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Cercle, Archéologique, Lüttéraire & .Hrtistique
DE MALINES
PURCHASED FOR THE
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY
FROM THE
HUMANITIES RESEARCH COUNCIL
SPECIAL GRANT
FOR
ARTS OF THE LOW COUNTRIES AND
THE GERMANYS, 1600 - 1850
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MALINES
L. & «A. GODENINE, Imprimeurs-Editeurs
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DU
Cercle Archéologique de Malines
Commission Administrative pour 1904
PRÉSIDENT
M. G. van Casrer, Chanoine, rue Notre-Dame, 125, Malines.
Aitributions : Direction générale de la Société.
VICE-PRESIDENT
M. G. Van DoorscaEr, Docteur en Médecine, sous la Tour, 9, Malines.
Attributions : Suppléant au Président.
CONSEILLERS
M. Edmond Macnus, Industriel, rue de la Station, 42, Malines.
M. Robert D’Awaxs, Professeur à l’'Athénée Royal de Malines, boulevard
des Capucins, 141, Malines.
Attributions : Suppléant aux Président et Vice-président.
SECRETAIRE
M. H. Conincxx, Professeur à : Arte des Beaux-Arts, rue du Ruis-
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seau, 9, Malines.
Altributions : Direction générale du Secrétäriat; correspondance de la Société ; rédaction des procès-verbaux
des séances et du rapport annuel ; ggganisation ‘despséançes, ‘conyotation aux séances, conférences,
excursions, etc.
\TRÉSQRIER, HS F4
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M. L. VAN DEN BERG, rue es ‘an: os 32; inc
Atlributions : Recouvrement des sommes dues à la Société, comptabilité générale et paiement des dépenses
effectuées.
BIBLIOTHÉCAIRE-ARCHIVISTE
M. J. De Wourers DE BoucHour (chevalier), rue Léopold, 43, Malines.
Atiribulions : Classement et garde des livres et objets appartenant au Cercle.
2 LISTE DES MEMBRES
Comité des Finances
MM. G. van Casrer, Chanoire, Président, rue Notre-Dame, 125, Malines.
H. Conixcxx, Secrétaire, rue du Ruisseau, 9, Malines.
L. Van pen Bercux, Trésorier, rue longue du Chevalier, 32, Malines.
Edg. Bueprs, Pharmacien, marché au Bétail, 7, Malines.
Léop. PLuys, Artiste-peintre-verrier, rue de Beffer, 35, Malines.
Comité des Publications
MM. G. vax Casrerk, Chanoine, Président, rue Notre-Dame, 125, Malines.
H. Coxxcxx, Secrétaire, rue du Ruisseau, 9, Malines.
Ad. Reypams, Géomètre, marché au Bétail, 25, Malines.
G. Vax DoorsraEr, Docteur en Médecine, sous la Tour, 9, Malines.
Alb. Le Marre, Commandant d’Artillerie, rue des Vaches, 33,
Malines.
R. D'Awaxs, Professeur à l’Athénée Royal de Malines, boulevard
des Capucins, 141, Malines.
J. DE Wourers DE BoucHour (chevalier), rue Léopold, 43. Malines.
Membres titulaires (1)
Messieurs
AxDRIES, Raymond, Docteur en médecine, rue Léopold, 34, Malines
(:9 octobre 1goo).
Bexxazrtrs, Florimond, Abbé, Professeur à l'Institut St-Louis, rue du
Marais, Bruxelles (11 mai 1804).
BEUKkELAERS, Charles, Abbé, Secrétaire de l’Achevêché, rue des Augus-
tins, 24, Malines (5 août 1808).
Bosy, Emile, Industriel, marché aux Grains, 7, Malines (ro juin 1888).
BroErs, Franz, Banquier, vieille rue de Bruxelles, 16, Malines (7 février
1897).
Buevrs, Edgar, Pharmacien, marché au Bétail, 7, Malines (18 décembre
1902).
CLazs, Désiré, Directeur du Mont-de-Piété, rue des Vaches, 67, Malines
(3 novembre 18099).
(1) Extrait du Règlement.
ART. 4. — Les Membres titulaires sont choisis parmi les personnes qui s’intéressent aux
travaux du Cercle. Ils ont seuls le droit de voue, paient une cotisation annuelle ée douze
francs, et reçoivent les publications.
LISTE DES MEMBRES 3
CLAESKENS, Emile, Agent de Change, rue Montagne-aux-Corbeaux, 13,
Malines (21 février 1902).
CLUYTEN<-SUETENS, Alphonse, Peintre-décorateur, rue de la Chaussée, 54,
Malines (19 janvier 1894).
CoEMaws, Charles, rue Conscience, 1, Malines (7 novembre 1902).
CorxE, Ernest, Employé, rue Veke, 11, Malines (23 février 1804).
CoExE, Jean, Professeur à l’Académie des Beaux-Arts, rue des Augustins,
5, Malines (127 août 1902).
CoxiNcxx, Hyacinthe, Dessinateur, Professeur à l'Académie des Beaux-
Arts, Secrétaire du Cercle Archéologique, rue du Ruisseau, 9, Malines
(24 mars 1886).
CoorEmaxs, Théophile, Chanoine, Archiviste de l’Archevêché, boulevard
des Capucins, 153, Malines (5 août 1898).
CorDEMANS, Henry, Libraire, Secrétaire honoraire du Cercle, rue du
Gentilhomme, 10, Bruxelles (24 mars 1886).
Costa, Henri, Candidat notaire, rue du Poivre, 12, Malines (3 avril 1903).
Cosrier, Lieutenant d’Artillerie, rue Fayd’herbe, 2, Malines (26 janvier
1903).
CuveziEer, Charles, Chanoine, chaussée de Tervueren, 8, Malines (5 août
1898).
D'Awaxs, Robert, Professeur à l’Athénée Royal de Malines, Conseiller
du Cercle, boulevard des Capucins, 141, Malines (28 décembre 1900).
DE BLauw, Charles, Directeur de ventes, Baïlles de Fer, 36, Malines
(21 février 1902).
DE BLauw, François, Directeur de ventes, Baïlles de Fer, 19, Malines
(20 septembre 1895).
DE Brauw, Pierre, Agent d’affaires, Baïlles de Fer, 19, Malines (24 mai
1901).
DE CANNART D'HAMALE, Léon, Colonel, chef de l’Etat-Major du Lieutenant
Général Commandant supérieur de la Garde civique pour les provinces
du Hainaut et de Namur, Boulevard Dolez, 21, Mons (24 mars 1893).
DE Coco, Edouard, Avocat, Membre de la Chambre des Représentants,
Bourgmestre de Malines, rue du Bruel, 71, Malines (23 novembre 1900).
DE Coco-Zecx, Fritz, rue d'Hanswyck, 33, Malines (7 novembre 1co2).
DE Coco-Vax LANGENDONCK, Ernest, rue d'Hanswyck, 42, Malines (5 août
1808).
DE GHELLINCK VAERNEWYCK (vicomte Amaury), rue de l'Industrie, 13,
Bruxelles, et château d'Elseghem [par Peteghem] (24 mars 1803).
4 LISTE DES MEMBRES
De Gzas, Joseph, Avocat, Grand’ Place, 18, Malines (25 octobre 1901).
De Gorry, Roger, Professeur à l’Athénée Royal de Malines, rue Con-
science, 54, Malines (28 juin 1901).
Decvauzx, Charles, Avocat, rue Louise, 31, 1 Malines (17 septembre 1897).
DeErerNe, Ernest, Avocat, longue rue des Bateaux, 77, Malines (3 avril
1903). |
ne Marnerre, Edgar, Chef de section aux Archives générales du
Royaume, Landen (28 mai 1892).
pe Mrester DE BErzENBroECK, Raymond, Sénateur, château de Betzen-
broeck, Malines (24 novembre 1893).
Dessain, Charles, Editeur, rue de la Blanchisserie, 7, Malines (9 juin 1889).
De Ripper, Emile, Négociant, Grand’ Place, 25, Malines (17 août 1902).
pe Warcny (chevalier Auguste), Juge d'instruction, rue de la Blanchis-
serie, 2, Malines (24 novembre 1893).
pe WarGxy (chevalier Gaspard), rue du Bruel, 49, Malines (23 février
1803).
pe Wourers DE BoucHour (chevalier Joseph), Bibliothécaire du Cercle,
rue Léopold, 43, Malines (18 septembre 1896).
Drericxx, Henri, Imprimeur-Libraire, rue de la Chaussée, 72, Malines
(24 février 1899).
DievponNé, Henri, Docteur en médecine, rue Notre-Dame, 79, Malines
(23 juin 1893).
DucxaTEAU, Paul, Ingénieur-brasseur, chaussée de Louvain, 1, Vilvorde
(17 août 1900).
DU TRIEU DE TERDOXCK (chevalier Joseph), château de MS à
Muysen (15 mars 1889).
FesrraAETs, Pierre, Orfèvre, Professeur à l’Académie des Beaux-Arts, rue
du Bruel, 87, Malines (24 novembre 189°).
Fris, Hubert, Candidat Notaire, boulevard des Capucins, 176, Malines
(17 septembre 1897).
FRris, Prosper, Notaire, rue des Vaches, 21, Malines (27 août 1597).
GENONCEAUX, Pedro, Etudiant, rue Léopold, Malines (25 janvier 1901).
GEveLers, Libert, Chanoine Prémontré, à Neerpelt [Limbourg] (27 sep-
tembre 1go1).
GopDENxE, Léopold, Editeur, Grand’ Place, 28, Malines (28 avril 1893).
Hertsens, Alphonse, Entrepreneur, Tuileries, 7, Malines (17 septembre
1897).
LISTE DES MEMBRES 5
HerrTsens, Gabriël, Industriel, Conseiller communal, marché aux Grains,
8, Malines (18 décembre 1903).
ISERENTANT, Pierre, Professeur à l’Athénée Roval de Malines, rue du
Bruel, 84, Malines (197 septembre 1888).
Janssexs, Théodore, Chanoïine, Directeur du Collège Saint-Rombaut,
marché au Bétail, 56, Malines (24 novembre 1893).
KEMPENEER, Albert, Chanoiïine, Professeur au Grand Séminaire, rue des
Vaches, 18, Malines (17 juin 1898).
KENNES DE LessarT, Edouard, Propriétaire, rue Haute, 18, Malines
(17 septembre 1903).
LAENEN, Joseph, Abbé, Archiviste-Adjoint de l’Archevêché, boulevard
des Arbalétriers, 140, Malines (8 mai 1903).
LAMBEAUx, Général, rue longue des Chevaliers, 2, Malines (18 décembre
1903).
LamBo, Aloys, Abhé, Econome du Petit Séminaire, rue de la Blanchis-
serie, 5, Malines (21 avril 1899).
LE Bus, Hector, Docteur en Médecine, Conseiller provincial, Echevin
des Travaux publics, longue rue des Bateaux, 78, Malines (23 juin
1893).
Le Comre, Georges, Marchand-Taïilleur, rue Notre-Dame, 68, Malines
(24 mai 1901).
LEEmans, Louis, Juge de paix, Conseiller communal, rue du Bruel, 53,
Malines (21 juillet 1893).
LE Maire, Albert, Commandant d’Artillerie, rue des Vaches, 33, Malines
(20 mai 1898).
LEMESLE, Edouard, Chanoïine, Inspecteur diocésain, rue de la Consti-
tution, 9, Malines (28 décembre 1900).
Loncn, Eugène, Docteur en médecine, rue Louise, 33, Malines (23 no-
vembre 1900).
Macnus, Edmond, Industriel, Vice-Président de la Société Royale « La
Réunion Lyrique », Conseiller du Cercle, rue de la Station, 42, Malines
(2 décembre 1892).
MErtEns, Désiré, Juge, Conseiller communal, Place d'Egmond, 1, Malines
(24 novembre 1893).
Meyxs, Henri, Architecte, Professeur à l'Académie des Beaux-Arts, longue
rue des Bateaux, 59, Malines (28 avril 1803).
Mierts, Louis, Chanoine, Président du Grand Séminaire, rue des Vaches,
18, Malines (23 novembre 1900).
6 LISTE DES MEMBRES
Nogecs, Albert, Avocat, Conseiller provincial, rue Ste-Catherine, x,
Malines (17 septembre 1897).
Nosezs, Jules, Avocat, Échevin de l'Instruction publique, Vieille rue de
Bruxelles, 22, Malines (23 novembre 1900).
Noër, Léon, Abbé, élève au Collège du Saint-Esprit, rue de Namur, à
Louvain (25 septembre 1903).
OLsrecurs, Alphonse, Imprimeur-éditeur, rue des Beggards, 35, Malines
(1er août 1902).
Or pe Beécx, Henri, Industriel, rue Notre-Dame, 43, Malines (30 avril
1897).
OrTEGAT, Jules, Député Permanent, rue des Vaches, 78, Malines (28 avril
1893).
P£erers, Auguste, Docteur en Médecine, long fossé aux Poils, 79, Malines
(xer avril 1898).
PLuys, Léopold, Artiste-Peintre-verrier, rue de Beffer, 35, Malines (30 avril
1897).
Reypams, Adolphe, Géomètre du cadastre, marché au Bétail, 25, Malines
(xer juillet 1892).
Rocrers, Victor, Directeur de la Banque de la Dyle, Mélane, 5, Malines
(1er août 1902).
Rooms, Joseph, Architecte, rue de la Station, 24, Malines (1e août 1902).
Rosier, Jean-Guillaume, Artiste-Peintre, Directeur de l’Académie des
Beaux-Arts, rue Léopold, 40, Malines (27 janvier 1893).
Ryck, Lieutenant d’Artillerie, rue Porte de Bruxelles, 2, Malines (26 janvier
1903).
STEVENS, Guillaume, Chanoine, rue d'Hanswyck, 36, Malines (8 mai
1903).
STROOBANT, Louis, Directeur du Dépôt de mendicité de l'Etat, à Merxplas
(13 avril 1894).
THéopor, Jean, Conducteur principal des Ponts et Chaussées, boulevard
des Capucins, 183, Malines (21 juillet 1893).
VAN BALLAER, Joseph, Curé de Notre-Dame du Sablon, rue Bodenbroeck, 6,
Bruxelles (24 janvier 1800).
Van BoxMErR, Philippe, Architecte communal, rue Conscience, 7, Malines
(24 mars 1886).
VAN BREEDAM, Amédée, Etudiant, boulevard des Capucins, 174, Malines |
(18 décembre 1903),
LISTE DES MEMBRES 7
vaAN CasTER, Guillaume, Chanoine, Président du Cercle, rue Notre-Dame,
125, Malines (21 février 1892).
Van CRAEN, Eugène, Négociant, boulevard des Arbalétriers, 138, Malines
(30 août 1901).
VAN DEN BErGx, Frans, Professeur à l’Athénée Royal de Bruxelles, avenue
Princesse Elisabeth, Schaerbeek, 43, | Bruxelles] (13 avril 1894).
Van DEN BEercu, Léopold, attaché à l'Administration des Chemins de fer
de l'Etat, Trésorier du Cercle, rue longue du Chevalier, 32, Malines
(24 mars 1886).
VAN DEN BRANDEN DE REETH, Victor (Mgr le baron), Archevêque de Tyr,
rue du Bruel 82, Malines (21 février 1890).
VAN DEN KERCKHOVEN, Alexis, Propriétaire, château de Wayenesse,
Rymenam (18 décembre 1903).
VAN DER STAPPEN, François (Mgr), Evèque de Jaffa, marché aux Laines, &,
Malines (26 février 1897).
Van DE WaLce, Victor, Notaire, Membre de la Chambre des Représen-
tants, avenue Van Beneden, 69, Malines (26 novembre 1886).
VAN DoEseLAER, Edouard, Imprimeur-Libraire, rue du Bruel, 60, Malines
(18 décembre 1903).
Van DoorsLaEr, Georges, Docteur en Médecine, Vice-Président du Cercle,
sous la Tour, 9, Malines (13 mars 1891).
VAN HoorENBEECK, Victor, Pharmacien, Conseiller communal, rue des
Vaches, 7, Malines (5 août 1898).
VAN HorENBEEcx, Henri, Curé à Gooreind [ Wuestwezel] (23 juin 1893).
Van MELCKEBEKkE, Prosper, Pharmacien, rue du Serment, 27, Malines
(14 septembre 1900).
Van RAEMDoNCK, Frans, Négociant, rue de la Chèvre, 19, Malines
(1e août 1902).
Van REusEL, Charles, Professeur à l'Ecole Moyenne, rue du Bruel, 48,
Malines (28 février 1894).
VAN VELSEN, Raymond, Editeur-Libraire, Bailles de Fer, 2, Malines
(13 mars 1591).
VAN PETEGHEM, Léon, Instituteur, Professeur à l’Académie des Beaux-Arts,
rue Notre-Dame, 33, Malines (27 septembre 1901).
VERBIST, Aloys, Curé-Doyen de Notre-Dame au delà de la Dyle, cimetière
Notre-Dame, Malines (3 avril 1903).
VERHEYDEN, Prosper, Littérateur, Anvers [Zurenborg]| (18 décembre
1903).
8 LISTE DES MEMBRES
Waurers, Martin, Négociant, 26, longue rue des Bateaux, Malines
(21 février 1902).
WEINManNN, Jean, Capitaine d'Artillerie, rue de la Constitution, 19, Malines
(26 janvier 1903).
Wizcems, J.-F.-M.-J., Ingénieur provincial, courte rue Neuve, 1, Malines
(27 août 1897).
WirrMaNN, Jules, Docteur en Médecine, rue du Sac, 3, Malines (19 mai
1893).
WirrManN, Jules, Propriétaire, rue d’A-B, 20, Malines (26 février 1892).
Zecu, Maurice, Abbé, Professeur à l’Institut Saint-Louis, rue du Marais,
Bruxelles (11 mai 1894).
Membres correspondants (1)
PAYS-BAS
VORSTERMAN-VAN OYEN, A.-A., à Oisterwyck (Brabant septentrional).
BELGIQUE
Becouer, Alfred, Vice-Président de la Société Archéologique de Namur,
rue Grandgagnage, 8, Namur.
BéraunE (Mer le baron Félix), Archidiacre de la Cathédrale, rue d’Ar-
gent, 40, Bruges.
Cumonr, Georges, Avocat, rue de l’Aqueduc, 19, St-Gilles (Bruxelles).
DE BEHAULT DE DorNoN, Armand, attaché à la direction du Commerce et
des Consulats au Ministère des Affaires Etrangères, rue d'Espagne, 92,
Bruxelles,
DE Bray, Architecte, Anvers.
DE Bruyn, Hyacinthe, Archéologue, Curé émérite, rue Delporte, 17,
Tirlemont.
DeLvicxe, Adolphe, Chanoine, Archéologue, rue de la Pacification, 18,
St-Josse-ten-Noode.
(1) Extrait du Règlement :
ART. 5. — Les Membres correspondants sont nommés parmi les personnes qui ont rendu
des services au Cercle, ou dont le concours peut lui être utile, ls ne sont astreints à aucune
cotisation,
|
LISTE DES MEMBRES 9
DE Munrer, Victor, Numismate, Agent de la Banque Nationale, Lei, 15,
Louvain.
DE RaAaDT, J.-Th., avenue Ducpétiaux, 63, Bruxelles.
DE Vircers, Léop., Archiviste de l'Etat, Parc, 24, Mons.
(xaAILLARD, Archiviste de l'Etat, membre de l’Académie Royale Flamande,
rue du Jardin, Anvers.
GoovarrtTs, Alph., Archiviste-cénéral du Royaume, avenue Marie-Clotilde,
4, Watermael.
Hermaxs, Victor, Archiviste communal, rue des Vaches, 29, Malines.
Mauy, Hippolyte, Bibliothécaire de la Société Archéologique de Bru-
xelles, rue de Bodeghem, 50, Bruxelles.
OuvERLEAUxX, Em., Conservateur honoraire à la Bibliothèque Royale de
Belgique, rue Cortembert, 13, Paris.
Van CroMPxHouT, Bourgmestre de Gaesbeek.
VAN EPEN, D.-E., Docteur, boulevard de la Senne, 51, Bruxelles.
‘VAN Even, Edw., Archiviste communal, Louvain.
VERHAEGEN, Paul, Juge au Tribunal de 1re Instance, rue de Toulouse,
Bruxelles.
VERVLIET, J.-B., Littérateur, rue du Bien-Être, 61, Anvers.
Zecx-Dustez, Editeur, Braine-le-Comte.
Membres d'honneur (:
Casari DE Casaris, Charles, Conseiller honoraire à la Cour de Paris, rue
Alfred de Vigny, 16, Paris.
HicpeBranD, Hans, Antiquaire du royaume de Suède, Secrétaire perpétuel
de l’Académie royale des Belles-Lettres, d'Histoire et des Antiquités de
Stockholm, membre d'honneur de plusieurs sociétés savantes, à Stock-
holm.
(x) Extrait du Règlement :
Le titre de Membre d'honneur pourra être conféré à des personnes qui, par leur haute
position sociale, peuvent rendre des services au Cercle, ou qui ont contribué, par leurs
œuvres, aux progrès des études qui font l’objet de ses travaux.
10 LISTE DES MEMBRES
Sociétés, Commissions & “Publications avec lesquelles le Cercle
fait l'échange de ses “Bulletins.
BELGIQUE
Anvers. Académie Royale d'Archéologie de Belgique.
M. F. Donner, Bibliothécaire, rue du Transvaal, 53, Anvers.
Société Royale de Géographie d’Anvers.
M. Ed. Janssens, Avocat, Secrétaire Général, rue des Récollets, 12,
Anvers.
Bruges. Société d’Emulaïion pour l'étude de l’histoire et des antiquités de la Flandre.
M. L. DE ForrE, Secrétaire, rue des Jacobins, 7, Bruges.
Bruxelles. Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts.
M. MarcxaL, Secrétaire perpétuel, Palais des Académies, Bruxelles.
Bulletin des Commissions Royales d’Art et d’Archéologie.
M. Massaux, Secrétaire, rue Montoyer, 22, Bruxelles.
Bulletin de la Commission Royale d'Histoire.
M. le Secrétaire, rue de Spa, 22, Bruxelles.
Bulletin des Musées Royaux des Arts industriels et décoratifs.
M. Van Overcoop, Conservateur en chef, à Bruxelles.
De Wapenheraut, Grand Aymorial et Archives de la Noblesse.
M. D.-G. van EPEN, Directeur, boulevard de la Senne, 51, Bruxelles.
Bruxelles. Société Royale de Numismatique de Belgique.
M. À. DE Wrrre, Bibliothécaire, rue du Trône, 49, Bruxelles.
Société Royale Belge de Géographie.
M. Durter, Secrétaire, rue de la Limite, 116, Bruxelles.
Société d'Archéologie de Bruxelles.
M. Mauy, iue de Bodeghem, 50, Bruxelles.
Charleroi. Société Paléontologique et Archéologique de Charleroi.
M. le Secrétaire général, au Musée archéologique, boulevard Jacques
Bertrand, Charleroi.
Courtrai. Cercle Historique et Archéologique.
M. l'Abbé E. DE GRYse, S. T. D., Président, à Courtrai.
Enghien. Cercle Archéologique d’Enghien.
M. Ernest MarrkIEu, Avocat, Secrétaire, à Enghien.
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ÉCHANGE DES BULLETINS IL
Gand. Société d'Histoire et d’ Archéologie de Gand (Bibliothèque de l’Université),
Fossé d’Othon, Gand.
M. À. Drecericx, Bibliothécaire, Boulevard de la Citadelle, 14
Gand.
Koninklijke Vlaamsche À hademie.
M. DE Porrer, Secrétaire, Gand.
Hasselt. Les Mélophiles.
M. GEERAERITS, Président, à Hasselt.
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Huy. Cercle hutois des Sciences et Beaux-Arts.
M. Emile Wicny, Secrétaire, Huy.
Liège. Société d'Art et d'Histoire du diocèse de Liège.
M. Jos. BRASSixE, rue du Pont d’Avroy, 35, Liège.
Louvain. Awalectes pour servir à l’Histoire ecclesiastique de la Belgique.
Maredsous. Revue Bénédictine.
Abbaye de Maredsous, par Maredret, Namur.
Mons. Cercle Archéologique de Mons.
M. Léon Losseau, Avocat, Bibliothécaire, rue de Nimy, 37, Mons.
Namur. Société Archéologique de Namur.
M. Adrien OcEr, Conservateur du Musée Archéologique de Namur.
Nivelles. Societé Arychéologique de l’ayrondissement de Nivelles.
M. BuissereT, Secrétaire, à Nivelles.
Saint-Nicolas. Annales du Cercle Archéologique du Pays de Waas.
M. l'abbé Revynazrt, Secrétaire, à Saint-Nicolas.
Soignies, Cercle Aycheéologique de l’arrondissement de Soignies.
M. DEMEULDER, Président, à Soignies.
Termonde. Cercle Avchéologique de la ville et de l’ancien pays de Teymonde.
M. BROECKAERT, Secrétaire, à Termonde.
Tournai. Société Littéraire et Historique de Tournai.
M. E. Sorz, Secrétaire, rue Royale, 45, Tournai.
Revue de l’Art Chrétien.
M. L. CLoquer, rue St-Pierre, 2, Gand.
Verviers. Caveau Verviétois.
M. Weger, Président, Verviers.
Société Veyvictoise d’Aychéeologie et d'Histoire.
M. P. Decuesne, Avocat, Secrétaire, rue des Ecoles, 9, Verviers.
2 ÉCHANGE DES BULLETINS
ESPAGNE
Madrid. Revistas de Archivos, Bibliothecas y Museos. Organo oficial del cuerpo
facultativo del ramo.
FRANCE
Compiègne. Societé française d'Archéologie.
Paris. Melusine.
M. H. Gawoz, Directeur à la librairie E. Rolland, rue des Chantiers,
2 MEATIS:
Societé Saint-Fean, de Paris.
M. Léop. DELBEKE, Artiste-Peintre, rue de Grenelle, Paris.
LUXEMBOURG (GRAND-DUCHÉ)
Luxembourg. Jnstitut Grand-Ducal de Luxembourg.
M. le D' Van WERvEKE, Secrétaire de l'Institut, à Luxembourg.
PAYS-BAS
Amsterdam. Societé Royale d Archéologie (De Noord Hollandsche vudheden).
M. R.-W.-P. De Vies, Secrétaire, Singel, 146, Amsterdam.
Ruremonde. Provinciaal Genootschap voor Geschiedhundige Wetenschafpen, Taal
en Kunst.
M. VAN BUERDEN, Secrétaire, à Ruremonde.
Utrecht. Uriversiteits-Bibliotheek, te Utrecht.
M. Dr G. Brom, 1® Bibliothécaire de Historisch Genootschap, Malie- .
straat, o, Utrecht.
Rijswijck. Famiheblad.
M. VORSTERMAN-VAN OYEN, à Rijswijck, près La Haye.
SUÈDE ET NORVÈGE
Stockholm. Kongl. Vitterhels historie och antiquitets A kademien.
M. le Dr A. BrouzerG, Bibliothécaire de l’Académie des antiquités,
Stockholm.
ISA RE CRT
SUR LA
Situation & les Travaux du Cercle Archéologique
«Année sociale 1903
lu en séance du 18 décembre 1903
MESSIEURS,
ne A fin de l'exercice en cours vient d’être mar-
2, quée par la révision du règlement de notre
D Cercle. Depuis longtemps den comme une
# obsession, certaines parties de ce règlement
dent les cerveaux, et c'est sous l'empire de ces
sentiments que, dès le début de l’année 1903, il fut enfin
donné suite à une proposition de révision de ces statuts,
régulièrement introduite par cinq de nos Confrères.
Cette proposition avait pour objet de supprimer la
restriction que le règlement apportait au renouvellement
du mandat de certains membres de la Commission admi-
nistrative du Cercle, et elle rallia l'avis unanimement
favorable de nos Confrères.
14 RAPPORT
Cependant, ainsi qu'on le faisait remarquer à juste
titre, une révision totale du texte pouvait être faite à
cette occasion et, afin de faire œuvre utile et de ne se
décider qu’à bon escient, le mandat des membres de la
Commission, en fonctions à ce moment, fut prorogé d'un
an. Dans cet intervalle ils présenteraient un projet de
règlement modifié, qui serait soumis aux délibérations
des membres du Cercle.
Ainsi il s’est fait que cette Commission n'a pas été
renouvelée, que la Vice-présidence est restée sans titu-
laire, M. le Chanoine van CASsTER succédant au Président
sortant défunt, feu le regretté M. KEMPENEER.
Nos statuts étant intimement liés à l'existence même
de notre Société, dont 1ls assurent la bonne gestion selon
des règles dictées par une expérience déjà longue, mon
rapport de fin d’année est tout désigné pour conserver
trace des modifications qu'ils subissent. Tout en actant
les mobiles qui nous ont poussés à mettre la main à cet
édifice, 1l me paraît intéressant d'établir un parallèle
entre les différentes formes de règlements qui régirent
notre Cercle, et qui marquent autant d'étapes de son
existence. Ce sera la première partie de ce rapport, dont
la seconde, comme de coutume, sera consacrée à vous
donner une idée d'ensemble des travaux de l’année, cri-
term de l’activité de nos Confrères, et la dernière à
l'appréciation générale de la situation de notre Société à
l'aurore de l’année 1904.
Notre premier règlement date du 2 juillet 1886; il est,
à peu de jours près, contemporain de la fondation du
Cercle, et il arrête le titre définitif de Cercle Archéologique,
Littéraire et Artistique de Malines, qui succède à celui plus
modeste de : Van dit tot Beter. I1 fut l’objet d’un petit
chef-d'œuvre typographique, dont la rareté aujourd’hui
double la valeur; un Confrère d'alors, M. Victor
De Bruyne, en dirigea et surveilla l'impression.
D
RAPPORT 15
Ce règlement fut modifié et remplacé par celui qui fut
arrêté en séance du 16 mars 1894. Enfin, le troisième a
fait l'objet de discussions, qui ont abouti à son adoption
définitive en séance du 27 novembre dernier.
Au premier abord, le but du Cercle fut d’une portée
très générale, et défini dans une louable intention
d'accueillir à bras ouverts tous les éléments constitutifs
d’une association de l'espèce. Cependant, on ne fut pas
longtemps à comprendre qu'il importait de spécialiser
davantage, en ce sens, qu’il fallait provoquer des traxaux
d'intérêt local, alors surtout qu'un mouvement important
se dessinait dans le pays, favorable à la création de
sociétés similaires, dont la raison d’être gisait dans le
culte du passé du milieu qui les vit naître. C’est ainsi
que par la suite on décida de donner la préférence aux
travaux d'intérêt local, tout en n'excluant pas systéma-
tiquement ceux d’un intérêt plus général et surtout
national.
Les fondateurs du Cercle ne se firent jamais illusion
sur la somme d'activité permise aux membres du Cercle.
Ils n'ignoraient pas que tous, absorbés par les devoirs
professionnels, ne pourraient donner que de rares instants
à des travaux qui nécessitent de longues et patientes
recherches. Aussi la disposition primitive qui prévoyait
pour chaque membre, au moins une fois l'an, un travail
quelconque se rapportant au but du Cercle, fut-elle sup-
primée de droit, quoiqu’elle l'était depuis longtemps de
fait.
La distinction en membres effectifs, honoraires et
correspondants, les premiers seuls ayant à l’occasion
droit de vote, ne fut pas maintenue. Les membres hono-
raires, tout en étant astreints aux mêmes obligations
financières que les membres effectifs, étaient inaptes à
manifester, le cas échéant, leur manière de voir; celle-ci
cependant, pesait d'autant plus dans la balance, que ces
10 RAPPORT
membres se recrutaient parmi nos concitoyens les plus
autorisés en la matière. On comprit alors sous la déno-
mination commune de membres titulaires, ayant mêmes
droits, ces deux catégories de membres; on maintint le
titre de membre correspondant, et on décida de nommer
membre d'honneur, la personne qui, par sa haute posi-
tion sociale, pourrait rendre service au Cercle, ou qui
aurait contribué, par ses œuvres, au progrès des études
qui font l’objet de ses travaux. Le nombre de ces derniers
membres fut arrêté à six, parmi lesquels ont pourrait
désigner un Président et un Vice-président d'honneur.
De prime abord, il fut entendu que cette faveur ne
serait dispensée qu'avec la plus grande circonspection, et
qu'il faudrait des titres sérieux et incontestés pour y
avoir droit. L'expérience prouve qu'on est bien décidé à
ne jamais s'écarter de ce principe, et ainsi on a jugé
inutile de maintenir plus longtemps une limite qui ne
sera peut-être jamais atteinte.
Pour un motif analogue, on a supprimé le titre de
Président et de Vice-président d’honneur, sans que
toutefois cette décision implique une entrave quelconque
à ce que, le cas échéant, ce summum d'honneur ne soit
décerné au mérite transcendart de celui qui y aurait
droit. |
Afin d’entourer de certaines garanties la présentation
de tout nouveau membre, deux parrains sont exigés pour
le récipiendaire, au lieu de l’unique, prévu au début.
À l’origine, l’administration du Cercle fut confiée à une
Commission, composée du Président, du Vice-président,
du Secrétaire, du Trésorier et du Bibliothécaire, renouve-
lables annuellement, et rééligibles. Plus tard, on leur
adjoignit deux conseillers, remplaçant en cas d'absence
le Président et le Vice-président. A l'exception du Secré-
taire, du Trésorier et du Bibliothécaire, les membres
de la Commission ne pouvaient être réélus qu'après deux
és des. > di
RAPPORT ip)
années d'intervalle, le Vice-président succédant toutefois
de droit au Président. Le but de la restriction apportée
au renouvellement de ces mandats était de faciliter, au
sein de la Commission, un roulement, et d'encourager
ainsi l’assiduité et l’activité des membres du Cercle ; on
évitait, en outre, de voir naître des candidatures dicta-
toriales ou des tendances administratives invétérées,
qu'il serait de l'intérêt du Cercle de renouveler en temps
opportun. D'un autre côté, il semblait peu juste d’exclure
de cette même administration, et pour un laps de temps
assez long, des membres méritants, expérimentés, qui
ne recueillaient pour toute récompense de leurs efforts
qu'un congé poli, un repos forcé et un banal remer-
ciment, quelque sincère qu'il fut, exprimé dans un
rapport annuel.
Ces dernières considérations ont prévalu et ont fait
modifier le règlement en ce sens, que le mandat des mem-
bres de la Commission serait bis-annuel et qu’il pourrait
être renouvelé. Les membres sortiront par série de 4 et
de 3, selon que l’année sera de nombre impair ou pair,
la première série comprenant : le Président, le Secrétaire,
un Conseiller et le Bibliothécaire ; la seconde : le Vice-
président, le second Conseiller et le Trésorier. C’est sous
l'empire de cet article modifié du règlement que se feront
les élections de cette année; celles-ci sont fixées au mois
de décembre, la nouvelle Commission devant désormais
entrer en fonctions au 1* janvier.
Les attributions des membres de la Commission n'ont
pas changé. Toutefois, le Trésorier gère les finances du
Cercle, d'accord avec un Comité des finances, composé
du Président, du Secrétaire et de deux membres pris
en dehors de la Commission. Ce Comité n'était pas
prévu dans le règlement primitif.
Les articles relatifs aux publications du Cercle ont subi
certaines modifications. Au début, on prévoya la publi-
1
“
18 RAPPORT
cation d'un Bulletin trimestriel, ce qui, soit. dit entre
parenthèses, ne s’est jamais fait. Tout au plus trouva-t-on
pratique de publier le Bulletin du Cercle en deux fois,
soit tous les six mois. Depuis quelques années, on s’en
tient à une publication annuelle. Le Comité ad hoc se
compose de sept membres, au lieu de trois, primitivement
prévus. Ce Comité juge sans appel les ouvrages présentés.
Les tirés à part, auxquels les auteurs ont droit, se
chiffrent par 50, sans titre, faux-titre ni couverture
imprimée, et dans le cas contraire, à 25. Il ne pourra,
dans un but commercial, être fait usage de ces brochures
avant la publication du Bulletin, à moins d’entente
préalable avec la Commission des publications. Et cette
entente ne pourra s'établir que dans le cas où un intérêt
actuel ou immédiat s'attache au travail imprimé, et que
le retard mis dans son apparition ne cause à l’auteur un
préjudice moral. Celui-ci s'entend en ce sens, que des
travaux similaires peuvent se produire dans l'intervalle
de la publication du Bulletin du Cercle, que l’article
imprimé perde de son actualité en se faisant attendre,
qu'il est publié en réponse à d’autres travaux, ou qu'il est
de nature à en provoquer à son tour, etc., tous cas dont
la Commission sera juge.
Les dispositions de ce chapitre ne sont prises que
dans le but de prévenir que le Bulletin du Cercle, organe
de ce dernier, ne soit considéré comme d'intérêt secon-
daire, alors que notre Société y consacre tous ses soins
et le plus clair de ses ressources financières.
Quant aux réunions du Cercle, primitivement fixées
de trois en trois semaines, elles furent par la suite men-
suelles, et enfin désormais se tiendront, autant que
possible, le troisième vendredi de chaque mois. Des
séances extraordinaires pourront être provoquées par le
Président, d'accord avec la Commission administrative,
ou dans la huitaine, à la demande de dix membres titu-
RAPPORT 19
laires. Le nombre de ces membres a été doublé, pour
éviter qu'il ne se produise des abus.
Le règlement modifié et revisé tend, dans ses grandes
lignes, à se rapprocher de son aîné. Il reflète l'expérience
acquise au cours des dix-sept années de l'existence du
Cercle, et c’est sous cette forme qu'il ne nécessitera plus,
par la suite, qu'il soit porté atteinte à sa constitution
fondamentale. Il a fait ses preuves, la prospérité du
Cercle en témoigne; tel qu'il se présente aujourd’hui, il
peut, croyons-nous, faire sien cet axiome : « qu'en ce
monde le mieux est quelquefois l'ennemi du bien ».
La révision du règlement et les discussions auxquelles
elle a donné naissance n'ont cependant nui en rien à
l'activité coutumière de nos Confrères. Il semble, au con-
traire, que celle-ci se soit rarement manifestée aussi
productive que dans le cours de cette année, et que le
Cercle ait tenu à honneur de donner un démenti, par le
bulletin qui va paraître, à ce critique, généralement
bienveillant du reste, qui suggéra que « les bulletins du
» Cercle archéologique de Malines, comme les jours, se
» suivent mais ne se ressemblent pas ». Il faut être
oublieux de l'effort que nécessite la production de travaux
historiques, dont la matière ne se suce pas du pouce,
qui réclament le sacrifice du peu de loisirs que nous
laissent les devoirs quotidiens, pour émettre pareille
appréciation. Sans nul doute, le superbe volume, de plus
de 500 pages de texte, qui fait honneur une fois de plus au
bon goût et au talent professionnel de MM. GOPENNE,
convertira ce critique à de meilleurs sentiments.
Et cependant, ce bulletin ne comprendra pas encore la
totalité des travaux dont il a été donné lecture ici. La
matière du bulletin suivant se trouve ainsi avoir un
premier aliment, auquel les travaux annoncés apporteront
un substantiel contingent.
En revanche, il en contient un autre qui, par sa nature,
20 RAPPORT
ne se prêtait pas à être présenté sous forme de conférence:
c'est le Catalogue, détaillé avec soin, de la Bibliothèque
Malinoise des Archives communales, dont M. HERMANS, notre
toujours actif archiviste communal, publie la 2° partie.
Tel qu’il nous le donne, ce travail est appelé à rendre
des services à quiconque voudra s’enquérir préalable-
ment à l'étude d’un fait ou d’un épisode de l’histoire de
Malines, si des travaux similaires ont été publiés. C’est
donc une Bibliographie générale, qui gagnera davantage
en intérêt, si on la complète en dépouillant les publica-
tions que M. HERMaNs n’a pas sous la main. C’est une
tâche à laquelle nous avons convié nos Confrères, et pour
la leur faciliter, nous serons bientôt à même de leur
mettre à la main les indications et peut-être les éléments
nécessaires.
Il m'est bien agréable de pouvoir saisir cette occasion
pour rendre hommage au mérite du modeste savant, qui
veille depuis plus d'un quart de siècle à la conservation
des archives malinoises. Non content de faire valoir, avec
une rare compétence, la somme de trésors dont il est le
gardien vigilant, M. HERMANSs fait preuve d’un désinté-
ressement non moins rare, en consacrant ses loisirs à
mettre les documents à la portée des travailleurs sous
une forme telle, qu'il simplifie et même supprime les
laborieuses lrrnerrs qu'entraîne la lecture des ori-
ginaux. Les extraits des comptes communaux relatifs à
la construction de l’ancienne maison échevinale en sont
un éloquent exemple. Désormais ces comptes n'auront
plus de secrets pour celui qui voudra décrire, étudier et
reconstituer dans tous ses détails le premier cénacle de
l’édilité malinoise. Le catalogue en cours de publication
dans notre Bulletin est un nouveau témoignage de ces
sentiments, et l’est surtout de l'infatigable activité de
M. HErRMAxSs, sur lequel les ans n’ont pas de prise, alors
que d’autres hésiteraient à assumer encore un travail
RAPPORT 21
aussi ardue que peu propre à valoir à l’auteur les
louanges et les palmes de l’indifférente critique.
Mieux que personne, M. HErmans a fait sien ce prin-
cipe : que les archives ne sont pas faites exclusivement
pour l’archiviste. Celui-ci se doit entièrement aux tra-
vailleurs et, au besoin, doit savoir sacrifier son désir
d'utiliser pour un travail personnel les sources histo-
riques dont il dispose, à celui d’en faciliter l'usage et
l'accès à autrui. À ce titre surtout, M. HERMANS peut
compter sur la reconnaissance de tous ceux qui ont eu
l'avantage d’avoir recours à sa proverbiale serviabilité.
Au triple point de vue de l'archéologie, de l’art et
de l’histoire, nos séances mensuelles ont été des plus
intéressantes. Permettez-moi, Messieurs, de raviver vos
souvenirs par ces quelques lignes, qui seront le résumé
des procès-verbaux de ces séances.
Notre érudit Confrère, M. le professeur D'’Awaxs, a
ouvert la série de nos conférences par une éfude bio-
bibliographique sur notre concitoyen Egide-ÿoseph Smeyers,
peintre et historien. La section des manuscrits de la
Bibliothèque Royale à Bruxelles possède, sous le titre de
Konst minnende wandelinghe, etc., une promenade archéo-
logique au cours de laquelle l'auteur, que l’on dit être
Smeyers, relève les œuvres d'art et les monuments à
voir de son temps à Malines. Par ses déductions, notre
Confrère est amené à s'inscrire en faux contre cette attri-
bution. Le manuscrit en question paraît être le travail
original de Van den Nieuwenhuysen, de son vivant prêtre
et aumônier de l’Orphelinat à Malines, et amateur d’art
estimé. Ce récit a été publié dans le Wekelyks Bericht van
Mechelen, de la fin du xviri‘ siècle, avec, comme a soin de
le dire l’imprimeur, des corrections et des annotations du
cru de ce dernier. M. D'Awaws, en rectifiant l'erreur
commise, n’enlève rien au mérite de Smeyers, qui a
maint autre travail méritoire à son actif; 1l restitue à
22 RAPPORT
son véritable auteur, une description artistique et archéo-
logique, qui est tout à l’hcnneur de celui-ci.
Smeyers a fait les frais d'une communication de M.
Conincxx, votre Secrétaire, qui publie la copie faite par
notre Concitoyen, du Livre des apprentis de la Corporation
des Peintres et des Sculpteurs à Malines. L'auteur passe en
revue les travaux d'ensemble qui ont pour objet l’art et
son expression dans notre cité. Des notes biographiques
inédites, relatives à Smeyers, Azevedo, Rymenans, Neejfs et
Delafaille, Vanalyse de leurs ouvrages, le résumé de
l'histoire de la Corporation, additionné de renseignements
nouveaux, servent d'introduction à la série des noms des
doyens, des apprentis et des maîtres, dont le nombre est
l'indice frappant de l’efflorescence artistique plus qu'or-
dinaire qui s'est manifestée à Malines au temps jadis.
Cette notice permet déjà de compléter en grande partie
l'Histoire de la Peinture et de la Sculpture à Malines, de
M. Emm. Neeffs, que l’auteur se propose de republier,
mise à jour et rectifiée au besoin. Dans cet ordre d'idées,
M. ConiNcxx vous a déjà communiqué les renseigne-
ments recueillis sur les Smefs, peintres, dont l’un tra-
vailla au xvi‘ siècle, à la décoration du château de Pau,
et les autres allèrent séjourner à Auch, département du
Gers, où leur œuvre a déjà fait l’objet d’une étude parue
dans les Sosrées Archéologiques du département du Gers.
M. le docteur G. Van DoorsLaEr, l'historien de la
médecine à Malines, musicologue à l’occasion, a retrouvé
les archives d'une société d'amateurs de musique, qui se
fonda sous le nom d’Académie de Ste-Cécile, au début du
xviri* siècle à Malines, eut son heure de prospérité et
ne disparut de la scène de ce monde, qu'après plus d’un
demi-siècle d'existence. Cette notice constitue un chapitre
curieux de l’art musical belge, à une époque où celui-ci
était en pleine décadence. On y trouve reflétés, la dispo-
sition d'esprit de nos concitoyens d'antan et le milieu
RAPPORT 23
où ils vivaient; indiqués les productions musicales qui
firent leurs délices, les multiples incidents de l'existence
de la société et enfin les conjectures sur le local qui lui
servait de siège. Celui-ci paraît avait été la maison
occupée jadis par le notaire Dams, au Marché au Beurre,
connu sous le nom de « Koningin van Zweden », et qui
fut aussi l’ancienne Chambre des Fripiers.
Au point de vue archéologique, la conférence-prome-
nade de M. l'architecte Van BoxMEER, à travers les ruines
du palais du Grand Consail, a été un véritable régal. Notre
Contfrère collabore, avec M. l'architecte Langerock, au
projet de restauration et d’appropriation de ce vaste
immeuble, qui est destiné à redevenir le joyau architec-
tural que rêva Rombaut Keldermans. Guide plus auto-
risé n'était pas à trouver, et c'est, conduit par lui, que nos
Confrères ont pu se rendre compte des étapes succes-
sives des constructions du vaste carré occupé par les
Halles, où se coudoient les vestiges architectoniques du
commencement du xiv° siècle (avant 1311, le long de la
rue des Géants), du premier quart de ce siècle (coin de la
rue des Géants et de Beffer, rez-de-chaussée de tous les
bâtiments), ceux datant d’après l’incendie de 1342 (étage
du bâtiment central, porte d'entrée avec accessoires du
côté de la Grand’ Place), et enfin ceux qui forment les
ruines de ce qui fut le palais du Grand Conseil en
construction, sans tenir compte des quelques ajoutes qui
se firent au xvi° et xvir° siècle.
Un caprice de l'empereur Charles-Quint, qui força la
ville à acquérir le palais qu’elle avait élevé de ses
propres deniers à Marguerite, tante du Souverain, serait,
d'après M. Van BoxmEER, la cause de l'abandon par les
édiles malinois, de la construction projetée pour le
Grand Conseil, et aurait amené la situation actuelle à
laquelle, tous nous l’espérons, il ne tardera plus à être
porté remède.
24 RAPPORT
La partie historique de nos conférences s'ouvre par
la copieuse et substantielle étude de notre Président,
M. le Chanoine van CASTER, consacrée à mettre en relief
l'origine six fois séculaire de la procession de St-Rombaut,
du 4° dimanche après Pâques, qui rappelle le vœu fait par
les malinois, assiégés par le duc de Brabant en 1302.
Cette étude est, en outre, destinée à démontrer que
l'origine qu'on lui attribue de nos jours est erronée,
celle-ci prenant sa source dans une prétendue translation
des reliques du Saint à Steenockerzeel, événement dont
on cherche en vain trace dans l’histoire.
Notre Confrère n’a rien négligé pour assurer à son récit
toute la vérité historique possible; les documents y
foissonnent, et ce lui a été une occasion de faire revivre,
par la description, les fastes des processions de jadis,
les festivités diverses qui s’organisèrent en l’honneur du
Saint, cavalcades jubilaires, etc., les châsses qui renfer-
mèrent les reliques du Saint, et, quant aux reliques
mêmes, de fortifier leur renom d'authenticité qu’aurait pu
ébranler l'interprétation littérale d'un inventaire publié
par de Munck, dans ses Gedenkschriften, etc.
Le travail de M. le Chanoïne van CASTER, qui occupe
une large place dans notre Bulletin, satisfera les plus
difficiles : il est le fruit de longues et patientes recherches
que couronne un résultat digne de ses efforts.
Beaucoup plus rapproché de nous, se place un événe-
ment dont M. D'Awans s’est fait le consciencieux narra-
teur. À peine remise des secousses éprouvées pendant la
période troublée de l'invasion française en Belgique, la
ville de Malines vit arriver en ses murs, le grand homme
et le héros du jour, le Premier Consul Napoléon Bona-
parte. Ce fut le 2 Thermidor de l'an XII que l’illustre
voyageur, accompagné de Joséphine de Beauharnais et
d'une suite nombreuse, arriva dans notre ville, s'y arrêta
un instant à écouter les congratulations de l’édilité, ne
RAPPORT 25
fit qu'entrer et sortir à la Mairie, dédaigneux de la
plantureuse collation préparée à son intention, et pour-
suivit son voyage vers Bruxelles. En vain espère-t-on
trouver dans les journaux de l’époque quelque allusion
à cet événement; à peine y trouve-t-on les conjurations
officielles au peuple, indifférent ou hostile, publiées et
republiées, en vue de réserver au visiteur une réception
digne de lui. Les mémoires des contemporains et des
documents officiels seuls permettent de reconstituer cet
épisode, et M. D’Awans en a tiré parti avec le talent
dont il est coutumier.
La fin de l'épopée Napoléonienne et ses conséquences
pour la ville de Malines, passées sous silence par la
presse locale, ont trouvé en François Schellens notre
concitoyen et un contemporain de ces événements, un
conteur et un observateur du meilleur aloi.
M. ConiINcxx, en quelques notes biographiques, a fait
revivre la peu banale physionomie du dernier et du plus
fécond de nos chroniqueurs, et lui a emprunté le récit
des faits qui précédèrent de quelques années à peine la
proclamation de l'indépendance de la Belgique, en 1830.
Ces derniers événements revivent aussi sous la plume de
Schellens, et votre Secrétaire en a fait l’objet d’une notice
qui a pourtitre La fin de deux régimes à Malines (1815-1830)
ou quelques pages de la chronique malinorse, racontées par un
contemporain.
