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Full text of "Bulletin du Cercle archéologique, littéraire et artistique de Malines"

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DU 
Cercle, Archéologique, Lüttéraire & .Hrtistique 


DE MALINES 





PURCHASED FOR THE 


UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY 


FROM THE 
HUMANITIES RESEARCH COUNCIL 
SPECIAL GRANT 


FOR 
ARTS OF THE LOW COUNTRIES AND 
THE GERMANYS, 1600 - 1850 








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1904 





















































MALINES 
L. & «A. GODENINE, Imprimeurs-Editeurs 


28, Grand’ Place, 28 


1904 


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LS Le Cercle n'est pas responsable des opinions émis 
par ses Membres î 





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DU 


Cercle Archéologique de Malines 


Commission Administrative pour 1904 


PRÉSIDENT 


M. G. van Casrer, Chanoine, rue Notre-Dame, 125, Malines. 


Aitributions : Direction générale de la Société. 
VICE-PRESIDENT 


M. G. Van DoorscaEr, Docteur en Médecine, sous la Tour, 9, Malines. 


Attributions : Suppléant au Président. 


CONSEILLERS 


M. Edmond Macnus, Industriel, rue de la Station, 42, Malines. 


M. Robert D’Awaxs, Professeur à l’'Athénée Royal de Malines, boulevard 
des Capucins, 141, Malines. 


Attributions : Suppléant aux Président et Vice-président. 
SECRETAIRE 


M. H. Conincxx, Professeur à : Arte des Beaux-Arts, rue du Ruis- 


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seau, 9, Malines. 


Altributions : Direction générale du Secrétäriat; correspondance de la Société ; rédaction des procès-verbaux 
des séances et du rapport annuel ; ggganisation ‘despséançes, ‘conyotation aux séances, conférences, 
excursions, etc. 


\TRÉSQRIER, HS F4 


SAR 


M. L. VAN DEN BERG, rue es ‘an: os 32; inc 


Atlributions : Recouvrement des sommes dues à la Société, comptabilité générale et paiement des dépenses 
effectuées. 


BIBLIOTHÉCAIRE-ARCHIVISTE 


M. J. De Wourers DE BoucHour (chevalier), rue Léopold, 43, Malines. 


Atiribulions : Classement et garde des livres et objets appartenant au Cercle. 


2 LISTE DES MEMBRES 





Comité des Finances 


MM. G. van Casrer, Chanoire, Président, rue Notre-Dame, 125, Malines. 
H. Conixcxx, Secrétaire, rue du Ruisseau, 9, Malines. 
L. Van pen Bercux, Trésorier, rue longue du Chevalier, 32, Malines. 
Edg. Bueprs, Pharmacien, marché au Bétail, 7, Malines. 
Léop. PLuys, Artiste-peintre-verrier, rue de Beffer, 35, Malines. 


Comité des Publications 


MM. G. vax Casrerk, Chanoine, Président, rue Notre-Dame, 125, Malines. 

H. Coxxcxx, Secrétaire, rue du Ruisseau, 9, Malines. 

Ad. Reypams, Géomètre, marché au Bétail, 25, Malines. 

G. Vax DoorsraEr, Docteur en Médecine, sous la Tour, 9, Malines. 

Alb. Le Marre, Commandant d’Artillerie, rue des Vaches, 33, 
Malines. 

R. D'Awaxs, Professeur à l’Athénée Royal de Malines, boulevard 
des Capucins, 141, Malines. 

J. DE Wourers DE BoucHour (chevalier), rue Léopold, 43. Malines. 


Membres titulaires (1) 


Messieurs 


AxDRIES, Raymond, Docteur en médecine, rue Léopold, 34, Malines 
(:9 octobre 1goo). 

Bexxazrtrs, Florimond, Abbé, Professeur à l'Institut St-Louis, rue du 
Marais, Bruxelles (11 mai 1804). 

BEUKkELAERS, Charles, Abbé, Secrétaire de l’Achevêché, rue des Augus- 
tins, 24, Malines (5 août 1808). 

Bosy, Emile, Industriel, marché aux Grains, 7, Malines (ro juin 1888). 

BroErs, Franz, Banquier, vieille rue de Bruxelles, 16, Malines (7 février 
1897). 

Buevrs, Edgar, Pharmacien, marché au Bétail, 7, Malines (18 décembre 
1902). 

CLazs, Désiré, Directeur du Mont-de-Piété, rue des Vaches, 67, Malines 
(3 novembre 18099). 





(1) Extrait du Règlement. 
ART. 4. — Les Membres titulaires sont choisis parmi les personnes qui s’intéressent aux 


travaux du Cercle. Ils ont seuls le droit de voue, paient une cotisation annuelle ée douze 
francs, et reçoivent les publications. 





LISTE DES MEMBRES 3 








CLAESKENS, Emile, Agent de Change, rue Montagne-aux-Corbeaux, 13, 
Malines (21 février 1902). 

CLUYTEN<-SUETENS, Alphonse, Peintre-décorateur, rue de la Chaussée, 54, 
Malines (19 janvier 1894). 

CoEMaws, Charles, rue Conscience, 1, Malines (7 novembre 1902). 

CorxE, Ernest, Employé, rue Veke, 11, Malines (23 février 1804). 

CoExE, Jean, Professeur à l’Académie des Beaux-Arts, rue des Augustins, 
5, Malines (127 août 1902). 

CoxiNcxx, Hyacinthe, Dessinateur, Professeur à l'Académie des Beaux- 
Arts, Secrétaire du Cercle Archéologique, rue du Ruisseau, 9, Malines 
(24 mars 1886). 

CoorEmaxs, Théophile, Chanoine, Archiviste de l’Archevêché, boulevard 
des Capucins, 153, Malines (5 août 1898). 

CorDEMANS, Henry, Libraire, Secrétaire honoraire du Cercle, rue du 
Gentilhomme, 10, Bruxelles (24 mars 1886). 

Costa, Henri, Candidat notaire, rue du Poivre, 12, Malines (3 avril 1903). 

Cosrier, Lieutenant d’Artillerie, rue Fayd’herbe, 2, Malines (26 janvier 
1903). 

CuveziEer, Charles, Chanoine, chaussée de Tervueren, 8, Malines (5 août 
1898). 

D'Awaxs, Robert, Professeur à l’Athénée Royal de Malines, Conseiller 
du Cercle, boulevard des Capucins, 141, Malines (28 décembre 1900). 
DE BLauw, Charles, Directeur de ventes, Baïlles de Fer, 36, Malines 

(21 février 1902). 

DE BLauw, François, Directeur de ventes, Baïlles de Fer, 19, Malines 
(20 septembre 1895). 

DE Brauw, Pierre, Agent d’affaires, Baïlles de Fer, 19, Malines (24 mai 
1901). 

DE CANNART D'HAMALE, Léon, Colonel, chef de l’Etat-Major du Lieutenant 
Général Commandant supérieur de la Garde civique pour les provinces 
du Hainaut et de Namur, Boulevard Dolez, 21, Mons (24 mars 1893). 

DE Coco, Edouard, Avocat, Membre de la Chambre des Représentants, 
Bourgmestre de Malines, rue du Bruel, 71, Malines (23 novembre 1900). 

DE Coco-Zecx, Fritz, rue d'Hanswyck, 33, Malines (7 novembre 1co2). 

DE Coco-Vax LANGENDONCK, Ernest, rue d'Hanswyck, 42, Malines (5 août 
1808). 

DE GHELLINCK VAERNEWYCK (vicomte Amaury), rue de l'Industrie, 13, 
Bruxelles, et château d'Elseghem [par Peteghem] (24 mars 1803). 


4 LISTE DES MEMBRES 





De Gzas, Joseph, Avocat, Grand’ Place, 18, Malines (25 octobre 1901). 

De Gorry, Roger, Professeur à l’Athénée Royal de Malines, rue Con- 
science, 54, Malines (28 juin 1901). 

Decvauzx, Charles, Avocat, rue Louise, 31, 1 Malines (17 septembre 1897). 

DeErerNe, Ernest, Avocat, longue rue des Bateaux, 77, Malines (3 avril 
1903). | 

ne Marnerre, Edgar, Chef de section aux Archives générales du 
Royaume, Landen (28 mai 1892). 

pe Mrester DE BErzENBroECK, Raymond, Sénateur, château de Betzen- 
broeck, Malines (24 novembre 1893). 

Dessain, Charles, Editeur, rue de la Blanchisserie, 7, Malines (9 juin 1889). 

De Ripper, Emile, Négociant, Grand’ Place, 25, Malines (17 août 1902). 

pe Warcny (chevalier Auguste), Juge d'instruction, rue de la Blanchis- 
serie, 2, Malines (24 novembre 1893). 

pe WarGxy (chevalier Gaspard), rue du Bruel, 49, Malines (23 février 
1803). 

pe Wourers DE BoucHour (chevalier Joseph), Bibliothécaire du Cercle, 
rue Léopold, 43, Malines (18 septembre 1896). 

Drericxx, Henri, Imprimeur-Libraire, rue de la Chaussée, 72, Malines 
(24 février 1899). 

DievponNé, Henri, Docteur en médecine, rue Notre-Dame, 79, Malines 
(23 juin 1893). 

DucxaTEAU, Paul, Ingénieur-brasseur, chaussée de Louvain, 1, Vilvorde 
(17 août 1900). 


DU TRIEU DE TERDOXCK (chevalier Joseph), château de MS à 
Muysen (15 mars 1889). 


FesrraAETs, Pierre, Orfèvre, Professeur à l’Académie des Beaux-Arts, rue 
du Bruel, 87, Malines (24 novembre 189°). 


Fris, Hubert, Candidat Notaire, boulevard des Capucins, 176, Malines 
(17 septembre 1897). 


FRris, Prosper, Notaire, rue des Vaches, 21, Malines (27 août 1597). 
GENONCEAUX, Pedro, Etudiant, rue Léopold, Malines (25 janvier 1901). 


GEveLers, Libert, Chanoine Prémontré, à Neerpelt [Limbourg] (27 sep- 
tembre 1go1). 


GopDENxE, Léopold, Editeur, Grand’ Place, 28, Malines (28 avril 1893). 


Hertsens, Alphonse, Entrepreneur, Tuileries, 7, Malines (17 septembre 
1897). 





LISTE DES MEMBRES 5 








HerrTsens, Gabriël, Industriel, Conseiller communal, marché aux Grains, 
8, Malines (18 décembre 1903). 

ISERENTANT, Pierre, Professeur à l’Athénée Roval de Malines, rue du 
Bruel, 84, Malines (197 septembre 1888). 

Janssexs, Théodore, Chanoïine, Directeur du Collège Saint-Rombaut, 
marché au Bétail, 56, Malines (24 novembre 1893). 

KEMPENEER, Albert, Chanoiïine, Professeur au Grand Séminaire, rue des 
Vaches, 18, Malines (17 juin 1898). 

KENNES DE LessarT, Edouard, Propriétaire, rue Haute, 18, Malines 
(17 septembre 1903). 

LAENEN, Joseph, Abbé, Archiviste-Adjoint de l’Archevêché, boulevard 
des Arbalétriers, 140, Malines (8 mai 1903). 

LAMBEAUx, Général, rue longue des Chevaliers, 2, Malines (18 décembre 
1903). 

LamBo, Aloys, Abhé, Econome du Petit Séminaire, rue de la Blanchis- 
serie, 5, Malines (21 avril 1899). 

LE Bus, Hector, Docteur en Médecine, Conseiller provincial, Echevin 
des Travaux publics, longue rue des Bateaux, 78, Malines (23 juin 
1893). 

Le Comre, Georges, Marchand-Taïilleur, rue Notre-Dame, 68, Malines 
(24 mai 1901). 

LEEmans, Louis, Juge de paix, Conseiller communal, rue du Bruel, 53, 
Malines (21 juillet 1893). 

LE Maire, Albert, Commandant d’Artillerie, rue des Vaches, 33, Malines 
(20 mai 1898). 

LEMESLE, Edouard, Chanoïine, Inspecteur diocésain, rue de la Consti- 
tution, 9, Malines (28 décembre 1900). 

Loncn, Eugène, Docteur en médecine, rue Louise, 33, Malines (23 no- 
vembre 1900). 

Macnus, Edmond, Industriel, Vice-Président de la Société Royale « La 
Réunion Lyrique », Conseiller du Cercle, rue de la Station, 42, Malines 
(2 décembre 1892). 

MErtEns, Désiré, Juge, Conseiller communal, Place d'Egmond, 1, Malines 
(24 novembre 1893). 

Meyxs, Henri, Architecte, Professeur à l'Académie des Beaux-Arts, longue 
rue des Bateaux, 59, Malines (28 avril 1803). 

Mierts, Louis, Chanoine, Président du Grand Séminaire, rue des Vaches, 
18, Malines (23 novembre 1900). 


6 LISTE DES MEMBRES 





Nogecs, Albert, Avocat, Conseiller provincial, rue Ste-Catherine, x, 
Malines (17 septembre 1897). 

Nosezs, Jules, Avocat, Échevin de l'Instruction publique, Vieille rue de 
Bruxelles, 22, Malines (23 novembre 1900). 

Noër, Léon, Abbé, élève au Collège du Saint-Esprit, rue de Namur, à 
Louvain (25 septembre 1903). 

OLsrecurs, Alphonse, Imprimeur-éditeur, rue des Beggards, 35, Malines 
(1er août 1902). 

Or pe Beécx, Henri, Industriel, rue Notre-Dame, 43, Malines (30 avril 
1897). 

OrTEGAT, Jules, Député Permanent, rue des Vaches, 78, Malines (28 avril 
1893). 

P£erers, Auguste, Docteur en Médecine, long fossé aux Poils, 79, Malines 
(xer avril 1898). 

PLuys, Léopold, Artiste-Peintre-verrier, rue de Beffer, 35, Malines (30 avril 
1897). 

Reypams, Adolphe, Géomètre du cadastre, marché au Bétail, 25, Malines 
(xer juillet 1892). 

Rocrers, Victor, Directeur de la Banque de la Dyle, Mélane, 5, Malines 
(1er août 1902). 

Rooms, Joseph, Architecte, rue de la Station, 24, Malines (1e août 1902). 


Rosier, Jean-Guillaume, Artiste-Peintre, Directeur de l’Académie des 
Beaux-Arts, rue Léopold, 40, Malines (27 janvier 1893). 

Ryck, Lieutenant d’Artillerie, rue Porte de Bruxelles, 2, Malines (26 janvier 
1903). 

STEVENS, Guillaume, Chanoine, rue d'Hanswyck, 36, Malines (8 mai 
1903). 

STROOBANT, Louis, Directeur du Dépôt de mendicité de l'Etat, à Merxplas 
(13 avril 1894). 

THéopor, Jean, Conducteur principal des Ponts et Chaussées, boulevard 
des Capucins, 183, Malines (21 juillet 1893). 

VAN BALLAER, Joseph, Curé de Notre-Dame du Sablon, rue Bodenbroeck, 6, 


Bruxelles (24 janvier 1800). 


Van BoxMErR, Philippe, Architecte communal, rue Conscience, 7, Malines 
(24 mars 1886). 


VAN BREEDAM, Amédée, Etudiant, boulevard des Capucins, 174, Malines | 
(18 décembre 1903), 





LISTE DES MEMBRES 7 





vaAN CasTER, Guillaume, Chanoine, Président du Cercle, rue Notre-Dame, 
125, Malines (21 février 1892). 

Van CRAEN, Eugène, Négociant, boulevard des Arbalétriers, 138, Malines 
(30 août 1901). 

VAN DEN BErGx, Frans, Professeur à l’Athénée Royal de Bruxelles, avenue 
Princesse Elisabeth, Schaerbeek, 43, | Bruxelles] (13 avril 1894). 

Van DEN BEercu, Léopold, attaché à l'Administration des Chemins de fer 
de l'Etat, Trésorier du Cercle, rue longue du Chevalier, 32, Malines 
(24 mars 1886). 

VAN DEN BRANDEN DE REETH, Victor (Mgr le baron), Archevêque de Tyr, 
rue du Bruel 82, Malines (21 février 1890). 

VAN DEN KERCKHOVEN, Alexis, Propriétaire, château de Wayenesse, 
Rymenam (18 décembre 1903). 

VAN DER STAPPEN, François (Mgr), Evèque de Jaffa, marché aux Laines, &, 
Malines (26 février 1897). 

Van DE WaLce, Victor, Notaire, Membre de la Chambre des Représen- 
tants, avenue Van Beneden, 69, Malines (26 novembre 1886). 

VAN DoEseLAER, Edouard, Imprimeur-Libraire, rue du Bruel, 60, Malines 
(18 décembre 1903). 

Van DoorsLaEr, Georges, Docteur en Médecine, Vice-Président du Cercle, 
sous la Tour, 9, Malines (13 mars 1891). 

VAN HoorENBEECK, Victor, Pharmacien, Conseiller communal, rue des 
Vaches, 7, Malines (5 août 1898). 

VAN HorENBEEcx, Henri, Curé à Gooreind [ Wuestwezel] (23 juin 1893). 

Van MELCKEBEKkE, Prosper, Pharmacien, rue du Serment, 27, Malines 
(14 septembre 1900). 

Van RAEMDoNCK, Frans, Négociant, rue de la Chèvre, 19, Malines 
(1e août 1902). 

Van REusEL, Charles, Professeur à l'Ecole Moyenne, rue du Bruel, 48, 
Malines (28 février 1894). 

VAN VELSEN, Raymond, Editeur-Libraire, Bailles de Fer, 2, Malines 
(13 mars 1591). 

VAN PETEGHEM, Léon, Instituteur, Professeur à l’Académie des Beaux-Arts, 
rue Notre-Dame, 33, Malines (27 septembre 1901). 

VERBIST, Aloys, Curé-Doyen de Notre-Dame au delà de la Dyle, cimetière 
Notre-Dame, Malines (3 avril 1903). 

VERHEYDEN, Prosper, Littérateur, Anvers [Zurenborg]| (18 décembre 
1903). 


8 LISTE DES MEMBRES 





Waurers, Martin, Négociant, 26, longue rue des Bateaux, Malines 
(21 février 1902). 

WEINManNN, Jean, Capitaine d'Artillerie, rue de la Constitution, 19, Malines 
(26 janvier 1903). 

Wizcems, J.-F.-M.-J., Ingénieur provincial, courte rue Neuve, 1, Malines 
(27 août 1897). 

WirrMaNN, Jules, Docteur en Médecine, rue du Sac, 3, Malines (19 mai 
1893). 

WirrManN, Jules, Propriétaire, rue d’A-B, 20, Malines (26 février 1892). 

Zecu, Maurice, Abbé, Professeur à l’Institut Saint-Louis, rue du Marais, 
Bruxelles (11 mai 1894). 


Membres correspondants (1) 


PAYS-BAS 


VORSTERMAN-VAN OYEN, A.-A., à Oisterwyck (Brabant septentrional). 
BELGIQUE 


Becouer, Alfred, Vice-Président de la Société Archéologique de Namur, 
rue Grandgagnage, 8, Namur. 

BéraunE (Mer le baron Félix), Archidiacre de la Cathédrale, rue d’Ar- 
gent, 40, Bruges. 

Cumonr, Georges, Avocat, rue de l’Aqueduc, 19, St-Gilles (Bruxelles). 


DE BEHAULT DE DorNoN, Armand, attaché à la direction du Commerce et 
des Consulats au Ministère des Affaires Etrangères, rue d'Espagne, 92, 
Bruxelles, 

DE Bray, Architecte, Anvers. 


DE Bruyn, Hyacinthe, Archéologue, Curé émérite, rue Delporte, 17, 
Tirlemont. 


DeLvicxe, Adolphe, Chanoine, Archéologue, rue de la Pacification, 18, 
St-Josse-ten-Noode. 


(1) Extrait du Règlement : 


ART. 5. — Les Membres correspondants sont nommés parmi les personnes qui ont rendu 


des services au Cercle, ou dont le concours peut lui être utile, ls ne sont astreints à aucune 
cotisation, 





| 


LISTE DES MEMBRES 9 





DE Munrer, Victor, Numismate, Agent de la Banque Nationale, Lei, 15, 
Louvain. 


DE RaAaDT, J.-Th., avenue Ducpétiaux, 63, Bruxelles. 
DE Vircers, Léop., Archiviste de l'Etat, Parc, 24, Mons. 


(xaAILLARD, Archiviste de l'Etat, membre de l’Académie Royale Flamande, 
rue du Jardin, Anvers. 


GoovarrtTs, Alph., Archiviste-cénéral du Royaume, avenue Marie-Clotilde, 
4, Watermael. 


Hermaxs, Victor, Archiviste communal, rue des Vaches, 29, Malines. 


Mauy, Hippolyte, Bibliothécaire de la Société Archéologique de Bru- 
xelles, rue de Bodeghem, 50, Bruxelles. 


OuvERLEAUxX, Em., Conservateur honoraire à la Bibliothèque Royale de 
Belgique, rue Cortembert, 13, Paris. 


Van CroMPxHouT, Bourgmestre de Gaesbeek. 
VAN EPEN, D.-E., Docteur, boulevard de la Senne, 51, Bruxelles. 
‘VAN Even, Edw., Archiviste communal, Louvain. 


VERHAEGEN, Paul, Juge au Tribunal de 1re Instance, rue de Toulouse, 
Bruxelles. 


VERVLIET, J.-B., Littérateur, rue du Bien-Être, 61, Anvers. 


Zecx-Dustez, Editeur, Braine-le-Comte. 


Membres d'honneur (: 


Casari DE Casaris, Charles, Conseiller honoraire à la Cour de Paris, rue 
Alfred de Vigny, 16, Paris. 


HicpeBranD, Hans, Antiquaire du royaume de Suède, Secrétaire perpétuel 
de l’Académie royale des Belles-Lettres, d'Histoire et des Antiquités de 
Stockholm, membre d'honneur de plusieurs sociétés savantes, à Stock- 
holm. 


(x) Extrait du Règlement : 

Le titre de Membre d'honneur pourra être conféré à des personnes qui, par leur haute 
position sociale, peuvent rendre des services au Cercle, ou qui ont contribué, par leurs 
œuvres, aux progrès des études qui font l’objet de ses travaux. 


10 LISTE DES MEMBRES 








Sociétés, Commissions & “Publications avec lesquelles le Cercle 
fait l'échange de ses “Bulletins. 


BELGIQUE 


Anvers. Académie Royale d'Archéologie de Belgique. 
M. F. Donner, Bibliothécaire, rue du Transvaal, 53, Anvers. 
Société Royale de Géographie d’Anvers. 
M. Ed. Janssens, Avocat, Secrétaire Général, rue des Récollets, 12, 
Anvers. 
Bruges. Société d’Emulaïion pour l'étude de l’histoire et des antiquités de la Flandre. 
M. L. DE ForrE, Secrétaire, rue des Jacobins, 7, Bruges. 
Bruxelles. Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts. 
M. MarcxaL, Secrétaire perpétuel, Palais des Académies, Bruxelles. 
Bulletin des Commissions Royales d’Art et d’Archéologie. 
M. Massaux, Secrétaire, rue Montoyer, 22, Bruxelles. 
Bulletin de la Commission Royale d'Histoire. 
M. le Secrétaire, rue de Spa, 22, Bruxelles. 
Bulletin des Musées Royaux des Arts industriels et décoratifs. 
M. Van Overcoop, Conservateur en chef, à Bruxelles. 
De Wapenheraut, Grand Aymorial et Archives de la Noblesse. 
M. D.-G. van EPEN, Directeur, boulevard de la Senne, 51, Bruxelles. 


Bruxelles. Société Royale de Numismatique de Belgique. 

M. À. DE Wrrre, Bibliothécaire, rue du Trône, 49, Bruxelles. 
Société Royale Belge de Géographie. 

M. Durter, Secrétaire, rue de la Limite, 116, Bruxelles. 


Société d'Archéologie de Bruxelles. 
M. Mauy, iue de Bodeghem, 50, Bruxelles. 





Charleroi. Société Paléontologique et Archéologique de Charleroi. 
M. le Secrétaire général, au Musée archéologique, boulevard Jacques 
Bertrand, Charleroi. 


Courtrai. Cercle Historique et Archéologique. 
M. l'Abbé E. DE GRYse, S. T. D., Président, à Courtrai. 


Enghien. Cercle Archéologique d’Enghien. 
M. Ernest MarrkIEu, Avocat, Secrétaire, à Enghien. 





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ÉCHANGE DES BULLETINS IL 





Gand. Société d'Histoire et d’ Archéologie de Gand (Bibliothèque de l’Université), 
Fossé d’Othon, Gand. 


M. À. Drecericx, Bibliothécaire, Boulevard de la Citadelle, 14 
Gand. 


Koninklijke Vlaamsche À hademie. 
M. DE Porrer, Secrétaire, Gand. 


Hasselt. Les Mélophiles. 
M. GEERAERITS, Président, à Hasselt. 


, 


Huy. Cercle hutois des Sciences et Beaux-Arts. 

M. Emile Wicny, Secrétaire, Huy. 

Liège. Société d'Art et d'Histoire du diocèse de Liège. 

M. Jos. BRASSixE, rue du Pont d’Avroy, 35, Liège. 





Louvain. Awalectes pour servir à l’Histoire ecclesiastique de la Belgique. 


Maredsous. Revue Bénédictine. 
Abbaye de Maredsous, par Maredret, Namur. 


Mons. Cercle Archéologique de Mons. 
M. Léon Losseau, Avocat, Bibliothécaire, rue de Nimy, 37, Mons. 


Namur. Société Archéologique de Namur. 
M. Adrien OcEr, Conservateur du Musée Archéologique de Namur. 


Nivelles. Societé Arychéologique de l’ayrondissement de Nivelles. 
M. BuissereT, Secrétaire, à Nivelles. 


Saint-Nicolas. Annales du Cercle Archéologique du Pays de Waas. 
M. l'abbé Revynazrt, Secrétaire, à Saint-Nicolas. 
Soignies, Cercle Aycheéologique de l’arrondissement de Soignies. 
M. DEMEULDER, Président, à Soignies. 


Termonde. Cercle Avchéologique de la ville et de l’ancien pays de Teymonde. 
M. BROECKAERT, Secrétaire, à Termonde. 


Tournai. Société Littéraire et Historique de Tournai. 
M. E. Sorz, Secrétaire, rue Royale, 45, Tournai. 
Revue de l’Art Chrétien. 
M. L. CLoquer, rue St-Pierre, 2, Gand. 


Verviers. Caveau Verviétois. 
M. Weger, Président, Verviers. 
Société Veyvictoise d’Aychéeologie et d'Histoire. 
M. P. Decuesne, Avocat, Secrétaire, rue des Ecoles, 9, Verviers. 


2 ÉCHANGE DES BULLETINS 








ESPAGNE 


Madrid. Revistas de Archivos, Bibliothecas y Museos. Organo oficial del cuerpo 


facultativo del ramo. 
FRANCE 


Compiègne. Societé française d'Archéologie. 
Paris. Melusine. 
M. H. Gawoz, Directeur à la librairie E. Rolland, rue des Chantiers, 
2 MEATIS: 


Societé Saint-Fean, de Paris. 
M. Léop. DELBEKE, Artiste-Peintre, rue de Grenelle, Paris. 


LUXEMBOURG (GRAND-DUCHÉ) 


Luxembourg. Jnstitut Grand-Ducal de Luxembourg. 
M. le D' Van WERvEKE, Secrétaire de l'Institut, à Luxembourg. 


PAYS-BAS 


Amsterdam. Societé Royale d Archéologie (De Noord Hollandsche vudheden). 
M. R.-W.-P. De Vies, Secrétaire, Singel, 146, Amsterdam. 


Ruremonde. Provinciaal Genootschap voor Geschiedhundige Wetenschafpen, Taal 
en Kunst. 
M. VAN BUERDEN, Secrétaire, à Ruremonde. 


Utrecht. Uriversiteits-Bibliotheek, te Utrecht. 
M. Dr G. Brom, 1® Bibliothécaire de Historisch Genootschap, Malie- . 
straat, o, Utrecht. 


Rijswijck. Famiheblad. 
M. VORSTERMAN-VAN OYEN, à Rijswijck, près La Haye. 


SUÈDE ET NORVÈGE 


Stockholm. Kongl. Vitterhels historie och antiquitets A kademien. 


M. le Dr A. BrouzerG, Bibliothécaire de l’Académie des antiquités, 
Stockholm. 








ISA RE CRT 


SUR LA 


Situation & les Travaux du Cercle Archéologique 
«Année sociale 1903 


lu en séance du 18 décembre 1903 


MESSIEURS, 


ne A fin de l'exercice en cours vient d’être mar- 
2, quée par la révision du règlement de notre 
D Cercle. Depuis longtemps den comme une 
# obsession, certaines parties de ce règlement 
dent les cerveaux, et c'est sous l'empire de ces 
sentiments que, dès le début de l’année 1903, il fut enfin 
donné suite à une proposition de révision de ces statuts, 
régulièrement introduite par cinq de nos Confrères. 
Cette proposition avait pour objet de supprimer la 
restriction que le règlement apportait au renouvellement 
du mandat de certains membres de la Commission admi- 
nistrative du Cercle, et elle rallia l'avis unanimement 
favorable de nos Confrères. 







14 RAPPORT 





Cependant, ainsi qu'on le faisait remarquer à juste 
titre, une révision totale du texte pouvait être faite à 
cette occasion et, afin de faire œuvre utile et de ne se 
décider qu’à bon escient, le mandat des membres de la 
Commission, en fonctions à ce moment, fut prorogé d'un 
an. Dans cet intervalle ils présenteraient un projet de 
règlement modifié, qui serait soumis aux délibérations 
des membres du Cercle. 

Ainsi il s’est fait que cette Commission n'a pas été 
renouvelée, que la Vice-présidence est restée sans titu- 
laire, M. le Chanoine van CASsTER succédant au Président 
sortant défunt, feu le regretté M. KEMPENEER. 

Nos statuts étant intimement liés à l'existence même 
de notre Société, dont 1ls assurent la bonne gestion selon 
des règles dictées par une expérience déjà longue, mon 
rapport de fin d’année est tout désigné pour conserver 
trace des modifications qu'ils subissent. Tout en actant 
les mobiles qui nous ont poussés à mettre la main à cet 
édifice, 1l me paraît intéressant d'établir un parallèle 
entre les différentes formes de règlements qui régirent 
notre Cercle, et qui marquent autant d'étapes de son 
existence. Ce sera la première partie de ce rapport, dont 
la seconde, comme de coutume, sera consacrée à vous 
donner une idée d'ensemble des travaux de l’année, cri- 
term de l’activité de nos Confrères, et la dernière à 
l'appréciation générale de la situation de notre Société à 
l'aurore de l’année 1904. 

Notre premier règlement date du 2 juillet 1886; il est, 
à peu de jours près, contemporain de la fondation du 
Cercle, et il arrête le titre définitif de Cercle Archéologique, 
Littéraire et Artistique de Malines, qui succède à celui plus 
modeste de : Van dit tot Beter. I1 fut l’objet d’un petit 
chef-d'œuvre typographique, dont la rareté aujourd’hui 
double la valeur; un Confrère d'alors, M. Victor 
De Bruyne, en dirigea et surveilla l'impression. 


D 


RAPPORT 15 





Ce règlement fut modifié et remplacé par celui qui fut 
arrêté en séance du 16 mars 1894. Enfin, le troisième a 
fait l'objet de discussions, qui ont abouti à son adoption 
définitive en séance du 27 novembre dernier. 

Au premier abord, le but du Cercle fut d’une portée 
très générale, et défini dans une louable intention 
d'accueillir à bras ouverts tous les éléments constitutifs 
d’une association de l'espèce. Cependant, on ne fut pas 
longtemps à comprendre qu'il importait de spécialiser 
davantage, en ce sens, qu’il fallait provoquer des traxaux 
d'intérêt local, alors surtout qu'un mouvement important 
se dessinait dans le pays, favorable à la création de 
sociétés similaires, dont la raison d’être gisait dans le 
culte du passé du milieu qui les vit naître. C’est ainsi 
que par la suite on décida de donner la préférence aux 
travaux d'intérêt local, tout en n'excluant pas systéma- 
tiquement ceux d’un intérêt plus général et surtout 
national. 

Les fondateurs du Cercle ne se firent jamais illusion 
sur la somme d'activité permise aux membres du Cercle. 
Ils n'ignoraient pas que tous, absorbés par les devoirs 
professionnels, ne pourraient donner que de rares instants 
à des travaux qui nécessitent de longues et patientes 
recherches. Aussi la disposition primitive qui prévoyait 
pour chaque membre, au moins une fois l'an, un travail 
quelconque se rapportant au but du Cercle, fut-elle sup- 
primée de droit, quoiqu’elle l'était depuis longtemps de 
fait. 

La distinction en membres effectifs, honoraires et 
correspondants, les premiers seuls ayant à l’occasion 
droit de vote, ne fut pas maintenue. Les membres hono- 
raires, tout en étant astreints aux mêmes obligations 
financières que les membres effectifs, étaient inaptes à 
manifester, le cas échéant, leur manière de voir; celle-ci 
cependant, pesait d'autant plus dans la balance, que ces 


10 RAPPORT 





membres se recrutaient parmi nos concitoyens les plus 
autorisés en la matière. On comprit alors sous la déno- 
mination commune de membres titulaires, ayant mêmes 
droits, ces deux catégories de membres; on maintint le 
titre de membre correspondant, et on décida de nommer 
membre d'honneur, la personne qui, par sa haute posi- 
tion sociale, pourrait rendre service au Cercle, ou qui 
aurait contribué, par ses œuvres, au progrès des études 
qui font l’objet de ses travaux. Le nombre de ces derniers 
membres fut arrêté à six, parmi lesquels ont pourrait 
désigner un Président et un Vice-président d'honneur. 

De prime abord, il fut entendu que cette faveur ne 
serait dispensée qu'avec la plus grande circonspection, et 
qu'il faudrait des titres sérieux et incontestés pour y 
avoir droit. L'expérience prouve qu'on est bien décidé à 
ne jamais s'écarter de ce principe, et ainsi on a jugé 
inutile de maintenir plus longtemps une limite qui ne 
sera peut-être jamais atteinte. 

Pour un motif analogue, on a supprimé le titre de 
Président et de Vice-président d’honneur, sans que 
toutefois cette décision implique une entrave quelconque 
à ce que, le cas échéant, ce summum d'honneur ne soit 
décerné au mérite transcendart de celui qui y aurait 
droit. | 

Afin d’entourer de certaines garanties la présentation 
de tout nouveau membre, deux parrains sont exigés pour 
le récipiendaire, au lieu de l’unique, prévu au début. 

À l’origine, l’administration du Cercle fut confiée à une 
Commission, composée du Président, du Vice-président, 
du Secrétaire, du Trésorier et du Bibliothécaire, renouve- 
lables annuellement, et rééligibles. Plus tard, on leur 
adjoignit deux conseillers, remplaçant en cas d'absence 
le Président et le Vice-président. A l'exception du Secré- 
taire, du Trésorier et du Bibliothécaire, les membres 
de la Commission ne pouvaient être réélus qu'après deux 


és des. > di 


RAPPORT ip) 





années d'intervalle, le Vice-président succédant toutefois 
de droit au Président. Le but de la restriction apportée 
au renouvellement de ces mandats était de faciliter, au 
sein de la Commission, un roulement, et d'encourager 
ainsi l’assiduité et l’activité des membres du Cercle ; on 
évitait, en outre, de voir naître des candidatures dicta- 
toriales ou des tendances administratives invétérées, 
qu'il serait de l'intérêt du Cercle de renouveler en temps 
opportun. D'un autre côté, il semblait peu juste d’exclure 
de cette même administration, et pour un laps de temps 
assez long, des membres méritants, expérimentés, qui 
ne recueillaient pour toute récompense de leurs efforts 
qu'un congé poli, un repos forcé et un banal remer- 
ciment, quelque sincère qu'il fut, exprimé dans un 
rapport annuel. 

Ces dernières considérations ont prévalu et ont fait 
modifier le règlement en ce sens, que le mandat des mem- 
bres de la Commission serait bis-annuel et qu’il pourrait 
être renouvelé. Les membres sortiront par série de 4 et 
de 3, selon que l’année sera de nombre impair ou pair, 
la première série comprenant : le Président, le Secrétaire, 
un Conseiller et le Bibliothécaire ; la seconde : le Vice- 
président, le second Conseiller et le Trésorier. C’est sous 
l'empire de cet article modifié du règlement que se feront 
les élections de cette année; celles-ci sont fixées au mois 
de décembre, la nouvelle Commission devant désormais 
entrer en fonctions au 1* janvier. 

Les attributions des membres de la Commission n'ont 
pas changé. Toutefois, le Trésorier gère les finances du 
Cercle, d'accord avec un Comité des finances, composé 
du Président, du Secrétaire et de deux membres pris 
en dehors de la Commission. Ce Comité n'était pas 
prévu dans le règlement primitif. 

Les articles relatifs aux publications du Cercle ont subi 
certaines modifications. Au début, on prévoya la publi- 


1 
“ 


18 RAPPORT 


cation d'un Bulletin trimestriel, ce qui, soit. dit entre 
parenthèses, ne s’est jamais fait. Tout au plus trouva-t-on 
pratique de publier le Bulletin du Cercle en deux fois, 
soit tous les six mois. Depuis quelques années, on s’en 
tient à une publication annuelle. Le Comité ad hoc se 
compose de sept membres, au lieu de trois, primitivement 
prévus. Ce Comité juge sans appel les ouvrages présentés. 
Les tirés à part, auxquels les auteurs ont droit, se 
chiffrent par 50, sans titre, faux-titre ni couverture 
imprimée, et dans le cas contraire, à 25. Il ne pourra, 
dans un but commercial, être fait usage de ces brochures 
avant la publication du Bulletin, à moins d’entente 
préalable avec la Commission des publications. Et cette 
entente ne pourra s'établir que dans le cas où un intérêt 
actuel ou immédiat s'attache au travail imprimé, et que 
le retard mis dans son apparition ne cause à l’auteur un 
préjudice moral. Celui-ci s'entend en ce sens, que des 
travaux similaires peuvent se produire dans l'intervalle 
de la publication du Bulletin du Cercle, que l’article 
imprimé perde de son actualité en se faisant attendre, 
qu'il est publié en réponse à d’autres travaux, ou qu'il est 
de nature à en provoquer à son tour, etc., tous cas dont 
la Commission sera juge. 

Les dispositions de ce chapitre ne sont prises que 
dans le but de prévenir que le Bulletin du Cercle, organe 
de ce dernier, ne soit considéré comme d'intérêt secon- 
daire, alors que notre Société y consacre tous ses soins 
et le plus clair de ses ressources financières. 

Quant aux réunions du Cercle, primitivement fixées 
de trois en trois semaines, elles furent par la suite men- 
suelles, et enfin désormais se tiendront, autant que 
possible, le troisième vendredi de chaque mois. Des 
séances extraordinaires pourront être provoquées par le 
Président, d'accord avec la Commission administrative, 
ou dans la huitaine, à la demande de dix membres titu- 





RAPPORT 19 





laires. Le nombre de ces membres a été doublé, pour 
éviter qu'il ne se produise des abus. 

Le règlement modifié et revisé tend, dans ses grandes 
lignes, à se rapprocher de son aîné. Il reflète l'expérience 
acquise au cours des dix-sept années de l'existence du 
Cercle, et c’est sous cette forme qu'il ne nécessitera plus, 
par la suite, qu'il soit porté atteinte à sa constitution 
fondamentale. Il a fait ses preuves, la prospérité du 
Cercle en témoigne; tel qu'il se présente aujourd’hui, il 
peut, croyons-nous, faire sien cet axiome : « qu'en ce 
monde le mieux est quelquefois l'ennemi du bien ». 

La révision du règlement et les discussions auxquelles 
elle a donné naissance n'ont cependant nui en rien à 
l'activité coutumière de nos Confrères. Il semble, au con- 
traire, que celle-ci se soit rarement manifestée aussi 
productive que dans le cours de cette année, et que le 
Cercle ait tenu à honneur de donner un démenti, par le 
bulletin qui va paraître, à ce critique, généralement 
bienveillant du reste, qui suggéra que « les bulletins du 
» Cercle archéologique de Malines, comme les jours, se 
» suivent mais ne se ressemblent pas ». Il faut être 
oublieux de l'effort que nécessite la production de travaux 
historiques, dont la matière ne se suce pas du pouce, 
qui réclament le sacrifice du peu de loisirs que nous 
laissent les devoirs quotidiens, pour émettre pareille 
appréciation. Sans nul doute, le superbe volume, de plus 
de 500 pages de texte, qui fait honneur une fois de plus au 
bon goût et au talent professionnel de MM. GOPENNE, 
convertira ce critique à de meilleurs sentiments. 

Et cependant, ce bulletin ne comprendra pas encore la 
totalité des travaux dont il a été donné lecture ici. La 
matière du bulletin suivant se trouve ainsi avoir un 
premier aliment, auquel les travaux annoncés apporteront 
un substantiel contingent. 

En revanche, il en contient un autre qui, par sa nature, 


20 RAPPORT 





ne se prêtait pas à être présenté sous forme de conférence: 
c'est le Catalogue, détaillé avec soin, de la Bibliothèque 
Malinoise des Archives communales, dont M. HERMANS, notre 
toujours actif archiviste communal, publie la 2° partie. 
Tel qu’il nous le donne, ce travail est appelé à rendre 
des services à quiconque voudra s’enquérir préalable- 
ment à l'étude d’un fait ou d’un épisode de l’histoire de 
Malines, si des travaux similaires ont été publiés. C’est 
donc une Bibliographie générale, qui gagnera davantage 
en intérêt, si on la complète en dépouillant les publica- 
tions que M. HERMaNs n’a pas sous la main. C’est une 
tâche à laquelle nous avons convié nos Confrères, et pour 
la leur faciliter, nous serons bientôt à même de leur 
mettre à la main les indications et peut-être les éléments 
nécessaires. 

Il m'est bien agréable de pouvoir saisir cette occasion 
pour rendre hommage au mérite du modeste savant, qui 
veille depuis plus d'un quart de siècle à la conservation 
des archives malinoises. Non content de faire valoir, avec 
une rare compétence, la somme de trésors dont il est le 
gardien vigilant, M. HERMANSs fait preuve d’un désinté- 
ressement non moins rare, en consacrant ses loisirs à 
mettre les documents à la portée des travailleurs sous 
une forme telle, qu'il simplifie et même supprime les 
laborieuses lrrnerrs qu'entraîne la lecture des ori- 
ginaux. Les extraits des comptes communaux relatifs à 
la construction de l’ancienne maison échevinale en sont 
un éloquent exemple. Désormais ces comptes n'auront 
plus de secrets pour celui qui voudra décrire, étudier et 
reconstituer dans tous ses détails le premier cénacle de 
l’édilité malinoise. Le catalogue en cours de publication 
dans notre Bulletin est un nouveau témoignage de ces 
sentiments, et l’est surtout de l'infatigable activité de 
M. HErRMAxSs, sur lequel les ans n’ont pas de prise, alors 
que d’autres hésiteraient à assumer encore un travail 


RAPPORT 21 





aussi ardue que peu propre à valoir à l’auteur les 
louanges et les palmes de l’indifférente critique. 

Mieux que personne, M. HErmans a fait sien ce prin- 
cipe : que les archives ne sont pas faites exclusivement 
pour l’archiviste. Celui-ci se doit entièrement aux tra- 
vailleurs et, au besoin, doit savoir sacrifier son désir 
d'utiliser pour un travail personnel les sources histo- 
riques dont il dispose, à celui d’en faciliter l'usage et 
l'accès à autrui. À ce titre surtout, M. HERMANS peut 
compter sur la reconnaissance de tous ceux qui ont eu 
l'avantage d’avoir recours à sa proverbiale serviabilité. 

Au triple point de vue de l'archéologie, de l’art et 
de l’histoire, nos séances mensuelles ont été des plus 
intéressantes. Permettez-moi, Messieurs, de raviver vos 
souvenirs par ces quelques lignes, qui seront le résumé 
des procès-verbaux de ces séances. 

Notre érudit Confrère, M. le professeur D'’Awaxs, a 
ouvert la série de nos conférences par une éfude bio- 
bibliographique sur notre concitoyen Egide-ÿoseph Smeyers, 
peintre et historien. La section des manuscrits de la 
Bibliothèque Royale à Bruxelles possède, sous le titre de 
Konst minnende wandelinghe, etc., une promenade archéo- 
logique au cours de laquelle l'auteur, que l’on dit être 
Smeyers, relève les œuvres d'art et les monuments à 
voir de son temps à Malines. Par ses déductions, notre 
Confrère est amené à s'inscrire en faux contre cette attri- 
bution. Le manuscrit en question paraît être le travail 
original de Van den Nieuwenhuysen, de son vivant prêtre 
et aumônier de l’Orphelinat à Malines, et amateur d’art 
estimé. Ce récit a été publié dans le Wekelyks Bericht van 
Mechelen, de la fin du xviri‘ siècle, avec, comme a soin de 
le dire l’imprimeur, des corrections et des annotations du 
cru de ce dernier. M. D'Awaws, en rectifiant l'erreur 
commise, n’enlève rien au mérite de Smeyers, qui a 
maint autre travail méritoire à son actif; 1l restitue à 


22 RAPPORT 





son véritable auteur, une description artistique et archéo- 
logique, qui est tout à l’hcnneur de celui-ci. 

Smeyers a fait les frais d'une communication de M. 
Conincxx, votre Secrétaire, qui publie la copie faite par 
notre Concitoyen, du Livre des apprentis de la Corporation 
des Peintres et des Sculpteurs à Malines. L'auteur passe en 
revue les travaux d'ensemble qui ont pour objet l’art et 
son expression dans notre cité. Des notes biographiques 
inédites, relatives à Smeyers, Azevedo, Rymenans, Neejfs et 
Delafaille, Vanalyse de leurs ouvrages, le résumé de 
l'histoire de la Corporation, additionné de renseignements 
nouveaux, servent d'introduction à la série des noms des 
doyens, des apprentis et des maîtres, dont le nombre est 
l'indice frappant de l’efflorescence artistique plus qu'or- 
dinaire qui s'est manifestée à Malines au temps jadis. 
Cette notice permet déjà de compléter en grande partie 
l'Histoire de la Peinture et de la Sculpture à Malines, de 
M. Emm. Neeffs, que l’auteur se propose de republier, 
mise à jour et rectifiée au besoin. Dans cet ordre d'idées, 
M. ConiNcxx vous a déjà communiqué les renseigne- 
ments recueillis sur les Smefs, peintres, dont l’un tra- 
vailla au xvi‘ siècle, à la décoration du château de Pau, 
et les autres allèrent séjourner à Auch, département du 
Gers, où leur œuvre a déjà fait l’objet d’une étude parue 
dans les Sosrées Archéologiques du département du Gers. 

M. le docteur G. Van DoorsLaEr, l'historien de la 
médecine à Malines, musicologue à l’occasion, a retrouvé 
les archives d'une société d'amateurs de musique, qui se 
fonda sous le nom d’Académie de Ste-Cécile, au début du 
xviri* siècle à Malines, eut son heure de prospérité et 
ne disparut de la scène de ce monde, qu'après plus d’un 
demi-siècle d'existence. Cette notice constitue un chapitre 
curieux de l’art musical belge, à une époque où celui-ci 
était en pleine décadence. On y trouve reflétés, la dispo- 
sition d'esprit de nos concitoyens d'antan et le milieu 


RAPPORT 23 





où ils vivaient; indiqués les productions musicales qui 
firent leurs délices, les multiples incidents de l'existence 
de la société et enfin les conjectures sur le local qui lui 
servait de siège. Celui-ci paraît avait été la maison 
occupée jadis par le notaire Dams, au Marché au Beurre, 
connu sous le nom de « Koningin van Zweden », et qui 
fut aussi l’ancienne Chambre des Fripiers. 

Au point de vue archéologique, la conférence-prome- 
nade de M. l'architecte Van BoxMEER, à travers les ruines 
du palais du Grand Consail, a été un véritable régal. Notre 
Contfrère collabore, avec M. l'architecte Langerock, au 
projet de restauration et d’appropriation de ce vaste 
immeuble, qui est destiné à redevenir le joyau architec- 
tural que rêva Rombaut Keldermans. Guide plus auto- 
risé n'était pas à trouver, et c'est, conduit par lui, que nos 
Confrères ont pu se rendre compte des étapes succes- 
sives des constructions du vaste carré occupé par les 
Halles, où se coudoient les vestiges architectoniques du 
commencement du xiv° siècle (avant 1311, le long de la 
rue des Géants), du premier quart de ce siècle (coin de la 
rue des Géants et de Beffer, rez-de-chaussée de tous les 
bâtiments), ceux datant d’après l’incendie de 1342 (étage 
du bâtiment central, porte d'entrée avec accessoires du 
côté de la Grand’ Place), et enfin ceux qui forment les 
ruines de ce qui fut le palais du Grand Conseil en 
construction, sans tenir compte des quelques ajoutes qui 
se firent au xvi° et xvir° siècle. 

Un caprice de l'empereur Charles-Quint, qui força la 
ville à acquérir le palais qu’elle avait élevé de ses 
propres deniers à Marguerite, tante du Souverain, serait, 
d'après M. Van BoxmEER, la cause de l'abandon par les 
édiles malinois, de la construction projetée pour le 
Grand Conseil, et aurait amené la situation actuelle à 
laquelle, tous nous l’espérons, il ne tardera plus à être 
porté remède. 


24 RAPPORT 





La partie historique de nos conférences s'ouvre par 
la copieuse et substantielle étude de notre Président, 
M. le Chanoine van CASTER, consacrée à mettre en relief 
l'origine six fois séculaire de la procession de St-Rombaut, 
du 4° dimanche après Pâques, qui rappelle le vœu fait par 
les malinois, assiégés par le duc de Brabant en 1302. 

Cette étude est, en outre, destinée à démontrer que 
l'origine qu'on lui attribue de nos jours est erronée, 
celle-ci prenant sa source dans une prétendue translation 
des reliques du Saint à Steenockerzeel, événement dont 
on cherche en vain trace dans l’histoire. 

Notre Confrère n’a rien négligé pour assurer à son récit 
toute la vérité historique possible; les documents y 
foissonnent, et ce lui a été une occasion de faire revivre, 
par la description, les fastes des processions de jadis, 
les festivités diverses qui s’organisèrent en l’honneur du 
Saint, cavalcades jubilaires, etc., les châsses qui renfer- 
mèrent les reliques du Saint, et, quant aux reliques 
mêmes, de fortifier leur renom d'authenticité qu’aurait pu 
ébranler l'interprétation littérale d'un inventaire publié 
par de Munck, dans ses Gedenkschriften, etc. 

Le travail de M. le Chanoïne van CASTER, qui occupe 
une large place dans notre Bulletin, satisfera les plus 
difficiles : il est le fruit de longues et patientes recherches 
que couronne un résultat digne de ses efforts. 

Beaucoup plus rapproché de nous, se place un événe- 
ment dont M. D'Awans s’est fait le consciencieux narra- 
teur. À peine remise des secousses éprouvées pendant la 
période troublée de l'invasion française en Belgique, la 
ville de Malines vit arriver en ses murs, le grand homme 
et le héros du jour, le Premier Consul Napoléon Bona- 
parte. Ce fut le 2 Thermidor de l'an XII que l’illustre 
voyageur, accompagné de Joséphine de Beauharnais et 
d'une suite nombreuse, arriva dans notre ville, s'y arrêta 
un instant à écouter les congratulations de l’édilité, ne 


RAPPORT 25 





fit qu'entrer et sortir à la Mairie, dédaigneux de la 
plantureuse collation préparée à son intention, et pour- 
suivit son voyage vers Bruxelles. En vain espère-t-on 
trouver dans les journaux de l’époque quelque allusion 
à cet événement; à peine y trouve-t-on les conjurations 
officielles au peuple, indifférent ou hostile, publiées et 
republiées, en vue de réserver au visiteur une réception 
digne de lui. Les mémoires des contemporains et des 
documents officiels seuls permettent de reconstituer cet 
épisode, et M. D’Awans en a tiré parti avec le talent 
dont il est coutumier. 

La fin de l'épopée Napoléonienne et ses conséquences 
pour la ville de Malines, passées sous silence par la 
presse locale, ont trouvé en François Schellens notre 
concitoyen et un contemporain de ces événements, un 
conteur et un observateur du meilleur aloi. 

M. ConiINcxx, en quelques notes biographiques, a fait 
revivre la peu banale physionomie du dernier et du plus 
fécond de nos chroniqueurs, et lui a emprunté le récit 
des faits qui précédèrent de quelques années à peine la 
proclamation de l'indépendance de la Belgique, en 1830. 
Ces derniers événements revivent aussi sous la plume de 
Schellens, et votre Secrétaire en a fait l’objet d’une notice 
qui a pourtitre La fin de deux régimes à Malines (1815-1830) 
ou quelques pages de la chronique malinorse, racontées par un 
contemporain. 

En même temps que ces travaux de grande envergure, 
nos Confrères ont signalé à l’occasion l’un ou l’autre 
détail ou renseignement qui pouvait présenter quelqu'in- 
térêt, et c’est ainsi que les ordres du jour de nos séances 
ne sont jamais restés vierges de communications, qui 
justifiaient l'empressement des membres du Cercle à 
assister à ces réunions mensuelles. 

Au point de vue de la conservation des monuments 
du passé, notre Cercle n’a pas marchandé ses efforts. Il 


26 RAPPORT 





a secondé de tout son pouvoir les démarches faites par 
son Président, M. le Chanoïne van CASTER, pour que la 
Ville acquière un tableau provenant de l’ancienne Gilde 
des Arbalétriers, acquis à la vente Hunin, et passant une 
dernière fois sous le marteau du commissaire-priseur, à 
la vente Delafaille, à Anvers, devenant la propriété du 
Musée de cette ville. Celui-ci, cependant, est disposé à le 
céder au Musée de Malines, si la proposition officielle lui 
en était faite. 

Dans ce même ordre d'idées, nous devons enregistrer 
avec regret que la girouette en fer forgé, spécimen ori- 
ginal de ferronnerie artistitique, provenant de la tour de 
l’ancien local de tir de la Gilde de la Grande Arbalète, 
ait échappé aux collections communales, pour aller enri- 
chir celles d’un amateur. Il est cependant à regretter 
davantage que l’on n'ait pu conserver cette tour, dont la 
disparition fait encore perdre à Malines un souvenir 
pittoresque de ses milices communales d'autrefois. 

Que me reste-t-il à ajouter, Messieurs, à cette évo- 
cation rapide de l’activité de nos Confrères, pour qu'il 
vous soit permis de conclure avec moi que l’année 1903 
ait été digne de ses devancières ? 

Tout au plus pourrions-nous, avec quelque vérité, 
signaler une ombre à ce tableau, un remords ou un 
regret, celui de n'avoir pu réaliser encore le désir for- 
mulé par Mgr vaN DEN BRANDEN DE REETH, archevêque 
de Tyr, notre révérendissime Confrère, de voir paraître 
sous nos auspices une sstoire de Malines. Faudra-t-il 
désespérer de l'avenir de ce projet? Je livre ce point à 
vos méditations, Messieurs, et c’est avec confiance 
que J'espère une solution favorable à ce désideratum, 
d'autant plus que de jour en jour nos rangs s’élar- 
gissent et s'ouvrent hospitaliers à des adhérents plus 
nombreux. 

En tenant compte des candidatures figurant à l’ordre 


RAPPORT 27 





du jour de la séance d’aujourd’hui,le Cercle archéologique 
comptera à la fin de l’année 1903, 110 membres. 

Dans leurs rêves les plus téméraires, les fondateurs du 
Cercle n’ont jamais osé entrevoir pareil chiffre, qui paraît 
ne pas encore être arrivé à son ultime expression. Avec 
plus d’éloquence que les faits, il prouve la vitalité du 
Cérele etes progrès que fait la cause quil à fait 
sienne, parmi l'élite intellectuelle et sociale de la ville 
de Malines. 

Ne m'en voulez donc point, Messieurs, d’avoir abusé 
un peu longuement de votre bienveillante attention, et 
ne me refusez pas non plus qu’en terminant ce rapport, 
je me fasse l'interprète de vous tous, pour remercier les 
membres de la Commission administrative et des Sous- 
commissions, pour le dévouement aux intérêts du Cercle 
dont ils ont fait preuve tout le long de l’année. Ils ont 
justifié la confiance que vous mites en eux et ils n'ont 
marchandé ni leur temps, n1 leurs efforts, pour assurer 
la situation brillante dont je suis heureux de pouvoir 
faire état aujourd'hui. 


* 18 Décembre 1903. 


Le Secrétaire, 


H. CoNINCKx. 





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RÈGLEMENT 


DU 


Cercle Archéologique, Littéraire et Artistique 


DE MALINES 


CHAPIDRE ZI 
But du Cercle 


ARTICLE I. — La société porte le titre de Cercle 
Archéologique, Littéraire et Artistique de Malines. Elle a 
pour but : 

1° D'encourager l'étude des Beaux-Arts, de la Littéra- 
ture, de l'Histoire et des sciences qui s’y rattachent, 
principalement dans leurs rapports avec l'archéologie 
nationale, et de préférence locale; 

2° De réunir les éléments d’une bibliothèque et de 
collections d’études; 

3° D'empêcher la destruction des monuments et de 
tout objet offrant de l'intérêt au point de vue de l’art 
ancien ou de l’histoire, et de s’efforcer, le cas échéant, 
d’en obtenir la conservation ou la restauration. 


30 RÈGLEMENT DU CERCLE 





Pour parvenir à ce but, le Cercle organisera des expo- 
sitions, des excursions et des conférences, et publiera 
les travaux de ses membres. 

ARTICLE 2. — En cas de dissolution, les fonds de la 
Société seront remis au Bourgmestre, pour être distribués 
aux pauvres de la Ville; les livres, registres et papiers, 
à la Bibliothèque des archives communales; et les objets 
d'art, au Musée de Malines. 


CHAPITRE 
Composition 


ARTICLE 3. — Le Cercle se compose de membres 
titulaires, de membres correspondants et de membres 
d'honneur. 

ARTICLE 4. — Les membres htulaires sont choisis parmi 
les personnes qui s'intéressent aux travaux du Cercle. 
Ils ont seuls le droit de vote, paient une cotisation 
annuelle de douze francs, et reçoivent les publications. 

ARTICLE 5. — Les membres correspondants sont nommés 
parmi les personnes qui ont rendu des services au Cercle, 
ou dont le concours peut lui être utile. Ils ne sont 
astreints à aucune cotisation. 

ARTICLE 6. — Le titre de membre d'honneur pourra 
être conféré à des personnes qui, par leur haute position 
sociale, peuvent rendre des services au Cercle, ou qui ont 
contribué, par leurs œuvres, au progrès des études qui 
font l’objet de ses travaux. 

ARTICLE 7. — La candidature des membres titulaires 
et des membres correspondants doit être présentée par 
deux membres titulaires, et adressée par écrit au Secré- 
taire. 

La candidature sollicitée sera portée à l’ordre du jour 
de la séance qui suit la présentation. 


ARCHÉOLOGIQUE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE 31 





La lettre de convocation à cette séance portera les 
nom et prénoms du candidat, et les noms de ses parrains. 

L'élection se fera à la majorité absolue des sufirages 
des membres titulaires présents. 

ARTICLE 8. — La candidature des membres d'honneur 
sera présentée par la Commission administrative. Elle 
devra réunir au moins les trois quarts des suffrages des 
membres titulaires présents. 

ARTICLE 9. — Lorsqu'un candidat est élu, il sera pro- 
clamé par le Président ; le Secrétaire lui donnera avis de 
son admission et lui adressera un exemplaire des statuts. 


CEA PIMPRE TT 
Administration 


ARTICLE 10. — Le Cercle est administré par une Com- 
mission de sept membres : un Président, un Vice-prési- 
dent, deux Conseillers, un Secrétaire, un Trésorier et 
un Bibliothécaire-archiviste. Leur mandat est de deux 
ans et peut être renouvelé. 

Le Président, le Secrétaire, un Conseiller et le Biblio- 
thécaire sortent de charge chaque année de nombre 
impair. Le Vice-président, un Conseiller et le Trésorier 
terminent leur mandat chaque année de nombre pair. 

ARTICLE 11. — L'élection des membres de la Com- 
mission aura lieu dans la séance ordinaire du mois de 
décembre, par scrutin secret, à la majorité absolue des 
suffrages des membres titulaires présents. En cas de 
parité de voix, il sera procédé immédiatement à un 
ballotage. Si ce deuxième scrutin donnait un résultat 
identique au premier, le plus âgé des candidats sera 
proclamé éiu. 

ARTICLE 12. — Lorsqu'une vacature se produit dans 
la Commission administrative, il y sera pourvu, à la 


32 RÈGLEMENT DU CERCLE 





première séance ordinaire suivante, par l'élection d’un 
nouveau titulaire, qui achèvera le mandat de son pré- 
décesseur. 


ARTICLE 13. — Nul ne pourra remplir simultanément 
deux fonctions dans la Commission administrative. 
ARTICLE 14. — Le Président est chargé de la direction 


de la Société, de concert avec la Commission adminis- 
trative. Il ouvre et dirige les séances, veille au maintien 
de l’ordre dans les assemblées, fait observer les statuts, 
accorde la parole ou la retire, et proclame les décisions 
de la majorité dans toutes les questions soumises à vote. 

Il signe les procès-verbaux des séances, après appro- 
bation des membres présents. 


ARTICLE 15. — Le Vice-président remplace le Président 
en l’absence de celui-ci. 
ARTICLE 16. — Les Conseillers prennent part aux déli- 


bérations de la Commission administrative. En cas 
d'absence du Président et du Vice-président, le plus 
âgé des Conseillers préside la séance. 

ARTICLE 17. — Le Secrétaire prépare ‘les ordres du 
jour, avec le Président, fait les convocations, rédige les 
procès-verbaux, en donne lecture au début de la séance 
suivante, et les contre-signe. 

Il tient la correspondance, reçoit les lettres, mémoires, 
livres et autres objets destinés au Cercle, et en accuse 
réception. 

Dans la séance ordinaire de décembre, il fait un 
exposé des travaux du Cercle pendant l’année écoulée. 

Lorsque le Secrétaire est absent, le Président désigne 
un membre titulaire pour le remplacer. 

ARTICLE 18. — Le Trésorier est chargé de la compta- 
bilité du Cercle. Il ne solde les comptes qu'avec l’appro- 
bation de la Commission administrative. Il tient un 
registre des recettes et des dépenses, qu'il est tenu de 
présenter à toute réquisition du Comité des Finances. 


ARCHÉOLOGIQUE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE 33 





ARTICLE 19. — Le Comité des Finances est composé du 
Président, du Secrétaire et de deux membres titulaires 
élus annuellement en dehors de la Commission admi- 
nistrative. Ces membres peuvent être réélus. 

Le Comité des Finances fera la vérification des 
comptes tous les trois mois. Dans la dernière séance 
ordinaire de décembre, le Trésorier fera connaître la 
situation de la Caisse, préalablement vérifiée par le 
Comité des finances, et soumettra à l'approbation des 
membres le Budget pour l'exercice suivant. 

ARTICLE 20. — Le Bibliothécaire-archuste est chargé 
de la garde et du classement des livres et de tous les 
objets appartenant au Cercle. Il en tient un inventaire 
et veille à leur conservation. 

La Commission administrative détermine annuellement 
la somme à mettre à la disposition du Bibliothécaire- 
‘archiviste pour acquisitions d'ouvrages, dans les cas 
urgents où il ne pourrait prendre l'avis de la Comnis- 
sion. 

Dans la séance ordinaire de décembre, il fait rapport 
sur l’état et les accroissements de la Bibliothèque et des 
collections. 

Lorsque le Bibliothécaire-archiviste est empêché d’as- 
sister à une séance, il en informera le Président et lui 
fera remettre la clef de la Bibliothèque. 

Le Président désignera, pour cette séance, un membre 
titulaire qui remplacera le Bibliothécaire-archiviste. 


CHAPITRE V 
Publications 


Arricce 21. — Le Cercle publie un Bulletin annuel. 
S'il le juge utile, des publications extraordinaires pour- 
ront être faites. 


34 RÈGLEMENT DU CERCLE 





ARTICLE 22. — Les publications du Cercle se font sous 
la direction du Comité des Publications, composé de sept 
membres. Le Président et le Secrétaire sont membres de 
droit. Les cinq autres sont élus à la majorité absolue des 
suffrages des membres titulaires présents. La durée de 
leur mandat n'est pas limitée. Ils ont à prononcer sur 
l'admission des travaux présentés pour être insérés dans 
le Bulletin. 

Le Comité des publications détermine l’ordre d’inser- 
tion des travaux dans les publications du Cercle, en 
accordant toutefois la priorité aux travaux concernant 
l'histoire locale. 

Il communique aux auteurs les modifications que 
l'examen de leur travail aurait fait considérer comme 
opportunes ou nécessaires. 

ARTICLE 23. — Les épreuves données en placards 
seront datées et adressées par l’imprimeur directement 
aux auteurs, qui les lui renverront avec date de retour, 
après un délai maximum de quatre jours francs. 

ARTICLE 24. — Les frais de remaniements ou de 
changements, opérés après la première composition des 
mémoires, sont à charge des auteurs. 

Le Comité des publications juge, sans appel, les con- 
testations qui pourraient s'élever à cet égard, après avoir 
entendu les deux parties en cause. 

ARTICLE 293. — Le Cercle délivre ”sratuiementhar 
auteurs des travaux insérés dans ses publications, cin- 
quante érés-à-part, brochés et revêtus d’une couverture 
non imprimée. Ces tirés-à-part porteront, au bas de leur 
dernière page imprimée, la mention : Extrait du Bulletin 
du Cercle Archéologique, Littéraire et Artistique de Malines, 
avec l'indication du /ome et de l’année. 

Les auteurs pourront obtenir pour leurs tirés-à-part, 
des titres, des faux-titres et des couvertures imprimées; 
mais alors la mention d'extrait ci-dessus sera placée au 


ARCHÉOLOGIQUE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE 35 





verso de la feuille de titre, au milieu de la page. De plus, 
ils n'auront droit qu’à vingt-cinq exemplaires ainsi ache- 
vés; si les auteurs désirent un plus grand nombre de 
tirés-à-part, ils devront s'adresser à l’imprimeur du Bul- 
letin et traiter avec celui-ci, d’après le tarif arrêté de 
commun accord entre lui et la Commission administrative 
du Cercle. 

ARTICLE 26. — Les auteurs de travaux ne recevront 
leurs tirés-à-part qu'après la distribution des Bulletins 
dans lesquels ils auront été publiés, à moins d’entente 
préalable entre l’auteur et le Comité des publications. 
Dans ce cas, l’imprimeur sera autorisé à délivrer les 
exemplaires tirés-à-part dès qu’il le pourra, s'ils portent 
en haut de la couverture, la mention : Hors commerce. 

ARTICLE 27. — [Les membres d'honneur reçoivent 
gratuitement les publications du Cercle. 


CHMPERRE VI 
Assemblées 


ARTICLE 28. — Les séances ordinaires du Cercle sont 
mensuelles et se tiennent de préférence le troisième 
vendredi du mois. Le Président, d'accord avec la Com- 
mission administrative, peut réunir les membres en 
assemblée extraordinaire. 

Il est tenu de le faire, dans la huitaine, lorsque dix 
membres titulaires lui en font la demande par écrit. 

ARTICLE 20. — Les bulletins de convocation seront 
envoyés aux membres titulaires et aux membres corres- 
pondants habitant Malines, au moins trois jours avant 


la séance. 
On y fera mention de l'ordre du jour, des avis et des 


communications. En cas d'élection, ils porteront les 
noms des membres sortant de charge. 


36 RÈGLEMENT DU CERCLE 





ARTICLE 30. — Le Président peut, avec le consente- 
ment unanime des membres présents, mettre en discus- 
sion une proposition qui n'aurait pas figuré à l’ordre du 
jour. 

Le vote peut se faire par main-levée ou par appel 
nominal. Il sera secret lorsqu'il s’agit de questions de 
personnes. 


CHAPITRE VII 
Mesures d’ordre 


ARTICLE 31. — Tout membre dont la présence serait 
nuisible à la prospérité du Cercle ou à la considération 
de ses membres, pourra être exclu. Toutefois, cette 
mesure de rigueur ne sera appliquée qu'avec égards. 

La Commission administrative entendra d’abord le 
membre en cause et fera rapport à l'assemblée générale, 
qui donnera son avis par vote secret, après discussion. 
L’exclusion ne sera prononcée que lorsqu'elle réunit les 
trois quarts des suffrages des membres titulaires présents. 

La politique est rigoureusement interdite au Cercle. 
Toute infraction à cet article sera suivi d'exclusion. 


CHAPITRE WII 


Modification des Statuts 


ARTICLE 32. — Toute proposition tendant à modifier 
les présents statuts devra être adressée par écrit au 
Président, et signée par dix membres titulaires, au 
moins. 

Elle sera portée à l’ordre du jour et discutée dans une 
séance ultérieure. 


ARCHÉOLOGIQUE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE 37 





La modification proposée sera adoptée lorsqu'elle 
aura réuni les trois quarts des suffrages des membres 
titulaires présents. 

ARTICLE 33. — Les présents statuts annulent toutes 
les dispositions réglementaires antérieures. 


Adopté en séance du 27 novembre 1903. 


Le Pyésident, 
Chanoine G. van CASTER. 


Le Secrétaire, 


HYACINTHE CONINCKX. 








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1015-1930 


La fin de deux régimes 


QUELQUES PAGES DE LA CHRONIQUE MALINOISE 
RACONTÉES PAR UN CONTEMPORAIN 


AVANT PROPOS 


>= même que partout ailleurs dans le pays, la 
Ÿ ville de Malines avait salué avec joie l'aurore 
d'un régime issu, il est vrai, des jours troublés 
de la fin du xvirr° siècle, mais s’annonçant 
lénifiant et réparateur des plaies qui saignaient encore 
aux flancs de nos populations courbées sous la rafale 
révolutionnaire. 

Quelque peine que l’on eût à se faire aux profondes 
réformes qui furent la conséquence de la chute de l’ancien 
régime, on n’hésita pas à s’y prêter avec courage et bonne 
volonté, dans l'espoir de voir luire les jours riants de la 
prospérité et de l’union de tous les citoyens, dans un 
commun désir de respirer enfin une paix que, depuis 
longtemps, on ne connaissait plus que de nom. 

Ces illusions eurent malheureusement courte vie; 
bientôt l'on s’aperçut que l’on s'était bercé d’espoirs 





40 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





chimériques, que l'insatiable ambition du nouveau 
maître allait une nouvelle fois ouvrir l’ère des sacrifices, 
et qu'il allait encore falloir payer de sa bourse et de sa 
personne, pour servir les intérêts d'étrangers, qui ne 
pouvaient se prévaloir que du titre et des droits de con- 
quérants. 

Mais l'étoile. de Napoléon ne tarda pas non plus à 
aller s'affaiblissant. Ses foudroyants succès et ses actes 
politiques et privés avaient suscité bien des envies et des 
haines. 

La désastreuse campagne de Russie avait été le 
prélude de la revanche que les potentats européens 
révaient de prendre de celui qui avait été leur maître à 
tous. Les armées coalisées se mirent en campagne; des 
rencontres favorables pour elles se produisirent. On 
pourchassa le vaincu, on parvint à lui arracher l'abdi- 
cation à Fontainebleau, et à le réléguer ensuite sur un 
ilot, où on le crut réduit désormais à l’impuissance. 

Vains calculs! L'empereur aussi aspire à la revanche. 
Il a trop longtemps conduit les armées françaises à la 
victoire pour qu'il doive désespérer d'elles. 

Aussi, à son retour, les voit-on s’élancer à sa rencontre; 
comme jadis, sa présence au milieu d'elles est un gage 
de victoire, et il fallut le désastre de Waterloo pour 
faire baisser tête et pavillon au vainqueur d’Austerlitz. 

Ces multiples événements eurent, comme bien on le 
pense, leur écho, se répercutant partout dans nos con- 
trées, et à plus forte raison à Malines, ville de garnison, 
proche de Bruxelles, la capitale des Etats, et d'Anvers, 
commandant la défense du pays. Nos concitoyens d’alors 
ont passé par bien des transes que la chronique de 
l'époque reflète avec une véracité tout à la fois naïve et 
poignante. 

Pour s’en faire une idée, on n’a qu’à s'adresser au plus 
fécond de nos chroniqueurs, à Schellens, qui nous a laïssé 


CHRONIQUE MALINOISE AT 





sur les faits et gestes de ses contemporains, des notes et 
des aperçus qui méritent mieux que l’oubli. 

En les lisant s'évoque un milieu que l’on n’est pas trop 
étonné de voir si peu différent de celui dans lequel on se 
meut de nos jours. Les potins et les cancans, les com- 
mérages et les médisances y surgissent à chaque page. 
Une réflexion, un mot, qui ne doivent pas toujours avoir 
été personnels à l’auteur, vous ouvrent un horizon de 
réflexions, et vous retracent le tableau de la petite ville 
de province, où tout le monde se connaît, où l’on s’inté- 
resse plus à autrui qu'à soi, où le coude à coude jour- 
nalier et l’intérêt mesquin font naïître tant d’envies, éclore 
des jalousies et des haines, qui ne s’éteignent quelquefois 
même pas au seuil du tombeau. 

Ces détails, certainement de mince importance, sont à 
négliger, et l'on ne retient que le récit des faits qui 
peuvent jeter quelque lumière sur les événements dont 
Malines fut le théâtre à la veille et le jour de la chute 
définitive du régime français. 

C'est un tableau saisissant de couleur locale, que 
Schellens expose dans ces volumes, où lécriture est 
menue et soignée. Nous allons l’esquisser à larges traits, 
et il forme la raison d’être du travail que nous présentons 
au lecteur. 

Mais nous voulons tout d’abord dire un mot du narra- 
teur, et dégager quelque peu cette physionomie, jusqu'ici 
voilée par les brumes de loubli. 

Au moyen des renseignements qu'a bien voulu nous 
envoyer M" V'* Neeffs-Schellens, fille de notre conci- 
toyen, et d'autres détails glanés à droite et à gauche 
auprès de ceux qui ont connu l'intarissable chroni- 
queur, nous pouvons assez fidèlement retracer sa bio- 
graphie. 

François Schellens naquit à Malines, le 25 février 1809, 
et mourut le 1o avril 1855. Son père rêva pour lui une 


42 LA-FIN DE DEUX RÉGIMES 





situation que les études seules eussent permis de con- 
quérir. Mais convaincu, après un premier essai, que le 
fils n’était pas né pour pareille vocation, et qu'il mon- 
trait de meilleures dispositions pour le négoce, il se 
résigna à lui faire acquérir seulement les connaissances 
indispensables; à cet effet, il l'envoya à Capelle-au- 
Bois, dans la pension d'un M. Van de Poele. Ce fut 
là que François Schellens se lia d'amitié avec Auguste 
De Bruyne, le futur antiquaire, avec lequel depuis lors, 
et jusquà la fin de sa vie, il continua d’être en relations 
intimes. 

À la mort de son père, décédé en 1830, Schellens 
se maria à Anne-Dorothée Knickman, et à eux deux 
ils entreprirent le commerce des draps dans la maison 
qu’ils habitaient aux Bailles de fer, nommée alors « Den 
Anker » (1), et aujourd’hui la « Cave de Munich ». 

À peine marié, Schellens fit la connaissance de Van den 
Eynde, père, bien connu, ainsi que son fils, des archéo- 
logues malinois. Des services rendus en des moments 
difficiles, où Van den Eynde dût se séparer des plus 
belles pièces de sa riche bibliothèque, rapprochèrent 
les deux hommes, dont les relations, avec le temps, se 
resserrèrent de plus en plus. 

Tous les jours, en été, on les voyait à eux trois, Schel- 
lens, Van den Eynde et De Bruyn, allant à la chaussée 
de Lierre, boire la chope au « Willekom », cette auberge 
qui fut, jusqu'il n’y a pas bien longtemps, une des der- 


(1) Ancienne maison de la Corporation des « Vettewariers ». 

Nos confrères du Cercle Archéologique, n’auront certainement pas 
oublié que, par une curieuse coïncidence, ils passèrent jadis dans cette 
même maison quelques agréables moments, à l'issue des séances mensuelles; 
qu’un soir (le 9 décembre 1806), en de fraternelles agapes, ils firert honneur 
à un menu, que les collectionneurs se disputeront un jour avec rage, et 
qu'ils y applaudirent le talent poétique d’un confrère, un fervent de la 
muse à ses moments de loisir, M. le notaire Van de Walle, qui donna 
lecture d'une poésie intitulée de « Geneverkruik ». 


CHRONIQUE MALINOISE 43 





nières de celles situées dans la banlieue malinoise, où se 
réunissaient de préférence les bourgeois de jadis. 

Le soir, la compagnie s'augmentait de deux, troisautres 
camarades (Brias, De Coster, Cuypers), qui tous se ren- 
contraient chez la V'* Herremans, marché au bétail. 
Ensemble ils y faisaient quelque bonne partie, où les 
gais propos, les anecdotes ou les faits du jour, et parfois 
d’innocentes farces, jetaient leur note joyeuse. 

Nous aimons à nous représenter ces paisibles bour- 
geois, devisant et commérant des mille et un faits qui 
défrayaient la conversation du jour. Van den Eynde, 
leur doyen d'âge, éprouvait une jouissance non dissimu- 
lée à rappeler à l’occasion les événements dont il fut 
témoin; sans doute, Schellens, esprit chercheur et curieux, 
recueillait avidement ces histoires vécues et, de retour 
chez lui, s'empressait de les consigner telles qu’elles 
dans un manuscrit, avec les années de plus en plus 
volumineux (1). 

Non content de sauver ainsi de l'oubli les faits d’une 
époque à laquelle il était de bien près contemporain, 
Schellens les compléta par des extraits de journaux, puis 
par des souvenirs personnels, annotant au jour le jour 
ce qui lui parut être digne de noter, échafaudant ainsi 
une œuvre dont la lecture et les données présentent 
aujourd’hui un si remarquable intérêt (2). 


(x) Ces notes constituent, nous le voulons bien, ce que l’on appelle les 
petits côtés de l’histoire. Mais, même envisagée comme telle, la chronique 
de ces temps troublés n'est pas sans importance, surtout si l’on tient compte 
du silence imposé aux journaux de l’époque. Parmi ceux-ci, bien peu étaient 
tolérés, et encore étaient-ils à la dévotion des maîtres du jour, ou ne s’occu- 
paient-ils que des choses étrangères aux événements de la politique 
contemporaine. Toujours est-il qu’ils ne soufflaient mot de ce qui se 
passait ; pour s’en convaincre, il suffit de feuilleter nos périodiques locaux, 
où les faits divers de l’endroit font complètement défaut. 

(2) Il faut toutefois faire abstraction de ceux de ces faits qui présentent un 
caractère trop personnel et qu’il eût mieux valu couvrir du voile de l’oubli. 


44 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 








Schellens ne s’est cependant pas arrêté en si bon 
chemin. Il tint à ce que sa chronique présentât un 
tableau complet de l’histoire de sa ville natale. Il eut 
donc recours à toutes les sources, tant imprimées que 
manuscrites, et il nous lévua une douzaine de volumes 
écrits de sa main, dont Îcs premiers renferment des 
éléments trop connus pour valoir en importance et en 
intérêt les derniers, où le témoin oculaire a consigné ses 
impressions. Par ci, par là, un dessin à la plume, relevé 
d'encre de chine, une gravure, une découpure de journal 
émaillent ces deux à trois mille pages manuscrites, que 
nous n'oserions pas jurer être les seules de leur espèce. 

En effet, notre auteur avait la manie d'écrire, et l’on 
est étonné, stupéfait même, de l'abondance prodigieuse 
de copie de sa main que l’on rencontre. Car Schellens ne 
s'est pas contenté de s’en prendre à l’histoire proprement 
dite de Malines; il s'est intéressé aux monuments de la 
ville, à ses églises et couvents, et 1l les a décrits, sans 
oublier les œuvres d’art qu'ils renfermaient. 

Les archives locales possèdent de lui : 

Aantecheningen rakende de Geschedenis van Mechelen, door 
J. Barth. Jorrroy (afschrift van Schellens). 

Beschrijving der parocheherhen, kloosters, kappellen, Gods- 
huysen, enz. van Mechelen, dr. Gregor. Barth. Joz. Ant. 
Tuys, pastoor te Hever (afschrift van Schellens). 

Histoire du Grand Conseil de Sa Majesté aux Pays-Bas et 
de son hôtel en 1775, par M. BRENAERT, Conseiller eccl. 
de ce tribunal (afschrift van Schellens). | 

Mechelsche Chronycke, door Frans Schellens, 12 reg. 
klein in-45. 

De Wetropolitane herk van Sint-Rombaut, 1 vol. in-4°. 

Korte Beschriyvinge van Sint-Rombauts Toren, 1 vol. in-49. 

Les collections particulières ne sont guère moins bien 
partagées, et en présence de cette peu ordinaire abon- 
dance et prolixité de notre concitoyen, on ne s'étonne 


CHRONIQUE MALINOISE 45 








plus de le voir qualifier (le mot est de Georges Eeckoud, 
croyons-nous) /e plus bavard des chroniqueurs. 

Sa prose est sans aucune recherche. Il écrit comme il 
parle, peu se souciant de la forme littéraire, bien plus 
souvent, si pas toujours, oubliant toute ponctuation, au 
point de se rendre parfois inintelligible. Son récit coule 
de source, sans hésitation, sans reprise, sans manque 
d’haleine; la langue lui démange comme à la plus inta- 
rissable des commères. 

Pendant les premières années de sa vie, Schellens 
vécut la fin de la domination française en Belgique; 1l 
n’en connut les horreurs que par ouï-dire. Son adoles- 
cence se passa sous le régime hollandais, et celui-ci 
nous paraît avoir exercé sur lui une influence durable. 

Sa façon de parler des choses et des personnes du 
culte catholique n’est pas toujours respectueuse et quel- 
quefois frise l’irrévérence; peu enthousiaste de la révo- 
lution de septembre 1830, il estime, quelque part dans 
ses écrits, que l'arbre de la liberté n'est que trop long- 
temps resté debout, comme un « scandale » sur la grand” 
place de la ville; on cherche en vain, dans ses mémoires 
trace des griefs qui ont rendu le régime hollandais si peu 
endurable à nos pères. Bref, Schellens a subi et conservé 
l'empreinte du milieu dans lequel il fut élevé, de l’époque 
que le vit naître. 

