'année 1733, on abattit un gros
arbre assez prodie de l'église, lequel avoit sept pieds quatre
pouces de diamètre dans la partie la moins épaisse; et en creu-
sant à son pied, on trouva cinq cercueils bien couverts, dans
chacun desquels il y avoit un corps presque réduit en poussière,
dont les dents, dans quelques uns,, étoient conservées. L'un de
ces cercueils étoit précisément sous le milieu de cet arbre, et
avoit les pie^ tournés vers l'orieitt; les antres étoient un peu
autrement et placés en tons sens , au tonr, comme par hasard. La
tête d'un de ces cadavres paroissoit avoir été percée d'un coup
de glaive, selon ce qui m'a été rapporté.
Le magasin de Quarrée n'est donc point le signe qu'il y ait
eu une bataille dans le voisinage, il n'y a aucun rapport de l'un
à l'autre; mais c'est la bataille donnée dans le voisinage du ma-
gasin, qui est cause que plusieurs des tombeaux qui y étoient
exposés en vente depuis long-temps, ou qui y étoient restés vides
et négligés, furent remplis chacun d'un corps, et cela parce
qu'on les y porta. Or, que la bataille se soit donnée proche
quelqu'une des montagnes voisines de Chai au, c'est à quoi il y
a toute apparence. Il n'y a point de rapport entre les noms de
Kalau, CallaUf Cah, ou Oiah, qui sont ceux que les plus an-
ciens historiens ont employés, el le nom de Charoîois. Ce pays
de Charolois étoit appelé originairement Quadrigel/e, dont on a
formé depuis Kadrellœ ou CadreUœ^ comme le marque M. Va-
lois (i). Il n'y a guère davantage de rapport entre les quatre
mots ci-dessus et le nom de« CA^iumoffi^.puisqne, selon le même
M. Valois^ Chaumont vient de Calvus mons,, qui est une déno-
(i) Notit. Galliar.
/
DoujrrHi DU BiBUOPHiLs; 503
minalioD purement latine et assez coininaney fondée, conine il
dît, sor la aécherease on la atérililé de certaines montagnes. Les
quatre manières dont s'expriment les historiens les pins "voisins
du temps de la bataille, sont également barbares, et nullement de
ridiàme latin. Ainsi elles ne peuf ent désigner qu'ail hen nommé
Chalau on Chah dans notre langage françois, et pent-âtre tout te
canton de montagnes qui commencent le Moriran, vers Vézelay
et Avallon (1). Il est vrai que le continuateur d'Aymoin, selon
rédition que j'ai, semble ne faire qu'un seul mot de Kaiomonte^
en quoi il a été suivi par Taveao» Votre historien, qui met
prt^ Calomoniem [2), et par Pitbou, qui met ad Kalaumontem\
mais il est plus sûr de a'en rapporter à votre chronique séno-
noise du xii** siècle, qui met in monte Chalo^ aussi bien que
celle d'Auxerre, et à celle de Vézelay, qui met in monte Caliau,
Vous avez à Sens une copie de cette chronique qui m'a paru du
xiii" siècle au plus tard, où les deux mois sont de même el sé-
parés. J'ai voulu consulter l'original de celle de Robert de
Saint'Marien, pour voir s'il y auroit d'une autre manière que
dans l'imprimé de Camusat ; mais ce précieux manuscrit n'est
plus à Auxerre, ayant été porté l'anpée dernière à Estival en
Lorraine. J'ai fait écrire pour savoir s'il y a OuJo ou Caliau^
et il'n'est point venu de réponse. L'imprimé de Frodoardmet
également en langage barbare, apud montem Calaun*
Je soupçonne qu'il peut y avoir dans l'original montem 6Sa-
/ouu, ou bien montem Calaux. Le nom de mons doit être re-
gardé comme substantif en cet endroit, et non pas comme com-
posant le nom propre ;^ c'est ainsi que quand cet historien,- par-
lant d'un évéque de Laon, dit : anno 921, Raduljus episcopus
monii's Lauduni morùur. Jamais on, n'a pensé à ne faire qu'un
seul root de ces deox-là, ni à dire Moniiaon ou Laonmont. Ainsi
ne cherchons ni Montchal ou Montchau^ ni Chaumoni non plus,
pour y placer la Joataille de l'an 926, contentons-nous de la
montagne de Cbalau, située au midi d' A vallon, a trois lieues ou
(i) Celle qu'on appelle Saint^Martin du Puy, dans ce canton-là, m*u
paru élre des pluaélcTëefl, et non nom le marque n^^ez ; potiinm signifîaul
une éleva lîon.
(a) ffistor» Archiep. Senon^ p. 5o.
SOI
«uriran de eettor ville at do odle de Vâwlay. La traditioa du
pays SOT eaebetaiUB ea général, «ans spédAar le teaipt, t$l un
indiee qai coodaii là. Le langage da 'max romancier de Girard
de AewsiUon ceadinc an mèaae point, par le mélange qu'il fait
dea Sarraainaw d« Gbariea-Ie«Ciianre et des chevaliers de Boor*
gogne d'nn temps bien postérienr.
On ponrvoit.oependant m'objecter qœ l'endroit de la bataille
dent j^ parle« a dû étie pins près de la rivière de Seine, qae
n'en est l'entrée dn Hervan, où Ghalaox est situé, et s*appajrer
snr os qne Fradoard semble dire, qne peu de temps après les
Normands étoîent campés snr les bordsdela Seine» et qne c'étoit
en hiver, où Ton ne peut pas beaucoup avancer en peu de jeun.
Mais je réponds à cela que c'étoit la même saison à l'égard des
François, et qu'avant qu'on les trouvât sur les bords de la Seine,
ils purent avoir le temps de faire une longue traite. Il fallut
d'abord, après la bataille de Chalaux, en donner avis au roi
Raoul, qni étoit dans le paysSoissonnois ou dans le Rémois (I);
ce prince prit ensuite le temps de rassembler plusieurs cbeva-
liersde l'église de Reims et autres guerriers, et vint avec Abdon,
évAqoe de Soissons, en Bourgogne. Y étant arrivé, il loi fallut
encore le temps d'y ramasser une grande quantité de trou*
pes (2) f et ce fut après tout cria qu'il gagna les bords de la Seine,
où il trouva les Normands dans leur camp. Tant de choses ne
se font pas en trois ou quatre jours : peut-être en fallut-il plus
de quinie et même un mois entier. Pendant ce temps-là, la na-
tion normande, accoutumée au froid et à la fatigue, put avancer
à petites journées fort aisément vers la Seine, soit vers ChfitiU
Ion on TrojFes, ou encore plus bas, si l'on vent, vers Nogent ou
Bray, on enfin même jusque vers Melon.
Si vous goûtez mes remarques, je vous prie. Monsieur, de les
adresser aux libraires qui débitent le Mercure de France; je
sois persuadé que votre jugement ne sauroit qu'être confirmé a
Paris, et par conséquent, que les imprimeurs ne différeront
point à les rendre publiques, en faveur dea personnes curieuses
de notre ancienne histoire de France, et qu'ils n'imiteront point
( i) Tout ceci est de Frodoardy auteur contempomin .
(9) ColUeféque in Burgundia mSitum manu non paucé.
(
BOLUm?! DU nBUOfBILI. 505
Pezemple da sîeor Simart, qoi laisse' languir tontes les pièces
qui sont dans ses portefeuilles. La mienne sur la bataille de
Fontenay est la pins ancienne de ses prisonnières : je n'ai pn
obtenir liberté pour eUe» quelques instances que je lui aie faites
là dessus plusieurs fois, et par écrit et de vite voix. Sî TOtre ar«
deur pour là littérature françoise tous portoit à la retirer desea
mains, lorsque tous irez à Paris^ je tous prie d'y changer deux
on trois lignes dans ce que j'y ai mis touchant Riudam Burgun»
iUmMi, que H. Pfthou nous a donné comme s'il e&télé dans son
manuscrit. Ce manuscrit est à Rome : il a passé dans la Biblio-
thèque du Vatican, avec plusieurs autres de France» et je le
crois unique dans le monde.
Pendant les délais du sieur Simart, j'ai obtenu qu'on oollap
tionnât quelques endroits de l'imprimé ayec ce manuscrit : oeax
qui se sont prêtés à cette collation ont marqué qu'il n'y a pas
riudam y que je croyois être le mot druiam un peu renversé» mais
qu'il y a rivolum : c'e^t vers la fin du second livre de Nithard.
J'ajoute assez de foi à ce qu'ils assurent, parce qn'il a été aisé
de prendre pour un ^ un o et une / qui se touchent, aussi bien
que de croire qu'un o est un a : cependant^ je serois enoore
plus satisfait, si ^'avois vu le manuscrit de mes yeux, tant pour
juger du temps auquel il a été écrit, que de la configuntîon
des lettres en question», et de celle de plnsieufs autvea noms pro-
pres, où il est à craindre que les copistes ne se soient trompés.
Admettant donc le témoignage venu de Borne, ne lisez plus dans
votre Nithard» prœlium super riudam Burgtmdionum magno
certamine commiiiunt, mais bien prœlium super rivolum Bw'
gundionum magno certamine commiuunt: le terme de rivobu^
employé pour rèvidus^ laisse à penser que le manuscrit de Rome
n'est pas des derniers siècles. Au reste, cette correctioii ne
change point mon système, le ruisseau ea question ne poavant
être que celui qui, de Druyes, s'écoule dans l'Yonne ; et le reste
de ma dissertation paroltra dans son entier.
Gtt i5 décsmbre 1734*
\
\
\
LES GRANDES CHRONIQUES DE FRANCE,
Publiées par PAULIN PARIS, db l* Académie mb iNscumoics rt
Belles-Lfttrbs (i).
Cette publication si précieuse est complètement terminée
maintenant. Ainsi , grâces aux actifs et savans travaux de
M. Paulin Paris, les Grandes Chroniques de France sont enfin
rendues aux études historiques. Réimprimées trois fois de 1476
à 1514, comprises en partie, à la sollicitation de Colbert, dans
le volumineux recueil des Bénédictins, elles n'en étoient pas
moins tombées dans un oubli qui se justifie trop bien par l'infi-
délité et l'incorrection de ces textes divers, mais dont il étoit
absolument nécessaire de les relever ; car aucune chronique^ au-
cune compilation, aucune collection ne peut suppléer ce grand
corps d'histoire dont l'autorité n'a été méconnue que lorsqu'on
a cessé de le lire. Plus j'ai étudié-la nouvelle édition deJU. Pau-
lin Paris, et plus je me suis convaincu.de son immense supé*
riorité sur toutes celles qui l'ont précédée, supériorilé qui se
fait remarquer dans le texte, dans les dissertations, dans le»
notes, en un mot, dans tout ce qui peut servir à l'appréciation
«exacte du livre et à l'instruction du lecteur. De tous les ouvra-
ges que nos érudits remettent en lumière avec une admirable
sollicitude, il n'en est pas un seul qui mérite à un plus haut de-
gré l'attention bienveillante des amis de la science et les sym-
pathies du public.
Ce seroit peut-être ici lé lieu de jeter un coup d'œil rapide
sur l'ensemble de cette grande composition historique, et de si-
gnaler quelques uns des principaux passages qui en font res-
(i) Pris des 6 Tolumes brocbcsy 36 fr., ou cartonnés en toile, à Van-
gloîte,'39. fr.
BULurrisr du mLtoraiLK. 907
sortir pl«s spécialement l'intérêt et le caractère. J'anroia alors
à parler de la partie falMileiiae du règne de Charlemagne, de la
fameuse ^iâon de Charles^le-ChanTe» légende pieuse et terrible
qui rappelle inTolootairement la grande épopée do Dante; j*ap-
pelleroîa le doute de la critique sur cette époque si obscure ]de
nos annales qui s'étend de Charles»la«Simple à Henri I*', et dans
laquelle on n'entreyoit conrnsément les faits qu'à travers le»
haines et les préjugés des historiena normands à qui elle semble
avoir été abandonnée; je chereherois les causes du silence des
annalistes èur Hugues CSapet qu'ils ne considéroient pas comme
roi, parce qu'il u'étoit pas fils de roi ; je citeroi^ la légende re*
lative à Paothenticité des reliques de saint Denis, légende im-
portante en ce qu'il paroît que c'est à dater de cette vérification
miraculeuse que Pabbaye célèbre de Dagobert acquit tout' à
coup une prodigieuse autorité 5 je dîrois combien sont remar-
quables le récit de la croisade de Louis VII et le règne tout eu»
lier de. saint Louis; c'est à partir de ce règne que les Grandes
Chroniques de France cessent d'être mie compilation, pour de-
venir un ouvrage original ; mais j'aurai bien assez des deux der-
niers volumes pour faire apprécier l'importîince des Crom/ejr
Chroniques et pour montrer quelle différences énormes existent
entre les éditions gothiques et Texcellente édition de M. Paulin
Ces deux volumes comprennent l'intervalle de temps qui s'est
éconlé entre le r^ne de Philippe 111 et celui de Charles V, où
s'arrête définitivement le texte des Grandes Chroniques, Des
évéuemens d'une hante gravité ont signalé cette période histo*
riqnOy qui embrasse plus de cent années, de 1370 à 1480. Ce
sont d'abord les démêlés de Philippe-li»-Bel avec le pape Boni-
face et la première assemblée des états généraux du royaume;
puis le procès des Templiers, l'avènement de Philippe-le-Loog,
et plus encore celui de Philippe de Valois ; la captivité du roi
Jean et les troubles de Paris pendant la régence du duc de Nor*
mandie; le traité de Brétigny; le voyage de l'empereur en
France, vers la fin du règne de Charles V. Je n'ai pas l'intention
de soumeltre à une èritique rigoureuse dans ses détails tous les .
récits des moines chroniqueurs de Saint-Denis ; je m'attacherai
seulement à ceux qui me fourniront une occasion de marquer'
ne WUttTW M MiLMranji.
teavaniagas da rédiiioa da M. Paalin Paris ssr lai éditâoiM
précédantas. Ja snia pouruat bia» aba da dire qadqoai loou
da Concile^ « où il fui appelé da cammaa conseil da tooa aa oima
de Pbilippa-le^BeU josqo'aa temps où la papa aaroit poiigé des
crimea et dee aaa que l^m loi avoh mia. » La rëdactaor des
Grwidês Cknmùptes ditsioqpIeBMBt qoeles prélats et lés barons
sSasseniblèrent an oancile à Paris, par le conBandament da roi ;
■nia la aaniinaatear ananyua da Nangis affirme d'une manière
très positive, qoa las aaiwrstiéi et les commones éloieot pré-
sentes à rassemblée. Cette dernière Torsion a piéraki, je crois,
aj«ec raison ; et c'est l'opinion générale anjoord'hoit qoe Phi-
lippe-la*Bel avoit appelé à dâibérer atac lui les trois états dn
royanme» on platàt de la Languenl'Qil ; car naos Terrons qoa
les états de la Langue-d'Oe s'assembloienc sépsrément dans la
TiUa de Tottloose ; mais il ne parok pas qa'ils aient été oonTO«
qnés à cette occasion. Cem: qai résistent encore ne donnent
^ane raison de leur incrédalité : c'est qo'aocnn historien cotH
tamporain n'a fait la remarque d'une innoTation qui aurait
pourUnt dû paroitre de la pins hante importance* Et d'abard;
on leur répcôd par le témoignager de Godefroy de Paris, qui a
cansacré un passage aaaes lon^ et fort cnrieux de sa Chromçne,
métrique, aa discours prononcé par Pierre Flotte contre le pape
Boniface. 11 ne faut pas croire ensuite que cette innovation eillt
le caraotère de hardiesse qu'on lui attribue oonmmnément par
irsdition. Saint Loois UToit déjà coifToqoé des bourgeois ans
assemblées du baronnage de France. Les Grandes ironiques
naos enoflrent un eiemple cenarqoable. il y est dit qn'aTant
de partir pour sa seconde croisade, le saint roi rénnit en pitrle^
ifiaa^lea prélats, les barons, cheralien et ntaint autre geni. Les
beoffgeois n'étoient pas resKrrés alors dans les rudes conditions
qne les historiens modernes se plaisent a leur faire. Ils aroient
la puissaiMsa qne donne la richesse et les pririléges. Ainsi, ib
éioient à Paiis dès le temps de saint Loois, les oppresseurs du
menupeupleqm c n'osoît plus demeurer en la terre du roi, mais
demeurait en autres seigneorîes. » Et il fallut que le monarque
justicier, leur retirant le droit d'éledîan , roTétlc hri^mèlne
Btienne Boileaa de la prérftlé, poar arrêiser Tesploitation irnv»
leaêe et cupide delà bourgeoisie.
miLLRTm DU BIBLIOPHILE. 509
i, pourquoi les moines chroniqueurs de SainUDe-
nis n'onl-ils pas conBervë à rassemblée des états de la Langue*
d'Oilj sous Philippe-le-Bel, son caractère véritable ? je ne sau«:
rois le dire. Il faut remarquer seulement que le rédacteur a fort
abrégé le récit de tous ctt grands démêlés du roi et du pape»
comme s'il eât été embarrassé de découvrir la vérité au milieu
de la centradiction des partis» et de concilier la sévérité de ses
detoirs d'historien avec sa conscience. Après avoir fait con-
nottre la décision dn concile^ il dit que Tabbé de Ctteaux seul
se retira indigné et non assentant dans son abbaye; et il «n'a
garde de le blâmer. Peut-être cette expression de Concile est
elle-même une ironie.
Quoi qu'il en soil» nous trouvons encore les bourgeois en la
diéde ParCsy dans l'assemblée qui « approuva la coronacion de
de Philippe-le*Long. Â donc, dît le moine historien, (bt-il dé-
claré que femme ne snccède pas au royaume. » Ainsi, dès le
commencement du 3Liv« siècle, les bourgeois (tarent appelés à
délibérer avec les prélats et les barons sur une question consti-
tutionnelle delà plus haute importance; ils contribuèi'ent à ré-
gUr un point très grave de la loi de succession au trône.* Je ne
vois pas que cette observation ait été faite par aucun historien.
Elle en valoit cependant la peine.
M. Paulin Paris fait remarquer que ce passage si précieux des
Grandes Chroniques ne se trouve pas dans les manascrits an-
térieurs à Charles V. Serait-ce aller trop loin que d'en attri-
buer au roi lui-mêmot sinon la rédaction, au moins la pensée 7
Avant de chercher la réponse à cette question^ il convient de
dire un mot dn manuscrit connu â la Bibliotbèqtae royale sous
le nom de Manuscrit de Charles V. Ce magnifique volume a été
exécaté pour le roi et sous les yeux du roi par 'son plus habile
calligraphe^ Henri dn Trévoux. 4 II offre de toutes les leçons,
la pins belle, la plus complète, la plus rigoureusement cor-
recte. •
On peut en croire le témoignage de M. Paulin Paris, que je
cite textuellement. Hais ce qui lui donne un pf ix inestimable,
ce sont les corrections que Charles V y â fait faire, les pièces olfi-
delles qu il y a introduites, les quelques notes qu'il a.écriteade
sa main sur les marges. M. Paulin Paris prouve très bien que
87
510 BULLBniV DU BIBLIOPHtLE.
ce prince a faîl remplacer dans son manuscrit plnaicuirs fomlles
da texte primitif, tant^^t par des documens authentiques,* tantôt
« par de nouvelles leçons. C'est ainsi qu'au chapitre premier du
règne de Philippe de Valois» il a substitué à l'ancienne rédac-
tion des moines de Saint-Denis une version nouvelle sur les
droits du chef de la. seconde branche des Capétiens. Or« cette
version rappelle la leçon qui a été intercalée dans les Grandes
Chroniques touchant i'avénement de Philippe-le-Long à la cou-
ronne. Elle porte simplement que le premier Valois fut pro-
damé roi « pour ce que une fille ne hérité pas au royaume. »
Les plus anciens rédacteurs avoieut ajouté que les prétentions
du compétiteur anglois de Philippe avoientété repoussées encore
par ces motifs, « qu*on n'avoit jamais vu que le royaume de
France eût été soumis au roi d'Angleterre et à son gouferne-
ment, mêmement que ledit roi d'Angleterre est vassal du roi de
France et tient de lui grant partie de la terré que il a par deçà
la mer. • C'étoiént là les argumens de l'amour-propre national.
Charles V en débarrassa la question et la ramena au point de
droit, qui avoit été résolu par l'assemblée de Paris, après la
mort de Louis X. Il est donc naturel de penser que puisqu'il
voaloit donner à la décision de cette assemblée le caractère
d'une loi fondamentale, il a dû la rétablir dans le texte des
Grandes Chroniques dont les premiers rédacteurs Tavoiei^t né-
gligée; car M. Paulin Paris a raison de dire que le manuscrit
de Charles V étoii destiné à faire autorité dans toutes les cir-
constances.
Parmi les additions de ce prince , il en est Qncore une qui
mérite une mention spéciale. On sait qu' Edouard d'Angleterre,
condamné "dans ses prétentions à la couronne de France, con-
sentit enfin, d^ns l'année 1329, à faire hommage à son heureux
rival. La cérémonie eut lieu à Amiens, en présence de l'empe-
reur. Mais jusqu'à présent les historiens ignoroient que deux
ans après, c'est-à-dire en 1331, Edouard souscrivit une charte
scellée • laquelle contient la manière de l'hommage qu'il fit à
Philippe de Valois de la duché d'Aquitaine et de la comté de
Ponthieu. • Cette charte , Charies V nous l'a conservée dans
sonjnanuscrit des Grandes Chroniques, Pour l'y placer, il a fait
fRtre ce que nous appelons aujourd'hui deux carions. Le texte
BlJiiLBIlN pu RIBLIOniILK. 51 1
en est très précieux. Il esi à la fois une condamnation formelle
des prétentions subséquentes dn monarque anglois et une flé-
trissure de sa félonie.
Charles V n*a fait à l^histoire ie Philippe de Valois que des
corrections ou additions fort importantes, sans aucun doute,
mais qui laissent son caractère primitif à l'ensemble de la ré-
daction. On peut croire qu'à partir du roi Jean« il exerça un
contrôle plus suivi et plus attentif sur la transcription de son
manuscrit. Il est probable même que les Grandes Chroniques
qui s'étoieut long-temps arrêtées avec le règne du premier Va-
loisy ne furent reprises que sous Charles-te-Sage, et qu'elles fu-
rent continuées sous les yeux de ce monarque presque jusqu'à
sa mort*. Les conjectures de M. Paulin Paris à cet égard me pa
roiflsent parfaitement fondées. Il est difficile de ne pas recon
noître la main du roi dans la narration si curieuse, si animée, si
dramatique de sa régence pendant la captivité de son père ; et
ce sera uu sujet éternel de louange pour ce prjnçe que la modé-
ration avec laquelle sont racontés les événemens de cette re-
marquable époque de notre histoire.
Il est peu de règnes plus malheureux que le règne du roi
Jean ; il en est peu qui aient apporté plus d'afSiction au monar-
que, aux peuples plus de misère et de désolation. On pourroit
établir une comparaison pleine d'intérêt entre la tentative ré-
volutionnaire du xiv« siècle et la révolution du xvin*>. C*étoit
alors, comme de nos jours, un prince des Lys pour me servir
d'une admirable expression du temps, qui conspiroit lâchement
contre le chef de sa maison et cherchoii à se frayer un chemin
vers le trône par la révolte et Tassassinat ; c'étoit une assem-
1)lée représentative qui usurpoit les droits légitimes de la cou-
ronne etessayott de se sauver du mépris par la violence > puis
à côté du prince, des gentilshommes félons; à côté de cette
assemblée, des bourgeois orgueilleux et avides; et an-dessous
une populace ivre de sang et de pillage, suscitée par les pito-
sions insensées du prince et par les séductions de ses abomina-
bles suppôts, populace dont le nom est resté dans l'histoire
comme une flétrissure. Le parallèle se poursuivroit aisément
dans les iucideus divers de ce règne lamentable. Le xiv** siècle
eut anssi sa fuite de roi et son émigration armée. Après lu
c.
St2 BULLimEf DU BIBUOPBILR.
meurtre abominable des maréchaux de Clermont et de Cham-
pagne, le régent dut sortir de la capitale; et la noblesse le soi*
vit. Hais Paris donnoit en vain aux provinces l'exemple de la
révolte : elle n'avoit pas encore la puissance d*imposer le des-
potisme de son anarchie aux populations. Cétoit en suppliante
<pi'elle adressoit aux villes des lettres pour tes engager à pren-
dre son chaperon mi-parti. Le régent n'alla pas plus loin que
Senlis et Provins ; et la noblesse, se pressant autour de lui, resta
sqr le sol françoîs pour défendre la couronne et la monarchie.
Les récits de ce déplorable épisode de notre histoire sont
pleins de mouvement et d'intérêt dans \es,Grandes Chroniques,
Il faut lire les chapitres si curieux où le moine chroniqueur nous
montre le roi de Navarre et le régent, encore duc de Norman-
die, haranguant le peuple de Paris, l'un an Pré-aux-Glercs» l'au-
tre en pleines halles. Dans l'assemblée des états de Champagne
à Vertus, Simon de Roucy^ chargé de porter la parole, demande
au régent s*il sait « aucun mal an maréchal de Champagne, ni
aucune vilenie pour laquelle on le dût avoir mis à mort ; » et
sur la réponse du prince qu'il croit fermement que le maréchal
« l'a servi et conseillé bien et loyaument, » « Monseigneur, re-
prend Simon de Roucy, nous Champenois qui cy sommes, vous
mercions de ce que vons nous avez dit; et nous attendons que
TOUS ferez bonne Justice de ceux qui notre ami ont mis à mort
sans cause. »
Ce sont ces états de Champagne qui, les premiers de la Lan-
gue-d'Oil» se sont élevés contre les usurpations de l'assemblée
de Paris, et qui, votant des subsides au irégent pour faire la
guerre» ont sauvé la monarchie. Peu de temps auparavant, les
états de la Langue-d'Oc, convoqués à Toulouse par le comte
d'Armagnac, lieutenant du roi dans la province, avoient dé-
cidé qu'ils entretiendroient cinq mille hommes d'armes, mille
sergens, deux mille arbalestriers et deux mille pavassiers; de
de plusj ils avoient ordonné que pendant un an, si le roi n*éfoit
pas délivré, les hommes et les femmes ne porteroiént ni or, ni
argent, ni perles, ni vair, ni gris, ni robes, ni chaperontf dé-
eonpés ni antres cointises quelconques, et que nul ménétrier
jongleur ne joueroit de son métier.
On sait que le traité de Brétigny mit fin à la captivité du roi
DUtXBTlN DU BIBUOPULB. 513
JeaU| uiaia nou pas à la gnerre* Ce fameax trailé qai ne compte
pas luoius. de quarante arlîclesi est horriblement mutilé dans
les éditions gothiques. Dou^ articles ont été supprimés ou omis,
ainsi que le protocole qui contient la sanction du prince de
Galles etTaffirmation des notaires. L'édition de M. Paulin Paris
le rétablit epfin dans toute la pureté et l'intégralité de soa
texte. C'eat Uif sciulement» qu'il sera permis désormais de con»
sulter ce document diplomatique.
Des omissions non moins importantes dans les faits ont pu
être réparées à Taide de cet admirable manuscrit de Charles V
qui, p^r up singulier )ias|ird, avoit échappé jusqu'ici à l'attei|«
tion des savans. Un dçs épisode^ les plus remarquables du règoq
de Cliarles-le*Scige^ est le voyage que l'empereur fit à Paris
«pour mur le roi, la reinp et leurs etifansque il désiroit plus à
voir que créature au monde. • Eh bien 1 il manque dans les édi-
tions gothiques seize ou dix-huit chapitres du récit de ce voyage.
Christine de Pisan elle-même^ qui a pourtant compulsé et quel-
quefois copié les Grandes Chroniques de France^ n'a été ni plus»
exacte.xii plus complète. Parmi les chapitres que nous restitue
l'édition de M. Paulin Paris, il faut distinguer ceux où sept dé-
crits rQi:dqQnance du cortège royal à l'entrée de l'empereiu:
dans Paris, la réception que lui fit Charles V aux portes du pa-
lais, leaprés^ns qu*il reçut de la ville, sa visite aux reliques de
la Sainte-Chapelle, les entremets du dîner qui eut lieu dans la
grande salle du.palf^is de la Cité, atyourd'hui le Palais de Jus-
tice, mais surtout le chapitre où le chroniqueur raconte que le
roi, ayant prié l'empereur d'assister à une séance de son conseil,
lepritea.qiielque sorte pour juge de la justice de ses griefs
contre le roi d'Angleterre. Le lendçmain de cette séance si
pIeji|B d'intéjçêfi l'empereur s'offrit à Charles y, en pré^nc^
des mfsmbce». de son conseil, réunis pxprè^. pour rIm» de sp^sq-
nité, offrit #o^ fils, Iç roi de^ Ilqmains, tous ses patres enfana,
ses sujets, alliés et ^enveillans, « pour être siens contre tpnte
personne et garder son bien et honneur de son royaume, et de
sesenfansetde ses frères; et lui bailla un rôle où étoient décla-
rés et nommés ses alliés desquels il se faisoit fort. »
Il est constant que les Bénédictin $ manquoient de la pre-*^
mière condition nécessaire pour publier une bonne édition des
•^14 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
Grandes Chroniques de France ; je veux dire une coniiotssaiice
exacte de la langue dans laquelle elles ont été écrites. Il faut
croire que les éditeurs précédens n'étoient pas plus instruits ;
car leurs textes sont entachés de fautes tellement grossières
qu'ils en cessent parfois d'être lisibles. On y rencontre des con-
tresens d'une monstrueuse énormité. Je n'en citerai qu'un exem-
ple : En 1315^ un concile provincial fut assemblé à Senlispour
juger Tévêque de Châlons. Le texte des Grandes Chroniques
porte.* 0 En ce même an, an mois d'octobre^ fut fait concile a
Sentis, présent l'archevêque de Rheims et les évêques qui sont
dessous hii, et plusieurs antres prélats. » Voici maintenant la
version des éditions gothiques : « En celui même an fut dépose
et privé l'archevêqne de Rheims et plusieurs autres prélats ! »
Ai-je besoin de dire qu'il ne se trouve rien de semblable dans
l'excellente édition de M. Paulin Paris? Jamais aucun travail
n'a été fait avec plus de soin, plus de goût et plus d'intelligence ;
jamais une critique plus éclairée ne s'est unie à une plus abon-
dante érudition. Entraîné par l'intérêt des corrections et ad-
ditions nombreuses que j'avois à signaler dans cette nouvelle
version des Grandes Chroniques , je ne puis plus m'étendre
avec assez de détails sur les qualités qui distinguent l'œuvre si
admirable du savant éditeur. Je me résumerai donc, et je dirai
que la correction cM flSfe est parfaite ; que les notes semées au
bas des pages avec' une sage profusion^ ne laissent rien à désirer^
soit qu'elles indiquent les sources où ont puisé les moines chro-
niqueurs de Saint-Denis» soit qu'elles relèvent les erreurs dans
lesquelles ils ont pu tomber; soit enfin qn'eltes contiennent
quelque réflexion ingénieuse sur les mœurs du temps, sur les in-
stitutions on quelque observation utile sur la géographie ancien ne
et sur la philologie. Les Grandes Chroniques ^ telles que Vieut
de les publier H^ Paulin Paris, sont un des plus beaux monu-
mens que la science contemporaine ait élevés an souvenir de
la patrie. .
MORBAU.
iiUn^ts.
SUA LES
CATALOGUES DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONSEIL D'ÉTAT
... . •
BT DB LA BIBUO^raÂQUE DU BOI.
Paris, Il frimaira an IX de la république ^rançaite^
jIu citoyen Locré, secrétaire général du conseil d'état, sur tes
moyens défaire copier le plus promptement possible la matrice
du catalogue de la bibliothique du conseil d'état.
Citoyen ,
•
Le nombre des cartes qni forment la matrice da catalogue
de la biblîothèqne est pins considérable que je ne PaTois cru.
Il s'élève à plus de dix mille ; elles m'ont toutes passé sous
les yeoz, an moins deux fois depuis un mois. Je les ai d'abord
partagées en cinq grandes classes, suivant le système bibliogra-
phique le pins généralement suivi ; maintenant je hi'occupe'
des subdivisions de chacune de ces classes : ce travail ne pourra
être téfminé qu'à la fin du mois.
Vous sentirez, sans doute, la nécessité de faire copier ces
cartes par plusieurs écrivains en même temps, afin que le con-
seil d*éUt jotlisse promptement du catalogue de la bibliothèque
qui lui est d^linée. En supposant que quatre écrivains puissent
transcrire par jour, avec netteté, quatre-vingts ou cent carles>
et en payant 3 centimes la copie de chaque carte » le travail
dorera un mois, et chacun des écrivains gagnera ^^ plus 3 fr.
par 'jour ; il faut donc, pour la copie seule des dix mille cartes,
une somme de 480 à 600 fr*
Afin 4' accélérer la confection do la motrice dd catalogue,
V
V
516 BULuenN du bibliophili.
j'ai déjà fait prendre quatorze ou quinze cents titres de HwtA
sar place. Ce travail est plus long que la simple copie ; j'ai pro-
mis au)^ personnes qui l'ont eiécuté 4 centimes par carte : cet
article de dépense pourra- être de 100 fr.
Les recherches littéraires et bibliographiques , dont je fais
mon occupation habituelle» m'ont fait découyrir les noms des
auteurs d'environ mille ouvrages anonymes et de oent pseudo-
nymes. Il faut avoir le double des cartes de ces ouvrages, afin
de les trouver, soil d'après leur titre, soit d'apris le nom de
leurs auteurs, soit d'après le masque dont ceux-ci se spnt cpu- .
verts. Il reste au moins deux mille cartes d'ouvrages anonymes»
dont il est également nécessaire d'avoir des doubles p^ur que
je puisse continuer à en diminuer le nombre par de nouvelles
recherches : la copie de ces diflérens doubles pourra coûter
lOO fr.
•l'ai encore à faire copier individuellement les titres de beau-
coup d'ouvrages contenus dans des recueils. Ces recueils seront
placés à la suite des polygrapbes; mais si le titre de chacun des
ouvrages qu'ils renferment n'étoit point placé dans leurs clas-
ses respectives» ils seroient d'une inutilité absolue. Cependant,
ces recueils ne forment pas la partie la moins intéressante de
la bibliothèque ; je puis évaluer ces articles à quinze ou seîze
cents : leur copie jcoûtera environ 60 fr. <
En ajoutant 60 ou 70 fr. pour les erreurs que pourroiont con-
tenir les évaluations -que j'ai l'honneur de vous présenter, et
pour les articles qui sont encore dans les dépôts, articles jdoat
je vi)as proposerai incessamment de demander l'eniève^qeffl au
ministre de l'intérieur» 800 fr. seroient nécessaires pa9r; jouir
d'ici à deux mois au plus tard, de la copie du caMilogue 4-Qi>«
bibliothèque de plus de 25 »000 volumes.
Je vous prie 4^ vouloir bien m'aotoriser à dépenser jinqipi^à
concurrence de ces 800 fr.; je vous présenterai piii;ia;sni}^ 1|^-
tat justificatif de chaque article de dépeci^.
Si je ne coosultois que Tinté^ê^ de npM^n amwfr^prçprfi^ j^
vous r^résenterois combien il sera difficile de ineitire»:44Hi^i])n
aussi cpu|t espace de temps » ui^ «ptière ^^iiiactUiii^e 4*^3 }^
classement et la copie d'un catalogua aoi^i coiisidf^r^Jb^ MU^
vous avez désiré d'avoir promptesMat ce catalogue i spn fi^is-
^
Buu^nif DU BiiuopHite. 517
tencs €91 nécessaire pour oMUre à ooaverl voire respooeaUlité
et la mienne. Je dois seconder vos désifs, et je voua promels de
diriger ce travail avec font le soin et; le zèle dont je sois^capa-
ble. n exigera nne sarveillance con^innelle ponr lever les dif-
ficnltés qoe pourront éprouver les copistes dans la transcription
des noms propre^^ et pour examiner si chaque OKvrage Mt placé
dans sa véritable classe. JevonsprieiSai.f»Qore deJe jagflr avec
indulgence, et d'excuser les inexact! tedftaqni pourront s^yt9on«
ver^ vu Timpossibilité de vérifier tons les articles daiis féint
provisoire où m'a forcé de les laisser fespérànçe que ]*ai eue
de mob en mois d'opérer le transport de la bibliothèque.
Salut et respect,
^ Barbibr.
fiibliotlttdiîre du conseil d^ëtat.
Nous croyons devoir faire suivre cette lettre des réfle^îc^ns
suivantes :
Il existe à la Bibliothèque royale, en livres et pièces., evri*
ron* • • «.•.«■) • ; • • • • • ■• « «-«(]'• «^ ;..* ,»^ .-^ ^^yi\Jvji,VM^
Cià qui pçrte le nombiv'de titrés à lever. iOft^HH) >
En supposant que l'on'réimjprîmât les^ six ' Volumes in-iblib du ca- ''
taiôgue, publiés en 1735; com|k)éésde tiV>i8 volumes pour la'théoio-
gie, deux pour lesbèfles-letires, etdn prè^nieif delà jurisprudence.
JCJneper^^nne peut lever, de lu h. à 5 Iv, 70 cartes, ce qui
ferait, par ai|i« %\ ,000 titres par employé.
iMais, pour qu'il fi'y fût pM^^qçop^eipeut, qae^ç^h^que om-
vrage soit di^ suite placé définJUivement sur les tablet;^ , , .avec
9<Hi numéro d'ordre, q^i cprre^aif^d^fi^t sior la carte, i( ^^ (aii-
diroit pas avoir plu^ dq.si|L personnes , ^vec un employé •^q)ér .
rieur, chargé de la direction du travail et du classementgé^iil* •
S^x penonjies par im, a 21 ,000 titres për personne^ feroieut
ensemble IS6>000 ciarlea^; le trav^uU total^paur I^MO^QM^iean-
tesà lever» seraitdonp de ifnalM'a«néesi'r( !
DépBNSE. • '' ' ' ' • *'■"'' •;•»•"•
Travail préliibinairè. .*.'*.* . . • .'.*..'. . . 'l,OÔO'tr'
Si on faisoit lever les' titres à 6 <;ent., ^ ui çpt \f^ |{fj^,ord^na^^jq^
518 BULLETIN DU BIBLIOHHLE,
les6îM^^OOie0ftteraient25v()OOf.,let(iiianpou^rannée 6,2&0 f.
•L'c^ployé-ftnpérteirr attrait, par an, ' > 2,000
•IDjéiix iiMntnés de peine pour traiisporter le^-livrefi^^ -
•'• '•:-'*'^* •••'■'•'-. ' 9,850
Kt;. pour 46sqiiatv<î années, 39,400 f.
Où doiv [ajouter;* pour lia table'M
aittearsiatjceUe?deflifliioaJ|fmes, àirlii-:
/soi»7^ 2 ^n^imqS'pareaip^ I.tOiOOO;
. ,£t pou^: les:4]i^^D4ualitd^,. telles que.
cartes joy^ïes;, |f ,uxi frais, çlc . . . . 5^600
:.... 55,000
On ponrroit doi^ç avoir en quatre ans le catalogue prêt à être
rois 4,irîmpression, et prêt à répondre à toutes demandes et le
f relevé des doubles, pour une soixantaine de mille francs; mais il '
faut (léâuire, pour la somàie et pour le tetii|(>*s, le travail ^ùî est
déjà fait , car il n'est pas à présumer que tout scroit à recom*
' méfe^ter.' ■!'■■.•• . «i.'; 'i ' '-lifl- '
. ' M/fi&rlÂer, pour 10,000 cartel, nedemandott que 800 fr.,
oB'v)^ ne fait que B^eeètiroes'p&ricartei «Uodisf foe^rpar le
coupp^giffi.fioaa venqna d'établiiTi, 91^, demandçroit à la pjblio-
tb^ue .rqy^Çjl 1 jçenlimç^. Nçus obserygrous.quei .pour 1^ bi-
bliothèque, du con^il,ii}félf(t^'il n'y avoit^u'à jtransçrirQ les
titres sur un registre, ce qui coûtoit moins, et que M/ Barbier
ne parldit pas des tables des auteurs et des anonymes ,' qui sont
indispensables. Puis, il n^và pasde dépense |>otlr'la clàs^fica-
tiôh^'^è^e c'ëtdftM.llJ^biër^q^^ étMt'cHarg% dé ce travail.
' L^ôn doit ajouter attk<i '<)oe pddr les réëhérébes l>ibliogràphi-
qiibs a feife, âes 'e¥h|%y éi àctuete dé fô' BfMîoth&que ^ôurroient
e1V<£ffe'éhargé^';'i^'n>st <)Uestion ici qiiè'dé Ik fartîe l'a plus'
matérîcMc. •'■•• - ' -'■ ' •' » " *'"' ■ '••> '• '•• "
•Mais, avant ^oot, il fauoUh<tVk^vatl prélîmînatrev'qtti m'a pas
eneoHi^ëië'Ia'it;* tr^vi^ilUtès siiople «ri duêpius ginifdôsyétitfaiy
cependant, est de tont« uéeesBi^^poiti* qu^'F^n puisse^opérer
avec certitude d'en finir. . - ,r, ...
,]^t, ,^ l'on devoit transporter la bibliothèque, ce seroit un tra-
vail qui faciliteroit infiniment ce transport ; mais, en atten-
liWJÎf n'y aH^itrieWi' y changer. ' ' ^ ■
Cl
.'f «
• ' »•
1 .
LA
/ « *
» ♦
LITTÉftATUilB FRANÇOISE œNTEMPORAINE ,
I ..
PAR J. M. QD&fiASi» <t>.
1 1<
T'
»«
Ce n'est passons ((uelque effroi que Ton considère Téhorme
qoautitë de livi'es que là presse rëpaiid'chà^ae jour dans le pu-
bKc. La manie d^écri^e a envahi toutes les dasses de Ik sociéii,
et le nombre dès auteurs semble devoir ^^'acofohte désormais
dans des progressions sans limites. Il n'est pas nii art; ^as'irne*
doctrine^ pas utimétier, pas une Science qui n'àit^^fi^ ot*gâiies
Httéi*aires ; aussi à aucune é)7oqûe la tâche des biliIiD|^r^phes n'a
été |>lus complexe, plus vaste et f^lus pleine de diffieulti^.^ '
Les littératures ahcienVies, si riches et si variée^,* ne nous
ont pas laissé né ^n'on appelle àujourff^tii uiic biblrogi^phie,
c'est-à-diré la'stiatistîqne exacte et complète dans toutesses [)ar-'
tiesy des ouvragés d^une œrtainé époqbeV ou lé c^talôgiié'd'bne'
collection de livres avec ses dïvisiohs ëi un ordre de^cïdâsèment.
C'est l'imprimerie qui à en quelqtie^ortè ci'éélà sciërice'du hi-*
bKograpbe; et c'est seulement aU'xvî** s}ét;îe' 'que noètf voyons
apparottr^ pOtir Ik [irénîîëre fois ùnè bîbHogrâphie propï^ëtSèÎTrt!'
dite. Les inventaires des librairies dé Ctiarles T, de *Jeàn dé
Berri et de Philippe de Bourgogne; ^nt des niônumeitS' d'tihé
haute valeur historique, mais ils manqdeht tolit-à^rait de cette
méthode rigoureuse et systématique qu'on doit' apporter né-
cessaicement dans la rédaction d'une monographie littéraire
et' bibliographique. ' - . «.
(i) Tome I, p^cmièip pHitic. Pari», i84o, iu-8".
1»
^20 BULLBTIft DU BIBUOPBILB.
C'est en 1545 que parut la BiblioAeca univer^edis de Conrad
Gesner, un des plus illustres naturalistes de l'Allemagne; l'au*
tear a recueilli les titres de tous les livres hébreux, grecs et
latins connus de son temps, il a poussé les recherches jusqu'à
indiquer des ouvrages qui n'existoient plus ; la partie consa-
crée aux livres de médecine /est restée inédite: le savant et
consciencieux bibliographe ne crut jamais l'ayoir assez per«
fectionnée. Gesuer ne s'est point contenté de transcrire des
titres /)e liymit f\ fi^ fséq^^pasa»^ ^es «xtriôis cliotaîs èt%, ou-
vrages et émet son opinion sur les auteurs; ces remarques, en
général, pleines de discernement, annoncent les connoissances
les pins diverses. Gonk*aâ Gésnër^ il faut lé dire, car-on pâroît
l'avoir oublié, est sans contredit le créateur de cette branches!
utile de la science bibliographique que cultive M. Quérard, et
(jni consiste k donner dans qi^elqnes volutpes, nn aperçu et un
r^umé de tf oqtes les product^us littéraires d'un pays pu jd'njQue
àfpffo^. Il falloit le dévouefuent, la critique judicieuse et la
vaste é;*udit^oii q«e poaaédojk l'infatigable, Gesn^ pour accom-
plir une œuvre si longue et si compliquée. ^
La hiiifiUothè^ue ^n sieur de La Croix du ^ine, ptîbliée. ^
1584, est la première bibliographie, par ordre de date, qn'^i^
produite la Uttérature frfinçoise. En ]5;85, parut à Ljon U i^i-
bliothkqve d'Antoine Duverdierj, seigneur de Vauprivas, aiitre
monographie des écrivains de notre pays, non moites ^précieifse
que la précédente : l'ouvragé de Duverdies* comprend 1^ trtf^
ductions françoises des quteurs étraiiigers. On sait que Rigolq^
de Jiivigny réimprima^ en 1772, les hiblioAèques françoises de
La Çrpix du Ma^jne ^t de Duv^rdier, fivec des notes de Lamo,o«
noye^. ^u^f^résideot ,%>uhier et de Falcpnet. C^lomier et Baillet
don^fintl^ préférence ^ }^ Croix du Maine,, et Lamonnoye ?.Dnf>
verdiçjr.: les deux. ouvrages secont toujours le guide le pli^
lulI^neu;^, 4c^{ crîtîqneus qni voudront étudier .les premières ép<h.
qnes de np(re histoire littéraire.
Vers 1{| fin du xvi* siècle, nous trouvons encore on bibliQ-
gr«^pl|eifrançpis qni semble avoir, ppur aiçsi dÂ^e, échappé jos*
qu'ici aux investigations des érndits. Nous voulons parktr><l« Phi-
libert Mareschal, sieur de la Roche, et auteur de La Guide des
arts et des sciences ^ et promptuaire de tous liut^^s^tani çpfjrfposez
BtftXÉnN DU BlBLlOPaiLE. 521
que iraduleis enjrœtçois, Paris, François Jaqiiia, imprimeur»
H. D. xcTniy iit'Sy 421 pages. Le systètne bibliographique dé-
Teloppé par Hareschal est digne d'êlte remarqué : la gram-
maire occupe la première place et la théologie forme une des
branches de la philosophie ; les ouvrages soht classés dans cha-
que matière selon Tordre alphabétique des noms de baptême
des auteurs. La peinture , la vénerie, la navigation, l*astrolo-
gie, etc., ont chacune un article particulier; là musique con-
tient une nomenclature des compositeurs françois et de leurs
œuvres qui, certainement, n'existe que là. L'auteur signale un
grand nombre de pièces historiques; il indique aussi les livres
manuscrits, i l'article de Charles IX, on lit : Traicté excettem
de la vénerie demeuté en la Bibliothèque Royalle ei non encofes
imprimé. En effet, la Chasse royale ne parut qu*en 1625. La
bibliographie de Mareschal est doublement précieuse : elle con-
tient les ouvrages françois publiés depuis 1585 jusqu'en 1598,
et elle fait connotire plusieurs livres oubliés par La Croix du
Maine et Duverdier. Il faut regretter que l'auteur n'ait pas
apporté plus de précision dans ses descriptions bibliographi-
ques, et surtout qu'il ait malheureusement jugé à propos de
passer sous silence les dates et les formats; cependant, quoique
défectueuse dans certaines parties, la Guide des arts et saences
nousparûtt un volume très digne d'attention, et que lesbiblio*
graphes de nos jours ont eu le tort de ne pas consulter. Mares-
chal, qui clôt le xvi* siècle, complète la statistique littéraire de
cette époque.
A partir du xvii« siècle jusqu'à aujourd'hui , les bibliogra-
phes ont publié de nombreux volumes; cependant, à l'exception
de la Bibliothique historique de la France et du Dictionnaire
des Anonymes de Barbier, je ne vois pas une bibliographie
ayant uniquement pour objet la littérature fraiiçoise et qui mé-
rite franchement les éloges de la critique ; les ouvrages de Hé-
brailet de Lapone, de Ersch, de Desessarts, de Debray, de
Fleisc*her, sont des compilations inachevées qui n'ont pas même
le mérite d'être exactes. Les études de M. Quérard, qui a senti
combien les travaux de ses devanciers laissoient à désirer, em-
brassent le xvii«,Iexviii* et le XIX' siècle; la France littéraire,
dont le premier volume parut en 1827, comprend la liste, par
522 BULLETIN DU BlBLlOPillLE. ^
ordre alphabétique, de lous les écrivains François depuis l'année
1700 : ainsi, l'auteur commence précisément à l'époque où La
Croix du Maine. Duverdier et Maréschal finissent. L'ouvrage de
de M. Qnérard^ qui a conquis dès son apparition l'estime de
l'Europe savante, est un livre remarquable par l'abondance et
la variété des notices biographiques <et bibliographiques qu'on
y rencontre, et où les recherches sont rendues faciles par l'ex-
cellente méthode qui a présidé à sa rédaction.
Dans la Littérature françoise contemporaine, qui comprend
les ouvrages publiés en France depuis 1827 jusqu'en 1840,
M. Quérard vient de donner une nouvelle preuve de son savoir
et de son zèle ; ce livre est la continuation de la France lUté-
raire : les deux ouvrages rédigés sur le même plan , forment la
bibliographie la plus étendue et la plus complète que nous pos-
sédions aujourd'hui sur les écrivains françois^des trois derniers
siècles. Sans doute, on pourroit reprocher à l'auteur quelques
erreurs de date et quelques omissions ; mais ces fautes sont peu
importantes : elles ne diminuent que très faiblement la valeur
du travail, car elles tombent sur des noms inconnus et des ou*
vrages justement ignurcs. On doit, au contraire, s'étonner qu'un
livre aussi étendu et une nomenclature aussi vaste soient aussi
cprrects dans toutes les .parties essentielles. La critique qui
veut être juste, doit tenir compte à un auteur de ses efforts , de
sa patience persévérante et de ses travaux assidus ; elle doit
surtout se placer à un point de vue général pour juger dans sou
ensemble l'œuvre qui lui est soumise.
I
La lAttérature françoise contemporaine n'est pas seulement
un catalogue de livres habilement et savamment rédigé \ ainsi
que Conrad Gesner, M. Quérard sait apprécier les ouvrages
dont il reproduit les titres avec une fidélité toute bibliographi-
que, plein d'une défiance qui honore sa modestie, et que ne jus-
tifie nullement ses précédentes publications, M. Quérard se
contente quelquefois de citer, à propos du livre qu'il décrit, le
jugement des critiques et des savans les plus accrédités ; il con-
sacre aussi à chaque auteur une notice biographique proportion-
née à l'importance et au mérite du personnage. Les articles de
MM. Balzac, Belmontet, Bentbam, Berau, Bérenger, etc., sont
de véritables biographies judicieusement construites et riches
/
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 523
d'anecdotes piqaantes et peu connues. Nous félicitons M. Que-
rard d'avoir ainsi réuni la biographie et la bibliographie, deux
choses qui, quoi qu'on dise, sont inséparables : c'est ainsi que
travailloient nos maîtres du xri" siècle, les La Croix du Maine
et les DuYerdier.
Nous ne pouvons terminer cet article sans signaler un pro-
grès notable que la bibliographie doit à M. Quérard: c'est l'in^
dication des articles les plus importans qui paroissent chaque
jour dans les recueils littéraires et les publications quotidien-
nes. Le grand nombre des revues et des journaux qui existent
aujourd'hui a apporté des changemens considérables dans les ha-
bitudes des gens de lettres de notre temps; il est des hommes
qui ont acquis une juste célébrité, et qui pourtant n'ont pu-
blié aucun livre séparément. Ainsi, une bibliographie des écri-
vains modernes devoit, pour ôtre véritablement complète,
offrir sous le nom de chaque auteur non seulement la liste de
ses ouvrages, mais aussi celle des divers acticles publiées par
ce même auteur dans la presse périodique. M. Quérard a com-
pris que la bibliographie devoit pénétrer à son tour dans ce
chaos qu'on appelle les journaux, qu'elle devoit coordonner
et inventorier tous ces matériaux épars et fixer la |)art de cha-
cun. M. Quérard est le premier qui ait osé tenter un pareil la-
beur ; aussi cette partie si nouvelle de son travail,' dont lé publie
éclairé saura apprécier l'utilité et les difficultés sans nombre,
suffiroit seule pour assigner à la France littéraire et à la Littë-
rature française contemporaine , une place très distinguco
parmi les productions bibliographiques de noire époque.
J. -Marie Guichard.
wiHU ^Ux^tofîfi^iê.
Monsieur réâilear.
Sans préambule, je yais conliniier à vous transmettre quel-
ques notules extraites du catalogue raisonné de mes lin-es ; elks
portent sur des oUTrages assez peu communs, et dignes peut-
être qu'on leur octroie quelques iignes.
Ulmi (3/. ji)» Physiologia barbœ humanœ» Bonon, 1 60S,
in«folio.
Tout eu qui a rapport à la barbe, aux moustaches, aux poils,
se trouve discuté avec beaucoup de prolixité , avec un grand
étalage d'érudition, et avec très peu de critique dans ce volume
de 318 pages. L'auteur rapporte des exemples d'enfans venus
an monde avec de longues barbes; ceci mérite confirmation.
Il prouve, d'après Hippocrate, que le menton des femmes peut
tout d'un coup se trouver muni de cet ornement déplacé ; il*
rapporte plusieurs faits ad hoc : il constate l'existence d'une
jeune fille (au service d'une archiduchesse), figée de 18 ans,
parfaitement saine et bien portante « et que rendoient fort re-
marquable une barbe épaisse, noire, touffue, ainsi que de lon-
gues moustaches, dignes de rivaliser avec celles d*nn vieil hus-
sard de la Mort : le portrait de cette mfile beauté a été gravé.
Ulmus s'occupe ensuite d'une question plus ardue qu'utile : Quel
est le nombre des poils qui croissent sur le corps humain ^1) ?
Il conclut judicieusement qu'il n'y a que Dieu qui le sache. A
(i) Petit-oa compter au yi»i9 le nombre des choTeuxquî couTrent uoe
tête humaine P C'est ce qu'on discute dans les Quesiùmt inouies (Paris, Vîl-
lery, ans Trois Perruques, i6S4, în-8<>). On examine dans le même livre
combien la terre contient de grains de sable.
inn.LffTIN DU BIBLIOPHILE. 525
partir de la page 212, il entre dans force détails sur ces pau-
vres diables, auxquels Ancillon a consacré un traité spécial.
Ajoutons que dans lé curieux ouvrage de Schurig {Spermoioh*
gia, Prancof., 1720, in4'', de 722 pages), on trouve de longues
histoires de femmes barbues, de barbes qui changent de couleur
ou qui repoussent à des centenaires. Un peu de scepticisme esl
tolérable à ce $ujet.
Hédelin (Fr.). Des satyres^ brutes ^ monstres *et démons.
Paris^ 1627, in•8^ 12 feuillets et 286 pages.
Àprèa avoir établi qu'il n'y avoit point de satyre dans l'arche
de Noé ^ cet auteur examine soigneusement si les incubes peu-
vent engendrer ; il s'étend sur ce qui concerne le bouc, «■ ani-
mal infect et hiéroglyphique de toutes saletez. » Ce fut un booc
tout noir» qui apparut au Comte de Corftoube , portani sur son
dos Famé de Guillaume le Roux, roi 'd'Angleterre, et la me-
nant en enfer. Et il ne faut pas oublier l'anecdote de cet antre
bouc, qui apparut dans le désert « à la belle Simonis.de Jam-
blic, la sollicitant d'amour. »
FrancisciPhilelphi Epistolœ. In-4®, Parisiis, 1498.
*
« Impressus est a felice baleyant, Opéra et impensis Johannis
Petit. »
Volume chiffré, fol. i-ccJixvii ; à la fin 7 pages non numé-
rotées. Nous donnons ce détail, parce que Haïn {Répert. bi-
bliogr,^ n° 12946, tome IV, page 100) n'a pu décrire ce volume,
qui s'étoit toujours soustrait à ses regards.
Cette édi^OB ne contient que 16 livres; il y en a '21 dans
celle de Venise, 1502. Ces lettres sont curieuses pour l'histoire
du XV* siècle ; elles jettent un grand jour sur la vie de leur au-
teur^ homme violent, emporté, ami du luxe, satirique sans
frein, doué de passion, d'une rare énergie {il éloit ce qu'en grec
Ton nomme t^io^x^), et qui mourut à 83 ans, à la suite d'une vie
fort agitée, laissant une foule d'écrits, et ayant eu vingt<iquatrc
enfans de trois épouses successives. Il avoit toute l'impudence
38
V.
ttS BVtLRIN DÛ UBUOPBILI.
de rAréiin, lon|qa4l s'agissoit de mendier aeprès 4es grimda»
f t il est curieux de lire les éloges qu'il se prodigue à bdmène
airec la plus entière conviction. Omnes me diligum^ honoràm
omnes ac summUr laudibus in cœlufn effbrum^ meum 9iamemin
ûre est onuùbus.
Ovidii JUeiamorpkoseos , Ubri XV.
Parisiist per magbtrnm Andreamk Bocard» sumptibus vero
P^tri Reginaldi, Gadoniensia librarii , feKciier finit ex die vi
septembris 1476, in-folio. Frontispice et feuillet i-clxiii.
Nous mentionnons encore ce volume parce queHaïn (n^ 12178»
tome UI, page 648) s'est de nouveau trouvé oonnoltre son exis«
feuce et rien de plus. Ce n'est d'ailleurs ({u'ane réimpression
nssez correcte du testte et du commentaire de Raph. Regtns,
(commentaire qui parut d'abord à Venise, 1492, in-folio, qui tùl,
l^année suivante, remis sous presse chez deux imprimeurs dif-^
ferons de la même ville (Bernardin Benalius et Simon Bibila-
-qna), que Lyon réimprima en 1501, 1504, 1506, 1514, f 515, et
dont le succès fut d'ailleurs constaté par de nombreuses édi^
tiens données à Paris, à Milan, et en Allemagne.
De Ane volandi^ auth, H. Flajdero (Tuhingn). Petit tn*12.
Le Manuel du Libraire indique cet ouvrage rare et curieux ,
sous la date de 1628 seu 1031 ; il figure, sous la date de 1627,
au cats(logue Leber (n^* 1461). Flayder croit que le meilleur
moyen sèrott de choisir des enfans agiles et souples, de leur at-
tacher des ailes aux pieds et aux mains, de leur en adapter aux
fneds* d'autres faites sur le modèle des pattes dHii^ oie ; prenez
rioraiv!àB jeuflps élèves dans vos bras, soulevez-les, habitûez-l^
à semontotr, de manière à acquérir' une force d^ascension qni
eontrei^dance le poids dnisorps : réussira qui pourra. Tontes
les tentefkives»'4tae< relaie notre atiteor, Ont, d'ailteors, iren
oonûent,'^éié brt n^alheurenSito;'i1 S^n consolé pieusement en
'f«isafi4«i réflexion que noqs avons ll!s ailes' ^ la foi, avec les*
qnrilcs nitfis pouvons ¥oler au éiel.
S
Il existe nne disseritt^on de David Bourgeois {Recherches sur
fari de voler, in»î2; 143 pages], imprimée à Paris, en 1783,
mais où il ne se trouve rien de bien nenf • Dans les Rdçiriations
^^ii/bOTp&i^65,oavrage portugais d'Àlmeida» 17il, il se rencon-
tre un dialogue sur le mdme sujet. En 1756, le physicien Oallien
renonçoit aux ailes pour essayer de les remplacer par des glo-
bes; il touchoit au principe de Faérostatique , mais il n'indiqua
aucun moyen praticable pour mettre ses principes en exécution.
Borelli [de Motu anîmailum, part. I, ch. 22} avoit montré
qu'il étoit hors du pouvoir de Tbomme d'arriver à une heu-
reuse imitation du vol des oiseaux ou des insectes. Un Italien,
du n«m de Dante, s'en convainquît à ses dépens : en voulant
s'envoler an haut d'une tour de Péroose, il tomba et se cassa
la jambe. (Voyez sur ses tentatives VAthenœum augustum^ d'Ol-
doini, Pérouse, 1678^ in-4^). Plas. tard, un marquis de Baeque-
ville, passablement fou» et qui avoit fait pendre un de ses che*
vaux pour avoir fait un faux p{», voulut traverser la Seine en
volant; sa chute fut lourde, il se rompit la cuisse; en 1812,
un Allemand, nommé Deghen, renouvela sans çuçcès, à Paris,
de semblables expériences. A cette occasion , Malte-Brun in*
sera, sur Fart de voler, deux articles au Journal de t Empire
(n*" des 15 et 26 juin); il n'y parle point des ouvrages de
Flayder et de Bourgeois , ce qui Sieroit étonnant si l'on ne sa*
voit avec quelle précipitation s'écrivent les notices destinées
aux feuilles quotidiennes.
AnticénosophiCf ou ie contraire de la vraie sagesse, poème di-
dactique, par H. G... (Gauné» curé près de Sens). Roine et
Paris, 1782, in- 12, 250 pages.
Ce poëme est tout aussi ridicule en son genre qne la Magdi^
leine, du capucin Remy de Beauvais (Tournay, J[617), ou qu^
cdie du carme Pierre de Saint-Louis (Lyon, 1668 ou 169^]. Qn
va en juger.
Voici comment l'auteur démontre, dans le premier diant,
Pexistenoe de Mo'ise : ^
lyAdsm jmqufli k lui n'ayant que quatre ayeui,
Dana f Exode il traça ce qu*il vit de sea yeux.
/
HM « BDUSnif DU BlBUOPBMife.
Douter qu'il soit au monde une Yille de Rqom,
Ou nier qu'elle ait eu pour fondateur un homme,
A TÎn^t siéclea de nous appelé Romulus ;
Que Scipion soit né dans Rome ou Lentulus,
Ce seroit s'acquérir le plus grand ridicule ;
De peur d'aroir le bruit d'être un peu trop crédule,
On auroit le renom d*un fameux insensé :
Non» c'est à quoi jamais personne n'a p^nsé.
Mais se persuader de crainte de surprise
Qu'i( n'a point existé sur la terre un Moïse,
Ce seroit à l'eicès être aussi craintif, ou,
11 faut en conTcnir, même encore plus fou.
m
à
Tout est de cette force. Dans le troisième chant, après avoir*
tonné contre Mahomet, le poète maodit l'idolâtrie qui règne :
•
Au Nerd, chez le Lapon,
Dans l'Afrique, dans Tlnde, à la Chine, au Japon,
Où la fausse sagesse enflamme, incise, entaille,
Où sa féroce armée est rangée en bataille
Contre l'humanité, le bon sens, la raison.
Il se lance ensuite dans une énumération d'oracles et de fêtes,
antiques :
Oracles séduisans, ambigus dans leur tour,
D'Amnon, Delphes, Délos, Gjnrha, Patares, Guraes,
Repas de chair humaine, impudiques coutumes,
Sacrifices d'en fans, d'hommes et d'animaux,
Disques, palladium, charmes, larves, arraux,
Vestales, épulons, dactyles, Tulcanales,
Sorts, lirres sibyllins, thyrses, fleurs, paganales,
Hécatombes, parfums, hymnes, libations.
Offrandes, vœux, habits, bains et ltit»trations.
A plus d'une reprise, la liste des pères de l'Église ou des iucré-
dules fameux, vient fournir matière à des tirades de 20 et 30
Tcrs, tous composes de noms propres; les modes de l'époque
choquent ses regards; il exprime ainsi son indignation :
Une tète de femme au eoifftur iadéèent -
Tributaire fait seul un état florissant. • >• *)
L'éptderme aujourd'hui des dames à clair ▼oile,
Qu^on tient, qu'on passe à l'huile, est semblable à la toile
nUXBTIlf D0 BlBIflOraiLV. jâ9
Ou le peintre a |il«cé sa gomme et ses couleurs.
Leur loque esige-t'-elle ou des ris ou des pleun ?*
Citons, arant de finir, ce distique assez singulier :
Un pasteur doit à Dieu compte de éon troupeau,
OEil pour œil » corps pour corps, den t pou r dent, peau pour |(eau . ' '
Nous connaissons dans la lîuératnre française quelques an*,
très vers qu'on pourroit mettre à côté de ceux-ci :
Teux,cou, sein, port, teint^ taille, en elle tout ravit. (Lemùtreh)
Puisses-tu te briser bras, maio,pied, chef, nez, col. {ScarrùHfJotkki*).
La traduction du Dante; de M. Antonl Deschamps, nous a
offert un vers moMsyllabique.
Et lui : mon fils, îl Faut qu'en ton cœur lu t^assurcs.
Pauline ei Belvtii, 1 8 1*7, 2 vol. in- 1 2, par M. R . . . , avec dès
corrections faites par l'auteur ù^AMe et Valcowt,
Le Dictionnaire des Anonymes ne fait point connoître ce
M..R... On sait que Tautenr d'Aline est un marquis célèbre,
mort i Gharenton, et qu'il s'est plu i entasser, dans d'immon«
des et frénétiques ouvrages, tous les crimes et toutes les sale«
tés inimaginables. Dans le roman dont je viens de transcrire le
titre, il n''y a rien de pareil^ rien que des aventures fort çom-
nnraes, tm suicide, des caractères pitoyablement tracés; on
tronverott diffitilémenf une conception plus nulle , un style
plus plat. Si nous accordons deux mots à cet illisible ouvrage,
c'est que M. Quérard {France littéraire, art. Sade, page 304)
dit qu'il ne lui est connu que par l'indication de la Biogro'
phie romancière de Pigorcau ; nous sommes d'ailleurs persua-
dés que le marquis en question n'a jamais en la moindre part
à eette rapsodie, et que l'indication voilée de son nom sur le
firontispice est une ruse doublement immorale d'un libraire
m
peu délieat.
530 BULUmil DU B1BU«nH|.K.
Valenlioi (M. B.). NovMœ modico iegaies. Fraucof. , îTII,
in*4<', Tol. de 1,260 page&.
11 y a des choses coriensesi dans ce volume t mais il imt les
y chercher. Oa y iroove les consnltaiîoiis des facultés germa-
niqnes, les débata, les arrêts sur des questions scabreuses du
genre de celles-ci : Une fille peut-elle, à son insu, devenir
mère pendant son sommeil? (Oui). Un goutteux doit-il être mb
à la qoestîoa? . (Non). Un enfant venu au monde doute mois
après b départ do mari est-il légitime? (Oui). Il est très pro-
liximent traité, dans cet in-i^, du mariage de^^ eQiioqae9.(l)» de
celui des hermaphrodites, de rempoisonnaaMat.par r^neuiCv
des peines à infliger aux sorciers, et de beaucoup d'autres cho-
ses dont nous ne pourrions donner une idée qu'en nous expri-
mant en latin.
Valentini a composé bien d autres ouvrages dont F on trouvera
les titres dans la Biographie universelle*
Récréations littérales, et mystérieuses^ pour le divertissement des
sçavans et amateurs de lettres, par E.T., eccléskistiqnô à$m*
phinois. Lyon» 1646» in-l2.
Barbier n'a pas connu l'auteur de cet ouvrage assez curieux j
il mérite quelque attention à cause de la réforme orihograplù*
que qu'il propose, et je ne crois pas que M. Nodier ait fait men-
tion de ce bouquin, lorsqu'à diverses reprises il a consacré des
pages pleines de science et d'esprit aux néograpbes qui» depoia
plusieurs siècles, se sont aperçus d'une chose très vraie; c'esi
que la France a le plus mauvais des alphabets et la plua mw*
vaise des orthographes.
Le sieur E. T. expose sur la prononciation, sur les consonnes»
sur les voyelles, des vues parfois curieuses, mais que won ne
pouvons discuter en ce moment; il écrit : anfimi, Pom^et^nU"
(i) IUéléiinpriméàHalU,eii i685, iii-4*, toutletiffe ^Emmekicm-
fugium, un ouvrafa d'H. Delphînati où cette matière eat diaeat&e a fond.
MMi ; il propose Jakes pour Jacques et paket ponr paquet. Il
mMe à toos ces détails de grammaire des considérations mysti«
qnes assez peu judicieuses; la diphtongue œ loi semble l'image
^ ronion virginale de Joseph et de Marie, et de celle de quel*
qMi antres époux d'éminente piété qui ont toujours vécu comme
feèrft et soBnr. 11 8V>eeQpe aussi d'anagrammes : le nom d'Anne
d'Autriche lui eu fournit plasiieurs, entres autres ceux de une
thaste Diane f et reine sans' tache.
G. B.
\
*""^
Carrespondauce diplomaiitjue de Bertrand de Salignac de la Mo*
îhe Fénelon^ ambassadeur de France en Angleterre, de 1 568
à 1575^ publiée pour la première fois sur les manuscrits
originaux conservés aux Archives du royaume, avec des som-
maireSi des tables et un index général des matières, par A.
Teulet, ancien élève de l'École royale, des Chartes. 7 yoL
in-8. — Prix : &7 fr.
Les six premiers volumes contiennent la série complète des
dépêches de La Mothe Fénelon ; le septième se compose de let-
tres incites de Qiarles IX, de Catherine de Hédids, de
Henri III, etc., adressées à l'ambassadeur, et de pièces rela-
tives à sa négociation. On y a joint l'index général, par ordre
alphabétique, des matières contenues dans les sept volumes. — «
Prix de chacun des six premiers volumes, 8 fr. j prix du septième,
qui renferme l'index général, 9 fr. '^ On peut se procurer
l'ouvrage complet ou par livraisons.
Cette collection, composée de docnmens inédits, tous confi-
dentiels et relatiis à une époque signalée par les plus grands
événenfens, est d'une importance incontestable pour l'histoire
du XVI* siècle. On y trouve des renseignemens nouveaux sur la
guerre civile , les batailles de Jarnac et de Moncontonr, la
Saint*Barthélemy, le siège de la Rochelle, la conspiration de
La Môle et Coconas, etc., etc., en France; — la procédure
contre Marie Stnart, la grande révolte de 1 569, les démêlés avec
l'Espagne, les projets de mariage d'Elisabeth avec les ducs
d'Anjou et d'Alençon, le procès et l'exécution duc de Nor^
.532 wcLLKnn ne Bnuornu.
folk, etc., elc, en Angletemy — la goarre civile en Eamée,
les aflaires d'AUemaçne, et les guerres des protesuuis conlrele
(lac d'Albe dans les Pays-Bas.
La correspondance de La Moibe Fénelon qui, pendant sept
années consécatiires» nous initie joar par joor à tons les secrets
de la diplomatie eoropéenne est donc d'an intérêt général : elle
devra nécessairement être consultée par loos.ceaxqoi Tondront
écrire on étudier lliistoire dn zvi'sîèele.
«ttlUtin «u mhliùnhtlt.
ET
CATALOGUE DB UnrBBS RABBS BT GUBUUX» «B
UTTBBATVBB, d'hISTIOBB , BTG., QUI
SB TBOCVUrr a la LIBBAIBTB DB
J. TBGBBNBBi PLACE
IIU LOUVRE f
!«• 12.
N« 12v — Mars et Avbil 1841.
771 Art de vérifier les dates des faits historiques, des char<»^
tesy des chiDniques et autres anciens monumens, de-
puis la naissance de Jésus*Chrbt, par un religieux de
Saint-Mauf (dom Clément), et continué jusqu'à nos
jours par M. de Saint-Àllais. Paris, 1818 — 19. 18 vol.
in-8 rel i 100—
772 Artbte (!'). Collection complète du journal l'Artiste,
composée comme suit :
Première série, 1" février 1831 au 30 avril 1838,
1 A vol. à 2 col., avec plus de 700 pl._ Avec tables.
Deuxième série, 1838 à 1840 (non terminée), 6 vol.
En tout, 21 V. in-4, demi-rel., dos dç v, n. r. 550— »
Plus, quelques numéros parus de l'année i&4 ■ >
773 Athbhse, ou le Banquet des savans, trad. du grec> tant
snr les textes imprimés que sur plusieurs manuscrits,
par Lefebvre de Villebrune. Paris, 1789, 5 vol. in-4,
gr. pap. vélin, br. eu cart 36— •
774 Blason des GooLSiiBa en armes, livres et devises, etc.
Petit in-8, rel. en vél. (i?ac»oiifief.} . . . 24-*»
39
à
5M BDUITUI DU BIBLIOPHILB.
775 BrrAmé» œuvres complètes. /'arû^ Dent if« 1804, 9 vol.
in-8| mar. bleu, large dent.» tr. d. {Bozerian)* Bel ex.
' 68—1.
776 BniJKBRUs (Jacob). Historia critica philosophie, editio
seemida. LipsÛB, 17M,'6 yoI. ni-4, br. • . . 60 — •
Ex. «a grand V^vi^ •
777 Cathon. Motz dorez en latin et en francoys (en vers),
auec plusieurs bous et très utiles enseignemens, pro-
uerbes, adages, authoriteic et dictz moraulx des sages;
très proffitables à ung chascun ayant désir de scauoir
choses honnestes et licites, pour bien viure et acquérir
biens en ç# mande; enaamble fdusicurs questions
énigroatiques. Troyes, Jehan Lecoq (sans date), petit
in-8, fig. enb., goth., y. r., fil., tr. d. {Kœhler.) 16 — »
"%
778 Chartier. Les faictz et dictz de maître Alftin Chartier,
noi)veIlenient imprimé, reveu et corrigé ^ adjouste le
débat du Gras et du Maigrt qui o'ayoit ancore esté
imprimé* Paris. Galtiot Duprè^ 1526, io-foUi fig.goth.,
▼. f., fil., tr. d. Bel exemplaire 45—»
?79 Chau (de la) et le Blond. Description des princip^es
pierres gradées, du cabinet du duc d*Orléans. Paris,
1780-84, 2yol. in*fol., fig., demi-rel., mar. r.
Tm» kel M. a^ee tes médailles spbtr. au nombre 4e 7, repré*
sejitaQt 37 su^U.
T80 CiQiAWiiii op«ra oum deleclu oommenurioram stud*
jQsepbi OÛy^i. /'arÔMis, Ciignard et GuériM, 1740-42,
9 yoï. in-4i rel. ^o y,, fil,, tr. d. . . . 170 — »
Aut. Ex. rel. en mar. bleu. Elég. reliure de Duru. S5o — »
•
7B1 €occAiB (Mbruh] [Théoph. Foleogi]. Histoire mm^saro-
nique de Merlin C^ccaie, fXoU^ip^ d^ SabrlÛ!» avec
l^orrible bataille des moucbés et 4c« foun^îs. Paris,
1784, 2 tom. en 6 yol. in-12, mar. y. tr. d. Ancienne
rel 221--.
Ex. Aur peau vélin*
I
I
Buixcrm ou nitJfli'itiLi. IHS
783 CouuMsniHf de ûhronlqiMa natiottales frattçaÎMS, icriles
' en langue yulguife du %nt» ao xv« fiîëde» airec des notes
etéclaircissemens, par J*'*Jk»BaQban« Pétris» yerdière,
1826-1828, 47 vol. in-8. 148— •
783 CoiMÇTiQiv de Viimoms relatifs % TJ^Utpire de franco,
depuis la fopdation de la leouarçbie française, jusqu'au
XIII* siècle, avec une introduction, des potes, des sup-
plémens, etc.^ etc. , par M. Guîzot. PçrU» BrUre,
1823 à 1826, 31 vol. in:8 170— »
784 CoLLiars. Essai sur la nature deTame^ l^ondres {Amst,),
1769, petit jn-8, v. f.^ fil., tr. d» en tête, {Thoidvenin.)
10—.
785 CoNi>OBG9T* Œuvres complètes^ Paris, 1804, 21 vol.
in -8, gr. pap. vél., dos de mar. bl., non rog. Reliure
4ê Simier. {Bam*)* 1S&»«-»
786 CoRNEMENT (le) dcs Cornars pour réireer les esperiz
ecrrnifistibulez. Paris, 1831, petit in-8, de 8 pages,
goth.. .| . 15 — B
Cette pièce dont le titre seul est moderne, a été trouTÔe dans les
garde» à*nn Mci^n naaiM^Mrîti Ml puUîétB p^mr U, pf»mik<^ fois 4 ^
3o ejc. uTep un entourage fac-sîmilé d'«nciçimça 9r^▼^ref en boîa
des heures publiées par Sirogn Vostre.
787 GenpparemM^flK mystif|«e d« J- Cacotte avec LAporteet
Panteeu- P^ifis tn IV, m-lt, ▼. f., fil., non rog.
{Chiffre orné.). . ■. ... . . . . 15—.
7 SB OkBTiiv (Gv^4<^M^R«}» CbaDUroywU^ Qrs^i^ooa eUutieii
peUls traitez faicU et composez per feu G. Çfç^n. Pa-
ris, Gallipt'Dupré, 1517, iii-8, golh., 19. r., fil., tr. d.
{éd. rare, anc. reliure), - 48 — •
TS9 Daribl (le P.). fiistoire de France, pouv^lle édition,
augmentée de notes, de dissertations, contÎDuée par le
P. GrifFet. Paris, 175S, 17 vol. in-4. mar. r., fil.,tr.
d. Ausi armes du Dauphin» » . . , , MO^»
Très bel exejppfeîre.
.\
•(I3K BULLRIN DU BIBLIOPBItE.
790 DAifoà'(le P.)k Histoire de la milice françoiae. Amst,,
1721, 2yo1. in-4y gr*pc^P*><°*i*M<l^n(*> ^r. d. 130—»
Bel exemplaire de reliure ancienne.
791 "DiBAT (lb) DB8 Lavendibbes de PauiSi avec leur caquet.
Rouen hans date), Abrah. Cousturiet, petit in-8, rel. eti
rùBT. feuille morte. {Elig. rel. de Bauzanfiet,) . 48-^»
L'on des dicx iXBMPLàiaBS sua pbau rkLni, de la réimpression
fàC'tmttlé.
793 Demandba (ubs) damoubs adbg usa BBâPONcsa. — Le Doc»
trinal des filles pour apprendre a estre bien saiges.
Deux pièces gothiques (sans lieu ni date), petit in*8y tig.
en bois, mar. bl., chiffre orné. . • . . 60 -^«
'Ces deu^ pièces sont très rares et d^une belle consenration .
79S DbIIANDBS (les) DAMMIBS avec les BESPOimS I0TB08BB.
Lyon (san\date)9 petit in-8, goth., fig. en bois, mar. bl.,
tr. d '-• • . 86 — »
Très rare. Edition orig^inale, avec grand nombre de témoins
au bas des marges, très court du baut.
<794 DEMAimES (tsa) DAMOtn» avec les rebponges (attribué à
Alain Chartier. Sans lieu ni date, vers 1530), petit in^,
de 16 pages, goth. — Droitz nouueaulx établiz sut* les
femmes (en yers). Imprimé à Rouen, pour Jehan Barges
' le jeune (sans date), petit in-8 de 8 pages, à 2 col.', goth.,
mar. viol., dent. (Très rare.) , • . 45 — »
795 Dbbcamps. Vies des peintres flamands, allemands, hol*
landais, avec des portraits gravés en taille-dou;ce, etc.
Paris, 1758, 5 Tol. in-8, ▼. éc. Bonnes épr. 56 — »
796 DfescEimoir nu château d'Anet (par le Marquant).
CAartre5> 1776» petit in-1 2, mar. r 15*-»
Très rare (ancienne reliure).
797 IhSGOQBS lOTEUX DES VEIPONNIEBS Et DES FAIPONBOBEBS,
ensemble la confrairie desdits fnpoumersy et les par-
/
BVUXTiN DU niuopmw. S3T
:iloiis de ladite confraiiie. Rwen, Richard Aubert (sans
' date), ia«8y mar. pace, large dent. (Eligantt reliure de
Bauzcnnet.) âO — »
Un des deux exemplaires tirés sur petu tbi^in de la réimpres-»
sion, copip figurée, de Pinard, en i8^i.
798 IhcTs(LB8)BB Sasamon avecque les reponces deHarcôDi
fort joyeuses* (Sans lieu ni date), in-8y goth., mar. r.
à comp., tr. d 26 — •
Exemplaire de la véhni^TeBsiotÈ/ae^similé, sur peau viLiii.
709 DiscBRNKMBNT DU ooBM B9 DB l'avb (par de Cordemoy).
Paris, 1666» in^t2, mar. r. (Ancienne rel. avec chiffres
et armoiries,) ........... 4 — 60
800 DocTBiif Ail DU vkBE AUX wos (en vers). (Sans lieu ni date),
petit in-8y goth., mar. bl.» dent.^ tr. d. . . 66 — »
Elégante reliure de Bauxonnet. ^r,
801 DoGTBDrÀii DBS wtUMB, (Sons lieu ni date)^ iD-16» goth.^
mar. r., fil.» tr. d '. . . 45 — »
. Jolie reliure de Gloss.
802 DocTBnrAL dbb bons sBRumniBs (en vers). (Sans lieu ni
date), in-t6» goth., fig. en bois» mar. cit. > riche
dent % ... . 66—»
Channante reliure de fiauxonnel.
803 DocTBiNB DBB Saiobs, pour incister chascun a vertu et
laisser tout vice (en vers). Imprimé nouvellement à Lyon
(vers 1522), in-16» gothique» mar. olive» large dent.»
tr. d. . : 66—»
Jolie reliure de Bauxonnet.
804 DoLBT (Etienne). Le second d*Enfer. *— La manière de
bien traduire d'une langve en une avtre, etc. — Procès
d'Estienne Dolet. lyan, 1648» 3 vol. petit in-8y v. f.>
fil.» tr. d. (iiftt/fcr.) 28—.
Très bel exemplaire sur vapisb db Hollardk, de la réimpressioa
' Ciite en iS36, et tirée a petit nombre.
\
80& EnrlMt (i.*) b* tJL FbaHcé éi hê Maxime de Louis XIV
dMOttverieft à FEiirope* Cologne, P. Marteau, 1689,
petit iii-12, V. f.y 61., tr. d. filfc<//er.j. • « • 4 — »
806 Faictb (les) MSRtBiLLEUx de Vibgiujb. {Sons lieu ni date),
in-8, golh.y mar. bl., à comp.» fil., tr. d., doublé de
' ttaiTt dUf k comp» (EUg. tel* éi Kesktêr.), « . 45^«
EtempUlfé «tir peso Titm de lat réàiù^te^tiiûnfaô'imiié.
807 Funnar (l'abbé). Histoire ecclésiastique (jusqo'en 1414),
avec la continuation (jusqu'en 1595, par le P. J. CI.
Fabre et Ooujet). Paris, 1722-1737, 87 vol. in-4, y
e<>ni(iris le* tftbled générales par Roudet. . 130—»
808 FoiVTBiiEiXE. Entretien sur la pluralité des mondes.
Difon, P^ Caiisàe (Patih Mmumatd)^ 1794, 2 toi. in42,
cart. non fog., dans deaic éttiia. ... . . 60—»
SunBBI KX. IHraiHÉ SUE V«A« Wbm.
809 GnUNPUBm (tjs) aux wamê» (en T#re). (Somê iieii ni doit),
petit in-4» goth.» de 1 6 pages à longues lignes^ avec 1 6
grav. sur bois, mar. puce, dent 30 — »
JfanqpieBt U Dit de» Sibile» et TEpistre de 6e*e^iie k Ludlla»
de quatre feuillets.
810 Graivd (le) TESTAMBurr Vnxoif et le nsTrr, son codi-
cille, le iargon et ses balades, aussi le rondeau que
le dict Villon fist quant il fust iugie a mort$ et la vz*
queste qu'il bailla a messeigneurs -de parlement et a
monseigneur de Boiu'bon. Paris, Pierre Coron (sans
date), jpetit in-4, goth., fig. en bois, mar. cit., comp.,
ir. d 120-—»
Elégante reliure de Bauzonnet. Bel esemplaire.
81 1 HBLinBnus. CEuvres complètes» nouvelle édit.» corrigée
et augmentée sur les Mss. de Tauloui*» avec sa vie et
son portrait. Paris, Servière, 1795| 5 toL gr» in-S^
PAP. vÏLi!i, mar. r., large dent. {Bozerian.) Bel exem^
plaire 70 — ».
SI 2 Imh râffÀy— (Tni) mmB^mÂàum Libri, et rcfeemione
Fr^GronOTU. Lugd.Baiâ^.gêtoffié.ÉkHtiriitna, 1645»
4toL petit in«l2, ni«r« bl^ l^g« dieiMé, tl*: d. (Boze^
riatimy «.'••«...«.. 38 — ■
Exemplaire de Grosley et de Blondel, dont if pdrM les si|pia-
tures au commencement et à la fin de chaque tokiméj Très grand
de marges. Il a quelques feuillets maculés.
813 LnrBB (le) de jjl Deablerib . [Sans lieu ni date, \&e% 1607)i^
petit in-fol., goth.y av«c une 6g. aîngalière sur lo titre^
mar. vert, fit.y tr. d »*-a
814 HUnuB (le) de Belges (J.). Les lllastrations de Gaul*
et S'ingularitez JeTroyes, avec les deux Epistres de
Tamant uert. ïmp. à Lj^im par Estienne Baland (sans
date). — Le second livre des Illustrations de Gaule^
(Idem, E. Baland, 1512). — Le Traité intitulé de la
différence des tfchisnea avec le bhison des Yeniliëlts.
Pétris, 1512, pa/r /• de Momef. -^ La L^ende des Ve-
nitiens« im/». parJ. de Mamef, in»«4, mar. bh» fil., tr. d«
(Thotwenin*) - 60— a
Bel exemplaire, quoiqu'avec le titre un peu raccoMmodé.
((!lkif(lre orné.)
8 1 5 Vaibe (Jehan le), disciple de MoUneC. Le Temple d'hon-^
neur et de vertus : auquel sont contenus les chans des
bons et vertueux bergiers suppotz de Pan, dieu sîluestre^
pareillement des bergieres subjécces a Aurora : laquelle
aaaeiM le jour efi nature. Paris, Alain Lofrian et Denys
lematfsans date), in- 16, go th., nombreuses £lg. singu-
Uèf^s sur bois, mar. r., tr. d. . . . . 100 — a
Ce litre, de toute rareté, a coulé & la vente Héber la livret
sterling.
816 MABfiOBBITBS DIB LA MABGlJBBrrE DES FBINCE8SE8, très
HliNtre royne de N*rarre (Marguerite de Valois), pu-
bliées par Sjrmon SylviiM, dit dé la Hayié. Lyon, Jean
de Tournes, 1547, 2 Vol. petit in-8, mar. r., fil., tr. d.
(BauzùnneU) Superbe exemplaire^ . 120—»
540 BiiLLmn du utLioraiLB.
9i7. Mbdaulu» $ur les principaux événemens du règne de
Louis-^lef^îrandf avec des explications lûsloriqueft (par
Fr. Charpentier, P.. Tallemand, Racine* Boileau, etc.).
Paris, impr. roy., 1702, gr. in-fol., demi«rel., mar. r.,
non rogné 36 — »
Exemplaire arec la préfiice suppnmé« dans prasque tous les
exemplaires. . ,
818 Hkiius (les) PROPOS, composez par Pierre Griugore(en
▼ers). iPçTtSi Philippe Le Noir, 1525, in*8, goth., fig.
en bois, Inar. bl., fil., tr. d 100 — »
819 MUzBRAY. Abrégé chronologique de THistoire de France.
Amst., fFolgang, 1674, 7 vol. petit in-8, y compris,
Tavant Clovis (1688), mar. rouge, fil., tr. d., grand
marge 120 — »
820 MmoiB DE TBBTu et Chemin de bien vivre, contenant
plusieurs belles histoires, par quatrains et distiques
moraui, le tout par alphabet. Rouen, Georges Loiselet
(sans date, vers 1585), petit in-12, mar. vert. 18 — »
82 1 MonsKHES. Chronique rimée de Philippe Mouskhes, pu-
bliée par M. le baron de Reifienberg. Bruxelles, 1886,
2 vol. in-4, fac simile, dos de mar. r., non r. (EUgante
retiure de Kahler.), . . ^ 48 — ■
822 NoDUBLLEs de la maiesté de l'empereur et du duc de
Saxe, auec plusieurs aultres princes et seigneurs d'Aï-
maigne, translatées et traduites de la copie enuoyée
de Nurenberg. Imprimé à Anvers par H ans lÀefrinck,
tailleur de figures (sans date), petit in-8, go th., de 16
pages, mar., dent., tr. d. 40 — »
De toute rareté*, et non cité des bibliographes.
823 PlETin Fatras d UNGAPPBBims, svrnommerEsperonnier
de discipline (par Ant . du Saix). Lyon, 1 5S8, petit in-4.
goth, mar. lie de vin, fil., tr. d 55 — »
Elégante reliure.
■UiLcnif DU nniomu. Mi
824 Fum sèoTodi Hîttori» naloralM, liim XXXVII; Lugd*
Batao., Ebmir, 163&» 3 vol. tii-lS,irëK . . 56—»
EaenipUiîr» très beau.
825 Portraits des dacs de Brabant, depuis Tassandre I*'^
jusqaes à Philippe lY, avec Tabrégé de leurs vies et
gestes. In-foL, demi-rel., v. f. 30 — »
826 PoRTRAm (149) des empereurs et impératrices rcnpains,
depuis Jules-Cesar jusques i présent (1655), tirés des
antiques. In-fol. 9 demi-rel.y ▼. f. 15 — »
827 PoRTRATTS (84) des empereurs d'Orient, autrement dits
de Grèce ou de Constantinople, avec Tabrégé de leurs
vies. In-foi.y demi-rel.» V. f. . •* ^ • ï5 — »
828 Portraits (243) de tous les papes» depuis saint Pierre
jusques à présent (1691), tirés des antiques, avec le
temps que chacun d'eux a tenu le siégé, selon Ona«*
friusPaninius. In-fol., demi*rel., v. f. . 20 — »
829 Portraits de tous les roys et roynes de France et de
Navarre, jusqu*à LouisXllI, avec l'abrégé de leurs vies.
Paris f Sonnius, in-foh, demi-rel., v. f. . • 12 — »
830 PoRTRArrs(180) de tous les roys et roynes d'Espagne,
depuis Atanoric, roi des Gots, jusques au roy Phi-
lippe m et Marguerite d' Anstriche, sa femme, avec leurs
vies et mœin*s, etc. In-fol., demi-rel., v. f. . 20— •
831 ProLBHBi opus &eographicum. Argentor., Grieninger,
\S22, 1 Vol. in-fol, relié eu bois gaufré, rel. du temps»
avec les cart. grav. en bois et beaucoup d'ornemeus fort
curieux portant différens monogrammes. . 25^»
832 Ratmoiid Brbtoiv. Dictionnaire françois-caraïbe, Dic-
tionnaire caraïbe-françois; petit catéchisme en langue
deé caraïbes insulaires^ avec une chanson spirituelle à
la fin. Auxerre, 1666, S tomes en 2 vol. in-!2, mar. r.,
dent.ytr.d. 60—»
Très bel ez«nipiiiire d*un llTre Urès rare.
5¥à «muRMOii
8S3 .Boidiaul (ta) nrii vmé» AHanMi»fpdMt#). hÊfnmét
pèlerinage eit dé Iboime diMim qutsl to litf . Le se-
cond de lame séparée du corps* Le tiers est de notrci
seigneur lesus, en forme de monotesseron. (Sanê^ lieu^ ni
' date)» petit ii>-4f goth., mar., ûi^y tr« d. • . 80 — »
834 AoMAiv DU Renaud, publié d'après les manuscrits de la
BfbNethèque dtf Rd, des xnr, xt^* et tV sKetés, par
M. Méon. Pitf»/ I82C, 4 Toi. invS, fig., cdrt. . 33 — >
Un exemplaire en grand papier dé floi lande. . . • 7$ — »
836 Sittx (AiiT. do). La Touche naire pour éproitvcnr Fami
et le flatteur» inventée jpar Plttiar(|ue, taillée par Erasme
et mise en l'usage François. (Sans lieu ni date, Paris,
* Z><mf^/anfifl,versl532),petitin-8,v.f.,fi(.^tr.d. 12 — »
816' SanoRS (Jian vè). likvenuirê général êtf l'Histoire de
France. Paris, Claude Morlot, 1624, 8 toi. petit in-16,
rel. en mar. rouge. ...» 8^-»^
Adcienno nslinre-de Ddâscoil.
887 Stabat (ue) Maïa doi:.oe00Av translate en francoys,
selon le latin (en vers françoii). (Sans Lieu ni daU}» peiil
in-8, goth., fig.y mar. n. gaufré 50 — »
Jolie reOure àg ^smummeU
838 SuiXT. Mémoires des sages et royales œoonomies d'estat»
dômestiqfVeSy etc. , par Maximitian de Bethvne,comte de
Sutfy. Jouxte la eopie imprimée à Amsterdam, 1 652| 4 vol.
in-12, V. f., fil., tr. d. (ffering et Muller.). . 36—»
839 TooBABV (lb)» contre les Biassacrevr» el avtcffnra detf con-
fusions euFranpe, par lequel là source et origine de tous
les maux, qui de long temps trauMllent la France, est
descouverle. Rheim^ de fimpr, de Jean Martiny 1579,
petit in*8, mar., tr.d., lavé, réglé. ... « 18 — »
Bel ezemplaÎBe dfetir krwe tt^t rave.
54S
840 Hmamt (u) hUrmr k to?t faire ({Mir Ghriseofle, de Bor^
ddâux. Eùoen, Richard Aabért (sans date), petit in-S,
mar. bt., large dent., compart., tr. d., doublé de mar.
jaune» compart.» fil. (Chi£fre omë»). . • • 65 — »
tdiàoB auotoanè de toiiM twrtîé,
841 VuÊom HB VâMigmUMi le jogement d'iceltry, ûuPasquiUe
prisonnier, avec le dialogue de Probus. I&47y in-16,
mar. cit.» dent., doublé de moire. (Mullet\)». 25 — »
842 Wi}i30N DB LA CoLOflraiBRfi. La Science héroïque. Pa-
m^ 1644, in-fol.y fig 9-*-»
843 Yoey. Switzerland aa now divided into nineteen can-
toasy interspersed wilh historical anecdotes, local cus-
toms and a description of the présent state of the
country^etc, etc. — With pitluresque représentations
bf ihe dresa and mannera of the swisâ, illustra ted in
ftfty couloured Engravinga of costume, et(^. Landan,
181 S, 2 vol. in-8, cart. à l'anglaise. . . . 86—»
Co recueil de costumes suisses exécuté avec beaucoup de dé-
licatesse et de goût, est un Téritable Keepseak à la manière an-
glaise , où la typographie et le papier luttent de finesse et de
pureté avec les grsTures.
MANUSCRITS.
844 BoMâaa (PkBmu-NicittiAa). MUceUanaa,inAiV, b. 250—»
Manuscrit sur papier, de plus de 8oo pages. Il est éerit très lisi-
blement. On trouve sur la garde de la fin du volumei ce qui suit :
Ce manuscrit est pour M. de S. fardeau, on le lui remellra après
^ ma môrl, \hsepumire 1769^ Êonamy, Voyez son article dans
la Biographie Universelle , t. 5 , p. 84 , rédigé par Ameîlhon ,
de TAcadémie des Inscriptions; ou pourra juger en le lisant de
ee que doit renfermer ce volume. 11 paroitroit qu^il éerivoità
masufe des recberebeft qu*il falsoit pour' ses travaux de TAca-
dénm, etc., toat ce qa'il vooloit eenserter. Ainsi, on trouvera
^f BVUJBTIN DU MIILIOraiLC.
de* ariiclesiur.louB les genre* de conaoÎManoeSy enifWiiélés «le-
cîtatioDs grecques , latines , italiennes, etc. , des rers dans ces
^ langues, de la biographie, etc» Chaque article commence par le
mot dont il veut s'occuper, écrit en caractères ptus forts ; mais
' comme il seroit impossible de les retrouTcr sans une table, il y
en a une au commeneemeni. 11 n'y • auoan moi ni aucun nom
propre de cité, il n'y a que les numéros des pages à chaque lettre.
Pmr exemple, la lettre B est diTisée fw a, e, i, o, u; cbacttne de-
ces voyelles renvoie à la page où se titiuvent les mots qui eom-
raencent ainsi. Ce recueil est très curieux et très intéressant.
4*
V
845 IhcnoNNAniB des villes, villages^ bourgs et autres lieuse
de France dont le nom commence par le mot Saint.
1354 feuillets petit in-folio 80 — »
Ce manuscrit, qui peut former un tÔI. in-fol., paraît être une
partie d^une continuation du Dictionnaire d'Expilly , que Tauteur
ayait l'intention de donner.
846 Hatébiaux pour servir à un dictionnaire général de tous
les lieux de France, avec leur statistique, sous le rap-
port religieiUy civil et militaire, tant sous le nouveau
que sous l'ancien régime .^ 120 — »
Ces matériaux consistent :
i<» En 8a cahiers petit in-fol., et 85 cahiers petit in*8, conte-
nant principalement la statistique religieuse ancienne et moderne
de chaque départemen t ;
9* Etat de l'épiscopat en France»* ta cahiers et enriron 5oo
bulletins ;
3* Une liasse de descriptions d'églises ;
4* ^^^ suite de notes, par ordre alphabétique de lieux, dont la
lettre A seule contient environ aooo feuillets petit in-^ ; les au-
tres lettres sont moins complètes ; ^
5<* 38 cahiers petit in-8> concernant principalement les cantons
de Beauvais, Clermont, Compiègne, Senlis, Gouloumiers, Fontai-
bleau, Meaux, Melun, ProTÎns» etc.
847 Sonnets sur les mystères de la Passion de Jésus (par
le R. P. de Lessav), manuscrit du xvu« siècle, de 101
nuLiFTli^ DU -niiLtoi^iLe.
54$
feoilletSy aur très beau vélin, in-4 oblong, m. r., fil.,
tr. à* Ancienne et belle rel ^ .135 — »
Le premier feuillet ou frontispice, représente tous les instru-
mens du supplice du Christ : le coq, les rerges» le roseau, l'é«
tbelle, les clous, la couronne, Ucroiz« etc.; les quatre èuicrens
contiennent des tcts asses mal écrits k la louange de Tauleur
dont on a cache le nom sous un anagramme ; le siiième est un
dessin oolorié, représenuiit le Père Etemel sous la forme d'un pa-
triarche ; au Terso est un sonnet à sa louange; le septième repré-
sente Jésus; le Terso contient un sonnet à sa louange ; le liui-
tiéme t«présente le Saînt-Espnt, sous la forme d'une colombe,
au Terso se trouTo un sonnet. Les feuillets g à 70 contienuont
le» sonnets de la Passion; au milieu de chaque page te trouve uu
dessin très bien colorié, dont le sujet est uœ scène ou un instru-
ment du supplice. La deuxième partie, pag. 7a à 75, se com-
pose de quatre médaillons' ou dessins coloriés dont : la sainte
Vierge, une sainte, une damnée et la mort i le tout accompagné
de sonnets esqiticatifs. <— Les pages suivantes renferment des
sonnets sur difPérens sujets fort peu importans.— 'Quant au style,
nous pe sommes pas trop de Taris du flatteur Savin, Lyonnais,
qui, dans son épître, compare Tau leur à Ronsard, et Pappelle
la Merveille des Gaules ; ses vers sont tout ce que l'ascétisme a
produit de plus bizarre, sans en eioepter la Dévote Saiuiaiion
mue mewtires sacrez du corps de ta glorîeuse vûrgo Marie, mère
de Dieu, par N. H., capucin^ cité par M. Charles Nodier, dans
ses mélanges.
848 Un volume petit iii-4, t. m., contenant six mémoires
Mss. auto^aphes de l'abbé de Lônguerue. 25 — «
Ces Mémoires sont > L Liaisons de la France avec la Hollande ;
IL Vénalité des charges de judicature et de finance; IIL Origine
et usage des biens de l'Eglise ; IV. Droits et prétentions de la
cour de Rome ; V. Union inséparable des intérêts du roi avec ceux
ceux de ses sujets ; VI. Intérêts de la France à Tégard des autres
Etats.
Ce mss. avait été préparé pour l'imprimerie. Il contient 198 pag.
I
U6
UVUKTIM nu UWWUIUU
PUBLICATIONS NOUVELLES.
649 Catauigitb dfs taatiuscrtts <i« la btbiiolbèque de la Tille
de Chartres. Chartres, tSM, • 6 — »
Cr cninkgiMi» àkfîaé en tfoi» pavlÎM» eppiimii, étmê la première,
(a deforiplioA de 633 aniolee, U plapari trèe euriew» ; U deusîeme
Aonlieat lea laep. relatifs à l'hitioire da peys* 74 artieles; la troU
oaaiieni la table dea auiiauf» ni dea laatiêaea.
860 De TmiÊfumm FfiAncuB. Libri quatuor ck bibliotheca
Lugdtiiiensdi codice nisneprimum in lucem édita cura
et sumptibus L. Cailhava. Lugduni^ 1840, in-4, broché.
.....,.•,.,.,. 80—»
Avec 40 fig. sur bots^ lîré Mulemcnt à t20€xenipl.,
dont :
100 exeuipl. sur beau papier de Hollande.
10 exemp). sur papier cxira fort, . . 45— »
10 «x^ avec doublas fig. biatrea ou blooa». 60—»
4Ce Toluiae^ publié par les apin» d*iin ansaleur éclairé, eat un
poème de près de trois mille vers latins, divifês en quatre Hfrea,
contenant des détails très cuneux et pleins d'intérêt sur les
guerres civiles et religieuses qui désolèrent .la France pendant le
règne dea trw f^l# de Catherine de Médioiii^ U «at aartovt remar-
quable par les gravures sur b^isj très (îdèlement imitéaa du ma^
nuscrit et retraçant avec beaucoup d'exactitude les costumes et les
scènes lespluf dramatiques de Tépoque. l^'auieur inconnu de ce
poème , paroit n'être point étranger à la ville de Lyon; Timpor-
tance qu'il accorde aux événemens qui se «ont passés en cette
yille et aux environs^ lesiigures représentant les scènes de carnage
et de dévastation arrivées en oétte province, et les particularités
dont il les accompagne. Tiennent à l'appui de cette conjecture.
Nous insistons surtout sur les gravures, tant à cause de leur belle
eiéaution, que de lenr^iraportanee liisleriquei «lies peuvent faire
suite et complément au recueil de Périssim et deTortorel, si recher*
cbé : toute la ligue est la, les calvinistes métamorphosés en singes,
s'abandonnent à toutes sortes de profanations^ pillant les églises,
revêtant les omemens sacerdotaux , s'installant dans la chaire à
ilMViiN W MBuovmut. 947
ppêphiT, eriUM^Aef ergcifilii «o«p».4'tiqu«btue ; itmàtre foiidé-
lervwtlfc iMidaTjnis ^ fféM^^Uêfmf^t éà leun épées ; enfin
«PII» «'«« 6mm^ pM ^I.PMM ▼pnlMB9 âter une a «ne toutes
le» «çipes déf4>Unt«» fiypréi— i48i dens ce ▼oWne, noui ren^
Toyons pour cela à l'explication dea planches, qui se troureen
tiU$f H qui ,'à^ll0 saula, e<in|iept toute l'a^al^ae de ok poéae.
Noua dçtoqa ajou^r «leuieqlent qu*jl ne Wiiae rien a désirer
''sous la rapport de la ^e^uté^iil d« h pufelé dii ptp^ et de la
, IjpograpVic. . i ;
961 Dm ftBitaiis^B<m.ur«itttiiuB). Contes, ou nouvelles Ré-
eréatioiis et joyeux devis, prëoédés d*utie notice biogra-
phique et littéraire par M. Ch. Nodier, avec un choix
des attcienncs notes de Barnard de La Monnoye et de
Saint-Hyacinthe, revues et aug. par P. L. Jacob le
Bibliophile. Parûj 1841, 1 vol. petit in-8, papier de
Hollande fort 9—».
Il n'a ëté tiré sur ce papier qu'un très petit nombre d'exeni'
plaires .
i42 La S^esATi (os). Histoire du diftteau de Biois. Blois,
184«, in-4, bf., avec %. ..... 20 — .»»
Le même, Ûg. sur papier de Chine. . ". . 25 — »
Cet ouvrage, que l'Académie des Inscriptions a couronné en
i84o, est un des mieux éerits et des mieux imprimés que l'on ait
publié depuis long-temps en prorince. — M. de La Saussaje,
mieux que personne, pouToit nous retracer Tbisloire de ce cb4-
tean royal, témoin de tant de faits mémorables , et certes il n'est
point resté au dessous de sa tâche, car cette excellente monogra-
phie restera toujours somme un monument éleré à la gloire de la
rille de Blois.
863 Vmmçfom db Gbhblodx. Histoire littéraire, philologique
et bibliographique des patois. Paris, 1841, in-8. G—»
Ce Tolume, qui dans le principe ne derait être qu'une lettre
sur la philologie des patois, adressée aux membres des comités
de la langue et littérature françoises, est devenu un volume assez
fort, plein de recherches sur l'utilité de l'étude des patois, sur les
travaux des Allemands, des lulîens, des Espagnols; sur les patois
I
548
BUftLBn» »t BIBLIOPBfLe.
-: t '«.de b Franëe, de laGMco^e, de la Belgique, <le la Suiaie, de la
' ftussie, de hi Pologne, de la Bôbéme, etc. ^ sur Tudlité des patoU,
* ieur^influence i etc. C^ trarail est termmé par une bibliographie
, paunse^ la plus eomplèfe que nous ayons de nos jours.
« 4
H£4 Santevi^ (Ave. m).' Le Trésor de Notre>Dame de Char-
tres : rapport à M. le ministre de Tintérieur sur les
afchrves de Taiicien èhapitre de la cathédrale de Char-
tres. Chartres, 1841, in-8, br., avec dix planches re-
produisant des sceaux, monogrammes et signatures de
quelques rois et puissans seigneurs du ix^ au xiii«
siècle.
>
Ce volume nV été tiré qa*à très peu d'exeniplahea, non destinés
au commerce.
r.
En annonçant le Mémoire sur Huchbald» que vient de
publier M. c(e Coqssemaker, nous avons mal indiqué le prtx>
des exemplaires col. -^ Le prix est de S6 fir. et non 30 fir. —
Il reste très peu d'exemplaires de cet excellent ouvrage.
#
BULLETIN
DU BIBLIOPHILE,
PUBLIE PAR TEGHENER,
MU LA DIRBOTIOH
DE MM. Gh. Nodibr bt Pauun Paris,
ATBC LB CATALOGUE RAISONNA DBS
LITRES DE L'folTBUR.
N' 13. Mai.
QOATRIÊME SÉRIE.
PARIS,
•ncojatm, ëditeor, place de i.a colohiiasb du lootrb,
H*».
1841.
NùllUu.c€ig^€i^u/^ dqa^ le treizième.nifiinho du BuU^în
dmBibUophiU, 4?itMf.
Dissertations choisies de Tabbé Le Benf. 56 1
Mélanges bibliographiques. -^ Noie sor nn manoscrit
' de Garin le Loberain. 56S
r— Systèmes bibliographiques. 56&
— Questions de statistique littëraife. 674
679
IMPaniBBlE MAULDB KT BnCOU,
DISSERTATIONS CHOISIES
DE L'ABBË LE fiEUt^.
HiMOmB ADHBflSé A vif CHAlfOIlfB DB l'ÉGUSS DE ^**p POUB
DONIVBB AU CLBBGB DB NTbVBBS UN ANOBN iCBIVAIN BCCLB-
«ASTIQUE QUB QUELQUES MODBBMBS PE^TEIIDENT AVOIR ixà
DU CUEBGé D*AUXEBBB (1).
Les écriinrins qai efitrqirenAént de donner an ipiiUtc*de» ik-
talogoes d'iiommes illoslres, soit par lu place qa'ib ont ocoo-
pée» soil par leurs oa^rages ou de quelque auire niMiîére» doi*
(i) Mercure At man 1750, p. 88.— Cette dÎMertation est iinportaiite^
parce qu'elle contient des augmentations pour le catalogue des écrirMins
muserrois dans les Mémoires peur servir k f Histoire ^Auxerro. Paris,
1743, 9 vol. io«4®*
Ajootons encore une indication a ce catalogue. — Le Beuf dit, p. 5o6,
qne Lonis de Charmoy, aTocat a Auzeire dans le zti* siècle, a coqnposé un
ouTrage intitulé le Monoiogue du bon vigneron , et il ajoute : Je ne sçais s*ii
eu imprimé. Il Ta été en 1607, à Aucerre (sic), chez Pierre Vatard « petit
in-8*, à la suite du « Discours joyeux en façon de sermon fiiict arec notable
industrie par defFunct maistre Jean Pinard, lorsqu'il Tivoit troftier (sic
pour lortrier [chanoine tortrier]), semi-prébendé en Tdglise de Saint-Elienne
d'Aucerre sur left climats et finages des vignes dudii lieu. •
L'abké Le Deufn'a pas connu non plus ce Jean Pinard qui, d*après Payer-
tisscment de Pimprimeur, paroit avoir vécu au xTi*»iècie» ayant Loui»de
CbannojT. Ceci prouve la rareté extrême de ce livre dont je possède un
csempïairey relié en maroquin vert, aux armés du niàrqttis J^U' Armand d«
Jôyense, né le ^4 avril 1718* cobnei du té^iaf«kidé9Qiidiiso,4n r7|t.
CI.C.
40
55ft BULUCTIN DU UBUOPHILE.
▼enls'ailendre qu'il leur en échappera toujours quelqu'un. C'est
ce qui a paru dans plusieurs livres imprimés depuis un siècle,
et qu! a occasionné beaucoup de snpplémens à ces sortes d'eu-
orages.
Quoique les supplémens an Dictionnaire de Moréri n'admettent
ordinairement que les plus célèbres d'entre les auteni s qui a voient
été oubliés, je n'ai pas laissé d'y en découvrir(surtoui dans le der«
nier supplément achevé d'être imprimé cette année), quelques
ans que je «l'aurois pas manqué de placer en leur rang dans le
catalogue des écrivains du diocèse d' Auzerre, que j'ai publié en
1743, à la page 479 du second tome de mes Mémoires sur l'his-
toire de la ville d'Auxerre, si j'en àvois eu plus tôt connoissance.
TeLest un nommé Nicolas Habicot, de Bonny-sur-Loire, au dio-
cèse d' Auxerre, qui fut nn assez fameux chirurgien sur la fin du
XVI* siècle et au commencement du suivant^ et duquel on a
quelques ouvrages sur l'ostéologie. Il fut chirurgien du duc de
,Memours^ et il mourut en 1624. Tel est encore Charles-Edo^e
Gloyseanlt, natif de Clamecy, qui a été de la congrégation de
^Oratoire, et qui a composé quelques ouvrages imprimés, et en
a laissé beaucoup d'autres manuscrits sur l'histoire de sa coa-
ogrégatîon» dans laquelle il ft'est décédé qn*en 1728.
Mes recherches particulières m'ont fait aussi découvrir de-
puis 1743, dans la Bibliothèque du Roi, un Gilbert d'Auxerre,
qui vivoit au xiit* siècle, et qui, par conséquent, est bien diflSé-
reat de Gilbert l'Utiiversel, décédé vers le milieu du douzième.
Un des manuscrits de cette bibliothèque, coté 8299, lui attri-
bue des notes sur l'anti-Clandien d'Alanus ; lecaractère du livre
est du XIV" siècle. J'ai encore découvart quelques auteurs ma«
nuscrits, appartenant au diocèse d'Auxerre, en cherchant dans
les bibliothèques dès Pays-Bas.
Mais dans aucun endroit je n'ai rien trouvé qui d&t m'engager
à mettre au nombre de nos écrivains Auxerrois un ecclésiastique
nommé Tétère, que Dom Rivet^ dans son Histoire Huérairje des
Gaules, t. 3, p. 404, donne à l'église d'Auxerre, et qu'il fait
vivre an vi* siècle. Une personne m'a demandé depuis peu pour
quelle raison je n'ai pas donné à cet ancien auteur le rang
qu'il a mérité parmi leséetci^^tus du pays, ajoutant que M . l'abbé
Goujet n'a pas fait difficulté d'insérer dans le nouveau supplé-
BVIXKTIN DC BIDLIOPUiLE. 563*
%
ment deMorëri Paiticle de ceTéière on Teterias, let qae Dom
Rivet Va rédigé^et qa*il le qaalifie de clerc de Téglise d'Aoxerre.
Je nie sais contenté de répondre u ce curîeoxy que je craignois
fort qn'il n'en fût deTétère, clerc d'Anxerre, comme de mettre
GombaaU, éyéqae d'Auxerre» qu'an de mes amis se Félicita d'à-
Tûir trooTé dans la Description de Paris ^ de M. Piganiol, t. 3;
pi 504, et doqnel il me reprocha de n'avoir fait aueane mention
dans mon histoire des évéqnes d'Aaxerre. Car qa'est-ce que ce*
Gombaait, ëvêqne d'Aaxerre, virant en 1420, en laquelle année*
nous avions pour évéqne Philippe des Essarts? Si l'antènr ci-'
dessus cité de la description de l'églisedeSaînt-GervaisdeParis,
eût pris la peine d'aller lire Ini-mdme l'inscription qui s'y voit eu
lettres goihiques dans le côté septentrional, et sur laquelle uni-'
quement est appuyée l'existence de ce Gombanlt, évéqne
d'Auxerre, il y auroit lu que cette église fut dédiée par la main
de révérend père en Dieu M. Gombanlt, évéqne d'Agrenre; ce
qui est bien différent d'Anxerre.
La faute que je soupçoilne 6tre.échappée à Dem Rivet, sur le
chapitre de Teterins, n'est pas si considérable, a beaucoup près.
Mais les raièôns qne j'ai eues de douter que ce clerc fût un raeoH
bre de PégKse d'Anxerre, m'ont engagé à lui donner l'exclusion
dans mon catalogue. Il faut que je vous en' fasse part, afiiî que
VOUS' jtigies si je ne suis pas mieux fondé à croire qu'il étoki
attaché à F^lise de Nevers, et qu^il n'a pas vécu an vi* siècle,.
mais'Iong-temps après. '
PremièreMenty ce Tétèfe n'a éké connu jusqu'ici par le jésuite
HenschéWhifa (I)» et depiafe par Dom Rivet, que pour avoir écrit'
un livre, des rnirades opérés par les reliques de saint Gyr;
tant lofraqu'elles furent arrivées i Auxerre, qne depuis qu'il ea
ftit porté à Nevers. il est vrai qu'il o^est parvenu jusqu'à nous
que le prologue de son ouvrage, où il est qualifié de Sophiste»
TeteHus Sophisia, ma$s cbtnme il n'y eut de translation des re-
liques de saint Cyr faice à Nevérs que dans le ix* siècle, ce quî^
fit qu'alors la cathédrale commença à être appelée Saint*Cyr (2).
au îlende Saint'Gervais, Teteribs n'a pu écrire les merveiUea.
(I) Bùii. I. MaiiinS: AwMvre.
(a) VoTcz la Diplomatique, p. SfSct 55o.
554 BIIIABTIII DU inUOFSII^^
opérées à fhiTen pur c^ aftint, qns dam ce sîAcle-la» ao^plos tte.
CepeadaQi, oa m'est point api^* siècle q^i'U- a t^, q^ sai^er
mefii da4i6 le x^.
Ce qu'il faut observer eir second Ueo, est que le wm de
Teterios est très rare dans rantiquiié, et je ne crois pa^v
qnfil ait élis porté par d'a'uire re<*soiinagp connu , que par*
récrivaia des* Miracles de saint C)*r« J'ai tu tous Iqs Tîires»
Chal'ieSy Cartulaires, Nécrologes de régtise et da.dipi*c&»
d'Aaxerre» sans l'avoir trouvé nne seule fois. Hais à [leîne a.î-je
eq^^lBiiiencé à parconrir l'bistoîra dm Niv^nois» par Cosquille»
qoe j'ai Imà«la page 58» qoe do temps de JNaira^iuusi qui fut
évé(|iie.de Nevers, environ depuis 9^69 jusqu'en li87, il y avait
en cette ville.de Ne^rers na Telerius, qui se disoit doyeiA ei Rec-
teur de Saint*Étienne. En faut-il davantage pour être ftindé à
attribuer a« Clergé de Nevers notre Telerins» pliitàt qu'à celui.
d^Auxerro? Et la raison qui a fait pencher Dom Rivet pomr le.
donner à cette dernière église, ne tombe-t-^Ue pas d.*clie*
même : car, si dans sa préface .il s^ qualifie serviteur des saints
martyrs» cela no veui*il pas dire qaturelliyneiH qu'il éloii mem-
bre 4a clergé dont saint Cyr et> saiui« JiMîte^ mariyiTS» étoieqt
les patrons? Il ne peuLittem servir d'opposer q9eiC4^ Tfeterius do^
Ni^ers é'oîi Recteur de l'église de Saiut-I^iienne. do. celte villfi^
parce que cette église étoifr alars soumise à la cathédrale if^
SsîntrCyr» qmi en prenoit sqIo» cpmme d>iae église^ décime 4P:
son ancien état. Il n*cst pas plus avantageux «le dire« coiprae a
fait Dqtn: Rivet» qae Teiece a 4â pintôt» diemservir «m église où
élQi^*le «yirps entier deaaîat Cyr el celNs de sainte JuUtf?, telle
qu'étjDÎA réglise d'Auxiarre» que: noa pas cellÀ de Mevers^ où Ton
met posiiédott que le bras de saiut Gyv« parce que si» de son temps»;
Ift. pins gronde partie dm corpa de ces saint» éiejteneoreià
Amxèhne» il n'y aivoi^ point pour eela en cette vîUe d'église 4m
leur maim» an liem. qà'à Nevers» Uprincifeibe, église avait pris
b^nom de saint Gyis G0imne,onl'affT0ii4 par tes titres cités cir
detons.
Aa resftCy Teterins mérite d'être connu psr pins d'un on vrsgOj
Il y a de loi parmi les roanoscriis de la Bibliothèque du Roi» ve-
nus de celle de M. Colbert (1)» quelqtias\ homélie, avec, csmcitro *
(i) Cod, Coth. *576. fnfui. Beg, 16S7.
WmBHm'mJ ■■MCMIWI. VM
Mf*i'Eif tftigitodd niéiriê jour, cùfhfèjuhàiis^. 'L^aWtairy fiâl véir
Cft: ta iMkfiiUèhtiifieileésf'^^ Af^ilb^ smétSWHf^i^;^^
i^tMJèWA\i'ftèm&aim ^ Vm iPÛà tn>i«pëfl^i«yânV^'tt
ft vtMi' w fWflOëte, >iMjjtf« j|«Meia'fM«<«M HPI!<NM¥i^iM Ml
)^ âori Iftti'^ge, i)W{ty ^vMtf ARk^^'feAV^Wà'iM n iImMréffc
data* KgRse'Mtai M'mh WèM^ù4,' <à ^MW^'^H^ f àVffl
«J^éltfHHé, likl &iWtai]MÉ e» É^W'f^aif >0ffr 1£^ nWès WMkë,
ÛW mtéqaé'hll'i^mm, xfffifVlf^ié'^'Wët^s, ne sÙffiilft
q^ëlirêl'Wtiift^'ee jWl&VrV^i^i^lM^ ië I^ dëtloftitiiifi^
l^rWliièrafori'de'iA BS^\ éqiié]e pttWëWbiRN>/dKili, i黫^
n/cîi nosiiis populoque fidelL Vers le milieu de son discoors, ft
ezliorte ses aoditeors à fréquenter Téglise de la Sainie-Vienge»
bâtie dans celte ville, disant qu'il s'éCoit bien trouvé d'y aller
faire sa prière. Ceux qui connoissent la ville de Nevers, savent
qne Tëglise de Notre-Dame n'est pas fort éloignée de celle de
Saint-Cy r ; et cet» qui en ont lu l'histoire sont informés qne dès
le vi« siècle il étoit mention de cette église abbatiale. Biais qui
est'Ce qni peut assurer qu'il y en eût une bâtie sous ce titre à
Nevers dès le vr siècle, auquel Dom Rivet avoit cm pouvoir
placer Telerius? Je pense en aroir dit assez pour ^détruire son
opinion, et justifier l'omission que j'ai faite de cet écrivain
parmi les auteurs Auxerrois. Peut-être que l'église de Nevers
me saura bon gré de loi avoir restitué ce qui lui appartient*
A Paris» Is 6 décembre 1749*
Post'scn'ptum. Qu'il me soit permis, à cette occasion, de re-
vendiquer pou^ le diocèse d'Aoxerre» non pas un auteur, mais
un bourg et un château considérables» qu'un écrivain célèbre
\
(i) L'éeritureett du %n* lièele.
t
N
956 MlUSrUI DO WWMWOMM.
loi a ôté pose ledoaiior:i|a diocèse de Nevem. Ceit M. Bafllet
doni je veipc parler, ^b a déjà réinipriipé plpiiqiuv Dois 41^ Vie
des SaitttSy et on y laiBse loiyoors celte loéprifle. Groit-on qa*il
ait él^ pkis iuiaUlible qii*im aatre? Il s'agit de la TÎe de saint
YeraÎD on Vxain» éréqQe de CayàilloD» qui se troa?e jsa u* no*
fembr^ M* Baillet dit qu'autrefois le corps de ce ^nt fat en-
leT<.de.CaT|ûUoQ, et déposé dans nn hoarg du diocèse de Nor
¥en» ou FoB a bâii ane église sops son nom.' Aa Ue^.dp .Njeyers,
il fspt lire Anerre. Ce liea est situé entre GàDe»8iir<«|jûîre,et
SaiauAmsnd en Poisaie» à on^^ lien^^ on enyîroi^ d'^i^cerre.
Les barons de Saint^Verain ont été fort renommés. Ils -étoient
d» nombre des qnaire qui portoieot i'é^êqae d' Aiuçerre à son
enti;éo an siège épiscopM* La dérotion en^rs saint Vrain; a été
si grairie, autrefois dans le.Nivernois» que dans le temps d'ni^
calamité^ le déisé de Ne^rs e#t inème 7099 en proce^M^i^ii
dans l'église de ce, bçni^ da. diocèse d'Anxerret. appelé, Saijit-
Verain^depKPois » quoiqu'il soit à, douze on tfei^ |ienes de
He?va-.. , -^
• I
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'•'"..'.»• 1 ' • • . . I •
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■uLunriN DV tiBLiopaiLB. f 557
. i
LvmB mm um isFannoif Ancamim mnàm
EN France (1).
L^^ftnpreftâemenV que tous avez de cohnotire rorigine de pla-
«€«ra manières de parler uritéM'paVmi les François, tôos a
porté, Monsieor, à yons adresse^ à moi, poor me Aeihander ce
qoe je pense de eelles-ci t Se marier tnfitcë dT église; ëïté tnarfé
^/ace d^ëgU^é. «Paorai Vhonneor de Vons dire d'abord, que |e
ne les 41^18' pas singnliètes.Un Anglois qni écritôit eu latin, il
7 tf nx cents ans ou entirôn, s'en est servi en rapportant un
trait de Tliistoirede Henrill, roi d'Angleterre. CestGaillatime
do'Meobrige^'dans. son troisîèiAe livre, chap. 26,qni, parlant
dfAliénoroD Léonor d'Aquitaine, femme de ce prince, s'èx*>
prime ainsi ; SotuiafrHfu& a lege prioris viri, in facte' eechsiœt
^aatknn ui ùà dUcamitticUâUcenUd^ iliemoxsuaaccepU'conju*
gio^ IPy A toote apparence que la diose sur laquelle ce langage
est fondé, ne noosëtoit pasnon plos particoUj^. J'ai examiné
avee aftentioni d'où pooTolt avoir pris naissance cette exprès-
aioDv 0iifiK»^ÉgUsei^Bi}*m reconnaévidemmeat quelle vient
de l'ancieÉliercottiiime dé nos pères, qniéloit de coanhencer là
adÉnnité du mariage .devant ki;port6:de8 Églises.
. LelivffOqne J>em'Edfln>nâ Martene^békiédtcttn, a poUîésor
leamaciena ritsecdésiasftiqnes, )ians ^administration des'sacrew
nlens^ est imeKoelloBt répertoire ponreeax qui ventent prendre
laipeîae die-te-eonsalter. Gé savant religieux qui'à tant vu dé
manostnrits/eiqotétoit vempli de sa matière, lorsqu'il a réduit
af^Értains'chefc'oeiqiii.oenoema le mariage, débnteaim sur ks
toiididf b.oérémpide- Baptiale.
\i€a9Uêiiuia ad oèi&brandas nuptias, die advenienie, spons'usei
$0mn^i6ef9âdi€êndi^ ' à paremiOus aiuparwifmpho. . • sisiebdntar
ad paritis eadfsiœ^.. DeiuA dadsaibi muiuo dexins.exigéiaiiâ
eéitiirimfkecottsemntmi, Bt comme il n'AVance là^dessus quoroe
a.. la danales anciens livres eodésiastiqoes, il ne.iiianqiie
(i) Mwrtmrê d« fi&vntr 1799, p. »s6.
M8 nmunitt ou mbuophii».
pas de produire cenx qai loi étoient tombés eolre les mains, ao
moins ceux qoieulrenl dans un détail plas circonstancié et plus
intéresssvB^., ...
Il produit un missel de Bernées en Bretagne, écrit il y a sept
cents BtlÈ, où la cérémonie commence ainsi ; In primis ^>eniat
sacerdos ante ostium Ecclesîœ itiduius albâ atque siotd cum b&*
fiedic$4 açud^,^ AfP'çrs4»JHi€ifîroff^ ^09i^fiPI9im^ ti$ê't$m^Uga'
Ubrùs- coiiiim^ittn* Qua^nii^,inUrandoeçc!efiam misf^mWfc^if/tp
Il Inouïe k cet anciemnamisc^it couaenifé. à. Touffs dw9^ t^ Bî*
bliolhèqMe dAS^int-Q^en» le tçxi^ d'ui^ pontiAca^ q«i soi.Tek
dans Tabbaye dç- L](f«, av dîpcèse* d'Evfepx» .etipi a.JÙx QfnAs
ans>d*anliiqui4c. MtUfi^omnia ti^ani4^jani4(ts eçc!efii»>siikUfSm
iîmoHio plHrSmona^^i/ffî thôrA^f^Kii^i* Q^^lfW^^^^^ ^^^
qmra$urcomeiisusuu^usiffê^à sacendai^é E|i.a|^fà«la bâ«Mi9liM
nuptiale : Posûtœcinirqd^ej/sinUêr f>iî«cç/(mi<m»<i%tcli|9>^iiiiUklll
après, ij pro«l«it un pontifical 4!A;u]i^arcu' écrite ai^ tortunoiiee^
meifti dUf xi^« siè6let> dont voiclJa\temnft; .Xia4sril^<>|^««^ i^
beaedlctione sponsî tt» spanHe.aiuepw^i0!9'C({cfff^mé^ûumiï*eam
rin^ani0 vuftas^i€elesiafispp*9>9f»s eti^pom^^tiéiïsimttdamea^mnk'émt
st^ç^^os aUfé^ stfkléà^i maiapfil» <>mQimfisf fù^9^umléèmÊdïeaâ'an^
gent^um-; eiaproala- èérémonieido isàf isg^i 'Km&inu^duùnifJmi$
in eeelesiofmtidalndmc^ialv'eêÊmmûùajk ile 7i^liAcal>ér4^KNii dk
trois cents ans, ip/il produit cpaiite^ crimme«og?la'cû»îliiniiUa
à pea piràs de mèkoei.Cum^'enmûiâéÊitmtMnn^&cûkaim'^^^^Hinis
ëénpiontiat veniefUisàoei-dos-^ MâieiiàêM^eà'nmafpuim'étmmmi
wtnulnm mÊTfimiÊeum SÊifer saJUwm{^\) pfiMêmtâibemodiatmp esgpla
fifei de la(€éll6monie>^iMrâ/tfittUMrA».liflnsl0ktf7»
mum^dtaien^t et sptmsam ÎÊUnài^amism'itt^èetiâaiam^iBiBmÊiak
ttesifnJHMiscsiÉsl que ift pAse HavtimajoiuSiàfeeilB^ueijeJirieiia
de rapporter, ont tous a peu prés Ifcmjbt iangagea Le ^liiitf
cald^Aontens m9lt^€Miû^ùstiutmiempà\ Un Bàissèt'«aiiiiaerit)de
Burisy qui a iroiaoanss.aqfl^ et qièi ae^Yeit daftria Wblibihèqw
en Aoiv porte tmsewfAm &ccleîèé^ fhi •teie» Uanud ^ tkilrta^
ges^ i^ poftameadesimj atiqm witruiltie de>UMNae<dans|m âutt»
lf4noeliaicisa'àsplUgibe>de> RdiÉB. Bii«i<«eequiiai* leiphib'<^
(i) Basfîn. «->- Du Cange cite ce pÉMMSa )ii|ki^titSatlAri*€k>6.