En même temps que ces travaux de grande envergure,
nos Confrères ont signalé à l’occasion l’un ou l’autre
détail ou renseignement qui pouvait présenter quelqu'in-
térêt, et c’est ainsi que les ordres du jour de nos séances
ne sont jamais restés vierges de communications, qui
justifiaient l'empressement des membres du Cercle à
assister à ces réunions mensuelles.
Au point de vue de la conservation des monuments
du passé, notre Cercle n’a pas marchandé ses efforts. Il
26 RAPPORT
a secondé de tout son pouvoir les démarches faites par
son Président, M. le Chanoïne van CASTER, pour que la
Ville acquière un tableau provenant de l’ancienne Gilde
des Arbalétriers, acquis à la vente Hunin, et passant une
dernière fois sous le marteau du commissaire-priseur, à
la vente Delafaille, à Anvers, devenant la propriété du
Musée de cette ville. Celui-ci, cependant, est disposé à le
céder au Musée de Malines, si la proposition officielle lui
en était faite.
Dans ce même ordre d'idées, nous devons enregistrer
avec regret que la girouette en fer forgé, spécimen ori-
ginal de ferronnerie artistitique, provenant de la tour de
l’ancien local de tir de la Gilde de la Grande Arbalète,
ait échappé aux collections communales, pour aller enri-
chir celles d’un amateur. Il est cependant à regretter
davantage que l’on n'ait pu conserver cette tour, dont la
disparition fait encore perdre à Malines un souvenir
pittoresque de ses milices communales d'autrefois.
Que me reste-t-il à ajouter, Messieurs, à cette évo-
cation rapide de l’activité de nos Confrères, pour qu'il
vous soit permis de conclure avec moi que l’année 1903
ait été digne de ses devancières ?
Tout au plus pourrions-nous, avec quelque vérité,
signaler une ombre à ce tableau, un remords ou un
regret, celui de n'avoir pu réaliser encore le désir for-
mulé par Mgr vaN DEN BRANDEN DE REETH, archevêque
de Tyr, notre révérendissime Confrère, de voir paraître
sous nos auspices une sstoire de Malines. Faudra-t-il
désespérer de l'avenir de ce projet? Je livre ce point à
vos méditations, Messieurs, et c’est avec confiance
que J'espère une solution favorable à ce désideratum,
d'autant plus que de jour en jour nos rangs s’élar-
gissent et s'ouvrent hospitaliers à des adhérents plus
nombreux.
En tenant compte des candidatures figurant à l’ordre
RAPPORT 27
du jour de la séance d’aujourd’hui,le Cercle archéologique
comptera à la fin de l’année 1903, 110 membres.
Dans leurs rêves les plus téméraires, les fondateurs du
Cercle n’ont jamais osé entrevoir pareil chiffre, qui paraît
ne pas encore être arrivé à son ultime expression. Avec
plus d’éloquence que les faits, il prouve la vitalité du
Cérele etes progrès que fait la cause quil à fait
sienne, parmi l'élite intellectuelle et sociale de la ville
de Malines.
Ne m'en voulez donc point, Messieurs, d’avoir abusé
un peu longuement de votre bienveillante attention, et
ne me refusez pas non plus qu’en terminant ce rapport,
je me fasse l'interprète de vous tous, pour remercier les
membres de la Commission administrative et des Sous-
commissions, pour le dévouement aux intérêts du Cercle
dont ils ont fait preuve tout le long de l’année. Ils ont
justifié la confiance que vous mites en eux et ils n'ont
marchandé ni leur temps, n1 leurs efforts, pour assurer
la situation brillante dont je suis heureux de pouvoir
faire état aujourd'hui.
* 18 Décembre 1903.
Le Secrétaire,
H. CoNINCKx.
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RÈGLEMENT
DU
Cercle Archéologique, Littéraire et Artistique
DE MALINES
CHAPIDRE ZI
But du Cercle
ARTICLE I. — La société porte le titre de Cercle
Archéologique, Littéraire et Artistique de Malines. Elle a
pour but :
1° D'encourager l'étude des Beaux-Arts, de la Littéra-
ture, de l'Histoire et des sciences qui s’y rattachent,
principalement dans leurs rapports avec l'archéologie
nationale, et de préférence locale;
2° De réunir les éléments d’une bibliothèque et de
collections d’études;
3° D'empêcher la destruction des monuments et de
tout objet offrant de l'intérêt au point de vue de l’art
ancien ou de l’histoire, et de s’efforcer, le cas échéant,
d’en obtenir la conservation ou la restauration.
30 RÈGLEMENT DU CERCLE
Pour parvenir à ce but, le Cercle organisera des expo-
sitions, des excursions et des conférences, et publiera
les travaux de ses membres.
ARTICLE 2. — En cas de dissolution, les fonds de la
Société seront remis au Bourgmestre, pour être distribués
aux pauvres de la Ville; les livres, registres et papiers,
à la Bibliothèque des archives communales; et les objets
d'art, au Musée de Malines.
CHAPITRE
Composition
ARTICLE 3. — Le Cercle se compose de membres
titulaires, de membres correspondants et de membres
d'honneur.
ARTICLE 4. — Les membres htulaires sont choisis parmi
les personnes qui s'intéressent aux travaux du Cercle.
Ils ont seuls le droit de vote, paient une cotisation
annuelle de douze francs, et reçoivent les publications.
ARTICLE 5. — Les membres correspondants sont nommés
parmi les personnes qui ont rendu des services au Cercle,
ou dont le concours peut lui être utile. Ils ne sont
astreints à aucune cotisation.
ARTICLE 6. — Le titre de membre d'honneur pourra
être conféré à des personnes qui, par leur haute position
sociale, peuvent rendre des services au Cercle, ou qui ont
contribué, par leurs œuvres, au progrès des études qui
font l’objet de ses travaux.
ARTICLE 7. — La candidature des membres titulaires
et des membres correspondants doit être présentée par
deux membres titulaires, et adressée par écrit au Secré-
taire.
La candidature sollicitée sera portée à l’ordre du jour
de la séance qui suit la présentation.
ARCHÉOLOGIQUE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE 31
La lettre de convocation à cette séance portera les
nom et prénoms du candidat, et les noms de ses parrains.
L'élection se fera à la majorité absolue des sufirages
des membres titulaires présents.
ARTICLE 8. — La candidature des membres d'honneur
sera présentée par la Commission administrative. Elle
devra réunir au moins les trois quarts des suffrages des
membres titulaires présents.
ARTICLE 9. — Lorsqu'un candidat est élu, il sera pro-
clamé par le Président ; le Secrétaire lui donnera avis de
son admission et lui adressera un exemplaire des statuts.
CEA PIMPRE TT
Administration
ARTICLE 10. — Le Cercle est administré par une Com-
mission de sept membres : un Président, un Vice-prési-
dent, deux Conseillers, un Secrétaire, un Trésorier et
un Bibliothécaire-archiviste. Leur mandat est de deux
ans et peut être renouvelé.
Le Président, le Secrétaire, un Conseiller et le Biblio-
thécaire sortent de charge chaque année de nombre
impair. Le Vice-président, un Conseiller et le Trésorier
terminent leur mandat chaque année de nombre pair.
ARTICLE 11. — L'élection des membres de la Com-
mission aura lieu dans la séance ordinaire du mois de
décembre, par scrutin secret, à la majorité absolue des
suffrages des membres titulaires présents. En cas de
parité de voix, il sera procédé immédiatement à un
ballotage. Si ce deuxième scrutin donnait un résultat
identique au premier, le plus âgé des candidats sera
proclamé éiu.
ARTICLE 12. — Lorsqu'une vacature se produit dans
la Commission administrative, il y sera pourvu, à la
32 RÈGLEMENT DU CERCLE
première séance ordinaire suivante, par l'élection d’un
nouveau titulaire, qui achèvera le mandat de son pré-
décesseur.
ARTICLE 13. — Nul ne pourra remplir simultanément
deux fonctions dans la Commission administrative.
ARTICLE 14. — Le Président est chargé de la direction
de la Société, de concert avec la Commission adminis-
trative. Il ouvre et dirige les séances, veille au maintien
de l’ordre dans les assemblées, fait observer les statuts,
accorde la parole ou la retire, et proclame les décisions
de la majorité dans toutes les questions soumises à vote.
Il signe les procès-verbaux des séances, après appro-
bation des membres présents.
ARTICLE 15. — Le Vice-président remplace le Président
en l’absence de celui-ci.
ARTICLE 16. — Les Conseillers prennent part aux déli-
bérations de la Commission administrative. En cas
d'absence du Président et du Vice-président, le plus
âgé des Conseillers préside la séance.
ARTICLE 17. — Le Secrétaire prépare ‘les ordres du
jour, avec le Président, fait les convocations, rédige les
procès-verbaux, en donne lecture au début de la séance
suivante, et les contre-signe.
Il tient la correspondance, reçoit les lettres, mémoires,
livres et autres objets destinés au Cercle, et en accuse
réception.
Dans la séance ordinaire de décembre, il fait un
exposé des travaux du Cercle pendant l’année écoulée.
Lorsque le Secrétaire est absent, le Président désigne
un membre titulaire pour le remplacer.
ARTICLE 18. — Le Trésorier est chargé de la compta-
bilité du Cercle. Il ne solde les comptes qu'avec l’appro-
bation de la Commission administrative. Il tient un
registre des recettes et des dépenses, qu'il est tenu de
présenter à toute réquisition du Comité des Finances.
ARCHÉOLOGIQUE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE 33
ARTICLE 19. — Le Comité des Finances est composé du
Président, du Secrétaire et de deux membres titulaires
élus annuellement en dehors de la Commission admi-
nistrative. Ces membres peuvent être réélus.
Le Comité des Finances fera la vérification des
comptes tous les trois mois. Dans la dernière séance
ordinaire de décembre, le Trésorier fera connaître la
situation de la Caisse, préalablement vérifiée par le
Comité des finances, et soumettra à l'approbation des
membres le Budget pour l'exercice suivant.
ARTICLE 20. — Le Bibliothécaire-archuste est chargé
de la garde et du classement des livres et de tous les
objets appartenant au Cercle. Il en tient un inventaire
et veille à leur conservation.
La Commission administrative détermine annuellement
la somme à mettre à la disposition du Bibliothécaire-
‘archiviste pour acquisitions d'ouvrages, dans les cas
urgents où il ne pourrait prendre l'avis de la Comnis-
sion.
Dans la séance ordinaire de décembre, il fait rapport
sur l’état et les accroissements de la Bibliothèque et des
collections.
Lorsque le Bibliothécaire-archiviste est empêché d’as-
sister à une séance, il en informera le Président et lui
fera remettre la clef de la Bibliothèque.
Le Président désignera, pour cette séance, un membre
titulaire qui remplacera le Bibliothécaire-archiviste.
CHAPITRE V
Publications
Arricce 21. — Le Cercle publie un Bulletin annuel.
S'il le juge utile, des publications extraordinaires pour-
ront être faites.
34 RÈGLEMENT DU CERCLE
ARTICLE 22. — Les publications du Cercle se font sous
la direction du Comité des Publications, composé de sept
membres. Le Président et le Secrétaire sont membres de
droit. Les cinq autres sont élus à la majorité absolue des
suffrages des membres titulaires présents. La durée de
leur mandat n'est pas limitée. Ils ont à prononcer sur
l'admission des travaux présentés pour être insérés dans
le Bulletin.
Le Comité des publications détermine l’ordre d’inser-
tion des travaux dans les publications du Cercle, en
accordant toutefois la priorité aux travaux concernant
l'histoire locale.
Il communique aux auteurs les modifications que
l'examen de leur travail aurait fait considérer comme
opportunes ou nécessaires.
ARTICLE 23. — Les épreuves données en placards
seront datées et adressées par l’imprimeur directement
aux auteurs, qui les lui renverront avec date de retour,
après un délai maximum de quatre jours francs.
ARTICLE 24. — Les frais de remaniements ou de
changements, opérés après la première composition des
mémoires, sont à charge des auteurs.
Le Comité des publications juge, sans appel, les con-
testations qui pourraient s'élever à cet égard, après avoir
entendu les deux parties en cause.
ARTICLE 293. — Le Cercle délivre ”sratuiementhar
auteurs des travaux insérés dans ses publications, cin-
quante érés-à-part, brochés et revêtus d’une couverture
non imprimée. Ces tirés-à-part porteront, au bas de leur
dernière page imprimée, la mention : Extrait du Bulletin
du Cercle Archéologique, Littéraire et Artistique de Malines,
avec l'indication du /ome et de l’année.
Les auteurs pourront obtenir pour leurs tirés-à-part,
des titres, des faux-titres et des couvertures imprimées;
mais alors la mention d'extrait ci-dessus sera placée au
ARCHÉOLOGIQUE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE 35
verso de la feuille de titre, au milieu de la page. De plus,
ils n'auront droit qu’à vingt-cinq exemplaires ainsi ache-
vés; si les auteurs désirent un plus grand nombre de
tirés-à-part, ils devront s'adresser à l’imprimeur du Bul-
letin et traiter avec celui-ci, d’après le tarif arrêté de
commun accord entre lui et la Commission administrative
du Cercle.
ARTICLE 26. — Les auteurs de travaux ne recevront
leurs tirés-à-part qu'après la distribution des Bulletins
dans lesquels ils auront été publiés, à moins d’entente
préalable entre l’auteur et le Comité des publications.
Dans ce cas, l’imprimeur sera autorisé à délivrer les
exemplaires tirés-à-part dès qu’il le pourra, s'ils portent
en haut de la couverture, la mention : Hors commerce.
ARTICLE 27. — [Les membres d'honneur reçoivent
gratuitement les publications du Cercle.
CHMPERRE VI
Assemblées
ARTICLE 28. — Les séances ordinaires du Cercle sont
mensuelles et se tiennent de préférence le troisième
vendredi du mois. Le Président, d'accord avec la Com-
mission administrative, peut réunir les membres en
assemblée extraordinaire.
Il est tenu de le faire, dans la huitaine, lorsque dix
membres titulaires lui en font la demande par écrit.
ARTICLE 20. — Les bulletins de convocation seront
envoyés aux membres titulaires et aux membres corres-
pondants habitant Malines, au moins trois jours avant
la séance.
On y fera mention de l'ordre du jour, des avis et des
communications. En cas d'élection, ils porteront les
noms des membres sortant de charge.
36 RÈGLEMENT DU CERCLE
ARTICLE 30. — Le Président peut, avec le consente-
ment unanime des membres présents, mettre en discus-
sion une proposition qui n'aurait pas figuré à l’ordre du
jour.
Le vote peut se faire par main-levée ou par appel
nominal. Il sera secret lorsqu'il s’agit de questions de
personnes.
CHAPITRE VII
Mesures d’ordre
ARTICLE 31. — Tout membre dont la présence serait
nuisible à la prospérité du Cercle ou à la considération
de ses membres, pourra être exclu. Toutefois, cette
mesure de rigueur ne sera appliquée qu'avec égards.
La Commission administrative entendra d’abord le
membre en cause et fera rapport à l'assemblée générale,
qui donnera son avis par vote secret, après discussion.
L’exclusion ne sera prononcée que lorsqu'elle réunit les
trois quarts des suffrages des membres titulaires présents.
La politique est rigoureusement interdite au Cercle.
Toute infraction à cet article sera suivi d'exclusion.
CHAPITRE WII
Modification des Statuts
ARTICLE 32. — Toute proposition tendant à modifier
les présents statuts devra être adressée par écrit au
Président, et signée par dix membres titulaires, au
moins.
Elle sera portée à l’ordre du jour et discutée dans une
séance ultérieure.
ARCHÉOLOGIQUE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE 37
La modification proposée sera adoptée lorsqu'elle
aura réuni les trois quarts des suffrages des membres
titulaires présents.
ARTICLE 33. — Les présents statuts annulent toutes
les dispositions réglementaires antérieures.
Adopté en séance du 27 novembre 1903.
Le Pyésident,
Chanoine G. van CASTER.
Le Secrétaire,
HYACINTHE CONINCKX.
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A re)
ED
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1015-1930
La fin de deux régimes
QUELQUES PAGES DE LA CHRONIQUE MALINOISE
RACONTÉES PAR UN CONTEMPORAIN
AVANT PROPOS
>= même que partout ailleurs dans le pays, la
Ÿ ville de Malines avait salué avec joie l'aurore
d'un régime issu, il est vrai, des jours troublés
de la fin du xvirr° siècle, mais s’annonçant
lénifiant et réparateur des plaies qui saignaient encore
aux flancs de nos populations courbées sous la rafale
révolutionnaire.
Quelque peine que l’on eût à se faire aux profondes
réformes qui furent la conséquence de la chute de l’ancien
régime, on n’hésita pas à s’y prêter avec courage et bonne
volonté, dans l'espoir de voir luire les jours riants de la
prospérité et de l’union de tous les citoyens, dans un
commun désir de respirer enfin une paix que, depuis
longtemps, on ne connaissait plus que de nom.
Ces illusions eurent malheureusement courte vie;
bientôt l'on s’aperçut que l’on s'était bercé d’espoirs
40 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
chimériques, que l'insatiable ambition du nouveau
maître allait une nouvelle fois ouvrir l’ère des sacrifices,
et qu'il allait encore falloir payer de sa bourse et de sa
personne, pour servir les intérêts d'étrangers, qui ne
pouvaient se prévaloir que du titre et des droits de con-
quérants.
Mais l'étoile. de Napoléon ne tarda pas non plus à
aller s'affaiblissant. Ses foudroyants succès et ses actes
politiques et privés avaient suscité bien des envies et des
haines.
La désastreuse campagne de Russie avait été le
prélude de la revanche que les potentats européens
révaient de prendre de celui qui avait été leur maître à
tous. Les armées coalisées se mirent en campagne; des
rencontres favorables pour elles se produisirent. On
pourchassa le vaincu, on parvint à lui arracher l'abdi-
cation à Fontainebleau, et à le réléguer ensuite sur un
ilot, où on le crut réduit désormais à l’impuissance.
Vains calculs! L'empereur aussi aspire à la revanche.
Il a trop longtemps conduit les armées françaises à la
victoire pour qu'il doive désespérer d'elles.
Aussi, à son retour, les voit-on s’élancer à sa rencontre;
comme jadis, sa présence au milieu d'elles est un gage
de victoire, et il fallut le désastre de Waterloo pour
faire baisser tête et pavillon au vainqueur d’Austerlitz.
Ces multiples événements eurent, comme bien on le
pense, leur écho, se répercutant partout dans nos con-
trées, et à plus forte raison à Malines, ville de garnison,
proche de Bruxelles, la capitale des Etats, et d'Anvers,
commandant la défense du pays. Nos concitoyens d’alors
ont passé par bien des transes que la chronique de
l'époque reflète avec une véracité tout à la fois naïve et
poignante.
Pour s’en faire une idée, on n’a qu’à s'adresser au plus
fécond de nos chroniqueurs, à Schellens, qui nous a laïssé
CHRONIQUE MALINOISE AT
sur les faits et gestes de ses contemporains, des notes et
des aperçus qui méritent mieux que l’oubli.
En les lisant s'évoque un milieu que l’on n’est pas trop
étonné de voir si peu différent de celui dans lequel on se
meut de nos jours. Les potins et les cancans, les com-
mérages et les médisances y surgissent à chaque page.
Une réflexion, un mot, qui ne doivent pas toujours avoir
été personnels à l’auteur, vous ouvrent un horizon de
réflexions, et vous retracent le tableau de la petite ville
de province, où tout le monde se connaît, où l’on s’inté-
resse plus à autrui qu'à soi, où le coude à coude jour-
nalier et l’intérêt mesquin font naïître tant d’envies, éclore
des jalousies et des haines, qui ne s’éteignent quelquefois
même pas au seuil du tombeau.
Ces détails, certainement de mince importance, sont à
négliger, et l'on ne retient que le récit des faits qui
peuvent jeter quelque lumière sur les événements dont
Malines fut le théâtre à la veille et le jour de la chute
définitive du régime français.
C'est un tableau saisissant de couleur locale, que
Schellens expose dans ces volumes, où lécriture est
menue et soignée. Nous allons l’esquisser à larges traits,
et il forme la raison d’être du travail que nous présentons
au lecteur.
Mais nous voulons tout d’abord dire un mot du narra-
teur, et dégager quelque peu cette physionomie, jusqu'ici
voilée par les brumes de loubli.
Au moyen des renseignements qu'a bien voulu nous
envoyer M" V'* Neeffs-Schellens, fille de notre conci-
toyen, et d'autres détails glanés à droite et à gauche
auprès de ceux qui ont connu l'intarissable chroni-
queur, nous pouvons assez fidèlement retracer sa bio-
graphie.
François Schellens naquit à Malines, le 25 février 1809,
et mourut le 1o avril 1855. Son père rêva pour lui une
42 LA-FIN DE DEUX RÉGIMES
situation que les études seules eussent permis de con-
quérir. Mais convaincu, après un premier essai, que le
fils n’était pas né pour pareille vocation, et qu'il mon-
trait de meilleures dispositions pour le négoce, il se
résigna à lui faire acquérir seulement les connaissances
indispensables; à cet effet, il l'envoya à Capelle-au-
Bois, dans la pension d'un M. Van de Poele. Ce fut
là que François Schellens se lia d'amitié avec Auguste
De Bruyne, le futur antiquaire, avec lequel depuis lors,
et jusquà la fin de sa vie, il continua d’être en relations
intimes.
À la mort de son père, décédé en 1830, Schellens
se maria à Anne-Dorothée Knickman, et à eux deux
ils entreprirent le commerce des draps dans la maison
qu’ils habitaient aux Bailles de fer, nommée alors « Den
Anker » (1), et aujourd’hui la « Cave de Munich ».
À peine marié, Schellens fit la connaissance de Van den
Eynde, père, bien connu, ainsi que son fils, des archéo-
logues malinois. Des services rendus en des moments
difficiles, où Van den Eynde dût se séparer des plus
belles pièces de sa riche bibliothèque, rapprochèrent
les deux hommes, dont les relations, avec le temps, se
resserrèrent de plus en plus.
Tous les jours, en été, on les voyait à eux trois, Schel-
lens, Van den Eynde et De Bruyn, allant à la chaussée
de Lierre, boire la chope au « Willekom », cette auberge
qui fut, jusqu'il n’y a pas bien longtemps, une des der-
(1) Ancienne maison de la Corporation des « Vettewariers ».
Nos confrères du Cercle Archéologique, n’auront certainement pas
oublié que, par une curieuse coïncidence, ils passèrent jadis dans cette
même maison quelques agréables moments, à l'issue des séances mensuelles;
qu’un soir (le 9 décembre 1806), en de fraternelles agapes, ils firert honneur
à un menu, que les collectionneurs se disputeront un jour avec rage, et
qu'ils y applaudirent le talent poétique d’un confrère, un fervent de la
muse à ses moments de loisir, M. le notaire Van de Walle, qui donna
lecture d'une poésie intitulée de « Geneverkruik ».
CHRONIQUE MALINOISE 43
nières de celles situées dans la banlieue malinoise, où se
réunissaient de préférence les bourgeois de jadis.
Le soir, la compagnie s'augmentait de deux, troisautres
camarades (Brias, De Coster, Cuypers), qui tous se ren-
contraient chez la V'* Herremans, marché au bétail.
Ensemble ils y faisaient quelque bonne partie, où les
gais propos, les anecdotes ou les faits du jour, et parfois
d’innocentes farces, jetaient leur note joyeuse.
Nous aimons à nous représenter ces paisibles bour-
geois, devisant et commérant des mille et un faits qui
défrayaient la conversation du jour. Van den Eynde,
leur doyen d'âge, éprouvait une jouissance non dissimu-
lée à rappeler à l’occasion les événements dont il fut
témoin; sans doute, Schellens, esprit chercheur et curieux,
recueillait avidement ces histoires vécues et, de retour
chez lui, s'empressait de les consigner telles qu’elles
dans un manuscrit, avec les années de plus en plus
volumineux (1).
Non content de sauver ainsi de l'oubli les faits d’une
époque à laquelle il était de bien près contemporain,
Schellens les compléta par des extraits de journaux, puis
par des souvenirs personnels, annotant au jour le jour
ce qui lui parut être digne de noter, échafaudant ainsi
une œuvre dont la lecture et les données présentent
aujourd’hui un si remarquable intérêt (2).
(x) Ces notes constituent, nous le voulons bien, ce que l’on appelle les
petits côtés de l’histoire. Mais, même envisagée comme telle, la chronique
de ces temps troublés n'est pas sans importance, surtout si l’on tient compte
du silence imposé aux journaux de l’époque. Parmi ceux-ci, bien peu étaient
tolérés, et encore étaient-ils à la dévotion des maîtres du jour, ou ne s’occu-
paient-ils que des choses étrangères aux événements de la politique
contemporaine. Toujours est-il qu’ils ne soufflaient mot de ce qui se
passait ; pour s’en convaincre, il suffit de feuilleter nos périodiques locaux,
où les faits divers de l’endroit font complètement défaut.
(2) Il faut toutefois faire abstraction de ceux de ces faits qui présentent un
caractère trop personnel et qu’il eût mieux valu couvrir du voile de l’oubli.
44 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
Schellens ne s’est cependant pas arrêté en si bon
chemin. Il tint à ce que sa chronique présentât un
tableau complet de l’histoire de sa ville natale. Il eut
donc recours à toutes les sources, tant imprimées que
manuscrites, et il nous lévua une douzaine de volumes
écrits de sa main, dont Îcs premiers renferment des
éléments trop connus pour valoir en importance et en
intérêt les derniers, où le témoin oculaire a consigné ses
impressions. Par ci, par là, un dessin à la plume, relevé
d'encre de chine, une gravure, une découpure de journal
émaillent ces deux à trois mille pages manuscrites, que
nous n'oserions pas jurer être les seules de leur espèce.
En effet, notre auteur avait la manie d'écrire, et l’on
est étonné, stupéfait même, de l'abondance prodigieuse
de copie de sa main que l’on rencontre. Car Schellens ne
s'est pas contenté de s’en prendre à l’histoire proprement
dite de Malines; il s'est intéressé aux monuments de la
ville, à ses églises et couvents, et 1l les a décrits, sans
oublier les œuvres d’art qu'ils renfermaient.
Les archives locales possèdent de lui :
Aantecheningen rakende de Geschedenis van Mechelen, door
J. Barth. Jorrroy (afschrift van Schellens).
Beschrijving der parocheherhen, kloosters, kappellen, Gods-
huysen, enz. van Mechelen, dr. Gregor. Barth. Joz. Ant.
Tuys, pastoor te Hever (afschrift van Schellens).
Histoire du Grand Conseil de Sa Majesté aux Pays-Bas et
de son hôtel en 1775, par M. BRENAERT, Conseiller eccl.
de ce tribunal (afschrift van Schellens). |
Mechelsche Chronycke, door Frans Schellens, 12 reg.
klein in-45.
De Wetropolitane herk van Sint-Rombaut, 1 vol. in-4°.
Korte Beschriyvinge van Sint-Rombauts Toren, 1 vol. in-49.
Les collections particulières ne sont guère moins bien
partagées, et en présence de cette peu ordinaire abon-
dance et prolixité de notre concitoyen, on ne s'étonne
CHRONIQUE MALINOISE 45
plus de le voir qualifier (le mot est de Georges Eeckoud,
croyons-nous) /e plus bavard des chroniqueurs.
Sa prose est sans aucune recherche. Il écrit comme il
parle, peu se souciant de la forme littéraire, bien plus
souvent, si pas toujours, oubliant toute ponctuation, au
point de se rendre parfois inintelligible. Son récit coule
de source, sans hésitation, sans reprise, sans manque
d’haleine; la langue lui démange comme à la plus inta-
rissable des commères.
Pendant les premières années de sa vie, Schellens
vécut la fin de la domination française en Belgique; 1l
n’en connut les horreurs que par ouï-dire. Son adoles-
cence se passa sous le régime hollandais, et celui-ci
nous paraît avoir exercé sur lui une influence durable.
Sa façon de parler des choses et des personnes du
culte catholique n’est pas toujours respectueuse et quel-
quefois frise l’irrévérence; peu enthousiaste de la révo-
lution de septembre 1830, il estime, quelque part dans
ses écrits, que l'arbre de la liberté n'est que trop long-
temps resté debout, comme un « scandale » sur la grand”
place de la ville; on cherche en vain, dans ses mémoires
trace des griefs qui ont rendu le régime hollandais si peu
endurable à nos pères. Bref, Schellens a subi et conservé
l'empreinte du milieu dans lequel il fut élevé, de l’époque
que le vit naître.
Bourgeois aisé, pas enclin au bigotisme, même quel-
que peu imbu des idées philosophiques trop en faveur
dans la société de la fin du xvrn° siècle, Schellens, nous
semble donc, avoir été sympathique au gouvernement
d'avant 1830. Avec l'aristocratie, les classes aisées et les
fonctionnaires de son temps, il fut partisan d'Orange,
alors que le petit nombre seulement de ses compatriotes,
le populaire surtout, rêvait d’autres maîtres, et par le
hasard des circonstances, d’une indépendance qui naquit
pour ainsi dire inattendue.
40 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
= au
Une banale mention dans la liste hebdomadaire des
décès, publiée dans les journaux locaux, seule rappelle
à ses concitoyens l'existence du fécond chroniqueur.
Son œuvre ne fut jamais imprimée, et à cela tient peut-
être que Schellens fut ignoré, jusque il n’y a pas bien
longtemps.
Nous sommes heureux d’avoir contribué, un des pre-
miers, à le faire connaître, avec l'espoir qu’un jour on.
rendra justice à son labeur et à sa mémoire (1).
18183:-1815
Depms la fin de la campagne de Russie jusqu'à l'exil de
Napoléon à l'ile d'Elbe. — Physiononue de la Ville de Malines
en 1813. — À en croire Schellens, la Ville de Malines
doit avoir présenté à la fin de l’année 1813, et pendant
la plus grande partie de l’année suivante, une bien
singulière et peu ordinaire animation.
À peine l’armée française glissa-t-elle sur la pente de
la défaite, qu'il y eut dans la ville un va-et-vient conti-
nuel de troupes, les unes tantôt partant tantôt revenant,
les autres traversant la ville, fuyant devant l'ennemi
avec armes, bagages et munitions.
Les bourgeois furent mis à contribution, d’abord pour
loger et nourrir ce nombre inusité et sans cesse renou-
velé d'hommes; ensuite, pour fournir encore leur quote-
part dans les réquisitions de vivres et de fournitures de
toutes sortes nécessaires à l’armée, et ce sous menace
d'exécution militaire, en cas de refus ou de mauvaise
volonté. Et cette menace était bien faite pour vaincre
les résistances les plus opiniâtres; car la perspective
d’avoir à sa charge l'entretien d’une dizaine d'hommes,
(r) Voir notre travail intitulé Malines sous la République F Yançaise.
CHRONIQUE MALINOISE 47
trop bien disposés à se conduire chez leur hôte forcé
comme en pays conquis, était de nature à faire réfléchir
les plus récalcitrants.
Indépendamment de ces corvées onéreuses, nos con-
citoyens eurent à payer de leur personne, soit pour monter
la garde, soit pour patrouiller par les rues de la Ville,
rendues peu sûres par la présence de ces étrangers, qui
ne connaissaient la discipline que de nom.
Le spectacle serait incomplet, si l’on n’y retrouvait
celui de gens affolés, fuyant l'invasion, cherchant à
mettre en lieu sûr leurs effets et leurs meubles les plus
précieux; de paysans encombrant les rues et les places
publiques du bétail réquisitionné pour la subsistance
de l’armée ou de chariots pour le transport de ces sub-
sistances; puis, au lendemain des batailles, le cortège
empoignant et douloureux des blessés, des prisonniers,
du matériel de guerre conquis sur lennemi, portant
encore les traces et les effets de la terrible mêlée dont
ils formaient les restes mutilés et hors d'usage.
Puis le désarroi administratif et l'incertitude régnants;
l'appréhension du lendemain, la crainte du nouveau
maître, du régime inconnu et peut-être plein de surprises.
A toutes ces transes toutefois se soustraient les amis du
pouvoir; leur situation et leur fortune leur permettent
un exil momentané, alors qu'ils laissent ici se débrouiller
comme ils le peuvent les moins bien partagés du sort,
sur lesquels s’exercent impunément les vexations du
vainqueur.
Tel, en ses grandes lignes, doit s'être présenté l'aspect
de la ville, alors que touchait à sa fin le premier acte de
la défaite et de la déchéance de l’empereur Napoléon.
Pour plus de détails, consultons Schellens et ouvrons
son manuscrit au mois d'avril de l’année 1813. Nous y
lisons les rétroactes des événements qui vont ensuite se
succéder avec la rapidité de la foudre.
48 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
15 avril 1813. — La garde nationale est organisée dans
le département des Deux-Nèthes; Malines aura à fournir
900 hommes formant 6 compagnies. Les gradés sont
nommés par le Préfet le 13 mai suivant, et celui-ci désigne
comme chef de corps Joseph de Meester, et comme
capitaine Jos. Van den Nieuwenhuysen. |
9 mai. — Les Français sont victorieux des Prussiens
et des Russes à Lutzen.
Un Te Deum est chanté à St-Rombaut le 16.
6 juin. — Un nouveau Te Deum est chanté à St-Rom-
bout, par l'archevêque De Pradt, à l'occasion des victoires
de Wurtzen, Bautsen et Hochkirche. Un armistice est
conclu le 11 juin, et depuis lors les nouvelles se font plus
rares. Au 1 novembre seulement, on apprend la retraite
de l’armée française qui venait de repasser le Rhin.
À ce moment le régime des suspects croît en intolé-
rance et en sévérité. Quiconque est soupçonné avoir médit
du maître, n’a qu’à bien se tenir, la prison l'attend, quel-
quefois la déportation. Un huissier, Herman Coghen,
est arrêté et transporté à Anvers; la femme Tielemans,
marchande de fer rue Ste-Catherine, est mise à la con-
ciergerie; tous les deux sont accusés d’avoir tenu des
propos peu séants sur le compte des Français.
La garnison de la ville, qui ne s'élevait alors qu’à 160
hommes environ, veillait sur quelques prisonniers espa-
gnols, qui avaient été gardés à vue ici à Malines. On ne
tarda pas à réclamer cette force, toute restreinte qu'elle
fut, pour coopérer à la défense d'Anvers, au moment sur-
tout où 1l n’était bruit que de l’occupation d'Amsterdam
par les Russes. On était alors au 28 novembre.
O décembre. — 1200 marins viennent d'arriver d'Anvers,
escortés par les gendarmes. On se proposait de les loger
chez les bourgeois; mais l'officier commandant l’escorte
avait reçu l’ordre secret de leur trouver un local unique
pour passer la nuit.
CHRONIQUE MALINOISE 49
L'ancienne église des Dominicains leur fut assignée
comme temporaire résidence. Le lendemain on les fit
partir pour Bruxelles, après les avoir désarmés au préa-
lable.
Cette précaution était sage, car on pouvait redouter de
leur part des violences et des défections. La suite ne le
prouva que trop : le 8 décembre, alors qu’on s'attendait à
en voir arriver encore 5 à 600, on apprit que la moitié de
ceux-ci avait, sur l'instigation d’un officier, déserté à
Vieux-Dieu et que, aux cris de « Oragne boven », ils
avaient pris la route de Lierre. Le restant seul arriva à
Malines.
9 décembre. — On réquisitionne des vivres, des bœufs,
des porcs, de la viande fumée, des pois et des fèves, pour
alimenter Anvers. Des voitures venant de cette ville pas-
sent sans discontinuer, se dirigeant sur Bruxelles. Les
paysans arrivent, désertant la campagne, traînant leurs
meubles en ville. Le 11 décembre, le bruit court que les
cosaques sont arrivés à Lierre. Des chevaux sont prépa-
rés pour l'archevêque De Pradt, qui s'apprête à quitter
le pays.
A ce moment, le va-et-vient incessant des troupes
françaises gagne en intensité et ne discontinue plus.
Forcés d’évacuer la Hollande, leur principal objectif
est la défense d'Anvers, qui est leur dernier rempart en
Belgique. Elles font l'impossible pour conserver cette
ville, alors même que le pays environnant est déjà
sillonné de détachements ennemis.
11 décembre. — 1200 hommes arrivent de Louvain,
venant de Metz; ils annonçent que quantité d’autres les
suivent. La poudrière située sur la « Vrouwviiet », aux
‘environs de Waelhem, qui a nom « Het Blokhuis », est
évacuée, et les provisions qu’elle renferme sont trans-
portées à Bergen-op-Zoom. Le lendemain, la meilleure
partie des soldats arrivés la veille, se rend à Lierre. En
4
50 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
prévision de troubles éventuels, cinq cents de nos
concitoyens sont appelés sous les armes pour monter la
DATE
12 décembre. — Nouvelle avalanche de troupes; ce sont
les lanciers de la garde impériale, les mamelucks, des
canonniers volants, traînant leur matériel, qui comprend
4 pièces de canons, 2 obusiers avec munitions, des chariots
de guerre, des forges et autres engins. Vers le soir nous
arrivent encore de Bruxelles, 2000 fantassins, venant
également de Metz. Toutes ces troupes partent le 15; la
ville est momentanément dépourvue de garnison, et les
corporations sont demandées pour aller travailler à la
défense d'Anvers.
Le soir, le bruit court que les soldats partis le matin
se sont rencontrés avec l'ennemi à Anvers, et qu’il y a de
nombreux blessés. La chose n'est pas impossible, car
deux de nos concitoyens, Pierre Suetens, boucher, et son
beau-frère, Van der Stock, en route pourwB:lleer
tombent au milieu de 250 cavaliers, qu’au premier abord
ils avaient cru être des français. Ils s’aperçoivent trop
tard qu'ils ont à faire à des cosaques et à des hussards
Prussiens. On les arrête, mais ils parviennent à s'échapper
et à rentrer à Malines, où ils s'empressent d'informer la
police du fait. On avertit l'archevêque, qui part dans la
nuit. La garde bourgeoise de la première section est
appelée en service. Les attroupements sont défendus.
Le lendemain matin, 16 décembre, les portes de la
ville ne s'ouvrent qu’à 11 heures, et l’on va à la reconnais-
sance de l'ennemi. Une dizaine d'hommes, commandés
par le lieutenant commandant les gendarmes, Merghe-
lynck, le brigadier Maire, Roelants, Bonnet et quelques
autres se dévouent. Rien de suspect n’est constaté par
eux au dehors, du côté de Neckerspoel. Il n’en est pas de
même sur la route de Waelhem. Des cosaques sont
embusqués aux environs du 2° pont, près de « l’huis-ten-
CHRONIQUE MALINOISE SF
halven ». Ils se montrent, Bonnet tire; on riposte et on
le tue; les autres se rendent et sont faits prisonniers. On
les transporte à Putte, puis à Turnhout et enfin à
Breda 1
Le soir, une sérieuse alarme se produit aux environs
de la porte d'Hanswyck. À 6 1/2 h., des cosaques s’y
présentent et somment la ville de se rendre. Le com-
mandant de la cavalerie, qui dans l’intervalle était entrée
à Malines, répond que l’heure est trop avancée et qu'il
donnera sa réponse le lendemain. Sur ces entrefaites les
habitants des rues avoisinantes se sont empressés de
se barricader chez eux, en attendant les événements. La
cavalerie s’installe à la Grand’ Place, les chevaux sellés,
prête à partir au premier ordre; le matin entre 3 et
3 1/2 heures, elle se rend à Anvers.
Les cosaques, en attendant, restent devant la ville. Le
matin on leur ouvre. Ce ne sont que des éclaireurs qui
constatent que tout est calme à Malines!
Dans la journée, c’est-à-dire le 17 décembre, nous arri-
vent un bataillon d'infanterie et d’autres soldats, ainsi que
4 canons, 2 obusiers et des munitions. Les hommes sont
au nombre de 900 environ, qui s’éloignent le lendemain
en destination d'Anvers.
Le bruyant défilé des français en retraite continue
les jours suivants; le 19 décembre, 13 à 1400 hommes
arrivent de Bruxelles, passent la nuit ici et continuent
leur marche sur Anvers; le 23, ce sont, outre un milier
de lanciers polonais, 1400 à 1500 hommes venant en
partie de Louvain, presque des enfants, « die nauwelijks
den snaphaen konden dragen » dit Schellens. Enfin le
25, 2000 hommes venant de Bruxelles s'établissent à
Malines. Ce sont encore de jeunes et mauvais soldats,
dit notre chroniqueur. Le 29 ils nous quittent pour se
diriger sur Anvers; il en est de même des 4 à 500 lanciers
arrivés ce jour, ainsi que des 60 gendarmes et 50 dragons
52 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
arrivés l’avant-veille. De ces derniers, il n'en restait
plus que 5 ou 6; les autres avaient déserté.
Des cosaques il n’est plus question; la garde bour-
geoise est momentanément relevée de ses fonctions;
celles-ci sont assurées par les soldats.
Le 31, une nouvelle garnison remplace la précédente.
Elle se compose d'environ 1000 fantassins, venus d’Os-
tende. Des désertions en masse s'y produisent. Le len-
demain, 15olanciers passent encore à Malines, se dirigeant
sur Anvers.
1814. — Le premier jour de l’an 1814 se lève sous les
auspices les moins rassurants. Toute la journée, le bruit
du canon se fait entendre et à ce sujet les nouvelles les
plus contradictoires circulent. Pendant toute la durée de
ce mois, le mouvement des troupes, loin de diminuer, ne
fait qu'augmenter, cette fois-c1 entraînant pour nos con-
citoyens les charges les plus lourdes et les plus vexatoires.
Il est vrai que les revers des français vont crescendo et
que la débacle est proche.
Ainsi, le 11 janvier, les lanciers polonais reviennent
d'Anvers. Une partie d’entre eux se cantonne ici; un
escadron continue sa route et s'arrête à Sempst et à
Eppeghem. Là le surprend l'ordre de revenir, et à 4 heu-
res, en compagnie des camarades restés à Malines, des
chasseurs à cheval et d’autres cavaliers, toutes ces troupes
retournent d’où elles sont venues; à 5 1/2 heures, la ville
était évacuée.
À 7 heures, le maire fait avertir les habitants, qu'ils ont
à éclairer leurs demeures pour l’arrivée de 4000 hommes
venant de Bruxelles. À 10 heures, 2000 de ceux-ci font
leur entrée en ville. Ils ont avec eux 14 canons et des
munitions. Trois cents canonniers à cheval les accom-
pagnent, et tous partent le lendemain, 12 janvier, de grand
matin. Ce même jour les lanciers polonais reviennent une
seconde fois. Ils n'avaient pu aller jusqu’à Anvers. Ils ne
CHRONIQUE MALINOISE 53
nous restent que jusqu’au 13, et ils partent ce jour pour
Bruxelles, d’où ils regagneront Paris.
Le bruit du canon se fait toujours entendre, se faisant
plus intense depuis 11 heures de ce jour jusqu’à 4 heures.
On apprend que l'ennemi est à Merxem et Deurne, et
qu'il s’'avance jusqu’au Dam. Des soldats nous arrivent
de Louvain; le lendemain, Lierre nous en envoie d’autres
encore, trainant à leur suite des canons, des obusiers et
d'autre matériel de guerre. Quelques-uns de ces engins
sont placés aux boulevards déblayés de Ste-Catherine
et de la Porte des vaches. Ces troupes partent vers 2 1/2h.
Un combat, dit-on, vient de se livrer aux environs
d'Anvers. Un général est tué; il y a 1500 blessés; l’en-
nemi s'est retiré.
Des fuyards, emportant avec eux le peu qu'ils comptent
pouvoir soustraire à la destruction et au pillage, cher-
chent un refuge à Malines, et la ville regorge aussi
bientôt des subsistances réquisitionnées pour Anvers : le
blé, la paille, etc. Le quartier général s'établit ici, et l’on
évacue l'hôpital militaire.
Le 15 décembre, la diligence de Paris a encore pu
aller jusqu’à Anvers, où l'on prend toutes les mesures en
prévision d’un siège. C’est ainsi que toutes les maisons
sont démolies devant la ville, à Berghem, Borgerhout,
etc. Le 16, tous les canons, ainsi que les munitions se
trouvant encore à Malines, sont dirigés sur Anvers et
Lierre. Le général commandant Maison, qui avait logé
chez l’ex-maire Pierets, part, ainsi que le quartier général
et les soldats, pour Louvain. L’Archevêque de Pradt, qui
était revenu de Gand le 22 décembre précédent, était
définitivement parti pour Paris, la veille, 15 janvier.
Environ 200 espagnols, les derniers qui travaillent
encore à Anvers, reviennent le lundi 17 Janvier.
La paix avec l'Espagne et le roi Ferdinand I‘.est
conclue. Elle est annoncée le 19, dans une proclamation
54 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
du Maréchal Macdonald, duc de Tarente, datée de
Maestricht, le 16 janvier, affichée au bureau du logement.
Les encouragements aux soldats n’y font point défaut,
ni les promesses d'un avenir meilleur, qui verra s’accom-
plir de grandes choses. L'optimisme en est la note domi-
nante. Cela n'empêche qu'une nouvelle contribution de
600 bêtes à cornes est prélevée sur le département. Les
gendarmes parcourent les villages et visitent les fermes.
Les bêtes sont enlevées de force. On les voit bientôt
affluer à Malines; elles sont placées dans l’église des
Dominicains.
Le soir, à 10 heures, il est annoncé, par l'office du
crieur public (uytgebeld), qu'un millier de soldats est en
route, et qu'il va falloir loger ces hommes. En effet, une
demi-heure s’est à peine écoulée, que les troupiers, par
une pluie battante et trempés jusqu'aux os, au nombre
de 800, arrivent de Wezemael.
Ces nouveaux venus vont occuper les casernes que les
troupes de la garnison viennent de quitter en destination
d'Anvers, leur matériel ayant été dirigé sur Bruxelles.
Le 21, les soldats, des canons et des munitions partent
pour Louvain, alors que d’autres nous en arrivent, ayant
avec eux deux canons.
Depuis cette date jusqu’au 26, le passage des troupes,
les unes allant à Anvers, les autres à Lierre et même à
Louvain, se poursuit sans relâche. Ce jour marque la
levée d’une nouvelle contribution, qui est réclamée par le
duc de Plaisance. Elle consiste en 8000 rations, com-
prenant de la viande, de l’eau de vie, de la paille, du
foin, etc. Elle atteint surtout les villages, dont les maires,
en peine de diligence pour y satisfaire, sont menacés
d'être transportés à Paris, et quant aux villages mêmes,
d’être incendiés.
Le 27, de nouveaux mouvements de troupes se pro-
duisent, et le lendemain on annonce l’arrivée de l'ennemi
CHRONIQUE MALINOISE 55
à Lierre. Entre 5 et 6 heures de l'après-midi, 80 hommes
environ sy sont montrés; ils ont pris la chaussée de
Malines, où ils ont capturé un convoi de drap qui se
dirigeait sur Bruxelles.
Comme une traînée de poudre, cette peu agréable nou-
velle, qui nous est apportée par le commissaire de police
de l'endroit, se répand. Des mesures en conséquence
. sont immédiatement prises : deux canons sont placés au
boulevard près de la porte Ste-Catherine. La diligence
arrivant de Paris n'ose plus s'aventurer sur Anvers: on
dételle les chevaux au « Keizershof ». Toutefois, lorsqu'on
apprit, l'après-midi, que l’ennemi n’était plus à Lierre et
même que 3 hussards avaient été faits prisonniers, la
voiture publique reprend son voyage, ainsi que celle en
destination de Louvain. Le soir de ce jour, à o heures,
l'alarme est donnée. Les militaires reçoivent l’ordre de
partir pour Louvain; ceux qui étaient campés près du
pont de Waelhem et ceux cantonnés à Duffel sont dirigés
sur Campenhout. Tous les ponts sur la Nèthe avaient
été, déjà depuis un petit temps, détruits par les Français,
pour arrêter la marche de l'ennemi.
Le lendemain, 29 janvier, le auartier général et les
troupes du général Maison reviennent une nouvelle fois
s'installer à Malines, et y restent jusqu’au 30 janvier. Ce
jour, après avoir pris connaissance des rapports, et reçu
deux estafettes de Louvain, le général donna lui-même
l'ordre du départ. Vers 8 1/2 heures, en compagnie d’une
petite escorte, il se dirige sur Bruxelles; l’armée le suit
à une demi-heure d'intervalle, et avant minuit, le dernier
français avait évacué la ville.
Plus tard, on apprit que le séjour de ces troupes à
Bruxelles avait été de courte durée, une demi-journée à
peine; que les français s'étaient repliés sur Gand, ne
laissant dans la première de ces villes qu'environ un
millier d'hommes, dont les avant-postes étaient placés
56 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
au pont de Laeken et à un quart d'heure de marche hors
la porte de Louvain.
La Cour d'appel s'était également transportée à Gand.
Pour s'expliquer les marches et contre-marches des
troupes françaises ici à Malines, il suffit, ainsi que nous
le disions plus haut, de se rappeler que la défense d'Anvers
avait été confiée par Napoléon au général Maison. Arri-
vé dans cette ville le 25 décembre 1813, ce général n’y
avait trouvé que des soldats mal armés, mal équipés et
surtout peu disciplinés, qui journellement se livraient à
des brigandages et dont des désertions continuelles éclair-
cissaient les rangs.
Du 11 au 13 janvier, il eut à se défendre contre les
attaques de Bulow. Les troupes de ce général avaient
délogé de Breda et de Willemstad le général Decaen, et
défait à Hoogstraeten le général Ruguet. Puis, s'étant
rapidement portées sur Anvers par Westmalle, elles
avaient pour objectif de s'emparer de la flotte française.
Le général Maison dut fléchir devant ces forces supé-
rieures. En désespoir de cause, il laissa une partie de son
armée à Anvers, pour s'opposer à l'invasion des Anglais
et des Russes, alors que lui-même se dirigeait vers le
Brabant, pour prêter main-forte à Macdonald, qui était
arrivé à Maestricht.
À Bruxelles même, le général français dut songer à la
retraite. Le r février 1813,1iabandonna cette ville, accom-
pagné de Pontécoulant et de la plupart des fonctionnaires
français, pour se diriger sur Lille, poursuivi par les cosa-
ques, auxquels se joignirent bientôt les Prussiens, les
Russes, les Saxons et les Suisses (x).