Bourgeois aisé, pas enclin au bigotisme, même quel- 
que peu imbu des idées philosophiques trop en faveur 
dans la société de la fin du xvrn° siècle, Schellens, nous 
semble donc, avoir été sympathique au gouvernement 
d'avant 1830. Avec l'aristocratie, les classes aisées et les 
fonctionnaires de son temps, il fut partisan d'Orange, 
alors que le petit nombre seulement de ses compatriotes, 
le populaire surtout, rêvait d’autres maîtres, et par le 
hasard des circonstances, d’une indépendance qui naquit 
pour ainsi dire inattendue. 


40 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





= au 


Une banale mention dans la liste hebdomadaire des 
décès, publiée dans les journaux locaux, seule rappelle 
à ses concitoyens l'existence du fécond chroniqueur. 
Son œuvre ne fut jamais imprimée, et à cela tient peut- 
être que Schellens fut ignoré, jusque il n’y a pas bien 
longtemps. 

Nous sommes heureux d’avoir contribué, un des pre- 
miers, à le faire connaître, avec l'espoir qu’un jour on. 
rendra justice à son labeur et à sa mémoire (1). 


18183:-1815 


Depms la fin de la campagne de Russie jusqu'à l'exil de 
Napoléon à l'ile d'Elbe. — Physiononue de la Ville de Malines 
en 1813. — À en croire Schellens, la Ville de Malines 
doit avoir présenté à la fin de l’année 1813, et pendant 
la plus grande partie de l’année suivante, une bien 
singulière et peu ordinaire animation. 

À peine l’armée française glissa-t-elle sur la pente de 
la défaite, qu'il y eut dans la ville un va-et-vient conti- 
nuel de troupes, les unes tantôt partant tantôt revenant, 
les autres traversant la ville, fuyant devant l'ennemi 
avec armes, bagages et munitions. 

Les bourgeois furent mis à contribution, d’abord pour 
loger et nourrir ce nombre inusité et sans cesse renou- 
velé d'hommes; ensuite, pour fournir encore leur quote- 
part dans les réquisitions de vivres et de fournitures de 
toutes sortes nécessaires à l’armée, et ce sous menace 
d'exécution militaire, en cas de refus ou de mauvaise 
volonté. Et cette menace était bien faite pour vaincre 
les résistances les plus opiniâtres; car la perspective 
d’avoir à sa charge l'entretien d’une dizaine d'hommes, 


(r) Voir notre travail intitulé Malines sous la République F Yançaise. 


CHRONIQUE MALINOISE 47 





trop bien disposés à se conduire chez leur hôte forcé 
comme en pays conquis, était de nature à faire réfléchir 
les plus récalcitrants. 

Indépendamment de ces corvées onéreuses, nos con- 
citoyens eurent à payer de leur personne, soit pour monter 
la garde, soit pour patrouiller par les rues de la Ville, 
rendues peu sûres par la présence de ces étrangers, qui 
ne connaissaient la discipline que de nom. 

Le spectacle serait incomplet, si l’on n’y retrouvait 
celui de gens affolés, fuyant l'invasion, cherchant à 
mettre en lieu sûr leurs effets et leurs meubles les plus 
précieux; de paysans encombrant les rues et les places 
publiques du bétail réquisitionné pour la subsistance 
de l’armée ou de chariots pour le transport de ces sub- 
sistances; puis, au lendemain des batailles, le cortège 
empoignant et douloureux des blessés, des prisonniers, 
du matériel de guerre conquis sur lennemi, portant 
encore les traces et les effets de la terrible mêlée dont 
ils formaient les restes mutilés et hors d'usage. 

Puis le désarroi administratif et l'incertitude régnants; 
l'appréhension du lendemain, la crainte du nouveau 
maître, du régime inconnu et peut-être plein de surprises. 
A toutes ces transes toutefois se soustraient les amis du 
pouvoir; leur situation et leur fortune leur permettent 
un exil momentané, alors qu'ils laissent ici se débrouiller 
comme ils le peuvent les moins bien partagés du sort, 
sur lesquels s’exercent impunément les vexations du 
vainqueur. 

Tel, en ses grandes lignes, doit s'être présenté l'aspect 
de la ville, alors que touchait à sa fin le premier acte de 
la défaite et de la déchéance de l’empereur Napoléon. 

Pour plus de détails, consultons Schellens et ouvrons 
son manuscrit au mois d'avril de l’année 1813. Nous y 
lisons les rétroactes des événements qui vont ensuite se 
succéder avec la rapidité de la foudre. 


48 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





15 avril 1813. — La garde nationale est organisée dans 
le département des Deux-Nèthes; Malines aura à fournir 
900 hommes formant 6 compagnies. Les gradés sont 
nommés par le Préfet le 13 mai suivant, et celui-ci désigne 
comme chef de corps Joseph de Meester, et comme 
capitaine Jos. Van den Nieuwenhuysen. | 

9 mai. — Les Français sont victorieux des Prussiens 
et des Russes à Lutzen. 

Un Te Deum est chanté à St-Rombaut le 16. 

6 juin. — Un nouveau Te Deum est chanté à St-Rom- 
bout, par l'archevêque De Pradt, à l'occasion des victoires 
de Wurtzen, Bautsen et Hochkirche. Un armistice est 
conclu le 11 juin, et depuis lors les nouvelles se font plus 
rares. Au 1 novembre seulement, on apprend la retraite 
de l’armée française qui venait de repasser le Rhin. 

À ce moment le régime des suspects croît en intolé- 
rance et en sévérité. Quiconque est soupçonné avoir médit 
du maître, n’a qu’à bien se tenir, la prison l'attend, quel- 
quefois la déportation. Un huissier, Herman Coghen, 
est arrêté et transporté à Anvers; la femme Tielemans, 
marchande de fer rue Ste-Catherine, est mise à la con- 
ciergerie; tous les deux sont accusés d’avoir tenu des 
propos peu séants sur le compte des Français. 

La garnison de la ville, qui ne s'élevait alors qu’à 160 
hommes environ, veillait sur quelques prisonniers espa- 
gnols, qui avaient été gardés à vue ici à Malines. On ne 
tarda pas à réclamer cette force, toute restreinte qu'elle 
fut, pour coopérer à la défense d'Anvers, au moment sur- 
tout où 1l n’était bruit que de l’occupation d'Amsterdam 
par les Russes. On était alors au 28 novembre. 

O décembre. — 1200 marins viennent d'arriver d'Anvers, 
escortés par les gendarmes. On se proposait de les loger 
chez les bourgeois; mais l'officier commandant l’escorte 
avait reçu l’ordre secret de leur trouver un local unique 
pour passer la nuit. 


CHRONIQUE MALINOISE 49 





L'ancienne église des Dominicains leur fut assignée 
comme temporaire résidence. Le lendemain on les fit 
partir pour Bruxelles, après les avoir désarmés au préa- 
lable. 

Cette précaution était sage, car on pouvait redouter de 
leur part des violences et des défections. La suite ne le 
prouva que trop : le 8 décembre, alors qu’on s'attendait à 
en voir arriver encore 5 à 600, on apprit que la moitié de 
ceux-ci avait, sur l'instigation d’un officier, déserté à 
Vieux-Dieu et que, aux cris de « Oragne boven », ils 
avaient pris la route de Lierre. Le restant seul arriva à 
Malines. 

9 décembre. — On réquisitionne des vivres, des bœufs, 
des porcs, de la viande fumée, des pois et des fèves, pour 
alimenter Anvers. Des voitures venant de cette ville pas- 
sent sans discontinuer, se dirigeant sur Bruxelles. Les 
paysans arrivent, désertant la campagne, traînant leurs 
meubles en ville. Le 11 décembre, le bruit court que les 
cosaques sont arrivés à Lierre. Des chevaux sont prépa- 
rés pour l'archevêque De Pradt, qui s'apprête à quitter 
le pays. 

A ce moment, le va-et-vient incessant des troupes 
françaises gagne en intensité et ne discontinue plus. 

Forcés d’évacuer la Hollande, leur principal objectif 
est la défense d'Anvers, qui est leur dernier rempart en 
Belgique. Elles font l'impossible pour conserver cette 
ville, alors même que le pays environnant est déjà 
sillonné de détachements ennemis. 

11 décembre. — 1200 hommes arrivent de Louvain, 
venant de Metz; ils annonçent que quantité d’autres les 
suivent. La poudrière située sur la « Vrouwviiet », aux 
‘environs de Waelhem, qui a nom « Het Blokhuis », est 
évacuée, et les provisions qu’elle renferme sont trans- 
portées à Bergen-op-Zoom. Le lendemain, la meilleure 
partie des soldats arrivés la veille, se rend à Lierre. En 

4 


50 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





prévision de troubles éventuels, cinq cents de nos 
concitoyens sont appelés sous les armes pour monter la 
DATE 

12 décembre. — Nouvelle avalanche de troupes; ce sont 
les lanciers de la garde impériale, les mamelucks, des 
canonniers volants, traînant leur matériel, qui comprend 
4 pièces de canons, 2 obusiers avec munitions, des chariots 
de guerre, des forges et autres engins. Vers le soir nous 
arrivent encore de Bruxelles, 2000 fantassins, venant 
également de Metz. Toutes ces troupes partent le 15; la 
ville est momentanément dépourvue de garnison, et les 
corporations sont demandées pour aller travailler à la 
défense d'Anvers. 

Le soir, le bruit court que les soldats partis le matin 
se sont rencontrés avec l'ennemi à Anvers, et qu’il y a de 
nombreux blessés. La chose n'est pas impossible, car 
deux de nos concitoyens, Pierre Suetens, boucher, et son 
beau-frère, Van der Stock, en route pourwB:lleer 
tombent au milieu de 250 cavaliers, qu’au premier abord 
ils avaient cru être des français. Ils s’aperçoivent trop 
tard qu'ils ont à faire à des cosaques et à des hussards 
Prussiens. On les arrête, mais ils parviennent à s'échapper 
et à rentrer à Malines, où ils s'empressent d'informer la 
police du fait. On avertit l'archevêque, qui part dans la 
nuit. La garde bourgeoise de la première section est 
appelée en service. Les attroupements sont défendus. 

Le lendemain matin, 16 décembre, les portes de la 
ville ne s'ouvrent qu’à 11 heures, et l’on va à la reconnais- 
sance de l'ennemi. Une dizaine d'hommes, commandés 
par le lieutenant commandant les gendarmes, Merghe- 
lynck, le brigadier Maire, Roelants, Bonnet et quelques 
autres se dévouent. Rien de suspect n’est constaté par 
eux au dehors, du côté de Neckerspoel. Il n’en est pas de 
même sur la route de Waelhem. Des cosaques sont 
embusqués aux environs du 2° pont, près de « l’huis-ten- 


CHRONIQUE MALINOISE SF 





halven ». Ils se montrent, Bonnet tire; on riposte et on 
le tue; les autres se rendent et sont faits prisonniers. On 
les transporte à Putte, puis à Turnhout et enfin à 
Breda 1 

Le soir, une sérieuse alarme se produit aux environs 
de la porte d'Hanswyck. À 6 1/2 h., des cosaques s’y 
présentent et somment la ville de se rendre. Le com- 
mandant de la cavalerie, qui dans l’intervalle était entrée 
à Malines, répond que l’heure est trop avancée et qu'il 
donnera sa réponse le lendemain. Sur ces entrefaites les 
habitants des rues avoisinantes se sont empressés de 
se barricader chez eux, en attendant les événements. La 
cavalerie s’installe à la Grand’ Place, les chevaux sellés, 
prête à partir au premier ordre; le matin entre 3 et 
3 1/2 heures, elle se rend à Anvers. 

Les cosaques, en attendant, restent devant la ville. Le 
matin on leur ouvre. Ce ne sont que des éclaireurs qui 
constatent que tout est calme à Malines! 

Dans la journée, c’est-à-dire le 17 décembre, nous arri- 
vent un bataillon d'infanterie et d’autres soldats, ainsi que 
4 canons, 2 obusiers et des munitions. Les hommes sont 
au nombre de 900 environ, qui s’éloignent le lendemain 
en destination d'Anvers. 

Le bruyant défilé des français en retraite continue 
les jours suivants; le 19 décembre, 13 à 1400 hommes 
arrivent de Bruxelles, passent la nuit ici et continuent 
leur marche sur Anvers; le 23, ce sont, outre un milier 
de lanciers polonais, 1400 à 1500 hommes venant en 
partie de Louvain, presque des enfants, « die nauwelijks 
den snaphaen konden dragen » dit Schellens. Enfin le 
25, 2000 hommes venant de Bruxelles s'établissent à 
Malines. Ce sont encore de jeunes et mauvais soldats, 
dit notre chroniqueur. Le 29 ils nous quittent pour se 
diriger sur Anvers; il en est de même des 4 à 500 lanciers 
arrivés ce jour, ainsi que des 60 gendarmes et 50 dragons 


52 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





arrivés l’avant-veille. De ces derniers, il n'en restait 
plus que 5 ou 6; les autres avaient déserté. 

Des cosaques il n’est plus question; la garde bour- 
geoise est momentanément relevée de ses fonctions; 
celles-ci sont assurées par les soldats. 

Le 31, une nouvelle garnison remplace la précédente. 
Elle se compose d'environ 1000 fantassins, venus d’Os- 
tende. Des désertions en masse s'y produisent. Le len- 
demain, 15olanciers passent encore à Malines, se dirigeant 
sur Anvers. 

1814. — Le premier jour de l’an 1814 se lève sous les 
auspices les moins rassurants. Toute la journée, le bruit 
du canon se fait entendre et à ce sujet les nouvelles les 
plus contradictoires circulent. Pendant toute la durée de 
ce mois, le mouvement des troupes, loin de diminuer, ne 
fait qu'augmenter, cette fois-c1 entraînant pour nos con- 
citoyens les charges les plus lourdes et les plus vexatoires. 
Il est vrai que les revers des français vont crescendo et 
que la débacle est proche. 

Ainsi, le 11 janvier, les lanciers polonais reviennent 
d'Anvers. Une partie d’entre eux se cantonne ici; un 
escadron continue sa route et s'arrête à Sempst et à 
Eppeghem. Là le surprend l'ordre de revenir, et à 4 heu- 
res, en compagnie des camarades restés à Malines, des 
chasseurs à cheval et d’autres cavaliers, toutes ces troupes 
retournent d’où elles sont venues; à 5 1/2 heures, la ville 
était évacuée. 

À 7 heures, le maire fait avertir les habitants, qu'ils ont 
à éclairer leurs demeures pour l’arrivée de 4000 hommes 
venant de Bruxelles. À 10 heures, 2000 de ceux-ci font 
leur entrée en ville. Ils ont avec eux 14 canons et des 
munitions. Trois cents canonniers à cheval les accom- 
pagnent, et tous partent le lendemain, 12 janvier, de grand 
matin. Ce même jour les lanciers polonais reviennent une 
seconde fois. Ils n'avaient pu aller jusqu’à Anvers. Ils ne 


CHRONIQUE MALINOISE 53 





nous restent que jusqu’au 13, et ils partent ce jour pour 
Bruxelles, d’où ils regagneront Paris. 

Le bruit du canon se fait toujours entendre, se faisant 
plus intense depuis 11 heures de ce jour jusqu’à 4 heures. 
On apprend que l'ennemi est à Merxem et Deurne, et 
qu'il s’'avance jusqu’au Dam. Des soldats nous arrivent 
de Louvain; le lendemain, Lierre nous en envoie d’autres 
encore, trainant à leur suite des canons, des obusiers et 
d'autre matériel de guerre. Quelques-uns de ces engins 
sont placés aux boulevards déblayés de Ste-Catherine 
et de la Porte des vaches. Ces troupes partent vers 2 1/2h. 
Un combat, dit-on, vient de se livrer aux environs 
d'Anvers. Un général est tué; il y a 1500 blessés; l’en- 
nemi s'est retiré. 

Des fuyards, emportant avec eux le peu qu'ils comptent 
pouvoir soustraire à la destruction et au pillage, cher- 
chent un refuge à Malines, et la ville regorge aussi 
bientôt des subsistances réquisitionnées pour Anvers : le 
blé, la paille, etc. Le quartier général s'établit ici, et l’on 
évacue l'hôpital militaire. 

Le 15 décembre, la diligence de Paris a encore pu 
aller jusqu’à Anvers, où l'on prend toutes les mesures en 
prévision d’un siège. C’est ainsi que toutes les maisons 
sont démolies devant la ville, à Berghem, Borgerhout, 
etc. Le 16, tous les canons, ainsi que les munitions se 
trouvant encore à Malines, sont dirigés sur Anvers et 
Lierre. Le général commandant Maison, qui avait logé 
chez l’ex-maire Pierets, part, ainsi que le quartier général 
et les soldats, pour Louvain. L’Archevêque de Pradt, qui 
était revenu de Gand le 22 décembre précédent, était 
définitivement parti pour Paris, la veille, 15 janvier. 

Environ 200 espagnols, les derniers qui travaillent 
encore à Anvers, reviennent le lundi 17 Janvier. 

La paix avec l'Espagne et le roi Ferdinand I‘.est 
conclue. Elle est annoncée le 19, dans une proclamation 


54 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





du Maréchal Macdonald, duc de Tarente, datée de 
Maestricht, le 16 janvier, affichée au bureau du logement. 
Les encouragements aux soldats n’y font point défaut, 
ni les promesses d'un avenir meilleur, qui verra s’accom- 
plir de grandes choses. L'optimisme en est la note domi- 
nante. Cela n'empêche qu'une nouvelle contribution de 
600 bêtes à cornes est prélevée sur le département. Les 
gendarmes parcourent les villages et visitent les fermes. 
Les bêtes sont enlevées de force. On les voit bientôt 
affluer à Malines; elles sont placées dans l’église des 
Dominicains. 

Le soir, à 10 heures, il est annoncé, par l'office du 
crieur public (uytgebeld), qu'un millier de soldats est en 
route, et qu'il va falloir loger ces hommes. En effet, une 
demi-heure s’est à peine écoulée, que les troupiers, par 
une pluie battante et trempés jusqu'aux os, au nombre 
de 800, arrivent de Wezemael. 

Ces nouveaux venus vont occuper les casernes que les 
troupes de la garnison viennent de quitter en destination 
d'Anvers, leur matériel ayant été dirigé sur Bruxelles. 

Le 21, les soldats, des canons et des munitions partent 
pour Louvain, alors que d’autres nous en arrivent, ayant 
avec eux deux canons. 

Depuis cette date jusqu’au 26, le passage des troupes, 
les unes allant à Anvers, les autres à Lierre et même à 
Louvain, se poursuit sans relâche. Ce jour marque la 
levée d’une nouvelle contribution, qui est réclamée par le 
duc de Plaisance. Elle consiste en 8000 rations, com- 
prenant de la viande, de l’eau de vie, de la paille, du 
foin, etc. Elle atteint surtout les villages, dont les maires, 
en peine de diligence pour y satisfaire, sont menacés 
d'être transportés à Paris, et quant aux villages mêmes, 
d’être incendiés. 

Le 27, de nouveaux mouvements de troupes se pro- 
duisent, et le lendemain on annonce l’arrivée de l'ennemi 


CHRONIQUE MALINOISE 55 








à Lierre. Entre 5 et 6 heures de l'après-midi, 80 hommes 
environ sy sont montrés; ils ont pris la chaussée de 
Malines, où ils ont capturé un convoi de drap qui se 
dirigeait sur Bruxelles. 

Comme une traînée de poudre, cette peu agréable nou- 
velle, qui nous est apportée par le commissaire de police 
de l'endroit, se répand. Des mesures en conséquence 
. sont immédiatement prises : deux canons sont placés au 
boulevard près de la porte Ste-Catherine. La diligence 
arrivant de Paris n'ose plus s'aventurer sur Anvers: on 
dételle les chevaux au « Keizershof ». Toutefois, lorsqu'on 
apprit, l'après-midi, que l’ennemi n’était plus à Lierre et 
même que 3 hussards avaient été faits prisonniers, la 
voiture publique reprend son voyage, ainsi que celle en 
destination de Louvain. Le soir de ce jour, à o heures, 
l'alarme est donnée. Les militaires reçoivent l’ordre de 
partir pour Louvain; ceux qui étaient campés près du 
pont de Waelhem et ceux cantonnés à Duffel sont dirigés 
sur Campenhout. Tous les ponts sur la Nèthe avaient 
été, déjà depuis un petit temps, détruits par les Français, 
pour arrêter la marche de l'ennemi. 

Le lendemain, 29 janvier, le auartier général et les 
troupes du général Maison reviennent une nouvelle fois 
s'installer à Malines, et y restent jusqu’au 30 janvier. Ce 
jour, après avoir pris connaissance des rapports, et reçu 
deux estafettes de Louvain, le général donna lui-même 
l'ordre du départ. Vers 8 1/2 heures, en compagnie d’une 
petite escorte, il se dirige sur Bruxelles; l’armée le suit 
à une demi-heure d'intervalle, et avant minuit, le dernier 
français avait évacué la ville. 

Plus tard, on apprit que le séjour de ces troupes à 
Bruxelles avait été de courte durée, une demi-journée à 
peine; que les français s'étaient repliés sur Gand, ne 
laissant dans la première de ces villes qu'environ un 
millier d'hommes, dont les avant-postes étaient placés 


56 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





au pont de Laeken et à un quart d'heure de marche hors 
la porte de Louvain. 

La Cour d'appel s'était également transportée à Gand. 

Pour s'expliquer les marches et contre-marches des 
troupes françaises ici à Malines, il suffit, ainsi que nous 
le disions plus haut, de se rappeler que la défense d'Anvers 
avait été confiée par Napoléon au général Maison. Arri- 
vé dans cette ville le 25 décembre 1813, ce général n’y 
avait trouvé que des soldats mal armés, mal équipés et 
surtout peu disciplinés, qui journellement se livraient à 
des brigandages et dont des désertions continuelles éclair- 
cissaient les rangs. 

Du 11 au 13 janvier, il eut à se défendre contre les 
attaques de Bulow. Les troupes de ce général avaient 
délogé de Breda et de Willemstad le général Decaen, et 
défait à Hoogstraeten le général Ruguet. Puis, s'étant 
rapidement portées sur Anvers par Westmalle, elles 
avaient pour objectif de s'emparer de la flotte française. 
Le général Maison dut fléchir devant ces forces supé- 
rieures. En désespoir de cause, il laissa une partie de son 
armée à Anvers, pour s'opposer à l'invasion des Anglais 
et des Russes, alors que lui-même se dirigeait vers le 
Brabant, pour prêter main-forte à Macdonald, qui était 
arrivé à Maestricht. 

À Bruxelles même, le général français dut songer à la 
retraite. Le r février 1813,1iabandonna cette ville, accom- 
pagné de Pontécoulant et de la plupart des fonctionnaires 
français, pour se diriger sur Lille, poursuivi par les cosa- 
ques, auxquels se joignirent bientôt les Prussiens, les 
Russes, les Saxons et les Suisses (x). 


(1) Pour plus de détails au sujet de l'occupation française en Belgique, 
consulter l’intéressant ouvrage de notre confrère M. Frans Van den Bergh, 
intitulé De Fransche Overheersching in België, qui fut couronné par l’Académie 
Royale Flamande, en 1900. 


CHRONIQUE MALINOISE 57 





Départ des Français. Arrivée des troupes alliées. — Nous 
venons de voir que la ville de Malines avait été aban- 
donnée par les Français et l’on comprend avec quelle 
anxiété on y attendait les événements. Ceux-ci ne devaient 
guère tarder à se produire; il importe toutefois de dire, 
que l'occupation de la ville par l'ennemi se fit de la façon 
la plus pacifique, et que, si nos concitoyens n'avaient pas 
à cœur de les recevoir à bras ouvert ni à allumer en leur 
honneur des feux de joie, au moins ne leur témoignèrent- 
ils pas d’hostilité ouverte : ils comprenaient trop bien 
qu'ils n'avaient fait que changer de maîtres et que les der- 
niers venus n'étaient que trop disposés à se considérer ici 
comme en pays conquis; ils l’étaient en effet, comme la 
suite des événements ne devait que trop bien le prouver. 

Le lundi 31 janvier donc, à 4 1/2 heures de l’après- 
midi, arrivent 3 chasseurs prussiens à cheval, pistolet au 
poing, qui s’informent de leurs adversaires. Lorsqu'on leur 
eut fait part du départ des français, un des trois se fait 
renseigner sur la route à suivre, et part pour Bruxelles; le 
second prend la direction de Louvain et le troisième se 
poste devant l'hôtel de ville. 

Quelque temps après, un détachement de 20 hommes, 
commandé par un officier, arrive à son tour. Au bureau 
de logement, cet officier s'enquiert de toutes les nou- 
velles, concernant les français : j’heure de leur départ, 
leur nombre, s'ils ont laissé des effets, s’il y a des blessés, 
etc. Le maire, qu’on était allé avertir, étant absent, 
l’adjoint Estrix renseigne le nouvel arrivé; les troupes, 
au nombre de 4 à 5000 hommes et 200 cavaliers, sous 
les ordres du général Maison, ont abandonné la ville 
la veille au soir, à ro heures. Ils ont tout emporté 
avec elles, même les malades, à l'exception de 25 d’entre 
ces derniers, trop souffrants pour pouvoir supporter le 
transport ; ils sont à l'hôpital, où l’officier prussien se fait 
conduire. 


58 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





Celui-ci demande ensuite qu’on lui fournisse 32 aunes 
de drap vert, 4 à 5 aunes de drap écru et 12 bouteilles 
de vin. On s'empresse de le satisfaire. 

À 7 heures du soir, cette avant-garde repart par la 
porte d'Anvers; deux diligences ont été arrêtées par elle 
et conduites à Lierre, après avoir été lestées de leur 
contenu (deux sacs d'argent, dit-on) et abandonnées des 
voyageurs. 

Le soir, d’autres troupes nous arrivent de Louvain. 

À Lierre, apprend-on, les français se sont retirés devant 
l'ennemi se repliant sur Anvers en bon ordre, tout en 
ne cessant de se défendre. 

Les quelques prussiens qui avaient fait leur apparition 
à Malines, le 31 janvier, ne faisaient que précéder le gros 
de l’armée, qui arriva le lendemain, sous la conduite du 
général Borstel. 

La grosse cloche et le carillon qui, il y a quelques 
jours seulement, saluaient de leurs accents joyeux les 
victoires de l’armée française et les anniversaires de leur 
empereur, furent mis en branle pour l’arrivée de l’ennemi 
victorieux. 

Et cependant, cet événement qui traduisait en fait 
l'occupation depuis longtemps redoutée, éveilla des 
sentiments bien divers parmi nos concitoyens. 

Ou nous nous trompons fort, ou la population Mali- 
noise ne fut que médiocrement à l'aise en présence d’un 
hôte qui s'installait chez lui, sans y avoir été invité, et 
sans que rien put faire conjecturer de la plus ou moins 
longue durée de son séjour. 

Le magistrat, au contraire, semble avoir fait bon cœur 
contre mauvaise fortune et, fidèle au principe qu'il est 
bon d’hurler avec les loups, il s’évertua à faire bonne 
mine au nouvel arrivé et à lui rendre son séjour ici 
aussi agréable que possible. Du reste, il y allait pour 
plusieurs d’entre eux de leur situation, et pour leurs 


CHRONIQUE MALINOISE 59 





administrés de la sauvegarde de leurs intérêts et de leur 
sécurité. 

Aussi, tout en recommandant aux habitants de la ville 
de bien traiter les soldats étrangers et de leur fournir 
du pain et de la viande, de la bière et du genièvre, 
en menaçant ceux qui abandonnaient leur demeure pour 
se soustraire à ces obligations, de loger à leurs frais les 
soldats à l'hôtel, ils s’ingénièrent à soulager ceux à qui 
ces charges allaient trop lourdement peser. 

À cet effet, le maire fit les réquisitions nécessaires 
afin de pouvoir fournir par homme et pour quatre jours 
une livre de viande et une pinte de genièvre, à quiconque 
justifiait du manque de ressources pour satisfaire aux 
nécessités du moment. 

En outre, il fut fait fête aux officiers étrangers. Un 
dîner les réunit à l’hôtel de ville, et à cette occasion le 
général prussien manda auprès de lui les curés de la 
ville, pour les rassurer sur ses intentions à l'égard du 
culte, pour lequel, disait-il, il professait le plus grand 
respect. 

A son tour, le général reçut le magistrat à diner. 

Le séjour de ce corps de troupes fut de courte durée à 
Malines. À peine arrivé ici, une partie s’en détacha pour 
continuer sa marche sur Bruxelles, et une autre sur 
Willebroeck, où fut capturé un bateau, chargé de canons. 
Du matériel de guerre, comprenant neuf pièces de 16 
livres, des roues et des canons de siège, pris aux français, 
arriva le lendemain à Malines et fut dirigé sur Lierre. 
Enfin, le 5 février, eut lieu le départ de toutes les 
autres troupes. Ce même jour, des cosaques passèrent 
encore ici, venant de Louvain, en destination de Wille- 
broeck. 

Arrivée du quartier général des Prussiens. — Le quartier 
général des Prussiens partit de Duffel et arriva à 
Malines, le 7 février. On y remarquait le général Bulow, 


60 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





le prince de Saxe-Weimar, le prince d'Orange et le duc 
de Clarence, fils du roi d'Angleterre. 

Depuis quelque temps déjà, le bruit couraïit que nos 
provinces allaient tomber en partage au souverain de la 
Hollande, et que celui-ci ne serait autre qu’un prince de 
l'ancienne dynastie. Les édiles malinois saisirent, avec 
empressement, l'occasion qui s’offrait à eux de faire preuve 
de sentiments de loyalisme vis-à-vis d’un membre de la 
future famille royale des Provinces-Unies. L’habit orné 
de la cocarde orange, ils s’en furent à la rencontre du 
prince et le conduisirent à l'hôtel de ville, où un repas lui 
avait été préparé. 

Bulow et Saxe-Weimar se montrèrent peu satisfaits de 
cette façon d'agir, quiles reléguait au second plan. Bulow, 
surtout, s’en plaignit vivement, en déclarant que celui que 
l’on fêtait d'une façon aussi intempestive n'était qu'un 
« petit prince », qui ne régnerait pas er Hollande. Schel- 
lens ajoute, que le prince d'Orange fut malade, peut-être 
d’avoir trop bien mangé (sic), et que le soir, le duc 
de Clarence était ivre. 

Au reste, notre chroniqueur est sévère dans son appré- 
ciation de la conduite des Magistrats; il ne leur par- 
donne pas d’avoir convié les intrus à une sauterie, alors 
que le bourgeois avait tant à souffrir des envahisseurs. 

« In den nacht, dit-il, is er op den grooten théâtre een 
» bal geweest, en men was er allen zeer verheugd, ter- 
» wijlen het in de burgershuisen drukkelijk om zien was, 
» moctende de arme borgers aen die schuffers van 
» Pruyssische meer geven en opbrengen als hun mogelijk 
» Was; in verscheyde huyzen hebben zij daerenboven 
» gestolen. » 

Le lendemain, 8 février, le quartier général s'établit à 
Bruxelles, et de là, à la date du 0, le duc de Saxe- 
Weimar lança une proclamation, dans laquelle, entre 
autres, il était dit, qu'en présence de la non-évacuation 


CHRONIQUE MALINOISE GI 








de la place d'Anvers par les Français, le siège du Dépar- 
tement serait établi à Malines. 

Le 25 de ce mois, de Warony, sous-préfet du temps de 
l'Empire, fut nommé Intendant du département des 


Deux-Nèthes (r). 


(1) A propos de ce fonctionnaire, et pour donner une idée de la caricature 
de l’époque, nous ne pouvons mieux faire que de décrire un dessin satirique 
que nous eûmes l’occasion d’avoir entre les mains. Il s'agit d’une gravure 
grossière, folio plano, coloriée- à la main, représentant l’intérieur d’un 
cabaret. Elle porte comme souscription : Installation de l'intendant des cosaçques 
à Malines. Dans une niche, à droite, est placé un grand poêle. Au mur du 
fond pendent des cruches en étain, ainsi qu’un ratelier garni de pipes. 
L'entrée est à gauche. On y voit un cheval tenu à la bride par un petit per- 
sonnage bossu, coiffé d’un bicorne. A l’arrière-plan se trouve la table sur 
laquelle est juché un petit homme à l’air prétentieux, qui trinque avec un 
grand diable de cosaque debout près de la table, vêtu d’une casaque garnie 
de fourrures, armé d’une lance, d’un sabre et d’un pistolet, et tenant au 
bras une chaîne; un second cosaque, vêtu de même, est placé derrière le 
premier; il porte un fusil et des pistolets et il tient à la main le knout. Le 
petit personnage exhibe une pancarte où se lit ce qui suit : 


Proclamation 


Bon Malin-oyes!!! 

Lais causaks qui se 
Connaisse au grands home 
Mont nomé intandant 
Général : ils demande 
Votre pin, votre arg (une main est dessinée ici) 
Veaux fame, dosnez 

Leurs dont tous ce qu’il 
Leurs faulx drap, ça me 
Veau drap leur faveur 
Vive lai causaks 

Il ne veule que votre bien. 


de notre Estaminet le 
1% Mars 1814. d. W. 


La pinte du bonhomme est décorée d’une tête d'âne dans un médaillon. 
Les cruches accrochées au mur portent une tête de cerf. 

Aux pieds des cosaques est couché un chien blanc. À gauche est assis 
un client fumant sa pipe; derrière lui le baes, en tablier blanc et coiffé d’un 
bonnet idem, fumant également, s’appuye sur le fauteuil du premier. Tous 
les deux regardent la scène. Un troisième personnage, placé derrière la 
table, tient d’une main une pipe et montre de l’autre le petit homme; une 
inscription lui sort de la bouche : ÿ fumera bientôt. 


62 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





Nos concitoyens ne redoutaient pas, sans raison, de voir 
succéder aux troupes françaises celles des puissances 
alliées. Non seulement elles allaient leur arriver pour 
faire de la ville le centre des opérations ayant pour objet 
la conquête de la place forte d'Anvers, mais en outre, 
celles du général prussien Bulow, et du général russe 
Wintzingrode, ayant mené à bien leur mission aux Pays- 
Bas, ne tarderaient pas non plus à venir grossir les rangs 
des premières. 

Malines ne fut donc pas longtemps à se réjouir du 
départ du premier corps de prussiens. Bientôt d’autres 
leur succédèrent, puis vinrent des Saxons, suivis des 
Russes et des Anglais. Seuls entre tous, ces derniers ne 
donneraient pas lieu à trop de plaintes. 

Il n’en fut pas de même des autres, dont la présence 
se fit cruellement sentir. Non contents de réquisitionner 
les subsistances et les fournitures dont ils étaient presque 
totalement dépourvus, ils se livrèrent à des brutalités, 
qui bientôt engendrèrent des haines profondes. Encore, 
fallait-il ne pas montrer trop de velléités de maudire 
ces rapaces, mais, à l’occasion, chanter l'hymne d'actions 
de grâce pour les victoires par eux remportées. 

Recourons derechef à Schellens, qui nous raconte les 
événements jour par jour. 

9 février 1914. — Arrivée de troupes. 

10 février. — Dix bataillons de Prussiens sont logés 
à Malines. Ils repartent le lendemain et se dirigent vers 
Bruxelles. 

12 février. — Les troupes Saxonnes demandent qu'on 
leur fournisse 2500 aunes de drap ordinaire, 500 aunes 
de drap noir, pour bâches, et 300 paires de bottes. 


Dimanche. — Un « Te Deum » est chanté à St-Rom- 
baut. 
16 février. — Le carnaval est défendu. 


17 février. — Deux bataillons prussiens de Saxe- 


CHRONIQUE MALINOISE 63 





Weimar arrivent et repartent pour Bruxelles le lende- 
main. 

3 mars 1814. — Les prussiens ont établi des batteries 
devant le pont de Waelhem, pour s'opposer aux incur- 
sions des français. 

7 mars. — Il est fait un appel aux volontaires, pour 
former une armée belge. On en donne lecture au prône, 
à Hanswyck, entre-autres, et l’on s'adresse surtout aux 
femmes, pour qu'à l'exemple des hollandaises et des 
prussiennes, elles encouragent et stimulent le sexe fort. 

& mars. — La ville est frappée d’une contribution de 
90,000 frs. Les billets de contrainte sont envoyés le 11, 
et le premier payement est exigé le 15, sous menace 
d'exécution militaire. Parmi nos concitoyens, Schellens 
signale Constantin Van den Nieuwenhuysen, comme le 
plus fort imposé. Il avait à payer 3210 fr. en trois 
termes, soit le tiers tous les mois, à partir du 16 mars. 
Comme 1l ne s’exécuta pas à la date voulue, on lui 
envoya quelques soldats à loger et à nourrir; on en agit 
de même à l'égard d’autres habitants de la ville, et 
notamment chez Henri Coloma, Van Langendonck et 
J. Bernaerts, rue Ste-Catherine. Le moins imposé avait 
encore à payer 120 frs. 

13 mars. — Victoire des alliés à Laon. A cette 
occasion, un « Te Deum » est chanté à St-Rombaut. 

16 mars. — Les bourgeois sont invités de faire la 
lessive pour les soldats. 

17 mars. — On annonce l'arrivée des français à 
Contich. La garnison se prépare au départ. Le général 
Coblentz et une partie des troupes se dirigent sur 
Waelhem. Le restant se tient à la Grand’ Place, prêt à 
partir. Tout l’avant-midi s'entend le bruit de l'artillerie, 
et des femmes des militaires de Waelhem viennent se 
réfugier ici. À deux heures, les troupes reviennent et 
reprennent possession de leur logement. Ordre est donné 


64 LEA FIN DE DEUX RÉGIMES 





à tous les habitants de confectionner de la charpie pour 
les blessés. 

22 mars. — La garnison fait une excursion au dehors 
de la ville. On s'attendait à la voir partir, maïs cet 
espoir est déçu. 

Tout le bétail des environs d'Anvers est réquisitionné 
par le commandant de Malines, qui redoute de le voir 
tomber aux mains des français. 

20 mars. — Départ de la garnison. Vers le soir, de nou- 
velles troupes les remplaçent. Ce sont presque tous des 
déserteurs, qui ne s'arrêtent que peu de temps à Malines 
et qui continuent leur marche sur Bruxelles, avec 2 pièces 
de canon. Le soir, à 11 heures, elles reviennent. Les habi- 
tants sont avertis par le crieur public (urtgebeld) qu'ils ont 
à les reprendre sans billet de logement et à les nourrir. 

3 avril. — Deux bataillons de Russes, venant de 
Duffel, passent en destination de Bruxelles. Ils ont avec 
eux 6 canons, dont deux restent à Malines. 

Le soir, un bataillon de Prussiens, en garnison ici, 
quitte pour aller à Bruxelles. 

4 avril. — On fête l'entrée des alliés dans Paris. Le 
31 mars, en présence de toute la garnison, un « Te Deum» 
est chanté à St-Rombaut. Le commandant régale le 
Magistrat, et le soir les habitants illuminent par ordre. 

9 avril. — On apprend la défection du général Maison, 
l'ancien défenseur d'Anvers. Cet événement fait l’objet 
de toutes les conversations. 

14 avril. — Arrivée d’un bataillon de la Landwehr 
prussienne, musique en tête. 

On compte à ce moment à Malines, environ 4000 
hommes de troupes. 

15 avril. — On enlève à la Grand’ place les pavés, qui 
donnaient à lire l'inscription : 

République Française. 
10 Prairial, 4° année. 


CHRONIQUE MALINES 65 





17 avril. — Départ du régiment prussien dit « de 
l'Elbe ». Il était à Malines depuis le 2 avril. 
Reddition d'Anvers. 


20 avril. — Napoléon signe son abdication à Fon- 
tainebleau. 

Depuis l'abdication de Napoléon jusqu'à la bataille de 
Waterloo. — 22 avril. — Le général anglais Louis 


Graham annonce son arrivée pour deux heures avant 
midi. On croit à une erreur et on fait préparer un repas 
à la maison de la Comtesse Respani, où logeait le com- 
mandant, pour 2 heures de l'après-midi. La Comtesse, 
peu enchantée de devoir héberger ce nouvel hôte, refuse de 
donner son argenterie de table, sous prétexte que celle-ci 
était emballée pour être expédiée à Bruxelles (gewoon- 
lycke uitvlught van zulke madammen, dit Schellens). On 
est forcé de s'en fournir ailleurs. Contre toute attente, 
le général est là à l'heure indiquée et repart le ventre 
creux comme à l'arrivée. 

24 avril. — Des voitures vont et viennent, apportant 
d'Anvers le nouveau cuivre monnayé à l'effigie de 
Pouis XVIII. 

29 avril. — Les prussiens s'apprêtent à partir. Il en 
arrive des villages environnants et tous nous quittent le 
lendemain à 5 heures du matin. 

Tous les véhicules disponibles avaient été réquisi- 
tionnés par eux. 

« Men had al de karren van de buytenlieden, dit 
» Schellens, op de merckt geprest, ende alsoo er geen 
» geñoeg waren om die verkens te vervoeren, ende dat 
» zij die van den maire wilden hebben, hebben zij hem 
» acht mannen in zijn huis gezet, tot dat den nomber 
» tot vervoering compleet was. » 

Enfin les malinois se virent délivrés de la plus grande 
partie de ces hôtes incommodes. Ceux qui allaient les 
remplacer se montreraient au moins plus traitables que 

5 


66 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





les premiers. Ce furent des Anglais, qui, à peine arrivés, 
assurèrent, en lieu et place des Prussiens, le service de la 
garde. Leur commandant ne voulut pas être logé en 
ville. On l’installa à « Vorschenborg », aujourd’hui l’éta- 
blissement Coloma. 

Le premier soin des Anglais fut d’abattre l'arbre de 
la liberté que leurs prédécesseurs avaient respecté. Leurs 
sentiments à l'égard des Prussiens n'étaient rien moins 
que sympathiques. Ils leur montraient une hostilité non 
déguisée; même, à l’occasion, dit Schellens, ils allaient 
jusqu’à refuser de faire usage de la vaisselle qui avait 
servi aux premiers. Ils se conduisaient tout autrement 
vis-à-vis des français, que ie nouvel ordre de choses avait 
ramené ici. Simultanément avec eux ils montaient la 
garde, et en toute circonstance ils se montraient animés 
envers eux des meilleurs sentiments. 

Ils étaient non moins prévenants à l’écard de nos con- 
citoyens. De plus, comme ïls étaient abondamment 
pourvus de tout le nécessaire, on put mettre un terme à 
la distribution des bons, créés dans l'intention de soulager 
les plus nécessiteux d’entre les habitants. Pour toutes ces 
raisons, le départ des Anglais, le 12 mai, après un séjour 
peu prolongé, fut unanimement regretté, et ce d'autant 
plus que ce départ laissait la porte ouverte aux excès 
que ne pouvaient manquer de commettre les soldats qui 
allaient bientôt les remplacer à Malines. 

Quant à l'esprit qui animait les troupes françaises, 1l 
était encore favorable à Napoléon, et plus tôt hostile à 
celui qui venait de ceindre la couronne de France. 

L'avènement de Louis XVIII n'avait rien changé, 
quant à nos provinces, à l'ordre de choses existant. 
Comme par le passé, notre pays restait au pouvoir des 
français; rien n’était changé quant au régime; on n'avait 
fait que changer de maître. Et cela même n’amena point 
un arrêt dans le va-et-vient des troupes étrangères. Il 


CHRONIQUE MALINOISE 07 





en vint encore de toutes les couleurs et des nationalités 
les plus diverses. 

Le 14 mai, deux jours après le départ des Anglais, 
on vit arriver à Malines, les Russes du général Wal- 
modin (raspaillie van alle natiën, dit Schellens) qui se 
livrèrent ici à de nombreux excès. Leurs exigences 
n'avaient pas de limites, et très souvent ils eurent recours 
aux arguments frappants. À certain moment, la rébel- 
lion se mit dans leurs rangs, car ils appréhendaient de 
devoir passer sous les ordres des prussiens. Menaçants 
et indisciplinés, ils jetèrent leurs armes et l’on ne parvint 
à les réduire et à les ramener au sentiment de la soumis- 
sion, qu'après avoir sévi contre les meneurs, qui furent 
arrêtés et incarcérés. Nos concitoyens durent souffrir 
la présence de ces mercenaires pendant près d’un mois. 
Ils ne partirent que le 14 juin, et encore en revint-il 
deux jours plus tard, après que le régiment eut été 
supprimé et les hommes licenciés. Les soldats belges 
Eurénemdort auaire. pour réprimer les excès dont cette 
poignée de mécontents se montrait coupable. 

Peu à peu cependant, on finit par être débarrassé de 
ces dangereux parasites. Une armée belge venait de se 
former; ces soldats, nos compatriotes, nous arrivèrent le 
20 juillet, et depuis lors ils assurèrent le service intérieur 
de la garnison. 

De tous les Prussiens, un seul, le commandant Solson, 
natif de Berlin, acquit des droits à la reconnaissance 
des Malinois: il s'était montré accommodant en toute cir- 
constance, et à son départ, le magistrat lui fit don d’une 
médaille, en souvenir de son séjour ici. 

Gouvernement de Louis X VIII. Régime hollandais. Retour 
de Napoléon. — Quoique momentanément disparu de la 
scène de ce monde, Napoléon n’en comptait pas moins 
encore des admirateurs et des amis parmi ses anciens 
sujets belges. 


68 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





Les occasions ne furent pas rares où, malgré tout, ces 
sentiments se firent jour, et maintes fois le Magistrat dut 
veiller à y mettre ordre. C’est ainsi, entre autres, que le 
15 août, fête de l’Assomption, il fut défendu de mener 
du bruit autour des statues illuminées de la Vierge, de 
tirer des campes ou des coups de fusils, de crainte que 
ces actes ne fussent interprêtés comme l'expression du 
sentiment populaire en faveur de l’ex-empereur. Le soir 
de ce jour, des soldats belges s’évadèrent de leur quar- 
tier, s'enivrèrent et parcoururent ainsi la ville, en criant 
« Vive Napoléon ». 

Régime hollandais. — Pendant que notre pays se voyait 
ainsi livré au bon plaisir des armées étrangères, ses des- 
tinées se négociaient parmi les monarques européens. 
Le prince d'Orange, Guillaume-Frédéric, héritier des 
anciens stadhouder, s'était fait agréer comme souverain 
par les Hollandais, que le prince Louis-Bonaparte avait 
administré au nom de son frère. 

Dès le mois de février 1814, Guillaume avait envoyé 
son fils aîné à Bruxelles, peut-être dans l'intention de 
familiariser nos compatriotes avec l’idée de se voir tôt 
ou tard réuni avec leurs voisins sous son sceptre. 

Nous avons vu le jeune prince accompagner l’état- 
major prussien et le magistrat de Malines s’empresser 
autour de lui et le congratuler de façon particulière. Nul 
doute qu’en agissant ainsi, nos édiles escomptaient 
l'avenir et cherchaient à dissiper toute équivoque sur 
l'accueil qu'ils feraient, le cas échéant, à la future maison 
souveraine. Il en fut encore ainsi toutes les fois que 
l'occasion s’en présenta. Tout en reconnaissant que leur 
situation était délicate et difficile, il nous paraît cepen- 
dant que nos administrateurs d'alors étaient bien pressés 
de renier un régime dont les cendres n'étaient pas refroi- 
dies, et qu’une sage réserve, imposée par une longue et 
cruelle expérience, eut été mieux en situation, 


CHRONIQUE MALINOISE 69 





L'avenir, malheureusement, a justifié cette manière de 
voir. Mais n’anticipons pas! 

Le prince d'Orange s'était empressé de rejoindre les 
souverains alliés à Paris, et il s'y trouva avec eux le 
30 mai 1814, où la paix fut signée, sa prise de possession 
du pays gouverné par ses ancêtres, reconnue et décidé 
que la Hollande recevrait encore un accroissement de 
territoire. 

Fort de ces décisions, le prince d'Orange s’empressa de 
regagner ses nouveaux Etats, et 1l traversa en toute hâte 
Malines dans la nuit du 4 juin, en destination de La 
Haye. 

Le 20 juin, le traité de Londres, dit des 8 articles, 
réunit définitivement la Belgique à la Hollande, et 
décida que les deux pays seraient régis par une consti- 
tution unique. Ce traité, accepté par le prince le 21 juillet, 
ne fut cependant rendu public qu’un an plus tard, c’est- 
à-dire en juillet 1815. 

Désireux de se faire reconnaître par nos compatriotes, 
le prince d'Orange fit le voyage de Bruxelles. Un 
bataillon de Hussards de Hanovre lui servait d’escorte. 
Il arriva à Malines le 30 juillet, et il changea de chevaux 
à l'hôtellerie de la Grue, à la Grand’ Place. Tout avait 
été préparé pour le recevoir; mais, par un fàcheux contre- 
temps, le prince était déjà parti quand on sonna la 
cloche, joua le carillon et que l’on songea à tirer les salves 
d'usage. Quant à ces dernières, Schellens nous apprend 
qu’on avait bien des canons, mais que l’on avait oublié 
de les munir de cartouches. | 

Le 24 août, jour de la fête du prince, on organisa des 
réjouissances officielles. Pour la première fois, la cocarde 
tricolore apparut à l’habit des bourgeois de Malines. Les 
cloches et le carillon, de leurs accents joyeux, annon- 
cèrent les diverses festivités. Parmi celles-ci, notons des 
divertissements organisés pour les militaires au Vry- 


70 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





broeck, et une illumination générale décidée pour le soir. 
Le mauvais temps contraria toutes ces dispositions; seul 
le bal annoncé pour les officiers put avoir lieu (Il n'y 
eut, dit Schellens, que cinq demoiselles bourgeoises, les 
autres appartenaient à la noblesse). 

Notons ici que ces manifestations patriotiques se 
faisaient par ordre; que l'autorité civile se laissait com- 
munément supplanter par l'autorité militaire, et que 
celle-ci faisait, au préalable, par l'entremise du crieur 
public, inviter la population à participer aux démon- 
strations loyalistes que l’armée organisait. 

Nos concitoyens s’y prêta'ent-ils toujours de bonne 
grâce? Nous en doutons. Quoiqu'il en soit, la chronique 
nous a conservé la boutade facétieuse de l’antiquaire De 
Bruyn, qui ménagea, non sans malice, sa bourse et les 
susceptibilités de qui de droit. Qui ne se rappelle, au 
moins pour l'avoir entendu raconter par quelque comtem- 
porain, que le spirituel bibliophile se contenta, un jour 
de réjouissance officielle, d’exhiber un transparant sur 
lequel une maigre et unique chandelle faisait se détacher 
ces deux lignes : 


Oragoien in het hert geplant 
Is beter als veel licht verbrant (1) 


Le prince d'Orange resta un peu plus d’un mois à 
Bruxelles, et le 7 septembre il repartit pour la Hollande. 
Son escorte le devançait. Pendant trois jours, des détache- 
ments du bataillon de Hanovre traversèrent et même 





(1) À l’occasion d’un repas offert par l’édilité malinoise au nouvel arche- 
vêque, Prince de Méan, on put lire chez De Bruyn ce qui suit : 


De reusen dansen 

De overheden schransen 

De borgers die het alles doen 
Betaelen deftig het fatzoen. 


CHRONIQUE MALINOISE 72 





séjournèrent à Malines. Ces soldats se livrèrent ici à des 
excès tels, que nos concitoyens refusèrent de les loger, et 
même que des rixes sanglantes surgirent entre civils et 
militaires. On fut donc on ne peut plus content de les 
voir partir. 

Le prince d'Orange, toutes les fois qu’il fut de passage 
à Malines, fut complimenté et reçu par le Magistrat. 
Bientôt l’on fêta la princesse d'Orange, et l'anniversaire 
de la naissance du prince héritier; l’occasion se présenta 
encore, les 5 et 27 décembre, de faire bon accueil au père, 
que le Congrès de Vienne, au mois de février 1815, recon- 
nut comme souverain des Provinces-Unies de Belgique 
et de Hollande. 

Entretemps on n'oublia pas de commémorer l'abandon 
de la ville par les Français, et le 1 février, un « Te 
Deum » fut chanté à St-Rombaut; l'autorité militaire y 
assistait; des salves furent tirées à la Grand’ Place. 

Ajoutons à ce propos, que les pouvoirs se montraient 
décidés de faire respecter les croyances religieuses de 
nos concitoyens. Et ce qui le prouve, c'est que, s'in- 
spirant de ce qui se pratiquait en Hollande, pays de 
confession protestante, on n’hésita pas à interdire toute 
vente pendant les offices divins et même à prescrire que 
les maisons fermeraient pendant le même temps. Ce 
procédé, auquel on n'était guère habitué ici, n'était 
qu'un premier indice des dispositions autoritaires et 
intransigeantes qui se manifesteraient fréquemment dans 
l'avenir. 

On en eut bientôt une nouvel exemple. Le Pape avait 
chargé l’Internonce de lui faire rapport sur les affaires 
ecclésiastiques de notre pays, et le Roi Guillaume avait 
donné carte blanche au délégué du Souverain Pontife, 
pour accomplir sa mission. Le jour où il vint à Malines, 
il descendit chez le chanoine Fayd’herbe. Dénoncé par 
des orangistes trop zélés comme partisan des français, 


7e LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





ordre arriva de Bruxelles, de l'arrêter et de l’expulser 
du territoire; ce qui fut fait. Pour ses débuts, le nouveau 
régime faisait certainement là un pas de clerc. 

Retour de Napoléon. — Sur ces entrefaites, Napoléon, 
que l’on croyait avoir réduit à l'impuissance, venait de 
faire un retour offensif dans ses anciens Etats. Débar- 
quant le 13 mars, à St-Juan, il parcourut la France et se 
dirigea vers Paris, en ralliant autour de lui les soldats 
de son ancienne armée; en présence de l'enthousiasme 
que provoquait son arrivée, 1l put espérer, un instant, 
reprendre la série de ses succès d’autrefois. 

Les puissances alliées s'émurent; leurs armées et celle 
de Napoléon se rencontrèrent sur le champ de bataille de 
Waterloo, le 18 juin 1815, et là seulement le vainqueur 
d’Austerlitz vit se ruiner ses dernières espérances. 

Le roi de Hollande n'avait pas attendu ces événements 
pour faire acte de souverain en Belgique. Le 16 mars, 1l 
data de La Haye, une proclamation qui fut lue à Malines 
par le maire, accompagné de ses adjoints et escorté de la 
troupe, le 18 mars. 

Le 29 de ce mois, Guillaume arriva dans notre pays, 
pour s’y faire inaugurer. Ce même jour, Malines le vit 
dans ses murs et lui fit bon accueil. 

Le 1° avril, il appela sous les armes 25,000 de nos 
compatriotes, et ceux-ci justifièrent une fois de plus leur 
antique réputation de bravoure, en assurant pour une 
grande part le succès de la fameuse journée du 18 juin 
1815, dont nous venons de rappeler le souvenir. 

Le régime français en Belgique était définitivement 
enterré et les circonstances allaient préparer nos pro- 
vinces au réveil de 1830, qui fut l'aurore de notre in- 
dépendance. 

Les tableaux. — Une des conséquences du nouvel ordre 
de choses fut de faire restituer à notre pays les chefs- 
d'œuvre de l’art, au moyen desquels Napoléon avait rêvé 


sind à 


CHRONIQUE MALINOISE 7 








de faire de la France le centre des richesses artistiques 
de l’Europe (1). 

La ville de Malines comptait parmi les spoliées, car 
les œuvres d’art dont elle s'enorgueillissait depuis des 
siècles lui avait été ravies. C’est le moment d'en dire 
quelques mots. 

La République avait organisé, sous le nom d’Agence de 
commerce et d'extraction de la Belgique, une Commission 
chargée de présider à l'enlèvement des objets d’art pillés 
et confisqués, de faire la récolte, comme le portent ironi- 
quement les documents officiels. 

Cette Commission opéra sous l'égide de la force armée, 
car partout les saisies s’effectuèrent sans l'intervention 
de l'autorité locale et malgré les énergiques protestations 
de celle-ci. 

Les expéditions à Paris furent dirigées par un lieu- 
tenant du 5° Régiment des hussards, nommé Luc Barbier, 
et ce fut lui qui eut l'honneur d'annoncer à la Convention 
Nationale, « que les ouvrages immortels que nous ont 
» laissé les pinceaux de Rubens, de Van Dick et d’autres 
» fondateurs de l’école flamande, n'étaient plus dans une 
» terre étrangère. Réunis avec soin par les ordres des 
» Représentants du Peuple, ils étaient déposés dans la 
» patrie des Arts et du Génie, dans la patrie de la 
» Liberté et de l'Égalité Sainte, dans la République 
» française ». 

« Mais, dit De Decker, ces œuvres ne furent jamais 
» estimées à leur véritable valeur esthétique. Le peuple 
» français n’a jamais compris l’école flamande, et ilen a 


(x) Les péripéties de l'exode de ces merveilles sont décrites dans un travail 
remarquable, fait en 1883, par M. F. De Decker, et paru dans la Revue 
Générale de cette année, sous le titre de Œuvres d’art enlevées et détruites en 
Belgique, par la Révolution française. M. Piot est aussi l’auteur d’un Rapport sur 
les œuvres d’art enlevées à la Belgique et restituces en 1815. 


74 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 








» toujours méconnu la gloire » (1). « Paris n’accueillit donc 
» qu'avec indifférence et dédain les chefs-d'œuvre dont 
» nos pères étaient si fiers. C'est que David régnait alors 
» en France avec un pouvoir despotique, et qu'entre 
» l’école fondée par cet artiste et la nôtre il y avait la 
» distance d’un monde » (2). 

Il en fut bien autrement pour les objets d'art enlevés à 
l'Italie. 

Le traité de Tolenfino, du 23 juin 1796, imposé par 
Bonaparte à Pie VI, assura à la France la possession de 
100 chefs-d'œuvre des écoles italiennes, à désigner par 
les commissaires délégués de la République. Le duc de 
Modène avait eu à se soumettre à une condition analogue, 
le 26 mai de la même année. Il eut à fournir, pour les 
musées français, une vingtaine de tableaux, à prendre 
dans sa Galerie et dans ses Etats. 

« L'entrée triomphale à Paris de ces chefs-d'œuvre fut 
» consacrée par la présence des représentants officiels du 
» monde littéraire et artistique; elle fut saluée par les 
acclamations enthousiastes du peuple tout entier. Les 
» chars portant les monuments de la sculpture antique 
» et de la peinture italienne étaient accompagnés et 
» suivis par tous les professeurs et élèves de peinture, 
» de sculpture et d'architecture, formant cortège avec 
» les commissaires envoyés en Italie, à la recherche des 
» objets d’art enlevés au nom de la République » (3). 

Au lendemain de la chute de l'Empire, les Alliés, par 
un accord tacite, respectèrent les collections d’art ainsi 
formées, et Louis XVIII put annoncer aux Chambres 
législatives françaises, que les chefs-d'œuvre des arts 


2 


LV 
2 


(1) Ce qui était vrai au commencement du xix° siècle, ne l’est heureuse- 
ment plus maintenant, et les maîtres flamands sont estimés par les français 
à leur véritable valeur; nous aimons à le reconnaître. 

(2) F£uix BoGarrrs. Esquisse d’une histoire des arts en Belgique. 

(3) DE DECKER, op. cit. 


CHRONIQUE MALINOISE 75 





appartenaient désormais à la France par des droits plus 
stables et plus sacrés que ceux de la victoire. 

Il n’en fut cependant plus de même quelques mois 
plus tard. 

Blucher et Wellington, deux noms inséparables des 
dernières guerres de l'Empire, le sont aussi de la restau- 
ration de nos musées et de nos collections d'art. 

Grâce à l'intervention énergique, brutale même, du 
premier, toutes les œuvres d’art du cabinet de Potsdam 
furent reprises. Sans prévenir personne, il chargea le 
lieutenant Général De Grote, d'enlever toutes les propriétés 
allemandes volées par les Français (sic). 

Quant à celles enlevées aux Pays-Bas, il fallut de 
longues négociations pour les faire réintégrer leurs 
dépôts primitifs. Le roi Guillaume usa de toute son 
influence pour faire aboutir les démarches faites par la 
Commission instituée pour la restitution des tableaux. 

Celle-ci se composait du Colonel de Man, de MM.Ode- 
vaere et Apostool, auxquels furent adjoints dans la suite 
le professeur Brugmans et M. Stiers d’Aertzelaer. 

Enfin, Wellington, à son tour, appuya de son autorité 
ces justes revendications. Au nom du prince régent d’An- 
gleterre, il pressa de toutes façons Talleyrand, ministre 
de Louis XVIII, de consentir à la restitution. 

Devant l'opposition du monarque français, qui, dési- 
reux de ne pas déplaire à ses nouveaux sujets, ne pouvait 
se résoudre à se rendre complice de la mutilation des 
collections nationales, le général anglais eut recours aux 
moyens extrêmes. 

Le 17 septembre 1815, il avait annoncé à Talleyrand 
qu'il reprendrait les tableaux de vive force ; le lendemain 
il exécuta son dessein, sans toutefois rencontrer la 
moindre résistance de la part des français, qui n'avaient 
qu’à laisser faire. « Les souvenirs et trophées, de linjus- 
tice et de la rapine », comme s’exprima le baron Van 


76 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





Gagern, en s'adressant aux soldats hollandais chargés 
de décrocher les tableaux, furent transportés au quartier 
du prince Frédéric. 

De timides protestations s’élevèrent enfin du côté des 
français; mais on ne prit garde aux réclamations du 
ravisseur, qui voyait se perdre pour lui, sans retour, le 
fruit de ses injustes et iniques expéditions. 

Le 20 novembre, les tableaux arrivèrent à Bruxelles. 

Ce ne fut, toutefois, qu'au mois de décembre que s’effec- 
tua le retour des tableaux restitués dans les villes inté- 
ressées. 

Partout on les revit avec de vifs transports d’allégresse. 

Le journal l'Oracle, du 4 décembre, publia une lettre 
de Malines, qui donnait la relation suivante de la récep- 
tion des tableaux : 

« Hier soir, 3 décembre, le son des cloches et des 
» salves d'artillerie ont annoncé l’arrivée des chefs- 
» d'œuvre, retardée à cause de la difficulté des chemins. 
» Le convoi est arrivé ce matin, au milieu de l’enthou- 
» siasme universel. On voyait dans le cortège, formé par 
» toutes les autorités, un char de triomphe sur lequel 
» étaient allégoriquement représentés les souverains 
» alliés, aux victoires desquels on doit la restitution des 
» chefs-d'œuvre, l'honneur de la Belgique. L'Académie, 
» en corps, le suivait, et de toutes parts était répété le cri 
» de Vive le Roi! Le soir, pendant que la ville était 
» entièrement 1lluminée, il y eut un superbe souper à 
» l'hôtel de la mairie, suivi d'un bal brillant. » 

Les tableaux qui nous furent restitués sont au nombre 
de cinq : 

7. B. Le Saive : David et Goliath; 

À. fanssens : S. Luc peignant la Vierge; 

P. P. Rubens : La Pêche miraculeuse; L’Adoration des 
MALES ; 

À. Van Dyck : Le Christ entre les deux larrons. 


CHRONIQUE MALINOISE AT 





Ce dernier tableau ne revint à Malines qu’au mois de 
juin de l’année 1816. Une autre partie des tableaux enle- 
vés à Malines avait été envoyée dans les musées locaux 
de la France. C'est là que nous avons pu les retrouver: 
nous en dirons quelques mots plus loin. 

Le plus grand rombre toutefois de nos œuvres d’art a 
disparu, et le hasard seul peut en faire retrouver la trace. 
Ou bien elles sont détruites, ou bien leurs détenteurs 
préfèrent garder sur l’origine de leurs collections un 
silence prudent. Dans l'un comme dans l’autre cas, on a 
pu les considérer comme définitivement perdues. 

Les musées de province, en France, ont été, pour la 
plupart, fondés grâce à l'initiative du premier Consul et 
installés par les soins du gouvernement impérial. Le 
14 fructidor an VIII, sur le rapport de Chaptal, parut un 
décret portant la création d'une Commission qui aurait à 
former quinze collections, à répartir entre les villes sui- 
vantes : Lyon, Nantes, Dijon, Toulouse, Genève, Caen, 
Lille, Mayence, Rennes, Nancy, Bordeaux, Strasbourg, 
Bruxelles et Marseille. 

846 tableaux furent attribués aux quinze villes dési- 
gnées par ce décret. Parmi ceux-ci, il y en eut 194 de 
l'école flamande et 23 de l’école hollandaise. 

« Ce furent les écoles étrangères qui fournirent le plus 
» à la composition de ces musées, dit Clément de Ris, 
» ancien conservateur du musée du Louvre; et comme 
» en 1815, lors des reprises exercées par les alliés, les 
» délégués n’eurent peu ou pas de connaissance de ces 
» envois, on a pu dire, sans doute avec exagération, 
» mais du moins avec un fond de vérité, que si le Louvre 
» périssait aujourd’hui, on en retrouverait un second 
» dans les provinces ». 

Voyons donc ce que les musées de province ont 
recueilli d'œuvres d’art enlevées à Malines. 

Le musée Brera à Milan possède la Dernière Cène attri- 


78 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





buée à Rubens, qui provient de la chapelle du T. S. 
Sacrement de l'église Saint-Rombaut. Ce fut dame 
Cathérine Lescuyer qui la commanda à lillustre artiste, 
en 1032. 

D'abord exposée au Louvre, cette œuvre d'art devint la 
propriété du musée Brera, vers 1813. Elle lui échut, ainsi 
que d’autres toiles de l’école flamande, de Rembrandt, de 
Jordaens et de Van Dyck, en échange d'œuvres de maîtres 
de l’école italienne, Boltraffio, Moreto, l’'Oggiono et le 
Carapace. Le décret de Napoléon était de8rCemne 
fut toutefois que l’année suivante que ces tableaux furent 
expédiés en Italie (1). 

Cette Dernière Cène a fait les frais de mainte controverse, 
en ce sens, surtout, qu'on en contestait la paternité à 
Rubens. Notre concitoyen Smeyers se fit l'écho, dans 
ses notes manuscrites, d'une légende qui fut reprise par 
tous ceux qui, après lui, s'occupèrent de l’art à Malines. 
Rubens, prétendait-il, se serait déchargé du soin de 
peindre le tableau sur son élève Yuste van Egmont. Un 
jour que le Pléban de St-Rombaut, Jean Silvoorts, vit 
l'œuvre dans l'atelier du maître à Anvers, il s’aperçut 
du fait; plus tard, quand le tableau se trouva placé à 
Malines, il en fit l'observation à Rubens, qui, en fin de 
compte, promit de venir à Malines pour le repeindre, 
ou au moins pour y faire telles retouches qu'il put passer 
comme étant sorti de ses mains. 

Qu'en était-1l de cette histoire? 

Nous en avons voulu avoir le cœur net, et le résultat 
de nos recherches, ainsi que l'avis de tous ceux qui ont 
vu ce tableau, est qu'il n’est pas de Rubens. Le coloris 
est terne, l'exécution est lourde et ne rappelle en rien 
la facture magistrale du prince de l'école flamande. 


(1) Catalogo della R. Pinacoteca du Milano (Palazzo Brera), 1892, pp. 
XVIII et XIX, 118. 


CHRONIQUE MALINOISE 79 





Quant aux retouches, elles n’ont existées que dans 
l'imagination trop fertile de nos chroniqueurs. Le con- 
servateur du musée Brera a bien voulu, à notre demande, 
soigneusement examiner le tableau, et il nous a assuré 
qu'il est peint d’une seule et même main et ne présente 
aucune retouche (r). 

Quant à la composition, elle révèle indubitablement 
le génie du maître. Le Sauveur est assis au milieu de ses 
apôtres, qui assistent respectueux, mais animés de senti- 
ments divers, admirablement exprimés, à l'ultime miracle 
du Christ. La salle du Cénacle est d'architecture impo- 
sante; elle est éclairée par deux flambeaux, pendant 
qu'entre des colonnes apparaît au dehors l’astre pâle de 
la nuit. 

Ce tableau fut gravé par Boëtius a Bolswert, d'après un 
dessin de Rubens. P. Pontius en fit une estampe, et il en 
parut une litographie à une date plus récente. La pho- 
tographie du tableau est dans le commerce et le musée 
communal en possède un exemplaire. 

Rubens avait l'habitude de joindre, à titre gracieux, 
aux grands tableaux d'église qui lui étaient commandés, 
quelqu'autre œuvre de moindre dimension. Il en fut 
ainsi notamment pour les tableaux de Malines. 

À St-Rombaut on possédait deux panneaux, dont l’un 
représentait l’Entrée triomphale du Christ à ‘Yérusalem 
(57 c. X 8r c.), et l'autre Yésus lavant les pieds aux apôtres 
(57 c. x 8r c.). Ces panneaux, enlevés par ies Français, 
sont conservés au musée de Dijon; ils furent compris 
dans le premier envoi qui fut fait à ce Département par 
le musée Napoléon. 

Les trois petits tableaux qui accompagnaient l’Ado- 
ration des Mages, de l’église St-Jean, représentaient, celui 


(1) A moins que de supposer que des nettoyages répétés n’aient eu raison 
des glacis que la mair seule de Rubens eût pu y appliquer. 


80 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





du milieu, Le Christ en croix, qui resta à Malines (1), et les 
deux latéraux, l’Adoration des bergers et la Résurrection, 
qui sont à Marseille, où le Gouvernement Français les 
envoya en 1802. Le conservateur du musée nous a écrit 
que ce sont des esquisses poussées et fort intéressantes. 

A l'église Notre-Dame, la Péche miraculeuse du maître 
était complétée par trois panneaux inférieurs, représen- 
tant le Christ en croix, le Christ et S. Pierre marchant sur 
les eaux et ÿonas tombant à la mer. 

Le Christ, au dire d’un chroniqueur contemporain 
(Van Luffen), fut vendu 300 florins, et reposait en 1816 
dans le cabinet de Pierets, ex-maire de la ville. 

Les deux autres panneaux furent envoyés, l’an XI dela 
République, au musée de Nancy, où le S' Malériat, 
désigné pour les y recevoir, en fit la réception. 

Tel fut le sort réservé à l’œuvre de Rubens à Malines. 
Ses disciples, Van Dyck, de Craeyer et Jordaens, étaient 
aussi représentés par leurs œuvres dans les édifices reli- 
gieux de la ville. 

L'église Ste-Catherine possédait une Sée-Famille de 
Jordaens, qui avait été payée 1200 florins à l'artiste. 
Isabelle Danesin la lui commanda en 1651, et cette 
même année, on la plaça dans l'autel en marbre que 
cette dame avait fait construire, à ses frais, dans la 
dite église. 

Ce tableau représentait l'enfant Yésus entre la Vierge 
assise et S. Foseph. Le Saint-Esprit plane au-dessus du 
groupe et Dieu le Père apparaît en haut dans les nuages. 
Des anges couronnent le père nourricier du Sauveur. 
Cette œuvre d'art échut au Louvre, en 1714. Peu après 


(1) Ce Christ n’était qu’une copie; l'original, on ne sait comment, était en 
la possession du peintre Herreyns. Avant de mourir, celui-ci éprouva des 
scrupules au sujet de la possession de ce tableau, et il le légua à l’église 
St-Jean. Il se fait ainsi que cette église peut aujourd’hui encore, montrer 
une œuvre que des circonstances favorables ont empêché de disparaître. 


CHRONIQUE MALINOISÉ SI 





on l’envoya au Musée de Strasbourg, où le reçut en l'an 
IT, Guerin, fondé de pouvoirs du Préfet du Département 
du Bas-Rhin. Depuis lors la trace en est perdue. La 
Städhsche samlüng von Gemälden aller meister ignore son 
existence, et même il n'en est pas fait mention dans le 
catalogue de la collection municipale brûlée pendant le 
siège. 

Dans la même église se voyaient trois tableaux d'Erasme 
Quellin : Une nativité de grandes dimensions (3,10 haut. 
2,17 larg.) surmontant deux autres tableaux de dimen- 
sions moindres, peints sur bois(62c. X 79c.) représentant, 
l'un le martyre de S. Laurent, autre Ste Catherine sur le 
mont Sinaï. Ces tableaux dataient de l’année 1656, et 
ornaient le maître-autel de l’église. La Nativité fit partie 
d'un deuxième envoi de tableaux au musée de Rennes. 
On ignore ce qu’il en advint depuis lors. Les deux autres 
ont été déposés au musée de Toulouse, où 1ls sont encore. 
Des photographies en ont été prises par nos soins et 
figureront au musée de la ville. Ce sont, nous a fait 
savoir le conservateur, deux compositions pleines de 
sentiment, d'une exécution facile et d’une couleur fine et 
délicate. 

L'église des Pères Récollets possédait trois œuvres de 
Van Dyck. La première, qui fut enlevée le 2 août 1794, 
fut restituée en 1815, et placée dans l'autel du bas-côté de 
l'église St-Rombaut. C'est le fameux Christ entre les 
larrons, tant admiré, payé à l'artiste 2000 florins par 
Jean Van der Laen, bourgmestre, qui en fit don ‘aux 
religieux susdits. Les autels des nefs latérales de l'église 
de ces pères étaient ornés de deux autres tableaux de 
Van Dyck, qui prirent, avec le premier, le chemin de la 
France. Le sujet de l’une de ces toiles est S. Antoine 
convertissant les hérétiques, et représente le thaumaturge 
tenant la Ste-Hostie devant laquelle se courbe un äne 
affamé. C'est un des miracles les plus connus du saint 

6 


82 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





populaire. Ce tableau, en tant que peint par Van Dyck, 
est de valeur médiocre. Il tomba en partage au musée 
de Toulouse. 

L'autre tableau lui est bien supérieur comme exécution, 
et l'artiste y a figuré la Communion de S. François. Le 
saint reçoit, de la main d'un ange, une parcelle de 
la Ste-Hostie, qu'il vient de prendre au prêtre de 
l'Ordre qui offcie. Ce tableau fut donné aux religieux 
de S. François, par les médecins de l'hôpital espagnol 
à Malines. 

Le citoyen Fleurian, commissaire pour le musée de 
Caen, en fit choix pour cette collection, et le lui envoya 
sous la dénomination de Communion de S. Bonaventure, en 
pluviose an XII de la République. Le musée de Malines 
possède les photographies de ces deux œuvres d'art; 
elles ont été reproduites à notre demande. 

Les Pères capucins possédaient, exposé dans le maître- 
autel de leur église, un grand tableau de Gaspar de 
Craeyer, représentant le Christ en croix, accompagné de 
Ste Marie-Madeleine et de S. François. Ce tableau avait 
environ 4 m. de haut sur 280 de large. Il fit partie d’un 
deuxième envoi d'œuvres d'art fait en 1808, au musée de 
Nantes. Aujourd’hui, il n'y figure plus et on ne sait ce 
qu'il en est advenu. 

Un autre tableau de de Craeyer, une Nativité provenant 
du couvent de Blijdenberg, de 3"50 de haut sur 2”40 
de large, avait été envoyé, l'an XIII de la République, 
au musée de Bordeaux. Cette toile, nous a écrit le 
conservateur, n'existe plus; elle a été entièrement détruite 
dans un incendie qui éclata le 7 décembre 1870, à l'Hôtel 
de Ville, où on avait provisoirement déposé les tableaux 
du musée. 

Pour les quelques tableaux dont il a été permis de 
retrouver la trace, combien d’autres ne sont-ils pas 
définitivement perdus, œuvres de mérite, à coup sûr, 


CHRONIQUE MALINOISE 83 





puisqu'elles furent jugées de bonne prise et emportées par 
les Français. Au moins sommes-nous rentrés en posses- 
sion des perles de nos trésors artistiques, et leur valeur 
est bien de nature à nous consoler de la perte des autres. 

La bibliothèque de l'Archevéché. — Les Français ne 
s'étaient pas contentés de faire main basse sur nos 
œuvres d'art, la Bibliothèque de l’archevêché leur parut 
également une proie facile et digne de leur convoitise. 
Et, avec raison, car les trésors bibliographiques rassem- 
blés par le cardinal Thomas-Philippe d'Alsace, pour 
compléter un fond légué par l'archevêque Boonen, étaient 
universellement appréciés et estimés. 

La Bibliothèque nationale à Paris s'enrichit de ces 
dépouilles opimes et les conserva depuis lors. Rien ne 
fit retour aux possesseurs légitimes, de la célèbre collec- 
tion formée par nos prélats, et le clergé a dù faire son 
deuil des trésors que la sollicitude éclairée de nos arche- 
vêques avait rassemblés à ieur intention. 

L’Archevéque. — En dernier lieu, dans l’ordre chrono- 
logique des faits se rattachant à la chute du régime 
Français, il convient de citer l'accession de Mgr de Méan, 
dernier prince évêque de Liège, au siège archiépiscopal 
de Malines, vacant par le départ de l'abbé De Pradt. 

Cette nomination, en raison des circonstances, fut assez 
tardive, car le nouvel archevêque ne fut inauguré qu’au 
mois d'octobre de l’année 1817. 

Après avoir consacré quelques jours aux réjouissances 
provoquées par son arrivée, et à arrêter de commun 
accord avec le délégué du Gouvernement, les appro- 
priations nécessaires à l’ancienne conmanderie de Pitzem- 
bourg qui lui avait été désignée comme résidence, le 
prélat partit pour La Haye. 

Mer de Méan continua la série de nos archevèques, 
dont la succession avait souffert des événements et des 


époques troublées qu’on venait de vivre. 


84 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





ANNEXES 


1815 


September 1814 


Ontvangst van den Prins van Oragniën (2). 

8 September. Den prins van Oragnien in de stad gekomen ontrent 
6 uren van den morgend; de dry adjointen, in de afwezigheid van 
den Maire (die tot Bornhem is) syn hem tegen gegaen, en de geko- 
men aen de herberge Rotterdam, buyten de poorte, saegen sy hem 
aenkomen. Den Postillon aen wie men teeken dede dat de Magis- 
traet aldaer gereed was om den Prince te spreken hiel stille, waar op 
de dry adjointen by den Prins zyn gekomen en heeft den adjoint 
Dusart het compliment afgelegd, verzoekende den Prins naer het 
stadhuys te willen komen, het welk hy hun toestond; waer op zy in 
de koetse, die sy te voren omtrent stads poorte hadden doen gereed 
staen, getreden zyn, en zy den prince gevolgt hebbende, hem geleyd 
op ’s stadhuys, waer eenen treffelyken Dejeuner gereed stond. Den 
Prince was aldaar, als den intendent met 2 van syn assesseurs met 
den secretaris Van Velsen de Milze straet uyt kwamen om naer 
buyten den Prins te ontmoeten; de adjointen deden hun teekens dat 
de Prins al daar was, waer sy seffens naer het stadhuys kwaemen, 
en ontmoeten nog den Prins op de voortrappen. De adjointen waeren 
hem tegengegaen met den Procureur Civil de la Haye en hunne 
secretaris Piscaer, altemael in ’t zwert gekleed; terwylen zy alle op 
’s stadhuys waeren, waeren er twee conseillers de prefecturen Don- 
glers en Wirix in een voituer naer de Brusselpoort gereden; maer 
aldaer gehoord hebbende dat den prins al op het stadhuys was, zyn 


(1) Sauf indication contraire, les annexes sont extraits de la Chronique de 
Schellens. 


(2) Réception du Prince d'Orange. 





ANNEXES 85 








zy daer naer toe gekeert en syn langs achter de conciergie op geko- 
men om den dejeuner mede te deylen. 

Den prins is op het stadhuys verbleven tot naer 7 uren wanneer 
hy naer Antwerpen is gereden, en syn hem gevolgt den intendent 
den conseiller... Hosselet en de Van Velsen secretaris; naer middag 
zond Van Velsen eenen expressen waer hy liet weten dat sy den 
Prins geengageert hadden, om tegen den avond weder naer het stad- 
huys te komen en aldaer eene verversing te nemen, waer op men op 
nieuw het een en het ander heeft by een zien te krygen; ten 6 uren 
naer middag arriveerde den Prins, en men ontving hem al voren; hy 
verbleef op t stadhuys tot ontrent 7 ueren en vertrok op Brussel. 

Alle de fonctionnaires en geemployeerde hadden d’Oragnie Cocarde 
op gesteken, den Prins al raisonnerende had aen Dusart gezeydt : 
« gy lieden hebt hier eenen grooten raed gehad? » Jae antwoorde 
Dusart en daer zyn nog dry Raedsheeren; waer op den Prins repli- 
ceerde : « oui, mais ils sont si vieux, si vieux, etc. » 


Meert 1815 


Afhkondiging van de troonbeklimming van koning Willem. — Zijne 
inkomst te Mechelen (1). 

Zaterdag 18 Meert ten 3 ueren naer Middag door den Maire en 
syne adjoints te voet, voorgegaen van het peerde volk hier in garni- 
soen liggende, langs de stad afgelesen de Proclamatie van den 
nieuwe koning van Nederland hertog van Luxembourgh, waerby hy 
door het Congres is gesteld als vorst deser Landen, tusschen het 
spelen van groote klok en Beyaerd; s’ avonds verzocht om te vieren. 

Den 29 Meert 1815 om een uer naer middag arriveerde van Ant- 
werpen den nieuwen koning der Nederlanden, die hier op het stad- 
huys het noenmael nam. Eenen wel bereyden Triomphwagen was 
hem buyten de stad tegen gereden, waer op de maecht van Mechelen, 
die aen den koning de sleutels over gaf, en aen de Koninginne een 
Bouquet. De Antwerpsche poort was nu geremplaceert door eene 
Arch, die den dag te voren, als men meynde dat den souveryn zou 
gearriveert hebben, door den Wind was omgevallen. 

Den Dichter Olivier lid van den gemeynen raed, had in versen 
gestelt het compliment dat de maegd van Mechelen tot den souvereyr 


(1) Proclamation de l’avènement du roi Guillaume. — Son entrée dans 
Malines. 


86 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





uytspfak, ook maekte hy een lied, dat ten koste van de stad by 
Hanicq gedrukt is geweest. 


