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Full text of "Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire .."

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100-1 


l^'i 


I 


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.« 


BULLETIN 


DU  BIBLIOPHILE, 


PUBIIÊ  PAR  TECHENER. 


\ 


MUS  LA  DIMCTIO?! 


DK  BIM.  Gh.  Nodier  et  Paulin  Paris, 

AYIO  LB  CATALOGUE  RAIiOKKi  DBS 
LIERB9  DE  L'folTEVR. 


N^  11.  Janvier  et  FevRiBR. 


QUATRIÈME  SÉRIE. 


' 


/ 


PARIS, 


TEGOENER,  fiMTBOR,  PLACE  DE  LA  COLONHADE  DO  LOUVRE, 

H»  (t. 

1841. 


•• 


# 


.« 


BULLETIN 


DU  BIBLIOPHILE, 


PUBLIE  PAR  TECHENER, 


socs  LA  DIIBCTION 


MM.  Ch.  Nodier  et  Paulin  Paris  , 

AYBO  LE  €ATÀL0OUB  RAISONfli  DE9 
LIYRE9  DE  l'i£dITE1JR. 


/ 


?}°  11.  Janvier  et  FCtrrr. 


QUATRIÈME  SÉRIE. 


PARIS, 


TECBENER,  ÉDITEUR.  PLACE  DE  LA  COLOMHADE  DU  LOOVRB, 

li>tt. 

1841. 


•' 


442  BUIXBTIir  DU  B1BU0PHILE« 

Il  loi  permit  de  s'occaper  moiiis.de  la  Yente  que  de  là  dislineliot» 
des  bons  livres;  ottpeat  dire  même  avec  vérité  qu'il  le  cWisit 
moins  pour  être  son  commis  qae  pour  être  son  bibliothécaire. 
/  Le  goût  des  recherches  dont  les  livres  peuvent  devenir  i'oc* 
casion  étoit  alors  pins  répanda  qa'il  ne  l'est  aujourd'hai.  Le 
nombre  des  grandes  bibliothèqaes  particnlières  étan^pour  ainsi 
dire  infini»  les  connoissances  du  bibliothécaire  étoient  chaque 
jour  mises  à  l'épreave  et  devenoient  l'objet  de  comparaisons 
iTréqaeutes.  Dans  la  plupart  de  ces  vastes  hôiek  de  Paris,  séjour 
de  l'opulence  et  de  la  grandeur,  les  collections  de  livres  rares 
et  précieux  captivoient  l'admiration  des  visiteurs,  prévenoient 
quelquefois  trop  avantageusement  en  faveur  du  goût  de  ceux 
qui  lesavoient  formées,  et  surtout  exigeoient  la  présence  habi* 
tnelled'un  littérateur  judicieux  et  rempli  d'expérience.  11  n'en 
est  {dus  de  même  aujourd'hui.  Nos  grands  seigneurs,  s*il  en 
reste  encore,  ne  sont  plus  savans  par  procuration;  ils  aiment 
mieux  ne  pins  l'être  du  tout.  Ils  ont  peu  de  livres  rares ,  partant, 
ils  n'ont  pas  de  bibliothécaires,  et  c'est  ainsi  que  le  goût  des 
recherches  bibliographiques,  ne  pouvant  plus  être  le  fondement 
d'une  honorable  profession,  n'est  plus  cultivé  que  par  quelques 
amateurs  desintéressés  on  par  certains  conservateurs  de  nos 
bibliothèques  publiques. 

Dans  ce  genre  d'études  et  de  connoissances  qui  doit  en  sup- 
poser tant  d'autres,  les  plus  fameux  critiques  étoient  alors  Dom 
Maugérard  de  Metz,  l'abbé  Mercier  de  Saint-Léger,  l'auteur  de 
la  Bibliographie  instructive,  et  'enfin,  au  premier  rang  et  bien 
supérieur  à  tous  ses  rivaux,  du  moins  dans  son  opinion  pei  son- 
ndle,  l'abbé  Rives,  bibliothécaire  du  duc  de  la  Vallière.  M.  Vau 
Praet,  dès  le  premier  opuscule  qu'il  se  sentit  le  courage  de  pu- 
blier, marqua  sa  place.à  côté  de  l'abbé  de  Saint-Léger  et  fort  près 
de  l'abbé  Rives.  Vers  le  mois  de  décembre  1779 ,  et  l'année 
même  de  son  départ  de  Bruges,  il  offrit  à  V Esprit  des  Journaux, 
recueil  périodique  alors  fort  répandu,  des  Recherches  sur  la 
vie  de  CoUard  Mansion,  l'un  des  grands  imprimeurs  du  xv«  siè- 
cle» et  le  plus  ancien  de  tous  ceux  que  la  ville  de  Bruges  s'ho- 
nore aujourd'hui  d'avoir  vu  naître.  Colard  Mansion  étoit  alors 
peu  connu;  l'abbé  Saint-Léger  a  voit  précédemment  rappelé 
quelques  uns  de  ses  titres  à  l'attention  des  curieux  :  mais  tout 


BULLETIN  DU  BifeLIOraiLE.  443 

en  reodant  hommage  an  trayail  de  l^àbbé  de  SaiiîuLégert 
M.  Van  Praet  reprit  le  même  sajei  et  sat  le  traiter  de  façon  à 
ne  pina  laisser  à  d*aatres  l'espérance  de  mieox  l'approfondir. 
Ce  morcean  de  critique,  qne  l'autenr  retoncha  plus  tard,  est  déjà 
dans  sa  première  forme  Ton  des  bons  onTrages  de  notre  con- 
frère. Il  fat  bieniAt  snivi  d'antres  recherches  sur  le  beau  ma- 
unscrit  des  Toarnois  de  Louis  de  Bruges,  seigneur  de  la  G  ru- 
thnyse.  Dans  ce  deuxième  travail,  M.  Van  Praet  montra  déci* 
dément  que  la  destinée  lui  avoit  accordé  toutes  les  qualités  du 
bibliophile  :  il  y  traça  nettement  Fhistoire  du  volume,  il  j  joi* 
gnit  des  recherches  prodigieusement  exactes  tar  le  sire  de  1^ 
Gmthuyse  dont  il  parvint  à  restituer  la  vie  entière  ;  enfin,  il 
mit  à  son  travail  le  sceau  de  la  perfection  dont  le  genre  étoit 
susceptible  en  entamant  une  polémique  vive,,  acérée,  pressante 
avec  l'abbé  Ghieskière,  auquel  il  étoit  arrivé  de  prononcer  avec 
irrévérence  le  nom  de  Colard  Mansidn. 

Le  troisième  point  des  recherches  de  M.  Van  Praet  fui  la 
vie  des  deux  ducs  de  Brabant,  Henri  ÏII  et  Jean  II.  Les  manu-^ 
scrits  du  XIII*  siède  couservoient  une  chanson  françoise  de  ce 
dernier  prince;  elle  fui  reproduite  avec  exactitude  dans  le 
même  Esprit  des  Journaux ^  au  mois  de  février  1781 . 

Ces  trois  opuscules  sont  bien  écrits.  Ceiiendant  M.  Van 
Praet  avoit  pour  les  livres  une  passion  tellement  forte  qu'il  ne 
sacrifioit  pas  volontiers  à  la  composition  une  pdttie ,  même 
très  courte,  du  temps  qu'il  pouvoit  consacrer  à  l'admiration  des 
beaux  eiempiaires  de  livres  rares,  à  l'énnmération  de  leurs 
feuillets,  de  leurs  réclames,  de  leurs  ornemens  et  de  leur  titre. 
Mab  avant  tout,  il  faut  le  dire,  il  estimoit,  dans  ces  monumens 
de  l'art  typographique,  les  particularités  qui  pouvoient  en  in- 
diquer, en  fixer  la  date  reculée,  mettre  sur  la  trace  du  nom  dés* 
savansquî  lesavoient  composés,  des  imprimeurs  qui  les  avoient 
reproduits,  des  libraires  qui  les  avoient  vendus.  Et  quant  à  ces 
raretés  dont  on  mesure  le  prix  sur  la  laideur  des  marges  et  sur 
l'avantage  d*une  tranche  à  peine  effleurée  par  la  main  du  re- 
lieur, jamais  on  ne  vît  M.  Van  Praet  en  partager  le  bizarre  et 
ridicule  engouement.  Un  livre,  quand  il  reraontoit  au  berceau 
de  l'imprimerie,  quand  les  caractères  en  éloient  fermes  et  bien 
frappés,  quand  il  éloit  complet,  quand  ses  oriieincns  éloient  de 


4H  wauMnm  to  Bnuonnu. 

bonne  taiUè,  n^nil  plus  ^'«n  (enve  de  wêMêù  k  joindre-à 
tons  «0Dz-là«  ^étoit.d'«toir  oneorigiaeMge^eiMiitMi  d'étn 
sorti  des  presses  de  Bragos»  le  ftmaièn  des  deiK  pétries  de 
H.  Veti  PnieL 

An  «eàent où  parurent  ke  Reckt^hegsurJ^oméa  Bmbant^ 
tons  les  Ubrâkes  de  l'Enrope  éloient  éams  pnr  «ne  grande  non* 
TeUe  :  le  plos  qilendîde  aoMftenr^de  livres  des  Icn^ps  Modernes, 
le  dnc  de  Le  Vellière»  petît»nevende  laaœnr  Lonîsede  le  Ifis6ri-^ 
eorde»  venok  de  aïonrir^  Grâce  à  l'enlenui  et  jadicsense  neti- 
▼ité  de  l'abbé  Bivee,  U  ewit  fermé  nne  admirable  UbUothèqne 
^e  son  Mritiàr<y  madame  fai  dncbessede  C!biiiUen«  ne  se  son» 
eiok  pas  de  oenserver*  Soit  ^ne  le  dnc»  avant  de  eftonrir»  eftt 
exprimé  sar  f  abbé  BÂves  nne  opinion  défavorable ,  soit  que 
héritiers  eussent  a  cmnr  de  pnnir  le  bibliothécaire  d'avoir 
eonragé  ai  long-temps  les  goûu  dispendiena  de  M.  de  La  Vallicre^ 
il  est  certain  qu'atec  plus  de  cnaanié  qne>de  jnstioey  on  interdit 
à  l'abbé  Rives  le  soin  de  dresser  le  oatahgne  définitif  des  ou- 
vrages que  presque  tons  il  avoit  cboisàs  et  claieéa.  Ainsi  donc» 
an  moment  de  vendre  à  l'encan  cette  belle  coiWctîon,  on  pri» 
voit.celni  qui  l'avoit  formée  de  la  eonsolatîon  de  Ini  adresser 
nn  adieu  définitif,  et  de  lui  rendre  pour  ainsi  dire  ks  deniiers 
honneors.  Il  faut  l'avouer,  cette  exelnsioii  dnt  être  et  fat  réel- 
kment  pour  Tabbé  Rives  nn  coiq>  de  fendre»  Le  libraire  Gnil» 
lauflM  de  Bore,  jusque-là  son  disciple,  ayant  été  chargé  de  ré^ 
diger  le  catalogue  et  de  Caire  la  vente,  il  y  ent  dès  ce  moment 
rnptnreèuvene  entre  l'abbé  Rives  et  son  iurtané  rival*  Le  pre* 
mier  jura'  de  se  ves^per  en  démontrant  à  U  lace  du  monde, 
d'aiUeura  assex  inattentif ^  que  GniUanme  de  Bnra  étoît  nn  igno^ 
Kantt  nn  charlatan,  nn  détestable  libratra.  U  ne  démontra  rien 
de  tout  cela  ;  mais,  en  lisant  avec  surprise  ses  longues  diatribeSt. 
oeu  «qui  JQ8qne-là  croyaient  devoir  oeeuseir  d'îngratîtnde  ha 
héritiers  du  due  de  La  Vallière^  s'aooordirant  à  ne  pins  voir 
dans  la  disgrâce  de  l'abbé  Rives,  ^e  la  juste  punition  de  son 
•  orgoeUleose  méchanceté. 

M«  Van  Pf  aet  eut  également  part  à  la  rédaction  dn  eatalogn» 
de  La  Vallière  et  aux  insultes  de  l'abbé  Rives»  Noos  devons  1^^» 
ter  que  tonte  sa  vie  il  conserva- le  souvenir  lopins  pénible  et  le 
plus  amer  de  ces  dernières.  Quand  un  lecteor,  par  indiscrétion 


■Dijunif  Mj  nuoraiLB.  kkê 

om  {MT  oubli/  nmmi  k  laidwwdereBtf  «ingolière  Cftai le  aux 
biUiogmpkws^  dam  kqMlle  k  fougoeu  RiTet  «voit  dépoaé  » 
lâKeMa  faresr^  M*  Vam  Viwt  fcmeoroit  d'abord  iatardil  ;  pu»» 
oomw  ayant  011  b«0Bi  da  inre  na  «ffort,  il  MmX  InMaiénie 
cbercher  le  ^votame  dani  t'isoleiBeiit  anqael  il  l'anmt  ^andanné  \ 
el  qoaad  il  le  remattait  am  ftoHicitaor»  c'<loit  en  dAloaniattt  ké 
jBOjc  et  d'nne  nain  tremblauie  d'émotién.  Oependanl ,  foar 
qaioonqoe  anra  la  «aindre  sentiment  des  convenanees  en  la  plna 
légère  habitade  des  ^picreHes  litténiireSy  les  injaraa  de  Rites  ne 
senUerent  mériter  qae  le  aovrire  de  la  pitié:  à  fai^  de  'gras- 
sièiaté»  elles  tombent  dans  la  domaine  de  la  bonflbnneriay  et 
tïtm,  an  point  ^ne  Fan  te  toit  oantraint  de  remonter  an  P.  fS^ 
lasaa  ponr  kur  tronver  un  objet  de  comparaiioa  parfaiteiMnfc 
aontenable(l).  L'abbé  Rives  a  pourtant  sor  f  antagoniste  de 
Pasqnier  Tatantage  de  laisser  à  chaque  pas  des  traces  d'nne 
émdiiion  immense  ;  mais,  nons  le  répétons,  le  ton  bnrleBi|ne  à» 
ces  diatribes  les  font  snrtont  rechereher  aajoQrd'boi,et  l'on 
ne  pent  les  achever  sans  voner  plus  d'estime  à  cenx  ^'dles 
prétendaient  ontrager,  pins  de  mépris  à  eeloi  qm  n'arroit  pas 
roDgi  de  se  les  permettre. 

Il  n'en  est  pas  ainsi  du  Ct^iiâogmê  des  Ltprûs  de  M.  le  dite  é& 
La  V^dUère,  qne  les  carienx,  les  éradits,  les  littérateors  ne  ces* 
smnnt  jamais  de  lire  avec  intérêt  et  de  consniter  avec  profit. 
M.  Van  Praet  fat  chargé  de  décrire  la  eallectîondes  mannacrits^ 
et-cette  tfiche  était  «ans  contre^  k  pins  difficîle.  Le  jeune  bi» 
Uiophile  s^n  acquitta  avec  un  admîrabk  baohenr^  il  aat  parler 
atec  netteté  «  précision  1  exactitude  de  tant  de  trésors  jnsqoe* 
là  demeurés  oomplètement  inconnus;  il  dit  tout  oe  qu'il  laiMi  ^ 
rien  aa«delà.  Grâce  à  ses  recherches,  ks  erreurs  dont  foarmil» 
kknt  ks  édiliotts  de  LaCnoîx  dn  Maine  et  de  Duvenikr  furent 
fMquemment  rediessées;  on  prit  goAt  avec  lui  à  k  leetare  de 

(1)  AiiMÎ  aem  Mvaat  tt  Moéwlt  UMkpiam  «M  loar  k  taerdAiigaédiut 
eetle  satire  comme  un  tmkryim^  un  wi^rtmdm^»  «m  piMint  Crétoùp  va  iaïU- 
TÎdu  de  U  gent  trotle-menu,  une  taupe  du  r^ae  da  la  bîbliopoli^  une 
fouine  bibliopqlique,  un  ril  fripier  de  librairie,  un  hambino^  un  Trai  petit 
ebien  mordant,  un  garçon  doué  d'un  bon  9^8  lakeus  et  d*iin  petit  nez 
imperceptible,  etc.,  tout  cela  pour  mieut  démontrer  que  M.  Vaa  PrMt  ne 
eoneoîflaoit  pas  eiaeltmmt  la  date  de  h  B^êe  hûtariak. 


4M  BUIXnHf  DU  BIBLIOPHILE. 

nos  aneieiifl  poètes  et  de  nos  premiers  prosateurs  ;  un  nombre 
considérable  de  oonveaux  noms  littéraires  furent  ajoutés  aux 
listes  données  par  les  Fauchet  et  les  Barbasan  ;  et  même  au« 
jourd'hui  que  la  critique  a  pénétré  plus  avant  dans  l'histoire 
des  écrivains  du  moyen-âge ,  on  est  encore  forcé  de  s'appuyer 
à  chaque  pas  sur  le  Catalogue  des  manuscrits  du  duc  de  La  Val- 
lièroy  tant  les  erreurs  inséparables  d'un  pareil  sujet  y  sont 
rares  et  clair-semées^  en  comparaison  des  aperçus  lumineux  et 
des  indications  nouvelles  dont  il  offre  une  source  inépuisable. 

Ce 'fut  en*  1783  que  parut  ce  beau  travail  :  on  Ta  toujours 
considéré  comme  le  premier  titre  littéraire  de  M.  Van  Praet^ 
il  lui  ouvrit  les  portes  de  la  Bibliothèque  du  Roi.  L'abbé  De- 
sauloays,  alors  garde  des  livres  imprimés,  demanda  et  obtint 
facilement  du  bibliothécaire  en  titre  l'admission  d'un  jeune 
homme  dont  l'activité  poovoit  suppléer  à  sa  proprç  indolence, 
et  dont  l'érudition  bibliographique  n*avoit  déjà  plus  de  rivale 
en  France.  Dès  lors  tous  les  vœux  de  H.  Van  Praet  se  trouvè- 
rent remplis,  tous  les  rêves  de  sa  vie  réalisés.  Bruges,  comme 
je  l'ai  dit  plus  haut,  étoit  sa  première  patrie ,  la  Bibliothèque 
du  Roi  devint  la  seconde;  et  si  jamais  elle  ne  lui  fit  perdre  le 
souvenir  de  la  première,  on  peut  dire  que  toutes  deux  semblè- 
rent agir  de  concert  pour  lui  faire  oublier  le  reste  du  monde. 
En  entrant  dans  ce  magnifique  arsenal  de  toutes  les  traditions 
de  science  et  d'archéologie ,  M.  Van  Praet ,  comme  s'il  eût  pé- 
nétré dans  une  sorte  de  congrégation  littéraire,  crut  prononcer 
des  vœux  sacrés.  Mais  avant  de  vous  rappeler  les  nombreux 
services  rendus  par  M.  Van  Praet  à  tous  les  amis  des  lettres 
pendant  plus  d'un  demi*siècle,  vous  me  permettrez ,  Messieurs, 
de  vous  arrêter  un  instant  sur  la  constitution  de  cet  établisse- 
ment à  l'époque ,  déjà  bien  éloignée,  où  notre  confrère  y  entra 
revêtu  du  titre  modeste  d^ Ecrivain  attaché  à  la  garde  des  livres 
imprimés^ 

Notre  grande  Bibliothèque  publique  est  sans  contredit  de  fon- 
dation  purement  royale,  puisque  tous  les  ol:yets  qai  la  compo- 
soient  avant  la  révolution  de  1789  avoient  été  rassemblés  avec 
les  deniers  affectés  aux  dépenses  particulières  du  roi.  On  peut 
même  dire  qu'elle  formoit,  sous  l'ancien  régime,  une  sorte  de 
ministère  distrait  de  celui  de  la  maison  du  roi.  Le  bibliothé*^ 


■v 


RULLBTIN  DU  BIBLIOPHILE.  447 

Caire  9  personnage  considérable  dans  l'état  par  le  crédit  de  sa 
famille  et  l'éiendoe  de  ses  coonoiasanees  litléraires ,  avoit  le 
pi  iyilége  de  trayailler  directemenra^ec  le  prince  et  de  ne  de- 
voir à  nnl  antre  le  compte  de  ses  plans  et  de  ses  dépenses  poor 
Tentreden  de  la  bibliolbéqne.  Il  désignoit  à  la  nomination  du 
roi  les  gardes  des  qnatre  grandes  coUeciionSy  et  ces  gardes^ 
choisis  parmi  les  nonïs  les  plas  recommandés  dans  les  sociétés 
savantes,  étoiént  personnellement  responsables  da  dépôt  qni 
leor  étoit  confié  et  de  la  conduite  des  personnes  dont  ils  avoient 
demandé  l'adjonction  an  bibliothécaire.  Da  reste ,  bien  que 
les  collections  ne  fussent  encore  ouvertes  an  public  qne  deux 
jonrs  de  la  semaine,  tous  les  employés  secondaires  snbisioieni 
en  entrant  la  condition  rigonretise  de  consacrer  tout  leur  temps 
et  tous  leurs  travaux  à  la  bibliothèque  ;  et,  comme  ou  le  devine, 
cet  engagement  entrainoit  l'obligation  d'assurer  l'existence  de 
ceux  qui  se  voyoient  forcés  de  le  contracter.  Ainsi ,  toutes  les 
personnes  attachées  à  la  Bibliothèque  du  Roi  pou  voient  vivre  de 
la  bibliothèque,  et  toutes  avoient  l'espérance  d'obtenir  une  ccr« 
taine  élévation  de  fonctions  et  de  traitement ,  non  pas  eu  cou- 
sidération  de  l'ancienneté  de  leurs  services,  mais  surtout  en 
proportion  de  leur  zèle,  de  leurs  talens  et  de  leurs  connois* 
sauces. 

Cette  ancienne  organisation  n'existe  plus.  On  a  supprimé  le 
bibliothécaire,  on  a  créé  un  conseil  d'administration  formé  de 
tous  les  gardes  ou  conservateurs.  Mais,  eu  ôtant  à  ce  conseil  la 
libre  disposition  des  emplois  supérieurs,  on  lui  a  fait  un  devoir 
de  considérer  les  fonctions  même  le  moins  rétribuées  comme 
la  récompense  des  épreuves  les  plus  longues,  et  d'accorder 
l'avancement  qni  pourroit  à  toute  rigueur  suffire  à  l'existence 
des  titulaires,  comme  le  juste  prix,  sinon  de  la  vieillesse,  au 
moins  de  la  vétérance.  On  peut  sans  trop  de  peine  entrevoir 
les  ineonvéniens  du  nouveau  système  :  la  nécessité  d'avoir  égard 
à  la  date  des  services  plutôt  qu'à  leur  importance  détruit  l'é- 
molation  dans  sa  base  la  plus  solide  ;  et  l'administration ,  en 
n^assnrant  pas  l'existence  de  tous  ses  employés,  risque  de  per» 
dre  le  droit  de  réclamer  tout  leur  dévouement  et  tout  leor  zèle. 
Mais  ce  que  l'on  peut  avancer  de  plus  concluant  contre  les  ré* 
giemens  nouveaux,  c'est  qne  sons  leur  empire  M.  Vfin  Praet  ne 


418  Bocxvnn  oo  mwjoPMi.B. 

mtàit  janiiiB  Miré  dam  la  BîbliMhéqiie  d«  fi«L  U  Tmoit  akns 
d«  perdre  aon  père  t  sa  mare  rédainoit  à  hante  TOix  don  reiov 
atee  riateniion  de  le  placer  à  la  tâte  de  la  librairie  héréditaire^ 
sans  dottle  il  n'auroit  pu  ae  towtraire  a«x  iasUittces  de  sa  Ha* 
mille  ^il  n'awit  pu  loi  opposer  la  perspedîTe  d'&ne  aotte  oar«^ 
riére  liDiior;able  qoi»  dÀ  lors,  aembloit  mettre  son  avemr  à 
l'abri  de  toute  inipriélnde.  Eu  lot  confiaut  l'emploi  le  moioa 
élevé  du  cabinet  des  litres  imprimés»  on  loi  offirit  le  IraiCenMnt 
de  deas  mille  livres,  et  non-senlement  cette  somme  assmnHl  son 
indépendance»  mais  elle  prévenoit  encore  tiens  ies  besoins  qui 
ponvoient  loi  rester,  les  livres  dn  roi  mettant  un  terme  définiAÎT 
à  la  série  passion  qn*il  eât  pana  nourrir  josqu'ulors»  celle  de 
former  «ne  bibliothèque  à  son  propre  usage. 

Le  principal.fruit  que  l'on  espâroit  recneiHtr  de  l'entrée  de 
M.  Van  Praet  dam  la  Bibliothèque  du  Roi  fnt  »  il  est  permis  de 
le  8iq>poser,  la  poursuite  de  la  rédaction  du  grand  catalogue 
dont  l'impression  éteit  interrompue  depuis  déjà  près  de  cin» 
quante  ans.  Mais  l'homme  qui ,  par  ses  études»  son  go&t  invin« 
cible  et  le  voeu  de  ses  collègues,  sembloit  appelé  à  continuer  et 
même  k  terminer  cet  important  travail»  devoît  en  être  détonnai 
sans  cesse.  Et  comment  expliquer  un  pareil  fait?  Par  un  fait 
d'ane  tout  autre  importance;  par  la  menace,  l'a^rodm  et 
enfin  FavénOment  de  la  révolution  française;  révolution  opérée 
dans  les  esprits  phisienrs  années  avant  d'être  réelleasent  uocoto^ 
plie;  révolution  qui  changea  tous  les  rapports  des  élémens  ao* 
cianx  et  qui  soumit  tontes  les  daases  »  tous  les  établissemenaad- 
ministratifr,  civils  et  militaires  au  despotisme  des  coadbinat** 
sons  politiques.  Tandis  que  BI.  Tan  Praet,  en  cotnUant  ka  la^ 
cunes  des  anciens  inventaires  se  prépuroit  à  reprendre  la  tâche 
de  ses  prédécesseurs  au  point  où  ils  Tavoient  laissée  »  la  Ftanob 
^entière  demandoit  à  grau4  bruit  la  réforme  de  sa  constitutiopi  » 
de  son  cuite»  de  ses  lois.  Puis  les  liotaèies  étoient  convoqués» 
les  Euus^Génénmx  p  précurseurs  de  Vji$sem6iéB  coAscîlwmm» 
puis  V Assemblée  légishaUve^  puis  enfin  la  CanfmuUmnaiùmÊiÊé 
Gonséquenoe  extrême  et  rigoureuse  du  mouvement  révolulieii» 
naire  auquel  avoit  cédé  la  France.  Nous  traverserons  ces  feampa 
d'imposante  et  terrible  mémoire  avec  une  rapkUté  d'amant  phia 
grande  que  M.  Van  Praet ,  au  mîlien  des  plus  iàrieuses  passîmift» 


SULLinif  DU  BIBUOffBILB.  tt9 

paroti  être  rosié  caonaiaBiineDi  impaaaible.  On  a  pourtant  éerit 
dana  œs  demien^  temps  que  noire  confrire  «  a^ml  partagé  avec 
fruiidiiae ,  et  noa  sans  qoelqne  enthonaiaaBie^  les  opînimay  les 
▼CBDX  et  les  eapârancea  da  1 789.  •  Mais  ni  dans  les  sonvenirs  de 
ses  aaua  ni  daarlea  anciennes  notes  qu'il  awnl  reeoeilUeé  en 
assee  grand  nombre  sar  cette  époque  de  sa  ^ie^  il  n'est  pas 
resté  la  moindre  trace  des  seniimens  dont  on  pardt  a^r  sou- 
haité de  flûre  honneor  à  sa  mémoire.  Seulement»  vers  1786  « 
iMMs  le  ¥ojooa  occupé  à  BMttre  en  ordre  la  ooUection  des  ttvrm 
de  la  reine  Ibri&Antoiailte;  et  nous  savons  que,  pies  tard» 
M*  Van  Praet  se  plaisoit  à  rappeler  TinlérAt  que  cette  malben* 
rease  princesse  avait  tésaaîgné  pour  celui  qu'elle  «voil  chargé 
de  ce  travail.  Qwi  qe'il  en  soit,  il  noua  est  permis  de  peoaer 
qee,  s'il  partagea  réellement  les  aentimensqui  enivraient  alors 
le  plus  grand  nonsfare»  il  dot  regretter  plus  d'une  fiiis  que  le 
celte  de  la  Uherté  ne  s'accommodtt  pas  toojotas  parfaitement 
avec  les  ietérétts  et  le  culte  de  la  bibliographie.  Au  miUen  des 
émotiona  politiquea,  îles  cçUectioas  de  livres  éloient  négligées; 
las  lecteurs  se  montroient  chaque  jour  plus  rarement  ;  diaque 
joer  auan  de  nooveans  aoupçons  arracfaoient  à  leura  fonctions  » 
josqee  daaa  l'intérieur  de  la  Bibliothèque  devenue  nationale» 
quelque  employé  protecteur  on  collègue  de  M«  Van  Praet. 
L'abbé  Desanlnays  avait  pris  le  sage  parti  de  fuir  ;  quelques 
nmia  après  sa  retraite  dans  une  province  éloignée  de  la  capitale, 
le  bibliothécaire  »  M.  d'Ormesson  »  se  vit  dépouillé  de  sa  cbai^ 
au  profit  de  deux  hommes  qui»  sans  doute»  étoient  alors»  plus 
que  hii,  frappés  dea^avantagesdu  système  républicain.  Le  pre- 
mier ,  journaliste  vindeni ,  se  nommoit  Carrât  et  monta  bien- 
tôt après  sur  l'échafaud  ;  le  second  »  Champfort ,  disciple  ardent 
de  le  phOosophie  de  Voltaire  et  de  la  politique  de  Rousseau»  ne 
coneerva  pas  un  an  les  fonctions  auxquelles  son  mérite  persoa» 
asi  M  dennoit  après  tout  de  véritables  droits.  On  le  soupçonna 
^appenenir  à  la  feetion  de  l'ancien  régime ,  loi  qui  »  si  nens 
eu  ereyons  Gingeené  »  sou  biographe  et  sou  ami  »  avait  le  pre* 
misr  donné  le  signal  de  guerre  aux  dUiiemux!  paix  aux  cbath 
mAemtl  \m  quidisoit  en  t792»  à  la  vue  de  quelques  vcâtnres  de 
place  iJerm  croinU  pas  à  ia  réyoùêtktn  UM  qm  /e  vof^m,  oei 
airrweas  al  cei  eabriaka  éàrmm'  hs  passtmê.  Un  délateur  se 


$50  BULLETIN  DU  DIBLIOPaiLR. 

rencontra  parmi  les  employés  secondaires  de  ia  Bibliothèque  : 
i'îafâae  Tobiesen  Duby  dénonça  ChampforC ,  dénonça  Fillnstre 
et  vénérable  Barthélémy ,  le  jeune  et  inollensif  Van  Praet^ 
Ghasipfort»  l'abbé  Barthélémy  »  Tabbé  de  Coarçai ,  et  M.  Van 
Praet  forent  conduits  à  la  prison  des  Madehwnettes  ;  ils  n*y 
restèrent  que  trois  jours.  Mais  M.  Van  Praet ,  ayant  trompé  la 
vigilance  des  gardes.»  courut  demander  un  asile  à  M.  Théophile 
Barrois;  oe  libraire,  il  faut  le  dire,  étoit  alors  assez  avancé 
dans  les  idées  répvblicaines;  mais ,  tout  en  connoissant  les  dan- 
.gerr  de  l'hos{ntalité ,  il  n'hésita  pas  .un  instant  k  risquer  son 
«jiistence  pour  assurer  celle  d'an  proscrit  inoffensif.Par  bon- 
heur, on  ne  supposa  pas  que  la  maisofi  deBarrob  pûl  jamais  • 
servir  d'asile  à  des  ennemis  de  la  patrie;  et  H- Van  Praet  y 
put  demeurer  secrètement  plus  de  trois  mois.  Pour  Ghampfort 
et  Barihélemyv  ils  forent  rendus  à  la  Bibliothèque  du  Roi,  mais 
non  pas  à  la  liberté ,  car  il  leur  fallut  subir  la  continuelle  sur- 
veillance d'un  émissaire  de  la  nation  dont  ils  salarioient  la  pré« 
seiice  importune ,  et  qui  ne  les  quittoit  pas  même  la  nuit.  Après 
un  mois  passé  dans  cette  pénible  intimité,  et  comme  ils  ache- 
voient^u  repas  frugal ,  voilà  qu'an  gendarme  vient  leur  ordoa- 
lier  de  se  disposer  à  le  suivre.  A.  ces  mots ,  Ghampfort  demande 
à  passer  dans  la  salle  voisine ,  sous  prétexte  de  quelques  prépa*  t 

ratib;  il  saisit,  il  arme  un  pistolet ,  il  se  fracasse  le  front  et  se  < 

perce  l'œil  droit.  Furieux  de  vivre  encore ,  il  &'enipare  d'un  ra-  ] 

soir,  se  déchire  la  gorge ,  se  couvre  d'innombrables  blessures;  ^ 

effort  impuissans  !  il  ne  put  alors  se  débarasser  de  la  vie ,  et  l'on 
parvint  même  à  cicatriser  une  partie  de  ses  plaies.  Mais  le  cha- 
grin fit  bientôt  ce  que  n'avoient  pu  consommer  ses  mainadéses» 
pérées. 

Après  la  mort  de  Ghampfort ,  l'admini&tration  de  la  Biblio* 
'chèque  nationale  fut  .confiée  à  Lefèvre  de  Viliebrune,  pédant 
ambitieux  et  lâche  qni,  ne  pouvant  obtenir  l'estime  de  ses  col- 
lègues, prit  le  parti  de  chercher  à  se  débarr^er  de  leur  con>- 
4rôle.  Van  Praet  venott  de  reprendre  ses  fonctions  de  commis  *m 

4  la  garde  des  livres  imprimés  :  il  devint  l'objet  de  la  malveiU 
iance  du  délateur.  Lefevre  l'accusa  d'éireBelge,  d'être  ennemi 
^  la  nation,  et  d'entretenir  encore  des  relations  avec  les  enne* 
sais  de  la  république  :  ces  ennemis  étoient  l'abbé  Desaulnays  et 


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BUttBTiM  DU  BlBUOPflJLE  41(1 

l'abbé  Barthélémy.  L'accmatear  n'eut  pas  à  se  féliciter  dasoccèa 
de  ses  tentatives  :  Robespiems  tomba ,  Van  Praet  conserva  «es 
fondions  9  Lefèbre  se  vit  obligé  de  renoncer  anx  siennes  (1). 
On  toachoit  à  la  fin  de  1794;  Van  Praet  fut  nommé  d'abord 
garde  par  intérim  des  livres  imprimés,  puis  enfin,  au  mbis  d'oc- 
tobre de  l'année  suivante,  conservateur  de  la  bibliothèque  na* 
tionale.  Le  décret  qui  lui  accordoit  le  titre  qu'il  n'a  pas  cessé 
de  conserver  jusqu'à  sa  mort  avoit  été  précédé  d'une  loi  qui, 
changeant  les  bases  de  l'ancienne  administration,  confioitla 
direction  de  rétablissement  aux  conservateurs  des  diflerens  dé- 
pôts. Ces  conservateurs  étoient  au  nombre  de  huit,  et  ce 
fat  avec  Capperonnier  que  M.  Van  Praet  partagea- le  soin  des 
livres  imprimés.  , 

Ici  s'ouvre  une  nouvelle  ère  pour  la  Bibliothèque  nationale. 
Devenue  dépôt  central  de  toutes  les  collections  publiques  for- 
mées avant  la  révolution,  soit  par  des  corporations  religieuses, 
soit  par  les  princes  du  sang  et  les  autres  grands  seigneurs  dont 
les  biens  avoient  été  confisqués,  elle  vit  ^augmenter  dans  une 
progression,  pour  ainsi  dire  monstrueuse,  les  richesses  qui  déjà 
la  rendoient,  depuis  un  siècle,  la  première  bibliothèque  du 
monde.  Dès  le  lendemain  de  leur  installation,  les  nouveaux 
conservateurs  durent  veiller  à  l'entrée  d'une  innombrable  mul« 
titude  de  pierres  gravées,  de  médailles^  d'antiquités,  d'estam- 
pes, de  manuscrits  et  de  livres  imprimés.  M.  Van  Praet  se 
chargea  de  présider  à  la  classification  de  ces  derniers,  et  le 
monde  lettré  ne  peut  trop  se  féliciter  aujomrd'hui  de  ce  qu'une 
lâche  aussi  difficile  soit  alors  tombée  en  do  pareilles  mains. 
Quelle  patience  en  effet,  qael  dévouement  et  quel  courage  né 
fallut  «il  pas  pour  distinguer  dau  cet  amas  de  volumes  ceux 
que  Ton  devoit  estimer  inutiles  comme  étant  déjà  réunis  aux 

(t)  On  peut  juger,  par  ce  que  nous  erons  recueilli  des  souroes  les  plus 
authentiques,  de  la  foi  qu*on  doit  ajouter  aux  phrases  suivantes  de  la  JW»- 
^rmpfae  univerjeUe  :  «  Yillebrune  fut  nommé,  en  1796,  contervaUur  à  la 
«  Bibliothèque  nationale,  en  remplacement  de  Champfort.  Wparoii  qu'il 
«  ne  joua  aucun  rôle  pendant  la  reTolution,  et  que  même  il  en  désapproura 
■  In  excès  avec  assex  de  fmnchise.  »  M.  Magnin,  membre  de  l'Aeadéfflie 
ics  Be1l<«-L«tires,  a  oonsenré  les  dénonciations  autographes  de  Lefè?re 
ée  Yillebrune. 


W  BOiurrui  DU  iiBUoroas. 

«neÎMW  fonds»  oe«x  qo*iL  éloii  boa  de  ptéCérer  à  d'autres 
exemplaii^  moins  beai»  oa  moiiiB  coiDpleia|  coox  enfin  qne 
Ton  devoil  s'empresser  d'ajonter  anx  velumeadéjà  pressés  dans 
cette  Vallée  deJos>gphsu  de  la  Uttératnrel  M.  Van  Praet  poar^ 
vQt  à  toQl,  et'  sou  attention  pamt  se  mnltiplier  en  proportion 
des  devoirs  qn*il  s^étoit  imposés.  En  moins  de  trois  années,  les 
livres  doubles  Tarent  mis  à  la  disposition  des  hibliothèqaes  se* 
oottdaires  ;  les  exemplaires  mnltipUés  forent  vendus  an  profil 
d'antres  étabUssemena  littéraires»  ot  les  ouvrages  dont  la  Bî« 
bUotfaèqoe  nationale  venok de s'enridnr oeoopèreutnneplaee, 
définitive  penr  les  nns  ^  provisoire  poer  les  anlres  »  dans  les 
nomt^reoses  galeries  réeemmeat  disposées  penr  les  recevoir  (1)« 
Et  quand  on  songe  qu'an  moment  mémç  ou  itotro  eonfirère  no 
recttloit  pas  devant  une  tftdie  qui  anroît  effrayé  les  libraires 
les  plus  habiles,  le  gonvememenl  exigeoit  qu'à  l'avenir  la  Bi* 
btiotbèqoe  nationale  fût  ouverte  tons  les  jours  an  pnUic  peor 
dant  quatre  benrest  et  qne  tons  les  livres  conservés  fassent  mis 
sans  exception  à  k  disposition  de  tous  cenx  qui  viendroient  en 
demander  la  commonicationf  on  est  invotontairement  ému  do 
reconnoîssanGe  pour  le  savant  qui  parvint  à  donner  le  premier 
monvement  à  cette  énorme  machine  »  et  qaine  fut  pas  écrasé 
sons  un  tel  fardeau.  C'est-alors  surtout  que  l'on  devine^  aisément 
«omment  l'homme  du  monde  le  mieux  fait  pour  rédiger  un  oa* 
talogoe  excellent  n'a  pu  trouver»  à  son  grand  regret,  dans 
toute  sa  vie»  le  temps  de  continuer  on  de  refaire  celui  que  l'on 
nvoit  commencé  avant  lui. 

Tous  ceux  qui  »  pendant  lea  trente  premières  années  do 
XIX*  siècle»  ont  fréquenté  la  Kbliothèque  du  Roi»  se  rappellent 
avec  une  sorte  de  charme  les  traits  de  H.  Van  Praet.  Quel  est 
celui  d'entre  nous  »  Mesaienrs»  qui  ne  voit  eooore  cet  homme 
de' bien,  affoibli  par  le  temps  et  blanchi  par  les  années»  toujours 
vif  cependant  et  toujours  prêt  à  traverser  de  nombreuses  et 


(I  )  Aojinird*hui  le  oilalogue  des  lÎTret  imprimés  de  la  Bibliothèque  rojile 
Mt,  po«r  aânst  dire,  être  celui  de  toutea  les  productioM  de  le  typS^m" 
^hie.  Heureux  le  biblîotbdceire  qui  poune  eUseher  mu  nom  s  une  peieills 
<Bawe!  C'est  le  /girg^reiMs  dâui  Isqmdlftil  n'e  pes  mèm»  été  dénuée 
<SI,  Van  Preet  de  pénétrer. 


BDLUTIN  DU  BtKLTOPHlLK.  453- 


¥«st6s  ^Mes,  à  gravir  des  escaliers  étroits,  des  échelles  soaireat 
mal  assurées  poiir  abréger  le  temps  do  soUicitear  le  plus  in* 
ceiiDtt?  Une  fois  les  heures  de  service  commencées,  H.  Van 
Praet  serabloit  oublier  ses  amis  les  plus  chers,  pour  les  retrou- 
Ter,  sans  distinction,/Hans  la  foule  qui  ne  cessoit  d^assiéger  son 
bureau.  Quiconque  avoit  besoin  d'une  indication  difficile  venoit 
en  toute  confiance  |i  lui ,  comme  à  la  source  de  tous  les  souve- 
nirs et  de  toutes  les  traditions  iittérairçi.  Aviez-vous  perdu  le 
titre  on  la  date  précise  d'an  ouvrage ,  et  cet  oubli  justifioit-il  le 
refos  des  employés  même  les  plus  habiles  ?  M.  Van  Praet,  dès 
qu'il  avoit  pu  deviner  votre  embarras,  quittoit  son  poste  avec 
une  légèreté  de  bon  augure,  et,  sans  vous  avoir  rien  promis, 
sans  «voir  distingué  le  savant,  le  littérateur  ouPécolierqui 
l'avoit  interrogé,  vous  apportoit  rapidement  le  livre  comme  en 
triomphe;  puis,  sans  écouter  vos  rcmercîmens,  sans  remarquer 
votre  reoonnoissante  admiration ,  il  prêtent  l'oreille  à  quelque 
autre  et  recommençoit  ses  allées  rapides  et  ses  heureux  rftours. 
Ainsi  quatre  heures  de  chaque  jour  s'écouloient  pour  lui.  En 
1833^  le  gouvernement  crut  bien  faire  en  augmentant  d'une 
heure  le  temps  du  service  public  ;  c*étoit,  en  effet,  retarder 
d'autant  la  rédaction  définitive  des  catalogues.  Quoi  qu'il  en 
soit,  personne  ne  réclama,  et  H.  Van  Praet  se  plaignit  moins 
que  personne  ;  il  fit  des  excès  de  travail  comme  d'autres  font 
des  excès  de  plaisir  ;  mais  il  n'étoit  plus  dans  nu  âge  à  les  sup- 
porter sans  danger,  et  l'on  croit  en  général  que  le  terme  de  sa 
vie  fut  avancé  par  ce  changement  imprévu  dans  la  distribution 
de  ses  journées. 

H,  Van  Praet  étott  de  petite  stature,  d'un  «xtérîenr  agréable 
et  distin^é,  d'un  costume  toujours  élégant  quoique  sans  re- 
cherche. Il  n'étoit  pas  insensible  au  charnie  de  la  conversation 
et  du  eommeroe  des  femmes  ;  U  se  plaisoit  à  suivre  les  jeux  des* 
.  enfons  et  même  à  les  partager  4  mais  Tniiique  passion  de  toute 
sa  vie  fut  la  Bibliothèque  du  Roi.*  Doué  d'une  santé  robuste,  il^ 
est  certain  que,  pendant  près  de  quarante  années,  il  ne  lui  ar- 
riva jamais  de  quitter  les  salles  de  livres,  sinon  pour  prendre 
ses  repas,  assister  à  quelque  représentation  dramatique  et  se  li-i^ 
vrer  au  «onuneil.  Le  lendemain,  il  oouroit  en  se  levant  retroU'* 
x^T  ses  armoires  chéries  ;  mais  il  faut  avouer  que  le  mariage  et 

3â 


45i  BULLenR  imi  bhuophilb. 

lea  aoina^quMl  enlraïne,  aaroient  pa  s'accommoder  assez  mal  de 
celite  habitnde  invincible.  Aussi  notre  confrère  ne  pensa-t-il  ja« 
mais  à  se  marier  ;  en  présence  de  ses  belles'collections  pbovoit* 
il  supposer  qu'il  lut  manquât  quelque  chose  ?  Il  avoit  néanmoins 
quelques  amis  sincères  et  dévoués  qui»  partageant  sesgoAtsstu* 
dieux  et  ses  douces  paissions  littéraires  t  venoient  le  visiter  à 
certains  jours  de  chaque  semaine  dans  les  grandes  salles  de  la 
Bibliothàque*  après  les  heures  du  service  public.  Tels  étoient 
M.  Pariaon»  qui  prit  le  soin  de  surveiller  l'impression  des  der-» 
nièresiëQilles  de  la  Bibliothèque  du  roi  Charles  V;  M.  Barrois^ 
auquel  nous  devons  un  si  précieux  travail  sur  l'ancienne  bibIio« 
thèque  des  ducs  de  Bourgogne  ;  M.  de  Bure ,  fils  de  l'honorable 
tjuillaume  de  Bure,  qui  avoi(  si  bien  dirigé  les  premiers  pas  de 
H.  Van  Praet  ;  H.  Magnin,  dont  la  sagacité  de  M.  Van  Praet 
avoit  d'abord  distingué  le  rare  mérite,  et  qui»  plus  urd,  devoit 
devenir  le  collègue  de  l'homme  excellent  ^ui  l'aToit  toujours 
honov^il^nne  aflection  particulière. 

Les  heures  consbcirées  chaque  jour  au  service  public  ne  res» 
treignoient  pas  dans  leur  cercle,  on  le  devine  déjà,  lesTecher* 
ches  et  les  études  bibliogfaphiqries  de  M.  Van  Praet»  A  peiiie 
l'heure  de  la  aortie  générale  avoit-èlle  soàné,  que  hotre'cènArère^ 
jusqu'au  moment  oii  la  nuit  venoit  le  surprendre ,  passoit  pour 
ainsi  dire  la  revue  de  son  armée,  reconnaissoit  les  noms>  ezami« 
noit  la  condition  »  et  fixolt  ou  restitnoit  les  rangs  de  Cette  multi^ 
tude  innombrable.  La  correspondance  réclanmt  encore  tme 
partie  de  sa  sollicitude.  Nos  armées  victorieuses  pénétroienf 
tour  à  tour  dans  Madrid ,  dans  Rome,  dans  Naples,  dans  Berlin 
et  dans  Vienne.  Bonaparte,  général,  pitaiier  consul  on  empe* 
reur,  vouloit  que  la  France  recneiUtt  même  des  fruits  littéraires 
do  ses  victoires^  et  les  conservateurs  de  la  Bibliothèque  avoient 
ordre  d'envoyer  aux  Chargés  d'affaires  de  la  France  la  note  des 
éditions,  deé  manuscrits  et  des  médailles  qui  pouvoiént  encore 
ajouter  à  la  richesse  des  cabinets  de  la  BibBochèque  natloilàle. 
M.  Van  Praet  ne  perdit  aucune  des  nombreuses  oteasions  que  la 
fortune  oifroit  alors  à  la  France,  et  plusieurs  Ms  chaque  année, 
d'énormes  ballots  de  livres  loi  parvenoient  de  l'Allemagne  ou 
de  l'Italie.  Ces  trésors  littéraires»  la  France'  en  j6ttit  tant  que 
nos  triomphes  se  succédèrent  ;  mais  la  fortune  les  av»it  dctonës; 


BQUBTDI  DU  nBUOPHOt.  U5 

le  tenps  Tint  où  la  fortane  nous  les  redemanda.  Hâtons-nona 
d'ajouter  cependant  qae  M .  Van  Praet/de  concert  ayec  M.  Daeier 
et  M.  Millio,  sut  alors,  par  une  succession  de  fraudes  pieuses 
et  honorables»  pnisqireiles  étoient  inspirées  par  l'amonr  do  de- 
voir et  de  la  patrie,  tromper  fréquemment  les  réclamations  qui 
sembloient  les  mielix  fondées.  Dans  le  nombre  des  ouTrages  re- 
demandés» plusieurs  aivoient  été  rangés  près  d'autres  exemplaires 
moins  précieux,  inscrits  sur  les  Tieux  inventaires.  Ces  inserip*  • 
tîons  assurèrent  dans  les  quatre  départemens  de  la  Bibliothèque 
plus  d'un  titre  de  propriété  d^ailleors  àasex  contestable;  et  c'est 
ainsi  qu'à  la  place  de  Yolomes  complets  admirablement  réliés, 
de  médailles  à  fleur  de  coin  et  de  gravures  avant  la  lettre ,  les 
poursuites  de  Tétranger  n'alteignthrént  souvent  que  des  volumes 
mutilés ,  des  médailles  frustes  et  des  gravures  d'un  médiocre  tiw 
rage.  La  France  n'a  donc  pas  encore  perdu  tout  le  fruit  de  ses 
conquêtes  dans  le  dotnaine  de  l'archéologie ,  des  beaux-arts  et 
des  bdles*letirbs  s  et  ce  domaine  a  bifen  aussi  quelque  prix. 

Si'  le  nom  4e  M.  Yan'Praet  ne  devoit  pas  rester  à  jamais  il* 
loBire,  comme  le  modèle  le  plu^  accompli  que  puissent  se  pro^ 
poser  les  bibfiothécaires,  les  ouvrages  qu'il  a  publiés  long^temps 
après  le  célèbre  catalogue  du  doc  de  la  Vallière^  suffiroient  pour 
justifier  l'empressement  que  les  corps  savans  les  plus  iHuatres 
ont  mis  aie  recevoir  dans  leur  sein.  Vers  I8OO9  il  entreprit  la 
description  de  tous  1^  volumes  imprimés  sur  peau  de  vélin  que 
l!on  conservoit  dans  le  vaste  dépèt  qui  lui  étoii  confié.  11  fit  pa* 
rentre  un  premier  essai  de  son  travail  en  1805  :  c'étoit  un  opus- 
cule de  vingt  pages  in-folio.  £n  1813,  ilrempla^  cette  pubUca» 
lion  par  un  volume  du  même  format,  dans  lequel  il  comprit 
l'histoire  de  ces  curieux  exemfdaires,  depuis  14â7  ju^gu'a  1472. 
Enfin,  en  1822,  le  même  travail  parut,  avec  toute  l'étendue 
que  M.  Van  Praet  souhaitoit  de  lui  donner,  sous  le  titre  de 
Catalogue  des  lii^s  imprimés  sur  vélin  t/ui  se  irouveni  A  la 
Bihlioihèque  du  Roi  et  en  divers  dépôts  tant  publics  <fue  partieu» 
liers»  Cet  ouvrage  immense  ne  le  cède  guère  en  exaclilude  et 
en  érudition  bibliographique  au  Catalogue  de  la  ValUhre,  On 
pourra  le  compléter;  on  pourra  même,  comme  a  dernièrement 
souhaité  de  le  faire  un  ingénieux  écrivain  (1),  y  redresser  cer* 

(1)  M.  Charles  Lenorm^nd.  Vqy.  le  Bullelm  du  Bibliophile,  année  1 84*. 


466    '  ,  BULUSTIN  OU  BIfiUOFBILE* 

taiueft  eri'eurs  de  déiail;  mais  Tcavrage,  dans  son  ensemble, 
sera  ioojoars  indispensable  à  tonles  les  grandes  colleclioiis ,  et 
jamais  on  ne  s'avisera  de  le  recommencer. 

Bien  différent  de  la  jdlnpart  des  auteurs ,  M.  Van  Praet  re* 
▼oyoil  toujours  avec  une  extrême  sévérité  le  résultat  de  ses 
études  précédentes.  En  1829  ,  il  donna  sur  Colard  Mansion  une 
•econdé  notice  dans  laquelle  il  trouva  moyen ,  non  pas  de  rele* 
ver  les  erreurs  de  la  première ,  mais  bien  d'ajouter  quelques 
préoienz  documens  à  ceux  qu'il  avoit  autrefois  réunis.  En  1831 , 
il  soumit  à  la  même  censure  ses  premières  Recherches  sur  Louis 
de  Bruges,  seigneur  de  la  Gruihujrse;  et  quand  la  mort  le  sur* 
prit|  elle  le  tixmva  corrigeant  les  premières  épreuves  de  son 
Im*eniaire  de  F  ancienne  Bibliothèifue  du  Louvre^  d'après  le  cata* 
logue  do  1373 ,  dressé  par  Gilles  Hallet.  On  doit  croire  que,  s'il 
avoit  en  le  temps  à  sa  disposition,  il  auroit  joint  à  cet  inventaire 
de  Gilles  Mallet  celui  que  Desessaris  avoit  dressé  en  1*41 1 ,  et 
dans  lequel  les  vcdomes»  plus  amplement  décrits»  sont  encore 
aujourd'hui  recoAnoissables»  malgré  les  transformations  de  leurs 
reliures.  Cette  dernière  publication  est  la  moins  exacte  de  toutes 
celles  que  nous  devons  à  M.  Van  Praet ,  et  la  meilleure  raison 
que  l'on  puisse  donner  de  cette  infériorité,  c'est  que  la  destinée 
ne  lui  permit  pas  de  l'achever. 

Au  reste ,  l'amateur  dp  livres  le  plus  passionné  de  son  siècle  » 
possédçit  lni*même  peu  de  livres.  Il  est  bien  vrai  que  chaque 
jour ,  de  tontes  nos  provinces  et  de  toutes  les  contrées  de  l'Eu- 
rope, des  volumes  rares,  des  ouvrages  somptueux  lui  étoient  of« 
ferts  comme  autant  de  témoignages  de  déférence  pour  son  éru- 
dition, de  respect  et  de  reconnoissance  pour  ses  biénveillans 
conseils.  I|^is,  en  général,  ces  envois  venoient  le  trouver  dans 
es  galeries  de  lecture  publique,  et  il  étoit  bien  rare  qu'ib  en 
sortissent  jamab.  Gomme  une  grande  idée  dominoit  chez  lui 
toutes  les  autres,  il  rapportoit  au  bien,  à  la  fortune  de  la  Biblio- 
thèque, tout  ce  qui  lui  adveuoit  en  particulier  d'avantageux  et 
de  profitable.  Souvent,  sollicité  de  séparer  ses  propres  richesses 
bibliographiques  de  celles  qui  appartenoient  à  l'Etat,  M.  Van 
Praet  ne  recevoit  pas  ces  avertissemens  sans  impatience  ;  car 
il  ne  vouloit  pas  avoir  l'air  d'oublier  le  soin  de  ses  intérêts  per« 
soniiels,  et  c'est  en  cacliette  qu'il  eût  toujours  souhaité  de  rem- 


^ 


mTLLETlN  DU   MBUOPHirÉ.  457 

plîr  à  868  dépens  un  vide  dans  les  cadres  de  la  Bibliolhèqae  da 
Roi.  A  la  crainte  qu'il  ressentit  d'être  reooimn  dans  les  inser* 
tioDS  de  ce  genre,  on  eût  dit  qu'il  pensôic  conmettre  une  ac- 
tion bifimable,  et  il  s^en  défendoit  avec  une.  sorte  de  chagrin, 
toutes  les  fois  qu'il  étoit  pris  sur  le  fait.  Mais  dans  ce  dernier 
cas  et  d'un  ton  de  mauvaise  humeur,  il  s'ëcrioit  :  «  Eh  bien  f 
quand  il  y  en  auroit  un  de  plus,  le  grand  mal  1...  •  Voilà  quel 
éioit  ni.  VanPraet(l). 

11  n'avoit  guère  réservé  pour  sa  collection  que  les  ouvrages 
sortis  des  presses  de  G^lard  Uansion.  Les  demiefs  roots  qu'il 
prononça  la  veiHe  de  sa  mort,  arrivée  le  5  février  1837,  forent 
pour  léguer  à  la  Bibliothèque  du  Roi  celles  de  ces  éditions  qu'dle 
ne  possédoit  pas  encore,  et  pour  recommander  qu'on  ftt  don  de 
toutes  les  autres  à  la  ville  de  Bruges»  sa  patrie.  Bruges  et  la 
Bià&oûiique  du  Boi  furent  les  derniers  mots  que  sa  bouche  pro- 
nonça distinctement  ;  il  les  avott  aimées  tocites  deux  de  la  même 
tendresse;  toutes  deux  devront  à  jamais  oenserVer  le  culte  de 
son  nom  et  le  respect  de  sa  mémoire. 

M.  Van  Praet  nous  fut  enlevé  dans  sa  quaire^vin^-troisième 
année.  Nous  passerons  rapidement  sur  les  distinctions  et  les 
honneurs  qui  vinlëiit  le  chercher*  vers  la  fin  de  sa  longue  et 
mémorable  carrière.  En  1814,  il  fut  inscrit  sur  l'une  des  pre*^ 
ffiières  listes  de  promotions  faites  par  Louis  XVIII  dans  l'ordre 
de  la  LégiouHl'Honneur  ;  car,  sur  la  terre  étrangère,  le  nom 
de  Van  Praet  avoit  retenti  souvent  aux  oreilles  du  vieux  roi. 
Les  Pays-Bas,  quelque  temps  après^  lui  offrirent  une  place  dans 
leur  nouvel  Institut  et  dans  l'Académie  des  Arts  et  Sciehces 
de  la  ville  d'Utrecht.  Le  mouvement  scientifique  et  littéraire,., 
long-temps  dominé  par  l'intérêt  des  questions  politiques  et 
par  l'asservissement  de  la  presse,  ayant  reprb  tout  son  essor 
à  l'époque  du  retour  de  la  maison  de  Bourbon  en  France,  nos- 
provinces  se  peuplèrent  d'Académies^  et  la  plupart  d'entre 
elles  regardèrent  comme  un  honneur  d'inscrire  dans  leurs, 
rangs  le  nom  de  M.  Van  Praet;  ainsi  devint-il  membre  de  la 

société  d'Emulation  de  Cambrai»  de  la  société  des  Antiquaires- 

» 

(1)  Il  est  arrivé  souyeot  à  M.  Bail  in,  aujourd'hui  conserrateui^adjoint 
de  la  Bibliothèque  royale,  de  surprendre  ainsi  M.  Van  Praet  ^n  flagrant 
délk  :  je  tient  de  lui  cee  détails. 


459 


BULLBTIIf  DU  BIBUOFIIILB. 


de  Normandie  et  de  ceUe  de  la  Morinie.  Enfin»  rAcadémiedte 
Inscriptions  et  Belles*Letlres,  après  avoir  assez  long-temps  at- 
tendu que  M*  Van  Praet  sollicitât  les  suffrages  de  ses  membres^ 
pri^  le  parti  de  le  dispenser  des  formalités  d'une  candidature 
sérieuse.  Il  fut  admis  dans  le  sein  de  cette  compagnie  presque  à 
l'unanimité  i  et  tandis  qu'il  étoit  sincèrement  ému  de  Phonneur 
qu'il  recevoit,  tout  le  monde  paroissoit,  an  contraire,  étonné 
qu'il  eût  tardé  si  long-temps  à  le  recevoir- 

Pour  TOUS  9  messieurs,  vous  ayiet,  dès  les  premiers  tetaips  de 
la  fondation  de  l'Académie  Celtique»  admis  dans  votre  sein 
M.  Van  PraeU  Long-temps  assidu  à  vos  séances  que  son  érudi- 
tion Judicieuse  et  variée  rendoit  doublement  précieuse  à  nos  an» 
dens  collègues,  il  prit  encore  à  vos  travaux  l'intérêt  le  plus  vif» 
marne  quand  ses  occupations  multipliées  ne  lui  permirent  plus 
de  se  rendre  à  vos  conférences  avec  la  même  assiduité.  H  saisis- 
ioit  alors  avec  empressement  les  occasions  nombreuses  qui  lui 
étoient  présentées  de  s'associer  à  vos  études»  à  vos  investiga- 
tionSf  soit  eu  vous  mettant  snr  la  trace  des  auteurs  dont  vous  re- 
cherchiez le  témoignage,  soit  en  vous  tenant»  lui«méme>  lieu  des 
autorités  le  plus  justement  recommandables.  Aussi  la  société  des 
Antiquaire6deFrancenecessera«t»etlejamaisde  compter»  parmi 
les  hommes  qui  l'ont  illustrée»  l'auteur  de  plusieurs  satrans  ou- 
vrages» et  l^  plus  ardeat,  le  plus  dévoué»  le  plus  parfait  des  hir- 
blioihécaires»  M.  Joseph  Van  Praet. 

P.P. 


HÉGBOLOttlE. 


Joseph  CROZET. 

La  libriurie  curûmaé  et  savante  miu  de  faim  «ne  perte  irré- 
parabli»  dans  la  personne  de  M.  Ci^zet»  mort  lé  fl|amedi'6  févirler 
à  cinq  heures  da  matin. 

U*  Crozet,  fils  d'oi^  lilvaîre  distingué  loi-méme,  dont  I» 
sotavenir  s'est  oonserré  dans  la  mëmiirè  des  bibliéphiles,  s^étoflf 
lÎTrë  dès  son  eafanc^  à  de  bonnes  et  jërienses  étndes,  avec  Wtitf 
ar^eor  propre  à  sa  Tive  et  brillante  oiganiaaUon»  ^  n*acesM 
de  s'accroître  et  qni  l'a  consumé  avant  P4ge.  Incessamment 
tourmenté  du  besoin  d'apprendre  et  de  savoir,  il  n'avoit  |llss 
une  pensée  qni  n'eût  pour  objet  l'acquisition  d'une  notion  no«« 
vdle;  aucune  des  minutes  de  sa  vie  n'étoit  perdue  pour  4e  tra- 
vail ;  son  sommeil  même  étoit  occupé  et  laborieux  comme  ses 
veilles.  Le  ressort  de  cette  belle  intelligence  de?oit  se  briser 
tôt  ou  tard  sous  le  poids  dont  il  l'avoit  accablé  ;  il  s'est  brisé  le 
samedi  6  février. 

M.  Crozety  comme  tous  les  hommes  qai  se  sont  donnés  à, une 
étude  spéciale  avec  une  grande  aptitude/  a  marqué  son  rapide 
psssage  dans  la  science  dont  il  faisoit  ses  délices,  par  une  puis- 
sance impulsion  de  progrès.  C'est  lai  qui,  avec  M.  Techener, 
son  beau-frère ,  son  émule  et  sons  beauceap  de  rapports  son 
élève,  est  allé  reconquérir  sur  l'Angleterre,  à  force  de  sollici- 
tudes et  d'argent,  ces  trésors  du  Roman  de  chevalerie^  du  Mys- 
tère et  de  la  MoralUéj  dépouilles  opimes  de  nos  bibliothèques, 
qu'on  pouYoit  croire  irrévocablement  perdaes.  C'est  lui  dont 
le  tact  ingénieux  et  délicat  nous  a  rendu  le  goût  de  la  vieille 
reliure,  et  qui  a  fait  revivre  par  ses  conseils  assidus  l'art  déli- 
cieux de  Gascon,  de  Deseuille  et  de  Padeloup,  dans  les  habiles, 
de  Thouvenin  et  dans  les  merveilleux  travaux  de  Banxon» 


MO 


BtltUBTnt  DU  BIBLIOPHILE. 


net.  (Test  ^e  M.  Grozet  n'étoit  pas  seolement  on  saTaiit  lî* 
braire  ;  c'étoil  on  ainatear  instmit,  judicieux  et  sévère  que  rien 
d'imparfait  ne  ponvoit  contenter,  et  qui  portoit  l'amour  du  beau 
liTre,  à  ce  point  où  l'amour  devient  une  passion  et  un  culte. 

Lorsque  BIM.  de  Bure  renoncèrent  au  titre  de  Libraires  de  la 
Bibliothèque  du  Roi,  ces  respectables  princes  de  la  librairie 
*  dont  le  suffrage  est  un  si  grand  éloge  »  présentèrent  M.  Crozet 
pour  les  remplacer^  et  le  public  lettré  reconnut  qu'on  ne  pou- 
Toit  pas  mieux  choisir.  BI.  Crozet  étMt  plus  digne  que  personne 
de  parcourir  ayec  éclat  l'honorable  carrière  qu'ik  lui  ayoient 
tracée*  La  mort  l'a  interrompue  a  son  commencement  ! 

Le  vieil  ami  qui  écrit  ces  lignes  sur  son  tombeau,  et  qui  de- 
voit  l'y  précéder  de  bien  des  années,  dans  l'ordre  de  la  nature, 
sent  trop  vivement  le  regret  de  sa  perte  pour  l'exprimer  comme 
il  l'éprouve.  J'avois  en  le  bonheur  de  présider  à  ses  premières 
éludes,  et' de  le  suivre  d'un  rcigard  presque  paternel  dans  1* 
voie  de  seipuccès  :  pourquoi  faut*il  que  j'aie  été  réservé  an  mal  - 
heur  de  le  pleurer  ? 

^  Gh.  NoDisa» 


•i    :î    .  4 


t  I 


BDURtR  M  MlUOnULR.  46t 


GAUDEFROY  (Louis-FaàNçois-ANMUi). 

Gadubveot  (Looift-Françoifl-André),  né  à  Amiens,  le  21  sep- 
tembre 17589  nunt  à  Paris  le  26  mars  1889.  Reça  libraire  à  la 
chambre  syndicale  de  Paris  en  1787 ,  il  ftit  nommé  en  I8IO 
inspecteor  de  l'imprimerie  et  de  la  librairie  à  la  résidence  de 
Paris,  place  qui  fut  supprimée  en  1815.  On  doit  à  Gandefroy  la 
rédaction  des  catalogues  ci*après  désignés  : 

1 .  Catalogue  de  bons  livres  venant  en  majeure  partie  de 

Tétranger.  Paris,  1801,  in -8. 

2.  Catalogue  de  la  bibliothèque  du  citoyen  ^'^^  (Bergerot). 

Paris,  1802,  in-8. 
S.  Catalogne  de  la  bibliothèque  de  L.-G.»Le  Monnier,  mé- 
decin de  Louis  XVI.  Paris^.f803,  in-8.^ 

4.  Catalogue  des  livres  précieux   de  la  bibliothèque  de 

H*^  (mademoiselle  Henri j  artiste  de  l'Opéra).  Pa- 
ris. 1804,  in-8. 

5.  Catalogne  des  livres  rares  et  précieux  de  la  bibliothèque 

de  madame  G.  deMontigny.  Paris,  1806,  in^. 

6.  Catalogue  des  livres  provenant  de  la  bibliothèque  de 

M^*^  (le  chevalier  d'Hervas).  Paris,  1807,  in-8. 

7.  Catalogne  de  bons  livres  hébreux»  arabes,  persans,  etc. 

Paris,  1807,  in-8. 

8.  Catalogne  de  bons  livres  du  cabinet  de  M.  Laget  B  arde 

lin,  jurisconsulte.  Paris,  1810,  in-8. 

9.  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  M.  le  comte  Lagrange, 

membre  de  Flnstitut.  Paris,  1815,  in-8. 

10.  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  C.-L.  Van  Bavière,  se- 

crétaire de  l'Académie  et  de  la  Faculté  de  Droit  de 
Bruxelles.  Bruxelles,  1817,  2  vol.  in-8. 

1 1 .  Description  bibliographique  d'une  très  belle  collection 

de  livres  rares  et  curieux  provenant  de  la  bibliothèque 
de  madame  la  comtesse  d'Yve.  Bruxelles,  Wahlen, 
1819-1820,  2  vol.  in-8. 


4€2 


12.  Çatalogae  de  la  bibliothèqae  d'an  amateur.  BroieUea»  i 

Demat,  1823 , 2  vol.  in-S.  | 

13.  Catalogae-dea^  Imèa  oempoiaiit  la  biUietb&fiie  de  feu 

M.  le  chev.  deLambre.  Paris,  Baehelîer»  1824,  in-8. 

U.  Catalw^d^liTH»  reli^etjbyEip^d^  ▼wAofjmiW  «W» 
-df^  çi9nfUe^^  de  cçpfma^i^ Giy^iwiai^.  Paris , 
1830,  isL-Sf 

GaadeAroy  a  coopéré  à  la  rédaction  da  catalogue  de  M;  A.41.^ 
H;  Boolard,  pour  la  partie  de  la  théologie  et  de  la  jiirispnidenoe» 
et  pour  une  partie  des  belles-lettres. 

La  coiitrefoçoa  da  M^^nuêl  du  libr^re  de  IM'ilWlf  laite  à 
Bruxelles  en  1 820  et  182 1;,  a^  été  w^ufi  pfur  Gau^lfilto>X  ^î»  P®°* 
dant  quelques  années,  a  pris  part^  i^  la<  iédt^qtion.  de  la  'Revu& 
bibliographique  du  rofOÊune  des  PayS'^as^  j^jotbliée^^  1823,  à 
Bruxelles,  par  DenutjT. 

Gaudefroy  avoit  form$  une  collection  de  825  catalogues  de 
InbliothèqueB4K>a  notices  de  Tentes  de  livres,  faites  à  Pi^ris  de* 
puis  178i  jusqu'en  1831 ,  avec  les;9r/x ,  et  partie  avec  les  noms 
des  acquéreurs.  Cette  collection  a  été  adjugés  en  Tente  pul^ lique, 
en  1839. 

M.  Quénird,  dans  sa  Frmnce  IMtéraire ,  article  Gaudefroy, 
n'a  parié  que  dès  oaTrages-déÀignés  sous  les  numéros  U,  12  et 
tS  de  cette  notice. 


Monsieur  rÉdîtear, 

Permettez-moi  de  demander  deux  pages  à  votre  Bulletin  dm 
BibGaplùle  en  faveur  d'un  opuiscule  italien  dont  la  publicatioD 
récente  passéroit  sans  doute  inaperçue  s'il  n'en  restoit  trace  dans 
vos  intéressantes  notices  mensuelles  :  je  veux  parler  du  TracUUa 
del  frète  cole  monache  (1). 

N'allez  pas  croire ,  sur  la  foi  du  titre ,  que  ce  soit  une  éluçu- 
bration  pieuse,  ou  quelque  grave  traité  de  discipline  monastique* 
Loin  de  là ,  monsieur ,  le  Tractaio  del  prête  eo^  numache  est  une 
nouvelle  un  peu  égrillarde ,  un  conte  dans  le  genre  de  ceux  qui 
ont  servi  de  modèle  à  notre  inimitable  La  Fontaine  ;  il  est,  écrit 
dans  le  plus  pur  langage  toscan  par  un  des  grands  poètes  de 
rilalie,  et»  bien  qu'il  remonte  au  xv*  siècle,  il  étoit  encore 
inédit. 

Dire  quel  en  est  le  sujet ,  en  rapporter  les  détails ,  seroit 
chose  pour  moi  fort  embarrassante  :  nous  sommes  à  une  époque 
et  vivons  dans  une  société  qui  vent,  à  toute  force,  se  montrer 
chaste  et  austère  ;  sa  susceptibilité  s'inquiète  aisément ,  et  rooa 
indiscrète  analyse  blesseroit  sa  prude  délicatesse  :  il  faut  donc 
me  borner  à  signaler  la  galante  novelletta  à  ceux  qui  aimem  et 
cultivent  la  dolce  /avel(a  ;/nais  je  puis  citer,  comme  introduction 
nécessaire ,  la  lettre  par  laquelle  Luigi  Pulci  envoie  cet  éiégam 
badinage  à  Maiheo  Franco,  son  ami.  La  voici  littéralemeni  tra- 
duite : 

«  Dans  une  des  dernières  veillées  de  ce  carnaval ,  af  rès  qne 
j'eus  lu  i  la  société  de  «otre  magnifique  Laurent  (2),  le  tpoitjèmfi 
chant  de  mon  Morgante ,  parmi  les  joyeux  devis  de  cette  hono* 
rable  et  palladitnne  compagnie ,  fut  rappelée  l'aventure  d'un 

(l)  Très  petit  în-4*  gothique  de  8  fenillett. 
(s)  Laurent  de  Mtf  icîs,  grand  duc  de  Toscane. 


i 


46i       ,  BULLETIN   DU  BIBUOPRILE. 

prêtre  vigoureux  (nerbarËao)  et,  de  quelques  bonnes  religieuses. 
Le  docte  et  gentil  A.  P.  (1)  la  raconta  d'une  façon  si  piquante  et 
si  originale ,  son  geste  trai  et  animé  éveilla  »  plus  encore  que  sa 
parole»  tant  de  galté  et  de  saillies,  que  tu  aurois  vu  chacun  de 
nous  port^  ses  mains  à  sa  ceinture  pour  ne  point  étouffer  de 
rire  :  il  n'y  eut  pas  jusqu'à  notre  sévère  Harsiiio  (2)  qui  ne  fut 
entraîné ,  et  toute  sa  gravité  platonique  fut  impuissante  à  Tem- 
pécher  d'être  aussi  peu  sage  que  nous. 

c  Or,  comme  j'ai  vivement  regretté  alors  que  tu  n'aies  point 
eu  ta  part  do  notre  commune  joie  en  écoutant  une  aussi  amu- 
sante nouvelle  Je  m'empresse  de  te  l'envoyer  assez  mal  accom- 
modée dans  ces  vers  négligés ,  convaincu ,  du  reste  »  qu'elle  ne 
saurait ,  de  bien  loin ,  t'apporter  à  la  lecture  le  plaisir  qu'elle 
nous  a  donné  à  tous,  sortant  de  la  bouche  du  narrateur  avec  une 
foule  de  détails  qui  m'ont  échappé.  Benè  vole  ». 

Suit  la  gracieuse  historiette  composée  de  quarante-deux 
octaves. 

Imprimé  avec  d'admirables  caractèretgothiques,  sans  chiffres 
ni  signatures,  sur  un  papier  de  date  séculaire  qui  doit  à  l'âge 
une  véhérable  rousseur,  le  titre  orné  d'une  gravure  sur  bois 
reproduisant  asse^rudement  un  dessin  du  xv*  siècle ,  cet  opus* 
cule,  auquel  l'éditeur  a  eu  le  bon  goût  de  conserver  Torthographe 
vieillie  et  incertaine  de  l'auteur ,  auroit  pu  étre.présenté  comme 
une  ancienne  production  typographique  heureusement  retrou- 
vée :  malgré  son  élégance  et  sa  correction ,  la  surprise  eût  été 
facile,  presque  infaillible;  mais  le  consciencieux  éditeur  (3]  n'a 
voulu  tromper  personne ,  et  le  huitième  et  dernier  feuillet  nous 
apprend  que  cette  première  édition  d'un  joli  conte  est  sortie, 
en  ^840,  des  presses  de  M.  Grapelet,  et  qu'elle  n'a  été  tirée  qu'à 
dnquafUe  exemplaires  numérotés.  C'est  donc  déjà  une  rareté, 
i'qouterai  que  la  plupart  de  ces  exemplaires  ont  été  distribués 
à  quelques  amis  en  France  et  en  Italie ,  et  que  le  très  petit 
nombre  restant  est  entré  dans  la  riche  librairie  de  M.  Crozet. 
Vous  le  voyez /monsieur,  le  Tractato  del  prête  cote  monache 
a  des  titres  à  Tattention  des  bibliophiles.  Vous  jugerez,  j'espère, 

(i)  Angelo  Poliziano. 

(3)  Marsilio  Ficino,  traducteur  et  commentateur  de  Platon. 
(3)  M.  Etienne  Auc^n,  libraire  à  Florence,  connu^wr  plusieurs  publica- 
tions bibliographiques. 


/' 


BULLBTIIf  DU*  BIBLIOPHILE.  465 

qu'il  inertie  d'être  mentionne  dans  le  recueil  pcrÔKlique  que 
vous  leur  conaacre^  avec  un  zèle  si  éelairé  et  une  si  louable 
constance. 

Agréez  »  je  tous  prie ,  monsieur ,  l'expression  de  mes  senti* 
mens  de  considération  distinguée. 

Victor  PoiBiBR. 

Paris ,  1 5  JAnvier  1 84 1 . 


A  If.  BARBIER,  bibliothécaire  de  S.  M.  l'Empereur 

ET  DE  SON  Conseil  d'État. 

Monsieur. 

J'ai  reçu,  il  y  a  deux  jours,  votre  dt«s«rtafîon  vraiment  curieuse 
sur  les  traductioM  françoUei  de  l'Imilalion  de  Ihuê-ÇhrUl  ;  il  ne 
m'a  pas  encore  été  possible  de  la  lire ,  parce  que  je  suis  distrait 
par  beaucoup  de  petits  embarras  ;  mais  il  m'a  été  facile  de  juger 
combien  elle  vous  a  coûté  de  recherches  p  de  démarches  et  de 
soins ,  par  la  précision  que  vous  avez  mise  à  vos  assertions,  par 
b  saine  critique  qui  les  accompagne ,  et  Tordre  que  vous  avez 
établi  dans  votre  ouvrage.  Il  ne  sera  pas  à  la  portée  de  tout  le 
monde ,  et  il  n'y  aura  que  les  gens  du  métier  qui  sauront  appré- 
cier tout  ce  qu'il  vaut.  En  mon  particulier,  je  ne  saurois  trop 
admirer  votre  patience  et  votre  sagacité ,  et  je  vous  fais  mes  re- 
merclmens  bien  sincères  du  cadeau  que  vous  m'avez  adressé  et 
des  choses  flatteuses  que  vous  avez  bien  voulu  dire  de  moi ,  bi- 
bliographe infime,  dans  votre  nouveau  livre  et  dans  la  lettre  qui 
l'accompagné.  Jo  répondrai  à  ce  présent  par  un  autre  tout  dif- 
férent ;  car  je  ne  suis  pas  bien  placé,  ni  assez  riche  pour  m'occu- 
per  toujours  de  bibliographie.  Mais  si  le  livre  de  moi  qui  s'im- 
prime ,  et  dont  je  vous  destine  un  exemplaire ,  ne  pouvoit  vous 
intéresser  sous  ce  point  de  vue ,  peut-être  il  amusera  madame 
votre  épouse ,  et  je  vous  l'offrirai  q^mme  un  gage  de  ma  recon- 
noissance  et  du  désir  que  j*ai  de  conserver  votre  estime.  J*ai  vu 
à  la  page  176  que  vous  reprochez  à  M.  de  Sainie-Marie ,  auteur 
Ae  Recherches  historiques  sur  Nevers^  quelques  fautes  de  biblio- 
graphie  ;  quoiqu'il  soit  un  ami  des  lettres  et  un  homme  fort  es- 
limable,  vous  verrez  à  la  page  366  qu'il  a  pris  les  Actionfs  foretiseê 


|Q6  BUtLSTm  DU*  BIBUOPHILE. 

ée  Simon  Muisonpour  on  livre  latin,  qu'il  s'est  fort  mal  expliqué 
àia  page  380  sur  le  Vindieiœ  ccfHrà  TyrannoÈ ,  etc.,  etc. 

Vqus  dites  à  la  page  3  au  sujet  de  rimitation^  traductioa 
françoise  imprimée  h  Toulouse  en  1488  /que  le  nom  de  Timpri- 
menr ,  Henri  Mayer^  lève  en  grande  partie  les  incertitudes  qui 
existent  sur  la  question  de  savoir  si  plusieurs  éditions  datées  de 
Tholose  appartiennent  à  la  capitale  de  noire  Languedoc,  ou  à 
la  capitale  de  la  province  de  Guipuscoa  en  Espagne. 

Je  vous  avoue  que  cette  édition  françoise  faite  par  Henri 
Mayer,  nepourroit,  à  mon  idée,  qu'obscurcir  encore  cette  ques- 
tion, car  j'ai  vu  che^H.le^ucdeSaint-Aignan,  un  livre  espo^no/t 
intitulé  la  Coronica  de  Espana  ^  abreviada  por  Diego  de  VcUera , 
imprimé  en  Tholosa,  por  Henrico^  en  al  anno  1489,  tn-/b/.,  car. 
goth.  Et  je  puis  vous  certifier  qu'elle  a  bien  été  Taite  en  Espagne, 
ce  que  prouvent  le  caractère,  le  papier,  et  même  une  lettre  de 
l'auteur  à  la  rèîne  Isabelle.  —  La  souscription  n'appelle  l'impri- 
meur que  Benrico  ;  je  me  trompai  alors  sur  le  surnom  ;  H.  De- 
bure  s'y  trompa  de  même  en  rédigeant  le  catalogue  La  Vallière 
de  1783,  mais  ce  fut  moi  qui  le  matin  de  la  vente  de  1776,  dé- 
couvris dans  la  lettre  de  l'auteur,  que  l'imprimeur  s'appeloit 
Benrico  t/layer ,  et  qu'il  a  voit  des  allemands  pour  associés.  Je  dis 
à  Tabbé  Rive  que  cette  édition  n'étoît  pas  de  Toulouse  de  Lan- 
guedoc ,  et  cette  singularité  bibliographique  lui  fit  acheter  le 
li^e  pour  le  duc  de  La  Vallière.  C'est  pour  cela  qu'on  le  re- 
trouve dans  le  catalogue  de  1783,  n^  5341.  — 'Voyez  aussi  le 
catalogue  Saint-Aignàn  de  1776,  n""  1091. 

Tout  ce  qu'on  pourroit  dire  à  ce  sujet ,  c'est  que  les  Alle- 
mands ,  qui  avoient  une  imprimerie  à  Tholose  d'Espagne ,  en 
avoient  une  encore  dans  Tholose  de  Languedoc.  Ce  qui  est  bien 
-certain  aussi ,  c'est  que  les  caractères  d'Henri  Hayer  sont  imités 
<les  caractères  usités  en  Espagne;  —  Voilà  encore  de  quoi  exciter 
votre  sagacité  bibliographique.  Faites  en  sorte  de  comparer  en- 
semble les  deux  livres  cités  ci-dessus;  celui  indiqué  dans  le  ca- 
talogue La  Vallière  de  1783,  sous  le  n«  1169,  et  ceux  dont  parle 
le  P.  Laire  et  M.  de  La  Sema  Santander;  ce  sera  l'objet  d'une 
lettre  à  insérer  dans  le  magasin  historique  ou  ailleurs.  J'ai  en 
note  sur  mon  histoire  de  Vimprimerie  par  Pr.  Marchand ,  qu'un 
M.  deBardy ,  conseiller  au  parlement  de  Toulouse,  m'a  assuré 
«voir  vu  une  éditipn  faite  en  cette  ville,  et  datée  de  l'an  1476. 
Cruettes  &  cet  égard  la  vente  et  le  catalogue  de  M.  de  Mackarty, 


BULUrriN  DU  BIBUOPBILB. 


467 


gnnd  amatev  Mandais,  mort  à  Toulouse  il  y  a  on  an,  et  dont 
la  bibliothèque  est  fort  riche  en  éditions  du  xt«  siècle.  Je  crois 
qu'elle  sera  tendue  à  Paris  par  HM.  Debure,  qui  m'ont  annoncé 
sa  mort. 

Je  TOUS  étourdis  par  ce  bavardage  j  mais  s'il  peut  vous  être 
ptile,  j'aurai  rempK  mon  vœu.  Je  tous  prie  d'agréer  l'eipres- 
sion  de  ma  reconnoissance  et  des  sentimens  d'estime,  avec  les- 
quels j'ai  l'honneur  d'être , 

Monsieur , 

* 

Votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

NiS  AB  1.A  ROOHBLLB. 
La  Charité,  M  («décembre  1813. 


/ 


attitis  ^t6(îo0rapÇti|tt<^. 


1 1  n'en  est  pas  de  l'étude  des  livi'es  comme  des  autres  sciences  ; 
le  nombre  des  oiseaux ,  des  plantes,  des  poissons  qui  appellent 
les  recherches  du  naturaliste,  est  nécessairement  borné  ;  l'ana* 
tomie  n*a  plus  de  nouveaux  os,  de  nouvelles  artères  à  découvrir  ; 
l'astronome  ne  peut  guère  se  flatter  d'étendre  beaucoup  la  liste 
des  planètes  et  des  étoiles  qu'il  va  chercher  dans  les  profon- 
deurs du  firmament;  la  typographie,  an  contraire»  voit  chaque 
jour  son  domaine,  déjà  immense,  s'augmenter  d'une  façon  ef- 
frayante; ce  n'est  pas  exagérer  que  de  porter  à  30,000  le 
chiffre  des  ouvrages  de  tout  genre  et  en  toute  langue,  que, 
chaque  année,  l'impression  lègue  à  lapostéfité.  Notez  aussi  que 
ce  nombre  double  tous  les  vingt  ans;  et  songez  à  la  tâche  her- 
culéenne qui  attend  les  Brunet,  les  Barbier,  les  Qoérard  du 
xxxvt*  siècle.  ^ 

Pour  le  moment,  il  me  semble  que  rien  n'est  plus  susceptible 
de  contribuer  aux  progrès  de  la  science  à  laquelle  se  consacre 
le  Bulletin^  que  les  catalogues  des  collections  un  peu  intéres* 
sautes,  lorsqu'ils  sont  accompagnés  de  notes  utiles.  Ce  genre 
d'ouvrages  est  peu  commun  ;  Ton  en  possède  deux  fort  remar- 
quables, que  l'on  doit  à  MM.  Renouard  et  Leber  ;  il  est  fâcheux 
f|u'il  n'en  existe  pas  davantage. 

Possesseur  moi-même  d'une  bibliothèque  un  peu  considérable, 
j'ai  dû  en  dresser  l'inventaire  et  y  joindre  quelques  observations; 
je  prends  au  hasard  quelques  unes  de  ces  notules  ;  elles  ne  por- 
lent  point  sans  doute  sur  des  livre^  d'un  haut  intérêt ,  mais  je 
les  crois  peu*  connues ,  et  tout  ce  que  j'en  dirai ,  je  l'ai  vérifié 
4ivec  soin;  personne,  d'ailleurs,  n'a  encore,  à  ce  que  je  sache, 
«ongé  à  faire  mention  de  ces  bouquins* 


BUlLBTm  DU   BIBLIOPBfU.  469 

Àhnanach  Royal ,  commen^mi  avec  la  guerre  de  1701.  Paris, 
de  l'imprimerie  royale  do  PetiuLoois  (HoUaude),  in-folîo. 

Je  n'ai  reneontré  sar  aocan  Catalogne  le  titre  de  ce  recueil  ; 
il  se  oompoae  d'an  frontispice  satirique  et  de  17  caricatnnes 
centre  Looia  XIV  on  Ftiilippe  Y  ;  elles  ont  sans  dente  pam  aussi 
isolément.  Elles  sont  accompagnées  de  versvflamands,  anxqnela 
on  en  a  joint  parfois  de  françaisr  et  toute  cette  poésie  est  aussi 
plate  qu'injurieuse.  La  lÂ*  pUmche  démon  recueil  se  trouve  si- 
gnalée sûr  le  beau  catalogue  de  M.  Leber  {n^  6024)  ;  c'est  celle 
qui  représente  Louis  XIV  et  son  petit-fils  sciant  le  monde  ;  ma- 
dame deMaintenon arrose  la  scie- 


Le  Temple  de  la  nativité  du  Roi^  par  Ant.  de  Hontméran.  Pa- 
ris, 166Mn-4«. 

Bien  différent  de  l'ouvrage  qui  précède,  celui-ci,  gros  volnnie 
de  532  pages,  est  curieux  par  l'emphase  des  éloges  qu'il  pro- 
digue au  Roi,  à  ses  vertus,  às^  béante,  à  sa  bonne  grâce. 
L'auteur  est  un  pédant  qni  bourre  ses  sottes  adulations  de  cita- 
tions empruntées  à  l'Ecriture  et  à  tous  les  classiques  grecs  eu 
latins.  Il  croit  aux  contes  les  plus  absurdes;  il  admet  tout;  il  a 
foi  robuste  a  l'astrologie  ;  il  écrit  de  longs  chapitres  pour  dé- 
montrer sérieusement  que  les  rois  sont  des  demi-dieux,  que  le 
raisin  est  le  roi  des  fruits ,  que  le  roi  d'Espagne  guérit  les  pos- 
sédés, et  celui  de  Hongrie  fait  cesser  la  jaunisse.  Tout  cela  ne 
l'empêche  pas  de  discuter  avec  un  imperturbable  sérieux ,  de 
la  façon  la  plus  ridicule,  et  avec  une  prolixité  rebutante,  des 
questions  du  genre  de  celles-ci  :  Pourquoi  le  roi  est-il  né  à 
Saint^Germain?  Pourquoi  est-il  né  un  dimanche?  Pourquoi  est- 
il  né  à  l'heure  de  midi?  Pourquoi  est-il  né  au  déclin  de  la 
lune?' 


A.  àlestrali  Carmina  r^rognt4^  adregem.  Avenione,  1621, 

în-8».       / 

Ce  livre  est  l'œuvre  d'un  avocat  qui  n'avait  sans  doute  point 
de  causes  à  plaider  >  et  qui,  pour  se  distraire,  sa  livrait  à  des 


470 


BULLBTIKf  DU  BIBUOFHILE. 


X 


tours  de  force  poétiques  d'anç  extrême  difl&colté.  Il  écrit  des 
vers  grecs  rétrogrades;  il  en  écrit  de  latin»  :  voîpi  le  débat 
d'une  pièce  de  1 12  vers  qu'il  adresse  au  chaôcelier  Du  Vair  ; 

Si  TÎridam  (Vair)  adiri  tia    - 
(O  Domine)  Tere  ;  reni  modo 
Serenas  serenè  tene  res  ;  sane  res 
Et'poemata  nidulo  ludi  mata  meople. 

•  _ 

Ce  petit  chef-d'œuvre  se  termine  ainsi  : 

Me  cape  (Regni  Pan)  6  dona  piaffera  paoen 
Unam  avide  pacem-Me  cape  (Diva)  manu. 

11  adresse  encore  an  même  chaacelier  de  nouveaux  compli- 
mens  dn  même  genre  : 

Salua  sigillo  cera  (Vare)  côllîgis  aulas,  etc. 

Il  compose  en  Thonnenr  dn  brave  Grillon,  an  Tumulus  rc" 
trogaduSf  dont  nous  ne  citerons  que  le  premier  vers  : 

Si  cludo  Domînum,  aedea  muni  modo  (dulcis). 

11  écrit,  tonjours  en  b'imposant  d'aussi  rudes  entraves,  des 
hymnes  àja  louange  de  divers  saints  ;  il  s'amuse  à  des  énigmes; 
ses  vers  latins  ^nt  remplis  de  mots  empruntés  à  la  langue 
d'Homère  et  de  Platon.  Tout  cela  remplît  96  pages;  le  reste  du 
volome  en  forme  99 ,  qu'occupe  un  commentaire  anonyme  fort 
émdit ,  mais  fort  indigeste  sur  les  vers  grecs  de  Mestral. 

Nous  sommes  entrés  dans  ces  détails,  parce  que  nous  croyons 
ce  livre  fort  peu  commun  et  presque  inconnu.  Nous  l'avons  inuti- 
lement cherché  sur  les  listes  des  innombrables  poètes  latins  mo- 
dernes qu'avoit  réunis  Courtois  (voir  son  catalogue,  Merlin, 
1820).  M.  Peignot,  qui  parle  des  vers  rétrogrades  et  qui  en 
copie  danâ  ses  Amusemens  philologiqttes ,  passe  sous  silence  le 
recueil  que  nous  annonçons,  et  que  nous  regardons  comme  le 
plus  étendu  dans  ce  genre;  il  faut  queJe  aavant  bibliographe 
Dijonnois  en  ait  ignoré  l'existence. 


Elégie  FausU  (A.ndreKni),  in-4\  Paris,  1496. 

J'indiqae  cerecoeil  de  vers  d'un  poéie  qui  est  loin  d'être  aans 
mérite,  parce  qu'il  faot  qti'il  soitratej  paisqoe  le  Repmi$0ri\ 


BULUBTIM  DU  BIBLIOFHILB  47t 

bibUographicum  d'Halo  (Slultgariiœ,  1S36),  le  traité  le  plas 
considérable  et  le  plus  soigneuaeroent  rédigé^  qui  ait  été  consa- 
cré à  la  typographie  dn  xt*  siècle,  se  borne  à  mentionner  cette 
éditioo  sans  la  décrire  (n*  1089).  Deux  grandes  figures  en  bois 
occupent  le  reeto  et  le  verso  du  frontispice;  le  volume  renferme 
34  pièces  de  vers;  il  porte  les  signatures  a — giiii;  voici  la  copie 
fid^  de  la  souscription  :  impresso  Piwisius  (sic)  //i  Campo  gaiU 
lardo  per  guidanem  Alercatorem,  anno  a  Chnsiiano  naiali 
M.  ccce.  Lxxxxvi  4io  ix  sepiembrit. 


« 

F,  Bapiiste  MiuUuani,  iSuccoUca  seu  adqlescentia  in  dec^mœ^o» 
gas  divisa^  Pictaviis  (Jehan  Bayer  et  Guillaume  Bonchet), 
1498,  in-4^,  aign.  a,ii— f  ,i.  Une  pageentière.cMtieQt24  vers« 

Il  bnt  qne  ce  volnme  soit  encore  plus  rai^  que  celui  dont  nous 
venons  de  parler ,  puisqu'il  est  resté  inconnu  à  HaTn,  et  par 
conséquent  à  Haittaire,  à  Panzer,  à  tous  \ts  annalistes  de  Tim- 
primerie.  Le  Repenortum  déjà  cité  fait  cobnoître  (tom.  1, 
p.  3fO|  n^  S399-2402)  quatre  autres  éditions  de  ces  égîognes. 
On  sait  <iué  malgré  tous  ses  défauts,  rinfatigable  versificateur, 
auquel  nous  devofeis  ces  poésies  pastorales ,  jouissoit  d*uiie  répu- 
tation édatante  au  xvi*  siècle  ;  Erasme,  lui-même ,  nita  jusqu'à 
le^mettre  à  côté  de  Virgile  I 


La  Faudilé  de  SaÎNt-C/oudp  ptfts  Paris,    lu-folio,  sans  lieu  ni 

date,  49  pages. 

Selon'  rariicle  que  hi  Biographie  Uniç^nelM  donne  au  père 
Gnyart^  auteur  de  cet  ouvrage,  celte  édition  seroit  tellement 
rare  qu'on  n'en  conuoît  qu'un  exemplaire,  celui  du  duc  de  La 
Vallière  ;  assertion  aagérée,  puisque  j'ai  on  exemplaire  de  cet 
in»l6lÎ0j  et  qu'il  en  existe  sans  doulo  d'antres;  j'ajouterai  que  le 
taxe  s'accorde  en  tout  point  avec  celui  de  l'édition  1612^  petit 
itt*8^  (sur  laquelle  on  trouve  «ne  note  an  catalogue  Leber, 
n.  4040)^;  les  fautes  d'impression  même  y  sont  reproduites. 


472  BUUJniN  DU  BIBLlOPIflLif. 

Histoire  du  crucifiement  de  Maihieu  Lovât, 

.  Une  lettre  de  24  page»  în*4,  écrite  de'Veniae  le  30  mai  1806r 
par  le  docteur  C.  Raggîeri ,  forme  celte  plaquette  ^ee  non» 
avons  payée  assez  cher  à  la  vente  de  M.  F.  D.,  en  avril  1840. 
Uindivido  qui  donna  un  exemple  aussi  étonnant  de  fsnfitisme, 
étoit  on  cordonnier,  né  dans  le  FrionU  et  lont-à-hit  illettré.  Il 
avoit  qoarante«six  ans,  et,  quatre  ans  avant,  imitateur  d'un  père 
deFEglise,  qu'on  n'est  guère  tenté  de  prendre  pour  modèle,  sons 
ce  rapport,  il  s'étoit,  comme  Qrigène,  fait  Pamputation  géné- 
rale et  complète,  et  avoit,  par  la  fenêtre,  jeté  dans  la  rue  ce 
dont  il  venott  de  se  priver.  Ce  qu'il  y  a  d'étonnant,  c'est  qu'il 
se  guérit  promptement  et  complètement,  sans  avoir  recours  aux 
soins  d'un  médecin .  (Il  seroit  curieux  de  rapprocher  de  ce  fait 
les  excès  commis  sur  eux-mêmes  par  lesMommiers  enSnisse  et  la 
secte  des  eunuques  qui  se  trouvent  dans  las  environs  d'Odessa.) 

L'exaltation  de  Lovai  allant  toujours  en  croissant,  il  finit  par 
construire  une  croix,  s*y  attacha,  a^y  cloua  les  pieds  et  les  mains, 
se  fit  de  plus  une  blessure  an  côté  pour  figurer  le  coup  de  lanoo 
dont  parient  les  évangélistes  ;  il  s'étoit  avant  tout  couronné 
d'épines,  et  à  force  d'adresse  et  d'énergie,  il  parvint  à  Caire 
tomber  en  dehors  d'une  fenêtre  la  croix  sur  laquelle  il  étoit  étendu 
et  que  des  cordes  retenoient  à  une  poutre.  Il  étoit  nécessaire  à 
la  complète  exécution  de  son  dessein  qu'il  se  montrât  crucifié 
aux  regards  du  public. 

On  se  hâta  d'aller  détacher  ce  martyr  volontaire,  on  le  soi* 
gna;  ses  plaies  gnânrent  promptement  ;  on  l'envoya  à  l'hôpital 
des  fous,  sa  raison  ne  reviut  point,  il  s'imposoit  des  jeûnes  ri- 
goujreuxi  il  resta  jusqu'à  douze  jours  sans  prendre  de  nourriture, 
et  il  mourut  enfin  quelques  mois  après  son  admission  à  l'fios^ 
pice. 

Ces  détails  sont  étrangers  à  la  bibliographie,  mais  j'ai  pensé 
pouvoir  les  insérer  ici,  afin  de  donner  une  idée  d'un  opuscule 
rare  et  remarquable  en  son  genre.  Ne  peut-on  pas  lé  mettre  à  côté 
d*nn  livret  in'32  dont  un  exemplaire  sur  papier  de  Chine,  fi- 
gure an  catalogue  de  M.  Nodier  (janvier  1830,  n.  66)?  Cest 
l'œuvre  d'un  illuminé  qui  s'intitule  le  Fik  de  Phomme^  qui 


BULLHrm  ou  BiBUoraïu.  47S 

veut  qu'on  le  jette  à  Tean,  attaché  avec  des  chaînes  de  fer  à  une 
grosse  chaîne,  et  qni  s'engage  à  ressasciter  dans  trois  jonrs. 
Nons  le  r^épétons  avec  dn  homme  d'esprit  :  quand  verrons*nons 
parottre  une  histoire  de  la  crédulité  humaine^  faite  d'apris  U 
modèle  d'nnehisunre  de  la  fièvre  jaune.  • 


Fropos  rmtiques  âa  moisira  Léofè  LadrfyM  (Noël  da  Fail).  Or- 
lénns»  Éloi  Gibier»  sans  date  (vers  f  680),  in-16,  127  pages. 


Cette  édition  est  rare  sans  doute  »  car  je  ne  connois  jnsqn'è 
présent  adcnn  bibliographe  qui  en  ait  Csit  mention  ;  la  Biogra- 
phie UnivelMlle  n'en  dit  rien  ;  elle  ne  figure  sur  aucun  des  ca* 
taloguea  les  plus  riches  en  vieilles  facéties,  et  vous  la  cherche- 
riea  en  vain  dans  l'inventaire  de  Pimmense  bibliothèque  La  Val» 
liere.  Je  ne  la  mentionne,  cependant,  que  pour  foire  observer 
qi^elie  présente  des  diOérences  assea  sensibles  avec  le  texte 
adopté  dans  l'édition  de  Paris»  1732.  Des  traits  asse^  heureux, 
des  saillies  naïves  ont  disparu  dans  la  réimpression  moderne  ; 
en  voici  un  exemple  pris  à  l'ouverture  du  livré  :«  Le  bon  homme 
«  Bebin  Chenet  commençoit  un  beau  conte  du  temps  que  les 
«  béates  parloyenl  (il  n'y  a  pas  deux  heures)  »  :  telle  est  la  le- 
çon ancienne  ;  la  nouvelle  édition  porte  :  •  le  bon  homme  Robin 
«  Le  Clerc  commençoit  de  conte  de  la  Cigoigne  dn  temps  que 
«  les  bestea  parloyent.  •  Je  regrette  les  deux  heures  qui  me 
rappellent  les  trois,  jours  que,  dans  la  même  Ghrconstanoe,  in- 
dique Rabelais,  liv.  2,  ch.  15  (1).  La  liste  des  Beau  injurieux 


(i)  Avant Rsbelais,  Aimoia  avoît  dît  :  £ù  m  ttmfvM^ tfmo  Aummm  êopia 
ehfmntim  mmeUâ  merat  tmmumiiius  Urrm  (Historls  Franeoniai,  I,  to).  On 
troaw  dans  les  chroBiquet  Saint-Deni«  (Recueil  des  Hwtotieue  des  Gau- 
les, III,  i6&)  en  ec  Um$  qu9  Uê  basées  parloimU  cl  daiis  Bsrtoldo  (p.  Sg) 
fÊtmido  If  betiie  pariavano.  Straparole  a  dit  de  même  :  jiu  temps jHUâé  que 
iêt  èesies  parhieta,  (Édit.  de  Lyon,  t6t  i,  II,  4>^-) 

Aa  temps  que  les  bélos  parloient , 
C'étoit,  il  m'en  souTiënt,  la  semaioe  dernière.  [Lemonnier.) 
f  Au  temps  que  les  béies  parloienl» 

Non  pas  hier  pourtant.  {jtrnauU,) 


è74 


BULLETIN  DO   BIBLIOPlULe. 


dont  se  gralifiei&iniatiielleiiieoiles  VindeloiseB  et  les  Flamieunes, 
a  subi  de  notables  retraochemens  dans  Tédition  moderne. 

L'édition  d'Orléans  se  termine  à  la  chanson  de  maistre  Ho-> 
goet^  Elle  ne  contient  donc  rien  de  ce  qni  remplit  les  pages 
156-174  de  l'édition  de  1732. 

Je  m'abstiens  d'autres  détails  minutieux  et  qui  seroient  d'un 
bien  faible  intérêt  ;  j'ai  eu  pour  but  de  noter  que  lorsqu'on 
réimprimera  (et  il  est  surprenant  que  déjà  l'on  n'7  ait  pas  songé) 
Noël  du  FeiU  Bauchet»  Gholières»  Daaperiiers  et  autres  piquans 
et  ingénieux  écrivains^  lorsqu'on  fera,  de  ces  amusans  récits 
aussi  précieux  pour  l'étude  de  la  langne  que  pour  celle  des 
moBurs,  un  volome  dont  la  place  est  d'avance  retenue  daiis  tou- 
tes les  bonnes  bibliothèques  à  coté  de  Rabelais^  il  Caudra  bien  se 
garder  de  reproduire  servilement  et  sans  examen  le  texte  des 
réin^ressions  données,  dans  là  première  moitié  dn  siècle  der* 
nier  j  il  faudra  comparer  avec  soin  les  éditions  originales,  les 
cpllationnei*  avec  celles  qni  lea  ont  suivies  de  près;  alors  d'an 
examen  attentif  de  ce  qu'on  auroit  pu  prendre  pour  d'inntiles 
bouquins,  il  résultera  une  foide  d'heureuses  corrections  da  va* 
rûu^tes  délicieuses. 


y 


(    '   '  Monarclùe  des  Sotipses. 

'  Gel  ouvrage  est  bien  connu.  Publié  d'abord  en  1645 ,  réim- 
primé plusieurs  fais,  traduit  en  diverses  langues,  il  se  saisît  de 
L'attention  publique.  Les  bibliographes  ont  longuement  disputé 
snr  la  question  de  savoir  à  qni  il  faut  l'attribuer;  on  a  indiqué 
comme  auteur  Scioppius,  Inchœfer,  Gontareni,  Scoti  et  d'au- 
tfea  encore;  oe  n'est  pas  ce  que  notis  voulons  examiner.  Tout  le 
monde  y  a  v«i  une  satire  déguisée  contre  les  Jésuites  ;  un  etxa* 
BRen  attentif  dn  livre  pourroit  donner  de  la  vraisemblance  i 
une  autre  supposition.  Selon  Técrivain  anonyme,  les  Solipses 
tirent  leur  origine  d'un  œuf  d'aigle  qui  tomba  de  l'arche  de  Noé, 
et  qui,  sons  la  double  influence  du  soleil  et  de  l'arc-en-ciel,  en- 
gendra des  hommes.  Ce  n'est  qu'à  Taide  des  iuterpréutions  les 
plus  forcées  et  les  plus  contradictoires  qu'on  parvient  à  appli- 
quer e«  passage  et  une  foule  d'autres  rêveries  à  la  compagnie  de 


B  _■  _ 


BUUBniC  DU  BIBLIOPHILB.  I7S 

♦ 

Jésus.  En  supposant,  aa  contraire,  comme  nous  le  faisons,  qoe 
le  nom  de  Solipses  cache  une  de  ces  sociétés  secrètes  qui  ont 
tooieiiBs  anbsisté  dans  Vombre,  une  assodation  de  Templiers,  de 
Rose-Croix,  de  disciples  de  Van  Helmi^t,  de  gens  infatnés  àè 
cabale,  d'alchinûe,  de  sciences  occnkes  el  forcés  de  dissimider 
leurs  idées  peu  orthodoxes,  nous  arriverions  aiaénent  à  domier 
an  livre  qui  nous  OGcnpe  un  sens  suivi  et  aussi  clair  que  le  pei^ 
mettroient  l'obscurité  de  la  matière  qui  y  est  traitée  et  Vexa^- 
ration  ou  les  réticences  d'un  auteur  soigneux  de  eonvrir  ses 
idées  d'un  voile  assez  épais  et  attentif  peut-être  à  dépayser  par- 
fois son  lecteur.  Ce  qu'il  y  a  de  sûr,  c'est  que  l'on  tombe  dans  une 
foule^  d'absurdités  en  adoptant  le  système  suivi  dans  les  remar- 
ques du  traducteur  françois  (Restant),  système  d'interprétation 
historique,  régulier,  suivi  et  trouvant  toujours  et  partout  les 
Jésuites.  C'est  ce  qu'il  nous  seroit  facile  de  démontrer,  mais 
ce  travail  nous  mèneroit  loin  et  personne  n'auroit  sans  doute  le 
courage  de  nous  lire. 


La  Sophonisbe,  tragédie  par  HelyeGarel,  Angevin.  Bordeaux, 
chez  Arnaud  Du  Brel,  1607,  petit  in-12,  titre,  p.  3 — 186,  et 
un  feuille  non  chiffré  pour  ferrata.  I.es  28  premières  pages 
sont  remplies  par  une  dédicace  en  prose  au  président  de  La- 
lane;  divers  morceaux  poétiques  à  la  louange  de  l'auteur,  et 
on  avant-propos  en  vers. 

Cette  pièce  doit  ôtre  fort  rare;  aucun  bibliO|fraphe,  aucun 
catalogue  (à  ma  connoissance  du  moins)  n'en  fait  mention  (1)  ; 
il  n'en  est  pas  dit  un  mot  dans  la  Biblioihiqué  du  Théâtre' 
François  (Dresde,  1768).  M.  de  Soleinne ,  don|  l'immense  et 
admirable  collection  dramatique  renferme  tant  de  raretés ,  et 
qui  connottsibien  tout  ce  qui  a  rapport  à  cette  branche  de  la 
Uttératnre,  ignoroit  absolument  l'existence  de  cette  tragédie, 
dont  j'ai  eu  le  plaisir  de  lui  procurer  un  exemplaire  déterré 

(i)  M.  t>u  Eôzoir  qui,  dans  la  Biographie  uniwerteUe  (art.  Soraornsai), 
chfercbe  à  indiquer  toutes  les  pièces  écrites  sur  ce  sujet,  n'a  point  connu 
oell#-ci. 


4T$  BOUBTm  DD  BnUOPOLB. 

fhms  la  biblioilièque  da  rieux  chateaa  ^a  département  de  la 
Dordogoe. 

Gomme  poète»  Gard  est  loin  de  ponvoir  prétendre  à  u  mg 
dittingné.  Il  met  nn  long  prologue  en  tête  de  chacan  de  ses  cinq 
actes.  On  voit  snccetsiirement  apparottre  Plaiony  la  Fortane, 
rHymen,  Han  et  Jupiter.  11  entremêle  an  dialogue  des  chœurs 
de  soldats  romains  on  numidiens,  d'africains,  de  femmes. 

La  première  fob  qna^  Sophonishe  parott  sur  la  scène,  die  s'ei- 
prime  ainsi  : 

«  Qui ,  au  pouToir  csadoc  de  la  pniasanoe  humaine , 

Imprudent»  a  lo^  aon  espértnee  raine  F 

Qui,  ertdttle,  se  fie  aux  maables  finreura 

Et  au  flux  paaaager  des  lerrestres  grandenraP 

Qui ,  pour  avoir  le  front  paré  d*un  dîadeame» 

Pour  seoir  entre  les  roys  se  mesconnott  soj-meame  ?  » 

Lorsqn'die  s'est  em|poisonnée»  voici  comment  le  chœur  dé* 
plore  cette  catastrophe  : 

m  Sus»  faisons,  compagiies» 

Que  les  plus  aocTûfM 

Itochers  des  montagnes 

Seelient  nos  regrets  ; 
Que,  d*una  Toix  babiliarde. 
Echo  dans  le  cid  les  darde. 

» 

Faisons  au  rÎTago 

Des  langoureux  ports  , 

De  nestre  Garthage 

Résonner  leurs  bords  ; 
Que  des  troupes  de  Prothée 
Soit.nostre  Toix  écoutée.  » 

On  jugera  sans  doute  ces  citations  suffisantes.  . 

Un  poëme  du  même  aiiteur»  sorti  des  presses  du  même  impri- 
meur (sans  date)  et  dédié  an  même  président^  s'est  trouvé  relié 
avecla  Sophonisbe;  il  a  pour  titre  le  Triomphe  tPAstrée;  il 
occupe  quatre-vingt-trois  pages.  Nous  l'avons  lu  et  nous  Tavons 
jugé  trop  dénué  d'intérêt  pour  en  rien  extraire  ;  nous  le  croyons 
tout. aussi  rare  et  tout  aussi  ignoré  que  la  tragédie;  c'est  tout 
son  mérite. 


VttlUtn  itu  %mi0-fi\Jiie, 


ET 


CATALOGinS    m   LIVBBS   RARBS   BT   GUlUBUXy   DE 

LirréiiATUBBy  d'oibtoirb»  sTG^y  qm 
SB  trouvbut  a  i:.a  libbauib  bb 

j.    TECBBNBR,    PLACE 
DIT     IiOUVilB, 

«•  lî. 

N*  11.  JaIWIER  BT  FéVMBR  1841. 


*  • 

'666  Anibbrt.    Mémoire  sur  rancîenneté    d'Arles.    Arles, 
t782,in-8,br 7-— 

667  BBBfflBH (Nicolas).  Le  dessein  de  l'histoire  de  Reims, 

ayec  diverses  curieuses  remarques  touchant  rétablis- 
sement des  peuples  et  la  fondation  des  villes  de  France. 
i7eifiu>  I6t5y  in>4y  avec  fig 15 — • 

668  BBBLiBR(THiop.).  Précb  historique  de  Tancienne  Gaule, 

ou  recherches  sur  l'état  des  Gaules  avant  les  con- 
quêtes de  César.  Bruxelles,  1822»  in-8.  {Papier 
vH.y  . 10—» 

669  Bbwvabd.  Mémoires  pour  servir  k  l'histoire  naturelle 

de  Provence.  Paris,  1787,  2  vol.  in- 12 ,  fig.   .     6—» 

670  Bbbteahd  (MicaDà).  Recherches  sur  les  propriétés  phy- 

siques, chimiques  et  médicinales  des  eaux  do  Mont- 
Dor,  département  du  Puy-de«D&me.  Paris,  1810, 
1  vol.  in-8 ,  cart 4     60 

671  Boms.  Rôyalle  couronne  des  roys  d'Arles.  Avignon, 

1640,  in-4,  cart.  (Avec  queli/ues  notes   manuscrites). 

JRare.      .      .      •     .     .  • 18--» 

»6 


\ 


478^  BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE. 

672  Carpentibr.  Ay[>lï&be^in  tironiauui)^ ,  keu  ^tas  tiro- 

nis  explicandi  methodus.  Parisiis^  1747,  cum  fig.', 
in-fol.,  V.  m 15 — » 

673  Chalmbii.  Histoire  deTouraine»  depuis  la  conquête  des 

Gaules  par  les  Romains ,  jusqu'à  1790;  suivie  dudic- 
tionnaircf'des  hommes  célèbres  de  cette  province.  Par 
r«,  f828,  4  v.în-8,  V.  f.,fil.,  t.  m.       .     .     .     16—» 

674  Chbvabd.    Histoire   de  Chartres  et  de  l'ancien  pays 

Ghartrain,  avec  une  ^  description  du  département 
d'Eure-et-Loir.  Chartres^  anx,  2v.  in*8.  10-—» 

675  GmFFLET  (P. «F.)  Histoire  de  Tabbaye  royale  et  de  la 

ville  de  Tovrnvs ,  avec  les  prev ves  '  enrichies  de  plu- 
sieurs pièces  dMitstoire  très  rares.  Dijon,  1664,  in-4y 
v.  br 15 — » 

676  CovnEB  Demoiiet.    Histoire  du  Bourbonnais  et   des 

Bourbons  qui  1  ont  possédé.  Paris,  1816>  2  v.  in-8, 
cartonné ,  avec  une  carte 8 — » 

677  Court.  Histoire  des  troubles  des  Cévennes,  ou  de  la 

guerre  des  Camisards^  sous  le  règne  de  Louis  XIV. 
^/a«,  1819,  3  V.  in-12,  br.   .     ' 6— » 

678  Costumes.  Recueil  de  douze  costumes  suisses,  civils  et 

militaires,  hommes  et  femmes  du  xvi*  siècle,  gravés 

d'après  les  dessins  originaux  du  célèi)re  Jean  Holbein, 

qui  se  trouvent  à  la  Bibliothèque  publique  de  Baie. 

Bâle,  1790,  fig.  coloriés 15—» 

■ 

679  GuRiosrrBS  de  Paris,  de  Versailles  et  de  Marly,.  Vincen- 

nés,  Saint-Cloud  et  des  environs^  etc.  (par  L.  R — ). 
Paris  f  17?1,  3  vol.  in- 12,  avec  cartes  et  plans,  mar. 
r.,  fil.,  tr.  d.  Ancienne  reliure. 

Le  tome  3  conUent  le  nouveau  voyage  de  France,  par  le  même 
auteur. 


680  Hblarrre.  Notice  sur  l'ancien  royaume  des  Auvergnats 
et  sur  la  ville  de  Clermont.  Clemtont,  18d5,  1  vol. 
iu-8,   cart 6 — » 


vfjtAJBtm  DU  MeuoniiLB.  479 

681  DimYRAT.  Recueil  de  diTerses  poésies  sur  le  iitespas 
de  Henry  le  Grand ,  très  chrestiën  toy  de  France  et 
de  Navarre ,  et  sur  le  sacre  et  couronnement  de 
Louis  XIII,  son  successeur.  Paris,  1611,  in-4y  demi- 
rel.  m.  r 15 — » 

Sor  le  Terao  du  titre  un  beau  portrait  en  pied  de  Marie  de 


682  Essais  historiques  et  critiques  sur  lè  département  de  la 

Ifeose-Inférieure  en  général,  el  la  ville  de  Haestridit 
en  particulier^  Maettrieht,    ifM)S,  in*8|   cart.     8 — • 

683  fixAMBN  des  nouveaux  écrits  de  la  Provence  sur  la  pro- 

pk*iété  du  Rhdne.  Paris,  1768,  in-4,  v.  mar.     12 — » 

684  Fabbe.  Panégyrique  de  la  ville  d'Arles,  suivi  de  remar- 

ques historiques  pour  prouver  les  faits  avancés  dans 
le  discours  et  pour  servir  à  l'histôii^  de  cette  ville. 
Arles,  174S,  petit  in-8,  t.  m 7 — » 

685  F&tBiBif(IlmalliCHBL).  Histoire  dé  T  Abbaye  royale  de 

Saint-Denys  en  France,  contenant  les  vies  des  abbez 
qui  l'ont  gouvernée,  etc.  Paris,  1706,  in-fol.  v.  br., 
fig 20— • 

^86  F<wpBfn  (FkAMc).  Bibliotbeca  Belgica,  sive  vironim 
in  Belgio,  vita,  scriptîsque  illustrium  cittâldgns,  ex. 
recens.  Val.  Andreœ,  Aub.  HircBi,  Franc  Svertii  et 
aliorum*  BrusseUis,  I7S9)  2  vol*  itl-4,  v.  f.,  dent. 

Exemplaire  dans  lequel  on  a  ^outé  beaucoup  de  portraits  à 
ceux  qui  se  Ut>UTent  déjà^lans  les  exemplaires. 

687  Fbbdho  (AimBriJB-lEAxi]iiE.iAia).OesttNram  popiuli  Poloni, 

sub  Hetirico  YiJesio,  polonorom  postea  vero  Franci» 
rege,  Dantisci,  1652^  in-4 ,  v.  b.  {Aux  armes  de  de 
Tkou,) 15 — » 

688  Gaujuuu».  Histoire  de  François  !«>',  de  Charlemagne, 

de  la  rivalité  de  la  Francç  et  de  l'Angleterre.  12  vol. 
in-8,  pap.  vél.»  d.-rel.»  v.  bl.  n.  v,  {Bel  ex.)    72 — • 


I 


I 


480  BnURIN  DO  BIBUOPBILB. 

689  GAULBO-GALiun.  TuUe  li  opère.  Bologna,  1656,  ei  Pi- 

renz€f  1710,  S  vol.  in-i,  v.  f.,  &g.     •     •     .     15 — » 

690  Gaixand.  Hémoires  poar  ThiBioire  de  Navarre  et  de 

Flandres,  cou  tenant  les  droits  du  roi  au  royaume  de 
Navarre.  Paris,  1648»  in-fol.,  v.  br. 

691  Gaitdklot.  Histoire  de  la  ville  de  Beaune  et  de  ses  an* 

tiquités.  Dijon,  1772,  in-i,  br 6 — » 

692  Gaulthbhot  (Dbiob).  Antiquités  de  Lengres,  ou  LangreSt 

retirées  du  tombeau  de  son  antiquité.  Lmgres,  1649, 
in*4,  V.  ant.     . 15 — v 

698  Genbbaivb.  Histoire  naturelle  de  la  province  de  Langue- 
doc, partie  Minéralogique  et  géoponique.  l^antpelUer, 
1776,  5  vol.  in-8,  rel.,  v.  mar. 

694  GooBB.  Histoire  du  dudbé  de  Normandie,  avec  des  cartes 

etgrav.  Bouen,  1815,  3  vol.  in-8,  br.  en  cart.     12 — > 

695  Goya  (Frangebco).  Recueil  de  caricatures  espagnoles, 

(80)  in-4,  broché.     ........     118—» 

Livre  rare  et  radierché,  très  remarquable  sous  le  rapport  de 

la  Térité  et  de  la  hardiesse  des  conceptions. 

I 

696  GEéGonuB  n'EBoroinr.  Histoire  de  la  ville  de  Roye,  dépar- 

tement de  la  Somme,  avec  des  notes  historiques  et 
statistiques  sur  les  communes  environnantes.  Noyon, 
1818,  1  vol.  in«8y  cart.  non  rogné.  .     •     18 — » 

On  a  ijouié  à  ce  Tolume  une  brochure  de  86  psges ,  du  même 
auteur,  sur  l'origine  de  la  langue  picarde. 

697  Gnnoi  et  IhnnuiT.  Correspondance  littéraire ,   philo- 

sophique et  critique,  adressée  à  un  souverain  d'Alle- 
magne>  depuis  1753  à  1790.  Paris,  1812-1814,  17  vol. 
in-8,  V.  f.,  fil.,  tr.  d.  Très  bel  ex.     .     .     •     40— » 

GetlA  édition  a  été  publiée  de  la  manière  suÎTsnte  :  la  pre- 
mière partie,  contenant  la  correspondance  depuis  1753  jus- 
qu'en 1 769^  a  été  publiée  en  18  f  3,  et  forme  6  vol.  ;  la  deuiième, 
eonlenaut  la  oorrespondance  depuis  1770  jusqa'en  17B9,  a  été  pu- 


BOtLBrin  DU  BlBUOmiLB.  ^  481 

bliée,  «vani  la  preiuîère^  en  i8ia,  et  forme  5  Tot;;  \%  irôisi^ine, 
parue  en  i8i4t  eontient  les  lettres  depiiU  178a  à  1790»  et  forme 
aussi  5  vol.  Le  tome  16  est  un  supplément  k  la  correspondance 
publiée  en  i8i4> 
Laméme.  la  vol.  in-8,  denii-rel.     ..%....     3o— » 

o 

998  Gbosbr  (rabbë).  Mémoires  d'une  sociélë célèbre,  consi^ 
dérée  comme  corps  littéraire  el  académique,  etc.,  ou 
Mémoires  des  jésuites  sur  les  sciences,  les  belles-let- 
tres et  les  arts.  Paris,  1708»  3  vol.  in-8,  cart.  avec 
fig 18—» 

Ces  trois  volumes  sont  le  commencement  d'une  collection  de 
Mémoires  des  jésuites  sur  les  arts  et  les  sciences,  qui  n'a  pu  être 
continuée;  ils  contiennent  des  dissertations  sur  la  théologie,  l'hia- 
toire  ecclésiastique,  les  antiquités,  sur  les  médailles  (i5),  les 
belles-lettres,  la  géographie,  les  Tojrages,  Thistoirc  naturelle,  par 
les  pp.  Toumemine,  Daniel,  Menestrier,  Gastelet  autres. 

699  Qvnm  d'Amsterdam ,  ou  Description  de  ce  qu'il  y  a  de 

plus  intéressant.  AmsU,  1811,  in«8  avec  plan     6 — » 

700  Gvu-  Description  des  arènes  »  ou  de  l'amphithéâtre 

d'Arles,  yjfr/aj^  1666,  in-4|demi-rel.,  avec  plan.  .7 — » 

701  Marseille,  ancienne  et  moderne.  Paris,  1786, 

in-8 ,  V.  mar 4—» 

702  Henry.  Histoire  du  Roussillon,  comprenant  l'histoire 

de  Majorque.  Paris,  Itnp.  roy.,  1836,  2  voK  in-8, 
gr.  pap. 18 — » 

703  Hébodotb.  Histoire  d^Hérodote ,  traduite  du  grec  (par 

Larchcr),  avec  remarques,  etc.  Parisy  Crapelet,  1802, 
9  vol.  in-éy  demi-rel.,  m.  rouge,  n.  rogné.      60 — » 

704  HiSToiBB  de  la  ville  de  Chartres,  du  pays  chartrain  et 

de  la  Beauce  (par  Doyen).  Chartres,  1786,  2  vol. 
in-8.    .     .     .     .    , 8~a 

705  HhsToiBB  de  la  ville  de  Rouen  où  Ton  voit  l'origine  et 

accroissement  des  églises  paroissiales  et  collégiales, 
etc.  (par  Farin).  Rouen.  1668,  4  vol.  petit  in- 12,  v. 
br.  (Fatigué).    .     , 10— • 


4ffi  BUUUniN  DU  BIBUOPHILB. 

706  HoMiHBT  (Louis).  Histoire  des  droits  ancieus  et  des  pré- 

rogatives et  franchises  de  la  ville  de  Saint-Quentin. 
Paris,  1781,  in-8,  broché. 8  —  » 

707  Lagépede.  Histoire  générale,  physique  et  civile  de  TEu- 

rope.  Parisi  1826,  18vol.  in-8,broché.   .     .     25—» 

708  LaHabpb.  Œuvres.  Paris,  1830,  1^  vol.  in-8»  demi- 
rel.  . 24 — » 

Celte  édition  contient  :  1. 1,3,  théâtre  ;  3,  les  poème»  et  poésies  j 
4»  1^'  éloges;  5,  discours  et  mélanges;  6,  7,  ics  douze  césars  ; 
8,  la  Lusiade,  leshuit  premiers  chants  de  la  Jérusalem  délirrée,  la 
Pharsale;9,  la  Version  des  pscaumes;  to,  ti,  13,  i3,  la  Corres- 
pondance littéraire;  t^»  i5,  Littérature  et  critique;  16,  Fragmens 
de  l'apologie  de  la  religion;  17  Commentaires  sur  Ypltairej 
18,  des  notices  sur  La  Harpe,  le  rapport  de  M.-J.  Chénîer  sur  le 
Lycée,  l'Examen  d,u  Philoctète  par  M.  Gail,  un  Indes,  l*Examen 
de  plusieurs  assertions  hasardées  par  La  Harpe  dan»  sa  philoso- 
phie du  XTiu*  siècle. 

709  Lbbbuv  (l'abbé).  Mémoires  concernant  Thistoire  ecclé- 

siastique et  civile  d'Auxerre.  Paris,  1763,  2  voU  in-4, 
V.   m 28— « 

7 10  Iaorani»  d' AinsT.  Histoire  de  la  vie  privée  des  Fran- 

çais, depuis  Forigine  de  la  nation  jusqu'à  nos  jotirs. 

Parw,  1782,  3  vol.  in-8,  cart 9—» 

Autre  édition  publiée  par  Roquefort,  3  v.  in-8.     1 3 — » 

711 Voyage  fait  en  1776-88,  dans  la  ci*devant 

Haute  et  Basse  Auvergne,  départpmens  du  Puy-de- 
Dôme,  Cantal  et  Haute-Loire  (par  Legrand).  Paris, 
an  UI, '3  vol.  in-8,  cart 12—» 

712 «—  Fabliaux  ou  contes,  fables  et  romans  du  xii« 

et  du  XIII*  siècle,  troisième  édition.  Paris^  Renouard, 
1829>  5  vol.  in-8,  fig.,  pap.  vél 35 — » 

713  Lb  LikvKB  (Jkjjr).  Histoire  de  l'antiquité  et  sainctelé  de 
la  cité  de  Vienne  en  la  Gaule  Celtique.  Vienne,  1623, 
in- 18  vélin.  {Un  peu  mouillé.) 12 — » 


\ 


I 


BUIXKTJN  DU  BlBLIOPHItB.  483 

714  laofVNOis.  Histoire  des  villes  vieille  et  peuve  de  llVancy, 

depuis  leur  fondation  jusqu'en  1788.  Nancy,  1805, 
S  vol.  in-8,  cart 15 — » 

715  LaBBHz.  Summa  historiœ  Gallo-Francicœ  civilis  et  sacrœ. 

Argentorati,  1790,  4  vol.  in-8»  br 12 — » 

Voytez  sur  cet  excellent  ouvrage  la  notice  de  M.  Desnoyers 
dans  V  Annuaire  de  la  SoeUlé  de  V Histoire  de  Franœ^  année  1 837 . 

7 1 6  Maan  ( JoAifBns).  Sancta  et  Metropolitana  ecclesia  Turo- 

mensbsacrorum'suoroni  potificum  omata  virtutibus, 
etc.  AugustcBf  Turonumt  1667,  in-fol.,  v.  br.     18 — » 

717  MaxB.  Abrégé  chronologique  de  l'histoire  ecclésiasti- 

que, civileet  liltérairede  Bourgogne,  depuis  rétablisse- 
ment des  Bourguignons  dans  les  Gaules,  jusqu'à  Tan- 
née 1772.  Dijon,  1771,  8  vol.  in-8,  v.  mar.     12—» 

718  MiixoT.  Elémens  d'histoire  générale,  divisé^  en  quatre 

parties  :  Hist.  Ancienne,  4  vol  ;  Hist.  Moderne,  5  vol.; 
Hisi*  d'Angleterre,  3  vol.  ;  Hist.  de  France,  3  vol. 
Paris,  1772-73  :  en  tout  15  vol.  in- 12,  niar»  r.,  fil., 
tr.  d.  Aux  armes  de  Choiseuil, 

Très  bel  exempl&ire i3o— » 

719  MoinviL  (Amans- Alexis).  Description  du  département 

de  rAveyron.  Paris,  an  X;  2  vol.  in-8,  cart.  avec 
plan 10 — m 

720  MoBLiBBB  (Adsiâiv  de  la).  Les  Antiquitez,  histoires  et 

choses  les  plus  remarquables  de  la  ville  d'Amiens, 
troisième  édition.  Paris,  1642,  in-fol.,  v.  br.     25 — » 

721  Papon.  Voyage  en  Provence,  contenant  l'état  ancien  et 

moderne  des  villes,  les  curiosités  qu'elles  renferment, 
et  cinq'  lettres  sur  les  trouvères,  les  |ro^badQurs  et 
la  vie  de  trois  troubadours.  Paris,  1787,.  2  vol. 
V.  éc 10—» 

L'édition  de  1780,  en  un  volume  în-ia,  est  inoinR  complète, 
et  cependant  encoio  rcrhcrchcc 6 — » 

Son  histoire  de  ProTcncc ,  4  '^ol.  in-4 36^» 


461  BUILKTIN  mi  BIBLIOPSIM*. 

722  Plutarqite.  Les  Vies  des  honmies  illustres,  grecs  et  rch- 

mains,  et  les  CEuvres  morales  et  mêlées,  translatées- 
du  grec  en  français,  par  J.  Amyot.  Paris,  Fascosan, 
1567-74,13  t.y  12 V.  in-8,  m.v.^xx.A.Belex.  160—»^ 

723  PoRTEFKuiLLB  nu  giibvaubr(insRoiiibiix).  Premier  cahier 

contenant  ce  qu'il  y  a  d^  remarquable  à  Arles.  Arlu, 
1726,  in-4,  cart 6—» 

724  PoRTBAitfe  DBS  R0Y8 1»  P0LOGN&9  depuîs  Tan  560  jusqu'à 

présent  (1 606),  avec  un  abrégé  de  leur  via  et  faits,  ex- 
traits des  historiens  anciens  et  modernes.  (45  portrait» 
in-fol.>   demi-reL ,  v.  f 25 — » 

725  PoRTBAiTs  des  princes  de  Maurienne,  comtes  et  ducs  de 

Savoy e>  depuis  l'an  mil  jusqu'à  ce  jourd'hui,  1620^ 
(27).  Idem  des  princes  et  ducs  de  Venise^  depuis  679». 
id.  (94).  Id.  de  Naples(ll).  Letoutrel.  d.-rel.  30—» 

126  PoRTRATTS  dc  plusIcurs  hommes  illustres  qui  ont  fleuri 
en  France  depuis  1500  jusquesk  présent  (1620).  H  4 
portraits  in*fol.,  demi-rel.,  v.  f.     .     .     .     .     35 — » 

71^7  PoRTRAiTsdes  roys  d'Angleterre,  depuis  Brutus jusqu'au 
roy  Jacques,  premier  du  nom,  à  présent  régnant.  137 
portraits  in-fol.,  demi-^ei.,  v.  f.     .     .     .     .     35 — » 

728  PoRTRArrs  de  tous  les  chanceliers  et  gardes  des  sceaux 

de  France.  95  portraits  in-fol.,  dem-rel.»  v.  f.    20 — » 

729  Pouxnr  ne  Luibna»   Abrégé   chronologique  de  l'his- 

toire de  Lyon ,  contenant  les  événemens  remarquables. 
deFhistoiredecelteville,etc.Z>)^anyl767,in-4,v.br.8 — » 

730  PooPARD.  Histoire  de  b  Tille  de  Saucerre.  Paris,  1777, 

in-12,  br 4—» 

731  Rehouari».  Essais  historiques  et  littéraires  sur  la  ci-de- 

vant province  du  Maine,  divisée  par  époques.  Le  Mansy 
1811,2  vol.  in-12,br 10—» 


« 


BDU«Til»  DU  BIBUOPHILE.  485 

732  SiiiCY  (SuvBSTBB  db).  Grammaire  arabe,  à  l'usage  de 

Técole  spéciale  des  langues  orientales  vivantes,  avec 
figures  ;  2*  éditiop  augmentée  d'un  Traité  sur  la  pro- 
sodie et  la  métrique  des  Arabes.  ParU,  Impritn.  roy.^ 
18Sly  2  gros  vol.  in-A,  br 36 — » 

733  Sauvt»- Habib.   Recherches  historiques  sur  Ne  vers» 

Nevers,  1810,  in-8,  br 8—» 

• 

734  Savaron  (Jban).  Les  Origines  de  Glairoiont,    ville 

capitale  d'Auvergne.  Clairmont,  1657,  1  vol.  in-S^ 
véf 9 — » 

7S5  Sbovuv.  Antiquités  d'Arles,  traitées  en  manière  d'en- 
tretien et  d'itinéraire,  où  sont  décrites  plusieurs  nou- 
velles découvertes  qui  n'ont  pas  encore  vu  le  jour. 
Arles,  1687,  in-4,  fig 10— • 

736  Systbmb  DB  LA  Naturb,  ou  Lois  du  monde  physique  et 
du  monde  moral,  par  Mirabaud  (d'Holbach).  Londres, 
1770,  2  vol.  in-8,  v.  m ^0— • 

Exemplaire  deNaigeon  le  jeune,  préoieuz  à  cause  dei  noies  qu'il 
a  consignées  sur  les  gardes  des  deux  volumes.  Ces  notçsfort  éten- 
dues et  fort  curieuses,  dans  lesquelles  il  affiche  avec  un  cjnîsme 
éhontj,  l'athéisme  le  plus  condamnable,  contiennent  des  détails 
secrets  relatifs,  non  seulement  au  système  de  la  nature  et  à  son 
▼éritable  auteur,  le  baron  d*Holbach,  mab  encore  aux  soins  et 
aux  sacrifices  de  cet  homme  respectable  {itous  citons  textuelle- 
ment), de  ce  philosophe  si  zélé,  pour  eoniribuer  à  la  destruction, 
d'abord  de  tout  système  de  religion,  ensuite  de  celni  de'l*ezis- 
tenoe  de  Dieu,  qui  sert  de  base  à  tous  les  autres.  Ces  notes  ren- 
ferment aussi  des  particularités  peu  connues  sur  les  rapporta 
philosophiques  ou  littéraires  du  baron  d'Holbach  et  de  Naîgeon 
aine;  et  enfin  la  liste  ineompléle  de  trente-trois  ouvrages  com- 
posés ou  retouchés  par  lui,  et  publiés  à  ses  frais,  par  Rey>  libcaîre 
à  Amsterdam,  dans  le  coupable  but  qui  excite  si  fort  l'admiration 
et  la  reconnaissance  de  Naîgeon  le  jeune,  tout  glorieux  d*y  avoir 
pris  part  en  faisant  les  copies  qui  of  t  serri  à  l'impression. 


V 


y 


486  ouLLBrm  oc  bibliophile. 

737  Tableau  général  de  TEinpire  ottoitiAii  difisé  eu  deux 

parties,  par  (M.  d'Hossôn).  Poris^  1790,  2  ▼.  grand  io- 
Ibl.»  m.  r.i'fil.y  tr.  d 180  —  » 

Très  bel  exeiApIaire  en  reliure  ancienne. 

738  Tableau  historique  et  politique  de  Marseille»  ancienne 

et  moderne  »  ou  Guide  du  voyageur  dans  cette  ville. 
Marseille,  1817,  in-12,  br 3 — » 

739  Ternaux  (Henbi)!  Voyage  de   Nicolas  Federmann  le 

jeuDe  {Haguenau,  1 557) ,  publié  pour  la  première  fois  ; 
-^  de  la  Collection  des  voyages,  relations,  etc.,  pour 
servir  à  l'histoire  de  la  découverte  de  l'Amérique,  pu- 
bliée par  M.  H.  Temausc  .';...     4 — 50 

740  Voltaire.  Œuvres  complètes,  édition  de  Beaumarchais. 

KehL,  Société  typog.,  1785,  70  vol.  in-8,  figures  deMo- 
raau,  GR4^D  PAPIER  véHn ,  inar.  r.,  tr.  dor.  Très  bel 
exemplaire 350'^>* 

Le  même,  édition  de  Beuchot.  Paris,  1817,  57  vol. 
in-12,  demi-rei 57 — » 


MANUSCRITS. 

741  Baillt  (J.-S.).   Essai  sur  les  fables  et  leur  histoire., 

30  juin  1782,  petit  in-4,  cart 76 — » 

Mm.  sur  papier  de  398  pages  ;  il  est  écrit  à  mi-page,  tout  en- 
tier de  la  main  de  l'auteur,  avec  les  ratures,  corrections,  addi- 
tions, etc.9  tel  qu'il  Ta  composé.  On  trouve  ensuite,  mais  d'une 
autre  écriture,  la  mise  au  net  de  cet  ouvrage  en  a  vol.  in-8,  et 
qui  a  servi  de  copie  pour  l'impression.  Elle  est  aussi  écrite  à  mi- 
page  et  en  contient  5i9. 

742  BocLAowiLmuis  (le  comte  de).  Pratique    abrégée  des 

jtigemens  astrologiques  sur  les  pat^yités.   %  vol.  in- 
folio, V.  m,    ; 7 — » 

Mas.  sur  papier;  le  t.  i  a  67B  pages,  et  le^  t.  2,  Saa;  il  y  a 
quelques  dessins  d'astrologie.  Les  rohrgcs  du  devant  des  deux 
volumes  sont  tachëâs  de  pourriture 


1 


BULUmN   DU  BIBUOPUILE.  tô7 

743  IlBBBBiAT,  officier  de  galère  et  chevalier  de  Saint-Louis. 

Ses  ouvrajges  divisés  en  deux  parties  :  la  première 
contient  son  cabinet,  la  bibliothèque,'  les  instrumens 
de  physique,  etc.,  des  idoles  rotnaîoes  et  égyptiennes, 
des  médailles,  des  lampes  sépulcrales,  des  vases  an- 
tiques, des  plantes  maritimes  et  autres,  des  pierres 
curieuses,  des  minéraux,  des  coquilles,  des  poissons, 
etc.  ;  la  seconde  partie  contient  les  descriptions  géo- 
métriques de  toutes  les  pièces  qui  entrent  dans  la  con- 
struction ,  les  agrez  et  les  manœuvres  d'une  gabarre, 
etc.  Marseille,   1721,  in*folio,  mar.  r.  .   180 — * 

Mss.  sur  papier  de  960  pages,  sans  compter  les  tableaux,  ta- 
ble, etc.;  il  y  a  a5  grands  desaiiis  séparés,  indépeodamment  d'un 
grand  nombre  sur  les  pages.  Il  est  bien  conservé.  C'est  l'original 
de  l'auteur,  et  celui  présenté  au  duc  d'Orléans^  régent,  à  qui  il 
est  dédié, 

744  DBRifiBBS  CiONSEiiiS,  OU  Testament  politique  d'un  mi- 

mstre  de  l'empereur  Léopold,  eu  1705.  Petit  in-4, 
m.  bl.      ....  * ÎO— » 

Mss.  sur  papier  de  i34  feuillels.  On  lit  sur  Je  titre:  Manuscrit 
rare  et  précieux. 

745  DionoNNAiBB  msTOUQUE ,  contenant  les  conquêtes  et 

événemens  les  plus  remarquables  arrivés  dans  toute 
l'Europe,  dans  le  temps  que  Louis  XIV  a  monté  sur  le 
.  trône,  jusqu'à  la  paix  de  Nimèguc,  avec  les  noms  des 
généraux  qui  ont  fait  les  conquêtes,  et  Tannée  à  la- 
quelle ils  les  ont  faites.  Iii*4,  v.  br.  Armes  de  Bonnier 
de  La  Masson 20 — » 

Mss.  sur  papier  de  a54  pages. 

716  Faits  bt  IhcTs  mémorables  de  plusieurs  grands  person- 
nages et  seigneurs  françois,  et  des  choses  rares  et  se- 
crètes advenues  en  France,  es  règne  de  François  1*'  à 
Charles  neuvième,  contenus  en  la  réponse  faite  par  un 
gentilhomme  de  Hainaut,  etc.  2  aoftt  1505,  in-4,  non 
rel.,  dans  uti  portefeuille 10 — » 

Mss.  sur  papier  du  xth*  siècle,  de  538  pages. 


488  BULLETIN  OU  BIBLIOPHILE. 

741  GouTAiiD.  De  l'Histoire  saiale.  S  vol.  iii-4,  v.  f.     18 — • 

Bfstf.  sur  ptffiier;  il  Tient  de  la  biblîolbèque  de  M.  Morel* 
Vîfidéy  n.  99^3  du  Caulogue  ;  le  t.  3  renrerme  \* Histoire  des  Pe^ 
iriarehe*  d^AUxanàrie^  etc.,  et  le  t.  5,  V Histoire  de»  Papes, 

748  JovBBfAL  de  la  chambre  de  justice.  1661»  in-folio,  ▼.  br. 
'Mss.  sur  papier,  de  565  pages.  Journal  de  la  cham- 
bre de  justice,  tenue  en  1716  et  1717,  fait  par  H.  d'Or- 
messon,  avec  les  tableaux  des  financiers  et  des  somr 
mes  auiqueUes  ils  ont  été  taxés.  3  vol.  in-folio,  y.  br. 

Mm.  sur  papier.  On  a  coupé  des  armes  qui  ëlaicnlsiir  le  plat 
des  ▼olmnes 4^"^* 

749  Largbbb  (P.-H.).  Vie  d'Homère,  attribuée  «H  Hérodote, 

extraite  de  l'histoire  de  Perse  et  de  l'Inde,  de  Ctésias, 
etc.,  trad.  en  françois.  ln-4,  non  rel..     .     .     75 — • 

Mss.  de  409  poges*  Ce  mss. ,  tout  entier  de  la  main  de  M.  Lar- 
cber,  renferme  depuis  la  page  i63  jusqu'à  lapajpe637  et  dernière 
du  sixième  toI.  de  sa  traduction  d'Hérodote,  seconde  édition  ;  il 
n'y  manque  rien  et  est  très  lisible. 

750  Notes  msTOUQUBs  sur  quelques  prisonniers  détenus  à  la 

Bastille,  depuis  l'année   1475  jusqu'en  1769.  In-4, 
cart 80—» 

Mss.  sur  papier  de  3a4  p^gts,  bonne  écriture  ;  les  notes  com- 
mencent en  1475,  par  Louis  de  Luxembourg,  et  se  termine  par 
le  conseil  supérieur  du  Port-au-Prince  en  1769. 

751  N01S8  BBSTOBiQma  sur  li^  ville  de  Mantoue.  Mantoue^ 

1801,  in-folio,  cart 15 — » 

Mss.  sur  papier  de  4^  pages  ;  ou  trouve  sur  le  titre,  dans  un  mé- 
daillons, F*.  S*.  On  a  i^outé  une  carte  italienne  du  duobé  do 
Manloue,  gravée  à  Venise  en  1769. 

752  Petit MÉMOïKBdesprincipalesœuvresdeM. Félix Vialart, 

évéque  de  Ghâalons.  Petit  in-folio,  parchemin.     6 — » 

Mss.  sur  papier  du  xvii*  siècle,  de  49  feuillets.  Dans  la^fo- 
graphie  Universelle,  tom.  48,  p.  337,  à  rarlicle  de  Félii  Vialart, 


BULLRIN  DU  HBLIOPHIU.  489 

on  dîl  qu'un  curé  du  diocèie,  Pierre  Gamîer,  avoil  composé  un 
recueil  des  principaux  faite  de  sa  rie,  et  que  cetouvra^  est  resté 
manbscrit*  Ce  volume  pourroit  bien  être  celui  dont  il  est  ques- 
tion dans  cet  article. 

T&3  PBOGRAiofB  d'un  coars  pour  Tétade  des  antiquités. 
12  feuilles,  archéologie,  etc.,  97  feuilles  ia-i»  demi- 
rel d6— » 

Mss«  sur  papier  du  XTni"  siècie  de  1 19  feuillets,  on  a  mis  sur 
le  dos  de  la  reliure  :  Heyne,  arcbaslogie. 

754  HmaoEML  des  armoiries  des  archevêqueSy  évéques,  etc., 

du  temps  de  la  régence  du  duc  d'Orléans.  In-8,  ▼.  br., 
dent.      .      .      .  ^ 20—» 

i«7  feuillets  de  blasons,  gravés  et  coloriés  avec  les  noms  ma- 
.    Buscrita.  On  trouve  au  commencement  le  portrait  du  duc  d*Or- 
léans;  les   armes  sur  la  couverture  sont    celles  de   François 
Honorât. 

755  Bsuicnozf  desToyages  faits  en  Allemagne,  Hongrie  et 
*  Italie,  dans  les  années  1664  et  1 665.  lQ-4y  y.  br.  45 — » 

Mss.  sur  papier  de  i353  pages;  l'auteur  étoit  ecclésiastique  et 
aooompagnoit  le  duc  de  Brissac.  Ce  vojrage  parolt  intéressant  et 
instructif;  nous  croyons  qu'il  n*a  pas  été  imprimé.  L'écriture  en 
est  très  lisible. 

■ 

756  RouiLLABD  (SinABTnuv).  La  Polymnie  cbrestienne,  ou 

hymnes  et  proses  de  l'église,  traduites  en  yers  firan- 
çois»  avec  les  hymnes  spéciales  des  saints  patrons  et 
saintes  patronnes  des  paroisses  de  Paris^  ensemble  les 
saints  patriarches  des  ordres  monastiques ,  et  autres 
saints  et  saintes  de  récente  canonisation.  In-folio,  non 
relié 90—» 


Mss.  sur  papier  de  aSy  feuinets  ;  les  4  derniers  feuillets  ne 
sont  pas  bien  consei*véSy  mais  il  ne  manque  pas  d*éeriture.  Nous 
croyons  que  c'est  le  mss.  original,  et  qu'il  n'a  pas  été  imprimé. 


490  BULbBTIN  DU  BIBLIOPULI. 


PUBLICATIONS  NOUVELLES* 


757  AvAjines  (d*).  Esquisse  sur  Navarre,  avec  notes  justifi- 

catives. Roiiên,  1839, '2  vol.  gr.  in-8  (imfir,  sur  papier 
vél.  fort).  Le  tome  i  Contient  les  preuves.     .     20 — • 

LfCttres  conteoaDt  l'histoire  du  château  de  Navarre ,  prèa 
KTreux,  depuis,  w  fondation  (qS»)  jusqu'à  sa  démolttkni  en  1 8S9. 
Très  important  npur  l'histoire  particulière  de  la  Normandie. 

758  BouNo  GoBJO  etGulo  fresco  ou  lou  Gourmop  Motat, 

poëme  patois  d'A.  Brugié  (publié  par  M.  Brunet  deBor- 
deaux)- Pfln5,  1841,  in-8,  br 2 — » 

759  Collection  de   poésies  «  romans,  chroniques,  publiée 

d'après  d'anciens  manuscrits  et  d'après  dés  éditions 
des  xv«  et  Kvi*  siècles,  publiée  par  M.  Sylvestre.  10  vol. 
in»16,  br. 

N®  10  Mirpuer  des  femmes  vertueuses,     .     .     6 — » 
La  collection  se  compose  des  pièces  suivantes  : 

1  Sept  marchands  de  Naples.  .     .  .  2 — » 

2  Maître  Aliborum.    .     ...     .     .     .  1 — » 

3  Quarante-six  chansons 6 — » 

i  Roman  de  Richard 4 — » 

'5  Assumptibn  de  Nostre-Damè,           .     .  9 — » 

6  Les  Proverbes  communs.     ....  » — » 

7  Nativité  de  Jésus-Christ 6 — » 

8  Miracle  de  Éerthe. 15  —  » 

9  Bigorne.   ..........  1  — 


•  I 


I  • 


» 


760  CoBRESPONDANGE  diplomatique  de  Bertrand  Salignac  de 
la  Mothe .  Fénelon ,  ambassadeur  de  France  en  An- 
gleterre, pendant  le  xvi«  siècle,  publiée  pour  la  pre- 


IUJU,9Ï]N  ou  BIBLIOPHlUi.  491 

mière  fois  par  M.  Ch.  Pur  ton  Cooper.  Paris  ^  1841, 
tomes  5»  6 y    .     .     .     16-^» 

Tome  7  et  dernier,  contenant  .les  tables.     .       9-~» 

é       ■ 

Publication  entièrement  terminée  et  qui  doit  prendre  place  à 
coté  de  collections  des  mémoires  sur  Phistoire  de  France;  cet  ou- 
▼ni^e,  consciencieusement  élaboré,  n^est  pas-destiné^  comme  la 
plHpaT't  des  publications  cpbéméres,^  courir  les  qusis  au  rabais. 
Le  tirage  en  a  été  teirtr^int,  et  la  Tent^  d'une  partie  des  exem- 
plaires ai  déjl^  courert  M  frais  de  dépensés,  h)  p«u  qui  reste  sera 
scrupuleusement  tenu«  et  même  aux  rentes,  au  prix  libraire. 


76 1  Goi]8aaiMaaai4«  VéiAire  mn  H\ïchaid  et  .sm*  ras  orifhéb  de 

milsiquef  suivi  de.  vechembes  eur^la  notatioB  et  sur  les 

instramans  deiminif{ue  a'^o21pltinche9.  Paris^  184t, 

I  Tol.: grand îii*4^  pa)^  de Hôllwde'  .•    .     .     15 — » 

Le  miême  papier  Télin,  fig*.  ooL     .     .  30 — » 

Tiré  seulement  à  8o  exemplaires  nuhiérotés. 

Cette  publication,  très  importante  pour  llitstoire  de  la  musi- 
que, contient  une  es^uitse  bistorique  de  la  musique  occidentale, 
depuis  le  premier  aièole  de  éotre  ère  jusqu'au  dixième ,  la  rie 
d'Hucbald,  ses  traités  de  musique,  examen  de  son  système;  — de 
la  musique  àwQ^cA;  dte  UVaûtees,  lës^MK-ânieils  Ife  bitiflique  an- 
ciens et  raoderiàés^  be^Uèéii|>  dcfràgol^^  demosique  ancienne 
tirés  des  anciens  manuscrits,  missels,  etc.;  de  plus,  nous  derons 
dire,  que  H  typogi|aiil^9  en  ea^  irèa*  mnmiiiable.^ 

762.  Essais  d  études    bibliographiques .  su?r.  .]fla,^jAfs   (par 
M.  Brunet  de  Bordeaux).  Paris,  1841»  in-8,  br.    2—» 

Les  amateurs  de  notre  ancienne  littérature  sauront  gré  à 
M.  G.  B.  de  son  nouTeau  travail  sur  les  éditions  de  Rabelais. 

763  GvTmfGUBii  (Ulug)  ivmàxxs.  Prose  et  vers  et  poésies 

diverses.  Rouen,  N.  Pkriaux,  1840,  in-12|  br. 

764  Jagob  (Paul  liAcnoix)  BmuoniiLB.   Dissertations  sur 

quelques  points  curieux  de  l'histoire  de  France  et  de 
l'histoire  littéraire  (n^O)»  (les  citoyens  nobles  de  Per- 
pignan). Paris,  1841,  in-8.     .     .     .     .     .     .     5 — » 

765 (n*  10).  (Réfutation  du  pamphlet  de  Dulaure). 


^92  msuJÊrtfipWj  bibuopsilc. 

intitulé  Liste  des  noms  des  ci-devant  nobles,  etc.  1 841  ^ 
in-8 7—. 

76G  LsBBUV.  Eu  et  Tréport,  guide  du  voyageur  dans  ces 
deux  villes.  Rouerie  Pèriaux,  1840,  in-12#  br. 

767  Pabis  (Matbdbu).  Grande  chronique,  traduite  par 
M.  Huillard  Breholles,  avec  notes  et  introduction»  par 
M.  le  duc  de  LuyneSi  tome  9  et  dernier.  Paris, 
1841 * 1—n 


768  PtanxnofBaTB  (Gab.  PkioifOT).  Prédicatoriana»  ou  révé- 

lations singulières  et  amusantes  sur  les  prédicateurs  » 
entremêlées  d'extraits  des  sermons  bisarres»  burlesques 
et  facétieux,  prêcbés  tant  en  France  qn'à  étranger, 
pendant  les  xv*,  xvi«  et  xvii*  siècles ,  suivies  dé  quel- 
ques mélanges  curieux ,  avec  notes  et  tables.  Dijon, 
Lagier,  1841,  in.8 7—» 

Mont  nous  rétenrona  de  parler  de  cette  publieatioD  intéressante 
et  curîeose  dans  le  prochain  numéro. 

769  SAinLunn  (Akatolb).  Gaadebec  et  ses  environs,  2«édi* 

tion.  Rouen,  Pèriaux,  1841,  in-l2,  br. 

770  Zbvobt  et  Punninr.  Métaphysique  d*Aristote,  traduite 

pour  la  première  fois,  avec  notes  et  éclairciasemens 
historiques.  PariV,  1840»  2  vol.  in-8,  br.     .     14 — » 


/ 


'^■ 


# 


BULLETIN 


DU  BIBLIOPHILE, 


PUBUË  PAR  TBCHBNBR, 

sons  LA  DiaiGTIOïl 

MM.  Gb.  NoDiBft  iT  PAtLiif  Paris, 

AV«C  LB  CATALOGUE  RAISOMli  DU 
LlfRBS  Ï>E  L'folTBIiak 


: 


N^  12.  Mars  et  Avril. 


QUATRIÈME  SÉRIE. 


PARIS, 


TECHEHER,  ÉDITEUR,  PLACE  DE  LA  COLONNADE  DU  LOUTRE, 

H»  11. 

1841. 


.l*!..!..*!. 


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=® 


\ 


Notices  contenues  dans  le  douzième  numéro  du  Bulletin 

du  Bibliophile,  4*  série. 

> 

DÎBserlation^  choisies  de  l'Abbé  Le  Beof. 

Introducûou.  495 

Première  Dissertation  sur  le  liea  d'une  ancienne  ba- 
taille donnée  en  Boargogne.  499 

Snr  les  Chroniques  de  Sain^Denis  publiées  par  M.  Paulin 
Paris,  par  M.  Moreau.  506 

Mélanges  bibliographiques.  —  Sur  les  Catalogues  de  la 
Bibliothèque  du  Conseil  d'Éiat  et  du  Roi.  51  & 

—  Sur  la  Littérature  françoise  contemporaine  par  Gué- 
rardi  par  H.  J.-M.  Guidiard.  519 

Variétés  bibliographiques.  534 


iMfBlMEBlB  MAULDB  ET  BENOU, 

RuoBaiilcul,9tt  11. 


DISSERTATIONS  CHOISIES 


SE  L'ABBË  lE  BEUF. 


iNTRomiCTiopr. 


il  c'est  fait  depoia^ix  ans  un  changement  notabla  dans  les 
esprits.  En  même  temps  qae  les  événemens  sembloient  jeter 
poor  la  troîi^ème  fois  la  France  hors  de  son  passé ,  les  esprits 
stodieiix  aentoient  le  besoin  d'étudier  à  fond,  de  connoître  ce 
passé  dont  oh  leur  avoit  dit  tant  de  mal.  Les  grandes  collec- 
tions historicpies»  le  Glossaipede  Dncange,  les  grands  onvrages 
des  bëoédiotiiis,  depuis  plusieurs  années  négligés  et  à  vil  prix^ 
reprirent  sn^cessiTement  de  la  valeur  et  parrinrentà  de  tels 
prix»  qo'on  a  dû  penser»  par  exemple,  à  réimprimer  le  G/b^^aiVe 
.de  DucangCy  dont  les  dix  volumes  in-folio  valaient  à  peine  120  fr. 
en  1830.  Ce  besoin  de  savoir,  d'étudier  sérieusement  n'est  pas 
encore  généralement  répandu^  et  nous  avons  malheureusement 
nue  foule  de  gâcheurs  d'érndition>  qui  brochent  on  roman  on  un 
feuilleton  prétendu  historique  avec  une  ignorance  et  un  aplomb 
rnerveillenx.  ^Toujours  est-il  juste  de  dire  qn'on  lit  plus  aujour- 
d'hui» et  plus  de  choses  sérieuses  qu'on  n'en  lisoit  il  y  a  dix  ans, 
et  que  le  nombre  des  personnes  studieuses  s'est  fort  accru  dans 
ces  dernières  années. 

L'abbé  Le  Benf  est  un  de  ces  auteurs  que  la  faveur  publique 
a  arrachés  à  l'injuste  oubli  où  ils  restoient  depuis  long-temps. 
Plusieurs  de  ses  ouvrages  (ses  dissertations  surtout)  ontxjuintu- 

36 


496  BtiLunn  do  mbuophilk. 

plé  de  valeur  (1).  On  a  senti  qn*on  ne  poavoit  paa  espéfer  de 
connoître  à  fond  l'histoire  de  France  sans  l'assistance  de  cet 
habile  commentateur.  L^hlstoire  de  la  première  race,  dfaoa 
presque  inextricable^  devient  claire  et  précise  sous  cette  simple 
et  savante  plume  qui  contraste  d'une  manière  si  choquante  avec 
l^emphase  obscure  et  philosophale  de'  Pécole  historique  mo* 
derne  ;  la  position  de  certains  lieux  illustres  définie,  certaines 
locutions,  èertains  usages  singuliers,  d'anciennes  superstitions^ 
restes  du  paganbme,  racontées,  examinées  avec  l'érudition  la 
plus  profonde,  la  critique  la  phis  exacte,  le  tact  le  plus  exquis, 
voilà  ce  que  présentent  les  dissertations  de  ce  savant  antiquaire. 

L'augmentation.succe^ive  du  prix  des  ouvrages  de  Tabbé 
Le  Beuf  est  une  preuve  du  goût  des  amateurs  pour  ses  savantes 
dissertations.  Malheureusement  toutes  n'ont  pas  été  imprimées 
dans  des  recueils  qu'on  puisse  se  procurer.  Un  grand  nombre  a 
paru  dans  le  Mercure  de  France  et  dans  le  journal  de  Verdun, 
collections  volumineuses  qu'il  est  aujourd'hui  peu  facile  de  se 
pixicurer,  et  dont  d'ailteurs  peu  de  personnes  conseillent  à  s'em- 
barrasaer.  M.  Leber,  dan»  son  excdleMe  c<^ellon,  a  réliti* 
primé  environ  quinze  disBertatione  de  l'abbé  Le  Beyf  ,  exiraites 
^  M^fcure  de  1726  à  1738.  Or,  danA  cet  espace  de  nempe,  Le 
Beuf  en  a  publié  cent  douze  dus  le  Mercure  (2)*  Oh  peut  le 
voir  dans  un  catalogue  de  huit  fbuillecs  qui  est  à  ^g|  fin  du  A^- 
ciwU  de  divers  écrits^  Paria  1738, 2  vol.  tfi«12. 

Presque  tontes  sont  aussi  curieuses  que  ceHes  qu'a  données 
H.  Leber  ;  mais  il  a  publié.seulement  celles  qui  rentroient  dans 
le  plan  qu'il  s'étoit  tracé . 

Noua  avons  pensé  être  agréables  aox  abonnés  dta  BuUetin  dU 

(i)  Lss  tniÎB  volumes  de  Biaerkitùms  sur  tHièloire  de  Paru  se  sont 
veadiis  3o  fiance,  «hes  M.  Daunou,  exemplaire  de  conservétien  médiocre , 
el  cbes.M.  Dcicîer,  ea  i834»  5  fr.  5  o.^ 

(a)  Quelques»  u^es  de  ces  1 13  dissertalÂons  odI  été  reproduileBdansrles 
Veriélét  hitioriqutM^  Paris,  17 5a,  4  ▼ol.  in- ta  ;  mais  on  n'a  pasioujoura 
réimprimé  fidèlement  les  dissertations  telles  que  l'abbé  Le  BeuF  les  avoit 
données  dans  le  Mercure  J'ajouterai ,  à  l'occasion  des  Fariilés  1Ustorlqu£s, 
qu'on  a  mal  è  propos  attrillué  etelusiTcment  ce  recueil  à  Boucher  d*Argis. 
Ce  n*aafc  qu'un»  oompilatiou  d'^rtîoliBS  eitraita  du  Mercure»  et  dont  Im 
Téritablos  »ul#urs  sont  Lu  Beuf,  leiî.  P.  Texte,  et  autres. 


wauMtm  vo  UBUoraiti.  49t 

» 

^iJkUophite^  ma  eitrayast  da  Meroàtm  «l  da  Sournal  as  Verém^ 
•I  ea  râmprimaiit  racœsnfttiiiml  dam  le  BmUeiin  les  disser- 
CaCîoDs  les  ploi  caneoses  de  l'abbé  Le  Beuf ,  qui  n'ont  pai  <té 
réiisprimées  dans  las  VaHéiés  histoH^ises ,  la  colleciion  de 
M.  Leber  4Ni  ailleurs*.  Nous  y  joindrons  quelques  dissertations 
des  autres  rédacteurs  da  Mercure  et  du  Journal  de  Verdun^ 
mats  seulement  lorsqu'elles  se  lieront  à  des  disserutions  de  l'abbé 
Le  Beaf,  et  en  seront  -la  tête  ou  la  suite. 

Moqs  avions  Tintention  de  faire  précéder  cette  réimpressiott 
ile  quelques  mois  sur  la  vie  de  l'abbé  Le  Beùf,  mais  nous  n'a- 
vons» pour  le  moment,  rien  d'important  à  ajouter  à  Particle  de 
la  Biographie  universelle  :  nous  espérons  un  jtfur,  à  l'aide  d& 
docomens  dont  l'existence  nous  est  connuéf  dohner  cependant 
quelques  détails  nouveaux  sur  le  savant  abbé.  —  Nous  donne- 
rons toujours  le  billet  de  faire  part  de  sa  mor(  :  ce  billet,  qu'ua 
heureux  hasard  nous  a  fiait  découvrir  (I),  n'est  pas  sans  intérêt. 
Il  nous  fait  connoître  la  demeure  de  l'abbé  Le  Beuf  ;  il  nous  ap- 
prend ensuite  qu'il  avoit  été  enterré  dans  l'église  du  Saint-Sé* 
pulcre,  rue  Saint-Denis.  L'église,  comme  celle  de  Saint-André 
des  Arts  où  reposoieut  les  de  Thon ,  comme  celle  des  Grands-- 
Augustins  où  se  trouvoient  les  tombeaux  de  la  plupart  des  poè- 
tes du  XVI*  siècle,  comme  tant  d'autres  églises,  hélas  !  a  été 
détruite  de  fond  en  comble  !  des  maisons  de  six  étages  se  sont 
élevées  surses  raines  ;  le  caveau,  où  le  corps  de  l'abbé  Le  Beuf 
a  été  déposé  pendant  trente-trois  ans,  sert  probablement  aujou-. 
d'hui  de  cave  à  un  marchand  de  vins, -et  ses  os  ont  peut-être  été 
jetés  dans  un  égout  1  Ce  billet  est  donc  intéressant,  puisqu'il  est. 
la  dernière  relique  d!an  des  hommes  qui  ont  le  plus  contribué, 
â  éclaircir  notre  histoire.  -—  Le  voici  : 

Yods  êtes  priez  d'assister  au  convoy^  et  enterrement  de  vé^ 
nérable ,  scientifique  et  discrette  Personne  Messire  Jean  Le 
Beuf,  Prestre,  Chanoine  honoraire  de  l'Ëglise  d'Auxerre,  Cha- 
pelain de  l'Eglise  collégiale  du  Saint-Sépulchre^  de  l'Académie 

(i)  L'abbé  Yîlain ,  auteur  de  Vffistotre  de  Flamel,  écrÎToit  beaucoup  de 
notée  sur  le  dos  des  lettres  qui  lui  ëtoîeut  adressées.  J'ai  trouvé  dans  ses 
papiers  que  j*aî  ae^uis  en  i84o  et  qui  faisoîent  partie,  sous  le  n*  1 15,  des 
oiaanscrîls  de  M.  Hebure,  le  billet  de  faire  pari  imprime  que  je  donne  ieii. 


M9  BuixBniv  ou  BuuovaitB. 

royale  des  l)eUe64eUre8y  décédé  en  m  maison  rnë  dés  Bour- 
donnob  (1);  Qai  se.iera  cejourdhny  yèndredy  oncième  Avril 
1760  à  quatre  heures  et  demie  précises  du  soir  en  ladite  Eglise 
Qoliégiale  du  Saint-Sépulchre  rue  Saint-Denis ,  où  il  sera  in- 
humé. Requiescatinpaee. 

Nous  commençons  cette  publication  par  une  curieuse  dis- 
sertation sur  le  lieu  d'une  ancienne  bataille  donnée  en  Bour- 
gogne. 

Nous  la  terminerons  par  une  notice  sur  la  vie  de  Le  Benf  et 
par  un  catalogue  aussi  exact  que  nous  pourrons  le  faire  de  ious 
ses  ouvrages.  Nous  y  comprendrons,  bien  entendu,  les  mémoires 
et  dissertations  inaérés  dans  les  recueils  académiques  et  pério- 
diques. Pour  ceux  de  cette  dernière  classe,  qui  ont  été  repro- 
duits dans  des  recueils  de  dissertations,  nous  donnerons  l'indi- 
cation du  recueil  et  de  la  page  où  ils  se  trouvent.  Quand  une 
dissertation  insérée  dans  le  Mercure  ou  dans  le  Journal  de  Ver» 
dun  n'aura  été  reproduite  dans  aucun  recueil  et  ne  se  trouvera 
pas  non  plus  dans  la  nôtre,  nous  ferons  connoître  à  nos  lecteurs 
les  raisons  qui  nous  ont  empêché  de  l'insérer.  Nous  n'épargne- 
rons rien  enfin  pour  que  cette  publication  soit  aussi  conscien- 
cieuse que  possible,  et  pour  que  les  amateurs  y  reconnoissent 
une  œuvre  entreprise  et  faite  avec  amour  par  un  de  leurs 
confrères  indignes. 

UePariSy  iSmara  1841. 

Claude  Gauchet. 


(1)  Nous  ne  pouToni  écrire  le  nom  de  cette  rue  sans  annoncer  à  nos  lec-^ 
teurs  avec  un  amer  regret  et  une  indignation  profonde ,  que  le  magnifique 
hôtel  de  laTrémouille,  connu  au  xtii*  siècle  sous  le  nom  d'hôtel  des  Grands 
CameSux  (créneaux),  et  dans  eeluÎH!!  sous  le  nom  de  la  Couronne  d'Or,  et 
situé  rue  des  Bourdonnois,  est  aciueileroent  en  pleine  démolition.  LaTÎUe 
de  Paris,  qui  a  un  budget  de  quarante  millions  ;  qui  est  plus  riche  que  la  plu* 
part  des  états  Allemanrls;  qui  trouve  de  l'argent  pour  faire  des  travaux  pré- 
tendus ailistiques  du  goût  le  plus  misérable  (voyez  les  superbes  décorations 
de  la  place  Louis  XV),  n'a  pu  donner  quelques  cent  mille  francs  pour  sau> 
rer  un  des  deux  ou  trois  hôtels  remarquables  que  rinjure  des  temps  ou  la 
maiti  de  sa  populace  a  jusqu'à  présent  re.nperlés  î 


BULLIHN  00,  BfBUOraiLB.  49^ 


Limul  A  M.  Fbnsl,  chanoine  de  Sbnb,  touchant  le  ubv 

n*Vim  ANCnUINB  BATAIUJB  DONNÉE  EN  BomOOGNE  (1). 

*  Si  les  anciens  écrivains  avoient  été  aossi  soigneux  qu'on  l'est 
aujourd'hui  de  spécifier  les  lieux  où  se  sont  données  les  ba* 
tailles  importantes,  on  ne  seroit  pas  dans  l'embarras  où  l'on  se 
trouve  de  nos  jours,  quand  il  est  question  de  rendre  en  langage 
vulgaire  le  nom  des  endroits  où  il  y  a  eu  des  combats  remar- 
quables; mais  nos  écriTains  se  contentent  de  dire  souvent  ; 
«  Une  telle  année  il  y  eut  armée  à  tel  lieu.  »  jinno  M.  C,  IV. 
Exercitus  de  Brioleto.  Anno  M.  C.  XII.  ExercUus  de  Bracco 
sicco.  Anno  M,  C,  XXIV*  ExercUus  de  Monsteriolo.  Anno 
M.  C.  XXIIl.  ExercUus  de  Candeio  (2).  Et  quand  ils  font  Pef- 
fort  de  parler  plus  exactement,  ils  disent  :  c  Telle  année  la 
«  guerre  fut  en  tel  lieu,  et  tel  y  fut  tué.  »  AnnoD*  CCC.  XLI. 
Bellum  in  FonianeiOf  etc.  C'est  ainsi  que  dans  une  petite  chroo 
nique  de  l'abbaye  de  Yeselay,  je  lis  à  l'an  926.  BeUum  in  Monte 
Callau,  ubi  Garnerins  Cornes  cecidii.  A  la  faveur  de  quatre  ou 
cinqmots^  il  faut  deviner  le  reste.  Il  est  vrai  que  la  bataille  de 
Fontenay  de  l'an  841,  n'a  pas  tout-à-fait  manqué  d'historiens; 
Nithard,  qui  y  assista,  en  a  fait  une  description  dont  on  peut  se 
contenter.  J'ai  essayé  de  désigner  à  la  postérité  l'endroit  où 
cette  bataille  a  été  donnée;  j'ai  fait  là-dessus  une  dissertation 
assez  longue,  que  j'avois  promise  au  public  dès  l'an  1723  (3), 
mais  qu'il  ne  platt  pas  au  sieur  Simart,  imprimeur,  de  tirer  de 
s«s  portefeuilles  pour  lui  faire  voir  le  jour,  quoique  le  censeur 
royal  et  d'autres  habiles  gens  lui  aient  donné  leur  approbatioi^ 
il  y  a  plus  de  trois  ans  (4). 

(i)  Mercure  de  ftirier  1735,  p.  968. 

(3}  Voyez  lea  diflërentei  chroniques  publiées  par  le  P.  Labbe,  jésuite. 

(3)  Dans  ma  préface  sur  les  Antiquités  d^Auxerre^  imprimée  en  1 7^ 3 . 

(4)  Il  est  question  ici  de  la  conlinuetion  des  Mémoiret  de  LUtèrature  et 
d*BUtoire  dont  on  a  rien  tu  depuis  Tan  1731,  quoiqu'il  y  ait  plusieurs 
portefeuilles  remplis  de  pièces  qui  mentent  de  voir  le  jour,  et  qui  sont  apt 
prouvées.  Li  B.  —  Cette  Dissertation  a  été  publiée  par  Le  Beuf,  lui-même, 
dans  son  Recueil  de  divers  écrits.  9m9,  Barrois,  1738,  2  fol.  in- 13,  t.  !•', 
p.  137.  C.  G.     ' 


BOUmil  DU  BIBUafWLB. 

La  bataille  in  Monte  Callau  n'a  pas  ea  le  ttème  avantage  ; 
tout  ce  qa'on  en  sait,  en  rassemblant  ks  fragmens  de  di?enea 
petites  chroniqneçy  se  réduit  à  dire  qn'elle  Cat  dQnni^  par  les 
chrétiens  françois  contre  des  païens  (c'est  ainsi  qu'on  appeloit 
lesMormands,  conduits  par  leor  cbef  Rainold)  ;  qne  ces  pa'leoa 
y  perdirent  plus  de  huit  cents  hommes;  mais  qne  le  nombre  des 
chrétiens  qui  furent  tnés  alla  à  plusieurs  milliers  ;  qne  paisni  les 
notables,  on  comptoit  un  comte  Warnier  (qoc/d'antrea  ne  qua- 
lifient que  de  vicomte  de  Seps),  dontle  cheYal  fut  tué,  et  lui  ar» 
rèté  tout  aussitôt  et  mis  à  mort,  et  que  dans  le  nombre  des  blessést 
fut  Ansegire,  évèque  de  Troyes.  Un  comte  Hanasses,  qne  Du* 
chêne  dit  être  des  seigneurs  de  Vergy,  se  trouva  aussi  à  cette 
guerre  avec  un  évêque,  nommé  Gozeclin»  qu'on  croit  avoir  oc- 
cupé le  siège  de  Langre9*  Voilà  nn  détail  qui»  tout  succinct  qu'il 
est,  n'a  encore  été  fait  par  aucun  de  ceux  qui  ont  écrit  notre 
histoire  en  langue  vulgaire.  Je  puise  les  dix  ou  douze  lignes  qui 
la  composent,  dans  Frodoard  de  Reims,  qui  vivoitalors,dans  le 
Continuateur  d'Aymoin,  dans  une  chronique  de  Sens,  dans  la 
chronique  de  Saint  Marien  ^'Auxerre  du  xnv  siècle,  dans  la  pe-> 
tite  chronique  de  Vézelay  ci-dessus  citée»  et  dans  une  chronique 
de  Tours,  publiée  par  domMartene  an  seizième  tonre  de  sa  grande 
collection.  Je  n'ai  réservé  pour  une  plus  grande  discussion,  que 
le  lieu  de  la  bataille. 

Il  doit  avoir  été  en  Bourgogne ,  puisque  ce  fiit  dahs  le' 
temps  que  les  Normands  la  ravageoient,  ainsi  que  dit  Fro- 
doard et  les  autres  depuis  lui,  et  un  peu  après  qu'ils  eurent 
quitté  les  bords  de  la  Loire,  que  se  fit  ce  conflit  ;  mais  dans  quel 
endroit  de  la  Bourgogne  ?  Cest  sur  quoi  j'ai  entrepris  de  donner 
quelques  lumières.  Remarquez ,  s'il  vous  plaît ,  qu'après  Fro- 
doard, ce  ne  sont  que  des  Bourguignons  des  environs  d'Auxerre 
qui  nous  transmettent  l'époque  et  le  lieu  de  cette  bataille ,  sa- 
voir :  la  chronique  de  Vézelay,  celle  de  Saint-Marien  d'Auxerre, 
et  celle  de  Tours,  que  je  soupçonne  avoir  été  rédigée  par  un 
Auxerrob,  puisqu'il  y  fait  entrer  tant  de  faits  qui  regardent 
l'église  et  le  pays  d'Aïuerre,  qu'il  a  emprunté  jusqu'à  la  préface 
4e  notre  Robert,  Prémontré  de  Saint-Marien.  Ne  cherchons  donc 
pas  extrêmement  loin  d'Auxerre,  ni  de  Vézelay,  le  champ  de 
cette  bataille  ;  laissons  les  grandes  chroniques  de  France,  el 


SOI 

&4si(l)MiMi  bien  qne  PithM(2),  (Iire,'aprè8  élm,  qw  ce  fat 
en  Qiarokris  qu'elle  fnt  donnée;  Desgnemns  (8)  et  le  père  Da- 
niel aasorent  qne  ce  fat  à  Chanmont  en  Basôgnf ,  en  anprès  ; 
cher^Aont  quelque  chose  de  pins  TraisemblaUey  et  ne  nooa  éloi- 
gnons point  si  fort  dn  territoire  de  la  vraie  Bourgogne,  Je  sais 
liehé  de  n'avoir  point  en' la  pensée  que  je  Tais  tous  conmnni- 
qœr,  lonqne  j'écriris,  il  a  sept  ans,  sur  les  tombeaux  de  Quarréùf 
en  favenr  dn  sentiment  de  M.  Boquillot  (4).  Ce  savant  chanoine 
d'Avallon,  qui  avoit  d'abord  en  l'idée  dn  voisinage  de  quelque 
ville  dont  Quarrée  auroit  été  le  cime^èrey  est  enfin  revenu  à 
croire  qne  Qnarrée  n*étolt  qu'un  magasin  et  un  entrepôt  de 
tombeaux  pour  le  Morvan,  dont  la  pierre  est  difficile  à  mettre 
en  oeuvre;  il  l'a  fort  bien  prouvé,  et  le  sieur  Thomassin  n'a  pn 
lui  opposer  que  de  foibles  raisons;  mais  je  suis  persuadé  que  s'il 
avoit  songé  que  CJudau  et  sa  montagne  peuvent  être  le  lieu  où  ce 
grand  nombre  de  chrétiens  farent  tués  parlesNormands  en  926, 
U  n'auroitpassi  fort  méprisé*  la  tradition  deQuarrée,  touchant 
une  bataille  qu'on  débite  de  temps  immémorial  avoir  été  donnée 
dans  le  voisinage. 

D  est  vrai  qu'on  a  tort  d'en  conclure  que  les  tonlbeaux  forent 
apportés  là»  de  la  carrière  de  Champ  Rotar,  pour  inhumer  ces 
chrétiens  ;  ce  fiombre  prodigieux  de  cercueils  devoit  y  être  long- 
temps auparavant.  Il  n'y  a  qu'un  auteur  aussi  mal  instruit  que 
l'a  été  l'écrivain  dn  roman  de  Girard  de  Roussllloit,  qui  puisse 
assurer  le  contraire  (5)  ;  c'est  donc  parce  que  le  hasard  voulut  que 
le  sang  des  dirétiens  fût  répandu  à  une  lieue  de  l'ancien  magasin 
sépulcral,  que  les  corps  des  plus  notables  y  furent  portés,  et  qne 
quelques  uns  y  reçarent  la  sépulture.  Cétoit  bien  la  moindre 


(i)  Mémoire  des  Bôurgùngnont,  p.  4o6. 

())  Reeueàd£sÉvé9iUideTrayes^auhm^detmeoiitmm€dtTroYeM^t^^ 
p.  677. 
(S)  Sotnieié  chrilienneM  p.  aS^. 

(4)  Continuation  des  Mémoires  de  ùUérsdure  et  dBisleirty  t.  3,  i'*par^ 
tie»p.  3i6.  • 

(5)  OiiToitbien  que  cet  auteur  aroit  cal  parler  d*uuQ  bataille;  maU  la 
naaicre  dont  il  la  raconte  eat  ai  pleine  de  eontradictions  et  d'anaeronismes, 
^n*on  ne  peut  tabler  que  sur  peu  de  ehoae. 


602  BULLSHN  DU  AIBLIOPBILC. 

chose  qu'on  pto  observer  à  l'égard  du  comte  Warnier  ou  Garnier . 
Je  vous  ai  quelquefois  entretenu  sur  ces  tombeaux;  j'ai  vu  ceux 
qui  sont  sur  terre>  et  qui  sont  vides;  mais  il  y  en  a  eu  autrefois 
dans  la  terre,  et  il  y  en  a  encore  qui  sont  remplis  chacun  de  leur 
corps  Jl  éioit  plus  commode  de  porter  un  corpsmort  pour  le  pla- 
cer à  Quarrée,  dans  un  cercneil,  que  de  faire  voiturer  bien  loin 
un  cercueil  de  pierre  d'une  pesanteur  énorme..  Ne  croyez  pas, 
Monsieur»  qu'on  ait  été  si  simple  dans  le  liorvan,  que  d'y  laisser 
ainsi  inutile  le  magasin  des  tombeanX|  et  de  n'en  point  faire 
usage.  Au  commencertient  de  l'année  1733,  on  abattit  un  gros 
arbre  assez  prodie  de  l'église,  lequel  avoit  sept  pieds  quatre 
pouces  de  diamètre  dans  la  partie  la  moins  épaisse;  et  en  creu- 
sant à  son  pied,  on  trouva  cinq  cercueils  bien  couverts,  dans 
chacun  desquels  il  y  avoit  un  corps  presque  réduit  en  poussière, 
dont  les  dents,  dans  quelques  uns,,  étoient  conservées.  L'un  de 
ces  cercueils  étoit  précisément  sous  le  milieu  de  cet  arbre,  et 
avoit  les  pie^  tournés  vers  l'orieitt;  les  antres  étoient  un  peu 
autrement  et  placés  en  tons  sens ,  au tonr,  comme  par  hasard.  La 
tête  d'un  de  ces  cadavres  paroissoit  avoir  été  percée  d'un  coup 
de  glaive,  selon  ce  qui  m'a  été  rapporté. 

Le  magasin  de  Quarrée  n'est  donc  point  le  signe  qu'il  y  ait 
eu  une  bataille  dans  le  voisinage,  il  n'y  a  aucun  rapport  de  l'un 
à  l'autre;  mais  c'est  la  bataille  donnée  dans  le  voisinage  du  ma- 
gasin, qui  est  cause  que  plusieurs  des  tombeaux  qui  y  étoient 
exposés  en  vente  depuis  long-temps,  ou  qui  y  étoient  restés  vides 
et  négligés,  furent  remplis  chacun  d'un  corps,  et  cela  parce 
qu'on  les  y  porta.  Or,  que  la  bataille  se  soit  donnée  proche 
quelqu'une  des  montagnes  voisines  de  Chai  au,  c'est  à  quoi  il  y 
a  toute  apparence.  Il  n'y  a  point  de  rapport  entre  les  noms  de 
Kalau,  CallaUf  Cah,  ou  Oiah,  qui  sont  ceux  que  les  plus  an- 
ciens historiens  ont  employés,  el  le  nom  de  Charoîois.  Ce  pays 
de  Charolois  étoit  appelé  originairement  Quadrigel/e,  dont  on  a 
formé  depuis  Kadrellœ  ou  CadreUœ^  comme  le  marque  M.  Va- 
lois (i).  Il  n'y  a  guère  davantage  de  rapport  entre  les  quatre 
mots  ci-dessus  et  le  nom  de«  CA^iumoffi^.puisqne,  selon  le  même 
M.  Valois^  Chaumont  vient  de  Calvus  mons,,  qui  est  une  déno- 

(i)  Notit.  Galliar. 


/ 

DoujrrHi  DU  BiBUOPHiLs;  503 

minalioD  purement  latine  et  assez  coininaney  fondée,  conine  il 
dît,  sor  la  aécherease  on  la  atérililé  de  certaines  montagnes.  Les 
quatre  manières  dont  s'expriment  les  historiens  les  pins  "voisins 
du  temps  de  la  bataille,  sont  également  barbares,  et  nullement  de 
ridiàme  latin.  Ainsi  elles  ne  peuf  ent  désigner  qu'ail  hen  nommé 
Chalau  on  Chah  dans  notre  langage  françois,  et  pent-âtre  tout  te 
canton  de  montagnes  qui  commencent  le  Moriran,  vers  Vézelay 
et  Avallon  (1).  Il  est  vrai  que  le  continuateur  d'Aymoin,  selon 
rédition  que  j'ai,  semble  ne  faire  qu'un  seul  mot  de  Kaiomonte^ 
en  quoi  il  a  été  suivi  par  Taveao»  Votre  historien,  qui  met 
prt^  Calomoniem  [2),  et  par  Pitbou,  qui  met  ad  Kalaumontem\ 
mais  il  est  plus  sûr  de  a'en  rapporter  à  votre  chronique  séno- 
noise  du  xii**  siècle,  qui  met  in  monte  Chalo^  aussi  bien  que 
celle  d'Auxerre,  et  à  celle  de  Vézelay,  qui  met  in  monte  Caliau, 
Vous  avez  à  Sens  une  copie  de  cette  chronique  qui  m'a  paru  du 
xiii"  siècle  au  plus  tard,  où  les  deux  mois  sont  de  même  el  sé- 
parés.  J'ai  voulu  consulter  l'original  de  celle  de  Robert  de 
Saint'Marien,  pour  voir  s'il  y  auroit  d'une  autre  manière  que 
dans  l'imprimé  de  Camusat  ;  mais  ce  précieux  manuscrit  n'est 
plus  à  Auxerre,  ayant  été  porté  l'anpée  dernière  à  Estival  en 
Lorraine.  J'ai  fait  écrire  pour  savoir  s'il  y  a  OuJo  ou  Caliau^ 
et  il'n'est  point  venu  de  réponse.  L'imprimé  de  Frodoardmet 
également  en  langage  barbare,  apud  montem  Calaun* 

Je  soupçonne  qu'il  peut  y  avoir  dans  l'original  montem  6Sa- 
/ouu,  ou  bien  montem  Calaux.  Le  nom  de  mons  doit  être  re- 
gardé  comme  substantif  en  cet  endroit,  et  non  pas  comme  com- 
posant le  nom  propre  ;^  c'est  ainsi  que  quand  cet  historien,-  par- 
lant d'un  évéque  de  Laon,  dit  :  anno  921,  Raduljus  episcopus 
monii's  Lauduni  morùur.  Jamais  on,  n'a  pensé  à  ne  faire  qu'un 
seul  root  de  ces  deox-là,  ni  à  dire  Moniiaon  ou  Laonmont.  Ainsi 
ne  cherchons  ni  Montchal  ou  Montchau^  ni  Chaumoni  non  plus, 
pour  y  placer  la  Joataille  de  l'an  926,  contentons-nous  de  la 
montagne  de  Cbalau,  située  au  midi  d' A  vallon,  a  trois  lieues  ou 

(i)  Celle  qu'on  appelle  Saint^Martin  du  Puy,  dans  ce  canton-là,  m*u 
paru  élre  des  pluaélcTëefl,  et  non  nom  le  marque  n^^ez  ;  potiinm  signifîaul 
une  éleva lîon. 

(a)  ffistor»  Archiep.  Senon^  p.  5o. 


SOI 

«uriran  de  eettor  ville  at  do  odle  de  Vâwlay.  La  traditioa  du 
pays  SOT  eaebetaiUB  ea  général,  «ans  spédAar  le  teaipt,  t$l  un 
indiee  qai  coodaii  là.  Le  langage  da  'max  romancier  de  Girard 
de  AewsiUon  ceadinc  an  mèaae  point,  par  le  mélange  qu'il  fait 
dea  Sarraainaw  d«  Gbariea-Ie«Ciianre  et  des  chevaliers  de  Boor* 
gogne  d'nn  temps  bien  postérienr. 

On  ponrvoit.oependant  m'objecter  qœ  l'endroit  de  la  bataille 
dent  j^  parle«  a  dû  étie  pins  près  de  la  rivière  de  Seine,  qae 
n'en  est  l'entrée  dn  Hervan,  où  Ghalaox  est  situé,  et  s*appajrer 
snr  os  qne  Fradoard  semble  dire,  qne  peu  de  temps  après  les 
Normands  étoîent  campés  snr  les  bordsdela  Seine»  et  qne  c'étoit 
en  hiver,  où  Ton  ne  peut  pas  beaucoup  avancer  en  peu  de  jeun. 
Mais  je  réponds  à  cela  que  c'étoit  la  même  saison  à  l'égard  des 
François,  et  qu'avant  qu'on  les  trouvât  sur  les  bords  de  la  Seine, 
ils  purent  avoir  le  temps  de  faire  une  longue  traite.  Il  fallut 
d'abord,  après  la  bataille  de  Chalaux,  en  donner  avis  au  roi 
Raoul,  qni  étoit  dans  le  paysSoissonnois  ou  dans  le  Rémois  (I); 
ce  prince  prit  ensuite  le  temps  de  rassembler  plusieurs  cbeva- 
liersde  l'église  de  Reims  et  autres  guerriers,  et  vint  avec  Abdon, 
évAqoe  de  Soissons,  en  Bourgogne.  Y  étant  arrivé,  il  loi  fallut 
encore  le  temps  d'y  ramasser  une  grande  quantité  de  trou* 
pes  (2)  f  et  ce  fut  après  tout  cria  qu'il  gagna  les  bords  de  la  Seine, 
où  il  trouva  les  Normands  dans  leur  camp.  Tant  de  choses  ne 
se  font  pas  en  trois  ou  quatre  jours  :  peut-être  en  fallut-il  plus 
de  quinie  et  même  un  mois  entier.  Pendant  ce  temps-là,  la  na- 
tion normande,  accoutumée  au  froid  et  à  la  fatigue,  put  avancer 
à  petites  journées  fort  aisément  vers  la  Seine,  soit  vers  ChfitiU 
Ion  on  TrojFes,  ou  encore  plus  bas,  si  l'on  vent,  vers  Nogent  ou 
Bray,  on  enfin  même  jusque  vers  Melon. 

Si  vous  goûtez  mes  remarques,  je  vous  prie.  Monsieur,  de  les 
adresser  aux  libraires  qui  débitent  le  Mercure  de  France;  je 
sois  persuadé  que  votre  jugement  ne  sauroit  qu'être  confirmé  a 
Paris,  et  par  conséquent,  que  les  imprimeurs  ne  différeront 
point  à  les  rendre  publiques,  en  faveur  dea  personnes  curieuses 
de  notre  ancienne  histoire  de  France,  et  qu'ils  n'imiteront  point 

(  i)  Tout  ceci  est  de  Frodoardy  auteur  contempomin . 
(9)  ColUeféque  in  Burgundia  mSitum  manu  non  paucé. 


( 


BOLUm?!  DU  nBUOfBILI.  505 

Pezemple  da  sîeor  Simart,  qoi  laisse'  languir  tontes  les  pièces 
qui  sont  dans  ses  portefeuilles.  La  mienne  sur  la  bataille  de 
Fontenay  est  la  pins  ancienne  de  ses  prisonnières  :  je  n'ai  pn 
obtenir  liberté  pour  eUe»  quelques  instances  que  je  lui  aie  faites 
là  dessus  plusieurs  fois,  et  par  écrit  et  de  vite  voix.  Sî  TOtre  ar« 
deur  pour  là  littérature  françoise  tous  portoit  à  la  retirer  desea 
mains,  lorsque  tous  irez  à  Paris^  je  tous  prie  d'y  changer  deux 
on  trois  lignes  dans  ce  que  j'y  ai  mis  touchant  Riudam  Burgun» 
iUmMi,  que  H.  Pfthou  nous  a  donné  comme  s'il  e&télé  dans  son 
manuscrit.  Ce  manuscrit  est  à  Rome  :  il  a  passé  dans  la  Biblio- 
thèque du  Vatican,  avec  plusieurs  autres  de  France»  et  je  le 
crois  unique  dans  le  monde. 

Pendant  les  délais  du  sieur  Simart,  j'ai  obtenu  qu'on  oollap 
tionnât  quelques  endroits  de  l'imprimé  ayec  ce  manuscrit  :  oeax 
qui  se  sont  prêtés  à  cette  collation  ont  marqué  qu'il  n'y  a  pas 
riudam  y  que  je  croyois  être  le  mot  druiam  un  peu  renversé»  mais 
qu'il  y  a  rivolum  :  c'e^t  vers  la  fin  du  second  livre  de  Nithard. 
J'ajoute  assez  de  foi  à  ce  qu'ils  assurent,  parce  qn'il  a  été  aisé 
de  prendre  pour  un  ^  un  o  et  une  /  qui  se  touchent,  aussi  bien 
que  de  croire  qu'un  o  est  un  a  :  cependant^  je  serois  enoore 
plus  satisfait,  si  ^'avois  vu  le  manuscrit  de  mes  yeux,  tant  pour 
juger  du  temps  auquel  il  a  été  écrit,  que  de  la  configuntîon 
des  lettres  en  question»,  et  de  celle  de  plnsieufs  autvea  noms  pro- 
pres, où  il  est  à  craindre  que  les  copistes  ne  se  soient  trompés. 
Admettant  donc  le  témoignage  venu  de  Borne,  ne  lisez  plus  dans 
votre  Nithard»  prœlium  super  riudam  Burgtmdionum  magno 
certamine  commiiiunt,  mais  bien  prœlium  super  rivolum  Bw' 
gundionum  magno  certamine  commiuunt:  le  terme  de  rivobu^ 
employé  pour  rèvidus^  laisse  à  penser  que  le  manuscrit  de  Rome 
n'est  pas  des  derniers  siècles.  Au  reste,  cette  correctioii  ne 
change  point  mon  système,  le  ruisseau  ea  question  ne  poavant 
être  que  celui  qui,  de  Druyes,  s'écoule  dans  l'Yonne  ;  et  le  reste 
de  ma  dissertation  paroltra  dans  son  entier. 