(1) Pour plus de détails au sujet de l'occupation française en Belgique,
consulter l’intéressant ouvrage de notre confrère M. Frans Van den Bergh,
intitulé De Fransche Overheersching in België, qui fut couronné par l’Académie
Royale Flamande, en 1900.
CHRONIQUE MALINOISE 57
Départ des Français. Arrivée des troupes alliées. — Nous
venons de voir que la ville de Malines avait été aban-
donnée par les Français et l’on comprend avec quelle
anxiété on y attendait les événements. Ceux-ci ne devaient
guère tarder à se produire; il importe toutefois de dire,
que l'occupation de la ville par l'ennemi se fit de la façon
la plus pacifique, et que, si nos concitoyens n'avaient pas
à cœur de les recevoir à bras ouvert ni à allumer en leur
honneur des feux de joie, au moins ne leur témoignèrent-
ils pas d’hostilité ouverte : ils comprenaient trop bien
qu'ils n'avaient fait que changer de maîtres et que les der-
niers venus n'étaient que trop disposés à se considérer ici
comme en pays conquis; ils l’étaient en effet, comme la
suite des événements ne devait que trop bien le prouver.
Le lundi 31 janvier donc, à 4 1/2 heures de l’après-
midi, arrivent 3 chasseurs prussiens à cheval, pistolet au
poing, qui s’informent de leurs adversaires. Lorsqu'on leur
eut fait part du départ des français, un des trois se fait
renseigner sur la route à suivre, et part pour Bruxelles; le
second prend la direction de Louvain et le troisième se
poste devant l'hôtel de ville.
Quelque temps après, un détachement de 20 hommes,
commandé par un officier, arrive à son tour. Au bureau
de logement, cet officier s'enquiert de toutes les nou-
velles, concernant les français : j’heure de leur départ,
leur nombre, s'ils ont laissé des effets, s’il y a des blessés,
etc. Le maire, qu’on était allé avertir, étant absent,
l’adjoint Estrix renseigne le nouvel arrivé; les troupes,
au nombre de 4 à 5000 hommes et 200 cavaliers, sous
les ordres du général Maison, ont abandonné la ville
la veille au soir, à ro heures. Ils ont tout emporté
avec elles, même les malades, à l'exception de 25 d’entre
ces derniers, trop souffrants pour pouvoir supporter le
transport ; ils sont à l'hôpital, où l’officier prussien se fait
conduire.
58 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
Celui-ci demande ensuite qu’on lui fournisse 32 aunes
de drap vert, 4 à 5 aunes de drap écru et 12 bouteilles
de vin. On s'empresse de le satisfaire.
À 7 heures du soir, cette avant-garde repart par la
porte d'Anvers; deux diligences ont été arrêtées par elle
et conduites à Lierre, après avoir été lestées de leur
contenu (deux sacs d'argent, dit-on) et abandonnées des
voyageurs.
Le soir, d’autres troupes nous arrivent de Louvain.
À Lierre, apprend-on, les français se sont retirés devant
l'ennemi se repliant sur Anvers en bon ordre, tout en
ne cessant de se défendre.
Les quelques prussiens qui avaient fait leur apparition
à Malines, le 31 janvier, ne faisaient que précéder le gros
de l’armée, qui arriva le lendemain, sous la conduite du
général Borstel.
La grosse cloche et le carillon qui, il y a quelques
jours seulement, saluaient de leurs accents joyeux les
victoires de l’armée française et les anniversaires de leur
empereur, furent mis en branle pour l’arrivée de l’ennemi
victorieux.
Et cependant, cet événement qui traduisait en fait
l'occupation depuis longtemps redoutée, éveilla des
sentiments bien divers parmi nos concitoyens.
Ou nous nous trompons fort, ou la population Mali-
noise ne fut que médiocrement à l'aise en présence d’un
hôte qui s'installait chez lui, sans y avoir été invité, et
sans que rien put faire conjecturer de la plus ou moins
longue durée de son séjour.
Le magistrat, au contraire, semble avoir fait bon cœur
contre mauvaise fortune et, fidèle au principe qu'il est
bon d’hurler avec les loups, il s’évertua à faire bonne
mine au nouvel arrivé et à lui rendre son séjour ici
aussi agréable que possible. Du reste, il y allait pour
plusieurs d’entre eux de leur situation, et pour leurs
CHRONIQUE MALINOISE 59
administrés de la sauvegarde de leurs intérêts et de leur
sécurité.
Aussi, tout en recommandant aux habitants de la ville
de bien traiter les soldats étrangers et de leur fournir
du pain et de la viande, de la bière et du genièvre,
en menaçant ceux qui abandonnaient leur demeure pour
se soustraire à ces obligations, de loger à leurs frais les
soldats à l'hôtel, ils s’ingénièrent à soulager ceux à qui
ces charges allaient trop lourdement peser.
À cet effet, le maire fit les réquisitions nécessaires
afin de pouvoir fournir par homme et pour quatre jours
une livre de viande et une pinte de genièvre, à quiconque
justifiait du manque de ressources pour satisfaire aux
nécessités du moment.
En outre, il fut fait fête aux officiers étrangers. Un
dîner les réunit à l’hôtel de ville, et à cette occasion le
général prussien manda auprès de lui les curés de la
ville, pour les rassurer sur ses intentions à l'égard du
culte, pour lequel, disait-il, il professait le plus grand
respect.
A son tour, le général reçut le magistrat à diner.
Le séjour de ce corps de troupes fut de courte durée à
Malines. À peine arrivé ici, une partie s’en détacha pour
continuer sa marche sur Bruxelles, et une autre sur
Willebroeck, où fut capturé un bateau, chargé de canons.
Du matériel de guerre, comprenant neuf pièces de 16
livres, des roues et des canons de siège, pris aux français,
arriva le lendemain à Malines et fut dirigé sur Lierre.
Enfin, le 5 février, eut lieu le départ de toutes les
autres troupes. Ce même jour, des cosaques passèrent
encore ici, venant de Louvain, en destination de Wille-
broeck.
Arrivée du quartier général des Prussiens. — Le quartier
général des Prussiens partit de Duffel et arriva à
Malines, le 7 février. On y remarquait le général Bulow,
60 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
le prince de Saxe-Weimar, le prince d'Orange et le duc
de Clarence, fils du roi d'Angleterre.
Depuis quelque temps déjà, le bruit couraïit que nos
provinces allaient tomber en partage au souverain de la
Hollande, et que celui-ci ne serait autre qu’un prince de
l'ancienne dynastie. Les édiles malinois saisirent, avec
empressement, l'occasion qui s’offrait à eux de faire preuve
de sentiments de loyalisme vis-à-vis d’un membre de la
future famille royale des Provinces-Unies. L’habit orné
de la cocarde orange, ils s’en furent à la rencontre du
prince et le conduisirent à l'hôtel de ville, où un repas lui
avait été préparé.
Bulow et Saxe-Weimar se montrèrent peu satisfaits de
cette façon d'agir, quiles reléguait au second plan. Bulow,
surtout, s’en plaignit vivement, en déclarant que celui que
l’on fêtait d'une façon aussi intempestive n'était qu'un
« petit prince », qui ne régnerait pas er Hollande. Schel-
lens ajoute, que le prince d'Orange fut malade, peut-être
d’avoir trop bien mangé (sic), et que le soir, le duc
de Clarence était ivre.
Au reste, notre chroniqueur est sévère dans son appré-
ciation de la conduite des Magistrats; il ne leur par-
donne pas d’avoir convié les intrus à une sauterie, alors
que le bourgeois avait tant à souffrir des envahisseurs.
« In den nacht, dit-il, is er op den grooten théâtre een
» bal geweest, en men was er allen zeer verheugd, ter-
» wijlen het in de burgershuisen drukkelijk om zien was,
» moctende de arme borgers aen die schuffers van
» Pruyssische meer geven en opbrengen als hun mogelijk
» Was; in verscheyde huyzen hebben zij daerenboven
» gestolen. »
Le lendemain, 8 février, le quartier général s'établit à
Bruxelles, et de là, à la date du 0, le duc de Saxe-
Weimar lança une proclamation, dans laquelle, entre
autres, il était dit, qu'en présence de la non-évacuation
CHRONIQUE MALINOISE GI
de la place d'Anvers par les Français, le siège du Dépar-
tement serait établi à Malines.
Le 25 de ce mois, de Warony, sous-préfet du temps de
l'Empire, fut nommé Intendant du département des
Deux-Nèthes (r).
(1) A propos de ce fonctionnaire, et pour donner une idée de la caricature
de l’époque, nous ne pouvons mieux faire que de décrire un dessin satirique
que nous eûmes l’occasion d’avoir entre les mains. Il s'agit d’une gravure
grossière, folio plano, coloriée- à la main, représentant l’intérieur d’un
cabaret. Elle porte comme souscription : Installation de l'intendant des cosaçques
à Malines. Dans une niche, à droite, est placé un grand poêle. Au mur du
fond pendent des cruches en étain, ainsi qu’un ratelier garni de pipes.
L'entrée est à gauche. On y voit un cheval tenu à la bride par un petit per-
sonnage bossu, coiffé d’un bicorne. A l’arrière-plan se trouve la table sur
laquelle est juché un petit homme à l’air prétentieux, qui trinque avec un
grand diable de cosaque debout près de la table, vêtu d’une casaque garnie
de fourrures, armé d’une lance, d’un sabre et d’un pistolet, et tenant au
bras une chaîne; un second cosaque, vêtu de même, est placé derrière le
premier; il porte un fusil et des pistolets et il tient à la main le knout. Le
petit personnage exhibe une pancarte où se lit ce qui suit :
Proclamation
Bon Malin-oyes!!!
Lais causaks qui se
Connaisse au grands home
Mont nomé intandant
Général : ils demande
Votre pin, votre arg (une main est dessinée ici)
Veaux fame, dosnez
Leurs dont tous ce qu’il
Leurs faulx drap, ça me
Veau drap leur faveur
Vive lai causaks
Il ne veule que votre bien.
de notre Estaminet le
1% Mars 1814. d. W.
La pinte du bonhomme est décorée d’une tête d'âne dans un médaillon.
Les cruches accrochées au mur portent une tête de cerf.
Aux pieds des cosaques est couché un chien blanc. À gauche est assis
un client fumant sa pipe; derrière lui le baes, en tablier blanc et coiffé d’un
bonnet idem, fumant également, s’appuye sur le fauteuil du premier. Tous
les deux regardent la scène. Un troisième personnage, placé derrière la
table, tient d’une main une pipe et montre de l’autre le petit homme; une
inscription lui sort de la bouche : ÿ fumera bientôt.
62 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
Nos concitoyens ne redoutaient pas, sans raison, de voir
succéder aux troupes françaises celles des puissances
alliées. Non seulement elles allaient leur arriver pour
faire de la ville le centre des opérations ayant pour objet
la conquête de la place forte d'Anvers, mais en outre,
celles du général prussien Bulow, et du général russe
Wintzingrode, ayant mené à bien leur mission aux Pays-
Bas, ne tarderaient pas non plus à venir grossir les rangs
des premières.
Malines ne fut donc pas longtemps à se réjouir du
départ du premier corps de prussiens. Bientôt d’autres
leur succédèrent, puis vinrent des Saxons, suivis des
Russes et des Anglais. Seuls entre tous, ces derniers ne
donneraient pas lieu à trop de plaintes.
Il n’en fut pas de même des autres, dont la présence
se fit cruellement sentir. Non contents de réquisitionner
les subsistances et les fournitures dont ils étaient presque
totalement dépourvus, ils se livrèrent à des brutalités,
qui bientôt engendrèrent des haines profondes. Encore,
fallait-il ne pas montrer trop de velléités de maudire
ces rapaces, mais, à l’occasion, chanter l'hymne d'actions
de grâce pour les victoires par eux remportées.
Recourons derechef à Schellens, qui nous raconte les
événements jour par jour.
9 février 1914. — Arrivée de troupes.
10 février. — Dix bataillons de Prussiens sont logés
à Malines. Ils repartent le lendemain et se dirigent vers
Bruxelles.
12 février. — Les troupes Saxonnes demandent qu'on
leur fournisse 2500 aunes de drap ordinaire, 500 aunes
de drap noir, pour bâches, et 300 paires de bottes.
Dimanche. — Un « Te Deum » est chanté à St-Rom-
baut.
16 février. — Le carnaval est défendu.
17 février. — Deux bataillons prussiens de Saxe-
CHRONIQUE MALINOISE 63
Weimar arrivent et repartent pour Bruxelles le lende-
main.
3 mars 1814. — Les prussiens ont établi des batteries
devant le pont de Waelhem, pour s'opposer aux incur-
sions des français.
7 mars. — Il est fait un appel aux volontaires, pour
former une armée belge. On en donne lecture au prône,
à Hanswyck, entre-autres, et l’on s'adresse surtout aux
femmes, pour qu'à l'exemple des hollandaises et des
prussiennes, elles encouragent et stimulent le sexe fort.
& mars. — La ville est frappée d’une contribution de
90,000 frs. Les billets de contrainte sont envoyés le 11,
et le premier payement est exigé le 15, sous menace
d'exécution militaire. Parmi nos concitoyens, Schellens
signale Constantin Van den Nieuwenhuysen, comme le
plus fort imposé. Il avait à payer 3210 fr. en trois
termes, soit le tiers tous les mois, à partir du 16 mars.
Comme 1l ne s’exécuta pas à la date voulue, on lui
envoya quelques soldats à loger et à nourrir; on en agit
de même à l'égard d’autres habitants de la ville, et
notamment chez Henri Coloma, Van Langendonck et
J. Bernaerts, rue Ste-Catherine. Le moins imposé avait
encore à payer 120 frs.
13 mars. — Victoire des alliés à Laon. A cette
occasion, un « Te Deum » est chanté à St-Rombaut.
16 mars. — Les bourgeois sont invités de faire la
lessive pour les soldats.
17 mars. — On annonce l'arrivée des français à
Contich. La garnison se prépare au départ. Le général
Coblentz et une partie des troupes se dirigent sur
Waelhem. Le restant se tient à la Grand’ Place, prêt à
partir. Tout l’avant-midi s'entend le bruit de l'artillerie,
et des femmes des militaires de Waelhem viennent se
réfugier ici. À deux heures, les troupes reviennent et
reprennent possession de leur logement. Ordre est donné
64 LEA FIN DE DEUX RÉGIMES
à tous les habitants de confectionner de la charpie pour
les blessés.
22 mars. — La garnison fait une excursion au dehors
de la ville. On s'attendait à la voir partir, maïs cet
espoir est déçu.
Tout le bétail des environs d'Anvers est réquisitionné
par le commandant de Malines, qui redoute de le voir
tomber aux mains des français.
20 mars. — Départ de la garnison. Vers le soir, de nou-
velles troupes les remplaçent. Ce sont presque tous des
déserteurs, qui ne s'arrêtent que peu de temps à Malines
et qui continuent leur marche sur Bruxelles, avec 2 pièces
de canon. Le soir, à 11 heures, elles reviennent. Les habi-
tants sont avertis par le crieur public (urtgebeld) qu'ils ont
à les reprendre sans billet de logement et à les nourrir.
3 avril. — Deux bataillons de Russes, venant de
Duffel, passent en destination de Bruxelles. Ils ont avec
eux 6 canons, dont deux restent à Malines.
Le soir, un bataillon de Prussiens, en garnison ici,
quitte pour aller à Bruxelles.
4 avril. — On fête l'entrée des alliés dans Paris. Le
31 mars, en présence de toute la garnison, un « Te Deum»
est chanté à St-Rombaut. Le commandant régale le
Magistrat, et le soir les habitants illuminent par ordre.
9 avril. — On apprend la défection du général Maison,
l'ancien défenseur d'Anvers. Cet événement fait l’objet
de toutes les conversations.
14 avril. — Arrivée d’un bataillon de la Landwehr
prussienne, musique en tête.
On compte à ce moment à Malines, environ 4000
hommes de troupes.
15 avril. — On enlève à la Grand’ place les pavés, qui
donnaient à lire l'inscription :
République Française.
10 Prairial, 4° année.
CHRONIQUE MALINES 65
17 avril. — Départ du régiment prussien dit « de
l'Elbe ». Il était à Malines depuis le 2 avril.
Reddition d'Anvers.
20 avril. — Napoléon signe son abdication à Fon-
tainebleau.
Depuis l'abdication de Napoléon jusqu'à la bataille de
Waterloo. — 22 avril. — Le général anglais Louis
Graham annonce son arrivée pour deux heures avant
midi. On croit à une erreur et on fait préparer un repas
à la maison de la Comtesse Respani, où logeait le com-
mandant, pour 2 heures de l'après-midi. La Comtesse,
peu enchantée de devoir héberger ce nouvel hôte, refuse de
donner son argenterie de table, sous prétexte que celle-ci
était emballée pour être expédiée à Bruxelles (gewoon-
lycke uitvlught van zulke madammen, dit Schellens). On
est forcé de s'en fournir ailleurs. Contre toute attente,
le général est là à l'heure indiquée et repart le ventre
creux comme à l'arrivée.
24 avril. — Des voitures vont et viennent, apportant
d'Anvers le nouveau cuivre monnayé à l'effigie de
Pouis XVIII.
29 avril. — Les prussiens s'apprêtent à partir. Il en
arrive des villages environnants et tous nous quittent le
lendemain à 5 heures du matin.
Tous les véhicules disponibles avaient été réquisi-
tionnés par eux.
« Men had al de karren van de buytenlieden, dit
» Schellens, op de merckt geprest, ende alsoo er geen
» geñoeg waren om die verkens te vervoeren, ende dat
» zij die van den maire wilden hebben, hebben zij hem
» acht mannen in zijn huis gezet, tot dat den nomber
» tot vervoering compleet was. »
Enfin les malinois se virent délivrés de la plus grande
partie de ces hôtes incommodes. Ceux qui allaient les
remplacer se montreraient au moins plus traitables que
5
66 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
les premiers. Ce furent des Anglais, qui, à peine arrivés,
assurèrent, en lieu et place des Prussiens, le service de la
garde. Leur commandant ne voulut pas être logé en
ville. On l’installa à « Vorschenborg », aujourd’hui l’éta-
blissement Coloma.
Le premier soin des Anglais fut d’abattre l'arbre de
la liberté que leurs prédécesseurs avaient respecté. Leurs
sentiments à l'égard des Prussiens n'étaient rien moins
que sympathiques. Ils leur montraient une hostilité non
déguisée; même, à l’occasion, dit Schellens, ils allaient
jusqu’à refuser de faire usage de la vaisselle qui avait
servi aux premiers. Ils se conduisaient tout autrement
vis-à-vis des français, que ie nouvel ordre de choses avait
ramené ici. Simultanément avec eux ils montaient la
garde, et en toute circonstance ils se montraient animés
envers eux des meilleurs sentiments.
Ils étaient non moins prévenants à l’écard de nos con-
citoyens. De plus, comme ïls étaient abondamment
pourvus de tout le nécessaire, on put mettre un terme à
la distribution des bons, créés dans l'intention de soulager
les plus nécessiteux d’entre les habitants. Pour toutes ces
raisons, le départ des Anglais, le 12 mai, après un séjour
peu prolongé, fut unanimement regretté, et ce d'autant
plus que ce départ laissait la porte ouverte aux excès
que ne pouvaient manquer de commettre les soldats qui
allaient bientôt les remplacer à Malines.
Quant à l'esprit qui animait les troupes françaises, 1l
était encore favorable à Napoléon, et plus tôt hostile à
celui qui venait de ceindre la couronne de France.
L'avènement de Louis XVIII n'avait rien changé,
quant à nos provinces, à l'ordre de choses existant.
Comme par le passé, notre pays restait au pouvoir des
français; rien n’était changé quant au régime; on n'avait
fait que changer de maître. Et cela même n’amena point
un arrêt dans le va-et-vient des troupes étrangères. Il
CHRONIQUE MALINOISE 07
en vint encore de toutes les couleurs et des nationalités
les plus diverses.
Le 14 mai, deux jours après le départ des Anglais,
on vit arriver à Malines, les Russes du général Wal-
modin (raspaillie van alle natiën, dit Schellens) qui se
livrèrent ici à de nombreux excès. Leurs exigences
n'avaient pas de limites, et très souvent ils eurent recours
aux arguments frappants. À certain moment, la rébel-
lion se mit dans leurs rangs, car ils appréhendaient de
devoir passer sous les ordres des prussiens. Menaçants
et indisciplinés, ils jetèrent leurs armes et l’on ne parvint
à les réduire et à les ramener au sentiment de la soumis-
sion, qu'après avoir sévi contre les meneurs, qui furent
arrêtés et incarcérés. Nos concitoyens durent souffrir
la présence de ces mercenaires pendant près d’un mois.
Ils ne partirent que le 14 juin, et encore en revint-il
deux jours plus tard, après que le régiment eut été
supprimé et les hommes licenciés. Les soldats belges
Eurénemdort auaire. pour réprimer les excès dont cette
poignée de mécontents se montrait coupable.
Peu à peu cependant, on finit par être débarrassé de
ces dangereux parasites. Une armée belge venait de se
former; ces soldats, nos compatriotes, nous arrivèrent le
20 juillet, et depuis lors ils assurèrent le service intérieur
de la garnison.
De tous les Prussiens, un seul, le commandant Solson,
natif de Berlin, acquit des droits à la reconnaissance
des Malinois: il s'était montré accommodant en toute cir-
constance, et à son départ, le magistrat lui fit don d’une
médaille, en souvenir de son séjour ici.
Gouvernement de Louis X VIII. Régime hollandais. Retour
de Napoléon. — Quoique momentanément disparu de la
scène de ce monde, Napoléon n’en comptait pas moins
encore des admirateurs et des amis parmi ses anciens
sujets belges.
68 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
Les occasions ne furent pas rares où, malgré tout, ces
sentiments se firent jour, et maintes fois le Magistrat dut
veiller à y mettre ordre. C’est ainsi, entre autres, que le
15 août, fête de l’Assomption, il fut défendu de mener
du bruit autour des statues illuminées de la Vierge, de
tirer des campes ou des coups de fusils, de crainte que
ces actes ne fussent interprêtés comme l'expression du
sentiment populaire en faveur de l’ex-empereur. Le soir
de ce jour, des soldats belges s’évadèrent de leur quar-
tier, s'enivrèrent et parcoururent ainsi la ville, en criant
« Vive Napoléon ».
Régime hollandais. — Pendant que notre pays se voyait
ainsi livré au bon plaisir des armées étrangères, ses des-
tinées se négociaient parmi les monarques européens.
Le prince d'Orange, Guillaume-Frédéric, héritier des
anciens stadhouder, s'était fait agréer comme souverain
par les Hollandais, que le prince Louis-Bonaparte avait
administré au nom de son frère.
Dès le mois de février 1814, Guillaume avait envoyé
son fils aîné à Bruxelles, peut-être dans l'intention de
familiariser nos compatriotes avec l’idée de se voir tôt
ou tard réuni avec leurs voisins sous son sceptre.
Nous avons vu le jeune prince accompagner l’état-
major prussien et le magistrat de Malines s’empresser
autour de lui et le congratuler de façon particulière. Nul
doute qu’en agissant ainsi, nos édiles escomptaient
l'avenir et cherchaient à dissiper toute équivoque sur
l'accueil qu'ils feraient, le cas échéant, à la future maison
souveraine. Il en fut encore ainsi toutes les fois que
l'occasion s’en présenta. Tout en reconnaissant que leur
situation était délicate et difficile, il nous paraît cepen-
dant que nos administrateurs d'alors étaient bien pressés
de renier un régime dont les cendres n'étaient pas refroi-
dies, et qu’une sage réserve, imposée par une longue et
cruelle expérience, eut été mieux en situation,
CHRONIQUE MALINOISE 69
L'avenir, malheureusement, a justifié cette manière de
voir. Mais n’anticipons pas!
Le prince d'Orange s'était empressé de rejoindre les
souverains alliés à Paris, et il s'y trouva avec eux le
30 mai 1814, où la paix fut signée, sa prise de possession
du pays gouverné par ses ancêtres, reconnue et décidé
que la Hollande recevrait encore un accroissement de
territoire.
Fort de ces décisions, le prince d'Orange s’empressa de
regagner ses nouveaux Etats, et 1l traversa en toute hâte
Malines dans la nuit du 4 juin, en destination de La
Haye.
Le 20 juin, le traité de Londres, dit des 8 articles,
réunit définitivement la Belgique à la Hollande, et
décida que les deux pays seraient régis par une consti-
tution unique. Ce traité, accepté par le prince le 21 juillet,
ne fut cependant rendu public qu’un an plus tard, c’est-
à-dire en juillet 1815.
Désireux de se faire reconnaître par nos compatriotes,
le prince d'Orange fit le voyage de Bruxelles. Un
bataillon de Hussards de Hanovre lui servait d’escorte.
Il arriva à Malines le 30 juillet, et il changea de chevaux
à l'hôtellerie de la Grue, à la Grand’ Place. Tout avait
été préparé pour le recevoir; mais, par un fàcheux contre-
temps, le prince était déjà parti quand on sonna la
cloche, joua le carillon et que l’on songea à tirer les salves
d'usage. Quant à ces dernières, Schellens nous apprend
qu’on avait bien des canons, mais que l’on avait oublié
de les munir de cartouches. |
Le 24 août, jour de la fête du prince, on organisa des
réjouissances officielles. Pour la première fois, la cocarde
tricolore apparut à l’habit des bourgeois de Malines. Les
cloches et le carillon, de leurs accents joyeux, annon-
cèrent les diverses festivités. Parmi celles-ci, notons des
divertissements organisés pour les militaires au Vry-
70 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
broeck, et une illumination générale décidée pour le soir.
Le mauvais temps contraria toutes ces dispositions; seul
le bal annoncé pour les officiers put avoir lieu (Il n'y
eut, dit Schellens, que cinq demoiselles bourgeoises, les
autres appartenaient à la noblesse).
Notons ici que ces manifestations patriotiques se
faisaient par ordre; que l'autorité civile se laissait com-
munément supplanter par l'autorité militaire, et que
celle-ci faisait, au préalable, par l'entremise du crieur
public, inviter la population à participer aux démon-
strations loyalistes que l’armée organisait.
Nos concitoyens s’y prêta'ent-ils toujours de bonne
grâce? Nous en doutons. Quoiqu'il en soit, la chronique
nous a conservé la boutade facétieuse de l’antiquaire De
Bruyn, qui ménagea, non sans malice, sa bourse et les
susceptibilités de qui de droit. Qui ne se rappelle, au
moins pour l'avoir entendu raconter par quelque comtem-
porain, que le spirituel bibliophile se contenta, un jour
de réjouissance officielle, d’exhiber un transparant sur
lequel une maigre et unique chandelle faisait se détacher
ces deux lignes :
Oragoien in het hert geplant
Is beter als veel licht verbrant (1)
Le prince d'Orange resta un peu plus d’un mois à
Bruxelles, et le 7 septembre il repartit pour la Hollande.
Son escorte le devançait. Pendant trois jours, des détache-
ments du bataillon de Hanovre traversèrent et même
(1) À l’occasion d’un repas offert par l’édilité malinoise au nouvel arche-
vêque, Prince de Méan, on put lire chez De Bruyn ce qui suit :
De reusen dansen
De overheden schransen
De borgers die het alles doen
Betaelen deftig het fatzoen.
CHRONIQUE MALINOISE 72
séjournèrent à Malines. Ces soldats se livrèrent ici à des
excès tels, que nos concitoyens refusèrent de les loger, et
même que des rixes sanglantes surgirent entre civils et
militaires. On fut donc on ne peut plus content de les
voir partir.
Le prince d'Orange, toutes les fois qu’il fut de passage
à Malines, fut complimenté et reçu par le Magistrat.
Bientôt l’on fêta la princesse d'Orange, et l'anniversaire
de la naissance du prince héritier; l’occasion se présenta
encore, les 5 et 27 décembre, de faire bon accueil au père,
que le Congrès de Vienne, au mois de février 1815, recon-
nut comme souverain des Provinces-Unies de Belgique
et de Hollande.
Entretemps on n'oublia pas de commémorer l'abandon
de la ville par les Français, et le 1 février, un « Te
Deum » fut chanté à St-Rombaut; l'autorité militaire y
assistait; des salves furent tirées à la Grand’ Place.
Ajoutons à ce propos, que les pouvoirs se montraient
décidés de faire respecter les croyances religieuses de
nos concitoyens. Et ce qui le prouve, c'est que, s'in-
spirant de ce qui se pratiquait en Hollande, pays de
confession protestante, on n’hésita pas à interdire toute
vente pendant les offices divins et même à prescrire que
les maisons fermeraient pendant le même temps. Ce
procédé, auquel on n'était guère habitué ici, n'était
qu'un premier indice des dispositions autoritaires et
intransigeantes qui se manifesteraient fréquemment dans
l'avenir.
On en eut bientôt une nouvel exemple. Le Pape avait
chargé l’Internonce de lui faire rapport sur les affaires
ecclésiastiques de notre pays, et le Roi Guillaume avait
donné carte blanche au délégué du Souverain Pontife,
pour accomplir sa mission. Le jour où il vint à Malines,
il descendit chez le chanoine Fayd’herbe. Dénoncé par
des orangistes trop zélés comme partisan des français,
7e LA FIN DE DEUX RÉGIMES
ordre arriva de Bruxelles, de l'arrêter et de l’expulser
du territoire; ce qui fut fait. Pour ses débuts, le nouveau
régime faisait certainement là un pas de clerc.
Retour de Napoléon. — Sur ces entrefaites, Napoléon,
que l’on croyait avoir réduit à l'impuissance, venait de
faire un retour offensif dans ses anciens Etats. Débar-
quant le 13 mars, à St-Juan, il parcourut la France et se
dirigea vers Paris, en ralliant autour de lui les soldats
de son ancienne armée; en présence de l'enthousiasme
que provoquait son arrivée, 1l put espérer, un instant,
reprendre la série de ses succès d’autrefois.
Les puissances alliées s'émurent; leurs armées et celle
de Napoléon se rencontrèrent sur le champ de bataille de
Waterloo, le 18 juin 1815, et là seulement le vainqueur
d’Austerlitz vit se ruiner ses dernières espérances.
Le roi de Hollande n'avait pas attendu ces événements
pour faire acte de souverain en Belgique. Le 16 mars, 1l
data de La Haye, une proclamation qui fut lue à Malines
par le maire, accompagné de ses adjoints et escorté de la
troupe, le 18 mars.
Le 29 de ce mois, Guillaume arriva dans notre pays,
pour s’y faire inaugurer. Ce même jour, Malines le vit
dans ses murs et lui fit bon accueil.
Le 1° avril, il appela sous les armes 25,000 de nos
compatriotes, et ceux-ci justifièrent une fois de plus leur
antique réputation de bravoure, en assurant pour une
grande part le succès de la fameuse journée du 18 juin
1815, dont nous venons de rappeler le souvenir.
Le régime français en Belgique était définitivement
enterré et les circonstances allaient préparer nos pro-
vinces au réveil de 1830, qui fut l'aurore de notre in-
dépendance.
Les tableaux. — Une des conséquences du nouvel ordre
de choses fut de faire restituer à notre pays les chefs-
d'œuvre de l’art, au moyen desquels Napoléon avait rêvé
sind à
CHRONIQUE MALINOISE 7
de faire de la France le centre des richesses artistiques
de l’Europe (1).
La ville de Malines comptait parmi les spoliées, car
les œuvres d’art dont elle s'enorgueillissait depuis des
siècles lui avait été ravies. C’est le moment d'en dire
quelques mots.
La République avait organisé, sous le nom d’Agence de
commerce et d'extraction de la Belgique, une Commission
chargée de présider à l'enlèvement des objets d’art pillés
et confisqués, de faire la récolte, comme le portent ironi-
quement les documents officiels.
Cette Commission opéra sous l'égide de la force armée,
car partout les saisies s’effectuèrent sans l'intervention
de l'autorité locale et malgré les énergiques protestations
de celle-ci.
Les expéditions à Paris furent dirigées par un lieu-
tenant du 5° Régiment des hussards, nommé Luc Barbier,
et ce fut lui qui eut l'honneur d'annoncer à la Convention
Nationale, « que les ouvrages immortels que nous ont
» laissé les pinceaux de Rubens, de Van Dick et d’autres
» fondateurs de l’école flamande, n'étaient plus dans une
» terre étrangère. Réunis avec soin par les ordres des
» Représentants du Peuple, ils étaient déposés dans la
» patrie des Arts et du Génie, dans la patrie de la
» Liberté et de l'Égalité Sainte, dans la République
» française ».
« Mais, dit De Decker, ces œuvres ne furent jamais
» estimées à leur véritable valeur esthétique. Le peuple
» français n’a jamais compris l’école flamande, et ilen a
(x) Les péripéties de l'exode de ces merveilles sont décrites dans un travail
remarquable, fait en 1883, par M. F. De Decker, et paru dans la Revue
Générale de cette année, sous le titre de Œuvres d’art enlevées et détruites en
Belgique, par la Révolution française. M. Piot est aussi l’auteur d’un Rapport sur
les œuvres d’art enlevées à la Belgique et restituces en 1815.
74 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
» toujours méconnu la gloire » (1). « Paris n’accueillit donc
» qu'avec indifférence et dédain les chefs-d'œuvre dont
» nos pères étaient si fiers. C'est que David régnait alors
» en France avec un pouvoir despotique, et qu'entre
» l’école fondée par cet artiste et la nôtre il y avait la
» distance d’un monde » (2).
Il en fut bien autrement pour les objets d'art enlevés à
l'Italie.
Le traité de Tolenfino, du 23 juin 1796, imposé par
Bonaparte à Pie VI, assura à la France la possession de
100 chefs-d'œuvre des écoles italiennes, à désigner par
les commissaires délégués de la République. Le duc de
Modène avait eu à se soumettre à une condition analogue,
le 26 mai de la même année. Il eut à fournir, pour les
musées français, une vingtaine de tableaux, à prendre
dans sa Galerie et dans ses Etats.
« L'entrée triomphale à Paris de ces chefs-d'œuvre fut
» consacrée par la présence des représentants officiels du
» monde littéraire et artistique; elle fut saluée par les
acclamations enthousiastes du peuple tout entier. Les
» chars portant les monuments de la sculpture antique
» et de la peinture italienne étaient accompagnés et
» suivis par tous les professeurs et élèves de peinture,
» de sculpture et d'architecture, formant cortège avec
» les commissaires envoyés en Italie, à la recherche des
» objets d’art enlevés au nom de la République » (3).
Au lendemain de la chute de l'Empire, les Alliés, par
un accord tacite, respectèrent les collections d’art ainsi
formées, et Louis XVIII put annoncer aux Chambres
législatives françaises, que les chefs-d'œuvre des arts
2
LV
2
(1) Ce qui était vrai au commencement du xix° siècle, ne l’est heureuse-
ment plus maintenant, et les maîtres flamands sont estimés par les français
à leur véritable valeur; nous aimons à le reconnaître.
(2) F£uix BoGarrrs. Esquisse d’une histoire des arts en Belgique.
(3) DE DECKER, op. cit.
CHRONIQUE MALINOISE 75
appartenaient désormais à la France par des droits plus
stables et plus sacrés que ceux de la victoire.
Il n’en fut cependant plus de même quelques mois
plus tard.
Blucher et Wellington, deux noms inséparables des
dernières guerres de l'Empire, le sont aussi de la restau-
ration de nos musées et de nos collections d'art.
Grâce à l'intervention énergique, brutale même, du
premier, toutes les œuvres d’art du cabinet de Potsdam
furent reprises. Sans prévenir personne, il chargea le
lieutenant Général De Grote, d'enlever toutes les propriétés
allemandes volées par les Français (sic).
Quant à celles enlevées aux Pays-Bas, il fallut de
longues négociations pour les faire réintégrer leurs
dépôts primitifs. Le roi Guillaume usa de toute son
influence pour faire aboutir les démarches faites par la
Commission instituée pour la restitution des tableaux.
Celle-ci se composait du Colonel de Man, de MM.Ode-
vaere et Apostool, auxquels furent adjoints dans la suite
le professeur Brugmans et M. Stiers d’Aertzelaer.
Enfin, Wellington, à son tour, appuya de son autorité
ces justes revendications. Au nom du prince régent d’An-
gleterre, il pressa de toutes façons Talleyrand, ministre
de Louis XVIII, de consentir à la restitution.
Devant l'opposition du monarque français, qui, dési-
reux de ne pas déplaire à ses nouveaux sujets, ne pouvait
se résoudre à se rendre complice de la mutilation des
collections nationales, le général anglais eut recours aux
moyens extrêmes.
Le 17 septembre 1815, il avait annoncé à Talleyrand
qu'il reprendrait les tableaux de vive force ; le lendemain
il exécuta son dessein, sans toutefois rencontrer la
moindre résistance de la part des français, qui n'avaient
qu’à laisser faire. « Les souvenirs et trophées, de linjus-
tice et de la rapine », comme s’exprima le baron Van
76 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
Gagern, en s'adressant aux soldats hollandais chargés
de décrocher les tableaux, furent transportés au quartier
du prince Frédéric.
De timides protestations s’élevèrent enfin du côté des
français; mais on ne prit garde aux réclamations du
ravisseur, qui voyait se perdre pour lui, sans retour, le
fruit de ses injustes et iniques expéditions.
Le 20 novembre, les tableaux arrivèrent à Bruxelles.
Ce ne fut, toutefois, qu'au mois de décembre que s’effec-
tua le retour des tableaux restitués dans les villes inté-
ressées.
Partout on les revit avec de vifs transports d’allégresse.
Le journal l'Oracle, du 4 décembre, publia une lettre
de Malines, qui donnait la relation suivante de la récep-
tion des tableaux :
« Hier soir, 3 décembre, le son des cloches et des
» salves d'artillerie ont annoncé l’arrivée des chefs-
» d'œuvre, retardée à cause de la difficulté des chemins.
» Le convoi est arrivé ce matin, au milieu de l’enthou-
» siasme universel. On voyait dans le cortège, formé par
» toutes les autorités, un char de triomphe sur lequel
» étaient allégoriquement représentés les souverains
» alliés, aux victoires desquels on doit la restitution des
» chefs-d'œuvre, l'honneur de la Belgique. L'Académie,
» en corps, le suivait, et de toutes parts était répété le cri
» de Vive le Roi! Le soir, pendant que la ville était
» entièrement 1lluminée, il y eut un superbe souper à
» l'hôtel de la mairie, suivi d'un bal brillant. »
Les tableaux qui nous furent restitués sont au nombre
de cinq :
7. B. Le Saive : David et Goliath;
À. fanssens : S. Luc peignant la Vierge;
P. P. Rubens : La Pêche miraculeuse; L’Adoration des
MALES ;
À. Van Dyck : Le Christ entre les deux larrons.
CHRONIQUE MALINOISE AT
Ce dernier tableau ne revint à Malines qu’au mois de
juin de l’année 1816. Une autre partie des tableaux enle-
vés à Malines avait été envoyée dans les musées locaux
de la France. C'est là que nous avons pu les retrouver:
nous en dirons quelques mots plus loin.
Le plus grand rombre toutefois de nos œuvres d’art a
disparu, et le hasard seul peut en faire retrouver la trace.
Ou bien elles sont détruites, ou bien leurs détenteurs
préfèrent garder sur l’origine de leurs collections un
silence prudent. Dans l'un comme dans l’autre cas, on a
pu les considérer comme définitivement perdues.
Les musées de province, en France, ont été, pour la
plupart, fondés grâce à l'initiative du premier Consul et
installés par les soins du gouvernement impérial. Le
14 fructidor an VIII, sur le rapport de Chaptal, parut un
décret portant la création d'une Commission qui aurait à
former quinze collections, à répartir entre les villes sui-
vantes : Lyon, Nantes, Dijon, Toulouse, Genève, Caen,
Lille, Mayence, Rennes, Nancy, Bordeaux, Strasbourg,
Bruxelles et Marseille.
846 tableaux furent attribués aux quinze villes dési-
gnées par ce décret. Parmi ceux-ci, il y en eut 194 de
l'école flamande et 23 de l’école hollandaise.
« Ce furent les écoles étrangères qui fournirent le plus
» à la composition de ces musées, dit Clément de Ris,
» ancien conservateur du musée du Louvre; et comme
» en 1815, lors des reprises exercées par les alliés, les
» délégués n’eurent peu ou pas de connaissance de ces
» envois, on a pu dire, sans doute avec exagération,
» mais du moins avec un fond de vérité, que si le Louvre
» périssait aujourd’hui, on en retrouverait un second
» dans les provinces ».
Voyons donc ce que les musées de province ont
recueilli d'œuvres d’art enlevées à Malines.
Le musée Brera à Milan possède la Dernière Cène attri-
78 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
buée à Rubens, qui provient de la chapelle du T. S.
Sacrement de l'église Saint-Rombaut. Ce fut dame
Cathérine Lescuyer qui la commanda à lillustre artiste,
en 1032.
D'abord exposée au Louvre, cette œuvre d'art devint la
propriété du musée Brera, vers 1813. Elle lui échut, ainsi
que d’autres toiles de l’école flamande, de Rembrandt, de
Jordaens et de Van Dyck, en échange d'œuvres de maîtres
de l’école italienne, Boltraffio, Moreto, l’'Oggiono et le
Carapace. Le décret de Napoléon était de8rCemne
fut toutefois que l’année suivante que ces tableaux furent
expédiés en Italie (1).
Cette Dernière Cène a fait les frais de mainte controverse,
en ce sens, surtout, qu'on en contestait la paternité à
Rubens. Notre concitoyen Smeyers se fit l'écho, dans
ses notes manuscrites, d'une légende qui fut reprise par
tous ceux qui, après lui, s'occupèrent de l’art à Malines.
Rubens, prétendait-il, se serait déchargé du soin de
peindre le tableau sur son élève Yuste van Egmont. Un
jour que le Pléban de St-Rombaut, Jean Silvoorts, vit
l'œuvre dans l'atelier du maître à Anvers, il s’aperçut
du fait; plus tard, quand le tableau se trouva placé à
Malines, il en fit l'observation à Rubens, qui, en fin de
compte, promit de venir à Malines pour le repeindre,
ou au moins pour y faire telles retouches qu'il put passer
comme étant sorti de ses mains.
Qu'en était-1l de cette histoire?
Nous en avons voulu avoir le cœur net, et le résultat
de nos recherches, ainsi que l'avis de tous ceux qui ont
vu ce tableau, est qu'il n’est pas de Rubens. Le coloris
est terne, l'exécution est lourde et ne rappelle en rien
la facture magistrale du prince de l'école flamande.
(1) Catalogo della R. Pinacoteca du Milano (Palazzo Brera), 1892, pp.
XVIII et XIX, 118.
CHRONIQUE MALINOISE 79
Quant aux retouches, elles n’ont existées que dans
l'imagination trop fertile de nos chroniqueurs. Le con-
servateur du musée Brera a bien voulu, à notre demande,
soigneusement examiner le tableau, et il nous a assuré
qu'il est peint d’une seule et même main et ne présente
aucune retouche (r).
Quant à la composition, elle révèle indubitablement
le génie du maître. Le Sauveur est assis au milieu de ses
apôtres, qui assistent respectueux, mais animés de senti-
ments divers, admirablement exprimés, à l'ultime miracle
du Christ. La salle du Cénacle est d'architecture impo-
sante; elle est éclairée par deux flambeaux, pendant
qu'entre des colonnes apparaît au dehors l’astre pâle de
la nuit.
Ce tableau fut gravé par Boëtius a Bolswert, d'après un
dessin de Rubens. P. Pontius en fit une estampe, et il en
parut une litographie à une date plus récente. La pho-
tographie du tableau est dans le commerce et le musée
communal en possède un exemplaire.
Rubens avait l'habitude de joindre, à titre gracieux,
aux grands tableaux d'église qui lui étaient commandés,
quelqu'autre œuvre de moindre dimension. Il en fut
ainsi notamment pour les tableaux de Malines.
À St-Rombaut on possédait deux panneaux, dont l’un
représentait l’Entrée triomphale du Christ à ‘Yérusalem
(57 c. X 8r c.), et l'autre Yésus lavant les pieds aux apôtres
(57 c. x 8r c.). Ces panneaux, enlevés par ies Français,
sont conservés au musée de Dijon; ils furent compris
dans le premier envoi qui fut fait à ce Département par
le musée Napoléon.
Les trois petits tableaux qui accompagnaient l’Ado-
ration des Mages, de l’église St-Jean, représentaient, celui
(1) A moins que de supposer que des nettoyages répétés n’aient eu raison
des glacis que la mair seule de Rubens eût pu y appliquer.
80 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
du milieu, Le Christ en croix, qui resta à Malines (1), et les
deux latéraux, l’Adoration des bergers et la Résurrection,
qui sont à Marseille, où le Gouvernement Français les
envoya en 1802. Le conservateur du musée nous a écrit
que ce sont des esquisses poussées et fort intéressantes.
A l'église Notre-Dame, la Péche miraculeuse du maître
était complétée par trois panneaux inférieurs, représen-
tant le Christ en croix, le Christ et S. Pierre marchant sur
les eaux et ÿonas tombant à la mer.
Le Christ, au dire d’un chroniqueur contemporain
(Van Luffen), fut vendu 300 florins, et reposait en 1816
dans le cabinet de Pierets, ex-maire de la ville.
Les deux autres panneaux furent envoyés, l’an XI dela
République, au musée de Nancy, où le S' Malériat,
désigné pour les y recevoir, en fit la réception.
Tel fut le sort réservé à l’œuvre de Rubens à Malines.
Ses disciples, Van Dyck, de Craeyer et Jordaens, étaient
aussi représentés par leurs œuvres dans les édifices reli-
gieux de la ville.
L'église Ste-Catherine possédait une Sée-Famille de
Jordaens, qui avait été payée 1200 florins à l'artiste.
Isabelle Danesin la lui commanda en 1651, et cette
même année, on la plaça dans l'autel en marbre que
cette dame avait fait construire, à ses frais, dans la
dite église.
Ce tableau représentait l'enfant Yésus entre la Vierge
assise et S. Foseph. Le Saint-Esprit plane au-dessus du
groupe et Dieu le Père apparaît en haut dans les nuages.
Des anges couronnent le père nourricier du Sauveur.
Cette œuvre d'art échut au Louvre, en 1714. Peu après
(1) Ce Christ n’était qu’une copie; l'original, on ne sait comment, était en
la possession du peintre Herreyns. Avant de mourir, celui-ci éprouva des
scrupules au sujet de la possession de ce tableau, et il le légua à l’église
St-Jean. Il se fait ainsi que cette église peut aujourd’hui encore, montrer
une œuvre que des circonstances favorables ont empêché de disparaître.
CHRONIQUE MALINOISÉ SI
on l’envoya au Musée de Strasbourg, où le reçut en l'an
IT, Guerin, fondé de pouvoirs du Préfet du Département
du Bas-Rhin. Depuis lors la trace en est perdue. La
Städhsche samlüng von Gemälden aller meister ignore son
existence, et même il n'en est pas fait mention dans le
catalogue de la collection municipale brûlée pendant le
siège.
Dans la même église se voyaient trois tableaux d'Erasme
Quellin : Une nativité de grandes dimensions (3,10 haut.
2,17 larg.) surmontant deux autres tableaux de dimen-
sions moindres, peints sur bois(62c. X 79c.) représentant,
l'un le martyre de S. Laurent, autre Ste Catherine sur le
mont Sinaï. Ces tableaux dataient de l’année 1656, et
ornaient le maître-autel de l’église. La Nativité fit partie
d'un deuxième envoi de tableaux au musée de Rennes.
On ignore ce qu’il en advint depuis lors. Les deux autres
ont été déposés au musée de Toulouse, où 1ls sont encore.
Des photographies en ont été prises par nos soins et
figureront au musée de la ville. Ce sont, nous a fait
savoir le conservateur, deux compositions pleines de
sentiment, d'une exécution facile et d’une couleur fine et
délicate.
L'église des Pères Récollets possédait trois œuvres de
Van Dyck. La première, qui fut enlevée le 2 août 1794,
fut restituée en 1815, et placée dans l'autel du bas-côté de
l'église St-Rombaut. C'est le fameux Christ entre les
larrons, tant admiré, payé à l'artiste 2000 florins par
Jean Van der Laen, bourgmestre, qui en fit don ‘aux
religieux susdits. Les autels des nefs latérales de l'église
de ces pères étaient ornés de deux autres tableaux de
Van Dyck, qui prirent, avec le premier, le chemin de la
France. Le sujet de l’une de ces toiles est S. Antoine
convertissant les hérétiques, et représente le thaumaturge
tenant la Ste-Hostie devant laquelle se courbe un äne
affamé. C'est un des miracles les plus connus du saint
6
82 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
populaire. Ce tableau, en tant que peint par Van Dyck,
est de valeur médiocre. Il tomba en partage au musée
de Toulouse.
L'autre tableau lui est bien supérieur comme exécution,
et l'artiste y a figuré la Communion de S. François. Le
saint reçoit, de la main d'un ange, une parcelle de
la Ste-Hostie, qu'il vient de prendre au prêtre de
l'Ordre qui offcie. Ce tableau fut donné aux religieux
de S. François, par les médecins de l'hôpital espagnol
à Malines.
Le citoyen Fleurian, commissaire pour le musée de
Caen, en fit choix pour cette collection, et le lui envoya
sous la dénomination de Communion de S. Bonaventure, en
pluviose an XII de la République. Le musée de Malines
possède les photographies de ces deux œuvres d'art;
elles ont été reproduites à notre demande.
Les Pères capucins possédaient, exposé dans le maître-
autel de leur église, un grand tableau de Gaspar de
Craeyer, représentant le Christ en croix, accompagné de
Ste Marie-Madeleine et de S. François. Ce tableau avait
environ 4 m. de haut sur 280 de large. Il fit partie d’un
deuxième envoi d'œuvres d'art fait en 1808, au musée de
Nantes. Aujourd’hui, il n'y figure plus et on ne sait ce
qu'il en est advenu.
Un autre tableau de de Craeyer, une Nativité provenant
du couvent de Blijdenberg, de 3"50 de haut sur 2”40
de large, avait été envoyé, l'an XIII de la République,
au musée de Bordeaux. Cette toile, nous a écrit le
conservateur, n'existe plus; elle a été entièrement détruite
dans un incendie qui éclata le 7 décembre 1870, à l'Hôtel
de Ville, où on avait provisoirement déposé les tableaux
du musée.