1 - 4 
Geweld eerlang Geluk en eer 
en oorlogs dwang den nieuwe heer. 
hiel ons aen Spange. dat leef Orange! 
nu wilt het God Wy roepen thans 
dat neerlands lot weg Duyts en frans 
hangt aen Orange. veel meerder Spange. 
2 5 
Belg en batau In trouwen vast 
wat volk zoo brau is geene last 
heeît oyt gestreden voor ondersaeten 
de vryheids kroon die op den Heer 
was hunne loon. syn woorden eer 
naer krygh den Vrede. hun gansch verlaeten. 
3 6 
Dat Willens Lof, Roept in ’t rond 
daer is nu stof, dat lang gezond, 
klink door de wolken moet willen leven 
door wie verleent die ’t nederland 
dat zyn vereent syn ouden stand 
gescheyde volcken. komt wedergeven! 


December 1815 


Ontvanpgs! der teruggegevene schilderstukken (1). 

Sondag 3 December naer middag reed de jonkheid van ons acade- 
mie te gemoed de schilderyen de stad toebehoorende, en komende 
van Brussel; het was omtrent 7 uren des avonds, als er vier wagens 
gelaeden, zoo met de schilderyen van Antwerpen als die van Meche- 
len & omtrent de stad kwamen, maer alzoo die waegers door de 
Brusselsche poort niet en konden, te hoog gelaeden zynde, reed men 
het bolwerk in om langs de Adegemstraet binnen te komen; maer 
met het gedurigh regenachtig weder, bleef den eersten wagen in 
’t gezegd bolwerk steken; waer toe een 2% oorzaek was, dat er in dat 
bolwerk afgehoude boomen laegen, die de stad teebehoorden, ende 
die den voerman van den voors. waegen trachtende te meyden, te naer 
op den kant van het vestwater was af:ereden. Men vond dan dat het 
beste was dat men wachtde tot”’s anderdags, om den zelven te ontwik- 
kelen, ende de processie van de academische jonghmans met hun 


(1) Réception des tableaux restitués à Malines. 


ANNEXES 87 





musiek en versiesel, daer by eenen zeer fraeyen opgetoyden waegen 
met maegdekens & kwam langs de Adeghemstraet de stad in op het 
gelawey van duysende menschen.?S anderdaegs, 4 dito, ten 9 uren 
van den morgend, wierd er gewerkt om den vast zittenden waegen 
te lossen; een escort dragonders, die der academie met volle musiek 
& reden er naer toe, vergezellende den voors. Triumphwagen, en 
kwamen gelykkelyk het quart voor 10 uren de stad in; jammer was ’t 
dat het niet en dede als regenen. 

De Heeren Kegemortere, Van Hal, Ommeganck van Antwerpen en 
Ovaert van Bruggen hadden den avond te voren op het stadhuys met 
de byzonderste fonctionnairen deser stad het avondmael genomen; 
verscheyde huysen op de merkt ende op de leene hadden hunne 
vensters verlicht. 

Den Wagen met de schilderyen Mechelen toebehoorende wird 
gesteld voor de Halle ende aldaer ontlaeden, maer tog blyvende de 
schilderyen in hunne kassen; de dry andere waegens met de voor- 
schreven kunstenaers reden naer Antwerpen, van intentie om hunne 
wagens te Contigh te laten om de selve sanderdaegs op Antwerpen 
voorts te voeren. 


Juny 1816 


Ontvangst van de schilderij van À. Van Dijck (x). 

2 Juny Sinxen dag ontlaeden uyt een schip, het groot autaer stuk 
van de gewezene minderbroeders, geschildert door A. van Dyck, 
verbeeldende de kruysinge tusschen de moordenaars; het zelve is 
naer de Halle gevoert, en men is bezig met den autaer van Concordia 
in St-Rombauts, gesneden door Valkx, bekwaem te maeken om er 
dat stuk in te plaetzen. 

Dynsdag 18, feest over het jaargetyde der Bataille van Waterloo, 
bal &. (2). 


Juny 18x77 


Verjaardag van de slag van Waterloo (2). 
Woensdag 1817 Jaergety van de Bataille van Waterloo. « Te Deum» 
ende die van de Mairie en van den gemeynen raad, gingen de stad 


(r) Réception du tableau de Ant. Van Dyck. 
(2) Anniversaire de la bataille de Waterloo. 


88 LA FIN DE DEUX. RÉGIMES 





rond om te bedelen voor die de welke in dien slagh gekwetst en ver- 
minckt waeren; ’s avonds te voren had de groote klok dien feestdagh 
aengekondigt en daer was uytgetrompet geweest, dat men op dien 
dagh niet en vermoght te werken, en dat men zyn huis moest 
gesloten houden; den dagh te voren liepen er een menighte satte 
hoedémaekers gasten, waer van er sommige riepen « Vive Napoléon », 
« merde pour le roi ». 


October 1817 


Huldiging van den nieuwven Aartsbisschop, Prins de Méan (x). 

Maendag 13 October om 2 uren naer middag den nieuwe aarts- 
bisschop van Brussel langs het Bolwerk aen de Lovensche poort 
gekomen zynde, is van den Borgemr. en schepenen verwillekomt. 
Voor de poort op eene Arcke stond dit jaerschrift : 


La VILLE DE MaALInes À soN ARCHEVEQUE. 


Gekomen voor de stad wierd hy ontfangen en gecomplimenteert van 
de Clergie, welke hem geleyde naer de kerk van Hanswyck, en 
voorts alles volgens het gedrukt program. 

Deynsdag 14 October Repas op ’t stadhuys daer 80 couverten 
gedekt waeren. Den Bisschop zat tusschen den Minister des Cultes 
op de rechte zyde en den gouverneur Pycke op de slinke. Ten een 
uer begon den ommeganck; alle de kinderen, zoo van den waegen, 
van het schip en het Ros beyaerd syn alle boven gekomen by den 
gezeyden Aertsbisschop, zommige met een klein complimentje, andere 
met de liedekens die zy onderwegen moesten zingen, waer naer sy 
hunnen gank hebben genomen langs de Cathelynestraat en processie 
wegh tot op de Koren merkt, waer zy eenen drey hebben gemaekt, 
en zyn wederom die straet ingekeert om hunnen weg te nemen door 
de Schipstraet, Leen en alzoo de Hal in. Dit over mits dat de groot 
brug nog niet in staet en was gestelt om daer over te komen; 
alles is wel uytgevallen, hebbende het eenen seer schoonen dag 
geweest. 

14 dito ?s avonds den Bisschop is te voet de viering gaen zien, ook 
in het seminarie dat deftig geviert heeft. 

Donderdag 16 gaet den Bisschop naer Pitzemborg, om *t zelve te 


(1) Inauguration du nouvel Archevêque, le prince de Méan. 


ANNEXES 89 





bezigtigen met eenen ingenieur van Brussel ende om daer de verande- 
rincen te doen die zullen geoordeelt worden te convenieren. 
Vrydag vertrekt hy naer den Haegh. 
Onder de versen van de vieringe van 13 dezer leesde men by 
Bernard De Bruyne, koopman in boeken in de langen Bruel. 
De reusen dansen 
De overheden schranssen 
De borgers die het alles doen 
betaelen deftig het fatzoen. 


Deze versen zyn door den avoué De Cocq afgetrokken geweest. 
De voorgaende versen van 1816 ter oorzaeke van de vieringe van 
den nieuwe Koning waeren een soort beter. 


Oragnien in het hert geplant 
is beter als veel licht verbrant. 


Nota. hy vierde met een enkel keersken. 


x8x14 
Spotdicht op het vertrek van de hooge geestelijkheid (1). 


EIEDEKEN VAN DEN MECHELSCHEN WAEGEN 


(Stemme : Napoleon zal ’f betaelen) 


1 3 
Daer is tot Mechelen een zaeck Van Vreckem dien grooten man 
die ons gaet doen groot vermaeck Die oock zeer wel Fransch spreken kan, 
t’ is eenen grooten waegen (bis). Begint eijlaes te kermen (bis). 
Voor Heer de Pradt Ambassadeur En se mettant tout au milieu 
want zijn vertreck staet voor de deur il dit : Le suscité de Dieu. 


Hij moet een reijs gaan waegen (bis). kan ons niet meer beschermen (bés). 


2 + 


Ziet daer den goeijen man Plebaen 
komt g’ heel in ’t sweet geloopen aen 
Hij zeght : ick ben zoo moede (bis). 
ick heb gezongen ’t allen tijdt 
Te Deum voor Zijn Majesteijt 
ick gaen met cameroede (b4s). 


Huleu met zijn Theophilé 
moet zitten op den Passé, 
Forgeur op t’ zelfde kussen (bis). 
Zal roepen : Partons pour Paris 
Car il nous fait trop chaud ici 
fuions, fuions Les Prusses (bis). 


(x) Poésie satirique sur le départ du haut clergé. 


90 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





5 7 
Den Pater Oom van Hanswijck Op t’ Laest komt Pradt den waegen op 
die geerne prêekt voor t’ Keijser rijk En neemt plaats op den hoogsten top 
moet ook al op den waegen (bis). Hij zeght : La peur m'’accable (bis). 
Den klijnen Mijter van Sint jans Messieurs! nous sommes tous malheureux 
Moet met den zanger Dollemans Pour avoir fait trop pour un gueux 
een bleck aan t’ gat gaan draegen (bis). plus mauvais que le diable (bis). 
6 8 
Van Haeght met t valsche concordaet En eene schoone garde d'honneur 
Komt op den waegen niet te laat vertreckt met den Ambassadeur 
Hij moet met Sinte Cathlijne (bis). t Zijn all’ de theologanten (bis). 
En met Monsieur mon cher Du mon Ah! Bien trop tard nous condamnons 
à Paris chez Napoléon Les quatre propositions. 
als cavalliers verschijnen (bis). Zoo spreken die calanten (bis). 


9 


Enfin Messieurs! tout bonnement 
il vous faut tous de remplacans 
want al uw’ salvum fakken (bis). 
En uw gedrag zoo pacifieck 
kan uwe Fransche Republiek 
niet reddern van Cosakken (bis). 
FINIS 


Antwoord op ‘+ voorgaande dicht (1). 


TOE MAATIJE TOT ANTWOORT OP DE KAELE EXCUSIEN 


1 3 
De Rijmdighters van dit Liet Wat aengaet de Pastors van t’ stadt 
Die zyn nu selver in verdriet Misschien waert gij veel meer in ’t gat 
: De Russen zijn gaen vluchten (bés). waert gij in hunne plaetse (bis). 
Veel beter was t’ dat men God badt want tusschen t’ zeggen en ’t doen 
Voor de zaligheïjd van d’ Heer De Pradt is een verschillende faitsoen. 
als all’ die sleghte kinghten (bis). Dus vind men veel melaetsche (bis). 
2 + 
De Heeren van ’t vicariaet Aengaende den Theologant 
die staen bij veele in den haet die smijt gij met de rest van kant 
Maer wat dat God zal zeggen (bis). | wie zult gij dan gaan nemen (bis). 
En is aen iemand hier bekent. Voor Dienst van God en van de kerk. 
al spouvwt gij qwaed als een serpent Maer wel doen maekt geheel het werk 
Men kan dit weder leggen (bis). Gaat met uw’ vodden henen (bis). 
6) 


Men spreekt veel van standvastigheijt 
op dezen zeer bedrukten tijdt, 

Maer dit moet men bemerken (bis). 
wanneer men vast zit in het kot 
Gevangen door de wet van Godt 

Dan kent men eerst den stercken. 


FINIS 


(1) Réponse à la poésie précédente. 


ANNEXES OI 


EEE 


CHANSON NOUVELLE 


AU NOM DE LA BELGIQUE 


(Air : 


Vive la Belgique, que le Prince nous ramène, 
Par sa valeur nous rend un grand bonheur, 


Il nous donnoit une bonne abondance, 
Et nous ferons, grande réjouissance, 
Vive le Prince (bis). 


Vive le Prince et vive l'Angleterre, 

Et la Hollande aussi, les Pays-Bas, 

Nous revoyons de la belle marchandise, 

Que l’ont ramène de l'Angleterre parfait, 
Vive les Anglais (bis). 


Vive les Anglais, vive le Prince d'Orange, 
Père chéri de tous les Brabançons, 
Versons notr’ sang c’est pour notre patrie, 
Périr ou non et risquons notre vie, 

Père chéri (bis). 


(Collection Guillaume). 


Du premier pas) 


Vive Alexandre et vive le roi de Prusse, 

Louis dix-huit et tous les princes d'honneur, 

Roi de la Belgique et l'Empereur d'Autriche, 

Général Blucher, guerrier de notre patrie, 
Guerrier pour la vie (bis). 


Guerrier pour la vie, la Belgique à la suite, - 

Heureux moment si nous sommes accomplis, 

Versons le vin, et buvons à la ronde, 

Et espérons le grand bonheur du monde, 
Versons le vin (bis). 


Buvons, chantons, compagnons de Patrie, 
Buvons enfin à notre liberté, 
Chantons Bachus et caressons nos belles, 
Jurons aussi de leurs être fidèles, 

Buvons, chantons (bis). 


Composée par Marie Pistols. 


LE RETOUR DES BELGES 


(probablement au lendemain de la bataille de Waterloo) 


1 


Par sa valeur et son génie, 
Guillaume comble nos souhaits, 
Les Arts, la paix et l’industrie 
Sont les moindres de ses bienfaits; 
Livrons nos cœurs à l’allégresse 

Et célébrons un jour si beau, 

Pour refrain répétons sans cesse, 
Vive Orange, vive Nassau (bis). 


2 


Ces nobles Fils de la victoire, 
l’'Exemple des braves guerriers, 
Reviennent tous couverts de gloire, 
Et de Myrthes et de lauriers. 
Livrons nos cœurs à l’allégresse 

Et célébrons un jour si beau, 

Pour refrain répétons sans cesse, 
Vive Orange, vive Nassau (bis). 


(Coilection Guillaume). 


FIN 


3 


Dans l’histoire votre courage, 
Braves Belges, sera cité, 

Vos nombreux exploits d'âge en âge, 
Iront à l’immortalité. 

Livrons nos cœurs à l’allégresse 

Et célébrons un jour si beau, 

Pour refrain répétons sans cesse 
Vive Orange, vive Nassau (bis). 


92 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 








LIER-ZANG DER BELGEN 





Op de blijde inkomste van ziyne majesteit Willem den eersten, Koning der Nederlanden, 
den 20 Meert 1815 (te Mechelen) (1) 


(Stemme : Wilk:elmus van Nassauwen) 


O lang- gewenschte vrede, 
Maer wank’lende godin! 
Gy word staag aangebeden, 
G'hebt aller volk’ren min. 
Een autaar u te myen 
Bezonder ’t Neerland past, 
Dat met Oranje- wyen 
Viegt den olyf-tak vast. 


Komt, Belgen, neêrgezeten 
In ’t lommer van dit groen, 
Op ’t speel-tuig, half vergeten, 
Een neerduitsch proefje doen. 


De fransche Mues mag schreeuwen! 


Ons land zyn taal hervraagt; 
Ons land dat zooveel eeuwen 
D'Oranje stammen draagt. 


O vorstlyk huis Oranje! 

Gy joegt de dwinglandy, 
D'auto da fé ’s van Spanje 
En dolle dweepery, 

Terwyl den Belg, onwetend 
Verslapt door by-geloof, 
Bleef ondankx vastgeketend 
En aan de staatsreên doof. 


Gy stigtte met uw rotten 

’t Bataafs gemeene best, 

En deed het goud aenvlotten 
Uït al uitheemsch gewest. 

Ja brogt die vry gewesten 

Tot op den hoogsten trap, 

Met rykdom daer te vesten 
Door zee-vaart Kkoopmanschap. 


’t Manhaîtig bloed der vad’ren 
Verbastert nog ontaard, 

Vioeit nu niet min in d’ad’ren 
Van die ’s lands vreugden baart. 
Den klyn-zoon der Nassauwen 
Zal nimmer minder zyn 

Als een oprecht getrouwen 

En goede Souveryn. 


Van ’t Ryk word Willem stigter 
Dus geeft hy d’eerste stof 

Aan allen Neërlands-digter, 

Te zingen Konings-lof. 

Wat zou nu Vondel melden? 
Hy zong ’t Oranje-lied! 

Hy zag een rey van helden 

En goden in ’t verschiet! 


Dien vorst, in ’t Land geboren 
Kent Vaderlandsche pligt, 

En heeîft aan ’t volk gezworen 
Den eed die vryheid stigt. 

’t Bestier gaat hy aanwenden 
Tot heil des nieuwen Staat; 
Noit zal hy grond-wet schenden, 
Ons grootsten toeverlaat. 


Den Gods-Dienst, lang benepen 
Nu vry voor ’t algemeyn, 

Is in zyn zorg begrepen, 

Dog moet verdraagzaam zyn; 
Want vryheid van geweten, 
Meer waard’ als lyf en goed, 

In zynen Tuin gezeten, 
Beschermd hy met zyn bloed. 


Vereende Nederlanden ! 
Vertrouwt aan zulken Vorst 
Den Schepter in zyn handen, 
Het harnas aan zyn borst. 

Zyn Rykx-Kroon, opgeluistert, 
Zal glinst’ren trots en schoon. 
Want alle grond verduistert 
Voor een Oranje-Kroon. 


(x) Chant lyrique à l’occasion de l'entrée du Roi Guillaume à Malines. 


ANNEXES 03 





Voegt u, rechtschape Telgen 

Uit Neerlandsch Leeuwen-aard, 
Vrywillig by de Belgen 

Voor ’t Vaderland geschaard. 
Geen bloed-wet vraagt uw armen, 
Als eenen Vader waakt 

Om ’t Landschap te beschermen 
Dat hy gelukkig maakt. 


Neptuun doet steeds al zwieren 
Den drytand over ’t Scheld ; 
Het Ryk der lands-rivieren 

Is in zyn magt gesteld. 

Ons wakk’re Palinmuren, 
Bezien ook reeds ’t compas 
Om schatten gaan te stuuren 
Van d’een naar d’ander as. 


(Collection Guillaume). 


De blanke Stroom-Goddinnen, 
Hier overzoet en schoon, 

Die vreesen niet te minnen 

De Zee van Akker-Goôn. 

Geen Nymphije zal meer struikelen 
Volgt Glaucus haar in ’t riet; 

Nog geen Najade duikelen 
Wanneer zy Tritons ziet. 


Sluit achterdogt dan buiten ; 
Komt, zingt hier zonder schroom ; 
Wilt vry uw herten uiten; 

Geeft blydschap vollen toon; 
Ontrolt de vreugde-banieren, 

En roept : dat Willem leeft, 

Die Belgen-Bataviren 

In een gesmolten heeft. 


Uit de Drukkery van P. J. Hanicg, te Mechelen. 


DER BELGEN-ZANG 


Ter gelegenheid van het Huweliÿjh 


aangegaan door S. K. H. den Erf-Prins 


Willem Frederik van Oranje, met Anna Paulowna van Rusland, op hunne 
blisde aankomst binnen Mechelen den 17 October 1816 (1). 


(Stemme van het oud Prince-lied : Wälhelmus van Nassauwen) 


Ons staats-kulk overrompelt 

Wel cer op goede ree, 

Dan hoog, dan laag gedompelt 
In bloed- en traanen-zee, 

Reés uit de naare kolken, 

Door ’t zwart orkaan verschoont; 
Maar dryvt nog in de wolken, 
Die alle opmerken toont. 


Gelyk Auroor, gedraagen 

Op vleuglen van azuur, 

Ons voorspelt heldre dagen 
En van een lange duur; 
D'Oranje-zon aan ’t kliimmen, 
Met purper-glans gepaart, 

De staag bemiste kimmen 
Van ’t Belgeland opklaart. 


Wordt mist en wolk voorvlugtig 
Ter komst van Phœbus-schyn, 
Waarom nog achterdugtig 

En zonder hope zyn? 

Waarom uw cythers hangen 
Aan treurgen wilg van ’t strand, 
Terwyl, na ’s lands verlangen, 
Men nieuwe Oranjes plant? 





Grypt dan het speél-tuig weder, 
O dichters van ons oort! 

Geen Boreas daalt neder, 

Maer zoeten wind, int ’t noord. 
Een noord-star komt 00K blinken, 
Daer ieder d’oog na richt; 
Staats-kulk zal dan niet zinken 
Blyvt zy ons in ‘’t gezicht. 


D'Oranje-vlaggen waaien 

Waar dat men masten vind; 

En, als onz’ zeilen draaien, 

Loopt alles hier voor wind. 

Laat’t voorhoofd dan niet rimpelen 
Op ongunst van den tyd; 

Maer hyst uw vreugde-wimpelen ; 
Toont uw gelaat verblyd. 


Men ziet in verr’ gewesten 

Tot kweeking van den stam 

’t Oranje-huis zig vesten 

Als oft’ er oorsprong nam. 
Geene stuure lucht kan hinderen 
Natuur en goeden aard; 

Geen deugd en kan verminderen 
Aan hoogen stam gepaart. 


(1) Chant des Belges à l’occasion de l’arrivée à Malines du prince hériticr 


Guillaume-Frédéric d'Orange et 


de sa femme Anna-Paulowna de Russie. 


94 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 








Prins;Willem-Fredrik nadert Doorluchtige echtgenoten! 
Met puik van ’t Russisch hof. Gezegent in den band, 

Den stoet rond hem vergadert Uit helden-bloed gesproten, 
Zwaait Hymens-toorts en lof. Uit Czars van ’t Russeland! 
De faam met honderd monden Het kraamgebed der Belgen 
Trompet alom, vol vreugd, Voor d’autaars van Lucien 
Dat wierd te zaam gebonden Vergt dat uw jonge telgen 
De dapperheïid en deugd. Het eerste licht hier zien. 
Sprong Mars, den god der helden, Wat land is te gelyken 

Van zyn cuiras ontbloot, Aan ’t zaalig Belgeland? 

Uit ’t morzig bloed en velden Natuur die kwam ’t verryken 
In Venus zagten schoot. Met d'allerminste hand. 

’s Lands held, in Russche nagten, Waar frisser boom en beéken? 
Beslaapt zyn Kroon princes, Waar een gezonder lucht? 
En gaat eerlang verwagten Waar aangenaamer streéken 
Een jongen Hercules. Voor een Oranje-vrugt? 


(Collection Guillaume). 


ANNEXES 95 





1930 


Peu ou point d'événements marquants se signalent à 
l'attention à Malines, dans l'intervalle des deux dates 
1815-1830. Et cependant, comme sièce de l'autorité 
ecclésiastique supérieure, la lutte politico-religieuse a 
dû y sévir à l’état aigu et particulièrement angoissant 
pour les intéressés. Nous ne sommes pas suffisamment 
documentés pour en parler. 

Au reste, comme nous tenons surtout à laisser à Schel- 
lens le soin de nous éclairer sur la marche des événe- 
ments dont il s’est fait le narrateur, nous devons à la 
Memténde dire, que sa chronique test muettemsurvles 
rétroactes de la déchéance de la maison souveraine 
régnante. 

La révolution de 1830 se fait à peine pressentir dans 
sa chronique. Mais il n’en est plus ainsi au lendemain 
des journées de septembre, où la ville de Bruxelles vit 
aux prises les patriotes rudimentairement organisés ct 
les troupes Hollandaises plus aguerries. 

Indépendamment des griefs auxquels donnèrent nais- 
sance les actes du gouvernement du roi Guillaume, les 
événements dont la France fut le théâtre vers 1830 ne 
furent pas étrangers à l'explosion du ressentiment popu- 
laire en Belgique. 

A Malines, comme partout ailleurs, la révolte fermen- 
tait, et les placards injurieux à l'égard d'Orange, louar- 
geux des d'Orléans, clandestinement affichés, prélu- 
dèrent, encore de pacifique façon, à la grande tragédie 
qui allait se jouer quelques jours plus tard. Alors, l’anti- 


96 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





pathie que le Gouvernement Hollandais inspirait se fit 
jour sous forme d’émeutes, celles-ci bientôt suivies d’une 
révolution où, à côté d’actes de bravoure et d’héroïsme, 
trouvèrent place des excès regrettables. 

La chronique de Schellens est féconde en relations 
des événements qui se passèrent à Malines en ces jours 
troublés. Peut-être même est-elle la seule qui en ait 
parlé! Voici, en résumé, ce qu’elle nous apprend. 

L'après-midi du 24 septembre, un convoi de prison- 
niers, sous la garde de soldats, arriva de Bruxelles, 
traversa la ville et sortit par la porte de Diest. Ce cortège 
eut bientôt fait de provoquer des rassemblements, qui se 
firent plus nombreux et plus menaçants à mesure que 
l'on avançait. Aussi, à la sortie de la ville, une formidable 
poussée se produisit, ainsi qu'une tentative de délivrance 
des prisonniers par les malinois surexcités. À cette vue, 
la sentinelle placée près de la porte fit mine de préparer 
son arme. Mal lui en prit, vingt mains à la fois la sai- 
sirent pour la jeter dans les fossés, et le soldat ne dût 
son salut qu’à l'intervention du major Van Campen, qui 
le fit immédiatement conduire à la grand’ garde. 

Cependant, les prisonniers s’en allaient, continuant 
leur pénible marche par les boulevards, lorsque nos 
concitoyens, toujours dans l'intention de les mettre en 
liberté, se précipitèrent vers la porte des Vaches, qu'ils 
trouvèrent fermée, et plus loin, vers la porte Ste- 
Catherine, où le passage se trouvait défendu, même aux 
véhicules. 

Là encore, une bousculade et un corps à corps mena- 
çaient de se produire, et l’on eut toutes les peines du 
monde à éviter un sanglant conflit. 

Sur ces entrefaites, le Roi Guillaume avait chargé son 
fils, le prince Frédéric, de la difficile mission de pacifier 
les esprits. Le 15 octobre, ce prince passa à Malines, se 
rendant au palais de l’archevêque, pour de là continuer 


CHRONIQUE MALINOISE 97 





son voyage jusqu’à Anvers, où provisoirement il comp- 
tait s'établir. 

Au moment de son arrivée ici, la ville regorgeait de 
troupes hollandaises; malgré leur présence, on planta, 
le dimanche 17 octobre, à 6 heures du soir, le drapeau 
tricolore entre les bras de la statue de Neptune assis au 
sommet de la fontaine du marché au bétail. Il est vrai 
qu'il n’y resta pas longtemps; le lendemain on constata 
sa disparition, et l’on apprit que le Général commandant 
la ville avait donné ordre de l'enlever. 

Les soldats, cependant, on aurait dit que la stupeur 
les avait paralysés! Impunément les gamins jetèrent 
dans leurs rangs des cocardes tricolores (1); leurs senti- 
nelles, entre autre celle placée devant l’archevêché, furent 
désarmées. Bref, sentant le terrain brûler sous leurs 
pas, les hollandais n'eurent qu’un but, se dérober à ce 
milieu hostile et gagner un asile à l'abri des coups de 
main de la populace. 

Aussi le lendemain, lundi, à 2 heures de l'après-midi, 
ils évacuèrent Malines. 

L'armée n'était pas plutôt partie, que le grand bour- 
don de la métropole fut mis en branle, le carillon joua 
l'air des géants et le drapeau aux trois couleurs apparut 
à la tour de St-Rombaut. Toutes les poitrines s'ornèrent 
de la cocarde patriotique, et l’on s’en fut, musique en tête, 
à la rencontre des Bruxellois, dont l’arrivée était annon- 
cée. Après une attente assez longue, on dut se contenter 
de ne recevoir qu’une trentaine de Liégeois et quelques 
autres, en compagnie desquels on retraversa la ville par 
la grand’ place, pour de là aller à la porte de Louvain, 
attendre et accueillir les Louvanistes. 

Ceux-ci ne tardèrent pas trop à arriver, ayant à leur 


(x) Les fils Lauwers. (Détail communiqué par un contemporain, M. J. 
Van Doorslaer.) 


98 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





tête comme capitaine, un De Brauvwer, fils de l’ancien 
intendant du mont-de-piété de Malines. Ils trainaient 
avec eux quatre pièces de canon. 

En chantant et en criant, on s’en revint à la grand’ place, 
et depuis ce moment les salves joyeuses et les manifesta- 
tions de la joie universelle ne cessèrent plus. 

Malheureusement vers le soir, cette exaltation, toute 
pacifique au début, finit, à la suite de libations trop répé- 
tées, par dégénérer en une effervescence sous l'effet de 
laquelle se commirent les plus regrettables excès. 

Le pillage des maisons des Orangistes s’organisa; les 
fonctionnaires du Fisc, le chef de l'Administration de la 
ville et d’autres en furent les victimes, et l’on commit 
dans leurs demeures des déprédations telles, qu’on hésite 
4AHCrOire au récit qUiVen este 

On s’en fut d'abord à l'habitation de Poupez, Inspec- 
teur des contributions directes, rue du Bruel. Dans 
une seule salle, il y eut pour 20,000 florins de dégâts. 
De là on se rendit chez Ajou, vérificateur des poids et 
mesures, rue des Bâteaux. Grâce à l'intervention du capi- 
taine De Brauwer, et se laissant fléchir par les larmes 
et les supplications de la femme et des demoiselles 
pensionnaires, les émeutiers se laissèrent détourner de 
leurs sinistres desseins, pour aller ailleurs assouvir leur 
rage. Elle s’exerça alors dans la maison du bourgmestre, 
M. J.-B. Olivier. Les meubles les plus précieux et 
porcelaine avaient été transportés au grenier. On les y 
découvrit et on les jeta pêle-mêle par les fenêtres. 

Ce fut ensuite le tour de la maison du chevalier van 
Velsen, Commissaire du district, demeurant rue du 
Ruisseau. On enfonça portes et fenêtres au moyen de 
leviers en fer; tout ce qui tombait sous la main fut jeté 
à la rue; les caves furent pillées et les vins bus et 
répandus à terre. 

Comme, sur ces entrefaites, le soir était tombé, on s’en 


CHRONIQUE MALINOÏSE 09 





fut chercher de la lumière. A la lueur des torches, le pillage 
continua. Les chevaux furent volés aux écuries; quelques 
voyous s’attelèrent à une voiture, d’autres s’y installèrent, 
et dans cet équipage, au son d’une cloche, ils parcou- 
rurent les rues de la ville. 

Le receveur des contributions directes, De Bie, 
l'échappa belle. On commençait par faire subir à sa mai- 
son le traitement infligé aux précédentes, lorsqu'on fit re- 
marquer qu'elle appartenait à un fort brave homme qui ne 
pouvait mais des procédés qu'on reprochait aux autres. 
Obéissant alors aux conseils de l'avocat Roussel, un des 
leaders des louvanistes, on n'y commit pas trop d’excès. 

Il fallait cependant encore une victime à la rage popu- 
laire. Elle se tourna donc contre la maison du baron 
d'Hartenberg. Là encore les marques de douleur et les 
protestations de repentir du vieillard ébranlèrent les 
émeutiers, qui se contentèrent de briser quelques vitres. 

Le mardi, 19 octobre, quelques louvanistes firent 
irruption dans les locaux du Tribunal, et y firent main 
basse sur les fusils et autres armes que l’on trouva parmi 
les pièces à conviction y déposées. 

À midi, on reçut la nouvelle de la marche des Hollan- 
dais sur la ville. 

Le tocsin aussitôt se mit à sonner; les portes de la 
-ville furent fermées et de l'artillerie placée sur les rem- 
parts. Les rues furent dépavées, on éleva des barricades et 
des pierres furent transportées aux greniers, pour de là 
lapider l'ennemi, si d'aventure il se risquait à l'intérieur 
de la ville. 

L'angoisse à ce moment fut grande, et elle ne se calma 
qu’à la nouvelle de la retraite des Hollandais au delà du 
pont de Waelhem. 

Le lendemain, un combat meurtrier se livra en cet 
endroit. Au premier abord, les louvanistes refusèrent de 
marcher, parce qu’on ne leur avait pas payé de solde. Il 


100 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





fallut que les chefs prissent l'engagement de garantir 
cette créance pour les faire décider à marcher avec les 
autres combattants. 

La résistance au pont de Waelhem fut héroïque et 
sanglante. Les plus adroits tireurs de Malines, chasseurs 
de profession, y firent le coup de feu. Abrités derrière 
les cheminées des maisons, ils abattaient, sans grand 
péril, le Hollandais téméraire qui s’avançait à portée de 
leur fusil. Ils manquèrent rarement leur homme. Le 
souvenir de leurs exploits s’est transmis jusqu’à nous. 

Le lendemain, jeudi 21 octobre, les Hollandais mirent 
le feu au pont, dont toute la partie mobile fut incendiée, 
et le 22 ils allèrent camper à Contich, dans le Hegemveld. 

À peine eüt-on connaissance de ce départ, qui plutôt 
eut l'air d’une retraite, que l’ons’en vint quérir des ouvriers 
pour refaire le pont, qui fut livré à la circulation trois 
heures plus tard. 

Ce fut alors une procession ininterrompue de curieux 
vers le lieu du combat, où les traces de la lutte se mon- 
traient dans toute leur horreur; on n’y voyait que des 
ruines, des blessés et des morts, des vivres abandonnés, 
des cadavres enterrés à fleur de terre, d’autres étendus 
sans sépulture, sans compter ceux qui eurent la Nèthe 
pour tombeau. 

Bref, cet endroit acquit une funèbre réputation, et le 
souvenir des dévastations dont il fut témoin s’évoque, 
toujours suggestif et empoignant, à la vue des boulets 
incrustés encore dans une façade proche du théâtre de 
l'action. 

Le garde champêtre de l’endroit et sa femme, soup- 
çonnés, l’un d’avoir dénoncé des déserteurs, l’autre d’être 
espionne, furent amenés en ville et emprisonnés. En 
route, le mari fut en butte aux plus mauvais traitements, 
et c'est à peine s’il put échapper à la mort. Leur maison 
fut pillée et les meubles brülés devant la porte. 


CHRONIQUE MALINOISE IOI 





Le matin de ce jour mémorable, on planta à la 
Grand’ Place de Malines, une perche, portant, fixé au 
sommet, un morceau de fromage de Hollande percé de 
cinq alènes; deux de celles-ci traversaient des cartouches. 
Au-dessous se balançait un coude en fer blanc. Le 
dimanche suivant, cet emblême satirique fut enlevé et 
remplacé par un arbre de la liberté, autour duquel la joie 
et la satisfaction de la populacese donnèrent librecarrière. 

À la suite de ces événements et de ceux qui eurent pour 
théâtre les autres parties de la Belgique, ce qui restait 
dans le pays de l’armée Hollandaise s'était retiré dans 
le fort d'Anvers, sous le commandement du général 
Chassé, qui avait déclaré ne pas vouloir quitter de là, 
düt son mouchoir brüler dans sa poche (sic). 

On sait que ce général, à la suite d’un incident regret- 
table, donna l’ordre de bombarder la ville. La canonnade 
s'entendit à Malines, et du haut de la tour St-Rombaut, 
on put, le soir, contempler le terrifiant spectacle de 

- l'incendie provoqué à Anvers, par les bombes des hollan- 
dais. La rue du couvent brülait ; l'entrepôt brülait avec 
ses march2ndises de plus d'un million de valeur, et les 
habitants s'enfuyaient, quantité d’entre eux, venant ici à 
Malines, chercher un abri et un refuge contre les horreurs 
du bombardement de leur ville. 

A la résistance désespérée des hollandais aux environs 
d'Anvers se rattache le souvenir du Comte de Mérode, 
blessé à Berchem, le 24 octobre, et qui s’en vint mourir le 
4 novembre, à Malines, des suites de sa blessure, dans 
la maison de l’avoué Opdebeeck, rue de Beffer. A sa 
mort, son corps fut exposé sur un lit de parade. Son front 
était couronné de lauriers, et des lauriers couvraient la 
couche mortuaire près de laquelle, comme de glorieuses 
reliques, était accroché le sarrau bleu et déposées les 
armes du héros. 

Le 6 novembre eut lieu le service funèbre à St-Rom- 


IO2 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





baut, à l'issue duquel le corps fut transporté à Berchem, 
pour y être enterré. 

Un service solennel fut encore dit pour le repos de son 
âme, le 17 novembre. 

Le 29 du même mois, eurent lieu les obsèques d'une 
autre victime des combats aux environs de Berchem; 
ce fut Charles Van Huffelen, natif d'Anvers. 

Ses compagnons d'armes, et une grande partie de la 
garde bourgeoise de Malines, escortant le drapeau 
tricolore, assistèrent à ces funérailles et accompagnèrent 
les restes de leur camarade au cimetière de la ville, 
où ils furent enterrés. 

Un des plus tristes incidents de ces luttes fut l’assas- 
sinat, le mot n’est pas trop fort, du commandant lou- 
vaniste Gaillard. 

Arrivé à Malines avec sa femme, il était descendu 
à l'hôtel de la Grue, pour prendre quelques rafrai- 
chissements; il fut reconnu par des louvanistes, au 
moment où il remontait dans la voiture. On l’en arracha 
et on le conduisit à l'auberge « De Geyt », près du 
marché au beurre, en attendant son transfert à Louvain. 
On l’accusait d’avoir ordonné de faire feu sur ses conci- 
toyens. 

La nouvelle de cette arrestation s'était bientôt répan- 
due à Louvain. Une populace avide de tirer une éclatante 
vengeance de leur victime impuissante, grouillait aux 
abords du canal, où le prisonnier débarqua d’une allège 
qui l'avait amené de Malines. On l’arracha à ses gardiens, 
on lui brüla la figure avec des étoupes, puis poussé, 
tiraillé et battu, on le traîna à la grand’ place où il succom- 
ba sous les coups; les entrailles lui sortaient du corps. Le 
cadavre fut pendu à l'arbre de la liberté, puis détaché, 
traîné par les rues, transpercé et finalement enterré par 
les bourreaux à bout de cruautés. 

Par ces temps de troubles et de désarroi administratif, 


CHRONIQUE MALINOISE 103 





la répression des événements regrettables que nous 
venons de résumer ne pouvait être efficace. Une enquête 
avait été ouverte au sujet des faits qui s'étaient passés à 
Malines au mois d'octobre de 1830. Des coupables 
avaient été arrêtés au mois de janvier suivant. Leur 
emprisonnement ne fut pas de longue durée; la populace 
alla les délivrer le 28 mars, et ensuite les porta en 
triomphe. Nonobstant, l'affaire suivit son cours, mais 
elle se termina par un acquittement prononcé le 16 sep- 
tembre 1831. 

Plus tard, des rencontres se produisirent encore, entre 
orangistes et patriotes, notamment, comme nous l’apprend 
Schellens, en l’année 1834. 

Les événements dont on vient de lire le récit avaient 
eu leur contre-coup au sein de l'Administration de la 
ville. Au lendemain de ces désordres, le Gouverneur ad 
interim de la province d'Anvers, de Gamond, fit con- 
naître, dans une proclamation aux habitants de Malines, 
qu’un nouveau bourgmestre allait reprendre les fonctions 
de l’ancien, M. Olivier, et que des modifications étaient 
également apportées dans la composition du collège 
échevinal. 

Ainsi, à la séance du 18 octobre, le registre des délibé- 
rations du conseil communal nous apprend les noms des 
membres présents, qui furent : MM. Olivier, bourg- 
mestre; Van den Bossche et Scheppers, échevins; De Weester, 
échevin ff.; MM. Ryke, Gyseleers-Thys, Dellafaille, De 
Dryver, Paerets, oostens, Van Velsen, Baujoz, Taeymans, 
Neefs et De Pauw. 

Ouverte à 11 1/2 h. du matin, cette séance fut levée à 
midi et quart; ce même jour à 2 1/2 h. les troupes hollan- 
daises quittèrent la ville, et le soir et la nuit furenttémoins 
des scènes regrettables racontées dans les pages précé- 
dentes. 

Le 20 octobre se tint une nouvelle réunion du Conseil 


104 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





communal ; les nouveaux titulaires désignés dans la lettre 
du Gouverneur, de la veille 19 octobre, mentionnés sur la 
liste des présents, furent : MM. Vermylen-Neeffs, bourg- 
mestre; Ad. Van den Wiele, C. 7. Scheppers et 7. À. G. de 
Meester, échevins, et les conseillers nommés plus haut, à 
l'exception de Van Velsen, qui est remplacé par Opdebeeck. 
M. Van den Wiele démissionna quelques jours plus tard 
et il fut remplacé par M. De Pauw. 

La lettre du Gouverneur fit connaître que les nou- 
veaux élus avaient été désignés comme tels dans une 
réunion des notables de la ville. Comme il n’y eut guère 
d'intervalle entre le dernier jour de la gestion des anciens 
magistrats et la date de la missive du Gouverneur, il est 
permis de supposer que l’on n'hésita pas longtemps à 
ouvrir la succession de magistrats tout au plus coupables 
d’orangisme, et que, peut-être, on n’eut que l’embarras 
du choix pour les remplacer par de fervents partisans 
du nouveau régime; ceux-ci, on les avait sous la main, 
n’attendant peut-être qu'une occasion pour briguer les 
faveurs que le nouvel ordre de choses allait infaillible- 
ment amener. 

Les événements regrettables du mois d'octobre étaient 
encore trop récents pour ne pas faire redouter de les voir 
se reproduire au moindre prétexte. Aussi, par mesure de 
prudence, les réjouissances du carnaval de l’année 1831 
furent prohibées. 

Quelque temps après on organisa une cérémonie d’un 
genre plus conforme à l'orientation des esprits. 

Comme nous l'avons vu plus haut, un arbre de la 
liberté avait été planté par le peuple à la Grand’ Place, 
sans aucun appareil officiel. Or, il convenait que cet 
événement revêtit le caractère d’une fête civique et reçut 
la consécration des pouvoirs. 

Il fut donc décidé que l’on procéderait, avec toute la 
solennité de circonstance, à la plantation d'un nouvel 


CHRONIQUE MALINOISE 105 





arbre de la liberté, et le 26 avril 1831 fut le jour désigné 
pour cette cérémonie. 

Les autorités civiles et militaires se réunirent à cet 
effet à l'hôtel de ville, et de là, escortés par l’armée, ils se 
rendirent en cortège vers la porte du Neckerspoel, où le 
précieux arbuste se trouvait déposé, enrubanné et fleuri, 
en attendant d'entreprendre sa marche triomphale à 
travers la ville. 

Une grande pancarte était portée dans le cortège. 
D'un côté on lisait : Association nationale belge de Malines, 
et de l’autre : Exclusion de Nassau à perpétuité. A la suite 
marchait l'état-major avec, en tête, le général Marneffe, 
précédent un groupe de six hommes qui portaient l'arbre; 
on alla le dresser à la Grand’ place. Cette opération ter- 
minée, l'arbre émergea ses rameaux verdoyants des 
milliers de têtes qui se pressaient autour de lui. Alors 
le Général et le Magistrat se prirent par la main, et 
ainsi marchèrent en rond autour de l'emblème de la 
liberté, dont ils firent deux ou trois fois le tour. Un 
cercle parallèle au premier, était formé par les officiers 
de la garnison, qui pareillement évoluèrent autour du 
tronc sacré. Entretemps l'artillerie tonnait, les cloches 
et le carillon sonnaient, l'enthousiasme débordait de 
toutes parts et de partout résonnaient les cris de Vive 
la liberté. " 

Bien bruyamment s’'accomplissait ainsi cette cérémonie, 
que, n’eût été la solennité du moment et les sentiments 
d’ardent patriotisme qui animaient nos pères, à peine en 
possession de la liberté, on serait presque tenté de qua- 
lifier de grotesque. 

Toute la journée, le peuple se livra à la joie et à 
l'allégresse; le soir, la ville illumina, et mainte sara- 
bande effrénée se mena encore autour de l'arbre, qu'un 
pochard, préchant d'exemple, vint en titubant presser de 
ses lèvres avinées et lippues. 


106 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 








Ces détails, ainsi que le fait suivant rapporté par 
Schellens, prouvent jusqu’à quel point le régime oran- 
giste était abhoré. 

Comme d'habitude, un samedi, le carillonneur Averals 
fit entendre la chanson du « Coucou », sur l'air de 
laquelle on avait jadis approprié des paroles flatteuses à 
l'adresse du prince d'Orange : 


Al is ons prinsken nog zo0 klein 
’t Zal tog orangmen boven zyn. 
Vivat orangne Nassau. 


Un patriote trop zélé n’eut rien de plus empressé que 
de dénoncer le fait au commandant de la place, qui fit 
descendre Averals pour l’interroger. Le malheureux eut 
toutes les peines du monde pour se disculper, et il dut 
avoir recours à la mémoire d’un sien ami, qui chanta 
devant le commandant incrédule, la chanson incriminée, 
où nulle allusion contraire aux principes patriotiques 
était faite. Après cette épreuve seulement, l'inoffensif 
carillonneur put regagner son poste et y réfléchir, haut 
perché, sur les inconvénients de jouer avec le feu. 

Au mois de juin de l’année 1831, le prince Léopold de 
Saxe-Cobourg Gotha accepta la couronne qui lui fut 
offerte par le Congrès national de Belgique. Le 21 juillet, 
il se fit inaugurer à Bruxelles, et quelques jours après, 
le 28, à Malines. 

Notre pays avait enfin conquis une autonomie qui 
devint la base de sa prospérité future. 

Il avait passé par bien des vicissitudes pour en arriver 
à ce résultat, et 1l avait fallu que les régimes auxquels il 
fut soumis pendant les cinquante années qui précédèrent 
1830, lui eussent fait subir bien des avanies pour l’amener 
à cette secousse dont 1l sortait enfin triomphant et libre. 

Napoléon avait ployé sous son bras de fer nos popu- 


CHRONIQUE MALINOISE 107 





lations terrorisées par la république. Il avait fait de notre 
pays le grenier d’abondance de la France. 

Son despotisme n'avait engendré que des courtisans 
mercenaires et des esclaves, et les Belges ne parvinrent 
pas à se ressaisir au moment où leur sort se décidait 
dans les conseils souverains de l’Europe. Ils avaient dù se 
laisser faire et donner en partage à leurs voisins du Nord. 

Le roi Guillaume, pour être politique adroit, eut dû 
chercher à se concilier les sympathies de ses nouveaux 
sujets, au moment surtout, où, se réveillant des mauvais 
rêves d'un passé dont le souvenir donnait le frisson, ils 
ne demandaient qu’à vivre et à travailler en paix. 

Il n'eût ni le génie, ni l'autorité d'un Bonaparte, 
pour imposer ses volontés et ses réformes. Notre pays 
secoua son joug, et s'en débarrassa comme d’un cauche- 
mar qui troublait un rêve d'indépendance très long- 
temps caressé. 

A la veille du soixante-quinzième anniversaire de la 
proclamation de notre indépendance, nous avons aimé 
‘à rappeler ces faits, auxquels trois quarts de siècle d'âge 
assurent déjà les bénéfices de l’histoire. 


H. COoNINCKx. 


Le 25 septembre 1903. 





108 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





ANNEES 


1830 


Augustus 1830 


Voor de omwenteling (1). 

12 Augustus 1830 de volgende Pasquille aengeplakt in het begin 
der Augustyne straat, over de Leegheid, neflens den bakker Melaerts, 
zynde als volet : 


Prenons le roi et son fils en horreur, 

le 1° est fripon et l’autre est voleur (2) 

que ferions-nous d'une pareille couronne; 
aucun des deux n’est honnête homme 
unissons donc nos efforts à ceux des français, 
sous d'Orléans nous vivrons en paix. 


Den dag van vorens synder een menigte van tricolore geschilderde 
cocardens aenceplakt op vele plaetsen. 

24 Augustus, s'avonds, naer het eyndigen van een comedie stuk, 
het welk door het gouvernement verboden was te spelen, met naeme 
La muette de Portici, is het gepeupel aen ’t revolturen gevallen tot 
Brussel. 


September 1830 


Den 24 7b° 1830, om half twee naer middag, zyn van den kant 
van Brussel ontrent de 100 gevangenen de vesten overgebragt; het 
waeren meestendeel werklieden en volk dat zy op het veld vonden; 
komende tot aen de Diestersche poort, zynde altemael aen een ge- 
bonden en de bewaert door eenige voetgangers, gingen ter zyden; 
het volk ziende dat zy buiten de poort gingen, drongen gelyk om 
mede de poort uyt te gaen om middel te zoeken voor de gevangenen 
los te maeken, maer gelukte niet, want wierden tegen gehouden door 
de wagt die haer seffens overrompelt vond; dit ziernde den schilwagt 





(1) Avant la révolution. 
(2) Des diamants. 


ANNEXES 109 





begonst zig te stellen om naer de borgers te steeken, maer dan begon 
het spel voor goed, eenige der borgers retireerde achterwasrts waer 
onder was den Ed. heer Charles du Trieu commandant der schuttev 
in synen vollen tenue die daer ook in gevaer stond van zynen keer te 
hebben; de andere vaerende naer de wacht toe om de selve in de 
vesting te versuypen, maer door het tusschen spreeken van den 
major van Campen, die daer was komen aengereeden, en die verze- 
kerde van den schilwagt te straffen die gesteeken had naer de borgers, 
gelyk hy deede, want hy wierd op den moment afgelost en op ge- 
leeden naer de hoofwagt. In dien tusschen tyd waeren de gevangenen 
al verre de bolwerken in geavanceerd soo dat alles langs de vesten 
liep tot aen de Koey poort die gesloten was, van daer naer de Cathe- 
lyne poort, waer eene groote wacht stond die het volk al wederom 
teegenhielden, zelfs geen rytuyg lieten in of uyt de stad gaen; maer 
door den grooten hoop volk die daer vergaederde wierden zy ge- 
dwongen zulkx toetelaeten of zouden hun in gevaer gestelt hebben 
van eenige kasseyen op hun te verwagten, die al in handen waeren 
van eenige jongens waer door het in volle gank zoude geraekt 
hebben, maer is eyndelyk gestilt geraekt. 

Nota. onder deese prisonniers was eenen Mechelaer met naeme 
Esrix (bygenaemd den zot) die twee broeders pastoor heeit den 
eenen tot Muysen en den anderen tot Blaesveld. 

z6 September ten half thien savonds sterft van zyne blessueren 
den heer Nicolaus Pirot, Capiteyn by de afdeeling grenadiers, oud 
ontrent 45 a 46 Jaeren, geboren te Herstal, provintie Luyck, onge- 
trouwden zoon van N. N. C. (De naeme zyner ouders onbekent); is 
gestorven ten huyse van Mevrouw de W"* De Pleine in de Bleek- 
straet daer hy gelogeerd had voor zyn vertrek naer Brussel, in welke 
stad het grootste gedeelte van zyne afdeeling zyn geblesseert en dood 
gebleeven. 


October 1830 


De gebeurtenissen der maand October (1). 

(2) Vrydag 15 October smorgens, ontrent 11 uren arriveerde alhier 
den Prince van Oragnien, rydende naer het paleys van onzen aerts- 
bisschop. 


(1) Les événements du mois d’octobre. 
(2) Ce récit nous paraît être de la bouche du père Van den Eynde, qui fut 


concierge du Tribunal. 


TIIO LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





. Den 17 dito Zondag wierd ontrent 6 ueren savonds den Drapeau 
tricolore gesteeken tusschen de harmen van het figuer op de pompe 
der oude Veemerkt, de welke verligt zynde met keerskens het volk 
daer heeft gaen rond dansen, het welk geriskeerd was aengesien de 
groote merkt vol hollandsche militairen lag. 

In het laet van den zelven avond wierden er verscheyde posten 
hunne wapens afgenomen, zelfs dien staende voor het bisschoppelyk 
paleys. 

s’Anderdaegs Maendag 18 dito was een iegelyk nieuwsgierig of 
den dry kouleurigen drapeau nog zoude op de pomp gesteeken heb- 
ben, maer was al geheel vroeg (zoo men zyde) door de wagt staende 
voor het huys van den heer Richterich waer den generael comman- 
dant der stad gelogeert was, met naeme Cortheyligers, weg genomen. 

Den zelven dag zag men groote beweging onder de soldaten dat 
zy zouden gaen de stad verlaeten; men begon van alle kanten posten 
in te trecken. 

Naer middag om 2 uren trok al wat militair was de stad uyt, eerst 
de lanciers die buyten de Antwerpsche poorte de andere waeren 
afwachtende, dan de maréchaussées, daer naer de 13° afdeeling met 
volle musiek, dan de helft van het 7‘*; de andere helft met het 
instructie bataillon langst de koey poort. De stad was nauwelykx 
geruymt of men hoorde den beyaerd van de reuskens speelen, en de 
groote klok begon teluyden onder welk geluy den drapeau Tricolor 
geplant wierd op de hoogste wandeling van St Rombauts, die een 
quartier daer naer van boven naer beneden viel door onoplettentyd 
van die hem vastgemaekt hadden; naer hem seffens hermaekt te 
hebben wierd hy gestelt teegen het vaentje van gemelden thoren. 

De borgers wagt was seffens in voege; men zag op een uere tyds 
by naer geen manschap of hy droeg de patriotte cocarde; de musi- 
kanten van de harmonie vergaderde en trokken met een groot deel 
der borgers wagt, voor uyt gegaen met het dry kleurig vaendel, de 
Brusselsche poort uyt, om de Brusselaers, die men meynde met groote 
magt in de stad te arriveeren, in te haelen. Naer lanck gewagt te 
hebben over de herberg den Posthoorn, kwaemen er eyndelyk ontrent 
de 30 Luykenaers, het welk belachelyk was, en nog eenige andere 
die in klynen nomber afquaemen; daer mede trok men de stad in tot 
op de groote merkt, van daer trok men den bruel door en soo voorts 
tot aen de Lovensche poort, alwaer de Lovenaers waeren just arri- 
veerende, hebbende aan hun hoofd, als Capityn, den zoon van den 
heer De brouwer, die intendent geweest is van Den Berg van berm- 
hertigheid onzer stad. Zy waeren wat meerder in getal als de 


ANNEXES TT 





Luykenaers, hadden by hun vier stukken kanon; zy kwaemen al zin- 
gende de stad door tot op de groote merkt. Men hoorde in ”t vroeg van 
den avondnietals geweerscheuten af gaen en men zag niet als vreugde 
maeken, maer laeter wordende gink het er leelyker uyt zien, het ge- 
peupel begon aen het plunderen te vallen in de volgende huysen. 

Eerst in het huys van M' Poupez, woonende in den langen bruel, 
zynde inspeecteur der directe belastingen, van daer naer Ajou, in de 
Schipstraat, verificateur der maeten en gewigten, dan naer J.-B. 
Olivier, Borgemeester dezer stad, wonende in de Bogaerde straet, 
verders liepen zy naer den Ridder van Velsen, Commissaris van het 
Distrikt woonende op het vlietje, van deesen naer M' De Bie, ont- 
fanger der directe belastingen, woonende in de keyserstraet en ten 
laetsten by den Baron D’Hartemberg (bygenaemt den Baron Stok- 
visch), woonende in de Augustyne straet, tegen den Augustynen 
gank, in welke voorschreve huysen het schrikkelijk was om aen te 
sien, gelyk alles vernielt en verdistrueert wierd; het was gelyk al of 
de helle uytgebroken was, besonderlyk by Poupez, daer in eene zael 
wel om 20 duyzend guldens schaede gebeurde, maer by Ajou is niet 
veel gebeurd, door dien het een pensionnaet van Jonge Joufirouwen 
was! het geene zy inzien hebben, want het niet en was om aenhooren 
of aentezien het gekerm en gehuyl der pensionnairen en de droefheid 
waer in de vrouw haer vertoonde; dan door het voorspreeken van 
den kapiteyn De Brouwer (1) hebben zy het huys verlaten en syn 
gegaen naer den Borgemeester, in wie syn huys niets geheel bleef; 
alles was op den zolder gevlugt van kostelyke meubelen en porcely- 
nen, het geene gelyk vernielt en de straet op gesmeeten wird, zoodat 
men sanderdaegs smorgens niets meer in huis zag als uyt een der 
vensters van boven een oud stuk schildery uythangen (verbeeldende 
eenen boerenkermis) waerschynelyk was die schildery daer uytge- 
hangen tot een teeken dat het St-Lucasdag was, patroon der schilders. 

Wat aengaet in het huis van van Velsen, daerin ging het niet 
minder, want men konde hooren of zien van ’t laweyt gelyk zy bezig 
waeren met hunne eyzeren handboomen op de vensters te slaegen 
en alles op straet te werpen; dan was er wederom eenen moment dat 
het stilder ging, doordien dat hun ligt uyt was en op ging zyn, 
kwaemen er eenige aan de poorte roepen : 4 sa vrienden wy xyn alte- 


(1) Ainsi que d'un pharmacien ami de la maison. Ces bons offices furent 
mal récompensés. À partir de ce moment, on cessa d’être en relations avec 
ce pharmacien et l'on ne se fournit plus chez lui, comme on en avait l’habi- 
tude. Le motif? on l’ignore. 


112 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





mael belgie, laet ons ieder eenige centen geeven om ligt te koopen, op 
welke vraege alle de borgers die daer stonden uyt curieusheyd agter 
uyt deynsden, nogtans hebben zy geloopen totdat ze aan ligt zyn aen- 
geraekt ; dan begonsten ze weer met eenen verschen iever, op het 
blaesen gelyk van een storm horeken, met hunne handboomen en 
sloegen geheele raemen uyt, de beddenbakken vlogen de vensters uyt, 
de pluymen beddens snee men open en schudden de pluymen de 
straet op; stoelen, taefels, buffetten, lessenaers, wierd altemael in 
stukken geslaegen en verbrand. Den bascour was overdekt van de 
boeken en papieren, zelfs een groot deel van de straet. Den wynkel- 
der kreeg ook bezoek, want daar wierd eene groote menigte wyn 
uytgehaelt die ten deele gedronken, mede gedraegen, en de flesschen 
tegen den grond geslaegen wierden. Ik heb gezien een oud manneken 
die synen kiel gevuld hadde met flesschen wyn, maer hiel door 
bottigheyd een keirsken voor hem, zeker om niet te struikelen; onder 
den weg het gepeupel dit ziende, wierd aenstonds aangegreepen en 
was genoodsaekt de flesschen te laeten vallen, sy hem wegjaegende, 
seggende : « maekt u van kant, hier mag niet gestolen, maer alles in 
stukken geslaegen en verbrand worden » (x). 

Voorders zag men dat de twee peerden uyt den stal gebragt wier- 
den en geleeden door J. Verschueren naar... Wat laeter bragt men 
het voituurken, daer eenige van dat volk ging in zitten, terwylen dat 
er waeren die het voort trockken, en eenen voorop gaende met een 
bel in de hand hebbende, zoo langst de straeten; maer waer zy naer 
toe gereeden zyn is my onbekend. Alsdan hoorden men roepen 
allons nu naar de Bie, op welk geroep den grootsten hoop hun daer 
heenen begeeven hebben, en zyn al wederom begonst met de raemen 
in te slaegen en zyn zoo in huys geraekt waer zy veele kostelyke 
meubelen vernielt hebben, onder andere eene superbe penduel met een 
bocael over, die door eenen uyt den huys wierd gebragt, waer eenen 
naer toe kwam om de zelve te verkoopen : « Dat is verkoopen, zegde 
hy » met gebonde woorden, en sloeg de penduel teegen de steenen, 
en stampte de zelve in geruys onder zyne voeten : vorders wierd er 
van gelyken veel wyn uyt den kelder gehaelt daer ik op de straet heb 
zien van drinken, die my van den zelfden presenteerde, maer hen 
feestelyk bedankt hebbende, zeggende dat ik zulks niet en deede. 





(1) Tous ne furent pas de cet avis; au lendemain des troubles, on vit dans 
certaines demeures, des objets provenant de l'immeuble pillé de Van 
Velsen. Cette constatation fut faite par une personne qui fut témoin oculaire 
du pillage. 


ANNEXES IS 





De geene die dit altemael naer zaegen zeyden dat het niet betaemde 
van het huys zoo te ravageeren, aengezien het aan De Bie niet was 
toehorende, maer dat den eigenaer daer van was, den heere Lefebure, 
eenen goeden borger, die in geen de minste deelen plicht hadde; op 
welk zeggen den heer Roussel, advokaat en eenen der opperhoofden 
der Lovenaers, gaf verbod van niets voorts te doen, waarop zy riepen 
Vivat Roussel, en zyn komen op te houden. Hun alsdan begeevende 
naer het huys van den Barron d'Hartenberg, al waer er niets gebeurd 
is als eenige gelaesen uytgeslaegen, medelyden hebbende met den 
ouden baron die hun vergiffenis vroeg, niet alleen voor hem, maer 
00k voor zyne vrouwe en kinderen; dit ziende, zyn aengegaen want 
daer tog niet veel om verre teslaegen en was. 





Algemeen Aenkondigings-blad (Zondag 24 October 1830). 

Proclamatie. — Dappere Mechelaeren! 

Gy zyt verlost van de gewaepende magt, die de zucht van uwe 
Vaderlands-liefde onderdrukte; den transitoiren staet, welken er is 
uyt ontstaen, en de verwydering der voornaemste autoriteyten, die 
U bestuerd hadden, hebben, geduerende weynige oogen-blikken, 
eenige, byna onvermydelyke wanorders begun:tigd. Het provisoire 
Gouvernement had uwe behoeften voorzien; het heeft my tot U 
gezonden, met den last, om alle maatregelen te nemen, die aen den 
eysch van den oogenblik en aen uwe waere belangen zouden kunnen 
voldoen. In eene vereenising zaemen gesteld van de beste uwer mede- 
borgeren en volgens hunne eenpaeriglyke gezindheyd, is er U eenen 
nieuwen Borgemeester in den persoon van uwen achtbaeren mede- 
borger, Mynheer Vermylen-Neeffs, commandant der borgerlyke 
wagt, benoemd geworden, die in deze bediening door den keus der 
officieren dier dappere wacht zal vervangen worden; eenen nieuwen 
Schepen is insgelyks benoemd in den persoon van Mynheer Adolphe 
Van den Wiele. Deze Heeren zullen met de Heeren C. J. Scheppers 
en J. A. G. De Meester, ook de bediening van schepen doende, het 
Collegie der regering uy.maeken. 

Deze provisionele keuzen zullen door U naer waerde geschat wor- 
den en gy zult overtuygt zyn dat uw geluk, uwe veyligheyd en uwe 
rust het oogwit zyn van uw tegenwoordig Gouvernement en van den 
ondergeteekenden door hetzelve gedelegueerd. 

Mechelen den 19 October 1830. 

Den Gouverneur ad interim der provincie Antwerpen. 
Den ridder De Gamond. 


8 


T4 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





Dynsdag 19 October hebben er eenige Lovenaers hen begeeven 
naer den tribunael voor de Jacht fusieken te komen weghaelen die 
daer op de kaemer (eertyds de bibliotheek) by de andere stukken van 
convictie stonden; hebben ook het panneel van de deur der grifhe 
(eertyds de Capelle) doorschoten, peysende daer ook waepens te vin- 
den; ik dit ziende dat zy in de grefhe waeren, deeden hun verstaen 
dat daer niets was het geene hun konde dienen, waer op sy sonder 
ievers aen te toucheeren daer uyt gekomen zyn, en hebbe hun de 
Kaemer geweezen waer de fusieken stonden, daer zy ze meede geno- 
men hebben, met nog een byl dat daer lag, en syn heenen gegaen 
restitueerende my den sleutel der voor poorte van den tribunael. 

Op den middag kwam de tyding binnen Mechelen, dat den vyand 
op de stad was terug naederende (heeft geweest tot aen het goedje 
van M. Schippers, op den Waelhemschen steenweg), op welk gerugt 
het begon te stormen in alle de parochien dezer stad, welk gestorm 
duerde tot dry ueren naer middag, tusschen welken tyd er groote 
benautheid was onder de borgers, te meer als men dagte hoe het tot 
Brussel gegaen hadde, door welk exempel een ieder groot en kleyn 
zich haestigden om voorbereydzels te maeken tot teegenstand; men 
voorsag de solders en boven kamers met kasey steenen; daer was 
geen plaets of straet of men zag barricaden gemaekt; voor de stads 
poorten zoo wel als op de vestingen stonden battereyen, te weeten 
aen de Kathelyne, Koey en Diestersche poorte, staende aen ieder der 
voornoemde poorten kanon geplaetst; men hoorde dat den vyand 
wierd agterhuyt gedreven tot Waelhem, en hebben hun voorts gaen 
campeeren over de brugge, agter de herberge het huys van Mertens, 
tegen den dyck der rivier. 

Woensdag 20 dito zag men eene menigte van Jaegers zoo te voet 
als te peerd de Antwerpsche poort uyttreken, om op den vyand te 
gaen tirailleeren; eenige van de Lovenaers buyten de poort zynde 
murmureerde onder malkandere om dat de betaeling niet en volgde; 
den eenen wilde voorts marcheeren en den anderen terug keeren; 
den Capiteyn De Brouwer by hun komende heeft hun verzekert van 
betaeling te krygen, waer op zy zyn doorgemarcheert. 





Algemeen Aenkondigings-blad (Zondag 24 October 1830). 

Bericht. — De Belgische vrywilligers die te Mechelen zyn aenge- 
komen om onze zegeprael te bekragtigen, verklaren forméelyk dat zy 
besloten hebben te doen fusilleeren den genen wie het ook zy die 
eenige pooging van plunderen zoude begaen, en dat den genen die zig. 


ANNEXES 11 Me 





zoude toelaten den eenen of den anderen van hunte ontwaepenen, 
zal tot voorbeeld gestraft worden. 
Mechelen den 21 October 1830. 
Voor de vrywilligers van Loven 
Adolphe RousseL. 
Voor de vrywilligers van Brussel, Ypren en 
andere steden, 


2 


Ed. BERTEN. 
F. FEYERICH, van Audenaerde. 
WarNaAN, 1° luytenant voor de stad Thienen. 
Voor de vrywilligers van Luxembourg, 
Den luyt. : JoIGNANT. 


Donderdag 21 dito ’s avonds om 8 ueren hebben de Hollanders de 
Waelhemsche brugge in brand gesteeken en brande ?s anderdaegs 
’s morgens Om 4 ueren nog, maer niet genoeg naer hunne goesting 
hebben daer nog hout op gesmeeten z00 dat de geheele dreyende 
brug afgebrand was. 

Vrydag 22, tusschen vier en vyf ueren ’s morgens, hebben de 
hollandsche troupen de Waelhemsche brug verlaeten, retireerende 
hun tot boven Contig in het hegems veld; korts naer hun vertrek 
kwam men naer de stad voor werk volk te haelen om de brug te 
maeken die dry ueren daer naer al in staet was om over te ryden. 
Zoo haest men in Mechelen van hun retireeren verzekert was ging 
er eene menigte van volk naer Waelhem, een iegelyk curieus zynde 
om de gesteltenisse aldaer te zien, hoe er veele huysen door scho- 
ten waeren, daer het bezondersten af was het huys van Van Den 
Bogaert : daer zag men hoe dat de ballen de eene kamer in en de 
andere uytgevlogen zyn, het geene aerdig was om zien. 

Verders ging men zien het huys van Mertens, staende over de 
brugge, daer men den muer langst den kant van de rivier geheel 
gesprinkelt zag van de kogels die er op gevlogen waeren; hebbe 
gezien aen dezelve zyde van het huys een venster waer een ruyt in 
stond onbeschadigt uytgenomen dry gaeten die op [oov] eene rey 
stonden al of zy gemeeten waeren. 

Recht over den zelven muesr stond het kanon gepointeert op het 
dorp, welk kanon zy met precautien hebben moeten zien weg te 
krygen; wanneer zy retireerde zyn genoodzaakt geweest langs den 
grond heenen te kruypen en zoo met koorden by te trekken. 

Achter het voorschreeve huys zag men waer zy gecampeerd gelee- 


110 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





gen hadden, en dat zy hun den tyd niet gegeeven hadden van te 
eeten of van het zelve meede te nemen, want het vleesch en patatten 
lag daer in het graes geworpen, en hunne dooden sag men nog 
boven de aerde liggen waer veel volk ging heenen zien, bezonder de 
geene die tegen hun vuer gegeeven hebben gelyk als wanneer de 
Thienenaers die hun nog op den kop stampten. 

Het getal der dooden die boven de aerde laegen waeren 3 te weeten 
eenen canonnier die nog eens lust hadde naer onze belgien te schie- 
ten wierd by zyn kanon doodt geschoten; den 2° was eenen voet- 
ganger en den 3% zoo men zeyde eenen officier, maer daer laegen er 
meer begraeven zonder die dewelke zy geenen tyd meer hebbende 
in het waeter hebben geworpen. 

Zelven dag ’s morgens, ontrent den noen, zag men den Holland- 
schen kaes op de groote merkt staen aldus verbeeld : 

Op eëne sperre was gesteeken een stuk Hollandschen kaes op 
welk staeken vyf schoenmaekers elsen, van de welke er twee staeken 
door twee kardoesen liggende op het stuk kaes; onder aen hong eenen 
elleboog van eene blekke buys. 

Smorgens wierd zekeren Battet, garde champêtre van Waelhem, 
hier in gebragt en op het gevangenhuys gezet, hy was betigt met 
verraderey van diserteurs. 

Onder weegen zynde heeft het wynig gescholden of hy wierd van 
het volk gedood; tot Waelhem voor zyne deur wierden alle zyne 
meubelen verbrand en om verre geslaegen, zelfs zynen hond moest 
het met de dood bekoopen duer hy zoo veel kas van maekte, en voor 
welke hy eenen man van vodden gemaekt had voor hem op te 
leeren; deezen voddeman wierd door de kanonniers die daar passeerde 
mede genomen en op hun kanon gezet. 

Savonds bragt men zyne vrouwe in, genaemt Maria Stughmans; 
zy wierd ook op het gevangenhuys gezet; zy speelde spie voor den 
hollander en de Belgien (zegde men). 

Zondag 24 is den Hollandschen kaes op de groote merkt weg 
gedaen en in de zelve plaets door eenen hoop slegt volk eenen boom 
van vryheïd gestelt, onder den welken hem dit volsken ging voegen, 
makende daer een groot laweyt met roepen en schreeuwen vivat de 
Vryheid! vivat de Belgien! en gaende by een ieder der borgers met 
eene tenne talloir rond om geld te krygen, het geene gedurt heeft tot 
in den avond; de borgers wacht daer en voorziende hebben hun van 
daer van malkanderen gescheyden, denkende dat er in het vervolg 
slechte deelen zoude uytgesproten hebben het zy van plunderen of 
andersints, maer alles is toen stil gebleven. 


ANNEXES 117 





Woensdag 27 naer den middag om 3 ueren begonst het tot Ant- 
werpen s00 dapper te schieten sonder ophouden tot s’avonds naer 
10 uren, welke kannonaedes z00 swaer waeren dat hier den grond 
daeverde op de stads vesten daer veel volk was om te luysteren; den 
avond aangekomen zynde begon men gaen te zien dat het tot Ant- 
werpen brande, welken brand zoo danig toenam dat het eenen schrik 
gaf den zelven aentezien; een groote menigte volk liep St Rombauts 
thoren op van waer zy de vlamme distinct konden zien en verthoon- 
den hun al of geheel Antwersen in brand stond. 

Donderdag 28 hoorde men al vroeg dat de stad Antwerpen onuyt- 
spreekelijk was leydende door den brand die nog niet om blusschen 
en was; de klooster straet was ten deele afgebrand zonder eenen 
grooten nomber andere huysen en den Entrepot daer met millioenen 
goed in verbrand is. 

Het gerugt gaet, dat den Generael Chassé het kasteel niet over- 
geeft al verbrande zijnen neusdoek in zijnen zak, het geene nog 
meerder schrik aen de borgers van Antwerpen gaf, waer door alles 
de vlugt namp; eene menigte der zelve hebben hun hier in Mechelen 
provisoirelijk geplaetst; alle kwartieren waeren vol; de weeze kinde- 
ren waeren hier in St Joseph huys gelogeerd. 

Den zelven dag des naermiddags de voiture van den heer Gaillard 
commandant der stad Loven staende voor de afspanninge de Craen, 
in welk hotel hy met syne vrouw eenige ververschinge genomen 
heeft, wierd erkent door eenige Lovenaers die hem uyt zyn rytuyg 
haelde, en hem bragten tot in de herberge « de Geyt » op de boter 
merkt; van daer is hy gebrogt op het schuyt van Loven. Intusschen 
tyd waeren er al avant-posten naer Loven om hun kennis te geven 
dat zy hunne Commandant (die beticht was van order gegeven te 
hebben om op de borgers van Loven te schieten) mochten ver- 
wagten. Het schuyt tot Leuven gearriveerd zijnde stond het gepeupel 
gereed met klaréen en rukten hem uyt de handen der wagt, en be- 
gonsten voor eerst met brandende klaréen in zyn gezigt te stompen, 
en bragten hem met zoo eene verwillekom van slagen en alle in- 
jurien tot op de groote merkt, op welke plaets hy het voor goed 
kreeg; smeten hem tegen den grond en sloegen dan met al daer zy 
mede gewaepend waeren op zyn lyf dat er de darmen uythingen; 
voorts heeft men zyn cadavre aen den boom van vryheid opgehan- 
gen; daer afgedaen zynde, hebben hem langs de steenen gesleepen 
en nog veele steeken toegebragt en dan begraven. 


II8 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





November 1830 


Dood van den graaf de Merode. — Zijne begrafenis (x). 

Donderdag 4 November ten 4 uren smorgens is hier te Mechelen 
overleeden, Mynheer Ludovicus Fredericus Gislenus Grave de Merode, 
eigenaar, oud 38 jaeren, geboren te Maestricht, hoofdplaets der 
provincie Limbourg, woonende te St-Luperie, departement d’Eure et 
Loire, Vrankryk, echtgenoot van vrouwe Maria Antonia Francisca 
gravinne Du Chezel, oud 37 jaeren, gevoren te Amiens, département 
du Nord, Vrankryk, zone van den h2er Guillielmus Carolus Gislenus 
grave de Merode, Markgraaf van Westerloo, Prins de Rubembré en 
d’Everberghe, geboren te Brussel, en van vrouwe Maria Josephina 
Felixe Ghislena gravinne D’Onguyes de Mattaings, Princesse van 
Grimberge, geboren en gehuysvest te Brussel. 

Nota. — Den bovenstaende grave de Merode, denwelken tot 
Berghem getroffen wierd op den 24 der gepasseerde maend met een 
kogel of een cartoche in zyne rechte bill, welke blessuer zoo gevaer- 
lyk wierd dat er geordonneerd wierd van zyn been af te zetten, gelyk 
gebeurt is; en is eyndelyk komen te sterven op den datum hier boven 
ten huize van den heer avouée Op de beeck in de Befferstraat, daer 
hy voor een iegeiyk te zien was, liggende aldaer in eene groote zaal 
op een parade bedde met een Lauwerkroon op het hoofd, en nog 
vier andere Lauwerkroonen, ligeende op het bedde, twee van die van 
weeder zyde zyn hoofd en de andere twee van weederzyds zynen 
voet. Men zag hoe verre zyn been was afgezet. Teegen het bedde aen 
zyne slinke zyde stond zynen tweeloop, zynde behangen met een 
Lauwerkroon, op eenen stoel aen den zelfven kant staende hirg 
zynen keel en op welken stoel lag een pistool en giberne. Naar daer 
zoo eenen dag ontrent te zien geleegen te hebben, wird hy Zaterdag 
den 6 dezer met eene groote lykstatie gebragt tot in St-Rombouts- 
kerke, van waer hy gevoerd is naer Berghem, zyne begraefplaatze, 
zynde geescorteert van een groot deel der Borgerswagt. 

Maandag 8 November is er eenen solemneelen lykdienst gedaen in 
de kerke van St-Rombouts voor de overleedene verdedigers van ons 
Vaederland. 

17 dito Woensdag is tot St-Rumoldus kerke gehouden de plechtige 
uytvaert van den grave de Merode. 

Zondag 21. De soldaten of halftwaelfsche misse, die alle Zondagen 
ten tyde van het Hollandsch gouvernement gedaen wierd tot St-Rom- 
bouts door hunnen veldpaeter M. André, is nu voor de eerste maal 





(1) Mort du Comte de Merode. — Ses funérailles. 


ANNEXES 119 





geleesen tot St-Pieter door den Eerw. Heere Generé op Zondag 28 
om I2 uren. 

Maendag 29, begraefenisse gehouden tot St-Pieters van eenen onzer 
patriotten met naeme Carolus van Huffelen, gebortig van Antwerpen 
in het jaer 1803, den welken geblesseert is geworden in syn been 
ontrent het kasteel van Weirenbroeck teegen Berghem, van welke 
plaets hy naer deze stad is gebragt in de infirmerie (eertyds het 
passante gasthuys) daer hy is komen te sterven, naer dat hy zyn 
been had laten afzetten. 

N. B. Het voorschreve lyk wierd door een groot gedeelte van de 
borgers wacht alle in tenue en vervoegd met het musiek van de 
harmonie in de kerke gebragt en naer dat den dienst geeyndigt was, 
stelde hun de mannen der borgers wacht met de harmonie in order 
voor de kerke, hebbende den dry koleurigen drapeau, en wagtende 
aldaer tot dat het Lyck in de voituur was gezet; dit gedaen zynde 
hebben zy het zelve in groote cortège gevolgt tot op het kerkhof 
buyten de stad alwaer het begraven is. 


Januari 183x 


Het enkwest over de gebeurtenissen der maand October 1830 (1). 

In het begin van deesen jaeren heeft men gehoort dat er groote 
onderzoekinge gedaen wierd naer de geene welke hun gedistingeert 
hebben in de plundering voorgevallen alhier tot Mechelen op den 
18 October van den gepasseerden jaere, waer van zy er dry op het 
kot gezet hebben, te weeten den zoone uyt de herberge den Doolhof 
in de schoolstraet den jongste zoon van Breems uyt de O. L. V. 
straet en eenen smits gast op de botermerkt. 


Meert 1837 


Verlossing der aangehoudene personen (2). 

Maendag 28 Meert, zyn door het gepeupel van het gevangenhuys 
gehaelt de dry jongens de welke hun gedistingeert hebben in de 
plundering alhier tot Mechelen voorgevallen den 18 October van den 
gepasseerden jaeren, hetwelk gebeurt is als volot. 

Daess te vooren, in het laet van den avond, heeft het gepeupel zoo 
men zyde uyt den Heembeempt hun koppen by een gesteeken, en 
onder hun eenen gekozen als chef die het woord zoude doen, gelyk 


(1) L'enquête au sujet des événements d'octobre 1830. 
(2) Délivrance des personnes arrêtées. 


120 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





oebeurd is den volgenden dag. Maendag 28 Meert, in het vallen van 
den avond, zelfs van in den dag hoorde men niets anders als op de 
straet schreeuwen als dat de gevangene jongers dien dag van het 
gevangenhuys moesten komen, gelyk is geschiet, want laeter 
wordende zag mcn eene menigte van volk vergaderen ontrent het 
huys van J. Vervloet, in de Augustyne straat, bedienende de plaets 
van Procureur des gouvernements, van wie het gepeupel een briefken 
moesten hebben om de gevangene jongers van het kot te haelen. 
Wanneer er als dan eenen hoop kleine jongens zyn gaen kloppen en 
stampen op de deur van J. Vervloet waer op hy in syne venster 
qwamp, als dan begon het volk gelyk te roepen dat hy moest gaen 
sito hun verzoek toestaen of te soo niet dat hy. het vervolg zoude 
gaen zien hebben. 

Het qwamp al zoo weyd dat er al kazeysteenen laegen uyt gedaen 
om te beginnen, zoo dat hy eyndelyk naer lang refues (zeggende 
altyd dat hy niet gemagtigt was hun het zelve te geeven zonder daer 
naer Brussel over te schryven) hun een briefken gegeven heeft, waer 
op het volk gelyk riep « Bravo! » Het zelven nu hebbende, liepen zy 
daer meede het huys in genaemt de Schors karre, om gaen te zien ot 
het zelve naer hun goesting was, maer ziende dat het op simpel papier 
was riepen zy, daer moct zonder langer vertoef een op zeegel weezen, 
het geene zy bekomen hebben. 

Dit hebbende was er eene blydschap onder dat volk als of het een 
kermis waer, alles liep naer de groote Merkt en stelden hun voor het 
gevangenhuys daer was geen patientie van te wachten, zy sloegen 
en stampten op de deur; maar zoo haest zy licht zaegen op de plaets 
waer de gevangene zaeten wierd er in de handen gekletst en de 
geene die los qwaemen brachten het licht voor de traliën en kletsten 
van gelyke in hunne handen. Nu kwaemen zy beneden en de deur 
wierd geopend, maer dan was de blydschap onuytsprekelyk; daar 
wierd geroepen, sy moegen niet gaen, zy zyn weerdig gedraegen te 
worden, gelyk zy deeden, want den eenen wierd in d'een herberg 
ingedraegen en den anderen in d’ander, zoodat er seffens lustig 
sedronken wierd op de verlossing tot in den nacht toe. 


April x83r 


Muiterij van soldaten (x). 
De laeste dagen van de zelve week was er eenen grooten oproer 
in de kasernen door de simpel soldaeten teegen hunne overheyd, uit 


(1) Mutinerie de soldats. 


ANNEXES I2I 





reeden dat zy wisten dat er van de officiers by waeren die hun hebben 
mynen over te leeveren aen de Hollanders en die van de conspiratie 
waeren van het verraed het geene onlangs ontdekt is, waer door zy 
naer geene commande meer wilde luysteren, vervolgde hunne over- 
heyd; zy liepen met geheel troupen uyt tot in de nacht al zingende 
en slaegende met hunne saebels teegen malkanderen, het geene eene 
groote ongerustigheid veroorzaekte onder de borgerij. Dan wierd er 
door hun gezegd : wy moeten doen zien dat wy belg zyn, en zy 
staeken allen de patriotte kokarden op hun hert. Aen iedere kaserne 
wierd eenen boom van vryheid geplant waer boven zy staeken een 
hunner lancien met het drykleurig vaentje aen; sy vonden eenen 
ambulan met eene orgel die moest daer komen speelen wanneer zy 
rond den boom dansten. 

De intentie dat die boomen daer geplaetst waeren was deeze om 
aen de zelve optehangen de geene sy kosten bevinden partydig voor 
den hollander te weezen, gelyk door hun gezeyd wierd. 

Op de groote merkt over de deure der borgers wacht, welke was 
op het stadhuys, wierd ook eenen boom geplant met het patriotten 
vlag opgesteeken. 


Bekendmaekinge 


Planting van den Vrijheidsboom. — Andere voorvallen (1). 