».
B8U.nill DU DfBUOnUUEt M9
ra]iport à mon' sojet, est ce qui Bnii la cérémonie dam €4 Mamiel
(te Reiiiiê. On Ht c^ue rafcrif|iies Délnée jfresbyier dieai^ de^>
ponso. vos in/bciê ecel&iiœ : êi Uti aqud betWêi.'cid oonspatsi i9^
tixiiUecc^esiam. Ou voil lÀ clairement ce qu'il faut enieiidrepar
r^ipres&ioii en face de tégiise. Mi ûu Caiigo témcrigtie' dans son
glosiuiire, que ce mot /actes ecdesiœ^ em|>loyé par 6iitlMume'
de Neubrige. ne signifie autre chose que 05/rtt#ii/i?iefn. Èncflël,
si l'oi^ n'a pas conservé dana l'usa^ commun la contnme4*ap«'
peler do nom de/uce le portail d*il^ne égliîiey il en est toujours'
resté un vestige davis le nom ût/àçade^ que ^oti' dônneconmu^
nément au portail antérieur des égKses considérables.
Comkne le i)èr& Martcne ne s'autorise principalement dans
les principes qu'il avance, que sur les manuscrits qui sont ra*
res, et que chaèun n'est pas à portée/ dé voir; ilnefhui pas être
surpris qu'il cesse dé produire ses garahs presque avcfc le siècle
où l'imprimerie fut inventée. Depuis ce tcmps*là on rendit les
manuels ou livrés saccrdbtnux des curés bien plus conraïutts, et
chaque prêtre y trouva imprimé ce que la tradition aroil per^
pétué jusqu'alors. Quoique je sois dans une villéqui- n^èaipas
des mieux fournies de ces sortes de curiosités, je s»i& cepetitklnt
en état de citer non seulement des ritaelsde' P<aris, qui'petfvenk
être lés moins rafrea^mais encovede Sena^ de Troyes^ deLan«
grès d^Atixerre, dé Clermont, tous- imprimés entre les j^nnée»
1536' et t5&5, eKce|)té eeini ée ClérliHmt', qui a été imprima
sous Lotris XII, et detix missels d^Auverre^ l'un d'i^nviron;l'an
f&OO, l'autre dé Ifbn I&I8; Ik marqiimt tous cotfattomment là
cérémonie du mariage, ad*'vdlvâse6i:fesfiit:he petit' Mantiel -de*
Ctermont qui reilfértné dés btH>sea« tris dîneuses, niei ad pof^
iam eccfesiù?iei j'ai oiril «fii^ que* le) estencore l'usage dans te
diocèse de Reims, et en plusieurs endroits d'un des diecèsèa^
nommés ci^^dessus, parte <|ao ce diocèse n^ayant ))oint eu depuis
préè de deux cents' a As d^édltioiidc^ Manuel* des Préires ,^ àcàb
cequi fait qu'on f a oottservé heureusement beaacfHp d'usagé»
de la vénérable antiquité. Les Manuels d'Orléans assignent anss)'
la porte de réj;llic pour lieu dé la Mléhration du mariage ; ce*
Itii de Chartres^ dé Pau 1^80, n'est poiiitdouieuit dans sa ro*>
brique (pag. M9)i Rectorparùchialls eectesias seu viéarius sa*
cris in^àius vèstihusprittercasulamexcifiietpro'iampliJbHbms'
féîuràt conjuges, et dicet, etc. Cèltfi' de Sénlis; de l'an 1^95^:
550 BDUiRTIIf DU BIBLlOPOlUt.
Cum ad /ores ecclesw. venetini vîr et nuttier fii simul sponsor
lia awUfacluri sunt, parachus vel alius*,* suppdUcio et stola or»
natus ^fuœrat, etc. Ce dernic^r Manuel m'a fait saoTenir d9 jeler
la vue aar les ejitraits que j'ai faits autrefois d'un pontifical de
la même ^lise de. Sentis, écrit an xiii* siècle. J'ai trouvé qu'il
débute ainsi : ^d sponsam benedicendam antejanuas eccksUe*
Manda Deus vîr^utem, e/c* JLe Manuel d'Orléans, de l'an 1581^
assigne égale;ment la porte de l'église pour le lien de la.oéré-
iponie du sacrement de mariage, ce qui avoit été marqué aupa-
cavant 4anB celui de l'an 1510. J'ai dit que jc^.ne m'élendrois
pas à Tous.ri^porter les livres . d'église 4ç Paris, parqe qu'il
vous est facile d'en trouver sous vos mains, étant dans l'en-
ceinte de cette ville, où il es^ peu de gr^i^ode bibliothèque qui
n'eu' soit fournie j ceuif qui se sont trouvés sqn^ les mie^nes^
sontdes années 1505, 1557, et 162,7. («q plus np^vean des trois
est le rituel c(e M. de Gondi, dont les ri^r|quea pour l'^tl^inis- .
tratiou du mariage commencent en cça, tej^mes : Çumjejmii et
confe^si fid eçdesias jçiudos venerint, etc. .Ce,f it^el n'a quç cent,
deux ans d'antiquité* ... .... ',, j
Dans le grand nombre, de perM>ni[kes.q4Û lisenl les lettres. que
l'on vous adresse^ Monsieur, et que vouanendc^z pabliqi^es. lors-
qu'elles, contiennent qiieU{uq ohose.de.rfffiarq^iible^ il pept ^.
frire .qu'il y en ait qui ne fonl^ancun cas^ des anciens livres d'é-,
glise, soit maimaerits. soit imprimés. J'en eonnois de ce caraç^
tère;« mais: je. suis bien aiae.qu'à l'occasion de cette^pépçnao,,
ils puissQnb<apprQiidrQ les sujets 4^ friaintes qpe.des gen^ yéri-
tablementlettrés fai^ientil y a quelques années de ces sortes
desavans dont toplÇite critique ner^l)l^on^| ppîptp,^^ (if^ut que,
ksAab&eys qu'ils opt. vus 4m Csit>.voir:dawi nDPjCQmmui^tuté de.
Clercs*. • \ ».;' , ."î ■ . ■ <. . . .:■• J* ' « .
; Unide^roes amis .dopt la ibibliothèq^e est a|sez.bien fournie
de ces. anciens livres^ les ayant fait voir à nn de.ceit critîqoe^,
mfa dicquepovr Xout éloge,. ce personnage Jlui réppndU : ,^^^Eb
tfuoi/ vous amu^ez*vou^ danc^k acheter çf s. vieilles ttrocan-*
lailfes /' ^ quoi celç estril bon ?. Renvoyez tout cela à ces siècles.
de barbqri^^. • ^ff^ sais ci des critiques ,d|e. cette espèce n'a^r
roient pasla même Jdée des savans^ qui ramassent les médailles
avec tant de soin. « A qupiif^p^, diroiçiit>ils, tant da, vieille
mitrail/e ?'^ YouSf^v^trioï^»/pi%{ie moi que c'est souvent uujs
BULLETIN DU BIBfJO^HtLK. 561
médaille qiri apprend les qaalités d*Qn eniperenr ou d'one imp^
rairicei un usage de leur temps, un combad une yictoive. Voilà
à quoi les médailles servent. 11 en est de même des anciens li-
vres d'église dans leur genre: ils servent à prouver ta tradition
des usages de siècle en siècle^ et l'origine de quelques uns; les
changemens qui s'y sont faits peu à peu ; c'est en quoi on s'est ac»
cordé dans tous les pays et dans tous les temps, et ce en quoi
on a été partage de sentimens en fait d'usage et de discipline.
*Je dirai' même qu*ik peuvent servir à découvrir jusqu'aux ori-
gines de notre langue. 'Il ne faut pas toujours s'imaginer, qu'à
cause que l'écriture en est gothique; ei que le frauçoîs n'est pas
le même que celui d'aujourd'hui ; il ne faut pas» di^-je, croire
que dans ces siècies-là on étoit barbare j'mpoli^grossieryrustiqne^
U est vrai que quelquefois il s'y étoit glissé qnelque chose di-
gne de réforme ; mais il ne faut pas qu'à cause qu'une perle e^t,
pour ainsi dire, dans la boue/on dise qu'elle ne soit plus perle,
et qu'il ne faut pas se donner la peine de l'eu tirer. Qu'y a-t-il
de plus naturel et de plus convenable, qu'un contrat aussi so-
lennel qu'est celui du mariage, se fasse en pleine évidence et
non pas, Januis clausis'/ Quoiqu'il soit un des sacremens del'E*
glise, et un de ceux que le9 scolastiques appellent sacremens des
vivons, il ne s'ensuit pas qu'il doive être conféré dans le même
lieu et dans le même endroit où l'on administre un sacrement
encore plus auguste. Il y a parmi les chrétiens une place pour
chaque chose. La grâce et la bénédictioi/ accompagnent les
prières de l'église partout où elles se font par le ministre légi-
time, et jusque dans les maisons où les infirmes sont arrêtés
par la maladie. «La confirmation ne se donnoit-elle pas dans la
sacristie à Rome et dans l'Italie^ ou dans un endroit détaché de
réglise, et qu'on appeloit consignatorium en quelques endroits?
qu'on voie le premier volume de Dom Martène, p. 240. Don-
ner h entendre qu'il a régné une barbarie de dix ou douze siè-
cles, laquelle n'a été détruite que dans le xvii*, et que le lieu
évident de l'administration du sacrement de mariage Cjst un des
articles qui se ressentent de cette barbarie, c'est une pensée
qui peut bien être hasardée, mais qui ne peut être valablement
soutenue.
J'ai toujours ouï dire que c'étoit sur les titres que les hommes
doivent réformer leurs préjugés, et non pas que ce sont les pré*
MB EUUJB^N OU BIBUOPBIU(.
.jugée des honmies qai â<»ireDl servir à réfonner iet titres. Je
iMOi datt )a même rang les anciennes peintures. L'éradilion
apprend à disiiogoer ce qai prévient du défaat du scribe ou du
peiotre^ on bien du siècle dont est le monument, d'avec ce qui
est d'une iradiiion immémoriale et continuée de siècle en siècle.
J'attends qu'un critique précipité de nos anciens livres, vienne
m'alléguer en exemple de cette rusticité le Manda Deus vin»
fim tuam du Pontifical de Senlis. Un homme qui s'érigera en
liturgîste sans avoir )n les livres originaux, mais qui saura bien
dire son bréviaire, s'écriera tout anssitdt : Ah ! barbarie énorme,
il faut viriuii tuœ. Hais je veux laisser ce nouveau réviseur de
livres dans sa prévention : un savant (1) cardinal de nos jours
lui répondra : Plût à Dieu que la révision de tels ouvrages ne
fût confiée qu'à des litnrgistes tels que !e père Morin, le père
Mabillon, le cardinal Bona, etc. Paris renferme encore de nos
jours plusieurs savans qui sont en état de rectifier la fausse
érudition de ceiu qui ont voulu réformer des livres d'usage
ecclésiastique, sans avoir en aucune manière examiné les an-
ciens monumens.
Hais, Uonsieur, pour finir ma lettre par où l'ai commencée,
après m'étiy» étendu sur ce qui a donné occasion de dire que les
•mariages se font enjace d^é^lisûf je ne dois pas vous cacher le
ieraps à peu près auquel je crois que l'on a cessé en quelques
lieux de marier à la porte des églises. Les saisons n'étant point
égales, il y a eu des jours où la cérémonie n'étoil point faisable
a la porte. Or dans les petites églises, pour peu qn'on y entre,
on se trouve dans le chœur, ou bien près du cliœur. Voilà ce
qui a fait nattre^ il y a environ deux cents ans, dans quelques dîo*
cèses, une diversité d'usages. Tels éloient ceux de Clerroont et
de Limogea» >dont les livres mirent l'alternative ad portant evcle-
site 'vel êtntê aUare^ juxia ecdesiœ ritum uhi conirahitur mairi*
monium. Le rituel de Uilan, du dernier siècle (2), met de la
nâme manière l'alternative, in linutie ecclesiœ aut anie aliare;
mais la disposition des termes donne toujours à connoitre que
l'usage à préférer est celui qui est marqué le premier, d'où,
comme laisse à praser H. du Gange, est venue la coutume de
dire en France, se marier en/ace de sainte église. Je suis^ etc.
( tf) Le-^rdiltel TliMna^î .
(a) d045.
NOTE SUR UN
MANusCKrr DE dKsm tx, waËtiWi.
Noi»,voniiai8S9ti8:en France.^ oatre ie mauuscrit dont il va
être qociii ou» douze lagons, du Roman *des Lorrains dont dis
repo9Wl à la .BiUio|hè9ae4n Roi» à Paris, ei%deux« celle 4e
rAr8enaI(l}: on eu pouptoît sans doute réuiiîr un pardi nom-
bre à réiranger en compulsant les dépôts du Vatican, de Vienne
et de Berne. Toutefois il ne fandroit pas croire que ces diverses
leçons d'une épopée Cameose ao moyen-âge, soient également
complèles» c^eit«è-diro qu'elles, renferment toutes les branches
é^loL' geste hrraine. Loin delà; beaucoup, au contraire, ne
donnent que quelques unes de ces branches, et il n'eiiste peut-
être pas un seul manuscrit renfermant en son entier cette im-
mense chanson. On devroit donc en rechercher lés rapsodles
dans la collection des textes qui nous ont été conservés, et en*
core faadroit-il bien des labeurs et bien des peines pour réunir
et coordonner les variantes qu'offrent tant de leçons diverses,
écrites dans tous les àialecies de la langue romane du nord.
En etTel, la Chanson des Lorrains comprend :
1^ L'histoire dto duc "Hervis, de Metz, père de Garin, la-
quelle, jusqu'aujourd'hui ne nous a été conservée en France
que dans les manuscrits n^ 1344 de la Bibliothèque du Roi»
fonds de Saint-tiermain, et 181 delà Bibliothèque de l'Arsenal;
i'* De Garin le I^herenc et de Bègues de Bélin, fils d'Her-
vis, qui se trouve dans la plupart des manuscrits dont H. Pan-
(i) Le philologue alleniândy M. llone, signale taeore un mamuscrit de
ee roBAii eiistant&Epîniil et poruut ce liire t C^lédUrmfuMdeiLûHartiH»
Jèâû ntrun mmuuerii th tâébojft de S€mU'GermA»4es''P^êts n. iSS6« à
Pmris^ 1 TST. -^ Ansei^HIr ÉFmkMêr Teui^thm^ «le. ig36.
564
BULLTriN DU BIBLIOrHILE.
lin Paris a donné une fort bonne édition , petit in-8. Paris,
2 vol., 1833-1836(1);
3^ De Gisberty fils de Garin, Hernaat et Gérin, fils de Bè-
gaes, qui d'ordinaire forme la snite de la branche précédente;
4» Enfin, Vhisioire d'une quatrième génération, qoe les con-
tinnalenrs ont ponrsairie jusqu'au célèbre Garin de Monglave,
lequel devint à son tour la souohe d'une geste nouvelle, comme
Hervis avoit été la souche des Lorrains.
Le manuscrit que nous avons entre les mains, et dont nous
devons nous occuper,' faisait partie de la bibliothèque de
M. d'H^'^^; c'est un fort volume in-é^* sur vélin, écriture du
xm* siècle, à deux colonnes, reliure en bois, recouvert d'un
taffetas broché bleu. Il provient de l'abl/aye des Bénédictins de
Saint-Valéry-sur-Somme, et contient 229 feuillets, 21,200 vers
environ, et se termine par les vers suivans :
Aleis TOUS en, «i romans est fenis,
Pe Lohereas ne poeis plus olr.
L'on ne. le Tuet controrer et mentir.
(ÊxplidvU Romans des IjtkêrMuJ)
Ce manuscrit de Gariii Loherain , renferme l'histoire com-
plète des aventures de Garin le Loherain et de son frère Bègues,
de Gisbert, fils de Garin, puis d'Heruaut et Gérin, fils de Bègues ;
c'est un des textes les plus purs que nous connoissions ; il nous
semble appartenir au dialecte Picard ou à celui de rUe-de-
Prauce, qui se ressemblent beaucoup. Ce texte offre pour la
première partie, l'histoire de Garin et de Bègues (2), des va-
riantes intéressantes avec celui qu'a imprimé M. Paulin Paris.
Pour ce qui est encore inédit de la curieàse épopée lorraine, il
va sans dire qu'il devient désormais iinpossible de le publier
sans avoir consulté au préalable la leçon que nous citons: elle
est, en effet, de nature à fixer vivement l'attention des philolo*
gués et des historiens. E. L. G.
(i) Li r€iman tU Garin iè Lohtrain^ 2 toI. i6 fr.
(a) G^est la seule qui ait été ' pu)iliée { elle est renfermée dans* les
soixante-dis-sept premiers feuillets dû manuscrit et finit au quatorcîéme
fers de lu première colonne de la page 78.
Cpfu il miençirs iqui sot destrier s'oist»
SYSTEMES BIBLIOGRAPHIQUES.
Il ii*est personne, ayant une collection quelconque, mémo
très restreinte, qui n'ait été embarrassé plusieurs fois de mettre
la main sur un objet déterminé de cette collection^ à moinft
qu'il n'y ait introduit un certain classement, et qu'il ne se le
soit rendu familier. Ainsi M. Leber n'auroit pu trouTer une de
ces précieuses petites pièces qu'il ayoit par millier, s'il n'aToit
introduit de bonne heure le plus grand ordre dans sa belle bi-
bliothèque. Ainsij M. J.-J. Debure ne pourroit, sans peines in-
finie^ tromrer dans les sept mille portraits qu'il possède, celui
que Yons désirez voir, s'il n'a^oit adopté certaines dispositions
qui lui permettent d'aller droit au portrait demandé.
Je suppose touteibis que celui qui possède cette collection
▼eiiille en faire usage ; car si une bibliothèque bien garnie ll'est
pour le possesseur qu'un meubledônt la reliure des volumes forme
une marqueterie agréable par la variété, il peut, à l'exemple de
certains amateurs fastueux et ignorans^se contenter d'aligner ses
bouquins de telle sorte qu'il en résulte un effet satisfaisant ; pour
lui» le but sera atteint quand le meuble présentera le coup d'œii
le plus agréable, et toute sa science consistera à ne pas déran-
ger un de ses livres fùnv ne pas troubler le tableau.
• Mais, dès qu*une collection est un instrument de travail, il
faut pouvoir y prendre et y mettre l'un quelconque des objets
qui s'y trouvent en perdant le moins de temps^possible, et alors
un S3^tème d^Mrdre, quel qu'il soit, est au moins utile à un par-
ticulier; il est indispensable à un étabUssement public où il
tant à chaque instant satisfaire à de nombreuses demandes : là,
évidemment, le temps doit être pour l'ordonnateur le sujet de
la plus-sérieuse attention, et nos plus petites bibliothèques pu-
bliques ne pourroient satisfaire les nombreux lecteurs qui les
fréquentent, si l'ordre lé plus rigoureux n'y étoit établi. Uest
41
y
566 BULunii DU bibuopbilb.
donc certain qne le premier qui a en une bibliothèqne, pour
s'en servir, a dû bientôt sentir le besoin d^ classer ses livres
de manière à les trouver à la première réquisition. De là, les
systèmes biblio^aphiques.
Quand un système est et doit rester particnlier à un auteur,
il ne faut paà y chercber des règles générales pour classer une
bibliothèque quelconque, le créateur du système a été ordinai-^
rement déterminé par des raisons qui ne seroient plus applica-
hl^k uif autre trayail^fuiv ou mdme à une autre dîspentton de
inei^les : évidemment dç^tels systèmes échappent à la dis^
cussion.
Qu^ndf f.Q contraire» un système présenté comiie devant; de^
veçir un langage comoum, al^rs oirpent en discuter l'utilité,
ep critiquer l'ensçiiible et les parties» et s'il esc généiralemeat
rejgUp onpeut çtpmdoHn^e./cherçhor.à raméUorer^ carme
langue bien faite fsst dp plus grusid secOQts ponr^l'éiiide dfoM
$çie]9ce » plus li( lapgqesf ra parfaite, mieux on s'entendra : une
vérité quelle qu'elle so^t, pj^és^nlé^ eu tieriiies qui auront pmr
tous la mêm^^sigpjfLQat^oUf i^ra .évidemment admise par toat
le pjipnde. Les philosophes ont agi à l'inivéyse : ils ont disante
avapt d'adopter la m^e itanguei. ikt-qnî ne oonnott leslogov»^
ciliés philQspphiqoeSf
^ On ne içouye pas de système' bibliographique qui miérite ce
noj|i|,^ av2(|ii cel|Di f^e le père Jacéb publia en 1645> première
4ipnée de la Bil^liog^aphie parisienne: l'auteur avoit vu les pies
bellf^ bibliothèques de l'Eiâri^ ^ de plus, il étoit l'ami de Go»
briel Naudé doi;i.t il avpit, reçu les conseils dans plnsîears cîrcon*
stances; il est dpi^c probable que son système est une wpèœ
d'éc^ecti^mç!çntretou^.le^sy^èmesdantllavoitettiçoBnoi5Baiice.
, ^.pèrç Jacol^ n'^yaptpas.^q^sé les rdiaonsdei'orérsiqn^il
avoit adopté^ on ne peut jugçrsoQ systràie que parioompam»
apUp i^ jcl^^asi^ça^pq ^tasses méthodique et peiAroitétre dé-
fei^pe,ji}8gjn'à uii ^i;tain point; la théologie et ses différeaCes
l^s^rtù^ formei^^ ^ peu p^ UiPpoitjé d^s divisîmsik oe{qui prouve
gg&JliL majenriQ W^f^ â^<U)^ses qu'on imprimoit alors, serap»
I^tjpU. à;|n^(9;cia^^. puisqpe UBiblî<^apliîe pariaienne éloit
il|!) çfit^ogq^ apnw^l |^;t^vFef innées à Rina,(ie^ moiastdans
l^lP'empière^iayinée^ A'^j^rip^r^q^/it^ jMi W4pia, Ad^
BUIXBTIlf DV BIBUOPBIU. 567
omnium liirarum Parisiis^ a^nis ^\6^i et 1644 inclusive excus'
sorum. Plus tard, l'autcpp* l'étendil à toute la France BibUo- '
graphia gaUica uniyersalis étoit à celte ,éppqae o|ie idée neuve
et dont les librai?«8 da tempa ne paroissent pas avoir saisi Fnti-
lité; car l'auteur qui, dans sa préface, a voit demandé leurs ca-
talognesy se plain(^ sous le nom du lîbraire-éditeur, que son des-
sein n'ait pas réussi» « vqu qu'aucun libraire ne s'est servi de
son advis. J'ai çren que ce manquement est procédé de ce que
sa préface estant latine» les libraires peu venés en cet idiome»
n'auront cognu son dessein ; » en conséqueucei il le leur dit en
François.
La librairie moderne complétant cette idée, a rapprodié les
époques de publication et ajpoté les prix des ouvrages publiée :
ce sera pour nos neveux un curieux renseignement qui nous
manque presque toujours, puisque les prix ne se trouvent que
rarement dans les cataiogufss officinaux anciens ; les rapprocbe-
mens qu'on pourroit faire des prix d'émission avec les prix ac-
tuels, ne seroient cependant ni sans intérêt, ni sans utilité. Un
des points curieux du système bibliographique du père Jacob,
c'est qu'il a fait une division séparée des livries de théologie qui
traitent de la vierge Marie. Theoiogia Man'ana, seu de .beatd
f^irgine.
Le père Jacob publioit encore sa Bibliogra{diie en 1654;
quelques années plus tard, en 1 678^» le père Garnier mit au jour
son Systema bibliothecœ coUegii Parîsiensis societatîs Jesu (f);
c'est le véritable auteur 4u système bibliographique encore suivi
aujourd'hui, et noj^ Gabi^i^l Martin, comme on pourroit le croire
d'après ce qtt!en dit M. P* L. dans la préfaee du catalogue de sa
bibliothèque ; Gi|briel VaiPtia n'a fidt ^'améliorer ce système
dans quelques déti^ils, comme lefailtrèa bien observer Lottin.-
Le père Qarniex étoit bibliothécaire du collège des Jésuites;
il avoit passé iine bo,pn^ partie de sa vie à classer et à mettre
en ordre cette riche bib^ic^thèque, qui eompioit parmi ses bien-
faiteurs tant de p^r^pnaeas illastrca à divers titres» tels que
(I) CalÎTn est asfaz rare, ou bien, ce qui est peut-être autei Tni, on
lui fait rarement les honneurs du catalogue, quoii^u'îl soit loin de mériter
eet }i|îgiieiix dédain ; cependant je croirois plus Tolontîers à la rareté, Q|a
je ne Pat renoontié qu'une aeule fbîa chez les bouquinistes.
566 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
•
les Denys Petau, les J. Sirmond et le fameux suriiilendant Ni-
colas Fooquet, et non son père, comme on l'a dit dans un cata*
logtte remarquable (l), en interprétant d'une manière un pea
forcée un passage de Nemeitz; le père Garnier dit formelle-
ment : Virutrâque foriwid Nicolaus Fouquetius^ bibUothecam /t-
bris et donarUs auxit, et Hbras galltcas mille annui redttus attri"
\ buit. Je n'aurois pas relevé cette erreur si son auteur n*eût pas
été le bibliophile Jacob.
Le père Garnier, homme d'une aussi grande modestie que
son savoir étoit profond, céda, en publiant son travail, aux in-
stances de ses amis qui lui remontrèrent l'utilité que les lettres
en ratireroient, et nous sommes heureux qu'ils aient pn l'en
convaincre, car le Sysiema biblioihecœ est nn beau travail, rien
n'est plus logiquement ordonné, chaque chose est à la place qui
lui convient, avec les raisons qui la font classer là et non ail-
leurs. Cependant un article est classé hors de la division, et.
cette faute semble déparer le travail du père Garnier ; il a mis
les heritici hors de la théologie, et les a rejetés tout-à-fait à la
fin. Le père Jacob, an reste, avoit commis la même faute ; il ne
faut pas trop se hâter de les condamner, et ici je ne parle évi-
demment que du point de vue bibliographique; il me paroît
hors de doute que l'auteur faisant le catalogue d'une bibliothè-
que quelconque, celle d'un collège excepté, n'eût pas rejeté les
hérétiques hors delà théologie. Mais qu'on se rappelle que son
travail est le Systema biblioihecœ coUegii societatis Jesu, et que
cette bibliothèque étoit,à l^usage de jeunes étudians, entre les
mains desquels !1 n'auroit été ni sage ni prudent de laisser des
livres, an moins douteux, avant d'avoir exercé leur raisonne-
ment de manière à les mettre eu état de juger ; on sait, au reste,
que dans tous les couvons, les heritici formoient une classe à
part dans les bibliothèques; que cette classe étoit ordinaire-
ment séparée des autres livres, et qu'il falloit une permission
spéciale du supérieur pour y puiser. Cela explique la même
faute chez le père Jacob; eh pourquoi blamerions-nous les
moines d'en avoir agi ainsi ? un père ne fait-il pas la même chose
(i) Catalogue des livres cl des manuscnls, la plupart relatifa à l'his-
Wnte de France du BibliopLile Jacob; Paiis, iS«i9 (page 3ai).
DUIXETIIf DU BIBUOPHILE. 569
dans mille circonslances, k l'égard de ses enfans ? et pour ne
pas sortir de mpn sujet, y a-t-il, par exemple, beaucoup de bi-
bliothèques dont le possesseur laisseroit lire tous ses livres à sa
fille? eh bien, le même ordre dHdëes, quoique s'exerçant sur
des sujets difTérens, avoit décidé les supérieurs des couvc(.ns à
séquestrer les livres qu'ils regfirdoient comme dangereux.
En résumé, cette faute bibliographique est assez légère, car
ce n'est qu'une transposition ; et, pour le dire en passant, nos
icataloguistes modernes ne sont pas peu embarrassés de cette
classe « Heritici b
On a écrit qu'il n'y avoit aucune raison pour commencer un
système bibliographique par une de ses divisions plutôt que par
l'autre; absolument parlant, je ne crois pas qu'une pareille
opinion puisse être soutenue par de bonnes raisons; mais le
père Garnier, prêtre, avoit f.our^commencer par la théologie
une raison qui, dans tons les cas, ne manque ni de noblesse ni
de majesté. « Theoiogia^ fons sapiemiœ^ est verbum Dei, » Ac-
cordez-lui cela, et il est difficile de le lui refuser, puisque ce
n'est qu'une définition ; accordez-lui cela, et il vous démontrera
clairement l'enchaînement de son système» passant de la ma-
nière la plus logique d'une division à une autre ; c'est dans l'au-
teur qu'il faut lire les raisons qu'il apporte pour chaque chose,
l'analyse d'un tel livre seroit trop étendu. Pour compléter son
éloge, je dirai qu'il y aiiplua d'un poi/it de «ressemblance entre le
système du père Garnier et celui que M. Merlin essaie d'intro-
duire dans le monde littéraire. Certainement il y a des différen*
ces; mais l'idée philosophique, l'idée mère du système a la plus
grande analogie chez M. Merlin et chez le père Garnier ; et il
n'y a rien là d'étonnant, la vérité est une, les démonstrations
seules varient. An reste, M. Merlin ne cache pas son admiration
pour le père Garnier.
Si l'ouvrage du savant jésuite est le plus bel ensemble d'un
système bibliographique, il n'en est pas de même des détails.
Là, évidemment, il y a trop de concision, aussi le libraire Ga-
briel Martin, fils savant d'un père savant, s'applique-t«il à l'a-
méliorer en l'adoptant et le faisant passer dans Tusage du com-
merce. Avant lui, et de son temps, les catalogues de ventes
étoient pitoyables; ou y trouve, par exemple, les Instructiona
/
S70 BDusm ni; BiBUOPBttB.
da oQQcile de TitaU, entré l'Enéide de Viîr|si!e ëi lé ÏMcfion-
naire de Bîebdet^ les pkn métbodi^aiis d«8 libraires adopioient
l'ordre par format» et dans cfiaqne format àocnn ordre. Ga-
briel Martin appliqua anz Tentes pnbliqtteâ de livres le sys-
tème .da père Garmer^ et il boniriboa aie rendre fanfilier, car
les Tentes étoient fort, saines, non seideittent par les acheteurs,
mais entHire par tons «cens qui dëèiroient s'instruire ; les con-
noissances étendues qo'ilavoityiai pfeMiellôiei^t de donner sur
les livres qu'il vendoit des lenseignemens bibKographiqnes et
littéraires qui y ajontoient un charme particulier, et qUi sera
bien compris par Ions cens qui aiment les livres;- « J'y apprends
toujours quelque chose, dîsoit'Un savant homme de l'époque.
Heureux tenips ! Nous avons esicolne des libraires qui seroient
fort capables de pareille chose, etee seroit au grand profit Se
tous : pourquoi ne le font^il pas? mais ce Stijet sottlëveroit dea
questîon^i graves qui sortent de l'objet dé celte note.
Après Gabriel Bfartin, il faut arriver à Gttillaome^François
Debure, pour trouver quelque amélioration au système du père
Garnier ; il y fit des transpositions, et*méme quelques augmenta-
tions qu^il est inutile de citer, le mérite bien i^cbnnn dé Tantetir
delà Bibliographie instructive nous en dispense. Il faut surtout
loQjer dans son catalogue, une certaine appréciation littéraire qui
manque à la sèche nomenclature qu'on troiive dans un ouvrage
beaucoup plus rechensbé aûjonrdïiui. Après Debdre, il faut ar-
river à l'excellent catalogue de M. Lebér pour trouver une des
plus grandes améliorations de détails qu'il y ait eue au système
du père Garnier depuis sa création, et maintenant on peut regar-
der la division de l'histoire comme étant cotnplîtement établie.
Malheureusement, d'autres cadf es attendent encore ; car, je
le répète, le père Garnier, quoiqu'on développàkit les sous.âivi-
sions, n*a fait qu'esquisser à grands traits, et il est matérielle*
ment impossible qu'aii auteur de système bibliôgra)>hi(|Qè donne
autre chose que des généralités : il ne peut prendre connois-
sauce de tous fes livres qui doivent remplir les divisions et sous*
divisions -de son système ; tout au plus il traitera avec détail
u^e ou deux divisions dans lesquelles son goût ou ses étiides lui
auront fait acquérir des coanoiasadoes plus étendues , mais nitt
n'est universel, soha /peine de n*étre rien du fout .
/
MiUUBDif TO UBUOHBLB. SU
et noasn'^niMMift on ten eyalibtair que lonqfeie obaq«e ponh dure
été u«î|ée par im aatewr qui an «ocaiaU.'nBe^ttiâe attentive \
je sais qu'on pareil travail prendra la meillenre partie de Iv Wfe
d'an bomme» et 91e c?eat snrtihit > Véttmge d^^ten^i etieflety
qoade liTr«$,à Oaviir fittméM:àrélBdîer>lui mliûu à pévcMvir.;
car ceux qui s'en TapporlaroîeBfc au titre eommetlraîMt (tes
erreurs anaJoiae^ à ceUes de et catfilogdiste qal'pla^Qit lea4te*
tm de Pliod elle panégjrriqoede Tmjsfai dana l'hislèinfiiiMii*
reUe, mqs préleite qne Plioe éioit on naiaraliate. -tl MiiBt/ati
refte» de lire le catalogue «je IL Ldier e^ lee aKceilètMa niMoi
qu'il y ^ jeiotes, pewr être persuadé qu'un: livre né répoiVid' pas
toujours a sou jdtre, et une faî^Uofrapbîe ne sera utile qn'attCafrt
qu'elle dira de la manière la pluaçonoi8e:ee qu'un livre e^ttftiMf»
ai« noîus qnand le contenu, ne répondra pas à l'étiquiKtte. •
Parmi les dMsiona qui atteadent eipcdre^ les aoienees et les
beaux-arts paroissent.emharrdssor ploa particuliètetneut Ibl
catalogoistesril faut espérer qu'un amateur des beaux-arts trai-
tera quelque jour ce sujet, qui paroit présenter d'assez graves
difficultés. Quant aux sciences mathématiques et physiques, je
doniie à la suite de cet article le classemeni ip^ j^adopté de*,
puis long-temps pour moi-même. Je n'ai point la prétention de
dire qu'on ne pourroit faire mieux y mais il est certain qu'en
comparaison deoeqiit est, c'est une amélioration. Je me trou-
verois beui^eèx qde quelque chose de meilleur fût produit, et
j'en profiterois leptémier. J'ai suivi l'idée philosophique d^e l'au-
teur principal du système ; je commence ,pa^ le géiiéri^l pour
descendre au JiâTlicnUer. Evidemment, je ne donaetoifoquie les
titres des subdivisions, et, quoique ce ne soient que défè ^'énéra-
lités, j'espère qu'elles pourront être utiles, au moins pour la
confection de catalogues spéciaux ; pour les catalogues ordinai-
res, on ne Se donite guère la peine de faire dea recherches : âl
suffit, en efTe't^ dans ce cas , que des indications principales
soient bien exactes» et si les dévelcq^pein/ms cjoat. entachés de
quelques erreurs, Coiiime celles de ce libraire qui, ayant trouvé
dans une bi1)1ioihè(][ue qu'il étoit chargé de v^nd^ie^, une ma-
chine très ingénieuse dont l'inventiott est due a Pascal, et qui
est connue sous le nom de Machine Arithmétique de Pascal^
579
BULLBTNI DU BIBUOPRILB.
pemaot d'ailleara que cette appellation seroit pen comprise de
ses lecteurs, écrivit dans le catalog:ae : Machine dont se seryok
Pascal pour rariihmétûfue, ce sont des lapsus ptumœ que chacon
redresse.
Enfin, je crois qne j'aorai renda nn service au bibliographes,
quand même cette note ne senriroit qa*à, appeler la discussion
sur unp partie aussi intéressante et aussi utile qu'un système
bibliographique y ce n'est que quand on aura recueilli un en-
semble de vérités dont on puisse déduire les applications par
des conséquences rigoureuses, et non par de vagnes inductions,
que la bibliographie prendra rang parmi les sciences exactes.
Il y aurrât au moins nn intérêt de curiosité à comparer les
systèmes bibliographiques émis jusqu'à ce jour, et ils sont en
très petit nombre ; j'attends, pour le faire, la publication d'un
nouveau système annoncé comme prochain, et dont l'auteur est
un homme trop savant pour que son travail n'occupe pas une
place distinguée dans une pareille revue.
Faucheux.
SCIENCES.
{ i*r. MATHÉMATIQUES.
gbniSralitbs.
a. Philosophie mttbéiiiaUque.
b. Cours généraux.
o^Becneils académiiiaes.
d. loomaiix.
e. Mélanges.
f. Construction d'instrumens.
g. Histoire des Mathématiques.
▲IfALTSB.
a. Arithmétique.
f . Arithmétique élémentaire,
t. Théorie des nombres.
b. Algèbre.
f. Algèbre élémentaire,
t. Traités partfouliers. (Pw
plf , lliioric an pliu grand com-
man diriiew, .— Bëtolotion dM
équations nnmériqoM « etc.]
3. Calcul des fonctions. [Pan
pl«. Traité d«a •ériea, etc.]
c. Calcul diOérentiel et intégral.
d. Calcul de*' probabilités.
e. Application.
1. Problèmes.
S. Logarithmes.
3. Tables d*intégraleft.
A. Tableaux barématiquês.
GÉOMÉTRIE.
a. Géométrie élémentaire.
b. Géométrie descriptire.
1. Coupe des pierres,
t. Charpente.
3. perspective.
c. Géométrie de position.
d. Applications.
i. Problèmes.
S. Dessins géomélriquei.
BULLniII DU BIBUOPHILB.
573
B GiOMÏTRIl ANALYTIQUE*
a. Traité de géoméirie anilylique.
I. A Sdimensioiu.
9. A 2 dlmoDsions.
b. Trigonométrie.
i. ReeUligne.
8. Sphérique.
c. Applications.
1. Problèmes. [TrÎMCtion de l'an-
§!«, «te.]
1. Topograpllie. [T«l que Aipen-
tage. Levée des PUns, NireUe-
etc.]
MÏCANIQUB.
a. Traités généraux de mécanique.
b. Idem de statistique.
c. Idem d*hjdrosUtiqoe.
d. Idem dedynamiqae.
e. Idem d*l>ydrod7namiqpie.
f. Applications.
«. Problèmes généraux,
t. A la sUtiqiM. [RéiiMuMe das
•oUdes.]
3. A ThydrosUtique [Rédstanec des
digvaa» eaaaiis, etc.]
4. A la dynamique. [Manotme de«
tmiuetmxJ]
5. A rhydrodynamiqae. [Hydran-
liq«e.]
6. Gonslmctions. [Conatroctioos ci-
vilaa, dianiu de fer, ponte et
channéet, coutractioiia <)e Tais-
seaux.]
T. Artillerie. (Baliaiiqaa.}
8. Fortifications.
ASTROlfOMIB.
a. Astronomie physique.
I- Traités de cosmographie.
9. NaTigation.
. Mesure du temps. [Gnomooique,
AuMiaira», AhnaiMolis, Connais-
■anee des temps.]
4. Mélanges. [Aérolilhes. Appari.
tien de oomètcs.]
b. Af mnomie nalytiqae. [Mécanique
céleste, Traités An moRTcmais des
corps célestes. J
e. Applications.
1. Problèmes.
9. Géographie mathémattque.
5. Hydrographie idem.
4. Recueil d'obserrations.
6. Tables astronomiques.
6. Description et construction
d'instnimeils.
d. Astrologie.
f S. PHYSIQUE ET CHIMIE.
A Gél«l£RAUT&. X
a. Recueils académiques.
b. Journaux.
I. De physique.
9. De chimie.
c. Mélanges.
1. De physique.
9. De chimie.
d. Histoire de la physique.
B PHYSIQUE EXPéRIHKlITÂLB.
a. Traités généraux.
b. Traités particuliers. [Traités de la
chalenr, de la lumièrep optique, etc.]
C. Descriptions d'expériences,
d. Applications.
1. Problémei. (Béeiéations da phy-
•iqne, etc.]
9. Machines A Tapeur.
5. Musique théorique.
4. Descriptions d'instrumens.
B PHYSIQUE MATHEMATIQUE.
a. Traités généraux.
b. Traités spéciaux.
c. Applications. [Tables baroniétriqMs,
etc.]
C CHIMIE.
a. Traités générant.
b. Chimie analytique.
c. Minéralogie.
d. Applications.
I.- Produits chlnuqnes. [Fabrice.
tion des méteqx. Usines à gax,
Art de la Titrificatioo, de la Por-
celaine, etc.]
9. Pharmacie.
3. Art de la teinture.
e. Alcbynie. [Pierre philosopbale, etc.]
QUESTIONS
VE ^ATISTIQIJE UTTÉRAIRE.
La statistique e&t Science à la mode en ce moment : il faot
bien qne nous aussi nous nous mettions à faire tin peu de sta-
tistique. Nous awtts été un moment embarrassés sur le choix
des questions que nous essaierions de traiier; nMS tvMns de
lire de longs ^raoires^ se discute, a¥te addition d'immenses
tableaux, quel est l'âge moyen auquel la mort frappe les pairs
de France et les ouvriers imprinieuvs» quel wt le cftiffre exact f
des etifans qu'emporte la coqueluche entre quinze et dix-huit
mob. H. t'arent-Ducbâtelet a consacré deux gros voliiihes à fixer
k» nombre précis des tHerges folies sachant signer ou habiles
tout au plus à faire leur croix, à disevter ^sombîan il y en a de
brunes et combien il en est de blondes. Il étoit donc devenu
inutile de s'occuper de la solution de ces proMèmes et de quel-
ques autres ton moins importuns que nous passons sous silence,
car nous tenons à être brefs. Nous voulions pourtant trouver
de petits chiffres à alig uer, à classer, à éplucher ; l'idée nous
est venue de prendfe^ pour sujet de notre travail» lu mouvemetit
de la presse en 1840.
Aussitôt nèus avons étalé sûr notre table les ciaqitante-denx
numéros du Journal de là Librairie que dirige depnis vingt-cinq
ans M. Bouchot avec zèle et habileté ; journal officiel s'il en fût,
journal comme il n'en est guère, où chaque ligne est une vé-
rité, et qui unregisftre toutes les publications qu'enfantent les
presses de la France : le dépôt légal» obligaUilre sOus des peines
sévères, garantit la parfaite exactitude de ces annonces.
Nous voilà, la plume en main, occupés à des n^xîades de fas-
tidieuses additions; 'Sous avons eu le courage de lés térifier, et
sous a mib^en posâMSkiii ûe téixMàit t^tUAta ;
iciNitesHrioas' tbac, ear wMtt sbmines inlailUbles.
Le total, des feoilles typographiques, enregHtINfes dans le
jeurnal de la Prairie pour 1840, s'élève à 76,879.
11 faot moUiplier ce Bombre par le chiffre' da tirage, clrifflre
qui était jadis soumis à une déclaration, mais qui reste aojour-
d'bui le secret de l'éditear. Noos croyons que Von peut prendre
peur moyenne une évaluation de 1 600. Les livres de piété, d*é-
dnoation, les ouvrages d'un mérite consacré de vieille date, tes
piddieatiooi dites à bon marché, tout cela se reproduit à un
nombre plus élevé ; mais les collections volumineuses et disiieh-
dieoses, les traités seientiftqoes trop abstraits, les romans d'au*
teors novioes, les chants de poètes inconnus, les éluimbrations
des publicistes de bonne volonté, les livrets de cif constance que
l'on compose, qato l'on imprime à la hAte et qui dorvent k'enle-
ver dass la semaiiie de leni" Mtssance ou être vendris au poiàs,
les ouvrages de philosophie, de mévatrliysique, d'esthétique et
d'ontlîotdgito, édr'Kmtes ces choses-là le libraire se garde bien
de«0Brir la cbanoe d'un nombrecfi tirage.
En adoptant liotfé évaluation de 1500, il se trouve qu'il a été
imprimé en France, en 1840, plus de 115 millions de feuilles.
Prenons pevr moyemié d'un volume douze feuilles et nous ver-
rons qve ishaqae jour il a été offert aux gens sachant lire dans
les qaaM^vingti'six dépdftemens, aux intelligences les plus éle-
vées comme aux'e^ms les plos' vulgaires, «ne masse de ^îngi»
six m/i/e volumes.
Il y amrâit bien ùH &bsetftiûéné a feire là-desAUs ; bol^kiotis-
noos àenenregâstrerdeuxt
1« On évalue le nombre dé Français ne sachahtpas lire à
6S p. OfOsurla massetoiale ; cela fait que nous ne sommes guère
que 12 miHîottadeeélnpatrioies Radiant distinguer un A d'Ut! Z,
et an état de ne pas confondre un B avec un Y.
2» Dans tous ces millions de pages-noircîes (et dans l^ntét*£t du
mardiand cwmutedans celui del'aéheteur, tes deux tiers atr moins
auraient Wemdà'éetnèiireir blanches), on ne comprend point la
masse «ffrayanle 4e matière t^tte le journalisme llVrë chaque
joav & l»'clrciiiatiotivYrtaMe'<|tiePoh peutsupposielr égttlèr à ceHe
du produit de la presse non périodique. Oh manqué aussi de
576 ButLirriN du buuopbilb.
renseîgnemens pour évaluer le nombre d'impressions qui ne
sont pas assujetties au dépôt légal» telles qne mémoires judi-
ciaires, documens administratifs, circulaires commerciales,
feuilles débitées par les nouvellistes de carrefours, etc. Les
contrefaçons, les impressions clandestines échappent également
à nos additions.
Maintenant il reste à faire une répartition méthodicpie de cet
océan de volumes, mais c'est chose longue et difficile à opérer.
Nous la laisserons de côté aujourd'hui, et nous nous bornerons
à examiner quel est, le contingent qu'on t apporté les diverses
villes de France à cette nombreuse armée littéraire.
Nous avons trouvé que 19,563 feuilles-types étaient i mpri-
méesen province ; il en reste 57,316 pour Paris, ce qui équi-
vaut à 73 p. 0/0.
Après Paris, la part la plus large revient si Lyon ; on y a mis
au jour 2,817 feuilles ; les troîs'quarts an moins sortent de quel-
ques étabUssemens qui travaillent avec activité pour le clergé
et pour les âmes pieuses. En troisième ligne se présente la pe-
tile ville de Corbeil; elle a donné 1462 feuilles, appartenant
presque toutes à des romans modernes qu'on y confectionne à
meilleur marché qu'à Paris; les petites filles du département
de Seine-et-Marne, au lieu d'être gardeuses de moutons, sont
compositeurs dans quelque atelier d'imprimerie; elles ne culti-
vent plus la terre, mais elles se fatiguent les yeux sur les ma-
nuscrits d'Alfred dp Musset et de Frédéric Soulié^ je ne dirai
pas que cette occupation leur forme l'esprit et le cœur : c'est ce
dont ne s'inquiète guère le bibliopole qui veut, avant tout, éco-
nomiser ving-cinq centimes sur le prix de fabrication d'un
in-8°. Besançon exploite la même spécialité que Lyon, mais
avec des capitaux plus restreints; il n'en est parvenu qne 929
feuilles. Lille en a enfanté 548; Metz, 795; Nancy, 558; et
Strasbourg, 773 ; en tout sept villes, après Paris, où la fabri-
cation a excédé 500 feuilles.
De 100 à 500, nous avons compté 26 villes; noos nous bor-
nerons à en mentionner quelques unes ; nous commencerons
par Bordeaux, dont le Journal de h JUhrairie a enregistré
. 47 publications donnant pour total 353 feuilles; c'est 7 de plus
que Troyes et 9 de plus que Nantes, c'est M de moins que
\
BQLLETin DU BIBLIOPHILB 5T7
*
Rouen. Dijon a lancé dans le monde 469 feoilles de tout genre,
et il ne s'en est falia que d'ane seule feuille que Tours^Youée à
la fabrique de livres d'éducation, n'atteignit ce chiffre. Limo-
ges et Avignon occupées d'ouvrages pour les classes, de réim-
pressions faites avec parcimonie, ont donné 475 et 408 feuilles;
Toolouse, 468 ; Poitiers, 276; Nantes, 349; Douai, 291 ; Gre-
noble, 194 ; Rennes, 176 ; Fontainebleau se ressentant du voi-
sinage de Paria, a atteint 293 feuilles.
Au dessous de 100 feuilles, l'inflexible arithmétique nous fait
oonnattre 166 villes; et là se trouve la preuve affligeante du
sommeil profond de l'art typographique dans nombre de loca-
lités qui ne sont pas sans importance. La vérité nous contraint
d^ajouter que, lorsque dans ces endroits frappés de la colère de
Guttemberg et de la malédiction des Elzevirs on des Didot« Ton
se décide enfin à imprimer quelque chose, ce quelque chose
n'est rien, on peu s'en faut, car c'est un almanach, on un tarif
des poids et mesures, on un factum contre M. le Maire, ou une
pièce de vers souvent sans rime et presque toujours sans rai-
son, ou bien encore c'est l'œuvre d*nn désœuvré qu'un ennni
féroce rend imbécile et porte à se rendre coupable d'une péti-
tion aux /chambres, d'un écrit où il découvre la quadrature du
cercle, le mouvement perpétuel, le véritable système du monde,
le secret d'économiser 600 millions par an, et le moyen d'assu-
rer à tout Français mille écus de rente viagère. En tait de ces
livres qui ne sont pas des livres, Mulhouse et Sainl-Omer ont
donné 3 feuilles ; Châteauroux, Hagueneau et Dreux sont res-
tés ù 2; Etampes et Pithiviers en ont fait autant; Orthez,
Pézenas, Vervins, Arles et Beaume ont jugé que produire une
feuille était bien suffisant ; Gap et Riom en apportent 4 cha-
cune de leur côté ; Colmar arrive à 5 ; Abbeville, Rhodez,^ Ao-
rillac et Verdun à 6 ; Falaise retombe à 2 ; mais Sens et Perpi-
gnan s'élancent à 7 ; Pau et Tulle vont même jusqu'à 10, chiffre
dont Carcassonne, La Rochelle, Cherbourg et une foule d'au-
tres villes demeurent bien loin.
Il y a un peu plus d'activité à Bourges (86 feuil.), à Toulon
(69), à Agen (4 1), à Toul (83), mais cette nomenclature est déjà
assez prolongée ; en faisant les recherches qui lui servent de
base^ nous avons été frappés du nombre extrêmement restreint
su» MlUn» DU BIBi4#fllUi.
d'écrits sérieux» origintu» atiles, qu'enfante la pfetae prattii-
ciale. Si l'on m^% de côté qoelques écrits relatifs à l'histoire des
localités, ceriaips oo^ag^s de droit et de médeoînedas, pour
la plupart, à la plume des professeurs de di verset facultés, qod*
qaes collections de mémoires académiques où se. tceuvent fs»^
fois des travaux dignes d'estime, relatils à l'archéologie ou aux
sciences physiques, il ne .vaut pas }a peine de Caire mention dn
reste.
En somme et en divisant la France en cinq régions, formées
chacune de 17 pu 18 déparien»ens limitrophes^ nous trouvons*
Pour le nerd 62,378 femlle^-types, soit79 p. 0/0 à peu près.
l'est 7,421 —
l'ouest 2,âS9 —
• le eamiv 3iO&6 —
le sud t^4> -—
On a beaucoup parlé de décentralisation intellectuelle, de
fMrre à la- suprématie littéraire de Paris; en 1840, on n'a fait
contre elle aucune tentative tant soit peu sérieuse.
Une autre circonstance qui saute aux yeux, c'est l'état de
langueur de la presse dans tout le midi de la France, région
qui n*eBtre pas pour un treizième dans le total de la production
en>oe genre.
Ce sont là des considérations sur lesquelles nous nous garde-
ront d'insister -plus long- temps : le secret d'ennuyer est celui
detoutdire; Uen que nous soyons fort loin d'avoir tout dit,
neos' craignons d'avoir été fort peu amusans.
G. B.
'^wt4hâ (i^(t0|^<ipÇf<|iii^.
Dans une Tente d^autographes y faile dernièrement, trois
amateurs con^oitoient une belle lettre de Crébillony et cette
pièce, mise sur table, atteignoit déjà le chiiTre de 80 francs;
Tard^i^ qu'ils oMitoient tous trois a sa poursuite , laissoit
eQlrçTDir une de ces curieuses scènes de Tente, comme on
en .TOyoit jadis au bon temps de la Librairie, an temps où la
Fmed et l'AogleierFe , reppéseatées par les plus raillans
champiems de la Bibliogpapbie, se faisoient la guerre pour la
conquête d'un liTre du xt® siècle, d'un Aide ou d'un-EIzérier,
lorsque l'un d'eux proposa de terminer le cpmbat en tirant ali
sort. La propositien acceptée, trois noms furent mis dans un
chapeau et une personne étrangère appelée pour en tirer un ;
ceu«^ opér^itioA, qui dtira deus minutes, parut bien longue aux
intéresiiéij et, tous le comprenez, car il s'agissoit de la posse^*
sion d'une vareié^ d'jtne kitre disputée surtout, chacun d'eux,
STec impatience, atteodoît Jb nom bienheureux; il parut, et les
deux,rÎTi(HiX[.»'écArtèr€ttt ; celui que* le sort avoit favorisé em^
popta. l'anlegraphe à 80 francs, car le combat finit faute de
combattans.
H. P. L. Bibliophile Jaepb, va faire pa)Po}tra une n0avQU6
édition du Moyen de parvenir; elle sera accompagnée de notes
bibliographiques, critiques et littéraires. Un tirage à part de
cinquante exemplaires sur jpapier fort de Hollande, même for-
mat que les Contes de Bonaventure Despériers, est destiné a
HH; les amateurs. A ces exemplaires sera jointe une notice de
M.> Nodier.
A
5K0 BUIXBTIN DU BIBLIOPHILE.
On écrit de Saini-Pélersboarg, 2 mai :
« La direction de la censure de notre capitale vient de faire
saisir et brûler publiquement, 1 ^ tonte Tédilion du drame inti-
tulé Jemioriski, dont l'auteur se cache sous le pseudonyme
d'I welhen ; 2° la couverture des exemplaires d'un ouvrage dra-
matique, sur laquelle se trouve l'annonce de la publication de
ce drame. Le motif de cette meàure » est, dit-on, due posté-
rieurement à l'examen de Jemtoriski par les censeiirs» on y
auroit intercalé des allusions offensantes pour l'armée russe. »»
M. Francisque Michel a offert à la Société de l'Histoire de
France, de publier le poème de la prise d Alexandrie^ par
Guillaume de Machau, écrivain du auv« siècle. Caylus et l'abbé
Le B^uf ont donné des Notices sur cet ouvrage, dont ils faisoient
le plus grand cas. Avec l'autorisation du conservateur de la
Bibliothèque royale, M. Francisque Michel a préparé la copie
du manuscrit qui y est conservé. Les notices biographiques et
littéraires, et les notes historiques qui doivent accompagbel* le
texte« sont aussi en grande partie rédigées. M. Reinaud a bien
voulu promettre quelques notes sur les faits qui auroient besoin
d'être éçlaircis par des. sources orientales. M. P. Paris, qui a
récemment étudié le poëme de^^Guillaumede Machau, en a conçu
et exprimé l'opinion la plus favorable, opinion que ne partage
pasM.LascoQX, qu'il a eu occasion de consulter pour la recher-
che de quelques reuseignemens historiques. Il est fâcheux que
le comité de l'histoire de France ait été frappé des objections
de M. Lascoux, plutôt que de l'opinion exprimée par M. Ch.
Lenormant à l'appui de celle de M. Paris. Nous apprenons que
la publication du poëme de la prise d'Alexandrie a été ajournée.
Le célèbre philologue et bibliographe italien Barth. Gamba,
auteur et éditeur d'un grand nombre, de bons ouvrages sur la
Littérature italienne, est mort subitement à Venise, au milieu
d'une lecture qu'il faisoit à l'Athénée de cette ville.
SttlUtin «u Sii)lio|)tvUe,
ET
CATAUNSOB DB UVBB9 BABB8 VT GUUBCX, BR
UTTiBATinB, b'hISTOIBB, BTC*! OUI
SB nOUVENT A LA LIBRAIBIB IMI
!• TEGmimii nAGB
DU UNTTBBy
M* 12.
NMS. — Haï 1841.
95S Agvbsseau (d'). Œuvres complètes. Paru, libraires as^-
sociésy 1759 er suiv. ISvol.in-iy mar. r., tr. dor., aux
armes de Maupeou 150 — »
Bel exempltire d'ancienne reliure.
856 Alcorabub FmANcncANoiani. Id est blasphemianim et
nugarum, de stigmatisato idolo, quod Franciscum
▼ocaiit, ex libro Conformitatum excerptus. 1543, pet.
in-8, mar. v., tr. d. (Derotne) 15 — »
857 Abbbau (Thoinot). Gompot. Le Manuel Kalendrier.
jParâ, 1588y pet. iu*8, mar. r., tr. d., élég. rel. 10 — •
f
__ k
858 AcBiGNY (Gilles d'). Le Tuteur d'Amour, avqvel est
comprise la fortune de Tinnocent en amours, ensem«
ble vn livre où sont epistres, élégies, complainctes,
epitaphes, chantz royaulx, ballades et rondeaux. Po-
ris, Abd UAngelier, 1546, petit in*89 mar. bl. dent,
tr. d ; . . . , 85—»
Un lÎTre d*4pigramnics y «moncé sur le litre, manque à cet
exemplaire.
859 Autels (Guillaume des). Amovrevx repos de Guillaume-
des-Autelz, gentilhomme charrolois. LyoUy lean Tem^
poral, 1553y petit in-8, mar. r., tr. d* . . .* 40«^»
Elégante reliure de Thompson.
860 Badaud, f^cy. Odes pénitentes.
42
582 BULLBnil DU BIBUOPHILE.
861 Bavard. La très loyeuse, plaisante et récréative his**
toyre^ composée par le loyal serviteur, des faiz, gestes,
triumphcs et prouesses du boncheoaiier sans paouret
sans repro«dhe, le gentil «eigaéiir Bayart, etc. Paris,
Galliot du Pré, 1627, în-i, gotliM iMr» r*» &!•> tr. d.
130—»
Bel eiemplaiiv, peiié |Mr Koriilei*.
862 Bayle (Pierre) Ses œuvres diverses. La Haye, 1737,
4 vol. in-fol, V. m., tr. m — ©
Exemplaire bien conserTe.
Les œuvres de Bayle sont composées comme il suit :
Tome \^'. Nouyellesde la république des lettres. — L'histoire dela^Tieet '
des ouvrages de M. Bayle.
Tome a. Critique de Thistoire de PAiiarnsme deMaînbourg. — Les nou^
Telles lettres critiques sur le même sujet. — La France catho-
lique sous Louis XIV. ^ Commentaire philosophique sur
ces paroles de Jésui-Chrtsi : ConU€ttHs^les€trndrer, avec le eup'
plément. — La réponse d'un nouveau converti à un réfugié.
— L'avis aux réfugiés.
Tome 3. Pensées diverses à i'occas^pn d'une comète. *- Addition. —
Continuation du tnéme sujet. «^ Réponse aux questions d'an
|iro?inoîal, ^ parties.
Tome 4. fintMtîen de Maiime et de Themiate: *• Opuioale». «-^Système
de philosophie, 4 parties. — Lettres. — Discours historique
snr la vie de Gustave Adolphe.* — Table générale.
i%Q ~^«^ Dictionnaire historique et critique, 5«édi t., re-
vue, corrigée et augmOntée de remarquas critiques
avec la vie de Tautetir» par M. DesMaiceanx. Amster-
dam, 1734^ & vol. inrfol, v. f. 36 — «>
Ua ex. de l^éditioa de 1790^ 4 ^^^' vélin oord. Ben ex. . 45 — »
864 Bellay (Joaoh. du). Deffense et illustration de la lan-
gue françoise, précédée d'un discours sur le bon usage
de fa langue françoise, par P. Ackermann. Paris,
188», ln-8, br S—.
865 Belforbst (Fr. he). Voyez Innocence de Marîe^Stuartt
BOIXETIN DU BIBUOPHILE. 583
866 Bbaueii \]Vic.). Histoire des g;rancls chemins de Tein-
pire romain, 1722, in-4, 2 vol., v,, fil. . . / 82 — »
867 BoxAiiD (Clavde), tragédies françoises. Paris, D* Lan-
g/oM^ 16]0|in-8, V. f^ fil», tr. d 18— »
868 BrrAUBE. OEuvrea complètes. Paris, Dentu, 1804, gr.
pap. vélin, 9 vol. in-8., rac., fil., tr. d. . 60 — •
Exemplaire avec fig. avant la lettre et eaux-forles.
869 BbBiu (Divi-SBVBtt). AritlmelÛA doolrnsdiierta libris.
Parisiii, ^ud Sim9hem ColintBum , 15S1, pelit in-fol.,
V. br., fil. (Khœler.) 26— »
Avec des notes aut. et la signature de Guillaume Postel.
870 BomvActt mr lb PiBAifT, comédie eo proëe» initée de
l'italien de Bruno Nolano. Paris, P. Mènnrd, 1633,
ia-8, mar. v., fil», tr. d. Grandes marges. Bore. 34 — »
871 BoBBL* Tréior de.rechereheaat aniiqaîtes gauloises et
françoises. Paris, Auguste Courbé, 1656, in«4, veau
gr V 15—»
Exemplaire de d'Aguesseau.
872 BaiTYS. Histoire des papes. La Haye, Mit, ô vol. in*4,
Bd exempt
Si Ton me 4€n>andoît pourquoi ce lirre n*eat pas recherché, je
dirois, comme pour beaucoup d'autres ouTrages : Souvent Ton
' juge les livres sans les connottre, et ces anciens jugemfens ont
souvent fait déprécier les meilleurs ouvrages, jugés par trop bi-
blkigraiplûi|ueiseiit éi ooinmefnaleisent.
873 BtiNONY (db). Histoire des révolutions de l'empire de
Constaotinople. Paris, 1750, 3 vol. in-12, v. 4 — 50
SU Chabrol db Volvic (Le comte de). Statistique de
Fancien département de Montenotte. Paris, /. Didot,
584 BULLETIN DU DIDLIOPHILB.
1834, S vol. in-4, t. f,, fil., fig., noiirog;. {Hiring.),
25—.
Exeinplatre de l'auteur.
675 Chablbvoix (le P.). Hisloire du Japon. Paris, 1736» 2
vol. in-4y fig., v. gr., fil., tr. d 40 — ■
fiel exemplaire co grand papier.
S76 Chablsvoix (le P.). Histoire de la Nouvelle France.
Paris, 1744^ 3 vol. in-4, v. m. Assez rare. . S6 — »
877 Cmartibr (AiiAiN). Les faicts etdicts de maistre Alain
Chartier, nouuellement imprime, reueu et corrige»
adjouste le Débat du Gras et du Maigre, qui nauroit
encores este impf ime.\P4iri5^ GaUiot, 1526» in«foL»>à
2 col.» goth.» fig., V, f.» fil., tr .d. MuUer, • 48 — »
Exemplaire d'une grande fraîcheur.
878 GtfMjFFEPDB (J. G. de). Nouveau dictionnaire liistori-
que et critique pour servir de supplément oudeconti*
nuation au Dictionnaire de P. Bayle. Amsterdam, 1756,
4 vol. in-fol., V. éc. Bon exempt ^36—»
879 Code iuba cmarub», mis en conférence avec les anciemies
ordonnances (par Cl. M. Saugraîn). Paris, 1720» 2
vol. petit in-8y mar. r.» fil.» tr. d. Ane* rel. 12 — »
880 CoHÉmB des Proverbes (par Montluc, comte de Gra-
mail). 1715» in-8» v.» fil.» tr. d. (Thouvenin.)* 20 — »
881 CoNFjfcBBNGB du Diable avec Luther contre le saint sa-
crifice de la messe (par P. Bruseau). Paris, 1673» petit
in-8» fig.» V. f. fil. £ar€ 12 — •
882 GoNQiJBSTE (la) du grand roy Cfaarlemaigne des Ëspa-
gnes» avec les faits, gestes des douze pers de France»
et du grand Fierabras» et le cotnbat faict par luy con-
tre le petit Oliuier» lequel le vainquist. Rouen, 1631,
in-4, avec fig. sur bois» demi-rel.» dos el coins de cuir
de Russie 36 — •
BOLUSnif DU UBUOraiLB. S85
883 Cbetin (GviLL.). Chantz royaulx, Oraisons et autres pe-
tiz traiclezy faictz et composez par feu Guillaume Cré-
tin, chantre de la Sainte-Cbapelle de Paris. Parisy
GalUoUDupri, 1527, in-8, {{Oth., mar. r., fil., tr. d.
Edit* rare 45--^
884 Cboix DV Maimb (Fa. Grosdb la) bt Dcvbrdbr. Les bi-
bliothèques françoisesy nouvelle édition augmentée
des remarques de B. de la Uoniioye, du prieur Bou-
hier et de Falconnet, revue par Rîgoley de Juvigny.
Paris, 1772, 6 vol. in-4, v. m. {jBon ex.), . 36— >•
885 .CujAcn (Jagobi) Opéra omnia, ex editione Anib. Fa-
hTolif Lut. par isiorum, 1658, 10 vol. in-fol, v. f. 180 — •
Bel exemplaire en grand papier.
886 Ct bst l'Image du Mondb, poëme. Petit in-4, rel. en
velours r 200 — »
Manuaerit du xiit* siècle, sur peau yêliii , de la plus parfaite
conser? ation (Voyez, sur ce précieux manuscrit, une note insérée
au Bibliophile^ 2* série, 1836, n. 4, p. iSg.
887 DéciLABATIOlV BT COHFIlUIATIOlf FAITB8 DBS PBIVIUBCaS DBS
N0TAIIIB8 ET SECRÉTAIRES (dU ROi) ET AMPLIATlOlff D^CEUX
PAR liB ROI Louis XI, en 1482; gonfirhes et étbioiii»
PAR Charles VIII, en 1484; par François I*** en
1518, 1519, 1537, 1540 et 1543, et par Henri II,
EN 1549. 1 vol. in-4, rel. en velours r. . . 850—»
Manuscrit sur téur, en ancienne bâtarde, a longues lignes,
' eontenant 96 feuillets.
11 fut présenté à Henri II, roi de France, peu après qu'ileuL con-
firmé 4*anoblisseinent des secrétaires du roi. On n'a rien épargné
pour flatter le goût décidé qu'il aToit pour les livres, en lui don-
nant en présent ce recueil d'ordonnances .11 est enrichi de beaux
omemens,de riches miniatures et d'initiales élégamment peintes
en or et en couleurs. ' «
On trouTc sur la pramière page les armes du roi supportées
par des anges* et sur la seconde page, la lettre initiale de son nom,
qui est peinte en or au milieu d*un croissant enrirunné de uuages.
Ce croissant est chargé d'une couronne impériale françotse, sur*
ÔM BULLETIN OU UOUOPHILE.
moolée d'une fleur de lis. On y voit aussi les lettres iniiîsles de
Diane de Poitiers, maîtresse de Henri II, ainsi que les attributs*
de ta déesse dont elle portait le nom.
On lit au desaôosde eeile miniature les vers snirans, qoi sont
; une traduction de ce demi-Tcrs hesanètie i dfimoB tolum impiêat
oriem; derise de Henri II, faisan t^iUusion au croissant:
■
Donnes, pnisnsce fooTenine, | Qv'il riannc jnupi'à lane pleine
AmcroiMsnideFnafetelesvt, j Sans jsaais satrar ea 44soat«.
La troisième page représente en grand les annes du cardinal
Gharlea de Lorrainey principel fatori du roi, peintes sur un fond
d'or, et entourées de direrses arabesques. Un emblème supérieu-
rement bien exécuté, représentant une pyramide surmontée d'un
croissant, et autour de laquelle s'ettacbe un lierre avec cette de-
vise : 71? itante vùrebo, décore la quatrième page. Plusieurs au-
tres, au nombre de neuf, sont également ornées de fort belles
bordures; plusieurs représentent la devise de François 1*' (la
Salamandre] auquel les secrétaires sont redevables de la plupart
de leurs privilèges. La plus belle de ces bordures est celle qui
est peinte au oommencemeot des kttrea d'anoblissement don-
nées en i54o par Henri H. On y voit, parmi d'autres objets, un
cbar traîné par deux cerfs, dans lequel est assise Diane avec
quatre de ses nymphes, etc.
888 Desmarais. CloTis» ou la France ohreatîenne, poëme
héroïque. Paris, 1657, in-é, fig. de Chauveau, v. f.,
fil., tr. d , . . . . 18— •
889 DÉaiKucnoii (la) bb JmcBAgBM (sic) et la mon de Pilate.
Imp, à Paris par Jehan Treperel, l'an 1491» peu in-4y
golh., fig. en bois, eol. (Les huit premiers feuillets
sont refaits à la plume et très bien imités). — * Thrésor
admirable d» la sentence prononcée par Ponce Pilate
contre Notre-Seigneur Jésus-Christ, trouvée miracu-
leusement escripte sur parchemin dans un vase à
Aquila. Paris, GuilL Julien, 1581 (réimpression in-8).
petit fn«4, mar. U., fil., tr. d 48 — »
890 DuFBESNB ou Cange. GlossaHum ad scriptores mediœ et
infim» latinitatis, editio completior opéra et studio
monach. ord. sancti Benedicti. Parisiis, 17SS,6vol«
in-fol. /
BULUETUf MI BULUWBII.B. SHT
DuFiuEsiiK jw Cange . Glossaf iuiB noTum seac tiippteinfl»*
ium ad aucttorem gicssarii Gangiaoî, edîtionem coUegit
et dîg;ecaii Garpenlier. Parisiis » 176A« 4 yçl, in^bl. En
tout 10 Tol. in-fol. V. éc. {Ban ex. uniforme), SOO — »
Quelques livraisons d'une nourelle édMoa ont paru ; mais
c'est un trayait de trois ou quatre ans ayant «l'en Toir la fin , qui
ne sera, au surplus que la feprodhie^B de l'ouvrais in-folio.
891 DcjpiN (Louis-Elie). Bibliothèque des auteurs ecclésias-
tiques. Mons, 1691, 18 tomes en 6 vol. in-4, v. br.
â6— »
892 Elogb PB l'bnfbr. Ouvrage critique, historique et mo-
ral (attribué à Benard). La Haye, P. Gosse, 1759» 2 vol.
in-12, 6g' mar. r., fil. tr. d. [Ane* reL) 18 — »
893 EaTBEiffNBs (les) des filles de Pabis. (Sans lieu ni date),
in<-16» goih.i mar.bl.dent. tr. d &l-^s
} Edition originale de toute rareté.
894 EzPEDmo Ruppellanje , auspiciis et armis Ludovici
Justi, ab Sammartbaoo Scevolœ filio. Parisiis, 1 629,
petit iii-S, mar., tr. d. Ane. rel* fleurdelisée. 10 — »
895 Fauchet (Claud e). Recueil de l'origine de la langue et
poésie françoise, ryme et romans. Plus les noms et
sofiunaires des œuvres de cx&vii poètes fran^is, ui-
uans allant Tan mccc. Paris, Mamert Pâtisson, 1581,
în-4, mar. r., fil. tr. d. (Duru) •. 48 — •
Tréa bel exemplaire d*un livre rare et recherché.
896 Font (de Sawtb). Opavres complètes. Paris, vewe Du-
chesne, 1778, 6 vol. ia-S, ▼. éc, fil. . . . 20 — »
897 FuANCBiisRBs. La fauconnerie de Jean de Franchières,
grand prieur d'Aquitaine, avec tous les autres autheurs
qui se sont peu trouuer traictans de ce subject. Paris ^
Abd L'Angelief, 1585, iii-i, fig. en bois, mar. bl-.,
riche dorure, tr. d 40—»
58S BULLBnif DV BMLlÔnnLR.
898 FRAmXDr (BBNJFAimv). The way towealth or poor Ri-
chard improved bj B. Franklin. Paris, A. A. Re^
nouard, 1795, in-S, mar. bL, fil. douUédetabis, tr.d.
(Bozerian) 20 — »
Ua des sis eiemplaiies en grand papier Télin , avec portrnt
arant la lettre.
Exemplaire de Boserian, pajé à la vente 4o fr.
{Noie de M. Ch. JY.)
899 Gacbi (I^han) de Elu8B8. Voy* Trialogue.
900 €LaKA (Tbbodobi) Introductiyœ grammalicœ libri IV. —
Ejusdem deniensibus opusculum sanequam pulchrum.
— Apollonii grammatici de constructione libri IV. —
Herodianus de nameris, graecè. Venetiis, in œdibusAIM
Romani, 1495, petit in-folio, mar. r., bel ex. 85 — i»
Edition princeps. Bel exemplaire d'ancienne reliure.
901 CriBBET DE MonTiunjiL. Romande la Violette, ou de Gé-
rard de Neversy en vers, du xiii* siècle, publié pour
la première fois par M. Francisque Michel. Paris ,
1834, gr. in«8, mar. bl., fil., non rogné, avec deux
suites de fig. peintes en or et en couleurs, dont une sur
pap. de Chine, imitant tes anciens manuscrits. 96-r»
Ouvrage d*une très belle exécution.
902 Grand (le) Nauffraige des folz qui sont en la nef
d'insipience nauigeans en la mer de ce monde, liure
de grant effect, profit, utilité, valeur, honneur. et mo-
ralle vertu : a Tinstriiction de toutes gens : lequel liure
est aorné de grand nombre de figures, pour mieulx
monstrer la foUie du monde (trad. du latin de Brandt).
Paris, Denys Janot (sans daté):^ in-4, go th., vél. blanc»
(Bauzonnet) 36 — «
903 GuiCBENOif (Sairjel]. Histoire de Bresse et de Bugey.
lyon, Huguetan, 1650, in-fol. rel. avec pi. . 68 — »
Plus nous allons, plus ces livres de localité deviennent rares,
— et pourtant ces livres sont indispensables aujouid^ui. —
Quand pourrons-nous (aire une Histoire de France par Provinces
en 3o vol. petit in-folio ?
BOLumii DU Btnjopmu:. 569
904 Goiunarr. Mémoires biographiques et littéraires sur les
hommes qui se sont fait remarquer dans le départe-
ment de la Seîne*Inférieure. Bouen^ Mari^ 1812, in-8,
2yol.br 7 — »
905 Habert. La nouuelle Pallas ; item la naissance de mon-
seigneur le duc de Bretagne, fiU du dict seigneur,
auec un petit œuure bucolique; aussi le cantique du
pécheur conuerti a Dieu. Lyon, Jean de Tournes, l&47y
petit in-8, mar.r., fiK, tr. d 45 — ■
Elégante reliure de Thompson. *
Dont le même vol, ; ia Nouuelle Juno, présentée à madame la
daulphine par Fr. Habert ; avec TEstrene donnée à la dicte dame
le premier jour dé Tan, Aussi TEstrene au petit duc, fils de mon-
seigneur le daulphin. Lfon, J, de Tournes, iS^S.
906 Hamilton (lb gomte Aivtoizvb). Œuvres complètes. Pa-
ris, A* A» Renouard, \S12, pap.^ vél.y fig., 3 vol. in-8,
Vm fir^f dent, ftr.jd» (Bel ex,) 28 — »
907 HisToniB d'Hbsterb. — Du IVouveau-Testament bt db
I.A PASSION DE JÉSUS-GhBIST. PsTrr IN-4, BEL. BUT VB-
L0UB8 Noni 150 — »
Manuscrit du xt* siècle, sur vituf , orné de 8 fondes minia-
tures, dirigé en 3 compartimens représentant diflTérens traits de
l'Histoire d'Hestère et du nouTcau Testament, et direraes allégo-
ries. Vient ensuite le portrait de l'auteur, an bas, une exhorta-
tion en Ters; puis aa peUtes miniatures formées chacune des let-
tres initiales. Le laxte explicatif est aussi en tcts.
JoK manuscrit très bien eonierré , et dont les miniatures sont
fort curieuses.
908 HwroiBB db la Mappexoito PAnsntVB, en laqvelle est
déclaré tovt ce qvi est contenu et pourtraict en la
grande table, ou Carte de la Mappemonde, composée
par M. Frangidelp'he Escorche-Messes (Th. de Bèze)»
petit in-4| mar. r., anc. rel., un peu court, il y a quel-
ques feuillets jaunes 26—»
/ '
500 BuujrriN »u bibliophile.
1)09 HiOToiBB DU Vbvx st MO NùuvBMh-TMÊfgAmmf {fifk hol-
landoia). Amsterdam^ P. Mortier, 1700, fig., 3 vol.
in-fol., ▼• br^ dent.» rel. boUandQÎ^* • • * 7& — »
Belles épreuves «Tant les clous; ei certaio9iBeilt de belles
épreuTes.
910 HoBATD OPE^A* LmdinL mieis tabuUs incidit Joa. Pinc,
1733, 3 vol. g;rand iu«8» mar. r., fil., tr. d. . 60 — »
Bel esetnplairc *elié par Padetoup, et» quoitjue de second tirage,
très beau d'épreuves.
911 HocjARD. Dictionnaire aiûkljtiqae, hîsioriqoe, étymolo-
gique de la coutotte de Normandie. Bouen, 1 780, 4 vol.
in-4, V. ni., fil. 28—»
913 Hystouie très BéCBéATitns, tVaictant des faictz et gestes
du noble et vaillant chevalier Theseus de CooLOifeNB,
par sa proesse empereur de Rome^ et aussi de son fik
Gadifer, empereur de Grèœ, pareillement des trois
enfans Gadifer : c'est à scauoir fteynault, Régnier, Be-
gesson, lesquelz firent plusieurs beauU faictz d'armes,
comme pourrez veoir cy-après. A Paris, par J. Bon"
fans (sans date), in-4, goth., m'ar. r. Bel exempt, d'une
riche rel 200 — »
Rare.
913 Impressiobis of a séries of animais, Birds, etc., illustra-
tive of briti^h field sports : from a set of silver But-
tons, Drawn by a Cooper and eagraved by John Scott.
Landon, 1821, in-8. v. bl. dent., tr. d« -dêe^ des insi-
gnes de chasse sur les plats. ...... 15 — •
914 Innocence (L'\d» la très illustre, tr^ oba«l» et débov*
naire princesse Madame, royne d'Ecosse -, pli|s , un
discours aMquel sont découvertes plusieurs trahisons
tant manifestes que cachées (par F. de Belteforest).
1572, 2 tomes en 1 vol. in-8> mar. bl., fil.| tr. d.
(Thompson) , . . . 30 — »
w
BUiLBUfi OV BWMiKPBIlB. ttH
915 Jadnu^ (i^) Ml BABoit M LvB9W (ptr Haberl). iPam,
Denis Jan^, l&4tf petit îa-8» fig. en bois (lea notes
imprimées en mqirgo soat pliées (bns le vol,)» 96 — »
•
916 ILbmpfbr (Engelbert). Histoire du Japon» traduit de
l'allemand d'^ngeibert Ksempfer, par J.-G. Scheuch*
/er (par Desmaizeaux). La Hayç, 17 2&, 2 vol. in-fol.,
%., ▼. f. fil , 30—
Beleumplaîre.
917 Lb iioiv msNAGBR. Au présent volume des proufBtz
champestres et mraulx, etc. ; de la manière de nour-
rir toutes besteSy volailles et oyseaulx de proye ; pa-
reillement la manière de prendre toutes lesbestes saul-
uages» poissons et oyseaulx; œuure moult vtile et
prouiBtable. Ledit liure compile par Pierre des Cres-
cena, Paris, 1686» petit in^fol., goth., flg. en bois,
mar. v., fiK, tr, d. 45 — »
918 Léqbioni (liA) des Flamens artiaiens et baynuyen, etCr,
en laquelle sont contenues plusiem's histoires de
France, Angleterre et AUemaigne» avec les généalo-
gies et descentes des roys de Naples et Sicile, etc. Pa--
ris, 1522, in-4, goth., v. f. (Bel exempt,). 30—»
919 LbFbvbb (Ibhaii). Dictionnaire desrymes francoises de
fev H. leban Lefevre. Paris, Galiot du Pré, 1572, pe-
tit in-4,mar. bl. f., tr. d 15 — »
920 Lbhoinb. Diplomatique pratique, ou traité de Tarrange-
ment des archivea. M^» 1765, iQ«4, v. m. Devenu
rare.. 28 — »
Yayn Bottfloey» qaH fait suite k eet oûvitige.
921 LsweaLBT DuFRBaBroY. Méthode pour étudier l'histoire.
Parii, IITÎ, t5yol.,iâ*12, v. br 25—»
Vïïk exemplaire de l'Mition , 5 vol. ni-4") a^^^c cartes , relié
en T. ëc 3o — »
509 BUtLETUf-DO NBUoranjE.
922 LmiiVroN. Anciennes lois des François oow&errées dans
les coutumes angloises, avec des observations histori-
ques et critiques, où l'on fait voir que les coutumes et
usages suvvis anciennement en Normandie sont les
mêmes que ceux qui étoient en vigueur sous les deux
premières races de nos rois, par M. Houard, avocat*
Aoam^ 1779, 2 vol. ia-4,br ' — »
Ce n'est point seulement un bon lÎTre de jurisprudence, mais
encore un excelleul ouvrage pour Tétude de l'histoire des mœurs
féodales.
923 Lnrros Titus, recensuit J.-B.-L. Crevier. Paris, 1735,
6- vol. in-4, V. éc, fil., tr. d
Le Tite-LiTedeCréTÎer, — le Tacite de Brotllers — le Qcéron
d'OlÎTet, — sont de ceA beaux ItTres qui laissent bien loin nos pu-
blications d'aujourd^bni ! . . . -
924 LivBE (le) du très chevalereux comte d'Artois et de sa
femme, fille au comte de Boulogne, publié d'après les
manuscrits et pour la première fois. Paru, 1837, in-4,
demi-rel., dos et coins de m. rouge. Foc simile. 35 — n
925 LiuBE (lb) des ordonnances des cheualiers de lordre du
très chrestien roy de France Loys XI a Thonneur de
saint Michel. Paris, 15i2, petit in-8, goth., jolie rel.
enmar., fil., à compart., tr. d 30 — »
926 Louis XV. Cours des principaux fleuves et rivières de
VEuropet composé et imprimé par Louis XV. Paris, dans
Cimp. du cabinet de S. M., 1718, petit in«4, v. f., fil.,
tr., d. Aux armes 18 — »
927 Manubl (ia) des Dames, composé par un jeune célesUn
à la gloire de Dieu. Imp. à Paris, pour Anthoine Vé-
. rard {sans date), petit in-4, goth., fig. en bois color.,
mar.'puce, filv, tr. d. Bel exempt 58 — »
928 Mabchaiid (Paospbr). Dictionnaire historique, ou Mé-
moires critiques et littéraires, concernant la vie et les
ouvrages des diverses personnes distiuguées dans la ré-
/
RUIXinN DU BIBUOPBILB. 593
fuahUqne des lettres. La H (^e, 1758, 2 tombent vol.
in-fol., y. br 15 — »
Voy«z Dict. deBajle.
929 Mblujkjb db Leonnoys. Au présent volume sont conte-
nus les nobles faicts d'armes du uaillant roy Méliadus
Leonnoys ; ensemble plusieurs autres nobles proesses
de cbevalerie faictes tant par le roy Artus Palamèdes,
le M orhoult d'Irlande, le bon cheualier sans paouf . Ga-
tehault le Brun, Segurades^ Galaadj que autres^ bons
eheualiers estant au tempswdudict roy Méliadus, his-
toire singulière et recreatiue. Parisf Denis Janot, 1532,
m-fol., goth., beau titre gravé, mar. v., fil-, tr. d.
(Kaiher.).
Très bel exemplaire d^une parfaite conserratiou.
930 Hblushis (Roman tiré du latin de Jean d'Arras). Nou-
uellement imprimé à Paris. On les vend à Paris, en la
rue Neufve Nostre-Dame, à CEscu de France, in'4,
goth.» fig., sur bois, mar. bl., dent., tr. d. • 175 — »
Un des plus rares romans de chevalerie. Cet exemplaii^ a
quelques mouillures.
931 Hbxoibes concernant les arts et les sciences. Bruxelles,
Henry Fric, 1672, petit in-12, v. f., fig.,:fil,, ir. d.
(Kœlher.) 6— »
932 HizERAT (François-Eugène de). Histoire de France. Pa-
ris, Guillemot, 1643,3 vol- in-fol., port., v. br. 70 — •»
Avec cartons. Rare.
933 MiGHAELis Maieri ViATOBiuH, hoc cst de raontibus pla-
netarum septem seu metallorum. Rothomagi, 1661,
in-8, mar. r., fil., tr. d. Ancienne reL . . 10 — »
934 MiOBGET DE Kbrdanet. Notices chronologiques sur les
théologiens, jurisconsultes, philosopheso. , troubaf-
bours et historiens de la Bretagne* Brest, Michel, 1818,
in-8, dem. v ' . 10 — »
9S5 MmmsQctBv. Œuvres complètes. Amst.9 ITM; 7 vol.
în-12, V. éc., fil. - 12—.
ÎM «ULLBTIN DU BlBLIOl»lilLe.
936 HoftKiii. Le Grand Dictionnaire historique, nouvelle
édition, dans laquelle on a fondu les supplétnens de
l'abbé Goujet, revue et augmentée f>ar Dt'ouet. Paris,
17M, 10 vol. in^fol- ....... . .05— .
937 Supplément au même, des éditions de Basle de
1732 et 1733, etc. jBiwfe, 1743. . :, . .
Ce aupplévieul n'est pat jisscs connq peut-éU^ cependaot les
géoiëalogistes et les historiens le consulteront avec fruit, ■ cause
des ^enseignemens généalogiques qu'on y trouve, omis dans la
dernière édition de Moréri (Paris» i7^9)- — ^ ?^^ ^^i^ rendre
snrtMU onouTtaga de bibliogitt)]liie tttil6fOe sont tes renseigne-
nans sur If ^ é4itio^ s talW vaut^lft Inieua qae c^Ua-ci? celle-là
a-t-elle un avantage sur l'auuv ? pourquoi ? -r- Le jugtment lit-
téraire appartient à un ordre plus éleré.
938 Mvno IvsnNorcMUTAiN.Le combat de Hvtio Ivatinopo*
11 tain, auec les responses cheualereaques t trad. nou-
uellement d'italien en françoys par A. Gbapuîs. I^on,
C. Boville, 1561| in«4, v. rac, iSl.^ tr. d. Bel. anglaise
de Smith 80 — •
939 Odes (i^es) pénitentes dv moins que rien (par Nicole
Barg;ude). Paris, 1550, in-8; mar- cit., àcompart., fil.,
tr. d. 20—»
940 Oratio Qohinica in CLY linguis versa et exoticis cba-
racteribus expressa. Parma, Bodoni» 1806, petit in*
fol,, dos mar. r., non rog. Bel exempL . . 65^»
L'on sait généralement que cette édition magnifique a été ache-
tée par le prince Eugène Beauhamais pour être distribué en pré-
semki. . . Ci I» livre est fbrt recherché en Italie.
241 Ordonnance de Loys XI, en l'honneur de saint Mi-
chel, in-4, mss . 80—»
Tràs joli manusertt du xt* siècle» sur Télin, avec lettres ini-
• tiales en or et en couleur, et riche reliure dn temps, i eomp.
ÂTec armoiiieé.
«
942 P4«M4>ii. Bibliolhèqiie des auteurs de Bourgogne.
Dijon, 1742, 2 tom. en 1 vol. in-fol.;v. br. 18—»
L
MVUJtrm DU BlBUOPftJLE. 595 •
943 PAitÀitiÈLB DIS RELi^oMs (paf BruBei). Paris, 1792, 8
particsen 5 yol.in->4, V. m « . 48 — »
Livre rempli d'énidition.
944 PfeRGBFOHBST. La très élèganre, délicieuse Meliflue et
très plaisante histoire da très tiohle et victorieux i^y .'
Perceforest . Paris, GallioUD uprè; et A . Gourmont 1518
et 15S1| 6 parties en 2 vol.. petit in-fol., mar. r.
(Ancienne reliure.), . ■ 800 — »
Quelques petits défauts n'empéchem pas cet exemplaire d'être
eneore digne d*un amateur.
945 KuBvs (IvLiEiv). Trois opvscvles poetiqves. Paris,
D.Binet, 1600, in-12, m.r.ycomp., fil., tr. d. 25 — »
Elégante reliure de Bauzonnet.
946 VEu^nvBKSk (Swmi)* Histoire des Celtes, et'particttlière-
ment des Gavloîs et des Germaine^ revue par de Chi-
niac. Paris, 8 vol. in-12, v. m 22 — »
947 PtaoLOHCBi (Jac.) Laureliti poetse libri. Panegyrici ad re-
gem. Tuagedia de Thurcis et Suldanp. Dialogus de
Heresiarchis. Argentine per magistrum Johannem Cru-
ninger, 1497, in-4, avec de nombreuses figures sur
bois, maf . oiiv., tr. d. {Thompson). . . 30 — »
Exemplaire d'une parfaite eonserration!; ouvrage très rare.
94 8 Plauibs (I.E8) dv gentilhomme champestre, pat N . R. P.
(fficolas Rapin). Paris, vefve Lucas BhByer, 1S83, petit
in-12, mar. v., fil., tr. d. (Chiffre ami,). . 10 — ■
949 Pbohi bibliotheca, grseè, edit. Dav. Hoeschelius, latine
verô reddidit et scholiis auxit Andr. Schottus. Botho-
ffagi, 16^3, in-fol., w. éc. Bel exempL 24 — »
950 PoBiii8€t anagrames composez des lettres dv nom dv
roy tu dira roynef, etisemble de plusievrs princes et
gentilshommes et dames de Franot. Paris, 1576, in-4,
mar. lie de vin> dent., tr. d. (Thompson.). • 30 — •
951 PwiHw DB l'ame (i.bs sAumea) camsvnÊMim, eicrites et
gravées après le naturel delà plume, par M. P. Moreau,
S^ BULLBTlEf DU BIBUOPHILB.
eactisêin. Paris, 1631, in-13, mar. r., dent*, tr. d*
Ancienne reL- ......••.. 18 — »
Chaque page de ce Tolume de prières est entourée d*encadre->
mens de la plus grande finesse.
952 Pronostication (la) nouuelle pour fan iicccc quatre-
vingz et xii. Petit in-4 de 16 pages, goth., mar. bl.
(Dura). .......>.... 36— •
D'une très belle conservation.
963 Quinze (les) Joies de kabiage (par Antoine de La Salie).
'ln-16, mar. n. , non rog., avec ëtui. (Belle reliure.)
1,100—»
Edition d*après le manuscrit de la Bibliothèque dui^oi. Exem-
plaire unique imprimé sur pbao tblin, atsc KUHATinin ni or et bv
couLBtTRSy peintes d'après les anciens manuscrits. Chaque page
est entoiirèe d*arabesqueb et de dessins allégoriques. Tous ces
omemens en fon^ un. des plus jolis Tolumes de ce genre. Les
dessins sont peints d'après Gigouz.
954 Benouabd. Lexique roman, ou Dictionnaire de la lan-
gue des troubadours. Paris, 1838-l840y3vol.gr.in-8y
4S— .
dSB Réaubiur. Mémoires pour «servir à l'bistoire des insec-
tes. Paris, Imp. roy., 1734^ 6 vol. in-4, %., y. f., fil.
{Bel exemplaire,) * . . . 48 — »
956 Recueil (le) des Epistrcsd'Ouide, translate en françoys
^ o yray ligne pour ligne, faisans mencion de cinq loyal-
les amoureuses qui faisoient complainctes et doulon-
reuses lamentations pour leurs singuliers amys, qui les
auoient abandonnez pour auitres, c'est assauoir Ze-
none pour Paris qui ravit Hélaine, Adriane et The-
sens, Dido a Enée, Pliilis a Demophon, et Ysiphile
au vaillant lason. A la fin : cy finist lappel des trou
dames contre la belle Sancy. (Sans lieu ni daU)^ 1 toI.
.in-.4, goth.,.fig. enboîsy V. ant 25 — •
Charmant Tolume très bien conserré.
957 Bbccbil de farces, moralités et sermons joyeux» publié
d'api*ès les manuscrits de la Bibltotbèque du Roi, par
wuMrm pu MBuofuu. Mf
MM, Leroux de Lincy ei Francisque Mioliel. Paris,
Te€kener, 1831-37« 8 vol. in-S, mar. bl., fil., non rog.
j0Uier
L'un dfl4 deux m^mplairas îanprin^ «ur pani» mi"* • 850—»
9&S Bkgobil. Un toI. p#litia-8f v« m., contenant : Décla-
ration de la Tolonté du roy sur'la pacification des tron*
bles de son royaumOi en attendant la publication de
rëdicty 1576. — Advertissement contenant les causes
pour lesquelles le pape Grégoire XIII et Henri III ont
ordonné d'être retranchez dix jours de cette ^présente
année. Boom, 1&83. --* Ordonnance sur to fait des
deffences da desreiglement et désordre aux aocons-
tremens des laboureurs, artisans, manceavriers, ser«
Titeursy chambrières, etc. Rouen, 1583. •*- Oraison fii-
n^re de princesse Claude de France^ duchesse do
(«orraine, fille de Henri second» par Arnould Sorbin.
Paris, }$75. — Oraison fui^bre de Marguerite de
France» duchesse de Sayoie» par le même. Paris,
1676 , . . 12— i.
959 RsHONstiiANCKs à fnessieurs de la cour de parlemenl
sur le parricide commis en la personne du roy Henry-
le-Grand, 1610, in-8 de 18 pages. — La Chemise san-
glante de Henry-le-Grand. 1615, in-89 de 14 pages.
1 Tol. in-8, mar. r., à corap., fil., tr. d., doublé de
de labis* Portrait d'Henri lY 18-^e
980 RBNVBiisEHBif* de ta morale chrétienne parles désordres
du monachisme, enrichi de figures. On les vend en
Hollande, chez les fnarcfiands libraires et imagiers, QK>ea
priviU^e d'Innocent XI {sans date)f 2 parliea en 1 toI.
in-4| mar. ^.y fil-» U, d. {Ancienne relimre^y 72 — »
LÎTre rare et curieux par le nombra 4e plaiicbes fonneat eariea-
tnres, eaToîr : ^6 dans la premièra partie, y oompria la grande de
Homaîfi de Hoop, iptîluUe VÂkré$k d^Chrgà ramm, e| f5 tes *
la Moonde partie.
981 ILooinaoBT. Glossaire d^ la langue romanci av^ele sop-
plémenc. Parit, ff^opée, 1808*30, S toI. io«8, br.S7— •
4S
5D8 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
962 RovABiT (le) des trois pèlerinages (poëme). Le premier
pèlerinage est de l'homme durant quest en vie ; le
second, de l'ame liéparée du corps; le tiers est de nos-
tre Seigneur lesus, en forme de monotesseron. {Sans
lieu ni daté)^ petit in-4, goth., mar., fil.^ tr. d. 80 — »
963 RosTRENEN (Grégoire de). Dictionuairc François-celtique
ou françois-breton. Bennes^ Vatar^ 1732; in-4^ v. f./
fiL.tr.d. . : 60—
Voyez Bullet et Peletier.
964 RvsBS (tes) innocentes de la clia9se et de la pesche (par
Fr. Fortin). Amst., 1696, petit in-8, mar, t., tr. d.
Nombreuses figures, . 32 — »
Elégante reliure de Kœhler.
965 Saint-Gelais' Sensuyt le séjour dhonneurcohipose par
reverepd père en Dieu , messire Octauien Sainct^Gc-
lais, evesque d'Angoulesme. Paris, Anthoine Ferard,
1519, petit in-4, goth., cuir de Russie, riche dent.,
\T, d. Superbe exemplaire. ', * : . . 76 — ■
966 Salve Regina (le) en francoys, fait à la louenge de la glo-
rieuse Tierge Marie. Impr. à Paris, par N. de la Barre,
petit in-4, goth. de 12 pages (sans date), mar. puce,
dent., tr. d
967 Sauce Robbbt (jla), ou Avis salutaires à maître Jean
Robert, grand archidiachre de Chartres (par Thiers).
Paris, 1679, in-8, dos de v., non rog. . . 8 — »
968 Saussure (J. Bénedict de). Voyages dans les Alpes,
précédés d^un essai sur l'histoire naturelle des environs
de Genève. Neufchâtei, 1779, 4 vol. in-4,\fig., dos de
v. f., non rog. 36 — ■
969 Sauvagèee (de la). Recueil d'antiquités dans les Gau-
les. Paris, 1779, in-4, fig., dem. v. f., à nerfs. (Thou^^
venin^) Bare, ♦....'...... 36 — »
Suite à TouFrage de Gaylus. (Voyes Griraud de la Vîncelle).
BUixmN DU BiBLioraaB. 599
970 SBNwrr ub Jarduv de plaisance et fleur de rhétorique,
contenant plusieurs beaulx liures : comme sonnet de
noblesse, le chief de toute ioyeu^ele, auec plusieurs
rondeaulx et ballades en grant nombre. Paris, Phi-
Mppe Lenoir, 1527, petit in-4y goth., fig. sur bois, mar.
V., fil., compart., doublé de mar. r., large dent.> tr. d.
Bien conservé 75 — •
Belle reliure de Kœhler.
971 Sbnsuit iB MisTBBB DE LA Passion nostrc seigneur
Ihesu Crist auec les adicions faictes par très éloquent
et scientifique docteur maistre lehan AUchel, lequel
mistere fut ioue a Angiers moult triumphantemenl et
dernièrement à Paris. Paris, veufue Jehan Thepperel et
Jehan Johannot (sans date), petit in-4^ à 2 col., goth.,
mar. v., comp., dent., tr. d., doublé de mar. r. Elé-
gante reliure de Kœlher. ....... 225 — »
Oeus feuilletB d'une autre édition ont senri à compléter cette
exempUii'e , mais ils sont bien exactement pareils.
972 Sbrvbt (Migbbl). DeTrinitatis erroribuslibri VII. Anna
1531, in-8, mar. v. Edition avec le seul— trait. 18 — »
(Voyez la Bibliographie de Debare.)
973 SpEGfACLE DE LA VIE HuiiAiiiE, cn 103 tableaux tirés.
d'Horce, par Othon Vœniusy avec des explications par
J. Leclerc. La Haye, 1755^ petitin-4, fig.> V. rac. 15 — »
974 SnxY (Jacques de). La harangue de par la noblesse de
toute la France, au roy Charles neufiesme, .tenant ses
grans estatz en sa ville d'Orléans, le premier janvier
1560. Ch, Perier, 1561, in-4, mar. bl. — Original.
15—»
975 Tahuiibau (Jaques). Son oraison au roy^ de la gran-
deur de son règne, et de Texcellence de la langue fran-
çoyse. Plus quelques vers du mesme autheur dédiez à
màdamii iSxkvgixerïie. Paris, veafue âfaurice, 1555, petit.
in-4, mar. ▼., tr. d. Kœlher 18 — ».
Très rare. Ne se trouve pas dons les œuvres.
97C TnviB (ki) Bis Mont, orné éi IX ttUtMl fmtës
par Bé Picartf avec dht expUoâtions* Amti.p 1733,
gr» in«folio» t. f.» fil«»tr. d« • • . « « 36 — «
fixempUim ma giand papier.
977 TbiHa (le) db Ham (par Jehan Molinet). Ty ftnUt le
Temple de Mars diea des bùtailles. Impr. A Parts par
Jehan Triperel (sans date), petit m-4 de 8 feuillets»
goth.y avec 2 grsew. sur boiSi ttuir. v., à comp., dent.«
tr. d &0-*ft
Pièce àù vere^ par etuHMs^ de la ploi gnoide MMti» De oelie
édition.
878 Tna Hiaronv of ihe Taisant Knig^ht Ardior of Little
Britain* k Romance of chivalry. Originally translated
from the french by John Bourchier, lofd Berners.
l/mdan, 1814, in-4 (25 pl.),inan r«, oomp.) doublé
de mar* r.^ dent.^ tr« d. •••••• • 36—*»
Riche reliure de ThompsoD à mille points.
979 TissiEa (BEETaJun»). Bibliotheca patrum cisterciensium
BonafcMitei 1660, in-fol ' — »
980 TnAmBDif decoaverte de Henry de Valtris, sur la vendi-
tion de Bologne à Jëzabel, royne d'Angleterre. Paris,
1689, petit in-8, v. f., fil, tr. d. (Kalher,). . 6—»
981 TwoLAMjùoxm NomisAii eontenant lexpression des erreurs
de Biartin Luther, les doléailces de ierardiie ecclésias-
tique et les triumphes de vérité inuincible. — Edit par
humble religieux frère lehan Gachi de Eluaes, des
fireres mineurs le moindre. 1524, petit in-4# goth., fig.
en bois, mar.bl. à comp., tr. d. • • . • 78 — »
El^anle reliure do Bauconnet.
982 TuMAN, çtaswéMJBsm ■■ ul Tabui mnIbb, iMUTellément
imprimé à Paris« — Cy fine le second et dernier voL cm*
primé par Anikoine Verard (sans date), 2 ton* 1 vol.
în-fol., goth«9 fig* en bois, mar. oUve, à coôip., un
feuillet a une casure bien raccommodée, fort bel ex.
du reste 260<--»
9M Tmnâm^ GoOMUcntairéA hi9ftt>riqtt6ft contetiftttt l'histoire
générale des empereurs» impératrices^ caesars et ty*
rans de l'empire romain. Paris, Denis Moreau, 1644,
S ToL in-(bl. Inen ret. , . • . • • • 35*»»
LÎTre trAs important pour les nnmînniHé G*«Bt un lirre ni<^
dupensable,
984 \mmm (Ebn.). Trâotatas Physiologicus. de Pulcbritu-
^n^. ^ÈruxeUis, Fo/^nns, 1662^ petit in* 8, grav. an
trait, des de maf. vert, tr. d., non rogné. • 10—»
985 V^HiNSY. Œuvres complètes. Paris, 1826, 8 vol. in«8,
ûg*f yf. dent., SI. Bel exemplaire. . • • « 48 — »
986 VotaBNoif. OEuvreS complètes. Parts, Moutard, 1781»
5 Tol. in-8, V. ëc, fil., tr. d. . . • • • 36^»
Bftl ekfemplaîre avec une lettre autograplie de Vatlteur ajoutée
à cet eiemplaire.
987 VoTAOB DE LA CORVETTE L^ ASTROLABE, cxécuté par ordro
da roi, pendant les années 1826-27-28 et 1639, sous
le commandement de M. J. Dumont d'UrviSIe^ publié
par ordonnance de Sa Majesté. Pétris, 1833, 12 vol.
grand in-8 de texte et 6 in-fi^ de planches en demi-
rel., dos et coins de mar. bl. non rogné, t. d. en tête.
. 1,000— •
Cet exemplaire magnifique d*un ouvrage |fubUéà 2^000 eatdi-
tm4 de la manière auivante, le teite :
!'• punie. Histoire du Voyage par U. Dumont d'Unrille, 5 ^oK
Mieéralogie, Magnétkflit» températuie àê la mer, ete. , par
M. Artigo, I vol.
f partfe. Botanique, par MM. fjeaaon j^nne et Ricliardy i toI. in-8.
3* partie. Zoologie, par H. Quoy etOaimard, 4 vol., pi. coloriées.
4* partie. Entomologie^ par M. Bois DutsI» x roL, id.
4« partie. Obserrations m«t4oroIogklueft> liytinigi«pln<|eès et physiques,
par M. Dumont d'UrWile, i roi. »n-4.
Pliîlaitfgle par M. li'UrtUle (glossaire des iftots de langues
des psys pareo«ri»!i), t tomes en i voUni<8) pn^liée. par le mi<*
^ ttUIXiiTIlf »U BIBLIOPHILR.
oiftiére de loinarine en i833. Les plaudies êoût tôules d'é-
preuves choisies et coloriées avec beaucoup de soin, forment
6 vol. *
Hjdrogfraphie, 1 vol. grand in-fol.
Hislorique, 3 vol.
BôtnnMjite, i vol»
Zoologie, mammifères, i vol. .
Zoologie, mollusques, i vol.
■ >
988 Vie (la) de saincte Mabcuebite (ea vers). Manuscrit sur
peauYÉLiif, in-8; goth., luar. r., fil., à comp., tr. d.
. . ; 40—
Riche reliure dç Thompson. ,
989 Wbight and J. Orchabd Halui^vell. Reliquiœ anti-
quœ : scraps from ancient manuscripts illustraUog
ckiefly early english litteralure and the english lan-
guage. London Pickering, 1839, in*8| liv. 1 à 4. — »
•
990 Collection des anciens monumens de l'histoire et de
la langue Françoise» publiée par M. Crapelet, grand
in-8y sur jjbsds-yblin fobt, cart. non rogné, savoir :
1* Ybes soa LA l^psT, par Thibaud de Marlj (du xit* siècle).
(1826). 5—»
3** Lettbes db Hsirit VIII a Ahve de Boletr, écrites en anglois
et en François (1826), portraits 15-^»
3« Le Combat de trente Bbktons contse trbiite Auglois, arec
%. ei/ae-sùniU. (1827) i5— •
4o Histoire de la Passion de Jésus-Christ, composée en 1 490^ par
le R. P. Olivier Maillard, publiée en 18S8, comme monu-
ment de la langue Françoise au xv« siècle. . . . 8 — »
5* Le Pas d'aembs de la Berobrb» maintenu au Tournoi de Ta-
rascon, avec un Précis de la Chevalerie et des Tournois, et
N la relation du Carrousel exécuté à Saumur en présence de
S. A.R. Madaiib, duchesse de Berry, avec miniature eifac-
/ûm£s du manuscrit (1828) H—'
<)** L^HlSTOlRE ou CHATELAtff DE CoUCT Et DE LA DAME UB FaTBL, tCXtC
et traduction^ avec deux fig. et yôofAffii^ (1829). . 2& — 1>
7° Cbhcmokibs des Gages db Bataille, selon les eonstilulions du
\
BULLETIN DU BIBLlOPaiLB. 603
bon roi Philippe de France,- repréaentéei eà onze figures
(1880) 15—
8* PkomBBs BT DicToifs roPCLAiEESf avec les dits du mercier et
de^iarcbands, et les crieriea de Paris aux zm* et xnr* siè-
cles, publiés d'après le» manuscrits de la Bibliothèque du
rci, Vfec deux fae-sùnile {\BZ\) , 15 — »
9^ Poésus uoEALBs R BisToftiQUEs D'EusTAoïBDasGaàiirs, publiées
pour la première fois d'après le manuscrit de la Biblio-
thèque du Roi, avec un précis historique et littéraire sur
Tauteuret un^^K^^ràmie (1832) i5-— »
1 0* Tablkau db Moetes au dixibhe sibclb, ou la Giur et les Lois
de Howel-le-Bon, roi d'Âberfraw, de 907 à 948; suîti de
^ cinq, pièces de la langue, françoise, aux xi« et xm* siècles,
telle qu'elle se parloit en Ançletisrre après la conquête de
Guillaume de Normandie, et d'une notice historique sur la
langue angloise, depuis son origine jusqu'au stui* siècle
(1832) 8— .
1 1* Les Dehaitobs rAiTBs pab lb boi Cbablbs YI^ louchant son état
et le gouTcmement de sa personne, «Tec les réponses de
Pierre Salmon, son secrétaire et familier ; publiées, aTccdes
notes historiques, d'après les manuscrits de la bibUothèque
du roi. Dîb planches etyâe-«ûnii!r (1833). » . . i5^»
1 2* pAatoHoraos sa Blois, publié pour la première fois, d'après le
manuscrit de la Bibliothèque de l'Arsenal, avec trois féu-
sùnile, 2 toI. (1834) ' a8~>
7*014/ ce/ ouvrages grand in'9,imprtmés sur Jésus vélin fort, sont
vendus séparément, eérionnés.
Nous joignons à cette collection les ouvrages suirans, qui en
sont le complément :
EssAu aisToaiQPBS sca lbs babdbs, lbs jobolbubs bt lbs tboutbbbs
NoaBAKDs BT AnGLo-NoanARDs, suivis do pièces de Malherbe,
qu'on ne trouve dans aucune édition de ses œuvres, par
M. l'abbé de La Rne. Caen, Maneei, 1834, S vol. grand in-8,
pap. de Hollande 55 — »
Les m AROScarrs pbarçois ob la bibliotbbqob du aor, leur histoire
et celle des textes allemands, anglois, hollandois, italiens, es-
pagnols de la même collection, par M. Paulin, Paris, fonnat
in»folio-magno et commencement du format in-folio-mediocri.
Paris, 1836-40, 3 vol. in-8, sur jésus-^élin fort. . 64—»
CiABSons Dc cBATELAiH OB CoccT, rcvucs sur tous les manuscrits,
604
par M* Franeiaqiie Mkdiel, suâtîm de ranoîeaat imsiiqae miae
«n notation moderne, arec aocompagnenesi de piano, par
M. Perne. P^ii^ Crajpekt^ 1850. îd-3, %vmà pépier de Hol*
lande, cart. •.••••••««..• -^v
Ciilkcttii de eea ouvragée ee Tend jéparéqienU
PUBLICATIONS NOUVELLES.
89 1 Jbah Jorbt» poète normuQd du xt* ^iècia, escripteor
dc# roU Cbarles VII, Louis XI et Charles Vin, pu-
blia par J. G* A. Lothereau. Baytax, imprimerie de
Nkde, 1841, 1 Tol. in-8 de 225 pages. . . 4^50
Celte publication, qui est faite pour la première fois aujour»
d4uii d'aptèe «m mamiserit de la BîMiothèque royale, est pré-
eAdée de coaaiddratioBs kîsloriquea sur les origines, le dére-
leppement et le pregrés de la langue et de la poésie fimnçoises,
01 sttiriea de tablettes blstoriquea et bibliographiques renfer»
.mant les noms des bistoriens, des littérateurs et des poètes
qui QD& ilUisiré la Nomaadie dcpvis le tf siècle jusqu*aa xti^
înclusivenent.
N^ B. Seulement il aurait été plus logique d^employer» pour
fsel ouTrago, raïKÎcnue orthographe 2
MNWB««^BlM*^
^t^
:•(>',
BULLETIN
DU BIBLIOPHILE,
PUBLIÉ PAR TECHENER,
aoUS LA DUieTION
MM. Gh. Nodibr kt Pauun Paris,
▲TIC UC CATALOOUI BAI80IfN]£ DBS
UTRBS DK l'<DITBUR.
N® 14. Juin.
QDATRIÈHE SÈBdE,
PARIS,
TBCHBNBR, ÉDITEUR, PLAGE DE LA GOLOHN ABE DU LOimiE,
1841.
#«
Notices contenues dans le quatorzième numéro du Bulletin
dû ÈibUophilê, 4'
DÎBsenatioiiA choisies cte l'abbé Le fienf. 601
L'Abbaye de Thâènoi ptt Mi Gttichafd. 615
Tragédies da ewé de IMtiOiAnrel, par Mi L. Dubois. 622
Mélanges bibliografAri^trts. -^ LettfM de Tabbé Sicard. 62fi
— Prédicatoriana. 629
Variétés bibliographiques. 6S4
diPRIlIBBIB HACLDB BT BBROU,
RNeB«illcol,9«lli.
BISSEaiATIONS CHOISIES
H L'ABBÊ LE BBUF^
1"
. WbkÊONÊm A M. D. L. R. tm mt Héhoiu ysho »* Amans {l\
AU flciBT BB QVDBLQins cÉséMONns DB LA numku svnufai
BBB ÈvàQOÊB m OCTIK mUiB (2).
L'écrit dootToosm^avez prié de faire la lednre renlerme
* ]4meai!s cboaes cnrienses, . mais qui ne ni*ont para dévoie
agréer au lecteor qii'aotant qu'il y aura on ordre ploa métho-
dique dans les matières qui le composent. M. BouHauger àb
River y est bien aise que le public soit informé, dans le temps
de la vacance du siège épisoyal d'Amiens, de ce qui doit êire
pratiqué à l'entrée du futur évèque, et suitout dç la part qu'il
doit prendre lui-Biême à cette cérémonie. Ce qu'il marque dans
cet écrit, auquel il donne le nom de Manifasie^ se voit repré-
senté à Amiens» dans une tai»8serie de Péglise de Saint^Firmin
le Confhs. L'on y voit l'entrée d'un évéque d'Amiens, dans sa
ville épscopale, a son joyeux avènement. Le prâat est monté
(i) Mtmifeâie sur 4et DroUê de Joyeux Avenemenl^ t^ptwtenétns mu Sei^
gneurée Kivery, lei-AwUens^ dékmque muknùm et enirée des seif^murs ei
évêqtêU d^ÂmmuÊt àtuie eeite mite eapUmie,
€'«tl 1« ûvem d*«n nipniaé tMrteasiit eiaf pigMi «a *g(«a4 f^p^t qai
w^mê «st venu d'JLaBÎens, «rsc pnin de l'eii|plo7«r cb md «ili«r« Qaei^
que taeliDatîoii que nout ayoni 4 faÎM plakir, Is longiieur el J« psa d'oi^
dre d« cet écrit qui nmuM auroit jeté au delà de noa bomea, ne noua a
^aa pennîa de Tinaérer en l'état gu'il eat. Noua avons pria le parti de le
eeunnittttîquar k une peraunne intelKgenle aur eèa matlérea, laquelle noua
a ftH la tépense qui anit, et qidpeut tenir Ikm d*un bon ettrait«
{ÊMe eu MéÊTUte.)
(a) fiabnit dn Jfcr«w«^ Awwt, juillet 1711, p. 16U.
44
008 BULLSnN DU BIBLIOPHILE.
•
sur ane mule; le seigneur de Rivery portant Tëca de ses armes
(qui sont de gueules à trois pals de yair^ aufrcatc quartier ttor),
tient la bride de la mule, et conduit ainsi révéque, suivi de la
noblesse et du peuple. On nous laisse ignorer dans cet écrit les
autres circonstances de cette cérémonie, mais on ii'oublie point
de remarquer que le seignenrde Rivery ayant servi le prélat à
la descente de sa monture, est en droit de revendiquer la, mole
comme à lui appartenant, et même la vaisselle servie aux fes-
tins de ce jour solennel.
Cet usage ancien, attesté par M. de la Morlière, chanoine de
la cathédrale d'Amiens et historiographe du jAiys, a été prati-
qué dans les entrées de messire Antoine de Créqui, le I*'' jan-
vier 1564 ; dans celles de M. Geoffroy de la Marifaonie, le 25
mars 1 577 ; de H. François Lefebvre de Caumartin, le 1®' juil-
let! 618 ; et trois évèques depuis ce temps-là qui sont M. Fa-
vre, M. Feydeau de Brou et M. Pierre Sabattier^ le dernier dé-
cédé, ont reconnu ce droit du seigneur de Rivery. i
Pour cequi est de son origine, M, BouUanger de Rivery en
fait la date bien ancienne dans son imprimé, puisqu'il ne craint
point de remonter jusqu'à saint Firmin, premier évêque d'A-
miens. Sans le suivre dans les preuves qu'il a apporté, que ce
saint apôtre du pays a été le premier auteur des institutions de
fiefsy dans la ville et diocèse étAmienSf il me permettra de
commencer par douter de tout ce qu'il dit, qu'on peut tirer tant
des chartes de tBdtel'^e'yille, de Vévêché et du chapitre, que de
celles des seigneurs de Piajuigny et du vidame d^ Amiens.
En effet, si on y trouvé ce qu'il dit y éire, savoir que de
puissans seigneurs temporels qui ne reconnoissoient aucun sou»
verain ni seigneur au dessus tPeux^ voulurent bien avouer tenir
leurs terres et seigneuries de saint Firmin^ et que ce saint évê-
que, en recopnoissance, chaiigea ses successeurs, lorsqu'ils re-
cevroient le même hommage à leur première entrée» de grati-
fier le principal de ces seigneurs de l'anneau d'or qu'ils porte-
roient au doigt, et l'un des autres de la monture sur laquelle ib
feroient cette entrée ; ce sont des faits sujets à révision, et sur
lesquels la critique peut avoir de quoi s'exercer. Il peut d'abord
paroître extraordinaire qu'un cvéque mort martyr, sous l'em-
pire de Dioclétien, eut eu la dernière volonté qu'on lui prête.
O0LLGT1N DU BlBUOPftlLE. W^
Aa resie^ je nôr doute pas ploadu droit qu'ont le Tidome dfA-
•miéiieetle seifneor'de Rivery 'sur l'anneau et sur la maie. -de
-i'éTéqoêqui fait nà première entrée à Amiens, que de cefaiiqu^
rëvêqiie'd^dxiger d^eax Viiominage et la toumisBion qéi^iOBt
.d^aiicientte traAîlioti ; je -regarde ces droits comme imprêsarift*
tMes-depé^mu dfau$re, ainsi q«é ^le dit H. de RiTery ; mais je
siiia pc^soiiAé qnil ne convient aéouoement d'en faire remon-
terlVipôqueau iiVionjt* sièele.
' ' Gf qn'it4it dès le commenoement de'son Manijèste touchant
MglUede^lloiiBe; qui élant opprimée par les Lombards se cheê*
eitide» àvbués^on défenseurs, mâme parmi les-tétes couronnées,
et ce qif il ajoute plus bas toiidhaat les évéques et leà menas'
tèrés, qui ae^ choisirent pareillement des défenseurs pour 'las
protéger eonire les înéursions des tyrans ou des barbares, pMH
suffire pour fixer à quelques siècles près l'origine de ces devoirs
M»pectifs et' mutuels entre les seigneurs ecolésiaetiqnea et les
Mkgtamn InTiques. Vous ténehes, Honsieury quelque chose de
ces éve^ésf, qukm appeloit porte-oriflammes ou porte-étendartSr
dans^votre journal de màradernierà la page 480(1).
, ..'.1 <. ••' ^ t
Cl). Dw< uof^J^tréjde l'4>M I^ Beuf iMirmtiae, «uri'otfiigQ des babi|%
canoniaux et mililairei, à l'occasion de la réception de M. le comte de Chaf
tellm dans le chapitre d'Auierre (réimprimée dans la collection Leher,
tome m, p. 446). Leà piiaoïpaus points de cette lettre sont :' 1 * un eitral»
du chap. vw < des •tatiit» 4^ 'cbafiÎMde'Toiil, compilés en 1491, qui poM*'
qae les nobles, «écdyars ou' chevaliers, q^i sont spéeialemeat les ▼aassvmi
de l'Eglise, doiTent être admis dans le chcnar aree armes et éperons et étrs«
placés entre les archidiacres et lei^ chanoines, parce qu'ils sont obligés par
leur noblesse même d'être les déftmseurs de l'Eglise {quia defensortsnmi
Eœlttiœ pro debtto suœ noàUHaiiÊ) t 'V^ l'enlvée, en 1405, dans le chosur
de l'église de Nevers, de messire 'Gitfdhard Dauphin, chevalier, Iwron^ de
la Ferté-Chauderon, seigneur de Jalîgny, avec les éperons dorés, l'épée et
lefaoeoa aarleiMmig? 3» les droits/asalogues du duode Brabant dams
l'égltseealhédnla d'XKreoht, dueeigneur de Toufnan dana l^lise de*
Saint*4uBt de Lyon, du oomlO' d'Anjou dans cell» do Saint->liBrtin.de
Hours, etc. ; 4» enfin ladéaîgnafiou dans le nécrolo^de l'église d'Auaerrs,
écrit aux. xi« et xn* siècles, dequanlilé de seigneurs en cestermss't OtSi
N^,. Miles Simeti SUf^umi ou hujmâ eecttsiœ. *. . \ .
.Gniehard Ebu|>fatn^ seigneur de Jaligny, dont il est questîoe aa eém*
menicemcntde cette note, étoit fils de Guicfaard Dauphin, premier du nom^
et d'Isabeau de Sancerre. Son père, Quichard I"**, étoit ti^s habile et très.
LeiM«wpht qÊé ii> BouUaBger de Bifevy apporto poar ^k
|Mjer rosÉgefoi s'obsonre k Amieoi sont eioaHeiM pour îmh
^*il ne owviflBdroil peint ée l'abelir. U e&lnàt 4e k Go^
ilrAmcedn 9 mai 1701» qnelepape ClénentXI nMia à
ibetnl dans k jexdin de aon pnlâb, le 8 avril ITOl.elfini
a^eaersaponrla cardcade qu'A defoît fûre le lendemein» jeor
deflonealréepdbUqne; ^nek prince de I^raw tint kMdedn
eheral et le connétable l'étrier ; M ajente qn*îl j est anan nuÉtfoé
fM b dae de Btfne eit le grand fenfalpnier.de l'égUag^ ponr»
qtael iiéoanUe par «n po/ 4b gtêmiies au gonjbhm pofmU aie*
M» de Riwry trente dn rappiMnt entre lee anaoirienjdela lepie»
■erie de SainiF-Fimiin, citée dt^denani^it celles de ne grand gon>
Wbniar; BMis on n'apas besoin de cria pour pronver les bon»
nenra^pe des seignenrs séenUers se cent teijooia pbi à rendra
ans évé^nes dans le temps de lew réeeptien.
Cia qn^il rapporte da baron deOessacaaoomtédeCabersest
pins pressant. Qnaad nn éTdqne de GebMs bit son entrée ae*
lennelle àrérèché^ oe baron va an deraiat de tad^horsja ville;
l'ayant rencontré à nn ockrtain endroit msrqné» il met pied à
terre; après l'avoir salné, no tête et sans mantean, il prend la
amie de l'évéqpie par la bride, le eondnit à ré|[lise cathéérale ,
«UAv«niar.HvéogradiFoniMa«sGnim».qiii«éork«nl504 «apotas
adssQMiusar WekmsqMfsi l'îmssSM d«t>uUisr (I0 Tréêwd^ré'
«f)y womB a tesatisb ton wtm panai oaus dsa «wallcM vaasnn ana*
il
i <
Caôote n*ea retny ctr «'est dMÎt
a m vcaMf Wd «t ■dMit
Cai«a «hMalîir pitia A\
Et Mt de Mif^r «jgMar
Et aaiatre des •ri>cleitri«n.
Uawdvot à la an de 1405. Uy a à la Bàbliothêqas ^ Bal m baao
(îléariuv* tiècls du fmrt du wmf JfadhM €^é» Jarmfmà flarf», oon
kt attvéa «orioaz aor k ekaata (na7460)v qui a apparteno à Lataît àm
anmaétafcte éa Fianea et fiera ^hucmm da Dugiiasdtii^iBOftatt
t40a. An dattona da non al dai armea de ce taigiianr atl écrit : « Cb
fyvre êti Guidutre Dauphin* » Cait oa aiéMa aflgBsar da Migiiy dont
psila Hardsyn» «u Inam md fils» et a^Ml «aaa dosta par Inkaau da flan-
■a da Ovifihwt I*r al ndra da Qniobard II, qaa «se lina étoîè
entra latSMiatda Dauphin frf yandafon nsni.*«i€ii.G.
BUUJTIN OU BWUOnULK. ilf
delà aiipiibâ» ép$cùçàl, oàil^'arréle poorlefferw à table 4q*
nwiaoïi dluer, apràBleqmt U se retire evec la imle e(]# JMfol
qui lui appartiennent et loi sont acquis.
Cette fioommou Ait fiiie an 1604 par le beron de Cesaacf et
BieiBire Antoine Popinian, lors éyèqiie de Cabora» mais elle fiii
saphrie d'an procès entra eoi au r^^Mtes du palais de Tonlovse,
spr ce que leaiear de Cetsac prétendoit qne le huittt dont Tévé^
que 8*éu>it servi n'étoit peint conTorine et aortable à la oélébrilé
de Taete ni a la nagni&eenee da lestlAt
Sur qmi tnterrôit sentence le tS pai 1604, qui ordonne
qo'U sera précédé à Testination des droits par experts, eaégaM
à la qualité des partie, la célébrité de Pacte et la wagnîfieenoe
da ffistin, estimation faite en conséqnence par experts à la
somme de 3,129 libres» snr qnei antre sentence^qnî omdamne
Férêqne à payer pareille somme, sentence qni int confirmée par
arrêt dn même parlement de Toolonse.
En 1627 y tin§t«trois ans après, M. Pierre de Haberti nouvel-
lement pourvu de cet évêché, ayat|t fait son entrée en la viOe
de Cabors, sans avoir appelé M* Pierre de Casilbaci barop de
Ceâsac, antre instance an requêtes du palais de la part du ba*»*
ron, qui demande contre l'évAqne, condamnation de la somme
de 8yl23 livres, ponr et an lien de la valeur de ses droits.
L*évêqne soutient qne c'est cbose purement du seigneur d'ap-
pder son vassal à pareille cérémonie ; qne d'ailleurs Feqtrée
qu'il a faite dans la ville deCahors n'étoit pas solennelle; que le ,
clergé ne s* j étoit pas trouvé eju procession ; nonobstant qnoir
par sentesoe du 20 fiSvrier 1630, il est condamné à payer m
sieur de CSessac la somme demandée, à la charge par lui de ae
trouver à une entrée plus solennelle, si le sieur é vêque en vou^
loit faire f sans pouvoir prétendre antres droits.
L'évêque ayant appelé de cette sentencct et conclu sur procia
par écrit, aux enquêtes, snr la question de savoir si le baron «le
Cessac, qni devait rendre ce service an sieur évêipe à sa pre-
mière entrée, étoit en droit de contraindre le sieur évéqne de
faocepter.
Par arrêt du parlement deTodonse, rendn le S joitlet 1680,.
an rapport de M. Olive Dnmesnil, conseiller, il lut jugé que IV
bligation du seigneur et du vassal est réciproque, qu'un nijlme
él2 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
lien mutnel les lie tous deox^ quoique par des devoirs ilifférens,
notamment» dit Tauieur/en celle rencontrei où tout l'honneur
se réfère à révêque.
II est dit par Tarrét qu*il a été bien jagé par la sentence dont
étoit appel, et ledit sieur étèque ' condamné à payer ladite
somme de 3, 123 livres, si iftieux il n'aimo faire une entrée plus
solennelle. Ces arrêts sont rapportés au long jpar M. Olive On*
mesnili en ses questions notables, liv. 3| chapi 8(1).
lies institutions et formalités prescrites outre l'évêque de Ga«
hors et le baron de Cessac pour la cérémonie de l'entrée de
Févéqae' en la ville capitale de Cabors se trouvent pareilles,
communes et relatives à ce qui s'observe, et a éié observé en
-pareil cas, pour la cérémonie de l'entrée de l'éVéque d*Anrtena
dans sa ville capitale, pareilles féodalités, pareils motifs, parité
(i) Je ti'ouTc dans un recueil de lettres «dvessées à l'abbé Le Beuf (ma-
nuscrits du roî, supplément finançais, 2440, pièce n<> 5), une lettre en. date
du 15 octobre 1751, dans laquelle «f^myeiix/'aiffé s'exprime ainsi, à Poc-
casion du droit du seî^eur de Cessac.
« J'ai lu un ouTnige que tous arez fait il y a quelques années sur l'en-
trée de noire éréque , tous j parlez du TÎcomte de Cessée et de son droit
lors 'de l'arriTée d'un nouvel éréque 4 Cabors; mais tous ne dites Hen de
l'obligation où il est d'aller l'attendre à la porte de la TîUe, Mie téte^ 9wu
numieau^unt Jambe €t un pied nud en^pentct^flCf et en cet état prendre la
bride de son cberal et le conduire au palais où il le sert pendant son di-
ner, toujours Têtu de même. Celte jambe nue me paroit bien singulière. »
Ce d'Amjens l'alné n'est autre qued'Amyens de Gomicourt, connu par
un recueil de dissertations qui parut en a toI. en 176S, etqut fut aup*
primé par arrêts du Parlement et de la cbambre des compter des fc iëviier
1 769 et 2S novembre;) 768, comme contenant des réilexiop# trop libres sur
un mémoire de Colbert. (Vqyezle catalogue de H. Leber, n. 3734). Mal-
gré cette double suppression le livre n'est pas rare.
L'identité de d'Amyens Taîné avec d^ Amiens de Gomicourt (car c'est
ainsi qu'on écrit ordinairement son nom), résulte pour moi'ife ce que |i«r
une lettre du recueil, Supplément françois, 2440, en date du 12 juillet
1750» d'Amjens demande à Tabbé Le Beufde lui communiquer oe qu'il
sauroitsur la surprise d'Amiens par les Espagnols, en 1597, et lui an*
nonce l'intention de venger les babitans de cette ville des reprocbes qui
leur sont adressés à cette occasion par les hisloriens* Or, le second volume
des dissertations de d'Amiens de Gomicourt commence pi^isément par une
dbsertation sur ce sujet. Il en lésiilic qu'on devrait écrire ^Amyem (fc
Gomicourt et non d'^mû'^rj. — Cl. G.
BULLCrm DU BIBLIOraiLB.. 613
de raisons* et par conséquent pareil jngementi mêmes droits^'
même décision : Ubieademnuio^ ihi idem jus» C'est, ainsi qoe
s'esprime H. de Rivery dan6.8on manifeste.