Gtt  i5  décsmbre  1734* 


\ 


\ 


\ 


LES  GRANDES  CHRONIQUES  DE  FRANCE, 


Publiées  par  PAULIN  PARIS,  db  l* Académie  mb  iNscumoics  rt 

Belles-Lfttrbs  (i). 


Cette  publication  si  précieuse  est  complètement  terminée 
maintenant.  Ainsi ,  grâces  aux  actifs  et  savans  travaux  de 
M.  Paulin  Paris,  les  Grandes  Chroniques  de  France  sont  enfin 
rendues  aux  études  historiques.  Réimprimées  trois  fois  de  1476 
à  1514,  comprises  en  partie,  à  la  sollicitation  de  Colbert,  dans 
le  volumineux  recueil  des  Bénédictins,  elles  n'en  étoient  pas 
moins  tombées  dans  un  oubli  qui  se  justifie  trop  bien  par  l'infi- 
délité et  l'incorrection  de  ces  textes  divers,  mais  dont  il  étoit 
absolument  nécessaire  de  les  relever  ;  car  aucune  chronique^  au- 
cune compilation,  aucune  collection  ne  peut  suppléer  ce  grand 
corps  d'histoire  dont  l'autorité  n'a  été  méconnue  que  lorsqu'on 
a  cessé  de  le  lire.  Plus  j'ai  étudié-la  nouvelle  édition  deJU.  Pau- 
lin Paris,  et  plus  je  me  suis  convaincu.de  son  immense  supé* 
riorité  sur  toutes  celles  qui  l'ont  précédée,  supériorilé  qui  se 
fait  remarquer  dans  le  texte,  dans  les  dissertations,  dans  le» 
notes,  en  un  mot,  dans  tout  ce  qui  peut  servir  à  l'appréciation 
«exacte  du  livre  et  à  l'instruction  du  lecteur.  De  tous  les  ouvra- 
ges que  nos  érudits  remettent  en  lumière  avec  une  admirable 
sollicitude,  il  n'en  est  pas  un  seul  qui  mérite  à  un  plus  haut  de- 
gré l'attention  bienveillante  des  amis  de  la  science  et  les  sym- 
pathies du  public. 

Ce  seroit  peut-être  ici  lé  lieu  de  jeter  un  coup  d'œil  rapide 
sur  l'ensemble  de  cette  grande  composition  historique,  et  de  si- 
gnaler quelques  uns  des  principaux  passages  qui  en  font  res- 

(i)  Pris  des  6  Tolumes  brocbcsy  36  fr.,  ou  cartonnés  en  toile,  à  Van- 
gloîte,'39.  fr. 


BULurrisr  du  mLtoraiLK.  907 

sortir  pl«s  spécialement  l'intérêt  et  le  caractère.  J'anroia  alors 
à  parler  de  la  partie  falMileiiae  du  règne  de  Charlemagne,  de  la 
fameuse  ^iâon  de  Charles^le-ChanTe»  légende  pieuse  et  terrible 
qui  rappelle  inTolootairement  la  grande  épopée  do  Dante;  j*ap- 
pelleroîa  le  doute  de  la  critique  sur  cette  époque  si  obscure  ]de 
nos  annales  qui  s'étend  de  Charles»la«Simple  à  Henri  I*',  et  dans 
laquelle  on  n'entreyoit  conrnsément  les  faits  qu'à  travers  le» 
haines  et  les  préjugés  des  historiena  normands  à  qui  elle  semble 
avoir  été  abandonnée;  je  chereherois  les  causes  du  silence  des 
annalistes  èur  Hugues  CSapet  qu'ils  ne  considéroient  pas  comme 
roi,  parce  qu'il  u'étoit  pas  fils  de  roi  ;  je  citeroi^  la  légende  re* 
lative  à  Paothenticité  des  reliques  de  saint  Denis,  légende  im- 
portante en  ce  qu'il  paroît  que  c'est  à  dater  de  cette  vérification 
miraculeuse  que  Pabbaye  célèbre  de  Dagobert  acquit  tout'  à 
coup  une  prodigieuse  autorité  5  je  dîrois  combien  sont  remar- 
quables le  récit  de  la  croisade  de  Louis  VII  et  le  règne  tout  eu» 
lier  de. saint  Louis;  c'est  à  partir  de  ce  règne  que  les  Grandes 
Chroniques  de  France  cessent  d'être  mie  compilation,  pour  de- 
venir un  ouvrage  original  ;  mais  j'aurai  bien  assez  des  deux  der- 
niers volumes  pour  faire  apprécier  l'importîince  des  Crom/ejr 
Chroniques  et  pour  montrer  quelle  différences  énormes  existent 
entre  les  éditions  gothiques  et  Texcellente  édition  de  M.  Paulin 


Ces  deux  volumes  comprennent  l'intervalle  de  temps  qui  s'est 
éconlé  entre  le  r^ne  de  Philippe  111  et  celui  de  Charles  V,  où 
s'arrête  définitivement  le  texte  des  Grandes  Chroniques,  Des 
évéuemens  d'une  hante  gravité  ont  signalé  cette  période  histo* 
riqnOy  qui  embrasse  plus  de  cent  années,  de  1370  à  1480.  Ce 
sont  d'abord  les  démêlés  de  Philippe-li»-Bel  avec  le  pape  Boni- 
face  et  la  première  assemblée  des  états  généraux  du  royaume; 
puis  le  procès  des  Templiers,  l'avènement  de  Philippe-le-Loog, 
et  plus  encore  celui  de  Philippe  de  Valois  ;  la  captivité  du  roi 
Jean  et  les  troubles  de  Paris  pendant  la  régence  du  duc  de  Nor* 
mandie;  le  traité  de  Brétigny;  le  voyage  de  l'empereur  en 
France,  vers  la  fin  du  règne  de  Charles  V.  Je  n'ai  pas  l'intention 
de  soumeltre  à  une  èritique  rigoureuse  dans  ses  détails  tous  les . 
récits  des  moines  chroniqueurs  de  Saint-Denis  ;  je  m'attacherai 
seulement  à  ceux  qui  me  fourniront  une  occasion  de  marquer' 


ne  WUttTW  M  MiLMranji. 


teavaniagas  da  rédiiioa  da  M.  Paalin  Paris  ssr  lai  éditâoiM 
précédantas.  Ja  snia  pouruat  bia»  aba  da  dire  qadqoai  loou 
da  Concile^  «  où  il  fui  appelé  da  cammaa  conseil  da  tooa  aa  oima 
de  Pbilippa-le^BeU  josqo'aa  temps  où  la  papa  aaroit  poiigé  des 
crimea  et  dee  aaa  que  l^m  loi  avoh  mia.  »  La  rëdactaor  des 
Grwidês  Cknmùptes  ditsioqpIeBMBt  qoeles  prélats  et  lés  barons 
sSasseniblèrent  an  oancile  à  Paris,  par  le  conBandament  da  roi  ; 
■nia  la  aaniinaatear  ananyua  da  Nangis  affirme  d'une  manière 
très  positive,  qoa  las  aaiwrstiéi  et  les  commones  éloieot  pré- 
sentes à  rassemblée.  Cette  dernière  Torsion  a  piéraki,  je  crois, 
aj«ec  raison  ;  et  c'est  l'opinion  générale  anjoord'hoit  qoe  Phi- 
lippe-la*Bel  avoit  appelé  à  dâibérer  atac  lui  les  trois  états  dn 
royanme»  on  platàt  de  la  Languenl'Qil  ;  car  naos  Terrons  qoa 
les  états  de  la  Langue-d'Oe  s'assembloienc  sépsrément  dans  la 
TiUa  de  Tottloose  ;  mais  il  ne  parok  pas  qa'ils  aient  été  oonTO« 
qnés  à  cette  occasion.  Cem:  qai  résistent  encore  ne  donnent 
^ane  raison  de  leur  incrédalité  :  c'est  qo'aocnn  historien  cotH 
tamporain  n'a  fait  la  remarque  d'une  innoTation  qui  aurait 
pourUnt  dû  paroitre  de  la  pins  hante  importance*  Et  d'abard; 
on  leur  répcôd  par  le  témoignager  de  Godefroy  de  Paris,  qui  a 
cansacré  un  passage  aaaes  lon^  et  fort  cnrieux  de  sa  Chromçne, 
métrique,  aa  discours  prononcé  par  Pierre  Flotte  contre  le  pape 
Boniface.  11  ne  faut  pas  croire  ensuite  que  cette  innovation  eillt 
le  caraotère  de  hardiesse  qu'on  lui  attribue  oonmmnément  par 
irsdition.  Saint  Loois  UToit  déjà  coifToqoé  des  bourgeois  ans 
assemblées  du  baronnage  de  France.  Les  Grandes  ironiques 
naos  enoflrent  un  eiemple  cenarqoable.  il  y  est  dit  qn'aTant 
de  partir  pour  sa  seconde  croisade,  le  saint  roi  rénnit  en  pitrle^ 
ifiaa^lea  prélats,  les  barons,  cheralien  et  ntaint  autre  geni.  Les 
beoffgeois  n'étoient  pas  resKrrés  alors  dans  les  rudes  conditions 
qne  les  historiens  modernes  se  plaisent  a  leur  faire.  Ils  aroient 
la  puissaiMsa  qne  donne  la  richesse  et  les  pririléges.  Ainsi,  ib 
éioient  à  Paiis  dès  le  temps  de  saint  Loois,  les  oppresseurs  du 
menupeupleqm  c  n'osoît  plus  demeurer  en  la  terre  du  roi,  mais 
demeurait  en  autres  seigneorîes.  »  Et  il  fallut  que  le  monarque 
justicier,  leur  retirant  le  droit  d'éledîan ,  roTétlc  hri^mèlne 
Btienne  Boileaa  de  la  prérftlé,  poar  arrêiser  Tesploitation  irnv» 
leaêe  et  cupide  delà  bourgeoisie. 


miLLRTm  DU  BIBLIOPHILE.  509 

i,  pourquoi  les  moines  chroniqueurs  de  SainUDe- 
nis  n'onl-ils  pas  conBervë  à  rassemblée  des  états  de  la  Langue* 
d'Oilj  sous  Philippe-le-Bel,  son  caractère  véritable  ?  je  ne  sau«: 
rois  le  dire.  Il  faut  remarquer  seulement  que  le  rédacteur  a  fort 
abrégé  le  récit  de  tous  ctt  grands  démêlés  du  roi  et  du  pape» 
comme  s'il  eât  été  embarrassé  de  découvrir  la  vérité  au  milieu 
de  la  centradiction  des  partis»  et  de  concilier  la  sévérité  de  ses 
detoirs  d'historien  avec  sa  conscience.  Après  avoir  fait  con- 
nottre  la  décision  dn  concile^  il  dit  que  Tabbé  de  Ctteaux  seul 
se  retira  indigné  et  non  assentant  dans  son  abbaye;  et  il  «n'a 
garde  de  le  blâmer.  Peut-être  cette  expression  de  Concile  est 
elle-même  une  ironie. 

Quoi  qu'il  en  soil»  nous  trouvons  encore  les  bourgeois  en  la 
diéde  ParCsy  dans  l'assemblée  qui  «  approuva  la  coronacion  de 
de  Philippe-le*Long.  Â  donc,  dît  le  moine  historien,  (bt-il  dé- 
claré que  femme  ne  snccède  pas  au  royaume.  »  Ainsi,  dès  le 
commencement  du  3Liv«  siècle,  les  bourgeois  (tarent  appelés  à 
délibérer  avec  les  prélats  et  les  barons  sur  une  question  consti- 
tutionnelle delà  plus  haute  importance;  ils  contribuèi'ent  à  ré- 
gUr  un  point  très  grave  de  la  loi  de  succession  au  trône.*  Je  ne 
vois  pas  que  cette  observation  ait  été  faite  par  aucun  historien. 
Elle  en  valoit  cependant  la  peine. 

M.  Paulin  Paris  fait  remarquer  que  ce  passage  si  précieux  des 
Grandes  Chroniques  ne  se  trouve  pas  dans  les  manascrits  an- 
térieurs à  Charles  V.  Serait-ce  aller  trop  loin  que  d'en  attri- 
buer au  roi  lui-mêmot  sinon  la  rédaction,  au  moins  la  pensée  7 
Avant  de  chercher  la  réponse  à  cette  question^  il  convient  de 
dire  un  mot  dn  manuscrit  connu  â  la  Bibliotbèqtae  royale  sous 
le  nom  de  Manuscrit  de  Charles  V.  Ce  magnifique  volume  a  été 
exécaté  pour  le  roi  et  sous  les  yeux  du  roi  par 'son  plus  habile 
calligraphe^  Henri  dn  Trévoux.  4  II  offre  de  toutes  les  leçons, 
la  pins  belle,  la  plus  complète,  la  plus  rigoureusement  cor- 
recte. • 

On  peut  en  croire  le  témoignage  de  M.  Paulin  Paris,  que  je 
cite  textuellement.  Hais  ce  qui  lui  donne  un  pf  ix  inestimable, 
ce  sont  les  corrections  que  Charles  V  y  â  fait  faire,  les  pièces  olfi- 
delles  qu  il  y  a  introduites,  les  quelques  notes  qu'il  a.écriteade 
sa  main  sur  les  marges.  M.  Paulin  Paris  prouve  très  bien  que 

87 


510  BULLBniV   DU  BIBLIOPHtLE. 

ce  prince  a  faîl  remplacer  dans  son  manuscrit  plnaicuirs  fomlles 
da  texte  primitif,  tant^^t  par  des  documens  authentiques,*  tantôt 
«  par  de  nouvelles  leçons.  C'est  ainsi  qu'au  chapitre  premier  du 
règne  de  Philippe  de  Valois»  il  a  substitué  à  l'ancienne  rédac- 
tion des  moines  de  Saint-Denis  une  version  nouvelle  sur  les 
droits  du  chef  de  la.  seconde  branche  des  Capétiens.  Or«  cette 
version  rappelle  la  leçon  qui  a  été  intercalée  dans  les  Grandes 
Chroniques  touchant  i'avénement  de  Philippe-le-Long  à  la  cou- 
ronne. Elle  porte  simplement  que  le  premier  Valois  fut  pro- 
damé roi  «  pour  ce  que  une  fille  ne  hérité  pas  au  royaume.  » 
Les  plus  anciens  rédacteurs  avoieut  ajouté  que  les  prétentions 
du  compétiteur  anglois  de  Philippe  avoientété  repoussées  encore 
par  ces  motifs,  «  qu*on  n'avoit  jamais  vu  que  le  royaume  de 
France  eût  été  soumis  au  roi  d'Angleterre  et  à  son  gouferne- 
ment,  mêmement  que  ledit  roi  d'Angleterre  est  vassal  du  roi  de 
France  et  tient  de  lui  grant  partie  de  la  terré  que  il  a  par  deçà 
la  mer.  •  C'étoiént  là  les  argumens  de  l'amour-propre  national. 
Charles  V  en  débarrassa  la  question  et  la  ramena  au  point  de 
droit,  qui  avoit  été  résolu  par  l'assemblée  de  Paris,  après  la 
mort  de  Louis  X.  Il  est  donc  naturel  de  penser  que  puisqu'il 
voaloit  donner  à  la  décision  de  cette  assemblée  le  caractère 
d'une  loi  fondamentale,  il  a  dû  la  rétablir  dans  le  texte  des 
Grandes  Chroniques  dont  les  premiers  rédacteurs  Tavoiei^t  né- 
gligée; car  M.  Paulin  Paris  a  raison  de  dire  que  le  manuscrit 
de  Charles  V  étoii  destiné  à  faire  autorité  dans  toutes  les  cir- 
constances. 

Parmi  les  additions  de  ce  prince ,  il  en  est  Qncore  une  qui 
mérite  une  mention  spéciale.  On  sait  qu' Edouard  d'Angleterre, 
condamné  "dans  ses  prétentions  à  la  couronne  de  France,  con- 
sentit enfin,  d^ns  l'année  1329,  à  faire  hommage  à  son  heureux 
rival.  La  cérémonie  eut  lieu  à  Amiens,  en  présence  de  l'empe- 
reur. Mais  jusqu'à  présent  les  historiens  ignoroient  que  deux 
ans  après,  c'est-à-dire  en  1331,  Edouard  souscrivit  une  charte 
scellée  •  laquelle  contient  la  manière  de  l'hommage  qu'il  fit  à 
Philippe  de  Valois  de  la  duché  d'Aquitaine  et  de  la  comté  de 
Ponthieu.  •  Cette  charte ,  Charies  V  nous  l'a  conservée  dans 
sonjnanuscrit  des  Grandes  Chroniques,  Pour  l'y  placer,  il  a  fait 
fRtre  ce  que  nous  appelons  aujourd'hui  deux  carions.  Le  texte 


BlJiiLBIlN   pu   RIBLIOniILK.  51 1 

en  est  très  précieux.  Il  esi  à  la  fois  une  condamnation  formelle 
des  prétentions  subséquentes  dn  monarque  anglois  et  une  flé- 
trissure de  sa  félonie. 

Charles  V  n*a  fait  à  l^histoire  ie  Philippe  de  Valois  que  des 
corrections  ou  additions  fort  importantes,  sans  aucun  doute, 
mais  qui  laissent  son  caractère  primitif  à  l'ensemble  de  la  ré- 
daction. On  peut  croire  qu'à  partir  du  roi  Jean«  il  exerça  un 
contrôle  plus  suivi  et  plus  attentif  sur  la  transcription  de  son 
manuscrit.  Il  est  probable  même  que  les  Grandes  Chroniques 
qui  s'étoieut  long-temps  arrêtées  avec  le  règne  du  premier  Va- 
loisy  ne  furent  reprises  que  sous  Charles-te-Sage,  et  qu'elles  fu- 
rent continuées  sous  les  yeux  de  ce  monarque  presque  jusqu'à 
sa  mort*.  Les  conjectures  de  M.  Paulin  Paris  à  cet  égard  me  pa 
roiflsent  parfaitement  fondées.  Il  est  difficile  de  ne  pas  recon 
noître  la  main  du  roi  dans  la  narration  si  curieuse,  si  animée,  si 
dramatique  de  sa  régence  pendant  la  captivité  de  son  père  ;  et 
ce  sera  uu  sujet  éternel  de  louange  pour  ce  prjnçe  que  la  modé- 
ration avec  laquelle  sont  racontés  les  événemens  de  cette  re- 
marquable époque  de  notre  histoire. 

Il  est  peu  de  règnes  plus  malheureux  que  le  règne  du  roi 
Jean  ;  il  en  est  peu  qui  aient  apporté  plus  d'afSiction  au  monar- 
que, aux  peuples  plus  de  misère  et  de  désolation.  On  pourroit 
établir  une  comparaison  pleine  d'intérêt  entre  la  tentative  ré- 
volutionnaire du  xiv«  siècle  et  la  révolution  du  xvin*>.  C*étoit 
alors,  comme  de  nos  jours,  un  prince  des  Lys  pour  me  servir 
d'une  admirable  expression  du  temps,  qui  conspiroit  lâchement 
contre  le  chef  de  sa  maison  et  cherchoii  à  se  frayer  un  chemin 
vers  le  trône  par  la  révolte  et  Tassassinat  ;  c'étoit  une  assem- 
1)lée  représentative  qui  usurpoit  les  droits  légitimes  de  la  cou- 
ronne etessayott  de  se  sauver  du  mépris  par  la  violence  >  puis 
à  côté  du  prince,  des  gentilshommes  félons;  à  côté  de  cette 
assemblée,  des  bourgeois  orgueilleux  et  avides;  et  an-dessous 
une  populace  ivre  de  sang  et  de  pillage,  suscitée  par  les  pito- 
sions  insensées  du  prince  et  par  les  séductions  de  ses  abomina- 
bles suppôts,  populace  dont  le  nom  est  resté  dans  l'histoire 
comme  une  flétrissure.  Le  parallèle  se  poursuivroit  aisément 
dans  les  iucideus  divers  de  ce  règne  lamentable.  Le  xiv**  siècle 
eut  anssi  sa  fuite  de  roi  et  son  émigration  armée.  Après  lu 


c. 


St2  BULLimEf  DU  BIBUOPBILR. 

meurtre  abominable  des  maréchaux  de  Clermont  et  de  Cham- 
pagne, le  régent  dut  sortir  de  la  capitale;  et  la  noblesse  le  soi* 
vit.  Hais  Paris  donnoit  en  vain  aux  provinces  l'exemple  de  la 
révolte  :  elle  n'avoit  pas  encore  la  puissance  d*imposer  le  des- 
potisme de  son  anarchie  aux  populations.  Cétoit  en  suppliante 
<pi'elle  adressoit  aux  villes  des  lettres  pour  tes  engager  à  pren- 
dre son  chaperon  mi-parti.  Le  régent  n'alla  pas  plus  loin  que 
Senlis  et  Provins  ;  et  la  noblesse,  se  pressant  autour  de  lui,  resta 
sqr  le  sol  françoîs  pour  défendre  la  couronne  et  la  monarchie. 

Les  récits  de  ce  déplorable  épisode  de  notre  histoire  sont 
pleins  de  mouvement  et  d'intérêt  dans  \es,Grandes  Chroniques, 
Il  faut  lire  les  chapitres  si  curieux  où  le  moine  chroniqueur  nous 
montre  le  roi  de  Navarre  et  le  régent,  encore  duc  de  Norman- 
die, haranguant  le  peuple  de  Paris,  l'un  an  Pré-aux-Glercs»  l'au- 
tre en  pleines  halles.  Dans  l'assemblée  des  états  de  Champagne 
à  Vertus,  Simon  de  Roucy^  chargé  de  porter  la  parole,  demande 
au  régent  s*il  sait  «  aucun  mal  an  maréchal  de  Champagne,  ni 
aucune  vilenie  pour  laquelle  on  le  dût  avoir  mis  à  mort  ;  »  et 
sur  la  réponse  du  prince  qu'il  croit  fermement  que  le  maréchal 
«  l'a  servi  et  conseillé  bien  et  loyaument,  »  «  Monseigneur,  re- 
prend Simon  de  Roucy,  nous  Champenois  qui  cy  sommes,  vous 
mercions  de  ce  que  vons  nous  avez  dit;  et  nous  attendons  que 
TOUS  ferez  bonne  Justice  de  ceux  qui  notre  ami  ont  mis  à  mort 
sans  cause.  » 

Ce  sont  ces  états  de  Champagne  qui,  les  premiers  de  la  Lan- 
gue-d'Oil»  se  sont  élevés  contre  les  usurpations  de  l'assemblée 
de  Paris,  et  qui,  votant  des  subsides  au  irégent  pour  faire  la 
guerre»  ont  sauvé  la  monarchie.  Peu  de  temps  auparavant,  les 
états  de  la  Langue-d'Oc,  convoqués  à  Toulouse  par  le  comte 
d'Armagnac,  lieutenant  du  roi  dans  la  province,  avoient  dé- 
cidé qu'ils  entretiendroient  cinq  mille  hommes  d'armes,  mille 
sergens,  deux  mille  arbalestriers  et  deux  mille  pavassiers;  de 
de  plusj  ils  avoient  ordonné  que  pendant  un  an,  si  le  roi  n*éfoit 
pas  délivré,  les  hommes  et  les  femmes  ne  porteroiént  ni  or,  ni 
argent,  ni  perles,  ni  vair,  ni  gris,  ni  robes,  ni  chaperontf  dé- 
eonpés  ni  antres  cointises  quelconques,  et  que  nul  ménétrier 
jongleur  ne  joueroit  de  son  métier. 

On  sait  que  le  traité  de  Brétigny  mit  fin  à  la  captivité  du  roi 


DUtXBTlN    DU  BIBUOPULB.  513 

JeaU|  uiaia  nou  pas  à  la  gnerre*  Ce  fameax  trailé  qai  ne  compte 
pas  luoius.  de  quarante  arlîclesi  est  horriblement  mutilé  dans 
les  éditions  gothiques.  Dou^  articles  ont  été  supprimés  ou  omis, 
ainsi  que  le  protocole  qui  contient  la  sanction  du  prince  de 
Galles  etTaffirmation  des  notaires.  L'édition  de  M.  Paulin  Paris 
le  rétablit  epfin  dans  toute  la  pureté  et  l'intégralité  de  soa 
texte.  C'eat  Uif  sciulement»  qu'il  sera  permis  désormais  de  con» 
sulter  ce  document  diplomatique. 

Des  omissions  non  moins  importantes  dans  les  faits  ont  pu 
être  réparées  à  Taide  de  cet  admirable  manuscrit  de  Charles  V 
qui,  p^r  up  singulier  )ias|ird,  avoit  échappé  jusqu'ici  à  l'attei|« 
tion  des  savans.  Un  dçs  épisode^  les  plus  remarquables  du  règoq 
de  Cliarles-le*Scige^  est  le  voyage  que  l'empereur  fit  à  Paris 
«pour  mur  le  roi,  la  reinp  et  leurs  etifansque  il  désiroit  plus  à 
voir  que  créature  au  monde.  •  Eh  bien  1  il  manque  dans  les  édi- 
tions gothiques  seize  ou  dix-huit  chapitres  du  récit  de  ce  voyage. 
Christine  de  Pisan  elle-même^  qui  a  pourtant  compulsé  et  quel- 
quefois copié  les  Grandes  Chroniques  de  France^  n'a  été  ni  plus» 
exacte.xii  plus  complète.  Parmi  les  chapitres  que  nous  restitue 
l'édition  de  M.  Paulin  Paris,  il  faut  distinguer  ceux  où  sept  dé- 
crits rQi:dqQnance  du  cortège  royal  à  l'entrée  de  l'empereiu: 
dans  Paris,  la  réception  que  lui  fit  Charles  V  aux  portes  du  pa- 
lais, leaprés^ns  qu*il  reçut  de  la  ville,  sa  visite  aux  reliques  de 
la  Sainte-Chapelle,  les  entremets  du  dîner  qui  eut  lieu  dans  la 
grande  salle  du.palf^is  de  la  Cité,  atyourd'hui  le  Palais  de  Jus- 
tice, mais  surtout  le  chapitre  où  le  chroniqueur  raconte  que  le 
roi,  ayant  prié  l'empereur  d'assister  à  une  séance  de  son  conseil, 
lepritea.qiielque  sorte  pour  juge  de  la  justice  de  ses  griefs 
contre  le  roi  d'Angleterre.  Le  lendçmain  de  cette  séance  si 
pIeji|B  d'intéjçêfi  l'empereur  s'offrit  à  Charles  y,  en  pré^nc^ 
des  mfsmbce».  de  son  conseil,  réunis  pxprè^.  pour  rIm»  de  sp^sq- 
nité,  offrit  #o^  fils,  Iç  roi  de^  Ilqmains,  tous  ses  patres  enfana, 
ses  sujets,  alliés  et  ^enveillans,  «  pour  être  siens  contre  tpnte 
personne  et  garder  son  bien  et  honneur  de  son  royaume,  et  de 
sesenfansetde  ses  frères;  et  lui  bailla  un  rôle  où  étoient  décla- 
rés et  nommés  ses  alliés  desquels  il  se  faisoit  fort.  » 

Il  est  constant  que  les  Bénédictin  $  manquoient  de  la  pre-*^ 
mière  condition  nécessaire  pour  publier  une  bonne  édition  des 


•^14  BULLETIN  DU   BIBLIOPHILE. 

Grandes  Chroniques  de  France  ;  je  veux  dire  une  coniiotssaiice 
exacte  de  la  langue  dans  laquelle  elles  ont  été  écrites.  Il  faut 
croire  que  les  éditeurs  précédens  n'étoient  pas  plus  instruits  ; 
car  leurs  textes  sont  entachés  de  fautes  tellement  grossières 
qu'ils  en  cessent  parfois  d'être  lisibles.  On  y  rencontre  des  con- 
tresens d'une  monstrueuse  énormité.  Je  n'en  citerai  qu'un  exem- 
ple :  En  1315^  un  concile  provincial  fut  assemblé  à  Senlispour 
juger  Tévêque  de  Châlons.  Le  texte  des  Grandes  Chroniques 
porte.*  0  En  ce  même  an,  an  mois  d'octobre^  fut  fait  concile  a 
Sentis,  présent  l'archevêque  de  Rheims  et  les  évêques  qui  sont 
dessous  hii,  et  plusieurs  antres  prélats.  »  Voici  maintenant  la 
version  des  éditions  gothiques  :  «  En  celui  même  an  fut  dépose 
et  privé  l'archevêqne  de  Rheims  et  plusieurs  autres  prélats  !  » 
Ai-je  besoin  de  dire  qu'il  ne  se  trouve  rien  de  semblable  dans 
l'excellente  édition  de  M.  Paulin  Paris?  Jamais  aucun  travail 
n'a  été  fait  avec  plus  de  soin,  plus  de  goût  et  plus  d'intelligence  ; 
jamais  une  critique  plus  éclairée  ne  s'est  unie  à  une  plus  abon- 
dante érudition.  Entraîné  par  l'intérêt  des  corrections  et  ad- 
ditions nombreuses  que  j'avois  à  signaler  dans  cette  nouvelle 
version  des  Grandes  Chroniques ,  je  ne  puis  plus  m'étendre 
avec  assez  de  détails  sur  les  qualités  qui  distinguent  l'œuvre  si 
admirable  du  savant  éditeur.  Je  me  résumerai  donc,  et  je  dirai 
que  la  correction  cM  flSfe  est  parfaite  ;  que  les  notes  semées  au 
bas  des  pages  avec' une  sage  profusion^  ne  laissent  rien  à  désirer^ 
soit  qu'elles  indiquent  les  sources  où  ont  puisé  les  moines  chro- 
niqueurs de  Saint-Denis»  soit  qu'elles  relèvent  les  erreurs  dans 
lesquelles  ils  ont  pu  tomber;  soit  enfin  qn'eltes  contiennent 
quelque  réflexion  ingénieuse  sur  les  mœurs  du  temps,  sur  les  in- 
stitutions on  quelque  observation  utile  sur  la  géographie  ancien  ne 
et  sur  la  philologie.  Les  Grandes  Chroniques ^  telles  que  Vieut 
de  les  publier  H^  Paulin  Paris,  sont  un  des  plus  beaux  monu- 
mens  que  la  science  contemporaine  ait  élevés  an  souvenir  de 
la  patrie.  . 

MORBAU. 


iiUn^ts. 


SUA  LES 


CATALOGUES  DE  LA  BIBLIOTHÈQUE  DU  CONSEIL  D'ÉTAT 

...  .  • 

BT  DB  LA  BIBUO^raÂQUE  DU  BOI. 

Paris,  Il  frimaira  an  IX  de  la  république ^rançaite^ 

jIu  citoyen  Locré,  secrétaire  général  du  conseil  d'état,  sur  tes 
moyens  défaire  copier  le  plus  promptement  possible  la  matrice 
du  catalogue  de  la  bibliothique  du  conseil  d'état. 

Citoyen , 

• 

Le  nombre  des  cartes  qni  forment  la  matrice  da  catalogue 
de  la  biblîothèqne  est  pins  considérable  que  je  ne  PaTois  cru. 
Il  s'élève  à  plus  de  dix  mille  ;  elles  m'ont  toutes  passé  sous 
les  yeoz,  an  moins  deux  fois  depuis  un  mois.  Je  les  ai  d'abord 
partagées  en  cinq  grandes  classes,  suivant  le  système  bibliogra- 
phique le  pins  généralement  suivi  ;  maintenant  je  hi'occupe' 
des  subdivisions  de  chacune  de  ces  classes  :  ce  travail  ne  pourra 
être  téfminé  qu'à  la  fin  du  mois. 

Vous  sentirez,  sans  doute,  la  nécessité  de  faire  copier  ces 
cartes  par  plusieurs  écrivains  en  même  temps,  afin  que  le  con- 
seil d*éUt  jotlisse  promptement  du  catalogue  de  la  bibliothèque 
qui  lui  est  d^linée.  En  supposant  que  quatre  écrivains  puissent 
transcrire  par  jour,  avec  netteté,  quatre-vingts  ou  cent  carles> 
et  en  payant  3  centimes  la  copie  de  chaque  carte  »  le  travail 
dorera  un  mois,  et  chacun  des  écrivains  gagnera  ^^  plus  3  fr. 
par 'jour  ;  il  faut  donc,  pour  la  copie  seule  des  dix  mille  cartes, 
une  somme  de  480  à  600  fr* 

Afin  4' accélérer  la  confection  do  la  motrice  dd  catalogue, 


V 

V 


516  BULuenN  du  bibliophili. 

j'ai  déjà  fait  prendre  quatorze  ou  quinze  cents  titres  de  HwtA 
sar  place.  Ce  travail  est  plus  long  que  la  simple  copie  ;  j'ai  pro- 
mis au)^  personnes  qui  l'ont  eiécuté  4  centimes  par  carte  :  cet 
article  de  dépense  pourra- être  de  100  fr. 

Les  recherches  littéraires  et  bibliographiques ,  dont  je  fais 
mon  occupation  habituelle»  m'ont  fait  découyrir  les  noms  des 
auteurs  d'environ  mille  ouvrages  anonymes  et  de  oent  pseudo- 
nymes. Il  faut  avoir  le  double  des  cartes  de  ces  ouvrages,  afin 
de  les  trouver,  soil  d'après  leur  titre,  soit  d'apris  le  nom  de 
leurs  auteurs,  soit  d'après  le  masque  dont  ceux-ci  se  spnt  cpu- . 
verts.  Il  reste  au  moins  deux  mille  cartes  d'ouvrages  anonymes» 
dont  il  est  également  nécessaire  d'avoir  des  doubles  p^ur  que 
je  puisse  continuer  à  en  diminuer  le  nombre  par  de  nouvelles 
recherches  :  la  copie  de  ces  diflérens  doubles  pourra  coûter 
lOO  fr. 

•l'ai  encore  à  faire  copier  individuellement  les  titres  de  beau- 
coup d'ouvrages  contenus  dans  des  recueils.  Ces  recueils  seront 
placés  à  la  suite  des  polygrapbes;  mais  si  le  titre  de  chacun  des 
ouvrages  qu'ils  renferment  n'étoit  point  placé  dans  leurs  clas- 
ses respectives»  ils  seroient  d'une  inutilité  absolue.  Cependant, 
ces  recueils  ne  forment  pas  la  partie  la  moins  intéressante  de 
la  bibliothèque  ;  je  puis  évaluer  ces  articles  à  quinze  ou  seîze 
cents  :  leur  copie  jcoûtera  environ  60  fr.  < 

En  ajoutant  60  ou  70  fr.  pour  les  erreurs  que  pourroiont con- 
tenir les  évaluations  -que  j'ai  l'honneur  de  vous  présenter,  et 
pour  les  articles  qui  sont  encore  dans  les  dépôts,  articles  jdoat 
je  vi)as  proposerai  incessamment  de  demander  l'eniève^qeffl  au 
ministre  de  l'intérieur»  800  fr.  seroient  nécessaires  pa9r; jouir 
d'ici  à  deux  mois  au  plus  tard,  de  la  copie  du  caMilogue  4-Qi>« 
bibliothèque  de  plus  de  25  »000  volumes. 

Je  vous  prie  4^  vouloir  bien  m'aotoriser  à  dépenser  jinqipi^à 
concurrence  de  ces  800  fr.;  je  vous  présenterai  piii;ia;sni}^  1|^- 
tat  justificatif  de  chaque  article  de  dépeci^. 

Si  je  ne  coosultois  que  Tinté^ê^  de  npM^n  amwfr^prçprfi^  j^ 
vous  r^résenterois  combien  il  sera  difficile  de  ineitire»:44Hi^i])n 
aussi  cpu|t  espace  de  temps  »  ui^  «ptière  ^^iiiactUiii^e  4*^3  }^ 
classement  et  la  copie  d'un  catalogua  aoi^i  coiisidf^r^Jb^  MU^ 
vous  avez  désiré  d'avoir  promptesMat  ce  catalogue  i  spn  fi^is- 


^ 


Buu^nif  DU  BiiuopHite.  517 

tencs  €91  nécessaire  pour  oMUre  à  ooaverl  voire  respooeaUlité 
et  la  mienne.  Je  dois  seconder  vos  désifs,  et  je  voua  promels  de 
diriger  ce  travail  avec  font  le  soin  et;  le  zèle  dont  je  sois^capa- 
ble.  n  exigera  nne  sarveillance  con^innelle  ponr  lever  les  dif- 
ficnltés  qoe  pourront  éprouver  les  copistes  dans  la  transcription 
des  noms  propre^^  et  pour  examiner  si  chaque  OKvrage  Mt  placé 
dans  sa  véritable  classe.  JevonsprieiSai.f»Qore  deJe  jagflr  avec 
indulgence,  et  d'excuser  les  inexact! tedftaqni  pourront  s^yt9on« 
ver^  vu  Timpossibilité  de  vérifier  tons  les  articles  daiis  féint 
provisoire  où  m'a  forcé  de  les  laisser  fespérànçe  que  ]*ai  eue 
de  mob  en  mois  d'opérer  le  transport  de  la  bibliothèque. 

Salut  et  respect, 

^      Barbibr. 

fiibliotlttdiîre  du  conseil  d^ëtat. 

Nous  croyons  devoir  faire  suivre  cette  lettre  des  réfle^îc^ns 
suivantes  : 

Il  existe  à  la  Bibliothèque  royale,  en  livres  et  pièces.,  evri* 
ron*    •    •  «.•.«■)  •  ;  •  •  •  •  •  ■•  «  «-«(]'•  «^  ;..*  ,»^  .-^  ^^yi\Jvji,VM^ 
Cià  qui  pçrte  le  nombiv'de  titrés  à  lever.  iOft^HH)  > 

En  supposant  que  l'on'réimjprîmât  les^  six ' Volumes  in-iblib  du  ca-  '' 
taiôgue,  publiés  en  1735;  com|k)éésde  tiV>i8  volumes  pour  la'théoio- 
gie,  deux  pour  lesbèfles-letires,  etdn  prè^nieif  delà  jurisprudence. 

JCJneper^^nne  peut  lever,  de  lu  h.  à  5  Iv,  70  cartes,  ce  qui 
ferait,  par  ai|i«  %\  ,000  titres  par  employé. 

iMais,  pour  qu'il  fi'y  fût  pM^^qçop^eipeut,  qae^ç^h^que  om- 
vrage  soit  di^  suite  placé  définJUivement  sur  les  tablet;^ , ,  .avec 
9<Hi  numéro  d'ordre,  q^i  cprre^aif^d^fi^t  sior  la  carte,  i(  ^^  (aii- 
diroit  pas  avoir  plu^  dq.si|L  personnes ,  ^vec  un  employé  •^q)ér . 
rieur,  chargé  de  la  direction  du  travail  et  du  classementgé^iil*  • 

S^x  penonjies  par  im,  a  21 ,000  titres  për  personne^  feroieut 
ensemble  IS6>000  ciarlea^;  le  trav^uU  total^paur  I^MO^QM^iean- 
tesà  lever»  seraitdonp  de  ifnalM'a«néesi'r(  ! 

DépBNSE.       •  ''      '  '  '  •   *'■"''  •;•»•"• 

Travail  préliibinairè.   .*.'*.*   .   .  •  .'.*..'.   .  .    'l,OÔO'tr' 

Si  on  faisoit  lever  les' titres  à  6  <;ent.,  ^ ui  çpt  \f^  |{fj^,ord^na^^jq^ 


518  BULLETIN  DU  BIBLIOHHLE, 

les6îM^^OOie0ftteraient25v()OOf.,let(iiianpou^rannée  6,2&0  f. 
•L'c^ployé-ftnpérteirr  attrait,  par  an,  '  >  2,000 

•IDjéiix  iiMntnés  de  peine  pour  traiisporter  le^-livrefi^^  - 

•'•   '•:-'*'^*  •••'■'•'-.  '  9,850 

Kt;. pour 46sqiiatv<î années,  39,400  f. 

Où  doiv [ajouter;*  pour  lia  table'M 
aittearsiatjceUe?deflifliioaJ|fmes,  àirlii-: 
/soi»7^  2  ^n^imqS'pareaip^  I.tOiOOO; 

. ,£t  pou^:  les:4]i^^D4ualitd^,.  telles  que. 
cartes  joy^ïes;,  |f ,uxi  frais,  çlc .  .      . .   5^600 

:....  55,000 

On  ponrroit  doi^ç  avoir  en  quatre  ans  le  catalogue  prêt  à  être 
rois  4,irîmpression,  et  prêt  à  répondre  à  toutes  demandes  et  le 
f  relevé  des  doubles,  pour  une  soixantaine  de  mille  francs;  mais  il    ' 

faut  (léâuire,  pour  la  somàie  et  pour  le  tetii|(>*s,  le  travail  ^ùî  est 
déjà  fait ,  car  il  n'est  pas  à  présumer  que  tout  scroit  à  recom* 
'  méfe^ter.'  ■!'■■.••       .  «i.'; 'i  ' '-lifl-  ' 

.   '  M/fi&rlÂer,  pour  10,000  cartel,  nedemandott  que  800  fr., 

oB'v)^  ne  fait  que  B^eeètiroes'p&ricartei  «Uodisf  foe^rpar  le 
coupp^giffi.fioaa  venqna  d'établiiTi,  91^,  demandçroit  à  la  pjblio- 
tb^ue .rqy^Çjl  1  jçenlimç^.  Nçus  obserygrous.quei .pour  1^  bi- 
bliothèque, du  con^il,ii}félf(t^'il  n'y  avoit^u'à  jtransçrirQ  les 
titres  sur  un  registre,  ce  qui  coûtoit  moins,  et  que  M/ Barbier 
ne  parldit  pas  des  tables  des  auteurs  et  des  anonymes ,'  qui  sont 
indispensables.  Puis,  il  n^và  pasde  dépense  |>otlr'la  clàs^fica- 
tiôh^'^è^e  c'ëtdftM.llJ^biër^q^^  étMt'cHarg%  dé  ce  travail. 
'  L^ôn  doit  ajouter  attk<i '<)oe  pddr  les  réëhérébes  l>ibliogràphi- 
qiibs  a  feife,  âes  'e¥h|%y éi  àctuete  dé  fô'  BfMîoth&que  ^ôurroient 
e1V<£ffe'éhargé^';'i^'n>st  <)Uestion  ici  qiiè'dé  Ik  fartîe  l'a  plus' 
matérîcMc.    •'■••    -  ' -'■     '  •'     »     "      *'"'  ■     '••>   '• '••  " 

•Mais,  avant  ^oot,  il  fauoUh<tVk^vatl  prélîmînatrev'qtti  m'a  pas 
eneoHi^ëië'Ia'it;*  tr^vi^ilUtès  siiople  «ri  duêpius  ginifdôsyétitfaiy 
cependant,  est  de  tont«  uéeesBi^^poiti*  qu^'F^n  puisse^opérer 
avec  certitude  d'en  finir.         .  -  ,r, ... 

,]^t,  ,^  l'on  devoit  transporter  la  bibliothèque,  ce  seroit  un  tra- 
vail qui  faciliteroit  infiniment  ce  transport  ;  mais,  en  atten- 
liWJÎf  n'y  aH^itrieWi' y  changer.       '     '  ^     ■ 


Cl 


.'f       « 


•    '    »• 


1  . 


LA 


/    «     * 


»    ♦ 


LITTÉftATUilB  FRANÇOISE  œNTEMPORAINE , 


I      .. 


PAR  J.  M.  QD&fiASi»  <t>. 


1 1< 


T' 


»« 


Ce  n'est  passons  ((uelque  effroi  que  Ton  considère  Téhorme 
qoautitë  de  livi'es  que  là  presse  rëpaiid'chà^ae  jour  dans  le  pu- 
bKc.  La  manie  d^écri^e  a  envahi  toutes  les  dasses  de  Ik  sociéii, 
et  le  nombre  dès  auteurs  semble  devoir ^^'acofohte  désormais 
dans  des  progressions  sans  limites.  Il  n'est  pas  nii  art;  ^as'irne* 
doctrine^  pas  utimétier,  pas  une  Science  qui  n'àit^^fi^  ot*gâiies 
Httéi*aires  ;  aussi  à  aucune  é)7oqûe  la  tâche  des  biliIiD|^r^phes  n'a 
été  |>lus  complexe,  plus  vaste  et  f^lus  pleine  de  diffieulti^.^  ' 

Les  littératures  ahcienVies,  si  riches  et  si  variée^,*  ne  nous 
ont  pas  laissé  né  ^n'on  appelle  àujourff^tii  uiic  biblrogi^phie, 
c'est-à-diré  la'stiatistîqne  exacte  et  complète  dans  toutesses  [)ar-' 
tiesy  des  ouvragés  d^une  œrtainé  époqbeV  ou  lé  c^talôgiié'd'bne' 
collection  de  livres  avec  ses  dïvisiohs  ëi  un  ordre  de^cïdâsèment. 
C'est  l'imprimerie  qui  à  en  quelqtie^ortè  ci'éélà  sciërice'du  hi-* 
bKograpbe;  et  c'est  seulement  aU'xvî**  s}ét;îe' 'que  noètf  voyons 
apparottr^  pOtir  Ik  [irénîîëre  fois  ùnè  bîbHogrâphie  propï^ëtSèÎTrt!' 
dite.  Les  inventaires  des  librairies  dé  Ctiarles  T,  de  *Jeàn  dé 
Berri  et  de  Philippe  de  Bourgogne;  ^nt  des  niônumeitS'  d'tihé 
haute  valeur  historique,  mais  ils  manqdeht  tolit-à^rait  de  cette 
méthode  rigoureuse  et  systématique  qu'on  doit'  apporter  né- 
cessaicement  dans  la  rédaction  d'une  monographie  littéraire 
et' bibliographique.  '  -      .     «. 


(i)  Tome  I,  p^cmièip  pHitic.  Pari»,  i84o,  iu-8". 


1» 


^20  BULLBTIft  DU  BIBUOPBILB. 

C'est  en  1545  que  parut  la  BiblioAeca  univer^edis  de  Conrad 
Gesner,  un  des  plus  illustres  naturalistes  de  l'Allemagne;  l'au* 
tear  a  recueilli  les  titres  de  tous  les  livres  hébreux,  grecs  et 
latins  connus  de  son  temps,  il  a  poussé  les  recherches  jusqu'à 
indiquer  des  ouvrages  qui  n'existoient  plus  ;  la  partie  consa- 
crée aux  livres  de  médecine  /est  restée  inédite:  le  savant  et 
consciencieux  bibliographe  ne  crut  jamais  l'ayoir  assez  per« 
fectionnée.  Gesuer  ne  s'est  point  contenté  de  transcrire  des 
titres  /)e  liymit  f\  fi^  fséq^^pasa»^  ^es  «xtriôis  cliotaîs  èt%,  ou- 
vrages et  émet  son  opinion  sur  les  auteurs;  ces  remarques,  en 
général,  pleines  de  discernement,  annoncent  les  connoissances 
les  pins  diverses.  Gonk*aâ  Gésnër^  il  faut  lé  dire,  car-on  pâroît 
l'avoir  oublié,  est  sans  contredit  le  créateur  de  cette  branches! 
utile  de  la  science  bibliographique  que  cultive  M.  Quérard,  et 
(jni  consiste  k  donner  dans  qi^elqnes  volutpes,  nn  aperçu  et  un 
r^umé  de  tf oqtes  les  product^us  littéraires  d'un  pays  pu  jd'njQue 
àfpffo^.  Il  falloit  le  dévouefuent,  la  critique  judicieuse  et  la 
vaste  é;*udit^oii  q«e  poaaédojk  l'infatigable,  Gesn^  pour  accom- 
plir une  œuvre  si  longue  et  si  compliquée.  ^ 

La  hiiifiUothè^ue  ^n  sieur  de  La  Croix  du  ^ine,  ptîbliée.  ^ 
1584,  est  la  première  bibliographie,  par  ordre  de  date,  qn'^i^ 
produite  la  Uttérature  frfinçoise.  En  ]5;85,  parut  à  Ljon  U  i^i- 
bliothkqve  d'Antoine  Duverdierj,  seigneur  de  Vauprivas,  aiitre 
monographie  des  écrivains  de  notre  pays,  non  moites ^précieifse 
que  la  précédente  :  l'ouvragé  de  Duverdies*  comprend  1^  trtf^ 
ductions  françoises  des  quteurs  étraiiigers.  On  sait  que  Rigolq^ 
de  Jiivigny  réimprima^  en  1772,  les  hiblioAèques  françoises  de 
La  Çrpix  du  Ma^jne  ^t  de  Duv^rdier,  fivec  des  notes  de  Lamo,o« 
noye^.  ^u^f^résideot  ,%>uhier  et  de  Falcpnet.  C^lomier  et  Baillet 
don^fintl^  préférence  ^  }^  Croix  du  Maine,, et  Lamonnoye  ?.Dnf> 
verdiçjr.:  les  deux. ouvrages  secont  toujours  le  guide  le  pli^ 
lulI^neu;^,  4c^{  crîtîqneus  qni  voudront  étudier  .les  premières  ép<h. 
qnes  de  np(re  histoire  littéraire. 

Vers  1{|  fin  du  xvi*  siècle,  nous  trouvons  encore  on  bibliQ- 
gr«^pl|eifrançpis  qni  semble  avoir,  ppur  aiçsi  dÂ^e,  échappé  jos* 
qu'ici  aux  investigations  des  érndits.  Nous  voulons  parktr><l«  Phi- 
libert Mareschal,  sieur  de  la  Roche,  et  auteur  de  La  Guide  des 
arts  et  des  sciences ^  et  promptuaire  de  tous  liut^^s^tani  çpfjrfposez 


BtftXÉnN  DU  BlBLlOPaiLE.  521 

que  iraduleis  enjrœtçois,  Paris,  François  Jaqiiia,  imprimeur» 
H.  D.  xcTniy  iit'Sy  421  pages.  Le  systètne  bibliographique  dé- 
Teloppé  par  Hareschal  est  digne  d'êlte  remarqué  :  la  gram- 
maire occupe  la  première  place  et  la  théologie  forme  une  des 
branches  de  la  philosophie  ;  les  ouvrages  soht  classés  dans  cha- 
que matière  selon  Tordre  alphabétique  des  noms  de  baptême 
des  auteurs.  La  peinture ,  la  vénerie,  la  navigation,  l*astrolo- 
gie,  etc.,  ont  chacune  un  article  particulier;  là  musique  con- 
tient une  nomenclature  des  compositeurs  françois  et  de  leurs 
œuvres  qui,  certainement,  n'existe  que  là.  L'auteur  signale  un 
grand  nombre  de  pièces  historiques;  il  indique  aussi  les  livres 
manuscrits,  i  l'article  de  Charles  IX,  on  lit  :  Traicté  excettem 
de  la  vénerie  demeuté  en  la  Bibliothèque  Royalle  ei  non  encofes 
imprimé.  En  effet,  la  Chasse  royale  ne  parut  qu*en  1625.  La 
bibliographie  de  Mareschal  est  doublement  précieuse  :  elle  con- 
tient les  ouvrages  françois  publiés  depuis  1585  jusqu'en  1598, 
et  elle  fait  connotire  plusieurs  livres  oubliés  par  La  Croix  du 
Maine  et  Duverdier.  Il  faut  regretter  que  l'auteur  n'ait  pas 
apporté  plus  de  précision  dans  ses  descriptions  bibliographi- 
ques, et  surtout  qu'il  ait  malheureusement  jugé  à  propos  de 
passer  sous  silence  les  dates  et  les  formats;  cependant,  quoique 
défectueuse  dans  certaines  parties,  la  Guide  des  arts  et  saences 
nousparûtt  un  volume  très  digne  d'attention,  et  que  lesbiblio* 
graphes  de  nos  jours  ont  eu  le  tort  de  ne  pas  consulter.  Mares- 
chal, qui  clôt  le  xvi*  siècle,  complète  la  statistique  littéraire  de 
cette  époque. 

A  partir  du  xvii«  siècle  jusqu'à  aujourd'hui ,  les  bibliogra- 
phes ont  publié  de  nombreux  volumes;  cependant,  à  l'exception 
de  la  Bibliothique  historique  de  la  France  et  du  Dictionnaire 
des  Anonymes  de  Barbier,  je  ne  vois  pas  une  bibliographie 
ayant  uniquement  pour  objet  la  littérature  fraiiçoise  et  qui  mé- 
rite franchement  les  éloges  de  la  critique  ;  les  ouvrages  de  Hé- 
brailet  de  Lapone,  de  Ersch,  de  Desessarts,  de  Debray,  de 
Fleisc*her,  sont  des  compilations  inachevées  qui  n'ont  pas  même 
le  mérite  d'être  exactes.  Les  études  de  M.  Quérard,  qui  a  senti 
combien  les  travaux  de  ses  devanciers  laissoient  à  désirer,  em- 
brassent le  xvii«,Iexviii*  et  le  XIX' siècle;  la  France  littéraire, 
dont  le  premier  volume  parut  en  1827,  comprend  la  liste,  par 


522  BULLETIN  DU  BlBLlOPillLE.  ^ 

ordre  alphabétique,  de  lous  les  écrivains  François  depuis  l'année 
1700  :  ainsi,  l'auteur  commence  précisément  à  l'époque  où  La 
Croix  du  Maine.  Duverdier  et  Maréschal  finissent.  L'ouvrage  de 
de  M.  Qnérard^  qui  a  conquis  dès  son  apparition  l'estime  de 
l'Europe  savante,  est  un  livre  remarquable  par  l'abondance  et 
la  variété  des  notices  biographiques  <et  bibliographiques  qu'on 
y  rencontre,  et  où  les  recherches  sont  rendues  faciles  par  l'ex- 
cellente méthode  qui  a  présidé  à  sa  rédaction. 

Dans  la  Littérature  françoise  contemporaine,  qui  comprend 
les  ouvrages  publiés  en  France  depuis  1827  jusqu'en  1840, 
M.  Quérard  vient  de  donner  une  nouvelle  preuve  de  son  savoir 
et  de  son  zèle  ;  ce  livre  est  la  continuation  de  la  France  lUté- 
raire  :  les  deux  ouvrages  rédigés  sur  le  même  plan ,  forment  la 
bibliographie  la  plus  étendue  et  la  plus  complète  que  nous  pos- 
sédions aujourd'hui  sur  les  écrivains  françois^des  trois  derniers 
siècles.  Sans  doute,  on  pourroit  reprocher  à  l'auteur  quelques 
erreurs  de  date  et  quelques  omissions  ;  mais  ces  fautes  sont  peu 
importantes  :  elles  ne  diminuent  que  très  faiblement  la  valeur 
du  travail,  car  elles  tombent  sur  des  noms  inconnus  et  des  ou* 
vrages  justement  ignurcs.  On  doit,  au  contraire,  s'étonner  qu'un 
livre  aussi  étendu  et  une  nomenclature  aussi  vaste  soient  aussi 
cprrects  dans  toutes  les  .parties  essentielles.  La  critique  qui 
veut  être  juste,  doit  tenir  compte  à  un  auteur  de  ses  efforts ,  de 
sa  patience  persévérante  et  de  ses  travaux  assidus  ;  elle  doit 
surtout  se  placer  à  un  point  de  vue  général  pour  juger  dans  sou 

ensemble  l'œuvre  qui  lui  est  soumise. 

I 

La  lAttérature  françoise  contemporaine  n'est  pas  seulement 
un  catalogue  de  livres  habilement  et  savamment  rédigé  \  ainsi 
que  Conrad  Gesner,  M.  Quérard  sait  apprécier  les  ouvrages 
dont  il  reproduit  les  titres  avec  une  fidélité  toute  bibliographi- 
que, plein  d'une  défiance  qui  honore  sa  modestie,  et  que  ne  jus- 
tifie nullement  ses  précédentes  publications,  M.  Quérard  se 
contente  quelquefois  de  citer,  à  propos  du  livre  qu'il  décrit,  le 
jugement  des  critiques  et  des  savans  les  plus  accrédités  ;  il  con- 
sacre aussi  à  chaque  auteur  une  notice  biographique  proportion- 
née à  l'importance  et  au  mérite  du  personnage.  Les  articles  de 
MM.  Balzac, Belmontet,  Bentbam,  Berau,  Bérenger,  etc.,  sont 
de  véritables  biographies  judicieusement  construites  et  riches 


/ 


BULLETIN  DU   BIBLIOPHILE.  523 

d'anecdotes  piqaantes  et  peu  connues.  Nous  félicitons  M.  Que- 
rard  d'avoir  ainsi  réuni  la  biographie  et  la  bibliographie,  deux 
choses  qui,  quoi  qu'on  dise,  sont  inséparables  :  c'est  ainsi  que 
travailloient  nos  maîtres  du  xri"  siècle,  les  La  Croix  du  Maine 
et  les  DuYerdier. 

Nous  ne  pouvons  terminer  cet  article  sans  signaler  un  pro- 
grès notable  que  la  bibliographie  doit  à  M.  Quérard:  c'est  l'in^ 
dication  des  articles  les  plus  importans  qui  paroissent  chaque 
jour  dans  les  recueils  littéraires  et  les  publications  quotidien- 
nes. Le  grand  nombre  des  revues  et  des  journaux  qui  existent 
aujourd'hui  a  apporté  des  changemens  considérables  dans  les  ha- 
bitudes des  gens  de  lettres  de  notre  temps;  il  est  des  hommes 
qui  ont  acquis  une  juste  célébrité,  et  qui  pourtant  n'ont  pu- 
blié aucun  livre  séparément.  Ainsi,  une  bibliographie  des  écri- 
vains modernes  devoit,  pour  ôtre  véritablement  complète, 
offrir  sous  le  nom  de  chaque  auteur  non  seulement  la  liste  de 
ses  ouvrages,  mais  aussi  celle  des  divers  acticles  publiées  par 
ce  même  auteur  dans  la  presse  périodique.  M.  Quérard  a  com- 
pris que  la  bibliographie  devoit  pénétrer  à  son  tour  dans  ce 
chaos  qu'on  appelle  les  journaux,  qu'elle  devoit  coordonner 
et  inventorier  tous  ces  matériaux  épars  et  fixer  la  |)art  de  cha- 
cun. M.  Quérard  est  le  premier  qui  ait  osé  tenter  un  pareil  la- 
beur ;  aussi  cette  partie  si  nouvelle  de  son  travail,'  dont  lé  publie 
éclairé  saura  apprécier  l'utilité  et  les  difficultés  sans  nombre, 
suffiroit  seule  pour  assigner  à  la  France  littéraire  et  à  la  Littë- 
rature  française  contemporaine ,  une  place  très  distinguco 
parmi  les  productions  bibliographiques  de  noire  époque. 

J. -Marie  Guichard. 


wiHU  ^Ux^tofîfi^iê. 


Monsieur  réâilear. 

Sans  préambule,  je  yais  conliniier  à  vous  transmettre  quel- 
ques notules  extraites  du  catalogue  raisonné  de  mes  lin-es  ;  elks 
portent  sur  des  oUTrages  assez  peu  communs,  et  dignes  peut- 
être  qu'on  leur  octroie  quelques  iignes. 

Ulmi  (3/.  ji)»  Physiologia  barbœ  humanœ»  Bonon,  1 60S, 

in«folio. 

Tout  eu  qui  a  rapport  à  la  barbe,  aux  moustaches,  aux  poils, 
se  trouve  discuté  avec  beaucoup  de  prolixité ,  avec  un  grand 
étalage  d'érudition,  et  avec  très  peu  de  critique  dans  ce  volume 
de  318  pages.  L'auteur  rapporte  des  exemples  d'enfans  venus 
an  monde  avec  de  longues  barbes;  ceci  mérite  confirmation. 
Il  prouve,  d'après  Hippocrate,  que  le  menton  des  femmes  peut 
tout  d'un  coup  se  trouver  muni  de  cet  ornement  déplacé  ;  il* 
rapporte  plusieurs  faits  ad  hoc  :  il  constate  l'existence  d'une 
jeune  fille  (au  service  d'une  archiduchesse),  figée  de  18  ans, 
parfaitement  saine  et  bien  portante  «  et  que  rendoient  fort  re- 
marquable une  barbe  épaisse,  noire,  touffue,  ainsi  que  de  lon- 
gues moustaches,  dignes  de  rivaliser  avec  celles  d*nn  vieil  hus- 
sard de  la  Mort  :  le  portrait  de  cette  mfile  beauté  a  été  gravé. 
Ulmus  s'occupe  ensuite  d'une  question  plus  ardue  qu'utile  :  Quel 
est  le  nombre  des  poils  qui  croissent  sur  le  corps  humain  ^1)  ? 
Il  conclut  judicieusement  qu'il  n'y  a  que  Dieu  qui  le  sache.  A 

(i)  Petit-oa  compter  au  yi»i9  le  nombre  des  choTeuxquî  couTrent  uoe 
tête  humaine  P  C'est  ce  qu'on  discute  dans  les  Quesiùmt  inouies  (Paris,  Vîl- 
lery,  ans  Trois  Perruques,  i6S4,  în-8<>).  On  examine  dans  le  même  livre 
combien  la  terre  contient  de  grains  de  sable. 


inn.LffTIN  DU  BIBLIOPHILE.  525 

partir  de  la  page  212,  il  entre  dans  force  détails  sur  ces  pau- 
vres diables,  auxquels  Ancillon  a  consacré  un  traité  spécial. 
Ajoutons  que  dans  lé  curieux  ouvrage  de  Schurig  {Spermoioh* 
gia,  Prancof.,  1720,  in4'',  de  722  pages),  on  trouve  de  longues 
histoires  de  femmes  barbues,  de  barbes  qui  changent  de  couleur 
ou  qui  repoussent  à  des  centenaires.  Un  peu  de  scepticisme  esl 
tolérable  à  ce  $ujet. 


Hédelin  (Fr.).  Des  satyres^  brutes ^  monstres *et  démons. 
Paris^  1627,  in•8^  12  feuillets  et  286  pages. 

Àprèa  avoir  établi  qu'il  n'y  avoit  point  de  satyre  dans  l'arche 
de  Noé  ^  cet  auteur  examine  soigneusement  si  les  incubes  peu- 
vent engendrer  ;  il  s'étend  sur  ce  qui  concerne  le  bouc,  «■  ani- 
mal infect  et  hiéroglyphique  de  toutes  saletez.  »  Ce  fut  un  booc 
tout  noir»  qui  apparut  au  Comte  de  Corftoube ,  portani  sur  son 
dos  Famé  de  Guillaume  le  Roux,  roi 'd'Angleterre,  et  la  me- 
nant en  enfer.  Et  il  ne  faut  pas  oublier  l'anecdote  de  cet  antre 
bouc,  qui  apparut  dans  le  désert  «  à  la  belle  Simonis.de  Jam- 
blic,  la  sollicitant  d'amour.  » 


FrancisciPhilelphi  Epistolœ.  In-4®,  Parisiis,  1498. 

* 

«  Impressus  est  a  felice  baleyant,  Opéra  et  impensis  Johannis 
Petit.  » 

Volume  chiffré,  fol.  i-ccJixvii  ;  à  la  fin  7  pages  non  numé- 
rotées. Nous  donnons  ce  détail,  parce  que  Haïn  {Répert.  bi- 
bliogr,^  n°  12946,  tome  IV,  page  100)  n'a  pu  décrire  ce  volume, 
qui  s'étoit  toujours  soustrait  à  ses  regards. 

Cette  édi^OB  ne  contient  que  16  livres;  il  y  en  a  '21  dans 
celle  de  Venise,  1502.  Ces  lettres  sont  curieuses  pour  l'histoire 
du  XV*  siècle  ;  elles  jettent  un  grand  jour  sur  la  vie  de  leur  au- 
teur^ homme  violent,  emporté,  ami  du  luxe,  satirique  sans 
frein,  doué  de  passion,  d'une  rare  énergie  {il  éloit  ce  qu'en  grec 
Ton  nomme  t^io^x^),  et  qui  mourut  à  83  ans,  à  la  suite  d'une  vie 
fort  agitée,  laissant  une  foule  d'écrits,  et  ayant  eu  vingt<iquatrc 
enfans  de  trois  épouses  successives.  Il  avoit  toute  l'impudence 

38 


V. 


ttS  BVtLRIN  DÛ  UBUOPBILI. 

de  rAréiin,  lon|qa4l  s'agissoit  de  mendier  aeprès  4es  grimda» 
f  t  il  est  curieux  de  lire  les  éloges  qu'il  se  prodigue  à  bdmène 
airec  la  plus  entière  conviction.  Omnes  me  diligum^  honoràm 
omnes  ac  summUr  laudibus  in  cœlufn  effbrum^  meum  9iamemin 
ûre  est  onuùbus. 


Ovidii  JUeiamorpkoseos ,  Ubri  XV. 

Parisiist  per  magbtrnm  Andreamk  Bocard»  sumptibus  vero 
P^tri  Reginaldi,  Gadoniensia  librarii ,  feKciier  finit  ex  die  vi 
septembris  1476,  in-folio.  Frontispice  et  feuillet  i-clxiii. 

Nous  mentionnons  encore  ce  volume  parce  queHaïn  (n^  12178» 
tome  UI,  page  648)  s'est  de  nouveau  trouvé  oonnoltre  son  exis« 
feuce  et  rien  de  plus.  Ce  n'est  d'ailleurs  ({u'ane  réimpression 
nssez  correcte  du  testte  et  du  commentaire  de  Raph.  Regtns, 
(commentaire  qui  parut  d'abord  à  Venise,  1492,  in-folio,  qui  tùl, 
l^année  suivante,  remis  sous  presse  chez  deux  imprimeurs  dif-^ 
ferons  de  la  même  ville  (Bernardin  Benalius  et  Simon  Bibila- 
-qna),  que  Lyon  réimprima  en  1501, 1504,  1506,  1514,  f  515,  et 
dont  le  succès  fut  d'ailleurs  constaté  par  de  nombreuses  édi^ 
tiens  données  à  Paris,  à  Milan,  et  en  Allemagne. 


De  Ane  volandi^  auth,  H.  Flajdero  (Tuhingn).  Petit  tn*12. 

Le  Manuel  du  Libraire  indique  cet  ouvrage  rare  et  curieux , 
sous  la  date  de  1628  seu  1031  ;  il  figure,  sous  la  date  de  1627, 
au  cats(logue  Leber  (n^*  1461).  Flayder  croit  que  le  meilleur 
moyen  sèrott  de  choisir  des  enfans  agiles  et  souples,  de  leur  at- 
tacher des  ailes  aux  pieds  et  aux  mains,  de  leur  en  adapter  aux 
fneds* d'autres  faites  sur  le  modèle  des  pattes  dHii^  oie  ;  prenez 
rioraiv!àB  jeuflps  élèves  dans  vos  bras,  soulevez-les,  habitûez-l^ 
à  semontotr,  de  manière  à  acquérir' une  force  d^ascension  qni 
eontrei^dance  le  poids  dnisorps  :  réussira  qui  pourra.  Tontes 
les  tentefkives»'4tae<  relaie  notre  atiteor,  Ont,  d'ailteors,  iren 
oonûent,'^éié  brt  n^alheurenSito;'i1  S^n  consolé  pieusement  en 
'f«isafi4«i réflexion  que  noqs  avons  ll!s  ailes' ^  la  foi,  avec  les* 
qnrilcs  nitfis  pouvons  ¥oler  au  éiel. 


S 


Il  existe  nne  disseritt^on  de  David  Bourgeois  {Recherches  sur 
fari  de  voler,  in»î2;  143  pages],  imprimée  à  Paris,  en  1783, 
mais  où  il  ne  se  trouve  rien  de  bien  nenf  •  Dans  les  Rdçiriations 
^^ii/bOTp&i^65,oavrage  portugais  d'Àlmeida»  17il,  il  se  rencon- 
tre un  dialogue  sur  le  mdme  sujet.  En  1756,  le  physicien  Oallien 
renonçoit  aux  ailes  pour  essayer  de  les  remplacer  par  des  glo- 
bes; il  touchoit  au  principe  de  Faérostatique ,  mais  il  n'indiqua 
aucun  moyen  praticable  pour  mettre  ses  principes  en  exécution. 

Borelli  [de  Motu  anîmailum,  part.  I,  ch.  22}  avoit  montré 
qu'il  étoit  hors  du  pouvoir  de  Tbomme  d'arriver  à  une  heu- 
reuse imitation  du  vol  des  oiseaux  ou  des  insectes.  Un  Italien, 
du  n«m  de  Dante,  s'en  convainquît  à  ses  dépens  :  en  voulant 
s'envoler  an  haut  d'une  tour  de  Péroose,  il  tomba  et  se  cassa 
la  jambe.  (Voyez  sur  ses  tentatives  VAthenœum  augustum^  d'Ol- 
doini,  Pérouse,  1678^  in-4^).  Plas.  tard,  un  marquis  de  Baeque- 
ville,  passablement  fou»  et  qui  avoit  fait  pendre  un  de  ses  che* 
vaux  pour  avoir  fait  un  faux  p{»,  voulut  traverser  la  Seine  en 
volant;  sa  chute  fut  lourde,  il  se  rompit  la  cuisse;  en  1812, 
un  Allemand,  nommé  Deghen,  renouvela  sans  çuçcès,  à  Paris, 
de  semblables  expériences.  A  cette  occasion ,  Malte-Brun  in* 
sera,  sur  Fart  de  voler,  deux  articles  au  Journal  de  t Empire 
(n*"  des  15  et  26  juin);  il  n'y  parle  point  des  ouvrages  de 
Flayder  et  de  Bourgeois ,  ce  qui  Sieroit  étonnant  si  l'on  ne  sa* 
voit  avec  quelle  précipitation  s'écrivent  les  notices  destinées 
aux  feuilles  quotidiennes. 


AnticénosophiCf  ou  ie  contraire  de  la  vraie  sagesse,  poème  di- 
dactique, par  H.  G...  (Gauné»  curé  près  de  Sens).  Roine  et 
Paris,  1782,  in- 12,  250  pages. 

Ce  poëme  est  tout  aussi  ridicule  en  son  genre  qne  la  Magdi^ 
leine,  du  capucin  Remy  de  Beauvais  (Tournay,  J[617),  ou  qu^ 
cdie  du  carme  Pierre  de  Saint-Louis  (Lyon,  1668  ou  169^].  Qn 
va  en  juger. 

Voici  comment  l'auteur  démontre,  dans  le  premier  diant, 
Pexistenoe  de  Mo'ise  :  ^ 

lyAdsm  jmqufli  k  lui  n'ayant  que  quatre  ayeui, 
Dana  f  Exode  il  traça  ce  qu*il  vit  de  sea  yeux. 


/ 


HM  «      BDUSnif  DU  BlBUOPBMife. 

Douter  qu'il  soit  au  monde  une  Yille  de  Rqom, 

Ou  nier  qu'elle  ait  eu  pour  fondateur  un  homme, 

A  TÎn^t  siéclea  de  nous  appelé  Romulus  ; 

Que  Scipion  soit  né  dans  Rome  ou  Lentulus, 

Ce  seroit  s'acquérir  le  plus  grand  ridicule  ; 

De  peur  d'aroir  le  bruit  d'être  un  peu  trop  crédule, 

On  auroit  le  renom  d*un  fameux  insensé  : 

Non»  c'est  à  quoi  jamais  personne  n'a  p^nsé. 

Mais  se  persuader  de  crainte  de  surprise 

Qu'i(  n'a  point  existé  sur  la  terre  un  Moïse, 

Ce  seroit  à  l'eicès  être  aussi  craintif,  ou, 

11  faut  en  conTcnir,  même  encore  plus  fou. 

m 
à 

Tout  est  de  cette  force.  Dans  le  troisième  chant,  après  avoir* 

tonné  contre  Mahomet,  le  poète  maodit  l'idolâtrie  qui  règne  : 

• 

Au  Nerd,  chez  le  Lapon, 
Dans  l'Afrique,  dans  Tlnde,  à  la  Chine,  au  Japon, 
Où  la  fausse  sagesse  enflamme,  incise,  entaille, 
Où  sa  féroce  armée  est  rangée  en  bataille 
Contre  l'humanité,  le  bon  sens,  la  raison. 

Il  se  lance  ensuite  dans  une  énumération  d'oracles  et  de  fêtes, 
antiques  : 

Oracles  séduisans,  ambigus  dans  leur  tour, 
D'Amnon,  Delphes,  Délos,  Gjnrha,  Patares,  Guraes, 
Repas  de  chair  humaine,  impudiques  coutumes, 
Sacrifices  d'en  fans,  d'hommes  et  d'animaux, 
Disques,  palladium,  charmes,  larves,  arraux, 
Vestales,  épulons,  dactyles,  Tulcanales, 
Sorts,  lirres  sibyllins,  thyrses,  fleurs,  paganales, 
Hécatombes,  parfums,  hymnes,  libations. 
Offrandes,  vœux,  habits,  bains  et  ltit»trations. 

A  plus  d'une  reprise,  la  liste  des  pères  de  l'Église  ou  des  iucré- 
dules  fameux,  vient  fournir  matière  à  des  tirades  de  20  et  30 
Tcrs,  tous  composes  de  noms  propres;  les  modes  de  l'époque 
choquent  ses  regards;  il  exprime  ainsi  son  indignation  : 

Une  tète  de  femme  au  eoifftur  iadéèent  - 

Tributaire  fait  seul  un  état  florissant.  •   >•    *) 

L'éptderme  aujourd'hui  des  dames  à  clair  ▼oile, 

Qu^on  tient,  qu'on  passe  à  l'huile,  est  semblable  à  la  toile 


nUXBTIlf  D0  BlBIflOraiLV.  jâ9 

Ou  le  peintre  a  |il«cé  sa  gomme  et  ses  couleurs. 
Leur  loque  esige-t'-elle  ou  des  ris  ou  des  pleun  ?* 

Citons,  arant  de  finir,  ce  distique  assez  singulier  : 

Un  pasteur  doit  à  Dieu  compte  de  éon  troupeau, 

OEil  pour  œil  »  corps  pour  corps,  den  t  pou  r  dent,  peau  pour  |(eau .     '    ' 

Nous  connaissons  dans  la  lîuératnre  française  quelques  an*, 
très  vers  qu'on  pourroit  mettre  à  côté  de  ceux-ci  : 

Teux,cou,  sein,  port,  teint^  taille,  en  elle  tout  ravit.  (Lemùtreh) 
Puisses-tu  te  briser  bras,  maio,pied,  chef,  nez,  col.  {ScarrùHfJotkki*). 

La  traduction  du  Dante;  de  M.  Antonl  Deschamps,  nous  a 
offert  un  vers  moMsyllabique. 

Et  lui  :  mon  fils,  îl  Faut  qu'en  ton  cœur  lu  t^assurcs. 


Pauline  ei  Belvtii,  1 8 1*7,  2  vol.  in- 1 2,  par  M.  R . . . ,  avec  dès 
corrections  faites  par  l'auteur  ù^AMe  et  Valcowt, 

Le  Dictionnaire  des  Anonymes  ne  fait  point  connoître  ce 
M..R...  On  sait  que  Tautenr  d'Aline  est  un  marquis  célèbre, 
mort  i  Gharenton,  et  qu'il  s'est  plu  i  entasser,  dans  d'immon« 
des  et  frénétiques  ouvrages,  tous  les  crimes  et  toutes  les  sale« 
tés  inimaginables.  Dans  le  roman  dont  je  viens  de  transcrire  le 
titre,  il  n''y  a  rien  de  pareil^  rien  que  des  aventures  fort  çom- 
nnraes,  tm  suicide,  des  caractères  pitoyablement  tracés;  on 
tronverott  diffitilémenf  une  conception  plus  nulle ,  un  style 
plus  plat.  Si  nous  accordons  deux  mots  à  cet  illisible  ouvrage, 
c'est  que  M.  Quérard  {France  littéraire,  art.  Sade,  page  304) 
dit  qu'il  ne  lui  est  connu  que  par  l'indication  de  la  Biogro' 
phie  romancière  de  Pigorcau  ;  nous  sommes  d'ailleurs  persua- 
dés que  le  marquis  en  question  n'a  jamais  en  la  moindre  part 
à  eette  rapsodie,  et  que  l'indication  voilée  de  son  nom  sur  le 
firontispice  est  une  ruse  doublement  immorale  d'un  libraire 

m 

peu  délieat. 


530  BULUmil  DU  B1BU«nH|.K. 

Valenlioi  (M.  B.).   NovMœ  modico  iegaies.  Fraucof. ,  îTII, 

in*4<',  Tol.  de  1,260  page&. 

11  y  a  des  choses  coriensesi  dans  ce  volume  t  mais  il  imt  les 
y  chercher.  Oa  y  iroove  les  consnltaiîoiis  des  facultés  germa- 
niqnes,  les  débata,  les  arrêts  sur  des  questions  scabreuses  du 
genre  de  celles-ci  :  Une  fille  peut-elle,  à  son  insu,  devenir 
mère  pendant  son  sommeil? (Oui).  Un  goutteux  doit-il  être  mb 
à  la  qoestîoa? .  (Non).  Un  enfant  venu  au  monde  doute  mois 
après  b  départ  do  mari  est-il  légitime?  (Oui).  Il  est  très  pro- 
liximent  traité,  dans  cet  in-i^,  du  mariage  de^^  eQiioqae9.(l)»  de 
celui  des  hermaphrodites,  de  rempoisonnaaMat.par  r^neuiCv 
des  peines  à  infliger  aux  sorciers,  et  de  beaucoup  d'autres  cho- 
ses dont  nous  ne  pourrions  donner  une  idée  qu'en  nous  expri- 
mant en  latin. 

Valentini  a  composé  bien  d  autres  ouvrages  dont  F  on  trouvera 
les  titres  dans  la  Biographie  universelle* 


Récréations  littérales,  et  mystérieuses^  pour  le  divertissement  des 
sçavans  et  amateurs  de  lettres,  par  E.T.,  eccléskistiqnô  à$m* 
phinois.  Lyon»  1646»  in-l2. 

Barbier  n'a  pas  connu  l'auteur  de  cet  ouvrage  assez  curieux  j 
il  mérite  quelque  attention  à  cause  de  la  réforme  orihograplù* 
que  qu'il  propose,  et  je  ne  crois  pas  que  M.  Nodier  ait  fait  men- 
tion de  ce  bouquin,  lorsqu'à  diverses  reprises  il  a  consacré  des 
pages  pleines  de  science  et  d'esprit  aux  néograpbes  qui»  depoia 
plusieurs  siècles,  se  sont  aperçus  d'une  chose  très  vraie;  c'esi 
que  la  France  a  le  plus  mauvais  des  alphabets  et  la  plua  mw* 
vaise  des  orthographes. 

Le  sieur  E.  T.  expose  sur  la  prononciation,  sur  les  consonnes» 
sur  les  voyelles,  des  vues  parfois  curieuses,  mais  que  won  ne 
pouvons  discuter  en  ce  moment;  il  écrit  :  anfimi,  Pom^et^nU" 

(i)  IUéléiinpriméàHalU,eii  i685,  iii-4*,  toutletiffe  ^Emmekicm- 
fugium,  un  ouvrafa  d'H.  Delphînati  où  cette  matière  eat  diaeat&e  a  fond. 


MMi  ;  il  propose  Jakes  pour  Jacques  et  paket  ponr  paquet.  Il 
mMe  à  toos  ces  détails  de  grammaire  des  considérations  mysti« 
qnes  assez  peu  judicieuses;  la  diphtongue œ loi  semble  l'image 
^  ronion  virginale  de  Joseph  et  de  Marie,  et  de  celle  de  quel* 
qMi  antres  époux  d'éminente  piété  qui  ont  toujours  vécu  comme 
feèrft  et  soBnr.  11  8V>eeQpe  aussi  d'anagrammes  :  le  nom  d'Anne 
d'Autriche  lui  eu  fournit  plasiieurs,  entres  autres  ceux  de  une 
thaste  Diane f  et  reine  sans' tache. 

G.  B. 


\ 

*""^ 


Carrespondauce  diplomaiitjue  de  Bertrand  de  Salignac  de  la  Mo* 
îhe  Fénelon^  ambassadeur  de  France  en  Angleterre,  de  1 568 
à  1575^  publiée  pour  la  première  fois  sur  les  manuscrits 
originaux  conservés  aux  Archives  du  royaume,  avec  des  som- 
maireSi  des  tables  et  un  index  général  des  matières,  par  A. 
Teulet,  ancien  élève  de  l'École  royale,  des  Chartes.  7  yoL 
in-8.  —  Prix  :  &7  fr. 

Les  six  premiers  volumes  contiennent  la  série  complète  des 
dépêches  de  La  Mothe  Fénelon  ;  le  septième  se  compose  de  let- 
tres incites  de  Qiarles  IX,  de  Catherine  de  Hédids,  de 
Henri  III,  etc.,  adressées  à  l'ambassadeur,  et  de  pièces  rela- 
tives à  sa  négociation.  On  y  a  joint  l'index  général,  par  ordre 
alphabétique,  des  matières  contenues  dans  les  sept  volumes.  — « 
Prix  de  chacun  des  six  premiers  volumes,  8  fr.  j  prix  du  septième, 
qui  renferme  l'index  général,  9  fr.  '^  On  peut  se  procurer 
l'ouvrage  complet  ou  par  livraisons. 

Cette  collection,  composée  de  docnmens  inédits,  tous  confi- 
dentiels et  relatiis  à  une  époque  signalée  par  les  plus  grands 
événenfens,  est  d'une  importance  incontestable  pour  l'histoire 
du  XVI*  siècle.  On  y  trouve  des  renseignemens  nouveaux  sur  la 
guerre  civile ,  les  batailles  de  Jarnac  et  de  Moncontonr,  la 
Saint*Barthélemy,  le  siège  de  la  Rochelle,  la  conspiration  de 
La  Môle  et  Coconas,  etc.,  etc.,  en  France;  —  la  procédure 
contre  Marie  Stnart,  la  grande  révolte  de  1 569,  les  démêlés  avec 
l'Espagne,  les  projets  de  mariage  d'Elisabeth  avec  les  ducs 
d'Anjou  et  d'Alençon,  le  procès  et  l'exécution  duc  de  Nor^ 


.532  wcLLKnn  ne  Bnuornu. 

folk,  etc.,  elc,  en  Angletemy  — la  goarre  civile  en  Eamée, 
les  aflaires  d'AUemaçne,  et  les  guerres  des  protesuuis  conlrele 
(lac  d'Albe  dans  les  Pays-Bas. 

La  correspondance  de  La  Moibe  Fénelon  qui,  pendant  sept 
années  consécatiires»  nous  initie  joar  par  joor  à  tons  les  secrets 
de  la  diplomatie  eoropéenne  est  donc  d'an  intérêt  général  :  elle 
devra  nécessairement  être  consultée  par  loos.ceaxqoi  Tondront 
écrire  on  étudier  lliistoire  dn  zvi'sîèele. 


«ttlUtin  «u  mhliùnhtlt. 


ET 


CATALOGUE    DB  UnrBBS  RABBS  BT    GUBUUX»  «B 

UTTBBATVBB,  d'hISTIOBB  ,    BTG.,  QUI 

SB  TBOCVUrr  a  la  LIBBAIBTB  DB 

J.    TBGBBNBBi    PLACE 

IIU    LOUVRE  f 

!«•    12. 


N«  12v  —  Mars  et  Avbil  1841. 


771  Art  de  vérifier  les  dates  des  faits  historiques,  des  char<»^ 

tesy  des  chiDniques  et  autres  anciens  monumens,  de- 
puis la  naissance  de  Jésus*Chrbt,  par  un  religieux  de 
Saint-Mauf  (dom  Clément),  et  continué  jusqu'à  nos 
jours  par  M.  de  Saint-Àllais.  Paris,  1818 — 19.  18  vol. 
in-8  rel i     100— 

772  Artbte  (!').  Collection  complète  du  journal  l'Artiste, 

composée  comme  suit  : 

Première  série,  1"  février  1831  au  30  avril  1838, 
1 A  vol.  à  2  col.,  avec  plus  de  700  pl._  Avec  tables. 

Deuxième  série,  1838  à  1840  (non  terminée),  6  vol. 
En  tout,  21  V.  in-4,  demi-rel.,  dos  dç  v,  n.  r.     550— » 

Plus,  quelques  numéros  parus  de  l'année  i&4  ■  > 

773  Athbhse,  ou  le  Banquet  des  savans,  trad.  du  grec>  tant 

snr  les  textes  imprimés  que  sur  plusieurs  manuscrits, 
par  Lefebvre  de  Villebrune.  Paris,  1789,  5  vol.  in-4, 
gr.  pap.  vélin,  br.  eu  cart 36—  • 

774  Blason  des  GooLSiiBa  en  armes,  livres  et  devises,  etc. 

Petit  in-8,  rel.  en  vél.  (i?ac»oiifief.}       .     .     .     24-*» 

39 


à 


5M  BDUITUI  DU  BIBLIOPHILB. 

775  BrrAmé»  œuvres  complètes. /'arû^  Dent if«  1804,  9  vol. 

in-8|  mar.  bleu,  large  dent.»  tr.  d.  {Bozerian)*  Bel  ex. 

'  68—1. 

776  BniJKBRUs  (Jacob).  Historia  critica  philosophie,  editio 

seemida.  LipsÛB,  17M,'6  yoI.  ni-4,  br.  •     .     .     60 — • 

Ex.  «a  grand  V^vi^  • 

777  Cathon.  Motz  dorez  en  latin  et  en  francoys  (en  vers), 

auec  plusieurs  bous  et  très  utiles  enseignemens,  pro- 
uerbes,  adages,  authoriteic  et  dictz  moraulx  des  sages; 
très  proffitables  à  ung  chascun  ayant  désir  de  scauoir 
choses  honnestes  et  licites,  pour  bien  viure  et  acquérir 
biens  en  ç#  mande;  enaamble  fdusicurs  questions 
énigroatiques.  Troyes,  Jehan  Lecoq  (sans  date),  petit 
in-8,  fig.  enb.,  goth.,  y.  r.,  fil.,  tr.  d.  {Kœhler.)   16 — » 


"% 


778  Chartier.  Les  faictz  et  dictz  de  maître  Alftin  Chartier, 
noi)veIlenient  imprimé,  reveu  et  corrigé  ^  adjouste  le 
débat  du  Gras  et  du  Maigrt  qui  o'ayoit  ancore  esté 
imprimé*  Paris.  Galtiot  Duprè^  1526,  io-foUi  fig.goth., 
▼.  f.,  fil.,  tr.  d.  Bel  exemplaire 45—» 

?79  Chau  (de  la)  et  le  Blond.  Description  des  princip^es 
pierres  gradées,  du  cabinet  du  duc  d*Orléans.  Paris, 
1780-84,  2yol.  in*fol.,  fig.,  demi-rel.,  mar.  r. 

Tm»  kel  M.  a^ee  tes  médailles  spbtr.  au  nombre  4e  7,  repré* 
sejitaQt  37  su^U. 

T80  CiQiAWiiii  op«ra  oum  deleclu  oommenurioram  stud* 
jQsepbi  OÛy^i. /'arÔMis,  Ciignard  et  GuériM,  1740-42, 
9  yoï.  in-4i  rel.  ^o  y,,  fil,,  tr.  d.     .     .     .     170 — » 

Aut.  Ex.  rel.  en  mar.  bleu.  Elég.  reliure  de  Duru.     S5o — » 

• 

7B1  €occAiB  (Mbruh]  [Théoph.  Foleogi].  Histoire  mm^saro- 
nique  de  Merlin  C^ccaie,  fXoU^ip^  d^  SabrlÛ!»  avec 
l^orrible  bataille  des  moucbés  et  4c«  foun^îs.  Paris, 
1784,  2  tom.  en  6  yol.  in-12,  mar.  y.  tr.  d.  Ancienne 
rel 221--. 

Ex.  Aur  peau  vélin* 


I 


I 


Buixcrm  ou  nitJfli'itiLi.  IHS 


783  CouuMsniHf  de  ûhronlqiMa  natiottales  frattçaÎMS,  icriles 

'  en  langue  yulguife  du  %nt»  ao  xv«  fiîëde»  airec  des  notes 

etéclaircissemens,  par  J*'*Jk»BaQban«  Pétris»  yerdière, 

1826-1828,  47  vol.  in-8. 148— • 

783  CoiMÇTiQiv  de  Viimoms  relatifs  %  TJ^Utpire  de  franco, 

depuis  la  fopdation  de  la  leouarçbie  française,  jusqu'au 
XIII*  siècle,  avec  une  introduction,  des  potes,  des  sup- 
plémens,  etc.^  etc. ,  par  M.  Guîzot.  PçrU»  BrUre, 
1823  à  1826,  31  vol.  in:8 170— » 

784  CoLLiars.  Essai  sur  la  nature  deTame^  l^ondres  {Amst,), 

1769,  petit  jn-8,  v.  f.^  fil.,  tr.  d»  en  tête,  {Thoidvenin.) 
10—. 

785  CoNi>OBG9T*  Œuvres  complètes^  Paris,   1804,    21   vol. 

in -8,  gr.  pap.  vél.,  dos  de  mar.  bl.,  non  rog.  Reliure 
4ê  Simier.  {Bam*)* 1S&»«-» 

786  CoRNEMENT  (le)  dcs  Cornars  pour  réireer  les  esperiz 

ecrrnifistibulez.  Paris,  1831,  petit  in-8,  de  8  pages, 
goth..     .|  . 15 — B 

Cette  pièce  dont  le  titre  seul  est  moderne,  a  été  trouTÔe  dans  les 

garde»  à*nn  Mci^n  naaiM^Mrîti  Ml  puUîétB  p^mr  U,  pf»mik<^  fois  4  ^ 
3o  ejc.  uTep  un  entourage  fac-sîmilé  d'«nciçimça  9r^▼^ref  en  boîa 
des  heures  publiées  par  Sirogn  Vostre. 

787  GenpparemM^flK  mystif|«e  d«  J-  Cacotte  avec  LAporteet 

Panteeu-  P^ifis  tn  IV,  m-lt,  ▼.  f.,  fil.,  non  rog. 
{Chiffre  orné.).      .    ■.     ...     .     .     .     .     15—. 

7  SB  OkBTiiv  (Gv^4<^M^R«}»  CbaDUroywU^  Qrs^i^ooa  eUutieii 
peUls  traitez  faicU  et  composez  per  feu  G.  Çfç^n.  Pa- 
ris, Gallipt'Dupré,  1517,  iii-8,  golh.,  19.  r.,  fil.,  tr.  d. 
{éd.  rare,  anc.  reliure),  - 48 — • 

TS9  Daribl  (le  P.).  fiistoire  de  France,  pouv^lle  édition, 
augmentée  de  notes,  de  dissertations,  contÎDuée  par  le 
P.  GrifFet.  Paris,  175S,  17  vol.  in-4.  mar.  r.,  fil.,tr. 
d.  Ausi  armes  du  Dauphin»     »    .    .    ,    ,    MO^» 

Très  bel  exejppfeîre. 


.\ 


•(I3K  BULLRIN  DU  BIBLIOPBItE. 

790  DAifoà'(le  P.)k  Histoire  de  la  milice  françoiae.  Amst,, 

1721,  2yo1.  in-4y  gr*pc^P*><°*i*M<l^n(*>  ^r.  d.  130—» 

Bel  exemplaire  de  reliure  ancienne. 

791  "DiBAT  (lb)  DB8  Lavendibbes  de  PauiSi  avec  leur  caquet. 

Rouen  hans  date),  Abrah.  Cousturiet,  petit  in-8,  rel.  eti 
rùBT.  feuille  morte.  {Elig.  rel.  de  Bauzanfiet,)  .     48-^» 

L'on  des  dicx  iXBMPLàiaBS  sua  pbau  rkLni,  de  la  réimpression 
fàC'tmttlé. 

793  Demandba  (ubs)  damoubs  adbg  usa  BBâPONcsa.  —  Le  Doc» 
trinal  des  filles  pour  apprendre  a  estre  bien  saiges. 
Deux  pièces  gothiques  (sans  lieu  ni  date),  petit  in*8y  tig. 
en  bois,  mar.  bl.,  chiffre  orné.    .     •     .     .  60 -^« 

'Ces  deu^  pièces  sont  très  rares  et  d^une  belle  consenration . 
79S   DbIIANDBS    (les)    DAMMIBS   avec   les   BESPOimS  I0TB08BB. 

Lyon  (san\date)9  petit  in-8,  goth.,  fig.  en  bois,  mar.  bl., 
tr.  d '-•     •     .     86 — » 

Très  rare.  Edition  orig^inale,  avec  grand  nombre  de  témoins 
au  bas  des  marges,  très  court  du  baut. 

<794  DEMAimES  (tsa)  DAMOtn»  avec  les  rebponges  (attribué  à 
Alain  Chartier.  Sans  lieu  ni  date,  vers  1530),  petit  in^, 
de  16  pages,  goth.  —  Droitz  nouueaulx  établiz  sut*  les 
femmes  (en  yers).  Imprimé  à  Rouen,  pour  Jehan  Barges 
'  le  jeune  (sans  date),  petit  in-8  de  8  pages,  à  2  col.',  goth., 
mar.  viol.,  dent.  (Très  rare.)  ,     •     .  45 — » 

795  Dbbcamps.  Vies  des  peintres  flamands,  allemands,  hol* 

landais,  avec  des  portraits  gravés  en  taille-dou;ce,  etc. 
Paris,  1758,  5  Tol.  in-8,  ▼.  éc.  Bonnes  épr.     56 — » 

796  DfescEimoir  nu  château  d'Anet  (par  le  Marquant). 

CAartre5>  1776»  petit  in-1 2,  mar.  r 15*-» 

Très  rare  (ancienne  reliure). 
797    IhSGOQBS  lOTEUX  DES  VEIPONNIEBS   Et  DES   FAIPONBOBEBS, 

ensemble  la  confrairie  desdits  fnpoumersy  et  les  par- 


/ 


BVUXTiN  DU  niuopmw.  S3T 

:iloiis  de  ladite  confraiiie.  Rwen,  Richard  Aubert  (sans 

'  date),  ia«8y  mar.  pace,  large  dent.  (Eligantt  reliure  de 

Bauzcnnet.) âO — » 

Un  des  deux  exemplaires  tirés  sur  petu  tbi^in  de  la  réimpres-» 
sion,  copip  figurée,  de  Pinard,  en  i8^i. 


798  IhcTs(LB8)BB  Sasamon  avecque  les  reponces  deHarcôDi 
fort  joyeuses*  (Sans  lieu  ni  date),  in-8y  goth.,  mar.  r. 
à  comp.,  tr.  d 26 — • 

Exemplaire  de  la  véhni^TeBsiotÈ/ae^similé,  sur  peau  viLiii. 

709  DiscBRNKMBNT  DU  ooBM  B9  DB  l'avb  (par  de  Cordemoy). 
Paris,  1666»  in^t2,  mar.  r.  (Ancienne  rel.  avec  chiffres 
et  armoiries,)     ...........     4 — 60 

800  DocTBiif  Ail  DU  vkBE  AUX  wos  (en  vers).  (Sans  lieu  ni  date), 

petit  in-8y  goth.,  mar.  bl.»  dent.^  tr.  d.     .     .     66 — » 

Elégante  reliure  de  Bauxonnet.  ^r, 

801  DoGTBDrÀii  DBS  wtUMB,  (Sons  lieu  ni  date)^  iD-16»  goth.^ 

mar.  r.,  fil.»  tr.  d '.     .     .     45 — » 

.    Jolie  reliure  de  Gloss. 

802  DocTBnrAL  dbb  bons  sBRumniBs  (en  vers).  (Sans  lieu  ni 

date),  in-t6»  goth.,  fig.  en  bois»  mar.  cit. >  riche 
dent %   ...    .     66—» 

Channante  reliure  de  fiauxonnel. 

803  DocTBiNB  DBB  Saiobs,  pour  incister  chascun  a  vertu  et 

laisser  tout  vice  (en  vers).  Imprimé  nouvellement  à  Lyon 
(vers  1522),  in-16»  gothique»  mar.  olive»  large  dent.» 

tr.  d.  .    : 66—» 

Jolie  reliure  de  Bauxonnet. 

804  DoLBT  (Etienne).  Le  second  d*Enfer.  *—  La  manière  de 

bien  traduire  d'une  langve  en  une  avtre,  etc.  —  Procès 
d'Estienne  Dolet.  lyan,  1648»  3  vol.  petit  in-8y  v.  f.> 
fil.»  tr.  d.  (iiftt/fcr.) 28—. 

Très  bel  exemplaire  sur  vapisb  db  Hollardk,  de  la  réimpressioa 
'  Ciite  en  iS36,  et  tirée  a  petit  nombre. 


\ 


80&  EnrlMt  (i.*)  b*  tJL  FbaHcé  éi  hê  Maxime  de  Louis  XIV 
dMOttverieft  à  FEiirope*  Cologne,  P.  Marteau,  1689, 
petit  iii-12,  V.  f.y  61.,  tr.  d.  filfc<//er.j.    •     «     •     4 — » 

806  Faictb  (les)  MSRtBiLLEUx  de  Vibgiujb.  {Sons  lieu  ni  date), 

in-8,  golh.y  mar.  bl.,  à  comp.»  fil.,  tr.  d.,  doublé  de 
'    ttaiTt  dUf  k  comp»  (EUg.  tel*  éi  Kesktêr.),  «  .    45^« 
EtempUlfé  «tir  peso  Titm  de  lat  réàiù^te^tiiûnfaô'imiié. 

807  Funnar  (l'abbé).  Histoire  ecclésiastique  (jusqo'en  1414), 

avec  la  continuation  (jusqu'en  1595,  par  le  P.  J.  CI. 
Fabre  et  Ooujet).  Paris,  1722-1737,  87  vol.  in-4,  y 
e<>ni(iris  le*  tftbled  générales  par  Roudet.     .     130—» 

808  FoiVTBiiEiXE.   Entretien   sur  la  pluralité  des  mondes. 

Difon,  P^  Caiisàe  (Patih  Mmumatd)^  1794,  2  toi.  in42, 
cart.  non  fog.,  dans  deaic  éttiia.  ...     .     .     60—» 

SunBBI  KX.  IHraiHÉ  SUE  V«A«  Wbm. 

809  GnUNPUBm  (tjs)  aux  wamê»  (en  T#re).  (Somê  iieii  ni  doit), 

petit  in-4»  goth.»  de  1 6  pages  à  longues  lignes^  avec  1 6 
grav.  sur  bois,  mar.  puce,  dent 30 — » 


JfanqpieBt  U  Dit  de»  Sibile»  et  TEpistre  de  6e*e^iie  k  Ludlla» 
de  quatre  feuillets. 

810  Graivd  (le)  TESTAMBurr  Vnxoif  et  le  nsTrr,  son  codi- 

cille, le  iargon  et  ses  balades,  aussi  le  rondeau  que 
le  dict  Villon  fist  quant  il  fust  iugie  a  mort$  et  la  vz* 
queste  qu'il  bailla  a  messeigneurs  -de  parlement  et  a 
monseigneur  de  Boiu'bon.  Paris,  Pierre  Coron  (sans 
date),  jpetit  in-4,  goth.,  fig.  en  bois,  mar.  cit.,  comp., 
ir.  d 120-—» 

Elégante  reliure  de  Bauzonnet.  Bel  esemplaire. 

81 1  HBLinBnus.  CEuvres  complètes»  nouvelle  édit.»  corrigée 

et  augmentée  sur  les  Mss.  de  Tauloui*»  avec  sa  vie  et 
son  portrait.  Paris,  Servière,  1795|  5  toL  gr»  in-S^ 
PAP.  vÏLi!i,  mar.  r.,  large  dent.  {Bozerian.)  Bel  exem^ 
plaire 70 — ». 


SI 2  Imh  râffÀy—  (Tni)  mmB^mÂàum  Libri,  et  rcfeemione 
Fr^GronOTU.  Lugd.Baiâ^.gêtoffié.ÉkHtiriitna,  1645» 
4toL  petit  in«l2,  ni«r«  bl^  l^g«  dieiMé,  tl*:  d.  (Boze^ 
riatimy     «.'••«...«..     38 — ■ 

Exemplaire  de  Grosley  et  de  Blondel,  dont  if  pdrM  les  si|pia- 
tures  au  commencement  et  à  la  fin  de  chaque  tokiméj  Très  grand 
de  marges.  Il  a  quelques  feuillets  maculés. 

813  LnrBB  (le)  de  jjl  Deablerib  .  [Sans  lieu  ni  date,  \&e%  1607)i^ 

petit  in-fol.,  goth.y  av«c  une  6g.  aîngalière  sur  lo  titre^ 
mar.  vert,  fit.y  tr.  d »*-a 

814  HUnuB  (le)  de  Belges  (J.).   Les  lllastrations  de  Gaul* 

et  S'ingularitez  JeTroyes,  avec  les  deux  Epistres  de 
Tamant  uert.  ïmp.  à  Lj^im  par  Estienne  Baland  (sans 
date). —  Le  second  livre  des  Illustrations  de  Gaule^ 
(Idem,  E.  Baland,  1512).  —  Le  Traité  intitulé  de  la 
différence  des  tfchisnea  avec  le  bhison  des  Yeniliëlts. 
Pétris,  1512,  pa/r  /•  de  Momef.  -^  La  L^ende  des  Ve- 
nitiens« im/».  parJ.  de  Mamef,  in»«4,  mar.  bh»  fil.,  tr.  d« 
(Thotwenin*) -     60— a 

Bel  exemplaire,  quoiqu'avec  le  titre  un  peu  raccoMmodé. 
((!lkif(lre  orné.) 

8 1 5  Vaibe  (Jehan  le),  disciple  de  MoUneC.  Le  Temple  d'hon-^ 

neur  et  de  vertus  :  auquel  sont  contenus  les  chans  des 
bons  et  vertueux  bergiers  suppotz  de  Pan,  dieu  sîluestre^ 
pareillement  des  bergieres  subjécces  a  Aurora  :  laquelle 
aaaeiM  le  jour  efi  nature.  Paris,  Alain  Lofrian  et  Denys 
lematfsans  date),  in- 16,  go  th.,  nombreuses  £lg.  singu- 
Uèf^s  sur  bois,  mar.  r.,  tr.  d.    .    .  .     .     100 — a 

Ce  litre,  de  toute  rareté,  a  coulé  &  la  vente  Héber  la  livret 
sterling. 

816    MABfiOBBITBS    DIB    LA    MABGlJBBrrE    DES   FBINCE8SE8,     très 

HliNtre  royne  de  N*rarre  (Marguerite  de  Valois),  pu- 
bliées par  Sjrmon  SylviiM,  dit  dé  la  Hayié.  Lyon,  Jean 
de  Tournes,  1547,  2  Vol.  petit  in-8,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d. 
(BauzùnneU)  Superbe  exemplaire^  .  120—» 


540  BiiLLmn  du  utLioraiLB. 

9i7.  Mbdaulu»  $ur  les  principaux  événemens  du  règne  de 
Louis-^lef^îrandf  avec  des  explications  lûsloriqueft  (par 
Fr.  Charpentier,  P..  Tallemand,  Racine*  Boileau,  etc.). 
Paris,  impr.  roy.,  1702,  gr.  in-fol.,  demi«rel.,  mar.  r., 
non  rogné 36 — » 

Exemplaire  arec  la  préfiice  suppnmé«  dans  prasque  tous  les 
exemplaires.  .    , 

818  Hkiius  (les)  PROPOS,  composez  par  Pierre  Griugore(en 

▼ers).  iPçTtSi  Philippe  Le  Noir,  1525,  in*8,  goth.,  fig. 
en  bois,  Inar.  bl.,  fil.,  tr.  d 100 — » 

819  MUzBRAY.  Abrégé  chronologique  de  THistoire  de  France. 

Amst.,  fFolgang,  1674,  7  vol.  petit  in-8,  y  compris, 
Tavant  Clovis  (1688),  mar.  rouge,  fil.,  tr.  d.,  grand 
marge 120 — » 

820  MmoiB  DE  TBBTu  et  Chemin  de  bien  vivre,  contenant 

plusieurs  belles  histoires,  par  quatrains  et  distiques 
moraui,  le  tout  par  alphabet.  Rouen,  Georges  Loiselet 
(sans  date,  vers  1585),  petit  in-12,  mar.  vert.     18 — » 

82 1  MonsKHES.  Chronique  rimée  de  Philippe  Mouskhes,  pu- 

bliée par  M.  le  baron  de  Reifienberg.  Bruxelles,  1886, 
2  vol.  in-4,  fac  simile,  dos  de  mar.  r.,  non  r.  (EUgante 
retiure  de  Kahler.),     .  .  ^ 48 — ■ 

822  NoDUBLLEs  de  la  maiesté  de  l'empereur  et  du  duc  de 

Saxe,  auec  plusieurs  aultres  princes  et  seigneurs  d'Aï- 
maigne,  translatées  et  traduites  de  la  copie  enuoyée 
de  Nurenberg.  Imprimé  à  Anvers  par  H  ans  lÀefrinck, 
tailleur  de  figures  (sans  date),  petit  in-8,  go  th.,  de  16 
pages,  mar.,  dent.,  tr.  d. 40 — » 

De  toute  rareté*,  et  non  cité  des  bibliographes. 

823  PlETin Fatras  d  UNGAPPBBims,  svrnommerEsperonnier 

de  discipline  (par  Ant .  du  Saix).  Lyon,  1 5S8,  petit  in-4. 
goth,  mar.  lie  de  vin,  fil.,  tr.  d 55 — » 

Elégante  reliure. 


■UiLcnif  DU  nniomu.  Mi 

824  Fum  sèoTodi  Hîttori»  naloralM,  liim  XXXVII;  Lugd* 

Batao.,  Ebmir,  163&»  3  vol.  tii-lS,irëK     .     .     56—» 

EaenipUiîr»  très  beau. 

825  Portraits  des  dacs  de  Brabant,  depuis  Tassandre  I*'^ 
jusqaes  à  Philippe  lY,  avec  Tabrégé  de  leurs  vies  et 
gestes.  In-foL,  demi-rel.,  v.  f. 30 — » 

826  PoRTRAm (149)  des  empereurs  et  impératrices  rcnpains, 

depuis  Jules-Cesar  jusques  i  présent  (1655),  tirés  des 
antiques.  In-fol. 9  demi-rel.y  ▼.  f.  15 — » 

827  PoRTRATTS  (84)  des  empereurs  d'Orient,  autrement  dits 

de  Grèce  ou  de  Constantinople,  avec  Tabrégé  de  leurs 
vies.  In-foi.y  demi-rel.»  V.  f.     .     •*   ^    •  ï5 — » 

828  Portraits  (243)  de  tous  les  papes»  depuis  saint  Pierre 

jusques  à  présent  (1691),  tirés  des  antiques,  avec  le 
temps  que  chacun  d'eux  a  tenu  le  siégé,  selon  Ona«* 
friusPaninius.  In-fol.,  demi*rel.,  v.  f.     .  20 — » 

829  Portraits  de  tous  les  roys  et  roynes  de  France  et  de 

Navarre,  jusqu*à  LouisXllI,  avec  l'abrégé  de  leurs  vies. 
Paris  f  Sonnius,  in-foh,  demi-rel.,  v.  f.     .     •     12 — » 

830  PoRTRArrs(180)  de  tous  les  roys  et  roynes  d'Espagne, 

depuis  Atanoric,  roi  des  Gots,  jusques  au  roy  Phi- 
lippe m  et  Marguerite  d' Anstriche,  sa  femme,  avec  leurs 
vies  et  mœin*s,  etc.  In-fol.,  demi-rel.,  v.  f.     .     20—  • 

831  ProLBHBi  opus  &eographicum.  Argentor.,  Grieninger, 

\S22,  1  Vol.  in-fol,  relié  eu  bois  gaufré,  rel.  du  temps» 
avec  les  cart.  grav.  en  bois  et  beaucoup  d'ornemeus  fort 
curieux  portant  différens  monogrammes.     .     25^» 

832  Ratmoiid  Brbtoiv.  Dictionnaire  françois-caraïbe,  Dic- 

tionnaire caraïbe-françois;  petit  catéchisme  en  langue 
deé  caraïbes  insulaires^  avec  une  chanson  spirituelle  à 
la  fin.  Auxerre,  1666,  S  tomes  en  2  vol.  in-!2,  mar.  r., 
dent.ytr.d. 60—» 

Très  bel  ez«nipiiiire  d*un  llTre  Urès  rare. 


5¥à  «muRMOii 


8S3  .Boidiaul  (ta)  nrii  vmé»  AHanMi»fpdMt#).  hÊfnmét 
pèlerinage  eit  dé  Iboime  diMim  qutsl  to  litf .  Le  se- 
cond de  lame  séparée  du  corps*  Le  tiers  est  de  notrci 
seigneur  lesus,  en  forme  de  monotesseron.  (Sanê^  lieu^  ni 
'      date)»  petit  ii>-4f  goth.,  mar.,  ûi^y  tr«  d.    •     .     80 — » 

834  AoMAiv  DU  Renaud,  publié  d'après  les  manuscrits  de  la 
BfbNethèque  dtf  Rd,  des  xnr,  xt^*  et  tV  sKetés,  par 
M.  Méon.  Pitf»/ I82C,  4  Toi.  invS,  fig.,  cdrt.  .     33 — > 

Un  exemplaire  en  grand  papier  dé  floi lande.     .     .     •     7$ — » 

836  Sittx  (AiiT.  do).  La  Touche  naire  pour  éproitvcnr  Fami 
et  le  flatteur»  inventée  jpar  Plttiar(|ue,  taillée  par  Erasme 
et  mise  en  l'usage  François.  (Sans  lieu  ni  date,  Paris, 

*  Z><mf^/anfifl,versl532),petitin-8,v.f.,fi(.^tr.d.   12 — » 

816'  SanoRS  (Jian  vè).  likvenuirê  général  êtf  l'Histoire  de 
France.  Paris,  Claude  Morlot,  1624,  8  toi.  petit  in-16, 
rel.  en  mar.  rouge.     ...» 8^-»^ 

Adcienno  nslinre-de  Ddâscoil. 

887  Stabat  (ue)  Maïa  doi:.oe00Av  translate  en  francoys, 
selon  le  latin  (en  vers  françoii).  (Sans  Lieu  ni  daU}»  peiil 
in-8,  goth.,  fig.y  mar.  n.  gaufré 50 — » 

Jolie  reOure  àg  ^smummeU 

838  SuiXT.  Mémoires  des  sages  et  royales  œoonomies  d'estat» 

dômestiqfVeSy  etc. ,  par  Maximitian  de  Bethvne,comte  de 
Sutfy.  Jouxte  la  eopie  imprimée  à  Amsterdam,  1 652|  4  vol. 
in-12,  V.  f.,  fil.,  tr.  d.  (ffering  et  Muller.).     .     36—» 

839  TooBABV  (lb)»  contre  les  Biassacrevr»  el  avtcffnra  detf  con- 

fusions euFranpe,  par  lequel  là  source  et  origine  de  tous 
les  maux,  qui  de  long  temps  trauMllent  la  France,  est 
descouverle.  Rheim^  de  fimpr,  de  Jean  Martiny  1579, 
petit  in*8,  mar.,  tr.d., lavé,  réglé.     ...     «  18 — » 

Bel  ezemplaÎBe  dfetir  krwe  tt^t  rave. 


54S 

840  Hmamt  (u)  hUrmr  k  to?t  faire  ({Mir  Ghriseofle,  de  Bor^ 

ddâux.  Eùoen,  Richard  Aabért  (sans  date),  petit  in-S, 
mar.  bt.,  large  dent.,  compart.,  tr.  d.,  doublé  de  mar. 
jaune»  compart.»  fil.  (Chi£fre  omë»).    .     •     •     65 — » 
tdiàoB  auotoanè  de  toiiM  twrtîé, 

841  VuÊom  HB  VâMigmUMi  le  jogement  d'iceltry,  ûuPasquiUe 

prisonnier,  avec  le  dialogue  de  Probus.  I&47y  in-16, 
mar.  cit.»  dent.,  doublé  de  moire.  (Mullet\)».     25 — » 

842  Wi}i30N  DB  LA  CoLOflraiBRfi.  La  Science  héroïque.  Pa- 

m^  1644,  in-fol.y  fig 9-*-» 


843  Yoey.  Switzerland  aa  now  divided  into  nineteen  can- 
toasy  interspersed  wilh  historical  anecdotes,  local  cus- 
toms  and  a  description  of  the  présent  state  of  the 
country^etc,  etc.  —  With  pitluresque  représentations 
bf  ihe  dresa  and  mannera  of  the  swisâ,  illustra ted  in 
ftfty  couloured  Engravinga  of  costume,  et(^.  Landan, 
181  S,  2  vol.  in-8,  cart.  à  l'anglaise.    .     .     .     86—» 

Co  recueil  de  costumes  suisses  exécuté  avec  beaucoup  de  dé- 
licatesse et  de  goût,  est  un  Téritable  Keepseak  à  la  manière  an- 
glaise ,  où  la  typographie  et  le  papier  luttent  de  finesse  et  de 
pureté  avec  les  grsTures. 


MANUSCRITS. 


844  BoMâaa  (PkBmu-NicittiAa).  MUceUanaa,inAiV,  b.  250—» 

Manuscrit  sur  papier,  de  plus  de  8oo pages.  Il  est  éerit  très  lisi- 
blement. On  trouve  sur  la  garde  de  la  fin  du  volumei  ce  qui  suit  : 
Ce  manuscrit  est  pour  M.  de  S.  fardeau,  on  le  lui  remellra  après 
^  ma  môrl,  \hsepumire  1769^  Êonamy,  Voyez  son  article  dans 
la  Biographie  Universelle ,  t.  5 ,  p.  84 ,  rédigé  par  Ameîlhon  , 
de  TAcadémie  des  Inscriptions;  ou  pourra  juger  en  le  lisant  de 
ee  que  doit  renfermer  ce  volume.  11  paroitroit  qu^il  éerivoità 
masufe  des  recberebeft  qu*il  falsoit  pour' ses  travaux  de  TAca- 
dénm,  etc.,  toat  ce  qa'il  vooloit  eenserter.  Ainsi,  on  trouvera 


^f  BVUJBTIN  DU  MIILIOraiLC. 


de*  ariiclesiur.louB  les  genre* de  conaoÎManoeSy  enifWiiélés  «le- 
cîtatioDs  grecques ,  latines ,  italiennes,  etc. ,  des  rers  dans  ces 
^  langues,  de  la  biographie,  etc»  Chaque  article  commence  par  le 
mot  dont  il  veut  s'occuper,  écrit  en  caractères  ptus  forts  ;  mais 
'  comme  il  seroit  impossible  de  les  retrouTcr  sans  une  table,  il  y 
en  a  une  au  commeneemeni.  11  n'y  •  auoan  moi  ni  aucun  nom 
propre  de  cité,  il  n'y  a  que  les  numéros  des  pages  à  chaque  lettre. 
Pmr  exemple,  la  lettre  B  est  diTisée  fw  a,  e,  i,  o,  u;  cbacttne  de- 
ces  voyelles  renvoie  à  la  page  où  se  titiuvent  les  mots  qui  eom- 
raencent  ainsi.  Ce  recueil  est  très  curieux  et  très  intéressant. 

4* 

V 

845  IhcnoNNAniB  des  villes,  villages^  bourgs  et  autres  lieuse 

de  France  dont  le  nom  commence  par  le  mot  Saint. 
1354  feuillets  petit  in-folio 80 — » 

Ce  manuscrit,  qui  peut  former  un  tÔI.  in-fol.,  paraît  être  une 
partie  d^une  continuation  du  Dictionnaire  d'Expilly ,  que  Tauteur 
ayait  l'intention  de  donner. 

846  Hatébiaux  pour  servir  à  un  dictionnaire  général  de  tous 

les  lieux  de  France,  avec  leur  statistique,  sous  le  rap- 
port religieiUy  civil  et  militaire,  tant  sous  le  nouveau 
que  sous  l'ancien  régime .^     120 — » 

Ces  matériaux  consistent  : 

i<»  En  8a  cahiers  petit  in-fol.,  et  85  cahiers  petit  in*8,  conte- 
nant principalement  la  statistique  religieuse  ancienne  et  moderne 
de  chaque  départemen  t  ; 

9*  Etat  de  l'épiscopat  en  France»*  ta  cahiers  et  enriron  5oo 
bulletins  ; 

3*  Une  liasse  de  descriptions  d'églises  ; 

4*  ^^^  suite  de  notes,  par  ordre  alphabétique  de  lieux,  dont  la 
lettre  A  seule  contient  environ  aooo  feuillets  petit  in-^  ;  les  au- 
tres lettres  sont  moins  complètes  ;  ^ 

5<*  38  cahiers  petit  in-8>  concernant  principalement  les  cantons 
de  Beauvais,  Clermont,  Compiègne,  Senlis,  Gouloumiers,  Fontai- 
bleau,  Meaux,  Melun,  ProTÎns»  etc. 


847  Sonnets  sur  les  mystères  de  la  Passion  de  Jésus  (par 
le  R.  P.  de  Lessav),  manuscrit  du  xvu«  siècle,  de  101 


nuLiFTli^  DU  -niiLtoi^iLe. 


54$ 


feoilletSy  aur  très  beau  vélin,  in-4  oblong,  m.  r.,  fil., 
tr.  à*  Ancienne  et  belle  rel ^  .135 — » 

Le  premier  feuillet  ou  frontispice,  représente  tous  les  instru- 
mens  du  supplice  du  Christ  :  le  coq,  les  rerges»  le  roseau,  l'é« 
tbelle,  les  clous,  la  couronne,  Ucroiz«  etc.;  les  quatre  èuicrens 
contiennent  des  tcts  asses  mal  écrits  k  la  louange  de  Tauleur 
dont  on  a  cache  le  nom  sous  un  anagramme  ;  le  siiième  est  un 
dessin  oolorié,  représenuiit  le  Père  Etemel  sous  la  forme  d'un  pa- 
triarche ;  au  Terso  est  un  sonnet  à  sa  louange;  le  septième  repré- 
sente Jésus;  le  Terso  contient  un  sonnet  à  sa  louange  ;  le  liui- 
tiéme  t«présente  le  Saînt-Espnt,  sous  la  forme  d'une  colombe, 
au  Terso  se  trouTo  un  sonnet.  Les  feuillets  g  à  70  contienuont 
le»  sonnets  de  la  Passion;  au  milieu  de  chaque  page  te  trouve  uu 
dessin  très  bien  colorié,  dont  le  sujet  est  uœ  scène  ou  un  instru- 
ment du  supplice.  La  deuxième  partie,  pag.  7a  à  75,  se  com- 
pose de  quatre  médaillons'  ou  dessins  coloriés  dont  :  la  sainte 
Vierge,  une  sainte,  une  damnée  et  la  mort  i  le  tout  accompagné 
de  sonnets  esqiticatifs.  <—  Les  pages  suivantes  renferment  des 
sonnets  sur  difPérens  sujets  fort  peu  importans.— 'Quant  au  style, 
nous  pe  sommes  pas  trop  de  Taris  du  flatteur  Savin,  Lyonnais, 
qui,  dans  son  épître,  compare  Tau  leur  à  Ronsard,  et  Pappelle 
la  Merveille  des  Gaules  ;  ses  vers  sont  tout  ce  que  l'ascétisme  a 
produit  de  plus  bizarre,  sans  en  eioepter  la  Dévote  Saiuiaiion 
mue  mewtires  sacrez  du  corps  de  ta  glorîeuse  vûrgo  Marie,  mère 
de  Dieu,  par  N.  H.,  capucin^  cité  par  M.  Charles  Nodier,  dans 
ses  mélanges. 


848  Un  volume  petit  iii-4,  t.  m.,  contenant  six  mémoires 
Mss.  auto^aphes  de  l'abbé  de  Lônguerue.  25 — « 

Ces  Mémoires  sont  >  L  Liaisons  de  la  France  avec  la  Hollande  ; 
IL  Vénalité  des  charges  de  judicature  et  de  finance;  IIL  Origine 
et  usage  des  biens  de  l'Eglise  ;  IV.  Droits  et  prétentions  de  la 
cour  de  Rome  ;  V.  Union  inséparable  des  intérêts  du  roi  avec  ceux 
ceux  de  ses  sujets  ;  VI.  Intérêts  de  la  France  à  Tégard  des  autres 
Etats. 

Ce  mss.  avait  été  préparé  pour  l'imprimerie.  Il  contient  198  pag. 


I 


U6 


UVUKTIM  nu  UWWUIUU 


PUBLICATIONS  NOUVELLES. 


649  Catauigitb  dfs  taatiuscrtts  <i«  la  btbiiolbèque  de  la  Tille 
de  Chartres.  Chartres,  tSM, •     6 — » 

Cr  cninkgiMi»  àkfîaé  en  tfoi»  pavlÎM»  eppiimii,  étmê  la  première, 
(a  deforiplioA  de  633  aniolee,  U  plapari  trèe  euriew»  ;  U  deusîeme 
Aonlieat  lea  laep.  relatifs  à  l'hitioire  da  peys*  74  artieles;  la  troU 
oaaiieni  la  table  dea  auiiauf»  ni  dea  laatiêaea. 


860  De  TmiÊfumm  FfiAncuB.   Libri  quatuor  ck  bibliotheca 

Lugdtiiiensdi  codice  nisneprimum  in  lucem  édita  cura 

et  sumptibus  L.  Cailhava.  Lugduni^  1840,  in-4,  broché. 

.....,.•,.,.,.     80—» 

Avec  40  fig.  sur  bots^  lîré  Mulemcnt  à  t20€xenipl., 
dont  : 

100  exeuipl.  sur  beau  papier  de  Hollande. 
10  exemp).  sur  papier  cxira  fort,     .     .     45— » 
10  «x^  avec  doublas  fig.  biatrea  ou  blooa».  60—» 

4Ce  Toluiae^  publié  par  les  apin»  d*iin  ansaleur  éclairé,  eat  un 
poème  de  près  de  trois  mille  vers  latins,  divifês  en  quatre  Hfrea, 
contenant  des  détails  très  cuneux  et  pleins  d'intérêt  sur  les 
guerres  civiles  et  religieuses  qui  désolèrent  .la  France  pendant  le 
règne  dea  trw  f^l#  de  Catherine  de  Médioiii^  U  «at  aartovt  remar- 
quable par  les  gravures  sur  b^isj  très  (îdèlement  imitéaa  du  ma^ 
nuscrit  et  retraçant  avec  beaucoup  d'exactitude  les  costumes  et  les 
scènes  lespluf  dramatiques  de  Tépoque.  l^'auieur  inconnu  de  ce 
poème ,  paroit  n'être  point  étranger  à  la  ville  de  Lyon;  Timpor- 
tance  qu'il  accorde  aux  événemens  qui  se  «ont  passés  en  cette 
yille  et  aux  environs^  lesiigures  représentant  les  scènes  de  carnage 
et  de  dévastation  arrivées  en  oétte  province,  et  les  particularités 
dont  il  les  accompagne.  Tiennent  à  l'appui  de  cette  conjecture. 
Nous  insistons  surtout  sur  les  gravures,  tant  à  cause  de  leur  belle 
eiéaution,  que  de  lenr^iraportanee  liisleriquei  «lies  peuvent  faire 
suite  et  complément  au  recueil  de  Périssim  et  deTortorel,  si  recher* 
cbé  :  toute  la  ligue  est  la,  les  calvinistes  métamorphosés  en  singes, 
s'abandonnent  à  toutes  sortes  de  profanations^  pillant  les  églises, 
revêtant  les  omemens  sacerdotaux ,  s'installant  dans  la  chaire  à 


ilMViiN  W  MBuovmut.  947 

ppêphiT,  eriUM^Aef  ergcifilii  «o«p».4'tiqu«btue  ;  itmàtre  foiidé- 
lervwtlfc iMidaTjnis  ^  fféM^^Uêfmf^t  éà leun  épées  ;  enfin 
«PII»  «'««  6mm^  pM  ^I.PMM  ▼pnlMB9  âter  une  a  «ne  toutes 
le»  «çipes  déf4>Unt«»  fiypréi— i48i  dens  ce  ▼oWne,  noui  ren^ 
Toyons  pour  cela  à  l'explication  dea  planches,  qui  se  troureen 
tiU$f  H  qui  ,'à^ll0  saula,  e<in|iept  toute  l'a^al^ae  de  ok  poéae. 
Noua  dçtoqa  ajou^r  «leuieqlent  qu*jl  ne  Wiiae  rien  a  désirer 

''sous  la  rapport  de  la  ^e^uté^iil  d«  h  pufelé  dii  ptp^  et  de  la 

,  IjpograpVic.  .  i     ; 


961  Dm  ftBitaiis^B<m.ur«itttiiuB).  Contes,  ou  nouvelles  Ré- 
eréatioiis  et  joyeux  devis,  prëoédés  d*utie  notice  biogra- 
phique et  littéraire  par  M.  Ch.  Nodier,  avec  un  choix 
des  attcienncs  notes  de  Barnard  de  La  Monnoye  et  de 
Saint-Hyacinthe,  revues  et  aug.  par  P.  L.  Jacob  le 
Bibliophile.  Parûj  1841,  1  vol.  petit  in-8,  papier  de 
Hollande  fort 9—». 

Il  n'a  ëté  tiré  sur  ce  papier  qu'un  très  petit  nombre  d'exeni' 
plaires  . 

i42  La  S^esATi  (os).  Histoire  du  diftteau  de  Biois.  Blois, 
184«,  in-4,  bf.,   avec  %.     .....     20 — .»» 

Le  même,  Ûg.  sur  papier  de  Chine.     .    ".     .     25 — » 

Cet  ouvrage,  que  l'Académie  des  Inscriptions  a  couronné  en 
i84o,  est  un  des  mieux  éerits  et  des  mieux  imprimés  que  l'on  ait 
publié  depuis  long-temps  en  prorince.  —  M.  de  La  Saussaje, 
mieux  que  personne,  pouToit  nous  retracer  Tbisloire  de  ce  cb4- 
tean  royal,  témoin  de  tant  de  faits  mémorables ,  et  certes  il  n'est 
point  resté  au  dessous  de  sa  tâche,  car  cette  excellente  monogra- 
phie restera  toujours  somme  un  monument  éleré  à  la  gloire  de  la 
rille  de  Blois. 

863  Vmmçfom  db  Gbhblodx.  Histoire  littéraire,  philologique 
et  bibliographique  des  patois.  Paris,  1841,  in-8.  G—» 

Ce  Tolume,  qui  dans  le  principe  ne  derait  être  qu'une  lettre 
sur  la  philologie  des  patois,  adressée  aux  membres  des  comités 
de  la  langue  et  littérature  françoises,  est  devenu  un  volume  assez 
fort,  plein  de  recherches  sur  l'utilité  de  l'étude  des  patois,  sur  les 
travaux  des  Allemands,  des  lulîens,  des  Espagnols;  sur  les  patois 


I 


548 


BUftLBn»  »t  BIBLIOPBfLe. 


-:  t  '«.de  b  Franëe,  de  laGMco^e,  de  la  Belgique, <le la Suiaie,  de  la 
'    ftussie,  de  hi  Pologne, de  la  Bôbéme,  etc.  ^  sur  Tudlité  des  patoU, 
*  ieur^influence  i  etc.  C^  trarail  est  termmé  par  une  bibliographie 
,    paunse^  la  plus  eomplèfe  que  nous  ayons  de  nos  jours. 

«  4 

H£4  Santevi^  (Ave.  m).'  Le  Trésor  de  Notre>Dame  de  Char- 
tres :  rapport  à  M.  le  ministre  de  Tintérieur  sur  les 
afchrves  de  Taiicien  èhapitre  de  la  cathédrale  de  Char- 
tres. Chartres,  1841,  in-8,  br.,  avec  dix  planches  re- 
produisant des  sceaux,  monogrammes  et  signatures  de 
quelques  rois  et  puissans  seigneurs  du  ix^  au  xiii« 

siècle. 

> 

Ce  volume  nV  été  tiré  qa*à  très  peu  d'exeniplahea,  non  destinés 

au  commerce. 


r. 


En  annonçant  le  Mémoire  sur  Huchbald»  que  vient  de 
publier  M.  c(e  Coqssemaker,  nous  avons  mal  indiqué  le  prtx> 
des  exemplaires  col.  -^  Le  prix  est  de  S6  fir.  et  non  30  fir.  — 
Il  reste  très  peu  d'exemplaires  de  cet  excellent  ouvrage. 


# 


BULLETIN 


DU  BIBLIOPHILE, 


PUBLIE  PAR  TEGHENER, 


MU  LA  DIRBOTIOH 


DE  MM.  Gh.  Nodibr  bt  Pauun  Paris, 

ATBC  LB  CATALOGUE  RAISONNA  DBS 
LITRES  DE  L'folTBUR. 


N'  13.  Mai. 


QOATRIÊME  SÉRIE. 


PARIS, 


•ncojatm,  ëditeor,  place  de  i.a  colohiiasb  du  lootrb, 

H*». 

1841. 


NùllUu.c€ig^€i^u/^  dqa^  le  treizième.nifiinho  du  BuU^în 

dmBibUophiU,  4?itMf. 


Dissertations  choisies  de  Tabbé  Le  Benf.  56 1 

Mélanges  bibliographiques.  -^  Noie  sor  nn  manoscrit 
'     de  Garin  le  Loberain.  56S 

r—  Systèmes  bibliographiques.  56& 

—  Questions  de  statistique  littëraife.  674 

679 


IMPaniBBlE  MAULDB  KT  BnCOU, 


DISSERTATIONS  CHOISIES 


DE  L'ABBË  LE  fiEUt^. 


HiMOmB  ADHBflSé  A  vif  CHAlfOIlfB  DB  l'ÉGUSS  DE  ^**p  POUB 
DONIVBB  AU  CLBBGB  DB  NTbVBBS  UN  ANOBN  iCBIVAIN  BCCLB- 
«ASTIQUE  QUB  QUELQUES  MODBBMBS  PE^TEIIDENT  AVOIR  ixà 
DU  CUEBGé  D*AUXEBBB  (1). 

Les  écriinrins  qai  efitrqirenAént  de  donner  an  ipiiUtc*de»  ik- 
talogoes  d'iiommes  illoslres,  soit  par  lu  place  qa'ib  ont  ocoo- 
pée»  soil  par  leurs  oa^rages  ou  de  quelque  auire  niMiîére»  doi* 

(i)  Mercure  At  man  1750,  p. 88.—  Cette  dÎMertation  est  iinportaiite^ 
parce  qu'elle  contient  des  augmentations  pour  le  catalogue  des  écrirMins 
muserrois  dans  les  Mémoires  peur  servir  k  f  Histoire  ^Auxerro.  Paris, 
1743,  9  vol.  io«4®* 

Ajootons  encore  une  indication  a  ce  catalogue.  —  Le  Beuf  dit,  p.  5o6, 
qne  Lonis  de  Charmoy,  aTocat  a  Auzeire  dans  le  zti*  siècle,  a  coqnposé  un 
ouTrage  intitulé  le  Monoiogue  du  bon  vigneron ,  et  il  ajoute  :  Je  ne  sçais  s*ii 
eu  imprimé.  Il  Ta  été  en  1607,  à  Aucerre  (sic),  chez  Pierre  Vatard  «  petit 
in-8*,  à  la  suite  du  «  Discours  joyeux  en  façon  de  sermon  fiiict  arec  notable 
industrie  par  defFunct  maistre  Jean  Pinard,  lorsqu'il  Tivoit  troftier  (sic 
pour  lortrier  [chanoine  tortrier]),  semi-prébendé  en  Tdglise  de  Saint-Elienne 
d'Aucerre  sur  left  climats  et  finages  des  vignes  dudii  lieu.  • 

L'abké  Le  Deufn'a  pas  connu  non  plus  ce  Jean  Pinard  qui,  d*après  Payer- 
tisscment  de  Pimprimeur,  paroit  avoir  vécu  au  xTi*»iècie»  ayant  Loui»de 
CbannojT.  Ceci  prouve  la  rareté  extrême  de  ce  livre  dont  je  possède  un 
csempïairey  relié  en  maroquin  vert,  aux  armés  du  niàrqttis  J^U'  Armand  d« 
Jôyense,  né  le  ^4  avril  1718*  cobnei  du  té^iaf«kidé9Qiidiiso,4n  r7|t. 

CI.C. 

40 


55ft  BULUCTIN  DU  UBUOPHILE. 

▼enls'ailendre  qu'il  leur  en  échappera  toujours  quelqu'un.  C'est 
ce  qui  a  paru  dans  plusieurs  livres  imprimés  depuis  un  siècle, 
et  qu!  a  occasionné  beaucoup  de  snpplémens  à  ces  sortes  d'eu- 
orages. 

Quoique  les  supplémens  an  Dictionnaire  de  Moréri  n'admettent 
ordinairement  que  les  plus  célèbres  d'entre  les  auteni  s  qui  a  voient 
été  oubliés,  je  n'ai  pas  laissé  d'y  en  découvrir(surtoui  dans  le  der« 
nier  supplément  achevé  d'être  imprimé  cette  année),  quelques 
ans  que  je  «l'aurois  pas  manqué  de  placer  en  leur  rang  dans  le 
catalogue  des  écrivains  du  diocèse  d' Auzerre,  que  j'ai  publié  en 
1743,  à  la  page  479  du  second  tome  de  mes  Mémoires  sur  l'his- 
toire de  la  ville  d'Auxerre,  si  j'en  àvois  eu  plus  tôt  connoissance. 
TeLest  un  nommé  Nicolas  Habicot,  de  Bonny-sur-Loire,  au  dio- 
cèse d' Auxerre,  qui  fut  nn  assez  fameux  chirurgien  sur  la  fin  du 
XVI*  siècle  et  au  commencement  du  suivant^  et  duquel  on  a 
quelques  ouvrages  sur  l'ostéologie.  Il  fut  chirurgien  du  duc  de 
,Memours^  et  il  mourut  en  1624.  Tel  est  encore  Charles-Edo^e 
Gloyseanlt,  natif  de  Clamecy,  qui  a  été  de  la  congrégation  de 
^Oratoire,  et  qui  a  composé  quelques  ouvrages  imprimés,  et  en 
a  laissé  beaucoup  d'autres  manuscrits  sur  l'histoire  de  sa  coa- 
ogrégatîon»  dans  laquelle  il  ft'est  décédé  qn*en  1728. 

Mes  recherches  particulières  m'ont  fait  aussi  découvrir  de- 
puis 1743,  dans  la  Bibliothèque  du  Roi,  un  Gilbert  d'Auxerre, 
qui  vivoit  au  xiit*  siècle,  et  qui,  par  conséquent,  est  bien  diflSé- 
reat  de  Gilbert  l'Utiiversel,  décédé  vers  le  milieu  du  douzième. 
Un  des  manuscrits  de  cette  bibliothèque,  coté  8299,  lui  attri- 
bue des  notes  sur  l'anti-Clandien  d'Alanus  ;  lecaractère  du  livre 
est  du  XIV"  siècle.  J'ai  encore  découvart  quelques  auteurs  ma« 
nuscrits,  appartenant  au  diocèse  d'Auxerre,  en  cherchant  dans 
les  bibliothèques  dès  Pays-Bas. 

Mais  dans  aucun  endroit  je  n'ai  rien  trouvé  qui  d&t  m'engager 
à  mettre  au  nombre  de  nos  écrivains  Auxerrois  un  ecclésiastique 
nommé  Tétère,  que  Dom  Rivet^  dans  son  Histoire  Huérairje  des 
Gaules,  t.  3,  p.  404,  donne  à  l'église  d'Auxerre,  et  qu'il  fait 
vivre  an  vi*  siècle.  Une  personne  m'a  demandé  depuis  peu  pour 
quelle  raison  je  n'ai  pas  donné  à  cet  ancien  auteur  le  rang 
qu'il  a  mérité  parmi  leséetci^^tus  du  pays,  ajoutant  que  M .  l'abbé 
Goujet  n'a  pas  fait  difficulté  d'insérer  dans  le  nouveau  supplé- 


BVIXKTIN  DC  BIDLIOPUiLE.  563* 

% 

ment  deMorëri  Paiticle  de  ceTéière  on  Teterias,  let  qae  Dom 
Rivet  Va  rédigé^et  qa*il  le  qaalifie  de  clerc  de  Téglise  d'Aoxerre. 
Je  nie  sais  contenté  de  répondre  u  ce  curîeoxy  que  je  craignois 
fort  qn'il  n'en  fût  deTétère,  clerc  d'Anxerre,  comme  de  mettre 
GombaaU,  éyéqae  d'Auxerre»  qu'an  de  mes  amis  se  Félicita  d'à- 
Tûir  trooTé  dans  la  Description  de  Paris ^  de  M.  Piganiol,  t.  3; 
pi  504,  et  doqnel  il  me  reprocha  de  n'avoir  fait  aueane  mention 
dans  mon  histoire  des  évéqnes  d'Aaxerre.  Car  qa'est-ce  que  ce* 
Gombaait,  ëvêqne  d'Aaxerre,  virant  en  1420,  en  laquelle  année* 
nous  avions  pour  évéqne  Philippe  des  Essarts?  Si  l'antènr  ci-' 
dessus  cité  de  la  description  de  l'églisedeSaînt-GervaisdeParis, 
eût  pris  la  peine  d'aller  lire  Ini-mdme  l'inscription  qui  s'y  voit  eu 
lettres goihiques dans  le  côté  septentrional,  et  sur  laquelle  uni-' 
quement  est  appuyée  l'existence  de  ce  Gombanlt,    évéqne 
d'Auxerre,  il  y  auroit  lu  que  cette  église  fut  dédiée  par  la  main 
de  révérend  père  en  Dieu  M.  Gombanlt,  évéqne  d'Agrenre;  ce 
qui  est  bien  différent  d'Anxerre. 

La  faute  que  je  soupçoilne  6tre.échappée  à  Dem  Rivet,  sur  le 
chapitre  de  Teterins,  n'est  pas  si  considérable,  a  beaucoup  près. 
Mais  les  raièôns  qne  j'ai  eues  de  douter  que  ce  clerc  fût  un  raeoH 
bre  de  PégKse  d'Anxerre,  m'ont  engagé  à  lui  donner  l'exclusion 
dans  mon  catalogue.  Il  faut  que  je  vous  en'  fasse  part,  afiiî  que 
VOUS' jtigies  si  je  ne  suis  pas  mieux  fondé  à  croire  qu'il  étoki 
attaché  à  F^lise  de  Nevers,  et  qu^il  n'a  pas  vécu  an  vi*  siècle,. 
mais'Iong-temps  après.  ' 

PremièreMenty  ce  Tétèfe  n'a  éké  connu  jusqu'ici  par  le  jésuite 
HenschéWhifa  (I)»  et  depiafe  par  Dom  Rivet,  que  pour  avoir  écrit' 
un  livre,  des  rnirades  opérés  par  les  reliques  de  saint  Gyr; 
tant  lofraqu'elles  furent  arrivées  i  Auxerre,  qne  depuis  qu'il  ea 
ftit  porté  à  Nevers.  il  est  vrai  qu'il  o^est  parvenu  jusqu'à  nous 
que  le  prologue  de  son  ouvrage,  où  il  est  qualifié  de  Sophiste» 
TeteHus  Sophisia,  ma$s  cbtnme  il  n'y  eut  de  translation  des  re- 
liques  de  saint  Cyr  faice  à  Nevérs  que  dans  le  ix*  siècle,  ce  quî^ 
fit  qu'alors  la  cathédrale  commença  à  être  appelée  Saint*Cyr  (2). 
au  îlende  Saint'Gervais,  Teteribs  n'a  pu  écrire  les  merveiUea. 

(I)  Bùii.  I.  MaiiinS:  AwMvre. 

(a)  VoTcz  la  Diplomatique,  p.  SfSct  55o. 


554  BIIIABTIII  DU  inUOFSII^^ 

opérées  à  fhiTen  pur  c^  aftint,  qns  dam  ce  sîAcle-la»  ao^plos  tte. 
CepeadaQi,  oa  m'est  point  api^*  siècle  q^i'U-  a  t^,  q^  sai^er 
mefii  da4i6  le  x^. 

Ce  qu'il  faut  observer  eir  second  Ueo,  est  que  le  wm  de 
Teterios  est  très  rare  dans  rantiquiié,  et  je  ne  crois  pa^v 
qnfil  ait  élis  porté  par  d'a'uire  re<*soiinagp  connu ,  que  par* 
récrivaia  des*  Miracles  de  saint  C)*r«  J'ai  tu  tous  Iqs  Tîires» 
Chal'ieSy  Cartulaires,  Nécrologes  de  régtise  et  da.dipi*c&» 
d'Aaxerre»  sans  l'avoir  trouvé  nne  seule  fois.  Hais  à  [leîne  a.î-je 
eq^^lBiiiencé  à  parconrir  l'bistoîra  dm  Niv^nois»  par  Cosquille» 
qoe  j'ai  Imà«la  page  58»  qoe  do  temps  de  JNaira^iuusi  qui  fut 
évé(|iie.de  Nevers,  environ  depuis  9^69  jusqu'en  li87,  il  y  avait 
en  cette  ville.de  Ne^rers  na  Telerius,  qui  se  disoit  doyeiA  ei  Rec- 
teur de  Saint*Étienne.  En  faut-il  davantage  pour  être  ftindé  à 
attribuer  a«  Clergé  de  Nevers  notre  Telerins»  pliitàt  qu'à  celui. 
d^Auxerro?  Et  la  raison  qui  a  fait  pencher  Dom  Rivet  pomr  le. 
donner  à  cette  dernière  église,  ne  tombe-t-^Ue  pas  d.*clie* 
même  :  car,  si  dans  sa  préface  .il  s^  qualifie  serviteur  des  saints 
martyrs»  cela  no  veui*il  pas  dire  qaturelliyneiH  qu'il  éloii  mem- 
bre 4a  clergé  dont  saint  Cyr  et>  saiui«  JiMîte^  mariyiTS»  étoieqt 
les  patrons?  Il  ne  peuLittem  servir  d'opposer  q9eiC4^  Tfeterius  do^ 
Ni^ers  é'oîi  Recteur  de  l'église  de  Saiut-I^iienne.  do. celte  villfi^ 
parce  que  cette  église  étoifr  alars  soumise  à  la  cathédrale  if^ 
SsîntrCyr»  qmi  en  prenoit  sqIo»  cpmme  d>iae  église^  décime  4P: 
son  ancien  état.  Il  n*cst  pas  plus  avantageux  «le  dire«  coiprae  a 
fait  Dqtn:  Rivet»  qae  Teiece  a  4â  pintôt»  diemservir  «m  église  où 
élQi^*le  «yirps  entier  deaaîat  Cyr  el  celNs  de  sainte  JuUtf?,  telle 
qu'étjDÎA  réglise  d'Auxiarre»  que:  noa  pas  cellÀ  de  Mevers^  où  Ton 
met  posiiédott  que  le  bras  de  saiut  Gyv«  parce  que  si»  de  son  temps»; 
Ift.  pins  gronde  partie  dm  corpa  de  ces  saint»  éiejteneoreià 
Amxèhne»  il  n'y  aivoi^  point  pour  eela  en  cette  vîUe  d'église  4m 
leur  maim»  an  liem. qà'à Nevers»  Uprincifeibe, église  avait  pris 
b^nom  de  saint  Gyis  G0imne,onl'affT0ii4  par  tes  titres  cités  cir 
detons. 

Aa  resftCy  Teterins  mérite  d'être  connu  psr  pins  d'un  on  vrsgOj 
Il  y  a  de  loi  parmi  les  roanoscriis  de  la  Bibliothèque  du  Roi»  ve- 
nus de  celle  de  M.  Colbert  (1)»  quelqtias\ homélie,  avec,  csmcitro  * 

(i)  Cod,  Coth.  *576.  fnfui.  Beg,  16S7. 


WmBHm'mJ  ■■MCMIWI.  VM 

Mf*i'Eif tftigitodd  niéiriê  jour,  cùfhfèjuhàiis^.  'L^aWtairy  fiâl  véir 

Cft:  ta  iMkfiiUèhtiifieileésf'^^  Af^ilb^  smétSWHf^i^;^^ 
i^tMJèWA\i'ftèm&aim  ^  Vm  iPÛà  tn>i«pëfl^i«yânV^'tt 
ft  vtMi' w  fWflOëte,  >iMjjtf«  j|«Meia'fM«<«M  HPI!<NM¥i^iM  Ml 

)^  âori  Iftti'^ge,  i)W{ty  ^vMtf  ARk^^'feAV^Wà'iM  n  iImMréffc 
data*  KgRse'Mtai  M'mh  WèM^ù4,'  <à  ^MW^'^H^  f  àVffl 
«J^éltfHHé,  likl  &iWtai]MÉ  e»  É^W'f^aif  >0ffr  1£^  nWès  WMkë, 
ÛW  mtéqaé'hll'i^mm,  xfffifVlf^ié'^'Wët^s,  ne  sÙffiilft 
q^ëlirêl'Wtiift^'ee jWl&VrV^i^i^lM^  ië I^ dëtloftitiiifi^ 
l^rWliièrafori'de'iA  BS^\  éqiié]e  pttWëWbiRN>/dKili,  i黫^ 
n/cîi  nosiiis  populoque  fidelL  Vers  le  milieu  de  son  discoors,  ft 
ezliorte  ses  aoditeors  à  fréquenter  Téglise  de  la  Sainie-Vienge» 
bâtie  dans  celte  ville,  disant  qu'il  s'éCoit  bien  trouvé  d'y  aller 
faire  sa  prière.  Ceux  qui  connoissent  la  ville  de  Nevers,  savent 
qne  Tëglise  de  Notre-Dame  n'est  pas  fort  éloignée  de  celle  de 
Saint-Cy r  ;  et  cet»  qui  en  ont  lu  l'histoire  sont  informés  qne  dès 
le  vi«  siècle  il  étoit  mention  de  cette  église  abbatiale.  Biais  qui 
est'Ce  qni  peut  assurer  qu'il  y  en  eût  une  bâtie  sous  ce  titre  à 
Nevers  dès  le  vr  siècle,  auquel  Dom  Rivet  avoit  cm  pouvoir 
placer  Telerius?  Je  pense  en  aroir  dit  assez  pour  ^détruire  son 
opinion,  et  justifier  l'omission  que  j'ai  faite  de  cet  écrivain 
parmi  les  auteurs  Auxerrois.  Peut-être  que  l'église  de  Nevers 
me  saura  bon  gré  de  loi  avoir  restitué  ce  qui  lui  appartient* 

A  Paris»  Is  6  décembre  1749* 

Post'scn'ptum.  Qu'il  me  soit  permis,  à  cette  occasion,  de  re- 
vendiquer pou^  le  diocèse  d'Aoxerre»  non  pas  un  auteur,  mais 
un  bourg  et  un  château  considérables»  qu'un  écrivain  célèbre 

\ 

(i)  L'éeritureett  du  %n*  lièele. 


t 


N 


956  MlUSrUI  DO  WWMWOMM. 

loi  a  ôté  pose  ledoaiior:i|a  diocèse  de  Nevem.  Ceit  M.  Bafllet 
doni  je  veipc  parler,  ^b  a  déjà  réinipriipé  plpiiqiuv  Dois  41^  Vie 
des  SaitttSy  et  on  y  laiBse  loiyoors  celte  loéprifle.  Groit-on  qa*il 
ait  él^  pkis  iuiaUlible  qii*im  aatre?  Il  s'agit  de  la  TÎe  de  saint 
YeraÎD  on  Vxain»  éréqQe  de  CayàilloD»  qui  se  troa?e  jsa  u*  no* 
fembr^  M*  Baillet  dit  qu'autrefois  le  corps  de  ce  ^nt  fat  en- 
leT<.de.CaT|ûUoQ,  et  déposé  dans  nn  hoarg  du  diocèse  de  Nor 
¥en»  ou  FoB  a  bâii  ane  église  sops  son  nom.'  Aa  Ue^.dp  .Njeyers, 
il  fspt  lire  Anerre.  Ce  liea  est  situé  entre  GàDe»8iir<«|jûîre,et 
SaiauAmsnd  en  Poisaie»  à  on^^  lien^^  on  enyîroi^  d'^i^cerre. 
Les  barons  de  Saint^Verain  ont  été  fort  renommés.  Ils  -étoient 
d»  nombre  des  qnaire  qui  portoieot  i'é^êqae  d' Aiuçerre  à  son 
enti;éo  an  siège  épiscopM*  La  dérotion  en^rs  saint  Vrain;  a  été 
si  grairie, autrefois  dans  le.Nivernois»  que  dans  le  temps  d'ni^ 
calamité^  le  déisé  de  Ne^rs  e#t  inème  7099  en  proce^M^i^ii 
dans  l'église  de  ce,  bçni^  da. diocèse  d'Anxerret.  appelé,  Saijit- 
Verain^depKPois  »  quoiqu'il  soit  à,  douze  on  tfei^  |ienes  de 

He?va-..  ,    -^ 


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■uLunriN  DV  tiBLiopaiLB.  f  557 


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LvmB  mm  um  isFannoif  Ancamim  mnàm 

EN  France  (1). 

L^^ftnpreftâemenV  que  tous  avez  de  cohnotire  rorigine  de  pla- 
«€«ra  manières  de  parler  uritéM'paVmi  les  François,  tôos  a 
porté,  Monsieor,  à  yons  adresse^  à  moi,  poor  me  Aeihander  ce 
qoe  je  pense  de  eelles-ci  t  Se  marier  tnfitcë  dT église;  ëïté  tnarfé 
^/ace  d^ëgU^é.  «Paorai  Vhonneor  de  Vons  dire  d'abord,  que  |e 
ne  les 41^18' pas  singnliètes.Un  Anglois  qni  écritôit  eu  latin,  il 
7  tf  nx  cents  ans  ou  entirôn,  s'en  est  servi  en  rapportant  un 
trait  de  Tliistoirede  Henrill,  roi  d'Angleterre.  CestGaillatime 
do'Meobrige^'dans.  son  troisîèiAe  livre,  chap.  26,qni,  parlant 
dfAliénoroD  Léonor  d'Aquitaine,  femme  de  ce  prince,  s'èx*> 
prime  ainsi  ;  SotuiafrHfu&  a  lege  prioris  viri,  in  facte'  eechsiœt 
^aatknn  ui  ùà  dUcamitticUâUcenUd^  iliemoxsuaaccepU'conju* 
gio^  IPy  A  toote  apparence  que  la  diose  sur  laquelle  ce  langage 
est  fondé,  ne  noosëtoit  pasnon  plos  particoUj^.  J'ai  examiné 
avee  aftentioni  d'où  pooTolt  avoir  pris  naissance  cette  exprès- 
aioDv  0iifiK»^ÉgUsei^Bi}*m  reconnaévidemmeat  quelle  vient 
de  l'ancieÉliercottiiime  dé  nos  pères,  qniéloit  de  coanhencer  là 
adÉnnité  du  mariage  .devant  ki;port6:de8  Églises. 

.  LelivffOqne  J>em'Edfln>nâ  Martene^békiédtcttn,  a  poUîésor 
leamaciena  ritsecdésiasftiqnes,  )ians  ^administration  des'sacrew 
nlens^  est  imeKoelloBt  répertoire  ponreeax  qui  ventent  prendre 
laipeîae  die-te-eonsalter.  Gé  savant  religieux  qui'à  tant  vu  dé 
manostnrits/eiqotétoit  vempli de  sa  matière,  lorsqu'il  a  réduit 
af^Értains'chefc'oeiqiii.oenoema  le  mariage,  débnteaim  sur  ks 
toiididf  b.oérémpide- Baptiale. 

\i€a9Uêiiuia  ad oèi&brandas  nuptias,  die  advenienie,  spons'usei 
$0mn^i6ef9âdi€êndi^  '  à  paremiOus  aiuparwifmpho. .  •  sisiebdntar 
ad paritis  eadfsiœ^..  DeiuA  dadsaibi  muiuo  dexins.exigéiaiiâ 
eéitiirimfkecottsemntmi,  Bt  comme  il  n'AVance  là^dessus  quoroe 
a.. la  danales  anciens  livres  eodésiastiqoes,  il  ne.iiianqiie 


(i)  Mwrtmrê  d« fi&vntr  1799,  p. »s6. 


M8  nmunitt  ou  mbuophii». 

pas  de  produire  cenx  qai  loi  étoient  tombés  eolre  les  mains,  ao 
moins  ceux  qoieulrenl  dans  un  détail  plas  circonstancié  et  plus 
intéresssvB^.,  ... 

Il  produit  un  missel  de  Bernées  en  Bretagne,  écrit  il  y  a  sept 
cents  BtlÈ,  où  la  cérémonie  commence  ainsi  ;  In  primis  ^>eniat 
sacerdos  ante  ostium  Ecclesîœ  itiduius  albâ  atque  siotd  cum  b&* 
fiedic$4  açud^,^  AfP'çrs4»JHi€ifîroff^  ^09i^fiPI9im^  ti$ê't$m^Uga' 

Ubrùs-  coiiiim^ittn*  Qua^nii^,inUrandoeçc!efiam  misf^mWfc^if/tp 
Il  Inouïe  k  cet  anciemnamisc^it  couaenifé.  à.  Touffs  dw9^  t^  Bî* 
bliolhèqMe  dAS^int-Q^en»  le  tçxi^  d'ui^  pontiAca^  q«i  soi.Tek 
dans  Tabbaye  dç- L](f«,  av  dîpcèse*  d'Evfepx»  .etipi  a.JÙx  QfnAs 
ans>d*anliiqui4c.  MtUfi^omnia  ti^ani4^jani4(ts eçc!efii»>siikUfSm 
iîmoHio  plHrSmona^^i/ffî  thôrA^f^Kii^i*  Q^^lfW^^^^^  ^^^ 
qmra$urcomeiisusuu^usiffê^à  sacendai^é  E|i.a|^fà«la  bâ«Mi9liM 
nuptiale  :  Posûtœcinirqd^ej/sinUêr  f>iî«cç/(mi<m»<i%tcli|9>^iiiiUklll 
après,  ij  pro«l«it  un  pontifical  4!A;u]i^arcu' écrite  ai^  tortunoiiee^ 
meifti  dUf  xi^«  siè6let>  dont  voiclJa\temnft;  .Xia4sril^<>|^««^  i^ 
beaedlctione  sponsî  tt»  spanHe.aiuepw^i0!9'C({cfff^mé^ûumiï*eam 
rin^ani0  vuftas^i€elesiafispp*9>9f»s  eti^pom^^tiéiïsimttdamea^mnk'émt 
st^ç^^os  aUfé^  stfkléà^i  maiapfil» <>mQimfisf  fù^9^umléèmÊdïeaâ'an^ 
gent^um-;  eiaproala-  èérémonieido  isàf  isg^i  'Km&inu^duùnifJmi$ 
in  eeelesiofmtidalndmc^ialv'eêÊmmûùajk  ile  7i^liAcal>ér4^KNii  dk 
trois  cents  ans,  ip/il  produit  cpaiite^  crimme«og?la'cû»îliiniiUa 
à  pea  piràs  de  mèkoei.Cum^'enmûiâéÊitmtMnn^&cûkaim'^^^^Hinis 
ëénpiontiat  veniefUisàoei-dos-^  MâieiiàêM^eà'nmafpuim'étmmmi 
wtnulnm  mÊTfimiÊeum  SÊifer  saJUwm{^\)  pfiMêmtâibemodiatmp esgpla 
fifei  de  la(€éll6monie>^iMrâ/tfittUMrA».liflnsl0ktf7» 
mum^dtaien^t  et  sptmsam  ÎÊUnài^amism'itt^èetiâaiam^iBiBmÊiak 
ttesifnJHMiscsiÉsl  que  ift  pAse  HavtimajoiuSiàfeeilB^ueijeJirieiia 
de  rapporter,  ont  tous  a  peu  prés  Ifcmjbt  iangagea  Le  ^liiitf 
cald^Aontens  m9lt^€Miû^ùstiutmiempà\  Un  Bàissèt'«aiiiiaerit)de 
Burisy  qui  a iroiaoanss.aqfl^ et  qièi ae^Yeit  daftria  Wblibihèqw 
en  Aoiv  porte  tmsewfAm  &ccleîèé^  fhi  •teie»  Uanud  ^  tkilrta^ 
ges^  i^  poftameadesimj  atiqm  witruiltie  de>UMNae<dans|m  âutt» 
lf4noeliaicisa'àsplUgibe>de>  RdiÉB.  Bii«i<«eequiiai*  leiphib'<^ 


(i)  Basfîn.  «->-  Du  Cange  cite  ce  pÉMMSa  )ii|ki^titSatlAri*€k>6. 


». 


B8U.nill  DU  DfBUOnUUEt  M9 

ra]iport  à  mon'  sojet,  est  ce  qui  Bnii  la  cérémonie  dam €4  Mamiel 
(te  Reiiiiê.  On  Ht  c^ue  rafcrif|iies  Délnée  jfresbyier  dieai^  de^> 
ponso.  vos  in/bciê  ecel&iiœ  :  êi  Uti  aqud  betWêi.'cid  oonspatsi  i9^ 
tixiiUecc^esiam.  Ou  voil  lÀ  clairement  ce  qu'il  faut  enieiidrepar 
r^ipres&ioii  en  face  de  tégiise.  Mi  ûu  Caiigo  témcrigtie' dans  son 
glosiuiire,  que  ce  mot  /actes  ecdesiœ^  em|>loyé  par  6iitlMume' 
de  Neubrige.  ne  signifie  autre  chose  que  05/rtt#ii/i?iefn.  Èncflël, 
si  l'oi^  n'a  pas  conservé  dana  l'usa^  commun  la  contnme4*ap«' 
peler  do  nom  de/uce  le  portail  d*il^ne  égliîiey  il  en  est  toujours' 
resté  un  vestige  davis  le  nom  ût/àçade^  que  ^oti'  dônneconmu^ 
nément  au  portail  antérieur  des  égKses  considérables. 

Comkne  le  i)èr&  Martcne  ne  s'autorise  principalement  dans 
les  principes  qu'il  avance,  que  sur  les  manuscrits  qui  sont  ra* 
res,  et  que  chaèun  n'est  pas  à  portée/ dé  voir;  ilnefhui  pas  être 
surpris  qu'il  cesse  dé  produire  ses  garahs  presque  avcfc  le  siècle 
où  l'imprimerie  fut  inventée.  Depuis  ce  tcmps*là  on  rendit  les 
manuels  ou  livrés  saccrdbtnux  des  curés  bien  plus  conraïutts,  et 
chaque  prêtre  y  trouva  imprimé  ce  que  la  tradition  aroil  per^ 
pétué  jusqu'alors.  Quoique  je  sois  dans  une  villéqui-  n^èaipas 
des  mieux  fournies  de  ces  sortes  de  curiosités,  je  s»i&  cepetitklnt 
en  état  de  citer  non  seulement  des  ritaelsde'  P<aris,  qui'petfvenk 
être  lés  moins  rafrea^mais  encovede  Sena^  de  Troyes^  deLan« 
grès  d^Atixerre,  dé  Clermont,  tous-  imprimés  entre  les  j^nnée» 
1536'  et  t5&5,  eKce|)té  eeini  ée  ClérliHmt',  qui  a  été  imprima 
sous  Lotris  XII,  et  detix  missels  d^Auverre^  l'un  d'i^nviron;l'an 
f&OO,  l'autre  dé  Ifbn  I&I8;  Ik  marqiimt  tous  cotfattomment  là 
cérémonie  du  mariage,  ad*'vdlvâse6i:fesfiit:he  petit' Mantiel -de* 
Ctermont  qui  reilfértné  dés  btH>sea«  tris  dîneuses,  niei  ad  pof^ 
iam  eccfesiù?iei  j'ai  oiril  «fii^  que*  le)  estencore  l'usage  dans  te 
diocèse  de  Reims,  et  en  plusieurs  endroits  d'un  des  diecèsèa^ 
nommés  ci^^dessus,  parte  <|ao  ce  diocèse  n^ayant  ))oint  eu  depuis 
préè  de  deux  cents' a  As  d^édltioiidc^  Manuel*  des  Préires  ,^  àcàb 
cequi  fait  qu'on  f  a  oottservé  heureusement  beaacfHp  d'usagé» 
de  la  vénérable  antiquité.  Les  Manuels  d'Orléans  assignent  anss)' 
la  porte  de  réj;llic  pour  lieu  dé  la  Mléhration  du  mariage  ;  ce* 
Itii  de  Chartres^  dé  Pau  1^80,  n'est  poiiitdouieuit  dans  sa  ro*> 
brique  (pag.  M9)i  Rectorparùchialls  eectesias  seu  viéarius  sa* 
cris  in^àius  vèstihusprittercasulamexcifiietpro'iampliJbHbms' 
féîuràt  conjuges,  et  dicet,  etc.  Cèltfi'  de  Sénlis;  de  l'an  1^95^: 


550  BDUiRTIIf  DU  BIBLlOPOlUt. 

Cum  ad /ores  ecclesw.  venetini  vîr  et  nuttier  fii  simul  sponsor 
lia  awUfacluri  sunt,  parachus  vel  alius*,*  suppdUcio  et  stola  or» 
natus  ^fuœrat,  etc.  Ce  dernic^r  Manuel  m'a  fait  saoTenir  d9  jeler 
la  vue  aar  les  ejitraits  que  j'ai  faits  autrefois  d'un  pontifical  de 
la  même  ^lise  de. Sentis,  écrit  an  xiii*  siècle.  J'ai  trouvé  qu'il 
débute  ainsi  :  ^d  sponsam  benedicendam  antejanuas  eccksUe* 
Manda  Deus  vîr^utem,  e/c*  JLe  Manuel  d'Orléans,  de  l'an  1581^ 
assigne  égale;ment  la  porte  de  l'église  pour  le  lien  de  la.oéré- 
iponie  du  sacrement  de  mariage,  ce  qui  avoit  été  marqué  aupa- 
cavant  4anB  celui  de  l'an  1510.  J'ai  dit  que  jc^.ne  m'élendrois 
pas  à  Tous.ri^porter  les  livres . d'église  4ç  Paris,  parqe qu'il 
vous  est  facile  d'en  trouver  sous  vos  mains,  étant  dans  l'en- 
ceinte de  cette  ville,  où  il  es^  peu  de  gr^i^ode  bibliothèque  qui 
n'eu' soit  fournie  j  ceuif  qui  se  sont  trouvés  sqn^  les  mie^nes^ 
sontdes  années  1505,  1557, et  162,7.  («q  plus  np^vean  des  trois 
est  le  rituel  c(e  M.  de  Gondi,  dont  les  ri^r|quea  pour  l'^tl^inis- . 
tratiou  du  mariage  commencent  en  cça,  tej^mes  :  Çumjejmii  et 
confe^si  fid eçdesias  jçiudos  venerint,  etc.  .Ce,f  it^el  n'a  quç  cent, 

deux  ans  d'antiquité*  ...    ....  ',,    j 

Dans  le  grand  nombre,  de  perM>ni[kes.q4Û  lisenl  les  lettres. que 
l'on  vous  adresse^  Monsieur,  et  que  vouanendc^z  pabliqi^es.  lors- 
qu'elles, contiennent  qiieU{uq  ohose.de.rfffiarq^iible^  il  pept  ^. 
frire  .qu'il  y  en  ait  qui  ne  fonl^ancun  cas^  des  anciens  livres  d'é-, 
glise,  soit  maimaerits.  soit  imprimés.  J'en  eonnois  de  ce  caraç^ 
tère;« mais:  je. suis  bien  aiae.qu'à  l'occasion  de  cette^pépçnao,, 
ils  puissQnb<apprQiidrQ  les  sujets  4^  friaintes  qpe.des  gen^  yéri- 
tablementlettrés  fai^ientil  y  a  quelques  années  de  ces  sortes 
desavans  dont  toplÇite critique  ner^l)l^on^|  ppîptp,^^  (if^ut  que, 
ksAab&eys qu'ils  opt. vus 4m Csit>.voir:dawi  nDPjCQmmui^tuté  de. 

Clercs*. •  \     ».;'         ,     ."î  ■    .  ■  <.  .  .    .:■•   J*        '  «   . 

;  Unide^roes  amis  .dopt  la  ibibliothèq^e  est  a|sez.bien  fournie 
de  ces.  anciens  livres^  les  ayant  fait  voir  à  nn  de.ceit  critîqoe^, 
mfa  dicquepovr  Xout  éloge,. ce  personnage  Jlui  réppndU  :  ,^^^Eb 
tfuoi/  vous  amu^ez*vou^  danc^k  acheter  çf s. vieilles  ttrocan-* 
lailfes  /'  ^  quoi  celç  estril  bon  ?.  Renvoyez  tout  cela  à  ces  siècles. 
de  barbqri^^.  •  ^ff^  sais  ci  des  critiques  ,d|e. cette  espèce  n'a^r 
roient  pasla  même  Jdée  des  savans^  qui  ramassent  les  médailles 
avec  tant  de  soin.  «  A  qupiif^p^,  diroiçiit>ils,  tant  da, vieille 
mitrail/e  ?'^  YouSf^v^trioï^»/pi%{ie  moi  que  c'est  souvent  uujs 


BULLETIN  DU  BIBfJO^HtLK.  561 

médaille  qiri  apprend  les  qaalités  d*Qn  eniperenr  ou  d'one  imp^ 
rairicei  un  usage  de  leur  temps,  un  combad  une  yictoive.  Voilà 
à  quoi  les  médailles  servent.  11  en  est  de  même  des  anciens  li- 
vres d'église  dans  leur  genre:  ils  servent  à  prouver  ta  tradition 
des  usages  de  siècle  en  siècle^  et  l'origine  de  quelques  uns;  les 
changemens  qui  s'y  sont  faits  peu  à  peu  ;  c'est  en  quoi  on  s'est  ac» 
cordé  dans  tous  les  pays  et  dans  tous  les  temps,  et  ce  en  quoi 
on  a  été  partage  de  sentimens  en  fait  d'usage  et  de  discipline. 
*Je  dirai' même  qu*ik  peuvent  servir  à  découvrir  jusqu'aux  ori- 
gines de  notre  langue.  'Il  ne  faut  pas  toujours  s'imaginer,  qu'à 
cause  que  l'écriture  en  est  gothique;  ei  que  le  frauçoîs  n'est  pas 
le  même  que  celui  d'aujourd'hui  ;  il  ne  faut  pas»  di^-je,  croire 
que  dans  ces  siècies-là  on  étoit  barbare  j'mpoli^grossieryrustiqne^ 

U  est  vrai  que  quelquefois  il  s'y  étoit  glissé  qnelque  chose  di- 
gne de  réforme  ;  mais  il  ne  faut  pas  qu'à  cause  qu'une  perle  e^t, 
pour  ainsi  dire,  dans  la  boue/on  dise  qu'elle  ne  soit  plus  perle, 
et  qu'il  ne  faut  pas  se  donner  la  peine  de  l'eu  tirer.  Qu'y  a-t-il 
de  plus  naturel  et  de  plus  convenable,  qu'un  contrat  aussi  so- 
lennel qu'est  celui  du  mariage,  se  fasse  en  pleine  évidence  et 
non  pas,  Januis  clausis'/  Quoiqu'il  soit  un  des  sacremens  del'E* 
glise,  et  un  de  ceux  que  le9  scolastiques  appellent  sacremens  des 
vivons,  il  ne  s'ensuit  pas  qu'il  doive  être  conféré  dans  le  même 
lieu  et  dans  le  même  endroit  où  l'on  administre  un  sacrement 
encore  plus  auguste.  Il  y  a  parmi  les  chrétiens  une  place  pour 
chaque  chose.  La  grâce  et  la  bénédictioi/  accompagnent  les 
prières  de  l'église  partout  où  elles  se  font  par  le  ministre  légi- 
time, et  jusque  dans  les  maisons  où  les  infirmes  sont  arrêtés 
par  la  maladie.  «La  confirmation  ne  se  donnoit-elle  pas  dans  la 
sacristie  à  Rome  et  dans  l'Italie^  ou  dans  un  endroit  détaché  de 
réglise,  et  qu'on  appeloit  consignatorium  en  quelques  endroits? 
qu'on  voie  le  premier  volume  de  Dom  Martène,  p.  240.  Don- 
ner h  entendre  qu'il  a  régné  une  barbarie  de  dix  ou  douze  siè- 
cles, laquelle  n'a  été  détruite  que  dans  le  xvii*,  et  que  le  lieu 
évident  de  l'administration  du  sacrement  de  mariage  Cjst  un  des 
articles  qui  se  ressentent  de  cette  barbarie,  c'est  une  pensée 
qui  peut  bien  être  hasardée,  mais  qui  ne  peut  être  valablement 
soutenue. 

J'ai  toujours  ouï  dire  que  c'étoit  sur  les  titres  que  les  hommes 
doivent  réformer  leurs  préjugés,  et  non  pas  que  ce  sont  les  pré* 


MB  EUUJB^N  OU  BIBUOPBIU(. 

.jugée  des  honmies  qai  â<»ireDl  servir  à  réfonner  iet  titres.  Je 
iMOi  datt  )a  même  rang  les  anciennes  peintures.  L'éradilion 
apprend  à  disiiogoer  ce  qai  prévient  du  défaat  du  scribe  ou  du 
peiotre^  on  bien  du  siècle  dont  est  le  monument,  d'avec  ce  qui 
est  d'une  iradiiion  immémoriale  et  continuée  de  siècle  en  siècle. 
J'attends  qu'un  critique  précipité  de  nos  anciens  livres,  vienne 
m'alléguer  en  exemple  de  cette  rusticité  le  Manda  Deus  vin» 
fim  tuam  du  Pontifical  de  Senlis.  Un  homme  qui  s'érigera  en 
liturgîste  sans  avoir  )n  les  livres  originaux,  mais  qui  saura  bien 
dire  son  bréviaire,  s'écriera  tout  anssitdt  :  Ah  !  barbarie  énorme, 
il  faut  viriuii  tuœ.  Hais  je  veux  laisser  ce  nouveau  réviseur  de 
livres  dans  sa  prévention  :  un  savant  (1)  cardinal  de  nos  jours 
lui  répondra  :  Plût  à  Dieu  que  la  révision  de  tels  ouvrages  ne 
fût  confiée  qu'à  des  litnrgistes  tels  que  !e  père  Morin,  le  père 
Mabillon,  le  cardinal  Bona,  etc.  Paris  renferme  encore  de  nos 
jours  plusieurs  savans  qui  sont  en  état  de  rectifier  la  fausse 
érudition  de  ceiu  qui  ont  voulu  réformer  des  livres  d'usage 
ecclésiastique,  sans  avoir  en  aucune  manière  examiné  les  an- 
ciens monumens. 

Hais,  Uonsieur,  pour  finir  ma  lettre  par  où  l'ai  commencée, 
après  m'étiy»  étendu  sur  ce  qui  a  donné  occasion  de  dire  que  les 
•mariages  se  font  enjace  d^é^lisûf  je  ne  dois  pas  vous  cacher  le 
ieraps  à  peu  près  auquel  je  crois  que  l'on  a  cessé  en  quelques 
lieux  de  marier  à  la  porte  des  églises.  Les  saisons  n'étant  point 
égales,  il  y  a  eu  des  jours  où  la  cérémonie  n'étoil  point  faisable 
a  la  porte.  Or  dans  les  petites  églises,  pour  peu  qn'on  y  entre, 
on  se  trouve  dans  le  chœur,  ou  bien  près  du  cliœur.  Voilà  ce 
qui  a  fait  nattre^  il  y  a  environ  deux  cents  ans,  dans  quelques  dîo* 
cèses,  une  diversité  d'usages.  Tels  éloient  ceux  de  Clerroont  et 
de  Limogea» >dont  les  livres  mirent  l'alternative  ad  portant  evcle- 
site  'vel  êtntê  aUare^  juxia  ecdesiœ  ritum  uhi  conirahitur  mairi* 
monium.  Le  rituel  de  Uilan,  du  dernier  siècle  (2),  met  de  la 
nâme  manière  l'alternative,  in  linutie  ecclesiœ  aut  anie  aliare; 
mais  la  disposition  des  termes  donne  toujours  à  connoitre  que 
l'usage  à  préférer  est  celui  qui  est  marqué  le  premier,  d'où, 
comme  laisse  à  praser  H.  du  Gange,  est  venue  la  coutume  de 
dire  en  France,  se  marier  en/ace  de  sainte  église.  Je  suis^  etc. 

(  tf)  Le-^rdiltel  TliMna^î . 
(a)  d045. 


NOTE  SUR  UN 

MANusCKrr  DE  dKsm  tx,  waËtiWi. 

Noi»,voniiai8S9ti8:en  France.^  oatre  ie  mauuscrit  dont  il  va 
être  qociii  ou»  douze  lagons,  du  Roman  *des  Lorrains  dont  dis 
repo9Wl  à  la  .BiUio|hè9ae4n  Roi»  à  Paris,  ei%deux«  celle  4e 
rAr8enaI(l}:  on  eu  pouptoît  sans  doute  réuiiîr  un  pardi  nom- 
bre à  réiranger  en  compulsant  les  dépôts  du  Vatican,  de  Vienne 
et  de  Berne.  Toutefois  il  ne  fandroit  pas  croire  que  ces  diverses 
leçons  d'une  épopée  Cameose  ao  moyen-âge,  soient  également 
complèles»  c^eit«è-diro  qu'elles,  renferment  toutes  les  branches 
é^loL' geste  hrraine.  Loin  delà;  beaucoup,  au  contraire,  ne 
donnent  que  quelques  unes  de  ces  branches,  et  il  n'eiiste  peut- 
être  pas  un  seul  manuscrit  renfermant  en  son  entier  cette  im- 
mense chanson.  On  devroit  donc  en  rechercher  lés  rapsodles 
dans  la  collection  des  textes  qui  nous  ont  été  conservés,  et  en* 
core  faadroit-il  bien  des  labeurs  et  bien  des  peines  pour  réunir 
et  coordonner  les  variantes  qu'offrent  tant  de  leçons  diverses, 
écrites  dans  tous  les  àialecies  de  la  langue  romane  du  nord. 

En  etTel,  la  Chanson  des  Lorrains  comprend  : 

1^  L'histoire  dto  duc  "Hervis,  de  Metz,  père  de  Garin,  la- 
quelle, jusqu'aujourd'hui  ne  nous  a  été  conservée  en  France 
que  dans  les  manuscrits  n^  1344  de  la  Bibliothèque  du  Roi» 
fonds  de  Saint-tiermain,  et  181  delà  Bibliothèque  de  l'Arsenal; 

i'*  De  Garin  le  I^herenc  et  de  Bègues  de  Bélin,  fils  d'Her- 
vis,  qui  se  trouve  dans  la  plupart  des  manuscrits  dont  H.  Pan- 

(i)  Le  philologue  alleniândy  M.  llone,  signale  taeore  un  mamuscrit  de 
ee  roBAii  eiistant&Epîniil  et  poruut  ce  liire  t  C^lédUrmfuMdeiLûHartiH» 
Jèâû  ntrun  mmuuerii  th  tâébojft  de  S€mU'GermA»4es''P^êts  n.  iSS6«  à 
Pmris^  1 TST.  -^  Ansei^HIr  ÉFmkMêr  Teui^thm^  «le.  ig36. 


564 


BULLTriN   DU  BIBLIOrHILE. 


lin  Paris  a  donné  une  fort  bonne  édition ,  petit  in-8.  Paris, 
2  vol.,  1833-1836(1); 

3^  De  Gisberty  fils  de  Garin,  Hernaat  et  Gérin,  fils  de  Bè- 
gaes,  qui  d'ordinaire  forme  la  snite  de  la  branche  précédente; 

4»  Enfin,  Vhisioire  d'une  quatrième  génération,  qoe  les  con- 
tinnalenrs  ont  ponrsairie  jusqu'au  célèbre  Garin  de  Monglave, 
lequel  devint  à  son  tour  la  souohe  d'une  geste  nouvelle,  comme 
Hervis  avoit  été  la  souche  des  Lorrains. 

Le  manuscrit  que  nous  avons  entre  les  mains,  et  dont  nous 
devons  nous  occuper,'  faisait  partie  de  la  bibliothèque  de 
M.  d'H^'^^;  c'est  un  fort  volume  in-é^*  sur  vélin,  écriture  du 
xm*  siècle,  à  deux  colonnes,  reliure  en  bois,  recouvert  d'un 
taffetas  broché  bleu.  Il  provient  de  l'abl/aye  des  Bénédictins  de 
Saint-Valéry-sur-Somme,  et  contient  229  feuillets,  21,200  vers 
environ,  et  se  termine  par  les  vers  suivans  : 

Aleis  TOUS  en,  «i  romans  est  fenis, 
Pe  Lohereas  ne  poeis  plus  olr. 
L'on  ne.  le  Tuet  controrer  et  mentir. 

(ÊxplidvU  Romans  des  IjtkêrMuJ) 

Ce  manuscrit  de  Gariii  Loherain ,  renferme  l'histoire  com- 
plète des  aventures  de  Garin  le  Loherain  et  de  son  frère  Bègues, 
de  Gisbert,  fils  de  Garin,  puis  d'Heruaut  et  Gérin,  fils  de  Bègues  ; 
c'est  un  des  textes  les  plus  purs  que  nous  connoissions  ;  il  nous 
semble  appartenir  au  dialecte  Picard  ou  à  celui  de  rUe-de- 
Prauce,  qui  se  ressemblent  beaucoup.  Ce  texte  offre  pour  la 
première  partie,  l'histoire  de  Garin  et  de  Bègues  (2),  des  va- 
riantes intéressantes  avec  celui  qu'a  imprimé  M.  Paulin  Paris. 
Pour  ce  qui  est  encore  inédit  de  la  curieàse  épopée  lorraine,  il 
va  sans  dire  qu'il  devient  désormais  iinpossible  de  le  publier 
sans  avoir  consulté  au  préalable  la  leçon  que  nous  citons:  elle 
est,  en  effet,  de  nature  à  fixer  vivement  l'attention  des  philolo* 
gués  et  des  historiens.  E.  L.  G. 


(i)  Li  r€iman  tU  Garin  iè  Lohtrain^  2  toI.  i6  fr. 

(a)  G^est  la  seule  qui  ait  été  '  pu)iliée  {  elle  est  renfermée  dans*  les 
soixante-dis-sept  premiers  feuillets  dû  manuscrit  et  finit  au  quatorcîéme 
fers  de  lu  première  colonne  de  la  page  78. 

Cpfu  il  miençirs  iqui  sot  destrier  s'oist» 


SYSTEMES  BIBLIOGRAPHIQUES. 


Il  ii*est  personne,  ayant  une  collection  quelconque,  mémo 
très  restreinte,  qui  n'ait  été  embarrassé  plusieurs  fois  de  mettre 
la  main  sur  un  objet  déterminé  de  cette  collection^  à  moinft 
qu'il  n'y  ait  introduit  un  certain  classement,  et  qu'il  ne  se  le 
soit  rendu  familier.  Ainsi  M.  Leber  n'auroit  pu  trouTer  une  de 
ces  précieuses  petites  pièces  qu'il  ayoit  par  millier,  s'il  n'aToit 
introduit  de  bonne  heure  le  plus  grand  ordre  dans  sa  belle  bi- 
bliothèque. Ainsij  M.  J.-J.  Debure  ne  pourroit,  sans  peines  in- 
finie^ tromrer  dans  les  sept  mille  portraits  qu'il  possède,  celui 
que  Yons  désirez  voir,  s'il  n'a^oit  adopté  certaines  dispositions 
qui  lui  permettent  d'aller  droit  au  portrait  demandé. 

Je  suppose  touteibis  que  celui  qui  possède  cette  collection 
▼eiiille  en  faire  usage  ;  car  si  une  bibliothèque  bien  garnie  ll'est 
pour  le  possesseur  qu'un  meubledônt  la  reliure  des  volumes  forme 
une  marqueterie  agréable  par  la  variété,  il  peut,  à  l'exemple  de 
certains  amateurs  fastueux  et  ignorans^se  contenter  d'aligner  ses 
bouquins  de  telle  sorte  qu'il  en  résulte  un  effet  satisfaisant  ;  pour 
lui»  le  but  sera  atteint  quand  le  meuble  présentera  le  coup  d'œii 
le  plus  agréable,  et  toute  sa  science  consistera  à  ne  pas  déran- 
ger un  de  ses  livres  fùnv  ne  pas  troubler  le  tableau. 
•  Mais,  dès  qu*une  collection  est  un  instrument  de  travail,  il 
faut  pouvoir  y  prendre  et  y  mettre  l'un  quelconque  des  objets 
qui  s'y  trouvent  en  perdant  le  moins  de  temps^possible,  et  alors 
un  S3^tème  d^Mrdre,  quel  qu'il  soit,  est  au  moins  utile  à  un  par- 
ticulier; il  est  indispensable  à  un  étabUssement  public  où  il 
tant  à  chaque  instant  satisfaire  à  de  nombreuses  demandes  :  là, 
évidemment,  le  temps  doit  être  pour  l'ordonnateur  le  sujet  de 
la  plus-sérieuse  attention,  et  nos  plus  petites  bibliothèques  pu- 
bliques ne  pourroient  satisfaire  les  nombreux  lecteurs  qui  les 
fréquentent,  si  l'ordre  lé  plus  rigoureux  n'y  étoit  établi.  Uest 

41 


y 


566  BULunii  DU  bibuopbilb. 

donc  certain  qne  le  premier  qui  a  en  une  bibliothèqne,  pour 
s'en  servir,  a  dû  bientôt  sentir  le  besoin  d^  classer  ses  livres 
de  manière  à  les  trouver  à  la  première  réquisition.  De  là,  les 
systèmes  biblio^aphiques. 

Quand  un  système  est  et  doit  rester  particnlier  à  un  auteur, 
il  ne  faut  paà  y  chercber  des  règles  générales  pour  classer  une 
bibliothèque  quelconque,  le  créateur  du  système  a  été  ordinai-^ 
rement  déterminé  par  des  raisons  qui  ne  seroient  plus  applica- 
hl^k  uif  autre  trayail^fuiv  ou  mdme  à  une  autre  dîspentton  de 
inei^les  :  évidemment  dç^tels  systèmes  échappent  à  la  dis^ 
cussion. 

Qu^ndf  f.Q  contraire»  un  système  présenté  comiie  devant;  de^ 
veçir  un  langage  comoum,  al^rs  oirpent  en  discuter  l'utilité, 
ep  critiquer  l'ensçiiible  et  les  parties»  et  s'il  esc  généiralemeat 
rejgUp  onpeut  çtpmdoHn^e./cherçhor.à  raméUorer^  carme 
langue  bien  faite  fsst  dp  plus  grusid  secOQts  ponr^l'éiiide  dfoM 
$çie]9ce  »  plus  li(  lapgqesf  ra  parfaite,  mieux  on  s'entendra  :  une 
vérité  quelle  qu'elle  so^t,  pj^és^nlé^  eu  tieriiies  qui  auront  pmr 
tous  la  mêm^^sigpjfLQat^oUf  i^ra  .évidemment  admise  par  toat 
le  pjipnde.  Les  philosophes  ont  agi  à  l'inivéyse  :  ils  ont  disante 
avapt  d'adopter  la  m^e  itanguei.  ikt-qnî  ne  oonnott  leslogov»^ 
ciliés  philQspphiqoeSf 

^  On  ne  içouye  pas  de  système'  bibliographique  qui  miérite  ce 
noj|i|,^  av2(|ii  cel|Di  f^e  le  père  Jacéb  publia  en  1645>  première 
4ipnée  de  la  Bil^liog^aphie  parisienne:  l'auteur  avoit  vu  les  pies 
bellf^  bibliothèques  de  l'Eiâri^  ^  de  plus,  il  étoit  l'ami  de  Go» 
briel  Naudé  doi;i.t  il  avpit,  reçu  les  conseils  dans  plnsîears  cîrcon* 
stances;  il  est  dpi^c  probable  que  son  système  est  une  wpèœ 

d'éc^ecti^mç!çntretou^.le^sy^èmesdantllavoitettiçoBnoi5Baiice. 
,  ^.pèrç  Jacol^  n'^yaptpas.^q^sé  les  rdiaonsdei'orérsiqn^il 
avoit  adopté^  on  ne  peut  jugçrsoQ  systràie  que  parioompam» 
apUp  i^  jcl^^asi^ça^pq  ^tasses  méthodique  et  peiAroitétre  dé- 
fei^pe,ji}8gjn'à  uii  ^i;tain  point;  la  théologie  et  ses  différeaCes 
l^s^rtù^  formei^^  ^  peu  p^  UiPpoitjé  d^s  divisîmsik  oe{qui  prouve 
gg&JliL  majenriQ  W^f^  â^<U)^ses qu'on  imprimoit  alors, serap» 
I^tjpU.  à;|n^(9;cia^^.  puisqpe  UBiblî<^apliîe  pariaienne  éloit 
il|!)  çfit^ogq^  apnw^l  |^;t^vFef  innées  à  Rina,(ie^  moiastdans 
l^lP'empière^iayinée^  A'^j^rip^r^q^/it^ jMi W4pia,  Ad^ 


BUIXBTIlf  DV  BIBUOPBIU.  567 

omnium  liirarum  Parisiis^  a^nis ^\6^i  et  1644  inclusive  excus' 
sorum.  Plus  tard,  l'autcpp*  l'étendil  à  toute  la  France  BibUo-  ' 
graphia  gaUica  uniyersalis  étoit  à  celte  ,éppqae  o|ie  idée  neuve 
et  dont  les  librai?«8  da  tempa  ne  paroissent  pas  avoir  saisi  Fnti- 
lité;  car  l'auteur  qui,  dans  sa  préface,  a  voit  demandé  leurs  ca- 
talognesy  se  plain(^  sous  le  nom  du  lîbraire-éditeur,  que  son  des- 
sein n'ait  pas  réussi»  «  vqu  qu'aucun  libraire  ne  s'est  servi  de 
son  advis.  J'ai  çren  que  ce  manquement  est  procédé  de  ce  que 
sa  préface  estant  latine»  les  libraires  peu  venés  en  cet  idiome» 
n'auront  cognu  son  dessein  ;  »  en  conséqueucei  il  le  leur  dit  en 
François. 

La  librairie  moderne  complétant  cette  idée,  a  rapprodié  les 
époques  de  publication  et  ajpoté  les  prix  des  ouvrages  publiée  : 
ce  sera  pour  nos  neveux  un  curieux  renseignement  qui  nous 
manque  presque  toujours,  puisque  les  prix  ne  se  trouvent  que 
rarement  dans  les  cataiogufss officinaux  anciens  ;  les  rapprocbe- 
mens  qu'on  pourroit  faire  des  prix  d'émission  avec  les  prix  ac- 
tuels, ne  seroient  cependant  ni  sans  intérêt,  ni  sans  utilité.  Un 
des  points  curieux  du  système  bibliographique  du  père  Jacob, 
c'est  qu'il  a  fait  une  division  séparée  des  livries  de  théologie  qui 
traitent  de  la  vierge  Marie.  Theoiogia  Man'ana,  seu  de  .beatd 
f^irgine. 

Le  père  Jacob  publioit  encore  sa  Bibliogra{diie  en  1654; 
quelques  années  plus  tard,  en  1 678^»  le  père  Garnier  mit  au  jour 
son  Systema  bibliothecœ  coUegii  Parîsiensis  societatîs  Jesu  (f); 
c'est  le  véritable  auteur  4u  système  bibliographique  encore  suivi 
aujourd'hui,  et  noj^  Gabi^i^l  Martin,  comme  on  pourroit  le  croire 
d'après  ce  qtt!en  dit  M.  P*  L.  dans  la  préfaee  du  catalogue  de  sa 
bibliothèque  ;  Gi|briel  VaiPtia  n'a  fidt  ^'améliorer  ce  système 
dans  quelques  déti^ils,  comme  lefailtrèa  bien  observer  Lottin.- 
Le  père  Qarniex  étoit  bibliothécaire  du  collège  des  Jésuites; 
il  avoit  passé  iine  bo,pn^  partie  de  sa  vie  à  classer  et  à  mettre 
en  ordre  cette  riche  bib^ic^thèque,  qui  eompioit  parmi  ses  bien- 
faiteurs tant  de  p^r^pnaeas  illastrca  à  divers  titres»  tels  que 

(I)  CalÎTn  est  asfaz  rare,  ou  bien,  ce  qui  est  peut-être  autei  Tni,  on 
lui  fait  rarement  les  honneurs  du  catalogue,  quoii^u'îl  soit  loin  de  mériter 
eet  }i|îgiieiix  dédain  ;  cependant  je  croirois  plus  Tolontîers  à  la  rareté,  Q|a 
je  ne  Pat  renoontié  qu'une  aeule  fbîa  chez  les  bouquinistes. 


566  BULLETIN  DU   BIBLIOPHILE. 

• 

les  Denys  Petau,  les  J.  Sirmond  et  le  fameux  suriiilendant  Ni- 
colas Fooquet,  et  non  son  père,  comme  on  l'a  dit  dans  un  cata* 
logtte  remarquable  (l),  en  interprétant  d'une  manière  un  pea 
forcée  un  passage  de  Nemeitz;  le  père  Garnier  dit  formelle- 
ment :  Virutrâque  foriwid  Nicolaus  Fouquetius^  bibUothecam  /t- 
bris  et  donarUs  auxit,  et  Hbras  galltcas  mille  annui  redttus  attri" 
\  buit.  Je  n'aurois  pas  relevé  cette  erreur  si  son  auteur  n*eût  pas 

été  le  bibliophile  Jacob. 

Le  père  Garnier,  homme  d'une  aussi  grande  modestie  que 
son  savoir  étoit  profond,  céda,  en  publiant  son  travail,  aux  in- 
stances de  ses  amis  qui  lui  remontrèrent  l'utilité  que  les  lettres 
en  ratireroient,  et  nous  sommes  heureux  qu'ils  aient  pn  l'en 
convaincre,  car  le  Sysiema  biblioihecœ  est  nn  beau  travail,  rien 
n'est  plus  logiquement  ordonné,  chaque  chose  est  à  la  place  qui 
lui  convient,  avec  les  raisons  qui  la  font  classer  là  et  non  ail- 
leurs. Cependant  un  article  est  classé  hors  de  la  division,  et. 
cette  faute  semble  déparer  le  travail  du  père  Garnier  ;  il  a  mis 
les  heritici  hors  de  la  théologie,  et  les  a  rejetés  tout-à-fait  à  la 
fin.  Le  père  Jacob,  an  reste,  avoit  commis  la  même  faute  ;  il  ne 
faut  pas  trop  se  hâter  de  les  condamner,  et  ici  je  ne  parle  évi- 
demment que  du  point  de  vue  bibliographique;  il  me  paroît 
hors  de  doute  que  l'auteur  faisant  le  catalogue  d'une  bibliothè- 
que quelconque,  celle  d'un  collège  excepté,  n'eût  pas  rejeté  les 
hérétiques  hors  delà  théologie.  Mais  qu'on  se  rappelle  que  son 
travail  est  le  Systema  biblioihecœ  coUegii  societatis  Jesu,  et  que 
cette  bibliothèque  étoit,à  l^usage  de  jeunes  étudians,  entre  les 
mains  desquels  !1  n'auroit  été  ni  sage  ni  prudent  de  laisser  des 
livres,  an  moins  douteux,  avant  d'avoir  exercé  leur  raisonne- 
ment de  manière  à  les  mettre  eu  état  de  juger  ;  on  sait,  au  reste, 
que  dans  tous  les  couvons,  les  heritici  formoient  une  classe  à 
part  dans  les  bibliothèques;  que  cette  classe  étoit  ordinaire- 
ment séparée  des  autres  livres,  et  qu'il  falloit  une  permission 
spéciale  du  supérieur  pour  y  puiser.  Cela  explique  la  même 
faute  chez  le  père  Jacob;  eh  pourquoi  blamerions-nous  les 
moines  d'en  avoir  agi  ainsi  ?  un  père  ne  fait-il  pas  la  même  chose 

(i)  Catalogue  des  livres  cl  des  manuscnls,  la  plupart  relatifa  à  l'his- 
Wnte  de  France  du  BibliopLile  Jacob;  Paiis,  iS«i9  (page  3ai). 