De borgemeester en schepene der stad Mechelen «enkondigen dat 
naer het besluyt genomen door den raed van bestier in zyne zittinge 
van gisteren het borgelyk en de militair gezag gezaementlyk met de 
lidmaeten van de Lands Maetschappy hun zullen vereenigen op 
Dynsdag 26 deezer maend voor den middag, in de groote zaelen van 
het stadhuys, voor de plechtigheid der plantinge van de Vryheids 
boom, hetgeene zal geschieden onder het luyden der groote klocke 
en de speelen van den Beyaerd in teesgenwoordigheid der borgers 
wacht en de trouppen van het garnisoen zijnde onder de waepens. 

Gedaen ten stadhuyse te Mechelen den 23 April 1831. 


Door ordonnantie Den Borgemeester 


Piscaer secret’. Vermylen Neefs. 


Den dag der plantinge des booms van vrijheid gekomen zijnde, zag 
men van in den morgent veel volk tot buyten de Neckkerspoel poorte 
gaen om te bezigtigen den vryheyds boom, zynde eenen populier die 


(1) Plantation de l’Arbre de la Liberté. — Autres événements. 


122 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





uytgedaen was op het goetjen van Frederiks (eertyds toebehoort den 
graeve Coloma welk goetje de Miserie genaemt is) van waer hy ge- 
bragt is tot ontrent de stads poorte over het comiesen huysken, daer 
hy op schraeven geleyd wierd, en is aldaer bereyd gemaekt tot zyne 
inhaelinge. 

Ontrent den middag, op het luyden der groote klok en speelen van 
den Beyaerd, begaf zig een ieder naer de groote merkt om de plech- 
tigheid by te woonen; men zag daer aenkomen alle de geene de 
welke deel moest He in de cortège, hun stellende aldaer in order, 
tot dat sy gelyk de merkt aftrekkende naer de Neckerspoel pootte. 

De voornoemde cortège wierd geopent door eene Compagnie 
Lanciers van het 1ste Régiment, waer op volgde een gedeelte der 
borgers wacht, dan de harmonie gezegd de Melodie, achter die 
wierd gedraecen door Peremans uyt de Adeghemstraat een opschrift 
waer op stond langs de voorzyde : Association Nationale Belve de 
Malines en van den achterkant stond in letters geschreeven met wit 
kryt op eenen zwarten grond Exclusion de Nassau à perpétuité; hier 
naer volgde den President der associatie met naeme M. Lenoir, 
brouwer, woonende in de Steenstraat, in den Leeuw, neffens hem 
gaende J. Zech. 

Dan den état Major aen welk hoofd ging den géneral Marneff; 
tusschen hun wierd gedraegen den vryheydsboom door 6 man, 4 van 
voor en 2 van achter, dan volgde een gedeelte der borgerswacht, 
achter deeze de stadsharmonie, waerop volgde de Magistraet en alle 
andere geemployeerden; vorders den tribunael en brigade marechaus- 
sées en eyndelyk een compagnie Lanciers. 

Hetwelk een schoon gevolg maekte, trekkende zoo van op de 
groote merkt tot aan de Nekkerspoel poorte, van waer zy, naer een 
wynig getardeert te hebben (tusschen welkentyd verscheyde scheuten 
geschoten wierden) wederom al speelende terug getrokken zyn naer 
de groote merkt, en hebben hunnen tour alzoo on gemaekt tot dat 
ZY gekomen zyn ter plaetze zynde in het midden ie groote merkt, 
waer eertyds ten tyde der fransche republiek nog eenen boom van 
vryheid gestaen hadde, wierd deezen geplant onder het geluy der 
groote klok en speelen van den beyaard; daar wierd ook dapper ge- 
schoten en geroepen : Vival de Libertyd. Den boom nu geplant zynde, 
kwaem de generael Marneff met de Magistraet en formeerden eenen 
cirkel, gaende alzoo hand aan hand rond den boom; achter hun was 
noch eenen halven cirkel van de officiers gemaekt, gaende op dezelve 
maniere malkanderen met de hand houdende rond den boom; naer 
dit gedaan te hebben ping men de twee andere vryheydsboomen uyt 








ANNEXES 123 





doen, den eenen staende dicht by den laetst geplanten en den andere 
over het stadhuys, tusschen welken tyd er niets gedaen wierd als ge- 
schoten, zoo wel door die der borgerswacht met geweerschoten als 
met de canonnekens toebehoorende aen die van den ouden kruys- 
boog; eyndelyk ging een ieder hem in order stellen om naer huys te 
trekken. 

Den avond aenkomende zag men eene menigte van volk in de 
herberge rondom de groote merkt. Om 9 uren ’s avonds, onder het 
luyden der groote klok en de speelen van den beyaerd, zag men eene 
vieringe de geheele stad door; men danste rond den boom tot smor- 
gens toe. De harmonie van de stad speelde in de estaminet de 
Pamitié, op den hoek van het Steenstraetjen, zittende met open 
vensters; om een uer snagts danste men in eenen grooten ronden 
rond den boom waer onder eenen dullen borger was, met naeme 
J. Verschueren, die uyt den kring uytquamp en riep uyt in deze 
woorden : « Allons, Messieurs, imitez-moi » waerop hy al zylende naer 
den boom droop, en heeft hem gaen kussen; of dat er hem gevolget 
hebben is my onbekent. 

Den volgende dag, zynde den 27 April, wierden er nog verscheyde 
vryheydsboomen geplant, zelfs op de pasbrugge en op alle dorpen zag 
men er staen geplaent; het is over al libertyd en men hoort niets 
anders tegenwoordig roepen als vivat de belgien, vivat de libertyd. 

Zaterdag, den laesten April, wierd door orde van den commandant 
der stad door eenen stadsdienaer den beyaerdspeelder Avereyns van 
den Thoren gehaelt terwyl hy bezig was met het airken te speelen 
van den koekoek, ’t welk ook de air is van het Liedeken van den 
prince van Oraigne, waer in staet het volgende : 


Als is ons prinsken nog 700 kleyn 
*t Zal toch oragneen boven xyn, 
Vival oraignien Nasau. 


Het was den baes uyt het kleyn vleeschhuys, genaemt Jacobus 
Staes, die op schilwagt was, staende aen de borgerswagt, die het 
voornoemt airken van den koekoek eerst hoorde speelen, peyzende 
in zyn zelve dat den beyaerdspeelder Orangist geworden was, ging 
daer van kennis veeven aen den commandant deezer stad, die de 
order gaf aen den commissaris van Policie hem van den Thoren doen 
te haelen, gelyk hier vooren is gezegd. 

Van den thoren komende werd hy gebragt by den heer Le Cocq, 
plaets commandant deeser stad Mechelen, die hem quamp te vraegen 


124 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





wat air dat hy bezig was met speelen, waer op den beyaerd speelder 
hem antwoorde dat het de air van het liedeken den koekkoek was, 
en dat hy zulks van gewoonte was alle jaeren te speelen ontrent de 
maend Mey, waer op den commandant hem verzogt het zelve liede- 
ken eens te zingen, gaf voor antwoord aen den commandant dat hy 
dit wel konden speelen maer niet zingen, maer zeggende voorts, dat 
men den bakker Gys zoude gaen haelen die het geheel liedeken van 
buyten konde zingen; op welke woorden Geys uyt zyn bakhuys 
gehaelt wierd naer hat stadhuys en heeft het liedeken geheel gezon- 
gen, waer op den commandant vroeg of dit alles was? Ja heer Com- 
mandant « antwoorde Gys, dit is het geheel liedeken van den koek- 
koek, » wel nu zeyde den commandant, teegen den beyaerd speelder, 
» het doet my speyt vriend dat ik u van den thoren doen komen heb 
» gaet maer voorts, u is onpligtig ». 


Juni x83r 


Leopold I, eersten koning der Belgen. — Zijne ontvangst te 
Mechelen (1). 

Maendag 6 Juny 1831. Den prins Léopoldus Georgius Christianus 
Fredericus van Saxe Cobourg is tot koning der Belgen uytgeroepen 
onder voorwaerde om de grondwet aen te nemen zoo en gelyk de 
zelve door den volks raed besloten is geworden. 


Julius 1831 


Woensdag 20 Juli is geplubiceert en de aengeplakt op de gewoone- 
lyke plaetzen het volgende 


Inhulding van den Koning 


De Borgemeester en schepenen der stad Mechelen maken kenbaer 
dat ter gelegenheid der plechtige inhulding van zyne Majesteit 
Léopoldus den 1° als koning der Belgiën, welk op Donderdag den 
21 deezer maend in de koninglyke residentie van Belgienland zal 
plaets hebben, alle de klokken der stad onder het speelen van den 
beyaerd alhier op gezeyden dag van middag tot 1 uur zullen geluyd 
worden, dat het zelve geluy des avonds van neegen tot 10 ueren het 
teeken der algemeene verlichting zal zyn, aen welk alle de inwoonders 
aenzogt zyn deel te nemen, met de voorgevels hunner huysen te 


(1) Léopold fr, roi des Belges. — Sa réception à Malines. 


ANNEXES 125 





verlichten op zoo daenige wyze, dat de algemeene vreugd wegens 

eene gebeurtenisse, van zoo groot belang voor het geluk van belgien 

Land, blyken zy, en om geene paelen aen de openbaere vreugd te 

stellen zal de avond klok niet geluyd worden, en de vermaeken 

zullen gelyk het de gewoonte is op stads feesten toegelaten worden. 
Gedaen op het stadhuys te Mechelen den 19 Juli 1831. 


Ter ordonnantie Den borgemeester 


, Vermylen- Neefs. 
Piscaer secretaris. 


Dynsdag 26 dito, is er gepublieert en de aengeplakt het volgende : 
Aenkomst van zyne Majesteyt den Koning, 


De borgemeester en schepene der stad Mechelen hebben het 
genoegen aen hunne medeburgers kenbaar te maeken dat zyne 
Majestevt den Koning op Donderdag aenstaende des voormiddags 
alhier zal aenkomen en er eenigen tyd verblyven, en dat ter dier 
gelegenheïd op de straeten van aen de Brussel tot aen de Antwerpsche 
poorten, welke zyne Majesteyt zal doorryden, groene denne boom- 
kens, om door de inwoonders met festons en guirlandes vereerd te 
worden, ten stads kosten zullen worden geplant, geenzins twyffelende 
of hunne medeborgers dier straeten zullen hunne toeberydsels onmid- 
delyk met geestdrift beginnen, om aen de onfangst zyrer Majestyt 
alle eere blyken en ook aen de vereenige de meeste volmaektheyd te 
konnen geeven. Gedaen te Mechelen den 26 Juli 1831. 


Ter ordonnantie Den borgemeester 
Vermylen- Neeffs. 
Piscaer secretaris. 


Algemeen Aenkondigings-blad (Zondag 31 Juli 183r). 

Malines le 30 juillet 1831. 

Le 28 de ce mois a été pour la Ville de Malines un véritable jour de 
fête : elle a eu le bonheur de posséder dans ses murs Sa Majesté le 
Roi. Les préparatifs pour la réception de notre Auguste Souverain 
avaient été faits comme par enchantement, les murs étaient élégam- 
ment décorés et un bel arc de triomphe avait été placé à la porte de 
Bruxelles. 

Vers sept heures et demie du matin, les troupes de la garnison, la 
Garde Civique, au nombre de 900 hommes, tous en uniforme, et la 
musique de la Société philharmonique se formèrent en cortège, dans 
lequel figurait un Char de Triomphe, représentant la ville de Malines, 


126 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





et se rendirent hors la dite porte suivis des officiers des Etats-Majors 
respectifs et du Corps municipal, pour y attendre l’arrivée de Sa Majesté. 
M. le Gouverneur et la Députation des Etats de la province, arrivés 
ici pour complimenter Sa Majesté, se sont portés plus avant à la 
rencontre du Monarque et la Garde d’honneur s’était déjà rendue à 
Sempst au-devant Sa Majesté. 

A neuf heures, le son de toutes les cloches et du carillon et des 
salves d’artillerie annonçaient l’arrivée du Roi; Sa Majesté, après 
avoir été complimentée par M. le Gouverneur, le fut immédiatement 
après devant le pavillon placé en avant de l’arc de triomphe, au 
nom du Corps municipal, par M. le Bourgmestre, qui lui présenta les 
clefs de la ville, et auquel Sa Majesté a daigné répondre avec la plus 
grande affabilité, qu’elles ne pouvaient être en meilleures mains; 
ensuite, la jeune personne qui représentait la ville sur le char, a égale- 
ment complimenté le Roi, et les élèves de l’académie de dessin, habil- 
lés en blouses, avec écharpes et chapeaux retroussés, ayant dans l’inter- 
valle dételé les chevaux de la voiture de Sa Majesté, d’après un ancien 
usage, pour la tirer, le cortège se mit incontinent en marche pour 
conduire Sa Majesté à l’hôtel de ville, dans l’ordre suivant : 

1° Un peloton de Lanciers ouvrait la marche. 

2° La Gendarmerie à cheval. 

3° L’infanterie de ligne. 

4° Le bataillon de la Garde Civique. 

5° La musique de la Société philharmonique. 

6° Le char de triomphe représentant la ville. 

7° L’Etat-Major de la garnison. 

8° L’Etat-Major de la Garde Civique. 

9° Le Corps Municipal. 

10° M. le Gouverneur et la Députation des Etats de la province. 

11° La voiture de Sa Majesté, précédée de la moitié de la garde- 
d'honneur et suivie de l’autre moitié. M. le Commandant de la place 
à la portière de droite de la voiture de Sa Majesté. 

12° Un détachement de Lanciers fermait la marche. 

Toute la population était sur pied et faisait retentir l’air des plus 
vives acclamations et des cris mille fois répétés de Vive le Roi. 

Le cortège arrivé devant l’hôtel de ville, les troupes se sont rangées 
en bataille et le Roi fut reçu au pied de Pescalier par M. le Bourg- 
mestre, qui l’a conduit dans les appartements. Sa Majesté a donné 
ensuite audience à la députation des Etats, au Corps municipal, aux 
membres du Tribunal de 1°° Instance, au Clergé, aux Etats-Majors de 
la Garde Civique et des troupes, aux membres des Hospices et du 


Des 


ANNEXES 127 





bureau de bienfaisance. Elle reçut toutes ces députations avec la plus 
grande bienveillance. 

Le Roi a daigné aussi recevoir la représentation du char, et la jeune 
personne représentant la Ville a prononcé devant le Monarque, un 
discours allégorique, que Sa Majesté a écouté avec beaucoup d’atten- 
tion et la plus visible émotion. 

Sa Majesté à daigné alors accepter un déjeûner qui Lui a été offert 
par la Ville et y admettre, outre sa suite, des autorités civiles et mili- 
taires et des membres du Clergé. Un toast au Roi a été porté par 
M. le Bourgmestre, et Sa Majesté eut la bonté d’y répondre par un 
toast à la prospérité de la ville de Malines. Un grand nombre de 
dames circulaient dans la salle pendant le déjeûner, où le personnel du 
char fut encore présenté à Sa Majesté. Toutes l2s personnes qui ont 
eu l'honneur d’approcher le Roi, furent pénétrées de sa bonté et de son 
affabilité. 

Vers midi et demi, Sa Majesté a fait l'inspection de la Garde 
d'honneur, de la Garde Civique et des troupes, et a témoigné sa 
satisfaction aux chefs des corps sur leur bonne tenue; ensuite, le Roi 
se remit en route pour Anvers, et a été conduit par le méme cortège 
jusqu’à la porte de la ville, recevant partout encore sur son passage 
des preuves non équivoques de la joie et de l’allégresse publiques. La 
Garde d'honneur a escorté Sa Majesté jusqu’au village de Waelhem. 

Le soir, il y a eu une illumination générale et toute la nuit des 
divertissements publics. Ce matin, à neuf heures et demie, nous eûmes 
encore le bonheur de revoir le roi à son retour d'Anvers, la Garde 
d'honneur escortait Sa Majesté et l’avait attendue à Waelhem. Les 
rues par lesquelles Notre Auguste Souverain devait présentement 
traverser la ville, étaient de même eélégamment décorées et présen- 
taient l’aspect le plus animé. — La Garde Civique était rangée en 
ordre de bataille sur la Grande Place. M. le Bourgmestre et les 
membres du Collège de la régence, ainsi que les Etats-majors de la 
Garde Civique et des troupes de la garnison, ont présenté leurs 
hommages à Sa Majesté devant l'hôtel de ville, où l’on relayait. 
S. M., qui recut itérativement toutes les personnes avec beaucoup de 
bonté et d’affabilité, partit immédiatement pour Louvain. 

Demain dimanche, à onze heures, il sera chanté un Te Deum 
solennel, à l’église Métropolitaine. Les autorités civiles et militaires 
de la Garde civique assisteront à cette cérémonie. 

Discours allégorique prononcé par la jeune personne représentant 
la Ville : 


« Sire. — La ville de Malines, au milieu de l’allégresse publique, 


128 LA FIN DE DEUX RÉGIMES 








eee à 


vient Vous rendre hommage, entourée des vertus qui font la force 
des rois et le bonheur des peuples. 

» Interprète de leur langage en ce jour solennel, elle dira à Votre 
Majesté tout ce que la patrie a droit d’attendre d’un Prince, qui, avec 
les sciences et les arts, cultiva toutes les vertus dans la vie privée; 
Sire, Vous leur rendrez le mème culte sur le trône. 

» La Justice présidera à vos actes souverains; la Prudence Vous 
éclairera au conseil; et /a Concorde unira tous les partis autour de 
Vous; /a Charité et la Générosité Vous conduiront, Sire, dans l’asyle 
de la souffrance et de la misère, et votre présence chérie y soulagera 
bien des maux. La Constance et la Fidélité, ces vertus inséparables et 
qui font la devise de la ville qui a le bonheur de Vous recevoir dans 
ses murs, se montreront sans cesse dans notre attachement pour Votre 
Auguste Personne, comme elles se montreront également dans l’ob- 
servation du serment que Vous avez fait de nous rendre heureux. Si 
la Belgique est appelée aux combats, le Courage, Sire, Vous animera 
comme autrefois et l’Amour de la Patrie prouvera que la victoire ne 
peut échapper aux Belges commandés par un Roi vertueux. Vive 
à jamais Léopold premier! » 

Note. — Les mots en caractères italiques indiquent les personnages 
du char. 


Vrijdag 22 November 1833 


’s Avonds omtrent elf uren is door eenen grooten storm wind 
afgebroken den lang verdroogden vryheidsboom, denwelken langen 
tyd als een schandael op de groote merkt gestaan had. 


Les événements qui viennent d’être rappelés dans les pages précédentes 
ont laissé des traces dans la littérature populaire. La chanson s’en est em- 
parée et y a trouvé ample matière à donner libre essor à son imagination. 

Nous sommes parvenus à recueillir quelques specimens de cette litté- 
rature, grâce à l’obligeance de Madame Guillaume, qui a bien voulu mettre 
à notre disposition la remarquable collection formée jadis par feu son mari. 
Nous l’en remercions vivement. C’est ainsi qu’il nous a été permis de 
reproduire dans la première partie de ce travail, des échantillons du lyrisme 
qui s'épancha en vers ampoulés et sonores, pour accueillir le nouveau 
régime et le roi Guillaume, qui était appelé à y présider. 

Les poésies ci-contre, qui, comme les précédentes, n’ont de littéraires 
que le nom, permettront au lecteur d'apprécier le contraste entre les hyper- 
boliques élucubrations poétiques qui saluèrent l’avénement du régime 
Hollandais, et les imprécations énergiques et railleuses avec lesquelles le 
peuple brûla ce qu'il avait adoré jadis. 


; ANNEXES 


120 





VREUGDE-VERSEN 


Tot lof van de dappere helde, Brussel, Loven, Luyk en Naemen, die voor het 
Belgieland zyn recht en vryheyd kwaemen (x). 


(Stemme : Ag wat plezier heeft een soldaet). 


1 


Laet ons nu den lof zingen, 
Roept vivat den Brusselaer 
Die de banden los kan wringen 
Die ons brogten in bezwaer 

Zy zyn gaen loopen (bis) 

Wy mogen roepen 

Vivat vivat den Brusselaer. 


2 


Lovenaeren kloeke knegten 

Luyk en Naemen en de Waelen, 

Die voor het recht en vryheyd vegten, 
De liefhebbers van ’t kanon 

Zullen niet spaeren (bis) 

De plundenaeren, 

Voor moordenaeren geen pardon. 


3 


Wild ons Belgie-land nu ruymen 
Daer is geene kaes van doen 

Gy en zult ons niet meer schuymen 
En weg slypen veel miljoen, 

En ons doen vasten (bis) 

Door al de lasten 

Den boer en borger het vel afdoen. 


À 


Laet het Belgie-vlag nu waeyen, 
Viugt Hollanders het is tyd 

Uwen kaes die steekt vol maeyen, 
Maekt dat gy in Holland zyt, 

U dieve treken (bis) 

Zulien wy vreeken, 

Den Brusselaer wilt de vryheid,. 


5 


Schrikt de Waelen ziet na boven, 
Waer de dry koleuren staen 
Schrikt den Brusselaer en Loven, 
Die de plundenaers verslaen, 

"t Zal u verdrieten (bis) 

Het bloed vergieten, 

Dat gy in Brussel hebt gedaen. 


6 


Wilt nu kaes-boer dapper klouwen, 
Dat gy dien in Hollandt zyt 

Uwen stank zal ons doen spouwen, 
Ai de maeyen zyn verspreyd, 

Men hoord nu roepen (bis) 

Die Belgie troepen, 

T'is voor de dood of de vryheyd. 


l 


Brussel zal men eeuwig roemen, 

En den kloeken Lovenaer, 

Die van Luyk en Naemen komen 
Loopt den kaes-boer dapper naer (bis) 
Maer eersten roepen vivat de troepen, 
Lang leeft lang leeft den Brusselaer. 





(1) A la louange des combattants de Bruxelles, Louvain, Liège 
Namur. 


et 


130 


LA FIN DE DEUX RÉGIMES 





LIEDEKEN 


Tot lof van de Belgie-troepen op den intré in de stad Mechelen op den 18 October 1830 (x) 


(Stemme : Zk had myn leven aen haer gegeven). 


Zyt willekom Belgie-troepen in onze landen, 
Wy zien den blyden dag is hier, 
Die ons verlossen van stroepen en schanden, 
Ontfangen wy met veel plezier. 


Wild hun verslaegen, 
Het land uit jaegen, 


Slaegt de Hollanders en moorderssaet van kant, 
Wy zullen met uw ons bloed en leven waegen, 
En roepen vivat ’t Belgie-land. 


2 


Willekom Brusselaer, willekom van Loven, 
Roept willekom ’t kloeke Waelon, 

Nu de Hollanders en stroopers zyn geschoven, 
Door het schieten van het Belgs-kanon. 

Wy zullen roepen, vivat de troepen, 

Brussel en Loven als leeuwen in den stryd, 

Gy zult verslaegen de moorders Z00 Wy 

Gy waere vader-landers zyt. [hoopen, 


3 


Wy zyn gereed om ons vrienden te handaven, 
Zy waegen voor ons regt hun bloed, 

Wy zyn nu vry en wy Waeren eertyds slaeven, 
’tIs tyd dat men hun eer aendoet, 

Die voor ons regten kloekmoetig vegten, 
Jaegen de moorders en plunders uyt land. 
Brussel en Loven, de Waelen zyn geen slegten, 
Zy stryden met het zweerd in d’hand. 


4 


Zy mynden hier onze stad uog te bestryden, 
Zy waeren tot den roof gezind; 

Loopt Jantjen, loopt en maekt uwen Kaes ter 
Eer dat den Lovenaer u vind. [zyden, 
Trekt de kasyen, en maekt batryen, 

Schiet al de kaes-boeren ballen naer hun gat, 
Men ziet de vlag van de dry kouleuren waeyen, 
Aronji is heel afgemat. 


5 


Wild uwen kaes nu gaen in den Haeg verkoo- 
Of doet hem aen den prins present, [pen, 
Gy hebt gedaen van het Belgie-landte stroopen, 
Wy zyn u moordery bekend. 

Wy zullen leven, en bystand geven, 

Aen die de smeer-lappen uyt de steden slaen, 
De Belgie-troepen doen al d'Hollanders beven, 
Loopt Jantjen, loopt het is gedaen. 





(1) À la louange des troupes Belges, à l’occasion de leur arrivée à 


Malines, le 18 octobre 1830. 





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Ex-libris du Cardinal Thomas-Philippe d’Alsace 





L’Ancienne Bibliothèque des Archevêques 


DE MALINES 







ES E premier fonds de livres de la bibliothèque de 
43/9 l’Archevêché de Malines fut dû à la généro- 
sité de l'archevêque Jacques Boonen. 
Celui-ci, par testament du premier juin 1655, 
légua tous ses biens aux pauvres et à différentes œuvres 
pies, à l'exception toutefois de sa bibliothèque, qu’il donna 
aux archevêques de Malines, ses successeurs, à charge 
pour ceux-ci de désigner un bibliothécaire qui veillerait 
à la conservation des livres. À défaut d'acceptation de 
cette condition par son successeur immédiat, la biblio- 
‘ thèque devait être vendue, et son prix de vente appliqué 
à des bonnes œuvres, au gré de ses exécuteurs testamen- 
taires. Pour plus de garantie, le testateur ordonna de 
faire un second exemplaire du catalogue de la biblio- 
thèque, et de déposer celui-ci aux archives du chapitre 
métropolitain (1). 


Ô 





(x) Archives du chapitre de St-Rombaut. Casier : TESTAMENTS DES ÉVÊQUES. 
Testament de Facques Boonen, 1 juin 1655, original. — « .… excepta tamen mea 
» bibliotheca quam relinquo episcopatui Mechliniensi perpetuo conser- 
» vandam, juxta catalogum mea manu signatum, cuius duplicatum reponetur 
» in capitulo semper custodiendum. Tenebuntur autem successores mei in 
» perpetuum personam idoneam constituere bibliothecarium, qui librorum 
» optimam gerat curam juxta formam quam forte praescribam. Si autem 
» successor meus id detrectaverit, volo dictam bibliothecam vendi et 
» pretium impendi sicut aliorum bonorum vendendorum ». 


134 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 





Bien que d’après une note au doyen du chapitre, 
Michel van der Perre, ancien secrétaire de l’archevêque 
Jacques Boonen, et l’un de ses exécuteurs testamentaires, 
le chanoine Ohart se soit mis, en 1682, à copier ce cata- 
logue (1), nous avons cherché vainement celui-ci dans les 
archives du chapitre. C’est ce qui, malheureusement, ne 
nous permet pas de nous rendre un compte exact de la 
valeur du legs fait par l’Archevêque. Il n'était cepen- 
dant pas sans importance, à en juger du moins par 
le nombre assez considérable de volumes provenant 
de cette bibliothèque, qui se trouvent actuellement au 
Grand Séminaire et à la Bibliothèque communale de 
Malines. 

En tout cas, avant la confection du catalogue destiné 
au chapitre, un certain nombre de livres avaient été 
détournés de leur destination. D’aucuns, nous ne savons 
sous quel prétexte, avaient été vendus, notamment quatre 
volumes in-folio et quarante-deux volumes in-quarto, qui 
furent exposés en vente le 3 septembre 1666, dans la 
maison du curé de Sainte-Catherine, à Bruxelles, 
ensemble avec les livres délaissés par celui-ci (2). 

D'autres furent donnés au Grand Séminaire. Parmi ces 
derniers, quarante-sept ouvrages défendus devaient être 
conservés dans une armoire secrète, 27 loco secreto (3). Ils 
furent remis le 19 mai 1666; le 19 janvier 1661, douze 


(1) Archives de l’Archevéché. Fonns Des ARCHEVÈQUES.. Carton : Boonen. Note 
de van der Perre. 

(2) Archives de l’Arychevéche. FoNps DES ARCHEVÈQUES. Carton : Boonen. Note 
de van der Perre : « Dese boeken van dese twee volle bladeren syn verkocht 
» 3 september 1666, in ’t huis van den heer pastoir Sanctae Catherinae 
» met syne boeken in myne presentie, te samen ten pryse van 22 g. 
D'21St-10DL 

(3) Igipem. Note de van der Perre. « Hodie 19 maïii 1666, die mercurii, tradidi 
» dno. presidi seminarii srchiepiscopalis omnes libros supra expressos depo- 
» nendos in loco secreto, presente dicto dno. preside et Jacobo Smet 
» famulo meo. (s.) J. van der Perre, pbr. » 


DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 135 





autres ouvrages avaient déjà été cédés à la même biblio- 
thèque (x). 

Quant aux ouvrages qui continuèrent à former la 
bibliothèque archiépiscopale, leur nombre s’accrût par 
les donations successives des archevêques Alphonse de 
Berghes (1668-1689) et Humbert-Guillaumea Praecipiano 
(1689-1711). 


Jusqu'ici, cependant, la bibliothèque était restée au 
palais des archevêques à Bruxelles, où ceux-ci demeu- 
raient habituellement. Ce ne fut que sous l’épiscopat de 
Thomas-Philippe d'Alsace, qui fut appelé au siège épis- 
copal en 1716, que la résidence ordinaire des archevêques 
fut transférée à Malines. À peine nommé, le pieux prélat 
s'occupa de restaurer ou plutôt de reconstruire à grands 
frais le palais de Malines, élevé jadis par Mathias 
Hovius, sur les propriétés du sire de Lilloo et sur les 
terrains de l’ancien refuge d’Affighem. 

Dans ce nouveau palais, Thomas-Philippe aménagea 

à l'étage de l'aile antérieure du quadrilatère que for- 
maient ses constructions, un vaste local destiné à recevoir 
la bibliothèque. 

Celle-ci fut transportée à Malines en 1718, ou dans les 
premiers mois de 1719. Son transport coûta la somme to- 
tale de cent soixante-neuf florins et trois quarts de sol (2). 


(x) Archives de l’Archevéché. Note de van der Perre. « Desen 19 Januari 1661, 
» gelevert aen Eerw. Heer president van ’t Seminarie archiepiscopael de 
» onderschreven boeken raekende de bibliotheke ofte sterfthuis van wijlen 
» Sijne Hoogweerdigheid den heere Aertsbisschop Jacob Boonen saeliger 
» memorie. Present mijn eerw. heer bovenschreven ende Jacob de Smet, 
» mijn dienaer. (get.) J. van der Perre ». 

(2) Bibliothèque du Grand Séminaire. Section des manuscrits. Livre de comptes 
du Cardinal d’Alsace (1701-1721), compte de l’année 1718-1719. 

« Pour la barque pour transporter la bibliothèque de Bru- 

xelles à Malines . : e à ; ; : 460. 
Pour frais pour la porter à A Die ; : à : : US0.1E 3/4. 
Pour la décharger à Malines : ; : ; ; : . - 28. 9.2 


130 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 





Thomas-Philippe voulait, en rendant le séjour de 


Malines plus confortable, éloigner les archevêques de la 
vie trop mondaine de Bruxelles, et les rapprocher de 
leur église métropolitaine et de leurs conseillers naturels, 
les chanoines du chapitre de Saint-Rombaut. Il voulait 
aussi faciliter les études aux chanoïnes et aux autres 
membres du clergé de sa cité archiépiscopale, en leur 
ouvrant toutes larges les portes de sa bibliothèque et en 
dotant celle-ci d’une grande quantité de livres de valeur. 


« Depuis les quatre-vingt-trois années, dit l’'Archevêque 
dans l'acte de donation de sa bibliothèque au chapitre, 
qui se sont écoulées depuis la mort de notre prédé- 
cesseur Jacques Boonen jusqu’à ce jour, il a paru, grâce 
à l’art de l'imprimerie, un nombre très considérable 
d'ouvrages sur des matières de toute sorte; la biblio- 
thèque archiépiscopale demandait donc, pour être un 
auxiliaire efficace aux études, de très importants accrois- 
sements, aussi avons-nous dépensé de grandes sommes 
d'argent, et nous sommes-nous donné beaucoup de 
peine, pour nous procurer ce choix de livres et ce 
grand nombre de travaux de valeur qu'on trouve 
aujourd’hui (en 1738) dans la bibliothèque du palais 
archiépiscopal à Malines... A cette fin, nous avons 
déposé dans notre bibliothèque, des éditions rarissimes 
concernant les langues et les rites orientaux, sortis des 
presses de la Sacrée Congrégation de la Propagande, 
ainsi qu'un nombre très considérable d'anciennes édi- 
tions particulièrement remarquables. Nous y avons 
ajouté aussi les travaux récents les plus utiles et les 
mieux appropriés, ainsi que des éditions nouvelles et 
complétées. » 

Déjà en 1725, Corneille van Gestel, dans la dédicace 


de son Histoire de l'Archidiocèse, estime à six cents 


DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 137 





le nombre de volumes dont le Cardinal d'Alsace avait 
enrichi la bibliothèque (1). 

Parmi les ouvrages les plus précieux ou les plus rares 
qui y figuraient, nous pourrions citer la fameuse Bible de 
Sixte-Quint, éditée à Rome en 1590, qui fut supprimée en 
1592, par Clément VII, et dont les exemplaires au 
xv11° siècle déjà étaient presqu’ introuvables (2). 

Citons aussi la Bible polyglotte du cardinal Ximenez(3), 
le Commentaire sur l’Ecriture Sainte par Cornelius a La- 
pide (4), les Acta Sanctorum, dont les volumes de mars à 
juin coûtèrent au Cardinal la somme de deux cent 
quatre-vingt-trois florins et dix sols, plus cinquante-et-un 
florins pour la reliure (5), les Canons et Décrets du Con- 
cile de Trente, édités à Rome, en 1564, et authentiqués 
par le secrétaire et les notaires du Concile (6), les Canons 
et Décrets des sessions du même Concile, tenus à Bou- 
logne (7), les œuvres de Thomas a Kembpis (8), imprimées 


(1) Corn. VAN GESsTEL. Historia sacra et profana archiepiscopatus Mechli- 
niensis. Hagae Comitum 1725. 

(2) Biblia sacra vulgatae editionis ad Concilii Tridentini praescriptum a Sixto V, 
recognita et approbata. Romae ex typographia apostolica V'aticana. Cet exemplaire 
est conservé actuellement à la bibliothèque du Grand Séminaire. C’est un 
superbe exemplaire, sur grand papier, relié en plein maroquin rouge. La 
reliure fut restaurée à Paris, en 1785, par De Rome, qui se fit payer de ce 
chef soixante livres. 

(3) Biblia polyglotta hebraicé, chaldaicé, graecè et latiné nunc primum impressa 
de mandato ct sumptibus EF. Ximenii de Cesnevos, curis Demetrii Cretensis, Antoni 
Nebrisensis, etc. In Complutensi universitati industria Ayrnaldis Guilielmi de Broca- 
vio, 1514-1517, 6 vol. in-fol. 

: (4) Imprimé à Anvers, 1618-1627, 17 vol. in-fol. 

Actuellement à la bibliothèque du Grand Séminaire. 

(5) Bibl. du Grand Séminaire. Section des manuscrits. Livre de comptes du 
Cardinal d’ Alsace (1701-1721). Compte de l’année 1718-1719. 

(6) Canones et decreta sacro-sancti oecumenici et generalis concilii tridentini sub 
Paulo III, Fulio III, Pio IIII, PP. Max. Romae apud Paulum Manuticum. 
1564, in-fol. 

(7) Canones et decreta sacro-sancti cecumenici et generalis Concilii Tudentini. Bo- 
noniae. Anselmus Giacarellus, 1548, in-fol. 

(8) Opera et hbri vite fratris Thome de Kempis,. Nurenberg. Laspar Hoch- 
seder, 1494, ir-fol. Egalement à la bibliothèque du Grand Séminaire. 


138 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 





à Nurenberg, en 1494, le Catalogue de la Bibliothèque 
royale de Paris, qui fut envoyé au Cardinal, en cadeau, 
par le roi lui-même, les œuvres complètes de Benoît 
XIV, don du Pape, les Actes du Clergé de France, don 
des évêques français, et une multitude d'éditions sorties 
des presses des Alde, des Elzevir, des Robert Estienne. 


Mais le Cardinal ne se contenta pas de collectionner 
des livres, en vrai bibliophile, 1l leur fit donner de riches 
reliures. « Les anciens ouvrages, dit-il, qui nous sont 
» parvenus grâce à la générosité de nos prédécesseurs, 
» ainsi que les livres que nous avons achetés nous-mêmes, 
» ont été reliés à nouveau par nos soins. » 

Ces reliures dont, à la suite des circonstances que nous 
exposons plus loin, une partie se conserve encore à Ma- 
lines, étaient presque toutes de pleines reliures en veau 
naturel avec les armoiries du Cardinal, estampées en or 
sur les plats. Ouand il s'agissait de livres, en effet, le 
Cardinal ne lésinait jamais. Il possédait une fortune 
princière, et sans diminuer en rien ses aumônes, 1l savait 
princièrement encourager les artistes et les savants. 
Grâce à sa munificence, Van Gestel put faire paraître son 
Histoire de l’Archidiocèse, et le père Du Sollier, qui avait 
publié, en les dédiant au Cardinal, les actes de saint 
Rombaut, reçut une gratification de sept cents florins (1). 

Parfois même le Cardinal se plaisait à prendre une part 
active à la revision de certains livres (2), et toujours ses 





(x) Bill. du Grand Séminaire. Livre de comptes du cavd. d'Alsace (1701-1721). 
Compte de 1718-1719. « Donné au P. Du Sollier, pour la vie de saint Rom- 
baut, qu’il m’a dédiée, 700 ff. ». 

(1) Jean-François Foppens notamment, que d’ailleurs le Cardinal devait 
élever peu après à la dignité d'archidiacre, nous apprend dans l’introduc- 
tion de sa Büibliotheca Belgica, que le savant bibliophile lui avait fourni de 
nombreuses notes écr.tes de sa main, pour cet ouvrage. — J.-F. Foppexs, 
Bibliotheca Belgica. Bruxellis, Mpccxxxix, p. 1v. — Guillaume Smits, l’auteur 
d’une traduction flamande de l’Ecriture, nous assure de même, dans la dédi- 


DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 139 





encouragements allaient auxtravailleurs et aux savants (r). 


Pour prendre soin de sa précieuse collection et pour le 
seconder dans son œuvre d’intelligent Mécène, l’Arche- 
vêque avait eu la main assez heureuse pour trouver un 
érudit et un homme digne de toute sa confiance, son 
secrétaire Corneille-Paul Hoynck van Papendrecht, qui 
occupa le poste de bibliothécaire depuis le 21 janvier 
1717 (2) jusqu’à sa mort, le 13 décembre 1753. 

Celui-ci, tout en accordant une notable partie de son 
temps aux affaires ecclésiastiques et en publiant plusieurs 
travaux historiques justement appréciés, se dévoua à 
l'organisation de la bibliothèque archiépiscopale. Il y 
introduisit un nouveau classement, et sur l’ordre de 


cace de son travail au Cardinal, que celui-ci prit part à la revision de sa 
traduction. F.-W. Smits. Genesis vulgatae editionis, versione belgica. Antverpiae, 
1793; t: 1. 

(1) Ce fut le Cardinal d’Alsace, pour ne citer que deux exemples, qui 
appela à la chaire d’Ecriture Sainte au Séminaire, ].-B. De Laet, et à la pré- 
sidence du même Séminaire, le savant Pierre Dens. 

(2) Archives de l’Archevéche. Acres DES Evèques. Reg. w!, fol. 41 v°. 

Corneille-Paul Hoynck van Papendrecht naquit à Dordrecht, en 1686. 
Après avoir exercé pendant quelque temps les fonctions du saint ministère 
à La Haye, il devint secrétaire de l'archevêque de Malines, Thomas-Phi- 
lippe d'Alsace. Celui-ci le nomma successivement conservateur de la 
bibliothèque archiépiscopale, et chanoine. Hoynck van Papendrecht fut, 
pendant le voyage du Cardinal à Rome, nommé vicaire-général et devint 
archiprêtre de Malines. Il mourut le 13 décembre 1753. Voici la liste de ses 
ouvrages, dont le dernier surtout a conquis une légitime célébrité : 

10 Historia ecclesiae Ultrajectinae a tempore mutatae religionis in foederato Belgio. 
Malines, 1725, in-4. Histoire de la petite église d'Utrecht. Ce livre fut 
traduit en flamand et publié en Hollande, en un volume in-fol., en 1728. 

20 Sex epistolae de haeresi et schismate aliquot presbyterorum Ulirajectensium. 
Malines, 1720, in-4°. 

30 Specimen eruditionis Broedersianae. Malines, 1730, in-4°. Examen critique 
du livre de Nicolas Broedersen : Tractatus historicus primus de capitulo Cathe- 
dyali ecclesiae metropolitanae Ultrajectensis. 

4° Analecta belgica où plus exactement Vifa Viglii ab Ayta Zuichemi, ab ifso 
Viglio scripla ejusque necnon Yoachimi Hapbperi et Foannis Baptistae Tassü opera 
historica, aliaque analecta ad historiam Scissi Belgi potissimum atlinentia in sex 
parles divisa. La Have, 1743, 6 vol. in-4°. 


140 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 





l'Archevêque, mêla les livres nouveaux au fonds ancien, 
pour n’en faire plus qu’une seule bibliothèque bien 
homogène. 


Ce fut cet admirable dépôt que, le ro juillet 1738, 
Thomas-Philippe d'Alsace, dans sa libéralité et son zèle 
éclairé, donna aux chanoines de l’église métropolitaine et 
ouvrit au clergé de la ville. 

En effet, avant d'entreprendre son dernier voyage à 
Rome (1), l’'Archevêque céda, par don entre vifs, sa biblio- 
thèque personelle et les livres de l’Archevêché aux arche- 
vêques, ses successeurs, et au chapitre de Saint-Rombaut. 

« Pour sûr, dit-1l dans cet acte, nous avons compris 
» que cette bibliothèque, si elle restait toujours fermée, 
» aurait été érigée sans profit. Il est de toute justice 
» d’ailleurs, que les prêtres et autres ecclésiastiques, qui 
» ont le désir et le goût de l'étude, ne soient pas privés de 
la faculté de se livrer au travail, afin que ce qui a été 
» imprimé pour tous soit profitable à un grand nombre. 
» Par conséquent, après mûre délibération et après 
longue réflexion, nous avons décidé et décrété que 
notre bibliothèque, c’est-à-dire tous les livres que nous 
avons achetés ou que nous avons acquis de quelque 
» autre manière, et ceux que nous pourrons encore 
obtenir dans la suite, ainsi que ceux de notre palais 
archiépiscopal (de Bruxelles), que nous avons déjà 
transportés à Malines et que nous y transporterons 
» encore dans la suite, soient mis à la disposition et à 
l'usage des hommes d'étude. 

» Ainsi, nous donnons notre bibliothèque, d’abord aux 
» archevêques de Malines, nos successeurs, et ensuite au 
chapitre métropolitain de Saint-Rombaut, évêque et 
martyr, patron de cette ville. Et comme après ie décès 


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(x) FoPrens. Bibliotheca Belgica, p. II. 


DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 141 





» de chaque évêque, le siège épiscopal reste vacant 
» parfois assez longtemps, et que d'autre part le chapitre 
» de notre dite église, qui est le premier de tous les 
» chapitres de Belgique, tant par la science que par son 
» rang hiérarchique, est tout désigné pour veiller à la 
» splendeur, à la conservation et à l'enrichissement de 
» cette bibliothèque, nous avons cru devoir lui en confier 
» la garde, la direction, l'accroissement et l'usage. » 

Le lendemain du jour où le Cardinal signa cet acte de 
donation, celui-ci fut lu à la salle capitulaire; les cha- 
noines députèrent aussitôt auprès de l’Archevêque, le 
doyen Jérôme Stevart, le chantre Benoit de Ruddere et 
l'archiprêtre Hoynck van Papendrecht, pour lui présenter 
les remerciments du chapitre et recevoir de ses mains 
l'acte de donation et les clefs de la bibliothèque. Le 
Cardinal conduisit les délégués au local de celle-ci, et là, 
debout sur le seuil de la porte, il leur passa l'acte de 
donation revêtu de sa signature et de son grand sceau. 
Ce fut le doyen du chapitre, qui, au nom de ses confrères 
et des futurs archevêques, accepta la donation. La 
semaine suivante, les députés, en séance ordinaire du 
chapitre, rendirent compte de leur entrevue avec le prélat, 
et les chanoines décidèrent de se rendre en corps auprès 
du Cardinal, dès sa rentrée à Malines, pour lui présenter 
leurs plus vifs remerciments (1). 

Par son acte de donation, Thomas-Philippe d'Alsace 
avait aussi réglé les conditions d'usage de la biblio- 
thèque, en d’autres mots, il avait prescrit un règlement 
d'ordre intérieur. 

L'article premier portait que, sous aucun prétexte, fut- 
ce même d'utilité publique, aucun livre ne pourrait être 
enlevé du local. 


(x) Ayrchives du chapitre. DÉLIBÉRATIONS CaAPITULAIRES, Reg. XV. fol. 203, 
délibération du 18 juillet 1738. 


142 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 








Par l’article deuxième, le Cardinal se réservait cepen- 
dant le droit de remplacer les livres moins utiles, moins 
bons, moins propres ou moins somptueux, par d’autres 
plus utiles, plus propres ou plus riches. Après la mort 
du donateur, d’après l’article troisième, de pareils 
échanges ne pourraient se faire que du consentement du 
chapitre et de l’archevêque. 

Les articles 4, 5 et 6 concernaient le bibliothécaire. 

Après la mort du Cardinal, le chapitre nommerait, à 
côté du bibliothécaire désigné par l'archevêque, un 
second conservateur. Celui-ci garderait les clefs de la 
bibliothèque et devrait rendre compte de sa gestion au 
chapitre. 

L'article 8 réglait l'admission des personnes désireuses 
de consulter les livres de la bibliothèque. Outre les 
chanoines, qui y avaient accès de plein droit, les curés 
de la ville, les professeurs du Séminaire, les chanoines 
zellariens, les chapelains de la métropole, et tous les 
autres membres du clergé séculier pouvaient y être 
admis, sur demande adressée au bibliothécaire. 

Les autres articles du règlement avaient trait soit à la 
présence des bibliothécaires lors de la visite des travai:- 
leurs, soit à la conservation et la communication des 
livres prohibés. 

Enfin, par un dernier article, Thomas-Philippe se 
réservait le droit d'apporter, sa vie durant, au règle- 
ment qu'il venait d'édicter, les modifications que lui 
paraîtraient dicter les circonstances. 


De cette dernière faculté, l'Archevêque n'usa plus. Sous 
l'intelligente direction de Hoynck van Papendrecht, 
auquel succéda, le 18 avril 1754 (1), Emmanuel Casselot, 
la bibliothèque continua à s'enrichir et à prospérer. 


(x) Archives de l’Archevéché. Actes pes EvÊQuESs, reg. Dd, 135 v°. 


DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 143 





À diverses reprises, d’ailleurs, elle reçut d'importants 
accroissements, grâce à la générosité de divers cha- 


noines, parmi lesquels il convient de citer le doyen 
Michel Holvoet (1). 


Thomas-Philippe d'Alsace mourut à Malines, le 5 jan- 
vier 17959. Son successeur sur le siège archiépiscopal fut 
lardent et généreux cardinal [ean-Henri de Francken- 
berg. Ce dernier était trop absorbé par la défense de la foi 
et de la discipline ecclésiastique contre les progrès de la 
philosophie et les attentats du joséphisme, pour cultiver, 
au même point que son prédécesseur, le goût des livres 
et l’ardeur de l'étude. 

Sans se désintéresser complètement de la bibliothèque, 
il en abandonna le soin au chapitre. 

Aussi est-ce ce dernier seul qui, en 1766, prend l’initia- 
tive de faire nettoyer les livres. Dans sa réunion du 22 
août, en effet, ilchargeles deux bibliothécaires Guillaume- 
Joseph van Meldert et Arnold Collaerts, de procéder, avec 
des aides à leur choix, à un nettoyage complet de la biblio- 
thèque. Les frais montèrent à vingt-cinq florins seize sols, 
qui furent payés sur les revenus de la manse capitulaire (2). 


(1) Michel Holvoet fut successivement secrétaire et archiviste du car- 
dinal d'Alsace, chanoine, pénitencier et doyen du chapitre. Il mourut en 
1753, à l’âge de 43 ans seulement. Par son testament olographe, daté du 
9 février 1740 (Archives du Chapitre. TESTAMENTS DES CHANOINES. Testament 
de Michel Holvoet. Original), il légua la partie la plus précieuse de ses 
livres à la Bibliothèque des Archevêques et du chapitre. « Quicumque in 
» mea bibliotheca, dit-il, fuerint libri manuscripti, item edita quorum exem- 
» plaria non reperiuntur in bibliotheca ab Emo. Dno. meo archiepiscopo 
» suis successoribus simul et capitulo metropolitano donata, huic ilios 
» relinquo, si qui sint in hac deterioris editionis quam in illa eiusmodi 
» exemplaria commutari permitto. Commutatos et reliquos omnes meae 
» bibliothecae libros dono abbatiae Sonnebecanae, ord. can. regularium 
» Sancti Augustini prope Ipras ». 

(2) Archives du chapitre. DÉLIBÉRATIONS CAPITULAIRES, nouvelle série, t. VI, 
p. 345, séance du 10 octobre 1766. Dans sa séarce du 22 août, le chapitue 
avait résolu que « expensae vero illius operis solventur ex olla pascimonii, 
» vulgo spaerpot, spectante ad mensam capituli. » IBIDEM, p. 339. 


144 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 





Cependant, des jours tristes et une ère de deuil allaient 
assombrir les destinées de notre pays : la révolution, qui 
avait semé tant de ruines sur le sol de la France, déversa 
bientôt ses hordes destructrices sur la Belgique. 

Malines eut à subir une première occupation en 1702, 
pendant laquelle, au mois de janvier 17093, les scellés 
furent apposés sur la bibliothèque de l’Archevêché (r). 
Il ne semble pas toutefois, qu'elle eut à subir des dépré- 
dations. 

Ce fut pire à la seconde invasion. 

Le 15 juillet 1794, les Français entrèrent victorieuse- 
ment à Malines, et le général divisionnaire, qui les com- 
mandait, s'installa avec son état-major à l’Archevêché. 


En prévision des événements, des précautions avaient 
été prises. Le président du Séminaire, qui était à cette 
époque le prudent et courageux De Lantsheere, avait 
fait mettre les scellés sur le local de la bibliothèque (2), 
dont, d’ailleurs, il avait enlevé et mis en sûreté un certain 
nombre de volumes (3). 

À peine installés, les Français requirent le président 
De Lantsheere, de faire procéder à la levée des scellés et 
le sommèrent de déposer les clefs"du local/entreles 
mains de l’adjudant-chef d'état-major. 

Cet ordre fit assez apparaître les intentions des Fran- 
çais, et le bruit, qui n’était malheureusement que trop 


(1) Chronique dé Schellens, ms. aux Archives de la Ville, t. VII, p. 310. 

(2) Archives de l'Archevéché. FoNDs DES ARCHEVÈQUES, Carton : de Franckenberg. 
« Le président du Séminaire de la ville de Malines est requis de donner 
» ordre à la municipalité de la dite ville de faire ouvrir la bibliothèque de 
» l’Archevêché, sur laquelle il avait fait mettre les scellés et d'en déposer 
» les clefs entre les mains de l’adjudant-général chef de l'état-major divi- 
» sionnaire. Le général de division. Par ordre : l’adjudant-général, (s.) 
» Duverger. Fait au quartier général de l’archevêché de Malines, le 28 
» messidor, 2n° année de la République française une et indivisible (17 juil- 
» let 1794). Original ». 

(3) Chronique de Schellens, t. VIII, p. 641. 


DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 145 





fondé, circula en ville, qu'ils voulaient transporter la 
bibliothèque à Paris. Aussitôt quelques membres du 
clergé, au nom de leur confrères et de la population 
malinoise, s'adressent à la municipalité, pour la supplier 
d'intervenir auprès des Représentants du peuple, afin de 
maintenir le précieux dépôt de livres à Malines. Pour 
donner plus de poids à leur requête, les signataires, qui 
étaient le chanoine Gilis, le pléban de St-Rombaut, le 
curé de Notre-Dame, le chanoine zellarien Smaes, et 
Dossche, professeur au Séminaire, allèrent jusqu’à dire, 
en faisant quelque violence aux termes de la donation, 
que celle-ci avait été faite non seulement à l'usage du 
clergé, mais encore au profit de tous les habitants de 
la ville (r). 

La requête, énergiquement appuyée par la municipa- 
lité, fut transmise aux représentants du peuple, le 21 sep- 
tembre (2). 

Ceux-ci, sans daigner répondre à la protestation des 
Malinois, donnèrent ordre de passer outre. 

Le lendemain, vingt-deux caisses, où le représentant 
du peuple, Laurent, avait fait emballer les livres qui lui 
paraissaient les plus curieux et les plus importants, 
furent embarquées en destination de Paris (3). 

Quant aux volumes qui restaient à l’Archevêché, les 
Français décidèrent de les faire transporter ailleurs au 
plus tôt, attendu que l'autorité militaire poussait vive- 
ment l'aménagement du palais archiépiscopal, dont elle 
avait résolu de faire un hôpital. 

Le magistrat s'aboucha. à ce propos avec le président de 
Lantsheere et le pléban du chapitre de Saint-Rombaut. 
Le premier offrit la place nécessaire au Séminaire, à con- 


(x) Archives administratives de Malines. Farde 180, original. 
(2) Ibidem, minute. 
(3) Chronique de Schellens, t. VIT, 437. 


10 


140 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 





dition que les scellés fussent mis sur les chambres où 
l'on placerait les livres, et qu’on l’exemptât des logements 
militaires. 

Dès le lendemain, l’on était d'accord. Le président 
obtint que pour les trois chambres qu'il mettrait à la 
disposition de l'autorité pour le dépôt de la bibliothèque, 
il aurait autant d'hommes de moins à loger. 

Le 27 septembre 17094, les livres furent transportés 
au Séminaire et les scellés apposés sur le local (1). 

Quant aux boiseries, que le charpentier Van Dyck 
avait transportées avec les livres, elles furent rapportées 
à l'évêché et disparurent, l’on ne sait comment (2). 

Les choses en restèrent là jusqu’au mois de novembre, 
quand, par suite des travaux qu’on y exécutait, l’on 
découvrit au palais archiépiscopal, un grenier emmuré, 
dans lequel se trouvaient cachés des meubles de prix, 
des papiers et un certain nombre de livres. Ces derniers 
allèrent, en six caisses, rejoindre au Séminaire le reste de 
la bibliothèque. 


Le tout y resta jusqu’en 1798. À cette époque, les 
locaux du Séminaire furent mis ne vente et adjugés, le 30 
septembre, à Vincent-Joseph Parmentier (3). Les livres 
s’en allèrent cette fois ensemble avec la bibliothèque de 
cet établissement, dans les combles de l'hôtel de ville. 
. La bibliothèque du Séminaire, qui elle aussi contenait 
de riches trésors, était à ce moment là dans un piteux 
état. Une bonne partie des livres avait été volée, le reste 
arraché des rayons et jeté pêle-mêle par terre. « Aujour- 
» d’hui, 3 thermidor, disent les experts chargés, en 1708, 
» de linventaire des biens meubles qui restaient encore 


(1) Chronique de Schellens, t. VII, p. 438. 
(2) Ibidem, t. VII, p. 720. 
(3) Zbidem, t. VII, p. 550. 


DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 147 





» dans les bâtiments, à neuf heures du matin, nous étant 
» réunis afin de continuer notre opération et étant entrés 
» dans la bibliothèque, nous y avons trouvé tous les 
» livres pêle-mêle, au milieu de la chambre; nous avons 
» commencé par les faire arranger dans les locquettes, 
» pour pouvoir en faire l'estimation, et après y avoir été 
» employés toute la journée, nous avons réapposé les 
» scellés et remis notre opération au lendemain neuf 
» heures du matin ». 

L'on recommença la même opération pendant les cinq 
jours suivants, le 9 thermidor (27 juillet), l'on procéda à 
l'estimation des livres, au nombre de 1126 volumes 
in-folio, 746 in-quarto et 253 de moindre format. Le tout 
fut évalué à six cent trente-cinq livres! (1) 


Pendant dix ans, il semble qu’on ne se préoccupa plus 
ni des livres du Séminaire, ni de ceux de la bibliothèque 
de l’Archevêché. 

Le 26 juillet 1808, le ministre des Cultes de l'empire, 
le comte Bigot de Préameneu, pria l'archevêque de 
Malines de lui faire connaître s’il avait à sa disposition 
un nombre suffisant de livres pour l'usage de l’Archevêché 
et pour celui du Séminaire, et l’invita de lui indiquer sil 
existait dans la ville de Malines, ou dans d’autres villes 
du diocèse, des dépôts de livres d’où il fut possible d’ex- 
traire les ouvrages dont il avait besoin (2). 

L'administration municipale de Malines avait d’ail- 
leurs devancé les instructions ministérielles. Le 20 juin 
déjà, le maire avait envoyé au Séminaire, mille trois cent 
quatre-vingt-quatorze volumes, dont sept cent quarante- 
et-un in-folio et deux cent quarante-neuf in-quarto (3). 


(x) Archives administratives de Malines, farde 180, oviginal. 

(2) Arch. de l’Archevéché. FONDS DU SECRÉTARIAT (1802-1830). Correspondance 
ministérielle, B, 47, a; lettre du 21 juillet 1808, original, 

(3) IBipEM, B, 47, m.; note, 


148 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 








Il promettait en même temps d’ordonner des recherches 
sur ce qui restait encore de livres de sciences ecclésias- 
tiques, provenant soit de la bibliothèque de l’Archevêché, 
soit de celles du Séminaire, du Grand Conseil ou des cou- 
vents supprimés. Un assez grand nombre de ces livres, 
en effet, avait été volés ou vendus, d’autres, au nombre 
de trois cents, avaient été envoyés à la bibliothèque pu- 
blique d'Anvers (1). 

Il est problable toutefois qu’un certain nombre de ces 
derniers volumes revinrent à Malines. En effet, les 
vicaires-généraux Huleu et Forgeur, après la démission 
de larchevêque de Roquelaure, et surtout l'évêque 
nommé de Pradt, profitant des dispositions bienveillantes 
du ministère, commissionnèrent des prêtres, tant à Anvers 
qu'à Bruxelles et à Louvain, pour rechercher les livres qui 
pourraient convenir pour la bibliothèque du Séminaire 
et pour celle de l’Archevêque, et qui, aux termes des 
instructions ministérielles, n'étaient point utiles dans les 
bibliothèques publiques (2). 

Grâce à eux et à la bienveillance de l’administration, 
le Grand Séminaire ne récupéra pas seulement un grand 
nombre de volumes provenant de son ancienne biblio- 
thèque, ainsi que de celle de l’Archevêché ; mais il obtint 
encore un nombre considérable d'ouvrages, dont plu- 
sieurs d’une grande valeur, provenant des bibliothèques 
des couvents supprimés, tant à Malines que dans les 
autres parties du nouvel archidiocèse. 

Le chanoine van Helmont, le laborieux ancien secré- 





(x) Aych. de l’Archevéché. B, 47, g; lettre des vicaires-généraux au ministre 
des Cultes, 15 novembre 1808, minute. 

(2) Ces prêtres furent, à Anvers, M. Vrancken, — lettre des vicaires-géné- 
raux au préfet du département des Deux-Nèthes, 30 octobre 1811, — à 
Bruxelles, M. Cleerens, curé de Ste-Catherine, — lettre des vicaires-géné- 
raux au préfet du département de la Dyle, 9 mai 1812, — à Louvain, 
M. Lamal, curé de St-Pierre dans cette ville, — même lettre. 


DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 149 





taire du cardinal de Franckenberg, qui nous a laissé tant 
de notes du plus haut intérêt sur les événements dont 
il fut le témoin, et souvent l’un des acteurs, mais qui, 
la plupart du temps, à bon droit d’ailleurs, ne montre 
guère de sympathie pour l'abbé de Pradt, l’évêque 
nommé et intrus de Malines (1), lui en veut à propos de 
cette dotation de la bibliothèque du Séminaire, et plus 
encore de la vente d’un certain nombre d'ouvrages que 
le gouvernement lui avait cédé. « Sans consulter le 
» chapitre métropolitain, dit-il, l’'Archevêque parvint à 
» obtenir, à son profit et à celui du Séminaire, ce qui 
» restait encore de ces livres (de l’ancien Archevêché), et 
» sous prétexte que plusieurs étaient inutiles et qu'il 
» désirait les remplacer par des ouvrages plus utiles, il 
» projetait de les vendre, ce qu'il fit d’ailleurs le 8 mai 
» 1811 et les jours suivants, et cela à un prix très bas, 
» au mépris de la volonté du pieux fondateur et des 
» droits du chapitre et des archevêques (1). » 


(1) Dominique Dufour de Pradt, né dans le département actuel du Cantal, 
le 23 avril 1750, fut, avant la Révolution, vicaire-général de l’archevêque 
de Rouen: sous l'empire, il devint aumônier de Napoléon, puis en 1804, 
évêque de Poitiers, et enfin, il fut, en 1808, désigné, par décret de 
l'empereur, pour succéder comme archevêque de Malines à Mer de 
Roquelaure, qui s'était démis de son siège. La désignation de de Pradt par 
Napoléon fut agréée par le pape, qui expédia ses bulles peu après. Mal- 
heureusement pour de Pradt, ces bulles contenaient des termes qui reven- 
diquaient trop clairement les droits du Souverain Pontife. Ces termes 
déplurent à l’empereur, et celui-ci garda les bulles dans les cartons du 
ministère des Cultes. Cela n'empêcha pas de Pradt de se présenter à 
Malines. Le chapitre, obéissant aux stipulations du droit qui défendent 
l'installation des évêques avant l’exhibition de leurs bulles, refusa de 
recevoir l'Archevêque comme tel. Les vicaires-généraux furent plus com- 
plaisants, ils permirent, au mépris du droit canonique, à l’évêque nommé 
mais non admis, de se mêler de l'administration du diocèse. Cette situation 
irrégulière dura jusqu'en 1815, quand de Pradt résigna librement ses droits 
sur le siège de Malines, entre les mains du Souverain Pontife. Cfr. VAN 
HELMoNT, Vita illustrissimi dni. Dominici de Pradit, ms. aux arch. de l’Arche- 
vêché; — P. CLaEssens, La Belgique chrétienne depuis la conquête française jusqu'à 
nos jours (1794-1880), t. II, 29-58. Bruxelles, 1883. 

(1) Van HELMONT, Of. cit., p.27. 


150 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 


_ 





Nous n'avons pu, malheureusement, obtenir jusqu'ici 
des renseignements bien complets sur la vente en 
question, tout ce que nous en savons, c’est que de Pradt 
avait demandé, en date du 12 mars 1810, au ministre des 
Cultes, l'autorisation nécessaire, et que celle-ci, après 
des explications supplémentaires, lui fut accordée le 
5 avril suivant. Les recherches mêmes que M. le Con- 
seiller d'Etat, Directeur général des Cultes, Dumay, a 
bien voulu ordonner à notre intention dans les archives 
du ministère des Cultes à Paris, afin de retrouver les 
lettres de l'abbé de Pradt au ministre, sont restées infruc- 
tueuses (1). 

Malgré les cessions de livres déjà faites, 1l restait 
encore dans les combles de l’hôtel de ville, bon nombre 
de volumes, provenant de l’Archevêché et du Grand 
Conseil. Le 12 février 1817, le maire les donna de même 
au Séminaire, qui devint ainsi l'héritier principal des 
livres de l’ancienne bibliothèque des archevêques (2). 

Un certain nombre de volumes, cependant, restèrent à 
la ville, ils sont conservés aujourd’hui à la bibliothèque 
communale, d’autres, en très petit nombre, firent partie de 
la bibliothèque particulière de l'archevêque de Pradt, et 
se trouvent aux archives de l’Archevêché (3). 

C'est ainsi que fut dispersé ce précieux dépôt, qui fit 
dire à Foppens, qui se connaissait pourtant en livres, que 
nulle part en Belgique l’on n'aurait trouvé pareille col- 


lection (4). 
JosEPH LAENEN. 





(x) Arch. de l’Archevèche. FoNps Du SECRÉTARIAT (1802-1830), Correspondance 
ministérielle, B, 52; lettre du minist’e des Cultes, 5 avril 1810, orig. 

(2) Chronique de Schellens, t. X, p. 92. 

(3) Les livres provenant de l’ancienne bibliothèque de: l’Archevêché sont 
reconnaissables, tant à l'ev-libris des archevêques Boonen ou d’Alsace 
qu’à l'étiquette de cuir noir, avec lettre et numéro d'ordre en or, qui se 
trouve au bas du dos de chaque volume. 

(4) Foppexs. Machlinia nascens et crescens, ms. aux arch. de l’Archevêché, 
t. III, p. 24. 


ANNEXES Tor 


ANINIERCES 


Acte de donation de la Bibliothèque archiépiscopale 


TAOMAS PHIEIPPUS 7 &c 


Omnibus has visuris salutem in Domino. Concilium Mediola- 
nense IV, advertens, plurimum adjumenti rebus Ecclesiasticis publicis 
afferri ex libris sacris, voluminibusque Sanctorum, et aliis Ecclesiasticis 
cujüsvis generis codicibus, ad tuendam nempe Catholicae doctrinae 
veritatem, et ad coarguendam haereticorum eam depravare conantium 
temeritatem, provide sancivit : (Conc. tom. 15. col. 438) ut Bibliothecae 
Ecclesiae, ubi ecclesiastica volumina aliique codices sunt, certus locus in 
Episcopalibus, aut Canonicalibus, alisve Ecclesiae aedibus, curante Epis- 
copo, constitueretur. Quae cautela et providentia in nullo ante Concilio 
adhibita, a S. Carolo Borromaeo proposita est ea ratione, quod mul- 
torum clericorum studia impediat bonorum librorum penuria, et pleris- 
que privatorum desint idonei ad instruendam Bibliothecam sumptus. 

Huc proculdubio respexit Predecessor noster Jacobus Boonen, qui 
privatae saepe inopiae succurrere publici muneris esse censens, 
magnam omnium facultatum librorum copiam successoribus suis 
Archiepiscopis Mechliniensibus testamento reliquit, constituens ut 
illi custodiendae praeficeretur Bibliothecarius, prout hactenus etiam a 
Nobis unus de gremio capituli nostri Metropolitici constitutus fuit. 

Porro ad hujus conservationem Bibliothecae (cui accesserunt 
nonnulli libri per praedecessores quoque nostros Alphonsum de 
Berghes et Humbertum Guilielmum a Precipiano sedi Archiepiscopali 
pariter donati) opportunum et quinimo necessarium esse duximus, 
illam e Palatio Archiepiscopali Bruxellensi transferre in hanc civi- 
tatem, in qua apud sedem nostram fiximus continuam residentiam : 
quare libros illos omnes a novemdecim retro annis transtulimus in 
palatium Archiepiscopale Mechliniense, paucis desideratis, qui jam 
diu defuisse visi sunt, et dignosci poterunt ex catalogo, qui Biblio- 
thecario Archiepiscopali consignatus est, et in ipsa Bibliotheca custo- 
ditur. Hos autem collocavimus eum in locum, qui jam visitur, et 
quem pro Bibliotheca perpetua hujus sedis Archiepiscopalis con- 


152 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 





struximus et huic unico usui impendimus ac destinavimus, aptatis, 
ipso in loco armariis seu librorum loculamentis, iisque distinctis, in 
quibus codices et volumina certo ordine disposita sunt. 

Quia vero octoginta trium annorum spatio, quod a decessu praedicti 
praedecessoris nostri Jacobi Boonen usque ad praesentem annum 
eMluxit, novorum librorum in omni facultate ingens numerus favore 
typographicae artis in lucem prodiit : ut proinde Bibliotheca Archie- 
piscopalis, non exiguum pro juvanda bona eruditione augmentum 
posceret, opes magnas et industriam sedulam impendimus, ad 
comparandam Nobis illam librorum prestantiam et exquisitorum mul- 
titudinem, quae hodie in Bibliotheca palatii archiepiscopalis Mechli- 
niensis cernitur, quam multitudinem, Deo dante et vità comite, 
etiamnunc augere constituimus, ut studiorum (quae liberalissima et 
honestissima impensa est) tamdiu rationem habeamus quamdiu 
modum. Hunc in finem acceptos Romà & typographia Sac. Cong. de 
propaganda fide rarissimos codices orientalium linguarum ét rituum 
in hanc bibliothecam intulimus; pretiosiores non paucas antiquas 
editiones insignium prae caeteris librorum; necnon accommodatiores, 
utilioresque et plerumque auctiores editiones novas addidimus; veteres 
plurimos libros ex Predecessorum nostrorum, uti diximus, liberalitate 
relictos, aut a Nobis emptos, novis involucris decoravimus; et 
incompleta opera nonnulla complevimus; tandem illorum nostrosque 
libros, veteres et novos permiscuimus secundum diversas scientiarum 
aut artium classes, ut una sit omnium Bibliotheca. 

Verum enim vero probe intelligimus, Bibliothecam, si semper 
clausa sit, frustra videri erectam, et aequum esse, ut ecclesiastici 
ordinis viris, quibus animus est et ingenium, copia discendi non desit, 
ut pluribus prosit quod pro utilitate publica typis est emissum : ideo, 
re diu multumque perpensa, statuimus et firmiter decrevimus, 
Bibliothecam nostram, id est, libros omnes a Nobis emptos aut aliter 
acquisitos, et deinceps a Nobis emendos, atque Bibliothecae palatii 
nostri Archiepiscopalis in hac civitate illatos aut deinceps a Nobis 
inferendos, ad plurium utilitatem usumque destinare, atque in primis 
Archiepiscopis Mechliniensibus successoribus nostris pro tempore 
futuris integram ejusdem copiam facere, necnon capitulo nostro 
Metropolitico et primatiali Ecclesiae Sancti Rumoldi Episcopi martyris 
et Patroni in hac civitate. 

Et quia sedes Archiepiscopalis Mechliniensis post singulorum 
Archiepiscoporum cessum vel decessum, aut alias, et quandoque diu 
nimis, vacatura est, et Capitulum praedictae Ecclesiae nostrae (quod 
tam eruditionis quam ordinis Ecclesistici, inter omnia Belgii capitula, 


ANNEXES 153 





primas tenet), hujus bibliothecae nostrae conservationi, decori et 
augmento inprimis advigilare et providere potest : hinc ejus custo- 
diam, conservationem, directionem, augmentum et usum eidem 
censuimus esse credendum, commendandum et donandum, hortantes 
omnes et singulos capituli nostri canonicos, praesentes et futuros, ut e 
bibliothecis, quas copiosas moderni possident, et futuri possidebunt, 
hanc Archiepiscopalem et capitularem bibliothecam augeant et ornent. 
Invitamus quoque hujus civitatis parochos et beneficiatos, ut pro 
modulo quisque suo, saltem ultimis tabulis eamden adaugeant. 

Ob has causas, praesentium tenore litterarum, ex libera voluntate, 
proprio motu nostro, sine ulla obligatione, perpetuo et irrevocabiliter 
libros omnes a Nobis, ut praemittitur, emptos aut alias acquisitos et 
deinceps emendos aut acquirendos, et jam Bibliothecae Archipiscopali 
praedictae illatos aut deinceps a Nobis inferendos, damus et donamus 
Archiepiscopis Mechliniensibus successoribus nostris pro tempore 
futuris, nec non Praeposito, Decano et capitulo praesentibus et futuris 
Ecclesiae nostrae Metropolitanae praedictae, ad majorem Dei gloriam, 
Rei christianae profectum et Ecclesiae nostrae Mechliniensis honorem 
et splendorem. Et quandoquidem, ut habet Lex 19. (. 2. ff. de Donat. 
Non potest liberalitas nolenti acquiri, ide rogamus Adm. Rev. et Ven. 
Dominos Praepositum, Decanum et Capitulum praedictos, ut tam suo, 
quam futurorum successorum nostrorum Archiepiscoporum Mechli- 
niensium nomine hanc nostram donationem acceptent, illique assen- 
sum praebeant, et infrascriptus leges ac conditiones admittant, 
observent et observari curent et promittant. 

1. Ad avertendam a Bibliotheca Archiepiscopali et Capitulari 
Mechliniensi omnem calamitatem, volumus illam stabilem esse et 
permanere in palatio Mechliniensi; et libros a Nobis donatos nullo 
sub praetextu, nequidem necessitatis aut boni publici aut commodi 
particularis posse e loco bibliothecae, nedum e dicto palatio efferri in 
totum vel pro parte. 

2. Custodiam, directionem, et usum hujus bibliothecae Archiepis- 
copalis et Capitularis Nobis, durante vita nostra, reservamus, cum 
facultate mutandi minus bonos, minus utiles, minus nitidos aut 
minus elegantes, in meliores, utiliores, nitidiores aut elegantiores 
libros, prout expedire judicaverimus pro majore Bibliothecae elegantia, 

uitore et praestantia. 
© 3. Post mortem nostram, nullae librorum a Nobis, ut praefertur, 
donatorum permutationes aliaeve alienationes feri poterunt, quamvis 
cederent in magnam Bibliothecae utilitatem, nisi Archiepiscopo et 
Capitulo consentientibus. 


194 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 


=: 








4. Post mortem quoque nostram volumus, ut capitulum constituat 
unum Bibliothecarium e gremio suo eligendum, qui una cum biblio- 
thecario constituto per Nos, aut constituendo per Archiepiscopos pro 
tempore futuros in vim testamenti Jacobi Boonen, Praedecessoris 
nostri, librorum curam habeat, eosque debito ordine et loco juxta 
catalogum generalem universae bibliothecae (quem componi cura- 
vimus) collocatos aut collocandos conservet, munditiem bibliothecae 
et librorum curet, aliaque faciat, quae per Nos aut per capitulum post 
decessum nostrum facienda aut curanda praescribentur, eo modo, qui 
infra num 8. statuetur. 

s. Post mortem pariter nostram dabit capitulum bibliothecario a se 
electo clavem Bibliothecae, quam is numquam alicui poterit commo- 
dare, sed tenebitur illam custodire sibi et capitulo; quam custodiam 
clavis, necnon promissionem de non alienandis libris, de nullis e loco 
efferendis, aut alicui commodandis, juramento firmabit, in electione 
ad officium bibliothecarii capitularis, si capitulo ita visum fuerit. 

6. Insuper volumus ut capitulum post mortem nostram singulis 
annis semel aut saepius, si ita visum fuerit, per commissarios a se € 
gremio suo eligendos Bibliothecam visitet, ét rationem exigat a 
Bibliothecario capitulari. | 

7. Singuli canonici capitulares Ecclesiae nostrae Metropolitanae 
liberum accessum habebunt ad hanc Bibliothecam nostram jam 
donatam, Pastores vero civitatis, Lectores Seminarii, canonici zellari- 
enses, capellani nostrae et aliarum Ecclesiarum, et reliquus clerus 
secularis, admittentur, dum postulabunt a Bibliothecario. 

8. Qui quidem liber accessus ita intelligendus est, ut adesse debeat 
unus e duobus bibliothecariis volentes ut sine praesentia alterutrius 
nemini liceat bibliothecam adire; et quandoquidem Bibliothecariis 
non semper vacabit aut vacare debeat bibliothecam aperire canonicis 
aut aliis, illisque adesse, et cum recedunt, bibliothecam occludere; et 
super his alisque bibliothecarii capitularis officiis, leges et statuta 
post mortem nostram praescribenda erunt, volumus, ut, sedevacante, 
capitulum provisionaliter statuat, prout judicaverit expedire : sede 
vero post obitum nostrum repleta, volumus, ut Archiepiscopus 
successor noster et capitulum dictas leges et statuta simul et semel 
condant et observari faciant : rogantes successorem nostrum futurum, 
ut Bibliothecarium Archiepiscopalem iisdem legibus adstringat, quibus 
adstringendum putaverint Bibliothecarium capitularem. 

9. Et quandoquidem libri haereticorum, aliique prohibiti, a non 
prohibitis sive permissis et bonis ab utilibus et sacris libris, ob 
angustiam bibliothecae ceterum amplae et spatiosae, separati huc 


ANNEXES 195 





usque non sunt, stabunt bibliothecarii Regulis Indicis concilii Triden- 
tini, et Indicis Romani, et vetitorum librorum lectionem et usum non 
concedent, nisi his, quos constiterit ejusmodi licentiam legitime 
accepisse. 

10. Quae separatio si a Nobis fiat (et quam facere intendimus) et 
lbri prohibiti, a ceteris segregati sub clave distincta, prout oportet, 
custodiantur, volumus clavem illam non in bibliothecarii, sed in 
Archiepiscopi manibus esse, et similem in custodia capituli. 

11. Ceterum harum conditionum mutandarum, minnendarum, 
augendarum et interpretandarum facultatem Nobis, quoad vixerimus, 
specialiter reservamus. 

In quorum omnium majorem firmitatem et robur, praedictis Adm. 
Rev. et Ven!" DDnis Preposito, Decano et capitulo consignavimus 
clavem hujus nostrae bibliothecae, una cum presenti donationis 
nostrae instrumento a Nobis propriae manus subsignatione, et sigilli 
nostri appensione munito Mechliniae in palatio nostro Archiepis- 
copali die decima mensis Julii anni millesimi septingentesimi 
trigesimi octavi. Tho. Card's Archiepiscopus Mechliniensis. 


Archives de l’Archevéché. 
MECHLINIENSIA. Actes des Evéques. 
Resw#0l 9$sv'etsss. 


IT 


Acte d’acceptation de la donation par le chapitre 


Praepositus, Decanus et capitulum Ecclesiae Metropolitanae et 
primatialis S. Rumoldi Mechliniae, fidem facimus et attestamur, quod 
Nos, habita in congregatione nostra capitulari ordinaria diei undeci- 
mae currentis mensis Julii anni millesimi septingentesimi trigesimi 
octavi, Lectura suprascripti Instrumenti donationes librorum omnium 
ab Emo et Rev” Domino, Domino Thoma Philippo S. KR. E. Pres- 
bijtero Cardinali de Alsatia, de Boussu, Archiepiscopo nostro 
emptorum aut alias acquisitorum, et deinceps emendorum aut acqui- 
rendorum et jam bibliothecae Archiepiscopali in palatio hujus civitatis, 
illatorum aut deinceps inferendorum : e gremio nostro deputaverimus 
Adm. Rev. Dnos Hieronymum Stevart Decanum, Benedictum de 
Ruddere cantorum, et Cornelium Paulum Hoynck Van Papendrecht 
Archipresbyterum, Ecclesiae nostrae canonicos et confratres, ad 


156 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE 





nomine nostro et Archiepiscoporum Mechliniensium pro tempore 
futurorum, e manibus praedicti Emi Dni Cardinalis Archiepiscopi, 
acceptandum presens instrumentum donationis et clavem praedictae 
Bibliothecae : Qui quidem D mini Deputati nostri eadem praedicta die 
eumdem Emum Dnum cardinalem Archiepiscopum in Palatio suo 
Mechliniensi reverenter accedentes, ab eodem deducti sunt ad 
praedictam bibliothecam, ad cujus ingressum subsistens Emus Dnus 
praedictus, suprascriptum Instrumentum donationis a se mani propria 
signatum et majoris sigilli sui impressione munitum, una cum clavi 
ejusdem bibliothecae, ad roborandam praesentem Donationem iisdem 
Deputatis nostris tradidit ac consignavit in praesentia Adm. Rev. DD. 
Leonardi Gilis et Michaelis Holvoet respre aeconomi ac secretarii 
praedicti Emi Dni, ejusdem Ecclesiae nostraë canonicorum tamquam 
testium; illique Deputati praedictum instrumentum et antedictam 
clavem cum debita gratiarum actione nomine nostro et Archiepisco- 
porum Mechliniensium futurorum, acceptarunt per manus praedicti 
Domini Decani Hieronymi Stevart. 

Cujus rei, ita, ut praefertur gestae, relatione facta in hodierna nostra 
congregatione capitulari ordinaria, diei decimae octavae praedicti 
mensis et anni, et dicto. Instrumento cum praedicta clave in capitulo 
consignatis, instituta desuper matura deliberatione, declaravimus et 
per praesentes declaramus, Nos ad majorem Dei gloriam, Reï 
christianae profectum et ad Ecclesiae nostrae honorem et splendorem, 
tam nostro, quam fururorum Archiepiscoporum Mechliniensium 
nomine, hanc praesentem donationem acceptasse, prout eamdem cum 
maxima ac perpetua gratiarum actione acceptamus, illique assensum 
praebimus, et insertas huic donationis Instrumento leges ac condi- 
tiones admisisse atque admittere, promittentes Nos eas omnes obser- 
vaturos et observari curaturos. Quocirca statuimus et ordinamus, ut 
primo die opportuno, postquam Emus ac Rev” Dnus Cardinalis 
Archiepiscopus praedictus a visitatione Dioecesis suae in hanc 
civitatem reversus fuerit, totum capitulum per D. Decanum convo- 
cetur, ut ommnes canonici capitulares, in corpore, quod ajunt, 
Eminentiam suam accedant, et hanc actam acceptationis nostrae 
eidem reverentur offerant, cum reiteranda plenissima et devotissima 
gratiarum actione tam nomine capituli, quam futurorum Archiepis- 
coporum nostrorum. Actum in capitulo, die 18 julii 1738. 


Archives de t Archevéché. 
MECHLINIENSIA. Actes des Evéques. 
Res. Vol 99 wyeternes! 





Les pleins Fiefs de la Ville et de la Seigneurie 


DE MALINES 


PRÉFACE 


3 ORIGINE des fiefs remonte au règne de Charle- 
754 magne et à la diète tenue à Paderborn, en 777, 
lorsque congédiant les princes et la noblesse 
d qui l'avaient accompagnés dans ses expéditions 
glorieuses, il voulut récompenser leurs services par don 
et assignation de certaines terres. 

Telle fut l’origine de la noblesse immédiate de l'Em- 
pire, parmi laquelle il faut distinguer les anciens ducs 
de Lothier et de Brabant, issus du sang de Charlemagne, 
qui à son imitation commencèrent à donner en fief 
plusieurs parties du domaine. 

Cette union de différents feudataires exigea par la 
suite un lieu d’assemblée, des règlements et un tribunal. 
Le premier règlement pour l'administration de cette 
cour de justice fut fait en 1222, à Aix-la-Chapelle, par 
Henri, roi des Romains, et Henri IV, duc de Brabant; 
il fut ensuite confirmé par Jean II, en 12098, et par 
Jean III en 1349, puis par Philippe le Bon, en 1446, sous 
le nom de charte Philippine, et par Charles-Quint, en 
1523, sous le nom d'ordonnance Caroline. 