Pour les quelques tableaux dont il a été permis de
retrouver la trace, combien d’autres ne sont-ils pas
définitivement perdus, œuvres de mérite, à coup sûr,
CHRONIQUE MALINOISE 83
puisqu'elles furent jugées de bonne prise et emportées par
les Français. Au moins sommes-nous rentrés en posses-
sion des perles de nos trésors artistiques, et leur valeur
est bien de nature à nous consoler de la perte des autres.
La bibliothèque de l'Archevéché. — Les Français ne
s'étaient pas contentés de faire main basse sur nos
œuvres d'art, la Bibliothèque de l’archevêché leur parut
également une proie facile et digne de leur convoitise.
Et, avec raison, car les trésors bibliographiques rassem-
blés par le cardinal Thomas-Philippe d'Alsace, pour
compléter un fond légué par l'archevêque Boonen, étaient
universellement appréciés et estimés.
La Bibliothèque nationale à Paris s'enrichit de ces
dépouilles opimes et les conserva depuis lors. Rien ne
fit retour aux possesseurs légitimes, de la célèbre collec-
tion formée par nos prélats, et le clergé a dù faire son
deuil des trésors que la sollicitude éclairée de nos arche-
vêques avait rassemblés à ieur intention.
L’Archevéque. — En dernier lieu, dans l’ordre chrono-
logique des faits se rattachant à la chute du régime
Français, il convient de citer l'accession de Mgr de Méan,
dernier prince évêque de Liège, au siège archiépiscopal
de Malines, vacant par le départ de l'abbé De Pradt.
Cette nomination, en raison des circonstances, fut assez
tardive, car le nouvel archevêque ne fut inauguré qu’au
mois d'octobre de l’année 1817.
Après avoir consacré quelques jours aux réjouissances
provoquées par son arrivée, et à arrêter de commun
accord avec le délégué du Gouvernement, les appro-
priations nécessaires à l’ancienne conmanderie de Pitzem-
bourg qui lui avait été désignée comme résidence, le
prélat partit pour La Haye.
Mer de Méan continua la série de nos archevèques,
dont la succession avait souffert des événements et des
époques troublées qu’on venait de vivre.
84 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
ANNEXES
1815
September 1814
Ontvangst van den Prins van Oragniën (2).
8 September. Den prins van Oragnien in de stad gekomen ontrent
6 uren van den morgend; de dry adjointen, in de afwezigheid van
den Maire (die tot Bornhem is) syn hem tegen gegaen, en de geko-
men aen de herberge Rotterdam, buyten de poorte, saegen sy hem
aenkomen. Den Postillon aen wie men teeken dede dat de Magis-
traet aldaer gereed was om den Prince te spreken hiel stille, waar op
de dry adjointen by den Prins zyn gekomen en heeft den adjoint
Dusart het compliment afgelegd, verzoekende den Prins naer het
stadhuys te willen komen, het welk hy hun toestond; waer op zy in
de koetse, die sy te voren omtrent stads poorte hadden doen gereed
staen, getreden zyn, en zy den prince gevolgt hebbende, hem geleyd
op ’s stadhuys, waer eenen treffelyken Dejeuner gereed stond. Den
Prince was aldaar, als den intendent met 2 van syn assesseurs met
den secretaris Van Velsen de Milze straet uyt kwamen om naer
buyten den Prins te ontmoeten; de adjointen deden hun teekens dat
de Prins al daar was, waer sy seffens naer het stadhuys kwaemen,
en ontmoeten nog den Prins op de voortrappen. De adjointen waeren
hem tegengegaen met den Procureur Civil de la Haye en hunne
secretaris Piscaer, altemael in ’t zwert gekleed; terwylen zy alle op
’s stadhuys waeren, waeren er twee conseillers de prefecturen Don-
glers en Wirix in een voituer naer de Brusselpoort gereden; maer
aldaer gehoord hebbende dat den prins al op het stadhuys was, zyn
(1) Sauf indication contraire, les annexes sont extraits de la Chronique de
Schellens.
(2) Réception du Prince d'Orange.
ANNEXES 85
zy daer naer toe gekeert en syn langs achter de conciergie op geko-
men om den dejeuner mede te deylen.
Den prins is op het stadhuys verbleven tot naer 7 uren wanneer
hy naer Antwerpen is gereden, en syn hem gevolgt den intendent
den conseiller... Hosselet en de Van Velsen secretaris; naer middag
zond Van Velsen eenen expressen waer hy liet weten dat sy den
Prins geengageert hadden, om tegen den avond weder naer het stad-
huys te komen en aldaer eene verversing te nemen, waer op men op
nieuw het een en het ander heeft by een zien te krygen; ten 6 uren
naer middag arriveerde den Prins, en men ontving hem al voren; hy
verbleef op t stadhuys tot ontrent 7 ueren en vertrok op Brussel.
Alle de fonctionnaires en geemployeerde hadden d’Oragnie Cocarde
op gesteken, den Prins al raisonnerende had aen Dusart gezeydt :
« gy lieden hebt hier eenen grooten raed gehad? » Jae antwoorde
Dusart en daer zyn nog dry Raedsheeren; waer op den Prins repli-
ceerde : « oui, mais ils sont si vieux, si vieux, etc. »
Meert 1815
Afhkondiging van de troonbeklimming van koning Willem. — Zijne
inkomst te Mechelen (1).
Zaterdag 18 Meert ten 3 ueren naer Middag door den Maire en
syne adjoints te voet, voorgegaen van het peerde volk hier in garni-
soen liggende, langs de stad afgelesen de Proclamatie van den
nieuwe koning van Nederland hertog van Luxembourgh, waerby hy
door het Congres is gesteld als vorst deser Landen, tusschen het
spelen van groote klok en Beyaerd; s’ avonds verzocht om te vieren.
Den 29 Meert 1815 om een uer naer middag arriveerde van Ant-
werpen den nieuwen koning der Nederlanden, die hier op het stad-
huys het noenmael nam. Eenen wel bereyden Triomphwagen was
hem buyten de stad tegen gereden, waer op de maecht van Mechelen,
die aen den koning de sleutels over gaf, en aen de Koninginne een
Bouquet. De Antwerpsche poort was nu geremplaceert door eene
Arch, die den dag te voren, als men meynde dat den souveryn zou
gearriveert hebben, door den Wind was omgevallen.
Den Dichter Olivier lid van den gemeynen raed, had in versen
gestelt het compliment dat de maegd van Mechelen tot den souvereyr
(1) Proclamation de l’avènement du roi Guillaume. — Son entrée dans
Malines.
86 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
uytspfak, ook maekte hy een lied, dat ten koste van de stad by
Hanicq gedrukt is geweest.
1 - 4
Geweld eerlang Geluk en eer
en oorlogs dwang den nieuwe heer.
hiel ons aen Spange. dat leef Orange!
nu wilt het God Wy roepen thans
dat neerlands lot weg Duyts en frans
hangt aen Orange. veel meerder Spange.
2 5
Belg en batau In trouwen vast
wat volk zoo brau is geene last
heeît oyt gestreden voor ondersaeten
de vryheids kroon die op den Heer
was hunne loon. syn woorden eer
naer krygh den Vrede. hun gansch verlaeten.
3 6
Dat Willens Lof, Roept in ’t rond
daer is nu stof, dat lang gezond,
klink door de wolken moet willen leven
door wie verleent die ’t nederland
dat zyn vereent syn ouden stand
gescheyde volcken. komt wedergeven!
December 1815
Ontvanpgs! der teruggegevene schilderstukken (1).
Sondag 3 December naer middag reed de jonkheid van ons acade-
mie te gemoed de schilderyen de stad toebehoorende, en komende
van Brussel; het was omtrent 7 uren des avonds, als er vier wagens
gelaeden, zoo met de schilderyen van Antwerpen als die van Meche-
len & omtrent de stad kwamen, maer alzoo die waegers door de
Brusselsche poort niet en konden, te hoog gelaeden zynde, reed men
het bolwerk in om langs de Adegemstraet binnen te komen; maer
met het gedurigh regenachtig weder, bleef den eersten wagen in
’t gezegd bolwerk steken; waer toe een 2% oorzaek was, dat er in dat
bolwerk afgehoude boomen laegen, die de stad teebehoorden, ende
die den voerman van den voors. waegen trachtende te meyden, te naer
op den kant van het vestwater was af:ereden. Men vond dan dat het
beste was dat men wachtde tot”’s anderdags, om den zelven te ontwik-
kelen, ende de processie van de academische jonghmans met hun
(1) Réception des tableaux restitués à Malines.
ANNEXES 87
musiek en versiesel, daer by eenen zeer fraeyen opgetoyden waegen
met maegdekens & kwam langs de Adeghemstraet de stad in op het
gelawey van duysende menschen.?S anderdaegs, 4 dito, ten 9 uren
van den morgend, wierd er gewerkt om den vast zittenden waegen
te lossen; een escort dragonders, die der academie met volle musiek
& reden er naer toe, vergezellende den voors. Triumphwagen, en
kwamen gelykkelyk het quart voor 10 uren de stad in; jammer was ’t
dat het niet en dede als regenen.
De Heeren Kegemortere, Van Hal, Ommeganck van Antwerpen en
Ovaert van Bruggen hadden den avond te voren op het stadhuys met
de byzonderste fonctionnairen deser stad het avondmael genomen;
verscheyde huysen op de merkt ende op de leene hadden hunne
vensters verlicht.
Den Wagen met de schilderyen Mechelen toebehoorende wird
gesteld voor de Halle ende aldaer ontlaeden, maer tog blyvende de
schilderyen in hunne kassen; de dry andere waegens met de voor-
schreven kunstenaers reden naer Antwerpen, van intentie om hunne
wagens te Contigh te laten om de selve sanderdaegs op Antwerpen
voorts te voeren.
Juny 1816
Ontvangst van de schilderij van À. Van Dijck (x).
2 Juny Sinxen dag ontlaeden uyt een schip, het groot autaer stuk
van de gewezene minderbroeders, geschildert door A. van Dyck,
verbeeldende de kruysinge tusschen de moordenaars; het zelve is
naer de Halle gevoert, en men is bezig met den autaer van Concordia
in St-Rombauts, gesneden door Valkx, bekwaem te maeken om er
dat stuk in te plaetzen.
Dynsdag 18, feest over het jaargetyde der Bataille van Waterloo,
bal &. (2).
Juny 18x77
Verjaardag van de slag van Waterloo (2).
Woensdag 1817 Jaergety van de Bataille van Waterloo. « Te Deum»
ende die van de Mairie en van den gemeynen raad, gingen de stad
(r) Réception du tableau de Ant. Van Dyck.
(2) Anniversaire de la bataille de Waterloo.
88 LA FIN DE DEUX. RÉGIMES
rond om te bedelen voor die de welke in dien slagh gekwetst en ver-
minckt waeren; ’s avonds te voren had de groote klok dien feestdagh
aengekondigt en daer was uytgetrompet geweest, dat men op dien
dagh niet en vermoght te werken, en dat men zyn huis moest
gesloten houden; den dagh te voren liepen er een menighte satte
hoedémaekers gasten, waer van er sommige riepen « Vive Napoléon »,
« merde pour le roi ».
October 1817
Huldiging van den nieuwven Aartsbisschop, Prins de Méan (x).
Maendag 13 October om 2 uren naer middag den nieuwe aarts-
bisschop van Brussel langs het Bolwerk aen de Lovensche poort
gekomen zynde, is van den Borgemr. en schepenen verwillekomt.
Voor de poort op eene Arcke stond dit jaerschrift :
La VILLE DE MaALInes À soN ARCHEVEQUE.
Gekomen voor de stad wierd hy ontfangen en gecomplimenteert van
de Clergie, welke hem geleyde naer de kerk van Hanswyck, en
voorts alles volgens het gedrukt program.
Deynsdag 14 October Repas op ’t stadhuys daer 80 couverten
gedekt waeren. Den Bisschop zat tusschen den Minister des Cultes
op de rechte zyde en den gouverneur Pycke op de slinke. Ten een
uer begon den ommeganck; alle de kinderen, zoo van den waegen,
van het schip en het Ros beyaerd syn alle boven gekomen by den
gezeyden Aertsbisschop, zommige met een klein complimentje, andere
met de liedekens die zy onderwegen moesten zingen, waer naer sy
hunnen gank hebben genomen langs de Cathelynestraat en processie
wegh tot op de Koren merkt, waer zy eenen drey hebben gemaekt,
en zyn wederom die straet ingekeert om hunnen weg te nemen door
de Schipstraet, Leen en alzoo de Hal in. Dit over mits dat de groot
brug nog niet in staet en was gestelt om daer over te komen;
alles is wel uytgevallen, hebbende het eenen seer schoonen dag
geweest.
14 dito ?s avonds den Bisschop is te voet de viering gaen zien, ook
in het seminarie dat deftig geviert heeft.
Donderdag 16 gaet den Bisschop naer Pitzemborg, om *t zelve te
(1) Inauguration du nouvel Archevêque, le prince de Méan.
ANNEXES 89
bezigtigen met eenen ingenieur van Brussel ende om daer de verande-
rincen te doen die zullen geoordeelt worden te convenieren.
Vrydag vertrekt hy naer den Haegh.
Onder de versen van de vieringe van 13 dezer leesde men by
Bernard De Bruyne, koopman in boeken in de langen Bruel.
De reusen dansen
De overheden schranssen
De borgers die het alles doen
betaelen deftig het fatzoen.
Deze versen zyn door den avoué De Cocq afgetrokken geweest.
De voorgaende versen van 1816 ter oorzaeke van de vieringe van
den nieuwe Koning waeren een soort beter.
Oragnien in het hert geplant
is beter als veel licht verbrant.
Nota. hy vierde met een enkel keersken.
x8x14
Spotdicht op het vertrek van de hooge geestelijkheid (1).
EIEDEKEN VAN DEN MECHELSCHEN WAEGEN
(Stemme : Napoleon zal ’f betaelen)
1 3
Daer is tot Mechelen een zaeck Van Vreckem dien grooten man
die ons gaet doen groot vermaeck Die oock zeer wel Fransch spreken kan,
t’ is eenen grooten waegen (bis). Begint eijlaes te kermen (bis).
Voor Heer de Pradt Ambassadeur En se mettant tout au milieu
want zijn vertreck staet voor de deur il dit : Le suscité de Dieu.
Hij moet een reijs gaan waegen (bis). kan ons niet meer beschermen (bés).
2 +
Ziet daer den goeijen man Plebaen
komt g’ heel in ’t sweet geloopen aen
Hij zeght : ick ben zoo moede (bis).
ick heb gezongen ’t allen tijdt
Te Deum voor Zijn Majesteijt
ick gaen met cameroede (b4s).
Huleu met zijn Theophilé
moet zitten op den Passé,
Forgeur op t’ zelfde kussen (bis).
Zal roepen : Partons pour Paris
Car il nous fait trop chaud ici
fuions, fuions Les Prusses (bis).
(x) Poésie satirique sur le départ du haut clergé.
90 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
5 7
Den Pater Oom van Hanswijck Op t’ Laest komt Pradt den waegen op
die geerne prêekt voor t’ Keijser rijk En neemt plaats op den hoogsten top
moet ook al op den waegen (bis). Hij zeght : La peur m'’accable (bis).
Den klijnen Mijter van Sint jans Messieurs! nous sommes tous malheureux
Moet met den zanger Dollemans Pour avoir fait trop pour un gueux
een bleck aan t’ gat gaan draegen (bis). plus mauvais que le diable (bis).
6 8
Van Haeght met t valsche concordaet En eene schoone garde d'honneur
Komt op den waegen niet te laat vertreckt met den Ambassadeur
Hij moet met Sinte Cathlijne (bis). t Zijn all’ de theologanten (bis).
En met Monsieur mon cher Du mon Ah! Bien trop tard nous condamnons
à Paris chez Napoléon Les quatre propositions.
als cavalliers verschijnen (bis). Zoo spreken die calanten (bis).
9
Enfin Messieurs! tout bonnement
il vous faut tous de remplacans
want al uw’ salvum fakken (bis).
En uw gedrag zoo pacifieck
kan uwe Fransche Republiek
niet reddern van Cosakken (bis).
FINIS
Antwoord op ‘+ voorgaande dicht (1).
TOE MAATIJE TOT ANTWOORT OP DE KAELE EXCUSIEN
1 3
De Rijmdighters van dit Liet Wat aengaet de Pastors van t’ stadt
Die zyn nu selver in verdriet Misschien waert gij veel meer in ’t gat
: De Russen zijn gaen vluchten (bés). waert gij in hunne plaetse (bis).
Veel beter was t’ dat men God badt want tusschen t’ zeggen en ’t doen
Voor de zaligheïjd van d’ Heer De Pradt is een verschillende faitsoen.
als all’ die sleghte kinghten (bis). Dus vind men veel melaetsche (bis).
2 +
De Heeren van ’t vicariaet Aengaende den Theologant
die staen bij veele in den haet die smijt gij met de rest van kant
Maer wat dat God zal zeggen (bis). | wie zult gij dan gaan nemen (bis).
En is aen iemand hier bekent. Voor Dienst van God en van de kerk.
al spouvwt gij qwaed als een serpent Maer wel doen maekt geheel het werk
Men kan dit weder leggen (bis). Gaat met uw’ vodden henen (bis).
6)
Men spreekt veel van standvastigheijt
op dezen zeer bedrukten tijdt,
Maer dit moet men bemerken (bis).
wanneer men vast zit in het kot
Gevangen door de wet van Godt
Dan kent men eerst den stercken.
FINIS
(1) Réponse à la poésie précédente.
ANNEXES OI
EEE
CHANSON NOUVELLE
AU NOM DE LA BELGIQUE
(Air :
Vive la Belgique, que le Prince nous ramène,
Par sa valeur nous rend un grand bonheur,
Il nous donnoit une bonne abondance,
Et nous ferons, grande réjouissance,
Vive le Prince (bis).
Vive le Prince et vive l'Angleterre,
Et la Hollande aussi, les Pays-Bas,
Nous revoyons de la belle marchandise,
Que l’ont ramène de l'Angleterre parfait,
Vive les Anglais (bis).
Vive les Anglais, vive le Prince d'Orange,
Père chéri de tous les Brabançons,
Versons notr’ sang c’est pour notre patrie,
Périr ou non et risquons notre vie,
Père chéri (bis).
(Collection Guillaume).
Du premier pas)
Vive Alexandre et vive le roi de Prusse,
Louis dix-huit et tous les princes d'honneur,
Roi de la Belgique et l'Empereur d'Autriche,
Général Blucher, guerrier de notre patrie,
Guerrier pour la vie (bis).
Guerrier pour la vie, la Belgique à la suite, -
Heureux moment si nous sommes accomplis,
Versons le vin, et buvons à la ronde,
Et espérons le grand bonheur du monde,
Versons le vin (bis).
Buvons, chantons, compagnons de Patrie,
Buvons enfin à notre liberté,
Chantons Bachus et caressons nos belles,
Jurons aussi de leurs être fidèles,
Buvons, chantons (bis).
Composée par Marie Pistols.
LE RETOUR DES BELGES
(probablement au lendemain de la bataille de Waterloo)
1
Par sa valeur et son génie,
Guillaume comble nos souhaits,
Les Arts, la paix et l’industrie
Sont les moindres de ses bienfaits;
Livrons nos cœurs à l’allégresse
Et célébrons un jour si beau,
Pour refrain répétons sans cesse,
Vive Orange, vive Nassau (bis).
2
Ces nobles Fils de la victoire,
l’'Exemple des braves guerriers,
Reviennent tous couverts de gloire,
Et de Myrthes et de lauriers.
Livrons nos cœurs à l’allégresse
Et célébrons un jour si beau,
Pour refrain répétons sans cesse,
Vive Orange, vive Nassau (bis).
(Coilection Guillaume).
FIN
3
Dans l’histoire votre courage,
Braves Belges, sera cité,
Vos nombreux exploits d'âge en âge,
Iront à l’immortalité.
Livrons nos cœurs à l’allégresse
Et célébrons un jour si beau,
Pour refrain répétons sans cesse
Vive Orange, vive Nassau (bis).
92 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
LIER-ZANG DER BELGEN
Op de blijde inkomste van ziyne majesteit Willem den eersten, Koning der Nederlanden,
den 20 Meert 1815 (te Mechelen) (1)
(Stemme : Wilk:elmus van Nassauwen)
O lang- gewenschte vrede,
Maer wank’lende godin!
Gy word staag aangebeden,
G'hebt aller volk’ren min.
Een autaar u te myen
Bezonder ’t Neerland past,
Dat met Oranje- wyen
Viegt den olyf-tak vast.
Komt, Belgen, neêrgezeten
In ’t lommer van dit groen,
Op ’t speel-tuig, half vergeten,
Een neerduitsch proefje doen.
De fransche Mues mag schreeuwen!
Ons land zyn taal hervraagt;
Ons land dat zooveel eeuwen
D'Oranje stammen draagt.
O vorstlyk huis Oranje!
Gy joegt de dwinglandy,
D'auto da fé ’s van Spanje
En dolle dweepery,
Terwyl den Belg, onwetend
Verslapt door by-geloof,
Bleef ondankx vastgeketend
En aan de staatsreên doof.
Gy stigtte met uw rotten
’t Bataafs gemeene best,
En deed het goud aenvlotten
Uït al uitheemsch gewest.
Ja brogt die vry gewesten
Tot op den hoogsten trap,
Met rykdom daer te vesten
Door zee-vaart Kkoopmanschap.
’t Manhaîtig bloed der vad’ren
Verbastert nog ontaard,
Vioeit nu niet min in d’ad’ren
Van die ’s lands vreugden baart.
Den klyn-zoon der Nassauwen
Zal nimmer minder zyn
Als een oprecht getrouwen
En goede Souveryn.
Van ’t Ryk word Willem stigter
Dus geeft hy d’eerste stof
Aan allen Neërlands-digter,
Te zingen Konings-lof.
Wat zou nu Vondel melden?
Hy zong ’t Oranje-lied!
Hy zag een rey van helden
En goden in ’t verschiet!
Dien vorst, in ’t Land geboren
Kent Vaderlandsche pligt,
En heeîft aan ’t volk gezworen
Den eed die vryheid stigt.
’t Bestier gaat hy aanwenden
Tot heil des nieuwen Staat;
Noit zal hy grond-wet schenden,
Ons grootsten toeverlaat.
Den Gods-Dienst, lang benepen
Nu vry voor ’t algemeyn,
Is in zyn zorg begrepen,
Dog moet verdraagzaam zyn;
Want vryheid van geweten,
Meer waard’ als lyf en goed,
In zynen Tuin gezeten,
Beschermd hy met zyn bloed.
Vereende Nederlanden !
Vertrouwt aan zulken Vorst
Den Schepter in zyn handen,
Het harnas aan zyn borst.
Zyn Rykx-Kroon, opgeluistert,
Zal glinst’ren trots en schoon.
Want alle grond verduistert
Voor een Oranje-Kroon.
(x) Chant lyrique à l’occasion de l'entrée du Roi Guillaume à Malines.
ANNEXES 03
Voegt u, rechtschape Telgen
Uit Neerlandsch Leeuwen-aard,
Vrywillig by de Belgen
Voor ’t Vaderland geschaard.
Geen bloed-wet vraagt uw armen,
Als eenen Vader waakt
Om ’t Landschap te beschermen
Dat hy gelukkig maakt.
Neptuun doet steeds al zwieren
Den drytand over ’t Scheld ;
Het Ryk der lands-rivieren
Is in zyn magt gesteld.
Ons wakk’re Palinmuren,
Bezien ook reeds ’t compas
Om schatten gaan te stuuren
Van d’een naar d’ander as.
(Collection Guillaume).
De blanke Stroom-Goddinnen,
Hier overzoet en schoon,
Die vreesen niet te minnen
De Zee van Akker-Goôn.
Geen Nymphije zal meer struikelen
Volgt Glaucus haar in ’t riet;
Nog geen Najade duikelen
Wanneer zy Tritons ziet.
Sluit achterdogt dan buiten ;
Komt, zingt hier zonder schroom ;
Wilt vry uw herten uiten;
Geeft blydschap vollen toon;
Ontrolt de vreugde-banieren,
En roept : dat Willem leeft,
Die Belgen-Bataviren
In een gesmolten heeft.
Uit de Drukkery van P. J. Hanicg, te Mechelen.
DER BELGEN-ZANG
Ter gelegenheid van het Huweliÿjh
aangegaan door S. K. H. den Erf-Prins
Willem Frederik van Oranje, met Anna Paulowna van Rusland, op hunne
blisde aankomst binnen Mechelen den 17 October 1816 (1).
(Stemme van het oud Prince-lied : Wälhelmus van Nassauwen)
Ons staats-kulk overrompelt
Wel cer op goede ree,
Dan hoog, dan laag gedompelt
In bloed- en traanen-zee,
Reés uit de naare kolken,
Door ’t zwart orkaan verschoont;
Maar dryvt nog in de wolken,
Die alle opmerken toont.
Gelyk Auroor, gedraagen
Op vleuglen van azuur,
Ons voorspelt heldre dagen
En van een lange duur;
D'Oranje-zon aan ’t kliimmen,
Met purper-glans gepaart,
De staag bemiste kimmen
Van ’t Belgeland opklaart.
Wordt mist en wolk voorvlugtig
Ter komst van Phœbus-schyn,
Waarom nog achterdugtig
En zonder hope zyn?
Waarom uw cythers hangen
Aan treurgen wilg van ’t strand,
Terwyl, na ’s lands verlangen,
Men nieuwe Oranjes plant?
Grypt dan het speél-tuig weder,
O dichters van ons oort!
Geen Boreas daalt neder,
Maer zoeten wind, int ’t noord.
Een noord-star komt 00K blinken,
Daer ieder d’oog na richt;
Staats-kulk zal dan niet zinken
Blyvt zy ons in ‘’t gezicht.
D'Oranje-vlaggen waaien
Waar dat men masten vind;
En, als onz’ zeilen draaien,
Loopt alles hier voor wind.
Laat’t voorhoofd dan niet rimpelen
Op ongunst van den tyd;
Maer hyst uw vreugde-wimpelen ;
Toont uw gelaat verblyd.
Men ziet in verr’ gewesten
Tot kweeking van den stam
’t Oranje-huis zig vesten
Als oft’ er oorsprong nam.
Geene stuure lucht kan hinderen
Natuur en goeden aard;
Geen deugd en kan verminderen
Aan hoogen stam gepaart.
(1) Chant des Belges à l’occasion de l’arrivée à Malines du prince hériticr
Guillaume-Frédéric d'Orange et
de sa femme Anna-Paulowna de Russie.
94 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
Prins;Willem-Fredrik nadert Doorluchtige echtgenoten!
Met puik van ’t Russisch hof. Gezegent in den band,
Den stoet rond hem vergadert Uit helden-bloed gesproten,
Zwaait Hymens-toorts en lof. Uit Czars van ’t Russeland!
De faam met honderd monden Het kraamgebed der Belgen
Trompet alom, vol vreugd, Voor d’autaars van Lucien
Dat wierd te zaam gebonden Vergt dat uw jonge telgen
De dapperheïid en deugd. Het eerste licht hier zien.
Sprong Mars, den god der helden, Wat land is te gelyken
Van zyn cuiras ontbloot, Aan ’t zaalig Belgeland?
Uit ’t morzig bloed en velden Natuur die kwam ’t verryken
In Venus zagten schoot. Met d'allerminste hand.
’s Lands held, in Russche nagten, Waar frisser boom en beéken?
Beslaapt zyn Kroon princes, Waar een gezonder lucht?
En gaat eerlang verwagten Waar aangenaamer streéken
Een jongen Hercules. Voor een Oranje-vrugt?
(Collection Guillaume).
ANNEXES 95
1930
Peu ou point d'événements marquants se signalent à
l'attention à Malines, dans l'intervalle des deux dates
1815-1830. Et cependant, comme sièce de l'autorité
ecclésiastique supérieure, la lutte politico-religieuse a
dû y sévir à l’état aigu et particulièrement angoissant
pour les intéressés. Nous ne sommes pas suffisamment
documentés pour en parler.
Au reste, comme nous tenons surtout à laisser à Schel-
lens le soin de nous éclairer sur la marche des événe-
ments dont il s’est fait le narrateur, nous devons à la
Memténde dire, que sa chronique test muettemsurvles
rétroactes de la déchéance de la maison souveraine
régnante.
La révolution de 1830 se fait à peine pressentir dans
sa chronique. Mais il n’en est plus ainsi au lendemain
des journées de septembre, où la ville de Bruxelles vit
aux prises les patriotes rudimentairement organisés ct
les troupes Hollandaises plus aguerries.
Indépendamment des griefs auxquels donnèrent nais-
sance les actes du gouvernement du roi Guillaume, les
événements dont la France fut le théâtre vers 1830 ne
furent pas étrangers à l'explosion du ressentiment popu-
laire en Belgique.
A Malines, comme partout ailleurs, la révolte fermen-
tait, et les placards injurieux à l'égard d'Orange, louar-
geux des d'Orléans, clandestinement affichés, prélu-
dèrent, encore de pacifique façon, à la grande tragédie
qui allait se jouer quelques jours plus tard. Alors, l’anti-
96 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
pathie que le Gouvernement Hollandais inspirait se fit
jour sous forme d’émeutes, celles-ci bientôt suivies d’une
révolution où, à côté d’actes de bravoure et d’héroïsme,
trouvèrent place des excès regrettables.
La chronique de Schellens est féconde en relations
des événements qui se passèrent à Malines en ces jours
troublés. Peut-être même est-elle la seule qui en ait
parlé! Voici, en résumé, ce qu’elle nous apprend.
L'après-midi du 24 septembre, un convoi de prison-
niers, sous la garde de soldats, arriva de Bruxelles,
traversa la ville et sortit par la porte de Diest. Ce cortège
eut bientôt fait de provoquer des rassemblements, qui se
firent plus nombreux et plus menaçants à mesure que
l'on avançait. Aussi, à la sortie de la ville, une formidable
poussée se produisit, ainsi qu'une tentative de délivrance
des prisonniers par les malinois surexcités. À cette vue,
la sentinelle placée près de la porte fit mine de préparer
son arme. Mal lui en prit, vingt mains à la fois la sai-
sirent pour la jeter dans les fossés, et le soldat ne dût
son salut qu’à l'intervention du major Van Campen, qui
le fit immédiatement conduire à la grand’ garde.
Cependant, les prisonniers s’en allaient, continuant
leur pénible marche par les boulevards, lorsque nos
concitoyens, toujours dans l'intention de les mettre en
liberté, se précipitèrent vers la porte des Vaches, qu'ils
trouvèrent fermée, et plus loin, vers la porte Ste-
Catherine, où le passage se trouvait défendu, même aux
véhicules.
Là encore, une bousculade et un corps à corps mena-
çaient de se produire, et l’on eut toutes les peines du
monde à éviter un sanglant conflit.
Sur ces entrefaites, le Roi Guillaume avait chargé son
fils, le prince Frédéric, de la difficile mission de pacifier
les esprits. Le 15 octobre, ce prince passa à Malines, se
rendant au palais de l’archevêque, pour de là continuer
CHRONIQUE MALINOISE 97
son voyage jusqu’à Anvers, où provisoirement il comp-
tait s'établir.
Au moment de son arrivée ici, la ville regorgeait de
troupes hollandaises; malgré leur présence, on planta,
le dimanche 17 octobre, à 6 heures du soir, le drapeau
tricolore entre les bras de la statue de Neptune assis au
sommet de la fontaine du marché au bétail. Il est vrai
qu'il n’y resta pas longtemps; le lendemain on constata
sa disparition, et l’on apprit que le Général commandant
la ville avait donné ordre de l'enlever.
Les soldats, cependant, on aurait dit que la stupeur
les avait paralysés! Impunément les gamins jetèrent
dans leurs rangs des cocardes tricolores (1); leurs senti-
nelles, entre autre celle placée devant l’archevêché, furent
désarmées. Bref, sentant le terrain brûler sous leurs
pas, les hollandais n'eurent qu’un but, se dérober à ce
milieu hostile et gagner un asile à l'abri des coups de
main de la populace.
Aussi le lendemain, lundi, à 2 heures de l'après-midi,
ils évacuèrent Malines.
L'armée n'était pas plutôt partie, que le grand bour-
don de la métropole fut mis en branle, le carillon joua
l'air des géants et le drapeau aux trois couleurs apparut
à la tour de St-Rombaut. Toutes les poitrines s'ornèrent
de la cocarde patriotique, et l’on s’en fut, musique en tête,
à la rencontre des Bruxellois, dont l’arrivée était annon-
cée. Après une attente assez longue, on dut se contenter
de ne recevoir qu’une trentaine de Liégeois et quelques
autres, en compagnie desquels on retraversa la ville par
la grand’ place, pour de là aller à la porte de Louvain,
attendre et accueillir les Louvanistes.
Ceux-ci ne tardèrent pas trop à arriver, ayant à leur
(x) Les fils Lauwers. (Détail communiqué par un contemporain, M. J.
Van Doorslaer.)
98 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
tête comme capitaine, un De Brauvwer, fils de l’ancien
intendant du mont-de-piété de Malines. Ils trainaient
avec eux quatre pièces de canon.
En chantant et en criant, on s’en revint à la grand’ place,
et depuis ce moment les salves joyeuses et les manifesta-
tions de la joie universelle ne cessèrent plus.
Malheureusement vers le soir, cette exaltation, toute
pacifique au début, finit, à la suite de libations trop répé-
tées, par dégénérer en une effervescence sous l'effet de
laquelle se commirent les plus regrettables excès.
Le pillage des maisons des Orangistes s’organisa; les
fonctionnaires du Fisc, le chef de l'Administration de la
ville et d’autres en furent les victimes, et l’on commit
dans leurs demeures des déprédations telles, qu’on hésite
4AHCrOire au récit qUiVen este
On s’en fut d'abord à l'habitation de Poupez, Inspec-
teur des contributions directes, rue du Bruel. Dans
une seule salle, il y eut pour 20,000 florins de dégâts.
De là on se rendit chez Ajou, vérificateur des poids et
mesures, rue des Bâteaux. Grâce à l'intervention du capi-
taine De Brauwer, et se laissant fléchir par les larmes
et les supplications de la femme et des demoiselles
pensionnaires, les émeutiers se laissèrent détourner de
leurs sinistres desseins, pour aller ailleurs assouvir leur
rage. Elle s’exerça alors dans la maison du bourgmestre,
M. J.-B. Olivier. Les meubles les plus précieux et
porcelaine avaient été transportés au grenier. On les y
découvrit et on les jeta pêle-mêle par les fenêtres.
Ce fut ensuite le tour de la maison du chevalier van
Velsen, Commissaire du district, demeurant rue du
Ruisseau. On enfonça portes et fenêtres au moyen de
leviers en fer; tout ce qui tombait sous la main fut jeté
à la rue; les caves furent pillées et les vins bus et
répandus à terre.
Comme, sur ces entrefaites, le soir était tombé, on s’en
CHRONIQUE MALINOÏSE 09
fut chercher de la lumière. A la lueur des torches, le pillage
continua. Les chevaux furent volés aux écuries; quelques
voyous s’attelèrent à une voiture, d’autres s’y installèrent,
et dans cet équipage, au son d’une cloche, ils parcou-
rurent les rues de la ville.
Le receveur des contributions directes, De Bie,
l'échappa belle. On commençait par faire subir à sa mai-
son le traitement infligé aux précédentes, lorsqu'on fit re-
marquer qu'elle appartenait à un fort brave homme qui ne
pouvait mais des procédés qu'on reprochait aux autres.
Obéissant alors aux conseils de l'avocat Roussel, un des
leaders des louvanistes, on n'y commit pas trop d’excès.
Il fallait cependant encore une victime à la rage popu-
laire. Elle se tourna donc contre la maison du baron
d'Hartenberg. Là encore les marques de douleur et les
protestations de repentir du vieillard ébranlèrent les
émeutiers, qui se contentèrent de briser quelques vitres.
Le mardi, 19 octobre, quelques louvanistes firent
irruption dans les locaux du Tribunal, et y firent main
basse sur les fusils et autres armes que l’on trouva parmi
les pièces à conviction y déposées.
À midi, on reçut la nouvelle de la marche des Hollan-
dais sur la ville.
Le tocsin aussitôt se mit à sonner; les portes de la
-ville furent fermées et de l'artillerie placée sur les rem-
parts. Les rues furent dépavées, on éleva des barricades et
des pierres furent transportées aux greniers, pour de là
lapider l'ennemi, si d'aventure il se risquait à l'intérieur
de la ville.
L'angoisse à ce moment fut grande, et elle ne se calma
qu’à la nouvelle de la retraite des Hollandais au delà du
pont de Waelhem.
Le lendemain, un combat meurtrier se livra en cet
endroit. Au premier abord, les louvanistes refusèrent de
marcher, parce qu’on ne leur avait pas payé de solde. Il
100 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
fallut que les chefs prissent l'engagement de garantir
cette créance pour les faire décider à marcher avec les
autres combattants.
La résistance au pont de Waelhem fut héroïque et
sanglante. Les plus adroits tireurs de Malines, chasseurs
de profession, y firent le coup de feu. Abrités derrière
les cheminées des maisons, ils abattaient, sans grand
péril, le Hollandais téméraire qui s’avançait à portée de
leur fusil. Ils manquèrent rarement leur homme. Le
souvenir de leurs exploits s’est transmis jusqu’à nous.
Le lendemain, jeudi 21 octobre, les Hollandais mirent
le feu au pont, dont toute la partie mobile fut incendiée,
et le 22 ils allèrent camper à Contich, dans le Hegemveld.
À peine eüt-on connaissance de ce départ, qui plutôt
eut l'air d’une retraite, que l’ons’en vint quérir des ouvriers
pour refaire le pont, qui fut livré à la circulation trois
heures plus tard.
Ce fut alors une procession ininterrompue de curieux
vers le lieu du combat, où les traces de la lutte se mon-
traient dans toute leur horreur; on n’y voyait que des
ruines, des blessés et des morts, des vivres abandonnés,
des cadavres enterrés à fleur de terre, d’autres étendus
sans sépulture, sans compter ceux qui eurent la Nèthe
pour tombeau.
Bref, cet endroit acquit une funèbre réputation, et le
souvenir des dévastations dont il fut témoin s’évoque,
toujours suggestif et empoignant, à la vue des boulets
incrustés encore dans une façade proche du théâtre de
l'action.
Le garde champêtre de l’endroit et sa femme, soup-
çonnés, l’un d’avoir dénoncé des déserteurs, l’autre d’être
espionne, furent amenés en ville et emprisonnés. En
route, le mari fut en butte aux plus mauvais traitements,
et c'est à peine s’il put échapper à la mort. Leur maison
fut pillée et les meubles brülés devant la porte.
CHRONIQUE MALINOISE IOI
Le matin de ce jour mémorable, on planta à la
Grand’ Place de Malines, une perche, portant, fixé au
sommet, un morceau de fromage de Hollande percé de
cinq alènes; deux de celles-ci traversaient des cartouches.
Au-dessous se balançait un coude en fer blanc. Le
dimanche suivant, cet emblême satirique fut enlevé et
remplacé par un arbre de la liberté, autour duquel la joie
et la satisfaction de la populacese donnèrent librecarrière.
À la suite de ces événements et de ceux qui eurent pour
théâtre les autres parties de la Belgique, ce qui restait
dans le pays de l’armée Hollandaise s'était retiré dans
le fort d'Anvers, sous le commandement du général
Chassé, qui avait déclaré ne pas vouloir quitter de là,
düt son mouchoir brüler dans sa poche (sic).
On sait que ce général, à la suite d’un incident regret-
table, donna l’ordre de bombarder la ville. La canonnade
s'entendit à Malines, et du haut de la tour St-Rombaut,
on put, le soir, contempler le terrifiant spectacle de
- l'incendie provoqué à Anvers, par les bombes des hollan-
dais. La rue du couvent brülait ; l'entrepôt brülait avec
ses march2ndises de plus d'un million de valeur, et les
habitants s'enfuyaient, quantité d’entre eux, venant ici à
Malines, chercher un abri et un refuge contre les horreurs
du bombardement de leur ville.
A la résistance désespérée des hollandais aux environs
d'Anvers se rattache le souvenir du Comte de Mérode,
blessé à Berchem, le 24 octobre, et qui s’en vint mourir le
4 novembre, à Malines, des suites de sa blessure, dans
la maison de l’avoué Opdebeeck, rue de Beffer. A sa
mort, son corps fut exposé sur un lit de parade. Son front
était couronné de lauriers, et des lauriers couvraient la
couche mortuaire près de laquelle, comme de glorieuses
reliques, était accroché le sarrau bleu et déposées les
armes du héros.
Le 6 novembre eut lieu le service funèbre à St-Rom-
IO2 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
baut, à l'issue duquel le corps fut transporté à Berchem,
pour y être enterré.
Un service solennel fut encore dit pour le repos de son
âme, le 17 novembre.
Le 29 du même mois, eurent lieu les obsèques d'une
autre victime des combats aux environs de Berchem;
ce fut Charles Van Huffelen, natif d'Anvers.
Ses compagnons d'armes, et une grande partie de la
garde bourgeoise de Malines, escortant le drapeau
tricolore, assistèrent à ces funérailles et accompagnèrent
les restes de leur camarade au cimetière de la ville,
où ils furent enterrés.
Un des plus tristes incidents de ces luttes fut l’assas-
sinat, le mot n’est pas trop fort, du commandant lou-
vaniste Gaillard.
Arrivé à Malines avec sa femme, il était descendu
à l'hôtel de la Grue, pour prendre quelques rafrai-
chissements; il fut reconnu par des louvanistes, au
moment où il remontait dans la voiture. On l’en arracha
et on le conduisit à l'auberge « De Geyt », près du
marché au beurre, en attendant son transfert à Louvain.
On l’accusait d’avoir ordonné de faire feu sur ses conci-
toyens.
La nouvelle de cette arrestation s'était bientôt répan-
due à Louvain. Une populace avide de tirer une éclatante
vengeance de leur victime impuissante, grouillait aux
abords du canal, où le prisonnier débarqua d’une allège
qui l'avait amené de Malines. On l’arracha à ses gardiens,
on lui brüla la figure avec des étoupes, puis poussé,
tiraillé et battu, on le traîna à la grand’ place où il succom-
ba sous les coups; les entrailles lui sortaient du corps. Le
cadavre fut pendu à l'arbre de la liberté, puis détaché,
traîné par les rues, transpercé et finalement enterré par
les bourreaux à bout de cruautés.
Par ces temps de troubles et de désarroi administratif,
CHRONIQUE MALINOISE 103
la répression des événements regrettables que nous
venons de résumer ne pouvait être efficace. Une enquête
avait été ouverte au sujet des faits qui s'étaient passés à
Malines au mois d'octobre de 1830. Des coupables
avaient été arrêtés au mois de janvier suivant. Leur
emprisonnement ne fut pas de longue durée; la populace
alla les délivrer le 28 mars, et ensuite les porta en
triomphe. Nonobstant, l'affaire suivit son cours, mais
elle se termina par un acquittement prononcé le 16 sep-
tembre 1831.
Plus tard, des rencontres se produisirent encore, entre
orangistes et patriotes, notamment, comme nous l’apprend
Schellens, en l’année 1834.
Les événements dont on vient de lire le récit avaient
eu leur contre-coup au sein de l'Administration de la
ville. Au lendemain de ces désordres, le Gouverneur ad
interim de la province d'Anvers, de Gamond, fit con-
naître, dans une proclamation aux habitants de Malines,
qu’un nouveau bourgmestre allait reprendre les fonctions
de l’ancien, M. Olivier, et que des modifications étaient
également apportées dans la composition du collège
échevinal.
Ainsi, à la séance du 18 octobre, le registre des délibé-
rations du conseil communal nous apprend les noms des
membres présents, qui furent : MM. Olivier, bourg-
mestre; Van den Bossche et Scheppers, échevins; De Weester,
échevin ff.; MM. Ryke, Gyseleers-Thys, Dellafaille, De
Dryver, Paerets, oostens, Van Velsen, Baujoz, Taeymans,
Neefs et De Pauw.
Ouverte à 11 1/2 h. du matin, cette séance fut levée à
midi et quart; ce même jour à 2 1/2 h. les troupes hollan-
daises quittèrent la ville, et le soir et la nuit furenttémoins
des scènes regrettables racontées dans les pages précé-
dentes.
Le 20 octobre se tint une nouvelle réunion du Conseil
104 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
communal ; les nouveaux titulaires désignés dans la lettre
du Gouverneur, de la veille 19 octobre, mentionnés sur la
liste des présents, furent : MM. Vermylen-Neeffs, bourg-
mestre; Ad. Van den Wiele, C. 7. Scheppers et 7. À. G. de
Meester, échevins, et les conseillers nommés plus haut, à
l'exception de Van Velsen, qui est remplacé par Opdebeeck.
M. Van den Wiele démissionna quelques jours plus tard
et il fut remplacé par M. De Pauw.
La lettre du Gouverneur fit connaître que les nou-
veaux élus avaient été désignés comme tels dans une
réunion des notables de la ville. Comme il n’y eut guère
d'intervalle entre le dernier jour de la gestion des anciens
magistrats et la date de la missive du Gouverneur, il est
permis de supposer que l’on n'hésita pas longtemps à
ouvrir la succession de magistrats tout au plus coupables
d’orangisme, et que, peut-être, on n’eut que l’embarras
du choix pour les remplacer par de fervents partisans
du nouveau régime; ceux-ci, on les avait sous la main,
n’attendant peut-être qu'une occasion pour briguer les
faveurs que le nouvel ordre de choses allait infaillible-
ment amener.
Les événements regrettables du mois d'octobre étaient
encore trop récents pour ne pas faire redouter de les voir
se reproduire au moindre prétexte. Aussi, par mesure de
prudence, les réjouissances du carnaval de l’année 1831
furent prohibées.
Quelque temps après on organisa une cérémonie d’un
genre plus conforme à l'orientation des esprits.
Comme nous l'avons vu plus haut, un arbre de la
liberté avait été planté par le peuple à la Grand’ Place,
sans aucun appareil officiel. Or, il convenait que cet
événement revêtit le caractère d’une fête civique et reçut
la consécration des pouvoirs.
Il fut donc décidé que l’on procéderait, avec toute la
solennité de circonstance, à la plantation d'un nouvel
CHRONIQUE MALINOISE 105
arbre de la liberté, et le 26 avril 1831 fut le jour désigné
pour cette cérémonie.
Les autorités civiles et militaires se réunirent à cet
effet à l'hôtel de ville, et de là, escortés par l’armée, ils se
rendirent en cortège vers la porte du Neckerspoel, où le
précieux arbuste se trouvait déposé, enrubanné et fleuri,
en attendant d'entreprendre sa marche triomphale à
travers la ville.
Une grande pancarte était portée dans le cortège.
D'un côté on lisait : Association nationale belge de Malines,
et de l’autre : Exclusion de Nassau à perpétuité. A la suite
marchait l'état-major avec, en tête, le général Marneffe,
précédent un groupe de six hommes qui portaient l'arbre;
on alla le dresser à la Grand’ place. Cette opération ter-
minée, l'arbre émergea ses rameaux verdoyants des
milliers de têtes qui se pressaient autour de lui. Alors
le Général et le Magistrat se prirent par la main, et
ainsi marchèrent en rond autour de l'emblème de la
liberté, dont ils firent deux ou trois fois le tour. Un
cercle parallèle au premier, était formé par les officiers
de la garnison, qui pareillement évoluèrent autour du
tronc sacré. Entretemps l'artillerie tonnait, les cloches
et le carillon sonnaient, l'enthousiasme débordait de
toutes parts et de partout résonnaient les cris de Vive
la liberté. "
Bien bruyamment s’'accomplissait ainsi cette cérémonie,
que, n’eût été la solennité du moment et les sentiments
d’ardent patriotisme qui animaient nos pères, à peine en
possession de la liberté, on serait presque tenté de qua-
lifier de grotesque.
Toute la journée, le peuple se livra à la joie et à
l'allégresse; le soir, la ville illumina, et mainte sara-
bande effrénée se mena encore autour de l'arbre, qu'un
pochard, préchant d'exemple, vint en titubant presser de
ses lèvres avinées et lippues.
106 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
Ces détails, ainsi que le fait suivant rapporté par
Schellens, prouvent jusqu’à quel point le régime oran-
giste était abhoré.
Comme d'habitude, un samedi, le carillonneur Averals
fit entendre la chanson du « Coucou », sur l'air de
laquelle on avait jadis approprié des paroles flatteuses à
l'adresse du prince d'Orange :
Al is ons prinsken nog zo0 klein
’t Zal tog orangmen boven zyn.
Vivat orangne Nassau.
Un patriote trop zélé n’eut rien de plus empressé que
de dénoncer le fait au commandant de la place, qui fit
descendre Averals pour l’interroger. Le malheureux eut
toutes les peines du monde pour se disculper, et il dut
avoir recours à la mémoire d’un sien ami, qui chanta
devant le commandant incrédule, la chanson incriminée,
où nulle allusion contraire aux principes patriotiques
était faite. Après cette épreuve seulement, l'inoffensif
carillonneur put regagner son poste et y réfléchir, haut
perché, sur les inconvénients de jouer avec le feu.
Au mois de juin de l’année 1831, le prince Léopold de
Saxe-Cobourg Gotha accepta la couronne qui lui fut
offerte par le Congrès national de Belgique. Le 21 juillet,
il se fit inaugurer à Bruxelles, et quelques jours après,
le 28, à Malines.
Notre pays avait enfin conquis une autonomie qui
devint la base de sa prospérité future.
Il avait passé par bien des vicissitudes pour en arriver
à ce résultat, et 1l avait fallu que les régimes auxquels il
fut soumis pendant les cinquante années qui précédèrent
1830, lui eussent fait subir bien des avanies pour l’amener
à cette secousse dont 1l sortait enfin triomphant et libre.
Napoléon avait ployé sous son bras de fer nos popu-
CHRONIQUE MALINOISE 107
lations terrorisées par la république. Il avait fait de notre
pays le grenier d’abondance de la France.
Son despotisme n'avait engendré que des courtisans
mercenaires et des esclaves, et les Belges ne parvinrent
pas à se ressaisir au moment où leur sort se décidait
dans les conseils souverains de l’Europe. Ils avaient dù se
laisser faire et donner en partage à leurs voisins du Nord.
Le roi Guillaume, pour être politique adroit, eut dû
chercher à se concilier les sympathies de ses nouveaux
sujets, au moment surtout, où, se réveillant des mauvais
rêves d'un passé dont le souvenir donnait le frisson, ils
ne demandaient qu’à vivre et à travailler en paix.