Il y tOQche incidemment l'nsage qui est observé conHiinné-
ment par les évêqnes, qni est de donner des repas ans chanoines
à certains jours de l'année.. Il dit que la jarisprudence des ar-
rdis a jugé ces festins lAligatoires à la nouvelle entrée : jéd
compararulum favorem popuU et militum. De plus que par arrtt
du parlement de Paris; du 16 mai 1346, Tévéque d'Angers a
été condamné à faire cinq ou six festins par an à son chapitre,
et qu'on par^cuUer même qui est l'archiprêtre fit condamner
l'un de ses successeurs dans le même évêché, l'an 1385, à lui
payer le jour de Saint- Yves l'évaluation d'un semblable festin.
Comme il m'a paru que le seigneur de Rivery s'attachoit à
faire connoître an public les prérogatives attachées à sa terre»
î^ai été surpris qu'il n'ait rien dit de la chasse aux cygnes, qui
est seigneuriale en ce pays-là, selon la Morlière, historien d'A-
miens, et qui li'appartient, selon lui, qu'à l'évêque d'Amiens,
au chapitrci à l'abbé de Corbie, au vidame, à cause de Dours,
village situé sur la rivière de Seine, an seigneur de Rivery, et
à celui de Blangy-sur-Somme. Vous en lirez avec plaisir un ré-
cit abrégé dans l'ouvrage de ce chanoine^ page 139, édition de
1622, in-8. Informez-vous, s'il vous plaît, si cet usage subsiste
encore, et supposé que cela soit^ je vous invite à assigner à
Mercure une séance sur la rivière de Somme, entre Ambons et
Corbie, le premier mardi d'août, qui sera le quatrième jour du
mois en la présente année 1733, ponr y voir les baillifs des six
seigneurs ci^dessus nommés s'acquitter de leur devoir.
Vous y verrez (si l'usage n'est pas aboli) six graves magis-
trats se faire apporter toutes les couvées de cygnes, avec les
pères et mères, dans le village de la Motte, et là, suivant qu'on
trouve les pères de famille marqués, on marque de même les
enfans. La couvée dont le père se trouve marqué d'une crosse
au côté droit du bec est censée appartenir à M. l'évêque, et
son baiUif fait marquer de même toute la filiation. La marque
du chapitre est une croix -, celle de Tabbé de Corbie, une clef;
celle du vidame est un écussou appliqué des deux côtés du bec
du cygne, slu lieu que le seigneur de Blangy ne l'applique que
6U muiMim PO
da €6té gaaehe. Pour C8 qoi «si da Migneor de Rivery, la BMur^
que qu'il fait appofer par ion haillif «at mœ ainple bam de
travert aar le bec de Peiaean. C^eai tonjonn on privilège aîagv*
lier ponr ce aeigaeer-de poorroir réwdr aon baillif aveo ceox
de Vifèqat, do ^pitre, de l'abbé de Coribie et do Tidat,
pour juger une eaeaeaiMBi imponante que l'est celle âm nombre
des ooarées des cygaes qai ae baignent dans la rivière de
Seninie,et le pobfio ne sera pas i&cbé d'en Aire infonné.
L'ABBAYB DB THÉU^ME (1).
Beft dilBerilés sasis Aombre arrêtent te lecteur qui Tent
te» flifl^iie phrase f et pour ainsi dire dans èhaqae mot sorti
delà plume capridense de Rabelais, qnelcpie sens secret, quel-
ques allusions cachées ans entreprises des luthériens, au ^er-
res de Louis XII ou aux galanteries de la conr de François I«'«
ici, à là f^irité^ vous croyez reeonnohre Diane de Poitiers , le
oafdinal d^Àmboise, Jean du Bellay on Charles-Quint ; mais
finissez le chapitre , un nouveau trait du romancier viendra
tout à coup mettre au néant tos laborieuses conjecturés. Que
seraHse, bon Dieu, si tous ourrez les commentaires de Berniery
de Ledudiat , de Tabbé de Marsy, de Lemotteux ; etc. Pour les
uns, lè litre de Btabelais est une itisôlente raillerie contre les
hommes et les choses du xvi* siècle ; cet autre conddère la vie
très horrifique du grand Gargantua et de Pantagruel, roi des
Dispodes , comme* une espèce dé chronique facétieuse du Bas-
Petooui Éiébn eélui*ci, Rabelais n*est qô^an bouffon toujours
ivre, im înôine corrompu et dAauché ; celui-là^ au contraire,
Toit dans le eatV de Meudon mn philosophe austère, un mora-
liste etnasage qui cachait ses enseignemens. Les commentateurs
ont en quelque sorte dépecé Rabelais, ils ont lu son fivre avec
une loupe, iÛi ont analysé le roman dans ses moindres épisodes
et dans ses détails tnfinis t un joyeux devis tombé de la bouche
de Grandgoorfèr on dé Panurge , devient le prétexte d'une
grive dissertation tonte hérissée de notes et de remarques éru-
dites. Ces pénibles recherches sont estimables, sans doute,
(0 M0kUU €à tJmMUUuM4Ula nmmêÊmum. RestUmOm dm réUpaye
4ê 2%éUmé^ p«r G^. ImummmU aumhra d» l'InMâluc. Pam, li^o, m^:
Gt p»ti| voiUuas asi un ta^pléiiieDt iadkpeiwbie à Pèéition de AabeUM
publiée par MM. Esmangard et Eloy Johanneau. •
't
616 BULLEHN DU 6IBUOPU1LC.
mais elles ont produit après toat d'assez minces résultats ; le
commentaire éclaircit rarement le texte , il Tétooffe : placées
en regard de chaque bouffonnerie du romancier, ces lourdes
dissertations grimacent singulièrement; elles rappellent le
propos trop naïf de Pantagruel :•« Etdisoyt aulcunes foys que
« les livres des )oîz;4liï ;^f|$H0y^>MB^Iérr0Vbedor, trinm-
« phante et pretiénse a merveilles, qui fenst brodée de mer».;
« car, disoyt il. on monde ny ha livres tant beauU, tant aor-
t nez„tant jç/egi^^ps^co^piifç 9(\\}\ les.t^^^^d^ Pa^^wm^f fiais
r*. *.^ ¥?lî®VrÇ ^X^^'^'Cfft ^ssayq^f, la^glo^^ ^pA^f^^Vf^^m
« tant salle, tant infâme ^t panais^ que c^ nçst que o^ d|ir^ et
« villennye. » ... ^h .
. La vie de maître Frauçois,;Rabelais a été l(ongTtcpi&.Bi|ssî
mal COQ nue que son livre éuit peu çympri^ff.qnelqaç^ 9IP<ç4ot
tes', ramassées dans les anaa^.formoieutà peu pnès coat^ |i^ bju»-
. . ..^.■- ...» •<
graphie de l'écrivain le plq§ malicieux et JepfusspiritueUemfuaS
grotesque qu'ait^ produit la littérature françpifie. Vxdtair^t^
tout récemment locBibliophile Jacob (1.) on^ fa^iips^oe, de .4^
niaiseries ridipules si coi«pl^isamment rép^^es,parjj^^^tqu^
modernes, la vip i^qpa^tj^qjiç ^pçt plçi^e «Jejj^ripéjift^iW P^
sei^t .inaperçues dans^l^jc^arriére d'jon hQa|in)e)i»4}0iji^ maÎR
qui explîqc^ent souvent les .ppinions ^t. tç^uie la df^née.littér
raire d'un j^rand écrivain ^..uae^iqgrap^Q^de {L'auteur à^JPmjH
tagruel, ^écl^irée da^s ses partie^ipbspures, .Çf^lb'f^ OTM^iMiW''
neux qui ^a, touîoiirs. manqué aux c9i^mç;Qtat^u|^i;,JÎ4l^mlA
notice ^u bibliqphile J^ob.,;,9i.jj^{liPieuse 0t si7;ipbe^.d<WT
miçns jDOji;;^.^aux sur Rabelais e|;,^s.i$çi:^tSf .^9\('|9PP^l^!Mr>op^
ment l'i^^^nlion des critiques. ériidiu. > Mt.o,' .
M l)ei]^uis tantôt vingt ans,, dit lU. Cb. Lenoripant, que je Us
o et relis Rabelais^ j'ai eu suie ce bouffon de génie bien des il-
n lusiops qui se sont d^sipées. J'ai cherché la. clef i^ Gar*.
« ^aniua et de Pantagri^el conf me les contfen^porains de mi^e
«[^^rajDçoiS;,chcrçhoient la,,pierre philosqpbalf^ J'ai demandé
<"( I ) Voy . les OEiurréB de Rabekn», jïùbl&ées par Iv'lltblibphlle J«(mI> dans
U Biblio^éque Gbai^enliep ; cette '^ditioti, «u|fmetil^ itt deux "ekapîtres
kiédits au cinquième livre, est précédée d^uneniMioe htetonqne surla rie
et Ic<t ouvrages de RnbelAi».
DIJLLRTIN DU BIBLIOPHILE. 617
«, des peusiées profoudes, une philosophie arrêtée^ iiii don de
« prescience et de prophétie aux. écarts de l'imagination la phis
.« désttltoire et la plus aminée qui fut jamais. Aujourd'hui, con-
« floissant mieux mon auteur de prédilection , j'ai pris de lui
« une terreur salutaire, et. si parfois il m'arrive encore de
« chercher à faire jaillir Tordre, la suite, la raison et la vérité
« deee qui n'est que cojifnaion, busard et folie, il me semble
« que j'entends derrière moi rire l'ombre du curé de Mendon :
« s'il lui reste un plaisir, en effet, c'est de tronyer des dupes
« parmi ses admirateurs, b Rabelais est là tout entier ; et quoi-
que nous ne soyons peut-être pas aussi frappé de la oo;ifusiou
que l'auteur. a signalée; cependant il faut avouer franche-
ment que cette appréciation toute raô&iaisiemie' est pleine de
finesse et de nouveauté ; il faut reconnoitre qu'elle jette une
lumière sur le célèbre bouflbn et qu'elle ouvre à la critique une
voie jusqu'ici trop peu suivie. En effet, ce que nous admirons
le plus dans l'auteur de Gargantua et de Pantagruel, ce n'est ni
le profond moraliste, ni le grand érudit, ni le politique habile :
Rabelais nous parott surtout un admirable conteur et un déli-
cieux écrivain*; où trouver de plus charmans récits oh chaque
chose esta sa place; où trouver plus de mouvement dans les
idées et de verve dans le style; quelle variété dans ces mille
petits drames si habilement construits, et qui se mêlent les uns
aux antres sans se confondre jamais ; quelle main vigoureuse
pour mettre en saillie le caractère d'un personnage : artiste
populaire, ainsi que le nomme si justement M. Lenormant,
Rabelais reproduit comme un miroir brillant toutes les ru-
meurs, tontes les opinions duxvi* siècle; esprit sceptique et
audacieux > il attaque.de préférence les hommes les plus puis«
sans et les doctrines les plus respectées; sa plume satirique ne
redoute ni le pape, ni le roi, ni la Sorbonnè. Cependant, vou«
loir découvrir dans tons les épisodes du roman un symbole
historique, vouloir assigner à chacun des caractères que le
grand écrivain créoit avec une si merveilleuse facilité^ le nom
d'un personnage, c'est, je crois, amoindrir singulièrement la
pensée de Tauteur ; c'est nier, pour ainsi dire^» la portée de son
livre. Rabelais n'a pas feulement immolé à sa raillerie tel on
tel personnage de SK)n siècle e^t tel ou tel vice particulier à «ses
(SIK ■ULUTni DU BIBUOVULB.
comeaporains; ainsi qae Molière, il a Irappd 4^ thiMiÊê et
des Tices qni aaront de tons les tempSj et aojonrd'hoi cottime an
xTi* siècle» on admire l'épopée bnrlesqne de Rabelais« satin»
acre et inflexible de l'humanité qni* après tout, ne change ja-
auiis* Pannrge, Alceste, Sancho, Giiblas et Candide sont les
enfans d'nne même famille.
J.«J. RoQfiseany le grand poète dn xtiii* siècle» adéposé dansnn
coin de VEmUet le plan d'nn asile diampêtre, l'espoir et le irœn
de tonte sa ^ie ; cet espèce de rète pÛlosOphiqoe peut passer
ponr|le dernier mot de Tantettr de la Nouvelle Héldise^ wat les
splendeurs des joies domestiques telles qu'elles apparoissoient i
son imagination ; le poète réunit autour de lui une société choi»
sie» il conduit ses hôtes aux fêtes ▼iUagemses, il prend ses repas
aux bords des fontaines « et il ne tolère ni les valets insolens ni
la gêne polie qni règne dans les salons des irilles. « Sur le peu»
« diant de quelque agréable colline Inen ombragée, dit Jean«-
« Jacques, j'aurois une petite maison rustique ; une maison
« blanche airec des' contre^Ycnts Terts» » Rabelais, lui aussi, a
construit « sa maison blanche aux oontre*vents verts », le moine
a taillé dans son imagination une abbaye iselon son tempA*am*
ment ) mais quelle imagination que œlte de Rabelais, et quelle
abbaye que celle des Thélémltes I Nobles dievaUerSf plaisons
et gentUz oompmgnons^ soyez les biens Tenus> et tous donnés de
tumli paraigef fleurs 4e beeuké^ a céleste visaige, entrea, le
frère Jean des Entommeores est un maître de Joyeuse humeur,
il aime la bonne obère et tous les nobles délassemens ; fat et
ijDB TOULosAS, dit-tl à SCS ousillos t aussi, point de mors qui bor»
nent tos promenades aTonturenses, point d'horloge pour comp-
âer le temps qui fuit ; mais de somptueuses galeries richemem
tapissées, des jardins plantureux, des fontaines jaillissantes,
des TCTgers où Tespalier étend pompeusement ses branches, et
la. Loire qui reflète les tourelles dn manoir. Youlez^Tous courir
le oerf , Toici un parc plus Teste que la royale ibrêt de Pontai-
bleau; là est le théâtre, l'hippodrome et la ft^uconnerie; ici les
bibliothèques, le jeu de paume et les natatoires ai^eofués les
bains mirific^uesf puis tout là-bss, bien loin, pour que La chan-
son de l'ourrier etle cri de la foi^ ne troublent pas ^votre ilie
de chaque jour, l'arehitecte tnlelligent a placé les of^Mi/zer ,
BuujrnN DU nuioPHiu. 619
lapidaires^ brodaurSf tailleurs f tyreurs (for, velouiierSf uxpUsimrs
a hauUeUssiws. Comme le fait remarquer M« Lenormaat^ mat*
Ire François n'a onbli^ qa'ane aeale cboat dana son abbaye,
c'eat Valise.
J*ai beaa relire la deacriptian de Tabbaye de Thélème ; je
ne aanroifl y voir aveo Lemotietui le modèle d'une aociéié reli-
gieoBe ; aveo l'abbé de Many^ le mariage des pvèlrea introdoit
pal* Lnthert arec Bêrnier on Oniel» les moines de FrontevanU
et de Ferrières ; encore bien moins y Tois«je le cardinal de
Lorraine an concile de Trenlei on Jean do Bellay dana son
cbâieao de Saint-Manr^lès-Foflséa. • Tonte iMr tie^ dit Rabe^
• bis en'parlant d^s Tbéléniites, estoyt employée» non par lois»
« ilatalz on rcigles» maiaiselon leur Touloir et franc arbitre.
« Se leroyent dn lict qnand bon leur sembloyt ; benvoyent,
« mangeoyent/ trafailloyfent, doimoyent» qnand le désir leur
« yenoyt.» A lyasne des salles du Jogyz des dames esloyent
« les pêrfumaars et testoqjf enrs s par les mains desqnelz pas-v.
« soyent les bornmes» qnand ils Tisitoyent les dames. Yoeolz
« fonrniSBoyent par ohascnn matin les chambres des dames,
« deane rose, deane de naphe, et deaoe dange, etc. » Décida
menti les religievs et las religienses dn firère Jean des Bniom-
menres ne pouToient pas non pins signifier dans la pensée de
Rabelais les firagneoz et anstères diaciples de Lnther et de
Caltin.
L'abbaye de Thélème» qni cl6t le prenûsr livre de Ra-
belais est sans contredit nn des pins graeiena épiaodss du
rOman; Finmgination dn oeotenry parott dans tonte sa ri-
oheiae, et, disons4e, dans tonte sa pnralé; point de ees
grosnères obscénités, point de ces mots qni font roogir. La H»
noble, épicorienne et efféminée des^Thélémites n'eaclnt ni tes
▼ertns domeÉtiqnes, ni rndme Tanslérité des mcrars) les reli-
gîeu qni sniTont la règle de Garganina sont loin de négliger
les tnmivx de l'esprit i ■ Tant noblement estoyent apprins qoe
• il usotoyt entre eols oeUny ne celle qui .ne scenst lire, <a-
« oripre» chanter* jooer dinstromens harmonieux, parler de
« cinq à six langnaiges, et en ycenlx çompooser, tunt en carme
« qoen oraiaon iolne. • Rabelais se soaTOnoit des difitimens et
et des persécntiottS que les moines de Mailleaais Ini atelent fait
6â0 BULLETIN DU BIBUOPUILE.
endurer; le plus grand bonheur des Tliélémites coiisislè dans
la liberté entière dont ils jonîsseni : « Gens libères, bien nayz,
« bien instmictz, conversans en campaignies ' honnestes, ont
« par nature ung instinct et aguillon qui tousjonrs les ponlse a
« faits vertueux, et retire de vice : lequel ilz nommoyent bon-
n nenr. » On le voit, Molière et La Fontaine ne sont pas les seub
« qui aient pillé Rabelais ; certainement le grave auteur de
FEsprii des lois a puisé, lui aussi, dans la facétie du curé de
Mendon.
L*abbaye des Thélémites instituée on contraire^ de toutes aul»
tf^s, est tout à la fois un lieu chaste et une demeuré fastueuse ;
on dirait une cour brillante composée d'artistes, de poètes
et de gentilshommes ; chacun y vit à sa guise, mais une certaine
conformité de goût remplace la volonté du matire : les moines
du frère Jean portent Tépée; les religieuses sont belles, bien
forntees^ et bien naturees j chaque femme a son deyot, mais ils
vivent ensemblent honnêtement. Le Rabelais du Gargantua
eroyoit encore à l'honneur des gens libères, bien nayz, et bien
instrtdctz; il y a loin de là au Rabelais du cinquième livre qui
ne croyait plus à rien au monde.
Rabelais étoit médecin, mathématicien, astronome, linguiste
et théologien ; ainsi que le Dante, il semble avoir résumé dans
ses écrits les arts, les sciences et toute la civilisation de iM>n
temps ; que savoit-il, ou pour mieux dire, que demandoit*il à
l'architectare ? Jel est le double ptobléme que M. Lenormant a
résohi avec une rare sagacité. Après avoir jeté un coup d*osil
rapide et lumineux sur l'architecture des premières années du
xvi« siècle, l'auteur reconstruit l'abbaye de Thélème dans toutes
ses parties; il distingue ce qui appartient, dans le manoirdes
Thélémites, aux idées du xvi® siècle et ce qui appartient en pro-
pre an génie ou au caprice de Rabelais. Les deux planches
gravées qui terminent le volume de M. Lenormant offrent un
tracé exact, où rien n'a été omis ; les moindres omemens in-
diqués par Rabelais ont été recueillis avec la plus scrupuleuse
fidélité, et cette restitution est aussi pure que le permettoit le
récit quelque peu vagabond du ronmncier. C'est là un excel-
lent travail où l'érudition la plus variée s'allie toujours avec
une critique fine et de bon goût ; la Restitution de Vabbaye de
BOLLBnN DU BIBLIOPHILE. ^ G21
V
Théièmecansersk, nous n'en doatons point, le plos vif plaisir aax
nombreux amis de Rabelais ; les artistes y puiseront surtout des
notions utiles sur cette période de l'histoire architectoniqne qui
conînence en France à Giocondo et finit à Pierre Leacot : épo«
que de transition où les lignés souples et gracieuses de Tart flo-
rentin Ittttoient une dernière fob avec le style gothique destiné
à périr sous le ciseau de Jean Goujou et de ses disciples.
J. MaMB GniCBARD.
46
DRS
TRAGEDIES DU CURÉ DE MONT-CHAUVET.
Il faut bien qae le génie normand soit inyinciblement porté
aux choses tragiques } car, depuis quelles descendans de Hrolf
(Rollon) n'exéentent plus de tragédies, les enrans de la Norman-
die moderne en ont composé un grand nombre. Le plus illus-
tre de ceux de nos poëtes qui ont fait leur cour à Melpomène est
assurément le grand Corneille aux vers (bufuel pleuroii le grand
Condé; mais Thomas Corneille» son frère, et surtout ses parens
Fontenelle et Gilles de Caux crurent à tort que la noblesse du
génie tragique étoit, comme celle du monde, une propriété de
famille, transmissible par héritage.
Depuis ce quatuor poétique et tragique, nous avons eu bon
nombre d'auteurs dramatiques, et parmi eux plusieurs ne sont
pas indignes du cothurne qu'ils ont chaussé de TaYeu de Mel-
pomène.
Le sillon qui s'enrichit de céréales propres à faire les délices
de Thomme» produit aussi le chardon que l'on abandonne à cet
animal méprisé mal à propos, qui jadis eut pourtant sa fête en
France; et le noble sol, qui s'enorgueillit ayec raison d'avoir
enfanté Corneille, s'afflige d'ayoir donné le jour au tragique
auteur de David et Balthasar.
Avant de parler de ses œuvres dramatiques, nous allons rap-
peler que ce bon ecclésiastique fut, sans l'avoir voulu, la cause
delà rupture de Jean-Jacques Rousseau avec la société dub^ron
d'Holbach. Dans sa piquante, mais trop volumineuse corres-
pondance, le baron de Griînm parle du curé de Mont-Chauvet
et de l'algarade tle Rousseau. Comme l'entrevue dont il est ques-
tion eut lieu chez d'Holbach, laissons celui-ci nous en entrete-
nir: « Rousseau^ dit-il, dtnoit chez moi avec plusieurs gens de
WJUXïMK DU BiBuoraïue. t>*i3
Icilrai» Dider^i» Saim^LamiMBit, flfariiieiitel, Vikhé Raynal et
«n caré ^ ai» après le dîner, ntm Vit nne tragédie de aa façoti.
EUe étoU précédée 4'att diaconn aur ka compaailkn» théttrafës
dont vaîci la snbotaoce { îl diatingnoil la comédie et la Uragé Ae
de cette manière) : « DanaJa comédie, diaok-il, il a'agltd'niliia*
' « riage, et dans la tragédie d'an meurtre* T«nHë l'intrigne, dans
«« l'nne et dana l'aatre» roole aureette péripéciet Epoaabra*t>ottf
4 N'éponier»*è-anjpaaf Tnem-t-onf Ne i)aera«t*en pasP — Oti
•m éponaera* on faera ; 'min le pranier i^cte. — On n'éponséra
m pas, on ne tuara pas, Toilà leseoond ac9e»-^Un nontean
« nayen d'éponser et de toer ae présente, et vdiA, le rroi^me
• «de. — Une diifipnké nooTeUe anrriient à ce qn'on épouse et
« qo'on tne» et Toîlà la qnattîèaaa acte. BnfiYi, de gnerre lasse,
•r #n éponse et Fou tne : c^eat le dernier acte. »
m Noos tronvfimea eeiae poétifne si orî^nale, qu'il nons liit
imposable de répondre sérienannent ans demandes de Vantent.
JTavonerai même qoe, moitîé riant, moitié gravement, je per-
siflai le pauvre cnré. Jeaa*Jai>qnes n'avoit pas dit le^ mot, n'a-
Yoit pas souri un instant , n'avoit pas remué de non Jsnienil.
Tout à coup il se lève comme nn larieux, et, s'élan^ant yan 1m
cnré, il prend son manuscrit» le jette à terre etdil à Vanieur d-
îrayé : « Votre pièce ne vaut rien ; yotre 4iseeBra esl nne en*-
« trayagance; tons ces messieurs se moquent de vous ; sortes
« d'ici, et retournez vicarier dans votre village. » Le cnré se lève
alors>lion moins furieux, vomit tontes les injures possibles contre
aon trop sincère avertissear, et des injures il auroit passé aux
coups et an mBmrtrè 'Êroglque , si nous ne les avions séparés.
Rousseau sortit... Diderot, iSrimm et moi, nons avons tenté
vaûiement de le ramener. .. »
Noua avens nommé les denx tragédies ridicules dû pasteur
peu endarani des wai^aa de la paroisse 4è Monl-Chanvet, tfà
fit de la premîàrei, chea le barmi dUelbadi» «ne ai malénton-
treuse lecture ; et c'étoit certes bien assez pour, n'être paa tlsnté
d'en entendre nne de Ballhasar : faisons maintenant connottre le
nom du coupable ; il s'appeloit Petite il étoit curé de la comnume
de MentChanvet, aitaée dans le même arrondissement où
avoit dkanié et bien le joyeux foison des Vaux de Vire.
MalheuraMsament l'abbé Petit ne se borna pas à composer
624 BULLETIN DU ]iIBLIOPBIL&
les tragédies de Dayid et Betksabée^ et de Balihasar^ d'après les
principes littéraires qu'il s'étoit faits ; on n'en fut pas quitte
pour la lecture qu'il fit subir de la première : il s'aventura jus-
qu'à faire gémir la presse sur ces deux drames, que au moins
on put se dispenser d'acheter et de lire.
Fréron^ qui avoit le courage de s'acharner sur les chefs-
d'œuvre de Voltaire, eut le courage non moins roerreillenz de
Kre la tragédie du curé Petit; il en donna même un extrait
dans V Année Uttéraire du mois d'Auguste 17ô4 (p. 307 à 313);
certes il n'eût pas accordé tant de place à Mérope.
Quoi qu'il en soit, comme les plus courtes folies sont toujours
les meilleures, "et pour prouver que nous avons envie de savoir
écrire^ sachons nous borner (b&u de mettre à portée de jug^r le
savoir-faire du Sophocle de Mont-Ghauvet} à dire que, s'il fait
descendre l'humilité jusqu'à faire rimer angoisse avec tristesse,
il porte en revanche l'audace jusqu'à s'affranehir des lois de la
césure dans le vers suivant, si vers y a :
Q|ie ferois-iu P l'enle-Ter P Ah S qo'oB6s-la dire P
Dans cette autre ligne rimée, qu'on ne saaroit non plus décem-
ment appeler un vers, on ne remarquera ni humilité, ni audace,
mais une exclamation que l'auteur n'eût pas faite s'il se tût
rappelé le second commandement de son catéchisme :
Quatre rois, Tire Dieu ! ci-derant mes amîs.
Après avoir, en 1764, publié son Dayid et Bethsabée^ le bon
abbé ne tarda pas plus d'un an à desserrer son Baithasar^ autre
production d'un tragique propre à faire pouffer de rire.
Sic te ridendum dot derisoribus orbit.
Gomme on peut le remarquer, les sujets traités, on plutôt
mal traités par le curé de Mont-Chauvet, étoient plus édifians
que son style poétique. Par malheur, Gilbert n'avoitpas encore
dit à ceux qui, au lieu de se tuer à rimerf devroient ^rire en
prose i
Un Ten coûte à polir, et le travûl nous pèse;
Mais en prose du moins on est sot à son aise.
Il est vrai que notre indocile ecclésiastique n'eût pas profilé
de cet avis, puisqu'il ne s'étoit pas rendu à Tévidence éc& rai»
sons de Jean -Jacques Rousseau. Louis nu Bo|s.
LETTRES DE TÂBBË SICARD
A M. BAEBIER, BIBLIOTHÉGAIRE DB L'EMPEREUR
ET DU GOlISBIIi D'ÉTAT.
Paru, gieptembre t8o8.
VoQs n'avez pas ignoré, Honsienr^ qae j'ai obtena de Sa Ma»
jestéFinsigne faveor de Ini dédier an de mes derniers oavra-
« ges: La Théorie des signes pour P instruction des sourds^mueis
de naissance. J'en ai jMuilé à Sa Majesté le jour où elle Toolnt
bien m'accorder la grâce d'an entretien partiealier. L'oaTrage
n'était pas encore relié. Depnis qa^l l'est, j'ai voala le loi of«
frir moi«mémet et l'on m'a dit qa'il fallait en obtenir la permis*
sion, en U faisant demander par au chambellan de service. J'ai
demandé cette permission one première fois, sans recevoir de
réponse. Je l'ai demandée ane seconde; je n'ai pas été pins hea-
reax.
Gomme je sois jaloax qae Sa Majesté reçoive et connaisse
rncMi travail, et qae son amonr ponr les lettres voas procar^
souvent sans donte le bonhear de la voir dans sa bibliothèqae,
permettez qae je vous prie de lai présenter, en mon nom> l'ou-
vrage qai loi est particalièrement dédié (1). Sa Migesté ne sera
(i) On trouToît en tête de cet exemplaire l'hommage suivant :
A SA MAJESTÉ L'EMPEREUR ET ROI. '
Sire,
Votre Majesté a bien ▼oulu souffrir que le directeur d'une des plus in
icressaotes institutions de son Taste Empire eût l'honneur de mettre à
626 BULLBnil ou BIBUOn^LB.
pas fâchée de connattre la lûngaejixée de ce DOOTeaa peuple^
dont j'ai augmenté ses vastes domaines, et à qui j'apprends tons
les jours à la louer, comme tout le monde, et à la bénir comme
tous les autres enfans de son immense famille. J'ai parlé aussi
à Sa Majesté de la nouvelle édition de ma Grammaire générale,
aussi en 2 vol. in-8, et je lui ai dit que j'y ai fait de nombreux
changemens, profitant, pour l'améliorer et la rendre encore
plus digne de la confiance du public, dont l'empressement hono-
rable a épuisé, en très peu de temps, deux éditions tirées cha-
cune à 2,600 exemphiires, des découvertes journalières que me
donne l'occasion de faire rinstmciion des soords-muets.
J'ai encore parlé à Sa Majesté ds ce qu'a fait pour l'instruc-
tion de cette classe infortunée mon illustre prédécesseur, et je
lui ai dit que j'ai réduit en système la savante théorie dont mon
maître n'a inventé qne quelques procédés épars. En consé-
quence, pour que Sa Majesté fiit à même de pouvoir juger et le
maître et le disciple, je lui ai demandé la permission de iaî al-
frir l'ouvrage du célèbre abbé de l'Epée et le mien. Il est
juste qne le souverain, qui protège une institntioa qui bàl on
des plus ioncbans omemensde soa empire et qui a témoigné une
bienveillance vraiment paterndle à celui à qui la direction en
est confiée, connaisse le point de départ de cette intéressante
découverte, le point où l'inventeur s'est arrêté, les pas qu'a
faifele successeur et le point d'arrivée de la méthode.
•
pieds rhomnuge d*un traTaîl qui doit fixer la langue de ce nouveait peu-
l»Je, devenu la conq/utt* de: TAtie bjenfeiaence, oottne twt d'aama k tout
de Totre courage et.dfi Totre aageMe. Eu ne penneuant de hi piiUier eoua
Tos auspicea, tous assurez , Sire, a cette découTerte une perpéluilé égale
k eelle de rotfe gloire. Cette insigne faveur impose à ma reconnaissance
et 4 celle eu aourd»*maets , mes enfkns adôptift, un tribut égal a celui
qu^ioipMe à i*iddikrstion unifversolte, une tic dont toutes les aetions sont
autant de prodiges.
Je suis avec respect^
Sire ,
De Votre Majesté le ttès humble, très obéissant
el ti-es fidèle sujet.
L^abbé Sicabd.
BULLETIN DU BIBLlÛPaiLB. CS7
Ces ouvrages. Monsieur» sont doiie œ qao j'ai fait ponr Ta-
vancement de la science grammaticale» et pour fixer à jamais
l'art d'instruire les sourds-muets.
Je serai plus que payé de mes travaux, si quelquefois Sa Ma-
jesté> dans lesmomens où elle va se délasser dans la société des
illustres morts confiés à votre garde» daigne jater un coup
d'oeil sur les essais d'un homme qui consacre tous les momens
de sa vie à perfectionner une découverte dont le but principal
est de rendre à la religion et à la société» et par coaséf|uent à
Sa Majesté, une foule d'individus qui» sans l'instruction que jo
leur donne» seraient perdus pour elle.
En envoyant mes ouvrages à Sa Majesté, je seûs que j'ai en-
voyé mon jugement, Cest son suffrage que j'ambitionne» et si je
l'obtiens, que m'importe le jugement de mes' ennemis! J'ambi-
lionne aussi le Vôtre» Honsieuf, et A je l'obtiens, ce serait un
préjugé bien favorable pour ma première ambition.
Agréez, Monsieur» l'hommi^e de ma haute estime et celui de
ma vive reconnaissance ,
L*abbé Sicabd.
Paris, 10 leptembre 1808.
Je vous envoie, Monsieur, l'ouvrage de M. l'abbé de l'Epée,
qui devait vous être remis avec les miens. Je l'annonçai à Sa
Majesté en détrubant les mauvaises impressions qu'on avait
cherché à lui donner sur mon compte.
L'Empereur fut assez bon pour me faire la paternelle révéla*
tion de ce qu'on lui avait dit ; on avait voulu lui persuader que
je n'ai rien inventé dans l'art que je professe,, que l'abbé* de
TEpée avait tout trouvé, tout fixé. On avait ajouté que je n'a-
vais formé qu'un seul élève, que -j'avais mécaniquement dressé
à taire quelques tours de forcoi Sa Majesté n'a pas dit ces mots-
là, mais il m'a été facile de découvrir qu'on avait dit ces choses.
Je serai pleinement justifié si vous éles assez bon pour lire l'in-
troduction de ma Théorie des signes, si vous parcourez le tra*
vail de mon illustre maître, et si vous avez le temps de parcou-
rir quelques chapitres de mon Cours dinsintciion, entre autres
628 BULLETIN DU BIBLIOnnLE.
«
les ckapilres 21 , 22, 23, 24, 25 et 26. Je laisse à votre extrême
bienveHlance le soin de profiter des momeiis précieux qui se
présentent, sans les chercher, pour faire passer dans Pâme de
Sa Majesté les disposKions si fayorables de la vdlre sur mon
compte.
Agréez l'hommage de ces mêmes onvrages qae vous Tonlés
bien airoir labonié de présenter à Sa Majesté. Cest d^à ponr
moi un succès bien flatteur que de penser qu'ils seront aussi
dans Totre collection.
Agréez, Monsieur, Fhommage de ma plus haute estime et du
dévouement particulier avec lequel j'ai l'honneur d'être.
L'abbé Sicabd.
Avant de mettre mus les yeun de PEmpereur , suivanl les désirs de
l^abbé Sieardy la Théorie des aignes» les Eiémens de la Grammaire genénde,
el TouTrage de Tabbé de l'Epée, M. Baibier adressa, en Espagne, à Napo-
léon, un rapport détaillé sur ces trob ouvrages, lorsque son qaartier-géné-
rai était à Aranda de Duro.
(Extrait des Souvenirs du Bibliothécaire de F Empereur^
PREDICATORIANA ,
I
Par G. Philomnbste. Dijon, 1841, io-S», xxiv et 444 pages.
Tout bibliophile sait quel est le savant et fécond auteur ca«
ché sous ce masque renouvelé des Grecs et comprendra facile-
ment combien ce livre doit être curieux et amusant ; nous le
recommandons sans crainte aux lecteurs que les ouvrages trop
gfraves fatiguent, que le roman dégoûte, que l'éternelle polémi-
que des partis fait bâiller et qui veulent de la réalité, pourvu
qu'elle soit piquante.
Nous n'essaierons pas de donner une analyse du Prédicato-
riana ou de le faire connoître par quelques extraits ; nous pré-
férons mentionner quelques recueils assez bizarres de sermons
échappés sans donle à l'attention de M. Peignot, car il n'en
dit pas un mot. 11 n'est donné à personne d'avoir tout lu, tout
vu, tout su. Justement nous avons sous la main un gros volume
de sermons du jésuite Gazet sur Adam et Eve* imprimés à Paris
en 1616f et vous allez convenir que ce serait dommage que de
les condamner à un éternel oubli.
Le Révérend Père commence par donner du paradis terres-
tre une minutieuse description : on jurerait qu'il Ta vu, de ses
propres yeux vu , ce qu'on appelle vu. 11 prouve savamment
que ce n'est point au ciel qu'Enoch et Elie ont été enlevés; ils
ont été transportés au paradis terrestre, lequel subsiste encore
toht aussi beau, tout ausii frais que jamais ; il est vrai qu'on ne
sait pas bien où. CSe prédicateur explique ensuite que les époux
doivent être assortis. « le les souhaitte semblables en hauteur et
« stature de corps ; ie les voudrois semblables en aage ou à peu
« prés, car Galien dit que s'ils sont tels» ils auront incontinent
« lignée. » Il s'étend beaucoup sur le dialogue entre le serpent
et Eve. « Elle se laissa piper par le diable, et plusieurs de nous
« aussi auxquels il fait entendre que vessies sont lanternes, que
630
BULLETIN DU BIIIUOPHILB.
« les pelits vers Inisans sont chandellea; que fesioz sonl
« gles et qae le blanc est noir.» SaTez-TOos poarqooit en style
biblique, la femme écrase la tète da serpent avec le talon : c'est
c parce qu'an talon il y a ane reine qui répond anz génitoires
« et aux reins. »
De tous ces sermons, le plus singulier est celui sur la nudité
d'Adam, a II y a » dit le bon père « des figuier^ si puissans que
o la largeur de chaque feuilie est comparée à la roudache
« d'Amazone ; • de plus • la famille àe figuier a quelque pro-
• priëlé et ¥erta naliirelle pour mortifier le càal^uiUemeitt e^
m osier le démangemeat de U chair. • Il trace aasuite une Us-
toire de la nadiléy qui «'éearta to«t«à-lait da ton de la chaire.
Après avoir raconté Thistorietta si ooanuo de Gygès *ei da la
femme dm roi Gandaule (I)» afirès avoif parlé des danses des
courtisanes romaines (2) et de Flora qafil rime très rîehemiaiit
eu tain sans aucune réticencot après avoir dît oomme quai le
boi| rai Charles IX fut scandalisé da Toir.uM dame se baigner
en plein midi dans la Seine, ayant pour tout oaoiume ses kmgs
cheveux, il arrive à la secte des Adamistee : « onlear »va fiûre
« des nopces où le marié et la mariée n'aw^eat d'antres cou-
« uerlores quf des feuilles des arbres. En Hollande une très
u belle ieune fille ministresse sa présenta nn j6ur tonte noe an
« public pour faire quelque harangaoi et comme on lai vouloit
^ ieiter ane cappe à TEspaguole pour la caaiuir, elle la rejatta
a disant : le n'ay pas affaire d'autre habit que celay qna le
« Christ, mon espoux, m'a donné. — En USO, en la iriite de
« Russie, sept marchands menèrent sept garce» taules nws
a parmi les rues, mais la iustica du lien leur mit la main sur le
« collet et les condamna à estra euxrmémes fouettés tout oads
R par les carrefours, pnîa bannis. • Tout cela étoit débité en
pleine église et trouvé très édifiant. Peut-être aujourd'hui en
jugerait-on autrement.
y
(t) A partit (fHérodote, cette histoire est partout; Boocace Ta racontée,
ei dans k» coate» ée La Fomai&e, c'est le 9* du tr^ Bf ni.
(ft) Tibère, qui n*étmh patf us ca8«4v(e IMen rt^ttreur^ crut éHfdtc itn-
dre des ordonninces pirar iiiel)l*e un flneiii à l-eneesflWc guleté des balfcts
romains.
BtilABIIK DU BUUOraiLK. 6M
AiUcMr» le père GimI déplore à quel petHl, deprâ la faute
df Et e, leBr Comme» sont esposëea aux fuiaseB omiches oa arvorte*
mens» « Hélas 1 it oe faat que s'asseoir sur me piètre trop
« h'oide, se laaer es bains Irop chauds» teesoerj bâiQer on est^«
« ttner fotip twmer la famée d'ane chandelle esteinte, crier on
« pea trop haut, presser trop fort son corset mm charger trop
m ami Tertogadia. ■
Termiaona en dlaot une ancodote que M. Peignot n'a peint
rappevlée et qae nooa troaTons dans les Pensées^ remofi/mës ei
oàtervaiicMSi de Voltaire (Paria, Bavba, t80») : Un curé, qoe
ses pormssîena awent yM^ disait dans son prône t Allez, Je-
MBS Chtisl a été bien sot de momir poar des cavailies comme
Un aaàre joar je ferai gaslgaes empronts à de pmttreox ser*
moaaairos ; M« PeigMt paroit^ne pas les avoir feuilletés ; j'en
conclus qae dopais deox cents ans persomie ne ka a hs, si ce
n'est mot; c'est nn petit avantage qae, sans doute, l'on ne m^en*
viera point. « G. B.
CORRECTIONS TYPOGRAPHIQUES.
Autant qu'il m'en souyient, le lyrique Le Brun n'étoit pas
d'on naturel* endurant. H se plaignoit avec plus on moins de
raison d'un imprimeur qui lui avoit estropié
Trois vers dans un quatrain.
C'éioit beaucoup assurément si la plainte étoit fondée.
On assure que Robert Estienne exposoit devant sa maison les
épreuves des ouvrages importans dont l'impression se faisoft
dans ses ateliers, et qu'il récompensoit les personnes qui lui
présenioieat des correcsions incentestables. C'était on moyen
d'arriver de plus près à cette perfection qu'il n'est guère pos-
>sible dPatteindrew An reste» il faut avoir fait gémir h presse
po«r apprécier la désolation amère et durable qtii natt à l'as-
pect d'une faute échappée à Tœil et à l'attention «des correc-
teurs. jH. Crapelet qui, en 18S7, nous a prouvé de nouveau
(Etudes sur la Typographie) qu'il est digne
D'érrù'r avre tuçcès dans Tart doAl il est mailrr,
i
I
63â BULLETIN DtJ «IBLIOPBILK.
raconie dans ce'savaui et carieax ouvrage ane anecdote qui
JQStiAe ceqne je viens d'avancer. « Je n'oublierai jamais, dit-il
page 233, l'état d*agitation dans lequel je vis un jour mon
\)ère, Charles Crapelet, tenant une bonne feuiUe dans ses
m&ins , pâle, tremblant, froissant par un mouvement oonvukif
cette feuille entre ses doigts. Il venoit d'apercevoir le* mot
Pénélope imprimé Péiénope, et c'était dans la première feuille
d'on Télémaqae, l'un des premiers livres de biUiothèque qu'il
imprinloit... Et cette feuille avoit' été lue trois fois avant de
passer sous ses yeux, et il Tavoit lue et relue encore.. Cette
faute l'atterra. Peu s'en fallut que de ce jour il ne renonçât
à l'imprimerie. • Ce qui, quoi qu'en dise modeatement aon
fils, eût été uirgrand malheur, qui nous eût privés non seule-
ment de plusieurs excellentes éditions, mais aussi sans doute
des beaux travaux soit typographiques^ soit littéraires et histo-
riques, de Tauteur des Etudes sur la Typographie.
Malgré leurs plaintes, il est hors de doute que plusieurs au-
teurs doivent s'attribuer les erreurs da typographie, ou même
les fautes ortliographiques qui déparent quelques ouvrages. Qui
croiroit que Voltaire, qui a si soigneusement corrigé son admi-
rable Henriade, y ait laissé subsister une faute d'orthographe
qu'il étoit facile d'éviter et qu'il aoroit corrigée s'il l'avoit re-
marquée ? Il dit dans le septième chant de ce poëme (vers 307) :
Retranche/, ô mon Dieu, des jours de ce grand roi
Ces jours infortunés qui l^éloignent de toi!
H est évident que retranche^ étant à l'impératif, doit être
écrit sans 5, ei qu'alors le vers auroit été incomplet ; mais qu'on
potivoit aisément dire :
Retranche, Dieu puissant
L« célèbre Pierre Didot, qui apporta à sa première publica-
tion de petits stéréotypes {le Virgile in- 18) tant de aolns et
d'exactitude^ ne put toutefois la donner tout-à-fait irréprocha-
ble. Dans la dixième Eglogoe il oublia lin mot qui mutila un
vers (le mot illum) ; il imprima :
lUum utiam Jaun, etiam flevére myrics}
Il fallait: .
Illum etiam lauri, illum ctiam fle^ére myricœ.
BULLETIN DU BIBLIOPUILE. 633
Roaget de Lisle qai, à Strasboorg, le jour de la proclamation
tle la guerre (en mai 1792), composa ce Chant des C!onibats aa-
qoel, dansle mois d'Auguste sniTant, les Parisiens donnèrent le
titre de UarsefUaise, parce qne les fédérés de Marseille le chan-
tèrent snr leurs places publiques. Rouget de Lisle ne s'étoit pas
aperçu» dans l'enthousiasme de cette brillante improvisation,
d'une faute de yersification qui s'est reproduite dans presque
toutes les éditions de son meilleur ouvrage. 11 terminoit son in-
vocation à la liberté par ces deux vers :
Que tes eoneniis expirans
Foient ton triomphe et notre gloire i
Cette triphtongueoien/ ne se tolérant pour les vers que dans
le verbe soient. Rouget de Lisle fit la correction suivante» qui a
d'ailleurs l'avantage de donner plus de mouvement à sa pensée :
Bans, te» ennemis expirans
Vois ton triomphe et notre gloire i
Comme Le Brun, notre illustre Béranger n'a pas échappé aux
bévues typographiques. Croiroit-on qu'on lit» dans les nom-
breuses réimpressions de ses poëmes, toujours la même faute
qu'il n'avoit pas commise lui dans les copies autographes de son
Marquis de Carabas :
Anmdniers, châtelains,
Vassaux, TSTasseurs et ▼ilaina f....
Les imprimeuirs n'ont cessé de défigurer en vavassaux (mot
barbare qui ne signifie rien) lesvavassenrs qui, comme on sait,
étaient des arrière-vassaux de noblesse inférieure, ou plus ré-
cemroent des sergens ou huissiers attachés aux vavassories.
Au nom de la langue et de la poésie, nous prenons humble-
ment la liberté grande de supplier messieurs les successeurs de
Guttemberg dont on vient de célébrer une belle fête, de veiller
à ce que de telles incorrections ne se reproduisent pas. Notre
prière sera d'autant mieux entendue et exaucée que jamdis la
tjpographie parisienne ne compta plus d'hommes'illnstres.et ne
publia de plus beaux ouvrages qu'à l'époque heureuse où nous
vivons.
Louis DU Bois.
\
artétés ^t6rtOjf(ipÇt({tte$.
(Suite des notes extraites Un eiktalogve raisoMiéée U coUbcUod
d'un amateur.)
La Magdeleine au désert de la Sainte Baume, par le P. Pierre
de Saint Loab. Lyon, 1694, iii-12. 214 pa^.
Ce poëme lidieale a plus d'une fois attiré Tattention des bi-
bliographes. Voici quelques passages que nous choisissons
conune n'étant pas transcrits aiUenrs. Uautenr parle des larmes
d« Madeleine ; il décrit :
« Et les eaux de ms feux, et les feux de ses etux. »
Charmante antithèse à laquelle il ajoute spiritoeUemeot :
« Aussi bien tant de pleurs dont elle eflei prodigue
Font juger que ses yeux n*ont ni bond« ni digue.
Tout verse pour éteindre un tel embrasement»
Et ce beau pot li feu fait tout le larement. »
Aussitôt que Madeleine a reçu le coup de la grâce, voyex'la
^gir; elle
« Verse, reuTerse» abbat, brûle« brise, dé&it,
ParlumSy glaces, tableaux, poulets, tables, atûfets,
Céruses, Tcrmeillons, tarayoles, toilette»
Fard, pommades, onguents, bijoux, gands, cassolettes. »
Cette énumération remplit encore douze vers ; la zélée pé-
nitente r
« Foulet écrase, détruit, jette, décbîre, rompt.
Tout ce qu'elle rencontre, et rien ne Tinterrompt. »
Ses austérités détruisent bientôt tous ses charmes; jngec-en
par:
« Sa bouche autrefois de corail
Et maintenant d*ébèneest faîte en soupirail. >
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. G95
Ifidiq«oD9 ane descriptioD du lever de l'aurore ; îl n'y a rien
de pareil dans Virgile ou le Tasse :
« Mon cœur tressailtoit d'aise à l'aspect qui le touche,
Adflttfaiil cotle fille au sortir de se eouehe,
Dans son dos habillé de rouge cramoisi,
Ou de jaune doré que son père a choisi.
Arec sa coéfe d'or et sa jupe éclatante,
Api^ a^oir tenu toat le monde en attente. »
Le bon père donne aux joueurs le conseil de se fouetter ; nons
doutons qn'ils profitent de cet avis.
« Renoncez à carreaui, à fleurs, à cœurs, à piques.
Suivant de point en point ces deux suÎTans distiques :
Piquez-vous seulement de jouer au piquet,
A celui que j'entends qui se fait sans caquet^
J'entends que tous preniez parfois la discipline,
Et qu'arec ce heau jeu tous fassiez bonne miue. »
V9MWT de ce ckef-d'oBUvre nous apprend qq^îl y a travaind
neuf lois oeuf loois ; il eiiale sur sou compte une notice asses
piquaute de Vêbhé Jelard en forme de lettre adressée a» mar-
quis d' Ald>aif ; ell^ est en têt« de Védition de VSU^ub qu'a
donnée à Aii« eu 1827, in-S, le libraire Pentier.
Madaietac! porte malbeor asx poëtes qui veulent la èhanier.
En 1617, on imprima à Tournay une épopée qui porte son
uom^ due à la plume d^rni capucin, le fràre Rémi de Beauvais^
elle est tout aumt extravagante que l'œiikvre du père Pierre de
Saint Louis. Lés bibliophiles recherchent avidement ce bou-
quin rarQ et destiné sans doute à ne point être réimprimé.
L'on a vu de beaux exemplaires se payer 25 fr.. 50 c.» vente
Labedoyère, n. 620» et même 62 fr. 50 c, vente Pixéréconrt,
n. 725.
On peut dter, pour essayer de compléter la bibliographie de
Madeleine :
Durant, la Magdaliade, Tours, 1622, in-8; poème pitoya-
ble en cinq chants ; c^est cinq de trop.
G. B. Andreini, la Maddalena lasciya e pénitente^ azziona
dramatîca, Milano, 1652, in-8.
J. Balini, vita et de gesiis divœ Magdalenœy heroico car-
Triine Parisiis, 1 60 1 , in-8 ; l'auteur de ce poëme se
\
€36 BULLBTIN DU BIBUOPHILE.
donna la peine de le faire passer en françoisi et il fit
paroîlre sa yersion à Paris en 1607. Je ne crois pas
qa*il y ait beauconp d'exemples d'écrivains qoi se ren-
dent à eax-mémes le service de se traduire.
Ce seroit prendre nne peine inutile qn'indiqner tout an long
les titres des divers ouvrages qu'au xvu* siècle J. Desmarets»
N. Le Digne, César de Nostredame, François d'Arbaud, made-
moiselle Pascal, Louis le Laboureur et d'autres encore consacrè-
rent à la Madeleine^ tous ces gens-là crurent avoir écrit eu
vers, mais l'on se trompe souvent.
N. SasU. Opuscula Utieraria, Antoerpiœ, 1620, in-8.
Nous accorderons trois lignes à ce volume, parce qu'au mi-
lieu de vers latins qu'on ne lit plus, il renferme un traité qui
parof t avoir échappé au fécond et savant auteur des Recherches
crUU/ues sur la personne de Jésus-Christ eode Marie (G. Pei*
gnot); cette dissertation occupe les pag. 149-179 ; elle a pour
titre : De pulchritudine B. Mariœ F'irginis disceptatio çuodlt-
betica. Susius se déclare formellement pour la beauté de Marie :
il peut s'appuyer de l'autorité d'Albert-le-Grand, lequel a dit :
Habuit Maria summum et per/èctissimum in pulchritudine. Il
montre, d'après Nicéphore, saint E{>iphane, et autres docteurs,
qu' elle étoit fort brune (color tritueus sive subfuceus,)
G. B.
fSulUtin 4u iSiUioyiiilt,
n
CATAIiOeOB OB UVBB8 BABX8 BT GimiBUX«
urrréBATiJBB» D'auTOo»» etc., on
SE TRomnBirr a ul T.ra»AiBiK bb
«. TBGBBBIIBR^ VliAGB
m; UMTVBB,
!ۥ 12.
No 14.— Juin 1841.
992 Alouette (Fb. de V). Traité des nobles et des vertus
dont ils sont formés : leur charge, vocation^ rang et
degré ; des marques, généalogies et diverses espèces
d'iceus ', de l'Origine des fiefs et des armoiries ; avec
une histoire et description généalogique de la très an-
cienne maison de Couci et de ses alliances. Paris,
Guill, de La Noue^ 1577, in-4, vélin. Boniex. ^ 15 — »
993 Anselme (nE SAiNTB-llAaiE). Histoire généalogique et
chronologique de la maison royale de France, des
pairs, etc., etc. (continuée par Hon. Caille, augmentée
et publiée par les PP. Ange de Sainte-Rosalie et Sim-
plicien). Paris, 17.26-83, 9 vol. in-fol., v., gr. 175*-»
£xfiinpUiro arec quelques additions manuscrites sur papier â
part et les cartons. — Plusieurs blasons ont été coloriés. —
Il y a quelques taches de mouillure.
9.94 AuBAiB ET Henabb (d'). Pièces fugitives pour servir à
l'histoire de France, principalement dans le xvi* siè-
cle, avec dés notes historiques et géographiques (pu-
bliées par le marquis d'Aubais et Henard). Paris,
C haubert et Hérissant y 1759, 3 vol. in-4, v. m. 28 — »
Voyea sur cet intéressant ouvrage la notice insérée dans le
N* i3 du Bulletin. Mars iSS;.
46
638 BITIitKTllf DU BTBUOPBILB.
K
995 AunniT (Vibbbb)', conseiller du roy. Histoire ou Recveîl
des geatesy meyrs, âges et reg^nes deç roys de France,
leur couronnement et sépulture, le nom des reynes et
de leurs enfans.' Paris, Chastellain^, 1622, in-4, v. br^
16—
Cet ouvrage eoatleBt auêsi ub ItaTentaire des papes, hUto-
rieDs, îUoamft pawmgen i emmmM» les SttenemeDS et autres
choses remarqiuiWiNi aduimpiAl. f^ éhi^iMin siècle iusques à pré-
sent.— Ce lÎTre, peu CQMltl» pe^tétre consulté avec fruit, car il
contient des faits particuliers qui ne se trouTCnt pas ailleurs.
Babbbtbag. Voyez Dumont, Corps diplomatique.
896 BranxiEB (G.)- lAVie du très iUqOre martyr S. Quen^
tin y apôtre et patron du Vermandois. S, Quentin,
1767, in.l2. • 4--
891 9o0W(it {Q'^y tUsiQÎre d«t M. Q^Jlosqpfii stc Iqs trov-
Uoft ^v^p«« Ga U TÎUe de Tolose Vw 1 &62. Trad.
d^WAm qafm^ois., Imç^imk à. fçiose,^ 1 49 jfi» petit in-
i2j^ ^.. hr» -J?'o!r( rar« 12—»
998 PouGHET. l«»es iguna^es d'Ac|VÛtaine^ Pqicùer^^ 1 Q44, in*
fol. Bel exempl 48 — »
GaUct^ditM» ooaiient qm») Iml Awiatea d'AgwlMasikiaueqpf
4'ai^rei| fiwn r^ti^et^ % l^hi^fpic^di^ ?QiU)i»^ PWmowv %• et
portraVft* Voje% k N» % du QulleUn. FéTiiei; iS^p.
9à|i*CbunÉM» (Bnm.). Amiquo» UtotioDesy rm ^vîbw anti-
que momMiiontar ad hi^tori^mi mw]Kee*»lacis iihistran-
dani' niisi<iiiani édita. JngolHadii, 1iOft-M04, 6 vol.
îti-4, m. r., fit., tr. d. Aux armes de dé Thou. 180 — »
Ce bel exemplaire, comme tous les de Thou, contient fa ma-
tiém^^B plMÎMirs iorSatto ^ c|iaq«ai t akuna a y. oni tabaii mAna
^^^VW^^'^^'W^^^cetoiirf^gp, 4nnt.V9.tîii#«,ne fait pas
<îoî9^W9iW ^^^ riwi^«lnaQÇ| QAl çe^cndanls à!;% plua. iniéres-
^iintes pp^r Fhistov'e (W moyen-â^ ; -r de petites cUloniques
ktitaes, d'anciennes poésies, aas lettres^ des tIbs de saints, etc.
IQQQ GvMWI i^. lumCNlAif. m. i^aV Voy^ Qiap^urs sur le»
faits advenus en 1.5BT (N^* iQLtt).
«ULlBIlN DU BlflLtOPaiLK. €39
tOOi GeATAirtB» Saavbmia (Hio. ta). El Ingenioao hidalgo
4lotï Quichotte de la Mancha. Niieva ediciob corregida
por h féal acàdémia eapàùola. Madrid, ïbùttà^ 1780,
4 T0I.9 gr. in-4i fig. avant la lettre, ▼., gr« fil» tr. d.,
Mëiaùgée de eonleiirs, r«I. du pays. Bel ea?. 120— «
L'un des plus beaux livres publiés en tïspagne.
t002 CieBllôNia OPÊEA, CUiii d^eétu tamtaéhUtniSftXtA, studio
Joâ. Olitêti. PétUtii, CoigHùfd H GaèriH, It40-é2,
9 tôl. gr. iù.4, tfès bieu tél. en v. Bel ëx. 150—»
1005 GoLONiA (DammofiB bb). Jésuite. AniiquHca profanes
et sacrées de la ville de Lyon» avec quelques singu*
lariteai fem^rqUafalcfs, et deâ fiâtes. PûtU, L. Pascal^
.1701, in-4,6g 9—»
A u Ire édition , petit in-49^ v. br. fig. ..... 6-»»
1004 ComBLYN. Histoire de la vie et aetes mémorables de
Frédéric-Henry de Nassau prince d'Orange^ enrichie
d'un grand nombre de figures en taille-douce> trans*»
tatéé du flamand en fi^ançôis. AtMtefdant, i^iS, Itt-
foL, V. br 18—»
IfOfr GeMnai» (P.)« Bref discovf s el véritable de» ehti^s plvs
Hotablea arrimes au siège mémcftablè ck^la reilommee
^piye<fa Paris^ el 4efeabe d'îeeHe p«r le diAe de Ne-
mours» contré le tùj de Naviffe^. Imprimée è Paris^
1&90, petit in-8, demi*>rel, dos de v. « . 18 — »
Pièeerare et curieuse, dé ré<fîtfoii6rigihtf1«.t.a*MiitiJSretfsidn
tirétf 1 3b eMmj^Mreé 3—»
1006 G0VBTVIBB8 (lbs)^ bas et havt pays d'Âwergne, et les
procès-terbatx av long faicts par Ant. Auprat, pré-
sidedt à la cour de parlement; avgmentées d'une
table alphabétique des coustuihes locales à»& lieux qui
se régissent par le droit escrft ou par la coustume^
Mus les «égisnidha dé k justke el là text» dmà eïpé-
diiionsk Claitmmt, 1627, petit nh^, v. gr., » parues,
I vol, ... 12—*
I
V
540 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
^ 1007 Cymnjbi (P.). Clerici Aleriensis, de rebas corsiciSy li-*
bri lY, cou traduzione italiana da Gio. Carlo Gre-
gori. Parigi, Pihan de 'Là Forest, 1834, gr. in-S,
br* .' 65 — »
Cet ouTrage n'a été tiré qu'à un très petit nombre d'exemplaires
et non destiné au commerce.
1008 Desbois (Fr.^Alez la Ghenatb). Dictionnake de la
noblesse, contenant les généalogies des familles no-
bles de France. Paris, 1770-86, 15 vol. in-4, ▼. gr.
Bel exempt 350 — •
L'Abrégé de cet ouvrage en 7 vol. petit in-S, rel. . . 36 — »
1009 DfiVsRrrB. Histoire du comté de Ponthieu, de Mon-
treuil et de la ville d'Abbeville, avec la notice de
leurs hommes dignes de mémoire, ^^^evi/^^ 1767,
2 tom,, 1 vol. in-12, demi-rel., non rogné. 12 — »
,On a joint k cet exemplaire quatre pièces sur vblim, du xt«
siècle, relatives à la vilie d'Abberille.
1010 Dncoms ample et t^ès véritable, contenant les plus
mémorables faitz auenuz en Tannée 1587, tant
en Tarmée commandée par monsieur le duc de
Guyse, qu^en celle des huguenots conduite par le
duc de Bouillon, enuoyée par vn gentilhomme
irançois à la royne d'Angleterre (par le maréchal de
la Chastre). 1588, petit in-8, vélin. • . • 8 — •
1011 Doublet (F.-Jacques). Histoire de Tabbaye de Saint-
Denys en France contenant les anliquitez d'icelle,
les fondations, privilèges et prérogatives, ensemble
les tombeaux et épitaphes des roys, reynes, enfans de
France, et autres signalez personnages qui s'y trou*
uent jusques à présent. Paris, Jean de HevtjueviUe,
1625, in-4, v. gr 18 — »
1012 DinaoNT. Corps universel diplomatique du droit des
getis, ou recueil des traités de paix, d'alliance, etc.,
' faits en Europe depuis Charlemagne jusqu'à présent.
BULLETIN DU BIBUOPHILE. 641
par J. Dumont et J. Roussel* Amsterdam, 1726,
8 roi. in-fol. en 16 parties. -^ Histoire des an-
cietis traités jusqu'à Charlemagne. Amsterdam, 1739,
2to1. in-fol. Supplément au corps diploma-
tique, avec le cérémonial diplomatique des cours de
TEurope. Amsterdam, 1739, 5 vpl. in-fol. — His»
toire des traités de paix du xvi* siècle (par J.*Y.
de Saint-Prest). Amsterdam, 1125, 2toI. in-fol., vél.
Négociations secrètes touchant la paix de
Munster et d'Osnabrug. La Haye, 1724» 4 toI. in-fol.
Table générale, in*fol 550 — »
Exemplaire en grand papier.
3o Tolumes in-folio, rel. de Hollande.
1013 DmovsTiEB. Essai sur Phistoire de la Tille de Ghi-
non. Chinon, 1809, in-12y br., avec le plan de la
ville. 4—»
1014 DuFUY. Trait tez concernant THistoire de France; sça-
voir : la condamnation des templiers avec quelques
actes ; l'histoire dv schisme, les papes tenans le siège
en Avignon, et quelqves procez criminels (celui de
Jean 11, duc d^Alençon, 1458 el 1474 ; de Charles,
duc de Bourbon, oonnestable de France et de ses
complices, 1 523 ; d'Ovdart du Biez, mareschal de
France; et de Jacques de Coucy, çeigneur de Yeruin,
1549). Paris, Mat, Dupais, 1654, in-4, vélin. 9-^»
1015 FuHjjowT (J.-A.), architecte hydraulique. Canal de
Provence, ou canal d'Aix et de Marseille. Son^ utilité,
sa possibilité, sa nature ; avantages qui en revien-
dront; moyens employés pour en accélérer la réus-
site. Réponse aux principales difficultés qui ont été
proposées contre son exécution. Paris, 1750, in-8,
avec une carte, V. m., fil., tr. d. .... 4 — ».
tôt 6 GoDSFROY (Tobodobb). Le cérémonial de France, ou
description des cérémonies, rangs et séances obscr-
\ ...
Yé«a aux eouropHeinenf; eptr^ et enlerrçmens de»
rqjs ^\ reynes (ie Franiœ, et autres actçs et assem-
blées soleninels. ParU^ Pacgri, 1619» iurif Télin,
p'ufffi ions la marge *. . 14 — »
If^ditio^ 9fBk 4wiS voImp^» ÎB-fl^o D*a pfs fiiÂI perdre tout
riotér4t 4® celle-ci, mt on j trouTç lieauconp 4t ftit* <iui ne
Aont pS9 dans l'édition m«foUo. VoY* CaU^l. LeJ^er, p«g. 17,
l. 11.
tO 1 4 CfRJiviiB. TkMftupus aatiquitatnin gnseaniBi et roma-
namm, SS Vol. ÎDnfoI., ig., agitieet :
Thésaurus grœcanim antiquitatum^ congestus k
Jac. GronoTÎo. Lugd. Bat., 1697-1T02, 19 vol.
Thésaurus antiquitatnm romanarum, congestus k
i.-G. Gnevio. Traj n ad Bhemuinif I6M9 IS ^roh
NoTus Thésaurus antiquitatom romanarum, con-
gestus ab Alb. H. de Sallengre. i/agi^-^cmi.^ 1716^
3 TOl.
UiriusqiH^ Tbesaiari aiitk|uitatum gnoeanun et ro-
nanArum iiQva sufipknieDlak Jlo« Poleno. F'enetUs,.
1737» & ml.
Lexicon antiquitatum romanaruBiy auet. Sain. Pi-
tisco. LeavardiéBf ]719> 2 vol.
Ces 36 yol. sont reliés en v. m. uniforme. Superbe
exempt 900 — »
^ Grsgobi (Gio. Gablo). Fide CirqaBus.
toi 8 I&BTOQUB DE Francb. Dîverses brochure^ in-8, dont:
Trésor dePabbaye de Saint-Denis, 1749. — Avanta-
ges qu^offre l'étude simultanée de Fbbtoire et des
antiquités nationaleSy par Pesche» 1 835 . — Harangue
prononcée devant Charles YI. — Prinse de Lyon et
de Montbrifion par les Proleslans^ en 1&62. ->«• Obit-
quesdes rois de France^ cérémonies» etc., 1824. —
{
l
ÉMXBTUf »|j taiJMMM. M
Pépiti«-lè-Brttf ^ 1ê pape 2MlMft6, {Mf l'aMoé Guil-
l<ift, 1817^ -«- tétWe ifittéédtlili^lié B&r rèMgine de
RoI^rt-le-Fori» 1837) etc. . . ^ > ^ é 10—»
1019 fibaroiBB te!PARi8« Sept Tolumes et Ibrochurés, dont :
{telatioa du ««^8 de Paris oonire Henri de BourboD,
lM«i iwB. ^MéMoira eor hi pelloe m% k Jmridiction
dêë bfttitttens à Pttfië, JMif âïtiydl, 1829. <— Notice
sur Phôtel de Ctuny et sur lé palais des Thermes^
(par Ûassômmerard)» l8S4. — Essai historique sur
riiôlel4)ÎM de Paris» fM^ Aonémùéau éeLtt MdlM»
178T, eHu • . .
1020 Hbt(»hb bt HÉKiaonuM de l^Àcadémîè des inscriptioDS
¥i Mhis-letims» de 17«IUI?9S< ëàrm mpt^ r0yétè^
ml A 808 1 SO toi, iii«4 4 -- J^iA^n ^ÙML des ou-
vragé oomMiift datift tt MUMll^ put de PAverdy.
PdH'li 1791, ifli-i. ^ Lett 51 vol. ti ftliîiGRnne. jffe(
«MMiyt»/ 550-—»^
1021 HisToma LnmÉaanif db ut Fumib (plir D« Ritet, D.
Taillandier, Daunou, Pastoret et autres). Paris, 178S
et sniv.y ^9 vol. in-4, mar. r., fil., tr. d. Bel exem^
pUtlte « 4 . « .r « . 6d&^»
lèi 1 à prèttSeA tôI. alicîéfilie fèl. , CTt lél tûtd, ti à 19 paHki*
1 032 HnroBiA aUquot nostri sœculi asartyrum (ÀB^gliiD) cùm
pia tiun lectu jucunda, nuno denno typis excusa. Bur*
gû^ 1683, in-8, vélin '. . 12— •.
1023 HonpiNQii» (Théoda). De Insignium» siyo armorum
prisco et noTo jure tractatTS jvridioo*,historico-philo-
logicui t bk <pio dtgnitacb HMHtli» H^ft^r fênStÈà-^
- Um, ittpQfifllla,r fegia» ete.^ MaiitviD» Imomiéoi, ciTi-
tattttt imperkliM), etc., MÉtjgfnMi Inraesifae appel-
lationes vari», descriplioMS| gfften* etis 9 ex sacro
bibliorum codice, jifre eanonico, oie. , smmo studio
644 BDLLCnlf DU BIBLIOPHILB.
tel labore erountur, disculiuntur et enodantur. No^
riberga, Wol^ang,^ 1642, m»fol. ▼. ant., aux armes de
de Thou. Bel exempt. ........ — »
Cet ouvrage, dont nous abrégeons le plus possU>le le titre, con-
tient une foule de traités sur la jurisprudence des armoiries, leurs
deseriptionsy origines, causes, la manière de les conférer, de les
, aequérir^sur les marques de noblesse chez les anciens, etc.; tou-
tes les dissertations sont appuyées de citations prises dans les
meilleurs auteurs. — C'est un livre des plus intéressans pour
ceux qui s^occupent^ dé généalogie et d'art héraldique.
1024 HosBBB (d*) pbhb et jD'HoasR m SiuGBnr nu. Armoriai
général de France. Paris, 1733-1768» 10 vol. in-fol.
fig. Exempt, tout neuf. — »
1021^ JoDffvnxB (JeAN bum db). Histoire de Saint-Lovysr
aenvième du nom> roy de France, enrichie de nou-
velles observations et dissertations historiques, avec
lesétablissemens de saint Lovys^ le conseil de Pierre
de Fontaines et plusieurs autres pièces tirées des ma-
nuscrits par Ch. Dufresne, sieur du Gange. Paris,
Cramoisy, 1668, in-fol., portrait, v. br. . . Ah — »
Edition la plus recbercbée et qui devient de plus en plus rarew
1026 LbBbassbuii. Histoire civile et ecclésiastique du comté
d'EvreuXy où l'on voit tout ce qui s'est 'passé depuis
la fondation de la monarchie, tant par rapport aux
rois de France qu'aux anciens ducs de Normandie et
aux rois d'Angleterre. Parisy Fr.Barrois, 1722, in-4,
mar. r.,^l.| tr. d., aux armes. Bel exempt. . 25 — »
Au li-e exemplaire en V. f., fil i4 — •
Lb Fsvbe db SjJBrr-llARc. f^oy. Rivet (dom). -r»
1027 Im Saob. Gilblas de Santillane, précédé d'une notice
historique et littéraire, par H. Patin. Paris^ fVerdet
etLequien fils, 1829, 4 vol. in-32, fig. avant la lettre,
mar. citr.j dent., tr. d. 20 — »
EseroplaiiT sur papier de cbinc.
1
BULLBTIN DU BIBLIOPBILE
645
1028 LsKOMAY (Jacoum m). Mémoires de la ville de Douiv
dau. Paris, B. Martin, 1624, pet. in-8, vél. • 9 — •
1029 MAflsuxoif. Œuvres complètes. Paris, 1821^ 15 vol.
iQ«8, pap. vél., V. bl., fers à froid, tr. d. Bel exempt,
relié par Tkouvenin . 86 — »
Mbhard. Foy. Aubais (d')etMeiiard.
1030 MnfssTBiKB (Cl.-Fr.}; Eloge historique de la ville de
Lyon, et sa grandeur consulaire sous les Romàtns et
sous nos rois. Lyon, Çoral, 16689 in-4y v. b. 15 — »
Cet ouvrage contient , outre l'hisloîre de la Tille , les noms
des familles nobles' du Ljonnois, avec leurs armes et blasons.
1031 MoNiVAUGON (doit Bbbiv. db). L'antiquité expliquée (en
françois et en latin)» et représentée en figures. Paris,
1129, 5 tom. en 10 vol. in-fol. — Supplément. Paris,
1724^ 5 vol. in-fol. à Çg. — Les 15 vol. en grand pa-
pier, rel. en v.'m. uniforme. 280—»
1032 Les monumens de la monarehie françoise,
avec les figures de chaque règne que l'injure du temps
a épargnées (eu latin et en françois). Paris, 1729-33,
5 vol. iu-fol.f ûg., V. gr. Bel exemplaire en gr« pap.
425—»
»
OuvETUB (Jos.). f^ide Ciceronis opéra.
1033 Vabqobêk (EsTumnc). Les recherches de la France,
édition augmentée de plusieurs beaui passages et de
dix chapitres. Paris, Sannius, 1617, in-é, vél. 10 — •
Edition où se trouve un {«ortrait d'EstiennePasquier, graré par
Th. de Gcu.
_ _ •
ton Pblktibb (Jaqcbb) du Mans. OËuvres poétiques inti-*
tuiez : Louanges avec quelques autres écriz du même
auteur encores non publiez. Paris, Bob. Coulombel,
à l^anseigne d'AldCf 1581, in-4, vélin. Bel ex, 36 — »
Erlition rare.
646 BOLLBTIM DU MBLIOMllUt.
103S Fbbscv {inAU'^AXfL). IfimciiM dm Vandobi divisés «n
trois parties. La premièfe est àè kfOT origine» pure
croyance et persécations qà'iis ont souiTert par toute
rEdrope« par l'espace dç plus de 450 ans. La seconde
contient l'histoire des Yaudois, appelles Albij;eois. La
troisième est touchant la doctrine et discipline qu'ils
ont eu oommuM «ntr'eux, et la réfutation de la
doctrine de leurs adversaires. Genève, P. et J. Chouet^
1619, I toi. pet. in-8. vél 15 — •
Oumge peu connu.
f036 pFEmBL. Ilouvet abrégé chronologique de l'histoire
et du droit public d*Allemaguë. Paris, Delalain,
, 1776» 2 YoU in*4y v.j.yfilé 24 — »
PoLEitcs (Jo.). J^îc/eGrœvius.
1087 PoNTcs Hbotebus DEUPinljé. Veteris' àc novi Belgii
historia; in qua ejus antiqUarum proviûôlsrum no-
minal fluminay fontes, decursus et ostia describuntur.
Antuerpia, 1605) in-4, vël 10 — •
1038 PopuxiNiEBE (db Iia). L'amiral de France. Et par oc-
casion, de celui des autres nations, tant vieiles que
nouuelles. Paris, Th. Perler^ 1584, in-4, t. h. Un peu
mouillém . • • . 4 ' 10 — »
1039 PoBTBAiTS (5S) des grands msÂMW 4é V<9tàtt àt saina
Jean de Hterusalem; avec an abrtgé de lem vies et
faits plus mémorables, in4blio, denri^reliure, dos
dev. f. 12—»
1040 Rabelais. Œuvres complètes. Edition publiée par Es-
mangart et Eloi Johanne\a. Paris, /idée Bidot, 18S3.
9 vol. in-8, pap. tél., fig.,. d. mAr. t., n. t. 185 — »
Exemplaira en grand papier, arec tcois suites de figures tou-
tes avant la lettre, les eaux-fortes sur papier de Chine et papier
hlanc.
BOU.inif DU BlBtlOraiLK; M7
t04i tbmumAMD. Choix des poésies originalM des trouba-
dours, précédé de Preuves historiques de rancienneté
de la langue romane ; de Recherches sur l'origine et
la formation de cette langue et des élémens de sa
grammaire avant Tan 1000 ; de la Grammaire de la
langue des troubadours» les cours d'amour,, etc.» etc.
Paris, F. Didot , 1816, 6 vol. iii-8 , belle rel.»
devenu rare 166— i.
Broché, le même prix.
1043 Rbchbhchbs sur les fleurs de lis, et sur hs villes, les
maisons et les familles qui portent des fleurs de lis
dans leurs armes» par le président de N...» membre
de l'Académie des Inscriptions et belles-lettres, in-^
fol., dami-rel. 48 — »
Gurifiux MANUSCRIT inédit ik 37a pages.
1048 Rbobbil »b UMVBBSBa Poésiss (latines et françoises) sur
le trospas de Henry le Grand et sur le sacre de
Louis XIIL^ Dédié à la royne, mère du roy, par G.
du Peyrat. ParU. Rob. Etieume, 16 M, in-4, deini-rel.
dos de mar, r 1 2—»
Avec un tià» beau portiidd de Catherine de MMicia, gravé en
pied..
1044 Relation DU SDBOB db Metz en 1444, par Charles YIl
et René d^Anjou, publiée sur les documens originaux
par MM. de Saulcy et Ruguenin aîné. Metz, L. Trou-
bat, 1835, gr. in-8, cartes etfig. br. . . . 6—»
1045 RivBT (dov). Bénédictin. Nécrologe de Pabbaîe de
Notre-Dame de Pôrt-Royal des Champs, qui contient
les éloges historiques des fondateurs et bienfaiteurs
de ce monastère, et des autres personnes de distinct
tion qui l'ont obligé, honoré par la profession mo-^
nastiqne, etc. Amst., 1723. — Supplément par Le
Fèvre de Saint-Marc. 1785, 2 vol. in-4, t. br. 25—%
RouasBx (J.). Voyez Dumonti Corps diplomatique.
648 BULLRTIN DU DIBLIOPHILE.
1046 SAUfT-Ainnav (J[ban db). Histoire Esclésiastique de la
Tille de Lyon, ancienne et moderne. Lyon, Corail
1668, in-fol., vélin 24—.
Saint-Pbest (J.-Y.). Voyez Dumont, Corps diploma-
tique.
SAixEir6BB(ALB.-II. db). Vide Graevius .
1047 Sby86el (Cl. db). La Grand' Monarchie de France.
ÀTec la loy salicque, qui est la première et principale
loy des Françoys. Paris, Galiot du Pri, 1558, petit
in-12, demi-rel.y dos demar 15^»
1048 SiBERT (Gaotibr db). Variations de là monarchie fran-
çoiscy dans son gouvernement politique, civil et mi-
litaire, avec Texamen des causes qui les ont produi-
tes : ou Histoire du gouvernement de France, depuis
Clovis jusqu'à la mort de Louis XIV ; divisée en neuf
époques. Partie Saillant, 1765, 4 vol. in-l2y v. éc.
. . K 10—»
• 1049 SiDomi» (Caius Soujits Apolldiabis). Opéra, cuni
commentariis et indicibus. Parisiis, ex offic. Planti--
niana, 1599, in-4, vélin, (mouillé). . . . 8 — ■
1050 SuoN. Supplément aux Mémoires de Thistoive civile
et ecclésiastique du Beauvoisis, d'Ant. Loisel et de
P. Louvet, avec le Nobiliaire de cette province. Pa^
ris, 1704, in- 12, v. , . . .... 4 — »
105 1 SracTT^JosBra). Angleterre ancienne» ou Tableau des
mœurs, usages, armes, habillemens, etc. des anciens
habitans de l'Angleterre, c'est-à-dire des anciens
Bretons, des Anglo-Saxons, des Danois et des Nor-
mands (trad. de Tangl. par Boulard). Paris, Maradan^
1789, 2^tom., 1 vol. in-4, avec 67 pi., rel. . 18—»
Les figures qui forment le tome II de cet ouTra|pe représentent
les jeui, costumes, les meubles des habitans, etc., de la TÎeîUe
Anglclerre... Cest un lÎTre plus cuiicuz que connu.
BinXCTlIf DU BlBUOPfllLB. 649
1052 TBUAifi (Jag.-Aug.). Historiartun sui temporis libri
cuxYiii, abanno 1543-1607. Londini, Sam Buckley,
1733, 7to1. in-foL» V. ant 7^ — »
1053 TvBQvois (Laubens). L'Empire françois ot l'histoire
des conqvestes des royaumes et provinces dont il est
composée leurs demembremens et leur réunion à la
couronne, avec les cartes généalogiques de la maison
. royale^ etc., etc. Orléans, 1651, in-foi;, y. hr. 18 — »
LÎTre flarant, plein de rechercbea curieuses, et d'un grand
secours pour les traTailleurs, parce qu'il en représente beaucoup
d'autres qu'on n'a pas toujours à sa portée. C'est principalement
une histoire géographique de la France et des Tariaiions territo-
riales de la monarchie, depuis son origine jusqu'au temps de
l'auteur.
1054 Ubsins (Jean Iuvbnal des). Histoire de Charles Y! ,
roy de France, et des choses mémorables aduenQes
de son règne, dès Tan 1380 jusques en l'an 1422,
mise en lumière par Th. Godefroy . Paris, A. Pacard^
16'44, in-4, mar. t.y rel. du temps. . . . 18 — o
Aut. hlst. de Charles Vf. Paris, 1653.
Hist. de Charles VIL /£^. 1661 .
Hist. de Charles VIIl. Id. 1684.
3 Tol. in-fol., ▼. br. — Ensemble. . . . 45 — «
1055 VvLSON DE LA CoLOMBiÈBE. Le vray théâtre d'honneur
et de chevalerie, ou le Miroir historique de la no-
blesse. Paris, 1648, 2 vol. in-fol., fig., v. f. Bel exempt.
60—.
Science héroïque par le même. 1644, 1 vol.
in-f., V. f., gr. pap. (avec env. de l'auteur). 48 — »
Exemplaire en petit papier 3o— •
<5d lOUinni mj siiuomtB.
PUBLICATIONS NOVVBLLES.
^ 1066 AmDmvwB lôstoriqoeft et KtcéniirM du nord de la
France et do mîdî de ki Belgique , par MH. Aimé
Leroy et Anhnr Diaaax. f^omr. série, lome 3, pre*
ndère Iît.
1051 Ddiaux (Asthub). Habitudes convÎTiales et bachiques
de la Flandre. VaUaciemes, 1840, in-8. . 2 — SO
1068 DuGHBSini (aîné). Notice des estampes exposées à la
BiUiothèque Royale, formant un aperçu historique
dts produits de la gravure arec des redierehes sur
^origine, Faccroissemenc et la dîspositioii méthodi*
que du cabinet des estampes, 3* éd.,. 1837, iii-4«. —4»
Las artistes et les treyailîears sivent bon gré à Bf. Duchesne
de leor sToir fah connottre <iàns sa nefioe aon sealeaient tiMites
tes ricbassaa, PorigiAe el la distributîoiidtt cabineft des estsmpes;
mais aussi d'aroir donné, de chaque gravure, une description
eiacte, u» jagemeoi impartial et juate, qai les gnkla arec sâreté
dans le cbois dea sujets et la connoîssance des épreuTes.
1069 Floqubt. Hi&loiredu parlemenrde Normandie, tome
3. Rouen, 1841 6—
Ce troinime ^uma coniîtaft Vliîatoîsc d« parbawai de Nd»^
nandia saua kis règnes de Charles lX,iianri HI, el Henri lY.
HMO KsTOoar MF BnusY abrégée dans f élbge pmiégyrique
de la ville de Bourges, par le P. Philippe Labbe.
(Réimpression). — Leitres inédites de rois de France
(relatives à la ville de Bourges)! Notice historique sur
l'ancien hàtel-de-ville de Bourges. Bourges, Ver^
meil^ 1840, in-8, avec un plan de la tilfe et de ses
''faubourgs, ch une gravure représentant l'église. 1 — 50
Jolie publication faite à Bourges, imprimée sur papier collé.
BULUmN MJ VBUOPBILB. ^ 651
1061 M^msT (F«AiiG«Q!im)k Histoire des guerres civiles,
^dlitiqiieeetreUfîmiseftdaBslesiiKHiuigaQs da Velay,
pendaqt le xvi« siècle. Paris, 1841, gr. in-8. 7—»
1Q62 KAtfnT (FiUNGisQim)* pisloirede liw Langue romane
(roman provençal). Pari>> 1840, in-8*. . . 6 — »
Voici Tenir encore un ebampion en faTeur de U belle lan^e
d'oc, — encore an wirrage deatiné è propager la eannaiaaanee et
ia gôèl da cette bngse m eipieanve^ û naïve et a» deuce.
Ia IraTaîl du ^L Mandat est àniaé en deux partiel : dans la
pranîère^ ayrét c^uelqiuaa considéraiions générales sur l'état des
îdioroes au temps de Céaar, Tauteur suit pas à pas cbaque mou-
▼ement qui résulte de la fusion des langues ibérienne, espagnole,
grecque, latine, gauloise, écossaise^ irlandaisa et belge, fusion
d^oà sortit la langue romane et ses divers dlafectns; vient eifsuTte
IMpoqu» des eroisadea et de ta^cbcTaferie qui enf use ai grande
influence sur la langue méridionale. — Quelques moreesus de
)>oé8Îc (le cette époque cbetaleresque ceaduisen» Fauteur à parier
éiï sgrstèaM ^jeétifue et daspaésias deaManvea danft n'inspirèrent
les tronbadounu -— La deuxième partiç e^aansasiéa à la litté-
rature, à rhistoire des troubadours et jongleurs, à Tezamen des
mystères et des fêtes des zi*, xiiS xin« et xiy® siècles; mais la
partie la plus intéressante est, sans contredit, un cboixdes dif-
férens genres de poésie romane, la tanson, la sirrente, la pastou-
relle, la sixtine, l'aubade, etc. Cet ouTrage, que nous recomman-
dons à l'attention des philologues, est terminé par une^iistoire
* et une analyse des diiîérens îdioiKs de la France.
1063 Mabtohnb (db). Analyse du Roman de dame Aye la
beHe d^Avignon. {mss^ de la Bib* R.) estraît du tome
XV des mémoires des antiquaires de France. Bro-
chure in-8 de 37 pages. Tiré à très petit nombre. 2 — a
1064 MojvnoL (Amanb-Albxis). Les François pour la pre-
mière fois dans l'histoire de France ou poétique de
rhistoire des divers états. Paris, 184 h in-12. 2 — »
1065 PkiGHOT (G.). Catalogue d'une partie des Uvres com- '
posant la Bibliothèque des ducs de Bourgogne au
xT« siècle ; deuxième édition, revue et augmentée du
catalogue de la Bibliothèque des Dominicains de
63S BULLETIN DU BIBLIOFHaE.
Dijon» rédigé en 1307 avec détails historiques,
philologiques et bibliographiqaes. Dijcn, 1841 , in-S.
• • • ••■•••••*• 4>^B
1066 Peignot (G.) Prédicatoriaua. Ex. en papier vergé
collé 7—50
1067 Philipfs (am Thomas), Baronnet. Catalogne. des ma-
nuscrits de la bibliothèque de Lille, dressé en 1828,
publié avec additions et corrections, par H. Arthur
Dinaux. VaUnciennes, 1840, in-8, pap. vélin. 2 — 50
Tiré seulement à 5o exemplaires.
1068 Pdbbs (Hvivbi). Petites histoires des communes de
l'arrondissement de Saint-Omer. lÀUet 1840. 2—»
1069 — ^ — Gataumsve des maonscrits de la bibliothèque de
Saint-Omer, concernant l'histoire de France. LdU,
1840, in.8 2— .
ERRA TA.
En parlant de la collection de portraits de MM, Debure, nous aronadit
qu*elle se composoit de 7,000 portraits, c^st 70,000 que nous aurions dû
mettre.
/
BULLETIN
DU BIBLIOPHILE,
PUBLIÉ PAR TECHENER,
80VS LA DlftlCTIOIl
Di MM. Ch. Nodibr kt Paulin Paris ,
AYEC Ll CATAUNSUB RAISONNlf DBS
LIYRB8 DB L'iEDirBUR.
• t
N<* 16. Juillet.
QUATRIÈME SËUE.
PARIS,
TBCHBNBR. EDlTBim, PLACE DE LA COLOItlfADE DO LOUTRE,
HXI.
1841.
Notices contenues dans le quinzième numéro du Bulletin
du Bibliophile , i* série.
Notice sur le Moyen de Parvenir, par M. P.-L. (Biblio-
phile Jacob)* 655
Mélanges. — Lettres de A. -A. Barbier. 674
Variétés bibliographiques. 676
\ I
f^MIMniB MAULDB Wt BBNOU,
aiMBailloal.Selll.
\
NOTICE
SUR LE MOYEN DE PARVENIR.
Qoel est le véritable antenr de cet ouvrage ? Telle est la
question que l*histoire littéraire n'a pas encore résolue définiti-
vement.
Le aavant Bernard de La Mon noyé a fait sur ce sujet une dis-
sertation qui parut pour la première fois à la fin du Mena-
giana, et qui a été râmprimée depuis en tête de toutes les édi-
tions du M¥ de Parvenir. Dana-cette dissertation, moins
intéressante que d'autres de la même main, il soutient, sans le
prouver d'une manière irrécusable, que Beroalde de Verville
est bien réeUement l'auteur du Moyen de Parvenir, dans lequel,
dii«il, on recopmoù tfun bout à Paiare son siylè et son canictère.
L'opinion àto La Monnoye a été suivie par le père Niceron et
par tes bibliographes qui se sont occupés en passant du Moyen
de Parvenir^ A injustement négligé, sinon dédaigné, par les
ooumeatateurs. Mais depuis, la critique moderne a révisé et
cassé nombre 'd'aneiens jugémens en matière littéraire; on a
essayé d'enlever à Beroalde le seul titre qui l'empêche d^être
anjoiird'fam complèleraentoubliédemême que les romancière
et les akhiniiscies ses oontemporains : M. Charles Nodier, dont
l'avis est de si grand poids dans toutes les choses d'érudition et
de goût, a regardé comme impossible que Béroaldé ait composé
le Moyéh dô Ptm^nir^ et il ne parrott pas très éloigné de dentier
C0t ouvrage à Beiiri Estienne.
o Je me contenterai» dit-il, d'un seul raisonnement qui en
vaut mille. L'auteur du' Moyen de Parvenir est un des écrivains
les plus vib, les plus variés, les plua originaux, les plus piquans
de notre vieille langue, un des hommes qui en ont k mieux connu
l'esprit et les ressources, et, par-dessus tout, un conteur inimi-
47
^
666 BULLCnN DU ^BIBLIOPttlLR.
«
table: cinquante ans ploa tôt» ce seroit Desperiers; cent ans
plus tard, ce seroit La Fontaine, on an moins La Monnoye Ini-
même. Beroalde, de VerTille est le plus lourd, le plus diffus, le
plus languissant, le plus ennuyeux des prosateurs de son épo-
que, même dans quelques sujets heureux où son imagination
paroit être à l'aise (1). »
M. Charles Nodier a, dit-on, rasseryblé, dans ce langage si
entraînant et si persuasif que nous lui envions, les preuves né-
cessaires pour démontrer que le Moyen de Parvenir est Tcenvre
de Henri Estienne, l'auteur du Thésaurus lingtue grœae et de
V Apologie pour Hérodote : Dieu mo garde d'arrâter à sa nais-
*sanc6 un de ces brillans paradoxes que M. Cbariies Nodier sait
nous faire préférer à îles vérités, même incontestables, aux-
quelles il n'a pas prêté les charmes de son esprit et de 8on.8tyle !
mais j'ai bien de la peine à croire que le réformé Henri Estienne,
qu'on nomnioit pourtant, vers 1580, le Paniagruelde Genève
et le prince des etàéiites (2), ail attaque la Réforme avec pluh
d'acharnement que la ^ligion. catholique, les ministres protes-
tans avec plus de fureur que les moines et les prêtres papistes;
j'ai peine à croire que Henri Estienne, qui, dans son Apologie
pour Hérodote^ écrite à l'âge de quarante ans, avoit mis ds la
décence même dans des récits obscènes, ait perdu toute pudeur
dans sa vieillesse, au point de rapiasser curiensemeftt ce qu'il y
a de plus sale et de plus licencieux dans la languefraoçoise ; j'ai
peine à croire que Henri Estienne ait eu si peu de respect pouf
la mémoire illustre et intacte de son père Robert, que d'oser le
nommer et le mettre en scène au milieu des impuretés et des
blasphèmes du Moyen de Pat venir ; y bï peine à croire enfin,
que Henri Estienne, mort en 1598, ail iait allusion,. dans un de
ses écrits, à des faits qui se sont évidemment passés dans les
premières annéesdu xvii* siècle ^3).
L'origine de cf singulier livre, intitulé le Moyen de Parvenir,
comme pour détourner les censures de la Sorbonne et du Parle*
(i) Catalogue de la bibliothèque de M. G» de Pixeréeouri^ vrec des
notes de MH. Charles Nodîer et Paul Lacroix» p. 193.
(a) Senebier, BitMre Uttéraêre de Genh)e, 1. 1, p. 364.
^ (3) Voyei ohap. liztiii , lxxxv et xoiv de notre édîtîoir du Mvyw de
Parvenir,
BnLLRTlN OC BIRL10PHILB. 657
meut, esL assev inconnue el assez mystérieuse, pour que l'on
puisse chercher à l'expliquer par des conjectures et des induc-
tions raîsonnées. Voici la supposition que je mettrai en avant
et que je me flalte d'entonrer de quelques probabilités, à défaut
de preuves évidentes et matérielles.
« On avoit attribué à Rabelais certains livres infimes qui
n'éloieut pas de lui ou qui lui a voient été dérobés entre ses ma-
nuscrits, ainsi que les fragmens du IV** livre qu'on publia sans
son aveu (en 1647). 11 prolesta toujours contre ces publications
furtiveSy en déclarant que le Gargantua el le Pantagruel éioient
bien à lui : Je le tUSf pource que méchaniement on nCen a sup^
posé aucuns faux et infimes (1). »
Quels étoient sa livres faux et infimes, imprimés sous son
nom ou colportés manuscrits à la cour ?
« On a mis au jour , dit Martial Roger de limoges dans
ses lettres latines inédites, deux livres de iMdanistées et d*Ira-
distées, dont j'oserois à peine prononcer les terribles noms, car
ils sont sortis de l'imagination d'un hérétique {ex cerebro satur*
nino). On assure que Rabelais en est l'auteur (2). »
Ne reoonn<^-on pas le Moyen de Parvenir dans ces coupa-
bles jeux d'esprit [nefanda ludicra)^ qui offroient sans doute un
mélange de l'obscénité de Lucien et de l'athéisme d'Epicure ?
Ces livres de Lucinnistées et d*Icadistéès, n'étoient*ce pas des
espèces d'orgies, semblables aux Jcades ou fêtes d*Epicnre, dans
lesquelles on pouvoit tout faire et tout dire ? N'étoient-ce pas des
entretiens plus libres que les Dialogues des Morts de Lucien,
mais roulant comme ceux-ci sur la religion et la philosophie? Le
Mojfen de Parvenir n'est-ii pas un véritable dialogue des morts
à la manière de Lucien, une véritable orgie à la façon des ieades
épicuriennes.
L'auteur ou plutôt le rédacteur du Moyen de Parvenir semble
avouer lui-même que Rabelais n'y est pas étranger. • Ce livre,
dit-il, embrasse les mystères approuvés de toutes les sciences,^
(i) Notice historique sur tarie et les ouTniges'de Rabelais, p. 5o, de
rédilion des Œuvres de Htièeiais, publiée par le bibliophile Jscob dans
la M/. Charpentier.
()} ibid.y p. 5i. ^
656 BfrUBTlII DV BULIOPHlLe.
pour autaiit qa'il est juste, solide et naïve inlorprélation de la
pure cabale, de valear noa imaginaire... Ponr le prouver» j'ai
le père Rabelais le docte, qui fat médecin de M. le cardinal Da
Bellay ; et je le mets ici en ayant, parce que les substances de
ce présent ouvrage^et enseignemens de ce livre furent trouvés
entre lès menues besognes de la fille de fauteur (1).
Rabelais était mort en 1 &53« sans avoir publié son cinquième
livre du Pantagruel^ qu'il laissa inachevé et qui ne parut que
neuf ai|s après, en. 1562 : ce cinquième livre, beaucoup plus
hardi que le^ autres, et aussi plus remarquable, ne rencontra
aucune apposition ni dans la Sorbonne ni dans le Parlement; il
fut vendu et réimprimé publiquement par tonte la France : on
ne le censura qu'à Genève» Mais les ouvrages manuscrits de Ra-
belais passèrent dans différentes mains et ne furent, pas mis au
jour, à Pe^uiçptian des Songes drolatiques qui n'étoient que des
portraits allégoriques, dans le genre .grotesque, et qui se rap*
pprtoieqt peuttêtre aux Lucianistées et aux Icadfstées qu'on ne
possédoi^ pl)is.
Je suppose qu'une copie de ces livres infâmes fut conservée
dans la précieuse bibliothèque que le savant fiiatfaien Beroalde,
neveu çt peut-dtre él^ve de Vatable, avoit (armée à Agen(l), où
îl étoit précepteur d'Hector Frégose, fils de César Frégose.
Mathieii Beroalde (/>jraniVici^), naquit à Saint-Denis» près Pa-
ris : lipgnistp y historien > théologien, mathématicien, philo-
sophe, il fut distrait de ses études par la nouvelle religion que
yiret et Ghandien prêchaient alors à Ageut et il se jeta dans la
Réforme qil^.aon,^mi Jules-César Scaliger ei les prineipanz ha-
bitans dç la, viUeavoieut déjà embrassée. Il alla ensuite à Paris,
eu 1$59.» coDB^QBiencer réducatîon de Théodore- Agrippa d'Âubi-
(i) Chap. ju d(6 noi^ édilion.
(aj « 11 a^oit, dil Li|Monuoj«, des livres rârei«t exquis, lesquels forent
la plupart Tendus et dispersés après sa niort^ Quelques uns cependant d^
meurèrent à son fils, qui, dans un temps de troubles, tel que celui où il
TÎToit, eut peine k les consenrer. Il en regrettoît un surtout, imprimé, dit-«l,
à la Chine, que Josepli Scaliger, à qui il TaToit prêté, lui retint. U en dit
un moi dans son Mfyen de Parvenir ^ chap. kti , intitulé Semmaaré^ et eç
parle plus au long et plus sérieusemeni sur la fin de son Palais des
Curieux» b
X
BDLLBHN DU BIBUOPHOB. 659
gné. Son premier élète avoit été nommé éyèqae d'Agen : il fit
dn second un hognenot incorrigible qni auroit sonflert le màr*
ijie phitdt que d'abjorer le calvinisme. Ârfétés l'an et Tànti^e à
Coatances et convaincas d'hérésie, ils animent |>éfi sur \t bû-
cher, si l'officier qni les gatdoit dans la prison n'eût favorisé
lenr évasion : ils s'eufairent à Montai^, où la ddchessef de Fèr*
rare» Renée de Francey les reçnt avec distinction et protégea
leur voyage jnsqn'à Gien*. Mathien Betoalde se sépara de son
élevci se rendit seul à Orléans qoiétoit an pouvoir des relîgion-
naires et y fot attaqné^d^nne maladie épidémique» à laquelle il
enl le bonheur d'échapper : il enseignoit- l'hébreu au collège
de cette ville. Il se trouveit à Sancerre pendant le siège mémo-
rable de 1573, et il en sortit plus zélé pouria religion. Il pro-
fessa Thistoire à Sedan, puis la philosophie à Genève, où il étoit
ministre en 1576. On pense qu*il mourut peut de temps après,
non moins estimé des savans à cause de son vaste savoir, que
des réformés à caose de son dévouement au culte évangélique.
Mathieu Beroalde laissa un fils , nommé Fran^is^, né à Paris
le 28 avril 1 558 ; il l'avoit élevé dans les prmcipes du protestan-
tisme, auxquels il étoit si attaché lui-mime, et il n'avoit paà man-
qué de se vouer à Pinstruetion de ce ftb unique, teUement qu'à
l'âge de vingt ans, Francis Beroalde fut en état de publier le
Théâtre des instrumens YnaihénuUiqums et mécaniques de Jac»
^fites Besson^ avec f interprétation des figures éticelui. (Lyon, Vin-
cent^ 1578, in-fol. it. Genève, 1594^ in-fot.) Le jeune Françob
Beroalde, avoit, en ce temps-là, la passion des mathématiques,
où il fit quelques découvertes curieuses ; il apprenoit l'horloge-
rie à Bâie, lors de ■ ta mort de son père : devenu maître de ses
actions, il s'empressa de mettre à profit les connoissances qu'il
avoit dans les langues anciennes, et il fut- précepteur du fils
d'un grand seigneur. On petit présumer que Icet emploi pédago-
gique le ràn^ena en France et le força de rentrer dans là re-
ligion romaine, du moins en apparence; car on voit, en ses
ouvrages et surtout à chaque page du Moyen de Parvenir^
qu'il. n'étoit pas plus catholique que protestant, et qu'il se pi-
quoit seulement d'être philosophe. Ce fot probablement à l'épo-
que de son abjuration, qu'il ajouta le nom de VerviUe à celui
de Beroaidâ, pour n'être pas confondu avec son père, dont le
eCO BULLBTI» DU BIBUOPHILC.
soavenir resta pur et honoré dans l'Eglise réformée de Ge-
nève (l). ' .
François Beroalde semble avoir essayé de toutes les sciences :
il fut successivement on à la fois grammairien, moralistCi poète,
littél'atenry.m^thématîcieny mécanicieny chimiste, alchimiste et
architecte. « Le caractère de VerviUe est, dit le père Nioeron,
d'être un discoureur métaphysicien sur toutes sortes de sujets
et d'affecter en toute occasion defparohre instruit des secrets
les plus cachés de la nature, comme de la Pierre-philosophale, du
mouvement perpétuel, de la qu adrature du cercle, des causes et
des efEstQ de la sympathie, des phénomènes les plus ringuliers de
la physique, des mystères de la médecine, etc. ; de faire le théo-
logien et de moraliser à perte de vue, de vouloir passer pour ha-
bile dans l'archilecture, en faisant dans la plupart de ses ouvra-
ges des descriptions circonstanciées de palais; et^ avec tout ce
fatras et cet attirail d'érudition, de tftcher de paroître galant
avec les dames. •• Il avoit sans doute, dans sa jeunesse, pour-
suivi avec passion la chimère du grand«œuvre, car en beau-
coup d*endroits de ses écrits, il se moque des souffleurs, comme
un homme qi^ regrette d'avoir partagé leur folie et d!y avoir
perdu son temps ainsi que son argent. Lorsqu'il n'étoit pas en-
core tout-à-fait désabusé de ses illusions hermétiques, il com-
posa ses Recherches de la Plerre^philosophale et du moyen (ju^U
y faut ietùr, si elle existe ou peut exister y avec une préface con*
ttejes souffleurs, imposteurs et sophistes, et queUjttes sentences .
contenant tout leur art. Dans ce petit traité satirique qui fait
partie des Appréhensions spirituelles , poèmes et autres œuvres
philosophiques. (Paris, Timothée Jouan,1684, in-12), on recon-
nott déjà en germe quelques passages du Moyen de Parvenir, et
le titre même de ce dernier ouvrage apparoit dans celui des
Recherches de la Pierre^philosophale et du hoteh qu'il y faut
TENIR. En outre, ce recueil devers et de prose se termine par
«
(i) Cefi dûtaila biographiques sont extraits des Mémoires du père Nice-
Siy ron. t. XXXI V, du Dictionnaire de Bajle, de la Dissertation de La Mon-
nuye, de la Biographie universelU^ art. BsàoALDE. Le nom He Verville, qui
n'étoit pas sur le titre du Théâtre des inslrumeiu mathématiques et mécani-
ques, se trouTC sur celui de la preinièiT édition des Soupirs amoureu» de
f.B.de y ermite, publiée en 1 583.
.v"-.*
ttULLBTlIlfDCJ mitUOPUILB* B6t
des pièces libres, qoi ne prometloieot pas moias que les obscé-
nités du Moyen de Parvenir.
Beroalde de Ver?iUe avoit pour Mécène, Rfiné Crespîn, sei-
gnenr da Gast, des Loges» etc. » conseiller dn roi, à qoi sont dé-
diées les Appréhensions spitituelles^ et ponr ami particolier,
Nicolas le D^ne, qoi répondit à ses Soupirs amoureux par un
Discours satirique de ceux qui éàriçeni d^amour, et qoi rivali-
soit alors avec jai dans la composition de quelques tragédies,
aussi bien que dans les recherches de la Pierre-pbilosophale; il
témoigne aussi de l'amitié et de la reconnojssance par des dé-
dicaces à Marie Bâillon^ dame dn Gast et des Loges ; à made-
moiselle Anne de Brechanon, née du Chesne; à Pierre le Voir-
rier, imprimeur du rùi es mathématiques', à Pierre de l'Estoile,
audiencier en la chancellerie de Paris } à Jérôme d' Avost de
Laval, traducteur des sonnets de Pétrarque; à Rolland Brisset,
sieur du Sauvage, gentilhomme de Touraine, auteur de tragé-
dies; à Guy de Tours, poëte^ etc. On voit qu'il habitoit^ avant
1 584, un ermitage au pied du chfiteau des Loges, qu'il cite dans
le Moyen de Parvenir (1). Tout poète erotique qu'il fât, il se
destinoit à être homme d'église, et il obtint un canonicat dans
le chapitre de Saint-Gatien de Tours. Sa réception^ mention-
née snr les registres de cette cathédrale, est du vendredi 5 no-
vembre 1593.
Le nouveau chanoine ne renonça ni à ses goûts littéraires ni
à ses travaux scientifiques ; seulement, .dans l'année mAme de
sa nomination, il mit an jour un livre plus analogue au carac-
tère d'un ecclésiastique : De la Sagesse, livre premier auquel
il est traité du HOTErt j>%,^KK9^fkUi au parfait estât de hien vivre,
remédier aux afflictions, embrasser la constance et trouver
Rentier contentement selon P institution divine. (Tours, Métayer,
1593, in-12) (2). Le titre de ce traité religieux et moral ren-
( i) BUtiothêque française deGoujet, I. XIII, p. 37$ ; t. XI, p. 191 et suiv.
(a) n est inscrit boui le n? S868 dans le Catalogue des livres du due de
La yalUère, seconde partie rédigée par Nyon. Nous remarquerons ici une
circonstance dont nous nous sommes aperçus trop tard pour en fiùre usage
dans les noies du Moyen de Parvenir ^c^eBi que partout ou il est parlé de
le âiétayer ou de nplrr métayer, on doit reconnoilre rimprineur de Tours
Jamet Métayer), qui puhlioit les our rages de Beroalde.
662 BULLKnil DU BIBLIOPHILE.
ferme celai dn Moyen de Parvenir. Cest Fasiqne rapport qu'on
peut établir entre ces deux ouvrages, absolument dissemblables
du m6me auteur^ . <
Beroalde se mit à fake des romans, soÎTant une méthode Ûe
composition très souvent employée à cette époque : ce sont des
relations défaits véritables déguisés soas une forme romanes-
que; ce sont dés énigmes incompréhensibles, si Ton n'en a pas
la clef, comme dans VAstrée d'Honoré d'Urfé ; mais Beroalde
cacha, pour ainsi dire, cette clef dans le livre même, en aiia-
grammatisant les noms des personnes et de^ lieux. C'est ainsi
que, dans les Avantures de Floride^ Tristan l'Hermite est nommé
Stratin et la ville de Sancerre est dite Rancrèse (1). « Dans ses
romaos, jl introduisoit, dit Charles Sorel, des seigneurs et des
dames, qui conroient diverses fortunes ; mais leurs entreliens
n'étoient pas très subtils , et ce qu'on doit estimer là-dedans,
ce sont les sentimens d'honneur et de vertu qui sont les plus
beaux du monde,- avec quantité de secrets de la Nature et de
l'A.rt, par le moyen desquels plusieurs choses extraordinaires se
font, au lieu que les anciens romans rapportoient tout à la ma-
gie, faute d'invention et de doctrine (3). » Ces éloges d'un con-
temporain ont quelque chose d'étrange, en présence des détails
licencieux et des expressions grossières qui remplissent les ro-
mans de Beroalde, où les sentimens cPhonneur et de vertu se
montrent pourtant ailleurs que sur le titre. Voici celui d'un de
ces romans où Ton retrouve par intervalle la plume libertine
du Moyen de Parvenir,
\^ Première partie des Avantures de Floride, En cette histoire
française on peut voir les dijftrens événemens d? amour y de for-
tune et d'honneur, et combien^ sont enfin agréables les fruits de
ta vertu, (Tours, Jamet Métayer, 1594, in-l2). Cette première
partici de 197 feuillets, est suivie de 136 sonnets, intitulés
Amours de Minerve en faveur de la belle Doristée, 2^ Seconde
partie des avantures de jFhride. En laquelle^ outre la suite de
t histoire y se rencontrent divers succès des vertueux, (Tours,
(i) Voy. p. 391 de notre éditioii ; la aotc conûenl une erreur bibliogra-
phique qui ae trouve rectifiée ici.
(a) Bihlioth,Jranç, de Sorel, p. 177.
BOLLRUC DO UBLIOPRILK. 663
Geoiget Drobct, 1594, ia-lS, de 206 feaiUets). 3<> Troisième
partie des A^antwies de Floride, En laquelle on reconnoû, par
évdhemens^ les puniiions de ceum ^ui ont voulu contrevenir à
Phonneur. (Rooeo, Raphaël du Petit-Val, 1601, iii-12 de 572 p.)
4<> QuaitAme partie des Ayaniures de Floride^ qui est f Infante
d^rminée t od se voyent plusieurs trophées de la vertu triom"
phaïue du vice. (Rouen, Raphaël da PetiuVal, 1601, in''l2 de
382 p.) S^ Le Cabinet de Minerve^ qui est le cinquième des
Aventures de Floride, Auquel sont plusieurs singularitez^figU"
reSf tableaux antiques^ reAerches saintes, remarques sérieuses,
oAservùttons amoureuses^ su&iilités agréables^ rencontres joyeu-^
ses ei quelques histoires mêlées èsavnntures de la sage Fenisse,
patron du Z>0vo«r. (Rooen, Raphaël da Petit-Val, 1601, in- 12 de
289 p.) (1)« Ge dernier Yolame, qui est en forme de dialogae, de
méoie qne le Moyen de Parvenir, se distingue des antres par
ttu sarcrott d*évodilion et d^érotisme^
Beroalde, qoi aéîoarnoit vraisemblablement à Tours, avoit
^onné an public diverses poésies, loes et recherchées alors,
nuâftanjeurdliai profondément oubliées ; une imitation eu vers
de V Utopie Ae Thomas Movub {Idée de la République. Paris,
1584, in-12), potoie en sept livres; une traduction des pro-
phéties de Jérémie [Les Ténèbres, qui som les lamentations de
Jérémie. Paris> Maùiieu GniUemot, 1599,ia*12 de 25 p.); un
poëme sur les vers«à.soie {Serodàkimasie, ou histoire des vers
qui filent la soye. (Tours, 16(X>, in- 12). Ce petit livret ^ où il n^a
rien oublié de ce qui est utUe à Pavancement de fart de la soie et
à lagéaéraiion et nourriture des vers^à^soie, fut Torigine d'une
querelle littéraire qui occupa la viUe de Tours et qui mit en
évidence Tesprit caustique de Beroalde : un habitant de cette
i^ille critiqua la Serodokimasie^ Beroalde répondit aussitôt par
des épigrammes; ces épigrammes appelèrent de part et d'autre,
dans la liée, de nouveaux champions, et une petite guerre sati-
rique éclata en quatrains, qui furent recneillis dans les Muses
incogtuteà ou la SeiUe aux bourriers, plaine de désirs et imagina-
dons éamour, petit volume in*l 2, imprimé à Rouen, chez Jean
(i) Il y a eu des éditions antérieures; le privilège du premier Tolume
portant la date du 3o octobre i593, et celui du dernier, la date du 5 aTril
i5o6.
66i BOfXETIN DU BIBLIOPHILB.
Petit, eu 1604, sans uom d'aatear, et attribué avec raison à
Beroalde. Les poésies de ce recneU sot^t presque tontes ob-
scènes et bien dignes de servir de préface an Moyen de Par^
venir 1).
Ayant de mettre an jonr ce dernier ouvrage» Beroalde corri*
gea une ancienni^ traduction de VBgpnerotomachia^ faite par
Jacques Gohory et réimprimée plusieurs fois dans le cours da
seizième siècle; il y ajouta une.préhce de sa façon et fit pa-
roître le singulier ouvrage de F. Golonna» sous le titre de : Ta*
bleau des riches inventions représentées dans le Songe de PoU»
phiie^ et subtilement exposées. (Paris, 1600^ grand in-4). Sa Ion*
gne histoire des Florides avoit en assez de succès pour l'encoa-
niger à continuer ses essais historico-romanesques; il donna
encore trois romans, qui n'eurent pas moins de vogue que le
premier, quoique réduits à des proportions plus exiguës s
I o Les Amours d'jEsionne, ou se voyent les hazards des armes,
les jalousies » désespoirs, espérances f c&angemens et passions ,
que les succès balancent par la ve/^u. (Paris, Mathieu Guillemot,
1697, in-12 de 475 p.}* H faisoit, bon gré malgré, entrer la
vertu dans les titres de ses romans, et plus tard il la mit égale-
ment en tête du Moyen de Parvenir , sans se soucier qu'elle pa-
rût le moins du monde dans le corps du livre. Etait-ce pour en
imposer au lecteur on bien pour détourner la censure des doc-
teurs de Sorbonne ? 2° Zîa Pucelle ^Orléans , restituée par tin*
dustrie de Beroalde^ sieur de Ferville. (Tours, 1599,in-l2). Les
bibliographes n'ont pas vu- cette histoire» qu'ils citent. 3* Le
Voyage des princes fortunez, œuvre stéganographique^ recueillie
pat* Beroalde. (Paris,Guérin,dil La Tour, 16 tO, in^S^de 793 p.).
Ce roman, où l'on remarque l'épisode du roi Eufransis et de son
favori Spanios, an milieu des allégories de .la science chimique,
passe pour le chef-d'œilvre du genre ennuyeux, même auprès
des amateurs, qui le recherchent comme une rareté et qui l'a*
chètentà haut prix.
C'est à peu près vers la même époque (1610) que lé Moyen
i/e Parvenir vit le jour (2), et l'on a lieu de supposer que les
(i) BiSltoth, franc, de Goujct, t. XV, p. a;.
(i) Lo Catalogue de la bièliothèque Falconnel cite une édition de Pari»,
BULLBTIN DU BIBLIOPUILB. (165
cdilîous se mullipU^rent secrètement, sans l'aveu île l'auteur et
aaua la sauvegarde d'un privilège du roi : oti eu conuott quatre
ou cinq qui ont été imprimées évidemment à Tours, ou à Roueu,
ou à Lyon dans les vingt premières années dtf xni^' siècle. Ou
ne voit nulle part que la censure tliéologique se soit exercée
contre ce livre impie et obscène : o» pourrait affirmer que le
Parlement de Paris n'a pas arrêté la vente ni poursuivi le li-
braire, soit oubli, soit indifférence. Il est vrai que Beroalde
avoit, selon son habitude, fait figurer la i/eriu sur le frontis-
pice de son scandaleux ouvrage, qui est intitulé, ainsi dans l'édi-
tion que le père Niceron regarde comme la première et croit
sortie de» presses eb^viriennes.
Le Moyen de Parvenir, œuvre contenant la raigan de tout ce qui
a été, eu et géra. Avec démonstratiom certaines et nécessaires,
selon la rencontre dei effets de vertu ; et adviendra que ceux qui
auront nez à porter lunettes^ s'en serviront, ainsi qu'il est écrit au
Dictionnaire à dormir en toutes langues. S, recensuit sapiens aà
A ad Z. Imprimé cette année, in-24 (sans ncim de lieu et sans
date) de 439 p. Les autres éditions anciennes, sans nom de lieu
et sans date» citées par le père Niceron, sont les suivantes :
in-24 de 617 p., avec cette épigraphe : IVunc ipsa vocat /-es; hnc
Uer est. iENEin, IX, 320^ in*12 de 617 p., d'un caractère plus
gros que l'édition précédente; in-12 de 672 p.; in-12 de
691 p., édition fort laide. Un bibliographe allemand cite comme
la plus ancienne une édition in-12 de 623 p.
On prétend que le Voyagedes princes fortunez n'ayant point
•0U8 la date de i6fY>, îii-*i3, qtte la BîbUotbêque du Roi possédoit «atm
doute, puisque ce volume n'a paa été réièrré panni les UrresdoBt cette bî«
bliothèque s'est en ricbie eiiTeriu du legsi^e Falconuet : aujourd'hui cette
édition ne s'y trouve plus. On doit regretter davantage une autre édition
sans date, peut-être antérieure, aoec une tabU manuseriie, qui faisoit partie
des livres réserrés (sous le n* i 3q54) et ^ui; par une erreur inexplicable,
n'eat jamais entrée à la Bibliothèque du Koi. « Il est à regretter, dit
H. Bruaet, daitl aes Notneik» Rééhêtehet- èg>U6g,, que Là Monaaoye, à
qui l'on dpit une bonne qotipe sur 1^ reeiMÎl de Beroalde, ne se 99it pas oc-
cupé d'en esaminer les premières éditÎQf^s, qui ae .trouYoient.plus fiicile-*
ment de son temps que maintenant.» Les anciennes éditions sont tellement
rares, qu'on n'en trouve plus une seule dans les bibliothèques de Paris,
sinon sur les eeialogues.
66^ BUUiSTIN DU BIDUOPHJLB.
ea de débit, Beroalde, poar dédemmager aoa libraire (Gueriii
dit La Tour), improyisa le Moyen de Pwyenir et lai en fit pré-
sent. On av.oit dit la môme ebose dn Gargantua (1), et il est
peu croyable, que Beroalde ait |M>Q8Bé ^uaque là l'imitation de
Rabelais.
Mais Teaprit et le ityle de certaines parties dn Mo^en de Pat^
venir ne nous laissent auonn dente sur son origine rabelai-
sienne. Beroalde tronya sans doute dans la bibliotbèqne de son
père un n^anuscrit de l'auteur du Pantagruel f un de ces livres
de Lucianlstées et Ulcadistées^ qui avoient circulé à la cour de
François I«>^,dn vivant de. Rabelais» il le refondit» en rajeunis*
sant le langage et eu appliquant, à ce recueil de propos de ta*
blei son système de déguiser les noms de 8(» contemporains
sous le voile de Tanagramme ou de rallnsion.; il crut par Ut
s'approprier tout-à*fait Touvrage d'antrui, et il y intercalla,
comme pour y mettre son cachet, une foule de digressions
hermétiques, théologiques, scientifiques^ etc. ; quelquefois il
opéra des retranchemens et ne sut pas remplir ces lacnnea qui
accusent encore la maladresse du rédacteur; il ajouta beau*
coup de choses plaisantes tirées de son propre fond, mais il en
déroba un plus grand nombre à V Apologie pour Hérodote
d'Henri Estienne et aux facétiesordurières qui sortoîent alors,
en profusion, des tréteaui; dç. la place Dauphine.
Le Moyen de Parvenir eut certainement autant de lecteurs
que les diansons de Tabarin et les paradoxes de Bruscambille.
Beroalde, qui ne s'était pas i^ommé sur le titre de cette auda-
cieuse satire, ne cacha pas long-temps qu'il en étoit l'auteur,
et même il le proclama, en >uiant des restrictions que lui com-
màndoit la nature même de l'ouvrage : il repoussa la responsa-
bilité de tout ce qui, dans cet ouvrage, offensoit la morale et la
religion. Rabelais avoit ajnsi nié toute participaUpn à impres-
sion du Gargantua et du Pantagruel^ qu'il déclaroit corrompus
et pervertis ein plusieurs endroits^ sans toutefois en faire une
édition expurgtua qu'il fironiettoit toiqeimet qu'il ne donna ja-
mais; car il n'avoit garde de mutiler lui-même son œuvre. Be^
roalde voulut exploiter la mine dn Moyen de Parvenir \ mais il
(i) Voyez la Notice de mon édition de Rabelais, déjà eilée plna haut.
ne réassii pa^ avec Je reci^eil de mélanges »cimuifiq(ie8 et focé*
lieux qa'il publia en 16} 2, à Paris, chez la veuve de Mathieu
Guillemot : Le Palais des Curieux^ auquel sont a^$embUes plu»
sieurs diyersiiez pour le pla\sir des doctes et le bien de ceux <fui
désirent savoir ^ in-12 de &84 p»j il annO0j|^. aenlçmen^ dans ce
recueil (p. 461), <{i|'il éXotit Fauteur àfk Moyen de Parvenir, q/sxe
ses contemporains lui coatestoî^ut peut>6tre, comme bien supé-
rieur à ses poëmc^ et à; ses romans.
« Cependant je v^^us avise que, comme ici je donne des at-
teintes à plusieurs fautes j'ai fait un œiivrei kiqu^ est une sa*-
tire univeicaelle, où je xoprieuda lea vices de chaicun* Je^pei^ ois
vous le faire voir-^us un tifxe fc|î est tel ; le Moyen de Par^
venir; mais on me- l'a volé ; aï qae^ pour ^o avoir le plaisir,
vous attendrez eiicore. Je l'ai mis^eu t^l éiaii, qne.je ra;9>ouerai
mien; au lieu que re]|^i;mplaire don^ ou m'a i lait loni, ^t inso-
lent, eirque jedénieroiçétre de jpmi, aussi .qu'il iu'est pas de
mon écriture; et i^v^ cela il n'est pas 4^. mérite pour être lu,
à cause des coQVJks^s qu'où m*a rapporté qui y sont , pource
qu'il y a des contes désagréableei; ce qui. n'est pas au mien, où
je ne taxe ni moipe, ni prdtre, ni ministre, ni nonnain» et, n'y a
point de contes qu'on tire à telle consëqueuce; maïs rencontres
joyeuses, et ^Qucbesl^dmites à réformation. D .
l^ Palais des Curieux^ Xymk ^n quatre? vingts objeics ou cha-
pitres, dans chacuu desquels B^ro^de tjraite, un;>6^e|; singulier
ou plaisant, ^^asaisoQué ^ pçjtit^ contes et demoralités^ a été
fait œrtaiuemeat pouv servir d^ suite au Moyen de Paryeni^^*
mais plus.il y a de^rapporiA.euli» la forme et l'agencement: de
ces deux oQvragea, plus la matière i^ .feséeution ^roiq^ent
différentes- Jk^xks.le Moym^de Parv^/itr^'on^reconnok souvent
la m^M f antaiaîe i qu^ daxia . le Pçiai^ dBs Oarieisx ; mais on
sent dana ce desnîer.Tecueil>queBéroaldi»estlivréià loi*faiénie,,
et qu'il n'a plus- i sa<diapbsition les roigunnes ou le-eanevas^d^nn*
ouvrage de/Rabelaia:^ï)^ Ou savoU ^desalors que kxJdoyen 4»
PaFi4eu<r»4tait:i?eif4inâîqW patiBeroaldedeVerville, quiiurfavoit
pourtant pai^'fiiit ptevve d'une pareille verve, ooipiqoe dan»
(i) yuy«È '1111» BMio» 9!^T\»PtdaUdéi Curiêùjr^ àiskê le t. Il 'ilelWiNK'
668 DIILLCTIN DU BIBUÛPHILE.
yiugl volumes, publiés sous son nom : trois de ses conlempo-
raiiisluiont donné cette qualité d'auteur; Agrippa d'Aubigné,
qui éu>it lié d*enrance avec lui» et qui le nomme dans la Con-
Jession de Sancy, liv. 1, ch. 8, en citant un passage du Moyeu
de Parvenir f Naodé» qui parle des Bouffbfmeries de VerviUe
dans sou Dialogue de Mascurai ei de Saini-Angh, p. 579, et La
Moihe le Yayer, qui dit dans la préface de ses Doutes de la
philosophie sceptique : <i Les chapitres du Moyen de Parvenir
sont tout«à-fait exhorbitans, VerviUe s'étant plu à les rendre
lois, pour couvrir des saletés honteuses et condamnables. »
' On r^ppopt^ la mort de Beroalde à Tannée de la publication
de son Palais des Curieux, 1612. Son caractère fier et arrogant
se iMMitre dans une particularité de sa vie, qu'il raconte au
chapitre 13 de ce hVre : un ']^ntiihommé du Poitou se targuoit
de sa richesse» pour loi faire sentir' sa pauvreté : « Sachez,
monsieur, lui dit Beroaldnj'^e j'ai assez de mon^oie pour vous
payer dix fois votre valeur, et vous donner ensuite pour rien a
qui voudra. » Et là-dessus, de mettrel'épéeàlamain.Le gentil-
homme se reprocha d'avoir offense Beroalde, et lui demanda
son amitié au lieu d'acceptef son défi^ Cette aventure, où Be-
roalde porte l'épée, eàt antérieure probablement à sa réception
canpnicale dans le chapitre dé Sàînt-Gaiien de Tours.
Après la mort de Bèrciatlde, le Moyen de Parvenir fut réim-
prliiiéfr ritiShi, fu et a^priécié^'par lès personnages les plus gra-
ves, cefiiéet cité par teii éùrrvâbM lés plus estimés : Charles
Soret ne4'oublia pas dtLOê' Wf Biùlièthèqi^ françoise, et Texa-
miria aittpitfmerit dàiM las' remarquefif du dernier^ livre de son
Berger eaJtmvttgmfj tkMXMett: le pilk dans ses Cotiies aux
heum»'p^^d^s, pàbXiéè soos k'nom de son frère, le sieur
d'Onville ; Antoine Ôddin lui e^prnnta lu meilleure partie des
proverbes qui composent ses Cunosités françoises/ Furetière
le désigne parmi les mutorîtés de son dictionnaire, etoi Le sa»
vmt Sanmaîse hii-taéineiie dédaigifcKt pa»de s'égayer dans 'de
répertoire de joyenseté'^et de'sàtÎTe innDitikbhBs;*itdtaioin >oette
anecdote iqne) La Monnoye t&kùiv d'un «mt de Saumaise : <
« Dans le temps que Saumaise étoit malade à la cour de
Suède, laxeine Christine, qui l'y avoit fait venir, l'éunt allé
voir, le trouva au lit, tenant un livre, que, parrespect, ilfemia
ê
•
DUIJ^niM DU MllUOrBILK. MU
on noment qi*il la Tit entrer. Elle lui desanda œ que c'étoit.
11 laiaTona que c*étoieni des contes un. peu libres, que» dasa
Pinterralle de sa maladie» il lisMt pour se réjouir.
« Ha! ha! dit la reine, voyous ce q^e c'est; montres-m'en
les bons endroits. • Saovaise lui en ayant montre an des meil-
leors, elle le lut d'abord tout bas en souriant ; après quoi» pour
se donner jilttsde plaisir» s'adressantà la belle Sparre» sa fiavo-
rtte, qui entendoitle françois : • Viens, Sparre,s'écria-t*ellé;
Tiens Toîr an beau livre de dévotion» intitulé le Moyen de 9ar-
venir. Tiens» lis- moi cette page tout haut? » La belle demoi-
selle n'ont pas lu tron lignes, qu'arrêtée par les gros mots, elle
te taten rougissant; mais la reine, qui se lenoit les côtés de
rire, lui ayant ordonné de continuer, il n'y eut p«deur qui tint;
il fallut que la panvre fille lût tout. •
L'idée* générale da 3êoyen de Parvenir est assea bien ren-
due dans ces lignes de La Monnoye : « L'autenr y svppose une
^pecede iSestin génlSral, où, sans conséquence pour les rangs,
il introduit des gens de toute condition et de font siècle^ savant
la plupart, qui, n'éuntlà que pour se divertir, caiaaent de tont
en liberté, et» par des liaisons imperceptibles, passant d'une
matière à une atitre^ font des coules à perte de vue... Cet ou^
vrage est une roprésentation naïve des conversations ordinal- *
res : qne trois on quatre personnes s'entretiennent familière*
ment, elles parleront insensiblement de mille choses dinérenles,
sans s'apercevoir de la différence des sujets. » Mais La Mon-
noyé n'a pas soapçonné que Beroatde n'avoit admis an sympese
da Mejen de Pan^nir qne des philosophes qui s'étoient dîstin-
.gnés dans l'étade des sciences métaphysiques, physiques ou mo-
rales, et qui pouvoient être à divers titres les convives de la
Sophie on de la Sagesse; il n'a pas deviné davantage que Be»^
roalde avoit caché ses eontemporains, et sans doute ses amis,
sous les noms des hommes illustres anciens, avec lesquels ils
offroient quelque analogie de travaux, de caractère on d'idées.
« Et encore, messieurs, nn mot en passant, dit-il (ch. xlvi),
là, crojez-vons, dites, que toutes ces bonnes gens fussent ici ,
et qne ceux du temps à venir y étoientf Noos avons celé les
noms de quelques uns, de peur qu'ils fussent reconnus et qne
plusieurs allassent au-devant, quand ils viendroient^ pour leur
48
670 BULLEHN DU BIBLIOPHILE.
61er leur argent, comme font les gentilshommes en temps de
paix. »
En elTetf on a de solides raisons de croire qa'on appelle Xé'
nocrcaes^ Antoine Possevin ; Petse^ Etienne Clavier ; Péirar*
^ue^Jérâmed'Âvost de Laval; Sauvage, ^oXwià Brisset; Me-
Nan^ Nicolas de Nancel ; Hermès Trimëgiste^ Antoine Le Clerc
de la Forêt, etc. (1). Il nous avertit de ces dégnisemens de per-
sonnes, que la prudence rendoit nécessaires, et dont quelques
ans, qui .nous échappent, ne dévoient être reconnoissables que
dans la ville de Tours.
« Or entendez, belles petites mignonnes âmes, qui venez
ici sucer les rainceaux du rameau d'or, pour savourer la
science, que nous sommes. Nous qui parlons, de ce temps* nous
y sommes, en tenons et y vivons. . . ; et pour ce que nous sommes
gens qualifiés, notre assemblée a été réparée de menus-suffra-
ges de la magnifique mélodie de l'antiqnaille et nouveauté ;
et, de fait, la gloire de l'antiquité, remembrance des gestes et
parure de l'enfance et antres âges du temps, n'a fait que
feuille à notre congrégation, y apportant une gelée de sagesse
•qui, resplendissant partout, nous a fait triomphament agir
(p. 3).»