C'était devant la cour féodale que se passaient les 





158 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE 


a = ne 





actes de ventes, de transport ou adhéritances des fiefs y 
ressortissant, de même que les constitutions de rentes 
sur ces fiefs. 

La nature des fiefs différait beaucoup, ce sont des 
seigneuries et villages, des châteaux, des fermes, des 
étangs, des pièces de terre, des dîmes, des cens, des 
rentes, des tonlieux, des offices, des mesures de grain, 
etc. 
Les fiefs étaient généralement divisés en pleins et en 
menus fiefs. On tenait pour un plein fief (volle leen), 
celui qui avait une juridiction et dont le revenu annuel 
atteignit la somme de dix ridders ou quinze florins. Les 
fiefs de moindre revenu étaient désignés sous le nom de 
menus fiefs (smalle leenen). Chaque partie démembrée 
ou éclissée (gespleten) d’un fief, devenait à son tour plein 
ou menu fief, selon son revenu. Ces deux sortes de fiefs 
relevaient directement du duc et embrassaient, comme il 
vient d’être dit, depuis les grandes seigneuries comme 
Malines aux choses les plus futiles. 

De ces seigneuries dépendaient souvent un grand 
nombre d’arrière-fiefs (achter leenen). Une seigneurie 
pouvait relever d’une autre, même moins importante. 
La création d’arrière-fiefs fut défendue par une ordon- 
nance du 20 mars 1400. 

Ce qui contribua à augmenter le nombre de fiefs, 
c'étaient ces rentes que chacun pouvaient constituer sur 
ses biens féodaux; dès qu'une rente était établie, elle 
prenait le caractère de fief et était assujetie aux droits 
et reliefs. 


Investitures 


Chaque fois qu'un fief passait en d’autres mains, le 
nouveau possesseur était tenu de faire hommage (man- 
schap) et relief (verhef) et de prêter le serment de 


ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 159 





fidélité à son suzerain (eed van trouw); il était alors 
investi. 

A l’origine, le duc ne manquait guère de présider en 
personne à l'investiture, dont l’accomplissement était si 
rigoureux, que la main du seigneur devait toujours 
demeurer ouverte, afin que le vassal püt, en tout temps, 
être reçu de main à bouche, comme on disait en langage 
féodal. 

Si ce dernier ne trouvait pas son seigneur à son logis, 
il faisait constater par témoins, feudataires également, 
qu'il l'avait cherché à l’anneau ou battant de sa porte 
principale et l'avait appelé à haute voix. 

On sait que le vassal qui se présentait pour relever son 
fief, devait être tête nue, sans armes n1 éperons. Il plait 
les genoux, mettait ses mains dans celles du suzerain, 
puis. baisait celui-ci sur la joue. C'était le baiser de 
paix. 

Louis de Male en usa ainsi à l'égard du duc Jean III, 
quand il releva la seigneurie de Malines. 

11 est à supposer qu'il s'agit de vassaux qui étaient 
gentilshommes, et qu’on se dispensait de toutes ces 
façons à l'égard des bourgeois et des campagnards qui 
possédaient de petits fiefs. 

Après l'institution du lieutenant des fiefs (stadhouder 
van de leenen), en 1430, les cas d'investitures par les 
princes devinrent de plus en plus rares, et ce qui ne con- 
stituait d'abord qu'une simple faculté laissée aux feflés, 
devint insensiblement la coutume générale. Le relief se 
réduisit dans la suite à une simple formalité, qui n'avait 
d’autres but que la perception d’un droit fiscal, et le fief 
ne constitua plus qu’une espèce de propriété réglementée 
différemment des autres. 

Dans les reliefs, les femmes et les mineurs étaient 
remplacés par un homme servant (besetman), tandis que 
les gens de mainmorte l’étaient par un homme mourant 


160 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE 





(stérfman). Les mineurs renouvelaient le serment à leur 
majorité, et les mainmortes remplaçaient leur sterfman à 
son décès. 

Une partie essentielle était d’acquitter les droits de 
reliefs (hergeweyde). Ces droits était fiscés de bonne 
heure en Brabant. Ils s'élevaient, pour les pleins fiefs, à 
13 livres de Brabant de 4 florins la livre. Les livres 
furent ensuite converties en peters de Louvain, puis en 
vieux écus de France, et finalement en 1434, en ridders 
d'or ou cavaliers de Bourgogne, évalués d’abord à 20 
patards la pièce. Ils furent portés à 4 florins 7 patards 
par une ordonnance du 31 mai 1644. 

Marie-Thérèse fixa définitivement la valeur de cette 
ancienne monnaie, depuis longtemps hors de cours, à 
5 fl. un sol ou 1 ducat (Voir GALESLOOT, {nventaire des 
archives de la cour féodale de Brabant). 

Les registres des reliefs des fiefs de la seigneurie de 
Malines, conservés aux archives de la chambre des 
comptes, sont au nombre de 218. 

Le plus ancien est du 29 octobre 1515, le dernier du 
23 avril 1701. 

Les noms des lieutenants des fiefs (stadhouders van 
de leenen) sont : 

Jean-de Potter; 51541533; 

Guillaume Pieters, 1533 à 1547; 

Jean Pieters, fils de Guillaume, 1541 à 1581; 

Guillaume de Merode, 1598 à 1619; 

Jean des Marès, chevalier, 1628 à 1654; 

Jacques des Marès, fils de Jean, écuyer, 1656 à 
10676; 

Melchior van den Brande, 1676 à 1678; 

Michel-Constantin de Ruysschen, écuyer, 1676 à 1683; 

Chrétien-Guillaume de Ruysschen, 1685 à 1699; 

Pierre-Etienne Fernandez, 1609 à 1703; 

Jacques-Martin van Dyck, 1703 à 1736; 


ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES IôI 





Philippe-Godfroid-Emmanuel de Franquen, 1750 à 
1759 ; 

Emmanuel-Joseph de Perceval, 1759 à la fin de l’an- 
cien régime. 

La cour féodale de la seigneurie de Malines ressor- 
tissait du Grand Conseil, elle se composait de la ville 
et de ses hameaux : Battel, Eygen, Geerdegem, Hof- 
stade, Nieuwland, Neckerspoel et Pennepoel; de cinq 
villages : Heffen, Hever, Hombeeck, Leest et Muysen: 
enfin des seigneuries de Heyst-op-den-Berg et Gestel. 

La plupart des reliefs concernent des pièces de terres, 
des prairies, des bois, etc., les principaux fiefs suivent 
par ordre chronologique. 

Les propriétés suivantes étaient des arrières fiefs, 
nous en avons les preuves : 

Hof van Cortenbach, Marché aux Grains: 

Huis van Yperen, plus tard de Gottignies et de Vaer- 
newyck, rue À B; 

La maison de M. le commandant Le Maire, rue des 
Vaches. 

Ceux dont la désignation suit l’étaient très proba- 
blement aussi : 

Hof van Vlaanderen, plus tard Hof van Diest et Hof 
van Saxen, actuellement Cercle Catholique; 

Hof van Hofstade, rue des Augustins; 

Hof van Duffel, même rue; 

Berthoudershof, Plaine du même nom; 

Hof van Bergen, rue de la Blanchisserie; 

Hof van Immerseel, à côté du précédent ; 

Hof van Gottignies, plus tard de St-Vaast, rue du 
Bruel ; 

Huis van der Aa, même rue; 

Huis van Grobbendonck, même rue, actuellement 
couvent des Jésuites ; 

Hof van Gestel, même rue, à M. Dierxsens; 


102 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE 





Hof van Grimbergen, même rue; 

Hof van Chièvres, rue du Poivre; 

Hof van Egmont, disparu depuis la construction de la 
rue de ce nom; 

Hof van Lier, rue d'Hanswyck; 

Hof van Palerme, rue du Sac; 

Hof van Fontes, rue des Nonnes. 


ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 163 





Reliefs des pleins Fiefs 


Extraits de l'ouvrage : Le livre des fiefs de l’éghse de 
Liège, sous Adolphe de la March, par Edouard Poncelet. 


Page 37, 9 décembre 1319. — Domicella Elizabeth uscor Gerardi 
de Coukellonghe, relevavit in Machlinia, inter octo et novem bonu- 
aria terre sita apud Hugarde in diversis partibus, locis et petiis, ex 
successione Aelidis sororis Johannis Radewart; item inter novem et 
decem homagia in territorio de Hugarde; inde est mamburmus dictus 
G. maritus ejus. Presentibus Ad. Radewart, Theodorico de Brede 
seulthleto, G. hostiario, dominico post Nicolai XIX*, in domo 
abbatia Grimbergensis. 

Page 64, 27 juin 1325. — Walterus de Suiveghem armiger filius 
quondam domini Walteri militis relevavit in Sancta Gertrude Lova- 
niensi, v° post Johannis Baptiste anno XXV: domum de Suive- 
ghem (1), sitam in parrochia de Musene inter Machliniam et Musene; 
item molendinum ad ventum ibidem; item XXVIIT bonuaria terre; 
item XXV libras micarum in Machlinia, Musene et Heverle; item 
LXXV capones cum gallina; item tria homagia; item III et L man- 
sionarios infra libertatem Machliniensem cum inferiori justicia loci et 
appendiciis, ex successione paterna Presentibus Willelmo de Wilre 
preposito Sancte Gertrudis Lovaniensis, Engelberto François canonico 
Leodiensi preposito Amaniensi, Johanne de Gorsen decano concilii 
Sancti Trudonis, Johanne Raduart de Machlinia, Johanne Herstvelt, 
Johanne Rüikier scabino Machliniensi mamburno dicti Walter: 
relevantes prestante fidelitatem quod fuit minor annis. 

P. 213, 29 juin 1318. — Balduinus de Ghestelle piscator, in 
Machlinia XV in die Petre et Pauli, presentibus Godefrido de Lapide, 
Waltero de Berbelghien III, libratas terre a tournois jacente in 
Ghestele juxta Berlar, a Heiste, a Malle et alibi. 

P. 391, 23 juillet 1330. — Dominicus Ludovicus Radewart, mules 
recepit Mahlinie die XXII julii, XX libros annui redditus monete 
turonensis in Nativitat: Domini capiendas ad redditus domini 
Gerardi de Busco ad vitam usumfructum suum de Hoberge (2), ad 
recongnitium dicti domini Godefridi de Busco milites per venditionem. 


164 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE 





Presentes dominus Conrardus de Marca, Johannes de Alsouen, 
dominus Willelmus de Gestele, dominus Gerardus de Cokelberghe, 
milites, G. de Hofstaden, Daipellus, Johannes de Milse, Gossuins, etc. 


Extraits des archives de la cour féodale de Brabant, 
reposant aux archives générales du royaume, à Bruxelles. 
Reliefs des comptes de reliefs des fiefs de la cour 
féodale de S. M. de la ville de Malines et de Bautersem. 


1527 


Damoiseau Ricault de Merode, qui a relevé un plain fief, appellé la 
seigneurie de Bautersem (3) à iui succédé par le trespas de feu 
damoiseau Geulle de Merode son frère. 


1750 


13 Jul. — Heeft Joannes Peeters als gemachtight wegens Mh. 
Philippus-Franciscus-Petrus Roose, baron van Leeuw enz., verheven 
het huys genaemt de Borgt (4) op Neckerspoel ende daer op gestelt 
als sterfman den voorn. heer Roose. 16 guld. 10 st. 


1750 


30 September. Heeft P.-F. van Nuffel verheven den heerlycken 
cyns van Duynen genaemt en syn selven gesselt als sterfman, 16 
guld. 10 st., idem den cheynsboeck van Heynsbroek, 16 guld. 10 st. 


1751 


3 Auguste. — Heeft d’heer Joannes Parys als gemachtigd wegens 
Mheer Jan Joseph Locquet grave van Hombeeck geb. van der Linden, 
verheven het hof ende heerlyckheyt van den Broeck gelegen tot 
Leest. 16 guld. 10 st. 


1751 


8 November. — Heeft Joannes Peeters gemachtigd van M. C. N. A. 
grave van Coloma, verheven het huys genaemt de Borgt ($s) op 
Neckerspoel ende gestelt sterfvrouwe Eugenia-Francisca-lpnace 
Roose, 16 guld. ro st, 


ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 165 





1753 


30 Jui. — Heeft d’heer Joannes-Franciscus Parys als gemachtight 
van Noé Pauwels, verheven de hellecht van den chynsboeck ende 
leenboeck genaemt Bautersem (6) alias Merode. 16 guld. 10 st. 


1753 


14 November. — Heeft Joufv. Catharina Smet groot meestersse 
van de Groote Beggynhove binnen Mechelen verheven den heer- 
lycken chijns van Maelstede. 33 guld. 


1754 


20 Maart. — Heeft d’heer Joseph Cauvin secretaris van syne 
Excellentie Jan-Dominic-Albert, Ryn-grave, Prince van Salm enz. 
verheven het Hof van Vile (7), als nu het huys van Hoogstraete. 

16 guld. 10 st. 


1757 


11 Augusti. — Heeft Heer en Meester Joannes-Judocus Neefs 
verheven eenen boomgaert met den speelhuyse daaropstaende 
genaemt Emaüs (8) groot omtrent 1 dagwanit. 16 guld. ro st. 


1758 


17 Februari. — Heeft meester Joannes-Carolus de Quartemont als 
gemachtigd van Joncker Gaethovius heere van Attenhove verheven 
sekeren chynsboeck bestaende in 156 oude groote, op diversche huy- 
sen ende erven gelegen in de Hanswyckstraet. 16 guld. 10 st. 


1758 


Idem. — Heeft M’her Petrus-Josephus Deudon als man ende 
momboir van vrouwe Maria-Carolina Vanden Zype verheven de 1/2 
van eenen heerlycken chijnsboeck ofte rente die men jaerlycx heffende 
is op verscheyde goederen ende gronden van erfiven onder Battel, 
Leest, Heffen en Heyndonck genaemt den chyns van Coolhem met 
dri] achter leenen daer toebehoorende, ende daerop gesteld als sterf- 
vrouw Maria Carolina van den Zype. 16 guld. 10 st. 


166 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE 





1758 


19 Februari. — Heeft S' Theodorus-Jan Caluwel per indiviso met 
syne consoorten verheven de hellicht voor den chynsboeck van de 
heerlyckheyt van Boutersem (9) mette achterleenen. 

16 guld. 10 st. 


1758 


26 September. — Heeft M' Louis-Bonaventura-Joseph Helman 
baron van Wiliebroeck als vader en momber over joufv. Philippina- 
Henrica-Josepha Helman syne dochter verwekt by vrouwe Adriana- 
Mechtildis-Petronella van Kerrenbroeck, verheven de Heerlyckheyt 
van Hoobergen (10), consisterende in chynsen, achterleenen als eene 
bewaterde motte, pachthof, schuere en ovenbuer. 64 guld. 10 st. 


1760 


1 Mars. — Reçu des filles et héritiers de feu lhuissier Steynemolen 
le relief d’un fief entier que S. M. a charge de l’état et office d’huissier 
ordinaire des privés du Grand Conseil, ayant constitué comme 
mourante Marie-Thérèse Steynemeulen. 64 fl. 10 sols. 


1760 


11 Décembre. — Reçu de M. Jean-Egide Hillema grand chanoine 
etc. pour relief d’un fief la seigneurie de Swyveghem (11) à Muysen. 
64 À. 18 sols. 


1762 


2 Mars. — Reçu de S' Pierre van Diepenbeeck comme héritier abin- 
testal de l’avocat Jean-Judace Neefs, pour Emaüs (12) 64 f. 18 sols. 


x762 


4 Octobre. — Reçu de S' Jean Peeters, pour relief d’un plein fief 
que tient de S. M. le comte Ernest de Coloma par rapport à sa 
maison et terre grande un en demi bonnier situé à Neckerspoel 
nommé le Borgt (13). 64 1. 18 sols. 


ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 107 





1762 


Idem. — Reçu du S' Guillaume Rubesteyn pour le relief d’un menu 
fief qu'il tient de S. M. par raport aux édifices et une verge de terre 
séparés de la cour de Milsen (14) en la ville de Malines, ayant constitué 
pour mourante Catherine sa fille. 7 fl. 10 sols. 


1764 


27 Janvier. — Keçu de Mi: de la Rue pour deux pleins fiefs déchus 
à S; M. pour la part de M. le chanoine Ant. F. J. de la Rue son frère 
à charge de leur terre, dite Muysenhuys. 129 fl. 16 sols. 


1766 


4 Avril 1766. — Reçu du S' Jean-François van Nuffel pour relief 
d’un plein fief déchu à S. M. par trépas de Philippe J. van Nuffel son 
père à charge d’un livre censal et seigneurie dit Schoofs clyns. 

64 fl. 18 sols. 


1766 


Idem. — Reçu de Charles-Henri van Nuffel pour deux entiers fiefs 
par trépas de Ph. J. van Nuffel son père à charge d’un livre censal dit 
chynsboeck van Heysbroeck (16). 64 fl. 18 sols. 


1766 


Idem. — Reçu pour relief d’un plein fief par trépas du chanoine 
Jean Eg. Hillema, son frère à charge de la seigneurie de Swy- 
vegem (17). 64 . 18 sols. 


x77X 


4 Juin. — Reçu de M. Philippe-Xavier De Pape comme mari à 
bail de M'e Marie-Henriette-Charlotte-Gislaine De Decker, lequel a 
relevé pro in diviso une cense avec les prairies, bruyères et terres en 
dépendant nommé het Berthouts hof grande environ 25 bonniers 
échu à S. M. par le trépas de M' Arnate-lgnace-Joseph van Voor- 
spoel, comme conste dénombrement a rendu ici. 65 fl. 18 sols. 


168 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE 





1773 


23 Avril — Reçu de Mad. Marie-Françoise van der Elst pour 
relief d’un plein fiet échu à S. M. par le trépas de M“° Marie-Anne 
van der Meeren, sa mère à charge d’une maison et jardin nommé : 
La cour de Milsen (18) ou Oyenbrugge avec un livre censal et 
quelques arrières fiefs. 64 fi. 18 sols. 


1773 


18 Mai. — Reçu de Mr Pierre-Jean-Joseph van Diepenbeeck, pour 
relief d’un plein fief échu à S. M. à charge d’un capital de 12,000 fi. 
argent de change qu’il a levé de dame Marie-Magdalene- Josèphe 
van Colen, douairière de feu messire Paul-François-Joseph de Witte, 
et pour lesquels il a affecté ses biens féodaux, nommés Emaüs, ayant 
le dit van Diepenbeeck remboursé celui qu’il avait levé du comte 
d'Elisem et dont l'affection lui avait été faite devant cette cour 
féodale le 9 Avril 1772. 64 fl. 18 sols. 


1773 


7 Août. — Reçu de Messire Julien-Gislain de Pester, comte de 
Senefle et de Turnhout pour relief d’un plein fief échu à S. M. par 
l'achat qu’il a fait de Messire Jean-Charles- Joseph comte de Merode- 
Montfort, marquis de Deynse, etc., d’une tierce et de la moitié d’une 
autre tierce dans la moitié du tonlieu et geleyde dans la ville de 
Malines sur le Haut pont. 64 fl. 18 sols. 


1774 


15 Mars. — Reçu de M' Gaspar-Joseph-Michel Ullens, pour relief 
d’un plein fief échu à S. M. par le trépas de M" François-Godefroid 
Ullens, son père à charge d’un livre censil ou rentes seigneuriales 
qu’il lève annuellement sur quelques maisoiùs et fonds situés dans la 


paroisse de Notre-Dame à Malines. 64 1. 18 sols. 
1774 
Idem. — Du même pour un autre livre censal ou rentes qu’il lève 


sur maisons et fonds, même paroisse, rendant annuellement environ 
8 livres artois. 64 À. 18 sols. 


ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 169 





1774 


15 Mars. — Reçu de M. Vanderlinden baron d’Hoogvorst, comte 
d'Hombeeck pour relief d’un plein fief échu à S. M. par le trépas de 
M. Jean- Joseph de Locquet comte d’Hombeeck à charge de la cour 
et seigneurie van den Broeck gisante dans la paroisse de Leest, dans 
la franchise de Malines. 64 f. 18 sols. 


1774 


3 Juillet. — Reçu de M. J.-B. van de Venne bourgmaitre de la ville 
de Malines pour relief de deux pleins fiefs échus à S. M. par trepas 
de Delle M. A. J. de la Rue sa tante, lui laissés par son testament, à 
charge du château ter Donck (20) vulgairement appelé la maison de 
Muysen avec ses fossez, jardins, appendances et dependances conte- 
nant en tout 2 bonniers, 3 journaux, 60 verges. 129 fl. 16 sois. 


1775 


6 Avril. — Reçu de M. Christophore Bernard van Everbroeck pour 
un menu fief échu à S. M. par trepas de M. Albert van Everbroeck 
son père à charge de 1/2 d’un certain jardin gisant dans la paroisse de 
N. Dame à Malines grand environ 1 journal et demi. 29 fl. 10 sols. 

Item de l’autre moitié du dit jardin. 29 fl. 10 sols. 

Item pour relief d’un menu fief échu à S. M. pour un certain héri- 
tage situé sous la paroisse de N. Dame derrière la maison nommée 
Bruxelles et ayant sa sortie rue St Jacques. 4 livres artois. 


1777 


6 Février. — Reçu de M. Martin-Joseph van Diepenbeeck par tré- 
pas de son père M. Pierre van Diepenbeeck de la maison de plaisance 
Emaüs (21). 64 f. 18 sols. 


1778 


10 Août. — Reçu de S. Ex. le prince de Salm pour relief d’un 
plein fief échu à S. M. par trépas de S. Ex. Jean-Dominique-Albert 
Ryn grave prince de Salm-Kirbourg etc à l’hôtel de Vile (22) près de 
la porte Neckerspoel. 64 fl. 18 sols. 


1770 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE 








x78x 


2 Mai. — Reçu de demoiselle Philippine-Henriette-Josèphe Hel- 
man de Willebroeck pour le relief d’un plein fief échu à sa Majesté, à 
charge d’un capital de 4000 fl. de change qu’elle a levé de Rev. Mère 
Thérèse-Constance de St-Joseph Supérieure des Religieuses Carme- 
lites à Willebroeck et des discrètes du dit couvent et pour lequel 
capital sont affectés et hypothèqués la seigneurie de Hoobergen (23) 
et terres en dependantes, grande 32 bonniers, située sous le hameau 
de Pennepoel, relevante de cette cour. 64 fl. 18 sols. 


1782 


23 Juillet. — Reçu de M. Jean-Charles Nelis comme mari de Detie 
Claire-Anne Hillema pour relief d’un plein fief échu à S. M. par la 
mort de Pierre-Antoine Hillema à charge de la seigneurie de Swyve- 
ghem (24) avec le château, maison, grange, écurie et étangs à l’entour, 
allées, appendances et dépendances, situés proche le village de 
Muysen, ainsi qu’il conste du dénombrement à ce rendu. 


64 1. 18 sols. 
1785 


20 Septembre. — Reçu de Mons. le comte de Coloma pour relief 
d’un plein fief échu à S. M. consistant en l’hôtel de Hoogstraeten (25) 


avec ses dépendances sise près la porte de Neckerspoel. 
64 f. 18 sols. 


E790 


26 Avril. — Reçu de Mons. Joseph Helman de Willebroeck pour 
relief d’un plein fief consistant en la seigneurie de Hoobergen (26) et 
biens en dependant, située sous la jurisdiction de Malines. 


64 fl. 18 sols. 
1797 


23 Avril — Reçu de Mademoiselle Anne-Marie-Antoinette van 
Haecht veuve de M. Jean-Pierre-Martin Van Diepenbeeck tant pour 
elle que pour sa fille mineure pour relief d’un plein fief consistant 
en un verger et maison de plaisance nommée Emaüs (27) et en 
quelques terres et prairies en dependantes situées sous la jurisdiction 
de Malines. 64 f. 18 sols. 


ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 172 





NErES 


Le château de Swyveghem, situé à Muysen, près de 
la Dyle, appartient actuellement à M. Anatole de 
Meester (1-I11-17-24). 


La propriété de Hoobergen, au hameau Galgenberg, 
appartient encore à la famille Helman de Grimbergen- 
Willebroeck (2-9-10-23-26). 


La ferme de Bautersem, dont le château a été démoli 
au xvir1° siècle, est entièrement incorporée à l’Arsenal de 
l'Etat (3-6). 


Le château moderne de Borght a été bâti sur l’ancienne 
motte féodale (4-5-13). 


Les restes de l’hôtel de Vile ou de Hoogstraeten sont 
incorporés au Petit Séminaire (7-22-25). 


Le château Emaüs, près de Waelhem, est aujourd’hui 
la propriété de M. Max Scheppers (8-12-19-21-27). 

Le château ter Donck, à Muysen, appartient main- 
tenant à M. Joseph du Trieu de Terdonck (15-20). 


Cette cour censale tire probablement son nom du 
château d'Heysbroeck, sous Wavre-Ste-Catherine (16). 


Le Milsenhof, rue du même nom, est actuellement 
une école (18). 


AD. REYDAMS. 











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CE QUE RÉVELENT 


Les Ruines du Palais du Grand Conseil 


si connus déjà, nous examinerons technique- 
ment surtout les parties dégagées du monu- 
4 ment. Aux données des archives seules, il est 
D dangereux de se fier pour établir l’état-civil 
d'une ancienne construction. Les mettre en regard de 
celle-ci, comparer et conclure, voilà la tâche que nous 
nous sommes imposés. Nous comprendrons nécessai- 
rement dans notre courte dissertation, les Halles, inti- 
mement liées au Palais du Grand Conseil. 

Nous entrons dans des sentiers battus. Commençons 
donc par payer un juste tribut à feu M. BERNAERTS, qui 
a traité le sujet avec une rare compétence dans le 
Messager des sciences Mmstoriques, année 1869, page 261. 
Nous retrouverons plusieurs de ses conclusions. Le 
dégagement du Palais nous permettra cependant de 
rectifier ou de compléter, là où nous ne confirmons pas, 
ce qui a été écrit par nos devanciers. 

Voyons d’abord les archives et tournons ensuite nos 
regards vers le sujet. 

Nous savons par les comptes de la Ville que, de 1311 
à 1326, 1l fut dépensé de fortes sommes pour les Halles. 
Ils nous apprennent aussi qu'une plus vieille Halle 
continua à exister après l'exécution des travaux prémen- 





174 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES 





tionnés et même après le grand incendie de 1342, qui 
imposa la reconstruction partielle des bâtiments. Nous 
savons encore que la construction du Palais du Grand 
Conseil fut commencée vers 1526 et arrêtée vers 1547. 
Nous ne rechercherons pas les dates d’origine des parties 
moins intéressantes appartenant au xvi1‘ siècle, c’est- 
à-dire le pignon gauche des Halles vers la Grand’ Place 
et la partie terminale de la tour (1). 

Examinons maiïintenant les pierres. 

Nous retrouvons incontestablement la partie la plus 
ancienne dans la rue des Géants, près la rue de Beffer 
(voyez À, planche Il). 

Les larges bandes en chiste bleu et la corniche mas- 
sive nous témoignent leur ancienneté. Le petit granit, 
calcaire bleu, apparaît dans nos édifices vers 1500 seu- 
lement, et la roche chisteuse disparaît des constructions 
vers 1300, au moins à Malines. Durant deux siècles 
donc, la pierre blanche régna en maîtresse absolue dans 
nos édifices (2). 

La présence de la pierre noire chisteuse (des environs 
de Tournai probablement), dans un monument quel- 
conque, toujours à Malines, nous fera reculer l’âge de 
la partie qu’elle occupe jusqu’au xrrr° siècle au moins. 

Nous avons ici cette pierre dans les colonnes de la 
nef de St-Rombaut, datant évidemment du xrrr° siècle; 
nous la retrouvons encore à la porte de Bruxelles, 


(1) Voyez les extraits des comptes communaux, dans l’article de feu 
M. BERNAERTS. 

(2) Le 19 septembre 1895, le grand autel de Ste-Catherine, à Malines, étant 
démoli, on découvrit un autel grossier, maçonné vers la fin du xvr° siècle, 
pensons-nous. La table de cet autel fut faite d’une ancienne tombe, sur 
laquelle nous lisions : « + Hier leet begraven Pieter van Horrem die sterf 
in jaer M-CCC-LXIV op den IV dach van me... » 

Cette pierre tombale, malgré la date postérieure à 1300 qu'elle porte, 
appartient au chiste en question. Elle semble donc nous donner tort. Il 
est connu cependant que pour les dalles funéraires, il fut fait usage de la 
pierre bleue ou noire pendant toute la période ogivale. 


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VIEUX MURS DU COMMENCEMENT DU XIV® SIÈCLE, 
DERRIÈRE L'ARCADE, COIN DE LA RUE DE 


BEFFER ET DE LA RUE DES GÉANTS. 


Tiré du Bulletin des Métiers d'Art. 





DU PALAIS DU GRAND CONSEIL TS 





anciennement « de overste poort ». Nous savons par les 
comptes de la Ville, que déjà en 1320, cette porte 
existait (r). L'église Notre-Dame offre, vers les bas-côtés 
nord, la même disposition qu'aux Halles, de bandes 
noires larges, dans une maçonnerie blanche de petit 
appareil. Nous y voyons la preuve de la conservation 
d'une partie plus ancienne que le reste de l’église ou 
tout au moins d’un réemploi de matériaux. 

La maçonnerie que nous venons de décrire est reliée 
au coin de la rue de Beffer à une architecture appar- 
tenant aux travaux de 1311 à 1326; ce que nous allons 
essayer de démontrer plus loin (voyez planche TITI). La 
jonction imparfaite des deux appareils les sépare net- 
tement. Il saute aux yeux que les grosses bandes chis- 
teuses sont plus vieilles que le petit appareil voisin, et 
nous arrivons à dire qu’elles doivent appartenir à la halle 
toute primitive « d’oude halle dat nu (après 1349) de 
merct es » (2). Nous appuyons sur le mot marché, parce 
que, avant que nous ne soyons au courant de l'usage 
que l’on fit de la vieille halle, il nous paraissait résulter 
du plan des Keldermans, qu’une destination semblable 
était réservée à ce coin, au rez-de-chaussée du Palais du 
Grand Conseil. Nous y reviendrons. 

Nous prétendions plus haut, que le coin de la rue de 
Beffer doit faire partie des travaux exécutés de 1311 à 
1326. C'est que des éléments caractéristiques de l’époque 
s'y distinguent, particulièrement la fenêtre murée. Le 
tore de l’archivolte, formant, sous l’arcade, des colonettes 
à bases octogonales et à chapiteaux crochus, nous repor- 
tent à l'époque de la construction du transept de notre 
cathédrale, datant évidemment du commencement du 
xiv* siècle. Les fenêtres de ces transepts sont flanquées 


(1) Voyez SCHÆFFER, Historische aenteckeningen, enz., page 8. 
(2) BERNAERTS, Messager des sciences historiques, 1860, p. 274. 


176 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES 





des mêmes colonnettes. D'ailleurs, passé le milieu du 
x1v° siècle, les colonnettes cylindriques ne sont plus usi- 
tées, sinon exceptionnellement. 

Une autre partie de fenêtre est là encore pour con- 
firmer notre assertion. Baie à cintrage segmentaire, 
elle a les pieds-droits à boudins sans chapiteaux, mais 
à bases cylindriques. Aucune moulure prismatique 
n'évoque la période suivant l'incendie de 1342, à laquelle 
elle devrait appartenir sinon. La colonnette à l'angle du 
bâtiment, elle aussi, dans tous ses détails, se refuse à 
appartenir à l’époque postérieure à cet incendie. 

Nous en concluons que ce coin appartient au commen- 
cement du xiv‘ siècle, de même que le mur à l’intérieur 
des halles vers la rue de Beffer (voyez C, planche IV). 
Il est percé d’une série de baïes, composées de trumeaux 
chanfreinés, recevant des arcades en segment de cercle, 
surmontées de petites fenêtres quadrangulaires, le tout 
circonscrit par une ogive équilatérale. Les mêmes motifs 
se remarquent encore dans la cour vers la Grand’ Place 
et vers la rue des Halles. 

L'ogive équilatérale caractérise la première période 
du xiv° siècle, malgré qu’elle apparaît parfois encore 
plus tard; mais il faudrait conclure à la reconstruction 
totale des halles après l'incendie de 1342, pour donner 
au mur en question un âge moins avancé. Or, les 
dépenses peu importantes que nous retrouvons affectées 
à la restauration des Halles vers cette époque ne laissent 
pas supposer d’aussi grands travaux. La baïe sous la tour 
vers l’intérieur, avec son arc en plein cintre surbaïissé, : 
contournée d’un écornement à double chanfrein, dans le 
genre de celui que nous avons signalé aux arcades de la 
cour, sera sans doute contemporaine de celles-ci. 

Pour résumer, nous pensons qu'avant l'incendie de 
1542 les Halles se composaient vers la rue des Géants, 
de la vieille halle aux draps; vers la rue de Beffer et 








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PLANCHE 





A. VUE DANS LA RUE DE BEFFER, APRÈS LE 














DÉGAGEMENT. 





VIEUX MUR DES HALLES VERS L 


(COMMENCEMENT DU XIV® SIÈCL 








B v es à ; Tiré du Bulletin des Métiers 
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DU PALAIS DU GRAND CONSEIL 177 


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vers la rue des Halles, des arcatures qui existent encore 
partiellement dans la cour; vers la Grand’ Place, des 
mêmes arcatures, conservées elles aussi en grande partie 
et d'une porte centrale massive, pareille à la baie vers 
la cour. Le tout s’arrêtait, pensons-nous, à la hauteur 
du coin de la rue des Géants, sauf la tour qui s'élevait 
jusqu’au-dessus de la vote du premier étage. Voici 
comment nous déterminons la hauteur de ces bâtiments. 

La colonnette à l'angle de la Grand’ Place et de la rue 
des Halles s'arrête à peu près à la même hauteur que la 
colonette du coin de la rue des Géants. À la même 
hauteur aussi se termine le grand mur à arcatures de la 
cour. Or, au coin de la rue des Géants, une corniche, 
sensiblement la même, recouvre les divers éléments que 
j'attribue à la vieille et à la nouvelle Halle. La hauteur 
générale me paraît donc suffisamment indiquée. 

Nous sommes en contradiction avec les archéologues 
qui ont traité la question antérieurement : l'inégalité des 
deux ailes vers la place était attribuée à l'incendie de 
1342. À notre avis, ce ne fut qu'après ce désastre qu’on 
songea à surélever les bâtiments et à leur donner un 
aspect moins massif. [a grande porte d’entrée, à mou- 
lures prismatiques, les niches à dais, les arcatures en 
ogives régnant sous la toiture de l’aile droite et passant 
devant la tour, de même que toute la partie de cette 
tour au-dessus du premier étage (sauf les éléments du 
xv11° siècle), nous paraissent postérieures à cet incendie. 
La naissance des échauguettes, semblable à celles de la 
maison échevinale, confirme absolument cette manière 
de voir. Il serait possible que le même architecte, 
« Hendrik Mijs uit den ancker », qui a construit cette 
dernière en 1374, ait été chargé du remaniement de nos 
Halles; ce que nous n’avons cependant pas vu confirmer 
par les comptes. Mijs dut être un architecte de valeur. 
Ce fut luï qui traça les premiers plans de l’église St- 


11 


170 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES 





Gommaire de Lierre et qui exécuta la majeure partie 
de nos travaux communaux. À partir de 1363, il figure 
déjà dans nos comptes. 

La porte vers la Place semble faite, d’après les 
comptes de 1345-1346, par Jean Evraerds : « It. meester 
Jan Evraerds van quareele der portene te macene in de 
halle enz. ». S'agit-il de la porte principale? Il devait y en 
avoir plusieurs; remarquez cependant que la porte prin- 
cipale est essentiellement composée de pierre de taille. 


Nous voilà arrivés à la toute dernière période de 
l'époque ogivale, car nous ne relevons aucune trace 
d'architecture appartenant aux genres intermédiaires; 
du milieu du xrv° siècle, nous sautons brusquement jus- 
qu’à 1526. La construction du Palais du Grand Conseil 
fut commencée cette année, d’après les plans de Rombaut 
Keldermans. Destinée aux séances du Grand Conseil, 
son œuvre occupe toute l'aile de la rue de Beffer. 

Démolit-on à ce moment le vieux « steen » qui devait 
se trouver encore au coin de la rue de Beffer et de la 
Grand’ Place, ainsi que l’affirment plusieurs archéologues, 
sans fournir aucune preuve cependant ? 

Nous admettons difficilement que le « steen » ait pu 
occuper le coin actuel de cette rue. Ne s’avançait-il pas 
plütot sur la place, dans l'alignement à peu près de la 
rue Standonck, vers la courte rue du Bruel? 

D'après ScHxrrer et d’autres, toute une rangée de 
maisons fut abattue vers 1311, pour la construction des 
Halles, qui, elles, furent érigées en retraite, agrandissant 
ainsi la Place. Nous avons voulu nous assurer de l’exac- 
titude de cette assertion, en fouillant le sol, pour décou- 
vrir les fondations de ces constructions. Nous les avons 
découvertes effectivement. Elles existent au coin de la 
rue de Beffer et dépassent même un peu la ligne droite 
reliant les deux rues précitées. 








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DU PALAIS DU GRAND CONSEIL 170 





Etant donné que la rue Standonck s'appelait anté- 
rieurement « Steenstraat » et vu l'extrait des registres 
aux adhéritences donné par feu le chanoine SCHÆFFER : 
« 1477, Cremers ambagt geeft te erve een huys de roode 
hond gelegen op den hoek van de Steenstraet achter den 
ouden steen », nous opinons pour l'existence de celui-ci 
sur l'alignement primitif de la Grand’ Place. Nous avons 
dû limiter les fouilles faites à ce sujet, sinon ce point 
saurait être parfaitement éclairci, nous paraît-il. 

Dans les bâtiments que nous venons de déblayer, il 
n'existe aucune trace de ce « steen ». On nous objectera 
peut-être que la démolition en vue des travaux pour le nou- 
veau palais en 1526 doit les avoir détruites. Cependant,ne 
voit-on pas dans la cour le mur de l’ancienne Halle, con- 
servé Jusque contre le corps central! À moins donc d’être 
obligés de donner au « Steen » quelques mètres de super- 
ficie seulement, nous devons admettre que jusqu’en 1477, 
au moins, il se trouvait en saillie sur la Grand’ Place. 

Il paraît évident que le mur des Halles vers la cour 
allait être utilisé pour le palais du Grand Conseil. Les 
arcades de celui-ci vers la rue de Beffer correspondent, 
peu s’en faut, aux baies ogivales vers la cour. Songeait- 
on à maintenir aussi le coin de la rue des Géants? Il est 
à supposer qu'il faisait partie d'un bâtiment rendant des 
grands services encore et que pour ce motif 1l fut conservé 
en attendant que sa démolition devienne indispensable 
pour la continuation des travaux. Il est étonnant cepen- 
dant que l’on ait continué à cet endroit, jusqu’à la hau- 
teur des seuils des fenêtres de l'étage, sans démolir ce coin 
des Halles, qui devait gèner énormément les travailleurs. 
On ne pouvait cependant pas songer à le maintenir, car 1l 
ne cadre pas avec l'ordonnance des nouveaux travaux. 

Détail singulier, le plan original de Keldermans (voyez 
planche VIT) ne porte à cet endroit au fond de la colon- 
nade, aucune trace de fenêtres au rez-de-chaussée. Nous 


180 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES 





nous en sommes toujours expliqué l'absence en suppo- 
sant que depuis l'entrée cochère jusqu'au grand pignon 
vers le Marché au Bétail, le rez-de-chaussée du Palais 
aurait formé une place ouverte à colonnades, destinée à 
un service d'ordre public et d'accès libre : un marché, 
par exemple. Nous avons vu précédemment que la Vieille 
Halle aux draps servait, après 1349, de marché; nous 
avons été amenés à conclure que la muraille de la rue 
des Géants devait appartenir à cette Halle et consé- 
quemment plus tard à ce marché. De là à admettre que 
la colonnade ouverte du Palais devait servir aux mêmes 
fins, il n’y a qu'un pas. 

Ce qui confirme l'ordonnance de cette colonnade 
ouverte, c’est le nombre de colonnes donné par le compte 
du tailleur de pierres (1). Nous y trouvons 35 petites 
colonnes pour l'intérieur. Ce nombre respectable de 
colonnes nous démontre que tout le rez-de-chaussée était 
destiné à être voûté. Deux rangs de colonnes étant 1im- 
posés par les arcs formerets qui se remarquent au grand 
pignon vers la Place (voyez B, planche VIIT), nous trou- 
vons qu’il faudrait 23 colonnes dans la partie des bâti- 
ments depuis la Grand’ Place jusqu’à l'entrée cochère. 
Les 12 colonnes restantes ne sauraient trouver place dans 
la seconde partie du Palais, qu'à condition de faire une 
colonnade ouverte jusqu’à la rue, et dans ce cas leur 
nombre correspond exactement à celui des colonnes dont 
on aurait eu besoin. 

Traitant des colonnes, nous ne pouvons passer sous 
silence le fait que le même relevé des fournitures de 
pierres, par Leprinche (2) de Soignies, nous démontre 


(» Voyez ce compte dans l’intéressant article de notre honorable pré- 
sident, Monsieur le Chanoine van CASTER, paru dans les annales de notre 
Cercle, année 1899, page 113. 

(2) Un maitre de carrières d’Ecaussinnes ? Guillaume Leprinche fut délégué, 


en 1547, pour venir à Malines examiner la tour de St-Rombaut, de la part du 
chapitre de Ste-Waudru, à Mons. 





PLANCHE MIT 





A. FENÊTRE AU FOND DE LA GALERIE. 





B. INTÉRIEUR DU PIGNON VERS LA GRAND'PLACE. 


Tiré du Bulletin des Métiers d'Art. 


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Tiré du Bulletin des Métiers d'Art. 





DU PALAIS DU GRAND CONSEIL IGI 





que dans l'exécution on doit s'être écarté du plan ori- 
ginal. A l'entrée cochère, dont il a été fréquemment 
question, se trouvent prévues les mêmes colonnes que 
celles qui figurent partout ailleurs dans la façade, sauf 
aux pignons. Etant donné que l’entrecolonnement à cet 
endroit devait correspondre à deux fenêtres de l'étage et 
en soutenir conséquemment le trumeau de séparation, 
il aurait été téméraire de faire supporter cette lourde 
charge et celle plus grande encore du pignon qui devait 
les surmonter, par des colonnes pareilles aux autres. 
C’est ce que l'architecte s’est dit dans le cours de l’exé- 
cution. Il a non seulement commandé des colonnes plus 
fortes, mais 1l les a rapprochées. Le relevé des fonda- 
tions nous confirme ces changements. Les dés de sou- 
bassement sont plus forts que plus loin et ne sont plus 
distancés de la largeur de deux arcades ordinaires. Enfin 
le compte du tailleur de pierres est formel : Deux grosses 
colonnes aux angles du bâtiment, seize colonnes « met 
vier clijsters » (peut-être bien de la forme des clyso- 
pompes!) et de « twee groote prlaeren in de Befferstraete 
an de halle die comen sullen daar men met de wagens 
in de halle rijen zal », c'est-à-dire donc, deux gros piliers 
dans la rue de Beffer, qui serviront là où l’on entrera 
avec les chariots dans la Halle. 

Par le fait du rétrécissement de cette grande arcade, 
l’arcade voisine vers la Place devint plus large. De même 
aussi le relevé des ruines nous donne quatre arcades plus 
larges à côté du pignon vers le Marché au Bétail. 
Connaissant aussi la largeur des trumeaux à cet endroit, 
nous obtenons des fenêtres à l'étage, correspondantes à 
une largeur exacte de trois meneaux. Cette partie du 
bâtiment restauré s'écartera donc totalement du plan 
original, non seulement dans la forme des fenêtres, mais 
dans l’ordonnance de la partie supérieure. 

Une particularité échappée à ceux qui se sont occupés 


182 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES 





jusqu'ici du Palais du Grand Conseil, c'est que le par- 
chemin de Keldermans indique formellement l’empla- 
cement de la chapelle prévue pour le Grand Conseil et 
dont on parle dans les comptes; les reproductions de l’ori- 
ginal faites jusqu'ici sont fautives sur ce point. Celui-ci 
indique nettement des fenêtres d’une venue, c’est-à-dire 
sans linteau-croisillon au-dessus des trois arcades à côté 
de l'entrée cochère, vers la Grand’ Place. Des barlottières 
sont indiquées sur toute la hauteur de ces fenêtres. Cette 
disposition en caractérise la destination, car les chapelles, 
de même que les églises, n'avaient pas des châssis 
comme les appartements ordinaires. Cependant, la con- 
struction de la chapelle ne fut pas entamée à cet endroit. 
En effet, les fenêtres à trois meneaux à côté du pignon, 
vers le Marché au Bétail, sont caractéristiques sous ce 
rapport. Nous y avons retrouvé l’entaille ou feuillure 
pour les carreaux vitrés jusque sur les seuils, et les 
trumeaux vers l’intérieur se composent de moulures 
saillantes et appareillées comme à l'extérieur, impliquant 
une destination peu commune aux appartements ordi- 
naires. Nous pensons donc que la chapelle a été trans- 
férée à cet endroit, tout en ayant été prévue dans les 
plans de l’autre côté de l'entrée cochère. 

Il existe encore aux archives le compte détaillé des 
bois de charpente fournis pour le Palais du Grand 
Conseil (1). Ce document est intéressant à plus d’un titre. 
Outre les détails technologiques qu'il donne, il nous 
prouve par les longueurs des poutres, que la chapelle 
dont nous venons de parler occupait toute la profondeur 
du bâtiment. Le reste de l'étage, au contraire, devait 
avoir un couloir de la largeur de la galerie du rez-de- 
chaussée, depuis l'entrée cochère probablement jusque 
contre la Grand’ Place. En effet, nous trouvons men- 





(1) Voyez l’article prémentionné de M. le Chanoine van CASTER. 





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TRUMEAU DU PREMIER ÉTAGE, VERS LA GRAND’ PLACE. 








DU PALAIS DU GRAND CONSEIL 183 








tionnées dans ce compte, 4 poutres de 43 pieds de 
longueur et 10 de 35 pieds. Les 4 premières sont longues, 
pour couvrir toute la profondeur du bâtiment, et corres- 
pondent au nombre de colonnes que nous avons dans 
la façade au-dessous de la prétendue chapelle. Les dix 
autres poutres, ne dépassant pas en longueur la profon- 
deur du Palais, la galerie défalquée, 1l leur fallait naturel- 
lement un mur de soutien correspondant à celui du fond 
de la galerie du rez-de-chaussée. On ne peut songer au 
rez-de-chaussée pour l'emploi de ces poutres, car outre 
les preuves de l'agencement visible; nous savons, par le 
nombre des colonnes disponibles, que tout le bas du 
Palais devait être voüté. 

N'est-il pas surprenant, en présence du détail des 
matériaux fournis déjà pour le parachèvement, d’avoir 
à constater que jamais la construction fut achevée? Par 
le bordereau des bois, nous voyons que toute la char- 
pente de la toiture et des gîtages était commandée; de 
même nous savons qu'une grande quantité de pierres, 
notamment celles des arcs des fenêtres supérieures, était 
faite et payée, sans qu'elle fut jamais placée. Si l’on 
songe que trois mètres cinquante à peine les séparaient 
de la corniche pour couronner le bâtiment qui leur avait 
coûté vingt années de peines, 1l est difficile à admettre 
que ce soit purement une question pécuniaire qui aurait 
retenu nos pères dans la réalisation complète de leur 
grande œuvre. Toutes les dépenses faites jusque là 
allaient être perdues! Les matériaux nombreux appro- 
visionnés, devaient être abandonnés! Tout cela, d’après 
plusieurs archéologues, faute d'argent... Nous ne le pen- 
sons pas; un autre facteur doit être intervenu, paralysant 
la libéralité et l'enthousiasme des Malinois. 

Ne savons-nous pas qu’en 1547, l'empereur Charles V 
obhigea la Ville à racheter de la gouvernante des Pays- 
Bas, le palais inoccupé de celle-ci, bâti en grande partie 


184 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES 





avec les deniers communaux pour Marguerite d'Autriche 
quelques années auparavant (1)? Chose étonnante, ce fut 
pour y installer le Grand Conseil pour lequel on con- 
struisait précisément un Palais en ce moment! La date 
d'arrêt des travaux correspondant à l’époque de cet achat 
forcé, ne pourrait-on supposer que le magistrat, mécon- 
tent d’avoir eu à débourser 7300 carolus d’or, somme 
suffisante pour parachevér le bâtiment de la rue de 
Beffer, ait abandonné celui-ci à son triste sort par esprit 
de représailles! On ne plaça pas même les pierres 
façconnées se trouvant sur le chantier. Le bâtiment 
resta inachevé, des échoppes furent établies sous. la 
galerie; plus tard, tout fut envahi et mutilé! Dans le 
précieux mémoire que nous faisons suivre à cet article, 
feu M. KEMPENEER, l'éminent archéologue, exposa ces 
aliénations avec sa haute compétence. Avocat-conseil, 1l 
avait à définir les droits de la Ville, sur les maisons 
incrustées dans les flancs du Palais (2). 

Dans les pages précédentes, nous sommes entrés dans 
des développements fort accessoires, nous avons risqué 
parfois des conclusions discutables ; notre intention était 
d’étaler la question dans toute son ampleur, afin de nous 
former une conviction se rapprochant le plus possible de 
la vérité, à la veille que nous sommes de la restauration 
et du parachèvement de notre beau palais. 

Nous avons, il est vrai, le plan original; mais, comme 
nous l'avons vu, dans le courant de l'exécution les 
auteurs mêmes du projet s’en écartèrent. D'ailleurs, 
l'interprétation d’un plan à petite échelle, vague souvent, 
laisse le champ ouvert aux études et à la conception. 
Celles-ci s'appuieront toujours sur les œuvres mêmes de 





(x) Voyez Sreurs, Het Keizershof, page 80. 


(2) Nous ne donnons que la première partie de ce mémoire, le reste étant 
d'ordre plutôt juridique. 





PLANCHE XIT. 





L'INTÉRIEUR), 


DE 


DES HALLES (Vur 


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RE VERS LA COUI 


ENTRÉE cocri 


PEANCHEEXIL 





DEUX DES PREMIÈRES ARCADES DE LA RUE DE BEFFER. 





DU PALAIS DU GRAND CONSEIL 185 





l'auteur de notre projet. C’est ainsi que l’hôtel de ville 
de Gand, l’église St-Paul à Anvers, le sommet de notre 
tour St-Rombaut et le plan Chalon de celle-ci, de même 
que le plan de la tour de Zierikzee, nous serviront 
toujours d'exemples. Mieux que toutes autres œuvres des 
Keldermans, elles paraissent être apparentées à notre 
Palais du Grand Conseil. D'autres monuments de la 
même époque offrent des analogies avec lui, mais encore 
faut-il avoir la clef de l'originalité personnelle que tout 
architecte de valeur possède. Ce sont les œuvres citées 
plus haut, avec d’autres moins importantes, qui reflètent 
le génie de Rombaut Keldermans. 

Son association avec Dominique de Waghemakere, la 
coopération de son neveu Laurent Keldermans peuvent 
avoir influencé la facture de notre grand architecte 
dans certaines de ses autres œuvres; surtout durant leur 
exécution, qui trainait parfois de longues années. Les 
plans, au contraire, représentent l’idée d'un moment et 
d’un seul homme; nous en connaissons quatre, celui de 
l'hôtel de ville de Gand, celui de notre Palais du Grand 
Conseil, celui de la tour de Zierikzee et celui de notre 
tour de Malines. Ces dessins, s'ils ne sortent pas d’un 
même tire-ligne, ont été en tous cas inspirés par le 
même cerveau. 

Le plan original ne nous renseigne pas au sujet de la 
destination des médaïllons réservés dans les réseaux 
au-dessus des arcades du rez-de-chaussée. Ils devaient 
recevoir des bustes, pensons-nous; mais, lesquels? De 
même, quels seraient les personnages à faire figurer 
dans les niches et sur les socles des pignons ? Quel motif 
à prévoir au-dessus de la porte du premier étage, donnant 
accès au balcon vers la Grand’ Place? Quelle statue à 
mettre dans la niche au-dessus de l'entrée cochère, vers 
la cour? Dans les beaux chapiteaux sculptés, si bien 
conservés, de même que sur les culs-de-lampes, nous 


186 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES 





trouvons répétées souvent les armoiries de la ville, de 
Charles-Quint, de Marguerite d'Autriche, de la maison 
de Bourgogne; l'aigle déployé d'Autriche, les colonnes 
d'Hercule avec la devise de l’empereur « Plus oultre »; 
des M avec la devise locale « In trouwen vast », etc. 

Ce sont ces données qui doivent nous guider dans le 
choix des sujets, tout en songeant à la destination primi- 
tive du monument et à l’histoire de la grande institution 
pour laquelle il fut projeté. Nos archéologues se ren- 
draient utiles à l’œuvre en étudiant cette question. 

Nous ne décrirons pas le monument déblayé; chacun 
a pu l’admirer. Nous sommes en pleine décadence du 
style ogival. Ce luxe exagéré, cette exubérance et ces 
formes capricieuses des détails rendent souvent la 
compréhension technique très difficile. Cependant, la 
grandeur ogivale et la structure rationelle s’y réflètent 
toujours. Déjà, vers la même époque, la renaissance 
commençait à détrôner le gothique. Les Keldermans 
eux-mêmes devaient payer le tribut au nouveau style. 
Subjugués par les artistes et les savants rentrés de Rome 
à la cour de la gouvernante, ils durent subir l'influence 
des idées nouvelles et appliquer l’art nouveau au palais 
de Marguerite d'Autriche. Ce fut vers 1517, alors que 
douze ans plus tard ils reprennent leur style de pré- 
dilection au palais du Grand Conseil; les principes tra- 
ditionnels de leur grand art jetèrent ainsi leur dernier 
éclat jusqu’au milieu du xvi° siècle. Puissions-nous voir 
bientôt l’œuvre du grand artiste reconstituée et com- 
plétée. Elle sera une perle brillante parmi les trésors 
d'architecture accumulés par nos pères, à travers les 
siècles, dans notre bien chère cité. 


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Mémoire sur les maisons de la rue de Beïfer 


DESTINÉES A SERVIR D'EMPLACEMENT 


ADANOUVEL HODEE DES. POSTES 


védigé pour l'Administration Communale, par feu M. J.-B. KEMPENEER, Avocat 





Bourgogne, en 1473, dissout après la mort 
J 5, de ce prince, fut rétabli et définitivement fixé 
à Malines, en 1503, par l’archiduc Philippe le Beau, son 
petit-fils. 

Cette haute cour de Justice tenait ses-audiences à 
l’ancienne maison échevinale, aujourd’hui encore nommée 
vulgairement « le Vieux Palais », et servant actuellement 
de dépôt pour les archives et la bibliothèque communale. 
Eu égard à l'importance et au nombre toujours croissant 
des affaires traitées devant ce parlement, l'insuffisance du 
local où il se réunissait ne tarda pas à se faire sentir; 
sous le règne de l'empereur Charles V, la ville de 
Malines fit commencer, d’après le plan encore existant 
aujourd’hui, de Rombaut Keldermans, un nouveau palais 
de justice sur une partie de l'emplacement des Halles, 
longeant la rue de Beffer. 


188 MAISONS DE LA RUE DE BEFFER 





La construction au rez-de-chaussée de la galerie à 
arcades trilobées reposant sur des demi-colonnes accou- 
plées en forme de croix formant piliers et de la naissance 
d’une partie de l'étage au-dessus de la galerie, fut faite 
de 1526 à 1535. 

Le manque de fonds et les guerres interrompirent 
les travaux commencés. Dès le milieu du xvi* siècle, 
le magistrat concéda précairement à des particuliers, 
l'usage de plusieurs entre-colonnements de la galerie, 
pour y établir des échoppes ou petites boutiques, 
jusqu’à révocation par la ville de l'autorisation par elle 
donnée (1). 

En jetant les yeux sur le plan en élévation précité de R. 
Keldermans (2), on constate que cette galerie du rez-de- 
chaussée comprenait 19 entre-colonnements ou arcades, 
formant autant de travées voûtées dans le dernier genre 
gothique, dont les treize premières à partir de la Grand’ 
Place, les 16°, 17° et 18°, avaient à peu près la même 
largeur ; soit, d’après le plan terrier joint au dossier (3), 
un peu plus de trois mètres. Les 14° et 15° entrecolon- 
nements étaient plus larges; quant à la dernière arcade, 
c'est-à-dire la dix-neuvième, servant de passage couvert 
à l'entrée de la rue actuelle des Géants, l'ouverture en 


(1) Voir dans le tome IX, récemment publié, du Bulletin du Cercle Archéo- 
logique de Malines, pp. 113 et sq., le travail de M. le Chanoïine van CAsTER, 
Nouvel Hôtel des Postes. En annexe s’y trouvent reproduits trois de ces actes 
de concession primitifs. Le seul qui nous intéresse (p. 136) est qe à 
« Jannen Bournon » et à sa fille « Lysbeth Bournon». Mais une erteur de 
transcription ou de typographie en rend certain passäge presque inintelli- 
gible. Pour ce motif, nous avons demandé à l’archiviste M. HERMANS, une 
copie textuelle et exacte de cette concession, dont l'importance capitale, 
au point de vue de l'identification des divers fonds concédés, saütera bientôt 
aux yeux. 

(2) Voyez la reproduction de ce plan dans ce recueil, planche VII. 

(3) Ce plan est le n° r des pièces justificatives du présent travail. Il a été 
d'autant plus facile de le dresser, que la plupart des piliers et des arcades 
subsistent encore (Voyez le plan en tête de ce mémoire planche XIV). 


OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 189 





était moins considérable qu’à la 14° et 15°, mais plus 
grande qu'aux autres (1). 

En 1610, la ville acquit des héritiers du cardinal de 
Granvelle, l’ancien hôtel de Marguerite d'Autriche, qui 
fut à cette époque agrandi et approprié, pour servir de 
lieu de réunion au Grand Conseil. Dès lors, il ne pou- 
vait plus être question de continuer le palais de justice 
de R. Keldermans, le long de la rue de Beffer. Aussi la 
Ville fit alors, et successivement depuis, des concessions 
d'une nature plus stable et mieux déterminée que celles 
d’une partie de la galerie faites au siècle précédent. 

Ce sont ces nouvelles concessions, faites au commen- 
cement du xvri' siècle, qui forment les actes constitutifs 
ou du moins le point de départ des droits de ceux qui 
jusqu’à ce jour ont occupé la rangée de maisons, depuis 
le coin de la Grand’ Place jusqu’à la rue des Géants. 
Toutes ces concessions portent sur un certain nombre 
de piliers (pillaeren) de la galerie en question. Il est évi- 
dent, à la simple lecture de chacun de ces actes, que 
pour l'indication des fonds concédés, ce mot piliers est 
pris dans le sens de l’espace circonscrit par les supports 
et non de ces supports eux-mêmes; en d’autres termes, 
que le nombre de piliers indiqués dans chaque acte est 
le nombre des travées, entre-colonnements ou arcades, 
s'ouvrant sur la rue de Beffer, accordés à chaque conces- 
sionnaire. Le long espace de temps écoulé depuis la 
date de ces concessions, les modifications apportées dans 
la suite aux stipulations de certains de ces actes, les 
changements faits à l’état matériel des lieux par certains 
des occupants, les erreurs et peut-être les négligences 
qu'on découvre dans les actes posés ou dans les docu- 


(1) 368 d’après le plan terrier précité; mais l'ouverture primitive de cette 
arcade a été élargie lors du percement de la rue actuelle des Géants (Voir 
plus loin $ I-VIII). 


19O MAISONS DE LA RUE DE BEFFER 





ments rédigés depuis la chute de l’ancien régime, n'ont 
pas peu sons à obscurcir la nature et l'étendas des 
droits et des obligations respectifs des concessionnaires 
et de la Ville, par rapport aux fonds dont il s’agit. D'autre 
part, l'identification des maisons actuelles avec celles 
élevées par les anciens concessionnaires, faites depuis un 
certain temps, nous semble complètement erronée, ce qui 
est d'autant plus grave que toutes les concessions ne sont 
pas régies par des dispositions identiques. Avant donc 
d'aborder directement l'examen de la question qui nous 
a été soumise (1), nous nous attacherons à faire en 
quelque sorte l'historique des actes constitutifs et modi- 
ficatifs de toutes les concessions et ensuite l'exposé des 
faits et documents du xix° siècle jusqu’en ces derniers 
temps. Quelque long, quelque fastidieux que puisse être 
cet examen, en quelque sorte préalable, il nous semble 
de toute nécessité ; en nous faisant connaître les tenants 
et aboutissants de chaque concessionnaire, ces recherches 
nous fourniront les éléments nécessaires à la rectification 
des erreurs d'identification signalées ci-dessus et nous 
permettront d'appliquer à chaque fonds les conventions 
qui le concernent. En outre, la connaissance des stipu- 
lations, même relatives à des fonds depuis longtemps 
acquis et possédés en pleine propriété par la Ville, peut 
cependant aider à l'interprétation ou à l'intelligence des 
actes relatifs aux fonds dont il est question à l'heure 
qu'il est. 

Nous tenons toutefois à faire remarquer qu'il a pu 
exister plus d'une pièce qui a échappé à nos investi- 
gations, malgré les recherches auxquelles M. l’archiviste 
HErMANS à bien voulu se livrer à notre demande, en 
vue de compléter le dossier qui nous a été transmis et 





(:) Suivent quelques considérations d'ordre administratif. 


OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES op: 





malgré d’autres recherches que nous avons faites nous- 
mêmes. 


$ 1. — Examen des actes anciens 


I. — Le premier acte dont nous ayons à nous occuper 
concerne le commencement de la galerie, à l'entrée de la 
rue de Beffer, au coin de la Grand’ Place (1). Le 15janvier 
1504, les trésoriers Lancelot de Gottingnys et François 
Van Cats, accordent à Yean Bournon, au profit de sa fille 
Elisabeth et de ses frères et sœurs, la première place 
entre les deux puliers bleus à l'entrée de la rue de Beffer 
(dierste plaetse tusschen de twee blauw piléren van 
voeren in de Befferstrate), pour y bâtir et rendre l’em- 
placement apte pour l'exercice de tel négoce qu'il leur 
plaira, à condition de payer à la Ville un cens annuel de 
trente sous; si cependant il plait à l’avenir à la Ville de 
reprendre l'emplacement et de l’employer à l’usage de la 
dite Ville (ter voors. stadt behoef), la Ville pourra le 
faire en tout temps, quand cela lui semblera bon ou lui 
plaira, sans avoir égard à personne, et dans ce cas le 
paiement du cens susmentionné cessera, le tout convenu 
de bonne foi (alle dingen sonder argelist). 

Per ociobre 1608: (2) \"sur requête présentée : par 
BAPTISTE BorNon, probablement descendant tout au 
moins représentant du concessionnaire ci-dessus cité, 
concernant la maison située au coin de la rue de Beffer 
(nopende het huys gestaan op den hoeck van de Befferstrate), 
le Magistrat de Malines, réuni en chambre (#7 policye 
kamer vergadert zynde), accorde au suppliant, sa femme, 
ses enfants et ayant cause, de rester, par tolérance (by 
gedoogenesse), dans l'usage et possession du fonds men- 


(1) Pièce justificative n° 2, acte du Magistrat, série I, n° 4, f° 78 v°. 
(2) Pièce justificative n° 3, actes du Magistrat, série II, n° r, f° 132 v°. 


192 MAISONS DE LA RUE DE BEFFER 





tionné dans la requête, à condition de payer à la Ville 
un cens annuel de sept florins (seven guldens ten behoeve 
van de voors. stadt). Il est entendu que la propriété du 
fonds restera à la Ville, à l'effet d'y construire ou de 
l'approprier autrement pour l'usage de la Ville (en oirboir 
derselve), quand cela plaira au magistrat (700 wanneer 
# selve mijne voors. heeren believen zal), moyennant rem: 
boursement au suppliant, à ses héritiers ou ayant 
cause, de la valeur de l'habitation se trouvant sur le 
fonds, d’après estimation par experts compétents. Défense 
aux concessionnaires de construire ou de bâtir encore 
désormais sur le fonds en question, sans le consentement 
des trésoriers de la Ville. 

Cet acte de 1608, qui continue la jouissance à titre 
précaire de Baptiste Bornon, n'indique pas, il est vrai, 
le nombre d’arcades ou d’entre-colonnements concédés. 
Ce point était sans doute indiqué dans la requête à 
laquelle la décision du Magistrat se réfère explicitement. 
Mais la circonstance qu'il s’agit bien dans l’acte de 1608 
de la maison y indiquée comme se trouvant au coin de 
la rue de Beffer, que cet acte ne fait que maintenir 
B. Bornon dans une possession précédemment acquise, 
“enfin l'identité des noms des concessionnaires de 1564 
et de 1608, établissent suffisamment que la dernière, 
comme la première, portait sur le fonds à l'entrée de la 
rue, de lwce blauw pilaeren, dierste plaats, mentionnés dans 
l'acte de 1564, en d’autres termes les deux premiers 
entre-colonnements en venant de la Grand’ Place. 

Le 15 septembre 1610 (1), les trésoriers et le receveur de 
la Ville, à ce préalablement autorisés par le Magistrat, 
concèdent au même Baptiste Bornon, certains fonds 
comprenant UN prier (sekere erfve begrijpende EENEN pilaer), 


(1) Pièce justificative n° 4. Actes du Magistrat, série II, n° x, f I4T V0. 


OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 193 





situé dans la galerie de la rue de Beffer, entre semblable 
fonds maintenant bâti et précédemment concédé au même 
Bornon, mentionné (dit l'acte ci-dessus, f° 132 v°) d’une 
part et le fonds concédé ce jourd’hui à cens à Phhppe 
Van der Merct d'autre part; et ce moyennant un cens 
annuel et irrédimible de cinq florins, à payer à la Ville et 
aux conditions imposées à Ph. Van der Merct, énumérées 
au long f° 141 vo. Nous rencontrerons plus loin ces con- 
ditions imposées le même jour à Philippe Van der Merct 
et à plusieurs autres. 

Pour le moment, contentons-nous de prendre acte de 
ce que la seule arcade (ÉÉNE pielaer) concédée à B. 
Bornon le 15 septembre 1610, est bornée d’un côté par 
la concession faite au même Bornon, f° 132 v°, que nous 
avons analysée un peu plus haut, et qui porte sur les 
deux premières arcades; celle concédée à B. Bornon le 
15 septembre 1610 est donc la troisième, de sorte que 
depuis cette époque B. Bornon était possesseur des 
trois premiers entre-colonnements. Ces trois premières 
arcades, comme on peut le constater encore en ce 
moment, servent d'emplacement à la maison actuelle 
nor la réen entrant dans I /rue-de Befler, du côté 
droit. Ce qui le prouve surabondamment, c'est l’acte 
d'acquisition par la Ville, le 23 février 1848, de cette 
première maison des héritiers Fransquen. Par cet acte, 
les vendeurs cédèrent à la Ville tous leurs droits sur la 
maison construite au coin de la Grand’ Place et de la 
rue de Beffer, moyennant le prix de 10,500 francs, 
sans que cette convention puisse porter préjudice à la 
Ville, en ce qui concerne les fonds originairement con- 
cédés dans les conditions du fonds de Fransquen, qui 
(dit l’acte) étaient aux droits des concessionnaires men- 
tionnés dans les actes ci-dessus du 13 octobre 1608 et 
du 15 septembre 1610; ces deux derniers actes étant 
rappelés dans la convention du 23 février 1848. 


13 


194 MAISONS DE LA RUE DE BEFFER 





Cette convention fut déposée au rang des minutes du 
notaire Leclerq à Malines, suivant acte du 19 juin 
1848 (1). 

L'acte du 23 février 1848 indique que Fransquen 
payait à la Ville un cens de douze florins, ce qui con- 
corde parfaitement avec les cinq florins dûs en vertu de 
la concession du 3° pilier, objet de l’acte prérappelé du 
15 septembre 1610, plus les sept florins dûs pour la con- 
cession des deux premiers piliers par l'acte prérappelé 
du 13 octobre 1608. 

Toutes ces mentions de l'acte de 1848 et la réserve 
expresse y mentionnée relativement aux droits de la 
Ville à l'égard des autres concessionnaires, indiquent 
assez combien l'administration était encore au courant 
de la situation topographique et juridique des fonds sis 
dans la galerie du palais de justice projeté, et cela il n’y 
a guère plus d’un demi-siècle. 

Il est d'autant plus surprenant de voir, une trentaine 
d'années après, ces notions complètement perdues de 
vue ou entièrement oubliées, comme on le verra plus 
loin. 

Pour le moment, :cceptons comme chose bien acquise, 
que les deux concessions faites en 1608 et 1610 à Bornon, 
ne constituent aujourd’hui qu'une seule maison, la pre- 
mière de la rue à droite, portant le n° 2. C’est pour n’avoir 
pu faire cette constatation capitale qu’on a regardé la 
maison n 2 comme étant située sur l'emplacement de 
la concession Bornon de 1608, et la maison n° 4 comme 
étant située sur la concession de 1610. Il en résulte qu'à 
partir de ce n° 4, tous les actes qu’on croyait applicables 


à chacune des maisons, doivent s'appliquer à la maison 
précédente. 





(1) Ce double acte de 1848, avec les certificats hypothécaires, forme la 
petite farde cotée n° 5 des pièces justificatives. 


OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 105 





IT. — Le 15 septembre 1010 (1), concession à PHiLiPPpE 
Van DER MErcT et Marguerite Jheronimus, sa femme, 
de certain fonds comprenant deux piliers, situé dans la 
galerie, rue de Beffer, entre celui concédé le même jour 
à Baptiste Bornon d'une part et celui concédé à Pierre 
Van Sinttruyen d'autre part. Cet acte sert en quelque 
sorte de type pour plusieurs autres qui y renvoient, 
comme on l’a déjà vu ci-dessus pour la seconde conces- 
sion de B. Bornon. Les conditions imposées à Ph. Van 
der Merct et par là même aux autres concessionnaires 
dont nous venons de parler, sont : 

a) L'habitation devra être couverte en tuiles ou en 
ardoises ; 

b) Défense au concessionnaire de faire ou de percer des 
ouvertures dans la voûte de la galerie ou dans le mur; 

c) En cas de vente de l'habitation, la Ville peut toujours 
la prendre pour elle, soit pour le montant du prix de 
vente, soit d’après la valeur fixée par expertise; 

d) Cens annuel et irrédimible de dix florins, à payer 
à la trésorerie, à la Noël; 

e) À défaut de paiement de ce cens à l'échéance, la Ville 
pourra se mettre en possession du fonds sans autre 
formalité qu’une sommation légale: 

J) Le concessionnaire devra démolir l'habitation quand 
on désire employer le fonds pour un autre usage de la 
ville (ende zal de huysinge mocten afbreken als men d'erfve tot 
{0f ANDEREN OIRBOIR VAN DE STAD'T degeert le gchruiken); 

g) Une clause, ajoutée après la signature (probablement 
sur les observations du concessionnaire, sans doute 
effrayé de pouvoir être contraint de démolir son habita- 
tion immédiatement après l'achèvement de celle-ci) dit, 
que ce n'est qu'après les six premières années à venir, 





(1) Pièce justificative n° 6. Actes du Magistrat, série IL, n° r, f° 141 V°, 


106 MAISONS DE LA RUE DE BEFFER 





que la Ville pourra approprier le fonds (onder express be- 
sprek indien naer de ses eerste iaeren mijne hecre belieft deselfve 
le approprieren TOT ANDEREN OIRBOIR v4# de stadt dat t 
selve alsdan sal mogen geschieden met cassatie van den chyns). 

L'indication portée à l'acte que la concession de Ph. 
Van der Merct touche immédiatement à celle faite le 
méme jour, 15 septembre 1610, à Baptiste Bornon, 
prouve que les peux piliers (TWEE pilacren) concédés à 
Ph. Van der Merct suivent l'unique pilier concédé par 
le second acte le même jour à B. Bornon. La concession 
Van der Merct, suivant immédiatement le 3° entrecolon- 
nement concédé à B. Bornon, a donc pour objet la 4° et 
la 5° arcade, soit le n° 4 actuel de la rue de Beffer. 

Ce fonds était possédé en 1848 par le S' Louchart, 
comme l'indique l'acte de cession à la Ville du n°2, 
possédé alors par les représentants Fransquen : l'acte du 
23 février 1848 (1) dit, en effet, que la maison Fransquen 
est située « 2# de Befferstraet, op den hock van de Groote 
Merkt, regnotende den piquetstal van het voor dezen stads- 
gevangemshuys ter eenre zyde en het huys van d'heer Louchart 
ler andere zyde ». 

Une fille du susdit Louchart ayant épousé un sieur 
Carpentiers, les héritiers Carpentiers-Louchart, par acte 
d'adjudication publique devant le notaire [.-B. De Pauw, 
à Malines, en date du 4 août 1880 (2), vendirent à la 
Ville, pour le prix de 5,700 francs, la maison avec le 
terrain sur lequel elle est bâtie (met den grond waarop dit 
huys 1s gebouwd), sans que l’acte fasse la moindre allusion 
aux droits de la Ville. En séance du 17 août suivant, le 
Conseil Communal, sur le rapport du Collège, approuva 


sans discussion cette acquisition. Nous reviendrons plus 
loin sur ce point. 


(1) Pièce justificative n° 5. 
(2) Pièce justificative n° 7. 


OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 107 





L'acte De Pauw indique comme tenants et aboutis- 
sants de la maison Carpentiers, la ville de Malines 
acquéreur, depuis 1848, de la maison Fransquen et la 
veuve Moors, et mentionne que la maison Carpentiers 
porte le n° 4 de la rue. Aucun doute ne saurait donc 
subsister pour l'identification du fonds Carpentiers avec 
la concession faite en 1610 à Ph. Van der Merct, comme 
nous l’avons déjà établi par les mentions de l'acte con- 
stitutif originaire. 


III. — Le 15 septembre 1610 (1), le même jour et aux 
mêmes conditions plus amplement développées plus haut 
pour Ph. Van der Merct, concession faite à PIERRE VAN 
SINTTRUYEN d’un fonds comprenant DEUx piliers (TWEE 
PILLAREN), dans la même galerie, rue de Beffer, entre le 
miecédene concedé a1PhVanider-Merct d'ane#part-et 
celui concédé à Jean (Hans) Leemans d'autre part, 
moyennant un cens annuel et irrédimible de dix florins 
et sous toutes les autres conditions rapportées ci-dessus 
au long (pour Ph. Van der Merct) « Ende op alle andere 
voirdere condatièn merboven in ‘Et lange verhaalt ». 

D'après l’aboutissant de première part, c’est-à-dire 
Philippe Van der Merct, P. Van Sinttruyen est conces- 
sionnaire des deux piliers ou entre-colonnements qui 
suivent la concession de Van der Merct, en avançant 
toujours de la Grand’ Place dans la rue de Beffer. 
P. Van Sinttruyen a donc obtenu la concession de la 
6° et de la 7° arcade, donc du n° 6 actuel de la rue, 
possédé par Nalaerts. 

Pierre Van Sinttruyen s'étant permis de bâtir, en con- 
travention de la convention du 15 septembre 1610, un 
nouvel acte intervint entre la Ville et lui, le 7 août 1620 (2). 


(x) Pièces justificatives, n° 84. Actes du Magistrat, série II, n° 1, f° 147 v°. 
(2) Pièces justificatives, n° 8b. Actes du Magistrat, série II, n° x, f° 157. 


108 MAISON DE LA RUE DE BEFFER 





Aux termes de ce nouvel acte, le cens annuel et irrédi- 
mible est porté pour l'avenir à trente-cinq florins, et sil 
plait aux magistrats de faire démolir la maison, cela 
devra se faire quand cela leur plaît, sans devoir en 
donner quelque motif; dans ce cas, le concessionnaire 
devra enlever les matériaux employés par lui, si mieux 
n'aime la Ville reprendre ces matériaux, à dire d'experts, 
et le cens irrédimible de trente cinq florins par an cessera 
alors d'être dù (« Ende indien mine heeren belieft Et voor- 
schreven huyse te doen afbreken sal ‘t selve mocten geschieden 
alst mine hecren belicft, zonder daer van cenige redenen le 
derfven geven, cnde zal alsdan den voornoemden Van Sinttruyen 
alleenlijk behouden de materiaelen bi hem daer opgestelt, s00 
verre mine hecren deselve nyet en belieft te behouden tot schat- 
terspriyze, t welck alsdan sal staan ter optie van mine heeren, 
als wanncer den voorgaenden onquytbaeren chyns van vyf en 
dertig guldens ’t sjacrs zal cesseren »). 

Tandis que les n° 2 et 4 et le n° 8 de la ruetde-Beffer 
présentent encore comme façade la partie du palais con- 
struite sur le plan de Keldermans, le n° 6 a une façade 
moderne, qui semble du xix° siècle ou de la fin du 
XVIII°. 


IV. — Le même jour, 75 septembre 1610 (1), aux mêmes 
cens et charges que ci-dessus (pour Van der Merct et 
P. Van Sinttruyen), concession à JEAN (Hans) LEEMANSs, 
de certains fonds comprenant peux piliers (TrWEE pillaeren) 
dans la galerie prémentionnée rue de Beffer, entre le fonds 
de Pierre Van Sinttruyen d'une part et le fonds d’'Andre 
Van Buskom le jeune, d'autre part. 

D'après l'indication du concessionnaire précédent 
Pierre Van Sinttruyen et celle ci-dessus de J. Leemans 


(1) Pièces justificatives, n° 9. Actes du Magistrat, série II, n° r, f° 141 v°. 


OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 199 





comme aboutissant au dit Van Sinttruyen, il est encore 
clair que J. Leemans a obtenu la concession des deux 
entre-colonnements suivants ceux concédés à P. Van Sint- 
truyen, donc les 8° et 0° arcades, toujours en avançant 
dans la rue de Beffer, arcades qui existent encore à la 
maison portant le n° 8 de la rue et possédée par Madame 
De Billemont-De Raedt. 


V.— Le même jour, 15 septembre 1610 (1), et aux con- 
ditions mentionnées ci-dessus, concession d’un fonds sem- 
blable, comprenant peux piliers (TWEE pulacren) dans la 
galerie prémentionnée rue de Beffer, à ANDRÉ Van Bus- 
Kxom, le jeune et à Marie Janss, sa femme et à leurs 
descendants {Andries Van Buskom de ionghe ende Maeyken 
Janss zijn huysvrouw ende heurlieden naercomelinghe), moyen- 
nant un cens annuel et irrédimible de dix florins, le dit 
fonds situé entre celui concédé le même jour à ans 
Leemans d’une part et le terrain de la Ville dans la même 
galerie, concédé ensuite le 18 février 1612, à Nicolas Van 
Sinttruyen, d'autre part. 

Les deux piliers concédés à André Van Buskom, d’après 
les indications de la concession rapprochées de celles 
contenues dans la concession du même jour à Hans 
Leemans (ci-dessus IV), suivent donc les travées accor- 
dées à ce dernier. Van Buskom a donc obtenu la conces- 
sion des 10° et 11° entre-colonnements, démolis au 
xviri* siècle et sur lesquels se trouve le n° 10 de la rue de 
Beffer. 

André Van Buskom s'étant permis, comme son voisin 
Pierre Van Sinttruyen (ci-dessus III), de contrevenir en 
construisant, aux stipulations de l'acte de concession du 





(1) Pièces justificatives, n° 10. Actes du Magistrat, série II, n° 1, 
#0 r4r vo. 


200 MAISON DE LA RUE DE BEFFER 





15 septembre 1610, nouvelle convention fut faite à la date 
du 29 janvier 1622 (1). 

Aux termes de ce nouvel acte, le cens irrédimible à 
payer annuellement est porté de dix à vingt florins; à 
défaut de ce payement annuel à la Noël ou en déans les 
six semaines après, la Ville pourra se mettre en possession 
du fonds et de l'habitation y construite, et en faire son 
profit à sa volonté, sans autres formalités qu'une somma- 
tion légale, la Ville garde la pleine et entière propriété du 
fonds; après les six premières années, la Ville pourra 
prendre le fonds pour en disposer suivant son bon plaisir 
(om daermede te doene haere beliefte), en laissant à Van Bus- 
kom les matériaux qu’on trouvera alors avoir été 
employés sur le terrain, et dans ce cas le paiement du 
cens viendra à cesser; si Van Buskom ou ses ayants-cause 
viennent à vendre la maison ou habitation par lui con- 
struite en déans les six premières années, la Ville pourra 
la prendre pour elle au prix de vente ou pour la valeur 
déterminée par expertise; mais après l'expiration de ces 
six années, la Ville aura complètement le droit de prendre 
pour elle le fonds librement, en abandonnant les maté- 
riaux; la maison en question ne pourra être héritée, 
vendue ou grevée que sous les conditions qui précèdent; 
moyennant quoi la convention faite le 15 septembre 1610, est 
annulée et mise à néant (waermede gecasseert en te met gedaen 
wordt het contract desen aengaende gemaect den voors XV sep- 
tembris X VI° en tien). Cette nouvelle convention de 1622, 
beaucoup plus défavorable au concessionnaire André Van 
Buskom que celle de 1610, a donc entièrement remplacé 
celle-ci, qui désormais est regardée comme non avenue. 





(1) Actes du Magistrat, série I, n° 1, f 204 ve. Il n'y a pas de copie de cet 
acte au dossier; mais elle a été imprimée, certifiée conforme à l’original par 
le secrétaire communal Piscaer, dans le mémoire en cassation de l'affaire 


Peeters, dont il sera parlé au S V suivant, à titre d’annexe B, p. 26 v° de 
ce mémoire. 


OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 20I 








En 1727, les enfants Steemans et les enfants Dehont, 
qui étaient à cette époque aux droits d'A. Van Buskom, 
les cédèrent à Pierre Colibrant, dont le fils Michel Coli- 
brant a succédé à son père, suivant acte de partage du 
8 mai 1761, et Michel Colibrant a vendu, par acte du 
19 septembre 1703, ses droits aux époux Wouters, 
grand-père et grand'mère, pensons-nous, du docteur 
Peeters, en dernier lieu possesseur de la maison portant 
lratrorde rue de/Betfer(r); 

Pendant que Michel Colibrant possédait le fonds et 
la maison dont il s’agit à titre excessivement précaire et 
révocable d’après J’acte du 29 janvier 1622, il présenta, 
en 1765, à l'approbation du Magistrat, un plan pour la 
reconstruction de la façade en style Louis XV, qu'on 
voit encore maintenant. 