Il n'eût ni le génie, ni l'autorité d'un Bonaparte,
pour imposer ses volontés et ses réformes. Notre pays
secoua son joug, et s'en débarrassa comme d’un cauche-
mar qui troublait un rêve d'indépendance très long-
temps caressé.
A la veille du soixante-quinzième anniversaire de la
proclamation de notre indépendance, nous avons aimé
‘à rappeler ces faits, auxquels trois quarts de siècle d'âge
assurent déjà les bénéfices de l’histoire.
H. COoNINCKx.
Le 25 septembre 1903.
108 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
ANNEES
1830
Augustus 1830
Voor de omwenteling (1).
12 Augustus 1830 de volgende Pasquille aengeplakt in het begin
der Augustyne straat, over de Leegheid, neflens den bakker Melaerts,
zynde als volet :
Prenons le roi et son fils en horreur,
le 1° est fripon et l’autre est voleur (2)
que ferions-nous d'une pareille couronne;
aucun des deux n’est honnête homme
unissons donc nos efforts à ceux des français,
sous d'Orléans nous vivrons en paix.
Den dag van vorens synder een menigte van tricolore geschilderde
cocardens aenceplakt op vele plaetsen.
24 Augustus, s'avonds, naer het eyndigen van een comedie stuk,
het welk door het gouvernement verboden was te spelen, met naeme
La muette de Portici, is het gepeupel aen ’t revolturen gevallen tot
Brussel.
September 1830
Den 24 7b° 1830, om half twee naer middag, zyn van den kant
van Brussel ontrent de 100 gevangenen de vesten overgebragt; het
waeren meestendeel werklieden en volk dat zy op het veld vonden;
komende tot aen de Diestersche poort, zynde altemael aen een ge-
bonden en de bewaert door eenige voetgangers, gingen ter zyden;
het volk ziende dat zy buiten de poort gingen, drongen gelyk om
mede de poort uyt te gaen om middel te zoeken voor de gevangenen
los te maeken, maer gelukte niet, want wierden tegen gehouden door
de wagt die haer seffens overrompelt vond; dit ziernde den schilwagt
(1) Avant la révolution.
(2) Des diamants.
ANNEXES 109
begonst zig te stellen om naer de borgers te steeken, maer dan begon
het spel voor goed, eenige der borgers retireerde achterwasrts waer
onder was den Ed. heer Charles du Trieu commandant der schuttev
in synen vollen tenue die daer ook in gevaer stond van zynen keer te
hebben; de andere vaerende naer de wacht toe om de selve in de
vesting te versuypen, maer door het tusschen spreeken van den
major van Campen, die daer was komen aengereeden, en die verze-
kerde van den schilwagt te straffen die gesteeken had naer de borgers,
gelyk hy deede, want hy wierd op den moment afgelost en op ge-
leeden naer de hoofwagt. In dien tusschen tyd waeren de gevangenen
al verre de bolwerken in geavanceerd soo dat alles langs de vesten
liep tot aen de Koey poort die gesloten was, van daer naer de Cathe-
lyne poort, waer eene groote wacht stond die het volk al wederom
teegenhielden, zelfs geen rytuyg lieten in of uyt de stad gaen; maer
door den grooten hoop volk die daer vergaederde wierden zy ge-
dwongen zulkx toetelaeten of zouden hun in gevaer gestelt hebben
van eenige kasseyen op hun te verwagten, die al in handen waeren
van eenige jongens waer door het in volle gank zoude geraekt
hebben, maer is eyndelyk gestilt geraekt.
Nota. onder deese prisonniers was eenen Mechelaer met naeme
Esrix (bygenaemd den zot) die twee broeders pastoor heeit den
eenen tot Muysen en den anderen tot Blaesveld.
z6 September ten half thien savonds sterft van zyne blessueren
den heer Nicolaus Pirot, Capiteyn by de afdeeling grenadiers, oud
ontrent 45 a 46 Jaeren, geboren te Herstal, provintie Luyck, onge-
trouwden zoon van N. N. C. (De naeme zyner ouders onbekent); is
gestorven ten huyse van Mevrouw de W"* De Pleine in de Bleek-
straet daer hy gelogeerd had voor zyn vertrek naer Brussel, in welke
stad het grootste gedeelte van zyne afdeeling zyn geblesseert en dood
gebleeven.
October 1830
De gebeurtenissen der maand October (1).
(2) Vrydag 15 October smorgens, ontrent 11 uren arriveerde alhier
den Prince van Oragnien, rydende naer het paleys van onzen aerts-
bisschop.
(1) Les événements du mois d’octobre.
(2) Ce récit nous paraît être de la bouche du père Van den Eynde, qui fut
concierge du Tribunal.
TIIO LA FIN DE DEUX RÉGIMES
. Den 17 dito Zondag wierd ontrent 6 ueren savonds den Drapeau
tricolore gesteeken tusschen de harmen van het figuer op de pompe
der oude Veemerkt, de welke verligt zynde met keerskens het volk
daer heeft gaen rond dansen, het welk geriskeerd was aengesien de
groote merkt vol hollandsche militairen lag.
In het laet van den zelven avond wierden er verscheyde posten
hunne wapens afgenomen, zelfs dien staende voor het bisschoppelyk
paleys.
s’Anderdaegs Maendag 18 dito was een iegelyk nieuwsgierig of
den dry kouleurigen drapeau nog zoude op de pomp gesteeken heb-
ben, maer was al geheel vroeg (zoo men zyde) door de wagt staende
voor het huys van den heer Richterich waer den generael comman-
dant der stad gelogeert was, met naeme Cortheyligers, weg genomen.
Den zelven dag zag men groote beweging onder de soldaten dat
zy zouden gaen de stad verlaeten; men begon van alle kanten posten
in te trecken.
Naer middag om 2 uren trok al wat militair was de stad uyt, eerst
de lanciers die buyten de Antwerpsche poorte de andere waeren
afwachtende, dan de maréchaussées, daer naer de 13° afdeeling met
volle musiek, dan de helft van het 7‘*; de andere helft met het
instructie bataillon langst de koey poort. De stad was nauwelykx
geruymt of men hoorde den beyaerd van de reuskens speelen, en de
groote klok begon teluyden onder welk geluy den drapeau Tricolor
geplant wierd op de hoogste wandeling van St Rombauts, die een
quartier daer naer van boven naer beneden viel door onoplettentyd
van die hem vastgemaekt hadden; naer hem seffens hermaekt te
hebben wierd hy gestelt teegen het vaentje van gemelden thoren.
De borgers wagt was seffens in voege; men zag op een uere tyds
by naer geen manschap of hy droeg de patriotte cocarde; de musi-
kanten van de harmonie vergaderde en trokken met een groot deel
der borgers wagt, voor uyt gegaen met het dry kleurig vaendel, de
Brusselsche poort uyt, om de Brusselaers, die men meynde met groote
magt in de stad te arriveeren, in te haelen. Naer lanck gewagt te
hebben over de herberg den Posthoorn, kwaemen er eyndelyk ontrent
de 30 Luykenaers, het welk belachelyk was, en nog eenige andere
die in klynen nomber afquaemen; daer mede trok men de stad in tot
op de groote merkt, van daer trok men den bruel door en soo voorts
tot aen de Lovensche poort, alwaer de Lovenaers waeren just arri-
veerende, hebbende aan hun hoofd, als Capityn, den zoon van den
heer De brouwer, die intendent geweest is van Den Berg van berm-
hertigheid onzer stad. Zy waeren wat meerder in getal als de
ANNEXES TT
Luykenaers, hadden by hun vier stukken kanon; zy kwaemen al zin-
gende de stad door tot op de groote merkt. Men hoorde in ”t vroeg van
den avondnietals geweerscheuten af gaen en men zag niet als vreugde
maeken, maer laeter wordende gink het er leelyker uyt zien, het ge-
peupel begon aen het plunderen te vallen in de volgende huysen.
Eerst in het huys van M' Poupez, woonende in den langen bruel,
zynde inspeecteur der directe belastingen, van daer naer Ajou, in de
Schipstraat, verificateur der maeten en gewigten, dan naer J.-B.
Olivier, Borgemeester dezer stad, wonende in de Bogaerde straet,
verders liepen zy naer den Ridder van Velsen, Commissaris van het
Distrikt woonende op het vlietje, van deesen naer M' De Bie, ont-
fanger der directe belastingen, woonende in de keyserstraet en ten
laetsten by den Baron D’Hartemberg (bygenaemt den Baron Stok-
visch), woonende in de Augustyne straet, tegen den Augustynen
gank, in welke voorschreve huysen het schrikkelijk was om aen te
sien, gelyk alles vernielt en verdistrueert wierd; het was gelyk al of
de helle uytgebroken was, besonderlyk by Poupez, daer in eene zael
wel om 20 duyzend guldens schaede gebeurde, maer by Ajou is niet
veel gebeurd, door dien het een pensionnaet van Jonge Joufirouwen
was! het geene zy inzien hebben, want het niet en was om aenhooren
of aentezien het gekerm en gehuyl der pensionnairen en de droefheid
waer in de vrouw haer vertoonde; dan door het voorspreeken van
den kapiteyn De Brouwer (1) hebben zy het huys verlaten en syn
gegaen naer den Borgemeester, in wie syn huys niets geheel bleef;
alles was op den zolder gevlugt van kostelyke meubelen en porcely-
nen, het geene gelyk vernielt en de straet op gesmeeten wird, zoodat
men sanderdaegs smorgens niets meer in huis zag als uyt een der
vensters van boven een oud stuk schildery uythangen (verbeeldende
eenen boerenkermis) waerschynelyk was die schildery daer uytge-
hangen tot een teeken dat het St-Lucasdag was, patroon der schilders.
Wat aengaet in het huis van van Velsen, daerin ging het niet
minder, want men konde hooren of zien van ’t laweyt gelyk zy bezig
waeren met hunne eyzeren handboomen op de vensters te slaegen
en alles op straet te werpen; dan was er wederom eenen moment dat
het stilder ging, doordien dat hun ligt uyt was en op ging zyn,
kwaemen er eenige aan de poorte roepen : 4 sa vrienden wy xyn alte-
(1) Ainsi que d'un pharmacien ami de la maison. Ces bons offices furent
mal récompensés. À partir de ce moment, on cessa d’être en relations avec
ce pharmacien et l'on ne se fournit plus chez lui, comme on en avait l’habi-
tude. Le motif? on l’ignore.
112 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
mael belgie, laet ons ieder eenige centen geeven om ligt te koopen, op
welke vraege alle de borgers die daer stonden uyt curieusheyd agter
uyt deynsden, nogtans hebben zy geloopen totdat ze aan ligt zyn aen-
geraekt ; dan begonsten ze weer met eenen verschen iever, op het
blaesen gelyk van een storm horeken, met hunne handboomen en
sloegen geheele raemen uyt, de beddenbakken vlogen de vensters uyt,
de pluymen beddens snee men open en schudden de pluymen de
straet op; stoelen, taefels, buffetten, lessenaers, wierd altemael in
stukken geslaegen en verbrand. Den bascour was overdekt van de
boeken en papieren, zelfs een groot deel van de straet. Den wynkel-
der kreeg ook bezoek, want daar wierd eene groote menigte wyn
uytgehaelt die ten deele gedronken, mede gedraegen, en de flesschen
tegen den grond geslaegen wierden. Ik heb gezien een oud manneken
die synen kiel gevuld hadde met flesschen wyn, maer hiel door
bottigheyd een keirsken voor hem, zeker om niet te struikelen; onder
den weg het gepeupel dit ziende, wierd aenstonds aangegreepen en
was genoodsaekt de flesschen te laeten vallen, sy hem wegjaegende,
seggende : « maekt u van kant, hier mag niet gestolen, maer alles in
stukken geslaegen en verbrand worden » (x).
Voorders zag men dat de twee peerden uyt den stal gebragt wier-
den en geleeden door J. Verschueren naar... Wat laeter bragt men
het voituurken, daer eenige van dat volk ging in zitten, terwylen dat
er waeren die het voort trockken, en eenen voorop gaende met een
bel in de hand hebbende, zoo langst de straeten; maer waer zy naer
toe gereeden zyn is my onbekend. Alsdan hoorden men roepen
allons nu naar de Bie, op welk geroep den grootsten hoop hun daer
heenen begeeven hebben, en zyn al wederom begonst met de raemen
in te slaegen en zyn zoo in huys geraekt waer zy veele kostelyke
meubelen vernielt hebben, onder andere eene superbe penduel met een
bocael over, die door eenen uyt den huys wierd gebragt, waer eenen
naer toe kwam om de zelve te verkoopen : « Dat is verkoopen, zegde
hy » met gebonde woorden, en sloeg de penduel teegen de steenen,
en stampte de zelve in geruys onder zyne voeten : vorders wierd er
van gelyken veel wyn uyt den kelder gehaelt daer ik op de straet heb
zien van drinken, die my van den zelfden presenteerde, maer hen
feestelyk bedankt hebbende, zeggende dat ik zulks niet en deede.
(1) Tous ne furent pas de cet avis; au lendemain des troubles, on vit dans
certaines demeures, des objets provenant de l'immeuble pillé de Van
Velsen. Cette constatation fut faite par une personne qui fut témoin oculaire
du pillage.
ANNEXES IS
De geene die dit altemael naer zaegen zeyden dat het niet betaemde
van het huys zoo te ravageeren, aengezien het aan De Bie niet was
toehorende, maer dat den eigenaer daer van was, den heere Lefebure,
eenen goeden borger, die in geen de minste deelen plicht hadde; op
welk zeggen den heer Roussel, advokaat en eenen der opperhoofden
der Lovenaers, gaf verbod van niets voorts te doen, waarop zy riepen
Vivat Roussel, en zyn komen op te houden. Hun alsdan begeevende
naer het huys van den Barron d'Hartenberg, al waer er niets gebeurd
is als eenige gelaesen uytgeslaegen, medelyden hebbende met den
ouden baron die hun vergiffenis vroeg, niet alleen voor hem, maer
00k voor zyne vrouwe en kinderen; dit ziende, zyn aengegaen want
daer tog niet veel om verre teslaegen en was.
Algemeen Aenkondigings-blad (Zondag 24 October 1830).
Proclamatie. — Dappere Mechelaeren!
Gy zyt verlost van de gewaepende magt, die de zucht van uwe
Vaderlands-liefde onderdrukte; den transitoiren staet, welken er is
uyt ontstaen, en de verwydering der voornaemste autoriteyten, die
U bestuerd hadden, hebben, geduerende weynige oogen-blikken,
eenige, byna onvermydelyke wanorders begun:tigd. Het provisoire
Gouvernement had uwe behoeften voorzien; het heeft my tot U
gezonden, met den last, om alle maatregelen te nemen, die aen den
eysch van den oogenblik en aen uwe waere belangen zouden kunnen
voldoen. In eene vereenising zaemen gesteld van de beste uwer mede-
borgeren en volgens hunne eenpaeriglyke gezindheyd, is er U eenen
nieuwen Borgemeester in den persoon van uwen achtbaeren mede-
borger, Mynheer Vermylen-Neeffs, commandant der borgerlyke
wagt, benoemd geworden, die in deze bediening door den keus der
officieren dier dappere wacht zal vervangen worden; eenen nieuwen
Schepen is insgelyks benoemd in den persoon van Mynheer Adolphe
Van den Wiele. Deze Heeren zullen met de Heeren C. J. Scheppers
en J. A. G. De Meester, ook de bediening van schepen doende, het
Collegie der regering uy.maeken.
Deze provisionele keuzen zullen door U naer waerde geschat wor-
den en gy zult overtuygt zyn dat uw geluk, uwe veyligheyd en uwe
rust het oogwit zyn van uw tegenwoordig Gouvernement en van den
ondergeteekenden door hetzelve gedelegueerd.
Mechelen den 19 October 1830.
Den Gouverneur ad interim der provincie Antwerpen.
Den ridder De Gamond.
8
T4 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
Dynsdag 19 October hebben er eenige Lovenaers hen begeeven
naer den tribunael voor de Jacht fusieken te komen weghaelen die
daer op de kaemer (eertyds de bibliotheek) by de andere stukken van
convictie stonden; hebben ook het panneel van de deur der grifhe
(eertyds de Capelle) doorschoten, peysende daer ook waepens te vin-
den; ik dit ziende dat zy in de grefhe waeren, deeden hun verstaen
dat daer niets was het geene hun konde dienen, waer op sy sonder
ievers aen te toucheeren daer uyt gekomen zyn, en hebbe hun de
Kaemer geweezen waer de fusieken stonden, daer zy ze meede geno-
men hebben, met nog een byl dat daer lag, en syn heenen gegaen
restitueerende my den sleutel der voor poorte van den tribunael.
Op den middag kwam de tyding binnen Mechelen, dat den vyand
op de stad was terug naederende (heeft geweest tot aen het goedje
van M. Schippers, op den Waelhemschen steenweg), op welk gerugt
het begon te stormen in alle de parochien dezer stad, welk gestorm
duerde tot dry ueren naer middag, tusschen welken tyd er groote
benautheid was onder de borgers, te meer als men dagte hoe het tot
Brussel gegaen hadde, door welk exempel een ieder groot en kleyn
zich haestigden om voorbereydzels te maeken tot teegenstand; men
voorsag de solders en boven kamers met kasey steenen; daer was
geen plaets of straet of men zag barricaden gemaekt; voor de stads
poorten zoo wel als op de vestingen stonden battereyen, te weeten
aen de Kathelyne, Koey en Diestersche poorte, staende aen ieder der
voornoemde poorten kanon geplaetst; men hoorde dat den vyand
wierd agterhuyt gedreven tot Waelhem, en hebben hun voorts gaen
campeeren over de brugge, agter de herberge het huys van Mertens,
tegen den dyck der rivier.
Woensdag 20 dito zag men eene menigte van Jaegers zoo te voet
als te peerd de Antwerpsche poort uyttreken, om op den vyand te
gaen tirailleeren; eenige van de Lovenaers buyten de poort zynde
murmureerde onder malkandere om dat de betaeling niet en volgde;
den eenen wilde voorts marcheeren en den anderen terug keeren;
den Capiteyn De Brouwer by hun komende heeft hun verzekert van
betaeling te krygen, waer op zy zyn doorgemarcheert.
Algemeen Aenkondigings-blad (Zondag 24 October 1830).
Bericht. — De Belgische vrywilligers die te Mechelen zyn aenge-
komen om onze zegeprael te bekragtigen, verklaren forméelyk dat zy
besloten hebben te doen fusilleeren den genen wie het ook zy die
eenige pooging van plunderen zoude begaen, en dat den genen die zig.
ANNEXES 11 Me
zoude toelaten den eenen of den anderen van hunte ontwaepenen,
zal tot voorbeeld gestraft worden.
Mechelen den 21 October 1830.
Voor de vrywilligers van Loven
Adolphe RousseL.
Voor de vrywilligers van Brussel, Ypren en
andere steden,
2
Ed. BERTEN.
F. FEYERICH, van Audenaerde.
WarNaAN, 1° luytenant voor de stad Thienen.
Voor de vrywilligers van Luxembourg,
Den luyt. : JoIGNANT.
Donderdag 21 dito ’s avonds om 8 ueren hebben de Hollanders de
Waelhemsche brugge in brand gesteeken en brande ?s anderdaegs
’s morgens Om 4 ueren nog, maer niet genoeg naer hunne goesting
hebben daer nog hout op gesmeeten z00 dat de geheele dreyende
brug afgebrand was.
Vrydag 22, tusschen vier en vyf ueren ’s morgens, hebben de
hollandsche troupen de Waelhemsche brug verlaeten, retireerende
hun tot boven Contig in het hegems veld; korts naer hun vertrek
kwam men naer de stad voor werk volk te haelen om de brug te
maeken die dry ueren daer naer al in staet was om over te ryden.
Zoo haest men in Mechelen van hun retireeren verzekert was ging
er eene menigte van volk naer Waelhem, een iegelyk curieus zynde
om de gesteltenisse aldaer te zien, hoe er veele huysen door scho-
ten waeren, daer het bezondersten af was het huys van Van Den
Bogaert : daer zag men hoe dat de ballen de eene kamer in en de
andere uytgevlogen zyn, het geene aerdig was om zien.
Verders ging men zien het huys van Mertens, staende over de
brugge, daer men den muer langst den kant van de rivier geheel
gesprinkelt zag van de kogels die er op gevlogen waeren; hebbe
gezien aen dezelve zyde van het huys een venster waer een ruyt in
stond onbeschadigt uytgenomen dry gaeten die op [oov] eene rey
stonden al of zy gemeeten waeren.
Recht over den zelven muesr stond het kanon gepointeert op het
dorp, welk kanon zy met precautien hebben moeten zien weg te
krygen; wanneer zy retireerde zyn genoodzaakt geweest langs den
grond heenen te kruypen en zoo met koorden by te trekken.
Achter het voorschreeve huys zag men waer zy gecampeerd gelee-
110 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
gen hadden, en dat zy hun den tyd niet gegeeven hadden van te
eeten of van het zelve meede te nemen, want het vleesch en patatten
lag daer in het graes geworpen, en hunne dooden sag men nog
boven de aerde liggen waer veel volk ging heenen zien, bezonder de
geene die tegen hun vuer gegeeven hebben gelyk als wanneer de
Thienenaers die hun nog op den kop stampten.
Het getal der dooden die boven de aerde laegen waeren 3 te weeten
eenen canonnier die nog eens lust hadde naer onze belgien te schie-
ten wierd by zyn kanon doodt geschoten; den 2° was eenen voet-
ganger en den 3% zoo men zeyde eenen officier, maer daer laegen er
meer begraeven zonder die dewelke zy geenen tyd meer hebbende
in het waeter hebben geworpen.
Zelven dag ’s morgens, ontrent den noen, zag men den Holland-
schen kaes op de groote merkt staen aldus verbeeld :
Op eëne sperre was gesteeken een stuk Hollandschen kaes op
welk staeken vyf schoenmaekers elsen, van de welke er twee staeken
door twee kardoesen liggende op het stuk kaes; onder aen hong eenen
elleboog van eene blekke buys.
Smorgens wierd zekeren Battet, garde champêtre van Waelhem,
hier in gebragt en op het gevangenhuys gezet, hy was betigt met
verraderey van diserteurs.
Onder weegen zynde heeft het wynig gescholden of hy wierd van
het volk gedood; tot Waelhem voor zyne deur wierden alle zyne
meubelen verbrand en om verre geslaegen, zelfs zynen hond moest
het met de dood bekoopen duer hy zoo veel kas van maekte, en voor
welke hy eenen man van vodden gemaekt had voor hem op te
leeren; deezen voddeman wierd door de kanonniers die daar passeerde
mede genomen en op hun kanon gezet.
Savonds bragt men zyne vrouwe in, genaemt Maria Stughmans;
zy wierd ook op het gevangenhuys gezet; zy speelde spie voor den
hollander en de Belgien (zegde men).
Zondag 24 is den Hollandschen kaes op de groote merkt weg
gedaen en in de zelve plaets door eenen hoop slegt volk eenen boom
van vryheïd gestelt, onder den welken hem dit volsken ging voegen,
makende daer een groot laweyt met roepen en schreeuwen vivat de
Vryheid! vivat de Belgien! en gaende by een ieder der borgers met
eene tenne talloir rond om geld te krygen, het geene gedurt heeft tot
in den avond; de borgers wacht daer en voorziende hebben hun van
daer van malkanderen gescheyden, denkende dat er in het vervolg
slechte deelen zoude uytgesproten hebben het zy van plunderen of
andersints, maer alles is toen stil gebleven.
ANNEXES 117
Woensdag 27 naer den middag om 3 ueren begonst het tot Ant-
werpen s00 dapper te schieten sonder ophouden tot s’avonds naer
10 uren, welke kannonaedes z00 swaer waeren dat hier den grond
daeverde op de stads vesten daer veel volk was om te luysteren; den
avond aangekomen zynde begon men gaen te zien dat het tot Ant-
werpen brande, welken brand zoo danig toenam dat het eenen schrik
gaf den zelven aentezien; een groote menigte volk liep St Rombauts
thoren op van waer zy de vlamme distinct konden zien en verthoon-
den hun al of geheel Antwersen in brand stond.
Donderdag 28 hoorde men al vroeg dat de stad Antwerpen onuyt-
spreekelijk was leydende door den brand die nog niet om blusschen
en was; de klooster straet was ten deele afgebrand zonder eenen
grooten nomber andere huysen en den Entrepot daer met millioenen
goed in verbrand is.
Het gerugt gaet, dat den Generael Chassé het kasteel niet over-
geeft al verbrande zijnen neusdoek in zijnen zak, het geene nog
meerder schrik aen de borgers van Antwerpen gaf, waer door alles
de vlugt namp; eene menigte der zelve hebben hun hier in Mechelen
provisoirelijk geplaetst; alle kwartieren waeren vol; de weeze kinde-
ren waeren hier in St Joseph huys gelogeerd.
Den zelven dag des naermiddags de voiture van den heer Gaillard
commandant der stad Loven staende voor de afspanninge de Craen,
in welk hotel hy met syne vrouw eenige ververschinge genomen
heeft, wierd erkent door eenige Lovenaers die hem uyt zyn rytuyg
haelde, en hem bragten tot in de herberge « de Geyt » op de boter
merkt; van daer is hy gebrogt op het schuyt van Loven. Intusschen
tyd waeren er al avant-posten naer Loven om hun kennis te geven
dat zy hunne Commandant (die beticht was van order gegeven te
hebben om op de borgers van Loven te schieten) mochten ver-
wagten. Het schuyt tot Leuven gearriveerd zijnde stond het gepeupel
gereed met klaréen en rukten hem uyt de handen der wagt, en be-
gonsten voor eerst met brandende klaréen in zyn gezigt te stompen,
en bragten hem met zoo eene verwillekom van slagen en alle in-
jurien tot op de groote merkt, op welke plaets hy het voor goed
kreeg; smeten hem tegen den grond en sloegen dan met al daer zy
mede gewaepend waeren op zyn lyf dat er de darmen uythingen;
voorts heeft men zyn cadavre aen den boom van vryheid opgehan-
gen; daer afgedaen zynde, hebben hem langs de steenen gesleepen
en nog veele steeken toegebragt en dan begraven.
II8 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
November 1830
Dood van den graaf de Merode. — Zijne begrafenis (x).
Donderdag 4 November ten 4 uren smorgens is hier te Mechelen
overleeden, Mynheer Ludovicus Fredericus Gislenus Grave de Merode,
eigenaar, oud 38 jaeren, geboren te Maestricht, hoofdplaets der
provincie Limbourg, woonende te St-Luperie, departement d’Eure et
Loire, Vrankryk, echtgenoot van vrouwe Maria Antonia Francisca
gravinne Du Chezel, oud 37 jaeren, gevoren te Amiens, département
du Nord, Vrankryk, zone van den h2er Guillielmus Carolus Gislenus
grave de Merode, Markgraaf van Westerloo, Prins de Rubembré en
d’Everberghe, geboren te Brussel, en van vrouwe Maria Josephina
Felixe Ghislena gravinne D’Onguyes de Mattaings, Princesse van
Grimberge, geboren en gehuysvest te Brussel.
Nota. — Den bovenstaende grave de Merode, denwelken tot
Berghem getroffen wierd op den 24 der gepasseerde maend met een
kogel of een cartoche in zyne rechte bill, welke blessuer zoo gevaer-
lyk wierd dat er geordonneerd wierd van zyn been af te zetten, gelyk
gebeurt is; en is eyndelyk komen te sterven op den datum hier boven
ten huize van den heer avouée Op de beeck in de Befferstraat, daer
hy voor een iegeiyk te zien was, liggende aldaer in eene groote zaal
op een parade bedde met een Lauwerkroon op het hoofd, en nog
vier andere Lauwerkroonen, ligeende op het bedde, twee van die van
weeder zyde zyn hoofd en de andere twee van weederzyds zynen
voet. Men zag hoe verre zyn been was afgezet. Teegen het bedde aen
zyne slinke zyde stond zynen tweeloop, zynde behangen met een
Lauwerkroon, op eenen stoel aen den zelfven kant staende hirg
zynen keel en op welken stoel lag een pistool en giberne. Naar daer
zoo eenen dag ontrent te zien geleegen te hebben, wird hy Zaterdag
den 6 dezer met eene groote lykstatie gebragt tot in St-Rombouts-
kerke, van waer hy gevoerd is naer Berghem, zyne begraefplaatze,
zynde geescorteert van een groot deel der Borgerswagt.
Maandag 8 November is er eenen solemneelen lykdienst gedaen in
de kerke van St-Rombouts voor de overleedene verdedigers van ons
Vaederland.
17 dito Woensdag is tot St-Rumoldus kerke gehouden de plechtige
uytvaert van den grave de Merode.
Zondag 21. De soldaten of halftwaelfsche misse, die alle Zondagen
ten tyde van het Hollandsch gouvernement gedaen wierd tot St-Rom-
bouts door hunnen veldpaeter M. André, is nu voor de eerste maal
(1) Mort du Comte de Merode. — Ses funérailles.
ANNEXES 119
geleesen tot St-Pieter door den Eerw. Heere Generé op Zondag 28
om I2 uren.
Maendag 29, begraefenisse gehouden tot St-Pieters van eenen onzer
patriotten met naeme Carolus van Huffelen, gebortig van Antwerpen
in het jaer 1803, den welken geblesseert is geworden in syn been
ontrent het kasteel van Weirenbroeck teegen Berghem, van welke
plaets hy naer deze stad is gebragt in de infirmerie (eertyds het
passante gasthuys) daer hy is komen te sterven, naer dat hy zyn
been had laten afzetten.
N. B. Het voorschreve lyk wierd door een groot gedeelte van de
borgers wacht alle in tenue en vervoegd met het musiek van de
harmonie in de kerke gebragt en naer dat den dienst geeyndigt was,
stelde hun de mannen der borgers wacht met de harmonie in order
voor de kerke, hebbende den dry koleurigen drapeau, en wagtende
aldaer tot dat het Lyck in de voituur was gezet; dit gedaen zynde
hebben zy het zelve in groote cortège gevolgt tot op het kerkhof
buyten de stad alwaer het begraven is.
Januari 183x
Het enkwest over de gebeurtenissen der maand October 1830 (1).
In het begin van deesen jaeren heeft men gehoort dat er groote
onderzoekinge gedaen wierd naer de geene welke hun gedistingeert
hebben in de plundering voorgevallen alhier tot Mechelen op den
18 October van den gepasseerden jaere, waer van zy er dry op het
kot gezet hebben, te weeten den zoone uyt de herberge den Doolhof
in de schoolstraet den jongste zoon van Breems uyt de O. L. V.
straet en eenen smits gast op de botermerkt.
Meert 1837
Verlossing der aangehoudene personen (2).
Maendag 28 Meert, zyn door het gepeupel van het gevangenhuys
gehaelt de dry jongens de welke hun gedistingeert hebben in de
plundering alhier tot Mechelen voorgevallen den 18 October van den
gepasseerden jaeren, hetwelk gebeurt is als volot.
Daess te vooren, in het laet van den avond, heeft het gepeupel zoo
men zyde uyt den Heembeempt hun koppen by een gesteeken, en
onder hun eenen gekozen als chef die het woord zoude doen, gelyk
(1) L'enquête au sujet des événements d'octobre 1830.
(2) Délivrance des personnes arrêtées.
120 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
oebeurd is den volgenden dag. Maendag 28 Meert, in het vallen van
den avond, zelfs van in den dag hoorde men niets anders als op de
straet schreeuwen als dat de gevangene jongers dien dag van het
gevangenhuys moesten komen, gelyk is geschiet, want laeter
wordende zag mcn eene menigte van volk vergaderen ontrent het
huys van J. Vervloet, in de Augustyne straat, bedienende de plaets
van Procureur des gouvernements, van wie het gepeupel een briefken
moesten hebben om de gevangene jongers van het kot te haelen.
Wanneer er als dan eenen hoop kleine jongens zyn gaen kloppen en
stampen op de deur van J. Vervloet waer op hy in syne venster
qwamp, als dan begon het volk gelyk te roepen dat hy moest gaen
sito hun verzoek toestaen of te soo niet dat hy. het vervolg zoude
gaen zien hebben.
Het qwamp al zoo weyd dat er al kazeysteenen laegen uyt gedaen
om te beginnen, zoo dat hy eyndelyk naer lang refues (zeggende
altyd dat hy niet gemagtigt was hun het zelve te geeven zonder daer
naer Brussel over te schryven) hun een briefken gegeven heeft, waer
op het volk gelyk riep « Bravo! » Het zelven nu hebbende, liepen zy
daer meede het huys in genaemt de Schors karre, om gaen te zien ot
het zelve naer hun goesting was, maer ziende dat het op simpel papier
was riepen zy, daer moct zonder langer vertoef een op zeegel weezen,
het geene zy bekomen hebben.
Dit hebbende was er eene blydschap onder dat volk als of het een
kermis waer, alles liep naer de groote Merkt en stelden hun voor het
gevangenhuys daer was geen patientie van te wachten, zy sloegen
en stampten op de deur; maar zoo haest zy licht zaegen op de plaets
waer de gevangene zaeten wierd er in de handen gekletst en de
geene die los qwaemen brachten het licht voor de traliën en kletsten
van gelyke in hunne handen. Nu kwaemen zy beneden en de deur
wierd geopend, maer dan was de blydschap onuytsprekelyk; daar
wierd geroepen, sy moegen niet gaen, zy zyn weerdig gedraegen te
worden, gelyk zy deeden, want den eenen wierd in d'een herberg
ingedraegen en den anderen in d’ander, zoodat er seffens lustig
sedronken wierd op de verlossing tot in den nacht toe.
April x83r
Muiterij van soldaten (x).
De laeste dagen van de zelve week was er eenen grooten oproer
in de kasernen door de simpel soldaeten teegen hunne overheyd, uit
(1) Mutinerie de soldats.
ANNEXES I2I
reeden dat zy wisten dat er van de officiers by waeren die hun hebben
mynen over te leeveren aen de Hollanders en die van de conspiratie
waeren van het verraed het geene onlangs ontdekt is, waer door zy
naer geene commande meer wilde luysteren, vervolgde hunne over-
heyd; zy liepen met geheel troupen uyt tot in de nacht al zingende
en slaegende met hunne saebels teegen malkanderen, het geene eene
groote ongerustigheid veroorzaekte onder de borgerij. Dan wierd er
door hun gezegd : wy moeten doen zien dat wy belg zyn, en zy
staeken allen de patriotte kokarden op hun hert. Aen iedere kaserne
wierd eenen boom van vryheid geplant waer boven zy staeken een
hunner lancien met het drykleurig vaentje aen; sy vonden eenen
ambulan met eene orgel die moest daer komen speelen wanneer zy
rond den boom dansten.
De intentie dat die boomen daer geplaetst waeren was deeze om
aen de zelve optehangen de geene sy kosten bevinden partydig voor
den hollander te weezen, gelyk door hun gezeyd wierd.
Op de groote merkt over de deure der borgers wacht, welke was
op het stadhuys, wierd ook eenen boom geplant met het patriotten
vlag opgesteeken.
Bekendmaekinge
Planting van den Vrijheidsboom. — Andere voorvallen (1).
De borgemeester en schepene der stad Mechelen «enkondigen dat
naer het besluyt genomen door den raed van bestier in zyne zittinge
van gisteren het borgelyk en de militair gezag gezaementlyk met de
lidmaeten van de Lands Maetschappy hun zullen vereenigen op
Dynsdag 26 deezer maend voor den middag, in de groote zaelen van
het stadhuys, voor de plechtigheid der plantinge van de Vryheids
boom, hetgeene zal geschieden onder het luyden der groote klocke
en de speelen van den Beyaerd in teesgenwoordigheid der borgers
wacht en de trouppen van het garnisoen zijnde onder de waepens.
Gedaen ten stadhuyse te Mechelen den 23 April 1831.
Door ordonnantie Den Borgemeester
Piscaer secret’. Vermylen Neefs.
Den dag der plantinge des booms van vrijheid gekomen zijnde, zag
men van in den morgent veel volk tot buyten de Neckkerspoel poorte
gaen om te bezigtigen den vryheyds boom, zynde eenen populier die
(1) Plantation de l’Arbre de la Liberté. — Autres événements.
122 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
uytgedaen was op het goetjen van Frederiks (eertyds toebehoort den
graeve Coloma welk goetje de Miserie genaemt is) van waer hy ge-
bragt is tot ontrent de stads poorte over het comiesen huysken, daer
hy op schraeven geleyd wierd, en is aldaer bereyd gemaekt tot zyne
inhaelinge.
Ontrent den middag, op het luyden der groote klok en speelen van
den Beyaerd, begaf zig een ieder naer de groote merkt om de plech-
tigheid by te woonen; men zag daer aenkomen alle de geene de
welke deel moest He in de cortège, hun stellende aldaer in order,
tot dat sy gelyk de merkt aftrekkende naer de Neckerspoel pootte.
De voornoemde cortège wierd geopent door eene Compagnie
Lanciers van het 1ste Régiment, waer op volgde een gedeelte der
borgers wacht, dan de harmonie gezegd de Melodie, achter die
wierd gedraecen door Peremans uyt de Adeghemstraat een opschrift
waer op stond langs de voorzyde : Association Nationale Belve de
Malines en van den achterkant stond in letters geschreeven met wit
kryt op eenen zwarten grond Exclusion de Nassau à perpétuité; hier
naer volgde den President der associatie met naeme M. Lenoir,
brouwer, woonende in de Steenstraat, in den Leeuw, neffens hem
gaende J. Zech.
Dan den état Major aen welk hoofd ging den géneral Marneff;
tusschen hun wierd gedraegen den vryheydsboom door 6 man, 4 van
voor en 2 van achter, dan volgde een gedeelte der borgerswacht,
achter deeze de stadsharmonie, waerop volgde de Magistraet en alle
andere geemployeerden; vorders den tribunael en brigade marechaus-
sées en eyndelyk een compagnie Lanciers.
Hetwelk een schoon gevolg maekte, trekkende zoo van op de
groote merkt tot aan de Nekkerspoel poorte, van waer zy, naer een
wynig getardeert te hebben (tusschen welkentyd verscheyde scheuten
geschoten wierden) wederom al speelende terug getrokken zyn naer
de groote merkt, en hebben hunnen tour alzoo on gemaekt tot dat
ZY gekomen zyn ter plaetze zynde in het midden ie groote merkt,
waer eertyds ten tyde der fransche republiek nog eenen boom van
vryheid gestaen hadde, wierd deezen geplant onder het geluy der
groote klok en speelen van den beyaard; daar wierd ook dapper ge-
schoten en geroepen : Vival de Libertyd. Den boom nu geplant zynde,
kwaem de generael Marneff met de Magistraet en formeerden eenen
cirkel, gaende alzoo hand aan hand rond den boom; achter hun was
noch eenen halven cirkel van de officiers gemaekt, gaende op dezelve
maniere malkanderen met de hand houdende rond den boom; naer
dit gedaan te hebben ping men de twee andere vryheydsboomen uyt
ANNEXES 123
doen, den eenen staende dicht by den laetst geplanten en den andere
over het stadhuys, tusschen welken tyd er niets gedaen wierd als ge-
schoten, zoo wel door die der borgerswacht met geweerschoten als
met de canonnekens toebehoorende aen die van den ouden kruys-
boog; eyndelyk ging een ieder hem in order stellen om naer huys te
trekken.
Den avond aenkomende zag men eene menigte van volk in de
herberge rondom de groote merkt. Om 9 uren ’s avonds, onder het
luyden der groote klok en de speelen van den beyaerd, zag men eene
vieringe de geheele stad door; men danste rond den boom tot smor-
gens toe. De harmonie van de stad speelde in de estaminet de
Pamitié, op den hoek van het Steenstraetjen, zittende met open
vensters; om een uer snagts danste men in eenen grooten ronden
rond den boom waer onder eenen dullen borger was, met naeme
J. Verschueren, die uyt den kring uytquamp en riep uyt in deze
woorden : « Allons, Messieurs, imitez-moi » waerop hy al zylende naer
den boom droop, en heeft hem gaen kussen; of dat er hem gevolget
hebben is my onbekent.
Den volgende dag, zynde den 27 April, wierden er nog verscheyde
vryheydsboomen geplant, zelfs op de pasbrugge en op alle dorpen zag
men er staen geplaent; het is over al libertyd en men hoort niets
anders tegenwoordig roepen als vivat de belgien, vivat de libertyd.
Zaterdag, den laesten April, wierd door orde van den commandant
der stad door eenen stadsdienaer den beyaerdspeelder Avereyns van
den Thoren gehaelt terwyl hy bezig was met het airken te speelen
van den koekoek, ’t welk ook de air is van het Liedeken van den
prince van Oraigne, waer in staet het volgende :
Als is ons prinsken nog 700 kleyn
*t Zal toch oragneen boven xyn,
Vival oraignien Nasau.
Het was den baes uyt het kleyn vleeschhuys, genaemt Jacobus
Staes, die op schilwagt was, staende aen de borgerswagt, die het
voornoemt airken van den koekoek eerst hoorde speelen, peyzende
in zyn zelve dat den beyaerdspeelder Orangist geworden was, ging
daer van kennis veeven aen den commandant deezer stad, die de
order gaf aen den commissaris van Policie hem van den Thoren doen
te haelen, gelyk hier vooren is gezegd.
Van den thoren komende werd hy gebragt by den heer Le Cocq,
plaets commandant deeser stad Mechelen, die hem quamp te vraegen
124 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
wat air dat hy bezig was met speelen, waer op den beyaerd speelder
hem antwoorde dat het de air van het liedeken den koekkoek was,
en dat hy zulks van gewoonte was alle jaeren te speelen ontrent de
maend Mey, waer op den commandant hem verzogt het zelve liede-
ken eens te zingen, gaf voor antwoord aen den commandant dat hy
dit wel konden speelen maer niet zingen, maer zeggende voorts, dat
men den bakker Gys zoude gaen haelen die het geheel liedeken van
buyten konde zingen; op welke woorden Geys uyt zyn bakhuys
gehaelt wierd naer hat stadhuys en heeft het liedeken geheel gezon-
gen, waer op den commandant vroeg of dit alles was? Ja heer Com-
mandant « antwoorde Gys, dit is het geheel liedeken van den koek-
koek, » wel nu zeyde den commandant, teegen den beyaerd speelder,
» het doet my speyt vriend dat ik u van den thoren doen komen heb
» gaet maer voorts, u is onpligtig ».
Juni x83r
Leopold I, eersten koning der Belgen. — Zijne ontvangst te
Mechelen (1).
Maendag 6 Juny 1831. Den prins Léopoldus Georgius Christianus
Fredericus van Saxe Cobourg is tot koning der Belgen uytgeroepen
onder voorwaerde om de grondwet aen te nemen zoo en gelyk de
zelve door den volks raed besloten is geworden.
Julius 1831
Woensdag 20 Juli is geplubiceert en de aengeplakt op de gewoone-
lyke plaetzen het volgende
Inhulding van den Koning
De Borgemeester en schepenen der stad Mechelen maken kenbaer
dat ter gelegenheid der plechtige inhulding van zyne Majesteit
Léopoldus den 1° als koning der Belgiën, welk op Donderdag den
21 deezer maend in de koninglyke residentie van Belgienland zal
plaets hebben, alle de klokken der stad onder het speelen van den
beyaerd alhier op gezeyden dag van middag tot 1 uur zullen geluyd
worden, dat het zelve geluy des avonds van neegen tot 10 ueren het
teeken der algemeene verlichting zal zyn, aen welk alle de inwoonders
aenzogt zyn deel te nemen, met de voorgevels hunner huysen te
(1) Léopold fr, roi des Belges. — Sa réception à Malines.
ANNEXES 125
verlichten op zoo daenige wyze, dat de algemeene vreugd wegens
eene gebeurtenisse, van zoo groot belang voor het geluk van belgien
Land, blyken zy, en om geene paelen aen de openbaere vreugd te
stellen zal de avond klok niet geluyd worden, en de vermaeken
zullen gelyk het de gewoonte is op stads feesten toegelaten worden.
Gedaen op het stadhuys te Mechelen den 19 Juli 1831.
Ter ordonnantie Den borgemeester
, Vermylen- Neefs.
Piscaer secretaris.
Dynsdag 26 dito, is er gepublieert en de aengeplakt het volgende :
Aenkomst van zyne Majesteyt den Koning,
De borgemeester en schepene der stad Mechelen hebben het
genoegen aen hunne medeburgers kenbaar te maeken dat zyne
Majestevt den Koning op Donderdag aenstaende des voormiddags
alhier zal aenkomen en er eenigen tyd verblyven, en dat ter dier
gelegenheïd op de straeten van aen de Brussel tot aen de Antwerpsche
poorten, welke zyne Majesteyt zal doorryden, groene denne boom-
kens, om door de inwoonders met festons en guirlandes vereerd te
worden, ten stads kosten zullen worden geplant, geenzins twyffelende
of hunne medeborgers dier straeten zullen hunne toeberydsels onmid-
delyk met geestdrift beginnen, om aen de onfangst zyrer Majestyt
alle eere blyken en ook aen de vereenige de meeste volmaektheyd te
konnen geeven. Gedaen te Mechelen den 26 Juli 1831.
Ter ordonnantie Den borgemeester
Vermylen- Neeffs.
Piscaer secretaris.
Algemeen Aenkondigings-blad (Zondag 31 Juli 183r).
Malines le 30 juillet 1831.
Le 28 de ce mois a été pour la Ville de Malines un véritable jour de
fête : elle a eu le bonheur de posséder dans ses murs Sa Majesté le
Roi. Les préparatifs pour la réception de notre Auguste Souverain
avaient été faits comme par enchantement, les murs étaient élégam-
ment décorés et un bel arc de triomphe avait été placé à la porte de
Bruxelles.
Vers sept heures et demie du matin, les troupes de la garnison, la
Garde Civique, au nombre de 900 hommes, tous en uniforme, et la
musique de la Société philharmonique se formèrent en cortège, dans
lequel figurait un Char de Triomphe, représentant la ville de Malines,
126 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
et se rendirent hors la dite porte suivis des officiers des Etats-Majors
respectifs et du Corps municipal, pour y attendre l’arrivée de Sa Majesté.
M. le Gouverneur et la Députation des Etats de la province, arrivés
ici pour complimenter Sa Majesté, se sont portés plus avant à la
rencontre du Monarque et la Garde d’honneur s’était déjà rendue à
Sempst au-devant Sa Majesté.
A neuf heures, le son de toutes les cloches et du carillon et des
salves d’artillerie annonçaient l’arrivée du Roi; Sa Majesté, après
avoir été complimentée par M. le Gouverneur, le fut immédiatement
après devant le pavillon placé en avant de l’arc de triomphe, au
nom du Corps municipal, par M. le Bourgmestre, qui lui présenta les
clefs de la ville, et auquel Sa Majesté a daigné répondre avec la plus
grande affabilité, qu’elles ne pouvaient être en meilleures mains;
ensuite, la jeune personne qui représentait la ville sur le char, a égale-
ment complimenté le Roi, et les élèves de l’académie de dessin, habil-
lés en blouses, avec écharpes et chapeaux retroussés, ayant dans l’inter-
valle dételé les chevaux de la voiture de Sa Majesté, d’après un ancien
usage, pour la tirer, le cortège se mit incontinent en marche pour
conduire Sa Majesté à l’hôtel de ville, dans l’ordre suivant :
1° Un peloton de Lanciers ouvrait la marche.
2° La Gendarmerie à cheval.
3° L’infanterie de ligne.
4° Le bataillon de la Garde Civique.
5° La musique de la Société philharmonique.
6° Le char de triomphe représentant la ville.
7° L’Etat-Major de la garnison.
8° L’Etat-Major de la Garde Civique.
9° Le Corps Municipal.
10° M. le Gouverneur et la Députation des Etats de la province.
11° La voiture de Sa Majesté, précédée de la moitié de la garde-
d'honneur et suivie de l’autre moitié. M. le Commandant de la place
à la portière de droite de la voiture de Sa Majesté.
12° Un détachement de Lanciers fermait la marche.
Toute la population était sur pied et faisait retentir l’air des plus
vives acclamations et des cris mille fois répétés de Vive le Roi.
Le cortège arrivé devant l’hôtel de ville, les troupes se sont rangées
en bataille et le Roi fut reçu au pied de Pescalier par M. le Bourg-
mestre, qui l’a conduit dans les appartements. Sa Majesté a donné
ensuite audience à la députation des Etats, au Corps municipal, aux
membres du Tribunal de 1°° Instance, au Clergé, aux Etats-Majors de
la Garde Civique et des troupes, aux membres des Hospices et du
Des
ANNEXES 127
bureau de bienfaisance. Elle reçut toutes ces députations avec la plus
grande bienveillance.
Le Roi a daigné aussi recevoir la représentation du char, et la jeune
personne représentant la Ville a prononcé devant le Monarque, un
discours allégorique, que Sa Majesté a écouté avec beaucoup d’atten-
tion et la plus visible émotion.
Sa Majesté à daigné alors accepter un déjeûner qui Lui a été offert
par la Ville et y admettre, outre sa suite, des autorités civiles et mili-
taires et des membres du Clergé. Un toast au Roi a été porté par
M. le Bourgmestre, et Sa Majesté eut la bonté d’y répondre par un
toast à la prospérité de la ville de Malines. Un grand nombre de
dames circulaient dans la salle pendant le déjeûner, où le personnel du
char fut encore présenté à Sa Majesté. Toutes l2s personnes qui ont
eu l'honneur d’approcher le Roi, furent pénétrées de sa bonté et de son
affabilité.
Vers midi et demi, Sa Majesté a fait l'inspection de la Garde
d'honneur, de la Garde Civique et des troupes, et a témoigné sa
satisfaction aux chefs des corps sur leur bonne tenue; ensuite, le Roi
se remit en route pour Anvers, et a été conduit par le méme cortège
jusqu’à la porte de la ville, recevant partout encore sur son passage
des preuves non équivoques de la joie et de l’allégresse publiques. La
Garde d'honneur a escorté Sa Majesté jusqu’au village de Waelhem.
Le soir, il y a eu une illumination générale et toute la nuit des
divertissements publics. Ce matin, à neuf heures et demie, nous eûmes
encore le bonheur de revoir le roi à son retour d'Anvers, la Garde
d'honneur escortait Sa Majesté et l’avait attendue à Waelhem. Les
rues par lesquelles Notre Auguste Souverain devait présentement
traverser la ville, étaient de même eélégamment décorées et présen-
taient l’aspect le plus animé. — La Garde Civique était rangée en
ordre de bataille sur la Grande Place. M. le Bourgmestre et les
membres du Collège de la régence, ainsi que les Etats-majors de la
Garde Civique et des troupes de la garnison, ont présenté leurs
hommages à Sa Majesté devant l'hôtel de ville, où l’on relayait.