Quant au but, à la conclusion du Moyen de Paivenir^ il n'y
en a pas assurément, et ce seroit peine inutile que de chercher
le mot de cette énigme. Beroalde, dans les passages suivâns,
rattache à peine son titre à son sujet, et fait semblant de l'ex-
pliquer de différentes manières, qui ne sont là que pour dé*
router le lecteur. Il analyse lui-même son ouvrage en ces termes :
« Que lit-on là? On parla, on mangea, on but, on fit sty on
se tut, on fit du bruit, on protesta, on rencontra, on ri|, on
bâilla, on entendit, on disputa, on cracha, on moucha, on s'é-
tonna, on s'ébahit, on admira, on gaussa, on rapporta, on en-
tendit, on brouilla, on s'éclaircit, on débattit, ou s'accorda, on
trinqua l'on à Tautre, on fit carroux, on remarqua,* on tré*
•
(i) Voyez les Notices biographiques des personnages. Nous aurions dé-
couvert avec cerlitude un bien plus graud nombre de pseudonymes, si nous
les iTioils cherchés dans les ouvrâtes niâmes de Beroalde: il étoit trop tard
quand nous nous en sommes avisés*
BULUniN DV BIBUOPHILB. G7i
moussa, oa s'accorda, on cria tout b^, on se tut toat haat, on
se moqua» on murmura, on s'avisa, on se reprit, on se contenta,
on passa le teqaps, on douta, on redonta, on s'assagit, on de-
vint, on {>arf int.
« Qn'en avint-il? Il en avint ce docte monument, ce pré-
cieux mémorial, ce joyeux répertoire de perfection, cet anti-
dote contre tout malheur, cette at&loire de bonnes grâces, ce
Moyen de Parvenir^ unique bréviaire de résolutions universelles
et particulières... (p. 26). » #
pins loin, il fait une allusion évidente au roman de Rabelais,
que le cardinal Du Bellay avoit appelé le Livre par excellence,
et il a Tair d'employer les propres expressions avec lesquelles
Rabelais pouvoit déngner son ouvrage v
« Il nous suffit de iroos raconter, et à vous de croire que tout
est fort bien caché sous ces énigmes, ainsi que le trouveront les
enfans de la science, les fils des sages et heureux, prédestinés à
trouver la lanterne de discrétion et la lampe de béatitude. Et
afin d*avoir le crédit de se chauiïer an beau feu d'intelligence,
entendez, vous qui avez envie de parvenir^ que nous vous faisons
part de ce fin recueil de mislères authentiques^ vous proposant
dcivantles yeux les simboles de chacun, comme ils ont été pro-
férés... Ce volume,- de tout tems, a été et sera, à cause de son
excellence, ponr son mérite, et à jamais, par ceux qui ont de
l'entendement, en grosse lettre dit et nommé lb livre (p. 28). »
Ailleurs, il met dans la bouche de Biaise de Vignère cette pi-
quante définition du Moyen de Parvenir .•
« Je vous dirai que le principal mot du guet du Moyen de
Parvenir est d'avoir de l'argent : aux moines, pour se soûle^et
besogner leur soûl, d'autant que c'est leur part; aux gentila-
hommes, ponr paroître; aux ambitieux, pour se faire mistigori-
fier, comme petits démons sur le plat d'une pelle, et aux autres
ponr avoir du contentement en vérité et non en songj^. »
Le génie de Rabelais éclate à chaque instant dans ce Livre,
auquel il ne manque que son nom : mais, dans un endroit de
lintroduction, Beroalde semble faire l'aveu de son plagiat, en
déclarant qu'il n'est que le rédacteur, le continuateur, le com-
mentateur, l'éditeur do Moyen de Parvenir- il craignoit sans '
doute que des copies de l'xmvrage qu'il accaparoit, existassenl
67»
BOUiBIlll DU HNJOnUU.
ca d'aiitre» maîi»^ et qae Ton lai arradiftt, à hù pa«fM gmif
1«8 plttDMS d« paon ^'il avoU Yolëes.
« Les méUnges qae tous trotiveres, soint âorreiiiM, à came
de l'antiquité de ce Yolome, et des aunotations, apoetillea et in-
terprétaiiona qui y étoient miflea; et k gentiUiomme qui le
tcaBScriYit^ pour ¥Otre avancement en toate sagesse, a tout écrit
d'onesaîle, nèlaat sans distinction glose atteste; ainsi que,
quand tous êtes à table> tous qoi ne jeûnez pas, toos mangez
40S viandes prises deçà et delà, selon l'occurrence...
^ JovToas asaure qœ ce livre éiuit simple et net, bean comme
lejoar, ainsi qn'il est encore, bien qu'il soit péle*mèlé de notes
el
'•••
« Le personnage, qui vn«a prodoit en toothoimenr cet saints
méamrea de periéciioa, a pensé qae k texte ne valoit pas
mieux qaa le coaunentaire; pearqooi il ks afait aller ensemble
(p. 31). » /
Le plagiat de Beroalde de Yerville n^a pn être proavë par la
décoaverte d'nn maauscrit antheniiqne de Rabelais; mais œ
^ suffit pour le démontrer anx plas incrédules, c'est Poeuvmf
c'est l'esprit, la g^té, la hardiesse, rorigtnalité de cette
satire» qn'on prendrait volontiers poor an fragment do Pania^
§prmelm
Les éditions do Moyen de Pùrvenir, qoi sont nombreoses,
ootrecellea sans date qna noos avons décrites plas haot d'après
Ificeron, appartiennent ^iresqoetofates à la fin du xvu* sièek et
an commencement ^u xviii*. Les suivantes se font remarquer
par leara titres bixarres r
L&Salndgandis^ ou le BÊanig&du genre hunutin. Liège, Louis-
Refort, 1698, in.l2de 347 p.;
Le Coupecu de la Mélancolie^ ou Vénus en belle humeur.
Plarme, Jacques Le Gaillard, 1698, in*l2 de 347 p. C'est la
même que la précédente ; le titre seul est changé ;
Ia. Moyen de Parvenir^ nowfelle édiàM^ eanigée de tHverêee
fautei qui ny étoient point,. at ntijrment^a de plueieurà ataeee. Ckè^
non, de, l'imprimerie de Françoiê ReMeiit me du Grafid fint^ae-
morl, à la Pierre pkUotophale^ tamiée peeniagruelme, \nA%
3 vol. enseinbk de S44 p. Cette édition, qui est précédée de la
BULLBTIN DU UlUOraiLI.
673
diftserUiiioD de La Honnoye, a été réimprimée a^ec le même
titre, in*12| 2 vç!., ensemble de 542 p.
Les éditions les pins communes, et aussi les moins {àutiyes,
sont 'celles qui snivent, et portent une date t «
Le Moyen de Parvenir^ contenant la raison de ^tout^ ce qui a
étéj est et sera. Dernière édition exactement corrigée et aug-
mentée d'une table des matières (publiée par Langlet I^niÉp*
noy, avec la dissertation de La Monnoye). Nulle part, 100070032
(1732), iB-16, 2 Tol. de239 p. et de 260 p. La même édition a
été réimprimée. en 1754 et 1773, en 2 yoI. in*12.
Le Moyen de "Parvenir ^ nouvelle édition (publiée par Ch. Jos.
Panckoucke, avec les imitations des contes en yers latins et
françois). A 1000700&7 (1757), 2 vol. iii-12; charmante
édition^ imprimée en caractères elze^iriens.
Il y a enfin une mauvaise édition du Mqyeft de Pmrv^mir^ ea
S voL iii«lftp dans In petite colkctien dite des Caain.
Paul-L. JACOB, bibliophile.
# LETTRE DE A.-A. BARBIER
à MALTE-BRUN, rédacteur des Annales deS'Vayages.
Paris, 7 septembre 1809.
Monsieur,
L'intérêt que présente votre analyse de quelques Mémoires
hoUandois sur l'tle de Formose, me l'a fait lire avec une atten-
tion particulière. J'y Tois que le savant Adelung vous a induit
en erreur sur le nom de l'imposteur qui a pris le nom de Psal-
manasar. A l'en croire, cet auteur s'appeloit N. F. B. de Rodes ;
c'est une. erreur dont la traduction françoise de la Description de
Vile Fonnosa fait oonnottre l'origine. Le traducteur est nommé
sur le frontispice N. F. D. B. R. : ces lettres ont probablement
servi à former N. F. B. de Rodes; mais l'on a pris pour auteur
de l'ouvrage un auteur mis en scène par Psalmanasar. Eu effet,
dans la partie de la description de l'tle Formosa , relative aux
aventures de Psalmanasar, il est souvent question d'un pré-
tendu jésuite d'Avignon, nommé le P. de Rode. Psalmanasar
assure que ce jésuite, qui se faisoit passer pour Japonois, fut
choisi par son père pour être son précepteur et pour lui ap-
prendre la langue latine. Ce missionnaire eut un très grand soin
de lui, et s'en fit tellement aimer, que Psalmanasar ne put se
résoudre à le voir partir de Formose sans le suivre. Ils sorti-
rent donc ensemble de cette île et passèrent d'abord à Luçou,
ensuite à Goa, et de.Goa à Gibraltar, d'où ils firent voile pour
Toulon ; de Toulon ils allèrent à Avignon, qui étoit le terme du
voyage du P. Rode.
Ce récit ne présente que des faussetés; mais il en est une qui
a été bien et dûment vérifiée, car les jésuites ont inséré dans le
Journal de Trévoux des certificats par lesquek il est authenti-
quement prouvé que le P. de Rhode n'est jamais sorti de la
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 675
province de Lyon. On n'a d^aillears aucune preuve qu'un nommé
de Rode se soit caché sous le nom de Psalraanasar. Cet impos-
teur, mort à Londres en 1763, âgé, non de 65 ans, comme le
disent les Dictionnaires historiques^ mais de 84 ans, a emporté
dans la tombe son secret. On sait seulement qu'il étoit né dans
une contrée méridionale de la France. Peu de temps avant de
mourir, il composa, en anglois, des Mémoires pour désabuser le
public et pour lui faire oonnoître toutes ses fourberies. On les
a publiés en 1764 : leur lecture prouve que Psalmanasar n'a
jamais voyagé hors d'Europe. Né de parens catholiques et d'une
ancienne, mais pauvre famille , il quitta son pays natal à 1 6 ans.
Ce fut le besoin qui le détermina à se faire passer en Angle*
terre pour un Japonois converti an christianisme, et amené jen
Europe par les jésuites. Il se fit successivement maître de lan-
gues, de fortifications, empirique, peintre d'éventails, etc. En-
fin, par l'avis cL'un ecclésiastique et avec le secours de plusieurs
personnes charitables, réuni au profit des leçons qu'il donnoît,
il s'appliqua sérieusement à l'étude de l'hébreu. Il traduisit plu-
sieurs ouvrages et devint auteur lui-même. On l'engagea à a'u-
nir aux savans qui avoient entrepris l'histoire universelle. Ses
Mémoires font connoitre ce qu'il fit pour perfectionner l'ou-
vrage, pour lui donner l'ordre et la méthode qui y régnent, etc.
Je dois dire, avant de terminer cette lettre, que M. Boucher
de la Richarderie, dans sa Bibliothèque universelle des Voyages^
n'a pas cite exactement les lettres initiales des n^ms du traduc-
teur françois de la Description de rUe Formosa. Il a omis la
troisième, c'est-à*dire le D. Je n'ai pu découvrir ce que signi-
fient les ciilq lettres N. F. D. B. R. Aussi l'impossibilité de
trouver le nom de ce traducteur et celui de PAalmanasar (I) m'a
empêché de placer, dans mon Dictionnaire des ouvrages ano-
nymes et pseudonymesi la Description de File Formosa,
J'ai l'honneur^ etc. Signé, Barbib^.
(i) Voici le titre exact de cet ouTrage : Description de Vile de Formate
en Asie, du gouvernement, des lois, des mmurs et de la religion des habitons,
dressée sur les Mémoires de Georges de Psalmanszar, avec une Relation
de ses TOjages, par le sieur N. F. D. B. R., stcc figures. Amsterdam, i7o5,
1708, 1713, ou Paris, 1737, in-i9.
^^%nHis SiSfiojtaf Çt^tt<$.
<Sirite des noiee eilraiteft d« caUlogoe raisonné de la coReetlmi
d'un amateur.)
Grunnius Sopàista. Argenlioœ^ XS22, ia*4<»v
Il esl dit quelques mots danst le catalogue de M. Leber
(n* 2579) de cette « facétie philosophico-satyriqne à peine
connue en France. » Nous ajouterons que c'est un dialogue
entre Mesobarburus, homme instruit» éclairé, ami des lettres,
et Grunnius, andra pédant ergoteur, disputenr, qu'une opéra-
tion magique a métamorphosé en pourceau, et qui s'évertue à
prouver que cet animal a beaucoup phis de dispositions à la
▼erlu , beaucoup plus de connoissances que l'espèce humaine.
L'un des interlocutetfrs attaque Erasme, l'autre le défend. Le
ridicule est jeté à profusion sur les lourds professeurs, sur les
demi-savans du xvi* siècle, mais on sait qu'en général il n^y a
pas moyen de débaitter en parcourant ces vieilles facéties la--
tines. Les argumens et les malices de Grunnius se retrouvent
en partie dans un ouvrage de G.*G. Croce : VEcceîenxa e trionfo
detporco ( 1594, 1622, 1625, etc.), autre lourde et froide com-
position. Ajoutons que dans les Harangues sur ia mon de divers
animaux, Lyon, 1569, in-16, il y a une élégie (eu'vers) sur la
mort d'un cochon, nommé Grongnet, par Claude de Pontonx ;
une longue composition en prose allemande sur la supériorité,
la noblesse do susdit quadrupède [Eerrlickkeît des Schweîns)
remplit les pag. 585-599 du tome I du curieux recueil de Dor-
navius : Ampbitheatnun sapieniiœ socraUcœ^ 1619, ia-4blio.
SulUtin Iru StiUioyiilte,
ET
CATAIiOOUB DB UVRBS RABB8 BT GUBIBUX, DE
LmiBATcnuB » d hutoibb , btg* i om
8E TBOOVBirr A LA LIBBAIBIE DE
i» TECUKIHEB , PLACE
DU LOOVBE,
If* 12.
No 15.— JCILLBT 1841.
1070 Anaobaphe de origine CarlTsiani ordinis, versibns
hexametris descripta in minore claustro Cartrsiœ
parisiensis. — Traduction de ce poëme (en vers firan«
çois)y par Fr. Jary. Parisiis, GuiL Chaudière, 1&78,
in-4, Tél. Edition originale 10 — »
107 1 AnANi» (Pbtbus). loscriptiones sacrosanct» yetostatia
non ilIsB quidem romane, sed totius fere orbis summo
studio ac maximoi impensis terra manque conquisitœ
féliciter încipiunt, per P. Apianum et Bart. Aman-
xivanAngùUtaéii/mJBdlbus, P. Aplani, l&Si, in-fol.,
rel. . J6— »
Cet ouTmge est rampK d*iii0criptioiit et de ^roret sur bois,
. etc)iM|i|^piigeeftteiic8udrée.
I
1072 ' AmuGNAG (&BDEUif d'). Histoire du temps, ou Relation
du royaume deCoqueterie, extraite du dernier voyage
des Hollandais aux Indes du levant. Paris, Ch. de
Sercy^ 1664, petit in-13, avec la carte, mar* bL fil.,
ir. d r ..... . 15 — »
1073 AiiDOBNi (JoA.). Epigrammata. Editioprioribus auctior
ioojgcque emeKdatior cura Ant. Aug. Renonard. Pa^
risiis, typis P. Didaî, 1794, in«>18, g. pap. vél., mar.
U», riche dent., tr.^d. (TAocirenin). . . . 25 — »
f^oyet CafiDÎaA Ethîea.
48
678 BULLmil DD BlBLlOPBIfJE.
■
1074 Bxji.80NSy poésies anciennes des xv* et xvi* siècles, ex-
traites de difFérens auteurs imprimés et manuscrits
(par Méon). Edition augmentée d'un glossaire des
mots hors d* usage. Paris, 1809» in*8, demi-rçl.y non
, rogné ; • '• 9 — S^
Avec les cartons.
1075 Bovnxi (Car.). Proverbiorum vulgarium libri très.
f^animdantur a GalUoto, Parisiis, 1531>pet. in-8, mar.
r. fil., tr. d. In eodem volumine : Epicureus Des.
Erasmi , scholiis illustratus , et e latino sermone in
graecum conversus per^Barth. Cayersinum. Antuër-
piœ, 1567. Bel exempL . 85 — »
1076 BaocHUBES (20) in-8> sur les Antiquités égyptiennes,
dont : Examen d'un passage des Stromates, relatif aux
écritures égyptiennes, par Dulaurier, 1833. — Des-
cription du tombeau d'un roi égyptien. — Papyrus
égyptien du musée de Turin. — Notice sur le voyage
de M. Lelorain en Egypte. — Lettres de M. Cham-
pollion jeune I écrites d'Egypte, 1829. — Origine
astronomique du jeu des échecs^ expliquée par le ca-
lendrier égyptien, par Villot 10 — »,
1077 Brociii]bb8(10) in-4 et in*8, relatives à la ville d'Arles»
dont : Rapport fait par la commission archéologique
d'Arles. — Discours prononcé dans S. Trophime
d'Arles, par J. Constant, 1814. — L'Ainphithéâtre ro-
main à Arles, 1836. — Rapport des propriétaires
^ composant le corps des vuidanges des eaux du Tri-
bon, etc., 1827 — Inscriptions, envera, du musée
d' Aix, suivies d'un appendice sur une statue antique,
découverte aux environs de cette ville (recueillies
par M. Rouard, bibliothécaire), 1839» — etc. 12 — »
1078 BROGBims(8)in-8, sur le Zodiaque de Denderah, dont:
Nouvelles conaidérations sur le plaobphère de Den-
derah, par de Paravey, 1832. — Observations critiques
et archéologiques Sur l'objet des représentations zo-
B0tLimN DU BIBLIOPflltE. 6?9
dicales, par M. Letroone, 1824. — Notice sur le Zo^
diaque de Denderah, par Saint-MartiDy 1822. — Sar
roriginc grecque des Zodiaques prétendus égyptiens
par le même, 1837, — eic 5—
1079 Brochubbs (8) in-8y sur les Antiquités, dont : de
rOrigine delà crémation^ X)u de l'usage de brûler
les corps, 1821 . — Mémoire sur le système métrique
des Arabes, par Garcin de Tassy, 1882. — Lettre sur
la significlition du nom d'Hercule et sur la nature
de ce dieuy 1818. — Revue du cabinet demédaiUes
de M. Leclercqz, 183S. — Mélanges d'antiquités grec-
ques et romaines, par de Clarâc. — * Antiquités décou-
vertes en Tauride, par de Blaramberg, 1 822, fig.y etc.
8~.
1080 Brochubbs (5) in-8, sur les Sciences orientales, dont :
Notice d'un manuscrit turc, en caractères onïgours,
par A. Jaubert, 1825. — Extrait d'un commentaire
et d'une traduction nouvelle du Vendidad Sade, Bur-
nouf. — Notice sur des Vétemcns avec des inscrip-
tions arabes, etc., par Garcin de Tassy. — Mémoire
sur des particularités de la religion musulmane dans
l'Inde, etc., par le même 10 — »
1081 Bwa (CriULL. dd). Œuvres poétiques contenant plu-
sieurs et divers traictez : le discours desquelz n'ap-
porte moindre vertueux fruiçt, qu'il est aggréable, et
f\jàiï\ de tout contentement» pour la diuersité des ma-
tières dont il traicte. Paris, J. Février, 1583, petit
in-12, mar. r. fil.> tr. d. Jolie reliure. 30—»
GAPBiABTm DE CiiAtjrT. f^oyez Philosophie des let-
trés.
^ 1082 Catholicon parvum. {Sans lieu ni date), in-4, à 2 co-
lonnes, gotb.j V 40 — »
Ce petil dictionnaîre latin-frattçais est de la plus ^ande rarel^.
L^exemplaire est très bien conservé et rempli de témoins*
1(083 GssAEU de bello gaUico Ubci YIII, de bello civUi H-
bri HU, de beUo AJexaodriaOi de b^o Africaiio et de
bello Hîapanteasî libr4 ^ pictura totius Galliœ» nomina
locorum urbiumque et populorum GalUie, etc. Fene^
tiis, in œdibus Aldi, 1513» iii-8, mar. lie de viu, avec
un ancre sur les plats', tr. d. Bel exempL . 40—»
1084 Cbsja (Jduus). Les OEaures et brifsfues expositions de
JqUus Qesar, sur le faict des batailles de Gaule. Pa-
ris, Michel U Noir {sans date), petit in-4» goth., fig.
enboiS| y. f., tr. d 45 — >»
ExempUire rempli 4^ témoins.
JÛ8o CkAPrmi^ou Articles de la très saiojcAe confédération,
faicte entre notre sainct père le pape, la maiesté im-
perialle et les Yenetiens contre les Turcqz , par Guil-
laume Vosterman, en la Licorne cPor; et ils se vendent a
Anuers, chez le niême (sans date), petit in*4« goth.,
beau fronlispîce gravé sur bois , mar. viol, dent.»
tr.d 40—
•
J086 Chabtbr (Ai.ain). Sensûyifeot les faictz et diclz de
maistre Alain Chartier, contenant en soy douiie liures,
qui traictent dea guerres faictes par les Anglois et
aidtres ennemis; avec la Geoealo^^e des roya de
France, le Breviere des nobles, le Liure de reueille-
matin^ la belle Dame sans mercy» l'Hospital damours
en VII liures, etc. Pàris^ PhHcNoir, 1523, petit in-4,
à S colonnes, goth., v. ' . ' 27 — »
1 08 7 CoLLECTioiv des petits classiques, publiée par M. Nodier,
8 vol. petit iji-12, d. mar., fil., n. r. Elèg. rel. 48 — »
Cette joUe collection, chef-d'cBUTre de tjpograpbie, publiée par
Delaagle en i6s6, se composa dot QaT£«ges,siÛT«iit ; la G«ir<-
lande de JvlIU, précédée d*une notice pAr M« Nodier. — Les
PoéÙBM dû Séneeé, précédées d'une lon^^e notice par Aager. —
Cmnpagnt de Moercy et de Fribourg^ par Henri de .9*4lô^ avec
une notice par 1(. Nodier. — f^oyage de Chitpeile et Bachaumont ,
idem. — OBuvres choUies de Sarrazin, idem. -^ Poésies dji"
eeOly» idem. — Madrigaux ^ la SahUère, idem. — Coniuratàm
de Ftesque, idam*
*>
BOCXinil DU BIBUOPHILB. 6M
I08ë G0MBB8 (Anaobamis). Statistique .lopographique, agl^i*
oole , manufacturière» commerciale, intellectuella,
reKgieuaey politique et morale de l'arrondissement
de Castres (Tarn). Castres^ 1836, in«6, br. , . 4—»
1089 GommNTAiBBS sur les epistres d'Ovide (avec la traduc-
tion en vers), par Gaspar Bachet. La Haye, 1716,
2 vol. in-8, fig., brochés. ....... 10 — »
1090 CoRAi» SQpn» (G.). Vita Mariœ Stuartse, Scotise re-
ginœdotariœ, Galliœ, Angliœ et. Hibemiœ hœredis.
fFirceburgi, ,1624, petit in-8« vél. (avec un enrieux
portrait de Biarie Stuart). • 15-^b
1091 GnNSBWATSiTR (lb) marseillois, contenant des détails
historiques et littéraires sur }ei manuscrits ks plus
curieux de la Biliothèque de Marseille, et des notices
bitigraphiqnes sur leurs auteurs. Marseille» 1828>
in-8 br. (tome 1*') 2—50
1 092 Gocbibb(P.-L.). Dix-sept pièces in-8, sav. : — Prospec-
tus d'une nouvelle traduction d'Hérodote, 1822. —
Examen littéraire^ 1824. — Aux Ames dévotes de la
paroisse de Vérets, 1821. — Réponses aux anonymes
qui ont écrit des lettres à P.-L. Courier, 1822. —
Collection de lettres et articles puUiés daoa différons
joomaux, 1824.— «Simple discours à l'occasion d'une
souscription pour l'acquisition de ChamhiMxl, 1821.
— Pamphlet des pamphlets, 1824. — Pétition aux
deux Chambres, 1816. — Placet à monseigneur le
ministre, 1819. — Lettres au rédacteur du Censeur,
1816. — Clavier-Blondeau , 1819. — A messieurs
du Conseil de la préfecture de Tours. — Lettres à
messieurs de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, 1819. — A messieurs les juges du tribunal
civil, à Tours^ 1816. —«Lettre particulière. — No-
tice biographique sur la vie de P.-L. Courier,' 1824.
8—.
Première édition.
\
682 BDtLBTIN OU BlBUOPUaB.
1093 GomomrATioiv (la) de lempereur Charles cinqttieftBie
de ce noniy a Boloingnei le vingt-deoxième de février
mil cinq cen^ et trente. /m/>. à Anvers, par Guillaume
Dostreman, 1 580i in-4 de 8 feuillelB, avec gravures sur
boisy goih., mar. olive dent.» tr. d. . • 45 — »
Bel exemplaire de toute rai'eié.
1094 CovBTiN DE Cissé (Jaqvbs de), gentilhomme perche-
ron. Èvyres poétiques. Paris, Gilles Beys, 1581, pet.
in*l?, mar. bl., tr. d. (Duru). Bel ex, avec témoins.
30—»
1095 Dbal' (J.-IV.). Dissertation sur les Parisii ou Parisiens,
et sur le culte d'tsis chez les Gaulois, ou Observa-
tions sur quelques passages du 1 1« chapitre de THis-
toire de Paris, par M. Dolaure. Paris, Didot, 1836,
in-8, br 3 — »
1096 Ilécii.AnATioNet Protestation des Doctes très ehrestiens
du royaume de France touchant les Jésuites et leurs
tyrannies, etc., et déclaration de la cause des estais
des Païs-Bas, touchant leur guerre contre le roi d'Es-
pagne, etc., en laquelle est aussi monstre que les Je-
suites sont très ignorans. L'an 1605, in-8, mar. r.
{Ancienne reL) 10— 7»
1097 Ihoms CAsan. Romanai*um historiarum libri XXV,
gr« et lat«, ex Guill. Xylandri interpretatione. Excu--
débat Henricus Stephanus, 1692, in-fol., mar. cit., fil.,
tr.d 26 — »
Ancienne reliura. Bel eiempliôre.
1098 DcLAuiiiER (Ed.). Fragmens des révélations apocry-
phes de saint Barthélémy et de l'Histoire des com-
munautés religieuses, fondées par saint Pakhome,
traduit sur les textes copte-thébains inédits, conser-
ves à la Bibliothèque du Roi/ par M. Ed. Dulaurier.
Paris, Imp. royale., 1835, in-8. - .... 3 — »
DuvBRGER i>B Havranne, abbé de Saint-Cyran. Foyez
Question royale.
BULLETIN BU BIBUOPULB. 683
1099 Equvbabti» de vitâ et gestfs CSaroli Magni, cum corn-
mentario Joh. Fred. Besselii et notU Job. Bollandi.
Accesserunt Goldasti aaimadversiones ineditœ cum
variisdissertatioiiibus. Curante Joh. Herm. Schniinc-
kio; Trajecti ad Bhenunty 171 1, in-l, demi-rel., dos
de V . 1&-.»
1 100 Epitapbb de feu digne de bonne mémoire très hault,
très puissant et très illustre empereur Maximilian
d'Âustrice. (Sans lieu ni daté), ^lil in- 4 de 4 pages,
golh.y mar. puce dent., d. s. tr. A la fin : par lb
soNGEua 40 — •
Pièce histoiîqae très rare; elle rappelle en assez bons vers
quelques éréneniens du temps. Non citée. /
1 101 Entiibb (l') et réception de messieurs les enfans de
France, ayec la réception de la royne Alienor, qui
fut le vendredy premier iour de juillet 1580. (Sans
lieu ni date). InAS, mar, r., dent., tr. d. . 20 — »
Opuscule de huit pages de la plus grande rareté.
1 102 Fiuppuii (Ant.-P.). Istoria di Goraica. Pisa$ Niccolo
Capumo, 1831, 5 vol. gr. in-8, br. ... 85-—»
FoBCB ( KAiMBifoiaBLLB DE LA ). f^oyez Histoiife secrète
de Henri IV.
Gatien DBS CouBTiiiZ. Foyez Remarques sur le gou-
vernement.
1 103 GajuERT (A.-P'^K.). Description historique de l'église
cathédrale de Notre-Dame de Chartres. Chartres,
Gamier, 1824, in-8, fig., br 2 — »
1104 GoNOD (B.)* Notice historique de la cathédrale de
Glermont-Ferraud. Clermant, 1839, in-8. Tirià pe^
tit nombre 8 — » •
1105 GossELiN (Gh.-Rob.). L'Antiquité expliquée au moyen
de la Genèse. IV^ édition, augmentée de la chrono-
logie de la Genèse et de la Théogonie d'Hésiode, avec
deux gravures représentant les hémisphères célestes,
austral et boréal. Paris, Égron, 1817, in-8, br. 4—»
98^ Mvuxnn du bikjopbilb.
1 106 GoBBÊSua. Géogriftphie des Grecs aoal^séei el Géogra--
phie d«8 anciens xomparée. Parà^ Imp. r., 1790 et
SUIT., 5 Tol. m-4» brochés.. 35 — »
1107 GoÉBABD (B.) Essai sur le système des divisions terril
toriales de la Gaule, depuis l'âge romain jusqu'à la
fin de la dynastie carlovingienne. Extrait du Blé-
jnoire couronné par Ilnstitut, en 1830, et suivi d'un
aperçu de la statistique de Palaiseau, à la fin du rè-
gne de Charlemagne. Paris, Imp. royale, 18329 in-8,
br. {Épuisé) 5—50
nos Hb6bwisch. Histoire de Kempereor Charkmagne, trs-
duction libre de rallemand du professeur Hegewiscb»
avec un avantp-propos^ quelques notes et un supplé-
ment du traducteur (Boui^ing). Paris, Henrichs,
an XIII (1805), in-8, demi-rel 5—50
1109 HisTOiBB de la vie et. de la mort tragique de Vittoria
Accorambona, duchesse de Bracciano, par J.-F.-A. /tit^
primé par G.-Ê.I. M. A. L., an VIII (1800), in-é, br.
10—»
Tiré à u^ petit nombre dans !*imprinierie parâculière du duc
de Maillé.
1110 BÙBTOiBB des contestations sur la diplomatique, avec
l'analyse de cet ouvrage, composé par le P. Dom
J. Mabillon (par l'abbé Raguet). NapUs^ /. Graoiery
1767, in-8^ bas. ... 4—0
1 1 1 1 EbsToma secrète des amours de Henri IV, roi de Cas-
tille, surnommé l'impuissant (par mademoiselle de la
Force). Utrecht, Et. Neaalme, 1734, petit in-12, mar.
V., non rogné. ^Duree) 25 — »
1112 Hugo (Hebuannus). De prima scribendi origine, et
univerçâ rei literariœ antiquitate. Antuerpiœ, ex offic,
P/antmiana, 1617, in-8, vélin 10 — ».
Jary (Fr.) y ayez Anagraphe, etc.
BUUiKTflf DU BlBLIOraiLB. 68S
UlS JvBiii (Habmiani). Medici emblemata, ad D. ArnoldTin
Cobeliym. Ejvsdem œnigmacum Kbelltts, ad D. Ar-
/ Boldyiu ïioêenbevfpnn. Awhurptœf-ex off. Chr. Plan-^
tint, l&6>S| hi-^, V. f., fil., tr. d 15 — »
Chaque pag« est entourée de rigneltet.
Labobdb (de), f^oyez Mémoires historiques*
1114 Lafaist. DiBsertalion sut la philosophie atonnstique.
Paris, Imp. roy., 1833, iiàrSf br*. ' . . . 2-*^â0
La Gmni (Th.). ^ayez Ross (A.) et La Grue.
1115 Labauji (A&iu-Fr. m). Cotijectures philosophiques,
religieuses et politiques. Metz, 1833> in-S» br. 2 — 50
1116 ttAJOBJon (P.-M.). Résumé de l'histoire du Dauphiné.
Paru, 1825, in-S, br. 2—75
Autres résumés, savoir :
Du Lyonnais, par Jal. ... * 2 — 50
Du Béam et des Basquesi 2 — 50
D'Auver{;ne, de Franche-Comté, Guyenne, Langue-
doc» Roussillon, d'Alsace. Chaque 2 — d
1117 Lb Bas (Ph.)* Inscriptions grecques et latines, etmo-
numens d'antiquité figurés, recueillis en Grèce par
la commission de Morée, et expliqués. Paris, Didot
/i^«i, 1835-37, iii-8 15— «>
1** Cahier. Messénie et Arcadie.
2« — . Bas-relieFs du temple de Phigalie.
3« — Argoiide et Laconie.
4* — Argoiide.
5« — Iles de la mer Egée (Cyclades, Sporades,
iles du littoral, ties septentrionales).
1118 Lma (C.)- Des Cérémonies du sacre, ou Recherches
historiques et critiques sur les mœurs, les coutumes^
les institutions et le droit public des Français dans
6H6 BUtLBTlN Dtl BIBLIOPIULE.
randeane monarchie. Paris,, Baudoin frires, 1825,
in-89 ayec 48planch.y br 5 — »
OuTrage qaî, de même que tous deux de l'aufeu^, porte le ca-
chet d'une profonde érudition et d'un traTail fiût arec oonsctence
et grandes recherchei.
1 1 19 Lb Blanc. Traité historique des monnoies de France,
depuis le commencement de la monarchie jusques à
présent. Pan^j I69O9 in-4yfig., V., gr. • . 65 — »
1120 I^ Glay. Maxi^ilien I*', empereur d*AllemagnCy et
Marguerite d'Autriche , sa fille , gouvernante des
Pays-Bas. Esquisses biographiques. Paris, /. Re-
• nouardf 1839, in-8, br. ayec fac-similé. . . 3 — »
1121 Lespuhetis dv ieune prince conquérant le royaulme
de bonne renommée (par Simon Bougouyne). Paris,
Anthoyne Ferard, 1508, petit in-fol. à 2 col.» golh.,
fig. sur bois, mar. v,, tr» d. [Derome). . ^ 400—»
Edition extrêmement rare.
Il y a quelques feuillets un peu roux, et un qui manquait a été
si bien rétabli à la plume, qu'il est presque impossible de s'en
apercevoir. Cet exemplaire, qui rient de Gaignat, La Vallière, et
de quatre au ires bibliotbéques célèbres, est passé successivement
dans les ventes sans que l'on s'aperçût que ce feuillet manquât.
La dernière fois il fut adjugé pour la somme de 640 fr.
Lucas Gaussb. Ployez Messe retrouvée.
1 1 22 lacHTBiontBnR (J.-F.). Histoire de l'invention de Fim-
primerie pour servir de défense à la ville de Stras-
bourg contre les prétentions de Harlem, avec une
préface de H. J.-G. Schweighœuser f le portrait de
Gutenberg et huit planches originales gravées sjur
bois. Strasbourg et Paris, 1825, in-8. • . . 4 — »
1 1 23 Maibe (Jehan lb) de Belges. Les Illustrations de Gaule
et Singularités de Troyes, auec les deux Epistres de
Tamant uert. Imp. à Lyon, par Estienne Baland, 1510.
— Le second liure des Illustrations de Gaule. Idem,
idem, 1512. — Le Traicté intitule de la Différence
des schismes auec le blason des Vénitiens. Paris, par
BULLETIN DU BIBLIOPBILB. 687
/. de Marne ft 1612. — La Légende des Vetiitieos.
In^. par J. de Mamef, 1509« un vol. in-é, mar. bl.,
fil.) tr. d. (Thouvenin) 45 — •
Bel exemplaire, quoique avec le titre un peu i-aecominodé.
1124 IIanjmb Cabuuta (Jm.-Sbb.). De consolatione ad
epiBCopos, a comité Hier. Sebastiani typis restilulum; ,
illiusque viiœ compendio pneornatunk. Opus ecclesiœ
patribusy omnibusque anima^um recloribua perutile.
RarM, 1804, iii-i^ br 6—»
1 125 Habgel. Alphabet irlandais, précédé d'une notice his-
torique, littéraire et typographique. Paris, an XII.
8— »
1 126 M ABiAfiE ^ub) des quatre filz Hemon et des filles Damp-
simon. [Sans lieu ni date), petit in-8, goth., roar. bl.,
à comp.y tr. d., fac-similé {Superbe reliure de Bau'
zonnet) 55 — »
Un des deux exemplaires tirés sur peau TiLiir de la réimpres-
sion y&ft;»nifli«fe de Pinardy en i835.
1127 Mathieu (Adolphe). Roland de Lattre (poésies sur)
avec notes, liions, 1840, in-8, br 4 — 50
1 128 Mbhmbbs historiques sur Raoul de Coiicy. On y a joint
le Recueil de ses chansons en vieux laugagCi avec la
traduction et Tancienne musique (par De La Borde).
Paris, PierreSf 1781, 2 tom«, 1vol. petit in- 12, por-
traits, mar. bl.^ non rogné ^ 25 — »
Mbon. Voyez Blasons,
1 1 29 TÊJÊÊOL (uk) trouvée dans l'escriture (par Lucas Jansse).
Fille^France, N. Selon, 1678, petit in-l2, mar. bl.,
fil., tr. d. {Derame) 18 — •
1130 MoNOLOom nouueau fort ioyeulx de la chambrière
despourueue du mal damours. Nouvellement imprimé à
Paris (sans date), in- 16, goth.> avec deux grav. sur
bois, mar. V., tr. d 60 — »
EdilioQ originale d*an opuscule en rers, 8 pages de la plus
grande rareté.
686 vuUiKTni nu bibliopulr.
1181 Moins (le) séealariaëi augDftenté de nouveau de la Vie
* des moines (attribué à du Pré). A Fille^Frimehet chez
/• Le Grand, in-lS, mar. r., tr. d. (Dura). 28 — •
1 132 HoBiiv(SnioN). Pensées et cantiques de Morin, dédiées
au roy. Naifue et simple déposition que Morin fait de
ses pensées aux pieds de Dieu, les aoubmettant au
jugement de son église très saincte, etc.^ elc. 1647»
in«8, mar. r., dent., doublé de tabis, tr. d. 40 — »
OuTrtge rare. (Voyei AnalecU-BiblioD, tome 9» page aSS).
1 1 33 HVoDUflLLBS bonnes lesquelles sont produictes et venues
d'Orient bien brefues entre Sophin ou Sophias
nomme : et le grant turc et Soubdan, comment le
grant turc a gaigne la ville Damast^ Hierusalem, Al
Kayr auecques plusieurs auUres villes gisantes bien
près. (Sans lieu ni date,) lehan Bichart^ petit in-4»
goth.y mar. bl., tr. d 25 — •
Élégante reliure de Close.
i 134 NomnoLLB Dindie, et de la Terra-Neufue» auecq la des*
cription, coinment le roy et la royne de Lanoz se sont
baptisez et faictzchrestiens aueoq plus de trois cens
mille âmes. — Item la vie, meurs et coustumes de la
nation dudict païs, mis en lumière par M. Andria
Hattbeo, auecq une lettre à la royne de Portugal par
Pevesque de Goa, etc. Imprimé en Anuers par Jehan
Laet {sans date), petit in-8 de 28 pages, goth., mar.»
tr: d 26—.
1 135 OnifATisana cdjusdam vin (du FkVh na PianAc). De ré-
bus Gallicis, ad Stanislaum Elvidium (Joann. Gam&>
rarium) Epistolœ, et ad hune de iisdem rébus* Gallicis
responsio. {Lutetiai), sans lieu, 1573, in-4, v. fauve.
{Khœler). . 24~»
De toute rareté.
1 136. OuDiN (Cbsab). Dialogos en espaûol y firancos, et dia-
logues françois-espagnols. Bruxelles, Foppens, 1663»
petit in-12» V. f., fil. (ITAce/er) 10 — »
1137 OuviiAGE d'un citoyen gentilhomme et militaire, ou
BULumn DU unupPBiLB. 669
Lettres sur la noblesse , qui présentent le tableau de
son origine, de.ses droits» dénoncent les abus, eu in-
diquant les moyens d'y remédier» et d'opérer des
changemens importans pour ce corps et la patrie. A
MM. les notables. Londres, 1787» in-8» br. . 3 — •
1138 PisBiPATETiQvsa resolvtions et remonstranoes senten*
^ipusea du doeieur Broscambille» aux perturbateurs
de restât. Paris, par Va-da-Cul, gouverneur des singes,
1619, in-8, mar. r., tr. d. {Dwru\. . • . 21 — »
»
1 139 PhUiOsofhie des lettres qui aurait pu tout sauver ; Mi-
sosopbio vdtairienne qui n'a pu que tout perdre.
Outrage inutile à la présente tenue des Etats » pour
laquelle il avoit été entreprifli mais qui pourra seryir
à celle qui pourra lui succéder» si la mode s^en con-
tinue. A Paris, en la double année des événemens
que nos glorieux pères n^auroient jamais pu préyoir»
et que nos neveux , s'ils redeviennent de bons Fran-
çois» ne pourront point croire» c'est-à-dire en 1789 et
1790 (par Tabbé Capmartip de Chaupy)» 1 tome en
2 vol. in-8» br . 15 — »
Cet ouTrage est rare, n'ayant été tirâ qa*à un très petit nombre
il'es. asx &*ie lUrattUiir» qui ne les mit pas dans le oommeroe.
11)0 PoLAiN (L.). De la souveraineté indivise des évêques
de Liège et des états-généraux sur Itfaestricht. liège,
1831» 8. — La Mel Saint-Martin, on le peuple et les
nobles. Liège, 1835, 8. — La Mutinerie des Rivageois»
épisode du règne d'Erard de la Marc, 1531. Liège,
[sans date), in-8 6—»
1141 Portraits (66) des plus célèbres interprètes du droit
romain» tant anciens que modernes» depuis Tan 1130
jusques à présent 1620» in«folio, demi-rel. » dos de
T. i 15—
DoM le même volmme : Portraits (96) de tous les poètes IstinSf
arec leurs vies, depuis Linins Andronîcus, jusqu'à Sidonius Apo-
linaris et Michel Manille.
\
«
690 BULLGTtlf DU BIBLIOPHILE.
1 1 42 PoWTRAiTB (59) des faux dieux et déesses de l'ancien
paganisme, tirés sur des médailles antiques, in-folio,
demi-rel., dos dev. f. 10 — »
1143 PoBTiuuTs (112). Patriarches (les), juges, roys» princes
et conducteurs du peuple Hebrieu, depuis Adam jus-
ques à Hérode Agryppa. Aurélia Allobrogam, apud
P. de la RoDÎère, 1619, in-folio, demi-reL, dos de
V. f. 12—
Vans ie même vabune : PorU'aits (Sa) de tous les rois de la Perse,
depuis Gyrus jusqu'à Scach Abas, aTOC l'abrégé de leurs vies.
1 1 44 PoRTRAivs des douze Sibilles, tirez des médailles anti-
ques, avec un abrégé des prédictions de chacune d'i-
ceilesy in-folio, demi-rel., dos de v. f. . . 6— »
1145 PRESOBrriONs (les) des femmes (en vers J. Roven, A . Coas»
turier(sans date), in-8, mar. olive, dent., comp., non
rogné. (Purgold.) 50 — »
Un des deux exemplaires sur peau vÎLtic de la réimpression
. /ae-simiU de Pinard en i83o.
114^ QiTESTioN royalle et sa décision, où est monstre en
quelle exlrémité, principallement en temps de paix,
le subjet pourroit estre obligé de conserver la vie du
prince aux despens de la sienne (par Fabbé de Saint-
Cyran). Paris, Tovssainct Dv Bray, 1609, petit in- 1 2,
mar. r. fil., tr. d. Avec le portrait de Saint-Cyran.
(Ancienne reliure f Derame) 25 — »
Edition originale très rare. Voyez Anaiecia BibUon^ tome a,
page i33.
RAfiUBT (i/abbb). Voyez Histoire des contestations, etc.
1147 Bbcubil (iOYstJx)de le élection imperialle au magni-
ficque honneur du très hault, très exelent, très ilustrc
et très puissant prinche Charles, par la grâce de Dieu,
roi catholicque des Espaignes, et archiduc d'Austrice,
duc de Bourgoigne, de Brabant, de Luxembourg,
prinche et seigneur des pays deinbas. Impr, par Ant.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 691
Membru (sans date), petit in-4, golh., de 8 pages,
mar. élivci tr. d 70 — »
Pièce de rers contenant quatone strophes de huit vers cha-
cune» et composée en réjouissance de l'élection de Charles-Quint
au trdne impérial, l^a deniîère strophe nous apprend la date de
ce îirre et le nom de son auteur :
Pour Tempereur Chirles de ({raot estime,
Efleut |Nkr jaite et irriye eltction.
L'an mil cinq cent et dix noenf, le trentieame
An nipie de jnnK» fareoi poaM en rime
Les mots predirts en jnbiUtion.
Soit 'bien on nûu, de bonne intention.
Sent ficUoo aprèt dure fortune.
Le retTeil tel fat toogiet par Bethnne, ete.
1 148 Recosul (le) du Triumphe solempnel faict et célèbre
en la très noble cite de Camhray^ pour la paix qy a
este Faicte et conclute en la dite cite, auec la yenue
des dames et du roy et leurs departeiQens> auec l'or-
dre qui se fist a aller a la messe de la paix entre les
dames et seigneurs, auec les noms de plusieurs prin-
ces et princesses, etc. (Sans lieu ni date, 1539), petit
; in-4, de 8 pages, goth. , mar., dent., tr. d. Elé^
, gante reliure de Bauzonnet 55 — »
11^9 BJBMARQC9Z8 sur Ic gouvememcnt du royaume» durant
les règnes de Henry IV, de LfOuis>?(.III et de Louis XIV
(par Catien de Courtilz). Cologne, P. du Marteau,
1688,. petit in<l2, mar. t., dent., tr. d. {Derome).
15 — •
1 150 Richard. Essai chronologique sur les mœurs, coutu-
mes et usages anciens les plus remarquables dans la
Lorraine. Epinal, 1835, in-12 3 — »
Opuscule derenu rare.
1151 RicHJLBDi (JoA.). Antiquitatum Divionensium et de
statuis noviler Divione repertis in coUegioGodranio-
rum liber. Parûi'û> 1585, in»8, vélin. . . 4 — »
1152 Roes(A«)et Tb. La Grue. Les. Religions du monde,
ou Démooatratioil de toutes lea hérésies de TAsie,
l'Afrique» l'Amérique et de l'Europe. Amst, 1696,
3 parties, in-12, fig., mar. r.» tr-d. {Ane. rel.) 15—»
6!I2 BULLETIN DU BIBUOPBILC.
1153 SsPT (hBfD p3eaulDae9 peniUtBciaalx et litanie en vers
françoys. (Sans lieu ni date), petit inri de 2H pages,
goth.^ avec qne grav. sur bois, xnar- t. dent., tr. d.
Cet oiAvcsge, en atpopfaesy oompocé de 4 P^^g^» ^t tràs rare.
tiS4 SMii'HUBuif (RicHABD.). Tita illostrata ac piissima do*
minœ Magdaleiiie Montis Acuti in AngUà Yîcœ C!omi-
tissœ. Borna,' 1 609* petit in-8 de 83 p. Bare. 15—-»
1155 SoiiPicn Sevbri opéra oa»nia <{uœ extant. Atnst., ex
offic. Elzeviriana, 16S6', petit in'-i29 mar. ▼., fil.,
tr. d. Très belexemp. ..••••• 25 — »
' 1 156 Traicxé (i^) des mariages faictz en France^ en Espai-
gne, Angleterre et Lorraine. A Gambray ce x iour
de juillet. In-16, inâr. V., large dent. . . 30 — »
Opuscule bistorique de S pages de la plus grande raieté.
U57 TRiôinpo*(iL) délia Tirtu, festa d'armi a cavallo rappre-
seniata nella nascita del principe .di Hodena Tanno
MDCLX* In Modena, per Bartol. Soliani, petit in-f.,
y. br . . 16—»
OuTinge rempli de graTures très curieuses.
i 1 58 Tbiumphante entrée et couronnement de Femant de
la royalle maieàte de Hongrie et de Boeme^ faicte a
Stœel Wittenburch^ le dernier ioiûr doctobre, anno
MGGGCC et XXVII. Imp, à Anvers par moy GuiU.
Forsterman, en làn de Notre-Seigneur 1527, /e xx^ii*
iour de décembre. Petit in- 4 de S p^ges, goth.» mar.
dent., tr. d
A^ee un curieux (l'Ontispice gravé sur bois. . 36—*
1 1 59 VlcTOiBE (Gband) dv très illTstre roy de Poloine con-
tre Vayeuode, duc de Muldauie, tribv taire et subiect
au grand Turc^ faite le xxii* iour d'aoust lan mil cinq
cens trente et nng, transhtee dé latin en françoÎB. Ala
fin : I celte histoire de' eeste présente victoire est extraicte
des leUres du foy de Poloine et £aàtcims4Mutpes^ tesqnèU
ont tout escript pLus propremmt. Imprèmi à Paris, en
1531, petk ift-4 de8 pages» gojtfa., mar.|dem., tr. d.
40— «
•;
li. A. S» «ignlfie Mrt Mtogtspht lignée.
L. A. •^ Mie ratogrâpha aMieiiMDt.
•8. — fllgnatare.
I
160 AnEL DE B»mlOl^ (dit le Consin Jacques), 10 «epUm*
* bre an H. Grande L. A. S^ au Gonaké de aalut pu-
bBc. Très intéressante ê — »
161 AmiY (le père). ManoBorit aat. intitulée Dictionnaire
des pièces représentées dans les collég;es> 36 p. p. in-8.
162 AiGBEnrauxB (d'), 7 novembre 1788. Relative à TAs-
semblée des états-généraux. Belle L. A. S. 3— h»
168 AxDwà (le p^re), prédicatMr» 12 janvier 1703. L. A.
S 8-T-.
164 AmB BB BiiBTA£(NB| 8 novembre 1499* S., au cardinal
de Aohan 5 — »
165 Anobeth. (L'abbé)» 24 octobre 1788. L. A. S. 4—»
166 Abgq (le chevalier d'). 14 février 1771. h. A. S
3 pages 3 —
167 AaQBiwnLui (DiiAUJBB •'), 19 décembre 17&0. BeHe
L. A. S., 3 pages in-4. Très intéressante. . . 6 — »
168 Baracte (J.-pHum). Halle 10 décembre 1737. Bel
'L. A. S., à H. de Fontenellcy relative à son système
pour trouver la longitude en mer. . . 5 — •
)
^
j
50
*694 BULUSTIN DU BIBLIOPHILE.
1169 BABBAZiiN, 20 novembre 1762. L. A. S., à M. Lemer»
cier de Sainte-Geneviève 4-t-»
1170 Babbb-Mabbois, de Sinnamary, le 11 nivôse an VI«
L. A-S ^. .. 3—
1171 BABnÉ-HARBOiB, 4 plavidse an VIII. L. A. S., au mo-
ment de son départ de Gayenne 3 — »
. 4172 Bakritel dbBeauvbrt, 30 novembre 1807. L. A. S.»
relative à. son ouvrage mis à l'index» intitulé: des
Actes des Philosophes et Républicains. . . 3 — »
(173 Bartbblbky (l'abbé). Fragmens autographes sur les
monnoies d'Athènes et autres sujets d'histoire an-
cienne» in-fol. 18 pages 3—»
1 174 BATAaDj médecin du roi de Pologne. Manuscrit aut.,
de 36 pages. Dissertations très curieuses sur Iç ma-
riage, la fortune, les plabirs, la santéy etc., etc. 10 — •
1176 BbaijhaiiivAib(M. D.), 24 messidor an VIII .Reçu A. S.
8—
1 1 76 Beze (Tbbodobb de), l'un des chefs de la Réforme.
Paris 17 juillet; Madovio Pomponio. Très belle L. A.
S., en latin. II lui apprend la mort de son frère,
lui donne des détails sur la réforme* • . 35— »
1177 Bigot-Pbb4Jib]isd, 3 floréal an III. L. A. S.> aux re-
présentans du peuple, demande Finterprétation des
art. 2 et 3 du décret du 28 septembre 1791, relatif
aux biens ruraux.' 3 — •
1178 BiBON (le maréchal de), 1497. Aut. Ordre à M. de
Fauge, pendant le siège d'Amiens.
1179 Bonaparte, général en chef de Tarmée d'Italie. S.
5— •
1180 Bqumabt (G.)^ Pièce latine. A. S 5—»
1181 BounxY (le marquas de), 20 juil. 1789. Bel. L. A. S.
2—.
BOtLBTlN bu BIBUOPHILK 696
182 Bovuoiff de TOise, 8 nivôse an II. BiUet A. S. Ordre
de la ConTention aux citoyens Bassal el Venard de
se rendre à Dravet ; / . • 3 — •
183 Bbbt (édit. de Molière), A madame de GrafiSgny. L.
A. S. 4— •
184 Brogub (ie maréchal duc de), 4 avril 1789. L. A. S.
185 Cabri (la marquise de)^ sœur dcT Mirabeau, 31^ janvier
17T8. Belte L. A. S«, de trois pages ; lettre pMinede
sentiment et d^amour fraternel, ayant rapport à l'exil
de Mirabeau 4 — »
186 Camiixe Desmoduns, 26 aoât 1791. Grande L. A. S.,
au président de l'Assemblée électorale de Paris.
25—.
187 Ganglaux, 30 janvier, à M. Dumojat. L. A. S., expri-
mant sa reconnaissance et sa gratitude pour la déli*
vrance d'un prisonnier 4 — »
188 Cabea, 7 septembre 1791. Belle L. A. S., au Corps
électoral de Paris. — Pétition pour être élu député
à la Convention nationale v 3 — 50
189 Garbat, 10 octobre 1788.L. A. S 3—»
190 Gabbibb. Adresse à l'Assemblée nationale, écrite de
sa main, et signée par Esquires, Hérault de Séchelles
et autres * . 3 — »
191 Gassuvi (Domdiiqiib), célèbre astrologue, 23 novembre
1662. A. S., 2 pages in-8, eniulien. . . 5 — »
192 Cathebinb db Hédicis, 1 583. Pièces S., sur parchemin.
3-.
198 Chabot (Fbançois), 2 juillet. Billet relatif à une lettre
de félicitation envoyée par les sans-culottes à la Con-*
vention nationale. A. S • 2^-»
/
1196 mniLBiiii bu nsuoraiLB.
1 194 Gfaiteluùif(péëte)» 18 oct. I66<% L« ▲. S.» 2 pag. în-é.
, 10-i
1195 Gbamal (comte de Chantelolif^). t^étitton au ministre
pour l'Ecole de pharmacie de Hontpellier. L. A. S.
3—
1196 CiHART.Fff UE'LoBRAninB (duc de Guise); 27 noTcmbre
1627. Au cardinal de tÛchelteu. Belle L. A. S., 2 pag.
in-foL, relative à la retraite de l'armée d'Angleterre.
1—16
1197 GéaalHb VIII^ 16 octobre 14«ë. S., «u «ardinal de
Ri^att. 4—»
1198 Chbiobr (HABDc-Joani jy 24 brumaire an IV. L. A.
S. 9 très <ïQiibHse« « Cts petits 4upétes (les cantons)
veulent raisôàner et eammèhîer la ley, ils ne doivent que
y obéir ; je vous recommande, citoyen, de faire marcher
eondittttiomiielUment îous ces petits par êemens de nouvelle
faériqme^ etc. * 24— •
1199 GaÉHiBR (Habib- Joflin). Billet. A. S.
DAT1119 RsVsEcaidir. Signtttut^es IS*— »
1 200 Dacmn (savant helléniste), 22 net . 1811. L. A»S. 3—»
1201 Db ul Rcb (ITabb^ 19 ^ptelnbre J822. L. A. S^ à
M.L.Dubois ,...•• 4 — »
•
iSOft ifcssMMi ^AiisAMMus)^ gimTeoTy 25 mars 1820. L. A.
S., avec le dessin original qui devait orner le titre
des publications de la Société des Bibliophiles Fran-
çois. 3 — »
1203 DBScnifBTiss (médecin), 27 veàdemiaire an XII. L. A.
S. 4 -•
1 204 DlsviAaiiDB (madiemoiseUe)! actrice, 2 vendémiairis an III •
Au èiM»yta Atich^ DumoBt, pour obtenir la grâce
du citoyen Faget. 2 pages. L. A. S. . . . 3—»
BUUUniN DU UBUQf UUI. Wt
1205 J^ÊitmEMy rapréMnlant du pettfde» 8 ^eaiâse an IV.
GrandeL. A. S.| de2 pagesin^foi* •. • • 3 — »
1306 DixBou-GiiAifGÉy 29 germinal. A. S. aTec S. de Lan--
thenas 4—-»
12Q7 DuFwa^fiVAMZB, 2Q n^^ 1799i BlUe^ A. S. Ezpédi-
Ûm d'M« Qr4r« d« h (jQ^YWrtQft natiçip^le. 4—»
1208 Ddponrr (de Nemours)^ 12 novembre 1786. L. A. S.
1209 DiTRAa (l{i ducbesso de)» 18!J4. ]L. A:« ^» rplalWeàla
not^ publication dç $QP Roman d'E!douard. Je ferai
imprimer 25 ex. pour constater ma possession, etc. 5 — v
1210 ]hipAi]|.x;^6jpin 179*^. L. A, S.^ à M« Gonian. . 3-r-»
1211 DcBAULX. (Sans date). A. S S — »
1212 DoTENs (Louis), 1" décembre 1782. Grande L. A. S.»
4 p. in-4 "... 3 — ^»
1213 EusABBTH (la reine d'Angleterre). Très belle L. A. S.»
une paç. in-fQlio» . ........ Ç — >
1214 EflCHBBirr (le eomte), Pari8> 1 6 ayril 1789. Bdie L. A. S .
^ Iq»folio , , , , ^ , ,
ÏÎ15 Eiucuk|fKiiB|3Ay<m(lQpi^PÇ9)» 27|15vrwr.BpU^l..AtS.,
de cinq pages, relative au siège de Milan. . 35 — »
f^fiit' à €sU inuêUr là mi fistU Urff ifuelqftâs mmp$ mu iaitâ
deê maiwn çf <^ fff fi^v pçw' ipoifif^i^ l^fi^W^* ^ Ç^
m'tt oàUgi de /aire venir des troupes ei de Partiilerie pour eom^
meneer taiiaque, «10.
1216 Fau^WT (d^ïJWÎi évôquç 4pt CMva4p9f ?0 décembre
1792. l-, S. .-,,.••.., . 3—.
1217 Fbbbibhb, 15 février 1791. L. A. S. Rectification d'un
fait inséré dàw la G^^çtt^ d^ JPwri^f «Ul* k P4vret d^
19 juin 1790 5— a-
G96 DULLBTIN DU BIIH^IOFIIIU.
1218 FoRTANB», Si germinal. Au préndcnt da Corps le-
^ gislatif. L. A* S • . 5 — »
1319 Pot (géoéral)» 17 mars 1823. A M. Oupom de TEure,
relatWement à la banqueroute de Ferdinand. L. A. S.
et ailx pertes qu'elle lui fit éprouver. « Au reste, on
peut s*en consoler (de ne point être âigible) dans un
temps oà te gouvernement reprisentif n'est plus qu'une
lâche et ignominieuse moquerie. H .... H — »
t220 Gabat, 1*"^ janvier 1789. Belle L. A. S., de S pages, à
M. Necker 7 — i^
1221' Gabton (J.-B.), duc d'Orléans, 10 octobre 1668.
L. A. S. y écrite 4u*camp de Corbie. • 5 — »
1222 GAirriEii DE SiBBBT, 11 octobre 1788. Belle L. A. S.
1223 GocJBT (l'abbé), 1 1 juillet 1750. L. A. S., à M. Grosley.
1224 Grappin (dom), 13 mars 1812. L. A. S. . . 3— >
1225 Grbgoibb, évéque de Blois* 1 1 frimaire an IX. L. A. S.
1226 Gaétrt, 21 avril 1789. Permis d'imprimer et de re-
présenter Annette et Lubin. opéra-comique. . 5 — »
1227 GftiMOARt» (le comte de), 17 août 1786. L. A. S., ipag.
1228 GftosLBT, 15 octobre 1787. AGontbieir jeune. L. A. S.
3—
1229 GtJiLLOTDiy révéque de Rodez, le duc d'Aiguillon. Bil-
let signé par les trois^ écrit par Févêqoe. . 3 — »
1230 GtJiSE (le duc de), Liège, 3 février 1643. Belle L. A. S.,
à M. le marécbal de Brézé, très intéressante. « Et si
J'ai commis des ciùmes qui vous pourroient détourner
d'un sentiment favorable pour moi, mon repentir doit
vous y convier. » 5—»^
1231 HBmBn»(AirroiWE), 9 février 1 696. L. A. S. , ipag. in-4.
5-«
\
t
IliaLBnN DU fflBLIOPBlUS. 699
IS32 tÊÊMThOYBf éyecque de Poicliers , 20 décembre 16S1.
L. A. S 4— .
1233 HbnryII, royde France, 17 novembre 1552. S. 3-^»
1234 EbimT IV, roi de FVance (sans date). Belle L. Â. S>»
2 pag^. ÎB-folio* Très corieuee 45 — »
12S5 Hbnby ve Lorraine, duc de Guise, dit le Balafré,
16 novembre 1587. Très belle L. A. S. . . 25—»
A M. le lieutenuit-général de Gbadlpagne ,. lui flMade qu'il
s'en va Tcrs Estampes aymant mieux courre fortune en pasionl
proche des enn^mîs que mourir de/àîm au cul des armées. Il n*a
pu arrêter le Hue d'Aumale.
tSSe Hérault ub Séchbuj», 14 août 1791. L. A. S. 6 — •
1237 HuGcss DE Lionne (auteur de Hémoires), Saint-Ger-
main^en-Laye, 5 février 1670. L. A. S. .. . 13—-»
1238 IsNARD (Max.), 19 fructidor an m. L. A. S., donne
tous les rensttg^emens hécessaires pour être admis
au Q>rps législatif. 3 — 50
1239 IsoRÉ, représentant du peuple. Belle L. A. S., 13 plu-
viAse an II . . . . . 5 — »
1240 Jean-Bon Saint-Andre, 20 avril 1809. L. A. S., deax
pag. in-4.
1241 Jean de Brie, 29 avril 1828. L. A* S., à M. Muller,
rectifie un 'fait cpntrouvé , inséré dans l'bist. de
M. Thiers, au sujet de l'assassinat des ministres plé-
nipoted^aires de Rastadt. » . . ... ô — »
1242 JosBPHiNB (l'impératrice), 5 février 1812, S. '. 5—»
1243 Kerauo (le cbevalièr de), 30 novembre 1775. L. A. S.
4— .
1244 Kersaint(Gut de), 12 février 1792. L. A. S. 8—»
1245 Labbe (le père Panipra). BilleC'A. 8. • * . 3 — »
700* wuMrm du bibuopiiilb.
itM I4A FAnens (legé&éMd)^ sans date. L. A. Lettre inié--
ressante, 5 — »
1247 LALâmE(nft), 36 fëtricr 17S5. L. ▲. & . « 3*^»
1248 liàiÀSÉÊLp latronome, 24 briunaire. L< A« S., au mi-
nistre; deaiaxulede4ir€Îesdeboi8 pcRwi'Obsenratoire.
2—
1 249 Lalannb, 7 avril 1782. A M. Grosley à Troyes. L. A. S.
3—
1250 Lamonnot» (BmniAM» db), Philoio^e, 22 toars 17U.
Belle L. A* S., 3 pag. : complimens pour le maire
de Hontbard, chargé de recevoir le duc de Bourgogne.
25—1.
1251 LAMin-HMmAiiaNmT (PlnyDFK n), 28 aott 1848.
L. A* S. , 4" — »
1252 liAMotvfe^HoimjaicoimTy 19 mai 1725. L. A* S., de-
mande d'être nommé maréchal. . . . . 3 — .•-
1288 iMàXstm (te marédial}. 8 reçus. A. S., 1801. . S—»
1254 liAPORTRB DU Tbeiii, conservatcur de la Bibliothèque
nationale. Au miniatre de rin^tmetion pablique» re-
lative au transport à la bibliothèque des tfu^. prove-
nant de Tabbaye de Saint-Germain et de la Belgique,
avec ta S. de MM. Legrand et Langlès. . . 3 — »
1255 Laub de BonsTy 6 septembre 1791. L* A. S. . 3 — •
125é La VAixtÈiufi (le dac de), 1756. L. A. S., à M. Grosley
à Troyes ; il attend avec impatience les livres que
Grosley devait lui envoyer : <^est mon plêts grand plat-
^ sirquedeçompUtermacollectiann • • • - 5—»
1257 Lavuidy(de}, 25 juillet 1774« A M. Tacussior, avocat.
L. A. S . 9--»
1258 Le BànxY (tkbulisle), 23 mai^ 1809. L. A. S. 3--»
125« LEBMifD (rabbé), 38 frimaire an VllI. L. A. S. 5—»
340 hm Butant» philologue, ftrairial an IX. Au mîaisire de
rintérimur. L. A. S., 3 pag.» relatîte au DietîoDnaire
de rAcadémie • • (-<*•
261 liEGocvi. Fragment 9ur Dureau de la Mallei. trad. de
Tacite, Salluste, etc.» 8 pag. in-4« Autographe- * 6—*»
262 IiBMOiiTBT, Lyon^ 30 janvier 1789. L. A. S» 4 — »
263 Lbscaube, chef du bureau dea colonies» au citoyen
Ninet, 3 germinal an Yh L., A. S 8 — »
264 LsTHuon (jésuite)» .13 décembre 1709. L. A. S.
3—»
265 hKv^aenm, de la Sarlhe» 28 pluTÎàse an UL L. A. S.
3 — »
266 LBVAsaBUB» de laSarthe, 27 septembre 1794. L. A. S.
267 L'HwpiTAL (Michel)^ mars 1&7] . Très belle L. A. S., à
sa fille 30—»
268 LuroBT (prêtre) » député à l'Assemblée nationale, 14 fé^
▼rier 1791. Belle L. A. S 10—
269 LniDET (RoBKtiivF.), 13 vendémiaire an V. Au général
Huché.L. A. S. * . S—»
270 hwsBXVL, septembre 1499. A M. de Rohan. L.A.
6—.
271 Locis Xlly 16 septembre 1505. A ma fille. S. A.^ avec
une ligne de sa main 15 — »
272 LocisXV. L. A. S, une page 25—»
273 Louis XVI 9 roi de FMnce, novembre 1791. Deux let^
très eut. aignéea« • 36^»
274 Louis DE BmiBOif II (legrand Condé), 18 février 1649.
L. A. S. 9 à M. le marquis de Brézé, avec se. 15 — n
275 Haiixbinmb (le maréchal de), 19 octobre 1716. L. A. S.
3—»
276 Malibt (historien du Danemarck). Paris , 2 janvier
1754. A M* Groaleyv avocat en parlement. Belle lettre
A. S. . . • . . 8— m
703 BULLETIN DU BI6LI0PBILE.
1277 Maloubt, 19 mars 1789. Belle L. A. S., relative aux
élbclions deii députés des états-généraux. . 2 — &0
1278 Habbt (Hugues), 13 floréal an IX de la République.
L. A. S* 3—
1279 Maret, duc de Bassano, 23 mai. L. A. S. Lettre de
fclicitation. . • 2 — »
1280 MAAGUERrrE ms Valois. Sig.^ sur parcfa'. . . 8 — »
1281 MARGUEiirTË (la reine), 1^86. Très belle L. A. S., de
4 pages in-Folip, à la reine Catherine de Médicîs.
15—
1 i2i Maupbrtuib. Berlin, 80 octobre 174*2. Billet A. S., de
4 pages 5 — «
1283 Mauby (l'abbé), 3 décembre. Billet A. S., sis lignes.
1 284 Meiicieb (abbé de Saint-Léger). Plai^nterie sur Mar-
montel, qui se faisait payer ses opéras recrépis aussi
cher que des opéras neufs. Autographe. . . 5 — »
1285 Hercdir (auteur du tableau de Paris), 30 mai an IV.
Belle et curieuse L. A. S.^ à madame de Salaignac.
i 286 MERcnsR, de Compiègne, 23 prairial anVIIL A M. Louis
Dubois. Détails sur la publication du Furet^ et le peu
de succès de ce journal. . . . 25 — »
1287 Méon, éditeur des contes et fabliaux de Barbazan» '
15 septembre 1815. Au, roi Louis XVIII. L. A- S.
5—
1288 HERLiif (de Douai), 21 janvier 1791. ^L. A. S. 3— •
l^ASTORET. L. A. S. — Lasource ,' détenu au Luxem-
bourg. Billet A. S. . 2—60
1 289 MiLLnir^ rédacteur du Magasiu encyclopédique, 26 no-
vembre 1805. L. A. S., à M. L. Dubois. . 5 — »<
1290 Mirabeau (Gabriel-Honoré Riquetti dej,àM. Hichaud.
L. A. S 5-0.
BULLETIN DU BmUOPBlLE. 703
1291 MùLà (Mathieu), g^arde des sceaux, 21 novembre 1634.
Belle lettre iiffolio. A. S. '. 8—»
1292 MoHiiUG (le maréchal de), 30 septembre. Au roi. Belle
L. A. S. 9 de 2 pagea in-folio, relative à la soumission
du Rouergue 10 — »
1293 MoNNiBR (Sophie Rufey, marquise de). Grande L. A.
S. Très intéressante. ....... 12 — »
1 294 HoiiTPBNsiBR (Anne-Marie-Louise de Bourbon, duchesse
de), sans date.' Très belle, et très intéressants Li A-
S., de 4^ p^ges in-folio* , .. 25—»
1295 HoivTPENSiBR (Marlemoiselle de), 25 août lâ64. Belle
L. A. S., dé 3 pages, à M. Golbert. Avec armoiries.
16—
1796 MouNiKii, seéfétaiire des états du Dauphiné, 17 octo-
bre 1788. Grande !.. A. S. . . < . . 3—»
•
1297 NivERNois (le duc de), 11 février 1789. V. A. S., à
M. de Villedeuil .' " . . . 5 — »
1 298 Oubulhv , auteur des patois lorrains et autres savans
ouvrages, 1*» novembre 1772. L^ A. Si i' . 5 — •
1299 OautANB (L.-P.*J. d'), mars 1789. I>eax.-«i^alure8.
8—-
*
1 300 Palloy, 29 fructidor. AlaConvention nationale. L.A.S.
3-»
1 301 Patms-Dlbbeuil, 1 •' août 1 829. L. A. S. . . 3— »
1302 Paulxy (le marquis de), auteur des Mélanges d'une
grande bibliothèque, 13 janvier 1776. A M. de Ma-
lesherbes. L. A. S. . . .... . • • 5 — »
1 303 PmijprEAUx, 28 frimaire an . .. Billet autographe signé.
1304 Pigaui.t-Lebruiv, romancier, 30 août 1815. A ma-
TOI BUURIII »0 HBUOmiUI.
dame de La SaUé. L. A. S., lui demande mia lelire
de recommandation ponr son fila aunéa de M. Larrey .
4—
1305 Rabaitt SAi^TT-ETiEifinBy 21 novembre 1788. L. A. S.
Très curieuse, l h — »
1306 Rabaiit SAorr-EnEiffiiB. Billet A. S. . . . 4--»
1307 Rabbb (Alphonse), iii juillet. L. A. S. , ., 3 — >
1 308 Raynal (GmL.-Tnoii.). fragment autog., de 3 p. in-fol.
1309^ Rathocam», de rAcadëmié. FVa^ietti» aùtcg^. des
Templiers, — des étaU de Btoia»- -^ d'Elisabeth, de
France et des Machabées, — çt une L.. A. S- Cinq
pièces IS —
Ou séparément, i ' . 3 —
»
1310 IlEi»fAiliii poète comique, Fri^gmeot a^itogr,, 3 p^ges
in-folip. Pensées d^chéfs. . . .... 6-—»
1311 IUv:pLifivshLKV^i7x , 29 mar$* Billet A. S^ Bon en-
toyé a,u ministre de rintérieur, diaprés décision de la
Convention nationale 5 — »
1313 RéviAinsoif. Une pi^e intitulée ; Mémoire 4es fraits
d'inhumations faits par Joly, fossoyeur de la Made-
leine de la yille*rÉvéque pour lèa peraoanea mt9 à
mort par jugement du tribunal révolutionnaire. 10
pag^s in-«8, «vec aig^atvire^ d^ preaid^M du Tribu-
nal Dobsent et Herman. Cachet 55 — »
. En liwni, êeUQ curiaus*, jpuàà Kie» ti4f|« |Mcf , l'«9|»rit »e
porte iovoloutairement ren ces jours de malheurs, et Ton fré>
mît m yoymn\ c^tta liste dr non»! diatiqfné^ et çp4 dâtaiU d'in-
luimttioos. No^s y Toyo^sû^rer^ i^JtHe Corday^ pour 8 lir.;
la veuve Capet, pour 3 1 IW. \Us ^\ Députés^ pour 1^7 !(▼. ; Adam
' Lus, pour 7 lÎT. ; Brousse, EgaUté et CùnsUmt, pour 91 Ut. ; la
femme Eoland^^iMr i4 H^*» etc., «t ]>ieii d'autres.
1313 Pièces curieuses sur la Révolution. Pétition des
geftliers des prisons de Paris pour le loapport d? la
WXXVnil DU BIBLIOTHILB. 705
loi du 13 bi-utnaire an II. Ktct l^igaée du comman^
dant-génëral de la garde nationale de Paris» Santerre,.
du 11 germinal an I.
1314 BBvravniMf. 3 {âèees. Arrêté de la ConTcnitiony
signé Tburiot et PhilippeauXi relatifs Tabdication
des pritroa j liste d^ membres du comité des pé-
titions, signée GoUot d'Herbois» Camot, .Robes-
pierre, Barrère, Billam Var^tteS) du t6 septembre
an II, etc.
1315 Duplessis (veuve de Camille Desmoulins]. Péti-
tion pour empèeber la vmaî» du lit et delà bibliotliè-
* que de son mari. A. S* et appuyée par beaucoup de
représentais du peuple, avec signatures de Tallien ,
Isabeau et autres.
1316 2 Pièces. Décision du 2 ventôse an III, qui or-
donne que le lit et la biUiothèque de CarniHe Des-
moulins seroùt restitués à sa veuve, pour son fils
Horace. Une autre pièce A. S. Desmoulins, lieute-
nant-général du baillaige de Guise.
1317 2 pièces signées, l'une de Camille Desmoulins,
relative à la nomtkiaftioin de Pétions Brîssoi et Dda-
croix ; l'autre A. S. de M.-J. Chénier^ demandant'
un fûongéy 26 themiidor an YI.
\Z\S Rbvrids, 3 octobre 1627. A sainte Martlie. L. A. S.»
ayant rapport à la Gallia Cbristiana, en latin. 3 — »
1319 Ricriteuûsu ](le cardinal de), 15 juin 1625. Très belle
et grande L. A.' S., de 2 pages in-folio, à la reyne;
coiifidentieTle et relative à bi nomination du marécbal
de Scbomberg 25 — »
1 320 AicdniidHJ (le maréchal de). Sans date« L. A. S, une pag.
3—.
1 821 RiQouiir tm Jtmsftr, 29 juin 1 783. L. A. S., a M. de
Pire • 4—»
f •
706 ttULLKTIIf DU BlBLlOPniLB.
1822 RoBBiPiBiiEE ÇêSaximujen). Billet A* S. R. , relatif au
procèsid^ Cazotte 10 — »
1323 Robespierre (A.-B.-J.)' ^^ '^^^ ^^9^- ^- ^' S* •
3 pages ; comme juge du tribunal d'Arras, demande
à laConyention une loi sur le blasphème politique,
signée aussi Deshortier et Quissart. Itare. . 45 — •
1 324 RvBEifS (Pobrrb-Paui.), peintre, 6 juillet 1 628. A M. Du-
^ puy. Très belle L. A. S., 2 pages in-foliot en italien,
avec cachets. (Bore.) 85 — •
1 325 RuscA (J.-B.), général, 27 brumaire an XIII. L. A. S.
•3— D
1 326 Saintange Faziau, traducteur d'Ovide. Mémoire A. S.
adressé au CSomité de législation 4 — »
1327 SAuirr-HYAGiNTHEi^^O octobre 1795. Belle et curieuse
L. A. . . . . . 10—
1328 Saint-Lambert, 21 février. L. A., de 4 pages in-8.
Belle lettre relative à l'hist. littéraire de son époque.
5— •
1329 SATART(ducdeRovigo). A.S 8-r»
1330 Say (J.-B.]y économiste, 19 septembre. Au sujet de la
première édition de son Cours d'économie politique.
, L. A, S. . 4—1.
1331 SnxBRY (le marquis de)^ 2 avril 1789. L. A. S. 3—»
1332 Simon, comédienne, au citoyen André Dumont. L. A. S.
1333 SoLiGNAC (le chevalier de), 15 juin 1748. L. A. S., à
M. Hérissant, relativement à son histoire de Pologne.
8—
1334 SoMBRBuiL (gouverneur des Invalides), 30 mars 1789.
L. A. S 3—»
BOLLBTIN DU BIBUOPBILK. 707
1335 SuAw (de l'Institut), 36 février 1814. Très belle L. A.
S. , très curieuée pour réclaircissement de divers
points d'histoire littéraire: 6 — »
1 SS6 SiiULT<(MaximilieD de Bélhme, duc de). Sig. sur parch .
1337 TALLKtBASiD (hb), Londres, 16 novembre 1792. Au
général Foy. L. A. S. Il lui envoie la lettre dé Bel-
langer (de), 10 novembre 1792). L. A. S. 18 — ^
1338 iMutat, 27 aoust 1792. L. A.' S. . . 6— >
1339 Tab/qmtj 11 nov. 1788. L. A. S., à M. Coster le jeune.
J s—
1340 Tbibbaudau (syndic provisoire du Poitou), 15 mars
1789. L. A. S., demande de congé. . . . 3 — m.
1841 Thou (CHBDTOPm de) Paris, 5 mars 1582. A. S. B. L.
à.S. • , 15 —
1342 Thou (de), 21 décembre 1611. A H. de Gasaubon.
Belle L. A, S.» de 3 pages in-4 15 — •
1843 Tbou(de), 25 août 1612. Très belle L. A. S. 20—»
1344 ThodiN, 15 janvier 1791. L. A. S. . . . 3—»
1345 Tboubbt, député à l'Assemblée nationale, 22 avril
1789. L. A. S., àM. Necker. .... . . S — »
1346 TovLOifGEAU (le marquis de), 16 mars 1789. L. A. S.
In-folio 8 — »
1 347 TousTAiN-RicBEBOiJKGy commissaîre aux états de Bre-
tagne, 21 juin 1789. Mémoire A. S. de 4 paç, in-fol.,
au garde des sceaux. Réflexions politiques sur les
états-généraux 4—»
1348 Tba€v (le comte de), 4 mars 1789. Autographe à
M. Coster 3— »
I
7<06 BUimUl DU BUUOPULB.
1349 Tmsjn. L« A. S. Andaisson. L« A. S., certificat de
I uédeoin.. ' • • . 3 — ■
! ' . * ' ,
1350 TimsurNB (Henri de la Tour d'Auvergne, yicomtéde),
8«oûl 16... Très belle el trèi oirieoaeL. A. Sm dehoîl
pag.y relative aux effidres d'Angleterre. • . 25*-»
1351 VitxALtMB (la comtesse de), née Sombreml, 7 avril.
Selle L. A. S 9—
1352 Vomuoif (l'abbé), 14 juillet 1761. L. A. S., à sa nièce
madame Favurt, rotative à son état snilaîre aux
bains de Cauterets 10 — »
RECHERCHES
SUR
LES LIVRES XYLOGRAPHIQUES.
(5' ARjricLe.)
I \
ARS MORISNOI.
(ftOlTE..)
ÉMTIOrVS LATINE8.
Al' . »
. Ars moriendi. Petit in-4 1 ^4 feuillets imprimés au frotton ,
d'un seul côté du papier, avec de l'encre grise. Le volume contient
i3 pages de texte et 1 1 pages de figurbs ; le recto du feuillet i et
le verso du feuillet ^4 sont blancs. L'ouvrage commence au verso
du feuillet i par la préface, qui finit au recto du feuillet 2 ; le verso
du feuillet 2 et le recto du feuillet 3 sont blancs ; le verso du feuil
let 3 contient ime figure , et le recto du feuillet 4 une page de
texte , etc. Les feuillets sont disposés de façon à être collés dos à
dos par leurs côtés blancs,; un filet d'encadrenaent entoure chaque
page ; et des rouleaux spnt nazies auK personnages. Edition impri-
mée à lougues lignes avec de9 caracilères gothiques, sans chiffrés,
signatures ni réclames; lettres initiales gravifeaan trait, sans or-
nemens ni fleurons ; aucune indication d'année , de ville ni d'im-
primeur.
Feuillet i , verso ; i'* page de texte, 27 lignas (1).
\ I
(1) Nous comprendront toujours les titres des pages au nombre des lignes.
5f
^10 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
AES XOEIIADI.
I
OUïTÎs secundû philosophû Tercio elhieo^
OdiI terribiliû mors corpis sit terribiliss-
ma morti Umê anime nulU tenus fi cOpanda.
Feuillet 2, recto ; 2« page de texte, 3t lignes.
scd^m cScellariû parisiësë sepe p talé faUA osolacioufi et
6ctâ sanitatis ^fidéciâ certft incurrit hO dampnacioné
Autfi ola ergo Idacatur moritiirg ald ea <} nocMsari^
Feuillet 3, verso; figure I.
Tentation du diable touchant la foi. Au milieu de la plancbe, le
mourant est représenté couché dans son lit (ce personnage reparait
ainsi à toutes les figures de VArs moriendi); un roi et une reine ado-
rent une idole, et deux diables adressent au malade ces paroles :
Fae sicut pagani (i), înfernus /actus («2) est. Dans le haut de la
planche, Jésus, Marie et Dieu le père, un livre ouvert à la main ; à
gauche du lit (3), trois personnages, probablement les amis ou les
parens du malade; sur le premier plan, une femme demi-nue {la
Pénitence) tenant des verges et un fouet ; à droite, un homme qui
va se couper la gorge, et un diable s'écriant : Interficias te ipsum.
Feuillet 4« recto ; 3^ page de texte, a8 lignes.
Temptacio dyaboli de fide
Ex qoo fidea est tocius salatis fundamentû
et sine ea nulli oâino potest esse salus teste
augustioo qui ait Fides est bono7/l omiQ fiiadamê
Feuillet 5, verso; figure II.
Bonne iniêpiration de fange touchant la foi, Jésus, Marie, Moïse et
de saii|t9 personnages viennent assister le mourant. L'ange conso-*
lateor «lit. ces piDt»>x Sisfirmus in fide. Les démons effrayés s'é-
crient : FmgiannÊS^ Frustra laborapîmus. Vieti sumus.
(1) Noua donnons les textes des rouleaux sans les abréviations,
(s) Dans d'autres éditions on lit ifractus. Leçon préférable.
(3) Lorsque nous disons à droite ou à gauche, il faut entendre la droite ou
a gauche du lecteur qui considère la figure, et non la droite ou la gauche de
l'objet décrit.
Feuillet '6, recto ; 4"^ p^g^ ^^ texte, 34 lignes.
Boaa inspira ^ngeli de ikle
Contra pmam temptacionê dyaboli dat angeig
bonam inspiracÎQnfciii diceas O homo ne cradat
peatâîen» saggestionibus djaboly . cum ipe sit.men-
4F*euîlIet 7,^eiso ; figure III.
Tentation du diable touchant le désespoir. Plusieurs démons en-
tourent le lit du malaide ; le premier tient à la main un tableau où
sont inscrits les péchés que lé mourant a comtnis pendant sa vie :
EecepecccUa tua; le>seoond montse une jeune fille en disant : For-
nieatus^; le troisième :Tûle à un yo^ageui* ea bourse lOt ses véto-
ments; le quatrième )rient de .poignarder unJaomme étendu à teri«;
enfin un cinquième personnage^ assis sur ^un coffre^fort, me .pa-
rait désigner l'Avarice. Les démons s'écrient : Periurus (i) es,
Occidisti. Avare vixisii.
Feuillets, recto; 5' page de texte, 3i lignes.
Temptatio dyabo de despacione
SEcnndo dyabolus temptat hominë infirmû
p despacîoné t\ ^t,contra.tpem atqz cOGdencift
quS homo débet habere 1 deû. Cum enl infirmgdolo-
Feuillet g, verso ; figuie IV.
Bonne inspiration de l'ange4ouehant le désespoir. L'ange consola-
teur dit au malade : Nequaquanudesperes, Saint Pierr6,. sainte Ma-
deleine, le bon larron attaché sur la croix, et saint Paul tombant
de cheval , paroissent aux yeux du .moribond comme un symbole
du repentir, qui efiEace les plus grandes fiiutes. Le démon fuit en
s'écriant : Victoria miehi nulla.
Feuillet i o, recto ; 6* page de texte, a8 lignes.
Bona Ispiraeio asgH' eoiiMvi délpacOém
ontra scd'am temptacOem dyaboli dat angl*s bonS Ispi*
racîonë dicës o homo quare despa». licet enl tôt laatro-
cinia fur ta et homididia ppetraslecqaot si' iiMriftgatt»et art-
Feuillet 1 1 , verso ; figure V.
(j) Lisez : Periturus.
712 BULLETIN DD BISUOPHILB.
Tentation du diahle louchant l'impatience. Le malade irrité ren*
yene une table et frappe ses serviteurs. Deux démons s'écrient :
Ecce quantum penam patitur. Quam bene decepi eum.
Feuillet 12, recto ; 7* page de texte, 27 lignes.
Temptacîo dyaboli de Ipaciencia
Ercio djabolus lemptat faolem lârmQ p Ipciflm
4 oritur ex in.igna iDfirmitate dicës. Cur tu pateris
istfl dolorS graTissimû. qui ê intolJerabilis omi creatU' ■ ^
Feuillet i3, verso; figure VI.
Bonne inspiration de l'ange touchant l'impatience. Saint Etienne ,
saint Laurent, sainte Catherine, sainte Bar])e et l'ange consolateur
recommandent au mourant la résignation et la patience. Les dé«-
mons s'écrient : Sum eaptii^atue, Lahore$ amisi,.
Feuillet 14, recto ; 8* page de texte, 07 lignes.
BoDa Ispiracîo ang^i de paciëcia
Ootra t^ciâ tëptacOem dyabôU dat Sgelns bonâ
IipiracOem dicës O homo aûte a]) Ipaciencia alm
taû pqufl djabolg suis mortiferis instigacOibQ nichii
Feuillet lâ^ verso; figure Yn.
Tentation du diable touchant la vaine gloire. Les démons es-
sayent de séduire le moribond par la flatterie ; ils déposent sur son
lit des couronnes eu disant : Gloriare, Coronam meruisti. Tu es
firmu» infide. In pacienciaperseperasti. Exalta te ipsum.'
Feuillet 16, recto ; g* page de texte, 25 lignes.
Temptacio dyaboli de yana gloria
uarto dyabolus temptat holem Ifirmû p sui ipius
complacenciA que est supbia supalis (i)p qu2 de-
▼otis et religbsis atqv pfectis magis ê Infestus. Lu
Feuillet 17, verso; figure YIII.
Bonne inspiration de l'ange touchant la vaine gloire* La Trinité,
Marie et saint Antoine viennent visiter le mourant ; l'ange consola-
teur dit ces paroles : Sis humilie; un autre ange montre du doigt la
[i) Litcz: S piriiualù.
BQLLSTIll DO BlBUOPBItK. ^13
goenk béante de l'enfier (i) et les damnés dans les flammes x «Su-
perèos pumo. Le diable s'écrie : Vicius sum.
m
Feuillet 1 8, recto ; i o" page de texte, 29 lignes.
■ ■
fiooa Ispincio Migri contra Tanft glori2
COntra quatâ temptacionë dyaboli dat angl's boni
Ispiracoém dicés Miser our tu supbis asccribcndt tibi
ipi constancift I fide spe et paciS ^ tu soli deo asscribenda é
Feuillet 19, verso; figure IX.
Tentation du diable touchant V avarice. Dans le haut de la plan«
che, on Toit le moribond entouré de ses parens et de ses amis ; un
diable dît : Providetu amieis. Dans la partie inférieure de la plan*
cfae,' l^rtiste a représenté la maison du malade ; une cave ouverte
laisse voir trois tonneaux , et un valet condnit un cheval à Incurie.
Le diable s'écrie : Intende thesauro,
»
, Feuillet 20, recto; 1 1"" page de texte, 27 Ugnes.
Temptacîo dyabolî de Avaricia
OUinta temptacio dy aboli est Avaricia magîs
seculaes et carnales ifestâs, ^ est nimia occupacio
tempallû atqz CTteio'lf. rerfl circa uxoret et amicos
FeuilIeCj2i , verso ; figure X.
Bonne inspiration de l'ange touchant l'auarice. Le bon Pasteur et
les trois Maries assistent le moribond ; l'ange consolateur dit : Non
sis avarus ; un autre ange cache sous une draperie les amis du ma-
. lade : Ne intendas anUcis. Le diable s'écrie : Quidfaeiam,
Feuillet 22, recto ; 1 2* page de texte, 3 1 lignes.
Bona Ispiracio angVi cOtra arariciâ
CODtra quia tëptacOem dyaboli dat angr» booA intpi-
racoém dicés O hO aôte aoret tnas a mortiferis siig-
gestioBib9d3raboli qbu» te imtere (a) et Ifioe conatur. Et
Feuillet 23, verso; figure XI.
(1) Dans cette figure , comme dans beaacoap de peintures des xiim et
'%^^ siècles, Tartiate a place Veafer et les damnes dans la gueule d'un monstre
qui V€>iniides flammes.
^») Lises ': Irridere.
7l4 BDLLVrUI OU BII|UOPmi4S«
> Un morne met ub cmrge béoi entre lesmafins du malade, ^fû ▼«
rendre le dernier soupir ; de» saints , des saiàfees et des aërafibins
entourent le lit, et un ange reçoit V&me du mori))ond ( i ). Sur le pre-
mier plan, les diables vaincus à'écrient : Confusi sumus, Animam
amùimus. Furore consumor. Heu insmnio. Spês nmbiê mtiia,
Feidnet a4, recto ; 1 3' page de texte, 32 Ugnes*
SJ agonisans loqui et usû rOis habê pottieit ftldat
orOnc9 deflptAo îvocaudo ut fpm p lefiabilé'mlac
9iiftet vtutêpaa^ionifstie suscipedi^netur. Secupdo
EXEHPLAIBESi DE l'IoITION UtiHn A.
f" A la bibliotbèqtle royale* de Paris. Ezenqdaire complet qui a
Iipj^rtenusiv:çe9sive|neat à Manette (2), au duc dç.)a,yi|lUèrei
à la vente duquel il fut vendu i>6io Uw t et è^ GaJVHV de
Limare. Le papier a pour filigrane une roue avec un P et
un D gothiques. Mariette, libraire à Paris', dëçouvtit ce pré-
cieux volume en 1738; il fit mettre en tête un portrait de
Laurent Coster ei un titre imprimé ainsi coaçu : jirs morieruU,
opus, si structuram spectes , nuliitts momenti; sédquod ah eo,
tjrpographia ars nobiUssima exordium sumpserit , muiti pretii.
Laurentius Joannis CasieruSf ëivisr l^aklemtnsis , excudibat, ut
aiunt, circa annum R. S, H, M CCCCXL. £ puhere, in quo
for son adhuc jaceret , eruit et nitidiori tegumenlo decorwitP. J*
Mariette bibliopola Parisiensis,
a^" A la bibliothèque de lord Spencer, à Londres. Exemplaire
imparfait du premier feuillet; les figures sont coloriées (3).
(1) L^âme est représentée tous la figure d'un pMit enlaiit qui sort de la
bouche du monrant.
(a) M. Mariette, dit Foumier, a trouvé cetezemi^klîi«daD»U bontiqtie d^un
libraire, quai dM AtigiMtiiis, parmi des papiers de rebut desdués à faire des
enveloppes. {De t origine et des productions de t imprimerie primitive en uUlie
de bois y etc. Paris, i*} 5g, p. 189.)
(3) Bihliotheea spenceriana; or a descriptù^e catalogue ofthe books printedin
the flfieenih oentury^ and efmoKf vaiuabU Jirêt éditions , in îhe Ukrary oj
G. «/. Earl Spencer, By the reuerend Thomas Fffognall Dibdifi. London ,
i8i4-i8, t. 1, p. xy-zsiT,no4. M. Dibdin a joint i la description qu*il donne
de VArs moriendi quelques facsimilé tirés de rexcmplatre deJord Spencer.
■uujEariir du bibuwbilb. ^iS
3* A la JbiUiocbèqiie. de Munich, Exemplaire qui ëtoit autrefois
au couvent de Tegemsee (i).
L'édition laiine A est celle queBeinecken nomme la seconde (2).
JD. Ars moriendi. Petit in-folio; a4 feuiUets imprimés au frot-
ton d'un seul côté du papier et arec de l'encre grise ^ sans signatu-
res; lettres initiales gravées au trait , sans omemens ni fleurons;
-chaque page est entourée de deux filets d'encadrement; la première
page (feuiHet 1 , verso) finit par ces mots : eccUsie morietur et obe-;
la page suivante (feuillet 2, recto) commence ainsi : dientia secundo
ut recognoscatj etc. La cave du mourant (figure IX) contient sept
tonneaux et un valet à genoux qui reçoit du vin dans un pot (3). La *
onzième page de texte (feuillet ao)a ^i^higies'y elle commence
ainsi :
Temptacîo dyabélt de araritia
OUinta temptaôo dyaboli est araricia magis seeularea
et ca russes infestans \ eat nimia occupatio temiMitifl
atqx exterioOp rerfl circa uxores et amicoa caniales
seù corpales divicias atqz alia ^ magis in vita sua dilexe-
TUnt p qae dyabolus homînë maxime vexât in fine
dioans O niiBer ta iam relinqties omla tempalia ^ solli-
EXEMPLAIRES DE L'iDITIOXf LATINE B.
1* A la bibliothèque de Wolfenbûttel ; exemplaire décrit par Uei-
necken (4); le volume, imparfait du premier et du dernier feuil-
let, a été complété par deux feuillets manuscrits.
2*" A la bibliothèque de la ville de Memmingpn, les feuillets i , a,
7, 9, 21 et 23 (5).
(1) Geschichte der Holzschneidekunst, etc., von Joseph Heller. pag. 36g,
n* 1 1. Âretin. Beytrage xur Geschichte und Literatur, etc. Août i8o3, p. 69.
(3) Idée générale f p. 4oS-4oS. L'auteur a publia un facsimilé de la ii*
gure IX.
(3) Heinecken (Idée générale, pjahchc 19} a publie un facsimilë de la
figure IX ; ce facsimilé est (rop noir , il ne donne qu'une idée imparfaite de
Toriginal.
(\) Idée générale, ^g.Zg^ob.
(5) Idée générale, ^^, 4o5. AUgemeine$ bibUographisches Lexikon , voi^
F. A. Ebert, t. 1, qo is5i , I. Geschichte der Hol^chneidekuntt, pag. 368,
n* I .
7l6 BUiXETIN BU BULIOPKLB.
3« A la bibliothèque royale de Paiis, les feuillets 19 èf 10. Lepa»
pier porte pour filigrane une Ucome.
4» A la bibliothèque de Munich, le volume, imparfait du premier
et du dernier feuillet , a été complété par deux feuillets manua-
çrits. Le papier a quatre filigranes différens : un écureuil , une
ancre, une crosse d'évêque et une cloche (i). (L'exemplaire de
Municli est peut-être le même que celui de Wolfenbuttel.)
L'édition latine B est celle que Heinecken nonune la pre-
mière (2) ; les textes sont plus corrects et mieux gravés que ceux de
l'édition précédente.
Vj. Ars 9ii0riendi. Petit in-folio; 24 feuillels imprimés d*un seul
côté du papier avec de l'encre grise ; lettres initiales gravées au trait,
sans ornemens ni fleurons ; chaque page est entourée de trois filets
d'encadrement. Les figures sont dessinées avec goût; on remarque
dans \d^ pose et les vêtemens des personnages une certaine élégance
qu'on chercheroit vainement dans les éditions précédentes. La pre-
mière page de la préface (feuillet i, verso) finit par ces mots :
unitaie et obediencia; la page suivante (feuillet 2, recto) commence
ainsi : secundo ul recognosccU^ etc. La cave du mourant (figure IX)
contient quatre tonneaux et un valet debout , qui tient un grand
pot à la main. Une lettre de l'alphabet, gravée au bas de quelques
planches et servant de siguature, indique l'ordre des feuillets : le
feuillet 1 8 porte la lettre i ; le feuillet 1 6 porte la lettre K dans
l'exemplaire de Harlem, et la lettre H dans l'exemplaire de Franc-
fort-sur*le-Mein. Malgré cette différence, Heinecken regarde ces
(1) La bibliotdéqae royale de HaDÎch possède nne collection de liTres zy-
lographiques remarquable par le nombre et Textréme raret(^ des volumes qui
la composent; ledirecteurde cette bibliothèque, H. le conseiller aulique Lich-
tenthaler, nons n envoyé un mémoire manuscrit contenant le catalogue et la
description des livres xylographiques qui font partie du vaste dépôt confié à
ses soins éclairés. QuHl nous soit permis de témoigner ici notre reconnais-
sance et notre gratitude au savant bibliothécaire quij par sa généreuse obli-
geance, nous a mis à même de rendre nos recherches moins imparfaites et
surtout plus utiles aux bibliographes de notre pays , trop peu familiers avec
les richesses littéraires de rÂllemagne .
(3) Idée générttle , page 399.
■DuuEvm 4it mcioMiu. 7 17
deux exasphiros eomme appartenant à une même édition (i). La
dernière .page de tmcte i(emîilet^^\*recto) commence Ainsi :
*i ' >
SJ;9gooîxaQ8 loqui et usuni ^(4^ habeirç potuerit fundat orO
nés deû pmo Ivocaodo ul ipm p ieffabil^. rnilm sua et
Tirtùtl!passioDis 6ae susciperedignetur. Secundo diligenter
• WoticCi'glmnMAIii'yîrgitfé'-Blafûim'pro fliia mediâtriod (s).
EXEMPLAIRES DE L'iDETION LATINE C.
i<* A rhôtelde viliede.fiarlemy les feuillets 2,4^11, 16-18, ai,
22 et 2^ (3).
2* A la bibliothèque de Francfort-sur-Ie-Mein, les feuillets 16, 18
"'«9(4). . '
L'édition latine C est celle que Heinecken nomme la troi-
sième (5).
• • I
\j. Ars moriendi. Petit in-folio ; 24 feuillets imprimes d'un seul
côté du papier ; sans signatures ; lettres initiales gravées au trait ,
sans ornemens ul fleurons. La première page de la préface (feuil-
let I, verso) fiait par ces mots : requiritur primo ut. credat (6); la
(ij « Il est remarquable, dît Koning (^ Dissert, sur ^origine de l'im-
n primerie , p. 47 ) , qu^à la même place où ëtoit la lettre K , dans l'exem-
cr pbire d'Harlem, on trouvé dans le fragment de Francfort la lettre H. Cette
« particolaritë jointe à ce que les autres lettres marquantes sont la plupart
« vUtè dans Vexemplaire d'Harlem au contraire du texte ordioaifo qui
« est resté Irés-lisible, ainsi que la diflcireuce dans la lettre JK. même, telle
« qu^elle est représente'e par Hcinecken et telle que celle qui se trouve dans
« rezemplaire d'Harlem, me fait croire que ces lettres ne sont pas taillées
« dans la forme originelle, mais qu'elles ont ëtë ajoutées, après coup, avec
« un poinçon séparé, soit par Fimprimeur, soit par le relieur. »
(9) On trouvera dans i^ouvrage deMeerman (Orig. typogr,, tab. ix, n» a)
un facsiroilé des six premières lignes] du feuillet a4. Les caractères sont
plus petits que ceux de Tédîtion précédente.
(3) Meerman, loc. èit., t. 1, p. s3s. Jdêe générale^ p. 4o8. Ebert, /oc. cïc,
I. I, n" I3&I, III. Heller, loc, cit., p. 3G9, n^ ni .
(4^ idée générale, p. 4 10. Ebert, loc, cit, Ueller, loc, cit., etc.
(5) Idée générale, paf^, 4o8-4i4.
(6) Si l'indication de Heinecken est exacte, le grareur a omis ici les mots :
Sicut bonus, qui sont indispensables pour l'intelligence du texte, et qui se
troQYent dans toutes les éditions de VArs moriendi que j'ai consultées.
7^^ BviAAxuif. WT ttBuamiuB*
pvge suiyai)^ < ieuiUçt ;»«i rjçqii^:). «9na^ s vtytHug.«r«brB
débet letus^ «tc«, Tr^^ fiji^t94Wçadi«me»C eatQlireOt c^qiie pU»-
che. « Les représentations àes figures, dit Heinecken, ressemblent
« parfaitement à celles qu'on voit dans l'exemplaire de Harlem
« (édition latine C), et si elleS sont copiées , Tartiste a si bien imité
« l'original , qu'o^ a'y peut pas remarquer auaine difféQeac?>(i). »
La cave du mourant (figure IX) contient quatre tonneaux, sans pot
ni valet (2). * '
BXXMPLAiflJBS. DK L'ÉDISlOIf LATÎlfB D.
1» A la bibliothèque de Gottwic. Exemplaire complet (3).
7,"" A la bibliothèque de Munich. Exemplaire imparfait du, pre-
mier feuillet, et qui étoit autrefois chez les chanoines réguliers
de PoUingen (4).
L'édition latine D est celle que Heinecken nomme la qua-
trième (5).
JLj. Ars moriendi. Petit in-folio; 24 feuillets imprimés au frotton,
d'un seul côté du papier, «et av^c de l'encre noire ^ signatures;
lettres initiales fleuronnées. Chaque page est entourée de deux> ou
de trois filets d'encadrement. La cave du mourant (figure IX) con-
tient quatre tonneaux, sans pot ni valet (6).
Cette édition a été décrite par Clément (7) et Heinecken (8).
Ce dernier la nomme la cinquième ; ou n'en connoit qu'un exem-
plaire qui se trouve dans la bibliothèque royale de Hanovre, et qui
est imparfait des deux premiers feuillets. Nous donnerons ici l'in-
dication des signatures et des filets d'encadrement :
(1) Idée généra fe, piig. 4i4. ^
(a) Heioecken (loc.cit.y planche 21) Si publie un facsimilë amoindri de la
figure IX.
(3) Idée générale, pag. 4a5.
(4) Afetîn, Beytrage zur Gesckichu und Lîteraturf etc. Novembre i8o3.
pag. 96. Ebert, loc, cit., t. 1, no fs5i, IV. Heller, foe. cil., p. 870, n^ IV.
C5) Idée générale, p. 4i4-4i5,
(6) Heinecken dit que la fig. ix de cette édition ( latine E ) ressemble par-
faitement à celle dont il a donné un facsimilë. Idée générale, planche la.
(7) Bibliothèque curieuse , historique et critique, t. 9, p. i43-i46.
(8) Idée générale , p. 4i5-4i8.
\
miÀmaM\.jma wmummoMk
Fa«me(
^ft ' VêiifHMrp 4
^ tileu d'ABOHirttfMiii
14.
V, id. b,
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Jd.
10, signature e,
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là, sans signature,
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3 id.
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i5, sans signature,
s id.
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16, rd.
3 id.
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id.
Id.
It, . .'id. i,
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Id.
19, sans signature,
3 id.
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so, tîfÇMiAfre h,
3 id.
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Id.
91, .«atts signature,
3 ià.
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9ty signature ),
t id.
id.
Id.
a3, «ans ngn^ture,
4 id.
id.
Id.
a4, signature m,
3 id.
id.
7*9
Le papier porte pour filigrane un jignus Dei (i).
X ' -^rs moriendi. La bibliothèque royale de Paris possède douze
feuillets (8-1 g) d'une édition xylograpfaique de VArs moriendi qui
a été inconnue à Heinecl^en, et qui paroit avoir échappé jusqu'à ce
jour aux investigations des bibliographes. Le volume porte sur le
dos un titre inexact ainsi conçu : La Piusion de Jésus^Chrîst* Les
feuillets ont été gfttéi par Fhuinidifé, la moisissure a envahi l'im-
pression, et une partie des textes est devenue pour ainsi dire illi-
sible.
Petit, in-folio iiiiprimé au frotton , d'un seul côté du papier, et
avec de l'encre grise ; signatures, lettres initiales gravées au trait,
sans ornemens nj fleurons. Trois filets d'encadrement entourent
chaque page. Les figures ont été dessinées avec facilité, le trait est
ferme et correct^ et les personnages sont groupés avec intelligence.
La cave du mourant ( figure IX ) contient quatre tonneaux (3}. Les
< (1) Clëment, hç, cii^^ p. i48.
(s) L^encre de ce volume est tellement efiacëe, que, dans certaines par-
7^0 BOUmiK JNJ BIBUOmUb'
caractères rappellent ceux de l'édition latine G; ils sont de fôime
gothique, plus petits et plus serrés que dans l'édition latine B. Le
papier a pour filigrane la tète de bœuf surmontée d'une croix sim*
pie. Aucune indication d'année , de ville ni d'imprimeur.
Feuillet 8 : 2g lignes de texte, signature D (i).
T dyaboli de despacione
temptat holem iolirmû p despacio-
spfi atqz confidenciâ qu2 hoino débet
eoi infîrmus doloribus cniciatur î corpe tûc
Slip iddit obiciëdo sib p€ca sua preserti (s)
Feuillet 9 2 figure IV (3).
Feuillet 10 : 3o lignes de texte, signature E.
C
t
Booa ispiracio angeli contra de«pacîoD€
.... dam temptacionz dyaboii dat angles bo*
icês o Homo quare dcspas licet enl tôt
ppelrasses quot sût maris gut
Feuillet 1 1 : figure Y, signature b.
Feuillet 12 : 26 lignes de texte, signature F.
Temptacio dyaboli de Ipaciencia
TErcio dy aboi us templat holem Ifirmû p ipaclam
que oritur ex magna iGrmitate dicens Cur tu pâte-
ris istfl dolorê grarissimû qui ë îtollerabilis oml crratu -
Feuillet i3 : figure YI, signature y.
Feuillet 1 4 : 32 lignes de texte, signature G.
ties» les empreintes de la planche ont entièrement dispara : je distingue dans
U cave du mourant 4 tonneaux, et je n'y yois ni pot , ni Talet.
(i) Les signatures D-J , grosses capitales gothiques qui indiquent le rang
des 6 pages de texte, ont été placées, suivant Tordre alphabétique, au bas de
chaqut; planche, à droite ou à gauche. Les signatures des 6 pages de figures
sont de petites lettres mises indifiëremment dans le haut ou le bas des |^n
cbes. Les premières paroissent avoir été gravées et imprimées avec Touvroge;
les secondes ont peut-être été ajoutces, après coup, parle relieur.
(2) J'ai remplacé par des points les mots que le mauvais état de Timpres-
sion empêche de distinguer parfaitement.
(3) Cette planche portott sans doute une signature qui nVst plus visible
aujourd'hui.
•outinir DO iiBLfOrtiiLB. 7^1
•.■.'■ • • • A
BoDS Ispiracio angeli de p«ciêcU
COÀtra terciï tëpucioiifi dyaboK âat Sgelui bonft' Ispira-
ciouë dicës O homo ayte ab Ipacla alm tuû p quS dyabo
las suis mortiferis IstigationibQ nicbil aliud (^z aie tue detrimëtû
Feuillet r5 : figure YII, signature k.
Feuillet ijS : sS lîgpea de teinte, ^gua^ure II,
Il U> (' •<
Temptatîo dyaboli de vana gidrîa ' • ' ^ . . \ .
OD&rto djwbolus tëptat homittd Ifirmfi p mii ipi^ • n •>.(
cOpIacencift que € sapbiâ spflalis p qu&dayolîa et-
religiosis at(|^ pfectis mogis ë Ifeslus. Çû.enl.hpoiioÇ a4- 1
« « . I «.I I •
Feuillet 17 : figure VIII, signature I. - ' .
Feuillet 18 : 3 1 lignes de texte, signature J.
Bona Ispirakio angl'i contra vavâ glotift * :
COntra quarts temptationem dyaboli dat aoglas bo- . |. .
nS inspiracionë dicens. Miser cnr tu aapbis ascribeudi
tib constanciâ io fide spe et paciëcia que tfl soH deo as
Feuillet 19 : figure IX, signature f.
f
I
Le feuillet 16 de l'édition F porte la signature H, comme dans
l'exemplaire de Francfort-sur*le-Mein (édition latine' C) décrit
par Heinecken (i); cependant les exemplaire^ de Francfort et de
Paris se distinguent par des particularités qui constituent évidem-
ment deux éditions. Dans le premier, la signature H est gravée en
creux sur un carré d'un pouce d'étendue environ ; de^ns le se-
cond, cette lettre, d'une plus petite dimension, est gravée en relief.
La figure IX du premier di£Eere essentiellement de la figure IX
du second ; nous citerons un exemple : le diable dit au malade :
Intende thesauro. Dans l'exemplaire de Francfort, on lit : Intende
thesauro, et dans celui de Paris : Intend tkesauro : ici , 1'^ final du
premier mot a été omis.
L'édition F ne doit pas être confondue avec l'édition latine D ,
qui est sans signatures : les figures IX ofirent, dans ces deux édi-
tions, de nombreuses variétés, entre autres celle, du mot tntende,€itè
plus baut, qui dans l'édition D est écrit avec 1'^ final.
(1) i^tf^e#iéf*a/(e, pag. 4io etfuiv.
Les douze feuillets de Texemplaire de Paris ne peuvent appar-
tenir ni aux. éditions que f ai décrites^ ni i ceU^ qui me ^restent à
décrire.
^ V7. Ars moriendi. Petit in-folio, sans signatures î lettres initiales
î fleuronnées. La première page de la préface finit par ces mots :
\ I P'mo ut credat sieut bong; la page 'suivante commétiee ainsi : xpiang
^ crederei débet Utus^ etc. La cave du mourant (figure K) contient
quatre tonneaux sans pot ni valiet» A la cinquième page de texte
^ ( Temptacio diaboU de jperacione), le mot uis, omis à la ligne la, a
4 été ajouté en tettres minuscules au-dessus du i mot ingredL A la
douzième page de texte {Bona inspiracio angtU cpntra açariciam)^
le mot meiy omis à la ligne i8, a été ajouté en lettres minuscules
an-dessus du moi patris. Les caractères sont uniformes, corrects et
élégans; les figures ont été calquées sur celles de l'édition précé-
dente.
I'* page de texte, 3i lignes.
4ft8 MOIIBHDI.
Q:
iiamvis seeundA pfailoftophQTércioèthicoruin
'omnifl terribiiiû mors corpo'ris ât terribilissiS
•morti tame aie nullattotis est oOparaiida
. Teole AugiuMo^ qMi «it M^imicst dipnîi in
H • amissione unius aie qaS mille corporû Teste ecia ,
2* page de texte, 28 lignes.
zpiaiig credere débet letiis quoqz qz î fîde xpî et ecclesie moriet'
nnitate et obedîëcia S<^do ut recognoscat se deQ grari-
' 't«r <kfrefi disse et î«de déleat Terdo et pponat se Teracit*
3' page de texte , 2Ô lignes.
TeqtacO dyaboli de fide
1-^ xquo fides est locius salatis fundamëtû et sine ea nul
^li onio potest esse salus teste Augustino qui ait fid-
des est bonorQ oml fundamêtfl et humS salutis iniciO
4* page de texte, 3o lignes.
. . BoofiUpiracOangeli .défile
Contra pmft teptaclos djraboli dat angélus bonft in-
spiraciOez dicens O hO ne credas pestifiTeris sùgesti-
onib9 djaboli où i(e sit médax Nam mëciendo pro
thoparCtes decepit nec aliquo mO I fide dubiteslio sésu
5«fp9ge de tester ti^ligne»*
TempUcO dyaboli de desper^cOe
SEcundo dyabolus tôptat h^î^infirmû ^ desperacûa ^
est cOtra spem atqz cOGdëciaz qz liO débet habere in
deû eu en! infirmus dojorib^ cruciatur I corpl^re
tûc dyaboluB dolorë dolori supaddit obiciëde- $f^i
peccata sua pserti n6 cofessa ut «û I desperacO^ mducat di
6^|^eige fie teite, 3 1 *l]g&es«
Booa inspiracô Angeli cOtra despéracOz
Contra seeûdft tept»ciôz îlyaboH dat ange)^ bdnS ;
Ispiracôz dicês o homo quaredésperas liez enl* tôt
lat^ctuia farta et homii^ia p^ti^assea quot sût .
maris gatttf et arène ecift si solus todg mOdi pGta omim- "^
9' page de texte , 28 lignes.
Temptacô dyaboli 'de inpaciencîa
lErcio djabolus tëptat homlDë infirAft p inpacië
ci&-que oritiir ex magna iGlrmitate dicës cur tu . ■ ;•
pateris istû dolorê graTÎtsimii qui est Itollerabi -''
lis omlxreature et tibipeltg îutiUsnep ec^|L tuîs ^
rxigêtibQ de meritis dolor t&tus iure deberet causaxi Mi
8* page de texte , 35 lignes.
Botoa Ispiraciô angeli de p«cieBcia ,
Contra terci) tëptacioné dyaboli dat angelg bonjt Ispi
racolz dicês o hO averte ab Ipaciêcia alm tufl p quA
djrabolg sub mortiferis IstigacOill^ nichil aliud (|z
ais tue diBt'm€ttl ^t nS p fmpaciéciâ et marmar ata "p-
9* page de texte, 24 lignes.
■
TEmptacio dyaboU de Tana gloria
QUarto djabolus temptat hominé infirmû p sui ipsig
dplacëcis que est supbia spiritualis p ^z devotis et re
ligiosis atqzpfctis m agis est infestus cQ enl holez
ad daviaodtl a fide ant in desperaclosB aot ad inpaci0cîfl nO
I o* page de texte, '3o lignes.
Bona IspiracO angeli cOtra vanA gloriam
Con(ra quartfl tëptacionë dyaboli dat angelui'bo>
nâ Ispiracioz dicës Miser cur tu supb ascribëdo
tibi ipl ostacia I fide spe et paciëciâ qxie tfi soli deo
ascribëda est cti nichil bôi ate habeas dfio^cëte
Sine me nichil poteatis facere Et alibi scriptiî est MO tibi ^
7^4 BOUATIfif DO UBUOPBU*.
1 1 * page de texte , 23- lignes.
TempUcio dyaboli de Araricia
Qutnta temptacO dyaboli est ayaricia magts se-
culares et camales infestans que est nitnia occu-
pacio têpalifl atqi exterio'E cVa uxores et afcos ^
carnales seu corpales divicîas atqz alla 4 magis 1 rita
«
^2* page de texte, 82 lignes.
Bona Ispiracô angMi otra A.yaHci2 . .
Coptra qntfl téptacIozdy^boU dataog^bona inspi-
racîOz dicfis o homo a verte aures tuAs « mortife
ri9sa0S8tiOib9djaboliqb9 te irritere-et Ificcre co«
natur £t oU tpalia totaHt' post pone quo^ mémo
ria utîqz oichil saluf aferre potest se magDÛ Ipedimen-
• • •
i3* page de texte, 3r lignes.
SJ agonisas loq et asum rOis habere potuerit fû-'
dat ofones deÛ ]^mo iTOcftdo ut i^m p leflabile
niTaz sua 3 Ttut6 passîôîs sue 8itscipe'dignet''8cd'o
dîfigCter iToez gloribsaz ypèz marii p sua média-
t'ce Deinde oés aogelos et ^ipue aogelû p sua custodia de-
Je distingue dans Tédition latine G deux sortes d'exemplaires.
Les premiers contiennent 24 feuillets imprimés d'un seul côté
du papier, et chaque page est entourée de trois filets d'encadre-
ment.
Les secoiadf contiennent 1 4 feuillets opistographes ; chaque page
est entourée d'un ou de deux filets et jamais de trois; le recto du
feuillet 1 et le verso du feuillet 1 4 sont blancs ; l'imprimeur a
ajouté à la fin deux figures nouvelles qui ne se trouvent dans au-
cune des éditions précédentes, et qui sont en quelque sorte étran-
gères à l'ouvrage : la pi:emière occupe le verso du feuillet r3; elle
représente, dans le haut, la naissance d'Eve, et, dans le bas, Adam
et Eve mangeant le fruit défetidu ; la seconde figure est sur le recto
du feuillet i4; on y voit Jésus agenouillé aux pieds de son père
assis sur un trône.
EXEMPLAIRES DE 24 FEUILLETS.
1* A la bibliothèque royale de Paris, exeqiplaire cofnplet imprime
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. ^^5
avec la presBe et de Teûcre noire ; le papier a pour filigrane une
grappe de raisin.
a« L'exemplaire qui appartenoit à M. Schmid d'Augsbouii; ; le vo-
lume, imprimé au Irotton et avec de Tencre grise, a ëlé décrit
par Panier (i) et Zapf (a).
3* A la bibliothèque de Munich ; trois exemplaires qui me parois-
sent appartenir à TédiUon latine 6. Un de ces exemplaires, im-
parfiût du feuillet i, est précédé des deux premiers feuillets
d'une édition allemande et xylographique de VArs morUndi; le
premier de ces feuillets commence ainsi : TVie wol nach ier
1ère .* des natûrUehé maùter an dem dritU hueh der gutii sitiê, etc.
L'exemplaire de M. Schmid d'Augsbourg, mentionné plus haut,
^« est peut-être un de ceux qui sont aujourd'hui à Munich.
EtX^|LAiaES DE l4 FEUILLETS.
f A la bibliothèque de Dresde (3). ^
a« A fat bibliothèque de lor4 Spencer; les figures de la fin sont les
mêmes que dans l'exemplaire de Dresde, mais elles ont été
placées difieremmeut ? la figure d'Adam eit sur le recto du
feuillet i4^ et la figure de Jésus sur le yerso du feuillet i3 (4)-
3» A la bibliothèque de Munich ; exemplaire qui était autrefois
au couvent de Beibardng (5). Les figures delà fin comme dans
l'exemplaire de lord Spencer.
4* A la bibliothèque royale de Paris ; exemplaire imprimé avec
la presse et de l'encre noire. L'imprimeur a mis par erreur
le texte intitulé : Bona inspiraeio angeli contra aiforiciam^ en
iace de la figure IX; et le texte intitulé : Temptacio dyaboUde
oparida^ qui devait suivre la figure IX, se trouye ici après la
figure X. Le papier a pour filigrane trois petits monticules sur-
montés d'une croix ; un filigrane à peu près semblable estin-
(i) AimmUê typographieif t. XI, p. 348-849, no ii&* c.
(s) y on einer hSchstselienen uudnoeh urAekannten Auigtihe dtr An mo^
riendi, etc. Aogaburg, i8o6, in-8, p. 81-47.
(8) Hciaecken, Idée ge'nêraie, p. 419. Ebert, Lexikon^n* ii5i. YII.
(4} Bibiiotheca Spencerûnmaf t. 1, n* 4, p. xxit-zxt.
(S) Aretioy BejrtriÊgû mur Getthiehu tmd LUeratur^ etc., octobre, lAoft,
p. 433, Ebert, loc. cit.
5i
<^26 leUJETlff BD Bituonuui.
d&qoié par la Seraa Santancl«r scnu le n« i^ (i). L^s figures de
la fia comme dans l'exemplaire de lord Speneo*
5** A la bibliolhèquede Gocha ; exempkm impaiCût da i ^ feuillet,
les deax pages de texte iodtidées c Bcna irnspiFoeip ^mgelie^ntra
wfariciam et Temptacio djraùoli de aiNtrieimy sont transposées
coimne dans Texeinplaire d£ la bibliothèque de Paris. «Lf s deux
fif[iti«8 ajoutéas fiont différenles ; eeUe du feuillet i i représente
un aBge <fui lieat une balance dans la main gaiicbe et un glaive
dans la main droite. Dana I'ur des plateau» de 1a balaoce est
sne âuM et dans l'autre les bie»s terrestres ; deux démoM s'ef-
forcent de iaive pencher de leur c6té le dernier plateau. La
seconde figure (recto du feuillet i4 ) Jreprésente divers sujets y
un nuriage sous le porche d'une église , des roleurs qMÎ pilleyt
un trésor, uu cadavre dévoré par des serpens, etc. (2).
&* A la bibliothèque de Munich ; les figqf^ de la fin comme dans
l'exemplaire 4e Gotha.
7» A la bibliothèque de Wolfenbuttcl; las %«rea de la £n comme
daas rexeo^laire de Gotha (3).
8* A ^a bibliothèque de Zwickau; les figures de la fin comme dans
l'exemplaire de Gotha (4)>
9** A la bibliothèque de Bambei^ ; exemplaire imparligiit qui con-
tient seulement les feuillets i-g, 1 1 et 12 (5). Les deux pages de
texte intitulées : Bona injpt'racio angeti contra auarieîam et ,
Temptacio dfoèoli dé at^aricia, comme dans les exemplaires 4i^
Paris et de Gotha (6).
Heinecken a connu l'édition latine G (7), mais il n'indique que
(i) A\ippiément au catalogue de» livret de la biblio^ètfue ée la Sema San-
tander, etc. HruuUes, an si, pkacke I.
(^) ^eUrUge tur âUern Litleraiur^ tU», vom Fr. «I^ÇQbf i|p4 F. 4. Ukert.
Ersten Bandes erstes Beft, p. 67-78.
(3) Idée générale, p. 4iq. Ebert, loe.cit.
(4) Idée générale f p. 4 10.
(6) Gesekichie der UohuehaaUbkiuui ven Relier, p. d7i*-87a.
(6) Cette particularité' , que j^ai signalée dans les exemplaires de Parts ,
do Gotha et de Bamberg, est' peatrétrc conmone à tous les. cstHiplaîres de
1 4 feuillets .
(^) Idée générale, p. 4i9-4to. L^édikioD latine G est celle que Heinecken
nomme la septième.
ds0«xempkire9 en 14 femUeu, el ilipuin^t quline partie de Vé^
dîlîoii «yftQt été iœprim&d'uii eeul côté da papier, qiidques exem-
plâires conteooîeDt a4 feuilleton La description du savant biUio-
graphCf laissée imparfaite flur ce point, a jeté dans rèrrenr les
éariwns les plus énvUts. En i8o3, Panser annonça la découyerte
d'une «dition de Vjirs fi»tfï>A</< jusqu'alors inconnue (i) ; l'exem-^
plaire signalé par Panser étoit celui de M. Scbraid cité plus haut»
Zapf, qui adressa au bibliothécaire T. Langer une longue lettre sur
cette édition soi-disant inconnue , adopta l'opinion de Panzer (2).
Les deux bibliogrq>hes étoiont loin de supposer que les 24 feuillets
de l'exemplaire de N. Sclunid , et les i4 feuillets de la sq>tième
édition de Heinecken avoient été imprimés avec les mêmes plan-
ches. £bert indique sous le n** VII une édition de Vjirs moriendi en
14 feuilleljSy et sous le n° VIII une autre édition contenant 24 feuiU
lets.(3),; les exemplaires cités par l'auteui* attemand appartiennent
à la même édition (latine G.). M. firuneta^ccpié Ëbert 9ans recd-*
fier la méprise (4)* M. Jacobs ne sait à quelle édition rattacher
l'exemplaire de Gotha (5). Enfin^ dans la nomenclature de M. HeL*
1er (6)., la même édition . reparoit sous trois numéfos différens :
n*" VU» l'édition en 24 feuillets décrite par Panzer et Zapf; n« VIII,
l'édition en i4 feuillet^ décrite par Heinecken; et n"" IX, les
f I feuillets de l'exemplaire de Bamberg.
Ainsi que nous, l'avons rapporté plus haut, ia bibliothèque
royale de Paris possède deux exemplaires de l'édition latine G :
l'un contient 24 feuillets et l'autre j4 Je puis affirmer que les deux
volumes ont été imprimés avec les mêmes planches ; j'ajouterai que
Vexen^plaire en i4 feuillets est d'un tirage plus récent , puisqu'on
a enlevé à chaque planche des filets d'encadrement. Quant aux
(i) Annales tjrpographicif U XI« p* S^^*
(3) f^on einer hochstseltenen und noch unhekannten Ausgabe der An mo»
riendi, etc.
(Z) Lexikon, t. i, laSi .
(4) IfoMweUes rccherçken bihliograplUquoif t* i^ p- 97»
(&) BeUrSge zur âllern LittertUur, etc., i Bandes, i HefiT, p. 67.
(6) M. HeUer signale (/oo. cit,, page 37a) la plancbe du fisiûll^t 11, renode
Texeimplaire de Bamberg, comme im^ Qgart nourelle at ioeonone. Cetu fi-
gure est celle que j^ai décrite page 100, sous le n°X (Fange cotiaolatear diisv
malade : JVon sis warus)i elU m troitrc dans «ooies les étions de VArs
moriendi.
728 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
exemplaires de i4 feoillets qui cmt à la fin les deux figures deOo-
^lia, je ne les ai pas yna ; je ne puis cependant les conndirer comme
une édition particulière de Vyirs moriendi; il iaudrait, dans ce cas,
que cette édition ait été calquée trait pour trait sur l'édition latine G,
car la description que les bibliographes ont donnée des exem-
plaires de Gotha, de Wolfenbuttel, de Zwickau, etc., convient pai^
faitement à l'édition que je désigne ici par la lettre G.
EDITIONS ALLEMANDES.
A* Die Kunêt zu sterhen. Hans Sporer, 147^; petit in-folio,
24 feuillets imprimés au frotton et d'un seul côté du papier, avec
signatures. Les figures sont gravées au simple trait, sans ornemens
ni hachures (i). « Ce livre, dit Heinecken (2), publié beaucoup
« après l'invention de la typographie, est néanmoins entièrement
tt gravé sur des tables^e bois, et imprimé d'un seul côté du papier :
« on s'y est servi de la main-d'œuvre en usage pour les cartes à
« jouer, et l'ouvrier, soit qu'il fût un cartier ou un graveur en
« bois, y a mis son nom et ta date à la fin du livre ; comme il a
« employé de l'encre à l'huile , l'impression est très-informe et
t( sale. L'ouvrage entier consiste en un seul cahier , et les feuilles
«' sont marquées sur la marge , qui est à la gauche, des lettres de
K l'alphabet pour le relieur. La préface contient deux feuillets, et
« commence (feuillet i , verso) : Dieweil nach der Lere des natârli'
M cken Maister u. s, w. Ensuite viennent les images et , vis-à-vis ,
« leurs explications, en 22 planches, dans le même ordre que dans
« la seconde édition latine (édition latine A), etc. ; la dernière page
m (feuillet 24» recto), finit par le mot amen; au-dessous on lit :
Hans sporer bat dîss. piich
1 . 4. 7. 3. pruff = moler (8).
La bibliothèque de Zwickau possède un exemplaire de cette édi-
tion (4).
( I ) Heinecken ClddegénéralCf planche s3} a publié le fac-tîmtle amoindri de
la figure I.
(1) idée générale j pag. 4«i.
(3) Jean Sporer, peintre de earUt^ a (imprimé) ee Iwre en 1 473. Le mot im-
primé a été omis.
(4) Idée généraie, p. 4ao. Panser, Annalen der âliem deuUchen lÀUeratnr,
p. 7«, n«a7. Eberl, Lexikon^ 1. 1, ii5t, IX.
■UUJtXIN DU BIBlilOFaiLK. 7 2^9
Le peintre de cartes, Jean Sporer, éditeur de VAn montai de
147^1 est sans doute le même personnage que Jean Sporev Timpri-
menr d'Erfurt ( i }. Quoique les procédés xylographiques diffèrent es-
sentiellement de ceux de la typographie proprement dite , cepen-
dant nous aurons plusieurs fois l'occasion de signaler, dans le cou-
rant de nos recherches, des artistes qui, comme Sporer, furent tQut
à la fois imprimeurs xylographes et imprimeurs en lettres mobiles.