Pour réaliser ce plan, les deux arcades de R. Kelder- 
mans et le pilier sur lequel elles reposaient devaient 
nécessairement disparaître. Le Magistrat donna pouvoir 
aux trésoriers de la Ville (2), pour renouveler l'acte de la 
concession, à l'exception de la clause défendant de démo- 
lir les piliers et les voûtes. Les trésoriers passèrent un 
nouvel acte avec M. Colibrant, le 18 novembre 1765 (3), 
devant le notaire |.-B. Leclercq, qui rappelle les actes 
antérieurs du 15 septembre 1610 et du 29 janvier 1622 et 
leurs dispositions principales, et constate que M. Coli- 
brant payait toujours le cens annuel et irrédimible de 
vingt florins, fixé depuis 1622. D’après le nouvel acte de 





(1) Tout cela résulte clairement des éléments fournis dans les deux mé- 
moires produits par la Ville en appel et en cassation dans le procès de la 
Ville contre le père et la mère du D' H. Peeters, les époux Peeters-Wouters, 
n% 15 et 17 des pièces justificatives, et a été accepté dans les motifs de 
l’Arrêt d'Appel du 20 juin 1840, dont copie au n° 16 des pièces justificatives. 

(2) Pièces justificatives, n° rob. 

(3) Imprimé comme annexe G; pp. 27, 28 et 29, certifiée véritable par le 
secrétaire communal Piscaer, dans le mémoire précité devant la Cour de 
Cassation, dans le procès Peeters. 


202 MAISON DE LA RUE DE BEFFER 





1765, la Ville permit à M. Colibrant d'exécuter la façade 
projetée en pierre bleue, ce qui n'aurait pu se faire sans 
enfreindre les conditions prohibitives des actes anté- 
rieurs, mais aux conditions suivantes : le postulant Coli- 
brant reconnaît itérativement la débition du cens irrédi- 
mible de vingt florins par an, à payer à l'époque et sous 
les pénalités portées aux précédents actes; au cas où la 
Ville viendrait à avoir besoin du fonds en question (ri, 
elle pourra le reprendre avec l'habitation qui s’y trouve, 
après dû avertissement préalable, au prix à fixer par 
experts compétents, et dans ce cas le paiement du cens 
prendra fin; en cas de vente de la maison et du fonds, la 
Ville pourra les prendre pour elle au prix de vente, le 
concessionnaire ou ses successeurs ne pourront faire 
des ouvertures dans le mur de la Halle ou y porter pré- 
judice, sous peine d’avoir à les rétablir et de payer à la 
Ville tous dommages-intérêts; déclarant au surplus les 
parties que moyennant ce, les deux actes du 15 sep- 
tembre 1610 et du 29 janvier 1622, pour ce qui concerne 
les stipulations non réglées dans l'acte de 1765, viennent 
à cesser et sont éteints et mis à néant (verclarende voorts 
partyen dat mits dien voorschreve twee acten van den 15 Sep- 
tembris 1610 en de 29 Fanuari 1622 voor de meer reste teene- 
maal comen te cesseren, dood ende te met zyn). 

Nous examinerons ultérieurement au $ 3, II, B, la 
portée de cet acte de 1765. 


VI. — Le 18 février 1612 (2), concession d'ughtoues 
comprenant deux piliers, situé dans la galerie de la rue 
de Beffer, à Nicolas van Sinttruyen, moyennant un cens 
annuel irrédimible de dix florins, le dit fonds situé entre 
celui concédé moyennant le même cens à André van Bus- 


(1) € In gevalle de stadt te gemelde erfve quam noodig te hebben ». 
(2) Pièces justificatives, n° 11. Actes du Magistrai, série II, n° 1, f° 143 ve. 


OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 203 





kom le jeune, d’une part, et semblable fonds concédé le 
même jour à Baptiste Bornon d'autre part; le tout aux 
mêmes conditions indiquées au long f° 141 ci-dessus et 
imposées à la concession semblable faite à Phlppe 
van der Merct. 

Ces conditions imposées à Ph. van der Merct et éga- 
lement à Pierre van Sinttruyen, Jean Leemans et André 
van Buskom, le tout par les actes du 15 septembre 
1610 (1), ont été indiquées au long ci-dessus. 

Les deux piliers ou travées, concédés en 1612, à Nicolas 
Van Sinttruyen, joignant immédiatement ceux concédés 
à André Van Buskom, sont donc les 12° et 13° entre- 
colonnements. 


VII. — Le 18 février 1612 (2), concession d’un fonds 
semblable comprenant deux piliers, situé dans la galerie 
précitée rue de Beffer, aux conditions prémentionnées à 
BaPTisTE BorNow, entre le fonds concédé à Nicolas 
van Sintltruyen d'une part, et le fonds appartenant à la 
Valle d'autre part, s'étendant par derrière par un couloir 
le long de la halle aux tailleurs de pierre jusqu’à l’école 
commune de la Doctrine chrétienne, concession faite 
moyennant un cens irrédimible de dix florins par an. 

Cette concession est donc encore une fois faite sur le 
pied des conventions connues du 15 septembre 1610. 

Les indications de l’acte du 18 février 1612, rappro- 
chées de celles contenues dans l'acte de concession à 
Nicolas van Sinttruyen qui précède et de celles conte- 
nues dans l’acte de concession qui suit (VIII), démontrent 
également que le fonds concédé à B. Bornon en 1612 
comprend les deux piliers qui suivent ceux concédés le 
même jour à Nicolas van Sinttruyen, donc les 14° et 





(1) V. au présent, SS II, III, IV et V. 
(2) Pièces justificatives, n° 12. Actes du Magistrat, série II, n° 1, f° 143 v°. 


204 MAISON DE LA RUE DE BEFFER 





15° arcades ou travées. Nous avons vu au commencement 
du présent travail que les 14° et 15° arcades avaient une 
plus grande ouverture que les autres. En consultant le 
plan terrier (1), on remarquera aussi que l'immeuble 
actuel n° 14 présente une largeur de 12"15 de façade; 
celle-ci s'étend donc sur une étendue au moins double 
de celle d'environ six mètres qui se trouve aux n° 4, 6, 8 
et 10 de la rue de Beffer; elle devrait être la même que 
pour ces dernières, puisque Nicolas van Sinttruyen n'a 
également obtenu que la concession de deux piliers. Il 
en résulte clairement que postérieurement aux conces- 
sions primitives, la première des deux arcades concédées 
en 1612 à B. Boruon a été incorporée au fonds concédé 
à Nicolas van Sinttruyen. Quant à la 15° arcade, moins 
large que la précédente d'après l'élévation de R. Kel- 
dermans, mais moins étroite que les treize premières, 
elle a été convertie dans la maison n° 14, en dernier lieu 
à Nuyens, et qui, toujours d’après le plan du dossier, a 
une largeur de façade de 4”78. 

Les recherches faites (2) en vue de déterminer quand 
ce changement est survenu, n’ont pas été couronnées de 
succès. Les façades actuelles des n° 14 et 16 semblent 
indiquer le commencement du xix° siècle. Mais déjà en 
1773, la répartition des arcades dont nous nous occupons 
ici n'existent déjà plus sur le pied primitif, puisqu’à 
cette époque la V'* Tondeur, prédécesseur du détenteur 
actuel du n° 14, a présenté au Magistrat, un plan (3) 
pour l'édification de trois petites maisons, sur le fonds 
détenu par elle, ce qui ne pouvait évidemment se faire 





(1) N° r du dossier des pièces justificatives. 

(2) Par M. le Secrétaire communal, sur notre demande. 

(3) Ce plan que M. le Secrétaire nous a remis, constitue la pièce justifica- 
tive 20. L’échelle en pieds qui s’y trouve permet de fixer la largeur de 


chaque maison, comprenant, au rez-de-chaussée, une porte et une fenêtre. 
V. plus loin $ 3, II, A en note. 


OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 205 





sur une largeur de façade d'environ six mètres. Quoiqu'il 
en soit, d’après ce qui précède, il nous paraît incontes- 
table que Lauwers et Nuyens sont tous les deux régis 
par les mêmes conditions, c’est-à-dire celles de l'acte 
commun à divers concessionnaires, du 15 septembre 1610. 


VIII. — Le 29 janvier 1622, concession à ANTCINE 
BorQuELMANS, de certains fonds situés l’un à côté de 
Eure tdansmaroalénendenta Halle ruc denbBeficer 
comprenant éro1s piliers, moyennant un cens annuel et 
irrédimible de vingt florins à 20 sous chacun, sous les 
restrictions stipulées dans semblable concession f 141 
recto et verso et 143 verso, entre le fonds concédé à 
Baptiste Bornon, à l'enseigne du « Kievit » (daer den hrevit 
vuythangt) d'une part ef la porte de la Halle de la Ville, 
pour aller à l'école commune d'autre part, avec défense 
de pouvoir faire des ouvertures ou démolir les murs ou 
les piliers de la susdite halle de la Ville ou de la susdite 
galerie (x). 

Les aboutissants de cet acte démontrent, surtout en 
les comparant avec ceux de la précédente concession à 
B. Bornon (VII), qu'après celle-ci vient immédiatement 
le fonds concédé à Borquelmans en 1622, à peu près dix 
ans après celle faite à B. Bornon. Quant à la porte de la 
Halle pour aller à l’école commune, indiquée comme 
autre aboutissant, c’est la dernière arcade qui n’a jamais 
été concédée à des particuliers. La concession de Bor- 
quelmans, la dernière dans l’ordre des dates, porte donc 
sur les trois derniers entre-colonnements qui ont été 
concédes "soit les110 17 (et 18, existant encore et 
formant aujourd’hui la maison n° 16 de la rue de Beffer. 
Les termes de l'acte précité du 29 janvier 1622 renvoient 


(1) Pièces justificatives, n° 13%. Actes du Magistrat, série I, n° 1, f° 198 r°, 


206 MAISON DE LA RUE DE BEFFER 





aux conditions stipulées pour semblable concession, 
fo rar r° et v° (analysées plus haut pour les concessions à 
B. Bornon, 2° concession I, Ph. Van der Merct IT, Pierre 
van Sinttruyen III, ]. Leemans IV, André van Buskom 
V, par l'acte du 15 septembre 1610), et à celles imposées 
fo 143 v° (à Nicolas van Sinttruyen et à B. Bornon VI, 
VII), qui sont toutes identiques et qu'on peut appeler 
les conventions communes à tous les actes primitifs de 
concession du commencement du xvn° siècle. Toutefois, 
l'acte prémentionné du 29 janvier, f’ 198 r°, porte en 
marge : vide f° 204 r° de naardere condilièn en 20 1 v° en 202. 

Or, l'acte f° 204 r° (1) contient une dérogation notable 
à l’acte-type du 15 septembre 1610, en ce que, tandis 
que celui-ci permet à la Ville, après les six premières 
années, de faire démolir l'habitation quand on désirera 
approprier le fonds « {of anderen o1rboir van de stad », l'acte 
de la concession Borquelmans impose à celui-ci, après 
l'expiration des six années, les conditions imposés ensuite 
le 29 janvier 1629 à A. van Buskom (ci-dessus V), c’est-à- 
dire que la Ville est entièrement libre de reprendre le 
fonds, en abandonnant les matériaux aux concession- 
naires, et d’autre part que l'habitation ne pourra être 
héritée, vendue ni grevée, que sous les conditions pré- 
mentionnées. Cette clause dérogatoire porte la même 
date du 29 janvier 1622. 

Quant à l'acte cité en marge, comme se trouvant 
f° 261 v°, poitant toujours la même date du 29 janvier 
1022 (2), il fusionne jusqu’à certain point les stipulations 
des deux documents qui précèdent, mais contient cette 
disposition digne d'être prise en considération, qu'à 
l'expiration des six premières années, la Ville, qui garde 
devers elle la pleine et entière propriété du fonds concédé, 


(1) Pièces justificatives, n° 13b. Actes du Magistrat, série Il, n° r, f° 204 r°. 
(2) Pièces justificatives, n° 13c. Actes du Magistrat, série II, n° 1, f 267 v°. 


OU NOUVEL HOTEL DES POSTES 207 





pourra reprendre /e fonds pour en agir d'après sa volonté, en 
laissant à Borquelmans les matériaux qu'il aura employés à 
sa construction, et que la Valle est complètement libre de 
reprendre ce fonds (behoudende de volle propricteyt ende eigen- 
dom. van de voors. erfve, ende dat die voornoemde Anthoms 
Borkelman die maer vast sal mogen behouden den tyt van ses 
eerst-comende jaren ten eynde van de welche de voors. stadt die 
lot haer sal moghen aanveerden om daer mede te doene hare 
beliefte, madts alleenlyck latende aen den voorn. An‘honis 
Borkelman de materialen.…. Maer naer de expiratic van de 
voors. ses eerste jaeren, soo bluft de voors. stadt allesins geheel 
om vrtj ende liberlijck de voors. erfve tot hacr te nemen, mits 
hem latende volgen de voors. materialen). 

Cette dernière stipulation rend la position d’Ant. Bor- 
quelmans sensiblement la même que celle faite à Pierre 
Van Sinttruyen par l'acte du 7 avril 1620 (ci-dessus IIT), 
et à André Van Buskom, par l'acte du 29 janvier 1622 
(ci-dessus V), en cas de reprise du terrain concédé. 

Enfin, le dernier acte cité en marge de la première 
concession susvisée à Borquelmans (1) es/{ du 26 avril 1654. 
Antoine Borquelmans s'étant plaint de ce que le fonds 
qui lui avait été concédé avait été notablement rétréci à 
la suite de l’ouverture de la porte de la Halle s’ouvrant 
sous la 19° arcade et de la NOUVELLE RUE commençant 
ruerde "Befler jusque derrière la ‘Halle: vers lé vieux 
Bruul, c’est-à-dire la rue appelée depuis rue des Géants, 
la Ville lui permet de bâtir, sans devoir de ce chef aucun 
cens, sur une partie du « steenhuys » derrière la Halle, 
le long de la nouvelle rue et à la maison par lui habitée, 
du chef de laquelle était dù le cens stipulé par l'acte de 
concession ci-dessus rappelé, et ce aux conditions énu- 
mérées dans cet acte de 1634. Ce dernier acte nous 


(1) Pièces justificatives, n° 134. Actes du Magistrat, série IT, n° 1, f° 261 
NOet20621, 


208 MAISON DÉ LA RUE DE BEFFER 





paraît sans grande importance au point de vue qui nos 
occupe (1). 

Par acte du 2 novembre 1844, enregistré et approuvé 
par la députation permanente du Conseil provincial, le 
12 décembre suivant (2), la Ville a acquis des héritiers 
Van der Elst, représentant alors A. Borquelmans, leurs 
droits mobiliers sur les matériaux de la construction, 
élevée sur le fonds de la Ville, ef tous autres dronts qu'als 
pourraient avoir, tels que ces droits sont constatés dans les 
conventions faites avec Ant. Borquelmans, le 29 janvier 1622 
et le 26 avril 1634. La cession est faite moyennant le prix 
de 4500 francs. 

L'acte déclare que le moment est venu pour la Ville de 
faire usage de son droit, attendu que cette maison ou une 
partie d’icelle devra être emprise pour les travaux de 
construction du nouveau local de l’Académie de dessin, 
et pourra aussi éventuellement servir à l'ouverture du 
passage couvert de la rue des Géants; que la Ville 


(1) Il a au contraire une certaine importance au point de vue historique. 
Les expressions « doov het openen van de poorte ende het maken van de nieuwestraete 
beginnende aen de Befferstraete tot achter de Halle naer den ouden Bruel toe» et « het 
steenhuys der stadt tochoorende achter deselve halle neffens de voors. nieuwstraete », 
nous paraissent clairement établir, comme le nom même de rue Neuve 
l'indique d’ailleurs, que l’ouverture de cette rue venait d’être récemment 
faite. Les motifs de la requête de Borquelmans, le rétrécissement de sa 
concession de 1622, à la suite de l’établissement de la rue et de l’ouverture 
du passage couvert qui y donne accès, prouvent encore que cela venait de 
se faire. C’est donc à tort que l'historien des vues de Malines, p. 263, tout 
en disant que la rue était inhabitée et que les livres des sections n’en 
parlent pas avant 1647, allègue qu'après avoir entrepris lesnouvelles Halles 
au commencement du xiv® siècle, on voulut en isoler complètement les bâti- 
ments en perçant une nouvelle rue, de la rue de Beffer vers le vieux Bruel. 

La création de la nouvelle rue eût pour conséquence des concessions de 
ps eee me ee halle, le long de cette rue, en faveur de 

, re 1636, et de Martin Van Sinttruyen, le 
9 septembre 1630, représentant alors Borquelmans et Nic. Van Sinttruyen 


(Actes du Magistrat, même série et n°, fol. 266 ve et 272 V°, également sans 
intérêt pour notre cas). 


(2) Pièces justificatives, n° 14 a. b. 


OU NOUVEL HOTEL DES POSTES 209 





reprenant entièrement son droit, il est donc nécessaire 
de se mettre d'accord sur le droit (aux matériaux, comme 
on l’a vu plus haut). 

Cet acte de cession de 1844 indique comme aboutis- 
sant du fonds Van der Elst du côté occidental Nuyens, 
ce qui confirme encore les identifications ci-dessus faites 
des n° 14 et précédents de la rue de Beffer. 





Nous ne donnons pas la suite du mémoire de feu 
M. Kempeneer, comprenant « l'interprétation des anciens 
actes » et « l'Examen de la question des indemnités ». 
Ces parties de son travail sortent du cadre des publi- 
cations de notre bulletin. La première partie, publiée 
ci-dessus, quoique écrite dans un but spécial nécessitant 
le plus grand détail, fait presque oublier l'avocat par 
l’érudition archéologique qui s’en dégage. 

Nous aurions étendu trop loin cet article en inser- 
rant ici les pièces justificatives, auxquelles feu M. Kem- 
peneer a renvoyé ses lecteurs. Les différentes concessions 
faites, on peut les suivre d’entrecolonnement à entreco- 
lonnement, dans le plan terrier planche XIV et dans 
la reproduction du plan original de R. Keldermans, 
planche VII. Le lecteur verra dans la 19" arcade de ce 
plan, la porte dont il est question dans l’acte du 26 avril 
1634 pour la concession Borquelmans, à propos de 
l'ouverture de la nouvelle rue derrière la Halle. La 
« Steenhuys » mentionnée dans le même acte ne peut 
être que le coin de la rue des Géants et de la rue de 
Beffer, actuellement déblayé, et qui nous paraît appar- 
tenir à la Halle toute primitive, comme nous l’avons vu. 


Px. VAN BOoxMEER. 


14 








PRE DEC ETAINCTE 


DE 


Marguerite d’Autriche 


(1507-1511) 





A E Livre de chant de Marguerite d'Autriche, 
Sÿ joyau de son père l'empereur Maximilien, 
reposant dans la Bibliothèque de la ville de 
À Malines, est un recueil de musique religieuse 
immortalisé par trois artistes, dont le principal, celui 
des miniatures, est resté inconnu jusqu’à présent. 

Dans l'inventaire des vaisselles, joyaux, tapisseries, 
peintures, manuscrits, etc., de Marguerite d'Autriche, 
dressé en son palais de Malines, le 9 juillet 1523, et 
communiqué par M. Michelant, bibliothécaire au dépar- 
tement des manuscrits de la Bibliothèque impériale, à 
Paris, ce Livre est mentionné comme suit : 

« Item, ung grant, couvers de cuyr, qui se dit Livre de 
champt que l’empereur donna à Madame, commenceant 
con Kirieleyson. La première messe du dit livre est de 
Madame Saincte Anne, fetes par Pirechon de La Rue » (1). 


(1) Bulletins de la Commission royale d'histoire, s. III, t. XII, p. 30. 


22 LIVRE DE CHANT 





Monsieur Alexandre Pinchart, après avoir examiné 
attentivement le dit Livre, s'exprime à ce sujet de la 
manière suivante 

« La Bibliothèque publique de Malines possède un 
superbe volume, grand in-folio, avec la notation musi- 
cale, orné de miniatures de la plus belle exécution, et 
dont nous ne désespérons point de découvrir un jour le 
peintre. Ce manuscrit fut la propriété de Marguerite 
d'Autriche, et d’après quelques observations que nous 
avons faites en l’examinant attentivement, il semble être 
le livre que son père Maximilien lui donna en 1511. 
Cette supposition ne füt-elle pas vraie, nous n’hésiterions 
pas encore à l’attribuer à Pierre Alamire. L'œuvre qui 
qui y est transcrite est de Pierre de la Rue, dont le nom 
se lit sur un des derniers feuillets » (1). 

La supposition faite par M: Pinchart est confirmée 
par le document suivant, extrait des archives de Lille, 
par M. Edmond Vander Straeten : 

« À Pierre Alamire, escripvain des livres de la chap- 
pelle domesticque de mondit S', la somme de vint livres 
sur et en tout moins de la somme de sept vingz livres, 
que mesdits S' lui ont ordonné prendre et avoir d’eulx, 
tant pour ses paines et sallaires d’avoir escript et fait, 
par ordonnance du dit S' empereur, deux gros livres de 
parchemin plains de messes de musicque, dont ledit 
S'en a ung, et l’autre il l’a donné à madame de Savoye, 
sa fille, pour son nouvel an, comme pour le parchemin et 
encre et autres despens par lui faiz ès dits livres: pour ce 
iCy, par sa quictance, cy rendue ladite somme de... 
xx liv. » Recette générale de Lille, 1511 (2). 

Connaissant maintenant les noms du donateur du 





(x) Archives des arts, sciences et lettres, t. I, p. 236. 
(2) La Musique aux Pays-Bas avant le xrx° siècle, t. VII, p. 271. 


DE MARGUERITE D'AUTRICHE 219 








Livre et de celle qui le reçut comme cadeau de nouvel 
an, ainsi que ceux du compositeur de la musique et de 
son calligraphe, il ne nous reste plus à savoir que la 
date et le motif de sa confection. 

Par lettres patentes du 18 mars 1506 (1507 n. st.), 
l'empereur Maximilien, retenu dans l'empire à la mort 
de son fils Philippe le Beau, commet sa fille Margue- 
rite, pour recevoir en son nom, des Etats des Pays-Bas, 
le serment que ceux-ci avaient à lui prêter, comme 
tuteur des enfants en bas âge laissés au décès du dit 
prince, ce qui se fit, ajouterons-nous, dans leur assem- 
blée tenue à Louvain, le 27 mars suivant (1). 

Si la première miniature du manuscrit doit être envi- 
sagée comme une allusion à ce fait historique, la date et 
le motif de sa confection ne sauraient être recherchés 
avant l’année 1507. Pour convaincre le lecteur qu'il en 
est ainsi, voyons de quelle manière l'artiste s’y est pris 
pour sa reproduction. 

Dans la scène imaginée par lui, l'empereur Maximilien 
apparaît à ses spectateurs dans toute sa majesté. On le 
voit assis sous un dais, décoré de ses armoiries et sur- 
monté d’une couronne impériale, planant au-dessus d’une 
double aigle (2), tenant d’une main deux tiges de lis, et 
de l'autre un glaive. Au pied du trône sont représentés 
les délégués du clergé, de la noblesse et du tiers état, 
jurant de veiller ensemble au salut du jeune Charles et 
de ses quatre sœurs : Eléonore, Elisabeth, Marie et 
Catherine, confiés par leur empereur aux soins de sa fille 
Marguerite d'Autriche, gouvernante générale des Pays- 


(1) Voy. Annexes, I. 

(2) Comme l’empereur Maximilien n’introduisit dans ses armes la double 
aigle qu’en 1508, le livre en question n’a pu être exécuté qu’à partir de cette 
date. 


214 LIVRE DE CHANT 





Bas, qui avait choisi Malines pour lieu de résidence (1). 
Pour mieux assurer la conservation de leur serment, 
l'artiste le suppose prêté non-seulement sous les yeux 
mêmes de l’empereur, mais encore et surtout sous ceux 
du souverain pontife, ayant dans une main le livre de 
l'Evangile, et dans l’autre la Croix. 

Après avoir fait connaître le Livre de Marguerite 
d'Autriche sous le rapport historique, clôturons la pre- 
mière partie de notre étude par son examen au point de 
vue bibliographique. 

Ce Livre, de 68 centimètres de haut sur 52 de large, 
à la reliure en cuir noir, aux coins et boutons, à la ser- 
rure et aux tenants en laiton, est un recueil de chant 
grégorien pour sept messes, composé par Pierre de la 
Rue et transcrit par Pierre Alamire sur 112 feuilles de 
parchemin dorées sur tranche, lesquelles sont illustrées 
par une miniature, un portrait, quatre blasons et sept 
grandes lettres historiées relatifs à l'empereur Maximilien 
et à la famille impériale, ainsi que par trois autres 
miniatures représentant la Résurrection de Notre- 
Seigneur, la Nativité de la Vierge et l’Annonciation. 
La Nativité de la Vierge est rehaussée par les bustes 
de six papes : saint Léon-le-Grand, Alexandre V, Sixte 
IV, saint Grégoire-le-Grand, Nicolas IV et Innocent V, 
qui par des textes empruntés à l’Ecriture la caractérisent . 
sous les plus heureux symboles. 

Comment ce Livre, appartenant à Marguerite d’Au- 
triche, est-il devenu la propriété de la ville de Malines, 
pourra se demander le lecteur. En tenant compte de son 
caractère exclusivement liturgique, rien de plus naturel 
que la gouvernante générale des Pays-Bas l’ait affecté à 
l'usage de la chapelle de son palais, et qu’il y soit resté 
aussi longtemps qu'on n'apporta point de changement 


(1) Voy. Annexes, II, 


DE MARGUERITE D'AUTRICHE 215 








à cet état de choses. Celui-ci étant venu à cesser en 1831, 
il fut remis entre les mains du magistrat, qui le fit 
déposer, d’abord en notre halle, puis à l’hôtel de ville, et 
enfin à l’ancien palais du Grand Conseil, où il se voit 
aujourd’hui sur un piédestal portant en lettres d’or l'in- 
scription suivante : 


BOEK 
van 
Margaretha van Oostenryk, 
Moei van Kerizer Karel V, 
Landvoogdes der Nederlanden, 
Beschermster 
der Kunsten en Letteren 
1490-1530. 


À qui doit-on attribuer les admirables miniatures de 
notre manuscrit? — Pour répondre à cette question, 
demandons-nous, d’abord, à quel artiste l’empereur 
Maximilien aurait pu et, ensuite, a dü s'adresser pour 
l'exécution de ces chefs-d'œuvre. Y aurait-il de quoi 
s'étonner s'il eùt songé à Albert Dürer, le plus grand 
peintre de l’Allemagne, qu'il appela à sa cour, dont il 
occupa alternativement le burin et le pinceau, et qui 
fut si content de l’un et de l’autre, qu'il l’anoblit et lui 
donna pour armoiries : trois écussons sur champ d'azur, 
deux en chef et un en pointe? — Ce blason devint plus 
tard celui de toutes les académies de peinture de 
l'Europe (x). 


(1) Pour perpétuer le souvenir de son anoblissement, la renommée se 
chargea de le vulgariser par l'anecdote suivante : « Un jour, dit-on, qu’en 
présence de Maximilien et de plusieurs seigneurs de la cour, Albert Dürer 
était occupé à dessiner sur un mur quelque grande composition, l’échelle 


210 LIVRE DE CHANT 





Après la mort de Maximilien, Albert Dürer continua 
à être le peintre de la cour. Charles-Quint aimait sa 
figure aimable, ses manières nobles, sa conversation 
spirituelle et enjouée. Ferdinand, roi de Bohême et de 
Hongrie, l'avait admis à sa familiarité, et se plaisait 
dans ses entretiens. Lié d'amitié avec Erasme, Mélanch- 
ton, Raphaël, Lucas de Leyde et autres hommes célèbres 
de son temps, il fit leurs portraits ou leur donna le 
sien. 

Pour l'apprécier sainement et équitablement au point 
de vue artistique, le savant Waagen s'exprime comme 
suit : « Comme artiste, ses qualités naturelles le placent 
au même rang que les plus élevés, les Léonard de Vinci, 
les Michel-Ange, les Raphaël, car s’il était inférieur à 
ceux-ci sous quelques rapports, il avait d’autres qualités 
qui leur manquaient. L'invention, la plus rare et la plus 
noble des facultés artistiques, est pour ainsi dire son 
domaine propre; ce fut le lot de Dürer comme celui de 
Raphaël et de Rubens. Chez lui, comme chez ceux-ci, 
l'imagination ne renferme pas son essor dans le cercle 
du dessin proprement dit; elle embrasse tout dans ses 
conceptions variées, depuis les sujets les plus sublimes 
de l’art religieux jusqu'aux scènes les plus familières de 
la vie domestique; souvent elle franchit ces limites pour 
s'exercer sur le terrain de la sculpture et quelquefois 
même de l'architecture. Dürer, en Allemagne, comme un 
peu auparavant Léonard de Vinci en Italie, fut le pre- 


sur laquelle il était monté paraissant mal assujettie, l’empereur pria un des 
gentilshommes de la tenir; mais celui-ci s’en offensa, jugeant indigne de 
son rang de remplir une telle besogne.« Vous êtes noble de naissance, mais 
mon peintre a la noblesse du génie », dit alors avec colère Maximilien; et, 
pour montrer qu'il était plus facile de faire un noble qu’un grand artiste, il 
anoblit Dürer, lui donnant pour armoiries : trois écussons sur champ 
d'azur, deux en chef et un en pointe. » {Voy. Grand dictionnaire universel 
du xix° siècle, par M. Pierre Larousse, t. VI, p. 1434). 


DE MARGUERITE D'AUTRICHE ST 





mier à sentir la nécessité de baser sur des études scien- 
tifiques ces branches si essentielles de la peinture, la 
perspective et le dessin, que les artistes n'avaient pra- 
tiquées jusqu'alors que par une sorte d’instinct » (p. 0). 

« La manière dont l'artiste saisit les objets naturels 
contredit jusqu’à un certain point ce que nous venons de 
dire de ses qualités; non seulement il s'y montre /ran- 
chement réaliste, non seulement la beauté des formes lui 
échappe fréquemment, mais les traits de ses figures, 
même dans les sujets les plus élevés, la Vierge, par 
exemple, offrent souvent quelque chose de grêle, de 
mesquin, de chétif. 

» Quant à limitation de la nature, je dirai que, même 
dans ses portraits, elle est plus vive et plus spirituelle 
que vraie. Les flexions exagérées des contours donnent 
souvent à ses corps un aspect dur et anguleux. En 
général ses draperies sont jetées avec un goût très pur, 
souvent même très grandiose dans les masses princi- 
pales; en revanche, elles tombent en petits plis nombreux, 
secs et capricieusement fouillés dans les motifs de détail. 
Mais c’est dans le coloris surtout que Dürer se montre 
sous un Jour extrêmement désavantageux; il vise bien 
plus à l'éclat qu’à la vérité de la couleur, et 1l affecte une 
prédilection particulière pour le bleu d’outremer, employé 
sans mélange. Aussi ne faut-il pas chercher dans ses 
tableaux l'harmonie des couleurs, ni même une gamme 
soutenue. Lors même que le modelé est travaillé dans 
un empâtement bien fondu, ce qui prédomine toujours 
dans sa manière, c'est l'élément graphique, le trait forte- 
ment accusé; mais la plupart du temps les contours sont 
larges, tracés de main de maître, les ombres hachées et 
les reliefs marqués par de simples glacis. De pareils 
tableaux font plutôt l'effet de dessins coloriés » (p. 12). 

« Les dessins qui ont un caractère ornemental, sont la 
plupart tracés à la plume avec une légèreté, une sûreté 


218 LIVRE DE CHANT 





et un talent qui n’ont jamais été égalés par aucun artiste. 
Dürer exécuta même dans ce genre des portraits. — Les 
échantillons les plus précieux de dessins de ce genre, et 
de presque tous les autres, se trouvent dans la collection 
de l’archiduc Albert, à Vienne, la plus riche qui existe 
en dessins originaux de Dürer. Pour les dessins à la 
plume, la collection la plus importante après celle-là est 
celle du British Museum, à Londres. — Son chef-d'œüvre, 
dans le dessin ornemental à la plume, ce sont les bor- 
dures du célèbre bréviaire de l’empereur Maximilien, 
que possède la bibliothèque de Munich » |[pp. 35, 36 
et37] (0): 

Si les qualités et les défauts relevés dans les œuvres 
d'art du Chef de l'Ecole Allemande par leur éminent 
critique, M. le Docteur Waagen, se représentent dans 
les quatre miniatures et leurs bordures, ainsi que dans 
le portrait de l’empereur Maximilien [‘, et les six bustes 
de papes, qui illustrent le Livre de chant de Marguerite 
d'Autriche, ne serait-on pas autorisé à attribuer ces 
nouveaux chefs-d'œuvre à l’auteur des premiers? — Pour 
permettre au lecteur de voir sil en est ainsi, nous 
ajouterons à la fin de notre notice trois photographies, 
représentant la Prestation de serment, l’Annonciation 
et le portrait de l’empereur Maximilien (2). 

Si le portrait du gentilhomme de notre première 
miniature, dans ses principaux traits, ressemble à celui 
donné par Waagen, p. 15, le nœud de la question sera 
tranché, car on se trouvera devant l'artiste favori de 
l’empereur, qui, pour témoigner sa reconnaissance d’avoir 
été anobli par lui, se montrera à découvert en pronon- 
çant son serment, tandis que le guerrier et le laboureur 
placés près de lui le prêtent sans se découvrir. 





(1) Manuel de l’histoire de la peinture, par G. F. WAAGEN, t. II, pp. 5-54. 
(2) Voy. Annexes, II. 


DE MARGUERITE D'AUTRICHE 219 





Quant aux sept grandes lettres historiées du Livre de 
Marguerite, nous croyons devoir les attribuer à Pierre 
Alamire, célèbre dans le monde calligraphique pour les 
admirables manuscrits musicaux, historiés et enluminés, 
dûüs à son génie. 

SINé ne puis pas encore, mécrier,. en terminant, 
EUREKA! toutefois aurai-je la satisfaction d’avoir 
indiqué au lecteur une nouvelle voie à suivre pour 
arriver à ce résultat si ardemment désiré par les admi- 
rateurs de notre splendide manuscrit. 





220 LIVRE DE CHANT DE MARGUERITE D'AUTRICHE 





ANNEXES 


Lettre patente de Maximilien, roi des Romains, commettant larchi- 
duchesse Marguerite, sa fille, duchesse douairière de Savoie, pour 
recevoir, en son nom, comme tuleur el mambour de son petits-fils 
l'archiduc Charles, le serment des Etats des Pays-Bas. 


« Maximilian, par la grâce de Dieu, roy des Romains, tousjours 
auguste, de Ungherie, de Dalmacie, de Croacie, etc., archiduc d’Aus- 
trice, duc de Bourgoingne, de Lothier, de Brabant, de Styre, de 
Carinte, de Carniole, de Lembourg, de Luxembourg et de Gueldres, 
lantgrave d’Elsatte, prince de Zwave, palatin d’Asbourg et de Hayn- 
naut, prince et conte de Bourgoingne, de Flandres, de Tirole, de 
Gorice, d'Artois, de Hollande, de Zellande, de Ferrette, de Kiburg, de 
Namur, de Zuytphen, marquis du St-Empire et de Bourgauw, seigneur 
de Frise-sur-la-Marche, de Portenauw, de Salins et de Malines. A 
tous cèulx quy ces présentes lettres verront, salut. Comme, par le 
trespas de feu nostre très-chier et très-amé fils don Philippe, roy de 
Castille et archiduc d’Austrice, duc de Bourgoingne, etc., que Dieu 
absoille, la tutelle, mambournie, gouvernement et administration de 
nos très-chiers et très-amez enffans dons Charles, prince de Castille, 
et Fernande, archiduc d’Austrice, etc., et dones Elyénore, Elizabeth, 
Marie et Katherine, leurs sœurs, mineurs d’ans, délaissiez par feu nostre 
dit filz leur père, ensemble de tous leurs pays, terres et seigneuries, 
par droit et raison, comme grant-père, plus prochain de sang, nous 
compète et appartiengne; laquelle, à la très-instante et très-humble 
prière et requeste de nos très-chiers et féaulx le seigneur de Chierves, 
nostre cousin et lieutenant général en noz pays d’embas, le seigneur 
de Berghes, chevalier de nostre ordre, nostre consillier et chambellan, 
le seigneur de Loembeke, chevalier, nostre chancellier de Brabant, et 
le sieur de la Roche, aussy nostre conseillier, et d’autres commis et 
députez des estas d’iceulx nos pays, estans nagaires devers nous, 
avons eue pour agréable et acceptée; et il soit que, obstant les très- 
grans et urgens aflaires quy puis nagaires nous sont survenus, ne 


ANNEXES 22 





nous soit possible d’estre et trouver en personne en nosdits pays 
d’embas, afin de recevoir d’iceux estas le serment de la tutelle, 
mambournie, gouvernement et administration de nosdits enflans, 
pays et seigneuries, sitost qu’avions eu intention et volunté, et que la 
chose requiert bien : par quoy nous soit besoing y commectre aucun 
grant et notable personnaige, pour en nostre nom faire ce que ditest, 
savoir faisons que, nous confians entièrement de haulte et puissante 
princesse, nostre très-chiere et très-amée fille et duchesse douagière 
de Savoye, icelle, comme la plus prochaine après nous, avons 
commise, ordonnée et establie, commectons, ordonnons et établis- 
sons, par ces présentes, nostre procureur général, espécial et irrévo- 
cable, en luy donnant plein povoir, auctorité et mandement espécial 
de, pour et ou nom de nous, comparoir et soy présenter pardevant 
tous les estatz d’iceulx noz pays et seigneuries d'embas, généra- 
lement et chascun d’eulx particulièrement, se besoing est, en tel lieu 
ou lieux que mestier sera; illec recevoir, ou nom que dessus, desdits 
des estas, serment solennel tel que à ung tuteur, mambo:r, gouver- 
neur et administrateur de nosdiz enflans, pays et seigneuries, 11z 
doivent et ont acoustumez faire à sa réception, et généralement et 
espécialement faire, quant à ce, tout ce que ung vray procureur 
général, espécial et irrévocable, peut et doit faire, et que nous- 
meismes ferions et faire pourrions, se présens en nostre propre 
personne y estions, jà feust que la chose requist povoir et mandement 
plus espécial. Promettons en bonne foy avoir et tenir à tousjours 
pour ferme, estable et agréable, tout ce que par nostredite fille la 
ducesse de Savoye, nostre procureur général, espécial et irrévocable, 
dessusdite, sera fait et receu, en nostre nom, desdits des estatz géné- 
ralement et chascun d’iceulx particulièrement, touchant le serment 
d’icelle tutelle, mambournie, gouvernement et administration; le tout 
confermer, ratifher et approuver, toutes et quantesfois que requis en 
serons, sans jamais aller, faire ou dire, ne souffrir aller, faire ou dire 
en aucune manière au contraire. En tesmoing de ce, nous avons signé 
cesdites présentes de nostre nom, et y fait mettre nostre seel. Donné 
en nostre cité de Strasbourg, le xvitj* jour de mars l’an mil V'VI, et de 
nos règnes, assavoir : de celluy des Roumains le xxij°, et de Ungherie, 
etc., le xvije. Signé Maximilianus; ef sur le ploy desdites leitres : Par le 
roy : De Waudripont » (1). 


(x) Bulletins de la Commission royale d'histoire, S. II, t. v, p. 305. 


222 LIVRE DE CHANT DE MARGUERITE D'AUTRICHEÉ 





Il 


Annotations concernant le séjour, à Malines, du jeune Charles et de 
ses sœurs, de 1501 à 1514. 

1500-01. « Item ghegeven den drie voesteren die Hertoghe Ps kin- 
deren bewaren by overdraghenne van den gemeynder cameren voer 
haer drinck geldt xxv gouden phi val — vij Ib. xvj s. ïij d. » (Woy. 
Compte communal, fol. 197). 

« Item betaelt Gheerden De Wale meyer voer zekere diensten der 
stad gedaen int dmaken vanden weeghen ter incomst vanden drie 
kinderen van Hertoghe Phs binnen Mechelen — v s. » Ibidem. 

« Item gegheven eeneghen personagien ende Heeren vuten hove 
ende dat by wille wete ende consente ons genads Heeren tsertoghen 
van Oestéryck, ende by overdragenen vanden gemeynen Raïde van 
der stad, voer zeekere diensten die zy der stad gedaen hebben, alsdat 
zy behulpeleeck zyn geweest int vercryghen tan onsen jonghen prince 
ende princerssen, ende oic om den hoghen Raïd in deser stad geleedt 
te wordenne. Te wetenen den eerwerdeghen Heere den busscop van 
Besanzon — v' g R, den Heere van Berghen — v° g R. Item Phs den 
bastart van Bourg“" admerael vander Zee — v° g K. Item Heere 
Janne van Luxenborch Ridder — v' g R. Ende Jeronimus Lauwery 
de groote tresorier ons genads Heeren vors v° g R. Compt tsamen op 
xxv° guldene K. valent — vj°xxv Ib. br. ». Îfem, fol. 200 v°. 

1501-02. « Item gegheven den Heere van Nassouwen by over- 
draghenne vander ghemeynder cameren voer zekere diensten die hy 
der stad gedaen heeft als dat hy behulpelick heeft geweest om te 
vercrighenne onsen jonghen prinse ende princerssen metten hoghen 
Raide van Bourg”” alhier bynnen Mechelen, als voer een gratuyte 
gedraghende totter sommen van vyfhondert gouden phs guldenen, 
stuck te vjs.iij d. br. valent — clvj Ib. v s. br. » Item, tol. 113 v°. 

« Item een ame ende ïüij screnen gepnt onsen gened Heere Her- 
toghe Phs doen hy zyn kinderen te Mechelen brochte, dame te 
üj Ib. br. ende die gehaelt in Rodenborch — iïj Ib. ix s. » tem, fol. 
165 v°. 

« Item een ame wyns gepnt Hertoghe Karele met zynder zusteren, 
kinderen ons genads Heeren, ten pryse ende daghe ut supra ende 
gehaelt ut supra — ïij Ib. » Ibidem. 

« Item gegeven den drie voesteren van Hertoghe Phs kinderen 


voer haer lieder nieuw jaer xij gouden bhi, stuck te vj s. ii] d. val — 
ii Ib. xvs. br. » Jtem, fol. 184. 


ANNEXES 223 





1502-03. « Item betaelt Jooris Verstrepen apothecaris, van x tortsen 
gelevert ter stad behoef als Hertoghe Ph] zyn kinderen te Mechelen 
bract. » liem, fol. 204. 

« Item van vj tortsen gelevert ter processien alsmen tydinghe 
hadde van Hertoghe Fernando dat hy in Spaeng®" geboren was, 
wegende tstuck 1j Ib. » /bidem. 

« Item gegheven der ouder Vrouwen van Ravesteyn, voer zeekere 
diensten die zy ter stad van Mechelen gedaen heeft int bewaren van 
ons genad Heeren Hertoghe Ph] kinderen, eenen hooghen vergul- 
denen overdecten cop. Coste by overdragene vande cameren — 
xxxv)j lb. xiiijs vid br. » lfem, fol. 209 v° (x). 

« Item gegheven onsen genadeghen Heere Hertoghe Kaerle van 
Oesteryck, voer zyn nieuw jaer, eenen silveren verguldenen oblie 
corf, wegende vj merck, vier onzene ende drie yngelsche zilvers, 
elke onze gerekent vij s. üj d. br. val xviij Ib. xvü s. ij d. br. Compt 
tsamen met üij Ib. xj s. vj d. van den fantsoene ende van verguldene 
op by overdragene vande cameren — xxiü] Ib. jx s. vi d. br. » Jhidem. 

1503-04. « [tem gegheven eenen dienare van mynen Heere van 
Berselle die alhier eenen brief bracht aende stad, als dat ons Jonge 
Prince Hertoghe Kaerle met zynen twe susteren te Mechelen wert 
quam xxv oct. xv° viere — iij s. br. » tem, fol. 205 v°. 

1504-05. « Gegheven Coesyn den gheck ons genadeghen Heeren 
ts ne van Oesteryke xiij december xv‘iii eenen Ph/s gulden, 
val vjs. ii] d. » Jfem, fol. 201. 

« Item gegheven Dona Anna metten anderen voesteren int hoff 
voer haer nieuw jaer xx g. R. val — vlb br. » fem, fol. 202. 

« [tem betaelt Gheerde vanden Veekene, van eenen cleynen 
waghen gemaect van scrinthoute voerde kinderen vanden Coninck 
van Castillien, coste xx s. br. — Item Janne de raeymakere, van 
eenen lammoen met vier raeyers dienende totten selven wagen, val 


(1) A la mort de Marguerite d'Yorck (1503), la douairière de Ravenstein, 
qui avait partagé avec Marguerite les soins donnés au royal enfant, con- 
tinua à veiller sur ses jeunes années, et fut secondée dans cette mission 
par Anne de Beaumont, gouvernante des princesses. Après le décès de 
Philippe le Beau, l’archiduc eut pour gouverneur et premier chambellan 
Charles de Croy, prince de Chimai, un de ses parrains. A l'arrivée de 
Marguerite d'Autriche, cette princesse s'empara presqu’entièrement de 
l'éducation de son neveu, et Charles de Croy ne tarda pas à se dégoûter 
d’une charge dont on ne lui laissait que le titre. Nous le verrons la résigner, 
en 1509, au profit du sire de Chièvres, son proche parent. — (Voy. A.-]. 
NAMÈCHE, Cours d'histoire nationale, t. VIII, p. 248). 


224. LIVRE DE CHANT DE MARGUERITE D'AUTRICHE 





xvij s. br. — Ende Anthonis de sadelmaker, vanden harnassche 
gemaect totten peerden die den wagen trecken zelen, coste ij Ib. x s. 
comt tsamen op — üiij Ib. vi] s. » tem, fol. 205 v°. 

1505-06. « Item gegheven der werdinnen int Dmolenyser, voer 
haer verlet ende moeyte die zy bynnen haren huyse gehadt heeft van 
dat Hertoge Kaerle met synen susteren aldaer den ommeganck van 
St Roms gesien hebben — xviij s. » Îtem, fol. 202. 

« Item betaelt den costers van vij prochie kercken bynnen Mechelen, 
van luydenne over de doot van onsen genad coninc van .Castielien 
van xxix daghen.. comt alte samen op — jx Ib. vij s. xj d. br. » fem, 
fol. 206. 

« Item gegheven mynen Heere van Beerzele by overdragenne 
vander gemeynder cameren, voer zeekere diensten die hy der stad 
gedaen heeft ind bewaren van onsen genadeghen Heere Hertoge 
Kaerle met zynen susteren binnen deser stad als voer syn nieuw jaer 
ende een gratuyte de somme van — xviij Ib. xv s. br. » lfem, fol. 
ALORS: 

« Item gegheven den Heere van Frenys by overdragenne vander 
gemeynder cameren, voer zeekere diensten der stad gedaen int 
vercryghen van onsen Jonghen prince ende princerssen al hier te 
Mechelen als voor een gratuyte iij gouwen phi val — xcij Ib. xvs. 
br. » Llem, fol. 210 v°. 

1506-07. « Item betaelt van eenen banckette gesconcken my 
vrouwen Magrieten, vrouwe van Savoeyen, met Hertoge Kaerlen 
ende zynen susteren, ende oic den hertoge van Gulke met meer 
andere ten ommegange van Sinte Romb te paesschen vij' ap. xv° vi, 
gedaen inden Rooden Schylt te broeye, te byere, te vlessche ende 
fruyte, tsamen lxiij gouwen phi val — xx lb. br. » Liem, fol. 202 ve. 

« [tem betaelt der werdinnen opten Oort van eenen gelaghe 
gedaen aldaer by de Heeren vander stad, als vrouwe Magreete alhier 
gebult wert, ende geschoncken diverse Heeren van my vrouwen 
vors vij. Jubii xv°. vij — xviij s. » J{em, fol. 205. 

« Item gegheven onser genadegher vrouwen Magte duwagiere van 
Savoeyen, voer een gratuyte tot harer blyder incomst, vi silveren 
schalen met gulden boerden etc. weghende xviij merck üiij onsen, 
cost elck merck ïij Ib. v.s — xcj Ib. x s. » Item, fol. 214 v°. 

1507-08. « Item gegheven Dona Anna xvj gouwen phi, ende der 
berseressen ïïij gouwen phi voer haer lieder nieuw jaer — vj lb. v s. » 
Item, fol. 204. 

. (Ttem betaelt van lxij peck vaten gecocht ter stad behoef verbe- 
sicht als de tydinghe quam dat Hertoghe Kaerle brudegoem was OP 


ds 


ANNEXES 225 





te dochter vanden coninc van Ingelant, ende oic als hy coninc vande 
coloveriers was, cost elc vat vj g° val. — xxx] s. » Zfem, fol. 207 v°. 

1508-09. « Item gegheven den sangers vander capellen van Hertoge 
Kaerle voer datse de misse ende te Deum laudamus gesonghen 
hebben, alsmen processie general ghinc Sinte Peeters voer de nieuw 
tydinghe die gecomen was vanden keyser van Roome — xiij s. » 
Item, fol. 209. 

1509-10. « Item gegheven den gesellen vander Pyonen voer zekere 
diensten der stad gedaen in battementen ende maryssche dansen te 
dansenne int hoff voer my vrouwen Eleonora met haren susteren, 
comt op met üij s. br. van oncosten aen fruyt ende treside — ïj Ib. 
j s. vj d. » tem, fol. 205 v°. 

1510-11.— item viijgelten ende een quaerte Ryns wyns gesconcken 
Hertoge Kaerle die inden Zwane lach met sinen zusteren opten 
assensie dach, alsmen opte merct eenen hert jaeghde, gehaelt in 
Spa” — jx s. vj d. xv m“”. » Jfem, fol. 182 v°. 

« Item gegheven Dona Anna ghoverneurster van onsen jonghen 
princerssen, voer zeekere diensten der stad gedaen, by overdragen 
vander gemeynder cameren eenen verguldenen croes weghende... x° 
aprilis xv°x — xj Ib. x s. br. » tem, fol. 216. 

1512-13. « Item ghegeven Jouffr Magrieten de Poitiers, berseresse 
van my.vrouwe Marie onser princerssen, tot hulpe ende bruylocht 
haerder dochter die sy int cloester doet ter Vorst by Bruesele viij 
gouwen phi xjx novembr. xv° xij — ij lb. x s. br. » Îfem, fol. 216. 

« Item ghegeven Jouffr. Jorine, baceresse van my vrouwen Marie 
van Oesteryck, als haer sone priester wert viij phs gulden — ïj Ib 
x s. » Jtem, fol. 221 v°. 

1513-14. « Item betaelt vanden banckete ghedaen inden Zwane des 
dysend opten vastellavont ende des sondaeghe opten groot vastel- 
lavont, als Hertoghe Kaerle, my vrouwe van Savoyen ende de jonghe 
princerssen opte merct saghen steken, aen ypocras, Rynschen wyn, 
byer, broot, dragie, daeyen, puppinghen, annys, suyker coeken, 
tsamen gedragende op — v Ib. vij s. br. » Item, fol. 218 v°. 

« Item betaelt Janne Wouters, Willem Tollenere, Janne Verheyden 
ende Merten De Wale, als vanden meyen opten mey avont des 
nachts voer Hertoge Kaerle, voer my vrouwen van Savoyen ende 
voer die jonghe princerssen te halene xvj s. comt op met 1j s. voer 
twee tamboryns die speelden — xviij s. vj d. » Zfem, fol. 220 v°. 

« Item ghegheven onsen ghenedechen Heere Hertoge Karolen 
prinche van Chastylien etc. by overdraghen vanden ghemeinder 
cameren als voer een gratuite in zyn handt hondert gouden thoo- 


15 


226 LIVRE DE CHANT DE MARGUERITE D'AUTRICHE 





svene, ende zynen susteren te wetene my vrouwen Helyonora, 
Ysabeen ende vrou Marie c phi guldenen, comt tsaemen op penultima 
februarii xv° xiij — xciij lb. xv s. » Jfem, fol. 232 v°. 

1514-15. « Item iij amen v screnen Rwyns ghepnt onzen gena- 
dighen Heere Hertoge Karele eertshertoge van Oostenryck, prinche 
van Castilien etc. tot zynder blyden incoemst ende huldinghen, ende 
dye ghehaelt inden Draeck, cost elck ame ïij Ib. ii" februarii xv° xiüij 
— ix Ib. xij s. » fem, fol. 192 v°. — Voy. encore fol. 222 r° et we, 


DANS, 220 V0, 251T0EL V0 Et 2260. 


V. HERMANS. 














Ï — PRESTATION DE SERMENT 


(Planche extraite de la Revue Tÿdschrift voor Boek- en Bibliotheekwezen, année 1904, 
nos 1 et 2). 


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(Planche extraite de la Revue Tijdschrift voor Boek- en Bibliotheekwezen, année 1994, 


nos 1 et 2). 








JVWYAL. 
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III — MAXIMILIEN 


(Planche extraite de la Revue Tÿdschrift voor Boek- en Biblioftheekwezen, année 1904, 
nos 1 et 2). 





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EENIGE WOORDEN 


OVER DE 


Liekenbus van het Smedersambacht 


TECMECHELEN 


ET smedersambacht is, na dit der wolbewerkers, 
de oudste erkende gilde van Mechelen, en 
zijn keure, die van 1254 dagteekent, is het 
vroegste tot nog toe gekende stuk betrekkelijk 
de Mechelsche neringen. « Voert so willen wi], luidt het 
» in de groote keure van 1301, dat enghene gulde en si 
» noch bruederscap binnen der vriheit van Machelne, 
» sonder de gulde van den wollewercke ende Sinte Loys 
oder» (Er). : 

De aloude broederschappen van ambachtslieden hadden 
een drievoudig doel : t waren vereenigingen ter bevor- 
dering van stielbelangen, ’t waren genootschappen van 
onderlingen steun en christelijke naastenliefde, en feite- 
lijk waren het ook staatkundige instellingen, die den 
minderen man, den handwerker vertegenwoordigden 
tegenover den koopmansstand en tegenover den vorst of 
den leenheer, en vaak met dezen in oneenigheid leefden. 





(x) Keuve van 13 December 1301, oorspronkelijk op het STADSARCHIEF, 
gedrukt bij J. F. Wicems, in zijn uitgave der Brabantsche yecsten, van JAN 
DE KLERK. 


228 EENIGE WOORDEN OVER 





Als genootschappen van wederzijdsche hulp, becogden 
de gilden niet enkel alle oneerlijke mededinging te 
voorkomen, en elke handelwijze, die een vakgenoot 
schaden mocht, door strenge voorschriften te beletten, 
maar hun wetten en statuten geboden oo nog de arme 
en behoeftige leden der broederschap te ondersteunen 
en in hun noodwendigheden bij te staan. 

« De broeders van dit genootschap, heet het in de 
» oude statuten van 1254, hebben ook vastgesteld, dat 
» indien iemand van de medebroeders of van derzelver 
» huisvrouwen merkelijk gebrek lijdt, ’t zij door ouder- 
» dom of ziekte of andere krankheden, de dekens en 
» gezwoornen van de broederschap hun, volgens behoefte 
» der personen, het noodzakelijke zullen verschaflen uit 
» de inkomsten van de broederschap » (1). 

Eenieder, overigens, was gehouden het zijn tot den 
onderstand der noodlijdenden bij te dragen. Van elken 
verkoop, die boven de tien schellingen gold, moesten de 
medebroeders een denier ten bate der armen afhouden. 
Daartoe moest er in het huis van iederen smid een bus 
hangen, en « ware het dat iemand, zoo gaat de keure 
» voort, in het verzamelen der gezegde aalmoes onacht- 
» zaam of ongetrouw ware, en hij hiervan beschuldigd 
» en overtuigd werde, zoo zal hij drij schellingen boet 
» betalen » (2). 

De ware broederlijkheid, die tusschen de oudere 
stielsenoten heerschte, maakte alle verdere regeling van 
den onderstand overbodig. Het eerste eigenlijke regle- 
ment op den dienst der aalmoezen schijnt eerst twee 


(1) Zie de Latijnsche tekst dezer statuten bij AZEVEDO. Oudheden der stadt 
ende provintie van Mechelen. Leuven, 1747, in-12° ; bl. 80-103; — gedeeltelijk bij 
F. vAN DEN BRANDEN DE REETH. Recherches sur l’origine de la famille des 
Berthout. Mém. cour. de l’Acad., in-4°, t. XVII, p. 91; — Vlaamsche vertaling 
bij ScHœrFer. Historische aanteckeningen vakende de kevken, de kloosters, de 
ambachten en andere stichten der stad Mechelen. Mechel2n, 111, 4 en volg. 

(2) Keure van 1254, bij AZEVEDO, op. cit., 84. 


HET SMEDERSAMBACHT 229 





eeuwen later ingevoerd. Het dagteekent van 1424, en 
draagt reeds de sporen van min toegenegen betrekkingen 
tusschen de gildebroeders. Immers, indien vroeger elk 
volgens zijn noodwendigheden moest geholpen worden, 
wordt nu den te verleenen onderstand nauw bepaald ; 
vroeger genoten alleen de armen den onderstand der 
gilde, thans komen ook de meer gegoeden, ja zelfs de 
rijken in aanmerking, en van ‘t oogenblik dat zij zich in 
zekere omstandigheden bevinden, hebben deze, zoowel 
als de armen, recht op een aalmoes. 

« In den name der Drievoldicheyt, luidt de vroegste 
» rol der ziekenbus, soe was dese ordinancie ghemaect 
» ende gheordineert int iaer Ons Heeren xurr° ende 
» XXIIII, Opten eersten dach van December, by Symoen 
» van den Winkete ende Gielis de Kale, die doen dekene 
» waren van den Smeeden van Mechelen, ende bi rade 
» van haren geswoernen ende bi Jan de Rive, de voors. 
» ambachtsknape was op diere tijt, om dat men weten 
» soude wat elck gildenbruer van Sinte Loye geven 
» sullen tsiaers VIII nieuwe grote, dats te weten alle 
» vierendeel iaers II nieuwe grote; ende waer dat sake, 
» dat eenich gildebruer van den ambacht van Sint Loye 
» sieke wert, ware hi arm ochte riken, ende drie daghe 
» ghelegen hadde, die soude men gheven alle weken VII 
» nuwe grote; — ende op die tyt waren gheset twee 
» smeden van den ambachte Jan van Berlaer ende Jan 
» Wielman, als aelmoeseniers, van dezen ghelde in te 
» nemen ende den sieken ghevene. Deze ordinancie, die 
» hier voer ghescreven staat, hebben alle die ghesellen 
» van den ambacht van den smeden gewillecoert, ende 
» in verbonden teweliken daghen alle die ghesellen, die 
» na hun comen sullen » (1). 


(x) Rol der Ziekenbus van 1 December 1424. Stadsarchief, D, Smeden, n° 3, 
afschrift der xv° eeuw, 


230 ECNIGE WOORDEN OVER 





Eenige jaren later, in 1433, werd er nader bepaald wie 
er recht op onderstand had, namelijk de zieken alléén, 
en niet meer, gelijk vroeger, diegenen die om wille van 
ouderdom niet meer werken konden. 

« Item, zoo heet het, op den achsten dag van October 
» soo was vergheert dekene ende geswoerne om een vas- 
» ticheit te makene opt ghescrifte dat gemacct was van 
» der aelmoesenbusse. Alsoe den dienaers dochte is op 
» die voorscreven ordinantie dit toe gheset, soe wanneer 
dat eenig van onzen medebruederen siek wort, ofte 
verbert, ghesneen ocht ghevallen ocht ander ongheval 
» aen quame, die hi niet en hadde eer dierste ordinancie 
» gemaect Was voers., S0€ wanneer hie drie daghe ghe- 
» weest heeft sonder broet winnen ocht eenich werck te 
» doene, als dierste ghescrift hout, ende so sal men hem 
» dragen seven groete de weeke, op dat sij den busmees- 
» ters laten weten ende en laten sijt niet weten soe en 
» selens sij niet hebben, ende hier en sal niemant uit 
» ghescheen worden, essi erm ochte rike, het en waer 
» dat de dekene ochte oec geswoerne bevonden datter 
» erghelist in schuilde, want die niet van ghewoenten en 
» werken mochten licht ocsuum toenen. Ende dit sal 
» men hun geven, die seckenheit hebben, alst voerseit 
» es, tot dat hie weder werckt eest luttel ofte vele, altoes 
» sonder erghelist; — ende van ouderdomme en sal men 
» nijemen geven sonder sieck te sijne » (1). 

Men ziet het, indien een ziekenbus werd ingesteld, 
indien busmeesters werden genoemd, indien de onder- 
stand op regelmatigen voet werd ingericht, was het 
daarom niet heel en al ten voordeele der armere gilde- 
broeders. Van den anderen kant echter, het hoeft gezegd, 
waren de toegestane voordeelen en het te betalen jaar- 


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(1) Rol der Zichenbus van 8 October 1433. Stadsarchief, D, Smeden, n° 3, 
afschrift der xve eeuw. 


HEF SMEDERSAMBACHT 231 








geld geheel en gansch ten voordeele der werkeloozen 
berekend. Mits acht schellingen op ’t jaar, immers, 
ontvingen de zieken zeven schellingen op de week, 
terwijl, volgens de hedendaagsche officiéele berekenin- 
gen, een ziekenkas, die bij middel harer gewone inkom- 
sten aan haar verplichtingen voldoen wil, haar dage- 
lijkschen onderstand niet hooger mag stellen dan de 
maandelijksche bijdrage harer leden (1); en dan dient er 
nog rekening gehouden van de verbeterde gezondheids- 
toestanden waarin wij nu leven (2). 

Maar ’t is waar ook, de biidragen der leden maakten 
niet het eenig inkomen der ziekenbus uit, deze genoot 
ook nog de opbrengst der almoezenbus, een gedeelte der 
boeten, een aandeel in het ambachtsgeld, en werd soms 
daarbij nog met renten begiftigd. 

Het ambachtsgeld, dat is de som te betalen door wie 
in de gilde wenschte opgenomen te worden, verschol 
volgens tijd en omstandigheden. 

Het reglement van 23 Februari 1472 (0. s.) bepaalde 
hetzelve op vijfen-twintg schellingen groot Brabants, 
« behoudelijck dat alle vrijmeesters kinderen int selve 
» ambacht sullen moghen comen ende ontfanghen wor- 
» den, op dat hun belieft, naer doude costuyme, te 
» wetene twee schellingen den ambachte, vier schellingen 
» den capellen ende zes schellingen der bussen (3) ». Deze 
laatste som werd voor niemand verhoogd in 1472 (0. 5.), 
noch bij een nieuwe verhooging van het ambachtsgeld 
in 1485, wanneer dit laatste tot op twaalf peters van zes- 
en-dertig grooten Brabants gebracht werd (4). 

Later, in ‘t begin der zestiende eeuw, steeg het 


(1) Berekeningen der Commission permanente des Sociétés mutualistes. 

(2) Voor zooveel uit de Stadsrekening van dit jaar 1424 op te maken is, 
was de schelling groote Brabants de daghuur van een bekwaam werkman. 

(3) Reglement van 1472 (o. s.), Stadsarchief, D, Smeden, n° x, b1. 26. 

(4) Reglement van 1485, Sfadsarchief, D, Smeden, n° 1, bl. 28. 


232 EENIGE WOORDEN OVER 





ambachtsgeld al meer en meer, en kreeg ook de zieken- 
bus een ruimer deel. De groote rol der zeventien artikelen 
bepaalde, dat de nog te baren kinderen der vrijmeesters 
zes carolusgulden zouden betalen, waarvan dertig stui- 
vers ten behoeve der bus (1). 

In 1584 nieuwe verhooging. « Omme te versiene op de 
» tachterstelle daer inne dambacht van der smeden deser 
» stadt soo lang soo meer is opcomende, door dijen si 
» egheen lasten die denzelvenambachte toecomen, tzij van 
» schietspelen, rethorijcspelen, gheleent geld, huldinghe 
» van den prince, contributiën tôtter oorlogen, cool- 
» coopen off dijergelijcke, tot noch toe gevonden en 
» hebben bij capitale impositie op de meesters oft 
» gemeyn ghezellen van denzelven ambachte, dat oock 
» dinnecomegelt van zelven ambachte binnen meer dan 
» tachentig jaren niet en is gehoicht geweest.... », zoo 
bracht men het ambachtsceld ten laste der vrijmeesters- 
kinderen, op acht gulden, waarvan dertig stuivers voor 
de bus, en op twintig gulden voor de onvrijen, waarvan 
vijftien gulden en vier stuivers voor het ambacht, en 
overige voor de bus, de kapel (2), de dekens en gezwoor- 
nen, den knaap en den wijn aan de gildebroeders (3). 


(x) Groote rol van zeventien artikelen. Stadsarchief, D, Smeden, n° x, b1. 47. 

(2) Elk ambacht, elke broederschap, gelijk het van ouds heette, had zijn 
kapel of ten minste zijn altaar. In de oude statuten van 1254, alhoewel er 
nog van geen kapel spraak is, wordt er aan de medeb:oeders reeds opge- 
legd op de twee feestdagen van Sint-Eloy, te weten ’s anderdaags na Sint- 
Andriesdag en 's anderdaags na Sint Jan-Baptistendag, in de kerk samen te 
komen, er het beeld van den heiligen patroon te plaatsen en den dienst bi) 
te wonen. In 1402 bekwam het ambacht het huis van Rombout Vleminckx 
op de Veemarkt om er een kapel te bouwen. Deze diende tot op ’t einde der 
zestiende eeuw, toen zij, in 1572, door de Spanjaarden geplunderd en acht 
jaar later door de Geuzen verbrand werd. In 1603 gingen de Smeden naar 
Sint-Rombouts’kerk over waar zij hun altaar plaatsten tegen den eersten 
pilaar als men den kleinen beuk inkomt, over de huidige kapel van ©. L. V. 
van den Rozenkrans. Cfr. SCH®ŒFFER, Historische aanteckeningen, III, 13. — 
W. van Casrer, Namen der straten van Mechelen, b1. 267. 

(3) Reglement van 1584. Sfadsarchief, D. Smeden, n° 1, bl. 74. 


HET SMEDERSAMBACHT 233 





De bus had ook haar deel in de opbrengst van sommige 
boeten : zoo vinden wij onder andere in het reglement 
van 1472-1473, dat elke meester, die een leerknaap bij 
zich zoude aanvaarden, alvorens deze aan de gilde een 
leergeld van drij schellingen betaald hadde, een boet van 
zes schellingen verbeurde : « te bekeeren deen derde 
» deel daer aff den heere, van derden deel der stad, 
» ende van den derden deel tot behoef van den voors. 
» aelmoesenbusse (1) ». 

Buiten haar deel in het ambachtsgeld en in de boeten 
bezat de ziekenbus ook nog verscheidene renten. 

Reeds in de oude keure van 1254, hadden de mede- 
broeders besloten, dat ieder, volgens zijn middelen, bij 
testament een aalmoes aan het ambacht laten zou. 
« Mochte iemand der erfgenamen, had men bepaald, 
» weigeren dit legaat uit te keeren, dan zal h1j hiertoe 
» door de wereldlijke rechters gedwongen worden. » Dit 
soort van belasting op de nalatenschap was, overigens, 
gedurende de middeleeuwen een vri] algemeen ver- 
schijnsel. Velen toch gaven uit een goed hart en z00 
kwam het, dat er buiten de gedwongen aalmoes aan de 
gilde ook menigwerf iets voor de kapel of de ziekenbus 
overschoot. 

Ten jare 1533 bezat de ziekenbus alzoo verscheidene 
stichtingen die haar door liefdadige personen geschonken 
waren, en wier bedrag tot een jaarlijksche rent van twee- 
en-twintig cignsgulden en veertien stuivers beliep. 

Dank aan al die inkomsten, kon dan ook weldra de bus 
grootere voordeelen aan de zieken toekennen. In 1404 
besloten de busmeesters Jan Staes en Hendrik Vermoelen, 
dat voortaan de zieken vier stuivers op de week zouden 
trekken, terwijl zij de jaarlijksche bijdrage op twee stui- 
vers verminderden. « Ende in ‘t jaer van xïii° ende xciiïii 


(1) Reglement vau 1473 (n. s.) Stadsarchief, D, Smeden, n° 71, bl. 26. 


234 ÉENIGE WOORDEN OVER 











» was gheordonneert by de dekene ende geswoernen, te 
» weten by Jan Staes ende Heynrick Vermoelen, als bus- 
» meesters van den ziecken, dat men hen soude geven 
» iiii st. de weeke; dijs moeten zy totter bussen geven 
“idlle jaeren stp) 

De bus was sinds haar instelling, in 1424, tot in de 
- achtiende eeuw beheerd door twee busmeesters, die met 
het innen der gelden en het uitdeelen der aalmoezen 
belast waren en jaarlijks rekening van hun beheer te 
geven hadden. Zij moesten vooral en met de meeste zorg 
er acht op slagen, dat al de bijdragen regelmatig werden 
aanbetaald : « ende oft gebeurde dat zy dat alzoe voor 
» haer affgaen niet en deden, dat zy daer int zelve jaer 
» afgaen, terstont ende zonder verdrach dezelve schulden 
» ende resten vuyt haren eigenen buydel zullen moeten 
» verleosgene ende betaelen opte verbeurte van zesse 
» schellingen groot Brabants » (2). 

Het busgeld moest naar inhoud van den rol van 
30 Januari 1564 in twee keeren betaald worden : op Sint 
Jansdag en op Sint Loysdag : « alle die int ambacht 
» zijn sullen gehouden wesen daer busgeld ende keers- 
> gelt te brengen op Sint Jansdach en op Sinte Loys- 
» dach in den somer binnen thuis Loys, der deken ende 
» geswoorene het keersgelt ende den busmeesters het 
> busgelt, opte verbeurte van vier pont was totter 
» capellen behoef » (3). 

Of de boet regelmatig werd toegepast en of de bijdrage 
nauwkeurig werd bijbetaald, — door de welstellende sme- 
den ten minste, want de arme waren ontslagen (4), — 


u 
weten wi] niet; althans in een reglement van 1508 zien wi] 


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A 


(1) Busbock van 1533. Bijzondere verzameling. 

(2) Rol van 1472 (0. s.). Stadsarchief, D. Smeden, n° 1, bl. 27. 

(3) Rol van 1564. Stadsarchief, D. Smeden, n° 1, bl. TJS: 

(4) Busboek begonnen in 1727. Stadsarchief, D. Smeden, n° 6, fol. 2z. 


HET SMEDERSAMBACHT 235 





den onderstand door de bus toe te kennen, onderworpen 
aan de voorwaarde, dat de zieke zijn bijdrage rescelmatig 
hadde aanbetaald. 

Wij bezitten, spijtig genoeg, geen rekeningen der 
ziekenbus voér het einde der zeventiende eeuw, en toen 
was het met de ambachten reeds droevig gesteld : zi] 
gingen reeds mank aan het meeste deel der gebreken die 
hun verdwijning zonder spijt deden begroeten. Gedu- 
rende de zeventiende eeuw was ook het ledental mer- 
kelijk beginnen te verminderen. Terwijl in 1387 (1) het 
ambacht honderd en zes leden telde, en in 1533 bijna 
vierhonderd (2), daalde het getal gildebroeders in 1620 
reeds tot honderd vijftig, om in 1672 tot acht-en-zestig te 
zakken en in 1795 op een-en-zeventig vakgenoten te 
eindigen (3). 

Ook de ambachtsgelden werden verbrast. Wij zagen 
hierboven, hoe in 1584 het ambacht zich gedwongen zag 
het inkomgeld te vermeerderen om den put te vullen, 
die schiet- en rethorijkspelen hadden gegraven. À 

Verscheidene inkomsten van het ambacht waren ook, 
wi] weten niet hoe, verloren geraakt. Zoo treffen wi] 
onder andere, in de rekeningen der busmeesters van de 
achttiende eeuw, geen spoor meer aan van de renten, die 
de bus in 1533 genoot. Gedurende de laatste eeuw van 
haar bestaan had dezelve bus geen andere inkomsten 
meer dan de bijdragen der leden en de opbrengst eener 
eenige aalmoezenbus. Dit zijn ten minste de eenige 
posten die nog in de rekeningen vermeld worden. 

De oudste dier rekeningen dagteekent van 1692. 

Fransoys de Winter, die alsdan alleen busmeester was, 
teekende aan als ontvangsten : van busgeld, 4 gulden 


(1) Busboek van :38r. Stadsarchief, D. Smeden, n° 3. 
(2) Busboek van 1533. 
(3) Busboek begonnen in 1620. Stadsarchief, D. Smeden, n° 4. 


236 EENIGE WOORDEN OVER HET SMEDERSAMBACHT 





ro stuivers 1/2, van het lichten der aalmoezenbus, 1 gul- 
den 6 stuivers, te zamen 6 gulden en 6 stuivers 1/2; en 
als uitgaven voor onderstand aan Gielis de Leeuw, vier 
dubbel bussen of onderstandsgelden van 8 stuivers elk, 
+ zij 1 g. 12 st.; aan Jan Blommaert één dubbel bus of 
8 st.: aan Milsen Oermakers, drie dubbel bussen of één 
gulden en 4 stuivers, en aan Jacob Papel vier dubbel 
bussen of één gulden en 12 stuivers, te zamen 4 gulden 
en 16 stuivers. Fransoys de Winter, echter, voegde 
daarbij een uitgave van drie gulden voor verteer door 
busmeester en dekens gemaakt bij het lichten der aalmoe- 
zenbus. Van daar een tekort van twee gulden 9 st. 1/2. 

En nog mag die rekening als een voorbeeld doorgaan; 
in 1604 verteert men reeds 4 g. 10 st.; in 1709, ontvong 
m'en in t geheel 7 #. 2 st.en verteerden dekens\ensbuss 
meéester 0/2. F4:st. 1n 1719, ging'het ernmostereeniis 
zonder den minsten onderstand te verleenen, vonden de 
busmeesters middel een tekort van 5 g. 10 st. aan te 
teekenen, dank een verteer van 9 g. 13 st. (r). 

Dit vond men best mogelijk wät al te grof, want weinig 
later, sinds 1725, verdwijnt die post uit de rekeningen. 
Maar ook de verleende onderstand wordt al meer en 
meer ingekrompen en nog slechts weinige personen ge- 
nieten ervan, twee of drie ten hoogste op ’t jaar, en hun 
worden ternauwernood nog eenige karige stuivers uitge- 
deeld. De ziekenbus evenals het ambacht zelf kwijnde : 
in 1795 stierven beide een lang voorzienen dood. 


JosePH LAENEN, pr. 


(1) Busboek begonnen in 1620. Stadsarchief, D. Smeden, n° 4. 


AANHANGSEL 297 





ANNE NES ET, 


DESE NAVOLGENDE ERFRENTEN ZIJN GELATEN TOT PROFIJTE DER 
BUSSEN DES AMBACHTS VAN DEN SMEDEN. 

In den yersten Katheline van den Bossche met Jannen Boeyerans, 
haren man, op een erve staende in de Nokerstrate tusschen Antheunis 
Belle weduwen, aen deen sijde, ende der Weduwen ende erfghe- 
namen wijlen Joes van Drollaert erve, aen dander side, ses rensgul- 
denen ende verscijnen altijt Sint Jans misse Baptisten. 

Item vier gulden op aambacht van den smeden, ende verschijnen 
aitijt den xs vint dach van Februarie. 

Item twee rinsgulden op Berbelen Meinaerts huys staende Zeel- 
strate tusschen der weduwe Verheyen erve, aen deen zijde ende Jan 
Bols erve aen dander sijde, verscinende den xx dach Februarie. 

Item op Peeter Breeghelmans erve staende in den eembeemt, tus- 
schen Peeters van Horike erve, aen deen zijde, ende Berbelen Swreen 
erve, aen dander sijde, drie rinsgulden tsiaers ende verschijnen altijt 
te kersmisse. : 

Item twee rijnseulden op Jans Vermere huis staende achter den 
beyaert, tusschen Peeters Crabs erve, aen deen zijde, ende Aerts van 
Pasternaken erve, aen dander sijde, ende verschijnen altijd Sinte 
Andries misse. 

Item op alle Cornelis de Prysteven hafelijcke ende erffelijcke goe- 
den, die hij nu ter tit heeft ende noch namaels sal moghen hebben 
ende vercrijghen alle iaren xin1 stuivers ende verschijnen altijt den 
xxunte dach in April. 

Item drie Rijnsgulden op Lijsbeth Daems, weduwe wijlen Aerdt 
Beecx, met allen haren kinderen als erfehenamen op harlieder huys 
ghelegen opte Dele bij tveer aldaer tusschen Jan Vrints erve was, 
aen deen zijde, ende Gielis Rumelandts erve, aen dander sijde, ende 
verschijnen altijt den vierentwintich dach in April. 

Item twee rijnseulden op aambacht van den smeden ende ver- 
schijnen altijd den iersten dach November. 


(Busboek van 1553. 








ET CR ETAT Te 





Y a-t-il des raisons pour ne pas considérer 
Gauthier Coolman comme l’auteur du plan de 
la tour St-Rombaut? 





ST UI est l’auteur du plan de la tour St-Rombaut? 
14 pb Il y a beau temps que la question a été 
Ss# posée et que la solution du problème fait le 

cauchemar des chercheurs, celle-ci toujours 
leur échappant, se dérobant aux investigations les plus 
minutieuses et les plus patientes (1}. Toujours impas- 
sible, tel un sphynx au sourire énigmatique et railleur, 
le géant de pierre se dresse, en sa masse imposante et 
obtuse, défiant les siècles, gardant jalousement le secret 
dicelui qui le Concut. 

À l'ombre du monument se retrouvèrent, il n'y a pas 
bien longtemps, des archéologues accourus de loin, pour 
assister au congrès archéologique. En leur présence, des 






—. 





(1) Les articles qui ont été publiés sur ce sujet sont : 

En faveur de Gauthier Coolman : 1° GyseLeers-Tuys : La tour de la Métro: 
pole de StRombaut à Malines; l'architecte primitif, Malines, 1836; 2° F.-E. DE 
LAFAILLE et B. RAYMAEKERS ; Geschiedhundige wandeling op St-Rumoladustoren, 
Mechelen, H. Dierickx-Beke Zonen, 1863; 3° Em. NEerrs : Histoire de la pein- 
tuve et de la sculpture à Malines, tome II, p. 56, Gand, 1876. 

En faveur de Jean Keldermans : 1° F. Sreurs : De toven van St-Rombouts- 
kerk, Mechelen, H. Dierickx-Beke Zonen, 1877; id., De Fasmilie Keldermans, 
alias Van Mansdale, Antwerpen, J. Plasky, 1884; 2° G. van CasTer, cha- 
noine : Le vrai plan de la tour de St-Rombaut, au Bulletin du Cercie Archéologique, 
Littéyaire ct Artistique de Malines, tome VIII, 1898. 


240 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR 





orateurs diserts et érudits se complurent à étaler le 
résultat de leurs laborieuses études sur une question 
posée à propos d’un plan qui passait depuis longtemps 
comme étant celui de la tour de Ste-Waudru à Mons, et 
qui, en dernière analyse et de l'avis unanime, se trouva 
être celui de la tour de Malines. Le terrain de la discus- 
sion s'élargit et le nom de l’auteur du plan, qui souleva 
de fréquentes discussions, donna lieu à de nouvelles con- 
troverses, qui se résumèrent dans une étude critique, dont 
le résultat parut, jusqu’en ces derniers temps, concluant. 
Néanmoins, nous croyons pouvoir rouvrir le débat. 

Des citations rencontrées au cours de recherches, 
étrangères, il est vrai, à la question, faites dans les regis- 
tres scabinaux, ont éveillé notre attention. Nous avons 
relu les articles publiés à ce sujet, et poursuivant nos 
investigations dans les comptes communaux, dont nous 
faisons suivre quelques extraits en annexes à ces lignes, 
nous en sommes arrivés à nous demander sil était 
bien juste d’écarter, sans appel, de la liste des noms 
de ceux qui peuvent prétendre à l'honneur d’être consi- 
dérés comme l'architecte de la tour St-Rombaut, celui 
de Gauthier Coolman, gravé sur la pierre tumulaire 
encastrée dans la face sud et à la base de la tour. 

Comme auteurs présumés du plan de la tour St-Rom- 
baut, les uns ont nommé Ÿean Keldermans, les autres 
Gauthier Coolman (r). 

Les annotations trouvées dans les actes scabinaux 
qualifient différemment les deux personnages. 





(1) Dans une brochure parue récemment, intitulée : Documents pour servir 
à l’histoire des indulgences accordées à la ville de Malines au milieu du xve siecle, 
Paris, 1904, M. l'abbé H. Du Brulle émet l'opinion qu’un personnage, du 
nom de Obert Trabukier, qualifié dans un acte latin de operarius, pourrait 
bien être le véritable architecte de la tour. Cette façon de voir ne saurait 
être prise en considération, les membres de la famille Trabukier n’étant 
pas connus comme artisans, mais plutôt comme financiers. 





DU PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT ? 241 


Dinde tensEenscebmal nt: 37) Por ana tdateldu 
2 mars 1425, est transcrit un acte à la fin duquel se 
trouve mentionné Jean Keldermans : « Mor Ÿo Keldermans 
LATHOMUS, fuit adhereditates ad opus dictarum filiarum ». 

Dans un autre registre n° 81, f° 6o', à la date du 
24 janvier 1450, on lit : « Rumoldus filius gd Ÿoh. Van den 
Broecke vendidit Magro Waltero Coeliman Lapiparto ad opus 
et ad vitam Johanne fihe qd Elign Laureys duas coronas 
aureas... » 

Tout d’abord, nous avons cherché à bien déterminer la 
signification des deux mots LATHOMUS et LAPIDARIUS. 

La plupart des dictionnaires donnent des explica- 
tions assez confuses, et l’idendité des deux mots semble 
admise par plusieurs auteurs (1). 

Tel n’est cependant pas notre avis. 