DUIXETIIf  DU   BIBUOPHILE.  569 

dans  mille  circonslances,  k  l'égard  de  ses  enfans  ?  et  pour  ne 
pas  sortir  de  mpn  sujet,  y  a-t-il,  par  exemple,  beaucoup  de  bi- 
bliothèques dont  le  possesseur  laisseroit  lire  tous  ses  livres  à  sa 
fille?  eh  bien,  le  même  ordre  dHdëes,  quoique  s'exerçant  sur 
des  sujets  difTérens,  avoit  décidé  les  supérieurs  des  couvc(.ns  à 
séquestrer  les  livres  qu'ils  regfirdoient  comme  dangereux. 

En  résumé,  cette  faute  bibliographique  est  assez  légère,  car 
ce  n'est  qu'une  transposition  ;  et,  pour  le  dire  en  passant,  nos 
icataloguistes  modernes  ne  sont  pas  peu  embarrassés  de  cette 
classe  «  Heritici  b 

On  a  écrit  qu'il  n'y  avoit  aucune  raison  pour  commencer  un 
système  bibliographique  par  une  de  ses  divisions  plutôt  que  par 
l'autre;  absolument  parlant,  je  ne  crois  pas  qu'une  pareille 
opinion  puisse  être  soutenue  par  de  bonnes  raisons;  mais  le 
père  Garnier,  prêtre,  avoit  f.our^commencer  par  la  théologie 
une  raison  qui,  dans  tons  les  cas,  ne  manque  ni  de  noblesse  ni 
de  majesté.  «  Theoiogia^  fons  sapiemiœ^  est  verbum  Dei,  »  Ac- 
cordez-lui cela,  et  il  est  difficile  de  le  lui  refuser,  puisque  ce 
n'est  qu'une  définition  ;  accordez-lui  cela,  et  il  vous  démontrera 
clairement  l'enchaînement  de  son  système»  passant  de  la  ma- 
nière la  plus  logique  d'une  division  à  une  autre  ;  c'est  dans  l'au- 
teur qu'il  faut  lire  les  raisons  qu'il  apporte  pour  chaque  chose, 
l'analyse  d'un  tel  livre  seroit  trop  étendu.  Pour  compléter  son 
éloge,  je  dirai  qu'il  y  aiiplua  d'un  poi/it  de  «ressemblance  entre  le 
système  du  père  Garnier  et  celui  que  M.  Merlin  essaie  d'intro- 
duire dans  le  monde  littéraire.  Certainement  il  y  a  des  différen* 
ces;  mais  l'idée  philosophique,  l'idée  mère  du  système  a  la  plus 
grande  analogie  chez  M.  Merlin  et  chez  le  père  Garnier  ;  et  il 
n'y  a  rien  là  d'étonnant,  la  vérité  est  une,  les  démonstrations 
seules  varient.  An  reste,  M.  Merlin  ne  cache  pas  son  admiration 
pour  le  père  Garnier. 

Si  l'ouvrage  du  savant  jésuite  est  le  plus  bel  ensemble  d'un 
système  bibliographique,  il  n'en  est  pas  de  même  des  détails. 
Là,  évidemment,  il  y  a  trop  de  concision,  aussi  le  libraire  Ga- 
briel Martin,  fils  savant  d'un  père  savant,  s'applique-t«il  à  l'a- 
méliorer en  l'adoptant  et  le  faisant  passer  dans  Tusage  du  com- 
merce. Avant  lui,  et  de  son  temps,  les  catalogues  de  ventes 
étoient  pitoyables;  ou  y  trouve,  par  exemple,  les  Instructiona 


/ 


S70  BDusm  ni;  BiBUOPBttB. 

da  oQQcile  de  TitaU,  entré  l'Enéide  de  Viîr|si!e  ëi  lé  ÏMcfion- 
naire  de  Bîebdet^  les  pkn  métbodi^aiis  d«8  libraires  adopioient 
l'ordre  par  format»  et  dans  cfiaqne  format  àocnn  ordre.  Ga- 
briel Martin  appliqua  anz  Tentes  pnbliqtteâ  de  livres  le  sys- 
tème .da  père  Garmer^  et  il  boniriboa  aie  rendre  fanfilier,  car 
les  Tentes  étoient  fort,  saines,  non  seideittent  par  les  acheteurs, 
mais  entHire  par  tons  «cens  qui  dëèiroient  s'instruire  ;  les  con- 
noissances  étendues  qo'ilavoityiai  pfeMiellôiei^t  de  donner  sur 
les  livres  qu'il  vendoit  des  lenseignemens  bibKographiqnes  et 
littéraires  qui  y  ajontoient  un  charme  particulier,  et  qUi  sera 
bien  compris  par  Ions  cens  qui  aiment  les  livres;- «  J'y  apprends 
toujours  quelque  chose,  dîsoit'Un  savant  homme  de  l'époque. 
Heureux  tenips  !  Nous  avons  esicolne  des  libraires  qui  seroient 
fort  capables  de  pareille  chose,  etee  seroit  au  grand  profit  Se 
tous  :  pourquoi  ne  le  font^il  pas?  mais  ce  Stijet  sottlëveroit  dea 
questîon^i  graves  qui  sortent  de  l'objet  dé  celte  note. 

Après  Gabriel  Bfartin,  il  faut  arriver  à  Gttillaome^François 
Debure,  pour  trouver  quelque  amélioration  au  système  du  père 
Garnier  ;  il  y  fit  des  transpositions,  et*méme  quelques  augmenta- 
tions qu^il  est  inutile  de  citer,  le  mérite  bien  i^cbnnn  dé  Tantetir 
delà  Bibliographie  instructive  nous  en  dispense.  Il  faut  surtout 
loQjer  dans  son  catalogue,  une  certaine  appréciation  littéraire  qui 
manque  à  la  sèche  nomenclature  qu'on  troiive  dans  un  ouvrage 
beaucoup  plus  rechensbé  aûjonrdïiui.  Après Debdre,  il  faut  ar- 
river à  l'excellent  catalogue  de  M.  Lebér  pour  trouver  une  des 
plus  grandes  améliorations  de  détails  qu'il  y  ait  eue  au  système 
du  père  Garnier  depuis  sa  création,  et  maintenant  on  peut  regar- 
der la  division  de  l'histoire  comme  étant  cotnplîtement  établie. 

Malheureusement,  d'autres  cadf  es  attendent  encore  ;  car,  je 
le  répète,  le  père  Garnier,  quoiqu'on  développàkit  les  sous.âivi- 
sions,  n*a  fait  qu'esquisser  à  grands  traits,  et  il  est  matérielle* 
ment  impossible  qu'aii  auteur  de  système  bibliôgra)>hi(|Qè  donne 
autre  chose  que  des  généralités  :  il  ne  peut  prendre  connois- 
sauce  de  tous  fes  livres  qui  doivent  remplir  les  divisions  et  sous* 
divisions  -de  son  système  ;  tout  au  plus  il  traitera  avec  détail 
u^e  ou  deux  divisions  dans  lesquelles  son  goût  ou  ses  étiides  lui 
auront  fait  acquérir  des  coanoiasadoes  plus  étendues ,  mais  nitt 
n'est  universel,  soha  /peine  de  n*étre  rien  du  fout . 


/ 


MiUUBDif  TO  UBUOHBLB.  SU 


et  noasn'^niMMift  on  ten  eyalibtair  que  lonqfeie  obaq«e  ponh  dure 
été  u«î|ée  par  im  aatewr  qui  an  «ocaiaU.'nBe^ttiâe  attentive  \ 
je  sais  qu'on  pareil  travail  prendra  la  meillenre  partie  de  Iv  Wfe 
d'an  bomme»  et  91e  c?eat  snrtihit > Véttmge d^^ten^i  etieflety 
qoade  liTr«$,à  Oaviir  fittméM:àrélBdîer>lui  mliûu  à  pévcMvir.; 
car  ceux  qui  s'en  TapporlaroîeBfc  au  titre  eommetlraîMt  (tes 
erreurs  anaJoiae^  à  ceUes  de  et  catfilogdiste  qal'pla^Qit  lea4te* 
tm de Pliod  elle  panégjrriqoede  Tmjsfai  dana  l'hislèinfiiiMii* 
reUe,  mqs  préleite  qne  Plioe  éioit  on naiaraliate.  -tl  MiiBt/ati 
refte»  de  lire  le  catalogue  «je  IL  Ldier  e^  lee  aKceilètMa  niMoi 
qu'il  y  ^  jeiotes,  pewr  être  persuadé  qu'un:  livre  né  répoiVid'  pas 
toujours  a  sou  jdtre,  et  une  faî^Uofrapbîe  ne  sera  utile  qn'attCafrt 
qu'elle  dira  de  la  manière  la  pluaçonoi8e:ee  qu'un  livre  e^ttftiMf» 
ai«  noîus  qnand  le  contenu,  ne  répondra  pas  à  l'étiquiKtte.    • 

Parmi  les  dMsiona  qui  atteadent  eipcdre^  les  aoienees  et  les 
beaux-arts  paroissent.emharrdssor  ploa  particuliètetneut  Ibl 
catalogoistesril  faut  espérer  qu'un  amateur  des  beaux-arts  trai- 
tera quelque  jour  ce  sujet,  qui  paroit  présenter  d'assez  graves 
difficultés.  Quant  aux  sciences  mathématiques  et  physiques,  je 
doniie  à  la  suite  de  cet  article  le  classemeni  ip^  j^adopté  de*, 
puis  long-temps  pour  moi-même.  Je  n'ai  point  la  prétention  de 
dire  qu'on  ne  pourroit  faire  mieux  y  mais  il  est  certain  qu'en 
comparaison  deoeqiit  est,  c'est  une  amélioration.  Je  me  trou- 
verois  beui^eèx  qde  quelque  chose  de  meilleur  fût  produit,  et 
j'en  profiterois  leptémier.  J'ai  suivi  l'idée  philosophique  d^e  l'au- 
teur principal  du  système  ;  je  commence  ,pa^  le  géiiéri^l  pour 
descendre  au  JiâTlicnUer.  Evidemment,  je  ne  donaetoifoquie  les 
titres  des  subdivisions,  et,  quoique  ce  ne  soient  que  défè  ^'énéra- 
lités,  j'espère  qu'elles  pourront  être  utiles,  au  moins  pour  la 
confection  de  catalogues  spéciaux  ;  pour  les  catalogues  ordinai- 
res, on  ne  Se  donite  guère  la  peine  de  faire  dea  recherches  :  âl 
suffit,  en  efTe't^  dans  ce  cas ,  que  des  indications  principales 
soient  bien  exactes»  et  si  les  dévelcq^pein/ms  cjoat.  entachés  de 
quelques  erreurs,  Coiiime  celles  de  ce  libraire  qui,  ayant  trouvé 
dans  une  bi1)1ioihè(][ue  qu'il  étoit  chargé  de  v^nd^ie^,  une  ma- 
chine très  ingénieuse  dont  l'inventiott  est  due  a  Pascal,  et  qui 
est  connue  sous  le  nom  de  Machine  Arithmétique  de  Pascal^ 


579 


BULLBTNI  DU  BIBUOPRILB. 


pemaot  d'ailleara  que  cette  appellation  seroit  pen  comprise  de 
ses  lecteurs,  écrivit  dans  le  catalog:ae  :  Machine  dont  se  seryok 
Pascal  pour  rariihmétûfue,  ce  sont  des  lapsus  ptumœ  que  chacon 
redresse. 

Enfin,  je  crois  qne  j'aorai  renda  nn  service  au  bibliographes, 
quand  même  cette  note  ne  senriroit  qa*à,  appeler  la  discussion 
sur  unp  partie  aussi  intéressante  et  aussi  utile  qu'un  système 
bibliographique  y  ce  n'est  que  quand  on  aura  recueilli  un  en- 
semble de  vérités  dont  on  puisse  déduire  les  applications  par 
des  conséquences  rigoureuses,  et  non  par  de  vagnes  inductions, 
que  la  bibliographie  prendra  rang  parmi  les  sciences  exactes. 

Il  y  aurrât  au  moins  nn  intérêt  de  curiosité  à  comparer  les 
systèmes  bibliographiques  émis  jusqu'à  ce  jour,  et  ils  sont  en 
très  petit  nombre  ;  j'attends,  pour  le  faire,  la  publication  d'un 
nouveau  système  annoncé  comme  prochain,  et  dont  l'auteur  est 
un  homme  trop  savant  pour  que  son  travail  n'occupe  pas  une 
place  distinguée  dans  une  pareille  revue. 

Faucheux. 


SCIENCES. 

{  i*r.  MATHÉMATIQUES. 

gbniSralitbs. 

a.  Philosophie  mttbéiiiaUque. 

b.  Cours  généraux. 
o^Becneils  académiiiaes. 

d.  loomaiix. 

e.  Mélanges. 

f.  Construction  d'instrumens. 

g.  Histoire  des  Mathématiques. 

▲IfALTSB. 

a.  Arithmétique. 

f .  Arithmétique  élémentaire, 
t.  Théorie  des  nombres. 

b.  Algèbre. 

f.  Algèbre  élémentaire, 
t.  Traités  partfouliers.  (Pw 

plf ,  lliioric  an  pliu  grand  com- 


man  diriiew,  .—  Bëtolotion  dM 

équations  nnmériqoM  «  etc.] 

3.  Calcul  des  fonctions.  [Pan 
pl«.  Traité  d«a  •ériea,  etc.] 

c.  Calcul  diOérentiel  et  intégral. 

d.  Calcul  de*' probabilités. 

e.  Application. 

1.  Problèmes. 

S.  Logarithmes. 

3.  Tables  d*intégraleft. 

A.  Tableaux  barématiquês. 

GÉOMÉTRIE. 

a.  Géométrie  élémentaire. 

b.  Géométrie  descriptire. 

1.  Coupe  des  pierres, 
t.  Charpente. 
3.  perspective. 

c.  Géométrie  de  position. 

d.  Applications. 

i.  Problèmes. 

S.  Dessins  géomélriquei. 


BULLniII  DU  BIBUOPHILB. 


573 


B      GiOMÏTRIl    ANALYTIQUE* 

a.  Traité  de  géoméirie  anilylique. 

I.  A  Sdimensioiu. 
9.  A  2  dlmoDsions. 

b.  Trigonométrie. 

i.  ReeUligne. 
8.  Sphérique. 

c.  Applications. 

1.  Problèmes.   [TrÎMCtion  de  l'an- 
§!«,  «te.] 

1.  Topograpllie.   [T«l  que  Aipen- 
tage.  Levée  des  PUns,  NireUe- 
etc.] 


MÏCANIQUB. 

a.  Traités  généraux  de  mécanique. 

b.  Idem  de  statistique. 

c.  Idem  d*hjdrosUtiqoe. 

d.  Idem  dedynamiqae. 

e.  Idem  d*l>ydrod7namiqpie. 

f.  Applications. 

«.  Problèmes  généraux, 
t.  A  la  sUtiqiM.    [RéiiMuMe  das 
•oUdes.] 

3.  A  ThydrosUtique  [Rédstanec  des 

digvaa»  eaaaiis,  etc.] 

4.  A  la  dynamique.  [Manotme  de« 

tmiuetmxJ] 

5.  A  rhydrodynamiqae.  [Hydran- 

liq«e.] 

6.  Gonslmctions.  [Conatroctioos  ci- 

vilaa,  dianiu  de  fer,  ponte  et 
channéet,  coutractioiia  <)e  Tais- 
seaux.] 

T.  Artillerie.  (Baliaiiqaa.} 

8.  Fortifications. 

ASTROlfOMIB. 

a.  Astronomie  physique. 

I-  Traités  de  cosmographie. 

9.  NaTigation. 

.  Mesure  du  temps.  [Gnomooique, 
AuMiaira»,  AhnaiMolis,  Connais- 
■anee  des  temps.] 
4.  Mélanges.    [Aérolilhes.  Appari. 
tien  de  oomètcs.] 

b.  Af mnomie  nalytiqae.  [Mécanique 

céleste,  Traités  An  moRTcmais  des 
corps  célestes.  J 

e.  Applications. 
1.  Problèmes. 


9.  Géographie  mathémattque. 

5.  Hydrographie  idem. 

4.  Recueil  d'obserrations. 

6.  Tables  astronomiques. 

6.  Description     et    construction 
d'instnimeils. 

d.  Astrologie. 


f  S.  PHYSIQUE  ET  CHIMIE. 
A  Gél«l£RAUT&.  X 

a.  Recueils  académiques. 

b.  Journaux. 

I.  De  physique. 
9.  De  chimie. 

c.  Mélanges. 

1.  De  physique. 
9.  De  chimie. 

d.  Histoire  de  la  physique. 

B     PHYSIQUE  EXPéRIHKlITÂLB. 

a.  Traités  généraux. 

b.  Traités  particuliers.  [Traités  de  la 

chalenr,  de  la  lumièrep  optique,  etc.] 
C.  Descriptions  d'expériences, 
d.  Applications. 

1.  Problémei.  (Béeiéations  da  phy- 
•iqne,  etc.] 

9.  Machines  A  Tapeur. 

5.  Musique  théorique. 

4.  Descriptions  d'instrumens. 

B      PHYSIQUE  MATHEMATIQUE. 

a.  Traités  généraux. 

b.  Traités  spéciaux. 

c.  Applications.  [Tables  baroniétriqMs, 

etc.] 

C  CHIMIE. 

a.  Traités  générant. 

b.  Chimie  analytique. 

c.  Minéralogie. 

d.  Applications. 

I.- Produits  chlnuqnes.  [Fabrice. 

tion  des  méteqx.  Usines  à  gax, 
Art  de  la  Titrificatioo,  de  la  Por- 
celaine,  etc.] 

9.  Pharmacie. 

3.  Art  de  la  teinture. 

e.  Alcbynie.  [Pierre  philosopbale,  etc.] 


QUESTIONS 


VE  ^ATISTIQIJE  UTTÉRAIRE. 


La  statistique  e&t  Science  à  la  mode  en  ce  moment  :  il  faot 
bien  qne  nous  aussi  nous  nous  mettions  à  faire  tin  peu  de  sta- 
tistique. Nous  awtts  été  un  moment  embarrassés  sur  le  choix 
des  questions  que  nous  essaierions  de  traiier;  nMS  tvMns  de 
lire  de  longs  ^raoires^  se  discute,  a¥te  addition  d'immenses 
tableaux,  quel  est  l'âge  moyen  auquel  la  mort  frappe  les  pairs 
de  France  et  les  ouvriers  imprinieuvs»  quel  wt  le  cftiffre  exact  f 
des  etifans  qu'emporte  la  coqueluche  entre  quinze  et  dix-huit 
mob.  H.  t'arent-Ducbâtelet  a  consacré  deux  gros  voliiihes  à  fixer 
k»  nombre  précis  des  tHerges  folies  sachant  signer  ou  habiles 
tout  au  plus  à  faire  leur  croix,  à  disevter  ^sombîan  il  y  en  a  de 
brunes  et  combien  il  en  est  de  blondes.  Il  étoit  donc  devenu 
inutile  de  s'occuper  de  la  solution  de  ces  proMèmes  et  de  quel- 
ques autres  ton  moins  importuns  que  nous  passons  sous  silence, 
car  nous  tenons  à  être  brefs.  Nous  voulions  pourtant  trouver 
de  petits  chiffres  à  alig uer,  à  classer,  à  éplucher  ;  l'idée  nous 
est  venue  de  prendfe^  pour  sujet  de  notre  travail»  lu  mouvemetit 
de  la  presse  en  1840. 

Aussitôt  nèus  avons  étalé  sûr  notre  table  les  ciaqitante-denx 
numéros  du  Journal  de  là  Librairie  que  dirige  depnis  vingt-cinq 
ans  M.  Bouchot  avec  zèle  et  habileté  ;  journal  officiel  s'il  en  fût, 
journal  comme  il  n'en  est  guère,  où  chaque  ligne  est  une  vé- 
rité, et  qui  unregisftre  toutes  les  publications  qu'enfantent  les 
presses  de  la  France  :  le  dépôt  légal»  obligaUilre  sOus  des  peines 
sévères,  garantit  la  parfaite  exactitude  de  ces  annonces. 

Nous  voilà,  la  plume  en  main,  occupés  à  des  n^xîades  de  fas- 
tidieuses additions;  'Sous  avons  eu  le  courage  de  lés  térifier,  et 


sous  a  mib^en  posâMSkiii  ûe  téixMàit  t^tUAta  ; 
iciNitesHrioas'  tbac,  ear  wMtt  sbmines  inlailUbles. 

Le  total,  des  feoilles  typographiques,  enregHtINfes  dans  le 
jeurnal  de  la  Prairie  pour  1840,  s'élève  à  76,879. 

11  faot  moUiplier  ce  Bombre  par  le  chiffre'  da  tirage,  clrifflre 
qui  était  jadis  soumis  à  une  déclaration,  mais  qui  reste  aojour- 
d'bui  le  secret  de  l'éditear.  Noos  croyons  que  Von  peut  prendre 
peur  moyenne  une  évaluation  de  1 600.  Les  livres  de  piété,  d*é- 
dnoation,  les  ouvrages  d'un  mérite  consacré  de  vieille  date,  tes 
piddieatiooi  dites  à  bon  marché,  tout  cela  se  reproduit  à  un 
nombre  plus  élevé  ;  mais  les  collections  volumineuses  et  disiieh- 
dieoses,  les  traités  seientiftqoes  trop  abstraits,  les  romans  d'au* 
teors  novioes,  les  chants  de  poètes  inconnus,  les  éluimbrations 
des  publicistes  de  bonne  volonté,  les  livrets  de  cif  constance  que 
l'on  compose,  qato  l'on  imprime  à  la  hAte  et  qui  dorvent  k'enle- 
ver  dass  la  semaiiie  de  leni"  Mtssance  ou  être  vendris  au  poiàs, 
les  ouvrages  de  philosophie,  de  mévatrliysique,  d'esthétique  et 
d'ontlîotdgito,  édr'Kmtes  ces  choses-là  le  libraire  se  garde  bien 
de«0Brir  la  cbanoe  d'un  nombrecfi  tirage. 

En  adoptant  liotfé  évaluation  de  1500,  il  se  trouve  qu'il  a  été 
imprimé  en  France,  en  1840,  plus  de  115  millions  de  feuilles. 
Prenons  pevr  moyemié  d'un  volume  douze  feuilles  et  nous  ver- 
rons qve  ishaqae  jour  il  a  été  offert  aux  gens  sachant  lire  dans 
les  qaaM^vingti'six  dépdftemens,  aux  intelligences  les  plus  éle- 
vées comme  aux'e^ms  les  plos' vulgaires,  «ne  masse  de  ^îngi» 
six  m/i/e  volumes. 

Il  y  amrâit  bien  ùH  &bsetftiûéné  a  feire  là-desAUs  ;  bol^kiotis- 
noos  àenenregâstrerdeuxt 

1«  On  évalue  le  nombre  dé  Français  ne  sachahtpas  lire  à 
6S  p.  OfOsurla  massetoiale  ;  cela  fait  que  nous  ne  sommes  guère 
que  12  miHîottadeeélnpatrioies  Radiant  distinguer  un  A  d'Ut!  Z, 
et  an  état  de  ne  pas  confondre  un  B  avec  un  Y. 

2»  Dans  tous  ces  millions  de  pages-noircîes  (et  dans  l^ntét*£t  du 
mardiand cwmutedans celui  del'aéheteur, tes  deux  tiers  atr moins 
auraient  Wemdà'éetnèiireir  blanches),  on  ne  comprend  point  la 
masse  «ffrayanle  4e  matière  t^tte  le  journalisme  llVrë  chaque 
joav  &  l»'clrciiiatiotivYrtaMe'<|tiePoh  peutsupposielr  égttlèr  à  ceHe 
du  produit  de  la  presse  non  périodique.  Oh  manqué  aussi  de 


576  ButLirriN  du  buuopbilb. 

renseîgnemens  pour  évaluer  le  nombre  d'impressions  qui  ne 
sont  pas  assujetties  au  dépôt  légal»  telles  qne  mémoires  judi- 
ciaires, documens  administratifs,  circulaires  commerciales, 
feuilles  débitées  par  les  nouvellistes  de  carrefours,  etc.  Les 
contrefaçons,  les  impressions  clandestines  échappent  également 
à  nos  additions. 

Maintenant  il  reste  à  faire  une  répartition  méthodicpie  de  cet 
océan  de  volumes,  mais  c'est  chose  longue  et  difficile  à  opérer. 
Nous  la  laisserons  de  côté  aujourd'hui,  et  nous  nous  bornerons 
à  examiner  quel  est, le  contingent  qu'on t  apporté  les  diverses 
villes  de  France  à  cette  nombreuse  armée  littéraire. 

Nous  avons  trouvé  que  19,563  feuilles-types  étaient  i  mpri- 
méesen  province  ;  il  en  reste  57,316  pour  Paris,  ce  qui  équi- 
vaut à  73  p.  0/0. 

Après  Paris,  la  part  la  plus  large  revient  si  Lyon  ;  on  y  a  mis 
au  jour  2,817  feuilles  ;  les  troîs'quarts  an  moins  sortent  de  quel- 
ques étabUssemens  qui  travaillent  avec  activité  pour  le  clergé 
et  pour  les  âmes  pieuses.  En  troisième  ligne  se  présente  la  pe- 
tile  ville  de  Corbeil;  elle  a  donné  1462  feuilles,  appartenant 
presque  toutes  à  des  romans  modernes  qu'on  y  confectionne  à 
meilleur  marché  qu'à  Paris;  les  petites  filles  du  département 
de  Seine-et-Marne,  au  lieu  d'être  gardeuses  de  moutons,  sont 
compositeurs  dans  quelque  atelier  d'imprimerie;  elles  ne  culti- 
vent plus  la  terre,  mais  elles  se  fatiguent  les  yeux  sur  les  ma- 
nuscrits d'Alfred  dp  Musset  et  de  Frédéric  Soulié^  je  ne  dirai 
pas  que  cette  occupation  leur  forme  l'esprit  et  le  cœur  :  c'est  ce 
dont  ne  s'inquiète  guère  le  bibliopole  qui  veut,  avant  tout,  éco- 
nomiser ving-cinq  centimes  sur  le  prix  de  fabrication  d'un 
in-8°.  Besançon  exploite  la  même  spécialité  que  Lyon,  mais 
avec  des  capitaux  plus  restreints;  il  n'en  est  parvenu  qne  929 
feuilles.  Lille  en  a  enfanté  548;  Metz,  795;  Nancy,  558;  et 
Strasbourg,  773  ;  en  tout  sept  villes,  après  Paris,  où  la  fabri- 
cation a  excédé  500  feuilles. 

De  100  à  500,  nous  avons  compté  26  villes;  noos  nous  bor- 
nerons à  en  mentionner  quelques  unes  ;  nous  commencerons 
par  Bordeaux,  dont  le  Journal  de  h  JUhrairie  a  enregistré 
.  47  publications  donnant  pour  total  353  feuilles;  c'est  7  de  plus 
que  Troyes  et  9  de  plus  que  Nantes,  c'est  M  de  moins  que 


\ 


BQLLETin  DU  BIBLIOPHILB  5T7 

* 

Rouen.  Dijon  a  lancé  dans  le  monde  469  feoilles  de  tout  genre, 
et  il  ne  s'en  est  falia  que  d'ane  seule  feuille  que  Tours^Youée  à 
la  fabrique  de  livres  d'éducation,  n'atteignit  ce  chiffre.  Limo- 
ges et  Avignon  occupées  d'ouvrages  pour  les  classes,  de  réim- 
pressions faites  avec  parcimonie,  ont  donné  475  et  408  feuilles; 
Toolouse,  468  ;  Poitiers,  276;  Nantes,  349;  Douai,  291  ;  Gre- 
noble, 194  ;  Rennes,  176  ;  Fontainebleau  se  ressentant  du  voi- 
sinage de  Paria,  a  atteint  293  feuilles. 

Au  dessous  de  100  feuilles,  l'inflexible  arithmétique  nous  fait 
oonnattre  166  villes;  et  là  se  trouve  la  preuve  affligeante  du 
sommeil  profond  de  l'art  typographique  dans  nombre  de  loca- 
lités qui  ne  sont  pas  sans  importance.  La  vérité  nous  contraint 
d^ajouter  que,  lorsque  dans  ces  endroits  frappés  de  la  colère  de 
Guttemberg  et  de  la  malédiction  des  Elzevirs  on  des  Didot«  Ton 
se  décide  enfin  à  imprimer  quelque  chose,  ce  quelque  chose 
n'est  rien,  on  peu  s'en  faut,  car  c'est  un  almanach,  on  un  tarif 
des  poids  et  mesures,  on  un  factum  contre  M.  le  Maire,  ou  une 
pièce  de  vers  souvent  sans  rime  et  presque  toujours  sans  rai- 
son, ou  bien  encore  c'est  l'œuvre  d*nn  désœuvré  qu'un  ennni 
féroce  rend  imbécile  et  porte  à  se  rendre  coupable  d'une  péti- 
tion aux  /chambres,  d'un  écrit  où  il  découvre  la  quadrature  du 
cercle,  le  mouvement  perpétuel,  le  véritable  système  du  monde, 
le  secret  d'économiser  600  millions  par  an,  et  le  moyen  d'assu- 
rer à  tout  Français  mille  écus  de  rente  viagère.  En  tait  de  ces 
livres  qui  ne  sont  pas  des  livres,  Mulhouse  et  Sainl-Omer  ont 
donné  3  feuilles  ;  Châteauroux,  Hagueneau  et  Dreux  sont  res- 
tés  ù  2;  Etampes  et  Pithiviers  en  ont  fait  autant;  Orthez, 
Pézenas,  Vervins,  Arles  et  Beaume  ont  jugé  que  produire  une 
feuille  était  bien  suffisant  ;  Gap  et  Riom  en  apportent  4  cha- 
cune de  leur  côté  ;  Colmar  arrive  à  5  ;  Abbeville,  Rhodez,^  Ao- 
rillac  et  Verdun  à  6  ;  Falaise  retombe  à  2  ;  mais  Sens  et  Perpi- 
gnan s'élancent  à  7  ;  Pau  et  Tulle  vont  même  jusqu'à  10,  chiffre 
dont  Carcassonne,  La  Rochelle,  Cherbourg  et  une  foule  d'au- 
tres villes  demeurent  bien  loin. 

Il  y  a  un  peu  plus  d'activité  à  Bourges  (86  feuil.),  à  Toulon 
(69),  à  Agen  (4 1),  à  Toul  (83),  mais  cette  nomenclature  est  déjà 
assez  prolongée  ;  en  faisant  les  recherches  qui  lui  servent  de 
base^  nous  avons  été  frappés  du  nombre  extrêmement  restreint 


su»  MlUn»  DU  BIBi4#fllUi. 

d'écrits  sérieux»  origintu»  atiles,  qu'enfante  la  pfetae  prattii- 
ciale.  Si  l'on  m^%  de  côté  qoelques  écrits  relatifs  à  l'histoire  des 
localités,  ceriaips  oo^ag^s  de  droit  et  de  médeoînedas,  pour 
la  plupart,  à  la  plume  des  professeurs  de  di verset  facultés,  qod* 
qaes  collections  de  mémoires  académiques  où  se.  tceuvent  fs»^ 
fois  des  travaux  dignes  d'estime,  relatils  à  l'archéologie  ou  aux 
sciences  physiques,  il  ne  .vaut  pas  }a  peine  de  Caire  mention  dn 
reste. 

En  somme  et  en  divisant  la  France  en  cinq  régions,  formées 
chacune  de  17  pu  18  déparien»ens  limitrophes^  nous  trouvons* 

Pour  le  nerd  62,378  femlle^-types,  soit79 p.  0/0  à  peu  près. 

l'est         7,421        — 

l'ouest     2,âS9        — 

•  le  eamiv  3iO&6        — 

le  sud        t^4>        -— 

On  a  beaucoup  parlé  de  décentralisation  intellectuelle,  de 
fMrre  à  la- suprématie  littéraire  de  Paris;  en  1840,  on  n'a  fait 
contre  elle  aucune  tentative  tant  soit  peu  sérieuse. 

Une  autre  circonstance  qui  saute  aux  yeux,  c'est  l'état  de 
langueur  de  la  presse  dans  tout  le  midi  de  la  France,  région 
qui  n*eBtre  pas  pour  un  treizième  dans  le  total  de  la  production 
en>oe  genre. 

Ce  sont  là  des  considérations  sur  lesquelles  nous  nous  garde- 
ront d'insister  -plus  long- temps  :  le  secret  d'ennuyer  est  celui 
detoutdire;  Uen  que  nous  soyons  fort  loin  d'avoir  tout  dit, 
neos' craignons  d'avoir  été  fort  peu  amusans. 

G.  B. 


'^wt4hâ  (i^(t0|^<ipÇf<|iii^. 


Dans  une  Tente  d^autographes  y  faile  dernièrement,  trois 
amateurs  con^oitoient  une  belle  lettre  de  Crébillony  et  cette 
pièce,  mise  sur  table,  atteignoit  déjà  le  chiiTre  de  80  francs; 
Tard^i^  qu'ils  oMitoient  tous  trois  a  sa  poursuite ,  laissoit 
eQlrçTDir  une  de  ces  curieuses  scènes  de  Tente,  comme  on 
en  .TOyoit  jadis  au  bon  temps  de  la  Librairie,  an  temps  où  la 
Fmed  et  l'AogleierFe ,  reppéseatées  par  les  plus  raillans 
champiems  de  la  Bibliogpapbie,  se  faisoient  la  guerre  pour  la 
conquête  d'un  liTre  du  xt®  siècle,  d'un  Aide  ou d'un-EIzérier, 
lorsque  l'un  d'eux  proposa  de  terminer  le  cpmbat  en  tirant  ali 
sort.  La  propositien  acceptée,  trois  noms  furent  mis  dans  un 
chapeau  et  une  personne  étrangère  appelée  pour  en  tirer  un  ; 
ceu«^  opér^itioA,  qui  dtira  deus  minutes,  parut  bien  longue  aux 
intéresiiéij  et,  tous  le  comprenez,  car  il  s'agissoit  de  la  posse^* 
sion  d'une  vareié^  d'jtne  kitre  disputée  surtout,  chacun  d'eux, 
STec  impatience,  atteodoît  Jb  nom  bienheureux;  il  parut,  et  les 
deux,rÎTi(HiX[.»'écArtèr€ttt  ;  celui  que*  le  sort  avoit  favorisé  em^ 
popta.  l'anlegraphe  à  80  francs,  car  le  combat  finit  faute  de 
combattans. 


H.  P.  L.  Bibliophile  Jaepb,  va  faire  pa)Po}tra  une  n0avQU6 
édition  du  Moyen  de  parvenir;  elle  sera  accompagnée  de  notes 
bibliographiques,  critiques  et  littéraires.  Un  tirage  à  part  de 
cinquante  exemplaires  sur  jpapier  fort  de  Hollande,  même  for- 
mat que  les  Contes  de  Bonaventure  Despériers,  est  destiné  a 
HH;  les  amateurs.  A  ces  exemplaires  sera  jointe  une  notice  de 
M.>  Nodier. 


A 


5K0  BUIXBTIN  DU   BIBLIOPHILE. 

On  écrit  de  Saini-Pélersboarg,  2  mai  : 

«  La  direction  de  la  censure  de  notre  capitale  vient  de  faire 
saisir  et  brûler  publiquement,  1  ^  tonte  Tédilion  du  drame  inti- 
tulé Jemioriski,  dont  l'auteur  se  cache  sous  le  pseudonyme 
d'I welhen  ;  2°  la  couverture  des  exemplaires  d'un  ouvrage  dra- 
matique,  sur  laquelle  se  trouve  l'annonce  de  la  publication  de 
ce  drame.  Le  motif  de  cette  meàure  »  est,  dit-on,  due  posté- 
rieurement à  l'examen  de  Jemtoriski  par  les  censeiirs»  on  y 
auroit  intercalé  des  allusions  offensantes  pour  l'armée  russe.  »» 


M.  Francisque  Michel  a  offert  à  la  Société  de  l'Histoire  de 
France,  de  publier  le  poème  de  la  prise  d Alexandrie^  par 
Guillaume  de  Machau,  écrivain  du  auv«  siècle.  Caylus  et  l'abbé 
Le  B^uf  ont  donné  des  Notices  sur  cet  ouvrage,  dont  ils  faisoient 
le  plus  grand  cas.  Avec  l'autorisation  du  conservateur  de  la 
Bibliothèque  royale,  M.  Francisque  Michel  a  préparé  la  copie 
du  manuscrit  qui  y  est  conservé.  Les  notices  biographiques  et 
littéraires,  et  les  notes  historiques  qui  doivent  accompagbel*  le 
texte«  sont  aussi  en  grande  partie  rédigées.  M.  Reinaud  a  bien 
voulu  promettre  quelques  notes  sur  les  faits  qui  auroient  besoin 
d'être  éçlaircis  par  des. sources  orientales.  M.  P.  Paris,  qui  a 
récemment  étudié  le  poëme  de^^Guillaumede  Machau,  en  a  conçu 
et  exprimé  l'opinion  la  plus  favorable,  opinion  que  ne  partage 
pasM.LascoQX,  qu'il  a  eu  occasion  de  consulter  pour  la  recher- 
che de  quelques  reuseignemens  historiques.  Il  est  fâcheux  que 

le  comité  de  l'histoire  de  France  ait  été  frappé  des  objections 
de  M.  Lascoux,  plutôt  que  de  l'opinion  exprimée  par  M.  Ch. 
Lenormant  à  l'appui  de  celle  de  M.  Paris.  Nous  apprenons  que 
la  publication  du  poëme  de  la  prise  d'Alexandrie  a  été  ajournée. 


Le  célèbre  philologue  et  bibliographe  italien  Barth.  Gamba, 
auteur  et  éditeur  d'un  grand  nombre,  de  bons  ouvrages  sur  la 
Littérature  italienne,  est  mort  subitement  à  Venise,  au  milieu 
d'une  lecture  qu'il  faisoit  à  l'Athénée  de  cette  ville. 


SttlUtin  «u  Sii)lio|)tvUe, 


ET 


CATAUNSOB   DB  UVBB9  BABB8  VT    GUUBCX,  BR 

UTTiBATinB,  b'hISTOIBB,    BTC*!  OUI 

SB  nOUVENT  A  LA  LIBRAIBIB  IMI 

!•    TEGmimii    nAGB 

DU     UNTTBBy 

M*    12. 

NMS.  — Haï  1841. 

95S  Agvbsseau  (d').  Œuvres  complètes.  Paru,  libraires  as^- 
sociésy  1759  er  suiv.  ISvol.in-iy  mar.  r.,  tr.  dor.,  aux 
armes  de  Maupeou 150 — » 

Bel  exempltire  d'ancienne  reliure. 

856  Alcorabub  FmANcncANoiani.  Id  est  blasphemianim  et 

nugarum,  de  stigmatisato  idolo,  quod  Franciscum 
▼ocaiit,  ex  libro  Conformitatum  excerptus.  1543,  pet. 
in-8,  mar.  v.,  tr.  d.  (Derotne) 15 — » 

857  Abbbau  (Thoinot).  Gompot.  Le    Manuel  Kalendrier. 

jParâ,  1588y  pet.  iu*8,  mar.  r.,  tr.  d.,  élég.  rel.  10 — • 

f 

__  k 

858  AcBiGNY  (Gilles  d').  Le  Tuteur  d'Amour,  avqvel  est 

comprise  la  fortune  de  Tinnocent  en  amours,  ensem« 
ble  vn  livre  où  sont  epistres,  élégies,  complainctes, 
epitaphes,  chantz  royaulx,  ballades  et  rondeaux.  Po- 
ris,  Abd  UAngelier,  1546,  petit  in*89  mar.  bl.  dent, 
tr.  d ;     .     .     .     ,     85—» 

Un  lÎTre  d*4pigramnics y  «moncé  sur  le  litre,  manque  à  cet 
exemplaire. 

859  Autels  (Guillaume  des).  Amovrevx  repos  de  Guillaume- 

des-Autelz,  gentilhomme  charrolois.  LyoUy  lean  Tem^ 
poral,  1553y  petit  in-8,  mar.  r.,  tr.  d*  . .     .*    40«^» 

Elégante  reliure  de  Thompson. 

860  Badaud,  f^cy.  Odes  pénitentes. 

42 


582  BULLBnil  DU  BIBUOPHILE. 

861  Bavard.  La  très  loyeuse,  plaisante  et  récréative  his** 

toyre^  composée  par  le  loyal  serviteur,  des  faiz,  gestes, 
triumphcs  et  prouesses  du  boncheoaiier  sans  paouret 
sans  repro«dhe,  le  gentil  «eigaéiir  Bayart,  etc.  Paris, 
Galliot  du  Pré,  1627,  în-i,  gotliM  iMr»  r*»  &!•>  tr.  d. 
130—» 

Bel  eiemplaiiv,  peiié  |Mr  Koriilei*. 

862  Bayle  (Pierre)  Ses  œuvres  diverses.  La  Haye,  1737, 

4  vol.  in-fol,  V.  m.,  tr.  m — © 

Exemplaire  bien  conserTe. 

Les  œuvres  de  Bayle  sont  composées  comme  il  suit  : 

Tome  \^'.  Nouyellesde  la  république  des  lettres.  —  L'histoire  dela^Tieet  ' 
des  ouvrages  de  M.  Bayle. 

Tome  a.  Critique  de  Thistoire  de  PAiiarnsme  deMaînbourg. —  Les  nou^ 
Telles  lettres  critiques  sur  le  même  sujet.  —  La  France  catho- 
lique  sous  Louis  XIV.  ^  Commentaire  philosophique  sur 
ces  paroles  de  Jésui-Chrtsi  :  ConU€ttHs^les€trndrer,  avec  le  eup' 
plément.  —  La  réponse  d'un  nouveau  converti  à  un  réfugié. 
—  L'avis  aux  réfugiés. 

Tome  3.  Pensées  diverses  à  i'occas^pn  d'une  comète.  *-  Addition.  — 
Continuation  du  tnéme  sujet.  «^  Réponse  aux  questions  d'an 
|iro?inoîal,  ^  parties. 

Tome  4.  fintMtîen  de  Maiime  et  de  Themiate:  *•  Opuioale».  «-^Système 
de  philosophie,  4  parties.  —  Lettres.  —  Discours  historique 
snr  la  vie  de  Gustave  Adolphe.* —  Table  générale. 

i%Q  ~^«^  Dictionnaire  historique  et  critique,  5«édi t.,  re- 
vue, corrigée  et  augmOntée  de  remarquas  critiques 
avec  la  vie  de  Tautetir»  par  M.  DesMaiceanx.  Amster- 
dam, 1734^  &  vol.  inrfol,  v.  f. 36 — «> 

Ua  ex.  de  l^éditioa  de  1790^  4  ^^^'  vélin  oord.  Ben  ex.  .  45 — » 

864  Bellay  (Joaoh.  du).  Deffense  et  illustration  de  la  lan- 

gue françoise,  précédée  d'un  discours  sur  le  bon  usage 
de  fa  langue  françoise,  par  P.  Ackermann.  Paris, 
188»,  ln-8,  br S—. 

865  Belforbst  (Fr.  he).  Voyez  Innocence  de  Marîe^Stuartt 


BOIXETIN  DU   BIBUOPHILE.  583 

866  Bbaueii  \]Vic.).  Histoire  des  g;rancls  chemins  de  Tein- 
pire  romain,  1722,  in-4,  2  vol.,  v,,  fil.     .     .  /  82 — » 


867  BoxAiiD  (Clavde),  tragédies  françoises.  Paris,  D*  Lan- 
g/oM^  16]0|in-8,  V.  f^  fil»,  tr.  d 18— » 


868  BrrAUBE.  OEuvrea  complètes.  Paris,  Dentu,  1804,  gr. 

pap.  vélin,  9  vol.  in-8.,  rac.,  fil.,  tr.  d.  .  60 — • 

Exemplaire  avec  fig.  avant  la  lettre  et  eaux-forles. 

869  BbBiu  (Divi-SBVBtt).  AritlmelÛA  doolrnsdiierta  libris. 

Parisiii,  ^ud  Sim9hem  ColintBum  ,  15S1,  pelit  in-fol., 
V.  br.,  fil.  (Khœler.) 26— » 

Avec  des  notes  aut.  et  la  signature  de  Guillaume  Postel. 

870  BomvActt  mr  lb  PiBAifT,  comédie  eo  proëe»  initée  de 

l'italien  de  Bruno  Nolano.  Paris,  P.  Mènnrd,  1633, 
ia-8,  mar.  v.,  fil»,  tr.  d.  Grandes  marges.  Bore.  34 — » 

871  BoBBL*  Tréior  de.rechereheaat  aniiqaîtes  gauloises  et 

françoises.  Paris,  Auguste  Courbé,  1656,  in«4,  veau 
gr V 15—» 

Exemplaire  de  d'Aguesseau. 

872  BaiTYS.  Histoire  des  papes.  La  Haye,  Mit,  ô  vol.  in*4, 

Bd  exempt 

Si  Ton  me  4€n>andoît  pourquoi  ce  lirre  n*eat  pas  recherché,  je 

dirois,  comme  pour  beaucoup  d'autres  ouTrages  :  Souvent  Ton 

'   juge  les  livres  sans  les  connottre,  et  ces  anciens  jugemfens  ont 

souvent  fait  déprécier  les  meilleurs  ouvrages,  jugés  par  trop  bi- 

blkigraiplûi|ueiseiit  éi  ooinmefnaleisent. 

873  BtiNONY  (db).  Histoire  des  révolutions  de  l'empire  de 

Constaotinople.  Paris,  1750, 3  vol.  in-12,  v.     4 — 50 

SU  Chabrol  db  Volvic  (Le  comte  de).    Statistique  de 
Fancien  département  de  Montenotte.  Paris,  /.  Didot, 


584  BULLETIN  DU  DIDLIOPHILB. 

1834,  S  vol.  in-4,  t.  f,,  fil.,  fig.,  noiirog;.  {Hiring.), 

25—. 

Exeinplatre  de  l'auteur. 

675  Chablbvoix  (le  P.).  Hisloire  du  Japon.  Paris,  1736»  2 
vol.  in-4y  fig.,  v.  gr.,  fil.,  tr.  d 40 — ■ 

fiel  exemplaire  co  grand  papier. 

S76  Chablsvoix  (le  P.).   Histoire  de  la  Nouvelle  France. 
Paris,  1744^  3  vol.  in-4,  v.  m.  Assez  rare.  .     S6  — » 

877  Cmartibr  (AiiAiN).  Les  faicts  etdicts  de  maistre  Alain 

Chartier,  nouuellement  imprime,  reueu  et  corrige» 
adjouste  le  Débat  du  Gras  et  du  Maigre,  qui  nauroit 
encores  este  impf ime.\P4iri5^  GaUiot,  1526»  in«foL»>à 
2  col.»  goth.»  fig.,  V,  f.»  fil.,  tr  .d.  MuUer,     •     48 — » 

Exemplaire  d'une  grande  fraîcheur. 

878  GtfMjFFEPDB  (J.  G.  de).  Nouveau  dictionnaire  liistori- 

que  et  critique  pour  servir  de  supplément  oudeconti* 
nuation  au  Dictionnaire  de  P.  Bayle.  Amsterdam,  1756, 
4  vol.  in-fol.,  V.  éc.  Bon  exempt ^36—» 

879  Code  iuba  cmarub»,  mis  en  conférence  avec  les  anciemies 

ordonnances  (par  Cl.  M.  Saugraîn).  Paris,  1720»  2 
vol.  petit  in-8y  mar.  r.»  fil.»  tr.  d.  Ane*  rel.     12 — » 

880  CoHÉmB  des  Proverbes  (par  Montluc,  comte  de  Gra- 

mail).  1715»  in-8»  v.»  fil.»  tr.  d.  (Thouvenin.)*     20 — » 

881  CoNFjfcBBNGB  du  Diable  avec  Luther  contre  le  saint  sa- 

crifice de  la  messe  (par  P.  Bruseau).  Paris,  1673»  petit 
in-8»  fig.»  V.  f.  fil.  £ar€ 12 — • 

882  GoNQiJBSTE  (la)  du  grand  roy  Cfaarlemaigne  des  Ëspa- 

gnes»  avec  les  faits,  gestes  des  douze  pers  de  France» 
et  du  grand  Fierabras»  et  le  cotnbat  faict  par  luy  con- 
tre le  petit  Oliuier»  lequel  le  vainquist.  Rouen,  1631, 
in-4,  avec  fig.  sur  bois»  demi-rel.»  dos  el  coins  de  cuir 
de  Russie 36 — • 


BOLUSnif  DU  UBUOraiLB.  S85 

883  Cbetin  (GviLL.).  Chantz  royaulx,  Oraisons  et  autres  pe- 

tiz  traiclezy  faictz  et  composez  par  feu  Guillaume  Cré- 
tin, chantre  de  la  Sainte-Cbapelle  de  Paris.  Parisy 
GalUoUDupri,  1527,  in-8,  {{Oth.,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d. 
Edit*  rare 45--^ 

884  Cboix  DV  Maimb  (Fa.  Grosdb  la)  bt  Dcvbrdbr.  Les  bi- 

bliothèques françoisesy  nouvelle  édition  augmentée 
des  remarques  de  B.  de  la  Uoniioye,  du  prieur  Bou- 
hier  et  de  Falconnet,  revue  par  Rîgoley  de  Juvigny. 
Paris,  1772,  6  vol.  in-4,  v.  m.  {jBon  ex.),       .      36— >• 

885  .CujAcn  (Jagobi)  Opéra  omnia,  ex  editione  Anib.  Fa- 

hTolif  Lut. par isiorum,  1658, 10  vol.  in-fol,  v.  f.  180 — • 

Bel  exemplaire  en  grand  papier. 

886  Ct  bst  l'Image  du  Mondb,  poëme.  Petit  in-4,  rel.  en 

velours  r 200 — » 

Manuaerit  du  xiit*  siècle,  sur  peau  yêliii  ,  de  la  plus  parfaite 
conser? ation  (Voyez,  sur  ce  précieux  manuscrit,  une  note  insérée 
au  Bibliophile^  2*  série,  1836,  n.  4,  p.  iSg. 

887    DéciLABATIOlV  BT  COHFIlUIATIOlf  FAITB8  DBS  PBIVIUBCaS  DBS 
N0TAIIIB8  ET  SECRÉTAIRES  (dU  ROi)  ET  AMPLIATlOlff  D^CEUX 

PAR  liB  ROI  Louis  XI,  en  1482;  gonfirhes  et  étbioiii» 
PAR  Charles  VIII,  en  1484;  par  François  I***  en 
1518,  1519,  1537,  1540  et  1543,  et  par  Henri  II, 
EN  1549.  1  vol.  in-4,  rel.  en  velours  r.     .     .     850—» 

Manuscrit  sur  téur,  en  ancienne  bâtarde,  a  longues  lignes, 
'        eontenant  96  feuillets. 

11  fut  présenté  à  Henri  II,  roi  de  France,  peu  après  qu'ileuL  con- 
firmé 4*anoblisseinent  des  secrétaires  du  roi.  On  n'a  rien  épargné 
pour  flatter  le  goût  décidé  qu'il  aToit  pour  les  livres,  en  lui  don- 
nant en  présent  ce  recueil  d'ordonnances  .11  est  enrichi  de  beaux 
omemens,de  riches  miniatures  et  d'initiales  élégamment  peintes 
en  or  et  en  couleurs.  '  « 

On  trouTc  sur  la  pramière  page  les  armes  du  roi  supportées 
par  des  anges*  et  sur  la  seconde  page,  la  lettre  initiale  de  son  nom, 
qui  est  peinte  en  or  au  milieu  d*un  croissant  enrirunné de  uuages. 
Ce  croissant  est  chargé  d'une  couronne  impériale  françotse,  sur* 


ÔM  BULLETIN  OU  UOUOPHILE. 

moolée  d'une  fleur  de  lis.  On  y  voit  aussi  les  lettres  iniiîsles  de 
Diane  de  Poitiers,  maîtresse  de  Henri  II,  ainsi  que  les  attributs* 
de  ta  déesse  dont  elle  portait  le  nom. 
On  lit  au  desaôosde  eeile  miniature  les  vers  snirans,  qoi  sont 
;  une  traduction  de  ce  demi-Tcrs  hesanètie  i  dfimoB  tolum  impiêat 
oriem;  derise  de  Henri  II,  faisan t^iUusion  au  croissant: 

■ 

Donnes,  pnisnsce  fooTenine,         |    Qv'il  riannc  jnupi'à  lane  pleine 
AmcroiMsnideFnafetelesvt,    j    Sans  jsaais  satrar  ea  44soat«. 

La  troisième  page  représente  en  grand  les  annes  du  cardinal 
Gharlea  de  Lorrainey  principel  fatori  du  roi,  peintes  sur  un  fond 
d'or,  et  entourées  de  direrses  arabesques.  Un  emblème  supérieu- 
rement bien  exécuté,  représentant  une  pyramide  surmontée  d'un 
croissant,  et  autour  de  laquelle  s'ettacbe  un  lierre  avec  cette  de- 
vise :  71?  itante  vùrebo,  décore  la  quatrième  page.  Plusieurs  au- 
tres, au  nombre  de  neuf,  sont  également  ornées  de  fort  belles 
bordures;  plusieurs  représentent  la  devise  de  François  1*'  (la 
Salamandre]  auquel  les  secrétaires  sont  redevables  de  la  plupart 
de  leurs  privilèges.  La  plus  belle  de  ces  bordures  est  celle  qui 
est  peinte  au  oommencemeot  des  kttrea  d'anoblissement  don- 
nées en  i54o  par  Henri  H.  On  y  voit,  parmi  d'autres  objets,  un 
cbar  traîné  par  deux  cerfs,  dans  lequel  est  assise  Diane  avec 
quatre  de  ses  nymphes,  etc. 

888  Desmarais.  CloTis»  ou  la  France  ohreatîenne,  poëme 

héroïque.  Paris,  1657,  in-é,  fig.  de  Chauveau,  v.  f., 
fil.,  tr.  d ,     .      .     .     .     18— • 

889  DÉaiKucnoii  (la)  bb  JmcBAgBM  (sic)  et  la  mon  de  Pilate. 

Imp,  à  Paris  par  Jehan  Treperel,  l'an  1491»  peu  in-4y 
golh.,  fig.  en  bois,  eol.  (Les  huit  premiers  feuillets 
sont  refaits  à  la  plume  et  très  bien  imités).  — *  Thrésor 
admirable  d»  la  sentence  prononcée  par  Ponce  Pilate 
contre  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  trouvée  miracu- 
leusement escripte  sur  parchemin  dans  un  vase  à 
Aquila.  Paris,  GuilL  Julien,  1581  (réimpression  in-8). 
petit  fn«4,  mar.  U.,  fil.,  tr.  d 48 — » 

890  DuFBESNB  ou  Cange.  GlossaHum  ad  scriptores  mediœ  et 

infim»  latinitatis,  editio  completior  opéra  et  studio 
monach.  ord.  sancti  Benedicti.  Parisiis,  17SS,6vol« 
in-fol.  / 


BULUETUf  MI  BULUWBII.B.  SHT 

DuFiuEsiiK  jw  Cange  .  Glossaf  iuiB  noTum  seac  tiippteinfl»* 
ium  ad  aucttorem  gicssarii  Gangiaoî,  edîtionem  coUegit 
et  dîg;ecaii  Garpenlier.  Parisiis  »  176A«  4  yçl,  in^bl.  En 
tout  10  Tol.  in-fol.  V.  éc.  {Ban  ex.  uniforme),  SOO — » 

Quelques  livraisons  d'une  nourelle  édMoa  ont  paru  ;  mais 
c'est  un  trayait  de  trois  ou  quatre  ans  ayant  «l'en  Toir  la  fin ,  qui 
ne  sera,  au  surplus  que  la  feprodhie^B  de  l'ouvrais  in-folio. 

891  DcjpiN  (Louis-Elie).  Bibliothèque  des  auteurs  ecclésias- 

tiques. Mons,  1691,  18  tomes  en  6  vol.  in-4,  v.  br. 
â6— » 

892  Elogb  PB  l'bnfbr.  Ouvrage  critique,  historique  et  mo- 

ral (attribué  à  Benard).  La  Haye,  P.  Gosse,  1759»  2  vol. 
in-12,  6g'  mar.  r.,  fil.  tr.  d.  [Ane*  reL)  18 — » 

893  EaTBEiffNBs  (les)  des  filles  de  Pabis.  (Sans  lieu  ni  date), 

in<-16»  goih.i  mar.bl.dent.  tr.  d &l-^s 

}  Edition  originale  de  toute  rareté. 

894  EzPEDmo  Ruppellanje  ,  auspiciis   et   armis  Ludovici 

Justi,  ab  Sammartbaoo  Scevolœ  filio.  Parisiis,  1 629, 
petit  iii-S,  mar.,  tr.  d.  Ane.  rel*  fleurdelisée.     10 — » 

895  Fauchet  (Claud  e).  Recueil  de  l'origine  de  la  langue  et 

poésie  françoise,  ryme  et  romans.  Plus  les  noms  et 
sofiunaires  des  œuvres  de  cx&vii  poètes  fran^is,  ui- 
uans  allant  Tan  mccc.  Paris,  Mamert  Pâtisson,  1581, 
în-4,  mar.  r.,  fil.  tr.  d.  (Duru) •.     48 — • 

Tréa  bel  exemplaire  d*un  livre  rare  et  recherché. 

896  Font  (de  Sawtb).  Opavres  complètes.  Paris,  vewe  Du- 

chesne,  1778,  6  vol.  ia-S,  ▼.  éc,  fil.  .     .     .     20 — » 

897  FuANCBiisRBs.  La  fauconnerie  de  Jean  de  Franchières, 

grand  prieur  d'Aquitaine,  avec  tous  les  autres  autheurs 
qui  se  sont  peu  trouuer  traictans  de  ce  subject.  Paris ^ 
Abd  L'Angelief,  1585,  iii-i,  fig.  en  bois,  mar.  bl-., 
riche  dorure,  tr.  d 40—» 


58S  BULLBnif  DV  BMLlÔnnLR. 

898  FRAmXDr  (BBNJFAimv).  The  way  towealth  or  poor  Ri- 

chard improved  bj  B.  Franklin.  Paris,  A.  A.  Re^ 
nouard,  1795, in-S,  mar.  bL,  fil.  douUédetabis,  tr.d. 
(Bozerian) 20 — » 

Ua  des  sis  eiemplaiies  en  grand  papier  Télin ,  avec  portrnt 
arant  la  lettre. 

Exemplaire  de  Boserian,  pajé  à  la  vente  4o  fr. 

{Noie  de  M.  Ch.  JY.) 

899  Gacbi  (I^han)  de  Elu8B8.  Voy*  Trialogue. 

900  €LaKA  (Tbbodobi)  Introductiyœ  grammalicœ  libri  IV.  — 

Ejusdem  deniensibus  opusculum  sanequam  pulchrum. 
—  Apollonii  grammatici  de  constructione  libri  IV.  — 
Herodianus  de  nameris,  graecè.  Venetiis,  in  œdibusAIM 
Romani,  1495,  petit  in-folio,  mar.  r.,  bel  ex.     85 — i» 

Edition  princeps.  Bel  exemplaire  d'ancienne  reliure. 

901  CriBBET  DE  MonTiunjiL.  Romande  la  Violette,  ou  de  Gé- 

rard de  Neversy  en  vers,  du  xiii*  siècle,  publié  pour 
la  première  fois  par  M.  Francisque  Michel.  Paris , 
1834,  gr.  in«8,  mar.  bl.,  fil.,  non  rogné,  avec  deux 
suites  de  fig.  peintes  en  or  et  en  couleurs,  dont  une  sur 
pap.  de  Chine,  imitant  tes  anciens  manuscrits.     96-r» 

Ouvrage  d*une  très  belle  exécution. 

902  Grand  (le)  Nauffraige  des  folz  qui  sont  en  la  nef 

d'insipience  nauigeans  en  la  mer  de  ce  monde,  liure 
de  grant  effect,  profit,  utilité,  valeur,  honneur. et  mo- 
ralle  vertu  :  a  Tinstriiction  de  toutes  gens  :  lequel  liure 
est  aorné  de  grand  nombre  de  figures,  pour  mieulx 
monstrer  la  foUie  du  monde  (trad.  du  latin  de  Brandt). 
Paris,  Denys  Janot  (sans  daté):^  in-4,  go  th.,  vél.  blanc» 
(Bauzonnet) 36 — « 

903  GuiCBENOif  (Sairjel].  Histoire  de  Bresse  et  de  Bugey. 

lyon,  Huguetan,  1650,  in-fol.  rel.  avec  pi.  .     68 — » 

Plus  nous  allons,  plus  ces  livres  de  localité  deviennent  rares, 
—  et  pourtant  ces  livres  sont  indispensables  aujouid^ui.  — 
Quand  pourrons-nous  (aire  une  Histoire  de  France  par  Provinces 
en  3o  vol.  petit  in-folio  ? 


BOLumii  DU  Btnjopmu:.  569 

904  Goiunarr.  Mémoires  biographiques  et  littéraires  sur  les 

hommes  qui  se  sont  fait  remarquer  dans  le  départe- 
ment de  la  Seîne*Inférieure.  Bouen^  Mari^  1812,  in-8, 
2yol.br 7 — » 

905  Habert.  La  nouuelle  Pallas  ;  item  la  naissance  de  mon- 

seigneur le  duc  de  Bretagne,  fiU  du  dict  seigneur, 
auec  un  petit  œuure  bucolique;  aussi  le  cantique  du 
pécheur  conuerti  a  Dieu.  Lyon,  Jean  de  Tournes,  l&47y 
petit  in-8,  mar.r.,  fiK,  tr.  d 45 — ■ 

Elégante  reliure  de  Thompson.  * 

Dont  le  même  vol,  ;  ia  Nouuelle  Juno,  présentée  à  madame  la 
daulphine  par  Fr.  Habert  ;  avec  TEstrene  donnée  à  la  dicte  dame 
le  premier  jour  dé  Tan,  Aussi  TEstrene  au  petit  duc,  fils  de  mon- 
seigneur le  daulphin.  Lfon,  J,  de  Tournes,  iS^S. 

906  Hamilton  (lb  gomte  Aivtoizvb).  Œuvres  complètes.  Pa- 

ris, A*  A»  Renouard,  \S12,  pap.^  vél.y  fig.,  3  vol.  in-8, 
Vm  fir^f  dent,  ftr.jd»  (Bel  ex,) 28 — » 

907  HisToniB  d'Hbsterb.  —  Du  IVouveau-Testament  bt  db 

I.A  PASSION  DE  JÉSUS-GhBIST.  PsTrr  IN-4,  BEL.  BUT  VB- 
L0UB8  Noni 150 — » 

Manuscrit  du  xt*  siècle,  sur  vituf ,  orné  de  8  fondes  minia- 
tures, dirigé  en  3  compartimens  représentant  diflTérens  traits  de 
l'Histoire  d'Hestère  et  du  nouTcau  Testament,  et  direraes  allégo- 
ries. Vient  ensuite  le  portrait  de  l'auteur,  an  bas,  une  exhorta- 
tion en  Ters;  puis  aa  peUtes  miniatures  formées  chacune  des  let- 
tres initiales.  Le  laxte  explicatif  est  aussi  en  tcts. 

JoK  manuscrit  très  bien  eonierré ,  et  dont  les  miniatures  sont 
fort  curieuses. 

908  HwroiBB  db  la  Mappexoito  PAnsntVB,  en  laqvelle  est 

déclaré  tovt  ce  qvi  est  contenu  et  pourtraict  en  la 
grande  table,  ou  Carte  de  la  Mappemonde,  composée 
par  M.  Frangidelp'he  Escorche-Messes  (Th.  de  Bèze)» 
petit  in-4|  mar.  r.,  anc.  rel.,  un  peu  court,  il  y  a  quel- 
ques feuillets  jaunes 26—» 


/  ' 


500  BuujrriN  »u  bibliophile. 

1)09  HiOToiBB  DU  Vbvx  st  MO  NùuvBMh-TMÊfgAmmf  {fifk  hol- 
landoia).  Amsterdam^  P.  Mortier,  1700,  fig.,  3  vol. 
in-fol.,  ▼•  br^  dent.»  rel.  boUandQÎ^*     •     •  *  7& — » 

Belles  épreuves  «Tant  les  clous;  ei  certaio9iBeilt  de  belles 
épreuTes. 

910  HoBATD  OPE^A*  LmdinL  mieis  tabuUs  incidit  Joa.  Pinc, 

1733,  3  vol.  g;rand  iu«8»  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.     .  60 — » 

Bel  esetnplairc  *elié  par  Padetoup,  et»  quoitjue  de  second  tirage, 
très  beau  d'épreuves. 

911  HocjARD.  Dictionnaire  aiûkljtiqae,  hîsioriqoe,  étymolo- 

gique de  la  coutotte  de  Normandie.  Bouen,  1 780, 4  vol. 
in-4,  V.  ni.,  fil. 28—» 

913  Hystouie  très  BéCBéATitns,  tVaictant  des  faictz  et  gestes 
du  noble  et  vaillant  chevalier  Theseus  de  CooLOifeNB, 
par  sa  proesse  empereur  de  Rome^  et  aussi  de  son  fik 
Gadifer,  empereur  de  Grèœ,  pareillement  des  trois 
enfans  Gadifer  :  c'est  à  scauoir  fteynault,  Régnier,  Be- 
gesson,  lesquelz  firent  plusieurs  beauU  faictz  d'armes, 
comme  pourrez  veoir  cy-après.  A  Paris,  par  J.  Bon" 
fans  (sans  date),  in-4,  goth.,  m'ar.  r.  Bel  exempt,  d'une 
riche  rel 200 — » 

Rare. 

913  Impressiobis  of  a  séries  of  animais,  Birds,  etc.,  illustra- 
tive  of  briti^h  field  sports  :  from  a  set  of  silver  But- 
tons, Drawn  by  a  Cooper  and  eagraved  by  John  Scott. 
Landon,  1821,  in-8.  v.  bl.  dent.,  tr.  d«  -dêe^  des  insi- 
gnes de  chasse  sur  les  plats.     ......     15 — • 


914  Innocence  (L'\d»  la  très  illustre,  tr^  oba«l»  et  débov* 
naire  princesse  Madame,  royne  d'Ecosse  -,  pli|s ,  un 
discours  aMquel  sont  découvertes  plusieurs  trahisons 
tant  manifestes  que  cachées  (par  F.  de  Belteforest). 
1572,  2  tomes  en  1  vol.  in-8>  mar.  bl.,  fil.|  tr.  d. 
(Thompson) ,     .     .  .  30  — » 


w 


BUiLBUfi  OV  BWMiKPBIlB.  ttH 

915  Jadnu^  (i^)  Ml  BABoit  M  LvB9W  (ptr  Haberl).  iPam, 
Denis  Jan^,  l&4tf  petit  îa-8»  fig.  en  bois  (lea  notes 
imprimées  en  mqirgo  soat  pliées  (bns  le  vol,)»    96 — » 


• 


916  ILbmpfbr  (Engelbert).  Histoire  du  Japon»  traduit  de 

l'allemand  d'^ngeibert  Ksempfer,  par  J.-G.  Scheuch* 
/er  (par  Desmaizeaux).  La  Hayç,  17 2&,  2  vol.  in-fol., 

%.,  ▼.  f.  fil , 30— 

Beleumplaîre. 

917  Lb  iioiv  msNAGBR.    Au  présent  volume  des  proufBtz 

champestres  et  mraulx,  etc.  ;  de  la  manière  de  nour- 
rir toutes  besteSy  volailles  et  oyseaulx  de  proye  ;  pa- 
reillement la  manière  de  prendre  toutes  lesbestes  saul- 
uages»  poissons  et  oyseaulx;  œuure  moult  vtile  et 
prouiBtable.  Ledit  liure  compile  par  Pierre  des  Cres- 
cena,  Paris,  1686»  petit  in^fol.,  goth.,  flg.  en  bois, 
mar.  v.,  fiK,  tr,  d. 45 — » 


918  Léqbioni  (liA)  des  Flamens  artiaiens  et  baynuyen,  etCr, 

en  laquelle  sont  contenues  plusiem's  histoires  de 
France,  Angleterre  et  AUemaigne»  avec  les  généalo- 
gies et  descentes  des  roys  de  Naples  et  Sicile,  etc.  Pa-- 
ris,    1522,  in-4,  goth.,  v.  f.  (Bel  exempt,).  30—» 

919  LbFbvbb  (Ibhaii).  Dictionnaire  desrymes  francoises  de 

fev  H.  leban  Lefevre.  Paris,  Galiot  du  Pré,  1572,  pe- 
tit in-4,mar.  bl.  f.,  tr.  d 15 — » 

920  Lbhoinb.  Diplomatique  pratique,  ou  traité  de  Tarrange- 

ment  des  archivea.  M^»  1765,  iQ«4,  v.  m.  Devenu 
rare.. 28 — » 

Yayn  Bottfloey»  qaH  fait  suite  k  eet  oûvitige. 

921  LsweaLBT  DuFRBaBroY.  Méthode  pour  étudier  l'histoire. 

Parii,  IITÎ,  t5yol.,iâ*12,  v.  br 25—» 

Vïïk  exemplaire  de  l'Mition ,  5  vol.  ni-4")  a^^^c  cartes ,  relié 
en  T.  ëc 3o — » 


509  BUtLETUf-DO  NBUoranjE. 

922  LmiiVroN.  Anciennes  lois  des  François  oow&errées  dans 
les  coutumes  angloises,  avec  des  observations  histori- 
ques et  critiques,  où  l'on  fait  voir  que  les  coutumes  et 
usages  suvvis  anciennement  en  Normandie  sont  les 
mêmes  que  ceux  qui  étoient  en  vigueur  sous  les  deux 
premières  races  de  nos  rois,  par  M.  Houard,  avocat* 
Aoam^  1779,  2  vol.  ia-4,br '    — » 

Ce  n'est  point  seulement  un  bon  lÎTre  de  jurisprudence,  mais 
encore  un  excelleul  ouvrage  pour  Tétude  de  l'histoire  des  mœurs 
féodales. 


923  Lnrros  Titus,  recensuit  J.-B.-L.  Crevier.  Paris,  1735, 

6- vol.  in-4,  V.  éc,  fil.,  tr.  d 

Le  Tite-LiTedeCréTÎer,  —  le  Tacite  de  Brotllers —  le  Qcéron 
d'OlÎTet,  —  sont  de  ceA  beaux  ItTres  qui  laissent  bien  loin  nos  pu- 
blications  d'aujourd^bni  ! . . .  - 

924  LivBE  (le)  du  très  chevalereux  comte  d'Artois  et  de  sa 

femme,  fille  au  comte  de  Boulogne,  publié  d'après  les 
manuscrits  et  pour  la  première  fois.  Paru,  1837,  in-4, 
demi-rel.,  dos  et  coins  de  m.  rouge.  Foc  simile.  35 — n 

925  LiuBE  (lb)  des  ordonnances  des  cheualiers  de  lordre  du 

très  chrestien  roy  de  France  Loys  XI  a  Thonneur  de 
saint  Michel.  Paris,  15i2,  petit  in-8,  goth.,  jolie  rel. 
enmar.,  fil.,  à  compart.,  tr.  d 30 — » 

926  Louis  XV.  Cours  des  principaux  fleuves  et  rivières  de 

VEuropet  composé  et  imprimé  par  Louis  XV.  Paris,  dans 
Cimp.  du  cabinet  de  S.  M.,  1718,  petit  in«4,  v.  f.,  fil., 
tr.,  d.  Aux  armes 18 — » 

927  Manubl  (ia)  des  Dames,  composé  par  un  jeune  célesUn 

à  la  gloire  de  Dieu.  Imp.  à  Paris,  pour  Anthoine  Vé- 

.  rard  {sans  date),  petit  in-4,  goth.,  fig.  en  bois  color., 

mar.'puce,  filv,  tr.  d.  Bel  exempt 58 — » 

928  Mabchaiid  (Paospbr).  Dictionnaire  historique,  ou  Mé- 

moires critiques  et  littéraires,  concernant  la  vie  et  les 
ouvrages  des  diverses  personnes  distiuguées  dans  la  ré- 


/ 


RUIXinN  DU  BIBUOPBILB.  593 

fuahUqne  des  lettres.  La  H  (^e,  1758,  2  tombent  vol. 
in-fol.,  y.  br 15 — » 

Voy«z  Dict.  deBajle. 

929  Mblujkjb  db  Leonnoys.  Au  présent  volume  sont  conte- 

nus les  nobles  faicts  d'armes  du  uaillant  roy  Méliadus 
Leonnoys  ;  ensemble  plusieurs  autres  nobles  proesses 
de  cbevalerie  faictes  tant  par  le  roy  Artus  Palamèdes, 
le  M orhoult  d'Irlande,  le  bon  cheualier  sans  paouf .  Ga- 
tehault  le  Brun,  Segurades^  Galaadj  que  autres^  bons 
eheualiers  estant  au  tempswdudict  roy  Méliadus,  his- 
toire singulière  et  recreatiue.  Parisf  Denis  Janot,  1532, 
m-fol.,  goth.,  beau  titre  gravé,  mar.  v.,  fil-,  tr.  d. 
(Kaiher.). 

Très  bel  exemplaire  d^une  parfaite  conserratiou. 

930  Hblushis  (Roman  tiré  du  latin  de  Jean  d'Arras).  Nou- 

uellement  imprimé  à  Paris.  On  les  vend  à  Paris,  en  la 
rue  Neufve  Nostre-Dame,  à  CEscu  de  France,  in'4, 
goth.»  fig.,  sur  bois,  mar.  bl.,  dent.,  tr.  d.  •     175 — » 

Un  des  plus  rares  romans  de  chevalerie.  Cet  exemplaii^  a 
quelques  mouillures. 

931  Hbxoibes  concernant  les  arts  et  les  sciences.  Bruxelles, 

Henry  Fric,  1672,  petit  in-12,  v.  f.,  fig.,:fil,,  ir.  d. 
(Kœlher.) 6— » 

932  HizERAT (François-Eugène  de).  Histoire  de  France.  Pa- 

ris,  Guillemot,  1643,3  vol-  in-fol.,  port.,  v.  br.  70 — •» 

Avec  cartons.  Rare. 

933  MiGHAELis  Maieri  ViATOBiuH,  hoc  cst  de  raontibus  pla- 

netarum  septem  seu  metallorum.  Rothomagi,  1661, 
in-8,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  Ancienne  reL     .     .     10 — » 

934  MiOBGET  DE  Kbrdanet.  Notices  chronologiques  sur  les 

théologiens,  jurisconsultes,  philosopheso.  ,  troubaf- 
bours  et  historiens  de  la  Bretagne*  Brest,  Michel,  1818, 
in-8,  dem.   v '  .     10 — » 

9S5  MmmsQctBv.  Œuvres  complètes.  Amst.9  ITM;  7  vol. 
în-12,  V.  éc.,  fil.  - 12—. 


ÎM  «ULLBTIN  DU  BlBLIOl»lilLe. 

936  HoftKiii.  Le  Grand  Dictionnaire  historique,  nouvelle 
édition,  dans  laquelle  on  a  fondu  les  supplétnens  de 
l'abbé  Goujet,  revue  et  augmentée  f>ar  Dt'ouet.  Paris, 
17M,  10  vol.  in^fol-     .......     .     .05— . 

937 Supplément  au  même,  des  éditions  de  Basle  de 

1732  et  1733,  etc.  jBiwfe,  1743.     .     :,     .     . 

Ce  aupplévieul  n'est  pat  jisscs  connq  peut-éU^  cependaot  les 
géoiëalogistes  et  les  historiens  le  consulteront  avec  fruit,  ■  cause 
des  ^enseignemens  généalogiques  qu'on  y  trouve,  omis  dans  la 
dernière  édition  de  Moréri  (Paris»  i7^9)-  —  ^  ?^^  ^^i^  rendre 
snrtMU  onouTtaga  de  bibliogitt)]liie  tttil6fOe  sont  tes  renseigne- 
nans  sur  If  ^  é4itio^  s  talW  vaut^lft  Inieua  qae  c^Ua-ci?  celle-là 
a-t-elle  un  avantage  sur  l'auuv  ?  pourquoi  ?  -r-  Le  jugtment  lit- 
téraire appartient  à  un  ordre  plus  éleré. 

938  Mvno  IvsnNorcMUTAiN.Le  combat  de  Hvtio  Ivatinopo* 

11  tain,  auec  les  responses  cheualereaques  t  trad.  nou- 
uellement  d'italien  en  françoys  par  A.  Gbapuîs.  I^on, 
C.  Boville,  1561|  in«4,  v.  rac,  iSl.^  tr.  d.  Bel.  anglaise 
de  Smith 80 — • 

939  Odes  (i^es)  pénitentes  dv  moins  que  rien  (par  Nicole 

Barg;ude).  Paris,  1550,  in-8;  mar-  cit.,  àcompart.,  fil., 
tr.  d. 20—» 

940  Oratio  Qohinica  in  CLY  linguis  versa  et  exoticis  cba- 

racteribus  expressa.  Parma,  Bodoni»  1806,  petit  in* 
fol,,  dos  mar.  r.,  non  rog.  Bel  exempL     .     .      65^» 

L'on  sait  généralement  que  cette  édition  magnifique  a  été  ache- 
tée par  le  prince  Eugène  Beauhamais  pour  être  distribué  en  pré- 
semki. . .  Ci  I»  livre  est  fbrt  recherché  en  Italie. 

241  Ordonnance  de  Loys  XI,  en  l'honneur  de  saint  Mi- 
chel, in-4,  mss .     80—» 

Tràs  joli  manusertt  du  xt*  siècle»  sur  Télin,  avec  lettres  ini- 
•     tiales  en  or  et  en  couleur,  et  riche  reliure  dn  temps,  i  eomp. 
ÂTec  armoiiieé. 

« 

942  P4«M4>ii.  Bibliolhèqiie  des  auteurs  de  Bourgogne. 
Dijon,  1742,  2  tom.  en  1  vol.  in-fol.;v.  br.     18—» 


L 


MVUJtrm  DU  BlBUOPftJLE.  595  • 

943  PAitÀitiÈLB  DIS  RELi^oMs  (paf  BruBei).  Paris,  1792,  8 

particsen  5  yol.in->4,  V.  m «     .    48 — » 

Livre  rempli  d'énidition. 

944  PfeRGBFOHBST.  La  très   élèganre,  délicieuse  Meliflue  et 

très  plaisante  histoire  da  très  tiohle  et  victorieux  i^y  .' 

Perceforest .  Paris,  GallioUD  uprè;  et  A .  Gourmont  1518 
et  15S1|  6   parties  en  2  vol..   petit  in-fol.,  mar.   r. 

(Ancienne  reliure.),     .     ■ 800 — » 

Quelques  petits  défauts  n'empéchem  pas  cet  exemplaire  d'être 
eneore  digne  d*un  amateur. 

945  KuBvs  (IvLiEiv).  Trois  opvscvles    poetiqves.    Paris, 

D.Binet,  1600,  in-12,  m.r.ycomp.,  fil.,  tr.  d.  25  —  » 

Elégante  reliure  de  Bauzonnet. 

946  VEu^nvBKSk  (Swmi)*  Histoire  des  Celtes,  et'particttlière- 

ment  des  Gavloîs  et  des  Germaine^  revue  par  de  Chi- 
niac.  Paris,  8  vol.  in-12,  v.  m 22 — » 

947  PtaoLOHCBi  (Jac.)  Laureliti  poetse  libri.  Panegyrici  ad  re- 

gem.  Tuagedia  de  Thurcis  et  Suldanp.  Dialogus  de 
Heresiarchis.  Argentine  per  magistrum  Johannem  Cru- 
ninger,  1497,  in-4,  avec  de  nombreuses  figures  sur 
bois,  maf .  oiiv.,  tr.  d.  {Thompson).     .     .  30  —  » 

Exemplaire  d'une  parfaite  eonserration!;  ouvrage  très  rare. 

94 8  Plauibs  (I.E8)  dv  gentilhomme  champestre,  pat  N .  R.  P. 

(fficolas  Rapin).  Paris,  vefve  Lucas  BhByer,  1S83,  petit 
in-12,  mar.  v.,  fil.,  tr.  d.  (Chiffre  ami,).     .     10 — ■ 

949  Pbohi  bibliotheca,  grseè,  edit.  Dav.  Hoeschelius,  latine 

verô  reddidit  et  scholiis  auxit  Andr.  Schottus.  Botho- 
ffagi,  16^3,  in-fol.,  w.  éc.  Bel  exempL  24 — » 

950  PoBiii8€t  anagrames  composez  des  lettres  dv  nom  dv 

roy  tu  dira  roynef,  etisemble  de  plusievrs  princes  et 
gentilshommes  et  dames  de  Franot.  Paris,  1576,  in-4, 
mar.  lie  de  vin>  dent.,  tr.  d.  (Thompson.).     •     30 — • 

951  PwiHw  DB  l'ame  (i.bs  sAumea)  camsvnÊMim,  eicrites  et 

gravées  après  le  naturel  delà  plume,  par  M.  P.  Moreau, 


S^  BULLBTlEf  DU  BIBUOPHILB. 

eactisêin.  Paris,  1631,  in-13,  mar.  r.,  dent*,  tr.  d* 
Ancienne  reL-    ......••..     18 — » 

Chaque  page  de  ce  Tolume  de  prières  est  entourée  d*encadre-> 
mens  de  la  plus  grande  finesse. 

952  Pronostication  (la)  nouuelle  pour  fan  iicccc  quatre- 
vingz  et  xii.  Petit  in-4  de  16  pages,  goth.,  mar.  bl. 
(Dura).    .......>....     36— • 

D'une  très  belle  conservation. 

963  Quinze  (les)  Joies  de  kabiage  (par  Antoine  de  La  Salie). 
'ln-16,  mar.  n.  ,  non  rog.,  avec  ëtui.  (Belle  reliure.) 

1,100—» 

Edition  d*après  le  manuscrit  de  la  Bibliothèque  dui^oi.  Exem- 
plaire unique  imprimé  sur  pbao  tblin,  atsc  KUHATinin  ni  or  et  bv 
couLBtTRSy  peintes  d'après  les  anciens  manuscrits.  Chaque  page 
est  entoiirèe  d*arabesqueb  et  de  dessins  allégoriques.  Tous  ces 
omemens  en  fon^  un.  des  plus  jolis  Tolumes  de  ce  genre.  Les 
dessins  sont  peints  d'après  Gigouz. 

954  Benouabd.  Lexique  roman,  ou  Dictionnaire  de  la  lan- 
gue des  troubadours.  Paris,  1838-l840y3vol.gr.in-8y 

4S— . 

dSB  Réaubiur.  Mémoires  pour  «servir  à  l'bistoire  des  insec- 
tes. Paris,  Imp.  roy.,  1734^  6  vol.  in-4,  %.,  y.  f.,  fil. 
{Bel  exemplaire,) *     .     .     .     48 — » 

956  Recueil  (le)  des  Epistrcsd'Ouide,  translate  en  françoys 
^        o  yray  ligne  pour  ligne,  faisans  mencion  de  cinq  loyal- 

les  amoureuses  qui  faisoient  complainctes  et  doulon- 
reuses  lamentations  pour  leurs  singuliers  amys,  qui  les 
auoient  abandonnez  pour  auitres,  c'est  assauoir  Ze- 
none  pour  Paris  qui  ravit  Hélaine,  Adriane  et  The- 
sens,  Dido  a  Enée,  Pliilis  a  Demophon,  et  Ysiphile 
au  vaillant  lason.  A  la  fin  :  cy  finist  lappel  des  trou 
dames  contre  la  belle  Sancy.  (Sans  lieu  ni  daU)^  1  toI. 
.in-.4,  goth.,.fig.  enboîsy  V.  ant 25 — • 

Charmant  Tolume  très  bien  conserré. 

957  Bbccbil  de  farces,  moralités  et  sermons  joyeux»  publié 

d'api*ès  les  manuscrits  de  la  Bibltotbèque  du  Roi,  par 


wuMrm  pu  MBuofuu.  Mf 

MM,  Leroux  de  Lincy  ei  Francisque  Mioliel.  Paris, 
Te€kener,  1831-37«  8  vol.  in-S,  mar.  bl.,  fil.,  non  rog. 
j0Uier 

L'un  dfl4  deux  m^mplairas  îanprin^  «ur  pani»  mi"*  •  850—» 

9&S  Bkgobil.  Un  toI.  p#litia-8f  v«  m.,  contenant  :  Décla- 
ration de  la  Tolonté  du  roy  sur'la  pacification  des  tron* 
bles  de  son  royaumOi  en  attendant  la  publication  de 
rëdicty  1576.  —  Advertissement  contenant  les  causes 
pour  lesquelles  le  pape  Grégoire  XIII  et  Henri  III  ont 
ordonné  d'être  retranchez  dix  jours  de  cette  ^présente 
année.  Boom,  1&83.  --*  Ordonnance  sur  to  fait  des 
deffences  da  desreiglement  et  désordre  aux  aocons- 
tremens  des  laboureurs,  artisans,  manceavriers,  ser« 
Titeursy  chambrières,  etc.  Rouen,  1583.  •*- Oraison  fii- 
n^re  de  princesse  Claude  de  France^  duchesse  do 
(«orraine,  fille  de  Henri  second»  par  Arnould  Sorbin. 
Paris,  }$75.  —  Oraison  fui^bre  de  Marguerite  de 
France»  duchesse  de  Sayoie»  par  le  même.  Paris, 
1676 ,     .     .     12— i. 

959  RsHONstiiANCKs  à  fnessieurs  de  la  cour  de  parlemenl 
sur  le  parricide  commis  en  la  personne  du  roy  Henry- 
le-Grand,  1610,  in-8  de  18  pages.  — La  Chemise  san- 
glante de  Henry-le-Grand.  1615,  in-89  de  14  pages. 
1  Tol.  in-8,  mar.  r.,  à  corap.,  fil.,  tr.  d.,  doublé  de 
de  labis*  Portrait  d'Henri  lY 18-^e 

980  RBNVBiisEHBif*  de  ta  morale  chrétienne  parles  désordres 

du  monachisme,  enrichi  de  figures.  On  les  vend  en 
Hollande,  chez  les  fnarcfiands  libraires  et  imagiers,  QK>ea 
priviU^e  d'Innocent  XI  {sans  date)f  2  parliea  en  1  toI. 
in-4|  mar.  ^.y  fil-»  U,  d.  {Ancienne  relimre^y    72 — » 

LÎTre  rare  et  curieux  par  le  nombra  4e  plaiicbes  fonneat  eariea- 
tnres,  eaToîr  :  ^6  dans  la  premièra  partie,  y  oompria  la  grande  de 
Homaîfi  de  Hoop,  iptîluUe  VÂkré$k  d^Chrgà  ramm,  e|  f5  tes  * 
la  Moonde  partie. 

981  ILooinaoBT.  Glossaire  d^  la  langue  romanci  av^ele  sop- 

plémenc.  Parit,  ff^opée,  1808*30,  S  toI.  io«8,  br.S7— • 

4S 


5D8  BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE. 

962  RovABiT  (le)  des  trois  pèlerinages  (poëme).  Le  premier 

pèlerinage  est  de  l'homme  durant  quest  en  vie  ;  le 
second,  de  l'ame liéparée  du  corps;  le  tiers  est  de  nos- 
tre  Seigneur  lesus,  en  forme  de  monotesseron.  {Sans 
lieu  ni  daté)^  petit  in-4,  goth.,  mar.,  fil.^  tr.  d.     80 — » 

963  RosTRENEN  (Grégoire  de).  Dictionuairc  François-celtique 

ou  françois-breton.  Bennes^  Vatar^  1732;  in-4^  v.  f./ 
fiL.tr.d.     .     : 60— 

Voyez  Bullet  et  Peletier. 

964  RvsBS  (tes)  innocentes  de  la  clia9se  et  de  la  pesche  (par 

Fr.  Fortin).  Amst.,  1696,  petit  in-8,  mar,  t.,  tr.  d. 

Nombreuses  figures,     . 32 — » 

Elégante  reliure  de  Kœhler. 

965  Saint-Gelais'  Sensuyt  le  séjour  dhonneurcohipose par 

reverepd  père  en  Dieu  ,  messire  Octauien  Sainct^Gc- 
lais,  evesque  d'Angoulesme.  Paris,  Anthoine  Ferard, 
1519,  petit  in-4,  goth.,  cuir  de  Russie,  riche  dent., 

\T,  d.  Superbe  exemplaire.  ',     *     :      .     .     76 — ■ 

966  Salve  Regina  (le)  en  francoys,  fait  à  la  louenge  de  la  glo- 

rieuse Tierge  Marie.  Impr.  à  Paris,  par  N.  de  la  Barre, 
petit  in-4,  goth.  de  12  pages  (sans  date),  mar.  puce, 
dent.,  tr.  d 

967  Sauce  Robbbt  (jla),  ou  Avis  salutaires  à  maître  Jean 

Robert,  grand  archidiachre  de  Chartres  (par  Thiers). 
Paris,  1679,  in-8,  dos  de  v.,  non  rog.     .     .     8 — » 

968  Saussure  (J.  Bénedict  de).  Voyages  dans  les  Alpes, 

précédés  d^un  essai  sur  l'histoire  naturelle  des  environs 
de  Genève.  Neufchâtei,  1779,  4  vol.  in-4,\fig.,  dos  de 
v.  f.,  non  rog.  36 — ■ 

969  Sauvagèee  (de  la).  Recueil  d'antiquités  dans  les  Gau- 

les. Paris,  1779,  in-4,  fig.,  dem.  v.  f.,  à  nerfs.  (Thou^^ 
venin^)  Bare,  ♦....'......     36 — » 

Suite  à  TouFrage  de  Gaylus.  (Voyes  Griraud  de  la  Vîncelle). 


BUixmN  DU  BiBLioraaB.  599 

970  SBNwrr  ub  Jarduv  de  plaisance  et  fleur  de  rhétorique, 

contenant  plusieurs  beaulx  liures  :  comme  sonnet  de 
noblesse,  le  chief  de  toute  ioyeu^ele,  auec  plusieurs 
rondeaulx  et  ballades  en  grant  nombre.  Paris,  Phi- 
Mppe  Lenoir,  1527,  petit  in-4y  goth.,  fig.  sur  bois,  mar. 
V.,  fil.,  compart.,  doublé  de  mar.  r.,  large  dent.>  tr.  d. 
Bien  conservé 75 — • 

Belle  reliure  de  Kœhler. 

971  Sbnsuit  iB  MisTBBB  DE  LA  Passion  nostrc   seigneur 

Ihesu  Crist  auec  les  adicions  faictes  par  très  éloquent 
et  scientifique  docteur  maistre  lehan  AUchel,  lequel 
mistere  fut  ioue  a  Angiers  moult  triumphantemenl  et 
dernièrement  à  Paris.  Paris,  veufue  Jehan  Thepperel  et 
Jehan  Johannot  (sans  date),  petit  in-4^  à  2  col.,  goth., 
mar.  v.,  comp.,  dent.,  tr.  d.,  doublé  de  mar.  r.  Elé- 
gante reliure  de  Kœlher.  .......     225 — » 

Oeus  feuilletB  d'une  autre  édition  ont  senri  à  compléter  cette 
exempUii'e ,  mais  ils  sont  bien  exactement  pareils. 

972  Sbrvbt  (Migbbl).  DeTrinitatis erroribuslibri VII.  Anna 

1531,  in-8,  mar.  v.  Edition  avec  le  seul— trait.  18 — » 

(Voyez  la  Bibliographie  de  Debare.) 

973  SpEGfACLE  DE  LA  VIE  HuiiAiiiE,  cn  103  tableaux  tirés. 

d'Horce,  par  Othon  Vœniusy  avec  des  explications  par 
J.  Leclerc.  La  Haye,  1755^  petitin-4,  fig.>  V.  rac.  15 — » 

974  SnxY  (Jacques  de).  La  harangue  de  par  la  noblesse  de 

toute  la  France,  au  roy  Charles  neufiesme,  .tenant  ses 
grans  estatz  en  sa  ville  d'Orléans,  le  premier  janvier 
1560.   Ch,  Perier,    1561,  in-4,  mar.  bl.  —  Original. 

15—» 

975  Tahuiibau  (Jaques).  Son  oraison  au  roy^  de  la  gran- 

deur de  son  règne,  et  de  Texcellence  de  la  langue  fran- 
çoyse.  Plus  quelques  vers  du  mesme  autheur  dédiez  à 
màdamii  iSxkvgixerïie.  Paris,  veafue  âfaurice,  1555,  petit. 
in-4,  mar.  ▼.,  tr.  d.  Kœlher 18 — ». 

Très  rare.  Ne  se  trouve  pas  dons  les  œuvres. 


97C  TnviB  (ki)  Bis  Mont,  orné  éi  IX  ttUtMl  fmtës 
par  Bé  Picartf  avec  dht  expUoâtions*  Amti.p  1733, 
gr»  in«folio»  t.  f.»  fil«»tr.  d«     •     •    .    «    «     36 — « 

fixempUim  ma  giand  papier. 

977  TbiHa  (le)  db  Ham  (par  Jehan  Molinet).  Ty  ftnUt  le 
Temple  de  Mars  diea  des  bùtailles.  Impr.  A  Parts  par 
Jehan  Triperel  (sans  date),  petit  m-4  de  8  feuillets» 
goth.y  avec  2  grsew.  sur  boiSi  ttuir.  v.,  à  comp.,  dent.« 
tr.  d &0-*ft 

Pièce  àù  vere^  par  etuHMs^  de  la  ploi  gnoide  MMti»  De  oelie 
édition. 

878  Tna  Hiaronv  of  ihe  Taisant  Knig^ht  Ardior  of  Little 
Britain*  k  Romance  of  chivalry.  Originally  translated 
from  the  french  by  John  Bourchier,  lofd  Berners. 
l/mdan,  1814,  in-4  (25  pl.),inan  r«,  oomp.)  doublé 
de  mar*  r.^  dent.^  tr«  d.    ••••••     •     36—*» 

Riche  reliure  de  ThompsoD  à  mille  points. 

979  TissiEa  (BEETaJun»).  Bibliotheca  patrum  cisterciensium 

BonafcMitei  1660,  in-fol ' — » 

980  TnAmBDif  decoaverte  de  Henry  de  Valtris,  sur  la  vendi- 

tion  de  Bologne  à  Jëzabel,  royne  d'Angleterre.  Paris, 
1689,  petit  in-8,  v.  f.,  fil,  tr.  d.  (Kalher,).     .     6—» 

981  TwoLAMjùoxm  NomisAii  eontenant  lexpression  des  erreurs 

de  Biartin  Luther,  les  doléailces  de  ierardiie  ecclésias- 
tique et  les  triumphes  de  vérité  inuincible.  —  Edit  par 
humble  religieux  frère  lehan  Gachi  de  Eluaes,  des 
fireres  mineurs  le  moindre.  1524,  petit  in-4#  goth.,  fig. 
en  bois,  mar.bl.  à  comp.,  tr.  d.     •     •     .     •     78 — » 

El^anle  reliure  do  Bauconnet. 

982  TuMAN,  çtaswéMJBsm  ■■  ul  Tabui  mnIbb,  iMUTellément 

imprimé  à  Paris«  —  Cy  fine  le  second  et  dernier  voL  cm* 
primé  par  Anikoine  Verard  (sans  date),  2  ton*  1  vol. 
în-fol.,  goth«9  fig*  en  bois,  mar.  oUve,  à  coôip.,  un 
feuillet  a  une  casure  bien  raccommodée,  fort  bel  ex. 
du  reste 260<--» 


9M  Tmnâm^  GoOMUcntairéA  hi9ftt>riqtt6ft  contetiftttt  l'histoire 
générale  des  empereurs»  impératrices^  caesars  et  ty* 
rans  de  l'empire  romain.  Paris,  Denis  Moreau,  1644, 
S  ToL  in-(bl.  Inen  ret.     ,     .     •     .     •     •     •     35*»» 


LÎTre  trAs  important  pour  les  nnmînniHé  G*«Bt  un  lirre  ni<^ 
dupensable, 

984  \mmm  (Ebn.).  Trâotatas  Physiologicus.  de  Pulcbritu- 

^n^.  ^ÈruxeUis,  Fo/^nns,  1662^  petit  in*  8,  grav.  an 
trait,  des  de  maf.  vert,  tr.  d.,  non  rogné.    •     10—» 

985  V^HiNSY.  Œuvres  complètes.  Paris,  1826,  8  vol.  in«8, 

ûg*f  yf.  dent.,  SI.  Bel  exemplaire.     .     •     •     «     48 — » 

986  VotaBNoif.  OEuvreS  complètes.   Parts,  Moutard,  1781» 

5  Tol.  in-8,  V.  ëc,  fil.,  tr.  d.     .     .     •     •     •    36^» 

Bftl  ekfemplaîre  avec  une  lettre  autograplie  de  Vatlteur  ajoutée 
à  cet  eiemplaire. 

987  VoTAOB  DE  LA  CORVETTE  L^ ASTROLABE,  cxécuté  par  ordro 

da  roi,  pendant  les  années  1826-27-28  et  1639,  sous 
le  commandement  de  M.  J.  Dumont  d'UrviSIe^  publié 
par  ordonnance  de  Sa  Majesté.  Pétris,  1833,  12  vol. 
grand  in-8  de  texte  et  6  in-fi^  de  planches  en  demi- 
rel.,  dos  et  coins  de  mar.  bl.  non  rogné,  t.  d.  en  tête. 
. 1,000— • 

Cet  exemplaire  magnifique  d*un  ouvrage  |fubUéà  2^000  eatdi- 
tm4  de  la  manière  auivante,  le  teite  : 

!'•  punie.  Histoire  du  Voyage  par  U.  Dumont  d'Unrille,  5  ^oK 

Mieéralogie,  Magnétkflit»  températuie  àê  la  mer,  ete. ,  par 
M.  Artigo,  I  vol. 

f  partfe.  Botanique,  par  MM.  fjeaaon  j^nne  et  Ricliardy  i  toI.  in-8. 

3*  partie.  Zoologie,  par  H.  Quoy  etOaimard,  4  vol.,  pi.  coloriées. 

4*  partie.  Entomologie^  par  M.  Bois  DutsI»  x  roL,  id. 

4«  partie.  Obserrations  m«t4oroIogklueft>  liytinigi«pln<|eès  et  physiques, 
par  M.  Dumont  d'UrWile,  i  roi.  »n-4. 

Pliîlaitfgle  par  M.  li'UrtUle  (glossaire  des  iftots  de  langues 
des  psys  pareo«ri»!i),  t  tomes  en  i  voUni<8)  pn^liée.  par  le  mi<* 


^  ttUIXiiTIlf  »U  BIBLIOPHILR. 

oiftiére  de  loinarine  en  i833.  Les  plaudies  êoût  tôules  d'é- 
preuves choisies  et  coloriées  avec  beaucoup  de  soin,  forment 
6  vol.  * 

Hjdrogfraphie,  1  vol.  grand  in-fol. 

Hislorique,  3  vol. 

BôtnnMjite,  i  vol» 

Zoologie,  mammifères,  i  vol.    . 

Zoologie,  mollusques,  i  vol. 

■       > 

988  Vie  (la)  de  saincte  Mabcuebite  (ea  vers).  Manuscrit  sur 

peauYÉLiif,  in-8;  goth.,  luar.  r.,  fil.,  à  comp.,  tr.  d. 
.    .     ; 40— 

Riche  reliure dç  Thompson.      , 

989  Wbight  and  J.  Orchabd  Halui^vell.  Reliquiœ  anti- 

quœ  :  scraps  from  ancient  manuscripts  illustraUog 
ckiefly  early  english  litteralure  and  the  english  lan- 
guage.  London  Pickering,  1839,  in*8|  liv.  1  à  4.     — » 


• 


990  Collection  des  anciens  monumens  de  l'histoire  et  de 
la  langue  Françoise»  publiée  par  M.  Crapelet,  grand 
in-8y  sur  jjbsds-yblin  fobt,  cart.  non  rogné,  savoir  : 

1*  Ybes  soa  LA  l^psT,  par  Thibaud  de  Marlj  (du  xit*  siècle). 
(1826). 5—» 

3**  Lettbes  db  Hsirit  VIII  a  Ahve  de  Boletr,  écrites  en  anglois 
et  en  François  (1826),  portraits 15-^» 

3«  Le  Combat  de  trente  Bbktons  contse  trbiite  Auglois,  arec 
%.  ei/ae-sùniU.  (1827) i5— • 

4o  Histoire  de  la  Passion  de  Jésus-Christ,  composée  en  1 490^  par 
le  R.  P.  Olivier  Maillard,  publiée  en  18S8,  comme  monu- 
ment de  la  langue  Françoise  au  xv«  siècle.     .     .     .     8 — » 

5*  Le  Pas  d'aembs  de  la  Berobrb»  maintenu  au  Tournoi  de  Ta- 

rascon,  avec  un  Précis  de  la  Chevalerie  et  des  Tournois,  et 

N    la  relation  du  Carrousel  exécuté  à  Saumur  en  présence  de 

S.  A.R.  Madaiib,  duchesse  de  Berry,  avec  miniature  eifac- 

/ûm£s  du  manuscrit  (1828) H—' 

<)**    L^HlSTOlRE  ou  CHATELAtff  DE  CoUCT  Et  DE  LA  DAME  UB  FaTBL,  tCXtC 

et  traduction^  avec  deux  fig.  et  yôofAffii^  (1829).    .     2& — 1> 
7°  Cbhcmokibs  des  Gages  db  Bataille,  selon  les  eonstilulions  du 

\ 


BULLETIN  DU  BIBLlOPaiLB.  603 

bon  roi  Philippe  de  France,-  repréaentéei  eà  onze  figures 

(1880) 15— 

8*  PkomBBs  BT  DicToifs  roPCLAiEESf  avec  les  dits  du  mercier  et 
de^iarcbands,  et  les  crieriea  de  Paris  aux  zm*  et  xnr*  siè- 
cles, publiés  d'après  le»  manuscrits  de  la  Bibliothèque  du 
rci,  Vfec  deux  fae-sùnile  {\BZ\) ,     15 — » 

9^  Poésus  uoEALBs  R  BisToftiQUEs  D'EusTAoïBDasGaàiirs,  publiées 
pour  la  première  fois  d'après  le  manuscrit  de  la  Biblio- 
thèque du  Roi,  avec  un  précis  historique  et  littéraire  sur 
Tauteuret  un^^K^^ràmie  (1832) i5-— » 

1 0*  Tablkau  db  Moetes  au  dixibhe  sibclb,  ou  la  Giur  et  les  Lois 
de  Howel-le-Bon,  roi  d'Âberfraw,  de  907  à  948;  suîti  de 
^  cinq, pièces  de  la  langue,  françoise,  aux  xi«  et  xm*  siècles, 
telle  qu'elle  se  parloit  en  Ançletisrre  après  la  conquête  de 
Guillaume  de  Normandie,  et  d'une  notice  historique  sur  la 
langue  angloise,  depuis  son  origine  jusqu'au  stui*  siècle 
(1832) 8— . 

1 1*  Les  Dehaitobs  rAiTBs  pab  lb  boi  Cbablbs  YI^  louchant  son  état 
et  le  gouTcmement  de  sa  personne,  «Tec  les  réponses  de 
Pierre  Salmon,  son  secrétaire  et  familier  ;  publiées,  aTccdes 
notes  historiques,  d'après  les  manuscrits  de  la  bibUothèque 
du  roi.  Dîb  planches  etyâe-«ûnii!r  (1833).     »     .     .     i5^» 

1 2*  pAatoHoraos  sa  Blois,  publié  pour  la  première  fois,  d'après  le 
manuscrit  de  la  Bibliothèque  de  l'Arsenal,  avec  trois  féu- 
sùnile,  2  toI.  (1834) '  a8~> 

7*014/  ce/  ouvrages  grand  in'9,imprtmés  sur  Jésus  vélin  fort,  sont 

vendus  séparément,  eérionnés. 

Nous  joignons  à  cette  collection  les  ouvrages  suirans,  qui  en 
sont  le  complément  : 

EssAu  aisToaiQPBS  sca  lbs  babdbs,  lbs  jobolbubs  bt  lbs  tboutbbbs 
NoaBAKDs  BT  AnGLo-NoanARDs,  suivis  do  pièces  de  Malherbe, 
qu'on  ne  trouve  dans  aucune  édition  de  ses  œuvres,  par 
M.  l'abbé  de  La  Rne.  Caen,  Maneei,  1834,  S  vol.  grand  in-8, 
pap.  de  Hollande 55 — » 

Les  m AROScarrs  pbarçois  ob  la  bibliotbbqob  du  aor,  leur  histoire 
et  celle  des  textes  allemands,  anglois,  hollandois,  italiens,  es- 
pagnols de  la  même  collection,  par  M.  Paulin,  Paris,  fonnat 
in»folio-magno  et  commencement  du  format  in-folio-mediocri. 
Paris,  1836-40,  3  vol.  in-8,  sur  jésus-^élin  fort.     .       64—» 

CiABSons  Dc  cBATELAiH  OB  CoccT,  rcvucs  sur  tous  les  manuscrits, 


604 


par  M*  Franeiaqiie  Mkdiel,  suâtîm  de  ranoîeaat  imsiiqae  miae 
«n  notation  moderne,  arec  aocompagnenesi  de  piano,  par 
M.  Perne.  P^ii^  Crajpekt^  1850.  îd-3,  %vmà  pépier  de  Hol* 
lande,  cart.     •.••••••««..•         -^v 

Ciilkcttii  de  eea  ouvragée  ee  Tend  jéparéqienU 


PUBLICATIONS  NOUVELLES. 

89 1  Jbah  Jorbt»  poète  normuQd  du  xt*  ^iècia,  escripteor 
dc#  roU  Cbarles  VII,  Louis  XI  et  Charles  Vin,  pu- 
blia par  J.  G*  A.  Lothereau.  Baytax,  imprimerie  de 
Nkde,  1841,  1  Tol.  in-8  de  225  pages.      .     .     4^50 

Celte  publication,  qui  est  faite  pour  la  première  fois  aujour» 
d4uii  d'aptèe  «m  mamiserit  de  la  BîMiothèque  royale,  est  pré- 
eAdée  de  coaaiddratioBs  kîsloriquea  sur  les  origines,  le  dére- 
leppement  et  le  pregrés  de  la  langue  et  de  la  poésie  fimnçoises, 
01  sttiriea  de  tablettes  blstoriquea  et  bibliographiques  renfer» 
.mant  les  noms  des  bistoriens,  des  littérateurs  et  des  poètes 
qui  QD&  ilUisiré  la  Nomaadie  dcpvis  le  tf  siècle  jusqu*aa  xti^ 
înclusivenent. 

N^  B.  Seulement  il  aurait  été  plus  logique  d^employer»  pour 
fsel  ouTrago,  raïKÎcnue  orthographe  2 


MNWB««^BlM*^ 


^t^ 


:•(>', 


BULLETIN 


DU  BIBLIOPHILE, 


PUBLIÉ  PAR  TECHENER, 


aoUS  LA  DUieTION 


MM.  Gh.  Nodibr  kt  Pauun  Paris, 

▲TIC  UC  CATALOOUI  BAI80IfN]£  DBS 
UTRBS  DK  l'<DITBUR. 


N®  14.  Juin. 


QDATRIÈHE  SÈBdE, 


PARIS, 


TBCHBNBR,  ÉDITEUR,  PLAGE  DE  LA  GOLOHN ABE  DU  LOimiE, 

1841. 


#« 


Notices  contenues  dans  le  quatorzième  numéro  du  Bulletin 

dû  ÈibUophilê,  4' 


DÎBsenatioiiA  choisies  cte  l'abbé  Le  fienf.  601 

L'Abbaye  de  Thâènoi  ptt  Mi  Gttichafd.  615 

Tragédies  da  ewé  de  IMtiOiAnrel,  par  Mi  L.  Dubois.  622 

Mélanges  bibliografAri^trts.  -^  LettfM  de  Tabbé  Sicard.  62fi 

— Prédicatoriana.  629 

Variétés  bibliographiques.  6S4 


diPRIlIBBIB  HACLDB  BT  BBROU, 

RNeB«illcol,9«lli. 


BISSEaiATIONS  CHOISIES 


H  L'ABBÊ  LE  BBUF^ 


1" 

.  WbkÊONÊm  A  M.  D.  L.  R.  tm  mt  Héhoiu  ysho  »* Amans  {l\ 
AU  flciBT  BB  QVDBLQins  cÉséMONns  DB  LA  numku  svnufai 

BBB  ÈvàQOÊB  m  OCTIK  mUiB  (2). 

L'écrit  dootToosm^avez  prié  de  faire  la  lednre  renlerme 
*  ]4meai!s  cboaes  cnrienses, .  mais  qui  ne  ni*ont  para  dévoie 
agréer  au  lecteor  qii'aotant  qu'il  y  aura  on  ordre  ploa  métho- 
dique dans  les  matières  qui  le  composent.  M.  BouHauger  àb 
River  y  est  bien  aise  que  le  public  soit  informé,  dans  le  temps 
de  la  vacance  du  siège  épisoyal  d'Amiens,  de  ce  qui  doit  êire 
pratiqué  à  l'entrée  du  futur  évèque,  et  suitout  dç  la  part  qu'il 
doit  prendre  lui-Biême  à  cette  cérémonie.  Ce  qu'il  marque  dans 
cet  écrit,  auquel  il  donne  le  nom  de  Manifasie^  se  voit  repré- 
senté à  Amiens»  dans  une  tai»8serie  de  Péglise  de  Saint^Firmin 
le  Confhs.  L'on  y  voit  l'entrée  d'un  évéque  d'Amiens,  dans  sa 
ville  épscopale,  a  son  joyeux  avènement.  Le  prâat  est  monté 

(i)  Mtmifeâie  sur  4et  DroUê  de  Joyeux  Avenemenl^  t^ptwtenétns  mu  Sei^ 
gneurée  Kivery,  lei-AwUens^  dékmque  muknùm  et  enirée  des  seif^murs  ei 
évêqtêU  d^ÂmmuÊt  àtuie  eeite  mite  eapUmie, 

€'«tl  1«  ûvem  d*«n  nipniaé  tMrteasiit  eiaf  pigMi  «a  *g(«a4  f^p^t  qai 
w^mê  «st  venu  d'JLaBÎens,  «rsc  pnin  de  l'eii|plo7«r  cb  md  «ili«r«  Qaei^ 
que  taeliDatîoii  que  nout  ayoni  4  faÎM  plakir,  Is  longiieur  el  J«  psa  d'oi^ 
dre  d«  cet  écrit  qui  nmuM  auroit  jeté  au  delà  de  noa  bomea,  ne  noua  a 
^aa  pennîa  de  Tinaérer  en  l'état  gu'il  eat.  Noua  avons  pria  le  parti  de  le 
eeunnittttîquar  k  une  peraunne  intelKgenle  aur  eèa  matlérea,  laquelle  noua 
a  ftH  la  tépense  qui  anit,  et  qidpeut  tenir  Ikm  d*un  bon  ettrait« 

{ÊMe  eu  MéÊTUte.) 

(a)  fiabnit  dn  Jfcr«w«^  Awwt,  juillet  1711,  p.  16U. 

44 


008  BULLSnN   DU  BIBLIOPHILE. 

• 

sur  ane  mule;  le  seigneur  de  Rivery  portant  Tëca  de  ses  armes 
(qui  sont  de  gueules  à  trois  pals  de  yair^  aufrcatc  quartier  ttor), 
tient  la  bride  de  la  mule,  et  conduit  ainsi  révéque,  suivi  de  la 
noblesse  et  du  peuple.  On  nous  laisse  ignorer  dans  cet  écrit  les 
autres  circonstances  de  cette  cérémonie,  mais  on  ii'oublie  point 
de  remarquer  que  le  seignenrde  Rivery  ayant  servi  le  prélat  à 
la  descente  de  sa  monture,  est  en  droit  de  revendiquer  la, mole 
comme  à  lui  appartenant,  et  même  la  vaisselle  servie  aux  fes- 
tins de  ce  jour  solennel. 

Cet  usage  ancien,  attesté  par  M.  de  la  Morlière,  chanoine  de 
la  cathédrale  d'Amiens  et  historiographe  du  jAiys,  a  été  prati- 
qué dans  les  entrées  de  messire  Antoine  de  Créqui,  le  I*'' jan- 
vier 1564  ;  dans  celles  de  M.  Geoffroy  de  la  Marifaonie,  le  25 
mars  1 577  ;  de  H.  François  Lefebvre  de  Caumartin,  le  1®' juil- 
let! 618  ;  et  trois  évèques  depuis  ce  temps-là  qui  sont  M.  Fa- 
vre,  M.  Feydeau  de  Brou  et  M.  Pierre  Sabattier^  le  dernier  dé- 
cédé, ont  reconnu  ce  droit  du  seigneur  de  Rivery.  i 

Pour  cequi  est  de  son  origine,  M,  BouUanger  de  Rivery  en 
fait  la  date  bien  ancienne  dans  son  imprimé,  puisqu'il  ne  craint 
point  de  remonter  jusqu'à  saint  Firmin,  premier  évêque  d'A- 
miens. Sans  le  suivre  dans  les  preuves  qu'il  a  apporté,  que  ce 
saint  apôtre  du  pays  a  été  le  premier  auteur  des  institutions  de 
fiefsy  dans  la  ville  et  diocèse  étAmienSf  il  me  permettra  de 
commencer  par  douter  de  tout  ce  qu'il  dit,  qu'on  peut  tirer  tant 
des  chartes  de  tBdtel'^e'yille,  de  Vévêché  et  du  chapitre,  que  de 
celles  des  seigneurs  de  Piajuigny  et  du  vidame  d^ Amiens. 

En  effet,  si  on  y  trouvé  ce  qu'il  dit  y  éire,  savoir  que  de 
puissans  seigneurs  temporels  qui  ne  reconnoissoient  aucun  sou» 
verain  ni  seigneur  au  dessus  tPeux^  voulurent  bien  avouer  tenir 
leurs  terres  et  seigneuries  de  saint  Firmin^  et  que  ce  saint  évê- 
que, en  recopnoissance,  chaiigea  ses  successeurs,  lorsqu'ils  re- 
cevroient  le  même  hommage  à  leur  première  entrée»  de  grati- 
fier le  principal  de  ces  seigneurs  de  l'anneau  d'or  qu'ils  porte- 
roient  au  doigt,  et  l'un  des  autres  de  la  monture  sur  laquelle  ib 
feroient  cette  entrée  ;  ce  sont  des  faits  sujets  à  révision,  et  sur 
lesquels  la  critique  peut  avoir  de  quoi  s'exercer.  Il  peut  d'abord 
paroître  extraordinaire  qu'un  cvéque  mort  martyr,  sous  l'em- 
pire de  Dioclétien,  eut  eu  la  dernière  volonté  qu'on  lui  prête. 


O0LLGT1N  DU  BlBUOPftlLE.  W^ 

Aa  resie^  je  nôr doute  pas  ploadu  droit  qu'ont  le  Tidome  dfA- 
•miéiieetle  seifneor'de  Rivery 'sur  l'anneau  et  sur  la  maie. -de 
-i'éTéqoêqui  fait  nà  première  entrée  à  Amiens,  que  de  cefaiiqu^ 
rëvêqiie'd^dxiger  d^eax  Viiominage  et  la  toumisBion  qéi^iOBt 
.d^aiicientte  traAîlioti  ;  je  -regarde  ces  droits  comme  imprêsarift* 
tMes-depé^mu  dfau$re,  ainsi  q«é  ^le  dit  H.  de  RiTery  ;  mais  je 
siiia  pc^soiiAé  qnil  ne  convient  aéouoement  d'en  faire  remon- 
terlVipôqueau  iiVionjt*  sièele. 

'  '  Gf  qn'it4it  dès  le  commenoement  de'son  Manijèste  touchant 
MglUede^lloiiBe;  qui  élant  opprimée  par  les  Lombards  se  cheê* 
eitide»  àvbués^on défenseurs,  mâme  parmi  les-tétes  couronnées, 
et  ce  qif  il  ajoute  plus  bas  toiidhaat  les  évéques  et  leà  menas' 
tèrés,  qui  ae^  choisirent  pareillement  des  défenseurs  pour 'las 
protéger  eonire  les  înéursions  des  tyrans  ou  des  barbares,  pMH 
suffire  pour  fixer  à  quelques  siècles  près  l'origine  de  ces  devoirs 
M»pectifs  et' mutuels  entre  les  seigneurs  ecolésiaetiqnea  et  les 
Mkgtamn  InTiques.  Vous  ténehes,  Honsieury  quelque  chose  de 
ces  éve^ésf,  qukm  appeloit  porte-oriflammes  ou  porte-étendartSr 

dans^votre  journal  de  màradernierà  la  page  480(1). 

,  ..'.1  <.  ••'  ^    t 

Cl).  Dw<  uof^J^tréjde  l'4>M I^  Beuf  iMirmtiae,  «uri'otfiigQ  des  babi|% 
canoniaux  et  mililairei,  à  l'occasion  de  la  réception  de  M.  le  comte  de  Chaf 
tellm  dans  le  chapitre  d'Auierre  (réimprimée  dans  la  collection  Leher, 
tome  m,  p.  446).  Leà  piiaoïpaus  points  de  cette  lettre  sont  :'  1  *  un  eitral» 
du  chap.  vw <  des  •tatiit»  4^  'cbafiÎMde'Toiil,  compilés  en  1491,  qui  poM*' 
qae  les  nobles,  «écdyars  ou' chevaliers,  q^i  sont  spéeialemeat  les  ▼aassvmi 
de  l'Eglise,  doiTent  être  admis  dans  le  chcnar  aree  armes  et  éperons  et  étrs« 
placés  entre  les  archidiacres  et  lei^  chanoines,  parce  qu'ils  sont  obligés  par 
leur  noblesse  même  d'être  les déftmseurs  de  l'Eglise  {quia defensortsnmi 
Eœlttiœ  pro  debtto  suœ  noàUHaiiÊ)  t 'V^  l'enlvée,  en  1405,  dans  le  chosur 
de  l'église  de  Nevers,  de  messire 'Gitfdhard  Dauphin,  chevalier,  Iwron^  de 
la  Ferté-Chauderon,  seigneur  de  Jalîgny,  avec  les  éperons  dorés,  l'épée  et 
lefaoeoa  aarleiMmig?  3»  les  droits/asalogues du  duode  Brabant  dams 
l'égltseealhédnla  d'XKreoht,  dueeigneur  de  Toufnan  dana  l^lise  de* 
Saint*4uBt  de  Lyon,  du  oomlO' d'Anjou  dans  cell»  do  Saint->liBrtin.de 
Hours,  etc.  ;  4»  enfin  ladéaîgnafiou  dans  le  nécrolo^de  l'église  d'Auaerrs, 
écrit  aux.  xi«  et  xn*  siècles,  dequanlilé  de  seigneurs  en  cestermss't  OtSi 
N^,.  Miles  Simeti  SUf^umi  ou  hujmâ  eecttsiœ.  *.      .  \  . 

.Gniehard  Ebu|>fatn^  seigneur  de  Jaligny,  dont  il  est  questîoe  aa  eém* 
menicemcntde  cette  note,  étoit  fils  de  Guicfaard  Dauphin,  premier  du  nom^ 
et  d'Isabeau  de  Sancerre.  Son  père,  Quichard  I"**,  étoit  ti^s  habile  et  très. 


LeiM«wpht  qÊé  ii>  BouUaBger  de  Bifevy  apporto  poar  ^k 
|Mjer  rosÉgefoi  s'obsonre  k  Amieoi  sont  eioaHeiM pour  îmh 
^*il  ne  owviflBdroil  peint  ée  l'abelir.  U  e&lnàt  4e  k  Go^ 
ilrAmcedn  9  mai  1701»  qnelepape  ClénentXI  nMia  à 
ibetnl  dans  k  jexdin  de  aon  pnlâb,  le  8  avril  ITOl.elfini 
a^eaersaponrla  cardcade  qu'A  defoît  fûre  le  lendemein»  jeor 
deflonealréepdbUqne;  ^nek  prince  de  I^raw  tint  kMdedn 
eheral  et  le  connétable  l'étrier  ;  M  ajente  qn*îl  j  est  anan  nuÉtfoé 
fM  b  dae  de  Btfne  eit  le  grand  fenfalpnier.de  l'égUag^  ponr» 
qtael  iiéoanUe  par  «n  po/  4b  gtêmiies  au  gonjbhm  pofmU  aie* 
M» de  Riwry  trente  dn  rappiMnt  entre  lee  anaoirienjdela  lepie» 
■erie  de  SainiF-Fimiin,  citée  dt^denani^it  celles  de  ne  grand  gon> 
Wbniar;  BMis  on  n'apas besoin  de  cria  pour  pronver  les  bon» 
nenra^pe  des  seignenrs  séenUers  se  cent  teijooia  pbi  à  rendra 
ans  évé^nes  dans  le  temps  de  lew  réeeptien. 

Cia  qn^il  rapporte  da  baron  deOessacaaoomtédeCabersest 
pins  pressant.  Qnaad  nn  éTdqne  de  GebMs  bit  son  entrée  ae* 
lennelle  àrérèché^  oe  baron  va  an  deraiat  de  tad^horsja  ville; 
l'ayant  rencontré  à  nn  ockrtain  endroit  msrqné»  il  met  pied  à 
terre;  après  l'avoir  salné,  no  tête  et  sans  mantean,  il  prend  la 
amie  de  l'évéqpie  par  la  bride,  le  eondnit  à  ré|[lise  cathéérale , 


«UAv«niar.HvéogradiFoniMa«sGnim».qiii«éork«nl504  «apotas 
adssQMiusar  WekmsqMfsi l'îmssSM  d«t>uUisr  (I0  Tréêwd^ré' 
«f)y  womB  a  tesatisb  ton  wtm  panai  oaus  dsa  «wallcM  vaasnn  ana* 
il 


i  < 


Caôote  n*ea  retny  ctr  «'est  dMÎt 
a  m  vcaMf  Wd  «t  ■dMit 
Cai«a  «hMalîir  pitia  A\ 
Et  Mt  de  Mif^r  «jgMar 
Et  aaiatre  des  •ri>cleitri«n. 


Uawdvot  à  la  an  de  1405.  Uy  a  à  la  Bàbliothêqas  ^  Bal  m  baao 
(îléariuv*  tiècls  du  fmrt  du wmf  JfadhM  €^é»  Jarmfmà  flarf», oon 
kt  attvéa  «orioaz  aor  k  ekaata  (na7460)v  qui  a  apparteno  à  Lataît  àm 
anmaétafcte  éa  Fianea  et  fiera  ^hucmm  da  Dugiiasdtii^iBOftatt 
t40a.  An  dattona  da  non  al  dai  armea  de  ce  taigiianr  atl  écrit  :  «  Cb 
fyvre  êti  Guidutre  Dauphin*  »  Cait  oa  aiéMa  aflgBsar  da  Migiiy  dont 
psila  Hardsyn»  «u  Inam  md  fils»  et  a^Ml  «aaa  dosta  par  Inkaau  da  flan- 
■a  da  Ovifihwt  I*r  al  ndra  da  Qniobard  II,  qaa  «se  lina  étoîè 
entra  latSMiatda  Dauphin frf  yandafon  nsni.*«i€ii.G. 


BUUJTIN  OU  BWUOnULK.  ilf 

delà  aiipiibâ»  ép$cùçàl,  oàil^'arréle  poorlefferw  à  table 4q* 
nwiaoïi  dluer,  apràBleqmt  U  se  retire  evec  la  imle  e(]#  JMfol 
qui  lui  appartiennent  et  loi  sont  acquis. 

Cette  fioommou  Ait  fiiie  an  1604  par  le  beron  de  Cesaacf  et 
BieiBire  Antoine  Popinian,  lors  éyèqiie  de  Cabora»  mais  elle  fiii 
saphrie  d'an  procès  entra  eoi  au  r^^Mtes  du  palais  de  Tonlovse, 
spr  ce  que  leaiear  de  Cetsac  prétendoit  qne  le  huittt  dont  Tévé^ 
que  8*éu>it  servi  n'étoit  peint  conTorine  et  aortable  à  la  oélébrilé 
de  Taete  ni  a  la  nagni&eenee  da  lestlAt 

Sur  qmi  tnterrôit  sentence  le  tS  pai  1604,  qui  ordonne 
qo'U  sera  précédé  à  Testination  des  droits  par  experts,  eaégaM 
à  la  qualité  des  partie,  la  célébrité  de  Pacte  et  la  wagnîfieenoe 
da  ffistin,  estimation  faite  en  conséqnence  par  experts  à  la 
somme  de  3,129  libres»  snr  qnei  antre  sentence^qnî  omdamne 
Férêqne  à  payer  pareille  somme,  sentence  qni  int  confirmée  par 
arrêt  dn  même  parlement  de  Toolonse. 

En  1627  y  tin§t«trois  ans  après,  M.  Pierre  de  Haberti  nouvel- 
lement pourvu  de  cet  évêché,  ayat|t  fait  son  entrée  en  la  viOe 
de  Cabors,  sans  avoir  appelé  M*  Pierre  de  Casilbaci  barop  de 
Ceâsac,  antre  instance  an  requêtes  du  palais  de  la  part  du  ba*»* 
ron,  qui  demande  contre  l'évAqne,  condamnation  de  la  somme 
de  8yl23  livres,  ponr  et  an  lien  de  la  valeur  de  ses  droits. 

L*évêqne  soutient  qne  c'est  cbose  purement  du  seigneur  d'ap- 
pder  son  vassal  à  pareille  cérémonie  ;  qne  d'ailleurs  Feqtrée 
qu'il  a  faite  dans  la  ville  deCahors  n'étoit  pas  solennelle;  que  le , 
clergé  ne  s*  j  étoit  pas  trouvé  eju  procession  ;  nonobstant  qnoir 
par  sentesoe  du  20  fiSvrier  1630,  il  est  condamné  à  payer  m 
sieur  de  CSessac  la  somme  demandée,  à  la  charge  par  lui  de  ae 
trouver  à  une  entrée  plus  solennelle,  si  le  sieur  é vêque  en  vou^ 
loit  faire f  sans  pouvoir  prétendre  antres  droits. 

L'évêque  ayant  appelé  de  cette  sentencct  et  conclu  sur  procia 
par  écrit,  aux  enquêtes,  snr  la  question  de  savoir  si  le  baron  «le 
Cessac,  qni  devait  rendre  ce  service  an  sieur  évêipe  à  sa  pre- 
mière entrée,  étoit  en  droit  de  contraindre  le  sieur  évéqne  de 
faocepter. 

Par  arrêt  du  parlement  deTodonse,  rendn  le  S  joitlet  1680,. 
an  rapport  de  M.  Olive  Dnmesnil,  conseiller,  il  lut  jugé  que  IV 
bligation  du  seigneur  et  du  vassal  est  réciproque,  qu'un  nijlme 


él2  BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE. 

lien  mutnel  les  lie  tous  deox^  quoique  par  des  devoirs  ilifférens, 
notamment»  dit  Tauieur/en  celle  rencontrei  où  tout  l'honneur 
se  réfère  à  révêque. 

II  est  dit  par  Tarrét  qu*il  a  été  bien  jagé  par  la  sentence  dont 
étoit  appel,  et  ledit  sieur  étèque  '  condamné  à  payer  ladite 
somme  de  3, 123  livres,  si  iftieux  il  n'aimo  faire  une  entrée  plus 
solennelle.  Ces  arrêts  sont  rapportés  au  long  jpar  M.  Olive  On* 
mesnili  en  ses  questions  notables,  liv.  3|  chapi  8(1). 

lies  institutions  et  formalités  prescrites  outre  l'évêque  de  Ga« 
hors  et  le  baron  de  Cessac  pour  la  cérémonie  de  l'entrée  de 
Févéqae'  en  la  ville  capitale  de  Cabors  se  trouvent  pareilles, 
communes  et  relatives  à  ce  qui  s'observe,  et  a  éié  observé  en 
-pareil  cas,  pour  la  cérémonie  de  l'entrée  de  l'éVéque  d*Anrtena 
dans  sa  ville  capitale,  pareilles  féodalités,  pareils  motifs,  parité 

(i)  Je  ti'ouTc  dans  un  recueil  de  lettres  «dvessées  à  l'abbé  Le  Beuf  (ma- 
nuscrits du  roî,  supplément  finançais,  2440,  pièce  n<>  5),  une  lettre  en.  date 
du  15  octobre  1751,  dans  laquelle  «f^myeiix/'aiffé  s'exprime  ainsi,  à  Poc- 
casion  du  droit  du  seî^eur  de  Cessac. 

«  J'ai  lu  un  ouTnige  que  tous  arez  fait  il  y  a  quelques  années  sur  l'en- 
trée de  noire  éréque ,  tous  j  parlez  du  TÎcomte  de  Cessée  et  de  son  droit 
lors 'de  l'arriTée  d'un  nouvel  éréque  4  Cabors;  mais  tous  ne  dites  Hen  de 
l'obligation  où  il  est  d'aller  l'attendre  à  la  porte  de  la  TîUe,  Mie  téte^  9wu 
numieau^unt  Jambe  €t  un  pied  nud  en^pentct^flCf  et  en  cet  état  prendre  la 
bride  de  son  cberal  et  le  conduire  au  palais  où  il  le  sert  pendant  son  di- 
ner,  toujours  Têtu  de  même.  Celte  jambe  nue  me  paroit  bien  singulière.  » 

Ce  d'Amjens  l'alné  n'est  autre  qued'Amyens  de  Gomicourt,  connu  par 
un  recueil  de  dissertations  qui  parut  en  a  toI.  en  176S,  etqut  fut  aup* 
primé  par  arrêts  du  Parlement  et  de  la  cbambre  des  compter  des  fc  iëviier 
1 769  et  2S  novembre;) 768,  comme  contenant  des  réilexiop#  trop  libres  sur 
un  mémoire  de  Colbert.  (Vqyezle  catalogue  de  H.  Leber,  n.  3734).  Mal- 
gré cette  double  suppression  le  livre  n'est  pas  rare. 

L'identité  de  d'Amyens  Taîné  avec  d^ Amiens  de  Gomicourt  (car  c'est 
ainsi  qu'on  écrit  ordinairement  son  nom),  résulte  pour  moi'ife  ce  que  |i«r 
une  lettre  du  recueil,  Supplément  françois,  2440,  en  date  du  12  juillet 
1750»  d'Amjens  demande  à  Tabbé  Le  Beufde  lui  communiquer  oe  qu'il 
sauroitsur  la  surprise  d'Amiens  par  les  Espagnols,  en  1597,  et  lui  an* 
nonce  l'intention  de  venger  les  babitans  de  cette  ville  des  reprocbes  qui 
leur  sont  adressés  à  cette  occasion  par  les  hisloriens*  Or,  le  second  volume 
des  dissertations  de  d'Amiens  de  Gomicourt  commence  pi^isément  par  une 
dbsertation  sur  ce  sujet.  Il  en  lésiilic  qu'on  devrait  écrire  ^Amyem  (fc 
Gomicourt  et  non  d'^mû'^rj.  —  Cl.  G. 


BULLCrm  DU  BIBLIOraiLB..  613 

de  raisons*  et  par  conséquent  pareil  jngementi  mêmes  droits^' 
même  décision  :  Ubieademnuio^  ihi  idem  jus»  C'est,  ainsi  qoe 
s'esprime  H.  de  Rivery  dan6.8on  manifeste. 

Il  y  tOQche  incidemment  l'nsage  qui  est  observé  conHiinné- 
ment  par  les  évêqnes,  qni  est  de  donner  des  repas  ans  chanoines 
à  certains  jours  de  l'année.. Il  dit  que  la  jarisprudence  des  ar- 
rdis  a  jugé  ces  festins  lAligatoires  à  la  nouvelle  entrée  :  jéd 
compararulum  favorem  popuU  et  militum.  De  plus  que  par  arrtt 
du  parlement  de  Paris;  du  16  mai  1346,  Tévéque  d'Angers  a 
été  condamné  à  faire  cinq  ou  six  festins  par  an  à  son  chapitre, 
et  qu'on  par^cuUer  même  qui  est  l'archiprêtre  fit  condamner 
l'un  de  ses  successeurs  dans  le  même  évêché,  l'an  1385,  à  lui 
payer  le  jour  de  Saint- Yves  l'évaluation  d'un  semblable  festin. 

Comme  il  m'a  paru  que  le  seigneur  de  Rivery  s'attachoit  à 
faire  connoître  an  public  les  prérogatives  attachées  à  sa  terre» 
î^ai  été  surpris  qu'il  n'ait  rien  dit  de  la  chasse  aux  cygnes,  qui 
est  seigneuriale  en  ce  pays-là,  selon  la  Morlière,  historien  d'A- 
miens, et  qui  li'appartient,  selon  lui,  qu'à  l'évêque  d'Amiens, 
au  chapitrci  à  l'abbé  de  Corbie,  au  vidame,  à  cause  de  Dours, 
village  situé  sur  la  rivière  de  Seine,  an  seigneur  de  Rivery,  et 
à  celui  de  Blangy-sur-Somme.  Vous  en  lirez  avec  plaisir  un  ré- 
cit abrégé  dans  l'ouvrage  de  ce  chanoine^  page  139,  édition  de 
1622,  in-8.  Informez-vous,  s'il  vous  plaît,  si  cet  usage  subsiste 
encore,  et  supposé  que  cela  soit^  je  vous  invite  à  assigner  à 
Mercure  une  séance  sur  la  rivière  de  Somme,  entre  Ambons  et 
Corbie,  le  premier  mardi  d'août,  qui  sera  le  quatrième  jour  du 
mois  en  la  présente  année  1733,  ponr  y  voir  les  baillifs  des  six 
seigneurs  ci^dessus  nommés  s'acquitter  de  leur  devoir. 

Vous  y  verrez  (si  l'usage  n'est  pas  aboli)  six  graves  magis- 
trats se  faire  apporter  toutes  les  couvées  de  cygnes,  avec  les 
pères  et  mères,  dans  le  village  de  la  Motte,  et  là,  suivant  qu'on 
trouve  les  pères  de  famille  marqués,  on  marque  de  même  les 
enfans.  La  couvée  dont  le  père  se  trouve  marqué  d'une  crosse 
au  côté  droit  du  bec  est  censée  appartenir  à  M.  l'évêque,  et 
son  baiUif  fait  marquer  de  même  toute  la  filiation.  La  marque 
du  chapitre  est  une  croix  -,  celle  de  Tabbé  de  Corbie,  une  clef; 
celle  du  vidame  est  un  écussou  appliqué  des  deux  côtés  du  bec 
du  cygne,  slu  lieu  que  le  seigneur  de  Blangy  ne  l'applique  que 


6U  muiMim  PO 

da  €6té  gaaehe.  Pour  C8  qoi  «si  da  Migneor  de  Rivery,  la  BMur^ 
que  qu'il  fait  appofer  par  ion  haillif  «at  mœ  ainple  bam  de 
travert  aar  le  bec  de  Peiaean.  C^eai  tonjonn  on  privilège  aîagv* 
lier  ponr  ce  aeigaeer-de  poorroir  réwdr  aon  baillif  aveo  ceox 
de  Vifèqat,  do  ^pitre,  de  l'abbé  de  Coribie  et  do  Tidat, 
pour  juger  une  eaeaeaiMBi  imponante  que  l'est  celle  âm  nombre 
des  ooarées  des  cygaes  qai  ae  baignent  dans  la  rivière  de 
Seninie,et  le  pobfio  ne  sera  pas  i&cbé  d'en  Aire  infonné. 


L'ABBAYB  DB  THÉU^ME  (1). 


Beft  dilBerilés  sasis  Aombre  arrêtent  te  lecteur  qui  Tent 
te»  flifl^iie  phrase  f  et  pour  ainsi  dire  dans  èhaqae  mot  sorti 
delà  plume  capridense  de  Rabelais,  qnelcpie  sens  secret,  quel- 
ques allusions  cachées  ans  entreprises  des  luthériens,  au  ^er- 
res de  Louis  XII  ou  aux  galanteries  de  la  conr  de  François  I«'« 
ici,  à  là  f^irité^  vous  croyez  reeonnohre  Diane  de  Poitiers ,  le 
oafdinal  d^Àmboise,  Jean  du  Bellay  on  Charles-Quint  ;  mais 
finissez  le  chapitre ,  un  nouveau  trait  du  romancier  viendra 
tout  à  coup  mettre  au  néant  tos  laborieuses  conjecturés.  Que 
seraHse,  bon  Dieu,  si  tous  ourrez  les  commentaires  de  Berniery 
de  Ledudiat ,  de  Tabbé  de  Marsy,  de  Lemotteux  ;  etc.  Pour  les 
uns,  lè  litre  de  Btabelais  est  une  itisôlente  raillerie  contre  les 
hommes  et  les  choses  du  xvi*  siècle  ;  cet  autre  conddère  la  vie 
très  horrifique  du  grand  Gargantua  et  de  Pantagruel,  roi  des 
Dispodes ,  comme*  une  espèce  dé  chronique  facétieuse  du  Bas- 
Petooui  Éiébn  eélui*ci,  Rabelais  n*est  qô^an  bouffon  toujours 
ivre,  im  înôine  corrompu  et  dAauché  ;  celui-là^  au  contraire, 
Toit  dans  le  eatV  de  Meudon  mn  philosophe  austère,  un  mora- 
liste etnasage  qui  cachait  ses  enseignemens.  Les  commentateurs 
ont  en  quelque  sorte  dépecé  Rabelais,  ils  ont  lu  son  fivre  avec 
une  loupe,  iÛi  ont  analysé  le  roman  dans  ses  moindres  épisodes 
et  dans  ses  détails  tnfinis  t  un  joyeux  devis  tombé  de  la  bouche 
de  Grandgoorfèr  on  dé  Panurge ,  devient  le  prétexte  d'une 
grive  dissertation  tonte  hérissée  de  notes  et  de  remarques  éru- 
dites.  Ces  pénibles  recherches  sont  estimables,  sans  doute, 

(0  M0kUU €à  tJmMUUuM4Ula  nmmêÊmum.  RestUmOm  dm  réUpaye 
4ê  2%éUmé^  p«r  G^.  ImummmU  aumhra  d»  l'InMâluc.  Pam,  li^o,  m^: 
Gt  p»ti|  voiUuas  asi  un  ta^pléiiieDt  iadkpeiwbie  à  Pèéition  de  AabeUM 
publiée  par  MM.  Esmangard  et  Eloy  Johanneau.    • 


't 


616  BULLEHN  DU  6IBUOPU1LC. 

mais  elles  ont  produit  après  toat  d'assez  minces  résultats  ;  le 
commentaire  éclaircit  rarement  le  texte ,  il  Tétooffe  :  placées 
en  regard  de  chaque  bouffonnerie  du  romancier,  ces  lourdes 
dissertations  grimacent  singulièrement;  elles  rappellent  le 
propos  trop  naïf  de  Pantagruel  :•«  Etdisoyt  aulcunes  foys  que 
«  les  livres  des  )oîz;4liï  ;^f|$H0y^>MB^Iérr0Vbedor,  trinm- 
«  phante  et  pretiénse  a  merveilles,  qui  fenst  brodée  de  mer».; 
«  car,  disoyt  il.  on  monde  ny  ha  livres  tant  beauU,  tant  aor- 
t  nez„tant  jç/egi^^ps^co^piifç  9(\\}\  les.t^^^^d^  Pa^^wm^f fiais 
r*.  *.^  ¥?lî®VrÇ  ^X^^'^'Cfft  ^ssayq^f,  la^glo^^  ^pA^f^^Vf^^m 
«  tant  salle,  tant  infâme  ^t  panais^  que  c^  nçst  que  o^ d|ir^  et 
«  villennye.  »  ...  ^h  . 

.  La  vie  de  maître  Frauçois,;Rabelais  a  été  l(ongTtcpi&.Bi|ssî 
mal  COQ  nue  que  son  livre  éuit  peu  çympri^ff.qnelqaç^  9IP<ç4ot 

tes',  ramassées  dans  les  anaa^.formoieutà  peu  pnès  coat^  |i^  bju»- 

.  .  ..^.■-  ...»      •< 

graphie  de  l'écrivain  le  plq§  malicieux  et  JepfusspiritueUemfuaS 
grotesque  qu'ait^  produit  la  littérature  françpifie.  Vxdtair^t^ 
tout  récemment  locBibliophile  Jacob  (1.)  on^  fa^iips^oe,  de .4^ 
niaiseries  ridipules  si  coi«pl^isamment  rép^^es,parjj^^^tqu^ 
modernes,  la  vip  i^qpa^tj^qjiç  ^pçt  plçi^e  «Jejj^ripéjift^iW  P^ 
sei^t  .inaperçues  dans^l^jc^arriére  d'jon  hQa|in)e)i»4}0iji^  maÎR 
qui  explîqc^ent  souvent  les .ppinions ^t. tç^uie  la  df^née.littér 
raire  d'un  j^rand  écrivain  ^..uae^iqgrap^Q^de  {L'auteur  à^JPmjH 
tagruel, ^écl^irée  da^s  ses  partie^ipbspures,  .Çf^lb'f^  OTM^iMiW'' 
neux  qui ^a,  touîoiirs. manqué  aux  c9i^mç;Qtat^u|^i;,JÎ4l^mlA 
notice  ^u  bibliqphile  J^ob.,;,9i.jj^{liPieuse  0t  si7;ipbe^.d<WT 
miçns  jDOji;;^.^aux  sur  Rabelais  e|;,^s.i$çi:^tSf  .^9\('|9PP^l^!Mr>op^ 
ment l'i^^^nlion  des  critiques. ériidiu.      >  Mt.o,'    . 

M  l)ei]^uis  tantôt  vingt  ans,,  dit  lU.  Cb.  Lenoripant,  que  je  Us 
o  et  relis  Rabelais^  j'ai  eu  suie  ce  bouffon  de  génie  bien  des  il- 
n  lusiops  qui  se  sont  d^sipées.  J'ai  cherché  la.  clef  i^  Gar*. 
«  ^aniua  et  de  Pantagri^el  conf  me  les  contfen^porains  de  mi^e 
«[^^rajDçoiS;,chcrçhoient  la,,pierre  philosqpbalf^  J'ai  demandé 

<"( I )  Voy .  les  OEiurréB  de Rabekn»,  jïùbl&ées  par  Iv'lltblibphlle  J«(mI>  dans 
U  Biblio^éque  Gbai^enliep  ;  cette  '^ditioti,  «u|fmetil^  itt  deux  "ekapîtres 
kiédits  au  cinquième  livre,  est  précédée  d^uneniMioe  htetonqne  surla  rie 

et  Ic<t  ouvrages  de  RnbelAi». 


DIJLLRTIN   DU  BIBLIOPHILE.  617 

«,  des  peusiées  profoudes,  une  philosophie  arrêtée^  iiii  don  de 
«  prescience  et  de  prophétie  aux.  écarts  de  l'imagination  la  phis 
.«  désttltoire  et  la  plus  aminée  qui  fut  jamais.  Aujourd'hui,  con- 
«  floissant  mieux  mon  auteur  de  prédilection ,  j'ai  pris  de  lui 
«  une  terreur  salutaire,  et. si  parfois  il  m'arrive  encore  de 
«  chercher  à  faire  jaillir  Tordre,  la  suite,  la  raison  et  la  vérité 
«  deee  qui  n'est  que  cojifnaion,  busard  et  folie,  il  me  semble 
«  que  j'entends  derrière  moi  rire  l'ombre  du  curé  de  Mendon  : 
«  s'il  lui  reste  un  plaisir,  en  effet,  c'est  de  tronyer  des  dupes 
«  parmi  ses  admirateurs,  b  Rabelais  est  là  tout  entier  ;  et  quoi- 
que nous  ne  soyons  peut-être  pas  aussi  frappé  de  la  oo;ifusiou 
que  l'auteur. a  signalée;  cependant  il  faut  avouer  franche- 
ment  que  cette  appréciation  toute  raô&iaisiemie' est  pleine  de 
finesse  et  de  nouveauté  ;  il  faut  reconnoitre  qu'elle  jette  une 
lumière  sur  le  célèbre  bouflbn  et  qu'elle  ouvre  à  la  critique  une 
voie  jusqu'ici  trop  peu  suivie.  En  effet,  ce  que  nous  admirons 
le  plus  dans  l'auteur  de  Gargantua  et  de  Pantagruel,  ce  n'est  ni 
le  profond  moraliste,  ni  le  grand  érudit,  ni  le  politique  habile  : 
Rabelais  nous  parott  surtout  un  admirable  conteur  et  un  déli- 
cieux écrivain*;  où  trouver  de  plus  charmans  récits  oh  chaque 
chose  esta  sa  place;  où  trouver  plus  de  mouvement  dans  les 
idées  et  de  verve  dans  le  style;  quelle  variété  dans  ces  mille 
petits  drames  si  habilement  construits,  et  qui  se  mêlent  les  uns 
aux  antres  sans  se  confondre  jamais  ;  quelle  main  vigoureuse 
pour  mettre  en  saillie  le  caractère  d'un  personnage  :  artiste 
populaire,  ainsi  que  le  nomme  si  justement  M.  Lenormant, 
Rabelais  reproduit  comme  un  miroir  brillant  toutes  les  ru- 
meurs, tontes  les  opinions  duxvi*  siècle;  esprit  sceptique  et 
audacieux  >  il  attaque.de  préférence  les  hommes  les  plus  puis« 
sans  et  les  doctrines  les  plus  respectées;  sa  plume  satirique  ne 
redoute  ni  le  pape,  ni  le  roi,  ni  la  Sorbonnè.  Cependant,  vou« 
loir  découvrir  dans  tons  les  épisodes  du  roman  un  symbole 
historique,  vouloir  assigner  à  chacun  des  caractères  que  le 
grand  écrivain  créoit  avec  une  si  merveilleuse  facilité^  le  nom 
d'un  personnage,  c'est,  je  crois,  amoindrir  singulièrement  la 
pensée  de  Tauteur  ;  c'est  nier,  pour  ainsi  dire^»  la  portée  de  son 
livre.  Rabelais  n'a  pas  feulement  immolé  à  sa  raillerie  tel  on 
tel  personnage  de  SK)n  siècle  e^t  tel  ou  tel  vice  particulier  à  «ses 


(SIK  ■ULUTni  DU  BIBUOVULB. 

comeaporains;  ainsi  qae  Molière,  il  a  Irappd  4^  thiMiÊê  et 
des  Tices  qni  aaront  de  tons  les  tempSj  et  aojonrd'hoi  cottime  an 
xTi*  siècle»  on  admire  l'épopée  bnrlesqne  de  Rabelais«  satin» 
acre  et  inflexible  de  l'humanité  qni*  après  tout,  ne  change  ja- 
auiis*  Pannrge,  Alceste,  Sancho,  Giiblas  et  Candide  sont  les 
enfans  d'nne  même  famille. 

J.«J.  RoQfiseany  le  grand  poète  dn  xtiii*  siècle»  adéposé  dansnn 
coin  de  VEmUet  le  plan  d'nn  asile  diampêtre,  l'espoir  et  le  irœn 
de  tonte  sa  ^ie  ;  cet  espèce  de  rète  pÛlosOphiqoe  peut  passer 
ponr|le  dernier  mot  de  Tantettr  de  la  Nouvelle  Héldise^  wat  les 
splendeurs  des  joies  domestiques  telles  qu'elles  apparoissoient  i 
son  imagination  ;  le  poète  réunit  autour  de  lui  une  société  choi» 
sie»  il  conduit  ses  hôtes  aux  fêtes  ▼iUagemses,  il  prend  ses  repas 
aux  bords  des  fontaines  «  et  il  ne  tolère  ni  les  valets  insolens  ni 
la  gêne  polie  qni  règne  dans  les  salons  des  irilles.  «  Sur  le  peu» 
«  diant  de  quelque  agréable  colline  Inen  ombragée,  dit  Jean«- 
«  Jacques,  j'aurois  une  petite  maison  rustique  ;  une  maison 
«  blanche  airec  des'  contre^Ycnts  Terts»  »  Rabelais,  lui  aussi,  a 
construit  «  sa  maison  blanche  aux  oontre*vents  verts  »,  le  moine 
a  taillé  dans  son  imagination  une  abbaye  iselon  son  tempA*am* 
ment  )  mais  quelle  imagination  que  œlte  de  Rabelais,  et  quelle 
abbaye  que  celle  des  Thélémltes  I  Nobles  dievaUerSf  plaisons 
et  gentUz  oompmgnons^  soyez  les  biens  Tenus>  et  tous  donnés  de 
tumli  paraigef  fleurs  4e  beeuké^  a  céleste  visaige,  entrea,  le 
frère  Jean  des  Entommeores  est  un  maître  de  Joyeuse  humeur, 
il  aime  la  bonne  obère  et  tous  les  nobles  délassemens  ;  fat  et 
ijDB  TOULosAS,  dit-tl  à  SCS  ousillos  t  aussi,  point  de  mors  qui  bor» 
nent  tos  promenades  aTonturenses,  point  d'horloge  pour  comp- 
âer  le  temps  qui  fuit  ;  mais  de  somptueuses  galeries  richemem 
tapissées,  des  jardins  plantureux,  des  fontaines  jaillissantes, 
des  TCTgers  où  Tespalier  étend  pompeusement  ses  branches,  et 
la.  Loire  qui  reflète  les  tourelles  dn  manoir.  Youlez^Tous  courir 
le  oerf ,  Toici  un  parc  plus  Teste  que  la  royale  ibrêt  de  Pontai- 
bleau;  là  est  le  théâtre,  l'hippodrome  et  la  ft^uconnerie;  ici  les 
bibliothèques,  le  jeu  de  paume  et  les  natatoires  ai^eofués  les 
bains  mirific^uesf  puis  tout  là-bss,  bien  loin,  pour  que  La  chan- 
son de  l'ourrier  etle  cri  de  la  foi^  ne  troublent  pas  ^votre  ilie 
de  chaque  jour,  l'arehitecte  tnlelligent  a  placé  les  of^Mi/zer , 


BuujrnN  DU  nuioPHiu.  619 

lapidaires^  brodaurSf  tailleurs  f  tyreurs  (for,  velouiierSf  uxpUsimrs 
a  hauUeUssiws.  Comme  le  fait  remarquer  M«  Lenormaat^  mat* 
Ire  François  n'a  onbli^  qa'ane  aeale  cboat  dana  son  abbaye, 
c'eat  Valise. 

J*ai  beaa  relire  la  deacriptian  de  Tabbaye  de  Thélème  ;  je 
ne  aanroifl  y  voir  aveo  Lemotietui  le  modèle  d'une  aociéié  reli- 
gieoBe  ;  aveo  l'abbé  de  Many^  le  mariage  des  pvèlrea  introdoit 
pal*  Lnthert  arec  Bêrnier  on  Oniel»  les  moines  de  FrontevanU 
et  de  Ferrières  ;  encore  bien  moins  y  Tois«je  le  cardinal  de 
Lorraine  an  concile  de  Trenlei  on  Jean  do  Bellay  dana  son 
cbâieao  de  Saint-Manr^lès-Foflséa.  •  Tonte  iMr  tie^  dit  Rabe^ 
•  bis  en'parlant  d^s  Tbéléniites,  estoyt  employée»  non  par  lois» 
«  ilatalz  on  rcigles»  maiaiselon  leur  Touloir  et  franc  arbitre. 
«  Se  leroyent  dn  lict  qnand  bon  leur  sembloyt  ;  benvoyent, 
«  mangeoyent/  trafailloyfent,  doimoyent»  qnand  le  désir  leur 

«  yenoyt.» A  lyasne  des  salles  du  Jogyz  des  dames  esloyent 

«  les  pêrfumaars  et  testoqjf  enrs  s  par  les  mains  desqnelz  pas-v. 
«  soyent  les  bornmes»  qnand  ils  Tisitoyent  les  dames.  Yoeolz 
«  fonrniSBoyent  par  ohascnn  matin  les  chambres  des  dames, 
«  deane  rose,  deane  de  naphe,  et  deaoe  dange,  etc.  »  Décida 
menti  les  religievs  et  las  religienses  dn  firère  Jean  des  Bniom- 
menres  ne  pouToient  pas  non  pins  signifier  dans  la  pensée  de 
Rabelais  les  firagneoz  et  anstères  diaciples  de  Lnther  et  de 
Caltin. 

L'abbaye  de  Thélème»  qni  cl6t  le  prenûsr  livre  de  Ra- 
belais est  sans  contredit  nn  des  pins  graeiena  épiaodss  du 
rOman;  Finmgination  dn  oeotenry  parott  dans  tonte  sa  ri- 
oheiae,  et,  disons4e,  dans   tonte  sa  pnralé;  point  de  ees 
grosnères  obscénités,  point  de  ces  mots  qni  font  roogir.  La  H» 
noble,  épicorienne  et  efféminée  des^Thélémites  n'eaclnt  ni  tes 
▼ertns  domeÉtiqnes,  ni  rndme  Tanslérité  des  mcrars)  les  reli- 
gîeu  qni  sniTont  la  règle  de  Garganina  sont  loin  de  négliger 
les  tnmivx  de  l'esprit  i  ■  Tant  noblement  estoyent  apprins  qoe 
•  il  usotoyt  entre  eols  oeUny  ne  celle  qui  .ne  scenst  lire,  <a- 
«  oripre»  chanter*  jooer  dinstromens  harmonieux,  parler  de 
«  cinq  à  six  langnaiges,  et  en  ycenlx  çompooser,  tunt  en  carme 
«  qoen  oraiaon  iolne.  •  Rabelais  se  soaTOnoit  des  difitimens  et 
et  des  persécntiottS  que  les  moines  de  Mailleaais  Ini  atelent  fait 


6â0  BULLETIN  DU  BIBUOPUILE. 

endurer;  le  plus  grand  bonheur  des  Tliélémites  coiisislè  dans 
la  liberté  entière  dont  ils  jonîsseni  :  «  Gens  libères,  bien  nayz, 
«  bien  instmictz,  conversans  en  campaignies  '  honnestes,  ont 
«  par  nature  ung  instinct  et  aguillon  qui  tousjonrs  les  ponlse  a 
«  faits  vertueux,  et  retire  de  vice  :  lequel  ilz  nommoyent  bon- 
n  nenr.  »  On  le  voit,  Molière  et  La  Fontaine  ne  sont  pas  les  seub 
«  qui  aient  pillé  Rabelais  ;  certainement  le  grave  auteur  de 
FEsprii  des  lois  a  puisé,  lui  aussi,  dans  la  facétie  du  curé  de 
Mendon. 

L*abbaye  des  Thélémites  instituée  on  contraire^  de  toutes  aul» 
tf^s,  est  tout  à  la  fois  un  lieu  chaste  et  une  demeuré  fastueuse  ; 
on  dirait  une  cour  brillante  composée  d'artistes,  de  poètes 
et  de  gentilshommes  ;  chacun  y  vit  à  sa  guise,  mais  une  certaine 
conformité  de  goût  remplace  la  volonté  du  matire  :  les  moines 
du  frère  Jean  portent  Tépée;  les  religieuses  sont  belles,  bien 
forntees^  et  bien  naturees  j  chaque  femme  a  son  deyot,  mais  ils 
vivent  ensemblent  honnêtement.  Le  Rabelais  du  Gargantua 
eroyoit  encore  à  l'honneur  des  gens  libères,  bien  nayz,  et  bien 
instrtdctz;  il  y  a  loin  de  là  au  Rabelais  du  cinquième  livre  qui 
ne  croyait  plus  à  rien  au  monde. 

Rabelais  étoit  médecin,  mathématicien,  astronome,  linguiste 
et  théologien  ;  ainsi  que  le  Dante,  il  semble  avoir  résumé  dans 
ses  écrits  les  arts,  les  sciences  et  toute  la  civilisation  de  iM>n 
temps  ;  que  savoit-il,  ou  pour  mieux  dire,  que  demandoit*il  à 
l'architectare  ?  Jel  est  le  double  ptobléme  que  M.  Lenormant  a 
résohi  avec  une  rare  sagacité.  Après  avoir  jeté  un  coup  d*osil 
rapide  et  lumineux  sur  l'architecture  des  premières  années  du 
xvi«  siècle,  l'auteur  reconstruit  l'abbaye  de  Thélème  dans  toutes 
ses  parties;  il  distingue  ce  qui  appartient,  dans  le  manoirdes 
Thélémites,  aux  idées  du  xvi®  siècle  et  ce  qui  appartient  en  pro- 
pre an  génie  ou  au  caprice  de  Rabelais.  Les  deux  planches 
gravées  qui  terminent  le  volume  de  M.  Lenormant  offrent  un 
tracé  exact,  où  rien  n'a  été  omis  ;  les  moindres  omemens  in- 
diqués par  Rabelais  ont  été  recueillis  avec  la  plus  scrupuleuse 
fidélité,  et  cette  restitution  est  aussi  pure  que  le  permettoit  le 
récit  quelque  peu  vagabond  du  ronmncier.  C'est  là  un  excel- 
lent travail  où  l'érudition  la  plus  variée  s'allie  toujours  avec 
une  critique  fine  et  de  bon  goût  ;  la  Restitution  de  Vabbaye  de 


BOLLBnN  DU  BIBLIOPHILE.  ^  G21 

V 

Théièmecansersk,  nous  n'en  doatons  point,  le  plos  vif  plaisir  aax 
nombreux  amis  de  Rabelais  ;  les  artistes  y  puiseront  surtout  des 
notions  utiles  sur  cette  période  de  l'histoire  architectoniqne  qui 
conînence  en  France  à  Giocondo  et  finit  à  Pierre  Leacot  :  épo« 
que  de  transition  où  les  lignés  souples  et  gracieuses  de  Tart  flo- 
rentin Ittttoient  une  dernière  fob  avec  le  style  gothique  destiné 
à  périr  sous  le  ciseau  de  Jean  Goujou  et  de  ses  disciples. 

J.    MaMB   GniCBARD. 


46 


DRS 


TRAGEDIES  DU  CURÉ  DE  MONT-CHAUVET. 


Il  faut  bien  qae  le  génie  normand  soit  inyinciblement  porté 
aux  choses  tragiques }  car,  depuis  quelles  descendans  de  Hrolf 
(Rollon)  n'exéentent  plus  de  tragédies,  les  enrans  de  la  Norman- 
die moderne  en  ont  composé  un  grand  nombre.  Le  plus  illus- 
tre de  ceux  de  nos  poëtes  qui  ont  fait  leur  cour  à  Melpomène  est 
assurément  le  grand  Corneille  aux  vers  (bufuel pleuroii  le  grand 
Condé;  mais  Thomas  Corneille»  son  frère,  et  surtout  ses  parens 
Fontenelle  et  Gilles  de  Caux  crurent  à  tort  que  la  noblesse  du 
génie  tragique  étoit,  comme  celle  du  monde,  une  propriété  de 
famille,  transmissible  par  héritage. 

Depuis  ce  quatuor  poétique  et  tragique,  nous  avons  eu  bon 
nombre  d'auteurs  dramatiques,  et  parmi  eux  plusieurs  ne  sont 
pas  indignes  du  cothurne  qu'ils  ont  chaussé  de  TaYeu  de  Mel- 
pomène. 

Le  sillon  qui  s'enrichit  de  céréales  propres  à  faire  les  délices 
de  Thomme»  produit  aussi  le  chardon  que  l'on  abandonne  à  cet 
animal  méprisé  mal  à  propos,  qui  jadis  eut  pourtant  sa  fête  en 
France;  et  le  noble  sol,  qui  s'enorgueillit  ayec  raison  d'avoir 
enfanté  Corneille,  s'afflige  d'ayoir  donné  le  jour  au  tragique 
auteur  de  David  et  Balthasar. 

Avant  de  parler  de  ses  œuvres  dramatiques,  nous  allons  rap- 
peler que  ce  bon  ecclésiastique  fut,  sans  l'avoir  voulu,  la  cause 
delà  rupture  de  Jean-Jacques  Rousseau  avec  la  société  dub^ron 
d'Holbach.  Dans  sa  piquante,  mais  trop  volumineuse  corres- 
pondance, le  baron  de  Griînm  parle  du  curé  de  Mont-Chauvet 
et  de  l'algarade  tle  Rousseau.  Comme  l'entrevue  dont  il  est  ques- 
tion eut  lieu  chez  d'Holbach,  laissons  celui-ci  nous  en  entrete- 
nir: «  Rousseau^  dit-il,  dtnoit  chez  moi  avec  plusieurs  gens  de 


WJUXïMK  DU  BiBuoraïue.  t>*i3 

Icilrai»  Dider^i»  Saim^LamiMBit,  flfariiieiitel,  Vikhé  Raynal  et 
«n  caré  ^ ai»  après  le  dîner,  ntm  Vit  nne  tragédie  de  aa  façoti. 
EUe  étoU  précédée  4'att  diaconn  aur  ka  compaailkn»  théttrafës 
dont  vaîci  la  snbotaoce  {  îl  diatingnoil  la  comédie  et  la  Uragé Ae 
de  cette  manière)  :  «  DanaJa  comédie,  diaok-il,  il  a'agltd'niliia* 
'  «  riage,  et  dans  la  tragédie  d'an  meurtre*  T«nHë  l'intrigne,  dans 
««  l'nne  et  dana  l'aatre»  roole  aureette  péripéciet  Epoaabra*t>ottf 
4  N'éponier»*è-anjpaaf  Tnem-t-onf  Ne  i)aera«t*en  pasP  —  Oti 
•m  éponaera*  on  faera  ;  'min  le  pranier  i^cte.  —  On  n'éponséra 
m  pas,  on  ne  tuara  pas,  Toilà  leseoond  ac9e»-^Un  nontean 
«  nayen  d'éponser  et  de  toer  ae  présente,  et  vdiA,  le  rroi^me 
•  «de.  —  Une  diifipnké  nooTeUe  anrriient  à  ce  qn'on  épouse  et 
«  qo'on  tne»  et  Toîlà  la  qnattîèaaa  acte.  BnfiYi,  de  gnerre  lasse, 
•r  #n  éponse  et  Fou  tne  :  c^eat  le  dernier  acte.  » 

m  Noos  tronvfimea  eeiae  poétifne  si  orî^nale,  qu'il  nons  liit 
imposable  de  répondre  sérienannent  ans  demandes  de  Vantent. 
JTavonerai  même  qoe,  moitîé  riant,  moitié  gravement,  je  per- 
siflai le  pauvre  cnré.  Jeaa*Jai>qnes  n'avoit  pas  dit  le^  mot,  n'a- 
Yoit  pas  souri  un  instant ,  n'avoit  pas  remué  de  non  Jsnienil. 
Tout  à  coup  il  se  lève  comme  nn  larieux,  et,  s'élan^ant  yan  1m 
cnré,  il  prend  son  manuscrit»  le  jette  à  terre  etdil  à  Vanieur  d- 
îrayé  :  «  Votre  pièce  ne  vaut  rien  ;  yotre  4iseeBra  esl  nne  en*- 
«  trayagance;  tons  ces  messieurs  se  moquent  de  vous  ;  sortes 
«  d'ici,  et  retournez  vicarier  dans  votre  village.  »  Le  cnré  se  lève 
alors>lion  moins  furieux,  vomit  tontes  les  injures  possibles  contre 
aon  trop  sincère  avertissear,  et  des  injures  il  auroit  passé  aux 
coups  et  an  mBmrtrè  'Êroglque ,  si  nous  ne  les  avions  séparés. 
Rousseau  sortit...  Diderot,  iSrimm  et  moi,  nons  avons  tenté 
vaûiement  de  le  ramener. ..  » 

Noua  avens  nommé  les  denx  tragédies  ridicules  dû  pasteur 
peu  endarani  des  wai^aa  de  la  paroisse  4è  Monl-Chanvet,  tfà 
fit  de  la  premîàrei,  chea  le  barmi  dUelbadi»  «ne  ai  malénton- 
treuse  lecture  ;  et  c'étoit  certes  bien  assez  pour,  n'être  paa  tlsnté 
d'en  entendre  nne  de  Ballhasar  :  faisons  maintenant  connottre  le 
nom  du  coupable  ;  il  s'appeloit  Petite  il  étoit  curé  de  la  comnume 
de  MentChanvet,  aitaée  dans  le  même  arrondissement  où 
avoit  dkanié  et  bien  le  joyeux  foison  des  Vaux  de  Vire. 
MalheuraMsament  l'abbé  Petit  ne  se  borna  pas  à  composer 


624  BULLETIN  DU  ]iIBLIOPBIL& 

les  tragédies  de  Dayid  et  Betksabée^  et  de  Balihasar^  d'après  les 
principes  littéraires  qu'il  s'étoit  faits  ;  on  n'en  fut  pas  quitte 
pour  la  lecture  qu'il  fit  subir  de  la  première  :  il  s'aventura  jus- 
qu'à faire  gémir  la  presse  sur  ces  deux  drames,  que  au  moins 
on  put  se  dispenser  d'acheter  et  de  lire. 

Fréron^  qui  avoit  le  courage  de  s'acharner  sur  les  chefs- 
d'œuvre  de  Voltaire,  eut  le  courage  non  moins  roerreillenz  de 
Kre  la  tragédie  du  curé  Petit;  il  en  donna  même  un  extrait 
dans  V Année  Uttéraire  du  mois  d'Auguste  17ô4  (p.  307  à  313); 
certes  il  n'eût  pas  accordé  tant  de  place  à  Mérope. 

Quoi  qu'il  en  soit,  comme  les  plus  courtes  folies  sont  toujours 
les  meilleures,  "et  pour  prouver  que  nous  avons  envie  de  savoir 
écrire^  sachons  nous  borner  (b&u  de  mettre  à  portée  de  jug^r  le 
savoir-faire  du  Sophocle  de  Mont-Ghauvet}  à  dire  que,  s'il  fait 
descendre  l'humilité  jusqu'à  faire  rimer  angoisse  avec  tristesse, 
il  porte  en  revanche  l'audace  jusqu'à  s'affranehir  des  lois  de  la 
césure  dans  le  vers  suivant,  si  vers  y  a  : 

Q|ie  ferois-iu  P  l'enle-Ter  P  Ah  S  qo'oB6s-la  dire  P 

Dans  cette  autre  ligne  rimée,  qu'on  ne  saaroit  non  plus  décem- 
ment appeler  un  vers,  on  ne  remarquera  ni  humilité,  ni  audace, 
mais  une  exclamation  que  l'auteur  n'eût  pas  faite  s'il  se  tût 
rappelé  le  second  commandement  de  son  catéchisme  : 

Quatre  rois,  Tire  Dieu  !  ci-derant  mes  amîs. 

Après  avoir,  en  1764,  publié  son  Dayid  et  Bethsabée^  le  bon 
abbé  ne  tarda  pas  plus  d'un  an  à  desserrer  son  Baithasar^  autre 
production  d'un  tragique  propre  à  faire  pouffer  de  rire. 

Sic  te  ridendum  dot  derisoribus  orbit. 

Gomme  on  peut  le  remarquer,  les  sujets  traités,  on  plutôt 

mal  traités  par  le  curé  de  Mont-Chauvet,  étoient  plus  édifians 

que  son  style  poétique.  Par  malheur,  Gilbert  n'avoitpas  encore 

dit  à  ceux  qui,  au  lieu  de  se  tuer  à  rimerf  devroient  ^rire  en 

prose  i 

Un  Ten  coûte  à  polir,  et  le  travûl  nous  pèse; 
Mais  en  prose  du  moins  on  est  sot  à  son  aise. 

Il  est  vrai  que  notre  indocile  ecclésiastique  n'eût  pas  profilé 
de  cet  avis,  puisqu'il  ne  s'étoit  pas  rendu  à  Tévidence  éc&  rai» 
sons  de  Jean -Jacques  Rousseau.  Louis  nu  Bo|s. 


LETTRES  DE  TÂBBË  SICARD 

A  M.  BAEBIER,  BIBLIOTHÉGAIRE  DB  L'EMPEREUR 
ET  DU  GOlISBIIi  D'ÉTAT. 


Paru,  gieptembre  t8o8. 

VoQs  n'avez  pas  ignoré,  Honsienr^  qae  j'ai  obtena  de  Sa  Ma» 
jestéFinsigne  faveor  de  Ini  dédier  an  de  mes  derniers  oavra- 
«  ges:  La  Théorie  des  signes  pour  P  instruction  des  sourds^mueis 
de  naissance.  J'en  ai  jMuilé  à  Sa  Majesté  le  jour  où  elle  Toolnt 
bien  m'accorder  la  grâce  d'an  entretien  partiealier.  L'oaTrage 
n'était  pas  encore  relié.  Depnis  qa^l  l'est,  j'ai  voala  le  loi  of« 
frir  moi«mémet  et  l'on  m'a  dit  qa'il  fallait  en  obtenir  la  permis* 
sion,  en  U  faisant  demander  par  au  chambellan  de  service.  J'ai 
demandé  cette  permission  one  première  fois,  sans  recevoir  de 
réponse.  Je  l'ai  demandée  ane  seconde;  je  n'ai  pas  été  pins  hea- 
reax. 

Gomme  je  sois  jaloax  qae  Sa  Majesté  reçoive  et  connaisse 
rncMi  travail,  et  qae  son  amonr  ponr  les  lettres  voas  procar^ 
souvent  sans  donte  le  bonhear  de  la  voir  dans  sa  bibliothèqae, 
permettez  qae  je  vous  prie  de  lai  présenter,  en  mon  nom>  l'ou- 
vrage qai  loi  est  particalièrement  dédié  (1).  Sa  Migesté  ne  sera 


(i)  On  trouToît  en  tête  de  cet  exemplaire  l'hommage  suivant  : 

A  SA  MAJESTÉ  L'EMPEREUR  ET  ROI.  ' 

Sire, 
Votre  Majesté  a  bien  ▼oulu  souffrir  que  le  directeur  d'une  des  plus  in 
icressaotes  institutions  de  son  Taste  Empire  eût  l'honneur  de  mettre  à 


626  BULLBnil  ou  BIBUOn^LB. 

pas  fâchée  de  connattre  la  lûngaejixée  de  ce  DOOTeaa  peuple^ 
dont  j'ai  augmenté  ses  vastes  domaines,  et  à  qui  j'apprends  tons 
les  jours  à  la  louer,  comme  tout  le  monde,  et  à  la  bénir  comme 
tous  les  autres  enfans  de  son  immense  famille.  J'ai  parlé  aussi 
à  Sa  Majesté  de  la  nouvelle  édition  de  ma  Grammaire  générale, 
aussi  en  2  vol.  in-8,  et  je  lui  ai  dit  que  j'y  ai  fait  de  nombreux 
changemens,  profitant,  pour  l'améliorer  et  la  rendre  encore 
plus  digne  de  la  confiance  du  public,  dont  l'empressement  hono- 
rable a  épuisé,  en  très  peu  de  temps,  deux  éditions  tirées  cha- 
cune à  2,600  exemphiires,  des  découvertes  journalières  que  me 
donne  l'occasion  de  faire  rinstmciion  des  soords-muets. 

J'ai  encore  parlé  à  Sa  Majesté  ds  ce  qu'a  fait  pour  l'instruc- 
tion de  cette  classe  infortunée  mon  illustre  prédécesseur,  et  je 
lui  ai  dit  que  j'ai  réduit  en  système  la  savante  théorie  dont  mon 
maître  n'a  inventé  qne  quelques  procédés  épars.  En  consé- 
quence, pour  que  Sa  Majesté  fiit  à  même  de  pouvoir  juger  et  le 
maître  et  le  disciple,  je  lui  ai  demandé  la  permission  de  iaî  al- 
frir  l'ouvrage  du  célèbre  abbé  de  l'Epée  et  le  mien.  Il  est 
juste  qne  le  souverain,  qui  protège  une  institntioa  qui  bàl  on 
des  plus  ioncbans  omemensde  soa  empire  et  qui  a  témoigné  une 
bienveillance  vraiment  paterndle  à  celui  à  qui  la  direction  en 
est  confiée,  connaisse  le  point  de  départ  de  cette  intéressante 
découverte,  le  point  où  l'inventeur  s'est  arrêté,  les  pas  qu'a 
faifele  successeur  et  le  point  d'arrivée  de  la  méthode. 

• 

pieds  rhomnuge  d*un  traTaîl  qui  doit  fixer  la  langue  de  ce  nouveait  peu- 
l»Je,  devenu  la  conq/utt*  de:  TAtie  bjenfeiaence,  oottne  twt  d'aama  k  tout 
de  Totre  courage  et.dfi  Totre  aageMe.  Eu  ne  penneuant  de  hi  piiUier  eoua 
Tos  auspicea,  tous  assurez ,  Sire,  a  cette  découTerte  une  perpéluilé  égale 
k  eelle  de  rotfe  gloire.  Cette  insigne  faveur  impose  à  ma  reconnaissance 
et  4  celle  eu  aourd»*maets ,  mes  enfkns  adôptift,  un  tribut  égal  a  celui 
qu^ioipMe  à  i*iddikrstion  unifversolte,  une  tic  dont  toutes  les  aetions  sont 
autant  de  prodiges. 

Je  suis  avec  respect^ 
Sire , 

De  Votre  Majesté  le  ttès  humble,  très  obéissant 
el  ti-es  fidèle  sujet. 

L^abbé  Sicabd. 


BULLETIN  DU  BIBLlÛPaiLB.  CS7 

Ces  ouvrages.  Monsieur»  sont  doiie  œ  qao  j'ai  fait  ponr  Ta- 
vancement  de  la  science  grammaticale»  et  pour  fixer  à  jamais 
l'art  d'instruire  les  sourds-muets. 

Je  serai  plus  que  payé  de  mes  travaux,  si  quelquefois  Sa  Ma- 
jesté>  dans  lesmomens  où  elle  va  se  délasser  dans  la  société  des 
illustres  morts  confiés  à  votre  garde»  daigne  jater  un  coup 
d'oeil  sur  les  essais  d'un  homme  qui  consacre  tous  les  momens 
de  sa  vie  à  perfectionner  une  découverte  dont  le  but  principal 
est  de  rendre  à  la  religion  et  à  la  société»  et  par  coaséf|uent  à 
Sa  Majesté,  une  foule  d'individus  qui»  sans  l'instruction  que  jo 
leur  donne»  seraient  perdus  pour  elle. 

En  envoyant  mes  ouvrages  à  Sa  Majesté,  je  seûs  que  j'ai  en- 
voyé mon  jugement,  Cest  son  suffrage  que  j'ambitionne»  et  si  je 
l'obtiens,  que  m'importe  le  jugement  de  mes' ennemis!  J'ambi- 
lionne  aussi  le  Vôtre»  Honsieuf,  et  A  je  l'obtiens,  ce  serait  un 
préjugé  bien  favorable  pour  ma  première  ambition. 

Agréez,  Monsieur»  l'hommi^e  de  ma  haute  estime  et  celui  de 
ma  vive  reconnaissance , 

L*abbé  Sicabd. 


Paris,  10  leptembre  1808. 

Je  vous  envoie,  Monsieur,  l'ouvrage  de  M.  l'abbé  de  l'Epée, 
qui  devait  vous  être  remis  avec  les  miens.  Je  l'annonçai  à  Sa 
Majesté  en  détrubant  les  mauvaises  impressions  qu'on  avait 
cherché  à  lui  donner  sur  mon  compte. 

L'Empereur  fut  assez  bon  pour  me  faire  la  paternelle  révéla* 
tion  de  ce  qu'on  lui  avait  dit  ;  on  avait  voulu  lui  persuader  que 
je  n'ai  rien  inventé  dans  l'art  que  je  professe,,  que  l'abbé* de 
TEpée  avait  tout  trouvé,  tout  fixé.  On  avait  ajouté  que  je  n'a- 
vais formé  qu'un  seul  élève,  que -j'avais  mécaniquement  dressé 
à  taire  quelques  tours  de  forcoi  Sa  Majesté  n'a  pas  dit  ces  mots- 
là,  mais  il  m'a  été  facile  de  découvrir  qu'on  avait  dit  ces  choses. 
Je  serai  pleinement  justifié  si  vous  éles  assez  bon  pour  lire  l'in- 
troduction de  ma  Théorie  des  signes,  si  vous  parcourez  le  tra* 
vail  de  mon  illustre  maître,  et  si  vous  avez  le  temps  de  parcou- 
rir quelques  chapitres  de  mon  Cours  dinsintciion,  entre  autres 


628  BULLETIN  DU  BIBLIOnnLE. 

« 

les  ckapilres  21 ,  22, 23, 24, 25  et  26.  Je  laisse  à  votre  extrême 
bienveHlance  le  soin  de  profiter  des  momeiis  précieux  qui  se 
présentent,  sans  les  chercher,  pour  faire  passer  dans  Pâme  de 
Sa  Majesté  les  disposKions  si  fayorables  de  la  vdlre  sur  mon 
compte. 

Agréez  l'hommage  de  ces  mêmes  onvrages  qae  vous  Tonlés 
bien  airoir  labonié  de  présenter  à  Sa  Majesté.  Cest  d^à  ponr 
moi  un  succès  bien  flatteur  que  de  penser  qu'ils  seront  aussi 
dans  Totre  collection. 

Agréez,  Monsieur,  Fhommage  de  ma  plus  haute  estime  et  du 
dévouement  particulier  avec  lequel  j'ai  l'honneur  d'être. 

L'abbé  Sicabd. 

Avant  de  mettre  mus  les  yeun  de  PEmpereur ,  suivanl  les  désirs  de 
l^abbé  Sieardy  la  Théorie  des  aignes»  les  Eiémens  de  la  Grammaire  genénde, 
el  TouTrage  de  Tabbé  de  l'Epée,  M.  Baibier  adressa,  en  Espagne,  à  Napo- 
léon, un  rapport  détaillé  sur  ces  trob  ouvrages,  lorsque  son  qaartier-géné- 
rai  était  à  Aranda  de  Duro. 


(Extrait  des  Souvenirs  du  Bibliothécaire  de  F  Empereur^ 


PREDICATORIANA , 

I 

Par  G.  Philomnbste.  Dijon,  1841,  io-S»,  xxiv  et  444  pages. 

Tout  bibliophile  sait  quel  est  le  savant  et  fécond  auteur  ca« 
ché  sous  ce  masque  renouvelé  des  Grecs  et  comprendra  facile- 
ment combien  ce  livre  doit  être  curieux  et  amusant  ;  nous  le 
recommandons  sans  crainte  aux  lecteurs  que  les  ouvrages  trop 
gfraves  fatiguent,  que  le  roman  dégoûte,  que  l'éternelle  polémi- 
que des  partis  fait  bâiller  et  qui  veulent  de  la  réalité,  pourvu 
qu'elle  soit  piquante. 

Nous  n'essaierons  pas  de  donner  une  analyse  du  Prédicato- 
riana  ou  de  le  faire  connoître  par  quelques  extraits  ;  nous  pré- 
férons mentionner  quelques  recueils  assez  bizarres  de  sermons 
échappés  sans  donle  à  l'attention  de  M.  Peignot,  car  il  n'en 
dit  pas  un  mot.  11  n'est  donné  à  personne  d'avoir  tout  lu,  tout 
vu,  tout  su.  Justement  nous  avons  sous  la  main  un  gros  volume 
de  sermons  du  jésuite  Gazet  sur  Adam  et  Eve*  imprimés  à  Paris 
en  1616f  et  vous  allez  convenir  que  ce  serait  dommage  que  de 
les  condamner  à  un  éternel  oubli. 

Le  Révérend  Père  commence  par  donner  du  paradis  terres- 
tre une  minutieuse  description  :  on  jurerait  qu'il  Ta  vu,  de  ses 
propres  yeux  vu ,  ce  qu'on  appelle  vu.  11  prouve  savamment 
que  ce  n'est  point  au  ciel  qu'Enoch  et  Elie  ont  été  enlevés;  ils 
ont  été  transportés  au  paradis  terrestre,  lequel  subsiste  encore 
toht  aussi  beau,  tout  ausii  frais  que  jamais  ;  il  est  vrai  qu'on  ne 
sait  pas  bien  où.  CSe  prédicateur  explique  ensuite  que  les  époux 
doivent  être  assortis.  «  le  les  souhaitte  semblables  en  hauteur  et 
«  stature  de  corps  ;  ie  les  voudrois  semblables  en  aage  ou  à  peu 
«  prés,  car  Galien  dit  que  s'ils  sont  tels»  ils  auront  incontinent 
«  lignée.  »  Il  s'étend  beaucoup  sur  le  dialogue  entre  le  serpent 
et  Eve.  «  Elle  se  laissa  piper  par  le  diable,  et  plusieurs  de  nous 
«  aussi  auxquels  il  fait  entendre  que  vessies  sont  lanternes,  que 


630 


BULLETIN  DU  BIIIUOPHILB. 


«  les  pelits  vers  Inisans  sont  chandellea;  que  fesioz  sonl 
«  gles  et  qae  le  blanc  est  noir.»  SaTez-TOos  poarqooit  en  style 
biblique,  la  femme  écrase  la  tète  da  serpent  avec  le  talon  :  c'est 
c  parce  qu'an  talon  il  y  a  ane  reine  qui  répond  anz  génitoires 
«  et  aux  reins.  » 

De  tous  ces  sermons,  le  plus  singulier  est  celui  sur  la  nudité 
d'Adam,  a  II  y  a  »  dit  le  bon  père  «  des  figuier^  si  puissans  que 
o  la  largeur  de  chaque  feuilie  est  comparée  à  la  roudache 
«  d'Amazone  ;  •  de  plus  •  la  famille  àe  figuier  a  quelque  pro- 
•  priëlé  et  ¥erta  naliirelle  pour  mortifier  le  càal^uiUemeitt  e^ 
m  osier  le  démangemeat  de  U  chair.  •  Il  trace  aasuite  une  Us- 
toire  de  la  nadiléy  qui  «'éearta  to«t«à-lait  da  ton  de  la  chaire. 
Après  avoir  raconté  Thistorietta  si  ooanuo  de  Gygès  *ei  da  la 
femme  dm  roi  Gandaule  (I)»  afirès  avoif  parlé  des  danses  des 
courtisanes  romaines  (2)  et  de  Flora  qafil  rime  très  rîehemiaiit 
eu  tain  sans  aucune  réticencot  après  avoir  dît  oomme  quai  le 
boi|  rai  Charles  IX  fut  scandalisé  da  Toir.uM  dame  se  baigner 
en  plein  midi  dans  la  Seine,  ayant  pour  tout  oaoiume  ses  kmgs 
cheveux,  il  arrive  à  la  secte  des  Adamistee  :  «  onlear  »va  fiûre 
«  des  nopces  où  le  marié  et  la  mariée  n'aw^eat  d'antres  cou- 
«  uerlores  quf  des  feuilles  des  arbres.  En  Hollande  une  très 
u  belle  ieune  fille  ministresse  sa  présenta  nn  j6ur  tonte  noe  an 
«  public  pour  faire  quelque  harangaoi  et  comme  on  lai  vouloit 
^  ieiter  ane  cappe  à  TEspaguole  pour  la  caaiuir,  elle  la  rejatta 
a  disant  :  le  n'ay  pas  affaire  d'autre  habit  que  celay  qna  le 
«  Christ,  mon  espoux,  m'a  donné.  —  En  USO,  en  la  iriite  de 
«  Russie,  sept  marchands  menèrent  sept  garce»  taules  nws 
a  parmi  les  rues,  mais  la  iustica  du  lien  leur  mit  la  main  sur  le 
«  collet  et  les  condamna  à  estra  euxrmémes  fouettés  tout  oads 
R  par  les  carrefours,  pnîa  bannis.  •  Tout  cela  étoit  débité  en 
pleine  église  et  trouvé  très  édifiant.  Peut-être  aujourd'hui  en 
jugerait-on  autrement. 


y 


(t)  A  partit  (fHérodote,  cette  histoire  est  partout;  Boocace  Ta  racontée, 
ei  dans  k»  coate»  ée  La  Fomai&e,  c'est  le  9*  du  tr^  Bf  ni. 

(ft)  Tibère,  qui  n*étmh  patf  us  ca8«4v(e  IMen  rt^ttreur^  crut  éHfdtc  itn- 
dre  des  ordonninces  pirar  iiiel)l*e  un  flneiii  à  l-eneesflWc  guleté  des  balfcts 
romains. 


BtilABIIK   DU  BUUOraiLK.  6M 

AiUcMr»  le  père  GimI  déplore  à  quel  petHl,  deprâ  la  faute 
df Et e,  leBr  Comme»  sont  esposëea  aux  fuiaseB  omiches  oa  arvorte* 
mens»  «  Hélas  1  it  oe  faat  que  s'asseoir  sur  me  piètre  trop 
«  h'oide,  se  laaer  es  bains  Irop  chauds»  teesoerj  bâiQer  on  est^« 
«  ttner  fotip  twmer  la  famée  d'ane  chandelle  esteinte,  crier  on 
«  pea  trop  haut,  presser  trop  fort  son  corset  mm  charger  trop 
m  ami  Tertogadia.  ■ 

Termiaona  en  dlaot  une  ancodote  que  M.  Peignot  n'a  peint 
rappevlée  et  qae  nooa  troaTons  dans  les  Pensées^  remofi/mës  ei 
oàtervaiicMSi  de  Voltaire  (Paria,  Bavba,  t80»)  :  Un  curé,  qoe 
ses  pormssîena  awent  yM^  disait  dans  son  prône  t  Allez,  Je- 
MBS  Chtisl  a  été  bien  sot  de  momir  poar  des  cavailies  comme 


Un  aaàre  joar  je  ferai  gaslgaes  empronts  à  de  pmttreox  ser* 
moaaairos  ;  M«  PeigMt  paroit^ne  pas  les  avoir  feuilletés  ;  j'en 
conclus  qae  dopais  deox  cents  ans  persomie  ne  ka  a  hs,  si  ce 
n'est  mot;  c'est  nn  petit  avantage  qae,  sans  doute,  l'on  ne  m^en* 
viera  point.  «  G.  B. 


CORRECTIONS  TYPOGRAPHIQUES. 

Autant  qu'il  m'en  souyient,  le  lyrique  Le  Brun  n'étoit  pas 
d'on  naturel*  endurant.  H  se  plaignoit  avec  plus  on  moins  de 
raison  d'un  imprimeur  qui  lui  avoit  estropié 

Trois  vers  dans  un  quatrain. 

C'éioit  beaucoup  assurément  si  la  plainte  étoit  fondée. 

On  assure  que  Robert  Estienne  exposoit  devant  sa  maison  les 
épreuves  des  ouvrages  importans  dont  l'impression  se  faisoft 
dans  ses  ateliers,  et  qu'il  récompensoit  les  personnes  qui  lui 
présenioieat  des  correcsions  incentestables.  C'était  on  moyen 
d'arriver  de  plus  près  à  cette  perfection  qu'il  n'est  guère  pos- 
>sible  dPatteindrew  An  reste»  il  faut  avoir  fait  gémir  h  presse 
po«r  apprécier  la  désolation  amère  et  durable  qtii  natt  à  l'as- 
pect d'une  faute  échappée  à  Tœil  et  à  l'attention  «des  correc- 
teurs. jH.  Crapelet  qui,  en  18S7,  nous  a  prouvé  de  nouveau 
(Etudes  sur  la  Typographie)  qu'il  est  digne 

D'érrù'r  avre  tuçcès  dans  Tart  doAl  il  est  mailrr, 


i 
I 


63â  BULLETIN  DtJ  «IBLIOPBILK. 

raconie  dans  ce'savaui  et  carieax  ouvrage  ane  anecdote  qui 
JQStiAe  ceqne  je  viens  d'avancer.  «  Je  n'oublierai  jamais,  dit-il 
page  233,  l'état  d*agitation  dans  lequel  je  vis  un  jour  mon 
\)ère,  Charles  Crapelet,  tenant  une  bonne  feuiUe  dans  ses 
m&ins ,  pâle,  tremblant,  froissant  par  un  mouvement  oonvukif 
cette  feuille  entre  ses  doigts.  Il  venoit  d'apercevoir  le*  mot 
Pénélope  imprimé  Péiénope,  et  c'était  dans  la  première  feuille 
d'on  Télémaqae,  l'un  des  premiers  livres  de  biUiothèque  qu'il 
imprinloit...  Et  cette  feuille  avoit'  été  lue  trois  fois  avant  de 
passer  sous  ses  yeux,  et  il  Tavoit  lue  et  relue  encore..  Cette 
faute  l'atterra.  Peu  s'en  fallut  que  de  ce  jour  il  ne  renonçât 
à  l'imprimerie.  •  Ce  qui,  quoi  qu'en  dise  modeatement  aon 
fils,  eût  été  uirgrand  malheur,  qui  nous  eût  privés  non  seule- 
ment  de  plusieurs  excellentes  éditions,  mais  aussi  sans  doute 
des  beaux  travaux  soit  typographiques^  soit  littéraires  et  histo- 
riques, de  Tauteur  des  Etudes  sur  la  Typographie. 

Malgré  leurs  plaintes,  il  est  hors  de  doute  que  plusieurs  au- 
teurs doivent  s'attribuer  les  erreurs  da  typographie,  ou  même 
les  fautes  ortliographiques  qui  déparent  quelques  ouvrages.  Qui 
croiroit  que  Voltaire,  qui  a  si  soigneusement  corrigé  son  admi- 
rable Henriade,  y  ait  laissé  subsister  une  faute  d'orthographe 
qu'il  étoit  facile  d'éviter  et  qu'il  aoroit  corrigée  s'il  l'avoit  re- 
marquée ?  Il  dit  dans  le  septième  chant  de  ce  poëme  (vers  307)  : 

Retranche/,  ô  mon  Dieu,  des  jours  de  ce  grand  roi 
Ces  jours  infortunés  qui  l^éloignent  de  toi! 

H  est  évident  que  retranche^  étant  à  l'impératif,  doit  être 
écrit  sans  5,  ei  qu'alors  le  vers  auroit  été  incomplet  ;  mais  qu'on 
potivoit  aisément  dire  : 

Retranche,  Dieu  puissant 

L«  célèbre  Pierre  Didot,  qui  apporta  à  sa  première  publica- 
tion de  petits  stéréotypes  {le  Virgile  in- 18)  tant  de  aolns  et 
d'exactitude^  ne  put  toutefois  la  donner  tout-à-fait  irréprocha- 
ble. Dans  la  dixième  Eglogoe  il  oublia  lin  mot  qui  mutila  un 
vers  (le  mot  illum)  ;  il  imprima  : 

lUum  utiam  Jaun,  etiam  flevére  myrics} 

Il  fallait:  . 

Illum  etiam  lauri,  illum  ctiam  fle^ére  myricœ. 