J3. Die kunst zu aterben. Ludwîg ze Ulm, Petit in-folio, 24 feuil-
lets imprimés d'an seul côté du papier avec la presse et de l'encre
noire; lettres initiales fleuronnées; signature A-M. Chaque page
est entourée de trois filets d'encadrement ; les textes et les figures
sont disposés comme dans les éditions latines. Au feuillet a, recto
(a* page de la préface), le mot vnrty omis à la ligne aa, a été ajouté
en caractères minuscules au-dessus du mot geluteri. Au feuillet
14» recto {Bonne inspiration de fange touchant la patience) ^ le mot
nit, oublié à la ligne 36, a été placé en marge entre les filets d'en*
(1) Jean Sporer a publie â Erfurt, de 1494 i i4j)9, dWers ooTrages
imprimes avec des caractères mobiles ^ nous connaissons les saitans :
I. f^on dem grqffen in dem pftugy gestmg. Wa^ vonàfeintz, Gedruektzu
Erffortvon meister Hanàen sporer bef tante veit zu dem eynsydel* Im xcVy
/are (1 495), iQ-4 (a). Heinecken, qui rapporte la sousoriptlon de cet ouTrage,
• a lu : Im xlv (i545) (b) ; de sorte quUl fait de Jean Sporer d^Erfurt deux per-
sonnages difiërens; Vun qui imprimoitè la fin du xt* siècle, et Tautre an mi-
lieu du XVI* siècle. II. Ein bewert kunttbuchlin dos den menschen gar nulx-
lich zu fuUfë ist vil sachen dar in xu Urnen, A la fin on lit : Gedrucktt zu
Erffhrt durch Johannsen spârer txu den vitsen Lilgen berge bejr sont Pauls
pjfar. Im Q^Jare (1 499), in -4 (c). III. Dy history des graffen vo soffay in des
rehen bogen langen Don, A la fin on lit : Thusset, vir, hundert, undjx. und
t.xxxx. Jare (1499) nach. der.geburt, unsert. heren,fûr, ware. «w ertfiirt»
von. meister harusen, buoch, drucker bey, tant, pauls. pffar. vin, hoLge^
druckt unt voilent» ditz, bueklein. an, tant mertitz. abent JYun, riuff, wir,,an,
maria, die reinen, meidt dat. ty, uns, behut. vor leidt, in-i (d). La Sema San-
tander a omis le nom de Sporer dans sa Monographie des imprimeurt du
XT« siècle.
(•) PtnsOT^ Jnnalên der âUem demUchm UUtraÂur^ p. 2», ne 410.
(b) lait g/n£rale, p. 422.
(c) Paner, ZiuMtte tu dân JtinaUn dtr aittrn dêuttehên tttUrëtur^ p. 89, oo 474 c .
(A) PaB««r, hc, cil., do 481 b.
73o voLfiHTOf 00 ABuenoLE.
cadranent. Les figurai paroissent a? oir été calqciées sur celtes de
réditâob lathie G.
Feaîllet i, terso; 34 lignes de texte, signature a (i).
WJe wol sadi' der 1ère : des natdrliebé mtister an dem drit
l« Imck der gotte $itte : aller erschrokéliche dioge : dttf tod
des libes isK dz erschrokSUchct ; doch so Ut er dem tod der aek
in kainê weg ze gelicLê dz bezugt sant aagasti sprechê-
de : In yerliesen ainer selerbt merer schade : wafi tusent
lichnS. Och spricht bembardus, dise gancze welt mag za dem ivtr
FeuiUet a, recto; 33 lignes de texte.
das er mm fûnaci fatbe. sich wsrfieb te* bessem. ob er in Itogerm
Icben belibea wvrde un niemer férbas ze siindes Zii dé fird£
maie da er vergebe darcb got aUé denen die ïa gelecz et ïxar
Feuillet S, verso ; figurel , âgnature b.
FeuiUet 4i recto ^ 3o lignas de texte.
Versûchtmgdes tûfeh in dem gelôben
o fcrr uiacr gelfibe ain grtmdfesti des gaoceen baiks
|ist on den gaocz kainem mensch^ kain bail gewesen
mag das bezûget augistinus uù spricbt. Der gelOb
ist ain gnmduesd aller gntter ding ufi des menseb-
Kcben baîls ain anefang Ufi berubardns spricht Der gelôbe
Feuillet 5, verso ; figure II, signature c.
Feuillet 6, recto ; 38 lignes de texte.
▲in gntte 1ère des engels yO dera gelâbeo
lâr die erste uersiîcbnûss des tdfels git der engelain gût 1er
sprecliêt O menscb du soit nit glôben dem suchlemen ingi-
essen des tùfels so er ain lûguer ist : ^aô er bSt mit liegen
unsern erstë vattf r uô mùtter betrogë. Du soit Ocb nit zwi-
ueln in aîncberlay weg an dem gelobë ob du Ocb den mît
den sinnen oder ueisieutnûss nit begrifien macbt. Wan mocbtestu
^ FeuiUet 7^ verso ; figure 111, signature d.
FeuiUet 8, recto; 38 lignes de texte.
Die ander uersiîcbnûs des tûfels durcb yzwiflûg
U dem andem mâle uersûcht der tnfel den kranken men-
scben durcb Terzwiflûg die gntter bofTnûg widerwar-
tig ist ufi dem gelrùwë dz der menscb in gpt sol baben.
Wafi so der siech mitt scbmerczen an dem lib gekesti-
get wirt so meret der tûfel den scbmerczè mitt scbmerczé ufl
S:
F'
JL <
Z
(1) Les signatures sont placées entre les filets d'encadrement.
Feuillet 9, Tftrso; figure lY, signature e.
Feuillet 10, recto ; 35 lignes de texte.
WJder die Tersùchûg der yerczwiflûg gibt dèr en gel
aîli gfitte lere ip#eeh«Éd« O aicnMcb w«r t A tct*
czit^tht Ui) ft«ttesl geCÉl wé ui^ iliort so nil dieb
stal so \il msntolilAeltt «Is tropfcn und tcndliB
des mères éîifd d«r zè dHe sihld aller nMiiechen
uA ob do aie Oeh nie geréwet nocb gtbiebtet kettael uiid
Feuillet 1 1 , verso ; â|g«re Y y signature f.
Feuillet 12, recto ^ a5 lignes de texte*
DJe drit versùchûg ist duch ungedtiit usz grosser
krankLait komende spricht der bOsz rind O
wie macht da den grossen scbmerczé erliden
der damenklîcbë untrâgëlich ist Ufl dir on-
nuczlîch du bâst es fich nie verscbult so sol Ocb
in dem liden die yersùchung geringert werden
iinddiegro«t beschwardist dznieman kaio mittlidengen
Feuillet i3, verso; figure YI, signature g.
Feuillet i4) recto ; 87 lignes de texte.
Wider die dritten versikcbnQg der ungedult lert der
engel aUo O nenscb ker din gemùt \0 ungeduH
duroh die der tufel mit sioer tfitlicbcr raiss% ttk
aaders sûcbet daft den sebad^ diner sel dorch die
din sele verJoré wirt Z<^licber wise alz darch die gedalt
Feuillet i5, verso; figure YII, signature h.
Feuillet 16, i^ecio; 26 lignes def texte.
Zii dem fierden mal verâûcbt der tufel den kraoké
durcb gaistlicbe bocbuart in der ist er den gaisrlich-^
en and&chtigd afr gereehtê m«nsch€ gefartichcr.
VfaÛ soer den me»«cbC durefa dca Torgeodé drj Ter-
sûchnusz nlt vcrfûrrcn mag so under stât er siéh
in an zewenden durcb sin selbs wolgeuçdlê ufi gûsset im
Feuillet 17, verso; figure YIII , signature i.
Feuillet 18, reçto; 3o lignes de texte.
Wider die vierden Tersiichnûg in gùsset der engel uin
solicb icre : û du armer warumb bist da bochuettig
uû wil nit betrachtê wîc du din statikait in dem ge15-
. .ben hofiung un gedult nit yO dir selbs sunder vo got
hast als er s]^ricLt : Où micb mûg€t ir nich Iz volbrTg-
en un mer rum dich nichtz : Vberheb dich nicbcz : Icg dir selbs
I
i
73a lOLLIETIlf DU BIKJOrHIU.
Feuillet 19, verso; figure IX, signature k.
« Feuillet ao, recto ; ao lignes de texte.
DJe fi&iiBt Tmâchnoss det tiifek itt ^i gittkait mit
ubriger anfechtOg tjrtlicht gûttet Zjttich fr6d
Und wolnost Wjbs lift der kioder die der nech in
getunthait Hd> gehabt h£t darch die der tufel
diesterbendeo mensohen alsoiiertnchetO armerjrczmiut
Feuillet 21 , verso ; figure X, signature 1.
Feuillet 22, recto ; 28 lignes de texte.
WJder die fânsten vernichDasz des tûfels gusset d*
eogel dem el siechen in lin gemùt aiu lolich 1ère.
O mensch kerdine oren yO den tOtlichft raté
des tûfels darch die er dieh wil yergiflté Du
soit Ter gessen ailes des dz dich îrren mag an dem haîle *
Feuillet 23, verso ; figure XI, signature m.
Feuillet 2^1 recto ; 32 lignes de texte.
Ain gemaia 1ère des sterbfidé menscbft die wil ernn
red uft Temnst Mt so sol er got an rùffén dz er
in darch sio grandiose harmherczikait und die
krafil sines lidens welle empfahen. Dar nach sine
liebe mntter mariam die Junckfrowft das si fur in bitte Dar
Au bas de la figure XI ( feuillet 23 , verso), entre les filets d'en-
cadrement» on lit le nom du graveur : Ludwig xe ulm. Cet artiste
est tout à fait inconnu, à moins qu'on n'adopte le sentiment de Pan-
ser (i) et de quelques loutres bibliographes allemands , qui préten-
dent que ce Ludwig est le même individu que Ludwig Hohenwang
d'Ëlchingen, imprimeur à Ulm (2}. Cette opinion auroit besoin
(i) Annale» tjrpographici, t. 3, p. 533.
(a) Braun a compte Hohenwang d^Elchingen au nombre des imprimeurs
de la Tille d^Angsbourg, diaprés une édition allemande de la Biblia aurea,
imprimée avec des caractères semblables k ceux de la Summa hostiensiSf Ulm,
i477, et terminée par la souscription suiYante : Hie endet die guUUn Bibel
geâruckt zu Augspurg (a). Seemiller dit aussi que la Summa hostieruii et la
(a) KetiHa kitlorico-liUtrmrim it lihrû ah ariia typograpkiem inMnliofw lUfiM md «imaun M. D.
imprusù t in bibliptkêcm motuuUrii ad. ts. Vdal^ùmm 9t Jfram Jmgustm êgtantiktUf ITtI, i»-4"»
Fn». Pam, 1, p SS.
BDLtBTIlf 1>1I BISLIOPHILS. 733
d'être fondée sur quelque preuve plus certaine que celle de la con-
formité d'un nom de baptême, qui, alors comme aujourd'hui, étoit
très-répandu. UArs moriendi de Ludtvig ze Ulm a été décrit par
l'auteur de la Vienne méryeilieuse (i), par Heinecken f 2), par Pan-
ier (3), etc. V
EXEMPLAIRES DE l'ÉDITION ALUDUlfBE B. ^
10 A la bibliothèque royale de Paris; exemplaire imprimé avec la
presse et de l'encre noire.
v A la bibliothèque de Munich.
Ci. Die Kunst zu sterhen. Petit in-folio ; le rècto du premier feuil-
let et le verso du dernier sont blancs ; les feuillets 2- 1 2 sont opistho-
graphes ; le volume contient en tout i3 feuillets. Au feuillet 2 recto
(deuxième page de la préface), le mot u«W, omis à la Ugne 22, a été
ajouté en lettres minuscules au-dessus du mot geluterL Au feuil-
let 8 , recto {Bonne inspiration dç fange touchant la patience) , le
mot nitj oublié à la 36* ligne, a été ajouté en marge entre les filets
d'encadrement ; aucune indication d'année , de ville ni d'impri-
meur ; la préface commence ainsi (feuillet i , verso) :
W
Je wol nach derlere : des natûrlichC maister an dem drit
ié bach der guttë sittë : aller erscbrokCUché dinge : der tod
des libes ist dz erschrohelichst : etc.
La bibliothèque de Munich possède un exemplabe de cette édi-
tion. \
BibUa aureaont c'té exëcmtëes avec les mêmes caractères 1 mais 11 fait re-
marquer que la souscription de ce diKiier ouTrage, imprime'e arec un ca-
ractère différent, a pu être ajoutée après coup par un autre artiste : n. Est
« quidf m et hsc subscriptio impressa tj-pis, sed -videtur mihi serius demum,
« et forte ab alio , quam qui opus îpsum împressit , adjecta fuisse (a). »
Hohenwang est l'auteur d'une traduction allemande de Ye'géce.
(1) Dos merckwûrdige Wteruij oder unterredungen von vertchiedenen
dtuelbêt befindlichen merckwûrdig^eiten der Natur und Kunst, 17^4, in-4o,
p. I i9-i 1 4. L'auteur a inséré, dans sa descriptiou de VArs moriendi^ tout le
texte du feuillet 4. .
(s) Idée générale^ p. 499-4s3.
(3) Annalen der àltem deuttehen Litteratur, p. 4, n^S.
(a) BihUothêcm ateèimitm JngoUlmJitHsiê tmêmnMhuhi tjtpo^rmpldcm^ IT87-IT92, ia-4', ftirt-
«■I. 11, pu 14t.
y
734 BDLUKtUi mi UMJOPBUJI.
Si cet exemplaire de Munich n'appartieat^iMM à TédiCioii pttbbéc
par Ludufig ze Ulm^ il faut alors considërev rédiUoa fillftrtKii^n G
connue une reproduction xylograplnifue co|Hée arec «ne .exact»*
tude scrupuleuse sur rédiûon de Lududg. Dans tona les cas» om re-
marquera que le nom du premier éditeur a été supprimé» el que les
feuillets du volume sont imprimés 'des deux côtés du papier.
La bibliothèque de Munich , si riche en productions xylographi- '
ques, possède un exemplaire impariait de VArs môriendif qui con-
tient 1 2 feuillets imprimés d'un seul côlé du papier ; les ûgBaturcs
sont placées entre les filets d'encadremetti ; le feuiUet /J , recio ( 7Va-
tation du diable touchant lafoi)^ commence ainsi :
S
VersikchouDgdes tûfels in dem gcloben
o ferr unser geTôbe ain gtun^festi des gantzen haifes
ist on den gants kainen. ni«Ateh katn hail gewesen
nag elc
Je ne sais si cet exemplaire, que les bibliographes n'ont pas dé-
crit,.appartient à une des éditions allemandes indiquées plus haut,
ou s*il représente une édition encore inconnue. Les /^latre pre-
mières hgnes du feuillet i correspondent parfaitement, pour tes
abréviations et la coupure des tignes, au feuillet ^ de Tédition de
latdmg te Uim.
ilHTI^K nUMÇOISE.
Lari au marier. Petit in-folio, 24 feuillets imprimés â*un aeul
côté du papier avec de l'encre grise ; les 1 1 pages de figures, et les
i3 pages de texte, sont disposées conime dans les éditions latines et
allemandes. M. Brunet, auquel nous empruntons cet article (r) ne
mentionne ni signatures, ni létbres initiales, ni filets d'encadrer
ment ; les figures appartiennent vi^aisemblablement à une édition
latine ; les textes des rouleaux sont en latin ; la cave du mourant
(ligure IX) contient quatre tonneaux.
I" page de texte.
LAET AV MOaiAK.
Ja soit que selon le philosophe....
(1; Manuel du Ubraire ^ édit. de iSao, t. 1, p. 117-116. L^exeroplaire de
Lart au morier^ qui a été décvii far M. hnmei, apparUaoit » MM. Vandet-
cruisse ; il est unique.
Buixwnii.jiu uiLionnui» 735
a* page de texte (i).
La dernière ligne Jinit par ces moU » «oniidere dtUgentenieot.
3* page de texte, a8 lignes.
TempUcioD du dyable de la foy*
4* page de texte, 33 lignes.
Bonne inspiracion par ISgel de la fej.
5^ page d0 texte, 33 lignes.
Temptacion du dyable de despéracion.
&p9ge de teste, 33 lignes.
Bonne inspiincion de lange contre deaesperrace.
7* pagg de texte, 3i lignes.
TeaiptaciMi da dy aMe par Impatiéiree.
S"" page de texte, 38 lignes.
Bonne inspimcion par lange de pacience.
9* page de texte, 3o lignes.
TcmptaicioD àm djàble par vaine gloire.
lo* page de texte, 33 lignes.
Bonne ioapiracion de Tange contre vaine gloire.
Il* page de texte ^ 3d lignes.
Tamptaciod da dyable davarke.
itl page de texte, a6 lignes.
Bonne infpiracion de Tange contre davarice.
i3« page de texte, 4« lignes.
La treizième pa^e commence abui : Bien utîYe conclorion de cette calutatrc
(i) Les deux premières pages de Lan au métier oontiennent ensemble Sy
lignes, le titre compris.
736 BDUATiir ou uBUomiLx,
doctrine , si le moritur laboarant eu agonye et extrémité peuU parler, etc.
Zei trois dernières lignes du volume contiennent le sixain suii^ant :
Bonoe remonstrance par figure
et exposicion p escripturc
De chose utile et nécessaire
et cett miroir yrai exemplaire
Si entendes a bon désir
pour bien viyre et bien morir.
Parmi les dirers ouvrages qui trouveront place dans nos recher-
ches, Lart au marier est sans contredit un des plus dignes d'atten-
tion ; c'est Je seul livre xylographique Irançois découvert jusqu'à ce
jour. Il faut regretter que le cadre nécessairement restreint du Meh-
miel du libraire n'ait pas permis à l'auteur d'entrer dans des déve-
loppements plus étendus sur une production xylographique si
longtemps ignorée, et qui touche de si près aux premiers établisse-
mens de l'imprimerie en France. Golard Mansion, qui, vers l'an-
née i474f introduisit l'art typographique dans la ville de Bru-
ges (i), publia une traduction firançoise de VArs moriendi (a) ; une
comparaison attentive de l^Bdition de Bruges et de l'édition xylo->
graphique indiqueroit peut-être quelle est la plus ancienne des
(i) Van Praét, Notice sur Colard Mansion. Paris, i8ig, in-8^
(a) VArs monendi de Colard Mansion est une traduction littérale des ëdi^
tiens xylographiques ; Timpriroeur a ajouté A la fin deux opuscnlti. Le pre-
mier est intitulé.: Sensieut lorrible miroir que descriptsaïtiherôme touchant
la mort; le second : Sensuivent aucunes bonnes et prouffitables oraisons h
dire sur ceulx qui sont constitue» en larticle de la mort prises dune exemple
qui sensieut. On lit dans ce dernier opuscule la légende d'un chapelain qui,
par certaines prières, dëlivra un pape des peines du purgatoire. L^édition de
Colard Mansion ne contient ni figures ni le sixain qui termine Lart au ma-
rier. Je signalerai aussi une édition françoise de T^rs monendi, publiée avec
les FairUises du monde de Gringore et quelques autres opuscules. Ce volume,
qui a paru dans le xyie siècle, est resté jusqu'ici ioconnu aux bibliographes;
il porte le titre suivant : Le livre nomme Lart et seîëee de bië viure et de biê
mourir auecques plusieurs belles histoires^ etc.; il contient : I. Les dix oom-
mâdemens de la Lojr diuine ,etles f^ commâdemens de sainete église ; II. Lart
de mourir (traduction littérale des éditious xylographiques, avec les onze û»
gures gravées sut bois; le sixain qui termine Lart au morier se retrouve ici,
mais il est placé au commencement de la préface) $ III. Demandes qu'on doit
adresser à un malade pour le disposer à bien mourir; IV. Ung petit ensei-
gnement pour bien se gouverner en ce monde; V. Confession à Dieu île nos
péchez (ces trois derniers opuscules sont en vers) ; VI. Lesfaintises du monde.
«QUiBTlN DU BIBUOraiLE. 737
deux. D'après let coorCs extraits de Lart au marier^ cités par
M. Brunety je crois pouvoir affirmer que les deux traductions sont
différentes. Les figofes de Lan au morier^ comparées avec celles
des éditions latines, pourroient aussi jeter quelque lumière sur l'o«
rigine du livre ; la cave du mourant contient quatre tonneaux ; nous
avons remarqué la même particularité dans les éditions latines D
E F G; or les figurés de Lari au morier appartiennent sans doute
à V^ne de ces quatre éditions. Selon M. Brunet» les figures de
l'édition françoise et celles de la seconde édition de Heinecken
(latine A) ont été imprimées avec les mimes planches. Ce fait ne
sauroit être admis ; l'édition latine est in*4^ et l'édition irançoise
in-folio; de plus, la cave du\mourwit, contient quatre tonneaux
dans l'édition françoise, et trois seulement dans l'édition
Je n'essayerai pas d'assigner une data précise aux éditions latines,
allemandes et françoise de VAn moriendi que j'ai décrites ; .je ne
prétends pas non plus fixer le n^ng qui appartient à diacune d'elles.
Les recherches les plus obstinées seroient impuissantes sur ce point ;
elles ne sauroient résoudre des difficultés que les bibliographes éru-
dits regardent avec raison. comme insolubles. J'ai examiné atten-
tivement la plupart des éditions xylograpbiques de Y An moriendi^
je dirai en peu de mots les résultats de cet examen.
Lorsque les bibliographes veulent fixer le rang qui appartient
aux diverses éditions d'un^ ouvrage , non datées et publiées vers la-
même époque, ils considèrent laquelle de ces éditions est là plus
défectueuse, e^ ils la proclament la plus ancienne. Cette méthode,
appbquée soit aux productions xylographiques, soit aux livres im-
primés avec des caractères mobiles, est loin d'offrir toutes les sûre-
tés désirables ; elle doit être suivie avec une extrême circonspection,
et seulement lorsque le livre dont on veut découvrir la date ne
porte avec lui aucune lumière qui puisse servir de gu^de à la criti-
J|Ç,toat compnod 36 fenîïlctt ùtA^ iropHni^ i loogaet lignes; tignaturst
«-f ; caractères ronds ; au l»as du feuillet 35, Terso, on lit la souscription sui-
▼aiate : Cffinist lart et saence de bien viure : et bien mourir, Auee les/mn^
tiseê du monde : reueu diligemment^ et novmeUemeni imprime a fyon eheuix
Jacques Moderne, Cn exemplaire de cette édition se trôureà la btbliotkê-
que royale de Paris, n* T. 6i33. A. -^ 1 .
•^38 Bouami wn «■uopaoB.
que. Si, apièf avoir comparé lesédidotts sylograiphiqiMg die VArg
wtànendij il eiC peraÛB de considérer comMe hipreoéèwe celle qin
parole la pieu inootrecle aous le double rapport de llmpreasioii et
de la gravure dea planches, nous ^^rons sans héâter que cette pre»
vmïwr édition est Sédition latine À. Les lettres ùikiales manquent
h phisieufs pages ; les abréviatîeBS ci les fantss sont nombreuses ;
le dessin des figures est roide et grossier ; les caractères sont plus
ou moins gros, les lignes phu on moins serrées , selon la quantité
du texte contenu dans chaque planche ; au feuillet ^, recto> le mot
cmuiderety qui termine la page et la préfiioe, a été' gmvS en lettres
minnsGules, la place numqnoitç la cave du mourant ne contient
que trois tonneaux; un seul fitet^entenre chaque page^ enfin on
découvre, dans ce volume, des nnperfeetions, des déBmts et une
simplicité d'omemens qui semblent trahir un premier essai et qui
ne se voient point à un si haut degré daus les éditions suivantes.
Selon Heînocken, l'édition que nous venons de citer (latine A) a
été poréoédée par une antre plus andenae (latine B). « L'édition que
« je nomme U seconde , dit ce* critique, est retonnaissable par son
« format, qui est tn»4'') ^ V^ conséquent plui petite que les an-
« très. C'est la seule raiso» pour quoi je la mets après la précédente
« (hitine B)s antrement elle a toutes les manques de la plus hante
« antiquité, et son graveur parolt être un dès pllis anciens mat-
u très (i). » L'argument de Heinecken n'a, àTAes'fenx, aucune si-
gnification ; cette particularité dn format ionf^* peut convenir indif-
féremment k la première ou à la dernière édition dé VArs moriendij
et Je ne vois pas pourquoi elle désigneroit précisément la seconde
édition du livre. Dans un autre passage, le même auteur, décrivant
l'édition qu'il appelle la première (latine 6), s'expfhne ainn :
<t On voit sur cette planche (figure YIL Teniattôn du diable tou*
« chant la vaine gloire) deux diables , dont Tnn représente un homme
« et l'autre une femme, d'un dessin un peu indécent, ce qui ne se
« trouve plus dans aucune des autres éditions ; et c'est ce qui m'a
« porté à donner le premier pas à cette édition, etc. (a). » Cette in-
duction estanssi peu sûre que la précédente ; si Heinecken avcHt exa-
miné attentivement Tédition in-4, il auroit pu voir à la figure III
(i) Âdéegénér^9 p. 4o6.
(s) Idée générâU f ^, hoi.
HeLLÈttff 9v MBLioraiLE. 73g
( Tenu»$icr{ du diaùU îouehani le déêeêpeir^ un diable 4a sexe féni-
nin aussi indéceât dans sa nudité que ceux de l'ëdtlion latine B.
LafonD« lias lyftts est sans coulsredit itineyieur guide que puis-
sent choisir les^iilNfues pour cànstatcr IWigine si souvent obscuie
deà éditions aacieimes^ Ea effet , un Irrre qui ne contient aucune
désiguaition de ville ou de typographe ^-mais qui est impninë ayec
dea caractères connus pour appstrtaMr à tel ou ^ artiste, doit être
compté hardianeoi âuJionilMne des prodnotioiisde oa n»èine artiste.
Qnoiqna cette méthoïkine s'appliqae pas aussi rigoareqsement aux
livses xylofi^aphiquoSf cependabt elle 'va noua foumiv k moyeft de
découvrir TiBipriniettr d'aine des éditions de Vji^s mopitndL Lesca^-
rftttèrea dea éàiûom latine G ai attemande B ofiNg^tuné ressens
Uaacepariysitet laiaiUe et la forme des lettres, kur grosseur et
leur diapoiition soni si esactenent paredles , qu'en dirait, deux U-
weaiuqpiimés a1»cdesearactères uiobiles fondus dans le$ mêmes
matrices; ces deux. éditioUy qui contiennent la pcenaièreun texte
latin et la seconde -un ie»te Allemand; n'ont paa pu être calquées
Tune sur l'aotce» et la confoisiité ai fqappanae de leurs, caractères
nepeut «'expliquer que par une origine commune; toutes deux ont
été évidemment dessinées et gravées par les mêmes artistes ; toutes
deux sont sorties du même atelier. Ainsi j'attribue l'édition latine
G à Ludwig ze Ulni^ qui publia l'édition allemande B. L'édition
latine qui manque de signature a sans dotite précédé l'édition alle-
mande.
Panzer prétend que la première édition de VJr^ moriendi est
celle que nous désignons par la lettre G (i), mais il nous laisse
ignorer la source où il a puisé une opinion si contraire aux asser-
tions de Heinecken et des autres critiques. Nous ne partageons pas
le aentiment de Panzer ; les figiires de l'édition latine G, comparées
k celles des éditiona latines A et B, offrent une supériorité incon-
testable dans le dessin des figures et dans la gravure des planches ;
de ploS) la forme ronde, correcte et gracieuse des caractères, la
par&ite régularité des ligues toi^ours ^;^ement distantes l'uoe de
(4) Editie iibri rarissiiai» qui ad prima arii# tjrpofifrapbic» «Moenrtk (enta-
roina permet, mt dubio prima. Ligoo inetsa sunt intep-a fblia tsm ea, quse
6garas , qaam ea, quae tezlum continent. Extat in coUectione nostra ezem-
plam complet nm opltraeqtie jerratiim. (Panzer, Annales typngraphici, t. zi,
\
V
•^^O BOLLBTm OO BIBUOraïUU
Tanlre , indiquent, suiTant.toutes les probabilit^i une édition de
YArs moriendi^Ébèneure aux éditions latines A*F.
Nous n'avons pas mentionné parmi les éditions zylogmphiques
de Vjirs moriendiciàX» que Hetnecken décrit ainsi i « Une sixième
« édition me paroit être celle dont on trouve nn exemplaire à Wol-
« fenbuttel (i). Il est aussi in-folio, imprimé d'un seul cAté du
« papier, par l'opération d*un cartier. Il est d'une encre noire;
« chaque feuillet fait son cahier ; les capitales sont ornées de £euil-
« lage , la préface commence et fimt de la même manière que celle
« de la quatrième édition (latine D) (a). Le dessin des images est
• différent et d'un autre maître, qui a cependant gardé la même
« idée. Le singulier de cette édition est que, nonobstant le discours
« latin , les inscriptions sur les rouleaux des images sont en alle-
« mand. Ainsi on lit sur la première {Tattatiùn du diahle êouchani
« la foi) z O esiêt kmn hélL DU haidem globtn reehi* Tédte dick telr-
a ^er. Au-reste, l'ordre des planches est le même que celui de h
« seconde édition (latine A), et le graveur a placé au milieu des
« deux lignes, dont chaque planche d'image est encadrée, la mar**
« que d'une lettre de l'alphabet, en commençant par le h et finis-
p. 34Qy n* 116, c.)- M. Bran«t dit que Panier, t xi, p. 84S (a), a décrit la
première édition de VArs nwriendi d^aprèi son propre exemplaire. 11 y a
ici une petite confusion ; Panzer regardoit Tédition qu'il a décrite (tom. xi ,
p. 348-349) comme la première {sine dubio prima), mais non la première selon
Heinecken . Le laborieux bibliographe ne ponroit pas mettre an nombre des
éditions inconnues de Y Ara moriendi une édition déjà signalée par de nom-
breux auteurs. L'exemplaire qui étoit en i8o3 dans la bibliothèque dePa»-
xer appartenoit à M. Schmid, d^Augsbourg (b).
(i) L'exemplaire de Wolfenbuttel est unique.
()) Heinecken a sans doute rouln dire que la première page de 4a préface
finit aomme dans Tédition qu'il nomme la quatrième (latine D) : c'est ainsi
que l'a compris Ebert, qui relère Terreur de Hnnecken. La première page
de la préface de l'exemplaire de Wolfenbuttel finit par ces mots : requiriiwr
primo ut credatsicut bonus. Yoj. Ueberlifenmgen zur Geschichte Literatur
und Kunst der f^or^und Miiweit. Henaug. von Fr. Ad. Ebert. 1 Randes »
iitûekt iSaOyp. 19a.
(a) JVowwa*/ fwA«rvA#« HkU^grmpki^mgs pmw J^. IhnH, t. f , p. if. A k |»r ><* A» im» n
it BM f«at« d'iaprcMÎOB : U font lin fM.
(k) Zapr, Vutk «iner hAk$UtUniMn umâ mo»h wuiheimmnUm Auggah» ift Aw» taorieimU, p*^ ^^'
« Mut BvecV/n s nuàmldê ^tttkckes da êt$0Mt9 n'ciDt aacuue inaf*
« que ( /V «" L'«liein|^aitf6 4l( WolfiMlNItlidi délit ttefoecken a* fait
ttdç ëditioir jittrciaolMM^ «te 'élWèiudetit coitl|>tfié âë ddn édi-
tions diSéreHic» ) Icvtéaicw âppfittfttiilatit kWie éêSt&àia tatine, et les
figures à une ëditiop alleniai^e; ces deux éditioniB sont très-proba-
blement au nombre de celles que nous avons décrites.
M. SoKIttatifi ilidi^ë ttile édition de VArs moriendi dont les pa-
ges de texte, distribuées sur deux colonnes, ont été ccmiposées avec
des caractères mobiles , et dont les figures ont été imprimées avec
les planches d'une des éditions xylographiques. L'édition signalée
par M. Sotzmann ne porte aucuAe indication d'année, de ville, ni
d'imprimeur ; elle parolt avoir été publiée à Cologne (2). Le doc-
teur KIoss, de Franckfort, dont la riche bibliothèque fut vendue à
Londres, en i835 (3), possédoit une planche de bois petit in*folio
suriaquelle étoit giavée la première figui'e de VArs moriendi (TVn-
t€Uion du diable touchant la foi). Un seul filet encadre la page et les
nnileaux sont vides; Tensemble et les détaik de la figure indiquent
un dessinateur ignorant. Cette planche ne peut appartenir à aucune
des éditions décrites plus haut.
« M. W. Rendorp, à Amsteixiam, dit Koning, possède une feuille
K unique de VArs moriendi taillée en bois et imprimée sur une peau
« entière (4). " Ce feuillet n'est ni un Ars moriendi^ ni un frag-
ment de VArs moriendi^ il porte le titre suivant : Incipiunt tempta-
tiones demonis temptantis hominem de septem peccaiis mortalibus e^
eorum ramis. Et staiim sequitur defensio boni angeli custodis hominis
contra hec sacram seripturam alleganti$.
VArs moriendi publié par les imprimeurs-xjlogrjq>hes a été sou-
vent imprimé avec des caractères mobiles; on trouvera le détail de
ces^ diverses éditions dans les ouvrages de Panzer, de Zapf, de
Hain, etc. Nous avons indiqué au commencement de cet article les
(i) idée générale f pag. 4iS.
(a) HUtoriiches Taschenbuch, Herausgegében von fr. Ton lUamer.
Leipzig, 1837, p. 53g.
(3J Catalogue oj tlie iibrary of Dr. Kloss pf Franckfort a M. , prof es-
sor, etc., hjr H. Solheby . i83ô, in-8«.
(4) Dissertation sur l'origine de V imprimerie, pag. 49. La phnche II con-
tient un fac-similé de la partie supérieure du feuillet de M. Bcndorp.
53
^4^ BULLETIN OU BIBLIOPHIIA.
paitkttlarités gui distingiieiit les rédacdons saccesuTes de XArs
monendii le lo^ar, en pranant ponr guide ces indkatîoiu, poom
faqlement découTrir, dans les oomcndatureB des bîbliogiaphes, les
éditions qui appartiennent à la même série et au même auteur.
J. Maeie Guichard.
(La suite au numéro proekain.\
BULLETIN
DU BIBLIOPIflLE
PAR MM. Gh. Nodibr et Paulin Paris,
AYXC UÇ CATAXXXSUE R AfSOXfllÉ DES
LIVRES DE l'Éditeur.
N*" 16 ET 17. AoîiT ET Septembub.
QUATRIEME SERIE,
PARIS,
TECHENER , ÉDITEUR, PLAGE DE LA COLONNADE DU LOUVRE,
1841
3=
É
Notices contenues dans les seizième et dix-^eptiême numéros du
BuUetiff dfs, BiàliophUe^ 4* séries
Recherches vat les livtéé xytôgr&phicjùes , par M. Marie Gm^
charâ.*(Saitc.) 70Ù
Sur le moyen de parvenir, par M. Paulin Paris. ^4^
llisscfrtations de l'abbé Lebeoi 754
Mélanges. Napoléon et la bibliothèque de Meudon. 760
Variétés. Extraits du catalogue d'im amateur. 76$
— Histoire d'Enrique, roman de chevalerie espagnol.
iti . ■*
IHtf^MEKlZ BOUCHARD-HCZARD ,
fl
rucderSperon, 7.
LA DËUXIfiMB
SUR LE MOYEN DE PARVENIR.
A M. P..L. JACOB, bibliophile (t..
Car enfin, mon cher et savant bibliophile, si l'on me. deman«
doit sérieusement ce qui tous décide à réimprimer aujoard'hoi
le Moyen de Parvenir^ je serois fort embarrassé. Je souhaite
que Tos profonds commentaires et vos restitution^ plausibles
nous donnent une explication satisfaisante; mais je suis très impa-
tient de voir comment vous vous y prendrez. Savez- vous que l'on
parle déjà beaucoup de votre édition? On dit^e vous allez y faire
Tessai d*un système orthographique renouvelé du xix« siècle à
Pusage du xvi*. Vous allez tentef d'habiller les Ra fines et les Col-
lets montés de la sainte Ligue à la mode de l'an de grâce 1841 ,
avec pantalons à sons*pieds et jupes crinolines, bottes à faus-
ses-guêtres et cothurnes lacés, gilets en pointe et mapches pla-
tes. Oh ! le beau' spectacle ! et comme ils auront bonne grâce les
Ramus, les Calvin et les Soaliger a grasseyer à la façon de nostre
temps, à prononcer et écrire comme aujourd'hui nous escrivons
et pronunçons ! Franchement, je crai ns que notre présente ortho-
graphe ne donne un certain air d'apprêt a lenr vieille parleurc
si brutalement françoise, et qu'en effaçant le cachet de leur
accent, vous ne les ayiez dépouillés d^leur caractère original.
Quand, par hasard, nous voulons encore user joyeusement de la
langue que le bon Dieu nous a donnée, nous nous reprenons à
l'ancien langaige; nous nous esjonîssons, donnant à nostre
r
(i) Voyez le numéro précédent du BulUlin du BlbUaphiU, p. 655-674 •
L^édtlîon du Moyen de Parvenir^ a ver les comme nia ires du Biùliophile
Jacob, doit paroitrc incessnmment.
54
744 BUIXKTIN DU BIBLIOPniLfC.
Toiz les inâeiions de la vieille mode : Et tous cependant, dans
les ?rais lÎTres de jojenx dens, tous allez biffer les lettres qni
ramènent à cette yénërable prononciation ! Que tous l'ayez
ezagërée dans votre prëcieqse édition de Rabelais, est-ce une
f aison pour n'en pas tenir le moindre compte dans le Moyen de
Parvenir? N'a-t-elle pas fait la meilleure part de la renommée
de Qotilde. de SurvUleP Dites à M. de Balzac de la séparer de
ses Contes droUuiques^ tous verrez ce qu'il en restera. Croyez-
nous donc : cet arcbaisme de prononciation est le yériiable, juste,
commode et naturel vêtement de nos écrivains du xvi* siècle,
et vous ne pouvez les en dépouiller^ sans leur jouer un tour
qui ne sera pas à leur adyantaige. Hais le plus triste, pour
tout bibliophile honnête, sera de voir on de leurs patrons
/srracber le couvre*honte qui leur pêrmettoit de lire les mots
du françois le plus gros et le plus fort , et les contraindre
ainsi de revenir au procédé de madame Tabbesse des àn-
douiUettes. An lieu de nous chatouiller, nous nous cacherons
pour rire, on plutôt nous ne rirons plus ; car les mots obscènes
n'ont pas conservé dans ta langue moderne leur ancien droit
de bourgeoisie, pour mon compte, quand je les verrai sou-
mis à l'ordonnance du dernier Dictionnaire de V Académie,
je me figurerai (non sans dégoût) la joyeuse mademoiselle Flore
dans le costume de mademoiselle Rachel.
Antre considération : l'ancienne façon d'écrire et de pro-
nonoer , indépendamment de la grâce singulière qu'elle don-
aoit au fond et à la forme des phrases, avoit un précieux avan-
tage : fUe ne laissoit pas venir jusqu'aux obscénités littéraires,
les gens illettrés , les lecteurs vulgaires, les petits enfans. Et
qn'aUés^voos faire, mon cher bibliophile? quel firnit pensez-
vous retirer du plaisir que nous n'aurons plus et que prendront
les collégiens? Je vous le dis avec une certaine tristesse: s'il en
est temps encore, laissez le Moyen de Parvenir^ on, du moins,
ne le corrigez pas dans son orthographe. C'est une enveloppe
nécessaire a la saveur parfaite de tous ces livres de haute
graisse.
Ma lettse s'emplit, et je n'ai pas encore visé le but que je
me propose de toucher. J*y viens.Yous dites que Ton ne connoît
pas encore le nom de l'auteur du Moi/en de Vatyenir; que Be^
BULiBTIN DP HBUOPULB. 745-
roaide de VerviUe n'étoif pas capable de l'avoir compeaé ; que
raaleur Tériuble est François Rabelais, et que le susdit Be-
roaide a troaré dans en mauoscrit inédit de l'anlenr de Pat^
tagruel^ les trésors de malice et d'eejonement répeedvt dans
le Mqjren de Parvenir.
S je ne me trompe, toilà bien ce que vous aves peasé dé-
montrer dans TOtre Notice prëtiminaire. Votre travail est sa-
vant^ agréable, ingénieux ; je m'en tiens pourtant à la diaser-
talion de La Monnoye. L'anteur des Noei bourguignons alMt ,
comme H. de Beanfort, son grand chemin, sans barguigner.
Avant lui, tous les critiques attribnoient le Jloyiyt deParrenérk
Ber^Milde de Verville; il a fait comme les précédena critiques.
Beroalde, obligé de déterminer sa part dnna la pubUcation, s'^
toit déclaré le vériuble auteur dei'o«vrage, sauf quelques li-
cences ajoutées par de méchans esprits, afin de le rendre eri^
mînel : La Monnoye a montré la foi la plus robuste dans l'aveu
de Beroalde, et, dans les restrictions il a recennu le style
obligé des privilèges, quand il s^agissoit d^éviter les poursuites
de la justice.
Vous, bibliophile, pour justifier vos doutes sur le véritable*
auteur du Moyen de Parvenir^ vous nous apprenez que Charles
Nodier, notre matlre à tons, a bien aussi des sctupnlee contre
Beroalde I et que même il penche en faveur du fduguèui ré-
formé Henry Etienne. Ijàissonvlà, je vous prie» l'opinion iné-
dite de Charles Nodier : quand nous la verrons imprimée, il sera
temps de nous y soumettre; et du moins, alors, le charme de la
lecture compensera le dépit d'avoir en tort jusque là. Maie,
en attendant /vos preuves contre la réclamation de Henry
Etienne semblent les plus forf^ du monde, et voila pourquoi
jetions plus que jamais (grâces en soient à vous!) pour la thèse
adoptée par La Monnoye. Oui, je persiste à regarder François
Beroalde de Verville bomme l'auteur, l'unique auteur de ce
livre bouffon, embrouillé, ridicule, amusant, obscène, insipide,
nommé le Moyen de Poivenin
Hais pourquoi lé titre vous par<âi«il de hasard ? H fut donné,
dites- vous, au livre, pour détourner les « censures de la Sorbonne
« et du parlement. » En vérité, je n'y anrois jamais songé. Quel
746 BULLETIN DU BIULIOPHILK.
titre meiUeor auriez-yonsdonc trouvé ? Cherchez : je yons donne
jusqu'à Tan jubilaire de la réyokition de juillet, époque où j'es-
père bien encore vous serrer la main. Que parlez-yous aussi
du parlement et de la Sorbonne? Il s'agissoit bien de détourner
leur censure! elle étoit, dans tous les cas» bien et dûment ac-
quise au livre. Mais, en choisissant le titre de Moyen de Par-
yenir^ on peut , sans craindre de calomnier les intentions de
Yerville, admettre que ie bonhomme espéroit exciter plus vive-
ment l'emiyressement universel. Or, un heureux expédient
ponr piquer la curiosité du public ne pouvoit servir à dépister
celle de la Sorbonne. Souvenez-vous que l'auteur revient à cha-
que instant sur les exodiens Moyens de ParyenirottertM à ceux
qui voudront bien acheter son volume ; il a fait plus de mille re-
tours à son inappréciable recette. Rentrez donc, je vous prie,
«ette belle imagination dans votre gibecière.
Quant au livre en lui-même, itm'en coûte peu d'avouer qu'on
n'en reconnoît pas le modèle dans les antres romans de Be-
roalde de Yerville ; mais aussi bien, les Conies de ia reine de
Navarre ne ressemblent guère à toutes les antres compositions
de la sœur de François I"' ; car Marguerite avoit, en riant, tout
autrement bonne grfice qu'en allant au prêche, en écoutant ses
professeurs de grec, ou biep en suivant le mouvement des affai-
res politiques.
Et Boccace ? le Philocope, la TkéseUe et la Généalo^e des
Dieux vous mettront-ils sur la trace du Décaméron ? Comme
Beroalde, Boccace a publié nombre de livres savans, sérieux,
diffus, pédantesques, illisibles : allez-vous.en conclure que Boc-
cace n'a pas composé des contes charmans, et que, par consé-
quent, il a dû profiter de l'heureuse découverte d'un manuscrit
onUié de Po^e? Ce Pogge l.ui-roême donneroit matière à de
pareilles suppositions. Dans le même ordre d'idées, Bonaven-
ture Desperiers aura fait l'Heptameron, on Harguerite de Na-
varre aura composé les Joyeux devis. Mais sérieusement je
croirai tout cela avant de me rendre à l'argumentation sui-
vante : Le Moyen de Parvenir ^ toujours r^ardé comme l'on*
vrage de François Beroalde, et reconnu par Beroalde, n'est pas
de Beroalde ; il fut publié pour la première lois cinquante ans
après la mort de Rabelais , mais comme il offre certains rap-
\
BULLETIN. DU BIBUOPHILC. 747
porls de style et de composition avec le Pantagruel, Rabelais
est le yëritable aateur da Moyen de Parvenir.
Et quels sont donc les points de ressemblance entre les
denx onvrages? Yoos conviendrez d'abord» qu'on trouve dans
le Pantagruel^ dans VHepiaméron et dans le Décameron^ des
qualités parfaitement étrangères an Moyen de Parvenir. La
première de toutes ces qualités se rappqrte à Tarrangement, à
la composition. Or, les préambules de Boccace et de Margue-
rite sont des merveilles d'enjouement^ de malice et de naturel.
Là» chaque récit prend un nouveau charme de la situation ^t du
caractère du conteur. Dans Boccace, un peintre de nos jours a
trouvé le sujet d'un délicieux tableau que Marguerite auroit pu
tout aussi facilement inspirer, et quant à Rabelais, jamais on ne
pourra trop louer les prologues de ses livres ; ils Tonnent quatre
chefs-d'œuvre (I) supérieurs à tout ce que je connois de la lit-
térature françoise av xvi« siècle. Mais quel profit tirerez- vous
jamais de l'introduction du Moyen de Parvenir 7 Je veux que le
langage en soit correct ; celte pureté de diction ne couvrira
pas le vttide intolérable de la pensée. Voyez quel lourd badi-
nage, quels incessans retours sur la même proposition I Dès que
cet homme ne raconte pas, il s'entortille, il b^aie, il radote, il
noua fait bondir d'impatience. Oui, Beroalde , ton livre est une
merveille : mais as-tu besoin de cinquante pages pour me l'ap-
prendre? Vingt fois j'ai vainement tenté de dépasser tes vingt
premiers chapitres; mais je dormois en entendant rabâcher
que j'allois prodigieusement m'amuser. Or, je ne suis point
du tout frappé de l'analogie de ces préambules avec le court,
nerveux et incomparable prologue du Gargantua ou du Panta-
gruel. Je lis bien , dans le quatorzième diapitre de Beroalde^
cette phrase^ à propos du costume d'un jeune elerc: « Il avoit
« une soutane; soutane est un vêtement; vêlement est un ac-
* eoutrement; accoutrement est ce dont on s'habille : ilétoit
« donc habillé d'une soutane. » Je confesse de grand cœur que
la forme est prise ici de Rabelais : « Goudebillaux sont grasses
« trippes de coiraux, coiraux sont bœub engraissés à la crèche
(i) Je luîs oonvaincii que le dernier lÎTre de Pantagruel n^eit pai de
Aabelais.
7^ BULUniN Dtr HIBUOPHILB.
« et prés Gaûnaulxy/prës Gaimaolx sont prés qdi portent herbe*
« deux fois l'an. » Mais, de votre c6té» tous oonîesserez bien qne
si la forme est de Rabelais, l'application est sniqneaient du
Beroalde. La définition de V Auteur françms est juste et néoe»-
saîre dans son badinage : celles 4e Beroalde sont insipides, dé-
pourvues de portée comme de prétexte : c'est l'âne vonlant
imiter le petit chien. El vous voalez, cher bibliophile, nous
donner à prendre l'un pour Tanire ! Non pas , s'il vons platt.
Vous TOUS rigolleriez trop de nous, dans le fin fond de votre
conscience.
Beroalde nous permet de respirer à partir de son premier çr^
mot. Je suppose donc que pour la rédaction du Moyen de Parve»
nir^ chaque jour lui amenoit le botin de plusieurs contes ou ré-
parties. Attentif aux entretiens des carrefours et des joyeuses
compagnies , le bon chanoine écrivoit le soir» avant d'éteindre
son lumignon, ce qu'il avoit le jour entendu dire, et quand il
eût de la sorte recueilli la matière d'un volume, il avertit son
imprimeur.La difficulté étoit de donner à ces ^ifans de deux mille
ipères un air de famille; difficulté bien au dessus des forces de
Beroalde. Aussi ne peut-on voir de plus mauvais assemblage.
Peu nous importe que Platon, comme vous paroissex le> croire,
représente un commentateur de Platon, Bede, un éditeur de
Bede, etc., etc., ces commentateurs et ces édiletffs n'ont rien
de commun^ avec les pensées qu'on leur prête, et si l'autear
eût ouvert un dictionnaire biographique pour en tirer les
cinquante premiers noms, ils seroient tout aussi reconnoissa-
blés que les personnages dont il a pris l'enseigne.
Beroalde surtout fait pitié dans la misère de ses inductions.
Vons vous rappelez, mon cher ami, ce beau conteur de société,
forcé de payer ses dîners en historiettes : il arrivoit un jour la
mémoire remplie d'un récit piquant , joyeux et court, trois qna^
lîtés suprêmes : ce récit, il i'avoit encore embelli, partant
il s'en promettoit merveille. Cependantla politique, la religiott,
que sais*je ? le recensement et les ibrtiGcBlions de Paris préoc*
cnpoient l'assemblée. Nul interstice pour glisser la charmante
anecdote. Enfin, las de guetter l'occasion : « Oh ! oh ! s'écrie-
• t*il, j'entends quelque chose!... c'est un coup de fusil! — ^Vous
« riez, l'abbé! jamais un plus grand silence autour de nous. —
•OULKTUff DU BltUOPBlLB. . 749
« Ceheat 8|gali«r, j*ai cro entendre Gela me rappelle nne
« histoire, etc., • et Phitloire int racontée. Beroalde a tout
jostement Timagination de noire abbé. Pen loi importe Yoppor-
tonité, la conTcnance; il faut qn'il entasse contes sur contes. *
D'ailleurs arec nn grain de génie, on si tous? ainez mieox de mé-
chanceté, il eAt aisément tiré parti de son heiAreui cadre : comme
d'Anbigné, Tallemant on Brantôme, il nous e&t raconté non
pas tons les cont^ qoi depuis dix siècles faisoient le bonheur
des écoliers et des ivrognes, mais la litanie des scandales inéffiis
qui formeront, dans tous les temps, la chronique secrète de la
cour et de la ville. Le recueil des récits les plus saugrenus se*
roit alors venu en aide à l'histoire des mosurs contemporaines.
Hais retournez tous les feuiUets du Moyen de Parvenir^ vous n'y
reconnottrez rien de particulier à la société du xti* siècle : seu-
lement des rencontres que Pogge, Bebelios on Fauteur des Cent
Nouvelles auroient pu tout aussi bien enregistrer que Beroalde
de Yerrille. ^
Quel est donc le mérite du Moyen de Parvenir? Une façon de
conter rapide et plaisante ; un cynisme original dans sa gros-
sièreté burlesque ; un style (à part les préambules) dégagé de
pédanterie, pur de tontes citations doctorales : sur chaque propos
joyeux on reconnolt le cachet des parades du Pont-Neuf, mieux
imprimé que sur le liTre de Rabelais lui-même, ce grand mettre
des bcéties. Il faut aussi tenir compte à Beroalde de l'innocence
de son obscénité. Ce n'est pas un professeur de débauche, d'ir-
réligion ou de révolte ; il n'est à Rome, à Genève» au roi de
FrancCf à la ligue, ni à l'Espagne ; ses calembredaines frfippent
a l'aveoglette et ne révèlent aucune arrière-pensée ; Beroalde
n'est pas si coupable, grand Dieu 1 Anssi le Moyen de Parve-
nir^ s'il donne fréquemment de l'impatience, a-t«il le secret
de calmer toutes les passions bilieuses et violentes. Sans douté
on a peine à comprendre le robuste courage dont l'auteur a fait
preuve en recueillant tant d'impertinences; mais, après*tout, on
rit, on éclate, on lai pardonne ; .en fermant le livre et les yenx,
on n'emporte pas nn levain de rancune contre le roi» l'élise
ou les catégories sociales , et pour nne compilation de quoli*
bets, c'est là du moins un mérite aussi précieux que rarissime.
Mon cher bibliophile , cette insouciance de vues ne doit rien
750 BULLETIN DD BIBLIOPUILC. '
à rimitation îde François Rabelais , lui donl tous les coups por-
tent, lui dont tontes les blessares sont préméditées et mortelles.
Jamais le chantre de Gargantua ne laisse en repos ses trots
grands ennemis : les moines, le parlement, le pape. Et cependant
quelle ingratitude ! il avoit écé moine , il a voit été bien accueilli
du saint père, et toujours il s'étoit soustrait à la juste répression
des Rominagrobis. Puis, Rabelais (osons le dire, quoi qu^il puisse
arriver), est souvent pédant jusqu'à l'excès : médiocrement
docte (1), il affecte la prétention de parler de tout et de n'i-
gnorer, de rien; il ferraille avec les termes de marine, d'aï-
cbymie, d'architecture, de guerre t de jurisprudence et dé
théologie. De tout cela Beroalde n'en prend ancun soin. Gonf-
ment donc recoqnoissez-vous Gargantua dans le Moyen de
Parvenir ?
Mais enfin j'admets une évidente analogie : ce n'est pas assez
pour me décider à transporter à Rabelab le livre de Beroalde.
Ici, permettei-moi > cher Jacob, un rapprochement dont je
vous laisserai juge.
La postérité trouvera (du moins je l'espère) plusieurs romans
ingénieux et d'excellens morceaux dé poésie sous le nom de
Paul Jacob ; elle tiendra la facilité , le talent de cet écrivain
en grande recommandation en un met elle placera sans hési-
tation le Bibliophile au nombre des meilleurs romanciers de
notre temps. Mais quand elle portera son attention snr quatre
volumes de VHistoire du xvi" siècle^ publiés sous le même nom,
ne sera*t-elle pas, comme nous, frappée d'un certain contraste
entre ce dernier ouvrage et tes autres livres du même écrivain ?
Quoi ! tant de gravité, tant de sérienses recherches, un senti-
ment de l'histoire aussi exquis chez Tauteur de tous ces para-
doxes jetés au monde comme pour se railler de lui! Alors, de
contester l'histoire du xvi* siècle au paradoxal auteur des Re*
cherches sur le Masque de fe^, sur Louis XIV, Louis XVI, le
cardinal Dubois, Gabrielle d'Estrées, etc., etc.! Alorsi, de pré-
tendre que le premier de ces ouvrages est un larcin iisit à Til-
( i) Les trois quarts de réruditîon dont on fait honneur â Rabelais sont
pris de deux anciens : Aulu-Gelle et Pline. Encore aroit-il étudié ce
dernier, plutôt en médecin qu'en homilic de lettres.
I
I .
BULLETIN DU BIDLIOPQILE 75t
lemoDt, attendu la ressemblance qui existe entre la manière de
l'historien de saint Loaisct la manière de Thistorien du xvr siècle.
Mon cher maître y quand tous prétendez anjourd'hui que l'a-
nalogie de forme et de style suffit pour prouver que Beroalde
s^est approprié le toianuscrit de Rabelais , tous êtes tout aussi
fondé en raison que le seroit la postérité dans le cas allégué. X
cens qui tous refuseront V Histoire duxvi^ siècle , on demandera
la preuve que Tillemont ait composé, sous le même nom , un
livre qu'on n'a pas retrouvé; on demandera quels indices per*
mettroient de suivre la trace du manuscrit jusqu'au cabinet du
bibliophile. Et pour ce qui touche à Beroalde, on veut aujour-
d'hui savoir comment ce chanoine de Toura, qui florissoit ou
fleurissoit cinquante ans après Rabelais, a pu s'emparer d'un ma-
nuscrit du fameux euré de Meudon.
Ici vons commencez par vous citer vous-même. C'est fort
bien, mais ce n'est pas tout, comme auroit dit Olivier Maillard.
Nous TOUS écoutons : «>^ On avoit attribué à Rabelais certains
« livres infâmes qui n'étoient pas de lui ou qui lui avoient été
« dérobés entre ses 'mannscrits, ai/ist que les fragmens du iv^
« livre, qu'on publia sans son aveu. Il protesta toujours contre
« ce8/yi/&/tc/7f/o/i^furtives. » (Bullet. du Bibliophile, p. 637.)
Passez«moi une parenthèse. Vons avez , certes , le droit de
vons citer; mais enfin, je lis le même passage^ dans votre curieuse
Notice historique sur Rabelais , avec une petite variante : « //
« paroUroit cependant que l'on avoit attribué à Rabelais certains
« livres infâmes qui n'étoient pas de lui ou qni lui avoient été
« dérobés entre ses manuscrits, comme les fragmens du iv"
« livre, etc.» Vous me trouverer. bien chicaneur,' mais enfin
le comme ne me semble pas avoir exactement la valeur de
Vainsi que. Cette supposition de livres infâmes dérobés à Rabe-
* lais n'est d'ailleurs fondée que sur l'autorité d'un Privilège : or, .
en cas semblable , les Privilèges ne prouvent rien du tout ;
c'est là» du moins, l'avis de Bernard de la Monnoye. Vol-
taire n'a-t*il pas, tonte sa vie, proclamé la même chose à
des censeurs qui faisoiént semblant de l'écouter et qui ne le
croyoient pas le moins du monde. 11 en étoit de même de Ra-
belais.
Je poursuis votre argumentation : « Quels dtoient ces livres
752 BCLLETlIf DUBIBUOPHILB.
tijaux et infâmes» imprimés sous son nom^ oucolporiés manuscrUs
«A la cour? M Je tous arrête encore. Où Toyez-Tons^e Rabelais
ait jamais parlé de mauoscrits colportés à la coar sons son
nom ? Il parle » et yons aviez seulement parlé d'après Ini, jusqu'à
présent» de livres imprimés : la distinction n'est pas indifle*
rente. Il est vrai que vous citez ensuite une lettre iitédUe de
Martial Roger de Limoges^ signalant deux livres de Lucianistées
et fflcadistéèSp sortis ex cerebro satumino^ et que l'on jBttribamt
à Rabelais ; mais vous ne pouvez en tirer la moindre consé-
quence contre le Moyen de parvenir. Gimme tout porte k le
croire, et comme le croyoit Antoine Leroy, garant de Martial
Roger» il ne s'agit ici que des deux derniers livres de Panta^
gruel; et si, pourtant» Martial avoit en vue tout antre livre» ce
livre étoit encore un ouvrage imprimé des l'année 1540. Qnel
lien ponrrez-vous donc former entre un ouvrage en deux livres
imprimés dès le milieu du xvi* siècle» et un manuscrit que l'on
auroit volé à Rabelais» qui seroit demeuré inédit jusqu'en 1600»
et que seul entre tous Beroalde auroit connu, possédé» publié
sons son nom» en un seul livre ^ sous 18 titre de Moyen de
Parvenir 7
YcMlà toutes vos preuves contre notre pauvre Beroalde : par-
donnez-moi de les estimer un peu bien légères; cependant,
telles qu'elles sont » vous trouvez encore le moyen d'en diminuer
la consbtauce en ajoutant» un peu plus loin» que « les Songes
« drolatiques de Rabelais n'étoient que des portraits allégoriques
• dans le genre grotesque» et qui se rapportoient peutpêtre aux
ià Lucianistées et aux Içadîsiées qu'on ne possédoit plus. •
Si le» Songes drolatiques ont été dessinés pour ces prétendues
Lucianistées f ils ne l'ont pas été certainement pour le Moyen
de Parvenir. Autant vaudroit en faire l'application à VAhasve^
ruSf de M. Quinet» ou bien à la Pucelie de Chapelain. Les
Lucianistées et le Moyen de Parvenir ne sont donc pas le même
<>avrage.
« Je suppose» dites-vous , qu'une copie de ces libres infâmes
« (attribués à Rabelais) fut conservée dans la bibliothèque que
« le savant Mathieu Beroalde avoit formée à Agen. » Vous ne
supposez que cela » mon cher maître ? En vérité, vous êtes trop
réservé. Il vous faut encore supposer : i^ que ces livres étoient
BULLETIN DU BIBUQPHILB. 733
jusque là demearës inédits; 2<>qae Rlalhien Beroalde avoit laissé
le petit nombre de ses manoscrits conservés (1) à François Be-
roalde; 3* que dans ce petit nombre de manuscrits se trouvoient les
prétendues Lucionûi^^ eiJcadistées; 4'^qneBeroaldceat l'esprit
de les cacher à tont le monde, et de les publier vingt ans après
la mort de son père, sans que personne devinât le Jarcin on ré-
clamât contre le voleur. Voilà bien des suppositions, n'est-ce
pas ? si elles ne sont pas fondées , an moins ne sont-eltes pas fort
bien trouvées. Mais enfin elles sont nécessaires à Téchafaudage
de votre système rabelaisien. Pour vous donner le change, je
suppose à mon tour que monsieur votre père recueillit dans
son cabinet un manuscrit deTillemont sur le xvi" siècle^ et cela
me suffira , comme l'hypothèse de la propriété de Mathieu Be-
roalde vous a suffi tout à l'heuri».
Ce n'est pas ainsi, mon clier maître, que nous pouvons es*
pérer d'agrandir le cercle de la critique littéraire. Résumons en
peu 'de mots les faits que je regarde comme incontestables. Le
Moyen de Parvenir est un vaste recueil de facéties, de rébus
et de rencontres licentieuses. Le fond n'en appartient ni à
Beroalde, ni à Rabelais, ni à Pogge. Beroalde a pourtant
le mérite d'avoir rassemblé tous ces lambeaux ordoriers
et d'en avoir formé une espèce de tissu grossier. Dans cette
œuvre, il s'est aidé des chantres de son église, dés soldats,
des paysans et des filles publiques de sa province; mais enfin il
n'a volé le manuscrit de personne. A lui seul, Beroalde de
Verville, chanoine de Tours , l'honneur et la honte , le pri-
vilége et l'ig^nominie d'avoir rédigé le livre intitulé par lui
Moyen de Parvenir, ce livre dont vous allez, mon cher biblio-
phile, offrir une nouvelle édition complètement expurgée — de
l'ancienne orthographe. Ne laissez pas cependant de boire frai»
et de vous réjouir,
Pour ce que rire est le propre de rboame. *
P. P.
(I) « Mathieu Beroalde» dit La Moonoye « avort des livres rares ci es*
« quîs, la plupart fendus et dispersés après sa laort. »
DISSERTATIONS CHOISIES
DE L'ABBË LE BEUF.
Observations sur le gras des Saijkdis d'afriss Noël, qui
EST FBRmS A PaRIS BT AILLEURS (l).
Quoique nous ne soyons pas dans la saison d'après Noël, je ne
puis, Monsieur, vous refuser ce que vous me demandez tou-
ehant la coutume de faire gras les samedis qui arrivent entre
cette fête et la Chandeleur. Il esl vrai que l'ignorance des an*
ciens usages sur l'abstinence a fait faire là-dessus bien des
raisonnemens mal fondés. Plusieurs laïques croient que ce
commandement de l'Eglise,
Yenclredi chair ne mangeras
Et le samedi pareillement.
a eu lieu dès les premiers temps du christianisme, et ils s'éton-
nent comment les chrétiens, après avoir fait maigre pendant
un certain nombre de siècles, se sont avisés de se relâcher sur
ce point d'austérité. Je dis austérité, parce que le maigre sup-
posoit assez le jeûne. Mais ceux qni raisonnent ainsi se trom-
pent. Il y a des livres imprimés dans notre langue qui peuvent
les instruire et les mettre au fait. Le traité de M. Baillet sur
les fêtes mobiles, contient, à la tête du premier tome, un précis
de presque tout ce que les anciens écrivains ecclésiastiques ont
dit sur chacun des jours de la semaine que les ecclésiastiques
appellent Fériés* On peut y voir à l'article du samedi, que, dans
les premiers siècles du christianisme, il y avoii peu de lieux où
l'on jeûnât le samedi, excepté celui de la veiUe de Pâques ;
qu'à Milan on ajouta à ce samedi les autres samedis du carême;
que ce fut à Rome que l'on .commença à étendre davantagecet
visage, à quoi quelques uns trouvèrent à redire, mais non paa
(i) Journal de rerdun. Juillet, 1751, p. 34*
bULLETIN DU UIULIOPUILE. 75o
saitii Augostiu, qui savoit qae saint Ambroise se conformoil à
l'asage romain lorsqu'il étoit à Rome, quoiqa*il fût dans Tusage
de ne pasjeûner les samedis^ lorsqu'il étoit à Milan.
Les Grecs aToient toujours en de la peine à suivre en cela
TEgUse romaine, continue le même historien. On s^excnsoit
aussi de jeûner ce jour-là en Espagne et dans les Gaules, quoi-
que le concile d'Elvire l'eût ordonné. On se contentoit déjeu-
ner en France les samedis de carême, jours prescrits par le
concile d'Agde de l'an 506, et par le quatrième concile d'Or-
léans de Tan 541.
Du temps de Cbarlemagne, il y avoit encore sur le jeûne des
samedis pleine liberté; mais plusieurs évêqoes travaillèrent a
l'introduire surtout en France» conformément à l'Eglise ro-
maine dont on recevoit peu à peu les rites ; les Grecs s'en étant
plaints furent réfutés sous le règne de Charles-lé-Chauve, par
de savans François.
Nonobstant ces doctes écrits, le jeûne du samedi, qui ne
s'observoit pas àMilan, ayoit de la peine à s'introduire. Comme ,
on ne vit pas d'apparence de pouvoir en faire une obligation
pour le commun des fidèles, on se oonlenta en quelques conci-
les, tenus cent cinquante ans après, de prescrire l'abstinence
de chair <:e jour-là. Voici ce que j'ai tiré autrefois de Rodulfe,
surnommé Glaber, historien contemporain du roi Robert, et
que je fis imprimer, en 1723, dans un livre où j'étois engagé à
rapporter ce qui s'étoit passé de mémorable dans la ville où
je résidois alors (1).
On sortoit d'une famine horrible cansée par des pluies con-
tinnelles, et bien plus affreuse que celle que nous avons éprou-
vée après le grand hiver fie 1709. « Durant plus de deux ans
a les campagnes n'avoient produit que de mauvaises herbes et
« de l'ivraie au lien de blé. Une mesure de farine qui auroit
« coûté dans un autre temps cinq ou six sous, en valoit soixante.
m On mangeoit jusqu'aux racines qui croissoient dans les bois
« et dans les rivières : on'.tooit les hommes sur les chemins pour
« les manger. Ceux que la disette contraignoit de sortir de
« lenrs pays, servoit quelquefois de nourriture à ceux qui les
• avoient retirés chez eox. En plusieurs endroitjs, on déterroît
(i) Histoire de la prise d'Âuserre par les Huguenols.Préfacejp.35,GI.G.
1B&
lOLUmif DU IIBUOraiLB.
les morls pour se repattrede leur chair ; en d'aalres on méloit
de la terre blanche parmi la farine on le son^, poor proion>
ger an peu la rie ; mais inntilement. La pâlear on l'enflnre
défigorèrent les visages des ans; d'aolres pooToient à peine
faire entendre une voix mourante et semblable à celle des
oiseaux qui expirent : le nombre des cadavres | qu'on jetoit
dans les charnien alloient souvent jusqu'à cinq cents et da*
vantage. Les carrefours et les grands chemins servoient de
cimetières. Les églises furent obligées de vendre leur argen-
terie et leurs ornemens, et ce secours fut encore trop foible
pour subvenir à la misère. La colère de Dieu étoit bien mar-
quée par de si terribles châtimens. Cependant, ajoute l'his-
torien, ils ne servirent qu'à endurcir le cœur des hommes,
parce que c'est Dieu qui est l'auteur de tontes bonnes œuvres,
et qui donne la volonté de le prier, lai seul connoissant les
tnomens auxquels il doit faire miséricorde. Au bout de trois
ans la sérénité rerint sur la terre et on commença à respi-
rer. Les prélats, la noblesse et le tiers-état s'assemblèrent
en différentes villes, entre autres à Auxerre, Tan 1033. Le
sonvenir tout récent des maux qu'on vfteoit de souffrir, ^ren-
dit les peuples dociles à tout ce qui fut réglée On y fit des
décrets contre les vols et les rapines, et sur la sainteté des
églises ; et ce qii'il y a de plus remarquable, c'est qu'on y
ordonna qu'à perpétuité; tons les vendredis de Tannée, on
s'abatiendroit de vin ; et que les samedis on feroit maigre, à
moins qu'il n'arrivât une grande fête. Glab. Rod, Monach.
Burgund, instii,^ L i, cap. ket B^ m
Ce fut apparemment à l'occasion de cette restriction des sa-
medis auxquels il tomboit une grande fête, qn'il se forma diffé-
rens usages, et qu'on étendit Fexceptfon aux samedb arrivant
dans les temps de joie, tek que ceux d'entre Noël «t la Purifica-
tion de la Vierge. Je sais qu'en quelques pays, l'exception
tombe sur les samedis d'après* P&ques, mais je ne me sourions
pas actuellement des diocèses qui sont dans cette pratique. le
ne sais s'il n'y a pas des pays où on a aussi excepté les samedis
antre l'Assomption et la Natirité de la sainte Vierge.
M. Baillet rapporte néanmoins des autorités qui font voir que
l'abstinence des samedis en général n'a voit pas encore été re-
BULLETllI m NBUOPBILB. 757
eue en Umie la France, même à la fin du xi* siècle, ni même
depais en qnelqaea monastères qai s'étoient relâchés. Saint An*
tonin, dans sa Somme, suppose qu'on mangeoit de la chair de son
temps en France et en Catalogne les samedis de l'année. M. Bail-
let renvoie à la collection des décrets de Bochel pour prouver
que la loi de Tabstinence des samedis n'41 commencé, dans toute
l'Eglise de France, que vers la fin du zy* siècle, et il ajoute
qu'elle n'a pu s'introduire en Espagne ; m'ais aussi qu'on se
borne à y manger des intestins et issues, on extrémités des ani-
maux. Ce dernier usage, observé par les Espagnok tous les sa-
medis ordinaires de l'année, est nue pratique que j'ai vu ob-
server par bien dés familles de BonVgogne, les samedis entre
Noël et la Chandeleur. Cela ponvoit leur venir des Espagnols.
Un voyageur, qu'il est inutile de nommer, parle de la cou-
tnme-d'Espagne à l'occasion de la résidence qu'il fit à Anvers.
« En passant par Anvers, dit-il, on nous servoit ordinairement
« les samedis à dîner, on une tête de veau, ou un foie, ou au-
€ très beatilles semblables pour entrée. Lb première fois que
• je me vis traité de la sorte, je demandai si les samedis an-
« douilles étoient en Braban après 1^ Assomption, comme ils sont
€ après Noël. On me répondit, que c'étoit l'usage pendant toute
« Pannée. •
Je sais qu'il règne un préjugé parmi des gens qui n'ont pas
beaucoup voyagé. Ils croient qu'à Paris on fait gras les same-
dis diaprés Noël', à cause qçe l'église métropolitaine et le dio»
cèse sont sous la protection de la sainte Vierge. Ceux qui se
paient de cette raison sont obligés de rester court lorsqu'on
leur dit qu'à Sens et à Auxerre, dont les églises sont sons l'invo-
cation de saint Etienne, on observe le même usage ; à Orléans
dont la cathédrale est du titre de Sainte*Croix ; à Nevera, où
elle est sous celui de saint Cyr; à Soissons sous le vocable de
saint Gervais, et ainsi de plusieurs autres.
L*auteur du voyage liturgique, imprimé à Paris en 1718,
in-8, fait encore» au sujet du gras des samedis, quelques obser»
vations qu'on ne trouve point dans H. Baillet; c'est à la page
422. Hais je pense qu'en voilà assez pour vous marquer que je
n'ai rien avancé sans garant dans la question sur laquelle on
demande avec tant d'instance d'être éclairci.
758 llt'LLBTlN DU BIBLIOPHILE.
Oniooff DU Jeudi MANIFICET (1).
Il ne faut pas être extrémemeiit versé dans l'antigaité ecclo-
sîasliqoe pour donoer l'explication du sarapin de Manificet,
dont on se sert en quelques lieux lorsqu'on veut désigner le
jeudi de la mi-caréme. Je le ferai cependant pour la satisfac-
tion d'un religieux qui, ni*écrivant du diocèse d'Amiens, date
sa letlre suivant l'usage de son canton, du vendredi d'après
Magnfficet^ m'avouant franchement qu'il se sert de celle date
sans la comprendre ou l'entendre, et me priant de lui en don-
ner l'explication ; je dis donc que, si l'on prononce en ces
quartiers là Manificet, c'est an lieu de dire Magnificei. Ce terme
est le premier de la Collecte de la messe du jeudi de la mi-
carême, suivant les dernie;ptt missels romains, parce qu*à Rome
la station est dans l'égUse des saints CAme et Damien. On peut
remarquer à cette occasion deux choses : la première , qae
dans le sacramentaire du pape saint Gélase, publié par le car-
dinal Thomasi, les jenâis de carême n*ont point de messe, mais
ils en ont dans celui de saint Grégoire-Ie-Grand qui est posté-
rieur ; cependant l'oraison Magnificet ne se trouve point dans
celui de ce dernier au jeudi de la mi-carême, au moins suivant
l'édition de dom Hugues Ménard ; elle n'est que dans le pre-
mier sacramentaire, et cela au jour de saint Côme; d'où on Ta
par la suite empruntée pour faire mémoire de ces saints dans
leur église, lorsque l'usage eût été établi à Rome d'aller en
station et de chanter la messe les jeudis de carême comme les
autres jours de la semaine, et par la suite l'oraison de la com-
mémoration ayant fait disparoître celle de la Férié, il ne resta
dans plusieurs missels que cette oraison Magnificet te Domine
Sanctonan Cosmte et Damiani beata Solemniias, etc*, qui, en
quelques lieux, donna ^on nom au jeudi dont il s'agit. Or pour-
quoi ne le donna-t-elle pas partout ? C'est parce qu'elle ne fut
(i) Journal tir Verdun. Mai, 176 1 , page 3; 1 .
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 759
|>as généralement admise a ce joar n'ayant aucun rapport au
jeûne da*carémey et anticipant de six mois la fête des saints
martyrs qui est le 27 de septembre.
Voilà donc pourquoi dans quelques ordres anciens qui ont
pris Tusage des cathédrales où ils ont été formés, dette oraison
îi'est nullement connue à ce jour de la mi-caréipe (1); c'est
aussi pourquoi on ignore la raison de la dénomination du jeudi
de Magnificôi toute simple qu'elle est. Je ne connois plus au-
cun missel retouché où l'on ait conservé à ce jeudi cette orai-
son déplacée. Partout on Ta restituée au 27 de septembre, qui
est son jour naturel suivant le missel Gélasien.
Plusieors ecclésiastiques ne seront peut-être pas fâchés qu'à
cette occasion on leur fasse observer que ce même missel Géia-
.sien, par l'uniformité qu'il observe dans le style des oraisons
super populum qu'on ne dit plus à présent qu'aux fériés de ca-
rême^ nous apprend que ces oraisons n'ont pas été. faites pour
être répétées à vêpres êb ces mêmes jours, leur style y est
toujours en forme de bénédiction que le prêtre donne, super
pîebem, super eccïesîam^ super famlliam Deî^ super famulos
Dei, super populum chri^danum, super fidèles^ et jamais le
prêtre nes'y comprenoit. Aussi avoit*on en grand soin dans
Tëdition du bréviaire de Paris, eu 1736, de mettre pour vêpres
de Téri tables collectes où le prêtre parle^ presque toujours par
nos ou nobiSf et non de ces oraisons surnommées super popu*
-ltfiiB'qui««ont visiblement des vœux faits pour les assistans, et
oe doivent pas être arbitraires peur le st^le. J'ai cru que cette
observation n'étoit point ici de trop, vu qu'il n'est .pas facile
de se pourvoir de cet ancien et respectable missel de saint Gé-
lase, quoi qu'actuellement il vienne d'être imprimé à' Rome
pour la seconde fois, parmi les oeuvres du pieux et véaérable
cardinal Thomasi.
(t) Je poatêde on missel de Tordre de prémontré, écrit au xni* siècle,
4M celte orsison n'est point à la messe de ee jeudi. (Li B.)
55
/ NAPOLÉON ET LA BIBLIOTHÈQUE
DE LiNSTmnr de medbon.
Lorsqù^en IBOSyNapoIéonv quatre années aprèè la naissance
do premier fils (l)de son frère Lonis^ eat le projei de fonder, an
ehfttean de Meudon» un Inslitot poor l'ëdncaiion des jennes
piinces de la femille impériale; H. Daro, intendant-général
de la maison de PEmperênr, écriTlt la lettre snitante à H. Bar-
S bibliothécaire da conseil d'étA.
Parîa, le 17 mai i8o6. ^
S» Majesté, Monsieur^ a ordonné de former dans le palais de
Meoden un établissement pour l'éducation des princes de la fa-
mille impériale. Parmi les dispositions qu'elle a prescrites» eBe a
irooln qu'il j eut nue bibliothèque de six mille Tolom6s an ploa.
La èboii des liTres qui doivent la composer exige de profondes
lumières, et je ne puis m'adrcsser mieux qu'à tous panr m'iû-
diqoer leslirres les plus convenables à l'éducation des princes.
Je tons prie de m'envoyer on tableau de cette bibliothèque avac
un devis approximatif du prix des ouvrages qui doivent y en*
trer. Je ne laisserai point ignorer à sa Majesté celte nouvelle
prenve de votre sMe pour son service.
J'ai l'honnenr, etc. Daru.
>
(t) Cs jeune priace, li qui l'on donna le nom de Napoléon-GhBiiea»éloi(
né à Paria le iSoctobre 1801$ il y mourut le 5 mal 180^, et fnt entené dans
une des chapelles du ohosur de l'église Notre-Dame. Il avoit été baptiaé
par la pape Pie VU» qui, trois mois après SToir sacré l'Empereur ICapo*
léon 4iatts l'église Notre-Dame de Paris» se rendit en grand cortège an
palais impérial de Saiat-Cloud, pour 7 conférer» dans la galerie d' Apollon,
le ssertmsat du bsptéaM au nereu de Napoléon.
BOIXITUi DU BlBLIOPBnV. "3^1
\
Preàqne aOsaîtAt U^ception de celle leltre, M. Barbier ré-
pondît à M. Dara f -
Hontieur,
P0nBieUei**nm de voos exprimer la sensibilité arec lafoeUe
j'ai T0çâ la commission dont toos a^eas bien touln me chai|$er
rdali^tment à la désignation des ouvrages qni pônrront former^
dans le palais de Meodon, une bibliothèque convenable à Téda*
cation des princes de la famille impériale. Je ferai tons mes
eObfla pour répondre à vos vues» et je m'occupe déjà de la for»
mation dn èatalogue de cette bibliothèque. Je crois qu'il mu
fimdra au moins quinze jours pour le mettre en état de tous
être présenlé; si ce terme tous paraissoit trop long^ j'ose eq>é«-
rer que vous voudrez bien me faire savoir Pépoque où vous
nurea besoip de ce travail.
Je vous priei Monsieur, de me croire dans les sentimens
d'wie vive, et respectueuse reconnoissânoe, voure très humble
aui'fitenr^
Babbibb.
En Mvojrunt à H. Daru le catalogue qu'il désiroit avoir,
et qui fut terminé en un mois environ, M. Barbier fit précéder
ce travail dn rapport suivant.
^ Paris, i4 jtttD 1806.
Monsieur,
Voun p'avea cbargjé par voire lettre, en date du 17 mai der-
nier» de dresser 0n catalogue de six mille volumes pour servir
à la composition de la bibliothèque des princes de la Maison
ImpiMale.
J'ai pensé que rintentiou de S. M. l'Empereur et Roi, était
que l'on plaçât dans cette bibliothèque les meilleurs onvragm
dans tous les genres des comioissances humaines, ceux surtout-
qujseront le phtsàla portée des jeunesprineesquela Providence
appdle A de si hautes destinées. Cest d'apub ce principe, que
j'ai indiqué les ouvrages mentionnés dans le catalogue ci*Joint.
Ik t^âivent à six mille treize volumes, et leur acquisition
potnra coûter la somme de 85,549 francs.
762 BuujnriN/Du BinLiopaiLs.
Voos trouverez uii déuble état pour la classe de Théologie.
Cette science, sous l'aocienne constiiation monarchiqiiev se
rapportoit spécialement à l'Eglise romaine,- et dans son ensei-
gnement Ton qualifiait d'Héiésie la doctrine des Réformés. Cette
manière d'envisager ces denz ^espèces d'opinions rdigieoses
s'étoit introduite dans la rédaction des catalogues de biMiothè-
ques ; les ouvrages à Tusage des réformes y étoient présentés
comme des ouvrages Hérétiques, Aujourd'hui que les constitu-
tions de l'Empire admettent l'exercice des cultes protestans»
les livres qui concernent ces cultes^ me paroissent devoir
être présentés/ dans un important catalogue, sous les mêmes
rapports que ceux qui favorisent le catholicisme. C'est ce que
j'ai tâché d'exécuter dans une des deux notices d'ouvrages
théoldgiques. La plus courte néanmoins ne fait connohre que
des ouvrages relatifs à la religion de la grande majorité des
Français.
Je sens, Monsieur, combien il doit y avoir d'imperfections
dans le travail que j'ai l'honneur de mettre sous vos'yenz ; mais
comme vous en connoissez mieux que personne les •difficultés,
je compte sur votre indulgence, et vous prie de me croire très
disposé à profiter des observations que vous voudrez^bien me
faire.
Je suis avec respect, Monsieur, votre très obéissant servi-
teur, Barbi^.
Comme il ne fut donné aucune siiîle au projet d'Institut pour
l'éducation des princes de la famille impériale , c'iest seulement
àla rédaction du catalogue que se borna le plan d'exécutiomde
la bibliothèque qui devoit*leur être destinée.
Le comte de Las Cases, dans son Mémorial de Sainte^Héthne^
donne sur ce projet d'Institut quelques détails que nous croyons
devoir reproduire.
« L'Empereur vouloit rassembler dans l'Institut de Meudon
« tous les princes de la maison impériale, surtout ceuxdetoutea
« les branches qu'il avoi t élevées sur des trônes étrangers. Cétoit
• là joindre, prétendoit-ii, aux soins de l'éducation particulière,
« tous les avantages de l'éducation en commun. Destinés, disoit-
BULLETIN DU BlBLIQPUlLE. 763
il, à occuper divers trdnes et à régir direrses nalions, cea en-
fans aaroient puisé là des principes communs, des mœurs pa-
reillesy des idées semblables.' Pour mieux faciliter la fusion et
l'uniformité des parties fédératives de l'Empire, chacun de ces
princes eût amené du dehors avec lui dix ou douze enfans, plus
ou moins, de son Sige, et des premières familles de son pays;
quelle influence n'eussent-ils pas exercée chez eux au retour.
Je ne doutois pas, continuoit FEmpereur, que les princes des
auli«s dynasties étrangères à ma famille, n'eussent bientôt sol*
licite de moi, comme une grande faveur, d'y voir admettre
leurs enfans. Et quel avantage n'en sero!t-il pas résulté pour
le biep-étre des peuples composant l'association européenne 1
Tous ces jeunes princesyobservoit Napçléon, eussent été réunis
d'assez bonne heure pour contracter ces lieiis si chers iet si
puissansde la première enfance, et séparés néanmoins assez
tôt pour prévenir les funestes effets des passions naissantes;
l'ardeur des préférences, l'ambition du succès, la jalousie de
l'amour, etc.
« L'Empereur eût voulu que toute l'éducation de ces prinocs
rois se fût fondée sur des connoissances générales, de grandes
«
vueSf des sommaires, des résultats ; il eût voulu des connois-
sances plutôt que de la science, du jugement plutôt que de
l'acquis, l'application des détails plutôt que l'étude des théories,
surtout point de parties spéciales trop poursuivies , car il es*
limait que la perfection ou le trop de succès dans certaines
parties, soit des arts, soit des sciences, étoil un inconvénient
dans le prince. Les peuples, disoit-il, n'avoient qu'à perdre,
d'avoir pour roi un poète, un virtuose, un naturaliste, un chi-
miste, un tourneur, un serrurier (!)• »
(i) Extrait àaa Souvenirs du Bibliothécairt de V Empereur, ^^w M. Loui«
fiarbier;
ûniii$ 6i$ix^tûffju\nn.
(Soite defr notes extraites da catalogue raisonné de la collecUott
d'nnrttnatear.)
Notre Buttetin a donn^ (3« série, n^ 16» |Mig. 792) nue lettre
fort cnriense de H. Dapntel an sojet des seorces oè La Fontaine
anroit pa puiser le snjet de quelques nues de ses (aUes; noos
^UTons mentionner anjoordlini un auteur quî, quinze lustres
environ avant le bonhominey avoit traité Fapologue àeV Butine-
û$ des Plaideurs. En feuilletant les Epigrammaêa de Pierre Tri*
ehet (Bordeaux, Gastera, 1635), nous y avons trouvé (p. 48>)
la petite pièce de vers que voici : elle est asses courte pour que
nous noua croyions dispensés de toute excuse m nous la repro»
duisons :
« Ostrea per plateaa duo quam repérera bubulcK
CauM fuk rixae, »it Iket illa leris,
Hac lier îgnotus quidam tune miles agtbat
Cujtts judicii lia résolu la fuil ;.
Concham aperil,.eaniiemque Torel, testamqi^e gemellam
Dislribuems disit : pars ea vestra manat. »
Je ne pense pas d'ailleurs que La Fontaine eût beaucoup lit
les vers latins de Trichet, et l'on conviendra qu^il vaut mieux
Caire gruger l'hnUre à Perrin Dandin qu'à un soldat inconnu.
H. Guillon n'indique, comme ayant pu donner à La Fontaine le
sujet de sa fable, que le recueil' de Gamerarîus et une comédie
italienne, vaguement mentionnée par un ancien commentateur
de Boileau. {La Fontaine et tous les faiuiistes, II. 209). Ni
M. Walckenaër, ni aucun des nombreux éditeurs et annota*
teurs de notre immortel fiablier, n'ont, je 6rois, fait mention
du bouquin bordelois (1).
Ajoutons que la petite note que la Biographie Universelle a
consacré à Pierre Triehet (t. XLYI, p. 516) n'est ni bien
(i) Pour combler une petite (acune daos les recbercbes des Mileurs qui>
énumérà les fabulistes traducteurs ou imitateurs de La Fontaine,, j'in-
Bvujmn mi iutioniiLR.. m
eiablei ni ompièle. On n'jr parle poiol de les épîgraniaes^ de
ses poésies légères (en latiB)^ dont il y a nn mince Tolome iai«*
primé en 1617; son eonlena est tont avive qne cdôi dn recueil
dç 1 6S5 : on indique comme on traité de sorcellerie son on*
TFsge d^ Lygdm ven^cœ prœsdgUsj c'est nn poème diviséen
trois livres dont rhéroïne est en eflet une magicienne* qni »
forcée de quitter la France, cherche nn asile à Cadix» et qni se
permet maintes mauvaises plaisanteries dont la gaieté ne ra-
chète pas PiniKmTenance. Les amatenrs tronferont dans cc(t
opuscule un récit détaillé de ce qui se passe au sabbati N'oih
blions pas qae, précisément à la même époque» le parlement
de la ville qu'habitoit Trichet mukiplioit les condamnations à
regard du crime de sorcellerie, et envoyoit à la mort ndmbre
d'imbéciUes convaincus d'intelligence avec l'esprit des ténè*
bres. Voyez les gros volâmes affreusement ridicules de Pierre
de Lancre, 1613 et 1622. ]Le poème de Trichet reste comme
une indice des préoccupations qni absorboient alors toutes les
tètes du snd-onest de la France. Ces terribles croyances dans
des évocations surnaturelles, étoient sincères; ce'fntjde la
meilleure foi du monde que les magistrats, les savâns de cette
époque, crurent à la puissance d'un démon malfaisant sortant
de Fabhne à la voix d'une vieille paysanne, ou aux provoca-
tions d'un pfitre: ib pensèrent sincèrement qu'extirper la ma«^
gie par le fer et par le. feu, c'étoit faire œuvre pie et agréable à
Dieu.
Les livres basques, imprimés dorant le xvii* siècle, sont
d'une excessive rareté et mériteroient de sortir de Tonbli où les
bibliographes les ont laissés. Je ne^donte pas, s'il s'en présen*
toit quelques uns dans une vente un peu courue, qu'ils ne
fussent l'objet d'une rivalité dont le résultat serait une adjudi-
cation exhorbitante. Quoi qu'il en soit, le hasard a fait tomber
en mes mains un volume dont je ne trouve de trace sur aucun
diqa«rai îei Franoetco Grittî qui a fait pASter «Toe boahiear daa» Vu
en lagonet de SaînuMarc les apologue» de la Mort et U Bûthiron, du
0>tsp ei la Cigogn/, de ia LaiUère et U Pot au lait* Voir la CoUetiona délie
migiioriopero in dùduto veneti'ano, Vencx. , 1817, tone VI, p. S8, 53,69^
recueit fort curieux.
706 BOLLBTIH DU BlBUOPHItE.
catalane et dont l'existence m^était incennoe, quoique je me
fosse fort occapé^des rares mbnamens de la littérature escual-
danac, Peot«éEre ne sera-t-îl pas déplacé d'en dire ici quelques'
mots.
Ùest un petit volume oblong de six feuillets et 280 pag.,
intitulé : 'Plnterprect ou traducteur . du françois^ espagnol et
bastjue de Voltaire *Jjjox\^ par A. Ronger, sans date ; mais- une
main du temps a écrit 16?0 an bas do titre:
Après une liste de noms, d'adrerbes, de TerbeSi Tiennent
des dialogues familiers dans le genre de cent qu'offre anx com-
mençans toute grammaire italienne ou angloise. Ce qui leur
donne un certain intérêt, c'est' qu'au milieu de beaucoup de
niaiseries, on rencontre, éparpillés, un grand nombre de pro-
verbes basques; nous allons en transcrire quelques uns, ils
pourront intéresser les personnes qui s'occupent de linguistiquer
BarcUhé barathé badua ourron. Peu à peu on va bien loin.
Dembora dembo rary dartagOj eia heiçearen ondoan vrla.
Après un temps vient l'autre, et après le vent la pluie.
Mihi duena erromaràdua. Qui langue a, & Rome va.
Guerîçèan duenay ouri, dènean errottda aida badadjr. Qui est
à couvert quand il [Aent, il est sot s^il se meut.
Our beroz erredèn pochouOy bêldarda epelarençat. Le chien
eschaudé a peur de l'eau tiède.
Hitzaq eta îomaq^ aissiaq eratamendu. Paroles et plumes
s'envolent au vent.
éstouaq equarçendu mahutz arnotta eta edatendu oura, L'asne
porte le vin et 1)oit l'eau.
Deus siq esten lecouan, erregtteq bereçassen bidta galçendu.
Où rien n'y a, le.roy perd son droict.
Aiçia eta entas tea eta Jbrtuna cambîatçeguo, êiraiis dire hi'
Uargayra beçala. Le vent, la femme et la fortune soiit
muables comme la lune.
Ces extraits suffiront ponr faire juger du degré de mérite que
peut avoir ce volume ; il est imprimé à trois colonnes, fran^is,
espagnol et basque. Lç basqrte, à ce que dit l'auteur, « ^t tel*
qu'il se parle au melhenr eudroict qn*est à St. Jehan de Lus et
Siboure. »
BULLBmi DU BIBLMPULE. l&t
Uisioria de Eru'ique^Ji à» OUva^ Ret/ de Jherusalemf Enperator
jde CansUintincpla*
Ce TOittan de chevalerie inériia l'épithèie. an pea trop pro-
digoëe parfois, de rarissime. Jasqa'à nouvel ordre du moins, il
D*en existe qa'un exemplaire conna, celai de la bibliothèque
impériale de Vienne. Dénia {Supplem. ad JUaiitaire Ann. typ,,
pag. 444) en a donné one description incomplète qo'a copiée
Mendez {Typogr.esp., 1796, 1. 1, pag. 212); bien qn'habitant
la Pénînsole, ce dernier écrivain n'avoit jamais rencontré ce
volame, n'avoit pn se procnrer aacon renseignement sar .son
compte. C'est an petit in«4^ gothiqne, imprimé à Sérille en
1498, 43 feoilletv non chiffrés, sans réclames, sign. a*e, 8 fis
chaqne, et f. S fis. La page pleine est composée de 31 lignes;
une grossière figure snr bois décore le frontispice. Nie. .An-
tonio {Bibi. hisp. nova, t. II, pag. 396) indique une réimpres^
sion de 1533, et il s'en trouve à la bibliothèque du Roi une de
32 feuillets, datée de lô4&. (Brunet, Notiy. Rech. bibliogr.,
1,483).
Les compilateurs de la Bibliothèque des Romans et des Mé»
langes iTuue grande bibliothèque, Dunlop, daiis son History of
fiction, tous lesauteurs enfin que nous avons été à même de cou*
snlter, ayant complètement, et pour cause, passé sous silence
l'ouvrage en question, il ne sera peut-être pas sans intérêt d'en
offrir ici une analyse : on verra que c'éloit une production
bien faite pour plaire aux lecteurs du jiv* siècle ; des batailles,
des apparitions surnaturelles, des miracles^ des faits aventu-
reux ; d'ailleurs ces fables se rattachent à nos vieilles chan-
sons de geste : l'auteur, espagnol a certainement travaillé sur
des textes françois.
Le bon roi Pépin avoit nne sceur nommée Oliva (1) ; elle étoit
(i) D*aprèt Phlttoire, Pepin-lc-Bref eut deux sœurs : Landrade qui
épouM Signmme, comte de HaÎ8bainne,'et Chiltrude qui fut mariée à Odîlo»
princ« de Bavière* Dana le roman en Tera allemanda de Fdientin tt Nameloê,
la aoMir de Pépin a'appelle Phîla, et son mari c'est le roi de Hongrie Chry-
soatôme ; la rédaction en prose de ce même roman la nomme Bellisanie et
Tunit a Alexandre, empereur de Constant inople.
766 «IJUCTIll PD MBUoratut.
aussi belle que sage, et il donna Im-méme des soins tout parir-
cuUenrsà son éducation. Dès qà'dle eut atteint Page ntibile»
nombre de prinees et de rois aspirèrent a sa inain \ Pepîu vou-
lut lui faire épouser un de ses vassaux dont le dévouement lui
étoil bien connu, le duc de la Rocba ; de cette façon il n'avoit
pas la douleur de voir s'éloigner de lui une sœur bien- aimée,
et il récompensolt les services d'un seigneur cour ageui , puis-
sant et doué de toutes les vertus chevaleresques. La princesse
reçut en dot la Flandre et la ville de Florencia (1); U cérémo*
aie nuptiale fut célébrée avec beaucoup de pompe à Monlaon (2) ;
tous 1^ grands du royaume y assiatèseni , maia parmi eux se
tronvoit un traître, Tomillas, comte de Cologne, habile à cap-
ter, par ses flatteries» l'oreille de Pépin ; il éloit père de la
belle Aldigon et de ce célèbre Galalon, dont la perfidie amena
la mort des douae pairs (3); depuis long^temps il nomrrissoil fi Aée
de faire épouser sa fille an duc de la Rochà; trompé dans son
espoir, il jura de éo venger et d'arriver à sou but à force de
dextérité^
La duchesse accouche, en temps convenable, d*un garçon qui
reçoit le noni d'Enriqoe (Henry) ; il atteignit sa troisième an*
née, lorsque son père et sa mère voulurent aller visiter leurs
possessions ; ils prennent, non safis répandre des larmes, congé
de Pépin, se mettent en rente et passent près de Cologne. To-
millas gueitail ce moment : il va à lenr rencontre et les invite
à venir se reposer dans ton palais. Accablée de chaleur et de
soif (car on était an mois de juin), la duchesse consent sans
peine à accepter quelques rafratchissemens , à prendre quel-
ques heures de repos. Le comte possédoit nn oreiller dû au ta»
lent d'un magicien des plus experts et qiii plongeoit dans le
plus invincible et le plus profond des sommeils la personne qui y
(i) Florenge, ou Florenne, TÎlle des Pajs-Bas, à 7 lieues et demie de
Namur.
(9} Monlaon, Laon.
(S) Le nom du tialire par cxcetlence, dans les romatos carloviagiaBii t'é-
crit aussi OaneloB ou Ganalon } il doit sais doute son origine à mi orsbo-
▼éque de Sens qui trahit, noa pas Charlemagne, mak un de sus deseen-
dans, Louis-le-Gcrmanîque.
BUtUBTIN.DD «IBUOrHILK. 769
reposoii ^a téus $ il le pince dans le Ut où va s^éienclre la du-
chesse : elleeuiressent deaaiterîiiflQtnce;depliis^TonuUasavoit --
an dojgt une bagne donëe de la vertu non moins sornatnrelle d'o-
bliger tons cens qui jetaient les yens snr elle à obéir en tont point
à son propriétaire : il s'en sertponr forcer un de ses vassani, un
jeune homme du nom d'Aymar^ à paitager la couche de la du-
chesse. Aymar s'endort aussi, cédant à l'influence magique ;
Tomillas court prévenir le dnc que sa femme oublie tons ses
devoirs de la fsfon la pins acandaîeose ; il le purase de venir
dure témoin de son déshonneur. Le dnc arrive accompagné du
vieux et respectable eomie db Flandres, Jufre, et de deux vi-
comtes; sa fureur est au comble ; Tomillss Ini conseille de'ren-
voyer la coupable chargée de fers, à Pépin qui saura la punira
il se réserve, lui» de châtier son vassal^ et, en effet, le saisis*
saut par les cheveux, il le tratne dans la chambre, et le perce
de plusieurs coups d'épée. La duchesse» revenue à elfe» et ap-
prenant tont ce qui s^est passé, ne peut que protester de son
innocence; on la jette en prison ; on transmet ces cmelles non-
velles à Pépin. Ce monarque se rend aussitôt a Cologne ; il ac-
cable sa soBur de reproches ;^ cite deifaande à se justifier par
répreuve du feu et de l'eaii ; il rejette cette proposition ; elle
offre de se précipiter du sommet d'une haute lonr, consentant
à être traitée en coupable si elle se fait le moindre mal ou ma-
nifeste la moindre émotion; Fepin regarde le crime comme
tdlement avéré» que tout cela lui semble inutile ; le comte Jufre
lui fait cependant entendre raison, en le menaçant de cesser
de loi obéir. Oliva traverse» en chemise» un bûcher ardent sani
que les flamme» aient la moindre prise snr sa personne ou snr
son léger costume^ le roi la rend à son mari» mais en préten-
dant garder lies provinces qui focmaient sa dot; le duc ne vent
pas la recevoir ; Jnlre arrange tout cela en la plaçant avec son
fils dans un couvent de religieuses qu^il vient de fonder ; elle y
consacre son temps à des exercices de piété ; elle ne cesse de
demander au ciel de faire éclater son innocence.
Se regardant comme dégagé d'un lien malencontreux » le
dnc allait épouser la fiUe de Tomillas, lorsque son fils Henry,
âgé de cinq ans» arrive avec le comte de Flandres, plenre et
essaie de le ramener à dé mmllçurs sentimens. UenCsnt est mal
T70
DULLEnn DU B18L10PH1L1S.
accaeilli ; son père s'irrite jasqo'à le frapper el le poasser rude*
meiit contre une colonne; il tombe, on le croit mort^ on le rap-
porte à sa mère dont les soins le guérissent promptemenl. Elle se
souvient alors d'un songe qui lui a annpncélesnf&Uieurs qu'elle
doToit éprouver, et qui lai a de pins révélé que son fils devien-
droit grand et pnissant. Afin de le soustraire au ressentiment
de Tomillasy elle le fait passer pour mort; on l'élève en ca-
chette» et, lorsqu'il a quinie ans, le comte Jufre qui étoit du
complot, juge opportun de le conduire en pays étranger ; ils se
déguisent en marchands ; il se fait passer pour le père du jeune
homme; ils arrivent à la cour du margrave de Monlferrat, qui
leur fait bon accueil, et qui,' frappé de Tair noble d'Henry, se
doute bien que ces inconnus ne sont pas ce qu'ils paroissent
être ; il prend Henry à part, il lui offre la main de sa soeur et
le gouvernement de ses états, car vous saurez que ce margrave
veut se rendre dans la Terre^Sainte à la télé de trois cents che-
valiers. Henry demande à consulter d'abord son soi-disant.
père; Jufre veut prendre un instant de réflexion; ils se reti-
rent dans une chambre qu'on leur assigne. Pendant la nuit, qui
est-ce qui leur apparoitP c'est l'archange Gabriel; il vient
enjoindre à notre héros de se rendre aussitôt dans les pays
d'outre-mer : c'est à lui qu'il est réservé de conquérir la Terre-
Sainte et de dâivrer Constànlinople; comme preuTe de la vé-
rité de ce qu'il dit, l'ange marqué lui-même Henry du signe des
croisés. Le margrave avoit chargé deux officiers de sa cour
d'espionner» de surveiller les étrangers.; on lui rapporte un fait
aissi sunirenant ; il cherche à s'en assurer» et l'on trouve, en
effet, quune croix a été miraculeusement tracée non seule-
ment sur les TêtemenSj mais encore sur le corps d'Henry» On
lui offre de le mettre à la tête d*iin corps d'armée qui entreprcn-
droit la croisade ; le jeune homme refuse, il demande seulement
et il obtient un bâtiment tout équipé. La renommée ne tarde pas
à publier partout cet événement; le roi de Hongrie vient accom-
pagné de quinze cents chevaliers d'élite , le cardinal Michel
d'Ostie apporte de riches trésors; bref, deux mois ne s'étoient
pas écoula, qu'Henry se trouvoit dans le port de Damiette ,
et soixante mille guerriers lui obéissoient .
Il faut constater ici que le margrave dé Montferrat avoit déjà
BULLETIN DU BlDLlOPatLB. 771
effecliié on débarqoemenl a^ec trots cents chevaliers, mais il
avoit manqaë d'énergie et il s*étoit réfVigié sur des rochers. C'est
là que Henry le rencontre en débarquant. Notre héros avoit
fait an vœu qui pronvoit à quel point il avoit à cœur le soccès
de son entreprise : ilavoit juré de tuer de ses propres mains tout
croisé qui se montreroit lâche» aussi commence-t-il par adresser
dé vifs reproches an mai^rave, et, d'un coup de lance, il le
renverse sans vie. CSet acte sévère eut d'heureux résultats, tout
le monde fut forcé d'être brave on de le paroîlre, et c'étoit
chose nécessaire, car le anllan de Babylone^ instruit de l'ar-
rivée d'Henry, atcourroit avec une immense armée/ Une
grande bataille se livre ; prodiges de valeur de la part du jeune
prince ; les sultans d'Antonia et de Damas meurent sous ses
coupa; 1^ infi4èles sont mis en déroule complète; Damas est
assié|[é, enlevé d'assaut; on y trouve la vraie croix et doré-
navant renfermée dans un étui d'or, elle sera portée à la tête
dé Tarmée. Le gouverneur de la ville conquise (il se nomme
Alverdnres) et son fils Cipres sont captifs; Henry et le cardinal
essaient de lès convertir, et, sur leur refqs, les font décapiter;
c'est de toute justice (!}. On marche sur Jérusalem que 'les
païens épouvantés ont abandonnée d'avance ; mais, 6 miracle !
an moment où les croisés arrivent sur le seuil du Temple saint,
d'elles-mêmes les portes se ferment à leur nez. Consternation
générale ; Henry surtout se désole ; il demande queb sont les
péchés qui lui attirent un aussi sévère châtiment. L'ange Ga*
briel lui apparoit de rechef, lui dit* que le Sauveur n'a point
fait son entrée avec pompe^ mais humblement et monté ïur un
fine; il faut que les croisés se repentent de leurs fautes, en. de-
mandent pardon, prosternés dans la poudre ; 'les portes se
ronvriront alors. La chose sq passe, en effet, de cette façon;
Henry porte la vraie croix sur le grand autel et l'y place; re-
prenant ensuite le cours de ses conquêtes, il subjugue toute la
Palestine, la Syrie, et Babylone même. Alors arrive un nouvel
émir (^/mini/i^) suivi de forces imposantes; il a nom Miranbel
(i) Une cireonftanoe analogue se ralroare dans le roman provençal de
Fîerabrafl, publié à Berlin en 1899 : le vieil émir,- père du héros, ne veut
pas se laisser bapUser; on le tue.
7711 tuuniN DU BIBUOraiLB.
déTaratona (I ); et comme aea astrotogvet lui révéknt qa^Henrj
^t invincible; il se décide à all^ passer le détroii de. Snint«-
George (2) et à attaquer Gonstantinoplei proie opulente et ta*
cîle à atâaiVf car rempfrenr est vieni et aTengle.
Las exploits de notre héros^ioÎMit connus en Franee ; son
père, cédant enfin à la voû( do pape qui le menace dé l'excom»
manier, rompt sa coupable union avec la fille df Tomillaa, bien
qu'il en eût un fils nommé Halindre, foil sortir Oliva dn cou-
vent où elle gémissait depûs long-temps, et procbiikie son in^
nocence. Le roi Pépin prsndfort mal la chose, il ne croit pas
à la vertu de sa sœur; il redoute le courroux dn comte de Co-
logne et il s'unit à TomiUss pour faire la guerre à son beau*
fràre«
Revenons à Henry ; décidé à coarir au seeoors de Conslan-
tinople» il s'embarque avec trois centachevaliers qu'il a choisis;
une tompâte s'élève, le vaisseau est jeté à la eète ; Henry se sàofve
avec un senl chevaliar et le comte de Flandres; Us continuent
leur route et arrivent enfin au but de leur voyage, teaisdansle
plus déplarablç état et à demi morts. Pisadant-que ses compa*
gnons pénètrent dans la viUe, notre héros s'asaaoit au pied
d'une toui*, et, dans un long monologue, il se raconte a lui-
même 0on histoire et déplore son sort. Précisément la fiUede
l'einpereur, Mergelina, étoit montée au sommet de cette tour
pour épier l'approche de l'armée des infidëes; die entend les
pUittles qu'exhale Henry, et, sans se montrer, glissant sa Uan*
cbe main le long d'an créneau, elle hn jette quelques pièces
d\or; notre héros regrette que ce ne soit pas plutôt un nunceau
de pain. La princesse court Isîre part de tont ceci à sen père,
l'empereur Munnel; on envoie un sénédial chercher leprinoa;
il refuse d'entrer dans la viUe dans aussi misérable équipage;
le sénéchal Iq menace de lui donner des coupe de bâton s'il iie
veut pas marcher; Henry, qu'une abstinence fnroée a rendn
(i) Dans la chronique d'AIbiric, moine dea Tnyîa-Fonlaiaea, U est fiut
mention (ad arm, laia) d*an prince musulman de Sidle, nommé Mirm-
bMu.
(s) C'ait ainsi qn'au oMiyea-4g« Ton s souvent spralt laBosphors. Voir,
ècssiiîet,4ABsrouTra|e d'Oullmaan» CmuimUmipoiis (p.gi9-6t$), uue
dùêerMruneuùt, De iréehio S* Gtorgà,
BULLinn MJ BlBLIOraiLB. 773
très maigre (esiava ayuno y mwf eemeno), franchil an larg6
fossé ; enfin, coUTerl d'on manteau qo'on lui prêtei il se re6d à
la coor ; il eli reçu à bras ooTert ; ses deux eompagnons sont
aussi bien traités que lai ; il est nommé généralissime de tonles
les forces ot^MaalinopolitaiDes. 11 va sans dire qoe les ennemis
sont battns.à plat ; Témir et plosienrs antres nris périssent de
la main de notre héros; il éponse Mergellina ; il est héritier
présomptif de Temperenr ^ il ne pont eependant Atre beareox>
tant qu'il n'aura pas mis ses parons à l'abri des altaqoes de To*
milles. Se séparant ayec bien dca pkars de son épouse, il fait
Toile pomr. la France avec deux mille chevaliers et de riches
trésors» Son vieil et respectable ami» le comie Jofre, est du
▼oyage.
On débarque benreusement à dedx journées de marche de La
Roèhe} notice héros quitte ses camarades, et, costumé eu pèle-
rin, il Ta aux tenseignémens. Il apprend que le chfttean de ses
anoAtres est depuis neuf ans assiégé .par Tomiltas; il traverse,
BOB sana péril, le oamp ennemi et s'introduit auprès de ses pa-
rena; mulgré son déguisement et sa longue absence sa mère le
reoonnott ; il retourne anpiN^ de sa petite armée et la mène
sans retard an combat. Tomillas est batio, le siège levé. Dans
le trouble de la mAlée, Henry a le malheur de tuer, d^tm coup
de lance, sans le connotire, son frère eonsanguin Halindre. il
Ta bloquer Cologne ; Tomillas Toyant bien qu'une plus longue
résisMHioe seroit vaine, imagine de fûre creuser nn long cou*
loir qui passe sous les remparts delà ville et Tt débou^r dans
la campagne. Au moment où il sort de ce souterrain, une pa-
trouille d'assiégeans l'arrête ; on le prend d*abord i onr nn yp-
leur, mais bientôt il est reconnu^ mené devant Henry, et dans
l'espoir d'avoir la vie sauve, il fait l'aveu de toutes ses horri-
bles machinations d'aatrefois ; il se dessaisit de son bagage ma*
giqne, de l'oreiller et de l'anneau dont il a déjà été question.
Henry va porter à son père la confession de Tomillas, et pour
Ini prouver la vérité^de tout ceci, il le plonge dans le plus pro-
kivd sommeil au moyen de l'oreiller, il oblige, grfice à l'anneau,
une servante, vrai monstre de laideur, à partager la couche
dn duc i grand étonnement de celui-ci lorsqu'on le réveille en
ôtant l'oreiller de dessous sa tête; les assistans le plaisantent ;
.#
774 BULLETIN DU BIBLIOPHILE. «
il ne sait que répondre, et on Ijai démonlre sans peine qn^OUva
a été la victime d'une combinaison tonte pareille.
Le roi Pépin arrive snr ces entrefaites; on s'embrasse; il res-
titue à sa sœur les provinees qui 'avoient . formé sa dot ; il j
joint même la ville de Paris, et Henry y ajoute cell^ de Cologne.
On songe à punir Tomillas^ on se contente de le faire tii^ef à
quatre chevaux ; l'on jelie ses membres au feu et ses cendres âa
vent. Après des fêtes somptueuses^ Henry se sépare de ses pa*
rens et retourne à Constantinople retrouver ses états, rejoindre
son épouse ; elle lui donne un fils peu de temps après*
Ce rotaian se compose de deux parties dislinctes ; tout ce qui
a rapport à Oliva, à ses malheurs, à sa justification, provient
sans doute de quelque ancienne légende qui se rattache au
cycle carlovingien, et qui est perdue, ou qui, du moins, n'a pas
vu le jour. Le récit de la croîaade d'Henry, de. ses triomphes,
de son élévation au trôoe de Constantinople, fofme un hors
d'œîivre ajouté après coup :'c'esr« mêlée à beaucoup d^ circon-
stances fabnlensest l'histoire d'Henry de Flandres, le second
empereur de la dynastie latine. On sait combien les poëtes du
moyen-âge el les romanciers qui ]m ont suivis se préoocnpoient
peu de voir si leurs récits s'accoraoient avec lesdocnmens his-
toriques : souvent ils cf éoient les noms et les aélions de leurs
héros; d'autrei fois ils s'emparoient des noms des pr,eux les plus
illustres, n'ayant nul cure de la géographie ou. de la chronolo-
gie; l'imagination des auteurs se m^oit aux traditions populai-
res, et, 'pourvu que de tels récits lussent amusans, on ne deman-
4oit pas si l'histoire les démentoit.
»ttU<Un.litt ^ihlittamt.
ET
\ '
GATALOGOB DB UVBM BABBft BT CUBOBOX, Dfe
UrrfaUTIJBBy D'imTOIBBy BTC., Hfm
SB TBODinBirT A I.JL TxaaAgm ga .
J. VBGBQUIBR> FKACiB
DU IfOUVBBi
M* 12.
N^ 16 BT 17. — Août bt sbptbmbbb 1841.
1353 Ajubut (AnDsi). Les emUémes mis en rime françoyse»
el pnis nagaeresreimprime'anec curieuse correction •
PgrU, Ch. Wechel, 1540, pet.in-8» mar. v., àcomp.,
tr. d. {Joli ewempL). • • ^. 18 — »
1354 Amostb. Imitation de quelques chans de TA^oste, par
divers poètes françois (Philippes Desportes, Saint-Ge-'
lais^ J.-A. de Baïfet Loys d'Orléans). Paris ^ Lucas
Breyer^ 1572, in*8, mar. puce, fil., tr. d. • 36 — »
1355 AuDOBBn (JoANms). Epigrammata cur. Ant.^Aug. Re-
nouard. Parisiis, 1794 , in-l2, pap. Tél., mar* bl., fil.,
tr. d. Élèg. rel. de Thowenin 18^»
1 356 AuGUSTiNi (sANCTi AuBBLn).Hipponensiîepiscopi,Opef a
omuia, studio monacborum ordinis sancti Benedicti.
^cM5ani> i797,20vol.ia«4,reKen*Tëi.,gr«pap. 125 — »
1357 Bbllbau (Rbut). OEuvres poétiques. Rouen, Cl* Le
FiUain, 1604 f 2 tom. en 1 vol. pet. in-12y mar.
bl.» fil.) tr. d. (Dttrti.) Bel exemplaire complet. 34— m
1 358 BiOBBAnm universelle, ancieiine et moderne, etc., etc.
Paris, Michaud, 1820 etsuiv., 68 vol. in-8, demi-rcl.,
T. fauve 380 — »
1^59 BosBUBT. Maximes et réflexions sur la comédie. Paris,
1694, in-12, mar. r., fil., tr. d. ^BeL dnr.). fO— »
56
776 IIULLRTIN DU UtUOPIULK.
1 360 BaiTAHioA AFim thb bomanb ; being an altempt to illus -
traie the Religions and PoUtical Révolutions of that
Province in tbe Fifth and succeeding Centuries. Lmi',
dan^ 1836, 1 vol. iu-4 , cart 37 — »
Tité à petit nombre.
>
1361 Cabhobt (lb) batybiqub y ou Recueil de vers piquans et
gaillards tirés des cabinets des sieurs de Sigognes ,
Régnier, Motin, Bérthelot, Haynard et autres des plus
signalez poëtes. Au MonUPamasse, de CimprimerU de
meuir Apollon, l'année jafjrrîiçiie (sans date). 2 toœ. en
1 vol.. in-12y mar. cit., dent., tr. d. {Tkoiwenin). Bel
exempl.y 2 fig. ajoutées 86 — »
1362 Cabtbb's spécimens of ancient scttl|>tiire and painting,
now kemaining in England. (Speciinen des anciennes
sculptures et peintures existant en Angleterre), sous
la période d'Henri VIII » avec notes historiques etcri-
^ tiques ; édition nouvellement arrangée par ordre to»
pographique. Londres^ 1838, 1 vol. gr. in-fol., avec
120 grandes gravures très bien 0olor. (Publié à plus
de 400 francs).. • • 200— >
Ce célèbre et curieux ourrage contient lliistoire des antiqi^tët
d'Angleterre, et peut s'appeler le Montfaucon anglais. Des pctn-
tares, des omemens d'anciens missels, d'anciens meubles, Tases,
une grande et belle crosse eaécmtéed'une manière admirable, etc.
1363 Ghampub -(SviiPHOBnuf). La Nef des princes et des ba-
tailles de noblesse, avec le Gbemin pour aller à l'hos-
pitaly et autres enseignemens utils, etc. ParU, Pk.
Lenoir, l&iS, in-4 gotb., v. f. [Aups armesM) 46 — »
Husîeurs feuillets parfaitement imités à laplum^aompléia&t
cet exemplaire. Un autre exemplaire, sans cette imperfection, a
été vendu i6o fr. Yoyea BuU. du BibL
1 364 CpiiHOA (Bbbn). Evangelium medici, seu medioina mys-
tica; de suspensis naturœ legibus, sivede miraculis
reliquisque in bibliis memoratis , quœ mediœ inda-
gini subjicipossunt, etc.^f?ut.^ Joan. fVoUere, 1699»
pet. in-8| mar. r., fil., tr. d. {Ane. reliure.) 12"—»
iVtmiiri DU BIBMOPHILK. 777
1365 CoNTBOiJSBflw des sexes maàbvlin et foBiMDin,'en trois
livres (par jGratien Dupont, seigneur de Drusac).
Paris, Gilles Carrozet^ 1541 , pet. in-S, fig. sur bois,
mar. r.» fil.» tr. d 36 — »
Petit \vmX «loeMÎTement rare, «tcc do fort jolies Ti^roettefl iur
boîs. Exemplaire bien conscrré, malgré trois feuillets très Iiabi«
lement refaits à la plume.
1366 GoRPOS roKTAHUM LATiifonuiiy eJtdit G. S. Walker.
Londres, gr. m-8. 20 — •
Ce volume comprend tous les poètes latins classiques très ^
correctement imprimés aa— •
Gatalltts, VirgilioSy Lucanus, Sulpicia, * Calpurnius Siculus,
TibuUas, Oridius, Pcrsius» Statius» Ausonius,
Propertius^ Horatius» Jarenalis, Silitts Italieus, Ckiudianus.
Locretifis, Phflpdn^, Martialis, Valerius Flaoeus^
1367 CaomQT» (la) dv très chrestien et yictorie^x roy Loys
▼nziesme du nom auec plusieurs histoires aduenues
tant es pays de France» Angleterre que Flandres et
Artois» puis l'an 1461 iusquen 1483. Paris, GaUiat
du Pré, 1558| in-8y mar. olive, fil.» tr. d. • 80 — •
1S68 Ct oomiBHCB la dbsthitction db BbBBésALEM auec te
Jugement de Pylate» qui comenca au temps de Néron»
empereur, quarante ans après la mort de Nostre Sei*
gnenr lesuchrist. {Sans lieu ni date)^ in«8 goth. de
8 pages» mar. olive» fil.» tr.^d. . . . *• ' 65 — »
Chaque pugv Mt enfoutée d'arabesques et ornée de trolk peti-
tes û§, sur bois, ttés curieases.
1 369 Débat (le) de Lomme mondain et du Religiey . (En vers
sam lieu ni daté)^ fab-8 golh. de 2 1 page^ avec une
gravure sur bois, mar. r., tr. d. {EUg. rel. et fort
bd e»é) 55— »
•
1870 Denvhi (JBAjf). La Vérité de la religion chrétiienne
démoùtrée par ordre géométrique. Paris, Delaulne,
1717, io-12> mar. r.» fil.» tr. d. Ane. rel. ao^ armes
de d'AguesseaUy avec une lettre autogr. sigo. de Tau-
tetir à d'A'guessfau ^ . • 12 — »
778 BULLEnN DU BtHUOFtttB.
1371 IMmmiiibbsm la BAMrnv. NouTelle galante. Sur la
cofit^ VmB(HoUande), 1682; pet. in-12yT. f. (Kahler.)
15—
Voiame fort curieux pour les mœurs du temps { auecdoles inté-
ressantes.
1372 IhcnoBiJJiipi scoro gblticum; a Dictionary of the Gae-
. lie language; comprising an ample Tocabuiary of
gaelic words , as preserred in Y.ernacular speech ,
manuscripts , or printed works , with their dériva-
tions signification t and Tarions meanings in english
and latin, illustrated by suitable examples and phra-
ses» and etymological remarks; also Yocabulariea of
latin and english words, with their translation into
Gaelic. To which are prefixed, an introduction explain-
ing the nature» objects, and sources of the work,
a Gompendium of Gaelic grammar. Gomviled aud pu-
BI.I8HID BY THK HiOBLAUD SOCISTT OF ScOTLAND, 2 gTOS
vol. in-4, cart. • 65 — »
OuTrage publié k i85 fr.
1878 DoHATBOBf. Histoire du siège des Muses» où parmi le
chaste amour est traité des plusieurs belles et curieuses
scienceS|divinei morale et naturelle, architecture, al-
chymie, peinture et au très* Lyon, Simon Rigaud, 1610,
in»8 y mar.' r. {Ancienne rel*). • . . • 24 — »
1S74 Doux (lb) Entretien des bonnes compagnies, ou Recueil
des plus beavx airs à danser. Le tout composé depuis
trois mois par les plus rares et excelleos esprits de ce
teBsps. Paris, /• Guignard, 1684, pet. in-12, mar. r.,
tr. d 24~«
Dkms le niéme rolumé : les Chants de joye des enfans de Bac-
ekus, ou le NouTeau Recueil des plus beaux airs à boice. Parts^
M it méme^ i634* Un P^u piqué.
1875 DaoTN (Gabrubl). Le Royal sirop de pommes, antidote
des passions mëlançholiques. Paris, 1616, in-8, ▼. f.
(Ane. rel.) 15 — »
Livre fort rare et recherché.
BUtLS^IN DU BiBuonats. 77t
137$ EkGHiuMON Leonis papie. MçgimtUt, 1633» in-24»
mar* r., fil., tr. d* (Ancienne rdiare.) • • 12—»
C'en dans ce peth lÎTie qv» l'on trouve T Ormsan pomr êaigmerU
^ d9 nezf Ormtcnpmur la eoUque, etauU«t fînguliéretOraîfOBtde
• celle sorte.
1377 EsTiBÎhiB (Hbnbi)« Apologie pour Hérodote» ou Traité
de la conformité^ des menreilles anciennes avec lea
modernes ; npayelle édition augmentée de remarques
de Le Duchat, etc. Lu Haye, ScheurUer, 17S5> 3 toK
in-lS, mar. r., fil., tr. d. (^nc. ret.) • . • 65 — »
1378 EimiFDns Opéra omnia, ^sece et ital., cum notis del
P. Carmeli. Padavœ, 1743-1754. 20 vol. in-8, mar.
rouge, ^I., tr. d. (Padeloup) 200 — n
Exempltàn en grand papier.
•
1379 FimLOif. Les Aventures de Téléniaque» fils dXHysse,
nouT. édit.» avec des remarques pour Fintelligence
decepoëme. Rotterdam, 1725, iu-12, mar. ^rt, fil.«
tr. d. (Derame), fig 18—»
Edition avec notea.
1 380 FsBMiia (AnivoLDi). Burdigalensis de rébus gestis gallo*
mm libri IV, ad historiam Pauli ^milii additi. Pa-
risiis» apud Fascoêonum, 1549» in-8, vélin. 7 — •
1381 FiÉcama. Œuvres posthumes^ mafrdements, pastora-
les» lettres. Paris, Estienne, 1722, 3 vol. in-12, mar.
rouge, fil.y tr. d. [Ancienne reL de Desseuil.) €0 — »
1382 TmnASSE (J. db La). Contes et nouvelles en vers.
Anut., 1762, 2 vol. in»8, mar. v^t, dent., tr. d.
Reliure de Bnmck. Edit. des fermiers généraux. 130^»
Charmant eiemplure pour lea épreures dont plusîeara sont
donlilea» entre antres le cas de oonadenee qni est décourert et
nnn déeoOTert.
1388 — -^— ^ Fables choisies et Contes, avec des
petites notes et un dictionnaire des mots vieux on
peu usités. Hambourg, A. Vandenhoeç^, 4 tom. en
2 vol. in-24, mar. r., tr. d. [Ancienne reliure, jolie
édition fort recherchée.) ....... 32 — »
780 BULUBTtN DU BIBUOPHILE.
1364 FoNTAim (J. M Là). St^ fables. Paris, DidûtVaHé,
1787, 2 ^oK in-18, pap. vél. collé, mar. r., fil*, tr« 4.,
doublé de tabis. (Dèrome). Bel exempt, S2 — »
De la coUeclion du Dauphin.
1385 Contes et nouvelles, en yen*
Anist., 1685, 2 vol. in-12, mar. r.. fil., tr. d. (De"
rome), fig. de R. de llooge. Très bel exempt, de la
bonne édition 78—»
1386 FoifTAiNB (J. DE La) de Valenciennes. La Fontaine des
amoureux de science. Lyon, Jean de Tournes, 1571,
petit in-8, mar. citron j^spé, fil., tr. d. (Derome), avec '
figures de Ant. Dumoulin. (Bel exempt.). . 65 — »
1387 FoirrAiNES (Loinrs). Relation du pays de Jansenie, etc.
Paris, 1664, in*8, mar. r., fil., tr. d. Bel exempt*, de
reliure ancienne, avec la carte 10 — «
1388 François db l'Islb. La Légende de Charles, cardinal
de Lorraine, et de ses frères de 1% maison de GuiJc.
Beims, .1579, in-12, mar. r., fil., tr. d. (BeUure anc.)
Bel exempt. ........•• 25—»
1 389 Gêmajo (Gsotah-Baptsta) , académieien florentin. La
Circé, dialogues nouueliemeat mis en françoys, par
le sieur dti Parc. Lyon, G. Bovilte, 1550, petit ia-S»
mar. v., fil., tr, d. (Kœkler.) ... . • . 34 — »
1390 Goui (Jac). Lexicon arabico-latinum. Lugd., Batav.,
Bonav.'et Abrah. Elzevirii, 1653, in-folio, v.^b. Bon
exemplaire parfaitement conservé. . . . 120 — »
1391 GuKVABHB (Anth. db). Mojeus légitimes pour parve-
nir à la faveur et pour s'y maintenir, ou le Réveil-
matin des courtisans ; trad. françoise de Séb. Hardy.
Paris, Bob. Estienne, l633,in-8, mar. vert, fil., tr. d.
[Jolie retiare ancienne) 24 — »
1392 HBt7BE8(les présentes), a lusaige de Rome, toutes au
long sans rien requérir, nouuellement imprimées a
Paris, avec plusieurs belles hystoires, t^t au kalen*
Jrî.--^ n^T heurcfs Nostre-Damc, aux heures de la
tUtLBniC DU BuuoraiLB. 791
Croix, au heures du Sainct-Esperity auxaept pseau-
mespenkentialas^queauxvigilesdesireapasaiz. 1537,
m-32 allongé, goth., avec A9 jolies gravures sur bois à
mi-^marge, rel. . 60 — v
Genre de format fort ru«.
• • ■ *
1 393 Hmroiia de madaflae là comtesse des Barres, à madame
la marquise de Lambert. Anvers, 1735 , pet. in- 12
cart., non rog. [Bare.) 10-^»
1394 — de Nicolas. I, roi du Paraguay et empereur 'des
Hamelos. A Saini»Paul, 1756, in- 12, demi-rel.^ dos
demar.r.^nonrogné. 10—»
1396 — : des intrigues galantes de la reine Christine de
Suède et de sa eoiir, pendant son séjour à Rome.
^m#e.^ 1697, pet. in-8,T. 6—»
1196 — — -« maooaroniqne de Merlin Goccaie (Thomas Fo-^
lengo), prototype de Rabelais, ou est traicté les ruses
de Cingar, les tours de Boccal, les adventures de Léo-
nard , les farces de Fracasse , les enchantemens de
Gelfore et Pandrague, etc. Plus l'horrible bataille ad-
venue entre les mouches et les fourmis. Paris, Tous^
saincts du Bray, 1606, 2 vol. pet. in»12, mar. v.,
dent., doublé de tabis rose, tr« d 24 — »
' Bel exemplaire relié par Shnier.
1397 HimàaB* Iliade et Odyssée, trad. en françois par ma-
dame Dacier. Paris, Bigaud, 1711, 6 vol. pet. in-8 ,
mar. vert, fil., Cr. d., fig. de Benafd-Picart et Coypel.
(Bel.deDerome.) 115— •
1 S98 Hom's. Gos.tume of the ancients (costumes des anciens),
orné de 320 belles planches représenunt les habits
et les meubles des Égyptiens, des Grecs et des Ro-
mains. Londres, 184 ! , 2 vol. gr. in-8, nouvelle édition
augmentée de plus de 20 planches. ... . 70— »
1399 HoMB (David). Dialogues sur la religion naturelle, ou-
vrage posthume de David Hume« trad. de Tanglbis.
Edimbourg, 1780, pet. in-8, mar. bl., fil.,.tr. d.
(Derome,) 14 — »
\
712 MèuKm tns iiBuoraiLK.
UOO Hirram. (Ulridii de) Dialogi^ et episloln. Moguntia,
Joan. Seheffer, 1620 , pet. iii-4 , mar. rouge, dent.»
tr. d. . 20— •
VoioiooHHBfliitett composé oe rolume rare : Frontispice graTÔ.
*- Une préfiicy de dix-aepl pages. — Une lettre à JuL Pflugk,
qqmre pages. — Table des lettres serrant de lUre; une leiu« à
Charles Y, roid*E8pa§;ney douie pages et demie. — Uœ lettre au
eard. Albert, trois pages et demie. — Idem à Sébastien de Eo-
te&bam ; à Frédéric de Sase; aux Euts d'Allemagne, trente pag.
:= Dialogi^: fortuna, Tingubuit pages. -—Febris prima, trois pa-
ges. — Febris secunda , ûngt-^eux pages. •«• Tiias Romana,
soixante-^natre pages. — Inspicientes, Tingt-qoatre psges.