S. M., qui recut itérativement toutes les personnes avec beaucoup de
bonté et d’affabilité, partit immédiatement pour Louvain.
Demain dimanche, à onze heures, il sera chanté un Te Deum
solennel, à l’église Métropolitaine. Les autorités civiles et militaires
de la Garde civique assisteront à cette cérémonie.
Discours allégorique prononcé par la jeune personne représentant
la Ville :
« Sire. — La ville de Malines, au milieu de l’allégresse publique,
128 LA FIN DE DEUX RÉGIMES
eee à
vient Vous rendre hommage, entourée des vertus qui font la force
des rois et le bonheur des peuples.
» Interprète de leur langage en ce jour solennel, elle dira à Votre
Majesté tout ce que la patrie a droit d’attendre d’un Prince, qui, avec
les sciences et les arts, cultiva toutes les vertus dans la vie privée;
Sire, Vous leur rendrez le mème culte sur le trône.
» La Justice présidera à vos actes souverains; la Prudence Vous
éclairera au conseil; et /a Concorde unira tous les partis autour de
Vous; /a Charité et la Générosité Vous conduiront, Sire, dans l’asyle
de la souffrance et de la misère, et votre présence chérie y soulagera
bien des maux. La Constance et la Fidélité, ces vertus inséparables et
qui font la devise de la ville qui a le bonheur de Vous recevoir dans
ses murs, se montreront sans cesse dans notre attachement pour Votre
Auguste Personne, comme elles se montreront également dans l’ob-
servation du serment que Vous avez fait de nous rendre heureux. Si
la Belgique est appelée aux combats, le Courage, Sire, Vous animera
comme autrefois et l’Amour de la Patrie prouvera que la victoire ne
peut échapper aux Belges commandés par un Roi vertueux. Vive
à jamais Léopold premier! »
Note. — Les mots en caractères italiques indiquent les personnages
du char.
Vrijdag 22 November 1833
’s Avonds omtrent elf uren is door eenen grooten storm wind
afgebroken den lang verdroogden vryheidsboom, denwelken langen
tyd als een schandael op de groote merkt gestaan had.
Les événements qui viennent d’être rappelés dans les pages précédentes
ont laissé des traces dans la littérature populaire. La chanson s’en est em-
parée et y a trouvé ample matière à donner libre essor à son imagination.
Nous sommes parvenus à recueillir quelques specimens de cette litté-
rature, grâce à l’obligeance de Madame Guillaume, qui a bien voulu mettre
à notre disposition la remarquable collection formée jadis par feu son mari.
Nous l’en remercions vivement. C’est ainsi qu’il nous a été permis de
reproduire dans la première partie de ce travail, des échantillons du lyrisme
qui s'épancha en vers ampoulés et sonores, pour accueillir le nouveau
régime et le roi Guillaume, qui était appelé à y présider.
Les poésies ci-contre, qui, comme les précédentes, n’ont de littéraires
que le nom, permettront au lecteur d'apprécier le contraste entre les hyper-
boliques élucubrations poétiques qui saluèrent l’avénement du régime
Hollandais, et les imprécations énergiques et railleuses avec lesquelles le
peuple brûla ce qu'il avait adoré jadis.
; ANNEXES
120
VREUGDE-VERSEN
Tot lof van de dappere helde, Brussel, Loven, Luyk en Naemen, die voor het
Belgieland zyn recht en vryheyd kwaemen (x).
(Stemme : Ag wat plezier heeft een soldaet).
1
Laet ons nu den lof zingen,
Roept vivat den Brusselaer
Die de banden los kan wringen
Die ons brogten in bezwaer
Zy zyn gaen loopen (bis)
Wy mogen roepen
Vivat vivat den Brusselaer.
2
Lovenaeren kloeke knegten
Luyk en Naemen en de Waelen,
Die voor het recht en vryheyd vegten,
De liefhebbers van ’t kanon
Zullen niet spaeren (bis)
De plundenaeren,
Voor moordenaeren geen pardon.
3
Wild ons Belgie-land nu ruymen
Daer is geene kaes van doen
Gy en zult ons niet meer schuymen
En weg slypen veel miljoen,
En ons doen vasten (bis)
Door al de lasten
Den boer en borger het vel afdoen.
À
Laet het Belgie-vlag nu waeyen,
Viugt Hollanders het is tyd
Uwen kaes die steekt vol maeyen,
Maekt dat gy in Holland zyt,
U dieve treken (bis)
Zulien wy vreeken,
Den Brusselaer wilt de vryheid,.
5
Schrikt de Waelen ziet na boven,
Waer de dry koleuren staen
Schrikt den Brusselaer en Loven,
Die de plundenaers verslaen,
"t Zal u verdrieten (bis)
Het bloed vergieten,
Dat gy in Brussel hebt gedaen.
6
Wilt nu kaes-boer dapper klouwen,
Dat gy dien in Hollandt zyt
Uwen stank zal ons doen spouwen,
Ai de maeyen zyn verspreyd,
Men hoord nu roepen (bis)
Die Belgie troepen,
T'is voor de dood of de vryheyd.
l
Brussel zal men eeuwig roemen,
En den kloeken Lovenaer,
Die van Luyk en Naemen komen
Loopt den kaes-boer dapper naer (bis)
Maer eersten roepen vivat de troepen,
Lang leeft lang leeft den Brusselaer.
(1) A la louange des combattants de Bruxelles, Louvain, Liège
Namur.
et
130
LA FIN DE DEUX RÉGIMES
LIEDEKEN
Tot lof van de Belgie-troepen op den intré in de stad Mechelen op den 18 October 1830 (x)
(Stemme : Zk had myn leven aen haer gegeven).
Zyt willekom Belgie-troepen in onze landen,
Wy zien den blyden dag is hier,
Die ons verlossen van stroepen en schanden,
Ontfangen wy met veel plezier.
Wild hun verslaegen,
Het land uit jaegen,
Slaegt de Hollanders en moorderssaet van kant,
Wy zullen met uw ons bloed en leven waegen,
En roepen vivat ’t Belgie-land.
2
Willekom Brusselaer, willekom van Loven,
Roept willekom ’t kloeke Waelon,
Nu de Hollanders en stroopers zyn geschoven,
Door het schieten van het Belgs-kanon.
Wy zullen roepen, vivat de troepen,
Brussel en Loven als leeuwen in den stryd,
Gy zult verslaegen de moorders Z00 Wy
Gy waere vader-landers zyt. [hoopen,
3
Wy zyn gereed om ons vrienden te handaven,
Zy waegen voor ons regt hun bloed,
Wy zyn nu vry en wy Waeren eertyds slaeven,
’tIs tyd dat men hun eer aendoet,
Die voor ons regten kloekmoetig vegten,
Jaegen de moorders en plunders uyt land.
Brussel en Loven, de Waelen zyn geen slegten,
Zy stryden met het zweerd in d’hand.
4
Zy mynden hier onze stad uog te bestryden,
Zy waeren tot den roof gezind;
Loopt Jantjen, loopt en maekt uwen Kaes ter
Eer dat den Lovenaer u vind. [zyden,
Trekt de kasyen, en maekt batryen,
Schiet al de kaes-boeren ballen naer hun gat,
Men ziet de vlag van de dry kouleuren waeyen,
Aronji is heel afgemat.
5
Wild uwen kaes nu gaen in den Haeg verkoo-
Of doet hem aen den prins present, [pen,
Gy hebt gedaen van het Belgie-landte stroopen,
Wy zyn u moordery bekend.
Wy zullen leven, en bystand geven,
Aen die de smeer-lappen uyt de steden slaen,
De Belgie-troepen doen al d'Hollanders beven,
Loopt Jantjen, loopt het is gedaen.
(1) À la louange des troupes Belges, à l’occasion de leur arrivée à
Malines, le 18 octobre 1830.
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Ex-libris du Cardinal Thomas-Philippe d’Alsace
L’Ancienne Bibliothèque des Archevêques
DE MALINES
ES E premier fonds de livres de la bibliothèque de
43/9 l’Archevêché de Malines fut dû à la généro-
sité de l'archevêque Jacques Boonen.
Celui-ci, par testament du premier juin 1655,
légua tous ses biens aux pauvres et à différentes œuvres
pies, à l'exception toutefois de sa bibliothèque, qu’il donna
aux archevêques de Malines, ses successeurs, à charge
pour ceux-ci de désigner un bibliothécaire qui veillerait
à la conservation des livres. À défaut d'acceptation de
cette condition par son successeur immédiat, la biblio-
‘ thèque devait être vendue, et son prix de vente appliqué
à des bonnes œuvres, au gré de ses exécuteurs testamen-
taires. Pour plus de garantie, le testateur ordonna de
faire un second exemplaire du catalogue de la biblio-
thèque, et de déposer celui-ci aux archives du chapitre
métropolitain (1).
Ô
(x) Archives du chapitre de St-Rombaut. Casier : TESTAMENTS DES ÉVÊQUES.
Testament de Facques Boonen, 1 juin 1655, original. — « .… excepta tamen mea
» bibliotheca quam relinquo episcopatui Mechliniensi perpetuo conser-
» vandam, juxta catalogum mea manu signatum, cuius duplicatum reponetur
» in capitulo semper custodiendum. Tenebuntur autem successores mei in
» perpetuum personam idoneam constituere bibliothecarium, qui librorum
» optimam gerat curam juxta formam quam forte praescribam. Si autem
» successor meus id detrectaverit, volo dictam bibliothecam vendi et
» pretium impendi sicut aliorum bonorum vendendorum ».
134 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
Bien que d’après une note au doyen du chapitre,
Michel van der Perre, ancien secrétaire de l’archevêque
Jacques Boonen, et l’un de ses exécuteurs testamentaires,
le chanoine Ohart se soit mis, en 1682, à copier ce cata-
logue (1), nous avons cherché vainement celui-ci dans les
archives du chapitre. C’est ce qui, malheureusement, ne
nous permet pas de nous rendre un compte exact de la
valeur du legs fait par l’Archevêque. Il n'était cepen-
dant pas sans importance, à en juger du moins par
le nombre assez considérable de volumes provenant
de cette bibliothèque, qui se trouvent actuellement au
Grand Séminaire et à la Bibliothèque communale de
Malines.
En tout cas, avant la confection du catalogue destiné
au chapitre, un certain nombre de livres avaient été
détournés de leur destination. D’aucuns, nous ne savons
sous quel prétexte, avaient été vendus, notamment quatre
volumes in-folio et quarante-deux volumes in-quarto, qui
furent exposés en vente le 3 septembre 1666, dans la
maison du curé de Sainte-Catherine, à Bruxelles,
ensemble avec les livres délaissés par celui-ci (2).
D'autres furent donnés au Grand Séminaire. Parmi ces
derniers, quarante-sept ouvrages défendus devaient être
conservés dans une armoire secrète, 27 loco secreto (3). Ils
furent remis le 19 mai 1666; le 19 janvier 1661, douze
(1) Archives de l’Archevéché. Fonns Des ARCHEVÈQUES.. Carton : Boonen. Note
de van der Perre.
(2) Archives de l’Arychevéche. FoNps DES ARCHEVÈQUES. Carton : Boonen. Note
de van der Perre : « Dese boeken van dese twee volle bladeren syn verkocht
» 3 september 1666, in ’t huis van den heer pastoir Sanctae Catherinae
» met syne boeken in myne presentie, te samen ten pryse van 22 g.
D'21St-10DL
(3) Igipem. Note de van der Perre. « Hodie 19 maïii 1666, die mercurii, tradidi
» dno. presidi seminarii srchiepiscopalis omnes libros supra expressos depo-
» nendos in loco secreto, presente dicto dno. preside et Jacobo Smet
» famulo meo. (s.) J. van der Perre, pbr. »
DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 135
autres ouvrages avaient déjà été cédés à la même biblio-
thèque (x).
Quant aux ouvrages qui continuèrent à former la
bibliothèque archiépiscopale, leur nombre s’accrût par
les donations successives des archevêques Alphonse de
Berghes (1668-1689) et Humbert-Guillaumea Praecipiano
(1689-1711).
Jusqu'ici, cependant, la bibliothèque était restée au
palais des archevêques à Bruxelles, où ceux-ci demeu-
raient habituellement. Ce ne fut que sous l’épiscopat de
Thomas-Philippe d'Alsace, qui fut appelé au siège épis-
copal en 1716, que la résidence ordinaire des archevêques
fut transférée à Malines. À peine nommé, le pieux prélat
s'occupa de restaurer ou plutôt de reconstruire à grands
frais le palais de Malines, élevé jadis par Mathias
Hovius, sur les propriétés du sire de Lilloo et sur les
terrains de l’ancien refuge d’Affighem.
Dans ce nouveau palais, Thomas-Philippe aménagea
à l'étage de l'aile antérieure du quadrilatère que for-
maient ses constructions, un vaste local destiné à recevoir
la bibliothèque.
Celle-ci fut transportée à Malines en 1718, ou dans les
premiers mois de 1719. Son transport coûta la somme to-
tale de cent soixante-neuf florins et trois quarts de sol (2).
(x) Archives de l’Archevéché. Note de van der Perre. « Desen 19 Januari 1661,
» gelevert aen Eerw. Heer president van ’t Seminarie archiepiscopael de
» onderschreven boeken raekende de bibliotheke ofte sterfthuis van wijlen
» Sijne Hoogweerdigheid den heere Aertsbisschop Jacob Boonen saeliger
» memorie. Present mijn eerw. heer bovenschreven ende Jacob de Smet,
» mijn dienaer. (get.) J. van der Perre ».
(2) Bibliothèque du Grand Séminaire. Section des manuscrits. Livre de comptes
du Cardinal d’Alsace (1701-1721), compte de l’année 1718-1719.
« Pour la barque pour transporter la bibliothèque de Bru-
xelles à Malines . : e à ; ; : 460.
Pour frais pour la porter à A Die ; : à : : US0.1E 3/4.
Pour la décharger à Malines : ; : ; ; : . - 28. 9.2
130 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
Thomas-Philippe voulait, en rendant le séjour de
Malines plus confortable, éloigner les archevêques de la
vie trop mondaine de Bruxelles, et les rapprocher de
leur église métropolitaine et de leurs conseillers naturels,
les chanoines du chapitre de Saint-Rombaut. Il voulait
aussi faciliter les études aux chanoïnes et aux autres
membres du clergé de sa cité archiépiscopale, en leur
ouvrant toutes larges les portes de sa bibliothèque et en
dotant celle-ci d’une grande quantité de livres de valeur.
« Depuis les quatre-vingt-trois années, dit l’'Archevêque
dans l'acte de donation de sa bibliothèque au chapitre,
qui se sont écoulées depuis la mort de notre prédé-
cesseur Jacques Boonen jusqu’à ce jour, il a paru, grâce
à l’art de l'imprimerie, un nombre très considérable
d'ouvrages sur des matières de toute sorte; la biblio-
thèque archiépiscopale demandait donc, pour être un
auxiliaire efficace aux études, de très importants accrois-
sements, aussi avons-nous dépensé de grandes sommes
d'argent, et nous sommes-nous donné beaucoup de
peine, pour nous procurer ce choix de livres et ce
grand nombre de travaux de valeur qu'on trouve
aujourd’hui (en 1738) dans la bibliothèque du palais
archiépiscopal à Malines... A cette fin, nous avons
déposé dans notre bibliothèque, des éditions rarissimes
concernant les langues et les rites orientaux, sortis des
presses de la Sacrée Congrégation de la Propagande,
ainsi qu'un nombre très considérable d'anciennes édi-
tions particulièrement remarquables. Nous y avons
ajouté aussi les travaux récents les plus utiles et les
mieux appropriés, ainsi que des éditions nouvelles et
complétées. »
Déjà en 1725, Corneille van Gestel, dans la dédicace
de son Histoire de l'Archidiocèse, estime à six cents
DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 137
le nombre de volumes dont le Cardinal d'Alsace avait
enrichi la bibliothèque (1).
Parmi les ouvrages les plus précieux ou les plus rares
qui y figuraient, nous pourrions citer la fameuse Bible de
Sixte-Quint, éditée à Rome en 1590, qui fut supprimée en
1592, par Clément VII, et dont les exemplaires au
xv11° siècle déjà étaient presqu’ introuvables (2).
Citons aussi la Bible polyglotte du cardinal Ximenez(3),
le Commentaire sur l’Ecriture Sainte par Cornelius a La-
pide (4), les Acta Sanctorum, dont les volumes de mars à
juin coûtèrent au Cardinal la somme de deux cent
quatre-vingt-trois florins et dix sols, plus cinquante-et-un
florins pour la reliure (5), les Canons et Décrets du Con-
cile de Trente, édités à Rome, en 1564, et authentiqués
par le secrétaire et les notaires du Concile (6), les Canons
et Décrets des sessions du même Concile, tenus à Bou-
logne (7), les œuvres de Thomas a Kembpis (8), imprimées
(1) Corn. VAN GESsTEL. Historia sacra et profana archiepiscopatus Mechli-
niensis. Hagae Comitum 1725.
(2) Biblia sacra vulgatae editionis ad Concilii Tridentini praescriptum a Sixto V,
recognita et approbata. Romae ex typographia apostolica V'aticana. Cet exemplaire
est conservé actuellement à la bibliothèque du Grand Séminaire. C’est un
superbe exemplaire, sur grand papier, relié en plein maroquin rouge. La
reliure fut restaurée à Paris, en 1785, par De Rome, qui se fit payer de ce
chef soixante livres.
(3) Biblia polyglotta hebraicé, chaldaicé, graecè et latiné nunc primum impressa
de mandato ct sumptibus EF. Ximenii de Cesnevos, curis Demetrii Cretensis, Antoni
Nebrisensis, etc. In Complutensi universitati industria Ayrnaldis Guilielmi de Broca-
vio, 1514-1517, 6 vol. in-fol.
: (4) Imprimé à Anvers, 1618-1627, 17 vol. in-fol.
Actuellement à la bibliothèque du Grand Séminaire.
(5) Bibl. du Grand Séminaire. Section des manuscrits. Livre de comptes du
Cardinal d’ Alsace (1701-1721). Compte de l’année 1718-1719.
(6) Canones et decreta sacro-sancti oecumenici et generalis concilii tridentini sub
Paulo III, Fulio III, Pio IIII, PP. Max. Romae apud Paulum Manuticum.
1564, in-fol.
(7) Canones et decreta sacro-sancti cecumenici et generalis Concilii Tudentini. Bo-
noniae. Anselmus Giacarellus, 1548, in-fol.
(8) Opera et hbri vite fratris Thome de Kempis,. Nurenberg. Laspar Hoch-
seder, 1494, ir-fol. Egalement à la bibliothèque du Grand Séminaire.
138 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
à Nurenberg, en 1494, le Catalogue de la Bibliothèque
royale de Paris, qui fut envoyé au Cardinal, en cadeau,
par le roi lui-même, les œuvres complètes de Benoît
XIV, don du Pape, les Actes du Clergé de France, don
des évêques français, et une multitude d'éditions sorties
des presses des Alde, des Elzevir, des Robert Estienne.
Mais le Cardinal ne se contenta pas de collectionner
des livres, en vrai bibliophile, 1l leur fit donner de riches
reliures. « Les anciens ouvrages, dit-il, qui nous sont
» parvenus grâce à la générosité de nos prédécesseurs,
» ainsi que les livres que nous avons achetés nous-mêmes,
» ont été reliés à nouveau par nos soins. »
Ces reliures dont, à la suite des circonstances que nous
exposons plus loin, une partie se conserve encore à Ma-
lines, étaient presque toutes de pleines reliures en veau
naturel avec les armoiries du Cardinal, estampées en or
sur les plats. Ouand il s'agissait de livres, en effet, le
Cardinal ne lésinait jamais. Il possédait une fortune
princière, et sans diminuer en rien ses aumônes, 1l savait
princièrement encourager les artistes et les savants.
Grâce à sa munificence, Van Gestel put faire paraître son
Histoire de l’Archidiocèse, et le père Du Sollier, qui avait
publié, en les dédiant au Cardinal, les actes de saint
Rombaut, reçut une gratification de sept cents florins (1).
Parfois même le Cardinal se plaisait à prendre une part
active à la revision de certains livres (2), et toujours ses
(x) Bill. du Grand Séminaire. Livre de comptes du cavd. d'Alsace (1701-1721).
Compte de 1718-1719. « Donné au P. Du Sollier, pour la vie de saint Rom-
baut, qu’il m’a dédiée, 700 ff. ».
(1) Jean-François Foppens notamment, que d’ailleurs le Cardinal devait
élever peu après à la dignité d'archidiacre, nous apprend dans l’introduc-
tion de sa Büibliotheca Belgica, que le savant bibliophile lui avait fourni de
nombreuses notes écr.tes de sa main, pour cet ouvrage. — J.-F. Foppexs,
Bibliotheca Belgica. Bruxellis, Mpccxxxix, p. 1v. — Guillaume Smits, l’auteur
d’une traduction flamande de l’Ecriture, nous assure de même, dans la dédi-
DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 139
encouragements allaient auxtravailleurs et aux savants (r).
Pour prendre soin de sa précieuse collection et pour le
seconder dans son œuvre d’intelligent Mécène, l’Arche-
vêque avait eu la main assez heureuse pour trouver un
érudit et un homme digne de toute sa confiance, son
secrétaire Corneille-Paul Hoynck van Papendrecht, qui
occupa le poste de bibliothécaire depuis le 21 janvier
1717 (2) jusqu’à sa mort, le 13 décembre 1753.
Celui-ci, tout en accordant une notable partie de son
temps aux affaires ecclésiastiques et en publiant plusieurs
travaux historiques justement appréciés, se dévoua à
l'organisation de la bibliothèque archiépiscopale. Il y
introduisit un nouveau classement, et sur l’ordre de
cace de son travail au Cardinal, que celui-ci prit part à la revision de sa
traduction. F.-W. Smits. Genesis vulgatae editionis, versione belgica. Antverpiae,
1793; t: 1.
(1) Ce fut le Cardinal d’Alsace, pour ne citer que deux exemples, qui
appela à la chaire d’Ecriture Sainte au Séminaire, ].-B. De Laet, et à la pré-
sidence du même Séminaire, le savant Pierre Dens.
(2) Archives de l’Archevéche. Acres DES Evèques. Reg. w!, fol. 41 v°.
Corneille-Paul Hoynck van Papendrecht naquit à Dordrecht, en 1686.
Après avoir exercé pendant quelque temps les fonctions du saint ministère
à La Haye, il devint secrétaire de l'archevêque de Malines, Thomas-Phi-
lippe d'Alsace. Celui-ci le nomma successivement conservateur de la
bibliothèque archiépiscopale, et chanoine. Hoynck van Papendrecht fut,
pendant le voyage du Cardinal à Rome, nommé vicaire-général et devint
archiprêtre de Malines. Il mourut le 13 décembre 1753. Voici la liste de ses
ouvrages, dont le dernier surtout a conquis une légitime célébrité :
10 Historia ecclesiae Ultrajectinae a tempore mutatae religionis in foederato Belgio.
Malines, 1725, in-4. Histoire de la petite église d'Utrecht. Ce livre fut
traduit en flamand et publié en Hollande, en un volume in-fol., en 1728.
20 Sex epistolae de haeresi et schismate aliquot presbyterorum Ulirajectensium.
Malines, 1720, in-4°.
30 Specimen eruditionis Broedersianae. Malines, 1730, in-4°. Examen critique
du livre de Nicolas Broedersen : Tractatus historicus primus de capitulo Cathe-
dyali ecclesiae metropolitanae Ultrajectensis.
4° Analecta belgica où plus exactement Vifa Viglii ab Ayta Zuichemi, ab ifso
Viglio scripla ejusque necnon Yoachimi Hapbperi et Foannis Baptistae Tassü opera
historica, aliaque analecta ad historiam Scissi Belgi potissimum atlinentia in sex
parles divisa. La Have, 1743, 6 vol. in-4°.
140 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
l'Archevêque, mêla les livres nouveaux au fonds ancien,
pour n’en faire plus qu’une seule bibliothèque bien
homogène.
Ce fut cet admirable dépôt que, le ro juillet 1738,
Thomas-Philippe d'Alsace, dans sa libéralité et son zèle
éclairé, donna aux chanoines de l’église métropolitaine et
ouvrit au clergé de la ville.
En effet, avant d'entreprendre son dernier voyage à
Rome (1), l’'Archevêque céda, par don entre vifs, sa biblio-
thèque personelle et les livres de l’Archevêché aux arche-
vêques, ses successeurs, et au chapitre de Saint-Rombaut.
« Pour sûr, dit-1l dans cet acte, nous avons compris
» que cette bibliothèque, si elle restait toujours fermée,
» aurait été érigée sans profit. Il est de toute justice
» d’ailleurs, que les prêtres et autres ecclésiastiques, qui
» ont le désir et le goût de l'étude, ne soient pas privés de
la faculté de se livrer au travail, afin que ce qui a été
» imprimé pour tous soit profitable à un grand nombre.
» Par conséquent, après mûre délibération et après
longue réflexion, nous avons décidé et décrété que
notre bibliothèque, c’est-à-dire tous les livres que nous
avons achetés ou que nous avons acquis de quelque
» autre manière, et ceux que nous pourrons encore
obtenir dans la suite, ainsi que ceux de notre palais
archiépiscopal (de Bruxelles), que nous avons déjà
transportés à Malines et que nous y transporterons
» encore dans la suite, soient mis à la disposition et à
l'usage des hommes d'étude.
» Ainsi, nous donnons notre bibliothèque, d’abord aux
» archevêques de Malines, nos successeurs, et ensuite au
chapitre métropolitain de Saint-Rombaut, évêque et
martyr, patron de cette ville. Et comme après ie décès
2
Ÿ
2
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A
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©
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V
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S
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LV
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Le?
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(x) FoPrens. Bibliotheca Belgica, p. II.
DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 141
» de chaque évêque, le siège épiscopal reste vacant
» parfois assez longtemps, et que d'autre part le chapitre
» de notre dite église, qui est le premier de tous les
» chapitres de Belgique, tant par la science que par son
» rang hiérarchique, est tout désigné pour veiller à la
» splendeur, à la conservation et à l'enrichissement de
» cette bibliothèque, nous avons cru devoir lui en confier
» la garde, la direction, l'accroissement et l'usage. »
Le lendemain du jour où le Cardinal signa cet acte de
donation, celui-ci fut lu à la salle capitulaire; les cha-
noines députèrent aussitôt auprès de l’Archevêque, le
doyen Jérôme Stevart, le chantre Benoit de Ruddere et
l'archiprêtre Hoynck van Papendrecht, pour lui présenter
les remerciments du chapitre et recevoir de ses mains
l'acte de donation et les clefs de la bibliothèque. Le
Cardinal conduisit les délégués au local de celle-ci, et là,
debout sur le seuil de la porte, il leur passa l'acte de
donation revêtu de sa signature et de son grand sceau.
Ce fut le doyen du chapitre, qui, au nom de ses confrères
et des futurs archevêques, accepta la donation. La
semaine suivante, les députés, en séance ordinaire du
chapitre, rendirent compte de leur entrevue avec le prélat,
et les chanoines décidèrent de se rendre en corps auprès
du Cardinal, dès sa rentrée à Malines, pour lui présenter
leurs plus vifs remerciments (1).
Par son acte de donation, Thomas-Philippe d'Alsace
avait aussi réglé les conditions d'usage de la biblio-
thèque, en d’autres mots, il avait prescrit un règlement
d'ordre intérieur.
L'article premier portait que, sous aucun prétexte, fut-
ce même d'utilité publique, aucun livre ne pourrait être
enlevé du local.
(x) Ayrchives du chapitre. DÉLIBÉRATIONS CaAPITULAIRES, Reg. XV. fol. 203,
délibération du 18 juillet 1738.
142 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
Par l’article deuxième, le Cardinal se réservait cepen-
dant le droit de remplacer les livres moins utiles, moins
bons, moins propres ou moins somptueux, par d’autres
plus utiles, plus propres ou plus riches. Après la mort
du donateur, d’après l’article troisième, de pareils
échanges ne pourraient se faire que du consentement du
chapitre et de l’archevêque.
Les articles 4, 5 et 6 concernaient le bibliothécaire.
Après la mort du Cardinal, le chapitre nommerait, à
côté du bibliothécaire désigné par l'archevêque, un
second conservateur. Celui-ci garderait les clefs de la
bibliothèque et devrait rendre compte de sa gestion au
chapitre.
L'article 8 réglait l'admission des personnes désireuses
de consulter les livres de la bibliothèque. Outre les
chanoines, qui y avaient accès de plein droit, les curés
de la ville, les professeurs du Séminaire, les chanoines
zellariens, les chapelains de la métropole, et tous les
autres membres du clergé séculier pouvaient y être
admis, sur demande adressée au bibliothécaire.
Les autres articles du règlement avaient trait soit à la
présence des bibliothécaires lors de la visite des travai:-
leurs, soit à la conservation et la communication des
livres prohibés.
Enfin, par un dernier article, Thomas-Philippe se
réservait le droit d'apporter, sa vie durant, au règle-
ment qu'il venait d'édicter, les modifications que lui
paraîtraient dicter les circonstances.
De cette dernière faculté, l'Archevêque n'usa plus. Sous
l'intelligente direction de Hoynck van Papendrecht,
auquel succéda, le 18 avril 1754 (1), Emmanuel Casselot,
la bibliothèque continua à s'enrichir et à prospérer.
(x) Archives de l’Archevéché. Actes pes EvÊQuESs, reg. Dd, 135 v°.
DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 143
À diverses reprises, d’ailleurs, elle reçut d'importants
accroissements, grâce à la générosité de divers cha-
noines, parmi lesquels il convient de citer le doyen
Michel Holvoet (1).
Thomas-Philippe d'Alsace mourut à Malines, le 5 jan-
vier 17959. Son successeur sur le siège archiépiscopal fut
lardent et généreux cardinal [ean-Henri de Francken-
berg. Ce dernier était trop absorbé par la défense de la foi
et de la discipline ecclésiastique contre les progrès de la
philosophie et les attentats du joséphisme, pour cultiver,
au même point que son prédécesseur, le goût des livres
et l’ardeur de l'étude.
Sans se désintéresser complètement de la bibliothèque,
il en abandonna le soin au chapitre.
Aussi est-ce ce dernier seul qui, en 1766, prend l’initia-
tive de faire nettoyer les livres. Dans sa réunion du 22
août, en effet, ilchargeles deux bibliothécaires Guillaume-
Joseph van Meldert et Arnold Collaerts, de procéder, avec
des aides à leur choix, à un nettoyage complet de la biblio-
thèque. Les frais montèrent à vingt-cinq florins seize sols,
qui furent payés sur les revenus de la manse capitulaire (2).
(1) Michel Holvoet fut successivement secrétaire et archiviste du car-
dinal d'Alsace, chanoine, pénitencier et doyen du chapitre. Il mourut en
1753, à l’âge de 43 ans seulement. Par son testament olographe, daté du
9 février 1740 (Archives du Chapitre. TESTAMENTS DES CHANOINES. Testament
de Michel Holvoet. Original), il légua la partie la plus précieuse de ses
livres à la Bibliothèque des Archevêques et du chapitre. « Quicumque in
» mea bibliotheca, dit-il, fuerint libri manuscripti, item edita quorum exem-
» plaria non reperiuntur in bibliotheca ab Emo. Dno. meo archiepiscopo
» suis successoribus simul et capitulo metropolitano donata, huic ilios
» relinquo, si qui sint in hac deterioris editionis quam in illa eiusmodi
» exemplaria commutari permitto. Commutatos et reliquos omnes meae
» bibliothecae libros dono abbatiae Sonnebecanae, ord. can. regularium
» Sancti Augustini prope Ipras ».
(2) Archives du chapitre. DÉLIBÉRATIONS CAPITULAIRES, nouvelle série, t. VI,
p. 345, séance du 10 octobre 1766. Dans sa séarce du 22 août, le chapitue
avait résolu que « expensae vero illius operis solventur ex olla pascimonii,
» vulgo spaerpot, spectante ad mensam capituli. » IBIDEM, p. 339.
144 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
Cependant, des jours tristes et une ère de deuil allaient
assombrir les destinées de notre pays : la révolution, qui
avait semé tant de ruines sur le sol de la France, déversa
bientôt ses hordes destructrices sur la Belgique.
Malines eut à subir une première occupation en 1702,
pendant laquelle, au mois de janvier 17093, les scellés
furent apposés sur la bibliothèque de l’Archevêché (r).
Il ne semble pas toutefois, qu'elle eut à subir des dépré-
dations.
Ce fut pire à la seconde invasion.
Le 15 juillet 1794, les Français entrèrent victorieuse-
ment à Malines, et le général divisionnaire, qui les com-
mandait, s'installa avec son état-major à l’Archevêché.
En prévision des événements, des précautions avaient
été prises. Le président du Séminaire, qui était à cette
époque le prudent et courageux De Lantsheere, avait
fait mettre les scellés sur le local de la bibliothèque (2),
dont, d’ailleurs, il avait enlevé et mis en sûreté un certain
nombre de volumes (3).
À peine installés, les Français requirent le président
De Lantsheere, de faire procéder à la levée des scellés et
le sommèrent de déposer les clefs"du local/entreles
mains de l’adjudant-chef d'état-major.
Cet ordre fit assez apparaître les intentions des Fran-
çais, et le bruit, qui n’était malheureusement que trop
(1) Chronique dé Schellens, ms. aux Archives de la Ville, t. VII, p. 310.
(2) Archives de l'Archevéché. FoNDs DES ARCHEVÈQUES, Carton : de Franckenberg.
« Le président du Séminaire de la ville de Malines est requis de donner
» ordre à la municipalité de la dite ville de faire ouvrir la bibliothèque de
» l’Archevêché, sur laquelle il avait fait mettre les scellés et d'en déposer
» les clefs entre les mains de l’adjudant-général chef de l'état-major divi-
» sionnaire. Le général de division. Par ordre : l’adjudant-général, (s.)
» Duverger. Fait au quartier général de l’archevêché de Malines, le 28
» messidor, 2n° année de la République française une et indivisible (17 juil-
» let 1794). Original ».
(3) Chronique de Schellens, t. VIII, p. 641.
DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 145
fondé, circula en ville, qu'ils voulaient transporter la
bibliothèque à Paris. Aussitôt quelques membres du
clergé, au nom de leur confrères et de la population
malinoise, s'adressent à la municipalité, pour la supplier
d'intervenir auprès des Représentants du peuple, afin de
maintenir le précieux dépôt de livres à Malines. Pour
donner plus de poids à leur requête, les signataires, qui
étaient le chanoine Gilis, le pléban de St-Rombaut, le
curé de Notre-Dame, le chanoine zellarien Smaes, et
Dossche, professeur au Séminaire, allèrent jusqu’à dire,
en faisant quelque violence aux termes de la donation,
que celle-ci avait été faite non seulement à l'usage du
clergé, mais encore au profit de tous les habitants de
la ville (r).
La requête, énergiquement appuyée par la municipa-
lité, fut transmise aux représentants du peuple, le 21 sep-
tembre (2).
Ceux-ci, sans daigner répondre à la protestation des
Malinois, donnèrent ordre de passer outre.
Le lendemain, vingt-deux caisses, où le représentant
du peuple, Laurent, avait fait emballer les livres qui lui
paraissaient les plus curieux et les plus importants,
furent embarquées en destination de Paris (3).
Quant aux volumes qui restaient à l’Archevêché, les
Français décidèrent de les faire transporter ailleurs au
plus tôt, attendu que l'autorité militaire poussait vive-
ment l'aménagement du palais archiépiscopal, dont elle
avait résolu de faire un hôpital.
Le magistrat s'aboucha. à ce propos avec le président de
Lantsheere et le pléban du chapitre de Saint-Rombaut.
Le premier offrit la place nécessaire au Séminaire, à con-
(x) Archives administratives de Malines. Farde 180, original.
(2) Ibidem, minute.
(3) Chronique de Schellens, t. VIT, 437.
10
140 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
dition que les scellés fussent mis sur les chambres où
l'on placerait les livres, et qu’on l’exemptât des logements
militaires.
Dès le lendemain, l’on était d'accord. Le président
obtint que pour les trois chambres qu'il mettrait à la
disposition de l'autorité pour le dépôt de la bibliothèque,
il aurait autant d'hommes de moins à loger.
Le 27 septembre 17094, les livres furent transportés
au Séminaire et les scellés apposés sur le local (1).
Quant aux boiseries, que le charpentier Van Dyck
avait transportées avec les livres, elles furent rapportées
à l'évêché et disparurent, l’on ne sait comment (2).
Les choses en restèrent là jusqu’au mois de novembre,
quand, par suite des travaux qu’on y exécutait, l’on
découvrit au palais archiépiscopal, un grenier emmuré,
dans lequel se trouvaient cachés des meubles de prix,
des papiers et un certain nombre de livres. Ces derniers
allèrent, en six caisses, rejoindre au Séminaire le reste de
la bibliothèque.
Le tout y resta jusqu’en 1798. À cette époque, les
locaux du Séminaire furent mis ne vente et adjugés, le 30
septembre, à Vincent-Joseph Parmentier (3). Les livres
s’en allèrent cette fois ensemble avec la bibliothèque de
cet établissement, dans les combles de l'hôtel de ville.
. La bibliothèque du Séminaire, qui elle aussi contenait
de riches trésors, était à ce moment là dans un piteux
état. Une bonne partie des livres avait été volée, le reste
arraché des rayons et jeté pêle-mêle par terre. « Aujour-
» d’hui, 3 thermidor, disent les experts chargés, en 1708,
» de linventaire des biens meubles qui restaient encore
(1) Chronique de Schellens, t. VII, p. 438.
(2) Ibidem, t. VII, p. 720.
(3) Zbidem, t. VII, p. 550.
DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 147
» dans les bâtiments, à neuf heures du matin, nous étant
» réunis afin de continuer notre opération et étant entrés
» dans la bibliothèque, nous y avons trouvé tous les
» livres pêle-mêle, au milieu de la chambre; nous avons
» commencé par les faire arranger dans les locquettes,
» pour pouvoir en faire l'estimation, et après y avoir été
» employés toute la journée, nous avons réapposé les
» scellés et remis notre opération au lendemain neuf
» heures du matin ».
L'on recommença la même opération pendant les cinq
jours suivants, le 9 thermidor (27 juillet), l'on procéda à
l'estimation des livres, au nombre de 1126 volumes
in-folio, 746 in-quarto et 253 de moindre format. Le tout
fut évalué à six cent trente-cinq livres! (1)
Pendant dix ans, il semble qu’on ne se préoccupa plus
ni des livres du Séminaire, ni de ceux de la bibliothèque
de l’Archevêché.
Le 26 juillet 1808, le ministre des Cultes de l'empire,
le comte Bigot de Préameneu, pria l'archevêque de
Malines de lui faire connaître s’il avait à sa disposition
un nombre suffisant de livres pour l'usage de l’Archevêché
et pour celui du Séminaire, et l’invita de lui indiquer sil
existait dans la ville de Malines, ou dans d’autres villes
du diocèse, des dépôts de livres d’où il fut possible d’ex-
traire les ouvrages dont il avait besoin (2).
L'administration municipale de Malines avait d’ail-
leurs devancé les instructions ministérielles. Le 20 juin
déjà, le maire avait envoyé au Séminaire, mille trois cent
quatre-vingt-quatorze volumes, dont sept cent quarante-
et-un in-folio et deux cent quarante-neuf in-quarto (3).
(x) Archives administratives de Malines, farde 180, oviginal.
(2) Arch. de l’Archevéché. FONDS DU SECRÉTARIAT (1802-1830). Correspondance
ministérielle, B, 47, a; lettre du 21 juillet 1808, original,
(3) IBipEM, B, 47, m.; note,
148 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
Il promettait en même temps d’ordonner des recherches
sur ce qui restait encore de livres de sciences ecclésias-
tiques, provenant soit de la bibliothèque de l’Archevêché,
soit de celles du Séminaire, du Grand Conseil ou des cou-
vents supprimés. Un assez grand nombre de ces livres,
en effet, avait été volés ou vendus, d’autres, au nombre
de trois cents, avaient été envoyés à la bibliothèque pu-
blique d'Anvers (1).
Il est problable toutefois qu’un certain nombre de ces
derniers volumes revinrent à Malines. En effet, les
vicaires-généraux Huleu et Forgeur, après la démission
de larchevêque de Roquelaure, et surtout l'évêque
nommé de Pradt, profitant des dispositions bienveillantes
du ministère, commissionnèrent des prêtres, tant à Anvers
qu'à Bruxelles et à Louvain, pour rechercher les livres qui
pourraient convenir pour la bibliothèque du Séminaire
et pour celle de l’Archevêque, et qui, aux termes des
instructions ministérielles, n'étaient point utiles dans les
bibliothèques publiques (2).
Grâce à eux et à la bienveillance de l’administration,
le Grand Séminaire ne récupéra pas seulement un grand
nombre de volumes provenant de son ancienne biblio-
thèque, ainsi que de celle de l’Archevêché ; mais il obtint
encore un nombre considérable d'ouvrages, dont plu-
sieurs d’une grande valeur, provenant des bibliothèques
des couvents supprimés, tant à Malines que dans les
autres parties du nouvel archidiocèse.
Le chanoine van Helmont, le laborieux ancien secré-
(x) Aych. de l’Archevéché. B, 47, g; lettre des vicaires-généraux au ministre
des Cultes, 15 novembre 1808, minute.
(2) Ces prêtres furent, à Anvers, M. Vrancken, — lettre des vicaires-géné-
raux au préfet du département des Deux-Nèthes, 30 octobre 1811, — à
Bruxelles, M. Cleerens, curé de Ste-Catherine, — lettre des vicaires-géné-
raux au préfet du département de la Dyle, 9 mai 1812, — à Louvain,
M. Lamal, curé de St-Pierre dans cette ville, — même lettre.
DES ARCHEVÊQUES DE MALINES 149
taire du cardinal de Franckenberg, qui nous a laissé tant
de notes du plus haut intérêt sur les événements dont
il fut le témoin, et souvent l’un des acteurs, mais qui,
la plupart du temps, à bon droit d’ailleurs, ne montre
guère de sympathie pour l'abbé de Pradt, l’évêque
nommé et intrus de Malines (1), lui en veut à propos de
cette dotation de la bibliothèque du Séminaire, et plus
encore de la vente d’un certain nombre d'ouvrages que
le gouvernement lui avait cédé. « Sans consulter le
» chapitre métropolitain, dit-il, l’'Archevêque parvint à
» obtenir, à son profit et à celui du Séminaire, ce qui
» restait encore de ces livres (de l’ancien Archevêché), et
» sous prétexte que plusieurs étaient inutiles et qu'il
» désirait les remplacer par des ouvrages plus utiles, il
» projetait de les vendre, ce qu'il fit d’ailleurs le 8 mai
» 1811 et les jours suivants, et cela à un prix très bas,
» au mépris de la volonté du pieux fondateur et des
» droits du chapitre et des archevêques (1). »
(1) Dominique Dufour de Pradt, né dans le département actuel du Cantal,
le 23 avril 1750, fut, avant la Révolution, vicaire-général de l’archevêque
de Rouen: sous l'empire, il devint aumônier de Napoléon, puis en 1804,
évêque de Poitiers, et enfin, il fut, en 1808, désigné, par décret de
l'empereur, pour succéder comme archevêque de Malines à Mer de
Roquelaure, qui s'était démis de son siège. La désignation de de Pradt par
Napoléon fut agréée par le pape, qui expédia ses bulles peu après. Mal-
heureusement pour de Pradt, ces bulles contenaient des termes qui reven-
diquaient trop clairement les droits du Souverain Pontife. Ces termes
déplurent à l’empereur, et celui-ci garda les bulles dans les cartons du
ministère des Cultes. Cela n'empêcha pas de Pradt de se présenter à
Malines. Le chapitre, obéissant aux stipulations du droit qui défendent
l'installation des évêques avant l’exhibition de leurs bulles, refusa de
recevoir l'Archevêque comme tel. Les vicaires-généraux furent plus com-
plaisants, ils permirent, au mépris du droit canonique, à l’évêque nommé
mais non admis, de se mêler de l'administration du diocèse. Cette situation
irrégulière dura jusqu'en 1815, quand de Pradt résigna librement ses droits
sur le siège de Malines, entre les mains du Souverain Pontife. Cfr. VAN
HELMoNT, Vita illustrissimi dni. Dominici de Pradit, ms. aux arch. de l’Arche-
vêché; — P. CLaEssens, La Belgique chrétienne depuis la conquête française jusqu'à
nos jours (1794-1880), t. II, 29-58. Bruxelles, 1883.
(1) Van HELMONT, Of. cit., p.27.
150 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
_
Nous n'avons pu, malheureusement, obtenir jusqu'ici
des renseignements bien complets sur la vente en
question, tout ce que nous en savons, c’est que de Pradt
avait demandé, en date du 12 mars 1810, au ministre des
Cultes, l'autorisation nécessaire, et que celle-ci, après
des explications supplémentaires, lui fut accordée le
5 avril suivant. Les recherches mêmes que M. le Con-
seiller d'Etat, Directeur général des Cultes, Dumay, a
bien voulu ordonner à notre intention dans les archives
du ministère des Cultes à Paris, afin de retrouver les
lettres de l'abbé de Pradt au ministre, sont restées infruc-
tueuses (1).
Malgré les cessions de livres déjà faites, 1l restait
encore dans les combles de l’hôtel de ville, bon nombre
de volumes, provenant de l’Archevêché et du Grand
Conseil. Le 12 février 1817, le maire les donna de même
au Séminaire, qui devint ainsi l'héritier principal des
livres de l’ancienne bibliothèque des archevêques (2).
Un certain nombre de volumes, cependant, restèrent à
la ville, ils sont conservés aujourd’hui à la bibliothèque
communale, d’autres, en très petit nombre, firent partie de
la bibliothèque particulière de l'archevêque de Pradt, et
se trouvent aux archives de l’Archevêché (3).
C'est ainsi que fut dispersé ce précieux dépôt, qui fit
dire à Foppens, qui se connaissait pourtant en livres, que
nulle part en Belgique l’on n'aurait trouvé pareille col-
lection (4).
JosEPH LAENEN.
(x) Arch. de l’Archevèche. FoNps Du SECRÉTARIAT (1802-1830), Correspondance
ministérielle, B, 52; lettre du minist’e des Cultes, 5 avril 1810, orig.
(2) Chronique de Schellens, t. X, p. 92.
(3) Les livres provenant de l’ancienne bibliothèque de: l’Archevêché sont
reconnaissables, tant à l'ev-libris des archevêques Boonen ou d’Alsace
qu’à l'étiquette de cuir noir, avec lettre et numéro d'ordre en or, qui se
trouve au bas du dos de chaque volume.
(4) Foppexs. Machlinia nascens et crescens, ms. aux arch. de l’Archevêché,
t. III, p. 24.
ANNEXES Tor
ANINIERCES
Acte de donation de la Bibliothèque archiépiscopale
TAOMAS PHIEIPPUS 7 &c
Omnibus has visuris salutem in Domino. Concilium Mediola-
nense IV, advertens, plurimum adjumenti rebus Ecclesiasticis publicis
afferri ex libris sacris, voluminibusque Sanctorum, et aliis Ecclesiasticis
cujüsvis generis codicibus, ad tuendam nempe Catholicae doctrinae
veritatem, et ad coarguendam haereticorum eam depravare conantium
temeritatem, provide sancivit : (Conc. tom. 15. col. 438) ut Bibliothecae
Ecclesiae, ubi ecclesiastica volumina aliique codices sunt, certus locus in
Episcopalibus, aut Canonicalibus, alisve Ecclesiae aedibus, curante Epis-
copo, constitueretur. Quae cautela et providentia in nullo ante Concilio
adhibita, a S. Carolo Borromaeo proposita est ea ratione, quod mul-
torum clericorum studia impediat bonorum librorum penuria, et pleris-
que privatorum desint idonei ad instruendam Bibliothecam sumptus.
Huc proculdubio respexit Predecessor noster Jacobus Boonen, qui
privatae saepe inopiae succurrere publici muneris esse censens,
magnam omnium facultatum librorum copiam successoribus suis
Archiepiscopis Mechliniensibus testamento reliquit, constituens ut
illi custodiendae praeficeretur Bibliothecarius, prout hactenus etiam a
Nobis unus de gremio capituli nostri Metropolitici constitutus fuit.
Porro ad hujus conservationem Bibliothecae (cui accesserunt
nonnulli libri per praedecessores quoque nostros Alphonsum de
Berghes et Humbertum Guilielmum a Precipiano sedi Archiepiscopali
pariter donati) opportunum et quinimo necessarium esse duximus,
illam e Palatio Archiepiscopali Bruxellensi transferre in hanc civi-
tatem, in qua apud sedem nostram fiximus continuam residentiam :
quare libros illos omnes a novemdecim retro annis transtulimus in
palatium Archiepiscopale Mechliniense, paucis desideratis, qui jam
diu defuisse visi sunt, et dignosci poterunt ex catalogo, qui Biblio-
thecario Archiepiscopali consignatus est, et in ipsa Bibliotheca custo-
ditur. Hos autem collocavimus eum in locum, qui jam visitur, et
quem pro Bibliotheca perpetua hujus sedis Archiepiscopalis con-
152 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
struximus et huic unico usui impendimus ac destinavimus, aptatis,
ipso in loco armariis seu librorum loculamentis, iisque distinctis, in
quibus codices et volumina certo ordine disposita sunt.
Quia vero octoginta trium annorum spatio, quod a decessu praedicti
praedecessoris nostri Jacobi Boonen usque ad praesentem annum
eMluxit, novorum librorum in omni facultate ingens numerus favore
typographicae artis in lucem prodiit : ut proinde Bibliotheca Archie-
piscopalis, non exiguum pro juvanda bona eruditione augmentum
posceret, opes magnas et industriam sedulam impendimus, ad
comparandam Nobis illam librorum prestantiam et exquisitorum mul-
titudinem, quae hodie in Bibliotheca palatii archiepiscopalis Mechli-
niensis cernitur, quam multitudinem, Deo dante et vità comite,
etiamnunc augere constituimus, ut studiorum (quae liberalissima et
honestissima impensa est) tamdiu rationem habeamus quamdiu
modum. Hunc in finem acceptos Romà & typographia Sac. Cong. de
propaganda fide rarissimos codices orientalium linguarum ét rituum
in hanc bibliothecam intulimus; pretiosiores non paucas antiquas
editiones insignium prae caeteris librorum; necnon accommodatiores,
utilioresque et plerumque auctiores editiones novas addidimus; veteres
plurimos libros ex Predecessorum nostrorum, uti diximus, liberalitate
relictos, aut a Nobis emptos, novis involucris decoravimus; et
incompleta opera nonnulla complevimus; tandem illorum nostrosque
libros, veteres et novos permiscuimus secundum diversas scientiarum
aut artium classes, ut una sit omnium Bibliotheca.