BULLETIN  DU  BIBLIOPUILE.  633 

Roaget  de  Lisle  qai,  à  Strasboorg,  le  jour  de  la  proclamation 
tle  la  guerre  (en  mai  1792),  composa  ce  Chant  des  C!onibats  aa- 
qoel,  dansle  mois  d'Auguste  sniTant,  les  Parisiens  donnèrent  le 
titre  de  UarsefUaise,  parce  qne  les  fédérés  de  Marseille  le  chan- 
tèrent snr  leurs  places  publiques.  Rouget  de  Lisle  ne  s'étoit  pas 
aperçu»  dans  l'enthousiasme  de  cette  brillante  improvisation, 
d'une  faute  de  yersification  qui  s'est  reproduite  dans  presque 
toutes  les  éditions  de  son  meilleur  ouvrage.  11  terminoit  son  in- 
vocation à  la  liberté  par  ces  deux  vers  : 

Que  tes  eoneniis  expirans 

Foient  ton  triomphe  et  notre  gloire  i 

Cette  triphtongueoien/  ne  se  tolérant  pour  les  vers  que  dans 
le  verbe  soient.  Rouget  de  Lisle  fit  la  correction  suivante»  qui  a 
d'ailleurs  l'avantage  de  donner  plus  de  mouvement  à  sa  pensée  : 

Bans,  te»  ennemis  expirans 

Vois  ton  triomphe  et  notre  gloire  i 

Comme  Le  Brun,  notre  illustre  Béranger  n'a  pas  échappé  aux 
bévues  typographiques.  Croiroit-on  qu'on  lit»  dans  les  nom- 
breuses réimpressions  de  ses  poëmes,  toujours  la  même  faute 
qu'il  n'avoit  pas  commise  lui  dans  les  copies  autographes  de  son 
Marquis  de  Carabas  : 

Anmdniers,  châtelains, 
Vassaux,  TSTasseurs  et  ▼ilaina  f.... 

Les  imprimeuirs  n'ont  cessé  de  défigurer  en  vavassaux  (mot 
barbare  qui  ne  signifie  rien)  lesvavassenrs  qui,  comme  on  sait, 
étaient  des  arrière-vassaux  de  noblesse  inférieure,  ou  plus  ré- 
cemroent  des  sergens  ou  huissiers  attachés  aux  vavassories. 

Au  nom  de  la  langue  et  de  la  poésie,  nous  prenons  humble- 
ment la  liberté  grande  de  supplier  messieurs  les  successeurs  de 
Guttemberg  dont  on  vient  de  célébrer  une  belle  fête,  de  veiller 
à  ce  que  de  telles  incorrections  ne  se  reproduisent  pas.  Notre 
prière  sera  d'autant  mieux  entendue  et  exaucée  que  jamdis  la 
tjpographie  parisienne  ne  compta  plus  d'hommes'illnstres.et  ne 
publia  de  plus  beaux  ouvrages  qu'à  l'époque  heureuse  où  nous 

vivons. 

Louis  DU  Bois. 


\ 


artétés  ^t6rtOjf(ipÇt({tte$. 


(Suite  des  notes  extraites  Un  eiktalogve  raisoMiéée  U  coUbcUod 

d'un  amateur.) 

La  Magdeleine  au  désert  de  la  Sainte  Baume,  par  le  P.  Pierre 
de  Saint  Loab.  Lyon,  1694,  iii-12.  214  pa^. 

Ce  poëme  lidieale  a  plus  d'une  fois  attiré  Tattention  des  bi- 
bliographes. Voici  quelques  passages  que  nous  choisissons 
conune  n'étant  pas  transcrits  aiUenrs.  Uautenr  parle  des  larmes 
d«  Madeleine  ;  il  décrit  : 

«  Et  les  eaux  de  ms  feux,  et  les  feux  de  ses  etux.  » 
Charmante  antithèse  à  laquelle  il  ajoute  spiritoeUemeot  : 

«  Aussi  bien  tant  de  pleurs  dont  elle  eflei  prodigue 
Font  juger  que  ses  yeux  n*ont  ni  bond«  ni  digue. 
Tout  verse  pour  éteindre  un  tel  embrasement» 
Et  ce  beau  pot  li  feu  fait  tout  le  larement.  » 

Aussitôt  que  Madeleine  a  reçu  le  coup  de  la  grâce,  voyex'la 
^gir;  elle 

«  Verse,  reuTerse»  abbat,  brûle«  brise,  dé&it, 
ParlumSy  glaces,  tableaux,  poulets,  tables,  atûfets, 
Céruses,  Tcrmeillons,  tarayoles,  toilette» 
Fard,  pommades,  onguents,  bijoux,  gands,  cassolettes.  » 

Cette  énumération  remplit  encore  douze  vers  ;  la  zélée  pé- 
nitente r 

«  Foulet  écrase,  détruit,  jette,  décbîre,  rompt. 
Tout  ce  qu'elle  rencontre,  et  rien  ne  Tinterrompt.  » 

Ses  austérités  détruisent  bientôt  tous  ses  charmes;  jngec-en 
par: 

«  Sa  bouche  autrefois  de  corail 
Et  maintenant  d*ébèneest  faîte  en  soupirail.  > 


BULLETIN   DU  BIBLIOPHILE.  G95 

Ifidiq«oD9  ane  descriptioD  du  lever  de  l'aurore  ;  îl  n'y  a  rien 
de  pareil  dans  Virgile  ou  le  Tasse  : 

«  Mon  cœur  tressailtoit  d'aise  à  l'aspect  qui  le  touche, 

Adflttfaiil  cotle  fille  au  sortir  de  se  eouehe, 

Dans  son  dos  habillé  de  rouge  cramoisi, 

Ou  de  jaune  doré  que  son  père  a  choisi. 

Arec  sa  coéfe  d'or  et  sa  jupe  éclatante, 

Api^  a^oir  tenu  toat  le  monde  en  attente.  » 

Le  bon  père  donne  aux  joueurs  le  conseil  de  se  fouetter  ;  nons 
doutons  qn'ils  profitent  de  cet  avis. 

«  Renoncez  à  carreaui,  à  fleurs,  à  cœurs,  à  piques. 
Suivant  de  point  en  point  ces  deux  suÎTans  distiques  : 
Piquez-vous  seulement  de  jouer  au  piquet, 
A  celui  que  j'entends  qui  se  fait  sans  caquet^ 
J'entends  que  tous  preniez  parfois  la  discipline, 
Et  qu'arec  ce  heau  jeu  tous  fassiez  bonne  miue.  » 

V9MWT  de  ce  ckef-d'oBUvre  nous  apprend  qq^îl  y  a  travaind 
neuf  lois  oeuf  loois  ;  il  eiiale  sur  sou  compte  une  notice  asses 
piquaute  de  Vêbhé  Jelard  en  forme  de  lettre  adressée  a»  mar- 
quis d' Ald>aif  ;  ell^  est  en  têt«  de  Védition  de  VSU^ub  qu'a 
donnée  à  Aii«  eu  1827,  in-S,  le  libraire  Pentier. 

Madaietac!  porte  malbeor  asx  poëtes  qui  veulent  la  èhanier. 
En  1617,  on  imprima  à  Tournay  une  épopée  qui  porte  son 
uom^  due  à  la  plume  d^rni  capucin,  le  fràre  Rémi  de  Beauvais^ 
elle  est  tout  aumt  extravagante  que  l'œiikvre  du  père  Pierre  de 
Saint  Louis.  Lés  bibliophiles  recherchent  avidement  ce  bou- 
quin rarQ  et  destiné  sans  doute  à  ne  point  être  réimprimé. 
L'on  a  vu  de  beaux  exemplaires  se  payer  25  fr..  50  c.»  vente 
Labedoyère,  n.  620»  et  même  62  fr.  50  c,  vente  Pixéréconrt, 
n.  725. 

On  peut  dter,  pour  essayer  de  compléter  la  bibliographie  de 
Madeleine  : 

Durant,  la  Magdaliade,  Tours,  1622,  in-8;  poème  pitoya- 
ble en  cinq  chants  ;  c^est  cinq  de  trop. 

G.  B.  Andreini,  la  Maddalena  lasciya  e pénitente^  azziona 
dramatîca,  Milano,  1652,  in-8. 

J.  Balini,  vita  et  de  gesiis  divœ  Magdalenœy  heroico  car- 
Triine Parisiis,  1 60 1 ,  in-8  ;  l'auteur  de  ce  poëme  se 


\ 


€36  BULLBTIN  DU  BIBUOPHILE. 

donna  la  peine  de  le  faire  passer  en  françoisi  et  il  fit 
paroîlre  sa  yersion  à  Paris  en  1607.  Je  ne  crois  pas 
qa*il  y  ait  beauconp  d'exemples  d'écrivains  qoi  se  ren- 
dent à  eax-mémes  le  service  de  se  traduire. 

Ce  seroit  prendre  nne  peine  inutile  qn'indiqner  tout  an  long 
les  titres  des  divers  ouvrages  qu'au  xvu*  siècle  J.  Desmarets» 
N.  Le  Digne,  César  de  Nostredame,  François  d'Arbaud,  made- 
moiselle Pascal,  Louis  le  Laboureur  et  d'autres  encore  consacrè- 
rent à  la  Madeleine^  tous  ces  gens-là  crurent  avoir  écrit  eu 
vers,  mais  l'on  se  trompe  souvent. 


N.  SasU.  Opuscula  Utieraria,  Antoerpiœ,  1620,  in-8. 

Nous  accorderons  trois  lignes  à  ce  volume,  parce  qu'au  mi- 
lieu de  vers  latins  qu'on  ne  lit  plus,  il  renferme  un  traité  qui 
parof  t  avoir  échappé  au  fécond  et  savant  auteur  des  Recherches 
crUU/ues  sur  la  personne  de  Jésus-Christ  eode  Marie  (G.  Pei* 
gnot);  cette  dissertation  occupe  les  pag.  149-179  ;  elle  a  pour 
titre  :  De  pulchritudine  B.  Mariœ  F'irginis  disceptatio  çuodlt- 
betica.  Susius  se  déclare  formellement  pour  la  beauté  de  Marie  : 
il  peut  s'appuyer  de  l'autorité  d'Albert-le-Grand,  lequel  a  dit  : 
Habuit  Maria  summum  et  per/èctissimum  in  pulchritudine.  Il 
montre,  d'après  Nicéphore,  saint  E{>iphane,  et  autres  docteurs, 
qu'  elle  étoit  fort  brune  (color  tritueus  sive  subfuceus,) 

G.  B. 


fSulUtin  4u  iSiUioyiiilt, 


n 


CATAIiOeOB    OB  UVBB8  BABX8  BT    GimiBUX« 

urrréBATiJBB»  D'auTOo»»  etc.,  on 
SE  TRomnBirr  a  ul  T.ra»AiBiK  bb 

«.    TBGBBBIIBR^    VliAGB 
m;    UMTVBB, 

!ۥ    12. 


No  14.— Juin  1841. 


992  Alouette  (Fb.  de  V).  Traité  des  nobles  et  des  vertus 

dont  ils  sont  formés  :  leur  charge,  vocation^  rang  et 
degré  ;  des  marques,  généalogies  et  diverses  espèces 
d'iceus  ',  de  l'Origine  des  fiefs  et  des  armoiries  ;  avec 
une  histoire  et  description  généalogique  de  la  très  an- 
cienne maison  de  Couci  et  de  ses  alliances.  Paris, 
Guill,  de  La  Noue^  1577,  in-4,  vélin.  Boniex.   ^  15 — » 

993  Anselme  (nE  SAiNTB-llAaiE).  Histoire  généalogique  et 

chronologique  de  la  maison  royale  de  France,  des 
pairs,  etc.,  etc.  (continuée  par  Hon.  Caille,  augmentée 
et  publiée  par  les  PP.  Ange  de  Sainte-Rosalie  et  Sim- 
plicien).  Paris,  17.26-83,  9  vol.  in-fol.,  v.,  gr.  175*-» 

£xfiinpUiro  arec  quelques  additions  manuscrites  sur  papier  â 
part  et  les  cartons.  —  Plusieurs  blasons  ont  été  coloriés.  — 
Il  y  a  quelques  taches  de  mouillure. 

9.94  AuBAiB  ET  Henabb  (d').  Pièces  fugitives  pour  servir  à 
l'histoire  de  France,  principalement  dans  le  xvi*  siè- 
cle, avec  dés  notes  historiques  et  géographiques  (pu- 
bliées par  le  marquis  d'Aubais  et  Henard).  Paris, 
C  haubert  et  Hérissant  y  1759,  3  vol.  in-4,  v.  m.  28 — » 

Voyea  sur  cet  intéressant  ouvrage  la  notice  insérée  dans  le 
N*  i3  du  Bulletin.  Mars  iSS;. 

46 


638  BITIitKTllf  DU  BTBUOPBILB. 


K 


995  AunniT  (Vibbbb)',  conseiller  du  roy.  Histoire  ou  Recveîl 
des  geatesy  meyrs,  âges  et  reg^nes  deç  roys  de  France, 
leur  couronnement  et  sépulture,  le  nom  des  reynes  et 
de  leurs  enfans.'  Paris,  Chastellain^,  1622,  in-4,  v.  br^ 
16— 

Cet  ouvrage  eoatleBt  auêsi  ub  ItaTentaire  des  papes,  hUto- 
rieDs,  îUoamft  pawmgen  i  emmmM»  les  SttenemeDS  et  autres 
choses  remarqiuiWiNi  aduimpiAl.  f^  éhi^iMin  siècle  iusques  à  pré- 
sent.— Ce  lÎTre,  peu  CQMltl»  pe^tétre  consulté  avec  fruit,  car  il 
contient  des  faits  particuliers  qui  ne  se  trouTCnt  pas  ailleurs. 

Babbbtbag.  Voyez  Dumont,  Corps  diplomatique. 

896  BranxiEB  (G.)-  lAVie  du  très  iUqOre  martyr  S.  Quen^ 
tin  y  apôtre  et  patron  du  Vermandois.  S,  Quentin, 
1767,  in.l2.   • 4-- 

891  9o0W(it  {Q'^y  tUsiQÎre  d«t  M.  Q^Jlosqpfii  stc  Iqs  trov- 
Uoft  ^v^p««  Ga  U  TÎUe  de  Tolose  Vw  1  &62.  Trad. 
d^WAm  qafm^ois.,  Imç^imk  à.  fçiose,^  1 49 jfi» petit  in- 
i2j^  ^..  hr» -J?'o!r(  rar« 12—» 

998  PouGHET.  l«»es  iguna^es  d'Ac|VÛtaine^  Pqicùer^^  1 Q44,  in* 

fol.  Bel  exempl 48 — » 

GaUct^ditM»  ooaiient  qm»)  Iml  Awiatea  d'AgwlMasikiaueqpf 
4'ai^rei|  fiwn  r^ti^et^  %  l^hi^fpic^di^  ?QiU)i»^  PWmowv  %•  et 
portraVft*  Voje%  k  N»  %  du  QulleUn.  FéTiiei;  iS^p. 

9à|i*CbunÉM»  (Bnm.).  Amiquo»  UtotioDesy  rm  ^vîbw  anti- 
que momMiiontar  ad  hi^tori^mi  mw]Kee*»lacis  iihistran- 
dani'  niisi<iiiani  édita.  JngolHadii,  1iOft-M04,  6  vol. 
îti-4,  m.  r.,  fit.,  tr.  d.  Aux  armes  de  dé  Thou.  180 — » 

Ce  bel  exemplaire,  comme  tous  les  de  Thou,  contient  fa  ma- 
tiém^^B  plMÎMirs  iorSatto  ^  c|iaq«ai  t akuna  a  y.  oni  tabaii  mAna 
^^^VW^^'^^'W^^^cetoiirf^gp,  4nnt.V9.tîii#«,ne  fait  pas 
<îoî9^W9iW  ^^^  riwi^«lnaQÇ|  QAl  çe^cndanls  à!;%  plua.  iniéres- 
^iintes  pp^r  Fhistov'e  (W  moyen-â^  ;  -r  de  petites  cUloniques 
ktitaes,  d'anciennes  poésies,  aas  lettres^  des  tIbs  de  saints,  etc. 

IQQQ  GvMWI  i^.  lumCNlAif.  m.  i^aV  Voy^  Qiap^urs  sur  le» 
faits  advenus  en  1.5BT  (N^*  iQLtt). 


«ULlBIlN  DU  BlflLtOPaiLK.  €39 

tOOi  GeATAirtB»  Saavbmia  (Hio.  ta).  El  Ingenioao  hidalgo 

4lotï  Quichotte  de  la  Mancha.  Niieva  ediciob  corregida 

por  h  féal  acàdémia  eapàùola.  Madrid,  ïbùttà^  1780, 

4  T0I.9  gr.  in-4i  fig.  avant  la  lettre,  ▼.,  gr«  fil»  tr.  d., 

Mëiaùgée  de  eonleiirs,  r«I.  du  pays.  Bel  ea?.     120— « 

L'un  des  plus  beaux  livres  publiés  en  tïspagne. 

t002  CieBllôNia  OPÊEA,  CUiii  d^eétu  tamtaéhUtniSftXtA,  studio 
Joâ.  Olitêti.  PétUtii,  CoigHùfd  H  GaèriH,  It40-é2, 
9  tôl.  gr.  iù.4,  tfès  bieu  tél.  en  v.  Bel  ëx.    150—» 

1005  GoLONiA  (DammofiB  bb).  Jésuite.  AniiquHca  profanes 

et  sacrées  de  la  ville  de  Lyon»  avec  quelques  singu* 

lariteai  fem^rqUafalcfs,  et  deâ  fiâtes.  PûtU,  L.  Pascal^ 

.1701,  in-4,6g 9—» 

A u Ire  édition ,  petit  in-49^  v.  br.  fig.     .....    6-»» 

1004  ComBLYN.  Histoire  de  la  vie  et  aetes  mémorables  de 
Frédéric-Henry  de  Nassau  prince  d'Orange^  enrichie 
d'un  grand  nombre  de  figures  en  taille-douce>  trans*» 
tatéé  du  flamand  en  fi^ançôis.  AtMtefdant,  i^iS,  Itt- 
foL,  V.  br 18—» 

IfOfr  GeMnai»  (P.)«  Bref  discovf s  el  véritable  de»  ehti^s  plvs 
Hotablea  arrimes  au  siège  mémcftablè  ck^la  reilommee 
^piye<fa  Paris^  el  4efeabe  d'îeeHe  p«r  le  diAe  de  Ne- 
mours» contré  le  tùj  de  Naviffe^.  Imprimée  è  Paris^ 
1&90,  petit  in-8,  demi*>rel,  dos  de  v.     «     .     18 — » 

Pièeerare  et  curieuse,  dé  ré<fîtfoii6rigihtf1«.t.a*MiitiJSretfsidn 
tirétf  1 3b  eMmj^Mreé 3—» 

1006  G0VBTVIBB8  (lbs)^  bas  et  havt  pays  d'Âwergne,  et  les 

procès-terbatx  av  long  faicts  par  Ant.  Auprat,  pré- 
sidedt  à  la  cour  de  parlement;  avgmentées  d'une 
table  alphabétique  des  coustuihes  locales  à»&  lieux  qui 
se  régissent  par  le  droit  escrft  ou  par  la  coustume^ 
Mus  les  «égisnidha  dé  k  justke  el  là  text»  dmà  eïpé- 
diiionsk  Claitmmt,  1627,  petit  nh^,  v.  gr.,  »  parues, 
I  vol,    ... 12—* 


I 


V 


540  BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE. 

^  1007  Cymnjbi  (P.).  Clerici  Aleriensis,  de  rebas  corsiciSy  li-* 
bri  lY,  cou  traduzione  italiana  da  Gio.  Carlo  Gre- 
gori.  Parigi,  Pihan  de 'Là  Forest,  1834,  gr.  in-S, 
br* .' 65 — » 

Cet  ouTrage  n'a  été  tiré  qu'à  un  très  petit  nombre  d'exemplaires 
et  non  destiné  au  commerce. 

1008  Desbois  (Fr.^Alez  la  Ghenatb).  Dictionnake  de  la 

noblesse,  contenant  les  généalogies  des  familles  no- 
bles de  France.  Paris,  1770-86,  15  vol.  in-4,  ▼.  gr. 
Bel  exempt 350 — • 

L'Abrégé  de  cet  ouvrage  en  7  vol.  petit  in-S,  rel.    .     .  36 — » 

1009  DfiVsRrrB.  Histoire  du  comté  de  Ponthieu,  de  Mon- 

treuil  et  de  la  ville  d'Abbeville,  avec  la  notice  de 
leurs  hommes  dignes  de  mémoire,  ^^^evi/^^  1767, 
2  tom,,  1  vol.  in-12,  demi-rel.,  non  rogné.     12 — » 

,On  a  joint  k  cet  exemplaire  quatre  pièces  sur  vblim,  du  xt« 
siècle,  relatives  à  la  vilie  d'Abberille. 

1010  Dncoms  ample  et  t^ès  véritable,  contenant  les  plus 

mémorables  faitz  auenuz  en  Tannée  1587,  tant 
en  Tarmée  commandée  par  monsieur  le  duc  de 
Guyse,  qu^en  celle  des  huguenots  conduite  par  le 
duc  de  Bouillon,  enuoyée  par  vn  gentilhomme 
irançois  à  la  royne  d'Angleterre  (par  le  maréchal  de 
la  Chastre).  1588,  petit  in-8,  vélin.     •     .     •     8 — • 

1011  Doublet  (F.-Jacques).  Histoire  de  Tabbaye  de  Saint- 

Denys  en  France  contenant  les  anliquitez  d'icelle, 
les  fondations,  privilèges  et  prérogatives,  ensemble 
les  tombeaux  et  épitaphes  des  roys,  reynes,  enfans  de 
France,  et  autres  signalez  personnages  qui  s'y  trou* 
uent  jusques  à  présent.  Paris,  Jean  de  HevtjueviUe, 
1625,  in-4,  v.  gr 18 — » 

1012  DinaoNT.  Corps  universel  diplomatique  du  droit  des 

getis,  ou  recueil  des  traités  de  paix,  d'alliance,  etc., 
'  faits  en  Europe  depuis  Charlemagne  jusqu'à  présent. 


BULLETIN  DU  BIBUOPHILE.  641 

par  J.  Dumont  et  J.  Roussel*  Amsterdam,    1726, 

8  roi.  in-fol.  en  16  parties. -^  Histoire  des  an- 

cietis  traités  jusqu'à  Charlemagne.  Amsterdam,  1739, 

2to1.  in-fol. Supplément  au  corps  diploma- 

tique,  avec  le  cérémonial  diplomatique  des  cours  de 
TEurope.  Amsterdam,  1739,  5  vpl.  in-fol.  —  His» 
toire  des  traités  de  paix  du  xvi*  siècle  (par  J.*Y. 
de  Saint-Prest).  Amsterdam,  1125,  2toI.  in-fol.,  vél. 

Négociations    secrètes  touchant  la    paix    de 

Munster  et  d'Osnabrug.  La  Haye,  1724»  4  toI.  in-fol. 

Table  générale,  in*fol 550 — » 

Exemplaire  en  grand  papier. 

3o  Tolumes  in-folio,  rel.  de  Hollande. 

1013  DmovsTiEB.  Essai  sur  Phistoire  de  la  Tille  de  Ghi- 

non.  Chinon,  1809,  in-12y  br.,  avec  le  plan  de  la 
ville. 4—» 

1014  DuFUY.  Trait tez  concernant  THistoire  de  France;  sça- 

voir  :  la  condamnation  des  templiers  avec  quelques 
actes  ;  l'histoire  dv  schisme,  les  papes  tenans  le  siège 
en  Avignon,  et  quelqves  procez  criminels  (celui  de 
Jean  11,  duc  d^Alençon,  1458  el  1474  ;  de  Charles, 
duc  de  Bourbon,  oonnestable  de  France  et  de  ses 
complices,  1 523  ;  d'Ovdart  du  Biez,  mareschal  de 
France;  et  de  Jacques  de  Coucy,  çeigneur  de  Yeruin, 
1549).  Paris,  Mat,  Dupais,  1654,  in-4,  vélin.    9-^» 

1015  FuHjjowT  (J.-A.),   architecte  hydraulique.  Canal  de 

Provence,  ou  canal  d'Aix  et  de  Marseille.  Son^ utilité, 
sa  possibilité,  sa  nature  ;  avantages  qui  en  revien- 
dront; moyens  employés  pour  en  accélérer  la  réus- 
site. Réponse  aux  principales  difficultés  qui  ont  été 
proposées  contre  son  exécution.  Paris,  1750,  in-8, 
avec  une  carte,  V.  m.,  fil.,  tr.  d.     ....     4 — ». 

tôt 6  GoDSFROY  (Tobodobb).  Le  cérémonial  de  France,  ou 
description  des  cérémonies,  rangs  et  séances  obscr- 

\  ... 


Yé«a  aux  eouropHeinenf;  eptr^  et  enlerrçmens  de» 
rqjs  ^\  reynes  (ie  Franiœ,  et  autres  actçs  et  assem- 
blées soleninels.  ParU^  Pacgri,  1619»  iurif  Télin, 
p'ufffi  ions  la  marge *.     .     14 — » 

If^ditio^  9fBk  4wiS  voImp^»  ÎB-fl^o  D*a  pfs  fiiÂI  perdre  tout 
riotér4t  4®  celle-ci,  mt  on  j  trouTç  lieauconp  4t  ftit*  <iui  ne 
Aont  pS9  dans  l'édition  m«foUo.  VoY*  CaU^l.  LeJ^er,  p«g.  17, 
l.  11. 

tO  1 4  CfRJiviiB.  TkMftupus  aatiquitatnin  gnseaniBi  et  roma- 
namm,  SS  Vol.  ÎDnfoI.,  ig.,  agitieet  : 

Thésaurus  grœcanim   antiquitatum^  congestus  k 
Jac.  GronoTÎo.  Lugd.  Bat.,  1697-1T02, 19  vol. 

Thésaurus  antiquitatnm  romanarum,  congestus  k 
i.-G.  Gnevio.  Traj n  ad Bhemuinif  I6M9  IS  ^roh 

NoTus  Thésaurus  antiquitatom  romanarum,  con- 
gestus ab  Alb.  H.  de  Sallengre.  i/agi^-^cmi.^  1716^ 

3  TOl. 

UiriusqiH^  Tbesaiari  aiitk|uitatum  gnoeanun  et  ro- 
nanArum  iiQva  sufipknieDlak  Jlo«  Poleno.  F'enetUs,. 
1737»  &  ml. 

Lexicon  antiquitatum  romanaruBiy  auet.  Sain.  Pi- 
tisco.  LeavardiéBf  ]719>  2  vol. 

Ces  36  yol.  sont  reliés  en  v.  m.  uniforme.  Superbe 
exempt 900 — » 

^  Grsgobi  (Gio.  Gablo).  Fide  CirqaBus. 

toi 8  I&BTOQUB  DE  Francb.  Dîverses  brochure^  in-8,  dont: 
Trésor  dePabbaye  de  Saint-Denis,  1749.  —  Avanta- 
ges qu^offre  l'étude  simultanée  de  Fbbtoire  et  des 
antiquités  nationaleSy  par  Pesche»  1 835 .  —  Harangue 
prononcée  devant  Charles  YI.  —  Prinse  de  Lyon  et 
de  Montbrifion  par  les  Proleslans^  en  1&62.  ->«•  Obit- 
quesdes  rois  de  France^  cérémonies»  etc.,  1824.  — 


{ 


l 

ÉMXBTUf  »|j  taiJMMM.  M 


Pépiti«-lè-Brttf  ^  1ê  pape  2MlMft6,  {Mf  l'aMoé  Guil- 
l<ift,  1817^  -«- tétWe  ifittéédtlili^lié  B&r  rèMgine  de 
RoI^rt-le-Fori»  1837)  etc.  .     .     ^    >     ^    é     10—» 

1019  fibaroiBB  te!PARi8«  Sept  Tolumes  et  Ibrochurés,  dont  : 
{telatioa  du  ««^8  de  Paris  oonire  Henri  de  BourboD, 
lM«i  iwB.  ^MéMoira  eor  hi  pelloe  m%  k  Jmridiction 
dêë  bfttitttens  à  Pttfië,  JMif  âïtiydl,  1829.  <—  Notice 
sur  Phôtel  de  Ctuny  et  sur  lé  palais  des  Thermes^ 
(par  Ûassômmerard)»  l8S4.  — Essai  historique  sur 
riiôlel4)ÎM  de  Paris»  fM^  Aonémùéau  éeLtt  MdlM» 
178T,  eHu •     .     . 


1020  Hbt(»hb  bt  HÉKiaonuM  de  l^Àcadémîè  des  inscriptioDS 

¥i  Mhis-letims»  de  17«IUI?9S<  ëàrm  mpt^  r0yétè^ 
ml  A  808 1  SO  toi,  iii«4  4  --  J^iA^n  ^ÙML  des  ou- 
vragé oomMiift  datift  tt  MUMll^  put  de  PAverdy. 
PdH'li  1791,  ifli-i.  ^  Lett  51  vol.  ti  ftliîiGRnne.  jffe( 
«MMiyt»/ 550-—»^ 

1021  HisToma  LnmÉaanif  db  ut  Fumib  (plir  D«  Ritet,  D. 

Taillandier,  Daunou,  Pastoret  et  autres).  Paris,  178S 
et  sniv.y  ^9  vol.  in-4,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  Bel  exem^ 
pUtlte «     4     .     «     .r     «     .    6d&^» 

lèi  1  à  prèttSeA  tôI.  alicîéfilie  fèl. ,  CTt  lél  tûtd,  ti  à  19  paHki* 

1 032  HnroBiA  aUquot  nostri  sœculi  asartyrum  (ÀB^gliiD)  cùm 
pia  tiun  lectu  jucunda,  nuno  denno  typis  excusa.  Bur* 
gû^  1683,  in-8,  vélin '.     .     12— •. 

1023  HonpiNQii»  (Théoda).  De  Insignium»  siyo  armorum 
prisco  et  noTo  jure  tractatTS  jvridioo*,historico-philo- 
logicui  t  bk  <pio  dtgnitacb  HMHtli»  H^ft^r  fênStÈà-^ 
-  Um,  ittpQfifllla,r  fegia»  ete.^  MaiitviD»  Imomiéoi,  ciTi- 
tattttt  imperkliM),  etc.,  MÉtjgfnMi  Inraesifae  appel- 
lationes  vari»,  descriplioMS|  gfften*  etis  9  ex  sacro 
bibliorum  codice,  jifre  eanonico,  oie. ,  smmo  studio 


644  BDLLCnlf  DU  BIBLIOPHILB. 

tel  labore  erountur,  disculiuntur  et  enodantur.  No^ 
riberga,  Wol^ang,^  1642,  m»fol.  ▼.  ant.,  aux  armes  de 
de  Thou.  Bel  exempt.  ........         —  » 

Cet  ouvrage,  dont  nous  abrégeons  le  plus  possU>le  le  titre,  con- 
tient une  foule  de  traités  sur  la  jurisprudence  des  armoiries,  leurs 
deseriptionsy  origines,  causes,  la  manière  de  les  conférer,  de  les 
,  aequérir^sur  les  marques  de  noblesse  chez  les  anciens,  etc.;  tou- 
tes les  dissertations  sont  appuyées  de  citations  prises  dans  les 
meilleurs  auteurs.  —  C'est  un  livre  des  plus  intéressans  pour 
ceux  qui  s^occupent^  dé  généalogie  et  d'art  héraldique. 

1024  HosBBB  (d*)  pbhb  et  jD'HoasR  m  SiuGBnr  nu.  Armoriai 
général  de  France.  Paris,  1733-1768»  10  vol.  in-fol. 
fig.  Exempt,  tout  neuf. — » 

1021^  JoDffvnxB  (JeAN  bum  db).  Histoire  de  Saint-Lovysr 
aenvième  du  nom>  roy  de  France,  enrichie  de  nou- 
velles observations  et  dissertations  historiques,  avec 
lesétablissemens  de  saint  Lovys^  le  conseil  de  Pierre 
de  Fontaines  et  plusieurs  autres  pièces  tirées  des  ma- 
nuscrits par  Ch.  Dufresne,  sieur  du  Gange.  Paris, 
Cramoisy,  1668,  in-fol.,  portrait,  v.  br.  .     .     Ah — » 

Edition  la  plus  recbercbée  et  qui  devient  de  plus  en  plus  rarew 

1026  LbBbassbuii.  Histoire  civile  et  ecclésiastique  du  comté 

d'EvreuXy  où  l'on  voit  tout  ce  qui  s'est  'passé  depuis 
la  fondation  de  la  monarchie,  tant  par  rapport  aux 
rois  de  France  qu'aux  anciens  ducs  de  Normandie  et 
aux  rois  d'Angleterre.  Parisy  Fr.Barrois,  1722,  in-4, 
mar.  r.,^l.|  tr.  d.,  aux  armes.  Bel  exempt.    .    25 — » 

Au li-e  exemplaire  en  V.  f.,  fil i4 — • 

Lb  Fsvbe  db  SjJBrr-llARc.  f^oy.  Rivet  (dom).         -r» 

1027  Im  Saob.  Gilblas  de  Santillane,  précédé  d'une  notice 

historique  et  littéraire,  par  H.  Patin.  Paris^  fVerdet 
etLequien  fils,  1829,  4  vol.  in-32,  fig.  avant  la  lettre, 
mar.  citr.j  dent.,  tr.  d. 20 — » 

EseroplaiiT  sur  papier  de  cbinc. 


1 


BULLBTIN  DU  BIBLIOPBILE 


645 


1028  LsKOMAY  (Jacoum  m).  Mémoires  de  la  ville  de  Douiv 

dau.  Paris,  B.  Martin,  1624,  pet.  in-8,  vél.  •     9 — • 

1029  MAflsuxoif.  Œuvres  complètes.  Paris,  1821^  15  vol. 

iQ«8,  pap.  vél.,  V.  bl.,  fers  à  froid,  tr.  d.  Bel  exempt, 
relié  par  Tkouvenin .     86  —  » 

Mbhard.  Foy.  Aubais  (d')etMeiiard. 

1030  MnfssTBiKB  (Cl.-Fr.};  Eloge  historique  de  la  ville  de 

Lyon,  et  sa  grandeur  consulaire  sous  les  Romàtns  et 
sous  nos  rois.  Lyon,  Çoral,  16689  in-4y  v.  b.     15 — » 

Cet  ouvrage  contient ,  outre  l'hisloîre  de  la  Tille ,  les  noms 
des  familles  nobles' du  Ljonnois,  avec  leurs  armes  et  blasons. 

1031  MoNiVAUGON  (doit  Bbbiv.  db).  L'antiquité  expliquée  (en 

françois  et  en  latin)»  et  représentée  en  figures.  Paris, 
1129,  5  tom.  en  10  vol.  in-fol.  —  Supplément.  Paris, 
1724^  5  vol.  in-fol.  à  Çg.  —  Les  15  vol.  en  grand  pa- 
pier, rel.  en  v.'m.  uniforme. 280—» 


1032 Les  monumens  de  la  monarehie  françoise, 

avec  les  figures  de  chaque  règne  que  l'injure  du  temps 
a  épargnées  (eu  latin  et  en  françois).  Paris,  1729-33, 
5  vol.  iu-fol.f  ûg.,  V.  gr.  Bel  exemplaire  en  gr«  pap. 

425—» 

» 

OuvETUB  (Jos.).  f^ide  Ciceronis  opéra. 

1033  Vabqobêk  (EsTumnc).  Les  recherches  de  la  France, 
édition  augmentée  de  plusieurs  beaui  passages  et  de 
dix  chapitres.  Paris,  Sannius,  1617,  in-é,  vél.  10 — • 

Edition  où  se  trouve  un  {«ortrait  d'EstiennePasquier,  graré  par 
Th.  de  Gcu. 

_  _  • 

ton  Pblktibb  (Jaqcbb)  du  Mans.  OËuvres  poétiques  inti-* 
tuiez  :  Louanges  avec  quelques  autres  écriz  du  même 
auteur  encores  non  publiez.  Paris,  Bob.  Coulombel, 
à  l^anseigne  d'AldCf  1581,  in-4,  vélin.  Bel  ex,    36  —  » 

Erlition  rare. 


646  BOLLBTIM  DU  MBLIOMllUt. 

103S  Fbbscv  {inAU'^AXfL).  IfimciiM  dm  Vandobi  divisés  «n 
trois  parties.  La  premièfe  est  àè  kfOT  origine»  pure 
croyance  et  persécations  qà'iis  ont  souiTert  par  toute 
rEdrope«  par  l'espace  dç  plus  de  450  ans.  La  seconde 
contient  l'histoire  des  Yaudois,  appelles  Albij;eois.  La 
troisième  est  touchant  la  doctrine  et  discipline  qu'ils 
ont  eu  oommuM  «ntr'eux,  et  la  réfutation  de  la 
doctrine  de  leurs  adversaires.  Genève,  P.  et  J.  Chouet^ 
1619,  I  toi.  pet.  in-8.  vél 15 — • 

Oumge  peu  connu. 

f036  pFEmBL.  Ilouvet  abrégé  chronologique  de  l'histoire 

et  du  droit  public   d*Allemaguë.  Paris,    Delalain, 

,  1776»  2  YoU  in*4y  v.j.yfilé 24 — » 

PoLEitcs  (Jo.).  J^îc/eGrœvius. 

1087  PoNTcs  Hbotebus  DEUPinljé.  Veteris'  àc  novi  Belgii 
historia;  in  qua  ejus  antiqUarum  proviûôlsrum  no- 
minal fluminay  fontes,  decursus  et  ostia  describuntur. 
Antuerpia,  1605)  in-4,  vël 10 — • 

1038  PopuxiNiEBE  (db  Iia).  L'amiral  de  France.  Et  par  oc- 

casion, de  celui  des  autres  nations,  tant  vieiles  que 
nouuelles.  Paris,  Th.  Perler^  1584,  in-4,  t.  h.  Un  peu 
mouillém      .     • •     .     4   '  10 — » 

1039  PoBTBAiTS  (5S) des  grands  msÂMW 4é  V<9tàtt  àt  saina 

Jean  de  Hterusalem;  avec  an  abrtgé  de  lem  vies  et 
faits  plus  mémorables,  in4blio,  denri^reliure,  dos 
dev.  f. 12—» 

1040  Rabelais.  Œuvres  complètes.  Edition  publiée  par  Es- 

mangart  et  Eloi  Johanne\a.  Paris,  /idée  Bidot,  18S3. 
9  vol.  in-8,  pap.  tél.,  fig.,.  d.  mAr.  t.,  n.  t.     185 — » 

Exemplaira  en  grand  papier,  arec  tcois  suites  de  figures  tou- 
tes avant  la  lettre,  les  eaux-fortes  sur  papier  de  Chine  et  papier 
hlanc. 


BOU.inif  DU  BlBtlOraiLK;  M7 

t04i  tbmumAMD.  Choix  des  poésies  originalM  des  trouba- 
dours, précédé  de  Preuves  historiques  de  rancienneté 
de  la  langue  romane  ;  de  Recherches  sur  l'origine  et 
la  formation  de  cette  langue  et  des  élémens  de  sa 
grammaire  avant  Tan  1000  ;  de  la  Grammaire  de  la 
langue  des  troubadours»  les  cours  d'amour,,  etc.»  etc. 
Paris,  F.  Didot ,   1816,  6  vol.  iii-8 ,   belle  rel.» 

devenu  rare 166— i. 

Broché,  le  même  prix. 

1043  Rbchbhchbs  sur  les  fleurs  de  lis,  et  sur  hs  villes,  les 
maisons  et  les  familles  qui  portent  des  fleurs  de  lis 
dans  leurs  armes»  par  le  président  de  N...»  membre 
de  l'Académie  des  Inscriptions  et  belles-lettres,  in-^ 
fol.,  dami-rel. 48 — » 

Gurifiux  MANUSCRIT  inédit  ik  37a  pages. 

1048  Rbobbil  »b  UMVBBSBa  Poésiss  (latines  et  françoises)  sur 
le  trospas  de  Henry  le  Grand  et  sur  le  sacre  de 
Louis  XIIL^  Dédié  à  la  royne,  mère  du  roy,  par  G. 
du  Peyrat.  ParU.  Rob.  Etieume,  16 M,  in-4,  deini-rel. 
dos  de  mar,  r 1 2—» 


Avec  un  tià»  beau  portiidd  de  Catherine  de  MMicia,  gravé  en 
pied.. 

1044  Relation  DU  SDBOB  db  Metz  en  1444,  par  Charles  YIl 

et  René  d^Anjou,  publiée  sur  les  documens  originaux 
par  MM.  de  Saulcy  et  Ruguenin  aîné.  Metz,  L.  Trou- 
bat,  1835,  gr.  in-8,  cartes  etfig.  br.    .     .     .     6—» 

1045  RivBT  (dov).  Bénédictin.   Nécrologe  de   Pabbaîe  de 

Notre-Dame  de  Pôrt-Royal  des  Champs,  qui  contient 
les  éloges  historiques  des  fondateurs  et  bienfaiteurs 
de  ce  monastère,  et  des  autres  personnes  de  distinct 
tion  qui  l'ont  obligé,  honoré  par  la  profession  mo-^ 
nastiqne,  etc.  Amst.,  1723.  —  Supplément  par  Le 
Fèvre  de  Saint-Marc.  1785,  2  vol.  in-4,  t.  br.  25—% 

RouasBx  (J.).  Voyez  Dumonti  Corps  diplomatique. 


648  BULLRTIN  DU  DIBLIOPHILE. 

1046  SAUfT-Ainnav  (J[ban  db).  Histoire  Esclésiastique  de  la 

Tille  de  Lyon,  ancienne  et  moderne.  Lyon,  Corail 
1668,  in-fol.,  vélin 24—. 

Saint-Pbest  (J.-Y.).  Voyez  Dumont,  Corps  diploma- 
tique. 

SAixEir6BB(ALB.-II.  db).  Vide  Graevius . 

1047  Sby86el  (Cl.  db).  La  Grand'  Monarchie  de  France. 

ÀTec  la  loy  salicque,  qui  est  la  première  et  principale 
loy  des  Françoys.  Paris,  Galiot  du  Pri,  1558,  petit 
in-12,  demi-rel.y  dos  demar 15^» 

1048  SiBERT  (Gaotibr  db).  Variations  de  là  monarchie  fran- 

çoiscy  dans  son  gouvernement  politique,  civil  et  mi- 
litaire, avec  Texamen  des  causes  qui  les  ont  produi- 
tes :  ou  Histoire  du  gouvernement  de  France,  depuis 
Clovis  jusqu'à  la  mort  de  Louis  XIV  ;  divisée  en  neuf 
époques.  Partie  Saillant,  1765,  4  vol.  in-l2y  v.  éc. 
.  .  K 10—» 

•  1049  SiDomi»  (Caius  Soujits  Apolldiabis).  Opéra,  cuni 
commentariis  et  indicibus.  Parisiis,  ex  offic.  Planti-- 
niana,  1599,  in-4,  vélin,  (mouillé).     .     .     .     8 — ■ 

1050  SuoN.  Supplément  aux  Mémoires  de  Thistoive  civile 

et  ecclésiastique  du  Beauvoisis,  d'Ant.  Loisel  et  de 
P.  Louvet,  avec  le  Nobiliaire  de  cette  province.  Pa^ 
ris,  1704,  in- 12,  v.      ,     .     .         ....     4 — » 

105 1  SracTT^JosBra).  Angleterre  ancienne»  ou  Tableau  des 

mœurs,  usages,  armes,  habillemens,  etc.  des  anciens 
habitans  de  l'Angleterre,  c'est-à-dire  des  anciens 
Bretons,  des  Anglo-Saxons,  des  Danois  et  des  Nor- 
mands (trad.  de  Tangl.  par  Boulard).  Paris,  Maradan^ 
1789,  2^tom.,  1  vol.  in-4,  avec  67  pi.,  rel.  .     18—» 

Les  figures  qui  forment  le  tome  II  de  cet  ouTra|pe  représentent 
les  jeui,  costumes,  les  meubles  des  habitans,  etc.,  de  la  TÎeîUe 
Anglclerre...  Cest  un  lÎTre  plus  cuiicuz  que  connu. 


BinXCTlIf  DU  BlBUOPfllLB.  649 

1052  TBUAifi  (Jag.-Aug.).  Historiartun  sui  temporis  libri 

cuxYiii,  abanno  1543-1607.  Londini,  Sam  Buckley, 
1733,  7to1.  in-foL»  V.  ant 7^ — » 

1053  TvBQvois  (Laubens).  L'Empire  françois  ot  l'histoire 

des  conqvestes  des  royaumes  et  provinces  dont  il  est 

composée  leurs  demembremens  et  leur  réunion  à  la 

couronne,  avec  les  cartes  généalogiques  de  la  maison 

.    royale^  etc.,  etc.  Orléans,  1651,  in-foi;,  y.  hr.  18 — » 

LÎTre  flarant,  plein  de  rechercbea  curieuses,  et  d'un  grand 
secours  pour  les  traTailleurs,  parce  qu'il  en  représente  beaucoup 
d'autres  qu'on  n'a  pas  toujours  à  sa  portée.  C'est  principalement 
une  histoire  géographique  de  la  France  et  des  Tariaiions  territo- 
riales de  la  monarchie,  depuis  son  origine  jusqu'au  temps  de 
l'auteur. 

1054  Ubsins  (Jean  Iuvbnal  des).  Histoire  de  Charles  Y! , 

roy  de  France,  et  des  choses  mémorables  aduenQes 
de  son  règne,  dès  Tan  1380  jusques  en  l'an  1422, 
mise  en  lumière  par  Th.  Godefroy .  Paris,  A.  Pacard^ 
16'44,  in-4,  mar.  t.y  rel.  du  temps.     .     .     .     18 — o 

Aut.  hlst.  de  Charles  Vf.  Paris,  1653. 
Hist.  de  Charles  VIL  /£^.     1661 . 

Hist.  de  Charles  VIIl.         Id.     1684. 
3  Tol.  in-fol.,  ▼.  br.  —  Ensemble.  .     .     .     45 — « 

1055  VvLSON  DE  LA  CoLOMBiÈBE.  Le  vray  théâtre  d'honneur 

et  de  chevalerie,  ou  le  Miroir  historique  de  la  no- 
blesse. Paris,  1648, 2  vol.  in-fol.,  fig.,  v.  f.  Bel  exempt. 
60—. 

Science  héroïque  par  le  même.   1644,  1  vol. 

in-f.,  V.  f.,  gr.  pap.  (avec  env.  de  l'auteur).     48 — » 

Exemplaire  en  petit  papier 3o— • 


<5d  lOUinni  mj  siiuomtB. 


PUBLICATIONS  NOVVBLLES. 

^  1066  AmDmvwB  lôstoriqoeft  et  KtcéniirM  du  nord  de  la 
France  et  do  mîdî  de  ki  Belgique ,  par  MH.  Aimé 
Leroy  et  Anhnr  Diaaax.  f^omr.  série,  lome  3,  pre* 
ndère  Iît. 


1051  Ddiaux  (Asthub).  Habitudes  convÎTiales  et  bachiques 
de  la  Flandre.  VaUaciemes,  1840,  in-8.     .     2 — SO 

1068  DuGHBSini  (aîné).  Notice  des  estampes  exposées  à  la 

BiUiothèque  Royale,  formant  un  aperçu  historique 
dts  produits  de  la  gravure  arec  des  redierehes  sur 
^origine,  Faccroissemenc  et  la  dîspositioii  méthodi* 
que  du  cabinet  des  estampes,  3*  éd.,.  1837,  iii-4«.  —4» 

Las  artistes  et  les  treyailîears  sivent  bon  gré  à  Bf.  Duchesne 
de  leor  sToir  fah  connottre  <iàns  sa  nefioe  aon  sealeaient  tiMites 
tes  ricbassaa,  PorigiAe  el  la  distributîoiidtt  cabineft  des  estsmpes; 
mais  aussi  d'aroir  donné,  de  chaque  gravure,  une  description 
eiacte,  u»  jagemeoi  impartial  et  juate,  qai  les  gnkla  arec  sâreté 
dans  le  cbois  dea  sujets  et  la  connoîssance  des  épreuTes. 

1069  Floqubt.  Hi&loiredu  parlemenrde  Normandie,  tome 

3.  Rouen,  1841 6— 

Ce  troinime  ^uma  coniîtaft  Vliîatoîsc  d«  parbawai  de  Nd»^ 
nandia  saua  kis  règnes  de  Charles  lX,iianri  HI,  el  Henri  lY. 

HMO  KsTOoar  MF  BnusY  abrégée  dans  f  élbge  pmiégyrique 
de  la  ville  de  Bourges,  par  le  P.  Philippe  Labbe. 
(Réimpression).  —  Leitres  inédites  de  rois  de  France 
(relatives  à  la  ville  de  Bourges)!  Notice  historique  sur 
l'ancien  hàtel-de-ville  de  Bourges.  Bourges,  Ver^ 
meil^  1840,  in-8,  avec  un  plan  de  la  tilfe  et  de  ses 
''faubourgs,  ch une  gravure  représentant  l'église.  1 — 50 

Jolie  publication  faite  à  Bourges,  imprimée  sur  papier  collé. 


BULUmN  MJ  VBUOPBILB.  ^  651 

1061  M^msT  (F«AiiG«Q!im)k  Histoire  des  guerres  civiles, 
^dlitiqiieeetreUfîmiseftdaBslesiiKHiuigaQs  da  Velay, 
pendaqt  le  xvi«  siècle.  Paris,  1841,  gr.  in-8.     7—» 

1Q62  KAtfnT  (FiUNGisQim)*  pisloirede  liw  Langue  romane 
(roman  provençal).  Pari>>  1840,  in-8*.     .     .     6 — » 

Voici  Tenir  encore  un  ebampion  en  faTeur  de  U  belle  lan^e 
d'oc,  —  encore  an  wirrage  deatiné  è  propager  la  eannaiaaanee  et 
ia  gôèl  da  cette  bngse  m  eipieanve^  û  naïve  et  a»  deuce. 

Ia  IraTaîl  du  ^L  Mandat  est  àniaé  en  deux  partiel  :  dans  la 
pranîère^  ayrét  c^uelqiuaa  considéraiions  générales  sur  l'état  des 
îdioroes  au  temps  de  Céaar,  Tauteur  suit  pas  à  pas  cbaque  mou- 
▼ement  qui  résulte  de  la  fusion  des  langues  ibérienne,  espagnole, 
grecque,  latine,  gauloise,  écossaise^  irlandaisa  et  belge,  fusion 
d^oà  sortit  la  langue  romane  et  ses  divers  dlafectns;  vient  eifsuTte 
IMpoqu»  des  eroisadea  et  de  ta^cbcTaferie  qui  enf  use  ai  grande 
influence  sur  la  langue  méridionale.  —  Quelques  moreesus  de 
)>oé8Îc  (le  cette  époque  cbetaleresque  ceaduisen»  Fauteur  à  parier 
éiï  sgrstèaM  ^jeétifue  et  daspaésias  deaManvea  danft  n'inspirèrent 
les  tronbadounu  -—  La  deuxième  partiç  e^aansasiéa  à  la  litté- 
rature, à  rhistoire  des  troubadours  et  jongleurs,  à  Tezamen  des 
mystères  et  des  fêtes  des  zi*,  xiiS  xin«  et  xiy®  siècles;  mais  la 
partie  la  plus  intéressante  est,  sans  contredit,  un  cboixdes  dif- 
férens  genres  de  poésie  romane,  la  tanson,  la  sirrente,  la  pastou- 
relle, la  sixtine,  l'aubade,  etc.  Cet  ouTrage,  que  nous  recomman- 
dons à  l'attention  des  philologues,  est  terminé  par  une^iistoire 
*  et  une  analyse  des  diiîérens  îdioiKs  de  la  France. 


1063  Mabtohnb  (db).  Analyse  du  Roman  de  dame  Aye  la 

beHe  d^Avignon.  {mss^  de  la  Bib*  R.)  estraît  du  tome 
XV  des  mémoires  des  antiquaires  de  France.  Bro- 
chure in-8  de  37  pages.  Tiré  à  très  petit  nombre.  2  —  a 

1064  MojvnoL  (Amanb-Albxis).  Les  François  pour  la  pre- 

mière fois  dans  l'histoire  de  France  ou  poétique  de 
rhistoire  des  divers  états.  Paris,  184  h  in-12.     2 — » 

1065  PkiGHOT  (G.).  Catalogue  d'une  partie  des  Uvres  com-  ' 

posant  la  Bibliothèque  des  ducs  de  Bourgogne  au 
xT«  siècle  ;  deuxième  édition,  revue  et  augmentée  du 
catalogue   de   la  Bibliothèque  des  Dominicains  de 


63S  BULLETIN  DU  BIBLIOFHaE. 

Dijon»  rédigé  en  1307  avec  détails  historiques, 
philologiques  et  bibliographiqaes.  Dijcn,  1841 ,  in-S. 

•  •  •  ••■•••••*•  4>^B 

1066  Peignot  (G.)    Prédicatoriaua.  Ex.  en   papier  vergé 

collé 7—50 

1067  Philipfs  (am  Thomas),  Baronnet.  Catalogne. des  ma- 

nuscrits de  la  bibliothèque  de  Lille,  dressé  en  1828, 
publié  avec  additions  et  corrections,  par  H.  Arthur 
Dinaux.  VaUnciennes,  1840,  in-8,  pap.  vélin.  2 — 50 

Tiré  seulement  à  5o  exemplaires. 

1068  Pdbbs  (Hvivbi).    Petites  histoires  des  communes  de 

l'arrondissement  de  Saint-Omer.  lÀUet  1840.     2—» 

1069  — ^ —  Gataumsve  des  maonscrits  de  la  bibliothèque  de 

Saint-Omer,  concernant  l'histoire  de  France.  LdU, 
1840,  in.8 2— . 


ERRA  TA. 

En  parlant  de  la  collection  de  portraits  de  MM,  Debure,  nous  aronadit 
qu*elle  se  composoit  de  7,000  portraits,  c^st  70,000  que  nous  aurions  dû 
mettre. 


/ 


BULLETIN 


DU  BIBLIOPHILE, 


PUBLIÉ  PAR  TECHENER, 


80VS  LA  DlftlCTIOIl 


Di  MM.  Ch.  Nodibr  kt  Paulin  Paris  , 

AYEC  Ll  CATAUNSUB  RAISONNlf  DBS 
LIYRB8  DB  L'iEDirBUR. 


•  t 


N<*  16.  Juillet. 


QUATRIÈME  SËUE. 


PARIS, 


TBCHBNBR.  EDlTBim,  PLACE  DE  LA  COLOItlfADE  DO  LOUTRE, 

HXI. 

1841. 


Notices  contenues  dans  le  quinzième  numéro  du  Bulletin 

du  Bibliophile ,  i*  série. 

Notice  sur  le  Moyen  de  Parvenir,  par  M.  P.-L.  (Biblio- 
phile Jacob)*  655 

Mélanges.  —  Lettres  de  A. -A.  Barbier.  674 

Variétés  bibliographiques.  676 


\  I 


f^MIMniB  MAULDB  Wt  BBNOU, 
aiMBailloal.Selll. 


\ 


NOTICE 


SUR  LE  MOYEN  DE  PARVENIR. 


Qoel  est  le  véritable  antenr  de  cet  ouvrage  ?  Telle  est  la 
question  que  l*histoire  littéraire  n'a  pas  encore  résolue  définiti- 
vement. 

Le  aavant  Bernard  de  La  Mon  noyé  a  fait  sur  ce  sujet  une  dis- 
sertation qui  parut  pour  la  première  fois  à  la  fin  du  Mena- 
giana,  et  qui  a  été  râmprimée  depuis  en  tête  de  toutes  les  édi- 
tions du  M&yen  de  Parvenir.  Dana-cette  dissertation,  moins 
intéressante  que  d'autres  de  la  même  main,  il  soutient,  sans  le 
prouver  d'une  manière  irrécusable,  que  Beroalde  de  Verville 
est  bien  réeUement  l'auteur  du  Moyen  de  Parvenir,  dans  lequel, 
dii«il,  on  recopmoù  tfun  bout  à  Paiare  son  siylè  et  son  canictère. 

L'opinion  àto  La  Monnoye  a  été  suivie  par  le  père  Niceron  et 
par  tes  bibliographes  qui  se  sont  occupés  en  passant  du  Moyen 
de  Parvenir^  A  injustement  négligé,  sinon  dédaigné,  par  les 
ooumeatateurs.  Mais  depuis,  la  critique  moderne  a  révisé  et 
cassé  nombre 'd'aneiens  jugémens  en  matière  littéraire;  on  a 
essayé  d'enlever  à  Beroalde  le  seul  titre  qui  l'empêche  d^être 
anjoiird'fam  complèleraentoubliédemême  que  les  romancière 
et  les  akhiniiscies  ses  oontemporains  :  M.  Charles  Nodier,  dont 
l'avis  est  de  si  grand  poids  dans  toutes  les  choses  d'érudition  et 
de  goût,  a  regardé  comme  impossible  que  Béroaldé  ait  composé 
le  Moyéh  dô  Ptm^nir^  et  il  ne  parrott  pas  très  éloigné  de  dentier 
C0t  ouvrage  à  Beiiri  Estienne. 

o  Je  me  contenterai»  dit-il,  d'un  seul  raisonnement  qui  en 
vaut  mille.  L'auteur  du'  Moyen  de  Parvenir  est  un  des  écrivains 
les  plus  vib,  les  plus  variés,  les  plua  originaux,  les  plus  piquans 
de  notre  vieille  langue,  un  des  hommes  qui  en  ont  k  mieux  connu 
l'esprit  et  les  ressources,  et,  par-dessus  tout,  un  conteur  inimi- 

47 


^ 


666  BULLCnN  DU  ^BIBLIOPttlLR. 

« 

table:  cinquante  ans  ploa  tôt»  ce  seroit  Desperiers;  cent  ans 
plus  tard,  ce  seroit  La  Fontaine,  on  an  moins  La  Monnoye  Ini- 
même.  Beroalde,  de  VerTille  est  le  plus  lourd,  le  plus  diffus,  le 
plus  languissant,  le  plus  ennuyeux  des  prosateurs  de  son  épo- 
que, même  dans  quelques  sujets  heureux  où  son  imagination 
paroit  être  à  l'aise  (1).  » 

M.  Charles  Nodier  a,  dit-on,  rasseryblé,  dans  ce  langage  si 
entraînant  et  si  persuasif  que  nous  lui  envions,  les  preuves  né- 
cessaires pour  démontrer  que  le  Moyen  de  Parvenir  est  Tcenvre 
de  Henri  Estienne,  l'auteur  du  Thésaurus  lingtue  grœae  et  de 
V Apologie  pour  Hérodote  :  Dieu  mo  garde  d'arrâter  à  sa  nais- 
*sanc6  un  de  ces  brillans  paradoxes  que  M.  Cbariies  Nodier  sait 
nous  faire  préférer  à  îles  vérités,  même  incontestables,  aux- 
quelles il  n'a  pas  prêté  les  charmes  de  son  esprit  et  de  8on.8tyle  ! 
mais  j'ai  bien  de  la  peine  à  croire  que  le  réformé  Henri  Estienne, 
qu'on  nomnioit  pourtant,  vers  1580,  le  Paniagruelde  Genève 
et  le  prince  des  etàéiites  (2),  ail  attaque  la  Réforme  avec  pluh 
d'acharnement  que  la  ^ligion.  catholique,  les  ministres  protes- 
tans  avec  plus  de  fureur  que  les  moines  et  les  prêtres  papistes; 
j'ai  peine  à  croire  que  Henri  Estienne,  qui,  dans  son  Apologie 
pour  Hérodote^  écrite  à  l'âge  de  quarante  ans,  avoit  mis  ds  la 
décence  même  dans  des  récits  obscènes,  ait  perdu  toute  pudeur 
dans  sa  vieillesse,  au  point  de  rapiasser  curiensemeftt  ce  qu'il  y 
a  de  plus  sale  et  de  plus  licencieux  dans  la  languefraoçoise  ;  j'ai 
peine  à  croire  que  Henri  Estienne  ait  eu  si  peu  de  respect  pouf 
la  mémoire  illustre  et  intacte  de  son  père  Robert,  que  d'oser  le 
nommer  et  le  mettre  en  scène  au  milieu  des  impuretés  et  des 
blasphèmes  du  Moyen  de  Pat  venir  ;  y  bï  peine  à  croire  enfin, 
que  Henri  Estienne,  mort  en  1598,  ail  iait  allusion,. dans  un  de 
ses  écrits,  à  des  faits  qui  se  sont  évidemment  passés  dans  les 
premières annéesdu xvii*  siècle  ^3). 

L'origine  de  cf  singulier  livre,  intitulé  le  Moyen  de  Parvenir, 
comme  pour  détourner  les  censures  de  la  Sorbonne  et  du  Parle* 

(i)  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  M.  G»  de  Pixeréeouri^  vrec  des 
notes  de  MH.  Charles  Nodîer  et  Paul  Lacroix»  p.  193. 

(a)  Senebier,  BitMre  Uttéraêre  de  Genh)e,  1. 1,  p.  364. 
^  (3)  Voyei  ohap.  liztiii  ,  lxxxv  et  xoiv  de  notre  édîtîoir  du  Mvyw  de 
Parvenir, 


BnLLRTlN  OC  BIRL10PHILB.  657 

meut,  esL  assev  inconnue  el  assez  mystérieuse,  pour  que  l'on 
puisse  chercher  à  l'expliquer  par  des  conjectures  et  des  induc- 
tions raîsonnées.  Voici  la  supposition  que  je  mettrai  en  avant 
et  que  je  me  flalte  d'entonrer  de  quelques  probabilités,  à  défaut 
de  preuves  évidentes  et  matérielles. 

«  On  avoit  attribué  à  Rabelais  certains  livres  infimes  qui 
n'éloieut  pas  de  lui  ou  qui  lui  a  voient  été  dérobés  entre  ses  ma- 
nuscrits, ainsi  que  les  fragmens  du  IV**  livre  qu'on  publia  sans 
son  aveu  (en  1647).  11  prolesta  toujours  contre  ces  publications 
furtiveSy  en  déclarant  que  le  Gargantua  el  le  Pantagruel éioient 
bien  à  lui  :  Je  le  tUSf  pource  que  méchaniement  on  nCen  a  sup^ 
posé  aucuns  faux  et  infimes  (1).  » 

Quels  étoient  sa  livres  faux  et  infimes,  imprimés  sous  son 
nom  ou  colportés  manuscrits  à  la  cour  ? 

«  On  a  mis  au  jour ,  dit  Martial  Roger  de  limoges  dans 
ses  lettres  latines  inédites,  deux  livres  de  iMdanistées  et  d*Ira- 
distées,  dont  j'oserois  à  peine  prononcer  les  terribles  noms,  car 
ils  sont  sortis  de  l'imagination  d'un  hérétique  {ex  cerebro  satur* 
nino).  On  assure  que  Rabelais  en  est  l'auteur  (2).  » 

Ne  reoonn<^-on  pas  le  Moyen  de  Parvenir  dans  ces  coupa- 
bles jeux  d'esprit  [nefanda  ludicra)^  qui  offroient  sans  doute  un 
mélange  de  l'obscénité  de  Lucien  et  de  l'athéisme  d'Epicure  ? 
Ces  livres  de  Lucinnistées  et  d*Icadistéès,  n'étoient*ce  pas  des 
espèces  d'orgies,  semblables  aux  Jcades  ou  fêtes  d*Epicnre,  dans 
lesquelles  on  pouvoit  tout  faire  et  tout  dire  ?  N'étoient-ce  pas  des 
entretiens  plus  libres  que  les  Dialogues  des  Morts  de  Lucien, 
mais  roulant  comme  ceux-ci  sur  la  religion  et  la  philosophie?  Le 
Mojfen  de  Parvenir  n'est-ii  pas  un  véritable  dialogue  des  morts 
à  la  manière  de  Lucien,  une  véritable  orgie  à  la  façon  des  ieades 
épicuriennes. 

L'auteur  ou  plutôt  le  rédacteur  du  Moyen  de  Parvenir  semble 
avouer  lui-même  que  Rabelais  n'y  est  pas  étranger.  •  Ce  livre, 
dit-il,  embrasse  les  mystères  approuvés  de  toutes  les  sciences,^ 


(i)  Notice  historique  sur  tarie  et  les  ouTniges'de  Rabelais,  p.  5o,  de 
rédilion  des  Œuvres  de  Htièeiais,  publiée  par  le  bibliophile  Jscob  dans 
la  M/.  Charpentier. 

()}  ibid.y  p.  5i.  ^ 


656  BfrUBTlII  DV  BULIOPHlLe. 

pour  autaiit  qa'il  est  juste,  solide  et  naïve  inlorprélation  de  la 
pure  cabale,  de  valear  noa  imaginaire...  Ponr  le  prouver»  j'ai 
le  père  Rabelais  le  docte,  qui  fat  médecin  de  M.  le  cardinal  Da 
Bellay  ;  et  je  le  mets  ici  en  ayant,  parce  que  les  substances  de 
ce  présent  ouvrage^et  enseignemens  de  ce  livre  furent  trouvés 
entre  lès  menues  besognes  de  la  fille  de  fauteur  (1). 

Rabelais  était  mort  en  1  &53«  sans  avoir  publié  son  cinquième 
livre  du  Pantagruel^  qu'il  laissa  inachevé  et  qui  ne  parut  que 
neuf  ai|s  après,  en.  1562  :  ce  cinquième  livre,  beaucoup  plus 
hardi  que  le^  autres,  et  aussi  plus  remarquable,  ne  rencontra 
aucune  apposition  ni  dans  la  Sorbonne  ni  dans  le  Parlement;  il 
fut  vendu  et  réimprimé  publiquement  par  tonte  la  France  :  on 
ne  le  censura  qu'à  Genève»  Mais  les  ouvrages  manuscrits  de  Ra- 
belais passèrent  dans  différentes  mains  et  ne  furent,  pas  mis  au 
jour,  à  Pe^uiçptian  des  Songes  drolatiques  qui  n'étoient  que  des 
portraits  allégoriques,  dans  le  genre  .grotesque,  et  qui  se  rap* 
pprtoieqt  peuttêtre  aux  Lucianistées  et  aux  Icadfstées  qu'on  ne 
possédoi^  pl)is. 

Je  suppose  qu'une  copie  de  ces  livres  infâmes  fut  conservée 
dans  la  précieuse  bibliothèque  que  le  savant  fiiatfaien  Beroalde, 
neveu  çt  peut-dtre  él^ve  de  Vatable,  avoit  (armée  à  Agen(l),  où 
îl  étoit  précepteur  d'Hector  Frégose,  fils  de  César  Frégose. 

Mathieii  Beroalde  (/>jraniVici^),  naquit  à  Saint-Denis»  près  Pa- 
ris :  lipgnistp y  historien >  théologien,  mathématicien,  philo- 
sophe, il  fut  distrait  de  ses  études  par  la  nouvelle  religion  que 
yiret  et  Ghandien  prêchaient  alors  à  Ageut  et  il  se  jeta  dans  la 
Réforme  qil^.aon,^mi  Jules-César  Scaliger  ei  les  prineipanz  ha- 
bitans  dç  la,  viUeavoieut  déjà  embrassée.  Il  alla  ensuite  à  Paris, 
eu  1$59.»  coDB^QBiencer  réducatîon  de  Théodore- Agrippa  d'Âubi- 

(i)  Chap.  ju  d(6  noi^  édilion. 

(aj  «  11  a^oit,  dil  Li|Monuoj«,  des  livres  rârei«t  exquis,  lesquels  forent 
la  plupart  Tendus  et  dispersés  après  sa  niort^  Quelques  uns  cependant  d^ 
meurèrent  à  son  fils,  qui,  dans  un  temps  de  troubles,  tel  que  celui  où  il 
TÎToit,  eut  peine  k  les  consenrer.  Il  en  regrettoît  un  surtout,  imprimé,  dit-«l, 
à  la  Chine,  que  Josepli  Scaliger,  à  qui  il  TaToit  prêté,  lui  retint.  U  en  dit 
un  moi  dans  son  Mfyen  de  Parvenir ^  chap.  kti  ,  intitulé  Semmaaré^  et  eç 
parle  plus  au  long  et  plus  sérieusemeni  sur  la  fin  de  son  Palais  des 
Curieux»  b 


X 


BDLLBHN  DU  BIBUOPHOB.  659 

gné.  Son  premier  élète  avoit  été  nommé  éyèqae  d'Agen  :  il  fit 
dn  second  un  hognenot  incorrigible  qni  auroit  sonflert  le  màr* 
ijie  phitdt  que  d'abjorer  le  calvinisme.  Ârfétés  l'an  et  Tànti^e  à 
Coatances  et  convaincas  d'hérésie,  ils  animent  |>éfi  sur  \t  bû- 
cher, si  l'officier  qni  les  gatdoit  dans  la  prison  n'eût  favorisé 
lenr  évasion  :  ils  s'eufairent  à  Montai^,  où  la  ddchessef  de  Fèr* 
rare»  Renée  de  Francey  les  reçnt  avec  distinction  et  protégea 
leur  voyage  jnsqn'à  Gien*.  Mathien  Betoalde  se  sépara  de  son 
élevci  se  rendit  seul  à  Orléans  qoiétoit  an  pouvoir  des  relîgion- 
naires  et  y  fot  attaqné^d^nne  maladie  épidémique»  à  laquelle  il 
enl  le  bonheur  d'échapper  :  il  enseignoit-  l'hébreu  au  collège 
de  cette  ville.  Il  se  trouveit  à  Sancerre  pendant  le  siège  mémo- 
rable de  1573,  et  il  en  sortit  plus  zélé  pouria  religion.  Il  pro- 
fessa Thistoire  à  Sedan,  puis  la  philosophie  à  Genève,  où  il  étoit 
ministre  en  1576.  On  pense  qu*il  mourut  peut  de  temps  après, 
non  moins  estimé  des  savans  à  cause  de  son  vaste  savoir,  que 
des  réformés  à  caose  de  son  dévouement  au  culte  évangélique. 

Mathieu  Beroalde  laissa  un  fils ,  nommé  Fran^is^,  né  à  Paris 
le  28  avril  1 558  ;  il  l'avoit  élevé  dans  les  prmcipes  du  protestan- 
tisme, auxquels  il  étoit  si  attaché  lui-mime,  et  il  n'avoit  paà  man- 
qué de  se  vouer  à  Pinstruetion  de  ce  ftb  unique,  teUement  qu'à 
l'âge  de  vingt  ans,  Francis  Beroalde  fut  en  état  de  publier  le 
Théâtre  des  instrumens  YnaihénuUiqums  et  mécaniques  de  Jac» 
^fites  Besson^  avec  f  interprétation  des  figures  éticelui.  (Lyon,  Vin- 
cent^ 1578,  in-fol.  it.  Genève,  1594^  in-fot.)  Le  jeune  Françob 
Beroalde,  avoit,  en  ce  temps-là,  la  passion  des  mathématiques, 
où  il  fit  quelques  découvertes  curieuses  ;  il  apprenoit  l'horloge- 
rie à  Bâie,  lors  de  ■  ta  mort  de  son  père  :  devenu  maître  de  ses 
actions,  il  s'empressa  de  mettre  à  profit  les  connoissances  qu'il 
avoit  dans  les  langues  anciennes,  et  il  fut-  précepteur  du  fils 
d'un  grand  seigneur.  On  petit  présumer  que  Icet  emploi  pédago- 
gique le  ràn^ena  en  France  et  le  força  de  rentrer  dans  là  re- 
ligion romaine,  du  moins  en  apparence;  car  on  voit,  en  ses 
ouvrages  et  surtout  à  chaque  page  du  Moyen  de  Parvenir^ 
qu'il. n'étoit  pas  plus  catholique  que  protestant,  et  qu'il  se  pi- 
quoit  seulement  d'être  philosophe.  Ce  fot  probablement  à  l'épo- 
que de  son  abjuration,  qu'il  ajouta  le  nom  de  VerviUe  à  celui 
de  Beroaidâ,  pour  n'être  pas  confondu  avec  son  père,  dont  le 


eCO  BULLBTI»  DU  BIBUOPHILC. 

soavenir  resta  pur  et  honoré  dans  l'Eglise  réformée  de  Ge- 
nève (l).  '    . 

François  Beroalde  semble  avoir  essayé  de  toutes  les  sciences  : 
il  fut  successivement  on  à  la  fois  grammairien,  moralistCi  poète, 
littél'atenry.m^thématîcieny  mécanicieny  chimiste,  alchimiste  et 
architecte.  «  Le  caractère  de  VerviUe  est,  dit  le  père  Nioeron, 
d'être  un  discoureur  métaphysicien  sur  toutes  sortes  de  sujets 
et  d'affecter  en  toute  occasion  defparohre  instruit  des  secrets 
les  plus  cachés  de  la  nature,  comme  de  la  Pierre-philosophale,  du 
mouvement  perpétuel,  de  la  qu  adrature  du  cercle,  des  causes  et 
des  efEstQ  de  la  sympathie,  des  phénomènes  les  plus  ringuliers  de 
la  physique,  des  mystères  de  la  médecine,  etc.  ;  de  faire  le  théo- 
logien et  de  moraliser  à  perte  de  vue,  de  vouloir  passer  pour  ha- 
bile dans  l'archilecture,  en  faisant  dans  la  plupart  de  ses  ouvra- 
ges des  descriptions  circonstanciées  de  palais;  et^  avec  tout  ce 
fatras  et  cet  attirail  d'érudition,  de  tftcher  de  paroître  galant 
avec  les  dames.  ••  Il  avoit  sans  doute,  dans  sa  jeunesse,  pour- 
suivi avec  passion  la  chimère  du  grand«œuvre,  car  en  beau- 
coup d*endroits  de  ses  écrits,  il  se  moque  des  souffleurs,  comme 
un  homme  qi^  regrette  d'avoir  partagé  leur  folie  et  d!y  avoir 
perdu  son  temps  ainsi  que  son  argent.  Lorsqu'il  n'étoit  pas  en- 
core tout-à-fait  désabusé  de  ses  illusions  hermétiques,  il  com- 
posa ses  Recherches  de  la  Plerre^philosophale  et  du  moyen  (ju^U 
y  faut  ietùr,  si  elle  existe  ou  peut  exister  y  avec  une  préface  con* 
ttejes  souffleurs,  imposteurs  et  sophistes,  et  queUjttes  sentences  . 
contenant  tout  leur  art.  Dans  ce  petit  traité  satirique  qui  fait 
partie  des  Appréhensions  spirituelles ,  poèmes  et  autres  œuvres 
philosophiques.  (Paris,  Timothée  Jouan,1684,  in-12),  on  recon- 
nott  déjà  en  germe  quelques  passages  du  Moyen  de  Parvenir,  et 
le  titre  même  de  ce  dernier  ouvrage  apparoit  dans  celui  des 
Recherches  de  la  Pierre^philosophale  et  du  hoteh  qu'il  y  faut 
TENIR.  En  outre,  ce  recueil  devers  et  de  prose  se  termine  par 

« 

(i)  Cefi  dûtaila  biographiques  sont  extraits  des  Mémoires  du  père  Nice- 
Siy  ron.  t.  XXXI V,  du  Dictionnaire  de  Bajle,  de  la  Dissertation  de  La  Mon- 

nuye,  de  la  Biographie  universelU^  art.  BsàoALDE.  Le  nom  He  Verville,  qui 
n'étoit  pas  sur  le  titre  du  Théâtre  des  inslrumeiu  mathématiques  et  mécani- 
ques, se  trouTC  sur  celui  de  la  preinièiT  édition  des  Soupirs  amoureu»  de 
f.B.de  y  ermite,  publiée  en  1 583. 


.v"-.* 


ttULLBTlIlfDCJ  mitUOPUILB*  B6t 

des  pièces  libres,  qoi  ne  prometloieot  pas  moias  que  les  obscé- 
nités du  Moyen  de  Parvenir. 

Beroalde  de  Ver?iUe  avoit  pour  Mécène,  Rfiné  Crespîn,  sei- 
gnenr  da  Gast,  des  Loges»  etc.  »  conseiller  dn  roi,  à  qoi  sont  dé- 
diées les  Appréhensions  spitituelles^  et  ponr  ami  particolier, 
Nicolas  le  D^ne,  qoi  répondit  à  ses  Soupirs  amoureux  par  un 
Discours  satirique  de  ceux  qui  éàriçeni  d^amour,  et  qoi  rivali- 
soit  alors  avec  jai  dans  la  composition  de  quelques  tragédies, 
aussi  bien  que  dans  les  recherches  de  la  Pierre-pbilosophale;  il 
témoigne  aussi  de  l'amitié  et  de  la  reconnojssance  par  des  dé- 
dicaces à  Marie  Bâillon^  dame  dn  Gast  et  des  Loges  ;  à  made- 
moiselle  Anne  de  Brechanon,  née  du  Chesne;  à  Pierre  le  Voir- 
rier,  imprimeur  du  rùi  es  mathématiques',  à  Pierre  de  l'Estoile, 
audiencier  en  la  chancellerie  de  Paris }  à  Jérôme  d' Avost  de 
Laval,  traducteur  des  sonnets  de  Pétrarque;  à  Rolland  Brisset, 
sieur  du  Sauvage,  gentilhomme  de  Touraine,  auteur  de  tragé- 
dies; à  Guy  de  Tours,  poëte^  etc.  On  voit  qu'il  habitoit^  avant 
1 584,  un  ermitage  au  pied  du  chfiteau  des  Loges,  qu'il  cite  dans 
le  Moyen  de  Parvenir  (1).  Tout  poète  erotique  qu'il  fât,  il  se 
destinoit  à  être  homme  d'église,  et  il  obtint  un  canonicat  dans 
le  chapitre  de  Saint-Gatien  de  Tours.  Sa  réception^  mention- 
née snr  les  registres  de  cette  cathédrale,  est  du  vendredi  5  no- 
vembre 1593. 

Le  nouveau  chanoine  ne  renonça  ni  à  ses  goûts  littéraires  ni 
à  ses  travaux  scientifiques  ;  seulement,  .dans  l'année  mAme  de 
sa  nomination,  il  mit  an  jour  un  livre  plus  analogue  au  carac- 
tère d'un  ecclésiastique  :  De  la  Sagesse,  livre  premier  auquel 
il  est  traité  du  HOTErt  j>%,^KK9^fkUi  au  parfait  estât  de  hien  vivre, 
remédier  aux  afflictions,  embrasser  la  constance  et  trouver 
Rentier  contentement  selon  P institution  divine.  (Tours,  Métayer, 
1593,  in-12)  (2).  Le  titre  de  ce  traité  religieux  et  moral  ren- 

( i)  BUtiothêque  française  deGoujet,  I.  XIII,  p.  37$  ;  t.  XI,  p.  191  et  suiv. 

(a)  n  est  inscrit  boui  le  n?  S868  dans  le  Catalogue  des  livres  du  due  de 
La  yalUère,  seconde  partie  rédigée  par  Nyon.  Nous  remarquerons  ici  une 
circonstance  dont  nous  nous  sommes  aperçus  trop  tard  pour  en  fiùre  usage 
dans  les  noies  du  Moyen  de  Parvenir  ^c^eBi  que  partout  ou  il  est  parlé  de 
le  âiétayer  ou  de  nplrr  métayer,  on  doit  reconnoilre  rimprineur  de  Tours 
Jamet  Métayer),  qui  puhlioit  les  our rages  de  Beroalde. 


662  BULLKnil  DU  BIBLIOPHILE. 

ferme  celai  dn  Moyen  de  Parvenir.  Cest  Fasiqne  rapport  qu'on 
peut  établir  entre  ces  deux  ouvrages,  absolument  dissemblables 
du  m6me  auteur^  .  < 

Beroalde  se  mit  à  fake  des  romans,  soÎTant  une  méthode  Ûe 
composition  très  souvent  employée  à  cette  époque  :  ce  sont  des 
relations  défaits  véritables  déguisés  soas  une  forme  romanes- 
que; ce  sont  dés  énigmes  incompréhensibles,  si  Ton  n'en  a  pas 
la  clef,  comme  dans  VAstrée  d'Honoré  d'Urfé  ;  mais  Beroalde 
cacha,  pour  ainsi  dire,  cette  clef  dans  le  livre  même,  en  aiia- 
grammatisant  les  noms  des  personnes  et  de^  lieux.  C'est  ainsi 
que,  dans  les  Avantures  de  Floride^  Tristan  l'Hermite  est  nommé 
Stratin  et  la  ville  de  Sancerre  est  dite  Rancrèse  (1).  «  Dans  ses 
romaos,  jl  introduisoit,  dit  Charles  Sorel,  des  seigneurs  et  des 
dames,  qui  conroient  diverses  fortunes  ;  mais  leurs  entreliens 
n'étoient  pas  très  subtils ,  et  ce  qu'on  doit  estimer  là-dedans, 
ce  sont  les  sentimens  d'honneur  et  de  vertu  qui  sont  les  plus 
beaux  du  monde,- avec  quantité  de  secrets  de  la  Nature  et  de 
l'A.rt,  par  le  moyen  desquels  plusieurs  choses  extraordinaires  se 
font,  au  lieu  que  les  anciens  romans  rapportoient  tout  à  la  ma- 
gie, faute  d'invention  et  de  doctrine  (3).  »  Ces  éloges  d'un  con- 
temporain ont  quelque  chose  d'étrange,  en  présence  des  détails 
licencieux  et  des  expressions  grossières  qui  remplissent  les  ro- 
mans de  Beroalde,  où  les  sentimens  cPhonneur  et  de  vertu  se 
montrent  pourtant  ailleurs  que  sur  le  titre.  Voici  celui  d'un  de 
ces  romans  où  Ton  retrouve  par  intervalle  la  plume  libertine 
du  Moyen  de  Parvenir, 

\^  Première  partie  des  Avantures  de  Floride,  En  cette  histoire 
française  on  peut  voir  les  dijftrens  événemens  d?  amour  y  de  for- 
tune et  d'honneur,  et  combien^ sont  enfin  agréables  les  fruits  de 
ta  vertu,  (Tours,  Jamet  Métayer,  1594,  in-l2).  Cette  première 
partici  de  197  feuillets,  est  suivie  de  136  sonnets,  intitulés 
Amours  de  Minerve  en  faveur  de  la  belle  Doristée,  2^  Seconde 
partie  des  avantures  de  jFhride.  En  laquelle^  outre  la  suite  de 
t histoire  y  se  rencontrent  divers  succès  des    vertueux,  (Tours, 

(i)  Voy.  p.  391  de  notre  éditioii  ;  la  aotc  conûenl  une  erreur  bibliogra- 
phique qui  ae  trouve  rectifiée  ici. 

(a)  Bihlioth,Jranç,  de  Sorel,  p.  177. 


BOLLRUC   DO  UBLIOPRILK.  663 

Geoiget  Drobct,  1594,  ia-lS,  de  206  feaiUets).  3<>  Troisième 
partie  des  A^antwies  de  Floride,  En  laquelle  on  reconnoû,  par 
évdhemens^  les  puniiions  de  ceum  ^ui  ont  voulu  contrevenir  à 
Phonneur.  (Rooeo,  Raphaël  du  Petit-Val,  1601,  iii-12  de  572  p.) 
4<>  QuaitAme  partie  des  Ayaniures  de  Floride^  qui  est  f  Infante 
d^rminée  t  od  se  voyent  plusieurs  trophées  de  la  vertu  triom" 
phaïue  du  vice.  (Rouen,  Raphaël  da  PetiuVal,  1601,  in''l2  de 
382  p.)  S^  Le  Cabinet  de  Minerve^  qui  est  le  cinquième  des 
Aventures  de  Floride,  Auquel  sont  plusieurs  singularitez^figU" 
reSf  tableaux  antiques^  reAerches  saintes,  remarques  sérieuses, 
oAservùttons  amoureuses^  su&iilités  agréables^  rencontres  joyeu-^ 
ses  ei  quelques  histoires  mêlées  èsavnntures  de  la  sage  Fenisse, 
patron  du  Z>0vo«r.  (Rooen,  Raphaël  da  Petit-Val,  1601,  in- 12  de 
289  p.)  (1)«  Ge  dernier  Yolame,  qui  est  en  forme  de  dialogae,  de 
méoie  qne  le  Moyen  de  Parvenir,  se  distingue  des  antres  par 
ttu  sarcrott  d*évodilion  et  d^érotisme^ 

Beroalde,  qoi  aéîoarnoit  vraisemblablement  à  Tours,  avoit 
^onné  an  public  diverses  poésies,  loes  et  recherchées  alors, 
nuâftanjeurdliai  profondément  oubliées  ;  une  imitation  eu  vers 
de  V  Utopie  Ae  Thomas  Movub  {Idée  de  la  République.  Paris, 
1584,  in-12),  potoie  en  sept  livres;  une  traduction  des  pro- 
phéties de  Jérémie  [Les  Ténèbres,  qui  som  les  lamentations  de 
Jérémie.  Paris>  Maùiieu  GniUemot,  1599,ia*12  de  25  p.);  un 
poëme  sur  les  vers«à.soie  {Serodàkimasie,  ou  histoire  des  vers 
qui  filent  la  soye.  (Tours,  16(X>,  in- 12).  Ce  petit  livret  ^  où  il  n^a 
rien  oublié  de  ce  qui  est  utUe  à  Pavancement  de  fart  de  la  soie  et 
à  lagéaéraiion  et  nourriture  des  vers^à^soie,  fut  Torigine  d'une 
querelle  littéraire  qui  occupa  la  viUe  de  Tours  et  qui  mit  en 
évidence  Tesprit  caustique  de  Beroalde  :  un  habitant  de  cette 
i^ille  critiqua  la  Serodokimasie^  Beroalde  répondit  aussitôt  par 
des  épigrammes;  ces  épigrammes  appelèrent  de  part  et  d'autre, 
dans  la  liée,  de  nouveaux  champions,  et  une  petite  guerre  sati- 
rique éclata  en  quatrains,  qui  furent  recneillis  dans  les  Muses 
incogtuteà  ou  la  SeiUe  aux  bourriers,  plaine  de  désirs  et  imagina- 
dons  éamour,  petit  volume in*l 2,  imprimé  à  Rouen,  chez  Jean 

(i)  Il  y  a  eu  des  éditions  antérieures;  le  privilège  du  premier  Tolume 
portant  la  date  du  3o  octobre  i593,  et  celui  du  dernier,  la  date  du  5  aTril 
i5o6. 


66i  BOfXETIN  DU  BIBLIOPHILB. 

Petit,  eu  1604,  sans  uom  d'aatear,  et  attribué  avec  raison  à 
Beroalde.  Les  poésies  de  ce  recneU  sot^t  presque  tontes  ob- 
scènes et  bien  dignes  de  servir  de  préface  an  Moyen  de  Par^ 

venir  1). 

Ayant  de  mettre  an  jonr  ce  dernier  ouvrage»  Beroalde  corri* 
gea  une  ancienni^  traduction  de  VBgpnerotomachia^  faite  par 
Jacques  Gohory  et  réimprimée  plusieurs  fois  dans  le  cours  da 
seizième  siècle;  il  y  ajouta  une.préhce  de  sa  façon  et  fit  pa- 
roître  le  singulier  ouvrage  de  F.  Golonna»  sous  le  titre  de  :  Ta* 
bleau  des  riches  inventions  représentées  dans  le  Songe  de  PoU» 
phiie^  et  subtilement  exposées.  (Paris,  1600^  grand  in-4).  Sa  Ion* 
gne  histoire  des  Florides  avoit  en  assez  de  succès  pour  l'encoa- 
niger  à  continuer  ses  essais  historico-romanesques;  il  donna 
encore  trois  romans,  qui  n'eurent  pas  moins  de  vogue  que  le 
premier,  quoique  réduits   à    des  proportions  plus  exiguës  s 
I  o  Les  Amours  d'jEsionne,  ou  se  voyent  les  hazards  des  armes, 
les  jalousies  »  désespoirs,  espérances  f  c&angemens  et  passions , 
que  les  succès  balancent  par  la  ve/^u. (Paris,  Mathieu  Guillemot, 
1697,  in-12  de  475  p.}*  H  faisoit,  bon  gré  malgré,  entrer  la 
vertu  dans  les  titres  de  ses  romans,  et  plus  tard  il  la  mit  égale- 
ment en  tête  du  Moyen  de  Parvenir ,  sans  se  soucier  qu'elle  pa- 
rût le  moins  du  monde  dans  le  corps  du  livre.  Etait-ce  pour  en 
imposer  au  lecteur  on  bien  pour  détourner  la  censure  des  doc- 
teurs de  Sorbonne  ?  2°  Zîa  Pucelle  ^Orléans ,  restituée  par  tin* 
dustrie  de  Beroalde^  sieur  de  Ferville.  (Tours,  1599,in-l2).  Les 
bibliographes  n'ont  pas  vu- cette  histoire» qu'ils  citent.  3*  Le 
Voyage  des  princes  fortunez,  œuvre  stéganographique^  recueillie 
pat*  Beroalde.  (Paris,Guérin,dil  La  Tour,  16  tO,  in^S^de  793  p.). 
Ce  roman,  où  l'on  remarque  l'épisode  du  roi  Eufransis  et  de  son 
favori  Spanios,  an  milieu  des  allégories  de  .la  science  chimique, 
passe  pour  le  chef-d'œilvre  du  genre  ennuyeux,  même  auprès 
des  amateurs,  qui  le  recherchent  comme  une  rareté  et  qui  l'a* 
chètentà  haut  prix. 

C'est  à  peu  près  vers  la  même  époque  (1610)  que  lé  Moyen 
i/e  Parvenir  vit  le  jour  (2),  et  l'on  a  lieu  de  supposer  que  les 

(i)  BiSltoth,  franc,  de  Goujct,  t.  XV,  p.  a;. 

(i)  Lo  Catalogue  de  la  bièliothèque  Falconnel  cite  une  édition  de  Pari», 


BULLBTIN  DU  BIBLIOPUILB.  (165 

cdilîous  se  mullipU^rent  secrètement,  sans  l'aveu  île  l'auteur  et 
aaua  la  sauvegarde  d'un  privilège  du  roi  :  oti  eu  conuott  quatre 
ou  cinq  qui  ont  été  imprimées  évidemment  à  Tours,  ou  à  Roueu, 
ou  à  Lyon  dans  les  vingt  premières  années  dtf  xni^'  siècle.  Ou 
ne  voit  nulle  part  que  la  censure  tliéologique  se  soit  exercée 
contre  ce  livre  impie  et  obscène  :  o»  pourrait  affirmer  que  le 
Parlement  de  Paris  n'a  pas  arrêté  la  vente  ni  poursuivi  le  li- 
braire, soit  oubli,  soit  indifférence.  Il  est  vrai  que  Beroalde 
avoit,  selon  son  habitude,  fait  figurer  la  i/eriu  sur  le  frontis- 
pice de  son  scandaleux  ouvrage,  qui  est  intitulé,  ainsi  dans  l'édi- 
tion que  le  père  Niceron  regarde  comme  la  première  et  croit 
sortie  de»  presses  eb^viriennes. 

Le  Moyen  de  Parvenir,  œuvre  contenant  la  raigan  de  tout  ce  qui 
a  été,  eu  et  géra.  Avec  démonstratiom  certaines  et  nécessaires, 
selon  la  rencontre  dei  effets  de  vertu  ;  et  adviendra  que  ceux  qui 
auront  nez  à  porter  lunettes^  s'en  serviront,  ainsi  qu'il  est  écrit  au 
Dictionnaire  à  dormir  en  toutes  langues.  S,  recensuit  sapiens  aà 
A  ad  Z.  Imprimé  cette  année,  in-24  (sans  ncim  de  lieu  et  sans 
date)  de  439  p.  Les  autres  éditions  anciennes,  sans  nom  de  lieu 
et  sans  date»  citées  par  le  père  Niceron,  sont  les  suivantes  : 
in-24  de  617  p.,  avec  cette  épigraphe  :  IVunc  ipsa  vocat  /-es;  hnc 
Uer  est.  iENEin,  IX,  320^  in*12  de  617  p.,  d'un  caractère  plus 
gros  que  l'édition  précédente;  in-12  de  672  p.;  in-12  de 
691  p.,  édition  fort  laide.  Un  bibliographe  allemand  cite  comme 
la  plus  ancienne  une  édition  in-12  de  623  p. 

On  prétend  que  le  Voyagedes  princes  fortunez  n'ayant  point 

•0U8  la  date  de  i6fY>,  îii-*i3,  qtte  la  BîbUotbêque  du  Roi  possédoit  «atm 
doute,  puisque  ce  volume  n'a  paa  été  réièrré  panni  les  UrresdoBt  cette  bî« 
bliothèque  s'est  en ricbie  eiiTeriu  du  legsi^e  Falconuet  :  aujourd'hui  cette 
édition  ne  s'y  trouve  plus.  On  doit  regretter  davantage  une  autre  édition 
sans  date,  peut-être  antérieure,  aoec  une  tabU  manuseriie,  qui  faisoit  partie 
des  livres  réserrés  (sous  le  n*  i  3q54)  et  ^ui;  par  une  erreur  inexplicable, 
n'eat  jamais  entrée  à  la  Bibliothèque  du  Koi.  «  Il  est  à  regretter,  dit 
H.  Bruaet,  daitl  aes  Notneik»  Rééhêtehet-  èg>U6g,,  que  Là  Monaaoye,  à 
qui  l'on  dpit  une  bonne  qotipe  sur  1^  reeiMÎl  de  Beroalde,  ne  se  99it  pas  oc- 
cupé d'en esaminer  les  premières  éditÎQf^s,  qui  ae .trouYoient.plus  fiicile-* 
ment  de  son  temps  que  maintenant.»  Les  anciennes  éditions  sont  tellement 
rares,  qu'on  n'en  trouve  plus  une  seule  dans  les  bibliothèques  de  Paris, 
sinon  sur  les  eeialogues. 


66^  BUUiSTIN  DU  BIDUOPHJLB. 

ea  de  débit,  Beroalde,  poar  dédemmager  aoa  libraire  (Gueriii 
dit  La  Tour),  improyisa  le  Moyen  de  Pwyenir  et  lai  en  fit  pré- 
sent. On  av.oit  dit  la  môme  ebose  dn  Gargantua  (1),  et  il  est 
peu  croyable,  que  Beroalde  ait  |M>Q8Bé  ^uaque  là  l'imitation  de 
Rabelais. 

Mais  Teaprit  et  le  ityle  de  certaines  parties  dn  Mo^en  de  Pat^ 
venir  ne  nous  laissent  auonn  dente  sur  son  origine  rabelai- 
sienne. Beroalde  tronya  sans  doute  dans  la  bibliotbèqne  de  son 
père  un  n^anuscrit  de  l'auteur  du  Pantagruel f  un  de  ces  livres 
de  Lucianlstées  et  Ulcadistées^  qui  avoient  circulé  à  la  cour  de 
François  I«>^,dn  vivant  de.  Rabelais»  il  le  refondit»  en  rajeunis* 
sant  le  langage  et  eu  appliquant,  à  ce  recueil  de  propos  de  ta* 
blei  son  système  de  déguiser  les  noms  de  8(»  contemporains 
sous  le  voile  de  Tanagramme  ou  de  rallnsion.;  il  crut  par  Ut 
s'approprier  tout-à*fait  Touvrage  d'antrui,  et  il  y  intercalla, 
comme  pour  y  mettre  son  cachet,  une  foule  de  digressions 
hermétiques,  théologiques,  scientifiques^  etc.  ;  quelquefois  il 
opéra  des  retranchemens  et  ne  sut  pas  remplir  ces  lacnnea  qui 
accusent  encore  la  maladresse  du  rédacteur;  il  ajouta  beau* 
coup  de  choses  plaisantes  tirées  de  son  propre  fond,  mais  il  en 
déroba  un  plus  grand  nombre  à  V Apologie  pour  Hérodote 
d'Henri  Estienne  et  aux  facétiesordurières qui  sortoîent  alors, 
en  profusion,  des  tréteaui;  dç. la  place  Dauphine. 

Le  Moyen  de  Parvenir  eut  certainement  autant  de  lecteurs 
que  les  diansons  de  Tabarin  et  les  paradoxes  de  Bruscambille. 
Beroalde,  qui  ne  s'était  pas  i^ommé  sur  le  titre  de  cette  auda- 
cieuse satire,  ne  cacha  pas  long-temps  qu'il  en  étoit  l'auteur, 
et  même  il  le  proclama,  en  >uiant  des  restrictions  que  lui  com- 
màndoit  la  nature  même  de  l'ouvrage  :  il  repoussa  la  responsa- 
bilité de  tout  ce  qui,  dans  cet  ouvrage,  offensoit  la  morale  et  la 
religion.  Rabelais  avoit  ajnsi  nié  toute  participaUpn  à  impres- 
sion du  Gargantua  et  du  Pantagruel^  qu'il  déclaroit  corrompus 
et  pervertis  ein  plusieurs  endroits^  sans  toutefois  en  faire  une 
édition  expurgtua  qu'il  fironiettoit  toiqeimet  qu'il  ne  donna  ja- 
mais; car  il  n'avoit  garde  de  mutiler  lui-même  son  œuvre.  Be^ 
roalde  voulut  exploiter  la  mine  dn  Moyen  de  Parvenir  \  mais  il 

(i)  Voyez  la  Notice  de  mon  édition  de  Rabelais,  déjà  eilée  plna  haut. 


ne  réassii  pa^  avec  Je  reci^eil  de  mélanges  »cimuifiq(ie8  et  focé* 
lieux  qa'il  publia  en  16} 2,  à  Paris,  chez  la  veuve  de  Mathieu 
Guillemot  :  Le  Palais  des  Curieux^  auquel  sont  a^$embUes  plu» 
sieurs  diyersiiez  pour  le  pla\sir  des  doctes  et  le  bien  de  ceux  <fui 
désirent  savoir ^  in-12  de  &84  p»j  il  annO0j|^.  aenlçmen^  dans  ce 
recueil  (p.  461),  <{i|'il  éXotit  Fauteur  àfk  Moyen  de  Parvenir,  q/sxe 
ses  contemporains  lui  coatestoî^ut  peut>6tre, comme  bien  supé- 
rieur à  ses poëmc^  et  à; ses  romans. 

«  Cependant  je  v^^us  avise  que,  comme  ici  je  donne  des  at- 
teintes à  plusieurs  fautes  j'ai  fait  un  œiivrei  kiqu^  est  une  sa*- 
tire  univeicaelle,  où  je  xoprieuda  lea  vices  de  chaicun*  Je^pei^ ois 
vous  le  faire  voir-^us  un  tifxe  fc|î  est  tel  ;  le  Moyen  de  Par^ 
venir;  mais  on  me-  l'a  volé  ;  aï  qae^  pour  ^o  avoir  le  plaisir, 
vous  attendrez  eiicore.  Je  l'ai  mis^eu  t^l  éiaii,  qne.je  ra;9>ouerai 
mien;  au  lieu  que  re]|^i;mplaire  don^  ou  m'a i lait  loni,  ^t  inso- 
lent, eirque  jedénieroiçétre  de  jpmi,  aussi  .qu'il  iu'est  pas  de 
mon  écriture;  et  i^v^  cela  il  n'est  pas  4^.  mérite  pour  être  lu, 
à  cause  des  coQVJks^s  qu'où  m*a  rapporté  qui  y  sont ,  pource 
qu'il  y  a  des  contes  désagréableei;  ce  qui. n'est  pas  au  mien,  où 
je  ne  taxe  ni  moipe,  ni  prdtre,  ni  ministre,  ni  nonnain»  et, n'y  a 
point  de  contes  qu'on  tire  à  telle  consëqueuce;  maïs  rencontres 
joyeuses,  et  ^Qucbesl^dmites  à  réformation.  D  . 

l^  Palais  des  Curieux^  Xymk  ^n  quatre? vingts  objeics  ou  cha- 
pitres, dans  chacuu  desquels  B^ro^de  tjraite,  un;>6^e|;  singulier 
ou  plaisant,  ^^asaisoQué  ^  pçjtit^  contes  et  demoralités^  a  été 
fait  œrtaiuemeat  pouv  servir  d^  suite  au  Moyen  de  Paryeni^^* 
mais  plus.il  y  a  de^rapporiA.euli»  la  forme  et  l'agencement: de 
ces  deux  oQvragea,  plus  la  matière  i^  .feséeution  ^roiq^ent 
différentes-  Jk^xks.le  Moym^de  Parv^/itr^'on^reconnok  souvent 
la  m^M  f antaiaîe  i  qu^  daxia .  le  Pçiai^  dBs  Oarieisx  ;  mais  on 
sent  dana  ce  desnîer.Tecueil>queBéroaldi»estlivréià  loi*faiénie,, 
et  qu'il  n'a  plus-  i  sa<diapbsition  les  roigunnes  ou  le-eanevas^d^nn* 
ouvrage  de/Rabelaia:^ï)^  Ou  savoU  ^desalors  que  kxJdoyen  4» 
PaFi4eu<r»4tait:i?eif4inâîqW  patiBeroaldedeVerville,  quiiurfavoit 
pourtant  pai^'fiiit  ptevve  d'une  pareille  verve,  ooipiqoe  dan» 

(i)  yuy«È '1111»  BMio»  9!^T\»PtdaUdéi  Curiêùjr^  àiskê  le  t.  Il 'ilelWiNK' 


668  DIILLCTIN   DU  BIBUÛPHILE. 

yiugl  volumes,  publiés  sous  son  nom  :  trois  de  ses  conlempo- 
raiiisluiont  donné  cette  qualité  d'auteur;  Agrippa  d'Aubigné, 
qui  éu>it  lié  d*enrance  avec  lui»  et  qui  le  nomme  dans  la  Con- 
Jession  de  Sancy,  liv.  1,  ch.  8,  en  citant  un  passage  du  Moyeu 
de  Parvenir f  Naodé»  qui  parle  des  Bouffbfmeries  de  VerviUe 
dans  sou  Dialogue  de  Mascurai  ei  de  Saini-Angh,  p.  579,  et  La 
Moihe  le  Yayer,  qui  dit  dans  la  préface  de  ses  Doutes  de  la 
philosophie  sceptique  :  <i  Les  chapitres  du  Moyen  de  Parvenir 
sont  tout«à-fait  exhorbitans,  VerviUe  s'étant  plu  à  les  rendre 
lois,  pour  couvrir  des  saletés  honteuses  et  condamnables.  » 
'  On  r^ppopt^  la  mort  de  Beroalde  à  Tannée  de  la  publication 
de  son  Palais  des  Curieux,  1612.  Son  caractère  fier  et  arrogant 
se  iMMitre  dans  une  particularité  de  sa  vie,  qu'il  raconte  au 
chapitre  13  de  ce  hVre  :  un ']^ntiihommé  du  Poitou  se  targuoit 
de  sa  richesse»  pour  loi  faire  sentir'  sa  pauvreté  :  «  Sachez, 
monsieur,  lui  dit  Beroaldnj'^e  j'ai  assez  de  mon^oie  pour  vous 
payer  dix  fois  votre  valeur,  et  vous  donner  ensuite  pour  rien  a 
qui  voudra.  »  Et  là-dessus,  de  mettrel'épéeàlamain.Le  gentil- 
homme se  reprocha  d'avoir  offense  Beroalde,  et  lui  demanda 
son  amitié  au  lieu  d'acceptef  son  défi^  Cette  aventure,  où  Be- 
roalde porte  l'épée,  eàt  antérieure  probablement  à  sa  réception 
canpnicale  dans  le  chapitre  dé  Sàînt-Gaiien  de  Tours. 

Après  la  mort  de  Bèrciatlde,  le  Moyen  de  Parvenir  fut  réim- 
prliiiéfr  ritiShi,  fu  et  a^priécié^'par  lès  personnages  les  plus  gra- 
ves, cefiiéet  cité  par  teii  éùrrvâbM  lés  plus  estimés  :  Charles 
Soret  ne4'oublia  pas  dtLOê'  Wf  Biùlièthèqi^  françoise,  et  Texa- 
miria  aittpitfmerit  dàiM  las'  remarquefif  du  dernier^  livre  de  son 
Berger  eaJtmvttgmfj  tkMXMett:  le  pilk  dans  ses  Cotiies  aux 
heum»'p^^d^s,  pàbXiéè  soos  k'nom  de  son  frère,  le  sieur 
d'Onville  ;  Antoine  Ôddin  lui  e^prnnta  lu  meilleure  partie  des 
proverbes  qui  composent  ses  Cunosités  françoises/  Furetière 
le  désigne  parmi  les  mutorîtés  de  son  dictionnaire,  etoi  Le  sa» 
vmt  Sanmaîse  hii-taéineiie  dédaigifcKt  pa»de  s'égayer  dans 'de 
répertoire  de  joyenseté'^et  de'sàtÎTe  innDitikbhBs;*itdtaioin  >oette 
anecdote  iqne)  La  Monnoye  t&kùiv  d'un  «mt  de  Saumaise  :   < 

«  Dans  le  temps  que  Saumaise  étoit  malade  à  la  cour  de 
Suède,  laxeine  Christine,  qui  l'y  avoit  fait  venir,  l'éunt  allé 
voir,  le  trouva  au  lit,  tenant  un  livre,  que,  parrespect,  ilfemia 


ê 


• 


DUIJ^niM  DU  MllUOrBILK.  MU 

on  noment  qi*il  la  Tit  entrer.  Elle  lui  desanda  œ  que  c'étoit. 
11  laiaTona  que  c*étoieni  des  contes  un. peu  libres,  que»  dasa 
Pinterralle  de  sa  maladie»  il  lisMt  pour  se  réjouir. 

«  Ha!  ha!  dit  la  reine,  voyous  ce  q^e c'est;  montres-m'en 
les  bons  endroits.  •  Saovaise  lui  en  ayant  montre  an  des  meil- 
leors,  elle  le  lut  d'abord  tout  bas  en  souriant  ;  après  quoi»  pour 
se  donner  jilttsde  plaisir»  s'adressantà  la  belle  Sparre»  sa  fiavo- 
rtte,  qui  entendoitle  françois  :  •  Viens,  Sparre,s'écria-t*ellé; 
Tiens  Toîr  an  beau  livre  de  dévotion»  intitulé  le  Moyen  de  9ar- 
venir.  Tiens»  lis- moi  cette  page  tout  haut?  »  La  belle  demoi- 
selle n'ont  pas  lu  tron  lignes,  qu'arrêtée  par  les  gros  mots,  elle 
te  taten  rougissant;  mais  la  reine,  qui  se  lenoit  les  côtés  de 
rire,  lui  ayant  ordonné  de  continuer,  il  n'y  eut  p«deur  qui  tint; 
il  fallut  que  la  panvre  fille  lût  tout.  • 

L'idée*  générale  da  3êoyen  de  Parvenir  est  assea  bien  ren- 
due  dans  ces  lignes  de  La  Monnoye  :  «  L'autenr  y  svppose  une 
^pecede  iSestin  génlSral,  où,  sans  conséquence  pour  les  rangs, 
il  introduit  des  gens  de  toute  condition  et  de  font  siècle^  savant 
la  plupart,  qui,  n'éuntlà  que  pour  se  divertir,  caiaaent  de  tont 
en  liberté,  et»  par  des  liaisons  imperceptibles,  passant  d'une 
matière  à  une  atitre^  font  des  coules  à  perte  de  vue...  Cet  ou^ 
vrage  est  une  roprésentation  naïve  des  conversations  ordinal-  * 
res  :  qne  trois  on  quatre  personnes  s'entretiennent  familière* 
ment,  elles  parleront  insensiblement  de  mille  choses  dinérenles, 
sans  s'apercevoir  de  la  différence  des  sujets.  »  Mais  La  Mon- 
noyé  n'a  pas  soapçonné  que  Beroatde  n'avoit  admis  an  sympese 
da  Mejen  de  Pan^nir  qne  des  philosophes  qui  s'étoient  dîstin- 
.gnés  dans  l'étade  des  sciences  métaphysiques,  physiques  ou  mo- 
rales, et  qui  pouvoient  être  à  divers  titres  les  convives  de  la 
Sophie  on  de  la  Sagesse;  il  n'a  pas  deviné  davantage  que  Be»^ 
roalde  avoit  caché  ses  eontemporains,  et  sans  doute  ses  amis, 
sous  les  noms  des  hommes  illustres  anciens,  avec  lesquels  ils 
offroient  quelque  analogie  de  travaux,  de  caractère  on  d'idées. 

«  Et  encore,  messieurs,  nn  mot  en  passant,  dit-il  (ch.  xlvi), 
là,  crojez-vons,  dites,  que  toutes  ces  bonnes  gens  fussent  ici , 
et  qne  ceux  du  temps  à  venir  y  étoientf  Noos  avons  celé  les 
noms  de  quelques  uns,  de  peur  qu'ils  fussent  reconnus  et  qne 
plusieurs  allassent  au-devant,  quand  ils  viendroient^  pour  leur 

48 


670  BULLEHN  DU  BIBLIOPHILE. 

61er  leur  argent,  comme  font  les  gentilshommes  en  temps  de 
paix.  » 

En  elTetf  on  a  de  solides  raisons  de  croire  qa'on  appelle  Xé' 
nocrcaes^  Antoine  Possevin  ;  Petse^  Etienne  Clavier  ;  Péirar* 
^ue^Jérâmed'Âvost  de  Laval;  Sauvage,  ^oXwià  Brisset;  Me- 
Nan^  Nicolas  de  Nancel  ;  Hermès  Trimëgiste^  Antoine  Le  Clerc 
de  la  Forêt,  etc.  (1).  Il  nous  avertit  de  ces  dégnisemens  de  per- 
sonnes, que  la  prudence  rendoit  nécessaires,  et  dont  quelques 
ans,  qui  .nous  échappent,  ne  dévoient  être  reconnoissables  que 
dans  la  ville  de  Tours. 

«  Or  entendez,  belles  petites  mignonnes  âmes,  qui  venez 
ici  sucer  les  rainceaux  du  rameau  d'or,  pour  savourer  la 
science,  que  nous  sommes.  Nous  qui  parlons,  de  ce  temps*  nous 
y  sommes,  en  tenons  et  y  vivons. . .  ;  et  pour  ce  que  nous  sommes 
gens  qualifiés,  notre  assemblée  a  été  réparée  de  menus-suffra- 
ges de  la  magnifique  mélodie  de  l'antiqnaille  et  nouveauté ; 

et,  de  fait,  la  gloire  de  l'antiquité,  remembrance  des  gestes  et 
parure  de  l'enfance  et  antres  âges  du  temps,  n'a  fait  que 
feuille  à  notre  congrégation,  y  apportant  une  gelée  de  sagesse 
•qui,  resplendissant  partout,  nous  a  fait  triomphament  agir 
(p.  3).» 

Quant  au  but,  à  la  conclusion  du  Moyen  de  Paivenir^  il  n'y 
en  a  pas  assurément,  et  ce  seroit  peine  inutile  que  de  chercher 
le  mot  de  cette  énigme.  Beroalde,  dans  les  passages  suivâns, 
rattache  à  peine  son  titre  à  son  sujet,  et  fait  semblant  de  l'ex- 
pliquer de  différentes  manières,  qui  ne  sont  là  que  pour  dé* 
router  le  lecteur.  Il  analyse  lui-même  son  ouvrage  en  ces  termes  : 

«  Que  lit-on  là?  On  parla,  on  mangea,  on  but,  on  fit  sty  on 
se  tut,  on  fit  du  bruit,  on  protesta,  on  rencontra,  on  ri|,  on 
bâilla,  on  entendit,  on  disputa,  on  cracha,  on  moucha,  on  s'é- 
tonna, on  s'ébahit,  on  admira,  on  gaussa,  on  rapporta,  on  en- 
tendit, on  brouilla,  on  s'éclaircit,  on  débattit,  ou  s'accorda,  on 
trinqua  l'on  à  Tautre,  on  fit  carroux,  on  remarqua,* on  tré* 

• 

(i)  Voyez  les  Notices  biographiques  des  personnages.  Nous  aurions  dé- 
couvert avec  cerlitude  un  bien  plus  graud  nombre  de  pseudonymes,  si  nous 
les  iTioils  cherchés  dans  les  ouvrâtes  niâmes  de  Beroalde:  il  étoit  trop  tard 
quand  nous  nous  en  sommes  avisés* 


BULUniN  DV  BIBUOPHILB.  G7i 

moussa,  oa  s'accorda,  on  cria  tout  b^,  on  se  tut  toat  haat,  on 
se  moqua»  on  murmura,  on  s'avisa,  on  se  reprit,  on  se  contenta, 
on  passa  le  teqaps,  on  douta,  on  redonta,  on  s'assagit,  on  de- 
vint, on  {>arf  int. 

«  Qn'en  avint-il?  Il  en  avint  ce  docte  monument,  ce  pré- 
cieux mémorial,  ce  joyeux  répertoire  de  perfection,  cet  anti- 
dote contre  tout  malheur,  cette  at&loire  de  bonnes  grâces,  ce 
Moyen  de  Parvenir^  unique  bréviaire  de  résolutions  universelles 
et  particulières...  (p.  26).  »  # 

pins  loin,  il  fait  une  allusion  évidente  au  roman  de  Rabelais, 
que  le  cardinal  Du  Bellay  avoit  appelé  le  Livre  par  excellence, 
et  il  a  Tair  d'employer  les  propres  expressions  avec  lesquelles 
Rabelais  pouvoit  déngner  son  ouvrage  v 

«  Il  nous  suffit  de  iroos  raconter,  et  à  vous  de  croire  que  tout 
est  fort  bien  caché  sous  ces  énigmes,  ainsi  que  le  trouveront  les 
enfans  de  la  science,  les  fils  des  sages  et  heureux,  prédestinés  à 
trouver  la  lanterne  de  discrétion  et  la  lampe  de  béatitude.  Et 
afin  d*avoir  le  crédit  de  se  chauiïer  an  beau  feu  d'intelligence, 
entendez,  vous  qui  avez  envie  de  parvenir^  que  nous  vous  faisons 
part  de  ce  fin  recueil  de  mislères  authentiques^  vous  proposant 
dcivantles  yeux  les  simboles  de  chacun,  comme  ils  ont  été  pro- 
férés... Ce  volume,-  de  tout  tems,  a  été  et  sera,  à  cause  de  son 
excellence,  ponr  son  mérite,  et  à  jamais,  par  ceux  qui  ont  de 
l'entendement,  en  grosse  lettre  dit  et  nommé  lb  livre  (p.  28).  » 

Ailleurs,  il  met  dans  la  bouche  de  Biaise  de  Vignère  cette  pi- 
quante définition  du  Moyen  de  Parvenir  .• 

«  Je  vous  dirai  que  le  principal  mot  du  guet  du  Moyen  de 
Parvenir  est  d'avoir  de  l'argent  :  aux  moines,  pour  se  soûle^et 
besogner  leur  soûl,  d'autant  que  c'est  leur  part;  aux  gentila- 
hommes,  ponr  paroître;  aux  ambitieux,  pour  se  faire  mistigori- 
fier,  comme  petits  démons  sur  le  plat  d'une  pelle,  et  aux  autres 
ponr  avoir  du  contentement  en  vérité  et  non  en  songj^.  » 

Le  génie  de  Rabelais  éclate  à  chaque  instant  dans  ce  Livre, 
auquel  il  ne  manque  que  son  nom  :  mais,  dans  un  endroit  de 
lintroduction,  Beroalde  semble  faire  l'aveu  de  son  plagiat,  en 
déclarant  qu'il  n'est  que  le  rédacteur,  le  continuateur,  le  com- 
mentateur, l'éditeur  do  Moyen  de  Parvenir-  il  craignoit  sans  ' 
doute  que  des  copies  de  l'xmvrage  qu'il  accaparoit,  existassenl 


67» 


BOUiBIlll  DU  HNJOnUU. 


ca  d'aiitre»  maîi»^  et  qae  Ton  lai  arradiftt,  à  hù  pa«fM  gmif 
1«8  plttDMS  d«  paon  ^'il  avoU  Yolëes. 

«  Les  méUnges  qae  tous  trotiveres,  soint  âorreiiiM,  à  came 
de  l'antiquité  de  ce  Yolome,  et  des  aunotations,  apoetillea  et  in- 
terprétaiiona  qui  y  étoient  miflea;  et  k  gentiUiomme  qui  le 
tcaBScriYit^  pour  ¥Otre  avancement  en  toate  sagesse,  a  tout  écrit 
d'onesaîle,  nèlaat  sans  distinction  glose  atteste;  ainsi  que, 
quand  tous  êtes  à  table>  tous  qoi  ne  jeûnez  pas,  toos  mangez 
40S  viandes  prises  deçà  et  delà,  selon  l'occurrence... 

^  JovToas  asaure  qœ  ce  livre  éiuit  simple  et  net,  bean  comme 
lejoar,  ainsi  qn'il  est  encore,  bien  qu'il  soit  péle*mèlé  de  notes 


el 


'••• 


«  Le  personnage,  qui  vn«a  prodoit  en  toothoimenr  cet  saints 
méamrea  de  periéciioa,  a  pensé  qae  k  texte  ne  valoit  pas 
mieux qaa le coaunentaire;  pearqooi  il  ks  afait aller  ensemble 

(p.  31).  »  / 

Le  plagiat  de  Beroalde  de  Yerville  n^a  pn  être  proavë  par  la 
décoaverte  d'nn  maauscrit  antheniiqne  de  Rabelais;  mais  œ 
^  suffit  pour  le  démontrer  anx  plas  incrédules,  c'est  Poeuvmf 
c'est  l'esprit,  la  g^té,  la  hardiesse,  rorigtnalité  de  cette 
satire»  qn'on  prendrait  volontiers  poor  an  fragment  do  Pania^ 
§prmelm 

Les  éditions  do  Moyen  de  Pùrvenir,  qoi  sont  nombreoses, 
ootrecellea  sans  date  qna  noos  avons  décrites  plas  haot  d'après 
Ificeron,  appartiennent  ^iresqoetofates  à  la  fin  du  xvu*  sièek  et 
an  commencement  ^u  xviii*.  Les  suivantes  se  font  remarquer 
par  leara  titres  bixarres  r 

L&Salndgandis^  ou  le  BÊanig&du  genre  hunutin.  Liège,  Louis- 
Refort,  1698,  in.l2de  347  p.; 

Le  Coupecu  de  la  Mélancolie^  ou  Vénus  en  belle  humeur. 
Plarme,  Jacques  Le  Gaillard,  1698,  in*l2  de  347  p.  C'est  la 
même  que  la  précédente  ;  le  titre  seul  est  changé  ; 

Ia.  Moyen  de  Parvenir^  nowfelle  édiàM^  eanigée  de  tHverêee 
fautei  qui  ny  étoient  point,. at  ntijrment^a  de  plueieurà  ataeee.  Ckè^ 
non,  de,  l'imprimerie  de  Françoiê  ReMeiit  me  du  Grafid  fint^ae- 
morl,  à  la  Pierre  pkUotophale^  tamiée  peeniagruelme,  \nA% 
3  vol.  enseinbk  de  S44  p.  Cette  édition,  qui  est  précédée  de  la 


BULLBTIN  DU  UlUOraiLI. 


673 


diftserUiiioD  de  La  Honnoye,  a  été  réimprimée  a^ec  le  même 
titre,  in*12|  2  vç!.,  ensemble  de  542  p. 

Les  éditions  les  pins  communes,  et  aussi  les  moins  {àutiyes, 
sont 'celles  qui  snivent,  et  portent  une  date  t  « 

Le  Moyen  de  Parvenir^  contenant  la  raison  de  ^tout^  ce  qui  a 
étéj  est  et  sera.  Dernière  édition  exactement  corrigée  et  aug- 
mentée d'une  table  des  matières  (publiée  par  Langlet  I^niÉp* 
noy,  avec  la  dissertation  de  La  Monnoye).  Nulle  part,  100070032 
(1732),  iB-16,  2  Tol.  de239  p.  et  de  260  p.  La  même  édition  a 
été  réimprimée. en  1754  et  1773,  en  2  yoI.  in*12. 

Le  Moyen  de  "Parvenir ^  nouvelle  édition  (publiée  par  Ch.  Jos. 
Panckoucke,  avec  les  imitations  des  contes  en  yers  latins  et 

françois).  A 1000700&7  (1757),  2  vol.  iii-12;  charmante 

édition^  imprimée  en  caractères  elze^iriens. 

Il  y  a  enfin  une  mauvaise  édition  du  Mqyeft  de  Pmrv^mir^  ea 
S  voL  iii«lftp  dans  In  petite  colkctien  dite  des  Caain. 

Paul-L.  JACOB,  bibliophile. 


#  LETTRE  DE  A.-A.  BARBIER 

à  MALTE-BRUN,  rédacteur  des  Annales  deS'Vayages. 

Paris,  7  septembre  1809. 

Monsieur, 

L'intérêt  que  présente  votre  analyse  de  quelques  Mémoires 
hoUandois  sur  l'tle  de  Formose,  me  l'a  fait  lire  avec  une  atten- 
tion particulière.  J'y  Tois  que  le  savant  Adelung  vous  a  induit 
en  erreur  sur  le  nom  de  l'imposteur  qui  a  pris  le  nom  de  Psal- 
manasar.  A  l'en  croire,  cet  auteur  s'appeloit  N.  F.  B.  de  Rodes  ; 
c'est  une.  erreur  dont  la  traduction  françoise  de  la  Description  de 
Vile  Fonnosa  fait  oonnottre  l'origine.  Le  traducteur  est  nommé 
sur  le  frontispice  N.  F.  D.  B.  R.  :  ces  lettres  ont  probablement 
servi  à  former  N.  F.  B.  de  Rodes;  mais  l'on  a  pris  pour  auteur 
de  l'ouvrage  un  auteur  mis  en  scène  par  Psalmanasar.  Eu  effet, 
dans  la  partie  de  la  description  de  l'tle  Formosa ,  relative  aux 
aventures  de  Psalmanasar,  il  est  souvent  question  d'un  pré- 
tendu jésuite  d'Avignon,  nommé  le  P.  de  Rode.  Psalmanasar 
assure  que  ce  jésuite,  qui  se  faisoit  passer  pour  Japonois,  fut 
choisi  par  son  père  pour  être  son  précepteur  et  pour  lui  ap- 
prendre la  langue  latine.  Ce  missionnaire  eut  un  très  grand  soin 
de  lui,  et  s'en  fit  tellement  aimer,  que  Psalmanasar  ne  put  se 
résoudre  à  le  voir  partir  de  Formose  sans  le  suivre.  Ils  sorti- 
rent donc  ensemble  de  cette  île  et  passèrent  d'abord  à  Luçou, 
ensuite  à  Goa,  et  de.Goa  à  Gibraltar,  d'où  ils  firent  voile  pour 
Toulon  ;  de  Toulon  ils  allèrent  à  Avignon,  qui  étoit  le  terme  du 
voyage  du  P.  Rode. 

Ce  récit  ne  présente  que  des  faussetés;  mais  il  en  est  une  qui 
a  été  bien  et  dûment  vérifiée,  car  les  jésuites  ont  inséré  dans  le 
Journal  de  Trévoux  des  certificats  par  lesquek  il  est  authenti- 
quement  prouvé  que  le  P.  de  Rhode  n'est  jamais  sorti  de  la 


BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE.  675 

province  de  Lyon.  On  n'a  d^aillears  aucune  preuve  qu'un  nommé 
de  Rode  se  soit  caché  sous  le  nom  de  Psalraanasar.  Cet  impos- 
teur, mort  à  Londres  en  1763,  âgé,  non  de  65  ans,  comme  le 
disent  les  Dictionnaires  historiques^  mais  de  84  ans,  a  emporté 
dans  la  tombe  son  secret.  On  sait  seulement  qu'il  étoit  né  dans 
une  contrée  méridionale  de  la  France.  Peu  de  temps  avant  de 
mourir,  il  composa,  en  anglois,  des  Mémoires  pour  désabuser  le 
public  et  pour  lui  faire  oonnoître  toutes  ses  fourberies.  On  les 
a  publiés  en  1764  :  leur  lecture  prouve  que  Psalmanasar  n'a 
jamais  voyagé  hors  d'Europe.  Né  de  parens  catholiques  et  d'une 
ancienne,  mais  pauvre  famille ,  il  quitta  son  pays  natal  à  1 6  ans. 
Ce  fut  le  besoin  qui  le  détermina  à  se  faire  passer  en  Angle* 
terre  pour  un  Japonois  converti  an  christianisme,  et  amené  jen 
Europe  par  les  jésuites.  Il  se  fit  successivement  maître  de  lan- 
gues, de  fortifications,  empirique,  peintre  d'éventails,  etc.  En- 
fin, par  l'avis  cL'un  ecclésiastique  et  avec  le  secours  de  plusieurs 
personnes  charitables,  réuni  au  profit  des  leçons  qu'il  donnoît, 
il  s'appliqua  sérieusement  à  l'étude  de  l'hébreu.  Il  traduisit  plu- 
sieurs ouvrages  et  devint  auteur  lui-même.  On  l'engagea  à  a'u- 
nir  aux  savans  qui  avoient  entrepris  l'histoire  universelle.  Ses 
Mémoires  font  connoitre  ce  qu'il  fit  pour  perfectionner  l'ou- 
vrage, pour  lui  donner  l'ordre  et  la  méthode  qui  y  régnent,  etc. 
Je  dois  dire,  avant  de  terminer  cette  lettre,  que  M.  Boucher 
de  la  Richarderie,  dans  sa  Bibliothèque  universelle  des  Voyages^ 
n'a  pas  cite  exactement  les  lettres  initiales  des  n^ms  du  traduc- 
teur françois  de  la  Description  de  rUe  Formosa.  Il  a  omis  la 
troisième,  c'est-à*dire  le  D.  Je  n'ai  pu  découvrir  ce  que  signi- 
fient les  ciilq  lettres  N.  F.  D.  B.  R.  Aussi  l'impossibilité  de 
trouver  le  nom  de  ce  traducteur  et  celui  de  PAalmanasar  (I)  m'a 
empêché  de  placer,  dans  mon  Dictionnaire  des  ouvrages  ano- 
nymes et  pseudonymesi  la  Description  de  File  Formosa, 

J'ai  l'honneur^  etc.  Signé,  Barbib^. 

(i)  Voici  le  titre  exact  de  cet  ouTrage  :  Description  de  Vile  de  Formate 
en  Asie,  du  gouvernement,  des  lois,  des  mmurs  et  de  la  religion  des  habitons, 
dressée  sur  les  Mémoires  de  Georges  de  Psalmanszar,  avec  une  Relation 
de  ses  TOjages,  par  le  sieur  N.  F.  D.  B.  R.,  stcc  figures.  Amsterdam,  i7o5, 
1708,  1713,  ou  Paris,  1737,  in-i9. 


^^%nHis  SiSfiojtaf Çt^tt<$. 


<Sirite  des  noiee  eilraiteft  d«  caUlogoe  raisonné  de  la  coReetlmi 

d'un  amateur.) 

Grunnius  Sopàista.  Argenlioœ^  XS22,  ia*4<»v 

Il  esl  dit  quelques  mots  danst  le  catalogue  de  M.  Leber 
(n*  2579)  de  cette  «  facétie  philosophico-satyriqne  à  peine 
connue  en  France.  »  Nous  ajouterons  que  c'est  un  dialogue 
entre  Mesobarburus,  homme  instruit»  éclairé,  ami  des  lettres, 
et  Grunnius,  andra  pédant  ergoteur,  disputenr,  qu'une  opéra- 
tion magique  a  métamorphosé  en  pourceau,  et  qui  s'évertue  à 
prouver  que  cet  animal  a  beaucoup  phis  de  dispositions  à  la 
▼erlu ,  beaucoup  plus  de  connoissances  que  l'espèce  humaine. 
L'un  des  interlocutetfrs  attaque  Erasme,  l'autre  le  défend.  Le 
ridicule  est  jeté  à  profusion  sur  les  lourds  professeurs,  sur  les 
demi-savans  du  xvi*  siècle,  mais  on  sait  qu'en  général  il  n^y  a 
pas  moyen  de  débaitter  en  parcourant  ces  vieilles  facéties  la-- 
tines.  Les  argumens  et  les  malices  de  Grunnius  se  retrouvent 
en  partie  dans  un  ouvrage  de  G.*G.  Croce  :  VEcceîenxa  e  trionfo 
detporco  (  1594, 1622, 1625,  etc.),  autre  lourde  et  froide  com- 
position. Ajoutons  que  dans  les  Harangues  sur  ia  mon  de  divers 
animaux,  Lyon,  1569,  in-16,  il  y  a  une  élégie  (eu'vers)  sur  la 
mort  d'un  cochon,  nommé  Grongnet,  par  Claude  de  Pontonx  ; 
une  longue  composition  en  prose  allemande  sur  la  supériorité, 
la  noblesse  do  susdit  quadrupède  [Eerrlickkeît  des  Schweîns) 
remplit  les  pag.  585-599  du  tome  I  du  curieux  recueil  de  Dor- 
navius  :  Ampbitheatnun  sapieniiœ  socraUcœ^  1619,  ia-4blio. 


SulUtin  Iru  StiUioyiilte, 


ET 


CATAIiOOUB    DB  UVRBS  RABB8   BT    GUBIBUX,   DE 

LmiBATcnuB  »  d  hutoibb  ,  btg*  i  om 

8E  TBOOVBirr  A  LA  LIBBAIBIE  DE 

i»    TECUKIHEB ,    PLACE 

DU    LOOVBE, 

If*  12. 

No  15.— JCILLBT  1841. 

1070  Anaobaphe  de  origine  CarlTsiani  ordinis,  versibns 

hexametris  descripta  in  minore  claustro  Cartrsiœ 
parisiensis.  —  Traduction  de  ce  poëme  (en  vers  firan« 
çois)y  par  Fr.  Jary.  Parisiis,  GuiL  Chaudière,  1&78, 
in-4,  Tél.  Edition  originale 10 — » 

107 1  AnANi»  (Pbtbus).  loscriptiones  sacrosanct»  yetostatia 

non  ilIsB  quidem  romane,  sed  totius  fere  orbis  summo 
studio  ac  maximoi  impensis  terra  manque  conquisitœ 
féliciter  încipiunt,  per  P.  Apianum  et  Bart.  Aman- 
xivanAngùUtaéii/mJBdlbus,  P.  Aplani,  l&Si,  in-fol., 
rel.      .  J6— » 

Cet  ouTmge  est  rampK  d*iii0criptioiit  et  de  ^roret  sur  bois, 
.  etc)iM|i|^piigeeftteiic8udrée. 

I 

1072  '  AmuGNAG  (&BDEUif  d').  Histoire  du  temps,  ou  Relation 

du  royaume  deCoqueterie,  extraite  du  dernier  voyage 
des  Hollandais  aux  Indes  du  levant.  Paris,  Ch.  de 
Sercy^  1664,  petit  in-13,  avec  la  carte,  mar*  bL  fil., 
ir.  d r     .....     .     15  —  » 

1073  AiiDOBNi  (JoA.).  Epigrammata.  Editioprioribus  auctior 

ioojgcque  emeKdatior  cura  Ant.  Aug.  Renonard.  Pa^ 
risiis,  typis  P.  Didaî,  1794,  in«>18,  g.  pap.  vél.,  mar. 
U»,  riche  dent.,  tr.^d.  (TAocirenin).     .     .     .     25 — » 

f^oyet  CafiDÎaA  Ethîea. 

48 


678  BULLmil  DD  BlBLlOPBIfJE. 

■ 

1074  Bxji.80NSy  poésies  anciennes  des  xv*  et  xvi*  siècles,  ex- 

traites de  difFérens  auteurs  imprimés  et  manuscrits 

(par  Méon).  Edition  augmentée  d'un  glossaire  des 

mots  hors  d* usage.  Paris,  1809»  in*8,  demi-rçl.y  non 

,     rogné ;     •     '• 9 — S^ 

Avec  les  cartons. 

1075  Bovnxi  (Car.).  Proverbiorum  vulgarium  libri  très. 

f^animdantur  a  GalUoto,  Parisiis,  1531>pet.  in-8,  mar. 
r.  fil.,  tr.  d.  In  eodem  volumine  :  Epicureus  Des. 
Erasmi ,  scholiis  illustratus ,  et  e  latino  sermone  in 
graecum  conversus  per^Barth.  Cayersinum.  Antuër- 
piœ,   1567.   Bel  exempL  .     85 — » 

1076  BaocHUBES  (20)  in-8>  sur  les  Antiquités  égyptiennes, 

dont  :  Examen  d'un  passage  des  Stromates,  relatif  aux 
écritures  égyptiennes,  par  Dulaurier,  1833.  —  Des- 
cription du  tombeau  d'un  roi  égyptien.  —  Papyrus 
égyptien  du  musée  de  Turin.  —  Notice  sur  le  voyage 
de  M.  Lelorain  en  Egypte.  —  Lettres  de  M.  Cham- 
pollion  jeune I  écrites  d'Egypte,  1829.  —  Origine 
astronomique  du  jeu  des  échecs^  expliquée  par  le  ca- 
lendrier égyptien,  par  Villot 10 — », 

1077  Brociii]bb8(10)  in-4  et  in*8,  relatives  à  la  ville  d'Arles» 

dont  :  Rapport  fait  par  la  commission  archéologique 
d'Arles.  —  Discours  prononcé  dans  S.  Trophime 
d'Arles,  par  J.  Constant,  1814. — L'Ainphithéâtre  ro- 
main à  Arles,  1836.  —  Rapport  des  propriétaires 
^  composant  le  corps  des  vuidanges  des  eaux  du  Tri- 

bon,  etc.,  1827  —  Inscriptions,  envera,  du  musée 
d' Aix,  suivies  d'un  appendice  sur  une  statue  antique, 
découverte  aux  environs  de  cette  ville  (recueillies 
par  M.  Rouard,  bibliothécaire),  1839»  —  etc.   12 — » 

1078  BROGBims(8)in-8,  sur  le  Zodiaque  de  Denderah,  dont: 

Nouvelles  conaidérations  sur  le  plaobphère  de  Den- 
derah, par  de  Paravey,  1832. —  Observations  critiques 
et  archéologiques  Sur  l'objet  des  représentations  zo- 


B0tLimN  DU  BIBLIOPflltE.  6?9 

dicales,  par  M.  Letroone,  1824.  —  Notice  sur  le  Zo^ 
diaque  de  Denderah,  par  Saint-MartiDy  1822.  —  Sar 
roriginc  grecque  des  Zodiaques  prétendus  égyptiens 
par  le  même,  1837,  —  eic 5— 

1079  Brochubbs  (8)  in-8y   sur  les  Antiquités,  dont  :   de 

rOrigine  delà  crémation^  X)u  de  l'usage  de  brûler 
les  corps,  1821 .  —  Mémoire  sur  le  système  métrique 
des  Arabes,  par  Garcin  de  Tassy,  1882.  —  Lettre  sur 
la  significlition  du  nom  d'Hercule  et  sur  la  nature 
de  ce  dieuy  1818.  —  Revue  du  cabinet  demédaiUes 
de  M.  Leclercqz,  183S.  —  Mélanges  d'antiquités  grec- 
ques et  romaines,  par  de  Clarâc.  — *  Antiquités  décou- 
vertes en  Tauride,  par  de  Blaramberg,  1 822,  fig.y  etc. 

8~. 

1080  Brochubbs  (5)  in-8,  sur  les  Sciences  orientales,  dont  : 

Notice  d'un  manuscrit  turc,  en  caractères  onïgours, 
par  A.  Jaubert,  1825.  —  Extrait  d'un  commentaire 
et  d'une  traduction  nouvelle  du  Vendidad  Sade,  Bur- 
nouf.  —  Notice  sur  des  Vétemcns  avec  des  inscrip- 
tions arabes,  etc.,  par  Garcin  de  Tassy.  —  Mémoire 
sur  des  particularités  de  la  religion  musulmane  dans 
l'Inde,  etc.,  par  le  même 10 — » 

1081  Bwa  (CriULL.  dd).  Œuvres  poétiques  contenant  plu- 

sieurs et  divers  traictez  :  le  discours  desquelz  n'ap- 
porte moindre  vertueux  fruiçt,  qu'il  est  aggréable,  et 
f\jàiï\  de  tout  contentement»  pour  la  diuersité  des  ma- 
tières dont  il  traicte.  Paris,  J.  Février,  1583,  petit 
in-12,  mar.  r.  fil.>  tr.  d.  Jolie  reliure.  30—» 

GAPBiABTm  DE  CiiAtjrT.   f^oyez  Philosophie  des  let- 
trés. 

^   1082  Catholicon  parvum.  {Sans  lieu  ni  date),  in-4,  à  2  co- 
lonnes,  gotb.j  V 40 — » 

Ce  petil  dictionnaîre  latin-frattçais  est  de  la  plus  ^ande  rarel^. 
L^exemplaire  est  très  bien  conservé  et  rempli  de  témoins* 


1(083  GssAEU  de  bello  gaUico  Ubci  YIII,  de  bello  civUi  H- 
bri  HU,  de  beUo  AJexaodriaOi  de  b^o  Africaiio  et  de 
bello  Hîapanteasî  libr4  ^  pictura  totius  Galliœ»  nomina 
locorum  urbiumque  et  populorum  GalUie,  etc.  Fene^ 
tiis,  in  œdibus  Aldi,  1513»  iii-8,  mar.  lie  de  viu,  avec 
un  ancre  sur  les  plats',  tr.  d.  Bel  exempL     .     40—» 

1084  Cbsja  (Jduus).  Les  OEaures  et  brifsfues  expositions  de 
JqUus  Qesar,  sur  le  faict  des  batailles  de  Gaule.  Pa- 
ris,  Michel  U  Noir  {sans  date),  petit  in-4»  goth.,  fig. 
enboiS|  y.  f.,  tr.  d 45 — >» 

ExempUire  rempli  4^  témoins. 

JÛ8o  CkAPrmi^ou  Articles  de  la  très  saiojcAe  confédération, 
faicte  entre  notre  sainct  père  le  pape,  la  maiesté  im- 
perialle  et  les  Yenetiens  contre  les  Turcqz ,  par  Guil- 
laume Vosterman,  en  la  Licorne  cPor;  et  ils  se  vendent  a 
Anuers,  chez  le  niême  (sans  date),  petit  in*4«  goth., 
beau  fronlispîce  gravé  sur  bois ,  mar.  viol,  dent.» 

tr.d 40— 

• 

J086  Chabtbr  (Ai.ain).  Sensûyifeot  les  faictz  et  diclz  de 
maistre  Alain Chartier,  contenant  en  soy  douiie  liures, 
qui  traictent  dea  guerres  faictes  par  les  Anglois  et 
aidtres  ennemis;  avec  la  Geoealo^^e  des  roya  de 
France,  le  Breviere  des  nobles,  le  Liure  de  reueille- 
matin^  la  belle  Dame  sans  mercy»  l'Hospital  damours 
en  VII  liures,  etc.  Pàris^  PhHcNoir,  1523,  petit  in-4, 
à  S  colonnes,  goth.,  v.  '    .   ' 27 — » 

1 08  7  CoLLECTioiv  des  petits  classiques, publiée  par  M.  Nodier, 
8  vol.  petit  iji-12,  d.  mar.,  fil.,  n.  r.  Elèg.  rel.  48 — » 

Cette  joUe  collection,  chef-d'cBUTre  de  tjpograpbie,  publiée  par 
Delaagle  en  i6s6,  se  composa  dot  QaT£«ges,siÛT«iit  ;  la  G«ir<- 
lande  de  JvlIU,  précédée  d*une  notice  pAr  M«  Nodier.  —  Les 
PoéÙBM  dû  Séneeé,  précédées  d'une  lon^^e  notice  par  Aager.  — 
Cmnpagnt  de  Moercy  et  de  Fribourg^  par  Henri  de  .9*4lô^  avec 
une  notice  par  1(.  Nodier.  —  f^oyage  de  Chitpeile  et  Bachaumont , 
idem.  —  OBuvres  choUies  de  Sarrazin,  idem.  -^  Poésies  dji" 
eeOly»  idem.  —  Madrigaux  ^  la  SahUère,  idem.  —  Coniuratàm 
de  Ftesque,  idam* 


*> 


BOCXinil  DU  BIBUOPHILB.  6M 

I08ë  G0MBB8  (Anaobamis).  Statistique  .lopographique,  agl^i* 
oole ,  manufacturière»  commerciale,  intellectuella, 
reKgieuaey  politique  et  morale  de  l'arrondissement 
de  Castres  (Tarn).  Castres^  1836,  in«6,  br.  ,  .     4—» 

1089  GommNTAiBBS  sur  les  epistres  d'Ovide  (avec  la  traduc- 

tion en  vers),  par  Gaspar  Bachet.  La  Haye,  1716, 
2  vol.  in-8,  fig.,  brochés.    .......     10 — » 

1090  CoRAi»  SQpn»  (G.).  Vita  Mariœ  Stuartse,  Scotise  re- 

ginœdotariœ,  Galliœ,  Angliœ  et.  Hibemiœ  hœredis. 
fFirceburgi,  ,1624,  petit  in-8«  vél.  (avec  un  enrieux 
portrait  de  Biarie  Stuart).    • 15-^b 

1091  GnNSBWATSiTR  (lb)  marseillois,  contenant  des  détails 

historiques  et  littéraires  sur  }ei  manuscrits  ks  plus 
curieux  de  la  Biliothèque  de  Marseille,  et  des  notices 
bitigraphiqnes  sur  leurs  auteurs.  Marseille»  1828> 
in-8  br.  (tome  1*') 2—50 

1 092  Gocbibb(P.-L.).  Dix-sept  pièces  in-8,  sav.  :  — Prospec- 

tus d'une  nouvelle  traduction  d'Hérodote,  1822.  — 
Examen  littéraire^  1824.  —  Aux  Ames  dévotes  de  la 
paroisse  de  Vérets,  1821.  —  Réponses  aux  anonymes 
qui  ont  écrit  des  lettres  à  P.-L.  Courier,  1822.  — 
Collection  de  lettres  et  articles  puUiés  daoa  différons 
joomaux,  1824.— «Simple  discours  à  l'occasion  d'une 
souscription  pour  l'acquisition  de  ChamhiMxl,  1821. 
—  Pamphlet  des  pamphlets,  1824.  —  Pétition  aux 
deux  Chambres,  1816.  —  Placet  à  monseigneur  le 
ministre,  1819.  —  Lettres  au  rédacteur  du  Censeur, 
1816.  — Clavier-Blondeau ,  1819.  —  A  messieurs 
du  Conseil  de  la  préfecture  de  Tours.  —  Lettres  à 
messieurs  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  1819.  — A  messieurs  les  juges  du  tribunal 
civil,  à  Tours^  1816.  —«Lettre  particulière.  —  No- 
tice biographique  sur  la  vie  de  P.-L.  Courier,'  1824. 

8—. 

Première  édition. 


\ 


682  BDtLBTIN  OU  BlBUOPUaB. 

1093  GomomrATioiv  (la)  de  lempereur  Charles  cinqttieftBie 

de  ce  noniy  a  Boloingnei  le  vingt-deoxième  de  février 
mil  cinq  cen^  et  trente.  /m/>.  à  Anvers,  par  Guillaume 
Dostreman,  1 580i  in-4  de  8  feuillelB,  avec  gravures  sur 
boisy  goih.,   mar.  olive  dent.»  tr.  d.     .     •     45 — » 

Bel  exemplaire  de  toute  rai'eié. 

1094  CovBTiN  DE  Cissé  (Jaqvbs  de),  gentilhomme  perche- 

ron. Èvyres  poétiques.  Paris,  Gilles  Beys,  1581,  pet. 
in*l?,  mar.  bl.,  tr.  d.  (Duru).  Bel  ex,  avec  témoins. 

30—» 

1095  Dbal'  (J.-IV.).  Dissertation  sur  les  Parisii  ou  Parisiens, 

et  sur  le  culte  d'tsis  chez  les  Gaulois,  ou  Observa- 
tions sur  quelques  passages  du  1 1«  chapitre  de  THis- 
toire  de  Paris,  par  M.  Dolaure.  Paris,  Didot,  1836, 
in-8,  br 3 — » 

1096  Ilécii.AnATioNet  Protestation  des  Doctes  très  ehrestiens 

du  royaume  de  France  touchant  les  Jésuites  et  leurs 
tyrannies,  etc.,  et  déclaration  de  la  cause  des  estais 
des  Païs-Bas,  touchant  leur  guerre  contre  le  roi  d'Es- 
pagne,  etc.,  en  laquelle  est  aussi  monstre  que  les  Je- 
suites  sont  très  ignorans.  L'an  1605,  in-8,  mar.  r. 
{Ancienne  reL) 10— 7» 

1097  Ihoms  CAsan.  Romanai*um  historiarum  libri  XXV, 

gr«  et  lat«,  ex  Guill.  Xylandri  interpretatione.  Excu-- 
débat  Henricus  Stephanus,  1692,  in-fol.,  mar.  cit.,  fil., 
tr.d 26 — » 

Ancienne  reliura.  Bel  eiempliôre. 

1098  DcLAuiiiER  (Ed.).  Fragmens  des  révélations  apocry- 

phes de  saint  Barthélémy  et  de  l'Histoire  des  com- 
munautés religieuses,  fondées  par  saint  Pakhome, 
traduit  sur  les  textes  copte-thébains  inédits,  conser- 
ves à  la  Bibliothèque  du  Roi/ par  M.  Ed.  Dulaurier. 
Paris,  Imp.  royale.,  1835,  in-8.  -  ....     3 — » 

DuvBRGER  i>B  Havranne,  abbé  de  Saint-Cyran.  Foyez 
Question  royale. 


BULLETIN  BU  BIBUOPULB.  683 

1099  Equvbabti»  de  vitâ  et  gestfs  CSaroli  Magni,  cum  corn- 

mentario  Joh.  Fred.  Besselii  et  notU  Job.  Bollandi. 
Accesserunt  Goldasti  aaimadversiones  ineditœ  cum 
variisdissertatioiiibus.  Curante  Joh.  Herm.  Schniinc- 
kio;  Trajecti  ad  Bhenunty  171 1,  in-l,  demi-rel.,  dos 
de  V .     1&-.» 

1 100  Epitapbb  de  feu  digne  de  bonne  mémoire  très  hault, 

très  puissant  et  très  illustre  empereur  Maximilian 
d'Âustrice.  (Sans  lieu  ni  daté),  ^lil  in- 4  de  4  pages, 
golh.y  mar.  puce  dent.,  d.  s.  tr.  A  la  fin  :  par  lb 
soNGEua 40 — • 

Pièce  histoiîqae  très  rare;  elle  rappelle  en  assez  bons  vers 
quelques  éréneniens  du  temps.  Non  citée.  / 

1 101  Entiibb  (l')  et  réception  de  messieurs  les  enfans  de 

France,  ayec  la  réception  de  la  royne  Alienor,  qui 
fut  le  vendredy  premier  iour  de  juillet  1580.  (Sans 
lieu  ni  date).  InAS,  mar,  r.,  dent.,  tr.  d.     .     20 — » 

Opuscule  de  huit  pages  de  la  plus  grande  rareté. 

1 102  Fiuppuii  (Ant.-P.).  Istoria  di  Goraica.  Pisa$  Niccolo 

Capumo,  1831,  5  vol.  gr.  in-8,  br.  ...     85-—» 

FoBCB  (  KAiMBifoiaBLLB  DE  LA  ).  f^oyez  Histoiife  secrète 
de  Henri  IV. 

Gatien  DBS  CouBTiiiZ.  Foyez  Remarques  sur  le  gou- 
vernement. 

1 103  GajuERT  (A.-P'^K.).  Description  historique  de  l'église 

cathédrale  de  Notre-Dame  de  Chartres.  Chartres, 
Gamier,  1824,  in-8,  fig.,  br 2 — » 

1104  GoNOD  (B.)*  Notice  historique  de   la  cathédrale  de 

Glermont-Ferraud.  Clermant,  1839,  in-8.  Tirià  pe^ 
tit  nombre 8 — »   • 

1105  GossELiN  (Gh.-Rob.).  L'Antiquité  expliquée  au  moyen 

de  la  Genèse.  IV^  édition,  augmentée  de  la  chrono- 
logie de  la  Genèse  et  de  la  Théogonie  d'Hésiode,  avec 
deux  gravures  représentant  les  hémisphères  célestes, 
austral  et  boréal.  Paris,  Égron,  1817,  in-8,  br.  4—» 


98^  Mvuxnn  du  bikjopbilb. 

1 106  GoBBÊSua.  Géogriftphie  des  Grecs  aoal^séei  el  Géogra-- 
phie  d«8  anciens  xomparée.  Parà^  Imp.  r.,  1790  et 
SUIT.,  5  Tol.  m-4»  brochés.. 35 — » 


1107  GoÉBABD  (B.)  Essai  sur  le  système  des  divisions  terril 
toriales  de  la  Gaule,  depuis  l'âge  romain  jusqu'à  la 
fin  de  la  dynastie  carlovingienne.  Extrait  du  Blé- 
jnoire  couronné  par  Ilnstitut,  en  1830,  et  suivi  d'un 
aperçu  de  la  statistique  de  Palaiseau,  à  la  fin  du  rè- 
gne de  Charlemagne.  Paris,  Imp.  royale,  18329  in-8, 
br.  {Épuisé) 5—50 

nos  Hb6bwisch.  Histoire  de  Kempereor  Charkmagne,  trs- 
duction  libre  de  rallemand  du  professeur  Hegewiscb» 
avec  un  avantp-propos^  quelques  notes  et  un  supplé- 
ment du  traducteur  (Boui^ing).  Paris,  Henrichs, 
an  XIII  (1805),  in-8,  demi-rel 5—50 

1109  HisTOiBB  de  la  vie  et.  de  la  mort  tragique  de  Vittoria 

Accorambona,  duchesse  de  Bracciano,  par  J.-F.-A.  /tit^ 
primé  par  G.-Ê.I.  M.  A.  L.,  an  VIII  (1800),  in-é,  br. 

10—» 

Tiré  à  u^  petit  nombre  dans  !*imprinierie  parâculière  du  duc 
de  Maillé. 

1110  BÙBTOiBB  des  contestations  sur  la  diplomatique,  avec 

l'analyse  de  cet  ouvrage,  composé  par  le  P.  Dom 
J.  Mabillon  (par  l'abbé  Raguet).  NapUs^  /.  Graoiery 
1767,  in-8^  bas.  ...         4—0 

1 1 1 1  EbsToma  secrète  des  amours  de  Henri  IV,  roi  de  Cas- 

tille,  surnommé  l'impuissant  (par  mademoiselle  de  la 
Force).  Utrecht,  Et.  Neaalme,  1734,  petit  in-12,  mar. 
V.,  non  rogné.  ^Duree) 25 — » 

1112  Hugo  (Hebuannus).  De  prima  scribendi  origine,  et 

univerçâ  rei  literariœ  antiquitate.  Antuerpiœ,  ex  offic, 
P/antmiana,  1617,  in-8,  vélin 10 — ». 

Jary  (Fr.)  y  ayez  Anagraphe,  etc. 


BUUiKTflf  DU  BlBLIOraiLB.  68S 

UlS  JvBiii  (Habmiani).  Medici  emblemata,  ad  D.  ArnoldTin 

Cobeliym.  Ejvsdem  œnigmacum  Kbelltts,  ad  D.  Ar- 

/  Boldyiu  ïioêenbevfpnn.  Awhurptœf-ex  off.  Chr.  Plan-^ 

tint,  l&6>S|  hi-^,  V.  f.,  fil.,  tr.  d 15 — » 

Chaque  pag«  est  entourée  de  rigneltet. 

Labobdb  (de),  f^oyez  Mémoires  historiques* 

1114  Lafaist.  DiBsertalion  sut  la  philosophie  atonnstique. 

Paris,  Imp.  roy.,  1833,  iiàrSf  br*.  '  .     .     .     2-*^â0 

La  Gmni  (Th.).  ^ayez  Ross  (A.)  et  La  Grue. 

1115  Labauji  (A&iu-Fr.  m).  Cotijectures  philosophiques, 

religieuses  et  politiques.  Metz,  1833>  in-S»  br.  2 — 50 

1116  ttAJOBJon  (P.-M.).  Résumé  de  l'histoire  du  Dauphiné. 

Paru,  1825,  in-S,  br. 2—75 

Autres  résumés,  savoir  : 

Du  Lyonnais,  par  Jal.     ...     *  2 — 50 

Du  Béam  et  des  Basquesi 2 — 50 

D'Auver{;ne,  de  Franche-Comté,  Guyenne,  Langue- 
doc» Roussillon,  d'Alsace.  Chaque 2 — d 

1117  Lb  Bas  (Ph.)*  Inscriptions  grecques  et  latines,  etmo- 

numens  d'antiquité  figurés,  recueillis  en  Grèce  par 
la  commission  de  Morée,  et  expliqués.  Paris,  Didot 
/i^«i,  1835-37,  iii-8 15— «> 

1**  Cahier.  Messénie  et  Arcadie. 
2«     —    .  Bas-relieFs  du  temple  de  Phigalie. 
3«      —       Argoiide  et  Laconie. 
4*      —       Argoiide. 

5«      —       Iles  de  la  mer  Egée  (Cyclades,  Sporades, 

iles  du  littoral,  ties  septentrionales). 

1118  Lma  (C.)- Des  Cérémonies  du  sacre,  ou  Recherches 

historiques  et  critiques  sur  les  mœurs,  les  coutumes^ 
les  institutions  et  le  droit  public  des  Français  dans 


6H6  BUtLBTlN  Dtl  BIBLIOPIULE. 

randeane  monarchie.  Paris,,  Baudoin  frires,  1825, 
in-89  ayec  48planch.y  br 5 — » 

OuTrage  qaî,  de  même  que  tous  deux  de  l'aufeu^,  porte  le  ca- 
chet d'une  profonde  érudition  et  d'un  traTail  fiût  arec  oonsctence 
et  grandes  recherchei. 

1 1 19  Lb  Blanc.  Traité  historique  des  monnoies  de  France, 

depuis  le  commencement  de  la  monarchie  jusques  à 
présent.  Pan^j  I69O9  in-4yfig.,  V.,  gr.     •     .     65 — » 

1120  I^  Glay.  Maxi^ilien  I*',  empereur  d*AllemagnCy  et 

Marguerite  d'Autriche ,  sa  fille ,  gouvernante  des 

Pays-Bas.   Esquisses  biographiques.  Paris,  /.  Re- 

•    nouardf  1839,  in-8,  br.  ayec  fac-similé.   .     .     3 — » 

1121  Lespuhetis  dv  ieune  prince  conquérant  le  royaulme 

de  bonne  renommée  (par  Simon  Bougouyne).  Paris, 
Anthoyne  Ferard,  1508,  petit  in-fol.  à  2  col.»  golh., 
fig.  sur  bois,  mar.  v,,  tr»  d.  [Derome).      .    ^  400—» 

Edition  extrêmement  rare. 

Il  y  a  quelques  feuillets  un  peu  roux,  et  un  qui  manquait  a  été 
si  bien  rétabli  à  la  plume,  qu'il  est  presque  impossible  de  s'en 
apercevoir.  Cet  exemplaire,  qui  rient  de  Gaignat,  La  Vallière,  et 
de  quatre  au  ires  bibliotbéques  célèbres,  est  passé  successivement 
dans  les  ventes  sans  que  l'on  s'aperçût  que  ce  feuillet  manquât. 
La  dernière  fois  il  fut  adjugé  pour  la  somme  de  640  fr. 

Lucas  Gaussb.  Ployez  Messe  retrouvée. 

1 1 22  lacHTBiontBnR  (J.-F.).  Histoire  de  l'invention  de  Fim- 

primerie  pour  servir  de  défense  à  la  ville  de  Stras- 
bourg contre  les  prétentions  de  Harlem,  avec  une 
préface  de  H.  J.-G.  Schweighœuser  f  le  portrait  de 
Gutenberg  et  huit  planches  originales  gravées  sjur 
bois.  Strasbourg  et  Paris,  1825,  in-8.  •     .     .     4 — » 

1 1 23  Maibe  (Jehan  lb)  de  Belges.  Les  Illustrations  de  Gaule 

et  Singularités  de  Troyes,  auec  les  deux  Epistres  de 
Tamant  uert.  Imp.  à  Lyon,  par  Estienne  Baland,  1510. 
—  Le  second  liure  des  Illustrations  de  Gaule.  Idem, 
idem,  1512.  —  Le  Traicté  intitule  de  la  Différence 
des  schismes  auec  le  blason  des  Vénitiens.  Paris,  par 


BULLETIN  DU  BIBLIOPBILB.  687 

/.  de  Marne ft  1612.  —  La  Légende  des  Vetiitieos. 
In^.  par  J.  de  Mamef,  1509«  un  vol.  in-é,  mar.  bl., 
fil.)  tr.  d.  (Thouvenin) 45 — • 

Bel  exemplaire,  quoique  avec  le  titre  un  peu  i-aecominodé. 

1124  IIanjmb  Cabuuta  (Jm.-Sbb.).  De  consolatione  ad 

epiBCopos,  a  comité  Hier.  Sebastiani  typis  restilulum; , 
illiusque  viiœ  compendio  pneornatunk.  Opus  ecclesiœ 
patribusy  omnibusque  anima^um  recloribua  perutile. 
RarM,  1804,  iii-i^  br 6—» 

1 125  Habgel.  Alphabet  irlandais,  précédé  d'une  notice  his- 

torique, littéraire  et  typographique.   Paris,  an  XII. 

8— » 

1 126  M ABiAfiE  ^ub)  des  quatre  filz  Hemon  et  des  filles  Damp- 

simon.  [Sans  lieu  ni  date),  petit  in-8,  goth.,  roar.  bl., 
à  comp.y  tr.  d.,  fac-similé  {Superbe  reliure  de  Bau' 
zonnet) 55 — » 

Un  des  deux  exemplaires  tirés  sur  peau  TiLiir  de  la  réimpres- 
sion y&ft;»nifli«fe  de  Pinardy  en  i835. 

1127  Mathieu  (Adolphe).  Roland  de  Lattre  (poésies  sur) 

avec  notes,  liions,  1840,  in-8,  br 4 — 50 

1 128  Mbhmbbs  historiques  sur  Raoul  de  Coiicy.  On  y  a  joint 

le  Recueil  de  ses  chansons  en  vieux  laugagCi  avec  la 
traduction  et  Tancienne  musique  (par  De  La  Borde). 
Paris,  PierreSf  1781,  2  tom«,  1vol.  petit  in- 12,  por- 
traits, mar.  bl.^  non  rogné ^   25 — » 

Mbon.  Voyez  Blasons, 

1 1 29  TÊJÊÊOL  (uk)  trouvée  dans  l'escriture  (par  Lucas  Jansse). 

Fille^France,  N.  Selon,  1678,  petit  in-l2,  mar.  bl., 
fil.,  tr.  d.  {Derame) 18 — • 

1130  MoNOLOom  nouueau  fort  ioyeulx  de  la  chambrière 

despourueue  du  mal  damours.  Nouvellement  imprimé  à 
Paris  (sans  date),  in- 16,  goth.>  avec  deux  grav.  sur 
bois,  mar.  V.,  tr.  d 60 — » 

EdilioQ  originale  d*an  opuscule  en  rers,  8  pages  de  la  plus 
grande  rareté. 


686  vuUiKTni  nu  bibliopulr. 

1181  Moins  (le)  séealariaëi  augDftenté  de  nouveau  de  la  Vie 

*  des  moines  (attribué  à  du  Pré).  A  Fille^Frimehet  chez 

/•  Le  Grand,  in-lS,  mar.  r.,  tr.  d.  (Dura).     28 — • 

1 132  HoBiiv(SnioN).  Pensées  et  cantiques  de  Morin,  dédiées 

au  roy.  Naifue  et  simple  déposition  que  Morin  fait  de 
ses  pensées  aux  pieds  de  Dieu,  les  aoubmettant  au 
jugement  de  son  église  très  saincte,  etc.^  elc.  1647» 
in«8,  mar.  r.,  dent.,  doublé  de  tabis,  tr.  d.  40 — » 

OuTrtge  rare.  (Voyei  AnalecU-BiblioD,  tome  9»  page  aSS). 

1 1 33  HVoDUflLLBS  bonnes  lesquelles  sont  produictes  et  venues 

d'Orient  bien  brefues  entre  Sophin  ou  Sophias 
nomme  :  et  le  grant  turc  et  Soubdan,  comment  le 
grant  turc  a  gaigne  la  ville  Damast^  Hierusalem,  Al 
Kayr  auecques  plusieurs  auUres  villes  gisantes  bien 
près.  (Sans  lieu  ni  date,)  lehan  Bichart^  petit  in-4» 

goth.y  mar.  bl.,  tr.  d 25 — • 

Élégante  reliure  de  Close. 

i  134  NomnoLLB  Dindie,  et  de  la  Terra-Neufue»  auecq  la  des* 
cription,  coinment  le  roy  et  la  royne  de  Lanoz  se  sont 
baptisez  et  faictzchrestiens  aueoq  plus  de  trois  cens 
mille  âmes.  —  Item  la  vie,  meurs  et  coustumes  de  la 
nation  dudict  païs,  mis  en  lumière  par  M.  Andria 
Hattbeo,  auecq  une  lettre  à  la  royne  de  Portugal  par 
Pevesque  de  Goa,  etc.  Imprimé  en  Anuers  par  Jehan 
Laet  {sans  date),  petit  in-8  de  28  pages,  goth.,  mar.» 
tr:  d 26—. 

1 135  OnifATisana  cdjusdam  vin  (du  FkVh  na  PianAc).  De  ré- 
bus Gallicis,  ad  Stanislaum  Elvidium  (Joann.  Gam&> 
rarium)  Epistolœ,  et  ad  hune  de  iisdem  rébus*  Gallicis 
responsio.  {Lutetiai),  sans  lieu,  1573,  in-4,  v.  fauve. 
{Khœler).    . 24~» 

De  toute  rareté. 

1 136.  OuDiN  (Cbsab).  Dialogos  en  espaûol  y  firancos,  et  dia- 
logues françois-espagnols.  Bruxelles,  Foppens,  1663» 
petit  in-12»  V.  f.,  fil.  (ITAce/er) 10 — » 

1137  OuviiAGE  d'un  citoyen  gentilhomme  et  militaire,  ou 


BULumn  DU  unupPBiLB.  669 

Lettres  sur  la  noblesse ,  qui  présentent  le  tableau  de 
son  origine,  de.ses  droits»  dénoncent  les  abus,  eu  in- 
diquant les  moyens  d'y  remédier»  et  d'opérer  des 
changemens  importans  pour  ce  corps  et  la  patrie.  A 
MM.  les  notables.  Londres,  1787»  in-8»  br.     .     3 — • 

1138  PisBiPATETiQvsa  resolvtions  et  remonstranoes  senten* 

^ipusea  du  doeieur  Broscambille»  aux  perturbateurs 
de  restât.  Paris,  par  Va-da-Cul,  gouverneur  des  singes, 
1619,  in-8,  mar.  r.,  tr.  d.  {Dwru\.     .     •     .     21 — » 

» 

1 139  PhUiOsofhie  des  lettres  qui  aurait  pu  tout  sauver  ;  Mi- 

sosopbio  vdtairienne  qui  n'a  pu  que  tout  perdre. 
Outrage  inutile  à  la  présente  tenue  des  Etats  »  pour 
laquelle  il  avoit  été  entreprifli  mais  qui  pourra  seryir 
à  celle  qui  pourra  lui  succéder»  si  la  mode  s^en  con- 
tinue. A  Paris,  en  la  double  année  des  événemens 
que  nos  glorieux  pères  n^auroient  jamais  pu  préyoir» 
et  que  nos  neveux ,  s'ils  redeviennent  de  bons  Fran- 
çois» ne  pourront  point  croire»  c'est-à-dire  en  1789  et 
1790  (par  Tabbé  Capmartip  de  Chaupy)»  1  tome  en 
2  vol.  in-8»  br .     15 — » 

Cet  ouTrage  est  rare,  n'ayant  été  tirâ  qa*à  un  très  petit  nombre 
il'es.  asx  &*ie  lUrattUiir»  qui  ne  les  mit  pas  dans  le  oommeroe. 


11)0  PoLAiN  (L.).  De  la  souveraineté  indivise  des  évêques 
de  Liège  et  des  états-généraux  sur  Itfaestricht.  liège, 
1831»  8.  —  La  Mel  Saint-Martin,  on  le  peuple  et  les 
nobles.  Liège,  1835, 8.  — La  Mutinerie  des  Rivageois» 
épisode  du  règne  d'Erard  de  la  Marc,  1531.  Liège, 
[sans  date),  in-8 6—» 

1141  Portraits  (66)  des  plus  célèbres  interprètes  du  droit 
romain»  tant  anciens  que  modernes»  depuis  Tan  1130 
jusques  à  présent  1620»  in«folio,  demi-rel.  »  dos  de 
T.  i 15— 

DoM  le  même  volmme  :  Portraits  (96)  de  tous  les  poètes  IstinSf 
arec  leurs  vies,  depuis  Linins  Andronîcus,  jusqu'à  Sidonius  Apo- 
linaris  et  Michel  Manille. 


\ 


« 


690  BULLGTtlf  DU  BIBLIOPHILE. 

1 1 42  PoWTRAiTB  (59)  des  faux  dieux  et  déesses  de  l'ancien 

paganisme,  tirés  sur  des  médailles  antiques,  in-folio, 
demi-rel.,  dos  dev.  f. 10 — » 

1143  PoBTiuuTs  (112).  Patriarches  (les),  juges,  roys»  princes 

et  conducteurs  du  peuple  Hebrieu,  depuis  Adam  jus- 
ques  à  Hérode  Agryppa.  Aurélia  Allobrogam,  apud 
P.  de  la  RoDÎère,  1619,  in-folio,  demi-reL,  dos  de 
V.  f. 12— 

Vans  ie  même  vabune  :  PorU'aits  (Sa)  de  tous  les  rois  de  la  Perse, 
depuis  Gyrus  jusqu'à  Scach  Abas,  aTOC  l'abrégé  de  leurs  vies. 

1 1 44  PoRTRAivs  des  douze  Sibilles,  tirez  des  médailles  anti- 

ques, avec  un  abrégé  des  prédictions  de  chacune  d'i- 
ceilesy  in-folio,  demi-rel.,  dos  de  v.  f.     .     .     6—  » 

1145  PRESOBrriONs  (les)  des  femmes  (en  vers J.  Roven,  A .  Coas» 

turier(sans  date),  in-8,  mar.  olive,  dent.,  comp.,  non 
rogné.  (Purgold.) 50 — » 

Un  des  deux  exemplaires  sur  peau  vÎLtic  de  la  réimpression 
.    /ae-simiU  de  Pinard  en  i83o. 

114^  QiTESTioN  royalle  et  sa  décision,  où  est  monstre  en 
quelle  exlrémité,  principallement  en  temps  de  paix, 
le  subjet  pourroit  estre  obligé  de  conserver  la  vie  du 
prince  aux  despens  de  la  sienne  (par  Fabbé  de  Saint- 
Cyran).  Paris,  Tovssainct  Dv  Bray,  1609,  petit  in- 1 2, 
mar.  r.  fil.,  tr.  d.  Avec  le  portrait  de  Saint-Cyran. 
(Ancienne  reliure  f  Derame) 25 — » 

Edition  originale  très  rare.  Voyez  Anaiecia  BibUon^  tome  a, 
page  i33. 

RAfiUBT  (i/abbb).  Voyez  Histoire  des  contestations,  etc. 

1147  Bbcubil  (iOYstJx)de  le  élection  imperialle  au  magni- 
ficque  honneur  du  très  hault,  très  exelent,  très  ilustrc 
et  très  puissant  prinche  Charles,  par  la  grâce  de  Dieu, 
roi  catholicque  des  Espaignes,  et  archiduc  d'Austrice, 
duc  de  Bourgoigne,  de  Brabant,  de  Luxembourg, 
prinche  et  seigneur  des  pays  deinbas.  Impr,  par  Ant. 


BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE.  691 

Membru  (sans  date),  petit  in-4,  golh.,  de  8  pages, 
mar.  élivci  tr.  d 70 — » 

Pièce  de  rers  contenant  quatone  strophes  de  huit  vers  cha- 
cune» et  composée  en  réjouissance  de  l'élection  de  Charles-Quint 
au  trdne  impérial,  l^a  deniîère  strophe  nous  apprend  la  date  de 
ce  îirre  et  le  nom  de  son  auteur  : 

Pour  Tempereur  Chirles  de  ({raot  estime, 

Efleut  |Nkr  jaite  et  irriye  eltction. 

L'an  mil  cinq  cent  et  dix  noenf,  le  trentieame 

An  nipie  de  jnnK»  fareoi  poaM  en  rime 

Les  mots  predirts  en  jnbiUtion. 

Soit 'bien  on  nûu,  de  bonne  intention. 

Sent  ficUoo  aprèt  dure  fortune. 

Le  retTeil  tel  fat  toogiet  par  Bethnne,  ete. 

1 148  Recosul  (le)  du  Triumphe  solempnel  faict  et  célèbre 
en  la  très  noble  cite  de  Camhray^  pour  la  paix  qy  a 
este  Faicte  et  conclute  en  la  dite  cite,  auec  la  yenue 
des  dames  et  du  roy  et  leurs  departeiQens>  auec  l'or- 
dre qui  se  fist  a  aller  a  la  messe  de  la  paix  entre  les 
dames  et  seigneurs,  auec  les  noms  de  plusieurs  prin- 
ces et  princesses,  etc.  (Sans  lieu  ni  date,  1539),  petit 
;  in-4,  de  8  pages,  goth. ,  mar.,  dent.,  tr.  d.  Elé^ 
,         gante  reliure  de  Bauzonnet 55 — » 

11^9  BJBMARQC9Z8  sur  Ic  gouvememcnt  du  royaume»  durant 
les  règnes  de  Henry  IV,  de  LfOuis>?(.III  et  de  Louis  XIV 
(par  Catien  de  Courtilz).  Cologne,  P.  du  Marteau, 
1688,. petit  in<l2,  mar.  t.,  dent.,   tr.  d.  {Derome). 

15  — • 

1 150  Richard.  Essai  chronologique  sur  les  mœurs,  coutu- 

mes et  usages  anciens  les  plus  remarquables  dans  la 
Lorraine.  Epinal,  1835,  in-12 3 — » 

Opuscule  derenu  rare. 

1151  RicHJLBDi  (JoA.).  Antiquitatum  Divionensium  et  de 

statuis  noviler  Divione  repertis  in  coUegioGodranio- 
rum  liber.  Parûi'û>  1585,  in»8,  vélin.      .     .     4 — » 

1152  Roes(A«)et  Tb.  La  Grue.  Les. Religions  du  monde, 

ou  Démooatratioil  de  toutes  lea  hérésies  de  TAsie, 
l'Afrique»  l'Amérique  et  de  l'Europe.  Amst,  1696, 
3  parties,  in-12,  fig.,  mar.  r.»  tr-d.  {Ane.  rel.)  15—» 


6!I2  BULLETIN  DU  BIBUOPBILC. 

1153  SsPT  (hBfD  p3eaulDae9  peniUtBciaalx  et  litanie  en  vers 
françoys.  (Sans  lieu  ni  date),  petit  inri  de  2H  pages, 
goth.^  avec  qne  grav.  sur  bois,  xnar-  t.  dent.,  tr.  d. 

Cet  oiAvcsge,  en  atpopfaesy  oompocé  de  4  P^^g^»  ^t  tràs  rare. 

tiS4  SMii'HUBuif  (RicHABD.).  Tita  illostrata  ac  piissima  do* 
minœ  Magdaleiiie  Montis  Acuti  in  AngUà  Yîcœ  C!omi- 
tissœ.  Borna,'  1 609*  petit in-8  de  83  p.  Bare.     15—-» 

1155  SoiiPicn  Sevbri  opéra  oa»nia  <{uœ  extant.  Atnst.,  ex 
offic.  Elzeviriana,  16S6',  petit  in'-i29  mar.  ▼.,  fil., 
tr.  d.  Très  belexemp.     ..•••••     25 — » 

'  1 156  Traicxé  (i^)  des  mariages  faictz  en  France^  en  Espai- 
gne,  Angleterre  et  Lorraine.  A  Gambray  ce  x  iour 
de  juillet.  In-16,  inâr.  V.,  large  dent.     .     .     30 — » 

Opuscule  bistorique  de  S  pages  de  la  plus  grande  raieté. 

U57  TRiôinpo*(iL)  délia  Tirtu,  festa  d'armi  a  cavallo  rappre- 
seniata  nella  nascita  del  principe  .di  Hodena  Tanno 
MDCLX*  In  Modena,  per  Bartol.  Soliani,  petit  in-f., 
y.  br .     .     16—» 

OuTinge  rempli  de  graTures  très  curieuses. 

i  1 58  Tbiumphante  entrée  et  couronnement  de  Femant  de 
la  royalle  maieàte  de  Hongrie  et  de  Boeme^  faicte  a 
Stœel  Wittenburch^  le  dernier  ioiûr  doctobre,  anno 
MGGGCC  et  XXVII.  Imp,  à  Anvers  par  moy  GuiU. 
Forsterman,  en  làn  de  Notre-Seigneur  1527,  /e  xx^ii* 
iour  de  décembre.  Petit  in- 4  de  S  p^ges,  goth.»  mar. 
dent.,  tr.  d 

A^ee  un  curieux  (l'Ontispice  gravé  sur  bois.  .     36—* 

1 1 59  VlcTOiBE  (Gband)  dv  très  illTstre  roy  de  Poloine  con- 
tre Vayeuode,  duc  de  Muldauie,  tribv  taire  et  subiect 
au  grand  Turc^  faite  le  xxii*  iour  d'aoust  lan  mil  cinq 
cens  trente  et  nng,  transhtee  dé  latin  en  françoÎB.  Ala 
fin  :  I celte  histoire  de'  eeste  présente  victoire  est  extraicte 
des  leUres  du  foy  de  Poloine  et  £aàtcims4Mutpes^  tesqnèU 
ont  tout  escript  pLus  propremmt.  Imprèmi  à  Paris,  en 
1531,  petk  ift-4  de8  pages» gojtfa.,  mar.|dem.,  tr.  d. 

40— « 


•; 


li.  A.  S»  «ignlfie  Mrt  Mtogtspht  lignée. 
L.  A.         •^     Mie  ratogrâpha  aMieiiMDt. 
•8.  —      fllgnatare. 


I 


160  AnEL  DE  B»mlOl^  (dit  le  Consin  Jacques),  10  «epUm* 
*  bre  an  H.  Grande  L.  A.  S^  au  Gonaké  de  aalut  pu- 

bBc.  Très  intéressante ê — » 

161  AmiY  (le  père).  ManoBorit  aat.  intitulée  Dictionnaire 

des  pièces  représentées  dans  les  collég;es>  36  p.  p.  in-8. 

162  AiGBEnrauxB  (d'),  7  novembre  1788.  Relative  à  TAs- 

semblée  des  états-généraux.  Belle  L.  A.  S.       3— h» 

168  AxDwà  (le  p^re),  prédicatMr»  12  janvier  1703.  L.  A. 
S 8-T-. 

164  AmB  BB  BiiBTA£(NB|  8  novembre  1499*  S.,  au  cardinal 

de  Aohan 5 — » 

165  Anobeth.  (L'abbé)»  24  octobre  1788.  L.  A.  S.     4—» 

166  Abgq  (le  chevalier  d').  14  février  1771.  h.  A.  S 

3  pages 3 — 

167  AaQBiwnLui  (DiiAUJBB  •'),  19  décembre  17&0.  BeHe 

L.  A.  S.,  3  pages  in-4.  Très  intéressante.  .    .     6 — » 

168  Baracte  (J.-pHum).  Halle  10  décembre  1737.  Bel 

'L.  A.  S.,  à  H.  de  Fontenellcy  relative  à  son  système 
pour  trouver  la  longitude  en  mer.     .  .     5 — • 


) 


^ 
j 


50 


*694  BULUSTIN  DU  BIBLIOPHILE. 

1169  BABBAZiiN,  20  novembre  1762.  L.  A.  S.,  à  M.  Lemer» 

cier  de  Sainte-Geneviève 4-t-» 

1170  Babbb-Mabbois,  de  Sinnamary,  le  11  nivôse  an  VI« 

L.  A-S ^.    ..     3— 

1171  BABnÉ-HARBOiB,  4  plavidse  an  VIII.  L.  A.  S.,  au  mo- 

ment de  son  départ  de  Gayenne 3 — » 

.  4172  Bakritel  dbBeauvbrt,  30  novembre  1807.  L.  A.  S.» 
relative  à.  son  ouvrage  mis  à  l'index»  intitulé:  des 
Actes  des  Philosophes  et  Républicains.     .     .     3 — » 

(173  Bartbblbky  (l'abbé).  Fragmens  autographes  sur  les 
monnoies  d'Athènes  et  autres  sujets  d'histoire  an- 
cienne» in-fol.  18  pages 3—» 

1 174  BATAaDj  médecin  du  roi  de  Pologne.  Manuscrit  aut., 
de  36  pages.  Dissertations  très  curieuses  sur  Iç  ma- 
riage, la  fortune,  les  plabirs,  la  santéy  etc.,  etc.  10 — • 

1176  BbaijhaiiivAib(M.  D.),  24  messidor  an  VIII  .Reçu  A.  S. 

8— 

1 1 76  Beze  (Tbbodobb  de),  l'un  des  chefs  de  la  Réforme. 

Paris  17  juillet;  Madovio  Pomponio.  Très  belle  L.  A. 
S.,  en  latin.  II  lui  apprend  la  mort  de  son  frère, 
lui  donne  des  détails  sur  la  réforme*     •     .     35— » 

1177  Bigot-Pbb4Jib]isd,  3  floréal  an  III.  L.  A.  S.>  aux  re- 

présentans  du  peuple,  demande  Finterprétation  des 
art.  2  et  3  du  décret  du  28  septembre  1791,  relatif 
aux  biens  ruraux.' 3 — • 

1178  BiBON  (le  maréchal  de),  1497.  Aut.  Ordre  à  M.  de 

Fauge,  pendant  le  siège  d'Amiens. 

1179  Bonaparte,  général  en  chef  de  Tarmée  d'Italie.  S. 

5— • 

1180  Bqumabt  (G.)^  Pièce  latine.  A.  S 5—» 

1181  BounxY  (le  marquas  de),  20  juil.  1789.  Bel.  L.  A.  S. 

2—. 


BOtLBTlN  bu  BIBUOPHILK  696 

182  Bovuoiff  de  TOise,  8  nivôse  an  II.  BiUet  A.  S.  Ordre 

de  la  ConTention  aux  citoyens  Bassal  el  Venard  de 
se  rendre  à  Dravet ;     /   .     •     3 — • 

183  Bbbt  (édit.  de  Molière),  A  madame  de  GrafiSgny.  L. 

A.  S.  4— • 

184  Brogub  (ie  maréchal  duc  de),  4  avril  1789.  L.  A.  S. 

185  Cabri  (la  marquise  de)^  sœur  dcT  Mirabeau,  31^  janvier 

17T8.  Belte  L.  A.  S«,  de  trois  pages  ;  lettre  pMinede 
sentiment  et  d^amour  fraternel,  ayant  rapport  à  l'exil 
de  Mirabeau 4 — » 

186  Camiixe  Desmoduns,  26  aoât  1791.  Grande  L.  A.  S., 

au  président  de  l'Assemblée   électorale  de   Paris. 

25—. 

187  Ganglaux,  30  janvier,  à  M.  Dumojat.  L.  A.  S.,  expri- 

mant sa  reconnaissance  et  sa  gratitude  pour  la  déli* 
vrance  d'un  prisonnier 4 — » 

188  Cabea,  7  septembre  1791.  Belle  L.  A.  S.,  au  Corps 

électoral  de  Paris. — Pétition  pour  être  élu  député 
à  la  Convention  nationale v     3 — 50 

189  Garbat,  10  octobre  1788.L.  A.  S 3—» 

190  Gabbibb.  Adresse  à  l'Assemblée  nationale,  écrite  de 

sa  main,  et  signée  par  Esquires,  Hérault  de  Séchelles 
et  autres *  .     3 — » 

191  Gassuvi  (Domdiiqiib),  célèbre  astrologue,  23  novembre 

1662.  A.  S.,  2  pages  in-8,  eniulien.     .     .     5 — » 

192  Cathebinb  db  Hédicis,  1 583.  Pièces  S.,  sur  parchemin. 

3-. 

198  Chabot  (Fbançois),  2  juillet.  Billet  relatif  à  une  lettre 

de  félicitation  envoyée  par  les  sans-culottes  à  la  Con-* 

vention  nationale.  A.  S •     2^-» 


/ 


1196  mniLBiiii  bu  nsuoraiLB. 

1 194  Gfaiteluùif(péëte)»  18  oct.  I66<%  L«  ▲.  S.»  2  pag.  în-é. 

,    10-i 

1195  Gbamal  (comte  de  Chantelolif^).  t^étitton  au  ministre 

pour  l'Ecole  de  pharmacie  de  Hontpellier.  L.  A.  S. 

3— 

1196  CiHART.Fff  UE'LoBRAninB  (duc  de  Guise);  27  noTcmbre 

1627.  Au  cardinal  de  tÛchelteu.  Belle  L.  A.  S.,  2  pag. 
in-foL,  relative  à  la  retraite  de  l'armée  d'Angleterre. 

1—16 

1197  GéaalHb  VIII^  16  octobre  14«ë.  S.,  «u  «ardinal  de 

Ri^att.  4—» 

1198  Chbiobr  (HABDc-Joani jy  24  brumaire  an  IV.  L.  A. 

S. 9  très  <ïQiibHse«  «  Cts  petits  4upétes  (les  cantons) 
veulent  raisôàner  et  eammèhîer  la  ley,  ils  ne  doivent  que 
y  obéir  ;  je  vous  recommande,  citoyen,  de  faire  marcher 
eondittttiomiielUment  îous  ces  petits  par êemens  de  nouvelle 
faériqme^  etc.  *  24—  • 

1199  GaÉHiBR  (Habib- Joflin).  Billet.  A.  S. 

DAT1119  RsVsEcaidir.  Signtttut^es IS*— » 

1 200  Dacmn  (savant  helléniste),  22  net .  1811.  L. A»S.  3—» 

1201  Db  ul  Rcb  (ITabb^  19  ^ptelnbre  J822.  L.  A.  S^  à 

M.L.Dubois ,...••     4 — » 

• 

iSOft  ifcssMMi  ^AiisAMMus)^  gimTeoTy  25  mars  1820.  L.  A. 
S.,  avec  le  dessin  original  qui  devait  orner  le  titre 
des  publications  de  la  Société  des  Bibliophiles  Fran- 
çois. 3 — » 

1203  DBScnifBTiss  (médecin),  27  veàdemiaire  an  XII.  L.  A. 
S.  4  -• 


1 204  DlsviAaiiDB  (madiemoiseUe)!  actrice,  2  vendémiairis  an  III  • 
Au  èiM»yta  Atich^  DumoBt,  pour  obtenir  la  grâce 
du  citoyen  Faget.  2  pages.  L.  A.  S.     .     .     .     3—» 


BUUUniN  DU  UBUQf  UUI.  Wt 

1205  J^ÊitmEMy  rapréMnlant  du  pettfde»  8  ^eaiâse  an  IV. 
GrandeL.  A.  S.|  de2  pagesin^foi*     •.    •     •     3 — » 

1306  DixBou-GiiAifGÉy  29  germinal.  A.  S.  aTec  S.  de  Lan-- 
thenas 4—-» 

12Q7  DuFwa^fiVAMZB,  2Q  n^^  1799i  BlUe^  A.  S.  Ezpédi- 
Ûm  d'M«  Qr4r«  d«  h  (jQ^YWrtQft  natiçip^le.      4—» 

1208  Ddponrr  (de  Nemours)^   12  novembre  1786.  L.  A.  S. 


1209  DiTRAa  (l{i  ducbesso  de)»  18!J4.  ]L.  A:«  ^»  rplalWeàla 

not^  publication  dç  $QP  Roman  d'E!douard.  Je  ferai 
imprimer  25  ex.  pour  constater  ma  possession,  etc.  5 — v 

1210  ]hipAi]|.x;^6jpin  179*^.  L.  A,  S.^  à  M«  Gonian.  .  3-r-» 

1211  DcBAULX.  (Sans  date).  A.  S S — » 

1212  DoTENs  (Louis),  1"  décembre  1782.  Grande  L.  A.  S.» 

4  p.  in-4 "...     3 — ^» 

1213  EusABBTH  (la  reine  d'Angleterre).  Très  belle  L.  A.  S.» 

une  paç.  in-fQlio»  .     ........     Ç — > 

1214  EflCHBBirr (le  eomte),  Pari8>  1 6  ayril  1789.  Bdie  L.  A.  S . 
^  Iq»folio ,     ,     ,     ,     ^     ,     , 


ÏÎ15  Eiucuk|fKiiB|3Ay<m(lQpi^PÇ9)»  27|15vrwr.BpU^l..AtS., 
de  cinq  pages,  relative  au  siège  de  Milan.  .     35 — » 

f^fiit'  à  €sU  inuêUr  là  mi  fistU  Urff  ifuelqftâs  mmp$  mu  iaitâ 

deê  maiwn  çf  <^  fff  fi^v  pçw'  ipoifif^i^  l^fi^W^*  ^  Ç^ 
m'tt  oàUgi  de  /aire  venir  des  troupes  ei  de  Partiilerie  pour  eom^ 
meneer  taiiaque,  «10. 

1216  Fau^WT  (d^ïJWÎi  évôquç  4pt  CMva4p9f  ?0  décembre 

1792.  l-,  S.  .-,,.••..,     .     3—. 

1217  Fbbbibhb,  15  février  1791.  L.  A.  S.  Rectification  d'un 

fait  inséré  dàw  la  G^^çtt^  d^  JPwri^f  «Ul*  k  P4vret  d^ 
19  juin  1790 5— a- 


G96  DULLBTIN  DU  BIIH^IOFIIIU. 

1218  FoRTANB»,  Si  germinal.  Au  préndcnt  da  Corps  le- 
^    gislatif.  L.  A*  S •     .     5 — » 

1319  Pot  (géoéral)»  17  mars  1823.  A  M.  Oupom  de  TEure, 
relatWement  à  la  banqueroute  de  Ferdinand.  L.  A.  S. 
et  ailx  pertes  qu'elle  lui  fit  éprouver.  «  Au  reste,  on 
peut  s*en  consoler  (de  ne  point  être  âigible)  dans  un 
temps  oà  te  gouvernement  reprisentif  n'est  plus  qu'une 
lâche  et  ignominieuse  moquerie.  H     ....     H — » 

t220  Gabat,  1*"^  janvier  1789.  Belle  L.  A.  S.,  de  S  pages,  à 
M.  Necker 7 — i^ 

1221'  Gabton  (J.-B.),  duc  d'Orléans,  10  octobre  1668. 
L.  A.  S. y  écrite  4u*camp  de  Corbie.     •  5 — » 

1222  GAirriEii  DE  SiBBBT,  11  octobre  1788.  Belle  L.  A.  S. 

1223  GocJBT  (l'abbé),  1 1  juillet  1750.  L.  A.  S.,  à  M.  Grosley. 

1224  Grappin  (dom),  13  mars  1812.  L.  A.  S.     .     .     3— > 

1225  Grbgoibb,  évéque  de  Blois*  1 1  frimaire  an  IX.  L.  A.  S. 

1226  Gaétrt,  21  avril  1789.  Permis  d'imprimer  et  de  re- 

présenter Annette  et  Lubin.  opéra-comique.    .    5 — » 

1227  GftiMOARt» (le comte  de),  17 août  1786.  L.  A.  S.,  ipag. 

1228  GftosLBT,  15  octobre  1787.  AGontbieir  jeune.  L.  A.  S. 

3— 

1229  GtJiLLOTDiy  révéque  de  Rodez,  le  duc  d'Aiguillon.  Bil- 

let signé  par  les  trois^  écrit  par  Févêqoe.  .  3 — » 

1230  GtJiSE  (le  duc  de),  Liège,  3 février  1643.  Belle  L.  A.  S., 

à  M.  le  marécbal  de  Brézé,  très  intéressante.  «  Et  si 
J'ai  commis  des  ciùmes  qui  vous  pourroient  détourner 
d'un  sentiment  favorable  pour  moi,  mon  repentir  doit 
vous  y  convier.  » 5—»^ 

1231  HBmBn»(AirroiWE),  9  février  1 696.  L.  A. S. ,  ipag.  in-4. 

5-« 


\ 

t 


IliaLBnN  DU  fflBLIOPBlUS.  699 

IS32  tÊÊMThOYBf  éyecque  de  Poicliers  ,  20  décembre  16S1. 
L.  A.  S 4— . 

1233  HbnryII,  royde  France,  17  novembre  1552.  S.  3-^» 

1234  EbimT  IV,  roi  de  FVance  (sans  date).  Belle  L.  Â.  S>» 

2  pag^.  ÎB-folio*  Très  corieuee 45 — » 

12S5  Hbnby  ve  Lorraine,  duc  de  Guise,  dit  le  Balafré, 
16  novembre  1587.  Très  belle  L.  A.  S.  .     .     25—» 

A  M.  le  lieutenuit-général  de  Gbadlpagne ,.  lui  flMade  qu'il 
s'en  va  Tcrs  Estampes  aymant  mieux  courre  fortune  en  pasionl 
proche  des  enn^mîs  que  mourir  de/àîm  au  cul  des  armées.  Il  n*a 
pu  arrêter  le  Hue  d'Aumale. 

tSSe  Hérault  ub  Séchbuj»,  14  août  1791.  L.  A.  S.  6 — • 

1237  HuGcss  DE  Lionne  (auteur  de  Hémoires),  Saint-Ger- 

main^en-Laye,  5  février  1670.  L.  A.  S.  ..     .     13—-» 

1238  IsNARD  (Max.),  19  fructidor  an  m.  L.  A.  S.,  donne 

tous  les  rensttg^emens  hécessaires  pour  être  admis 
au  Q>rps  législatif. 3 — 50 

1239  IsoRÉ,  représentant  du  peuple.  Belle  L.  A.  S.,  13  plu- 

viAse  an  II .     .     .     .     .     5 — » 

1240  Jean-Bon  Saint-Andre,  20  avril  1809.  L.  A.  S.,  deax 

pag.  in-4. 

1241  Jean  de  Brie,  29  avril  1828.  L.  A*  S.,  à  M.  Muller, 

rectifie  un  'fait  cpntrouvé ,  inséré  dans  l'bist.  de 
M.  Thiers,  au  sujet  de  l'assassinat  des  ministres  plé- 
nipoted^aires  de  Rastadt.  »      .      .      ...     ô — » 

1242  JosBPHiNB  (l'impératrice),  5  février  1812,  S.     '.     5—» 

1243  Kerauo  (le  cbevalièr  de),  30  novembre  1775.  L.  A.  S. 

4— . 

1244  Kersaint(Gut  de),  12  février  1792.  L.  A.  S.     8—» 

1245  Labbe  (le  père  Panipra).  BilleC'A.  8.  •     *     .     3 — » 


700*  wuMrm  du  bibuopiiilb. 

itM  I4A  FAnens  (legé&éMd)^  sans  date.  L.  A.  Lettre  inié-- 
ressante,  5 — » 

1247  LALâmE(nft),  36  fëtricr  17S5.  L.  ▲.  &     .     «    3*^» 

1248  liàiÀSÉÊLp  latronome,  24  briunaire.  L<  A«  S.,  au  mi- 

nistre; deaiaxulede4ir€Îesdeboi8  pcRwi'Obsenratoire. 

2— 

1 249  Lalannb,  7  avril  1782.  A  M.  Grosley  à  Troyes.  L.  A.  S. 

3— 

1250  Lamonnot» (BmniAM»  db),  Philoio^e,  22  toars  17U. 

Belle  L.  A*  S.,  3  pag.  :  complimens  pour  le  maire 
de  Hontbard,  chargé  de  recevoir  le  duc  de  Bourgogne. 

25—1. 