1401 JFoinuffAt VBB Vwasm (Jban). A.rreat du {Murlement de
Paria donné et rendu à la requête du proisireur gê-
nerai contre Charles 11, duc de Lorraine» et seé com-
plices. Para, I684p in*t2# y. mar. (Atu^ armes de Jh-
ehelieiu) 6 — »
1 402 liAmoN. Vies et Œuvres des peintres (Raphaël, Michel-
Ange, Dominiquin, Albàne, Poussin, Corrège, Baccio
BandineUi, et Daniel de VoUerre , Le Sueur et Jou-
. Tenet, Léonard de Vinci, Titien, Le Guido, P. Véro-
nèse, et peintres antiques), Paris, 1813, 25 tom. in-4
rel. en 8 vol., dos et coins de mar. rouge (Bel ex. fran-
che dorée, 1500 planches). 900 fin., net. . 350—»
1 403 Le Movm (PivMUBV La Gallerie des Femmeà fortes.
Leyden, /. Elzeeler; Paris ^ Çh. Angat^ 16fi0, pet.
iu-12, fig., mar. bl., tr. d. {Diù'u.)* . . . 32 — »
1404 Lanem. Les Amours pastorales de Dapbnis et Chloé,
trad. deJ.Amyot.Airû, 1718, in-8, mar., fil.,tr. d.
(Bel ex. rel. par Derome, attec fig. du Régent.). 75 — »
1406 liOYAG (Jean de) Les AdTisd'un fidèle conseiller, com-
posez et présentez au roy • Paris, Pepingue, 1 653, in-4»
mar. r7 Très riche rel. du temps, àcompart., tr. d.,
lavé, réglé. 20—»
Cooseib donnés à Louis XIV sur tout ce qui peut concourir
à former un bon rai, moralement et politiquement.
y
i
y ^ BUtUnN D0 BIBLIOVBILB 783*
140S Hamb BiomAMSM (liA)y conleaaut cinq traiciez ,' savoir :
la Fournaise romaine, TEdom romain, L'Oiseleur ro-
main, la CSonception romaine,. et la Réjouissance de
rÉglise. Le tout extrait dciranglois de T. T. Genève,
1 623, in-8, Tél. , litre gravé, très ciirieux 18—»
Ottrrage «are.
1407 Habsoujsr (i.^abbb). Apologie , ou Justification d'É-
rasme. Paris, Bnbitty, 171 3. — Critique de Piipologie
d'Érasme. Pàrit^ Jornbert, 1710 , 2 vol* in*12, ▼• f.,
fil., tr. d^ (Bel. anc. aux armes de Bignon, auquel
l'ouvrage est dédié.). . .%.... 16—»
1 408 Xartenbt (Aide des cérémonies dç France). Emblesmes
royales à Louis-le-Grand. Paris, Cl.Bavbin, 1673,
in-12yfig. à chaque page, mar. citron, fil^, tr. d.
(Bel ex.). . . 18—»
Fort jolies' petites grftr. à la oiaDière de Sébastien Leclerc.' '
j
1409 MimomMB db Jbas de Witt, trad. de l'origjuial eu
françois, par M. dt ^'^^•^ Batisbanne, 1709,iin-12,
cart., non rogné. . 6—»
1 4 tO historiques et secrets concernant les 'amours
des rois de France (par Sauvai), avec quelques autres
pièces. Paris, viW-r» le chepal de Bronze, 1789, pet.
in-12, mar. r., fil., non rogné. (Thompson.). • 20 — »
llfDrtWi (GiJii*.). Foyez Penser royal.
1411 MmjB ST vins Nmrrs (en anglcis), nouvelle édition ,
avec beaucoup de notes sur la langue , lés mœurs et
les coutumes des arabes, trad. par ViUiam Lane, Esq.#
illustrée de plus de mille graymres sur bois. Londres,
S vol. gr. in-8, mar. vert, fil., tr. d. . . 115 — »
Magnifique édition.
1412 HnxiNGBBr's ancient unedited monument^ (anglois et
françois, anciens monumens inédits), représentant
des Tases grecs , d^s statues ,' des bustes , des bas-re-
liefs et autres restes de l'art grec, choisis pour leur
^•Wi^é , leur beauté , leur intérêt dans tous les pays.
781 ttlTL&BTlN DUBIBUOPBILI.
62 belles planches très bien coloriées , avec explica-
tion en anglbis et frvin^h. Londres , 1822, in-fol.»
demi-rel.i luàr, Y. ..'.■..'.•. 120 — »
Cet élégant Toluine etft une des plUs îtotëressaotes publica-
tions antyjuftira» éé l'époque, et les emaleârs de Parehéologie
classique y trouTenftit beaucoup à apprendre.
141 5 Mônva (lb) sécaisurîséi augmenté de la Vie des Moines
' (atir^ Dupréy^ ecclés. de Lyon). Suiv. Ccriginal, Fil-
lefratichê^ pet. in-lS, mar. r.' (Jolie rel.â lajahsèniste.)
[Durii.}. '. . / 2S-.
1414 MouuiVBT (NiCk bb}^ sieur du Parc (Ch. Sorel). La vraie
histoire comique de Francion fpar Ch. Sorel de Sou-
vigiîy). Ijeydéy 1721, 3 vol. pét. in-8, tnar. v.» fil.»
tr. d: f^nc. r^f. j , fig* . 25 — ■
1115 MTTBoiiOGiEj ou Expljcaiipn des Fables» OEuvred'é-
minente doctrine et dagréable lecture, cy devant tra*
duite (du latin de Noël le Comte) par J. de Mont-
liard» exactement revue en cette dernière édition, et
augmentée d'un traité desmtlses, de plusieurs remar-
ques fort curieuses , de diverses moralités touchant
les principaux dieux, et d'un Abrégé de leurs images,
par J. Baudoin. Paris, P. Chevalier , 1627, in-fol.»
om. PAP.| fig., mar. r., riche dent., tr. d., lavé
' réglé. 70— •
Exemplaire du marqub'de U Viev ville, dont le iibiflre est par-
semé sur les plats : cVest un double W et un F couronnés.
1416 Navièh^. Les Douze Heures du jour artificiel, avec
annotations. Sédaii, 1595, in-S^ v. C, fiL, tr. d. (Bel
exempL). .* ., 24 — »
Volume aToc. un encadrement k chaque page. La fin du toI.
est terminée py six feuillets bUtacs qui n'ont que l'encadrement.
1417 OixBiox du Mont-Sacré (Nie. de Montreux). Les Ber-
geries de Juliette , ensemble une pastorale , 4* édit.
Paris, Gilles Beys, 1 $88, pet. in-8^ mar. bl.^fil., tr. d.
(Ane. reL). . .• . 25 — »
Alblcllc pastourelle ou fable bocagire,qui se trouve à la fin
du volunif a un titi-e et une pagination particulière (33 peg*)
N.
■OIXBTIN DU DIBUOpaiMS. 78S
1418 Ow AyoLMWi » de ^acrU iCgy^f^liormoi ueiis j. iEgyp-
iiacé expre^flis , libri duq» ioonibiM îUttfttrali et aucti.
ParUUsj GiiUiçt Duprif lâ74,uHl2»iimr. ▼•»&!.» tr.d.
(Ane. rd.^ ••..,..... 20-»
Livre remar^aM« par ms jolies grar. en boi» & ton les les pag.
1419 Parradin de Lovuans (Iean). Micropédie (contenant le
Dialogue de la Mort et du Pèlerin , etc.). Lyon, Jean
de Tovrnes, 154B, pet. in-8, v. f., fil.| tr. d.fBattzan-
net.). • , . .' • 30—»
Très mre, mais rogué de prèsl
1 430 Penser (ue) botAi.. Uëmoire auquel sont contenos les
espistres envoyez par le royal prophète David au
prince céleste, champion très chrétieui roy de France
. François 1«'. {A la fin) : Finbsent les lettres , etc.,
avec le soûlas de noblesse, composé par Guil. Michel.
Paris, pour Jehan de la Garde et Pierre le Brodeur, 1518,
pet. in-4 goth., riche et élégante reliure de Bauzonnet.
(Très bel exempL) 8Ô0— »
Ouvrage mêlé de prose et de Ters, Voici un extrait delà ta-
ble.—Le Maoddnent de Lueifer au maistraToro. — *L*4pistie
des lillea de .Iherosalem arecques la description du cbeTal
quelles lu/ ont envoyé. — L'épistfe de Jebanne la Pucêllo
transmise des Champs-Elysées. — Les dictz de J.-Ch., du Pape,
dtt Roy, elt.' — >• Le aoalas de noblesse sur le eouronnement de
la Reyoe duebesse de Bretagne. — Id. sur H moi^t de laducbessê
de Bretagne, etc. ^
1431 PmBARi, Olympia, Pythia, Nemea, Istmia , grœce et
Jat. Aniverpiœ , Plantin., 1567, in-18» mar. r., fil.»
tr. d. (Ancp rel., bel exempt.). ..... 35—'»
1422 PuLTOMi opéra omnia, recensuit, yar. lectionibus, scho-
liUque illustravit Imman. Bekker, aunotationes viro-
rnni doctorum adjiciuntor. Lon4ini, 1 83C, % ¥ol. in-S,
graR(//E>ap<^,.cart.9 non rogn.. .<- « ( . 180 — »
f 423 Rabblau. OKnvres, avec la vie de l'auteur^ (Hollande,
Elz€v.)t 1663, '2 vol. pet. in-13; mar. r., fil., doublé
de taUs. (Derome.). . . . . ... 60— >»
Une très petite tache à quelques feuillets du preihier toF., et à
b fin deiii Qu trois feuillets écornés*, raai^ cepciîdsnl bel exem-
* ^»«.''» ,.• •• •«•«•«.«•««*«« v^mK**
•V».
78S . wouxïïm
1421 Bavmmit hk au goa¥eriiement (nniçom en éTénemttis
qui M aoBit passés en Égypiey depuis la conclusion da
traité (fEI-Arycb ^ jusqu'à la fin de prairial an VU.
AmKairt, de Pimpr.^naiionate, pet. itt-i. T.mar. 10—»
Hii RaoiiBn. historique contenant dîyerses pièces curieuses
de ce temps. Cologne (Elzev.), 1666, pet. in-lS, Tél.
12—-
Ce jBBCueil oontîoit : Projet pour Pcaucpriae d'Alger. — Re
latîon de rexpedition de Gigery, de i664* — Relatîoii do ^cjêft
de Naples du doc de Geue, etc.
H26 ItBMABQims sur Homère, avec la traduction de la pré-
lace de l*Homère anglois de AL Pope, et d'an essai sur
la ^ie et les écrits de ce poëte par le même auteur.
Paris, Coastelier, 1728, in-12, mar. bl., fil., tr. d.
(Desseuil), poTimi et gvdLYUTe iS—»
1427 Sanmus (CnasTonHMdDS Cm.). Bibliolheca aniitrioi-
^ tariorum, sive Catalogus scriptorum, etc. FreistadiÀ,
1684, in-8, mar. r., fil., tr. d 10— •
1428 SamMMiAiius. Ad principes christianos de reKgione ac
commnni concordia. Romœ, 1524, in-8^ mar. r., fil*»
tr. d. (BelexempL) Reliure de Padeloup^ 25 -•
SanvAL. Foyez^ Mémoires hisSoriques.
1429 Sblbt'b. Tliefigcwes of bristish birds (les oiseaux an-
glois), contenant une suite de 383 sujets en 228
planches très bien coloriées. Londres, 1834, 2 voL
in-fol., grand monde (éléphant in^foL*), d.«rel., m.
Publié à 2,600 fr. Net 675—
Cet ouTngey le plus gnnd en ocnitliologi^ publié en Angk"
tem, lepréseftte les oîseenz de grandeur neturetle. Les deitia*
et le» peintnvn des snpertes eiseeok de proie qui se isovmf
en di*qsca.conlréci de l'Ai^ktme, j sonl rendue avnrune eufr
tilnde admirable, et fcnnent un. rninmlilci digne ^éire m$ •
oûlé du augttîfique ouinge d'Audubon.
1430 Sous (Amr. mb). Histoire de la Conqueste du Mexique
ou de la nouvelle Espagne» par Fernand Cortès, trtd-
de l'espagnol. Paris, 1704, % toI. in'l2, Tel. d'HoU.
tart. et fig 12—»
et y
■12 i&
BmXBnïl DU UlBLIOfUlLB. 787
«
' ^ 1 43 1 Stenuni» (H{unaciHi») Tfaesauras Kng'uœ gnecae. Lan-
^ dini, Falpianus, 1816-1828, 8 vol. io-fol.| ▼. f., fil.
"Bte Bel exempl 350 — »
^' 1432 Stbpaanub (RoBBaTUs). Gallicss grammatices libéllus,
s en latine conscriptus in gratîam peregrinonim qui eam
io-l! lîngaam addiscere cupiunt. Parisiis, Bob. Stepkanus,
i: 1569, iB-8, T. f., fil., tr. d 18—»
^?^' In eodem volumine : GalKcœ lingnas institmio, la-
^'''' tino seroione conscripta per Joa. Pilloium. ParUiis,
1581.
1433 Svunra SBVsn opéra omnia quœ exstant^ Amst,, El^
zev^, 1656, petit in-12, mar y., fil., tr. d. Bel exempl. .
relii par Dura* . . . . ... . • 25 — »
14S4 Stubach le grant philosophe, Foniaine de tootesscien-
ces, contenaDtsiil quatre vipgtx et quatre detnaodes
et les solutions d'icelles. Imprime nouueUement a Pa^
ris, par Alain Lotrian et Dtnys Janot. (Sans date), pe-
tit in-4, goth., à 2 col., mar. r.^ fil., tr.d. (Ane- rel.)
36—
1435 TxasirncB (PiTEuim). Gomediœ, cuniDonati interpré-
ta tione elnotis. Fenetiis,perJacobum GaUicum, 147*6,
petit in-folio, m^r. r., fil., tr. d. {Bel. anc). 35 — »
1436 Tbstaiibnt politique du marquis de LouYois, premier
ministrOid^Etat sous Louis XIV. Cologne, 1706, in-
12, mar. t., fil.,,tr. d., anc. rel. (Desseuil,) 14«— »
1437 TBBVKNar. Voyages en Europe, en Asie et en Afrique,
etc. Paris, Angot, 1689, 5 yoI. in-8, rel. «n Tél.,
aTec cartes et figures '. . . 24 — »
1438 TttoiuB A Rxapis. De imitatione Ghristi libri quatuor.
Lugd.'Batav.f Joh* et Dan. Elz. S. an.^ mar. noir,
tr. d. Bel exempl. de Fan des plus jolis Elzev. 45 — »
1439 Thompson. Magna charta. An historical essay on the
magna charta oFKing^ John ; to which are added, the
great charter in latin and english ; the charter of H-
bertiet and confirmations, granted by Henri lit and
788 BULLETIN DU BIBLIOPBlLC.
Edward I. în*8y cart. à Tangl., avec un encadrement
gravé à chaque page, gr. p. Publié à 70 fr. 20— •
mO TRiQi7fiT(AiirmiÉ). Sommaire de la vie admirable de U
très illustre princesse S. Aldegonde. Toumay, 1655»
in-l2y V. f. Jolie suite de vignettes. . . . 12 — »
Arec n le petit exercice eo l'honpeur de laMiinte et angélique
Vierge Aldegoode pour les cbenoinesset de Maubeuge, leii régu-
lières de la ville d'Huj ; les daines du Soleil en U ▼ille de Saint-
Omer et autres qui s*en ▼ouiant serrir le ce pourront facilement
Bccomoder. »
1441 ToMBKAir du socinianisme auquel on a ajouté le nou-
veau visionnaire de Rotterdam (par Noël Aubert de
^ Yersé). Francfort, Arnaud, 1687, in-l2, mar. bl.y fil.»
Ur. d. ^Desseuil)* • . • • • • • * • 15 — •
1442 ViB (la) et trespassement de Caillette. (En vers» sans
lieu ni date), in-8, goth., mar. verl, fil., non rogné.
(Bàuzonnet) . • . • 50 — »
Un des deux exemplaires sur TÎLiif, de la réimpression^uref
faite par Pinard en 1 83 1 •
1443 Voyage de P&ris à Saint-Cloud par mer (par Neel) et
Retour de Saint-Cloud à Paris par terre, par Lotlin
- aîné. Paris, y^e Duchesne, 1787, 2 tom. en 1 vol. in-
12, demi-rel., non rogné 6 — m
Dans le même volume : Mémoire de TAcadémie
des Sciences, Inscriptions, Belles-Lettres, Beaux-
Arts, etc. (par Grosley et Le Fèyre). Paris, ITuchesne,
1756, 2 tomes.
1444 Watfb. Cabinet of modem art, 8 vol. in-8 (72 jolies
gravures angloises, 'd'après Stotbard, Martin, Ho-
ward, Wésiall, Roberts, fort bien cartonné à Tan-
gloise 65<-ii
BUIXmN DU BIDLlOraiLR. 789
PUBLICATIONS ?IOUVEL)L,ES.
/
1445 AfFoiFrar» (le marquis d']. Système financier de la
f'raftce. Paris, 1840, 2 toI. in-8. '• . ; 15—»
Qaoique l'économie politique ne soit pas de notre ressort,
noua deTODS,' cependant, toutes les fois qu*il s'en présentera,
faire connoitre et recommander les ouTragcs d*une baula im-
portance, les traTSUx consciencieux qui tendront à propager
cette science si utile, si indispensable même, et pourtant si
peu goûtée en France.
I4é6 Bbactubu. Lettre à M. J. sur diverses antiquités égyp-
tiennes, trouvées à Salzbouirg. Paris, 1841 ,in«8. 2 — »
1447 Bbnezbch. Etudes sur Thistoire du Haynaut de J. de
Guise, traduite par M. le marquis Fortia d'Urbau.
Falenciennes, 1841, in-8, avec une carte. . . 2—»
1448 Browionos (W. S.)* Leisure hours (heures de loisir).
London, fFhittaker, 164 U in-S. ... . 5-»
Ce nourel ouvrsige de l'auteur de Tlùstoire des Huguenots est
un recueil choisi de quelques articles d'histoire ancienne, de criti-
que littéraire et4le variétés fort bien écrits. Quelques uns, il est
rrai, ont déjà paru*; mais ceux de nos lecteurs qui les auroient
déjà rencontrés dans les recueils pmodiques de Far ik on d^ Lon-
dres ne seront certainement pas fâchés de les relire. Il jr a de tout
un peu : voulea-Tous tous dâasser, Toiei des petites historiettes,
TAide-de-camp, la Légende des Flamans, Cromwell, FAIibl,
l'Echange et autres. •*• Etcs-rous antiquaire, aimeipTOus les
vieux mooumeos, voici Torigine des Celtes et des Gaulois. -^
La description et l'histoire de Saint-Eustache, <Saint-Germain*
PAuxerrois, Saint-Roch, etc, etc. — Après viennent quelques
articles de critique, de revue littéraire, des poésies, et de ce mé-
lange d'antiquités , d'historiettes et de critique est résulté an
livre amusant, sans prétention et très instniotif.
1449 BwGB WfliTB. Histoire des langues romaneS; depuis
790 MLLBTIN DIf BlBUOPHlUt.
leur origine juçqu^au xvi* siècle. Paris, 1B41, 3 vol.
in-8 80—
Ce iraTail, fruit de longues et oonsciencieuMS recherches,
- prouTC l'intérêt qu'inspire aux saTans étrangers Thistoire de la
langue et de la littérature romanes. Nous y attachons trop d'im-
portance pour ne pas l'eiaminer d'une manière détaillée, et lui
^ réserver une place dans nos notices bibliographiques. Nous
y reviendrons dans le prochain numéro.
1450 DsLAgoisifcBB. Description historique des maisons de
Rouen les phis remarquables par leur décoration ex-
térieure et leur ancienneté, etc., etc. Tome 2, orné
de 19 planches. Rouen, 1841, in*8. . . 10—»
1 i51 twsBMAm (J.-H. JkcATs). Précis de la défense de Ya-
lencieniies, en 179S. Valencienius, 1834, in*8. 3 — »
1 452 Paus (pAuuif). Manuscrits françois de la Bibliothèque
roy^Ia, leur histoire et celle des textes allenuuids,
anglais, hollandois, italiens, espagnols de la même
collection, par A. -Paulin Paris, membre de l'Institut,
l'un des conservateurs de la Bibliothèque du Roi.
Paris, 1840, in-8, tome 4. x 9—»
Le même, grand papier. . . • • 18 — ■>
1453 SYiiVBSTBE. Palbograpidb uiiivuiflEixB. Gollection de
fac-similé d'écritures de tous les peuples et de tous
les temps, tirés des plus authentiques documens de
Part graphique, cartes et màiiuscrits existant dans
les archives et les bibliothèques de France, d'Italie,
d^Altemagne et d'Angleterre, publiés d'après des mo-
dèles écrits, dessinés et peints sur les lieux, avec des
explications par MM. ChampolKon-Figeac et Aimé
CbampoUion fils. Paris, Firmin Didot. Livraisons
1 à 40 grand in-fol. sur papier porcelaine. Prix des
40 livraisons à 27 fr. la livraison au lieu de 80 fr.
11 ne reste plus que lo lîrraisons a publier pour terminer celte
entreprise magnifique, qui dotera la librairie française d*un
ouvrage au dessus de tout éloge.
1454 Tauluar. Notice sur la langue romane d'Oil. Douai,
. 1 84 1 , in-8, 1 6 pages. . ...... 2^i>
s.
BULLETIN
DU BIBLIOPHILE,
PCBUft PAA TKCHBMBR
•0D8 LA DiaiCTlOIf
DB MM. GÉ. NooiBR KT Paulin PaKis,
AVBC LB CATALO60B RAISONNA OBS
LITRBS ,DB L'tfDITBOR*
N^ 18. Octobre.
f;
QUATIUÉIIE SÉRIE.
•
PARIS,
TBCBENBB, ÉDITBOR, PLACE DE LA COLONNAOB DO LOOVRE/
1841.
♦
Noticei contenues dans le dix-^huitiètne numéro du BuUclin
doL BiUiopHUe , A* série. . .
.Dissertations choisies de Tablié Le Beuf. 793
Voyage dans une bibliothèque de province. . ^ ^iO
MélangQs. — Rapport an citoyen Locré, wxr la biblio-
thèqné da Conseil d'État. . 820
— Rapport au roi sur les catalogues des manuscrits
des bibliothèques publiques des départemens. ' 822
Variétés bibliographiques. 826
— Das Tentes publiqnes de livres. 829
t I I I |> I I I lu
i^a*
niPRHIBBIB MAULDB KT «61100 «
RiioBailleul. S et If. '
DISSERTATIONS CHOISIES
DE L'ABWfc LE BEUF.
I ,
■ «. .»■ ■. i.
LEtTRE A M. DE LA RoQtE (I) SUE LES GUA88BS vfAo%SBBB(
ET EN PARTICUL1EB SUR CELLE DE SAINt* HuBERT, OU IL EST
PARLE DE l'antiquité DE LA CHASSE AUX LIEVRES ET DE LA
DÉVOTION DES CHASSEURS BNVBRS SAINT HuBERT (2).
VoQs avez souhaité , Monsieor l que je vous fisse la description
. Ue la chasse de saint Hubert» telle qu'elle se fait chez nous. Il
en est parlé , dites*TOus , magnifiquement dans le Mercure galant
de l'an 1680 (3) ; et ce qui en est dit tous a inspiré la cnrîosilé
(i) Directeur du Mercure.
(a) AfercuTê de France., Janvier, I7a5) p. 67.
(3) Ce Mereure est celui de décembre 1680, où Ton trouve, page 37»
une lettre écrite d*Auxerre, le 10 novembre précédent, par un sieur Le
Mnety sur la ehasse de saint Hubert de cette année. Voici le seul passage
de cette lettre qui ajoute quelque cbose à la dissertation de l'abbé Le Beuf,
en ce qu'elle donneofuelqucs détails sur l'oi^nisation des bandes de chas-
seurs de la Saint-Hubert au xviie siècle :
« Les chasseurs n^ portent , pour toules arme» qu'un gros baston ou
nassue , et ils sçavent le jetler si à propos , qu*on connoist par la grande
quantité du gibier qu^ils rapportent, quHl y en a peu qui leur échape. Ces
chasseurs sont toujours eu très grand nombre, et on en a compté cette an-
née plus de dix-huit cens. Ils se séparent en diverses compagnies qui se
font d*elles-mesmes, sans qu'il y ait aucune règle pour les ordonner. La
liberté qu^on leur laisse de se partager comme il leur plaist, n'empesche
pas qu*elles n'nyent toutes beaucoup d*applieation à se faire distinguer
les unes des autres, soit par la galante manière de s'habiller, soit par les
difércntcs couleurs qu'elles prennent. Ces compagnies sortant de In ville
trop matin', ne paroi ssent- pas à leur départ avec la beauté qu''elles ont
à leur retour. Joignez à ^ela que les dames qui vont au devant d'elles le
57
794 BULLETIN DU BIBLIOPOILC.
d'en apprendre davantage. Je n'ai point vu ce Mercnre, qm est
plus ancien que moi , et je ne sais si j'y ajouterai ici quelque
chose de nouveau. On m'a as8aré.qne, dans ce temps» un poëte
du pays , profEfsear dqrhétoriqme , fit sur ce aqiet one pièce qui
fut assez applaudie. Hais comme les poëtes savent relever les
choses les plus simples , |e ne suis pas surpris que , sur la lec-
ture de son ouvrage, vous ayez conçu nue idée si avantageuse
de notre chasse. Il n'y a guère de villes entre les principales
9qiiv mBgnifiquemeat Têtues, ne contribuent pts peu à en relcTer T^lai.
La bourgeoisie mesme m met oe jour-là dans une propreté admirable. Ainsi
le chemin, du costé que la chasse doit rentrer, se trouvant borde de monde,
et surtout de personnes du beau seze^ danr Tespace de plus d'un grand
quart de lieu4, les chasseurs qui doîreni passer dcTani cette churmante
assemblée, n'oublient rien de ce qui leur en peut attirer de fayorables^ra-
g9ff|f,,çt^c'eftj enli'*eux a qui paroistra Ie^p||is. Cependant comme il est
presque impossible , |)endant une longue chfisçe , de garder une certaine
contrainte que la propreté demande, ils s'arrestent tous à une demy-licuê
de la Tille pour se mettre en ordre, et dissiper un peu leur fatigue. Psn-
dant eè temps, les compagnies estant assemblées^ chacune eonTÎent du
rang qu'elle doit avoir. Les unes marchent au son des tambours et des
trompetes, et les autres au son des fifres, des musetes et des hautbois,
de sorte que tous ces instrumens qui sont là en très j^rand nombra, font
entendre de tous costez une mélodie extraordinaire par la confusion de
leurs sons. »
' M. Le Muet racopte ensuite l'entrée triomphale d'une de ces:C9uip^gni06
de ehassaur^ à laque.il/ft s'étçîent jointes douze demoiselles de^ U yille en
habit dé ohassêresses et à cheval : elle étoit preoçdée^e six tirompc^tes, six
tambours, six fifres et six hautbois.— «,Venoi^t ensuite les ^ouze cl^asseurs
au^i à cheval, rangés à droite et à gauche d'un char tiré par quatre petits
chevaux blancs conduits par deux Mores. Sur ce char et au pied d'un tro-
phée de danjs et de massues étoit coMchè un petit amour occupé à garnir
de rubans une perdrix qu'il avoit entre les mains. Vingt-quatre violons fer-
inqient la marche. Le çort^ s^iTèta à une opison ou on avoit préparé un
bal et une collation qui fut servie par douze jeunes garçons en babils blancs
bordés d'un galon gris 4^ lin (couleurs de la compagnie). Le petit amour
qu'on avoit vu sur le char parut ensuite au bout de la table, véhi d*un la-
fUat couleur tU chair qu'on auroit cru coUé sur son corps, et déclama des
vers amoureux destinés à attendrir le cœkir des belles. Le sieur Le Muet
ijoute, en finissant, que ces vers ne furent pas sans succès, puîsqu^on
n'entendit plus parler depuis que de propositions db mariage agrêoBlëmeni
reoeues, ^- Cl. G. *
DIILLRTIN DU DIBLIOPHILB. TMS
». I
du foyauine qui ii^aîeiii <|nelqne osage parliculier. Sans sortir
de la Bourgogne , d'où j'ai rKônneur de yoùs écrii'e ,'je pourrais
TOUS rapporter l'exemple de ce qu'à Dijon on àppelôit âu(i*er6is
la Mire folle {\), I/on reprééente encore a Aâtuii» le premier
jour de septembre de enaque année , me espèce de spectacle
qui est un reste des exercices de l'ancienne milice ; et quôiqn'uh
poëte dn lieu ait aflecté de le traiter ié pitoyable hélium^ il n'en
attire pas moins les yenx lie tons les habitans des environs; je
vous avouerai même que j'ai été piqué de curiosité' d'en être
témoin cette année. .,',.«'
Il en est de même à Auxerre pour la chasse de saint Hubert :
on y accourt des villes voisines',' et,* quoiqu'il y ait un très
grand nombre de chasseurs, il y en à encore un'bien plus grand
de spectateurs. Les étrangers ne pouvant croire qu^on prend
les lièvres, les lapins et les perdrix à la m'àin, sans, amies, se
rendent dans le pays, ou s'y arrêtent pour être' témoins âe Cette
manière de chasser, qui paroît incroyable à plusieurs. Au fond,
cependant , c'est peut-être la plus ancienne , comme c'est la
plus simple et la plus naturelle ; et je ne crois pas me tromper
eu lui donnant plus d'antiqqité qu'à l'invention des filets, dont
les Grçcs se servoient pour prendre Icfs^ lièvres , au rapport de
Xénophun.
On sait depuis qnçl temps sont inventées les armes à feu ; nos
chasses sont aussi plus anciennes que celte invention.. Nous
oe voyons pas qa'on se soit servi de fiècjies poar açrêter des
lièvres; on ne les employoit guère que contre les grandes
bêtes. .Nous avon§ dans le pays l'exemple. d'un chasseur bien
ancien, j'enleuds parler de noire évêqne saint. Germain , lequel
se plaisoit extrèoiement à la chasse avant qu'il eût reçu la ton*
sare.. Il semble qu'il en ffiisoit .son exercice journalier,, Il avoit
(i) Ces MémoireA pour serTir à V Histoire de Ut Fêle de* Fous, par Du
Tîllet, Lausanne, t74if în'4% ^^ 1^^ Monnaies des irmoeens et des fous, pu-
bliées par MM. RîgoUot et Leber. Paris, Merlin, in-8*« — Je possède un
reeueil (que je crois autographe de Du Tillet) de pièces relaliTea à la Mhre
foiie, dont plusieurs n'ont pas été imprimées dans les Mémoîresf l'une très
curieuse est un arrêt qui condamne un f igneron à diverses peines, et entre
autres à être promené c... nu sur une planche ornée de verre pilé, pour
avoir couché avec sa chambrière. — Gl. G.
796 BDLLBTllf DU BIBUOPHILB.
coùiumG de faire attacher à un arbre (I) qui éloii au milieu Je
Ja cité, les têtes des bêtes qu'il prenoit; mais l'écrivaiu de sa
vie ne nous donne point à entendre des bêtes de la petite espèce,
telles qu'on les prend aujourd'hui communément dans nos cam-
p:ignes. Tout le pays qui est à présent en bruyères à une lieue
ou deux d'Auxerre, du côté de l'occident d'été , en approchant
du septentrion , étoit couvert de bois. C'éloit là où le gouver-
neur d'Auxerre s'exerçoit à la chasse : il étoit sur les terres
d' Appoigni et de Perrigni, qui lui veiioîent de ses ancêtres. Après
les expressions de l'historien Constance et le récit du moine
Héric , on ne doit point douter que dans le fait de ce magistral
il ne s'agit de la chasse à la grande bête. Je ne sais si alors on
s'amusoit aux lièvres et aux lapins : à peine leurs têtes eussent-
elles été visibles sur l'arbre où Germain attachoit ses trophées.
Si donc Ton peut appliquer, après de célèbres auteurs, à cette
action de notre gouverneur , ce vers du second livre des Géor-
giques de Virgile :
• Oscilla ex alla suspondunt mollia pinu.
je crois qu'il est encore plus naturel d'y reconnottre un reste
de la coutume qu'avoient les païens d'attacher aux arbres les
bois de cerb et autres principales dépouilles des grandes bêtes,
en conséquence du vœu qu'ils avoient fait à quelque divinité :
f^oiîyi cornua servie dit Ovide dans un endroit de ses Métamor-
phoses. Yirgile paroît ne parler que de ces espèces de têtes ou
de visages en forme humaine qu'on ofTroit aux faux dieux. Vous
lie trouverez pas mauvais que je vous rapporte ici les paroles du
poëte Héric , qui fut précepteur du roi Gharles«le-Cbaave au
\\^ siècle ; je le fais pour vouft prouver que je ne prétends pas
faire nos chasses aux lièvres plus anciennes qu'elles 4ie sont* Su
muse n'étoit pas trop ingrate pour le siècle auquel il vivoit. C'est
«ninsi qu^il décrit la jeunesse de Germain :
Copia multarum juvenî per magaa ferarum
S3rlreatres pnebebat open; Tenatibus ille
«
(i). Voyez sur ces arbres qui éloient habiluelleaicnt des ormes. VEtagr
hh(ûrique Ht la Choêfr, par Renctou du Pcrrin. Paris, 1^34» in- 1), p. 5i .
Ct.G.
«ULLBTfN DD BIBU0M1UI. 717
Deditu, ei l&tima modiims tpectaimlft teni»
hascrrh anuAum itudiîs pi^dfaAt inertem :
Gumque forai «acii ilUutîes fonte lîquoris,
Nudo se tantum gaudebat nonÛDe diçi
CliristicolaiD, luleum sapîebant caelera saclum.
AUoqae et lato stabat gratissima quondam
Urbe pirus mediâ popttlo ■pectabHia onmî i
Non quia pendemiun florebat bonora pironun^
Née quîa pe'rpetiue vernabat munere frondU,
Sed deprekenaarum paasim eapila alla feranim
Arboris obacense patulis baorentia ramis
Pi-aebebant vario plausum et spectacula vulgo.
Hon^ebant illic trepîdi ramelîa cenri,
£t dîrum frendentî» apri fera spicula ddntm
Aoribiia eaûlium neditantea forte moloaaîs ;
Tupc quoque sic Tariis arbos indula tropbseis
Fundcbat rudibaa lascivi sêmina risua t
Fixerai hsec juvenis laudis captator et aur«
Quà faciles animi paacique capîque suescunl. I
Il est clair qu'il s'agit ici de cerfs el de sangliers. On Toyoit»
^lOQ Héric , an milien de notre TiUe , nn poirier d'ane grosseur
considérable, où étoient attachés^, comme des espaces de tro-
phées, les bob des cerfs et les têtes des tangliers qui apprêtoient
à are à tonte la popnlace. Le poëte.fait aussi mention des chiens
qniservoieni à arrêter ces bêtes; mais qnoiqa^il ne parle point
des flèches qui venoieat an secours, il est indubitable que c'é-^
toit alors la seule manière de pouvoir atteindre de loin la grande
bête , et que la multitude des diaaseurs , quelque grande qu'elle
eût été, seroit difficilement Tenue à bout de blesser autrement
nu sanglier.
Aujourd'hui il n'en est pas de même : en sort de lai Tille
d'Auxerre, sans flèches , à la Tenté , mais non sans bois : on sort
un bâton à la main , maïs en si graod nombre , et l'onae répand
dans la campagne avec une telle méthode, qu*on entoure aisé-
ment tout le gibier qni peut s'y rencontrer. Les lierres -et les
lapins, ne trouTont aucune issue, sont souvent obligés de se Tenir
jeter euitre les mains de ceux qni les cherchent. Une partie des
chasseurs est à cheval ; les autres sont à pied : ces derniers sont
toujours en plus grand nombre, plus expéditifs et plus heureux
pour la capture. U est permis aux uns et aux autres d'y mener
7M nnurai nu uBiiiopiiiUk
des chiens; mÛB iiestdéiç&dii.d'y porlerd'aiHres armes qac le
bâton, dont j'ai parlëy qu^on lancesar la piècede^bier qu'on veut
avoir. Vous concevez aisëmenl, Monsieur^ qae quelquefois nu
vieux lièvre peut prendre sa coorse par un défilé : c'est ce qui
exerce avec plaisir les jambes de nos coarenrs^ et qui fait tom<
ber une grêle de bâtons SMr l'objet qu'on veut litteindre , lequel*
par sa prétendue finesse, n'a fait qu'irriter davantage les chas*
seurs. Il y a parmi nous une règle asse2 particulière pour acqué*
rir le domaine et la propriété du gibier qu'on a arrêté, et eu
devenir paisible possesseur. Tel qui a tué up lièvre ou un lapin
d'un coup de bâton, pu qui l'a pris tout vivant, n'est pas tou-
jours assez heuneox pour l'emporter chez lui : il faut qu'il soit
assez agile et subtil pour le lever peemptement sur sa têle, et
qu'il profère sans hésiter ni bégayer ces paroles : A Vautre , à
Pauire s ceiu£4à est bien levé. S'il manque à ce cérémonial , le
lièvre appartient an premier qui peut le lui arracher, et profé-
rer les paroles essentielles. S'il arrive que le second ne lève pas
le gibier iiss^z y\Xi^$ et qu'une trou^.de chai^ui)ft'survif)une
avant; qu'il git <>l^pervé,lfi cérémonie prescrite , il s'e;i voit a^ssi-
^ôt privé saiis.miséricoicA?.; car, à l'iosiapt, ceux qui viennent
:foodre sifr Ip mpsérable prisonnier ^e guerre len font une im-
pitpyid>lp lacération , qnCile peuple appelle, un déchirais. De ^^rte
que le.piinviro Ampftl se ^^oit en moins d'une demîr|ninute.i|^i -
vi^é» p^^pojvrpiiri^r.pliu cai^riqu^ment, ^isséqpé en plus de
TÎngt on tr^te mwoQanx , lesi wo» tirapt 1^. pieds » Içs antr^ la
tète^ç^mr^ )«8.flMHiK9iUe&.<09(es ||in%ant^,.cçpz-l^ lape^n;
;^pr^j4mi.ilse.{ait,ieno9fe^df|i,90Ps-4iyWoii^ par des bandes qui
surviennent, et qui sont aussi empressées que les. premières,
ileunefut les.çbasiepr&.qi)i.iBe retîrept du çQmbatf^vec leurs ha-
;bit6,»aiMet ff«^«iB;.p)nfi|ieuren9Qs les.vignçs qui peuvent se pré-
server de.o0S ^pr^ d'i]eniptipn$$ npç vieux lièvres épargnant
;qw4q|B^|Qj^ apx prop^jiéiiairifis 4^ héritages le désagréf^ent de
Jes «y4)ir 'Ainsî^had»^ en^pièces* Yops si^vez q^e pQ^ vignes
.$ani rwigées tpar tteiUes en manière .d'alignement formé . p^r
Jes porc^s quiiAisavei^eni , œ qoi4es distingue dos vignes de
.nos voisins : vous..le saurez, «1 .voiiftl^vrayezdonpéJàHte^ays
iouli l'élogp qu'eltes mérîw^t (^). .l^ur cjî^pofilion ,iuvii«iiinet
■OURDI DO BIBUOFMU.B. 799
donc pas au bonaief de pooToir courir aotreiiioot qu'en long
danslea allées de ces irignea : il est impossible de les traverser
que dans oeirtainii sentiers pratiqués pour l'écoulement des eaux,
que le peuple appelle par corruption marteau^ au lien de morte-
eau. Noa vignes étant ainsi disposées y tous voyex avec quelle
fadlilé un lièvre peut se sauver en traversant le dessous de
toutes le». treilles 9 et cooodiien il en.échapperoit s'il n'y avoit
pas de.monde sniKsamment pour les envelopper » ni de champs
entre-mèlés avec des vignes, ou bien des terres laboorées , où
plus ordinairement ils sont arrêtés. Mais , de quelque finesse
qu'ait. usé l'animal, s'ir n'est pas pris dans une année, il u'é«
chàppe pas dans une autre , et Ton uê voit jamais , dans notre
paya» lu Uèvfea mourir 4e leur belle muort» Outre ceux qu'on
mange dans le pays, les étrangers en font aussi quelque con-
sommalion pendant .rbiver. 11 s'en .transporte nue quantité à
Paris, où l'expérience a fait oonnoitre que ces animaux sont
meilleurs lorsqu'ils viennent d'un pays de vignoble que d'ail-
leurs, et d'an goût d'autant plus exquis que les montagnes où
ils ont fité nourris sont plus sèches et plus pierreuses.
. A l'égard des perdrix , on.les prend avec moins de difficulté ;
qœlquebisrOn les tue d'uo coup de bâton jeté en l'aîr ; d'autre*
foi^ on les ramawe toutes vives à terre , lorsqu'elles sont fatiguées
et qu'ellea nci peuvent plqs voler ; mais il faut s'armer des mêmes
précantiqns que sHl s'agissoit d'un lièvre , si l'on veut demeu-
rer paisible possesseur de l'oiseau sur lequel on a mis la main.
Le troisièiBie Jour de novembre n'est pas à Auxerre le seul
qui soit destiné au plaisir de la chasse publique , comme cela est
en plusieurs .autres pays; iOn y emploie régulièrement une ])ar«
aie de l'aprèa-midi des diai^nches et. fêtes qui se trouvent de-
puis les «endanges jnsqu'à«laSaint-MartiA..Ces chasses se font
dans tous les dimala du finage ou territoire d' Auxerre alterna-
tivement. J6 n'examine pas si elles sont })îeu placées ces jonrs-
là; je ne suis ici que simple historien : elles passent toutes pour
avoir été accordées par nos anciens comtes sur les telles des*
quels on les fait. Il était méoie permis anciennement de chasser
dans, les térêÊs du comte. Mais il est toujours vrai de dire i^nQ la
chasse de saint Hubert est la plus belle , parce qu'elle est la plus
nombreuse ri ta plus longue.
800
BauBim DU nBUOPBiu.
Elle s'étend ploB avant qa'aocune antre dans le territoire «la
comté d' Anxerre , vers le midi. On ae répand ce jonr*là jna^oea
dans le Toisinage de Coalange-lès-Vinetisea, c^est-à^ire josqa'à
deux on trois lienes, en parcourant principalement certaines
terres qai sont de Tancien domaine de Péglise d'Aaxerre (I).
C'est là où l'on fait halte à l'heure de midi; et , à l'exemplede
ce que' les Israélites faisoient autrefois dans le désert, oà ils
vivoîent de cailles, diaque troupe plante le piquet au milieu
des champs , on au coin d'un petit bosquet. Mais quoique l'on
ait couru depuis huit heures du matin , on ne laisse pas de con-
tinuer à marquer plnfr d'actinté pour la captnre du gibier que
pour le plaisir de la table; car si , par hasard, la nappe e6t mise,
le pâté entamé, la bouteille décoiffée> le vin versé, on aperçoit
uu lièvre en course, aussiidt toutes les troupes ae lèvent de
terre , quittent la meilleure chair, et commencent à courir sur
le perturbateur du repos et du repas ; ce qui peut arriver agréa -
blement à plusieurs reprises^ comme on l'a va quelquefois. Je
ne voudroîs pas , an reste , garantir que quelques personnes bien
intentionnées n'aient porté quelquefois des lièvres tout vivans
en cet endroit pour avoir la satisfaction de troubler le dtuer
des chasseurs; car les dames vont aussi à cette chasse en ci^-
rosse ou en chaise pour être spectatriceê; et comnie o'eat le plai-
sir qui conduit toute cette action, il n'est pas surprenant d'y
voir sacrifier ces sortes d^ bagatelles. Ge sacrifice a quelquefois
une conclusion un peu prompte; car l'expérience a fait con-
naître , en cette occasion , que les lièvres ou lapins nourris à Ja
maison nepouvoientplns tronver leurs jambes lorsqu'il s'agiasoît
de leur faire jouer leur personnage; etainsi lespremievschasseufn
qui les voient parottre en deviennent bientdt les mattres, ou bien
il s'en fait sur-le-champ un partage sans antres formalkéa>de pro-
cédures que celles que j'ai marquées ci-desSus* En ce jour auquel
il est juste que tous les ouvrages cessent peur une nffaire de
cette importance, il n'y a point de vigneron ni d'artisans qui
ne' préfère la prise d'une pièce de gibier, on même d*un seul <aor-
ceau au pfos excellent dîner. Mais, selon moi , ce qu'il y a en-
core de plus agréable , c'est lorsqu'au retour de cedlner diam-*
(t) Gi-rEvéque cl Jussi.
DOLLEnif DU BIBUOPHILB. 801
pétre Pon ponrsiiit les lièvres dans la plaîne , qui continue jus-'
qa*aux valions de Y aux-sar-Yonne » là «cet animal, doiit les an-
ciens disent qn*il n'y en a aucun de sa taille qui coure si vitn
que loi, se voit obligé de se jeter à corps perdu dans des des-
centes scabreuses ; et comme il a les pieds de devant plus courts
que eeux de derrière , il ne trouve pas son compte en descen-
dant; il se précipite malgré lui, quelquefob aussi le chasseur
après lui , mais avec cette différence que le lièvre, si le bâton
ne Tassomme» est bien plus tôt relevé que le coureur. Cet animal,
dont la petiite corpulence est soutenue par quatre nerfs très
d^ourdîs et fort agiles, reprend ses forces en un iiistant, et
remonte une autre montagne bien plus vite que les plu^ habiles
coureurs. Trouvant des chasseurs en face on à côté , il rebrousse
chemin ; étadt redescendu, il remonte un^antre endroit ; arrivé
dans le haut du cotefiu , s*il aperçoit les mêmes obstacles, il re-
tourne dans lé vallon , où souvent aboutissent , comme les lignes
dans le centre, les bâtons de tous les chasseurs. On ne peut niek*
que ce spectacle n'ait son agrément : pour moi , je l'ai trouvé si
divertissant, que je ne crois pas qu'on puisse mieux appliquer ce
que Xénophon disoit de la course du lièvre, lorsqu'il écrivoit pour
les Grecs ses compatriotes : Lepuscideà iepidum animal est ut nemo
siif qui si eum videai éàm vesitgaiuTf dhm inveniiur, dàm cursu
peiiiur, dhm capitur^ cujusvis rei carœ non obliyiscalur. En vé-
rité , lorsqu'on voit la vélocité de cet animal , ses tours de sou-
plesse ^ les mouvemens qu'il se donne pour sauver sa vie, les
figures qYil fait à l'approche de soq péril » on ne peut avoir rien
de si cher dans la vie, dont on ne cesse de se souvenir alors. Le
spectateur se sent autant porté àxarréter la proie que si ses yeux
étoient capables de lui donner le coup décisif; et, sans avancer
on recaler plus qu'un ou deux pas, on croit , en regardant, avoir
fait autant de chemin que les chasseurs les plus animés , parce
qu'on a parcouru des yeux le même espace que les autres ont
parcouru des pieds. Si cet animal passe les barrières des chas-
seurs qui l'attendent à la pointe de la montagne , il trouve
un peu plus loin nombre d'escadrons d'habitans de notre ville
qui viennent au devant de la chasse. Un magistrat, quel-
quefois le plus grave , peut se trouver, sans y penser, à la ren-
contre du lièvre ; il peut se faire encore qu'il soit asse£ adroit
802 BUIXKTIR OU BIBUOPaiLE.
/
A^
pour le prendre ei le lever; mais aussi , si rfinimal n'a pas le
bonheur d'être levé en forme , dans ces dernières campagnes du
jour, il essuie alors le plus fâcheux quart d'heure de sa vie. Ou
voit paroltre, encore bien mieux que dans les campagnes de la
matinée, cc|t esprit ^e chasseur que Jean de Sarisberi appefoit,
il y a plus de cinq cents ans, venalorîs camificLum (1). De quel-
que qualité que soit revêtu celui qui arrêta le lièvre , en venant
au devant de la chasse , ou en regardant ce qui se passe aux ap-
proches 4' Auxerre, si un certain degré d'activité lui manque,
et qu'il se couche sur le lièvre , au lieu de le leve^, il peut comi)-
Icr qu'à l'instant il sent fondre sur lui au moins quinze ou vingt
personnes, dont il est obligé de supporter charitablement la
pesanteur, jusqu'à ée qu'il ait lâché la proie, et que chacun en
ait eu son lan^beau. Mais, comme dit l'évêque de Chartres, après
un ancien poète, dans l'endroit qui vient d'être cité j il est très
rare de voir Tetius et Seïus se mêler dans ce qui ne convient
quIà Grispin ; et ce qui seroit au dessous des. honnêtes gens sied
alors à merveille à certains artisans. ^
Nam quodiurpe bonis Séio, Tiiioque, decebit Crispinum.
Je suppose que le poëteqoi fit la description de cette chasse,
il y a quarante ans , ou environ , n'oubliera pas de marquer
l'ordre avec lequel on part. On obserre cet ordre jusqu'au
bout du faubourg , et on revient dans le même ordre par un
autre faubourg. Les compagnies se reconnoissent à leurs coii-
leurs, et, chacun ayant rejoint sa troupe, .on renlg^ dans la
ville comme on en est parti, avec celte différencié iqu'on ne
manque pas d'étaler pompeusement lé gibier qu'on a pris. Pour
ce qui est deis artisans et des vignerons , qui font aussi plusieurs
bandes, leur ordre, le pi us souvent, est de n''èn avoir aucun.
Le poëté ci-dessus n'aura pas oublié dé marquer (qu'ils font de
leur mieux pour exciter, comme ils feroient dans le temps du
carnaval , la risée de ceux qui vont les voir partir ou rèvenii^,
et qu'il n'y a point de si petit morceau de gibier que ces sortes
de gens ne fassent gloire de porter avec triomphe et parade.'
11 y a eu un temps ou ies ecclésiastiques alloient à cette chasse ;
leur présence étoit, d -on^ quelquefois nécessaire pour pacifier
(() /><r ^ugiâ vurt'aiiuKi, \ï\t, \, c. i4-
BULLETIN OU BIBLIOPOILB. 803
les querelles qui naissent dans cerlaius c6n|liis , ei empêcher
les batleries ; mais on reconnoît aujoard'hui qu'il riui mieux
laisser aur séculiers à décider sur ces sortes de matières et à
■
prévenir les occasions de dispute. Grande déyotibn/ an reste,
dans tout le pays au glorieux saint Hubert, en rtionnèur duquel il
y a , dans nos vieux Missels, une messe où , dans lés Oraisona ,
il est qualifié de bienheureux patron , ce qui fait' voit- combien
nos ancêtres étciient de grands et dévois chasseurs.
Vous voulez, Monsieur, que j'entre eu discussion dtî choix
que ceux qui se mêlent de chasser ont fait de ce saint poÀr leur
protecteur «t tritélaire. Je sais cjb'il j a des pays oti Ton à choisi
saiut Germain , notre évêque. Il a élè chasseur ]|>lus certaine-
ment^ que saint Hubert; mais il ne s'est pas sanctifié dans ce
métier : aussi rie Tenvisage-Wn point ici dé ce câtë-Ià , et les
chasseurs de nos environs invoquent saint Hubiért V'éoîniuepre^
que partout ailTéurs. On pourroit dire que' iHini Germain
d'Auxerre à été regardé , particulièrement eu PrancèV comme
protecteur des chasseurs, s'il est vrai , comme le disent quelques
attienir^ (1 ), que la forêt de Laye, proche Paris , ait été mise sous
sa protection par lé roi Robert. Au moins cela est certain, quant •
à celle de Bierre,' dite depuis de Fontainebleau. Helgaud^
moine de l^leuri, qui a écrit la vie de ce roi , inârque qu'il y
bâtit im monaMère en l'honneur de saint Gertnain d'Auxerrc : '
Uonasterium sancti Germani Autisioàorénsis et ecclesiam S. Mi-
chaeîis in sylva càgnominata Bierria. Mais j'aime mièàx réserver
le privilège d*être réclamé sur le fait dé la cfaiissë à sa!iit Hu*
bert 6eul (2)i On dit qu'il avoit été long-temps dans le siècle 9 et
(1) Fie de saint Gertnain, pai* dom Viole, page 179. — ^^ L. B.
(a) Saint Thomas de Cantorbéry auroit bien pu étits pris pour patron par
les fauconniers, comme saint Hubert par les Teneurs, car sa conTersîon eut
lieu un jour qu^il était à la chasse au toI. Son faucon poursulTolt uti oiseau
de rifière qui se mit à Teau, SrinI Thomas, qui êtoit ardoat chas^ur, se
pfédpîta aussitôt daas la rÎTiero pqur le Aûrie envoler et le donoar au fimecia.
Mais il fut entraîné par le courant sous la roue d'un moulin, où îl eût ia-
fiûUiblement péri, si elle ne se fût arrêtée miraculeusement. V. Bau.lit.
Grégoire de Tours parle aussi d'un veneur, nommé BraccLion, dont le
nom, dit-il, reut dire ourson dans la langue des Francs (arn catuàu), qui
se sanctifia. Voir plus bas la note sur saint Eustaehe. — Cl. 6.
HM BULLBTIN DU BIBUOPHILB.
même qu*il a été mûrement marié avant son épiscopat» comme
saint Germain d' Auxerre i on assure , outre cela , par tradition,
qu'il a imité notre saint sur Tarticle de la cliasse. Je ne scrois
curieux que de vous satisfaire pleinement touchant l'origine de
cette dévotion dans nos quartiers, puisque l'exemple d'un en-
droit sulfiroit pour tirer une induction plus générale. Nous avons
eu autrefois un évâquedont la chasse fut la passion dominante :
c'est Héribert, qui fut frère naturd du roi Hugues Capet. Il fit
bâtir uniquement pour cela deux châteaux dans son diocèse, Tun
à l'entrée des forêts de la Puissaye, dans un lieu appelé Tonci,
et l'autre au milieu de la même contrée , dite aiqourd'bui de
Saint-Fergeau; mais' nous ignorons à quel saint cet évéque avoit
consacré sa dévotion. Je ne crois pas, an rest^ qu'il en eut beau-
coup. Ce ne sera pas de lui que nous apprendrons l'origine du
culte de saint Hubert par les chasseurs d'Auxerre. Les auteurs
de sa vie y qui lui étoient contemporains, n'ont pu s'empêcher
de la blâmer très fort , et ils ne marquent point qu'il ait fait
des miracles. C'est ce qu'on peut voir dans les Gestes de nos
évêqnes , publiés par le père Labbe^ jésuite (1) : ses successeurs
ne chassoient point en personue ; mais il y en a qui firent chas*
ser 9 et même sous les yeux des comtes d'Auxerre» quelque puis-
sansqn'ikfussentv, afin de maintenir leur ancien droit. La même
collection du père Labbe lunis apprend , dans la vie da véné<^
rable Huges de Mâcon » qui avoit été premier abbé de Pon-
tigni » et qui fut grand ami de saint Bernard, que ce prélat,
quoique tout occupé des choses spirituelles» voulut rentrer
en possession du droit de faire chasser dans les forêts dn comte
d'Auxerre, situées à l'orient d|été de la ville, et qu'afin que son
église fût sofiisamment investie de ce droit , il eut de son temps
des .chasseurs et des chiens, qu'il eut grand soin de faire chas*
ser fort souvent dans ces bois qui couvroient alors le chemin
de Pontigni» et de faire apporter le gibier en public par le mi*
lien de U ville ou son dn cor de chasse avec ostentation , grand
fracas «t force damenrs^ Avec tout cela je ne crois pas non plus
qu'il y eut alors, dans Auxerre; aucune confrérie de saint
Hubert en faveur des chasseurs : il faut la chercher dans les
(i) Bibliolli. M. S., tome I, pag. 447*
BULUniR DU mBLIO^BlLB. *"' ' * 905
pays où les chasses étoient encore pias célèbres, c'<3âi-à*dire
dans les provinces où il y «voit de plus considérables foréu. IL
est ▼raiqae nos bois étoient alors beaucoup plus étendus qu'ils
ne lesont aojonrd'hui^ mais ce n'étoit encore rien en comparai-
son de ces fameuses forêts » où nos rois de la première race se
sont plu à chasser» je veux dire celles d'Yveline et de Laye» au-
près de Paris, celles de Sentis, de Qniersi-sur-Oise , de Com-
piègnêy dîie alors deCdisae, de Bierre on Bièvre , qu^on a depnis
appelée de Fontainebleau ^ et celle d'Otte (1 ) , qui contmeaçsît
à deux lieues de Sens, an sortir du palais deMasIay, où les rois de
ces temps-là se retiroient quelquefois (3),' .sans parler de celles
qui étoient pbs éloignées, et où les rois de France se sont exercés
à la chasse, lorsqu'ils furent devenus empereurs ; par exemple,
la vaste forêt dies Ardennes, qui fut souvent honorée de la pré-
sence de l'empereur Louis-le-Débounaire. Aimoin nous apprend
que c'étoit surtout dans l'automne qne ce princey passoit le plaisir
delà châsse. 11 dit même qu'il s'étoii fait une règle de chasser
tous les antomues , tantôt dans celte forêt, tantôt dans celles de
Vôge, et autres du côté de l'Allemagne » More solemnl^ lib. 4,
c. 107. Ex more, c. 108. ^oyez encore les chapitres 109, 110,
11 1 , 1 1 S et 1 14, et le huitième chapitre du cinquième livre. Je
ne fais cette digression que pour en venir à Téclaircissement
que vous m'avez demandé sur l'origine de la dévotion des chas-,
seurs envers saint Hubert. On ne peut disconvenir que cette
dévotion ne soit ancienne. Il est certain que» dès le z* siècle ou
environ , on invoqnoit ce saint évêque pour réussir dans cet
(i) Otia, Vita, en latin.
(a] La Maslaj est le Maruolaeum que le P. MabilloD a mit, dans sa
Diplomaiiques au rang des anciens palais de nos rois, mais dont il n'a pu
trouver le npmTrancois, ni la situation. Il y a Malay-le-Roi et MÂlay-le-
Vicomte, tout proche l'un de l'autre, snr la ririère de Vanne, â une licoc
de Se^a- C'est 14 où Emmon, archcT^que de Sens, tint, en l'an ^7, un
concile auquel aasîsièrent gvand nombre d*éfèques, même du fond de U
Normandie, entre autres Biggoo, évéque de Liâenx ; le célébra saint Ec-
nobevt, évêque deBayeux, etc. tin acte de ce concile finit ainsi : Aelum
Afatuoiaeû, euri€ JDomàued, amno tertio rêgniDomhUnatln Clolhéwu lUgi$,
Mithard parle de la forê( d'Othe, et l'appelle Uiia,
806 BULI4ETIR DU EIBUOPHILB.
exercice (1) , et c'est parce qu'on étoit déjà daus céi uaa^ qu'on
a pu inventer une prétendiib lision qne le saint aurait èned'une
croix entre les bois d'un cprt, qne les peintres et les sculpteurs
représentent si communément, comme si cette apparition étoit
la cause dn choix. Pour moi » j'ai toujours cru qu'elle le pra«
snpposoit> et qu'elle en étoit l'^et, parce que^ dans Chaque
proibssion , c*est la coutume de repr^nter > auprèr du saint
patron f quelque chose qui fasse reconnitftre ce saint dans sa
qualité de patron , postériievirement au choix qu'on en a fait (2).
(i) Sace. IV» Bened. MahîU., 1. 1, pag. Soi.
I (i) Hardoin de Fontaines Guérin, qui écrivoil en 1894 son TréMor tU
y'ancrie (renerie), raconte cette Tision comme étant airÎTée a aaÔM^i Eus-
tache, lequel, suivant lui, s'appeloit Plaeidas avant sa conrersion. Voici le
passa^ de Fontûnes Ouérin :
On tr<m?e en U Sauté Escriptore
Qa'oa flhevajier molt renoaiinë,
/ De Rone, Plaeidas noauné,
&rt aléa en boys poar duieier
Oaa eerlii « a'en nt on adreder
Ven UoTt ^ Att §raoa k menreilltt
Et avoit entre te* oreille*
(S'ettoît tor son chlef droltement)
Un cnMÎfia-Diai, propreawnt
Àtnay cofluae en la croix fat ma»
Pour raeliater tout tes amu
En oeste ettat treitant parla '
A plaeidas qai {qu'il) s'en ala
Baptisier pour ceste aTentnrt
Et 4 Dlea sefnr mist sa cvrc
Tkni qu'en tica aainte digne plaee
En Tacare et est saint Enstaéke
Apelds et eanoiûnés, ete.
Baillei ne donne rien de la rie de saint Eustnebe , parce que, suivant
lui, ce qui nous en est resté n'est qa'un tbsu de fables. Il ne parle même
pas de son nom sécdliei' de Placidas.-
Poûr revenir à saint Hubert, voici comment Fauteur (ou pliftât le traduc.
teur d'iine ancienne' vie' latine) de sa vie, imprimée ih-8% gotbique, par
Guillaume Eustace, don ^ je possède nn exemplaire, mconte sa vision :
« Ûng jour fes^ de lâ nativité de nostre benoist Saulveur Jesucbrut,
« Hubert se partit de l'hostel et tandis qàe les boha iêaulx crestiens ses
« voisins s'en alerent eh Péglise pour ôuyr it ditili olBoe, il s*en ala à la
« châsse : si advint que lu j estant en la forait eC de*j& eonversant à cbas-
« ser, nng oerf tont blanc vint et se monstra au devaintf de Itty portant en-
« tre ses cornes le signe de la très sainte croix. Lequel comme se print
■UIXKTUI DU BIBUOPHILB. HCti
Sarias et Chopeauville^bislorieDS de Liège, ont méprisé^eno
histoire. J'ai voulu voir si Molaiins n'en diroit rien daufé'BOtfi
Traiiédes Images; maisi cec aotfittr, qae je croyoia parfailetoeiH
iiistmit de toutes les dévotions du Pays-Bas « où il faisoit sa'dcs
meure y ne parle |MMntda toatdeaaint Htabert. J'ai tou|otin»
considéré que ce saint n'isst devenv patron de» chasseurs qu'A
l'occasioii de la saison daos laquelle arfit!lyi»tn^ktion dé mm
corps chez les moines d'Andain, dans la forêt des' Ardennes. Elle
se fit dans le temps auquel l'empefour Louis^le^Débomiaire avdit
coutume d'être occupé à la chasse dans ces qùartiérs-lii» G^ fdt
.même ce prince qui permit «elle translation, après eniaVoir
(ait parler dans le concile d'Aix*la-ÇhapeUe. La cérémonie fit
naître le fameux pèlerinage.. Les chasseurs ijjni accompagnoient
l'empereur y prirent part comiQ^ les autres , et conunaniquèrem
ensuite leur dévotion à d'autres chasseurs du royaume, et selon
moi c'est ainsi qu'elle qpmmença.
n y avoit déjà eu une traTisla|ion du corps de be saint l''an 74S:
l'une fut faite le 30 septembre , l'autre le 3 novembre ; toiltëB
les deux , comme on voit f dans la saison de rautomne^'-en des
jours différens de celui dosa mort, qui eftt le 30 mai. La multi-
plication desfètesrdn saint an^pEDietita le concours. Jonas , évêqitfe
d'Orléans, écrivit l'histoive.de la célèbre translation : il y re«
marque que le corps (1) du saint avoit été trouvé entier et sans
corruption la 98* année depuis sa mort. Les pèlerins et les chas-
senrs » qui en avoient été témoins , divulguèrent cette merveille.
On y accourut principalement de tous les cantons de la forêt,
ouïes loups malades causoient souvent du dégât. L'historien des
miracles du sainte qui vivoit deux cents ans après {2), parle d'une
« à le regarder il ojt une* voix provedant de la croix qui luy dîst ainsi .
N Va-t'en k Lambert, oToaque de Trechi (d*Uu«cht), ai te oonvertis et de*
« Tiens catholique, et plus ne soye incrédule mab faal création et fiiy pe»
« nîtcnce de tes péchez ainsi comme il te conseillera, car par toi sera i'o-
« glise exaulcée. Aultrement tn trébucheras et demourras sans fin au par-
« fond d'enfer arec les dampnées » (sic). — Cl. G.
(i) S«e. IV, Bened., p. I.
(a) md, Erat enîm ab antique lotiua Arduenns priraoribusee debilo
Urmats conauetudinia per singulas fiées annuae Tenatioaîs primitias et
décimas cujusque generis feimrum beat 4luberto persolTere,jeo quod idem
58
8W' BilIABnil DU ÇIBUOPlIltl!.
p^raottuegi», dès ces cotonencemenâ» fat guérie par l'auonnche-
inwj^ de 80H étole, de la monare d^an loop enragé. M. Batllet
coiidat que de là Tint la dévoiion des chaBseuraei de ceux qui
QOorrisMtitdcaGhienB. Mais le mémis adoDyine^ qai ëcrlToit il
y a «ept ceiiU ans» noua déce«¥ve là «roie par laquelle cette dé-
votion fit le plus de pmgrèa dès qu'elle eut commencé : c'est
fu'il s'éleva une opiiMon que saint Hubert avait été Im-mdme
Ohassenr ataat^ue d'être étéque de Liège. La dévotion Toodée
éav ce priBeipe devint si grandcide la part des chasseurs , dàiis
tome réiendûe des ArdennéSr même avant le n* siëtle, qùë
c'étoiiune cputumè dniversdlemeut reçue chez tous les flnfti-
gn^rs de ce pays*là, d'qfTrir k saint Hubert les prémices db
leur diasse » et de )ui faire présent de la dixième ^ariie âé tdiit
le gibier généralement qu'ils prennent Chaque année.
. Dans les pays plus éloignés, oit Ttin n'a pu faire de éemMables
offrandes, les chasseurs se sont contentés de marquer comme
ils ôjBt'pu leur dévotion a te saint , en chotsissfeitit le jour dé sa
translation pour l'employer à la chasse. Cette manière de célé-
brei^ noe fâte en l'honneur de ce sarint parott autorisée par
Tnsege de plusieurs siècles sans auêtine opporition , parce qu'il
n'y a pas d'obligation d'aller à la mxssse ni à Foffice divin , quoi-
que nos chasseurs soient exacts à la messe oe jour*là , ce qui fait
qu'ils ont soin d'en faire célébrer phnieurs dès le grand matin.
Je pense donc que l'église ne peut trouver à iredire aut divertis-
seroens de ce jour, que lorsqu'ils concourent ave<i te jour du
dimanche ; et en eMet , il semble qu'en ce cas on devof t ou abré-
ger la chasse » du la remettre au 'lendemain. A Dieu ne plaise
que je sois du sei^timent qu'il faille Tabolir entièrement. La
chasse est un r^te de cet etercice qui a formé les anciens Francs
à la fatigue. Arrianus dit qu'ils en faisoient leur occupation or-
dinaire* Chez les Romains même » selon Pline , on dressoit, par
le moyen de la chasse , ceux qu'on vouloil former pour la con-
duite des armées : ils regardoienl cetjexercice comme nne image
de la guerre ; et nos anciens comtes ont appris par l'expérience
•
Sdnctus priaaquàm.mutato atreuljiri habftu propositi Mboli' ordinem per-
cepifsetf hojus «xercîtii fuerit studiotu». Unde «t de cœiero à quiboacam*
que vicînîs Nobilibus idem siudium in ejus nomine agitur. Puge 3oi.
w t
BOLLETIM DU UBLIOraiLE.
909
qteie ces coorses fréquentes et réitérées avoiei^ renda leurs
bourgeois plus dispos pour les cheyauchées qa'il#lenr faisoîent
faire de côté et d'antre quand bon leur sembloit (1).
Je n'ai traité. Monsieur , cette nsatière un peu an long que
parce que tous m'avez prié de tous instruire amplement sur
la méthode de notre chasse, ci snr Tofigûie de k 4é?otion en* ,
vers saint Hubert (2). Si , à l'égard du second chef, j'ai donné
dans la conjecture , toutes les circonstances du premier n'en
sont pas moins véritables : tous pouvez vous en informer à quan-
tité de personnes du pays et des environs^ qui sont répandues
dans Paris. Je suis» etc.
' IVAmerre, le i^ novembre 1734*
(1) Lih« de Venatùme, o. S4«*
(3) In Panegyrieo, Tabular.'UVb. Anliss. adann. 1194 etseq.
VOYAGE
DANS imB BltiLlOTHÊOUfi 0B PROVINCB.
•1.'
'' * ' ' « A^èê le plaint de posâéder den livres, il n*y en a
« gnère de plus doux que celui d*en parler. »
Ch. KoDiia.
Les belles bibliothèques des grandes villes ne manquent
jamais de visiteurs : celles de Paris qui ont. quelque réputatiou
sont assez heureusement placées pour.rec€;voir les investigations
d*hommes tels. que Tingénieux et spirituel Charles Nodier, le
savant Brunet, le curieux Guilberi et le bibliophile Paul La-
croix, tandis que les modestes collections de la province restent
inconnues à toutes les illustrations bibliographiques et littérai*
' res qui pourroient néanmoins y trouver parfois des renseigne-
miens précieux et quelques curiosités enfouies pour lesquelles
les honneurs du grand jour ne seroient qu'une justice rendue.
Cependant» 6'est surtout dans la province, si oubliée, si dé-
criée des dédaigneux habitans de la capitale, qu'existent les
plus vastes bibliothèques et qu'elles sont le plus nécessaires.
En effet, à Paris, la multiplicité des grands dépôts publics,
la facilité que l'on éprouve de consulter à toute heure les meil*
leurs ouvrages, et quelquefois même leurs auteurs, en personne,
permettent au travailleur de se passer d'une bibliothèque qui lui
occuperoit beaucoup trop de place et qui exigeroit de grandes
dépenses. A Paris encore, celui qui veut orner son esprit , ani-
mer son imagination et remplir son être de cette nourriture
intellectuelle qui double la vie, et qui ajoute comme un sixième
sens à l'homme, trouve une multitude de Musées publics où l'on
a rassemblé tout ce que l'art et la science peuvent offrir de
, curieux ; s'il veut se donner la peine de rechercher les hommes
de mérite qu'an talent ou une qualité spéciale distingue, il les
DULUfTIN DU.mUUOrHILK* 811
»
irouye parloul, il échange ses idées avec eox^'ii ut seul éclairé
de cette vive lamière de l'esprit qui se commiuiiqiie parap*-'
proche, et qui s'étend sur tous ceux qui portent avec éiii lefeu
sacré» n'attendant qu'une éiinoelie extérieure pour Fenfiam-
mer.
Eu province, an contraire, l'iioinnie/ voué par goût aux bccu*
pations de ia vie intelligente» est trop souvent isolé; ce n'est
qu'à de rares intervalles, et dans des eifconstances trop heu-^
reuses» selon Ini, pour qu'elles soient ramenées souvent, qu'il
trouve l'occasion de grouper autour de lui des compagnons qui
sympathisent avec ses penchans et ses idées* Ne se trouvant
quelquefois ni compris» ni souffert paries vivans, il est hieti
forcé de s'en tenir à la société des morts » qui> du moios, ne Ini
faussent pas compagnie. Il a le double avantage de les trouver
quand il veut et de s'en débarrasser au moindre ennui» agré-
ment qu'il est impossible de réunir dans une société en chair et
en os. Pline l'a dit : Si déraisonnable que soit un livre» il con-
tient toujours une bonne page on une pensée utile: plus taon-
vent il en renferme plusieurs. Quand nn homme est déraison-
nable, lui, il l'est à satiété» et il devient difficile d'en tirer une
idée saine ou un bon propos ; le choc de sa conversation ne
produit pas l'étincelle comme la pierre frappée parl'aeier ; c'est
au contraire une argile stérile qui ne rend ni son ni. lumière;
mais qui se perd en poussière infertile ou en fange salissante.
Ne vous est-il jamais arrive d'être pris à l'abordage par un de
ces brise-raisons, qui» toujours à côté du droit sens, se perdent
en divagations sur (ousles sujets, et font prenve d'une outre-
cuidance qui n'est comparable qu'à leur ignorance ? Ce sont
des hommes nés pour le malheur des autres» et surtout d^ ceux
qui ont quelque entraînement vers l'intelligence et le savoir.
Ces êtres malencontreux» perdus parmi la population éclairée
de Paris, ou peu écoutés dans une société d'élite» ne paroiêsent
d'ordinaire que trop en évidence en province» où ils sont de
force à faire détester on déserter une localité; ils servent 'par-
faitement à expliquer pourquoi les premiers ermitages s'élevè-
rent dans les siècles d'ignorance et de barbarie : eux seuls fe-
roient chérir la solitude, les livres et le silence du cabinet.
lÀ, du moins» quand un auteur vous fatigue» vons le quittes e%
919
BULUTiN DU iiBuoraat.
t^ons prenei son Toiuii de la même taBlaUe; quand nue nème
malièce ^afa ennuie, vous saotez dans nne autre division de
votre, bibliothèque , et vous y retrouvez tout an cerole de
voyageurs disposés à vous conter leurs aventures; tout un
Parnasse de poètes toujours prêts à livrer les rêves dorés de
leur înagination, tout un groupe d'orateurs, la bouche pleine
d'éloquens discours» ou un oonoile de théologiens qni porte la
lumière, dans les questions les plus obscures et, les plus ardues
de la religion. Vos rayons plient aous la compacte substance de
tout ce qui a été le miev écrit ou le plus fortement pensé,
dans tous les pays, dans tous les siècles» depuis rinvention des
lettres jusqu'à nos jours.
Cerle^ rien, dans le îsionde réel, n'est entratnaiit, varié et
piquonty comme les conversations de ces illustres défunts : c'est
véritablement ici que voua
É Passez du grare au doux, du plaisant au aérère, »
et tou^ cela à votre faptaisie; tout cela sans être tenu à des con-
cessioi^ de société,- à des convenances du monde, à des égards
de position, comme dans les réunions des vivans» Ma loi inv^it
les morts ! quand ils ont de Fesprit.
' Le prix d'^ue bibliothèque est donc d'un double avantage en
province, où la rareté des gens de mérite se fait de plus en plus
sentir depuis que Paris absorbe la fleur de toutes les spécialités,
et éorAme» pour ainsi dire, à son profit, les populations des dé-
partemens. Cest pour contre-balancer» autant qu'il a été en
' nous, cet inconvénient de la vie provinciale, que nous avons
depuis long-temps réuni une bibliothèqne assez vaste pour noua
représenter des mérites de tous les genres, et assez variée pour
satisfaire notre amour du changement. Nous ne passons pas un
jour sans Csire plusieurs promenades dans trois vastes salles qui
contiennent nos livres imprimés et manuscrits» et non sans en
palpfOTiet en CeniUeter nn grand noinbre. Les nus noué occupent
par leur âge, leur forme, leur origine, leurs illustrations et leurs
possesseurs» les autres par leur contenu» purement et simple-
ment^ U y a toujours pour nous un nouveau plaisir à goûter»
dans ces promenades» au milieu, de toute cette foule choisie et
f assemblée pénUilemeat par noua : notre imagination ic^soscitc
BIIUBTUI OiO Bi9M0PII|I.B. 813
les auuorsy reb&iit Im WR|«ai rapproche les disunoes, et noes
voyageons, parconrons le^ igea pi. le mondeavee nnefaciliiéqae
la vapeor n'a paç eucpre^a puissance de nous donner.
Ces d^lioesy calmes, ei pures» dont nous jouiasons fsetîdiiiii-
nement» nous n'avons pas la prétentiop de les faire partager
à ceux qff'pn monde plus positif entraîne et oceupe, tonlefois^
nous allona relater une de nos coorsea vagabondes à travers
les rayons de notre biUiotbèqae, pour montrer avec quels gens
on peut passer sa vie, et sur quels objets il est possible de met*
tre ses affections iqi*bas> sans préjudice à tons les sentimens de
famille et d'amitié que nous mettons, bien entendu, en première
ligne; mais après oes joaissatiees de cœur, la .première» selon
nous» est la lecture» et nous dirions volontiers avcfc le gentil
Froissardf notre vieux concitoyen :
« Car lire ott an douls metders ;
« Quiconque le ivît par plnsano^ ,
« Ne 9çai aajourd'bai ordenanoe
« Oh j'aie niettla entenla et eoer ! »
I
La coniesse de Vemie. •:* L'abbé de MaHgBj. -— Les chaooineMes.
1 673*74 . Avant que les principaui^ écrivains du règne de
Louis XlV fassent venus dominer ce grand siècle» il existoit une
pléiade de poètes de cour» bommes d'esprit» si l'on veut; mais
dépourvus de ce feu divin qui donne le génie et mène à la posté-
rité. Parmi ces illustres en vogue» qui étoient les rois de l'im-
promptu et les dieux des bouts-rim^, on doit signaler Vabùé de
A/arigny, fib d'un gentilhomme du Nivernoie, et non point Phé-
ritier d'un simple marchand de fer» comme le prétend» dans son
Parnasse François, l'enthousiaste Titon DotiHet» qui inventa
une fable à ce 'Sujet. L*abbé dont il est ici question fit un
voyage en S^ède» s'attacha au cardinal de Reta, prit part aux
intrigues de la Fronde, et fut uu des principaux autenrsdes nom-
614 Duii^nm du mmuopbux.
breuses matatimades, pabUées au^lieu du xvii<^ siède* Nous
.posiédons cm assez eorieax Tolome et loi, iaUtolé : CEuvres en
vers et en prose de M. de Marigny, Pam, 1674. ifi*l2 de 162
pages. On y a ajoaté. Le Pain bénit de M, tahbé de Sdarign^^
MocLXXiu» in-12 de 18 pages» avec la Réponse au Pain bénit^
idem/ 1 1 pages. Notre exemplaire Tient de la bibliotbéqne de
JUendon^ possédée par la comtesse- de Yerm , n ée de Laynes,
morte àParis, en 1736 (1). Il fat décoré, snr les plats de ses
armoiries^ après la mort de son mari, car la cordelière des Tun-
ves entoure. le dooble blason des armes. Les poésies d^on abbé
de conri un pen leste, durent nécessairement entrer dans le
boudoic d'une comtesse que l'on samoftima pendant sa vie la
Dame de f^olupie\ et qui lit elle-même son épitapbe de la ma«
iiière suivante.
Ci-glty dans une paix profonde ,
Celte Dame de FUupté
Qui, pour plua grande aùreté.
Fit fton paradÎA en oe monde.
L'abbé de Marigny accompagna dans les Pays-Bas le prince
(le Condé» qu'il amusoit par ses récits. Ce fut alors, sans doute,
qu'il postula la place de directeur et d^aumônier des trois. cha-
pitres nobles des clianoiuesses deMons» Maubeuge et Nivelles. On
pense qu'il échoua dans cette entreprise à cause du retentisse*
• pent de quelques coups de bâton qu'il reçut à Bruxelles, à Toc*
casion d'une de ses satires; nous avons une meilleure opinion
du bon sens et des mœurs des dames chanoinesMs de Hainaut,
.et nous pensons que l'abpé fut évincé de ses prétentioift à cause
de la manière par trop mondaine dont il présenta sa requête.
Les chanoinesses dep Pays-Bas n'étoient pas habituées au lais-
ser-aller des petits abbés musqués de France, et elles durent
être effrayées de la façon d'écrire de H. de Marigny, qui laia-
soit beaucoup ^ supposer sur sa façon d'agir.
• ■
(i) Cette jolie bibliothèque, où les pièces de théâtre et les romans for*
moîent les deux plus belles collections avant que Ton connût celle de
Pont de Yejle et de madame de Pompadour, a été cataloguée par le hîblio-
•graphe Go^ri^/ Martin. Paris, lySy, in-8«. Les curieux recherchent cii%
cotiB aujnurd^in Rs IWrcs sortis de cette bibliothèque.
BQUiErni im bibuophiijs.
615
En effets la première pièce do volume que nous possédons
esl ane demande en vers et en prose, adressée aux demoiselles
de Witse^ dianotneaaes de Hons et de Maubeoge, poar les en-
gager à solliciter des saffrâges en faveur de sa candidatnre anx
fonctions de directeor et d'ammânier des chapitireSé 11 prétend
que personne plos que fad n'est propre aux fonctions qa'il sol-
licite :
J« ne suis point de ces porteurs«de mitres.
Dont l'importune austérité
Pourroit troubler la gaieté
Qu'on. Tôit régner dans toc chapitres;
Je sais l'ordre de tos maisons.
Qu'on y fait peu de cas des respr^^ des epistres.
Des matines» des oraisons.
Et que.TOS fondateurs, par une loy bien sage,
Qu'appujoient cent bonnes raisons.
N'obligèrent qu'à des chansons
Les beaux chanoines de ▼oslrc âge.
Passe encore jusque-là : il est permis aux poètes d^'oser quel-
que chose, mais bientôt l'abbé de Marigny ajoute en prose :
« Vous ne devez pi^ craindre qu'ayant la direction de vos cous-
« ciences, j'y jette des scrupules qui les embarrassent. Je ne
« vous demanderai qu'une dévotion aisée, et vous aurez en moy
« un directeur facile et commode. »
Puis il ajoute en parlant des jennçs chanoiaesses :
Je ne prétendra^ point que leurs yeux se contiennent
Lorsqu'ils Terront entrer des jeunes curieux ;
Au contraire, en ce cas, je consena que leurs yeux
Se détournent pour Toir ceux qui vont et qui tiennent...
Et Je sais bien que tos bréTiaires
Sont rostre pis-aller...
Et je seray content, pourveu
Que je sçache oomment dedans leurs oratoires
Elles font, méditant sur ce qu'elles ont reu,
Leurs oraisons jaculatoires; '
Car il y ra de mon deroir
De m'en instruire, et de sçaToir
Ce que font les jeunes novices
Dana leur chambre au rcortir du chœur,
M6 wuufïm 9VU wsLM^PMfMI*
Afin de leur montreri comme un bon dtfccleur»
À bien faire leurs exercices.
• *
L'abbé arrivant à parler de oharité, en denasde on pea à la
beUe chanoinesse de Manbenge* madanoiseUed'/merre/y ponr
laquelle il endamin taorment a»rlel; paia il* revient anx de«
moisellea de Wilse^ eh lenr disant qu'cDea pnt de qnoi faire de
bien à beaacoup de monde :
. Pour fiiire plaisir aux bununtts,
Vous HTCK des yeux et des^ mains.
Des doux propos, des complaisances.
D'aimables souris, des désirs,
Quelque fois mesme des soupirs,
Des secrettes correspondance»*
Du cbag^n qui vient des absences,
Des petits soins, des bracelets,
Des baisers, des portraits et de la jalousie ;
Et s'il TOUS en prend fantaisie
Vous pouTes donner des ponlets'.
C'est un fort ^rand secours, dans une maladie ;' ,
Et l'hjrer, comme au renouTcau,
Polir rendre à qui languit une nouvelle rie.
Un poulet de ebapitre est un friand moreeau*
L*abbé poète termine sa longue requête en assurant que s'il
est aumônier des dames chanoioesses, il ne s'oubliera pas lui*
même, et que tant de trésors lui passant par les mains» il s'en
réservera un peu pour ses proprei besoins.* « J'ay, gr&ce à Dieu^
n dit-il^ un tempérament assez fort pour les {atignes de ces ém-
it plois, dont je m'aoqnitteray le mieux qu'il me sera possible,
• quatre mois dans l'uti et quatre mois dans l'antre des chapî-
« iresy offrant mesme de faire un noviciat dans l'un et dans
4 l'autre, afin que l'on juge si je suis digne des charges aux-
« quelles j'aspire, et dont la possession me rendra glorieux
« .c<^mme un coq de chapître...
... Car je tous fais ici aenneni,
^ TOUS agrées mon service,
De TOUS servir toutes fidèlement;
Et VOUS ayant senri, les Onea et les autres,
J*auray moins de plalsîri comme on peut bien penser,
Si j'employc mes mains pour me récompenser,
Que si TOUS employiez les vôtres.
BOURUI 011 HBIiOPULB. 817
Et c'est un homme revêtn d'un caractère rèfigieux, postulant
ane. charge ecclésiastiqoe, qui tient ce langage et débite ces
phrases lestes et ambignës dont les 6reiUes les phis tolérantes
ont dû êire blessées I
En Térilé, ai l'on oaYioit le liTre sans amer le titre et sans
inspecter son-fige, on croiroit plolAt lire les fades galanteries
que le dameret jD^mozuft'eradressoit à son Emilie^ qu'une lettre
d*an abbé à desehanoinesses. Nous né parlons pas du poëme du
Pain bénii^ ajouté à tefolnme; la décence y est encore moins
respectée que dans Fourrage principal; bous préférons de beau-
coup la relation qu'il envoie à un gentilhomme hors de France,
sous la date du 14 mai 1664, des fêtes données aux reines dans
le parc de VersailleSj par Louis XIV, qui y parut dans le cos-
tume et Parmnre de Roger. L'ouTrage contient encore une pièce
erotique des Amoiurs de Léandre et étBéro^ qui n'a rien qui sente
l'église» mais'qui peut fnasser inaperçue à cÀté du Pain bétiit.
L'abbé de Marigny'a encore publié, suivant ce qu'en a dit/
le docte Gui Patin, Îb fameux traité^ oàUestprouré, parPexem'^
pie de Mdise et autres^ ^ue tuer un tyran [tUulo vei ejcereUiô),
rfest pas un crime» Lyon, 1668, petit in«12. Ce livre, traduit
du traité anglais {Kiliing) no murder by Wïlliam Allen,
1657, in-4", et composé, dit-on, par le colonel Silas Titus,
comme apologue de l'assassinat juridique du roi Charles l"'^,
fut répandu en France^- en vue de Mazarin dont les frondeurs
récusoient. la tyrannie. On le réimprima (il est inutile de dire
en quelle vue) en l'année 1798, mais sous là date originale;
j'en possède un exemplaire sur papier Téliu, in-l6.
Il ne manqnoit à l'abbé de Marigny que le titre d'avoir fait
passer dans notre langue ce traité du régicide pour en faire un
des ecclésiastiques les plus excentriques qui aient existé :
. heureqsement que l'exception ne fait, pas la règle. Souvent l'a-
mateur de livres étant plâtàt-guidé par le piquant que par le
mérite des ouvrages sur lesquels il place ses eudières , on a vu
des curieux payer asset cher les petits livrets restés de l'abbé
de Marigny ; ils doivent oe succès, peut-être au défaut de vertu
et de convenances de leur auteur; avec plus dé réticence, les
œuvres de cet abbé musqué eussent été oubliées : chacun a sou
genre de gloire.
818
BULUmn MJ BiftUOPftIU.
II
La Jonmée de TAacmr. — 'La eomtene tarpin dM^risiié.
1776. Parmi les livres slgr ramoiir et les femmes, livres. si
nombreux, qu'ils formeroient.à eip( senb une bibliothèque ooii-
sidcrable, il s'en trouve une grande quantité aussi remarqua-
bles par la bizarrerie des litres, que par le piquant du sttj.et et
la rareté des exemplaires. Uu de mes bons et anciens, amis,
qui, k un grand fonds ^^esprit naturel, joint uuq ^udiiipn de
bon aloi, a réuni une collection bizarre de livres snr ce si^^L,
qui H occupé le monde de tons les temps t et qui ne paroil pas
devoir finir de l'occuper de silôt. .Je ne peuse pas avoir va
parmi les livres de sa collection celui intitulé : La Journée de
l' Amour j.WL les Heures de Cythire, A Guide (Paria), 1776,
in-8^, figures xvi et 165 pages ; ouvrage dont les exemplaires
n'ont pas été livrés au commerce^el qui sont excessivement
rares, s'il faut en croire la Biographie universelle, article GuU^
lard, t. xix, p« 118.
Voici l'origine de ce liv^e: La comtesse Tarpin de Crissé,
fille du célèbre maréchal de Lowendhal, qui joignoit aux char*
mes de la figure tontes les qualités .de l'esprit, avoit fondé clicz
elle une espèce de petite académie littéraire, sous le titre de
Société de la Table Ronde. JLÂ, régnoit la plus parfaite égalité;
Tesprit et la gaîlé se dounoient carrière et se trouvoient encou-
rages par la bienveillante approbation et la douce toléranae de
la jolie ptésidenle. Autour d'une table ronde (pour qu'il n'y eût
pas de place d'honneur), dont une écritoire ibrmoit le plat .du
milieu, s'asseyoient le gai et brillant Boufflers, le jeune et s(nri«
tuel Guillardf à peine figé de vingt^natre ans ; le petit abbé de
Foisenon, qui, comiue l'^bé de Marigny dont nous venons
de parler, n'avoit de l'église que l'habit, et son ami Favori,
qui l'associa dans presque toutes ses productions.
Les membres de celte heureuse association qui devroil servir
de modèle à beaucoup de graves et pédantesques académies de
Bulletin du bibuophilb.
819
province, écrivirent et publièrent en commun U Journée th
P Amour f dédiée anxjèrhmes, et ornée de quatre jolies gra-
vures et de huit cnk-de-lampe dus an crayon de Tarmay et aux
burins de C. Httcret, O. Michel e^ N. Bruneau, tous artistes
en vogue dans les boudoirs du siècle dernier.
Imprimé avec luie et à petit nombre, ce livre, que j'ai ce-
pendant en le hasard de rencontrer trois ou quatre fois, est fort
peu répandu. On doit dire Jiéàunàoins qu'il tire son principal
mérite de son origine toute spéciale et aristocratique. Du reste,
quoiqtié Spirituel, ce recueil se ressent peut-être tirQp de cette
fadeur et de , cette teinle.de bergerie don ^. presque tontes les
productions légères de la fin du dernier siècle sont empreintes.
Le même reproche peut s'appliquer aux gravures et vignettes ;
c'étoii d'aiUeors le goût de l'époque qui se reflétoit sur toutes
lescBuvres de littérature et d'art, sur les modes et les meubles,
les décorations et rarcfaitectnre. (7étoit le fruit d'une longue
paix*, et l'eiTet du régime {dus que.galant.4o Louis XV, qui avoit
plongé toij^t^ les populations 4ans jUfie meUesse {NisAppale et des
goù^, affadis et chanipètres, qui ne se dissipèr^ott qad tr^
brusquement a l'approipb^ de la Ittnpâle révotntionnaire*
A. DÎnaux.
{La suite m ph>chain numéro.)
" f
^^fnitgw.
N
RAPPORT
Au citoyen fXXIRË,. secrétaire général du Gonseit d'État^
%
SUR L4 BibLtOTfiÈQUE DU CONSEIL D'ÉTAT,
Paris, aS bnuoaîre an QC de la réfmblîque ihoMaîfte.
CSitoyen secrélaire général»
Là • biblioÛièttlie dont la direcdon voua est cdnàée étoit
di'abord deatioée an Directoire exécutif. Je Taia toôs tracer le
plaa brièTement qu'il me eera poaaible, son origine, ses progrès
et les travaux qo'etle a occasionviétf jusqu'à ce joni^.
Le 23 plaviôse an Vf, le citoyen Letoarnenx» alors ministre
. de ^intérieur, me nomma commissaire avec le citoyen LeUond,
de rinstitnt national, à reflet de choisir dans les dépôts litté-
raires du département de la Seine et de Versailles lea ouvrages
qui dévoient composer la bibliothèque du Directoire-
La maison Croy, me du Regard» fat indiquée, vers le mois
de fructidor, comme pouvant recevoir provisoirement autant
de volumes qu'il seroit convenable d'en placer dans la bibliothè-
que du Directoire. Le citoyen François de Neuchâteau me nomma
conservateur de ce dépôt provisoire. Mon estimable collègue,
Ld>lond, ayant à compléter la Bibliothèque des Quatre-Nations,
j'ai choisi seul, depuis l'an VII, les ouvrages qui pouvoieiit
convenir au Directoire. La bibliothèque étoit composée de plus
de 30,000 volumes au mois de nivôse an VIII. Le catalogue en a
été dressé lors des enlèvemens qui se sont faits, soit des dépôts
littéraires de Paris, soit de ceux de Franciade et de Versailles.
Ce catalogue est entre les mains des conservateurs pour assurer
leur responsabilité autant que la mienne.
BULLBTIN DU DIBUOPHILB. 821
Les consuls ayant arrêté, le 28 nivôse an VIII, qu'il seroit
pris des livres dans la Bibliothèque pour Tusage particulier de
chacun d'eux/ et que le reste formeroii une bibliothèque pour
le conseil d'état, la Ibimation déa bibliothèques particulières
des trois consuls» m'a oecupé depuis pluviôse jusqu'en flo*
réal. Les trois bibliothèques reunies s'élèvent à près de 5^000
volumes. Elles oui par conséquent formé des vides que j'ai dA
chercher à remplir. Mes efforts n'ont pas été infructueiuc. La
plus grande partie des ouvrages livrés aux consuls, sont rem-
placés. Plusieurs^ tels que VEncjfcIopédie en 23 vol. in-fol.,
V Hérodote p traduit par Larcher, V Histoire philotopkUiue de
Raynal, ia-é^ eic.^ 8^ trouvent dans des choix ^uisont encore
dans les dëpôiSi Miii à PaHd» Mît à VersaiHeSé
Ceë 4inérent«s» oûMptttidUS itttt rétardé là cotifeâliôn dt» «m-
talogoe deé cottages restai^t dâ^^s Itf bibliothèque. La niàtrice
en est cependant très avancée. Elle est composée de près de
lO^OÔO articles qui font supposer au moins 25,000 volumes dans
la bibliothèque.
Je commencerai à classer mes cartes dans les premiers jours
de la décade prochaine, et, sur la fin de la même décade, j'es-
père, citoyen secrétaire général, être en état de vous les of-
fHr à peu près dans Vbtàre où lëM ouvrages seront d^nitive-
ment placés. '
, Tel est le court aperçu Atai ^ins que j'ai dènifés et qiie je
donne i&tA te^ jours à là ftinttatiôn de là bibliothèque dû con-
seil d^tat^ Elte ttié fkit Vivre dans une agréable tolitude depuis
plus ds dettx'aiiiS'; elle ih'a même fait suspendre des travaux
littéraires coiùtfiencés depuis plusieurs aiinées; toiirià je l'ai re«
gardée comnvs un <mvrage M&t important pour o^cupar tous
mes momens ei me mériter les suffrages des hommes instruits,
si j'sTois le bonheur de la bien composer et de la mettre dans
un^ordre convenable.
Salut et respect^
Basbiir.
RAPPORT AU ROI
•VA i.af
CATÀtOtiUES Dte MAmiSCEliAS oes BfBLIOtHtQUES PUBLIQUES
f ..
' ' (Dépnld )oiig4eiii|M le monde littéiiiire et savant demandoii Texéca-
tioii d>ine mesure qui mtl lés hommes sladieox A même èe eonnottre
les richesses enfouies dans les hîblioth^ues publiqdes des déparie-
meas; |f ., le ministre de rinstroeUon pnûifue» heureux et Jaloux de
contritraer au progrès de la «ûence et des lumières^, vient de sati%
faire à sa demande en adremnt au roi le rapport suivant, inséréd^n^
te Moniteur du 3 mai, ainsi que Fordonnance qui raccompagne.^
(PuSaoût i^t.)
SlRB,
Les bil^liothèqnes publique de beanconp de villea des 4épiir-
teinens, formées ou augmentées à l'époque de la dispersion d'an-
cieps dépAtSy renferment un gr^nd nombre de Aianuserits» les
una èacore ignorés, les nutices i|flparfaite,me^t connss. Un dé*
cret du 20 février 1809t a régljé ce qui peut ooncserner ta pu-
blicatioiy de ces manuscrits; mais aucune niesuregénéralo n'a
été prise pour en constater Texist^ce^eten awirer lai^nsier-
vation. Sur beaucoup de points.de. la^FraMOi lesr nntorilés.lo^
cales se 9ontocciipées de faire rédiger .4eikiBftlAlQ0iies dos biblio^
thèqne^d^t la surveillance leur est confiée i mais la plupart
de ces catalogues, exacts quant aux livres, aoni/tioat-à-fait in-
suffisans quant aux manuscrits, et très peu ont été pnhiiés. Il
a paru, en entre, en France et ài'étranger, quelque travaux
particuliers ayant pour objet d'appeler l'attention sur nos codée-
tiens manuscrites. Ces premiers essais, soit par les indications
utiles qui s'y trouvent, soit par les inexactitudes qu'il n'éioit
guère possible d'y éviter, font d'autant mieux sentir de quel
IlinXBÏIII DU mUUOPIULE.
prix serait pour la scieBce tu corpa de*reii$flognemen9 dq même
ordre, mais complets et aathentiqaesi
A eet,égard> Sire, les iiispeciioAs récemment prescrites dans
les bibUoilièqtfes de plasiears viltes des d^arlemeiis^iil; amené-
di'iiiîles rësQUata : mais ce qui senl {fermettroît d'atidveritovt
à la fois à la connoisâance Cacile desmanoscrUs doQtty^tisleAee
est:coi]|^tatéç, eià la dé^oiiTerte de doGoiHetisi^réQieiiXyatioieii»
iiementcitës> et qai jusqu'ici n^ont pa.ètre> retroatés dans les
dépôts des villes où il est probable qu'iU existent encore, oe
seroil la rédactioo» sar au plaa uniforme, d'qn calalogoe gêné*
rai renfermaiit le détail sommaire. ,et* précis de tons- les \maiiii8*
crits des bibliothèques communales, avec des extraits de reeux
qui préspnteroienlle plus' d'intérêt. On a'aideroit utilement,
pour la promp|i9», exéoutiou de ce projet, de^quriques notices
déjà'pKéparées^ ie renaeigoemens qui seroient envoyés des^lianx
mêmes par un grand nombre d'hommes instruits et zéCés, eafiu
de quelques explorations spéciales, qui pourroîent être confia
à des élèves de l'école des chartes, comme on l'a déjà pratiqué
dans quelques uns de nos dépôts les plus considérables, sur la
demande et avec les subventions particulières des villes.
La publication d'un pareil travail^ éxécntéè* avec le concours
et l'appui des communes, qui conserveroient tous leurs droits
sur les Rianuserits que possèdent aclileHément leurs bibliotbè-
qnes, ajouteroit au prix de ces collectiotts, soit en assurant leur
dur^e et en leedaisant mieux connaîtrci soit en permettant quel-
quefois de les compléter par la réunion des parties dispersées
d'un même ouvrage ou d'un même recueil. On comprend de
quel secours seroiem, pour ce dernier résultat, les indications
d'un catalogue général.
La modique allocation portée au budget du ministère de l'ins-
truction publique pour ie service général des btbiiiôthèques, et,
an besoin, un prélèvement snr le fonds des souscriptions suffi-
ront poifr assurer la publication de ce catalogue, et permet-
tront de la terminer en peu d'années.
Tel est. Sire, l'objet de Tordonnance quç j'ai l'honneur de
soumettre à l'approbation de Yotre Majesté. Les dispositions
qu'elle contient ne s'appliqueront' qu'aux bibliothèques des dé-
partemeAs autres que le département de la Seine, délies de Paris
59
«
émfci phcéflB ètam «te eoudidoQs ^i imdmt une wiaiMiM»
mesure moins nécessaire pour elles» ,
Là pAlicalioil d'mr tratrail âinû conçu YOtis pÉféhta, Sife^
uw entreprin «tilsf ti tonte firançoiMy digm d'éire s^éçfade*
iimiia«lorisée{MMPVoas. Bile doit garantir, coaoMirery aaettrè
en» iMiiérê line IMfe dé HMUériaojt diepeMés sur tons les points
de Im nraifce, et cpri inférassent notre histoire politiqtie*ét lit^
léiWre. Elfes doit rendw la science pins taéSe ans ëfndits étf
tenus «Mions, qtà ont besoift d'explorer nos dépdls. Enfin,
Sire, en formant Ptndispettsablecomplénieiitdela CaÙédiotà dé$
dtmmmns inédits sur PMsioins de FNMte^ elle snsdtera de tioilv
^les recherebes, donnern naissavee i de nonyeHe» pttbHcir-'
tiima) et il est permis d'espérer qa^ette snrpasseini en ilnpcM^
tance^ coanne en étendcMS» les reoneiÎB da même g<enMr pebKéSc
dans des contrées ToMnes, et qni sont censniedi f»ar tMté l'Bn^
tope savanle.
•Tai rbotraelir d'être.
De Votre Majesté,
Le très hamble, très obéissant et fidèle senri-
teur,
l^mUdstre seerdiatre dEkU oh ddpanemeni
êntciicn ^vUk/ue^
ORIN>NNANGK TO BOf.
LOUIS-PHILIPPE, Roi pas FaÀNf m,
A tons présens et à Tenir, saint.
Va le décret dû 20 février 1809;
Vo notre ordonnance dn 22 février 1839, relative ans
tbèqnes publiques dn royanme ;
Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'Eijat an dépar»
tement de Tiastmction pnUkine,
Nous avons ordemié et ordonnons ce qni suit':
kit. 1*'. il sera dresié et publié on calalogne général et
BQULnlN DC BIBLIOPHILB.
4étaiUé ie ions les maniisciits en langues anciennes on mo-
bernes, actnellement existant dans les bibliothèqaes pnbliqoes
des départemens.
Art. 2. Chacun desdits manuscrits» de quelque dépôt anté-
rieur qu'il provienne, sera^ après les oommnnications néces-
saires» laiâsé ou immédiatement rétabli dans celle des biblio-
thèques publiques dont il fait maintenant partie^ sauf le cas o&
la translation dans un antre bibliothèque en seroit faite par voie
d'échange on autrement» après délibérations des autorités lo»
cales, Té{;ulièrement approuvées par notre ministre de Tins-
Imction publique.
Art. 3. Les frais de publication dudit catalogue seront an-
nuellement prélevés sur le fonds porté au budget du ministère
^ t'ins^ruciion publique poer le #ervice g^ftéral 4es bibliolbè-
qpfs» etj aii.bffiptoj wr Îm f&qà^ du m^ budget affooté imx
sp|isçripti09i«.
Jkf^. 4. Notre mii^iàtre secrétaire d'Etat am département de
rinstrupiiop pi|bU((pe^ chargé de roxécution de la préswte
tic au ehàteau de Sainl-Gloail, le S août } 841 .
LOUIS-PIflLIPPE;
Par le Roi :
Le ministre secrétaire d'Etal au département de
Vinstrnction ptddUfue^
VlLLSHAlIf. \
* . t
mitis B%$(%p^f^xi^ts.
(Suite des notos extraites dm catalogue raisonné de la collectioii
d'un amateur.)
» •
La Vie ei P Œuvre de feu Vahhé Bazin, évêque de Mizoura en
. Mizoarie^ 1794, sans indication de lieu, in-t8| 179 pag.
J'indiqae cet ouvrage, nultement recommatidable» pour aVoir
oceatfion de donner sar son antear quelque^ détails que je me sois
procarés, et si le Bulletin ne lui confère pas une petite immor*
talité,' il eourt risque <le rester dans le néant. Le nom de cet
écrivain, c'est de Yérdan, ancien écnyer des haras. (Il a échappé
' aux recherches de M. Quérard ; la France Utiéraire est muette à
son endroit.) Il végétoii en Auvergne u la fin du dernier siècle;
fils naturel, dit*on, d'un haut personnage, il touchoit une pension
de 800 fr. qui ne suffisoient guère à ses goûts peu édifians. Il a voit
épousé M°* Hérault, fille d'un riche roturier; mais les traitemens
bizarres de Verdan, les principes immoraux et irréligieux qu'il
se faisoit gloire de professer, amenèrent bientôt une séparation
de corps et de biens. Couvert de haillons, réduit à une nourri-
ture des plus grossières» Verdan a voit un estomac de fer et des
mâchoires d'airain ; il inséra un jour dans la feuille de Cler-
mont-Ferrand , dont il étoit rédacteur aux appointemens de
trois francs par semaine, le défi formel de manger à lui seul, en
huit jours, un bœuf entier. Personne n'osa ramasser le gant ;
sa réputation de polyphage étoit trop bien établie. Conteur
cynique, hâbleur impudent, Verdan étoit recherché dans des
sociétés peu difficiles; la révolution vint, il voulut émigrer ; il
se procura, au moyen de quelque escroquerie, un peu d'argent,
se mit en route à pied, tomba malade, et mourut, à ce qu'il
parott à l'hôpital, dans une ville du nord de la France. En 1783
on 1 784, il avoit fait imprimer, à Glermont-Ferrand, un petit
I
BULLETIN DU ' BlBUOPÉfLV. 827
poQme au dêsiôiu du médiocre ? les Quatre Jàes dérhemme;
il laissa d'assez uombreux matiuscrits ; une partie forme le to^
lame que nous indiquons, le resle est probablement perdu» et,
dans tous les cas, ne Tetra sans doute jamab ' le jour. Ce que
Ton a imprimé se^ compose, 1« d'un poëme ordurier et sans le
moindre esprit, intitulé F'aientàie yi\ est divisé en cinq chants
lieaucoup trop longs quoiqu'ils soient fort courts; Z*" d'une his-
toire de l'abbé Bazin, qui fut tour a tour dissipateur, soldat,
auteur; S<»d*un conte dans le genre de Gréconrt; 4^ de* deux
nouvelles en prose qui démontrent que le papier est fait pour
tout souffrir/
LaPhilopédie, 1812» iu-8.
L'auteur de ce livre singulier s'est proposé' le problème de
corriger le genre humain ; il prétend que les passions ne dé-
pendent que de la nature des alimens : la pesanteur d'esprit est
dans les haricots, les pommes de terre, les lentilles ; la légèreté •
et l'imagination sont dans les crèmes fouettées, les omelettes
soufflées, les ailes de caille et de perdreaux ; la gatlé est dans
la chair de l'allouette qui chante sans cesse et de P amour dé-
goise dès le point du jour^ selon l'expression de Ronsard; la
colère dans le dindon ; le penchant génésique dans les jeunes
coqs et les moineaux ; la vanité dans le paon ; la bêtise dans le
canard et dans Toic ; la tristesse, est inhérente à la chair du
lièvre, animal mélancolique qui fuit la société et vit en misan-
thrope, etc. Avec ces notions qu'il est facile d'étendre, rien ne
votis est plus facile que de constituer des enfans à votre gré ; il
ne s'agit que de régler convenablement votre table.
L'auteur de la Phiiopédie^ convaincu de la vérité de son sys-
tème, en fait une application hardie^ à d'épineuses questions
théologiqoes ; ils s'en sert pour donner une explication du
dogme du péehé originel. Avant qu'Adam eût porté sur le
fruit défendu une dent coupable, tous ses alimens ne recéloient
que des germes d'innocence et de vertu, mais dés qu'il eut
avalé la funeste pomme, son estomac se br6itilla, de pénibles ,
digestions réagirent sur son cerveau, et chacun do ses repas
sut manmmmmm ng B|BLI0i8IL|.
dépo^ «h|Q^ 8oa ^ang de pewci^iuc principe ; foWk poor^ioL
9«0 i|ei0eii4aa9 se tronvèiimt io&oiés d'une miMe étonne de
tic^ei de folie.
Ce qo'M j a de fâcheux^ c'est qop cet ouvrage bixarre est
4crit plaiemeni, tristeweiMtf il est sans oeprit ; U a IHwpardoiH
j^able tort d'être eonuyeny. L'aolev avoit sûrement mangé
trop d'oie et de ^nard. Tel qB*U e#t, je Tai placé à côté de la
Philosophie du chaud ef d» froid, par BeUegîngne, ITMf iii4*
GelnifCi prétend qne tons les crimes de la révolntion premm*
neot de la tempérauire ( si le sang a conlé à flots» la fiMle«ai
est an thermomètre. Cest ane idée tout comme mie antre» l'é-
criTain qai l'a mise aa jonr se Tanle dans sa préface de n'écrire
qne pour cinq bonunes en Enrope.
G-B.
DES VENTES PUBLIQUES DE LIVRES.
A l*ap(fn>die dèPbivèi'y les renttê des lim^s aux enchères
M ptépsiteni ; déjà la salle Sylvestre est retenue jusqu'à la
fin 4e jantier» et cependant le eataleigae d'aacane Tente impor*
tante A'est encore distribné f car, en ne peut guère donner le
Aotii tf im|i6rtimte à là dernière partie an catalogue Bontonrllni
dotai la tente commence le 15 octobre. Le premiei' yolilme de
la Tente de H. de Sacy paroitra sons peu, et la tente aiïrà lien
en fétrief on mars. Vers lé 20, parottra la deuxième partie de
ta tenté CtoToet , nous attendrons le catalogue pour en donner
un aperçu à nos lecteurs.
AujouM^tti les tentes de litres aux enchères «ont infini-
ment pins suities qu'autrefois ; -^ le moindre catalogue, tira
à 600 est épuisé en quelques jours, tandis qu'autrefois, SOtf
dtoiënt lilns que suffisans an besoin : à peine une tingtaine de
Bbi^ait^ snitoientrib les tentes, les amateurs ne s'en inêtoient
pas, à l'exception de quelques nns qui ne négligeOient pas cèlle^
dé prèkhrer ordre. Aujonri'hui les catalogues sont entoyés di«
#ectement aux amateurs, et il s'ensuit une concurrence qui donné
éne taleikr ftctite aux fitres,. mais qui ne donne plus, en pâs-
éant, qn'vne simple commission au libraire, et fait payer le liti'e
iirte éfaer ; car en mettant les désirs en présence, il en résulte
dès hittes j[)ltiS on inoi'ns fîtes , luttes qui soutenl peûtent
égarer sur la taleur réelle d'un outrage; sentent c'est' tttt litre
désiré par derfx j^rsonnes depuis fort long-temps, et que, mal
cherché dans le commerce , l'on se figure introutable : Ton
craint de manquer l'occasion de se procurer l'objet de ses
désirs on de ses études (1), on entoie nue commission sans prix
(I) Les lirres rarient Înfi]iiip0iil de prix, et povr ne citer qu'on
pie sur mille, nous citerons le n« £79 de le Tente N06I, deux petits toI.
de cliuuons, 6 pirtics, rel. en mar. r.y^le ton. I*' très rogné, se sont
Tendus aig fr.» STec les frais et la commission ^^o fr., tandis qu'à la TenUr
Méon, les mêmes volumes, le même exemplaire, a été, vendu ^ fr., encore
fôl-on obligé de t'acoolér k un autre numéro.
890 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
à un libraire qpi n'a aucane idée de la valenr des vieai livres^
et le boaqain de 3 fr. est adjagé à 50 ou 60 fr» — 11 n'y a point
de vente .qui n'eu fdui:uisse des exemples.
11 est ariivé au'fameux Chardin, qui a exploité si long^temps
les livres rares à Paris, une aventure de ce genre : Ton ven*
doit en même tepps aux dçnx salles de vente, en hau t.et en bas,
Chardin soivoit les deiux ventes, montant et desceud/anl^ selon
le^ articles mis,sar table, qu'il convoitoit: l'on met un volume
en bas qu'il désiroit beaucoup, mais en mémo temps commen-
çoit» en baat,. Penchera d'un autre qu'il ne désif*oitMs moins;
que faire?, il s*approche d'un libraire qui suivoit U vente» et lui
dit: « Poussée ce numéro, je nionte un moment. » 11 monte eu
effet; piais pendant qu'occupé à son acquisition d'en haut, sa
commission se faisoit en bas ; et enfin* à 740 fr., le libraire^
effrayé du prix, dit au coinmissaire-priséur d'attendre une mi-
nute, et monte dire à Chardin : « En vonlez»voiis encore? —
Et où en e8t*oo ?-^ A 740 fr. — A bon Dieu 1 à 740 fr., mais
je n'en voulois pas. pour 40 fr., où je croyois qu'il y iroit tout au
pkiç.» — L'autre; de redescendre aussitôt dire qu'il c'en youloit
plus, eCle .volume fut adjugé à*740 fr. Uauroit pu aller loin,, car
il y avoit commission à. tout prix.
Voilà sQuveu^t ce qui peut faire augmenter singulièrement le
prix d'un livre, deux commissioiisdonpéessansprixà quelqu'un
qui ne sait pas la valeur des objets. D'ua antre côté aussi,, l'on,
regrette.quelqnefojsjsien, long-temps un article écliappé faute
de quclr|pes centimes ; il eçt donc^mportaut que la commissioa
soit bien donnée, bien expliquée, pour en avoir un résultat sa-^
tbfaîsant. • , , . . •
*•.
< \f\,
BulUtin ^u WihUi^hilt,
i *
Et
CATAIiOGCB DB.UVBB8 HABB8 BT CmUSn, DB
UTTMIATCBBy D'snTOmB y BTG.| ^^
8E TBOOVBirr A LA fiIBBAHIlB DB
jr. TBCBENBR> PLACB
BU LOUyBB y
H» 12.
N*18. — Octohib184K
1455 Ai.BxAjfDBi ab Aleifindro, genialium dierum, libri VI
camnotîsTarioram. Lagd.'Batav.^ 1673, 2 vol. in-S,
rel. en vélin, non rog. ....... 40 — »
1^56 Almanach du ghambub. Paris, 1773, in-12, dos de
V. f.y avec un dictionnaire des termes de chasse et des
airs de musique pour la chasse. ..... 9 — »
1457 Alfoncb. Les Voyagea a'uentureux du câpitaipe Jan
▲Ifonce» Saine tongeois. Poitiers, par JeamU Mamef,
in-49 cuir de Russie» fil., tr. dé » . . 40 — »
Voyez sur ce IWro rare et curieux ies nouvelIcB recherches
de M. J.-Ch. Brunet, tome 1, page 3i.
1458 Ahti-hebkakiboimtb (l') , ouïe Secret laut désiré de
beaucoup, de Tadvis proposé au roy pour réparer tous
les désordres , impiétés , etc. qui sont en ee royaume,
par J. P. de B (Jonathas Petit de Bretigny). Paris,
• 1606, in*8, m. r., fil., tr. d. (Ane. rel., bel ex.) 18 — »
1459 Abetcvo (Pebtbo). Gapitolidelsignor Aretino; diLod.
Doice; di Franc. Sansovino, eJtdiaitri acutissimi in-
gegnr. (Firenze), 1510, pet. in-8, mar. r.à'corop.,
fil., tr. dr 86—»
Charmante l'eliure de ThouTeoin, Tune des premières imita-
tions des sncicanesreHares, si bien appropriéqfi aujourd'hui
-sur les Ticus lÎTres.
60
I
892 , iULLBTm Dt) BIBLIOPHILE.
1460 Art poétique françois pour Tintroduc^n des ieanes
studiens , et encor peu arancez ea la poésie Françoise
(par Thomas Sibilet). Paris, Amoid PAngeliè, 1548,
pet. in-8, mar. r., tr. d. (Djiru), charmante rel. à la
janséniste ^ 86 — »
1461 BAUNnNi çalceus antiquus et mysticus, et Jol. Ni*
groai de caliga veterum» Accesseruntex CU Salmasii
nous ad librum Tertuliiani de Pallio et Alb. Rubenii
Ubris de re yesUaria excerpta ejusdem argumenti. Om-
nia figuris aucla et illustrata obsenrationibus Joh.
Fr. Nilant. Lugd.^Batm., Th. Haak, 1711 , in.l2,
V. f., fil.y tr. d. (Derome.) 12 — »
1462 BtezANBotr. Histoire des princes illustres qui, parleur
piété et leurs belles iiction^, ont mérité le surnom de
Grand. — Paris, Michel David, 1699, in-12| mar. bl.,
fil., tr. d. (DesseuiL) . 10—»
Trh bel exemplaire d'un Hfre <le peu de Talear, et doDtla
jolie reliure ancienne fait dire : « Quel dommage que ce ne soit
paa aur un meilleur litre ! «
*
1468 IkzABDiftBB (de la). Histoire de la scission ou division
arrivée en Pologne, le xxyii juin 1697. {Hollande)
sar Pimprimi à Paris, Jombertf 1700, pet. in- 12, cuir
de Russie, non rog. 8— •
1464 .BovcHBH (Nicolas). La conjonction des lettres et
des armes des deux très illustres princes lorrains,
Charles cardinal de Lorraine et François ducde Guise,
trad. du latin en françois, par J. Tigeou, Angevin ;
plus un Sermon du cardinal de Guise, deux Harangues
du même. Tune au concile de Trente^ l'autre à Poissy,
et les Remontrances du duc de Guise à la reine, à sa
femme et à son fils aîné y etc. Èheims, 1579, in-4,
T. f., fil., tr. d., avec le porlrait du cardinal de
Lorraine. . . • .' 18-^»
Histoire abrégée dee ileax firéref' de Guise , éerile en forme
d*oi:«iaoa funèbre, |itr un des pertitaoi de leur Itietion.
BUUJniN DU BIBLIOFBILE.
1 4 <& BouMAlrr . Le Prinee de Coodé, roman hiaCoriqiie, nvec
des éclaircMseinens sur les règnes do Françds II , de
Charles IX et Henri UI. Paris, Didot Mi, 1793,
2 vol- in-12y pap. véL, v. f.; fil-, tr. d. ^ 14—»
. Fait partie de la collection des romans historiques. {Voyez
mademoiselle de Là Force,)
1466. Gaunst (ia) du roy de Franee» dans lequel il y a trois
perles précieuses d'inestimable valeur, etc. {par Ni-
colas du Crest.) Paris, liSl, in-8, mar« r.> fil.,
ir. dv anc* rel. [Bel, ex.) ...... 30—»
Litre assez tare et îrhs curieux sur l'état du elfergë, def ^
noblesse et du tiers-état sous Henri III. L'ouvrage esl diyisé en
trois livres. Les trois perles sont la parole de Dieu , la noblesse
et le tiers-état. Le premier livre contient le dénombrement des
cardinaux, archevêques, évéquéS, cbonoiofes, abbés, prléurt, ]ii4-
mats, curés, vicaires, moines, et après chacune de ces dignités
vient le dénombrement de leurs serviteurs, p m... el bas tards,
mathématiquement calculé. •— Le second donne Tétat de la no-
blesse de France en critiquant ceux qui veulent être nobles et
iie le sont pas, Tétat de la justice et des digniiés. — Dans le troi«
siéme, l'auteur examine très minutieusement les charges qui pè-
sent sur le peuple et qui viennent en partie de la trop grande
quantité de couvens, de la lùxùré et de la dépense auxquelles
se livrent les moines et autres prêtres ; l'auteur indiqua ensuite
l'usage que le roi pourroîl faire de cet argent si on supprinioit
les couvens.
Cet ouvrage, qui étoit d'un grand intérêt avant la révolution,
ollre encore aujourd'hui des renseignement curieux.
1467 dièsAUS coimsifTAnn. F^nctiis, in adibiU Aldl et
Andre4lb Socerij 1518 , in-S de 396 feuillets chilTrés,
et âO feuillets préliminaires ; la souscription est sur le
folio 264. Bel es- rel. en mar. r., à comp., tr. d.
(Charmante reliure, sur an beofL livre), . . 60 — »
1168 Cabhuna eihica ex divcrsis aucioribus collc^lt A.r\.
Renoiiard.Pam£M,<y/7«, P.Z)/rfoM79S,in-l2,gr.pap.
vél., mar. r., riche dent., tr. d. (Tkottvrnin.), 12 — •
{f'oyrz Audocni Epigrammata, n" f35i)(Ui Bitllelin.
834 wiimn du BiBtioraiLE.
1469 Catolu, TibulU et Propertii opéra. Birminghamiaf,
SaskervUU, 1772 , in«8, mer. r., fil., tr« d. (Jolie reL
anc). • * 18 — »
1470 Ceavantbs Saavedra (Miguel). El iagenioso hidalgo
Dom Quizote» nueva edicioQ. Madrid, Ibarta, 1780»
4 vol. în-4^ fig.» rel. en ▼., rel. orig. du pays. 120 — »
Très belle édît. enrichie de beaucoup de gravures espagnoles.
147 1 GHABmxouTE (Fr. de). Tragédie de feu Gaspar de Col-
ligni y amiral de France , contenant ce qui adTint à
Paris le 24 aoust 1572, par François de Chàntelouve,
de Bordeaux (Z^on) y 1575» in*8, 723 pages, mar.
▼ . , m . , VA .Cl. . . . « • . • 4^4 ^^ V
Fac^simiie de rédîtlon originale tire a très petit nombre.
1472 Ghabuer (Alain). Ses œuvres. Parisi Gattiot Duprè,
1529, pet. in-8, mar. bl., dent., tr. d. (Bozérian)f
chiffre orné » . . • 75 — »
Cef te édition est très rechercbée des amateurs ; elle est en lettres
rondes et faîte sur celle de iSsô, in-folio. Le titre, la table, le
préambule et la table des Inatiéres forment la pages. L'ouTrage
forme ensuite 36o pages cbiflrées. — A la fin , imprimé k Paris
par pierre Yidace pour Galliot Dupré.
1473 CoiHB DES CHASSES^ OU nouvcau Traité du droit des
chasses, suivant la jurisprudence de Louis XIY, etc.
Paris, Saugrain, 1720, 2 vol., in-12, mar. r., dent.,
,tr. d. (Ane, rel.) 10-^»
1474 Coixscnoiff de poètes françois, publiée par Urb. Cous-
telier, en 1723, contenant : Goquillart, 1 vol. -— Mar-
tial de Paris, 2 vol. -^ Guill. Crétin , 2 vol. — Les
Bergeries de Racan, 2 vol. — Villon, 1 vol. — La
Légende de Pé Faifeu, 1 vol. — La Farce de H. Pa-
thelin, 1 vol. En tout lO vol. in-12, v., fil. . 36—»
1475 CounfBS (Pbil. de), sieur d'Àrgentoù. Ses Mémoires,
nouvelle édition enrichie de notes par M. Godefroj,
augmentée par Lenglet Du Fresnoy. Londres et Pa~
rû, 1747, 4 vol. in«4yfig. 40—»
BOIXBTIN DU BIBUOPHILK. 835
1476 Cionn» fraucicee historiœ yeteris et sincem. Hanmim,
1618» in-foK, vél. cordé 50 — »
Gontinens i prima p€wt. «- lyonis Carnotensis episeopi chronîca
de gestis regum. — Gregorii' Tnronensis, Francorum epiio-
mata. — Gregorn, excerpta cbranicaper Fredegariam acholasti-
eam. — PauU Wamefridî, chroDicon de epiacopis Metensibua.
-^ Epîatol» FrancÎB regum et epiicoporum Tarior^m lemporis
Glodovan*
Seeuiuia pars. — Aimoinî Monacbi benedicliy Hiatons Franco-
mm, libri IV. — Adelrai « yel aecuodum alioa Ademari bene-
diclioi, annalea regum Francorum. — Eginbardi notarii regii, de
▼ita et gestta Caroli Magnî commentarius. — Ludond pii TÎtà
por anonymum. — Francorum regum sequentium, continuatîo.
— ffû aceeduni : Jllîobaelis Rilii Neapolitani, de regibus Fran-
corum, libri III. — Magnum chronicon in quo prime BelgicflB
res et famîlîae dillgenter explicantur. — Wippo, de TÎtaChun-
radi Satici împeratoris. — Germanicarum antiquitalnm tbesau-
rua. — Augustanùm cbronicon eccleaiasticum autbore Sigifi-
mundo. — Cbronicon epîscopalus Constantienstt a JacoboHanlio.
Cbronicon episcoporum Mindcnsîum, etc.
1477 dovsiN (lh pbbsidént). Histoire de l'empire d'occident.
Paris, 1683| 2 vol. pet. in-8| mar. r. . . 32 — »
Graiiail (comte de)» 80US le masqae de De Vaux.
Voyez Jeux de i'iaconnu.
§
1478 PcsMABAis (Rbonibb)* Poésies fraiiçoises, toscanes, cas-
tillanes et latines. Paris, 1707, 2 vol. in-S/mar. r.,
fil., tr. d 18—
Bonne ancienne reliare.
14 19 IlaiDiN(TB0M. Froonaix). A BiUiograpbical, antiqna-
rian and pilturesque toar in the Northern coaAties
of England and in Scotland. London, 1838, 2 vol. gr,
in*8, cart., avec beaucoup de jolies vignettes. 80^ »
Dernier ouTrage de Dibdin, et ^ue Ton peut placer k Q&tédo
ses autres publications, dont l'exécution ne laisse rien à désirer.
1480 — — — Réminiscences of litterary Lifé. Landan,
1836 , 2 vol. gr. in*8 ^ avec beaucoup de gravures et
de fac-siroiles, cari . • . 4& — »
888 . BDLLffriN DU OIUEiIOFfllLB.
I48i npûwATiQiiB. Nouveau traité de diploniatique » oà
' ' 1 on examine les fondcmens de cet art, etc. /par deusL
bénédictins de Sa int-Maur. Paris, 1782, 6 vol. in-4^
¥. m. (Bon ex,) . 180 — •
1482 Di«jC0UR8 sur l'histoire des Polognois» par lequel on
paul cogqpitreroriginei situation» etc.|deceroyaume»
jusques à présent que monseigneur Henry do France
aélé esleuroy« Pariss GuUL Nyverd{%. d., vcrs1573)|,
' pet. in*8y v, f.» fil., tr* d
1 481 Dt^loode et vng merueilleux parlement fijct pas Iding
de Trient) sur le cheming de Rome dung abbe Cur-
tisan et du Dyable allencontre le bon pape Adrian.
Lan M.D.XXII, mar. r. ...... . 80 — b
. Petit in-4* |;othii|^e de 4 reuillets, y compris la frontiapiee qui
est omé dVne TÎgQette gravée sur boU , i^eprésentant le dyable
. 9ces\é des deux autres interlocuteurs.
Pamphlet totalement inconnu jusqu'à nos jours et qui nous
pantt d*ai&taiit plus curieus qa*il prouve jusqu'à l'éridence qu'au
moment même de la réforme riolente opérée par la ibogue de
Luther, il se trouvoit dans Péglise restée orthodoxe et fidèle plua
d'un séiiéux esprit assez éclairé pour désirer dans l*admint8tra«
lion des alTaires de J'EgUse une réfûme sAge et inodér^e qui eût
peut-être tout sauvé.
L'auteur de ce pamphlet ne vouloit ni de la facilité molle de
LéoB X» ni de la rigueur un peu hrolale de l'apêtrt de U réforme»
pi e^eat dippui ce sentiment raisonnable qif'îl puise l'éloge indirect
et très spirituel qu'il fait du pape Adrien. Heureux les temps o4
la raison est écoutée ! mais ces temps sont rares, et alors, conune
de nos JOINTS peut-être, les passions avoient cent fois plus de.
ohanoes de succès que le boa sens et Tamour de la p^x. Qnoà
qu'il en soil, ce dyaiogue est un petit trésor pour qui le lira avec
l'attention dont il nous parait digne. Il a de plus le mérite de la
brièveté, et c'est un mérite qu'il faut bien signaler dans un siècle
où la phrase l'emporte de beanooup sur la pensés. — G. IX
1184 EsaAi pfailosophiqae sur Vame des bétes, où Ton traite
de son existence et de âa nature , et où l'on mêle par
occasion diverses réflexions sur la nature de la K-
bertéy etc., eic. Amsterdam, 1738, pet. in-8i mar. bl.,
fil.» ir, d, (DesseuiL). . ^ . . *. 12 — ».
118$ l'os (Dai«ibi. m), l^ Vie et le^ Av^nlum ^§ llc^llr
son Crusoé , tra4* reToe sur celjo do&n^e c^ ifèo.
P(trU, vetwe Pftn^kçii^f,, i yq\t:.fpr. j^-^Sf lûar. bl.,
l^f e deuUp fil'ii tr»» d*^ 49ublé d(Qjl^l|ia| relié par Si^
mier, .»...• 60 — •
« • • *
Bel ezemplûre avep 19 YÎgi^Mef , éprewfef Mtnt !• Uttre. <—
ProTcnant de la bibliolhéque Pilérécourt.
HSjS Fo«CB (C^. R. Gauiioht db i.a). Histoire secrète de
Boipf gagne dnibliée par de La Borde). Paris, Didot
l'aini, 1782, 3y.in-U»pap.6n>v.f.^^l.,tr.d. 18—»
Le troisième Tolume, contenant des notioei historiques et des
reinarques, est de l'éditeur. Partie de la collectioii des romans
jbybloriqttes.
I4g7 ..«.^.^Mi.,..,*^ Histoire de Margaerite de Valois^ reine de
Rayarre (publiée par de La Borde). Paris, Didot Paint,
1768, 6 ToLin-IS, pap« fin, Y., tr. d. . . 28—»
De la collection des romans historiques. Voyez n* i49S>
U88 FoDiLtoux (Jacques nu). La Vénerie^ — Paris, Abel
PAngeller,iB f 4 . La Faaeonnerie de JéanFranchières,
Paris, i 607. — La Fauconnerie de Guillaume Tardif.
-"7 Recueil de tous les oiseam de proye qui serrent
à la Toilerie et fauconnerie , par G. B. en 1 vol.
in-4» cuir de Russie , fil., tr. d. . . . 68— »
Collectbn ftirt rare aujourd'hui etrendae moins complète jus-
qu'à 85fr. .
1 189 Feaugbibiibs (Ïeaiv). La Fauconnerie en 2 parties. Pa-
ris, 1 665. — La Fauconnerie de Guillaume Tardif. —
La Fauconnerie d'Artelouche de A.lagona , et le re-
cueil àe tous les oiseaux de proye, etc. Paris, Abel
i^Angdier, 168 j, in-4, mar. bl., riche comp., fil.,
ir-d: (Chiffre orné). 35—»
1490 GuiAin>iBBB. Les joyeux ëpigranunes du sieur de la
Giraiidière. Paris, 1634, pet. in-8, v. f. • 18—»
Dans le même volume : le Prédicateur démasqué, aatire. — La
Musique, odé. — La Danse, ode. —L'Incertitude de PsTeair,
ode. — Bore.
f •
839 mvuÊnrm m; nBLioraiLir.