Verum enim vero probe intelligimus, Bibliothecam, si semper
clausa sit, frustra videri erectam, et aequum esse, ut ecclesiastici
ordinis viris, quibus animus est et ingenium, copia discendi non desit,
ut pluribus prosit quod pro utilitate publica typis est emissum : ideo,
re diu multumque perpensa, statuimus et firmiter decrevimus,
Bibliothecam nostram, id est, libros omnes a Nobis emptos aut aliter
acquisitos, et deinceps a Nobis emendos, atque Bibliothecae palatii
nostri Archiepiscopalis in hac civitate illatos aut deinceps a Nobis
inferendos, ad plurium utilitatem usumque destinare, atque in primis
Archiepiscopis Mechliniensibus successoribus nostris pro tempore
futuris integram ejusdem copiam facere, necnon capitulo nostro
Metropolitico et primatiali Ecclesiae Sancti Rumoldi Episcopi martyris
et Patroni in hac civitate.
Et quia sedes Archiepiscopalis Mechliniensis post singulorum
Archiepiscoporum cessum vel decessum, aut alias, et quandoque diu
nimis, vacatura est, et Capitulum praedictae Ecclesiae nostrae (quod
tam eruditionis quam ordinis Ecclesistici, inter omnia Belgii capitula,
ANNEXES 153
primas tenet), hujus bibliothecae nostrae conservationi, decori et
augmento inprimis advigilare et providere potest : hinc ejus custo-
diam, conservationem, directionem, augmentum et usum eidem
censuimus esse credendum, commendandum et donandum, hortantes
omnes et singulos capituli nostri canonicos, praesentes et futuros, ut e
bibliothecis, quas copiosas moderni possident, et futuri possidebunt,
hanc Archiepiscopalem et capitularem bibliothecam augeant et ornent.
Invitamus quoque hujus civitatis parochos et beneficiatos, ut pro
modulo quisque suo, saltem ultimis tabulis eamden adaugeant.
Ob has causas, praesentium tenore litterarum, ex libera voluntate,
proprio motu nostro, sine ulla obligatione, perpetuo et irrevocabiliter
libros omnes a Nobis, ut praemittitur, emptos aut alias acquisitos et
deinceps emendos aut acquirendos, et jam Bibliothecae Archipiscopali
praedictae illatos aut deinceps a Nobis inferendos, damus et donamus
Archiepiscopis Mechliniensibus successoribus nostris pro tempore
futuris, nec non Praeposito, Decano et capitulo praesentibus et futuris
Ecclesiae nostrae Metropolitanae praedictae, ad majorem Dei gloriam,
Rei christianae profectum et Ecclesiae nostrae Mechliniensis honorem
et splendorem. Et quandoquidem, ut habet Lex 19. (. 2. ff. de Donat.
Non potest liberalitas nolenti acquiri, ide rogamus Adm. Rev. et Ven.
Dominos Praepositum, Decanum et Capitulum praedictos, ut tam suo,
quam futurorum successorum nostrorum Archiepiscoporum Mechli-
niensium nomine hanc nostram donationem acceptent, illique assen-
sum praebeant, et infrascriptus leges ac conditiones admittant,
observent et observari curent et promittant.
1. Ad avertendam a Bibliotheca Archiepiscopali et Capitulari
Mechliniensi omnem calamitatem, volumus illam stabilem esse et
permanere in palatio Mechliniensi; et libros a Nobis donatos nullo
sub praetextu, nequidem necessitatis aut boni publici aut commodi
particularis posse e loco bibliothecae, nedum e dicto palatio efferri in
totum vel pro parte.
2. Custodiam, directionem, et usum hujus bibliothecae Archiepis-
copalis et Capitularis Nobis, durante vita nostra, reservamus, cum
facultate mutandi minus bonos, minus utiles, minus nitidos aut
minus elegantes, in meliores, utiliores, nitidiores aut elegantiores
libros, prout expedire judicaverimus pro majore Bibliothecae elegantia,
uitore et praestantia.
© 3. Post mortem nostram, nullae librorum a Nobis, ut praefertur,
donatorum permutationes aliaeve alienationes feri poterunt, quamvis
cederent in magnam Bibliothecae utilitatem, nisi Archiepiscopo et
Capitulo consentientibus.
194 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
=:
4. Post mortem quoque nostram volumus, ut capitulum constituat
unum Bibliothecarium e gremio suo eligendum, qui una cum biblio-
thecario constituto per Nos, aut constituendo per Archiepiscopos pro
tempore futuros in vim testamenti Jacobi Boonen, Praedecessoris
nostri, librorum curam habeat, eosque debito ordine et loco juxta
catalogum generalem universae bibliothecae (quem componi cura-
vimus) collocatos aut collocandos conservet, munditiem bibliothecae
et librorum curet, aliaque faciat, quae per Nos aut per capitulum post
decessum nostrum facienda aut curanda praescribentur, eo modo, qui
infra num 8. statuetur.
s. Post mortem pariter nostram dabit capitulum bibliothecario a se
electo clavem Bibliothecae, quam is numquam alicui poterit commo-
dare, sed tenebitur illam custodire sibi et capitulo; quam custodiam
clavis, necnon promissionem de non alienandis libris, de nullis e loco
efferendis, aut alicui commodandis, juramento firmabit, in electione
ad officium bibliothecarii capitularis, si capitulo ita visum fuerit.
6. Insuper volumus ut capitulum post mortem nostram singulis
annis semel aut saepius, si ita visum fuerit, per commissarios a se €
gremio suo eligendos Bibliothecam visitet, ét rationem exigat a
Bibliothecario capitulari. |
7. Singuli canonici capitulares Ecclesiae nostrae Metropolitanae
liberum accessum habebunt ad hanc Bibliothecam nostram jam
donatam, Pastores vero civitatis, Lectores Seminarii, canonici zellari-
enses, capellani nostrae et aliarum Ecclesiarum, et reliquus clerus
secularis, admittentur, dum postulabunt a Bibliothecario.
8. Qui quidem liber accessus ita intelligendus est, ut adesse debeat
unus e duobus bibliothecariis volentes ut sine praesentia alterutrius
nemini liceat bibliothecam adire; et quandoquidem Bibliothecariis
non semper vacabit aut vacare debeat bibliothecam aperire canonicis
aut aliis, illisque adesse, et cum recedunt, bibliothecam occludere; et
super his alisque bibliothecarii capitularis officiis, leges et statuta
post mortem nostram praescribenda erunt, volumus, ut, sedevacante,
capitulum provisionaliter statuat, prout judicaverit expedire : sede
vero post obitum nostrum repleta, volumus, ut Archiepiscopus
successor noster et capitulum dictas leges et statuta simul et semel
condant et observari faciant : rogantes successorem nostrum futurum,
ut Bibliothecarium Archiepiscopalem iisdem legibus adstringat, quibus
adstringendum putaverint Bibliothecarium capitularem.
9. Et quandoquidem libri haereticorum, aliique prohibiti, a non
prohibitis sive permissis et bonis ab utilibus et sacris libris, ob
angustiam bibliothecae ceterum amplae et spatiosae, separati huc
ANNEXES 195
usque non sunt, stabunt bibliothecarii Regulis Indicis concilii Triden-
tini, et Indicis Romani, et vetitorum librorum lectionem et usum non
concedent, nisi his, quos constiterit ejusmodi licentiam legitime
accepisse.
10. Quae separatio si a Nobis fiat (et quam facere intendimus) et
lbri prohibiti, a ceteris segregati sub clave distincta, prout oportet,
custodiantur, volumus clavem illam non in bibliothecarii, sed in
Archiepiscopi manibus esse, et similem in custodia capituli.
11. Ceterum harum conditionum mutandarum, minnendarum,
augendarum et interpretandarum facultatem Nobis, quoad vixerimus,
specialiter reservamus.
In quorum omnium majorem firmitatem et robur, praedictis Adm.
Rev. et Ven!" DDnis Preposito, Decano et capitulo consignavimus
clavem hujus nostrae bibliothecae, una cum presenti donationis
nostrae instrumento a Nobis propriae manus subsignatione, et sigilli
nostri appensione munito Mechliniae in palatio nostro Archiepis-
copali die decima mensis Julii anni millesimi septingentesimi
trigesimi octavi. Tho. Card's Archiepiscopus Mechliniensis.
Archives de l’Archevéché.
MECHLINIENSIA. Actes des Evéques.
Resw#0l 9$sv'etsss.
IT
Acte d’acceptation de la donation par le chapitre
Praepositus, Decanus et capitulum Ecclesiae Metropolitanae et
primatialis S. Rumoldi Mechliniae, fidem facimus et attestamur, quod
Nos, habita in congregatione nostra capitulari ordinaria diei undeci-
mae currentis mensis Julii anni millesimi septingentesimi trigesimi
octavi, Lectura suprascripti Instrumenti donationes librorum omnium
ab Emo et Rev” Domino, Domino Thoma Philippo S. KR. E. Pres-
bijtero Cardinali de Alsatia, de Boussu, Archiepiscopo nostro
emptorum aut alias acquisitorum, et deinceps emendorum aut acqui-
rendorum et jam bibliothecae Archiepiscopali in palatio hujus civitatis,
illatorum aut deinceps inferendorum : e gremio nostro deputaverimus
Adm. Rev. Dnos Hieronymum Stevart Decanum, Benedictum de
Ruddere cantorum, et Cornelium Paulum Hoynck Van Papendrecht
Archipresbyterum, Ecclesiae nostrae canonicos et confratres, ad
156 L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE
nomine nostro et Archiepiscoporum Mechliniensium pro tempore
futurorum, e manibus praedicti Emi Dni Cardinalis Archiepiscopi,
acceptandum presens instrumentum donationis et clavem praedictae
Bibliothecae : Qui quidem D mini Deputati nostri eadem praedicta die
eumdem Emum Dnum cardinalem Archiepiscopum in Palatio suo
Mechliniensi reverenter accedentes, ab eodem deducti sunt ad
praedictam bibliothecam, ad cujus ingressum subsistens Emus Dnus
praedictus, suprascriptum Instrumentum donationis a se mani propria
signatum et majoris sigilli sui impressione munitum, una cum clavi
ejusdem bibliothecae, ad roborandam praesentem Donationem iisdem
Deputatis nostris tradidit ac consignavit in praesentia Adm. Rev. DD.
Leonardi Gilis et Michaelis Holvoet respre aeconomi ac secretarii
praedicti Emi Dni, ejusdem Ecclesiae nostraë canonicorum tamquam
testium; illique Deputati praedictum instrumentum et antedictam
clavem cum debita gratiarum actione nomine nostro et Archiepisco-
porum Mechliniensium futurorum, acceptarunt per manus praedicti
Domini Decani Hieronymi Stevart.
Cujus rei, ita, ut praefertur gestae, relatione facta in hodierna nostra
congregatione capitulari ordinaria, diei decimae octavae praedicti
mensis et anni, et dicto. Instrumento cum praedicta clave in capitulo
consignatis, instituta desuper matura deliberatione, declaravimus et
per praesentes declaramus, Nos ad majorem Dei gloriam, Reï
christianae profectum et ad Ecclesiae nostrae honorem et splendorem,
tam nostro, quam fururorum Archiepiscoporum Mechliniensium
nomine, hanc praesentem donationem acceptasse, prout eamdem cum
maxima ac perpetua gratiarum actione acceptamus, illique assensum
praebimus, et insertas huic donationis Instrumento leges ac condi-
tiones admisisse atque admittere, promittentes Nos eas omnes obser-
vaturos et observari curaturos. Quocirca statuimus et ordinamus, ut
primo die opportuno, postquam Emus ac Rev” Dnus Cardinalis
Archiepiscopus praedictus a visitatione Dioecesis suae in hanc
civitatem reversus fuerit, totum capitulum per D. Decanum convo-
cetur, ut ommnes canonici capitulares, in corpore, quod ajunt,
Eminentiam suam accedant, et hanc actam acceptationis nostrae
eidem reverentur offerant, cum reiteranda plenissima et devotissima
gratiarum actione tam nomine capituli, quam futurorum Archiepis-
coporum nostrorum. Actum in capitulo, die 18 julii 1738.
Archives de t Archevéché.
MECHLINIENSIA. Actes des Evéques.
Res. Vol 99 wyeternes!
Les pleins Fiefs de la Ville et de la Seigneurie
DE MALINES
PRÉFACE
3 ORIGINE des fiefs remonte au règne de Charle-
754 magne et à la diète tenue à Paderborn, en 777,
lorsque congédiant les princes et la noblesse
d qui l'avaient accompagnés dans ses expéditions
glorieuses, il voulut récompenser leurs services par don
et assignation de certaines terres.
Telle fut l’origine de la noblesse immédiate de l'Em-
pire, parmi laquelle il faut distinguer les anciens ducs
de Lothier et de Brabant, issus du sang de Charlemagne,
qui à son imitation commencèrent à donner en fief
plusieurs parties du domaine.
Cette union de différents feudataires exigea par la
suite un lieu d’assemblée, des règlements et un tribunal.
Le premier règlement pour l'administration de cette
cour de justice fut fait en 1222, à Aix-la-Chapelle, par
Henri, roi des Romains, et Henri IV, duc de Brabant;
il fut ensuite confirmé par Jean II, en 12098, et par
Jean III en 1349, puis par Philippe le Bon, en 1446, sous
le nom de charte Philippine, et par Charles-Quint, en
1523, sous le nom d'ordonnance Caroline.
C'était devant la cour féodale que se passaient les
158 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE
a = ne
actes de ventes, de transport ou adhéritances des fiefs y
ressortissant, de même que les constitutions de rentes
sur ces fiefs.
La nature des fiefs différait beaucoup, ce sont des
seigneuries et villages, des châteaux, des fermes, des
étangs, des pièces de terre, des dîmes, des cens, des
rentes, des tonlieux, des offices, des mesures de grain,
etc.
Les fiefs étaient généralement divisés en pleins et en
menus fiefs. On tenait pour un plein fief (volle leen),
celui qui avait une juridiction et dont le revenu annuel
atteignit la somme de dix ridders ou quinze florins. Les
fiefs de moindre revenu étaient désignés sous le nom de
menus fiefs (smalle leenen). Chaque partie démembrée
ou éclissée (gespleten) d’un fief, devenait à son tour plein
ou menu fief, selon son revenu. Ces deux sortes de fiefs
relevaient directement du duc et embrassaient, comme il
vient d’être dit, depuis les grandes seigneuries comme
Malines aux choses les plus futiles.
De ces seigneuries dépendaient souvent un grand
nombre d’arrière-fiefs (achter leenen). Une seigneurie
pouvait relever d’une autre, même moins importante.
La création d’arrière-fiefs fut défendue par une ordon-
nance du 20 mars 1400.
Ce qui contribua à augmenter le nombre de fiefs,
c'étaient ces rentes que chacun pouvaient constituer sur
ses biens féodaux; dès qu'une rente était établie, elle
prenait le caractère de fief et était assujetie aux droits
et reliefs.
Investitures
Chaque fois qu'un fief passait en d’autres mains, le
nouveau possesseur était tenu de faire hommage (man-
schap) et relief (verhef) et de prêter le serment de
ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 159
fidélité à son suzerain (eed van trouw); il était alors
investi.
A l’origine, le duc ne manquait guère de présider en
personne à l'investiture, dont l’accomplissement était si
rigoureux, que la main du seigneur devait toujours
demeurer ouverte, afin que le vassal püt, en tout temps,
être reçu de main à bouche, comme on disait en langage
féodal.
Si ce dernier ne trouvait pas son seigneur à son logis,
il faisait constater par témoins, feudataires également,
qu'il l'avait cherché à l’anneau ou battant de sa porte
principale et l'avait appelé à haute voix.
On sait que le vassal qui se présentait pour relever son
fief, devait être tête nue, sans armes n1 éperons. Il plait
les genoux, mettait ses mains dans celles du suzerain,
puis. baisait celui-ci sur la joue. C'était le baiser de
paix.
Louis de Male en usa ainsi à l'égard du duc Jean III,
quand il releva la seigneurie de Malines.
11 est à supposer qu'il s'agit de vassaux qui étaient
gentilshommes, et qu’on se dispensait de toutes ces
façons à l'égard des bourgeois et des campagnards qui
possédaient de petits fiefs.
Après l'institution du lieutenant des fiefs (stadhouder
van de leenen), en 1430, les cas d'investitures par les
princes devinrent de plus en plus rares, et ce qui ne con-
stituait d'abord qu'une simple faculté laissée aux feflés,
devint insensiblement la coutume générale. Le relief se
réduisit dans la suite à une simple formalité, qui n'avait
d’autres but que la perception d’un droit fiscal, et le fief
ne constitua plus qu’une espèce de propriété réglementée
différemment des autres.
Dans les reliefs, les femmes et les mineurs étaient
remplacés par un homme servant (besetman), tandis que
les gens de mainmorte l’étaient par un homme mourant
160 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE
(stérfman). Les mineurs renouvelaient le serment à leur
majorité, et les mainmortes remplaçaient leur sterfman à
son décès.
Une partie essentielle était d’acquitter les droits de
reliefs (hergeweyde). Ces droits était fiscés de bonne
heure en Brabant. Ils s'élevaient, pour les pleins fiefs, à
13 livres de Brabant de 4 florins la livre. Les livres
furent ensuite converties en peters de Louvain, puis en
vieux écus de France, et finalement en 1434, en ridders
d'or ou cavaliers de Bourgogne, évalués d’abord à 20
patards la pièce. Ils furent portés à 4 florins 7 patards
par une ordonnance du 31 mai 1644.
Marie-Thérèse fixa définitivement la valeur de cette
ancienne monnaie, depuis longtemps hors de cours, à
5 fl. un sol ou 1 ducat (Voir GALESLOOT, {nventaire des
archives de la cour féodale de Brabant).
Les registres des reliefs des fiefs de la seigneurie de
Malines, conservés aux archives de la chambre des
comptes, sont au nombre de 218.
Le plus ancien est du 29 octobre 1515, le dernier du
23 avril 1701.
Les noms des lieutenants des fiefs (stadhouders van
de leenen) sont :
Jean-de Potter; 51541533;
Guillaume Pieters, 1533 à 1547;
Jean Pieters, fils de Guillaume, 1541 à 1581;
Guillaume de Merode, 1598 à 1619;
Jean des Marès, chevalier, 1628 à 1654;
Jacques des Marès, fils de Jean, écuyer, 1656 à
10676;
Melchior van den Brande, 1676 à 1678;
Michel-Constantin de Ruysschen, écuyer, 1676 à 1683;
Chrétien-Guillaume de Ruysschen, 1685 à 1699;
Pierre-Etienne Fernandez, 1609 à 1703;
Jacques-Martin van Dyck, 1703 à 1736;
ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES IôI
Philippe-Godfroid-Emmanuel de Franquen, 1750 à
1759 ;
Emmanuel-Joseph de Perceval, 1759 à la fin de l’an-
cien régime.
La cour féodale de la seigneurie de Malines ressor-
tissait du Grand Conseil, elle se composait de la ville
et de ses hameaux : Battel, Eygen, Geerdegem, Hof-
stade, Nieuwland, Neckerspoel et Pennepoel; de cinq
villages : Heffen, Hever, Hombeeck, Leest et Muysen:
enfin des seigneuries de Heyst-op-den-Berg et Gestel.
La plupart des reliefs concernent des pièces de terres,
des prairies, des bois, etc., les principaux fiefs suivent
par ordre chronologique.
Les propriétés suivantes étaient des arrières fiefs,
nous en avons les preuves :
Hof van Cortenbach, Marché aux Grains:
Huis van Yperen, plus tard de Gottignies et de Vaer-
newyck, rue À B;
La maison de M. le commandant Le Maire, rue des
Vaches.
Ceux dont la désignation suit l’étaient très proba-
blement aussi :
Hof van Vlaanderen, plus tard Hof van Diest et Hof
van Saxen, actuellement Cercle Catholique;
Hof van Hofstade, rue des Augustins;
Hof van Duffel, même rue;
Berthoudershof, Plaine du même nom;
Hof van Bergen, rue de la Blanchisserie;
Hof van Immerseel, à côté du précédent ;
Hof van Gottignies, plus tard de St-Vaast, rue du
Bruel ;
Huis van der Aa, même rue;
Huis van Grobbendonck, même rue, actuellement
couvent des Jésuites ;
Hof van Gestel, même rue, à M. Dierxsens;
102 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE
Hof van Grimbergen, même rue;
Hof van Chièvres, rue du Poivre;
Hof van Egmont, disparu depuis la construction de la
rue de ce nom;
Hof van Lier, rue d'Hanswyck;
Hof van Palerme, rue du Sac;
Hof van Fontes, rue des Nonnes.
ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 163
Reliefs des pleins Fiefs
Extraits de l'ouvrage : Le livre des fiefs de l’éghse de
Liège, sous Adolphe de la March, par Edouard Poncelet.
Page 37, 9 décembre 1319. — Domicella Elizabeth uscor Gerardi
de Coukellonghe, relevavit in Machlinia, inter octo et novem bonu-
aria terre sita apud Hugarde in diversis partibus, locis et petiis, ex
successione Aelidis sororis Johannis Radewart; item inter novem et
decem homagia in territorio de Hugarde; inde est mamburmus dictus
G. maritus ejus. Presentibus Ad. Radewart, Theodorico de Brede
seulthleto, G. hostiario, dominico post Nicolai XIX*, in domo
abbatia Grimbergensis.
Page 64, 27 juin 1325. — Walterus de Suiveghem armiger filius
quondam domini Walteri militis relevavit in Sancta Gertrude Lova-
niensi, v° post Johannis Baptiste anno XXV: domum de Suive-
ghem (1), sitam in parrochia de Musene inter Machliniam et Musene;
item molendinum ad ventum ibidem; item XXVIIT bonuaria terre;
item XXV libras micarum in Machlinia, Musene et Heverle; item
LXXV capones cum gallina; item tria homagia; item III et L man-
sionarios infra libertatem Machliniensem cum inferiori justicia loci et
appendiciis, ex successione paterna Presentibus Willelmo de Wilre
preposito Sancte Gertrudis Lovaniensis, Engelberto François canonico
Leodiensi preposito Amaniensi, Johanne de Gorsen decano concilii
Sancti Trudonis, Johanne Raduart de Machlinia, Johanne Herstvelt,
Johanne Rüikier scabino Machliniensi mamburno dicti Walter:
relevantes prestante fidelitatem quod fuit minor annis.
P. 213, 29 juin 1318. — Balduinus de Ghestelle piscator, in
Machlinia XV in die Petre et Pauli, presentibus Godefrido de Lapide,
Waltero de Berbelghien III, libratas terre a tournois jacente in
Ghestele juxta Berlar, a Heiste, a Malle et alibi.
P. 391, 23 juillet 1330. — Dominicus Ludovicus Radewart, mules
recepit Mahlinie die XXII julii, XX libros annui redditus monete
turonensis in Nativitat: Domini capiendas ad redditus domini
Gerardi de Busco ad vitam usumfructum suum de Hoberge (2), ad
recongnitium dicti domini Godefridi de Busco milites per venditionem.
164 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE
Presentes dominus Conrardus de Marca, Johannes de Alsouen,
dominus Willelmus de Gestele, dominus Gerardus de Cokelberghe,
milites, G. de Hofstaden, Daipellus, Johannes de Milse, Gossuins, etc.
Extraits des archives de la cour féodale de Brabant,
reposant aux archives générales du royaume, à Bruxelles.
Reliefs des comptes de reliefs des fiefs de la cour
féodale de S. M. de la ville de Malines et de Bautersem.
1527
Damoiseau Ricault de Merode, qui a relevé un plain fief, appellé la
seigneurie de Bautersem (3) à iui succédé par le trespas de feu
damoiseau Geulle de Merode son frère.
1750
13 Jul. — Heeft Joannes Peeters als gemachtight wegens Mh.
Philippus-Franciscus-Petrus Roose, baron van Leeuw enz., verheven
het huys genaemt de Borgt (4) op Neckerspoel ende daer op gestelt
als sterfman den voorn. heer Roose. 16 guld. 10 st.
1750
30 September. Heeft P.-F. van Nuffel verheven den heerlycken
cyns van Duynen genaemt en syn selven gesselt als sterfman, 16
guld. 10 st., idem den cheynsboeck van Heynsbroek, 16 guld. 10 st.
1751
3 Auguste. — Heeft d’heer Joannes Parys als gemachtigd wegens
Mheer Jan Joseph Locquet grave van Hombeeck geb. van der Linden,
verheven het hof ende heerlyckheyt van den Broeck gelegen tot
Leest. 16 guld. 10 st.
1751
8 November. — Heeft Joannes Peeters gemachtigd van M. C. N. A.
grave van Coloma, verheven het huys genaemt de Borgt ($s) op
Neckerspoel ende gestelt sterfvrouwe Eugenia-Francisca-lpnace
Roose, 16 guld. ro st,
ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 165
1753
30 Jui. — Heeft d’heer Joannes-Franciscus Parys als gemachtight
van Noé Pauwels, verheven de hellecht van den chynsboeck ende
leenboeck genaemt Bautersem (6) alias Merode. 16 guld. 10 st.
1753
14 November. — Heeft Joufv. Catharina Smet groot meestersse
van de Groote Beggynhove binnen Mechelen verheven den heer-
lycken chijns van Maelstede. 33 guld.
1754
20 Maart. — Heeft d’heer Joseph Cauvin secretaris van syne
Excellentie Jan-Dominic-Albert, Ryn-grave, Prince van Salm enz.
verheven het Hof van Vile (7), als nu het huys van Hoogstraete.
16 guld. 10 st.
1757
11 Augusti. — Heeft Heer en Meester Joannes-Judocus Neefs
verheven eenen boomgaert met den speelhuyse daaropstaende
genaemt Emaüs (8) groot omtrent 1 dagwanit. 16 guld. ro st.
1758
17 Februari. — Heeft meester Joannes-Carolus de Quartemont als
gemachtigd van Joncker Gaethovius heere van Attenhove verheven
sekeren chynsboeck bestaende in 156 oude groote, op diversche huy-
sen ende erven gelegen in de Hanswyckstraet. 16 guld. 10 st.
1758
Idem. — Heeft M’her Petrus-Josephus Deudon als man ende
momboir van vrouwe Maria-Carolina Vanden Zype verheven de 1/2
van eenen heerlycken chijnsboeck ofte rente die men jaerlycx heffende
is op verscheyde goederen ende gronden van erfiven onder Battel,
Leest, Heffen en Heyndonck genaemt den chyns van Coolhem met
dri] achter leenen daer toebehoorende, ende daerop gesteld als sterf-
vrouw Maria Carolina van den Zype. 16 guld. 10 st.
166 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE
1758
19 Februari. — Heeft S' Theodorus-Jan Caluwel per indiviso met
syne consoorten verheven de hellicht voor den chynsboeck van de
heerlyckheyt van Boutersem (9) mette achterleenen.
16 guld. 10 st.
1758
26 September. — Heeft M' Louis-Bonaventura-Joseph Helman
baron van Wiliebroeck als vader en momber over joufv. Philippina-
Henrica-Josepha Helman syne dochter verwekt by vrouwe Adriana-
Mechtildis-Petronella van Kerrenbroeck, verheven de Heerlyckheyt
van Hoobergen (10), consisterende in chynsen, achterleenen als eene
bewaterde motte, pachthof, schuere en ovenbuer. 64 guld. 10 st.
1760
1 Mars. — Reçu des filles et héritiers de feu lhuissier Steynemolen
le relief d’un fief entier que S. M. a charge de l’état et office d’huissier
ordinaire des privés du Grand Conseil, ayant constitué comme
mourante Marie-Thérèse Steynemeulen. 64 fl. 10 sols.
1760
11 Décembre. — Reçu de M. Jean-Egide Hillema grand chanoine
etc. pour relief d’un fief la seigneurie de Swyveghem (11) à Muysen.
64 À. 18 sols.
1762
2 Mars. — Reçu de S' Pierre van Diepenbeeck comme héritier abin-
testal de l’avocat Jean-Judace Neefs, pour Emaüs (12) 64 f. 18 sols.
x762
4 Octobre. — Reçu de S' Jean Peeters, pour relief d’un plein fief
que tient de S. M. le comte Ernest de Coloma par rapport à sa
maison et terre grande un en demi bonnier situé à Neckerspoel
nommé le Borgt (13). 64 1. 18 sols.
ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 107
1762
Idem. — Reçu du S' Guillaume Rubesteyn pour le relief d’un menu
fief qu'il tient de S. M. par raport aux édifices et une verge de terre
séparés de la cour de Milsen (14) en la ville de Malines, ayant constitué
pour mourante Catherine sa fille. 7 fl. 10 sols.
1764
27 Janvier. — Keçu de Mi: de la Rue pour deux pleins fiefs déchus
à S; M. pour la part de M. le chanoine Ant. F. J. de la Rue son frère
à charge de leur terre, dite Muysenhuys. 129 fl. 16 sols.
1766
4 Avril 1766. — Reçu du S' Jean-François van Nuffel pour relief
d’un plein fief déchu à S. M. par trépas de Philippe J. van Nuffel son
père à charge d’un livre censal et seigneurie dit Schoofs clyns.
64 fl. 18 sols.
1766
Idem. — Reçu de Charles-Henri van Nuffel pour deux entiers fiefs
par trépas de Ph. J. van Nuffel son père à charge d’un livre censal dit
chynsboeck van Heysbroeck (16). 64 fl. 18 sols.
1766
Idem. — Reçu pour relief d’un plein fief par trépas du chanoine
Jean Eg. Hillema, son frère à charge de la seigneurie de Swy-
vegem (17). 64 . 18 sols.
x77X
4 Juin. — Reçu de M. Philippe-Xavier De Pape comme mari à
bail de M'e Marie-Henriette-Charlotte-Gislaine De Decker, lequel a
relevé pro in diviso une cense avec les prairies, bruyères et terres en
dépendant nommé het Berthouts hof grande environ 25 bonniers
échu à S. M. par le trépas de M' Arnate-lgnace-Joseph van Voor-
spoel, comme conste dénombrement a rendu ici. 65 fl. 18 sols.
168 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE
1773
23 Avril — Reçu de Mad. Marie-Françoise van der Elst pour
relief d’un plein fiet échu à S. M. par le trépas de M“° Marie-Anne
van der Meeren, sa mère à charge d’une maison et jardin nommé :
La cour de Milsen (18) ou Oyenbrugge avec un livre censal et
quelques arrières fiefs. 64 fi. 18 sols.
1773
18 Mai. — Reçu de Mr Pierre-Jean-Joseph van Diepenbeeck, pour
relief d’un plein fief échu à S. M. à charge d’un capital de 12,000 fi.
argent de change qu’il a levé de dame Marie-Magdalene- Josèphe
van Colen, douairière de feu messire Paul-François-Joseph de Witte,
et pour lesquels il a affecté ses biens féodaux, nommés Emaüs, ayant
le dit van Diepenbeeck remboursé celui qu’il avait levé du comte
d'Elisem et dont l'affection lui avait été faite devant cette cour
féodale le 9 Avril 1772. 64 fl. 18 sols.
1773
7 Août. — Reçu de Messire Julien-Gislain de Pester, comte de
Senefle et de Turnhout pour relief d’un plein fief échu à S. M. par
l'achat qu’il a fait de Messire Jean-Charles- Joseph comte de Merode-
Montfort, marquis de Deynse, etc., d’une tierce et de la moitié d’une
autre tierce dans la moitié du tonlieu et geleyde dans la ville de
Malines sur le Haut pont. 64 fl. 18 sols.
1774
15 Mars. — Reçu de M' Gaspar-Joseph-Michel Ullens, pour relief
d’un plein fief échu à S. M. par le trépas de M" François-Godefroid
Ullens, son père à charge d’un livre censil ou rentes seigneuriales
qu’il lève annuellement sur quelques maisoiùs et fonds situés dans la
paroisse de Notre-Dame à Malines. 64 1. 18 sols.
1774
Idem. — Du même pour un autre livre censal ou rentes qu’il lève
sur maisons et fonds, même paroisse, rendant annuellement environ
8 livres artois. 64 À. 18 sols.
ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 169
1774
15 Mars. — Reçu de M. Vanderlinden baron d’Hoogvorst, comte
d'Hombeeck pour relief d’un plein fief échu à S. M. par le trépas de
M. Jean- Joseph de Locquet comte d’Hombeeck à charge de la cour
et seigneurie van den Broeck gisante dans la paroisse de Leest, dans
la franchise de Malines. 64 f. 18 sols.
1774
3 Juillet. — Reçu de M. J.-B. van de Venne bourgmaitre de la ville
de Malines pour relief de deux pleins fiefs échus à S. M. par trepas
de Delle M. A. J. de la Rue sa tante, lui laissés par son testament, à
charge du château ter Donck (20) vulgairement appelé la maison de
Muysen avec ses fossez, jardins, appendances et dependances conte-
nant en tout 2 bonniers, 3 journaux, 60 verges. 129 fl. 16 sois.
1775
6 Avril. — Reçu de M. Christophore Bernard van Everbroeck pour
un menu fief échu à S. M. par trepas de M. Albert van Everbroeck
son père à charge de 1/2 d’un certain jardin gisant dans la paroisse de
N. Dame à Malines grand environ 1 journal et demi. 29 fl. 10 sols.
Item de l’autre moitié du dit jardin. 29 fl. 10 sols.
Item pour relief d’un menu fief échu à S. M. pour un certain héri-
tage situé sous la paroisse de N. Dame derrière la maison nommée
Bruxelles et ayant sa sortie rue St Jacques. 4 livres artois.
1777
6 Février. — Reçu de M. Martin-Joseph van Diepenbeeck par tré-
pas de son père M. Pierre van Diepenbeeck de la maison de plaisance
Emaüs (21). 64 f. 18 sols.
1778
10 Août. — Reçu de S. Ex. le prince de Salm pour relief d’un
plein fief échu à S. M. par trépas de S. Ex. Jean-Dominique-Albert
Ryn grave prince de Salm-Kirbourg etc à l’hôtel de Vile (22) près de
la porte Neckerspoel. 64 fl. 18 sols.
1770 LES PLEINS FIEFS DE LA VILLE
x78x
2 Mai. — Reçu de demoiselle Philippine-Henriette-Josèphe Hel-
man de Willebroeck pour le relief d’un plein fief échu à sa Majesté, à
charge d’un capital de 4000 fl. de change qu’elle a levé de Rev. Mère
Thérèse-Constance de St-Joseph Supérieure des Religieuses Carme-
lites à Willebroeck et des discrètes du dit couvent et pour lequel
capital sont affectés et hypothèqués la seigneurie de Hoobergen (23)
et terres en dependantes, grande 32 bonniers, située sous le hameau
de Pennepoel, relevante de cette cour. 64 fl. 18 sols.
1782
23 Juillet. — Reçu de M. Jean-Charles Nelis comme mari de Detie
Claire-Anne Hillema pour relief d’un plein fief échu à S. M. par la
mort de Pierre-Antoine Hillema à charge de la seigneurie de Swyve-
ghem (24) avec le château, maison, grange, écurie et étangs à l’entour,
allées, appendances et dépendances, situés proche le village de
Muysen, ainsi qu’il conste du dénombrement à ce rendu.
64 1. 18 sols.
1785
20 Septembre. — Reçu de Mons. le comte de Coloma pour relief
d’un plein fief échu à S. M. consistant en l’hôtel de Hoogstraeten (25)
avec ses dépendances sise près la porte de Neckerspoel.
64 f. 18 sols.
E790
26 Avril. — Reçu de Mons. Joseph Helman de Willebroeck pour
relief d’un plein fief consistant en la seigneurie de Hoobergen (26) et
biens en dependant, située sous la jurisdiction de Malines.
64 fl. 18 sols.
1797
23 Avril — Reçu de Mademoiselle Anne-Marie-Antoinette van
Haecht veuve de M. Jean-Pierre-Martin Van Diepenbeeck tant pour
elle que pour sa fille mineure pour relief d’un plein fief consistant
en un verger et maison de plaisance nommée Emaüs (27) et en
quelques terres et prairies en dependantes situées sous la jurisdiction
de Malines. 64 f. 18 sols.
ET DE LA SEIGNEURIE DE MALINES 172
NErES
Le château de Swyveghem, situé à Muysen, près de
la Dyle, appartient actuellement à M. Anatole de
Meester (1-I11-17-24).
La propriété de Hoobergen, au hameau Galgenberg,
appartient encore à la famille Helman de Grimbergen-
Willebroeck (2-9-10-23-26).
La ferme de Bautersem, dont le château a été démoli
au xvir1° siècle, est entièrement incorporée à l’Arsenal de
l'Etat (3-6).
Le château moderne de Borght a été bâti sur l’ancienne
motte féodale (4-5-13).
Les restes de l’hôtel de Vile ou de Hoogstraeten sont
incorporés au Petit Séminaire (7-22-25).
Le château Emaüs, près de Waelhem, est aujourd’hui
la propriété de M. Max Scheppers (8-12-19-21-27).
Le château ter Donck, à Muysen, appartient main-
tenant à M. Joseph du Trieu de Terdonck (15-20).
Cette cour censale tire probablement son nom du
château d'Heysbroeck, sous Wavre-Ste-Catherine (16).
Le Milsenhof, rue du même nom, est actuellement
une école (18).
AD. REYDAMS.
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CE QUE RÉVELENT
Les Ruines du Palais du Grand Conseil
si connus déjà, nous examinerons technique-
ment surtout les parties dégagées du monu-
4 ment. Aux données des archives seules, il est
D dangereux de se fier pour établir l’état-civil
d'une ancienne construction. Les mettre en regard de
celle-ci, comparer et conclure, voilà la tâche que nous
nous sommes imposés. Nous comprendrons nécessai-
rement dans notre courte dissertation, les Halles, inti-
mement liées au Palais du Grand Conseil.
Nous entrons dans des sentiers battus. Commençons
donc par payer un juste tribut à feu M. BERNAERTS, qui
a traité le sujet avec une rare compétence dans le
Messager des sciences Mmstoriques, année 1869, page 261.
Nous retrouverons plusieurs de ses conclusions. Le
dégagement du Palais nous permettra cependant de
rectifier ou de compléter, là où nous ne confirmons pas,
ce qui a été écrit par nos devanciers.
Voyons d’abord les archives et tournons ensuite nos
regards vers le sujet.
Nous savons par les comptes de la Ville que, de 1311
à 1326, 1l fut dépensé de fortes sommes pour les Halles.
Ils nous apprennent aussi qu'une plus vieille Halle
continua à exister après l'exécution des travaux prémen-
174 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES
tionnés et même après le grand incendie de 1342, qui
imposa la reconstruction partielle des bâtiments. Nous
savons encore que la construction du Palais du Grand
Conseil fut commencée vers 1526 et arrêtée vers 1547.
Nous ne rechercherons pas les dates d’origine des parties
moins intéressantes appartenant au xvi1‘ siècle, c’est-
à-dire le pignon gauche des Halles vers la Grand’ Place
et la partie terminale de la tour (1).
Examinons maiïintenant les pierres.
Nous retrouvons incontestablement la partie la plus
ancienne dans la rue des Géants, près la rue de Beffer
(voyez À, planche Il).
Les larges bandes en chiste bleu et la corniche mas-
sive nous témoignent leur ancienneté. Le petit granit,
calcaire bleu, apparaît dans nos édifices vers 1500 seu-
lement, et la roche chisteuse disparaît des constructions
vers 1300, au moins à Malines. Durant deux siècles
donc, la pierre blanche régna en maîtresse absolue dans
nos édifices (2).
La présence de la pierre noire chisteuse (des environs
de Tournai probablement), dans un monument quel-
conque, toujours à Malines, nous fera reculer l’âge de
la partie qu’elle occupe jusqu’au xrrr° siècle au moins.
Nous avons ici cette pierre dans les colonnes de la
nef de St-Rombaut, datant évidemment du xrrr° siècle;
nous la retrouvons encore à la porte de Bruxelles,
(1) Voyez les extraits des comptes communaux, dans l’article de feu
M. BERNAERTS.
(2) Le 19 septembre 1895, le grand autel de Ste-Catherine, à Malines, étant
démoli, on découvrit un autel grossier, maçonné vers la fin du xvr° siècle,
pensons-nous. La table de cet autel fut faite d’une ancienne tombe, sur
laquelle nous lisions : « + Hier leet begraven Pieter van Horrem die sterf
in jaer M-CCC-LXIV op den IV dach van me... »
Cette pierre tombale, malgré la date postérieure à 1300 qu'elle porte,
appartient au chiste en question. Elle semble donc nous donner tort. Il
est connu cependant que pour les dalles funéraires, il fut fait usage de la
pierre bleue ou noire pendant toute la période ogivale.
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VIEUX MURS DU COMMENCEMENT DU XIV® SIÈCLE,
DERRIÈRE L'ARCADE, COIN DE LA RUE DE
BEFFER ET DE LA RUE DES GÉANTS.
Tiré du Bulletin des Métiers d'Art.
DU PALAIS DU GRAND CONSEIL TS
anciennement « de overste poort ». Nous savons par les
comptes de la Ville, que déjà en 1320, cette porte
existait (r). L'église Notre-Dame offre, vers les bas-côtés
nord, la même disposition qu'aux Halles, de bandes
noires larges, dans une maçonnerie blanche de petit
appareil. Nous y voyons la preuve de la conservation
d'une partie plus ancienne que le reste de l’église ou
tout au moins d’un réemploi de matériaux.
La maçonnerie que nous venons de décrire est reliée
au coin de la rue de Beffer à une architecture appar-
tenant aux travaux de 1311 à 1326; ce que nous allons
essayer de démontrer plus loin (voyez planche TITI). La
jonction imparfaite des deux appareils les sépare net-
tement. Il saute aux yeux que les grosses bandes chis-
teuses sont plus vieilles que le petit appareil voisin, et
nous arrivons à dire qu’elles doivent appartenir à la halle
toute primitive « d’oude halle dat nu (après 1349) de
merct es » (2). Nous appuyons sur le mot marché, parce
que, avant que nous ne soyons au courant de l'usage
que l’on fit de la vieille halle, il nous paraissait résulter
du plan des Keldermans, qu’une destination semblable
était réservée à ce coin, au rez-de-chaussée du Palais du
Grand Conseil. Nous y reviendrons.
Nous prétendions plus haut, que le coin de la rue de
Beffer doit faire partie des travaux exécutés de 1311 à
1326. C'est que des éléments caractéristiques de l’époque
s'y distinguent, particulièrement la fenêtre murée. Le
tore de l’archivolte, formant, sous l’arcade, des colonettes
à bases octogonales et à chapiteaux crochus, nous repor-
tent à l'époque de la construction du transept de notre
cathédrale, datant évidemment du commencement du
xiv* siècle. Les fenêtres de ces transepts sont flanquées
(1) Voyez SCHÆFFER, Historische aenteckeningen, enz., page 8.
(2) BERNAERTS, Messager des sciences historiques, 1860, p. 274.
176 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES
des mêmes colonnettes. D'ailleurs, passé le milieu du
x1v° siècle, les colonnettes cylindriques ne sont plus usi-
tées, sinon exceptionnellement.
Une autre partie de fenêtre est là encore pour con-
firmer notre assertion. Baie à cintrage segmentaire,
elle a les pieds-droits à boudins sans chapiteaux, mais
à bases cylindriques. Aucune moulure prismatique
n'évoque la période suivant l'incendie de 1342, à laquelle
elle devrait appartenir sinon. La colonnette à l'angle du
bâtiment, elle aussi, dans tous ses détails, se refuse à
appartenir à l’époque postérieure à cet incendie.
Nous en concluons que ce coin appartient au commen-
cement du xiv‘ siècle, de même que le mur à l’intérieur
des halles vers la rue de Beffer (voyez C, planche IV).
Il est percé d’une série de baïes, composées de trumeaux
chanfreinés, recevant des arcades en segment de cercle,
surmontées de petites fenêtres quadrangulaires, le tout
circonscrit par une ogive équilatérale. Les mêmes motifs
se remarquent encore dans la cour vers la Grand’ Place
et vers la rue des Halles.
L'ogive équilatérale caractérise la première période
du xiv° siècle, malgré qu’elle apparaît parfois encore
plus tard; mais il faudrait conclure à la reconstruction
totale des halles après l'incendie de 1342, pour donner
au mur en question un âge moins avancé. Or, les
dépenses peu importantes que nous retrouvons affectées
à la restauration des Halles vers cette époque ne laissent
pas supposer d’aussi grands travaux. La baïe sous la tour
vers l’intérieur, avec son arc en plein cintre surbaïissé, :
contournée d’un écornement à double chanfrein, dans le
genre de celui que nous avons signalé aux arcades de la
cour, sera sans doute contemporaine de celles-ci.
Pour résumer, nous pensons qu'avant l'incendie de
1542 les Halles se composaient vers la rue des Géants,
de la vieille halle aux draps; vers la rue de Beffer et
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A. VUE DANS LA RUE DE BEFFER, APRÈS LE
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DU PALAIS DU GRAND CONSEIL 177
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vers la rue des Halles, des arcatures qui existent encore
partiellement dans la cour; vers la Grand’ Place, des
mêmes arcatures, conservées elles aussi en grande partie
et d'une porte centrale massive, pareille à la baie vers
la cour. Le tout s’arrêtait, pensons-nous, à la hauteur
du coin de la rue des Géants, sauf la tour qui s'élevait
jusqu’au-dessus de la vote du premier étage. Voici
comment nous déterminons la hauteur de ces bâtiments.
La colonnette à l'angle de la Grand’ Place et de la rue
des Halles s'arrête à peu près à la même hauteur que la
colonette du coin de la rue des Géants. À la même
hauteur aussi se termine le grand mur à arcatures de la
cour. Or, au coin de la rue des Géants, une corniche,
sensiblement la même, recouvre les divers éléments que
j'attribue à la vieille et à la nouvelle Halle. La hauteur
générale me paraît donc suffisamment indiquée.
Nous sommes en contradiction avec les archéologues
qui ont traité la question antérieurement : l'inégalité des
deux ailes vers la place était attribuée à l'incendie de
1342. À notre avis, ce ne fut qu'après ce désastre qu’on
songea à surélever les bâtiments et à leur donner un
aspect moins massif. [a grande porte d’entrée, à mou-
lures prismatiques, les niches à dais, les arcatures en
ogives régnant sous la toiture de l’aile droite et passant
devant la tour, de même que toute la partie de cette
tour au-dessus du premier étage (sauf les éléments du
xv11° siècle), nous paraissent postérieures à cet incendie.
La naissance des échauguettes, semblable à celles de la
maison échevinale, confirme absolument cette manière
de voir. Il serait possible que le même architecte,
« Hendrik Mijs uit den ancker », qui a construit cette
dernière en 1374, ait été chargé du remaniement de nos
Halles; ce que nous n’avons cependant pas vu confirmer
par les comptes. Mijs dut être un architecte de valeur.
Ce fut luï qui traça les premiers plans de l’église St-
11
170 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES
Gommaire de Lierre et qui exécuta la majeure partie
de nos travaux communaux. À partir de 1363, il figure
déjà dans nos comptes.
La porte vers la Place semble faite, d’après les
comptes de 1345-1346, par Jean Evraerds : « It. meester
Jan Evraerds van quareele der portene te macene in de
halle enz. ». S'agit-il de la porte principale? Il devait y en
avoir plusieurs; remarquez cependant que la porte prin-
cipale est essentiellement composée de pierre de taille.
Nous voilà arrivés à la toute dernière période de
l'époque ogivale, car nous ne relevons aucune trace
d'architecture appartenant aux genres intermédiaires;
du milieu du xrv° siècle, nous sautons brusquement jus-
qu’à 1526. La construction du Palais du Grand Conseil
fut commencée cette année, d’après les plans de Rombaut
Keldermans. Destinée aux séances du Grand Conseil,
son œuvre occupe toute l'aile de la rue de Beffer.
Démolit-on à ce moment le vieux « steen » qui devait
se trouver encore au coin de la rue de Beffer et de la
Grand’ Place, ainsi que l’affirment plusieurs archéologues,
sans fournir aucune preuve cependant ?
Nous admettons difficilement que le « steen » ait pu
occuper le coin actuel de cette rue. Ne s’avançait-il pas
plütot sur la place, dans l'alignement à peu près de la
rue Standonck, vers la courte rue du Bruel?
D'après ScHxrrer et d’autres, toute une rangée de
maisons fut abattue vers 1311, pour la construction des
Halles, qui, elles, furent érigées en retraite, agrandissant
ainsi la Place. Nous avons voulu nous assurer de l’exac-
titude de cette assertion, en fouillant le sol, pour décou-
vrir les fondations de ces constructions. Nous les avons
découvertes effectivement. Elles existent au coin de la
rue de Beffer et dépassent même un peu la ligne droite
reliant les deux rues précitées.
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DU PALAIS DU GRAND CONSEIL 170
Etant donné que la rue Standonck s'appelait anté-
rieurement « Steenstraat » et vu l'extrait des registres
aux adhéritences donné par feu le chanoine SCHÆFFER :
« 1477, Cremers ambagt geeft te erve een huys de roode
hond gelegen op den hoek van de Steenstraet achter den
ouden steen », nous opinons pour l'existence de celui-ci
sur l'alignement primitif de la Grand’ Place. Nous avons
dû limiter les fouilles faites à ce sujet, sinon ce point
saurait être parfaitement éclairci, nous paraît-il.
Dans les bâtiments que nous venons de déblayer, il
n'existe aucune trace de ce « steen ». On nous objectera
peut-être que la démolition en vue des travaux pour le nou-
veau palais en 1526 doit les avoir détruites. Cependant,ne
voit-on pas dans la cour le mur de l’ancienne Halle, con-
servé Jusque contre le corps central! À moins donc d’être
obligés de donner au « Steen » quelques mètres de super-
ficie seulement, nous devons admettre que jusqu’en 1477,
au moins, il se trouvait en saillie sur la Grand’ Place.