1251  LAMin-HMmAiiaNmT  (PlnyDFK  n),  28  aott  1848. 

L.  A*  S.  ,  4" — » 

1252  liAMotvfe^HoimjaicoimTy  19  mai  1725.  L.  A*  S.,  de- 

mande  d'être  nommé  maréchal. .  .     .     .  3 — .•- 

1288  iMàXstm  (te  marédial}.  8  reçus.  A.  S.,  1801.  .     S—» 

1254  liAPORTRB  DU  Tbeiii,  conservatcur  de  la  Bibliothèque 

nationale.  Au  miniatre  de  rin^tmetion  pablique»  re- 
lative au  transport  à  la  bibliothèque  des  tfu^.  prove- 
nant de  Tabbaye  de  Saint-Germain  et  de  la  Belgique, 
avec  ta  S.  de  MM.  Legrand  et  Langlès.  .     .     3 — » 

1255  Laub  de  BonsTy  6  septembre  1791.  L*  A.  S.  .     3 — • 

125é  La  VAixtÈiufi  (le  dac  de),  1756.  L.  A.  S.,  à  M.  Grosley 

à  Troyes  ;  il  attend  avec  impatience  les  livres  que 

Grosley  devait  lui  envoyer  :  <^est  mon  plêts  grand  plat- 

^      sirquedeçompUtermacollectiann     •     •     •     -     5—» 

1257  Lavuidy(de},  25  juillet  1774«  A  M.  Tacussior,  avocat. 

L.  A.  S .     9--» 

1258  Le  BànxY  (tkbulisle),  23  mai^  1809.  L.  A.  S.     3--» 
125«  LEBMifD  (rabbé),  38  frimaire  an  VllI.  L.  A.  S.     5—» 


340  hm  Butant»  philologue,  ftrairial  an  IX.  Au  mîaisire  de 
rintérimur.  L.  A.  S.,  3  pag.»  relatîte  au  DietîoDnaire 
de  rAcadémie •     •    (-<*• 

261  liEGocvi.  Fragment  9ur  Dureau  de  la  Mallei.  trad.  de 

Tacite,  Salluste,  etc.»  8  pag.  in-4«  Autographe-  *  6—*» 

262  IiBMOiiTBT,  Lyon^  30  janvier  1789.  L.  A.  S»         4 — » 

263  Lbscaube,  chef  du  bureau  dea  colonies»  au  citoyen 

Ninet,  3  germinal  an  Yh  L.,  A.  S 8 — » 

264  LsTHuon  (jésuite)»  .13  décembre  1709.   L.  A.  S. 

3—» 

265  hKv^aenm,  de  la  Sarlhe»  28  pluTÎàse  an  UL  L.  A.  S. 

3 — » 

266  LBVAsaBUB»  de  laSarthe,  27  septembre  1794.  L.  A.  S. 


267  L'HwpiTAL (Michel)^  mars  1&7] .  Très  belle  L.  A.  S.,  à 

sa  fille 30—» 

268  LuroBT  (prêtre)  »  député  à  l'Assemblée  nationale,  14  fé^ 

▼rier  1791.  Belle  L.  A.  S 10— 

269  LniDET  (RoBKtiivF.),  13  vendémiaire  an  V.  Au  général 

Huché.L.  A.  S. *   .     S—» 

270  hwsBXVL,  septembre  1499.  A  M.  de  Rohan.  L.A. 

6—. 

271  Locis  Xlly  16  septembre  1505.  A  ma  fille.  S.  A.^  avec 

une  ligne  de  sa  main 15 — » 

272  LocisXV.  L.  A.  S,  une  page 25—» 

273  Louis  XVI 9  roi  de  FMnce,  novembre  1791.  Deux  let^ 

très  eut.  aignéea«     • 36^» 

274  Louis  DE  BmiBOif  II  (legrand  Condé),  18  février  1649. 

L.  A.  S. 9  à  M.  le  marquis  de  Brézé,  avec  se.      15 — n 

275  Haiixbinmb  (le  maréchal  de),  19  octobre  1716.  L.  A.  S. 

3—» 

276  Malibt  (historien  du  Danemarck).  Paris ,  2  janvier 

1754.  A  M*  Groaleyv  avocat  en  parlement.  Belle  lettre 

A.  S.      . .  •  .     .    8— m 


703  BULLETIN  DU  BI6LI0PBILE. 

1277  Maloubt,  19  mars  1789.  Belle  L.  A.  S.,  relative  aux 

élbclions  deii  députés  des  états-généraux.     .     2  —  &0 

1278  Habbt  (Hugues),   13  floréal  an  IX  de  la  République. 

L.  A.  S* 3— 

1279  Maret,  duc  de  Bassano,  23  mai.  L.  A.  S.  Lettre  de 

fclicitation.      .     • 2 — » 

1280  MAAGUERrrE  ms  Valois.  Sig.^  sur  parcfa'.     .     .     8 — » 

1281  MARGUEiirTË  (la  reine),  1^86.  Très  belle  L.  A.  S.,  de 

4  pages  in-Folip,  à  la  reine  Catherine  de  Médicîs. 

15— 

1  i2i  Maupbrtuib.  Berlin,  80  octobre  174*2.  Billet  A.  S.,  de 

4  pages 5 — « 

1283  Mauby  (l'abbé),  3  décembre.  Billet  A.  S.,  sis  lignes. 

1 284  Meiicieb  (abbé  de  Saint-Léger).  Plai^nterie  sur  Mar- 

montel,  qui  se  faisait  payer  ses  opéras  recrépis  aussi 
cher  que  des  opéras  neufs.  Autographe.     .     .     5 — » 

1285  Hercdir  (auteur  du  tableau  de  Paris),  30  mai  an  IV. 

Belle  et  curieuse  L.  A.  S.^  à  madame  de  Salaignac. 

i  286  MERcnsR,  de  Compiègne,  23  prairial  anVIIL  A  M.  Louis 
Dubois.  Détails  sur  la  publication  du  Furet^  et  le  peu 
de  succès  de  ce  journal.  .     .     .     25 — » 

1287  Méon,  éditeur  des  contes  et  fabliaux  de  Barbazan»  ' 

15  septembre  1815.  Au,  roi  Louis  XVIII.  L.  A-  S. 

5— 

1288  HERLiif  (de  Douai),  21  janvier  1791. ^L.  A.  S.      3— • 

l^ASTORET.  L.  A.  S.  — Lasource ,'  détenu  au  Luxem- 
bourg. Billet  A.  S.      .  2—60 

1 289  MiLLnir^  rédacteur  du  Magasiu  encyclopédique,  26  no- 

vembre 1805.  L.  A.  S.,  à  M.  L.  Dubois.     .     5 — »< 

1290  Mirabeau (Gabriel-Honoré  Riquetti  dej,àM.  Hichaud. 

L.  A.  S 5-0. 


BULLETIN  DU  BmUOPBlLE.  703 

1291  MùLà  (Mathieu),  g^arde  des  sceaux,  21  novembre  1634. 

Belle  lettre  iiffolio.  A.  S. '.     8—» 

1292  MoHiiUG  (le  maréchal  de),  30  septembre.  Au  roi.  Belle 

L.  A.  S. 9  de  2  pagea  in-folio,  relative  à  la  soumission 
du  Rouergue 10 — » 

1293  MoNNiBR  (Sophie  Rufey,  marquise  de).  Grande  L.  A. 

S.  Très  intéressante.      .......     12 — » 

1 294  HoiiTPBNsiBR (Anne-Marie-Louise de  Bourbon,  duchesse 

de),  sans  date.'  Très  belle,  et  très  intéressants  Li  A- 
S.,  de  4^ p^ges  in-folio* ,  ..    25—» 

1295  HoivTPENSiBR  (Marlemoiselle  de),  25  août   lâ64.  Belle 

L.  A.  S.,  dé  3  pages,  à  M.  Golbert.  Avec  armoiries. 

16— 

1796  MouNiKii,  seéfétaiire  des  états  du  Dauphiné,  17  octo- 
bre 1788.  Grande  !..  A.  S.      .      .      <     .     .     3—» 


• 


1297  NivERNois  (le  duc  de),   11  février  1789.  V.  A.  S.,  à 

M.  de  Villedeuil .'    " .     .     .     5 — » 

1 298  Oubulhv  ,  auteur  des  patois  lorrains  et  autres  savans 

ouvrages,  1*»  novembre  1772.  L^  A.  Si     i'   .     5 — • 

1299  OautANB  (L.-P.*J.  d'),  mars  1789.  I>eax.-«i^alure8. 

8—- 

* 

1 300  Palloy,  29 fructidor.  AlaConvention nationale.  L.A.S. 

3-» 

1 301  Patms-Dlbbeuil,  1  •' août  1 829.  L.  A.  S.     .     .     3— » 


1302  Paulxy  (le  marquis  de),  auteur  des  Mélanges  d'une 

grande  bibliothèque,  13  janvier  1776.  A  M.  de  Ma- 
lesherbes.  L.  A.  S.     .     .     ....     .     •     •     5 — » 

1 303  PmijprEAUx,  28  frimaire  an  . ..  Billet  autographe  signé. 

1304  Pigaui.t-Lebruiv,  romancier,    30   août  1815.  A  ma- 


TOI  BUURIII  »0  HBUOmiUI. 

dame  de  La  SaUé.  L.  A.  S.,  lui  demande  mia  lelire 
de  recommandation  ponr  son  fila  aunéa  de  M.  Larrey . 

4— 

1305  Rabaitt  SAi^TT-ETiEifinBy  21  novembre  1788.  L.  A.  S. 

Très  curieuse,      l h — » 

1306  Rabaiit  SAorr-EnEiffiiB.  Billet  A.  S.     .     .     .     4--» 

1307  Rabbb  (Alphonse),  iii  juillet.  L.  A.  S.     ,    .,     3 — > 

1 308  Raynal (GmL.-Tnoii.).  fragment  autog.,  de  3  p.  in-fol. 

1309^  Rathocam»,  de  rAcadëmié.  FVa^ietti»  aùtcg^.  des 
Templiers,  —  des  étaU  de  Btoia»-  -^  d'Elisabeth,  de 
France  et  des  Machabées,  —  çt  une  L..  A.  S-  Cinq 

pièces IS — 

Ou  séparément,     i '  .     3 — 


» 


1310  IlEi»fAiliii  poète  comique,  Fri^gmeot  a^itogr,,  3  p^ges 

in-folip.  Pensées  d^chéfs.   .  .      ....     6-—» 

1311  IUv:pLifivshLKV^i7x ,  29  mar$*  Billet  A.  S^  Bon  en- 

toyé  a,u  ministre  de  rintérieur,  diaprés  décision  de  la 
Convention  nationale 5 — » 

1313  RéviAinsoif.  Une  pi^e  intitulée  ;  Mémoire  4es  fraits 
d'inhumations  faits  par  Joly,  fossoyeur  de  la  Made- 
leine de  la  yille*rÉvéque  pour  lèa  peraoanea  mt9  à 
mort  par  jugement  du  tribunal  révolutionnaire.  10 
pag^s  in-«8,  «vec  aig^atvire^  d^  preaid^M  du  Tribu- 
nal Dobsent  et  Herman.  Cachet 55 — » 


.  En  liwni,  êeUQ  curiaus*,  jpuàà  Kie»  ti4f|«  |Mcf ,  l'«9|»rit  »e 
porte  iovoloutairement  ren  ces  jours  de  malheurs,  et  Ton  fré> 
mît  m  yoymn\  c^tta  liste  dr  non»!  diatiqfné^  et  çp4  dâtaiU  d'in- 
luimttioos.  No^s  y  Toyo^sû^rer^  i^JtHe  Corday^  pour  8  lir.; 
la  veuve  Capet,  pour  3 1  IW.  \Us  ^\  Députés^  pour  1^7  !(▼.  ;  Adam 
'  Lus,  pour  7  lÎT.  ;  Brousse,  EgaUté  et  CùnsUmt,  pour  91  Ut.  ;  la 
femme  Eoland^^iMr  i4  H^*»  etc.,  «t  ]>ieii  d'autres. 

1313 Pièces  curieuses  sur  la  Révolution.  Pétition  des 

geftliers  des  prisons  de  Paris  pour  le  loapport  d?  la 


WXXVnil  DU  BIBLIOTHILB.  705 

loi  du  13  bi-utnaire  an  II.  Ktct  l^igaée  du  comman^ 
dant-génëral  de  la  garde  nationale  de  Paris»  Santerre,. 
du  11  germinal  an  I. 

1314  BBvravniMf.  3  {âèees.  Arrêté  de  la  ConTcnitiony 
signé  Tburiot  et  PhilippeauXi  relatifs  Tabdication 
des  pritroa  j  liste  d^  membres  du  comité  des  pé- 
titions, signée  GoUot  d'Herbois»  Camot,  .Robes- 
pierre, Barrère,  Billam  Var^tteS)  du  t6  septembre 
an  II,  etc. 

1315 Duplessis  (veuve  de  Camille  Desmoulins].  Péti- 
tion pour  empèeber  la  vmaî»  du  lit  et  delà  bibliotliè- 
*  que  de  son  mari.  A.  S*  et  appuyée  par  beaucoup  de 
représentais  du  peuple,  avec  signatures  de  Tallien , 
Isabeau  et  autres. 

1316  2  Pièces.  Décision  du  2  ventôse  an  III,  qui  or- 
donne que  le  lit  et  la  biUiothèque  de  CarniHe  Des- 
moulins  seroùt  restitués  à  sa  veuve,  pour  son  fils 
Horace.  Une  autre  pièce  A.  S.  Desmoulins,  lieute- 
nant-général du  baillaige  de  Guise. 

1317 2  pièces  signées,  l'une  de  Camille  Desmoulins, 

relative  à  la  nomtkiaftioin  de  Pétions  Brîssoi  et  Dda- 
croix  ;  l'autre  A.  S.  de  M.-J.  Chénier^  demandant' 
un  fûongéy  26  themiidor  an  YI. 

\Z\S  Rbvrids,  3  octobre  1627.  A  sainte  Martlie.  L.  A.  S.» 
ayant  rapport  à  la  Gallia  Cbristiana,  en  latin.     3 — » 

1319  Ricriteuûsu  ](le  cardinal  de),  15  juin  1625.  Très  belle 

et  grande  L.  A.'  S.,  de  2  pages  in-folio,  à  la  reyne; 
coiifidentieTle  et  relative  à  bi  nomination  du  marécbal 
de  Scbomberg 25 — » 

1 320  AicdniidHJ  (le  maréchal  de).  Sans  date«  L.  A.  S,  une  pag. 

3—. 

1 821  RiQouiir  tm  Jtmsftr,  29  juin  1 783.  L.  A.  S.,  a  M.  de 
Pire • 4—» 


f  • 


706  ttULLKTIIf  DU   BlBLlOPniLB. 

1822  RoBBiPiBiiEE  ÇêSaximujen).  Billet  A*  S.  R. ,  relatif  au 
procèsid^  Cazotte 10 — » 

1323  Robespierre  (A.-B.-J.)'  ^^   '^^^   ^^9^-  ^-  ^'  S*  • 

3  pages  ;  comme  juge  du  tribunal  d'Arras,  demande 
à  laConyention  une  loi  sur  le  blasphème  politique, 
signée  aussi  Deshortier  et  Quissart.  Itare.  .     45 — • 

1 324  RvBEifS  (Pobrrb-Paui.),  peintre,  6  juillet  1 628.  A  M.  Du- 
^  puy.  Très  belle  L.  A.  S.,  2  pages  in-foliot  en  italien, 

avec  cachets.  (Bore.) 85 — • 

1 325  RuscA  (J.-B.),  général,  27  brumaire  an  XIII.  L.  A.  S. 

•3— D 

1 326  Saintange  Faziau,  traducteur  d'Ovide.  Mémoire  A.  S. 

adressé  au  CSomité  de  législation 4 — » 

1327  SAuirr-HYAGiNTHEi^^O  octobre  1795.  Belle  et  curieuse 

L.  A.     .     .     .     .     . 10— 

1328  Saint-Lambert,  21  février.  L.  A.,  de  4  pages  in-8. 

Belle  lettre  relative  à  l'hist.  littéraire  de  son  époque. 

5— • 

1329  SATART(ducdeRovigo).  A.S 8-r» 

1330  Say  (J.-B.]y  économiste,  19  septembre.  Au  sujet  de  la 

première  édition  de  son  Cours  d'économie  politique. 
,         L.  A,  S.      . 4—1. 

1331  SnxBRY  (le  marquis  de)^  2  avril  1789.  L.  A.  S.     3—» 

1332  Simon,  comédienne,  au  citoyen  André  Dumont.  L.  A.  S. 

1333  SoLiGNAC  (le  chevalier  de),  15  juin  1748.  L.  A.  S.,  à 

M.  Hérissant,  relativement  à  son  histoire  de  Pologne. 

8— 

1334  SoMBRBuiL  (gouverneur  des  Invalides),  30  mars  1789. 

L.  A.  S 3—» 


BOLLBTIN  DU  BIBUOPBILK.  707 

1335  SuAw  (de  l'Institut),  36  février  1814.  Très  belle  L.  A. 
S. ,  très  curieuée  pour  réclaircissement  de  divers 
points  d'histoire  littéraire: 6 — » 

1 SS6  SiiULT<(MaximilieD  de  Bélhme,  duc  de).  Sig.  sur  parch . 

1337  TALLKtBASiD  (hb),  Londres,  16  novembre  1792.  Au 

général  Foy.  L.  A.  S.  Il  lui  envoie  la  lettre  dé  Bel- 
langer  (de),  10  novembre  1792).  L.  A.  S.         18 — ^ 

1338  iMutat,  27  aoust  1792.  L.  A.'  S.  .     .     6— > 

1339  Tab/qmtj  11  nov.  1788.  L.  A.  S.,  à  M.  Coster  le  jeune. 

J  s— 

1340  Tbibbaudau  (syndic  provisoire  du  Poitou),  15  mars 

1789.  L.  A.  S.,  demande  de  congé.     .     .     .     3 — m. 

1841  Thou  (CHBDTOPm  de)  Paris,  5  mars  1582.  A.  S.  B.  L. 
à.S.     • ,     15  — 

1342  Thou  (de),  21  décembre  1611.  A  H.  de  Gasaubon. 
Belle  L.  A,  S.»  de  3  pages  in-4 15 — • 

1843  Tbou(de),  25  août  1612.  Très  belle  L.  A.  S.     20—» 

1344  ThodiN,  15  janvier  1791.  L.  A.  S.     .     .     .     3—» 

1345  Tboubbt,  député  à  l'Assemblée  nationale,   22  avril 

1789.  L.  A.  S.,  àM.  Necker.     ....     .     .     S — » 

1346  TovLOifGEAU  (le  marquis  de),  16  mars  1789.  L.  A.  S. 

In-folio 8 — » 

1 347  TousTAiN-RicBEBOiJKGy  commissaîre  aux  états  de  Bre- 

tagne, 21  juin  1789.  Mémoire  A.  S.  de  4  paç,  in-fol., 
au  garde  des  sceaux.  Réflexions  politiques  sur  les 
états-généraux 4—» 

1348  Tba€v  (le  comte  de),   4  mars    1789.   Autographe  à 

M.  Coster 3— » 


I 

7<06  BUimUl  DU  BUUOPULB. 

1349  Tmsjn.  L«  A.  S.  Andaisson.  L«  A.  S.,  certificat  de 
I  uédeoin..  '    •     •     .     3 — ■ 

!  '      .         *       '    , 

1350  TimsurNB  (Henri  de  la  Tour  d'Auvergne,  yicomtéde), 

8«oûl  16...  Très  belle  el  trèi  oirieoaeL.  A. Sm  dehoîl 
pag.y  relative  aux  effidres  d'Angleterre.  •     .     25*-» 

1351  VitxALtMB  (la  comtesse  de),  née  Sombreml,  7  avril. 

Selle  L.  A.  S 9— 

1352  Vomuoif  (l'abbé),  14  juillet  1761.  L.  A.  S.,  à  sa  nièce 

madame  Favurt,  rotative  à  son  état  snilaîre  aux 
bains  de  Cauterets 10 — » 


RECHERCHES 


SUR 


LES  LIVRES  XYLOGRAPHIQUES. 


(5'  ARjricLe.) 

I  \ 

ARS  MORISNOI. 

(ftOlTE..) 
ÉMTIOrVS   LATINE8. 

Al'  .  » 
.  Ars  moriendi.  Petit  in-4 1  ^4  feuillets  imprimés  au  frotton , 
d'un  seul  côté  du  papier,  avec  de  l'encre  grise.  Le  volume  contient 
i3  pages  de  texte  et  1 1  pages  de  figurbs  ;  le  recto  du  feuillet  i  et 
le  verso  du  feuillet  ^4  sont  blancs.  L'ouvrage  commence  au  verso 
du  feuillet  i  par  la  préface,  qui  finit  au  recto  du  feuillet  2  ;  le  verso 
du  feuillet  2  et  le  recto  du  feuillet  3  sont  blancs  ;  le  verso  du  feuil 
let  3  contient  ime  figure ,  et  le  recto  du  feuillet  4  une  page  de 
texte ,  etc.  Les  feuillets  sont  disposés  de  façon  à  être  collés  dos  à 
dos  par  leurs  côtés  blancs,;  un  filet  d'encadrenaent  entoure  chaque 
page  ;  et  des  rouleaux  spnt  nazies  auK  personnages.  Edition  impri- 
mée à  lougues  lignes  avec  de9  caracilères  gothiques,  sans  chiffrés, 
signatures  ni  réclames;  lettres  initiales  gravifeaan  trait,  sans  or- 
nemens  ni  fleurons  ;  aucune  indication  d'année ,  de  ville  ni  d'im- 
primeur. 

Feuillet  i ,  verso  ;  i'*  page  de  texte,  27  lignas  (1). 


\     I 


(1)  Nous  comprendront  toujours  les  titres  des  pages  au  nombre  des  lignes. 

5f 


^10  BULLETIN   DU   BIBLIOPHILE. 

AES    XOEIIADI. 

I 

OUïTÎs  secundû  philosophû  Tercio  elhieo^ 
OdiI  terribiliû  mors  corpis  sit  terribiliss- 
ma  morti  Umê  anime  nulU tenus  fi  cOpanda. 

Feuillet  2,  recto  ;  2«  page  de  texte,  3t  lignes. 

scd^m  cScellariû  parisiësë  sepe  p  talé  faUA  osolacioufi  et 
6ctâ  sanitatis  ^fidéciâ  certft  incurrit  hO  dampnacioné 
Autfi  ola  ergo  Idacatur  moritiirg  ald  ea  <}  nocMsari^ 

Feuillet  3,  verso;  figure  I. 

Tentation  du  diable  touchant  la  foi.  Au  milieu  de  la  plancbe,  le 
mourant  est  représenté  couché  dans  son  lit  (ce  personnage  reparait 
ainsi  à  toutes  les  figures  de  VArs  moriendi);  un  roi  et  une  reine  ado- 
rent une  idole,  et  deux  diables  adressent  au  malade  ces  paroles  : 
Fae  sicut  pagani  (i),  înfernus  /actus  («2)  est.  Dans  le  haut  de  la 
planche,  Jésus,  Marie  et  Dieu  le  père,  un  livre  ouvert  à  la  main  ;  à 
gauche  du  lit  (3),  trois  personnages,  probablement  les  amis  ou  les 
parens  du  malade;  sur  le  premier  plan,  une  femme  demi-nue  {la 
Pénitence)  tenant  des  verges  et  un  fouet  ;  à  droite,  un  homme  qui 
va  se  couper  la  gorge,  et  un  diable  s'écriant  :  Interficias  te  ipsum. 

Feuillet  4«  recto  ;  3^  page  de  texte,  a8  lignes. 

Temptacio  dyaboli  de  fide 

Ex  qoo  fidea  est  tocius  salatis  fundamentû 
et  sine  ea  nulli  oâino  potest  esse  salus  teste 
augustioo  qui  ait  Fides  est  bono7/l  omiQ  fiiadamê 

Feuillet  5,  verso;  figure  II. 

Bonne  iniêpiration  de  fange  touchant  la  foi,  Jésus,  Marie,  Moïse  et 
de  saii|t9  personnages  viennent  assister  le  mourant.  L'ange  conso-* 
lateor  «lit.  ces  piDt»>x  Sisfirmus  in  fide.  Les  démons  effrayés  s'é- 
crient :  FmgiannÊS^  Frustra  laborapîmus.  Vieti  sumus. 

(1)  Noua  donnons  les  textes  des  rouleaux  sans  les  abréviations, 
(s)  Dans  d'autres  éditions  on  lit  ifractus.  Leçon  préférable. 
(3)  Lorsque  nous  disons  à  droite  ou  à  gauche,  il  faut  entendre  la  droite  ou 
a  gauche  du  lecteur  qui  considère  la  figure,  et  non  la  droite  ou  la  gauche  de 
l'objet  décrit. 


Feuillet  '6,  recto  ;  4"^  p^g^  ^^  texte,  34  lignes. 

Boaa  inspira  ^ngeli  de  ikle 

Contra  pmam   temptacionê   dyaboli  dat  angeig 
bonam  inspiracÎQnfciii  diceas  O  homo  ne  cradat 
peatâîen»  saggestionibus  djaboly .  cum  ipe  sit.men- 

4F*euîlIet  7,^eiso  ;  figure  III. 

Tentation  du  diable  touchant  le  désespoir.  Plusieurs  démons  en- 
tourent le  lit  du  malaide  ;  le  premier  tient  à  la  main  un  tableau  où 
sont  inscrits  les  péchés  que  lé  mourant  a  comtnis  pendant  sa  vie  : 
EecepecccUa  tua;  le>seoond  montse  une  jeune  fille  en  disant  :  For- 
nieatus^;  le  troisième  :Tûle  à  un  yo^ageui*  ea  bourse  lOt  ses  véto- 
ments;  le  quatrième  )rient  de  .poignarder  unJaomme  étendu  à  teri«; 
enfin  un  cinquième  personnage^  assis  sur  ^un  coffre^fort,  me  .pa- 
rait désigner  l'Avarice.  Les  démons  s'écrient  :  Periurus  (i)  es, 
Occidisti.  Avare  vixisii. 

Feuillets,  recto;  5'  page  de  texte,  3i  lignes. 

Temptatio  dyabo  de  despacione 

SEcnndo    dyabolus     temptat    hominë    infirmû 
p  despacîoné  t\  ^t,contra.tpem  atqz  cOGdencift 
quS  homo  débet  habere  1  deû.  Cum  enl  infirmgdolo- 

Feuillet  g,  verso  ;  figuie  IV. 

Bonne  inspiration  de  l'ange4ouehant  le  désespoir.  L'ange  consola- 
teur dit  au  malade  :  Nequaquanudesperes,  Saint  Pierr6,. sainte  Ma- 
deleine, le  bon  larron  attaché  sur  la  croix,  et  saint  Paul  tombant 
de  cheval ,  paroissent  aux  yeux  du  .moribond  comme  un  symbole 
du  repentir,  qui  efiEace  les  plus  grandes  fiiutes.  Le  démon  fuit  en 
s'écriant  :  Victoria  miehi  nulla. 

Feuillet  i  o,  recto  ;  6*  page  de  texte,  a8  lignes. 

Bona  Ispiraeio  asgH'  eoiiMvi  délpacOém 
ontra  scd'am  temptacOem  dyaboli  dat  angl*s  bonS  Ispi* 
racîonë  dicës  o  homo  quare  despa».  licet  enl  tôt  laatro- 
cinia  fur  ta  et  homididia  ppetraslecqaot  si'  iiMriftgatt»et  art- 

Feuillet  1 1 ,  verso  ;  figure  V. 
(j)  Lisez  :  Periturus. 


712  BULLETIN    DD   BISUOPHILB. 

Tentation  du  diahle  louchant  l'impatience.  Le  malade  irrité  ren* 
yene  une  table  et  frappe  ses  serviteurs.  Deux  démons  s'écrient  : 
Ecce  quantum  penam  patitur.  Quam  bene  decepi  eum. 

Feuillet  12,  recto  ;  7*  page  de  texte,  27  lignes. 

Temptacîo  dyaboli  de  Ipaciencia 
Ercio  djabolus    lemptat  faolem    lârmQ  p  Ipciflm 
4  oritur  ex  in.igna  iDfirmitate  dicës.  Cur  tu  pateris 
istfl  dolorS  graTissimû.  qui  ê  intolJerabilis  omi  creatU'     ■  ^ 

Feuillet  i3,  verso;  figure  VI. 

Bonne  inspiration  de  l'ange  touchant  l'impatience.  Saint  Etienne , 
saint  Laurent,  sainte  Catherine,  sainte  Bar])e  et  l'ange  consolateur 
recommandent  au  mourant  la  résignation  et  la  patience.  Les  dé«- 
mons  s'écrient  :  Sum  eaptii^atue,  Lahore$  amisi,. 

Feuillet  14,  recto  ;  8*  page  de  texte,  07  lignes. 

BoDa  Ispiracîo  ang^i  de  paciëcia 
Ootra  t^ciâ  tëptacOem  dyabôU  dat  Sgelns  bonâ 
IipiracOem  dicës  O  homo  aûte  a])  Ipaciencia  alm 
taû pqufl djabolg  suis  mortiferis  instigacOibQ  nichii 

Feuillet  lâ^  verso;  figure  Yn. 

Tentation  du  diable  touchant  la  vaine  gloire.  Les  démons  es- 
sayent de  séduire  le  moribond  par  la  flatterie  ;  ils  déposent  sur  son 
lit  des  couronnes  eu  disant  :  Gloriare,  Coronam  meruisti.  Tu  es 
firmu»  infide.  In  pacienciaperseperasti.  Exalta  te  ipsum.' 

Feuillet  16,  recto  ;  g*  page  de  texte,  25  lignes. 

Temptacio  dyaboli  de  yana  gloria 
uarto  dyabolus  temptat  holem  Ifirmû  p  sui  ipius 
complacenciA  que  est  supbia  supalis  (i)p  qu2  de- 
▼otis  et  religbsis  atqv  pfectis  magis  ê  Infestus.  Lu 

Feuillet  17,  verso;  figure  YIII. 

Bonne  inspiration  de  l'ange  touchant  la  vaine  gloire*  La  Trinité, 
Marie  et  saint  Antoine  viennent  visiter  le  mourant  ;  l'ange  consola- 
teur dit  ces  paroles  :  Sis  humilie;  un  autre  ange  montre  du  doigt  la 

[i)  Litcz:  S piriiualù. 


BQLLSTIll   DO   BlBUOPBItK.  ^13 

goenk  béante  de  l'enfier  (i)  et  les  damnés  dans  les  flammes  x  «Su- 
perèos  pumo.  Le  diable  s'écrie  :  Vicius  sum. 

m 

Feuillet  1 8,  recto  ;  i  o"  page  de  texte,  29  lignes. 

■  ■ 

fiooa  Ispincio  Migri  contra  Tanft  glori2 

COntra  quatâ  temptacionë    dyaboli    dat    angl's    boni 
Ispiracoém  dicés  Miser  our  tu  supbis  asccribcndt  tibi 
ipi  constancift  I  fide  spe  et  paciS  ^  tu  soli  deo  asscribenda  é 

Feuillet  19,  verso;  figure  IX. 

Tentation  du  diable  touchant  V avarice.  Dans  le  haut  de  la  plan« 
che,  on  Toit  le  moribond  entouré  de  ses  parens  et  de  ses  amis  ;  un 
diable  dît  :  Providetu  amieis.  Dans  la  partie  inférieure  de  la  plan* 
cfae,'  l^rtiste  a  représenté  la  maison  du  malade  ;  une  cave  ouverte 
laisse  voir  trois  tonneaux ,  et  un  valet  condnit  un  cheval  à  Incurie. 
Le  diable  s'écrie  :  Intende  thesauro, 

» 

,  Feuillet  20,  recto;  1 1""  page  de  texte,  27  Ugnes. 

Temptacîo  dyabolî  de  Avaricia 

OUinta    temptacio  dy aboli  est  Avaricia   magîs 
seculaes  et  carnales  ifestâs,  ^  est  nimia  occupacio 
tempallû  atqz  CTteio'lf.  rerfl  circa  uxoret  et  amicos 

FeuilIeCj2i ,  verso  ;  figure  X. 

Bonne  inspiration  de  l'ange  touchant  l'auarice.  Le  bon  Pasteur  et 
les  trois  Maries  assistent  le  moribond  ;  l'ange  consolateur  dit  :  Non 
sis  avarus  ;  un  autre  ange  cache  sous  une  draperie  les  amis  du  ma- 
.  lade  :  Ne  intendas  anUcis.  Le  diable  s'écrie  :  Quidfaeiam, 

Feuillet  22,  recto  ;  1 2*  page  de  texte,  3 1  lignes. 

Bona  Ispiracio  angVi  cOtra  arariciâ 

CODtra  quia  tëptacOem  dyaboli  dat  angr»  booA  intpi- 
racoém  dicés  O  hO  aôte  aoret  tnas  a  mortiferis  siig- 
gestioBib9d3raboli  qbu»  te  imtere  (a)  et  Ifioe  conatur.  Et 

Feuillet  23,  verso;  figure  XI. 

(1)  Dans  cette  figure ,  comme  dans  beaacoap  de  peintures  des  xiim  et 
'%^^  siècles,  Tartiate  a  place  Veafer  et  les  damnes  dans  la  gueule  d'un  monstre 
qui  V€>iniides  flammes. 

^»)  Lises ':  Irridere. 


7l4  BDLLVrUI   OU   BII|UOPmi4S« 

>  Un  morne  met  ub  cmrge  béoi  entre  lesmafins  du  malade,  ^fû  ▼« 
rendre  le  dernier  soupir  ;  de»  saints ,  des  saiàfees  et  des  aërafibins 
entourent  le  lit,  et  un  ange  reçoit  V&me  du  mori))ond  (  i  ).  Sur  le  pre- 
mier plan,  les  diables  vaincus  à'écrient  :  Confusi  sumus,  Animam 
amùimus.  Furore  consumor.  Heu  insmnio.  Spês  nmbiê  mtiia, 

Feidnet  a4,  recto  ;  1 3'  page  de  texte,  32  Ugnes* 

SJ  agonisans  loqui  et  usû  rOis  habê  pottieit  ftldat 
orOnc9  deflptAo  îvocaudo  ut  fpm  p  lefiabilé'mlac 
9iiftet  vtutêpaa^ionifstie  suscipedi^netur.  Secupdo 

EXEHPLAIBESi  DE   l'IoITION   UtiHn   A. 

f"  A  la  bibliotbèqtle  royale*  de  Paris.  Ezenqdaire  complet  qui  a 
Iipj^rtenusiv:çe9sive|neat  à  Manette  (2),  au  duc  dç.)a,yi|lUèrei 
à  la  vente  duquel  il  fut  vendu  i>6io  Uw  t  et  è^  GaJVHV  de 
Limare.  Le  papier  a  pour  filigrane  une  roue  avec  un  P  et 
un  D  gothiques.  Mariette,  libraire  à  Paris',  dëçouvtit  ce  pré- 
cieux volume  en  1738;  il  fit  mettre  en  tête  un  portrait  de 
Laurent  Coster  ei  un  titre  imprimé  ainsi  coaçu  :  jirs  morieruU, 
opus,  si  structuram  spectes ,  nuliitts  momenti;  sédquod  ah  eo, 
tjrpographia  ars  nobiUssima  exordium  sumpserit ,  muiti  pretii. 
Laurentius  Joannis  CasieruSf  ëivisr  l^aklemtnsis ,  excudibat,  ut 
aiunt,  circa  annum  R.  S,  H,  M  CCCCXL.  £  puhere,  in  quo 
for  son  adhuc  jaceret ,  eruit  et  nitidiori  tegumenlo  decorwitP.  J* 
Mariette  bibliopola  Parisiensis, 

a^"  A  la  bibliothèque  de  lord  Spencer,  à  Londres.  Exemplaire 
imparfait  du  premier  feuillet;  les  figures  sont  coloriées  (3). 


(1)  L^âme  est  représentée  tous  la  figure  d'un  pMit  enlaiit  qui  sort  de  la 
bouche  du  monrant. 

(a)  M.  Mariette,  dit  Foumier,  a  trouvé  cetezemi^klîi«daD»U  bontiqtie  d^un 
libraire,  quai  dM  AtigiMtiiis,  parmi  des  papiers  de  rebut  desdués  à  faire  des 
enveloppes.  {De  t  origine  et  des  productions  de  t  imprimerie  primitive  en  uUlie 
de  bois  y  etc.  Paris,  i*} 5g,  p.  189.) 

(3)  Bihliotheea  spenceriana;  or  a  descriptù^e  catalogue  ofthe  books  printedin 
the  flfieenih  oentury^  and  efmoKf  vaiuabU  Jirêt  éditions ,  in  îhe  Ukrary  oj 
G.  «/.  Earl  Spencer,  By  the  reuerend  Thomas  Fffognall  Dibdifi.  London , 
i8i4-i8,  t.  1,  p.  xy-zsiT,no4.  M.  Dibdin  a  joint  i  la  description qu*il donne 
de  VArs  moriendi  quelques  facsimilé  tirés  de  rexcmplatre  deJord  Spencer. 


■uujEariir  du  bibuwbilb.  ^iS 

3*  A  la  JbiUiocbèqiie.  de  Munich,  Exemplaire  qui  ëtoit  autrefois 
au  couvent  de  Tegemsee  (i). 

L'édition  laiine  A  est  celle  queBeinecken  nomme  la  seconde  (2). 

JD.  Ars  moriendi.  Petit  in-folio;  a4  feuiUets  imprimés  au  frot- 
ton  d'un  seul  côté  du  papier  et  arec  de  l'encre  grise  ^  sans  signatu- 
res; lettres  initiales  gravées  au  trait ,  sans  omemens  ni  fleurons; 
-chaque  page  est  entourée  de  deux  filets  d'encadrement;  la  première 
page  (feuiHet  1 ,  verso)  finit  par  ces  mots  :  eccUsie  morietur  et  obe-; 
la  page  suivante  (feuillet  2,  recto)  commence  ainsi  :  dientia  secundo 
ut  recognoscatj  etc.  La  cave  du  mourant  (figure  IX)  contient  sept 
tonneaux  et  un  valet  à  genoux  qui  reçoit  du  vin  dans  un  pot  (3).  La  * 
onzième  page  de  texte  (feuillet  ao)a  ^i^higies'y  elle  commence 
ainsi  : 

Temptacîo  dyabélt  de  araritia 

OUinta  temptaôo  dyaboli  est  araricia  magis  seeularea 
et  ca russes  infestans  \  eat  nimia  occupatio  temiMitifl 
atqx  exterioOp  rerfl  circa  uxores  et  amicoa  caniales 
seù  corpales  divicias  atqz  alia  ^  magis  in  vita  sua  dilexe- 
TUnt  p  qae  dyabolus  homînë  maxime  vexât  in  fine 
dioans  O  niiBer  ta  iam  relinqties  omla  tempalia  ^  solli- 

EXEMPLAIRES   DE  L'iDITIOXf   LATINE  B. 

1*  A  la  bibliothèque  de  Wolfenbûttel  ;  exemplaire  décrit  par  Uei- 
necken  (4);  le  volume,  imparfait  du  premier  et  du  dernier  feuil- 
let, a  été  complété  par  deux  feuillets  manuscrits. 

2*"  A  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Memmingpn,  les  feuillets  i ,  a, 
7,  9,  21  et  23  (5). 

(1)  Geschichte der  Holzschneidekunst,  etc.,  von  Joseph  Heller.  pag.  36g, 
n*  1 1.  Âretin.  Beytrage  xur  Geschichte  und  Literatur,  etc.  Août  i8o3,  p.  69. 

(3)  Idée  générale  f  p.  4oS-4oS.  L'auteur  a  publia  un  facsimilé  de  la  ii* 
gure  IX. 

(3)  Heinecken  (Idée  générale,  pjahchc  19}  a  publie  un  facsimilë  de  la 
figure  IX  ;  ce  facsimilé  est  (rop  noir ,  il  ne  donne  qu'une  idée  imparfaite  de 
Toriginal. 

(\)  Idée  générale,  ^g.Zg^ob. 

(5)  Idée  générale,  ^^,  4o5.  AUgemeine$  bibUographisches Lexikon ,  voi^ 
F.  A.  Ebert,  t.  1,  qo  is5i  ,  I.  Geschichte  der  Hol^chneidekuntt,  pag.  368, 
n*  I . 


7l6  BUiXETIN   BU   BULIOPKLB. 

3«  A  la  bibliothèque  royale  de  Paiis,  les  feuillets  19  èf  10.  Lepa» 
pier  porte  pour  filigrane  une  Ucome. 

4»  A  la  bibliothèque  de  Munich,  le  volume,  imparfait  du  premier 
et  du  dernier  feuillet ,  a  été  complété  par  deux  feuillets  manua- 
çrits.  Le  papier  a  quatre  filigranes  différens  :  un  écureuil ,  une 
ancre,  une  crosse  d'évêque  et  une  cloche  (i).  (L'exemplaire  de 
Municli  est  peut-être  le  même  que  celui  de  Wolfenbuttel.) 

L'édition  latine  B  est  celle  que  Heinecken  nonune  la  pre- 
mière (2)  ;  les  textes  sont  plus  corrects  et  mieux  gravés  que  ceux  de 
l'édition  précédente. 

Vj.  Ars  9ii0riendi.  Petit  in-folio;  24  feuillels  imprimés  d*un  seul 
côté  du  papier  avec  de  l'encre  grise  ;  lettres  initiales  gravées  au  trait, 
sans  ornemens  ni  fleurons  ;  chaque  page  est  entourée  de  trois  filets 
d'encadrement.  Les  figures  sont  dessinées  avec  goût;  on  remarque 
dans  \d^  pose  et  les  vêtemens  des  personnages  une  certaine  élégance 
qu'on  chercheroit  vainement  dans  les  éditions  précédentes.  La  pre- 
mière page  de  la  préface  (feuillet  i,  verso)  finit  par  ces  mots  : 
unitaie  et  obediencia;  la  page  suivante  (feuillet  2,  recto)  commence 
ainsi  :  secundo  ul  recognosccU^  etc.  La  cave  du  mourant  (figure  IX) 
contient  quatre  tonneaux  et  un  valet  debout ,  qui  tient  un  grand 
pot  à  la  main.  Une  lettre  de  l'alphabet,  gravée  au  bas  de  quelques 
planches  et  servant  de  siguature,  indique  l'ordre  des  feuillets  :  le 
feuillet  1 8  porte  la  lettre  i  ;  le  feuillet  1 6  porte  la  lettre  K  dans 
l'exemplaire  de  Harlem,  et  la  lettre  H  dans  l'exemplaire  de  Franc- 
fort-sur*le-Mein.  Malgré  cette  différence,  Heinecken  regarde  ces 

(1)  La  bibliotdéqae  royale  de  HaDÎch  possède  nne  collection  de  liTres  zy- 
lographiques  remarquable  par  le  nombre  et  Textréme  raret(^  des  volumes  qui 
la  composent;  ledirecteurde  cette  bibliothèque,  H.  le  conseiller  aulique  Lich- 
tenthaler,  nons  n  envoyé  un  mémoire  manuscrit  contenant  le  catalogue  et  la 
description  des  livres  xylographiques  qui  font  partie  du  vaste  dépôt  confié  à 
ses  soins  éclairés.  QuHl  nous  soit  permis  de  témoigner  ici  notre  reconnais- 
sance et  notre  gratitude  au  savant  bibliothécaire  quij  par  sa  généreuse  obli- 
geance, nous  a  mis  à  même  de  rendre  nos  recherches  moins  imparfaites  et 
surtout  plus  utiles  aux  bibliographes  de  notre  pays ,  trop  peu  familiers  avec 
les  richesses  littéraires  de  rÂllemagne . 

(3)  Idée  générttle  ,  page  399. 


■DuuEvm  4it  mcioMiu.  7 17 

deux  exasphiros  eomme appartenant  à  une  même  édition  (i).  La 
dernière  .page  de  tmcte  i(emîilet^^\*recto)  commence  Ainsi  : 


*i  '  > 


SJ;9gooîxaQ8  loqui  et  usuni  ^(4^  habeirç  potuerit  fundat  orO 
nés  deû  pmo  Ivocaodo  ul  ipm  p  ieffabil^.  rnilm  sua  et 
Tirtùtl!passioDis  6ae  susciperedignetur.  Secundo  diligenter 
•  WoticCi'glmnMAIii'yîrgitfé'-Blafûim'pro  fliia  mediâtriod  (s). 

EXEMPLAIRES  DE   L'iDETION   LATINE   C. 

i<*  A  rhôtelde  viliede.fiarlemy  les  feuillets  2,4^11,  16-18,  ai, 
22  et  2^  (3). 

2*  A  la  bibliothèque  de  Francfort-sur-Ie-Mein,  les  feuillets  16,  18 

"'«9(4).        .    ' 

L'édition  latine  C  est  celle  que  Heinecken  nomme  la   troi- 
sième (5). 


•   •     I 


\j.  Ars  moriendi.  Petit  in-folio  ;  24  feuillets  imprimes  d'un  seul 
côté  du  papier  ;  sans  signatures  ;  lettres  initiales  gravées  au  trait , 
sans  ornemens  ul  fleurons.  La  première  page  de  la  préface  (feuil- 
let I,  verso)  fiait  par  ces  mots  :  requiritur  primo  ut.  credat  (6);  la 


(ij  «  Il  est  remarquable,  dît  Koning  (^  Dissert,  sur  ^origine  de  l'im- 
n  primerie  ,  p.  47  ) ,  qu^à  la  même  place  où  ëtoit  la  lettre  K  ,  dans  l'exem- 
cr  pbire  d'Harlem,  on  trouvé  dans  le  fragment  de  Francfort  la  lettre  H.  Cette 
«  particolaritë  jointe  à  ce  que  les  autres  lettres  marquantes  sont  la  plupart 
«  vUtè  dans  Vexemplaire  d'Harlem  au  contraire  du  texte  ordioaifo  qui 
«  est  resté  Irés-lisible,  ainsi  que  la  diflcireuce  dans  la  lettre  JK.  même,  telle 
«  qu^elle  est  représente'e  par  Hcinecken  et  telle  que  celle  qui  se  trouve  dans 
«  rezemplaire  d'Harlem,  me  fait  croire  que  ces  lettres  ne  sont  pas  taillées 
«  dans  la  forme  originelle,  mais  qu'elles  ont  ëtë  ajoutées,  après  coup,  avec 
«  un  poinçon  séparé,  soit  par  Fimprimeur,  soit  par  le  relieur.  » 

(9)  On  trouvera  dans  i^ouvrage  deMeerman  (Orig.  typogr,,  tab.  ix,  n»  a) 
un  facsiroilé  des  six  premières  lignes]  du  feuillet  a4.  Les  caractères  sont 
plus  petits  que  ceux  de  Tédîtion  précédente. 

(3)  Meerman,  loc.  èit.,  t.  1,  p.  s3s.  Jdêe  générale^  p.  4o8.  Ebert,  /oc.  cïc, 
I.  I,  n"  I3&I,  III.  Heller,  loc,  cit.,  p.  3G9,  n^  ni . 

(4^  idée  générale,  p.  4 10.  Ebert,  loc,  cit,  Ueller,  loc,  cit.,  etc. 

(5)  Idée  générale,  paf^,  4o8-4i4. 

(6)  Si  l'indication  de  Heinecken  est  exacte,  le  grareur  a  omis  ici  les  mots  : 
Sicut  bonus,  qui  sont  indispensables  pour  l'intelligence  du  texte,  et  qui  se 
troQYent  dans  toutes  les  éditions  de  VArs  moriendi  que  j'ai  consultées. 


7^^  BviAAxuif.  WT  ttBuamiuB* 

pvge  suiyai)^  <  ieuiUçt  ;»«i  rjçqii^:).  «9na^  s  vtytHug.«r«brB 

débet  letus^  «tc«,  Tr^^  fiji^t94Wçadi«me»C  eatQlireOt  c^qiie  pU»- 
che.  «  Les  représentations  àes  figures,  dit  Heinecken,  ressemblent 
«  parfaitement  à  celles  qu'on  voit  dans  l'exemplaire  de  Harlem 
«  (édition  latine  C),  et  si  elleS  sont  copiées ,  Tartiste  a  si  bien  imité 
«  l'original ,  qu'o^  a'y  peut  pas  remarquer  auaine  difféQeac?>(i).  » 
La  cave  du  mourant  (figure  IX)  contient  quatre  tonneaux,  sans  pot 
ni  valet  (2).  *       ' 

BXXMPLAiflJBS.  DK  L'ÉDISlOIf  LATÎlfB  D. 

1»   A  la  bibliothèque  de  Gottwic.  Exemplaire  complet  (3). 

7,""  A  la  bibliothèque  de  Munich.  Exemplaire  imparfait  du,  pre- 
mier feuillet,  et  qui  étoit  autrefois  chez  les  chanoines  réguliers 
de  PoUingen  (4). 

L'édition  latine  D  est  celle  que  Heinecken  nomme  la  qua- 
trième (5). 

JLj.  Ars  moriendi.  Petit  in-folio;  24  feuillets  imprimés  au  frotton, 
d'un  seul  côté  du  papier, «et  av^c  de  l'encre  noire ^  signatures; 
lettres  initiales  fleuronnées.  Chaque  page  est  entourée  de  deux>  ou 
de  trois  filets  d'encadrement.  La  cave  du  mourant  (figure  IX)  con- 
tient quatre  tonneaux,  sans  pot  ni  valet  (6). 

Cette  édition  a  été  décrite  par  Clément  (7)  et  Heinecken  (8). 
Ce  dernier  la  nomme  la  cinquième  ;  ou  n'en  connoit  qu'un  exem- 
plaire qui  se  trouve  dans  la  bibliothèque  royale  de  Hanovre,  et  qui 
est  imparfait  des  deux  premiers  feuillets.  Nous  donnerons  ici  l'in- 
dication des  signatures  et  des  filets  d'encadrement  : 

(1)  Idée  généra fe,  piig.  4i4.  ^ 

(a)  Heioecken  (loc.cit.y  planche  21)  Si  publie  un  facsimilë  amoindri  de  la 
figure  IX. 

(3)  Idée  générale,  pag.  4a5. 

(4)  Afetîn,  Beytrage zur  Gesckichu  und  Lîteraturf  etc.  Novembre  i8o3. 
pag.  96.  Ebert,  loc,  cit.,  t.  1,  no  fs5i,  IV.  Heller,  foe.  cil., p.  870,  n^  IV. 

C5)  Idée  générale,  p.  4i4-4i5, 

(6)  Heinecken  dit  que  la  fig.  ix  de  cette  édition  (  latine  E  )  ressemble  par- 
faitement à  celle  dont  il  a  donné  un  facsimilë.  Idée  générale,  planche  la. 

(7)  Bibliothèque  curieuse  ,  historique  et  critique,  t.  9,  p.  i43-i46. 

(8)  Idée  générale ,  p.  4i5-4i8. 


\ 


miÀmaM\.jma  wmummoMk 

Fa«me( 

^ft  '  VêiifHMrp      4 

^  tileu  d'ABOHirttfMiii 

14. 

V,           id.         b, 

3    id. 

id. 

id.  ; 

5,              id.         Q, 

a     id. 

id. 

'  ië.  ' 

ty       '       id.          c, 

3    id.v 

id. 

'   id. 

f,  sanfi*%ignâfure,  ■ 

3    id. 

td. 

Id. 

8,             id. 

3     id. 

id. 

Id. 

%s             id. 

8   id. 

id. 

Jd. 

10,      signature     e, 

3    id. 

id. 

Id. 

II,       •       id.         f. 

3  id: 

id. 

fd. 

li,              id.          f, 

3    iiT. 

id. 

Id. 

là,  sans  signature, 

«    id. 

id. 

Id. 

1 4,       signature     g, 

3    id. 

îd. 

Id. 

• 

i5,  sans  signature, 

s     id. 

id. 

Id. 

16,             rd. 

3    id. 

îd. 

Id. 

17,    '  signature    i. 

a     îd. 

id. 

Id. 

It,  .         .'id.        i, 

a  id. 

id. 

Id. 

19,  sans  signature, 

3  id. 

id. 

id. 

so,      tîfÇMiAfre     h, 

3  id. 

id. 

Id. 

91,  .«atts  signature, 

3    ià. 

id. 

Id. 

9ty      signature      ), 

t    id. 

id. 

Id. 

a3,  «ans  ngn^ture, 

4    id. 

id. 

Id. 

a4,       signature    m, 

3     id. 

id. 

7*9 


Le  papier  porte  pour  filigrane  un  jignus  Dei  (i). 

X  '  -^rs  moriendi.  La  bibliothèque  royale  de  Paris  possède  douze 
feuillets  (8-1  g)  d'une  édition  xylograpfaique  de  VArs  moriendi  qui 
a  été  inconnue  à  Heinecl^en,  et  qui  paroit  avoir  échappé  jusqu'à  ce 
jour  aux  investigations  des  bibliographes.  Le  volume  porte  sur  le 
dos  un  titre  inexact  ainsi  conçu  :  La  Piusion  de  Jésus^Chrîst*  Les 
feuillets  ont  été  gfttéi  par  Fhuinidifé,  la  moisissure  a  envahi  l'im- 
pression, et  une  partie  des  textes  est  devenue  pour  ainsi  dire  illi- 
sible. 

Petit,  in-folio  iiiiprimé  au  frotton  ,  d'un  seul  côté  du  papier,  et 
avec  de  l'encre  grise  ;  signatures,  lettres  initiales  gravées  au  trait, 
sans  ornemens  nj  fleurons.  Trois  filets  d'encadrement  entourent 
chaque  page.  Les  figures  ont  été  dessinées  avec  facilité,  le  trait  est 
ferme  et  correct^  et  les  personnages  sont  groupés  avec  intelligence. 
La  cave  du  mourant  (  figure  IX  )  contient  quatre  tonneaux  (3}.  Les 

<  (1)  Clëment,  hç,  cii^^  p.  i48. 
(s)  L^encre  de  ce  volume  est  tellement  efiacëe,  que,  dans  certaines  par- 


7^0  BOUmiK  JNJ   BIBUOmUb' 

caractères  rappellent  ceux  de  l'édition  latine  G;  ils  sont  de  fôime 
gothique,  plus  petits  et  plus  serrés  que  dans  l'édition  latine  B.  Le 
papier  a  pour  filigrane  la  tète  de  bœuf  surmontée  d'une  croix  sim* 
pie.  Aucune  indication  d'année ,  de  ville  ni  d'imprimeur. 

Feuillet  8  :  2g  lignes  de  texte,  signature  D  (i). 

T dyaboli  de  despacione 

temptat  holem  iolirmû  p  despacio- 

spfi  atqz  confidenciâ  qu2  hoino  débet 

eoi  infîrmus  doloribus  cniciatur  î  corpe  tûc 

Slip  iddit  obiciëdo  sib  p€ca  sua  preserti  (s) 

Feuillet  9  2  figure  IV  (3). 
Feuillet  10  :  3o  lignes  de  texte,  signature  E. 


C 


t 


Booa  ispiracio  angeli  contra  de«pacîoD€ 
....    dam  temptacionz  dyaboii  dat  angles  bo* 

icês  o  Homo  quare  dcspas  licet  enl  tôt 

ppelrasses  quot  sût  maris  gut 

Feuillet  1 1  :  figure  Y,  signature  b. 
Feuillet  12  :  26  lignes  de  texte,  signature  F. 

Temptacio  dyaboli  de  Ipaciencia 

TErcio  dy  aboi  us   templat  holem  Ifirmû   p  ipaclam 
que  oritur  ex  magna  iGrmitate  dicens  Cur  tu  pâte- 
ris  istfl  dolorê  grarissimû  qui  ë  îtollerabilis  oml  crratu  - 

Feuillet  i3  :  figure  YI,  signature  y. 
Feuillet  1 4 :  32  lignes  de  texte,  signature  G. 


ties»  les  empreintes  de  la  planche  ont  entièrement  dispara  :  je  distingue  dans 
U  cave  du  mourant  4  tonneaux,  et  je  n'y  yois  ni  pot ,  ni  Talet. 

(i)  Les  signatures  D-J  ,  grosses  capitales  gothiques  qui  indiquent  le  rang 
des  6  pages  de  texte,  ont  été  placées,  suivant  Tordre  alphabétique,  au  bas  de 
chaqut;  planche,  à  droite  ou  à  gauche.  Les  signatures  des  6  pages  de  figures 
sont  de  petites  lettres  mises  indifiëremment  dans  le  haut  ou  le  bas  des  |^n 
cbes.  Les  premières  paroissent  avoir  été  gravées  et  imprimées  avec  Touvroge; 
les  secondes  ont  peut-être  été  ajoutces,  après  coup,  parle  relieur. 

(2)  J'ai  remplacé  par  des  points  les  mots  que  le  mauvais  état  de  Timpres- 
sion  empêche  de  distinguer  parfaitement. 

(3)  Cette  planche  portott  sans  doute  une  signature  qui  nVst  plus  visible 
aujourd'hui. 


•outinir  DO  iiBLfOrtiiLB.  7^1 

•.■.'■        •  •  •       A 

BoDS  Ispiracio  angeli  de  p«ciêcU 

COÀtra  terciï  tëpucioiifi  dyaboK  âat  Sgelui   bonft' Ispira- 
ciouë  dicës  O  homo  ayte  ab  Ipacla  alm  tuû  p  quS  dyabo 
las  suis  mortiferis  IstigationibQ  nicbil  aliud  (^z  aie  tue  detrimëtû 


Feuillet  r5  :  figure  YII,  signature  k. 
Feuillet  ijS  :  sS  lîgpea  de  teinte,  ^gua^ure  II, 


Il    U>         ('    •< 


Temptatîo  dyaboli  de  vana  gidrîa        '   •     '  ^  .    .  \    . 

OD&rto  djwbolus    tëptat  homittd  Ifirmfi  p  mii  ipi^    •  n  •>.( 
cOpIacencift  que  €  sapbiâ  spflalis  p  qu&dayolîa  et- 
religiosis  at(|^  pfectis  mogis  ë  Ifeslus.  Çû.enl.hpoiioÇ  a4-       1 


«  «  .  I  «.I I  • 


Feuillet  17  :  figure  VIII,  signature  I.  -  '  . 
Feuillet  18  :  3 1  lignes  de  texte,  signature  J. 

Bona  Ispirakio  angl'i  contra  vavâ  glotift  *      : 

COntra  quarts  temptationem  dyaboli  dat  aoglas  bo-      .  |.   . 
nS  inspiracionë  dicens.  Miser  cnr  tu  aapbis  ascribeudi 
tib constanciâ  io  fide  spe  et  paciëcia  que  tfl  soH  deo  as 


Feuillet  19  :  figure  IX,  signature  f. 


f 
I 


Le  feuillet  16  de  l'édition  F  porte  la  signature  H,  comme  dans 
l'exemplaire  de  Francfort-sur*le-Mein  (édition  latine'  C)  décrit 
par  Heinecken  (i);  cependant  les  exemplaire^  de  Francfort  et  de 
Paris  se  distinguent  par  des  particularités  qui  constituent  évidem- 
ment deux  éditions.  Dans  le  premier,  la  signature  H  est  gravée  en 
creux  sur  un  carré  d'un  pouce  d'étendue  environ  ;  de^ns  le  se- 
cond, cette  lettre,  d'une  plus  petite  dimension,  est  gravée  en  relief. 
La  figure  IX  du  premier  di£Eere  essentiellement  de  la  figure  IX 
du  second  ;  nous  citerons  un  exemple  :  le  diable  dit  au  malade  : 
Intende  thesauro.  Dans  l'exemplaire  de  Francfort,  on  lit  :  Intende 
thesauro,  et  dans  celui  de  Paris  :  Intend  tkesauro  :  ici ,  1'^  final  du 
premier  mot  a  été  omis. 

L'édition  F  ne  doit  pas  être  confondue  avec  l'édition  latine  D , 
qui  est  sans  signatures  :  les  figures  IX  ofirent,  dans  ces  deux  édi- 
tions, de  nombreuses  variétés,  entre  autres  celle,  du  mot  tntende,€itè 
plus  baut,  qui  dans  l'édition  D  est  écrit  avec  1'^  final. 

(1)  i^tf^e#iéf*a/(e,  pag.  4io  etfuiv. 


Les  douze  feuillets  de  Texemplaire  de  Paris  ne  peuvent  appar- 
tenir ni  aux.  éditions  que  f  ai  décrites^  ni  i  ceU^  qui  me  ^restent  à 
décrire. 

^  V7.  Ars  moriendi.  Petit  in-folio,  sans  signatures î  lettres  initiales 

î  fleuronnées.  La  première  page  de  la  préface  finit  par  ces  mots  : 

\  I  P'mo  ut  credat  sieut  bong;  la  page  'suivante  commétiee  ainsi  :  xpiang 

^  crederei  débet  Utus^  etc.  La  cave  du  mourant  (figure  K)  contient 

quatre  tonneaux  sans  pot  ni  valiet»  A  la  cinquième  page  de  texte 

^  (  Temptacio  diaboU  de  jperacione),  le  mot  uis,  omis  à  la  ligne  la,  a 

4  été  ajouté  en  tettres  minuscules  au-dessus  du i mot  ingredL  A  la 

douzième  page  de  texte  {Bona  inspiracio  angtU  cpntra  açariciam)^ 
le  mot  meiy  omis  à  la  ligne  i8,  a  été  ajouté  en  lettres  minuscules 
an-dessus  du  moi  patris.  Les  caractères  sont  uniformes,  corrects  et 
élégans;  les  figures  ont  été  calquées  sur  celles  de  l'édition  précé- 
dente. 

I'*  page  de  texte,  3i  lignes. 


4ft8   MOIIBHDI. 


Q: 


iiamvis  seeundA  pfailoftophQTércioèthicoruin 

'omnifl  terribiiiû  mors  corpo'ris  ât  terribilissiS 

•morti    tame   aie  nullattotis   est   oOparaiida 

.  Teole  AugiuMo^  qMi  «it  M^imicst  dipnîi  in 

H  •        amissione  unius  aie  qaS  mille  corporû  Teste  ecia   , 

2*  page  de  texte,  28  lignes. 

zpiaiig  credere  débet  letiis  quoqz  qz  î  fîde  xpî  et  ecclesie  moriet' 
nnitate     et    obedîëcia    S<^do    ut    recognoscat    se    deQ   grari- 
'    't«r  <kfrefi  disse  et  î«de   déleat  Terdo   et   pponat  se  Teracit* 

3'  page  de  texte ,  2Ô  lignes. 

TeqtacO  dyaboli  de  fide 

1-^  xquo  fides  est  locius  salatis  fundamëtû  et  sine  ea  nul 
^li  onio  potest  esse  salus  teste  Augustino  qui  ait  fid- 
des  est  bonorQ  oml  fundamêtfl  et  humS  salutis  iniciO 

4*  page  de  texte,  3o  lignes. 

.    .  BoofiUpiracOangeli  .défile 

Contra  pmft  teptaclos  djraboli  dat  angélus  bonft  in- 
spiraciOez  dicens  O  hO  ne  credas  pestifiTeris  sùgesti- 
onib9  djaboli  où  i(e  sit  médax  Nam  mëciendo  pro 
thoparCtes  decepit  nec  aliquo  mO  I  fide  dubiteslio  sésu 


5«fp9ge  de  tester  ti^ligne»* 

TempUcO  dyaboli  de  desper^cOe 

SEcundo  dyabolus  tôptat  h^î^infirmû  ^  desperacûa  ^ 
est  cOtra  spem  atqz  cOGdëciaz  qz  liO  débet  habere  in 
deû  eu  en!  infirmus  dojorib^  cruciatur  I  corpl^re 
tûc  dyaboluB  dolorë  dolori  supaddit  obiciëde-  $f^i 
peccata  sua  pserti  n6  cofessa  ut  «û  I  desperacO^  mducat  di 

6^|^eige  fie  teite,  3 1  *l]g&es« 

Booa  inspiracô  Angeli  cOtra  despéracOz 

Contra  seeûdft  tept»ciôz  îlyaboH  dat  ange)^  bdnS    ; 
Ispiracôz  dicês  o  homo  quaredésperas  liez  enl*  tôt 
lat^ctuia  farta  et  homii^ia  p^ti^assea  quot  sût    . 
maris  gatttf  et  arène  ecift  si  solus  todg  mOdi  pGta  omim-   "^ 

9'  page  de  texte ,  28  lignes. 

Temptacô  dyaboli  'de  inpaciencîa 
lErcio  djabolus  tëptat  homlDë  infirAft  p  inpacië 
ci&-que  oritiir  ex  magna  iGlrmitate  dicës  cur  tu  .  ■       ;• 
pateris  istû  dolorê  graTÎtsimii  qui  est  Itollerabi      -'' 
lis  omlxreature  et  tibipeltg  îutiUsnep  ec^|L  tuîs     ^ 
rxigêtibQ  de  meritis  dolor  t&tus  iure  deberet  causaxi  Mi 

8*  page  de  texte ,  35  lignes. 

Botoa  Ispiraciô  angeli  de  p«cieBcia    , 

Contra  terci)  tëptacioné  dyaboli  dat  angelg  bonjt  Ispi 
racolz  dicês  o  hO  averte  ab  Ipaciêcia  alm  tufl  p  quA 
djrabolg  sub  mortiferis  IstigacOill^  nichil  aliud  (|z 
ais  tue  diBt'm€ttl  ^t  nS  p  fmpaciéciâ  et  marmar  ata  "p- 

9*  page  de  texte,  24  lignes. 

■ 

TEmptacio  dyaboU  de  Tana  gloria 

QUarto  djabolus  temptat  hominé  infirmû  p  sui  ipsig 
dplacëcis  que  est  supbia  spiritualis  p  ^z  devotis  et  re 
ligiosis  atqzpfctis  m  agis  est  infestus  cQ  enl  holez 
ad  daviaodtl  a  fide  ant  in  desperaclosB  aot  ad  inpaci0cîfl  nO 

I  o*  page  de  texte,  '3o  lignes. 

Bona  IspiracO  angeli  cOtra  vanA  gloriam 

Con(ra  quartfl  tëptacionë  dyaboli  dat  angelui'bo> 
nâ  Ispiracioz  dicës  Miser  cur  tu  supb  ascribëdo 
tibi  ipl  ostacia  I  fide  spe  et  paciëciâ  qxie  tfi  soli  deo 
ascribëda  est  cti  nichil  bôi  ate  habeas  dfio^cëte 
Sine  me  nichil  poteatis  facere  Et  alibi  scriptiî  est  MO  tibi  ^ 


7^4  BOUATIfif   DO   UBUOPBU*. 

1 1  *  page  de  texte ,  23- lignes. 

TempUcio  dyaboli  de  Araricia 

Qutnta  temptacO  dyaboli  est  ayaricia  magts  se- 
culares  et  camales  infestans  que  est  nitnia  occu- 
pacio  têpalifl  atqi  exterio'E  cVa  uxores  et  afcos      ^ 

carnales  seu  corpales  divicîas  atqz  alla  4  magis  1  rita 

« 

^2*  page  de  texte,  82 lignes. 

Bona  Ispiracô  angMi  otra  A.yaHci2  .    . 

Coptra  qntfl  téptacIozdy^boU  dataog^bona  inspi- 
racîOz  dicfis  o  homo  a  verte  aures  tuAs  «  mortife 
ri9sa0S8tiOib9djaboliqb9  te  irritere-et  Ificcre  co« 
natur  £t  oU  tpalia  totaHt'  post  pone  quo^  mémo 
ria  utîqz  oichil  saluf  aferre  potest  se  magDÛ  Ipedimen- 

•  •  • 

i3*  page  de  texte,  3r  lignes. 

SJ  agonisas  loq  et  asum  rOis  habere  potuerit  fû-' 
dat  ofones  deÛ  ]^mo  iTOcftdo  ut  i^m  p  leflabile 
niTaz  sua  3  Ttut6  passîôîs  sue  8itscipe'dignet''8cd'o 
dîfigCter  iToez  gloribsaz  ypèz  marii  p  sua  média- 
t'ce  Deinde  oés  aogelos  et  ^ipue  aogelû  p  sua  custodia  de- 

Je  distingue  dans  Tédition  latine  G  deux  sortes  d'exemplaires. 

Les  premiers  contiennent  24  feuillets  imprimés  d'un  seul  côté 
du  papier,  et  chaque  page  est  entourée  de  trois  filets  d'encadre- 
ment. 

Les  secoiadf  contiennent  1 4  feuillets  opistographes  ;  chaque  page 
est  entourée  d'un  ou  de  deux  filets  et  jamais  de  trois;  le  recto  du 
feuillet  1  et  le  verso  du  feuillet  1 4  sont  blancs  ;  l'imprimeur  a 
ajouté  à  la  fin  deux  figures  nouvelles  qui  ne  se  trouvent  dans  au- 
cune des  éditions  précédentes,  et  qui  sont  en  quelque  sorte  étran- 
gères à  l'ouvrage  :  la  pi:emière  occupe  le  verso  du  feuillet  r3;  elle 
représente,  dans  le  haut,  la  naissance  d'Eve,  et,  dans  le  bas,  Adam 
et  Eve  mangeant  le  fruit  défetidu  ;  la  seconde  figure  est  sur  le  recto 
du  feuillet  i4;  on  y  voit  Jésus  agenouillé  aux  pieds  de  son  père 
assis  sur  un  trône. 

EXEMPLAIRES   DE    24   FEUILLETS. 

1*  A  la  bibliothèque  royale  de  Paris,  exeqiplaire  cofnplet  imprime 


BULLETIN   DU   BIBLIOPHILE.  ^^5 

avec  la  presBe  et  de  Teûcre  noire  ;  le  papier  a  pour  filigrane  une 
grappe  de  raisin. 

a«  L'exemplaire  qui  appartenoit  à  M.  Schmid  d'Augsbouii;  ;  le  vo- 
lume, imprimé  au  Irotton  et  avec  de  Tencre  grise,  a  ëlé  décrit 
par  Panier  (i)  et  Zapf  (a). 

3*  A  la  bibliothèque  de  Munich  ;  trois  exemplaires  qui  me  parois- 
sent  appartenir  à  TédiUon  latine  6.  Un  de  ces  exemplaires,  im- 
parfiût  du  feuillet  i,  est  précédé  des  deux  premiers  feuillets 
d'une  édition  allemande  et  xylographique  de  VArs  morUndi;  le 
premier  de  ces  feuillets  commence  ainsi  :  TVie  wol  nach  ier 
1ère  .*  des  natûrUehé  maùter  an  dem  dritU  hueh  der  gutii  sitiê,  etc. 
L'exemplaire  de  M.  Schmid  d'Augsbourg,  mentionné  plus  haut, 

^«    est  peut-être  un  de  ceux  qui  sont  aujourd'hui  à  Munich. 

EtX^|LAiaES  DE    l4  FEUILLETS. 

f  A  la  bibliothèque  de  Dresde  (3).  ^ 

a«  A  fat  bibliothèque  de  lor4  Spencer;  les  figures  de  la  fin  sont  les 
mêmes  que  dans  l'exemplaire  de  Dresde,  mais  elles  ont  été 
placées  difieremmeut  ?  la  figure  d'Adam  eit  sur  le  recto  du 
feuillet  i4^  et  la  figure  de  Jésus  sur  le  yerso  du  feuillet  i3  (4)- 

3»  A  la  bibliothèque  de  Munich  ;  exemplaire  qui  était  autrefois 
au  couvent  de  Beibardng  (5).  Les  figures  delà  fin  comme  dans 
l'exemplaire  de  lord  Spencer. 

4*  A  la  bibliothèque  royale  de  Paris  ;  exemplaire  imprimé  avec 
la  presse  et  de  l'encre  noire.  L'imprimeur  a  mis  par  erreur 
le  texte  intitulé  :  Bona  inspiraeio  angeli  contra  aiforiciam^  en 
iace  de  la  figure  IX;  et  le  texte  intitulé  :  Temptacio  dyaboUde 
oparida^  qui  devait  suivre  la  figure  IX,  se  trouye  ici  après  la 
figure  X.  Le  papier  a  pour  filigrane  trois  petits  monticules  sur- 
montés d'une  croix  ;  un  filigrane  à  peu  près  semblable  estin- 


(i)  AimmUê  typographieif  t.  XI,  p.  348-849,  no  ii&*  c. 

(s)  y  on  einer  hSchstselienen  uudnoeh  urAekannten  Auigtihe  dtr  An  mo^ 
riendi,  etc.  Aogaburg,  i8o6,  in-8,  p.  81-47. 

(8)  Hciaecken,  Idée ge'nêraie,  p.  419.  Ebert,  Lexikon^n*  ii5i.  YII. 

(4}  Bibiiotheca  Spencerûnmaf  t.  1,  n*  4,  p.  xxit-zxt. 

(S)  Aretioy  BejrtriÊgû  mur  Getthiehu  tmd  LUeratur^  etc.,  octobre,  lAoft, 
p.  433,  Ebert,  loc.  cit. 

5i 


<^26  leUJETlff  BD  Bituonuui. 

d&qoié  par  la  Seraa  Santancl«r  scnu  le  n«  i^  (i).  L^s  figures  de 
la  fia  comme  dans  l'exemplaire  de  lord  Speneo* 

5**  A  la  bibliolhèquede  Gocha  ;  exempkm  impaiCût  da  i  ^  feuillet, 
les  deax  pages  de  texte  iodtidées  c  Bcna  irnspiFoeip  ^mgelie^ntra 
wfariciam  et  Temptacio  djraùoli  de  aiNtrieimy  sont  transposées 
coimne  dans  Texeinplaire  d£  la  bibliothèque  de  Paris.  «Lf  s  deux 
fif[iti«8  ajoutéas  fiont  différenles  ;  eeUe  du  feuillet  i  i  représente 
un  aBge  <fui  lieat  une  balance  dans  la  main  gaiicbe  et  un  glaive 
dans  la  main  droite.  Dana  I'ur  des  plateau»  de  1a  balaoce  est 
sne  âuM  et  dans  l'autre  les  bie»s  terrestres  ;  deux  démoM  s'ef- 
forcent de  iaive  pencher  de  leur  c6té  le  dernier  plateau.  La 
seconde  figure  (recto  du  feuillet  i4  )  Jreprésente  divers  sujets  y 
un  nuriage  sous  le  porche  d'une  église ,  des  roleurs  qMÎ  pilleyt 
un  trésor,  uu  cadavre  dévoré  par  des  serpens,  etc.  (2). 

&*    A  la  bibliothèque  de  Munich  ;  les  figqf^  de  la  fin  comme  dans 
l'exemplaire  4e  Gotha. 

7»  A  la  bibliothèque  de  Wolfenbuttcl;  las  %«rea  de  la  £n  comme 
daas  rexeo^laire  de  Gotha  (3). 

8*  A  ^a  bibliothèque  de  Zwickau;  les  figures  de  la  fin  comme  dans 
l'exemplaire  de  Gotha  (4)> 

9**  A  la  bibliothèque  de  Bambei^  ;  exemplaire  imparligiit  qui  con- 
tient seulement  les  feuillets  i-g,  1 1  et  12  (5).  Les  deux  pages  de 
texte   intitulées  :   Bona  injpt'racio  angeti  contra  auarieîam  et , 
Temptacio  dfoèoli  dé  at^aricia,  comme  dans  les  exemplaires  4i^ 
Paris  et  de  Gotha  (6). 

Heinecken  a  connu  l'édition  latine  G  (7),  mais  il  n'indique  que 

(i)  A\ippiément  au  catalogue  de»  livret  de  la  biblio^ètfue  ée  la  Sema  San- 
tander,  etc.  HruuUes,  an  si,  pkacke  I. 

(^)  ^eUrUge  tur  âUern  Litleraiur^  tU»,  vom  Fr.  «I^ÇQbf  i|p4  F.  4.  Ukert. 
Ersten  Bandes  erstes  Beft,  p.  67-78. 

(3)  Idée  générale,  p.  4iq.  Ebert,  loe.cit. 

(4)  Idée  générale f  p.  4 10. 

(6)  Gesekichie  der  UohuehaaUbkiuui  ven  Relier,  p.  d7i*-87a. 

(6)  Cette  particularité' ,  que  j^ai  signalée  dans  les  exemplaires  de  Parts , 
do  Gotha  et  de  Bamberg,  est'  peatrétrc  conmone  à  tous  les.  cstHiplaîres  de 
1 4  feuillets . 

(^)  Idée  générale,  p.  4i9-4to.  L^édikioD  latine  G  est  celle  que  Heinecken 
nomme  la  septième. 


ds0«xempkire9  en  14  femUeu,  el  ilipuin^t  quline  partie  de  Vé^ 
dîlîoii  «yftQt  été  iœprim&d'uii  eeul  côté  da  papier,  qiidques  exem- 
plâires  conteooîeDt  a4  feuilleton  La  description  du  savant  biUio- 
graphCf  laissée  imparfaite  flur  ce  point,  a  jeté  dans  rèrrenr  les 
éariwns  les  plus énvUts.  En  i8o3,  Panser  annonça  la  découyerte 
d'une  «dition  de  Vjirs  fi»tfï>A</<  jusqu'alors  inconnue  (i)  ;  l'exem-^ 
plaire  signalé  par  Panser  étoit  celui  de  M.  Scbraid  cité  plus  haut» 
Zapf,  qui  adressa  au  bibliothécaire  T.  Langer  une  longue  lettre  sur 
cette  édition  soi-disant  inconnue ,  adopta  l'opinion  de  Panzer  (2). 
Les  deux  bibliogrq>hes  étoiont  loin  de  supposer  que  les  24  feuillets 
de  l'exemplaire  de  N.  Sclunid ,  et  les  i4  feuillets  de  la  sq>tième 
édition  de  Heinecken  avoient  été  imprimés  avec  les  mêmes  plan- 
ches. £bert  indique  sous  le  n**  VII  une  édition  de  Vjirs  moriendi  en 
14  feuilleljSy  et  sous  le  n°  VIII  une  autre  édition  contenant  24  feuiU 
lets.(3),;  les  exemplaires  cités  par  l'auteui*  attemand  appartiennent 
à  la  même  édition  (latine  G.).  M.  firuneta^ccpié  Ëbert  9ans  recd-* 
fier  la  méprise  (4)*  M.  Jacobs  ne  sait  à  quelle  édition  rattacher 
l'exemplaire  de  Gotha  (5).  Enfin^  dans  la  nomenclature  de  M.  HeL* 
1er  (6).,  la  même  édition .  reparoit  sous  trois  numéfos  différens  : 
n*"  VU»  l'édition  en  24  feuillets  décrite  par  Panzer  et  Zapf;  n«  VIII, 
l'édition  en  i4  feuillet^  décrite  par  Heinecken;  et  n""  IX,  les 
f  I  feuillets  de  l'exemplaire  de  Bamberg. 

Ainsi  que  nous,  l'avons  rapporté  plus  haut,  ia  bibliothèque 
royale  de  Paris  possède  deux  exemplaires  de  l'édition  latine  G  : 
l'un  contient  24  feuillets  et  l'autre  j4  Je  puis  affirmer  que  les  deux 
volumes  ont  été  imprimés  avec  les  mêmes  planches  ;  j'ajouterai  que 
Vexen^plaire  en  i4  feuillets  est  d'un  tirage  plus  récent ,  puisqu'on 
a  enlevé  à  chaque  planche  des  filets  d'encadrement.  Quant  aux 

(i)  Annales  tjrpographicif  U  XI«  p*  S^^* 

(3)  f^on  einer  hochstseltenen  und  noch  unhekannten  Ausgabe  der  An  mo» 
riendi,  etc. 

(Z)  Lexikon,  t.  i,  laSi . 

(4)  IfoMweUes  rccherçken  bihliograplUquoif  t*  i^  p-  97» 

(&)  BeUrSge  zur  âllern  LittertUur,  etc.,  i  Bandes,  i  HefiT,  p.   67. 

(6)  M.  HeUer  signale  (/oo.  cit,,  page  37a)  la  plancbe  du  fisiûll^t  11,  renode 
Texeimplaire  de  Bamberg,  comme  im^  Qgart  nourelle  at  ioeonone.  Cetu  fi- 
gure est  celle  que  j^ai  décrite  page  100,  sous  le  n°X  (Fange  cotiaolatear  diisv 
malade  :  JVon  sis  warus)i  elU  m  troitrc  dans  «ooies  les  étions  de  VArs 
moriendi. 


728  BULLETIN   DU   BIBLIOPHILE. 

exemplaires  de  i4  feoillets  qui  cmt  à  la  fin  les  deux  figures  deOo- 
^lia,  je  ne  les  ai  pas  yna  ;  je  ne  puis  cependant  les  conndirer  comme 
une  édition  particulière  de  Vyirs  moriendi;  il  iaudrait,  dans  ce  cas, 
que  cette  édition  ait  été  calquée  trait  pour  trait  sur  l'édition  latine  G, 
car  la  description  que  les  bibliographes  ont  donnée  des  exem- 
plaires de  Gotha,  de  Wolfenbuttel,  de  Zwickau,  etc.,  convient  pai^ 
faitement  à  l'édition  que  je  désigne  ici  par  la  lettre  G. 

EDITIONS   ALLEMANDES. 

A*  Die  Kunêt  zu  sterhen.  Hans  Sporer,  147^;  petit  in-folio, 
24  feuillets  imprimés  au  frotton  et  d'un  seul  côté  du  papier,  avec 
signatures.  Les  figures  sont  gravées  au  simple  trait,  sans  ornemens 
ni  hachures  (i).  «  Ce  livre,  dit  Heinecken  (2),  publié  beaucoup 
«  après  l'invention  de  la  typographie,  est  néanmoins  entièrement 
tt  gravé  sur  des  tables^e  bois,  et  imprimé  d'un  seul  côté  du  papier  : 
«  on  s'y  est  servi  de  la  main-d'œuvre  en  usage  pour  les  cartes  à 
«  jouer,  et  l'ouvrier,  soit  qu'il  fût  un  cartier  ou  un  graveur  en 
«  bois,  y  a  mis  son  nom  et  ta  date  à  la  fin  du  livre  ;  comme  il  a 
«  employé  de  l'encre  à  l'huile ,  l'impression  est  très-informe  et 
t(  sale.  L'ouvrage  entier  consiste  en  un  seul  cahier ,  et  les  feuilles 
«'  sont  marquées  sur  la  marge ,  qui  est  à  la  gauche,  des  lettres  de 
K  l'alphabet  pour  le  relieur.  La  préface  contient  deux  feuillets,  et 
«  commence  (feuillet  i ,  verso)  :  Dieweil  nach  der  Lere  des  natârli' 
M  cken  Maister  u.  s,  w.  Ensuite  viennent  les  images  et ,  vis-à-vis , 
«  leurs  explications,  en  22  planches,  dans  le  même  ordre  que  dans 
«  la  seconde  édition  latine  (édition  latine  A),  etc.  ;  la  dernière  page 
m  (feuillet  24»  recto),  finit  par  le  mot  amen;  au-dessous  on  lit  : 

Hans  sporer  bat  dîss.  piich 

1 .  4.  7.  3.  pruff  =  moler  (8). 

La  bibliothèque  de  Zwickau  possède  un  exemplaire  de  cette  édi- 
tion (4). 

(  I  )  Heinecken  ClddegénéralCf  planche  s3}  a  publié  le  fac-tîmtle  amoindri  de 
la  figure  I. 
(1)  idée  générale j  pag.  4«i. 

(3)  Jean  Sporer,  peintre  de  earUt^  a  (imprimé)  ee  Iwre  en  1 473.  Le  mot  im- 
primé a  été  omis. 

(4)  Idée  généraie,  p.  4ao.  Panser,  Annalen  der  âliem  deuUchen  lÀUeratnr, 
p.  7«,  n«a7.  Eberl,  Lexikon^  1. 1,  ii5t,  IX. 


■UUJtXIN   DU   BIBlilOFaiLK.  7  2^9 

Le  peintre  de  cartes,  Jean  Sporer,  éditeur  de  VAn  montai  de 
147^1  est  sans  doute  le  même  personnage  que  Jean  Sporev  Timpri- 
menr  d'Erfurt  (  i }.  Quoique  les  procédés  xylographiques  diffèrent  es- 
sentiellement de  ceux  de  la  typographie  proprement  dite ,  cepen- 
dant nous  aurons  plusieurs  fois  l'occasion  de  signaler,  dans  le  cou- 
rant de  nos  recherches,  des  artistes  qui,  comme  Sporer,  furent  tQut 
à  la  fois  imprimeurs  xylographes  et  imprimeurs  en  lettres  mobiles. 

J3.  Die  kunst  zu  aterben.  Ludwîg  ze  Ulm,  Petit  in-folio,  24  feuil- 
lets imprimés  d'an  seul  côté  du  papier  avec  la  presse  et  de  l'encre 
noire;  lettres  initiales  fleuronnées;  signature  A-M.  Chaque  page 
est  entourée  de  trois  filets  d'encadrement  ;  les  textes  et  les  figures 
sont  disposés  comme  dans  les  éditions  latines.  Au  feuillet  a,  recto 
(a*  page  de  la  préface),  le  mot  vnrty  omis  à  la  ligne  aa,  a  été  ajouté 
en  caractères  minuscules  au-dessus  du  mot  geluteri.  Au  feuillet 
14»  recto  {Bonne  inspiration  de  fange  touchant  la  patience) ^  le  mot 
nit,  oublié  à  la  ligne  36,  a  été  placé  en  marge  entre  les  filets  d'en* 


(1)  Jean  Sporer  a  publie  â  Erfurt,  de  1494  i  i4j)9,  dWers  ooTrages 
imprimes  avec  des  caractères  mobiles  ^  nous  connaissons  les  saitans  : 
I.  f^on  dem  grqffen  in  dem  pftugy  gestmg.  Wa^  vonàfeintz,  Gedruektzu 
Erffortvon  meister  Hanàen  sporer  bef  tante  veit  zu  dem  eynsydel*  Im  xcVy 
/are  (1 495),  iQ-4  (a).  Heinecken,  qui  rapporte  la  sousoriptlon  de  cet  ouTrage, 
•  a  lu  :  Im  xlv  (i545)  (b)  ;  de  sorte  quUl  fait  de  Jean  Sporer  d^Erfurt  deux  per- 
sonnages difiërens;  Vun  qui  imprimoitè  la  fin  du  xt*  siècle,  et  Tautre  an  mi- 
lieu du  XVI*  siècle.  II.  Ein  bewert  kunttbuchlin  dos  den  menschen  gar  nulx- 
lich  zu  fuUfë  ist  vil  sachen  dar  in  xu  Urnen,  A  la  fin  on  lit  :  Gedrucktt  zu 
Erffhrt  durch  Johannsen  spârer  txu  den  vitsen  Lilgen  berge  bejr  sont  Pauls 
pjfar.  Im  Q^Jare  (1 499),  in -4  (c).  III.  Dy  history  des  graffen  vo  soffay  in  des 
rehen  bogen  langen  Don,  A  la  fin  on  lit  :  Thusset,  vir,  hundert,  undjx.  und 
t.xxxx.  Jare  (1499)  nach.  der.geburt,  unsert.  heren,fûr,  ware.  «w  ertfiirt» 
von.  meister  harusen,  buoch,  drucker  bey,  tant,  pauls.  pffar.  vin,  hoLge^ 
druckt  unt  voilent»  ditz,  bueklein.  an,  tant  mertitz.  abent  JYun,  riuff,  wir,,an, 
maria,  die  reinen,  meidt  dat.  ty,  uns,  behut.  vor  leidt,  in-i  (d).  La  Sema  San- 
tander  a  omis  le  nom  de  Sporer  dans  sa  Monographie  des  imprimeurt  du 
XT«  siècle. 

(•)  PtnsOT^  Jnnalên  der  âUem  demUchm  UUtraÂur^  p.  2»,  ne  410. 

(b)  lait  g/n£rale,  p.  422. 

(c)  Paner,  ZiuMtte  tu  dân  JtinaUn  dtr  aittrn  dêuttehên  tttUrëtur^  p.  89,  oo  474  c . 
(A)  PaB««r,  hc,  cil.,  do  481  b. 


73o  voLfiHTOf  00  ABuenoLE. 

cadranent.  Les  figurai  paroissent  a? oir  été  calqciées  sur  celtes  de 
réditâob  lathie  G. 

Feaîllet  i,  terso;  34  lignes  de  texte,  signature  a  (i). 

WJe  wol  sadi'  der  1ère  :  des  natdrliebé  mtister  an  dem  drit 
l«  Imck  der  gotte  $itte  :  aller  erschrokéliche  dioge  :  dttf  tod 
des  libes  isK  dz  erschrokSUchct  ;  doch  so  Ut  er  dem  tod  der  aek 
in  kainê  weg  ze  gelicLê  dz  bezugt  sant  aagasti  sprechê- 
de  :  In  yerliesen  ainer  selerbt  merer  schade  :  wafi  tusent 
lichnS.  Och  spricht  bembardus,  dise  gancze  welt  mag  za  dem  ivtr 

FeuiUet  a,  recto;  33  lignes  de  texte. 

das  er  mm  fûnaci  fatbe.  sich  wsrfieb  te*  bessem.  ob  er  in  Itogerm 
Icben  belibea  wvrde  un  niemer  férbas  ze  siindes  Zii  dé  fird£ 
maie  da  er  vergebe  darcb  got   aUé  denen  die  ïa  gelecz  et  ïxar 

Feuillet  S,  verso  ;  figurel ,  âgnature  b. 
FeuiUet  4i  recto  ^  3o  lignas  de  texte. 

Versûchtmgdes  tûfeh  in  dem  gelôben 
o  fcrr  uiacr  gelfibe  ain  grtmdfesti  des  gaoceen  baiks 
|ist  on  den  gaocz  kainem  mensch^  kain  bail  gewesen 
mag  das  bezûget  augistinus  uù  spricbt.  Der  gelOb 
ist  ain  gnmduesd  aller  gntter  ding  ufi  des  menseb- 
Kcben  baîls  ain  anefang  Ufi  berubardns  spricht  Der  gelôbe 

Feuillet  5,  verso  ;  figure  II,  signature  c. 
Feuillet  6,  recto  ;  38  lignes  de  texte. 

▲in  gntte  1ère  des  engels  yO  dera  gelâbeo 
lâr  die  erste  uersiîcbnûss  des  tdfels  git  der  engelain  gût  1er 
sprecliêt  O  menscb  du  soit  nit  glôben  dem  suchlemen  ingi- 
essen  des  tùfels  so  er  ain  lûguer  ist  :  ^aô  er  bSt  mit  liegen 
unsern  erstë  vattf  r  uô  mùtter  betrogë.  Du  soit  Ocb  nit  zwi- 
ueln  in  aîncberlay  weg  an  dem  gelobë  ob  du  Ocb  den  mît 
den  sinnen  oder  ueisieutnûss  nit  begrifien  macbt.  Wan  mocbtestu 

^  FeuiUet  7^  verso  ;  figure  111,  signature  d. 

FeuiUet  8,  recto;  38  lignes  de  texte. 

Die  ander  uersiîcbnûs  des  tûfels  durcb  yzwiflûg 
U  dem  andem  mâle  uersûcht  der  tnfel  den  kranken  men- 
scben  durcb  Terzwiflûg  die  gntter  bofTnûg  widerwar- 
tig  ist  ufi  dem  gelrùwë  dz  der  menscb  in  gpt  sol  baben. 
Wafi  so  der  siech  mitt  scbmerczen  an  dem  lib  gekesti- 
get  wirt  so  meret  der  tûfel  den  scbmerczè  mitt  scbmerczé  ufl 


S: 


F' 

JL     < 


Z 


(1)  Les  signatures  sont  placées  entre  les  filets  d'encadrement. 


Feuillet  9,  Tftrso;  figure  lY,  signature  e. 
Feuillet  10,  recto  ;  35  lignes  de  texte. 

WJder  die  Tersùchûg  der  yerczwiflûg  gibt  dèr  en  gel 
aîli  gfitte  lere  ip#eeh«Éd«  O  aicnMcb  w«r  t  A  tct* 
czit^tht  Ui)  ft«ttesl  geCÉl  wé  ui^  iliort  so  nil  dieb 
stal  so  \il  msntolilAeltt  «Is  tropfcn  und  tcndliB 
des  mères  éîifd  d«r  zè  dHe  sihld  aller  nMiiechen 
uA  ob  do  aie  Oeh  nie  geréwet  nocb  gtbiebtet  kettael  uiid 

Feuillet  1 1 ,  verso  ;  â|g«re  Y  y  signature  f. 
Feuillet  12,  recto  ^  a5  lignes  de  texte* 

DJe  drit  versùchûg  ist  duch  ungedtiit  usz  grosser 
krankLait  komende  spricht  der  bOsz  rind  O 
wie  macht  da  den  grossen  scbmerczé  erliden 
der  damenklîcbë  untrâgëlich  ist  Ufl  dir  on- 
nuczlîch  du  bâst  es  fich  nie  verscbult  so  sol  Ocb 
in  dem  liden  die  yersùchung  geringert  werden 
iinddiegro«t  beschwardist  dznieman  kaio  mittlidengen 

Feuillet  i3,  verso;  figure  YI,  signature  g. 
Feuillet  i4)  recto  ;  87  lignes  de  texte. 

Wider  die  dritten  versikcbnQg  der  ungedult  lert  der 
engel  aUo  O  nenscb  ker  din  gemùt  \0  ungeduH 
duroh  die  der  tufel  mit  sioer  tfitlicbcr  raiss%  ttk 
aaders  sûcbet  daft  den  sebad^  diner  sel  dorch  die 
din  sele  verJoré  wirt  Z<^licber  wise  alz  darch  die  gedalt 

Feuillet  i5,  verso;  figure  YII,  signature  h. 
Feuillet  16,  i^ecio;  26  lignes  def  texte. 

Zii  dem  fierden  mal  verâûcbt  der  tufel  den  kraoké 
durcb  gaistlicbe  bocbuart  in  der  ist  er  den  gaisrlich-^ 
en  and&chtigd  afr  gereehtê  m«nsch€  gefartichcr. 
VfaÛ  soer  den  me»«cbC  durefa  dca  Torgeodé  drj  Ter- 
sûchnusz  nlt  vcrfûrrcn  mag  so  under  stât  er  siéh 
in  an  zewenden  durcb  sin  selbs  wolgeuçdlê  ufi  gûsset  im 

Feuillet  17,  verso;  figure  YIII ,  signature  i. 
Feuillet  18,  reçto;  3o  lignes  de  texte. 

Wider  die  vierden  Tersiichnûg  in  gùsset  der  engel  uin 
solicb  icre  :  û  du  armer  warumb  bist  da  bochuettig 
uû  wil  nit  betrachtê  wîc  du  din  statikait  in  dem  ge15- 
.  .ben  hofiung  un  gedult  nit  yO  dir  selbs  sunder  vo  got 
hast  als  er  s]^ricLt  :  Où  micb  mûg€t  ir  nich Iz  volbrTg- 
en  un  mer  rum  dich  nichtz  :  Vberheb  dich  nicbcz  :  Icg  dir  selbs 


I 

i 


73a  lOLLIETIlf  DU   BIKJOrHIU. 

Feuillet  19,  verso;  figure IX,  signature  k. 
«  Feuillet  ao,  recto  ;  ao  lignes  de  texte. 

DJe  fi&iiBt  Tmâchnoss  det  tiifek  itt  ^i  gittkait  mit 
ubriger  anfechtOg  tjrtlicht  gûttet  Zjttich  fr6d 
Und  wolnost  Wjbs  lift  der  kioder  die  der  nech  in 
getunthait  Hd>  gehabt  h£t  darch  die  der  tufel 
diesterbendeo  mensohen  alsoiiertnchetO  armerjrczmiut 

Feuillet  21 ,  verso  ;  figure  X,  signature  1. 
Feuillet  22,  recto  ;  28  lignes  de  texte. 

WJder  die  fânsten  vernichDasz  des  tûfels  gusset  d* 
eogel  dem  el  siechen  in  lin  gemùt  aiu  lolich  1ère. 
O  mensch  kerdine  oren  yO  den  tOtlichft  raté 
des  tûfels  darch  die  er  dieh  wil  yergiflté  Du 
soit  Ter  gessen  ailes  des  dz  dich  îrren  mag  an  dem  haîle  * 

Feuillet  23,  verso  ;  figure  XI,  signature  m. 
Feuillet  2^1  recto  ;  32  lignes  de  texte. 

Ain  gemaia  1ère  des  sterbfidé  menscbft  die  wil  ernn 
red  uft  Temnst  Mt  so  sol  er  got  an  rùffén  dz  er 
in  darch  sio  grandiose  harmherczikait  und  die 
krafil  sines  lidens  welle  empfahen.  Dar  nach  sine 
liebe  mntter  mariam  die  Junckfrowft  das  si  fur  in  bitte  Dar 

Au  bas  de  la  figure  XI  (  feuillet  23 ,  verso),  entre  les  filets  d'en- 
cadrement» on  lit  le  nom  du  graveur  :  Ludwig  xe  ulm.  Cet  artiste 
est  tout  à  fait  inconnu,  à  moins  qu'on  n'adopte  le  sentiment  de  Pan- 
ser (i)  et  de  quelques  loutres  bibliographes  allemands ,  qui  préten- 
dent que  ce  Ludwig  est  le  même  individu  que  Ludwig  Hohenwang 
d'Ëlchingen,  imprimeur  à  Ulm  (2}.  Cette  opinion  auroit  besoin 

(i)  Annale»  tjrpographici,  t.  3,  p.  533. 

(a)  Braun  a  compte  Hohenwang  d^Elchingen  au  nombre  des  imprimeurs 
de  la  Tille  d^Angsbourg,  diaprés  une  édition  allemande  de  la  Biblia  aurea, 
imprimée  avec  des  caractères  semblables  k  ceux  de  la  Summa  hostiensiSf  Ulm, 
i477,  et  terminée  par  la  souscription  suiYante  :  Hie  endet  die  guUUn  Bibel 
geâruckt  zu  Augspurg  (a).  Seemiller  dit  aussi  que  la  Summa  hostieruii  et  la 

(a)  KetiHa  kitlorico-liUtrmrim  it  lihrû  ah  ariia  typograpkiem  inMnliofw  lUfiM  md  «imaun  M.  D. 
imprusù  t  in  bibliptkêcm  motuuUrii  ad.  ts.  Vdal^ùmm  9t  Jfram  Jmgustm  êgtantiktUf  ITtI,  i»-4"» 
Fn».  Pam,  1,  p  SS. 


BDLtBTIlf  1>1I   BISLIOPHILS.  733 

d'être  fondée  sur  quelque  preuve  plus  certaine  que  celle  de  la  con- 
formité d'un  nom  de  baptême,  qui,  alors  comme  aujourd'hui,  étoit 
très-répandu.  UArs  moriendi  de  Ludtvig  ze  Ulm  a  été  décrit  par 
l'auteur  de  la  Vienne  méryeilieuse  (i),  par  Heinecken  f  2),  par  Pan- 
ier (3),  etc.  V 

EXEMPLAIRES  DE  l'ÉDITION   ALUDUlfBE  B.  ^ 

10   A  la  bibliothèque  royale  de  Paris;  exemplaire  imprimé  avec  la 

presse  et  de  l'encre  noire. 
v   A  la  bibliothèque  de  Munich. 

Ci.  Die  Kunst  zu  sterhen.  Petit  in-folio  ;  le  rècto  du  premier  feuil- 
let et  le  verso  du  dernier  sont  blancs  ;  les  feuillets  2- 1 2  sont  opistho- 
graphes  ;  le  volume  contient  en  tout  i3  feuillets.  Au  feuillet  2  recto 
(deuxième  page  de  la  préface),  le  mot  u«W,  omis  à  la  Ugne  22,  a  été 
ajouté  en  lettres  minuscules  au-dessus  du  mot  geluterL  Au  feuil- 
let 8 ,  recto  {Bonne  inspiration  dç  fange  touchant  la  patience) ,  le 
mot  nitj  oublié  à  la  36*  ligne,  a  été  ajouté  en  marge  entre  les  filets 
d'encadrement  ;  aucune  indication  d'année ,  de  ville  ni  d'impri- 
meur ;  la  préface  commence  ainsi  (feuillet  i ,  verso)  : 


W 


Je  wol  nach  derlere  :  des  natûrlichC  maister  an  dem  drit 
ié  bach  der  guttë  sittë  :  aller  erscbrokCUché  dinge  :  der  tod 
des  libes  ist  dz  erschrohelichst  :  etc. 


La  bibliothèque  de  Munich  possède  un  exemplabe  de  cette  édi- 
tion. \ 

BibUa  aureaont  c'té  exëcmtëes  avec  les  mêmes  caractères  1  mais  11  fait  re- 
marquer que  la  souscription  de  ce  diKiier  ouTrage,  imprime'e  arec  un  ca- 
ractère différent,  a  pu  être  ajoutée  après  coup  par  un  autre  artiste  :  n.  Est 
«  quidf  m  et  hsc  subscriptio  impressa  tj-pis,  sed  -videtur  mihi  serius  demum, 
«  et  forte  ab  alio ,  quam  qui  opus  îpsum  împressit ,  adjecta  fuisse  (a).  » 
Hohenwang  est  l'auteur  d'une  traduction  allemande  de  Ye'géce. 

(1)  Dos  merckwûrdige  Wteruij  oder  unterredungen  von  vertchiedenen 
dtuelbêt  befindlichen  merckwûrdig^eiten  der  Natur  und  Kunst,  17^4,  in-4o, 
p.  I  i9-i  1 4.  L'auteur  a  inséré,  dans  sa  descriptiou  de  VArs  moriendi^  tout  le 
texte  du  feuillet  4.  . 

(s)  Idée  générale^  p.  499-4s3. 

(3)  Annalen  der  àltem  deuttehen  Litteratur,  p.  4,  n^S. 

(a)  BihUothêcm  ateèimitm  JngoUlmJitHsiê  tmêmnMhuhi  tjtpo^rmpldcm^  IT87-IT92,  ia-4',  ftirt- 
«■I.  11,  pu  14t. 


y 


734  BDLUKtUi  mi  UMJOPBUJI. 

Si  cet  exemplaire  de  Munich  n'appartieat^iMM  à  TédiCioii  pttbbéc 
par  Ludufig  ze  Ulm^  il  faut  alors  considërev  rédiUoa  fillftrtKii^n  G 
connue  une  reproduction  xylograplnifue  co|Hée  arec  «ne  .exact»* 
tude  scrupuleuse  sur  rédiûon  de  Lududg.  Dans  tona  les  cas»  om  re- 
marquera que  le  nom  du  premier  éditeur  a  été  supprimé»  el  que  les 
feuillets  du  volume  sont  imprimés  'des  deux  côtés  du  papier. 

La  bibliothèque  de  Munich ,  si  riche  en  productions  xylographi-  ' 
ques,  possède  un  exemplaire  impariait  de  VArs  môriendif  qui  con- 
tient 1 2  feuillets  imprimés  d'un  seul  côlé  du  papier  ;  les  ûgBaturcs 
sont  placées  entre  les  filets  d'encadremetti  ;  le  feuiUet  /J ,  recio  (  7Va- 
tation  du  diable  touchant  lafoi)^  commence  ainsi  : 


S 


VersikchouDgdes  tûfels  in  dem  gcloben 
o  ferr  unser  geTôbe  ain  gtun^festi  des  gantzen  haifes 
ist  on  den  gants  kainen.  ni«Ateh  katn  hail  gewesen 
nag  elc 


Je  ne  sais  si  cet  exemplaire,  que  les  bibliographes  n'ont  pas  dé- 
crit,.appartient  à  une  des  éditions  allemandes  indiquées  plus  haut, 
ou  s*il  représente  une  édition  encore  inconnue.  Les  /^latre  pre- 
mières hgnes  du  feuillet  i  correspondent  parfaitement,  pour  tes 
abréviations  et  la  coupure  des  tignes,  au  feuillet  ^  de  Tédition  de 
latdmg  te  Uim. 

ilHTI^K   nUMÇOISE. 

Lari  au  marier.  Petit  in-folio,  24  feuillets  imprimés  â*un  aeul 
côté  du  papier  avec  de  l'encre  grise  ;  les  1 1  pages  de  figures,  et  les 
i3  pages  de  texte,  sont  disposées  conime  dans  les  éditions  latines  et 
allemandes.  M.  Brunet,  auquel  nous  empruntons  cet  article  (r)  ne 
mentionne  ni  signatures,  ni  létbres  initiales,  ni  filets  d'encadrer 
ment  ;  les  figures  appartiennent  vi^aisemblablement  à  une  édition 
latine  ;  les  textes  des  rouleaux  sont  en  latin  ;  la  cave  du  mourant 
(ligure IX)  contient  quatre  tonneaux. 

I"  page  de  texte. 

LAET   AV   MOaiAK. 

Ja  soit  que  selon  le  philosophe.... 

(1;  Manuel  du  Ubraire  ^  édit.  de  iSao,  t.  1,  p.  117-116.  L^exeroplaire  de 
Lart  au  morier^  qui  a  été  décvii  far  M.  hnmei,  apparUaoit  »  MM.  Vandet- 
cruisse  ;  il  est  unique. 


Buixwnii.jiu  uiLionnui»  735 

a*  page  de  texte  (i). 

La  dernière  ligne  Jinit  par  ces  moU  »  «oniidere  dtUgentenieot. 

3*  page  de  texte,  a8  lignes. 

TempUcioD  du  dyable  de  la  foy* 

4*  page  de  texte,  33  lignes. 

Bonne  inspiracion  par  ISgel  de  la  fej. 

5^  page  d0  texte,  33  lignes. 

Temptacion  du  dyable  de  despéracion. 

&p9ge  de  teste,  33  lignes. 

Bonne  inspiincion  de  lange  contre  deaesperrace. 

7* pagg  de  texte,  3i  lignes. 

TeaiptaciMi  da  dy  aMe  par  Impatiéiree. 

S""  page  de  texte,  38  lignes. 

Bonne  inspimcion  par  lange  de  pacience. 

9*  page  de  texte,  3o  lignes. 

TcmptaicioD  àm  djàble  par  vaine  gloire. 

lo*  page  de  texte,  33  lignes. 

Bonne  ioapiracion  de  Tange  contre  vaine  gloire. 

Il*  page  de  texte ^  3d  lignes. 
Tamptaciod  da  dyable  davarke. 

itl  page  de  texte,  a6  lignes. 

Bonne  infpiracion  de  Tange  contre  davarice. 

i3«  page  de  texte,  4«  lignes. 

La  treizième  pa^e  commence  abui  :  Bien  utîYe  conclorion  de  cette  calutatrc 


(i)  Les  deux  premières  pages  de  Lan  au  métier  oontiennent  ensemble  Sy 
lignes,  le  titre  compris. 


736  BDUATiir  ou  uBUomiLx, 

doctrine ,  si  le  moritur  laboarant  eu  agonye  et  extrémité  peuU  parler,  etc. 
Zei  trois  dernières  lignes  du  volume  contiennent  le  sixain  suii^ant  : 

Bonoe  remonstrance  par  figure 
et  exposicion  p  escripturc 
De  chose  utile  et  nécessaire 
et  cett  miroir  yrai  exemplaire 
Si  entendes  a  bon  désir 
pour  bien  viyre  et  bien  morir. 

Parmi  les  dirers  ouvrages  qui  trouveront  place  dans  nos  recher- 
ches, Lart  au  marier  est  sans  contredit  un  des  plus  dignes  d'atten- 
tion ;  c'est  Je  seul  livre  xylographique  Irançois  découvert  jusqu'à  ce 
jour.  Il  faut  regretter  que  le  cadre  nécessairement  restreint  du  Meh- 
miel  du  libraire  n'ait  pas  permis  à  l'auteur  d'entrer  dans  des  déve- 
loppements plus  étendus  sur  une  production  xylographique  si 
longtemps  ignorée,  et  qui  touche  de  si  près  aux  premiers  établisse- 
mens  de  l'imprimerie  en  France.  Golard  Mansion,  qui,  vers  l'an- 
née i474f  introduisit  l'art  typographique  dans  la  ville  de  Bru- 
ges (i),  publia  une  traduction  firançoise  de  VArs  moriendi  (a)  ;  une 
comparaison  attentive  de  l^Bdition  de  Bruges  et  de  l'édition  xylo-> 
graphique  indiqueroit  peut-être  quelle  est  la  plus  ancienne  des 


(i)  Van  Praét,  Notice  sur  Colard  Mansion.  Paris,  i8ig,  in-8^ 
(a)  VArs  monendi  de  Colard  Mansion  est  une  traduction  littérale  des  ëdi^ 
tiens  xylographiques  ;  Timpriroeur  a  ajouté  A  la  fin  deux  opuscnlti.  Le  pre- 
mier est  intitulé.:  Sensieut  lorrible  miroir  que  descriptsaïtiherôme  touchant 
la  mort;  le  second  :  Sensuivent  aucunes  bonnes  et  prouffitables  oraisons  h 
dire  sur  ceulx  qui  sont  constitue»  en  larticle  de  la  mort  prises  dune  exemple 
qui  sensieut.  On  lit  dans  ce  dernier  opuscule  la  légende  d'un  chapelain  qui, 
par  certaines  prières,  dëlivra  un  pape  des  peines  du  purgatoire.  L^édition  de 
Colard  Mansion  ne  contient  ni  figures  ni  le  sixain  qui  termine  Lart  au  ma- 
rier. Je  signalerai  aussi  une  édition  françoise  de  T^rs  monendi,  publiée  avec 
les  FairUises  du  monde  de  Gringore  et  quelques  autres  opuscules.  Ce  volume, 
qui  a  paru  dans  le  xyie  siècle,  est  resté  jusqu'ici  ioconnu  aux  bibliographes; 
il  porte  le  titre  suivant  :  Le  livre  nomme  Lart  et  seîëee  de  bië  viure  et  de  biê 
mourir  auecques  plusieurs  belles  histoires^  etc.;  il  contient  :  I.  Les  dix  oom- 
mâdemens  de  la  Lojr  diuine  ,etles  f^  commâdemens  de  sainete  église  ;  II.  Lart 
de  mourir  (traduction  littérale  des  éditious  xylographiques,  avec  les  onze  û» 
gures  gravées  sut  bois;  le  sixain  qui  termine  Lart  au  morier  se  retrouve  ici, 
mais  il  est  placé  au  commencement  de  la  préface)  $  III.  Demandes  qu'on  doit 
adresser  à  un  malade  pour  le  disposer  à  bien  mourir;  IV.  Ung  petit  ensei- 
gnement pour  bien  se  gouverner  en  ce  monde;  V.  Confession  à  Dieu  île  nos 
péchez  (ces  trois  derniers  opuscules  sont  en  vers)  ;  VI.  Lesfaintises  du  monde. 


«QUiBTlN   DU   BIBUOraiLE.  737 

deux.  D'après  let  coorCs  extraits  de  Lart  au  marier^  cités  par 
M.  Brunety  je  crois  pouvoir  affirmer  que  les  deux  traductions  sont 
différentes.  Les  figofes  de  Lan  au  morier^  comparées  avec  celles 
des  éditions  latines,  pourroient  aussi  jeter  quelque  lumière  sur  l'o« 
rigine  du  livre  ;  la  cave  du  mourant  contient  quatre  tonneaux  ;  nous 
avons  remarqué  la  même  particularité  dans  les  éditions  latines  D 
E  F  G;  or  les  figurés  de  Lari  au  morier  appartiennent  sans  doute 
à  V^ne  de  ces  quatre  éditions.  Selon  M.  Brunet»  les  figures  de 
l'édition  françoise  et  celles  de  la  seconde  édition  de  Heinecken 
(latine  A)  ont  été  imprimées  avec  les  mimes  planches.  Ce  fait  ne 
sauroit  être  admis  ;  l'édition  latine  est  in*4^  et  l'édition  irançoise 
in-folio;  de  plus,  la  cave  du\mourwit,  contient  quatre  tonneaux 
dans  l'édition  françoise,  et  trois  seulement  dans  l'édition 


Je  n'essayerai  pas  d'assigner  une  data  précise  aux  éditions  latines, 
allemandes  et  françoise  de  VAn  moriendi  que  j'ai  décrites  ;  .je  ne 
prétends  pas  non  plus  fixer  le  n^ng  qui  appartient  à  diacune  d'elles. 
Les  recherches  les  plus  obstinées  seroient  impuissantes  sur  ce  point  ; 
elles  ne  sauroient  résoudre  des  difficultés  que  les  bibliographes  éru- 
dits  regardent  avec  raison. comme  insolubles.  J'ai  examiné  atten- 
tivement la  plupart  des  éditions  xylograpbiques  de  Y  An  moriendi^ 
je  dirai  en  peu  de  mots  les  résultats  de  cet  examen. 

Lorsque  les  bibliographes  veulent  fixer  le  rang  qui  appartient 
aux  diverses  éditions  d'un^  ouvrage ,  non  datées  et  publiées  vers  la- 
même  époque,  ils  considèrent  laquelle  de  ces  éditions  est  là  plus 
défectueuse,  e^  ils  la  proclament  la  plus  ancienne.  Cette  méthode, 
appbquée  soit  aux  productions  xylographiques,  soit  aux  livres  im- 
primés avec  des  caractères  mobiles,  est  loin  d'offrir  toutes  les  sûre- 
tés désirables  ;  elle  doit  être  suivie  avec  une  extrême  circonspection, 
et  seulement  lorsque  le  livre  dont  on  veut  découvrir  la  date  ne 
porte  avec  lui  aucune  lumière  qui  puisse  servir  de  gu^de  à  la  criti- 

J|Ç,toat  compnod  36  fenîïlctt  ùtA^  iropHni^  i  loogaet  lignes;  tignaturst 
«-f  ;  caractères  ronds  ;  au  l»as  du  feuillet  35,  Terso,  on  lit  la  souscription  sui- 
▼aiate  :  Cffinist  lart  et  saence  de  bien  viure  :  et  bien  mourir,  Auee  les/mn^ 
tiseê  du  monde  :  reueu  diligemment^  et  novmeUemeni  imprime  a  fyon  eheuix 
Jacques  Moderne,  Cn  exemplaire  de  cette  édition  se  trôureà  la  btbliotkê- 
que  royale  de  Paris,  n*  T.  6i33.  A.  -^  1 . 


•^38  Bouami  wn  «■uopaoB. 

que.  Si,  apièf  avoir  comparé  lesédidotts  sylograiphiqiMg  die  VArg 
wtànendij  il  eiC  peraÛB  de  considérer  comMe  hipreoéèwe  celle  qin 
parole  la  pieu  inootrecle  aous  le  double  rapport  de  llmpreasioii  et 
de  la  gravure  dea  planches,  nous  ^^rons  sans  héâter  que  cette  pre» 
vmïwr  édition  est  Sédition  latine  À.  Les  lettres  ùikiales  manquent 
h  phisieufs  pages  ;  les  abréviatîeBS  ci  les  fantss  sont  nombreuses  ; 
le  dessin  des  figures  est  roide  et  grossier  ;  les  caractères  sont  plus 
ou  moins  gros,  les  lignes  phu  on  moins  serrées ,  selon  la  quantité 
du  texte  contenu  dans  chaque  planche  ;  au  feuillet  ^,  recto>  le  mot 
cmuiderety  qui  termine  la  page  et  la  préfiioe,  a  été'  gmvS  en  lettres 
minnsGules,  la  place  numqnoitç  la  cave  du  mourant  ne  contient 
que  trois  tonneaux;  un  seul  fitet^entenre  chaque  page^  enfin  on 
découvre,  dans  ce  volume,  des  nnperfeetions,  des  déBmts  et  une 
simplicité  d'omemens  qui  semblent  trahir  un  premier  essai  et  qui 
ne  se  voient  point  à  un  si  haut  degré  daus  les  éditions  suivantes. 

Selon  Heînocken,  l'édition  que  nous  venons  de  citer  (latine  A)  a 
été  poréoédée  par  une  antre  plus  andenae  (latine  B).  «  L'édition  que 
«  je  nomme  U  seconde ,  dit  ce*  critique,  est  retonnaissable  par  son 
«  format,  qui  est  tn»4'')  ^  V^  conséquent  plui  petite  que  les  an- 
«  très.  C'est  la  seule  raiso»  pour  quoi  je  la  mets  après  la  précédente 
«  (hitine  B)s  antrement  elle  a  toutes  les  manques  de  la  plus  hante 
«  antiquité,  et  son  graveur  parolt  être  un  dès  pllis  anciens  mat- 
u  très  (i).  »  L'argument  de  Heinecken  n'a,  àTAes'fenx,  aucune  si- 
gnification ;  cette  particularité  dn  format  ionf^*  peut  convenir  indif- 
féremment k  la  première  ou  à  la  dernière  édition  dé  VArs  moriendij 
et  Je  ne  vois  pas  pourquoi  elle  désigneroit  précisément  la  seconde 
édition  du  livre.  Dans  un  autre  passage,  le  même  auteur,  décrivant 
l'édition  qu'il  appelle  la  première  (latine  6),  s'expfhne  ainn  : 
<t  On  voit  sur  cette  planche  (figure  YIL  Teniattôn  du  diable  tou* 
«  chant  la  vaine  gloire)  deux  diables ,  dont  Tnn  représente  un  homme 
«  et  l'autre  une  femme,  d'un  dessin  un  peu  indécent,  ce  qui  ne  se 
«  trouve  plus  dans  aucune  des  autres  éditions  ;  et  c'est  ce  qui  m'a 
«  porté  à  donner  le  premier  pas  à  cette  édition,  etc.  (a).  »  Cette  in- 
duction estanssi  peu  sûre  que  la  précédente  ;  si  Heinecken  avcHt  exa- 
miné attentivement  Tédition  in-4,  il  auroit  pu  voir  à  la  figure  III 

(i)  Âdéegénér^9  p.  4o6. 
(s)  Idée  générâU  f  ^,  hoi. 


HeLLÈttff  9v  MBLioraiLE.  73g 

(  Tenu»$icr{  du  diaùU  îouehani  le  déêeêpeir^  un  diable  4a  sexe  féni- 
nin  aussi  indéceât  dans  sa  nudité  que  ceux  de  l'ëdtlion  latine  B. 

LafonD«  lias  lyftts  est  sans  coulsredit  itineyieur  guide  que  puis- 
sent choisir  les^iilNfues  pour  cànstatcr  IWigine  si  souvent  obscuie 
deà  éditions  aacieimes^  Ea  effet ,  un  Irrre  qui  ne  contient  aucune 
désiguaition  de  ville  ou  de  typographe  ^-mais  qui  est  impninë  ayec 
dea  caractères  connus  pour  appstrtaMr  à  tel  ou  ^  artiste,  doit  être 
compté  hardianeoi  âuJionilMne  des  prodnotioiisde  oa  n»èine  artiste. 
Qnoiqna  cette  méthoïkine  s'appliqae pas  aussi  rigoareqsement  aux 
livses  xylofi^aphiquoSf  cependabt  elle 'va  noua  foumiv  k  moyeft  de 
découvrir  TiBipriniettr  d'aine  des  éditions  de  Vji^s  mopitndL  Lesca^- 
rftttèrea  dea  éàiûom  latine  G  ai  attemande  B  ofiNg^tuné  ressens 
Uaacepariysitet  laiaiUe  et  la  forme  des  lettres,  kur  grosseur  et 
leur  diapoiition  soni  si  esactenent  paredles ,  qu'en  dirait,  deux  U- 
weaiuqpiimés  a1»cdesearactères  uiobiles  fondus  dans  le$  mêmes 
matrices;  ces  deux. éditioUy  qui  contiennent  la  pcenaièreun  texte 
latin  et  la  seconde  -un  ie»te  Allemand;  n'ont  paa  pu  être  calquées 
Tune  sur  l'aotce»  et  la  confoisiité  ai  fqappanae  de  leurs,  caractères 
nepeut  «'expliquer  que  par  une  origine  commune;  toutes  deux  ont 
été  évidemment  dessinées  et  gravées  par  les  mêmes  artistes  ;  toutes 
deux  sont  sorties  du  même  atelier.  Ainsi  j'attribue  l'édition  latine 
G  à  Ludwig  ze  Ulni^  qui  publia  l'édition  allemande  B.  L'édition 
latine  qui  manque  de  signature  a  sans  dotite  précédé  l'édition  alle- 
mande. 

Panzer  prétend  que  la  première  édition  de  VJr^  moriendi  est 
celle  que  nous  désignons  par  la  lettre  G  (i),  mais  il  nous  laisse 
ignorer  la  source  où  il  a  puisé  une  opinion  si  contraire  aux  asser- 
tions de  Heinecken  et  des  autres  critiques.  Nous  ne  partageons  pas 
le  aentiment  de  Panzer  ;  les  figiires  de  l'édition  latine  G,  comparées 
k  celles  des  éditiona  latines  A  et  B,  offrent  une  supériorité  incon- 
testable dans  le  dessin  des  figures  et  dans  la  gravure  des  planches  ; 
de  ploS)  la  forme  ronde,  correcte  et  gracieuse  des  caractères,  la 
par&ite  régularité  des  ligues  toi^ours  ^;^ement  distantes  l'uoe  de 


(4)  Editie  iibri  rarissiiai»  qui  ad  prima  arii#  tjrpofifrapbic»  «Moenrtk  (enta- 
roina  permet,  mt  dubio  prima.  Ligoo  inetsa  sunt  intep-a  fblia  tsm  ea,  quse 
6garas ,  qaam  ea,  quae  tezlum  continent.  Extat  in  coUectione  nostra  ezem- 
plam  complet nm  opltraeqtie  jerratiim.  (Panzer,  Annales  typngraphici,  t.  zi, 


\ 

V 


•^^O  BOLLBTm  OO   BIBUOraïUU 

Tanlre ,  indiquent,  suiTant.toutes  les  probabilit^i  une  édition  de 
YArs  moriendi^Ébèneure  aux  éditions  latines  A*F. 

Nous  n'avons  pas  mentionné  parmi  les  éditions  zylogmphiques 
de  Vjirs  moriendiciàX»  que  Hetnecken  décrit  ainsi  i  «  Une  sixième 
«  édition  me  paroit  être  celle  dont  on  trouve  nn  exemplaire  à  Wol- 
«  fenbuttel  (i).  Il  est  aussi  in-folio,  imprimé  d'un  seul  cAté  du 
«  papier,  par  l'opération  d*un  cartier.  Il  est  d'une  encre  noire; 
«  chaque  feuillet  fait  son  cahier  ;  les  capitales  sont  ornées  de  £euil- 
«  lage ,  la  préface  commence  et  fimt  de  la  même  manière  que  celle 
«  de  la  quatrième  édition  (latine  D)  (a).  Le  dessin  des  images  est 
•  différent  et  d'un  autre  maître,  qui  a  cependant  gardé  la  même 
«  idée.  Le  singulier  de  cette  édition  est  que,  nonobstant  le  discours 
«  latin ,  les  inscriptions  sur  les  rouleaux  des  images  sont  en  alle- 
«  mand.  Ainsi  on  lit  sur  la  première  {Tattatiùn  du  diahle  êouchani 
«  la  foi)  z  O  esiêt  kmn  hélL  DU  haidem  globtn  reehi*  Tédte  dick  telr- 
a  ^er.  Au-reste,  l'ordre  des  planches  est  le  même  que  celui  de  h 
«  seconde  édition  (latine  A),  et  le  graveur  a  placé  au  milieu  des 
«  deux  lignes,  dont  chaque  planche  d'image  est  encadrée,  la  mar** 
«  que  d'une  lettre  de  l'alphabet,  en  commençant  par  le  h  et  finis- 


p.  34Qy  n*  116,  c.)-  M.  Bran«t  dit  que  Panier,  t  xi,  p.  84S  (a),  a  décrit  la 
première  édition  de  VArs  nwriendi  d^aprèi  son  propre  exemplaire.  11  y  a 
ici  une  petite  confusion  ;  Panzer  regardoit  Tédition  qu'il  a  décrite  (tom.  xi , 
p.  348-349)  comme  la  première  {sine  dubio  prima),  mais  non  la  première  selon 
Heinecken .  Le  laborieux  bibliographe  ne  ponroit  pas  mettre  an  nombre  des 
éditions  inconnues  de  Y  Ara  moriendi  une  édition  déjà  signalée  par  de  nom- 
breux auteurs.  L'exemplaire  qui  étoit  en  i8o3  dans  la  bibliothèque  dePa»- 
xer  appartenoit  à  M.  Schmid,  d^Augsbourg  (b). 

(i)  L'exemplaire  de  Wolfenbuttel  est  unique. 

())  Heinecken  a  sans  doute  rouln  dire  que  la  première  page  de  4a  préface 
finit  aomme  dans  Tédition  qu'il  nomme  la  quatrième  (latine  D)  :  c'est  ainsi 
que  l'a  compris  Ebert,  qui  relère  Terreur  de  Hnnecken.  La  première  page 
de  la  préface  de  l'exemplaire  de  Wolfenbuttel  finit  par  ces  mots  :  requiriiwr 
primo  ut  credatsicut  bonus.  Yoj.  Ueberlifenmgen  zur  Geschichte  Literatur 
und Kunst  der  f^or^und  Miiweit.  Henaug.  von  Fr.  Ad.  Ebert.  1  Randes  » 
iitûekt  iSaOyp.  19a. 

(a)  JVowwa*/  fwA«rvA#«  HkU^grmpki^mgs  pmw  J^.  IhnH,  t.  f ,  p.  if.  A  k  |»r  ><*  A»  im»  n 

it  BM  f«at«  d'iaprcMÎOB  :  U  font  lin  fM. 
(k)  Zapr,  Vutk  «iner  hAk$UtUniMn  umâ mo»h  wuiheimmnUm  Auggah»  ift  Aw»  taorieimU,  p*^  ^^' 


«  Mut BvecV/n s  nuàmldê  ^tttkckes  da  êt$0Mt9  n'ciDt  aacuue  inaf* 
«  que  (  /V  «"  L'«liein|^aitf6  4l(  WolfiMlNItlidi  délit  ttefoecken  a*  fait 
ttdç  ëditioir  jittrciaolMM^  «te 'élWèiudetit  coitl|>tfié  âë  ddn  édi- 
tions diSéreHic»  )  Icvtéaicw  âppfittfttiilatit  kWie  éêSt&àia  tatine,  et  les 
figures  à  une  ëditiop  alleniai^e;  ces  deux  éditioniB  sont  très-proba- 
blement au  nombre  de  celles  que  nous  avons  décrites. 

M.  SoKIttatifi  ilidi^ë  ttile  édition  de  VArs  moriendi  dont  les  pa- 
ges de  texte,  distribuées  sur  deux  colonnes,  ont  été  ccmiposées  avec 
des  caractères  mobiles ,  et  dont  les  figures  ont  été  imprimées  avec 
les  planches  d'une  des  éditions  xylographiques.  L'édition  signalée 
par  M.  Sotzmann  ne  porte  aucuAe  indication  d'année,  de  ville,  ni 
d'imprimeur  ;  elle  parolt  avoir  été  publiée  à  Cologne  (2).  Le  doc- 
teur KIoss,  de  Franckfort,  dont  la  riche  bibliothèque  fut  vendue  à 
Londres,  en  i835  (3),  possédoit  une  planche  de  bois  petit  in*folio 
suriaquelle  étoit  giavée  la  première  figui'e  de  VArs  moriendi  (TVn- 
t€Uion  du  diable  touchant  la  foi).  Un  seul  filet  encadre  la  page  et  les 
nnileaux  sont  vides;  Tensemble  et  les  détaik  de  la  figure  indiquent 
un  dessinateur  ignorant.  Cette  planche  ne  peut  appartenir  à  aucune 
des  éditions  décrites  plus  haut. 

«  M.  W.  Rendorp,  à  Amsteixiam,  dit  Koning,  possède  une  feuille 
K  unique  de  VArs  moriendi  taillée  en  bois  et  imprimée  sur  une  peau 
«  entière  (4).  "  Ce  feuillet  n'est  ni  un  Ars  moriendi^  ni  un  frag- 
ment de  VArs  moriendi^  il  porte  le  titre  suivant  :  Incipiunt  tempta- 
tiones  demonis  temptantis  hominem  de  septem  peccaiis  mortalibus  e^ 
eorum  ramis.  Et  staiim  sequitur  defensio  boni  angeli  custodis  hominis 
contra  hec  sacram  seripturam  alleganti$. 

VArs  moriendi  publié  par  les  imprimeurs-xjlogrjq>hes  a  été  sou- 
vent imprimé  avec  des  caractères  mobiles;  on  trouvera  le  détail  de 
ces^  diverses  éditions  dans  les  ouvrages  de  Panzer,  de  Zapf,  de 
Hain,  etc.  Nous  avons  indiqué  au  commencement  de  cet  article  les 


(i)  idée  générale  f  pag.  4iS. 

(a)  HUtoriiches    Taschenbuch,  Herausgegében   von    fr.   Ton   lUamer. 
Leipzig,  1837,  p.  53g. 

(3J  Catalogue  oj  tlie  iibrary  of  Dr.  Kloss  pf  Franckfort  a  M. ,  prof  es- 
sor, etc.,  hjr  H.  Solheby .  i83ô,  in-8«. 

(4)  Dissertation  sur  l'origine  de  V imprimerie,  pag.  49.  La  phnche  II  con- 
tient un  fac-similé  de  la  partie  supérieure  du  feuillet  de  M.  Bcndorp. 

53 


^4^  BULLETIN  OU   BIBLIOPHIIA. 

paitkttlarités  gui  distingiieiit  les  rédacdons  saccesuTes  de  XArs 
monendii  le  lo^ar,  en  pranant  ponr  guide  ces  indkatîoiu,  poom 
faqlement  découTrir,  dans  les  oomcndatureB  des  bîbliogiaphes,  les 
éditions  qui  appartiennent  à  la  même  série  et  au  même  auteur. 

J.  Maeie  Guichard. 
(La  suite  au  numéro  proekain.\ 


BULLETIN 


DU  BIBLIOPIflLE 


PAR  MM.  Gh.  Nodibr  et  Paulin  Paris, 

AYXC  UÇ  CATAXXXSUE  R AfSOXfllÉ  DES 

LIVRES  DE  l'Éditeur. 

N*"  16  ET  17.  AoîiT  ET  Septembub. 


QUATRIEME  SERIE, 


PARIS, 

TECHENER  ,  ÉDITEUR,  PLAGE  DE  LA  COLONNADE  DU  LOUVRE, 


1841 


3= 


É 


Notices  contenues  dans  les  seizième  et  dix-^eptiême  numéros  du 

BuUetiff  dfs,  BiàliophUe^  4*  séries 

Recherches  vat  les  livtéé  xytôgr&phicjùes ,  par  M.  Marie  Gm^ 

charâ.*(Saitc.)  70Ù 

Sur  le  moyen  de  parvenir,  par  M.  Paulin  Paris.  ^4^ 

llisscfrtations  de  l'abbé  Lebeoi  754 

Mélanges.  Napoléon  et  la  bibliothèque  de  Meudon.  760 

Variétés.  Extraits  du  catalogue  d'im  amateur.  76$ 

—  Histoire  d'Enrique,  roman  de  chevalerie  espagnol. 


iti .  ■* 


IHtf^MEKlZ   BOUCHARD-HCZARD  , 

fl 

rucderSperon,  7. 


LA  DËUXIfiMB 


SUR  LE  MOYEN  DE  PARVENIR. 


A  M.  P..L.  JACOB,  bibliophile  (t.. 


Car  enfin,  mon  cher  et  savant  bibliophile,  si  l'on  me.  deman« 
doit  sérieusement  ce  qui  tous  décide  à  réimprimer  aujoard'hoi 
le  Moyen  de  Parvenir^  je  serois  fort  embarrassé.  Je  souhaite 
que  Tos  profonds  commentaires  et  vos  restitution^  plausibles 
nous  donnent  une  explication  satisfaisante;  mais  je  suis  très  impa- 
tient de  voir  comment  vous  vous  y  prendrez.  Savez- vous  que  l'on 
parle  déjà  beaucoup  de  votre  édition?  On  dit^e  vous  allez  y  faire 
Tessai  d*un  système  orthographique  renouvelé  du  xix«  siècle  à 
Pusage  du  xvi*.  Vous  allez  tentef  d'habiller  les  Ra fines  et  les  Col- 
lets montés  de  la  sainte  Ligue  à  la  mode  de  l'an  de  grâce  1841 , 
avec  pantalons  à  sons*pieds  et  jupes  crinolines,  bottes  à  faus- 
ses-guêtres et  cothurnes  lacés,  gilets  en  pointe  et  mapches  pla- 
tes. Oh  !  le  beau' spectacle  !  et  comme  ils  auront  bonne  grâce  les 
Ramus,  les  Calvin  et  les  Soaliger  a  grasseyer  à  la  façon  de  nostre 
temps,  à  prononcer  et  écrire  comme  aujourd'hui  nous  escrivons 
et  pronunçons  !  Franchement,  je  crai  ns  que  notre  présente  ortho- 
graphe ne  donne  un  certain  air  d'apprêt  a  lenr  vieille  parleurc 
si  brutalement  françoise,  et  qu'en  effaçant  le  cachet  de  leur 
accent,  vous  ne  les  ayiez  dépouillés  d^leur  caractère  original. 
Quand,  par  hasard,  nous  voulons  encore  user  joyeusement  de  la 
langue  que  le  bon  Dieu  nous  a  donnée,  nous  nous  reprenons  à 
l'ancien  langaige;    nous  nous  esjonîssons,   donnant  à  nostre 

r 

(i)  Voyez  le  numéro  précédent  du  BulUlin  du  BlbUaphiU,  p.  655-674  • 
L^édtlîon  du  Moyen  de  Parvenir^  a  ver  les  comme  nia  ires  du  Biùliophile 
Jacob,  doit  paroitrc  incessnmment. 

54 


744  BUIXKTIN  DU  BIBLIOPniLfC. 

Toiz  les  inâeiions  de  la  vieille  mode  :  Et  tous  cependant,  dans 
les  ?rais  lÎTres  de  jojenx  dens,  tous  allez  biffer  les  lettres  qni 
ramènent  à  cette  yénërable  prononciation  !  Que  tous  l'ayez 
ezagërée  dans  votre  prëcieqse  édition  de  Rabelais,  est-ce  une 
f  aison  pour  n'en  pas  tenir  le  moindre  compte  dans  le  Moyen  de 
Parvenir?  N'a-t-elle  pas  fait  la  meilleure  part  de  la  renommée 
de  Qotilde.  de  SurvUleP  Dites  à  M.  de  Balzac  de  la  séparer  de 
ses  Contes  droUuiques^  tous  verrez  ce  qu'il  en  restera.  Croyez- 
nous  donc  :  cet  arcbaisme  de  prononciation  est  le  yériiable,  juste, 
commode  et  naturel  vêtement  de  nos  écrivains  du  xvi*  siècle, 
et  vous  ne  pouvez  les  en  dépouiller^  sans  leur  jouer  un  tour 
qui  ne  sera  pas  à  leur  adyantaige.  Hais  le  plus  triste,  pour 
tout  bibliophile  honnête,  sera  de  voir  on  de  leurs  patrons 
/srracber  le  couvre*honte  qui  leur  pêrmettoit  de  lire  les  mots 
du  françois  le  plus  gros  et  le  plus  fort ,  et  les  contraindre 
ainsi  de  revenir  au  procédé  de  madame  Tabbesse  des  àn- 
douiUettes.  An  lieu  de  nous  chatouiller,  nous  nous  cacherons 
pour  rire,  on  plutôt  nous  ne  rirons  plus  ;  car  les  mots  obscènes 
n'ont  pas  conservé  dans  ta  langue  moderne  leur  ancien  droit 
de  bourgeoisie,  pour  mon  compte,  quand  je  les  verrai  sou- 
mis à  l'ordonnance  du  dernier  Dictionnaire  de  V Académie, 
je  me  figurerai  (non  sans  dégoût)  la  joyeuse  mademoiselle  Flore 
dans  le  costume  de  mademoiselle  Rachel. 

Antre  considération  :  l'ancienne  façon  d'écrire  et  de  pro- 
nonoer ,  indépendamment  de  la  grâce  singulière  qu'elle  don- 
aoit  au  fond  et  à  la  forme  des  phrases,  avoit  un  précieux  avan- 
tage :  fUe  ne  laissoit  pas  venir  jusqu'aux  obscénités  littéraires, 
les  gens  illettrés ,  les  lecteurs  vulgaires,  les  petits  enfans.  Et 
qn'aUés^voos  faire,  mon  cher  bibliophile?  quel  firnit  pensez- 
vous  retirer  du  plaisir  que  nous  n'aurons  plus  et  que  prendront 
les  collégiens?  Je  vous  le  dis  avec  une  certaine  tristesse:  s'il  en 
est  temps  encore,  laissez  le  Moyen  de  Parvenir^  on,  du  moins, 
ne  le  corrigez  pas  dans  son  orthographe.  C'est  une  enveloppe 
nécessaire  a  la  saveur  parfaite  de  tous  ces  livres  de  haute 
graisse. 

Ma  lettse  s'emplit,  et  je  n'ai  pas  encore  visé  le  but  que  je 
me  propose  de  toucher.  J*y  viens.Yous  dites  que  Ton  ne  connoît 
pas  encore  le  nom  de  l'auteur  du  Moi/en  de  Vatyenir;  que  Be^ 


BULiBTIN  DP  HBUOPULB.  745- 

roaide  de  VerviUe  n'étoif  pas  capable  de  l'avoir  compeaé  ;  que 
raaleur  Tériuble  est  François  Rabelais,  et  que  le  susdit  Be- 
roaide  a  troaré  dans  en  mauoscrit  inédit  de  l'anlenr  de  Pat^ 
tagruel^  les  trésors  de  malice  et  d'eejonement  répeedvt  dans 
le  Mqjren  de  Parvenir. 

S  je  ne  me  trompe,  toilà  bien  ce  que  vous  aves  peasé  dé- 
montrer dans  TOtre  Notice  prëtiminaire.  Votre  travail  est  sa- 
vant^ agréable,  ingénieux  ;  je  m'en  tiens  pourtant  à  la  diaser- 
talion  de  La  Monnoye.  L'anteur  des  Noei  bourguignons  alMt , 
comme  H.  de  Beanfort,  son  grand  chemin,  sans  barguigner. 
Avant  lui,  tous  les  critiques  attribnoient  le  Jloyiyt  deParrenérk 
Ber^Milde  de  Verville;  il  a  fait  comme  les  précédena  critiques. 
Beroalde,  obligé  de  déterminer  sa  part  dnna  la  pubUcation,  s'^ 
toit  déclaré  le  vériuble  auteur  dei'o«vrage,  sauf  quelques  li- 
cences ajoutées  par  de  méchans  esprits,  afin  de  le  rendre  eri^ 
mînel  :  La  Monnoye  a  montré  la  foi  la  plus  robuste  dans  l'aveu 
de  Beroalde,  et,  dans  les  restrictions  il  a  recennu  le  style 
obligé  des  privilèges,  quand  il  s^agissoit  d^éviter  les  poursuites 
de  la  justice. 

Vous,  bibliophile,  pour  justifier  vos  doutes  sur  le  véritable* 
auteur  du  Moyen  de  Parvenir^  vous  nous  apprenez  que  Charles 
Nodier,  notre  matlre  à  tons,  a  bien  aussi  des  sctupnlee  contre 
Beroalde  I  et  que  même  il  penche  en  faveur  du  fduguèui  ré- 
formé Henry  Etienne.  Ijàissonvlà,  je  vous  prie»  l'opinion  iné- 
dite de  Charles  Nodier  :  quand  nous  la  verrons  imprimée,  il  sera 
temps  de  nous  y  soumettre;  et  du  moins,  alors,  le  charme  de  la 
lecture  compensera  le  dépit  d'avoir  en  tort  jusque  là.  Maie, 
en  attendant /vos  preuves  contre  la  réclamation  de  Henry 
Etienne  semblent  les  plus  forf^  du  monde,  et  voila  pourquoi 
jetions  plus  que  jamais  (grâces  en  soient  à  vous!)  pour  la  thèse 
adoptée  par  La  Monnoye.  Oui,  je  persiste  à  regarder  François 
Beroalde  de  Verville  bomme  l'auteur,  l'unique  auteur  de  ce 
livre  bouffon,  embrouillé,  ridicule,  amusant,  obscène,  insipide, 
nommé  le  Moyen  de  Poivenin 

Hais  pourquoi  lé  titre  vous  par<âi«il  de  hasard  ?  H  fut  donné, 
dites- vous,  au  livre,  pour  détourner  les  «  censures  de  la  Sorbonne 
«  et  du  parlement.  »  En  vérité,  je  n'y  anrois  jamais  songé.  Quel 


746  BULLETIN  DU  BIULIOPHILK. 

titre  meiUeor  auriez-yonsdonc  trouvé  ?  Cherchez  :  je  yons  donne 
jusqu'à  Tan  jubilaire  de  la  réyokition  de  juillet,  époque  où  j'es- 
père bien  encore  vous  serrer  la  main.  Que  parlez-yous  aussi 
du  parlement  et  de  la  Sorbonne?  Il  s'agissoit  bien  de  détourner 
leur  censure!  elle  étoit,  dans  tous  les  cas»  bien  et  dûment  ac- 
quise au  livre.  Mais,  en  choisissant  le  titre  de  Moyen  de  Par- 
yenir^  on  peut ,  sans  craindre  de  calomnier  les  intentions  de 
Yerville,  admettre  que  ie  bonhomme  espéroit  exciter  plus  vive- 
ment l'emiyressement  universel.  Or,  un  heureux  expédient 
ponr  piquer  la  curiosité  du  public  ne  pouvoit  servir  à  dépister 
celle  de  la  Sorbonne.  Souvenez-vous  que  l'auteur  revient  à  cha- 
que instant  sur  les  exodiens  Moyens  de  ParyenirottertM  à  ceux 
qui  voudront  bien  acheter  son  volume  ;  il  a  fait  plus  de  mille  re- 
tours à  son  inappréciable  recette.  Rentrez  donc,  je  vous  prie, 
«ette  belle  imagination  dans  votre  gibecière. 

Quant  au  livre  en  lui-même,  itm'en  coûte  peu  d'avouer  qu'on 
n'en  reconnoît  pas  le  modèle  dans  les  antres  romans  de  Be- 
roalde  de  Yerville  ;  mais  aussi  bien,  les  Conies  de  ia  reine  de 
Navarre  ne  ressemblent  guère  à  toutes  les  antres  compositions 
de  la  sœur  de  François  I"'  ;  car  Marguerite  avoit,  en  riant,  tout 
autrement  bonne  grfice  qu'en  allant  au  prêche,  en  écoutant  ses 
professeurs  de  grec,  ou  biep  en  suivant  le  mouvement  des  affai- 
res politiques. 

Et  Boccace  ?  le  Philocope,  la  TkéseUe  et  la  Généalo^e  des 
Dieux  vous  mettront-ils  sur  la  trace  du  Décaméron  ?  Comme 
Beroalde,  Boccace  a  publié  nombre  de  livres  savans,  sérieux, 
diffus,  pédantesques,  illisibles  :  allez-vous.en  conclure  que  Boc- 
cace n'a  pas  composé  des  contes  charmans,  et  que,  par  consé- 
quent, il  a  dû  profiter  de  l'heureuse  découverte  d'un  manuscrit 
onUié  de  Po^e?  Ce  Pogge  l.ui-roême  donneroit  matière  à  de 
pareilles  suppositions.  Dans  le  même  ordre  d'idées,  Bonaven- 
ture  Desperiers  aura  fait  l'Heptameron,  on  Harguerite  de  Na- 
varre aura  composé  les  Joyeux  devis.  Mais  sérieusement  je 
croirai  tout  cela  avant  de  me  rendre  à  l'argumentation  sui- 
vante :  Le  Moyen  de  Parvenir ^  toujours  r^ardé  comme  l'on* 
vrage  de  François  Beroalde,  et  reconnu  par  Beroalde,  n'est  pas 
de  Beroalde  ;  il  fut  publié  pour  la  première  lois  cinquante  ans 
après  la  mort  de  Rabelais ,  mais  comme  il  offre  certains  rap- 


\ 


BULLETIN.  DU  BIBUOPHILC.  747 

porls  de  style  et  de  composition  avec  le  Pantagruel,  Rabelais 
est  le  yëritable  aateur  da  Moyen  de  Parvenir. 

Et  quels  sont  donc  les  points  de  ressemblance  entre  les 
denx  onvrages?  Yoos  conviendrez  d'abord»  qu'on  trouve  dans 
le  Pantagruel^  dans  VHepiaméron  et  dans  le  Décameron^  des 
qualités  parfaitement  étrangères  an  Moyen  de  Parvenir.  La 
première  de  toutes  ces  qualités  se  rappqrte  à  Tarrangement,  à 
la  composition.  Or,  les  préambules  de  Boccace  et  de  Margue- 
rite sont  des  merveilles  d'enjouement^  de  malice  et  de  naturel. 
Là»  chaque  récit  prend  un  nouveau  charme  de  la  situation  ^t  du 
caractère  du  conteur.  Dans  Boccace,  un  peintre  de  nos  jours  a 
trouvé  le  sujet  d'un  délicieux  tableau  que  Marguerite  auroit  pu 
tout  aussi  facilement  inspirer,  et  quant  à  Rabelais,  jamais  on  ne 
pourra  trop  louer  les  prologues  de  ses  livres  ;  ils  Tonnent  quatre 
chefs-d'œuvre  (I)  supérieurs  à  tout  ce  que  je  connois  de  la  lit- 
térature françoise  av  xvi«  siècle.  Mais  quel  profit  tirerez- vous 
jamais  de  l'introduction  du  Moyen  de  Parvenir  7  Je  veux  que  le 
langage  en  soit  correct  ;  celte  pureté  de  diction  ne  couvrira 
pas  le  vttide  intolérable  de  la  pensée.  Voyez  quel  lourd  badi- 
nage,  quels  incessans  retours  sur  la  même  proposition  I  Dès  que 
cet  homme  ne  raconte  pas,  il  s'entortille,  il  b^aie,  il  radote,  il 
noua  fait  bondir  d'impatience.  Oui,  Beroalde ,  ton  livre  est  une 
merveille  :  mais  as-tu  besoin  de  cinquante  pages  pour  me  l'ap- 
prendre? Vingt  fois  j'ai  vainement  tenté  de  dépasser  tes  vingt 
premiers  chapitres;  mais  je  dormois  en  entendant  rabâcher 
que  j'allois  prodigieusement  m'amuser.  Or,  je  ne  suis  point 
du  tout  frappé  de  l'analogie  de  ces  préambules  avec  le  court, 
nerveux  et  incomparable  prologue  du  Gargantua  ou  du  Panta- 
gruel.  Je  lis  bien ,  dans  le  quatorzième  diapitre  de  Beroalde^ 
cette  phrase^  à  propos  du  costume  d'un  jeune  elerc:  «  Il  avoit 
«  une  soutane;  soutane  est  un  vêtement;  vêlement  est  un  ac- 
*  eoutrement;  accoutrement  est  ce  dont  on  s'habille  :  ilétoit 
«  donc  habillé  d'une  soutane.  »  Je  confesse  de  grand  cœur  que 
la  forme  est  prise  ici  de  Rabelais  :  «  Goudebillaux  sont  grasses 
«  trippes  de  coiraux,  coiraux  sont  bœub  engraissés  à  la  crèche 

(i)  Je  luîs  oonvaincii  que  le  dernier  lÎTre  de  Pantagruel  n^eit  pai  de 
Aabelais. 


7^  BULUniN  Dtr  HIBUOPHILB. 

«  et  prés  Gaûnaulxy/prës  Gaimaolx  sont  prés  qdi  portent  herbe* 
«  deux  fois  l'an.  »  Mais,  de  votre  c6té»  tous  oonîesserez  bien  qne 
si  la  forme  est  de  Rabelais,  l'application  est  sniqneaient  du 
Beroalde.  La  définition  de  V Auteur  françms  est  juste  et  néoe»- 
saîre  dans  son  badinage  :  celles  4e  Beroalde  sont  insipides,  dé- 
pourvues de  portée  comme  de  prétexte  :  c'est  l'âne  vonlant 
imiter  le  petit  chien.  El  vous  voalez,  cher  bibliophile,  nous 
donner  à  prendre  l'un  pour  Tanire  !  Non  pas ,  s'il  vons  platt. 
Vous  TOUS  rigolleriez  trop  de  nous,  dans  le  fin  fond  de  votre 
conscience. 

Beroalde  nous  permet  de  respirer  à  partir  de  son  premier  çr^ 
mot.  Je  suppose  donc  que  pour  la  rédaction  du  Moyen  de  Parve» 
nir^  chaque  jour  lui  amenoit  le  botin  de  plusieurs  contes  ou  ré- 
parties. Attentif  aux  entretiens  des  carrefours  et  des  joyeuses 
compagnies ,  le  bon  chanoine  écrivoit  le  soir»  avant  d'éteindre 
son  lumignon,  ce  qu'il  avoit  le  jour  entendu  dire,  et  quand  il 
eût  de  la  sorte  recueilli  la  matière  d'un  volume,  il  avertit  son 
imprimeur.La  difficulté  étoit  de  donner  à  ces  ^ifans  de  deux  mille 
ipères  un  air  de  famille;  difficulté  bien  au  dessus  des  forces  de 
Beroalde.  Aussi  ne  peut-on  voir  de  plus  mauvais  assemblage. 
Peu  nous  importe  que  Platon,  comme  vous  paroissex  le>  croire, 
représente  un  commentateur  de  Platon,  Bede,  un  éditeur  de 
Bede,  etc.,  etc.,  ces  commentateurs  et  ces  édiletffs  n'ont  rien 
de  commun^  avec  les  pensées  qu'on  leur  prête,  et  si  l'autear 
eût  ouvert  un  dictionnaire  biographique  pour  en  tirer  les 
cinquante  premiers  noms,  ils  seroient  tout  aussi  reconnoissa- 
blés  que  les  personnages  dont  il  a  pris  l'enseigne. 

Beroalde  surtout  fait  pitié  dans  la  misère  de  ses  inductions. 
Vons  vous  rappelez,  mon  cher  ami,  ce  beau  conteur  de  société, 
forcé  de  payer  ses  dîners  en  historiettes  :  il  arrivoit  un  jour  la 
mémoire  remplie  d'un  récit  piquant ,  joyeux  et  court,  trois  qna^ 
lîtés  suprêmes  :  ce  récit,  il  i'avoit  encore  embelli,  partant 
il  s'en  promettoit  merveille.  Cependantla  politique,  la  religiott, 
que  sais*je  ?  le  recensement  et  les  ibrtiGcBlions  de  Paris  préoc* 
cnpoient  l'assemblée.  Nul  interstice  pour  glisser  la  charmante 
anecdote.  Enfin,  las  de  guetter  l'occasion  :  «  Oh  !  oh  !  s'écrie- 
•  t*il,  j'entends  quelque  chose!...  c'est  un  coup  de  fusil! — ^Vous 
«  riez,  l'abbé!  jamais  un  plus  grand  silence  autour  de  nous.  — 


•OULKTUff  DU  BltUOPBlLB.     .  749 

«  Ceheat  8|gali«r,  j*ai  cro  entendre Gela  me  rappelle  nne 

«  histoire,  etc.,  •  et  Phitloire  int  racontée.  Beroalde  a  tout 
jostement  Timagination  de  noire  abbé.  Pen  loi  importe  Yoppor- 
tonité,  la  conTcnance;  il  faut  qn'il  entasse  contes  sur  contes.  * 
D'ailleurs  arec  nn  grain  de  génie,  on  si  tous? ainez  mieox  de  mé- 
chanceté, il  eAt  aisément  tiré  parti  de  son  heiAreui  cadre  :  comme 
d'Anbigné,  Tallemant  on  Brantôme,  il  nous  e&t  raconté  non 
pas  tons  les  cont^  qoi  depuis  dix  siècles  faisoient  le  bonheur 
des  écoliers  et  des  ivrognes,  mais  la  litanie  des  scandales  inéffiis 
qui  formeront,  dans  tous  les  temps,  la  chronique  secrète  de  la 
cour  et  de  la  ville.  Le  recueil  des  récits  les  plus  saugrenus  se* 
roit  alors  venu  en  aide  à  l'histoire  des  mosurs  contemporaines. 
Hais  retournez  tous  les  feuiUets  du  Moyen  de  Parvenir^  vous  n'y 
reconnottrez  rien  de  particulier  à  la  société  du  xti*  siècle  :  seu- 
lement des  rencontres  que  Pogge,  Bebelios  on  Fauteur  des  Cent 
Nouvelles  auroient  pu  tout  aussi  bien  enregistrer  que  Beroalde 
de  Yerrille.  ^ 

Quel  est  donc  le  mérite  du  Moyen  de  Parvenir?  Une  façon  de 
conter  rapide  et  plaisante  ;  un  cynisme  original  dans  sa  gros- 
sièreté burlesque  ;  un  style  (à  part  les  préambules)  dégagé  de 
pédanterie,  pur  de  tontes  citations  doctorales  :  sur  chaque  propos 
joyeux  on  reconnolt  le  cachet  des  parades  du  Pont-Neuf,  mieux 
imprimé  que  sur  le  liTre  de  Rabelais  lui-même,  ce  grand  mettre 
des  bcéties.  Il  faut  aussi  tenir  compte  à  Beroalde  de  l'innocence 
de  son  obscénité.  Ce  n'est  pas  un  professeur  de  débauche,  d'ir- 
réligion ou  de  révolte  ;  il  n'est  à  Rome,  à  Genève»  au  roi  de 
FrancCf  à  la  ligue,  ni  à  l'Espagne  ;  ses  calembredaines  frfippent 
a  l'aveoglette  et  ne  révèlent  aucune  arrière-pensée  ;  Beroalde 
n'est  pas  si  coupable,  grand  Dieu  1  Anssi  le  Moyen  de  Parve- 
nir^ s'il  donne  fréquemment  de  l'impatience,  a-t«il  le  secret 
de  calmer  toutes  les  passions  bilieuses  et  violentes.  Sans  douté 
on  a  peine  à  comprendre  le  robuste  courage  dont  l'auteur  a  fait 
preuve  en  recueillant  tant  d'impertinences;  mais,  après*tout,  on 
rit,  on  éclate,  on  lai  pardonne  ;  .en  fermant  le  livre  et  les  yenx, 
on  n'emporte  pas  nn  levain  de  rancune  contre  le  roi»  l'élise 
ou  les  catégories  sociales ,  et  pour  nne  compilation  de  quoli* 
bets,  c'est  là  du  moins  un  mérite  aussi  précieux  que  rarissime. 
Mon  cher  bibliophile ,  cette  insouciance  de  vues  ne  doit  rien 


750  BULLETIN  DD  BIBLIOPUILC.  ' 

à  rimitation  îde  François  Rabelais ,  lui  donl  tous  les  coups  por- 
tent, lui  dont  tontes  les  blessares  sont  préméditées  et  mortelles. 
Jamais  le  chantre  de  Gargantua  ne  laisse  en  repos  ses  trots 
grands  ennemis  :  les  moines,  le  parlement,  le  pape.  Et  cependant 
quelle  ingratitude  !  il  avoit  écé  moine ,  il  a  voit  été  bien  accueilli 
du  saint  père,  et  toujours  il  s'étoit  soustrait  à  la  juste  répression 
des  Rominagrobis.  Puis,  Rabelais  (osons  le  dire,  quoi  qu^il  puisse 
arriver),  est  souvent  pédant  jusqu'à  l'excès  :  médiocrement 
docte  (1),  il  affecte  la  prétention  de  parler  de  tout  et  de  n'i- 
gnorer, de  rien;  il  ferraille  avec  les  termes  de  marine,  d'aï- 
cbymie,  d'architecture,  de  guerre t  de  jurisprudence  et  dé 
théologie.  De  tout  cela  Beroalde  n'en  prend  ancun  soin.  Gonf- 
ment  donc  recoqnoissez-vous  Gargantua  dans  le  Moyen  de 
Parvenir  ? 

Mais  enfin  j'admets  une  évidente  analogie  :  ce  n'est  pas  assez 
pour  me  décider  à  transporter  à  Rabelab  le  livre  de  Beroalde. 
Ici,  permettei-moi >  cher  Jacob,  un  rapprochement  dont  je 
vous  laisserai  juge. 

La  postérité  trouvera  (du  moins  je  l'espère)  plusieurs  romans 
ingénieux  et  d'excellens  morceaux  dé  poésie  sous  le  nom  de 
Paul  Jacob  ;  elle  tiendra  la  facilité ,  le  talent  de  cet  écrivain 
en  grande  recommandation  en  un  met  elle  placera  sans  hési- 
tation le  Bibliophile  au  nombre  des  meilleurs  romanciers  de 
notre  temps.  Mais  quand  elle  portera  son  attention  snr  quatre 
volumes  de  VHistoire  du  xvi"  siècle^  publiés  sous  le  même  nom, 
ne  sera*t-elle  pas,  comme  nous,  frappée  d'un  certain  contraste 
entre  ce  dernier  ouvrage  et  tes  autres  livres  du  même  écrivain  ? 
Quoi  !  tant  de  gravité,  tant  de  sérienses  recherches,  un  senti- 
ment de  l'histoire  aussi  exquis  chez  Tauteur  de  tous  ces  para- 
doxes jetés  au  monde  comme  pour  se  railler  de  lui!  Alors,  de 
contester  l'histoire  du  xvi*  siècle  au  paradoxal  auteur  des  Re* 
cherches  sur  le  Masque  de  fe^,  sur  Louis  XIV,  Louis  XVI,  le 
cardinal  Dubois,  Gabrielle  d'Estrées,  etc.,  etc.!  Alorsi,  de  pré- 
tendre que  le  premier  de  ces  ouvrages  est  un  larcin  iisit  à  Til- 

(  i)  Les  trois  quarts  de  réruditîon  dont  on  fait  honneur  â  Rabelais  sont 
pris  de  deux  anciens  :  Aulu-Gelle  et  Pline.  Encore  aroit-il  étudié  ce 
dernier,  plutôt  en  médecin  qu'en  homilic  de  lettres. 


I 


I . 


BULLETIN   DU   BIDLIOPQILE  75t 

lemoDt,  attendu  la  ressemblance  qui  existe  entre  la  manière  de 
l'historien  de  saint  Loaisct  la  manière  de  Thistorien  du  xvr  siècle. 

Mon  cher  maître  y  quand  tous  prétendez  anjourd'hui  que  l'a- 
nalogie de  forme  et  de  style  suffit  pour  prouver  que  Beroalde 
s^est  approprié  le  toianuscrit  de  Rabelais ,  tous  êtes  tout  aussi 
fondé  en  raison  que  le  seroit  la  postérité  dans  le  cas  allégué.  X 
cens  qui  tous  refuseront  V Histoire  duxvi^  siècle ,  on  demandera 
la  preuve  que  Tillemont  ait  composé,  sous  le  même  nom ,  un 
livre  qu'on  n'a  pas  retrouvé;  on  demandera  quels  indices  per* 
mettroient  de  suivre  la  trace  du  manuscrit  jusqu'au  cabinet  du 
bibliophile.  Et  pour  ce  qui  touche  à  Beroalde,  on  veut  aujour- 
d'hui savoir  comment  ce  chanoine  de  Toura,  qui  florissoit  ou 
fleurissoit  cinquante  ans  après  Rabelais,  a  pu  s'emparer  d'un  ma- 
nuscrit du  fameux  euré  de  Meudon. 

Ici  vons  commencez  par  vous  citer  vous-même.  C'est  fort 
bien,  mais  ce  n'est  pas  tout,  comme  auroit  dit  Olivier  Maillard. 
Nous  TOUS  écoutons  :  «>^  On  avoit  attribué  à  Rabelais  certains 
«  livres  infâmes  qui  n'étoient  pas  de  lui  ou  qui  lui  avoient  été 
«  dérobés  entre  ses  'mannscrits,  ai/ist  que  les  fragmens  du  iv^ 
«  livre,  qu'on  publia  sans  son  aveu.  Il  protesta  toujours  contre 
«  ce8/yi/&/tc/7f/o/i^furtives.  »  (Bullet.  du  Bibliophile,  p.  637.) 

Passez«moi  une  parenthèse.  Vons  avez ,  certes ,  le  droit  de 
vons  citer;  mais  enfin,  je  lis  le  même  passage^  dans  votre  curieuse 
Notice  historique  sur  Rabelais ,  avec  une  petite  variante  :  «  // 
«  paroUroit  cependant  que  l'on  avoit  attribué  à  Rabelais  certains 
«  livres  infâmes  qui  n'étoient  pas  de  lui  ou  qni  lui  avoient  été 
«  dérobés  entre  ses  manuscrits,  comme  les  fragmens  du  iv" 
«  livre,  etc.»  Vous  me  trouverer.  bien  chicaneur,' mais  enfin 
le  comme  ne  me  semble  pas  avoir  exactement  la  valeur  de 
Vainsi  que.  Cette  supposition  de  livres  infâmes  dérobés  à  Rabe- 
*  lais  n'est  d'ailleurs  fondée  que  sur  l'autorité  d'un  Privilège  :  or,  . 
en  cas  semblable ,  les  Privilèges  ne  prouvent  rien  du  tout  ; 
c'est  là»  du  moins,  l'avis  de  Bernard  de  la  Monnoye.  Vol- 
taire n'a-t*il  pas,  tonte  sa  vie,  proclamé  la  même  chose  à 
des  censeurs  qui  faisoiént  semblant  de  l'écouter  et  qui  ne  le 
croyoient  pas  le  moins  du  monde.  11  en  étoit  de  même  de  Ra- 
belais. 

Je  poursuis  votre  argumentation  :  «  Quels  dtoient  ces  livres 


752  BCLLETlIf  DUBIBUOPHILB. 

tijaux  et  infâmes»  imprimés  sous  son  nom^  oucolporiés  manuscrUs 
«A  la  cour? M  Je  tous  arrête  encore.  Où  Toyez-Tons^e  Rabelais 
ait  jamais  parlé  de  mauoscrits  colportés  à  la  coar  sons  son 
nom  ?  Il  parle  »  et  yons  aviez  seulement  parlé  d'après  Ini,  jusqu'à 
présent»  de  livres  imprimés  :  la  distinction  n'est  pas  indifle* 
rente.  Il  est  vrai  que  vous  citez  ensuite  une  lettre  iitédUe  de 
Martial  Roger  de  Limoges^  signalant  deux  livres  de  Lucianistées 
et  fflcadistéèSp  sortis  ex  cerebro  satumino^  et  que  l'on  jBttribamt 
à  Rabelais  ;  mais  vous  ne  pouvez  en  tirer  la  moindre  consé- 
quence contre  le  Moyen  de  parvenir.  Gimme  tout  porte  k  le 
croire,  et  comme  le  croyoit  Antoine  Leroy,  garant  de  Martial 
Roger»  il  ne  s'agit  ici  que  des  deux  derniers  livres  de  Panta^ 
gruel;  et  si,  pourtant»  Martial  avoit  en  vue  tout  antre  livre»  ce 
livre  étoit  encore  un  ouvrage  imprimé  des  l'année  1540.  Qnel 
lien  ponrrez-vous  donc  former  entre  un  ouvrage  en  deux  livres 
imprimés  dès  le  milieu  du  xvi*  siècle»  et  un  manuscrit  que  l'on 
auroit  volé  à  Rabelais»  qui  seroit  demeuré  inédit  jusqu'en  1600» 
et  que  seul  entre  tous  Beroalde  auroit  connu,  possédé»  publié 
sons  son  nom»  en  un  seul  livre  ^  sous  18  titre  de  Moyen  de 
Parvenir  7 

YcMlà  toutes  vos  preuves  contre  notre  pauvre  Beroalde  :  par- 
donnez-moi de  les  estimer  un  peu  bien  légères;  cependant, 
telles  qu'elles  sont  »  vous  trouvez  encore  le  moyen  d'en  diminuer 
la  consbtauce  en  ajoutant»  un  peu  plus  loin»  que  «  les  Songes 
«  drolatiques  de  Rabelais  n'étoient  que  des  portraits  allégoriques 
•  dans  le  genre  grotesque»  et  qui  se  rapportoient  peutpêtre  aux 
ià  Lucianistées  et  aux  Içadîsiées  qu'on  ne  possédoit  plus.  • 

Si  le» Songes  drolatiques  ont  été  dessinés  pour  ces  prétendues 
Lucianistées  f  ils  ne  l'ont  pas  été  certainement  pour  le  Moyen 
de  Parvenir.  Autant  vaudroit  en  faire  l'application  à  VAhasve^ 
ruSf  de  M.  Quinet»  ou  bien  à  la  Pucelie  de  Chapelain.  Les 
Lucianistées  et  le  Moyen  de  Parvenir  ne  sont  donc  pas  le  même 
<>avrage. 

«  Je  suppose»  dites-vous ,  qu'une  copie  de  ces  libres  infâmes 
«  (attribués  à  Rabelais)  fut  conservée  dans  la  bibliothèque  que 
«  le  savant  Mathieu  Beroalde  avoit  formée  à  Agen.  »  Vous  ne 
supposez  que  cela  »  mon  cher  maître  ?  En  vérité,  vous  êtes  trop 
réservé.  Il  vous  faut  encore  supposer  :  i^  que  ces  livres  étoient 


BULLETIN  DU  BIBUQPHILB.  733 

jusque  là  demearës inédits;  2<>qae  Rlalhien  Beroalde  avoit  laissé 
le  petit  nombre  de  ses  manoscrits  conservés  (1)  à  François  Be- 
roalde; 3*  que  dans  ce  petit  nombre  de  manuscrits  se  trouvoient  les 
prétendues  Lucionûi^^  eiJcadistées;  4'^qneBeroaldceat  l'esprit 
de  les  cacher  à  tont  le  monde,  et  de  les  publier  vingt  ans  après 
la  mort  de  son  père,  sans  que  personne  devinât  le  Jarcin  on  ré- 
clamât contre  le  voleur.  Voilà  bien  des  suppositions,  n'est-ce 
pas  ?  si  elles  ne  sont  pas  fondées ,  an  moins  ne  sont-eltes  pas  fort 
bien  trouvées.  Mais  enfin  elles  sont  nécessaires  à  Téchafaudage 
de  votre  système  rabelaisien.  Pour  vous  donner  le  change,  je 
suppose  à  mon  tour  que  monsieur  votre  père  recueillit  dans 
son  cabinet  un  manuscrit  deTillemont  sur  le  xvi"  siècle^  et  cela 
me  suffira ,  comme  l'hypothèse  de  la  propriété  de  Mathieu  Be- 
roalde vous  a  suffi  tout  à  l'heuri». 

Ce  n'est  pas  ainsi,  mon  clier  maître,  que  nous  pouvons  es* 
pérer  d'agrandir  le  cercle  de  la  critique  littéraire.  Résumons  en 
peu 'de  mots  les  faits  que  je  regarde  comme  incontestables.  Le 
Moyen  de  Parvenir  est  un  vaste  recueil  de  facéties,  de  rébus 
et  de  rencontres  licentieuses.  Le  fond  n'en  appartient  ni  à 
Beroalde,  ni  à  Rabelais,  ni  à  Pogge.  Beroalde  a  pourtant 
le  mérite  d'avoir  rassemblé  tous   ces   lambeaux    ordoriers 
et  d'en  avoir  formé  une  espèce  de  tissu  grossier.  Dans  cette 
œuvre,  il  s'est  aidé  des  chantres  de  son  église,  dés  soldats, 
des  paysans  et  des  filles  publiques  de  sa  province;  mais  enfin  il 
n'a  volé  le  manuscrit  de  personne.  A  lui  seul,  Beroalde  de 
Verville,  chanoine  de  Tours ,  l'honneur  et  la  honte ,  le  pri- 
vilége  et  l'ig^nominie  d'avoir  rédigé  le  livre  intitulé  par  lui 
Moyen  de  Parvenir,  ce  livre  dont  vous  allez,  mon  cher  biblio- 
phile, offrir  une  nouvelle  édition  complètement  expurgée  —  de 
l'ancienne  orthographe.  Ne  laissez  pas  cependant  de  boire  frai» 
et  de  vous  réjouir, 

Pour  ce  que  rire  est  le  propre  de  rboame.  * 

P.  P. 

(I)  «  Mathieu  Beroalde»  dit  La  Moonoye  «  avort  des  livres  rares  ci  es* 
«  quîs,  la  plupart  fendus  et  dispersés  après  sa  laort.  » 


DISSERTATIONS  CHOISIES 

DE  L'ABBË  LE  BEUF. 


Observations  sur  le  gras  des  Saijkdis  d'afriss  Noël,  qui 

EST  FBRmS  A  PaRIS  BT  AILLEURS  (l). 

Quoique  nous  ne  soyons  pas  dans  la  saison  d'après  Noël,  je  ne 
puis,  Monsieur,  vous  refuser  ce  que  vous  me  demandez  tou- 
ehant  la  coutume  de  faire  gras  les  samedis  qui  arrivent  entre 
cette  fête  et  la  Chandeleur.  Il  esl  vrai  que  l'ignorance  des  an* 
ciens  usages  sur  l'abstinence  a  fait  faire  là-dessus  bien  des 
raisonnemens  mal  fondés.  Plusieurs  laïques  croient  que  ce 
commandement  de  l'Eglise, 

Yenclredi  chair  ne  mangeras 
Et  le  samedi  pareillement. 

a  eu  lieu  dès  les  premiers  temps  du  christianisme,  et  ils  s'éton- 
nent comment  les  chrétiens,  après  avoir  fait  maigre  pendant 
un  certain  nombre  de  siècles,  se  sont  avisés  de  se  relâcher  sur 
ce  point  d'austérité.  Je  dis  austérité,  parce  que  le  maigre  sup- 
posoit  assez  le  jeûne.  Mais  ceux  qni  raisonnent  ainsi  se  trom- 
pent. Il  y  a  des  livres  imprimés  dans  notre  langue  qui  peuvent 
les  instruire  et  les  mettre  au  fait.  Le  traité  de  M.  Baillet  sur 
les  fêtes  mobiles,  contient,  à  la  tête  du  premier  tome,  un  précis 
de  presque  tout  ce  que  les  anciens  écrivains  ecclésiastiques  ont 
dit  sur  chacun  des  jours  de  la  semaine  que  les  ecclésiastiques 
appellent  Fériés*  On  peut  y  voir  à  l'article  du  samedi,  que,  dans 
les  premiers  siècles  du  christianisme,  il  y  avoii  peu  de  lieux  où 
l'on  jeûnât  le  samedi,  excepté  celui  de  la  veiUe  de  Pâques  ; 
qu'à  Milan  on  ajouta  à  ce  samedi  les  autres  samedis  du  carême; 
que  ce  fut  à  Rome  que  l'on  .commença  à  étendre  davantagecet 
visage,  à  quoi  quelques  uns  trouvèrent  à  redire,  mais  non  paa 

(i)  Journal  de  rerdun.  Juillet,  1751,  p.  34* 


bULLETIN  DU  UIULIOPUILE.  75o 

saitii  Augostiu,  qui  savoit  qae  saint  Ambroise  se  conformoil  à 
l'asage  romain  lorsqu'il  étoit  à  Rome,  quoiqa*il  fût  dans  Tusage 
de  ne  pasjeûner  les  samedis^  lorsqu'il  étoit  à  Milan. 

Les  Grecs  aToient  toujours  en  de  la  peine  à  suivre  en  cela 
TEgUse  romaine,  continue  le  même  historien.  On  s^excnsoit 
aussi  de  jeûner  ce  jour-là  en  Espagne  et  dans  les  Gaules,  quoi- 
que le  concile  d'Elvire l'eût  ordonné.  On  se  contentoit  déjeu- 
ner en  France  les  samedis  de  carême,  jours  prescrits  par  le 
concile  d'Agde  de  l'an  506,  et  par  le  quatrième  concile  d'Or- 
léans de  Tan  541. 

Du  temps  de  Cbarlemagne,  il  y  avoit  encore  sur  le  jeûne  des 
samedis  pleine  liberté;  mais  plusieurs  évêqoes  travaillèrent  a 
l'introduire  surtout  en  France»  conformément  à  l'Eglise  ro- 
maine dont  on  recevoit  peu  à  peu  les  rites  ;  les  Grecs  s'en  étant 
plaints  furent  réfutés  sous  le  règne  de  Charles-lé-Chauve,  par 
de  savans  François. 

Nonobstant  ces  doctes  écrits,  le  jeûne  du  samedi,  qui  ne 
s'observoit  pas  àMilan,  ayoit  de  la  peine  à  s'introduire.  Comme , 
on  ne  vit  pas  d'apparence  de  pouvoir  en  faire  une  obligation 
pour  le  commun  des  fidèles,  on  se  oonlenta  en  quelques  conci- 
les, tenus  cent  cinquante  ans  après,  de  prescrire  l'abstinence 
de  chair  <:e  jour-là.  Voici  ce  que  j'ai  tiré  autrefois  de  Rodulfe, 
surnommé  Glaber,  historien  contemporain  du  roi  Robert,  et 
que  je  fis  imprimer,  en  1723,  dans  un  livre  où  j'étois  engagé  à 
rapporter  ce  qui  s'étoit  passé  de  mémorable  dans  la  ville  où 
je  résidois  alors  (1). 

On  sortoit  d'une  famine  horrible  cansée  par  des  pluies  con- 
tinnelles,  et  bien  plus  affreuse  que  celle  que  nous  avons  éprou- 
vée après  le  grand  hiver  fie  1709.  «  Durant  plus  de  deux  ans 
a  les  campagnes  n'avoient  produit  que  de  mauvaises  herbes  et 
«  de  l'ivraie  au  lien  de  blé.  Une  mesure  de  farine  qui  auroit 
«  coûté  dans  un  autre  temps  cinq  ou  six  sous,  en  valoit  soixante. 
m  On  mangeoit  jusqu'aux  racines  qui  croissoient  dans  les  bois 
«  et  dans  les  rivières  :  on'.tooit  les  hommes  sur  les  chemins  pour 
«  les  manger.  Ceux  que  la  disette  contraignoit  de  sortir  de 
«  lenrs  pays,  servoit  quelquefois  de  nourriture  à  ceux  qui  les 
•  avoient  retirés  chez  eox.  En  plusieurs  endroitjs,  on  déterroît 

(i)  Histoire  de  la  prise  d'Âuserre  par  les  Huguenols.Préfacejp.35,GI.G. 


1B& 


lOLUmif  DU  IIBUOraiLB. 


les  morls  pour  se  repattrede  leur  chair  ;  en  d'aalres  on  méloit 
de  la  terre  blanche  parmi  la  farine  on  le  son^,  poor  proion> 
ger  an  peu  la  rie  ;  mais  inntilement.  La  pâlear  on  l'enflnre 
défigorèrent  les  visages  des  ans;  d'aolres  pooToient  à  peine 
faire  entendre  une  voix  mourante  et  semblable  à  celle  des 
oiseaux  qui  expirent  :  le  nombre  des  cadavres  |  qu'on  jetoit 
dans  les  charnien  alloient  souvent  jusqu'à  cinq  cents  et  da* 
vantage.  Les  carrefours  et  les  grands  chemins  servoient  de 
cimetières.  Les  églises  furent  obligées  de  vendre  leur  argen- 
terie et  leurs  ornemens,  et  ce  secours  fut  encore  trop  foible 
pour  subvenir  à  la  misère.  La  colère  de  Dieu  étoit  bien  mar- 
quée par  de  si  terribles  châtimens.  Cependant,  ajoute  l'his- 
torien, ils  ne  servirent  qu'à  endurcir  le  cœur  des  hommes, 
parce  que  c'est  Dieu  qui  est  l'auteur  de  tontes  bonnes  œuvres, 
et  qui  donne  la  volonté  de  le  prier,  lai  seul  connoissant  les 
tnomens  auxquels  il  doit  faire  miséricorde.  Au  bout  de  trois 
ans  la  sérénité  rerint  sur  la  terre  et  on  commença  à  respi- 
rer. Les  prélats,  la  noblesse  et  le  tiers-état  s'assemblèrent 
en  différentes  villes,  entre  autres  à  Auxerre,  Tan  1033.  Le 
sonvenir  tout  récent  des  maux  qu'on  vfteoit  de  souffrir,  ^ren- 
dit les  peuples  dociles  à  tout  ce  qui  fut  réglée  On  y  fit  des 
décrets  contre  les  vols  et  les  rapines,  et  sur  la  sainteté  des 
églises  ;  et  ce  qii'il  y  a  de  plus  remarquable,  c'est  qu'on  y 
ordonna  qu'à  perpétuité;  tons  les  vendredis  de  Tannée,  on 
s'abatiendroit  de  vin  ;  et  que  les  samedis  on  feroit  maigre,  à 
moins  qu'il  n'arrivât  une  grande  fête.  Glab.  Rod,  Monach. 
Burgund,  instii,^  L  i,  cap.  ket  B^  m 
Ce  fut  apparemment  à  l'occasion  de  cette  restriction  des  sa- 
medis auxquels  il  tomboit  une  grande  fête,  qn'il  se  forma  diffé- 
rens  usages,  et  qu'on  étendit  Fexceptfon  aux  samedb  arrivant 
dans  les  temps  de  joie,  tek  que  ceux  d'entre  Noël  «t  la  Purifica- 
tion de  la  Vierge.  Je  sais  qu'en  quelques  pays,  l'exception 
tombe  sur  les  samedis  d'après*  P&ques,  mais  je  ne  me  sourions 
pas  actuellement  des  diocèses  qui  sont  dans  cette  pratique.  le 
ne  sais  s'il  n'y  a  pas  des  pays  où  on  a  aussi  excepté  les  samedis 
antre  l'Assomption  et  la  Natirité  de  la  sainte  Vierge. 

M.  Baillet  rapporte  néanmoins  des  autorités  qui  font  voir  que 
l'abstinence  des  samedis  en  général  n'a  voit  pas  encore  été  re- 


BULLETllI  m  NBUOPBILB.  757 

eue  en  Umie  la  France,  même  à  la  fin  du  xi*  siècle,  ni  même 
depais  en  qnelqaea  monastères  qai  s'étoient  relâchés.  Saint  An* 
tonin,  dans  sa  Somme,  suppose  qu'on  mangeoit  de  la  chair  de  son 
temps  en  France  et  en  Catalogne  les  samedis  de  l'année.  M.  Bail- 
let  renvoie  à  la  collection  des  décrets  de  Bochel  pour  prouver 
que  la  loi  de  Tabstinence  des  samedis  n'41  commencé,  dans  toute 
l'Eglise  de  France,  que  vers  la  fin  du  zy*  siècle,  et  il  ajoute 
qu'elle  n'a  pu  s'introduire  en  Espagne  ;  m'ais  aussi  qu'on  se 
borne  à  y  manger  des  intestins  et  issues,  on  extrémités  des  ani- 
maux. Ce  dernier  usage,  observé  par  les  Espagnok  tous  les  sa- 
medis ordinaires  de  l'année,  est  nue  pratique  que  j'ai  vu  ob- 
server  par  bien  dés  familles  de  BonVgogne,  les  samedis  entre 
Noël  et  la  Chandeleur.  Cela  ponvoit  leur  venir  des  Espagnols. 

Un  voyageur,  qu'il  est  inutile  de  nommer,  parle  de  la  cou- 
tnme-d'Espagne  à  l'occasion  de  la  résidence  qu'il  fit  à  Anvers. 
«  En  passant  par  Anvers,  dit-il,  on  nous  servoit  ordinairement 
«  les  samedis  à  dîner,  on  une  tête  de  veau,  ou  un  foie,  ou  au- 
€  très  beatilles  semblables  pour  entrée.  Lb  première  fois  que 
•  je  me  vis  traité  de  la  sorte,  je  demandai  si  les  samedis  an- 
«  douilles  étoient  en  Braban  après  1^  Assomption,  comme  ils  sont 
€  après  Noël.  On  me  répondit,  que  c'étoit  l'usage  pendant  toute 
«  Pannée.  • 

Je  sais  qu'il  règne  un  préjugé  parmi  des  gens  qui  n'ont  pas 
beaucoup  voyagé.  Ils  croient  qu'à  Paris  on  fait  gras  les  same- 
dis diaprés  Noël',  à  cause  qçe  l'église  métropolitaine  et  le  dio» 
cèse  sont  sous  la  protection  de  la  sainte  Vierge.  Ceux  qui  se 
paient  de  cette  raison  sont  obligés  de  rester  court  lorsqu'on 
leur  dit  qu'à  Sens  et  à  Auxerre,  dont  les  églises  sont  sons  l'invo- 
cation de  saint  Etienne,  on  observe  le  même  usage  ;  à  Orléans 
dont  la  cathédrale  est  du  titre  de  Sainte*Croix  ;  à  Nevera,  où 
elle  est  sous  celui  de  saint  Cyr;  à  Soissons  sous  le  vocable  de 
saint  Gervais,  et  ainsi  de  plusieurs  autres. 

L*auteur  du  voyage  liturgique,  imprimé  à  Paris  en  1718, 
in-8,  fait  encore»  au  sujet  du  gras  des  samedis,  quelques  obser» 
vations  qu'on  ne  trouve  point  dans  H.  Baillet;  c'est  à  la  page 
422.  Hais  je  pense  qu'en  voilà  assez  pour  vous  marquer  que  je 
n'ai  rien  avancé  sans  garant  dans  la  question  sur  laquelle  on 
demande  avec  tant  d'instance  d'être  éclairci. 


758  llt'LLBTlN  DU  BIBLIOPHILE. 


Oniooff  DU  Jeudi  MANIFICET  (1). 


Il  ne  faut  pas  être  extrémemeiit  versé  dans  l'antigaité  ecclo- 
sîasliqoe  pour  donoer  l'explication  du  sarapin  de  Manificet, 
dont  on  se  sert  en  quelques  lieux  lorsqu'on  veut  désigner  le 
jeudi  de  la  mi-caréme.  Je  le  ferai  cependant  pour  la  satisfac- 
tion d'un  religieux  qui,  ni*écrivant  du  diocèse  d'Amiens,  date 
sa  letlre  suivant  l'usage  de  son  canton,  du  vendredi  d'après 
Magnfficet^  m'avouant  franchement  qu'il  se  sert  de  celle  date 
sans  la  comprendre  ou  l'entendre,  et  me  priant  de  lui  en  don- 
ner l'explication  ;  je  dis  donc  que,  si  l'on  prononce  en  ces 
quartiers  là  Manificet,  c'est  an  lieu  de  dire  Magnificei.  Ce  terme 
est  le  premier  de  la  Collecte  de  la  messe  du  jeudi  de  la  mi- 
carême,  suivant  les  dernie;ptt  missels  romains,  parce  qu*à  Rome 
la  station  est  dans  l'égUse  des  saints  CAme  et  Damien.  On  peut 
remarquer  à  cette  occasion  deux  choses  :  la  première ,  qae 
dans  le  sacramentaire  du  pape  saint  Gélase,  publié  par  le  car- 
dinal Thomasi,  les  jenâis  de  carême  n*ont  point  de  messe,  mais 
ils  en  ont  dans  celui  de  saint  Grégoire-Ie-Grand  qui  est  posté- 
rieur ;  cependant  l'oraison  Magnificet  ne  se  trouve  point  dans 
celui  de  ce  dernier  au  jeudi  de  la  mi-carême,  au  moins  suivant 
l'édition  de  dom  Hugues  Ménard  ;  elle  n'est  que  dans  le  pre- 
mier sacramentaire,  et  cela  au  jour  de  saint  Côme;  d'où  on  Ta 
par  la  suite  empruntée  pour  faire  mémoire  de  ces  saints  dans 
leur  église,  lorsque  l'usage  eût  été  établi  à  Rome  d'aller  en 
station  et  de  chanter  la  messe  les  jeudis  de  carême  comme  les 
autres  jours  de  la  semaine,  et  par  la  suite  l'oraison  de  la  com- 
mémoration ayant  fait  disparoître  celle  de  la  Férié,  il  ne  resta 
dans  plusieurs  missels  que  cette  oraison  Magnificet  te  Domine 
Sanctonan  Cosmte  et  Damiani  beata  Solemniias,  etc*,  qui,  en 
quelques  lieux,  donna  ^on  nom  au  jeudi  dont  il  s'agit.  Or  pour- 
quoi ne  le  donna-t-elle  pas  partout  ?  C'est  parce  qu'elle  ne  fut 

(i)  Journal  tir  Verdun.  Mai,  176 1 ,  page  3;  1 . 


BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE.  759 

|>as  généralement  admise  a  ce  joar  n'ayant  aucun  rapport  au 
jeûne  da*carémey  et  anticipant  de  six  mois  la  fête  des  saints 
martyrs  qui  est  le  27  de  septembre. 

Voilà  donc  pourquoi  dans  quelques  ordres  anciens  qui  ont 
pris  Tusage  des  cathédrales  où  ils  ont  été  formés,  dette  oraison 
îi'est  nullement  connue  à  ce  jour  de  la  mi-caréipe  (1);  c'est 
aussi  pourquoi  on  ignore  la  raison  de  la  dénomination  du  jeudi 
de  Magnificôi  toute  simple  qu'elle  est.  Je  ne  connois  plus  au- 
cun missel  retouché  où  l'on  ait  conservé  à  ce  jeudi  cette  orai- 
son déplacée.  Partout  on  Ta  restituée  au  27  de  septembre,  qui 
est  son  jour  naturel  suivant  le  missel  Gélasien. 

Plusieors  ecclésiastiques  ne  seront  peut-être  pas  fâchés  qu'à 
cette  occasion  on  leur  fasse  observer  que  ce  même  missel  Géia- 
.sien,  par  l'uniformité  qu'il  observe  dans  le  style  des  oraisons 
super  populum  qu'on  ne  dit  plus  à  présent  qu'aux  fériés  de  ca- 
rême^ nous  apprend  que  ces  oraisons  n'ont  pas  été.  faites  pour 
être  répétées  à  vêpres  êb  ces  mêmes  jours,  leur  style  y  est 
toujours  en  forme  de  bénédiction  que  le  prêtre  donne,  super 
pîebem,  super  eccïesîam^  super  famlliam  Deî^  super  famulos 
Dei,  super  populum  chri^danum,  super  fidèles^  et  jamais  le 
prêtre  nes'y  comprenoit.  Aussi  avoit*on  en  grand  soin  dans 
Tëdition  du  bréviaire  de  Paris,  eu  1736,  de  mettre  pour  vêpres 
de  Téri tables  collectes  où  le  prêtre  parle^  presque  toujours  par 
nos  ou  nobiSf  et  non  de  ces  oraisons  surnommées  super  popu* 
-ltfiiB'qui««ont  visiblement  des  vœux  faits  pour  les  assistans,  et 
oe  doivent  pas  être  arbitraires  peur  le  st^le.  J'ai  cru  que  cette 
observation  n'étoit  point  ici  de  trop,  vu  qu'il  n'est  .pas  facile 
de  se  pourvoir  de  cet  ancien  et  respectable  missel  de  saint  Gé- 
lase,  quoi  qu'actuellement  il  vienne  d'être  imprimé  à'  Rome 
pour  la  seconde  fois,  parmi  les  oeuvres  du  pieux  et  véaérable 
cardinal  Thomasi. 

(t)  Je  poatêde  on  missel  de  Tordre  de  prémontré,  écrit  au  xni*  siècle, 
4M  celte  orsison  n'est  point  à  la  messe  de  ee  jeudi.  (Li  B.) 


55 


/  NAPOLÉON  ET  LA  BIBLIOTHÈQUE 

DE  LiNSTmnr  de  medbon. 


Lorsqù^en  IBOSyNapoIéonv  quatre  années  aprèè  la  naissance 
do  premier  fils  (l)de  son  frère  Lonis^  eat  le  projei  de  fonder,  an 
ehfttean  de  Meudon»  un  Inslitot  poor  l'ëdncaiion  des  jennes 
piinces  de  la  femille  impériale;  H.  Daro,  intendant-général 
de  la  maison  de  PEmperênr,  écriTlt  la  lettre  snitante  à  H.  Bar- 
S  bibliothécaire  da  conseil  d'étA. 


Parîa,  le  17  mai  i8o6.  ^ 

S»  Majesté,  Monsieur^  a  ordonné  de  former  dans  le  palais  de 
Meoden  un  établissement  pour  l'éducation  des  princes  de  la  fa- 
mille impériale.  Parmi  les  dispositions  qu'elle  a  prescrites»  eBe  a 
irooln  qu'il  j  eut  nue  bibliothèque  de  six  mille  Tolom6s  an  ploa. 
La  èboii  des  liTres  qui  doivent  la  composer  exige  de  profondes 
lumières,  et  je  ne  puis  m'adrcsser  mieux  qu'à  tous  panr  m'iû- 
diqoer  leslirres  les  plus  convenables  à  l'éducation  des  princes. 
Je  tons  prie  de  m'envoyer  on  tableau  de  cette  bibliothèque  avac 
un  devis  approximatif  du  prix  des  ouvrages  qui  doivent  y  en* 
trer.  Je  ne  laisserai  point  ignorer  à  sa  Majesté  celte  nouvelle 
prenve  de  votre  sMe  pour  son  service. 

J'ai  l'honnenr,  etc.  Daru. 

> 

(t)  Cs  jeune  priace,  li  qui  l'on  donna  le  nom  de  Napoléon-GhBiiea»éloi( 
né  à  Paria  le  iSoctobre  1801$  il  y  mourut  le  5  mal  180^,  et  fnt  entené  dans 
une  des  chapelles  du  ohosur  de  l'église  Notre-Dame.  Il  avoit  été  baptiaé 
par  la  pape  Pie  VU»  qui,  trois  mois  après  SToir  sacré  l'Empereur  ICapo* 
léon  4iatts  l'église  Notre-Dame  de  Paris»  se  rendit  en  grand  cortège  an 
palais  impérial  de  Saiat-Cloud,  pour  7  conférer»  dans  la  galerie  d' Apollon, 
le  ssertmsat  du  bsptéaM  au  nereu  de  Napoléon. 


BOIXITUi  DU  BlBLIOPBnV.  "3^1 

\ 

Preàqne  aOsaîtAt  U^ception  de  celle  leltre,  M.  Barbier  ré- 
pondît à  M.  Dara  f - 

Hontieur, 

P0nBieUei**nm  de  voos  exprimer  la  sensibilité  arec  lafoeUe 
j'ai  T0çâ  la  commission  dont  toos  a^eas  bien  touln  me  chai|$er 
rdali^tment  à  la  désignation  des  ouvrages  qni  pônrront  former^ 
dans  le  palais  de  Meodon,  une  bibliothèque  convenable  à  Téda* 
cation  des  princes  de  la  famille  impériale.  Je  ferai  tons  mes 
eObfla  pour  répondre  à  vos  vues»  et  je  m'occupe  déjà  de  la  for» 
mation  dn  èatalogue  de  cette  bibliothèque.  Je  crois  qu'il  mu 
fimdra  au  moins  quinze  jours  pour  le  mettre  en  état  de  tous 
être  présenlé;  si  ce  terme  tous  paraissoit  trop  long^  j'ose  eq>é«- 
rer  que  vous  voudrez  bien  me  faire  savoir  Pépoque  où  vous 
nurea  besoip  de  ce  travail. 

Je  vous  priei  Monsieur,  de  me  croire  dans  les  sentimens 
d'wie  vive,  et  respectueuse  reconnoissânoe,  voure  très  humble 
aui'fitenr^ 

Babbibb. 

En  Mvojrunt  à  H.  Daru  le  catalogue  qu'il  désiroit  avoir, 
et  qui  fut  terminé  en  un  mois  environ,  M.  Barbier  fit  précéder 
ce  travail  dn  rapport  suivant. 

^  Paris,  i4  jtttD  1806. 

Monsieur, 

Voun  p'avea  cbargjé  par  voire  lettre,  en  date  du  17  mai  der- 
nier» de  dresser  0n  catalogue  de  six  mille  volumes  pour  servir 
à  la  composition  de  la  bibliothèque  des  princes  de  la  Maison 
ImpiMale. 