1491 ^ÂBtÊn (Biétasta). Il pastor fido, tragi-oomecfia pas-^
^rale eon lin elogio hiatoricp dell' autore. Parigi,
Cratmtnsy, t^50v m^^» t. f., fil., tr. d. (Bel ex:) 15^—»
1492* GintGxfBB (if^^/ns). Histoire générale des Htins, desr
Turcs, des Hogols et des autres tartares d'occident.
^ Paris, 1 75fl, & vol. în-4, v. m. • . ., . 95 — »
1493 CknsB (M'*^'' de). Les Amours du grand Alcandre,
; '^ avec diverses pièces intéressantes pour servir iThis-
* loîre de Henri IV (pabl. par de la Borde). Paris ,
•bidùt, 1786, 2 vol. in.(2, pap. fin, v. f., fil., tr. d.
10—
Cet ourrâge aTec ceux annoncés sous les numëros i{65, t/^9&,
1 487 , fait parric de la collection des romans bisloriilties.
Bmi delà collection compléta oni $ toI. ,?• f. , 4r« dw anifonme*
fi<^ • 70-»
1494 /HnTomB des états barbarosques qui exercent la pira-»
terie^ etc«^ trad* de Tangloîs. Paris, 1757» 2 vol.
in-12 f roar. r., fil., tr. d. (Atix armes). . . 25—»
1495. HoLBBUî : Collection de 80 portrait de la court de
,« Henry VIH, superbe esquisse gravée par Bftrlolozzi,
/ Gooper e^ autres, et imprimé avec une teinte imitant
. las originaux , avec une biographie de chaque per-
sonnage (en auglois). Lond., 1812, 2 vol» in^4, rel.
en mar. v«, ricbe et élégante reliure à compartimens
variés en couleurs >350 — »
£x. aTCcdoables iig. aur papier de Chine» aoîrea et encouleur.
1496 HoADAi. (JoAHims). Heroin» nobilissimœ Joannœ
d'Arc Lotkaringv» vulgo Aurelianensis PoeUœ histo-
ria, ejusdemMavortiœ virginis innocentla àcalumnia
vindicata. PotUi^Mussi, 1612, in-4, cuir de Russie»
fil., tr. d. Portrait 40—»
Del exemplaire d*un livre très rare.
1497. Imitation de Jjbsus-Csrist, traduite et paraphrasée en
vers françois par P. Corneille. Bouen, B* Ballard,
1656, in-4, avec gravures de Chauveau, mar. r., fil*,
\r» d. (Ane, rcL de Desseuil.) 25—»
B0LLmiv DU BfBUoraiLr. syf
^ m _ _
t498 JANUA (JoANioB BALBI de) incipit suititna que
▼ocalor GATROLiGON seu âBâmuncA bt lbxioor i.ati-
mm — - hie liber tgregius cathoUeon, annis, 1460, in
nrbe Magantina naciimis inclite Gertnanice, impreisiis
atqae ecnfeettis ett> 2 vol. în-fol., rel. en mar. t. (Ane.
Tel. parfaitement eanservie. Malgré qae le dernier feuillet
dutameisoitdottbti. .•***.. 950 — »
Edition précieuse attribuée k Guttembefg'. L*ub des premier»
Urres de rorigine de rimprimerie , et qui n'a point élé dans le
comincrce depuis longues années.
1499 liuma TSUTATia, ou Collection de deux cents dessins
d'après les tableaux originaux de Claude le Lorrain,
de la collection du duc dk: Devonshire, avec une
description de chaque peinture. Londres, 1819» 3 vol.,
in-fol. dos demar. bl. non rogné. . . 3ôO— »
Les deux premiers volumes» quoiqu'avee des titres et première»
pages sur papier vélin blanc, coalienncnt les anciennes épreuves,
et ce qu*on appelle (proof) avant la lettre.-^ Le troisième est du
tirage i8o4 (s^uf quelques planches], avec le titre de 1819.
1500 LmuE (ut) de la Deablerie (en vers, dialogues entre
Satan et Lucifer. Sans lieu ni date, vers 1507), pet.
in-fol. goth., à 2 col., avec une fig. singulière sur le
titre» mar. v., fil., tr. d. (Rare, Bel ex., quoiqu'avec
un petit raccommodage au coin du premier feuillet, 80—»
■
Louis XL Voyez. Rozier des Guerres.
1501 liOCANca. De belio civili libri X. Venetiis, apud Aldum,
1502, in*8, de 140 feuillets, signature A. à^ Su. mar.
bleu, fil., tr. d./'Dercmte.j 35r-n
Les Aides ont bien perdu, mais les exempUirea beaux, bien
conserves, et en ancienne leliuit:, sont encore fort rebherakés.
1502 LuciiEii BN BBL HuiiBim , OU Nouvellcs conversations
des Morts. Amsterdam, Ant. JUichiels, 1701, 2 vol.
în-l2, v.j., fil 10—»
Jolie édition de Hollande. Voici quelques uns des dialogues de
œt ouvrage assez curieux : Entretiens des princes d*Orange et
du duc d'Alve. — Charles-Quint et François I«^ — Gustave, roi
de Suède, et sa 6lle la reine Christine. — Louis XI et Gbarles-le-
Hardi. — Pindare et Horace, etc.
MO
BUI(LB7|{f DU UBIIOPHILB.
1503 llAaGiiB(CluviBBDB L^). Le PareioêlS Tri5p|ie 4|es da*
mes diiQaqettr est appelle ce pl^isiMÂt ^oi^ueau Liure,
prenez le eo gré aÎDjû que je W Uure pour rapepuoir
BiUut decorps ^ dames» (à la j^), : Cy finàt le Parement
Ç Triutpphedes dames dhonnewi: noauellement imprime a
Paris (1610), pour JehanPuit et Miùhel Lenoir, in-8,
goth- de 79 î'euilleisavQc A grav, sur bois. (Très rare),
rogoé de près. . . ; 40—»
Cet opuscule en prose et en vers est une defrcription de cha-
que partie de la toilette d*utte dame , auiYte d'un exemple (en
prose) de Tenu ou de - courage aoeompli par une dama fct byaiit
vapporlà ce tétecnent.
1 &04 Mahconville Jean de). La manière de bien policer la
République chresiienne , contenant Testât et office
des magistrats, etc. Paris, J.DaUier, 1563| in-I9»
mar.y fig., tr. d. [Ancienne rel,. Desseuil) , avec nu L
couronné sur le dos. 25 — »
1505 Mabtinez d'Espinab (Aloneo). Arte de ballesteria y
monteria escritta con metodo para escusar la fatiga
que occasiona la ignorancia. Madrid, imprentft Beat,
1644, in-4. Tel. fig. ....... 18—»
1 ^ éd. de ce livre assez rare, mais sans les deux portraits.
1506 Meisnbiii (Dan). Thésaurus philo-politicus » hoc est :
embletnata sive moraliapolitica, figuris œneis incisa
et ad instar albiamicorum exhibita versibus lalinis ac
rhythmis germanicis conscrîpta. Francforts 1624,
in-^ oblong, rel. en mac* viol, à comp. • 150 — »
Huit parties en i toI. contenant 4i6 belles vues des cités et
places de tout le monde , avec des emblèmes très curieux pour
chaque ville : épreuves de premier tirage, arant les auméros. On
y trouve les plans de toutes les YÎlles de France, avec des em-
blèmes politiques pour chacune. La planche 91 représente la
ville de Paris : sur le premier plan est une famille ëplbrée et les
mains jointes devant un guerrier en colère et tenant d'une main
une grosse pierre et de Tautrc sa lance brisée. Au fond est une
très jolie vue de Paris. En haut on lit : Pu paiùndo vîncuni^ impii
sœiiendo pereunt. Livre très rare et sur lcque\ nous reviendrons.
6DIXBT1N DU Bl^UOPBtLB. 811
t&07 liaj»(JfBAs !»)• Le Dcxlechedron de fortune, livre non
moins plaisant et récréatif, que subtil et ingénieux
entre tous les jeux et passe-temps de fortune, composé
par feu M« Jean de Ifenn, du règne du roy Charles-
Quint» et de nouveau mis en.moiNeur ordre par
F. G. L. (Fr. Gruget, Lyonnais). 'Pm-rj, Gilles Rùbi--
not, 1615, in«8, mar. bl. non rogné. (/)ttrM). 30 — ».
1508 .Michel (Guillaume). La Foreslde consciences conte-.
^ant la chasse dès princes spirituelle, avccque lante
nouvelle de salut, composez (en rymefrançoise), par
Guillaume Michel. Paris, Michel Lenoir, 1520, petit
in-8, goth. avecgrav. sur bois** mar. v.^ fil., tr. d.
{Ancienne reliure. Bel exempt.) 57 — »
1509 MouRET. C'est le roman de la Rose, moralise cler et
net translate de rime en prose par vosire humble
Blolinet. Imp. à Lyon, l'an 1603, par maistre GuilL
Balsarin, libraire et imprimeur, petit in -fol.,- goth.,
fig. sur bois, mar. r., fil,, tr. d. {Bel exempl.)^ et très
jpliment relié par Bauzonnef. .... 75-r»
1510 Mystbbe des Actes des Apôtres. Le premier volume
des catoliques, Œuvres et Actes des Apôtres. Paris,
1S41. — L'Apocalipse saint Jean Zébébée, où sont
coroprinses les visions et révélations quicelui saint
Jean eut en Tisle de Pathmos, etc., (par L. Choquet),
1541. — Spart., 1 vol. petit in-fo\. goth., mar. bleu
àcomp., tr. d. (Élég. reliure de Khœler). 285—»
1511 JHvaiiBfUE (le) de la Passion de nostre Sauveur Jesus-
" Qhristy avec les additions faicles par très éloquent et
fipès scientifique maître Mic|iel# lequel fut joue à An-
, giers moult triuipphantement et deraieremeqt à Pa-
ris. Paris, veufve Jehan Trepperel et Jehan Jeannot
(sans date), in*!, goth., mar. bl. à comp., fil., tr. d.
/(Chiffre orné,) 180—»
Bel exemplaire d'un livre très rare, bien complet, quoique la
pagÎMtion indique i64 p* ou lieu de 954 <iu*n a réellement, at.
8lâ BULLcnn du bibliopbilb.
tenflu aae.les nufséros de pagination flâutent de 90 m loo par une
faule dé l'imprimeur.
1512 IVucBRur. Proverbes communs ei belles sentences pour
familièrement parier latin et françois à tous propos.
Paris, JSl^fans (s. d.), în-lS, m. bl., fil., tr. d. 49^»
Dans le même volume : les proverbes notables et belles senten-
ces de pLusîeura bons aulhcurs, 1 a 1 p., etc. Parû^ Bonifong^ s, d,
1513 Pabisot (J.-Patroglb). La Foy dévoilée par la raison
dans la connoissance de Dieu et de ses mystères et de
la nature, U* édition. Paris, 1681, grand in-8, mar.
r. àcomp.yfil., tr. d. (Aux armes.). . . 28 — »
L*auteur ctoit conseiller et maître ordinaire à la chambre des
comptes, et de pîus atteint probablement 'd^un grain de folie.— -Il
avoit fait chois de trots personnages : ub théologien, un chimiste
et un médecin auxquels il donnoit un écu par heure à chacun pour
ent<^dre la lecture de son ouvrage et avoir ensuite leur avis. Ces
bonnes géosy parmi 'lesquelles ^e trouve Frelin, auteur du livre de
l'Egalité des ckus ^exes, firent tant qu*il prit une merveilleuse
, opinion de lui-même et d» sa composition. Il en envoya un eiem-
plaire au clergé quHl gronda bien fort ensuite dans un placet im-
primé pour n'y avoir pas fait attention. — L'ourrage est d'abord
dédié a Dieu, puis au roi : dans cette dernière dédicace il fait Té-
loge de la tolérance ; enfin il se décida à en envoyer un exemplaire
au pape* en le félicitant sur ce qu^étant un des premiers qui li-
raient son écrit, il seroit aussi un des premiers à connottre Ditu
et *€s mystères par la raison. Tant de belles intentions lurent mal
récomi>ensces : le livre fut supprimé et l'auteur obligé de se dé-
faire de sa charge. — Vendu i5 liv. st. à Londres, en 1791.
1514 Patbr (le) noster de M. Colbert, mis en Yjers burles-
ques. (A la Sphère), Cologne, P. Marteau, 1684, 10
pages. — Stances, sonnets et épitaphes sur la mort dé
M. de Colbert. Cologne, le même, 1684, 10 pages. —
Le Gatéchisnie des partisans, composé par M. Col-
bert, ministre de France. Cologne, le même, lOpag.,
1 vol. petit in-12, t. f., fil., tr. d. (Khaler). 18 — »
Ces trois opuscules sont très rares.
1515 Petroioi satyricon quœ supersunt, cum notis var.cur.
Pet. Burmauo. Amst., 1743, 2 vol. in-4, mar.r.,dor.
sur tranche 146<— »
£xemplaira en grand papier, supérieurement relié par Lewis. ■
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 813
1516 Plutarqub OEuTres complètesi tradactioa d'Amyot,
avec notes de Tabbé Broltier* Paris, CussaCf 1783.
22 vol. in-8, v. fil., tr. d., avec les joliea fig. de Le
Barbier • 7S— »
Autre 6z., PariSj CotelU, i8ao, a5 yol. in-8, rei. en ▼. 60— »
1617 Recueil de poètes gascons, contenant les œuvres de
Pierre Goudelin et dé Lesage (les Folies et 1* Embarras
de la foire de Beaucaire), avec un vocabulaire de la
langue toulousaine, jimst., 1700. 3 parties in-D,
V. f. . . 24—.
1518 Rekt (Florentin}. Considérations sur plusieurs et di-
verses histoires^ tant anciennes que moderneSy et
sur celle deGuicciardin, et trad. par Gab. Gbapuys,
Tourangeau. Paris, 1&85, petit in-8, mar. r. à comp.,
fil,, tr, d. (Jolie reliure ancienne,), . • . 15 — »
Uoe boane table à la fin permet de consulter sourent avec fratt
ces Tieilles compila lions.
1519 R0ZIEB.DB8 Gusnass, compilé par le roi Louis onzième
de ce nom (ou par son ordre). Paris, Lenoir, 1521^
in.4y goth., mar. bl. (Bel exemp,), , . . 40 — »
{faade, dans son addition k Vffùioirc de Louis Xi, oh. 3 , dît
que Pauteur du Razitr des Guerres, qui s*est caché sous Vana-
gramme en reproches icy sût est Etiienne Porelder^ k qui etTecli-
vement Lacroix du Maine aroii déjà donné l'ourragé; d'autres
(tel que le. P. Lelong, BibL hist, de Franoe\ trouvent dans cet
anagramme les noms de Pierre Chenisol.
1520 Obatio Dqminiga polyglotta, singularum Unguarum
characteribus expressa et delineationibus Alberti Du-
reri cincta, édita à Franz-Xavcr Sloeger, e lithogrù'
phic DrescVy, In-fol.» pap. vélin, dos de mar. v. 4 3 — •
Livre très bien exécuté et remarquable par les dessina, d'api es
Albert Durer, qui entourent toutes les pages.
1521 Ottlev. Galerie de StafTort. Collection des peintures
composant cette magnifique coUectioni gravée d'une
manière remarquable, et plancbes montéesi avec une
description par Oitley et Tomkins, 4 tom., 2 vol.
644 BULLETIN DU BlDUOPHlLE^
grand in-iy mar. r. à comp., ûL, tr. d*(liichereUiii*e de
Lewis,) (Exemp* interfoUé de papier glacé. ) . 285 — »
1-S22 SAGT^Œavres complètes^ contenant la trad. des let-
tres de Pline le jeuné| 3 vol. — Panégyriqae de Tra-
. jan, 1 vol. — Traité de l'amitié, 1 vol. — Traité de
la gloire»- 1 vol. Paris, 1721, 6 vol. in- 12, mar. bl.,
fil., tr.* d. (Aux armes de mademoiselle tf Orléans,
abbeàse de Chelles,). ^ . 40— •
4
1«$23 Sainjobe. Bibliothèque critique, ou Recueil de divers
ses pièces critiques, dont la plupart né sont point im-
primées ou ne se trouvent^ que très difficilement.
("Par Richard Simon j. Amsterdam^ 1708, 4 vol. in-8,
V. j. (Avec armoiries.) 18 — •
•
€^ lierre fat supprimé par arrêt du conseil. Il est derenu rare.
L'auteur Ta publié sous le nom de SaÎDJore. Rich: Simon fut
quelque temps oratorien ; i^ étoit très savant dans les langues
orientales. Il eut beaucoup d'adTersaires célèbres : Spanhéim ,
Leclerc, Jurieu, Levassor, Dii Pin, Boksuet, etc. Né à Dieppe, en
i638,âl y mourut en 171a.
1 534 Sai.note (R. db). La Vénerie Royale qui contient les
chasses du cerf, etc., avec le Dictionnaire dfes chas-
seurs. Paris, 1672, 2 part., 1 vol. petit in-12, m. r.
fil., tr. d. [Bauzonnet) • • •
1625 ShaWs, Bbidgbns. Furnitnre with candelabraandinte-
rior décoration. (Collection de 60 planches très bien
coloriées). Lond., Pickering, 1838, in-fol., dos mar.
àTang^laise 85— >^
Cet outrage est le pendant de celui que l'auteur a publié sous
le titre de AneierU Furniturcs. C'est la partie de l'anieublemcn t
moderne.
1526 SuiXT (Hasimiubn de Béthcive, duc de). Ses Mémoi-
res, mis en ordre, avec des remarques (par l'abbé
TEcluse des Loges). Londres (Paris), 1715 et 1747,
3 vol. in-4, v. m 54-.»
1527 TaArré des-ciiaises, de la vénerie et fauconnerie, où
est exactement enseignée la méthode de eonnoistrc
BUixirrm Dt inBtiopHiLe.
Si5
les bons chiens, etc. Paris, Ch, de Sercy, 1681. —
Instructions pour élever, nourrir^ dresser les petits
oiseaux de volière, 1674. — Traité sur ]a connoissance
des maladies et de la cure des maladies des chiens
1 vol. in- 12, dos de v. f. Rare, . . . 9 — »
1628 TbÈ8 (le) excellent enterrement du très hauU et très
illustre prince Claude de Lorraine, doc de Guise et
d'Aumale, pair de France, etc. Paris, Gilles Corrozet,
1550, in-8, cuir de Russie. Y^e/ ex.J. . . 25 — »
Avec les (lirerses armoiries graves sur bois.
15S9 Trésob ie chartes, contenant les* tableaux de tous les
pays du monde, enrichi de belles descriptions, revu
et augmenté (par de la Haye). Hollande, Mathias
Becker{Yers 1620), in-S oblong, vçl. .. . 24— »
Collection de cartes de TuniTers, avec une description de cba-
qae Heu, dont plusieurs parties sont fort inlérassantes par le lan-
gage naïf di| narrateur.
1630 Tbbbob (iib) des trésors de FVànce, voilé à la couronne
par les incogneuës faussetez et suppositions commi-
ses par les principaux officiers de finance^ descoù»
vert et présenté au roy Lpuys XIII, etc. Paris, 1615,
in-8, mar. r., tr. d. (Derame) 18 — »
1531 ViB et faits notables de Henri de Valois ^ tou t au long san^
rien requérir, ou sont contenues les trahisons, perfi-
dies, etc. Didier^JUillot, 1589, petit in-8 de 141 pag.,
8 gravures ftur bois, dont deux, représentant le duc et
le cardinal de Guise, sont un peu repliées, étalnt tirées
plus grandes que la justiflci^on. -^ Dans le mime vol,
le faux visage descouvertdu fin renard de la France.
Mar. r. {Ane» reL)* 32-*»
1532 Vtms^if (Mahg de), de la Colomlnère. Le vrai Théâ-
tre d'honneur et de chevalerie, ou le Miroir histori-
que de la noblesse. Paris, 1648, 2 vol. in-foL 55 — ■
Avee piaaobes dont une représente le oombat'du chien de
Montargis contre un gentilhomme. Unhean poiiraitde Fauteur,
par ChauTeau, d'après Nanteuil. ..
846 BULLETIN INJ BIBUOPHIU,
PUBLICATIONS NÔUVEliLES*
1533 DsspBBiEiift (Bonaventubb). Les Contes ou les Nouvel*
les récréaljons et joyeux devis, avec un choix des
anciennes noiesde Bernard de LaMonnoye et Saint-
Hyacinthe, revueâ et augmentées par P.-L. Jacob, bi->
bliophiie, et une notice littéraire par M. Charles No*
dier de TAcadéoiie.. Paris, T^chener, 1841, in-8« pap.
de Hollande, v. f., fil., tr. d. . •' . ^ . . 12 — »
Tiré seulement k 5o exeniplaîivt pour les aniateurs.
1534 FoMS (Al. de i«a). Une Cité picarde au moyen*âge, ou
Noyon et le Noyonnais aux xiv* et xv* siècles, par
Al. de la Fons, baron de Mëlicocq. In-8. 6 — »
Dire ce que fut une antique cité de la vieille Picardie aux xit*
cl &▼• siècles; faire connoltre ses mœurs^ ses usages» ses lois et
ses franchises municipales; décrire les cérémonies religieuses
.qui, 4 des époques dè^ long- temps fixées, venoient chaque année
ravÎTer l'amour de la cilé, tel a «té le hut que l'autear s'est pro-
posé d'atteindre en composant cel ouvrage.
Un inventaire des omemens et reliques de Téglise dé Nojon,
du XV* siècle , ainsi que des docuroens/encore inédits sur la Con*
frirk des Joies» initient le lecteur aux moeurs, aux cérémonies de
l'époque, lui fournissent des détails pleins d'intérêt sur la véné-
rable basilique et la magnifique chapelle de N.-D. de Bon-Se-
cours , sublime page de Ifhistoire de Part au xvi« siècle.
Des dissertations pi*écèdent presque tous les chapitres, des no-
tes nombreuses placées au bas des pages et des doeomëns la plu-
part inédits terminent l'ouvrage.
1S|S5 Voisin. Examen critique des histoires de Van. Arte-
velde. Gandf 1841» in-8, br 8 — «
153B Séjour de Charles VIII et Loys XII à Lyon, sur le
Rosne> publié par H. Gonon, jouxte la copie deè
faicts» gestes et victoires des roys Charles VIII et
Loys XII Lyon, 1841 •
Opuacale. publié seulement « iik> exemplaires, dont dix fur pa-
pier de couleur et un sur papier vélin. •
BULLETIN
DU BIBLIOPHILE,
PUBLIE PAR TECHENER,
lOOS LA DWBCTIOn
MM. Gh« Nooisr et Pacun Paris,
▲▼BC LS CATALOOUK RAISONUi DIS
UTRIS Dl L'ioiTBVR.
N"^ 19. Novembre.
QUATRIÈME SÉRIE.
PARIS,
TECflENER, ÉDITEUR, PLACE DE LA COLONNAnB DU LOUVRE,
11* If.
1841.
Notices contenues dans le dix^neuvième numéro du Bulletin
du mbliophile , 4* série.
Dissertations choisies de Tabbé LeBeuf. 84 d
Le Tigre. Notice par H. Ch. Nodier. 872
Voyage dans uoe biblioilièque de provinoe. 877
Variétés bibliographique^» - 881
Nouvelles littéraires. — Société des Bibliophiles de
Reims. 885
M^i*
dl^BIMERIB .HAULDB ET RBKOU,
na«Bamettl,Oettf.
DISSERTATIONS CHOISIES
DE L'ABBf. LE BÉrp.
I
Lettbb a h. Maux art, ancien bâtonnier des avocats» au
sujet de cor a, lieu ancien du diocese d^auxbrre (1).
J'^ttendoiSi Monsieur, que quelque journal eût annoncé l'ou-
vrage de M. Bourguignon Danville, iatilulé: Eclaircissehbns
GEOGRAPHIQUES sur V ancienne Gaute^ pour tous faire part de
quelques unes de mes réflexions, après la lecture de cet ouTragO)
afin que vous puissiez juger qui de Fauteur ou de moi se trompe
(i) Mercure d'anil 174^» P* 7ii- — Cette lettre et les deux suitanles
sont reUtives à la position des anciennes Tilles romaines : Cora, Gena-
bmn» YelUanoduniun. Ces troia lettres sont, à cet égard, un compléméklt
nécessaire au Recueil de dirers écrits de Le Beuf (1738)» aux Eclaiivisse-
mens sur Tancienne Gaule, de d'AnYille, à THistoire d'Auxerre, deLe Beuf,
et à la Notice des Gaules, de d*AnTiUe« On regrette de voir autant d'acrinio-
ùîe dan3 la polémique de deux sarans d'un ordre supérieur. Je dois dire,
cependant, que l'abbé \a Beuf me paroît avoir les premiers torts. Toute-
fob# #n Terra, dans cette correspondance, qu'il ne conteéte plus que foi-
blMietti la position deGenabum;à Orléans, se bornant -à faire de Gien un
secand Geaabum. De même, dans ses Hémoires d'Auxerae (tome 9, p. 3),
il faiiU'Auxem} un Yellaunodunum, sans contester que.Beaune cn.Gati-
• nobjOtt GbAteiiU'Landâfi in*ait été aussi appelé' VellaKinodanum. Il n'en
est pas de mémo /de Cora»<G8tt»«|kolémiqu« paroi t avoir .laissé des traces
pvdlQnd4s da méùniflljgence entre 'La Beuf .et d^AnTÎUe; ea peut k Toîr
dan4 1» nale de Ja .page ai de, 1? Htsftokre d*Auserre, et àtlssl dans la Kotice
^IcLVuioiennèGauk. J'ai kiemarqué , dans Ce dernier ouvrage, que d'An-
TÎlkw pfUfkfittd^ ^tUi^t^m, ovkJetedumt ne daigne aiéme pas: Aire
mention de* L'ingénieuse ^inion de Le Beu^ qui le place à Ghfttilièn, en-
tre lapide et l'Orge (auJQurd'bui département de 8eine«Mk<Mse, arrondia-
semant de .Corbeil). Voir {iecueil de div^ra j éetits, komé • a; p : : ^43 ei. lii).
CepcadiMB^ j'oftiaion d'un hommq tel que 'l'abbé Le Beuf ralfrHoit bien
l'hpnneur d.'une réfumiion. . 1 > ^) \.m'-
On remarquera que j'attribue ici à d'AnriUe Ifca ÉdaitêinàmigM sûr
tannerme GmiU, publiés en 1741, contr^J'qpînion de .Paaumqt, dnçy ses
61
I
^10 BULUmil DU UBUOPBILB.
snr oertains points^ qui reviennen t souvent dans son livre. ,
à d'autres le soin d'examiner son Traité préliminaire sur les me-
anres des chemins. Je crois qu'on ne manquera pas de relever
-ce qu'il soutient perpétuellement : savoir, que les diocèses de
France sont encore aiqourd'hui partagés comme étoient les
territoires des villes du temps des Ganlois, et avant que la domi-
nation Romaine eût succédé à la leur. Je me chargerai seulement
de marquer en temps et lieu, en quoi je persiste à soutenir ce
que j'ai avancé dans ma Dissertation de 1727, et de réfuter les
vaines objections qu'il oppose à ce que j'ai écrit en 1738 sur
Cora. Je ne donnerai point aux journaux ce que j'aurai encore
à dire sur Vellaunodunum et sur Gûnabum, parce que je me
suis proposé d'en faire quelques notes, dont j'accompagnerai
le premier chapitre de mes Mémoires sur l'histoire civile
d'Auxerre (1).
Mais pour ce qui est de Cora, comme je ne me serois jamais
attendu qu'un géographe exact, comme H. Dan ville fait profes-
Mémoîras sur la Gaule, 1765, in-i3, p. 3o, «le M. BruDct, dttOB sob BIa-
nuel, et de M. Leber, dans non oatalogue, qui nommenl l'abbé Belley
comme nuteur de cet ouvrage « ne laissant à d'Anrille que le TVaiié des
MtMurei itinéraireê qui précède les SdaùrcUtemens» Il me semble impossi-
ble, d'après les termes de d'AoTiUe dans son Traité des Mesuves , d*après
ceux du privilège de cet ouvrage, et surtout d'après les trois lettres que je
publie aujourd'hui, de contester au moins l'intention poaitire de d'AuTille
de s'attribuer cet ouTrage. Pasumot, dans l'ouTrage cité, attribue k l'abbé
Bellej les Sdmrdssemeus ; mais il n'entre dans aucun deuil à cet égard.
Il est à ma connaissance le premier qui ail contesté les Eaiaùreùtaneiu à
d*AnTille. En 1743| Le Beuf répondoit encore à d'Anville, dans son His-
toire d^Auzerre^ comme auteur des Eelaîreissemeiu, D'Anville s'est-il donc
rendu coupable d'un plagiat? L'abbé Belley, qui, d'après son éloge dans
les Blémoires de rAeadémi^ des Inscriptions , ne parolt avoir été ni le se-
crétaire ni le commensal de d'Anvillc , se seroil41 laissé ravir tranquille-
ment son ouvrage ? C'est ce qui parait bien difficile a croire» et auroit be-
soin d'explications que je serai heureux d'obtenir de quelqu'un des savane
lecteurs du BuUetm, En terminant cette note» je prierai les lecteurs de
ne pas m'attribuer la faute qui , dans une de met notes, à la Dissertation
sur saint Hubert , fait de Du TiUiot^ l'auteur de la MèrefoiU^ un Du
IWei. Quoique ce dernier nom y soit répété deux (bis, c'est bien l'impri-
meur qui est le coupable. — Cl. G.
(1^ Tome 9, page 9. — Cl. 6.
MJIXBTIII DO BlBUOnULB. Mf
tttoii de Félre, eût attaqoé la position que je lai ai donnée, et
Gela sur d'aussi foibles fondemens» je crois, Monsieur^ pouvoir
dès à présent vous coronianîqiier Ce que j'ai à Ini répondre. Il
ne m'est jamais arrivé de contredire aucune carte, ni aucun
ouvrage sorti de sa plume ; c'est lui qui m'attaque le premier,
et qui prétend se servir contre moi de mes propres armes. Eia*
minons s'il est bien fondé.
Je place Cora^ de la Notice des Gaules, vers l'embouchure de
la rivière de Cure dans l'Yonhe, parce qu'il faut que ce lieu soit
dans le diocèse d'Auxerre, sur la route d'Avallon à Auxerre, et
qu'il paroit conforme à la Notice de l'Empire ^u'il soit placé a
l'endroit où la rivière, qui de là s'écoule à Paris, commence à
être navigable. Or c'est ce qui convient à Grevan. Je soutiens
donc que ce qui s'appeloit d'abord Corœ Vicus^ a depuis été
nommé Corœ Venna^ d'où enfin, dans le temps que le langage
vulgaire a limé, pour ainsi dire, et abrégé le latin de quatre
syllabes, on en a fait trois, et on a dit (C/'ev^e/t) parmi le peuple,
au viii<> siècle, d'où, dans le ix« et x* les actuaires ou auteurs-
des actes publics, ont forgé le mot latin Crevennum.
M. Danville prétend, au contraire, que Ciora doit n'être pas
situé si avant dans le diocèse d'Auxerre que je le placoi mais
qu'il doit être plus prés d'Avallon. 11 ne veut pas qu'on ait pu
cesser d'appeler le lieu en question Corœ Viens y pour Coravenna,
et il rejette cette étymologie de Grevan, croyant que Cora étoit
situé à Arcy : il me fait dire qu'il n'y a eu de'pècherie a Grevan
que depuis l'an 988, et il ajoute que le nom de Crevan est en
lui-même celtique, et qu'il est commun à plusieurs autres lieux,
où le nom de Cora n'a pas pu influer. Il veut qu'on se soit servi
de latin Crevennum^ dès le temps de Gbarles Martel, parée
qu'on s'en servoit l'an 901 ; ce qui lui a Csit venir la pensée que
Cbra, on Corœ Vicus^ nommé chez d'anciens auteurs, tels
qu'Ammien Marcelin, les statuts de saint Annaire, évèque
d'Auxerre du vi* siècle, Jean de Bobio du vii* (1), Aimoin de
Saint'Germain des Prés du ix*, étoit situé proche Arcy, au dio-
cèse d'Auxerre ; c'est que la earte de Bourgogne, rédigée par
M. Delisle, met proche ce village un lieu qu'elle nomme Querre^
(i) Auteur de la rie de saint Colooiban, dont U étoit disciple. ^ Cl. G.
l'
Wi ctncniKT Dtr ^iBLioamu;
et sur la resierablaiice de ce no» avec 4^ra, i\ CQuMi que de
bdacg doit être situé en cet endroit. > - "
^ li ne dîsaimnlé pas cependant que sar ses infermaiions, ton*
cbant ce prétendu Çuerre, les gens du pays- loi' ont répondu
qn'ib ne cohnoîssoient pas de lito de ce ndip ; mais, malgré cda,
il persiste à dire que, quoiqu'il n'^existe pasaojoard'hoi, il' « dû
exister autrefois; que M. Delisle ne l'a pas imaginé, mais qu'il
.'^uraiSaus.douUe pris dans des Mémoires ou )iiir des cartes par«
ticuMrea. C*est sur quoi je .suis bien 'aise de pouvoir déclarer
ee que Repense; ' ./..:.•. ...
' M*. 'Pairville preud.pouV fdndemciit de aonoeiMimeiit, une di^s
fautes de la carte de M. Dëlislë. Quoique j^aie beaucoup d'e»>
time pour ce qui est sorti de la plume de oe célèbre géogvaphë»,
je nè«qU cependaàt point Assez prévenu pour croire qu'elle ne
renfertne auQunes fontes. EUeéh contient^ une vingtaine duM
lepev qu'elle renferme du diocèse d'Auxert^: Â commeneer du
cè^é Au nord| je ioisReJanne écrit pour HegèannesxmRBgermés; .
Ferrignf placé ^or la gauche du Àibteau' de Beaùche,' atr Uëti
qu'il est sur la droite. J'y vinaAugjr, à un quart de^ieUfe
d'Auxerrcy au lieuqn'ilenestàune bonne lieue. 'Je'voià Nangy,
non aeulepient mai placé àiin quart de lîeuè de- lairiVlèîns
di' Yonne', mais encore mal écrit Mofi^y; je iroqre un^iin^i^^,
hameau iuoonnu ; j^y remarque le i^uisseau' des Trais^Pienv»^
qu'on fait cquler i^ans des terreë, "qui- août di» Montagoeii^ où
constamment on, né le yo|t.pi>iu|;' ià petitoi^ille dei&tofiflrr
est défigurée sous le nom de >9<}«ii/^ric^^PfeodieXk>ulai|ghaHk|^'
Vineuses est émt > Prenwimm^poni Fanterfio^j Eso€dine9\^t
marqué pour JËfcd^^V^^y F/vi/Aryie^t p^acé ù droite d»f chemin
' qol vidnt'de"Vei1nenton'à Auxerre» anUçu qu'ildevroit^dtnlà
gfinche ; pour'Gharénteimy il éeiit tJkarahiôtÊOjf^ pour^Sadhlie*
Pallaid il met Saini>F/dais; il pbœ l'abbaye de )Remi,«ifclie
lieue ou envinyh de VermentoUy >elle n'en' bst-^éUguée que Kpn
quart délieue; au Keu d'écriire8aint«Moce^ jfai est le iiomd.'uu îfik
lageau dessus de Vermenton-sui^la-CWèvfïmbttout ooUrt Mau-
r^y^ faute de savoir que le nom latin esl Sandus Moderatus,
Ne soyons donc pas surpris qu'au milieu de tant de faulds^au
lieu de mettre Arcy-sur^Cure ou Arctf^sur-Queure^ comme quel-
f{ucs uns prononcent, le gravcnr ait simplement mis Arcy
BOBUniN Ml ntLIOPBKS. S5t
Qoerve, «mbliantla pMposîFtiDiiv et défigurant } le :imq de hi w
TÎère. On vint. Mon qéB M^ Delisle avoit sbo^^let yeux hi-^art»
dadioce8e:d*A6xerre donnée en 1660»* par Sâmsoti, dam:U^
qncUe eai écrit tchitau long Ancy^iuthCum^ ondis il en à adep4é-
pliîneoafaiileb, eiy eDa.ajoutédBnoufeUqa. Xài faiijoaqii'ici
ee qae j'a» >pa pôor corriger la planche de Sainson» cependàst
jd'ne mé nratnu? fias d*aVoir encore rénssi^ en fioot; elâl y a en*
core à oorrighri Sans reooarir donc !à deatcnéttôireb, oa « dea
caries particûlièreB ^Q^oii jie comiott'poinl,'Milà loni simple^
ment l'origine da lieu de Querre, sur laquelle M. Dantriile éta»
btîtaon sjstèmjri i < r * . > :i. . : '7 -li . ,^ uj
,uil croit l^appoyer enodrp fart sdlidement snr le narré d'Ai-
uMâo, «elon l^qoel iiiparottqn'Uaaard etOdilaidyinioinés de
Satnt*GerlÉaiii dea Prte, qoi'reVetfiient d'Espagne en'^SâSi areç
les TtKqnes 4ks nouveaux martyrs Georges ei Aucèk* passèrent
an;bourg>de <2ata, avàntqiié'de'Tenîr à Bà^eroe^Vd'bù ilxon•
ciàt^ae te Hetir de £bni étoik (dvB éloigné. d'Anaei^f que ue
Ufisa'Baaei^ne^.PiUsqa'il ne goûte pontée que j'ai,lais là«dessns
ddns nnenotè'de Éion recaeiU t. 1, p. 3.14» jéiaî passerai qne
Us' iielîqaec; entnérent'dans Cora, ai«iit qoed^àllei* àiBaienKit,
màis' jeioi nie ioii'tement la conséquence qo'il^eo tiret savoir
qne^ce Cdi'œ Vicus étoit plus éloigné^ d'Anxerre qi^ ne l'est Ba*
atrnecidem lient difiérens peovont être également. éloignés
d'ah troisièaae» et c^est ce qui se trouve danaGrewin et Baaerne
pàrrafiport à Anararre. Gesldeux lieux èoat situés à qoaftre lieues
dJ'Anxe&ml, etÂnt fort pea éloignés fun de l'entre* .Usfiard et
son confrère ne venoient pas da pays d'AvalIon^ main dn pays
de Bcanèey suivantle^récit d*Aûnein;.i1s paasèreift à* Crevaii,
appelé' alersj Conœ Vieus, par les savaiiSj Qt y firent une statiôn^
dans l'église, et oomaie c'était à Bazerneqne ka relijtieux leurs
éonfrères les attendoient, ils ne jugèrent pas à propos de con*
cher à ce Corœ Vicus^ qui est Crevan» mais ils passèrent la ri-^
vi^ et pértèreot lenns reliques jusqu'à Basane, qui n'en est
qu'à une dami«liiBae» 4'oà ib partirent le lendemain poar
Aaxerre.
M. Oanville ne désapprouve pas que je les aie fait passer par
Yrancy poar aller de Bazeme à Auxerre ; je ne l'ai dit cepen-
dant qœ par conjectare, parce que les rdigieax d' Auxerre pas-
8S4 BULUSTIN 0U BlSLiOPIULe.
flédoieiit Geiie terre, car Ajmoîn n'en dit rien; maison peut
croire également' qn'ils allèrent par le ph» court chemin, sans
repasser la rivière d'Yonne, ni àCreyan, ni à Vincelles: il est
bon seulement de remarquer que les deux religieux voyageurs
ne s^astreignoient pas à suivre toujours les grandes routes mili-
tailles. On vient de tire que leur historien, après les avoir fait pas*
ser du Vivarez dans le pays Beaunob, les' conduit au rivage de ^
la rivière, de Cure, d^uù ils arrivent au village de Bazerne en
Auxerrois; la suite fait encore mieux voir l'irrégularité de leur
marché.
Au sortir d'Âuxerre, dont Aimoin fait Téloge, en disant:
Jiuiisiodomm^ urbetn plurùnorum iropkœis sandorum insignem,
lés deux moines continuèrent avec leurs reliques une route
peu directe, pour se rendre à Aimant, proche Honlereau,
terre du monastère de Saint-Germain des Prés. Ils arrivèrent
dans le diocèse de Sens an petit village de Bnteaux, de la pa«
roisse de Germiny, dans le voisinage de Saint^Florentin; de là,
passant sur les terres d'un se^neur, nommé Bovon (nom près*
que reconnoissable dans celui de B€eux\ Ss'allèrent à Ville-
neuve l'Archevêque. La route de ces Tôyageurs fait voir qu'ils
ne s'étoient pas proposé de suivre lés voies fréquentées par les
troupes, et qne rien n'oblige de les attirer du pays Beaunois à
Availon, pour suivre, en allant à Auxerré, le diemin que saint
Golombata avoit tenu deux cent cinquante ans avant eux. Il faut
donc plutôt avouer qu'ib allaient de oonnoissance eu connois»
sance; c'est ce qui se voit, non seulement par leur double pais-
sCige dans lo'paysde Bêaune, à cause des terres que le marquis
de Gotie y possédott, mais encore par le détonr qu'ils prirent
au sortir d'Auxerre, puisque ce fût probablement la connois-
sance qu'ils avoient faite à Crevic ou Crevan^ qui les engagea
à passer sur la paroisse de Germiny, dans le lieu qui relevok
alors de ce même Crevic ou Crevan.
Mais qne nous apprend le chemin qoe saint Golomban prit
pour aller d' Autun à Auxerre ? Les expressions de Jonas» son
historien, témoignent qu'il alla d' Autun à Availon^ que d'A val-
lon, où il a voit couché, il arriva en un ynoxad Vicum qaem Qh
mm vocani^ et que le lendemain il partit pour Auxerre ; or, il
y a d' Avalloii à Crcvan six à sept lieues, ce qiii est une étendue
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 865
de diemia plus conrenable pour remplir la marche d'une jour-
née, que celle de quatre lieues qui se irouveni d'Avallon au
prétendu Querre, proche Arcy.
Les dépendances de la terre de Crevan, marquées dans Pacte
de la restitution qui en fut faite Fan 901 , à l'église d'Auxerrc,
dénotent suffisamment qu'il y avoit long-temps que c'étoit on
lien considérable. Or si CreTsn étoit un lien considérable au
ixe siècle, pourquoi n'auToit«il pas été connu au ti*. Pourquoi
ne l'anroit*il pas même été au vin* ? C'est ce que M*. Danville
sera obligé de nous apprendre, si, par Corte Vicus, dont il est
fait mention dans les Descriptions du diocèse d'Auxerre, fai-
tes par les évêques Aunaire et Tétrice, il ne faut pas entendre
le même lieu que dans les actes on appela depuis Corœ F'enmtm,
Mai? j'espcre qu'un peu d'attention sur la* méthode a^ec la-
quelle saint Aunaire procède daosaa Description» lui fera re*
connoitre que Corœ Ficus devoit élre à la place même où l'on
voit Crevan, ou à l'embouchure de la Cure dans l'Yonne. Que
M. Danville jette la vue sur la carte du diocèse d'Auxerre, il
▼erra que ce prélat indiqua chaque jour du mois aux princi-
paux lieux, allant de suite. D'abord Eppoigny aunordd'Auxerre,
et Venoosse à l'orient d'été, ces deux paroisses, comme chef-
lieu chacune de leur canton; puis, passant à ce qui étoit à l'orient
d'hiver, il nomme Goix et Maintry ou Nitry. Ce dernier vil-
lage étoit chef-lieu pour tout ce qui étoit du diocèse d'Au^^erre,
entre les limites du diocèse d'Autnn et de Langres, et la rivière
de Cure. Le jour suivant, qui étoit le quatrième du moisi est
destiné pour Cône Vicus cum clero et populo. Ix cinquième
jour, c'étoit Bazerne et Accolay. Le sixième, jour, Bierry^snr-
Yonne, pour tout ce qui étoit aux environs, tant sur l'Yonne
que sur là Ciure. Que peut-on leconnoitre sur la carte entre
Goix et Bazerne, sinon Irancy et Grevan 7 M. Danville ne dira
pas que 0}rœ Vicus est Irancy ; il faut donc qu'il avoue qoe
c'est GrevÀn; d'ailleurs, pourquoi cette addition cum clero et
populo à Corœ Vicus seulement, sinon parce que c'étoit un
lieu considérable par son clergé et par sou peuple, auquel,
pour cette raison il ne donne pas d'adjoint, d'autant plus que
les deux lietix plus prochains et presque contigus étoient mar-
qués [)dur le lendemain ?
866 DULUTIM DU BI8LI0nnLS«
 ces marques, on ne peut s'empèëlier éeTeoonnbilrel'é'
glù»e de Orevan, qai ponvôH dès lors éla>e.'dislÎDgiiéei comme
étant l'une des meilleures terres de la cathédrale^ d*Aaierrej
ainsi qu'elle l'èsl encore. i * ' > ' i
. Je vois outre cela une^ifficallé dans lesyi^lène de Mj Bam*
viller c'est ^ue, selon son 'sentiment, il fandroidii» qu'il y aYoit
sur la rivie^ de C«irfi,. deux villages également: appelés Con»
à qnatre lienes l'un ide l'antre» Tan à denx lientS'ap dèssos de
Vézelay; etPaiitreà deiu Jieuesiau dessous. Or, il estbiendif»
ficilé de èe persuader qu*il y ait .eu deux villages de mâioîe non
si jproche run de l'antce. Comme donc le Cora^ qÊi «est au dessus
dé Vézelay et dans le diocèse 4'Âutufi, s'appeloit simplement
AïFie,' ainsi qu'il s'appelle; encore aujourd'hui,' il faut :ceii venir
qile^œlni qui étoitdans le diocèse d'Auxerre devoi't avcpr.parmi
le peuple un nom un peu différent, c'est ce ^uifaîsoitqn'ob^*
soîi eu lalin, non pas Cora simplement, maïs Cor0f V^ut^ ce
qu> se rendoit en langage vnlgaire par Corvtc on Crevic^ et plus
communément Cre^an, A l'égard du simple nom ^e^ Care4>u
Géra, comme ilne pouvoii avoir été donné par ceux d'Anxenre,
capitale -du pays, que pour de bonnes irisons, il étoil' riàtsrc^
qn^l fât' attribuée an premier de tons les lienx qu'on trouvoit
situés sur la rivière de Cure en venant d'Auxerre^ et je ne vois
pas pourquoi i) aqrroit été donné à Arcy plutôt qu'à tout^autn
viibge situé sur la méiue rivière. Cône ff^icus^ étioibidone fà
est Greran, et joutsàoit de sou liom primitif parmi fear géograr
phes> mais le peuple ;préferai désole ix** siècle^ le nom de Crt-
vauy plus aisé à pnononeer que celui deCrevic, et ce oom étoii
loatdé sul* ce que la pêche, plus' abondante à rembbuohure d|s
la Qattf avoit rendu ce .lieu. plus fnéquenié, Qu>plntôf (comme
je me souviens de vous l'avoip* ouï dire) de ^ ce que les écluses
qu'on y construisit pour soutenir les eaux de. la Gure/s'appe-
J^ennaoa P^énnum dans le moy engage. CaroUvenna sàt laS^e,
proche Bougeval, qu'on a ap{)e|é (^r/Ssiwniie Jusqu'au dernier
siècle, est un exemple de l'emploi de ce terme, dans le sens
d'écluses , de gord et de pêcherie, car l'un est une suite de
l'autre.
M. Danville croit m'embarrasser sur l'étymologie que je
donne à Crevnny en disant qu'il y a en France plusieurs lieux de
ULLKTIN DU BIBLIOPHILE. 857
cénomv etqa'il'n'y a'pM d^apparence-qae V èt^rnoXà^ie Cor œ
i*ênnii\ paisse leur convenir; j'avoue aVec lat que cela ne se
peut) mais esUCe tiiie nécessité, q^e tous les mots qui éc pro-
noncent à pen^rès de même en' françoîs,' et q'ne l'âsage fait
écrire aussi de la même manière, aycilt la même étymolo^e ?
Parce que Beîlus Morts est toujours rendu aujourd'hui par
Beaumoni^ ne pourrai-je pas trouver des lieux dits Deaumont
en françois, qui aient une antre étymologie? Que doit-on dire,
par exemple, d'une plaine sans la moindre élévation i qui est ce-
pendant appelée Bcanmont? Il est impossible que Uétjmologie
commune de ^«//i/f Morts lui convienne. En ôtant' seulement
deux lettres, on aura l'étymologie, sans changer la prononcia-
tion. Ainsi en écrivant Baumoni, qui est dérivé de Baume ou
Balme, on se conformera à l'état des choses, parce que Balme
signifie un pays de rochersi et, qu'en effet, il y a des rochers, ou
de la rocaille dans certaines plaines connues sous le nom de
Seaumoni. Ce que je viens de rendre sensible par cet exemple^
doit se trouver également dans le nom de Crevan, et quand tous
les villages de ce nom, qui sont répandus dans le royaume, s'é-
criroient en françois d^une manière uniforme (ce que je ne puis
pas accorder) il ne s'ensuivroit pas que leur étymologie provînt
des mêmes racines.
Au reste, si j'ai trouvé des fautes dans la carte de Bourgogne,
publiée par M. Delisle, celle que M. Danville vient de donner
dans son livre n'en paroît pas non plus exemple dans ce qu'elle
contient du voisinage d'Auxerre. Il place Irancy aussi mal que
Ta placé M. Delisle, par rapport au chemin d'Auxerre à Châ-
lons-sur-Sa^ne. Le village ou hameau imaginaire de Survoye^
proche Auxerre, lui a fait transporter la route romaine d'Aval-
lon à Auxerre, dans ce lieu où elle n'est pas, et il s'est fort soi-
gneusement abstenu de la marquer à Tendroit où réellement
elle existe, et où elle est très visible, parce qu'elle tombe direc-
tement au ruisseau de Vallon^ dans la prairie de l'ancien Au*
iricy qu'il ne veut pas reconnoître.
Déplus, il paroît qu'il a ignoré que le chemin qui passe pro-
che Irancy» venant de Grevau à Auxerre^ n'est pas le même
que celui qui de Noyers vient à la même ville d'Auxerre* L'un
part de Châioiis, et l'autre de Dijon ;^ il est vrai qu'il y a quel-
858 BuLLenin du biduophilb.
qaes maisons appelées la JBivce à une lieoe d'Auxerre, ou passe
le chemin de Dijon ; c'est apparemment la le Survcye que sa
carte représente; mais entre Irancy et Auxerre, qai esl la
route de Châlons, il ne se trouve que Goix, faubourg de Saioi-
Bry, et Saint-Bry même. M. Danville peut s'informer des voi-
luriers» s'il n'est pas vrai que venant de Saint* Bry à Auxerre»
on ne passe dans aucun village. Je puis parler très affirmative*
ment de ces routes^ parce qu'elles me sont fort connues ; il se*
roit quelquefois bon que les géographes sortissent de leurs ca-
binets, et qu'ils fissent des desceii,les sur les lieux.
J'ai l'honneur d'être» etc.
A Paris, le iS^janvîer 1743*
BtLLRTm Du BIBLIOPHILK. 839
JLsTns DK M. Danvillb, GiOGnAViiB m roI| a M. de 1.4
RoQiiB, AU SUJET d'un UEU NOMné GHOllA (1).
Vous avet inséré. Monsieur, dans le Mercure da mois d'ayril
une lettre de M. l'abbé Le Beuf, sar le lien de Chora^ dont j'ai
parlé par occasion dans les Eclaircissemens géographique sur
^ancienne Gaule. Vous Toodrez bien que la réponse que je fais
à cette lettre paroisse aussi par la voie de votre journal.
Je croyois avoir pris tous les ménagemens possibles pour ne
point blesser la délicatesse de M . l'abbé Le Beuf; j'avois même ex-
posé, et dans la préface, et dans le corps démon ouvrage, les mo*
tifs qui m'ont obligé d'écrire contre sa Dissertation sur le Gêna-
bum; cependant ces motifs ne l'ont point touché, et il me regarde
comme un agresseur qui Vattaque le premier. On peut juger par
la lecture de l'ouvrage, si je prends avec lui le ton d'un homme
qui cherche à attaquer : on y trouvera, au contraire, beaucoup
d'égards pour un auteur qui, sur des suppositions, dérange avec
assurance une partie considérable de la géographie de l'ancienne
Gaule, transporte à sa volonté les limites d'anciennes cités ou
peuples, obscurcit les marches de César dans un des plus beaux
morceaux de ses Commentaires.
La position du Genabum est l'objet qui m'a déterminé à écrire.
Si je réclame en faveur du sentiment deJVIM. de Valois et Lan-
celot, qui avoient fixé le Genabum à Orléans, et si je fais voir en
termes modérés que cette position est incontestable, étant fon-
dée sur le témoignage des anciens écrivains latins et grecs qui
ont parlé de ce lieu, sur le texte et sur les marches de César,
sur les anciens itinéraires, et prouvée par les vestiges des voies
romaines qui subsistent encore de nos jours ; M. Le Beuf s'i-
magine que j'écris à dessein de l'attaquer, lui à qui il n'est ja^-
mais arrivé de contredire aucune carte f ni aucun autre de mes
ouvrages.
Je serai toujours fort obligé à M. Le Beuf, quand il voudra me
faire connoitre des fautes dont je me recounois très capable; il
(1) Mercure d*aoàt, 174^» page 1703.
860 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
me rendra un service esseniiel. Dans tous mes ouvrages je
cherche le vrai : ceux qui prennent la peine de les suivre peu-
vent s'apercevoir que je corrige moi*même volontiers les fautes
qui me sont échappées dans d^ ouvrages précédons.
Hais, dans les corrections qu'il plaira à M. Le Beuf de me
faire, je le prie de me traiter avec équité, et qu'il ne dise
pas , par exemple que « je soutiens perpétuellement que les
« diocèses de France sont encore aiijouréthui partagés, comme
« i'étoient les territoires des villes du temps dès Gaulois^
• et ayant que la domination romaine eût succédi' à la leur, a'Il
auroit pu' remarquer ce que j'en dis, Eclairciss. p. 234. « En
« général^ le gouvernement ecclésiastique en France a été réglé
« sur le gouvernement cîvil^ tel qu'il ctoit lors de l'établisse-
« ment du christianisme dans les provinces de la Gaule, en
« sorte que les anciens diocèses répondent aux territoires des
« anciens peuples. Et p. 171. » L'étendue des anciens diocèses
a répond presque toujours au territoire des anciennes cités. »
n auroit pu voir, p. 172, que je dis expressément « qu'il y a des
« Cas €t exception à cette proposition générale. »
1° ie ne parle que des anciens diocèses; M. Le Beuf me fait
parler des diocèses tels qu'ils sont aujourd'hui , t^ je dis qu'en
général^ presque toujours^ et cependant avec quelque exception^
les anciens diocèses répondent aux anciens terri toireà: M. Le
Beuf veut que je le soutienne perpétuellement; 3° je dis que les
anciens diocèses répondent aux territoires des cités, tels qu'ils
étoient partagés lors de rétablissement du christianisme dans
les Gaules (c'est-à-dire au u® et même au \W siècle pour les
provinces septentrionates), M. Le Beuf me fait parler des ter-
ritoires comme ils étoient du temps des Gaulois, et avant que
la domination romaine eût succédé à la le«ir.
Cette dernière imputation est d'autant plus injuste, qu'après
avoir rapporté, p. 234, lés Fines^ Fins, qui se trouvent sur les
confins de Chartres, d'Orléans, de Sens et d'Auxerre, je conclus
ainsi « ce qui démontre que les limites de ces diocèses sont les
« mêmes que Xeèfnes des cités de Chartres, d'Orléans, de Sens
a et d'Auxerre sous F empire romain, » J'aurois pu ajouter
dans cet endroit des Eclaircissemens un autre lieu de Fins^ si-
tué dans la paroisse de Talci^ diocèse de Blois, et fort près du
BUIiUniN DU BlSUOPUlbB. S6i
«Joclier de Concriez^ diocèse d*OrléanS| lequel Fins m'a été
doni)é par la carte maouscrite de Blois* D'où il résulte que le
diocèse de Chartres (dont celui de Blois a été distrait) et le dio-
cèse d'Orléans éioient séparés sous l'empire romain, quoique
du temps de César ces deux villes fussent comprises dans le ter*
riUkire des Carmu&s,
Je reviens à la lettre de M. Le Beuf . li laisse à d'autres. le
soin ^examiner mon Traité préUmitiaire sur les , mesures des
ehefnins : il réserve pour ^ueUfues notes ce qa'il doit donner
encore sur le VeUaunodunum, et sur le Genabunit il ne paroft
ocori{^ pour le préseili que du Chùra; ta position de ce lien,
quoique moins considérable en lui«même» intéresse le géogra-
piie< historien» J'avois dit modestement (ficlairciss.« p. 364)
qu'éll^ sekiffre {/uelque difficulté; il s'écrie : Je ne me sergis
jamais \ attendu qu^un géographe exact eût attaqué la positio^i
ifitûije lui ai donnée. Voyons donc* si j'ai violé l'exactitude
géographique : je rassemble sous un point de vue les preii*
vèS'dexl'opimon de IML Le Beuf, et les difficultés t^fy op*
pose; .«» * r w
' Anmien Marcellin parle do liéti Chora» l\ se trofive men^
tionné dans la Niotice des prèvinècs de l'empire^ Le^ staiutide
saint Aunairej évêque d'Auxerre ata vi*^ éiècle> font mention
de Chorœ Viens. Jàhas, auteur du vu% dansla vie de saint Co*
lomban, le dénomme Chorai Le moioe Aimoini vers la fin dû
ix^ nomme mussi le (xMirg ouinipillagie Consj Le Chàray sidvant
Ammien, ëtoitisur.la grande voie rèmaine, entre. Antun, et
Anxerre; Jouas le placeenire.Avalonict Auxerre; sainiAa*
naire ëlrAimoni*le<fixent»dan8:le diocèse d-Amerre.; Ainsi» *en
rassemblant toutes ces désignations, le ChSta\ékiÂh situé idf ns
le diocèse d^AuxèrtOi sur la voie mmaine^t ailx euvirooa de^la
riviète de €hoKa (la Cnre)ji(?est donc dans itot espace, qui est
d'ciywon trois lieues communes- de France^ qo^il faut chercher
le lieu£Â0iv/* '<i. /i > . > >.> >• - .
-. MiLé:Beuf ayant idécon vert dans l'histéirede Gui^ évéque
d'A^xerro^ qu^iliy est fait mention 4»péahiBùn$)sxLV la. terre de
Gvévnn (cela nïestpasjétDnaanten lin lieu $itné sur deux ri*
vières)i il'èaiafèiMstqoetGrévBn esti'anoien Chora^ parce que»
ditài^»iLy4mnBif«a une péç^eri^ q» 4onstf^sit mr la Care des
--•>
862 lOUmN DU BIBLIOPBILK.
écIaseSy nommées anciennement Fenna (n'y a-t«il nalle antre
part des péclienrs sans pêcherie on ëclose). Et pourquoi platôt
sur la Gnre que sur l'Yonne? De là le lien nommé Cor^e Ficus
fut depuis nommé Corœ Venna que dans les actes on appela
depuis Ck}rœ Verutum. (Il est prié de citer quelqu'un de ces
actes.) « Et dans le temps que le langage vulgaire a Umé^
a pour ainsi dire, le latin. .. on a dit Creven parmi le peuple au
Tin^ siècle; d'où, dans le ix* et \^ siècles... les Actuaires... ont
•Jbrgé le root latin Creyennum.m Ondisoiten latin, non pas
Cora simplement (cependant Jouas disoit au vu* siècle, advicum
ifuem Ckoram vocani^ eiÂimoin, à la fin du ul®, in vico quodam^
qui Cora nuncupatur), mais Corœ vicus^ ce qui se rendoit « en
langage Tulgaire par Cor vie ^Ji Crépie {où en est la préuTe?)
« nom primitir usité parmi les géographes. M. Le Beuf, Etai
des sciences en France depuis Charlenuigne justjuau roi Roberij
Recueil, tome II, p. 90, «a observé que peu de savans s'em»
« barrassoient de savoir quels étoient les différons peuples qui
« habitoient la terre. • Les géographes qui s'embarrassoient du
Coryic oadn Crévic, étoient apparemment du pays d'AuxerreP
(mais le peuple préféra « dès le ix* siècle le nom de Crevan,
« plus aisé à prononcer que celui de Creyic. • (Pourquoi le peu*
pie ne prononçoit*il pas de Corœ venna Grévanne, comme il a
prononcé Charle-vanne de Caroli-^^nna? Il faut avouer que le
langage i;ii4g|!»re n'a pas limé le latin d'une manière uniforme).
Telle est la gradation des suppositions qu'avance H. Le Beuf
pour établir le Chora à Crévan. On ne peut pas entreprendre
sérieusement de les réfuter ; car M. Le Beuf peut-il s'imaginer
qu'il n'y a point de pécheurs sans. vanne ou écluse? Où a*t«il
appris que ceux de Crévan avoient une vanne sur la Cure ? Dans
quels actes a-t*il lu Corœ veftnum? Et quand tout eela seroit
vrai^ s'ensuivroit-il que Crévan étoit le Cora ou le Corœ vicus^
qui auroit été remplacé par Corœ vennum 7 Est-ce manquer
îi^ exactitude que de ne pas applaudir à de pareilles idées?
.l'avois opposé {Eclaire. , p. 366) à toutes ces suppositions de
M. Le Beuf que Crévan, ^tan t nommé dans une charte de l'an 90 1 ,
Crevennum^ et cela relativement au temps de Charles Martel,
c'est-à-dire pour un fait arrivé au commencement du vin* siè-
cle, il ne pouvoit être le lieu Chora^ qui, au commencement du
BULLBTIN DU BIBUOPBILB. 863
ix^ siècle,est encore nommé parAimoia aimplemeni Cora. Leloa*
gage vulgaire auroU'iUimé le latin jasqo'à la coar deCliarles-le-
Simpie ? Et l'évêqae Hérifrid» qui demandoil an roi la restila-
tion d*ane terre considérable, qui» suivant M* Le Beuf, se nom*
moit encore Corœ vicus » sous Charles Martel , et avoit été
enlevée à l'église d'Auxerre par ce prince, auroit-il demandé,
dans sa supplique, la restitution de F'illa Creyennum, eic, sans
autre explication? L'importance de l'objet , le risque de n'être
point entendu^ demandoient l'expression des deux noms, de l'an-
cien temps au temps de l'usurpation, et du moderne ao temps
de la requête. L'évêque n'en fait aucune mention ; il parle seu*>
lement àtVilla Creyerwum^ eidem matriecclesiœoliniabstracta.
J'en infère que le nom de Crevennum éioii déjà établi au corn--
mencement du yiii® siècle,' et il est assez singulier que M. Le
Beuf dise dans sa lettre : «Si Creva n étoit un lieu considérable
« au ix^ siècle, pourquoi n'auroit*il pas été connu au yi« , et
« même au viii"? C'est ce que M. Danville sera obligé de nous
« apprendre. » Je fais plus qu'il ne demande ; je dis {Eclaire.,
p. 367) que Crévan est un nom ancien et celtique, suivant l^ap»
pcwence^ je cite [ibid^ plusieurs lieux en France « nommés Gré*
van, dont le nom ne peut dériver de Chorœ venna, et dont il
est difficile de savoir l'origine de la signification.
La position de Chora , à Crévan , étant tonte gratuite et pu-
rement arbitraire, je recherchai sur les cartes de ces cantons
s'il n'y avoit pas quelque portion sur la Voie romaine qui fût
convenable. Je trouvai, dans la carte de Bourgogne de M. De-
lisle, un lieu, vb-à-vis d'Arci , nommé Querre , dont l'analo-
gie ne diffère point du Chora 'y mais cette position » étant omise
dans la carte du diocèse d'Auxerre de M. Sanson, je 69 Caire
des informations sur les lieux, et on me répondit qu'on ne cen*
noissoit plus de Querre aux environs d'Arci, comme j'ai en l'at-
tention d'en avertir (fc/o/rc, p. 368)« Cependant j'iÂserve que
M. Delisle ne l'aura pas imaginé, et M. Le Beuf aiura de la peine
à persuader que le graveur, au Hen d'écrire Arci*sur*Cure en
une senle position , en ait fait deux avec des caractères distînc*
tifs; qu'il ait écrit Querre au lien de Cure, et que M. Dclisie
n'est pas l'auteur de cet arrangement. Le graveur aura-t-il fait
la même £aute dans la carte de Champagne , du même anieiir,
62
861 DCLLBTIN DU BIBLlOPUILB.
OÙ Querre et Arci sont deux positions distinctes? Au reste^ je
ne persiste pas à dire, comme prétend M. Le Beuf, que le Quern?
a dâ exister^ je dis seulement que le Chora devoii être sur la
voie romaine et sur la Cure, au dessus de Crevan; et que toutes
ces convenances se rencontrent dans l'emplacement qaeM. De-
liste a donné au Querre , et vers le lieu où M. Delisle a placé
le Querre. Et j*établis cette position sur la route donnée par le
moine Aimoin , qui fait passer les reliques des saints George et
Aurèle, de Cora à Bazerne, et de Bazerne à Auxerre. Elles ve-
noient du canton de Beaune, en Bourgogne, d'où il résulte que
Cora étoit plus éloigné d^Auxerre que Bazerne, et, à plus forte
raison, que Crévan^ puisque, suivant M. Le Benf, les reliques
passèrent de Bazerne à Crévan, de là à Iranci et à Auxerre; et
il n'avoit pu placer le Cora d' Aimoin à Grévan, qu'en renversant
l'ordre de la route, ti anslationis ordinem , comme on peut le
voir , Eclaire. t p. 370. Ce n'est donc point sur une des fautes
de M. Delisle, qui, peut-être, n'en fait ici aucune, c'est encore
moins sur un amas de suppositions arbitraires que je place le
Cora au dessus de Grévan.
Qnoiqne les religieux qui portaient les reliques allassent de
connoissances en connoissances ^ comme Aimoin ne fait mention
d'aucune de ces connoissances entre le pays Beaunois et Cora,
ou peut croire qu'ils suivirent la grande voie depuis Saulien
jusqu'à Chora , qui étoit sur la même voie. JTai appris qu'il y
a un lien nommé Querri , sur la Cure, à un quart de lieue au
dessus de Yermanton; M. Le Beuf, qui est soi ti souvent de son
cabinet f et qui 2ifait souvent des descentes sur les lieux, ^ui nous
instruire si ce lieu existe, s'il est sur la grande voie de Châlons-
sur«Saôtte à Auxerre ; on pourra, sur le rapport des noms, y pla-
cer le Chora; cette position s'accordera avec ce que les anciens
disent du Chora, et avec ce que j'ai avancé dans les Éclaircisse-
mens, que Chora est au dessus de Grévan vers Arci.
Je ne relève point quelques difficultés de M. Le Beuf sur la
position du Chora aux environs d'Arci : que Saint-Golomban n'au-
roit fait en un jour que quatre lieues d£ chemin au lieu de six; je
ne sais point quelle diligence faisoit le vénérable abbé dans ses
voyages .
Qu'il y auroit eu sur la Cure deux villages également appelé»
DUtXETl?! DU BIBLIOPHILE. ^i65
Cure, à quatre lieues Tun de l'autre ; il citera^ quand il voudra»
des lieux de même nom encore moins éloignés , par 'exemple»
Merri-le-Sec et Merri-sur-Youne, dans le pays dont il s*agit.
QneSaint-Âunaire» dans sa description, marquant pour le pre-
mier jour du mois Ëpoigni, pour le 2^ Venousse, pour le S*' Goix
et Naintri ou Nitri, pour le 4^^ Corœ vicus cum clero et populo^
pour le 5® Bazerne et Accolai, ponr le 6» MerrI*sar-Yonne , le
Corœ vicus entre Goix et Bazerne ne peut-être que CréYan.
Quelle induction peut-on tirer de cette description , dans la*
quelle Saint* Aunaire passe de Yenousse à Goix, éloigné de quatre
lieoes, et à Nitri qui est à six lieues de Venoosse ?De plus» Saint-
Annaire ayant suivi les confins du diocèse à Venousse, près de
Pontigny, à Nitri du c6té de Noyers » pourquoi Corœ vicus, en
suivant te même ordre» ne seroit«il pas aux environs d*Arci» près
des confins du diocèse d'Autun ?
Je remercie M. LeBeuf delà correction qu'il fait à la carte
insérée dans les Eclaircissements» en disant que la grande voie
est sur la droite» et non à la gauche d*Iranci. Je n'ai pas com-
pris ce qu'il dit du chemin de Noyers à Auxerre » et il semble
qu'il n'en est question ni dans la Dissertation ni dans la carte.
Si Suryoie près d' Auxerre est un hameau inconnu» c*est une
faute de la carte de M. Delisle : mais Mangi» ou plutôt Nangi-
sous'voie ne pourroit-il pas donner quelque réalité au Sur^ijoie?
Ces deux lieux sont voisins » la dénomination de sous'^me n'est
ni contredite ni corrigée par M. Le Beuf» lors même qu'il cor-
rige le nom de-Mangi. Sur^voîe et sous'voie sont relatib, M. Le
Beuf fera bien de donner en détail la suite de la voie romaine
d'Avallon à Auxerre, qui» selon lui» tombe directement au ruis"
seau de Vallan, dans lu prairie de V ancien Autric : mais il doit
observer que la dénomination de sous^voie » donnée à Nangi à
cause du passage de la voie romaine sur la droite de l'Yonne » ne
permet pas de transporter cette même voie à la gauche de
TYoune» sur le ruisseau de Yallan.
M. Le Beuf peut écrire autant qu'il lui plaira sur Chora, il peut
même persister à dire que Corœ-vennum a remplacé Corvic ou
CréyiCy je ne le fatiguerai pas par une nouvelle réponse. Je verrai
avec plaisir les Noies qu'il promet sur le Genabum^ qui est le pre-
mier et le principal objet de ma Dissertation. J'ai Thonneur, etc.
paris, ce a8 mai 1743.
866 BULLRTIN DU BIBLIOPHILE.
R^LBXIONS 81711 LC8 REVARQUES DE H. DaNVILLE y INSEREE»
DAIVS LE HeRCCRE d'aOITT (I).
Je ne pois» Monâienri que loaer bemcoup la résoluvion que
prend M. DanTille à la fin de sa letire, de ne |tos écrire sur
Chora ; celte matière» en eflelj n'est ni assex îiHiéressaBie, ni
assez abondante pour continuer de la trailM, et ce serêii fati*
guer le public par des redites. Je n'en doute aucaaenienU pois*^
que ce qui Tient de paroilre Ufdessua n'ajaola presque rien à ce
qui est dans son livre» ^t que ce n*est qu'une répélilion de se»
mêmes preuves»
Si les écrivains qu'il combat sont sujets à faire des snpposL»
tionsy comment prétend-il être exempt de ee défaut, si coamun
dans l'art de la critique » lui, dont les raisautemeos supposent
que les divisions des peuples^ qui avoient lien cbez les Gaidois»
furent les mêmes chez les Romains » quand ils furent devenu»
les maîtres des Gaules? Car s'il ne suppose paa cefai oonsmein-^
contestable , à quoi lui sert d'alléguer si souvent \ssi^faÈe$> usi*
tées cbezles Romains» habitans des Gaules» pour prouver que
Genabum des commentaires de César n'était pas aux enviresa
du lieu où est situé la ville de Gien? Pour que les raisonncmena
de U, Dan ville ne suiqposassent pas cela, il hudrnt qnci les écri«
vains » ou les autres monumens du temps , lui fournisaenti la
preuve que les différentes divisions de territoire avoient été
primitivement réglées chez les anciens Gaulois , suivant u»
plan et un partage que les Romains n'ont fait que suivre et
adopter à la lettre.
Si je me ressouviens bien encore de quelques règles de logi*
que» sa majeure doit être ainsi conçue : « Le territoire des dil-'
« ferons peuples GMlois ne devait pas êlre plus éienchi que Pa
c été depuis celui des cités romaines établies dans lesGauii». m
Et sa mineure : « Or» aeloD les monumenei roaMunfr et le par-
« tage des anciens diocèses» telle cité romaine avait ses limiies-
« en tellieu, et telle autre en tel autre lieu» » desquelles dei»
(i) Mercwe de septembre 1743» p* tQi5.
ItULLEnN DU BIBLIOPHILIS. 867
propositions il conclu^ affirmatiYement sar l'étendue da terri-
toire de chacun des anciens peuples gaulois , par l'effet d'un
raisonnement qu'il croit bon , mais qui ne vaut rien^ parce que
la majeure est fausse. Ainsi î*ai en raison de dire qu'il lui res-
toit à prouver que l'étendue des peuples gaulois étoit bornée à
r^ndroit oà il en fixe les limites.
An teste, pour que le zèle de M. Danvilte fût bien placé, et
qu'il fût bien fondé, selon les règles, à faire comprendrei comme
il It prétend, que j'ai en tort de m*éloigner du sentiment de
M. Lancelot sur la position de Genabum , il faudroit qu'il fût
constant par quelque endroit que ce n'est que depuis M. Lan-
edot que j'ai composé mon écrit. Or la vérité est que j'avois
rédigé ce petit ouvrage avant que M. Lancelot eût pensé à com-
poser le sien \ c'est même de quoi j*ai averti le public par une
note qui est à la première page. Que M. Danville cesse donc de
supposer le contraire, et de dire que je combats M. Lancelot,
puisque je ne pouvois pas combattre une dissertation qui n'exis-
toit pas y et que la mienne est antérieure à celle de M» Lance-
lot; ce qui est si véritable que dans la sienne il fait mention
des sentimens qu'il avoit trouvés* dans celle de ma composition,
que je lui avois prêtée. Si je n'ai publié cet opuscule qu'en
1738, c'est que ce ne fut que dans ce temps-là que je me rendis
aux conseils que me donnèrent quelques amis de ne point Ten-
sevelir dans l'oubli , disant que quoique tout ne fût pas égale
ment fort, il y avoit néanmoins des endroits qui pouvoient
donner lieu à quelque découverte. M. Danville, sans regarder
la date de cet écrit, a saisi l'occasion de sa publication pour
sonner l'alarme ^ et pendant que les savans d'Orléans sont fort
tranquilles, parce qu'ils connoissent ma bonne foi, et qu'ils font
attention à l'époque des deux écrits, il s'est empressé de remet-
tre sous les yeux du public les raisonnemens de celui dont Toii-
vrage est le dernier en date, je veux dire de M. Lancelot,-
A l'égard de Tautorité de M. de Valois, qu'il fait beaucoup
valoir, après M. Lancelot, je dis que quoiqu'elle soit d'un grand
poids, je m'aperçois de plus en plus, qu'il ue faiit pas toujours
jurer sur ce qu'il a soutenu ; et je suis persuadé que M. Danville
est assez éclairé pour penser de ni^mc.
M. Danville donne en abr(^gé dans sa lettre, tout ce qu'il a
868 BULLETIN DU DIDUOPHILE.
dit dans son livre sur Chorn. Pour moi, je me dispenserai de ré-
péter ce que j'ai dit, et je le laisserai écrire tant qu'il voudra,
que c'est agir en homme exact, que de se fier sur une carte aussi
pleine de fautes que Test celle de M. Delîslc, en ce qui regarde
le voisinage d'Auxerre.
Ce que j'ai appris de plus, depuis que mon écrit est imprimé dans
le Mercure, consiste en ce que M. Henry, curé d'Arcy, qui étoit
dernièrement à Paris, m'a assuré, savoir, que les plus anciens
de sa paroisse n'ont aucune idée qu'il y ait eu à Arcy ou dans les
environs, ni dans le territoire de ses voisins^ aucun lieu nommé
Querre, et qu'il n'a pu eu retrouver lui-même, quoiqu'il en ait
fait la recherche expressément. Les cinq seigneuries de sa pa-
roisse, sont Arcy, qui est le nom général^ Digogne, seigneurie
où est situé le clocher; Chastenay, où sont les fameuses. grottes;
Beugnon, situé à droite de la rivière ; le bois d'Arcy, où il y a
un prieuré, et enfin quatre maisons dans un lieu dit la Sauvain,
où lac Sauvain. M. Dauville peut-il dire qu'aucuu de ces noms
conserve radicalement celui de Cora7 Quoique j'eusse vu autre-
fois par moi-même tous ces lieux, j'ai été bien aise de me les
faire remettre dans la mémoire par des personues qui les ont
examinés encore avec plus de soin que moi. Il en est de même
du Querry^ sur lequel il se rejette, et qu'il dit être situé proche
Yermenton.
Cette petite ville renferme plusieurs seigneuries qui ne me
sont pas inconnues , non plus que celles de son voisinage , que
j'ai aussi autrefois visité; mais aucune n'a de nom qui ressemble
à Querry. Et quand même on y en auroit trouvé un, ce nom ne
pourroit venir de Cora, puisque la terminaison suppose un mot
latin finissant par îacus ou iacum. Dans tout le diocèse d' Auxcrrc
nous n'avons de noms approchant de celui de Cora, après Cré-
van, que Curiy, hameau proche Auxcrre, sur la route de Troy es,
et Coeurs^ hameau proche la ville de Yarzy : or ni l'un ni l'autre
de ces lieux ne peuvent convenir au système de M. Danville.
L'exemple qu'il donne pour prouver que deux villages situés
sur la rivière de Cure, à quatre lieues l'un de l'autre, ont pu
être également appelés Cure tout simplement , me paroît peu
concluant. A la vérité, il y a deux Merry dans le diocèse
d'Auxerre, éloignés seulement de trois ou quatre lieues , mais
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 1^9
«ushi en iic les appelle pas simplement Merry : ils soDl diàlin*
^ucs par des surnoms ;, et ces surnoms sont ceux-là même que
M. Danvîlle allègue. Il faut qu'il ayoue qu'il s'est trompé là-
dessus.
Puisqu'il est vraisemblable , selon M. DanviUe , que Crevan
eat un nom celtique, il s'ensuit que c'est un lieu ancien. S'il est
bi ancien, pourquoi ne 8eroit*il pas nommé dans la Description
du diocèse d'Auxerre, faite parl'éyéque saint Aunaire au vi* siè-
cle ? Et pourquoi transporter le nom de Corœ vicus à un lieu de
tout temps inconnu, et qui n'est que l'effet de la faute d*nn gra-
veur , pendant que ce même nom est si visiblement applicable
à un lien où la décharge de la rivière de Cure dans celle d'Yonne
facilite la pêche, et a fait construire des vannes a cet usage et
à celui des moulins? car il est bon que je dise aussi en passant
que les moulins de cetle petite ville ne sont point situés sur
r Yonne, et n'y ont jamais été sitnés, mais sur la Cure. Donc,
comme la pêche el les moulins ont toujours été regardés relati-
vement l'un à Tautre, et que dans la basse latinité Venna et
Piscatoria étoicnt assez synonymes , il n*est pas étonnant que
pendant que les gens d'église appeloient ce lieu à leur façon
Corœ vicus , les négocians aient commencé à l'appeler confor-
niémenl à leur commerce , Corœ venna , ou Corœ èenna^ d'où
par contraction la suite du temps aura fait Crevenna , que les
actuaires auront enfin mis au neutre, Crevennum^ conformémc-
ment au style le plus ordinaire des noms de lieu ; appellation
qui aura enfin prévalu, et que les ecclésiastiques ont adoptée,
laissant là l'ancien nom Corœ vicus.
Peut-être M^ DanviUe, qui sait multiplier les objections dans
des choses simples , demandera- t-il qu'on lui fixe par quelques
monumens l'année on le temps de ces changemens de nom.
Mais cette demande supposeroit que, dans l'antiquité, on écri-
voit tout , et que de ces volumes immenses d'histoires on de
chartes, aucun n'a péri dans les guerres des Sarrasins et des
Normands ; ou que les quatre ou cinq incendies arrivés à la ca-
thédrale d' Auxerre , ont épargné les monumens dans lesquels
on auroii pu trouver ces sortes do circonstances. Au reste, quelle
nécessité y a*t-ilde produire des titres des six ou sept premiers
siècles de Jésus«Ghrist pour prouver que lu poche ctoilsingulic-
876 BULLinZf DU BIBLIOraiLS.
remeat pratiquée dtm nn lien où les ïmloriens ftut mention
qu'oD VûiLerqoit aa z« sîède ? Ne safBcr>il pas , pour insinuer nn
fait de cette nature, d'être sûr qoe la même rivière, qui favori-
soit considérablement la pêche, y a toujours passé , et 8*y est
toujours jetée dans nne antre?
QoD H. Baaviiie conTÎenne ou ne convienne pas , qne €reyan
e$t BB de ces liens dont le noot a dié différemment modifié» ii
n'en sera pes moins vrai de le dire. Nous en avons encore un
exemple tont récent, puisque le grand nombre paroît aujour-
d'hui prononcer Crayon^ que quelques uns mteiie écrivent Cra^
vatu. Le ehangement d'nne voyello dans le mot, et l'addition
d'une consonne à la fio^ ne manquera pas de faire naître de non*
velles oonjectnres dans l'esprit des étymologistes des siècles à
venir» surtout lorsque quelques uns l'auront latinisé en Cravam
eus ou Cravaaiium. S'en défendra lalers qui pourra. J'ai dit
tout ce qui me paroissoit le plus probable sur l'étyraologie de
ce lieu.
Après la supposition d'un prétendu Querre aux environs d'Ar-
^•eur^Gure, M. Danville me parolt finir sa lettre par une autre
supposition ; c'est que tontes les fois que le mot de 9H>iè ou de
chemin se trouvera joint à nn nom de lieu, il s'<»i suivra que ce
lieu est situé sur un passage où Ton doit supposer une voie ro-
maine. Je doute que les savans regardent cetle proposition
comme vraie et exacte. Selon le géographe des principes do-
qvkA elle résulte, je dois observer « que la dénomination de
m SOUS voie, donnée à Nangy (proche Auxerre), à cause du pas-
« sage de la voie romaine sur^la droite de l'Yonne, ne permet
« pas de transporter cette même voie à la gauche de l'Yonne^
n sor le ruisseau de Vallan. « Ce sont ses paroles; s'il veut se
donner la peine d'aUer jusqu'à Auxerre, il verra que la vérita-
ble voie romaine qui vient d'Avallon à eette ville, et qni y
aboutit an dessus du faubourg méridional , n'est pas de mon
iavontion, mais qu'elle est réellement et de fail à la gauche de
l'Yonne. Il ne but qne des yeux pour s'en convaincre. Elle est
eaceire en assez bon état durant l'espace d'une lieue ou environ,
à la réserve de quelques diminutions, que des vignerons y font
de temps en temps, enlevant le gazon pour faire dans lenrs
vignes^ ce qu'ils appellent des têtes, et quelques laboureurs, en
BULLETIN DU UIULIOPUILE. 87 i
abaissant le même gazon , pour engraisser et agrandir leurs
champs. Au contraire^ de l'autre côté de l'Yonne, il n*y a nul ves-
tige de voie romaine, ni sur la roule de Saint-Brj, ni sur celle
de Noyers, proche laquelle est le petit hameau de Nangy. Ce
sont des chemins ordinaires des carrosses publics, mais non des
voies romaines (I).
Ainsi, Monsieur, je puis fort bien finir à mon tour du même
ton dont M. Danville a débuté, et dire, que c'est sur des suppo-
sitions qu'il dérange avec assurance une partie considérable de
la topographie du voisinage d'Auxerre, qu'il transporte à sa
volonté la voie romaine d'un côté de la rivière à l'autre, et
qu'il confond par là la marche des anciens Romains aux appro-
olies ée la même ville.
Je suis, etc.
(i) y^jez sur oalie toîa le« Mémoire giographiqne$ fur quelques an-
tiquités de la Gaule, par Pasumot. Paris, Ganeau, 1765, pag. 97- ^uirant
Pasumot, cette Toîe seroit mal indiquée dans la carte du diocèse a'Auxerre,
de Sanson, eorrigée par Le Beuf, comme aussi dans la carte de Tancienne
Gaule, du Beeumidei historiens de France^ et dans celle de la Nodce dei
GmUe$f de d'Aimile. Pasumot aaïunioe avoir pttoearti eelte voie d'un
botti à l'autre ei aïk doope une oarle faîte aveo beauoaop de soin. (Celle
earte et les autres qui sont dans le inéne volume ont^té, d'après ^a ar*
tîcle du Journal de Verdun, mai 1766, p. 36o^ faites au^^ frais d'un sa-
Tant illustre qu'on ne nomme pas, mais que je croîs le comte de Caylus.)
Il la place du reste aussi sur la rive gauche de l'Yonne.
l« même recueil contient une dissertation sur Chora qui, suivant l'au-
ie«r, aurait été placée ear un plateau au sud-ouest de Sainft-Moré, qu'on
ttl^loij. da son (eops^ d^ns le paya, VUle'Jwucerre* On emnit, s«iT«it lui,
fait de Viens Corœ, Vie à Cœure ou Viiie a Cause, fit de là VîUe Au-
ccBuro et Ville Aueeurre. La position de ce plateau^ sur lequel on-voyoit
de son temps des restes de tours et de murailles, convient bien à ce
qv'Aimoin a dit de Corœ viçus» — Cl. G.
I
j
LE TIGRE,
Catalogue des livres de M. CROZET, page dernière.
Il parai sous le règne de François II> c'esUà-dire entre le
10 jniilet 1559 el le & décembre 1560, un écrit satirique d'une
grande véhémence» intitulé Le Tigre, selon Régnier de la
Planche et Brantôme, intitulé Ad Tigrb^ selon de Thou {cui
TIGRIDI iiiulus prœjixus erai), et qu'une proscription rigou-
reuse entre toutes celles que les livres ont subies, sembloit
avoir entièrement anéanti. Cet écrit, cité par les historiens,
oloit resté inconnu aux bibliographes.
Il résulloit seulement du témoignage de de Thou, de Régnier
de la Planche et de Brantôme :
1^ Que cet ouvrage éloit fort court, Hbeflus^ dit le premier,
un Uurei, dit le second, une inueciaie^ dit le troisième ;
2^ Qu'il étoit écrit à l'imitation de la pilemière Gatilinaire ;
30 Qu«î} y ^(ojt question des amours incestueuses d'un grand
personnage et d'une graiidë dame ;
40 Qu'il étoit imprimé et non jnanuscrit^ puisque le libraire
fut pendu.
Si l'on vouloit aller plus loin en conjectures, on pouvoit sup-
poser, d'après Bayle, que ce pamphlet étoit sorti de la plume
de Francis Hotman, ic plus éloquent et le plus fougueux des
écrivains politiques de son époque.
Et il y avoit deux inductions naturelles à tirer de celle-ci :
La première, c'est que cette espèce de Gatilinaire étoit eu
prose, François Hotman n'ayant écrit de sa vie un seul vers ;
La seconde, c'est qu'elle avoit probablement été imprimée
en Allemagne, où il est notoire que François Hotman a passé
la fin de l'année 1559 et le commencement de l'année 1560.
. La science bibliographique en étoit là sur cette question^ il
y a près de sin ans, quand M. Tcchener découvrit, dans un
recueil factice de pièces historiques dirigées contre le cardinal
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. 873
de Lorraioe, une petite pièce intitulée : Episire envoyée au Ti^re
tle la France,
Or, cette pièce ctoit fort courte, puisqu'elle se renferme en
sept feuillets seulement.
Elle ëtoit écrite à l'imitation de la première Catilinaire,
dont elle copia presque littéralement le fameux exorde :
Elle contenoit en termes précis cette imputation odieuse
d'adultère incestueux » qui nous a été conservée par Bran*
tome ;
Elle étoit selon toute apparence de la main d'Hotman^ à qui
Bayle Tattribue, on, pour m'exprimer plus catégoriquement
elle ne pou voit être que de lui, car il n'y a voit pas deux per*
sonnes,, en 1560, qui écrivissent comme Ilotman ;
Enfin, elle étoit certainement imprimée par Jacques Estaoge
qui, vers l'an 1559, imprimoit tour à tour à Baie, à Strasbourg,
et peut-être à Besançon, lieux successifs de la résidence d'Hot-
man pendant le cours de la même année.
L'identité de ce petit écrit avec celui qu'ont signalé de Thoo,
Régnier de la Planche, Brantôme et Bayle, paroissoit donc
chose démontrée, et je persiste irrévocablement dans cette
opinion, quoique je n'aie aueun intérêt à la faire prévaloir.
L*inappréciable pamphlet du Tigre ne m'appartient point. Ma
petite Dissertation^ en révélant ses titres historiques, le fit
monter à un prix auquel je ne convois plus atteindre, et il fait
partie aujourd'hui des brillantf& richesses de notre savant bi-
bliographe, M. Brnnet. M. Bruuet, comme on sait, n'est pas
homme à se laisser tromper- par de vaines conjectures, et .un
fait bibliographique dont il a rjeconnu l'authenticité peut pas-
scr pour assez bien établi dans la littérature.
M. Dnplesàs en a cependant jugé autrement, et je déclare qu'il
m'en coûte beaucoup d'être d*nn autre avis que cet aimable sa-
vant sur une question quelconque ; mais toute la condescen-
dance que je dois à son caractère et à son esprit, ne sauroit me
déterminer an sacrifice de mes convictions. Le public des ama-
teurs, juge compétent et souverain en pareille matière, décidera
si je devois m'avoner vaincu.
M. Duplessis a découvert dans la bibliothèque de notre cher
et regrettable ami, M. Grozet, une pièce en vers intitulée le
874 BULLKTIN DU BIBLIOPHILE.
Tigre ^ dans laquelle il veut reconnoître le libelle désigné par
nos vieux historiens du xvi' siècle. La conjecture de M. Do-
plesais n'a rien qni me surprenne; elle est parfaitement naturelle
de la part d'un lecteur à qui VEpistre au Tigre n'est point con-
nue, et je l'avois formée comme M. Duplessis, il y a près de
trente ans, d'après une autre copie qui appartenoit à mon vieil
ami Chardin. C'est que le petit poëme en question est, en effet,
une invective écrite à l'imitation de la première Catilinaire,
c'est qu'on y remarque le trait saillant qui caractérise le li-
belle original dans le récit de Brantôme, c'est que la confor-
mité des deux écrits est continuelle et complète ; ce sont les
mêmes idées disposées dans le même ordre, on^ si l'on veut,
c'est la même composition sous deux formes différentes. Il n^y
a de plus dans le Tigre en vers^ que le mètre avec ses languis-
santes circonlocutions et la rime avec ses chevilles ; il n'y a de
phis dans le Tigre en prose, que l'éloquence et le talent.
Voilà donc deux libelles ou denx Tigres pour un ; mais ce
rapport singtdier, ce n'est pas le hasard qui l'a produit: il est
de tonte évidence qu'im de ces libelles a été calqué sur l'autre;
M. Duplessb lui-même n'en doutera pas qnand il voudra pren-
dre la peine de les comparer.' La difficnlté, si elle exbte, est
donc de saTôir lequel des deux est le modèle, lequel des deux
est la copie. C'est une pure question de priorité : elle ne nous
demandera pus de grands frais de critique.
Premièreinent, le Tigre on VEpistre au Tigré étoit un ou-
vrage imprimé. Tons nos auteurs sont d'accord sur ce fait. Mar-
tin l'Hommet, qu'ils appellent Fimprimeur, et qui n'étoit, en
effet, qu'un commissionnaire en \ï!bn&c\eypaupercuîusiibrarius,
fut pendu pour en avoir distribué des exemplaires.
Le T^gre de M. Dnplessis est manuscrit, et rien ne prouve
qv'il ait jamais été imprimé. On pourrait même, \l'après le
silence des catalogues, affirmer hardiment le contraire.
Secondement, nos historiens parient d'un livret, d'un li-
belle^ f une invective. Ils n'ajoutent pas que ce livret, ce li-
belle, cette inrective soit en vers, et Us n'y auroient pas man-
qué. C'est, disent-ils, une imitation de la première Catilinaire,
et il n'y a rien de plus vrai; mais la première Galilinaire étoit
en prose, et si l'imitation du prosateur latin n'est pas en prose
DULLETW DU BIBLIOPBILB. 875
françoise, elle prend un caraetère parlicnlier qa*il n'eM pas
naturel de passer soos silence. Celle omission sérail saa»
exemple.
Troisièmement, on comprend sans peine qu*iin rimeor oisif
s'amose à tourner en vers une pièce de belle prose quiflalle se»
sentimens et ses passions. Cela se voit tons les jours* Mais leftl*
il bien commun qu'un écrivain plein de talent etd'origioaKté^
perde son temps et use son génie à traduire de mauvais vers
en belle prose? Cela ne se voit jamais.
Quatrièmement^ le libelle original a, bi^ii certainement^
paru en 15&9» et c'est soos cette année qu'il est indiqué dans
de Thon et dans Regniei de la Planche. U de peoA avoir pars
après 1 560, année oà maumt Fraa^ia II , qni eal préaMfté
comme vivant dans la premier paragrapheé
Or^ le Tigre de M. Duplessis porte la data de 1561> el cette
date, qui est également celle da manuscrit de Chardin donti'a»
parlé tout à Theure, est nécessairement la dale^ q« dot manns*
crit original sur lequel tontes les copies ont été prises os de
l'édition originale qu'on a voulu reproduire. Eb Mob, en
1 561 , le Tigre n'étoit pUis poursuivi, François II étcMâmort, et
il y avoit plus d'un an que Martin rHonmel étoit pcaidn. Le
Tigre en vers étoit donc postérieur an Tigre dont il est ques-
tion dans les écrivains qui nous servent d'autorité.
L'hypothèse de H. Duplessis ne pourroit offrir qae^ae vague
apparence de vraisemblance qu'à de certaines conditions aox-
quelles le rare et curieux manuscrit de M» Grozet est bien loin
de satisfaire. Il fandroit d'abord qu'il indiquât par sa tome au
par une note positive, ainsi que c'étoit l'usage, qu'il esl oafâé
sur l'imprimé, car le Tigre des historiens étoit imprimé. U
fandroit ensuite qu'il remontât par la date jusqu'à 1 559, ou to<it
au moins jusqu'à 1560, car c'est en 1559 on 1560 que Martin
l'Hommetfut pendu, et on ne peut raisonnablement faire pen*
dre Martin râommet en 1559 ou 1560, pour un livre publié
en 1561.
Cependant, je veux bien porter la concession aussi loin que
cela se puisse faire, j'accordenii à M Duplessis que le manu»
scrit de la vente Crozet porte la date de 1 559, je lui accorde-
rai que ce manuscrit est \e/ac»sinu/e d'un livre imprimé qui se
876 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
vendoit chez Martin rHommet et compagnie. Son opinion s*ap-
paiera dès lors sar des titres bien préférables à cens qu'il
fait valoir aujourd'hui. Toutefois, le manuscrit que je suppose,
que dis-je ? le livre même sur lequel ce manuscrit auroit été
copiée ne changeroit rien à ma profonde et inaltérable convic-
tion. Je dirois avec assurance : Martin l'Hommet a été pendu
pour une mauvaise imitation de VEpisire envoyée au Tigre de
la France^ et non pas pour l'original, qui est un livret en prose
et en sept feuillets, imprimé avec les caractères de Jacques Es-
tauge. Et je dirois cela, parce que VEpistre au Tigre porte le
sceau manifeste de la verve et du génie, parce que le T'igre en
vers accuse d'une lieue la langueur embarrassée du copiste, et
la manssaderiedu paraphraste. Que M. Duplessis se procure le
bonheur facile de lire les belles pages de François Hotman !
Qu'il daigne seulement se rappeler ces phrases prises à peu
près au hasard, et que je suis obligé de me reprendre à moi-
même, à défaut de pouvoir choisir parmi les antres ; et qu'il dise
SI c'est là le style d'un plagiaire qui prend la peine de mettre
en prose des vers assez méchans : « Tu fis tant par tes impos-
a lures que sons l'amitié fardée d'un pape dissimulateur, ton
a frère aîné fut fait chef de toute l'armée du roy . » — Ou bien :
« Je connois ta jeunesse si envieillie en son obstination, et tes
« mœurs si dépravées, que le récit de tes crimes ne te sau-
a roit émouvoir. » — C'est ainsi qu'écrivoit Montaigne en 1 580,
et Bossoet cent ans plus tard; mais en 1 560, il n'y avoit rien de
ce goût dans toute la littérature françoise.
Je conclus qu'il faut rendre à Hotman ce qui appartient
à Hotman. Un écrivain de sa portée > mérite bien quelques
égards.
Nonobstant ces réflexions, le manuscrit de M. Crozet, reste
un livre de prix. Ce n'est pas cela que j'ai prétendu contester.
Ch. Nodier.
VOYAGE
DANS UNE BIBLIOTHÈQUE DE PROVINCE-
I
(StlITB.)
III.
Àlticchicro. — La comtesse de Rosemberg.
Jean Huber ^ de Genève , homme de génie et irès aimable;
quoique savant , ami et voisin de Voltaire, dont il découpoit le
profil avec une dexiérilé et une vérité toute artistique, demanda
un jour au sénateur vénitien, Angelo Quirlni, avec lequel i\
étoit très lié, la description de sa belle maison de campagne,
située sur la Brenta , près de Padoue, et nommée Altîcchiero,
Le sénateur, très occupé par sa hante position^ et ne voulant
sans doute pas mettre aux prises son amour-propre de proprié-
taire avec sa modestie d'homme bien élevée chargea une dame
anglaise , d'un mérite distingué et d'une tournure d'esprit très
délicate, de répondre à Huber, qu'elle connoissoit beaucoup,
et dont les épîtres instructives et aimables faisoient l'objet des
plus doux entretiens de la résidence d'Alticchiero, où elle pas-
soit tons les étés. Elle en écrivit donc la description en fran-
çois, langue du beau monde de toutes les nations, et elle l'en-
voya à M. Huber, qui la trouva si intéressante qu'il l'a fit im-
primer à Genève pour la distribuer à quelques amis.
Cette impression , faite loin des yeux de l'auteur , est fautive
en plusieurs passages , et peu digne des élégans personnages
qui y prêtèrent la main; aussi le comte de Bciiincasa se
chargea-t-il bientôt d'ajouter des notes érudites à cette jolie re-
lation, de la faire orner de vingt-neuf planches, d'un plan
gravé par Ant, Sandi, et d'un frontispice dû à Giovanni de Pian,
puis il en fit une seconde édition fort soignée , tirée à un petit
nombre d'exemplaires non destinés au commerce , qu'il dédia
878 DULLETIN DU BIBLIOPBILE.
•
à mylord marquis de Lansdown, amatear distingaé des aris et
ami lai-méme da sénateur Quirini.
Cette jolie édition » dont uons possédons an des rares ezem*
plaires non rognés , porte le titre simple et sans prétention de :
AlticchierOf par madame J. TV. C. D. R. Padoue, 1787, gr.
in-4 de 5 feuillets liminaires^ 8o pages, pins 90 planches gra-
vées, dont un plan. Les initiales do titre s'expliquent parées
mots : Madame Jtistine TVynne^ comtesse de Bosemberg, On a
de cette aimable anglaise deu autres ouvrages également rares»
dont le premier seidement fait partie de ma collection : i° Piè-
ces morales et sentimentales de madame J, TV,^ c-t-sse de
R.'S'g , écrites éPime campagne sur les rivages de la Brenta
(problablement de la résidence d'Alticchiero), dans VÉtai véni-
tien. Londres, Robson, 1785 , pet. in-8 de xvi et 275 pages;
imprimé en même temps en anglois, sans qu'aucune des deux
versions soii la traduction de l'antre , la comtesse de Rosem*
berg écrivoit indifféremment dans les deux langues; 2^ Les
Uorlaques^ par J. W. C. D. U. et R, (Justine Wynne, com-
tesse des Ursins et RosenAerg). Modène, 1788, 2 tom« en
1 vol. in-4 (1). Ces deux raretés bibliographû)ues se trouvoient
dans la belle et riche collection de M« Goilbertde Pixéréeo^irt,
qui ne possédoit pourtaiH pas le livre à*jilt£cchiero, , qu'on re*
garde comme plus rare encore, et qui n'a paru jusqju'ici dans
aucun catalogue en renom.
Ce beau volume j digne de figurer sur les tablelles du monde
aristocratique, nous fournit « dans ses prélimkiaîre», l'année
certaine de la mort de Jean Huber^ que Tcai necMnolssoîl pas
précisément jusqu'ici > en France ou moîns^ hA Biagraphée
(1) Cet ouvrage, sur les IVf orlnques , a été dédié par Tauteur d Cathe*
rine II , imjtéroÈtiee de toutes Us Jfuiiiej, aved cette épîgraplte emprun-
tée d'Honi(*e : SuB&mi/eriém skiera Pettiee. 32 jërirrier HSg. Il paroit qnll
y en eut deax édkions : M. Gh. Nodier cb décrit use eo ■■ seui toL îb-8 ^
de 358 pages , dans ses Mélanges tirés t^une petite iiàlietkè^u, p. iB; «
qui étoii différente de celle designée dana le catalogue de M. G» de
Pixérécourt , n. i345. Cet ouvrage piquant, qu'on a donné faussemenl
au comte de Benincasa, ami particnlter Je t^airaablc comtesse de Roscmbcrg,
a été Tobjet d'un cofnpte-rendu t^ès détatllé, écrit par l'abbé Cèsarodr,
pour le Giomdh eneyehpeâieo di Viemsa , et teprCMkiit p%r JtE^prii dés
joumaus. Juillet, 1 790, p. 235-249.
BULLETIN DU BIBLIOPHILE. ft79
uniyerselte, dans l'article fourni par M. de CAidncnfe^ dit que
ce philosophe aimable mourut ^ers 1790; nous pouTons main-
tenant assurer qu'il est décédé pendant l'impression de la se-
conde édition ^Alùcchiero^ c'est-à-dire vers le milieu de l'an-
née 1787^ puisque l'épître du comte Benincasa , au marquis de
Lansdown, datée de Venise , le 15 août i787i mentionne cot
événement comme arrivé depuis peu de jours.
La description de la villa du sénateur Angelo Quirini sera non
seulement agréable aux gens du monde , mais elle deviendra
profitable aussi aux antiquaires et aux hommes d'érudition , à
cause des belles reliques des temps anciens qui y sont décrites
avec goût et savoir, tant par la jolie comtesse de Rosemberg
que par le savant commentateur qu'elle s'est donné, le comte
de Benincasa, son ami, que la Biographie des contemporains
fait en même temps (peut*être fort gratuitement) son sigisbé.
IV.
Marlyrc d'Edmond Geninget.
La persécution religieuse qui eut lieu en Angleterre , sous le
gouvernement passablement cruel de la reinp Elisabeth, chassa
de cette île une foule de zélés catholiques qui se réfugièrent en
Belgique, et y fondèrent des monastères pour abriter leurs
croyances et leur vie. Cette émigration donna naissance , dans
les provinces des Pays-Bas , à plusieurs producUons littéraires
et historiques en langue anglaise , que Ton recherclie aujour-
d'hui à juste titre comme des monomens irrécusables d'une
époque devenue fameuse. Les villes de Saint-Omer et de Douai,
où des congrégations angloises s*étoient établies, sont celles qui
ont vu sortir de leurs presses le plus grand nombre d'ouvrages
dans la langue originale des pieuK émigrés. Parmi les plus cu-
rieux livres de ce genre, dont nous possédons un grand nombre,
on signale justement aux amateurs celui intitulé : Thelifa and
-dêoth ofM. Edmond Geninges priest crowned with martyrdome
ai London, the 10 day of november^ in ihc-yeare (sic)MDXCi. At
68
fÊ&è ^nxmif mj iiBuovHiu.
SaÎDUOitt^Sy iij Charles Boscard, an 1614, pel. tn«4 de
110 pages. Ce volumey d<^eini excessmmeiit rare, contient mi
Irontispice gravé en taiVle«douce, on portraîl âf Edmond Ge»
ningeSf et enze antres planches très curieuses dues à Martin
Baes, graveur de Douai. Chaque planche se trouve en léCe d'ua
'«hapâre.r
Les Anglois recherchent beaucoup cet ouvrage , «int touche
de si près à un règne célèbre de la monarchie bretonne^ L/ownàes
l'indique coaMnê ayant été payé, en 1824» jusqu'à 12 livret ster-
lings 5 schellings (312 fr. 60 c), el en 1818, 1» Imes
16 sobellings (429 fr.). On n^en dte en Franee qu'an exeun-
plaire défectueux : celui que nous avons sous les yeux , dfnne
«onservatiott parfaite et pure , provient èm l'étaMisBelnent reH-
gieux de» Bénédictines angloises de Cambrai , couvent catho-
lique supprimé au conunencement de la première févohitiioit
françoise. Nous en fîmes l'acqnisition en mars 1820, lors delà
vente des livres jlonbLeSf ou jugés inutiles, provenant de la bi«
bliothèque publique de la ville de Cambrai. Il n'est pas bien
certain qu'un antre exemplaire s'en trouve aujourd'hui parmi
les livres de ce dépdt, tant ces sortes d'épurations se firent avec
peu de discernement à nue époque oo les conservateurs des
bibliothèques de province étoient comme les eunuques du sérail
qui ne tonchoient jamais et ne regardoienl même pas les objets
confiés à leur garde.
La vie d'Edmond GeningeS mérite rattenlion des amaicurSi
bien plus encore par le reflet et l'image qu'elle présente d'une
époqqe peu commune^ que par sa rareté bibliographique. On y
suit le martyr anglois pendaél les vingt-quatre années qu'A
vécut y depuis le jour où il naquit avec une dent toute poussée
(elle est gravée au bas de son porurait),. ce qui fit dire qu'il seroit
doué d'un corps vigoureux et d'une foi robuste ^ jusqu'au mo*
muni suprême oè il fut pendu à Tyburn , traîné sur la claie»
dépecé par quartiers ^ el opérant de» miracles* Ce quart ée
sîfîcle embrasse mie période importante de Ffaistaire poIiliqM
et f eligieuse de l'Angleterre v il est intéressant de la voie peinte
au tîf pat une iMin cathoUque» libre ^ sur le sol, des Pays-Bas ,
de tracer dettaUeaux qu'R u'étoit pas permis de rendre fidèl»-
4nent de l^aiitre côté de la Manche. Eo. Li£g&av.
{La siUte au prochain numëm,)
Cbrr.
arufés 6f6no^ra.pÇt()n#^.
(Saite des notes extraites da Catalogue raisonné de la Bibliothèque
d*on amateur de province.)
Zohë et ses deux accoiftkes\ ou une Décade de la vie de trois
femmes eéièbres , fatstotre véritable du sîècie dernier, par un
coQtemporftin. A Turin , et se trouve à Paris > imprimerie
de l'auteur. 1 voI.in«l8.
Ce petit ouvri^e, très mal in|>riiiié, très mal écrit» est du
trop célèbre mar^b de S^e, et ce ne lut pas une des jnoMidres
causes de rivcaccératioft perpémeUe i laquelle il fut ass^Î0tti9
àpartir da5 mars 1801. Au lieu de chercher à selaireoublùiry
l'auteur de tant de livres affreux vint éiourdtment dâriger une At-
taque des plus violenlescoflDre Tépouae du prenaier ooasuI. C'^st
elle qu'il î nterruge dès son début : «Qu'4LTes«vousl macbère ZoM,
« la forliiue u'a-t-dle pasassez^onri a vos nesf Que juauque-
« i-il à votre gloii^ , à Totre |MBssance7 Voire imaaortd époux
« n'e8C*il pas le soleil da la patrie ?» — Zoloë lest irritée. « cootre
le vil délateur qui a osé révéler aux yeux du vulgaire profane
les secrets mystères de ses passe-temps. » — ^ V<ûci son porimt ;
on conviendra que Joséphine dut s'en montrer d'autant pins ir-
ritée qu'il ne manquoit pas de ressemblance : a Zoloë» sur les
« limites de la quarantaine» n'en a pas moins la prétentîoii
« de plaire comme à vingt-cinq ans» quoiqu'elle n'ait jamais été
« belle ; elle est d'une dissimulation hypocrite consommée» d'une
« avidité d'usurier pour l'aident» qo'eUe dissipe avec la promp-
« titude d'au joueur; son luxeefGnéuéenglontiroit le revenu de
« dix pruviaocs.*
Les deax accolytes ont nom Lauréda et Yolsange i Sade a
voulu ^késigner» assure-t-on» mesdames Talion et Visoouti; à ce-
882 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
trio féminiii , auquel il prête (oates les fureurs de Messalinc, il
joint le sénateur C presque toujours ivre mort, le repré*
sentants , qui viole un dépôt afin de'satisfaire sa passion
pour le jeUy le sénateur D...., époux libertin, trompeur et
trompé. Il met aussi en scène un Anglois« un Italien, un Espa-
^ol et un capucin; le fond du livre n'est que le récit d'une cra-
puleuse orgîe et d'une intrigue éhontée, et l'auteur n'a pu s'em-
pêcher de citer avec cemplaisance « les eupériences de la fameuse
Justine.»
Rigoureusement saisi , ce petit volume est devenu fort rare ;
à la vente Saint-Morys , il y a un an , un bel exemplaire fut
poussé an prix de 40 fr. Je remarquerai que Zo/oe est demeurée
tout^à-fait ignorée de deux littérateurs fort connus, qui ont
dernièrement consacré quelques pages à Sade (J. Janin, article
inséré dans la Revue de Paris, et reproduit dans les Catacombes
(1 839, 6 vol. in- 1 8), tom. 1 «'^ ; le bibliophile Jacob, la vérité sur
les deux procès criminels du marquis de Saâe, notice de 31 pag*»
formant la ô* des Dissertations sur quelques points curieux de
r Histoire de France). Le célèbre feuilletoniste raconte que
long-temps une main inconnue plaça chaque jour, sons les yeux
du premier consul , un exemplaire de Justine , toujours jeté an
feu, toujours renouvelé ; il copie ou il invente une historiette
forgée à plaisir. Lorsque Napoléon envoya de sa main, au préfet
de police, l'ordre de faire enfermer le marquis à Charenton,
soyez sûr que l'insulte inouïe jetée avec tant d'audace et de cy-
nisme à la face de la femme qu'il avoit associé à son sort, et dont
il étoit vivement épris, entra pour beaucoup dans l'explosion de
son irrésistible colère.
Histoire de la littérature comique (en allemand), par C.-F.
Flogel. Leipzig, 1784, 4 vol. in-8".
Cet ouvrage, assez peu consulté en France, renferme un
grand nombre de détails piquans; voici quelques petits riens
bibliographiques que nous eu extrayons, en ouvrant un des vo-
lumes au liasard.
I^ jésuite Ferra ndus (voir sa Disquisitio reliquaria. Lugduni,
\ ^'' »f;
BULLETIN DO BIHLIOPHILB. 883
]647^4'')80Qlient qae les reliques se multiplient miraculeu-
sement; il ne faut pass*étonner s'il existe de nombreuses têtes
de saint Jean-Baptiste et diverses vraies croix ; elles sont tontes
authentiques.
Hennelius von Hennefeldt^ de Breslau, recueillit et fit impri-
mer à Leipzig en 1642, 8°, 60 parodies, dues à divers auteurs,
sur le PhaseÙiis de Catulle.
Henriette de Coligni, comtesse de Suze ( morte en r673 ) mit
le Pater en vers burlesques , et , dans cet étrange travail , elle
eut pour collaborateur un ministre du saint Evangile , nommé
Bruguier.
Flogelpossédoituu exemplaire du fameux traité deShanchez
sur lemariage; il avoit appartenu au cardinal J. de Leuderode, et
il étoit revêtu de l'approbation de G. Calvenerius, lequel n'étoit
rien moins qu'un docteur en théologie, chancelier de Tuniver-
site de Douai. Ce savant homme déclare que l'étrange in*folio
du casuiste espagnol ne renferme, nihil fidei ant bonis moribus
adversum,
Gerhardt Krosus, prédicateur à Ablass, près Dordrecht,
écrivit un Tolume des plus épais pour démontrer qu'Homère
n'avoit eu en vue que les événemens narrés dans la Bible ; cet
ouvrage a pour titre : Homerus hebrasus sive Historia Hebrœo'
rum ab Homero hebraîcis nominibus ac sententlis causer îpta.
Dordraci, 1704, tom. T. C'est le seul qui ait paru : il concerne
l'Odyssée; le travail relatif à rilliade est demeuré manuscrit;
je doute qu'il trouve jamais un éditeur. Cette tentative nous a
remis eu mémoire un ouvrage de C.-J. de Grave {laRépu*
bliifuedes Champs-Elysées. Gand, 1806, 3 vol. in-8**), où il est
très sérieusement affirmé qu'Homère étoit natif de Saint-Omer,
et qu'Hésiode tiroit aussi son origine de la Belgique ; ce fut
dans une des îles du Bas-Rhin qu'Ulysse alla rendre visite à
Circé, laquelle n'était pas une magicienne^ ainsi que le bruit en
a couru : c'est l'emblème de la primitive église; c'est aussi la
capitale de Tîle de Schowen, 2ïericksée, Kirkœa, Circea. Les
trois têtes du chien Cerbère désignent trois embouchures de la
Meuse, etc. Grave démontre d'ailleurs qu'Homère n'a point en
l'intention de célébrer la passion de notre Seigneur Jésus-
Christ, ainsi qnc l'avoient affirmé quelques savans.
S84 BUhiiVriN DU siBuoraïuc.
Lo livre de Fiogel, lourd et sans méthode» sans goût, reif*
ferme d'ailleurs dea jnalériaux înléressaaa. Noos signaleroos ».
dans le tomo 2, decnriaux extraits d'aoteurs qu'on ne lit plaa»
de Poggc , de Phîtelphe » d'Urcœus Codras » da Mantnan , do
TFUhalmi vigeili spéculum siultorum^ des satires du napolitain
Anysius (1582» in*4*}. Le 3* volume » consacré anxauienrs aU
lemands» donne des détails fort dignes d*étre conanltés snr le
Roman du Renard» la Nef des ibis, le Liber confbrmitaiam , le
poète saiiriqiie Murner» etc.
G. B.
'r^'ISn^
ùwtiUé CiititAtut,
SOaÉTÉ DES BIBUOPHILES DB REIMS.
STATtFTS.
I.
Un« société est formée sous le titre de Société des Bibtuh
philes de Reims.
II.
£lle est fondée à partir du huit août mil huit cent quarante
et un; elle finira le huit août mil huit ceut quarante<quatre.
III.
Le nombre des membres est fixé à seize.
Aucune personne faisant le commerce de livres ne sera ad*
mise dans la société, si ce n'est l'imprimeur qu'elle aura choisi.
IV.
Le but de la société est de faire imprimer des ouvrages iné*
dits ou devenus très rares.
V.
Le bureau sera composé d'un président, d'un trésorier» d*un
secrétaire, qui, réunis à deux membres, formeront le conseil
d'administration.
Ils sont élus pour un an.
VI.
La sofcété se réunira trimestriellement : en cas d'urgence
ou de motifs imprévus, le conseil la pourra convoquer èxtraor-
éÏDùttetûeûU
VB.
Toute décision sera prise à la dnajorité des voix ou au scrutin
secret.
VIU.
Tous les ans, le huit août, chaque aociétaire versera entra Ie$
mains du trésorier la somme de soixante francs , à moins que
le conseil, à raison de l'état dfe la caisse, ne déclare le verse-
ment inutile en tont on en partie.
IX.
Le huit août» le trésorier rendm ses comptes au eemtiesce*
ment de la séance.
88G BULLETIN DU BIltLIOPHILB.
X.
Les ouvrages imprhnés pour le compte de la sociélc seront
sur papier d'AugouIéme» superfin, vergé, grand-raisin et collé.
Le format le plus habituel sera graud in-18 : seulement la
commission administrative pourra, lorsqu'elle le jugera néces-
saire, indiquer un autre format.
XI.
La société, par l'organe de la commission administrative,
fera hommage de ses publications au ministère de l'Instruction
publique, à l'Institut (Académie des inscriptions), à la Biblio-
thèque de Reims, à l'Académie de Reims, aux deux journaux
de la localité , à TAcadémie de Ghàlons. La société laisse en
outre au bureau administratif la disposition de trois autres
exemplaires pour hommages de convenance non prévus par
cet article.
Les dons et hommages n'excéderont jamais dix exemplaires ;
et chacun de ces exemplaires, non numérotés, portera cette
mention: Un des dix exemplaires donnés.
XII.
Chaque sociétaire aura droit à deux exemplaires, dont l'un
sur papier de couleur a son choix.
Ces exemplaires porteront un numéro distinct et le nom du
propriétaire.
Chaque sociétaire aura droit de faire tirer sur peau vélid,
mais à ses frais, un des deux exemplaires qui lui sont destinés.
XlII.
Il ne sera tiré pour le ccanmerce que soixante-quinze exem-
plaires.
Tous porteront un numéro, avec le timbre de lâi société ou
le paraphe de deux des membres du conseil.
XIV.
Tout sociétaire pourra, à l'une des assemblées trimestrielles,
proposer les ouvrages dont l'impression lui paraîtra convenable :
l'assemblée votera sur l'acceptation ou le rejet de la proposi-
tion.
XV.
Tout sociétaire peut être édite^ur d'un des ouvrages dont
l'impression aura été décidée : mais il ne sera donné de ùon à
tirer qnfi sur le visa de la commission administrative.
^— uA
SulUtln in %ibHùf1x\it,
BT
CATAtOGOB DE UVRBS EASB8 VT GUBBinC> BE
UrrBBATUBB 9 DHI8TOIIIE9 BTG.| QUI
SB TROUVENT A IJLLlBRAiiinB 1MB
J. TBGHBNBa» PLAGE
DU LOUVRE y
»• 12.
N« 19. — Novembre 1841.
1637 AmnjAL register or a view of the History politics and
Littérature. Londan, 1758 à 1815, 59 vol. in-8» ▼.
m., fil 200— »
G)UecUon fort difficile à réunir aussi complète.
15S8 Ahselme (de Sahutb-Marib)* Histoire généalogique et
chronologique de la maison royale de France , des
pairs, etc., etc. (continuée par Hon. Caille, augmentée
et publiée par les PP. Ange de Sainte*Rosalie et Sim-
plicien). Paris, 1726-33, 9 vol. in-fol.» v.,. gr.
175— »
1539 BAcmi (François). Œuvres complètes, trad. par Ant.
Lasalle, avec des notes critiques, historiques et litté-
raires. Dijon, Frantin, in-8, portr. . . . 45 — »
1540 Bavle. OEuvres diverses. la jffoye, 1727-1734, 4vol.,
et Dictionnaire historique et critique, par le même.
Paris, 1720, 4 vol. in<*fol. : en tout 8 vol.» rel. en
cuir de Russie 136«— »
Très belexempl. de la bonne édition ; reliure uniforme.
■ .;. .•
1541 BoiXARiMm acta sanctorum quotquot tpto orbe colun-
tur, coUegit, digessit notisqûé' illustrant Joan^BolIan-
dus; operam et studinm . contulit Godefr. Hensche-
64
SK IÇ(Un|li ou BIBL|0PHILB.
nius. Antuerpia, 1648-1786, 52 vol. in-fol., v. m.,
uniforme. (Bon exemplaire.).
GoUeetioii extrêmement rare, composée comme suit : janvier,
9 voL; — ftrrier, 3 toI.; — mars, 3 toI.; — anil , 3 roi.; —
■■i, 7 «oi.f'^jiùi, 9 voi.2 -^juillet, 7 vol»; «ntaMkt, 6 toI.; —
aepteî|4(^, 8 r<|l.; -^ qçMiffe^ 6 ¥(4.
1542 CATALOGDi roJitMi Mas. bibUothacie legiœ parisiensis
stud. et labove Aniceli Mellot). Parisiis, e typ. regiâ,
1734-44, 4 vol. iinfeL «^ Catalogue des livres impri-
més de la Bibliothèque du Boi (disposé par les abbés
Sallier^Boudoty Gapperonnier, etc.) ParU, 1 739-1 750,
6 tom. rel. ça 5 vol. in-fol«, v. m. (Uniforme.) 90 — »
1543 CjLTCEJUif TiBinxi bt PaorBETn, opéra. Birminghamiœ,
BaskervUle, 1772, in-8, mar. t., fil., tr. d. (Ancienne
rel,)* . r ^ f 4 — »
1544 IJfmx DB AwocATis seeuli XIII de imitatfoiie Christi
et cootjemptu mundi, etc.| cpm nptis et vaiîis lectio»
nibos curante de Gregory. Lutetiap Didot, 1833» gr.
iii-8 bp., fiie-similés et porMdts. • • . 90-^ »
Le même, a*éâh., ln-8, br 7 — »
Le mômo, tnid. kattenne, in»i< br. ...... 3— »
LumànêtênAntLfnu^^fiwi'^i^bt^ r , » ^ . 3— >
1545 Gommxx. Œuvres complètes , avec les notes de tous
les commentateurs- Paris^ Lefèore, 1824, 12 vol. gr.
in-êy dos de v. f., non rog. (BH eao.}» . 140 — »
1546 ÇmÉBiKJLOif filç, Collection conwlète ^ ses œuvres.
Londres, 1772, 7 vol. pet. in*8, mar. r., à compart.,
M., tr. d. . . M— »
1547 J^ignAvr (JoAN-GsoBfi.). GommeptarU d^ rébus Fran-
ciqp orientalis et episcopatus Wirceburgensis, in qui-
bus regnm, et imperatorum Franciœ, Germaniœque
goau «aponmitur pL figoris i«ri inciaia iUutlnintiir.
Wirâektngi, 1729^ 2 vol. in-iftiL, <v<L» fig« 45 — »
Biwiletti oawage |>eur MiUloIre de lWaiiee«
U48 BLmmêkkM (itiâk,). CbHeâiierngûiMMaLUUioowfKdfrQàl
•i ckcrMUinn ac conslitÉlHmihw tfaHmovuift(>ontifi-
mrtùn* Pùrii&ê, éài typ. t9^., ITlé^ 11 Mih ia-fol.,
dcilii-rilo non !*• ^ â^** t80~~ »
ExempL en grand papier.
1549 HoBATii Flacci poemata. Birminghamia, BaskerviUe,
1762, iÊk-%f floar* T«r &!«» 11% d. «^ * * « :6-<^.«
* ■
LaiTBrtwtt {f^eyez OrdcHuiaiice».) - •
1550 LucBBrnCAtti d&rariÉraiiatSFayliMrSBS. 'ilinniitgAa-
mi^^ BaskervilUf 1773» in-S» mar. v^ fiLf>lr»4. ^^n-
ci^nn^ reL) 6 — •
. . , . ' »... •'• ' , '' • •-.
1551 Mjdtm^ (WhMCÊao» m). AnshUettura iriiiUiave illus-
urata da Lui^ Marini. & yuA îl^foL^ slnigrand^ Borna
de Bmiànis, 18^10« » * « 4 i « i 500— »
Mirifique ëdîtitti^ du ptému et dnfllili griHé bMvage d'ar-
chitecture militaire. L'auteur YÎvoit dans le xti* apéde. Lors-
que l'inveniion de la poudre vint créer un nouvel act militaire,
de Blarchi sentit le beaoin de cvécr uat nouvelle vehiteclure
militaire. Apres lui on a modifia , perfectionné cet art; mais à
' lui seul lo nSl^île de kl ei^tîeAr
£nyié des étran^S) sen envrage fut cof ié» pilléyi.eè^^pnis dé-
truit. Deux siècles après, en i8o3(, Vincent Mbnti tira son nom de
eti iitjus€e oobli; et peu d'aninlèir apfh, péàdiMt qtM Ganora
œosaèrait^ ém» JgPathfaii de Bo«e f VM hwttj eb iiarbre à De
Macéki^ eemiie ollfréu^d^mrMkMmeiÊêmi^lk Cajetan
Bielzi dépensait généreusement une forte somme, au nKnren de
laqtteiits le ftnitff aiie^ Jnftsn ptHinà^ vti^ étnnmé fWtJWBw de âtaïf
C'efct celle ^tle nens mumndtum -
Cette magnifique édition, fort rare, et qu'on trouve difficile-
menty contient le texte original de Fauteur, une veriioii ngeonie
et atfgmeliftée fee Manu» laiTreîlé d'wlîllMe, diireaye< fliUW-j
talions, ua Dic^onnaire d^arcliitectare niliti^re , une Bibltogra-
piiie historico-critique de cet avt, ïa vie de fauteur, deux por-
traits parnotlhiMiMi gtavâr, et tM. filéwrinie n^ l^nntùie de De
Maaoki, plusieurs grarure» deMinoes par le oéltiwe ppofeaiiye
ilgricoliry et io4 pUncnes.
Le ptix cotô dans le catatogtii etCié î,w/o (r.
i
Î66i Obdoukamb» des rois de France de la S* race» recueil*
'■ lies par ordre chronologique » avec des renyois, etc. ,
. par MM.' Laurière, VUleyault et Pastoret. Paris, Impr.
/ifiay., 1723-1840, 20 vol. in-foL, ▼. mar. (Uniforme.)
37S— »
Très bel exempl. relié uniformément.
\ '
1558 PiBDBini (Gboh.). I Gesari in oro raccolti nelFamese
museo , e publicati , colle loro congrue interpréta-
zioni. Parma« 1694, 10 vol. in-foL, vél. . 90 — •
M . esempl .9 ourniga renqili de médalllet .
PlUEVoer (#^0)re2 Sage (Le).
}
1554 Rnm. Fœdera, conventiones, liter» et cujuscumque
- generis acta publica inter reges Angli» et alios impe-
ratores reges. • • ab anno 1 ICI ad nostra usquè tempora
habita aut traotata. Haga Camitis, /• Neaidme, 1745,
20 tom.en 10 voLin*fol., v. m. • . • 276 — »
C'est l'édition la plus estimée, parce que c*est la seule où l*on
' trouTO la traduction françoise des pièces écrites en anglois, une
table des matières et des augmentations.
1 555 Sa6b (Aladv-Rbiob us) et PjBuftvosr n'BnLBS. (Airr.-Fn.)
OEuvres choisies. Paris, 1783-859 54 vol. in-89 v. f.»
fil., tr. d. (Bozeriân). 210— »
• ( : >. Bel enmpl. de cette coUectioB composée de i5 toI. pour les
; ' ' Œuvres de Le Sage et de 89 pour celles de Piérost.
1556, SfALLfjna» De belio Jugurthino et Annei Flori epitome
rerum Romanamm. Birminghamia, BaskerviUe, 1774,
2 tom. en 1 vol. in*89 mar. v.» fiL^ tr. d. (Ancienne
rèl.). V ; 6— »
1557 Savam. OEuvres complètes contenant le Coran, 2vol.
— > Lettres sur UÉgypte, 3 vol. — Lettres Bur la Grèce,
1 vol. En tout 6 vol. ip-8« v. gr., fil. . . 45 — »
1558 SmièiiDB db Sismobidi. Histoire des républiques ita-
liennes du moyen-âge. Paris, 1809, 8 vol. in-8, v. m.
BULLSHN DU BlBUOnULB. 891
1559 TiHurm Afbi, oomcediae. BirminghamieB, BaskervUle,
]772> iii-8»inar* ▼•» fil., tr. d. (Ancienne reL) 4 — »
1 560 TTPoni»(JAO.). Symboladivina et humana pontificum»
imperatorum, regam : accessit brevis et facilisisagoge.
Franco furti, 1643, in^foLy Tél.» fig. . . 48 — »
OuTiagd contenant la devise et les attribau des princes, des
papes, des eardinans et autres grands personnages.
1561 ViBiGiUiPOBUiopera. ^irfmngAoftu^^ ^a«A:€iTi'Ue, 17669
in-8i mar.^ fil., tr. d. (Ancienne tel.). . . 6 — »
1562 ZmxBRUB (Martin). TopographiaGalliœ. Franc fart an
Mann, 1655, 2 yoI. in-fol.y vél.» fig. . . 110 — •
Topograplkie accompagnée d^un nombre infini de plans de
TÎUes et de Tues de châteaux ; travail fort intéressant et fort cu-
rieux pour l'histoire des provinces de France. La descnption de
Paris occupe seule la moitié d'un vol. avec 73 planches repré-
sentant des vues des églises , hôtels et autres monumens qui
exisloient à cette époque. Texte aUemand.
Vcyez pour d'autres grands ouvrages : Montfaucon ,
Antiquité expliquée et monarchie. Exempl. en gr.
pap. — Notices y extrait des manuscrits. Exempl.
en y. m., etc., etc. — Ducange, 10 vol. — Aca-
démie des Inscriptions, 51 vol. in-4. Bel exempl.
— L'Histoire littéraire de la France. — Le numéro
du9 juin 1841.
898 BSUMWi 00 MUMinMÉ.
PUBLIOÂttONS NOUVELLES.
-*** ■ *- •- ^i-t».
1563 AooBABD. D6la4>fèl€f ^ éalfimàevté^ pst Mkhit A|[o-
hard (Hipp*-Ant.-Périca«d). Z^oti, 1841. ^ 2 — »
Getf«dlM«httt1&dki,; ti<èÉ iMtieiiAf, èit éériM ell ktifl^ëitecla m-
duction en re|^rd.