Le mot /afhomus nous parait avoir la signification de 
maçon, et voici pourquoi : 

10 La corporation des maçons, en flamand « ambacht 
der metsers », est désignée dans les actes latins, entre 
autres dans l'extrait suivant : Pefrus Roec et Dyomisius Van 
den Keldere jurati manifici lathomorum (2); 

22e rtexte cité par Ducange semble’ dire”la même 
chose, carpentaru ac latomii, les charpentiers et les maçons. 

Le mot /apidarius, de par sa terminaison arus, nous 
paraît devoir s’'employer dans un sens plus étendu, c'est 
ainsi que : 

1° Ce mot ne désignait pas simplement un maçon, mais 


(x) Les dictionnaires consultés sont : Le Glossaire de DucanGE; le Dic- 
tionnaire latin-allemand de Karz Erxsr GEoRGEs, Leipzig 1880; le Dictionnaire 
des Antiquités par DAREMBERG, SAGLio et POTTIER, et plusieurs autres dic- 
tionnaires classiques. 

(2) Arch. de Malines, Registre scabinal n° 44, f° 22 vo. Pareilles citations 
se trouvent encore dans le reg. scab. n° 80, f° 10. Johannes de Ryemen et 
Willelmus Erenbout jurati et nomine manificii lathomorum... id. in reg. 
scab. n° 87, f° 2. Jacobus de Roesendale et Petrus Crabbe jurati manificii 
lathomorum. 


16 


242 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR 





celui qui s’occupait de toutes les pierres d’un édifice, un 
constructeur, ou, comme le dit Yacob dans le Dictionnaire 
des Antiquités de DAREMBERG, TAGLIO et POTTIER, tome 
III, 2° partie, au mot lapidarius : « Un entrepreneur 
regardé comme capable de bien faire exécuter un monu- 
ment en pierre » (le mot architecte ne s'employant pas 
à cette époque); 

2° Le texte latin cité par Ducange confirme cette défi- 
nition : « Pastor quid facimus de his lapidibus? et ego 
» dixi Domine nescio.... ego, inquam, artem hanc non 
novi nec lapidarius sum... »; le mot peut se traduire ici 
par constructeur ou expert dans l’art de bâtir; 

3° Lapidarius désignant quelqu'un ayant des connais- 
sances plus étendues qu’un simple maçon, le qualificatif 
doit se rencontrer moins fréquemment. Et ce qui le 
prouve, c’est que dans nos registres scabinaux les plus 
anciens, allant de 1345 à 1500, la désignation de /api- 
darius ne se retrouve qu’une seule fois, alors que celle 
de latomus est reproduite dans chaque registre (1). Nous 
pensons donc que le mot lapidarius servait à désigner 
une personnalité, un homme reconnu par son habileté 
et ses talents de construction. 

Nous ne nions pas toutefois que le mot /a/omus, tout 
en signifiant maçon, peut quelquefois aussi désigner un 
homme expert dans son art; appliqué à Keldermans, il 
n'exclut. donc pas l'idée d'un homme capable de conce- 
voir un plan. 

Surgit alors la question de savoir qui, de Coolman ou 
de Keldermans ait pu dresser le plan de la tour. 


(1) Voici quelques extraits des reg. scab. dont nous devons la plus grande 
partie à l'obligeance de M. l’archiviste Hermans : Le reg. n° 7, dans 
lequel se trouve cité Mgr Jo. Kelderman, donne encore les noms de 8 autres 
latomi : aux f05 14, 28 vo, 34 v°, 46 v°, 47 v°, 59, 69 et 97, le TES. 44, AUX 
#5 18 v°, 22 v°, 57 vo, le reg. 79, au f° 109; le reg. 80, fol. 10; reg. 82, f° 59 v°, 
le reg. 84, aux {5 18 v°, 22 v°, 57; reg. 85, fo x ve; reg. 87, {95 2, 2 v°, 23, 35. 


DU PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT ? 243 





S1 l'on en attribue la paternité à un Keldermans, ce 
ne peut être qu’à Jean, deuxième du nom, car : 

1° Jean Î est mort avant 1425 (1); 

2° Jean II, son fils, est au service de la ville, certai- 
hementienvr26, ul'estmort en 1445/(2); 

3° André, son fils, ne lui succède pas. 

Jean Keldermans II jouissait, comme architecte, d’un 
certain renom, puisqu'on l’appela à reprendre la direc- 
tion des travaux de la ville de Louvain, et qu'il travailla 
à l’église de Lierre, en 1442. Toutefois, on ne connaît de 
de lui aucune œuvre à laquelle, comme auteur, il ait 
attaché son nom. 

À-t-il pu dresser le plan de la tour St-Rombaut? 

Oui, répond-on, parce que tous les Keldermans étaient 
architectes et que celui qui nous occupe a disposé du 
temps, matériellement à ce nécessaire. En effet, con- 
tinue-t-on, les travaux du soubassement de la tour ont 
commencé en 1440, et à cette époque la préparation du 
plan et des matériaux ayant du demander plus de 4 ans 
d’études et de négociations, ce plan devait être terminé 
à la mort de Jean; il faut tenir compte aussi des retards 
inhérents à une entreprise aussi importante. (Nous 
croyons que c’est surtout le manque de ressources finan- 
cières qui fut une cause de retard, celles-ci n'ayant pu 
être définitivement assurées qu’à la suite du fameux 
jubilé de 1451, qui fut une source de beaux revenus pour 
l'autorité ecclésiastique. En 1452, en effet, on plaça la 
première pierre de l'élévation; celle-ci se poursuivit régu- 


(1) Compte communal de 1424-1425 : It. van den doot Jans Van Mansdale 
van X st. gr. X d., lijfrente die hi op de stad hadde comt op IX gr. m. 

Pour la généalogie Keldermans, voir le crayon généalogique publié 
par E. Neesrrs, dans son ouvrage précité : à part la confusion qu'il fait des 
deux Jean dont l’un est mort vers 1425 et l’autre en 1445, ce tableau est 
assez exact. 

(2) Voir F. Sreurs : De familie Keldeymans, ouvr. précité. 


244 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR 





lièrement par la suite, jusqu’au moment où l'édifice étant 
arrivé à la hauteur actuelle, les travaux furent, les fonds 
manquants, définitivement arrêtés). 

Voilà les arguments que l'ont fait valoir en faveur de 
Jean Keldermans. 

Examinons ceux qui plaident en faveur de Gauthier 
Coolman. 

Y a-t-il des probabilités pour que celui-ci puisse être 
considéré comme l’auteur du plan? 

Nous répondons affirmativement, pour les raisons sui- 
vantes : 


1° Coolman était architecte. 

a) Il n'y a pas à en douter, si le sens du mot lapidarius 
est tel que nous l'avons défini. 

A l'appui de cette façon de voir, disons qu'il figure dans 
les comptes communaux, tantôt comme weester metser, 
tantôt comme sneester steenhouwer, ce qui joint à sa qualité 
de maçon celle d’appareilleur. Il est donc architecte à 
plus de titres que Jean Keldermans et que M' Mys « Uïit 
den Ancker » (1), qui sont toujours mentionnés simple- 
ment conime « meester metser ». 

b) Il succède à Jean Keldermans comme chef des tra- 
vaux de la ville; les comptes communaux en font foi. Ils 
nous apprennent qu'après la mort de Jean Keldermans, 
André, fils de celui-ci, ne lui succède pas (contrairement 
à l'opinion émise par Steurs, Neeffs et d’autres), mais 
bien Gauthier Coolman. En effet, ce dernier continue les 
travaux inachevés à la mort de Jean Keldermans, et il 
ne cesse d’être mentionné régulièrement comme chef des 
travaux jusqu'au moment de son décès (2). 





(1) Maitre Henri Mys, uit den Ancker, est l’auteur unanimement reconnu 
du vieux Palais ou maison échevinale. Voir V. HERMANS, Ancienne maison 
Echevinale, au Bulletin du Cercle Archéologique de Malines, tome XII, 1902. 

(2) Nous renvoyons, pour les preuves de tout ce qui se trouve dans ces 


DU PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT ? 245 





André Keldermans, au contraire, toutes les fois qu’il 
figure dans les comptes communaux et dans des actes 
officiels du vivant de Coolman, n'est pas qualifié de 
meester: il ne l’est qu'après la mort de Coolman, et alors 
qu'il succède dans les fonctions occupées par celui-ci. 

Si G. Coolman a repris le titre et les fonctions de Jean 
Keldermans, auquel on reconnut des mérites, il faut bien 
que l’on en ait reconnu également à Coolman, car ce 
n'aura pas été au premier venu que l’on aura laissé 
échoir la succession d’un Jean Keldermans, quoique, en 
l'état actuel de nos connaissances, Coolman ne peut être 
considéré comme auteur de travaux importants, comme 
c'est aussi le cas pour Keldermans. Il faut croire cepen- 
dant que le magistrat ait eu des preuves de son savoir 
faire pour lui donner cette marque de confiance : s'il ne 
lui est pas alloué de rémunération pour la préparation 
ou l'élaboration de plans proprement dits, cela ne peut 
résulter que de ce fait, qu'à ce moment la ville n'avait 
pas à faire effectuer de travaux importants, car les regis- 
tres des comptes en feraient foi; nous avons constaté le 
contraire. 

Cependant, comme à la suite du jubilé ‘de 1451, les 
églises de la ville ont été l'objet de réfections et d’amé- 
liorations de toute nature, telles entre autres l’église 
Notre-Dame, dont la tour a été construite à cette 
époque (r), la tour de l’église St-Jean, des travaux à 
l'église Ste-Catherine (dont la façade conserve encore, 
comme souvenir, les armoiries du pape Nicolas V, qui 
proclama le jubilé), il n'est pas impossible qu’à ces tra- 





liyues, aux annexes. Celles-ci contiennent tous les extraits des comptes 
communaux relatifs à Yean Keldermans, Gauthier Coolman et André Keldermans, 
qui se sont succédés comme chefs des travaux de la ville. 

(x) Tel est l'avis de M. Ph. Vax BoxMEER, notre architecte communal, 
à l'encontre de l'opinion de ceux qui ont avancé qu’elle est antérieure à 
l’église proprement dite. 


240 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR 





vaux Coolman n'ait contribué pour sa part. Malheureu- 
sement, les comptes de ces travaux ont disparu, et de 
ce fait toute preuve tangible et péremptoire fait défaut. 

c) G. Coolman est qualifié de mecst. meest. metsere. 
Nous ne pensons pas, comme on l’a dit et répété, que 
c'est là un « lapsus calami ».. 

En effet, Coolman est qualifié de cette façon dans le 
compte communal de 1446-47 (voir annexes). C'est l’uni- 
que fois, il est vrai, maïs il est à remarquer que c'est 
aussi la première fois que son nom est cité dans ces 
comptes, et, détail qui semble avoir une importance non 
à dédaigner, c'est que son nom est placé en tête de tous 
ceux des maîtres et des ouvriers qui travaillent pour la 
ville. Ni pour son prédécesseur, ni même pour son suc- 
cesseur, ce classement n'est suivi, et ceux-ci sont toujours 
cités au milieu du groupe (voir annexes). 

Chaque fois que Coolman est cité avec ses collègues et 
et aussi longtemps qu'il fut au service de la ville, les 
registres le mentionnent à la place d'honneur. I] faut 
donc supposer que ce n’est pas sans intention qu'ilena 
été fait ainsi, mais qu’on le considérait comme un homme 
dont la valeur le classait à la tête du groupe des artisans 
communaux. 


2° Coolman a eu le temps nécessaire de dresser le plan 
de la tour. 


a) Depuis la mort de Jean Keldermans, survenue en 
1445, jusqu'au moment où l’on entreprit les travaux, en 
1440, soit l'espace de 4 années, Coolman a pu s'occuper 
à son aise de ce projet. Même en supposant le contraire, 
comme on l'a avancé, on doit cependant reconnaître que 
Keldermans a disposé de moins de loisirs que son 
successeur, occupé qu'il était à la direction de travaux à 
Louvain et à Lierre, travaux absorbants, qui devaient 
solliciter toute son attention. 


DU PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT ? 247 





bj Coolman habitait Malines, à n’en pas douter, car 
déjà en 1427, 10 juillet (1), un Jean Coolman acquiert le 
droit de bourgeoisie. En 1444, un Jean Coolman est 
signalé comme « apothecarius » (2), et dans des comptes 
communaux (voir annexes), de nombreuses livraisons de 
pierres sont faites par un Jean Coolman (3). 


2° Coolman a sa pierre tumulaire encastrée dans la tour. 

On peut voir sur la figure ci-jointe l'emplacement de 
cette pierre à droite de la petite porte d'entrée, à la base 
du contre-fort médian. 





a) C'est un honneur qui n’est dévolu qu’à un grand 
homme et, puisque Coolman était architecte, à l’auteur 
même de la construction, qui porte cette marque d’ori- 
gine. 

On a dit, et c'est la vérité, que Coolman n'y est pas 
mentionné comme architecte. Mais le bâtiment n'est-il 
pas là pour témoigner qu'il l'était? Si l’on compare sur 
la figure ci-après, la partie de la tour qui est limitée par 
la pierre tumulaire de Coolman à celle qui y fait suite, 
ne reconnaît-on pas dans la première une sobriété de 


(1) Reg. Scab. n° 37, f 06. 
(2) Reg. Scab. 54, ? 47. 
(3) Voir aussi E, NEEFrFs, ouvr. précité, 


248 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR 





détails, une sévérité de lignes qui dénote le constructeur, 





alors que la seconde trahit la main d’un ornemaniste, tel 
que le fut André Keldermans? | 


DU PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT ? 249 





b) Non seulement on immortalise ainsi le nom de 
Coolman, mais on y associe le souvenir de sa femme, 
morte avant lui. 

Nous donnons ici la reproduction de la pierre tumu- 
laire remplacée actuellement dans la tour et telle qu'on 
peut la voir encore au musée communal. 





æ bier Let iwouter coolman 


die sterf an jaer m cccc 
en Lxbiit. æxbit dagbe 1 jauario 


&# en magricte lautris sn tof 





ous Die stef in iner m cece en 
loir op de +biste daecb in 





auqusto sprect pater noster. 


c) Enfin, peut-on croire qu'André, fils de Jean Kelder- 
mans, n’ait songé, au moment de reprendre la direction 


250 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR DU PLAN? 





des travaux de la tour, à rendre justice à la mémoire de 
son père, alors surtout qu'il fut chargé de placer la pierre 
tumulaire de Coolman? En bon fils, il n'aurait pu laisser 
se perpétrer ce passe-droit, conservant à la postérité le 
nom de celui qui n'était que l’exécuteur du plan au 
détriment de l’auteur véritable, qu'était son père. 


Conclusions 


Le projet deconstruction de la tour St-Rombaut émane 
de la fabrique d'église; c'est donc dans les comptes 
de l'église qu'il faudrait pouvoir retrouver le nom de 
l’auteur du plan. 

Aussi longtemps que l’on n’aura pu mettre la main sur 
un texte précis, 1l est évidemment impossible de se pro- 
noncer à ce sujet avec certitude. 

Toutefois, et c’est ce que nous avons cherché à démon- 
trer, nous estimons qu'on ne peut dénier à Gauther 
Coolman des titres à être considéré comme l’auteur du 
plan de cette tour. 

Dans l’état actuel de la question, il nous paraît même 
que ces titres sont plus probants en faveur de Gauthier 
Coolman qu’en celle de Jean Keldermans (r). 


D' G. VAN DooRSLaAER. 





(1) La question soulevée dans ces lignes a été l’objet d’une discussion au 
sein du Cercle Archéologique, dans le courant de cette année, et les con- 


clusions que nous émettons ici ont reçu l'approbation de tous les membres 
présents. 


ANNEXES 251 





PANNE XXE S 


Jean Keldermans 
Stadsrekeningen 


1426-27. fe 152. Stadsloonen : It. Jan van Conteke van sinen loone 
van desen jare comt op ROSE PTE 

Stadscleederen : It. Jan van Conteke. 

1427-28. Stadsloonen : (noch Jan van Conteke noch Keldermans). 

{o 154. Siadscleederen van paesschen 1428 : It. meest. Jan Kelder- 
man (15 maal). 

(In de stadswercken geen Jan van Conteke meer). 

f 155. It. meest. Jan Kelderman van haken te stekene aen de 
vesten van den bruesselpoerte tot de overste poorte üj daghe 
16 Junio 1428. 

fo 159 v°. It. meest. Jan Kelderman en ïj ghesellen met hem van 
metsenen op de veste tusschen de bruesselpoorte en de hanswyck- 
poorten. 

f° 160 : It. van metsenen. 

{° 160 ve. It. meest. Jan Kelderman ende ïïj ghesellen met hem van 
metsene tusschen de bruesselpoorte ende hanswyckpoorte aen de 
muere van den veste van ij weken. 

It. de selve meest. Jan van 1" tyeghelen gebesicht. 

{° 161 v° Idem van metsenen. 


IP r62 V9.» » 
{° 163 » » 
TOR OU » 
f 164 » » 


f 165 It. meest. Jan Kelderman en ïj ghesellen met hem van de 
muere te ruymen ende doude stofle wech te vuerene onder hen 
xv daghen. 

1428-29. Stadsloone : It. meest. Jan Kelderman van sinen loone. 
XX st. gr. 


252 PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT 





Stadscleederen : It. Jan Kelderman (Paesschen 1429). 

Stadswerc : It. mecst. Jan Kelderman en ïïi ghesellen met hem van 
metsene in de canimer van ij weken. 

It. meest. Jan Kelderman en ïüj ghesellen met hem van metsen 
inder stad cammer onder hen xxvii daghen. 

(Verder nog andere) 

It. meest. Jan Kelderman ende üij #hesellen met hem van metsene 
aen de Sluysbrugghe. 

1429-30. {° 180. Stadsloonen : It. meest. Jan Kelderman van sinen 
loone. 

Stadsclecderen : It. Jan Kelderman. 

Stadswerc : f 3. It. meest. Jan Kelderman van werken aen de 
Kerckhofbrugghe van iüiij daghe, ij cnapen vj daghe. 

It. de selve meest. Jan en üij ghesellen met hem van metsen aen de 
Kerckhofbrugghe onder hen xxiij daghen. 

It. Jan Kelderman van de vier ringhen in den gasthuys muer te 


legghene ii] daghe comt op ij st. 1 d. er. br. 
f 190. It. meest. Jan Kelderman van toe te siene totter crane van v 
daghen. 


1430-1451. S'adsloone : It. meest. Jan Kelderman van sinen loone. 
xx St. gr. out. 

Stadscleederen : It. Jan Kelderman. 

Stadswerc : It. meest. Jan Kelderman met : gheselle van metsene in 
den beyaert aen t waterscap te zavele ende de steene te brenghen 
comt op 1 St: x Abe 

It. meest. Jan Kelderman van toeziene aen de taswerc van de coe- 
porte, xv) daghe. 

1431-1432. Stadsloone : It. meest. Jan Kelderman. XX ST OI 

Stadscleederen : It. Jan Kelderman. 

1432-1433. Stadsloone : It. meest. Jan Kelderman van sinen loone. 

ASC 

Stadscleederen : (geene melding van /an Kelderman). 

Stadswerc : (andere metsers (Denys Van den Kelder) aan ’t werk). 

It. meest, Jan Kelderman en ij ghesellen met hem van metsene aen 
de waterscap in de bogertstrate op de Meylane onder hen v daghen. 

1433-1434. Stadsloone : It. meest. Jan Kelderman van sinen loone. 

XX SLUSE 

Stadscleederen : (geene melding van J. K.). 

Stadswerc : (andere metsers met J. K.). 

1434-1435. Stadsloone : (geen J. K.). 

Stadscleederen : (geen J. K.). 


ANNEXES 253 





Stadswerc : (geen J. K.). 


1435-1436. (Niets over J. K.). 
1456-1457. ( id. ). 
Su 1538. ( id. ). 

439-1439. ( id. X 
1440. ( id. ). 


1440-1441. f° 155". Stadscleederen : It. xxv elle blau lakens gecocht 
ter stad dieneren behoef te wetene meest. Jan van Meerbeke, Danys 
van den Keldere Wouter van der beken. Henr. de pape end Daniël 
van Yeteghem coste elc elle. (geen Keldermans). 

1441-1442. Stadsloone : (geen J. K.). 

f 153". Sfadscleederen : It. Ixxj ellen Roets lakens gecocht ter 
werclieden behoef. te weten : Meest. Jan van Meerbeke, Meest. Jan 
Kelderman, Denys van den Kelder, Wouter Verbeke, Henr. de bock, 
henr. de pape, Daniël van Yeteghem, Meest. Jacop de boegmakere, 
Meest. Jan van Berlair, Jan van Cruykeke, Reyner Parys, Gabriël 
Stoop, Aerd van Antwerpen elke v ellen ende Jan Hergod vj ellen, 
coste elc elle. 

Stadswerc : (geene melding). 

1442-1443. f 146. Stadscleederen : It. ij laken en een derde deel 
blauwe gecocht ter stad behoef voir den stadwerclieden en paelders te 
wetene Jan van Meerveke, Danys van den Kelder, Jan Kelderman, 
Daniël van Yeteghem, Gabriël Stoop, Heïinric de bock, Heinric de 
Pape, Jan van Berlair, Jan van Cruybeke, Aerd van Antwerpen ende 
Reyneer Parys ende Wouter van der Beke, coste.. 

f 162 v° It. meest. Janne Kelderman van twee daghen dat bezich 
gheweest heeft over de berderen te sniden toter poorte van Necker- 
spoele, comt op ij st. gr. Mech. 

1443-1444. Stadsloone : (geen melding). 

{ 145. Stadscleederen : It. ïij laken wit ghecocht voir de stad werc- 
meestere te wetene : Mest. Jan van Meerbeke, mest Jan van Berlair, 
Wouter van der beke, Henr. de bock, Henr. de pape, Gabriel stoop, 
Daniel van yeteghem. Aerd van Antwerpen, Danys van den Keldere, 
Jan van Cruybeke, Jan hergod, meest. Jan Kelderman. Willem Zelle 
ende Jan boydens bode, coste elc laken… 

f 162 It. gheg. meest. Janne Kelderman van enen daghe dat hy 
bezich geweest heeft op te neckerspoelporte comt op xij gr. mech. 

f 162 vo. It. meest. Jan Kelderman van ïij daghe dat hi bezich 
gheweest heeft in der stadswerc aen de neckerspoelpoorte, Julio 1444, 
iij st. gr. mech. 

{fo 163. Idem. 


294 PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT 





1444-1445. Stadsloon : (geen melding). 

Stadscleederen : It. ïij zwarte lakenen gecocht voor de stad werc- 
meesteren te weten : meest. Jan van Merbec, mest. Jan van Berlair, 
Wouter van der beke, Henr. de bock, Henr. de pape, Danijs van den 
Keldere, Aerd van Antwerpen, Jan van Cruybeke, Daniel van yete- 
ghem, mest. Gabriel stoop, Jan hergod, meest. Jan Kelderman, meest. 
Jacob en Jan loy boegmekers, Rom. van Baesrode, Willim Zelle, 
Jan boydens, mest. Aerd Wyshagen ende Jan Scoenjans, coste elc 
laken.. 

fo 155. Sradswerc : metsselrye. 

It. gheg. meest. /anne Kelderman omme dat hi besich gheweest 
heeft aen de beworpe van der stad aengaande den werke van den 
Neckerspoelpoorte met xij gr. mech. die gheg. waeren twee gesellen 
die twee maelgien aen de selve porte ghenomen hebben te makene 
comt op iiij st. gr. mech. 

It. bet. den selven omme dat hi gesneden heeft de berderen dair 
men dwerc van de hanswycpoirten nair houwen sal ende over tselve 
werc te ordineren besich gheweéest heeft ij st. gr. mech. 

It. bet. meest. Jaune Kelderman omme dat hy besich geweest heeft 
aen de beworpen van den formelen ïj in april aen hanswycporte 

[üij st. gr. mech. 

It. gheg. meest. Jan Kelderman omme dat hi besich gheweest heeft 

aen de formelen van dhanswiicporte 14 in mey xlv comt op 
[ij st. gr. mech. 

1445-1446. 1° 135 v° Sfadscleederen : It. twee witte lakenen ge- 
cocht voor de stadmeesteren werclieden te weten : Aert Wys- 
hagen, Henric de bock, Henric de pape, Daniel van yetegem, Gabriel 
stoop, Jan hergod, Rom. van baesrode, meest. Jacob de boegmakere, 
Jan scoenjans, Jan boydens, Jan van Cruybeke, ende Gielys scheers, 
ind tolhuys elke v ellen coste elk laken.. (geen J. K.). 


Gauthier Coolman 


Stadsrekeningen 


1446-1447. {° 140. It. twee laken blau ghecocht voer der stad 
werclieden te wetene voer den meest. meest. metssere Wouter Cool- 
man, meest. Aerd Wyschaven, Janne hergod, mest. Jan van Cruy- 
beke, Janne Loy, Henr. de bock, Henr. de pape, Gabriel stoop, 


ANNEXES 255 





Daniel van yeteghem, R°m. van baesrode, meest. Jacop de boghe- 
makere, Gielys scheers, coste.. 

{ 160. It. bet. meester Wouter Coolman, meester steenhoutvere, van 
ii] pumelen te maken ende de steene dair toe ghelevert toeten 
maclgien van de Neckerspoelporte comt op xij s. gr. mech. 

1447-1445. f 137. It. bet. van ij laken en een derdenderl gecocht 
voir de stadwerclieden te weten, meester Wouter Coolman, meest. 
Aert Wishagen, Jan hergod, meest. Jacob de boegmakere, Jan van 
berlair, Henr. de boc ende Gielys Not coste... 

1448-1449. {° 136. It. betaelt voer twee laken, 1 derdendeel persch 
gecocht voer de stadwerclieden te wetene : Wouter Coolman, 
metsserer, Aerd Wyschaven tymmerman, Jan hergod, Jan van Cruy- 
beke, Jan loy, Henr. de bock, Henr. de pape, Gabriel stoop, Daniel 
van yetechem, Rom. van baesrode, meest. Jacop de boghemakere, 
Jan van berlair, Jan scoenjans ende Jan de Vos coste... 

1449-1450. {° 156. It. vyf groen lakenen ghecocht voer stadwerc- 
lieden en anderen te wetene : Wouter Coolman, metsere, Aerd Wis- 
haven tymmerman, Jan hergod, Jacop de boghemakere. 

1450-1451. f° 1,6". It. vier blauwe lakenen ghecocht voer der 
stadwerclieden ende anderen te wetene meester Wouter Coolman, 
Jan hercod.. 

1451-1452. 1° :38. It. 1 Roy lakenen gecocht voir de meester 
werklieden van de stad, Wouter Coolman.…. 

f 154. It. betaelt meest. ÜWouter Coolman van den garitten in 
St Kath. poirte te stoppene ende te makene met sinen ghesellen 

[ij s. 1 d. gr. mech. 

1452-1453. {° 143. It. v witte lakenen en v elle gecocht voir de 
ï wechters te St Rom. 1 werchter te onze vrouwe en Jan herzod 
elken van hen vj ellen, meest. Wouter Coolman meest Jan van 
Cruybeke.. 

f° 156. Item gecocht teghen Janne Coolman ende zyne geselle 
iij*xxxiij voeten dicke trappen omme de besinghene aen dwaterscap 
bi den mol aen den moschelwerf cost elke voet vij gr. mech. 
comt op x lij % xi] st. 

1453-1454. { 132'. It. bet. van vyf blauwe laken gecocht voir de 
meesters werclieden van de stad te weten : Wouter Covlman.... 

f 149. It. bet. Janne Coolman en henric tyke van cxcij voete 
exsteens. 

It. bet. Meest. Wouleren Coolman van een tabernacule te maken 
op St Rom. huys boven in den ommegany aen hem besteet in tasse 
comt op sonder stoffeersel v lib. xj s. gr. mech. 


256 PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT 





1454-1455. f 135". It. vyf roye lakenen en x elle Roets ghecocht 
voor de meester werclieden van der stad te weten Wouter Coelman…….. 

1455-1456. 1342. It. ïij laken groen geverwt en xxv ellen gecocht 
voir de meester werclieden van de stad te weten Wouter Coelman…….. 

f 151. It. bet. Jaune Coelman van v'xlix voeten groten dicke 
trappen. 

1456-1457. £ 130". It. iij laken en een half roet geverwt voor de 
meest werclieden van der stad te wetene : Wouter Coolman…….. 

1457-1458. {° 137°. It. vyf blau laken ghecocht voir de meester 
werclieden van de stad te wetene Wouter Coolman….. 

1458-1459. f 136%. It... Wouter Coolman. 

f 154. It. bet. meester Wouteren Coolman in hoofscheiden omdat 
hy der stad raed gheeft tot haren wercke comt van desen jaere 

xij s. ix d. 

1459-1460. f 138. It... laken voer de meester werclieden van der 
stad te wetene : meester Wouter Coolman. 

f 155. It. betaelt meester Wouter Coolman van ïij vierendeel en 
ij waghe welsteens van Affleghem gebesicht aen de grootbrugge 
coste dlast tegen vi] & x st. gheg. comt op met xv stuivers van 
craengelde en van vueren te samen vj & x st. en v d. 

It. bet. meest. Wouter Coolman in hoofscheyden omdat hy der 
stad raed gheeft ende toesiet tot haeren wercke van desen jaere comt 
op xs. gr. out val xxviij s. gr. 

1460-1461; {° 137". It... laken.... Wouter Coolman. 

f 158. It. bet. M' Wouter Coolman in hoffscheiden omdat hy der 
stad raed gheeft in haer werck comt op van dese jaere v s. gr. out 
valet xiij st. ix d. 

1461-1462. f° 140". It... laken.…. voir Wouter Coolman. 

4 159". It bet. M' Wouter Coolman van toesiene al omme in der 
stad werckende te oirdinerene binnen dese jaere comt op 

x ii st. ix d. 

1462-1463. f° 138". It... laken.... Wouter Coolman. 

f 156". It. bet. M' Wouter Coolman van toesiene ende te ordene 
rene in der stad werc binnen desen jaer comt op x ii: St te 

f 157". It. bet. M' Wouteren Coolman ende Henr. Michiels van 
welvene die voute in den beyaert ende den muer tusschen beyde op 
te metsene, van paveyene aen hem besteet comt op 

ix lib. xvj s. iïij den. 

1463-1464. { 137". It. laken.… Wouter Coolman. 

f154.1t.bet. Wouteren Coolman ende Anthonys van Beveren van den 
dorpel boven des sayelmekers doere te verlegghene elc eenen dach... 


ANNEXES 297 





1464-1465. {° 135". It... laken Wouter Coolman. 

1465-1466. t° 135°. It. bet. voir v lakenen ghecocht ter stad dieneren 
behoef te wetene Wouter Coolman, Rom. van Cruybeke, M'. Jan van 
Berlair, Gabriël Stoop, Willem van Beveren, Jan Wyschaghem, Anth. 
van Beveren, Rom. Alaerd, Henr. van den Vekene... 

1466-1467. {° 134%. It. bet. voir iïij laken ende xxv ellen roets ter 
dieneren behoef te wetene : Wouter Coolman, Rom. van Cruybeke, 
M: Jan van Barlair, Gabriël Stoop, Jan de Booghmakere, Jan 
Wyschagen, Anth. van Beverer, Rom. Alaerd, Henr. van der 
Veckene, der stad v boden.. 

f° rso. It. bet. den coster van Ossephem en Jan Coolman voir 
v° Ixxv voeten decksel op te canteelen van den venster. 

1467-1468 (Geene melding meer van Coolman). f 134". It. bet. voir 
een laken ende liij ellen stucken ghecocht ter stad behoef. voir die 
dieneren te weten iiij vierroepers iij medemeyers v boden ij wechters 
op de torre, Merten Leysen, Scheerken, Machiel de Staefmakere, 
Tasen van Kiexhem, Meest Jan van Barlair, de Boogmaker, Jan 
hergod ende gheerd De Cock coste.…. 


André Keldermans 


Stadsrekeningen 


1443-1444. { 163. It. Andriese Kelderman bet. van 17 reprisen die 

hy ghehouwen heeft gebesicht aen de neckerspoelpoorte coste elc 
ii} st. 

1444-1445. Stadswerc, metsselrye : It. bet. Andries Kelderman 
van de tabernacule te houwen voir aen de hanswycpoirte ter stad 
wertinne comt op xx) st. 

It. bet. Henric van obberghen ende Andries Kelderman van twee 
steynen maelgien omme te setten op de Neckerspoelpoorte. 

1445-1446. f 151. metsellrye. It. bet. Andries Kelderman van den 
sloetsteene dair men tvoirs welffsel medegesloten heeft (S'° Kath. 
porte). 

1462-1463. {° 156. It. bet. Andries Kelderman van twee caputeelen 
te maken dair d welfsel op rysen sal. 

It. Andries Kelderman en Peter waelpuyt van de ïij sloetsteenen. 

It. bet. Andries Kelderman van vj leeuwe te makene die op te 
uytgepannen venstere van den beyaert staen van elcke leeu x s. v. 
den. valet XV. SagP: 


17 


258 PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT 





1468-1409. (Geene melding van Coolman noch Andries Kelderman). 

1469-1470. f 153. Stadscleederen. It. bet. voir ïüj ghesneden 
lakenen voir de dienaers. van de stad te wetene voir Jo hergod, Jo 
Wysschaghen, Jo van Barlair, Rom. van Cruybeke, Vranck den 
hoirloymeester, Jo de boegmakere, Anth van beveren, laur, ruymelaid, 
Andries Kelderman, Machiel de staefmakere, Casse van kiexhem. 

1471-72. f 137. Stadscleederen. It. bet. voer twee lakenen van il) 
loyen groen ende xxiij ellen ïij vierendeelen voir die dienders en 
werclieden van de stad te wetene Jan hergod meest. Jan Wischagen, 
Jan van berlair, v boden, ïüüj vierroopers, Anthonys van beveren, 
Rom van Cruybeke. Andries Kelderman, Bouwen van der wyct, 
Lauwer Ruymelaer. Vranck d’orloymeester, Jan de boegmaker, 
de cock, Jan scheers ende Merten die handwercker. 

(Niet gemeld in ’t stadswerck). 

1450-71. {° 146. Stadscleederen. It. bet. voir ïij dienaerslakenen van 
der stad te wetene Jan hergod, Mr Jan Wyschaven, M' Jan van 
berlair, v boden, iij vierroepers, M' Anth. van beveren, M' Rom van 
Cruybeke, M' Andries Kelderman, Bouwen van der wyct, Laur 
ruymelant, Vranck de hoirloymeester, Jan Scheers ende Zegher van 
de brande coste. 

(Niet gemeld in *t stadswerck). 

1472-73. {° 136. Stadsclederen. Andries Kelderman. 

1473-74. Ÿ 139. » meest. » 

{ 151. Bet. meest. Andries Kelderman met ïij ghesellen van 
deckene op ’t heerenhuys... 

1474-1475. f 131. Stadsclederen. Andries Kelderman. 

f 146. v. Bet. m' Andries Kelderman voir zynen arbeit die hy in 
den watermolen ghedaen heeft ende van veele scapclyoenen te 
makene in der stadwerc comt op xx st. gr. 

1475-76. 131. Stadscleederen : Ardries Kelderman. 

f 137. Ît. bet. m' Andries Kelderman van metsene op ’t palleys op 


te deckenen was aen een schauwe comt op xxxvij st. ix d. 
f 138. It. bet. m' Andries Kelderman van den voirpay te makenen 
van ‘t palleys comt op Ixxv #. 


It. bet. den selve van den voirpay te makene voir den beyaert aen 
hem besteet in tasse comt op XVII] & gr. 
It. bet. den selve van de lysten te makenen om de schouwe boven 
op ‘t palleys met ij sluytsteenen ende een reprys comt op 
vi & üjst.i d. 
1476-1477. f 133. Stadscleederen : Andries Kelderman. 
1477-1478. £ 130. » » 


ANNEXES 259 





1478-1459. { 130. Stadscleederen : Andries Kelderman. 

{° 142. Bet. meest. Matheus Kelderman van ij tummelen op te i 
torren van de bruesselpoirte elc stuc te xij st. en de noch vj cleyne 
alder elc stuc te v st. vj d met v dorpels aen de porte voirs ghelevert 
tot tzamen op ii & x d. gr. 

It. bet. m'° Matheus Kelderman van eenen steynenbeelde van 
St Rom. te makenen omme te settenen in de bruesselporte in een 


tabernacle 11] & gr. 
1479-1480. { 134. Stadscleederen : Andries Kelderman 
1480-1481. {° 134. ÿ » 
1481-1482. { 145. » » 


f 159. Bet. Anthonis Kelderman met syne ghesellen van metsene 
in myn vrouwen hof van xv weecken. 

1482-1483 en volgenden, (geen Andries Kelderman meer, maar wel 
Matheus Kelderman). 











BIBLIOTHÈQUE MALINOISE 


CATAEOGUE SPÉCIALE 


(Suite) 


CHAPITRE VII 


Cartes, plans, vues, constructions (civiles, mili= 
taires & religicuses), dessins, gravures & photo= 
grapbies, livres & objets d'art. 


$S I — CARTES DE LA SEIGNEURIE & DU DIOCÈSE DE MALINES 
a) Cartes de la seigneurie 


I — CARTES GÉNÉRALES 


I. Carte intitulée « /a Seigneurie de Malines », gravée 
en 1607. Larg. 0"25, haut. 018. Sous glace. 

2. Carte intitulée « Mechlima dominium » s. d. Larg. 
022, Haut AO 10: 18. 

3. Carte intitulée « Brabantia ducatus. Machlimae urbis 


202 CARTES DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 





dominium », gravée vers 1617 par Pierre Koerius. Larg. 
550, haut: 034006: 

4. Carte intitulée « Mechlinia », ilustrée par une vue 
de la ville et les armoiries de la seigneurie, ainsi que par 
deux personnages : un Malinois et une Malinoise. Gravée 
par le même en 1617. Larg. 0"48, haut. 0°36. Jé. 

5, Même carte coloriée, gravée par C.-7. Vasscher en 
1624. Larg‘0°48 "haut. \0"30:175. 

6. Carte intitulée « Tabula ducatus Brabantae cont- 
nens Marchionatum Sacri Imperii et Dominium Mechliniense », 
illustrée par les vues coloriées de Louvain, de Bruxelles, 
d'Anvers et de Bois-le-Duc, ainsi que par les portraits 
d'Albert et d'Isabelle, et les costumes de huit Malinois, 
moitié hommes et femmes. Gravée par Pierre Verbist en 
1037- Paro 0194, thaut. OP4r Ir. 

7. Carte intitulée « Mechlima dominiun et Aerschof 
ducatus », coloriéeaux armoiries de Malines et d’Aerschot. 
Auctore Michaele Flor. a Langren. Amstelodami, apud 
Joannem Fanssomium. Larg. 0"50, haut. o"40. 14. 

8. Carte intitulée « Tabula nova geographca exmbens 
Ducatum Brabantiae » e cura Yoanms Walchn Augustae 
Vindeli. Larg. 0"46, haut. 0"54. J£. 

9. Carte intitulée « Marchonatus Sacri Impern et Do- 
manu Mechelin tabula », gravée par F. De Wat. Larg. 0"56, 
haut. 0"48. If. 

10. Carte intitulée « Mechlima domimium et Aerschot 
ducatus », gravée par Nicolas Visscher. Larg. 0"57, haut. 
DAAO EE , 

11. Carte intitulée « Nieuwe caerte ende platte grondt 
der stadt ende provincie van Mechelen, waer in de selve figu- 
rativelych wordt aen-gewesen met allen haere dorpen, gehuch- 
ten, rivieren, stracten, castcelen, huysen, ende andre plaetsen 
die daer gelegen oft te vinden zyn», illustrée par les armoiries 
des avoués de la seigneurie, de la ville, du district et du 
pays de Malines. Mesurée par P. van Antwerpen en 1730, 


CHAPITRE VII 263 





et gravée par P.-B. Boultais (1° et 2% édition). Larg. 
OmOR haut 0 407: 

12. Carte intitulée « Carte particulière des environs de 
Lier et de Malines ». Larg. o"30, haut. o0"22. I. 

13. Carte intitulée « Carte des environs de Malines, 
Vilvorde et de Lier ». Larg. 0°26, haut. 0"20. J£. 

14-15. Carte intitulée « Carte générale des 17 Provinces 
des Païs-Bas avec leurs capitales », gravée par De la 
Femlle en 1708 (1° et 2% partie). Larg. 0"25, haut. o"17. 
fe 


2 — CARTES PARTICULIÈRES 


I. Carte intitulée « Département des Deux Nèthes », 
divisé par arrondissemens communaux ou de sous-pré- 
lccturectetmustices detpaix (Lars #052,Mhaut.\ 039. 
Sous glace. 

2. Carte intitulée « Département des Deux Nèthes », 
divisé en trois arrondissements et 23 cantons, réduits à 
21 justices de paix, par P.-G. Chanlaire, à Paris. Larg. 
220, haut. O10. 14. 

3. Carte intitulée « Département des Deux Nethes, pare 
dearbtlaique» Cars. o2r haut.or7. 11 

4. Carte intitulée « Plan van de Lovensche vaert ». Tot 
Boven, Foy Vander Faert, 750. Pare%0720; haut. 
ORPI. 

5. Carte figurative du canal de Louvain, dressée par 
7.-7. Van Haecht en 1704. En portefemile. 

6. Carte du cours de la Dyle, de Malines à Louvain, 
et du Demer, depuis Werchter jusqu’à Diest. Larg. 060, 
haut. 0"28. Sous glace. 

7. Carte figurative de la chaussée de Louvain à 
Malines. Ears..0757, haut. 0740. 75. 

8. Carte figurative de celle-ci, dressée par P.-F, De 
Noter en 1809. En rouleau. 


264 CARTES DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 





9. Carte figurative de l’ancierne et de la nouvelle 
chaussée d'Anvers à Malines. En portefeuille. 

10. Carte figurative des fortifications entre la porte 
de Bruxelles et celle d'Adeghem. En rouleau. 

11. Carte figurative des fortifications entre la porte du 
Cimetière et celle des Vaches. En portefeuille. 

12. Carte figurative des fortifications entre la porte 
des Vaches et celle de Neckerspoel. Jé. 

13. Carte figurative des fortifications entre la porte 
de Neckerspoel et celle de Louvain. fé. 

14. Carte figurative de la porte de Bruxelles, mesurée 
le 14 janvier 1805. if. 

15. Carte figurative de la porte des Vaches, mesurée 
le 29 avril 1808. If. 

16. Carte figurative de la porte de Louvain. Jé. 

17. Carte figurative de la porte d'Anvers, démolie en 
1810. It. 

18. Carte figurative des fortifications de la ville. Larg. 
0"40, haut. 0"32. Sous glace. 

19. Carte figurative des fortifications de la ville. Larg. 
OMI7, Rat MOT AN 

20. Ancien plan des remparts de Malines, avec les 
dessins et élévations des portes. — Ce plan, à en juger 
par l'écriture, paraît avoir été exécuté au xvi‘ siècle. 
Larg. 0"57, haut. 0"48. If. 

21. Carte figurative d’une partie de la ville. En rouleau. 

22. Carte figurative d’une partie de Neckerspoel, 
dressée par le géomètre Ÿ.-7. Van Haecht en 1787. En 
portefeuille. 

23. Carte figurative d’une partie de Pennepoel, dressée 
par le géomètre Acolcyen en 1722. En rouleau. 

24. Carte figurative de Pennepoel, levée par C. Eve- 
raert en 1741. Ît. 

25. Carte figurative de la juridiction exercée dans la 
paroisse de Wavre-Ste-Catherine, par le curé de celle-ci 


CHAPITRE VII 265 





et celui de la paroisse de S. Jean, dressée par 7.-D. 
Bogaerts en 1748. If. 

26. Carte cadastrale du territoire de Malines et de 
celui de Wavre-Ste-Catherine, délivrée par l'ingénieur 
vérificateur Masquelin en 1818. En portefeuille. 

27. Carte figurative d’une partie d’'Auwegem. J£. 

28. Carte figurative, sur vélin, pour la seigneurie de 
Bonheyden, dressée par P. van Antwerpen en 1734. It. 

29. Carte figurative, sur vélin, d’une pièce de terre à 
Hever, mesurée par ÿ.-D. Bogaerts en 1754. Ié. 

30. Carte figurative d’une bruyère sous Hever, dressée 
par J.-J. Van Haecht en 1704. If. 

31. Carte figurative de la chaussée de Malines au 
Roeselberg sous Hérent, dressée par 7.-B. Ÿoris en 1770. 
112 

32. Carte figurative pour Blaesvélt et Heyndonck. Jé. 

33. Carte figurative pour la seigneurie de Keer- 
berghen, dressée par ?.-D. Bogaerts en 1785. If. 

34. Carte figurative d'Heyst-op-den-Berg, levée en 
ROSE. 

35. Carte figurative d'Hallaer, dressée en 1708. J£. 

36. Carte figurative, sur parchemin, du canal de Bru- 
xelles à Willebroeck, levée par l’arpenteur Adrien Van 
der Hagen en 1650. En rouleau. 

37. Projet présenté par l'ingénieur Antoine Van 
Marcke en 1664, pour tirer ce canal par la ville de 
Vilvorde et Steene, ou bien par Peuthy. Jé. 

38. Carte figurative indiquant la borne placée entre 
la province de Brabant et celle de Malines. En portefeuille. 


b) Cartes du diocèse de Malines 
I — CARTES GÉNÉRALES 


I. Carte avant l'érection des évêchés dans les Pays- 
Bas, par M. 7. Schaeffer. Larg. 0"50, haut 0"65. Sous glace. 


266 PLANS DE LA VILLE DE MALINES 





2. Carte intitulée « Descriptio dioeceseos archepiscopatus 
Mechliniensis, ex adversaris geographicis acobi Florentu 
Van Langren », gravée par Richard Colin en 1644. Au 
haut de la carte, on voit les portraits coloriés avec les 
armoiries des trois premiers archevêques de Malines et 
celui de leur successeur, Yacques Boonen, à qui la carte 
est dédiée. Au bas, sont représentés les costumes de tous 
les ordres religieux du diocèse. Larg. 0"89, haut 0°48. 16. 

3. Carte intitulée « Descriptio gcographca archepisco- 
patus Mechliniensis, primatus Belgu, ct cpiscopatuum Ant- 
verpiensis, Gandensis, Buscoducensis, Brugensis, Yprensis et 
Ruremundensis metropolis ». Prostat Bruxellis apud fratres 
# Serstevens bibliopolas 1673. Au haut de la carte, on 
voit les portraits des huit premiers archevêques de 
Malines avec leurs armoiries, ainsi que la dédicace de 
Florent Van Langren à l'avant-dernier, Alphonse de Berghes. 
Larg.0°89, haut. 0"66. 15. 

4. Carte intitulée comme la précédente, gravée par 
7. Harrewyn en 1725. Larg. 0"86, haut. o"40o. If. 


2 — CARTES PARTICULIÈRES 


1. Carte figurative de la ville, avec la division des 
nouvelles paroisses à y établir, levée en 1786. Larg. 0°36, 
haut. 0"73. Sous glace. 

2. Carte figurative intitulée « Deel van’t aartsbisdom van 
Mechelen sedert 1807 ». Voy. K. Van Rooy « Oudheidkun- 
dige inlichtingen over het Aartsbisdom van Mechelen », 
DD 120 Etre 7 


S II — PLANS DE LA VILLE 
a) Plans antérieurs au XIX° siècle 


I. Plan de Malines et de ses environs, par Ÿacques 
de Deventer, reproduit par l’Institut national de géographie 
de Bruxelles. Larg. 0"61, haut. 0"54. Sous glace. 


CHAPITRE VII 207 





2. Plan de la ville et province de Malines avant les 
guerres civiles du xvi° siècle. Copie du xvin° siècle. 
Parsto50, haut--07340r 

3. Plan colorié, intitulé « Niidissimae civitatis Mech- 
liniensis, in meditillio Brabantiae sitae, exactis. delineato », 
par François Hogenberg. Larg. 0"45, haut. 0"33. I. 

4. Même plan, en noir, s'écartant un peu du précé- 
dent-Éaro- 0 5rthaut o25. 17. 

5. Plan, collé sur toile, de la ville et ses faubourgs, 
levé par Ÿean van Hanswyck en 1578. Larg. 1"44, haut. 
T2): 

6. Même plan, réduit, copié par Yean-Bapthste-André 
De Noter, en 1812, pour Messire Ÿean-Ernest-Ghslain- 
Xauwr Coloma, baron de Leeuw-St-Pierre. Larg. 0"76, 
haut. 0"59. Sous glace. 

7. Même plan, grandeur naturelle, reproduit par le 
même, pour le magistrat de Malines, en 1850. Larg. 
oO Halte or ro 12; 

8. Plan intitulé « Machlinia », avec les armoiries de 
Philippe II et celles de la ville. Larg. 0"40, haut. 0"37. 15. 

9. Plan intitulé « Mechelen » aux armes de la ville, et 
avec une légende de 20 numéros. Larg. 0"13, haut. 010. 
Tr. 

10. Plan intitulé « Machelen », avec une inscription 
Étinetdettrois lignes. Larg. 0212, haut. o®r11. 16. 

II. Plan d'une grande partie de la ville de Malines, 
avec les dessins de tous les édifices et établissements 
religieux de cette ville, dressé par l’arpenteur Ÿ. Wyaerts 
en 1024 Mars O1)1, haut. 0734: JF. 


(1) « Betaelt Fan van Hanswyck lantmeter xij gulden eens, van dat hy tbe- 
ginsel vander fortificatie deser stede een bewerp van het circuyt deser stadt 
met de buytemueren daerom liggende, op den cleynen voet, deur bevel 
vanden myn Heeren vander weth alsdoen wesende, by ordonr. vanden 
xxve meye Ixxviij, de voers. xij gulden ». Compte communal 1577-78, 
fol. 175 v°. 


268 PLANS DE LA VILLE DE MALINES 





12. Plan intitulé « Mechlima vulgo Malines », aux ar- 
moiries de la ville, imprimé à Amsterdam en 1696. 
Laretor50 ‘haut. 019 

13. Plan intitulé « Mechlin, or Malines the capital of 
one of the ten provinces of the Netherlands 1n Brabant an 
archbishoprick, situated upon y Dyle ». For M° Tindals 
continuation of M' Rapiws history of England. Larg. 
047 vhautrors6 Jr 

14. Plan de Malines « avec la démonstration et descrip- 
tion abrégée des principaux endroits de la ville et de ses 
environs », dessiné par ÿ.-F. Vanderelst, et gravé par 
Berlin en 1778. Larg. 0"39, haut. 0"45. I4. 

15. Même plan, avec le texte en flamand, dessiné et 
gravé par les mêmes. Larg. 0"40, haut. 0"46. Jé. 

16. Plan intitulé « Mecheln », aux armes de la ville, 
avec description et légende. Larg. 0°26, haut. 0"16. I. 


b) Plans du XIX: et du XX: siècle 


I. Plan topographique de Malines, gravé par Mattmeu- 
Toseph-Charles Hunin en 1801. Larg. 0"61, haut. 0"60. 
Sous glace. 

2. Plan de Malines, avec une légende de 35 numéros, 
gravé par À.-A. Maheu en 1820. Larg. o"15, haut. o"r1. 
Ié. 

3. Plan intitulé « Kaerte van Mechelen met de aenwy- 
singe ende korte beschryvinge van de gelegentheyd der besondere 
plaetsen soo binnen als rondom de selve stad », dessiné par 
7.-B.-A. De Noter. Larg. 0"82, haut. o"57. 16. 

4. Carte figurative des rues, places publiques, portes 
et boulevards de la ville de Malines, destinée à faciliter 
l'intelligence du Rapport au conseil communal par la 
commission des rues, en date du 13 juin 1851, dressée 
par E.-A.-F. Ketelaars, Echevin-Président. Larg. 1"14, 
haut. 1"00. 


CHAPITRE VII 269 





5. Plan de Malines, dessiné par M. 7. Schaefjer. Larg. 
0°63, haut. 0"61. Sous glace. 

6. Plan itinéraire de la ville de Malines et de ses 
faubourgs, publié par l'administration communale, 1868. 
Etablissement géographique de Bruxelles fondé par PA. 
Vander Maelen. Larg. 1"27, haut. 1"03. 

7. Atlas cadastral de Belgique. Province d'Anvers. 
Arrondissement de Malines. Canton de Malines. Plan 
parcellaire de la ville de Malines intra-muros, et une 
partie de la section D extra-muros avec les mutations. 
Publié avec l'autorisation du Gouvernement, sous les 
auspices de M. le Ministre des finances, par P.-C. Popp, 
anciendeontroleur du-cadastre. are: 151, haut. 1715. 

8. Malines. Projet de Bassin maritime. Publié par 
PDiericnx-Deheuis, 1871. Large. 0757, haut: 048. Sous 
glace. 

9. Plan de Malines, indiquant tous les monuments. 
Publié par Joseph Kips, en 1870. Larg. o"19, haut. o"14. 
ee 

10. Plan intitulé « Biens occupés par des corporations 
rehgreuses ». Kloostergoederen à Malines. Intra-muros 
1886. Larg. 0"38, haut. 0"30. If. 

II. Plan de la ville de Malines, avec légende. Tiré 
de « Malines. Guide historique et description des monuments » 
par G. van Caster, 1887. Larg. 0"25, haut. o"20. If. 

12. Plan de la ville de Malines, avec légende. Publié 
par den Katholieken Werkmanskring en 1891. Larg. o"22, 
hauts 6977. [#. 

13. Plan itinéraire de la ville de Malines et de ses 
faubourgs. Complété et publié à l’occasion du xr1° congrès 
archéologique et historique 1897. Larg. 0°27, haut. 0"22. 
Té. 

14. Plan-guide de la ville de Malines avec légende, 
collé sur toile. Edition 1898, dessiné et publié par G. 
Hamaide. Larg. 1°26, haut. 0"76. 


270 VUES DE LA VILLE DE MALINES 





15. Grondplan der stad Mechelen. Edition 19o1. 
Larg. 0"27, haut. 0"22. Sous glace. 


S III — VUES DE LA VILLE 
a) Vues à vol d’oiseau 


I. Vue coloriée, aux armes de la ville et avec une 
légende de 19 numéros. Tirée de la première édition 
italienne de l'ouvrage « La description des Pays-Bas », par 
Louis Guicciardini, imprimé à Anvers, chez Guillaume 
Siluius, en 1567. Larg. 0"33, haut. 025. Sous glace, 

2. Vue coloriée, intitulée « Machelen », portant pour 
inscription : Nifidissimae civitahis Mechlincensis, 1n medi- 
tullio Brabantiae sitae exactissima delineañho. Larg. 0"47, 
haut: of1T: Jé, 

3. Vue intitulée « Malignes ». Larg. o"13, haut. 0"o8. 
118 

4. Vue intitulée « Malignes », portant pour inscription, 
en haut : For furor arma mimstrat, et en bas : Fortbus 
haud opus est armis splendentibus, hostes mandibula Simson 
asini non ense trucidat, reproduite en allemand par quatre 
vers-alars.0o#14; haut 0609-41: 

5. Vue intitulée « Mecheln in Brabandt », portant pour 
première inscription : Post nubila Phoebus, et pour seconde : 
Gratior cest facies post trisha nubila Phocbi, quam si perpetuo 
torrida ab igne micat, reproduite par quatre vers alle- 
mands. Larg. o"14, haut. 0"oo. Jé. 

6. Vue intitulée « Malines », gravée sur bois. Larg. 
0"07, haut. 0"o4. If. 

7. Vue intitulée « Mechlima-Mechelen », aux armes de 
lamville. L'are.soP20 1 haut 014.072: 

8. Vue intitulée « Mechlinia-Mecheln», avec une légende 
et une description en latin et en allemand, gravée à 


CHAPITRE VII DUT 





Augsbourg, par Ÿean-Chrétien Léopold. Larg. 0"28, haut. 
DRLO 

9. Vue intitulée « La ville de Malines en Brabant », 
illustrée par un groupe à pied et à cheval. Larg. 0"26, 
haut. of21. jé. 

10. Vue intitulée «Mechelen», illustrée par trois groupes 
a piedetiatcheval. Lars. 0727, haut. 0°20. {é. 

II. Vue intitulée « Mechelen » gravée par Gaspar 
Mérianrenr050. Ears-ot52, haut: 0"r0. 14. 

12. Vue intitulée « Mechelen ». Larg. 008, haut. o"o5. 
es 

13. Vue coloriée, intitulée « Malines », portant pour 
inscription : Valle considérable des Païs-bas catholiques, 
capitale de Sa Seigneurie qui forme une des 17 provinces. Elle 
est recommandable non seulement par son église métropolitaine 
et primatiale de tout le païs, mais encore pour être le sièse du 
Conseil Souver" des païs bas Autrichiens. Cette ville est belle, 
grande et proprement bâtie, et l’on y voit plusieurs édifices 
remarquables. Larg. 0"24, haut. o"18. Jé. 

14. Vue coloriée, intitulée « Mecheln », illustrée par 
deux groupes à pied et une description en allemand, 
plus détaillée que la précédente. Larg. o”"27, haut. 0"15. 
Pr: 

15. Vue intitulée « Malines ». Larg. 0"15, haut. o"10. 
168 

16. Vue intitulée « Malines ». Dép‘ des deux Nèthes. 
Larg. o"r14, haut. 0"oo. If. 

17. Vue coloriée, intitulée « La ville de Malines vue du 
côté du nord », dessinée et gravée par 7. Humn l'an 10 de 
la République francoise. Larg. 0"52, haut. 0"27. 14. 

18. Vue intitulée « Panorama van Mechelen. — Pano- 
rama de Malines », dessinée par À. Daitzsler et gravée par 
Ru are onS:-hautsOrr. TE 

19. Vue coloriée de Neckerspoel. Larg. o"40, haut. 
OPA D. 


272 VUES DES RUES & PLACES DE LA VILLE 





20. Vue de Neckerspoel. 4/b. S., n° 54 et 135 (1). 

21. Vue de Pasbrug en 1500, et de 1648 à 1790. If. 
n°03 et. 501: 

22. Vue d'Hanswyck en 1560. If. n° 114. 


b) Vues des principales rues & places de la ville 


I. Grand’ Place, côté nord et côté sud, en 1580. Sous 
glace. 

2. Grand’ Place, côté nord et côté sud, en 1810. Î#. 

3. Grand’ Place, en 1450. A/b. S., n° 460. 

4. Grand’ Place, en 1580, côtés nord et sud. 4/6.8., 
n*® 4061 et 402. 

5. Grand’ Place, en 1700, à l’ouest, au nord et au 
sud. Ab. M., pp. 87, 88 et 89 (2). 

6. Cimetière de St-Rombaut, en 1790. A/b. S., n° 85. 

7. Chaussée (Rue de la) en 1590 et 1790. Ab. S., 
n#%405 et 464; Ab 4M.,,p.:00: 

8. Marché-au-poisson, en 1200 et 1730. Alb. S., 
n° 497 et 494. 

9. Quai-au-sel, en 17090 et 1825. Alb. S., n° 425 et 
440. 

10. Bruel (Rue du) au pont de la Fontaine. 4/6. M., 
P- 97. 

11. Marché-au-beurre, en 1700. Ab. M., p. 08. 

12. Géants (Rue des). 4/6. S., n° 466. 

13. Beffer (Rue de), côté du pont, en 1708. A/b. M., 
P-+ 99. 

14. Marché-au-bétail, côté de l’église, en 1790. Ab. 
HD 100: 

15. Clos (Rue du). 4/6. S., n° 467. 





(x) Album de M. Ÿean Schaeffer. 
(2) Album de M. Yean-François Mardulyn. 


CHAPITRE VII 278 





16. Biest (Rue de) en 1830. A/b. M., p. 101. 

17. St-Jean (Rue) en 1700. Ab. M., p. 102. 

18. Quai de 1a Mélane, en 1780. Alb. M., p. 104. 

19. Coin Persoons. A/b. M., p. 105. 

20. Quai la Dyle, au pont de la Grue, en 1780. Alb. 
SM 4100 AD2 NET 103: 

21. Bruxelles (Vieille rue de) en 1790. 4/b. M., p. 5. 

22. Hanswyck (Rue d”) en 1808. Alb. M., p. 3. 

23. Empereur (Rue de l”) en 1806. A/b. M., p. 17. 

24. Vaches (Rue des) en 1790. 4/6. M., p. 15. 

25. Ste-Catherine (Rue) en 1806. A/b. M., p. 13. 

26. Porte d’eau (Place à la) en 17090. A{b. M., p. 1. 

27. Adeghem (Rue d’) en 17090. A/b. M., p. 0. 


S IV — CONSTRUCTIONS CIVILES 


a) Ponts & écluses 


I. Grand pout antérieur à l’année 1279, réparé de 
1458 à 1460, de 1728 à 1729 et en 1816, muni de baïlles 
detertentr/r9, tehiquilétaiten 1540'et 17900: [24 croix 
en fer qui le décorait antérieurement à l’année 1401, fut 
détruite en 1580, renouvelée en 1595, repeinte et dorée 
CHAOS Ir) 70Ct 17 D NCMevÉée etevendue en, T708. 
ENDURO O AN ES En AA Se ATDNE Un 20) (1); 
Ab Vues, (2). 

2. Pont de la fontaine, rue du Bruel, construit en 
1371, ainsi nommé à cause d’une fontaine qu’on y établit 
la même année et qui disparut en 1507, pour faire place 
à un objet d'art, composé de trois niches, ornées de deux 
figures en pierre et d’une grande en métal, remplacée en 


(1) Album de M. Gustave-Louis Bernaerts. 
(2) Photographies. 


18 


274 PONTS, ÉCLUSES & ÉDIFICES PUBLICS DE LA VILLE 





1604 par un Neptune, qu'on enleva en 1796. — En 
1595, on érigea sur le pont de la Fontaine une croix avec 
un Christ en bois doré. Alb. B., n° 30; Casuer III. 

3. Pont de la Grue en bois construit de 1510 à 1511, 
remplacé par un pont en pierre, de 1563 à 1565, changé en 
pont tournant en 1707, remplacé par le font en fer actuel 
en 1850. Alb. M., p. 03; Alb. S., n° 452; Casier IN: 

4. Ecluse du moulin sur la Mélane, dessinée par 
l'architecte de la ville Pierre-François De Noter, en 1797. 
En portefemile. 


b) Edifices publics 


I. xe Maison échevinale, rue de la Chaussée, affectée 
au service des affaires communales, depuis le commen- 
cement du xu1° siècle jusqu’en 1473; utilisée comme 
palais du Grand Conseil, de 1473 à 1616; servant de 
chambre de réunion aux arquebusiers, dès 1617, et de 
salle de théâtre aux membres de la Pivoine, à partir de 
1638; mise à la disposition de la Chambre mi-partie, de 
1654 à 1667; employée tour à tour comme école d'escrime 
pour militaires, en 1765; pour logements militaires, en 
1794; comme maison d'arrêt, en 1795; pour une ména- 
gerie, en 1796; accordée à une danseuse de corde, en 
1799; transformée en académie des beaux-arts, en 1811; 
en musée de tableaux et d’antiquités, en 1852; consacrée 
enfin au dépôt des archives et de la bibliothèque com- 
munale, le 1° novembre 1897. Dessin colorié sous glace; 
Alb. M, p. 71; Ab. S:, n°, 326 et 327 A0 ne 
025 (ADR; n°25 AIDE SAR 

2. Ancien Beyaerd ou Hôtel de ville actuel, Grand’ 
Place, composé de divers bâtiments dont le plus ancien, 


(1) Album de M. Yean-Baptiste-André De Noter. 


CHAPITRE VII 275 





celui à la porte d'entrée, remonte au xiri° siècle, tel qu’il 
était en 1507, 1560, 1680, 17090 et 1809. Ab. M., pp. 73 
et 74; Alb. S., n° 331-34; Alb. D. N., n° 26 et 27; Casier I; 
portefenlle et rouleaux. Ce corps de bâtiments acquis par 
la ville dès 1383, et occupé par le magistrat en 1473, 
subit en 1715 de grands changements. 

3. La halle, Grand’ Place, commencée en 1315, res- 
taurée après l’incendie qui, en 1342, ravagea une grande 
partie de la ville, surmontée d’un beffroi, lequel, arrêté 
à la hauteur d’environ 18 mètres, reçut au xvr1° siècle une 
toiture pyramidale, légèrement modifiée au siècle sui- 
VO MDN D TO ETES "ne 355-S09: "Ab: D'LN.; 
n° 28; Casier I et portefeuille. — Projets d'achèvement de 
la Halle, présentés par MM. G. Bernaerts et Ph. Van 
Boxmeer, sous glace l’un et l’autre. 

4. La boucherie, rue de la Chaussée, installée en 
1310, restaurée et entièrement renouvelée, quant à la 
toiture en 1020, téllequelletétaitien 15201et 1790. 4/b. 
MPMpDAT72 ADS 5328-30; 110% b;,n9%70 Chapelle 
de la Boucherie, consacrée au culte le 13 août 1470, 
dotée d’un autel en marbre au xvr° siècle, restaurée et 
enrichie en 1730, telle qu'elle était en 1706. 

5. Ancien atelier monétaire, rue Vieux Bruel, établi 
en 1357, démoli sous le nom den Eenhoren (la Licorne), 
HE zona 2. A0 Sn 1500-02: ADD; "n%"45"et,40! 
Ayant changé de destination par l'acquisition qu’en fit 
Adrien Adelyen, le 5 août 1423, cet immeuble fut habité 
successivement, de 1476 à 1635, par le chancelier de 
Bourgogne, Guillaume Hugonet, et son fils Guillaume de 
Saillant, par Philippe Wielant, conseiller et maître des 
requêtes près le Grand Conseil, par Messire Ferry Lau- 
reyns, seigneur de Tardaghem, par Albert Bouwenssen, 
procureur près le Grand Conseil, et enfin par Messire 
Jacques Quarré. 

6. Nouvean palais du Grand Conseil, rue de Beffer, 


2706 ÉTABLISSEMENTS DE BIENFAISANCE DE LA VILLE 





commencé, en 1530, d’après le plan original de Rombaut 
Keldermans (1). Al. S., n° 330; Alb. Vues, 1. — Copies du 
dit plan. Casier I et sous glace. 

7. Tribunal de 1° instance, rue de l'Empereur 
et rue Vooght. Voy. Ancien palais de Marguerite 
d'Autriche. 


c) Etablissements de bienfaisance 


I — ANCIENS HÔPITAUX ET LAZARETS 


1. Hôpital Notre-Dame, rue du même nom, fondé 
vers 1198, renouvelé et agrandi de 1394 à 1397, de 
nouveau agrandi en 1777, démoli de 1857 à 1850, tel 
qu'il était de 1250 à 1567, ainsi qu'en 1569, 1700 et 1820. 
— Intérieur de l’église de l’hôpital érigée au commen- 
cement du x1r1° siècle, agrandie en 1497, renouvelée en 
1569, fermée en 1797, rendue au culte en 1802, démolie 
en 1858, telle qu’elle était en 1840. — Infirmerie con- 
struite en 1510, et affectée à cet usage jusqu’en 1777, 
démolie en 1858. — Nouvelle salle pour malades con- 
struite en 1571, telle qu’elle était en 1852. — Buanderie 
au bord de la rivière, établie en 1511. 4/6. M., p. 69; 
AUDE, S nP602-n0r Casa ile 

2. Hôpital Terzieken ou Z1ekelieden, situé hors ville, 
au hameau de Geerdegem, fondé en 1209, détruit en 
19/7e 

3. Lazarets hors la porte des Vaches, construits au 
xvi‘ siècle, employés comme magasins à poudre en 1785, 
tels qu'ils étaient encore en 1663 et 1812. 4/b. S., n° 480- 
00: AUDE 0939; 


(1) «Item gegeven M' Rommont Keldermans, voer zyn moyte van d'be- 
worpen vander hallen ij 1b. xs. Ende Laureysen Keldermans, voer zynen 
arbeyt xxx s. — iii 1b. » Compte communal 1530-37, fol. 221 r°. 


CHAPITRE VII 277 





2 — ANCIENS HOSPICES 


1. Hospice St-Julien, rue de l'Empereur, fondé en 
1203, par Siger Scepper, chaussetier, pour les pèlerins et 
les indigents de passage en ville, tel qu'il était en 1790 
et 1852. — Intérieur de la chapelle remontant au 
xiv* siècle, affectée depuis quelque temps au culte angli- 
Con ET ND COURS n°282-84; Alb"B;., n° 40, 
ACL 7 QE 

2. Hospice St-Jacques, rue Haute, fondé de 1304 à 
1305, pour les pèlerins se rendant à St-Jacques de Com- 
postelle en Gallicie, tel qu'il était en 1530, 1790 et 1840. 
— Intérieur de la chapelle, antérieure à 1370, à moitié 
détruite en 1580, rendue au culte en 1587, vendue en 
708 démolie en 11648../1b.1S., n°128580: A1b.::B,;, 
noue. 

3. Hospice SS. Pierre et Paul, ancienne place St- 
Pierre, fondé en 1411, pour le soulagement de vieilles 
femmes indigentes, démoli en 1842, tel qu'il était en 
1790. — Intérieur de la chapelle consacrée au culte en 
‘ 1414, démolie en 1843. — Peintures murales de la cha- 
DoNe 4172 2 /DA06; 41b Sn 2092-05); 4/b:B., n°43; 
Casier II. 

4. Hospice Ste-Rarbe, rue du Bruel, fondé par les 
tanneurs, en 1422, pour les femmes pauvres du métier, 
démoli en 1866, tel qu'il était en 1700. A/b. M., p. 67; 
DES ne 2000; Ab bn": Caster AIT. 

5. Hospice Oliveten, rue du même nom, fondé en 
1481 pour vieillards indigents, par le chevalier Godefroid 
van Valain et son épouse Elisabeth van Immerseele, sup- 
primé en 1797, rétabli en 1820, desservi par les Frères 
de N.-D. de Miséricorde de 1849 à 18817, tel qu'il était en 
1700, 1794 et 1854. — Intérieur de la nouvelle chapelle, 
en 1649. 4/40:M,p:068;,A/b)S.,:n°" 200-300 : Casier IIT. 


278 ANCIENS COLLÈGES & ÉCOLES DE LA VILLE 





6. Hospice St-Joseph, rue de Stassart, fondé pour 
les orphelines, en 1522, habité par les enfants des deux 
sexes jusqu’en 1784, année où l’orphelinat des garçons 
fut transféré rue dite Potterie, dans l’hospice Ste- 
Hedwige. — Les orphelins continuèrent à habiter 
l'hospice” jusqu’en 1805, année de leur installation dans 
l’ancien prieuré de Leliendael, rue de la Coupe, où elles 
demeurèrent jusqu’en 1847. Alb. M., p. 70; Ab. S., 
NAS 20-21e 

7. Hospice Ste-Marie Madeleine, Tue de la Cha- 
pelle, fondé en 1532, en faveur des ouvriers indigents du 
métier des tanneurs, tel qu’il était en 1709, 1793 et 1871. 
AIbE M) p6741bS nor" AID: B À n°42 


3 — MONT-DE-PIÉTÉ 
Voy. Hôtel de Busleyden, rue des Vaches. 


d) Anciens collèges et écoles 
I — ANCIENS COLLÈGES 


I. Collège des Jésuites. Voy. Etablissements reli- 
gieux. 

2. Collège des Oratoriens, rue de l'Ecole, fondé en 
1630, agrandi de deux nouveaux bâtiments élevés contre 
la rivière, de 1708 à 1713, et de 1714 à 1716. Le bâtiment 
primitif, démoli en 1750, fut remplacé par un nouveau 
En1792. Ab M) p.117: AUbIS n° 1868-80; 


2 — ANCIENNES ÉCOLES 


I. Notre-Dame des Anges, rue du Moulin, fondée 
par Catherine Peremans, le 11 mai 1696. — Nouveau 
bâtiment d'école pour l'enseignement des filles pauvres 


CHAPITRE VII 279 





de la ville, annexé à l’école Notre-Dame des Anges en 
1764, enrichi d'une chapelle en 1773, supprimé en 1708, 
démelten té594/b4S;;\n.322-23. 

2. Ecole gardienne, rue des Béguines. 4/b., B. n° 52. 


e) Anciennes résidences souveraines 


1. Cour impériale, rue de l'Empereur, construite sur 
l'emplacement actuel de l'hôpital Notre-Dame, ancienne 
résidence de Philippe le Beau, de Charles-Quint et de 
Phrippen M possédés tant xvrsiècle, par l'évèque de 
Cambrai, Yean de Bourgogne, acquise, en 1477, par Marguc- 
rite d'Yorck, veuve de Charles le Téméraire, qui la céda, 
en 1489, à l’empereur Maximilien; abandonnée aux 
Jésuites en*r615, par les’ archiducs Albert et Isabelle, 
convertie en hôpital, pour les soldats invalides, de 1775 à 
1790, démolie en 1854, telle qu'elle était en 1500 et 1530. 
NDS en 940: M0 D NE En03r. 

2. Palais de Marguerite d'Autriche, rue de l'Empereur, 
acquis pour la Gouvernante, par l’empereur Maximilien, 
le 27 janvier 1507, considérablement agrandi et embelli, 
de 1509 à 1510, habité par Marguerite, de 1507 à 1530; 
ayant appartenu à Marie de Hongrie, de 1530 à 1546, 
acquis panla villenletSämars 1926) restauré deir54091a 
1558; vendu au cardinal de Granvelle, en 15671, racheté 
par la ville, le 15 septembre 1609, approprié pour le 
Grand Conseil, de 1610 à 1616, occupé par celui-ci, de 
1616 à 1746, et de 1749 à 1795, année de son abolition, 
érigé en temple de la loi, le 11 octobre 1795, occupé par 
le tribunal correctionnel, le 19 février 1796, vendu par 
la ville à la province, par actes du 18 décembre 1876 et 
du 24 décembre 1877, rétabli dans son état primitif par 
l'architecte provincial, M. L. Blomme, tel qu'il était en 
1780. — Bâtiment, rue Vooght, ayant fait partie du 
palais de Marguerite d'Autriche, habité successivement 


280 ANCIENNES HABITATIONS SEIGNEURIALES 





par les présidents du Grand Conseil, de 1616 à 1795, 
par l'archevêque de Roquelaure, de 1804 à 1808, et par le 
prince de Méan, qui y mourut le 15 janvier 1831, tel qu'il 


était en 1785 et 1794. — Escalier servant d'entrée au 
Grand Conseil, en 1780. — Décorations de l’antisalle du 
Grand Conseil, en 1770 et 1780. — Item de la salle du 
consistoire, en 1680. — Trône du souverain dans la 
salle précitée. — Intérieur de la chapelle du Grand 
Conseil, en 1680 et 1780. — Cabinet du cardinal de 
Granvelle. — Chambre du Grand Conseil. — Salle 


d'audience du tribunal, en 1708. Alb. M., pp. 76 et 77; 
Alb,S., n°%341-50: 4/62 DYN.; n° 32:35 ; AE Bree 
Casrer Il; Alb. Vues I. 


f) Anciennes habitations seigneuriales en et hors ville: 


I — HABITATIONS SEIGNEURIALES EN VILLE 


1. Maison seigneuriale, rue des Vaches, servant 
aujourd’hui d'école primaire pour les demoiselles non 
payantes, vendue par Henri de Witham, seigneur de 
Bautershem, à Yean de Buscho, le 1 octobre 1394, cédée 
par les tuteurs des enfants de feu ?ean vander Cammen à 
Laurent de Gervode, baron de Montair, le 20 avril 1512, 
échue à Raoul de Bruxelles, maître de requêtes au Grand 
Conseil, le 22 octobre 1527, vendue par sa veuve Margue- 
rite de Longeville, à fean Auxtruyes, maître de requêtes au 
Grand Conseil, le 29 mars 1551, acquise par Ÿean Van À 
Doorne, le 23 septembre 1580, vendue par les exécuteurs 
testamentaires de feu Ÿean Martim, maître aux requêtes 
des archiducs Albert et Isabelle, le 0 juillet 1604, achetée 
par Adrien Hellemans, avocat au Grand Conseil, le 9 août 
1680, devenue la propriété de M. Bernard-Rombaut van de 
Wiele, le 7 mars 1710. A/b. S., n° 435: Alb. B., n° 5r. 

2. Hôtei de Palerme, rue dite Zak straat, actuel- 


CHAPITRE Vii 281I 





lement les n° 18 à 20, composé de divers bâtiments, 
acquis par le chancelier Ÿean Carondelet, premier presi- 
dent du Grand Conseil, le 14 mars 1474, réparé aux 
frais de la ville, de 1495 à 14096, cédé par ÿean, arche- 
vêque de Palerme, Ferry, Charles, Guillaume et Philippe 
Carondelet à leur frère Claude, le 14 juillet 1513, vendu 
en partie par sa veuve Yacqueline van Pamel à Fean Stam- 
melaert et Gertrude van Hove, le 28 février 1533 et le 
BMÉVIIET P234- 10: 54, n0909: Alb DB; 1047. 

3. Hôtel de Nassau, pleine des Berthout, ancienne 
propriété de l’évêque de Cambrai, Yean de Bourgogne, 
vendu par ses héritiers à Marguerite de Gruthuze, le 21 
janvier 1482, acquis par Henri de Nassau en 1494, agrandi 
par lui en 1514, propriété de Guillaume le Taciturne, de 
1544 à 1580, année de sa confiscation par Philippe II, 
rendu au fils du Taciturne, Philippe de Nassau, en 1505, 
vendu par celui-ci au chevalier ÿean-Baptiste Kerreman, le 
18 février 1611, acquis par le Grand Béguinage, le 6 août 
1613, cédé par celui-ci à l’hospice de la Sfe-Trinité, le 
15 mars 1616, supprimé en 1797, acquis par l’adminis- 
tration des hospices, qui le vendit à la ville en 1808, 
employé depuis lors par les militaires de la garnison, 
tel qu'il était en 1560, 1614, 1700 et 1850. Ab. M., 
PHNOOCt On AMD IS 572707 A0 BE nr60; Casier |TIT: 

4. Hôtel de Busleyden, rue St-Jean, acquis par 
François Busleyden, prévôt de Liège, le 23 juillet 1405, 
changé par Férôme Busleyden, conseiller au Grand Con- 
seil, de 1503 à 1507, vendu par ses héritiers à Jacqueline 
de Boulogne, le 27 janvier 1518, acquis par le prince 
Charles d'Arenberg, le 27 mai 1600, vendu par Ÿeanne 
Rovalasca et son époux Théodore de Fourneau à Wenceslas 
Cobergher, intendant général des monts-de-piété aux 
Pays-Bas, le 27 mars 1619, érigé en mont-de-piété le 
28 septembre 1620, restauré en 1875, surmonté d’une 
nouvelle flèche en 1877, tel qu’il était en 1870. A/b. M., 


19 


282 ANCIENNES HABITATIONS SEIGNEURIALES 





p. 70: Alb. S., n° 368-71; Alb. D. N., n° 36; Alb. B., 
Ni 2OPELE IE 

5. Hôtel de Chièvres, rue du Poivre, actuellement 
la maison n° 27, bâti par le seigneur de ce nom Gwl- : 
laume de Croy, de 1505 à 1509, appartenant au comte 
Henri van den Berghe, dès 1619, acquis par l’archevêque 
Jacques Boonen, le 15 janvier 1635, vendu par ses exécu- 
teurs testamentaires à Anne van Hoof, le 13 juillet 1663, 
acquis par Messire van Thulden, seigneur de Rumsdorp, 
le 15 mars 16092, tel qu'il était en 1750. Alb, Sms 395. 

6. Maison seigneuriale, rue de la Mélane, acquise 
par %ean Pecters, seigneur de Cats, président #: Grand 
Conseil, le 2 mai 1505, vendue par ses héritiers à 
Demoiselle Catherine Cats, veuve de Yean Mertens, le 
21 décembre 1522, acquise par Ÿean Micaultf, trésorier 
général de S. M., le 21 juillet 1525, échue à Ferry Caron, 
chanoine de l'église St-Rombaut, le 28 août 1550, 
démolie en 1824. Ab. S., n° 308. 

7. Hôtel d’'Egmont, rue de la Poterie, ancien hôtel 
de Yean Sucquet, acquis par celui-ci, le 18 novembre et 
le 23 décembre 1506, propriété de la famille d'Egmont, à 
partir de l’année 1530, confisqué à la mort de Lamoral, 
en 1568, vendu aux exécuteurs testamentaires d'Hedwige 
van den Nieuwenhuyse, le 5 août 1569, érigé par eux en 
hospice pour les enfants pauvres, en 1570, maintenu 
comme tel jusqu'en 1801, converti en ouvroir de bien- 
aisance, en 1803, démoli de 1837 à 1830, derniers 
vestiges en 1851, tel qu'il était en 1700 et 1839. Ab. M., 
D265, ANSE n%560-02 1 1bPD NP E 

8. Hôtel d’Hoogstraten, plaine des Berthout, com- 
mencé par Antoine de Lalaing en 1512, agrandi et embelli 
par lui, de 1518 à 1526, endommagé par l'explosion de 
la poudrière à la porte du Sablon, le 7 août 1546, habité 
en 1038, par fean le Roy, conseiller ecclésiastique au 
Grand Conseil, en 1655, par la princesse de Robecque, de 


CHAPITRE Vil 283 








1656 à 1650, par la princesse de Condé, en 1679, par le 
comte de Noyelles, occupé par les Ursulines, du 20 sep- 
tembre 1679 à 1692, acquis par le comte Coloma, en 
1785, habité par les Capucins, depuis le commencement 
du siècle dernier jusqu’au 5 juin 1825, démoli en partie, 
de 1825 à 1829, approprié au petit Séminaire, en 1830, 
tel qu’il était en 1797, 1808 et 1827. — Puits monumen- 
tal de l’hôtel, démoli en 1829. — Peintures murales 
enlevées en 1826. Alb. M., p. 82; Alb. S., n° 377-88; 
ADN NN nr S et 50 Casier DT. 

9. Hôtel de Fontes, rue des Nonnes, vendu par la 
famille de ce nom à Yacques Suys, seigneur de Grisevoirt, 
le a avril 1567, cédé au Grand Béguinage, par Daniel 
Suys, seigneur de Laere et Grisevoirt, le 29 avril 1595. 
AES ns O1. 