J'ai  pensé  que  rintentiou  de  S.  M.  l'Empereur  et  Roi,  était 
que  l'on  plaçât  dans  cette  bibliothèque  les  meilleurs  onvragm 
dans  tous  les  genres  des  comioissances  humaines,  ceux  surtout- 
qujseront  le  phtsàla  portée  des  jeunesprineesquela  Providence 
appdle  A  de  si  hautes  destinées.  Cest  d'apub  ce  principe,  que 
j'ai  indiqué  les  ouvrages  mentionnés  dans  le  catalogue  ci*Joint. 
Ik  t^âivent  à  six  mille  treize  volumes,  et  leur  acquisition 
potnra  coûter  la  somme  de  85,549  francs. 


762  BuujnriN/Du  BinLiopaiLs. 

Voos  trouverez  uii  déuble  état  pour  la  classe  de  Théologie. 
Cette  science,  sous  l'aocienne  constiiation  monarchiqiiev  se 
rapportoit  spécialement  à  l'Eglise  romaine,-  et  dans  son  ensei- 
gnement Ton  qualifiait  d'Héiésie  la  doctrine  des  Réformés.  Cette 
manière  d'envisager  ces  denz  ^espèces  d'opinions  rdigieoses 
s'étoit  introduite  dans  la  rédaction  des  catalogues  de  biMiothè- 
ques  ;  les  ouvrages  à  Tusage  des  réformes  y  étoient  présentés 
comme  des  ouvrages  Hérétiques,  Aujourd'hui  que  les  constitu- 
tions de  l'Empire  admettent  l'exercice  des  cultes  protestans» 
les  livres  qui  concernent  ces  cultes^  me  paroissent  devoir 
être  présentés/ dans  un  important  catalogue,  sous  les  mêmes 
rapports  que  ceux  qui  favorisent  le  catholicisme.  C'est  ce  que 
j'ai  tâché  d'exécuter  dans  une  des  deux  notices  d'ouvrages 
théoldgiques.  La  plus  courte  néanmoins  ne  fait  connohre  que 
des  ouvrages  relatifs  à  la  religion  de  la  grande  majorité  des 
Français. 

Je  sens,  Monsieur,  combien  il  doit  y  avoir  d'imperfections 
dans  le  travail  que  j'ai  l'honneur  de  mettre  sous  vos'yenz  ;  mais 
comme  vous  en  connoissez  mieux  que  personne  les  •difficultés, 
je  compte  sur  votre  indulgence,  et  vous  prie  de  me  croire  très 
disposé  à  profiter  des  observations  que  vous  voudrez^bien  me 
faire. 

Je  suis  avec  respect,  Monsieur,  votre  très  obéissant  servi- 
teur, Barbi^. 

Comme  il  ne  fut  donné  aucune  siiîle  au  projet  d'Institut  pour 
l'éducation  des  princes  de  la  famille  impériale ,  c'iest  seulement 
àla  rédaction  du  catalogue  que  se  borna  le  plan  d'exécutiomde 
la  bibliothèque  qui  devoit*leur  être  destinée. 

Le  comte  de  Las  Cases,  dans  son  Mémorial  de  Sainte^Héthne^ 
donne  sur  ce  projet  d'Institut  quelques  détails  que  nous  croyons 
devoir  reproduire. 

«  L'Empereur  vouloit  rassembler  dans  l'Institut  de  Meudon 
«  tous  les  princes  de  la  maison  impériale,  surtout  ceuxdetoutea 
«  les  branches  qu'il  avoi t  élevées  sur  des  trônes  étrangers.  Cétoit 
•  là  joindre,  prétendoit-ii,  aux  soins  de  l'éducation  particulière, 
«  tous  les  avantages  de  l'éducation  en  commun.  Destinés,  disoit- 


BULLETIN   DU  BlBLIQPUlLE.  763 

il,  à  occuper  divers  trdnes  et  à  régir  direrses  nalions,  cea  en- 
fans  aaroient  puisé  là  des  principes  communs,  des  mœurs  pa- 
reillesy  des  idées  semblables.'  Pour  mieux  faciliter  la  fusion  et 
l'uniformité  des  parties  fédératives  de  l'Empire,  chacun  de  ces 
princes  eût  amené  du  dehors  avec  lui  dix  ou  douze  enfans,  plus 
ou  moins,  de  son  Sige,  et  des  premières  familles  de  son  pays; 
quelle  influence  n'eussent-ils  pas  exercée  chez  eux  au  retour. 
Je  ne  doutois  pas,  continuoit  FEmpereur,  que  les  princes  des 
auli«s  dynasties  étrangères  à  ma  famille,  n'eussent  bientôt  sol* 
licite  de  moi,  comme  une  grande  faveur,  d'y  voir  admettre 
leurs  enfans.  Et  quel  avantage  n'en  sero!t-il  pas  résulté  pour 
le  biep-étre  des  peuples  composant  l'association  européenne  1 
Tous  ces  jeunes  princesyobservoit  Napçléon,  eussent  été  réunis 
d'assez  bonne  heure  pour  contracter  ces  lieiis  si  chers  iet  si 
puissansde  la  première  enfance,  et  séparés  néanmoins  assez 
tôt  pour  prévenir  les  funestes  effets  des  passions  naissantes; 
l'ardeur  des  préférences,  l'ambition  du  succès,  la  jalousie  de 
l'amour,  etc. 

«  L'Empereur  eût  voulu  que  toute  l'éducation  de  ces  prinocs 
rois  se  fût  fondée  sur  des  connoissances  générales,  de  grandes 

« 

vueSf  des  sommaires,  des  résultats  ;  il  eût  voulu  des  connois- 
sances plutôt  que  de  la  science,  du  jugement  plutôt  que  de 
l'acquis,  l'application  des  détails  plutôt  que  l'étude  des  théories, 
surtout  point  de  parties  spéciales  trop  poursuivies ,  car  il  es* 
limait  que  la  perfection  ou  le  trop  de  succès  dans  certaines 
parties,  soit  des  arts,  soit  des  sciences,  étoil  un  inconvénient 
dans  le  prince.  Les  peuples,  disoit-il,  n'avoient  qu'à  perdre, 
d'avoir  pour  roi  un  poète,  un  virtuose,  un  naturaliste,  un  chi- 
miste,  un  tourneur,  un  serrurier  (!)•  » 

(i)  Extrait  àaa  Souvenirs  du  Bibliothécairt  de  V Empereur,  ^^w  M.  Loui« 
fiarbier; 


ûniii$  6i$ix^tûffju\nn. 


(Soite  defr  notes  extraites  da  catalogue  raisonné  de  la  collecUott 

d'nnrttnatear.) 

Notre  Buttetin  a  donn^  (3«  série,  n^  16»  |Mig.  792)  nue  lettre 
fort  cnriense  de  H.  Dapntel  an  sojet  des  seorces  oè  La  Fontaine 
anroit  pa  puiser  le  snjet  de  quelques  nues  de  ses  (aUes;  noos 
^UTons  mentionner  anjoordlini  un  auteur  quî,  quinze  lustres 
environ  avant  le  bonhominey  avoit  traité  Fapologue  àeV Butine- 
û$  des  Plaideurs.  En  feuilletant  les  Epigrammaêa  de  Pierre  Tri* 
ehet  (Bordeaux,  Gastera,  1635),  nous  y  avons  trouvé  (p.  48>) 
la  petite  pièce  de  vers  que  voici  :  elle  est  asses  courte  pour  que 
nous  noua  croyions  dispensés  de  toute  excuse  m  nous  la  repro» 
duisons  : 

«  Ostrea  per  plateaa  duo  quam  repérera  bubulcK 

CauM  fuk  rixae,  »it  Iket  illa  leris, 

Hac  lier  îgnotus  quidam  tune  miles  agtbat 

Cujtts  judicii  lia  résolu  la  fuil  ;. 

Concham  aperil,.eaniiemque  Torel,  testamqi^e  gemellam 

Dislribuems  disit  :  pars  ea  vestra  manat.  » 

Je  ne  pense  pas  d'ailleurs  que  La  Fontaine  eût  beaucoup  lit 
les  vers  latins  de  Trichet,  et  l'on  conviendra  qu^il  vaut  mieux 
Caire  gruger  l'hnUre  à  Perrin  Dandin  qu'à  un  soldat  inconnu. 
H.  Guillon  n'indique,  comme  ayant  pu  donner  à  La  Fontaine  le 
sujet  de  sa  fable,  que  le  recueil'  de  Gamerarîus  et  une  comédie 
italienne,  vaguement  mentionnée  par  un  ancien  commentateur 
de  Boileau.  {La  Fontaine  et  tous  les  faiuiistes,  II.  209).  Ni 
M.  Walckenaër,  ni  aucun  des  nombreux  éditeurs  et  annota* 
teurs  de  notre  immortel  fiablier,  n'ont,  je  6rois,  fait  mention 
du  bouquin  bordelois  (1). 

Ajoutons  que  la  petite  note  que  la  Biographie  Universelle  a 
consacré  à  Pierre  Triehet  (t.  XLYI,  p.  516)  n'est  ni  bien 

(i)  Pour  combler  une  petite  (acune  daos  les  recbercbes  des  Mileurs  qui> 
énumérà  les  fabulistes  traducteurs  ou  imitateurs  de  La  Fontaine,,  j'in- 


Bvujmn  mi  iutioniiLR..  m 

eiablei  ni  ompièle.  On  n'jr  parle  poiol  de  les  épîgraniaes^  de 
ses  poésies  légères  (en  latiB)^  dont  il  y  a  nn  mince  Tolome  iai«* 
primé  en  1617;  son  eonlena  est  tont  avive  qne  cdôi  dn  recueil 
dç  1 6S5  :  on  indique  comme  on  traité  de  sorcellerie  son  on* 
TFsge  d^ Lygdm  ven^cœ prœsdgUsj  c'est  nn  poème  diviséen 
trois  livres  dont  rhéroïne  est  en  eflet  une  magicienne*  qni  » 
forcée  de  quitter  la  France,  cherche  nn  asile  à  Cadix»  et  qni  se 
permet  maintes  mauvaises  plaisanteries  dont  la  gaieté  ne  ra- 
chète pas  PiniKmTenance.  Les  amatenrs  tronferont  dans  cc(t 
opuscule  un  récit  détaillé  de  ce  qui  se  passe  au  sabbati  N'oih 
blions  pas  qae,  précisément  à  la  même  époque»  le  parlement 
de  la  ville  qu'habitoit  Trichet  mukiplioit  les  condamnations  à 
regard  du  crime  de  sorcellerie,  et  envoyoit  à  la  mort  ndmbre 
d'imbéciUes  convaincus  d'intelligence  avec  l'esprit  des  ténè* 
bres.  Voyez  les  gros  volâmes  affreusement  ridicules  de  Pierre 
de  Lancre,  1613  et  1622.  ]Le  poème  de  Trichet  reste  comme 
une  indice  des  préoccupations  qni  absorboient  alors  toutes  les 
tètes  du  snd-onest  de  la  France.  Ces  terribles  croyances  dans 
des  évocations  surnaturelles,  étoient  sincères;  ce'fntjde  la 
meilleure  foi  du  monde  que  les  magistrats,  les  savâns  de  cette 
époque,  crurent  à  la  puissance  d'un  démon  malfaisant  sortant 
de  Fabhne  à  la  voix  d'une  vieille  paysanne,  ou  aux  provoca- 
tions d'un  pfitre:  ib  pensèrent  sincèrement  qu'extirper  la  ma«^ 
gie  par  le  fer  et  par  le. feu,  c'étoit  faire  œuvre  pie  et  agréable  à 
Dieu. 


Les  livres  basques,  imprimés  dorant  le  xvii*  siècle,  sont 
d'une  excessive  rareté  et  mériteroient  de  sortir  de  Tonbli  où  les 
bibliographes  les  ont  laissés.  Je  ne^donte  pas,  s'il  s'en  présen* 
toit  quelques  uns  dans  une  vente  un  peu  courue,  qu'ils  ne 
fussent  l'objet  d'une  rivalité  dont  le  résultat  serait  une  adjudi- 
cation exhorbitante.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  hasard  a  fait  tomber 
en  mes  mains  un  volume  dont  je  ne  trouve  de  trace  sur  aucun 


diqa«rai  îei  Franoetco  Grittî  qui  a  fait  pASter  «Toe  boahiear  daa»  Vu 
en  lagonet  de  SaînuMarc  les  apologue»  de  la  Mort  et  U  Bûthiron,  du 
0>tsp  ei  la  Cigogn/,  de  ia  LaiUère  et  U  Pot  au  lait*  Voir  la  CoUetiona  délie 
migiioriopero  in  dùduto  veneti'ano,  Vencx. ,  1817,  tone  VI,  p.  S8,  53,69^ 
recueit  fort  curieux. 


706  BOLLBTIH  DU  BlBUOPHItE. 

catalane  et  dont  l'existence  m^était  incennoe,  quoique  je  me 
fosse  fort  occapé^des  rares  mbnamens  de  la  littérature  escual- 
danac,  Peot«éEre  ne  sera-t-îl  pas  déplacé  d'en  dire  ici  quelques' 
mots. 

Ùest  un  petit  volume  oblong  de  six  feuillets  et  280  pag., 
intitulé  :  'Plnterprect  ou  traducteur .  du  françois^  espagnol  et 
bastjue  de  Voltaire  *Jjjox\^  par  A.  Ronger,  sans  date  ;  mais-  une 
main  du  temps  a  écrit  16?0  an  bas  do  titre: 

Après  une  liste  de  noms,  d'adrerbes,  de  TerbeSi  Tiennent 
des  dialogues  familiers  dans  le  genre  de  cent  qu'offre  anx  com- 
mençans  toute  grammaire  italienne  ou  angloise.  Ce  qui  leur 
donne  un  certain  intérêt,  c'est'  qu'au  milieu  de  beaucoup  de 
niaiseries,  on  rencontre,  éparpillés,  un  grand  nombre  de  pro- 
verbes basques;  nous  allons  en  transcrire  quelques  uns,  ils 
pourront  intéresser  les  personnes  qui  s'occupent  de  linguistiquer 

BarcUhé barathé  badua  ourron.  Peu  à  peu  on  va  bien  loin. 
Dembora  dembo  rary  dartagOj  eia  heiçearen  ondoan  vrla. 

Après  un  temps  vient  l'autre,  et  après  le  vent  la  pluie. 
Mihi  duena  erromaràdua.  Qui  langue  a,  &  Rome  va. 
Guerîçèan  duenay  ouri,  dènean  errottda  aida  badadjr.  Qui  est 

à  couvert  quand  il  [Aent,  il  est  sot  s^il  se  meut. 
Our  beroz  erredèn  pochouOy  bêldarda  epelarençat.  Le  chien 

eschaudé  a  peur  de  l'eau  tiède. 
Hitzaq  eta  îomaq^  aissiaq  eratamendu.  Paroles  et  plumes 

s'envolent  au  vent. 
éstouaq  equarçendu  mahutz  arnotta  eta  edatendu  oura,  L'asne 

porte  le  vin  et  1)oit  l'eau. 
Deus  siq  esten  lecouan,  erregtteq  bereçassen  bidta  galçendu. 

Où  rien  n'y  a,  le.roy  perd  son  droict. 
Aiçia  eta  entas tea  eta  Jbrtuna  cambîatçeguo,  êiraiis  dire  hi' 

Uargayra  beçala.  Le  vent,  la  femme  et  la  fortune  soiit 

muables  comme  la  lune. 

Ces  extraits  suffiront  ponr  faire  juger  du  degré  de  mérite  que 
peut  avoir  ce  volume  ;  il  est  imprimé  à  trois  colonnes,  fran^is, 
espagnol  et  basque.  Lç  basqrte,  à  ce  que  dit  l'auteur,  «  ^t  tel* 
qu'il  se  parle  au  melhenr  eudroict  qn*est  à  St.  Jehan  de  Lus  et 
Siboure.  » 


BULLBmi  DU  BIBLMPULE.  l&t 

Uisioria  de  Eru'ique^Ji  à»  OUva^  Ret/  de  Jherusalemf  Enperator 

jde  CansUintincpla* 

Ce  TOittan  de  chevalerie  inériia  l'épithèie.  an  pea  trop  pro- 
digoëe  parfois,  de  rarissime.  Jasqa'à  nouvel  ordre  du  moins,  il 
D*en  existe  qa'un  exemplaire  conna,  celai  de  la  bibliothèque 
impériale  de  Vienne.  Dénia  {Supplem.  ad  JUaiitaire  Ann.  typ,, 
pag.  444)  en  a  donné  one  description  incomplète  qo'a  copiée 
Mendez  {Typogr.esp.,  1796, 1. 1,  pag.  212);  bien  qn'habitant 
la  Pénînsole,  ce  dernier  écrivain  n'avoit  jamais  rencontré  ce 
volame,  n'avoit  pn  se  procnrer  aacon  renseignement  sar  .son 
compte.  C'est  an  petit  in«4^  gothiqne,  imprimé  à  Sérille  en 
1498,  43  feoilletv  non  chiffrés,  sans  réclames,  sign.  a*e,  8  fis 
chaqne,  et  f.  S  fis.  La  page  pleine  est  composée  de  31  lignes; 
une  grossière  figure  snr  bois  décore  le  frontispice.  Nie.  .An- 
tonio {Bibi.  hisp.  nova,  t.  II,  pag.  396)  indique  une  réimpres^ 
sion  de  1533,  et  il  s'en  trouve  à  la  bibliothèque  du  Roi  une  de 
32  feuillets,  datée  de  lô4&.  (Brunet,  Notiy.  Rech.  bibliogr., 
1,483). 

Les  compilateurs  de  la  Bibliothèque  des  Romans  et  des  Mé» 
langes  iTuue  grande  bibliothèque,  Dunlop,  daiis  son  History  of 
fiction,  tous  lesauteurs  enfin  que  nous  avons  été  à  même  de  cou* 
snlter,  ayant  complètement,  et  pour  cause,  passé  sous  silence 
l'ouvrage  en  question,  il  ne  sera  peut-être  pas  sans  intérêt  d'en 
offrir  ici  une  analyse  :  on  verra  que  c'éloit  une  production 
bien  faite  pour  plaire  aux  lecteurs  du  jiv*  siècle  ;  des  batailles, 
des  apparitions  surnaturelles,  des  miracles^  des  faits  aventu- 
reux ;  d'ailleurs  ces  fables  se  rattachent  à  nos  vieilles  chan- 
sons de  geste  :  l'auteur,  espagnol  a  certainement  travaillé  sur 
des  textes  françois. 

Le  bon  roi  Pépin  avoit  nne  sceur  nommée  Oliva  (1)  ;  elle  étoit 

(i)  D*aprèt  Phlttoire,  Pepin-lc-Bref  eut  deux  sœurs  :  Landrade  qui 
épouM  Signmme,  comte  de  HaÎ8bainne,'et  Chiltrude  qui  fut  mariée  à  Odîlo» 
princ«  de  Bavière*  Dana  le  roman  en  Tera  allemanda  de  Fdientin  tt  Nameloê, 
la  aoMir  de  Pépin  a'appelle  Phîla,  et  son  mari  c'est  le  roi  de  Hongrie  Chry- 
soatôme  ;  la  rédaction  en  prose  de  ce  même  roman  la  nomme  Bellisanie  et 
Tunit  a  Alexandre,  empereur  de  Constant inople. 


766  «IJUCTIll  PD  MBUoratut. 

aussi  belle  que  sage,  et  il  donna  Im-méme  des  soins  tout  parir- 
cuUenrsà  son  éducation.  Dès  qà'dle  eut  atteint  Page  ntibile» 
nombre  de  prinees  et  de  rois  aspirèrent  a  sa  inain  \  Pepîu  vou- 
lut lui  faire  épouser  un  de  ses  vassaux  dont  le  dévouement  lui 
étoil  bien  connu,  le  duc  de  la  Rocba  ;  de  cette  façon  il  n'avoit 
pas  la  douleur  de  voir  s'éloigner  de  lui  une  sœur  bien- aimée, 
et  il  récompensolt  les  services  d'un  seigneur  cour ageui ,  puis- 
sant et  doué  de  toutes  les  vertus  chevaleresques.  La  princesse 
reçut  en  dot  la  Flandre  et  la  ville  de  Florencia  (1);  U  cérémo* 
aie  nuptiale  fut  célébrée  avec  beaucoup  de  pompe  à  Monlaon  (2)  ; 
tous  1^  grands  du  royaume  y  assiatèseni ,  maia  parmi  eux  se 
tronvoit  un  traître,  Tomillas,  comte  de  Cologne,  habile  à  cap- 
ter, par  ses  flatteries»  l'oreille  de  Pépin  ;  il  éloit  père  de  la 
belle  Aldigon  et  de  ce  célèbre  Galalon,  dont  la  perfidie  amena 
la  mort  des  douae  pairs  (3);  depuis  long^temps  il  nomrrissoil  fi  Aée 
de  faire  épouser  sa  fille  an  duc  de  la  Rochà;  trompé  dans  son 
espoir,  il  jura  de  éo  venger  et  d'arriver  à  sou  but  à  force  de 
dextérité^ 

La  duchesse  accouche,  en  temps  convenable,  d*un  garçon  qui 
reçoit  le  noni  d'Enriqoe  (Henry)  ;  il  atteignit  sa  troisième  an* 
née,  lorsque  son  père  et  sa  mère  voulurent  aller  visiter  leurs 
possessions  ;  ils  prennent,  non  safis  répandre  des  larmes,  congé 
de  Pépin,  se  mettent  en  rente  et  passent  près  de  Cologne.  To- 
millas  gueitail  ce  moment  :  il  va  à  lenr  rencontre  et  les  invite 
à  venir  se  reposer  dans  ton  palais.  Accablée  de  chaleur  et  de 
soif  (car  on  était  an  mois  de  juin),  la  duchesse  consent  sans 
peine  à  accepter  quelques  rafratchissemens ,  à  prendre  quel- 
ques heures  de  repos.  Le  comte  possédoit  nn  oreiller  dû  au  ta» 
lent  d'un  magicien  des  plus  experts  et  qiii  plongeoit  dans  le 
plus  invincible  et  le  plus  profond  des  sommeils  la  personne  qui  y 

(i)  Florenge,  ou  Florenne,  TÎlle  des  Pajs-Bas,  à  7  lieues  et  demie  de 
Namur. 

(9}  Monlaon,  Laon. 

(S)  Le  nom  du  tialire  par  cxcetlence,  dans  les  romatos  carloviagiaBii  t'é- 
crit aussi  OaneloB  ou  Ganalon }  il  doit  sais  doute  son  origine  à  mi  orsbo- 
▼éque  de  Sens  qui  trahit,  noa  pas  Charlemagne,  mak  un  de  sus  deseen- 
dans,  Louis-le-Gcrmanîque. 


BUtUBTIN.DD  «IBUOrHILK.  769 


reposoii  ^a  téus  $  il  le  pince  dans  le  Ut  où  va  s^éienclre  la  du- 
chesse : elleeuiressent deaaiterîiiflQtnce;depliis^TonuUasavoit  -- 
an  dojgt  une  bagne  donëe  de  la  vertu  non  moins  sornatnrelle  d'o- 
bliger tons  cens  qui  jetaient  les  yens  snr  elle  à  obéir  en  tont  point 
à  son  propriétaire  :  il  s'en  sertponr  forcer  un  de  ses  vassani,  un 
jeune  homme  du  nom  d'Aymar^  à  paitager  la  couche  de  la  du- 
chesse. Aymar  s'endort  aussi,  cédant  à  l'influence  magique  ; 
Tomillas  court  prévenir  le  dnc  que  sa  femme  oublie  tons  ses 
devoirs  de  la  fsfon  la  pins  acandaîeose  ;  il  le  purase  de  venir 
dure  témoin  de  son  déshonneur.  Le  dnc  arrive  accompagné  du 
vieux  et  respectable  eomie  db  Flandres,  Jufre,  et  de  deux  vi- 
comtes; sa  fureur  est  au  comble  ;  Tomillss  Ini  conseille  de'ren- 
voyer  la  coupable  chargée  de  fers,  à  Pépin  qui  saura  la  punira 
il  se  réserve,  lui»  de  châtier  son  vassal^  et,  en  effet,  le  saisis* 
saut  par  les  cheveux,  il  le  tratne  dans  la  chambre,  et  le  perce 
de  plusieurs  coups  d'épée.  La  duchesse»  revenue  à  elfe»  et  ap- 
prenant tont  ce  qui  s^est  passé,  ne  peut  que  protester  de  son 
innocence;  on  la  jette  en  prison  ;  on  transmet  ces  cmelles  non- 
velles  à  Pépin.  Ce  monarque  se  rend  aussitôt  a  Cologne  ;  il  ac- 
cable sa  soBur  de  reproches  ;^  cite  deifaande  à  se  justifier  par 
répreuve  du  feu  et  de  l'eaii  ;  il  rejette  cette  proposition  ;  elle 
offre  de  se  précipiter  du  sommet  d'une  haute  lonr,  consentant 
à  être  traitée  en  coupable  si  elle  se  fait  le  moindre  mal  ou  ma- 
nifeste la  moindre  émotion;  Fepin  regarde  le  crime  comme 
tdlement  avéré»  que  tout  cela  lui  semble  inutile  ;  le  comte  Jufre 
lui  fait  cependant  entendre  raison,  en  le  menaçant  de  cesser 
de  loi  obéir.  Oliva  traverse»  en  chemise»  un  bûcher  ardent  sani 
que  les  flamme»  aient  la  moindre  prise  snr  sa  personne  ou  snr 
son  léger  costume^  le  roi  la  rend  à  son  mari»  mais  en  préten- 
dant garder  lies  provinces  qui  focmaient  sa  dot;  le  duc  ne  vent 
pas  la  recevoir  ;  Jnlre  arrange  tout  cela  en  la  plaçant  avec  son 
fils  dans  un  couvent  de  religieuses  qu^il  vient  de  fonder  ;  elle  y 
consacre  son  temps  à  des  exercices  de  piété  ;  elle  ne  cesse  de 
demander  au  ciel  de  faire  éclater  son  innocence. 

Se  regardant  comme  dégagé  d'un  lien  malencontreux  »  le 
dnc  allait  épouser  la  fiUe  de  Tomillas,  lorsque  son  fils  Henry, 
âgé  de  cinq  ans»  arrive  avec  le  comte  de  Flandres,  plenre  et 
essaie  de  le  ramener  à  dé  mmllçurs  sentimens.  UenCsnt  est  mal 


T70 


DULLEnn  DU  B18L10PH1L1S. 


accaeilli  ;  son  père  s'irrite  jasqo'à  le  frapper  el  le  poasser  rude* 
meiit  contre  une  colonne;  il  tombe,  on  le  croit  mort^  on  le  rap- 
porte à  sa  mère  dont  les  soins  le  guérissent  promptemenl.  Elle  se 
souvient  alors  d'un  songe  qui  lui  a  annpncélesnf&Uieurs  qu'elle 
doToit  éprouver,  et  qui  lai  a  de  pins  révélé  que  son  fils  devien- 
droit  grand  et  pnissant.  Afin  de  le  soustraire  au  ressentiment 
de  Tomillasy  elle  le  fait  passer  pour  mort;  on  l'élève  en  ca- 
chette» et,  lorsqu'il  a  quinie  ans,  le  comte  Jufre  qui  étoit  du 
complot,  juge  opportun  de  le  conduire  en  pays  étranger  ;  ils  se 
déguisent  en  marchands  ;  il  se  fait  passer  pour  le  père  du  jeune 
homme;  ils  arrivent  à  la  cour  du  margrave  de  Monlferrat,  qui 
leur  fait  bon  accueil,  et  qui,'  frappé  de  Tair  noble  d'Henry,  se 
doute  bien  que  ces  inconnus  ne  sont  pas  ce  qu'ils  paroissent 
être  ;  il  prend  Henry  à  part,  il  lui  offre  la  main  de  sa  soeur  et 
le  gouvernement  de  ses  états,  car  vous  saurez  que  ce  margrave 
veut  se  rendre  dans  la  Terre^Sainte  à  la  télé  de  trois  cents  che- 
valiers. Henry  demande  à  consulter  d'abord  son  soi-disant. 
père;  Jufre  veut  prendre  un  instant  de  réflexion;  ils  se  reti- 
rent dans  une  chambre  qu'on  leur  assigne.  Pendant  la  nuit,  qui 
est-ce  qui  leur  apparoitP  c'est  l'archange  Gabriel;  il  vient 
enjoindre  à  notre  héros  de  se  rendre  aussitôt  dans  les  pays 
d'outre-mer  :  c'est  à  lui  qu'il  est  réservé  de  conquérir  la  Terre- 
Sainte  et  de  dâivrer  Constànlinople;  comme  preuTe  de  la  vé- 
rité de  ce  qu'il  dit,  l'ange  marqué  lui-même  Henry  du  signe  des 
croisés.  Le  margrave  avoit  chargé  deux  officiers  de  sa  cour 
d'espionner»  de  surveiller  les  étrangers.;  on  lui  rapporte  un  fait 
aissi  sunirenant  ;  il  cherche  à  s'en  assurer»  et  l'on  trouve,  en 
effet,  quune  croix  a  été  miraculeusement  tracée  non  seule- 
ment sur  les  TêtemenSj  mais  encore  sur  le  corps  d'Henry»  On 
lui  offre  de  le  mettre  à  la  tête  d*iin  corps  d'armée  qui  entreprcn- 
droit  la  croisade  ;  le  jeune  homme  refuse,  il  demande  seulement 
et  il  obtient  un  bâtiment  tout  équipé.  La  renommée  ne  tarde  pas 
à  publier  partout  cet  événement;  le  roi  de  Hongrie  vient  accom- 
pagné de  quinze  cents  chevaliers  d'élite ,  le  cardinal  Michel 
d'Ostie  apporte  de  riches  trésors;  bref,  deux  mois  ne  s'étoient 
pas  écoula,  qu'Henry  se  trouvoit  dans  le  port  de  Damiette , 
et  soixante  mille  guerriers  lui  obéissoient . 
Il  faut  constater  ici  que  le  margrave  dé  Montferrat  avoit  déjà 


BULLETIN  DU  BlDLlOPatLB.  771 

effecliié  on  débarqoemenl  a^ec  trots  cents  chevaliers,  mais  il 
avoit  manqaë  d'énergie  et  il  s*étoit  réfVigié  sur  des  rochers.  C'est 
là  que  Henry  le  rencontre  en  débarquant.  Notre  héros  avoit 
fait  an  vœu  qui  pronvoit  à  quel  point  il  avoit  à  cœur  le  soccès 
de  son  entreprise  :  ilavoit  juré  de  tuer  de  ses  propres  mains  tout 
croisé  qui  se  montreroit  lâche»  aussi  commence-t-il  par  adresser 
dé  vifs  reproches  an  mai^rave,  et,  d'un  coup  de  lance,  il  le 
renverse  sans  vie.  CSet  acte  sévère  eut  d'heureux  résultats,  tout 
le  monde  fut  forcé  d'être  brave  on  de  le  paroîlre,  et  c'étoit 
chose  nécessaire,  car  le  anllan  de  Babylone^  instruit  de  l'ar- 
rivée d'Henry,  atcourroit  avec  une  immense  armée/  Une 
grande  bataille  se  livre  ;  prodiges  de  valeur  de  la  part  du  jeune 
prince  ;  les  sultans  d'Antonia  et  de  Damas  meurent  sous  ses 
coupa;  1^  infi4èles  sont  mis  en  déroule  complète;  Damas  est 
assié|[é,  enlevé  d'assaut;  on  y  trouve  la  vraie  croix  et  doré- 
navant  renfermée  dans  un  étui  d'or,  elle  sera  portée  à  la  tête 
dé  Tarmée.  Le  gouverneur  de  la  ville  conquise  (il  se  nomme 
Alverdnres)  et  son  fils  Cipres  sont  captifs;  Henry  et  le  cardinal 
essaient  de  lès  convertir,  et,  sur  leur  refqs,  les  font  décapiter; 
c'est  de  toute  justice  (!}.  On  marche  sur  Jérusalem  que 'les 
païens  épouvantés  ont  abandonnée  d'avance  ;  mais,  6  miracle  ! 
an  moment  où  les  croisés  arrivent  sur  le  seuil  du  Temple  saint, 
d'elles-mêmes  les  portes  se  ferment  à  leur  nez.  Consternation 
générale  ;  Henry  surtout  se  désole  ;  il  demande  queb  sont  les 
péchés  qui  lui  attirent  un  aussi  sévère  châtiment.  L'ange  Ga* 
briel  lui  apparoit  de  rechef,  lui  dit*  que  le  Sauveur  n'a  point 
fait  son  entrée  avec  pompe^  mais  humblement  et  monté  ïur  un 
fine;  il  faut  que  les  croisés  se  repentent  de  leurs  fautes,  en. de- 
mandent pardon,  prosternés  dans  la  poudre  ; 'les  portes  se 
ronvriront  alors.  La  chose  sq  passe,  en  effet,  de  cette  façon; 
Henry  porte  la  vraie  croix  sur  le  grand  autel  et  l'y  place;  re- 
prenant ensuite  le  cours  de  ses  conquêtes,  il  subjugue  toute  la 
Palestine,  la  Syrie,  et  Babylone  même.  Alors  arrive  un  nouvel 
émir (^/mini/i^)  suivi  de  forces  imposantes;  il  a  nom  Miranbel 

(i)  Une  cireonftanoe  analogue  se  ralroare  dans  le  roman  provençal  de 
Fîerabrafl,  publié  à  Berlin  en  1899  :  le  vieil  émir,-  père  du  héros,  ne  veut 
pas  se  laisser  bapUser;  on  le  tue. 


7711  tuuniN  DU  BIBUOraiLB. 


déTaratona  (I  );  et  comme  aea  astrotogvet  lui révéknt  qa^Henrj 
^t  invincible;  il  se  décide  à  all^  passer  le  détroii  de.  Snint«- 
George  (2)  et  à  attaquer  Gonstantinoplei  proie  opulente  et  ta* 
cîle  à  atâaiVf  car  rempfrenr  est  vieni  et  aTengle. 

Las  exploits  de  notre  héros^ioÎMit  connus  en  Franee  ;  son 
père,  cédant  enfin  à  la  voû(  do  pape  qui  le  menace  dé  l'excom» 
manier,  rompt  sa  coupable  union  avec  la  fille  df  Tomillaa,  bien 
qu'il  en  eût  un  fils  nommé  Halindre,  foil  sortir  Oliva  dn  cou- 
vent où  elle  gémissait  depûs  long-temps,  et  procbiikie  son  in^ 
nocence.  Le  roi  Pépin  prsndfort  mal  la  chose,  il  ne  croit  pas 
à  la  vertu  de  sa  sœur;  il  redoute  le  courroux  dn  comte  de  Co- 
logne et  il  s'unit  à  TomiUss  pour  faire  la  guerre  à  son  beau* 
fràre« 

Revenons  à  Henry  ;  décidé  à  coarir  au  seeoors  de  Conslan- 
tinople»  il  s'embarque  avec  trois  centachevaliers  qu'il  a  choisis; 
une  tompâte  s'élève,  le  vaisseau  est  jeté  à  la  eète  ;  Henry  se  sàofve 
avec  un  senl  chevaliar  et  le  comte  de  Flandres;  Us  continuent 
leur  route  et  arrivent  enfin  au  but  de  leur  voyage,  teaisdansle 
plus  déplarablç  état  et  à  demi  morts.  Pisadant-que  ses  compa* 
gnons  pénètrent  dans  la  viUe,  notre  héros  s'asaaoit  au  pied 
d'une  toui*,  et,  dans  un  long  monologue,  il  se  raconte  a  lui- 
même  0on  histoire  et  déplore  son  sort.  Précisément  la  fiUede 
l'einpereur,  Mergelina,  étoit  montée  au  sommet  de  cette  tour 
pour  épier  l'approche  de  l'armée  des  infidëes;  die  entend  les 
pUittles  qu'exhale  Henry,  et,  sans  se  montrer,  glissant  sa  Uan* 
cbe  main  le  long  d'an  créneau,  elle  hn  jette  quelques  pièces 
d\or;  notre  héros  regrette  que  ce  ne  soit  pas  plutôt  un  nunceau 
de  pain.  La  princesse  court  Isîre  part  de  tont  ceci  à  sen  père, 
l'empereur  Munnel;  on  envoie  un  sénédial  chercher  leprinoa; 
il  refuse  d'entrer  dans  la  viUe  dans  aussi  misérable  équipage; 
le  sénéchal  Iq  menace  de  lui  donner  des  coupe  de  bâton  s'il  iie 
veut  pas  marcher;  Henry,  qu'une  abstinence  fnroée  a  rendn 

(i)  Dans  la  chronique  d'AIbiric,  moine  dea  Tnyîa-Fonlaiaea,  U  est  fiut 
mention  (ad  arm,  laia)  d*an  prince  musulman  de  Sidle,  nommé  Mirm- 
bMu. 

(s)  C'ait  ainsi  qn'au  oMiyea-4g«  Ton  s  souvent  spralt  laBosphors.  Voir, 
ècssiiîet,4ABsrouTra|e  d'Oullmaan»  CmuimUmipoiis  (p.gi9-6t$),  uue 
dùêerMruneuùt,  De  iréehio  S*  Gtorgà, 


BULLinn  MJ  BlBLIOraiLB.  773 

très  maigre  (esiava  ayuno  y  mwf  eemeno),  franchil  an  larg6 
fossé  ;  enfin,  coUTerl  d'on  manteau  qo'on  lui  prêtei  il  se  re6d  à 
la  coor  ;  il  eli  reçu  à  bras  ooTert  ;  ses  deux  eompagnons  sont 
aussi  bien  traités  que  lai  ;  il  est  nommé  généralissime  de  tonles 
les  forces  ot^MaalinopolitaiDes.  11  va  sans  dire  qoe  les  ennemis 
sont  battns.à  plat  ;  Témir  et  plosienrs  antres  nris  périssent  de 
la  main  de  notre  héros;  il  éponse  Mergellina  ;  il  est  héritier 
présomptif  de  Temperenr  ^  il  ne  pont  eependant  Atre  beareox> 
tant  qu'il  n'aura  pas  mis  ses  parons  à  l'abri  des  altaqoes  de  To* 
milles.  Se  séparant  ayec  bien  dca  pkars  de  son  épouse,  il  fait 
Toile  pomr.  la  France  avec  deux  mille  chevaliers  et  de  riches 
trésors»  Son  vieil  et  respectable  ami»  le  comie  Jofre,  est  du 
▼oyage. 

On  débarque  benreusement  à  dedx  journées  de  marche  de  La 
Roèhe}  notice  héros  quitte  ses  camarades,  et,  costumé  eu  pèle- 
rin, il  Ta  aux  tenseignémens.  Il  apprend  que  le  chfttean  de  ses 
anoAtres  est  depuis  neuf  ans  assiégé  .par  Tomiltas;  il  traverse, 
BOB  sana  péril,  le  oamp  ennemi  et  s'introduit  auprès  de  ses  pa- 
rena;  mulgré  son  déguisement  et  sa  longue  absence  sa  mère  le 
reoonnott  ;  il  retourne  anpiN^  de  sa  petite  armée  et  la  mène 
sans  retard  an  combat.  Tomillas  est  batio,  le  siège  levé.  Dans 
le  trouble  de  la  mAlée,  Henry  a  le  malheur  de  tuer,  d^tm  coup 
de  lance,  sans  le  connotire,  son  frère  eonsanguin  Halindre.  il 
Ta  bloquer  Cologne  ;  Tomillas  Toyant  bien  qu'une  plus  longue 
résisMHioe  seroit  vaine,  imagine  de  fûre  creuser  nn  long  cou* 
loir  qui  passe  sous  les  remparts  delà  ville  et  Tt  débou^r  dans 
la  campagne.  Au  moment  où  il  sort  de  ce  souterrain,  une  pa- 
trouille d'assiégeans  l'arrête  ;  on  le  prend  d*abord  i  onr  nn  yp- 
leur,  mais  bientôt  il  est  reconnu^  mené  devant  Henry,  et  dans 
l'espoir  d'avoir  la  vie  sauve,  il  fait  l'aveu  de  toutes  ses  horri- 
bles machinations  d'aatrefois  ;  il  se  dessaisit  de  son  bagage  ma* 
giqne,  de  l'oreiller  et  de  l'anneau  dont  il  a  déjà  été  question. 
Henry  va  porter  à  son  père  la  confession  de  Tomillas,  et  pour 
Ini  prouver  la  vérité^de  tout  ceci,  il  le  plonge  dans  le  plus  pro- 
kivd  sommeil  au  moyen  de  l'oreiller,  il  oblige,  grfice  à  l'anneau, 
une  servante,  vrai  monstre  de  laideur,  à  partager  la  couche 
dn  duc  i  grand  étonnement  de  celui-ci  lorsqu'on  le  réveille  en 
ôtant  l'oreiller  de  dessous  sa  tête;  les  assistans  le  plaisantent  ; 


.# 


774  BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE.  « 

il  ne  sait  que  répondre,  et  on  Ijai  démonlre  sans  peine  qn^OUva 
a  été  la  victime  d'une  combinaison  tonte  pareille. 

Le  roi  Pépin  arrive  snr  ces  entrefaites;  on  s'embrasse;  il  res- 
titue à  sa  sœur  les  provinees  qui  'avoient .  formé  sa  dot  ;  il  j 
joint  même  la  ville  de  Paris,  et  Henry  y  ajoute  cell^  de  Cologne. 
On  songe  à  punir  Tomillas^  on  se  contente  de  le  faire  tii^ef  à 
quatre  chevaux  ;  l'on  jelie  ses  membres  au  feu  et  ses  cendres  âa 
vent.  Après  des  fêtes  somptueuses^  Henry  se  sépare  de  ses  pa* 
rens  et  retourne  à  Constantinople  retrouver  ses  états,  rejoindre 
son  épouse  ;  elle  lui  donne  un  fils  peu  de  temps  après* 

Ce  rotaian  se  compose  de  deux  parties  dislinctes  ;  tout  ce  qui 
a  rapport  à  Oliva,  à  ses  malheurs,  à  sa  justification,  provient 
sans  doute  de  quelque  ancienne  légende  qui  se  rattache  au 
cycle  carlovingien,  et  qui  est  perdue,  ou  qui,  du  moins,  n'a  pas 
vu  le  jour.  Le  récit  de  la  croîaade  d'Henry,  de. ses  triomphes, 
de  son  élévation  au  trôoe  de  Constantinople,  fofme  un  hors 
d'œîivre  ajouté  après  coup  :'c'esr«  mêlée  à  beaucoup  d^  circon- 
stances fabnlensest  l'histoire  d'Henry  de  Flandres,  le  second 
empereur  de  la  dynastie  latine.  On  sait  combien  les  poëtes  du 
moyen-âge  el  les  romanciers  qui  ]m  ont  suivis  se  préoocnpoient 
peu  de  voir  si  leurs  récits  s'accoraoient  avec  lesdocnmens  his- 
toriques :  souvent  ils  cf  éoient  les  noms  et  les  aélions  de  leurs 
héros;  d'autrei  fois  ils  s'emparoient  des  noms  des  pr,eux  les  plus 
illustres,  n'ayant  nul  cure  de  la  géographie  ou.  de  la  chronolo- 
gie; l'imagination  des  auteurs  se  m^oit  aux  traditions  populai- 
res, et,  'pourvu  que  de  tels  récits  lussent  amusans,  on  ne  deman- 
4oit  pas  si  l'histoire  les  démentoit. 


»ttU<Un.litt  ^ihlittamt. 


ET 


\        ' 


GATALOGOB   DB  UVBM  BABBft  BT    CUBOBOX,  Dfe 

UrrfaUTIJBBy  D'imTOIBBy    BTC.,  Hfm 

SB  TBODinBirT  A  I.JL  TxaaAgm  ga     . 

J.    VBGBQUIBR>    FKACiB 

DU    IfOUVBBi 

M*   12. 


N^  16  BT  17.  —  Août  bt  sbptbmbbb  1841. 

1353  Ajubut  (AnDsi).  Les  emUémes  mis  en  rime  françoyse» 

el  pnis  nagaeresreimprime'anec  curieuse  correction • 
PgrU,  Ch.  Wechel,  1540,  pet.in-8»  mar.  v.,  àcomp., 
tr.  d.  {Joli ewempL).  •     •    ^. 18 — » 

1354  Amostb.  Imitation  de  quelques  chans  de  TA^oste,  par 

divers  poètes  françois  (Philippes  Desportes,  Saint-Ge-' 
lais^  J.-A.  de  Baïfet  Loys  d'Orléans).  Paris  ^  Lucas 
Breyer^  1572,  in*8,  mar.  puce,  fil.,  tr.  d.     •     36 — » 

1355  AuDOBBn  (JoANms).  Epigrammata  cur.  Ant.^Aug.  Re- 

nouard.  Parisiis,  1794 ,  in-l2,  pap.  Tél.,  mar*  bl.,  fil., 
tr.  d.  Élèg.  rel.  de  Thowenin 18^» 

1 356  AuGUSTiNi  (sANCTi AuBBLn).Hipponensiîepiscopi,Opef a 

omuia,  studio  monacborum  ordinis  sancti  Benedicti. 
^cM5ani>  i797,20vol.ia«4,reKen*Tëi.,gr«pap.  125 — » 

1357  Bbllbau  (Rbut).  OEuvres  poétiques.  Rouen,  Cl*  Le 

FiUain,  1604 f  2  tom.  en  1  vol.  pet.  in-12y  mar. 
bl.»  fil.)  tr.  d.  (Dttrti.)  Bel  exemplaire  complet.  34—  m 

1 358  BiOBBAnm  universelle,  ancieiine  et  moderne,  etc.,  etc. 

Paris,  Michaud,  1820  etsuiv.,  68  vol.  in-8,  demi-rcl., 
T.  fauve 380 — » 

1^59  BosBUBT.  Maximes  et  réflexions  sur  la  comédie.  Paris, 
1694,  in-12,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  ^BeL  dnr.).     fO— » 

56 


776  IIULLRTIN  DU  UtUOPIULK. 

1 360  BaiTAHioA  AFim  thb  bomanb  ;  being  an  altempt  to  illus  - 

traie  the  Religions  and  PoUtical  Révolutions  of  that 
Province  in  tbe  Fifth  and  succeeding  Centuries.  Lmi', 
dan^  1836,  1  vol.  iu-4 ,  cart 37 — » 

Tité  à  petit  nombre. 

> 

1361  Cabhobt  (lb)  batybiqub  y  ou  Recueil  de  vers  piquans  et 

gaillards  tirés  des  cabinets  des  sieurs  de  Sigognes , 
Régnier,  Motin,  Bérthelot,  Haynard  et  autres  des  plus 
signalez  poëtes.  Au  MonUPamasse,  de  CimprimerU  de 
meuir  Apollon,  l'année  jafjrrîiçiie  (sans  date).  2  toœ.  en 
1  vol..  in-12y  mar.  cit.,  dent.,  tr.  d.  {Tkoiwenin).  Bel 
exempl.y  2  fig.  ajoutées 86 — » 

1362  Cabtbb's  spécimens  of  ancient  scttl|>tiire  and  painting, 

now  kemaining  in  England.  (Speciinen  des  anciennes 
sculptures  et  peintures  existant  en  Angleterre),  sous 
la  période  d'Henri  VIII »  avec  notes  historiques  etcri- 
^  tiques  ;  édition  nouvellement  arrangée  par  ordre  to» 
pographique.  Londres^  1838,  1  vol.  gr.  in-fol.,  avec 
120  grandes  gravures  très  bien  0olor.  (Publié  à  plus 
de  400  francs)..     •      • 200— > 

Ce  célèbre  et  curieux  ourrage  contient  lliistoire  des  antiqi^tët 
d'Angleterre,  et  peut  s'appeler  le  Montfaucon  anglais.  Des  pctn- 
tares,  des  omemens  d'anciens  missels,  d'anciens  meubles,  Tases, 
une  grande  et  belle  crosse  eaécmtéed'une  manière  admirable,  etc. 

1363  Ghampub  -(SviiPHOBnuf).  La  Nef  des  princes  et  des  ba- 

tailles de  noblesse,  avec  le  Gbemin  pour  aller  à  l'hos- 
pitaly  et  autres  enseignemens  utils,  etc.  ParU,  Pk. 
Lenoir,  l&iS,  in-4  gotb.,  v.  f.  [Aups  armesM)    46 — » 

Husîeurs  feuillets  parfaitement  imités  à  laplum^aompléia&t 
cet  exemplaire.  Un  autre  exemplaire,  sans  cette  imperfection,  a 
été  vendu  i6o  fr.  Yoyea  BuU.  du  BibL 

1 364  CpiiHOA  (Bbbn).  Evangelium  medici,  seu  medioina  mys- 

tica;  de  suspensis  naturœ  legibus,  sivede  miraculis 
reliquisque  in  bibliis  memoratis ,  quœ  mediœ  inda- 
gini  subjicipossunt,  etc.^f?ut.^  Joan.  fVoUere,  1699» 
pet.  in-8|  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  {Ane.  reliure.)     12"—» 


iVtmiiri  DU  BIBMOPHILK.  777 

1365  CoNTBOiJSBflw  des  sexes  maàbvlin  et  foBiMDin,'en  trois 

livres  (par  jGratien  Dupont,  seigneur  de  Drusac). 
Paris,  Gilles  Carrozet^  1541  ,  pet.  in-S,  fig.  sur  bois, 
mar.  r.»  fil.»  tr.  d 36  —  » 

Petit  \vmX  «loeMÎTement  rare,  «tcc  do  fort  jolies  Ti^roettefl  iur 
boîs.  Exemplaire  bien  conscrré,  malgré  trois  feuillets  très  Iiabi« 
lement  refaits  à  la  plume. 

1366  GoRPOS  roKTAHUM  LATiifonuiiy  eJtdit  G.  S.  Walker. 

Londres,  gr.  m-8. 20 — • 

Ce  volume  comprend  tous  les  poètes  latins  classiques  très  ^ 
correctement  imprimés aa— • 

Gatalltts,       VirgilioSy  Lucanus,     Sulpicia,  *  Calpurnius  Siculus, 

TibuUas,     Oridius,    Pcrsius»       Statius»  Ausonius, 

Propertius^  Horatius»  Jarenalis,   Silitts  Italieus,  Ckiudianus. 
Locretifis,    Phflpdn^,  Martialis,   Valerius  Flaoeus^ 

1367  CaomQT»  (la)  dv  très  chrestien  et  yictorie^x  roy  Loys 

▼nziesme  du  nom  auec  plusieurs  histoires  aduenues 
tant  es  pays  de  France»  Angleterre  que  Flandres  et 
Artois»  puis  l'an  1461  iusquen  1483.  Paris,  GaUiat 
du  Pré,  1558|  in-8y  mar.  olive,  fil.»  tr.  d.     •     80 — • 

1S68  Ct  oomiBHCB  la  dbsthitction  db  BbBBésALEM  auec  te 
Jugement  de  Pylate»  qui  comenca  au  temps  de  Néron» 
empereur,  quarante  ans  après  la  mort  de  Nostre  Sei* 
gnenr  lesuchrist.  {Sans  lieu  ni  date)^  in«8  goth.  de 
8  pages»  mar.  olive»  fil.»  tr.^d.     .     .     .    *•  '    65 — » 

Chaque  pugv  Mt  enfoutée  d'arabesques  et  ornée  de  trolk  peti- 
tes û§,  sur  bois,  ttés  curieases. 

1 369  Débat  (le)  de  Lomme  mondain  et  du  Religiey .  (En  vers 
sam  lieu  ni  daté)^  fab-8  golh.  de  2 1  page^  avec  une 
gravure  sur  bois,  mar.  r.,  tr.  d.  {EUg.  rel.  et  fort 

bd  e»é) 55—  » 

• 

1870  Denvhi  (JBAjf).  La  Vérité  de  la  religion  chrétiienne 
démoùtrée  par  ordre  géométrique.  Paris,  Delaulne, 
1717,  io-12>  mar.  r.»  fil.»  tr.  d.  Ane.  rel.  ao^  armes 
de  d'AguesseaUy  avec  une  lettre  autogr.  sigo.  de  Tau- 
tetir  à  d'A'guessfau ^     .     •     12 — » 


778  BULLEnN  DU  BtHUOFtttB. 

1371  IMmmiiibbsm  la  BAMrnv.  NouTelle  galante.  Sur  la 

cofit^  VmB(HoUande),  1682;  pet.  in-12yT.  f.  (Kahler.) 

15— 

Voiame  fort  curieux  pour  les  mœurs  du  temps  { auecdoles  inté- 
ressantes. 

1372  IhcnoBiJJiipi  scoro  gblticum;  a  Dictionary  of  the  Gae- 
.  lie  language;   comprising  an  ample  Tocabuiary  of 

gaelic  words ,  as  preserred  in  Y.ernacular  speech , 
manuscripts ,  or  printed  works ,  with  their  dériva- 
tions signification  t  and  Tarions  meanings  in  english 
and  latin,  illustrated  by  suitable  examples  and  phra- 
ses» and  etymological  remarks;  also  Yocabulariea  of 
latin  and  english  words,  with  their  translation  into 
Gaelic.  To  which  are  prefixed,  an  introduction  explain- 
ing  the  nature»  objects,  and  sources  of  the  work, 
a  Gompendium  of  Gaelic  grammar.  Gomviled  aud  pu- 

BI.I8HID  BY  THK  HiOBLAUD  SOCISTT  OF  ScOTLAND,  2  gTOS 

vol.  in-4,  cart.     • 65 — » 

OuTrage  publié  k  i85  fr. 

1878  DoHATBOBf.  Histoire  du  siège  des  Muses»  où  parmi  le 
chaste  amour  est  traité  des  plusieurs  belles  et  curieuses 
scienceS|divinei  morale  et  naturelle,  architecture,  al- 
chymie,  peinture  et  au  très*  Lyon,  Simon  Rigaud,  1610, 
in»8  y  mar.' r.  {Ancienne  rel*).     •     .     .     •     24 — » 

1S74  Doux  (lb)  Entretien  des  bonnes  compagnies,  ou  Recueil 
des  plus  beavx  airs  à  danser.  Le  tout  composé  depuis 
trois  mois  par  les  plus  rares  et  excelleos  esprits  de  ce 
teBsps.  Paris,  /•  Guignard,  1684,  pet.  in-12,  mar.  r., 
tr.  d 24~« 

Dkms  le  niéme  rolumé  :  les  Chants  de  joye  des  enfans  de  Bac- 
ekus,  ou  le  NouTeau  Recueil  des  plus  beaux  airs  à  boice.  Parts^ 
M  it  méme^  i634*  Un  P^u  piqué. 

1875  DaoTN  (Gabrubl).  Le  Royal  sirop  de  pommes,  antidote 
des  passions  mëlançholiques.  Paris,  1616,  in-8,  ▼.  f. 

(Ane.  rel.) 15 — » 

Livre  fort  rare  et  recherché. 


BUtLS^IN  DU  BiBuonats.  77t 


137$  EkGHiuMON  Leonis  papie.  MçgimtUt,   1633»  in-24» 
mar*  r.,  fil.,  tr.  d*  (Ancienne  rdiare.)     •     •     12—» 

C'en  dans  ce  peth  lÎTie  qv»  l'on  trouve  T  Ormsan  pomr  êaigmerU 
^  d9  nezf  Ormtcnpmur  la  eoUque,  etauU«t  fînguliéretOraîfOBtde 
•    celle  sorte. 

1377  EsTiBÎhiB  (Hbnbi)«  Apologie  pour  Hérodote»  ou  Traité 

de  la  conformité^  des  menreilles  anciennes  avec  lea 
modernes  ;  npayelle  édition  augmentée  de  remarques 
de  Le  Duchat,  etc.  Lu  Haye,  ScheurUer,  17S5>  3  toK 
in-lS,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  (^nc.  ret.)    •   .     •     65 — » 

1378  EimiFDns  Opéra  omnia,  ^sece  et  ital.,  cum  notis  del 

P.  Carmeli.  Padavœ,  1743-1754.  20  vol.  in-8,  mar. 
rouge,  ^I.,  tr.  d.  (Padeloup) 200 — n 

Exempltàn  en  grand  papier. 

• 

1379  FimLOif.  Les  Aventures  de  Téléniaque»  fils  dXHysse, 

nouT.  édit.»  avec  des  remarques  pour  Fintelligence 
decepoëme.  Rotterdam,  1725,  iu-12,  mar.  ^rt,  fil.« 
tr.  d.  (Derame),  fig 18—» 

Edition  avec  notea. 

1 380  FsBMiia  (AnivoLDi).  Burdigalensis  de  rébus  gestis  gallo* 

mm  libri  IV,  ad  historiam  Pauli  ^milii  additi.  Pa- 
risiis»  apud  Fascoêonum,  1549»  in-8,  vélin.  7 — • 

1381  FiÉcama.  Œuvres  posthumes^  mafrdements,  pastora- 

les» lettres.  Paris,  Estienne,  1722,  3  vol.  in-12,  mar. 
rouge,  fil.y  tr.  d.  [Ancienne  reL  de  Desseuil.)  €0 — » 

1382  TmnASSE  (J.  db  La).  Contes  et  nouvelles    en  vers. 

Anut.,  1762,  2  vol.  in»8,  mar.  v^t,  dent.,  tr.  d. 
Reliure  de Bnmck.  Edit.  des  fermiers  généraux.  130^» 

Charmant  eiemplure  pour  lea  épreures  dont  plusîeara  sont 
donlilea»  entre  antres  le  cas  de  oonadenee  qni  est  décourert  et 
nnn  déeoOTert. 

1388  — -^— ^  Fables  choisies  et  Contes,  avec  des 

petites  notes  et  un  dictionnaire  des  mots  vieux  on 
peu  usités.  Hambourg,  A.  Vandenhoeç^,  4  tom.  en 
2  vol.  in-24,  mar.  r.,  tr.  d.  [Ancienne  reliure,  jolie 
édition  fort  recherchée.)    .......     32 — » 


780  BULUBTtN  DU  BIBUOPHILE. 

1364  FoNTAim  (J.  M  Là).  St^  fables.  Paris,  DidûtVaHé, 
1787,  2  ^oK  in-18,  pap.  vél.  collé,  mar.  r.,  fil*,  tr«  4., 
doublé  de  tabis.  (Dèrome).  Bel  exempt,  S2 — » 

De  la  coUeclion  du  Dauphin. 

1385 Contes   et    nouvelles,    en   yen* 

Anist.,  1685,  2  vol.  in-12,  mar.  r..  fil.,  tr.  d.  (De" 
rome),  fig.  de  R.  de  llooge.  Très  bel  exempt,  de  la 
bonne  édition 78—» 

1386  FoifTAiNB  (J.  DE  La)  de  Valenciennes.  La  Fontaine  des 

amoureux  de  science.  Lyon,  Jean  de  Tournes,  1571, 
petit  in-8,  mar.  citron  j^spé,  fil.,  tr.  d.  (Derome),  avec  ' 
figures  de  Ant.  Dumoulin.  (Bel  exempt.).     .     65 — » 

1387  FoirrAiNES  (Loinrs).  Relation  du  pays  de  Jansenie,  etc. 

Paris,  1664,  in*8,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  Bel  exempt*,  de 
reliure  ancienne,  avec  la  carte 10 — « 

1388  François  db  l'Islb.  La  Légende  de  Charles,  cardinal 

de  Lorraine,  et  de  ses  frères  de  1%  maison  de  GuiJc. 
Beims,  .1579,  in-12,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  (BeUure  anc.) 
Bel  exempt.      ........••     25—» 

1 389  Gêmajo  (Gsotah-Baptsta)  ,  académieien  florentin.  La 

Circé,  dialogues  nouueliemeat  mis  en  françoys,  par 
le  sieur  dti  Parc.  Lyon,  G.  Bovilte,  1550,  petit  ia-S» 
mar.  v.,  fil.,  tr,  d.  (Kœkler.)  ...     .     •     .     34 — » 

1390  Goui  (Jac).  Lexicon  arabico-latinum.  Lugd.,  Batav., 

Bonav.'et  Abrah.  Elzevirii,  1653,  in-folio,  v.^b.  Bon 

exemplaire  parfaitement  conservé.      .      .       .     120 — » 

1391  GuKVABHB  (Anth.  db).  Mojeus  légitimes  pour  parve- 

nir à  la  faveur  et  pour  s'y  maintenir,  ou  le  Réveil- 
matin  des  courtisans  ;  trad.  françoise  de  Séb.  Hardy. 
Paris,  Bob.  Estienne,  l633,in-8,  mar.  vert,  fil.,  tr.  d. 
[Jolie  retiare  ancienne) 24 — » 

1392  HBt7BE8(les  présentes),  a  lusaige  de  Rome,  toutes  au 

long  sans  rien  requérir,  nouuellement  imprimées  a 
Paris,  avec  plusieurs  belles  hystoires,  t^t  au  kalen* 
Jrî.--^  n^T  heurcfs  Nostre-Damc,  aux  heures  de  la 


tUtLBniC  DU  BuuoraiLB.  791 

Croix,  au  heures  du  Sainct-Esperity  auxaept  pseau- 
mespenkentialas^queauxvigilesdesireapasaiz.  1537, 
m-32  allongé,  goth.,  avec  A9  jolies  gravures  sur  bois  à 
mi-^marge,  rel.      . 60 — v 

Genre  de  format  fort  ru«. 

•    •      ■  * 

1 393  Hmroiia  de  madaflae  là  comtesse  des  Barres,  à  madame 

la  marquise  de  Lambert.  Anvers,  1735 ,  pet.  in- 12 
cart.,  non  rog.  [Bare.) 10-^» 

1394  —  de  Nicolas.  I,  roi  du  Paraguay  et  empereur 'des 

Hamelos.  A  Saini»Paul,  1756,  in- 12,  demi-rel.^  dos 
demar.r.^nonrogné.  10—» 

1396  — : des  intrigues  galantes  de  la  reine  Christine  de 

Suède  et  de  sa  eoiir,  pendant  son  séjour  à  Rome. 

^m#e.^  1697,  pet.  in-8,T. 6—» 

1196  — — -«  maooaroniqne  de  Merlin  Goccaie  (Thomas  Fo-^ 
lengo),  prototype  de  Rabelais,  ou  est  traicté  les  ruses 
de  Cingar,  les  tours  de  Boccal,  les  adventures  de  Léo- 
nard ,  les  farces  de  Fracasse ,  les  enchantemens  de 
Gelfore  et  Pandrague,  etc.  Plus  l'horrible  bataille  ad- 
venue entre  les  mouches  et  les  fourmis.  Paris,  Tous^ 
saincts  du  Bray,  1606,  2  vol.  pet.  in»12,  mar.  v., 
dent.,  doublé  de  tabis  rose,  tr«  d 24 — » 

'  Bel  exemplaire  relié  par  Shnier. 

1397  HimàaB*  Iliade  et  Odyssée,  trad.  en  françois  par  ma- 

dame Dacier.  Paris,  Bigaud,  1711,  6  vol.  pet.  in-8  , 
mar.  vert,  fil.,  Cr.  d.,  fig.  de  Benafd-Picart  et  Coypel. 
(Bel.deDerome.) 115— • 

1 S98  Hom's. Gos.tume  of  the  ancients  (costumes des  anciens), 
orné  de  320  belles  planches  représenunt  les  habits 
et  les  meubles  des  Égyptiens,  des  Grecs  et  des  Ro- 
mains. Londres,  184  ! ,  2  vol.  gr.  in-8,  nouvelle  édition 
augmentée  de  plus  de  20  planches.     ...     .     70—  » 

1399  HoMB  (David).  Dialogues  sur  la  religion  naturelle,  ou- 
vrage posthume  de  David  Hume«  trad.  de  Tanglbis. 
Edimbourg,  1780,  pet.  in-8,  mar.  bl.,  fil.,.tr.  d. 
(Derome,) 14 — » 


\ 


712  MèuKm  tns  iiBuoraiLK. 

UOO  Hirram.  (Ulridii  de)  Dialogi^  et  episloln.  Moguntia, 
Joan.  Seheffer,  1620 ,  pet.  iii-4  ,  mar.  rouge,  dent.» 
tr.  d.    . 20— • 

VoioiooHHBfliitett  composé  oe  rolume  rare  :  Frontispice  graTÔ. 
*-  Une  préfiicy  de  dix-aepl  pages.  —  Une  lettre  à  JuL  Pflugk, 
qqmre  pages.  —  Table  des  lettres  serrant  de  lUre;  une  leiu«  à 
Charles  Y,  roid*E8pa§;ney  douie  pages  et  demie.  —  Uœ  lettre  au 
eard.  Albert,  trois  pages  et  demie.  —  Idem  à  Sébastien  de  Eo- 
te&bam  ;  à  Frédéric  de  Sase;  aux  Euts  d'Allemagne,  trente  pag. 
:=  Dialogi^:  fortuna,  Tingubuit  pages.  -—Febris  prima,  trois  pa- 
ges. —  Febris  secunda ,  ûngt-^eux  pages.  •«•  Tiias  Romana, 
soixante-^natre  pages.  —  Inspicientes,  Tingt-qoatre  psges. 

1401  JFoinuffAt  VBB  Vwasm  (Jban).  A.rreat  du  {Murlement  de 

Paria  donné  et  rendu  à  la  requête  du  proisireur  gê- 
nerai contre  Charles  11,  duc  de  Lorraine»  et  seé  com- 
plices. Para,  I684p  in*t2#  y.  mar.  (Atu^  armes  de  Jh- 
ehelieiu) 6  —  » 

1 402  liAmoN.  Vies  et  Œuvres  des  peintres  (Raphaël,  Michel- 

Ange,  Dominiquin,  Albàne,  Poussin,  Corrège,  Baccio 
BandineUi,  et  Daniel  de  VoUerre ,  Le  Sueur  et  Jou- 
.  Tenet,  Léonard  de  Vinci,  Titien,  Le  Guido,  P.  Véro- 
nèse,  et  peintres  antiques),  Paris,  1813,  25  tom.  in-4 
rel.  en  8  vol.,  dos  et  coins  de  mar.  rouge  (Bel  ex.  fran- 
che dorée,  1500  planches).  900  fin.,  net.     .      350—» 

1 403  Le  Movm  (PivMUBV  La  Gallerie  des  Femmeà  fortes. 

Leyden,  /.  Elzeeler;  Paris ^  Çh.  Angat^  16fi0,  pet. 
iu-12,  fig.,  mar.  bl.,  tr.  d.  {Diù'u.)*    .    .     .     32 — » 

1404  Lanem.  Les  Amours  pastorales  de  Dapbnis  et  Chloé, 

trad.  deJ.Amyot.Airû,  1718,  in-8,  mar.,  fil.,tr.  d. 
(Bel  ex.  rel.  par  Derome,  attec  fig.  du  Régent.).  75 — » 

1406  liOYAG  (Jean  de)  Les  AdTisd'un  fidèle  conseiller,  com- 
posez et  présentez  au  roy •  Paris,  Pepingue,  1 653,  in-4» 
mar.  r7  Très  riche  rel.  du  temps,  àcompart.,  tr.  d., 
lavé,  réglé. 20—» 

Cooseib  donnés  à  Louis  XIV  sur  tout  ce  qui  peut  concourir 
à  former  un  bon  rai,  moralement  et  politiquement. 


y 


i 


y     ^  BUtUnN  D0  BIBLIOVBILB  783* 

140S  Hamb  BiomAMSM  (liA)y  conleaaut  cinq  traiciez ,'  savoir  : 
la  Fournaise  romaine,  TEdom  romain,  L'Oiseleur  ro- 
main, la  CSonception  romaine,. et  la  Réjouissance  de 
rÉglise.  Le  tout  extrait  dciranglois  de  T.  T.  Genève, 
1 623,  in-8,  Tél. ,  litre  gravé,  très  ciirieux  18—» 

Ottrrage  «are. 

1407  Habsoujsr  (i.^abbb).  Apologie ,  ou  Justification  d'É- 

rasme. Paris,  Bnbitty,  171 3.  —  Critique  de  Piipologie 
d'Érasme.  Pàrit^  Jornbert,  1710  ,  2  vol*  in*12,  ▼•  f., 

fil.,  tr.  d^  (Bel.  anc.  aux  armes  de  Bignon,  auquel 
l'ouvrage  est  dédié.).      .       .%....     16—» 

1 408  Xartenbt  (Aide  des  cérémonies  dç  France).  Emblesmes 

royales  à  Louis-le-Grand.  Paris,  Cl.Bavbin,  1673, 
in-12yfig.  à  chaque  page,  mar.  citron,  fil^,  tr.  d. 
(Bel  ex.).      .      . 18—» 

Fort  jolies' petites  grftr.  à  la  oiaDière  de  Sébastien  Leclerc.'  ' 

j 

1409  MimomMB  db  Jbas  de  Witt,  trad.  de  l'origjuial  eu 

françois,  par  M.  dt  ^'^^•^  Batisbanne,  1709,iin-12, 
cart.,   non  rogné.     .  6—» 

1 4  tO historiques  et  secrets  concernant  les  'amours 

des  rois  de  France  (par  Sauvai),  avec  quelques  autres 
pièces.  Paris,  viW-r»  le  chepal  de  Bronze,  1789,  pet. 
in-12,  mar.  r.,  fil.,  non  rogné.  (Thompson.).  •  20 — » 

llfDrtWi  (GiJii*.).  Foyez  Penser  royal. 

1411  MmjB  ST  vins  Nmrrs  (en  anglcis),  nouvelle  édition , 

avec  beaucoup  de  notes  sur  la  langue ,  lés  mœurs  et 
les  coutumes  des  arabes,  trad.  par  ViUiam  Lane,  Esq.# 
illustrée  de  plus  de  mille  graymres  sur  bois.  Londres, 
S  vol.  gr.  in-8,  mar.  vert,  fil.,  tr.  d.    .     .     115 — » 

Magnifique  édition. 

1412  HnxiNGBBr's  ancient  unedited  monument^  (anglois  et 

françois,  anciens  monumens  inédits),  représentant 
des  Tases  grecs ,  d^s  statues ,'  des  bustes ,  des  bas-re- 
liefs et  autres  restes  de  l'art  grec,  choisis  pour  leur 
^•Wi^é ,  leur  beauté ,  leur  intérêt  dans  tous  les  pays. 


781  ttlTL&BTlN  DUBIBUOPBILI. 

62  belles  planches  très  bien  coloriées ,  avec  explica- 
tion en  anglbis  et  frvin^h. Londres ,  1822,  in-fol.» 
demi-rel.i  luàr,  Y.      ..'.■..'.•.     120 — » 

Cet  élégant  Toluine  etft  une  des  plUs  îtotëressaotes  publica- 
tions antyjuftira»  éé  l'époque,  et  les  emaleârs  de  Parehéologie 
classique  y  trouTenftit  beaucoup  à  apprendre. 

141 5  Mônva  (lb)  sécaisurîséi  augmenté  de  la  Vie  des  Moines 
'  (atir^  Dupréy^  ecclés.  de  Lyon).  Suiv.  Ccriginal,  Fil- 

lefratichê^  pet.  in-lS,  mar.  r.' (Jolie  rel.â  lajahsèniste.) 
[Durii.}. '.     .     /    2S-. 

1414  MouuiVBT  (NiCk  bb}^  sieur  du  Parc  (Ch.  Sorel).  La  vraie 
histoire  comique  de  Francion  fpar  Ch.  Sorel  de  Sou- 
vigiîy).  Ijeydéy  1721,  3  vol.  pét.  in-8,  tnar.  v.»  fil.» 
tr.  d:  f^nc.  r^f. j ,  fig*     . 25 — ■ 

1115  MTTBoiiOGiEj  ou  Expljcaiipn  des  Fables»  OEuvred'é- 
minente  doctrine  et  dagréable  lecture,  cy  devant  tra* 
duite  (du  latin  de  Noël  le  Comte)  par  J.  de  Mont- 
liard»  exactement  revue  en  cette  dernière  édition,  et 
augmentée  d'un  traité  desmtlses,  de  plusieurs  remar- 
ques fort  curieuses ,  de  diverses  moralités  touchant 
les  principaux  dieux,  et  d'un  Abrégé  de  leurs  images, 
par  J.  Baudoin.  Paris,  P.  Chevalier ,  1627,  in-fol.» 
om.  PAP.|  fig.,  mar.  r.,  riche  dent.,  tr.  d.,  lavé 
'  réglé. 70— • 

Exemplaire  du  marqub'de  U  Viev ville,  dont  le  iibiflre  est  par- 
semé sur  les  plats  :  cVest  un  double  W  et  un  F  couronnés. 

1416  Navièh^.  Les  Douze  Heures  du  jour  artificiel,  avec 

annotations.  Sédaii,  1595,  in-S^  v.  C,  fiL,  tr.  d.  (Bel 
exempL).    .*    ., 24 — » 

Volume  aToc.  un  encadrement  k  chaque  page.  La  fin  du  toI. 
est  terminée  py  six  feuillets  bUtacs  qui  n'ont  que  l'encadrement. 

1417  OixBiox  du  Mont-Sacré  (Nie.  de  Montreux).  Les  Ber- 

geries de  Juliette ,  ensemble  une  pastorale ,  4*  édit. 
Paris,  Gilles  Beys,  1  $88,  pet.  in-8^  mar.  bl.^fil.,  tr.  d. 
(Ane.  reL).     .     .• .     25 — » 

Alblcllc  pastourelle  ou  fable  bocagire,qui  se  trouve  à  la  fin 
du  volunif  a  un  titi-e  et  une  pagination  particulière  (33  peg*) 


N. 


■OIXBTIN  DU  DIBUOpaiMS.  78S 

1418  Ow  AyoLMWi  »  de  ^acrU  iCgy^f^liormoi  ueiis  j.  iEgyp- 

iiacé  expre^flis ,  libri  duq»  ioonibiM  îUttfttrali  et  aucti. 
ParUUsj  GiiUiçt Duprif  lâ74,uHl2»iimr. ▼•»&!.» tr.d. 
(Ane.  rd.^     ••..,.....     20-» 

Livre  remar^aM«  par  ms  jolies  grar.  en  boi»  &  ton  les  les  pag. 

1419  Parradin  de  Lovuans  (Iean).  Micropédie  (contenant  le 

Dialogue  de  la  Mort  et  du  Pèlerin ,  etc.).  Lyon,  Jean 
de  Tovrnes,  154B,  pet.  in-8,  v.  f.,  fil.|  tr.  d.fBattzan- 
net.).     •     , .     .'    •     30—» 

Très  mre,  mais  rogué  de  prèsl 

1 430  Penser  (ue)  botAi..  Uëmoire  auquel  sont  contenos  les 

espistres  envoyez  par  le  royal  prophète  David  au 
prince  céleste,  champion  très  chrétieui  roy  de  France 
.  François  1«'.  {A  la  fin)  :  Finbsent  les  lettres ,  etc., 
avec  le  soûlas  de  noblesse,  composé  par  Guil.  Michel. 
Paris,  pour  Jehan  de  la  Garde  et  Pierre  le  Brodeur,  1518, 
pet.  in-4  goth.,  riche  et  élégante  reliure  de  Bauzonnet. 
(Très  bel  exempL) 8Ô0— » 

Ouvrage  mêlé  de  prose  et  de  Ters,  Voici  un  extrait  delà  ta- 
ble.—Le  Maoddnent  de  Lueifer  au  maistraToro.  — *L*4pistie 
des  lillea  de  .Iherosalem  arecques  la  description  du  cbeTal 
quelles  lu/  ont  envoyé.  —  L'épistfe  de  Jebanne  la  Pucêllo 
transmise  des  Champs-Elysées.  —  Les  dictz  de  J.-Ch.,  du  Pape, 
dtt  Roy,  elt.'  — >•  Le  aoalas  de  noblesse  sur  le  eouronnement  de 
la  Reyoe  duebesse  de  Bretagne.  — Id.  sur  H  moi^t  de  laducbessê 
de  Bretagne,  etc.  ^ 

1431  PmBARi,  Olympia,  Pythia,  Nemea,  Istmia ,  grœce  et 

Jat.  Aniverpiœ ,  Plantin.,  1567,  in-18»  mar.  r.,  fil.» 
tr.  d.  (Ancp  rel.,  bel  exempt.). .....     35—'» 

1422  PuLTOMi  opéra  omnia,  recensuit,  yar.  lectionibus,  scho- 
liUque  illustravit  Imman.  Bekker,  aunotationes  viro- 
rnni  doctorum  adjiciuntor.  Lon4ini,  1 83C,  %  ¥ol.  in-S, 
graR(//E>ap<^,.cart.9  non  rogn..     .<-    «     (     .     180 — » 

f  423  Rabblau.  OKnvres,  avec  la  vie  de  l'auteur^  (Hollande, 
Elz€v.)t  1663, '2  vol.  pet.  in-13;  mar.  r.,  fil.,  doublé 
de  taUs.  (Derome.).     .  .     .     .     ...    60— >» 

Une  très  petite  tache  à  quelques  feuillets  du  preihier  toF.,  et  à 
b  fin  deiii  Qu  trois  feuillets  écornés*,  raai^  cepciîdsnl  bel  exem- 


*      ^»«.''»        ,.•  ••      •«•«•«.«•««*««    v^mK** 


•V». 


78S    .  wouxïïm 


1421  Bavmmit  hk  au  goa¥eriiement  (nniçom  en  éTénemttis 
qui  M  aoBit  passés  en  Égypiey  depuis  la  conclusion  da 
traité  (fEI-Arycb  ^  jusqu'à  la  fin  de  prairial  an  VU. 
AmKairt,  de  Pimpr.^naiionate,  pet.  itt-i.  T.mar.  10—» 

Hii  RaoiiBn.  historique  contenant  dîyerses  pièces  curieuses 
de  ce  temps.  Cologne  (Elzev.),  1666,  pet.  in-lS,  Tél. 

12—- 

Ce  jBBCueil  oontîoit  :  Projet  pour  Pcaucpriae  d'Alger.  —  Re 
latîon  de  rexpedition  de  Gigery,  de  i664*  —  Relatîoii  do  ^cjêft 
de  Naples  du  doc  de  Geue,  etc. 

H26  ItBMABQims  sur  Homère,  avec  la  traduction  de  la  pré- 
lace de  l*Homère  anglois  de  AL  Pope,  et  d'an  essai  sur 
la  ^ie  et  les  écrits  de  ce  poëte  par  le  même  auteur. 
Paris,  Coastelier,  1728,  in-12,  mar.  bl.,  fil.,  tr.  d. 
(Desseuil),  poTimi  et  gvdLYUTe iS—» 

1427  Sanmus  (CnasTonHMdDS  Cm.).  Bibliolheca  aniitrioi- 
^  tariorum,  sive  Catalogus  scriptorum,  etc.  FreistadiÀ, 

1684,  in-8,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d 10— • 

1428  SamMMiAiius.  Ad  principes  christianos  de  reKgione  ac 

commnni  concordia.  Romœ,  1524,  in-8^  mar.  r.,  fil*» 
tr.  d.  (BelexempL)  Reliure  de  Padeloup^  25 -• 

SanvAL.  Foyez^  Mémoires  hisSoriques. 

1429  Sblbt'b.  Tliefigcwes  of  bristish  birds  (les  oiseaux  an- 

glois), contenant  une  suite  de  383  sujets  en  228 
planches  très  bien  coloriées.  Londres,  1834,  2  voL 
in-fol.,  grand  monde  (éléphant  in^foL*),  d.«rel.,  m. 
Publié  à  2,600  fr.  Net 675— 

Cet  ouTngey  le  plus  gnnd  en  ocnitliologi^  publié  en  Angk" 
tem,  lepréseftte  les  oîseenz  de  grandeur  neturetle.  Les  deitia* 
et  le»  peintnvn  des  snpertes  eiseeok  de  proie  qui  se  isovmf 
en  di*qsca.conlréci  de  l'Ai^ktme,  j  sonl  rendue  avnrune  eufr 
tilnde  admirable,  et  fcnnent  un.  rninmlilci  digne  ^éire  m$  • 
oûlé  du  augttîfique  ouinge  d'Audubon. 

1430  Sous  (Amr.  mb).  Histoire  de  la  Conqueste  du  Mexique 

ou  de  la  nouvelle  Espagne»  par  Fernand  Cortès,  trtd- 
de  l'espagnol.  Paris,  1704,  %  toI.  in'l2,  Tel.  d'HoU. 
tart.  et  fig 12—» 


et  y 

■12  i& 


BmXBnïl  DU  UlBLIOfUlLB.  787 

« 

'  ^  1 43 1  Stenuni»  (H{unaciHi»)  Tfaesauras  Kng'uœ  gnecae.  Lan- 
^  dini,  Falpianus,  1816-1828,  8  vol.  io-fol.|  ▼.  f.,  fil. 
"Bte  Bel  exempl 350  —  » 

^'  1432  Stbpaanub  (RoBBaTUs).  Gallicss  grammatices  libéllus, 

s  en  latine  conscriptus  in  gratîam  peregrinonim  qui  eam 

io-l!  lîngaam  addiscere  cupiunt.  Parisiis,  Bob.  Stepkanus, 

i:  1569,  iB-8,  T.  f.,  fil.,  tr.  d 18—» 

^?^'  In  eodem  volumine  :  GalKcœ  lingnas  institmio,  la- 

^''''  tino  seroione  conscripta  per  Joa.  Pilloium.  ParUiis, 

1581. 
1433  Svunra  SBVsn  opéra  omnia  quœ  exstant^  Amst,,  El^ 

zev^,  1656,  petit  in-12,  mar  y.,  fil.,  tr.  d.  Bel  exempl. . 

relii  par  Dura*     .     .     .     .     ...     .     •     25 — » 

14S4  Stubach  le  grant  philosophe,  Foniaine  de  tootesscien- 
ces,  contenaDtsiil  quatre  vipgtx  et  quatre  detnaodes 
et  les  solutions  d'icelles.  Imprime  nouueUement  a  Pa^ 
ris,  par  Alain  Lotrian  et  Dtnys  Janot.  (Sans  date),  pe- 
tit in-4,  goth.,  à  2  col.,  mar.  r.^  fil.,  tr.d.  (Ane-  rel.) 

36— 

1435  TxasirncB  (PiTEuim).  Gomediœ,  cuniDonati  interpré- 
ta tione  elnotis.  Fenetiis,perJacobum  GaUicum,  147*6, 
petit  in-folio,  m^r.  r.,  fil.,  tr.  d.  {Bel.  anc).     35 — » 

1436  Tbstaiibnt  politique  du  marquis  de  LouYois,  premier 
ministrOid^Etat  sous  Louis  XIV.  Cologne,  1706,  in- 
12,  mar.  t.,  fil.,,tr.  d.,  anc.  rel.  (Desseuil,)     14«— » 

1437  TBBVKNar.  Voyages  en  Europe,  en  Asie  et  en  Afrique, 
etc.  Paris,  Angot,  1689,  5  yoI.  in-8,  rel.  «n  Tél., 
aTec  cartes  et  figures '.     .     .     24 — » 

1438  TttoiuB  A  Rxapis.  De  imitatione  Ghristi  libri  quatuor. 
Lugd.'Batav.f  Joh*  et  Dan.  Elz.  S.  an.^  mar.  noir, 
tr.  d.  Bel  exempl.  de  Fan  des  plus  jolis  Elzev.     45 — » 

1439  Thompson.  Magna  charta.  An  historical  essay  on  the 
magna  charta  oFKing^  John  ;  to  which  are  added,  the 
great  charter  in  latin  and  english  ;  the  charter  of  H- 
bertiet  and  confirmations,  granted  by  Henri  lit  and 


788  BULLETIN  DU  BIBLIOPBlLC. 

Edward  I.  în*8y  cart.  à  Tangl.,  avec  un  encadrement 
gravé  à  chaque  page,  gr.  p.  Publié  à  70  fr.       20—  • 

mO  TRiQi7fiT(AiirmiÉ).  Sommaire  de  la  vie  admirable  de  U 
très  illustre  princesse  S.  Aldegonde.  Toumay,  1655» 
in-l2y  V.  f.  Jolie  suite  de  vignettes.     .     .     .     12 — » 

Arec  n  le  petit  exercice  eo  l'honpeur  de  laMiinte  et  angélique 
Vierge  Aldegoode  pour  les  cbenoinesset  de  Maubeuge,  leii  régu- 
lières de  la  ville  d'Huj  ;  les  daines  du  Soleil  en  U  ▼ille  de  Saint- 
Omer  et  autres  qui  s*en  ▼ouiant  serrir  le  ce  pourront  facilement 
Bccomoder.  » 

1441  ToMBKAir  du  socinianisme  auquel  on  a  ajouté  le  nou- 

veau visionnaire  de  Rotterdam  (par  Noël  Aubert  de 

^  Yersé).  Francfort,  Arnaud,  1687,  in-l2,  mar.  bl.y  fil.» 

Ur.  d.  ^Desseuil)*     •   .  •     •     •     •     •     *     •     15 — • 

1442  ViB  (la)  et  trespassement  de  Caillette.  (En  vers»  sans 

lieu  ni  date),  in-8,  goth.,  mar.  verl,  fil.,  non  rogné. 
(Bàuzonnet) .     •     .     •     50 — » 

Un  des  deux  exemplaires  sur  TÎLiif,  de  la  réimpression^uref 
faite  par  Pinard  en  1 83 1  • 

1443  Voyage  de  P&ris  à  Saint-Cloud  par  mer  (par  Neel)  et 

Retour  de  Saint-Cloud  à  Paris  par  terre,  par  Lotlin 

-  aîné.  Paris,  y^e  Duchesne,  1787,  2  tom.  en  1  vol.  in- 

12,  demi-rel.,  non  rogné 6 — m 

Dans  le  même  volume  :  Mémoire  de  TAcadémie 
des  Sciences,  Inscriptions,  Belles-Lettres,  Beaux- 
Arts,  etc.  (par  Grosley  et  Le  Fèyre).  Paris,  ITuchesne, 
1756,  2  tomes. 

1444  Watfb.  Cabinet  of  modem  art,  8  vol.  in-8  (72  jolies 

gravures  angloises,  'd'après  Stotbard,  Martin,  Ho- 
ward, Wésiall,  Roberts,  fort  bien  cartonné  à  Tan- 
gloise 65<-ii 


BUIXmN  DU  BIDLlOraiLR.  789 


PUBLICATIONS  ?IOUVEL)L,ES. 

/ 


1445  AfFoiFrar»  (le  marquis  d'].  Système  financier  de  la 
f'raftce.  Paris,  1840,  2  toI.  in-8.    '•      .      ;     15—» 

Qaoique  l'économie  politique  ne  soit  pas  de  notre  ressort, 
noua  deTODS,'  cependant,  toutes  les  fois  qu*il  s'en  présentera, 
faire  connoitre  et  recommander  les  ouTragcs  d*une  baula  im- 
portance, les  traTSUx  consciencieux  qui  tendront  à  propager 
cette  science  si  utile,  si  indispensable  même,  et  pourtant  si 
peu  goûtée  en  France. 

I4é6  Bbactubu.  Lettre  à  M.  J.  sur  diverses  antiquités  égyp- 
tiennes, trouvées  à  Salzbouirg.  Paris,  1841  ,in«8. 2 — » 

1447  Bbnezbch.  Etudes  sur  Thistoire  du  Haynaut  de  J.  de 

Guise,  traduite  par  M.  le  marquis  Fortia  d'Urbau. 
Falenciennes,  1841,  in-8,  avec  une  carte.  .    .     2—» 

1448  Browionos  (W.  S.)*  Leisure  hours  (heures  de  loisir). 

London,  fFhittaker,  164 U  in-S.      ...     .     5-» 

Ce  nourel  ouvrsige  de  l'auteur  de  Tlùstoire  des  Huguenots  est 
un  recueil  choisi  de  quelques  articles  d'histoire  ancienne,  de  criti- 
que littéraire  et4le  variétés  fort  bien  écrits.  Quelques  uns,  il  est 
rrai,  ont  déjà  paru*;  mais  ceux  de  nos  lecteurs  qui  les  auroient 
déjà  rencontrés  dans  les  recueils  pmodiques  de  Far ik  on  d^  Lon- 
dres ne  seront  certainement  pas  fâchés  de  les  relire.  Il  jr  a  de  tout 
un  peu  :  voulea-Tous  tous  dâasser,  Toiei  des  petites  historiettes, 
TAide-de-camp,  la  Légende  des  Flamans,  Cromwell,  FAIibl, 
l'Echange  et  autres.  •*•  Etcs-rous  antiquaire,  aimeipTOus  les 
vieux  mooumeos,  voici  Torigine  des  Celtes  et  des  Gaulois.  -^ 
La  description  et  l'histoire  de  Saint-Eustache,  <Saint-Germain* 
PAuxerrois,  Saint-Roch,  etc,  etc.  —  Après  viennent  quelques 
articles  de  critique,  de  revue  littéraire,  des  poésies,  et  de  ce  mé- 
lange d'antiquités ,  d'historiettes  et  de  critique  est  résulté  an 
livre  amusant,  sans  prétention  et  très  instniotif. 

1449  BwGB  WfliTB.  Histoire  des  langues  romaneS;  depuis 


790  MLLBTIN  DIf  BlBUOPHlUt. 

leur  origine  juçqu^au  xvi*  siècle.  Paris,  1B41,  3  vol. 
in-8 80— 

Ce  iraTail,  fruit  de  longues  et  oonsciencieuMS   recherches, 
-  prouTC  l'intérêt  qu'inspire  aux  saTans  étrangers  Thistoire  de  la 
langue  et  de  la  littérature  romanes.  Nous  y  attachons  trop  d'im- 
portance pour  ne  pas  l'eiaminer  d'une  manière  détaillée,  et  lui 
^  réserver  une  place  dans  nos  notices  bibliographiques.  Nous 

y  reviendrons  dans  le  prochain  numéro. 

1450  DsLAgoisifcBB.  Description  historique  des  maisons  de 
Rouen  les  phis  remarquables  par  leur  décoration  ex- 
térieure et  leur  ancienneté,  etc.,  etc.  Tome  2,  orné 
de  19  planches.  Rouen,  1841,  in*8.     .     .     10—» 

1  i51  twsBMAm  (J.-H.  JkcATs).  Précis  de  la  défense  de  Ya- 
lencieniies,  en  179S.  Valencienius,  1834,  in*8.    3 — » 

1 452  Paus  (pAuuif).  Manuscrits  françois  de  la  Bibliothèque 

roy^Ia,  leur  histoire  et  celle  des  textes  allenuuids, 
anglais,  hollandois,  italiens,  espagnols  de  la  même 
collection,  par  A. -Paulin  Paris,  membre  de  l'Institut, 
l'un  des  conservateurs  de  la  Bibliothèque  du  Roi. 

Paris,  1840,  in-8,  tome  4.  x 9—» 

Le  même,  grand  papier.     .  .     •     •     18 — ■> 

1453  SYiiVBSTBE.  Palbograpidb  uiiivuiflEixB.  Gollection  de 

fac-similé  d'écritures  de  tous  les  peuples  et  de  tous 
les  temps,  tirés  des  plus  authentiques  documens  de 
Part  graphique,  cartes  et  màiiuscrits  existant  dans 
les  archives  et  les  bibliothèques  de  France,  d'Italie, 
d^Altemagne  et  d'Angleterre,  publiés  d'après  des  mo- 
dèles écrits,  dessinés  et  peints  sur  les  lieux,  avec  des 
explications  par  MM.  ChampolKon-Figeac  et  Aimé 
CbampoUion  fils.  Paris,  Firmin  Didot.  Livraisons 
1  à  40  grand  in-fol.  sur  papier  porcelaine.  Prix  des 
40  livraisons  à  27  fr.  la  livraison  au  lieu  de  80  fr. 

11  ne  reste  plus  que  lo  lîrraisons  a  publier  pour  terminer  celte 
entreprise  magnifique,  qui  dotera  la  librairie  française  d*un 
ouvrage  au  dessus  de  tout  éloge. 

1454  Tauluar.  Notice  sur  la  langue  romane  d'Oil.  Douai, 
.  1 84 1 ,  in-8,  1 6  pages.       .      ......     2^i> 


s. 


BULLETIN 


DU  BIBLIOPHILE, 


PCBUft  PAA  TKCHBMBR 


•0D8  LA  DiaiCTlOIf 


DB  MM.  GÉ.  NooiBR  KT  Paulin  PaKis, 

AVBC  LB  CATALO60B  RAISONNA  OBS 
LITRBS  ,DB  L'tfDITBOR* 


N^  18.   Octobre. 


f; 


QUATIUÉIIE  SÉRIE. 


• 


PARIS, 

TBCBENBB,  ÉDITBOR,  PLACE  DE  LA  COLONNAOB  DO  LOOVRE/ 


1841. 


♦ 


Noticei  contenues  dans  le  dix-^huitiètne  numéro  du  BuUclin 

doL  BiUiopHUe ,  A*  série.      .   . 

.Dissertations  choisies  de  Tablié  Le  Beuf.  793 

Voyage  dans  une  bibliothèque  de  province.     .           ^  ^iO 

MélangQs.  —  Rapport  an  citoyen  Locré,  wxr  la  biblio- 

thèqné  da  Conseil  d'État.    .  820 

—  Rapport  au  roi  sur  les  catalogues  des  manuscrits 

des  bibliothèques  publiques  des  départemens.        '  822 

Variétés  bibliographiques.  826 

—  Das  Tentes  publiqnes  de  livres.  829 


t  I      I   I     |>       I      I   I     lu 


i^a* 


niPRHIBBIB  MAULDB  KT  «61100  « 
RiioBailleul.  S  et  If.  ' 


DISSERTATIONS  CHOISIES 

DE  L'ABWfc  LE  BEUF. 


I  , 


■  «.  .»■  ■.  i. 


LEtTRE  A  M.  DE  LA  RoQtE  (I)  SUE  LES  GUA88BS  vfAo%SBBB( 
ET  EN  PARTICUL1EB  SUR  CELLE  DE  SAINt*  HuBERT,  OU  IL  EST 
PARLE  DE  l'antiquité  DE  LA  CHASSE  AUX  LIEVRES  ET  DE  LA 
DÉVOTION  DES  CHASSEURS  BNVBRS  SAINT  HuBERT  (2). 

VoQs  avez  souhaité ,  Monsieor  l  que  je  vous  fisse  la  description 

.  Ue  la  chasse  de  saint  Hubert»  telle  qu'elle  se  fait  chez  nous.  Il 

en  est  parlé ,  dites*TOus ,  magnifiquement  dans  le  Mercure  galant 

de  l'an  1680  (3)  ;  et  ce  qui  en  est  dit  tous  a  inspiré  la  cnrîosilé 

(i)  Directeur  du  Mercure. 

(a)  AfercuTê  de  France.,  Janvier,  I7a5)  p.  67. 

(3)  Ce  Mereure  est  celui  de  décembre  1680,  où  Ton  trouve,  page  37» 
une  lettre  écrite  d*Auxerre,  le  10  novembre  précédent,  par  un  sieur  Le 
Mnety  sur  la  ehasse  de  saint  Hubert  de  cette  année.  Voici  le  seul  passage 
de  cette  lettre  qui  ajoute  quelque  cbose  à  la  dissertation  de  l'abbé  Le  Beuf, 
en  ce  qu'elle  donneofuelqucs  détails  sur  l'oi^nisation  des  bandes  de  chas- 
seurs de  la  Saint-Hubert  au  xviie  siècle  : 

«  Les  chasseurs  n^  portent ,  pour  toules  arme»  qu'un  gros  baston  ou 
nassue ,  et  ils  sçavent  le  jetler  si  à  propos ,  qu*on  connoist  par  la  grande 
quantité  du  gibier  qu^ils  rapportent,  quHl  y  en  a  peu  qui  leur  échape.  Ces 
chasseurs  sont  toujours  eu  très  grand  nombre,  et  on  en  a  compté  cette  an- 
née plus  de  dix-huit  cens.  Ils  se  séparent  en  diverses  compagnies  qui  se 
font  d*elles-mesmes,  sans  qu'il  y  ait  aucune  règle  pour  les  ordonner.  La 
liberté  qu^on  leur  laisse  de  se  partager  comme  il  leur  plaist,  n'empesche 
pas  qu*elles  n'nyent  toutes  beaucoup  d*applieation  à  se  faire  distinguer 
les  unes  des  autres,  soit  par  la  galante  manière  de  s'habiller,  soit  par  les 
difércntcs  couleurs  qu'elles  prennent.  Ces  compagnies  sortant  de  In  ville 
trop  matin',  ne  paroi ssent- pas  à  leur  départ  avec  la  beauté  qu''elles  ont 
à  leur  retour.  Joignez  à  ^ela  que  les  dames  qui  vont  au  devant  d'elles  le 

57 


794  BULLETIN  DU  BIBLIOPOILC. 

d'en  apprendre  davantage.  Je  n'ai  point  vu  ce  Mercnre,  qm  est 
plus  ancien  que  moi ,  et  je  ne  sais  si  j'y  ajouterai  ici  quelque 
chose  de  nouveau.  On  m'a  as8aré.qne,  dans  ce  temps»  un  poëte 
du  pays ,  profEfsear  dqrhétoriqme ,  fit  sur  ce  aqiet  one  pièce  qui 
fut  assez  applaudie.  Hais  comme  les  poëtes  savent  relever  les 
choses  les  plus  simples ,  |e  ne  suis  pas  surpris  que ,  sur  la  lec- 
ture de  son  ouvrage,  vous  ayez  conçu  nue  idée  si  avantageuse 
de  notre  chasse.  Il  n'y  a  guère  de  villes  entre  les  principales 

9qiiv  mBgnifiquemeat  Têtues,  ne  contribuent  pts  peu  à  en  relcTer  T^lai. 
La  bourgeoisie  mesme  m  met  oe  jour-là  dans  une  propreté  admirable.  Ainsi 
le  chemin,  du  costé  que  la  chasse  doit  rentrer,  se  trouvant  borde  de  monde, 
et  surtout  de  personnes  du  beau  seze^  danr  Tespace  de  plus  d'un  grand 
quart  de  lieu4,  les  chasseurs  qui  doîreni  passer  dcTani  cette  churmante 
assemblée,  n'oublient  rien  de  ce  qui  leur  en  peut  attirer  de  fayorables^ra- 
g9ff|f,,çt^c'eftj  enli'*eux  a  qui  paroistra  Ie^p||is.  Cependant  comme  il  est 
presque  impossible ,  |)endant  une  longue  chfisçe ,  de  garder  une  certaine 
contrainte  que  la  propreté  demande,  ils  s'arrestent  tous  à  une  demy-licuê 
de  la  Tille  pour  se  mettre  en  ordre,  et  dissiper  un  peu  leur  fatigue.  Psn- 
dant  eè  temps,  les  compagnies  estant  assemblées^  chacune  eonTÎent  du 
rang  qu'elle  doit  avoir.  Les  unes  marchent  au  son  des  tambours  et  des 
trompetes,  et  les  autres  au  son  des  fifres,  des  musetes  et  des  hautbois, 
de  sorte  que  tous  ces  instrumens  qui  sont  là  en  très  j^rand  nombra,  font 
entendre  de  tous  costez  une  mélodie  extraordinaire  par  la  confusion  de 
leurs  sons.  » 

'  M.  Le  Muet  racopte  ensuite  l'entrée  triomphale  d'une  de  ces:C9uip^gni06 
de  ehassaur^  à  laque.il/ft  s'étçîent  jointes  douze  demoiselles  de^  U  yille  en 
habit  dé  ohassêresses  et  à  cheval  :  elle  étoit  preoçdée^e  six  tirompc^tes,  six 
tambours,  six  fifres  et  six  hautbois.— «,Venoi^t  ensuite  les  ^ouze  cl^asseurs 
au^i  à  cheval,  rangés  à  droite  et  à  gauche  d'un  char  tiré  par  quatre  petits 
chevaux  blancs  conduits  par  deux  Mores.  Sur  ce  char  et  au  pied  d'un  tro- 
phée de  danjs  et  de  massues  étoit  coMchè  un  petit  amour  occupé  à  garnir 
de  rubans  une  perdrix  qu'il  avoit  entre  les  mains.  Vingt-quatre  violons  fer- 
inqient  la  marche.  Le  çort^  s^iTèta  à  une  opison  ou  on  avoit  préparé  un 
bal  et  une  collation  qui  fut  servie  par  douze  jeunes  garçons  en  babils  blancs 
bordés  d'un  galon  gris  4^  lin  (couleurs  de  la  compagnie).  Le  petit  amour 
qu'on  avoit  vu  sur  le  char  parut  ensuite  au  bout  de  la  table,  véhi  d*un  la- 
fUat  couleur  tU  chair  qu'on  auroit  cru  coUé  sur  son  corps,  et  déclama  des 
vers  amoureux  destinés  à  attendrir  le  cœkir  des  belles.  Le  sieur  Le  Muet 
ijoute,  en  finissant,  que  ces  vers  ne  furent  pas  sans  succès,  puîsqu^on 
n'entendit  plus  parler  depuis  que  de  propositions  db  mariage  agrêoBlëmeni 
reoeues,  ^-  Cl.  G.  * 


DIILLRTIN   DU  DIBLIOPHILB.  TMS 


».  I 


du  foyauine  qui  ii^aîeiii  <|nelqne  osage  parliculier.  Sans  sortir 
de  la  Bourgogne ,  d'où  j'ai  rKônneur  de  yoùs  écrii'e  ,'je  pourrais 
TOUS  rapporter  l'exemple  de  ce  qu'à  Dijon  on  àppelôit  âu(i*er6is 
la  Mire  folle  {\),  I/on  reprééente  encore  a  Aâtuii»  le  premier 
jour  de  septembre  de  enaque  année ,  me  espèce  de  spectacle 
qui  est  un  reste  des  exercices  de  l'ancienne  milice  ;  et  quôiqn'uh 
poëte  dn  lieu  ait  aflecté  de  le  traiter  ié pitoyable  hélium^  il  n'en 
attire  pas  moins  les  yenx  lie  tons  les  habitans  des  environs;  je 
vous  avouerai  même  que  j'ai  été  piqué  de  curiosité'  d'en  être 
témoin  cette  année.  .,',.«' 

Il  en  est  de  même  à  Auxerre  pour  la  chasse  de  saint  Hubert  : 
on  y  accourt  des  villes  voisines','  et,* quoiqu'il  y  ait  un  très 
grand  nombre  de  chasseurs,  il  y  en  à  encore  un'bien  plus  grand 
de  spectateurs.  Les  étrangers  ne  pouvant  croire  qu^on  prend 
les  lièvres,  les  lapins  et  les  perdrix  à  la  m'àin,  sans,  amies,  se 
rendent  dans  le  pays,  ou  s'y  arrêtent  pour  être' témoins  âe  Cette 
manière  de  chasser,  qui  paroît  incroyable  à  plusieurs.  Au  fond, 
cependant ,  c'est  peut-être  la  plus  ancienne ,  comme  c'est  la 
plus  simple  et  la  plus  naturelle  ;  et  je  ne  crois  pas  me  tromper 
eu  lui  donnant  plus  d'antiqqité  qu'à  l'invention  des  filets,  dont 
les  Grçcs  se  servoient  pour  prendre  Icfs^  lièvres ,  au  rapport  de 
Xénophun. 

On  sait  depuis  qnçl  temps  sont  inventées  les  armes  à  feu  ;  nos 
chasses  sont  aussi  plus  anciennes  que  celte  invention..  Nous 
oe  voyons  pas  qa'on  se  soit  servi  de  fiècjies  poar  açrêter  des 
lièvres;  on  ne  les  employoit  guère  que  contre  les  grandes 
bêtes.  .Nous  avon§  dans  le  pays  l'exemple. d'un  chasseur  bien 
ancien,  j'enleuds  parler  de  noire  évêqne  saint.  Germain ,  lequel 
se  plaisoit  extrèoiement  à  la  chasse  avant  qu'il  eût  reçu  la  ton* 
sare..  Il  semble  qu'il  en  ffiisoit  .son  exercice  journalier,,  Il  avoit 

(i)  Ces  MémoireA  pour  serTir  à  V Histoire  de  Ut  Fêle  de*  Fous,  par  Du 
Tîllet,  Lausanne,  t74if  în'4%  ^^  1^^  Monnaies  des  irmoeens  et  des  fous,  pu- 
bliées par  MM.  RîgoUot  et  Leber.  Paris,  Merlin,  in-8*«  —  Je  possède  un 
reeueil  (que  je  crois  autographe  de  Du  Tillet)  de  pièces  relaliTea  à  la  Mhre 
foiie,  dont  plusieurs  n'ont  pas  été  imprimées  dans  les  Mémoîresf  l'une  très 
curieuse  est  un  arrêt  qui  condamne  un  f  igneron  à  diverses  peines,  et  entre 
autres  à  être  promené  c...  nu  sur  une  planche  ornée  de  verre  pilé,  pour 
avoir  couché  avec  sa  chambrière.  —  Gl.  G. 


796  BDLLBTllf  DU  BIBUOPHILB. 

coùiumG  de  faire  attacher  à  un  arbre  (I)  qui  éloii  au  milieu  Je 
Ja  cité,  les  têtes  des  bêtes  qu'il  prenoit;  mais  l'écrivaiu  de  sa 
vie  ne  nous  donne  point  à  entendre  des  bêtes  de  la  petite  espèce, 
telles  qu'on  les  prend  aujourd'hui  communément  dans  nos  cam- 
p:ignes.  Tout  le  pays  qui  est  à  présent  en  bruyères  à  une  lieue 
ou  deux  d'Auxerre,  du  côté  de  l'occident  d'été  ,  en  approchant 
du  septentrion ,  étoit  couvert  de  bois.  C'éloit  là  où  le  gouver- 
neur d'Auxerre  s'exerçoit  à  la  chasse  :  il  étoit  sur  les  terres 
d' Appoigni  et  de  Perrigni,  qui  lui  veiioîent  de  ses  ancêtres.  Après 
les  expressions  de  l'historien  Constance  et  le  récit  du  moine 
Héric ,  on  ne  doit  point  douter  que  dans  le  fait  de  ce  magistral 
il  ne  s'agit  de  la  chasse  à  la  grande  bête.  Je  ne  sais  si  alors  on 
s'amusoit  aux  lièvres  et  aux  lapins  :  à  peine  leurs  têtes  eussent- 
elles  été  visibles  sur  l'arbre  où  Germain  attachoit  ses  trophées. 
Si  donc  Ton  peut  appliquer,  après  de  célèbres  auteurs,  à  cette 
action  de  notre  gouverneur ,  ce  vers  du  second  livre  des  Géor- 
giques  de  Virgile  : 

•  Oscilla  ex  alla  suspondunt  mollia  pinu. 

je  crois  qu'il  est  encore  plus  naturel  d'y  reconnottre  un  reste 
de  la  coutume  qu'avoient  les  païens  d'attacher  aux  arbres  les 
bois  de  cerb  et  autres  principales  dépouilles  des  grandes  bêtes, 
en  conséquence  du  vœu  qu'ils  avoient  fait  à  quelque  divinité  : 
f^oiîyi  cornua  servie  dit  Ovide  dans  un  endroit  de  ses  Métamor- 
phoses. Yirgile  paroît  ne  parler  que  de  ces  espèces  de  têtes  ou 
de  visages  en  forme  humaine  qu'on  ofTroit  aux  faux  dieux.  Vous 
lie  trouverez  pas  mauvais  que  je  vous  rapporte  ici  les  paroles  du 
poëte  Héric ,  qui  fut  précepteur  du  roi  Gharles«le-Cbaave  au 
\\^  siècle  ;  je  le  fais  pour  vouft  prouver  que  je  ne  prétends  pas 
faire  nos  chasses  aux  lièvres  plus  anciennes  qu'elles  4ie  sont*  Su 
muse  n'étoit  pas  trop  ingrate  pour  le  siècle  auquel  il  vivoit.  C'est 
«ninsi  qu^il  décrit  la  jeunesse  de  Germain  : 

Copia  multarum  juvenî  per  magaa  ferarum 
S3rlreatres  pnebebat  open;  Tenatibus  ille 

« 

(i).  Voyez  sur  ces  arbres  qui  éloient  habiluelleaicnt  des  ormes.  VEtagr 
hh(ûrique  Ht  la  Choêfr,  par  Renctou  du  Pcrrin.  Paris,  1^34»  in- 1),  p.  5i . 

Ct.G. 


«ULLBTfN  DD  BIBU0M1UI.  717 

Deditu,  ei  l&tima  modiims  tpectaimlft  teni» 
hascrrh  anuAum  itudiîs  pi^dfaAt  inertem  : 
Gumque  forai  «acii  ilUutîes  fonte  lîquoris, 
Nudo  se  tantum  gaudebat  nonÛDe  diçi 
CliristicolaiD,  luleum  sapîebant  caelera  saclum. 
AUoqae  et  lato  stabat  gratissima  quondam 
Urbe  pirus  mediâ  popttlo  ■pectabHia  onmî  i 
Non  quia  pendemiun  florebat  bonora  pironun^ 
Née  quîa  pe'rpetiue  vernabat  munere  frondU, 
Sed  deprekenaarum  paasim  eapila  alla  feranim 
Arboris  obacense  patulis  baorentia  ramis 
Pi-aebebant  vario  plausum  et  spectacula  vulgo. 
Hon^ebant  illic  trepîdi  ramelîa  cenri, 
£t  dîrum  frendentî»  apri  fera  spicula  ddntm 
Aoribiia  eaûlium  neditantea  forte  moloaaîs  ; 
Tupc  quoque  sic  Tariis  arbos  indula  tropbseis 
Fundcbat  rudibaa  lascivi  sêmina  risua  t 
Fixerai  hsec  juvenis  laudis  captator  et  aur« 
Quà  faciles  animi  paacique  capîque  suescunl.  I 

Il  est  clair  qu'il  s'agit  ici  de  cerfs  el  de  sangliers.  On  Toyoit» 
^lOQ  Héric ,  an  milien  de  notre  TiUe ,  nn  poirier  d'ane  grosseur 
considérable,  où  étoient  attachés^,  comme  des  espaces  de  tro- 
phées, les  bob  des  cerfs  et  les  têtes  des  tangliers  qui  apprêtoient 
à  are  à  tonte  la  popnlace.  Le  poëte.fait  aussi  mention  des  chiens 
qniservoieni  à  arrêter  ces  bêtes;  mais  qnoiqa^il  ne  parle  point 
des  flèches  qui  venoieat  an  secours,  il  est  indubitable  que  c'é-^ 
toit  alors  la  seule  manière  de  pouvoir  atteindre  de  loin  la  grande 
bête ,  et  que  la  multitude  des  diaaseurs ,  quelque  grande  qu'elle 
eût  été,  seroit  difficilement  Tenue  à  bout  de  blesser  autrement 
nu  sanglier. 

Aujourd'hui  il  n'en  est  pas  de  même  :  en  sort  de  lai  Tille 
d'Auxerre,  sans  flèches ,  à  la  Tenté ,  mais  non  sans  bois  :  on  sort 
un  bâton  à  la  main ,  maïs  en  si  graod  nombre ,  et  l'onae  répand 
dans  la  campagne  avec  une  telle  méthode,  qu*on  entoure  aisé- 
ment tout  le  gibier  qni  peut  s'y  rencontrer.  Les  lierres  -et  les 
lapins,  ne  trouTont  aucune  issue,  sont  souvent  obligés  de  se  Tenir 
jeter  euitre  les  mains  de  ceux  qni  les  cherchent.  Une  partie  des 
chasseurs  est  à  cheval  ;  les  autres  sont  à  pied  :  ces  derniers  sont 
toujours  en  plus  grand  nombre,  plus  expéditifs  et  plus  heureux 
pour  la  capture.  U  est  permis  aux  uns  et  aux  autres  d'y  mener 


7M  nnurai  nu  uBiiiopiiiUk 

des  chiens;  mÛB  iiestdéiç&dii.d'y  porlerd'aiHres armes  qac  le 
bâton,  dont  j'ai  parlëy  qu^on  lancesar  la  piècede^bier  qu'on  veut 
avoir.  Vous  concevez  aisëmenl,  Monsieur^  qae  quelquefois  nu 
vieux  lièvre  peut  prendre  sa  coorse  par  un  défilé  :  c'est  ce  qui 
exerce  avec  plaisir  les  jambes  de  nos  coarenrs^  et  qui  fait  tom< 
ber  une  grêle  de  bâtons  SMr  l'objet  qu'on  veut  litteindre ,  lequel* 
par  sa  prétendue  finesse,  n'a  fait  qu'irriter  davantage  les  chas* 
seurs.  Il  y  a  parmi  nous  une  règle  asse2  particulière  pour  acqué* 
rir  le  domaine  et  la  propriété  du  gibier  qu'on  a  arrêté,  et  eu 
devenir  paisible  possesseur.  Tel  qui  a  tué  up  lièvre  ou  un  lapin 
d'un  coup  de  bâton,  pu  qui  l'a  pris  tout  vivant,  n'est  pas  tou- 
jours assez  heuneox  pour  l'emporter  chez  lui  :  il  faut  qu'il  soit 
assez  agile  et  subtil  pour  le  lever  peemptement  sur  sa  têle,  et 
qu'il  profère  sans  hésiter  ni  bégayer  ces  paroles  :  A  Vautre ,  à 
Pauire  s  ceiu£4à  est  bien  levé.  S'il  manque  à  ce  cérémonial ,  le 
lièvre  appartient  an  premier  qui  peut  le  lui  arracher,  et  profé- 
rer les  paroles  essentielles.  S'il  arrive  que  le  second  ne  lève  pas 
le  gibier  iiss^z  y\Xi^$  et  qu'une  trou^.de  chai^ui)ft'survif)une 
avant;  qu'il  git  <>l^pervé,lfi  cérémonie  prescrite ,  il  s'e;i  voit  a^ssi- 
^ôt  privé  saiis.miséricoicA?.;  car,  à  l'iosiapt,  ceux  qui  viennent 
:foodre  sifr  Ip  mpsérable  prisonnier  ^e  guerre  len  font  une  im- 
pitpyid>lp  lacération ,  qnCile  peuple  appelle,  un  déchirais.  De  ^^rte 
que  le.piinviro  Ampftl  se  ^^oit  en  moins  d'une  demîr|ninute.i|^i - 
vi^é»  p^^pojvrpiiri^r.pliu  cai^riqu^ment,  ^isséqpé  en  plus  de 
TÎngt  on  tr^te  mwoQanx ,  lesi  wo»  tirapt  1^.  pieds  »  Içs  antr^  la 
tète^ç^mr^  )«8.flMHiK9iUe&.<09(es  ||in%ant^,.cçpz-l^  lape^n; 

;^pr^j4mi.ilse.{ait,ieno9fe^df|i,90Ps-4iyWoii^  par  des  bandes  qui 
surviennent,  et  qui  sont  aussi  empressées  que  les.  premières, 
ileunefut  les.çbasiepr&.qi)i.iBe  retîrept  du  çQmbatf^vec leurs  ha- 
;bit6,»aiMet  ff«^«iB;.p)nfi|ieuren9Qs  les.vignçs  qui  peuvent  se  pré- 
server de.o0S  ^pr^  d'i]eniptipn$$  npç  vieux  lièvres  épargnant 
;qw4q|B^|Qj^  apx  prop^jiéiiairifis  4^  héritages  le  désagréf^ent  de 
Jes  «y4)ir 'Ainsî^had»^  en^pièces*  Yops  si^vez  q^e  pQ^  vignes 
.$ani  rwigées  tpar  tteiUes  en  manière  .d'alignement  formé .  p^r 
Jes  porc^s  quiiAisavei^eni ,  œ  qoi4es  distingue  dos  vignes  de 
.nos  voisins  :  vous..le  saurez,  «1  .voiiftl^vrayezdonpéJàHte^ays 
iouli  l'élogp  qu'eltes  mérîw^t  (^).  .l^ur  cjî^pofilion  ,iuvii«iiinet 


■OURDI  DO  BIBUOFMU.B.  799 

donc  pas  au  bonaief  de  pooToir  courir  aotreiiioot  qu'en  long 
danslea  allées  de  ces  irignea  :  il  est  impossible  de  les  traverser 
que  dans  oeirtainii  sentiers  pratiqués  pour  l'écoulement  des  eaux, 
que  le  peuple  appelle  par  corruption  marteau^  au  lien  de  morte- 
eau.  Noa  vignes  étant  ainsi  disposées  y  tous  voyex  avec  quelle 
fadlilé  un  lièvre  peut  se  sauver  en  traversant  le  dessous  de 
toutes  le». treilles 9  et  cooodiien  il  en.échapperoit  s'il  n'y  avoit 
pas  de.monde  sniKsamment  pour  les  envelopper  »  ni  de  champs 
entre-mèlés  avec  des  vignes,  ou  bien  des  terres  laboorées ,  où 
plus  ordinairement  ils  sont  arrêtés.  Mais ,  de  quelque  finesse 
qu'ait. usé  l'animal,  s'ir  n'est  pas  pris  dans  une  année,  il  u'é« 
chàppe  pas  dans  une  autre ,  et  Ton  uê  voit  jamais ,  dans  notre 
paya»  lu  Uèvfea  mourir 4e  leur  belle  muort»  Outre  ceux  qu'on 
mange  dans  le  pays,  les  étrangers  en  font  aussi  quelque  con- 
sommalion  pendant  .rbiver.  11  s'en  .transporte  nue  quantité  à 
Paris,  où  l'expérience  a  fait  oonnoitre  que  ces  animaux  sont 
meilleurs  lorsqu'ils  viennent  d'un  pays  de  vignoble  que  d'ail- 
leurs, et  d'an  goût  d'autant  plus  exquis  que  les  montagnes  où 
ils  ont  fité  nourris  sont  plus  sèches  et  plus  pierreuses. 
.  A  l'égard  des  perdrix ,  on.les  prend  avec  moins  de  difficulté  ; 
qœlquebisrOn  les  tue  d'uo  coup  de  bâton  jeté  en  l'aîr  ;  d'autre* 
foi^  on  les  ramawe  toutes  vives  à  terre ,  lorsqu'elles  sont  fatiguées 
et  qu'ellea  nci  peuvent  plqs  voler  ;  mais  il  faut  s'armer  des  mêmes 
précantiqns  que  sHl  s'agissoit  d'un  lièvre ,  si  l'on  veut  demeu- 
rer paisible  possesseur  de  l'oiseau  sur  lequel  on  a  mis  la  main. 
Le  troisièiBie  Jour  de  novembre  n'est  pas  à  Auxerre  le  seul 
qui  soit  destiné  au  plaisir  de  la  chasse  publique ,  comme  cela  est 
en  plusieurs  .autres  pays;  iOn  y  emploie  régulièrement  une  ])ar« 
aie  de  l'aprèa-midi  des  diai^nches  et. fêtes  qui  se  trouvent  de- 
puis les  «endanges  jnsqu'à«laSaint-MartiA..Ces  chasses  se  font 
dans  tous  les  dimala  du  finage  ou  territoire  d' Auxerre  alterna- 
tivement. J6  n'examine  pas  si  elles  sont  })îeu  placées  ces  jonrs- 
là;  je  ne  suis  ici  que  simple  historien  :  elles  passent  toutes  pour 
avoir  été  accordées  par  nos  anciens  comtes  sur  les  telles  des* 
quels  on  les  fait.  Il  était  méoie  permis  anciennement  de  chasser 
dans,  les  térêÊs  du  comte.  Mais  il  est  toujours  vrai  de  dire  i^nQ  la 
chasse  de  saint  Hubert  est  la  plus  belle ,  parce  qu'elle  est  la  plus 
nombreuse  ri  ta  plus  longue. 


800 


BauBim  DU  nBUOPBiu. 


Elle  s'étend  ploB  avant  qa'aocune  antre  dans  le  territoire  «la 
comté  d' Anxerre ,  vers  le  midi.  On  ae  répand  ce  jonr*là  jna^oea 
dans  le  Toisinage  de  Coalange-lès-Vinetisea,  c^est-à^ire  josqa'à 
deux  on  trois  lienes,  en  parcourant  principalement  certaines 
terres  qai  sont  de  Tancien  domaine  de  Péglise  d'Aaxerre  (I). 
C'est  là  où  l'on  fait  halte  à  l'heure  de  midi;  et ,  à  l'exemplede 
ce  que' les  Israélites  faisoient  autrefois  dans  le  désert,  oà  ils 
vivoîent  de  cailles,  diaque  troupe  plante  le  piquet  au  milieu 
des  champs ,  on  au  coin  d'un  petit  bosquet.  Mais  quoique  l'on 
ait  couru  depuis  huit  heures  du  matin ,  on  ne  laisse  pas  de  con- 
tinuer à  marquer  plnfr  d'actinté  pour  la  captnre  du  gibier  que 
pour  le  plaisir  de  la  table;  car  si ,  par  hasard,  la  nappe  e6t  mise, 
le  pâté  entamé,  la  bouteille  décoiffée>  le  vin  versé,  on  aperçoit 
uu  lièvre  en  course,  aussiidt  toutes  les  troupes  ae  lèvent  de 
terre ,  quittent  la  meilleure  chair,  et  commencent  à  courir  sur 
le  perturbateur  du  repos  et  du  repas  ;  ce  qui  peut  arriver  agréa - 
blement  à  plusieurs  reprises^  comme  on  l'a  va  quelquefois.  Je 
ne  voudroîs  pas ,  an  reste ,  garantir  que  quelques  personnes  bien 
intentionnées  n'aient  porté  quelquefois  des  lièvres  tout  vivans 
en  cet  endroit  pour  avoir  la  satisfaction  de  troubler  le  dtuer 
des  chasseurs;  car  les  dames  vont  aussi  à  cette  chasse  en  ci^- 
rosse  ou  en  chaise  pour  être  spectatriceê;  et  comnie  o'eat  le  plai- 
sir qui  conduit  toute  cette  action,  il  n'est  pas  surprenant  d'y 
voir  sacrifier  ces  sortes  d^  bagatelles.  Ge  sacrifice  a  quelquefois 
une  conclusion  un  peu  prompte;  car  l'expérience  a  fait  con- 
naître ,  en  cette  occasion ,  que  les  lièvres  ou  lapins  nourris  à  Ja 
maison  nepouvoientplns  tronver  leurs  jambes  lorsqu'il  s'agiasoît 
de  leur  faire  jouer  leur  personnage;  etainsi  lespremievschasseufn 
qui  les  voient  parottre  en  deviennent  bientdt  les  mattres,  ou  bien 
il  s'en  fait  sur-le-champ  un  partage  sans  antres  formalkéa>de  pro- 
cédures que  celles  que  j'ai  marquées  ci-desSus*  En  ce  jour  auquel 
il  est  juste  que  tous  les  ouvrages  cessent  peur  une  nffaire  de 
cette  importance,  il  n'y  a  point  de  vigneron  ni  d'artisans  qui 
ne'  préfère  la  prise  d'une  pièce  de  gibier,  on  même  d*un  seul  <aor- 
ceau  au  pfos  excellent  dîner.  Mais,  selon  moi ,  ce  qu'il  y  a  en- 
core de  plus  agréable ,  c'est  lorsqu'au  retour  de  cedlner  diam-* 


(t)  Gi-rEvéque  cl  Jussi. 


DOLLEnif  DU  BIBUOPHILB.  801 

pétre  Pon  ponrsiiit  les  lièvres  dans  la  plaîne ,  qui  continue  jus-' 
qa*aux  valions  de  Y aux-sar-Yonne »  là  «cet  animal,  doiit  les  an- 
ciens disent  qn*il  n'y  en  a  aucun  de  sa  taille  qui  coure  si  vitn 
que  loi,  se  voit  obligé  de  se  jeter  à  corps  perdu  dans  des  des- 
centes scabreuses  ;  et  comme  il  a  les  pieds  de  devant  plus  courts 
que  eeux  de  derrière ,  il  ne  trouve  pas  son  compte  en  descen- 
dant; il  se  précipite  malgré  lui,  quelquefob  aussi  le  chasseur 
après  lui ,  mais  avec  cette  différence  que  le  lièvre,  si  le  bâton 
ne  Tassomme»  est  bien  plus  tôt  relevé  que  le  coureur.  Cet  animal, 
dont  la  petiite  corpulence  est  soutenue  par  quatre  nerfs  très 
d^ourdîs  et  fort  agiles,  reprend  ses  forces  en  un  iiistant,  et 
remonte  une  autre  montagne  bien  plus  vite  que  les  plu^  habiles 
coureurs.  Trouvant  des  chasseurs  en  face  on  à  côté ,  il  rebrousse 
chemin  ;  étadt  redescendu,  il  remonte  un^antre  endroit  ;  arrivé 
dans  le  haut  du  cotefiu ,  s*il  aperçoit  les  mêmes  obstacles,  il  re- 
tourne dans  lé  vallon ,  où  souvent  aboutissent ,  comme  les  lignes 
dans  le  centre,  les  bâtons  de  tous  les  chasseurs.  On  ne  peut  niek* 
que  ce  spectacle  n'ait  son  agrément  :  pour  moi ,  je  l'ai  trouvé  si 
divertissant,  que  je  ne  crois  pas  qu'on  puisse  mieux  appliquer  ce 
que  Xénophon  disoit  de  la  course  du  lièvre,  lorsqu'il  écrivoit  pour 
les  Grecs  ses  compatriotes  :  Lepuscideà  iepidum  animal  est  ut  nemo 
siif  qui  si  eum  videai  éàm  vesitgaiuTf  dhm  inveniiur,  dàm  cursu 
peiiiur,  dhm  capitur^  cujusvis  rei  carœ  non  obliyiscalur.  En  vé- 
rité ,  lorsqu'on  voit  la  vélocité  de  cet  animal ,  ses  tours  de  sou- 
plesse ^  les  mouvemens  qu'il  se  donne  pour  sauver  sa  vie,  les 
figures  qYil  fait  à  l'approche  de  soq  péril  »  on  ne  peut  avoir  rien 
de  si  cher  dans  la  vie,  dont  on  ne  cesse  de  se  souvenir  alors.  Le 
spectateur  se  sent  autant  porté  àxarréter  la  proie  que  si  ses  yeux 
étoient  capables  de  lui  donner  le  coup  décisif;  et,  sans  avancer 
on  recaler  plus  qu'un  ou  deux  pas,  on  croit ,  en  regardant,  avoir 
fait  autant  de  chemin  que  les  chasseurs  les  plus  animés ,  parce 
qu'on  a  parcouru  des  yeux  le  même  espace  que  les  autres  ont 
parcouru  des  pieds.  Si  cet  animal  passe  les  barrières  des  chas- 
seurs qui  l'attendent  à  la  pointe  de  la  montagne ,  il  trouve 
un  peu  plus  loin  nombre  d'escadrons  d'habitans  de  notre  ville 
qui  viennent  au  devant  de  la  chasse.  Un  magistrat,  quel- 
quefois le  plus  grave ,  peut  se  trouver,  sans  y  penser,  à  la  ren- 
contre du  lièvre  ;  il  peut  se  faire  encore  qu'il  soit  asse£  adroit 


802  BUIXKTIR  OU  BIBUOPaiLE. 


/ 


A^ 


pour  le  prendre  ei  le  lever;  mais  aussi ,  si  rfinimal  n'a  pas  le 
bonheur  d'être  levé  en  forme ,  dans  ces  dernières  campagnes  du 
jour,  il  essuie  alors  le  plus  fâcheux  quart  d'heure  de  sa  vie.  Ou 
voit  paroltre,  encore  bien  mieux  que  dans  les  campagnes  de  la 
matinée,  cc|t  esprit  ^e  chasseur  que  Jean  de Sarisberi  appefoit, 
il  y  a  plus  de  cinq  cents  ans,  venalorîs  camificLum  (1).  De  quel- 
que qualité  que  soit  revêtu  celui  qui  arrêta  le  lièvre ,  en  venant 
au  devant  de  la  chasse ,  ou  en  regardant  ce  qui  se  passe  aux  ap- 
proches 4' Auxerre,  si  un  certain  degré  d'activité  lui  manque, 
et  qu'il  se  couche  sur  le  lièvre ,  au  lieu  de  le  leve^,  il  peut  comi)- 
Icr  qu'à  l'instant  il  sent  fondre  sur  lui  au  moins  quinze  ou  vingt 
personnes,  dont  il  est  obligé  de  supporter  charitablement  la 
pesanteur,  jusqu'à  ée  qu'il  ait  lâché  la  proie,  et  que  chacun  en 
ait  eu  son  lan^beau.  Mais,  comme  dit  l'évêque  de  Chartres,  après 
un  ancien  poète,  dans  l'endroit  qui  vient  d'être  cité  j  il  est  très 
rare  de  voir  Tetius  et  Seïus  se  mêler  dans  ce  qui  ne  convient 
quIà  Grispin  ;  et  ce  qui  seroit  au  dessous  des.  honnêtes  gens  sied 
alors  à  merveille  à  certains  artisans.  ^ 

Nam  quodiurpe  bonis  Séio,  Tiiioque,  decebit  Crispinum. 

Je  suppose  que  le  poëteqoi  fit  la  description  de  cette  chasse, 
il  y  a  quarante  ans ,  ou  environ ,  n'oubliera  pas  de  marquer 
l'ordre  avec  lequel  on  part.  On  obserre  cet  ordre  jusqu'au 
bout  du  faubourg ,  et  on  revient  dans  le  même  ordre  par  un 
autre  faubourg.  Les  compagnies  se  reconnoissent  à  leurs  coii- 
leurs,  et,  chacun  ayant  rejoint  sa  troupe,  .on  renlg^  dans  la 
ville  comme  on  en  est  parti,  avec  celte  différencié  iqu'on  ne 
manque  pas  d'étaler  pompeusement  lé  gibier  qu'on  a  pris.  Pour 
ce  qui  est  deis  artisans  et  des  vignerons ,  qui  font  aussi  plusieurs 
bandes,  leur  ordre,  le  pi  us  souvent,  est  de  n''èn  avoir  aucun. 
Le  poëté  ci-dessus  n'aura  pas  oublié  dé  marquer  (qu'ils  font  de 
leur  mieux  pour  exciter,  comme  ils  feroient  dans  le  temps  du 
carnaval ,  la  risée  de  ceux  qui  vont  les  voir  partir  ou  rèvenii^, 
et  qu'il  n'y  a  point  de  si  petit  morceau  de  gibier  que  ces  sortes 
de  gens  ne  fassent  gloire  de  porter  avec  triomphe  et  parade.' 

11  y  a  eu  un  temps  ou  ies  ecclésiastiques  alloient  à  cette  chasse  ; 
leur  présence  étoit,  d   -on^  quelquefois  nécessaire  pour  pacifier 

(()  /><r  ^ugiâ  vurt'aiiuKi,  \ï\t,  \,  c.  i4- 


BULLETIN  OU   BIBLIOPOILB.  803 

les  querelles  qui  naissent  dans  cerlaius  c6n|liis  ,  ei  empêcher 
les  batleries  ;  mais  on  reconnoît  aujoard'hui  qu'il  riui  mieux 
laisser  aur  séculiers  à  décider  sur  ces  sortes  de  matières  et  à 

■ 

prévenir  les  occasions  de  dispute.  Grande  déyotibn/  an  reste, 
dans  tout  le  pays  au  glorieux  saint  Hubert,  en  rtionnèur  duquel  il 
y  a ,  dans  nos  vieux  Missels,  une  messe  où ,  dans  lés  Oraisona , 
il  est  qualifié  de  bienheureux  patron ,  ce  qui  fait' voit-  combien 
nos  ancêtres  étciient  de  grands  et  dévois  chasseurs. 

Vous  voulez,  Monsieur,  que  j'entre  eu  discussion  dtî  choix 
que  ceux  qui  se  mêlent  de  chasser  ont  fait  de  ce  saint  poÀr  leur 
protecteur  «t  tritélaire.  Je  sais  cjb'il  j  a  des  pays  oti  Ton  à  choisi 
saiut  Germain  ,  notre  évêque.  Il  a  élè  chasseur  ]|>lus  certaine- 
ment^ que  saint  Hubert;  mais  il  ne  s'est  pas  sanctifié  dans  ce 
métier  :  aussi  rie  Tenvisage-Wn  point  ici  dé  ce  câtë-Ià ,  et  les 
chasseurs  de  nos  environs  invoquent  saint  Hubiért  V'éoîniuepre^ 
que  partout  ailTéurs.  On  pourroit  dire  que'  iHini  Germain 
d'Auxerre  à  été  regardé ,  particulièrement  eu  PrancèV  comme 
protecteur  des  chasseurs,  s'il  est  vrai ,  comme  le  disent  quelques 
attienir^  (1  ),  que  la  forêt  de  Laye,  proche  Paris ,  ait  été  mise  sous 
sa  protection  par  lé  roi  Robert.  Au  moins  cela  est  certain,  quant  • 
à  celle  de  Bierre,'  dite  depuis  de  Fontainebleau.  Helgaud^ 
moine  de  l^leuri,  qui  a  écrit  la  vie  de  ce  roi ,  inârque  qu'il  y 
bâtit  im  monaMère  en  l'honneur  de  saint  Gertnain  d'Auxerrc  :  ' 
Uonasterium  sancti  Germani  Autisioàorénsis  et  ecclesiam  S.  Mi- 
chaeîis  in  sylva  càgnominata  Bierria.  Mais  j'aime  mièàx  réserver 
le  privilège  d*être  réclamé  sur  le  fait  dé  la  cfaiissë  à  sa!iit  Hu* 
bert  6eul  (2)i  On  dit  qu'il  avoit  été  long-temps  dans  le  siècle  9  et 

(1)  Fie  de  saint  Gertnain,  pai*  dom  Viole,  page  179.  — ^^  L.  B. 

(a)  Saint  Thomas  de  Cantorbéry  auroit  bien  pu  étits  pris  pour  patron  par 
les  fauconniers,  comme  saint  Hubert  par  les  Teneurs,  car  sa  conTersîon  eut 
lieu  un  jour  qu^il  était  à  la  chasse  au  toI.  Son  faucon  poursulTolt  uti  oiseau 
de  rifière  qui  se  mit  à  Teau,  SrinI  Thomas,  qui  êtoit  ardoat  chas^ur,  se 
pfédpîta  aussitôt  daas  la  rÎTiero  pqur  le  Aûrie  envoler  et  le  donoar  au  fimecia. 
Mais  il  fut  entraîné  par  le  courant  sous  la  roue  d'un  moulin,  où  îl  eût  ia- 
fiûUiblement  péri,  si  elle  ne  se  fût  arrêtée  miraculeusement.    V.  Bau.lit. 

Grégoire  de  Tours  parle  aussi  d'un  veneur,  nommé  BraccLion,  dont  le 
nom,  dit-il,  reut  dire  ourson  dans  la  langue  des  Francs  (arn  catuàu),  qui 
se  sanctifia.  Voir  plus  bas  la  note  sur  saint  Eustaehe.  —  Cl.  6. 


HM  BULLBTIN  DU  BIBUOPHILB. 

même  qu*il  a  été  mûrement  marié  avant  son  épiscopat»  comme 
saint  Germain  d' Auxerre  i  on  assure ,  outre  cela ,  par  tradition, 
qu'il  a  imité  notre  saint  sur  Tarticle  de  la  cliasse.  Je  ne  scrois 
curieux  que  de  vous  satisfaire  pleinement  touchant  l'origine  de 
cette  dévotion  dans  nos  quartiers,  puisque  l'exemple  d'un  en- 
droit sulfiroit  pour  tirer  une  induction  plus  générale.  Nous  avons 
eu  autrefois  un  évâquedont  la  chasse  fut  la  passion  dominante  : 
c'est  Héribert,  qui  fut  frère  naturd  du  roi  Hugues  Capet.  Il  fit 
bâtir  uniquement  pour  cela  deux  châteaux  dans  son  diocèse,  Tun 
à  l'entrée  des  forêts  de  la  Puissaye,  dans  un  lieu  appelé  Tonci, 
et  l'autre  au  milieu  de  la  même  contrée ,  dite  aiqourd'bui  de 
Saint-Fergeau;  mais' nous  ignorons  à  quel  saint  cet  évéque  avoit 
consacré  sa  dévotion.  Je  ne  crois  pas,  an  rest^  qu'il  en  eut  beau- 
coup. Ce  ne  sera  pas  de  lui  que  nous  apprendrons  l'origine  du 
culte  de  saint  Hubert  par  les  chasseurs  d'Auxerre.  Les  auteurs 
de  sa  vie  y  qui  lui  étoient  contemporains,  n'ont  pu  s'empêcher 
de  la  blâmer  très  fort ,  et  ils  ne  marquent  point  qu'il  ait  fait 
des  miracles.  C'est  ce  qu'on  peut  voir  dans  les  Gestes  de  nos 
évêqnes ,  publiés  par  le  père  Labbe^  jésuite  (1)  :  ses  successeurs 
ne  chassoient  point  en  personue  ;  mais  il  y  en  a  qui  firent  chas* 

ser  9  et  même  sous  les  yeux  des  comtes  d'Auxerre»  quelque  puis- 
sansqn'ikfussentv,  afin  de  maintenir  leur  ancien  droit.  La  même 
collection  du  père  Labbe  lunis  apprend ,  dans  la  vie  da  véné<^ 
rable  Huges  de  Mâcon  »  qui  avoit  été  premier  abbé  de  Pon- 
tigni  »  et  qui  fut  grand  ami  de  saint  Bernard,  que  ce  prélat, 
quoique  tout  occupé  des  choses  spirituelles»  voulut  rentrer 
en  possession  du  droit  de  faire  chasser  dans  les  forêts  dn  comte 
d'Auxerre,  situées  à  l'orient  d|été  de  la  ville,  et  qu'afin  que  son 
église  fût  sofiisamment  investie  de  ce  droit ,  il  eut  de  son  temps 
des  .chasseurs  et  des  chiens,  qu'il  eut  grand  soin  de  faire  chas* 
ser  fort  souvent  dans  ces  bois  qui  couvroient  alors  le  chemin 
de  Pontigni»  et  de  faire  apporter  le  gibier  en  public  par  le  mi* 
lien  de  U  ville  ou  son  dn  cor  de  chasse  avec  ostentation ,  grand 
fracas  «t  force  damenrs^  Avec  tout  cela  je  ne  crois  pas  non  plus 
qu'il  y  eut  alors,  dans  Auxerre;  aucune  confrérie  de  saint 
Hubert  en  faveur  des  chasseurs  :  il  faut  la  chercher  dans  les 

(i)  Bibliolli.  M.  S.,  tome  I,  pag.  447* 


BULUniR  DU  mBLIO^BlLB.  *"' '      *        905 

pays  où  les  chasses  étoient  encore  pias  célèbres,  c'<3âi-à*dire 
dans  les  provinces  où  il  y  «voit  de  plus  considérables  foréu.  IL 
est  ▼raiqae  nos  bois  étoient  alors  beaucoup  plus  étendus  qu'ils 
ne  lesont  aojonrd'hui^  mais  ce  n'étoit  encore  rien  en  comparai- 
son de  ces  fameuses  forêts  »  où  nos  rois  de  la  première  race  se 
sont  plu  à  chasser»  je  veux  dire  celles  d'Yveline  et  de  Laye»  au- 
près de  Paris,  celles  de  Sentis,  de Qniersi-sur-Oise ,  de  Com- 
piègnêy  dîie  alors  deCdisae,  de  Bierre  on  Bièvre ,  qu^on  a  depnis 
appelée  de  Fontainebleau  ^  et  celle  d'Otte  (1  ) ,  qui  contmeaçsît 
à  deux  lieues  de  Sens,  an  sortir  du  palais  deMasIay,  où  les  rois  de 
ces  temps-là  se  retiroient  quelquefois  (3),' .sans  parler  de  celles 
qui  étoient  pbs  éloignées,  et  où  les  rois  de  France  se  sont  exercés 
à  la  chasse,  lorsqu'ils  furent  devenus  empereurs  ;  par  exemple, 
la  vaste  forêt  dies  Ardennes,  qui  fut  souvent  honorée  de  la  pré- 
sence de  l'empereur  Louis-le-Débounaire.  Aimoin  nous  apprend 
que  c'étoit  surtout  dans  l'automne  qne  ce  princey  passoit  le  plaisir 
delà  châsse.  11  dit  même  qu'il  s'étoii  fait  une  règle  de  chasser 
tous  les  antomues ,  tantôt  dans  celte  forêt,  tantôt  dans  celles  de 
Vôge,  et  autres  du  côté  de  l'Allemagne  »  More  solemnl^  lib.  4, 
c.  107.  Ex  more,  c.  108.  ^oyez  encore  les  chapitres  109, 110, 
11 1 ,  1 1 S  et  1 14,  et  le  huitième  chapitre  du  cinquième  livre.  Je 
ne  fais  cette  digression  que  pour  en  venir  à  Téclaircissement 
que  vous  m'avez  demandé  sur  l'origine  de  la  dévotion  des  chas-, 
seurs  envers  saint  Hubert.  On  ne  peut  disconvenir  que  cette 
dévotion  ne  soit  ancienne.  Il  est  certain  que»  dès  le  z*  siècle  ou 
environ ,  on  invoqnoit  ce  saint  évêque  pour  réussir  dans  cet 

(i)  Otia,  Vita,  en  latin. 

(a]  La  Maslaj  est  le  Maruolaeum  que  le  P.  MabilloD  a  mit,  dans  sa 
Diplomaiiques  au  rang  des  anciens  palais  de  nos  rois,  mais  dont  il  n'a  pu 
trouver  le  npmTrancois,  ni  la  situation.  Il  y  a  Malay-le-Roi  et  MÂlay-le- 
Vicomte,  tout  proche  l'un  de  l'autre,  snr  la  ririère  de  Vanne,  â  une  licoc 
de  Se^a-  C'est  14  où  Emmon,  archcT^que  de  Sens,  tint,  en  l'an  ^7,  un 
concile  auquel  aasîsièrent  gvand  nombre  d*éfèques,  même  du  fond  de  U 
Normandie,  entre  autres  Biggoo,  évéque  de  Liâenx  ;  le  célébra  saint  Ec- 
nobevt,  évêque  deBayeux,  etc.  tin  acte  de  ce  concile  finit  ainsi  :  Aelum 
Afatuoiaeû,  euri€  JDomàued,  amno  tertio  rêgniDomhUnatln  Clolhéwu  lUgi$, 
Mithard  parle  de  la  forê(  d'Othe,  et  l'appelle  Uiia, 


806  BULI4ETIR  DU  EIBUOPHILB. 

exercice  (1) ,  et  c'est  parce  qu'on  étoit  déjà  daus  céi  uaa^  qu'on 
a  pu  inventer  une  prétendiib  lision  qne  le  saint  aurait  èned'une 
croix  entre  les  bois  d'un  cprt,  qne  les  peintres  et  les  sculpteurs 
représentent  si  communément,  comme  si  cette  apparition  étoit 
la  cause  dn  choix.  Pour  moi  »  j'ai  toujours  cru  qu'elle  le  pra« 
snpposoit>  et  qu'elle  en  étoit  l'^et,  parce  que^  dans  Chaque 
proibssion ,  c*est  la  coutume  de  repr^nter  >  auprèr  du  saint 
patron  f  quelque  chose  qui  fasse  reconnitftre  ce  saint  dans  sa 
qualité  de  patron ,  postériievirement  au  choix  qu'on  en  a  fait  (2). 

(i)  Sace.  IV»  Bened.  MahîU.,  1. 1,  pag.  Soi. 
I  (i)  Hardoin  de  Fontaines  Guérin,  qui  écrivoil  en  1894  son  TréMor  tU 
y'ancrie  (renerie),  raconte  cette  Tision  comme  étant  airÎTée  a  aaÔM^i  Eus- 
tache,  lequel,  suivant  lui,  s'appeloit  Plaeidas  avant  sa  conrersion.  Voici  le 
passa^  de  Fontûnes  Ouérin  : 

On  tr<m?e  en  U  Sauté  Escriptore 
Qa'oa  flhevajier  molt  renoaiinë, 
/  De  Rone,  Plaeidas  noauné, 

&rt  aléa  en  boys  poar  duieier 

Oaa  eerlii  «  a'en  nt  on  adreder 

Ven  UoTt  ^  Att  §raoa  k  menreilltt 

Et  avoit  entre  te*  oreille* 

(S'ettoît  tor  son  chlef  droltement) 

Un  cnMÎfia-Diai,  propreawnt 

Àtnay  cofluae  en  la  croix  fat  ma» 

Pour  raeliater  tout  tes  amu 

En  oeste  ettat  treitant  parla  ' 

A  plaeidas  qai  {qu'il)  s'en  ala 

Baptisier  pour  ceste  aTentnrt 

Et  4  Dlea  sefnr  mist  sa  cvrc 

Tkni  qu'en  tica  aainte  digne  plaee 

En  Tacare  et  est  saint  Enstaéke 

Apelds  et  eanoiûnés,  ete. 

Baillei  ne  donne  rien  de  la  rie  de  saint  Eustnebe ,  parce  que,  suivant 
lui,  ce  qui  nous  en  est  resté  n'est  qa'un  tbsu  de  fables.  Il  ne  parle  même 
pas  de  son  nom  sécdliei'  de  Placidas.- 

Poûr  revenir  à  saint  Hubert,  voici  comment  Fauteur  (ou  pliftât  le  traduc. 
teur  d'iine  ancienne' vie' latine)  de  sa  vie,  imprimée  ih-8%  gotbique,  par 
Guillaume  Eustace,  don ^  je  possède  nn  exemplaire,  mconte  sa  vision  : 

«  Ûng  jour  fes^  de  lâ  nativité  de  nostre  benoist  Saulveur  Jesucbrut, 
«  Hubert  se  partit  de  l'hostel  et  tandis  qàe  les  boha  iêaulx  crestiens  ses 
«  voisins  s'en  alerent  eh  Péglise  pour  ôuyr  it  ditili  olBoe,  il  s*en  ala  à  la 
«  châsse  :  si  advint  que  lu  j  estant  en  la  forait  eC  de*j&  eonversant  à  cbas- 
«  ser,  nng  oerf  tont  blanc  vint  et  se  monstra  au  devaintf  de  Itty  portant  en- 
«  tre  ses  cornes  le  signe  de  la  très  sainte  croix.  Lequel  comme  se  print 


■UIXKTUI  DU   BIBUOPHILB.  HCti 


Sarias  et  Chopeauville^bislorieDS  de  Liège,  ont  méprisé^eno 
histoire.  J'ai  voulu  voir  si  Molaiins  n'en  diroit  rien  daufé'BOtfi 
Traiiédes  Images;  maisi  cec  aotfittr,  qae  je  croyoia  parfailetoeiH 
iiistmit  de  toutes  les  dévotions  du  Pays-Bas  «  où  il  faisoit  sa'dcs 
meure  y  ne  parle  |MMntda  toatdeaaint  Htabert.  J'ai  tou|otin» 
considéré  que  ce  saint  n'isst  devenv  patron  de»  chasseurs  qu'A 
l'occasioii  de  la  saison  daos  laquelle  arfit!lyi»tn^ktion  dé  mm 
corps  chez  les  moines  d'Andain,  dans  la  forêt  des' Ardennes.  Elle 
se  fit  dans  le  temps  auquel  l'empefour  Louis^le^Débomiaire  avdit 
coutume  d'être  occupé  à  la  chasse  dans  ces  qùartiérs-lii»  G^  fdt 
.même  ce  prince  qui  permit  «elle  translation,  après  eniaVoir 
(ait  parler  dans  le  concile  d'Aix*la-ÇhapeUe.  La  cérémonie  fit 
naître  le  fameux  pèlerinage..  Les  chasseurs  ijjni  accompagnoient 
l'empereur  y  prirent  part  comiQ^  les  autres ,  et  conunaniquèrem 
ensuite  leur  dévotion  à  d'autres  chasseurs  du  royaume,  et  selon 
moi  c'est  ainsi  qu'elle  qpmmença. 

n  y  avoit  déjà  eu  une  traTisla|ion  du  corps  de  be  saint  l''an  74S: 
l'une  fut  faite  le  30  septembre ,  l'autre  le  3  novembre  ;  toiltëB 
les  deux ,  comme  on  voit  f  dans  la  saison  de  rautomne^'-en  des 
jours  différens  de  celui  dosa  mort,  qui  eftt  le  30  mai.  La  multi- 
plication desfètesrdn  saint  an^pEDietita  le  concours.  Jonas ,  évêqitfe 
d'Orléans,  écrivit  l'histoive.de  la  célèbre  translation  :  il  y  re« 
marque  que  le  corps  (1)  du  saint  avoit  été  trouvé  entier  et  sans 
corruption  la  98*  année  depuis  sa  mort.  Les  pèlerins  et  les  chas- 
senrs  »  qui  en  avoient  été  témoins ,  divulguèrent  cette  merveille. 
On  y  accourut  principalement  de  tous  les  cantons  de  la  forêt, 
ouïes  loups  malades  causoient  souvent  du  dégât.  L'historien  des 
miracles  du  sainte  qui  vivoit  deux  cents  ans  après  {2),  parle  d'une 

«  à  le  regarder  il  ojt  une*  voix  provedant  de  la  croix  qui  luy  dîst  ainsi . 
N  Va-t'en  k  Lambert,  oToaque  de  Trechi  (d*Uu«cht),  ai  te  oonvertis  et  de* 
«  Tiens  catholique,  et  plus  ne  soye  incrédule  mab  faal  création  et  fiiy  pe» 
«  nîtcnce  de  tes  péchez  ainsi  comme  il  te  conseillera,  car  par  toi  sera  i'o- 
«  glise  exaulcée.  Aultrement  tn  trébucheras  et  demourras  sans  fin  au  par- 
«  fond  d'enfer  arec  les  dampnées  »  (sic).  —  Cl.  G. 

(i)  S«e.  IV,  Bened.,  p.  I. 

(a)  md,  Erat  enîm  ab  antique  lotiua  Arduenns  priraoribusee  debilo 
Urmats  conauetudinia  per  singulas  fiées  annuae  Tenatioaîs  primitias  et 
décimas  cujusque  generis  feimrum  beat   4luberto  persolTere,jeo  quod  idem 

58 


8W'  BilIABnil  DU   ÇIBUOPlIltl!. 


p^raottuegi»,  dès  ces  cotonencemenâ»  fat  guérie  par  l'auonnche- 
inwj^  de  80H  étole,  de  la  monare  d^an  loop  enragé.  M.  Batllet 
coiidat  que  de  là  Tint  la  dévoiion  des  chaBseuraei  de  ceux  qui 
QOorrisMtitdcaGhienB.  Mais  le  mémis  adoDyine^  qai  ëcrlToit  il 
y  a  «ept  ceiiU  ans»  noua  déce«¥ve  là  «roie  par  laquelle  cette  dé- 
votion fit  le  plus  de  pmgrèa  dès  qu'elle  eut  commencé  :  c'est 
fu'il  s'éleva  une  opiiMon  que  saint  Hubert  avait  été  Im-mdme 
Ohassenr  ataat^ue  d'être  étéque  de  Liège.  La  dévotion  Toodée 
éav  ce  priBeipe  devint  si  grandcide  la  part  des  chasseurs ,  dàiis 
tome  réiendûe  des  ArdennéSr  même  avant  le  n*  siëtle,  qùë 
c'étoiiune  cputumè  dniversdlemeut  reçue  chez  tous  les  flnfti- 
gn^rs  de  ce  pays*là,  d'qfTrir  k  saint  Hubert  les  prémices  db 
leur  diasse  »  et  de  )ui  faire  présent  de  la  dixième  ^ariie  âé  tdiit 
le  gibier  généralement  qu'ils  prennent  Chaque  année. 
.  Dans  les  pays  plus  éloignés,  oit  Ttin  n'a  pu  faire  de  éemMables 
offrandes,  les  chasseurs  se  sont  contentés  de  marquer  comme 
ils  ôjBt'pu  leur  dévotion  a  te  saint ,  en  chotsissfeitit  le  jour  dé  sa 
translation  pour  l'employer  à  la  chasse.  Cette  manière  de  célé- 
brei^  noe  fâte  en  l'honneur  de  ce  sarint  parott  autorisée  par 
Tnsege  de  plusieurs  siècles  sans  auêtine  opporition ,  parce  qu'il 
n'y  a  pas  d'obligation  d'aller  à  la  mxssse  ni  à  Foffice  divin ,  quoi- 
que nos  chasseurs  soient  exacts  à  la  messe  oe  jour*là ,  ce  qui  fait 
qu'ils  ont  soin  d'en  faire  célébrer  phnieurs  dès  le  grand  matin. 
Je  pense  donc  que  l'église  ne  peut  trouver  à  iredire  aut  divertis- 
seroens  de  ce  jour,  que  lorsqu'ils  concourent  ave<i  te  jour  du 
dimanche  ;  et  en  eMet ,  il  semble  qu'en  ce  cas  on  devof  t  ou  abré- 
ger la  chasse  »  du  la  remettre  au  'lendemain.  A  Dieu  ne  plaise 
que  je  sois  du  sei^timent  qu'il  faille  Tabolir  entièrement.  La 
chasse  est  un  r^te  de  cet  etercice  qui  a  formé  les  anciens  Francs 
à  la  fatigue.  Arrianus  dit  qu'ils  en  faisoient  leur  occupation  or- 
dinaire* Chez  les  Romains  même  »  selon  Pline ,  on  dressoit,  par 
le  moyen  de  la  chasse ,  ceux  qu'on  vouloil  former  pour  la  con- 
duite des  armées  :  ils  regardoienl  cetjexercice  comme  nne  image 
de  la  guerre  ;  et  nos  anciens  comtes  ont  appris  par  l'expérience 

• 

Sdnctus  priaaquàm.mutato  atreuljiri  habftu  propositi  Mboli' ordinem  per- 
cepifsetf  hojus  «xercîtii  fuerit  studiotu».  Unde  «t  de  cœiero  à  quiboacam* 
que  vicînîs  Nobilibus  idem  siudium  in  ejus  nomine  agitur.  Puge  3oi. 


w  t 


BOLLETIM  DU  UBLIOraiLE. 


909 


qteie  ces  coorses  fréquentes  et  réitérées  avoiei^  renda  leurs 
bourgeois  plus  dispos  pour  les  cheyauchées  qa'il#lenr  faisoîent 
faire  de  côté  et  d'antre  quand  bon  leur  sembloit  (1). 

Je  n'ai  traité.  Monsieur ,  cette  nsatière  un  peu  an  long  que 
parce  que  tous  m'avez  prié  de  tous  instruire  amplement  sur 
la  méthode  de  notre  chasse,  ci  snr  Tofigûie  de  k  4é?otion  en* , 
vers  saint  Hubert  (2).  Si ,  à  l'égard  du  second  chef,  j'ai  donné 
dans  la  conjecture ,  toutes  les  circonstances  du  premier  n'en 
sont  pas  moins  véritables  :  tous  pouvez  vous  en  informer  à  quan- 
tité  de  personnes  du  pays  et  des  environs^  qui  sont  répandues 
dans  Paris.  Je  suis»  etc. 

'  IVAmerre,  le  i^  novembre  1734* 


(1)  Lih«  de  Venatùme,  o.  S4«* 

(3)  In  Panegyrieo,  Tabular.'UVb.  Anliss.  adann.  1194  etseq. 


VOYAGE 

DANS  imB  BltiLlOTHÊOUfi  0B  PROVINCB. 


•1.' 


''     *  '  '  «  A^èê  le  plaint  de  posâéder  den  livres,  il  n*y  en  a 

«  gnère  de  plus  doux  que  celui  d*en  parler.  » 

Ch.  KoDiia. 

Les  belles  bibliothèques  des  grandes  villes  ne  manquent 
jamais  de  visiteurs  :  celles  de  Paris  qui  ont.  quelque  réputatiou 
sont  assez  heureusement  placées  pour.rec€;voir  les  investigations 
d*hommes  tels. que  Tingénieux  et  spirituel  Charles  Nodier,  le 
savant  Brunet,  le  curieux  Guilberi  et  le  bibliophile  Paul  La- 
croix, tandis  que  les  modestes  collections  de  la  province  restent 
inconnues  à  toutes  les  illustrations  bibliographiques  et  littérai* 
'  res  qui  pourroient  néanmoins  y  trouver  parfois  des  renseigne- 
miens  précieux  et  quelques  curiosités  enfouies  pour  lesquelles 
les  honneurs  du  grand  jour  ne  seroient  qu'une  justice  rendue. 

Cependant»  6'est  surtout  dans  la  province,  si  oubliée,  si  dé- 
criée  des  dédaigneux  habitans  de  la  capitale,  qu'existent  les 
plus  vastes  bibliothèques  et  qu'elles  sont  le  plus  nécessaires. 

En  effet,  à  Paris,  la  multiplicité  des  grands  dépôts  publics, 
la  facilité  que  l'on  éprouve  de  consulter  à  toute  heure  les  meil* 
leurs  ouvrages,  et  quelquefois  même  leurs  auteurs,  en  personne, 
permettent  au  travailleur  de  se  passer  d'une  bibliothèque  qui  lui 
occuperoit  beaucoup  trop  de  place  et  qui  exigeroit  de  grandes 
dépenses.  A  Paris  encore,  celui  qui  veut  orner  son  esprit ,  ani- 
mer son  imagination  et  remplir  son  être  de  cette  nourriture 
intellectuelle  qui  double  la  vie,  et  qui  ajoute  comme  un  sixième 
sens  à  l'homme,  trouve  une  multitude  de  Musées  publics  où  l'on 
a  rassemblé  tout  ce  que  l'art  et  la  science  peuvent  offrir  de 
,  curieux  ;  s'il  veut  se  donner  la  peine  de  rechercher  les  hommes 
de  mérite  qu'an  talent  ou  une  qualité  spéciale  distingue,  il  les 


DULUfTIN  DU.mUUOrHILK*  811 

» 

irouye  parloul,  il  échange  ses  idées  avec  eox^'ii  ut  seul  éclairé 
de  cette  vive  lamière  de  l'esprit  qui  se  commiuiiqiie  parap*-' 
proche,  et  qui  s'étend  sur  tous  ceux  qui  portent  avec  éiii  lefeu 
sacré»  n'attendant  qu'une  éiinoelie  extérieure  pour  Fenfiam- 
mer. 

Eu  province,  an  contraire,  l'iioinnie/ voué  par  goût  aux  bccu* 
pations  de  ia  vie  intelligente»  est  trop  souvent  isolé;  ce  n'est 
qu'à  de  rares  intervalles,  et  dans  des  eifconstances  trop  heu-^ 
reuses»  selon  Ini,  pour  qu'elles  soient  ramenées  souvent,  qu'il 
trouve  l'occasion  de  grouper  autour  de  lui  des  compagnons  qui 
sympathisent  avec  ses  penchans  et  ses  idées*  Ne  se  trouvant 
quelquefois  ni  compris»  ni  souffert  paries  vivans,  il  est  hieti 
forcé  de  s'en  tenir  à  la  société  des  morts  »  qui>  du  moios,  ne  Ini 
faussent  pas  compagnie.  Il  a  le  double  avantage  de  les  trouver 
quand  il  veut  et  de  s'en  débarrasser  au  moindre  ennui»  agré- 
ment qu'il  est  impossible  de  réunir  dans  une  société  en  chair  et 
en  os.  Pline  l'a  dit  :  Si  déraisonnable  que  soit  un  livre»  il  con- 
tient toujours  une  bonne  page  on  une  pensée  utile:  plus  taon- 
vent  il  en  renferme  plusieurs.  Quand  nn  homme  est  déraison- 
nable, lui,  il  l'est  à  satiété»  et  il  devient  difficile  d'en  tirer  une 
idée  saine  ou  un  bon  propos  ;  le  choc  de  sa  conversation  ne 
produit  pas  l'étincelle  comme  la  pierre  frappée  parl'aeier  ;  c'est 
au  contraire  une  argile  stérile  qui  ne  rend  ni  son  ni. lumière; 
mais  qui  se  perd  en  poussière  infertile  ou  en  fange  salissante. 
Ne  vous  est-il  jamais  arrive  d'être  pris  à  l'abordage  par  un  de 
ces  brise-raisons,  qui»  toujours  à  côté  du  droit  sens,  se  perdent 
en  divagations  sur  (ousles  sujets,  et  font  prenve  d'une  outre- 
cuidance qui  n'est  comparable  qu'à  leur  ignorance  ?  Ce  sont 
des  hommes  nés  pour  le  malheur  des  autres»  et  surtout  d^  ceux 
qui  ont  quelque  entraînement  vers  l'intelligence  et  le  savoir. 
Ces  êtres  malencontreux»  perdus  parmi  la  population  éclairée 
de  Paris,  ou  peu  écoutés  dans  une  société  d'élite»  ne  paroiêsent 
d'ordinaire  que  trop  en  évidence  en  province»  où  ils  sont  de 
force  à  faire  détester  on  déserter  une  localité;  ils  servent 'par- 
faitement à  expliquer  pourquoi  les  premiers  ermitages  s'élevè- 
rent dans  les  siècles  d'ignorance  et  de  barbarie  :  eux  seuls  fe- 
roient  chérir  la  solitude,  les  livres  et  le  silence  du  cabinet. 
lÀ,  du  moins»  quand  un  auteur  vous  fatigue»  vons  le  quittes  e% 


919 


BULUTiN  DU  iiBuoraat. 


t^ons  prenei  son  Toiuii  de  la  même  taBlaUe;  quand  nue  nème 
malièce  ^afa  ennuie,  vous  saotez  dans  nne  autre  division  de 
votre,  bibliothèque ,  et  vous  y  retrouvez  tout  an  cerole  de 
voyageurs  disposés  à  vous  conter  leurs  aventures;  tout  un 
Parnasse  de  poètes  toujours  prêts  à  livrer  les  rêves  dorés  de 
leur  înagination,  tout  un  groupe  d'orateurs,  la  bouche  pleine 
d'éloquens  discours»  ou  un  oonoile  de  théologiens  qni  porte  la 
lumière,  dans  les  questions  les  plus  obscures  et,  les  plus  ardues 
de  la  religion.  Vos  rayons  plient  aous  la  compacte  substance  de 
tout  ce  qui  a  été  le  miev  écrit  ou  le  plus  fortement  pensé, 
dans  tous  les  pays,  dans  tous  les  siècles»  depuis  rinvention  des 
lettres  jusqu'à  nos  jours. 

Cerle^  rien,  dans  le  îsionde  réel,  n'est  entratnaiit,  varié  et 
piquonty  comme  les  conversations  de  ces  illustres  défunts  :  c'est 
véritablement  ici  que  voua 

É  Passez  du  grare  au  doux,  du  plaisant  au  aérère,  » 

et  tou^  cela  à  votre  faptaisie;  tout  cela  sans  être  tenu  à  des  con- 
cessioi^  de  société,-  à  des  convenances  du  monde,  à  des  égards 
de  position,  comme  dans  les  réunions  des  vivans»  Ma  loi  inv^it 
les  morts  !  quand  ils  ont  de  Fesprit. 
'  Le  prix  d'^ue  bibliothèque  est  donc  d'un  double  avantage  en 
province,  où  la  rareté  des  gens  de  mérite  se  fait  de  plus  en  plus 
sentir  depuis  que  Paris  absorbe  la  fleur  de  toutes  les  spécialités, 
et  éorAme»  pour  ainsi  dire,  à  son  profit,  les  populations  des  dé- 
partemens.  Cest  pour  contre-balancer»  autant  qu'il  a  été  en 
'  nous,  cet  inconvénient  de  la  vie  provinciale,  que  nous  avons 
depuis  long-temps  réuni  une  bibliothèqne  assez  vaste  pour  noua 
représenter  des  mérites  de  tous  les  genres,  et  assez  variée  pour 
satisfaire  notre  amour  du  changement.  Nous  ne  passons  pas  un 
jour  sans  Csire  plusieurs  promenades  dans  trois  vastes  salles  qui 
contiennent  nos  livres  imprimés  et  manuscrits»  et  non  sans  en 
palpfOTiet  en  CeniUeter  nn  grand  noinbre.  Les  nus  noué  occupent 
par  leur  âge,  leur  forme,  leur  origine,  leurs  illustrations  et  leurs 
possesseurs»  les  autres  par  leur  contenu»  purement  et  simple- 
ment^  U  y  a  toujours  pour  nous  un  nouveau  plaisir  à  goûter» 
dans  ces  promenades»  au  milieu,  de  toute  cette  foule  choisie  et 
f  assemblée  pénUilemeat  par  noua  :  notre  imagination  ic^soscitc 


BIIUBTUI  OiO  Bi9M0PII|I.B.  813 

les  auuorsy  reb&iit  Im  WR|«ai  rapproche  les  disunoes,  et  noes 
voyageons,  parconrons  le^  igea  pi. le  mondeavee nnefaciliiéqae 
la  vapeor  n'a  paç  eucpre^a  puissance  de  nous  donner. 

Ces  d^lioesy  calmes, ei  pures»  dont  nous  jouiasons  fsetîdiiiii- 
nement»  nous  n'avons  pas  la  prétentiop  de  les  faire  partager 
à  ceux  qff'pn  monde  plus  positif  entraîne  et  oceupe,  tonlefois^ 
nous  allona  relater  une  de  nos  coorsea  vagabondes  à  travers 
les  rayons  de  notre  biUiotbèqae,  pour  montrer  avec  quels  gens 
on  peut  passer  sa  vie,  et  sur  quels  objets  il  est  possible  de  met* 
tre  ses  affections  iqi*bas>  sans  préjudice  à  tons  les  sentimens  de 
famille  et  d'amitié  que  nous  mettons,  bien  entendu,  en  première 
ligne;  mais  après  oes  joaissatiees  de  cœur,  la  .première»  selon 
nous»  est  la  lecture»  et  nous  dirions  volontiers  avcfc  le  gentil 
Froissardf  notre  vieux  concitoyen  : 

«  Car  lire  ott  an  douls  metders  ; 
«  Quiconque  le  ivît  par  plnsano^ , 
«  Ne  9çai  aajourd'bai  ordenanoe 
«  Oh  j'aie  niettla  entenla  et  eoer  !  » 


I 

La  coniesse  de  Vemie.  •:*  L'abbé  de  MaHgBj. -— Les  chaooineMes. 

1 673*74 .  Avant  que  les  principaui^  écrivains  du  règne  de 
Louis  XlV  fassent  venus  dominer  ce  grand  siècle»  il  existoit  une 
pléiade  de  poètes  de  cour»  bommes  d'esprit»  si  l'on  veut;  mais 
dépourvus  de  ce  feu  divin  qui  donne  le  génie  et  mène  à  la  posté- 
rité. Parmi  ces  illustres  en  vogue»  qui  étoient  les  rois  de  l'im- 
promptu et  les  dieux  des  bouts-rim^,  on  doit  signaler  Vabùé  de 
A/arigny,  fib  d'un  gentilhomme  du  Nivernoie,  et  non  point  Phé- 
ritier  d'un  simple  marchand  de  fer»  comme  le  prétend»  dans  son 
Parnasse  François,  l'enthousiaste  Titon  DotiHet»  qui  inventa 
une  fable  à  ce  'Sujet.  L*abbé  dont  il  est  ici  question  fit  un 
voyage  en  S^ède»  s'attacha  au  cardinal  de  Reta,  prit  part  aux 
intrigues  de  la  Fronde,  et  fut  uu  des  principaux  autenrsdes  nom- 


614  Duii^nm  du  mmuopbux. 

breuses  matatimades,  pabUées  au^lieu  du  xvii<^  siède*  Nous 
.posiédons  cm  assez  eorieax  Tolome  et  loi,  iaUtolé  :  CEuvres  en 
vers  et  en  prose  de  M.  de  Marigny,  Pam,  1674.  ifi*l2  de  162 
pages.  On  y  a  ajoaté.  Le  Pain  bénit  de  M,  tahbé  de  Sdarign^^ 
MocLXXiu»  in-12  de  18  pages»  avec  la  Réponse  au  Pain  bénit^ 
idem/ 1 1  pages.  Notre  exemplaire  Tient  de  la  bibliotbéqne  de 
JUendon^  possédée  par  la  comtesse-  de  Yerm  ,  n  ée  de  Laynes, 
morte  àParis,  en  1736  (1).  Il  fat  décoré,  snr  les  plats  de  ses 
armoiries^  après  la  mort  de  son  mari,  car  la  cordelière  des  Tun- 
ves  entoure. le  dooble  blason  des  armes.  Les  poésies  d^on  abbé 
de  conri  un  pen  leste,  durent  nécessairement  entrer  dans  le 
boudoic  d'une  comtesse  que  l'on  samoftima  pendant  sa  vie  la 
Dame  de  f^olupie\  et  qui  lit  elle-même  son  épitapbe  de  la  ma« 
iiière  suivante. 

Ci-glty  dans  une  paix  profonde , 
Celte  Dame  de  FUupté 
Qui,  pour  plua  grande  aùreté. 
Fit  fton  paradÎA  en  oe  monde. 

L'abbé  de  Marigny  accompagna  dans  les  Pays-Bas  le  prince 
(le  Condé»  qu'il  amusoit  par  ses  récits.  Ce  fut  alors,  sans  doute, 
qu'il  postula  la  place  de  directeur  et  d^aumônier  des  trois. cha- 
pitres nobles  des  clianoiuesses  deMons»  Maubeuge  et  Nivelles.  On 
pense  qu'il  échoua  dans  cette  entreprise  à  cause  du  retentisse* 
•  pent  de  quelques  coups  de  bâton  qu'il  reçut  à  Bruxelles,  à  Toc* 
casion  d'une  de  ses  satires;  nous  avons  une  meilleure  opinion 
du  bon  sens  et  des  mœurs  des  dames  chanoinesMs  de  Hainaut, 
.et  nous  pensons  que  l'abpé  fut  évincé  de  ses  prétentioift  à  cause 
de  la  manière  par  trop  mondaine  dont  il  présenta  sa  requête. 
Les  chanoinesses  dep  Pays-Bas  n'étoient  pas  habituées  au  lais- 
ser-aller des  petits  abbés  musqués  de  France,  et  elles  durent 
être  effrayées  de  la  façon  d'écrire  de  H.  de  Marigny,  qui  laia- 
soit  beaucoup  ^  supposer  sur  sa  façon  d'agir. 
•  ■ 

(i)  Cette  jolie  bibliothèque,  où  les  pièces  de  théâtre  et  les  romans  for* 

moîent  les  deux  plus  belles  collections  avant  que  Ton  connût  celle  de 

Pont  de  Yejle  et  de  madame  de  Pompadour,  a  été  cataloguée  par  le  hîblio- 

•graphe  Go^ri^/  Martin.  Paris,  lySy,  in-8«.  Les  curieux  recherchent  cii% 

cotiB  aujnurd^in  Rs  IWrcs  sortis  de  cette  bibliothèque. 


BQUiErni  im  bibuophiijs. 


615 


En  effets  la  première  pièce  do  volume  que  nous  possédons 
esl  ane  demande  en  vers  et  en  prose,  adressée  aux  demoiselles 
de  Witse^  dianotneaaes  de  Hons  et  de  Maubeoge,  poar  les  en- 
gager à  solliciter  des  saffrâges  en  faveur  de  sa  candidatnre  anx 
fonctions  de  directeor  et  d'ammânier  des  chapitireSé  11  prétend 
que  personne  plos  que  fad  n'est  propre  aux  fonctions  qa'il  sol- 
licite : 

J«  ne  suis  point  de  ces  porteurs«de  mitres. 

Dont  l'importune  austérité 

Pourroit  troubler  la  gaieté 
Qu'on. Tôit  régner  dans  toc  chapitres; 

Je  sais  l'ordre  de  tos  maisons. 
Qu'on  y  fait  peu  de  cas  des  respr^^  des  epistres. 

Des  matines»  des  oraisons. 
Et  que.TOS  fondateurs,  par  une  loy  bien  sage, 

Qu'appujoient  cent  bonnes  raisons. 

N'obligèrent  qu'à  des  chansons 

Les  beaux  chanoines  de  ▼oslrc  âge. 

Passe  encore  jusque-là  :  il  est  permis  aux  poètes  d^'oser  quel- 
que chose,  mais  bientôt  l'abbé  de  Marigny  ajoute  en  prose  : 
«  Vous  ne  devez  pi^  craindre  qu'ayant  la  direction  de  vos  cous- 
«  ciences,  j'y  jette  des  scrupules  qui  les  embarrassent.  Je  ne 
«  vous  demanderai  qu'une  dévotion  aisée,  et  vous  aurez  en  moy 
«  un  directeur  facile  et  commode.  » 

Puis  il  ajoute  en  parlant  des  jennçs  chanoiaesses  : 

Je  ne  prétendra^  point  que  leurs  yeux  se  contiennent 
Lorsqu'ils  Terront  entrer  des  jeunes  curieux  ; 
Au  contraire,  en  ce  cas,  je  consena  que  leurs  yeux 
Se  détournent  pour  Toir  ceux  qui  vont  et  qui  tiennent... 

Et  Je  sais  bien  que  tos  bréTiaires 
Sont  rostre  pis-aller... 

Et  je  seray  content,  pourveu 
Que  je  sçache  oomment  dedans  leurs  oratoires 
Elles  font,  méditant  sur  ce  qu'elles  ont  reu, 

Leurs  oraisons  jaculatoires;    ' 

Car  il  y  ra  de  mon  deroir 

De  m'en  instruire,  et  de  sçaToir 

Ce  que  font  les  jeunes  novices 

Dana  leur  chambre  au  rcortir  du  chœur, 


M6  wuufïm  9VU  wsLM^PMfMI* 

Afin  de  leur  montreri  comme  un  bon  dtfccleur» 
À  bien  faire  leurs  exercices. 

•  * 

L'abbé  arrivant  à  parler  de  oharité,  en  denasde  on  pea  à  la 
beUe  chanoinesse  de  Manbenge*  madanoiseUed'/merre/y  ponr 
laquelle  il  endamin  taorment  a»rlel;  paia  il*  revient  anx  de« 
moisellea  de  Wilse^  eh  lenr  disant  qu'cDea  pnt  de  qnoi  faire  de 
bien  à  beaacoup  de  monde  : 

.    Pour  fiiire  plaisir  aux  bununtts, 

Vous  HTCK  des  yeux  et  des^  mains. 

Des  doux  propos,  des  complaisances. 

D'aimables  souris,  des  désirs, 

Quelque  fois  mesme  des  soupirs, 

Des  secrettes  correspondance»* 

Du  cbag^n  qui  vient  des  absences, 

Des  petits  soins,  des  bracelets, 
Des  baisers,  des  portraits  et  de  la  jalousie  ; 

Et  s'il  TOUS  en  prend  fantaisie 

Vous  pouTes  donner  des  ponlets'. 
C'est  un  fort  ^rand  secours,  dans  une  maladie  ;'     , 

Et  l'hjrer,  comme  au  renouTcau, 
Polir  rendre  à  qui  languit  une  nouvelle  rie. 
Un  poulet  de  ebapitre  est  un  friand  moreeau* 

L*abbé  poète  termine  sa  longue  requête  en  assurant  que  s'il 
est  aumônier  des  dames  chanoioesses,  il  ne  s'oubliera  pas  lui* 
même,  et  que  tant  de  trésors  lui  passant  par  les  mains»  il  s'en 
réservera  un  peu  pour  ses  proprei  besoins.*  «  J'ay,  gr&ce  à  Dieu^ 
n  dit-il^  un  tempérament  assez  fort  pour  les  {atignes  de  ces  ém- 
it plois,  dont  je  m'aoqnitteray  le  mieux  qu'il  me  sera  possible, 
•  quatre  mois  dans  l'uti  et  quatre  mois  dans  l'antre  des  chapî- 
«  iresy  offrant  mesme  de  faire  un  noviciat  dans  l'un  et  dans 
4  l'autre,  afin  que  l'on  juge  si  je  suis  digne  des  charges  aux- 
«  quelles  j'aspire,  et  dont  la  possession  me  rendra  glorieux 
«  .c<^mme  un  coq  de  chapître... 

...  Car  je  tous  fais  ici  aenneni, 
^  TOUS  agrées  mon  service, 
De  TOUS  servir  toutes  fidèlement; 
Et  VOUS  ayant  senri,  les  Onea  et  les  autres, 
J*auray  moins  de  plalsîri  comme  on  peut  bien  penser, 
Si  j'employc  mes  mains  pour  me  récompenser, 
Que  si  TOUS  employiez  les  vôtres. 


BOURUI  011  HBIiOPULB.  817 

Et  c'est  un  homme  revêtn  d'un  caractère  rèfigieux,  postulant 
ane.  charge  ecclésiastiqoe,  qui  tient  ce  langage  et  débite  ces 
phrases  lestes  et  ambignës  dont  les  6reiUes  les  phis  tolérantes 
ont  dû  êire  blessées  I 

En  Térilé,  ai  l'on  oaYioit  le  liTre  sans  amer  le  titre  et  sans 
inspecter  son-fige,  on  croiroit  plolAt  lire  les  fades  galanteries 
que  le  dameret  jD^mozuft'eradressoit  à  son  Emilie^  qu'une  lettre 
d*an  abbé  à  desehanoinesses.  Nous  né  parlons  pas  du  poëme  du 
Pain  bénii^  ajouté  à  tefolnme;  la  décence  y  est  encore  moins 
respectée  que  dans  Fourrage  principal;  bous  préférons  de  beau- 
coup la  relation  qu'il  envoie  à  un  gentilhomme  hors  de  France, 
sous  la  date  du  14  mai  1664,  des  fêtes  données  aux  reines  dans 
le  parc  de  VersailleSj  par  Louis  XIV,  qui  y  parut  dans  le  cos- 
tume et  Parmnre  de  Roger.  L'ouTrage  contient  encore  une  pièce 
erotique  des  Amoiurs  de  Léandre  et  étBéro^  qui  n'a  rien  qui  sente 
l'église»  mais'qui  peut  fnasser  inaperçue  à  cÀté  du  Pain  bétiit. 

L'abbé  de  Marigny'a  encore  publié,  suivant  ce  qu'en  a  dit/ 
le  docte  Gui  Patin,  Îb  fameux  traité^  oàUestprouré,  parPexem'^ 
pie  de  Mdise  et  autres^  ^ue  tuer  un  tyran  [tUulo  vei  ejcereUiô), 
rfest  pas  un  crime»  Lyon,  1668,  petit  in«12.  Ce  livre,  traduit 

du  traité  anglais  {Kiliing)  no  murder by  Wïlliam  Allen, 

1657,  in-4",  et  composé,  dit-on,  par  le  colonel  Silas  Titus, 
comme  apologue  de  l'assassinat  juridique  du  roi  Charles  l"'^, 
fut  répandu  en  France^-  en  vue  de  Mazarin  dont  les  frondeurs 
récusoient.  la  tyrannie.  On  le  réimprima  (il  est  inutile  de  dire 
en  quelle  vue)  en  l'année  1798,  mais  sous  là  date  originale; 
j'en  possède  un  exemplaire  sur  papier  Téliu,  in-l6. 

Il  ne  manqnoit  à  l'abbé  de  Marigny  que  le  titre  d'avoir  fait 
passer  dans  notre  langue  ce  traité  du  régicide  pour  en  faire  un 
des  ecclésiastiques  les  plus  excentriques  qui  aient  existé  : 
. heureqsement  que  l'exception  ne  fait, pas  la  règle.  Souvent  l'a- 
mateur de  livres  étant  plâtàt-guidé  par  le  piquant  que  par  le 
mérite  des  ouvrages  sur  lesquels  il  place  ses  eudières ,  on  a  vu 
des  curieux  payer  asset  cher  les  petits  livrets  restés  de  l'abbé 
de  Marigny  ;  ils  doivent  oe  succès,  peut-être  au  défaut  de  vertu 
et  de  convenances  de  leur  auteur;  avec  plus  dé  réticence,  les 
œuvres  de  cet  abbé  musqué  eussent  été  oubliées  :  chacun  a  sou 
genre  de  gloire. 


818 


BULUmn  MJ  BiftUOPftIU. 


II 


La  Jonmée  de  TAacmr.  — 'La  eomtene  tarpin  dM^risiié. 


1776.  Parmi  les  livres  slgr  ramoiir  et  les  femmes,  livres. si 
nombreux,  qu'ils  formeroient.à  eip(  senb  une  bibliothèque  ooii- 
sidcrable,  il  s'en  trouve  une  grande  quantité  aussi  remarqua- 
bles par  la  bizarrerie  des  litres,  que  par  le  piquant  du  sttj.et  et 
la  rareté  des  exemplaires.  Uu  de  mes  bons  et  anciens,  amis, 
qui,  k  un  grand  fonds  ^^esprit  naturel,  joint  uuq  ^udiiipn  de 
bon  aloi,  a  réuni  une  collection  bizarre  de  livres  snr  ce  si^^L, 
qui  H  occupé  le  monde  de  tons  les  temps  t  et  qui  ne  paroil  pas 
devoir  finir  de  l'occuper  de  silôt.  .Je  ne  peuse  pas  avoir  va 
parmi  les  livres  de  sa  collection  celui  intitulé  :  La  Journée  de 
l' Amour j.WL  les  Heures  de  Cythire,  A  Guide  (Paria),  1776, 
in-8^,  figures  xvi  et  165  pages  ;  ouvrage  dont  les  exemplaires 
n'ont  pas  été  livrés  au  commerce^el  qui  sont  excessivement 
rares,  s'il  faut  en  croire  la  Biographie  universelle,  article  GuU^ 
lard,  t.  xix,  p«  118. 

Voici  l'origine  de  ce  liv^e:  La  comtesse  Tarpin  de  Crissé, 
fille  du  célèbre  maréchal  de  Lowendhal,  qui  joignoit  aux  char* 
mes  de  la  figure  tontes  les  qualités  .de  l'esprit,  avoit  fondé  clicz 
elle  une  espèce  de  petite  académie  littéraire,  sous  le  titre  de 
Société  de  la  Table  Ronde.  JLÂ,  régnoit  la  plus  parfaite  égalité; 
Tesprit  et  la  gaîlé  se  dounoient  carrière  et  se  trouvoient  encou- 
rages  par  la  bienveillante  approbation  et  la  douce  toléranae  de 
la  jolie  ptésidenle.  Autour  d'une  table  ronde  (pour  qu'il  n'y  eût 
pas  de  place  d'honneur),  dont  une  écritoire  ibrmoit  le  plat  .du 
milieu,  s'asseyoient  le  gai  et  brillant  Boufflers,  le  jeune  et  s(nri« 
tuel  Guillardf  à  peine  figé  de  vingt^natre  ans  ;  le  petit  abbé  de 
Foisenon,  qui,  comiue  l'^bé  de  Marigny  dont  nous  venons 
de  parler,  n'avoit  de  l'église  que  l'habit,  et  son  ami  Favori, 
qui  l'associa  dans  presque  toutes  ses  productions. 

Les  membres  de  celte  heureuse  association  qui  devroil  servir 
de  modèle  à  beaucoup  de  graves  et  pédantesques  académies  de 


Bulletin  du  bibuophilb. 


819 


province,  écrivirent  et  publièrent  en  commun  U  Journée  th 
P Amour f  dédiée  anxjèrhmes,  et  ornée  de  quatre  jolies  gra- 
vures et  de  huit  cnk-de-lampe  dus  an  crayon  de  Tarmay  et  aux 
burins  de  C.  Httcret,  O.  Michel  e^  N.  Bruneau,  tous  artistes 
en  vogue  dans  les  boudoirs  du  siècle  dernier. 

Imprimé  avec  luie  et  à  petit  nombre,  ce  livre,  que  j'ai  ce- 
pendant  en  le  hasard  de  rencontrer  trois  ou  quatre  fois,  est  fort 
peu  répandu.  On  doit  dire  Jiéàunàoins  qu'il  tire  son  principal 
mérite  de  son  origine  toute  spéciale  et  aristocratique.  Du  reste, 
quoiqtié  Spirituel,  ce  recueil  se  ressent  peut-être  tirQp  de  cette 
fadeur  et  de , cette  teinle.de  bergerie  don ^.  presque  tontes  les 
productions  légères  de  la  fin  du  dernier  siècle  sont  empreintes. 
Le  même  reproche  peut  s'appliquer  aux  gravures  et  vignettes  ; 
c'étoii  d'aiUeors  le  goût  de  l'époque  qui  se  reflétoit  sur  toutes 
lescBuvres  de  littérature  et  d'art,  sur  les  modes  et  les  meubles, 
les  décorations  et  rarcfaitectnre.  (7étoit  le  fruit  d'une  longue 
paix*,  et  l'eiTet  du  régime  {dus  que.galant.4o  Louis  XV,  qui  avoit 
plongé  toij^t^  les  populations  4ans  jUfie  meUesse  {NisAppale  et  des 
goù^,  affadis  et  chanipètres,  qui  ne  se  dissipèr^ott  qad  tr^ 
brusquement  a  l'approipb^  de  la  Ittnpâle  révotntionnaire* 

A.  DÎnaux. 

{La suite  m  ph>chain  numéro.) 


"   f 


^^fnitgw. 


N 


RAPPORT 

Au  citoyen  fXXIRË,.  secrétaire  général  du  Gonseit  d'État^ 

% 

SUR  L4  BibLtOTfiÈQUE  DU  CONSEIL  D'ÉTAT, 

Paris,  aS  bnuoaîre  an  QC  de  la  réfmblîque  ihoMaîfte. 

CSitoyen  secrélaire  général» 

Là  •  biblioÛièttlie  dont  la  direcdon  voua  est  cdnàée  étoit 
di'abord  deatioée  an  Directoire  exécutif.  Je  Taia  toôs  tracer  le 
plaa  brièTement  qu'il  me  eera  poaaible,  son  origine,  ses  progrès 
et  les  travaux  qo'etle  a  occasionviétf  jusqu'à  ce  joni^. 

Le  23  plaviôse  an  Vf,  le  citoyen  Letoarnenx»  alors  ministre 
.  de  ^intérieur,  me  nomma  commissaire  avec  le  citoyen  LeUond, 
de  rinstitnt  national,  à  reflet  de  choisir  dans  les  dépôts  litté- 
raires du  département  de  la  Seine  et  de  Versailles  lea  ouvrages 
qui  dévoient  composer  la  bibliothèque  du  Directoire- 
La  maison  Croy,  me  du  Regard»  fat  indiquée,  vers  le  mois 
de  fructidor,  comme  pouvant  recevoir  provisoirement  autant 
de  volumes  qu'il  seroit  convenable  d'en  placer  dans  la  bibliothè- 
que du  Directoire.  Le  citoyen  François  de  Neuchâteau  me  nomma 
conservateur  de  ce  dépôt  provisoire.  Mon  estimable  collègue, 
Ld>lond,  ayant  à  compléter  la  Bibliothèque  des  Quatre-Nations, 
j'ai  choisi  seul,  depuis  l'an  VII,  les  ouvrages  qui  pouvoieiit 
convenir  au  Directoire.  La  bibliothèque  étoit  composée  de  plus 
de  30,000  volumes  au  mois  de  nivôse  an  VIII.  Le  catalogue  en  a 
été  dressé  lors  des  enlèvemens  qui  se  sont  faits,  soit  des  dépôts 
littéraires  de  Paris,  soit  de  ceux  de  Franciade  et  de  Versailles. 
Ce  catalogue  est  entre  les  mains  des  conservateurs  pour  assurer 
leur  responsabilité  autant  que  la  mienne. 


BULLBTIN  DU  DIBUOPHILB.  821 

Les  consuls  ayant  arrêté,  le  28  nivôse  an  VIII,  qu'il  seroit 
pris  des  livres  dans  la  Bibliothèque  pour  Tusage  particulier  de 
chacun  d'eux/  et  que  le  reste  formeroii  une  bibliothèque  pour 
le  conseil  d'état,  la  Ibimation  déa  bibliothèques  particulières 
des  trois  consuls»  m'a  oecupé  depuis  pluviôse  jusqu'en  flo* 
réal.  Les  trois  bibliothèques  reunies  s'élèvent  à  près  de  5^000 
volumes.  Elles  oui  par  conséquent  formé  des  vides  que  j'ai  dA 
chercher  à  remplir.  Mes  efforts  n'ont  pas  été  infructueiuc.  La 
plus  grande  partie  des  ouvrages  livrés  aux  consuls,  sont  rem- 
placés. Plusieurs^  tels  que  VEncjfcIopédie  en  23  vol.  in-fol., 
V Hérodote  p  traduit  par  Larcher,  V Histoire  philotopkUiue  de 
Raynal,  ia-é^  eic.^  8^  trouvent  dans  des  choix  ^uisont  encore 
dans  les  dëpôiSi  Miii  à  PaHd»  Mît  à  VersaiHeSé 

Ceë  4inérent«s»  oûMptttidUS  itttt  rétardé  là  cotifeâliôn  dt»  «m- 
talogoe  deé  cottages  restai^t  dâ^^s  Itf  bibliothèque.  La  niàtrice 
en  est  cependant  très  avancée.  Elle  est  composée  de  près  de 
lO^OÔO  articles  qui  font  supposer  au  moins  25,000  volumes  dans 
la  bibliothèque. 

Je  commencerai  à  classer  mes  cartes  dans  les  premiers  jours 
de  la  décade  prochaine,  et,  sur  la  fin  de  la  même  décade,  j'es- 
père, citoyen  secrétaire  général,  être  en  état  de  vous  les  of- 
fHr  à  peu  près  dans  Vbtàre  où  lëM  ouvrages  seront  d^nitive- 
ment  placés.  ' 

,  Tel  est  le  court  aperçu  Atai  ^ins  que  j'ai  dènifés  et  qiie  je 
donne  i&tA  te^  jours  à  là  ftinttatiôn  de  là  bibliothèque  dû  con- 
seil d^tat^  Elte  ttié  fkit  Vivre  dans  une  agréable  tolitude  depuis 
plus  ds  dettx'aiiiS';  elle  ih'a  même  fait  suspendre  des  travaux 
littéraires  coiùtfiencés  depuis  plusieurs  aiinées;  toiirià  je  l'ai  re« 
gardée  comnvs  un  <mvrage  M&t  important  pour  o^cupar  tous 
mes  momens  ei  me  mériter  les  suffrages  des  hommes  instruits, 
si  j'sTois  le  bonheur  de  la  bien  composer  et  de  la  mettre  dans 
un^ordre  convenable. 

Salut  et  respect^ 

Basbiir. 


RAPPORT  AU  ROI 


•VA  i.af 


CATÀtOtiUES  Dte  MAmiSCEliAS  oes  BfBLIOtHtQUES  PUBLIQUES 


f .. 


'  '  (Dépnld  )oiig4eiii|M  le  monde  littéiiiire  et  savant  demandoii  Texéca- 
tioii  d>ine  mesure  qui  mtl  lés  hommes  sladieox  A  même  èe  eonnottre 
les  richesses  enfouies  dans  les  hîblioth^ues  publiqdes  des  déparie- 
meas;  |f .,  le  ministre  de  rinstroeUon  pnûifue»  heureux  et  Jaloux  de 
contritraer  au  progrès  de  la  «ûence  et  des  lumières^, vient  de  sati% 
faire  à  sa  demande  en  adremnt  au  roi  le  rapport  suivant,  inséréd^n^ 
te  Moniteur  du  3  mai,  ainsi  que  Fordonnance  qui  raccompagne.^ 


(PuSaoût  i^t.) 