1564 BbUiAt (Joaghde m)* OEuvres choisies» précédées
d'une notice par M. de Sainte-Beuve» avec un portrait
d'aprésDarvid.yii^tiger^^PinriVi 1841|»(r.;m-8,pap; iré!^,.
* • t
A quoi bon réimprimer du Bellay, dont les exempl. ne sont
hi rares ni cbers ? A cette question qui se présente d'abord à Tea-
prit» nous répondrons qu'il n'ezistoit pas encore de belle édition
des ŒUTres du oelibre poète ibAgerin,. une édition très bien im-
primée sur beau papier, ayec lies notes biblidgrapbiques, condi-
tions que remplit celle que nous annonçons, et de plus elle est
enrichie d'une excellente notice clue a Of. ae Saîntê-Beuye , et
d'un portrait d'après Dayid. L'éditeur a soigneusement respecté
l^taacâdtifle dribographei
1565 ^broaIéDb de Vebvuxb. t.e Mtoyeu de parvenir, œuvre
contenant la raison de ce qui a été, est et sera» publié
pour la première fois avec un commentaire historique
et philologique» accompagnés de notices littéraires,
par P.-L. Jacoh, bibliophile. Paris, i^il, 1 tome en
2 vol. petit in-8» br.» pap. de Hollande. 10 — »
Tiré k 5o exemplaires sur papier de Hollande. On a joint à
cet exemplaire une dissertation sur le Moyen de parvenir, par
M. Paulin -Paris.
1566 Gabinbt de l'Aillteur» Revue des tableaux et des es-
tampes anciennes» des objets d'art > d'antiquité et de
haute ctu*iosité. •
Le Cabinet de l'Amateur parait tous les mois, par livraison de
trois feuilles d'impression, format grand in-8, et formera chaque
année un fort volume avec gravures et illustrations dans le texte.
Le fnt àe Vàkçi^neftmij^, a$tf ppur Paiû» ao ù» ; pour la France,
aa fr.; pour l'Etranger, a4 fr.
Guider Famateur de tableaux, d'estampes anciennes et d*ob-
jets d'art dans la connoissaBoe et le elassement des choses qu'il
recherche, les décrire^ faire leur histoire et celle des artistes qui
les ont produites , réunir en un faisceau , en puisant aux
sourccM inédites ou isennues , tous les laits qui peuvent leur être
^laMfs 9 éclairer çe^^ qui les p^issèflem en jetant de temps en
temps un cotip d'oeil sur la valeur yéuftle qu'on fittache à ces ob-
jets et le con^merce qi|i s'en fait : telle sera le but de cette pu-
blication.
1567 DncouBS de ce qu'a fait en France le héraut d'Angle-
' terre, et de la réponse que lui a faite le roi , le 12
juin 1557. Reims , 1841 , petit in-8 de S6 pag., br.
3— •
Première publication de la Soeiété des bibliophiles de Reims ,
dont nous donnons les statuts dans les notices bibliogn^biques.
ISrée à 75 exempl.
1568 GiwfGom (IhEaRi). LesFaiatisesdumondey npuyelle-
ment réimpriméM et pr^édées d'ui^e notice litté-
raire. Douai, 1841, in-8 de 40pag.| br. . 7 — »
Cet opuscule, réimprimé seulement à Ao exemplaires par les
soins de M.O. Duplessis, est précédé d'une notice biographique,
biblîogf ophique et littéraire suv Gringore et ses ouvrages.
1 569 liANGLois (E.-H.}. Essa) sur la Ci^lligrapbie de$ manus-
crits du moyen-âge/et sur les ornemens des premiers
livres d'Heures imprimés. A(?u^j 1841^ gr.ia-8,pap.
Tél-j fig#j br« t • • • r • . • . 8 — »
Ge volnroe, très bien imprimé, eontient 17 planches représen-
tant des fte^imilés d'anciens manuscrits. —^ Quelques unes sent
très curieuses par l'originalité et la droUrie du sujet.
Quoique très bien imprimé, sur beau papier, les amateurs
segeetteront sans doute que l'on n^en ait pas fiiit un tirage sur
grand papios avefi plfuicket coloriées.
1570 IVoTiGB sur ime traduction anglaise de l'Ecriture sainte
publiée au ztii* siècle, et désignée ordinairement sous
le titre de Bible de Douai , et nouveau Testament dv
8M DUUKmi DU BIBUOPIDLR.
Beims (par M. G. Duplessis). Douai, 1841 , gr. in-8,
pap. Tél., br.
Tiré k 5o exemplaires eeukiiieiit.
1 57 1 QincHBRAT (Jules). Procès de condamnatioii et de ré-
habilitatioii de Jeanne d'Arc» dite la Paoelle, publiés
pour la première fois d'après les manuscrits de la Bi-
bliothèque royale» avec notes et éclaircissemens. Pa^
rU, Renouard, 1841» tom. l*'» in-8 br. . • 9 — »
Publication de la Société d^histoire de France.
1572 Rbcbbbchbs bibliographiques sur le Télëmaque» les
Oraisons funèbres de Bossuet et Discours sur l'His-
toire universelle (par M. Carion » directeur au sémi-
naire de SaintSulpice). Paris, 1840» in-8. . 2 — •
1573 Roman (lb) db Saint^îiiaal » publié pour la première
fois d'après un manuscrit de la Bibliothèque royale ,
par MM. Francisque Blichel et G. Brunet. Bordeaux,
1841; pet. in-8 br.^ pap. fort 6— »
Tiré à très petit nombre.
1574 Vaujbt db Vmvnui. Les Archives historiques du dé-
partement de l'Aube et de l'ancien diocèse de Troyes»
depuis le vu* siècle jusqu'à 1790. Troyes, 1841, in-8
br.» avec dessins et fac-similé 9 — »
Cet ouvrage est dÎTisé en 4lMLrtics; 1a première est une in-
troduction ou essai bibliographique ; la seconde est le catalogue
des Arcbives de TAube ; la troisième est l'analyse raisonnée de
quelques pièces les plus intéressantes pour Tbistoire de la Cham-
pagne ; la quatrième contient le texte des pièces.
1575 VoTAfitt (lb) du pays Sainct Patiiz» auquel lieu on voit
les peines du Purgatoire et aussi les Joyes de Paradis.
Ports» 1840» pet. in-8 goth.» %• sur bois.
Réimpression tirée à 4^ exemplaires seulement.
A
BULLETIN
DU BIBLIOPHILE,
PUBLIÉ PAR TBGHENBR,
louf LA miicrioii
MM. Ch. Nopibr bt Paulin ParIs,
▲TIC LB CATAL06UJI RAISONNA DBS
LITRB8 OB L'folTBUR.
N<^ 20. Dégqibrb.
QUATRIÈME 8CRIB»
PARIS,
TECHENBR, SDITBIIH. PLACE OB LA OOLONHADE DO LOUVRE,
■•Kk
1811.
xaa
en
8M BULumn uii biuioprilk.
Reims (par M. G. Duidessis). Douai. 1841 , gr. in-8 ,
pap. Tél., br. . . .
Tiri à ïo nempbirM Mulenent.
1 57 1 QtncHERAT (JtiLBs). Procès de coodamnation et de ré-
habilitation de Jeanne d'Arc, dite la Pacelle, ptibliés
pour la première fois d'après les manuscrits de la Bi-
bliothèque royale, avec notes et eclaircissemenB. Pa~
ria, Bmoaard, 1841, tom. 1". in-8 br. . . 9 — ■
PnblicAtion de la Sodéié d'biMoire de PmiM.
1572 Rbcbbbcru bibliographiques sur le Télëmaque, les
DUTRIBB
DU DOCTEUR NEOPHOBUS
CORTRI LU FABRIOATtURS DB HOTft (1).
Les langues, qoi sont l'expression la plos positive de Tintelli-
gence humaine» ont leurs périodes de yie comme l'homme.
Elles naissent, elles grandissent ; elles ont balbutié, elles par-
lent, elles atteignent l'âge de puissance, Tâge de maturité, l'fige
du goût ; elles dissertent, elles raisonnent. Puis elles penchent
vers la rieillesse ; l'ambition d'acquérir les gagne à leur grand
dommage; elles mettent mot sur mot, sans vérifier le titre et le
poids de cette nouvelle monnaie de la pensée; elles s'appauvris-
sent de tons les efforts qu'elles font pour s'enrichir. Elles arri-
vent enfin à la caducité rêveuse et parlihre; elles radotent,
elles meurent. Quelque temps après qu'elles sont mortes réelle-
ment, on se demande si elles viveift encore. Il y à même des
gens habiles qui soutiçnnent alors qu'elles commencent à s'é-
nianciper, et qu'elles sont en voie de progrès;
C'est une étude fort curieuse et fort instructive.
A. voir l'impatience effrénée avec laquelle nous accueillons
des mots nouveaux pour des idées et pour des faits qui n'ont
rien de nouveau que leur nom, il est presque impossible de dou-
ter que la langue françoise soit morte ou en grand péril de
mourir. Un des pronostics les plus infaillibles de la mort pro-
chaine des langues, c'est l'abondance inutile des mots. Quand le
mot nouveau se multiplié à l'excès, quand il surabonde, quand,
il déborde, la langue est tout près de s'en aller. Viennent en
revanche les dictionnaires définitifs, comme l'inventaire après
décèsw Voyez plutôt les Grecs ; voyez plutôt les Latins; voyez
(i) Cet article de M. îlbarlet Nodier eit extrait du n^ I9, iBfi* de la
Btvue de Paris. s
65
896 BULLBtni DU BIBUOPULB.
plutôt les François. Je tous prie de ne pas regarder ceci oomme
une hypothèse. C'est, ma foi, une dëmonstration.
Au xYii* sièctef on parloit en général un assez bon françois.
J'ai beau lire Descartes» Pascal^ Halebranche, Bossuet, Féne-
Ion, Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, BoileAn , je ne
m'aperçois nnlle part que le mot ait manqué à la pensée. La
langue françoise se composoit alors de trente mille mots tout
an plus, et T Académie ne trouvoit pas ce nombre trop insuffi-
sant, puisqu'elle en retranchoit de temps à antre quelques uns,
en leur attachant bien ou mal le sceau prohibitif du mauvais
usage ou de la vétusté, mais elle se gardoit bien d'en faire. L'au-
torité de la science et du talent auroit en vain protégé le néo*
logtsme le plus spécieux. C'est qu'on savoit que le talent et la
science n'ont point d'autorité pour faire des mots. Ce qui feit
les mots, c'est la nécessité, c'est l'usage, c'est l'instinct le plus
intime et le plus éminent de l'homme inspiré par Dieu. Tout
écrivain qui a fait un mot nouveau depuis cette époque de ma-
turité de la langue, a prouvé seulement qu'il ne connôissoit pas
tous les mots anciens, ou qu'il n'en avoit pas compris toute la
portée. Néologisme, c'est impuissance. Il n'y a point de langue
qui ne suffise à tout, quand on sait s'en serrir.
De la fin du xviii* siècle jusqu'à nous, on a fabriqué soixante
mille mots que les lexicographes se disputent l'honneur de faire
entrer dans leurs dictionnaires. Il ne paroîtra plus un Vocabu-
laire qui ne se flatte d'en contenir dix mille de plus que n'en
eontenoit le dernier vocabulaire en crédit, et les compilateurs
de ce genre de livres sont fort à leur aisé pour enchérir les uns
sur les autres, car rien ne les empêche d'accoupler jusqu'à
leur dernier résultat possible tous les élémens du Jardin
des racines grecques^ dans tontes les combinaisons qu'ils sont
capables de fournir. C'est un travail à la portée de tout le
monde, soit qu'on sache le grec, soit qu'on ne le sache pas, «t
qui ne finira qu'avec la consommation des temps. Voilà du fran-
*çob en perspective.
Il y a des optimistes qui ne pensent pas qu'une langue puisse-
finir, et qui haussent les épaules quand on leur parle du progrès
des maavaises'habitudes et de l'influence des mauvais exemples»
Je conviens avec eux que cette influence est presque toujours
■UUBmv DU UBUOPBILB^ 899
inaonsible» et que ces progrès sont géoéralemeni très lents;
-nieis qnand on les regarde à travers trois sîpcles» il me semble
qn'ib deviennent qnelqne chose. Ce sont deux cours italiennes
favorisées par la tradition de nos vienx dialectes romans, vivante
encore dans les patois méridionaox, qni ont commencé la cor-
ruption de notre prononciation et de notre orthographe. La dé-
plorable école des précieuses a élaif^i cette voie qui aboutit à la
ridicule réforme de Voltaire, bel et grand esprit dans lequel il ne
faut pas chercher un linguiste. Après Voltaire vient la révolution
avec ses premier^ adeptes, Linguet, Beaumarchais, nkirabeau.
Mercier, néologistes plus ou moins industrieux et pins ou moins
habiles, qui avoient besoin de renouveler la langue comme la
société politique, pour prendre un rang distingué dans l'une et
dans l'autre. Après les révolutionnaires, les romantiques, école
vive/ agissante» pleine de jeunesse et de feu, d'ambition et d'ou-
trecuidance, qui a remué quelques idées et une multitude de
mots. Voilà déjà bien du mal sans doute, et bien du mal irré-
parable, mais la langue françoise n'étoit pas morte. EUe exis-
toit belle et puissante encore, dans ces admirables écrits du
XVII" siècle auxquels Voltaire avoit voulu imprimer le signe
d'une désuétude anticipée, et qu'il se flattoit en vain d'avoir
vieillis à jamais, en vieillissant leur excellente orthographe.
Faut-il le dire, hélas I trois corps illustres ont plus hfité sa dé-
cadence en quarante ans que ne l'auroient fait quarante inva-
sions de barbares; l'Académie des inscriptions, en tranchant â
tort et à travers dans l'orthographe étymologique etdansl'ono-
matologie de l'histoire ; l'Académie des Sciences, en innovant
sans goût et sans utilité dans les nomenclatures, et l'Académie
françoise elle-même, en souscrivant par un silence approba-
teur ou par une tolérance complice à la violation d'une langue
qu'elle étoit spécialement chargée de conserver et de fixer ^ ce
•ont les termes de son mandat. Je ne sais plus, en vérité» d'oii
nous vient la lumière ; mais il seroit aflreux de penser que le
vandalisme nous vfnt de l'Institut.
L'Académie des Belles'Leitres n'a participé à cette coalition
déplorable que par deux ou trois peccadilles qui ne laisseront
peut-être pas de .traces. Les orientalistes, qui en font te plus be^
ornement, ont imaginé, par exemple, que la lettre x, cette per^
900 , BULLXTIN DU BIBUOPHILI.
pendicnlaire manasadey armée de deux peiMes <d>UqiieB d di-
▼ergenteSy étoii une plus belle lettre qae le c, si gradeudans sa
jolie fcorme demi-circolaire, et ils ont hardiment sobslitaé la
première de ces consonnes à Taotre dans les mots traduits des
langues excentriques dont ils ont le monopole. Pour ifue ce
changement eût le moindre prétexte possible d'utilité» ce qui ne
prouTeroit pas qu'il fftt convenable de l'admettre, il faudrait
que le K se prononçât en françois autrement que le c dur, ou
qu'il tessemblftt mieux, par sa figure, à la lettre arabe qu'il re-
présente, et cela n'est vrai ni pour la figure ni pour le smi. Il
en est de même de la consonne q, qui a gagné des partisans
depuis que le x devient Vulgaire, car il faut éviter d'être vut-
gaire avant tout; et cette dispute entre le q et le x menace de
diviser long-temps l'Académie la plus sérieuse de la terre, si le
a de nos bons aïeux ne reprend ses droits légitimes. Je ne dois
pas vous laisser ignorer que le q est privé, dans cette derniàre
acception, de son indispensable auxiliaire, la voyelle u, c'esft4i*
dire pris avec une valeur qui ne lui a jamais été attribuée dans
aucune langue, ce qui constitue à l'instant une innovation com-
plexe de la plus haute distinction. Voilà ce que c'est que d!Atre
savant. Les bonpes gens s'enitiennent à conclure de ces ingé-
nieuses tentatives que ces messieurs de l'Académie écrivent
comme on n'écrit pas, et rien n'est mieux démontré.
Après on avant cette belle réforme, la même Académie avoit
fait une merveilleuse découverte dont elle n'a malheureusement
pas senti la portée. Cest qu'a/, première syllabe d'^jcomn,
n'est autre chose qu'un article arabe qui fait double emploi
avec' le n&tre, et elle en a oondu qu'il faut écrire le Ko^an pour
ne puf tomber dans une répétition oiseuse. Ceci est logique 0t
protmd, mais il n'est pas moins Unique de dire qu'on ae fioat
admettre un principe sans accepter ses conséquences. Akortfl
n'est pas le seul mot de notre vieux françois qui ait usurpé cet
article arabe, et, si on supprime la syllabe initiale SAlcorèn^t
il faut nécessairement la supprimer dans tons les mois françoîs
où elle s'est introduite par Vignortmoe de nos pères, du temps de
Gebrid Sionite, de Gaulmin, de Saumaiae, de Yattier» de GaL»
landyide Fourmont et de Herbelot. Les distillateiirs tirarontdn
caol de leor ambicj les Espagnols, si fiers de leur Uambra^ fa-
\
BCUR» D0 BiBUoraïus. 90l
i^iil rendre lajiiMioe par àmoadesei la feront protéger par
des guaziU. Une dame'pradenie placera an manach dana^ ce»^
et an flacon de ktdi sar aa toilette. En ^rité». cette ganufeAca-
démiqnene peat prodoire, en dernier réanltat» qn'une méchante
^èbre d'émdita; mais les hommes spéciaox dont noos parlons
n'y voyoient pas si loin. La langue françoise étoit ponr enx
VAlcoran.
Tontes ces tentatives, qne la tf pographie a eonsaorées atec
onefanestecomplaisance, n'étoientqoe présomptaenseaet'ridi-
eoles; en voici une qaitirean sérieux. Un historien, dont le
mérite n'est certainement pas contesté, fr'est avisé tout iieoup,
dans une de ces illuminations du. génie <|Di n'éclairent qoe les
grands hommes> de renverser de fond en comble toute l'onoma*
lologie de l'hiâioire. On* n'ignoroit paa en France le nom de
Clovis et de ses premiers snccesseors» mais personne ne se don-
toit peut-être que ces augustes personnages eussent été dési-
gnés autrement dans le jargon théotisque des peuplades 'sau-
vages qui nous les donnèrent pour maîtres. On croyoit mâme,
en général, que les Francs ou Franks (c'est absolument la
même chose) avoient parlé le latin d'Âugnst» on le françois de
liOnis XIV f vec une certaine élégance. L'historien académique
a^laigné nous tirer de cette erreur, et tout le monde sait main-
tenant» grâce à Ini, que le véritable nom de Clovis est Clodowig,
tfài ne s'écrivoit pas Clodowig et qui se prononçoit autrement.
Les Grecs et les Latins, nos modèles en toutes choses,
avoient bien eu aussi quelques légères communications avec lea
Barbares qo'ik soumirent à leur religion et à leurs lois ; mais,
profondément respectueux pour le goût, pour l'euphonie et pour
la syntaxe, ils n'accueillirent l'onomalologie rude et grossière
des peuples vaincus qoe sons la condition 4e la soumettre aux
régies et aux flexions de leur admirable langage. Cest un exem-
ple que l'illustre écrivain auroit pu trouver dans Thoukudidès
on Zoukudidès^ comme dans Tùous Livious, et les lecteurs qui
reconnoissent avec moi ce qu'il y a de pur et d'élevé dans son
talent > regretteront sans doutftaaAp moi qu'il ne s'y soit pas
conformé. 11 a mieux aimé cïaQ^IKta^ civil de l'histoire^ déjà
passablement confus, et bigarrer son style, d'ailleurs si net et si
poli, de ces horribles npins ostrogoths dont le moindre inconvé-^
90S iDLLnm dd MBUwnu.
nient eit de ne poaToir être repiàentéa ni par nos aignes dans
l'écriture, ni par nos articnlations fanûlièraa dané la pronon-
ciation. Ancnn Bonvenir n'a été respecté, aoonne aotorité das-
fliqne n'a été prise en considération. L'inveatenr de ctite dé-
plorable méthode ,ne s'est pas même remis en mémoireqie
notre dernier souverain légitime, par la gr£ce da sabre, ne s'ap-
peloit pas Bonaparte, mais Btumaparié, qui est la tradaction
littérale da grec Kalomero, taxa véritable de sa &unïUe. Rien
n'empêche donc l'Académie des Bellee^Lettres, qoi n'y man-
quera pas, de mettre incesaamment an conconra la comparaison
des institntions impériales de &u-t der Groot et de Kalomaro
il grande. Cest ntftme un fort boan snjet ; mais je pose en fait
qu'il n'y a pas cent personnes ea France^ l'Institut compris, qui
devinent, sons ce prodigienx hiéroglyphe, Charlemagne et Na-
poléon. Qoe dîable aussi 1 pourquoi Charlemagne et Napoléon
ne sont- Us pas des noms savans?
Eh I mon Dieu ! j'en conviendrai bien volontiers ! le temps
et l'usage ont dA introduire dans l'orthographe et dans la pro-
nonciatioa primitives des noms propres d'étranges aUératione ;.
mais faaage et le temps sont les arbitres souverains du lan-
gage. Et puis, il fant âtre conséquent : si cette méthode est
bonne ii quelque chose pour l'histoire de France, le mal n'est
paa absolu ; nous n'y perdrons gnire que Joinrille et Froiasard,
Gonunines et Honstrelet, Hézeray, Daniel et Voltaire. Uais ce
qui sera vrai dans notre histoire s'appliquera nécessairement à
toutes les histoires du monde. Le héros de Xénopfaou ne s'appe-
loit certainement pas Kuros, et l'Académie des Inscriptions le
sait à merveille ; nous permettra-t-elle de l'appeler C^ns, par
une noavelle métamorphose qui conserve à pdne un des élé-
mens de son nom? Si M. Raoul Rochette avoit visité l'antique
Athènes an lieu de'cette Athènes ridiculement germanisée qae
nous avons faite, < ipos de consnller Aesculèa
sur quelques leçi édition do Théâtre grec,
cette démarche a it-étre profitable ; mais il
aurait cherché k re d'Eschile sans trouver
(indqn'un qui pût lom même que je Inî four-
nis, et pour leqi le manqueroit pas de loi
Attirer quelque démêlé avec la mardiande d'herba de Théo-
X
BUUnill DD BIBUOFUIUB. 00$
phraste. En France» il est plus aûr de parier françoia» et de
laisser là lont cet appareil d'otseose émcÙlion qni n'Âlonit qae
les sots. Je reviens cependant an docte historien dont je parlois
tout à rhearcy pour lai proposer an dilemme qoi mérite qaelqoe
attention. Les révolntions do langage sont an fait acquis. Fant-
il reyenir sar ce fait, oo faauil le reconnottre? Soivant la sola*
tion qne M. Thierry Yondra bien donner à cette qoestion mo-
deste, noas saurons à quoi noos en tenir. Le roi Thierry
continuera de s'appeler Thierry, comme par le passé, ou bien
H. Thierry l'historiographe s'appellera Théodoric. Il n'y a pas
de milieu. Cest ce qne la vieille logiqoe désignoit sons le nom
de Vargumeni de PapiUus*
Les lanriers de i'Académie des Belles-Lettres troubtisnt mal-
heureusement le sommeil de l'Académie des Sciences; l'Acadé*
mie des Belles-Lettres nous comble de mots de fabrique. L'Aca-
démie des Sciences veut nous en accabler; elle en desserre,
bon an mal an, cinquante ou soixante par séance, et, au train
qu'elle y va, la langue françoise n'auroit pas ciiiquante ans à
vivre, si elle vit encore.
Il seroit aawz piquant de savoir an joste ce qoi reste à notre
langue, depois qoe l'histoire y parle un mauvais arabe et un
allemand suspect. La vénerie et l'éqnitation parlent anglois; la
musique parle italien», et la peinture a bien envie d'en faire
autant; les sciences physiques parlent grec; la médecine, qni
change de langage toutes les fois qu'on commence à l'entendre,
parle grec, et Dieu sait que ce n'est pas le grec d'Hippocrate.
L'histoire naturelle elle-même, dont l'étude étoit encore si déli-
cieuse sous la plume d^Baubin, de BeloQ, de Rondelet, de Do-
pinet, de Tournefort, de Réanmur, de Buffon, de Chades Bon-
net, de Bernardin de Saint-Pierre, l'histoire naturelle^ parle,
hélas ! on grec odieux qui feroit chasser du collège un écolier
de sixième. Ce patois s'appelle la nomenclature, et la nomen-
clature est un artifice verbal qui a pour objet de rendre le nom
des choses parfaitement inintelligible. L'aspect e» est ef-
frayant, mais la recette en est facile. Vous ouvrez le. diction-
naire de Schrevelius ou celui de Planche avec une épingle,
vous prenez le prunier mot grec vena au dessus de la première
colonne à gauche, vous en faites bien ou mal une espèce de
901 BULLITM DU BIBUOPI|lUS.
flobstantîf .terminé à la firaoçolBe, tqos en affublez au hasard
le minéral, l'animal on la planle qoi vens tombe sous la main*
el le tonr esl fait. L'Académie ^ançoiae dit encore : Étourdi
comme un hanneton, mais TAcadémi» des Sciences yent qu'on
dise : Étourdi commet une mélolonAe^ et ce seroit mal parler
4pie de parler entrement. On rencontre souvent snr le versant
des prés, et plus particulièrement aux bords d'un ruisseau on à
la li$î^e.d'un lac, une ravissante petite fleur aux prunelles
Jbleues qui sourit dans le gazon et que l'imagination poétique
des Allemande a consacrée au souvenir. Les jeunes fiUes de
village la déaignoient sous un nom charmant. Cétoit pour elles
ies yeux de la sainte Vierge, La science n'a pas des idées si gra-
cieuses ; elle en a fait le myosote soorpioide, ce qui ponrroit bien
signifier (horresco referons!) une oreille de souris à figure de
scorpion. I41 maleocontreuçe épingle s'est grandement four*
voyée peue fois, mais ce n'est pas la seule. Tout le reste des
nomenclatures est fait dans le même goût.
Je sais bien qne vous me direz à cela : Eh ! mon Diea,
qu'importent ies nomenclatures! Prenez-les pour ce qu^elles
sont, c'est-à-dire pour un argot de savans, jaloux de ce qu'ils
appellent leur spécialité, et qui se retranchent dajQS l'incompré-
bensible^de peur d'être <K)mmuns. Veniez- vons ouvrira toutes les
prétentions sans éludes et sans titres la porte des Académies,
qui n'est déjà que. trop large ? Les abominables mots dont vous
vous plaignez n'auront jamais la ridicule prétention d'être
françois : ce sont les mots d^ passe des adeptes, c'est, le sdù*
bl^th de l'Institut. Cela n'a rien à faire avec la langue,. et si
ce -méchant' jargon se glisse dans quelques méchant diction*
naires^ tant pis pour les dictionnairesi qui s'en embarrassent.
Ils ont ftiit dépendre leur durée de celle d'une école de pédans
qoi penche déjà vers sa mine.
Vous en jugez bien à votre aise 1 Je n'aurois, en effet, aucune
objection contre les nomenclatures, si elles se renfermoient
dans- ces justes bornes, et j'y prendrois peut-être quelque plai-
sir, car.il n'y a pas de mal à laisser aux intelligences qiû se dis-
tinguent .du vulgaire un langagif dont le vulgaire n'a pas le
secrets La science que^notre vanité ignorante compteroit pour
peu de cheaei si le science s'ezprimoit comme tput le monde.
\
BOULBnN SU BiBUOpaae.
905
n'a TraiseniU|Ueneiit pk» d'aulre moyen de conaerreir ^es
privilèges, fia milïeu de cette immeiiae et ridicule diffusion' de
Gonnoissances superficielles qu'un système absorde d'enseigne*,
ment nous a faite. Va donc pour l'argot de la science, va poiir
son sciUoleih, tant que la science n'imposera pas son scibboloih
et son argot aux langues littéraires des nations. Qu'elle daigne
imiter du moins les prâtres de l'Egypte» qui dissimnioient pru-
demment leur langue de gryphés, ou de r^Hs^ et les alchimistes,
qui gardoient leurs arcanes grotesques pour eux. Le mérite de
ces niaiseries solennelles consiste tout etitier dans la rareté de
leur usage*. Les habiles en font mystère ;-maâs les prêtres de la
science et les alchimistes de la Aomendatnre ont, chez nous,
d'antres caprices. Ils frappent à la porte du dictionnaire avec
nn. barbarisme, et ik la font ouvrir avec une loi. Je ne vous dis
rien de trop.
Nous ne sommes plus, hélas ! au temps où Ghilpérie, et Au-
guste, et Denis de Syracuse, confessoient avec une noble sim-
plicité que les rois eux-mêmes ne sauroient, dans leu^ toute-^
puissance, donner le droit de cité à un mot repoussé par
l'usage. Nous ne sommes plus au temps où Tibère s'excusoit,
par deux fob, devant le sénat romain, d'avoir usé d'une ufc*
pression, vive et précise d'ailleurs, qui n'avoit pas i'autorilé
des classiques. Les Tibères *du progrès n'ont pas ces timides
condescendances pour la sainte pkrole de l'homme ; ils crient
comme les Galaadites : Scibboleth ou la mort, et l'Académie
françoise répond : Scibboleth. - . .
Avez-vous dans un coin de 1- administration qurique méchante
commission scientifique, i^pelée »donner son avis sur des ques-
tion» qu'elle ne*GOnnôît guère, et, du reste, absolument dénuée
de l'instinct sublime et profend qui a présidé à la formation des
langues ? Laissez-la faire. ^ elle est incapable d'entamer d'on-
gles et de bec l'épiderme d'une idée, elle a reçu, je ne sais où et
de je ne sais quij la fatale autorité de tuer les mots et d'en créer
de nouveaux. Les mots naissent à sa fantaisie, rachitiques» es«
tBopiés, "informes, des mots étonnés de vivre, effrayoéa.de.^e
trouver ensemble, qui font peur aux femmes et aul enfans^ qui
font horreur aux gens instruits, qui /ont ^ dresser les cheveux.
St puis, quand il a été improvisé à grands frais par deux ou trois
•OUJflN DU BIBUOraïU.
•
crétifla éméritai, oe vocabulaife stopide troa^e des lépaltteon
qui l'imposent sans le oomprendre à toat an penple ébabî, et
des jogeSy dociles à lenr texte légal, qai amendent on emprison-
nent les «ontrerenans, en attendant qn'ils les bissant pendre
on tirer k qoatre chevanxi quand nne résistance irritante for-
cera le code à aggraver la pénalité. Il étoit certainement ré-
serré à la France édairée, perfectionnée , dTÎlisée à umte
outrance^ de fonder la législation dn non^sens et la jarispm«
dence dn barbarisme. Les peuples anciens les plus ^nérables
par les grandes leçons qu'ils ont laissées au monde, sont tom-
bés les uns après k» autres dans cet excès honteux de décadence
où la parole altérée, grattée» rognée» falsifiée, n'est plus dans
le coounerce équivoque du langage 'qu'un signe sans titre et
sans valeur ; mais aucun d'eux ne s^étoit avisé jamais de placer
le patois grossier de ses sophistes ou de ses sdiolastiques sous
l'égÎAle sacrée de la justice. Chez les Latins» le bel usage des
classiques s'étoit réfugié dans le texte de la loi, et Justinien lui-
même» tout couvert qu'il fftt de son inviolabilité impériale»
n*arma point le procureur du roi, le juge d'instruction et les
huissiers contre la langue inviolable de Gicéron« Ce n'est pas
que les barbares de ce temps-là n'inventassent à leur loisir»
comme les nôtres, des mots rebutans et horribles, dont quel-
ques philologues ont légué le souvenir à Téternelle indigtaation
des siècles; mais l'idée énorme d^improviser pour une. nation
un vocabulaire complet^ formé d'élétnens inintelligibles, mais
la fantaisie étourdissante de prêter à cette terminologie bur-
lesque et sauvage l'autorité des décrets législatib et !a rigueur
des sentences judiciaires» appartenoient de droit à l'époque
^mi>iemiiie/ifproj7i9j<fiv0 et -superlativement. bouffonne oik nous
avons le bonheur de vivre. C'est ce qui arrive pour ce diver-
tissant catalogue de barbarismes dont on s'est promis de faire la
nomenclature légale des poids ei mesures*
Le projet de soumettre l'humanité tout entière au même al-
phabet et au même rudiment, n'est pas tout-à-fait si nouveau que
paroissent le supposer les savans apôtres du progrès. 11 y a des
iSècles que Ton s'en occupé, et on s'en occupera pendant des
siècles encore, car il n'y a rien de vital comme une sottise.
Cette théorie offre d'ailleurs quelque chance de possibilité dani*
BOlUmil DU nBUOMlLI. Wt
I
reiécution, qoand elte est considérée au point de vue d*aii eff-
prit superficiel. Une langue parfaitement pbilosophiqae dans sa
composition, parfaitement logique et régulière dans sa syntaxe»
facile à parler, facile à entfsndre, facile à écrire, qui ne de-
manderoit pas quinze jours d'études primaires, si elle étoit re-
çae du consentement unanime des nations : cette langue que la
vieille Babel avoit perdpe et que la moderne Babel attend tou»
jours, n'exige pas, en dernière analyse, de l'écolier ingénieux
qui voudra bien lui consacrer une semaine de ses Tacanees,
plus d'érudition qu'il n'en entre dans un feuilleton, ou plus
d'esprit qu'on n'en cherche dans un iaudevUle. C'est le pont^
'aux'dnes d'un linguiste .imberbe qui fait ses preinières armes
pour arrivera l'École des Chartes. N'existe-t-ellepas d'ailleurs,
déjà toute tracée, dans Trithème, dans' CoUange^ dans de Vil-
liers, dans Dalgarno, dans Becker, dans Wilkins, dans Court
de Gébelin, dans V Encyclopédie^ dans cinquanie bouquins qui
sont moins connus et qui ne méritent guère de l'être? Il en est
de toutes les nomenclatures en particulier comme de la langue
en général, et de toutes les sciences de l'homme, comme de
celle d'exprimer sa pensée par la parole. Je ne eonnois point
de système d'idées qui ne puisse être soumis à une méthode
étroite et synoptique, et c'est même là le dernier mot de l'in-
telligence humaine, arrivée aux bornes qu'elle ne peut pas
franchir. Quand ses ailes ont fondu au soleil, il faut qu'elle
tombe. Une fois que la place manque à l'essor de notre esprit,
il se replie nécessairement sur la matière, parce que les orga»
nés împarfeits qui le servent ne lai permettent pas de peree-^
voir distinctement autre chose ; c'est là ^e secret des méthodes»
c'est là le progrès possible, et Dieu sait à quoi il aboutit. La
sdenee contemplative des premiers sages^ c'étoit une suite mer-
veilleusjB de conquêtes; la science positive des méthodistes,
c'est une triste abdication^
Eh I mon Dieu I faut-il donc vous apprendre^ hommes d'ins-
truction et de progrès, que cette irrégularité qui vous choque
dans les procédés de Fintelligence^ est précisément la preuve la
plus manifeste de la supériorité .de notre nature ? L'abeille ne
varie nulle part dans les proportions de sa cellule pentagone ; le
castor construit ses chaussées d'après les mêmes leisp an bord
906 BUfturrnf du inuorHiLC.
d«s rivières do Canada et aa bord des riTièrès de la Hongrie ;
lliirondeUe n'a pas encore jugé à propos de changer la moin^
dreèhoeeà la forme éternelle de son nid. L^bomme seul diffère
dé l'homme par les mœnrs, par les institutions, par le langage,
selon les Uenx et les temps, parce qne l'homme n'est pas Tes*
dave d'nn instinct^ parce ^n'il est le maître d'une facnlté, parce
qn'il est intelligen t.. Étrange erneor d'un siècle en démence qui
^ pehsé qne l'espèce humaine atteindroit an plus haut degré de
sa destination politique et morale, en se ravalant par l'unifor-
mité des moyens au niveau des animaux les pins méprisés!
Perfectibnnement digne d'envié que celui qui réduira les na-
tions civilisées à, la police aveugle et à l'ordre mécanique des
fourmilières I
Hais il seroit vrai que la commodité publique avoit quelque
chose à gagner au changement du système métrique; mais il
séi^it prouvé que cette variété d'appréciations et de valeurs qui
lui étoit inhérente, ne renfertnoit pas en«soi quelque mystère
ifVeonnu dans lequel le bien-être social' est secrètement inté-
ressé; mais un vœu unanime, eirfin, auroit rendu cettcréforme
néce^ire,' qne rien ne rendroit nécessaire la réforme de la
nomenclature usuelle, qui est, pour le dire en paisant, la plus
ingénieuse, la plus philosophique/ la plus sensée, la plus belle
de toutes les nolnénolatures de f homme, comme celle qu'on lui
substitue est le plus détestable jargon dont se soit jamais avisée
la'pnrésomption ignorante dlm néologue illettré* On ne saoroît
trop le dire et le répétera une fataKtô merveilleuse, dont l'ex-
pHoation peut êtrecachée dans la pensée de Dieu, dénie irrévo-
cablement attt académies le privilège de faire des mots. Toutes
les) fois 'qu'elles veulent forger Un vocabulaire et donner aux
choses leur nom véritable, comme Adam, elles tombent à cent
mMfrli^Jafes, ou à je ne -sais combien de mille myriamètres au
dessous de l'absurde. La nomenclature des mois de l'année ré-
publicaine, improvisée dans un des bureaux de la Convention
par ^elques méchdns démagogues sans études et sans lettres,
aitoitr tout le mérite qu'on peut oheroher dans une extravagance
de c^tte ^pèce;ellie était nette, intelligible, euphonique. Les
tangues occultés des sociétés secrètes, qui ont été faites par des
ou vriers,' sont vive^, énergiques, habilement figurées. L'argot
B0UiBTIN DU BIBUOPHIU. 909
de )a poprtaee, qui a été fait par des volean, étincelle' d'ima-
gûiaiion et d'esprit. La noméiielatiire des poids et mdsvredy qni
a été feite par des académiciens, est' la' plas déplorable des tur-
pitudes, et i( nVil faudroit pas davaiitage poar déshonorer' le
nom françoté auxyeax â|ki mdnfle et de la postérité, si les gens
sensés du pays étoient responsables, aux yeux du monde et de la
postérité^ de tout ce qui se fait en France depuis cinquante
ans. ' •
Ces propositions abruptes et absolues peuvent paroître un
peu hasardées, tt faire crier au paradoxe. Je les rendrons sen*
sîMes à toiis les esprits par une comparaison rapide de h no-
menclature ancienne et de la nomenclature noUTeile; c'est
même un travail aussi piquant que facile;^ e^ pour poirier sincè-
rement, c'est celui que je me propdsois de mettre à fin, quand
les premières Ugnes de cet écrit éphémère sont tombées de ma
plume; J'y ai renoncé par d'excellentes raisons qui me dégage-
ront envers le lecteur.
La première de mes raisons, c'est qi|te la tâche aisée dont'jé
parle est réellement par trop aisée pour valoir' les frais d'une
élabdration sérieuse, et que j'attache trop de prix au peii d'heu-
res qui me restent à vivre, pour les user stérilement à démon-
trer févidence'méme. A qui.ai-je besoin de prouver que l'arc
du' méridien que penonne n'a vu' ni tenu, et qae lessavans
euxHttén^es ne savent pas 'mesurer exactement quand ils le me-
surent^^est de sa* propre nature le plus incommode de^tolis les
étalons métriques? A qui ponrrois-jë apprendre qu'if convient'
que le vocalndairè des idées les plus* familière^,' des ugens les
plus eoncinuellement tuuels* de la vie sociAle, *soit coinposé de
mots usuelff^'famiHersP A qui entreprendrois-je "de démontrer
^pie lé françois'est plus^dair^en frànçdis ^e legtH/ét ijne la
subsiltutiott d^un'ttauva&s patois gtee'gtk>sstèréteen; fabriqué' è
un excellent françois vieux comme la langue, ponr-déMigHer
une chose que tout le monde a intérêt de connoiire,'tie saufoit
être que le fait d'un fou, quand elle n'est pas celui tl'un char-
latan ou d'un escroc? Est-il un seul-écoKer sur les derniers
banes du collège qui ait attendu mes inutiles éluciAratiohs pour
savoir que le* mot ^i^, par exemple, ne signifie iniO&en au-
ehné langue ; ju'il fàutKécrire'pair deux ff potii!' en fltii^juf utot
V.
910 BULUTIN DU BIBUOmU.
grec, et qa*avec ce mot grec ainsi orthographié, on ne parvient
à exprimer dans le ridicule kiUomètre de la nomenclatore, que
la mesure et un, anb? Est-il un senl père de famille (hélas! et
mon cçeor saij^ne en y pensant I) qui eftt empoisonné son fils
nniqoe de sa propre main, en Ini administrant comme nn remède
salntaire trois on quatre décigrammes de deutochlorure de mer*
cuief s'il avoit pressenti on deviné qne cinq on six grains de
sublimé coKfomv se masqpoient aujourd'hui de cette abominable
formule? Voilà ce qu'il me faudroit dire, et pourquoi dire ce
que n'ignore personne? Je m'étois trompé sur la nécessité de
cette discussion, ou bien le sens intelligent de notre pauvre es-
pèce^st atteint d'une infirmité incurable. Il faut le laisser mou-
rir au régime du deutochlorure et des décigrammes.
J'ai déclaré que j'avois une secpnde raison pour m'abstenir,
et je m'en suis peut-être avisé un peu tard. La malheureuse
aberration contre laquelle je proteste a été rédigée en loi, et
toute LOI est inviolable et sacrée pour les hommes d'ordre et de
paix, même quand elle est mauvaise. Il est seulement permis,
je le suppose du moins, d'en attendre, d'en espérer, d'en im-
plorer la réformatioo, et c'est ce que j'ose faire pour celles»,
au nom de la raison publique et de la langue nationale outragées»
si cette démarche n'excède pas, dans nos morars constitution-
nelles, les privilèges d'un citoyen soumis et respectueux. Je suis
d'ailleurs fort préparée ces réponses incisives qui tranchent
brutalement les questions, et qui font subir au droit impres-
criptible de la plainte les mêmes traitemens qu'à la révolte ; je
ne m'en soncierois pas davantage sous un gouvernement moins
équitable et moins doux. Dans la république de Gharondas on
de quelque autre législateur dont le nom m'échappe, l'orateur
qui venoit proposer une réforme importante paraissoit à la tri*
bune la corde au cou ; je dirois aussi : I>onnei&*moi cette corde,
et montons.
Après cette dédaration de principes, -qu'on trouvera peut-
être un peu superbe, je finirai par exprimer d'un ton plus mo-
deste un vœu d'un accomplissement plus facile, et qui réunira,
je le sais d'iivance, de vives et puissantes sympathies ; le voici :
Au nom des vieilles muses que l'école classique adore tou-
jours, ao nom des vieilles et magnifiques inspirations de la
BULLBTIN DV BIBLIOPHILE. 911
iangae naissante qu'une jenne école aime à renouTeler, an nom
de la grammaire et da dictionnaire^ de la prose et de la poésie,
de la pensée et dn siyle, de l'art et de la logique» an nom de
tout ce qu'il y a de plus sacré pour ces brillans esprits qu'un
noble instinct a jetés dans la carrière des lettres; je viens ad-
jurer les élégans écrivains en qui repose le dernier espoir de
la littérature parvenue à son dernier âge, et cruellement me-
nacée par des innovations barbares; je viens adjurer les vété-
rans illustres qui leur ont légué tant de succès; j'adjure sur-
tout» et j'adjure à genoux l'Académie françoise^ dont j'ai osé
blâmer avec quelque amertume la complaisante insouciance,
mais dont personne n'est plus disposé que moi à reconnoître la
souveraine autorité en matière de langage, de repousser obsti-
nément les ruineuses recbercbes qu'on prodigue insolemment à
la langue pour l'appauvrir et pour la perdre : je les supplie de
ne jamais salir des pages destinées à l'immortalité par ces ex-
pressions vandales et topinambouesy qui seront dans quelques
années un objet de dérision et de dégoût pour quiconque saura
lire. En dernière analyse, ce sont les gens de lettres qui rati-
fient les usages de la parole et qui donnent aux mots le droit de
vivre. Les mots dont les gens de lettres ne voudront pointi
quelle que soit d'ailleurs l'autorité qui les appdîe, ces mots
scandaleux, désavoués par les juges naturels, mourront de mort;
et s'il en reste un seul, ce sera cet odieux kilomètre qui est fort
propre à donner dn moins la mesure de son inventeur.
Docteur Nrophobus.
66
VOYAGE
DANS UNE BIBLIOTHÈQUE DE PKOVÏNCÊ.
(suite.)
V,
Tablettes de U vie ci de la mort.
El) qaittçint le martyre d'un cathcdique anglois » la transition
est facile pour arriver aux Tablettes de la Die et de la mort ,
CQptpQ^ées, par Pierre Mathieu , conseiller du roy et historio»
gC4iphe de France. A Paris^ chez lean Petit-Pas, mdcxxix, avciç
\fi tilr« latin sqivant en regard : Tetrasticha de vitâ et morte,
à Petro Mathœo, histor, régis Galltcœ et à Joanne Tharmasio
aduoci Paris. In latine reddita. Permis, apud JoannemPetit^Paa*
HDOûiK* — Petit in-16y oblongi contenant deux quatrains par
page^ le latin en regard ; relié en maroquin rouge» filets^ doré
snr tranche» avec fleurs de lis sur les plats, reliure du temps.
La traduction latine > éunt dédiée à Charles du List avocat da
roi# il est permis de supposer que cet exemplaire, qui porte les
armes parlantes de Tavocat du Us, lui ^ été offert en cadeau;
quoi qu'il en soit , d'autres armes, appliquées contre la garde
du volume, prouvent qu'il a fait depuis partie de la bibliothèque
de Jean' Baptiste le Boiteulx.
L'histoire de ces tablettes est curieuse : on ne sait quand
Pierre Mathieu composa la première centurie de ces quatrains ;
dès l'an 1 600 , on voit 74 quatrains imprimés sous le titre de
la f^anite' du monde, à la suite des quatrains de Pièrac. Paris ,
Flewy Bourriquant, in*8, mais sans nom d'auteur, et différant
essentitUement de la première centurie des éditions suivantes.
Mathieu fit la seconde centurie^ en 1610, immédiatement après
la mort de Henri IV ; on la publia, avec la première , à Lyon ,
161 i, en forme de tablettes oblongues^ n'ayant qu'un seul qua-
train par page.
l^a It-qisièfne ceiUurie ne vit \^ jour qu'fiprè^ }i| ipori d^ Tm-
tear, par le^ aoios de Jp^^B^ Mmà^^ » AOi) fils. Qt^ UlUetMs
riméest remarqaables «ouyent par la pepa^a ft; qaéqiiQ par la
po^ie, oqt été depm imprimée» tiieii de* foîs^ çi |a pliia app-
yp^\, av^c Iqa qaatraina de Pibrao et c^na da préaidept F^yr^.
Voici ce qu'en d^t CoUetei dana. 9pn t>Uç<^9 4^ fg. pc4^^
morales
« Lea Tableties de P. Mathieu fareat d^abord ai bien reçnea
tf partent , qu'il n'y eut guère de bonnea ^illea dans ce royaume
« qui ne prit le soin de les imprimer , et fort peu de bons es-
« prits qui n*en remplissent leur mémoire , et ce d'autant plus
« qu'elles contiennent de fort nobles sentimens et plusieurs
« belles yérités morales puisées dans le fond des histoires an*
« ciennes et modernes. Mais quoique ces fameux quatraina
« aient été traduits en plusieurs langues étrangères , et même
« qu'en 1624 un avocat du parlement de Bordeaux, nommé
« Louis de LascouSf les eut rendus assea heureusement en vera
« latina , quasi vera pour vers , j'en vtAs presque aujourd'hui le
« souvenir éteint. »
Le père Nicéron n*a pu trouver la traduction de Louis de
Lascous^ mais il cite la présente de /oa/z/i^^ J^hanmesius^ avocat
au parlement de Paris. Je n'ai pas élé plus heureux que j^icéron.
Pans une des eomédîçs.de ^çMhr^ {SganarcUe^ 9pN® pr^-
ynière], un des per3onpages cpnseil}|; ^ j|tf^ :
t Les quatrain t do Tibrac, et les doctes Tahletêrs
« Du conseiller Mathieu, ouTrage deraleur •
On voit par eea vens ^ne du Campa i^ UûHèoPe le ao«,venir déa
T«Melte8 étoic encore populaire en France ; ille ftil même plus
tard : une dés pins récentes éditions est çjplie offerte aupub^c
par Tabbé Delaroche^ sous ce titre : La BeOe'vieiliçsje^ on les
anciens quatrains des sieurs de Pibrac , Dufaur et Mathieu.
Paris, 1746 , in«12> avec d'autres commentaires. Il est assez
remarquable que l'abbé compilateur estropie ici le nom du pré-
sident Favre qu'il change en celui de Dufaur. Goujet, dans le
Suppicmeut de Morcri de 1735i avoit, par une bévue bien plus
étrange de la part d'un homme aussi énidit, fait, des deux iini»
914 BULLETIN DU BIBLIOPHILE.
-tateors de Pibrac^ un seol et même personnage » qn'il nomme
Maûdeu Four, président, un dss parons de Pibrac,
Mais ne voilà-t^il pas , en dépit de tontes les éditions officiel*
lement établies et citées, bien on mal , dans Colletet , Moréri»
Gonjet etNicéron> qn'nn demi-savant, ou plutôt qn'an manceavre
littéraire, nommé Joseph Rosny^ s'occnpant à bâcler nne assez
mauvaise Histoire dAutun (1 ), déterre, dans cette ancienne cité,
un manoscrit contenant les deux premières centuries. de
P» Mathieu. 11 croit alors avoir trouvé un vieux poëme inédit;
il le commente lourdement, en supprime quinze ou dîx-huit
quatrains qu'il n'a pu lire, tronque le reste , et Timprime avec
une dédicace à Regnaud, de Saint*Jean-d'Angely , sous ce titre :
la Vie et la mort^ poésie du xvi® sihde (il faudroit du xvu*)»
par P. Mathieu f historiographe de France sous Henri IVf pu»
bUées et augmentées de notes et de commentaires par Joseph
Rosny, Paris, an xiii, 1805, in-8de 88 pages, tiré à 500 exem-
pilaires, dont 50 sur papier vélin.
Le c6té plaisant de cette publication , c'est que Joseph Rosny
(plus tard de Rosny) s'eiTorce de prouver , dans ces prélimi-
naires, que l'ouvrage qu'il oiFre au public n'est pas de François
Perrin^ qui vivoit en 1530, ancien chanoine d^Autnn, auteur
aune tragédie de Sjchem , ainsi que le croyoient assez généra-
lement les érudits d'Aututi. Rosny vouloit joindre aux quatrains
"de Mathieu une traduction en vers de sa façon; il en donne
quelques échantillons dans ses notes : sachons lui gré d'avoir
bien voulu s'en tenir là I
(i) Histoùre de la ville dAiUtin , connue eutrrfois êoat U nom do Bi^
-fffaete^ capitale de là répMique des Eduàuf divisée ea rr lÎTrei et oméiB
de gravures , par Joseph HosHy^f capiuiae d'infanterie. Sorot et €tmuta
.Jkmue, Au^un, P.-P. de Jussieu, an zi (1802}, in-4« de xxi et 352 p^gM-
Cette compilation fut faite pendant les années 1801-2, qne l'auteur de-
^neura à Autun pour j exercer un emploi momentané qu'il ne spécifie pas.
BDLLRIN DU BIBUOPHIUI. 91S
VI.
L' aille et plaisant passe-temps. — Questions curieuses.
Taudis que nous sommes à parler de livrets oblongs en forme
de tablettes , il n'est pas inutile d'en signaler un des plus cu-
rieux et vraisemblablement des plus rares; son titre est ainsi
conçu : VVtile et plaisant passe^temps povr tovsJideUeiS dires*
tiens voulant cognoistre q^e c^est i/ue de vérité en toutes choses,
A Roven» chez Guillaume Iores> rue;Escnyère9 près la cour des
Coretz (sans date, mais 1615), in-i6 oblong de 191 feuillets «
texte encadré. . .
Ce livre est remarquable pour la forme et pour le fond. Pour
la forme, outre ses dimensions singulières et ses pages enca*
drées, il a deux. titres et deux paginations: le premier titre
est au commencement du livre» et Tautre. à la fin , qui devient
le commencement en. le retournant; de sorte qu-en prenant: le
livre, de tel côté que ce soit» il semble être dans le bon -, sens.-
En effet, l'impression est rangée de telle sorte, qu'en Allant de
t^rso en verso on buit une même pagination et un même sens;
tandis que tous les rectos sont alors sens. dessus desaons; mais ,
'e livre étant retourné, ces mêmes retuos deviennent des
pages droites, ayant aussi leur pagination et leur sens suivise
L'approbation de celivre singulier en tons points est ainsi
conçue : « Yen et approuné par moy sous-signé, docteur en l'V-
« uiuersité de Paris, en la Faculté de théologie, et religieux aux
« Jacobins» à Rouen » lequel ay iugé d'estre mis à la veUe.dn
« public, pour l'aduancement des bons esprits» le 4 de novem-
« bre 1616.» (Signé) • LbMabghaut.»
Chacune des petites pages du livre contient une demande» et
au-dessous la réponse qui se termine toujours par une pensée» ou
sentence» on proverbe» ou apophtegme» en prose ou en vera^
tiré des livres saints ou des anciens auteurs profanes; le tout
imprimé en gros ou en petits caractères» suivant les dimensions
de la réponse, afin que cela tienne toujours dans une seule page.
Ce Passe-Temps est une espèce d'imitation» pour la forme du
moins» de la Fontaine de toutes sciences , dont Antoine Vérard
publia plusieurs éditions , et que Gallîot du Pré , par une su*
percherie de libraire déjà reçue au commencement du xyi* siè-
016 B0LLkTlll DU ftlOLtO^HIIie.
cle^ réimprima avec on titre ainsi rafraîchi : mil II II vingu et
quatre demandes , avec les soluitons ei les réponses à tous pro*
poz ... y selon le saige Sidrac. Paris, 1531 ,pet. in-8 . (Ces demandes
sont parfois fort étranges » et les réponses ne leur cèdent guère
en natveté. PtciÉ tak*dy lé livne plus connu et non moins piquant,
ifltitalë t Bohnerespêt^seà iùvs pntpos. Anvers, Jehan Richârt,
16iâ, iii-16, devînt anssi un type de ces oovmges singuliers
par tcmàndek et par réponses.
L'alitemr dû Ptàie^Temps qai nous wcnpene s'est pas nommé;
il à en potikr bit de oumpoàer nq jen tnystique qni reflète pnrfei-
tsmdnt répbi)ae oà il écHVoit. La première page offre poar
question : Quel est r usage de ce Passe^Temps'? La réponse va
noo^ nfettitedansln tonAdenesde l'auMar : « LigoèE«vonsqnatre
M eh») eneemUe-i et qoe le premier onure k livre et face la
âéttAWle qoi se pfiièente de prime»abord.>'Gehiy qui pourra
mpllndrè atu^ fe crédit d' vser dn Pa^é* I\gmps. Haïs oi trois
oli fiatre Ibis^ie fctmte (de flvite)> personne li*a scen résoudre
te qneiltiohy tbute la ouqpaignie sera à .raa&end^ d'vn de
ph^fimdès an profit des trèspassea; De là en traosportâre le
Nara m second, i ce qo'tl iolle de mesme. »(
•Bi l'on jeneit a^oilrd'hni à ée jeo , les tre^Missés feraient de
gvlinda profits <de de prqfimdisj car je connob pen de soeîétésy
sî'éélfitrées fassëbt-elles , qkiî passent k>épondse> comtnc le veoi
Foitlear I à db^. questions telles qae eeUes*ci> prises ptrartanl an
hlTsàrdr
Qmafitut^U faire ifUand vn baille ?
ilNfit^êéùf tfàiund m ^itmne êu temmn^ nesénnepi^-an 4pA*une
c9i^%»Q
Peut-on biBn kÊèhr e» ^étradis tout chaussé et tout vestu?
Qsl fêmit smjiHlrd- faui des rëpsvises de là force de œtké qui
Ptûiunpi&i'DiBU/omia^il Svede la coste ïtj4di^, non pas du
pè&deidelatgste'/
M Dteu toe 4a fonna poim dn pied afin qnHl ne la trop mes»
« tstimast comme «b servante; «von dé latestie, afin qu'elle ne
4 e^atcrîbnasi noKsuMe iapériorité sur son mary; mais de la icosle,
i ']Miàr MSBBjitrér ^inll la devoit aymer comme sa compagne. »
V^ét^H^ la folie ès'hembances et sumptuosisés d habits ?
sOiyA: csirai» pour lier fM sac de bon frornoôrt , il svffist
BI7LLRTIN DU BIBUOPDILE. 917
■ d'auoir vue cordelette de deox deniers, n'est-ce pas une
« grand' folie d'employer cent et cent livres à des iacerans pour
« cein dreon sac plein de fiente et d'ordure ? »
Qae diroient nos éléganies parisiennes d'an jeu qoi leor dé-
biteroit de telscomplimens? Il n'est personne qoi ne préférât
cent fois dire an de profundisy voir même les sept Psaumes de
la pénitencci plal4t qae de faire de semblables réparties.
Tootetnis » oP . trotff e fl'me^ 6i0gi|liBrs prapffi tiré;» «chn Flo*
rilegium, de la Parare des Dames et des vieux poëtes françois,
mêlés à des attaques vives et jg|*ote^aes contre les héréti<|ues de
l'époqnè, qui probablemei^ voient d'autrea pa86e-tem|)S que
celui-ci.
Nous possédons un livre qui se rapprocbe un peu de celui-ci,
pour le fond , si ce n'est pour la forme; c'est le Recveil des
(fuèsHons cvrîevses rencontrées chez diuers bons ayteurs, et amas*
séés Icy pour la meilleure commodité du lecteur, composé par le
riuérand père Nicaise de Sainte-Thérèse , carme deschaux. A
Tovrnay, Adrien Qnînqué, annoN.DC.XLii, iii*8.0n v remarque
des questions telles q^e cellçs-ci : La femme est-elle nécessaire
à Thomme 7 Comment se squvoit la femme {en la loi mosdiquej,
ne pouvant estre circoncise 7 EslM permis çu père de tuer sq fille
paillarde^ trouvée au fait avec le paillard^ ou au mary sa femme
surprise en adultère? Le révérend père carme s'étend avec
complaisance spr toutes les questions de ce genre ^ et sur leurs
réponses. Un autre livre» yui ressembla plu^pour la forme que
pour le fond h celui qui nous occupe^ çsl VAlmanach cul-à-tâte,
ou Être/mes à deux faces, pour contenter tous les gcûts. A Was-
quehal , à la foire , au bas de la vallée , avec l'approbation des
vidangeurs^ in-32.
Il est inutile de dire que ce ge^ire de livre ayant servi aux
jeux de société^ a dâ être détruit et usé avec la même facilité
que des cartes; c'est en partie pourquoi il est si rare. Mon
exemplaire provient de Ig maison professe des Jésniles de Tour^
nay, qui ne paroiasent .pas en avoir fait ^rand usageij puisqu'il
est presque neuf; il étoit inscrit sous le n« 26 de leur Biblia;
thèque ; je ne me rappelle pas l'avoir vu cité dans les cata-'
logues d'autres collections. Artii. Dinaux.
[Lajuite au prochain numéro.)
NOTICES BIOGRAPmUDES ET BIBLIOGRAPHIQUES.
Le Bulletin a déjà donné (p. 397 — 4029 de la 4* série) anc
suite de notices snr quelques uns des émdits actuels d'outre-
Rbin, sur lesquels on ne trouve de renseignements satisfaisans
dans aucun ouvrage françois. Nous croyons qu'il ne sera peut*
être pas sans utilité d'insérer ici quatre autres articles extraits
de cette nouvelle Biographie des Contemporains ^ encore inédite.
Ranke ( Léopold ) , professeur à l'université de Berlin , né à
Wiebo en Thuringe, le 21 décembre 1795, occupe un des pre-
miers rangs parmi les historiens allemands contemporains. En
1818, il obtint une chaire au gymnase de Francfort-sur-l'Oder;
elle lui laissoit du loisir, et il se consacra entièrement aux études
historiques. Le premier ouvrage qu'il mit au jour parut en 1824
{Histoire des populations ronudnes et allemandes, depuis 1494-
jusqu^en 1 535) ; il y joignit, sous le titre de : Critique des Histo*
riens modernes, un opuscule qui fut remarqué, et qui lui fit
obtenir la place qu'il vint occuper à Berlin. II. concentra ses
études sur l'histoire des xv", xvi*' et xvii® siècles; il y apporta
une immense érudition au service d*une rare sagacité , et il ne
tarda pas à mettre ces qualités en évidence , dans son travail
sur la Conjuration contre Venise en 1618 (Berlin, 1831). Déjà
il avoit été interroger les archives de Vienne , de Venise et de
Rome, et il avoit fait connoître le résultat de ses investigations,
dans un livre qu'il fit parottre en 1827 : Lçs Princes et les
Peuples de PEurope méridionale, aux xvi® et xvii* siècles.
Bientôt il mérita encore mieux du public éclairé, en terminant
un ouvrage capital : Les Papes , P Église et les JËtats romains^
BIJU.ffnif DU MBUOrUJLB. 919
aux xvi« et xvii« siècies (3 voL , Beilin, 1834, 1836; 2« édition,
1837-39). Il ne tarda pas à aller exploirer les archives de Frauc-
fort^snr-le-Mein , de Weimar et de Dresde; il y cherehoit dés
malériaox pour son Hisioite de i^ Allemagne à Vépoque de la
Réforme^ ouvrage dont il a jusqu'ici fait paroître deax volumes,
et où il a retracé d'une manière tonte nouvelle la marche de
œs iameuses diètes où comparut Luther. Une brochure, sur la
BéyoluUon de Servie (Hambourg, 1829)^ est curiensfe à plus
d'un titre ; il s'étoit trouvé sur les lieux. Les événeraens de
1830 enlevèrent pour quelques instans.Ranke à l'étude du
passée il se mit à la tête d'un journal semi-périodique» consacré
à l'examen des intérêts des divers États i et entremêlé de.re*
cherches sur diverses questions de finances et d'économie poli-
tique. Rédigée d'une manière trop abstraite, cette feuilleeui peu
de succès y et elle s'éteignit en 1836; ce qui en a paru forme
deux volumes. Ranke retourna à ses études de prédilection ; en
1837» il a donné , dans les Mémoires de l'Académie de Berlin ,
un important travail sur FHistoire de la Poésie italienne, et il. a
fait paroître ( Berlin , 183740) » les trois premiers volumes de
ses Annales de P Empire tf Allemagne sons la domination de la
maison de Saxe,
Rosen ( Frédéric- Auguste). Orienialiste qui a rendu les plus
brilians services à l'étude de la langue et de la littérature di^
l'indci et qu'une mort prématurée a enlevé à Londres le 1 2 sep-
tembre 1837. Il était né à Hanovre* le 2 septembre 1806.
Après avoir fait ses études à Goëttingue et à Leipzig, il revint
près de sa famille. Son père avoii eu la curiosité de. réunir
quelques livres sanscrits; cette circonstance détermina la voca-
tion du jeune Rosen ; il se rendit à Berlin, se livra avecardeur^
sous la direction de Bopp, à l'étude du sanscrit, et commença
aussi à s'occuper du persan. 11 eut le bonheur d'être encouragé
par Guillaume de Hnmboldt. En 1826, une dissertation de Ro-
sen : Corporis radicum sanscntarum prolusio, signala son élé-
vation au doctorat. En 1827 , il termina un travail étendu sur
les Racines sanscrites; c'est le meilleur travail lexicographique
qi|e l'on possède sur cette matière difficile ; c'est le meilleur
!h20 BULLBTt?! Di: DIBUOPBIIJE.
guidte que paisse avoir osloi qui aborde ces mdes étudies. On
perfectionnera y oo élradra pins tard les travanx de Rosen ; mais
il lui restera le mérite d'avoir efiKaoemeiit contribué à éé^
bla^r le terrain. Il se renifit à Paris, vooiaDt s'aider des 1«-
laiérsB de Silvostre de Saey et des antres orientalistes célèbres
qne nnferme cette capitale ; on loi offrit bîent&t la chaire de
Utlératnre orientak à l'uni venilé de Londres; U accepta. Ses
ieçQos:laiwt ))ea soities; les Aéglnis ne se préocenpeni dès
Miowes da rarieat qm sons le rappint de pMtiltté qn'ils offrent
ab conimeroe at à la pôUlîqne ; c'est snr les )ieox> an nûlien des
nannrcAs qu'yis vont les étndier. Resen consacra ses efToris a
fafire coutioilPs à l'Enrope dies ouvrages orientaux ; il fut pni^
sanuttent secondé par le comité ôftke onenUii Trandatian fimdy
et » d*«près l'invitation de Cold)rooke , ii entreprit la version
tin plus ancien traité d'algèbre que possèdent les Arabes. Cet
oun*age, *de Mohanmed bea Musa, est d'une grande importance
(ladr l%ÎBtoire des tnathématiqaes ; le faire passer en anglois
ëtbit nue tentative dés pk» épineuses i Rosen s'en tira avec
succès, et sa tradactîou, accoinpaguée du texte arabe et d'é^
élaireissemeas d'une hante importance ^ vit le jour en 1831.
Rosen avoit commencé un travail sur le Dictionnaire biblio-
graphique d*lbn. ChallsKan , ouvrage capital pour l'histoire de
l'Orient ; il avoit entrepris une traduction des écrits d'un ju-
riseonsiilte indien , dont l'autorité est en grande vénération
^nr les rives du Gange ; rien de tout cela n'a vu le jour. Il con-
'sacroit suitont ses veilles à approfondir la langiMs des livres
sacrés de l'Inde, du Fedas; il jugeoit sainement que jusqu'à
ee qn'on se fât bien rendu «aître des difficultés que soulèvent ces
écrits respectés depuis tant de siècles, l'on ne pouvait se flat-
ter de faire des progrès réels dsns les sciences des Bramanes.
RSen de plus embarrassant pour on Européen que d'arriver
à rriiteltigence de ces étiigmatiques cootpesitioiis. Hosen s'y dé-
voua satis relâche , et , en 1880 , il fit parotire, avec notes et
traduction, sept hymnes extraites^ Riy-f^edaj; c'-étoit un
éfetiantilUm très salisfiaisaiii d'an travailtolinense. Le savant au*
roit4ét»iré mettre sous presse le premier livré en entier du Rty-
f^eda : cette publication tratna en longueur, éprouva des difti-
cuilés et dei'îndilférenoc. Rosen s'étoK imprudemment démis
bULliCTIK M? RlRLlOPaiLR. 9il
dos fonctions qu41 Dccii(ioit à l'univei^iié db liOtidrcs, sa {losi-
lion devint précaire ; il fut obligé de donner 4eê leçons; il ré-
digea poar le Penny Cychpedia i^ atticles relâlift à l'Orient ; il
entreprit «ne révision da dictionnaire bengaK-sanscrit-anglois
dltanghlon , ouvrage qu^H améliora fort ; il rédigea , pour un
bien «ioAflliq«e salaire, le eaiBli^;»e4eB manusarils syriaques du
Musée britannique , et ce travail, imprimé en 1839f après sa
mort ( nn vol. in-folio ) , montre l'éiendoe de ses connoissances
dans les langues de la Mésopotamie. Ses fonctions de secrétaire
de la société asiatique.lui prenoient aussi beaapoup de temps.
Un travail excessif mina sa santé^ qui avoit toujours été débile f
il succomba ^ et Timpression de son travail sur le Rijfi'P^eda en
ètoit demeuré à la 6H« page ; il fut terminé d'après les maté«
riaux qu^il laissoit, et parut à Londres , sa uo vol., itt*4s dans
l^annee qui suivit son décès.
. Thilo (Jeau-Cliarles) j professeur de pliîlOM^pliie à Halte, tié
le j8 nov4;BArel794,àLao9eiiaalaa. Après avoir £AU sesétodee
à Leipzig et à Halle, et après avoir enseigitté cinq ans dans «et te
jdernièr^ ville, il fit, en 1824^, nn voyage avéo Gésénius, en
f*rAMe.et en Angleterre; à Paris, ik se fit remarier par «on
ASsiduÂté an Cabinet des Manuscrits de la BiblioUiéque ro|faie.
En 1822, il obtint une chaire; en 1840, le roi de Prusse l«i a
accordé in décoration de rAigl^-Rooge. TWlo publie peu, parce
4s4i ne cfsase île vouloir perieetionner 4» 4pi'il écrit % mais ce
qu'il 'met au jour après l'avoir loag^tcmps lait attendre , \c*est
JHW travail rouqsiel il ti'y ««rieft à ajoutex, et quh iuS seul àorbtt
en Jaf)aiienceet le dévoueneoi d'accomplir a^vec mitavit de soin
et de zèle. Depuis plus de vingt ans , il s'occupe du grand ou-
vrage dont il a aiis au pur, en 1832, le premier volnme {Codex
apacryphus iVbW Tesêammiii) ; il éh reste demc à paroitre\1).
U avoît I en 1822, donné comme evant-gioût 4e ses recherches,
les Acia S. Thomas. Il a d'ailleurs prouvé par trois disserta*
(i) Consulter 9ur le premier ▼olume de celte publication d*une haute
importance un arlicli^ de M. Hase, dans le Journal des Snvans^ juillet 1 833*
922 BULLBTIM DU OIUUOFBILB.
tious De cielo empyreo (Halle » 1839-40 ) quelle étude appro-
fondie il a fait des doctrines des néo-platoniciens, et Ton peut
citer encore comme d'une haute importance pour l'élncida-
tion de ces pointe obscurs , sa Lettre criiit/ue ( en allemand )
à AugusUf sui' les écrits (TEusèbe d Alexandrie et é^Eushbe
iTEmèsc. (Hallot 1832.) On le sait occupé d'un travail snr Sy-
nessins.
Mone (François-Joseph), né en 1792, près d'Heidelberg,
infatigable érndit qui a rendu les plus grands services à rétnde
kle la littérature du moyen-£ge et des anciens idiomes du nord.
Après s'être livré à l'enseignement, et après avoir été nommé
Itihliothécaire à Heidelberg, il obtint, en 1827, une chaire de
statistique à Liège , la perdit lors de la révolution de 1830 , re-
vint en Allemagne , rédigea en 1832 , pendant quelques mois ,
la Gazette de Carlsruhe , et, en 1835, il fut mis à la tête des
Archives du pays de Bade. Depuis 1834 il avait entrepris la pu-
blication du Guide à la Connoiss€mce du Moj/en-age , journal
rédigé en allemand , vaste et précieux répertoire de pièces his-
toriques, de fragments en vers y de documens de tout genre,
recueillis dans la poussière d'une foule de bibliothèques. Nous
citerons encore ddvers ouvrages sortis de la plume laborieuse
de Mone ; tous sont importans, quelques uns indispensables
pour l'histoire littéraire des siècles antérieurs'à la renaissance :
Deemendanda ratione Grammaticoi germanœ Linguœ (Heidelb.-,
1816 ) ; Introduction au poème des Nibehmgen (Heidelb. j 18I8};
Histoire du Paganisme dans P Europe septenirionafè. (fleid..,
1822-23 -s 2 voL) : ils forment les tomes V et YI dn grand ou-
vrage de Creuser sur la symbolique et la mythologie des an-
ciens peuples) ; le mman du Renard y if après des manuscrits du
IX* et du xn* siècles (1 832) ; Recherches sur les Légendes histo^
riques de P Allemagne (1836) ; Tableau de P ancienne Littérature
populaire des Pays-Bas (1838). Tous ces ouvrages sont en aile*
mand.
(ktxHh BtBHojrafÇtijues.
(Snile des notes extraites du Gatalogae raisoiiDé d(B la Bibliollièque
d'an amateur de province.)
Télemaque , tragédie en 5 actes (par d'Estivaux , architecte).
Paris, m0,iu.8.
Cette pièce peut disputer la palme du ridicule au Tremble*
ment de terre de Lisbonne y cette production du perrucpier
Àndréy regardée comme un des chefe-d'œnTre du genre. C'est
une suite de ligues plus on moins riméea de 9, 11 , 13 on 15
syllabes» très rarement de 12.
Les deux premiers vers donneront une juste idée du style
du reste :
« Quoi , vous allez combattre un roi tout couvert de gloire ,
Qui enchaîne à son cbar toute la bruyante victoire.»
Et plus loin :
« Ab , beureuz guerriers , prodigues de leurs vies ,
De vous suivre , ah !. Seigneur , je fais toutes mes envies»»
Un passage bien connu de Veltaire se trouve reproduit avec
trop ou trop peu d'exactitude, et non sans fautes d'orthograplie :
€ O déesse de ces lieux et des combats sanglans ,
Sojes notre |irote<îtrice en ces heureux momenst
Sur son autel sacré , Mars , reçois nos sermens;
Prens soin en te grand jour de tes dignes enftns.
Dans le sein de Salante , s'il se trouvoit un traître,
Et aussi , parmi vous , qui osa parollre ,
Que le perfide meurs au milieu des tourtnens. •
Télémaqne , amoiireux à'Àntiope , s'adresse ainsi à son con-
fident :
« Viens, cher Tersite , et viens dans le temple,
Et tu verras cet objet à ce grand cœur si tendre. >
Ce qni ne rime pas tout-à-fait aussi bien que miséricorde et
hallebarde.
9ii liCLMUIA DU LIDLlOPlIlLr:.
Il exisle une autre tragédie Télémaque à Tyi\ par Félix...,
auteur de Philippe de Macédoine : c'est un iii-8o de 1 62 pages.
Berlin, 1752, dont il n'y a absolument rien à dire.
Un mot sur quelques tentatives poétiques dont le chef-d'œuvre
de Fénelon a été l'objet.
Indépendamment de la Thelemachiados de Viel et derin-i**
d'un certain Destouches imprimé en 1757 et même (ce qui est
un pen fort) réimprimé en 1764 , il existe une traduction en
vers de Télémaque, par Henriqne£d« Lnna y Roxas. Madrid»
s. d.^ in-8*. Nous avouons n'avoir pu nous la procurer et ne la
connoître que d'après le catalogue Héber. (Londres, 1835,
part. 1, n"* 2565. )
Dès 1609, il était sorti des presses de Libert, à Paris : Pétri
Valend Telemachus sîve de profectu in virtute et sapîentîâ : ad
set-eness. Henr, Sorbonium, principem Condœam carmen. Xogt
(cataL lier, rar.^ 1758, p. 694) en donne le titre et qualifie ce
volume depleni rarissimus eijèrè omnibus incognitus.
Sous la date du 18 juillet 1766, Bachaumont écrit qu'un curé
de campagne, nommé Dnbault, avoit mis Télémaque en vers, et
qu'il avoit offert son travail aux princes. Je vois dans la France
littéraire de M. Quérard que Venant avoit aussi tenté de rimer
la prose de Fénelon, et M. Parigot l'a travesti en 12 chants
(I826,in.32.) '
Ajoutons que Fettama a traduit en vers hoUandob les Aven-
tures do fils d'Ulysse, et B. Neakirohi dans la première moitié
du xvnt* siècle, les a fait passer en akiandrins allenuinds. 11 y
en a aussi en italien des paraphrases métrique».
Enfin de nombreux rimeurs angloîs ont bien voulu prendre
la même peine; la traduction en vers blancs de J. Youde,
en 3 volumes in*12, a paru en 1793 ; celle de M. A. Meitan, en
4 vol. in-8*, avoit déjà vu le jour en 1776 ; il en existe dqe autre
par Gibbons Baguai. (Hereford^ 1791* 2 vol. in*8% sans parler
d'une quatrième anonyme, 1785, in-8o.) Plusieurs versions poé-
tiques du 1«' livre ont aiissi été imprimées ontre-Mandhe, comme
échantillons de travaux plus étendus que l'indifTérence du pu-
blic a fait suspendre.
BULLBTIK Dt DiBMOPIlILB. 9;{â
VAriostefranço^a de lean de Boessieres. 1^' toI.^ Lyon (Tiii-
baud-Ancelin), 1&80. 8 feuillets liminaires et 327 pag. peUi
iD-8^
U n'a paru que le !•' vol. de cette tradaciion ou imitation du
Hoiand furieux \ son mérite poétique est nul; les vers sont
lâches, trainansy et parfois assez ridicules.
Ce qui porte quelques amateurs à rechercher ee bouquin ,
c'est la singularité de son orthographe ; l'auteur substitue l'a à
Ve muet suiri d'une consonne ; il écrit : « il anToya, aantimaut^
grandemant, jantil^ antreprandre , ardammant, ambrassèri »
il met un e au lieu de Yi : « et qu'il no soet v«nu, il etoet^ mile
« foeSy poessons; » il écrit ydk pour fait, lessêr pour laisser, de^
« ters pour déserts , rézon pour raison , onchénéê pomr enduil-
née , roé pour roi , pUzant pour plaisant, œr pour air, doed pour
doigt , etc.
Toutes ces innovations, qui n'étoient peut-être pas dépoor-
vues d'une certaine justesse» n'ont pas fait fortune ; mais elles
donnent au livre en question Une physionomie originate, et
parfois on ne distingue pfts toujours, au premier coup d'csil,
quel est le mot que l'on aperçoit couvert d'une marque inaccou-
tumée. L'éditeur, de son côté, vante : « l'uiHité, le bien et le
« profit que l'ortografe qui et icy couché porroet aporter un la
« Ffunce, si ainsi elle l'obseruoet. Car tout ainsi que le omr
« doet pftrier corne la bouche, et la bouche corne le ooeur ,
« einsi la plume doet écrire come la langue, ot la langue parler
« come la plume écrit. » Au zvi* siècle , plusieurs esprits judi«
cieux sentirent lè& itaperfections de taotre orthographe, et mi-
rent en avant des systèmes de réforme qui passèrent inaperçus.
Ramus, Pelletier, Baïf, Taillemont, Rambaud, Metgret et bien
d'autres y perdirent leur temps.
Boessieres n'a point d^atticle dans la Biographie univets^e ,
mais il est succinctement question de lui dans les biMioUiéqocs
de La Croix du Maine et de Duverdier ( 1773, 1. 1, 4ft6 ; IV^
354); voir aussi Gouget, Bibliothèque françoise^ XIII, 195.
Nous sommes heureux lorsque nous voyons remettre en lu*
mière quelques unes des anciennes productions des poètes patoi»
996 BULLBTIff DU BIBLIOPHILE.
de la France, si long-temps et si injustement onbliés. C'est ren^
dre un vrai service à la science élymologiqQe, à la philologie, à
la connoissance de notre langne, que de mettre à la portée de
tout amateur ces livrets si rares et si chers; il en existe plosiears,
et des plus carienx, qui mériteroient bien de tronver un nouvel
éditeur. En attendant, signalons la réimpression de h Disputa
de Baccus et de Priapus , compouzado per lou sieur Roussel de
Sorlai (Sarlat, chez Danriac, 8 p. in-8<>). Elle est due à M. L...»
amateur aussi instruit que zélé, qui consacre aux études histori-
ques tout ce que de graves et honorables fonctions lui laissent
de loisir* il n'avoit pas compris cet opuscule dans une édition
qu'il mit an jour, il y a un an » des écrits dn poëte périgonrdia
Rousset; il le donne aujourd'hui en y joignant de courtes et utiles
notes explicatives.
A propos de Priapus, quelqu'un des abonnés, des lecteurs du
Bulieiin auToirîl connoissance d'un très rare volume, publié à
Paris, chez G. de Luynes, 1670, in-12, et intitulé : les Proues*
ses du dieu Priape^ en dialogue^ par le sieur de La TreUle.
Nous n'avons jamais rencontré ce livre, qui , à coup sûr, doit
être singulier. Noufr ne l'avons vu figurer sur aucun catalogue;
nous n'apprenons son existence que d'après l'indication , sans
aucun détail , de l'Aulnaye (voir le glossaire de son édition de
Rabelais, au mot Crocuie). On nous ferdit grand plaisir eu
nous transmettant la description de ce volume, et en nous disant
si son contenu justifie les alarmes que le titre est bien fait pour
causer.
Le Manuel du Libraire fait mention d'un opéra de Priape ,
imprimé en 1694. Il s'en tronye un exemplaire dans la magni*
fique collection dramatique de M. de Soleinne, et cette pièce ,
que Ton ponrroit croire très libre, n'offre rien de bien hostile à
la morale. J'ajouterai que C. Mauro, jovial poëte italien, a com-
posé un long capitolo en l'honneur du dieu des Jardins ( voyez
les C^re burlesche di Bemi, etc., 1723, t. I, 2' part.»
p. 66-81 ).
SulUtin Iru IHhltoflxtit,
ET
CATALOGUE DE ^LIVRES SABES ET GITRIEIJX , M
UTTÉRATUaBy d'hIBTOUIE » ETC., QUI
SE THOUVENT ALA LTEKAIBIE DE
J. TttCBBNïïUt TLACE
DU LOUVES,
If' 12.
N*20. — Dbcsmare1841,
1516 AccoBDB (le 8BIGNBUB DEs) [Est Tabourot]* Les Bigar-
rures et Touches, avec les Apophtegmes du sieur Gau-
lard et les Ëscraignes Dijonnoises, éd. de nouveau
augmentée de plusieurs épitaphes, etc. Paris, Mauc»
Toy^ 1662, pet. in-12, mar. r., fil., tr. d. (Dura).
35 — »
Exemplaire parfait de reliure, et bien complet.
1577 Agrippa (Corneille). De la noblesse et préexcellence
du sexe féminin, à l'honneur de madame Blarguerite.
Paris, Denys /anot (sans date), pet. in-12, mar. bl.
fil. à compartiment, tr. d. {Dara). . . . 84 — »
Belle reliure.
1578 Alcrippe (Phil. d') [le Picard]. Sieur de Néri [rien].
Nouvelle fabrique des excellens traités de vérité,
livre pour inciter les resveurs tristes et mérancoliques
â vivre de plaisirs. Imprimé cette année^ in-12, mar.
bleu, à comp., fil., tr. d. (Sup. exemplaire.) 46 — »
Voyez, sur ce lirre fort curieux, les Hélauges tirés d'une pe-
tite bibliothèque de M. Cb. Nodier.
1579 Anecdotes du ministère du cardinal de Richelieu et
du règne de Louis XIII, avec quelques particularités
du commencement de la régence d'Anne d'Autriche,
par M. de f^. Amsterdam, I7l7 , 2 vol. in-12, mar.
r.yfih, tr. d. (Aux armes de Mesdames). 15 — »
67
928 %IJ^«p|Jl DU B)ltf4|^PBII4S«
1 580 Abitonivs bb Abbna , provincalisy de Bragardissima
TÎUa de Soleriis ad sous compagnones, etc. Parisiis
Nicolas Ban forts, 1584, pet. in-l!, mar. r«, dent., tr.
àft 4inc» rel,, idit. rate* 35 — »
1581 Apouiomi Rfleon. ÀrgonanticorQm libri qaatuorj edi-
dit et illostMfc^ J.Shaw. Oxonli, 1111, 2 yo\. iQ-4y
mar. citron, fil.» tr., d. (Derome). • . « 38 — »
Bel exemplaire en grand papier.
1582 Abbtino(Pibtro). La Passione di GieST, con dveCan-
zone , vna ala Vermine et l'altra al Christianissimo.
(A la fin) Impresso in Bologna, a XV di Marzo, i 535,
in-8.ymar. bl. à comp., fil., tr. d. • • 50 — »
Ezomplaire parfailenent conservé d*nn liyre de toute rareté,
et relié à Pimîlatîofidef reliures du temps ; édition non citée des
bibliogaphes.
1583 i^TUs III (histoire n'), duc de Bref^i^neet connes-
table de France, contenant ses mémorables faita
depuis l'an 1413 jusqu'à l'an 1 457, de noTvefiY mise en
Ivmière» par Tbeod. Qodpfroy. Parisi, Abrah. Pacard^
1623, in-4y v. f. à comp,, fil., tr. d.^ chiffre orné,
bel ex 25 — •
1 584 ^Gimvixi (JoAinm Arnavi) Poaoaia. FeMtitâg Aldus,
1505 9 pet. in-8, mar. olive , fil. comp.y ir. d. (Reliure
de Thouiifenin ^ec P(mcifnne trçfinche g^t^é^e)^ 20-«— »
1 585 AuvAiGHonniB (i**) en gog;mtte, qn l'offgie Poyak> opéra
proverbe, eomposépar un gaide du oopps, et mis en
mtisiquepar la reine (sans liea), 178^ ixi-8., dos de y.
20—.
0aBft le »é|Bo violiiaM» FlMariala de k Fr^aoe, eu le Dépoté
autrichien, 1789.
15^^ BAfiCtt (Andrees). De Thermis. Libri septem. f^enetlis,
Vkc. Valgrism, 1571, tn-feh, véK fig. . 20—»
Belle et rare édition d'un ouvrage estimé (Manuel de Brunet).
Ceti un oMTnige des plue m» ieux pour des recherches sur l'his-
toire et les nM9M à» l'aatsfnîta.
I&87 BâuiAÉi «nran mMBBBik Leyde, Etsfhé, ieS6«— Let-
tres choisies. Anuîéf EUhé^ 1696. -^ Lettres fami-
lières. Leyde, Ehèv.^ 1656. -^ Ariâtippe. Leyde
Elzè>.^\6&S* — Lettres à Conrart. Lefée, Ekèv., 1659.
— ^ Les Entretieos. Anut» Dan et Louys^ EUèo.^ 1663»
— Le Socrate Chrétien et avtres ceuvres* Amst.j
Pli^fner{Elzèv.)\662. En tout» 7 yoL pet. in-12.
Les 6 premiers en mar. bl., fil., tr. d. (Thouvenin)f
et le septième en vél. . . . , . • ItO — »
Les sept volumes sont très dilBciles k trauTer easemble. No-
tre exemplaire a quelques Tolumes un pca plus courts de mar^y
maïs intérieur est pur.
1588 Barbou (Nicolas). La gprande et vraye pfôttostication
générale, pour quatre cens quatre Tingts dix-neuf
ans, calculée sur la ^ille de Paris et aultres lieux de
même longitude. Paris, 1542, pet. in-12, goth. de 8
feuilt, mar. Yert, fil., tr. d. (Niédrie), . 30 — »
1589 Barozai (Gmr]. Moei Bourguignon, par Bem.de la
Monnoye, 4* édit., ai Dioni ché Abran Lyron de
Modenèj 1720, in-8, mar. r., fil, tr. d. (Duru). 32 — »
Très joli ex. et bonne édit. arec la musique et le glossaire.
La première édit. de 1710, en r. f., t. d., gr. pap. . 18 — »
1590 Bbaulibu (de). La vie de saint Thomas, archerel^ue de
Gantorbery et martyr* Para, 1779^ in-4« mar. r.,
fil. comp. tr. dor. portr. (DuseuUle)* . . .20 — »
1591 Bbaijvais(F. Bbmbb). La Magdeleioe, poëmtf« Tpàt*
nay, ch* Martirip i6l7| in-8», véL . . * 80 — »
lUrs. YojnB k cataidgua Pilèniooiltt, A. jSié
1592 Bbroai.de de Verviixe. Le palais des curieux. Pariât
veuve Guillemot, 1612^ pet. in-l3, y. f. . S5 — »
Petit Tolume fort curieux et qui se plaee à côté des conteurs
français. Voyez l'édition du Moyen de Parvenir, Parts 1841»
9 irol. ln-8» pap. fort, page aS de ta Notice du tome !«*, et
VAnaiecia BMon^ t. a^P* <49*
~MM*
930 •uu.Riii ou BiBuanuiiB.
1593 BiBUA SACBA, Tutgatœ editionis Sixti YPoni. jussu
recognita et démentis YIII, auctorilale édita CoU}-
îkV»,' 1679, 6 vol. in-24, mar. r., tr. d. . 36 — •
Ancienne reliure, bel exemplaire d'une édition remarquable.
1594 'BiÊiuiomJM sacbobum vulgatœ Versionis éditio, clero
gailicano dicàta. Parisiis, Amb. Didot^ 1785, 2 vol.
gr« in-4> mar. bleu., fil., tr« d. (Derome). . 55 — »
Trèibel exemplaire.
1595 BoGGAGca (Gioir.). Il decameron si corne lo diedero ai-
le stampe gli ss""' Giunti Fanno 1527. — Amsterd.
(Elzév.), 1665, in-12, mar. bl., fil. tr. d. . 65— •
Bel exemplaire pour la consenralion, et fort jolie reliure. (5 p.,
4 li«-)
^iflt BôGOBT (BEenry). Discours des' sorciers. Lyon, Jean
PUle^Hotte, 1611, in-8, mar. bl. janséniste fDiira^.
30—»
Recueil n'es rare el très curieux pour toute la jurisprudence
ancienne sur la sorcellerie, de tout ce que pratiquoient les sorciers
ensemble ou séparément : des possessions, des exorcisme», etc.
1597 Le même, avec six ad vis en faict de sorcelerie, etc.
lyon, Ben, Bigaud, 1610, in-S, mar. bleu., fil. tr. d.
(Dura), ....... . . . . 35—»
Superbe exemplaire.
1 598 BontuAu (PmaiiE). Histoire des persécutions de Téglise
chrestienne et catholique. Paris, Bob. le Maugnier,
1573, pet. in-8, dos de Y. f 15 — »
1599 BdBTVAu (PkBRBE). L'histoire de Chelidonius Tigurinns
sur l'institution des princes chrestiens et origine des
royaumes, trad. du latin. Paris, Gilles Bobinot, 1572,
pet. in-12| mar. r., fil., tr. d. (Derome). . 20 — •
1 600 BoucHBT (GtTiixAUiiB). Lcs trois livres des serées. Par
ris, Jér. et Adr. Périer, 1608, 3 vol. pet. in- 12,
mar. r., fil., r. d. (Dura). 75 — »
Bel exemplair^ grand de marge cl de la plus belle édition.
Le même, rel. en v* bleu, fil., tr. d. . . 35—»
BUIXmN DU BIBLIOPHILB. 931
«
C 60 1 BiTFFoiv, Daubbuton bt lb comB db LAcipipB. Histoire
naturelle, géDérale et particulière. Paris, impr* royale,
1749-1789, 39 vol. in-4., mar. r., fih, tr. d. fig.
(Derome). 400—»
Voici les parties dont se compose cette édition, qui est recher-
chée des amateurs à cause de la beauté des graTures. — Histoire
nalureile, 1 749* > 767» iStoU — Histoire naturelle (supplément),
1774-17891 7 ▼ol. — Oiseaux, 1783-1790, 9 vol. — Minéraux ,
1783-1788, 6 Toi. dont I de pi. — Oripares etserpens, 1788-
1789, 9 vol.
1002 BuLEAu. Mémorial pour servir à l'histoire de la Cati-
pomanie. S. L., 1787, ia-4j dos et coins de v. f., tête
dor., non rogné. (Bauzonnet) 76 — •
Ouvrage très rare, vendu 81 fr., Làbédoyère, On a ajouté à oet
exemplair une lettre autographe d*hommage de l'auteur.
1603 GuBSAus (JuLu) et^ Hirtii, de rébus à Cesare gestis»
commentarii (edente Maittaire). Londini Tonson,
1716, in-8, V, f., 61., tr. d 12—»
Exeropl* grand papier, provenant delà hihliothèquedp Rosny .
très recherché sur ce papier.
1604 Gaqubts i»b L'ACGOCcaBB. Recueil composé comme
suit, et relié en deux volumes in-8, mar. r. 60 — »
1" Caquet de Tacovchée, 1622, 24 pag.; — S% Après
dînée dv caqvet de l'acovchée, 32 pages; — 3% Après
dînée, 1622, 32 pages. — Anticaqvet, 1622, 14 pages.
— Sentence par corps, obtenve par plusievrs femmes
de Paris, contre l'hautheur des caqvets de l'acovchée.
Paris, chez le baron d*Artichaux, demeurant au
royaume iP Ecosse, à l'enseigne^ du Cailloux de Bois,
1622, 16 pages (Pièce très rare). — Les Actions dy
temps, 1622, 16 pages. — Le secrétaire de Pibrac,
16 pages. — Les commentaires de César, 1622,
14 pages. — Le relèvement de l'acovchée, 16 pages.
— Response avx trois caqvets de l'acovchée, 1622,
16 pages. — Lo caqvet des femmes du fauxbourg
Mont-Martre, avec la responce des fiUes du fauxbourg
933 DUUXriN DU BlBUOPaïUB.
Saia( Maroeau. Paris ^^ ch^z Cvillaorne GraUê^Lards
rvn (Us Po^eaiL9f vU-^-^is de la CitroviUea i Renseigne
des Tr^'Navets^ 1622» 16 page». -**- 1*9 remerciment
des Servantes de Paris , faict à celui qui a donné
Farest contre les chastrez^ par vn auiOTrerx de ce
temps j^ 7 pages. -^ L«s regrets des fiUes de joye de
Paris» svr le svbjeet de levr bannîsaenMint. -«^ La res-
jovissanœ des harangères et poissonnières des halles
de Pàrisy stf les discovrs de ce temps, 1 6 14^^ 14 pages.
1605 Gaqvet (le) y ou Entretien de FaccoYchée, contenant
les pernicieuses entreprises de Mazarin découvertes.
Parisy 1651, in-4, mar. r., fil., tr. d. (Derome) (rare).
36 — »
1606 Gabion. Histoire ou Chronique des choses les pins
mémorables depuis la création du monde. Paris, Nie.
Bûmfatu (sans date)^ izHl6y \. b. fil., tr. d. 16-»« »
160T GkavAKTKS. Histoire de l'admirable Don Quixotte de
la Hanche, trad. de Tesp. (par FiUeau de Saint-Mar*
tin). Amsterdam, Pierre Mortier, 1696. 6 vol. pet.
in7l2, jolie rel. en mar. r. fil., tr. d.» fig. 120 — »
TiÔQ bd tx.« auto 1m deux «oliuoci^de la «uite.
(608 Cebyartbs. L'ifigénieuT chevalier Don Quixotte de la
Manche^ Paris, Deso^, l&Sl, 3 vol. petit in- 13, dos
de V., non Kogaé 24 — »
iOMi Chammk (HAiivir-GuMBAir, vhva bb &a). Les Caractères
des paesion^. Am&terd,t Atilt. Michel [Etxeoier), 1658»
t6AS. 4 tom. en 2 vol., pet. in-l2 vél. . . 50— »
4 p. ti 1*1 bel e<.
1610 CpAifflON (Pdbriie). De la Sagesse. Trois livres. Leyde,
Elzevier (sans date)^ pet. in-l2» mar. bl. denjt%9 tr. d.
* dojublé de tabis (Bozerianl 50 — a
T^ bel •][., 4 P> ^^ '•
Autre édJJUkm, jBtza?., 1656» petit ia-129 rel. en
vél., irà sran4.de marge, (&pQuce»)« . • 40 — »
164G, {^.ift-lS, toBit. t., ft.ê. . . . iO— •
1612 Cbsbobr. Ses Poésie» fugitives. 1 ▼•ol. in-18, mar. r.,
ÉpittiÉ sar la Gàloittiite. Path, Ldtan, M Vf.— Dia-
cours en vers sur la Calomnie. Parts, DidoU an yi.— *
Pie VI ^Louis XVIIL Pariss Laran, an yi. — La Re-
iraite* Péris, Dak'm, 1801^. -^ HonÉmàgii à une belle
«€ff6ti. jP6m> Dabin^ 1809. — Petite ÉpItfeàDelille.
Pâtis, 1802. rf& ratéelttès àarleUse, fbrmai m-64*
1613 CaéHiSR. Leb noirvems Sanits. Pûti^, DMn, 1802. —
Les Miracles, conte dévot. Paris, D^bin^ 1802^ -«^ Le
Ciinetièrc de campagne, élégie* Trad. de Gray. Paris,
Dabin , 1805, pap. vél. — Discours sur les progrès
des connaissances en Europe. Paris, Didot, an ix,
in-8, mar. r. dent.^ tr. dor ^*- •
Mti ffiaouinDB. Les neuf Matinées. Paris, 158â, in-^, mar.
bl., large dent., doublé de mar. r., ti*. d. Aûc» rel, aux
armes • 34 — »
Ce livre se compose de is nouTellcs sous le titre de MatÎDées.
Quelques unes sont des plus' piqûarilés par féUri^ iiiûl^lé^. — ^
Ainsi-: En quel tetnphil n'^stlbisifMevaMnatjrdb t^aéfaercooju^
gaiement sa femme. — Si une fille 4oist pluntôl désirer d'estre
accouplée par mariage à un homme d^estude qu'& un ^er-
rieV{-«»^élc., etD.
t6^15 CttVt«Ai7ë (Ha^ii^). Hi^oh^ d^c Ik CohTeâsibli' d'Aux-
pour^(5£V),côâtenanceIe^ prïti'cipa\il^ t^Wé^tï ordon-
nances faites pour la religion, quand l'eletteur Jehan,
duc de Sak», avec le» Cités et les oiitrea prbniés |k^
testant» présentèrent leur coofèssibn de foy à l'em-
pereur Charles Vj en 1530. Anvers, Amoald Coninx,
1582, ûari, dos de v. .«••«.. • tS-»-^ »
Ce TokHbe^ Ibr 1 rare, oontieni touftaS' l«s pièces les ylils curien*
set et les plus importantes sur Pliistoire de la Réferme. Des 5i
ekapitres qui le composent, il n'y en a pas un qui ne soit digne
d'attentioii et'd'élade. On y trouve : les délibérations faiies en
SdA- BOUiISnil WS BIBUOraiLR.
i53o deTAiit ia diète d'Aùxpoaig. — Efcript caDBobtMB de Mar»
tin Luther. — ConfesBion de foy du même, en xtic art. — Entrée
de Tempereur Charles Y à Auxpourg. — Proposition de hi diète
impériale. — Harangue du cardinal Gampegio à l'empereur. —
Eacript de Luther sur le second psalme. — Epitres d'Erasme tou-
chani de.ne poursuivre point les protestans par armes*—- Confes-
sion dite d* Auxpourg. <— Gonfutation papisti<|ue de la même. —
Les protestans en demandent copie. — Sommaire du traité or-
donné pour accorder le différent de la foy. <— Moyens proposés
par les oatholics romains auls protesuns. — Réponse. •— Juge-
ment de Luther sur les moyens proposés par. les oatholios.— Con-
seils et moyens de réunir TEglise, par Erasme. — Dénombrement
des abus de la papauté. — Moyens de réformer l'Eglise, par Mé-
lanchton. — Traité d'accord avec les Zuingliens. — Apologie de
la confession d' Auxpourg et puis de la religion, etc., etc.
f016 GLirvBRn (Péil.). Germanise antiquœlibri très. Lagd.
Bat. Lad, Elzév., 1616, in-foK mar. r.^ tr. d., fig.
50—
Bel ex. aux armes de de Thou.
1617 CmoiiNES (PtnuppE 0b), sieur d'Argbhton. Ses Mémoi-
res. Leide, Elzevier, 1648, pet. m-12,,mar. r., fil., tp..
d. (4p, lOlig.) 60—»
Ex. en reliure ancienne, un peu roux.
1618 Corneille. Théâtre choisi. Paris, Didot, 1783, 2 vol.
in-4> mar. bl., fil., tr. d. (Derome), . . 60 — »
Magnifique ex., pap. fin.
1619 CoRROZBT (Gilles). Les divers Propos mémorables des
nobles et illustres hommes de la direstienté. Paris»,
Gilles Carrozet, 1 666, ûgi-S^mar.bl., j[anséniste('/>artt^.
26—»
4
1620 Conii, (l'abbé). La Ménagerie. Amst. Henry ScheUe,
1 706, pet. in"!l29 mar. bleu , fil., tr. dor. (Bauzannet).
30—
1621 CouRTiN ( Jach^ubs) de CêsbA , gentilhomme percheron.
Ses œuvres poétîqu^s^ Paris, GiUes Beys, 1681, pet.
in-12, mar. bleu, tr. dor. (Bel ex. à la Janséniste^
Dura). . . .' 30 — ».
SmiLBim DU MBLIOPBIIB. 935
lfiB2 CBmm{Q(UfMJjamM), GhaU royaul:i, Oraisons ei aultres
petits traictei, Paris, poi^r'Gàlliat du Pré, 1527, in-8
. goth. de 188 ff., non compris 6 ff. préliminaires; rel.
enmar. r., fil.y tr. d 65 — »
Ex. très gtalid de marge et bien conserré, quoique ayant à un
feuiKei un )iietitraccommodage.
I'623 Guzzi (Glauhe db). Philologue d'honneur, faict et pré-
senté à Mgr. Charles de Bourbon. Paris, 1537» in-16^
m.bl., fil.ycomp., tr. d.,{Purgold)i fig. sur bois. 48 — m
Nous rertendrona sur ce petit ouTrage, très curieux etnoneité.
1624 Dbbastb (IVicoLAs). Ses Passions d'amour (chansons);
plus, les tteslanges de carmes latins etfrançois.ifott^n^
chez Thomas Mallard (sans date), 1586, pet. in«l2,
mar. bl. à comp.. fil.» tr. d. (charmante reliure de
Dura, bel ex.) 35 — ■
^ Ouvrage en vers fort rare.
1625 DisGOUBs véritable, sur le faict de Marthe Brossier de
Rottiorantin , prétendue démoniaque. Paris, Mamert"
Pâtisson, f 599, in-8, dos et coins de mar. r., fil., non
rog. (Bauzonnet) 30 — »
Rare, surtout à toute marge.
Cet ouvrage passe généralement pour être du docteur Mares-
cot. Tallemânt des Réaux l'attribue à Lebouteiller, père de l'ar-
chevêque de Tours , et Guy-Patin au médecin Simon Piètre.
1 626 IhacouBa véritable sur le fait de Marthe Brossier, de
Romorantin, prétendue démoniaque : Jouxte Vimprimèe
à Paris, par Mamert-Patisson, 1599, in-8, mar. bleu,
janséniste. (Dura). {Charmant ex.). . . . 30 — »
1627 DisFUTB (uk) d'im asne contre frère Anselme Turmeda,
touchant la dignité , noblesse et prééminence de
l'homme par-devant les autres animaux. Pampelune,
GmL Buisson, 1606, in-16, mar. r., fil., tr. d. IS^^b
Cet ouvrage se termine par la Prophétie du révérendissime
fnessire l'Asne, en 69 versets j — de la Feste <|ue firent les ani*
maux pour la prophétie f^itcpar lem orateur en Tan i4i8.
16:28 Pa amm [GvtlMMm}, Ses <iMn«w pdMqon. Piufii,
/«en Ficriert i58$, pM. in<}S, asar. r., ffl., tr. dor.
21— »
Pet. vol. rare, très bien conditionné.
1 629 Eê^aji sur les Â4>anagqa, ou Mémoire hîsiorâfue de leur
établissement (par Loiri»*Frairç; du Yaucel (sans date)»
ver^ 1788, 2 vol. in-4, t. ée. fil. (Dframe)n M-- »
Ouvrage tire à ti es peifl BOnibi« i TattAiir Se la 4ealînant pas
à être vendu. On prétend qu'il n^a été imprimé qu'à la exempl.
1 Qi(y EsnBMfiB (HBimiV Trmi^ de h conlbmtaé éo language
François avec le grec (sans lieu ni date) (1566)^ wi ^
mar. bUà comp.^ fil., tr. d. (Duru)^ • , 45 — »
f* édit* £k. parfait, très bien «elié^ iroitatiott daa^iures da
xvi' siècle.
1631 ExpéDiTioBrde Cyrus, ou la retraite de^ Bis MîOe, trad^
de Xénophon (par le comte de la Luzerne). Paris, CeU
lot, 1778, 2 vol. in- 12, mar. Yerl, fil., tr. d. 18—* «^
1M2 FagAtibs, Raretés et Guviosîiéd littéraires y lùrées à 7&
exemplaires. Paris, Teehmer^ 1(829-34, 22 ^ol. gr^
in-16, cart. à la Bradel , y compris les Quinze Joies da
manag^j publié en 1837. ...... 850 — »
Ex« 8ttr peau vélin. On sait q«e l'un dfei deiM exetep. tirés sur
irélin s été détruit aocideutellément à LoiSilMai Voyez , pour la
poiitÎMi de ostte colloction le BBllstin du ttMofiAlile, «• i , i834.
1A83 tMàosm, réveille-^istiii des ésfii^i» iriëtMttdl^ii{âM
«a le i«iiiède préservatif eontre lés'trifstesr. Ëfimègue
(B¥UxMês, Foppem), 1 601, p««it in-^M^t^t. 27—»
1634 Fayette (M" de La). La princesse de Montpensier.
Paris^ A. A. Renouât d, 1804, itfM8, tiréét^gf. in-^ff,
WAt4V.gî\.^ \t* à,[Bozeriûity . . .- . 65 — «^
K^mpittire nm fe^à YkLvtt\Oû'j ^ jwiiitdeu^c {loiti^ts de ma-
dSintf 4e Lt Fayatsssi «t» Ais-siMllë de «s* éffitiHM^'tilua une
lettre autograpbe signée de mademoiselle d^ Montpensier.
1665 FtAXBi!ra:(GtnLtAxm). Détbre eirorfàtitttt pbur avoir
crainte du grand jugement de l)icu, pet. in-4 goth.
Mouuam luTtouoniUiB. W
{uuu date), mar. y», tr. d., reL jaménisla (i^feMfr)^
46—
Pelil po£me d'un chanoine de Langres.
1636 FoLKNGo (Thomas). Histoire macarooique d0 Merlin
Goccaïe, prototipe de Rabelais. Pariss Tomaincts du
Bray, 1606| 2 vol. pet. in-12f dem.-rel. dos et coins
de mar • ^iol., pei. fers, non rog«j féi&dor. {Bauzonnet).
Un titre un pett raeoôMnedé a5 — »
1637 Fontaine (Jean de LaV Recueil des contes du sieur de
La Fontaine, les satyres de Boileau et autres pièces
carieuses* AmsU Verhoeo^B {H0I., EU*]» 1698, petit
ûi-12, mar. t., fij., tr. d« (Niédriey • .50 — »
Bel «X. d'un recutiLraceqiM i*oa joinià la colleclimi des EImt.
1638 Fontaine (<Iean de La). Contes et nouvelles. Amster^
dam, Henry Dttbardes, 168â, 2 tom* en 1 vol., petit
in-8, mar. y.» CL dent., tr. d. {Simier)p fig. de
Bomein de Hooge 50 — »
Exemplaire de premier tirage*
1639 FoRGADSL (Estienne). Œuvres poétiques. ParU^ GuUi.
Chaudière, 1 579, in-8, mar. r«, fil., doublé de mar. r.,
dent., tr. d 72— »
Très bel exemplaire d'un ourrage fort rare.
16'40 GARciLiiAsso DE LA Vega. Histoiro de la conquête du
* Mexique par Ferdinand Cortez, trad. de Solis (par
Citry de la Guette). Lahaye^ JUoetJens, 1692, 2 vol.
pet. iu-8, mar. r., fil., tr. d 16 — »
1 64 1 Le hémb . Histoire des guerres civiles des Espagnols dans
ka iades, trad. par J. Baudoin. Paris, Aag. Courbé,
%6iÙf 2 vol. pet. in«4 , mar. eitr., tr. d. (Aux armes
de Heedames de France). 80 — *
1642 Gautrucbqb. L'Histoire poétique pour rintelligence des
poètes- et defr antlieues oaciena. lahoijep MSi,. pallll
in-8:,BMr.bL, fil., ttf.d. (Dnira). * .. • 2£ — »
«
fidilién eieévirienoe.
938 BULLETIN DU BIBUOPBILB.
1643 Gbingoiib (PksBBE). Sensuy^ent les menus propos de
mère sote nouvellement composés. Paris, Philippe Le-
noir, 1 528y pet. in-8, mar. bleu, fil. , tr . d. , nombreuses
fig. en bois. {Bel ex,) 170 — ■
Superbe reliare deDuru.
1644 Hadriani Jvnii, medici. Emblemata ad D. Amoldvm
Cobelivm, ejvsdem et aenigmatvm libellvs. Antverpia,
Plantin^ 1565, in-8, v. f., fil. tr. d., avec fig. ei|
bois très curieuses 18 — m
1645 Hebbbiiibrt S. de la Rivière. Les adventvrevses et for-
tvnees • amovrs de Paiidion et Yonice. Roven, Jean
OtmonU 1599, pet. în-12t mar. r., à comp., fil., tr. d.
(Jolie reliure de Dura) 35 — ■
1646 Histoire critique des Coqueluchons. Cologne, 1762,
pet. in-1 2, mar. bl., janséniste (Dttru) . . 18 — »
Petit livre rempli de recherches curieuses sur les moines , leurs
mœurs, leurs habillemens et leur coiffure. Fort joli exemplaire.
1647 Histoire (V) et ancienne Cronique de Gérard d'Eu-
phrate, duc de Bourgongne. I/yon^ Benoist Bigaud,
1580^ in- 16, mar. bl.,fil. àfr.^tr. d. (Niidrée), 35 — »
1648 HisTORiARUM veteris instrumenti icônes ad vivuin'
expresssB. Lugd.9 1538, iu-4, mar. bL, fil., àcomp.,
tr. d. {figures de Holbein) 55 — »
Bel exemplaire , quoique ayant quelques feuilles raccommo-
dées au coin.
1 64 9 HoTMAN ( Ant.) Traité de la dissolution du mariage par
l'impuissance et froideur de l'homme ou de la femme.
Paris, Bob. Estienne^ I6IO1 pet. in-89 v. f., fil., tr. d.
{Kœhler). . . . - 18— n
1460 Jacques Bastaro de Bourbon (le irère). La grande et
merveilleuse et très cruelle oppugnation de la noble
cité de Rhodes 5 prinse naguères par le sultan So-
BULLRIll DU BIBLIOraaB. 939
liman. Paris, à f enseigne des Trois^Courcnnes, 1526,
in-4goth.,.inar. bl., fil., tr. d 70 — »
Exemplaire parfaitement consenré d'vn ooTrage rare, tr^s bien
relié par Miédrée.
1651 Jabdin (le) d'honneur, contenant plusieurs apologies,
proverbes et ditz moraux. Parisj Est. GrouUeau,
1548, in-16y mar. bl., fil., dent., pet. fers, tr, d., fig.
sur bois. {Bauzannet) 1.145 — »
Charmant petit Tolume.
1652 JuGB (F. PiBRBE us). L'histoire de Sainte- GeneviefVe,
patronne de Paris. Paris, Henry Coypel, 1686, in-16,
mar. oliye, fil. à fr., tr. d. {Kœhler), . . 27 — »
1 653 Labobdb (lb comte de). Tableaux topograpbiques, pitto-
resquesy physiques, historiques, moraux, politiques
et littéraires de la Suisse. Paris, Clousier, 1780, 4
vol. in*fol., max.y dont 2 de pi., v. éc. dent., tr. d.
175—»
1 654 Labochefoucauld. Maximes et réflexions morales. Pari j>
Didot, 1827, in*64, mar. r. à comp., tr. d. 65 — »
»
Edition dite microscopique et petit chef-d'œuvre du reliure de
Bauzonnet.
1655 liAiJBEiaiBiiGn (J(o«). Grœcia ahtiqua,edidit Sam. Puf-
(endori. Amsterdam, J.Janson, l660,obl«,vél. 15—»
àjeç Hommdtgûde VédUeur k M. Chapelain, conseiller de S. M.
en son conseil d'Estat, octobre i66o. Exempitàre de d» Thou, fils
de l^historien , aote ta signature.
1656 Lebvvbe ^Raoci.). Recueil des Histoyres troyennes, où
est contenue la généalogie de Saturne, de Jupiter, etc.;
avec leurs gestes et beaulz faicts d'armes, et aussi les
haultes prouesses et vaillances de Hercules, et la ma-
nière comment il destruisit Troyes par deux fois^ et la
réédification faicte par Priam, et finablement la totale
destruction d'icelle faicte parles Grecs; reveu et cor-
rigé, etc. Paris, Denis Janot^ 1517, petit iu-fol. goth.,
V. mar., avec beaucoup de fig. en bois. . . 75—»
Vol. l'are, faisant partie de la coll. des romans de cheTslerie.
MO BOtutiH DU nnuorâiiA.
1667 VfÉUfOi* Dietioiiiiftire eomiquef êfttyriqoe» critique,
burlesque et proverbiak. y^iuffercl., Chastêlain, 1750,
2 tom. en 1 yol. in-S, gr. pap. mar. r., fil.» tr. dor.
(ancienne reliure) 28 — »
Rare «soiplalre^ gmd papier.
1658 Tasmas juives ou correspondance philosophique,
historique et critique (par le marquis d'Argens). La
Haye, P. Paapie, 1738, 6 vol. in-12, v. fauve. 15 — »
1659 Liftvnf-LsiovE. Les occultes Merveilles et Secrets de
la nature, trad. du latin en François, par J.-G.-P.
(Jacques-Gohory). Paru, Galiot du Pré, 1574, in-8,
T.y éc., G\*f tr. dor 66 — »
1 660 LudARi opéra, gr. cum versione latina Hemsterhusii
etGesneri. AmsteL Jacq» fF'estein, 1743. — Lexioon
Lucianeum, a Conr. Reitzio. TrajecU ad Bhenum,
Êesseling, 1746, 4 voL in-4, v. ëc, fil. . 65—»
1661 Habecbuij. (le) de BoufOers, prisonnier dans le diâteaa
de Namur, et les aventures secrètes qui lui sont ar-
rivées pendant la campagne. XcVge, Paul de Latour
(HolL) 9 1696 y pet. in^l2 , mar. r. , fil.« tr. d.
(Bauzonnet.) 30— «
1662 IHUbcocviua {Sbân hb). La manière de bien policer la
république chrestienne. Paris, J>aUier, 1562, in-8,
mar. r., fiLi tr. d 25 — •
Avec un L couronné sur le dos ; proTenant de la bibliothèque
putoculim du rot Louis XIY«
1663 ]lAii€Vtn monachi, aliorvmque avctorvm formvlœ
veteres, editœ ab Hyer. Bignonio cvm notis et emen-
dationibvs; accessit liber tiegis Salicae oKm éd. à Franc.
PithoBo. Parisiis, Sébastien Cramoisy, 1666, in-4,
mar. r. àcomp., fil. tr. d 30 — »
Ancienne refiure de Dusseuille.
1664 H ABOT (Cubxent). Ses œuvres. La Haye, Ad. Mœt"
jens, 2 vol. in-13, mar. bl., fil.» tr. d., large dent.«
DunmoHDU. Ml
doublé dte taa». r. . 126^»
ineuM MlâifB de Pasiriottp ( M «s,, Hglé (8 povcet}.
1965 Habot (JsAïf), de Caen» Sur les deux heureux Voya-
ges de Gênes et Venise , etc., du roi Loys XII«; ( à la
fin) : Ce prisent livre fut achevé <t imprimer (à Paris), le
22 jûmr de novmnbre 1 j)82i poor Ftemê Bàufet, par
Geufray Tory de Bownges, iû^, mar. ^(det, fil., tr.
d«9 doublé d^ mar., large dent», a»ec chlfflt. 46 — •
Edit. «rig., bel ec.
1 666 MAxrtAL t^'AxnntÈiam [dit de Paris j . Les arrêts d'amour,
avac Fanumtnndtt oordelierè l'obsenraneé d'amour,
ay^ W coram» de Benpît de Coort, dern. ëdlt., aug-
mentée d'un glossaire(parLengIetDafi*e8noy). Amst.^
ÇhqngiMémti 1731 9 2 voL, gr. in-i2, mar* dent., tr.
dev. (Miche reliure de Derome) 70 — »
1667 lÊAMam (Jehan). L'Arcadie, de messire Jacques San-
Bizar, translaté d'italien en françois. fyon, Sidpice
Saàesh 1544, in^l6,m. r.,flL> tr. d. {reL anc). 20—»
1668 MBHonis de feu M. le duc de Guise. Cologne, P. Mar-
teau, 1669, 2 tom. en 1 vol., pet. in-12, mar. r., fil.,
tp. d 85 — »
Bel ex. rtelié parikiteroent par Dof a.
Autre es. rel. par Derome en a vol. ▼. f., U d. . . ^4"^ »
1669 Mfaamtn de la reyvfe Marg'Mrite, nouT. édit. Amst.
(Bhtèù^h MiohieU, 1661^ pet. hi 12., mar.bl., fil. à
ciinp.,tr. d* . 82 — »
Tr^ joli es*, quoique ëtee le titre un fen racoommoéë.
1610 UteoiBiade Pontis (rédigés par Dufossé).^mjf.>^6r.
V^^fimg (tihm,)^ i618^ pet. in42, v. gris, tr. d.
(ThQ(»mn}* • ^ «..*... . 18 — »
f6Tl Hbzbiiay. Abrégé chronologique de rKistoire de
IVanoe avant Clovis. Amsterd., Aàr. Pf^otfgang, 1688,
7 yol. in-8, mar. r., f., tr. d., portraits. . 68— »
Apmnaa reliuyt 4e DtfseipUe,
1^8 BOLUSniC DU BiBuoraïu.
1672 MiCBELD^AxHOiSB. Les épistred Ténëriennês de Tes-
clave fortuné de la court d'Amours, notavelleinent
faictes et composées par lui, avecques toutes ses-œuvres»
Paris, Denis Janot, 1Ô32» mar. r., tr« d. . . 65 — •
Ancienne reliure.
1 67 S HoiiiBUB. OEuyres cpmplèteS) avec des remarctuèa gram-
maticaies» des avertissemeos et des* obsênraâons sur
chaque pièce, par JH. Bret..Parij, 1773| 6 vol. in-8,
fig. de Moreau le Jeune, mar. bl., fil., tr. d. 140 — »
Ex. parfailenient rel. en mat*, bleu , imitation de Pasdeloup.
1674 MoBiN. Ses Pensées, avec ses cantiques ei ses qua-
trains. (Paris), 1647, pet, in<8 de 175 pag., mar. r.
{anc.rèL) . . . 40—»
Ex. de Soubifle, avec Tarrél et le prooè9>Verbal d'exécution à
mort. Voyez sur ce WrreVAnaieeta BAUmiTmlLl p. 933.
1675 KiiBT. Les Grands Jours tenus à.PariSo. sans lieu, {Pà-^
ris)^ 1622, in-16,y. f.» fiU (£œlUer).^^he9'EstaLts tenus
à la Grenouillièrç, sans lieu {P,arii),-pet* ia-8> v. f., fil.
(Kœhler) 24—».
Pièces rai*e8. . .
V l
1676 NvTBBiiBiiT (Hbstau-Clovis^ sieur de)- Ses .œuvres
poétiques. Paris, Abel l'Angelier, 1578,.in-4, vél., tr.
dor. « . • •• • . • . . :• ... 18 — »
1 677 NouvBAu Traigté de la vraye npblesse ^ translaté ûovl'*
vellement de latin en françois, auquel est adjousté en
la finies douze vertus de vraye noblesse... PariV, 1535,
pet. in-12, mar. r.:à comp., fiL> tr* d. , . 45 — »
Belle rel., imitation de celles du xti* siècle, et saperbe exemp.
1678 OûviBR DE t.A Habcbk. Livre, des dvels, avtrement in-
titulé l'Advis de gage de bataille, auquel se traite de
la façon dont vsoient les anciens François à demes-
1er leurs querelles en champ clos. Paris, 1586 , in-8,
v. f., fil., tr. d. (Thouvenin), Bel ex. . . 32 — »
1679 OviDB. Ses xxi Epistres, translatées de latin en fran-
BUUUniN DU BIDUOPHILS. 943
çop pari révérend père en Dieu Monstigneur l'Étes-
que d'Ângoulesme (Octavien de Saint-Gelais). Paris,
GaUot du Pré, 1528. — Les Ck>ntre-Epistre8 d'Ovide,
noavellement inventées et composées par Michel
d'Âmboyse> dict l'Esclave fortuné. Paris, Denis Janot,
1541 y 2 part, en 1 vol. gr, in-16, mar. vert, tr. dor.
fig. en lH>is. (Ane. rel.) 48 — »
Jolie éf)it. en lettres rondes. Ces deux ouTrages, réunis par les
amateurs , sont considérés comme les plus belles productions de
ces deux imprimeurs.
1 680 OviDs. Ses Métamorphoses, trad. en François par M. du
Ryer, avec de nouvelles explications à la fin de cha-
que fable. La Haye, 1744, -5 vol. in-lS^ mar. vert, tr.
d., avecfig. de Bmnet, Scotin, etc. {Ane. reL) 35 — »
1681 Pabnasse satyrique (HolL Elzev.)^ .1672, pet. in-12,
mar. bl.» à comp., fil., tr. d., 2«édit. elz. 60 — »
Très grand de mai^fe, arec témoins; charmante reliure de Bau-
zonnet.
1682 Paybn. Ses Voyages, dédiés à M. de Lionne^ sur la co-
pie de Paris, Loyson, 1667 (HoU. Elzev.), pet. in-12|
mar. bl., fil., tr. d. (Dura). . • . , • 25 — »
Bel ex. Ce Tolume est terminé par une table curieuse « de la
route et des commodités qu'on peut prendre pour toir les yilles,
les auberges où on logera et les dépenses qu'on doit faire, > etc.
1683 Platon. Ses lois et dialogues, par le traducteur de la
République (VabbéGrou). Amsterd., MM. Rey, 1669-
1690i ^ ^^1' in^l2, tirés in«8. pap. fin, mar. r.> fil., tr.
d. (Bozerian) 40 — »
1684 PiEBSOiv (François de), baron de Courval. Congé des
troupes de Hollande, par le sieur. . . , avec la réfutation
dudit congé. Cologne, P. Marteau {HoL^ Elz.), 1679,
pet. in-12, mar. U. janséniste (Dura), • . 56 — »
Jolie édit. elzéririenne. Pièce en yersquî peut aller à cdté de
Paris en vers Burleuptei.
68
9W BOLLBTUI DU BIBUOPHUB.
1685 VmS4^iitM5Qm» de), sieur de Saint-Graden. Ses œu-
tre$' poétiques. Paris, Tham. BlaUe, i623| in^S, mar.
br.y filv comp • . . . 15 — »
1686 PnoGLiSphflaray Thomâ Linacro interprète, cum anno-
tât. 3 àcohiT ass^ni, LuteticB, Guliel. Cavellat, 1562, fig.
— QusBStionès novœ in libellum de Sphœrâ Johanais
de Sacro BoscO| eoUectœ ab Ariele Bicardo. Luietiœ,
id.s 156 (sic), Annuli astronomici usus, en variis
authoribus. Luietia, id., 1558, fig., 3 part, en 1 vol.
in«8, mar. citr. (Aux armes de de Thou). . . 30 — »
fiel ex., gr. pap.
« ♦"
>• ■ '
>(i87 PcGss {usa) de madame des floches , qui est up recueil
'd)fi divets poëmps gérées, Utina e^ fratiçois. Paris, A bel
UAngelier, 1583, pet.in-4,v.f.,fil., {Anc.rel.) 25 — »
1688 QimvBDo de ITiuuigas. Les Sdpt Visions, trad. deVes-
pagnol par le sieur de la Geneste. Cologne^ Clément
Malassis (Buitx^s^ Foppens), 16S2, pet. in- 12, mar.
roug., fil., tr. d . 40 — •
Jolie iv\' àp Di|ru ejl bel ey.
1^89 Rabelais. OEuttcs. Paris, Desoer^ 1839, 3 Tol. P^*
in-12, dos de v.yiionrog. . .... 24— «»
£v avec pg. 8u^ p(^, de Chine ayant la lettre, par Devena.
Kpuiff.
Ij690 RÉGf^^ATipurs histori^ques , critiques |. poral^ ^t d'éra-
dttioq, avec Thistoire des Fous en titre d'office (par
M.Dreux du Radier). Pari jy 1767, 2 ToUin»t2, v. £.,
ûl,f IT. d. (Simier). .^ 14 — »
Bel ex. d'un lÎTre bien curieux.
1691 RscfisiL de diverses pièces choisies d'Hofac^t d'Ovide
de Catulle, etc., par le prâi*. Nicole (sur la copie de)
Paris, Charles Sercy (HolL Ekevir)^ 1666, pet. in-12,
mar. bl., à comp., fil., tr. d. (Duru)^ charmant exem-
plaire 36 — »
BULLETIN OU BIBUOPHILB. 945
1692 BsGUBiL de diverses pièces faites par plusieurs per-
sonnes illustres {^vSdLïnt-EtTemoni). La Haye, Jean
et Daniel Steuchâr(J'oppens)fl662y joli en,. ^u 40 — »
Petit Toluiiie inléressantelbien pea eonnu *: on y voit, entre au-
tres curieuses choses,- la Fe^e de Versailles du 18 juillet 1668,
où se trouve comme étaient composées les tables du roy, — de
la -reine, -» de mad. de Boissons, — de mad. de Uaden, — de
mad. de Montaùxler, etc.^ ete. — 11 se termine par ùno pièce en
vers^ la Fct^ve de Pétrone^
\ 693 llBcusa de quelques pièëes nouvelles et galantes , tant
eu prose * qu^en vers. Cologne, Pierre Marteau {HoL
Elzevir), 1664, pet.in-IS, mar. vert, àcomp.,fil.^tr.d.
30—»
Jolie reliure de Durti et charmant exemp.
1694 Kelahon des troubles arrivez dans la cour de Portu-
gai en Tannée 166Tjel HSS.Amsterd. (HolL, Elzev.),
1674, pet. în-12y mar. r., àcomp., fil., tr. d. (Dura).
18— »
1695 Rblation hist. de l'amour de l'empereur de Maroc pour
Mme la princesse douairière de Conty, par le comte
de ***. Cologne, Pierre Marteau (HolL), 1700, pet.
in-12, mar.vert, fil 18 — »
1696 Bb8pit(lb) de la Mort, fait par mais tre Jehan le Fe-
bure, en son vivant advocat en la court de parlement.
Paris, 1533, pet. in-8, goth., mar. noir, fil. à froid,
tr. d. (Bauzonnet) » — »
1697 RmNomER (messir Iivnogbnt), gentilhomme bolognoys.
Cinquante jevs divers d'honneste entretien, inuentcs
et fais françoys par Hubert-Philippe de Vilfiers. Ijyon,
Ch. PèMot, 1555, pet. in-4, ftiah» tr. d. 45 — n
Grand de marge, un peu jaune, maïs fort rare.
Bonne ancienne reliure a^ec armoiries.
1698 Ronsard. Ses , œuvres. Paris, Nicolas Bvon^ 1610,
5 vol. in-12, mi^r. bl., fil., tr. d. (Dura), 120 — »
Très bel ex. d'une éd. rare et dtlTicile k rencontrer, en bon clat.
946 BULLBTIN DU BIBLIOPHILE.
1699 RoNSABD (Pibbbb). Ses Mélanges. Paris, Gilles Corr<H
zet^ 1555 ; — oontinuatioD des Ajnours. Vincent Serte^
nos, 1555, 2 part., ïn-8y mar. bl., à comp., fil., tr. d.
(Dura). 1" édit 36—»
1700 RoYAWONT. L'Histoire duvievxetdu nouveav Testa-
ment, représentée avec des figvres et des explications
édifiantes, tirées des SS. Pères» pour régler les mœurs.
Paris, Pierre le Petit, 1670, in-4, mar. r. à comp.»
(il.vtr. d.y doublé de mar. rouge « . ^ . 175—^»
charmante reliure ancienne de pusieuille. Bonnes épreuTes »
exempl. Pîiérécourt, atec un portrait de Sacj ajouté.
1701 Saixuste. Histoire de la république romaine dans le
cours du yii« siècle, en partie trad. du latin sur l'ori-
ginal , eu partie i^tablie et composée sur les fragmens
qui sont restés de ses sept livres perdus, remis en or-
dre dans leur place véritable ou la plus vraisemblable
(parle président Desbrosses). Dijon, Frantin, 1777,
3 vol. in-4, V. éc, fil. planch. (Derome) . . 45 — »
Bel ex., avec le cliifTi-e de la duchesse de Berry.
1702 SAI.NOVE (Robert db). Vénerie royale, divisée en deux
parties. Paris, Beaujeu, 1672, pet. ia-129 mar. r., fil.,
tr. (i. (Bauzonnet) 32 — »
Kdilion la plus rare.
1703 Saint-Gel Aïs (Octavien de). Le Séjour d'honneur
(poëme). Paris, Ant, Vérard^ 1519, pet. in-4, mar., à
compartimens, fil., tr. d. (ChifF. orné). . 90 — »
Superbe exemplaire.
1701 Satybb ménippée de la vertu du catholicon d^Bspagne
el de la tenue des états de Paris (par Leroy, Gillot,
Passerai, Rapin et autres). Elzévir, 1664, pet. io*12y
vél., avec les 3 fig I8 — »
Edition rare.
1705 Sblingourt. Le parfait chasseur, pour l'instruction des
personnes de qualité ou autres qui aiment la chasse.
Paris, Gab. Quinet, 1683, in-12, mar.' bl., fil., tr. d.
Bare. (Bauzonnet) 35 — a