10. Maison seigneuriale, rue du Moulin, vendue par 
Jacqueline van Achele à Marguerite van Voesdonck, le 26 
février 1514, cédée par les exécuteurs testamentaires de 
celle-ci à Messire Florent de Mont-Saint-Eloy, conseiller 
au Grand Conseil, le 7 janvier 1524, vendue par les 
héritiers d'Adam Staes à Jean Boisot, chanoine de léglise 
St-Rombaut, le 7 mars 1554, telle qu’elle était en 1820. 
ADS n%507. 

11. Hôtel Douglas dit Schott, rue de Stassart, habité 
par cette famille établie à Malines, vers la fin du xvr 
Siecle4/b2S 3, n°300: 

12. Hôtel Snoy, marché-au-Bétail, élevé au commen- 
cement du xvr° siècle, par Messire Cosme van Prani, 
seigneur de Blaesvelt, vendu par Marie-Ÿoseph-Foachine- 
Albertine de ‘auche, douairière de feu Antoine- Henri 
Dongnyes, comte de Mastaing, à Guillaume-François Snoy, 
conseiller au Grand Conseil, le 17 janvier 1744, occupé 
par le collège de St-Rombaut depuis 1863. Alb.S., n° 
500 4b-Nuesil; 

13. Hôtel Coloma, rue de la Blanchisserie, ancienne 


284 ANCIENNES HABITATIONS SEIGNEURIALES 





propriété de Louis de Mont-Saint-Eloy, avocat au Grand 
Conseil, acquis par Pierre van den Cautere, chanoine de 
l'église St-Rombaut, le 14 décembre 1649, cédé par 
Elisabeth van den Cautere à Philippe Himbert, premier 
secrétaire et greffier au Grand Conseil, le 8 juillet 1695, 
vendu par Marie-Yacqueline et Thérèse-Madeleine Imbert à 
Jean-Alphonse Coloma, conseiller au Grand Conseil, le 5 
novembre 1718, converti en petit séminaire en 1831, tel 
qu'il était en 1838. 4/0. S., n° 400 et 401. 


2 — HABITATIONS SEIGNEURIALES HORS VILLE 


1. Château dit de Borcht, à Neckerspoel, remontant 
très probablement au xi° siècle, vendu comme bien 
domanial par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, à 
Adrien Adelien, le 5 août 1423, reconstruit par Lows 
l Salaert, écoutète de la ville de Malines, qui l’acheta le 
22 février 1428, acquis successivement par Olimer de 
Donckere, dit # Salaert, écoutète de 1444 à 1468, par 
Guillaume de Barres, chevalier, par Philippe vander Aa 
de Randerode, par les familles Snoy, et de Steenhuys, 
acquis par Phlippe-François-Pierre Roose, baron de 
Leeuw, le 20 mars 1750, vendu par les héritiers de la 
famille Coloma, le 18 août 1825, démoli il y a quelques 
années, tel qu'il était en 1580, 1775 et 1780. Alb. M., 
pp: 121 et 113; 4/b: S., n° 405-500;: Ab INDENE ae 

2. Château dit Caput Steen, hors la porte des Vaches, 
remontant à la famille Hoeft (Caput), mentionnée dès 
1323, tel qu'il était en 1825. Ajb. S:, n° 10re608; 
Ab. B+, n°36. | 

3. Château de Bautersem, hors la porte d'Hanswyck, 
tel qu'il était en 1580, 1764 et 1770. Alb. S., n° 477et 
478. — Voy. encore Jndicateur chronologique, année 1344, 
D. | 

4. Château de Borghersteyn, sous Wavre-Ste-Cathe- 


CHAPITRE VII 285 





rine, construit en 1400, démoli en 1825, tel qu'il était en 
O0 EMrO DD m4: Ab: S; mn°5oreti502. 

5. Château de Muysen, à Muysen, élevé par la 
famille vander Aa vers 1450. A1b.S., n° 470. 

6. Château dit Blauwen Steen, hors la porte Ste- 
Catherine, hypothéqué par Marguerite de Herlaer, épouse 
de Ÿean de Saint-Geuricx, d'une rente annuelle de vingt 
couronnes d’or, au profit de l'évêque de Cambrai, Ÿean 
de Bourgogne, le 12 mai 1464, vendu par la dite WMargue- 
rte à Louis Quarré, trésorier de l’archiduc Philippe 
d'Autriche,vle 24 décembre 1402. A/h. S., n° 485. 

7. Château dif Kermanssteyn, à Hombeeck, appar- 
tenant à la famille Kerman dès 1475, acquis par Charles 
de Boccabella, le 18 février 1649, vendu par les enfants de 
feu Yulien de Boccabella et de Marguerite de la Tour à 
ean-Antoine Loquet, président du Grand Conseil, le 
23a00t 1071, démoli en 1812. 4/b.5., n° 481. 

8. Château de Zellaer, à Bonheyden, tel qu'il était 
jusqu'au xyin siècle eten 1651. 4/h4S27n%,500 et 507. 


g) Métiers, serments et chambres de rhétorique 
I — MAISONS DES MÉTIERS 


1. Poissonniers (Anciennes maisons des), rue St- 
Jacques, acquise par eux le 13 février 1386; autre maison, 
dite Zngelborch, Quai-au-Sel, appartenant à la corporation 
dès 1463. — Nouvelle maison des Poissonniers, le 
Saumon, ibidem, acquise par eux le 20 septembre 1519, 
transformée de 1530 à 1534, échue à Antoine Morissens, 
le 23 septembre 1732, telle qu'elle était en 1849. 4/b.S., 
n°4295 ANb..P:;:n°50; 

2. Bouchers (Maison des), dite den Bonten Os, rue de 
la Chaussée, telle qu’elle était en 1780. 4/b. S., n° 418. 


286 MÉTIERS, SERMENTS ET CHAMBRES DE RHÉTORIQUE 





3. Brasseurs (Maison des), dite de Ster, rue du 
Serment, achetée par la ville pour servir de prison en 
1477, vendue par elle à Pierre De Muntere, ardoisier, 
en 1482, acquise par la corporation, le 23 février 1485, 
telle qu’elle était en 1790. 4/6. S., n° 424. 

4. Boulangers (Ancienne maison des), den Bonten 
Mantel, rue de la Chaussée, acquise par eux le 20 mars 
1470, et vendue le 21 janvier 1511. — Nouvelle maison, 
dite den Draeck, Bailles-de-fer, achetée par la corpo- 
ration, le 17 juin 1600, telle qu'elle était en 1790470987 
ne 427: 

5. Tanneurs (Maison des), Marché-aux-Cuirs, acquise 
pareuxavantl'annéersSOn ADS. m2; 

6. Merciers (Maison des), Bailles-de-fer, vendue à 
eux par le Serment de la Jeune Arbalète les 
1048 telle quelle étaitentr700o 1M0NS Mate 

7. Charpentiers (Maison des), 1bidem, telle qu’elle 
ÉRAIDIENNT/OS AND SA A2 0 

8. Maçons (Maison des), Grand’ Place, entre deux 
anciennes maisons en bois, la Coupe et le Cygne, 
achetée par eux le 11 janvier 1640, renouvelée en 1815, 
telle quelle était en r58024/b5S; notre 

9. Bateliers (Maison des), dite Ze Souci, rue les Tuile-. 
ries, acquise par eux le 24 janvier 1620. Ab. S., n° 420. 

10. Cordonniers (Maison des), Marché-aux-Cuirs, 
telle quelleétaitenn 700 ANS tn 2407 

11. Hfrouettiers (Maison des), Quai-au-Sel, acquise par 
eux, le 17 avril 1515, renouvelée en 1630, telle quelle 
ÉtaitEN 700. 2110 S; 00720! 

12. Jardiniers (Maison des), dite den Moor, Grand 
Pont, vendue par Rombaut vanden Dale, chanoine de 
St-Rombaut, à Chrétien Reude, le 13 août 1420, appar- 
tenant aux Jardiniers dès 1470. A/b. S., n° 423. 

13. Tailleurs (Maison des), rue du Serment, telle 
qu'elle était en 1790. 41. M., p. 86; Ab. S., n° 413. 


CHAPITRE Vii dé 207 





14. Chaussetiers (Maison des), dite les Trois Grenades, 
Baiïlles-de-fer, vendue à eux par le Serment de la Jeune 
Pbpalétetde 2 }*uinSsop renouvelée ent 1/35. A/b:S7 
n°430: 

15. Tonneliers (Maison des), dite Zngelborch, Quai- 
au-Sel, acquise par eux le 17 mai 1504, renouvelée en 
1634 telle quelle étaitenr/00. 416..S:, n° 426. 

16. Fripiers (Maison des), Marché-au-Beurre, en 1760. 
En portefeuille. 


2 — MAISONS, TIRS ET JARDIN DES SERMENTS 


1. Vieille arbalète (Ancienne maison de la), dite Sf- 
Georges, rue des Pierres. — Nouvelle maison dite den 
Duits, Marché-aux-Grains, renouvelée en 1564, acquise 
par le Serment, le 16 octobre 1604, restaurée en 1770 et 
1787, telle qu'elle était en 1700. — Antérieurement à 
l'acquisition de leur première maison, les arbalétriers 
avaient leur chambre de réunion, d’abord, dans la maison 
den Horen, Grand’ Place, puis dans la maison den Rooden 
Scuid,/ruede la Chaussée. 470$; n°" 4053-06, A1b: D. 
N., n* 40et 41; et en portefelle. 

Tir de la Vieille Arbalète, dit Groot Hemelrych, rue 
aux Herbes, acquis par le Serment, le 23 décembre 1415, 
agrandi en 1458, enrichi d’une galerie, de 1514 à 1520, 
de nouveau agrandi en 1597, tel qu'il était en 1600. 
PRES Ta A0 7met4070is: Ab DIN n°142 AIDE; 
1926: 

2. Jeune arbalète (Ancienne maison de la), dite den 
Haeswinde (le Lévrier), Baïlles-de-fer, entre la maison dite 
la Coupe et la chapelle de S-Martin, donnée au Serment 
le 5 juillet 1447, appropriée à son usage, de 1505 à 1506, 
vendue par lui, le 31 janvier 1648. — Nouvelle maison, 
dite maison Cortenbach, Marché-aux-Grains, acquise par 
le Serment, le 11 avril 1641, entièrement renouvelée vers 


288 MÉTIERS, SERMENTS ET CHAMBRES DE RHÉTORIQUE 





1660, telle qu’elle était en 1790. 4/b. M., p. 84; Alb.S., 
n* 408-09 et 413. 

Ancien tir de la Jeune Arbalète, dit Klein Hemelryck, 
rue aux Herbes, acquis par le Serment, le 11 août 1434. 
__ Nouveau tir, entre la Vieille et la Nouvelle Porte de 
Bruxelles, appartenant au Serment, dès 1591, tel qu'il 
était en 1620 et 1730. Ab. S., n* 410 et411; 41. D. N., 
n° 43; et en portefeuille. 

3. Archers (Maison des), Bailles-de-fer, acquise par 
eux, le 20 juillet 1442, renouvelée en 1728, telle qu’elle 
était en 1790: A1b. M, p. 85; Al. S', n°4712: 

Ancien tir des Archers, dit het Rees, entre la rue des 
Augustins et le boulevard de la Porte du Sablon, donné 
à eux par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, le 
28 février 1425, vendu par eux, le 5 mai 1480. — 
Nouveau tir, dit Klein Hemelrych, rue aux Herbes, acquis 
par le Serment, le 19 mars 1455. 

4. Arquebusiers (Maison des), dite den Vaisch (le 
Poisson), rue St-Jacques, achetée par eux, le 18 novembre 
1511, détruite en 1580, reconstruite de 1591 à 1592. Ab. 
ST NES C0, 2 LD DANS 

Tir des Arquebusiers, entre la Vieille et la Nouvelle 
Porte de Bruxelles, appartenant à eux dès 1406. 

5. Escrimeurs (Maison des), dite den Engel (l’Ange), 
rue du Serment, achetée par eux, le 15 octobre 15093, sur- 
montée d’un étage, en 1610, enrichie d’une nouvelle salle, 
en 1684, vendue le 23 janvier 1708, telle qu’elle était en 
1790. — Antérieurement à l'acquisition de leur maison, 
les Escrimeurs avaient leur chambre de réunion dans 
l'auberge dite Portugal, Baïlles-de-fer, et dans la maison 
den Rooden Schld, rue de la Chaussée. 4/0. M., p. 86; 
ADS, AT. 

Jardin des Escrimeurs, rue St-Jacques, acheté par 
eux, le 18 mars 1526, entouré de murs, en 1602, tel qu'il 
était en 1750. 4/b.S., n° 4r4; Alb. D. N., n° 44. 


CHAPITRE VII 289 





3 — CHAMBRES DE RHÉTORIQUE 


Pivoine (Maison de la), dite den Horen, Grand’ Place, 
acquise par ses membres, le 16 mars 1471, vendue par 
eux à Corneille van Turnhout et Corneille Vervotrrt, le 
5 avril 1591. Ayant cessé leurs représentations à cause 
des troubles religieux, ils furent autorisés à les reprendre, 
par lettres des archiducs Albert et Isabelle, du 10 janvier 
11. = \En,1637, les membres de la Pivoine tenaient 
leur chambre de rhétorique dans la maison dite het 
Moriaensch Hoofd, au Grand Pont, et de 1639 à 1797, 
année de leur suppression, le magistrat leur permit de 
donner leurs pièces de théâtre dans la salle au rez de- 
chaussée du Vieux Palais. 4/6. S., n° 402. 


b) Maisons particulières 
1 — ANCIENNES FAÇADES EN PIERRE OU EN BOIS 


1. Grand’ Place. Maison, actuellement /e Paullon 
Belge, telle qu’elle était en 1580. 4/b. S., n° 433. 

Maison, dite Je Grue, akcote de latprécédente, 
telle quelle étaitien 1582.77.) n°9434. 

—— Maison en bois, dite le Cygne, faisant suite aux 
deux maisons en pierre précédentes, démolie en 1818. 
IDE Ne A0. 

2. Marché-aux-laines. Maison en pierre, dite Con- 
cordia, ancienne cave franche du chapitre de St-Rombaut, 
élevée en 1482, vendue par Elisabeth vander Eychke, veuve 
de Guillaume de Weert, à la confrérie de Notre-Dame en 
l'église métropolitaine, le 13 septembre 1524, cédée par 
celle-ci à Elisabeth van Uddeghem, veuve de ean Huys, le 
27 juin 1571, échue aux maîtres des pauvres de la 
paroisse St-Rombaut, le 23 octobre 1573, vendue par 


20 


290 MAISONS PARTICULIÈRES 





eux au couvent de Blydenberg, le 18 décembre suivant, 
servant aujourd’hui d'école de catéchisme pour les enfants 
de la paroisse St-Rombaut. 4/b. S., n° 458 et 450. 

—— Ancienne maison en pierre à côté de la précé- 
dente, telle qu'elle était en 1790. I£., n° 432. 

3. Chaussée (Rue de la). Maison en pierre, dite Zné 
Paradys, année 1530) 191067 117b. B',n°55; 

4. Baïlles-de-fer (Rue dite). Maisons en pierre, années 
660 et1020, (n°133 ESA. 

5. Quai-au-Sel. Ancienne maison en pierre de Son 
Lepeleer, échevin de la ville de Malines, de 1323 à 1339, 
et de son fils Yean Lepeleer, échevin, de 1359 à 1361, 
acquise par Ébisabeth Goetheyns, veuve de ÿean Capclleman, 
le 27 novembre 1377, reconstruite au commencement du 
xvi° siècle, telle qu’elle était en 1851. 47. S°, "n°456: 

Maison en bois, dite de Haas (le Lure) has 
démolie en 1876. Alb. B., n° 66. 

—— Quatre façades en bois. Z£., n° 68. 

6. Quai-aux-Avoines. Maison en bois, appelé vulgai- 
rement maison du Diable, remontant au xvi° siècle. 
NDS, ne 487 Casier IVe 

—— Maison en pierre, appelée Paradis, à côté de la 
précédente. J£., n° 438. 

—— Maison en pierre, au millésime 1560, n°5; 
AND Se 

7. Notre-Dame (Rue de). Maison, n° 34, ancienne 
façade en bois. 1£., n° 60. 

—— Maison en pierre, dite Hemelryk, n° 60, habitée 
par Ja famille Snellincx, de.1531 à 1507: 14, ueibes 
ANbS "a°%430; 

—— Maison en pierre, n° 76, démolie en 1877. 
A0 Br, 57e 

= Maisons en Pierre, n°nr9et au 170 


8. Ste-Catherine (Rue de). Maison en bois, n° 23. 
2, 1407 


CHAPITRE VII 291 





—— Maisons en pierre, n° 27 et 20. Ié., n° 57. 

—— Maison en pierre, n° 33, au millésime 1564. 
Ibid. 

—— Maison en pierre, n° 43, appelée d’abord den 
Weerbrant ou Keerbrant, puis ‘# Hoefyser et enfin den 
Oliphant, suivie de trois autres : d’une en bois, den 
T?seren Kerf, d'une en pierre, de Donderbusse, et d’une 
troisième en bois, den Ingel. En portefeuille. 

—— Maison en bois, n° 107. A/b. B., n° 67. 

—-— Maison en bois, n° 191. Zé., n° 66. 

9. Poivre (Rue du). Ancienne maison de la Table 
du St-Esprit de la paroisse Ste-Catherine, vendue par 
les proviseurs à Yean de Bonen, le 17 avril 1379, démolie 
en859 Ab NS Sn 48 71e 

10. Haute (Rue). Maison en pierre, n° 54. Ab. B., 
n0,62; 

11. Adeghem (Rue d”}. Maison en pierre, n° 4. 14., 
hAOO: 

—— Maisons en pierre, n° 64-66. 1£., n° G2. 

12. Pierres (Rue des). Maison en pierre, n° 7. Jé., 
DOME 

—— Maison en bois, près de la Dyle. Z£., n° 67. 

13. Bateaux (Rue des). Maison en pierre, n° 25. 1£., 
no, 

14. Hanswyck (Rue d”). Maisons en pierre, n° 46-48. 
TPS CT: 

15. Tanneurs (Rue des). Maisons en pierre, n° 13, au 
millésime r:627.1f;, n°060. 

16. Chevaliers (Longue rue des). Maison en bois, 
1412; 17 5n0 00: 

17. —— (Courte rue des). Maison en bois, n° 36. Zbrd. 

18. Doubles maisons (Rue dite. Maison en pierre, 
OST ONE ARTE SE 

19. Heembemd (Rue dite). Maison en pierre. J4., 
n°102: 


202 MAISONS PARTICULIÈRES 





= Maison-en-bois/ n°47. 17;1n9/00: 

20. Ecoutète (Rue de l’). Maison en pierre. {£., n° 48. 

21. Porcs (Rue des). Maison en pierre, n° 10. {4 
n° 60. 

22. Chèvre (Rue de la). Maisons diverses. /£., n° 64. 

23. Chien bleu (Rue du). Maison en bois, n° 14. Ié., 
n° 60. 

24. Herbes (Rue aux). Maison en pierre, appelée 
vulgairement Geusen kapel, telle qu’elle était en 1820. 
NES no 


2 — MAISONS DU XVIII® SIÈCLE 


I. Grand’ Place. Maison dite 7n de Steer, 1773, n° 3. 

—— Maison appelée /a Coupe, 1774, n° 20.. 

—— Maison appelée d’abord /e Pélican, ensuite Ze 
Mortier, 1774, n° 70. 

2. Chaussée (Rue de la). Maison « de Halve Maene », 
1774 4 DOS 

—— Maison « de Gulden Wereld », 1775, n° 3. 

—— Maison « de Exster », 1775, n° 37. 

—— Maison de rentier, 1775, n° 130. 

3. Baïlles-de-fer (Rue dite). Maison « /n de Pluym », 
LAS CD 2€ 

—— Maison « de Blankaert », 1774, n° 26. 

—— Maison « de Palmboom », 1775, n° 24. 

—— Maison « het Papagaytien », 1775, n° 36. 

—— Maison « het Sluyerken », 1775, n° 36. 

4. Serment (Rue du). Maison « den Ram », 1778, 
1,20; 

—— Maisons « den Leeuw » et « den Boeren Crygh », 
DAAMOEST DAEtOrO 

5. Marché-aux-grains. Maison « den Karpel », 1770, 
HOSTA. 

—— Maison « St-Yacob », 1774, n° 30. 


CHAPITRE VII 293 





—— Maison « het Schild van Bourgonje », 1774, n° 34. 

— Maison den Vos », 1773, n°7. 

—— Maison « de Karre », maintenant « ’ Brouwers- 
huns », 1774, n° 17. 

—— Maison « de Watte Lelie », 1773, n° 31. 

6. Haute (Rue). Maison « den Pelgrim », 1774, n° 28. 

—— Maison « Sée-Anna », 1777, n° 58. 

—— Maison « den Steur », 1776, n° 33. 

—— Maison « de Wafte Lele », 1774, n° 33. 

7. Adeghem (Rue d”). Maison « het Dammen Bert », 
1/71 MT: 

—— Maison « de Blauwe Hand », 1774, n° 26. 

—— Maison « het Fonteintje », 1774, n° 28. 

8. Bruel (Rue du). Maison « de Twelf Apostelen », 1774, 
HO: 

—— Maison « het Lieve Vrouwken », 1774, n° 40. 

—— Maison « Sé-Rombaut », 1775, n° 68. 

—— Maison « de Vrière & Goossens »; 1770, n° 71-73. 

—— Maison de rentier, 1774. 

—— Maison « de Kleine Pauwe », 1774. 

9. Bateaux (Longue rue des). Maison « den Ancker », 
17/03" n05, 

—— Maison « de Bel », 1771, n° 44-40. 

10. Notre-MBame (Rue de). Maison « de Sevensterre », 
1774, N° 40-42. 

—— Maison « de Uittrekkende Tafel », 1770, n° 67. 

11. Marché-au-beurre. Maison de rentier, 1770, n° 4. 

—— Maison de rentier, 1774. 

12. Lièvre (Rue du). Maison de rentier, 1774, n° 4. 

13. Marché-aux-cuirs. Maison de rentier, 1777, n° 5. 

14. Tanneurs (Rue des). Maison de rentier, 1780, 
JAMES À 

15. Pierres (Rue des). Maison de rentier, 1780. 

16. Beffer (Rue de). Maison « Zn den Pelicaen », 1773, 
DS: 


294 MAISONS PARTICULIÈRES 





—— Maison « den Gecroonden Haemer », 1773, n° 0. 

—— Maison « de Meersman », 1774, n° 17. 

—— Maison « de Zeeridder », 1774, n° 33. 

17. Marché-au-bétail. Maison de rentier, 1770, n° 19. 

—— Maison « den Roskam », 1775, n° 34. 

18. Empereur (Rue de l’). Maison « de Nachtcgacl », 
170 T0: 

—— Maison « het Zwart Varken », 1777, n° 18. 

19. Tour (Rue sous la). Maison « de Meersman », 1774, 
n°9 5. 

20. Ste-Catherine (Rue de). Maison « het Schp », 
1777, N° 92. 

—— Maison « het Gulden Vlhes », 1770, n° 106. 

—— Maison « de Min », 1773, n° 61. 

—— Maison « de Gulden Hamer », 1772, n° 75. 

—— Maison « de Roose », 1773, n° 03. 

21. Stassart (Rue de). Maison « de Dry Roomers », 
170,030; 

22. Vaches (Rue des). Maison « het Rat van Avan- 
LUEKEN D, 17720082: 

—— Maison « de Paradysvogel », 1774, n° 4. 

—— Maison « de Gulden Hamer », 1770, n°3. 

—— Maison « het Schp », 1772, n° 63. 

23. Lange Heergracht (Rue dite). Maison de rentier, 
1780, 170: 

—— Maison de rentier, 1778, n°85; 

24. Bouchers (Rue des). Maison « Sé-Niklaas », 1775, 
n° 4. 

—— Maison « den Lintworm », 1775, n° 20. 

25. Beggards (Nouvelle rue des). Maison « den Ver- 
branden Molen », 1777, n° 0. 

26. Coin Persoons (Rue dite). Maison de rentier, 
1770; n°6: 

27. Pierres (Rue des). Maison « de Halve Maene », 
1770, NA 29; 


vn 
+ 


CHAPITRE VII 295 





28. Avoines (Quai-aux). Maison « het Schlleken van 
Poven ra; nr: 


3 — MAISONS DU XIX® SIÈCLE 


I. Grand’ Place. Maison « de Gulden Valk », main- 
tenant <a: Bourse», 1835, n° 12. 

—— Maison « de Koning van Schotland », 1837, n° 17. 

2. Chaussée (Rue de Ia). Maison « de Zevenster », 
LOGE 1024: 

Maison « de Flesch », 1861, n° 26. 

3. Marché-au-poisson. Maison « de Dry Snocken », 
LR SEL SO! 

4. Pierres (Rue des). Maison « het Molenyzer », 1835, 
n°92. 

5. Adeghem (Rue d’). Maison « den Paternoster », 
1627.00 7e : 

6. Marché-aux-laines. Maison de rentier, 1834, n° 4. 

—— Maison de rentier, 1837, n° 22-24. 

—— Maison de rentier, 1832, n° 3. 

—— Maison de rentier, 1827, n° 11. 

7. Mélane (Rue de la). Maison de rentier, 1827. 

8. Tuileries (Les). Maison « de Dry Reuskens », 1838, 
n° 4. 

g. Avoines (Quai-aux). Maison « de Anker », 1828, n° 5. 

10. Grue (Rue de la). Maison de rentier, 1828, 
n°0: | 
11. Bruel (Rue du). Maison « de Kinderdans », 1825, 
n° 66. 

12. Notre-Dame (Rue de). Maison « het Goreeltje », 
16393 n°20: 

13. Montagne-aux-Corbeaux (Rue). Maison de ren- 
tés, TOS4n T3. 

14. Bateaux (Longue rue des). Maison « het Klein 
Beggynhof », 1824, n° 32 et 34. 





296 MONUMENTS DIVERS 





— — M 


15. Rue neuve (Courte). Maison de rentier, 1828, 
RASE 

16. Bouchers (Rue des). Maison « Ze Dauphin », 1835, 
n° II. 

17. Marché-aux-souliers. Maison « Bcthleem », 1837, 
OS | 

18. Marché-aux-cuirs. Maison de rentier, 1838, n° 10. 

19. Vaches (Rue des). Maison « Henegouw », aupara- 
vant « la Violette », 1838, n° 15. 

20. Stassart (Rue de). Maison « de Kleine Lee », 
1620110097: 

—— Maison « de Kleine Kat », 1834, n° 78. 

21. Marché-au-bétail. Maison « de Gulden Lobbe », 
TO 7 Mn 7072 ELL7AN 


i) Monuments divers 


1. Grand’ place. Statue en marbre, de Marguerite 
d'Autriche, par ?.-7.-A. Tuerlinckx, inaugurée le 2 juillet 
1840. 

2. Marché-aux-laines. Croix en fer, en mémoire des 
martyrs de « La Guerre des Paysans », inaugurée le 23 octo- 
bre 1808. 

3. Marché-au-bétail. Pompe monumentale exécutée 
en 1718, par Francois Langhemans et Guillaume Van 
Buscom. Trois dessins en portefeuille. 

4. Empereur (Rue de l”}. Hôpital Notre-Dame. Statue 
en bronze, représentant Ÿob assis sur un fumier, exécutée 
par M. foseph Willems. 

5. Bruel (Rue du). Jardin Botanique. Statue en mar- 
bre, de Rembert Dodoens, par 7.-7.-A. Tuerlinchx, nes 
rée le 7 juillet 1862. 

6. Houlevard Van Beneden. Statue en bronze, de 
Pierre-Toschh Van Beneden, par M. ul. Lagae, inaugurée 
le 24 juillet 18098. 


CHAPITRE VII 297 








S IV'° — CONSTRUCTIONS MILITAIRES 


a) Fortifications en et hors ville 


1 — ANCIENNES PORTES DE LA VILLE 


I. Bruxelles (Nouvelle porte de) ou Porte Supérieure, 
0908, 1907,+1900, 1977, 1010, 1780, 17oovét 1875. Ab. 
Mon ONE 7 US ns r3-r8: 410) D. N:,n*5 et 6: 
Atb. B., n°* 4-8. Voy. encore portefeuille, cinq dessins. 

2. Adeghem (Porte d”) ou Porte de Gand, en 1507, 
1550, 1577, 1780, 1700, 1808 et 1810, démolie en 1810. 
HU ME pp bictors Ab ds. ,en°"70-26; 4/6. ‘DEN. n°7 
et 8; 410. B., n° 9 et 10; Casier IV et portefeuille. 

3. Eau (Porte d’), en 1507, 1508, 1560, 1682, 1780, 
1700, 1806, 1810, 1812 et 1813, démolie en 1843. 4/b. M., 
DpMotetter 247b5S n8827-33: Ab DIN, n* 0-12: 
Alb. B., n° 11-13 et portefeulle. 

4. Nonnes (Porte des), en 1560 et 1570, démolie en 
RS AIO Sms 4 eb35; 416: -D.N., n° #8: A/b.B.;, 
nOLrA. 

5. Ste-Catherine (Porte) ou Porte d'Anvers, en 1507, 
1560, 1565, 1750, 1780, 1806 et 1810, année de sa démo- 
lition. — Remplacée en 1811, par deux aubettes, démo- 
een 200 M pp 12 et, 13; A1b;-S> n° 3646; 
ADN ne rttet"15: 410 B;; n°715 ét 16 et porte- 
feuille. 

6. Cimetière (Porte du). Ses ruines en 1804 et 1812. 
Ab SS n% 42-43. Alt." B;, n°17 et re. 

7. Vaches (Porte des), en 1442, 1560, 1780, 1700, 
1804 et 1806, année où l’on commença à la démolir. — 
Remplacée, en 1810, par deux aubettes, démolies en 
1847. Ab. M., pp. 14 et 15; 406. S., n° 44-40; Ab. D.N,., 
n*® 16 et 17; A/b. B., n* 19 et 20, et en portefemille. 


21 


208 FORTIFICATIONS EN ET HORS VILLE 





8. Clos (Porte du). Ses ruines, en 1780 et 1809. Elle 
disparaît entièrement en 1847. Ab. S., n° 50-52; Ab. 
DENT En re retro MD EN V2 Eét 22; 

9. Neckerspoel (Porte de), en 1578, 1740, 1780, 1806 
et 1808. — Ses ruines en 1808 et 1812. — Remplacée, 
en 1812, par deux aubettes, démolies en 1847. Alb. M., 
pp. 16et 17; AÏb. S:, n°53-59; 410. D: N°00 
AMbFB SE n°23: 

10. Sablon (Porte du), en 1490, 1405 et 1546. Alb. M., 
pp. 18 et 19; 4/b.'S.,n” 60 et 61, Alb DIN nee 
23; Alb. B., n° 24. — Deux gravures sous glace. Larg. 
ON haut On 

11. Hanswyck (Porte d’) ou Porte de Louvain, en 1578, 
1780, 1808 et 1829, année de sa démolition. 4/6. M., 
pp. 2 et:3; 41b. Sin 3-7: Ab. D. IN 
NN 

12. Bruxelles (Vieille porte de), en 1780, 1786, 1790, 
1810 et 1838, année de sa démolition. A/b. M., pp. 4 
et 5;,41/b. S., n° 8-12; Ab D. NN. on See 
D A2HELI9: 

13. Portes (Les) de la ville de Malines, à diverses 
périodes, dessinées et coloriées, par 7. B. À. De Noter, 
en 1840: Parg. 0%70, haut, 0253. Sous olace 


2 — FORTIFICATIONS HORS VILLE 


I. Blockhaus, sur le Vrouwvliet, près du village de 
Waelhem, construit de 1492 à 06, tel qu'il était en 1406, 
1507 et 1570. AÏb. M., pp. 107-00;. AIbS en ABeRe, 
487; Alb. D. N., n° 47 et 48; Alb:B.Nn° 34140 
Gravure du dit Blockhaus, faite par de la Rue, d'après un 
tableau de M. le Comte Cuypers, portant pour inscrip- 
tion : Forteresse jadis considérable située sur La rivière le 
Haer-beech, à un quart de lieue de la ville de Malines sur 


CHAPITRE VII 209 





le Vieux chemin d'Anvers. Larg. o"14, haut. o"11. Sous 
glace. 

2. Blockhaus « let Doncxken », ancien fort au con- 
Huet de la Dyle et de la Nèthe. 4/6.5.,.n° 484. 

3. Biockhaus, à Pasbrug, tel qu'il était en 1500, 1640, 
eb derro4e à 1700. 110. M:, p. 115: Alb. S., n° 503 
et 504. 

4. Blockhaus, à Nieuwendyk, sur la route de Wavre- 
Ste Catherine, élevé en 1600, tel quil était en 1640 et 
LOU D ES pores 4105. 10403): 

5. Biockhaus, à Bruynen-Cruyce, hors la porte des 
Vaches, en 1640. Ab. M., p.110; Ab. S., n° 488. 

6. Tour, à Hcffen, telle qu’elle était en 1700, 1790 et 
O0 Nb IT p-0100; ADS), 09,483; AB D.N.; 
n° 46. 


b) Usines, Ouvroir et Arsenal d'artillerie 


I. Fonderie et forage de canons, Vieille rue de 
Bruxelles, établie par Hans Poppenruyter, dans une 
maison, acquise par lui le 24 juillet 1503, telle qu'elle 
était en 1806 et 1837, année de sa démolition. 4/b.S., 
n*® 363-64, et en portefeuille. 

2. Ouvroir d'artillerie, hors la porte d'Eau, en 1784, 
ielaualhétatiencoreien 19324140; S.;n%"475. 

3. Arsenal d'artillerie, rue Adegchem, établi dans 
l'ancienne maison d’Arnould van Diest, acquise par 
Charles-Quint, en 1520, et affectée à cet usage jusqu'au 
renversement du gouvernement autrichien, évacué en 
1704, vendu publiquement en 1807, et presqu’entiè- 
rement démoli l’année suivante, tel qu'il était en 1785 
ete 2 UbeS 0305-67; Casrer IT: 

—— Nouvel arsenal d'artillerie, établi en 1814, rue 


300 CASERNES ET HOPITAUX 





de Stassart, dans l’ancienne église des Dominicains. 
ZAD ASE TOATOA. 


c) Casernes et Hôpitaux 


1 — CASERNES 


1. Infanterie (Caserne d), rue de Stassart. Plan, pro- 
fil, élévation et développement de la caserne, dressés 
suivant l'octroi du 22 janvier 1756. Alb. M., p. 78, et en 
rouleau. 

—__ Plaine des Berthout. Plan, profil et élévation de 
la caserne, présentés le 25 juin 1800. 4/b. M., p. 8x, et 
en rou/eau. 

2. Artillerie (Caserne d’), hors la porte des Vaches, 
inaugurée le 3 décembre 1898. Façade principale. En 
portefeuille. 


2 AH OPITAUX 


1. Espagnol (Hôpital), rue Sous-la-Tour, fondé par 
les archiducs Albert et Isabelle, en 1591, pour soldats 
malades ou blessés, resté inoccupé de 1648 à 1668, réor- 
ganisé et subventionné en 167r, 1681 et 1685, de nou- 
veau délaissé en 1715, converti en arsenal d'artillerie, 
en 1755, supprimé comme tel en 1793, vendu en 1808, 
démoli presqu’entièrement en 1810, tel qu'il était en 
1605,et 1780. 4/b>S., n°5324-25;-Casier Ne 

2. Invalides (Hôpital pour), rue de l'Empereur, de 
1775 à 1790. Voy. « Cour impériale ». 

3. Militaire (Hôpital), rue de Stassart, tenu dans 
l'ancien Couvent des Dominicains. lb. S., n° 182 
CFO 


CHAPITRE VII 301 





S IV". — CONSTRUCTIONS RELIGIEUSES 
a) Palais archiépiscopal et Séminaires 
I — PALAIS ARCHIÉPISCOPAL 


I. Ancien palais des archevêques, rue Vooght. Voy. 
Palais de Marguerite d'Autriche. 

2. Palais archiépiscopal, Vieille rue des Beggards, 
renouvelé, en 1717, par le cardinal Thomas-Phlppe 
ArAlsace telliquiliétaitentr78o. 41h, S:; n%* 87 et 88; 
Casier V. 


2 — SÉMINAIRES 


I. Grand séminaire, ou ancien « Collège Standonck », 
rue des Vaches, érigé en Séminaire par Matthias Hovius, 
le 7 novembre 1595, tel qu'il était en 1620, 1650 et 1840. 
— Intérieur de la chapelle, construite en 1750. Ab. S., 
n°” 89-03. 

2. Petit séminaire, rue de la Blanchisserie. Voy. 
« Ancien hôtel Coloma ». 


b) Eglises et chapelles en ville 
1 — ÉGLISES EN VILLE 


I. St-Rombaut (Eglise de), en 1400, avant 1450, en 
1608, 1620 et 1775. — Chapelles autour du chœur. — 
Clôture du chœur, placée en 1672, enlevée en 1810. — 
Buffet d'orgue, placé en 1771, enlevé en 1859. — Grand 
portail, construit en 1810, démoli en 1859. — Monument 
du Prince de Méan, érigé en 1837. Alb. M., p.20; Alb: 
S., n° 68-84. 

—— Vue intérieure de l’église, gravée par Ÿos. Hum, 
en 1821. Larg. 0"46, haut. 0"54. Sous glace. 


302 ÉGLISES ET CHAPELLES EN VILLE 





—— Vue extérieure de l’église, par le même, en 1824. 
IRPAU LA 

—— Plan des décorations de l’église métropolitaine 
de St-Rombaut, pour l’année du Jubilé 1775; dessiné par 
Pierre Valckx, sculpteur à Malines. Larg. 1”10, haut. 
0"52. Sous glace. 

= (Tour de). Plan de la Tour, avec leprojetses 
flèche, gravé en 1644, par Wenceslas Hollar, d'après 
un dessin de Rombaut Keldermans. Larg. o"10, haut. 
OPFOUUE : 

—— Ancien plan, dit « Plan Chalon », retrouvé à 
Mons, et publié par lui en 1844. Larg. 0"47, haut. 2"72. 
Exposé. 

: —— EKTUPON turris elegantissimæ S. Rumoldi, si, 
ut exhibetur hoc in typo tandem aliquando perficiat. 
Larg. 0"45, haut. 0"34. Sous glace. 

—— Projet de la partie supérieure de la Tour qui n’a 
pas été achevée, gravé par Pierre) Del ePar one 
hanEvorrTA Te 

—— Plan de la Tour de l’église métropolitaine de 
St-Rombaut, avec l'élévation de la flèche projetée par 
l'architecte Yean Keldermans, gravé par Ÿos. Hunin, en 
1099 dr0 047 haut 10017. 

2. Notre-Dame (Eglise de), en 1540, 1642 et 1700. 
— Chapelles autour du chœur. 4/b. M., p. 22; Ab. S,, 
n°704-102. 

—— Intérieur del'éplise, Aquarelle Lare, 06/1404 
0"52. Sous glace. 

3. SS. Pierre et Paul (Eglise des). Ancienne église, 
Marché-aux-Vaches, en 1620, 1779, 1780.et-1782, année 
de sa démolition. — Chapelle du Saint-Nom de Jésus en 
cette église. 4/b. M., pp. 26 et 27; A4lb. S., n° 109-113: 

—— Nouvelle église, rue de l'Empereur. Voy. Jésuites. 
(Etablissements religieux). 

4. SS. Jean-Baptiste et Evangéliste (Eglise des), en 


CHAPITRE VII 303 





1910 1000, 1010iet 10222410. M; pp: 23"et 246" 41h. SX 
n® 103-059. 

5. Ste-Catherine [Eglise de), en 1700 et 1858. 4/b. M., 
Das tb es "bn 06:08; 

—— Intérieur de l’église. Aquarelle. Larg. 0"43, haut. 
0"28. Sous glace. 

6. Hanswyck (Eglise d’). Ancienne église, hors ville 
Voy. (Etablissements religieux). 

—— Nouvelle église, en ville, commencée en 1663, vue 
entr00et1095. 24/0 Ve \pp: 28-30; 410 )S;.,n"1271-22: 


2 — CHAPELLES EN VILLE 


1. St-Etienne (Chapelle), Marché-aux-Laines, en 1507, 
incendiée enir580 4b1S7 n°9064 

2. St-Rombaut (Chapelle), 1ibid., érigée en 1596, telle 
qu'elle était en 17090. 4/b. S., n° 65-67. 

3. St-Esprit (Chapelle du), rue Sous-la-Tour, en 1589, 
HSE }00 Ab VE" pr eADeS Un 128-350. 

4. St-Martin (Chapelle), Bailles-de-fer, en 1369 et 
1700. Ab}S; n° TT. 

5. St-Eloi (Chapelle), Marché-au-Bétail, en 1560. 4/b. 
SE InONE 32. 

6. Ste-Anne (Chapelle), Quaiï-aux-Avoines, en 1797, 
année de sa suppression. 4/b.S., n° 133. 

7. Congrégation (Chapelle de la), Marché-aux-Laines, 
CHMOTONAIDNSE 104 


c) Eglises et chapelles hors ville 
1 — ÉGLISES HORS VILLE 
1. St-Esprit (Eglise du), à Neckerspoel, fondée en 


1255, détruite en 1578, telle qu'elle était en 1560. 4/b. 
MAD 02 Ab RS AT et 156; 


304 ÉGLISES ET CHAPELLES HORS VILLE 





2. St-Nicolas (Eglise de), hors la porte des Vaches, 
construite avant 1367, démolie en 1578. Alb. M., p. 32; 
AIDE SE Enr ra: 

3. Hofstade (Eglise d’), érigée en église paroissiale, 
en 1844. Alb. S., n° 150. 


2 — CHAPELLES HORS VILLE 


1. Chapelle à Neckerspoel, fermée en 1707. 4/b.S., 
HINES AE 100 

2. St-Rombaut (Petite chapelle de), 1bid., avant 1797 
CPeNTO29. 100$, nero et 40; 

3. Ste-Croix (Chapelle) dite Bruine-Kruis, à un quart 
de lieue de la ville, près de la route de Lierre, fondée 
par Jean Byl, en 1358, détruite en 1580, reconstruite et 
enfin supprimée en 1797, telle qu'elle était en 1790. 4/b. 
Map 153; Ab TS au 2-r44 

4. Battel (Ancienne chapelle de), en 1507, détruite 
En 1960 ADS, n°71480 

—— (Nouvelle chapelle de), construite en 1627, 
détruite en 1707, telle qu'elle étaitren r/00 2410018 
DL A0 RSe DATA 0 

5. Borgerstein (Chapelle de), sous Wavre-Ste-Cathe- 
line fondée entr/10 14 S na dettre 

6. Geerdeghem (Chapelle de), construite en 1730, 
démolie en 1798, telle qu'elle était en 1790. 4/b. M., 
PS SARA ST A0 AO! 


d) Etablissements religieux 
I — ÉTABLISSEMENTS POUR HOMMES 
1. Pitsenbourg (Commanderie de), rue du Bruel, 


fondée en 1198, telle qu’elle était en 1560, 1597, 1715 et 
1720. — Façade de la Commanderie, construite en 1600, 


CHAPITRE VII 305 








démolie en partie en 1710, et ayant entièrement disparu 
en 1836. Alb. M., p. 35; A4lb. S., n° 151-55; Casier III. 

2. Frères-Mineurs (Ancien couvent des), rue Sous-la- 
Tour, fondé en 1231 et supprimé en 1797, tel qu'il était 
En 1960, 16001780, 1700; 1703,) 1706 1830: et 1853: 
ADN DAS Alb) Sn" 156-64:;; AID) B:;nf° 72-74 

—— (Nouveau couvent des), rue des Carmes, commencé 
en 1868, et consacré en 1876. Alb. S., n° 165. 

3. Augustins (Couvent des), rue du même nom, fondé 
en -1252, démoli, avec l’église, en 1580, tel qu'il était 
encore en 1574. — Nouveau couvent construit sur le 
terrain de l’ancien, de 1606 à 1609, supprimé en 1706, 
tel qu'il était en 1790. 4/b. M., p.37; Alb.S., n° 166-70; 
AÏb:. B:, n°76. 

4. Val-des-Ecoliers (Monastère du), à Hanswyck, 
fondé en 1288, détruit en 1578. 4lb. S., n° 115 et 116. 

5, Carmes ichaussés (Couvent des), rue des Vaches, 
fondé en 1303, renouvelé en 1386, détruit en 1580, 
reconstruit de 1612 à 1651, mis à l’encan en 1707, démoli 
en 1804, tel qu’il était en 1703 et 1790. 4/b. M., pp. 39 
CHAOAIDNS Sn T7r-75: 

6. Heggards (Couvent des), rue du dit nom, fondé vers 
la fin du xt siècle, vendu aux Nonnes de Blydenberg 
en 1587, tel qu’il était en 1560. 4lb. S., n° 190. 

7. Frères cellites (Couvent des). Ancien couvent dans 
l'enceinte du Grand Béguinage, fondé vers le milieu du 
xiv° siècle, tel qu'il était en 1564, 1835 et 1850. 4lb. S., 
n® 1091-03. 

—— Nouveau couvent, rue Noker, installé en 1614, 
dans le ci-devant hospice de la Sainte-Trinité, vu en 1790 
et 1825. — Intérieur de la chapelle, érigée en 1730. 
Alb. M., p. 46; Alb. S., n°* 194-96; Casier V. 

8. Capucins (Couvent des). Ancien couvent, rue d’Ade- 
ghem, 1599 à 1627. 

—— Nouveau couvent, Pré-aux-Oies, démoli en 1798, 


306 ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX 





tel qu'il était en 1790 et 1797. — Nouvelle église, y 
commencée en 1633, terminée en 1637, démolie en 1811. 
Alb. M., p. 42; Alb. S., n° 177-709; Casier IV. 

9. Jésuites (Collège des), rue de l'Empereur, établi 
en 1611. — Première église, devenue ensuite chapelle de 
la sodalité, telle qu’elle était en 1710 et 1770. — Nouvelle 
église, ou église actuelle des SS. Pierre et Paul, com- 
mencée en 1670, terminée en 1676, et érigée en église 
paroissiale en 1778. Alb. M., p. 44; Ab. S., n° 185-87; 
Casier Ale 

10. Oratoriens (Collège des), rue de l'Ecole, fondé en 
1630, et agrandi de deux nouveaux bâtiments, élevés 
contre la rivière, de 1708 à 1713, et de 1714 à 1716. — 
Le bâtiment primitif, démoli en 1750, fut remplacé, en 
1792, par un nouveau, mis afl'encan en 1707, Mequel 
après avoir servi de salle de vente aux notaires et de 
local à l'association libérale, est consacré aujourd'hui 
aux récréations de la jeunesse. 24/b. AT p-A5F EURE 
DÉTéGIeLt OO! 

11. Dominicains (Couvent des), rue de Stassart, com- 
mencé en 1652, terminé en 1689. — Nouvelle église, 
commencée en 1720 et achevée en 1735, transformée en 
arsenal d'artillerie à partir de 1814. Alb. M., p. 43; 
Alb. S., n° 180-84. 

12. N.-D. de miséricorde (Etablissement des Frères 
de), à la Mélane, élevé, en 1830, sur l'emplacement du 
nouveau couvent de Thabor. — Intérieur de leur 
chapelle 4/2 Sn ro 7-00. 


Z — ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX POUR FEMMES 


1. Val-des-roses (Abbaye du), près de Waelhem, fondée 
vers 1220, pillée en 1578, rétablie en 1660, supprimée et 
vendue en 1797. Ab. S., n° 266-68. 


CHAPITRE VII 307 





2. Vai-des-lis (Prieuré du). Ancien prieuré, fondé à 
Hombeeck, entr231, détruit en 1580. 4/b: S:,n° 224. 

—— Nouveau, rue du Bruel, dans l’ancien refuge de 
l'abbaye St-Michel d'Anvers, acheté pour les religieuses 
Enronztelquilrétaitien 1587; 167o.et 1780. 4/0; M; 
D'or 24/0 SU Nm 225-371; Casier AT. 

—— Habitation du Prieur en 1780. Larg. 0"33, haut. 
0"35. Sous glace. 

3. Bilydenberg (Couvent de). Ancien couvent hors la 
portendes Nonnes, fondé ent 1203, détruits en) 1576. 
Ab: S., n°:204: 

—— Nouveau couvent, rue Neuve des Beggards, 
occupé jadis par les Beggards, qui le vendirent aux 
nonnes de Blydenberg en 1587, démoli en 1708, tel qu'il 
Étubentr/0o 40/1) p40; A0 S "00205 CaseriN. 

4. Muysen (Prieuré de). Ancien prieuré, fondé à 
Mussentente0), détruitienns 74 A0NS En 232: 

—— Nouveau prieuré, rue dite Korte Heergracht, 
commencé en 1580, enrichi d’une nouvelle église, remon- 
tant à 1647, supprimé en 1783, démoli en 1708, tel qu'il 
était en 1700.40, MN p:90 SAIbSS ne 253% Ab DB} 
n° 76, et en portefeurlle. 

5. Sœurs-grises (Couvent des), rue des Douze-Apôtres, 
fondé avant l’année 1302, pillé en 1580, abandonné par 
lestSœurs en 1588: Albr SSrn° 202; 

6. Béthanie (Couvent de). Ancien couvent, hors la 
porte d’'Adeghem, sur l'emplacement actuel de lPusine 
door ondéten/ 1421, détruit en 19572, 1teh quilétait 
auparavant. 4/b. S., n° 248 et 249. 

—— Nouveau couvent, rue de l’Ecoutète, avec deux 
sorties rue du Poivre, acquis par les religieuses, le 23 
décembre 1588, agrandi par elles de 1613: à 1615, et 
enrichi, de 1616 à 1618, d’une église, laquelle, ainsi 
qu'une grande partie du couvent, furent démolies en 1797. 
ADAM pp 'Loenor: os nm 250et29517A/b5B.1n938. 


308 ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX 





7. Thabor (Couvent de). Ancien couvent hors la porte 
des Nonnes, fondé en 1450, ravagé en 1572, reconstruit 
en partie, de 1573 à 1580, tel qu'il était en 1542 et 
depuis. Ab. M., p. 47; Alb. S., n° 200 et 201. 

—— Nouveau couvent rue du Moulin, puis à la 
Mélane, habité par les nonnes de Thabor jusqu’en 1783, 
année de leur suppression, tel qu'il était en 1586 et 1780. 
Alb: M., p. 48: Alb. S., n°202 et 203; ADN ES nee, 
Casier: N.: 

8. Sœurs-noires (Couvert des). Ancien couvent, au 
coin de la rue dite Heergracht, faisant face à celle du 
Clos, habité par les Sœurs-Noires, en 1463, enrichi 
d'une chapelle en 1477, supprimé en 1797, démoli en 
1807, tel qu’il était en 1560, 1700, 1797 et 1800. 4/b. M., 
PS0 ADS: nt "2471-48. 

—— Maison, rue dite Heergracht, habitée par elles, 
dé 1707 ANTéoA Ab TS nr 244, 

—— Couvent actuel, rue Vooght, acquis par les Sœurs- 
Noires, en 1804, enrichi d’une chapelle en 1824. — 
Intériéur de la chapelle, de'1824 à-1834/0ePentr649! 
ADN San 24547 Casier lt 

9. Pauvres-Claires (Couvent des). Ancien couvent, à 
la Mélane, fondé en 1501, détruit en grande partie et 
abandonné par les Sœurs, en 1580, repris par elles en 
1585, rétabli en 1606, supprimé en 1783, transformé en 
habitations particulières au commencement du siècle 
dernier, tel qu'il était en 1780 et 1783. — Intérieur de 
léur église, ‘en 1513 et 1780:144/b}, M. p' 5782058 
n 0291376 AID VD NN 

—— Nouveau couvent rue de Stassart, acquis par 
elles en 1840. A4lb. S., n° 38 et 30, et en portefeuille. 

10. Carmélites déchaussées (Couvent des). Ancien 
couvent, rue de St-Jean, composé de différentes pro- 
priétés, s'étendant de la rue de St-Jean au Korte Heer- 
gracht, acquises par les Sœurs, de 1618 à 1620, supprimé 


CHAPITRE VII 309 





en 1783, vendu une première fois, en 17098, remis en 
vente entosp stliqu'ilétaitien 1760. 4/b. M, p. 63; 
AID SE en "1253-56. | 

—— Couvent actuel, rue d’Adeghem, dans le local 
ayant servi jadis d’arsenal militaire, acquis par les reli- 
gieuses, le 28 mai 1845, et enrichi d’une chapelle, laquelle, 
commencée en 1846, fut terminée en 1850. 4/b. S., 
n°257 

11. Riches-Claires (Couvent des), Marché-aux-Cuirs, 
acquis par elles en 1658, agrandi en 1669 et 1672, sup- 
primé en 1783, démoli en 1786, tel :qu'il-était «en 1780. 
AID D 58h Ab S., 00 240: 

12. Maricoles (Couvent des), Cimetière Notre-Dame, 
fondé en 1676, transformé en 1714 et 1724, enrichi d’une 
chapelle, de 1733 à 1734, vendu comme bien national, 
en 1708, racheté par les Sœurs, en 1802. — Intérieur du 
Couventsens#700et 184700 1410" p-064:2 ADS". 
nt 20309. 

13. Ursulines (Couvent des). Ancien couvent, Longue 
rue des Bateaux, acquis par elles en 1692, agrandi en 
1712, abandonné en 1786, tel qu'il était en 1780 et 1784. 
ADEME p.02 A0 S 000 282 Casier IN. 

—— Nouveau couvent, rue du Bruel, installé, de 1786 
à 1708, dans celui occupé auparavant par les religieuses 
du Val-des-Lis, acquis par l'administration des hospices, 
en 1808, érigé par celle-ci en orphelinat, en 1876. 

14. Apostolines (Couvent des). Ancien couvent, rue 
de Notre-Dame, acquis par elles, en 1703, agrandi de 
AB AN 7/10, enrichi.d'une chapelle, :en 1724, supprimé 
en 1798, démoli en 1802, tel qu'il était en 1790 et 1795. 
AIDN,S7, tn 2587et 250: 

—— Couvent actuel, rue de St-Jean, habité jadis par 
les Carmélites déchaussées, acquis par les Apostolines, 
le 17 mars 1834. — Vue du couvent et de la chapelle, 
eD1040: 110.48. mn 260" et:2061, 


310 REFUGES D'ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX 





e) Refuges d'établissements religieux 


1. Tongerloo (Refuge de l’abbaye de), ruedePEcoutète, 
acquis par les religieux, le 25 octobre 1483, tel qu'il était 
en 1760 et 1700. Alb. M., p. 65; Alb. S., n° 279 et 280. 

2. Grimbergen (Refuge de l’abbaye de), rue de Notre- 
Dame, agrandi par les Prémontrés, en 1490, tel quil 
était en 1760 et 1778. 4lb. S., n° 276 et 277. — Nouvelle 
ficade vante ent 77 04110 S 025768 

3. St-Trond (Refuge de l'abbaye de), rue de PEcoutète, 
acquis par les Bénédictins, le 9 juin 1550, vendu par eux 
à Henri van Wou, chanoine de l’église collégiale de 
St-Pierre à Lille, lex8 janvier 16r1, tel qu'il était en 1812; 
IDR SE nee 7e 272: 

4. St-Bernard (Refuge de l’abbaye de), rue des Nonnes, 
vendu au Grand Béguinage, en 1560, transformé en 
infirmerie, en 1595, ayant servi d’hospice pour les vieilles 
femmes jusqu'en 1863, tel quil était en 1700 40e 
n°7 vet 274 bebe n°130; 

5. Vai-des-roses (Refuge de l’abbaye du), rue de la 
Blanchisserie, acquis par les religieuses, en 1501, 
supprimé en 1797, vendu en 1708, tel qu'il était en 1790. 
ADS EN 270: 


6. St-Hubert (Refuge de l’abbaye de), rue dite Katten- 


berg, vendu à l’'Hospice Oliveten, le 14 novembre 1641. 
DS en oO 

7. Averbode (Refuge de l’abbaye d’), rue du Bruel, tel 
qu'il, était en 1700.44/b.0S;, n°:275; AID NBA PR 


f) Béguinages 
1. Grand Béguinage (Ancien), entre la Dyle et la 


porte de Ste-Catherine, fondé en 1250, ravagé en 1572, 
entièrement détruit en 1578, tel qu’il était en 1560 et 


CHAPITRE VII SET 





1563. — Eglise, consacrée au culte en 1288, incendiée 
CnMoe U0 AU0p 92 AlD.\S., n° 210-T2: 

—— (Nouveau), en ville, commencé en 1595, tel qu'il 
était en 1650 et 1656. — Porte d'entrée vers la rue Neuve 
des Beggards, en 1790. — Ancien couvent et ancienne 
église des Frères Cellites, acquis par le Grand Bégui- 
nage, qui fit démolir l’église en 1628. — Nouvelle église, 
commencé en 1620, et entièrement terminée en 1647. — 
Infirmerie du Béguinage, en 1670. — Partie du Bégui- 
nage où était jadis la porte des Nonnes, démolie en 1613. 
— Partie derrière l’église, percée en 1873, pour établir 
une communication avec la rue de Ste-Catherine. — 
Couvent des Dix Commandements, fondé en 1620. 
HOME pp Et 4 ADS tn" 2173-21; 2Alb: B.; n°50, 
— Plan sur parchemin du Béguinage actuel de Malines, 
xviissiècle. Lars. 0262, haut. o°O1. Sous glace. 

2. Petit Béguinage, rue du Poivre, fondé vers 126), 
détruit en 1797. — Porte d'entrée, renouvelée en 1730, 
démolie en 1798. — Chapelle, vendue en 1799, acquise 
par la ville en 1822, et transformée par elle en école 
phimaire pour garcons. 4/b, 5;,°n® 22201et 223. 


(A continuer). 








LEE 


ES 


RE 


DIE 


fi 
Le 









un des événements les plus importants dans 
?9# l’histoire artistique de la ville de Malines, est 
» sans contredit le grand jubilé de l’année 1451. 
5 C'est grâce aux sommes énormes recueillies à 
cette occasion que furent construits ou achevés les grands 
monuments religieux qui décorent notre ville et firent le 
légitime orgueil de nos ancêtres. L'argent du jubilé 
permit l'achèvement des églises de Notre-Dame au delà 
de la Dyle, de Sainte-Catherine, de Saint-Jean, de Saint- 
Pierre, du Saint-Esprit au Neckerspoel; il permit aussi 
la construction du chœur et de la tour de l’église Saint- 
Rombaut. 

Un savant français, M. l’abbé Henry Dubrulle, chape- 
lain de Saint-Louis des Français, à Rome, a mis la 
main, aux archives vaticanes, sur divers documents qui 
se rapportent à ce jubilé, et il en a donné, dans le Bul- 


(r) Dans ce Bulletin bibliographique, nous renseignons les publications de 
sources et les ouvrages parus en dehors de l’activité du Cercle Archéolo- 
gique, dans le courant de l’année 1904 ou les derniers jours de l’année pré- 
cédente, et qui intéressent l’histoire de notre ville. 


22 


314 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 





letin des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, une 
édition accompagnée d’une bonne introduction (2). 


Le nombre des pièces publiées par M. Dubrulle est 
de douze. 

La première est une bulle de Nicolas V, accordant les 
indulgences du grand jubilé, tel qu'il pouvait se gagner 
à Rome, au duc de Bourgogne et à ses sujets, pour 
autant qu'ils visiteraient les sept églises de Malines, 
c'est-à-dire les églises de Saint-Rombaut, de N.-D. au 
delà de la Dyle, de N.-D. d'Hanswyck, du Saint-Esprit, 
des Saints-Pierre et Paul et de Sainte-Catherine. Les 
conditions de l’indulgence demandaient, aux habitants 
de Malines, de visiter ces églises pendant quinze jours, 
aux étrangers, pendant huit jours, et d'y offrir les mêmes 
aumônes que celles qui étaient exigées en faveur des 
basiliques romaines. Cette bulle est datée des kalendes 
de février de l’année 1451. 


Le second document est une bulle accordant une 
indulgence de 7 ans et de 7 quarantaines, à ceux qui 
aideront à la reconstruction de l'église Saint-Rombaut. 
« Nous avons appris, en effet, dit la bulle, que l’église 
» de Saint-Rombaut à Malines, au diocèse de Cambrai, 
» qui est importante et illustre parmi les autres églises 
» collégiales de ces contrées, a subi récemment des 
» agrandissements dans ses bâtises, et qu’elle a reçu 
» des embellissements qu'elle n'avait pas jusqu’à ce jour, 
» mais qu'elle manque encore de chœur et que son clo- 
» cher menace ruine, alors qu’elle n’a pas les ressources 


» nécessaires pour la construction du chœur et la recon- 
» struction de la tour. » 





(2) Henry DusruLze : Documents pour servir à l’histoire des indulgences accor- 


dées à la ville de Malines, au milieu du XVe siècle. Paris, A. Picard, 1904. In-8° 
de 38 pp. 


: hat 45 


BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE She 





L'indulgence était accordée à perpétuité, à condi- 
tion, pour les fidèles, de s'approcher des sacrements, 
de visiter l’église le jour de l’une des processions solen- 
nelles, soit le mercredi après Pâques, soit au mois de 
juillet, et d'y offrir une aumône. La pièce est datée du 
1 ANT TADT- 


Le troisième document se rapporte à une nouvelle 
concession d'indulgences. 

« Grâce à l’indulgence accordée par le pape Nicolas V, 
» dit la bulle, diverses constructions ont été entreprises 
» aux sept églises de la ville de Malines. » C’est pour en 
provoquer l'achèvement et aussi pour obtenir les sommes 
nécessaires pour une croisade nouvelle entre les Turcs, 
qui venaient de s'emparer de Constantinople, que ce 
nouveau jubilé est accordé. L’indulgence était concédée 
pour un terme de onze années, pendant quarante jours 
chaque année. Pour la gagner, les habitants de Malines 
devaient visiter les sept églises de la ville pendant huit, 
les étrangers pendant quatre jours, et y faire une 
aumône, dont les deux tiers serviraient pour la croisade 
et le tiers restant reviendrait aux églises de la ville. 

La pièce est datée du 21 août 1455. 


Le quatrième document est une déclaration de Jean 
Leonis ou de Leu, procureur et syndic de la ville de 
Malines, qui s'engage, au nom de celle-ci, de remettre 
au pape la totalité du produit des aumôûnes offertes pen- 
dant la première année des indulgences. 

Il porte la date du 13 avril 1456. 


Le cinquième document apporte de notables restric- 
tions aux faveurs accordées. C’est une bulle de Calixte 
III, du 14 juillet 1456, qui déclare que les indulgences 
de Malines ne s'appliquent pas à ceux qui peuvent partir 


316 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 





à la croisade ou se faire remplacer, « afin que, dit le 
Pape, dans les considérants de cette bulle, les grâces 
accordées pour le bien des particuliers ne tournent pas 
au détriment des intérêts généraux de la Religion ». 


Le sixième document est une nouvelle bulle du pape 
Calixte III, du 14 juillet 1456, prorogeant, pour la 
première année, la durée du temps où l'on pouvait 
gagner l’indulgence, de Noël, date primitivement fixée, 
jusqu’à Pâques. 


Le septième document, daté du 7 août 1456, prononce 
des peines contre ceux qui s'empareraient de l'argent des 
indulgences; le huitième, de la même date, autorise 
Maitre Pierre Clerici, Archidiacre de Brabant dans 
l'église de Cambrai, référendaire, familier et sous-diacre 
du Pape, son nonce et trésorier du Saint-Siège dans les 
pays soumis au duc de Bourgogne, de changer les gardes 
des clefs, notaires et autres fonctionnaires préposés à la 
conservation de l’argent des indulgences. 


Le neuvième document est une bulle, datée du 26 août 
1457, donnée en faveur de l’évêque de Thérouanne. Cer- 
tains individus, excommuniés pour ne pas avoir payé 
leurs dettes, se faisaient absoudre par les confesseurs de 
Malines et pouvaient ainsi continuer à s'approcher des 
Sacrements. Ceci ne faisait pas la joie des créanciers, qui, 
voyant le peu d'efficacité des censeurs ecclésiastiques, 
soumettaient leurs causes aux tribunaux civils et délais- 
saient le tribunal épiscopal. L’évêque de Thérouanne 
obtint que ce privilège fut supprimé pour les territoires 
soumis à sa juridiction. 


Le dixième document, publié par M. Dubrulle, est 
une supplique adressée au pape Pie II, protestant contre 
la lévée de l’excommunication obtenue à Malines, en 


BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE O7 





faveur des assasins du curé d’Avelin. Cette pièce, ou 
plutôt l’apostille favorable, est datée du 10 juin 1450. 


Le onzième document est une bulle de Pie II, du 
1 septembre 1450, autorisant le gardien des Frères Mi- 
neurs de Dixmude, d'appliquer les indulgences aux 
malades, lépreux, etc. 


Enfin, le douzième et dernier document est une bulle 
de Pie II, du 17 septembre 1459, faussement intitulée 
par l'éditeur : prorogation des indulgences, qui menace 
de peines sévères ceux qui molesteraient les pénitents 
qui auraient été absous à Malines. 


Ces documents sont d'autant plus intéressants, que 
jusqu'ici nous n'avions que fort peu de renseignements 
sur ce jubilé et surtout sur la prolongation des indul- 
gences. L'un et l’autre furent dus, toutefois, moins à 
l'initiative du duc de Bourgogne, comme le dit M. Du- 
brulle, que grâce aux instances du magistrat. 

Les comptes de la ville, mis à profit d’ailleurs par De 
Munck, renseignent les dépenses faites par le magistrat 
pour l'obtention des bulles. Nous voyons là comment le 
magistrat députa Diric van Loen, son secrétaire, auprès 
du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, et auprès du 
chancelier, pour obtenir leur appui. Ce fut aussi la ville 
qui se chargea de faire parvenir à Rome la supplique du 
duc, et qui rémunéra le cardinal de Thérouanne, dont elle 
avait invoqué les bons offices pour obtenir la bulle. C'est 
encore aux frais de la ville que le chantre du chapitre, 
Rombaut van de Wynketten, se rend à Rome, pour 
travailler ensemble avec le Cardinal, à l'obtention des 
indulgences. Enfin, les bulles du jubilé sont expédiées 
directement à la Ville. 

Le jubilé proprement dit, celui de 1451, commença le 


318 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 





23 avril 1450. L’affluence de monde fut telle, que la ville 
se vit obligée d'établir des barrières aux portes condui- 
sant aux églises suburbaines d'Hanswyck et de Saint- 
Pierre, et d'y établir une garde spéciale. 

Le jubilé prit fin le 31 octobre et fut clôturé par une 
Messe solennelle d'actions de grâces et une procession 
avec les précieuses reliques du patron de la cité. Quant 
au produit des aumônes, M. Dubrulle déplore, et avec 
raison, la perte des comptes. Cette perte ne nous permet 
malheureusement plus que de nous faire une idée très 
confuse de l'importance des sommes recueillies à cette 
occasion. Tout ce que nous savons, c’est que pendant 
l'année du jubilé, il fut offert, sur l'autel de l’église de 
Saint-Jean, la somme, énorme pour cette époque, de 
229341. 10/s01S: 


Il y aurait mauvaise grâce à chercher chicane pour. 
certaines petites erreurs échappées à M. Dubrulle, dont 
les connaissances topographiques doivent nécessairement 
être fort limitées. Le lecteur malinois les redressera sans 
peine. Faisons seulement remarquer qu'il traduit très 
mal le mot operarius (p. 8, note 7), par ouvrier ou archu- 
tecte, alors qu’il doit être entendu comme proviseur. Obert 
Trabukier, dont il est question dans ce passage, n'était 
donc nullement un architecte de l’église, mais son pro- 
viseur, son trésorier, comme nous dirions aujourd’hui. 
Cette fonction allait d’ailleurs parfaitement à Trabukier, 
qui était membre d’une famille d’usuriers, et usurier 
public lui-même. 


Dans les Bydragen tot de Geschiedems bijzonderlyk van 
het aloude hertogdom Brabant, M. le chanoine prémontré 
Lib. GEVELERS publie, sous le titre de : Het voormahg 
klooster van Leliëndaal, une série de onze documents du 
xin° siècle relatifs à ce prieuré. Malheureusement, l'édi- 


BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 319 





tion qu’il nous en donne est détestable. Ces documents 
ont paru aux mois d'avril et de mai (1). Depuis lors, la 
série est interrompue. Espérons que l'éditeur la repren- 
dra, mais cette fois avec plus de soin. 


« Dre Seele eines Archivs ist das Repertorium » a dit un 
savant allemand, le professeur E. Heydewrich. C’est de 
cette idée que s’est inspiré M. ]. Cuvelier, sous-chef aux 
Archives générales du royaume, en publiant son Jnven- 
laire des inventaires de la deuxième sechon des archives géné- 
rales du Royaume. Bruxelles, 1904, in-8° de xxxix-342 pp. 
L'auteur s’est attaché à rassembler dans ce volume tout 
ce qui, de près ou de loin, touche à la famille des inven- 
taires, c’est-à-dire les répertoires, index, tables de noms 
et de matières, registres, etc., etc. Ce travail constitue un 
guide des plus précieux, indispensable, je dirais, pour 
tous ceux qui veulent consulter les archives générales 
du Royaume. L’excellente table qui le termine montre 
que le chercheur malinois trouvera tout avantage à 
l’étudier. 


Le célèbre livre d'heure de Marguerite d'Autriche, qui 
est conservé aux archives de notre ville, a été l’objet d’un 
examen attentif, non seulement par M. V. HERMANS, — 
étude qui figure dans le Bulletin, — mais encore de la 
part de M. Prosper VERHEYDEN, dans le T'ydschrift voor 
boek- en bibliothcekwezen (2). C'est un travail intéressant, 
beaucoup moins fouillé toutefois et beaucoup moins neuf 
que la belle étude que M. HERMANS, l’archiviste commu- 
nal, consacre à ce précieux manuscrit dans le présent 
Bulletin du Cercle archéologique (pp. 211). 


(x) Büdragen tot de Geschicdenis biyzonderl5k van het aloude hertogäom Brabant. 
Eeckeren-Donck, 1904, pp. 149-156, 230-240. 

(2) PROSPER VERHEYDEN. Het gezangboek van Margaretha van Oostenriÿk, 
Tijdschrift voor bock- en bibliotheekwezen. Anvers, 1904, pp. 23-32, 74-84. 


320 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 





I] y a trois ans, M. l'architecte Van BoxMEER fut chargé, 
ensemble avec M. Langerock, de Louvain, de l’appro- 
priation des ruines de l'ancien palais du Grand Conseil 
de Malines et de la reconstruction des parties mutilées, 
en vue de faire de cette antique construction un hôtel 
des postes. 

M. Van BoxMEER, qui dressa les plans, s’aida, pour 
cette difficile tâche, non seulement des motifs architectu- 
raux existants, mais encore des nombreuses données 
qu'il découvrit dans les Comptes de la Ville. Ceux-ci lui 
permirent de retrouver, jusque dans les moindres détails, 
les dispositions que voulaient donner au somptueux 
palais, les architectes Rombaut et Laurent Keldermans. 

Ce sont les résultats de ces recherches que publie 
M. Van BOxMEER, dans une étude fortement documentée 
et illustrée de nombreuse phototypies, parue vers la fin 
de l’année 1903, dans le Bulletin des métiers d'art (1). 

Le même auteur, dans la revue hollandaise De Bouw- 
wereld (2), nous donne encore la description de quelques- 
unes des façades les plus remarquables de notre ville. 


Parmi les travaux d’une portée plus générale mais qui 
intéressent toutetois, par quelque côté, l’histoire de 
Malines, nous citerons le Livre mémorial des fêtes 
organisées à l’occasion du centenaire de la guerre: des 
Paysans, par M. Charles van Caeneghem (3), qui 
donne, pages 234-2309, un excellent aperçu des festivités 
à Malines, avec une bonne reproduction du monument 
élevé à la place même où, le 23 octobre 1798, quarante- 
et-une victimes tombèrent sous les balles des Sans- 


(1) P. Van BoxMeer, L'ancien palais du Grand Conseil de Malines, dans le 
Bulletin des Méliers d’Art, novembre 1903. 

(2) De Bouwwereld, 3° année, n° 25, Amsterdam 1904, PP. 200-203. 

(3) K: vax CAENEGHEM. Onze boeren vereerliÿkt. Gedenkboek der eeuxfeesten van 
den Bocrenkrijg 1798-1898. Veperen, 1904. 


d'en SR 


321 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 





Culottes. La bibliographie des livres, brochures et 
articles de revue concernant la Guerre des Paysans à 
Malines termine cet aperçu. 


Le R. P. van DE WaLce, S. ]., nous donne, dans un 
livre consacré au culte de l’Immaculée Conception, des 
notes intéressantes sur la Congrégation établie à Ma- 
lines (1). M. le Chanoine E. RemBry, dans ses articles 
parus ces deux dernières années, dans les Annales de la 
Société d' Emulation pour l'étude de l’Historre et des Antiquités 
de la Flandre, et qu'il vient de rassembler dans un élégant 
volume in-8°, reprend en quelque sorte, pour le complé- 
ter (2), le travail du chanoine |. ScHæFrFER, Consecrationes 
pontifinæ. On trouve là des détails fort intéressants sur 
les archevêques de Malines au xix° siècle, et les sacres 
d'évêques faits par eux durant cette période (3). 


Enfin, l’on trouvera différentes notes concernant la 
juridiction du chapitre de Saint-Rombaut sur les autres 
paroisses de ia ville, dans un travail paru dans les 
Annales de l’Académie royale d'Archéologie de Belgique (4), 
et dans le Bulletin de la mème Académie, quelques notes 
sur la situation des usuriers et lombards à Malines, au 
xvS siècle (5). 


(x) I. van DE WALLeE, S. ]., Du culte de l'Immnaculee Conception de la bienheureuse 
Vierge Marie dans la province belge de la Compagnie de Fésus au cours des trois 
derniers siècles. Louvain, Smeesters, 1904, in-12 de 93 pp. 

(2) Chan. E. RemBry, Les vemaniements de la hiérarchie épiscopale et les sacres 
épiscopaux en Belgique au XIXe siècle. Bruges, L. de Planche, 1904, in-8° de 
258 pp. 

(3) J. Scxærrer, Conservationes pontificiae. Malines, Van Velsen, 1853. 

(4). J. LAENEN, Notes sur l'organisation ecclésiastique du Brabant avant l'érection 
des nouveaux évéchés (1559). Extrait des Annales de l'Académie Royale d’Archéo- 
logie de Belgique, 5° série, t. VI, Anvers, 1904, pp. 67-188. 

(5) J. LAENEN, Usuriers et Lombards dans le Brabant au XVe siécle, dans le 
Bulletin de l’Académie Royale d’Archeologie de Belgique, année 1904. 


322 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 





Depuis le mois de novembre, il a paru dans notre 
ville, une nouvelle revue : Nieuw Leven, consacrée aux 
questions artistiques, littéraires, archéologiques et scien- 
tifiques. Il y a là de bons articles, bien que de très peu 
d'étendue, sur les anciennes façades, sur la chambre de 
rhétorique « de Pioene », sur les cloches du carillon, sur 
la dentelle malinoise, sur Rombaut Keldermans et l'hôtel 
de ville de Gand, et d'autres encore qu'il serait trop long 
d'énumérer. Contentons-nous d’ajouter que l'exécution 
typographique est parfaitement soignée et digne de linté- 
rêt du fond, et que la revue elle-même s'impose à latten- 
tion de l’archéologue malinois. 


Cette courte note bibliographique ne saurait se clore 
sans rappeler le souvenir d’un érudit, lequel, bien 
qu'établi dans une autre ville, n’en continua pas moins de 
collaborer à notre Bulletin et de consacrer ses moments 
de loisir à l’histoire de sa ville natale, nous voulons 
parler de M. Guillaume-Charles-Xavier-Eugène ZEcu. 
M. Zecx naquit à Malines, le 24 juin 1844, et mourut à 
Braine-le-Comte, le 27 février 1904. 

Voici sa bibliographie malinoise : 

Cercle catholique de Malines. Section scientifique et litté- 
rare. Rapport sur les travaux. Malines, 1868 et 1871-72. 
Les almanachs malinois et leurs auteurs. Etude bibliographi- 
que, Malines, 1902. Dichionnaire bibliographique de er 
resté nalhennes ent en manuscrit. 


DE. 








y se ae ren ait Eh 





ADD EN D A 


à la liste des Membres du Cercle Archéologique de Malines 


Membres titulaires reçus en 1904 


Messieurs 


Goiprs, Gustave, Curé des SS. Jean-Baptiste et Evangéliste, Aumônier 
de la Garnison de Malines, rue des Vaches, 20, Malines (15 janvier 1904). 

PouPEvE, attaché à l'Administration des Chemins de fer vicinaux, rue du 
Bruel, 54 (15 janvier 1904). 

HUYGHEBAERT, Frans, Négociant, rue du Bruel, 97, Malines (15 janvier 


1904). 
VAN HoLsBEEK, Artiste-Peintre, à Contich (15 janvier 1904). 


Devos, Isidore, Négociant, Mélane, 12, Malines (19 février 1904). 

CooLEN, Emmanuel, Avocat, rue de l'Empereur, 19, Malines (19 février 
1904). 

PRÉHEREU, Juge de Paix, rue de la Constitution, 15, Malines (25 mars 1904). 

DonxeT, Fernand, Administrateur de l’Académie Royale des Beaux-Arts, 
rue du Transvaal, 53, Anvers (20 mai 1904). 

Van Camr, Gustave, longue rue des Chevaliers, 6, Malines (20 mai 1904). 

DE ConxCK, Joseph, Baiïlles de fer, 7, Malines (20 mai 1904). 

DE MEssrer, Marcel, château de Ramsdonck par Capelle-au-Boïis (20 mai 
1904). 

TamBuyser, Raphaël, Négociant, boulevard des Capucins, 206, Malines 
(24 juin 1904). 

HERBILLON, Joseph, Professeur à l’Athénée Royal de Malines, 23, rue de 
la Station, Malines (29 juillet 1904). 


VaxpER Voorpr, Docteur en médecine, rue Louise, 11, Malines (29 juillet 
1904). 








Table des Matières 


f 


Liste des Membres. ; À : 


Sociétés, Commissions et Publications avec lesquelles lc Cercle 
échange ses bu'letins ‘ 


H. CoxINCKx. — Rapport sur la situation et les travaux du Cercle 
à la fin de l’année 1904 


Règlement du Cercle Archéologique . ; : : 


H. Conixcxx. — La fin de deux régimes (1815-1830). — Quelques 
pages de la chronique Malinoise racontées par un cont mporain. 

J. LAENEN. — L'ancienne Bibliothèque des archevêques de Malines. 

AD. REeypams. — Les pleins fiefs de la Ville et de la Seigneurie 
de Malines. 


PH. Van BoxmEEr. — Ce que révèlent les ruines du Palais du 
Grand Conseil, suivi du Mémoire sur les maisons de la rue de 
Beffer, destinées à servir d'emplacement au nouvel Hôtel des 
Postes, rédigé pour l'Administration Communale, par feu 
J.-B. Kempeneer, avocat. : 


V. HERMaxs. — Livre de chant de Marguerite d'Autriche (15c3-.511). 


J. LAENEN. — Eenige woorden over de Ziekenbus van het Smeders- 
ambacht te Mechelen . ù 


Dr G. Van DoorsLaEr. — Y a-t-il des raisons pour ne pas Cconsi- 
dérer Gauthier Coolman comme l'auteur du plan de la tour 
St-Rombaut? . : : : 


V. HerMans. — Bibliothèque Malinoise (Catalogue spécial) [suite] 
J. LAENEN. — Bulletin bibliographique k < 5 à ‘ ; 
Addenda . ; . 6 ; 5 : ; : : ÿ : : 


Pages 


10 





326 TABLE DES MATIÈRES 





Table des Planches 


François Schellens, d’après un dessin de A. Van den Eynde. 

Palais du Grand Conseil de Malines, vue d'ensemble prise 
avant le dégagement . 

Planche II. — A. Partie la plus ancienne des Halles, vers la 
rue des Géants. — B. Arc doubleau, coin de la Place et 
de la rue de Beffer. — C. Cul-de-lampe sous la galerie, 
coin de la Grand’ Place et de la rue de Beffer 

Planche III. — Vieux murs du commencement du xive siècle, 
derrière l'arcade rue de Beffer et coin de la rue des Géants. 

Planche IV. — A. Vue dans la rue de Beffer, après le déga- 
gement. — B. Vue des ruines après le dégagement. — 
C. Vieux murs des Halles vers la cour (commencement 
du xive siècle) 

Planche V. — Chapiteaux des arcades vers la rue de Beffer. 

Planche VI. — Chapiteaux des arcades vers la rue de Beffer. 

Planche VII. — Reproduction d'une photographie faite par 
M. De Bruyne, d’après un calque complété du plan original 
de R. Keldermans 

Planche VIII. — A. Fenêtre au fond de la galerie. — B. Intérieur 
du pignon vers la Grand’ Place 

Planche IX. — A. Fenêtre sous la galerie, vers l’intérieur. — 
B. Trumeau du coin vers la Grand’ Place 


Planche X. — Angle de la rue de Beffer et de la Grand’ Place. 


Planche XI. — Trumeau du 1er étage, vers la Grand’ Place . 

Planche XII. — Entrée cochère vers la cour des Halles (vue 
de l’intérieur) 

Planche XIII. — Deux des premières arcades de la rue de 
Beffer 


Planche XIV. — Entrée cochère vers la cour des Halles (vue 
des voûtes) 


Planche XV. — Relevé des ruines du Palais du Grand Conseil, 
avec l'indication des diverses concessions faites à des 
particuliers 


Pages 
38-39 


172-173 


174-175 


174-175 


176-177 
176-177 
178-179 
178-179 


180-181 


180-181 
182-183 
182-183 


184-185 


184-185 


186-187 


186-187 


» 








TABLE DES MATIÈRES 327 
cn Re 
Reproduction des miniatures du livre de chant de Marguerite 
d'Autriche. — I. Prestation de serment. 226-227 
Jd. — II. Annonciation È 226-227 
226 227 


tas A: Maximilien 





Vignettes intercalées dans le fertc 


Ex-libris du Cardinal Thomas Philippe d'Alsace 


Base du contre-fort médian de la tour St-Rombaut . 


Côté latéral Sud de la tour St-Rombaut 


Reproduction de l'ancienne pierre tumulaire de Gauthier Coolman, 


placée autrefois au bas de la tour St Rombaut . 








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