SlRB, 


Les  bil^liothèqnes  publique  de  beanconp  de  villea  des  4épiir- 
teinens,  formées  ou  augmentées  à  l'époque  de  la  dispersion  d'an- 
cieps  dépAtSy  renferment  un  gr^nd  nombre  de  Aianuserits»  les 
una  èacore  ignorés,  les  nutices  i|flparfaite,me^t  connss.  Un  dé* 
cret  du  20  février  1809t  a  régljé  ce  qui  peut  ooncserner  ta  pu- 
blicatioiy  de  ces  manuscrits;  mais  aucune  niesuregénéralo  n'a 
été  prise  pour  en  constater  Texist^ce^eten  awirer  lai^nsier- 
vation.  Sur  beaucoup  de  points.de.  la^FraMOi  lesr  nntorilés.lo^ 
cales  se  9ontocciipées  de  faire  rédiger  .4eikiBftlAlQ0iies  dos  biblio^ 
thèqne^d^t  la  surveillance  leur  est  confiée  i  mais  la  plupart 
de  ces  catalogues,  exacts  quant  aux  livres,  aoni/tioat-à-fait  in- 
suffisans  quant  aux  manuscrits,  et  très  peu  ont  été  pnhiiés.  Il 
a  paru,  en  entre,  en  France  et  ài'étranger,  quelque  travaux 
particuliers  ayant  pour  objet  d'appeler  l'attention  sur  nos  codée- 
tiens  manuscrites.  Ces  premiers  essais,  soit  par  les  indications 
utiles  qui  s'y  trouvent,  soit  par  les  inexactitudes  qu'il  n'éioit 
guère  possible  d'y  éviter,  font  d'autant  mieux  sentir  de  quel 


IlinXBÏIII  DU  mUUOPIULE. 

prix  serait  pour  la  scieBce  tu  corpa  de*reii$flognemen9  dq  même 
ordre,  mais  complets  et  aathentiqaesi 

A  eet,égard>  Sire,  les  iiispeciioAs  récemment  prescrites  dans 
les  bibUoilièqtfes  de  plasiears  viltes  des  d^arlemeiis^iil;  amené- 
di'iiiîles  rësQUata  :  mais  ce  qui  senl  {fermettroît  d'atidveritovt 
à  la  fois  à  la  connoisâance  Cacile  desmanoscrUs  doQtty^tisleAee 
est:coi]|^tatéç,  eià la dé^oiiTerte de  doGoiHetisi^réQieiiXyatioieii» 
iiementcitës>  et  qai  jusqu'ici  n^ont  pa.ètre>  retroatés  dans  les 
dépôts  des  villes  où  il  est  probable  qu'iU  existent  encore,  oe 
seroil  la  rédactioo»  sar  au  plaa  uniforme,  d'qn  calalogoe  gêné* 
rai  renfermaiit  le  détail  sommaire.  ,et*  précis  de  tons- les  \maiiii8* 
crits  des  bibliothèques  communales,  avec  des  extraits  de  reeux 
qui  préspnteroienlle  plus' d'intérêt.  On  a'aideroit utilement, 
pour  la  promp|i9»,  exéoutiou  de  ce  projet,  de^quriques  notices 
déjà'pKéparées^  ie  renaeigoemens  qui  seroient  envoyés  des^lianx 
mêmes  par  un  grand  nombre  d'hommes  instruits  et  zéCés,  eafiu 
de  quelques  explorations  spéciales,  qui  pourroîent  être  confia 
à  des  élèves  de  l'école  des  chartes,  comme  on  l'a  déjà  pratiqué 
dans  quelques  uns  de  nos  dépôts  les  plus  considérables,  sur  la 
demande  et  avec  les  subventions  particulières  des  villes. 

La  publication  d'un  pareil  travail^  éxécntéè*  avec  le  concours 
et  l'appui  des  communes,  qui  conserveroient  tous  leurs  droits 
sur  les  Rianuserits  que  possèdent  aclileHément  leurs  bibliotbè- 
qnes,  ajouteroit  au  prix  de  ces  collectiotts,  soit  en  assurant  leur 
dur^e  et  en  leedaisant  mieux  connaîtrci  soit  en  permettant  quel- 
quefois de  les  compléter  par  la  réunion  des  parties  dispersées 
d'un  même  ouvrage  ou  d'un  même  recueil.  On  comprend  de 
quel  secours  seroiem,  pour  ce  dernier  résultat,  les  indications 
d'un  catalogue  général. 

La  modique  allocation  portée  au  budget  du  ministère  de  l'ins- 
truction publique  pour  ie  service  général  des  btbiiiôthèques,  et, 
an  besoin,  un  prélèvement  snr  le  fonds  des  souscriptions  suffi- 
ront poifr  assurer  la  publication  de  ce  catalogue,  et  permet- 
tront de  la  terminer  en  peu  d'années. 

Tel  est.  Sire,  l'objet  de  Tordonnance  quç  j'ai  l'honneur  de 
soumettre  à  l'approbation  de  Yotre  Majesté.  Les  dispositions 
qu'elle  contient  ne  s'appliqueront' qu'aux  bibliothèques  des  dé- 
partemeAs  autres  que  le  département  de  la  Seine,  délies  de  Paris 

59 


« 

émfci  phcéflB  ètam  «te  eoudidoQs  ^i  imdmt  une  wiaiMiM» 
mesure  moins  nécessaire  pour  elles»  , 

Là  pAlicalioil  d'mr  tratrail  âinû  conçu  YOtis  pÉféhta,  Sife^ 
uw  entreprin  «tilsf  ti  tonte  firançoiMy  digm  d'éire  s^éçfade* 
iimiia«lorisée{MMPVoas.  Bile  doit  garantir,  coaoMirery  aaettrè 
en»  iMiiérê  line  IMfe  dé  HMUériaojt  diepeMés  sur  tons  les  points 
de  Im  nraifce,  et  cpri  inférassent  notre  histoire  politiqtie*ét  lit^ 
léiWre.  Elfes  doit  rendw  la  science  pins  taéSe  ans  ëfndits  étf 
tenus  «Mions,  qtà  ont  besoift  d'explorer  nos  dépdls.  Enfin, 
Sire,  en  formant  Ptndispettsablecomplénieiitdela  CaÙédiotà  dé$ 
dtmmmns  inédits  sur  PMsioins  de  FNMte^  elle  snsdtera  de  tioilv 
^les  recherebes,  donnern  naissavee  i  de  nonyeHe»  pttbHcir-' 
tiima)  et  il  est  permis  d'espérer  qa^ette  snrpasseini  en  ilnpcM^ 
tance^  coanne  en  étendcMS»  les  reoneiÎB  da  même  g<enMr  pebKéSc 
dans  des  contrées  ToMnes,  et  qni  sont  censniedi  f»ar  tMté  l'Bn^ 
tope  savanle. 

•Tai  rbotraelir  d'être. 


De  Votre  Majesté, 

Le  très  hamble,  très  obéissant  et  fidèle  senri- 
teur, 

l^mUdstre  seerdiatre  dEkU  oh  ddpanemeni 
êntciicn  ^vUk/ue^ 


ORIN>NNANGK   TO  BOf. 

LOUIS-PHILIPPE,  Roi  pas  FaÀNf  m, 

A  tons  présens  et  à  Tenir,  saint. 

Va  le  décret  dû  20  février  1809; 

Vo  notre  ordonnance  dn  22  février  1839,  relative  ans 
tbèqnes  publiques  dn  royanme  ; 

Sur  le  rapport  de  notre  ministre  secrétaire  d'Eijat  an  dépar» 
tement  de  Tiastmction  pnUkine, 

Nous  avons  ordemié  et  ordonnons  ce  qni  suit': 

kit.  1*'.  il  sera  dresié  et  publié  on  calalogne  général  et 


BQULnlN  DC  BIBLIOPHILB. 

4étaiUé  ie  ions  les  maniisciits  en  langues  anciennes  on  mo- 
bernes,  actnellement  existant  dans  les  bibliothèqaes  pnbliqoes 
des  départemens. 

Art.  2.  Chacun  desdits  manuscrits»  de  quelque  dépôt  anté- 
rieur qu'il  provienne,  sera^  après  les  oommnnications  néces- 
saires» laiâsé  ou  immédiatement  rétabli  dans  celle  des  biblio- 
thèques publiques  dont  il  fait  maintenant  partie^  sauf  le  cas  o& 
la  translation  dans  un  antre  bibliothèque  en  seroit  faite  par  voie 
d'échange  on  autrement»  après  délibérations  des  autorités  lo» 
cales,  Té{;ulièrement  approuvées  par  notre  ministre  de  Tins- 
Imction  publique. 

Art.  3.  Les  frais  de  publication  dudit  catalogue  seront  an- 
nuellement prélevés  sur  le  fonds  porté  au  budget  du  ministère 
^  t'ins^ruciion  publique  poer  le  #ervice  g^ftéral  4es  bibliolbè- 
qpfs»  etj  aii.bffiptoj  wr  Îm  f&qà^  du  m^  budget  affooté  imx 
sp|isçripti09i«. 

Jkf^.  4.  Notre  mii^iàtre  secrétaire  d'Etat  am  département  de 
rinstrupiiop  pi|bU((pe^  chargé  de  roxécution  de  la  préswte 

tic  au  ehàteau  de  Sainl-Gloail,  le  S  août }  841 . 

LOUIS-PIflLIPPE; 


Par  le  Roi  : 

Le  ministre  secrétaire  d'Etal  au  département  de 
Vinstrnction  ptddUfue^ 

VlLLSHAlIf.  \ 


*       .  t 


mitis  B%$(%p^f^xi^ts. 


(Suite  des  notos  extraites  dm  catalogue  raisonné  de  la  collectioii 

d'un  amateur.) 

»  • 

La  Vie  ei  P  Œuvre  de  feu  Vahhé  Bazin,  évêque  de  Mizoura  en 
.  Mizoarie^  1794,  sans  indication  de  lieu,  in-t8|  179  pag. 

J'indiqae  cet  ouvrage,  nultement  recommatidable»  pour  aVoir 
oceatfion  de  donner  sar  son  antear  quelque^  détails  que  je  me  sois 
procarés,  et  si  le  Bulletin  ne  lui  confère  pas  une  petite  immor* 
talité,'  il  eourt  risque  <le  rester  dans  le  néant.  Le  nom  de  cet 
écrivain,  c'est  de  Yérdan,  ancien  écnyer  des  haras.  (Il  a  échappé 
'  aux  recherches  de  M.  Quérard  ;  la  France  Utiéraire  est  muette  à 
son  endroit.)  Il  végétoii  en  Auvergne  u  la  fin  du  dernier  siècle; 
fils  naturel,  dit*on,  d'un  haut  personnage,  il  touchoit  une  pension 
de  800  fr.  qui  ne  suffisoient  guère  à  ses  goûts  peu  édifians.  Il  a  voit 
épousé  M°*  Hérault,  fille  d'un  riche  roturier;  mais  les  traitemens 
bizarres  de  Verdan,  les  principes  immoraux  et  irréligieux  qu'il 
se  faisoit  gloire  de  professer,  amenèrent  bientôt  une  séparation 
de  corps  et  de  biens.  Couvert  de  haillons,  réduit  à  une  nourri- 
ture des  plus  grossières»  Verdan  a  voit  un  estomac  de  fer  et  des 
mâchoires  d'airain  ;  il  inséra  un  jour  dans  la  feuille  de  Cler- 
mont-Ferrand ,  dont  il  étoit  rédacteur  aux  appointemens  de 
trois  francs  par  semaine,  le  défi  formel  de  manger  à  lui  seul,  en 
huit  jours,  un  bœuf  entier.  Personne  n'osa  ramasser  le  gant  ; 
sa  réputation  de  polyphage  étoit  trop  bien  établie.  Conteur 
cynique,  hâbleur  impudent,  Verdan  étoit  recherché  dans  des 
sociétés  peu  difficiles;  la  révolution  vint,  il  voulut  émigrer  ;  il 
se  procura,  au  moyen  de  quelque  escroquerie,  un  peu  d'argent, 
se  mit  en  route  à  pied,  tomba  malade,  et  mourut,  à  ce  qu'il 
parott  à  l'hôpital,  dans  une  ville  du  nord  de  la  France.  En  1783 
on  1 784,  il  avoit  fait  imprimer,  à  Glermont-Ferrand,  un  petit 


I 


BULLETIN  DU  '  BlBUOPÉfLV.  827 

poQme  au  dêsiôiu  du  médiocre  ?  les  Quatre  Jàes  dérhemme; 
il  laissa  d'assez  uombreux  matiuscrits  ;  une  partie  forme  le  to^ 
lame  que  nous  indiquons,  le  resle  est  probablement  perdu»  et, 
dans  tous  les  cas,  ne  Tetra  sans  doute  jamab  '  le  jour.  Ce  que 
Ton  a  imprimé  se^  compose,  1«  d'un  poëme  ordurier  et  sans  le 
moindre  esprit,  intitulé  F'aientàie  yi\  est  divisé  en  cinq  chants 
lieaucoup  trop  longs  quoiqu'ils  soient  fort  courts;  Z*"  d'une  his- 
toire de  l'abbé  Bazin,  qui  fut  tour  a  tour  dissipateur,  soldat, 
auteur;  S<»d*un  conte  dans  le  genre  de  Gréconrt;  4^  de* deux 
nouvelles  en  prose  qui  démontrent  que  le  papier  est  fait  pour 
tout  souffrir/ 


LaPhilopédie,  1812»  iu-8. 

L'auteur  de  ce  livre  singulier  s'est  proposé' le  problème  de 
corriger  le  genre  humain  ;  il  prétend  que  les  passions  ne  dé- 
pendent que  de  la  nature  des  alimens  :  la  pesanteur  d'esprit  est 
dans  les  haricots,  les  pommes  de  terre,  les  lentilles  ;  la  légèreté  • 
et  l'imagination  sont  dans  les  crèmes  fouettées,  les  omelettes 
soufflées,  les  ailes  de  caille  et  de  perdreaux  ;  la  gatlé  est  dans 
la  chair  de  l'allouette  qui  chante  sans  cesse  et  de  P amour  dé- 
goise  dès  le  point  du  jour^  selon  l'expression  de  Ronsard;  la 
colère  dans  le  dindon  ;  le  penchant  génésique  dans  les  jeunes 
coqs  et  les  moineaux  ;  la  vanité  dans  le  paon  ;  la  bêtise  dans  le 
canard  et  dans  Toic  ;  la  tristesse,  est  inhérente  à  la  chair  du 
lièvre,  animal  mélancolique  qui  fuit  la  société  et  vit  en  misan- 
thrope, etc.  Avec  ces  notions  qu'il  est  facile  d'étendre,  rien  ne 
votis  est  plus  facile  que  de  constituer  des  enfans  à  votre  gré  ;  il 
ne  s'agit  que  de  régler  convenablement  votre  table. 

L'auteur  de  la  Phiiopédie^  convaincu  de  la  vérité  de  son  sys- 
tème, en  fait  une  application  hardie^  à  d'épineuses  questions 
théologiqoes  ;  ils  s'en  sert  pour  donner  une  explication  du 
dogme  du  péehé  originel.  Avant  qu'Adam  eût  porté  sur  le 
fruit  défendu  une  dent  coupable,  tous  ses  alimens  ne  recéloient 
que  des  germes  d'innocence  et  de  vertu,  mais  dés  qu'il  eut 
avalé  la  funeste  pomme,  son  estomac  se  br6itilla,  de  pénibles , 
digestions  réagirent  sur  son  cerveau,  et  chacun  do  ses  repas 


sut  manmmmmm   ng  B|BLI0i8IL|. 

dépo^  «h|Q^  8oa  ^ang  de  pewci^iuc  principe  ;  foWk  poor^ioL 
9«0  i|ei0eii4aa9  se  tronvèiimt  io&oiés  d'une  miMe  étonne  de 
tic^ei  de  folie. 

Ce  qo'M  j  a  de  fâcheux^  c'est  qop  cet  ouvrage  bixarre  est 
4crit  plaiemeni,  tristeweiMtf  il  est  sans  oeprit  ;  U  a  IHwpardoiH 
j^able  tort  d'être  eonuyeny.  L'aolev  avoit  sûrement  mangé 
trop  d'oie  et  de  ^nard.  Tel  qB*U  e#t,  je  Tai  placé  à  côté  de  la 
Philosophie  du  chaud  ef  d»  froid,  par  BeUegîngne,  ITMf  iii4* 
GelnifCi  prétend  qne  tons  les  crimes  de  la  révolntion  premm* 
neot  de  la  tempérauire  (  si  le  sang  a  conlé  à  flots»  la  fiMle«ai 
est  an  thermomètre.  Cest  ane  idée  tout  comme  mie  antre»  l'é- 
criTain  qai  l'a  mise  aa  jonr  se  Tanle  dans  sa  préface  de  n'écrire 
qne  pour  cinq  bonunes  en  Enrope. 

G-B. 


DES  VENTES  PUBLIQUES  DE  LIVRES. 


A  l*ap(fn>die dèPbivèi'y  les renttê des lim^s  aux  enchères 
M  ptépsiteni  ;  déjà  la  salle  Sylvestre  est  retenue  jusqu'à  la 
fin  4e  jantier»  et  cependant  le  eataleigae  d'aacane  Tente  impor* 
tante  A'est  encore  distribné  f  car,  en  ne  peut  guère  donner  le 
Aotii  tf  im|i6rtimte  à  là  dernière  partie  an  catalogue  Bontonrllni 
dotai  la  tente  commence  le  15  octobre.  Le  premiei' yolilme  de 
la  Tente  de  H.  de  Sacy  paroitra  sons  peu,  et  la  tente  aiïrà  lien 
en  fétrief  on  mars.  Vers  lé  20,  parottra  la  deuxième  partie  de 
ta  tenté  CtoToet ,  nous  attendrons  le  catalogue  pour  en  donner 
un  aperçu  à  nos  lecteurs. 

AujouM^tti  les  tentes  de  litres  aux  enchères  «ont  infini- 
ment pins  suities  qu'autrefois  ;  -^  le  moindre  catalogue,  tira 
à  600  est  épuisé  en  quelques  jours,  tandis  qu'autrefois,  SOtf 
dtoiënt  lilns  que  suffisans  an  besoin  :  à  peine  une  tingtaine  de 
Bbi^ait^  snitoientrib  les  tentes,  les  amateurs  ne  s'en  inêtoient 
pas,  à  l'exception  de  quelques  nns  qui  ne  négligeOient  pas  cèlle^ 
dé  prèkhrer  ordre.  Aujonri'hui  les  catalogues  sont  entoyés  di« 
#ectement  aux  amateurs,  et  il  s'ensuit  une  concurrence  qui  donné 
éne  taleikr  ftctite  aux  fitres,.  mais  qui  ne  donne  plus,  en  pâs- 
éant,  qn'vne  simple  commission  au  libraire,  et  fait  payer  le  liti'e 
iirte  éfaer  ;  car  en  mettant  les  désirs  en  présence,  il  en  résulte 
dès  hittes  j[)ltiS  on  inoi'ns  fîtes ,  luttes  qui  soutenl  peûtent 
égarer  sur  la  taleur  réelle  d'un  outrage;  sentent  c'est' tttt  litre 
désiré  par  derfx  j^rsonnes  depuis  fort  long-temps,  et  que,  mal 
cherché  dans  le  commerce ,  l'on  se  figure  introutable  :  Ton 
craint  de  manquer  l'occasion  de  se  procurer  l'objet  de  ses 
désirs  on  de  ses  études  (1),  on  entoie  nue  commission  sans  prix 


(I)  Les  lirres  rarient  Înfi]iiip0iil  de  prix,  et  povr  ne  citer  qu'on 
pie  sur  mille,  nous  citerons  le  n«  £79  de  le  Tente  N06I,  deux  petits  toI. 
de  cliuuons,  6  pirtics,  rel.  en  mar.  r.y^le  ton.  I*'  très  rogné,  se  sont 
Tendus  aig  fr.»  STec  les  frais  et  la  commission  ^^o  fr.,  tandis  qu'à  la  TenUr 
Méon,  les  mêmes  volumes,  le  même  exemplaire,  a  été,  vendu  ^  fr.,  encore 
fôl-on  obligé  de  t'acoolér  k  un  autre  numéro. 


890  BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE. 

à  un  libraire  qpi  n'a  aucane  idée  de  la  valenr  des  vieai  livres^ 
et  le  boaqain  de  3  fr.  est  adjagé  à  50  ou  60  fr»  — 11  n'y  a  point 
de  vente  .qui  n'eu  fdui:uisse  des  exemples. 

11  est  ariivé  au'fameux  Chardin,  qui  a  exploité  si  long^temps 
les  livres  rares  à  Paris,  une  aventure  de  ce  genre  :  Ton  ven* 
doit  en  même  tepps  aux  dçnx  salles  de  vente,  en  hau  t.et  en  bas, 
Chardin  soivoit  les  deiux  ventes,  montant  et  desceud/anl^  selon 
le^  articles  mis,sar  table,  qu'il  convoitoit:  l'on  met  un  volume 
en  bas  qu'il  désiroit  beaucoup,  mais  en  mémo  temps  commen- 
çoit»  en baat,. Penchera  d'un  autre  qu'il  ne  désif*oitMs  moins; 
que  faire?,  il  s*approche  d'un  libraire  qui  suivoit  U  vente»  et  lui 
dit:  «  Poussée  ce  numéro,  je  nionte  un  moment.  »  11  monte  eu 
effet;  piais  pendant  qu'occupé  à  son  acquisition  d'en  haut,  sa 
commission  se  faisoit  en  bas  ;  et  enfin*  à  740  fr.,  le  libraire^ 
effrayé  du  prix,  dit  au  coinmissaire-priséur  d'attendre  une  mi- 
nute, et  monte  dire  à  Chardin  :  «  En  vonlez»voiis  encore?  — 
Et  où  en  e8t*oo  ?-^  A  740  fr.  —  A  bon  Dieu  1  à  740  fr.,  mais 
je  n'en  voulois  pas.  pour  40  fr.,  où  je  croyois  qu'il  y  iroit  tout  au 
pkiç.»  —  L'autre;  de  redescendre  aussitôt  dire  qu'il  c'en  youloit 
plus,  eCle  .volume  fut  adjugé  à*740  fr.  Uauroit  pu  aller  loin,, car 
il  y  avoit  commission  à.  tout  prix. 

Voilà  sQuveu^t  ce  qui  peut  faire  augmenter  singulièrement  le 
prix  d'un  livre,  deux  commissioiisdonpéessansprixà  quelqu'un 
qui  ne  sait  pas  la  valeur  des  objets.  D'ua  antre  côté  aussi,,  l'on, 
regrette.quelqnefojsjsien,  long-temps  un  article  écliappé  faute 
de  quclr|pes  centimes  ;  il  eçt  donc^mportaut  que  la  commissioa 
soit  bien  donnée,  bien  expliquée,  pour  en  avoir  un  résultat  sa-^ 
tbfaîsant.   •       , ,       .  .        • 


*•. 


<  \f\, 


BulUtin  ^u  WihUi^hilt, 


i  * 


Et 


CATAIiOGCB   DB.UVBB8  HABB8  BT   CmUSn,  DB 

UTTMIATCBBy  D'snTOmB  y    BTG.|  ^^ 

8E  TBOOVBirr  A  LA  fiIBBAHIlB  DB 

jr.    TBCBENBR>    PLACB 

BU    LOUyBB  y 

H»  12. 

N*18.  —  Octohib184K 

1455  Ai.BxAjfDBi  ab  Aleifindro,  genialium  dierum,  libri  VI 
camnotîsTarioram.  Lagd.'Batav.^  1673,  2  vol.  in-S, 
rel.  en  vélin,  non  rog.   .......     40 — » 

1^56  Almanach  du  ghambub.  Paris,  1773,  in-12,  dos  de 
V.  f.y  avec  un  dictionnaire  des  termes  de  chasse  et  des 
airs  de  musique  pour  la  chasse.    .....      9 — » 

1457  Alfoncb.  Les  Voyagea  a'uentureux  du  câpitaipe  Jan 

▲Ifonce»  Saine tongeois.  Poitiers,  par  JeamU  Mamef, 
in-49  cuir  de  Russie»  fil.,  tr.  dé  »     .  .       40 — » 

Voyez  sur  ce  IWro  rare  et  curieux  ies  nouvelIcB  recherches 
de  M.  J.-Ch.  Brunet,  tome  1,  page  3i. 

1458  Ahti-hebkakiboimtb  (l')  ,  ouïe  Secret  laut  désiré  de 

beaucoup,  de  Tadvis  proposé  au  roy  pour  réparer  tous 

les  désordres ,  impiétés ,  etc.  qui  sont  en  ee royaume, 

par  J.  P.  de  B  (Jonathas  Petit  de  Bretigny).  Paris, 

•     1606,  in*8,  m.  r.,  fil.,  tr.  d.  (Ane.  rel.,  bel  ex.)  18 — » 

1459  Abetcvo (Pebtbo).  Gapitolidelsignor  Aretino;  diLod. 

Doice;  di  Franc.  Sansovino,  eJtdiaitri  acutissimi  in- 
gegnr.  (Firenze),  1510,  pet.  in-8,  mar.  r.à'corop., 
fil.,  tr.  dr 86—» 

Charmante  l'eliure  de  ThouTeoin,  Tune  des  premières  imita- 
tions des  sncicanesreHares,  si  bien  appropriéqfi  aujourd'hui 
-sur  les  Ticus  lÎTres. 

60 


I 

892  ,  iULLBTm  Dt)  BIBLIOPHILE. 


1460  Art  poétique  françois  pour  Tintroduc^n  des  ieanes 

studiens ,  et  encor  peu  arancez  ea  la  poésie  Françoise 
(par  Thomas  Sibilet).  Paris,  Amoid  PAngeliè,  1548, 
pet.  in-8,  mar.  r.,  tr.  d.  (Djiru),  charmante  rel.  à  la 
janséniste ^      86 — » 

1461  BAUNnNi  çalceus  antiquus  et  mysticus,  et  Jol.  Ni* 

groai  de  caliga  veterum»  Accesseruntex  CU  Salmasii 
nous  ad  librum  Tertuliiani  de  Pallio  et  Alb.  Rubenii 
Ubris  de  re  yesUaria  excerpta  ejusdem  argumenti.  Om- 
nia  figuris  aucla  et  illustrata  obsenrationibus  Joh. 
Fr.  Nilant.  Lugd.^Batm.,  Th.  Haak,  1711 ,  in.l2, 
V.  f.,  fil.y  tr.  d.  (Derome.) 12 — » 

1462  BtezANBotr.  Histoire  des  princes  illustres  qui,  parleur 

piété  et  leurs  belles  iiction^,  ont  mérité  le  surnom  de 
Grand. —  Paris,  Michel  David,  1699,  in-12|  mar.  bl., 
fil.,  tr.  d.  (DesseuiL) .     10—» 

Trh  bel  exemplaire  d'un  Hfre  <le  peu  de  Talear,  et  doDtla 
jolie  reliure  ancienne  fait  dire  :  «  Quel  dommage  que  ce  ne  soit 
paa  aur  un  meilleur  litre  !  « 

* 

1468  IkzABDiftBB  (de  la).  Histoire  de  la  scission  ou  division 
arrivée  en  Pologne,  le  xxyii  juin  1697.  {Hollande) 
sar  Pimprimi  à  Paris,  Jombertf  1700,  pet.  in- 12,  cuir 
de  Russie,  non  rog.  8— • 

1464  .BovcHBH  (Nicolas).  La  conjonction  des  lettres  et 
des  armes  des  deux  très  illustres  princes  lorrains, 
Charles  cardinal  de  Lorraine  et  François  ducde  Guise, 
trad.  du  latin  en  françois,  par  J.  Tigeou,  Angevin  ; 
plus  un  Sermon  du  cardinal  de  Guise,  deux  Harangues 
du  même.  Tune  au  concile  de  Trente^  l'autre  à  Poissy, 
et  les  Remontrances  du  duc  de  Guise  à  la  reine,  à  sa 
femme  et  à  son  fils  aîné  y  etc.  Èheims,  1579,  in-4, 
T.  f.,  fil.,  tr.  d.,  avec  le  porlrait  du  cardinal  de 
Lorraine.    .     .     •     .' 18-^» 

Histoire  abrégée  dee  ileax  firéref'  de  Guise ,  éerile  en  forme 
d*oi:«iaoa  funèbre,  |itr  un  des  pertitaoi  de  leur  Itietion. 


BUUJniN  DU  BIBLIOFBILE. 

1 4 <&  BouMAlrr .  Le  Prinee  de  Coodé,  roman  hiaCoriqiie,  nvec 
des  éclaircMseinens  sur  les  règnes  do  Françds  II ,  de 
Charles  IX  et  Henri  UI.  Paris,  Didot  Mi,  1793, 
2  vol-  in-12y  pap.  véL,  v.  f.;  fil-,  tr.  d.     ^       14—» 

.  Fait  partie  de  la  collection  des  romans  historiques.  {Voyez 
mademoiselle  de  Là  Force,) 

1466.  Gaunst  (ia)  du  roy  de  Franee»  dans  lequel  il  y  a  trois 
perles  précieuses  d'inestimable  valeur,  etc.  {par  Ni- 
colas du  Crest.)  Paris,  liSl,  in-8,  mar«  r.>  fil., 
ir.  dv  anc*  rel.  [Bel,  ex.)     ......     30—» 

Litre  assez  tare  et  îrhs  curieux  sur  l'état  du  elfergë,  def  ^ 
noblesse  et  du  tiers-état  sous  Henri  III.  L'ouvrage  esl  diyisé  en 
trois  livres.  Les  trois  perles  sont  la  parole  de  Dieu ,  la  noblesse 
et  le  tiers-état.  Le  premier  livre  contient  le  dénombrement  des 
cardinaux,  archevêques,  évéquéS,  cbonoiofes,  abbés,  prléurt,  ]ii4- 
mats,  curés,  vicaires,  moines,  et  après  chacune  de  ces  dignités 

vient  le  dénombrement  de  leurs  serviteurs,  p m...  el  bas  tards, 

mathématiquement  calculé.  •—  Le  second  donne  Tétat  de  la  no- 
blesse de  France  en  critiquant  ceux  qui  veulent  être  nobles  et 
iie  le  sont  pas,  Tétat  de  la  justice  et  des  digniiés. —  Dans  le  troi« 
siéme,  l'auteur  examine  très  minutieusement  les  charges  qui  pè- 
sent sur  le  peuple  et  qui  viennent  en  partie  de  la  trop  grande 
quantité  de  couvens,  de  la  lùxùré  et  de  la  dépense  auxquelles 
se  livrent  les  moines  et  autres  prêtres  ;  l'auteur  indiqua  ensuite 
l'usage  que  le  roi  pourroîl  faire  de  cet  argent  si  on  supprinioit 
les  couvens. 

Cet  ouvrage,  qui  étoit  d'un  grand  intérêt  avant  la  révolution, 
ollre  encore  aujourd'hui  des  renseignement  curieux. 


1467  dièsAUS  coimsifTAnn.  F^nctiis,  in  adibiU  Aldl  et 
Andre4lb  Socerij  1518  ,  in-S  de  396  feuillets  chilTrés, 
et  âO  feuillets  préliminaires  ;  la  souscription  est  sur  le 
folio  264.  Bel  es-  rel.  en  mar.  r.,  à  comp.,  tr.  d. 
(Charmante  reliure,  sur  an  beofL  livre),      .     .     60 — » 

1168  Cabhuna  eihica  ex  divcrsis  aucioribus  collc^lt  A.r\. 
Renoiiard.Pam£M,<y/7«,  P.Z)/rfoM79S,in-l2,gr.pap. 
vél.,  mar.  r.,  riche  dent.,  tr.  d.  (Tkottvrnin.),     12  —  • 

{f'oyrz  Audocni  Epigrammata,  n"  f35i)(Ui  Bitllelin. 


834  wiimn  du  BiBtioraiLE. 

1469  Catolu,  TibulU  et  Propertii  opéra.  Birminghamiaf, 

SaskervUU,  1772  ,  in«8,  mer.  r.,  fil.,  tr«  d.  (Jolie  reL 
anc).    •    * 18 — » 

1470  Ceavantbs  Saavedra  (Miguel).  El  iagenioso  hidalgo 

Dom  Quizote»  nueva  edicioQ.  Madrid,  Ibarta,  1780» 
4  vol.  în-4^  fig.»  rel.  en  ▼.,  rel.  orig.  du  pays.  120 — » 

Très  belle  édît.  enrichie  de  beaucoup  de  gravures  espagnoles. 

147 1  GHABmxouTE  (Fr.  de).  Tragédie  de  feu  Gaspar  de  Col- 

ligni  y  amiral  de  France ,  contenant  ce  qui  adTint  à 
Paris  le  24  aoust  1572,  par  François  de  Chàntelouve, 
de  Bordeaux  (Z^on) y  1575»  in*8,  723  pages,  mar. 

▼ . ,  m . ,  VA  .Cl.      .     .  .      «     •     .  •       4^4  ^^  V 

Fac^simiie  de  rédîtlon  originale  tire  a  très  petit  nombre. 

1472  Ghabuer  (Alain).  Ses  œuvres.  Parisi  Gattiot  Duprè, 

1529,  pet.  in-8,  mar.  bl.,  dent.,  tr.  d.  (Bozérian)f 
chiffre  orné »      .     .     •      75 — » 

Cef  te  édition  est  très  rechercbée  des  amateurs  ;  elle  est  en  lettres 
rondes  et  faîte  sur  celle  de  iSsô,  in-folio.  Le  titre,  la  table,  le 
préambule  et  la  table  des  Inatiéres  forment  la  pages.  L'ouTrage 
forme  ensuite  36o  pages  cbiflrées.  —  A  la  fin ,  imprimé  k  Paris 
par  pierre  Yidace  pour  Galliot  Dupré. 

1473  CoiHB  DES  CHASSES^  OU  nouvcau  Traité  du  droit  des 

chasses,  suivant  la  jurisprudence  de  Louis  XIY,  etc. 
Paris,  Saugrain,  1720,  2  vol.,  in-12,  mar.  r.,  dent., 
,tr.  d.  (Ane,  rel.) 10-^» 

1474  Coixscnoiff  de  poètes  françois,  publiée  par  Urb.  Cous- 

telier,  en  1723,  contenant  :  Goquillart,  1  vol.  -—  Mar- 
tial de  Paris,  2  vol.  -^  Guill.  Crétin ,  2  vol.  —  Les 
Bergeries  de  Racan,  2  vol.  —  Villon,  1  vol.  —  La 
Légende  de  Pé  Faifeu,  1  vol.  —  La  Farce  de  H.  Pa- 
thelin,  1  vol.  En  tout  lO  vol.  in-12,  v.,  fil.    .     36—» 

1475  CounfBS  (Pbil.  de),  sieur  d'Àrgentoù.  Ses  Mémoires, 

nouvelle  édition  enrichie  de  notes  par  M.  Godefroj, 
augmentée  par  Lenglet  Du  Fresnoy.  Londres  et  Pa~ 
rû,  1747,  4  vol.  in«4yfig. 40—» 


BOIXBTIN  DU  BIBUOPHILK.  835 

1476  Cionn»  fraucicee  historiœ  yeteris  et  sincem.  Hanmim, 

1618»  in-foK,  vél.  cordé 50 — » 

Gontinens  i  prima  p€wt.  «-  lyonis  Carnotensis  episeopi  chronîca 
de  gestis  regum.  —  Gregorii' Tnronensis,  Francorum  epiio- 
mata.  —  Gregorn,  excerpta  cbranicaper  Fredegariam  acholasti- 
eam.  —  PauU  Wamefridî,  chroDicon  de  epiacopis  Metensibua. 
-^  Epîatol»  FrancÎB  regum  et  epiicoporum  Tarior^m  lemporis 
Glodovan* 

Seeuiuia  pars. — Aimoinî  Monacbi  benedicliy  Hiatons  Franco- 
mm,  libri  IV.  —  Adelrai  «  yel  aecuodum  alioa  Ademari  bene- 
diclioi,  annalea  regum  Francorum.  —  Eginbardi  notarii  regii,  de 
▼ita  et  gestta  Caroli  Magnî  commentarius.  —  Ludond  pii  TÎtà 
por  anonymum.  —  Francorum  regum  sequentium,  continuatîo. 
—  ffû  aceeduni  :  Jllîobaelis  Rilii  Neapolitani,  de  regibus  Fran- 
corum, libri  III.  —  Magnum  chronicon  in  quo  prime  BelgicflB 
res  et  famîlîae  dillgenter  explicantur.  —  Wippo,  de  TÎtaChun- 
radi  Satici  împeratoris.  —  Germanicarum  antiquitalnm  tbesau- 
rua.  —  Augustanùm  cbronicon  eccleaiasticum  autbore  Sigifi- 
mundo. — Cbronicon  epîscopalus  Constantienstt  a  JacoboHanlio. 
Cbronicon  episcoporum  Mindcnsîum,  etc. 

1477  dovsiN  (lh  pbbsidént).  Histoire  de  l'empire  d'occident. 

Paris,  1683|  2  vol.  pet.  in-8|  mar.  r.     .     .     32 — » 

Graiiail  (comte  de)»  80US  le  masqae  de  De  Vaux. 
Voyez  Jeux  de  i'iaconnu. 

§ 

1478  PcsMABAis  (Rbonibb)*  Poésies  fraiiçoises,  toscanes,  cas- 

tillanes et  latines.  Paris,  1707,  2  vol.  in-S/mar.  r., 
fil.,  tr.  d 18— 

Bonne  ancienne  reliare. 

14 19  IlaiDiN(TB0M.  Froonaix).  A  BiUiograpbical,  antiqna- 
rian  and  pilturesque  toar  in  the  Northern  coaAties 
of  England  and  in  Scotland.  London,  1838,  2  vol.  gr, 
in*8,  cart.,  avec  beaucoup  de  jolies  vignettes.    80^  » 

Dernier  ouTrage  de  Dibdin,  et  ^ue  Ton  peut  placer  k  Q&tédo 
ses  autres  publications,  dont  l'exécution  ne  laisse  rien  à  désirer. 

1480  — — — Réminiscences  of  litterary  Lifé.  Landan, 

1836 ,  2  vol.  gr.  in*8  ^  avec  beaucoup  de  gravures  et 
de  fac-siroiles,  cari .     •      .     4& — » 


888   .  BDLLffriN  DU  OIUEiIOFfllLB. 

I48i  npûwATiQiiB.  Nouveau  traité  de  diploniatique  »  oà 
'  '  1  on  examine  les  fondcmens  de  cet  art,  etc. /par  deusL 
bénédictins  de  Sa int-Maur.  Paris,  1782,  6  vol.  in-4^ 
¥.  m.  (Bon  ex,)     . 180 — • 

1482  Di«jC0UR8  sur  l'histoire  des  Polognois»  par  lequel  on 

paul  cogqpitreroriginei  situation»  etc.|deceroyaume» 

jusques  à  présent  que  monseigneur  Henry  do  France 

aélé  esleuroy«  Pariss  GuUL  Nyverd{%.  d.,  vcrs1573)|, 

'  pet.  in*8y  v,  f.»  fil.,  tr*  d 

1 481  Dt^loode  et  vng  merueilleux  parlement  fijct  pas  Iding 
de  Trient)  sur  le  cheming  de  Rome  dung  abbe  Cur- 
tisan  et  du  Dyable  allencontre  le  bon  pape  Adrian. 
Lan  M.D.XXII,  mar.  r.     ......     .       80 — b 

.  Petit  in-4*  |;othii|^e  de  4  reuillets,  y  compris  la  frontiapiee  qui 
est  omé  dVne  TÎgQette  gravée  sur  boU ,  i^eprésentant  le  dyable 
.  9ces\é  des  deux  autres  interlocuteurs. 

Pamphlet  totalement  inconnu  jusqu'à  nos  jours  et  qui  nous 
pantt  d*ai&taiit  plus  curieus  qa*il  prouve  jusqu'à  l'éridence  qu'au 
moment  même  de  la  réforme  riolente  opérée  par  la  ibogue  de 
Luther,  il  se  trouvoit  dans  Péglise  restée  orthodoxe  et  fidèle  plua 
d'un  séiiéux  esprit  assez  éclairé  pour  désirer  dans  l*admint8tra« 
lion  des  alTaires  de  J'EgUse  une  réfûme  sAge  et  inodér^e  qui  eût 
peut-être  tout  sauvé. 

L'auteur  de  ce  pamphlet  ne  vouloit  ni  de  la  facilité  molle  de 
LéoB  X»  ni  de  la  rigueur  un  peu  hrolale  de  l'apêtrt  de  U  réforme» 
pi  e^eat  dippui  ce  sentiment  raisonnable  qif'îl  puise  l'éloge  indirect 
et  très  spirituel  qu'il  fait  du  pape  Adrien.  Heureux  les  temps  o4 
la  raison  est  écoutée  !  mais  ces  temps  sont  rares,  et  alors,  conune 
de  nos  JOINTS  peut-être,  les  passions  avoient  cent  fois  plus  de. 
ohanoes  de  succès  que  le  boa  sens  et  Tamour  de  la  p^x.  Qnoà 
qu'il  en  soil,  ce  dyaiogue  est  un  petit  trésor  pour  qui  le  lira  avec 
l'attention  dont  il  nous  parait  digne.  Il  a  de  plus  le  mérite  de  la 
brièveté,  et  c'est  un  mérite  qu'il  faut  bien  signaler  dans  un  siècle 
où  la  phrase  l'emporte  de  beanooup  sur  la  pensés.  —  G.  IX 

1184  EsaAi  pfailosophiqae  sur  Vame  des  bétes,  où  Ton  traite 
de  son  existence  et  de  âa  nature ,  et  où  l'on  mêle  par 
occasion  diverses  réflexions  sur  la  nature  de  la  K- 
bertéy  etc.,  eic.  Amsterdam,  1738,  pet.  in-8i  mar.  bl., 
fil.»  ir,  d,  (DesseuiL).     .     ^     .  .    *.  12 — ». 


118$  l'os  (Dai«ibi.  m),  l^  Vie  et  le^  Av^nlum  ^§  llc^llr 
son  Crusoé ,  tra4*  reToe  sur  celjo  do&n^e  c^  ifèo. 
P(trU,  vetwe  Pftn^kçii^f,,  i  yq\t:.fpr.  j^-^Sf  lûar.  bl., 

l^f e  deuUp  fil'ii  tr»»  d*^  49ublé  d(Qjl^l|ia|  relié  par  Si^ 
mier, .»...•     60 — • 

«  •  •  * 

Bel  ezemplûre  avep  19  YÎgi^Mef ,  éprewfef  Mtnt  !•  Uttre.  <— 
ProTcnant  de  la  bibliolhéque  Pilérécourt. 

HSjS  Fo«CB  (C^.  R.  Gauiioht  db  i.a).  Histoire  secrète  de 
Boipf gagne  dnibliée  par  de  La  Borde).  Paris,  Didot 
l'aini,  1782,  3y.in-U»pap.6n>v.f.^^l.,tr.d.  18—» 

Le  troisième  Tolume,  contenant  des  notioei  historiques  et  des 
reinarques,  est  de  l'éditeur.  Partie  de  la  collectioii  des  romans 
jbybloriqttes. 

I4g7  ..«.^.^Mi.,..,*^  Histoire  de  Margaerite  de  Valois^  reine  de 
Rayarre  (publiée  par  de  La  Borde).  Paris,  Didot  Paint, 
1768,  6  ToLin-IS,  pap«  fin,  Y.,  tr.  d.     .     .   28—» 

De  la  collection  des  romans  historiques.  Voyez  n*  i49S> 

U88  FoDiLtoux  (Jacques  nu).  La  Vénerie^ — Paris,  Abel 
PAngeller,iB  f  4 .  La  Faaeonnerie  de  JéanFranchières, 
Paris,  i  607.  —  La  Fauconnerie  de  Guillaume  Tardif. 
-"7  Recueil  de  tous  les  oiseam  de  proye  qui  serrent 
à  la  Toilerie  et  fauconnerie ,  par  G.  B.  en  1  vol. 
in-4»  cuir  de  Russie ,  fil.,  tr.  d.  .     .     .     68—  » 

Collectbn  ftirt  rare  aujourd'hui  etrendae  moins  complète  jus- 
qu'à 85fr.  . 

1 189  Feaugbibiibs  (Ïeaiv).  La  Fauconnerie  en  2  parties.  Pa- 
ris, 1 665.  — La  Fauconnerie  de  Guillaume  Tardif.  — 
La  Fauconnerie  d'Artelouche  de  A.lagona ,  et  le  re- 
cueil àe  tous  les  oiseaux  de  proye,  etc.  Paris,  Abel 
i^Angdier,  168 j,  in-4,  mar.  bl.,  riche  comp.,  fil., 
ir-d:  (Chiffre  orné). 35—» 

1490  GuiAin>iBBB.  Les  joyeux  ëpigranunes  du  sieur  de  la 

Giraiidière.  Paris,  1634,  pet.  in-8,  v.  f.     •       18—» 

Dans  le  même  volume  :  le  Prédicateur  démasqué,  aatire.  —  La 
Musique,  odé.  —  La  Danse,  ode.  —L'Incertitude  de  PsTeair, 
ode.  —  Bore. 


f  • 


839  mvuÊnrm  m;  nBLioraiLir. 

1491  ^ÂBtÊn  (Biétasta).  Il  pastor  fido,  tragi-oomecfia  pas-^ 
^rale  eon  lin  elogio  hiatoricp  dell'  autore.  Parigi, 
Cratmtnsy,  t^50v  m^^»  t.  f.,  fil.,  tr.  d.  (Bel  ex:)  15^—» 

1492*  GintGxfBB  (if^^/ns).  Histoire  générale  des  Htins,  desr 
Turcs,  des  Hogols  et  des  autres  tartares  d'occident. 
^ Paris,  1 75fl,  &  vol.  în-4,  v.  m.      •     .     .,    .      95 — » 

1493  CknsB  (M'*^''  de).   Les  Amours  du   grand  Alcandre, 
;  '^  avec  diverses  pièces  intéressantes  pour  servir  iThis- 

*    loîre  de  Henri  IV  (pabl.  par  de  la  Borde).  Paris , 
•bidùt,  1786,  2  vol.  in.(2,  pap.  fin,  v.  f.,  fil.,  tr.  d. 

10— 

Cet  ourrâge  aTec  ceux  annoncés  sous  les  numëros  i{65,  t/^9&, 
1 487 ,  fait  parric  de  la  collection  des  romans  bisloriilties. 

Bmi  delà  collection  compléta  oni  $  toI.  ,?•  f. ,  4r«  dw  anifonme* 
fi<^  •      70-» 

1494  /HnTomB  des  états  barbarosques  qui  exercent  la  pira-» 

terie^  etc«^  trad*  de  Tangloîs.  Paris,  1757»  2  vol. 
in-12  f  roar.  r.,  fil.,  tr.  d.  (Atix  armes).     .     .     25—» 

1495.  HoLBBUî  :  Collection  de  80  portrait  de  la  court  de 
,«     Henry  VIH,  superbe  esquisse  gravée  par  Bftrlolozzi, 
/     Gooper  e^  autres,  et  imprimé  avec  une  teinte  imitant 
.  las  originaux  ,  avec  une  biographie  de  chaque  per- 
sonnage (en  auglois).  Lond.,  1812,  2  vol»  in^4,  rel. 
en  mar.  v«,  ricbe  et  élégante  reliure  à  compartimens 
variés  en  couleurs >350 — » 

£x.  aTCcdoables  iig.  aur  papier  de  Chine» aoîrea  et  encouleur. 

1496  HoADAi.  (JoAHims).  Heroin»  nobilissimœ  Joannœ 
d'Arc  Lotkaringv»  vulgo  Aurelianensis  PoeUœ  histo- 
ria,  ejusdemMavortiœ  virginis innocentla  àcalumnia 
vindicata.  PotUi^Mussi,  1612,  in-4,  cuir  de  Russie» 
fil.,  tr.  d.  Portrait 40—» 

Del  exemplaire  d*un  livre  très  rare. 

1497.  Imitation  de  Jjbsus-Csrist,  traduite  et  paraphrasée  en 
vers  françois  par  P.  Corneille.  Bouen,  B*  Ballard, 
1656,  in-4,  avec  gravures  de  Chauveau,  mar.  r.,  fil*, 
\r»  d.  (Ane,  rcL  de  Desseuil.) 25—» 


B0LLmiv  DU  BfBUoraiLr.  syf 

^  m  _  _  

t498  JANUA  (JoANioB  BALBI  de)  incipit  suititna  que 
▼ocalor  GATROLiGON  seu  âBâmuncA  bt  lbxioor  i.ati- 

mm  — -  hie  liber  tgregius  cathoUeon,  annis,  1460,  in 
nrbe  Magantina  naciimis  inclite  Gertnanice,  impreisiis 
atqae  ecnfeettis  ett>  2  vol.  în-fol.,  rel.  en  mar.  t.  (Ane. 
Tel.  parfaitement  eanservie.  Malgré  qae  le  dernier  feuillet 
dutameisoitdottbti.     .•***..     950 — » 

Edition  précieuse  attribuée  k  Guttembefg'.  L*ub  des  premier» 
Urres  de  rorigine  de  rimprimerie ,  et  qui  n'a  point  élé  dans  le 
comincrce  depuis  longues  années. 

1499  liuma  TSUTATia,  ou  Collection  de  deux  cents  dessins 

d'après  les  tableaux  originaux  de  Claude  le  Lorrain, 
de  la  collection  du  duc  dk:  Devonshire,  avec  une 
description  de  chaque  peinture.  Londres,  1819»  3  vol., 
in-fol.  dos  demar.  bl.  non  rogné.       .     .     3ôO— » 

Les  deux  premiers  volumes»  quoiqu'avee  des  titres  et  première» 
pages  sur  papier  vélin  blanc,  coalienncnt  les  anciennes  épreuves, 
et  ce  qu*on  appelle  (proof)  avant  la  lettre.-^  Le  troisième  est  du 
tirage  i8o4  (s^uf  quelques  planches],  avec  le  titre  de  1819. 

1500  LmuE  (ut)  de  la  Deablerie  (en  vers,  dialogues  entre 

Satan  et  Lucifer.  Sans  lieu  ni  date,  vers  1507),  pet. 
in-fol.  goth.,  à  2  col.,  avec  une  fig.  singulière  sur  le 
titre»  mar.  v.,  fil.,  tr.  d.  (Rare,  Bel  ex.,  quoiqu'avec 
un  petit  raccommodage  au  coin  du  premier  feuillet,  80—» 

■ 

Louis  XL  Voyez.  Rozier  des  Guerres. 

1501  liOCANca.  De  belio  civili  libri  X.  Venetiis,  apud  Aldum, 

1502,  in*8,  de  140  feuillets,  signature  A.  à^  Su.  mar. 
bleu,  fil.,  tr.  d./'Dercmte.j 35r-n 

Les  Aides  ont  bien  perdu,  mais  les  exempUirea  beaux,  bien 
conserves,  et  en  ancienne  leliuit:,  sont  encore  fort  rebherakés. 

1502  LuciiEii  BN  BBL  HuiiBim ,  OU  Nouvellcs  conversations 

des  Morts.  Amsterdam,  Ant.  JUichiels,  1701,  2  vol. 
în-l2,  v.j.,  fil 10—» 

Jolie  édition  de  Hollande.  Voici  quelques  uns  des  dialogues  de 
œt  ouvrage  assez  curieux  :  Entretiens  des  princes  d*Orange  et 
du  duc  d'Alve.  —  Charles-Quint  et  François  I«^  —  Gustave,  roi 
de  Suède,  et  sa  6lle  la  reine  Christine.  —  Louis  XI  et  Gbarles-le- 
Hardi.  —  Pindare  et  Horace,  etc. 


MO 


BUI(LB7|{f  DU  UBIIOPHILB. 


1503  llAaGiiB(CluviBBDB  L^).  Le  PareioêlS  Tri5p|ie  4|es  da* 
mes  diiQaqettr  est  appelle  ce  pl^isiMÂt  ^oi^ueau  Liure, 
prenez  le  eo  gré  aÎDjû  que  je  W  Uure  pour  rapepuoir 
BiUut  decorps  ^  dames»  (à  la  j^),  :  Cy  finàt  le  Parement 
Ç  Triutpphedes  dames  dhonnewi:  noauellement  imprime  a 
Paris  (1610),  pour  JehanPuit  et  Miùhel  Lenoir,  in-8, 
goth-  de  79  î'euilleisavQc  A  grav,  sur  bois.  (Très  rare), 
rogoé  de  près.      .     .     ; 40—» 

Cet  opuscule  en  prose  et  en  vers  est  une  defrcription  de  cha- 
que partie  de  la  toilette  d*utte  dame ,  auiYte  d'un  exemple  (en 
prose)  de  Tenu  ou  de  -  courage  aoeompli  par  une  dama  fct  byaiit 
vapporlà  ce  tétecnent. 

1  &04  Mahconville  Jean  de).  La  manière  de  bien  policer  la 
République  chresiienne ,  contenant  Testât  et  office 
des  magistrats,  etc.  Paris,  J.DaUier,  1563|  in-I9» 
mar.y  fig.,  tr.  d.  [Ancienne  rel,.  Desseuil) ,  avec  nu  L 
couronné  sur  le  dos. 25 — » 

1505  Mabtinez  d'Espinab  (Aloneo).  Arte  de  ballesteria  y 

monteria  escritta  con  metodo  para  escusar  la  fatiga 
que  occasiona  la  ignorancia.  Madrid,  imprentft  Beat, 
1644,  in-4.  Tel.  fig.     .......        18—» 

1  ^  éd.  de  ce  livre  assez  rare,  mais  sans  les  deux  portraits. 

1506  Meisnbiii  (Dan).  Thésaurus  philo-politicus  »  hoc  est  : 

embletnata  sive  moraliapolitica,  figuris  œneis  incisa 
et  ad  instar  albiamicorum  exhibita  versibus  lalinis  ac 
rhythmis  germanicis  conscrîpta.  Francforts  1624, 
in-^  oblong,  rel.  en  mac*  viol,  à  comp.      •     150 — » 

Huit  parties  en  i  toI.  contenant  4i6  belles  vues  des  cités  et 
places  de  tout  le  monde ,  avec  des  emblèmes  très  curieux  pour 
chaque  ville  :  épreuves  de  premier  tirage,  arant  les  auméros.  On 
y  trouve  les  plans  de  toutes  les  YÎlles  de  France,  avec  des  em- 
blèmes politiques  pour  chacune.  La  planche  91  représente  la 
ville  de  Paris  :  sur  le  premier  plan  est  une  famille  ëplbrée  et  les 
mains  jointes  devant  un  guerrier  en  colère  et  tenant  d'une  main 
une  grosse  pierre  et  de  Tautrc  sa  lance  brisée.  Au  fond  est  une 
très  jolie  vue  de  Paris.  En  haut  on  lit  :  Pu  paiùndo  vîncuni^  impii 
sœiiendo  pereunt.  Livre  très  rare  et  sur  lcque\  nous  reviendrons. 


6DIXBT1N  DU  Bl^UOPBtLB.  811 

t&07  liaj»(JfBAs  !»)•  Le  Dcxlechedron  de  fortune,  livre  non 
moins  plaisant  et  récréatif,  que  subtil  et  ingénieux 
entre  tous  les  jeux  et  passe-temps  de  fortune,  composé 
par  feu  M«  Jean  de  Ifenn,  du  règne  du  roy  Charles- 
Quint»  et  de  nouveau  mis  en.moiNeur  ordre  par 
F.  G.  L.  (Fr.  Gruget,  Lyonnais). 'Pm-rj,  Gilles  Rùbi-- 
not,  1615,  in«8,  mar.  bl.  non  rogné.  (/)ttrM).    30 — ». 

1508  .Michel  (Guillaume).  La  Foreslde  consciences  conte-. 

^ant  la  chasse  dès  princes  spirituelle,  avccque  lante 
nouvelle  de  salut,  composez  (en  rymefrançoise),  par 
Guillaume  Michel.  Paris,  Michel  Lenoir,  1520,  petit 
in-8,  goth.  avecgrav.  sur  bois** mar.  v.^  fil.,  tr.  d. 
{Ancienne  reliure.  Bel  exempt.) 57 — » 

1509  MouRET.  C'est  le  roman  de  la  Rose,  moralise  cler  et 

net  translate  de  rime  en  prose  par  vosire  humble 
Blolinet.  Imp.  à  Lyon,  l'an  1603,  par  maistre  GuilL 
Balsarin,  libraire  et  imprimeur,  petit  in -fol.,-  goth., 
fig.  sur  bois,  mar.  r.,  fil,,  tr.  d.  {Bel  exempl.)^  et  très 
jpliment  relié  par  Bauzonnef.     ....     75-r» 

1510  Mystbbe  des  Actes  des  Apôtres.  Le  premier  volume 

des  catoliques,  Œuvres  et  Actes  des  Apôtres.  Paris, 
1S41.  —  L'Apocalipse  saint  Jean  Zébébée,  où  sont 
coroprinses  les  visions  et  révélations  quicelui  saint 
Jean  eut  en  Tisle  de  Pathmos,  etc.,  (par  L.  Choquet), 
1541.  —  Spart.,  1  vol.  petit  in-fo\.  goth.,  mar.  bleu 
àcomp.,  tr.  d.  (Élég.  reliure  de Khœler).         285—» 

1511  JHvaiiBfUE  (le)  de  la  Passion  de  nostre  Sauveur  Jesus- 
"     Qhristy  avec  les  additions  faicles  par  très  éloquent  et 

fipès  scientifique  maître  Mic|iel#  lequel  fut  joue  à  An- 
,          giers  moult  triuipphantement  et  deraieremeqt  à  Pa- 
ris. Paris,  veufve  Jehan  Trepperel  et  Jehan  Jeannot 
(sans  date),  in*!,  goth.,  mar.  bl.  à  comp.,  fil.,  tr.  d. 
/(Chiffre  orné,) 180—» 

Bel  exemplaire  d'un  livre  très  rare,  bien  complet,  quoique  la 
pagÎMtion  indique  i64  p*  ou  lieu  de  954  <iu*n  a  réellement,  at. 


8lâ  BULLcnn  du  bibliopbilb. 

tenflu  aae.les  nufséros  de  pagination  flâutent  de  90  m  loo  par  une 
faule  dé  l'imprimeur. 

1512  IVucBRur.  Proverbes  communs  ei  belles  sentences  pour 

familièrement  parier  latin  et  françois  à  tous  propos. 
Paris,  JSl^fans  (s.  d.),  în-lS,  m.  bl.,  fil.,  tr.  d.  49^» 

Dans  le  même  volume  :  les  proverbes  notables  et  belles  senten- 
ces de  pLusîeura  bons  aulhcurs,  1  a  1  p.,  etc.  Parû^  Bonifong^  s,  d, 

1513  Pabisot  (J.-Patroglb).  La  Foy  dévoilée  par  la  raison 

dans  la  connoissance  de  Dieu  et  de  ses  mystères  et  de 
la  nature,  U*  édition.  Paris,  1681,  grand  in-8,  mar. 
r.  àcomp.yfil.,  tr.  d.  (Aux  armes.).     .     .       28 — » 

L*auteur  ctoit  conseiller  et  maître  ordinaire  à  la  chambre  des 
comptes,  et  de  pîus  atteint  probablement 'd^un  grain  de  folie.— -Il 
avoit  fait  chois  de  trots  personnages  :  ub  théologien,  un  chimiste 
et  un  médecin  auxquels  il  donnoit  un  écu  par  heure  à  chacun  pour 
ent<^dre  la  lecture  de  son  ouvrage  et  avoir  ensuite  leur  avis.  Ces 
bonnes  géosy  parmi 'lesquelles  ^e  trouve  Frelin,  auteur  du  livre  de 
l'Egalité  des  ckus  ^exes,  firent  tant  qu*il  prit  une  merveilleuse 
,  opinion  de  lui-même  et  d»  sa  composition.  Il  en  envoya  un  eiem- 
plaire  au  clergé  quHl  gronda  bien  fort  ensuite  dans  un  placet  im- 
primé pour  n'y  avoir  pas  fait  attention.  —  L'ourrage  est  d'abord 
dédié  a  Dieu,  puis  au  roi  :  dans  cette  dernière  dédicace  il  fait  Té- 
loge  de  la  tolérance  ;  enfin  il  se  décida  à  en  envoyer  un  exemplaire 
au  pape*  en  le  félicitant  sur  ce  qu^étant  un  des  premiers  qui  li- 
raient son  écrit,  il  seroit  aussi  un  des  premiers  à  connottre  Ditu 
et  *€s  mystères  par  la  raison.  Tant  de  belles  intentions  lurent  mal 
récomi>ensces  :  le  livre  fut  supprimé  et  l'auteur  obligé  de  se  dé- 
faire de  sa  charge.  —  Vendu  i5  liv.  st.  à  Londres,  en  1791. 

1514  Patbr  (le)  noster  de  M.  Colbert,  mis  en  Yjers  burles- 

ques. (A  la  Sphère),  Cologne,  P.  Marteau,  1684,  10 
pages. — Stances,  sonnets  et  épitaphes  sur  la  mort  dé 
M.  de  Colbert.  Cologne,  le  même,  1684,  10  pages.  — 
Le  Gatéchisnie  des  partisans,  composé  par  M.  Col- 
bert, ministre  de  France.  Cologne,  le  même,  lOpag., 
1  vol.  petit  in-12,  t.  f.,  fil.,  tr.  d.  (Khaler).     18 — » 

Ces  trois  opuscules  sont  très  rares. 

1515  Petroioi  satyricon  quœ  supersunt,  cum  notis  var.cur. 

Pet.  Burmauo.  Amst.,  1743,  2  vol.  in-4,  mar.r.,dor. 
sur  tranche 146<— » 

£xemplaira  en  grand  papier,  supérieurement  relié  par  Lewis.  ■ 


BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE.  813 

1516  Plutarqub  OEuTres  complètesi  tradactioa  d'Amyot, 
avec  notes  de  Tabbé  Broltier*  Paris,  CussaCf  1783. 
22  vol.  in-8,  v.  fil.,  tr.  d.,  avec  les  joliea  fig.  de  Le 
Barbier • 7S— » 

Autre  6z.,  PariSj  CotelU,  i8ao,  a5  yol.  in-8,  rei.  en  ▼.  60— » 

1617  Recueil  de  poètes  gascons,  contenant  les  œuvres  de 
Pierre  Goudelin  et  dé  Lesage  (les  Folies  et  1* Embarras 
de  la  foire  de  Beaucaire),  avec  un  vocabulaire  de  la 
langue  toulousaine,  jimst.,  1700.  3  parties  in-D, 
V.  f.      .     . 24—. 

1518  Rekt  (Florentin}.  Considérations  sur  plusieurs  et  di- 

verses histoires^  tant  anciennes  que  moderneSy  et 
sur  celle  deGuicciardin,  et  trad.  par  Gab.  Gbapuys, 
Tourangeau.  Paris,  1&85,  petit  in-8,  mar.  r.  à  comp., 
fil,,  tr,  d.  (Jolie  reliure  ancienne,),     .     •     .       15 — » 

Uoe  boane  table  à  la  fin  permet  de  consulter  sourent  avec  fratt 
ces  Tieilles  compila  lions. 

1519  R0ZIEB.DB8  Gusnass,  compilé  par  le  roi  Louis  onzième 

de  ce  nom  (ou  par  son  ordre).  Paris,  Lenoir,  1521^ 
in.4y  goth.,  mar.  bl.  (Bel  exemp,),     ,     .     .     40 — » 

{faade,  dans  son  addition  k  Vffùioirc  de  Louis  Xi,  oh.  3 ,  dît 
que  Pauteur  du  Razitr  des  Guerres,  qui  s*est  caché  sous  Vana- 
gramme  en  reproches  icy  sût  est  Etiienne  Porelder^  k  qui  etTecli- 
vement  Lacroix  du  Maine  aroii  déjà  donné  l'ourragé;  d'autres 
(tel  que  le.  P.  Lelong,  BibL  hist,  de  Franoe\  trouvent  dans  cet 
anagramme  les  noms  de  Pierre  Chenisol. 

1520  Obatio  Dqminiga  polyglotta,  singularum  Unguarum 

characteribus  expressa  et  delineationibus  Alberti  Du- 
reri  cincta,  édita  à  Franz-Xavcr  Sloeger,  e  lithogrù' 
phic  DrescVy,  In-fol.»  pap.  vélin,  dos  de  mar.  v.   4  3 —  • 

Livre  très  bien  exécuté  et  remarquable  par  les  dessina,  d'api  es 
Albert  Durer,  qui  entourent  toutes  les  pages. 

1521  Ottlev.  Galerie  de  StafTort.  Collection  des  peintures 

composant  cette  magnifique  coUectioni  gravée  d'une 
manière  remarquable,  et  plancbes  montéesi  avec  une 
description  par  Oitley  et  Tomkins,  4  tom.,  2  vol. 


644  BULLETIN  DU  BlDUOPHlLE^ 

grand  in-iy  mar.  r.  à  comp.,  ûL,  tr.  d*(liichereUiii*e  de 
Lewis,)  (Exemp*  interfoUé  de  papier  glacé.  ) .    285 —  » 

1-S22  SAGT^Œavres  complètes^  contenant  la  trad.  des  let- 
tres de  Pline  le  jeuné|  3  vol.  — Panégyriqae  de  Tra- 
.  jan,  1  vol.  —  Traité  de  l'amitié,  1  vol.  —  Traité  de 
la  gloire»- 1  vol.  Paris,  1721,  6  vol.  in- 12,  mar.  bl., 
fil.,  tr.*  d.  (Aux  armes  de  mademoiselle  tf  Orléans, 
abbeàse  de  Chelles,).  ^    . 40— • 

4 

1«$23  Sainjobe.  Bibliothèque  critique,  ou  Recueil  de  divers 
ses  pièces  critiques,  dont  la  plupart  né  sont  point  im- 
primées ou  ne  se  trouvent^  que  très  difficilement. 
("Par  Richard  Simon j.  Amsterdam^  1708,  4  vol.  in-8, 
V.  j.  (Avec  armoiries.) 18 — • 

• 

€^  lierre  fat  supprimé  par  arrêt  du  conseil.  Il  est  derenu  rare. 
L'auteur  Ta  publié  sous  le  nom  de  SaÎDJore.  Rich:  Simon  fut 
quelque  temps  oratorien  ;  i^  étoit  très  savant  dans  les  langues 
orientales.  Il  eut  beaucoup  d'adTersaires  célèbres  :  Spanhéim , 
Leclerc,  Jurieu,  Levassor,  Dii  Pin,  Boksuet,  etc.  Né  à  Dieppe,  en 
i638,âl  y  mourut  en  171a. 

1 534  Sai.note  (R.  db).  La  Vénerie  Royale  qui  contient  les 
chasses  du  cerf,  etc.,  avec  le  Dictionnaire  dfes  chas- 
seurs. Paris,  1672,  2  part.,  1  vol.  petit  in-12,  m.  r. 
fil.,  tr.  d.  [Bauzonnet) •     •     • 

1625  ShaWs,  Bbidgbns.  Furnitnre  with  candelabraandinte- 
rior  décoration.  (Collection  de  60  planches  très  bien 
coloriées).  Lond.,  Pickering,  1838,  in-fol.,  dos  mar. 
àTang^laise 85— >^ 

Cet  outrage  est  le  pendant  de  celui  que  l'auteur  a  publié  sous 
le  titre  de  AneierU  Furniturcs.  C'est  la  partie  de  l'anieublemcn  t 
moderne. 

1526  SuiXT  (Hasimiubn  de  Béthcive,  duc  de).  Ses  Mémoi- 

res, mis  en  ordre,  avec  des  remarques  (par  l'abbé 
TEcluse  des  Loges).  Londres  (Paris),  1715  et  1747, 
3  vol.  in-4,  v.  m 54-.» 

1527  TaArré  des-ciiaises,  de  la  vénerie  et  fauconnerie,  où 

est  exactement  enseignée  la  méthode  de  eonnoistrc 


BUixirrm  Dt  inBtiopHiLe. 


Si5 


les  bons  chiens,  etc.  Paris,  Ch,  de  Sercy,  1681.  — 
Instructions  pour  élever,  nourrir^  dresser  les  petits 
oiseaux  de  volière,  1674. — Traité  sur  ]a  connoissance 
des  maladies  et  de  la  cure  des  maladies  des  chiens 
1  vol.  in- 12,    dos   de    v.  f.    Rare,     .     .     .     9 — » 

1628  TbÈ8  (le)  excellent  enterrement  du  très  hauU  et  très 
illustre  prince  Claude  de  Lorraine,  doc  de  Guise  et 
d'Aumale,  pair  de  France,  etc.  Paris,  Gilles  Corrozet, 
1550,  in-8,  cuir  de  Russie.  Y^e/ ex.J.     .     .     25 — » 

Avec  les  (lirerses  armoiries  graves  sur  bois. 

15S9  Trésob  ie  chartes,  contenant  les*  tableaux  de  tous  les 
pays  du  monde,  enrichi  de  belles  descriptions,  revu 
et  augmenté  (par  de  la  Haye).  Hollande,  Mathias 
Becker{Yers  1620),  in-S  oblong,  vçl.    ..     .     24— » 

Collection  de  cartes  de  TuniTers,  avec  une  description  de  cba- 
qae  Heu,  dont  plusieurs  parties  sont  fort  inlérassantes  par  le  lan- 
gage naïf  di|  narrateur. 

1630  Tbbbob  (iib)  des  trésors  de  FVànce,  voilé  à  la  couronne 
par  les  incogneuës  faussetez  et  suppositions  commi- 
ses par  les  principaux  officiers  de  finance^  descoù» 
vert  et  présenté  au  roy  Lpuys  XIII,  etc.  Paris,  1615, 
in-8,  mar.  r.,  tr.  d.  (Derame) 18 — » 

1531  ViB  et  faits  notables  de  Henri  de  Valois  ^  tou  t  au  long  san^ 

rien  requérir,  ou  sont  contenues  les  trahisons,  perfi- 
dies, etc.  Didier^JUillot,  1589,  petit  in-8  de  141  pag., 
8  gravures  ftur  bois,  dont  deux,  représentant  le  duc  et 
le  cardinal  de  Guise,  sont  un  peu  repliées,  étalnt  tirées 
plus  grandes  que  la  justiflci^on.  -^  Dans  le  mime  vol, 
le  faux  visage  descouvertdu  fin  renard  de  la  France. 
Mar.  r.  {Ane»  reL)* 32-*» 

1532  Vtms^if  (Mahg  de),  de  la  Colomlnère.  Le  vrai  Théâ- 

tre d'honneur  et  de  chevalerie,  ou  le  Miroir  histori- 
que de  la  noblesse.  Paris,  1648,  2  vol.  in-foL   55 — ■ 

Avee  piaaobes  dont  une  représente  le  oombat'du  chien  de 
Montargis  contre  un  gentilhomme.  Unhean  poiiraitde  Fauteur, 
par  ChauTeau,  d'après  Nanteuil.  .. 


846  BULLETIN  INJ  BIBUOPHIU, 


PUBLICATIONS  NÔUVEliLES* 


1533  DsspBBiEiift  (Bonaventubb).  Les  Contes  ou  les  Nouvel* 

les  récréaljons  et  joyeux  devis,  avec  un  choix  des 
anciennes  noiesde  Bernard  de  LaMonnoye  et  Saint- 
Hyacinthe,  revueâ  et  augmentées  par  P.-L.  Jacob,  bi-> 
bliophiie,  et  une  notice  littéraire  par  M.  Charles  No* 
dier  de  TAcadéoiie..  Paris,  T^chener,  1841,  in-8«  pap. 
de  Hollande,  v.  f.,  fil.,  tr.  d.    .     •'    .  ^  .     .     12 — » 

Tiré  seulement  k  5o  exeniplaîivt  pour  les  aniateurs. 

1534  FoMS  (Al.  de  i«a).  Une  Cité  picarde  au  moyen*âge,  ou 

Noyon  et  le  Noyonnais  aux  xiv*  et  xv*  siècles,  par 
Al.  de  la  Fons,  baron  de  Mëlicocq.  In-8.  6 — » 

Dire  ce  que  fut  une  antique  cité  de  la  vieille  Picardie  aux  xit* 
cl  &▼•  siècles;  faire  connoltre  ses  mœurs^  ses  usages»  ses  lois  et 
ses  franchises  municipales;  décrire  les  cérémonies  religieuses 
.qui,  4  des  époques  dè^  long- temps  fixées,  venoient  chaque  année 
ravÎTer  l'amour  de  la  cilé,  tel  a  «té  le  hut  que  l'autear  s'est  pro- 
posé d'atteindre  en  composant  cel  ouvrage. 

Un  inventaire  des  omemens  et  reliques  de  Téglise  dé  Nojon, 
du  XV*  siècle ,  ainsi  que  des  docuroens/encore  inédits  sur  la  Con* 
frirk  des  Joies»  initient  le  lecteur  aux  moeurs,  aux  cérémonies  de 
l'époque,  lui  fournissent  des  détails  pleins  d'intérêt  sur  la  véné- 
rable basilique  et  la  magnifique  chapelle  de  N.-D.  de  Bon-Se- 
cours ,  sublime  page  de  Ifhistoire  de  Part  au  xvi«  siècle. 

Des  dissertations  pi*écèdent  presque  tous  les  chapitres,  des  no- 
tes nombreuses  placées  au  bas  des  pages  et  des  doeomëns  la  plu- 
part inédits  terminent  l'ouvrage. 

1S|S5  Voisin.  Examen  critique  des  histoires  de  Van.  Arte- 
velde.  Gandf  1841»  in-8,  br 8 — « 

153B  Séjour  de  Charles  VIII  et  Loys  XII  à  Lyon,  sur  le 
Rosne>  publié  par  H.  Gonon,  jouxte  la  copie  deè 
faicts»  gestes  et  victoires  des  roys  Charles  VIII  et 
Loys  XII  Lyon,  1841 • 

Opuacale.  publié  seulement  «  iik>  exemplaires,  dont  dix  fur  pa- 
pier de  couleur  et  un  sur  papier  vélin.     • 


BULLETIN 


DU  BIBLIOPHILE, 


PUBLIE  PAR  TECHENER, 


lOOS  LA  DWBCTIOn 


MM.  Gh«  Nooisr  et  Pacun  Paris, 

▲▼BC  LS  CATALOOUK  RAISONUi  DIS 
UTRIS  Dl  L'ioiTBVR. 


N"^  19.  Novembre. 


QUATRIÈME  SÉRIE. 


PARIS, 


TECflENER,  ÉDITEUR,  PLACE  DE  LA  COLONNAnB  DU  LOUVRE, 

11*  If. 

1841. 


Notices  contenues  dans  le  dix^neuvième  numéro  du  Bulletin 

du  mbliophile ,  4*  série. 

Dissertations  choisies  de  Tabbé  LeBeuf.  84 d 

Le  Tigre.  Notice  par  H.  Ch.  Nodier.  872 

Voyage  dans  uoe  biblioilièque  de  provinoe.  877 

Variétés  bibliographique^»              -  881 
Nouvelles  littéraires.  —  Société  des  Bibliophiles  de 

Reims.  885 


M^i* 


dl^BIMERIB  .HAULDB  ET  RBKOU, 

na«Bamettl,Oettf. 


DISSERTATIONS  CHOISIES 

DE  L'ABBf.  LE  BÉrp. 


I 

Lettbb  a  h.  Maux  art,  ancien  bâtonnier  des  avocats»  au 
sujet  de  cor  a,  lieu  ancien  du  diocese  d^auxbrre  (1). 

J'^ttendoiSi  Monsieur,  que  quelque  journal  eût  annoncé  l'ou- 
vrage de  M.  Bourguignon  Danville,  iatilulé:  Eclaircissehbns 
GEOGRAPHIQUES  sur  V ancienne  Gaute^  pour  tous  faire  part  de 
quelques  unes  de  mes  réflexions,  après  la  lecture  de  cet  ouTragO) 
afin  que  vous  puissiez  juger  qui  de  Fauteur  ou  de  moi  se  trompe 

(i)  Mercure  d'anil  174^»  P*  7ii-  —  Cette  lettre  et  les  deux  suitanles 
sont  reUtives  à  la  position  des  anciennes  Tilles  romaines  :  Cora,  Gena- 
bmn»  YelUanoduniun.  Ces  troia  lettres  sont,  à  cet  égard,  un  compléméklt 
nécessaire  au  Recueil  de  dirers  écrits  de  Le  Beuf  (1738)»  aux  Eclaiivisse- 
mens  sur  Tancienne  Gaule,  de  d'AnYille,  à  THistoire  d'Auxerre,  deLe  Beuf, 
et  à  la  Notice  des  Gaules,  de  d*AnTiUe«  On  regrette  de  voir  autant  d'acrinio- 
ùîe  dan3  la  polémique  de  deux  sarans  d'un  ordre  supérieur.  Je  dois  dire, 
cependant,  que  l'abbé  \a  Beuf  me  paroît  avoir  les  premiers  torts.  Toute- 
fob#  #n  Terra,  dans  cette  correspondance,  qu'il  ne  conteéte  plus  que  foi- 
blMietti  la  position  deGenabum;à  Orléans,  se  bornant -à  faire  de  Gien  un 
secand  Geaabum.  De  même,  dans  ses  Hémoires  d'Auxerae  (tome  9,  p.  3), 
il  faiiU'Auxem}  un  Yellaunodunum,  sans  contester  que.Beaune  cn.Gati- 
•  nobjOtt  GbAteiiU'Landâfi  in*ait  été  aussi  appelé'  VellaKinodanum.  Il  n'en 
est  pas  de  mémo /de  Cora»<G8tt»«|kolémiqu«  paroi  t  avoir  .laissé  des  traces 
pvdlQnd4s  da  méùniflljgence  entre 'La  Beuf  .et  d^AnTÎUe;  ea  peut  k  Toîr 
dan4 1»  nale  de  Ja  .page  ai  de,  1? Htsftokre  d*Auserre,  et  àtlssl  dans  la  Kotice 
^IcLVuioiennèGauk.  J'ai  kiemarqué  ,  dans  Ce  dernier  ouvrage,  que  d'An- 
TÎlkw  pfUfkfittd^  ^tUi^t^m,  ovkJetedumt  ne  daigne  aiéme  pas:  Aire 
mention  de*  L'ingénieuse  ^inion  de  Le  Beu^  qui  le  place  à  Ghfttilièn,  en- 
tre lapide  et  l'Orge  (auJQurd'bui  département  de  8eine«Mk<Mse,  arrondia- 
semant  de  .Corbeil).  Voir  {iecueil  de  div^ra  j éetits,  komé  •  a;  p :  :  ^43  ei.  lii). 
CepcadiMB^  j'oftiaion  d'un  hommq  tel  que 'l'abbé  Le  Beuf  ralfrHoit  bien 
l'hpnneur  d.'une  réfumiion.  .        1  >  ^)    \.m'- 

On  remarquera  que  j'attribue  ici  à  d'AnriUe  Ifca  ÉdaitêinàmigM  sûr 
tannerme  GmiU,  publiés  en  1741,  contr^J'qpînion  de  .Paaumqt,  dnçy  ses 

61 


I 


^10  BULUmil  DU  UBUOPBILB. 

snr  oertains  points^  qui  reviennen t  souvent  dans  son  livre. , 
à  d'autres  le  soin  d'examiner  son  Traité  préliminaire  sur  les  me- 
anres  des  chemins.  Je  crois  qu'on  ne  manquera  pas  de  relever 
-ce  qu'il  soutient  perpétuellement  :  savoir,  que  les  diocèses  de 
France  sont  encore  aiqourd'hui  partagés  comme  étoient  les 
territoires  des  villes  du  temps  des  Ganlois,  et  avant  que  la  domi- 
nation Romaine  eût  succédé  à  la  leur.  Je  me  chargerai  seulement 
de  marquer  en  temps  et  lieu,  en  quoi  je  persiste  à  soutenir  ce 
que  j'ai  avancé  dans  ma  Dissertation  de  1727,  et  de  réfuter  les 
vaines  objections  qu'il  oppose  à  ce  que  j'ai  écrit  en  1738  sur 
Cora.  Je  ne  donnerai  point  aux  journaux  ce  que  j'aurai  encore 
à  dire  sur  Vellaunodunum  et  sur  Gûnabum,  parce  que  je  me 
suis  proposé  d'en  faire  quelques  notes,  dont  j'accompagnerai 
le  premier  chapitre  de  mes  Mémoires  sur  l'histoire  civile 
d'Auxerre  (1). 

Mais  pour  ce  qui  est  de  Cora,  comme  je  ne  me  serois  jamais 
attendu  qu'un  géographe  exact,  comme  H.  Dan  ville  fait  profes- 

Mémoîras  sur  la  Gaule,  1765,  in-i3,  p.  3o,  «le  M.  BruDct,  dttOB  sob  BIa- 
nuel,  et  de  M.  Leber,  dans  non  oatalogue,  qui  nommenl  l'abbé  Belley 
comme  nuteur  de  cet  ouvrage  «  ne  laissant  à  d'Anrille  que  le  TVaiié  des 
MtMurei  itinéraireê  qui  précède  les  SdaùrcUtemens»  Il  me  semble  impossi- 
ble, d'après  les  termes  de  d'AoTiUe  dans  son  Traité  des  Mesuves ,  d*après 
ceux  du  privilège  de  cet  ouvrage,  et  surtout  d'après  les  trois  lettres  que  je 
publie  aujourd'hui,  de  contester  au  moins  l'intention  poaitire  de  d'AuTille 
de  s'attribuer  cet  ouTrage.  Pasumot,  dans  l'ouTrage  cité,  attribue  k  l'abbé 
Bellej  les  Sdmrdssemeus  ;  mais  il  n'entre  dans  aucun  deuil  à  cet  égard. 
Il  est  à  ma  connaissance  le  premier  qui  ail  contesté  les  Eaiaùreùtaneiu  à 
d*AnTille.  En  1743|  Le  Beuf  répondoit  encore  à  d'Anville,  dans  son  His- 
toire d^Auzerre^  comme  auteur  des  Eelaîreissemeiu,  D'Anville  s'est-il  donc 
rendu  coupable  d'un  plagiat?  L'abbé  Belley,  qui,  d'après  son  éloge  dans 
les  Blémoires  de  rAeadémi^  des  Inscriptions ,  ne  parolt  avoir  été  ni  le  se- 
crétaire ni  le  commensal  de  d'Anvillc ,  se  seroil41  laissé  ravir  tranquille- 
ment son  ouvrage  ?  C'est  ce  qui  parait  bien  difficile  a  croire»  et  auroit  be- 
soin d'explications  que  je  serai  heureux  d'obtenir  de  quelqu'un  des  savane 
lecteurs  du  BuUetm,  En  terminant  cette  note»  je  prierai  les  lecteurs  de 
ne  pas  m'attribuer  la  faute  qui ,  dans  une  de  met  notes,  à  la  Dissertation 
sur  saint  Hubert ,  fait  de  Du  TiUiot^  l'auteur  de  la  MèrefoiU^  un  Du 
IWei.  Quoique  ce  dernier  nom  y  soit  répété  deux  (bis,  c'est  bien  l'impri- 
meur qui  est  le  coupable.  —  Cl.  G. 

(1^  Tome  9,  page  9.  —  Cl.  6. 


MJIXBTIII  DO  BlBUOnULB.  Mf 

tttoii  de  Félre,  eût  attaqoé  la  position  que  je  lai  ai  donnée,  et 
Gela  sur  d'aussi  foibles  fondemens»  je  crois,  Monsieur^  pouvoir 
dès  à  présent  vous  coronianîqiier  Ce  que  j'ai  à  Ini  répondre.  Il 
ne  m'est  jamais  arrivé  de  contredire  aucune  carte,  ni  aucun 
ouvrage  sorti  de  sa  plume  ;  c'est  lui  qui  m'attaque  le  premier, 
et  qui  prétend  se  servir  contre  moi  de  mes  propres  armes.  Eia* 
minons  s'il  est  bien  fondé. 

Je  place  Cora^  de  la  Notice  des  Gaules,  vers  l'embouchure  de 
la  rivière  de  Cure  dans  l'Yonhe,  parce  qu'il  faut  que  ce  lieu  soit 
dans  le  diocèse  d'Auxerre,  sur  la  route  d'Avallon  à  Auxerre,  et 
qu'il  paroit  conforme  à  la  Notice  de  l'Empire  ^u'il  soit  placé  a 
l'endroit  où  la  rivière,  qui  de  là  s'écoule  à  Paris,  commence  à 
être  navigable.  Or  c'est  ce  qui  convient  à  Grevan.  Je  soutiens 
donc  que  ce  qui  s'appeloit  d'abord  Corœ  Vicus^  a  depuis  été 
nommé  Corœ  Venna^  d'où  enfin,  dans  le  temps  que  le  langage 
vulgaire  a  limé,  pour  ainsi  dire,  et  abrégé  le  latin  de  quatre 
syllabes,  on  en  a  fait  trois,  et  on  a  dit  (C/'ev^e/t)  parmi  le  peuple, 
au  viii<>  siècle,  d'où,  dans  le  ix«  et  x*  les  actuaires  ou  auteurs- 
des  actes  publics,  ont  forgé  le  mot  latin  Crevennum. 

M.  Danville  prétend,  au  contraire,  que  Ciora  doit  n'être  pas 
situé  si  avant  dans  le  diocèse  d'Auxerre  que  je  le  placoi  mais 
qu'il  doit  être  plus  prés  d'Avallon.  11  ne  veut  pas  qu'on  ait  pu 
cesser  d'appeler  le  lieu  en  question  Corœ  Viens  y  pour  Coravenna, 
et  il  rejette  cette  étymologie  de  Grevan,  croyant  que  Cora  étoit 
situé  à  Arcy  :  il  me  fait  dire  qu'il  n'y  a  eu  de'pècherie  a  Grevan 
que  depuis  l'an  988,  et  il  ajoute  que  le  nom  de  Crevan  est  en 
lui-même  celtique,  et  qu'il  est  commun  à  plusieurs  autres  lieux, 
où  le  nom  de  Cora  n'a  pas  pu  influer.  Il  veut  qu'on  se  soit  servi 
de  latin  Crevennum^  dès  le  temps  de  Gbarles  Martel,  parée 
qu'on  s'en  servoit  l'an  901  ;  ce  qui  lui  a  Csit  venir  la  pensée  que 
Cbra,  on  Corœ  Vicus^  nommé  chez  d'anciens  auteurs,  tels 
qu'Ammien  Marcelin,  les  statuts  de  saint  Annaire,  évèque 
d'Auxerre  du  vi*  siècle,  Jean  de  Bobio  du  vii*  (1),  Aimoin  de 
Saint'Germain  des  Prés  du  ix*,  étoit  situé  proche  Arcy,  au  dio- 
cèse d'Auxerre  ;  c'est  que  la  earte  de  Bourgogne,  rédigée  par 
M.  Delisle,  met  proche  ce  village  un  lieu  qu'elle  nomme  Querre^ 

(i)  Auteur  de  la  rie  de  saint  Colooiban,  dont  U  étoit  disciple.  ^  Cl.  G. 


l' 


Wi  ctncniKT  Dtr  ^iBLioamu; 

et  sur  la  resierablaiice  de  ce  no»  avec  4^ra,  i\  CQuMi  que  de 

bdacg  doit  être  situé  en  cet  endroit.  >  -       " 

^  li  ne  dîsaimnlé  pas  cependant  que  sar  ses  infermaiions,  ton* 
cbant  ce  prétendu  Çuerre,  les  gens  du  pays-  loi'  ont  répondu 
qn'ib  ne  cohnoîssoient  pas  de  lito  de  ce  ndip  ;  mais,  malgré  cda, 
il  persiste  à  dire  que,  quoiqu'il  n'^existe  pasaojoard'hoi,  il'  «  dû 
exister  autrefois;  que  M.  Delisle  ne  l'a  pas  imaginé,  mais  qu'il 
.'^uraiSaus.douUe  pris  dans  des  Mémoires  ou  )iiir  des  cartes  par« 
ticuMrea.  C*est  sur  quoi  je  .suis  bien  'aise  de  pouvoir  déclarer 
ee  que  Repense;  '  ./..:.•.         ... 

'  M*.  'Pairville  preud.pouV  fdndemciit  de  aonoeiMimeiit,  une  di^s 
fautes  de  la  carte  de  M.  Dëlislë.  Quoique  j^aie  beaucoup  d'e»> 
time  pour  ce  qui  est  sorti  de  la  plume  de  oe  célèbre  géogvaphë», 
je  nè«qU  cependaàt  point  Assez  prévenu  pour  croire  qu'elle  ne 
renfertne  auQunes  fontes.  EUeéh  contient^  une  vingtaine  duM 
lepev  qu'elle  renferme  du  diocèse  d'Auxert^:  Â  commeneer  du 
cè^é  Au  nord|  je ioisReJanne  écrit  pour  HegèannesxmRBgermés;  . 
Ferrignf  placé  ^or  la  gauche  du  Àibteau'  de  Beaùche,'  atr  Uëti 
qu'il  est  sur  la  droite.  J'y  vinaAugjr,  à  un  quart  de^ieUfe 
d'Auxerrcy  au  lieuqn'ilenestàune  bonne  lieue.  'Je'voià Nangy, 
non  aeulepient  mai  placé  àiin  quart  de  lîeuè  de-  lairiVlèîns 
di' Yonne',  mais  encore  mal  écrit  Mofi^y;  je  iroqre  un^iin^i^^, 
hameau  iuoonnu  ;  j^y  remarque  le  i^uisseau'  des  Trais^Pienv»^ 
qu'on  fait  cquler  i^ans  des  terreë,  "qui- août  di»  Montagoeii^  où 
constamment  on, né  le  yo|t.pi>iu|;'  ià  petitoi^ille dei&tofiflrr 
est  défigurée  sous  le  nom  de  >9<}«ii/^ric^^PfeodieXk>ulai|ghaHk|^' 
Vineuses  est  émt >  Prenwimm^poni  Fanterfio^j  Eso€dine9\^t 
marqué  pour  JËfcd^^V^^y  F/vi/Aryie^t  p^acé  ù  droite  d»f chemin 
'  qol  vidnt'de"Vei1nenton'à  Auxerre»  anUçu  qu'ildevroit^dtnlà 
gfinche  ;  pour'Gharénteimy  il  éeiit  tJkarahiôtÊOjf^  pour^Sadhlie* 
Pallaid  il  met  Saini>F/dais;  il  pbœ  l'abbaye  de  )Remi,«ifclie 
lieue  ou  envinyh  de  VermentoUy  >elle  n'en'  bst-^éUguée  que  Kpn 
quart  délieue;  au  Keu  d'écriire8aint«Moce^  jfai  est  le  iiomd.'uu  îfik 
lageau dessus  de  Vermenton-sui^la-CWèvfïmbttout ooUrt Mau- 
r^y^  faute  de  savoir  que  le  nom  latin  esl  Sandus  Moderatus, 
Ne  soyons  donc  pas  surpris  qu'au  milieu  de  tant  de  faulds^au 
lieu  de  mettre  Arcy-sur^Cure  ou  Arctf^sur-Queure^  comme  quel- 
f{ucs  uns  prononcent,  le  gravcnr  ait  simplement  mis  Arcy 


BOBUniN  Ml  ntLIOPBKS.  S5t 

Qoerve,  «mbliantla  pMposîFtiDiiv  et  défigurant }  le  :imq  de  hi  w 
TÎère.  On  vint.  Mon  qéB  M^  Delisle  avoit  sbo^^let  yeux  hi-^art» 
dadioce8e:d*A6xerre  donnée  en  1660»*  par  Sâmsoti,  dam:U^ 
qncUe  eai  écrit  tchitau  long  Ancy^iuthCum^  ondis  il  en  à  adep4é- 
pliîneoafaiileb,  eiy  eDa.ajoutédBnoufeUqa.  Xài  faiijoaqii'ici 
ee  qae  j'a»  >pa  pôor  corriger  la  planche  de  Sainson»  cependàst 
jd'ne  mé  nratnu?  fias  d*aVoir  encore  rénssi^  en  fioot;  elâl  y  a  en* 
core  à  oorrighri  Sans  reooarir  donc  !à  deatcnéttôireb,  oa  «  dea 
caries  particûlièreB  ^Q^oii  jie  comiott'poinl,'Milà  loni  simple^ 
ment  l'origine  da  lieu  de  Querre,  sur  laquelle  M.  Dantriile  éta» 
btîtaon  sjstèmjri     i    <        r  *  .  >       :i.  .  :  '7  -li  .  ,^  uj 

,uil  croit  l^appoyer  enodrp  fart  sdlidement  snr  le  narré  d'Ai- 
uMâo,  «elon  l^qoel  iiiparottqn'Uaaard  etOdilaidyinioinés  de 
Satnt*GerlÉaiii  dea  Prte,  qoi'reVetfiient  d'Espagne  en'^SâSi  areç 
les  TtKqnes  4ks  nouveaux  martyrs  Georges  ei  Aucèk*  passèrent 
an;bourg>de  <2ata,  avàntqiié'de'Tenîr à Bà^eroe^Vd'bù  ilxon• 
ciàt^ae  te  Hetir  de  £bni  étoik  (dvB  éloigné. d'Anaei^f  que  ue 
Ufisa'Baaei^ne^.PiUsqa'il  ne  goûte  pontée  que  j'ai,lais  là«dessns 
ddns  nnenotè'de  Éion  recaeiU  t.  1,  p.  3.14»  jéiaî  passerai  qne 
Us'  iielîqaec;  entnérent'dans  Cora,  ai«iit  qoed^àllei*  àiBaienKit, 
màis'  jeioi  nie  ioii'tement  la  conséquence  qo'il^eo  tiret  savoir 
qne^ce  Cdi'œ  Vicus  étoit  plus  éloigné^  d'Anxerre  qi^  ne  l'est  Ba* 
atrnecidem  lient  difiérens  peovont  être  également. éloignés 
d'ah  troisièaae»  et  c^est  ce  qui  se  trouve  danaGrewin  et  Baaerne 
pàrrafiport  à  Anararre.  Gesldeux  lieux  èoat  situés  à  qoaftre  lieues 
dJ'Anxe&ml,  etÂnt  fort  pea  éloignés  fun  de  l'entre*  .Usfiard  et 
son  confrère  ne  venoient  pas  da  pays  d'AvalIon^  main  dn  pays 
de  Bcanèey  suivantle^récit  d*Aûnein;.i1s  paasèreift  à*  Crevaii, 
appelé'  alersj  Conœ  Vieus,  par  les  savaiiSj  Qt  y  firent  une  statiôn^ 
dans  l'église,  et  oomaie  c'était  à  Bazerneqne  ka  relijtieux  leurs 
éonfrères  les  attendoient,  ils  ne  jugèrent  pas  à  propos  de  con* 
cher  à  ce  Corœ  Vicus^  qui  est  Crevan»  mais  ils  passèrent  la  ri-^ 
vi^  et  pértèreot  lenns  reliques  jusqu'à  Basane,  qui  n'en  est 
qu'à  une  dami«liiBae»  4'oà  ib  partirent  le  lendemain  poar 
Aaxerre. 

M.  Oanville  ne  désapprouve  pas  que  je  les  aie  fait  passer  par 
Yrancy  poar  aller  de  Bazeme  à  Auxerre  ;  je  ne  l'ai  dit  cepen- 
dant qœ  par  conjectare,  parce  que  les  rdigieax  d' Auxerre  pas- 


8S4  BULUSTIN  0U  BlSLiOPIULe. 

flédoieiit  Geiie  terre,  car  Ajmoîn  n'en  dit  rien;  maison  peut 
croire  également'  qn'ils  allèrent  par  le  ph»  court  chemin,  sans 
repasser  la  rivière  d'Yonne,  ni  àCreyan,  ni  à  Vincelles:  il  est 
bon  seulement  de  remarquer  que  les  deux  religieux  voyageurs 
ne  s^astreignoient  pas  à  suivre  toujours  les  grandes  routes  mili- 
tailles.  On  vient  de  tire  que  leur  historien,  après  les  avoir  fait  pas* 
ser  du  Vivarez  dans  le  pays  Beaunob,  les' conduit  au  rivage  de  ^ 
la  rivière,  de  Cure,  d^uù  ils  arrivent  au  village  de  Bazerne  en 
Auxerrois;  la  suite  fait  encore  mieux  voir  l'irrégularité  de  leur 
marché. 

Au  sortir  d'Âuxerre,  dont  Aimoin  fait  Téloge,  en  disant: 
Jiuiisiodomm^  urbetn  plurùnorum  iropkœis  sandorum  insignem, 
lés  deux  moines  continuèrent  avec  leurs  reliques  une  route 
peu  directe,  pour  se  rendre  à  Aimant,  proche  Honlereau, 
terre  du  monastère  de  Saint-Germain  des  Prés.  Ils  arrivèrent 
dans  le  diocèse  de  Sens  an  petit  village  de  Bnteaux,  de  la  pa« 
roisse  de  Germiny,  dans  le  voisinage  de  Saint^Florentin;  de  là, 
passant  sur  les  terres  d'un  se^neur,  nommé  Bovon  (nom  près* 
que  reconnoissable  dans  celui  de  B€eux\  Ss'allèrent  à  Ville- 
neuve l'Archevêque.  La  route  de  ces  Tôyageurs  fait  voir  qu'ils 
ne  s'étoient  pas  proposé  de  suivre  lés  voies  fréquentées  par  les 
troupes,  et  qne  rien  n'oblige  de  les  attirer  du  pays  Beaunois  à 
Availon,  pour  suivre,  en  allant  à  Auxerré,  le  diemin  que  saint 
Golombata  avoit  tenu  deux  cent  cinquante  ans  avant  eux.  Il  faut 
donc  plutôt  avouer  qu'ib  allaient  de  oonnoissance  eu  connois» 
sance;  c'est  ce  qui  se  voit,  non  seulement  par  leur  double  pais- 
sCige  dans  lo'paysde  Bêaune,  à  cause  des  terres  que  le  marquis 
de  Gotie  y  possédott,  mais  encore  par  le  détonr  qu'ils  prirent 
au  sortir  d'Auxerre,  puisque  ce  fût  probablement  la  connois- 
sance  qu'ils  avoient  faite  à  Crevic  ou  Crevan^  qui  les  engagea 
à  passer  sur  la  paroisse  de  Germiny,  dans  le  lieu  qui  relevok 
alors  de  ce  même  Crevic  ou  Crevan. 

Mais  qne  nous  apprend  le  chemin  qoe  saint  Golomban  prit 
pour  aller  d' Autun  à  Auxerre  ?  Les  expressions  de  Jonas»  son 
historien,  témoignent  qu'il  alla  d' Autun  à  Availon^  que  d'A val- 
lon, où  il  a  voit  couché,  il  arriva  en  un  ynoxad  Vicum  qaem  Qh 
mm  vocani^  et  que  le  lendemain  il  partit  pour  Auxerre  ;  or,  il 
y  a  d' Avalloii  à  Crcvan  six  à  sept  lieues,  ce  qiii  est  une  étendue 


BULLETIN  DU   BIBLIOPHILE.  865 

de  diemia  plus  conrenable  pour  remplir  la  marche  d'une  jour- 
née, que  celle  de  quatre  lieues  qui  se  irouveni  d'Avallon  au 
prétendu  Querre,  proche  Arcy. 

Les  dépendances  de  la  terre  de  Crevan,  marquées  dans  Pacte 
de  la  restitution  qui  en  fut  faite  Fan  901 ,  à  l'église  d'Auxerrc, 
dénotent  suffisamment  qu'il  y  avoit  long-temps  que  c'étoit  on 
lien  considérable.  Or  si  CreTsn  étoit  un  lien  considérable  au 
ixe  siècle,  pourquoi  n'auToit«il  pas  été  connu  au  ti*.  Pourquoi 
ne  l'anroit*il  pas  même  été  au  vin*  ?  C'est  ce  que  M*.  Danville 
sera  obligé  de  nous  apprendre,  si,  par  Corte  Vicus,  dont  il  est 
fait  mention  dans  les  Descriptions  du  diocèse  d'Auxerre,  fai- 
tes par  les  évêques  Aunaire  et  Tétrice,  il  ne  faut  pas  entendre 
le  même  lieu  que  dans  les  actes  on  appela  depuis  Corœ  F'enmtm, 

Mai?  j'espcre  qu'un  peu  d'attention  sur  la* méthode  a^ec  la- 
quelle saint  Aunaire  procède  daosaa  Description»  lui  fera  re* 
connoitre  que  Corœ  Ficus  devoit  élre  à  la  place  même  où  l'on 
voit  Crevan,  ou  à  l'embouchure  de  la  Cure  dans  l'Yonne.  Que 
M.  Danville  jette  la  vue  sur  la  carte  du  diocèse  d'Auxerre,  il 
▼erra  que  ce  prélat  indiqua  chaque  jour  du  mois  aux  princi- 
paux lieux,  allant  de  suite.  D'abord  Eppoigny  aunordd'Auxerre, 
et  Venoosse  à  l'orient  d'été,  ces  deux  paroisses,  comme  chef- 
lieu  chacune  de  leur  canton;  puis,  passant  à  ce  qui  étoit  à  l'orient 
d'hiver,  il  nomme  Goix  et  Maintry  ou  Nitry.  Ce  dernier  vil- 
lage étoit  chef-lieu  pour  tout  ce  qui  étoit  du  diocèse  d'Au^^erre, 
entre  les  limites  du  diocèse  d'Autnn  et  de  Langres,  et  la  rivière 
de  Cure.  Le  jour  suivant,  qui  étoit  le  quatrième  du  moisi  est 
destiné  pour  Cône  Vicus  cum  clero  et  populo.  Ix  cinquième 
jour,  c'étoit  Bazerne  et  Accolay.  Le  sixième,  jour,  Bierry^snr- 
Yonne,  pour  tout  ce  qui  étoit  aux  environs,  tant  sur  l'Yonne 
que  sur  là  Ciure.  Que  peut-on  leconnoitre  sur  la  carte  entre 
Goix  et  Bazerne,  sinon  Irancy  et  Grevan  7  M.  Danville  ne  dira 
pas  que  0}rœ  Vicus  est  Irancy  ;  il  faut  donc  qu'il  avoue  qoe 
c'est  GrevÀn;  d'ailleurs,  pourquoi  cette  addition  cum  clero  et 
populo  à  Corœ  Vicus  seulement,  sinon  parce  que  c'étoit  un 
lieu  considérable  par  son  clergé  et  par  sou  peuple,  auquel, 
pour  cette  raison  il  ne  donne  pas  d'adjoint,  d'autant  plus  que 
les  deux  lietix  plus  prochains  et  presque  contigus  étoient  mar- 
qués [)dur  le  lendemain  ? 


866  DULUTIM  DU  BI8LI0nnLS« 

  ces  marques,  on  ne  peut  s'empèëlier  éeTeoonnbilrel'é' 
glù»e  de  Orevan,  qai  ponvôH  dès  lors  éla>e.'dislÎDgiiéei  comme 
étant  l'une  des  meilleures  terres  de  la  cathédrale^  d*Aaierrej 
ainsi  qu'elle  l'èsl  encore.  i  *  '        >     '       i 

.  Je  vois  outre  cela  une^ifficallé  dans  lesyi^lène  de  Mj  Bam* 
viller  c'est  ^ue,  selon  son 'sentiment,  il  fandroidii»  qu'il  y  aYoit 
sur  la  rivie^  de  C«irfi,. deux  villages  également: appelés  Con» 
à  qnatre  lienes  l'un  ide  l'antre»  Tan  à  denx  lientS'ap  dèssos  de 
Vézelay;  etPaiitreà  deiu  Jieuesiau  dessous. Or,  il  estbiendif» 
ficilé  de  èe  persuader  qu*il  y  ait  .eu  deux  villages  de  mâioîe  non 
si  jproche  run  de  l'antce.  Comme  donc  le  Cora^  qÊi  «est  au  dessus 
dé  Vézelay  et  dans  le  diocèse  4'Âutufi,  s'appeloit  simplement 
AïFie,' ainsi  qu'il  s'appelle; encore  aujourd'hui,' il  faut :ceii venir 
qile^œlni  qui  étoitdans  le  diocèse  d'Auxerre  devoi't  avcpr.parmi 
le  peuple  un  nom  un  peu  différent,  c'est  ce  ^uifaîsoitqn'ob^* 
soîi  eu  lalin,  non  pas  Cora  simplement,  maïs  Cor0f  V^ut^  ce 
qu>  se  rendoit  en  langage  vnlgaire  par  Corvtc  on  Crevic^  et  plus 
communément  Cre^an,  A  l'égard  du  simple  nom  ^e^  Care4>u 
Géra,  comme  ilne  pouvoii  avoir  été  donné  par  ceux  d'Anxenre, 
capitale -du  pays,  que  pour  de  bonnes  irisons,  il  étoil' riàtsrc^ 
qn^l  fât'  attribuée  an  premier  de  tons  les  lienx  qu'on  trouvoit 
situés  sur  la  rivière  de  Cure  en  venant  d'Auxerre^  et  je  ne  vois 
pas  pourquoi  i)  aqrroit  été  donné  à  Arcy  plutôt  qu'à  tout^autn 
viibge  situé  sur  la  méiue  rivière.  Cône  ff^icus^  étioibidone  fà 
est  Greran,  et  joutsàoit  de  sou  liom  primitif  parmi  fear  géograr 
phes>  mais  le  peuple ;préferai  désole  ix**  siècle^  le  nom  de  Crt- 
vauy  plus  aisé  à  pnononeer  que  celui  deCrevic,  et  ce  oom  étoii 
loatdé  sul*  ce  que  la  pêche,  plus'  abondante  à  rembbuohure  d|s 
la  Qattf  avoit  rendu  ce  .lieu. plus  fnéquenié,  Qu>plntôf  (comme 
je  me  souviens  de  vous  l'avoip*  ouï  dire)  de  ^  ce  que  les  écluses 
qu'on  y  construisit  pour  soutenir  les  eaux  de.  la  Gure/s'appe- 
J^ennaoa  P^énnum  dans  le  moy engage.  CaroUvenna  sàt  laS^e, 
proche  Bougeval,  qu'on  a  ap{)e|é  (^r/Ssiwniie  Jusqu'au  dernier 
siècle,  est  un  exemple  de  l'emploi  de  ce  terme,  dans  le  sens 
d'écluses ,  de  gord  et  de  pêcherie,  car  l'un  est  une  suite  de 
l'autre. 

M.  Danville  croit  m'embarrasser  sur  l'étymologie  que  je 
donne  à  Crevnny  en  disant  qu'il  y  a  en  France  plusieurs  lieux  de 


ULLKTIN  DU  BIBLIOPHILE.  857 

cénomv  etqa'il'n'y  a'pM  d^apparence-qae  V èt^rnoXà^ie  Cor œ 
i*ênnii\  paisse  leur  convenir;  j'avoue  aVec  lat  que  cela  ne  se 
peut)  mais  esUCe  tiiie  nécessité,  q^e  tous  les  mots  qui  éc  pro- 
noncent à  pen^rès  de  même  en'  françoîs,'  et  q'ne  l'âsage  fait 
écrire  aussi  de  la  même  manière,  aycilt  la  même  étymolo^e  ? 
Parce  que  Beîlus  Morts  est  toujours  rendu  aujourd'hui  par 
Beaumoni^  ne  pourrai-je  pas  trouver  des  lieux  dits  Deaumont 
en  françois,  qui  aient  une  antre  étymologie?  Que  doit-on  dire, 
par  exemple,  d'une  plaine  sans  la  moindre  élévation  i  qui  est  ce- 
pendant appelée  Bcanmont?  Il  est  impossible  que  Uétjmologie 
commune  de  ^«//i/f  Morts  lui  convienne.  En  ôtant'  seulement 
deux  lettres,  on  aura  l'étymologie,  sans  changer  la  prononcia- 
tion. Ainsi  en  écrivant  Baumoni,  qui  est  dérivé  de  Baume  ou 
Balme,  on  se  conformera  à  l'état  des  choses,  parce  que  Balme 
signifie  un  pays  de  rochersi  et,  qu'en  effet,  il  y  a  des  rochers,  ou 
de  la  rocaille  dans  certaines  plaines  connues  sous  le  nom  de 
Seaumoni.  Ce  que  je  viens  de  rendre  sensible  par  cet  exemple^ 
doit  se  trouver  également  dans  le  nom  de  Crevan,  et  quand  tous 
les  villages  de  ce  nom,  qui  sont  répandus  dans  le  royaume,  s'é- 
criroient  en  françois  d^une  manière  uniforme  (ce  que  je  ne  puis 
pas  accorder)  il  ne  s'ensuivroit  pas  que  leur  étymologie  provînt 
des  mêmes  racines. 

Au  reste,  si  j'ai  trouvé  des  fautes  dans  la  carte  de  Bourgogne, 
publiée  par  M.  Delisle,  celle  que  M.  Danville  vient  de  donner 
dans  son  livre  n'en  paroît  pas  non  plus  exemple  dans  ce  qu'elle 
contient  du  voisinage  d'Auxerre.  Il  place  Irancy  aussi  mal  que 
Ta  placé  M.  Delisle,  par  rapport  au  chemin  d'Auxerre  à  Châ- 
lons-sur-Sa^ne.  Le  village  ou  hameau  imaginaire  de  Survoye^ 
proche  Auxerre,  lui  a  fait  transporter  la  route  romaine  d'Aval- 
lon  à  Auxerre,  dans  ce  lieu  où  elle  n'est  pas,  et  il  s'est  fort  soi- 
gneusement abstenu  de  la  marquer  à  Tendroit  où  réellement 
elle  existe,  et  où  elle  est  très  visible,  parce  qu'elle  tombe  direc- 
tement au  ruisseau  de  Vallon^  dans  la  prairie  de  l'ancien  Au* 
iricy  qu'il  ne  veut  pas  reconnoître. 

Déplus,  il  paroît  qu'il  a  ignoré  que  le  chemin  qui  passe  pro- 
che Irancy»  venant  de  Grevau  à  Auxerre^  n'est  pas  le  même 
que  celui  qui  de  Noyers  vient  à  la  même  ville  d'Auxerre*  L'un 
part  de  Châioiis,  et  l'autre  de  Dijon  ;^  il  est  vrai  qu'il  y  a  quel- 


858  BuLLenin  du  biduophilb. 

qaes  maisons  appelées  la  JBivce  à  une  lieoe  d'Auxerre,  ou  passe 
le  chemin  de  Dijon  ;  c'est  apparemment  la  le  Survcye  que  sa 
carte  représente;  mais  entre  Irancy  et  Auxerre,  qai  esl  la 
route  de  Châlons,  il  ne  se  trouve  que  Goix,  faubourg  de  Saioi- 
Bry,  et  Saint-Bry  même.  M.  Danville  peut  s'informer  des  voi- 
luriers»  s'il  n'est  pas  vrai  que  venant  de  Saint* Bry  à  Auxerre» 
on  ne  passe  dans  aucun  village.  Je  puis  parler  très  affirmative* 
ment  de  ces  routes^  parce  qu'elles  me  sont  fort  connues  ;  il  se* 
roit  quelquefois  bon  que  les  géographes  sortissent  de  leurs  ca- 
binets, et  qu'ils  fissent  des  desceii,les  sur  les  lieux. 
J'ai  l'honneur  d'être»  etc. 

A  Paris,  le  iS^janvîer  1743* 


BtLLRTm  Du  BIBLIOPHILK.  839 


JLsTns  DK  M.  Danvillb,  GiOGnAViiB  m  roI|  a  M.  de  1.4 
RoQiiB,  AU  SUJET  d'un  UEU  NOMné  GHOllA  (1). 

Vous  avet  inséré.  Monsieur,  dans  le  Mercure  da  mois  d'ayril 
une  lettre  de  M.  l'abbé  Le  Beuf,  sar  le  lien  de  Chora^  dont  j'ai 
parlé  par  occasion  dans  les  Eclaircissemens  géographique  sur 
^ancienne  Gaule.  Vous  Toodrez  bien  que  la  réponse  que  je  fais 
à  cette  lettre  paroisse  aussi  par  la  voie  de  votre  journal. 

Je  croyois  avoir  pris  tous  les  ménagemens  possibles  pour  ne 
point  blesser  la  délicatesse  de  M .  l'abbé  Le  Beuf;  j'avois  même  ex- 
posé, et  dans  la  préface,  et  dans  le  corps  démon  ouvrage,  les  mo* 
tifs  qui  m'ont  obligé  d'écrire  contre  sa  Dissertation  sur  le  Gêna- 
bum;  cependant  ces  motifs  ne  l'ont  point  touché,  et  il  me  regarde 
comme  un  agresseur  qui  Vattaque  le  premier.  On  peut  juger  par 
la  lecture  de  l'ouvrage,  si  je  prends  avec  lui  le  ton  d'un  homme 
qui  cherche  à  attaquer  :  on  y  trouvera,  au  contraire,  beaucoup 
d'égards  pour  un  auteur  qui,  sur  des  suppositions,  dérange  avec 
assurance  une  partie  considérable  de  la  géographie  de  l'ancienne 
Gaule,  transporte  à  sa  volonté  les  limites  d'anciennes  cités  ou 
peuples,  obscurcit  les  marches  de  César  dans  un  des  plus  beaux 
morceaux  de  ses  Commentaires. 

La  position  du  Genabum  est  l'objet  qui  m'a  déterminé  à  écrire. 
Si  je  réclame  en  faveur  du  sentiment  deJVIM.  de  Valois  et  Lan- 
celot,  qui  avoient  fixé  le  Genabum  à  Orléans,  et  si  je  fais  voir  en 
termes  modérés  que  cette  position  est  incontestable,  étant  fon- 
dée sur  le  témoignage  des  anciens  écrivains  latins  et  grecs  qui 
ont  parlé  de  ce  lieu,  sur  le  texte  et  sur  les  marches  de  César, 
sur  les  anciens  itinéraires,  et  prouvée  par  les  vestiges  des  voies 
romaines  qui  subsistent  encore  de  nos  jours  ;  M.  Le  Beuf  s'i- 
magine que  j'écris  à  dessein  de  l'attaquer,  lui  à  qui  il  n'est  ja^- 
mais  arrivé  de  contredire  aucune  carte f  ni  aucun  autre  de  mes 
ouvrages. 

Je  serai  toujours  fort  obligé  à  M.  Le  Beuf,  quand  il  voudra  me 
faire  connoitre  des  fautes  dont  je  me  recounois  très  capable;  il 

(1)  Mercure  d*aoàt,  174^»  page  1703. 


860  BULLETIN   DU  BIBLIOPHILE. 

me  rendra  un  service  esseniiel.  Dans  tous  mes  ouvrages  je 
cherche  le  vrai  :  ceux  qui  prennent  la  peine  de  les  suivre  peu- 
vent s'apercevoir  que  je  corrige  moi*même  volontiers  les  fautes 
qui  me  sont  échappées  dans  d^  ouvrages  précédons. 

Hais,  dans  les  corrections  qu'il  plaira  à  M.  Le  Beuf  de  me 
faire,  je  le  prie  de  me  traiter  avec  équité,  et  qu'il  ne  dise 
pas ,  par  exemple  que  «  je  soutiens  perpétuellement  que  les 
«  diocèses  de  France  sont  encore  aiijouréthui  partagés,  comme 
«  i'étoient  les  territoires  des  villes  du  temps  dès  Gaulois^ 
•  et  ayant  que  la  domination  romaine  eût  succédi'  à  la  leur,  a'Il 
auroit  pu'  remarquer  ce  que  j'en  dis,  Eclairciss.  p.  234.  «  En 
«  général^  le  gouvernement  ecclésiastique  en  France  a  été  réglé 
«  sur  le  gouvernement  cîvil^  tel  qu'il  ctoit  lors  de  l'établisse- 
«  ment  du  christianisme  dans  les  provinces  de  la  Gaule,  en 
«  sorte  que  les  anciens  diocèses  répondent  aux  territoires  des 
«  anciens  peuples.  Et  p.  171.  »  L'étendue  des  anciens  diocèses 
a  répond  presque  toujours  au  territoire  des  anciennes  cités.  » 
n  auroit  pu  voir,  p.  172,  que  je  dis  expressément  «  qu'il  y  a  des 
«  Cas  €t exception  à  cette  proposition  générale.  » 

1°  ie  ne  parle  que  des  anciens  diocèses;  M.  Le  Beuf  me  fait 
parler  des  diocèses  tels  qu'ils  sont  aujourd'hui ,  t^  je  dis  qu'en 
général^  presque  toujours^  et  cependant  avec  quelque  exception^ 
les  anciens  diocèses  répondent  aux  anciens  terri toireà:  M.  Le 
Beuf  veut  que  je  le  soutienne  perpétuellement;  3°  je  dis  que  les 
anciens  diocèses  répondent  aux  territoires  des  cités,  tels  qu'ils 
étoient  partagés  lors  de  rétablissement  du  christianisme  dans 
les  Gaules  (c'est-à-dire  au  u®  et  même  au  \W  siècle  pour  les 
provinces  septentrionates),  M.  Le  Beuf  me  fait  parler  des  ter- 
ritoires comme  ils  étoient  du  temps  des  Gaulois,  et  avant  que 
la  domination  romaine  eût  succédé  à  la  le«ir. 

Cette  dernière  imputation  est  d'autant  plus  injuste,  qu'après 
avoir  rapporté,  p.  234,  lés  Fines^  Fins,  qui  se  trouvent  sur  les 
confins  de  Chartres,  d'Orléans,  de  Sens  et  d'Auxerre,  je  conclus 
ainsi  «  ce  qui  démontre  que  les  limites  de  ces  diocèses  sont  les 
«  mêmes  que  Xeèfnes  des  cités  de  Chartres,  d'Orléans,  de  Sens 
a  et  d'Auxerre  sous  F  empire  romain,  »  J'aurois  pu  ajouter 
dans  cet  endroit  des  Eclaircissemens  un  autre  lieu  de  Fins^  si- 
tué dans  la  paroisse  de  Talci^  diocèse  de  Blois,  et  fort  près  du 


BUIiUniN  DU  BlSUOPUlbB.  S6i 

«Joclier  de  Concriez^  diocèse  d*OrléanS|  lequel  Fins  m'a  été 
doni)é  par  la  carte  maouscrite  de  Blois*  D'où  il  résulte  que  le 
diocèse  de  Chartres  (dont  celui  de  Blois  a  été  distrait)  et  le  dio- 
cèse d'Orléans  éioient  séparés  sous  l'empire  romain,  quoique 
du  temps  de  César  ces  deux  villes  fussent  comprises  dans  le  ter* 
riUkire  des  Carmu&s, 

Je  reviens  à  la  lettre  de  M.  Le  Beuf .  li  laisse  à  d'autres.  le 
soin  ^examiner  mon  Traité  préUmitiaire  sur  les , mesures  des 
ehefnins  :  il  réserve  pour  ^ueUfues  notes  ce  qa'il  doit  donner 
encore  sur  le  VeUaunodunum,  et  sur  le  Genabunit  il  ne  paroft 
ocori{^  pour  le  préseili  que  du  Chùra;  ta  position  de  ce  lien, 
quoique  moins  considérable  en  lui«même»  intéresse  le  géogra- 
piie<  historien»  J'avois  dit  modestement  (ficlairciss.«  p.  364) 
qu'éll^  sekiffre  {/uelque  difficulté;  il  s'écrie  :  Je  ne  me  sergis 
jamais  \  attendu  qu^un  géographe  exact  eût  attaqué  la  positio^i 
ifitûije  lui  ai  donnée.  Voyons  donc* si  j'ai  violé  l'exactitude 
géographique  :  je  rassemble  sous  un  point  de  vue  les  preii* 
vèS'dexl'opimon  de  IML  Le  Beuf,  et  les  difficultés  t^fy  op* 
pose;  .«»    *  r  w 

'  Anmien  Marcellin  parle  do  liéti  Chora»  l\  se  trofive  men^ 
tionné  dans  la  Niotice  des  prèvinècs  de  l'empire^  Le^  staiutide 
saint  Aunairej  évêque  d'Auxerre  ata  vi*^  éiècle>  font  mention 
de  Chorœ  Viens.  Jàhas,  auteur  du  vu%  dansla  vie  de  saint  Co* 
lomban,  le  dénomme  Chorai  Le  moioe  Aimoini  vers  la  fin  dû 
ix^  nomme mussi  le  (xMirg  ouinipillagie  Consj  Le  Chàray  sidvant 
Ammien,  ëtoitisur.la  grande  voie  rèmaine,  entre.  Antun, et 
Anxerre;  Jouas  le  placeenire.Avalonict  Auxerre;  sainiAa* 
naire  ëlrAimoni*le<fixent»dan8:le  diocèse  d-Amerre.;  Ainsi»  *en 
rassemblant  toutes  ces  désignations,  le  ChSta\ékiÂh  situé  idf ns 
le  diocèse  d^AuxèrtOi  sur  la  voie  mmaine^t  ailx  euvirooa  de^la 
riviète  de  €hoKa  (la  Cnre)ji(?est  donc  dans  itot  espace,  qui  est 
d'ciywon  trois  lieues  communes- de  France^  qo^il  faut  chercher 

le  lieu£Â0iv/*  '<i.  /i  >         .    >  >.>      >•  -  . 

-.  MiLé:Beuf  ayant  idécon vert  dans  l'histéirede  Gui^  évéque 
d'A^xerro^  qu^iliy  est  fait  mention  4»péahiBùn$)sxLV  la.  terre  de 
Gvévnn  (cela  nïestpasjétDnaanten  lin  lieu  $itné  sur  deux  ri* 
vières)i  il'èaiafèiMstqoetGrévBn  esti'anoien  Chora^  parce  que» 
ditài^»iLy4mnBif«a  une  péç^eri^  q»  4onstf^sit  mr  la  Care  des 


--•> 


862  lOUmN  DU  BIBLIOPBILK. 

écIaseSy  nommées  anciennement  Fenna  (n'y  a-t«il  nalle  antre 
part  des  péclienrs  sans  pêcherie  on  ëclose).  Et  pourquoi  platôt 
sur  la  Gnre  que  sur  l'Yonne?  De  là  le  lien  nommé  Cor^e  Ficus 
fut  depuis  nommé  Corœ  Venna  que  dans  les  actes  on  appela 
depuis  Ck}rœ  Verutum.  (Il  est  prié  de  citer  quelqu'un  de  ces 
actes.)  «  Et  dans  le  temps  que  le  langage  vulgaire  a  Umé^ 
a  pour  ainsi  dire,  le  latin. ..  on  a  dit  Creven  parmi  le  peuple  au 
Tin^  siècle;  d'où,  dans  le  ix*  et  \^  siècles...  les  Actuaires...  ont 
•Jbrgé  le  root  latin  Creyennum.m  Ondisoiten  latin,  non  pas 
Cora  simplement  (cependant  Jouas  disoit  au  vu* siècle,  advicum 
ifuem  Ckoram  vocani^  eiÂimoin,  à  la  fin  du  ul®,  in  vico  quodam^ 
qui  Cora  nuncupatur),  mais  Corœ  vicus^  ce  qui  se  rendoit  «  en 
langage  Tulgaire  par  Cor  vie  ^Ji  Crépie  {où  en  est  la  préuTe?) 
«  nom  primitir  usité  parmi  les  géographes.  M.  Le  Beuf,  Etai 
des  sciences  en  France  depuis  Charlenuigne  justjuau  roi  Roberij 
Recueil,  tome  II,  p.  90,  «a observé  que  peu  de  savans  s'em» 
«  barrassoient  de  savoir  quels  étoient  les  différons  peuples  qui 
«  habitoient  la  terre.  •  Les  géographes  qui  s'embarrassoient  du 
Coryic  oadn  Crévic,  étoient  apparemment  du  pays  d'AuxerreP 
(mais  le  peuple  préféra  «  dès  le  ix*  siècle  le  nom  de  Crevan, 
«  plus  aisé  à  prononcer  que  celui  de  Creyic.  •  (Pourquoi  le  peu* 
pie  ne  prononçoit*il  pas  de  Corœ  venna  Grévanne,  comme  il  a 
prononcé  Charle-vanne  de  Caroli-^^nna?  Il  faut  avouer  que  le 
langage  i;ii4g|!»re  n'a  pas  limé  le  latin  d'une  manière  uniforme). 

Telle  est  la  gradation  des  suppositions  qu'avance  H.  Le  Beuf 
pour  établir  le  Chora  à  Crévan.  On  ne  peut  pas  entreprendre 
sérieusement  de  les  réfuter  ;  car  M.  Le  Beuf  peut-il  s'imaginer 
qu'il  n'y  a  point  de  pécheurs  sans. vanne  ou  écluse?  Où  a*t«il 
appris  que  ceux  de  Crévan  avoient  une  vanne  sur  la  Cure  ?  Dans 
quels  actes  a-t*il  lu  Corœ  veftnum?  Et  quand  tout  eela  seroit 
vrai^  s'ensuivroit-il  que  Crévan  étoit  le  Cora  ou  le  Corœ  vicus^ 
qui  auroit  été  remplacé  par  Corœ  vennum  7  Est-ce  manquer 
îi^ exactitude  que  de  ne  pas  applaudir  à  de  pareilles  idées? 

.l'avois  opposé  {Eclaire. ,  p.  366)  à  toutes  ces  suppositions  de 
M.  Le  Beuf  que  Crévan,  ^tan  t  nommé  dans  une  charte  de  l'an  90 1 , 
Crevennum^  et  cela  relativement  au  temps  de  Charles  Martel, 
c'est-à-dire  pour  un  fait  arrivé  au  commencement  du  vin*  siè- 
cle, il  ne  pouvoit  être  le  lieu  Chora^  qui,  au  commencement  du 


BULLBTIN  DU  BIBUOPBILB.  863 

ix^  siècle,est  encore  nommé  parAimoia  aimplemeni  Cora.  Leloa* 
gage  vulgaire  auroU'iUimé le  latin  jasqo'à  la  coar  deCliarles-le- 
Simpie  ?  Et  l'évêqae  Hérifrid»  qui  demandoil  an  roi  la  restila- 
tion  d*ane  terre  considérable,  qui»  suivant  M*  Le  Beuf,  se  nom* 
moit  encore  Corœ  vicus  »  sous  Charles  Martel ,  et  avoit  été 
enlevée  à  l'église  d'Auxerre  par  ce  prince,  auroit-il  demandé, 
dans  sa  supplique,  la  restitution  de  F'illa  Creyennum,  eic,  sans 
autre  explication?  L'importance  de  l'objet ,  le  risque  de  n'être 
point  entendu^  demandoient  l'expression  des  deux  noms,  de  l'an- 
cien temps  au  temps  de  l'usurpation,  et  du  moderne  ao  temps 
de  la  requête.  L'évêque  n'en  fait  aucune  mention  ;  il  parle  seu*> 
lement  àtVilla  Creyerwum^  eidem  matriecclesiœoliniabstracta. 
J'en  infère  que  le  nom  de  Crevennum  éioii  déjà  établi  au  corn-- 
mencement  du  yiii®  siècle,'  et  il  est  assez  singulier  que  M.  Le 
Beuf  dise  dans  sa  lettre  :  «Si  Creva n  étoit  un  lieu  considérable 
«  au  ix^  siècle,  pourquoi  n'auroit*il  pas  été  connu  au  yi«  ,  et 
«  même  au  viii"?  C'est  ce  que  M.  Danville  sera  obligé  de  nous 
«  apprendre.  »  Je  fais  plus  qu'il  ne  demande  ;  je  dis  {Eclaire., 
p.  367)  que  Crévan  est  un  nom  ancien  et  celtique,  suivant  l^ap» 
pcwence^  je  cite  [ibid^  plusieurs  lieux  en  France  «  nommés  Gré* 
van,  dont  le  nom  ne  peut  dériver  de  Chorœ  venna,  et  dont  il 
est  difficile  de  savoir  l'origine  de  la  signification. 

La  position  de  Chora ,  à  Crévan ,  étant  tonte  gratuite  et  pu- 
rement arbitraire,  je  recherchai  sur  les  cartes  de  ces  cantons 
s'il  n'y  avoit  pas  quelque  portion  sur  la  Voie  romaine  qui  fût 
convenable.  Je  trouvai,  dans  la  carte  de  Bourgogne  de  M.  De- 
lisle,  un  lieu,  vb-à-vis  d'Arci ,  nommé  Querre ,  dont  l'analo- 
gie  ne  diffère  point  du  Chora 'y  mais  cette  position  »  étant  omise 
dans  la  carte  du  diocèse  d'Auxerre  de  M.  Sanson,  je  69  Caire 
des  informations  sur  les  lieux,  et  on  me  répondit  qu'on  ne  cen* 
noissoit  plus  de  Querre  aux  environs  d'Arci,  comme  j'ai  en  l'at- 
tention d'en  avertir  (fc/o/rc,  p.  368)«  Cependant j'iÂserve  que 
M.  Delisle  ne  l'aura  pas  imaginé,  et  M.  Le  Beuf  aiura  de  la  peine 
à  persuader  que  le  graveur,  au  Hen  d'écrire  Arci*sur*Cure  en 
une  senle  position ,  en  ait  fait  deux  avec  des  caractères  distînc* 
tifs;  qu'il  ait  écrit  Querre  au  lien  de  Cure,  et  que  M.  Dclisie 
n'est  pas  l'auteur  de  cet  arrangement.  Le  graveur  aura-t-il  fait 
la  même  £aute  dans  la  carte  de  Champagne ,  du  même  anieiir, 

62 


861  DCLLBTIN   DU   BIBLlOPUILB. 

OÙ  Querre  et  Arci  sont  deux  positions  distinctes?  Au  reste^  je 
ne  persiste  pas  à  dire,  comme  prétend  M.  Le  Beuf,  que  le  Quern? 
a  dâ  exister^  je  dis  seulement  que  le  Chora  devoii  être  sur  la 
voie  romaine  et  sur  la  Cure,  au  dessus  de  Crevan;  et  que  toutes 
ces  convenances  se  rencontrent  dans  l'emplacement  qaeM.  De- 
liste  a  donné  au  Querre ,  et  vers  le  lieu  où  M.  Delisle  a  placé 
le  Querre.  Et  j*établis  cette  position  sur  la  route  donnée  par  le 
moine  Aimoin ,  qui  fait  passer  les  reliques  des  saints  George  et 
Aurèle,  de  Cora  à  Bazerne,  et  de  Bazerne  à  Auxerre.  Elles  ve- 
noient  du  canton  de  Beaune,  en  Bourgogne,  d'où  il  résulte  que 
Cora  étoit  plus  éloigné  d^Auxerre  que  Bazerne,  et,  à  plus  forte 
raison,  que  Crévan^  puisque,  suivant  M.  Le  Benf,  les  reliques 
passèrent  de  Bazerne  à  Crévan,  de  là  à  Iranci  et  à  Auxerre;  et 
il  n'avoit  pu  placer  le  Cora  d' Aimoin  à  Grévan,  qu'en  renversant 
l'ordre  de  la  route,  ti anslationis  ordinem  ,  comme  on  peut  le 
voir  ,  Eclaire. t  p.  370.  Ce  n'est  donc  point  sur  une  des  fautes 
de  M.  Delisle,  qui,  peut-être,  n'en  fait  ici  aucune,  c'est  encore 
moins  sur  un  amas  de  suppositions  arbitraires  que  je  place  le 
Cora  au  dessus  de  Grévan. 

Qnoiqne  les  religieux  qui  portaient  les  reliques  allassent  de 
connoissances  en  connoissances ^  comme  Aimoin  ne  fait  mention 
d'aucune  de  ces  connoissances  entre  le  pays  Beaunois  et  Cora, 
ou  peut  croire  qu'ils  suivirent  la  grande  voie  depuis  Saulien 
jusqu'à  Chora  ,  qui  étoit  sur  la  même  voie.  JTai  appris  qu'il  y 
a  un  lien  nommé  Querri ,  sur  la  Cure,  à  un  quart  de  lieue  au 
dessus  de  Yermanton;  M.  Le  Beuf,  qui  est  soi ti souvent  de  son 
cabinet f  et  qui  2ifait  souvent  des  descentes  sur  les  lieux,  ^ui  nous 
instruire  si  ce  lieu  existe,  s'il  est  sur  la  grande  voie  de  Châlons- 
sur«Saôtte  à  Auxerre  ;  on  pourra,  sur  le  rapport  des  noms,  y  pla- 
cer le  Chora;  cette  position  s'accordera  avec  ce  que  les  anciens 
disent  du  Chora,  et  avec  ce  que  j'ai  avancé  dans  les  Éclaircisse- 
mens,  que  Chora  est  au  dessus  de  Grévan  vers  Arci. 

Je  ne  relève  point  quelques  difficultés  de  M.  Le  Beuf  sur  la 
position  du  Chora  aux  environs  d'Arci  :  que  Saint-Golomban  n'au- 
roit  fait  en  un  jour  que  quatre  lieues  d£  chemin  au  lieu  de  six;  je 
ne  sais  point  quelle  diligence  faisoit  le  vénérable  abbé  dans  ses 
voyages . 

Qu'il  y  auroit  eu  sur  la  Cure  deux  villages  également  appelé» 


DUtXETl?!   DU   BIBLIOPHILE.  ^i65 

Cure,  à  quatre  lieues  Tun  de  l'autre  ;  il  citera^  quand  il  voudra» 
des  lieux  de  même  nom  encore  moins  éloignés ,  par 'exemple» 
Merri-le-Sec  et  Merri-sur-Youne,  dans  le  pays  dont  il  s*agit. 

QneSaint-Âunaire»  dans  sa  description,  marquant  pour  le  pre- 
mier jour  du  mois  Ëpoigni,  pour  le  2^  Venousse,  pour  le  S*'  Goix 
et  Naintri  ou  Nitri,  pour  le  4^^  Corœ  vicus  cum  clero  et  populo^ 
pour  le  5®  Bazerne  et  Accolai,  ponr  le  6»  MerrI*sar-Yonne ,  le 
Corœ  vicus  entre  Goix  et  Bazerne  ne  peut-être  que  CréYan. 
Quelle  induction  peut-on  tirer  de  cette  description ,  dans  la* 
quelle  Saint*  Aunaire  passe  de  Yenousse  à  Goix,  éloigné  de  quatre 
lieoes,  et  à  Nitri  qui  est  à  six  lieues  de  Venoosse  ?De  plus»  Saint- 
Annaire  ayant  suivi  les  confins  du  diocèse  à  Venousse,  près  de 
Pontigny,  à  Nitri  du  c6té  de  Noyers  »  pourquoi  Corœ  vicus,  en 
suivant  te  même  ordre»  ne  seroit«il  pas  aux  environs  d*Arci»  près 
des  confins  du  diocèse  d'Autun  ? 

Je  remercie  M.  LeBeuf  delà  correction  qu'il  fait  à  la  carte 
insérée  dans  les  Eclaircissements»  en  disant  que  la  grande  voie 
est  sur  la  droite»  et  non  à  la  gauche  d*Iranci.  Je  n'ai  pas  com- 
pris ce  qu'il  dit  du  chemin  de  Noyers  à  Auxerre  »  et  il  semble 
qu'il  n'en  est  question  ni  dans  la  Dissertation  ni  dans  la  carte. 
Si  Suryoie  près  d' Auxerre  est  un  hameau  inconnu»  c*est  une 
faute  de  la  carte  de  M.  Delisle  :  mais  Mangi»  ou  plutôt  Nangi- 
sous'voie  ne  pourroit-il  pas  donner  quelque  réalité  au  Sur^ijoie? 
Ces  deux  lieux  sont  voisins  »  la  dénomination  de  sous'^me  n'est 
ni  contredite  ni  corrigée  par  M.  Le  Beuf»  lors  même  qu'il  cor- 
rige le  nom  de-Mangi.  Sur^voîe  et  sous'voie  sont  relatib,  M.  Le 
Beuf  fera  bien  de  donner  en  détail  la  suite  de  la  voie  romaine 
d'Avallon  à  Auxerre,  qui»  selon  lui»  tombe  directement  au  ruis" 
seau  de  Vallan,  dans  lu  prairie  de  V ancien  Autric  :  mais  il  doit 
observer  que  la  dénomination  de  sous^voie  »  donnée  à  Nangi  à 
cause  du  passage  de  la  voie  romaine  sur  la  droite  de  l'Yonne  »  ne 
permet  pas  de  transporter  cette  même  voie  à  la  gauche  de 
TYoune»  sur  le  ruisseau  de  Yallan. 

M.  Le  Beuf  peut  écrire  autant  qu'il  lui  plaira  sur  Chora,  il  peut 
même  persister  à  dire  que  Corœ-vennum  a  remplacé  Corvic  ou 
CréyiCy  je  ne  le  fatiguerai  pas  par  une  nouvelle  réponse.  Je  verrai 
avec  plaisir  les  Noies  qu'il  promet  sur  le  Genabum^  qui  est  le  pre- 
mier et  le  principal  objet  de  ma  Dissertation.  J'ai  Thonneur,  etc. 

paris,  ce  a8  mai  1743. 


866  BULLRTIN  DU   BIBLIOPHILE. 


R^LBXIONS    81711   LC8    REVARQUES   DE    H.    DaNVILLE  y     INSEREE» 

DAIVS    LE    HeRCCRE   d'aOITT  (I). 

Je  ne  pois»  Monâienri  que  loaer  bemcoup  la  résoluvion  que 
prend  M.  DanTille  à  la  fin  de  sa  letire,  de  ne  |tos  écrire  sur 
Chora  ;  celte  matière»  en  eflelj  n'est  ni  assex  îiHiéressaBie,  ni 
assez  abondante  pour  continuer  de  la  trailM,  et  ce  serêii  fati* 
guer  le  public  par  des  redites.  Je  n'en  doute  aucaaenienU  pois*^ 
que  ce  qui  Tient  de  paroilre  Ufdessua  n'ajaola  presque  rien  à  ce 
qui  est  dans  son  livre»  ^t  que  ce  n*est  qu'une  répélilion  de  se» 
mêmes  preuves» 

Si  les  écrivains  qu'il  combat  sont  sujets  à  faire  des  snpposL» 
tionsy  comment  prétend-il  être  exempt  de  ee  défaut,  si  coamun 
dans  l'art  de  la  critique  »  lui,  dont  les  raisautemeos  supposent 
que  les  divisions  des  peuples^  qui  avoient  lien  cbez  les  Gaidois» 
furent  les  mêmes  chez  les  Romains  »  quand  ils  furent  devenu» 
les  maîtres  des  Gaules?  Car  s'il  ne  suppose  paa  cefai  oonsmein-^ 
contestable  ,  à  quoi  lui  sert  d'alléguer  si  souvent  \ssi^faÈe$>  usi* 
tées  cbezles  Romains»  habitans  des  Gaules»  pour  prouver  que 
Genabum  des  commentaires  de  César  n'était  pas  aux  enviresa 
du  lieu  où  est  situé  la  ville  de  Gien?  Pour  que  les  raisonncmena 
de  U,  Dan  ville  ne  suiqposassent  pas  cela,  il  hudrnt  qnci  les  écri« 
vains  »  ou  les  autres  monumens  du  temps ,  lui  fournisaenti  la 
preuve  que  les  différentes  divisions  de  territoire  avoient  été 
primitivement  réglées  chez  les  anciens  Gaulois ,  suivant  u» 
plan  et  un  partage  que  les  Romains  n'ont  fait  que  suivre  et 
adopter  à  la  lettre. 

Si  je  me  ressouviens  bien  encore  de  quelques  règles  de  logi* 
que»  sa  majeure  doit  être  ainsi  conçue  :  «  Le  territoire  des  dil-' 
«  ferons  peuples  GMlois  ne  devait  pas  êlre  plus  éienchi  que  Pa 
c  été  depuis  celui  des  cités  romaines  établies  dans  lesGauii».  m 
Et  sa  mineure  :  «  Or»  aeloD  les  monumenei  roaMunfr  et  le  par- 
«  tage  des  anciens  diocèses»  telle  cité  romaine  avait  ses  limiies- 
«  en  tellieu,  et  telle  autre  en  tel  autre  lieu»  »  desquelles  dei» 

(i)  Mercwe  de  septembre  1743»  p*  tQi5. 


ItULLEnN  DU   BIBLIOPHILIS.  867 

propositions  il  conclu^  affirmatiYement  sar  l'étendue  da  terri- 
toire de  chacun  des  anciens  peuples  gaulois ,  par  l'effet  d'un 
raisonnement  qu'il  croit  bon ,  mais  qui  ne  vaut  rien^  parce  que 
la  majeure  est  fausse.  Ainsi  î*ai  en  raison  de  dire  qu'il  lui  res- 
toit  à  prouver  que  l'étendue  des  peuples  gaulois  étoit  bornée  à 
r^ndroit  oà  il  en  fixe  les  limites. 

An  teste,  pour  que  le  zèle  de  M.  Danvilte  fût  bien  placé,  et 
qu'il  fût  bien  fondé,  selon  les  règles,  à  faire  comprendrei  comme 
il  It  prétend,  que  j'ai  en  tort  de  m*éloigner  du  sentiment  de 
M.  Lancelot  sur  la  position  de  Genabum ,  il  faudroit  qu'il  fût 
constant  par  quelque  endroit  que  ce  n'est  que  depuis  M.  Lan- 
edot  que  j'ai  composé  mon  écrit.  Or  la  vérité  est  que  j'avois 
rédigé  ce  petit  ouvrage  avant  que  M.  Lancelot  eût  pensé  à  com- 
poser le  sien  \  c'est  même  de  quoi  j*ai  averti  le  public  par  une 
note  qui  est  à  la  première  page.  Que  M.  Danville  cesse  donc  de 
supposer  le  contraire,  et  de  dire  que  je  combats  M.  Lancelot, 
puisque  je  ne  pouvois  pas  combattre  une  dissertation  qui  n'exis- 
toit  pas  y  et  que  la  mienne  est  antérieure  à  celle  de  M»  Lance- 
lot;  ce  qui  est  si  véritable  que  dans  la  sienne  il  fait  mention 
des  sentimens  qu'il  avoit  trouvés* dans  celle  de  ma  composition, 
que  je  lui  avois  prêtée.  Si  je  n'ai  publié  cet  opuscule  qu'en 
1738,  c'est  que  ce  ne  fut  que  dans  ce  temps-là  que  je  me  rendis 
aux  conseils  que  me  donnèrent  quelques  amis  de  ne  point  Ten- 
sevelir  dans  l'oubli ,  disant  que  quoique  tout  ne  fût  pas  égale 
ment  fort,  il  y  avoit  néanmoins  des  endroits  qui  pouvoient 
donner  lieu  à  quelque  découverte.  M.  Danville,  sans  regarder 
la  date  de  cet  écrit,  a  saisi  l'occasion  de  sa  publication  pour 
sonner  l'alarme  ^  et  pendant  que  les  savans  d'Orléans  sont  fort 
tranquilles,  parce  qu'ils  connoissent  ma  bonne  foi,  et  qu'ils  font 
attention  à  l'époque  des  deux  écrits,  il  s'est  empressé  de  remet- 
tre sous  les  yeux  du  public  les  raisonnemens  de  celui  dont  Toii- 
vrage  est  le  dernier  en  date,  je  veux  dire  de  M.  Lancelot,- 

A  l'égard  de  Tautorité  de  M.  de  Valois,  qu'il  fait  beaucoup 
valoir,  après  M.  Lancelot,  je  dis  que  quoiqu'elle  soit  d'un  grand 
poids,  je  m'aperçois  de  plus  en  plus,  qu'il  ue  faiit  pas  toujours 
jurer  sur  ce  qu'il  a  soutenu  ;  et  je  suis  persuadé  que  M.  Danville 
est  assez  éclairé  pour  penser  de  ni^mc. 

M.  Danville  donne  en  abr(^gé  dans  sa  lettre,  tout  ce  qu'il  a 


868  BULLETIN  DU  DIDUOPHILE. 

dit  dans  son  livre  sur  Chorn.  Pour  moi,  je  me  dispenserai  de  ré- 
péter ce  que  j'ai  dit,  et  je  le  laisserai  écrire  tant  qu'il  voudra, 
que  c'est  agir  en  homme  exact,  que  de  se  fier  sur  une  carte  aussi 
pleine  de  fautes  que  Test  celle  de  M.  Delîslc,  en  ce  qui  regarde 
le  voisinage  d'Auxerre. 

Ce  que  j'ai  appris  de  plus,  depuis  que  mon  écrit  est  imprimé  dans 
le  Mercure,  consiste  en  ce  que  M.  Henry,  curé  d'Arcy,  qui  étoit 
dernièrement  à  Paris,  m'a  assuré,  savoir,  que  les  plus  anciens 
de  sa  paroisse  n'ont  aucune  idée  qu'il  y  ait  eu  à  Arcy  ou  dans  les 
environs,  ni  dans  le  territoire  de  ses  voisins^  aucun  lieu  nommé 
Querre,  et  qu'il  n'a  pu  eu  retrouver  lui-même,  quoiqu'il  en  ait 
fait  la  recherche  expressément.  Les  cinq  seigneuries  de  sa  pa- 
roisse, sont  Arcy,  qui  est  le  nom  général^  Digogne,  seigneurie 
où  est  situé  le  clocher;  Chastenay,  où  sont  les  fameuses. grottes; 
Beugnon,  situé  à  droite  de  la  rivière  ;  le  bois  d'Arcy,  où  il  y  a 
un  prieuré,  et  enfin  quatre  maisons  dans  un  lieu  dit  la  Sauvain, 
où  lac  Sauvain.  M.  Dauville  peut-il  dire  qu'aucuu  de  ces  noms 
conserve  radicalement  celui  de  Cora7  Quoique  j'eusse  vu  autre- 
fois par  moi-même  tous  ces  lieux,  j'ai  été  bien  aise  de  me  les 
faire  remettre  dans  la  mémoire  par  des  personues  qui  les  ont 
examinés  encore  avec  plus  de  soin  que  moi.  Il  en  est  de  même 
du  Querry^  sur  lequel  il  se  rejette,  et  qu'il  dit  être  situé  proche 
Yermenton. 

Cette  petite  ville  renferme  plusieurs  seigneuries  qui  ne  me 
sont  pas  inconnues ,  non  plus  que  celles  de  son  voisinage  ,  que 
j'ai  aussi  autrefois  visité;  mais  aucune  n'a  de  nom  qui  ressemble 
à  Querry.  Et  quand  même  on  y  en  auroit  trouvé  un,  ce  nom  ne 
pourroit  venir  de  Cora,  puisque  la  terminaison  suppose  un  mot 
latin  finissant  par  îacus  ou  iacum.  Dans  tout  le  diocèse  d' Auxcrrc 
nous  n'avons  de  noms  approchant  de  celui  de  Cora,  après  Cré- 
van,  que  Curiy,  hameau  proche  Auxcrre,  sur  la  route  de  Troy es, 
et  Coeurs^  hameau  proche  la  ville  de  Yarzy  :  or  ni  l'un  ni  l'autre 
de  ces  lieux  ne  peuvent  convenir  au  système  de  M.  Danville. 

L'exemple  qu'il  donne  pour  prouver  que  deux  villages  situés 
sur  la  rivière  de  Cure,  à  quatre  lieues  l'un  de  l'autre,  ont  pu 
être  également  appelés  Cure  tout  simplement ,  me  paroît  peu 
concluant.  A  la  vérité,  il  y  a  deux  Merry  dans  le  diocèse 
d'Auxerre,  éloignés  seulement  de  trois  ou  quatre  lieues  ,  mais 


BULLETIN  DU   BIBLIOPHILE.  1^9 

«ushi  en  iic  les  appelle  pas  simplement  Merry  :  ils  soDl  diàlin* 
^ucs  par  des  surnoms  ;,  et  ces  surnoms  sont  ceux-là  même  que 
M.  Danvîlle  allègue.  Il  faut  qu'il  ayoue  qu'il  s'est  trompé  là- 
dessus. 

Puisqu'il  est  vraisemblable  ,  selon  M.  DanviUe ,  que  Crevan 
eat  un  nom  celtique,  il  s'ensuit  que  c'est  un  lieu  ancien.  S'il  est 
bi  ancien,  pourquoi  ne  8eroit*il  pas  nommé  dans  la  Description 
du  diocèse  d'Auxerre,  faite  parl'éyéque  saint  Aunaire  au  vi* siè- 
cle ?  Et  pourquoi  transporter  le  nom  de  Corœ  vicus  à  un  lieu  de 
tout  temps  inconnu,  et  qui  n'est  que  l'effet  de  la  faute  d*nn  gra- 
veur ,  pendant  que  ce  même  nom  est  si  visiblement  applicable 
à  un  lien  où  la  décharge  de  la  rivière  de  Cure  dans  celle  d'Yonne 
facilite  la  pêche,  et  a  fait  construire  des  vannes  a  cet  usage  et 
à  celui  des  moulins?  car  il  est  bon  que  je  dise  aussi  en  passant 
que  les  moulins  de  cetle  petite  ville  ne  sont  point  situés  sur 
r  Yonne,  et  n'y  ont  jamais  été  sitnés,  mais  sur  la  Cure.  Donc, 
comme  la  pêche  el  les  moulins  ont  toujours  été  regardés  relati- 
vement l'un  à  Tautre,  et  que  dans  la  basse  latinité  Venna  et 
Piscatoria  étoicnt  assez  synonymes ,  il  n*est  pas  étonnant  que 
pendant  que  les  gens  d'église  appeloient  ce  lieu  à  leur  façon 
Corœ  vicus ,  les  négocians  aient  commencé  à  l'appeler  confor- 
niémenl  à  leur  commerce ,  Corœ  venna  ,  ou  Corœ  èenna^  d'où 
par  contraction  la  suite  du  temps  aura  fait  Crevenna ,  que  les 
actuaires  auront  enfin  mis  au  neutre,  Crevennum^  conformémc- 
ment  au  style  le  plus  ordinaire  des  noms  de  lieu  ;  appellation 
qui  aura  enfin  prévalu,  et  que  les  ecclésiastiques  ont  adoptée, 
laissant  là  l'ancien  nom  Corœ  vicus. 

Peut-être  M^  DanviUe,  qui  sait  multiplier  les  objections  dans 
des  choses  simples ,  demandera- t-il  qu'on  lui  fixe  par  quelques 
monumens  l'année  on  le  temps  de  ces  changemens  de  nom. 
Mais  cette  demande  supposeroit  que,  dans  l'antiquité,  on  écri- 
voit  tout ,  et  que  de  ces  volumes  immenses  d'histoires  on  de 
chartes,  aucun  n'a  péri  dans  les  guerres  des  Sarrasins  et  des 
Normands  ;  ou  que  les  quatre  ou  cinq  incendies  arrivés  à  la  ca- 
thédrale d' Auxerre ,  ont  épargné  les  monumens  dans  lesquels 
on  auroii  pu  trouver  ces  sortes  do  circonstances.  Au  reste,  quelle 
nécessité  y  a*t-ilde  produire  des  titres  des  six  ou  sept  premiers 
siècles  de  Jésus«Ghrist  pour  prouver  que  lu  poche  ctoilsingulic- 


876  BULLinZf  DU  BIBLIOraiLS. 

remeat  pratiquée  dtm  nn  lien  où  les  ïmloriens  ftut  mention 
qu'oD  VûiLerqoit  aa  z«  sîède  ?  Ne  safBcr>il  pas ,  pour  insinuer  nn 
fait  de  cette  nature,  d'être  sûr  qoe  la  même  rivière,  qui  favori- 
soit  considérablement  la  pêche,  y  a  toujours  passé  ,  et  8*y  est 
toujours  jetée  dans  nne  antre? 

QoD  H.  Baaviiie  conTÎenne  ou  ne  convienne  pas ,  qne  €reyan 
e$t  BB  de  ces  liens  dont  le  noot  a  dié  différemment  modifié»  ii 
n'en  sera  pes  moins  vrai  de  le  dire.  Nous  en  avons  encore  un 
exemple  tont  récent,  puisque  le  grand  nombre  paroît  aujour- 
d'hui prononcer  Crayon^  que  quelques  uns  mteiie  écrivent  Cra^ 
vatu.  Le  ehangement  d'nne  voyello  dans  le  mot,  et  l'addition 
d'une  consonne  à  la  fio^  ne  manquera  pas  de  faire  naître  de  non* 
velles  oonjectnres  dans  l'esprit  des  étymologistes  des  siècles  à 
venir»  surtout  lorsque  quelques  uns  l'auront  latinisé  en  Cravam 
eus  ou  Cravaaiium.  S'en  défendra  lalers  qui  pourra.  J'ai  dit 
tout  ce  qui  me  paroissoit  le  plus  probable  sur  l'étyraologie  de 
ce  lieu. 

Après  la  supposition  d'un  prétendu  Querre  aux  environs  d'Ar- 
^•eur^Gure,  M.  Danville  me  parolt  finir  sa  lettre  par  une  autre 
supposition  ;  c'est  que  tontes  les  fois  que  le  mot  de  9H>iè  ou  de 
chemin  se  trouvera  joint  à  nn  nom  de  lieu,  il  s'<»i  suivra  que  ce 
lieu  est  situé  sur  un  passage  où  Ton  doit  supposer  une  voie  ro- 
maine. Je  doute  que  les  savans  regardent  cetle  proposition 
comme  vraie  et  exacte.  Selon  le  géographe  des  principes  do- 
qvkA  elle  résulte,  je  dois  observer  «  que  la  dénomination  de 
m  SOUS  voie,  donnée  à  Nangy  (proche  Auxerre),  à  cause  du  pas- 
«  sage  de  la  voie  romaine  sur^la  droite  de  l'Yonne,  ne  permet 
«  pas  de  transporter  cette  même  voie  à  la  gauche  de  l'Yonne^ 
n  sor  le  ruisseau  de  Vallan.  «  Ce  sont  ses  paroles;  s'il  veut  se 
donner  la  peine  d'aUer  jusqu'à  Auxerre,  il  verra  que  la  vérita- 
ble voie  romaine  qui  vient  d'Avallon  à  eette  ville,  et  qni  y 
aboutit  an  dessus  du  faubourg  méridional ,  n'est  pas  de  mon 
iavontion,  mais  qu'elle  est  réellement  et  de  fail  à  la  gauche  de 
l'Yonne.  Il  ne  but  qne  des  yeux  pour  s'en  convaincre.  Elle  est 
eaceire  en  assez  bon  état  durant  l'espace  d'une  lieue  ou  environ, 
à  la  réserve  de  quelques  diminutions,  que  des  vignerons  y  font 
de  temps  en  temps,  enlevant  le  gazon  pour  faire  dans  lenrs 
vignes^  ce  qu'ils  appellent  des  têtes,  et  quelques  laboureurs,  en 


BULLETIN  DU  UIULIOPUILE.  87 i 

abaissant  le  même  gazon ,  pour  engraisser  et  agrandir  leurs 
champs.  Au  contraire^  de  l'autre  côté  de  l'Yonne,  il  n*y  a  nul  ves- 
tige de  voie  romaine,  ni  sur  la  roule  de  Saint-Brj,  ni  sur  celle 
de  Noyers,  proche  laquelle  est  le  petit  hameau  de  Nangy.  Ce 
sont  des  chemins  ordinaires  des  carrosses  publics,  mais  non  des 
voies  romaines  (I). 

Ainsi,  Monsieur,  je  puis  fort  bien  finir  à  mon  tour  du  même 
ton  dont  M.  Danville  a  débuté,  et  dire,  que  c'est  sur  des  suppo- 
sitions qu'il  dérange  avec  assurance  une  partie  considérable  de 
la  topographie  du  voisinage  d'Auxerre,  qu'il  transporte  à  sa 
volonté  la  voie  romaine  d'un  côté  de  la  rivière  à  l'autre,  et 
qu'il  confond  par  là  la  marche  des  anciens  Romains  aux  appro- 
olies  ée  la  même  ville. 

Je  suis,  etc. 

(i)  y^jez  sur  oalie  toîa  le«  Mémoire  giographiqne$  fur  quelques  an- 
tiquités de  la  Gaule,  par  Pasumot.  Paris,  Ganeau,  1765,  pag.  97-  ^uirant 
Pasumot,  cette  Toîe  seroit  mal  indiquée  dans  la  carte  du  diocèse  a'Auxerre, 
de  Sanson,  eorrigée  par  Le  Beuf,  comme  aussi  dans  la  carte  de  Tancienne 
Gaule,  du  Beeumidei  historiens  de  France^  et  dans  celle  de  la  Nodce  dei 
GmUe$f  de  d'Aimile.  Pasumot  aaïunioe  avoir  pttoearti  eelte  voie  d'un 
botti  à  l'autre  ei  aïk  doope  une  oarle  faîte  aveo  beauoaop  de  soin.  (Celle 
earte  et  les  autres  qui  sont  dans  le  inéne  volume  ont^té,  d'après  ^a  ar* 
tîcle  du  Journal  de  Verdun,  mai  1766,  p.  36o^  faites  au^^  frais  d'un  sa- 
Tant  illustre  qu'on  ne  nomme  pas,  mais  que  je  croîs  le  comte  de  Caylus.) 
Il  la  place  du  reste  aussi  sur  la  rive  gauche  de  l'Yonne. 

l«  même  recueil  contient  une  dissertation  sur  Chora  qui,  suivant  l'au- 
ie«r,  aurait  été  placée  ear  un  plateau  au  sud-ouest  de  Sainft-Moré,  qu'on 
ttl^loij.  da  son  (eops^  d^ns  le  paya,  VUle'Jwucerre*  On  emnit,  s«iT«it  lui, 
fait  de  Viens  Corœ,  Vie  à  Cœure  ou  Viiie  a  Cause,  fit  de  là  VîUe  Au- 
ccBuro  et  Ville  Aueeurre.  La  position  de  ce  plateau^  sur  lequel  on-voyoit 
de  son  temps  des  restes  de  tours  et  de  murailles,  convient  bien  à  ce 
qv'Aimoin  a  dit  de  Corœ  viçus»  —  Cl.  G. 


I 

j 


LE  TIGRE, 

Catalogue  des  livres  de  M.  CROZET,  page  dernière. 

Il  parai  sous  le  règne  de  François  II>  c'esUà-dire  entre  le 
10  jniilet  1559  el  le  &  décembre  1560,  un  écrit  satirique  d'une 
grande  véhémence»  intitulé  Le  Tigre,  selon  Régnier  de  la 
Planche  et  Brantôme,  intitulé  Ad  Tigrb^  selon  de  Thou  {cui 
TIGRIDI  iiiulus  prœjixus  erai),  et  qu'une  proscription  rigou- 
reuse entre  toutes  celles  que  les  livres  ont  subies,  sembloit 
avoir  entièrement  anéanti.  Cet  écrit,  cité  par  les  historiens, 
oloit  resté  inconnu  aux  bibliographes. 

Il  résulloit  seulement  du  témoignage  de  de  Thou,  de  Régnier 
de  la  Planche  et  de  Brantôme  : 

1^  Que  cet  ouvrage  éloit  fort  court,  Hbeflus^  dit  le  premier, 
un  Uurei,  dit  le  second,  une  inueciaie^  dit  le  troisième  ; 

2^  Qu'il  étoit  écrit  à  l'imitation  de  la  pilemière  Gatilinaire  ; 

30  Qu«î}  y  ^(ojt  question  des  amours  incestueuses  d'un  grand 
personnage  et  d'une  graiidë  dame  ; 

40  Qu'il  étoit  imprimé  et  non  jnanuscrit^  puisque  le  libraire 
fut  pendu. 

Si  l'on  vouloit  aller  plus  loin  en  conjectures,  on  pouvoit  sup- 
poser, d'après  Bayle,  que  ce  pamphlet  étoit  sorti  de  la  plume 
de  Francis  Hotman,  ic  plus  éloquent  et  le  plus  fougueux  des 
écrivains  politiques  de  son  époque. 

Et  il  y  avoit  deux  inductions  naturelles  à  tirer  de  celle-ci  : 

La  première,  c'est  que  cette  espèce  de  Gatilinaire  étoit  eu 
prose,  François  Hotman  n'ayant  écrit  de  sa  vie  un  seul  vers  ; 

La  seconde,  c'est  qu'elle  avoit  probablement  été  imprimée 
en  Allemagne,  où  il  est  notoire  que  François  Hotman  a  passé 
la  fin  de  l'année  1559  et  le  commencement  de  l'année  1560. 
.  La  science  bibliographique  en  étoit  là  sur  cette  question^  il 
y  a  près  de  sin  ans,  quand  M.  Tcchener  découvrit,  dans  un 
recueil  factice  de  pièces  historiques  dirigées  contre  le  cardinal 


BULLETIN   DU   BIBLIOPHILE.  873 

de  Lorraioe,  une  petite  pièce  intitulée  :  Episire  envoyée  au  Ti^re 
tle  la  France, 

Or,  cette  pièce  ctoit  fort  courte,  puisqu'elle  se  renferme  en 
sept  feuillets  seulement. 

Elle  ëtoit  écrite  à  l'imitation  de  la  première  Catilinaire, 
dont  elle  copia  presque  littéralement  le  fameux  exorde  : 

Elle  contenoit  en  termes  précis  cette  imputation  odieuse 
d'adultère  incestueux  »  qui  nous  a  été  conservée  par  Bran* 
tome  ; 

Elle  étoit  selon  toute  apparence  de  la  main  d'Hotman^  à  qui 
Bayle  Tattribue,  on,  pour  m'exprimer  plus  catégoriquement 
elle  ne  pou  voit  être  que  de  lui,  car  il  n'y  a  voit  pas  deux  per* 
sonnes,,  en  1560,  qui  écrivissent  comme  Ilotman  ; 

Enfin,  elle  étoit  certainement  imprimée  par  Jacques  Estaoge 
qui,  vers  l'an  1559,  imprimoit  tour  à  tour  à  Baie,  à  Strasbourg, 
et  peut-être  à  Besançon,  lieux  successifs  de  la  résidence  d'Hot- 
man  pendant  le  cours  de  la  même  année. 

L'identité  de  ce  petit  écrit  avec  celui  qu'ont  signalé  de  Thoo, 
Régnier  de  la  Planche,  Brantôme  et  Bayle,  paroissoit  donc 
chose  démontrée,  et  je  persiste  irrévocablement  dans  cette 
opinion,  quoique  je  n'aie  aueun  intérêt  à  la  faire  prévaloir. 
L*inappréciable  pamphlet  du  Tigre  ne  m'appartient  point.  Ma 
petite  Dissertation^  en  révélant  ses  titres  historiques,  le  fit 
monter  à  un  prix  auquel  je  ne  convois  plus  atteindre,  et  il  fait 
partie  aujourd'hui  des  brillantf&  richesses  de  notre  savant  bi- 
bliographe, M.  Brnnet.  M.  Bruuet,  comme  on  sait,  n'est  pas 
homme  à  se  laisser  tromper-  par  de  vaines  conjectures,  et  .un 
fait  bibliographique  dont  il  a  rjeconnu  l'authenticité  peut  pas- 
scr  pour  assez  bien  établi  dans  la  littérature. 

M.  Dnplesàs  en  a  cependant  jugé  autrement,  et  je  déclare  qu'il 
m'en  coûte  beaucoup  d'être  d*nn  autre  avis  que  cet  aimable  sa- 
vant sur  une  question  quelconque  ;  mais  toute  la  condescen- 
dance que  je  dois  à  son  caractère  et  à  son  esprit,  ne  sauroit  me 
déterminer  an  sacrifice  de  mes  convictions.  Le  public  des  ama- 
teurs, juge  compétent  et  souverain  en  pareille  matière,  décidera 
si  je  devois  m'avoner  vaincu. 

M.  Duplessis  a  découvert  dans  la  bibliothèque  de  notre  cher 
et  regrettable  ami,  M.  Grozet,  une  pièce  en  vers  intitulée  le 


874  BULLKTIN  DU  BIBLIOPHILE. 

Tigre ^  dans  laquelle  il  veut  reconnoître  le  libelle  désigné  par 
nos  vieux  historiens  du  xvi'  siècle.  La  conjecture  de  M.  Do- 
plesais  n'a  rien  qni  me  surprenne;  elle  est  parfaitement  naturelle 
de  la  part  d'un  lecteur  à  qui  VEpistre  au  Tigre  n'est  point  con- 
nue, et  je  l'avois  formée  comme  M.  Duplessis,  il  y  a  près  de 
trente  ans,  d'après  une  autre  copie  qui  appartenoit  à  mon  vieil 
ami  Chardin.  C'est  que  le  petit  poëme  en  question  est,  en  effet, 
une  invective  écrite  à  l'imitation  de  la  première  Catilinaire, 
c'est  qu'on  y  remarque  le  trait  saillant  qui  caractérise  le  li- 
belle original  dans  le  récit  de  Brantôme,  c'est  que  la  confor- 
mité des  deux  écrits  est  continuelle  et  complète  ;  ce  sont  les 
mêmes  idées  disposées  dans  le  même  ordre,  on^  si  l'on  veut, 
c'est  la  même  composition  sous  deux  formes  différentes.  Il  n^y 
a  de  plus  dans  le  Tigre  en  vers^  que  le  mètre  avec  ses  languis- 
santes circonlocutions  et  la  rime  avec  ses  chevilles  ;  il  n'y  a  de 
phis  dans  le  Tigre  en  prose,  que  l'éloquence  et  le  talent. 

Voilà  donc  deux  libelles  ou  denx  Tigres  pour  un  ;  mais  ce 
rapport  singtdier,  ce  n'est  pas  le  hasard  qui  l'a  produit:  il  est 
de  tonte  évidence  qu'im  de  ces  libelles  a  été  calqué  sur  l'autre; 
M.  Duplessb  lui-même  n'en  doutera  pas  qnand  il  voudra  pren- 
dre la  peine  de  les  comparer.'  La  difficnlté,  si  elle  exbte,  est 
donc  de  saTôir  lequel  des  deux  est  le  modèle,  lequel  des  deux 
est  la  copie.  C'est  une  pure  question  de  priorité  :  elle  ne  nous 
demandera  pus  de  grands  frais  de  critique. 

Premièreinent,  le  Tigre  on  VEpistre  au  Tigré  étoit  un  ou- 
vrage imprimé.  Tons  nos  auteurs  sont  d'accord  sur  ce  fait.  Mar- 
tin l'Hommet,  qu'ils  appellent  Fimprimeur,  et  qui  n'étoit,  en 
effet,  qu'un  commissionnaire  en  \ï!bn&c\eypaupercuîusiibrarius, 
fut  pendu  pour  en  avoir  distribué  des  exemplaires. 

Le  T^gre  de  M.  Dnplessis  est  manuscrit,  et  rien  ne  prouve 
qv'il  ait  jamais  été  imprimé.  On  pourrait  même,  \l'après  le 
silence  des  catalogues,  affirmer  hardiment  le  contraire. 

Secondement,  nos  historiens  parient  d'un  livret,  d'un  li- 
belle^ f  une  invective.  Ils  n'ajoutent  pas  que  ce  livret,  ce  li- 
belle, cette  inrective  soit  en  vers,  et  Us  n'y  auroient  pas  man- 
qué. C'est,  disent-ils,  une  imitation  de  la  première  Catilinaire, 
et  il  n'y  a  rien  de  plus  vrai;  mais  la  première  Galilinaire  étoit 
en  prose,  et  si  l'imitation  du  prosateur  latin  n'est  pas  en  prose 


DULLETW  DU  BIBLIOPBILB.  875 

françoise,  elle  prend  un  caraetère  parlicnlier  qa*il  n'eM  pas 
naturel  de  passer  soos  silence.  Celle  omission  sérail  saa» 
exemple. 

Troisièmement,  on  comprend  sans  peine  qu*iin  rimeor  oisif 
s'amose  à  tourner  en  vers  une  pièce  de  belle  prose  quiflalle  se» 
sentimens  et  ses  passions.  Cela  se  voit  tons  les  jours*  Mais  leftl* 
il  bien  commun  qu'un  écrivain  plein  de  talent  etd'origioaKté^ 
perde  son  temps  et  use  son  génie  à  traduire  de  mauvais  vers 
en  belle  prose?  Cela  ne  se  voit  jamais. 

Quatrièmement^  le  libelle  original  a,  bi^ii  certainement^ 
paru  en  15&9»  et  c'est  soos  cette  année  qu'il  est  indiqué  dans 
de  Thon  et  dans  Regniei  de  la  Planche.  U  de  peoA  avoir  pars 
après  1 560,  année  oà  maumt  Fraa^ia  II ,  qni  eal  préaMfté 
comme  vivant  dans  la  premier  paragrapheé 

Or^  le  Tigre  de  M.  Duplessis  porte  la  data  de  1561>  el  cette 
date,  qui  est  également  celle  da  manuscrit  de  Chardin  donti'a» 
parlé  tout  à  Theure,  est  nécessairement  la  dale^  q«  dot  manns* 
crit  original  sur  lequel  tontes  les  copies  ont  été  prises  os  de 
l'édition  originale  qu'on  a  voulu  reproduire.  Eb  Mob,  en 
1 561 ,  le  Tigre  n'étoit  pUis  poursuivi,  François  II  étcMâmort,  et 
il  y  avoit  plus  d'un  an  que  Martin  rHonmel  étoit  pcaidn.  Le 
Tigre  en  vers  étoit  donc  postérieur  an  Tigre  dont  il  est  ques- 
tion  dans  les  écrivains  qui  nous  servent  d'autorité. 

L'hypothèse  de  H.  Duplessis  ne  pourroit  offrir  qae^ae  vague 
apparence  de  vraisemblance  qu'à  de  certaines  conditions  aox- 
quelles  le  rare  et  curieux  manuscrit  de  M»  Grozet  est  bien  loin 
de  satisfaire.  Il  fandroit  d'abord  qu'il  indiquât  par  sa  tome  au 
par  une  note  positive,  ainsi  que  c'étoit  l'usage,  qu'il  esl  oafâé 
sur  l'imprimé,  car  le  Tigre  des  historiens  étoit  imprimé.  U 
fandroit  ensuite  qu'il  remontât  par  la  date  jusqu'à  1 559,  ou  to<it 
au  moins  jusqu'à  1560,  car  c'est  en  1559  on  1560  que  Martin 
l'Hommetfut  pendu,  et  on  ne  peut  raisonnablement  faire  pen* 
dre  Martin  râommet  en  1559  ou  1560,  pour  un  livre  publié 
en  1561. 

Cependant,  je  veux  bien  porter  la  concession  aussi  loin  que 
cela  se  puisse  faire,  j'accordenii  à  M  Duplessis  que  le  manu» 
scrit  de  la  vente  Crozet  porte  la  date  de  1 559,  je  lui  accorde- 
rai que  ce  manuscrit  est  \e/ac»sinu/e  d'un  livre  imprimé  qui  se 


876  BULLETIN  DU   BIBLIOPHILE. 

vendoit  chez  Martin  rHommet  et  compagnie.  Son  opinion  s*ap- 
paiera  dès  lors  sar  des  titres  bien  préférables  à  cens  qu'il 
fait  valoir  aujourd'hui.  Toutefois,  le  manuscrit  que  je  suppose, 
que  dis-je  ?  le  livre  même  sur  lequel  ce  manuscrit  auroit  été 
copiée  ne  changeroit  rien  à  ma  profonde  et  inaltérable  convic- 
tion. Je  dirois  avec  assurance  :  Martin  l'Hommet  a  été  pendu 
pour  une  mauvaise  imitation  de  VEpisire  envoyée  au  Tigre  de 
la  France^  et  non  pas  pour  l'original,  qui  est  un  livret  en  prose 
et  en  sept  feuillets,  imprimé  avec  les  caractères  de  Jacques  Es- 
tauge.  Et  je  dirois  cela,  parce  que  VEpistre  au  Tigre  porte  le 
sceau  manifeste  de  la  verve  et  du  génie,  parce  que  le  T'igre  en 
vers  accuse  d'une  lieue  la  langueur  embarrassée  du  copiste,  et 
la  manssaderiedu  paraphraste.  Que  M.  Duplessis  se  procure  le 
bonheur  facile  de  lire  les  belles  pages  de  François  Hotman  ! 
Qu'il  daigne  seulement  se  rappeler  ces  phrases  prises  à  peu 
près  au  hasard,  et  que  je  suis  obligé  de  me  reprendre  à  moi- 
même,  à  défaut  de  pouvoir  choisir  parmi  les  antres  ;  et  qu'il  dise 
SI  c'est  là  le  style  d'un  plagiaire  qui  prend  la  peine  de  mettre 
en  prose  des  vers  assez  méchans  :  «  Tu  fis  tant  par  tes  impos- 
a  lures  que  sons  l'amitié  fardée  d'un  pape  dissimulateur,  ton 
a  frère  aîné  fut  fait  chef  de  toute  l'armée  du  roy .  »  —  Ou  bien  : 
«  Je  connois  ta  jeunesse  si  envieillie  en  son  obstination,  et  tes 
«  mœurs  si  dépravées,  que  le  récit  de  tes  crimes  ne  te  sau- 
a  roit  émouvoir.  »  — C'est  ainsi  qu'écrivoit  Montaigne  en  1 580, 
et  Bossoet  cent  ans  plus  tard;  mais  en  1 560,  il  n'y  avoit  rien  de 
ce  goût  dans  toute  la  littérature  françoise. 

Je  conclus  qu'il  faut  rendre  à  Hotman  ce  qui  appartient 
à  Hotman.  Un  écrivain  de  sa  portée >  mérite  bien  quelques 
égards. 

Nonobstant  ces  réflexions,  le  manuscrit  de  M.  Crozet,  reste 
un  livre  de  prix.  Ce  n'est  pas  cela  que  j'ai  prétendu  contester. 

Ch.   Nodier. 


VOYAGE 

DANS  UNE  BIBLIOTHÈQUE  DE  PROVINCE- 

I 

(StlITB.) 


III. 

Àlticchicro.  —  La  comtesse  de  Rosemberg. 

Jean  Huber  ^  de  Genève ,  homme  de  génie  et  irès  aimable; 
quoique  savant ,  ami  et  voisin  de  Voltaire,  dont  il  découpoit  le 
profil  avec  une  dexiérilé  et  une  vérité  toute  artistique,  demanda 
un  jour  au  sénateur  vénitien,  Angelo  Quirlni,  avec  lequel  i\ 
étoit  très  lié,  la  description  de  sa  belle  maison  de  campagne, 
située  sur  la  Brenta ,  près  de  Padoue,  et  nommée  Altîcchiero, 
Le  sénateur,  très  occupé  par  sa  hante  position^  et  ne  voulant 
sans  doute  pas  mettre  aux  prises  son  amour-propre  de  proprié- 
taire avec  sa  modestie  d'homme  bien  élevée  chargea  une  dame 
anglaise ,  d'un  mérite  distingué  et  d'une  tournure  d'esprit  très 
délicate,  de  répondre  à  Huber,  qu'elle  connoissoit  beaucoup, 
et  dont  les  épîtres  instructives  et  aimables  faisoient  l'objet  des 
plus  doux  entretiens  de  la  résidence  d'Alticchiero,  où  elle  pas- 
soit  tons  les  étés.  Elle  en  écrivit  donc  la  description  en  fran- 
çois,  langue  du  beau  monde  de  toutes  les  nations,  et  elle  l'en- 
voya à  M.  Huber,  qui  la  trouva  si  intéressante  qu'il  l'a  fit  im- 
primer à  Genève  pour  la  distribuer  à  quelques  amis. 

Cette  impression ,  faite  loin  des  yeux  de  l'auteur ,  est  fautive 
en  plusieurs  passages  ,  et  peu  digne  des  élégans  personnages 
qui  y  prêtèrent  la  main;  aussi  le  comte  de  Bciiincasa  se 
chargea-t-il  bientôt  d'ajouter  des  notes  érudites  à  cette  jolie  re- 
lation, de  la  faire  orner  de  vingt-neuf  planches,  d'un  plan 
gravé  par  Ant,  Sandi,  et  d'un  frontispice  dû  à  Giovanni  de  Pian, 
puis  il  en  fit  une  seconde  édition  fort  soignée ,  tirée  à  un  petit 
nombre  d'exemplaires  non  destinés  au  commerce ,  qu'il  dédia 


878  DULLETIN  DU  BIBLIOPBILE. 

• 

à  mylord  marquis  de  Lansdown,  amatear  distingaé  des  aris  et 
ami  lai-méme  da  sénateur  Quirini. 

Cette  jolie  édition  »  dont  uons  possédons  an  des  rares  ezem* 
plaires  non  rognés ,  porte  le  titre  simple  et  sans  prétention  de  : 
AlticchierOf  par  madame  J.  TV.  C.  D.  R.  Padoue,  1787,  gr. 
in-4  de  5  feuillets  liminaires^  8o  pages,  pins  90  planches  gra- 
vées, dont  un  plan.  Les  initiales  do  titre  s'expliquent  parées 
mots  :  Madame  Jtistine  TVynne^  comtesse  de  Bosemberg,  On  a 
de  cette  aimable  anglaise  deu  autres  ouvrages  également  rares» 
dont  le  premier  seidement  fait  partie  de  ma  collection  :  i°  Piè- 
ces morales  et  sentimentales  de  madame  J,  TV,^  c-t-sse  de 
R.'S'g ,  écrites  éPime  campagne  sur  les  rivages  de  la  Brenta 
(problablement  de  la  résidence  d'Alticchiero),  dans  VÉtai  véni- 
tien. Londres,  Robson,  1785  ,  pet.  in-8  de  xvi  et  275  pages; 
imprimé  en  même  temps  en  anglois,  sans  qu'aucune  des  deux 
versions  soii  la  traduction  de  l'antre ,  la  comtesse  de  Rosem* 
berg  écrivoit  indifféremment  dans  les  deux  langues;  2^  Les 
Uorlaques^  par  J.  W.  C.  D.  U.  et  R,  (Justine  Wynne,  com- 
tesse des  Ursins  et  RosenAerg).  Modène,  1788,  2  tom«  en 
1  vol.  in-4  (1).  Ces  deux  raretés  bibliographû)ues  se  trouvoient 
dans  la  belle  et  riche  collection  de  M«  Goilbertde  Pixéréeo^irt, 
qui  ne  possédoit  pourtaiH  pas  le  livre  à*jilt£cchiero, ,  qu'on  re* 
garde  comme  plus  rare  encore,  et  qui  n'a  paru  jusqju'ici  dans 
aucun  catalogue  en  renom. 

Ce  beau  volume  j  digne  de  figurer  sur  les  tablelles  du  monde 
aristocratique,  nous  fournit  «  dans  ses  prélimkiaîre»,  l'année 
certaine  de  la  mort  de  Jean  Huber^  que  Tcai  necMnolssoîl  pas 
précisément  jusqu'ici  >  en  France  ou  moîns^  hA  Biagraphée 

(1)  Cet  ouvrage,  sur  les  IVf orlnques ,  a  été  dédié  par  Tauteur  d  Cathe* 
rine  II ,  imjtéroÈtiee  de  toutes  Us  Jfuiiiej,  aved  cette  épîgraplte  emprun- 
tée d'Honi(*e  :  SuB&mi/eriém  skiera  Pettiee.  32  jërirrier  HSg.  Il  paroit  qnll 
y  en  eut  deax  édkions  :  M.  Gh.  Nodier  cb décrit  use  eo  ■■  seui  toL  îb-8  ^ 
de  358  pages ,  dans  ses  Mélanges  tirés  t^une  petite  iiàlietkè^u,  p.  iB;  « 
qui  étoii  différente  de  celle  designée  dana  le  catalogue  de  M.  G»  de 
Pixérécourt ,  n.  i345.  Cet  ouvrage  piquant,  qu'on  a  donné  faussemenl 
au  comte  de  Benincasa,  ami  particnlter  Je  t^airaablc  comtesse  de  Roscmbcrg, 
a  été  Tobjet  d'un  cofnpte-rendu  t^ès  détatllé,  écrit  par  l'abbé  Cèsarodr, 
pour  le  Giomdh  eneyehpeâieo  di  Viemsa ,  et  teprCMkiit  p%r  JtE^prii  dés 
joumaus.  Juillet,  1 790,  p.  235-249. 


BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE.  ft79 

uniyerselte,  dans  l'article  fourni  par  M.  de  CAidncnfe^  dit  que 
ce  philosophe  aimable  mourut  ^ers  1790;  nous  pouTons  main- 
tenant assurer  qu'il  est  décédé  pendant  l'impression  de  la  se- 
conde édition  ^Alùcchiero^  c'est-à-dire  vers  le  milieu  de  l'an- 
née 1787^  puisque  l'épître  du  comte  Benincasa ,  au  marquis  de 
Lansdown,  datée  de  Venise ,  le  15  août  i787i  mentionne  cot 
événement  comme  arrivé  depuis  peu  de  jours. 

La  description  de  la  villa  du  sénateur  Angelo  Quirini  sera  non 
seulement  agréable  aux  gens  du  monde ,  mais  elle  deviendra 
profitable  aussi  aux  antiquaires  et  aux  hommes  d'érudition ,  à 
cause  des  belles  reliques  des  temps  anciens  qui  y  sont  décrites 
avec  goût  et  savoir,  tant  par  la  jolie  comtesse  de  Rosemberg 
que  par  le  savant  commentateur  qu'elle  s'est  donné,  le  comte 
de  Benincasa,  son  ami,  que  la  Biographie  des  contemporains 
fait  en  même  temps  (peut*être  fort  gratuitement)  son  sigisbé. 


IV. 

Marlyrc  d'Edmond  Geninget. 

La  persécution  religieuse  qui  eut  lieu  en  Angleterre ,  sous  le 
gouvernement  passablement  cruel  de  la  reinp  Elisabeth,  chassa 
de  cette  île  une  foule  de  zélés  catholiques  qui  se  réfugièrent  en 
Belgique,  et  y  fondèrent  des  monastères  pour  abriter  leurs 
croyances  et  leur  vie.  Cette  émigration  donna  naissance ,  dans 
les  provinces  des  Pays-Bas ,  à  plusieurs  producUons  littéraires 
et  historiques  en  langue  anglaise ,  que  Ton  recherclie  aujour- 
d'hui à  juste  titre  comme  des  monomens  irrécusables  d'une 
époque  devenue  fameuse.  Les  villes  de  Saint-Omer  et  de  Douai, 
où  des  congrégations  angloises  s*étoient  établies,  sont  celles  qui 
ont  vu  sortir  de  leurs  presses  le  plus  grand  nombre  d'ouvrages 
dans  la  langue  originale  des  pieuK  émigrés.  Parmi  les  plus  cu- 
rieux livres  de  ce  genre,  dont  nous  possédons  un  grand  nombre, 
on  signale  justement  aux  amateurs  celui  intitulé  :  Thelifa  and 
-dêoth  ofM.  Edmond  Geninges  priest  crowned  with  martyrdome 
ai  London,  the  10  day  of  november^  in  ihc-yeare  (sic)MDXCi.  At 

68 


fÊ&è  ^nxmif  mj  iiBuovHiu. 

SaÎDUOitt^Sy  iij  Charles  Boscard,  an  1614,  pel.  tn«4  de 
110  pages.  Ce  volumey  d<^eini  excessmmeiit  rare,  contient  mi 
Irontispice  gravé  en  taiVle«douce,  on  portraîl  âf Edmond  Ge» 
ningeSf  et  enze  antres  planches  très  curieuses  dues  à  Martin 
Baes,  graveur  de  Douai.  Chaque  planche  se  trouve  en  léCe  d'ua 
'«hapâre.r 

Les  Anglois  recherchent  beaucoup  cet  ouvrage ,  «int  touche 
de  si  près  à  un  règne  célèbre  de  la  monarchie  bretonne^  L/ownàes 
l'indique  coaMnê  ayant  été  payé,  en  1824»  jusqu'à  12  livret  ster- 
lings  5  schellings  (312  fr.  60  c),  el  en  1818,  1»  Imes 
16  sobellings  (429  fr.).  On  n^en  dte  en  Franee  qu'an  exeun- 
plaire  défectueux  :  celui  que  nous  avons  sous  les  yeux ,  dfnne 
«onservatiott  parfaite  et  pure ,  provient  èm  l'étaMisBelnent  reH- 
gieux  de»  Bénédictines  angloises  de  Cambrai ,  couvent  catho- 
lique supprimé  au  conunencement  de  la  première  févohitiioit 
françoise.  Nous  en  fîmes  l'acqnisition  en  mars  1820,  lors  delà 
vente  des  livres  jlonbLeSf  ou  jugés  inutiles,  provenant  de  la  bi« 
bliothèque  publique  de  la  ville  de  Cambrai.  Il  n'est  pas  bien 
certain  qu'un  antre  exemplaire  s'en  trouve  aujourd'hui  parmi 
les  livres  de  ce  dépdt,  tant  ces  sortes  d'épurations  se  firent  avec 
peu  de  discernement  à  nue  époque  oo  les  conservateurs  des 
bibliothèques  de  province  étoient  comme  les  eunuques  du  sérail 
qui  ne  tonchoient  jamais  et  ne  regardoienl  même  pas  les  objets 
confiés  à  leur  garde. 

La  vie  d'Edmond  GeningeS  mérite  rattenlion  des  amaicurSi 
bien  plus  encore  par  le  reflet  et  l'image  qu'elle  présente  d'une 
époqqe  peu  commune^  que  par  sa  rareté  bibliographique.  On  y 
suit  le  martyr  anglois  pendaél  les  vingt-quatre  années  qu'A 
vécut  y  depuis  le  jour  où  il  naquit  avec  une  dent  toute  poussée 
(elle  est  gravée  au  bas  de  son  porurait),.  ce  qui  fit  dire  qu'il  seroit 
doué  d'un  corps  vigoureux  et  d'une  foi  robuste  ^  jusqu'au  mo* 
muni  suprême  oè  il  fut  pendu  à  Tyburn ,  traîné  sur  la  claie» 
dépecé  par  quartiers  ^  el  opérant  de»  miracles*  Ce  quart  ée 
sîfîcle  embrasse  mie  période  importante  de  Ffaistaire  poIiliqM 
et  f  eligieuse  de  l'Angleterre  v  il  est  intéressant  de  la  voie  peinte 
au  tîf  pat  une  iMin  cathoUque»  libre  ^  sur  le  sol,  des  Pays-Bas , 
de  tracer  dettaUeaux  qu'R  u'étoit  pas  permis  de  rendre  fidèl»- 
4nent  de  l^aiitre  côté  de  la  Manche.  Eo.  Li£g&av. 

{La  siUte  au  prochain  numëm,) 


Cbrr. 


arufés  6f6no^ra.pÇt()n#^. 


(Saite  des  notes  extraites  da  Catalogue  raisonné  de  la  Bibliothèque 

d*on  amateur  de  province.) 

Zohë  et  ses  deux  accoiftkes\  ou  une  Décade  de  la  vie  de  trois 
femmes  eéièbres ,  fatstotre  véritable  du  sîècie  dernier,  par  un 
coQtemporftin.  A  Turin  ,  et  se  trouve  à  Paris  >  imprimerie 
de  l'auteur.  1  voI.in«l8. 

Ce  petit  ouvri^e,  très  mal  in|>riiiié,  très  mal  écrit»  est  du 
trop  célèbre  mar^b  de  S^e,  et  ce  ne  lut  pas  une  des  jnoMidres 
causes  de  rivcaccératioft  perpémeUe  i  laquelle  il  fut  ass^Î0tti9 
àpartir  da5  mars  1801.  Au  lieu  de  chercher  à  selaireoublùiry 
l'auteur  de  tant  de  livres  affreux  vint  éiourdtment  dâriger  une  At- 
taque des  plus  violenlescoflDre  Tépouae  du  prenaier  ooasuI.  C'^st 
elle  qu'il  î  nterruge  dès  son  début  :  «Qu'4LTes«vousl  macbère  ZoM, 
«  la  forliiue  u'a-t-dle  pasassez^onri  a  vos  nesf  Que  juauque- 
«  i-il  à  votre  gloii^ ,  à  Totre  |MBssance7  Voire  imaaortd  époux 
«  n'e8C*il  pas  le  soleil  da  la  patrie  ?» — Zoloë  lest  irritée.  «  cootre 
le  vil  délateur  qui  a  osé  révéler  aux  yeux  du  vulgaire  profane 
les  secrets  mystères  de  ses  passe-temps.  »  — ^  V<ûci  son  porimt  ; 
on  conviendra  que  Joséphine  dut  s'en  montrer  d'autant  pins  ir- 
ritée qu'il  ne  manquoit  pas  de  ressemblance  :  a  Zoloë»  sur  les 
«  limites  de  la  quarantaine»  n'en  a  pas  moins  la  prétentîoii 
«  de  plaire  comme  à  vingt-cinq  ans»  quoiqu'elle  n'ait  jamais  été 
«  belle  ;  elle  est  d'une  dissimulation  hypocrite  consommée»  d'une 
«  avidité  d'usurier  pour  l'aident»  qo'eUe  dissipe  avec  la  promp- 
«  titude  d'au  joueur;  son  luxeefGnéuéenglontiroit  le  revenu  de 
«  dix  pruviaocs.* 

Les  deax  accolytes  ont  nom  Lauréda  et  Yolsange  i  Sade  a 
voulu  ^késigner»  assure-t-on»  mesdames  Talion  et  Visoouti;  à  ce- 


882  BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE. 

trio  féminiii ,  auquel  il  prête  (oates  les  fureurs  de  Messalinc,  il 

joint  le  sénateur  C presque  toujours  ivre  mort,  le  repré* 

sentants ,  qui  viole  un  dépôt  afin  de'satisfaire  sa  passion 

pour  le  jeUy  le  sénateur  D....,  époux  libertin,  trompeur  et 
trompé.  Il  met  aussi  en  scène  un  Anglois«  un  Italien,  un  Espa- 
^ol  et  un  capucin;  le  fond  du  livre  n'est  que  le  récit  d'une  cra- 
puleuse orgîe  et  d'une  intrigue  éhontée,  et  l'auteur  n'a  pu  s'em- 
pêcher de  citer  avec  cemplaisance  «  les  eupériences  de  la  fameuse 
Justine.» 

Rigoureusement  saisi ,  ce  petit  volume  est  devenu  fort  rare  ; 
à  la  vente  Saint-Morys ,  il  y  a  un  an ,  un  bel  exemplaire  fut 
poussé  an  prix  de  40  fr.  Je  remarquerai  que  Zo/oe  est  demeurée 
tout^à-fait  ignorée  de  deux  littérateurs  fort  connus,  qui  ont 
dernièrement  consacré  quelques  pages  à  Sade  (J.  Janin,  article 
inséré  dans  la  Revue  de  Paris,  et  reproduit  dans  les  Catacombes 
(1 839,  6  vol.  in- 1 8),  tom.  1  «'^  ;  le  bibliophile  Jacob,  la  vérité  sur 
les  deux  procès  criminels  du  marquis  de  Saâe,  notice  de  31  pag*» 
formant  la  ô*  des  Dissertations  sur  quelques  points  curieux  de 
r Histoire  de  France).  Le  célèbre  feuilletoniste  raconte  que 
long-temps  une  main  inconnue  plaça  chaque  jour,  sons  les  yeux 
du  premier  consul ,  un  exemplaire  de  Justine ,  toujours  jeté  an 
feu,  toujours  renouvelé  ;  il  copie  ou  il  invente  une  historiette 
forgée  à  plaisir.  Lorsque  Napoléon  envoya  de  sa  main,  au  préfet 
de  police,  l'ordre  de  faire  enfermer  le  marquis  à  Charenton, 
soyez  sûr  que  l'insulte  inouïe  jetée  avec  tant  d'audace  et  de  cy- 
nisme à  la  face  de  la  femme  qu'il  avoit  associé  à  son  sort,  et  dont 
il  étoit  vivement  épris,  entra  pour  beaucoup  dans  l'explosion  de 
son  irrésistible  colère. 


Histoire  de  la  littérature  comique  (en  allemand),  par  C.-F. 

Flogel.  Leipzig,  1784,  4  vol.  in-8". 

Cet  ouvrage,  assez  peu  consulté  en  France,  renferme  un 
grand  nombre  de  détails  piquans;  voici  quelques  petits  riens 
bibliographiques  que  nous  eu  extrayons,  en  ouvrant  un  des  vo- 
lumes au  liasard. 

I^  jésuite  Ferra ndus  (voir  sa  Disquisitio  reliquaria.  Lugduni, 


\  ^''  »f; 


BULLETIN   DO  BIHLIOPHILB.  883 

]647^4'')80Qlient  qae  les  reliques  se  multiplient  miraculeu- 
sement; il  ne  faut  pass*étonner  s'il  existe  de  nombreuses  têtes 
de  saint  Jean-Baptiste  et  diverses  vraies  croix  ;  elles  sont  tontes 
authentiques. 

Hennelius  von  Hennefeldt^  de  Breslau,  recueillit  et  fit  impri- 
mer à  Leipzig  en  1642,  8°,  60  parodies,  dues  à  divers  auteurs, 
sur  le  PhaseÙiis  de  Catulle. 

Henriette  de  Coligni,  comtesse  de  Suze  (  morte  en  r673  )  mit 
le  Pater  en  vers  burlesques ,  et ,  dans  cet  étrange  travail ,  elle 
eut  pour  collaborateur  un  ministre  du  saint  Evangile ,  nommé 
Bruguier. 

Flogelpossédoituu  exemplaire  du  fameux  traité  deShanchez 
sur  lemariage;  il  avoit  appartenu  au  cardinal  J.  de  Leuderode,  et 
il  étoit  revêtu  de  l'approbation  de  G.  Calvenerius,  lequel  n'étoit 
rien  moins  qu'un  docteur  en  théologie,  chancelier  de  Tuniver- 
site  de  Douai.  Ce  savant  homme  déclare  que  l'étrange  in*folio 
du  casuiste  espagnol  ne  renferme,  nihil  fidei  ant  bonis  moribus 
adversum, 

Gerhardt  Krosus,  prédicateur  à  Ablass,  près  Dordrecht, 
écrivit  un  Tolume  des  plus  épais  pour  démontrer  qu'Homère 
n'avoit  eu  en  vue  que  les  événemens  narrés  dans  la  Bible  ;  cet 
ouvrage  a  pour  titre  :  Homerus  hebrasus  sive  Historia  Hebrœo' 
rum  ab  Homero  hebraîcis  nominibus  ac  sententlis  causer îpta. 
Dordraci,  1704,  tom.  T.  C'est  le  seul  qui  ait  paru  :  il  concerne 
l'Odyssée;  le  travail  relatif  à  rilliade  est  demeuré  manuscrit; 
je  doute  qu'il  trouve  jamais  un  éditeur.  Cette  tentative  nous  a 
remis  eu  mémoire  un  ouvrage  de  C.-J.  de  Grave  {laRépu* 
bliifuedes  Champs-Elysées.  Gand,  1806,  3  vol.  in-8**),  où  il  est 
très  sérieusement  affirmé  qu'Homère  étoit  natif  de  Saint-Omer, 
et  qu'Hésiode  tiroit  aussi  son  origine  de  la  Belgique  ;  ce  fut 
dans  une  des  îles  du  Bas-Rhin  qu'Ulysse  alla  rendre  visite  à 
Circé,  laquelle  n'était  pas  une  magicienne^  ainsi  que  le  bruit  en 
a  couru  :  c'est  l'emblème  de  la  primitive  église;  c'est  aussi  la 
capitale  de  Tîle  de  Schowen,  2ïericksée,  Kirkœa,  Circea.  Les 
trois  têtes  du  chien  Cerbère  désignent  trois  embouchures  de  la 
Meuse,  etc.  Grave  démontre  d'ailleurs  qu'Homère  n'a  point  en 
l'intention  de  célébrer  la  passion  de  notre  Seigneur  Jésus- 
Christ,  ainsi  qnc  l'avoient  affirmé  quelques  savans. 


S84  BUhiiVriN  DU  siBuoraïuc. 

Lo  livre  de  Fiogel,  lourd  et  sans  méthode»  sans  goût,  reif* 
ferme  d'ailleurs  dea  jnalériaux  înléressaaa.  Noos  signaleroos  ». 
dans  le  tomo  2,  decnriaux  extraits  d'aoteurs  qu'on  ne  lit  plaa» 
de  Poggc ,  de  Phîtelphe  »  d'Urcœus  Codras  »  da  Mantnan  ,  do 
TFUhalmi  vigeili  spéculum  siultorum^  des  satires  du  napolitain 
Anysius  (1582»  in*4*}.  Le  3*  volume  »  consacré  anxauienrs  aU 
lemands»  donne  des  détails  fort  dignes  d*étre  conanltés  snr  le 
Roman  du  Renard»  la  Nef  des  ibis,  le  Liber  confbrmitaiam ,  le 
poète  saiiriqiie  Murner»  etc. 

G.  B. 


'r^'ISn^ 


ùwtiUé  CiititAtut, 


SOaÉTÉ  DES  BIBUOPHILES  DB  REIMS. 


STATtFTS. 
I. 

Un«  société  est  formée  sous  le  titre  de  Société  des  Bibtuh 

philes  de  Reims. 

II. 

£lle  est  fondée  à  partir  du  huit  août  mil  huit  cent  quarante 

et  un;  elle  finira  le  huit  août  mil  huit  ceut  quarante<quatre. 

III. 
Le  nombre  des  membres  est  fixé  à  seize. 
Aucune  personne  faisant  le  commerce  de  livres  ne  sera  ad* 
mise  dans  la  société,  si  ce  n'est  l'imprimeur  qu'elle  aura  choisi. 

IV. 

Le  but  de  la  société  est  de  faire  imprimer  des  ouvrages  iné* 

dits  ou  devenus  très  rares. 

V. 
Le  bureau  sera  composé  d'un  président,  d'un  trésorier»  d*un 
secrétaire,  qui,  réunis  à  deux  membres,  formeront  le  conseil 
d'administration. 

Ils  sont  élus  pour  un  an. 

VI. 

La  sofcété  se  réunira  trimestriellement  :  en  cas  d'urgence 

ou  de  motifs  imprévus,  le  conseil  la  pourra  convoquer  èxtraor- 

éÏDùttetûeûU 

VB. 

Toute  décision  sera  prise  à  la  dnajorité  des  voix  ou  au  scrutin 
secret. 

VIU. 

Tous  les  ans,  le  huit  août,  chaque  aociétaire  versera  entra  Ie$ 
mains  du  trésorier  la  somme  de  soixante  francs ,  à  moins  que 
le  conseil,  à  raison  de  l'état  dfe  la  caisse,  ne  déclare  le  verse- 
ment inutile  en  tont  on  en  partie. 

IX. 

Le  huit  août»  le  trésorier  rendm  ses  comptes  au  eemtiesce* 
ment  de  la  séance. 


88G  BULLETIN  DU  BIltLIOPHILB. 

X. 

Les  ouvrages  imprhnés  pour  le  compte  de  la  sociélc  seront 
sur  papier  d'AugouIéme»  superfin,  vergé,  grand-raisin  et  collé. 

Le  format  le  plus  habituel  sera  graud  in-18  :  seulement  la 
commission  administrative  pourra,  lorsqu'elle  le  jugera  néces- 
saire, indiquer  un  autre  format. 

XI. 

La  société,  par  l'organe  de  la  commission  administrative, 
fera  hommage  de  ses  publications  au  ministère  de  l'Instruction 
publique,  à  l'Institut  (Académie  des  inscriptions),  à  la  Biblio- 
thèque de  Reims,  à  l'Académie  de  Reims,  aux  deux  journaux 
de  la  localité ,  à  TAcadémie  de  Ghàlons.  La  société  laisse  en 
outre  au  bureau  administratif  la  disposition  de  trois  autres 
exemplaires  pour  hommages  de  convenance  non  prévus  par 
cet  article. 

Les  dons  et  hommages  n'excéderont  jamais  dix  exemplaires  ; 
et  chacun  de  ces  exemplaires,  non  numérotés,  portera  cette 
mention:  Un  des  dix  exemplaires  donnés. 

XII. 

Chaque  sociétaire  aura  droit  à  deux  exemplaires,  dont  l'un 
sur  papier  de  couleur  a  son  choix. 

Ces  exemplaires  porteront  un  numéro  distinct  et  le  nom  du 
propriétaire. 

Chaque  sociétaire  aura  droit  de  faire  tirer  sur  peau  vélid, 
mais  à  ses  frais,  un  des  deux  exemplaires  qui  lui  sont  destinés. 

XlII. 

Il  ne  sera  tiré  pour  le  ccanmerce  que  soixante-quinze  exem- 
plaires. 

Tous  porteront  un  numéro,  avec  le  timbre  de  lâi  société  ou 
le  paraphe  de  deux  des  membres  du  conseil. 

XIV. 

Tout  sociétaire  pourra,  à  l'une  des  assemblées  trimestrielles, 
proposer  les  ouvrages  dont  l'impression  lui  paraîtra  convenable  : 
l'assemblée  votera  sur  l'acceptation  ou  le  rejet  de  la  proposi- 
tion. 

XV. 

Tout  sociétaire  peut  être  édite^ur  d'un  des  ouvrages  dont 
l'impression  aura  été  décidée  :  mais  il  ne  sera  donné  de  ùon  à 
tirer  qnfi  sur  le  visa  de  la  commission  administrative. 


^—  uA 


SulUtln  in  %ibHùf1x\it, 


BT 


CATAtOGOB    DE  UVRBS  EASB8  VT    GUBBinC>  BE 

UrrBBATUBB  9  DHI8TOIIIE9    BTG.|  QUI 

SB  TROUVENT  A  IJLLlBRAiiinB  1MB 

J.   TBGHBNBa»    PLAGE 

DU    LOUVRE  y 

»•  12. 


N«  19.  —  Novembre  1841. 

1637  AmnjAL  register  or  a  view  of  the  History  politics  and 
Littérature.  Londan,  1758  à  1815,  59  vol.  in-8»  ▼. 
m.,  fil 200—  » 

G)UecUon  fort  difficile  à  réunir  aussi  complète. 

15S8  Ahselme  (de  Sahutb-Marib)*  Histoire  généalogique  et 
chronologique  de  la  maison  royale  de  France ,  des 
pairs,  etc.,  etc.  (continuée  par  Hon.  Caille,  augmentée 
et  publiée  par  les  PP.  Ange  de  Sainte*Rosalie  et  Sim- 
plicien).  Paris,    1726-33,  9  vol.  in-fol.»   v.,.  gr. 

175—  » 

1539  BAcmi (François).  Œuvres  complètes,  trad.  par  Ant. 

Lasalle,  avec  des  notes  critiques,  historiques  et  litté- 
raires. Dijon,  Frantin,  in-8,  portr.  .     .     .     45 —  » 

1540  Bavle. OEuvres  diverses. la  jffoye,  1727-1734, 4vol., 

et  Dictionnaire  historique  et  critique,  par  le  même. 
Paris,  1720,  4  vol.  in<*fol.  :  en  tout  8  vol.»  rel.  en 
cuir  de  Russie 136«—  » 

Très  belexempl.  de  la  bonne  édition  ;  reliure  uniforme. 

■  .;.  .• 

1541  BoiXARiMm  acta  sanctorum  quotquot  tpto  orbe  colun- 

tur,  coUegit,  digessit  notisqûé' illustrant  Joan^BolIan- 
dus;  operam  et  studinm . contulit  Godefr.  Hensche- 

64 


SK  IÇ(Un|li  ou  BIBL|0PHILB. 

nius.  Antuerpia,  1648-1786,  52  vol.  in-fol.,  v.  m., 
uniforme.  (Bon  exemplaire.). 

GoUeetioii  extrêmement  rare,  composée  comme  suit  :  janvier, 
9  voL;  —  ftrrier,  3  toI.;  —  mars,  3  toI.;  —  anil ,  3  roi.;  — 
■■i,  7 «oi.f'^jiùi, 9  voi.2  -^juillet,  7  vol»;  «ntaMkt,  6 toI.;  — 
aepteî|4(^,  8  r<|l.;  -^  qçMiffe^  6  ¥(4. 

1542  CATALOGDi  roJitMi  Mas.  bibUothacie  legiœ  parisiensis 

stud.  et  labove  Aniceli  Mellot).  Parisiis,  e  typ.  regiâ, 
1734-44,  4  vol.  iinfeL  «^  Catalogue  des  livres  impri- 
més de  la  Bibliothèque  du  Boi  (disposé  par  les  abbés 
Sallier^Boudoty  Gapperonnier,  etc.)  ParU,  1 739-1 750, 
6  tom.  rel.  ça  5  vol.  in-fol«,  v.  m.  (Uniforme.)    90 —  » 

1543  CjLTCEJUif  TiBinxi  bt  PaorBETn,  opéra.  Birminghamiœ, 

BaskervUle,  1772,  in-8,  mar.  t.,  fil.,  tr.  d.  (Ancienne 
rel,)*     .     r     ^ f    4 —  » 

1544  IJfmx  DB  AwocATis  seeuli  XIII  de  imitatfoiie  Christi 

et  cootjemptu  mundi,  etc.|  cpm  nptis  et  vaiîis  lectio» 
nibos  curante  de  Gregory.  Lutetiap  Didot,  1833»  gr. 
iii-8  bp.,  fiie-similés  et  porMdts.     •     •     .      90-^  » 

Le  même,  a*éâh.,  ln-8,  br 7 —  » 

Le  mômo,  tnid.  kattenne,  in»i<  br.     ......     3—  » 

LumànêtênAntLfnu^^fiwi'^i^bt^    r    ,    »    ^    .    3—  > 

1545  Gommxx.  Œuvres  complètes ,  avec  les  notes  de  tous 

les  commentateurs-  Paris^  Lefèore,  1824,  12  vol.  gr. 
in-êy  dos  de  v.  f.,  non  rog.  (BH  eao.}»  .  140 —  » 

1546  ÇmÉBiKJLOif  filç,   Collection  conwlète  ^  ses  œuvres. 

Londres,  1772,  7  vol.  pet.  in*8,  mar.  r.,  à  compart., 
M.,  tr.  d.     .     . M—  » 

1547  J^ignAvr  (JoAN-GsoBfi.).  GommeptarU  d^  rébus  Fran- 

ciqp  orientalis  et  episcopatus  Wirceburgensis,  in  qui- 
bus  regnm,  et  imperatorum  Franciœ,  Germaniœque 
goau  «aponmitur  pL  figoris  i«ri  inciaia  iUutlnintiir. 
Wirâektngi,  1729^  2  vol.  in-iftiL,  <v<L»  fig«    45 —  » 

Biwiletti  oawage  |>eur  MiUloIre  de  lWaiiee« 


U48  BLmmêkkM  (itiâk,).  CbHeâiierngûiMMaLUUioowfKdfrQàl 
•i  ckcrMUinn  ac  conslitÉlHmihw  tfaHmovuift(>ontifi- 
mrtùn*  Pùrii&ê,  éài  typ.  t9^.,  ITlé^  11  Mih  ia-fol., 
dcilii-rilo  non  !*•      ^  â^**     t80~~  » 

ExempL  en  grand  papier. 

1549  HoBATii  Flacci  poemata.  Birminghamia,  BaskerviUe, 
1762,  iÊk-%f  floar* T«r  &!«»  11%  d.     «^     *    *    «     :6-<^.« 

*        ■ 

LaiTBrtwtt  {f^eyez  OrdcHuiaiice».)        -     • 


1550  LucBBrnCAtti  d&rariÉraiiatSFayliMrSBS. 'ilinniitgAa- 

mi^^  BaskervilUf  1773»  in-S»  mar.  v^  fiLf>lr»4.  ^^n- 

ci^nn^  reL) 6 —  • 

. . ,  .  '      »...      •'•       '  ,         ''  •     •-. 

1551  Mjdtm^  (WhMCÊao»  m).  AnshUettura  iriiiUiave  illus- 

urata  da  Lui^  Marini.  &  yuA  îl^foL^  slnigrand^  Borna 
de  Bmiànis,  18^10«     »      *     «     4     i     «    i     500—  » 

Mirifique  ëdîtitti^  du  ptému  et  dnfllili  griHé  bMvage  d'ar- 
chitecture militaire.  L'auteur  YÎvoit  dans  le  xti*  apéde.  Lors- 
que l'inveniion  de  la  poudre  vint  créer  un  nouvel  act  militaire, 
de  Blarchi  sentit  le  beaoin  de  cvécr  uat  nouvelle  vehiteclure 
militaire.  Apres  lui  on  a  modifia ,  perfectionné  cet  art;  mais  à 
'  lui  seul  lo  nSl^île  de  kl  ei^tîeAr 

£nyié  des  étran^S)  sen  envrage  fut  cof  ié»  pilléyi.eè^^pnis  dé- 
truit. Deux  siècles  après,  en  i8o3(,  Vincent Mbnti  tira  son  nom  de 
eti  iitjus€e  oobli;  et  peu  d'aninlèir  apfh,  péàdiMt  qtM  Ganora 
œosaèrait^  ém»  JgPathfaii  de  Bo«e  f  VM  hwttj  eb  iiarbre  à  De 
Macéki^  eemiie  ollfréu^d^mrMkMmeiÊêmi^lk  Cajetan 
Bielzi  dépensait  généreusement  une  forte  somme,  au  nKnren  de 
laqtteiits  le  ftnitff aiie^  Jnftsn  ptHinà^  vti^  étnnmé  fWtJWBw  de  âtaïf 


C'efct  celle  ^tle  nens  mumndtum  - 

Cette  magnifique  édition,  fort  rare,  et  qu'on  trouve  difficile- 
menty  contient  le  texte  original  de  Fauteur,  une  veriioii  ngeonie 
et  atfgmeliftée  fee  Manu»  laiTreîlé  d'wlîllMe,  diireaye<  fliUW-j 
talions,  ua  Dic^onnaire  d^arcliitectare  niliti^re ,  une  Bibltogra- 
piiie  historico-critique  de  cet  avt,  ïa  vie  de  fauteur,  deux  por- 
traits parnotlhiMiMi  gtavâr,  et  tM.  filéwrinie  n^  l^nntùie  de  De 
Maaoki,  plusieurs  grarure»  deMinoes  par  le  oéltiwe  ppofeaiiye 
ilgricoliry  et  io4  pUncnes. 

Le  ptix  cotô  dans  le  catatogtii  etCié  î,w/o  (r. 


i 


Î66i  Obdoukamb»  des  rois  de  France  de  la  S*  race»  recueil* 
'■  lies  par  ordre  chronologique  »  avec  des  renyois,  etc. , 
.  par  MM.'  Laurière,  VUleyault  et  Pastoret.  Paris,  Impr. 
/ifiay.,  1723-1840,  20  vol.  in-foL,  ▼.  mar.  (Uniforme.) 

37S—  » 

Très  bel  exempl.  relié  uniformément. 


\  ' 


1558  PiBDBini  (Gboh.).  I  Gesari  in  oro  raccolti  nelFamese 
museo ,  e  publicati ,  colle  loro  congrue  interpréta- 
zioni.  Parma«  1694,  10  vol.  in-foL,  vél.     .     90 —  • 
M .  esempl .9  ourniga  renqili  de  médalllet . 

PlUEVoer  (#^0)re2  Sage  (Le). 

}  

1554  Rnm.  Fœdera,  conventiones,  liter»  et  cujuscumque 
-    generis  acta  publica  inter  reges  Angli»  et  alios  impe- 

ratores  reges.  •  •  ab  anno  1  ICI  ad  nostra  usquè  tempora 
habita  aut  traotata.  Haga  Camitis,  /•  Neaidme,  1745, 
20  tom.en  10  voLin*fol.,  v.  m.     •     .     •     276 —  » 

C'est  l'édition  la  plus  estimée,  parce  que  c*est  la  seule  où  l*on 
'    trouTO  la  traduction  françoise  des  pièces  écrites  en  anglois,  une 
table  des  matières  et  des  augmentations. 

1 555  Sa6b  (Aladv-Rbiob  us)  et  PjBuftvosr n'BnLBS.  (Airr.-Fn.) 

OEuvres  choisies.  Paris,  1783-859  54  vol.  in-89  v.  f.» 
fil.,  tr.  d.  (Bozeriân). 210—  » 

•  (  :  >.  Bel  enmpl.  de  cette  coUectioB  composée  de  i5  toI.  pour  les 

;  '    '  Œuvres  de  Le  Sage  et  de  89  pour  celles  de  Piérost. 

1556,  SfALLfjna»  De  belio  Jugurthino  et  Annei  Flori  epitome 
rerum  Romanamm.  Birminghamia,  BaskerviUe,  1774, 
2  tom.  en  1  vol.  in*89  mar.  v.»  fiL^  tr.  d.  (Ancienne 
rèl.).    V   ; 6—  » 

1557  Savam.  OEuvres  complètes  contenant  le  Coran,  2vol. 

— >  Lettres  sur  UÉgypte,  3  vol.  —  Lettres  Bur  la  Grèce, 
1  vol.  En  tout  6  vol.  ip-8«  v.  gr.,  fil.     .     .    45 —  » 

1558  SmièiiDB  db  Sismobidi.  Histoire  des  républiques  ita- 

liennes du  moyen-âge.  Paris,  1809, 8  vol.  in-8,  v.  m. 


BULLSHN  DU  BlBUOnULB.  891 

1559  TiHurm  Afbi,  oomcediae.  BirminghamieB,  BaskervUle, 

]772>  iii-8»inar*  ▼•»  fil.,  tr.  d.  (Ancienne  reL)  4 —  » 

1 560  TTPoni»(JAO.).  Symboladivina  et humana  pontificum» 

imperatorum,  regam  :  accessit  brevis  et  facilisisagoge. 
Franco furti,  1643,  in^foLy  Tél.»  fig.     .     .     48 —  » 

OuTiagd  contenant  la  devise  et  les  attribau  des  princes,  des 
papes,  des  eardinans  et  autres  grands  personnages. 

1561  ViBiGiUiPOBUiopera.  ^irfmngAoftu^^  ^a«A:€iTi'Ue,  17669 

in-8i  mar.^  fil.,  tr.  d.  (Ancienne  tel.).     .     .     6 —  » 

1562  ZmxBRUB  (Martin).  TopographiaGalliœ.  Franc  fart  an 

Mann,  1655,  2  yoI.  in-fol.y  vél.»  fig.     .     .     110 —  • 

Topograplkie  accompagnée  d^un  nombre  infini  de  plans  de 
TÎUes  et  de  Tues  de  châteaux  ;  travail  fort  intéressant  et  fort  cu- 
rieux pour  l'histoire  des  provinces  de  France.  La  descnption  de 
Paris  occupe  seule  la  moitié  d'un  vol.  avec  73  planches  repré- 
sentant des  vues  des  églises ,  hôtels  et  autres  monumens  qui 
exisloient  à  cette  époque.  Texte  aUemand. 

Vcyez  pour  d'autres  grands  ouvrages  :  Montfaucon , 
Antiquité  expliquée  et  monarchie.  Exempl.  en  gr. 
pap.  —  Notices  y  extrait  des  manuscrits.  Exempl. 
en  y.  m.,  etc.,  etc.  —  Ducange,  10  vol.  —  Aca- 
démie des  Inscriptions,  51  vol.  in-4.  Bel  exempl. 
—  L'Histoire  littéraire  de  la  France.  —  Le  numéro 
du9  juin  1841. 


898  BSUMWi  00  MUMinMÉ. 


PUBLIOÂttONS  NOUVELLES. 


-***  ■  *-   •-      ^i-t». 


1563  AooBABD.  D6la4>fèl€f  ^  éalfimàevté^  pst  Mkhit  A|[o- 

hard  (Hipp*-Ant.-Périca«d).  Z^oti,  1841.    ^     2 —  » 

Getf«dlM«httt1&dki,;  ti<èÉ  iMtieiiAf,  èit  éériM  ell  ktifl^ëitecla  m- 
duction  en  re|^rd. 

1564  BbUiAt  (Joaghde  m)*  OEuvres  choisies»  précédées 

d'une  notice  par  M.  de  Sainte-Beuve»  avec  un  portrait 
d'aprésDarvid.yii^tiger^^PinriVi  1841|»(r.;m-8,pap;  iré!^,. 

*  •  t 

A  quoi  bon  réimprimer  du  Bellay,  dont  les  exempl.  ne  sont 
hi  rares  ni  cbers  ?  A  cette  question  qui  se  présente  d'abord  à  Tea- 
prit»  nous  répondrons  qu'il  n'ezistoit  pas  encore  de  belle  édition 
des  ŒUTres  du  oelibre  poète  ibAgerin,.  une  édition  très  bien  im- 
primée sur  beau  papier,  ayec  lies  notes  biblidgrapbiques,  condi- 
tions que  remplit  celle  que  nous  annonçons,  et  de  plus  elle  est 
enrichie  d'une  excellente  notice  clue  a  Of.  ae  Saîntê-Beuye ,  et 
d'un  portrait  d'après  Dayid.  L'éditeur  a  soigneusement  respecté 
l^taacâdtifle  dribographei 

1565  ^broaIéDb  de  Vebvuxb.  t.e  Mtoyeu  de  parvenir,  œuvre 

contenant  la  raison  de  ce  qui  a  été,  est  et  sera»  publié 
pour  la  première  fois  avec  un  commentaire  historique 
et  philologique»  accompagnés  de  notices  littéraires, 
par  P.-L.  Jacoh,  bibliophile.  Paris,  i^il,  1  tome  en 
2  vol.  petit  in-8»  br.»  pap.  de  Hollande.  10 —  » 

Tiré  k  5o  exemplaires  sur  papier  de  Hollande.  On  a  joint  à 
cet  exemplaire  une  dissertation  sur  le  Moyen  de  parvenir,  par 
M.  Paulin -Paris. 

1566  Gabinbt  de  l'Aillteur»  Revue  des  tableaux  et  des  es- 

tampes anciennes»  des  objets  d'art >  d'antiquité  et  de 
haute  ctu*iosité.     • 

Le  Cabinet  de  l'Amateur  parait  tous  les  mois,  par  livraison  de 
trois  feuilles  d'impression,  format  grand  in-8,  et  formera  chaque 
année  un  fort  volume  avec  gravures  et  illustrations  dans  le  texte. 


Le  fnt  àe  Vàkçi^neftmij^,  a$tf  ppur  Paiû»  ao  ù» ;  pour  la  France, 
aa  fr.;  pour  l'Etranger,  a4  fr. 

Guider  Famateur  de  tableaux,  d'estampes  anciennes  et  d*ob- 
jets  d'art  dans  la  connoissaBoe  et  le  elassement  des  choses  qu'il 
recherche,  les  décrire^  faire  leur  histoire  et  celle  des  artistes  qui 
les  ont  produites ,  réunir  en  un  faisceau ,  en  puisant  aux 
sourccM  inédites  ou  isennues ,  tous  les  laits  qui  peuvent  leur  être 
^laMfs  9  éclairer  çe^^  qui  les  p^issèflem  en  jetant  de  temps  en 
temps  un  cotip  d'oeil  sur  la  valeur  yéuftle  qu'on  fittache  à  ces  ob- 
jets et  le  con^merce  qi|i  s'en  fait  :  telle  sera  le  but  de  cette  pu- 
blication. 

1567  DncouBS  de  ce  qu'a  fait  en  France  le  héraut  d'Angle- 
'  terre,  et  de  la  réponse  que  lui  a  faite  le  roi ,  le  12 
juin  1557.  Reims ,  1841 ,  petit  in-8  de  S6  pag.,  br. 

3—  • 

Première  publication  de  la  Soeiété  des  bibliophiles  de  Reims , 
dont  nous  donnons  les  statuts  dans  les  notices  bibliogn^biques. 
ISrée  à  75  exempl. 

1568  GiwfGom  (IhEaRi).  LesFaiatisesdumondey  npuyelle- 

ment  réimpriméM  et  pr^édées  d'ui^e  notice  litté- 
raire. Douai,  1841,  in-8  de  40pag.|  br.     .     7 —  » 

Cet  opuscule,  réimprimé  seulement  à  Ao  exemplaires  par  les 
soins  de  M.O.  Duplessis,  est  précédé  d'une  notice  biographique, 
biblîogf  ophique  et  littéraire  suv  Gringore  et  ses  ouvrages. 

1 569  liANGLois  (E.-H.}.  Essa)  sur  la  Ci^lligrapbie  de$  manus- 

crits du  moyen-âge/et  sur  les  ornemens  des  premiers 
livres  d'Heures  imprimés.  A(?u^j  1841^  gr.ia-8,pap. 
Tél-j  fig#j  br«     t     •     •     •     r     •     .     •     .      8 —  » 

Ge  volnroe,  très  bien  imprimé,  eontient  17  planches  représen- 
tant des  fte^imilés  d'anciens  manuscrits.  —^  Quelques  unes  sent 
très  curieuses  par  l'originalité  et  la  droUrie  du  sujet. 

Quoique  très  bien  imprimé,  sur  beau  papier,  les  amateurs 
segeetteront  sans  doute  que  l'on  n^en  ait  pas  fiiit  un  tirage  sur 
grand  papios  avefi  plfuicket  coloriées. 

1570  IVoTiGB  sur  ime  traduction  anglaise  de  l'Ecriture  sainte 

publiée  au  ztii*  siècle,  et  désignée  ordinairement  sous 
le  titre  de  Bible  de  Douai ,  et  nouveau  Testament  dv 


8M  DUUKmi  DU  BIBUOPIDLR. 

Beims  (par  M.  G.  Duplessis).  Douai,  1841 ,  gr.  in-8, 
pap.  Tél.,  br. 

Tiré  k  5o  exemplaires  eeukiiieiit. 

1 57 1  QincHBRAT  (Jules).  Procès  de  condamnatioii  et  de  ré- 

habilitatioii  de  Jeanne  d'Arc»  dite  la  Paoelle,  publiés 
pour  la  première  fois  d'après  les  manuscrits  de  la  Bi- 
bliothèque royale»  avec  notes  et  éclaircissemens.  Pa^ 
rU,  Renouard,  1841»  tom.  l*'»  in-8  br.     .     •     9 —  » 

Publication  de  la  Société  d^histoire  de  France. 

1572  Rbcbbbchbs  bibliographiques  sur  le  Télëmaque»  les 

Oraisons  funèbres  de  Bossuet  et  Discours  sur  l'His- 
toire universelle  (par  M.  Carion  »  directeur  au  sémi- 
naire de  SaintSulpice).  Paris,  1840»  in-8.   .     2 —  • 

1573  Roman  (lb)  db  Saint^îiiaal  »  publié  pour  la  première 

fois  d'après  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque  royale , 
par  MM.  Francisque  Blichel  et  G.  Brunet.  Bordeaux, 
1841;  pet.  in-8  br.^  pap.  fort 6—  » 

Tiré  à  très  petit  nombre. 

1574  Vaujbt  db  Vmvnui.  Les  Archives  historiques  du  dé- 

partement de  l'Aube  et  de  l'ancien  diocèse  de  Troyes» 
depuis  le  vu*  siècle  jusqu'à  1790.  Troyes,  1841,  in-8 
br.»  avec  dessins  et  fac-similé 9 —  » 

Cet  ouvrage  est  dÎTisé  en  4lMLrtics;  1a  première  est  une  in- 
troduction ou  essai  bibliographique  ;  la  seconde  est  le  catalogue 
des  Arcbives  de  TAube  ;  la  troisième  est  l'analyse  raisonnée  de 
quelques  pièces  les  plus  intéressantes  pour  Tbistoire  de  la  Cham- 
pagne ;  la  quatrième  contient  le  texte  des  pièces. 

1575  VoTAfitt  (lb)  du  pays  Sainct  Patiiz»  auquel  lieu  on  voit 

les  peines  du  Purgatoire  et  aussi  les  Joyes  de  Paradis. 
Ports»  1840»  pet.  in-8  goth.»  %•  sur  bois. 

Réimpression  tirée  à  4^  exemplaires  seulement. 


A 


BULLETIN 


DU  BIBLIOPHILE, 


PUBLIÉ  PAR  TBGHENBR, 


louf  LA  miicrioii 


MM.  Ch.  Nopibr  bt  Paulin  ParIs, 

▲TIC  LB  CATAL06UJI  RAISONNA  DBS 
LITRB8  OB  L'folTBUR. 


N<^  20.  Dégqibrb. 


QUATRIÈME  8CRIB» 


PARIS, 


TECHENBR,  SDITBIIH.  PLACE  OB  LA  OOLONHADE  DO  LOUVRE, 

■•Kk 

1811. 


xaa 


en 


8M  BULumn  uii  biuioprilk. 

Reims  (par  M.  G.  Duidessis).  Douai.  1841 ,  gr.  in-8  , 

pap.  Tél.,  br.     .     .     . 

Tiri  à  ïo  nempbirM  Mulenent. 

1 57 1  QtncHERAT  (JtiLBs).  Procès  de  coodamnation  et  de  ré- 

habilitation de  Jeanne  d'Arc,  dite  la  Pacelle,  ptibliés 
pour  la  première  fois  d'après  les  manuscrits  de  la  Bi- 
bliothèque royale,  avec  notes  et  eclaircissemenB.  Pa~ 
ria,  Bmoaard,  1841,  tom.  1".  in-8  br.  .  .  9 —  ■ 
PnblicAtion  de  la  Sodéié  d'biMoire  de  PmiM. 

1572  Rbcbbbcru  bibliographiques  sur  le  Télëmaque,  les 


DUTRIBB 

DU  DOCTEUR  NEOPHOBUS 

CORTRI  LU  FABRIOATtURS  DB  HOTft  (1). 

Les  langues,  qoi  sont  l'expression  la  plos  positive  de  Tintelli- 
gence  humaine»  ont  leurs  périodes  de  yie  comme  l'homme. 
Elles  naissent,  elles  grandissent  ;  elles  ont  balbutié,  elles  par- 
lent, elles  atteignent  l'âge  de  puissance,  Tâge  de  maturité,  l'fige 
du  goût  ;  elles  dissertent,  elles  raisonnent.  Puis  elles  penchent 
vers  la  rieillesse  ;  l'ambition  d'acquérir  les  gagne  à  leur  grand 
dommage;  elles  mettent  mot  sur  mot,  sans  vérifier  le  titre  et  le 
poids  de  cette  nouvelle  monnaie  de  la  pensée;  elles  s'appauvris- 
sent de  tons  les  efforts  qu'elles  font  pour  s'enrichir.  Elles  arri- 
vent enfin  à  la  caducité  rêveuse  et  parlihre;  elles  radotent, 
elles  meurent.  Quelque  temps  après  qu'elles  sont  mortes  réelle- 
ment, on  se  demande  si  elles  viveift  encore.  Il  y  à  même  des 
gens  habiles  qui  soutiçnnent  alors  qu'elles  commencent  à  s'é- 
nianciper,  et  qu'elles  sont  en  voie  de  progrès; 

C'est  une  étude  fort  curieuse  et  fort  instructive. 

A.  voir  l'impatience  effrénée  avec  laquelle  nous  accueillons 
des  mots  nouveaux  pour  des  idées  et  pour  des  faits  qui  n'ont 
rien  de  nouveau  que  leur  nom,  il  est  presque  impossible  de  dou- 
ter que  la  langue  françoise  soit  morte  ou  en  grand  péril  de 
mourir.  Un  des  pronostics  les  plus  infaillibles  de  la  mort  pro- 
chaine des  langues,  c'est  l'abondance  inutile  des  mots.  Quand  le 
mot  nouveau  se  multiplié  à  l'excès,  quand  il  surabonde,  quand, 
il  déborde,  la  langue  est  tout  près  de  s'en  aller.  Viennent  en 
revanche  les  dictionnaires  définitifs,  comme  l'inventaire  après 
décèsw  Voyez  plutôt  les  Grecs  ;  voyez  plutôt  les  Latins;  voyez 

(i)  Cet  article  de  M.  îlbarlet  Nodier  eit  extrait  du  n^  I9,  iBfi*  de  la 
Btvue  de  Paris.  s 

65 


896  BULLBtni  DU  BIBUOPULB. 

plutôt  les  François.  Je  tous  prie  de  ne  pas  regarder  ceci  oomme 
une  hypothèse.  C'est,  ma  foi,  une  dëmonstration. 

Au  xYii*  sièctef  on  parloit  en  général  un  assez  bon  françois. 
J'ai  beau  lire  Descartes»  Pascal^  Halebranche,  Bossuet,  Féne- 
Ion,  Corneille,  Racine,  Molière,  La  Fontaine,  BoileAn ,  je  ne 
m'aperçois  nnlle  part  que  le  mot  ait  manqué  à  la  pensée.  La 
langue  françoise  se  composoit  alors  de  trente  mille  mots  tout 
an  plus,  et  T Académie  ne  trouvoit  pas  ce  nombre  trop  insuffi- 
sant, puisqu'elle  en  retranchoit  de  temps  à  antre  quelques  uns, 
en  leur  attachant  bien  ou  mal  le  sceau  prohibitif  du  mauvais 
usage  ou  de  la  vétusté,  mais  elle  se  gardoit  bien  d'en  faire.  L'au- 
torité de  la  science  et  du  talent  auroit  en  vain  protégé  le  néo* 
logtsme  le  plus  spécieux.  C'est  qu'on  savoit  que  le  talent  et  la 
science  n'ont  point  d'autorité  pour  faire  des  mots.  Ce  qui  feit 
les  mots,  c'est  la  nécessité,  c'est  l'usage,  c'est  l'instinct  le  plus 
intime  et  le  plus  éminent  de  l'homme  inspiré  par  Dieu.  Tout 
écrivain  qui  a  fait  un  mot  nouveau  depuis  cette  époque  de  ma- 
turité de  la  langue,  a  prouvé  seulement  qu'il  ne  connôissoit  pas 
tous  les  mots  anciens,  ou  qu'il  n'en  avoit  pas  compris  toute  la 
portée.  Néologisme,  c'est  impuissance.  Il  n'y  a  point  de  langue 
qui  ne  suffise  à  tout,  quand  on  sait  s'en  serrir. 

De  la  fin  du  xviii*  siècle  jusqu'à  nous,  on  a  fabriqué  soixante 
mille  mots  que  les  lexicographes  se  disputent  l'honneur  de  faire 
entrer  dans  leurs  dictionnaires.  Il  ne  paroîtra  plus  un  Vocabu- 
laire qui  ne  se  flatte  d'en  contenir  dix  mille  de  plus  que  n'en 
eontenoit  le  dernier  vocabulaire  en  crédit,  et  les  compilateurs 
de  ce  genre  de  livres  sont  fort  à  leur  aisé  pour  enchérir  les  uns 
sur  les  autres,  car  rien  ne  les  empêche  d'accoupler  jusqu'à 
leur  dernier  résultat  possible  tous  les  élémens  du  Jardin 
des  racines  grecques^  dans  tontes  les  combinaisons  qu'ils  sont 
capables  de  fournir.  C'est  un  travail  à  la  portée  de  tout  le 
monde,  soit  qu'on  sache  le  grec,  soit  qu'on  ne  le  sache  pas,  «t 
qui  ne  finira  qu'avec  la  consommation  des  temps.  Voilà  du  fran- 
*çob  en  perspective. 

Il  y  a  des  optimistes  qui  ne  pensent  pas  qu'une  langue  puisse- 
finir,  et  qui  haussent  les  épaules  quand  on  leur  parle  du  progrès 
des  maavaises'habitudes  et  de  l'influence  des  mauvais  exemples» 
Je  conviens  avec  eux  que  cette  influence  est  presque  toujours 


■UUBmv  DU  UBUOPBILB^  899 

inaonsible»  et  que  ces  progrès  sont  géoéralemeni  très  lents; 
-nieis  qnand  on  les  regarde  à  travers  trois  sîpcles»  il  me  semble 
qn'ib  deviennent  qnelqne  chose.  Ce  sont  deux  cours  italiennes 
favorisées  par  la  tradition  de  nos  vienx  dialectes  romans,  vivante 
encore  dans  les  patois  méridionaox,  qni  ont  commencé  la  cor- 
ruption de  notre  prononciation  et  de  notre  orthographe.  La  dé- 
plorable école  des  précieuses  a  élaif^i  cette  voie  qui  aboutit  à  la 
ridicule  réforme  de  Voltaire,  bel  et  grand  esprit  dans  lequel  il  ne 
faut  pas  chercher  un  linguiste.  Après  Voltaire  vient  la  révolution 
avec  ses  premier^  adeptes,  Linguet,  Beaumarchais,  nkirabeau. 
Mercier,  néologistes  plus  ou  moins  industrieux  et  pins  ou  moins 
habiles,  qui  avoient  besoin  de  renouveler  la  langue  comme  la 
société  politique,  pour  prendre  un  rang  distingué  dans  l'une  et 
dans  l'autre.  Après  les  révolutionnaires,  les  romantiques,  école 
vive/  agissante»  pleine  de  jeunesse  et  de  feu,  d'ambition  et  d'ou- 
trecuidance, qui  a  remué  quelques  idées  et  une  multitude  de 
mots.  Voilà  déjà  bien  du  mal  sans  doute,  et  bien  du  mal  irré- 
parable, mais  la  langue  françoise  n'étoit  pas  morte.  EUe  exis- 
toit  belle  et  puissante  encore,  dans  ces  admirables  écrits  du 
XVII"  siècle  auxquels  Voltaire  avoit  voulu  imprimer  le  signe 
d'une  désuétude  anticipée,  et  qu'il  se  flattoit  en  vain  d'avoir 
vieillis  à  jamais,  en  vieillissant  leur  excellente  orthographe. 
Faut-il  le  dire,  hélas  I  trois  corps  illustres  ont  plus  hfité  sa  dé- 
cadence en  quarante  ans  que  ne  l'auroient  fait  quarante  inva- 
sions de  barbares;  l'Académie  des  inscriptions,  en  tranchant  â 
tort  et  à  travers  dans  l'orthographe  étymologique  etdansl'ono- 
matologie  de  l'histoire  ;  l'Académie  des  Sciences,  en  innovant 
sans  goût  et  sans  utilité  dans  les  nomenclatures,  et  l'Académie 
françoise  elle-même,  en  souscrivant  par  un  silence  approba- 
teur ou  par  une  tolérance  complice  à  la  violation  d'une  langue 
qu'elle  étoit  spécialement  chargée  de  conserver  et  de  fixer  ^  ce 
•ont  les  termes  de  son  mandat.  Je  ne  sais  plus,  en  vérité»  d'oii 
nous  vient  la  lumière  ;  mais  il  seroit  aflreux  de  penser  que  le 
vandalisme  nous  vfnt  de  l'Institut. 

L'Académie  des  Belles'Leitres  n'a  participé  à  cette  coalition 
déplorable  que  par  deux  ou  trois  peccadilles  qui  ne  laisseront 
peut-être  pas  de  .traces.  Les  orientalistes,  qui  en  font  te  plus  be^ 
ornement,  ont  imaginé,  par  exemple,  que  la  lettre  x,  cette  per^ 


900  ,      BULLXTIN  DU  BIBUOPHILI. 

pendicnlaire  manasadey  armée  de  deux  peiMes  <d>UqiieB  d  di- 
▼ergenteSy  étoii  une  plus  belle  lettre  qae  le  c,  si  gradeudans  sa 
jolie  fcorme  demi-circolaire,  et  ils  ont  hardiment  sobslitaé  la 
première  de  ces  consonnes  à  Taotre  dans  les  mots  traduits  des 
langues  excentriques  dont  ils  ont  le  monopole.  Pour  ifue  ce 
changement  eût  le  moindre  prétexte  possible  d'utilité»  ce  qui  ne 
prouTeroit  pas  qu'il  fftt  convenable  de  l'admettre,  il  faudrait 
que  le  K  se  prononçât  en  françois  autrement  que  le  c  dur,  ou 
qu'il  tessemblftt  mieux,  par  sa  figure,  à  la  lettre  arabe  qu'il  re- 
présente, et  cela  n'est  vrai  ni  pour  la  figure  ni  pour  le  smi.  Il 
en  est  de  même  de  la  consonne  q,  qui  a  gagné  des  partisans 
depuis  que  le  x  devient  Vulgaire,  car  il  faut  éviter  d'être  vut- 
gaire  avant  tout;  et  cette  dispute  entre  le  q  et  le  x  menace  de 
diviser  long-temps  l'Académie  la  plus  sérieuse  de  la  terre,  si  le 
a  de  nos  bons  aïeux  ne  reprend  ses  droits  légitimes.  Je  ne  dois 
pas  vous  laisser  ignorer  que  le  q  est  privé,  dans  cette  derniàre 
acception,  de  son  indispensable  auxiliaire,  la  voyelle  u,  c'esft4i* 
dire  pris  avec  une  valeur  qui  ne  lui  a  jamais  été  attribuée  dans 
aucune  langue,  ce  qui  constitue  à  l'instant  une  innovation  com- 
plexe de  la  plus  haute  distinction.  Voilà  ce  que  c'est  que  d!Atre 
savant.  Les  bonpes  gens  s'enitiennent  à  conclure  de  ces  ingé- 
nieuses tentatives  que  ces  messieurs  de  l'Académie  écrivent 
comme  on  n'écrit  pas,  et  rien  n'est  mieux  démontré. 

Après  on  avant  cette  belle  réforme,  la  même  Académie  avoit 
fait  une  merveilleuse  découverte  dont  elle  n'a  malheureusement 
pas  senti  la  portée.  Cest  qu'a/,  première  syllabe  d'^jcomn, 
n'est  autre  chose  qu'un  article  arabe  qui  fait  double  emploi 
avec' le  n&tre,  et  elle  en  a  oondu  qu'il  faut  écrire  le  Ko^an  pour 
ne  puf  tomber  dans  une  répétition  oiseuse.  Ceci  est  logique  0t 
protmd,  mais  il  n'est  pas  moins  Unique  de  dire  qu'on  ae  fioat 
admettre  un  principe  sans  accepter  ses  conséquences.  Akortfl 
n'est  pas  le  seul  mot  de  notre  vieux  françois  qui  ait  usurpé  cet 
article  arabe,  et,  si  on  supprime  la  syllabe  initiale  SAlcorèn^t 
il  faut  nécessairement  la  supprimer  dans  tons  les  mois  françoîs 
où  elle  s'est  introduite  par  Vignortmoe  de  nos  pères,  du  temps  de 
Gebrid  Sionite,  de  Gaulmin,  de  Saumaiae,  de  Yattier»  de  GaL» 
landyide  Fourmont  et  de  Herbelot.  Les  distillateiirs  tirarontdn 
caol  de  leor  ambicj  les  Espagnols,  si  fiers  de  leur  Uambra^  fa- 


\ 

BCUR»  D0  BiBUoraïus.  90l 

i^iil  rendre lajiiMioe par  àmoadesei  la  feront  protéger  par 
des  guaziU.  Une  dame'pradenie  placera  an  manach  dana^  ce»^ 
et  an  flacon  de  ktdi  sar  aa  toilette.  En  ^rité».  cette  ganufeAca- 
démiqnene  peat  prodoire,  en  dernier  réanltat»  qn'une  méchante 
^èbre  d'émdita;  mais  les  hommes  spéciaox  dont  noos  parlons 
n'y  voyoient  pas  si  loin.  La  langue  françoise  étoit  ponr  enx 
VAlcoran. 

Tontes  ces  tentatives,  qne  la  tf  pographie  a  eonsaorées  atec 
onefanestecomplaisance,  n'étoientqoe  présomptaenseaet'ridi- 
eoles;  en  voici  une  qaitirean  sérieux.  Un  historien,  dont  le 
mérite  n'est  certainement  pas  contesté,  fr'est  avisé  tout  iieoup, 
dans  une  de  ces  illuminations  du.  génie  <|Di  n'éclairent  qoe  les 
grands  hommes>  de  renverser  de  fond  en  comble  toute  l'onoma* 
lologie  de  l'hiâioire.  On*  n'ignoroit  paa  en  France  le  nom  de 
Clovis  et  de  ses  premiers  snccesseors»  mais  personne  ne  se  don- 
toit  peut-être  que  ces  augustes  personnages  eussent  été  dési- 
gnés autrement  dans  le  jargon  théotisque  des  peuplades  'sau- 
vages qui  nous  les  donnèrent  pour  maîtres.  On  croyoit  mâme, 
en  général,  que  les  Francs  ou  Franks  (c'est  absolument  la 
même  chose)  avoient  parlé  le  latin  d'Âugnst»  on  le  françois  de 
liOnis  XIV  f  vec  une  certaine  élégance.  L'historien  académique 
a^laigné  nous  tirer  de  cette  erreur,  et  tout  le  monde  sait  main- 
tenant» grâce  à  Ini,  que  le  véritable  nom  de  Clovis  est  Clodowig, 
tfài  ne  s'écrivoit  pas  Clodowig  et  qui  se  prononçoit  autrement. 

Les  Grecs  et  les  Latins,  nos  modèles  en  toutes  choses, 
avoient  bien  eu  aussi  quelques  légères  communications  avec  lea 
Barbares  qo'ik  soumirent  à  leur  religion  et  à  leurs  lois  ;  mais, 
profondément  respectueux  pour  le  goût,  pour  l'euphonie  et  pour 
la  syntaxe,  ils  n'accueillirent  l'onomalologie  rude  et  grossière 
des  peuples  vaincus  qoe  sons  la  condition  4e  la  soumettre  aux 
régies  et  aux  flexions  de  leur  admirable  langage.  Cest  un  exem- 
ple que  l'illustre  écrivain  auroit  pu  trouver  dans  Thoukudidès 
on  Zoukudidès^  comme  dans  Tùous  Livious,  et  les  lecteurs  qui 
reconnoissent  avec  moi  ce  qu'il  y  a  de  pur  et  d'élevé  dans  son 
talent  >  regretteront  sans  doutftaaAp  moi  qu'il  ne  s'y  soit  pas 
conformé.  11  a  mieux  aimé  cïaQ^IKta^  civil  de  l'histoire^  déjà 
passablement  confus,  et  bigarrer  son  style,  d'ailleurs  si  net  et  si 
poli,  de  ces  horribles  npins  ostrogoths  dont  le  moindre  inconvé-^ 


90S  iDLLnm  dd  MBUwnu. 

nient  eit  de  ne  poaToir  être  repiàentéa  ni  par  nos  aignes  dans 
l'écriture,  ni  par  nos  articnlations  fanûlièraa  dané  la  pronon- 
ciation. Ancnn  Bonvenir  n'a  été  respecté,  aoonne  aotorité  das- 
fliqne  n'a  été  prise  en  considération.  L'inveatenr  de  ctite  dé- 
plorable méthode  ,ne  s'est  pas  même  remis  en  mémoireqie 
notre  dernier  souverain  légitime,  par  la  gr£ce  da  sabre,  ne  s'ap- 
peloit  pas  Bonaparte,  mais  Btumaparié,  qui  est  la  tradaction 
littérale  da  grec  Kalomero,  taxa  véritable  de  sa  &unïUe.  Rien 
n'empêche  donc  l'Académie  des  Bellee^Lettres,  qoi  n'y  man- 
quera pas,  de  mettre  incesaamment  an  conconra  la  comparaison 
des  institntions  impériales  de  &u-t  der  Groot  et  de  Kalomaro 
il  grande.  Cest  ntftme  un  fort  boan  snjet  ;  mais  je  pose  en  fait 
qu'il  n'y  a  pas  cent  personnes  ea  France^  l'Institut  compris,  qui 
devinent,  sons  ce  prodigienx  hiéroglyphe,  Charlemagne  et  Na- 
poléon. Qoe  dîable  aussi  1  pourquoi  Charlemagne  et  Napoléon 
ne  sont- Us  pas  des  noms  savans? 

Eh  I  mon  Dieu  !  j'en  conviendrai  bien  volontiers  !  le  temps 
et  l'usage  ont  dA  introduire  dans  l'orthographe  et  dans  la  pro- 
nonciatioa  primitives  des  noms  propres  d'étranges  aUératione  ;. 
mais  faaage  et  le  temps  sont  les  arbitres  souverains  du  lan- 
gage. Et  puis,  il  fant  âtre  conséquent  :  si  cette  méthode  est 
bonne  ii  quelque  chose  pour  l'histoire  de  France,  le  mal  n'est 
paa  absolu  ;  nous  n'y  perdrons  gnire  que  Joinrille  et  Froiasard, 
Gonunines  et  Honstrelet,  Hézeray,  Daniel  et  Voltaire.  Uais  ce 
qui  sera  vrai  dans  notre  histoire  s'appliquera  nécessairement  à 
toutes  les  histoires  du  monde.  Le  héros  de  Xénopfaou  ne  s'appe- 
loit  certainement  pas  Kuros,  et  l'Académie  des  Inscriptions  le 
sait  à  merveille  ;  nous  permettra-t-elle  de  l'appeler  C^ns,  par 
une  noavelle  métamorphose  qui  conserve  à  pdne  un  des  élé- 
mens  de  son  nom?  Si  M.  Raoul  Rochette  avoit  visité  l'antique 
Athènes  an  lieu  de'cette  Athènes  ridiculement  germanisée  qae 
nous  avons  faite,  <  ipos  de  consnller  Aesculèa 

sur  quelques  leçi  édition  do  Théâtre  grec, 

cette  démarche  a  it-étre  profitable  ;  mais  il 

aurait  cherché  k  re  d'Eschile  sans  trouver 

(indqn'un  qui  pût  lom  même  que  je  Inî  four- 

nis, et  pour  leqi  le  manqueroit  pas  de  loi 

Attirer  quelque  démêlé  avec  la  mardiande  d'herba  de  Théo- 


X 


BUUnill  DD  BIBUOFUIUB.  00$ 

phraste.  En  France»  il  est  plus  aûr  de  parier  françoia»  et  de 
laisser  là  lont  cet  appareil  d'otseose  émcÙlion  qni  n'Âlonit  qae 
les  sots.  Je  reviens  cependant  an  docte  historien  dont  je  parlois 
tout  à  rhearcy  pour  lai  proposer  an  dilemme  qoi  mérite  qaelqoe 
attention.  Les  révolntions  do  langage  sont  an  fait  acquis.  Fant- 
il  reyenir  sar  ce  fait,  oo  faauil  le  reconnottre?  Soivant  la  sola* 
tion  qne  M.  Thierry  Yondra  bien  donner  à  cette  qoestion  mo- 
deste,  noas  saurons  à  quoi  noos  en  tenir.  Le  roi  Thierry 
continuera  de  s'appeler  Thierry,  comme  par  le  passé,  ou  bien 
H.  Thierry  l'historiographe  s'appellera  Théodoric.  Il  n'y  a  pas 
de  milieu.  Cest  ce  qne  la  vieille  logiqoe  désignoit  sons  le  nom 
de  Vargumeni  de  PapiUus* 

Les  lanriers  de  i'Académie  des  Belles-Lettres  troubtisnt  mal- 
heureusement le  sommeil  de  l'Académie  des  Sciences;  l'Acadé* 
mie  des  Belles-Lettres  nous  comble  de  mots  de  fabrique.  L'Aca- 
démie des  Sciences  veut  nous  en  accabler;  elle  en  desserre, 
bon  an  mal  an,  cinquante  ou  soixante  par  séance,  et,  au  train 
qu'elle  y  va,  la  langue  françoise  n'auroit  pas  ciiiquante  ans  à 
vivre,  si  elle  vit  encore. 

Il  seroit  aawz  piquant  de  savoir  an  joste  ce  qoi  reste  à  notre 
langue,  depois  qoe  l'histoire  y  parle  un  mauvais  arabe  et  un 
allemand  suspect.  La  vénerie  et  l'éqnitation  parlent  anglois;  la 
musique  parle  italien»,  et  la  peinture  a  bien  envie  d'en  faire 
autant;  les  sciences  physiques  parlent  grec;  la  médecine,  qni 
change  de  langage  toutes  les  fois  qu'on  commence  à  l'entendre, 
parle  grec,  et  Dieu  sait  que  ce  n'est  pas  le  grec  d'Hippocrate. 
L'histoire  naturelle  elle-même,  dont  l'étude  étoit  encore  si  déli- 
cieuse sous  la  plume  d^Baubin,  de  BeloQ,  de  Rondelet,  de  Do- 
pinet,  de  Tournefort,  de  Réanmur,  de  Buffon,  de  Chades  Bon- 
net, de  Bernardin  de  Saint-Pierre,  l'histoire  naturelle^  parle, 
hélas  !  on  grec  odieux  qui  feroit  chasser  du  collège  un  écolier 
de  sixième.  Ce  patois  s'appelle  la  nomenclature,  et  la  nomen- 
clature est  un  artifice  verbal  qui  a  pour  objet  de  rendre  le  nom 
des  choses  parfaitement  inintelligible.  L'aspect  e»  est  ef- 
frayant, mais  la  recette  en  est  facile.  Vous  ouvrez  le.  diction- 
naire de  Schrevelius  ou  celui  de  Planche  avec  une  épingle, 
vous  prenez  le  prunier  mot  grec  vena  au  dessus  de  la  première 
colonne  à  gauche,  vous  en  faites  bien  ou  mal  une  espèce  de 


901  BULLITM  DU  BIBUOPI|lUS. 

flobstantîf  .terminé  à  la  firaoçolBe,  tqos  en  affublez  au  hasard 
le  minéral,  l'animal  on  la  planle  qoi  vens  tombe  sous  la  main* 
el  le  tonr  esl  fait.  L'Académie  ^ançoiae  dit  encore  :  Étourdi 
comme  un  hanneton,  mais  TAcadémi»  des  Sciences  yent  qu'on 
dise  :  Étourdi  commet  une  mélolonAe^  et  ce  seroit  mal  parler 
4pie  de  parler  entrement.  On  rencontre  souvent  snr  le  versant 
des  prés,  et  plus  particulièrement  aux  bords  d'un  ruisseau  on  à 
la  li$î^e.d'un  lac,  une  ravissante  petite  fleur  aux  prunelles 
Jbleues  qui  sourit  dans  le  gazon  et  que  l'imagination  poétique 
des  Allemande  a  consacrée  au  souvenir.  Les  jeunes  fiUes  de 
village  la  déaignoient  sous  un  nom  charmant.  Cétoit  pour  elles 
ies  yeux  de  la  sainte  Vierge,  La  science  n'a  pas  des  idées  si  gra- 
cieuses ;  elle  en  a  fait  le  myosote  soorpioide,  ce  qui  ponrroit  bien 
signifier  (horresco  referons!)  une  oreille  de  souris  à  figure  de 
scorpion.  I41  maleocontreuçe  épingle  s'est  grandement  four* 
voyée  peue  fois,  mais  ce  n'est  pas  la  seule.  Tout  le  reste  des 
nomenclatures  est  fait  dans  le  même  goût. 

Je  sais  bien  qne  vous  me  direz  à  cela  :  Eh  !  mon  Diea, 
qu'importent  ies  nomenclatures!  Prenez-les  pour  ce  qu^elles 
sont,  c'est-à-dire  pour  un  argot  de  savans,  jaloux  de  ce  qu'ils 
appellent  leur  spécialité,  et  qui  se  retranchent  dajQS  l'incompré- 
bensible^de  peur  d'être  <K)mmuns.  Veniez- vons  ouvrira  toutes  les 
prétentions  sans  éludes  et  sans  titres  la  porte  des  Académies, 
qui  n'est  déjà  que.  trop  large  ?  Les  abominables  mots  dont  vous 
vous  plaignez  n'auront  jamais  la  ridicule  prétention  d'être 
françois  :  ce  sont  les  mots  d^  passe  des  adeptes,  c'est,  le  sdù* 
bl^th  de  l'Institut.  Cela  n'a  rien  à  faire  avec  la  langue,. et  si 
ce -méchant' jargon  se  glisse  dans  quelques  méchant  diction* 
naires^  tant  pis  pour  les  dictionnairesi  qui  s'en  embarrassent. 
Ils  ont  ftiit  dépendre  leur  durée  de  celle  d'une  école  de  pédans 
qoi  penche  déjà  vers  sa  mine. 

Vous  en  jugez  bien  à  votre  aise  1  Je  n'aurois,  en  effet,  aucune 
objection  contre  les  nomenclatures,  si  elles  se  renfermoient 
dans- ces  justes  bornes,  et  j'y  prendrois  peut-être  quelque  plai- 
sir, car.il  n'y  a  pas  de  mal  à  laisser  aux  intelligences  qiû  se  dis- 
tinguent .du  vulgaire  un  langagif  dont  le  vulgaire  n'a  pas  le 
secrets  La  science  que^notre  vanité  ignorante  compteroit  pour 
peu  de  cheaei  si  le  science  s'ezprimoit  comme  tput  le  monde. 


\ 


BOULBnN  SU  BiBUOpaae. 


905 


n'a  TraiseniU|Ueneiit  pk»  d'aulre  moyen  de  conaerreir  ^es 
privilèges,  fia  milïeu  de  cette  immeiiae  et  ridicule  diffusion' de 
Gonnoissances  superficielles  qu'un  système  absorde  d'enseigne*, 
ment  nous  a  faite.  Va  donc  pour  l'argot  de  la  science,  va  poiir 
son  sciUoleih,  tant  que  la  science  n'imposera  pas  son  scibboloih 
et  son  argot  aux  langues  littéraires  des  nations.  Qu'elle  daigne 
imiter  du  moins  les  prâtres  de  l'Egypte»  qui  dissimnioient  pru- 
demment leur  langue  de  gryphés,  ou  de  r^Hs^  et  les  alchimistes, 
qui  gardoient  leurs  arcanes  grotesques  pour  eux.  Le  mérite  de 
ces  niaiseries  solennelles  consiste  tout  etitier  dans  la  rareté  de 
leur  usage*. Les  habiles  en  font  mystère  ;-maâs  les  prêtres  de  la 
science  et  les  alchimistes  de  la  Aomendatnre  ont,  chez  nous, 
d'antres  caprices.  Ils  frappent  à  la  porte  du  dictionnaire  avec 
nn.  barbarisme,  et  ik  la  font  ouvrir  avec  une  loi.  Je  ne  vous  dis 
rien  de  trop. 

Nous  ne  sommes  plus,  hélas  !  au  temps  où  Ghilpérie,  et  Au- 
guste, et  Denis  de  Syracuse,  confessoient  avec  une  noble  sim- 
plicité que  les  rois  eux-mêmes  ne  sauroient,  dans  leu^  toute-^ 
puissance,  donner  le  droit  de  cité  à  un  mot  repoussé  par 
l'usage.  Nous  ne  sommes  plus  au  temps  où  Tibère  s'excusoit, 
par  deux  fob,  devant  le  sénat  romain,  d'avoir  usé  d'une  ufc* 
pression,  vive  et  précise  d'ailleurs,  qui  n'avoit  pas  i'autorilé 
des  classiques.  Les  Tibères  *du  progrès  n'ont  pas  ces  timides 
condescendances  pour  la  sainte  pkrole  de  l'homme  ;  ils  crient 
comme  les  Galaadites  :  Scibboleth  ou  la  mort,  et  l'Académie 
françoise  répond  :  Scibboleth.  -  .    . 

Avez-vous  dans  un  coin  de  1- administration  qurique  méchante 
commission  scientifique,  i^pelée  »donner  son  avis  sur  des  ques- 
tion» qu'elle  ne*GOnnôît  guère,  et,  du  reste,  absolument  dénuée 
de  l'instinct  sublime  et  profend  qui  a  présidé  à  la  formation  des 
langues  ?  Laissez-la  faire.  ^  elle  est  incapable  d'entamer  d'on- 
gles et  de  bec  l'épiderme  d'une  idée,  elle  a  reçu,  je  ne  sais  où  et 
de  je  ne  sais  quij  la  fatale  autorité  de  tuer  les  mots  et  d'en  créer 
de  nouveaux.  Les  mots  naissent  à  sa  fantaisie,  rachitiques»  es« 
tBopiés,  "informes,  des  mots  étonnés  de  vivre,  effrayoéa.de.^e 
trouver  ensemble,  qui  font  peur  aux  femmes  et  aul  enfans^  qui 
font  horreur  aux  gens  instruits,  qui  /ont  ^  dresser  les  cheveux. 
St  puis,  quand  il  a  été  improvisé  à  grands  frais  par  deux  ou  trois 


•OUJflN  DU  BIBUOraïU. 

• 

crétifla  éméritai,  oe  vocabulaife  stopide  troa^e  des  lépaltteon 
qui  l'imposent  sans  le  oomprendre  à  toat  an  penple  ébabî,  et 
des  jogeSy  dociles  à  lenr  texte  légal,  qai  amendent  on  emprison- 
nent les  «ontrerenans,  en  attendant  qn'ils  les  bissant  pendre 
on  tirer  k  qoatre  chevanxi  quand  nne  résistance  irritante  for- 
cera le  code  à  aggraver  la  pénalité.  Il  étoit  certainement  ré- 
serré  à  la  France  édairée,  perfectionnée ,  dTÎlisée  à  umte 
outrance^  de  fonder  la  législation  dn  non^sens  et  la  jarispm« 
dence  dn  barbarisme.  Les  peuples  anciens  les  plus  ^nérables 
par  les  grandes  leçons  qu'ils  ont  laissées  au  monde,  sont  tom- 
bés les  uns  après  k»  autres  dans  cet  excès  honteux  de  décadence 
où  la  parole  altérée,  grattée»  rognée»  falsifiée,  n'est  plus  dans 
le  coounerce  équivoque  du  langage  'qu'un  signe  sans  titre  et 
sans  valeur  ;  mais  aucun  d'eux  ne  s^étoit  avisé  jamais  de  placer 
le  patois  grossier  de  ses  sophistes  ou  de  ses  sdiolastiques  sous 
l'égÎAle  sacrée  de  la  justice.  Chez  les  Latins»  le  bel  usage  des 
classiques  s'étoit  réfugié  dans  le  texte  de  la  loi,  et  Justinien  lui- 
même»  tout  couvert  qu'il  fftt  de  son  inviolabilité  impériale» 
n*arma  point  le  procureur  du  roi,  le  juge  d'instruction  et  les 
huissiers  contre  la  langue  inviolable  de  Gicéron«  Ce  n'est  pas 
que  les  barbares  de  ce  temps-là  n'inventassent  à  leur  loisir» 
comme  les  nôtres,  des  mots  rebutans  et  horribles,  dont  quel- 
ques philologues  ont  légué  le  souvenir  à  Téternelle  indigtaation 
des  siècles;  mais  l'idée  énorme  d^improviser  pour  une.  nation 
un  vocabulaire  complet^  formé  d'élétnens  inintelligibles,  mais 
la  fantaisie  étourdissante  de  prêter  à  cette  terminologie  bur- 
lesque et  sauvage  l'autorité  des  décrets  législatib  et  !a  rigueur 
des  sentences  judiciaires»  appartenoient  de  droit  à  l'époque 
^mi>iemiiie/ifproj7i9j<fiv0  et -superlativement. bouffonne  oik  nous 
avons  le  bonheur  de  vivre.  C'est  ce  qui  arrive  pour  ce  diver- 
tissant catalogue  de  barbarismes  dont  on  s'est  promis  de  faire  la 
nomenclature  légale  des  poids  ei  mesures* 

Le  projet  de  soumettre  l'humanité  tout  entière  au  même  al- 
phabet et  au  même  rudiment,  n'est  pas  tout-à-fait  si  nouveau  que 
paroissent  le  supposer  les  savans  apôtres  du  progrès.  11  y  a  des 
iSècles  que  Ton  s'en  occupé,  et  on  s'en  occupera  pendant  des 
siècles  encore,  car  il  n'y  a  rien  de  vital  comme  une  sottise. 
Cette  théorie  offre  d'ailleurs  quelque  chance  de  possibilité  dani* 


BOlUmil  DU  nBUOMlLI.  Wt 

I 

reiécution,  qoand  elte  est  considérée  au  point  de  vue  d*aii  eff- 
prit  superficiel.  Une  langue  parfaitement  pbilosophiqae  dans  sa 
composition,  parfaitement  logique  et  régulière  dans  sa  syntaxe» 
facile  à  parler,  facile  à  entfsndre,  facile  à  écrire,  qui  ne  de- 
manderoit  pas  quinze  jours  d'études  primaires,  si  elle  étoit  re- 
çae  du  consentement  unanime  des  nations  :  cette  langue  que  la 
vieille  Babel  avoit  perdpe  et  que  la  moderne  Babel  attend  tou» 
jours,  n'exige  pas,  en  dernière  analyse,  de  l'écolier  ingénieux 
qui  voudra  bien  lui  consacrer  une  semaine  de  ses  Tacanees, 
plus  d'érudition  qu'il  n'en  entre  dans  un  feuilleton,  ou  plus 
d'esprit  qu'on  n'en  cherche  dans  un  iaudevUle.  C'est  le  pont^ 
'aux'dnes  d'un  linguiste  .imberbe  qui  fait  ses  preinières  armes 
pour  arrivera  l'École  des  Chartes.  N'existe-t-ellepas  d'ailleurs, 
déjà  toute  tracée,  dans  Trithème,  dans'  CoUange^  dans  de  Vil- 
liers,  dans  Dalgarno,  dans  Becker,  dans  Wilkins,  dans  Court 
de  Gébelin,  dans  V Encyclopédie^  dans  cinquanie  bouquins  qui 
sont  moins  connus  et  qui  ne  méritent  guère  de  l'être?  Il  en  est 
de  toutes  les  nomenclatures  en  particulier  comme  de  la  langue 
en  général,  et  de  toutes  les  sciences  de  l'homme,  comme  de 
celle  d'exprimer  sa  pensée  par  la  parole.  Je  ne  eonnois  point 
de  système  d'idées  qui  ne  puisse  être  soumis  à  une  méthode 
étroite  et  synoptique,  et  c'est  même  là  le  dernier  mot  de  l'in- 
telligence humaine,  arrivée  aux  bornes  qu'elle  ne  peut  pas 
franchir.  Quand  ses  ailes  ont  fondu  au  soleil,  il  faut  qu'elle 
tombe.  Une  fois  que  la  place  manque  à  l'essor  de  notre  esprit, 
il  se  replie  nécessairement  sur  la  matière,  parce  que  les  orga» 
nés  împarfeits  qui  le  servent  ne  lai  permettent  pas  de  peree-^ 
voir  distinctement  autre  chose  ;  c'est  là  ^e  secret  des  méthodes» 
c'est  là  le  progrès  possible,  et  Dieu  sait  à  quoi  il  aboutit.  La 
sdenee  contemplative  des  premiers  sages^  c'étoit  une  suite  mer- 
veilleusjB  de  conquêtes;  la  science  positive  des  méthodistes, 
c'est  une  triste  abdication^ 

Eh  I  mon  Dieu  I  faut-il  donc  vous  apprendre^  hommes  d'ins- 
truction et  de  progrès,  que  cette  irrégularité  qui  vous  choque 
dans  les  procédés  de  Fintelligence^  est  précisément  la  preuve  la 
plus  manifeste  de  la  supériorité  .de  notre  nature  ?  L'abeille  ne 
varie  nulle  part  dans  les  proportions  de  sa  cellule  pentagone  ;  le 
castor  construit  ses  chaussées  d'après  les  mêmes  leisp  an  bord 


906  BUfturrnf  du  inuorHiLC. 

d«s  rivières  do  Canada  et  aa  bord  des  riTièrès  de  la  Hongrie  ; 
lliirondeUe  n'a  pas  encore  jugé  à  propos  de  changer  la  moin^ 
dreèhoeeà  la  forme  éternelle  de  son  nid.  L^bomme  seul  diffère 
dé  l'homme  par  les  mœnrs,  par  les  institutions,  par  le  langage, 
selon  les  Uenx  et  les  temps,  parce  qne  l'homme  n'est  pas  Tes* 
dave  d'nn  instinct^  parce  ^n'il  est  le  maître  d'une  facnlté,  parce 
qn'il  est  intelligen t.. Étrange  erneor  d'un  siècle  en  démence  qui 
^  pehsé  qne  l'espèce  humaine  atteindroit  an  plus  haut  degré  de 
sa  destination  politique  et  morale,  en  se  ravalant  par  l'unifor- 
mité  des  moyens  au  niveau  des  animaux  les  pins  méprisés! 
Perfectibnnement  digne  d'envié  que  celui  qui  réduira  les  na- 
tions civilisées  à,  la  police  aveugle  et  à  l'ordre  mécanique  des 
fourmilières  I 

Hais  il  seroit  vrai  que  la  commodité  publique  avoit  quelque 
chose  à  gagner  au  changement  du  système  métrique;  mais  il 
séi^it  prouvé  que  cette  variété  d'appréciations  et  de  valeurs  qui 
lui  étoit  inhérente,  ne  renfertnoit  pas  en«soi  quelque  mystère 
ifVeonnu  dans  lequel  le  bien-être  social'  est  secrètement  inté- 
ressé; mais  un  vœu  unanime,  eirfin,  auroit  rendu  cettcréforme 
néce^ire,'  qne  rien  ne  rendroit  nécessaire  la  réforme  de  la 
nomenclature  usuelle,  qui  est,  pour  le  dire  en  paisant,  la  plus 
ingénieuse,  la  plus  philosophique/ la  plus  sensée,  la  plus  belle 
de  toutes  les  nolnénolatures  de  f  homme,  comme  celle  qu'on  lui 
substitue  est  le  plus  détestable  jargon  dont  se  soit  jamais  avisée 
la'pnrésomption  ignorante  dlm  néologue  illettré*  On  ne  saoroît 
trop  le  dire  et  le  répétera  une  fataKtô  merveilleuse,  dont  l'ex- 
pHoation  peut  êtrecachée  dans  la  pensée  de  Dieu,  dénie  irrévo- 
cablement attt  académies  le  privilège  de  faire  des  mots.  Toutes 
les)  fois 'qu'elles  veulent  forger  Un  vocabulaire  et  donner  aux 
choses  leur  nom  véritable,  comme  Adam,  elles  tombent  à  cent 
mMfrli^Jafes,  ou  à  je  ne -sais  combien  de  mille  myriamètres  au 
dessous  de  l'absurde.  La  nomenclature  des  mois  de  l'année  ré- 
publicaine, improvisée  dans  un  des  bureaux  de  la  Convention 
par  ^elques  méchdns  démagogues  sans  études  et  sans  lettres, 
aitoitr  tout  le  mérite  qu'on  peut  oheroher  dans  une  extravagance 
de  c^tte  ^pèce;ellie  était  nette,  intelligible,  euphonique.  Les 
tangues  occultés  des  sociétés  secrètes,  qui  ont  été  faites  par  des 
ou vriers,' sont  vive^,  énergiques,  habilement  figurées.  L'argot 


B0UiBTIN  DU  BIBUOPHIU.  909 

de  )a  poprtaee,  qui  a  été  fait  par  des  volean,  étincelle'  d'ima- 
gûiaiion  et  d'esprit.  La  noméiielatiire  des  poids  et  mdsvredy  qni 
a  été  feite  par  des  académiciens,  est' la'  plas  déplorable  des  tur- 
pitudes, et  i(  nVil  faudroit  pas  davaiitage  poar  déshonorer' le 
nom  françoté  auxyeax  â|ki  mdnfle  et  de  la  postérité,  si  les  gens 
sensés  du  pays  étoient  responsables,  aux  yeux  du  monde  et  de  la 
postérité^  de  tout  ce  qui  se  fait  en  France  depuis  cinquante 
ans.  '    • 

Ces  propositions  abruptes  et  absolues  peuvent  paroître  un 
peu  hasardées,  tt  faire  crier  au  paradoxe.  Je  les  rendrons  sen* 
sîMes  à  toiis  les  esprits  par  une  comparaison  rapide  de  h  no- 
menclature ancienne  et  de  la  nomenclature  noUTeile;  c'est 
même  un  travail  aussi  piquant  que  facile;^  e^  pour  poirier  sincè- 
rement, c'est  celui  que  je  me  propdsois  de  mettre  à  fin,  quand 
les  premières  Ugnes  de  cet  écrit  éphémère  sont  tombées  de  ma 
plume;  J'y  ai  renoncé  par  d'excellentes  raisons  qui  me  dégage- 
ront envers  le  lecteur. 

La  première  de  mes  raisons,  c'est  qi|te  la  tâche  aisée  dont'jé 
parle  est  réellement  par  trop  aisée  pour  valoir'  les  frais  d'une 
élabdration  sérieuse,  et  que  j'attache  trop  de  prix  au  peii  d'heu- 
res  qui  me  restent  à  vivre,  pour  les  user  stérilement  à  démon- 
trer févidence'méme.  A  qui.ai-je  besoin  de  prouver  que  l'arc 
du' méridien  que  penonne  n'a  vu' ni  tenu,  et  qae  lessavans 
euxHttén^es  ne  savent  pas 'mesurer  exactement  quand  ils  le  me- 
surent^^est  de  sa*  propre  nature  le  plus  incommode  de^tolis  les 
étalons  métriques?  A  qui  ponrrois-jë  apprendre  qu'if  convient' 
que  le  vocalndairè  des  idées  les  plus*  familière^,'  des  ugens  les 
plus  eoncinuellement  tuuels*  de  la  vie  sociAle,  *soit  coinposé  de 
mots  usuelff^'famiHersP  A  qui  entreprendrois-je  "de  démontrer 
^pie  lé  françois'est  plus^dair^en  frànçdis  ^e  legtH/ét  ijne  la 
subsiltutiott  d^un'ttauva&s  patois  gtee'gtk>sstèréteen;  fabriqué' è 
un  excellent  françois  vieux  comme  la  langue,  ponr-déMigHer 
une  chose  que  tout  le  monde  a  intérêt  de  connoiire,'tie  saufoit 
être  que  le  fait  d'un  fou,  quand  elle  n'est  pas  celui  tl'un  char- 
latan ou  d'un  escroc?  Est-il  un  seul-écoKer  sur  les  derniers 
banes  du  collège  qui  ait  attendu  mes  inutiles  éluciAratiohs  pour 
savoir  que  le* mot ^i^,  par  exemple,  ne  signifie  iniO&en  au- 
ehné  langue  ;  ju'il  fàutKécrire'pair  deux  ff  potii!'  en  fltii^juf  utot 


V. 


910  BULUTIN  DU  BIBUOmU. 

grec,  et  qa*avec  ce  mot  grec  ainsi  orthographié,  on  ne  parvient 
à  exprimer  dans  le  ridicule  kiUomètre  de  la  nomenclatore,  que 
la  mesure  et  un,  anb?  Est-il  un  senl  père  de  famille  (hélas!  et 
mon  cçeor  saij^ne  en  y  pensant  I)  qui  eftt  empoisonné  son  fils 
nniqoe  de  sa  propre  main,  en  Ini  administrant  comme  nn  remède 
salntaire  trois  on  quatre  décigrammes  de  deutochlorure  de  mer* 
cuief  s'il  avoit  pressenti  on  deviné  qne  cinq  on  six  grains  de 
sublimé  coKfomv  se  masqpoient  aujourd'hui  de  cette  abominable 
formule?  Voilà  ce  qu'il  me  faudroit  dire,  et  pourquoi  dire  ce 
que  n'ignore  personne?  Je  m'étois  trompé  sur  la  nécessité  de 
cette  discussion,  ou  bien  le  sens  intelligent  de  notre  pauvre  es- 
pèce^st  atteint  d'une  infirmité  incurable.  Il  faut  le  laisser  mou- 
rir  au  régime  du  deutochlorure  et  des  décigrammes. 

J'ai  déclaré  que  j'avois  une  secpnde  raison  pour  m'abstenir, 
et  je  m'en  suis  peut-être  avisé  un  peu  tard.  La  malheureuse 
aberration  contre  laquelle  je  proteste  a  été  rédigée  en  loi,  et 
toute  LOI  est  inviolable  et  sacrée  pour  les  hommes  d'ordre  et  de 
paix,  même  quand  elle  est  mauvaise.  Il  est  seulement  permis, 
je  le  suppose  du  moins,  d'en  attendre,  d'en  espérer,  d'en  im- 
plorer la  réformatioo,  et  c'est  ce  que  j'ose  faire  pour  celles», 
au  nom  de  la  raison  publique  et  de  la  langue  nationale  outragées» 
si  cette  démarche  n'excède  pas,  dans  nos  morars  constitution- 
nelles, les  privilèges  d'un  citoyen  soumis  et  respectueux.  Je  suis 
d'ailleurs  fort  préparée  ces  réponses  incisives  qui  tranchent 
brutalement  les  questions,  et  qui  font  subir  au  droit  impres- 
criptible de  la  plainte  les  mêmes  traitemens  qu'à  la  révolte  ;  je 
ne  m'en  soncierois  pas  davantage  sous  un  gouvernement  moins 
équitable  et  moins  doux.  Dans  la  république  de  Gharondas  on 
de  quelque  autre  législateur  dont  le  nom  m'échappe,  l'orateur 
qui  venoit  proposer  une  réforme  importante  paraissoit  à  la  tri* 
bune  la  corde  au  cou  ;  je  dirois  aussi  :  I>onnei&*moi  cette  corde, 
et  montons. 

Après  cette  dédaration  de  principes, -qu'on  trouvera  peut- 
être  un  peu  superbe,  je  finirai  par  exprimer  d'un  ton  plus  mo- 
deste un  vœu  d'un  accomplissement  plus  facile,  et  qui  réunira, 
je  le  sais  d'iivance,  de  vives  et  puissantes  sympathies  ;  le  voici  : 

Au  nom  des  vieilles  muses  que  l'école  classique  adore  tou- 
jours, ao  nom  des  vieilles  et  magnifiques  inspirations  de  la 


BULLBTIN   DV  BIBLIOPHILE.  911 

iangae  naissante  qu'une  jenne  école  aime  à  renouTeler,  an  nom 
de  la  grammaire  et  da  dictionnaire^  de  la  prose  et  de  la  poésie, 
de  la  pensée  et  dn  siyle,  de  l'art  et  de  la  logique»  an  nom  de 
tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  sacré  pour  ces  brillans  esprits  qu'un 
noble  instinct  a  jetés  dans  la  carrière  des  lettres;  je  viens  ad- 
jurer les  élégans  écrivains  en  qui  repose  le  dernier  espoir  de 
la  littérature  parvenue  à  son  dernier  âge,  et  cruellement  me- 
nacée par  des  innovations  barbares;  je  viens  adjurer  les  vété- 
rans illustres  qui  leur  ont  légué  tant  de  succès;  j'adjure  sur- 
tout» et  j'adjure  à  genoux  l'Académie  françoise^  dont  j'ai  osé 
blâmer  avec  quelque  amertume  la  complaisante  insouciance, 
mais  dont  personne  n'est  plus  disposé  que  moi  à  reconnoître  la 
souveraine  autorité  en  matière  de  langage,  de  repousser  obsti- 
nément les  ruineuses  recbercbes  qu'on  prodigue  insolemment  à 
la  langue  pour  l'appauvrir  et  pour  la  perdre  :  je  les  supplie  de 
ne  jamais  salir  des  pages  destinées  à  l'immortalité  par  ces  ex- 
pressions vandales  et  topinambouesy  qui  seront  dans  quelques 
années  un  objet  de  dérision  et  de  dégoût  pour  quiconque  saura 
lire.  En  dernière  analyse,  ce  sont  les  gens  de  lettres  qui  rati- 
fient les  usages  de  la  parole  et  qui  donnent  aux  mots  le  droit  de 
vivre.  Les  mots  dont  les  gens  de  lettres  ne  voudront  pointi 
quelle  que  soit  d'ailleurs  l'autorité  qui  les  appdîe,  ces  mots 
scandaleux,  désavoués  par  les  juges  naturels,  mourront  de  mort; 
et  s'il  en  reste  un  seul,  ce  sera  cet  odieux  kilomètre  qui  est  fort 
propre  à  donner  dn  moins  la  mesure  de  son  inventeur. 

Docteur  Nrophobus. 


66 


VOYAGE 

DANS  UNE  BIBLIOTHÈQUE  DE  PKOVÏNCÊ. 

(suite.) 


V, 

Tablettes  de  U  vie  ci  de  la  mort. 

El)  qaittçint  le  martyre  d'un  cathcdique  anglois  »  la  transition 
est  facile  pour  arriver  aux  Tablettes  de  la  Die  et  de  la  mort , 
CQptpQ^ées,  par  Pierre  Mathieu ,  conseiller  du  roy  et  historio» 
gC4iphe  de  France.  A  Paris^  chez  lean  Petit-Pas,  mdcxxix,  avciç 
\fi  tilr«  latin  sqivant  en  regard  :  Tetrasticha  de  vitâ  et  morte, 
à  Petro  Mathœo,  histor,  régis  Galltcœ  et  à  Joanne  Tharmasio 
aduoci  Paris.  In  latine  reddita.  Permis,  apud  JoannemPetit^Paa* 
HDOûiK*  —  Petit  in-16y  oblongi  contenant  deux  quatrains  par 
page^  le  latin  en  regard  ;  relié  en  maroquin  rouge»  filets^  doré 
snr  tranche»  avec  fleurs  de  lis  sur  les  plats,  reliure  du  temps. 
La  traduction  latine  >  éunt  dédiée  à  Charles  du  List  avocat  da 
roi#  il  est  permis  de  supposer  que  cet  exemplaire,  qui  porte  les 
armes  parlantes  de  Tavocat  du  Us,  lui  ^  été  offert  en  cadeau; 
quoi  qu'il  en  soit ,  d'autres  armes,  appliquées  contre  la  garde 
du  volume,  prouvent  qu'il  a  fait  depuis  partie  de  la  bibliothèque 
de  Jean' Baptiste  le  Boiteulx. 

L'histoire  de  ces  tablettes  est  curieuse  :  on  ne  sait  quand 
Pierre  Mathieu  composa  la  première  centurie  de  ces  quatrains  ; 
dès  l'an  1 600 ,  on  voit  74  quatrains  imprimés  sous  le  titre  de 
la  f^anite'  du  monde,  à  la  suite  des  quatrains  de  Pièrac.  Paris , 
Flewy  Bourriquant,  in*8,  mais  sans  nom  d'auteur,  et  différant 
essentitUement  de  la  première  centurie  des  éditions  suivantes. 

Mathieu  fit  la  seconde  centurie^  en  1610,  immédiatement  après 

la  mort  de  Henri  IV  ;  on  la  publia,  avec  la  première ,  à  Lyon , 

161  i,  en  forme  de  tablettes  oblongues^  n'ayant  qu'un  seul  qua- 
train par  page. 


l^a  It-qisièfne  ceiUurie  ne  vit  \^  jour  qu'fiprè^  }i|  ipori  d^  Tm- 
tear,  par  le^  aoios  de  Jp^^B^  Mmà^^  »  AOi)  fils.  Qt^  UlUetMs 
riméest  remarqaables  «ouyent  par  la  pepa^a  ft;  qaéqiiQ  par  la 
po^ie,  oqt  été  depm  imprimée»  tiieii  de*  foîs^  çi  |a  pliia  app- 
yp^\,  av^c  Iqa  qaatraina  de  Pibrao  et  c^na  da  préaidept  F^yr^. 
Voici  ce  qu'en  d^t  CoUetei  dana.  9pn  t>Uç<^9  4^  fg.  pc4^^ 
morales 

«  Lea  Tableties  de  P.  Mathieu  fareat  d^abord  ai  bien  reçnea 

tf  partent ,  qu'il  n'y  eut  guère  de  bonnea  ^illea  dans  ce  royaume 

«  qui  ne  prit  le  soin  de  les  imprimer ,  et  fort  peu  de  bons  es- 

«  prits  qui  n*en  remplissent  leur  mémoire ,  et  ce  d'autant  plus 

«  qu'elles  contiennent  de  fort  nobles  sentimens  et  plusieurs 

«  belles  yérités  morales  puisées  dans  le  fond  des  histoires  an* 

«  ciennes  et  modernes.  Mais  quoique  ces  fameux  quatraina 

«  aient  été  traduits  en  plusieurs  langues  étrangères ,  et  même 

«  qu'en  1624  un  avocat  du  parlement  de  Bordeaux,  nommé 

«  Louis  de  LascouSf  les  eut  rendus  assea  heureusement  en  vera 

«  latina ,  quasi  vera  pour  vers ,  j'en  vtAs  presque  aujourd'hui  le 

«  souvenir  éteint.  » 

Le  père  Nicéron  n*a  pu  trouver  la  traduction  de  Louis  de 
Lascous^  mais  il  cite  la  présente  de /oa/z/i^^  J^hanmesius^  avocat 
au  parlement  de  Paris.  Je  n'ai  pas  élé  plus  heureux  que  j^icéron. 

Pans  une  des  eomédîçs.de  ^çMhr^  {SganarcUe^  9pN®  pr^- 
ynière],  un  des  per3onpages  cpnseil}|;  ^  j|tf^  : 

t  Les  quatrain t  do  Tibrac,  et  les  doctes  Tahletêrs 
«  Du  conseiller  Mathieu,  ouTrage  deraleur • 

On  voit  par  eea  vens  ^ne  du  Campa  i^  UûHèoPe  le  ao«,venir  déa 
T«Melte8  étoic  encore  populaire  en  France  ;  ille  ftil  même  plus 
tard  :  une  dés  pins  récentes  éditions  est  çjplie  offerte  aupub^c 
par  Tabbé  Delaroche^  sous  ce  titre  :  La  BeOe'vieiliçsje^  on  les 
anciens  quatrains  des  sieurs  de  Pibrac ,  Dufaur  et  Mathieu. 
Paris,  1746  ,  in«12>  avec  d'autres  commentaires.  Il  est  assez 
remarquable  que  l'abbé  compilateur  estropie  ici  le  nom  du  pré- 
sident Favre  qu'il  change  en  celui  de  Dufaur.  Goujet,  dans  le 
Suppicmeut  de  Morcri  de  1735i  avoit,  par  une  bévue  bien  plus 
étrange  de  la  part  d'un  homme  aussi  énidit,  fait,  des  deux  iini» 


914  BULLETIN  DU  BIBLIOPHILE. 

-tateors  de  Pibrac^  un  seol  et  même  personnage  »  qn'il  nomme 
Maûdeu  Four,  président,  un  dss  parons  de  Pibrac, 

Mais  ne  voilà-t^il  pas ,  en  dépit  de  tontes  les  éditions  officiel* 
lement  établies  et  citées,  bien  on  mal ,  dans  Colletet ,  Moréri» 
Gonjet  etNicéron>  qn'nn  demi-savant,  ou  plutôt qn'an  manceavre 
littéraire,  nommé  Joseph  Rosny^  s'occnpant  à  bâcler  nne  assez 
mauvaise  Histoire  dAutun  (1  ),  déterre,  dans  cette  ancienne  cité, 
un  manoscrit  contenant  les  deux  premières  centuries. de 
P»  Mathieu.  11  croit  alors  avoir  trouvé  un  vieux  poëme  inédit; 
il  le  commente  lourdement,  en  supprime  quinze  ou  dîx-huit 
quatrains  qu'il  n'a  pu  lire,  tronque  le  reste ,  et  Timprime  avec 
une  dédicace  à  Regnaud,  de  Saint*Jean-d'Angely  ,  sous  ce  titre  : 
la  Vie  et  la  mort^  poésie  du  xvi®  sihde  (il  faudroit  du  xvu*)» 
par  P.  Mathieu  f  historiographe  de  France  sous  Henri  IVf  pu» 
bUées  et  augmentées  de  notes  et  de  commentaires  par  Joseph 
Rosny,  Paris,  an  xiii,  1805,  in-8de  88  pages,  tiré  à  500  exem- 
pilaires,  dont  50  sur  papier  vélin. 

Le  c6té  plaisant  de  cette  publication ,  c'est  que  Joseph  Rosny 
(plus  tard  de  Rosny)  s'eiTorce  de  prouver ,  dans  ces  prélimi- 
naires, que  l'ouvrage  qu'il  oiFre  au  public  n'est  pas  de  François 
Perrin^  qui  vivoit  en  1530,  ancien  chanoine  d^Autnn,  auteur 
aune  tragédie  de  Sjchem ,  ainsi  que  le  croyoient  assez  généra- 
lement les  érudits  d'Aututi.  Rosny  vouloit  joindre  aux  quatrains 
"de  Mathieu  une  traduction  en  vers  de  sa  façon;  il  en  donne 
quelques  échantillons  dans  ses  notes  :  sachons  lui  gré  d'avoir 
bien  voulu  s'en  tenir  là  I 

(i)  Histoùre  de  la  ville  dAiUtin ,  connue  eutrrfois  êoat  U  nom  do  Bi^ 
-fffaete^  capitale  de  là  répMique  des  Eduàuf  divisée  ea  rr  lÎTrei  et  oméiB 
de  gravures ,  par  Joseph  HosHy^f  capiuiae  d'infanterie.  Sorot  et  €tmuta 
.Jkmue,  Au^un,  P.-P.  de  Jussieu,  an  zi  (1802},  in-4«  de  xxi  et  352  p^gM- 
Cette  compilation  fut  faite  pendant  les  années  1801-2,  qne  l'auteur  de- 
^neura  à  Autun  pour  j  exercer  un  emploi  momentané  qu'il  ne  spécifie  pas. 


BDLLRIN  DU  BIBUOPHIUI.  91S 

VI. 

L' aille  et  plaisant  passe-temps.  —  Questions  curieuses. 

Taudis  que  nous  sommes  à  parler  de  livrets  oblongs  en  forme 
de  tablettes ,  il  n'est  pas  inutile  d'en  signaler  un  des  plus  cu- 
rieux et  vraisemblablement  des  plus  rares;  son  titre  est  ainsi 
conçu  :  VVtile  et  plaisant  passe^temps  povr  tovsJideUeiS  dires* 
tiens  voulant  cognoistre  q^e  c^est  i/ue  de  vérité  en  toutes  choses, 
A  Roven»  chez  Guillaume  Iores>  rue;Escnyère9  près  la  cour  des 
Coretz  (sans  date,  mais  1615),  in-i6  oblong  de  191  feuillets  « 
texte  encadré.  .  . 

Ce  livre  est  remarquable  pour  la  forme  et  pour  le  fond.  Pour 
la  forme,  outre  ses  dimensions  singulières  et  ses  pages  enca* 
drées,  il  a  deux. titres  et  deux  paginations:  le  premier  titre 
est  au  commencement  du  livre»  et  Tautre.  à  la  fin ,  qui  devient 
le  commencement  en. le  retournant;  de  sorte  qu-en  prenant:  le 
livre,  de  tel  côté  que  ce  soit»  il  semble  être  dans  le  bon  -,  sens.- 
En  effet,  l'impression  est  rangée  de  telle  sorte,  qu'en  Allant  de 
t^rso  en  verso  on  buit  une  même  pagination  et  un  même  sens; 
tandis  que  tous  les  rectos  sont  alors  sens. dessus  desaons;  mais , 
'e  livre  étant  retourné,  ces  mêmes  retuos  deviennent  des 
pages  droites,  ayant  aussi  leur  pagination  et  leur  sens  suivise 

L'approbation  de  celivre  singulier  en  tons  points  est  ainsi 
conçue  :  «  Yen  et  approuné  par  moy  sous-signé,  docteur  en  l'V- 
«  uiuersité  de  Paris,  en  la  Faculté  de  théologie,  et  religieux  aux 
«  Jacobins»  à  Rouen  »  lequel  ay  iugé  d'estre  mis  à  la  veUe.dn 
«  public,  pour  l'aduancement  des  bons  esprits»  le  4  de  novem- 
«  bre  1616.»  (Signé)  •  LbMabghaut.» 

Chacune  des  petites  pages  du  livre  contient  une  demande»  et 
au-dessous  la  réponse  qui  se  termine  toujours  par  une  pensée»  ou 
sentence»  on  proverbe»  ou  apophtegme»  en  prose  ou  en  vera^ 
tiré  des  livres  saints  ou  des  anciens  auteurs  profanes;  le  tout 
imprimé  en  gros  ou  en  petits  caractères»  suivant  les  dimensions 
de  la  réponse,  afin  que  cela  tienne  toujours  dans  une  seule  page. 

Ce  Passe-Temps  est  une  espèce  d'imitation»  pour  la  forme  du 
moins»  de  la  Fontaine  de  toutes  sciences ,  dont  Antoine  Vérard 
publia  plusieurs  éditions ,  et  que  Gallîot  du  Pré ,  par  une  su* 
percherie  de  libraire  déjà  reçue  au  commencement  du  xyi*  siè- 


016  B0LLkTlll  DU  ftlOLtO^HIIie. 

cle^  réimprima  avec  on  titre  ainsi  rafraîchi  :  mil  II II  vingu  et 
quatre  demandes ,  avec  les  soluitons  ei  les  réponses  à  tous  pro* 
poz ...  y  selon  le  saige  Sidrac.  Paris,  1531  ,pet.  in-8 .  (Ces  demandes 
sont  parfois  fort  étranges  »  et  les  réponses  ne  leur  cèdent  guère 
en  natveté.  PtciÉ  tak*dy  lé  livne  plus  connu  et  non  moins  piquant, 
ifltitalë  t  Bohnerespêt^seà  iùvs  pntpos.  Anvers,  Jehan  Richârt, 
16iâ,  iii-16,  devînt  anssi  un  type  de  ces  oovmges singuliers 
par  tcmàndek  et  par  réponses. 

L'alitemr  dû  Ptàie^Temps  qai  nous  wcnpene  s'est  pas  nommé; 
il  à  en  potikr  bit  de  oumpoàer  nq  jen  tnystique  qni  reflète  pnrfei- 
tsmdnt  répbi)ae  oà  il  écHVoit.  La  première  page  offre  poar 
question  :  Quel  est  r usage  de  ce  Passe^Temps'?  La  réponse  va 
noo^  nfettitedansln  tonAdenesde  l'auMar  :  «  LigoèE«vonsqnatre 
M  eh»)  eneemUe-i  et  qoe  le  premier  onure  k  livre  et  face  la 
âéttAWle  qoi  se  pfiièente  de  prime»abord.>'Gehiy  qui  pourra 
mpllndrè  atu^  fe  crédit  d' vser  dn  Pa^é*  I\gmps.  Haïs  oi  trois 
oli  fiatre  Ibis^ie  fctmte  (de  flvite)>  personne  li*a  scen  résoudre 
te  qneiltiohy  tbute  la  ouqpaignie  sera  à  .raa&end^  d'vn  de 
ph^fimdès  an  profit  des  trèspassea;  De  là  en  traosportâre  le 
Nara  m  second,  i  ce  qo'tl  iolle  de  mesme.  »( 
•Bi  l'on  jeneit  a^oilrd'hni  à  ée  jeo ,  les  tre^Missés  feraient  de 
gvlinda  profits  <de  de  prqfimdisj  car  je  connob  pen  de  soeîétésy 
sî'éélfitrées  fassëbt-elles ,  qkiî  passent  k>épondse>  comtnc  le  veoi 
Foitlear  I  à  db^.  questions  telles  qae  eeUes*ci>  prises  ptrartanl  an 
hlTsàrdr 

Qmafitut^U  faire  ifUand  vn  baille  ? 

ilNfit^êéùf  tfàiund  m  ^itmne  êu  temmn^  nesénnepi^-an  4pA*une 
c9i^%»Q 

Peut-on  biBn  kÊèhr  e»  ^étradis  tout  chaussé  et  tout  vestu? 
Qsl  fêmit  smjiHlrd- faui  des  rëpsvises  de  là  force  de  œtké  qui 

Ptûiunpi&i'DiBU/omia^il  Svede  la  coste  ïtj4di^,  non  pas  du 
pè&deidelatgste'/ 

M  Dteu  toe  4a  fonna  poim  dn  pied  afin  qnHl  ne  la  trop  mes» 
«  tstimast  comme «b  servante;  «von  dé  latestie,  afin  qu'elle  ne 
4  e^atcrîbnasi  noKsuMe  iapériorité  sur  son  mary;  mais  de  la  icosle, 
i  ']Miàr  MSBBjitrér  ^inll  la  devoit  aymer  comme  sa  compagne.  » 

V^ét^H^  la  folie  ès'hembances  et  sumptuosisés  d  habits  ? 

sOiyA:  csirai»  pour  lier  fM  sac  de  bon  frornoôrt ,  il  svffist 


BI7LLRTIN  DU   BIBUOPDILE.  917 

■  d'auoir  vue  cordelette  de  deox  deniers,  n'est-ce  pas  une 
«  grand'  folie  d'employer  cent  et  cent  livres  à  des  iacerans  pour 
«  cein  dreon  sac  plein  de  fiente  et  d'ordure  ?  » 

Qae  diroient  nos  éléganies  parisiennes  d'an  jeu  qoi  leor  dé- 
biteroit  de  telscomplimens?  Il  n'est  personne  qoi  ne  préférât 
cent  fois  dire  an  de  profundisy  voir  même  les  sept  Psaumes  de 
la  pénitencci  plal4t  qae  de  faire  de  semblables  réparties. 

Tootetnis  »  oP .  trotff e  fl'me^  6i0gi|liBrs  prapffi  tiré;»  «chn  Flo* 
rilegium,  de  la  Parare  des  Dames  et  des  vieux  poëtes  françois, 
mêlés  à  des  attaques  vives  et  jg|*ote^aes  contre  les  héréti<|ues  de 
l'époqnè,  qui  probablemei^  voient  d'autrea  pa86e-tem|)S  que 
celui-ci. 

Nous  possédons  un  livre  qui  se  rapprocbe  un  peu  de  celui-ci, 
pour  le  fond ,  si  ce  n'est  pour  la  forme;  c'est  le  Recveil  des 
(fuèsHons  cvrîevses  rencontrées  chez  diuers  bons  ayteurs,  et  amas* 
séés  Icy  pour  la  meilleure  commodité  du  lecteur,  composé  par  le 
riuérand  père  Nicaise  de  Sainte-Thérèse ,  carme  deschaux.  A 
Tovrnay,  Adrien  Qnînqué,  annoN.DC.XLii,  iii*8.0n  v  remarque 
des  questions  telles  q^e  cellçs-ci  :  La  femme  est-elle  nécessaire 
à  Thomme  7  Comment  se  squvoit  la  femme  {en  la  loi  mosdiquej, 
ne  pouvant  estre  circoncise  7  EslM  permis  çu  père  de  tuer  sq  fille 
paillarde^  trouvée  au  fait  avec  le  paillard^  ou  au  mary  sa  femme 
surprise  en  adultère?  Le  révérend  père  carme  s'étend  avec 
complaisance  spr  toutes  les  questions  de  ce  genre  ^  et  sur  leurs 
réponses.  Un  autre  livre»  yui  ressembla  plu^pour  la  forme  que 
pour  le  fond  h  celui  qui  nous  occupe^  çsl  VAlmanach  cul-à-tâte, 
ou  Être/mes  à  deux  faces,  pour  contenter  tous  les  gcûts.  A  Was- 
quehal ,  à  la  foire ,  au  bas  de  la  vallée ,  avec  l'approbation  des 
vidangeurs^  in-32. 

Il  est  inutile  de  dire  que  ce  ge^ire  de  livre  ayant  servi  aux 
jeux  de  société^  a  dâ  être  détruit  et  usé  avec  la  même  facilité 
que  des  cartes;  c'est  en  partie  pourquoi  il  est  si  rare.  Mon 
exemplaire  provient  de  Ig  maison  professe  des  Jésniles  de  Tour^ 
nay,  qui  ne  paroiasent  .pas  en  avoir  fait  ^rand  usageij  puisqu'il 
est  presque  neuf;  il  étoit  inscrit  sous  le  n«  26  de  leur  Biblia; 
thèque  ;  je  ne  me  rappelle  pas  l'avoir  vu  cité  dans  les  cata-' 
logues  d'autres  collections.  Artii.  Dinaux. 

[Lajuite  au  prochain  numéro.) 


NOTICES  BIOGRAPmUDES  ET  BIBLIOGRAPHIQUES. 

Le  Bulletin  a  déjà  donné  (p.  397  — 4029  de  la  4*  série)  anc 
suite  de  notices  snr  quelques  uns  des  émdits  actuels  d'outre- 
Rbin,  sur  lesquels  on  ne  trouve  de  renseignements  satisfaisans 
dans  aucun  ouvrage  françois.  Nous  croyons  qu'il  ne  sera  peut* 
être  pas  sans  utilité  d'insérer  ici  quatre  autres  articles  extraits 
de  cette  nouvelle  Biographie  des  Contemporains ^  encore  inédite. 


Ranke  (  Léopold  ) ,  professeur  à  l'université  de  Berlin ,  né  à 
Wiebo  en  Thuringe,  le  21  décembre  1795,  occupe  un  des  pre- 
miers rangs  parmi  les  historiens  allemands  contemporains.  En 
1818,  il  obtint  une  chaire  au  gymnase  de  Francfort-sur-l'Oder; 
elle  lui  laissoit  du  loisir,  et  il  se  consacra  entièrement  aux  études 
historiques.  Le  premier  ouvrage  qu'il  mit  au  jour  parut  en  1824 
{Histoire  des  populations  ronudnes  et  allemandes,  depuis  1494- 
jusqu^en  1 535)  ;  il  y  joignit,  sous  le  titre  de  :  Critique  des  Histo* 
riens  modernes,  un  opuscule  qui  fut  remarqué,  et  qui  lui  fit 
obtenir  la  place  qu'il  vint  occuper  à  Berlin.  II. concentra  ses 
études  sur  l'histoire  des  xv",  xvi*'  et  xvii®  siècles;  il  y  apporta 
une  immense  érudition  au  service  d*une  rare  sagacité ,  et  il  ne 
tarda  pas  à  mettre  ces  qualités  en  évidence  ,  dans  son  travail 
sur  la  Conjuration  contre  Venise  en  1618  (Berlin,  1831).  Déjà 
il  avoit  été  interroger  les  archives  de  Vienne ,  de  Venise  et  de 
Rome,  et  il  avoit  fait  connoître  le  résultat  de  ses  investigations, 
dans  un  livre  qu'il  fit  parottre  en  1827  :  Lçs  Princes  et  les 
Peuples  de  PEurope  méridionale,  aux  xvi®  et  xvii*  siècles. 
Bientôt  il  mérita  encore  mieux  du  public  éclairé,  en  terminant 
un  ouvrage  capital  :  Les  Papes ,  P Église  et  les  JËtats  romains^ 


BIJU.ffnif  DU  MBUOrUJLB.  919 

aux  xvi«  et  xvii«  siècies  (3  voL ,  Beilin,  1834,  1836;  2«  édition, 
1837-39).  Il  ne  tarda  pas  à  aller  exploirer  les  archives  de  Frauc- 
fort^snr-le-Mein ,  de  Weimar  et  de  Dresde;  il  y  cherehoit  dés 
malériaox  pour  son  Hisioite  de  i^ Allemagne  à  Vépoque  de  la 
Réforme^  ouvrage  dont  il  a  jusqu'ici  fait  paroître  deax  volumes, 
et  où  il  a  retracé  d'une  manière  tonte  nouvelle  la  marche  de 
œs  iameuses  diètes  où  comparut  Luther.  Une  brochure,  sur  la 
BéyoluUon  de  Servie  (Hambourg,  1829)^  est  curiensfe  à  plus 
d'un  titre  ;  il  s'étoit  trouvé  sur  les  lieux.  Les  événeraens  de 
1830  enlevèrent  pour  quelques  instans.Ranke  à  l'étude  du 
passée  il  se  mit  à  la  tête  d'un  journal  semi-périodique»  consacré 
à  l'examen  des  intérêts  des  divers  États  i  et  entremêlé  de.re* 
cherches  sur  diverses  questions  de  finances  et  d'économie  poli- 
tique. Rédigée  d'une  manière  trop  abstraite,  cette  feuilleeui  peu 
de  succès  y  et  elle  s'éteignit  en  1836;  ce  qui  en  a  paru  forme 
deux  volumes.  Ranke  retourna  à  ses  études  de  prédilection  ;  en 
1837»  il  a  donné ,  dans  les  Mémoires  de  l'Académie  de  Berlin , 
un  important  travail  sur  FHistoire  de  la  Poésie  italienne,  et  il.  a 
fait  paroître  (  Berlin ,  183740)  »  les  trois  premiers  volumes  de 
ses  Annales  de  P Empire  tf  Allemagne  sons  la  domination  de  la 
maison  de  Saxe, 


Rosen  (  Frédéric- Auguste).  Orienialiste  qui  a  rendu  les  plus 
brilians  services  à  l'étude  de  la  langue  et  de  la  littérature  di^ 
l'indci  et  qu'une  mort  prématurée  a  enlevé  à  Londres  le  1 2  sep- 
tembre 1837.  Il  était  né  à  Hanovre*  le  2  septembre  1806. 
Après  avoir  fait  ses  études  à  Goëttingue  et  à  Leipzig,  il  revint 
près  de  sa  famille.  Son  père  avoii  eu  la  curiosité  de.  réunir 
quelques  livres  sanscrits;  cette  circonstance  détermina  la  voca- 
tion du  jeune  Rosen  ;  il  se  rendit  à  Berlin,  se  livra  avecardeur^ 
sous  la  direction  de  Bopp,  à  l'étude  du  sanscrit,  et  commença 
aussi  à  s'occuper  du  persan.  11  eut  le  bonheur  d'être  encouragé 
par  Guillaume  de  Hnmboldt.  En  1826,  une  dissertation  de  Ro- 
sen :  Corporis  radicum  sanscntarum  prolusio,  signala  son  élé- 
vation au  doctorat.  En  1827 ,  il  termina  un  travail  étendu  sur 
les  Racines  sanscrites;  c'est  le  meilleur  travail  lexicographique 
qi|e  l'on  possède  sur  cette  matière  difficile  ;  c'est  le  meilleur 


!h20  BULLBTt?!   Di:   DIBUOPBIIJE. 

guidte  que  paisse  avoir  osloi  qui  aborde  ces  mdes  étudies.  On 
perfectionnera  y  oo  élradra  pins  tard  les  travanx  de  Rosen  ;  mais 
il  lui  restera  le  mérite  d'avoir  efiKaoemeiit  contribué  à  éé^ 
bla^r  le  terrain.  Il  se  renifit  à  Paris,  vooiaDt  s'aider  des  1«- 
laiérsB  de  Silvostre  de  Saey  et  des  antres  orientalistes  célèbres 
qne  nnferme  cette  capitale  ;  on  loi  offrit  bîent&t  la  chaire  de 
Utlératnre  orientak  à  l'uni venilé  de  Londres;  U  accepta.  Ses 
ieçQos:laiwt  ))ea  soities;  les  Aéglnis  ne  se  préocenpeni  dès 
Miowes  da  rarieat  qm  sons  le  rappint  de  pMtiltté  qn'ils  offrent 
ab  conimeroe  at  à  la  pôUlîqne  ;  c'est  snr  les  )ieox>  an  nûlien  des 
nannrcAs  qu'yis  vont  les  étndier.  Resen  consacra  ses  efToris  a 
fafire  coutioilPs  à  l'Enrope  dies  ouvrages  orientaux  ;  il  fut  pni^ 
sanuttent  secondé  par  le  comité  ôftke  onenUii  Trandatian  fimdy 
et  »  d*«près  l'invitation  de  Cold)rooke ,  ii  entreprit  la  version 
tin  plus  ancien  traité  d'algèbre  que  possèdent  les  Arabes.  Cet 
oun*age,  *de  Mohanmed  bea  Musa,  est  d'une  grande  importance 
(ladr  l%ÎBtoire  des  tnathématiqaes  ;  le  faire  passer  en  anglois 
ëtbit  nue  tentative  dés  pk»  épineuses  i  Rosen  s'en  tira  avec 
succès,  et  sa  tradactîou,  accoinpaguée  du  texte  arabe  et  d'é^ 
élaireissemeas  d'une  hante  importance  ^  vit  le  jour  en  1831. 
Rosen  avoit  commencé  un  travail  sur  le  Dictionnaire  biblio- 
graphique d*lbn.  ChallsKan ,  ouvrage  capital  pour  l'histoire  de 
l'Orient  ;  il  avoit  entrepris  une  traduction  des  écrits  d'un  ju- 
riseonsiilte  indien ,  dont  l'autorité  est  en  grande  vénération 
^nr  les  rives  du  Gange  ;  rien  de  tout  cela  n'a  vu  le  jour.  Il  con- 
'sacroit  suitont  ses  veilles  à  approfondir  la  langiMs  des  livres 
sacrés  de  l'Inde,  du  Fedas;  il  jugeoit  sainement  que  jusqu'à 
ee  qn'on  se  fât  bien  rendu  «aître  des  difficultés  que  soulèvent  ces 
écrits  respectés  depuis  tant  de  siècles,  l'on  ne  pouvait  se  flat- 
ter de  faire  des  progrès  réels  dsns  les  sciences  des  Bramanes. 
RSen  de  plus  embarrassant  pour  on  Européen  que  d'arriver 
à  rriiteltigence  de  ces  étiigmatiques  cootpesitioiis.  Hosen  s'y  dé- 
voua satis  relâche ,  et ,  en  1880 ,  il  fit  parotire,  avec  notes  et 
traduction,  sept  hymnes  extraites^  Riy-f^edaj;  c'-étoit  un 
éfetiantilUm  très  salisfiaisaiii  d'an  travailtolinense.  Le  savant  au* 
roit4ét»iré  mettre  sous  presse  le  premier  livré  en  entier  du  Rty- 
f^eda  :  cette  publication  tratna  en  longueur,  éprouva  des  difti- 
cuilés  et  dei'îndilférenoc.  Rosen  s'étoK  imprudemment  démis 


bULliCTIK  M?  RlRLlOPaiLR.  9il 

dos  fonctions  qu41  Dccii(ioit  à  l'univei^iié  db  liOtidrcs,  sa  {losi- 
lion  devint  précaire  ;  il  fut  obligé  de  donner  4eê  leçons;  il  ré- 
digea poar  le  Penny  Cychpedia  i^  atticles  relâlift  à  l'Orient  ;  il 
entreprit  «ne  révision  da  dictionnaire  bengaK-sanscrit-anglois 
dltanghlon ,  ouvrage  qu^H  améliora  fort  ;  il  rédigea ,  pour  un 
bien  «ioAflliq«e  salaire,  le  eaiBli^;»e4eB  manusarils  syriaques  du 
Musée  britannique ,  et  ce  travail,  imprimé  en  1839f  après  sa 
mort  (  nn  vol.  in-folio  ) ,  montre  l'éiendoe  de  ses  connoissances 
dans  les  langues  de  la  Mésopotamie.  Ses  fonctions  de  secrétaire 
de  la  société  asiatique.lui  prenoient  aussi  beaapoup  de  temps. 
Un  travail  excessif  mina  sa  santé^  qui  avoit  toujours  été  débile  f 
il  succomba  ^  et  Timpression  de  son  travail  sur  le  Rijfi'P^eda  en 
ètoit  demeuré  à  la  6H«  page  ;  il  fut  terminé  d'après  les  maté« 
riaux  qu^il  laissoit,  et  parut  à  Londres ,  sa  uo  vol.,  itt*4s  dans 
l^annee  qui  suivit  son  décès. 


.  Thilo  (Jeau-Cliarles)  j  professeur  de  pliîlOM^pliie  à  Halte,  tié 
le  j8  nov4;BArel794,àLao9eiiaalaa.  Après  avoir  £AU  sesétodee 
à  Leipzig  et  à  Halle,  et  après  avoir  enseigitté  cinq  ans  dans  «et te 
jdernièr^  ville,  il  fit,  en  1824^,  nn  voyage  avéo  Gésénius,  en 
f*rAMe.et  en  Angleterre;  à  Paris,  ik  se  fit  remarier  par  «on 
ASsiduÂté  an  Cabinet  des  Manuscrits  de  la  BiblioUiéque  ro|faie. 
En  1822,  il  obtint  une  chaire;  en  1840,  le  roi  de  Prusse  l«i  a 
accordé  in  décoration  de  rAigl^-Rooge.  TWlo  publie  peu,  parce 
4s4i  ne  cfsase  île  vouloir  perieetionner  4»  4pi'il  écrit  %  mais  ce 
qu'il 'met  au  jour  après  l'avoir  loag^tcmps  lait  attendre ,  \c*est 
JHW  travail  rouqsiel  il  ti'y  ««rieft  à  ajoutex,  et  quh  iuS  seul  àorbtt 
en Jaf)aiienceet  le  dévoueneoi  d'accomplir  a^vec  mitavit  de  soin 
et  de  zèle.  Depuis  plus  de  vingt  ans ,  il  s'occupe  du  grand  ou- 
vrage dont  il  a  aiis  au  pur,  en  1832,  le  premier  volnme  {Codex 
apacryphus  iVbW  Tesêammiii)  ;  il  éh  reste  demc  à  paroitre\1). 
U  avoît  I  en  1822,  donné  comme  evant-gioût  4e  ses  recherches, 
les  Acia  S.  Thomas.  Il  a  d'ailleurs  prouvé  par  trois  disserta* 

(i)  Consulter  9ur  le  premier  ▼olume  de  celte  publication  d*une  haute 
importance  un  arlicli^  de  M.  Hase,  dans  le  Journal  des  Snvans^  juillet  1 833* 


922  BULLBTIM  DU  OIUUOFBILB. 

tious  De  cielo  empyreo  (Halle  »  1839-40  )  quelle  étude  appro- 
fondie il  a  fait  des  doctrines  des  néo-platoniciens,  et  Ton  peut 
citer  encore  comme  d'une  haute  importance  pour  l'élncida- 
tion  de  ces  pointe  obscurs ,  sa  Lettre  criiit/ue  (  en  allemand  ) 
à  AugusUf  sui'  les  écrits  (TEusèbe  d Alexandrie  et  é^Eushbe 
iTEmèsc.  (Hallot  1832.)  On  le  sait  occupé  d'un  travail  snr  Sy- 
nessins. 


Mone  (François-Joseph),  né  en  1792,  près  d'Heidelberg, 
infatigable  érndit  qui  a  rendu  les  plus  grands  services  à  rétnde 
kle  la  littérature  du  moyen-£ge  et  des  anciens  idiomes  du  nord. 
Après  s'être  livré  à  l'enseignement,  et  après  avoir  été  nommé 
Itihliothécaire  à  Heidelberg,  il  obtint,  en  1827,  une  chaire  de 
statistique  à  Liège ,  la  perdit  lors  de  la  révolution  de  1830  ,  re- 
vint en  Allemagne ,  rédigea  en  1832 ,  pendant  quelques  mois , 
la  Gazette  de  Carlsruhe ,  et,  en  1835,  il  fut  mis  à  la  tête  des 
Archives  du  pays  de  Bade.  Depuis  1834  il  avait  entrepris  la  pu- 
blication du  Guide  à  la  Connoiss€mce  du  Moj/en-age ,  journal 
rédigé  en  allemand ,  vaste  et  précieux  répertoire  de  pièces  his- 
toriques, de  fragments  en  vers  y  de  documens  de  tout  genre, 
recueillis  dans  la  poussière  d'une  foule  de  bibliothèques.  Nous 
citerons  encore  ddvers  ouvrages  sortis  de  la  plume  laborieuse 
de  Mone  ;  tous  sont  importans,  quelques  uns  indispensables 
pour  l'histoire  littéraire  des  siècles  antérieurs'à  la  renaissance  : 
Deemendanda  ratione  Grammaticoi  germanœ  Linguœ  (Heidelb.-, 
1816  )  ;  Introduction  au  poème  des  Nibehmgen  (Heidelb.  j  18I8}; 
Histoire  du  Paganisme  dans  P Europe  septenirionafè.  (fleid.., 
1822-23  -s  2  voL)  :  ils  forment  les  tomes  V  et  YI  dn  grand  ou- 
vrage de  Creuser  sur  la  symbolique  et  la  mythologie  des  an- 
ciens peuples)  ;  le  mman  du  Renard  y  if  après  des  manuscrits  du 
IX*  et  du  xn*  siècles  (1 832)  ;  Recherches  sur  les  Légendes  histo^ 
riques  de  P  Allemagne  (1836)  ;  Tableau  de  P  ancienne  Littérature 
populaire  des  Pays-Bas  (1838).  Tous  ces  ouvrages  sont  en  aile* 
mand. 


(ktxHh  BtBHojrafÇtijues. 


(Snile  des  notes  extraites  du  Gatalogae  raisoiiDé  d(B  la  Bibliollièque 

d'an  amateur  de  province.) 

Télemaque ,  tragédie  en  5  actes  (par  d'Estivaux ,  architecte). 

Paris,  m0,iu.8. 

Cette  pièce  peut  disputer  la  palme  du  ridicule  au  Tremble* 
ment  de  terre  de  Lisbonne  y  cette  production  du  perrucpier 
Àndréy  regardée  comme  un  des  chefe-d'œnTre  du  genre.  C'est 
une  suite  de  ligues  plus  on  moins  riméea  de  9,  11 ,  13  on  15 
syllabes»  très  rarement  de  12. 

Les  deux  premiers  vers  donneront  une  juste  idée  du  style 

du  reste  : 

«  Quoi ,  vous  allez  combattre  un  roi  tout  couvert  de  gloire , 
Qui  enchaîne  à  son  cbar  toute  la  bruyante  victoire.» 

Et  plus  loin  : 

«  Ab ,  beureuz  guerriers ,  prodigues  de  leurs  vies , 

De  vous  suivre ,  ah  !.  Seigneur ,  je  fais  toutes  mes  envies»» 

Un  passage  bien  connu  de  Veltaire  se  trouve  reproduit  avec 
trop  ou  trop  peu  d'exactitude,  et  non  sans  fautes  d'orthograplie  : 

€  O  déesse  de  ces  lieux  et  des  combats  sanglans  , 
Sojes  notre  |irote<îtrice  en  ces  heureux  momenst 
Sur  son  autel  sacré ,  Mars ,  reçois  nos  sermens; 
Prens  soin  en  te  grand  jour  de  tes  dignes  enftns. 
Dans  le  sein  de  Salante ,  s'il  se  trouvoit  un  traître, 
Et  aussi ,  parmi  vous ,  qui  osa  parollre , 
Que  le  perfide  meurs  au  milieu  des  tourtnens.  • 

Télémaqne  ,  amoiireux  à'Àntiope ,  s'adresse  ainsi  à  son  con- 
fident : 

«  Viens,  cher  Tersite ,  et  viens  dans  le  temple, 
Et  tu  verras  cet  objet  à  ce  grand  cœur  si  tendre.  > 

Ce  qni  ne  rime  pas  tout-à-fait  aussi  bien  que  miséricorde  et 
hallebarde. 


9ii  liCLMUIA    DU    LIDLlOPlIlLr:. 

Il  exisle  une  autre  tragédie  Télémaque à  Tyi\  par  Félix..., 
auteur  de  Philippe  de  Macédoine  :  c'est  un  iii-8o  de  1 62  pages. 
Berlin,  1752,  dont  il  n'y  a  absolument  rien  à  dire. 

Un  mot  sur  quelques  tentatives  poétiques  dont  le  chef-d'œuvre 
de  Fénelon  a  été  l'objet. 

Indépendamment  de  la  Thelemachiados  de  Viel  et  derin-i** 
d'un  certain  Destouches  imprimé  en  1757  et  même  (ce  qui  est 
un  pen  fort)  réimprimé  en  1764  ,  il  existe  une  traduction  en 
vers  de  Télémaque,  par  Henriqne£d«  Lnna  y  Roxas.  Madrid» 
s.  d.^  in-8*.  Nous  avouons  n'avoir  pu  nous  la  procurer  et  ne  la 
connoître  que  d'après  le  catalogue  Héber.  (Londres,  1835, 
part.  1,  n"*  2565.  ) 

Dès  1609,  il  était  sorti  des  presses  de  Libert,  à  Paris  :  Pétri 
Valend  Telemachus  sîve  de  profectu  in  virtute  et  sapîentîâ  :  ad 
set-eness.  Henr,  Sorbonium,  principem  Condœam carmen.  Xogt 
(cataL  lier,  rar.^  1758,  p.  694)  en  donne  le  titre  et  qualifie  ce 
volume  depleni  rarissimus  eijèrè  omnibus  incognitus. 

Sous  la  date  du  18  juillet  1766,  Bachaumont  écrit  qu'un  curé 
de  campagne,  nommé  Dnbault,  avoit  mis  Télémaque  en  vers,  et 
qu'il  avoit  offert  son  travail  aux  princes.  Je  vois  dans  la  France 
littéraire  de  M.  Quérard  que  Venant  avoit  aussi  tenté  de  rimer 
la  prose  de  Fénelon,  et  M.  Parigot  l'a  travesti  en  12  chants 
(I826,in.32.)  ' 

Ajoutons  que  Fettama  a  traduit  en  vers  hoUandob  les  Aven- 
tures do  fils  d'Ulysse,  et  B.  Neakirohi  dans  la  première  moitié 
du  xvnt*  siècle,  les  a  fait  passer  en  akiandrins  allenuinds.  11  y 
en  a  aussi  en  italien  des  paraphrases  métrique». 

Enfin  de  nombreux  rimeurs  angloîs  ont  bien  voulu  prendre 
la  même  peine;  la  traduction  en  vers  blancs  de  J.  Youde, 
en  3  volumes  in*12,  a  paru  en  1793  ;  celle  de  M.  A.  Meitan,  en 
4  vol.  in-8*,  avoit  déjà  vu  le  jour  en  1776  ;  il  en  existe  dqe  autre 
par  Gibbons  Baguai.  (Hereford^  1791*  2  vol.  in*8%  sans  parler 
d'une  quatrième  anonyme,  1785,  in-8o.)  Plusieurs  versions  poé- 
tiques du  1«'  livre  ont  aiissi  été  imprimées  ontre-Mandhe,  comme 
échantillons  de  travaux  plus  étendus  que  l'indifTérence  du  pu- 
blic a  fait  suspendre. 


BULLBTIK   Dt    DiBMOPIlILB.  9;{â 

VAriostefranço^a  de  lean  de  Boessieres.  1^'  toI.^  Lyon  (Tiii- 
baud-Ancelin),  1&80.  8  feuillets  liminaires  et  327  pag.  peUi 
iD-8^ 

U  n'a  paru  que  le  !•'  vol.  de  cette  tradaciion  ou  imitation  du 
Hoiand  furieux \  son  mérite  poétique  est  nul;  les  vers  sont 
lâches,  trainansy  et  parfois  assez  ridicules. 

Ce  qui  porte  quelques  amateurs  à  rechercher  ee  bouquin , 
c'est  la  singularité  de  son  orthographe  ;  l'auteur  substitue  l'a  à 
Ve  muet  suiri  d'une  consonne  ;  il  écrit  :  «  il  anToya,  aantimaut^ 
grandemant,  jantil^  antreprandre ,  ardammant,  ambrassèri  » 
il  met  un  e  au  lieu  de  Yi  :  «  et  qu'il  no  soet  v«nu,  il  etoet^  mile 
«  foeSy  poessons;  »  il  écrit ydk  pour  fait,  lessêr  pour  laisser,  de^ 
«  ters  pour  déserts ,  rézon  pour  raison ,  onchénéê  pomr  enduil- 
née ,  roé  pour  roi ,  pUzant  pour  plaisant,  œr  pour  air,  doed  pour 
doigt ,  etc. 

Toutes  ces  innovations,  qui  n'étoient  peut-être  pas  dépoor- 
vues  d'une  certaine  justesse»  n'ont  pas  fait  fortune  ;  mais  elles 
donnent  au  livre  en  question  Une  physionomie  originate,  et 
parfois  on  ne  distingue  pfts  toujours,  au  premier  coup  d'csil, 
quel  est  le  mot  que  l'on  aperçoit  couvert  d'une  marque  inaccou- 
tumée. L'éditeur,  de  son  côté,  vante  :  «  l'uiHité,  le  bien  et  le 
«  profit  que  l'ortografe  qui  et  icy  couché  porroet  aporter  un  la 
«  Ffunce,  si  ainsi  elle  l'obseruoet.  Car  tout  ainsi  que  le  omr 
«  doet  pftrier  corne  la  bouche,  et  la  bouche  corne  le  ooeur , 
«  einsi  la  plume  doet  écrire  come  la  langue,  ot  la  langue  parler 
«  come  la  plume  écrit.  »  Au  zvi*  siècle ,  plusieurs  esprits  judi« 
cieux  sentirent  lè&  itaperfections  de  taotre  orthographe,  et  mi- 
rent en  avant  des  systèmes  de  réforme  qui  passèrent  inaperçus. 
Ramus,  Pelletier,  Baïf,  Taillemont,  Rambaud,  Metgret  et  bien 
d'autres  y  perdirent  leur  temps. 

Boessieres  n'a  point  d^atticle  dans  la  Biographie  univets^e , 
mais  il  est  succinctement  question  de  lui  dans  les  biMioUiéqocs 
de  La  Croix  du  Maine  et  de  Duverdier  (  1773,  1. 1,  4ft6  ;  IV^ 
354);  voir  aussi  Gouget,  Bibliothèque françoise^  XIII,  195. 


Nous  sommes  heureux  lorsque  nous  voyons  remettre  en  lu* 
mière  quelques  unes  des  anciennes  productions  des  poètes  patoi» 


996  BULLBTIff  DU  BIBLIOPHILE. 

de  la  France,  si  long-temps  et  si  injustement  onbliés.  C'est  ren^ 
dre  un  vrai  service  à  la  science  élymologiqQe,  à  la  philologie,  à 
la  connoissance  de  notre  langne,  que  de  mettre  à  la  portée  de 
tout  amateur  ces  livrets  si  rares  et  si  chers;  il  en  existe  plosiears, 
et  des  plus  carienx,  qui  mériteroient  bien  de  tronver  un  nouvel 
éditeur.  En  attendant,  signalons  la  réimpression  de  h  Disputa 
de  Baccus  et  de  Priapus ,  compouzado  per  lou  sieur  Roussel  de 
Sorlai  (Sarlat,  chez  Danriac,  8  p.  in-8<>).  Elle  est  due  à  M.  L...» 
amateur  aussi  instruit  que  zélé,  qui  consacre  aux  études  histori- 
ques tout  ce  que  de  graves  et  honorables  fonctions  lui  laissent 
de  loisir*  il  n'avoit  pas  compris  cet  opuscule  dans  une  édition 
qu'il  mit  an  jour,  il  y  a  un  an  »  des  écrits  dn  poëte  périgonrdia 
Rousset;  il  le  donne  aujourd'hui  en  y  joignant  de  courtes  et  utiles 
notes  explicatives. 

A  propos  de  Priapus,  quelqu'un  des  abonnés,  des  lecteurs  du 
Bulieiin  auToirîl  connoissance  d'un  très  rare  volume,  publié  à 
Paris,  chez  G.  de  Luynes,  1670,  in-12,  et  intitulé  :  les  Proues* 
ses  du  dieu  Priape^  en  dialogue^  par  le  sieur  de  La  TreUle. 
Nous  n'avons  jamais  rencontré  ce  livre,  qui ,  à  coup  sûr,  doit 
être  singulier.  Noufr  ne  l'avons  vu  figurer  sur  aucun  catalogue; 
nous  n'apprenons  son  existence  que  d'après  l'indication  ,  sans 
aucun  détail ,  de  l'Aulnaye  (voir  le  glossaire  de  son  édition  de 
Rabelais,  au  mot  Crocuie).  On  nous  ferdit  grand  plaisir  eu 
nous  transmettant  la  description  de  ce  volume,  et  en  nous  disant 
si  son  contenu  justifie  les  alarmes  que  le  titre  est  bien  fait  pour 

causer. 

Le  Manuel  du  Libraire  fait  mention  d'un  opéra  de  Priape , 
imprimé  en  1694.  Il  s'en  tronye  un  exemplaire  dans  la  magni* 
fique  collection  dramatique  de  M.  de  Soleinne,  et  cette  pièce , 
que  Ton  ponrroit  croire  très  libre,  n'offre  rien  de  bien  hostile  à 
la  morale.  J'ajouterai  que  C.  Mauro,  jovial  poëte  italien,  a  com- 
posé un  long  capitolo  en  l'honneur  du  dieu  des  Jardins  (  voyez 
les  C^re  burlesche  di  Bemi,  etc.,  1723,  t.  I,  2'  part.» 
p.  66-81  ). 


SulUtin  Iru  IHhltoflxtit, 


ET 


CATALOGUE    DE  ^LIVRES  SABES  ET    GITRIEIJX ,  M 

UTTÉRATUaBy  d'hIBTOUIE  »    ETC.,  QUI 

SE  THOUVENT  ALA  LTEKAIBIE  DE 

J.    TttCBBNïïUt    TLACE 

DU    LOUVES, 

If'  12. 


N*20.  —  Dbcsmare1841, 

1516  AccoBDB  (le  8BIGNBUB  DEs)  [Est  Tabourot]*  Les  Bigar- 
rures et  Touches,  avec  les  Apophtegmes  du  sieur  Gau- 
lard  et  les  Ëscraignes  Dijonnoises,  éd.  de  nouveau 
augmentée  de  plusieurs  épitaphes,  etc.  Paris,  Mauc» 
Toy^   1662,  pet.  in-12,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  (Dura). 

35 — » 

Exemplaire  parfait  de  reliure,  et  bien  complet. 

1577  Agrippa  (Corneille).  De  la  noblesse  et  préexcellence 

du  sexe  féminin,  à  l'honneur  de  madame  Blarguerite. 
Paris,  Denys  /anot  (sans  date),  pet.  in-12,  mar.  bl. 
fil.  à  compartiment,  tr.  d.  {Dara).     .     .     .     84 — » 

Belle  reliure. 

1578  Alcrippe  (Phil.  d')  [le  Picard].  Sieur  de  Néri  [rien]. 

Nouvelle  fabrique  des  excellens  traités  de  vérité, 
livre  pour  inciter  les  resveurs  tristes  et  mérancoliques 
â  vivre  de  plaisirs.  Imprimé  cette  année^  in-12,  mar. 
bleu,  à  comp.,  fil.,  tr.  d.  (Sup.  exemplaire.)     46 — » 

Voyez,  sur  ce  lirre  fort  curieux,  les  Hélauges  tirés  d'une  pe- 
tite bibliothèque  de  M.  Cb.  Nodier. 

1579  Anecdotes  du  ministère  du  cardinal  de  Richelieu  et 

du  règne  de  Louis  XIII,  avec  quelques  particularités 
du  commencement  de  la  régence  d'Anne  d'Autriche, 
par  M.  de  f^.  Amsterdam,  I7l7 ,  2  vol.  in-12,  mar. 
r.yfih,  tr.  d.  (Aux  armes  de  Mesdames).  15  —  » 

67 


928  %IJ^«p|Jl  DU  B)ltf4|^PBII4S« 

1 580  Abitonivs  bb  Abbna  ,  provincalisy  de  Bragardissima 

TÎUa  de  Soleriis  ad  sous  compagnones,  etc.  Parisiis 
Nicolas  Ban  forts,  1584,  pet.  in-l!,  mar.  r«,  dent.,  tr. 
àft  4inc»  rel,,  idit.  rate* 35 — » 

1581  Apouiomi  Rfleon.  ÀrgonanticorQm  libri  qaatuorj  edi- 

dit  et  illostMfc^  J.Shaw.  Oxonli,  1111,  2  yo\.  iQ-4y 
mar.  citron,  fil.»  tr.,  d.  (Derome).     •     .      «     38 — » 

Bel  exemplaire  en  grand  papier. 

1582  Abbtino(Pibtro).  La  Passione  di  GieST,  con  dveCan- 

zone ,  vna  ala  Vermine  et  l'altra  al  Christianissimo. 
(A  la  fin)  Impresso  in  Bologna,  a  XV  di  Marzo,  i  535, 
in-8.ymar.  bl.  à  comp.,  fil.,  tr.  d.      •      •      50 — » 

Ezomplaire  parfailenent  conservé  d*nn  liyre  de  toute  rareté, 
et  relié  à  Pimîlatîofidef  reliures  du  temps  ;  édition  non  citée  des 
bibliogaphes. 

1583  i^TUs  III  (histoire  n'),  duc  de  Bref^i^neet  connes- 

table  de  France,  contenant  ses  mémorables  faita 
depuis  l'an  1413  jusqu'à  l'an  1 457,  de  noTvefiY  mise  en 
Ivmière»  par  Tbeod.  Qodpfroy.  Parisi,  Abrah.  Pacard^ 
1623,  in-4y  v.  f.  à  comp,,  fil.,  tr.  d.^  chiffre  orné, 
bel  ex 25 — • 

1 584  ^Gimvixi  (JoAinm  Arnavi)  Poaoaia.  FeMtitâg  Aldus, 

1505  9  pet.  in-8,  mar.  olive ,  fil.  comp.y  ir.  d.  (Reliure 
de  Thouiifenin  ^ec  P(mcifnne  trçfinche  g^t^é^e)^     20-«— » 

1 585  AuvAiGHonniB  (i**)  en  gog;mtte,  qn  l'offgie  Poyak>  opéra 

proverbe,  eomposépar  un  gaide  du  oopps,  et  mis  en 

mtisiquepar  la  reine  (sans  liea),  178^  ixi-8.,  dos  de  y. 

20—. 
0aBft  le  »é|Bo  violiiaM»  FlMariala  de  k  Fr^aoe,  eu  le  Dépoté 
autrichien,  1789. 

15^^  BAfiCtt  (Andrees).  De  Thermis.  Libri  septem.  f^enetlis, 
Vkc.  Valgrism,  1571,  tn-feh,  véK  fig.      .     20—» 

Belle  et  rare  édition  d'un  ouvrage  estimé  (Manuel  de  Brunet). 
Ceti  un  oMTnige  des  plue  m» ieux  pour  des  recherches  sur  l'his- 
toire et  les  nM9M  à»  l'aatsfnîta. 


I&87  BâuiAÉi  «nran  mMBBBik  Leyde,  Etsfhé,  ieS6«— Let- 
tres choisies.  Anuîéf  EUhé^  1696.  -^  Lettres  fami- 
lières. Leyde,  Ehèv.^  1656.  -^  Ariâtippe.  Leyde 
Elzè>.^\6&S* — Lettres  à  Conrart.  Lefée,  Ekèv.,  1659. 
— ^  Les  Entretieos.  Anut»  Dan  et  Louys^  EUèo.^  1663» 
—  Le  Socrate  Chrétien  et  avtres  ceuvres*  Amst.j 
Pli^fner{Elzèv.)\662.  En  tout»  7  yoL  pet.  in-12. 
Les  6  premiers  en  mar.  bl.,  fil.,  tr.  d.  (Thouvenin)f 
et  le  septième  en  vél.  .     .  .      ,     .      •     ItO — » 

Les  sept  volumes  sont  très  dilBciles  k  trauTer  easemble.  No- 
tre exemplaire  a  quelques  Tolumes  un  pca  plus  courts  de  mar^y 
maïs  intérieur  est  pur. 

1588  Barbou  (Nicolas).  La  gprande  et  vraye  pfôttostication 

générale,  pour  quatre  cens  quatre  Tingts  dix-neuf 
ans,  calculée  sur  la  ^ille  de  Paris  et  aultres  lieux  de 
même  longitude.  Paris,  1542,  pet.  in-12,  goth.  de  8 
feuilt,  mar.  Yert,  fil.,  tr.  d.  (Niédrie),       .      30 — » 

1589  Barozai  (Gmr].  Moei  Bourguignon,  par  Bem.de  la 

Monnoye,  4*  édit.,  ai  Dioni  ché  Abran  Lyron  de 
Modenèj  1720,  in-8,  mar.  r.,  fil,  tr.  d.  (Duru).     32 — » 

Très  joli  ex.  et  bonne  édit.  arec  la  musique  et  le  glossaire. 
La  première  édit.  de  1710,  en  r.  f.,  t.  d.,  gr.  pap.  .     18 —  » 

1590  Bbaulibu  (de).  La  vie  de  saint  Thomas,  archerel^ue  de 

Gantorbery  et  martyr*  Para,  1779^  in-4«  mar.  r., 
fil.  comp.  tr.  dor.  portr.  (DuseuUle)*    .     .     .20 — » 

1591  Bbaijvais(F.  Bbmbb).  La  Magdeleioe,  poëmtf«  Tpàt* 

nay,  ch*  Martirip  i6l7|  in-8»,  véL     .      .     *     80 — » 

lUrs.  YojnB  k  cataidgua  Pilèniooiltt,  A.  jSié 

1592  Bbroai.de  de  Verviixe.  Le  palais  des  curieux.  Pariât 

veuve  Guillemot,  1612^  pet.  in-l3,  y.  f.  .     S5 — » 

Petit  Tolume  fort  curieux  et  qui  se  plaee  à  côté  des  conteurs 
français.  Voyez  l'édition  du  Moyen  de  Parvenir,  Parts  1841» 
9  irol.  ln-8»  pap.  fort,  page  aS  de  ta  Notice  du  tome  !«*,  et 
VAnaiecia  BMon^  t.  a^P*  <49* 


~MM* 


930  •uu.Riii  ou  BiBuanuiiB. 

1593  BiBUA  SACBA,  Tutgatœ  editionis Sixti  YPoni.  jussu 

recognita  et  démentis  YIII,  auctorilale  édita  CoU}- 
îkV»,'  1679,  6  vol.  in-24,  mar.  r.,  tr.  d.       .     36 — • 

Ancienne  reliure,  bel  exemplaire  d'une  édition  remarquable. 

1594  'BiÊiuiomJM  sacbobum  vulgatœ  Versionis  éditio,  clero 

gailicano  dicàta.  Parisiis,  Amb.  Didot^  1785,  2  vol. 
gr«  in-4>  mar.  bleu.,  fil.,  tr«  d.  (Derome).     .     55 — » 

Trèibel  exemplaire. 

1595  BoGGAGca  (Gioir.).  Il  decameron  si  corne  lo  diedero  ai- 

le stampe  gli  ss""'  Giunti  Fanno  1527.  —  Amsterd. 
(Elzév.),  1665,  in-12,  mar.  bl.,  fil.  tr.  d.     .     65— • 

Bel  exemplaire  pour  la  consenralion,  et  fort  jolie  reliure.  (5  p., 
4  li«-) 

^iflt  BôGOBT  (BEenry).  Discours  des'  sorciers.  Lyon,  Jean 
PUle^Hotte,  1611,  in-8,  mar.  bl.  janséniste  fDiira^. 

30—» 

Recueil  n'es  rare  el  très  curieux  pour  toute  la  jurisprudence 
ancienne  sur  la  sorcellerie,  de  tout  ce  que  pratiquoient  les  sorciers 
ensemble  ou  séparément  :  des  possessions,  des  exorcisme»,  etc. 

1597  Le  même,  avec  six  ad  vis  en  faict  de  sorcelerie,  etc. 

lyon,  Ben,  Bigaud,  1610,  in-S,  mar.  bleu.,  fil.  tr.  d. 
(Dura),     .......      .     .      .      .     35—» 

Superbe  exemplaire. 

1 598  BontuAu  (PmaiiE).  Histoire  des  persécutions  de  Téglise 

chrestienne  et  catholique.  Paris,  Bob.  le  Maugnier, 
1573,  pet.  in-8,  dos  de  Y.  f 15  —  » 

1599  BdBTVAu  (PkBRBE).  L'histoire  de  Chelidonius  Tigurinns 

sur  l'institution  des  princes  chrestiens  et  origine  des 
royaumes,  trad.  du  latin.  Paris,  Gilles  Bobinot,  1572, 
pet.  in-12|  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  (Derome).     .     20 — • 

1 600  BoucHBT  (GtTiixAUiiB).  Lcs  trois  livres  des  serées.  Par 

ris,  Jér.  et  Adr.  Périer,  1608,  3  vol.  pet.  in- 12, 
mar.  r.,  fil.,  r.  d.  (Dura). 75 — » 

Bel  exemplair^ grand  de  marge  cl  de  la  plus  belle  édition. 

Le  même,  rel.  en  v*  bleu,  fil.,  tr.  d.     .     .     35—» 


BUIXmN  DU  BIBLIOPHILB.  931 

« 

C  60 1  BiTFFoiv,  Daubbuton  bt  lb  comB  db  LAcipipB.  Histoire 
naturelle,  géDérale  et  particulière.  Paris,  impr*  royale, 
1749-1789,  39  vol.  in-4.,  mar.  r.,  fih,  tr.  d.  fig. 
(Derome). 400—» 

Voici  les  parties  dont  se  compose  cette  édition,  qui  est  recher- 
chée des  amateurs  à  cause  de  la  beauté  des  graTures.  —  Histoire 
nalureile,  1 749*  >  767»  iStoU — Histoire  naturelle  (supplément), 
1774-17891  7  ▼ol.  —  Oiseaux,  1783-1790,  9  vol.  —  Minéraux  , 
1783-1788,  6  Toi.  dont  I  de  pi.  —  Oripares  etserpens,  1788- 
1789,  9  vol. 

1002  BuLEAu.  Mémorial  pour  servir  à  l'histoire  de  la  Cati- 
pomanie.  S.  L.,  1787,  ia-4j  dos  et  coins  de  v.  f.,  tête 
dor.,  non  rogné.  (Bauzonnet) 76 — • 

Ouvrage  très  rare,  vendu  81  fr.,  Làbédoyère,  On  a  ajouté  à  oet 
exemplair  une  lettre  autographe  d*hommage  de  l'auteur. 

1603  GuBSAus  (JuLu)  et^  Hirtii,  de  rébus  à  Cesare  gestis» 

commentarii  (edente  Maittaire).  Londini  Tonson, 
1716,  in-8,  V,  f.,  61.,  tr.  d 12—» 

Exeropl* grand  papier,  provenant  delà  hihliothèquedp  Rosny . 
très  recherché  sur  ce  papier. 

1604  Gaqubts  i»b  L'ACGOCcaBB.   Recueil   composé  comme 

suit,  et  relié  en  deux  volumes  in-8,  mar.  r.     60 — » 

1"  Caquet  de  Tacovchée,  1622, 24  pag.; — S%  Après 
dînée  dv  caqvet  de  l'acovchée,  32  pages;  —  3%  Après 
dînée,  1622,  32  pages. — Anticaqvet,  1622, 14  pages. 

—  Sentence  par  corps,  obtenve  par  plusievrs  femmes 
de  Paris,  contre  l'hautheur  des  caqvets  de  l'acovchée. 
Paris,  chez  le  baron  d*Artichaux,  demeurant  au 
royaume  iP Ecosse,  à  l'enseigne^  du  Cailloux  de  Bois, 
1622,  16  pages  (Pièce  très  rare).  —  Les  Actions  dy 
temps,  1622,  16  pages.  —  Le  secrétaire  de  Pibrac, 
16  pages.  —  Les  commentaires  de  César,  1622, 
14  pages.  —  Le  relèvement  de  l'acovchée,  16  pages. 

—  Response  avx  trois  caqvets  de  l'acovchée,  1622, 
16  pages.  —  Lo  caqvet  des  femmes  du  fauxbourg 
Mont-Martre,  avec  la  responce  des  fiUes  du  fauxbourg 


933  DUUXriN  DU  BlBUOPaïUB. 

Saia(  Maroeau.  Paris ^^  ch^z  Cvillaorne  GraUê^Lards 
rvn  (Us  Po^eaiL9f  vU-^-^is  de  la  CitroviUea  i  Renseigne 
des  Tr^'Navets^  1622»  16  page». -**- 1*9  remerciment 
des  Servantes  de  Paris ,  faict  à  celui  qui  a  donné 
Farest  contre  les  chastrez^  par  vn  auiOTrerx  de  ce 
temps  j^  7  pages.  -^  L«s  regrets  des  fiUes  de  joye  de 
Paris»  svr  le  svbjeet  de  levr  bannîsaenMint.  -«^  La  res- 
jovissanœ  des  harangères  et  poissonnières  des  halles 
de  Pàrisy  stf  les  discovrs  de  ce  temps,  1 6 14^^  14  pages. 

1605  Gaqvet  (le)  y  ou  Entretien  de  FaccoYchée,  contenant 

les  pernicieuses  entreprises  de  Mazarin  découvertes. 
Parisy  1651,  in-4,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  (Derome)  (rare). 

36  —  » 

1606  Gabion.  Histoire  ou  Chronique  des  choses  les  pins 

mémorables  depuis  la  création  du  monde.  Paris,  Nie. 
Bûmfatu  (sans  date)^  izHl6y  \.  b.  fil.,  tr.  d.      16-»«  » 

160T  GkavAKTKS.  Histoire  de  l'admirable  Don  Quixotte  de 
la  Hanche,  trad.  de  Tesp.  (par  FiUeau  de  Saint-Mar* 
tin).  Amsterdam,  Pierre  Mortier,  1696.  6  vol.  pet. 
in7l2,  jolie  rel.  en  mar.  r.  fil.,  tr.  d.»  fig.     120 —  » 

TiÔQ  bd  tx.«  auto  1m  deux  «oliuoci^de  la  «uite. 

(608  Cebyartbs.  L'ifigénieuT  chevalier  Don  Quixotte  de  la 
Manche^  Paris,  Deso^,  l&Sl,  3  vol.  petit  in- 13,  dos 
de  V.,  non  Kogaé 24 —  » 

iOMi  Chammk  (HAiivir-GuMBAir,  vhva  bb  &a).  Les  Caractères 
des  paesion^.  Am&terd,t  Atilt.  Michel  [Etxeoier),  1658» 
t6AS.  4  tom.  en  2  vol.,  pet.  in-l2  vél.  .    .     50—  » 

4  p.  ti  1*1  bel  e<. 

1610  CpAifflON  (Pdbriie).  De  la  Sagesse.  Trois  livres.  Leyde, 
Elzevier  (sans  date)^  pet.  in-l2»  mar.  bl.  denjt%9  tr.  d. 

*         dojublé  de  tabis  (Bozerianl 50 —  a 

T^  bel  •][.,  4  P>  ^^  '• 

Autre  édJJUkm,  jBtza?.,  1656»  petit  ia-129  rel.  en 
vél.,  irà  sran4.de  marge,  (&pQuce»)«  .     •    40 —  » 


164G,  {^.ift-lS,  toBit.  t.,  ft.ê.     .     .     .       iO—  • 

1612  Cbsbobr.  Ses  Poésie»  fugitives.  1  ▼•ol.  in-18,  mar.  r., 

ÉpittiÉ  sar  la  Gàloittiite.  Path,  Ldtan,  M  Vf.— Dia- 
cours  en  vers  sur  la  Calomnie.  Parts,  DidoU  an  yi.— * 
Pie  VI  ^Louis  XVIIL  Pariss  Laran,  an  yi.  —  La  Re- 
iraite*  Péris,  Dak'm,  1801^.  -^  HonÉmàgii  à  une  belle 
«€ff6ti.  jP6m>  Dabin^  1809.  —  Petite  ÉpItfeàDelille. 
Pâtis,  1802.  rf&  ratéelttès  àarleUse,  fbrmai  m-64* 

1613  CaéHiSR.  Leb  noirvems  Sanits.  Pûti^,  DMn,  1802.  — 

Les  Miracles,  conte  dévot.  Paris,  D^bin^  1802^  -«^  Le 
Ciinetièrc  de  campagne,  élégie*  Trad.  de  Gray.  Paris, 
Dabin ,  1805,  pap.  vél.  —  Discours  sur  les  progrès 
des  connaissances  en  Europe.  Paris,  Didot,  an  ix, 
in-8,  mar.  r.  dent.^  tr.  dor ^*-  • 

Mti  ffiaouinDB.  Les  neuf  Matinées.  Paris,  158â,  in-^,  mar. 
bl.,  large  dent.,  doublé  de  mar.  r.,  ti*.  d.  Aûc»  rel,  aux 

armes •     34 —  » 

Ce  livre  se  compose  de  is  nouTellcs  sous  le  titre  de  MatÎDées. 
Quelques  unes  sont  des  plus'  piqûarilés  par  féUri^  iiiûl^lé^.  — ^ 

Ainsi-:  En  quel  tetnphil  n'^stlbisifMevaMnatjrdb  t^aéfaercooju^ 
gaiement  sa  femme.  —  Si  une  fille  4oist  pluntôl  désirer  d'estre 
accouplée  par  mariage  à  un   homme  d^estude  qu'&  un  ^er- 
rieV{-«»^élc.,  etD. 

t6^15  CttVt«Ai7ë  (Ha^ii^).  Hi^oh^  d^c  Ik  CohTeâsibli' d'Aux- 
pour^(5£V),côâtenanceIe^  prïti'cipa\il^  t^Wé^tï  ordon- 
nances faites  pour  la  religion,  quand  l'eletteur  Jehan, 
duc  de  Sak»,  avec  le»  Cités  et  les  oiitrea  prbniés  |k^ 
testant»  présentèrent  leur  coofèssibn  de  foy  à  l'em- 
pereur Charles  Vj  en  1530.  Anvers,  Amoald  Coninx, 
1582,  ûari,  dos  de  v.     .«••«..     •     tS-»-^  » 

Ce  TokHbe^  Ibr  1  rare,  oontieni  touftaS'  l«s  pièces  les  ylils  curien* 
set  et  les  plus  importantes  sur  Pliistoire  de  la  Réferme.  Des  5i 
ekapitres  qui  le  composent,  il  n'y  en  a  pas  un  qui  ne  soit  digne 
d'attentioii  et'd'élade.  On  y  trouve  :  les  délibérations  faiies  en 


SdA-  BOUiISnil  WS  BIBUOraiLR. 

i53o  deTAiit  ia  diète  d'Aùxpoaig. — Efcript  caDBobtMB  de  Mar» 
tin  Luther.  —  ConfesBion  de  foy  du  même,  en  xtic  art.  —  Entrée 
de  Tempereur  Charles  Y  à  Auxpourg.  —  Proposition  de  hi  diète 
impériale.  —  Harangue  du  cardinal  Gampegio  à  l'empereur.  — 
Eacript  de  Luther  sur  le  second  psalme. —  Epitres  d'Erasme  tou- 
chani  de.ne  poursuivre  point  les  protestans  par  armes*—-  Confes- 
sion dite  d* Auxpourg.  <—  Gonfutation  papisti<|ue  de  la  même.  — 
Les  protestans  en  demandent  copie.  —  Sommaire  du  traité  or- 
donné pour  accorder  le  différent  de  la  foy.  <—  Moyens  proposés 
par  les  oatholics  romains  auls  protesuns.  —  Réponse.  •—  Juge- 
ment de  Luther  sur  les  moyens  proposés  par.  les  oatholios.— Con- 
seils et  moyens  de  réunir  TEglise,  par  Erasme. —  Dénombrement 
des  abus  de  la  papauté.  —  Moyens  de  réformer  l'Eglise,  par  Mé- 
lanchton.  —  Traité  d'accord  avec  les  Zuingliens.  —  Apologie  de 
la  confession  d' Auxpourg  et  puis  de  la  religion,  etc.,  etc. 

f016  GLirvBRn  (Péil.).  Germanise  antiquœlibri  très.  Lagd. 
Bat.  Lad,  Elzév.,   1616,  in-foK  mar.  r.^  tr.  d.,  fig. 

50— 

Bel  ex.  aux  armes  de  de  Thou. 

1617  CmoiiNES  (PtnuppE  0b),  sieur  d'Argbhton.  Ses  Mémoi- 

res. Leide,  Elzevier,  1648,  pet.  m-12,,mar.  r.,  fil.,  tp.. 
d.  (4p,  lOlig.) 60—» 

Ex.  en  reliure  ancienne,  un  peu  roux. 

1618  Corneille.  Théâtre  choisi.  Paris,  Didot,  1783,  2  vol. 

in-4>  mar.  bl.,  fil.,  tr.  d.  (Derome),  .     .  60 — » 

Magnifique  ex.,  pap.  fin. 

1619  CoRROZBT  (Gilles).  Les  divers  Propos  mémorables  des 

nobles  et  illustres  hommes  de  la  direstienté.  Paris», 
Gilles  Carrozet,  1 666,  ûgi-S^mar.bl.,  j[anséniste('/>artt^. 

26—» 

4 

1620  Conii,  (l'abbé).  La  Ménagerie.  Amst.  Henry  ScheUe, 

1 706,  pet.  in"!l29  mar.  bleu ,  fil.,  tr.  dor.  (Bauzannet). 

30— 

1621  CouRTiN  ( Jach^ubs)  de  CêsbA  ,  gentilhomme  percheron. 

Ses  œuvres  poétîqu^s^  Paris,  GiUes  Beys,  1681,  pet. 

in-12,  mar.  bleu,  tr.  dor.  (Bel  ex.  à  la  Janséniste^ 

Dura).       .      .      .' 30 — ». 


SmiLBim  DU  MBLIOPBIIB.  935 

lfiB2  CBmm{Q(UfMJjamM),  GhaU  royaul:i,  Oraisons  ei  aultres 

petits  traictei,  Paris,  poi^r'Gàlliat  du  Pré,  1527,  in-8 

.  goth.  de  188  ff.,  non  compris  6  ff.  préliminaires;  rel. 

enmar.  r.,  fil.y  tr.  d 65 — » 

Ex.  très  gtalid  de  marge  et  bien  conserré,  quoique  ayant  à  un 
feuiKei  un  )iietitraccommodage. 

I'623  Guzzi  (Glauhe  db).  Philologue  d'honneur,  faict  et  pré- 
senté à  Mgr.  Charles  de  Bourbon.  Paris,  1537»  in-16^ 
m.bl.,  fil.ycomp.,  tr.  d.,{Purgold)i  fig.  sur  bois.  48 — m 
Nous  rertendrona  sur  ce  petit  ouTrage,  très  curieux  etnoneité. 

1624  Dbbastb  (IVicoLAs).  Ses  Passions  d'amour  (chansons); 

plus,  les  tteslanges  de  carmes  latins  etfrançois.ifott^n^ 
chez  Thomas  Mallard  (sans  date),  1586,  pet.  in«l2, 
mar.  bl.  à  comp..  fil.»  tr.  d.  (charmante  reliure  de 
Dura,  bel  ex.) 35 — ■ 

^  Ouvrage  en  vers  fort  rare. 

1625  DisGOUBs  véritable,  sur  le  faict  de  Marthe  Brossier  de 

Rottiorantin ,  prétendue  démoniaque.  Paris,  Mamert" 
Pâtisson,  f  599,  in-8,  dos  et  coins  de  mar.  r.,  fil.,  non 
rog.  (Bauzonnet) 30 — » 

Rare,  surtout  à  toute  marge. 

Cet  ouvrage  passe  généralement  pour  être  du  docteur  Mares- 
cot.  Tallemânt  des  Réaux  l'attribue  à  Lebouteiller,  père  de  l'ar- 
chevêque de  Tours ,  et  Guy-Patin  au  médecin  Simon  Piètre. 

1 626  IhacouBa  véritable  sur  le  fait  de  Marthe  Brossier,  de 

Romorantin,  prétendue  démoniaque  :  Jouxte  Vimprimèe 
à  Paris,  par  Mamert-Patisson,  1599,  in-8,  mar.  bleu, 
janséniste.  (Dura).  {Charmant  ex.).    .     .     .     30 — » 

1627  DisFUTB  (uk)  d'im  asne  contre  frère  Anselme  Turmeda, 

touchant  la  dignité ,  noblesse  et  prééminence  de 
l'homme  par-devant  les  autres  animaux.  Pampelune, 
GmL  Buisson,  1606,  in-16,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d.  IS^^b 

Cet  ouvrage  se  termine  par  la  Prophétie  du  révérendissime 
fnessire  l'Asne,  en  69  versets  j  —  de  la  Feste  <|ue  firent  les  ani* 
maux  pour  la  prophétie  f^itcpar  lem  orateur  en  Tan  i4i8. 


16:28  Pa  amm  [GvtlMMm},  Ses  <iMn«w  pdMqon.  Piufii, 
/«en  Ficriert  i58$,  pM.  in<}S,  asar.  r.,  ffl.,  tr.  dor. 

21—  » 

Pet.  vol.  rare,  très  bien  conditionné. 

1 629  Eê^aji  sur  les  Â4>anagqa,  ou  Mémoire  hîsiorâfue  de  leur 
établissement  (par  Loiri»*Frairç;  du  Yaucel  (sans  date)» 
ver^  1788,  2  vol.  in-4,  t.  ée.  fil.  (Dframe)n      M--  » 

Ouvrage  tire  à  ti  es  peifl  BOnibi«  i  TattAiir  Se  la  4ealînant  pas 
à  être  vendu.  On  prétend  qu'il  n^a  été  imprimé  qu'à  la  exempl. 

1  Qi(y  EsnBMfiB  (HBimiV  Trmi^  de  h  conlbmtaé  éo  language 
François  avec  le  grec  (sans  lieu  ni  date)  (1566)^  wi  ^ 
mar.  bUà  comp.^  fil.,  tr.  d.  (Duru)^     •     ,     45 —  » 

f*  édit*  £k.  parfait,  très  bien  «elié^  iroitatiott  daa^iures  da 

xvi' siècle. 

1631  ExpéDiTioBrde  Cyrus,  ou  la  retraite  de^ Bis  MîOe,  trad^ 
de  Xénophon  (par  le  comte  de  la  Luzerne).  Paris,  CeU 
lot,  1778,  2  vol.  in- 12,  mar.  Yerl,  fil.,  tr.  d.    18—*  «^ 

1M2  FagAtibs,  Raretés  et  Guviosîiéd  littéraires  y  lùrées  à  7& 

exemplaires.  Paris,  Teehmer^  1(829-34,  22  ^ol.  gr^ 

in-16,  cart.  à  la  Bradel ,  y  compris  les  Quinze  Joies  da 

manag^j  publié  en  1837.    ......  850 —  » 

Ex«  8ttr  peau  vélin.  On  sait  q«e  l'un  dfei  deiM  exetep.  tirés  sur 
irélin  s  été  détruit  aocideutellément  à  LoiSilMai  Voyez ,  pour  la 
poiitÎMi  de  ostte  colloction  le  BBllstin  du  ttMofiAlile,  «•  i ,  i834. 

1A83  tMàosm,  réveille-^istiii  des  ésfii^i»  iriëtMttdl^ii{âM 
«a  le  i«iiiède  préservatif  eontre  lés'trifstesr.  Ëfimègue 
(B¥UxMês,  Foppem),  1 601,  p««it  in-^M^t^t.       27—» 

1634  Fayette  (M"  de  La).  La  princesse  de  Montpensier. 

Paris^  A. A.  Renouât  d,  1804,  itfM8,  tiréét^gf.  in-^ff, 

WAt4V.gî\.^  \t*  à,[Bozeriûity     .      .     .-    .     65 — «^ 

K^mpittire  nm  fe^à  YkLvtt\Oû'j  ^  jwiiitdeu^c  {loiti^ts  de  ma- 
dSintf  4e  Lt  Fayatsssi  «t»  Ais-siMllë  de  «s*  éffitiHM^'tilua  une 
lettre  autograpbe  signée  de  mademoiselle  d^  Montpensier. 

1665  FtAXBi!ra:(GtnLtAxm).  Détbre  eirorfàtitttt  pbur  avoir 
crainte  du  grand  jugement  de  l)icu,  pet.  in-4  goth. 


Mouuam  luTtouoniUiB.  W 

{uuu  date),  mar.  y»,  tr.  d.,  reL  jaménisla  (i^feMfr)^ 

46— 

Pelil  po£me  d'un  chanoine  de  Langres. 

1636  FoLKNGo  (Thomas).  Histoire  macarooique  d0  Merlin 

Goccaïe,  prototipe  de  Rabelais.  Pariss  Tomaincts  du 
Bray,  1606|  2  vol.  pet.  in-12f  dem.-rel.  dos  et  coins 
de mar •  ^iol., pei.  fers,  non rog«j  féi&dor.  {Bauzonnet). 

Un  titre  un  pett  raeoôMnedé a5 —  » 

1637  Fontaine  (Jean  de  LaV  Recueil  des  contes  du  sieur  de 

La  Fontaine,  les  satyres  de  Boileau  et  autres  pièces 
carieuses*  AmsU  Verhoeo^B  {H0I.,  EU*]»  1698,  petit 
ûi-12,  mar.  t.,  fij.,  tr.  d«  (Niédriey      •      .50 —  » 

Bel  «X.  d'un  recutiLraceqiM  i*oa  joinià  la  colleclimi  des  EImt. 

1638  Fontaine  (<Iean  de  La).  Contes  et  nouvelles.  Amster^ 

dam,  Henry  Dttbardes,  168â,  2  tom*  en  1  vol.,  petit 
in-8,  mar.  y.»  CL  dent.,  tr.  d.  {Simier)p  fig.  de 
Bomein  de  Hooge 50 —  » 

Exemplaire  de  premier  tirage* 

1639  FoRGADSL  (Estienne).  Œuvres  poétiques.  ParU^  GuUi. 

Chaudière,  1 579,  in-8,  mar.  r«,  fil.,  doublé  de  mar.  r., 
dent.,  tr.  d 72—  » 

Très  bel  exemplaire  d'un  ourrage  fort  rare. 

16'40  GARciLiiAsso  DE  LA  Vega.  Histoiro  de  la  conquête  du 
*  Mexique  par  Ferdinand  Cortez,  trad.  de  Solis  (par 

Citry  de  la  Guette).   Lahaye^  JUoetJens,  1692,  2  vol. 

pet.  iu-8,  mar.  r.,  fil.,  tr.  d 16 —  » 

1 64 1  Le  hémb  .  Histoire  des  guerres  civiles  des  Espagnols  dans 

ka  iades,  trad.  par  J.  Baudoin.  Paris,  Aag.  Courbé, 
%6iÙf  2  vol.  pet.  in«4 ,  mar.  eitr.,  tr.  d.  (Aux  armes 
de  Heedames  de  France). 80 —  * 

1642  Gautrucbqb.  L'Histoire  poétique  pour  rintelligence  des 

poètes-  et  defr  antlieues  oaciena.  lahoijep  MSi,.  pallll 

in-8:,BMr.bL,  fil.,  ttf.d.  (Dnira).      *     ..    •    2£ — » 

« 

fidilién  eieévirienoe. 


938  BULLETIN  DU  BIBUOPBILB. 

1643  Gbingoiib  (PksBBE).  Sensuy^ent  les  menus  propos  de 

mère  sote  nouvellement  composés.  Paris,  Philippe  Le- 
noir,  1 528y  pet.  in-8,  mar.  bleu,  fil. ,  tr .  d. ,  nombreuses 
fig.  en  bois.  {Bel  ex,) 170 — ■ 

Superbe  reliare  deDuru. 

1644  Hadriani  Jvnii,  medici.  Emblemata  ad  D.  Amoldvm 

Cobelivm,  ejvsdem  et  aenigmatvm  libellvs.  Antverpia, 
Plantin^  1565,  in-8,  v.  f.,  fil.  tr.  d.,  avec  fig.  ei| 
bois  très  curieuses 18 — m 

1645  Hebbbiiibrt  S.  de  la  Rivière.  Les  adventvrevses  et  for- 

tvnees  •  amovrs  de  Paiidion  et  Yonice.  Roven,  Jean 
OtmonU  1599,  pet.  în-12t  mar.  r.,  à  comp.,  fil.,  tr.  d. 
(Jolie  reliure  de  Dura) 35 — ■ 

1646  Histoire  critique  des  Coqueluchons.  Cologne,  1762, 

pet.  in-1 2,  mar.  bl.,  janséniste  (Dttru)    .     .     18 — » 

Petit  livre  rempli  de  recherches  curieuses  sur  les  moines ,  leurs 
mœurs,  leurs  habillemens  et  leur  coiffure.  Fort  joli  exemplaire. 

1647  Histoire  (V)  et  ancienne  Cronique  de  Gérard  d'Eu- 

phrate,  duc  de  Bourgongne.  I/yon^  Benoist  Bigaud, 
1580^ in- 16,  mar.  bl.,fil.  àfr.^tr.  d.  (Niidrée),  35 — » 

1648  HisTORiARUM    veteris  instrumenti   icônes   ad   vivuin' 

expresssB.  Lugd.9  1538,  iu-4,  mar.  bL,  fil.,  àcomp., 
tr.  d.  {figures  de  Holbein) 55 — » 

Bel  exemplaire ,  quoique  ayant  quelques  feuilles  raccommo- 
dées au  coin. 

1 64  9  HoTMAN  ( Ant.)  Traité  de  la  dissolution  du  mariage  par 
l'impuissance  et  froideur  de  l'homme  ou  de  la  femme. 
Paris,  Bob.  Estienne^  I6IO1  pet.  in-89  v.  f.,  fil.,  tr.  d. 
{Kœhler).    .     .     . -     18— n 

1460  Jacques  Bastaro  de  Bourbon  (le  irère).  La  grande  et 
merveilleuse  et  très  cruelle  oppugnation  de  la  noble 
cité  de  Rhodes  5   prinse  naguères  par  le  sultan  So- 


BULLRIll  DU  BIBLIOraaB.  939 

liman.  Paris,  à  f enseigne  des  Trois^Courcnnes,  1526, 
in-4goth.,.inar.  bl.,  fil.,  tr.  d 70 — » 

Exemplaire  parfaitement  consenré  d'vn  ooTrage  rare,  tr^s  bien 
relié  par  Miédrée. 

1651  Jabdin  (le)  d'honneur,  contenant  plusieurs  apologies, 

proverbes  et  ditz  moraux.  Parisj  Est.  GrouUeau, 
1548,  in-16y  mar.  bl.,  fil.,  dent.,  pet. fers,  tr,  d.,  fig. 
sur  bois.  {Bauzannet) 1.145 — » 

Charmant  petit  Tolume. 

1652  JuGB  (F.  PiBRBE  us).  L'histoire  de  Sainte- GeneviefVe, 

patronne  de  Paris.  Paris,  Henry  Coypel,  1686,  in-16, 
mar.  oliye,  fil.  à  fr.,  tr.  d.  {Kœhler),      .     .     27 — » 

1 653  Labobdb  (lb  comte  de).  Tableaux  topograpbiques,  pitto- 

resquesy  physiques,  historiques,  moraux,  politiques 
et  littéraires  de  la  Suisse.  Paris,  Clousier,  1780,  4 
vol.  in*fol.,  max.y  dont  2  de  pi.,  v.  éc.  dent.,  tr.  d. 

175—» 

1 654  Labochefoucauld.  Maximes  et  réflexions  morales.  Pari j> 

Didot,  1827,  in*64,  mar.  r.  à  comp.,  tr.  d.       65 — » 

» 

Edition  dite  microscopique  et  petit  chef-d'œuvre  du  reliure  de 
Bauzonnet. 

1655  liAiJBEiaiBiiGn  (J(o«).  Grœcia  ahtiqua,edidit  Sam.  Puf- 

(endori.  Amsterdam,  J.Janson,  l660,obl«,vél.  15—» 

àjeç  Hommdtgûde  VédUeur  k  M.  Chapelain,  conseiller  de  S. M. 
en  son  conseil  d'Estat,  octobre  i66o.  Exempitàre  de  d»  Thou,  fils 
de  l^historien  ,  aote  ta  signature. 

1656  Lebvvbe  ^Raoci.).  Recueil  des  Histoyres  troyennes,  où 

est  contenue  la  généalogie  de  Saturne,  de  Jupiter,  etc.; 
avec  leurs  gestes  et  beaulz  faicts  d'armes,  et  aussi  les 
haultes  prouesses  et  vaillances  de  Hercules,  et  la  ma- 
nière comment  il  destruisit  Troyes  par  deux  fois^  et  la 
réédification  faicte  par  Priam,  et  finablement  la  totale 
destruction  d'icelle  faicte  parles  Grecs;  reveu  et  cor- 
rigé, etc.  Paris,  Denis  Janot^  1517,  petit  iu-fol.  goth., 
V.  mar.,  avec  beaucoup  de  fig.  en  bois.  .     .     75—» 

Vol.  l'are,  faisant  partie  de  la  coll.  des  romans  de cheTslerie. 


MO  BOtutiH  DU  nnuorâiiA. 

1667  VfÉUfOi*  Dietioiiiiftire  eomiquef  êfttyriqoe»  critique, 
burlesque  et  proverbiak.  y^iuffercl.,  Chastêlain,  1750, 
2  tom.  en  1  yol.  in-S,  gr.  pap.  mar.  r.,  fil.»  tr.  dor. 

(ancienne  reliure) 28 —  » 

Rare  «soiplalre^  gmd  papier. 

1658  Tasmas  juives  ou   correspondance  philosophique, 

historique  et  critique  (par  le  marquis  d'Argens).  La 
Haye,  P.  Paapie,  1738,  6  vol.  in-12,  v.  fauve.  15 — » 

1659  Liftvnf-LsiovE.  Les  occultes  Merveilles  et  Secrets  de 

la  nature,  trad.  du  latin  en  François,  par  J.-G.-P. 
(Jacques-Gohory).  Paru,  Galiot  du  Pré,  1574,  in-8, 
T.y  éc.,  G\*f  tr.  dor 66 —  » 

1 660  LudARi  opéra,  gr.  cum  versione  latina  Hemsterhusii 

etGesneri.  AmsteL  Jacq»  fF'estein,  1743.  —  Lexioon 
Lucianeum,  a  Conr.  Reitzio.  TrajecU  ad  Bhenum, 
Êesseling,  1746,  4  voL  in-4,  v.  ëc,  fil.     .     65—» 

1661  Habecbuij.  (le)  de  BoufOers,  prisonnier  dans  le  diâteaa 

de  Namur,  et  les  aventures  secrètes  qui  lui  sont  ar- 
rivées pendant  la  campagne.  XcVge,  Paul  de  Latour 
(HolL)  9  1696  y  pet.  in^l2 ,  mar.  r. ,  fil.«  tr.  d. 
(Bauzonnet.) 30— « 

1662  IHUbcocviua  {Sbân  hb).  La  manière  de  bien  policer  la 

république chrestienne.  Paris,  J>aUier,  1562,  in-8, 
mar.  r.,  fiLi  tr.  d 25 — • 

Avec  un  L  couronné  sur  le  dos  ;  proTenant  de  la  bibliothèque 
putoculim  du  rot  Louis  XIY« 

1663  ]lAii€Vtn  monachi,  aliorvmque   avctorvm    formvlœ 

veteres,  editœ  ab  Hyer.  Bignonio  cvm  notis  et  emen- 
dationibvs;  accessit  liber  tiegis  Salicae  oKm  éd.  à  Franc. 
PithoBo.  Parisiis,  Sébastien  Cramoisy,  1666,  in-4, 
mar.  r.  àcomp.,  fil.  tr.  d 30 — » 

Ancienne  refiure  de  Dusseuille. 

1664  H ABOT  (Cubxent).  Ses  œuvres.  La  Haye,  Ad.  Mœt" 

jens,  2  vol.  in-13,  mar.  bl.,  fil.»  tr.  d.,  large  dent.« 


DunmoHDU.  Ml 


doublé  dte  taa».  r. .         126^» 

ineuM  MlâifB  de  Pasiriottp  (  M  «s,,  Hglé  (8  povcet}. 

1965  Habot  (JsAïf),  de  Caen»  Sur  les  deux  heureux  Voya- 
ges de  Gênes  et  Venise ,  etc.,  du  roi  Loys  XII«;  (  à  la 
fin)  :  Ce  prisent  livre  fut  achevé  <t imprimer  (à  Paris),  le 
22  jûmr  de  novmnbre  1  j)82i  poor  Ftemê  Bàufet,  par 
Geufray  Tory  de  Bownges,  iû^,  mar.  ^(det,  fil.,  tr. 
d«9  doublé  d^  mar.,  large  dent»,  a»ec  chlfflt.     46 —  • 

Edit.  «rig.,  bel  ec. 

1 666  MAxrtAL  t^'AxnntÈiam  [dit  de  Paris  j .  Les  arrêts  d'amour, 

avac  Fanumtnndtt  oordelierè  l'obsenraneé  d'amour, 
ay^  W  coram»  de  Benpît  de  Coort,  dern.  ëdlt.,  aug- 
mentée d'un  glossaire(parLengIetDafi*e8noy).  Amst.^ 
ÇhqngiMémti  1731 9  2  voL,  gr.  in-i2,  mar*  dent.,  tr. 
dev.  (Miche  reliure  de  Derome) 70 —  » 

1667  lÊAMam  (Jehan).  L'Arcadie,  de  messire  Jacques  San- 

Bizar,  translaté  d'italien  en  françois.  fyon,  Sidpice 
Saàesh  1544,  in^l6,m.  r.,flL>  tr.  d.  {reL  anc).  20—» 

1668  MBHonis  de  feu  M.  le  duc  de  Guise.  Cologne,  P.  Mar- 

teau, 1669,  2  tom.  en  1  vol.,  pet.  in-12,  mar.  r.,  fil., 
tp.  d 85 — » 

Bel  ex.  rtelié  parikiteroent  par  Dof  a. 

Autre  es.  rel.  par  Derome  en  a  vol.  ▼.  f.,  U  d.     .    .     ^4"^  » 

1669  Mfaamtn  de  la  reyvfe  Marg'Mrite,  nouT.  édit.  Amst. 

(Bhtèù^h  MiohieU,  1661^  pet.  hi  12.,  mar.bl.,  fil.  à 
ciinp.,tr.  d*     .  82 —  » 

Tr^  joli  es*,  quoique  ëtee  le  titre  un  fen  racoommoéë. 

1610  UteoiBiade  Pontis  (rédigés  par  Dufossé).^mjf.>^6r. 
V^^fimg  (tihm,)^  i618^  pet.  in42,  v.  gris,  tr.  d. 
(ThQ(»mn}*  •    ^    «..*...    .    18 —  » 

f6Tl  Hbzbiiay.    Abrégé  chronologique    de    rKistoire    de 
IVanoe  avant  Clovis.  Amsterd.,  Aàr.  Pf^otfgang,  1688, 
7  yol.  in-8,  mar.  r.,  f.,  tr.  d.,  portraits.     .     68—  » 
Apmnaa  reliuyt  4e  DtfseipUe, 


1^8  BOLUSniC  DU  BiBuoraïu. 

1672  MiCBELD^AxHOiSB.  Les  épistred  Ténëriennês  de  Tes- 
clave  fortuné  de  la  court  d'Amours,  notavelleinent 
faictes  et  composées  par  lui,  avecques  toutes  ses-œuvres» 
Paris,  Denis  Janot,  1Ô32»  mar.  r.,  tr«  d.  .     .     65 — • 

Ancienne  reliure. 

1 67  S  HoiiiBUB.  OEuyres  cpmplèteS)  avec  des  remarctuèa  gram- 
maticaies»  des  avertissemeos  et  des*  obsênraâons  sur 
chaque  pièce,  par  JH.  Bret..Parij,  1773|  6  vol.  in-8, 
fig.  de  Moreau  le  Jeune,  mar.  bl.,  fil.,  tr.  d.     140 — » 

Ex.  parfailenient  rel.  en  mat*,  bleu ,  imitation  de  Pasdeloup. 

1674  MoBiN.  Ses  Pensées,  avec  ses  cantiques  ei  ses  qua- 

trains. (Paris),  1647,  pet,  in<8  de  175  pag.,  mar.  r. 
{anc.rèL) .     .     .     40—» 

Ex.  de  Soubifle,  avec  Tarrél  et  le  prooè9>Verbal  d'exécution  à 
mort.  Voyez  sur  ce  WrreVAnaieeta  BAUmiTmlLl  p.  933. 

1675  KiiBT.  Les  Grands  Jours  tenus  à.PariSo.  sans  lieu,  {Pà-^ 

ris)^  1622,  in-16,y.  f.»  fiU  (£œlUer).^^he9'EstaLts  tenus 
à  la Grenouillièrç,  sans  lieu  {P,arii),-pet*  ia-8>  v.  f.,  fil. 
(Kœhler) 24—». 

Pièces  rai*e8.  .  . 


V       l 


1676  NvTBBiiBiiT   (Hbstau-Clovis^  sieur  de)-  Ses  .œuvres 

poétiques.  Paris,  Abel  l'Angelier,  1578,.in-4,  vél.,  tr. 
dor.      «  .     •    ••     •     .     •  .  .    :•     ...     18 — » 

1 677  NouvBAu  Traigté  de  la  vraye  npblesse  ^  translaté  ûovl'* 

vellement  de  latin  en  françois,  auquel  est  adjousté  en 
la  finies  douze  vertus  de  vraye  noblesse...  PariV,  1535, 
pet.  in-12,  mar.  r.:à  comp.,  fiL>  tr*  d.    ,     .     45 — » 

Belle  rel.,  imitation  de  celles  du  xti*  siècle,  et  saperbe  exemp. 

1678  OûviBR  DE  t.A  Habcbk.  Livre,  des  dvels,  avtrement  in- 

titulé l'Advis  de  gage  de  bataille,  auquel  se  traite  de 
la  façon  dont  vsoient  les  anciens  François  à  demes- 
1er  leurs  querelles  en  champ  clos.  Paris,  1586 ,  in-8, 
v.  f.,  fil.,  tr.  d.  (Thouvenin),  Bel  ex.        .      .     32 — » 

1679  OviDB.  Ses  xxi  Epistres,  translatées  de  latin  en  fran- 


BUUUniN  DU  BIDUOPHILS.  943 

çop  pari  révérend  père  en  Dieu  Monstigneur  l'Étes- 
que  d'Ângoulesme  (Octavien  de  Saint-Gelais).  Paris, 
GaUot  du  Pré,  1528. —  Les  Ck>ntre-Epistre8  d'Ovide, 
noavellement  inventées  et  composées  par  Michel 
d'Âmboyse>  dict  l'Esclave  fortuné.  Paris,  Denis  Janot, 
1541  y  2  part,  en  1  vol.  gr,  in-16,  mar.  vert,  tr.  dor. 
fig.  en  lH>is.   (Ane.  rel.) 48 — » 

Jolie  éf)it.  en  lettres  rondes.  Ces  deux  ouTrages,  réunis  par  les 
amateurs ,  sont  considérés  comme  les  plus  belles  productions  de 
ces  deux  imprimeurs. 

1 680  OviDs.  Ses  Métamorphoses,  trad.  en  François  par  M.  du 

Ryer,  avec  de  nouvelles  explications  à  la  fin  de  cha- 
que fable.  La  Haye,  1744, -5  vol.  in-lS^  mar.  vert,  tr. 
d.,  avecfig.  de  Bmnet,  Scotin,  etc.  {Ane.  reL)  35 — » 

1681  Pabnasse  satyrique  (HolL  Elzev.)^  .1672,  pet.  in-12, 

mar.  bl.»  à  comp.,  fil.,  tr.  d.,  2«édit.  elz.      60 — » 

Très  grand  de  mai^fe,  arec  témoins;  charmante  reliure  de  Bau- 
zonnet. 

1682  Paybn.  Ses  Voyages,  dédiés  à  M.  de  Lionne^  sur  la  co- 

pie de  Paris,  Loyson,  1667  (HoU.  Elzev.),  pet.  in-12| 
mar.  bl.,  fil.,  tr.  d.  (Dura).     .     •     .     ,     •     25 — » 

Bel  ex.  Ce  Tolume  est  terminé  par  une  table  curieuse  «  de  la 
route  et  des  commodités  qu'on  peut  prendre  pour  toir  les  yilles, 
les  auberges  où  on  logera  et  les  dépenses  qu'on  doit  faire,  >  etc. 

1683  Platon.  Ses  lois  et  dialogues,  par  le  traducteur  de  la 

République  (VabbéGrou).  Amsterd.,  MM.  Rey,  1669- 
1690i  ^  ^^1'  in^l2, tirés  in«8.  pap.  fin,  mar.  r.>  fil.,  tr. 
d.  (Bozerian) 40 — » 

1684  PiEBSOiv  (François  de),  baron  de  Courval.  Congé  des 

troupes  de  Hollande,  par  le  sieur. . . ,  avec  la  réfutation 
dudit  congé.  Cologne,  P.  Marteau  {HoL^  Elz.),  1679, 
pet.  in-12,  mar.  U.  janséniste  (Dura),    •     .     56 — » 

Jolie  édit.  elzéririenne.  Pièce  en  yersquî  peut  aller  à  cdté  de 
Paris  en  vers  Burleuptei. 

68 


9W  BOLLBTUI  DU  BIBUOPHUB. 

1685  VmS4^iitM5Qm»  de),  sieur  de  Saint-Graden.  Ses  œu- 

tre$' poétiques.  Paris,  Tham.  BlaUe,  i623|  in^S,  mar. 
br.y  filv  comp •  .     .     .     15 — » 

1686  PnoGLiSphflaray  Thomâ  Linacro  interprète,  cum  anno- 

tât. 3 àcohiT ass^ni,  LuteticB,  Guliel.  Cavellat,  1562,  fig. 
—  QusBStionès  novœ  in  libellum  de  Sphœrâ  Johanais 
de  Sacro  BoscO|  eoUectœ  ab  Ariele  Bicardo.  Luietiœ, 
id.s  156  (sic),  Annuli  astronomici  usus,  en  variis 
authoribus.  Luietia,  id.,  1558,  fig.,  3  part,  en  1  vol. 
in«8,  mar.  citr.  (Aux  armes  de  de  Thou).     .    .  30 — » 

fiel  ex.,  gr.  pap. 


«  ♦" 


>•    ■  ' 


>(i87  PcGss  {usa)  de  madame  des  floches ,  qui  est  up  recueil 
'd)fi  divets  poëmps  gérées,  Utina  e^  fratiçois.  Paris,  A  bel 
UAngelier,  1583,  pet.in-4,v.f.,fil.,  {Anc.rel.)  25 — » 

1688  QimvBDo  de  ITiuuigas.  Les  Sdpt  Visions,  trad.  deVes- 
pagnol  par  le  sieur  de  la  Geneste.  Cologne^  Clément 
Malassis  (Buitx^s^  Foppens),  16S2,  pet.  in- 12,  mar. 

roug.,  fil.,  tr.  d .       40 — • 

Jolie  iv\'  àp  Di|ru  ejl  bel  ey. 

1^89  Rabelais.  OEuttcs.  Paris,  Desoer^  1839,  3  Tol.  P^* 
in-12,  dos  de  v.yiionrog.      .      ....       24— «» 

£v  avec  pg.  8u^  p(^,  de  Chine  ayant  la  lettre,  par  Devena. 
Kpuiff. 

Ij690  RÉGf^^ATipurs  histori^ques ,  critiques  |.  poral^  ^t  d'éra- 
dttioq,  avec  Thistoire  des  Fous  en  titre  d'office  (par 
M.Dreux  du  Radier). Pari jy  1767,  2  ToUin»t2,  v.  £., 
ûl,f  IT.  d.  (Simier).      .^ 14 — » 

Bel  ex.  d'un  lÎTre  bien  curieux. 

1691  RscfisiL  de  diverses  pièces  choisies  d'Hofac^t  d'Ovide 
de  Catulle,  etc.,  par  le  prâi*. Nicole  (sur  la  copie  de) 
Paris,  Charles  Sercy  (HolL  Ekevir)^  1666,  pet.  in-12, 
mar.  bl.,  à  comp.,  fil.,  tr.  d.  (Duru)^  charmant  exem- 
plaire  36 — » 


BULLETIN  OU  BIBUOPHILB.  945 

1692  BsGUBiL  de  diverses  pièces  faites  par  plusieurs  per- 
sonnes illustres  {^vSdLïnt-EtTemoni).  La  Haye,  Jean 
et  Daniel Steuchâr(J'oppens)fl662y joli  en,. ^u  40 — » 

Petit  Toluiiie  inléressantelbien  pea  eonnu  *:  on  y  voit,  entre  au- 
tres curieuses  choses,- la  Fe^e  de  Versailles  du  18  juillet  1668, 
où  se  trouve  comme  étaient  composées  les  tables  du  roy,  —  de 
la -reine,  -»  de  mad.  de  Boissons,  —  de  mad.  de  Uaden,  — de 
mad.  de  Montaùxler,  etc.^  ete.  — 11  se  termine  par  ùno  pièce  en 
vers^  la  Fct^ve  de  Pétrone^ 

\  693  llBcusa  de  quelques  pièëes  nouvelles  et  galantes ,  tant 
eu  prose  *  qu^en  vers.  Cologne,  Pierre  Marteau  {HoL 
Elzevir),  1664,  pet.in-IS,  mar.  vert,  àcomp.,fil.^tr.d. 

30—» 

Jolie  reliure  de  Durti  et  charmant  exemp. 

1694  Kelahon  des  troubles  arrivez  dans  la  cour  de  Portu- 

gai  en  Tannée  166Tjel  HSS.Amsterd.  (HolL,  Elzev.), 
1674,  pet.  în-12y  mar.  r.,  àcomp.,  fil.,  tr.  d.  (Dura). 

18— » 

1695  Rblation  hist.  de  l'amour  de  l'empereur  de  Maroc  pour 

Mme  la  princesse  douairière  de  Conty,  par  le  comte 
de  ***.  Cologne,  Pierre  Marteau  (HolL),  1700,  pet. 
in-12,  mar.vert,  fil 18 — » 

1696  Bb8pit(lb)  de  la  Mort,  fait  par  mais tre  Jehan  le  Fe- 

bure,  en  son  vivant  advocat  en  la  court  de  parlement. 
Paris,  1533,  pet.  in-8,  goth.,  mar.  noir,  fil.  à  froid, 
tr.  d.  (Bauzonnet) » — » 

1697  RmNomER  (messir  Iivnogbnt),  gentilhomme  bolognoys. 

Cinquante  jevs  divers  d'honneste  entretien,  inuentcs 
et  fais  françoys  par  Hubert-Philippe  de  Vilfiers.  Ijyon, 
Ch.  PèMot,   1555,  pet.  in-4,  ftiah»  tr.  d.     45 — n 

Grand  de  marge,  un  peu  jaune,  maïs  fort  rare. 
Bonne  ancienne  reliure  a^ec  armoiries. 

1698  Ronsard.  Ses  ,  œuvres.  Paris,    Nicolas  Bvon^  1610, 

5  vol.  in-12,  mi^r.  bl.,  fil.,  tr.  d.  (Dura),       120 — » 

Très  bel  ex.  d'une  éd.  rare  et  dtlTicile  k  rencontrer, en  bon  clat. 


946  BULLBTIN  DU  BIBLIOPHILE. 

1699  RoNSABD  (Pibbbb).  Ses  Mélanges.   Paris,  Gilles  Corr<H 

zet^  1555  ;  —  oontinuatioD  des  Ajnours.  Vincent Serte^ 
nos,  1555,  2  part.,  ïn-8y  mar.  bl.,  à  comp.,  fil.,  tr.  d. 
(Dura).  1"  édit 36—» 

1700  RoYAWONT.  L'Histoire  duvievxetdu  nouveav  Testa- 

ment, représentée  avec  des  figvres  et  des  explications 
édifiantes,  tirées  des  SS.  Pères»  pour  régler  les  mœurs. 
Paris,  Pierre  le  Petit,  1670,  in-4,  mar.  r.  à  comp.» 
(il.vtr.  d.y  doublé  de  mar.  rouge  «     .     ^     .     175—^» 

charmante  reliure  ancienne  de  pusieuille.  Bonnes  épreuTes  » 
exempl.  Pîiérécourt,  atec  un  portrait  de  Sacj  ajouté. 

1701  Saixuste.  Histoire  de  la  république  romaine  dans  le 

cours  du  yii«  siècle,  en  partie  trad.  du  latin  sur  l'ori- 
ginal ,  eu  partie  i^tablie  et  composée  sur  les  fragmens 
qui  sont  restés  de  ses  sept  livres  perdus,  remis  en  or- 
dre dans  leur  place  véritable  ou  la  plus  vraisemblable 
(parle  président  Desbrosses).  Dijon,  Frantin,  1777, 
3  vol.  in-4,  V.  éc,  fil.  planch.  (Derome)  .     .     45 — » 

Bel  ex.,  avec  le  cliifTi-e  de  la  duchesse  de  Berry. 

1702  SAI.NOVE  (Robert  db).  Vénerie  royale,  divisée  en  deux 

parties.  Paris,  Beaujeu,  1672,  pet.  ia-129  mar.  r.,  fil., 
tr.  (i.  (Bauzonnet) 32 — » 

Kdilion  la  plus  rare. 

1703  Saint-Gel  Aïs  (Octavien  de).  Le  Séjour   d'honneur 

(poëme).  Paris,  Ant,  Vérard^  1519,  pet.  in-4,  mar.,  à 
compartimens,  fil.,  tr.  d.  (ChifF.  orné).    .  90 — » 

Superbe  exemplaire. 

1701  Satybb  ménippée  de  la  vertu  du  catholicon  d^Bspagne 
el  de  la  tenue  des  états  de  Paris  (par  Leroy,  Gillot, 
Passerai,  Rapin  et  autres).  Elzévir,  1664,  pet.  io*12y 
vél.,  avec  les  3  fig I8 — » 

Edition  rare. 

1705  Sblingourt.  Le  parfait  chasseur,  pour  l'instruction  des 

personnes  de  qualité  ou  autres  qui  aiment  la  chasse. 

Paris,  Gab.  Quinet,  1683,  in-12,  mar.'  bl.,  fil.,  tr.  d. 

Bare.  (Bauzonnet) 35 — a