Il paraît évident que le mur des Halles vers la cour
allait être utilisé pour le palais du Grand Conseil. Les
arcades de celui-ci vers la rue de Beffer correspondent,
peu s’en faut, aux baies ogivales vers la cour. Songeait-
on à maintenir aussi le coin de la rue des Géants? Il est
à supposer qu'il faisait partie d'un bâtiment rendant des
grands services encore et que pour ce motif 1l fut conservé
en attendant que sa démolition devienne indispensable
pour la continuation des travaux. Il est étonnant cepen-
dant que l’on ait continué à cet endroit, jusqu’à la hau-
teur des seuils des fenêtres de l'étage, sans démolir ce coin
des Halles, qui devait gèner énormément les travailleurs.
On ne pouvait cependant pas songer à le maintenir, car 1l
ne cadre pas avec l'ordonnance des nouveaux travaux.
Détail singulier, le plan original de Keldermans (voyez
planche VIT) ne porte à cet endroit au fond de la colon-
nade, aucune trace de fenêtres au rez-de-chaussée. Nous
180 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES
nous en sommes toujours expliqué l'absence en suppo-
sant que depuis l'entrée cochère jusqu'au grand pignon
vers le Marché au Bétail, le rez-de-chaussée du Palais
aurait formé une place ouverte à colonnades, destinée à
un service d'ordre public et d'accès libre : un marché,
par exemple. Nous avons vu précédemment que la Vieille
Halle aux draps servait, après 1349, de marché; nous
avons été amenés à conclure que la muraille de la rue
des Géants devait appartenir à cette Halle et consé-
quemment plus tard à ce marché. De là à admettre que
la colonnade ouverte du Palais devait servir aux mêmes
fins, il n’y a qu'un pas.
Ce qui confirme l'ordonnance de cette colonnade
ouverte, c’est le nombre de colonnes donné par le compte
du tailleur de pierres (1). Nous y trouvons 35 petites
colonnes pour l'intérieur. Ce nombre respectable de
colonnes nous démontre que tout le rez-de-chaussée était
destiné à être voûté. Deux rangs de colonnes étant 1im-
posés par les arcs formerets qui se remarquent au grand
pignon vers la Place (voyez B, planche VIIT), nous trou-
vons qu’il faudrait 23 colonnes dans la partie des bâti-
ments depuis la Grand’ Place jusqu’à l'entrée cochère.
Les 12 colonnes restantes ne sauraient trouver place dans
la seconde partie du Palais, qu'à condition de faire une
colonnade ouverte jusqu’à la rue, et dans ce cas leur
nombre correspond exactement à celui des colonnes dont
on aurait eu besoin.
Traitant des colonnes, nous ne pouvons passer sous
silence le fait que le même relevé des fournitures de
pierres, par Leprinche (2) de Soignies, nous démontre
(» Voyez ce compte dans l’intéressant article de notre honorable pré-
sident, Monsieur le Chanoine van CASTER, paru dans les annales de notre
Cercle, année 1899, page 113.
(2) Un maitre de carrières d’Ecaussinnes ? Guillaume Leprinche fut délégué,
en 1547, pour venir à Malines examiner la tour de St-Rombaut, de la part du
chapitre de Ste-Waudru, à Mons.
PLANCHE MIT
A. FENÊTRE AU FOND DE LA GALERIE.
B. INTÉRIEUR DU PIGNON VERS LA GRAND'PLACE.
Tiré du Bulletin des Métiers d'Art.
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Tiré du Bulletin des Métiers d'Art.
DU PALAIS DU GRAND CONSEIL IGI
que dans l'exécution on doit s'être écarté du plan ori-
ginal. A l'entrée cochère, dont il a été fréquemment
question, se trouvent prévues les mêmes colonnes que
celles qui figurent partout ailleurs dans la façade, sauf
aux pignons. Etant donné que l’entrecolonnement à cet
endroit devait correspondre à deux fenêtres de l'étage et
en soutenir conséquemment le trumeau de séparation,
il aurait été téméraire de faire supporter cette lourde
charge et celle plus grande encore du pignon qui devait
les surmonter, par des colonnes pareilles aux autres.
C’est ce que l'architecte s’est dit dans le cours de l’exé-
cution. Il a non seulement commandé des colonnes plus
fortes, mais 1l les a rapprochées. Le relevé des fonda-
tions nous confirme ces changements. Les dés de sou-
bassement sont plus forts que plus loin et ne sont plus
distancés de la largeur de deux arcades ordinaires. Enfin
le compte du tailleur de pierres est formel : Deux grosses
colonnes aux angles du bâtiment, seize colonnes « met
vier clijsters » (peut-être bien de la forme des clyso-
pompes!) et de « twee groote prlaeren in de Befferstraete
an de halle die comen sullen daar men met de wagens
in de halle rijen zal », c'est-à-dire donc, deux gros piliers
dans la rue de Beffer, qui serviront là où l’on entrera
avec les chariots dans la Halle.
Par le fait du rétrécissement de cette grande arcade,
l’arcade voisine vers la Place devint plus large. De même
aussi le relevé des ruines nous donne quatre arcades plus
larges à côté du pignon vers le Marché au Bétail.
Connaissant aussi la largeur des trumeaux à cet endroit,
nous obtenons des fenêtres à l'étage, correspondantes à
une largeur exacte de trois meneaux. Cette partie du
bâtiment restauré s'écartera donc totalement du plan
original, non seulement dans la forme des fenêtres, mais
dans l’ordonnance de la partie supérieure.
Une particularité échappée à ceux qui se sont occupés
182 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES
jusqu'ici du Palais du Grand Conseil, c'est que le par-
chemin de Keldermans indique formellement l’empla-
cement de la chapelle prévue pour le Grand Conseil et
dont on parle dans les comptes; les reproductions de l’ori-
ginal faites jusqu'ici sont fautives sur ce point. Celui-ci
indique nettement des fenêtres d’une venue, c’est-à-dire
sans linteau-croisillon au-dessus des trois arcades à côté
de l'entrée cochère, vers la Grand’ Place. Des barlottières
sont indiquées sur toute la hauteur de ces fenêtres. Cette
disposition en caractérise la destination, car les chapelles,
de même que les églises, n'avaient pas des châssis
comme les appartements ordinaires. Cependant, la con-
struction de la chapelle ne fut pas entamée à cet endroit.
En effet, les fenêtres à trois meneaux à côté du pignon,
vers le Marché au Bétail, sont caractéristiques sous ce
rapport. Nous y avons retrouvé l’entaille ou feuillure
pour les carreaux vitrés jusque sur les seuils, et les
trumeaux vers l’intérieur se composent de moulures
saillantes et appareillées comme à l'extérieur, impliquant
une destination peu commune aux appartements ordi-
naires. Nous pensons donc que la chapelle a été trans-
férée à cet endroit, tout en ayant été prévue dans les
plans de l’autre côté de l'entrée cochère.
Il existe encore aux archives le compte détaillé des
bois de charpente fournis pour le Palais du Grand
Conseil (1). Ce document est intéressant à plus d’un titre.
Outre les détails technologiques qu'il donne, il nous
prouve par les longueurs des poutres, que la chapelle
dont nous venons de parler occupait toute la profondeur
du bâtiment. Le reste de l'étage, au contraire, devait
avoir un couloir de la largeur de la galerie du rez-de-
chaussée, depuis l'entrée cochère probablement jusque
contre la Grand’ Place. En effet, nous trouvons men-
(1) Voyez l’article prémentionné de M. le Chanoine van CASTER.
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TRUMEAU DU PREMIER ÉTAGE, VERS LA GRAND’ PLACE.
DU PALAIS DU GRAND CONSEIL 183
tionnées dans ce compte, 4 poutres de 43 pieds de
longueur et 10 de 35 pieds. Les 4 premières sont longues,
pour couvrir toute la profondeur du bâtiment, et corres-
pondent au nombre de colonnes que nous avons dans
la façade au-dessous de la prétendue chapelle. Les dix
autres poutres, ne dépassant pas en longueur la profon-
deur du Palais, la galerie défalquée, 1l leur fallait naturel-
lement un mur de soutien correspondant à celui du fond
de la galerie du rez-de-chaussée. On ne peut songer au
rez-de-chaussée pour l'emploi de ces poutres, car outre
les preuves de l'agencement visible; nous savons, par le
nombre des colonnes disponibles, que tout le bas du
Palais devait être voüté.
N'est-il pas surprenant, en présence du détail des
matériaux fournis déjà pour le parachèvement, d’avoir
à constater que jamais la construction fut achevée? Par
le bordereau des bois, nous voyons que toute la char-
pente de la toiture et des gîtages était commandée; de
même nous savons qu'une grande quantité de pierres,
notamment celles des arcs des fenêtres supérieures, était
faite et payée, sans qu'elle fut jamais placée. Si l’on
songe que trois mètres cinquante à peine les séparaient
de la corniche pour couronner le bâtiment qui leur avait
coûté vingt années de peines, 1l est difficile à admettre
que ce soit purement une question pécuniaire qui aurait
retenu nos pères dans la réalisation complète de leur
grande œuvre. Toutes les dépenses faites jusque là
allaient être perdues! Les matériaux nombreux appro-
visionnés, devaient être abandonnés! Tout cela, d’après
plusieurs archéologues, faute d'argent... Nous ne le pen-
sons pas; un autre facteur doit être intervenu, paralysant
la libéralité et l'enthousiasme des Malinois.
Ne savons-nous pas qu’en 1547, l'empereur Charles V
obhigea la Ville à racheter de la gouvernante des Pays-
Bas, le palais inoccupé de celle-ci, bâti en grande partie
184 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES
avec les deniers communaux pour Marguerite d'Autriche
quelques années auparavant (1)? Chose étonnante, ce fut
pour y installer le Grand Conseil pour lequel on con-
struisait précisément un Palais en ce moment! La date
d'arrêt des travaux correspondant à l’époque de cet achat
forcé, ne pourrait-on supposer que le magistrat, mécon-
tent d’avoir eu à débourser 7300 carolus d’or, somme
suffisante pour parachevér le bâtiment de la rue de
Beffer, ait abandonné celui-ci à son triste sort par esprit
de représailles! On ne plaça pas même les pierres
façconnées se trouvant sur le chantier. Le bâtiment
resta inachevé, des échoppes furent établies sous. la
galerie; plus tard, tout fut envahi et mutilé! Dans le
précieux mémoire que nous faisons suivre à cet article,
feu M. KEMPENEER, l'éminent archéologue, exposa ces
aliénations avec sa haute compétence. Avocat-conseil, 1l
avait à définir les droits de la Ville, sur les maisons
incrustées dans les flancs du Palais (2).
Dans les pages précédentes, nous sommes entrés dans
des développements fort accessoires, nous avons risqué
parfois des conclusions discutables ; notre intention était
d’étaler la question dans toute son ampleur, afin de nous
former une conviction se rapprochant le plus possible de
la vérité, à la veille que nous sommes de la restauration
et du parachèvement de notre beau palais.
Nous avons, il est vrai, le plan original; mais, comme
nous l'avons vu, dans le courant de l'exécution les
auteurs mêmes du projet s’en écartèrent. D'ailleurs,
l'interprétation d’un plan à petite échelle, vague souvent,
laisse le champ ouvert aux études et à la conception.
Celles-ci s'appuieront toujours sur les œuvres mêmes de
(x) Voyez Sreurs, Het Keizershof, page 80.
(2) Nous ne donnons que la première partie de ce mémoire, le reste étant
d'ordre plutôt juridique.
PLANCHE XIT.
L'INTÉRIEUR),
DE
DES HALLES (Vur
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RE VERS LA COUI
ENTRÉE cocri
PEANCHEEXIL
DEUX DES PREMIÈRES ARCADES DE LA RUE DE BEFFER.
DU PALAIS DU GRAND CONSEIL 185
l'auteur de notre projet. C’est ainsi que l’hôtel de ville
de Gand, l’église St-Paul à Anvers, le sommet de notre
tour St-Rombaut et le plan Chalon de celle-ci, de même
que le plan de la tour de Zierikzee, nous serviront
toujours d'exemples. Mieux que toutes autres œuvres des
Keldermans, elles paraissent être apparentées à notre
Palais du Grand Conseil. D'autres monuments de la
même époque offrent des analogies avec lui, mais encore
faut-il avoir la clef de l'originalité personnelle que tout
architecte de valeur possède. Ce sont les œuvres citées
plus haut, avec d’autres moins importantes, qui reflètent
le génie de Rombaut Keldermans.
Son association avec Dominique de Waghemakere, la
coopération de son neveu Laurent Keldermans peuvent
avoir influencé la facture de notre grand architecte
dans certaines de ses autres œuvres; surtout durant leur
exécution, qui trainait parfois de longues années. Les
plans, au contraire, représentent l’idée d'un moment et
d’un seul homme; nous en connaissons quatre, celui de
l'hôtel de ville de Gand, celui de notre Palais du Grand
Conseil, celui de la tour de Zierikzee et celui de notre
tour de Malines. Ces dessins, s'ils ne sortent pas d’un
même tire-ligne, ont été en tous cas inspirés par le
même cerveau.
Le plan original ne nous renseigne pas au sujet de la
destination des médaïllons réservés dans les réseaux
au-dessus des arcades du rez-de-chaussée. Ils devaient
recevoir des bustes, pensons-nous; mais, lesquels? De
même, quels seraient les personnages à faire figurer
dans les niches et sur les socles des pignons ? Quel motif
à prévoir au-dessus de la porte du premier étage, donnant
accès au balcon vers la Grand’ Place? Quelle statue à
mettre dans la niche au-dessus de l'entrée cochère, vers
la cour? Dans les beaux chapiteaux sculptés, si bien
conservés, de même que sur les culs-de-lampes, nous
186 CE QUE RÉVÈLENT LES RUINES
trouvons répétées souvent les armoiries de la ville, de
Charles-Quint, de Marguerite d'Autriche, de la maison
de Bourgogne; l'aigle déployé d'Autriche, les colonnes
d'Hercule avec la devise de l’empereur « Plus oultre »;
des M avec la devise locale « In trouwen vast », etc.
Ce sont ces données qui doivent nous guider dans le
choix des sujets, tout en songeant à la destination primi-
tive du monument et à l’histoire de la grande institution
pour laquelle il fut projeté. Nos archéologues se ren-
draient utiles à l’œuvre en étudiant cette question.
Nous ne décrirons pas le monument déblayé; chacun
a pu l’admirer. Nous sommes en pleine décadence du
style ogival. Ce luxe exagéré, cette exubérance et ces
formes capricieuses des détails rendent souvent la
compréhension technique très difficile. Cependant, la
grandeur ogivale et la structure rationelle s’y réflètent
toujours. Déjà, vers la même époque, la renaissance
commençait à détrôner le gothique. Les Keldermans
eux-mêmes devaient payer le tribut au nouveau style.
Subjugués par les artistes et les savants rentrés de Rome
à la cour de la gouvernante, ils durent subir l'influence
des idées nouvelles et appliquer l’art nouveau au palais
de Marguerite d'Autriche. Ce fut vers 1517, alors que
douze ans plus tard ils reprennent leur style de pré-
dilection au palais du Grand Conseil; les principes tra-
ditionnels de leur grand art jetèrent ainsi leur dernier
éclat jusqu’au milieu du xvi° siècle. Puissions-nous voir
bientôt l’œuvre du grand artiste reconstituée et com-
plétée. Elle sera une perle brillante parmi les trésors
d'architecture accumulés par nos pères, à travers les
siècles, dans notre bien chère cité.
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Mémoire sur les maisons de la rue de Beïfer
DESTINÉES A SERVIR D'EMPLACEMENT
ADANOUVEL HODEE DES. POSTES
védigé pour l'Administration Communale, par feu M. J.-B. KEMPENEER, Avocat
Bourgogne, en 1473, dissout après la mort
J 5, de ce prince, fut rétabli et définitivement fixé
à Malines, en 1503, par l’archiduc Philippe le Beau, son
petit-fils.
Cette haute cour de Justice tenait ses-audiences à
l’ancienne maison échevinale, aujourd’hui encore nommée
vulgairement « le Vieux Palais », et servant actuellement
de dépôt pour les archives et la bibliothèque communale.
Eu égard à l'importance et au nombre toujours croissant
des affaires traitées devant ce parlement, l'insuffisance du
local où il se réunissait ne tarda pas à se faire sentir;
sous le règne de l'empereur Charles V, la ville de
Malines fit commencer, d’après le plan encore existant
aujourd’hui, de Rombaut Keldermans, un nouveau palais
de justice sur une partie de l'emplacement des Halles,
longeant la rue de Beffer.
188 MAISONS DE LA RUE DE BEFFER
La construction au rez-de-chaussée de la galerie à
arcades trilobées reposant sur des demi-colonnes accou-
plées en forme de croix formant piliers et de la naissance
d’une partie de l'étage au-dessus de la galerie, fut faite
de 1526 à 1535.
Le manque de fonds et les guerres interrompirent
les travaux commencés. Dès le milieu du xvi* siècle,
le magistrat concéda précairement à des particuliers,
l'usage de plusieurs entre-colonnements de la galerie,
pour y établir des échoppes ou petites boutiques,
jusqu’à révocation par la ville de l'autorisation par elle
donnée (1).
En jetant les yeux sur le plan en élévation précité de R.
Keldermans (2), on constate que cette galerie du rez-de-
chaussée comprenait 19 entre-colonnements ou arcades,
formant autant de travées voûtées dans le dernier genre
gothique, dont les treize premières à partir de la Grand’
Place, les 16°, 17° et 18°, avaient à peu près la même
largeur ; soit, d’après le plan terrier joint au dossier (3),
un peu plus de trois mètres. Les 14° et 15° entrecolon-
nements étaient plus larges; quant à la dernière arcade,
c'est-à-dire la dix-neuvième, servant de passage couvert
à l'entrée de la rue actuelle des Géants, l'ouverture en
(1) Voir dans le tome IX, récemment publié, du Bulletin du Cercle Archéo-
logique de Malines, pp. 113 et sq., le travail de M. le Chanoïine van CAsTER,
Nouvel Hôtel des Postes. En annexe s’y trouvent reproduits trois de ces actes
de concession primitifs. Le seul qui nous intéresse (p. 136) est qe à
« Jannen Bournon » et à sa fille « Lysbeth Bournon». Mais une erteur de
transcription ou de typographie en rend certain passäge presque inintelli-
gible. Pour ce motif, nous avons demandé à l’archiviste M. HERMANS, une
copie textuelle et exacte de cette concession, dont l'importance capitale,
au point de vue de l'identification des divers fonds concédés, saütera bientôt
aux yeux.
(2) Voyez la reproduction de ce plan dans ce recueil, planche VII.
(3) Ce plan est le n° r des pièces justificatives du présent travail. Il a été
d'autant plus facile de le dresser, que la plupart des piliers et des arcades
subsistent encore (Voyez le plan en tête de ce mémoire planche XIV).
OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 189
était moins considérable qu’à la 14° et 15°, mais plus
grande qu'aux autres (1).
En 1610, la ville acquit des héritiers du cardinal de
Granvelle, l’ancien hôtel de Marguerite d'Autriche, qui
fut à cette époque agrandi et approprié, pour servir de
lieu de réunion au Grand Conseil. Dès lors, il ne pou-
vait plus être question de continuer le palais de justice
de R. Keldermans, le long de la rue de Beffer. Aussi la
Ville fit alors, et successivement depuis, des concessions
d'une nature plus stable et mieux déterminée que celles
d’une partie de la galerie faites au siècle précédent.
Ce sont ces nouvelles concessions, faites au commen-
cement du xvri' siècle, qui forment les actes constitutifs
ou du moins le point de départ des droits de ceux qui
jusqu’à ce jour ont occupé la rangée de maisons, depuis
le coin de la Grand’ Place jusqu’à la rue des Géants.
Toutes ces concessions portent sur un certain nombre
de piliers (pillaeren) de la galerie en question. Il est évi-
dent, à la simple lecture de chacun de ces actes, que
pour l'indication des fonds concédés, ce mot piliers est
pris dans le sens de l’espace circonscrit par les supports
et non de ces supports eux-mêmes; en d’autres termes,
que le nombre de piliers indiqués dans chaque acte est
le nombre des travées, entre-colonnements ou arcades,
s'ouvrant sur la rue de Beffer, accordés à chaque conces-
sionnaire. Le long espace de temps écoulé depuis la
date de ces concessions, les modifications apportées dans
la suite aux stipulations de certains de ces actes, les
changements faits à l’état matériel des lieux par certains
des occupants, les erreurs et peut-être les négligences
qu'on découvre dans les actes posés ou dans les docu-
(1) 368 d’après le plan terrier précité; mais l'ouverture primitive de cette
arcade a été élargie lors du percement de la rue actuelle des Géants (Voir
plus loin $ I-VIII).
19O MAISONS DE LA RUE DE BEFFER
ments rédigés depuis la chute de l’ancien régime, n'ont
pas peu sons à obscurcir la nature et l'étendas des
droits et des obligations respectifs des concessionnaires
et de la Ville, par rapport aux fonds dont il s’agit. D'autre
part, l'identification des maisons actuelles avec celles
élevées par les anciens concessionnaires, faites depuis un
certain temps, nous semble complètement erronée, ce qui
est d'autant plus grave que toutes les concessions ne sont
pas régies par des dispositions identiques. Avant donc
d'aborder directement l'examen de la question qui nous
a été soumise (1), nous nous attacherons à faire en
quelque sorte l'historique des actes constitutifs et modi-
ficatifs de toutes les concessions et ensuite l'exposé des
faits et documents du xix° siècle jusqu’en ces derniers
temps. Quelque long, quelque fastidieux que puisse être
cet examen, en quelque sorte préalable, il nous semble
de toute nécessité ; en nous faisant connaître les tenants
et aboutissants de chaque concessionnaire, ces recherches
nous fourniront les éléments nécessaires à la rectification
des erreurs d'identification signalées ci-dessus et nous
permettront d'appliquer à chaque fonds les conventions
qui le concernent. En outre, la connaissance des stipu-
lations, même relatives à des fonds depuis longtemps
acquis et possédés en pleine propriété par la Ville, peut
cependant aider à l'interprétation ou à l'intelligence des
actes relatifs aux fonds dont il est question à l'heure
qu'il est.
Nous tenons toutefois à faire remarquer qu'il a pu
exister plus d'une pièce qui a échappé à nos investi-
gations, malgré les recherches auxquelles M. l’archiviste
HErMANS à bien voulu se livrer à notre demande, en
vue de compléter le dossier qui nous a été transmis et
(:) Suivent quelques considérations d'ordre administratif.
OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES op:
malgré d’autres recherches que nous avons faites nous-
mêmes.
$ 1. — Examen des actes anciens
I. — Le premier acte dont nous ayons à nous occuper
concerne le commencement de la galerie, à l'entrée de la
rue de Beffer, au coin de la Grand’ Place (1). Le 15janvier
1504, les trésoriers Lancelot de Gottingnys et François
Van Cats, accordent à Yean Bournon, au profit de sa fille
Elisabeth et de ses frères et sœurs, la première place
entre les deux puliers bleus à l'entrée de la rue de Beffer
(dierste plaetse tusschen de twee blauw piléren van
voeren in de Befferstrate), pour y bâtir et rendre l’em-
placement apte pour l'exercice de tel négoce qu'il leur
plaira, à condition de payer à la Ville un cens annuel de
trente sous; si cependant il plait à l’avenir à la Ville de
reprendre l'emplacement et de l’employer à l’usage de la
dite Ville (ter voors. stadt behoef), la Ville pourra le
faire en tout temps, quand cela lui semblera bon ou lui
plaira, sans avoir égard à personne, et dans ce cas le
paiement du cens susmentionné cessera, le tout convenu
de bonne foi (alle dingen sonder argelist).
Per ociobre 1608: (2) \"sur requête présentée : par
BAPTISTE BorNon, probablement descendant tout au
moins représentant du concessionnaire ci-dessus cité,
concernant la maison située au coin de la rue de Beffer
(nopende het huys gestaan op den hoeck van de Befferstrate),
le Magistrat de Malines, réuni en chambre (#7 policye
kamer vergadert zynde), accorde au suppliant, sa femme,
ses enfants et ayant cause, de rester, par tolérance (by
gedoogenesse), dans l'usage et possession du fonds men-
(1) Pièce justificative n° 2, acte du Magistrat, série I, n° 4, f° 78 v°.
(2) Pièce justificative n° 3, actes du Magistrat, série II, n° r, f° 132 v°.
192 MAISONS DE LA RUE DE BEFFER
tionné dans la requête, à condition de payer à la Ville
un cens annuel de sept florins (seven guldens ten behoeve
van de voors. stadt). Il est entendu que la propriété du
fonds restera à la Ville, à l'effet d'y construire ou de
l'approprier autrement pour l'usage de la Ville (en oirboir
derselve), quand cela plaira au magistrat (700 wanneer
# selve mijne voors. heeren believen zal), moyennant rem:
boursement au suppliant, à ses héritiers ou ayant
cause, de la valeur de l'habitation se trouvant sur le
fonds, d’après estimation par experts compétents. Défense
aux concessionnaires de construire ou de bâtir encore
désormais sur le fonds en question, sans le consentement
des trésoriers de la Ville.
Cet acte de 1608, qui continue la jouissance à titre
précaire de Baptiste Bornon, n'indique pas, il est vrai,
le nombre d’arcades ou d’entre-colonnements concédés.
Ce point était sans doute indiqué dans la requête à
laquelle la décision du Magistrat se réfère explicitement.
Mais la circonstance qu'il s’agit bien dans l’acte de 1608
de la maison y indiquée comme se trouvant au coin de
la rue de Beffer, que cet acte ne fait que maintenir
B. Bornon dans une possession précédemment acquise,
“enfin l'identité des noms des concessionnaires de 1564
et de 1608, établissent suffisamment que la dernière,
comme la première, portait sur le fonds à l'entrée de la
rue, de lwce blauw pilaeren, dierste plaats, mentionnés dans
l'acte de 1564, en d’autres termes les deux premiers
entre-colonnements en venant de la Grand’ Place.
Le 15 septembre 1610 (1), les trésoriers et le receveur de
la Ville, à ce préalablement autorisés par le Magistrat,
concèdent au même Baptiste Bornon, certains fonds
comprenant UN prier (sekere erfve begrijpende EENEN pilaer),
(1) Pièce justificative n° 4. Actes du Magistrat, série II, n° x, f I4T V0.
OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 193
situé dans la galerie de la rue de Beffer, entre semblable
fonds maintenant bâti et précédemment concédé au même
Bornon, mentionné (dit l'acte ci-dessus, f° 132 v°) d’une
part et le fonds concédé ce jourd’hui à cens à Phhppe
Van der Merct d'autre part; et ce moyennant un cens
annuel et irrédimible de cinq florins, à payer à la Ville et
aux conditions imposées à Ph. Van der Merct, énumérées
au long f° 141 vo. Nous rencontrerons plus loin ces con-
ditions imposées le même jour à Philippe Van der Merct
et à plusieurs autres.
Pour le moment, contentons-nous de prendre acte de
ce que la seule arcade (ÉÉNE pielaer) concédée à B.
Bornon le 15 septembre 1610, est bornée d’un côté par
la concession faite au même Bornon, f° 132 v°, que nous
avons analysée un peu plus haut, et qui porte sur les
deux premières arcades; celle concédée à B. Bornon le
15 septembre 1610 est donc la troisième, de sorte que
depuis cette époque B. Bornon était possesseur des
trois premiers entre-colonnements. Ces trois premières
arcades, comme on peut le constater encore en ce
moment, servent d'emplacement à la maison actuelle
nor la réen entrant dans I /rue-de Befler, du côté
droit. Ce qui le prouve surabondamment, c'est l’acte
d'acquisition par la Ville, le 23 février 1848, de cette
première maison des héritiers Fransquen. Par cet acte,
les vendeurs cédèrent à la Ville tous leurs droits sur la
maison construite au coin de la Grand’ Place et de la
rue de Beffer, moyennant le prix de 10,500 francs,
sans que cette convention puisse porter préjudice à la
Ville, en ce qui concerne les fonds originairement con-
cédés dans les conditions du fonds de Fransquen, qui
(dit l’acte) étaient aux droits des concessionnaires men-
tionnés dans les actes ci-dessus du 13 octobre 1608 et
du 15 septembre 1610; ces deux derniers actes étant
rappelés dans la convention du 23 février 1848.
13
194 MAISONS DE LA RUE DE BEFFER
Cette convention fut déposée au rang des minutes du
notaire Leclerq à Malines, suivant acte du 19 juin
1848 (1).
L'acte du 23 février 1848 indique que Fransquen
payait à la Ville un cens de douze florins, ce qui con-
corde parfaitement avec les cinq florins dûs en vertu de
la concession du 3° pilier, objet de l’acte prérappelé du
15 septembre 1610, plus les sept florins dûs pour la con-
cession des deux premiers piliers par l'acte prérappelé
du 13 octobre 1608.
Toutes ces mentions de l'acte de 1848 et la réserve
expresse y mentionnée relativement aux droits de la
Ville à l'égard des autres concessionnaires, indiquent
assez combien l'administration était encore au courant
de la situation topographique et juridique des fonds sis
dans la galerie du palais de justice projeté, et cela il n’y
a guère plus d’un demi-siècle.
Il est d'autant plus surprenant de voir, une trentaine
d'années après, ces notions complètement perdues de
vue ou entièrement oubliées, comme on le verra plus
loin.
Pour le moment, :cceptons comme chose bien acquise,
que les deux concessions faites en 1608 et 1610 à Bornon,
ne constituent aujourd’hui qu'une seule maison, la pre-
mière de la rue à droite, portant le n° 2. C’est pour n’avoir
pu faire cette constatation capitale qu’on a regardé la
maison n 2 comme étant située sur l'emplacement de
la concession Bornon de 1608, et la maison n° 4 comme
étant située sur la concession de 1610. Il en résulte qu'à
partir de ce n° 4, tous les actes qu’on croyait applicables
à chacune des maisons, doivent s'appliquer à la maison
précédente.
(1) Ce double acte de 1848, avec les certificats hypothécaires, forme la
petite farde cotée n° 5 des pièces justificatives.
OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 105
IT. — Le 15 septembre 1010 (1), concession à PHiLiPPpE
Van DER MErcT et Marguerite Jheronimus, sa femme,
de certain fonds comprenant deux piliers, situé dans la
galerie, rue de Beffer, entre celui concédé le même jour
à Baptiste Bornon d'une part et celui concédé à Pierre
Van Sinttruyen d'autre part. Cet acte sert en quelque
sorte de type pour plusieurs autres qui y renvoient,
comme on l’a déjà vu ci-dessus pour la seconde conces-
sion de B. Bornon. Les conditions imposées à Ph. Van
der Merct et par là même aux autres concessionnaires
dont nous venons de parler, sont :
a) L'habitation devra être couverte en tuiles ou en
ardoises ;
b) Défense au concessionnaire de faire ou de percer des
ouvertures dans la voûte de la galerie ou dans le mur;
c) En cas de vente de l'habitation, la Ville peut toujours
la prendre pour elle, soit pour le montant du prix de
vente, soit d’après la valeur fixée par expertise;
d) Cens annuel et irrédimible de dix florins, à payer
à la trésorerie, à la Noël;
e) À défaut de paiement de ce cens à l'échéance, la Ville
pourra se mettre en possession du fonds sans autre
formalité qu’une sommation légale:
J) Le concessionnaire devra démolir l'habitation quand
on désire employer le fonds pour un autre usage de la
ville (ende zal de huysinge mocten afbreken als men d'erfve tot
{0f ANDEREN OIRBOIR VAN DE STAD'T degeert le gchruiken);
g) Une clause, ajoutée après la signature (probablement
sur les observations du concessionnaire, sans doute
effrayé de pouvoir être contraint de démolir son habita-
tion immédiatement après l'achèvement de celle-ci) dit,
que ce n'est qu'après les six premières années à venir,
(1) Pièce justificative n° 6. Actes du Magistrat, série IL, n° r, f° 141 V°,
106 MAISONS DE LA RUE DE BEFFER
que la Ville pourra approprier le fonds (onder express be-
sprek indien naer de ses eerste iaeren mijne hecre belieft deselfve
le approprieren TOT ANDEREN OIRBOIR v4# de stadt dat t
selve alsdan sal mogen geschieden met cassatie van den chyns).
L'indication portée à l'acte que la concession de Ph.
Van der Merct touche immédiatement à celle faite le
méme jour, 15 septembre 1610, à Baptiste Bornon,
prouve que les peux piliers (TWEE pilacren) concédés à
Ph. Van der Merct suivent l'unique pilier concédé par
le second acte le même jour à B. Bornon. La concession
Van der Merct, suivant immédiatement le 3° entrecolon-
nement concédé à B. Bornon, a donc pour objet la 4° et
la 5° arcade, soit le n° 4 actuel de la rue de Beffer.
Ce fonds était possédé en 1848 par le S' Louchart,
comme l'indique l'acte de cession à la Ville du n°2,
possédé alors par les représentants Fransquen : l'acte du
23 février 1848 (1) dit, en effet, que la maison Fransquen
est située « 2# de Befferstraet, op den hock van de Groote
Merkt, regnotende den piquetstal van het voor dezen stads-
gevangemshuys ter eenre zyde en het huys van d'heer Louchart
ler andere zyde ».
Une fille du susdit Louchart ayant épousé un sieur
Carpentiers, les héritiers Carpentiers-Louchart, par acte
d'adjudication publique devant le notaire [.-B. De Pauw,
à Malines, en date du 4 août 1880 (2), vendirent à la
Ville, pour le prix de 5,700 francs, la maison avec le
terrain sur lequel elle est bâtie (met den grond waarop dit
huys 1s gebouwd), sans que l’acte fasse la moindre allusion
aux droits de la Ville. En séance du 17 août suivant, le
Conseil Communal, sur le rapport du Collège, approuva
sans discussion cette acquisition. Nous reviendrons plus
loin sur ce point.
(1) Pièce justificative n° 5.
(2) Pièce justificative n° 7.
OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 107
L'acte De Pauw indique comme tenants et aboutis-
sants de la maison Carpentiers, la ville de Malines
acquéreur, depuis 1848, de la maison Fransquen et la
veuve Moors, et mentionne que la maison Carpentiers
porte le n° 4 de la rue. Aucun doute ne saurait donc
subsister pour l'identification du fonds Carpentiers avec
la concession faite en 1610 à Ph. Van der Merct, comme
nous l’avons déjà établi par les mentions de l'acte con-
stitutif originaire.
III. — Le 15 septembre 1610 (1), le même jour et aux
mêmes conditions plus amplement développées plus haut
pour Ph. Van der Merct, concession faite à PIERRE VAN
SINTTRUYEN d’un fonds comprenant DEUx piliers (TWEE
PILLAREN), dans la même galerie, rue de Beffer, entre le
miecédene concedé a1PhVanider-Merct d'ane#part-et
celui concédé à Jean (Hans) Leemans d'autre part,
moyennant un cens annuel et irrédimible de dix florins
et sous toutes les autres conditions rapportées ci-dessus
au long (pour Ph. Van der Merct) « Ende op alle andere
voirdere condatièn merboven in ‘Et lange verhaalt ».
D'après l’aboutissant de première part, c’est-à-dire
Philippe Van der Merct, P. Van Sinttruyen est conces-
sionnaire des deux piliers ou entre-colonnements qui
suivent la concession de Van der Merct, en avançant
toujours de la Grand’ Place dans la rue de Beffer.
P. Van Sinttruyen a donc obtenu la concession de la
6° et de la 7° arcade, donc du n° 6 actuel de la rue,
possédé par Nalaerts.
Pierre Van Sinttruyen s'étant permis de bâtir, en con-
travention de la convention du 15 septembre 1610, un
nouvel acte intervint entre la Ville et lui, le 7 août 1620 (2).
(x) Pièces justificatives, n° 84. Actes du Magistrat, série II, n° 1, f° 147 v°.
(2) Pièces justificatives, n° 8b. Actes du Magistrat, série II, n° x, f° 157.
108 MAISON DE LA RUE DE BEFFER
Aux termes de ce nouvel acte, le cens annuel et irrédi-
mible est porté pour l'avenir à trente-cinq florins, et sil
plait aux magistrats de faire démolir la maison, cela
devra se faire quand cela leur plaît, sans devoir en
donner quelque motif; dans ce cas, le concessionnaire
devra enlever les matériaux employés par lui, si mieux
n'aime la Ville reprendre ces matériaux, à dire d'experts,
et le cens irrédimible de trente cinq florins par an cessera
alors d'être dù (« Ende indien mine heeren belieft Et voor-
schreven huyse te doen afbreken sal ‘t selve mocten geschieden
alst mine hecren belicft, zonder daer van cenige redenen le
derfven geven, cnde zal alsdan den voornoemden Van Sinttruyen
alleenlijk behouden de materiaelen bi hem daer opgestelt, s00
verre mine hecren deselve nyet en belieft te behouden tot schat-
terspriyze, t welck alsdan sal staan ter optie van mine heeren,
als wanncer den voorgaenden onquytbaeren chyns van vyf en
dertig guldens ’t sjacrs zal cesseren »).
Tandis que les n° 2 et 4 et le n° 8 de la ruetde-Beffer
présentent encore comme façade la partie du palais con-
struite sur le plan de Keldermans, le n° 6 a une façade
moderne, qui semble du xix° siècle ou de la fin du
XVIII°.
IV. — Le même jour, 75 septembre 1610 (1), aux mêmes
cens et charges que ci-dessus (pour Van der Merct et
P. Van Sinttruyen), concession à JEAN (Hans) LEEMANSs,
de certains fonds comprenant peux piliers (TrWEE pillaeren)
dans la galerie prémentionnée rue de Beffer, entre le fonds
de Pierre Van Sinttruyen d'une part et le fonds d’'Andre
Van Buskom le jeune, d'autre part.
D'après l'indication du concessionnaire précédent
Pierre Van Sinttruyen et celle ci-dessus de J. Leemans
(1) Pièces justificatives, n° 9. Actes du Magistrat, série II, n° r, f° 141 v°.
OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 199
comme aboutissant au dit Van Sinttruyen, il est encore
clair que J. Leemans a obtenu la concession des deux
entre-colonnements suivants ceux concédés à P. Van Sint-
truyen, donc les 8° et 0° arcades, toujours en avançant
dans la rue de Beffer, arcades qui existent encore à la
maison portant le n° 8 de la rue et possédée par Madame
De Billemont-De Raedt.
V.— Le même jour, 15 septembre 1610 (1), et aux con-
ditions mentionnées ci-dessus, concession d’un fonds sem-
blable, comprenant peux piliers (TWEE pulacren) dans la
galerie prémentionnée rue de Beffer, à ANDRÉ Van Bus-
Kxom, le jeune et à Marie Janss, sa femme et à leurs
descendants {Andries Van Buskom de ionghe ende Maeyken
Janss zijn huysvrouw ende heurlieden naercomelinghe), moyen-
nant un cens annuel et irrédimible de dix florins, le dit
fonds situé entre celui concédé le même jour à ans
Leemans d’une part et le terrain de la Ville dans la même
galerie, concédé ensuite le 18 février 1612, à Nicolas Van
Sinttruyen, d'autre part.
Les deux piliers concédés à André Van Buskom, d’après
les indications de la concession rapprochées de celles
contenues dans la concession du même jour à Hans
Leemans (ci-dessus IV), suivent donc les travées accor-
dées à ce dernier. Van Buskom a donc obtenu la conces-
sion des 10° et 11° entre-colonnements, démolis au
xviri* siècle et sur lesquels se trouve le n° 10 de la rue de
Beffer.
André Van Buskom s'étant permis, comme son voisin
Pierre Van Sinttruyen (ci-dessus III), de contrevenir en
construisant, aux stipulations de l'acte de concession du
(1) Pièces justificatives, n° 10. Actes du Magistrat, série II, n° 1,
#0 r4r vo.
200 MAISON DE LA RUE DE BEFFER
15 septembre 1610, nouvelle convention fut faite à la date
du 29 janvier 1622 (1).
Aux termes de ce nouvel acte, le cens irrédimible à
payer annuellement est porté de dix à vingt florins; à
défaut de ce payement annuel à la Noël ou en déans les
six semaines après, la Ville pourra se mettre en possession
du fonds et de l'habitation y construite, et en faire son
profit à sa volonté, sans autres formalités qu'une somma-
tion légale, la Ville garde la pleine et entière propriété du
fonds; après les six premières années, la Ville pourra
prendre le fonds pour en disposer suivant son bon plaisir
(om daermede te doene haere beliefte), en laissant à Van Bus-
kom les matériaux qu’on trouvera alors avoir été
employés sur le terrain, et dans ce cas le paiement du
cens viendra à cesser; si Van Buskom ou ses ayants-cause
viennent à vendre la maison ou habitation par lui con-
struite en déans les six premières années, la Ville pourra
la prendre pour elle au prix de vente ou pour la valeur
déterminée par expertise; mais après l'expiration de ces
six années, la Ville aura complètement le droit de prendre
pour elle le fonds librement, en abandonnant les maté-
riaux; la maison en question ne pourra être héritée,
vendue ou grevée que sous les conditions qui précèdent;
moyennant quoi la convention faite le 15 septembre 1610, est
annulée et mise à néant (waermede gecasseert en te met gedaen
wordt het contract desen aengaende gemaect den voors XV sep-
tembris X VI° en tien). Cette nouvelle convention de 1622,
beaucoup plus défavorable au concessionnaire André Van
Buskom que celle de 1610, a donc entièrement remplacé
celle-ci, qui désormais est regardée comme non avenue.
(1) Actes du Magistrat, série I, n° 1, f 204 ve. Il n'y a pas de copie de cet
acte au dossier; mais elle a été imprimée, certifiée conforme à l’original par
le secrétaire communal Piscaer, dans le mémoire en cassation de l'affaire
Peeters, dont il sera parlé au S V suivant, à titre d’annexe B, p. 26 v° de
ce mémoire.
OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 20I
En 1727, les enfants Steemans et les enfants Dehont,
qui étaient à cette époque aux droits d'A. Van Buskom,
les cédèrent à Pierre Colibrant, dont le fils Michel Coli-
brant a succédé à son père, suivant acte de partage du
8 mai 1761, et Michel Colibrant a vendu, par acte du
19 septembre 1703, ses droits aux époux Wouters,
grand-père et grand'mère, pensons-nous, du docteur
Peeters, en dernier lieu possesseur de la maison portant
lratrorde rue de/Betfer(r);
Pendant que Michel Colibrant possédait le fonds et
la maison dont il s’agit à titre excessivement précaire et
révocable d’après J’acte du 29 janvier 1622, il présenta,
en 1765, à l'approbation du Magistrat, un plan pour la
reconstruction de la façade en style Louis XV, qu'on
voit encore maintenant.
Pour réaliser ce plan, les deux arcades de R. Kelder-
mans et le pilier sur lequel elles reposaient devaient
nécessairement disparaître. Le Magistrat donna pouvoir
aux trésoriers de la Ville (2), pour renouveler l'acte de la
concession, à l'exception de la clause défendant de démo-
lir les piliers et les voûtes. Les trésoriers passèrent un
nouvel acte avec M. Colibrant, le 18 novembre 1765 (3),
devant le notaire |.-B. Leclercq, qui rappelle les actes
antérieurs du 15 septembre 1610 et du 29 janvier 1622 et
leurs dispositions principales, et constate que M. Coli-
brant payait toujours le cens annuel et irrédimible de
vingt florins, fixé depuis 1622. D’après le nouvel acte de
(1) Tout cela résulte clairement des éléments fournis dans les deux mé-
moires produits par la Ville en appel et en cassation dans le procès de la
Ville contre le père et la mère du D' H. Peeters, les époux Peeters-Wouters,
n% 15 et 17 des pièces justificatives, et a été accepté dans les motifs de
l’Arrêt d'Appel du 20 juin 1840, dont copie au n° 16 des pièces justificatives.
(2) Pièces justificatives, n° rob.
(3) Imprimé comme annexe G; pp. 27, 28 et 29, certifiée véritable par le
secrétaire communal Piscaer, dans le mémoire précité devant la Cour de
Cassation, dans le procès Peeters.
202 MAISON DE LA RUE DE BEFFER
1765, la Ville permit à M. Colibrant d'exécuter la façade
projetée en pierre bleue, ce qui n'aurait pu se faire sans
enfreindre les conditions prohibitives des actes anté-
rieurs, mais aux conditions suivantes : le postulant Coli-
brant reconnaît itérativement la débition du cens irrédi-
mible de vingt florins par an, à payer à l'époque et sous
les pénalités portées aux précédents actes; au cas où la
Ville viendrait à avoir besoin du fonds en question (ri,
elle pourra le reprendre avec l'habitation qui s’y trouve,
après dû avertissement préalable, au prix à fixer par
experts compétents, et dans ce cas le paiement du cens
prendra fin; en cas de vente de la maison et du fonds, la
Ville pourra les prendre pour elle au prix de vente, le
concessionnaire ou ses successeurs ne pourront faire
des ouvertures dans le mur de la Halle ou y porter pré-
judice, sous peine d’avoir à les rétablir et de payer à la
Ville tous dommages-intérêts; déclarant au surplus les
parties que moyennant ce, les deux actes du 15 sep-
tembre 1610 et du 29 janvier 1622, pour ce qui concerne
les stipulations non réglées dans l'acte de 1765, viennent
à cesser et sont éteints et mis à néant (verclarende voorts
partyen dat mits dien voorschreve twee acten van den 15 Sep-
tembris 1610 en de 29 Fanuari 1622 voor de meer reste teene-
maal comen te cesseren, dood ende te met zyn).
Nous examinerons ultérieurement au $ 3, II, B, la
portée de cet acte de 1765.
VI. — Le 18 février 1612 (2), concession d'ughtoues
comprenant deux piliers, situé dans la galerie de la rue
de Beffer, à Nicolas van Sinttruyen, moyennant un cens
annuel irrédimible de dix florins, le dit fonds situé entre
celui concédé moyennant le même cens à André van Bus-
(1) € In gevalle de stadt te gemelde erfve quam noodig te hebben ».
(2) Pièces justificatives, n° 11. Actes du Magistrai, série II, n° 1, f° 143 ve.
OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 203
kom le jeune, d’une part, et semblable fonds concédé le
même jour à Baptiste Bornon d'autre part; le tout aux
mêmes conditions indiquées au long f° 141 ci-dessus et
imposées à la concession semblable faite à Phlppe
van der Merct.
Ces conditions imposées à Ph. van der Merct et éga-
lement à Pierre van Sinttruyen, Jean Leemans et André
van Buskom, le tout par les actes du 15 septembre
1610 (1), ont été indiquées au long ci-dessus.
Les deux piliers ou travées, concédés en 1612, à Nicolas
Van Sinttruyen, joignant immédiatement ceux concédés
à André Van Buskom, sont donc les 12° et 13° entre-
colonnements.
VII. — Le 18 février 1612 (2), concession d’un fonds
semblable comprenant deux piliers, situé dans la galerie
précitée rue de Beffer, aux conditions prémentionnées à
BaPTisTE BorNow, entre le fonds concédé à Nicolas
van Sintltruyen d'une part, et le fonds appartenant à la
Valle d'autre part, s'étendant par derrière par un couloir
le long de la halle aux tailleurs de pierre jusqu’à l’école
commune de la Doctrine chrétienne, concession faite
moyennant un cens irrédimible de dix florins par an.
Cette concession est donc encore une fois faite sur le
pied des conventions connues du 15 septembre 1610.
Les indications de l’acte du 18 février 1612, rappro-
chées de celles contenues dans l'acte de concession à
Nicolas van Sinttruyen qui précède et de celles conte-
nues dans l’acte de concession qui suit (VIII), démontrent
également que le fonds concédé à B. Bornon en 1612
comprend les deux piliers qui suivent ceux concédés le
même jour à Nicolas van Sinttruyen, donc les 14° et
(1) V. au présent, SS II, III, IV et V.
(2) Pièces justificatives, n° 12. Actes du Magistrat, série II, n° 1, f° 143 v°.
204 MAISON DE LA RUE DE BEFFER
15° arcades ou travées. Nous avons vu au commencement
du présent travail que les 14° et 15° arcades avaient une
plus grande ouverture que les autres. En consultant le
plan terrier (1), on remarquera aussi que l'immeuble
actuel n° 14 présente une largeur de 12"15 de façade;
celle-ci s'étend donc sur une étendue au moins double
de celle d'environ six mètres qui se trouve aux n° 4, 6, 8
et 10 de la rue de Beffer; elle devrait être la même que
pour ces dernières, puisque Nicolas van Sinttruyen n'a
également obtenu que la concession de deux piliers. Il
en résulte clairement que postérieurement aux conces-
sions primitives, la première des deux arcades concédées
en 1612 à B. Boruon a été incorporée au fonds concédé
à Nicolas van Sinttruyen. Quant à la 15° arcade, moins
large que la précédente d'après l'élévation de R. Kel-
dermans, mais moins étroite que les treize premières,
elle a été convertie dans la maison n° 14, en dernier lieu
à Nuyens, et qui, toujours d’après le plan du dossier, a
une largeur de façade de 4”78.
Les recherches faites (2) en vue de déterminer quand
ce changement est survenu, n’ont pas été couronnées de
succès. Les façades actuelles des n° 14 et 16 semblent
indiquer le commencement du xix° siècle. Mais déjà en
1773, la répartition des arcades dont nous nous occupons
ici n'existent déjà plus sur le pied primitif, puisqu’à
cette époque la V'* Tondeur, prédécesseur du détenteur
actuel du n° 14, a présenté au Magistrat, un plan (3)
pour l'édification de trois petites maisons, sur le fonds
détenu par elle, ce qui ne pouvait évidemment se faire
(1) N° r du dossier des pièces justificatives.
(2) Par M. le Secrétaire communal, sur notre demande.
(3) Ce plan que M. le Secrétaire nous a remis, constitue la pièce justifica-
tive 20. L’échelle en pieds qui s’y trouve permet de fixer la largeur de
chaque maison, comprenant, au rez-de-chaussée, une porte et une fenêtre.
V. plus loin $ 3, II, A en note.
OU NOUVEL HÔTEL DES POSTES 205
sur une largeur de façade d'environ six mètres. Quoiqu'il
en soit, d’après ce qui précède, il nous paraît incontes-
table que Lauwers et Nuyens sont tous les deux régis
par les mêmes conditions, c’est-à-dire celles de l'acte
commun à divers concessionnaires, du 15 septembre 1610.
VIII. — Le 29 janvier 1622, concession à ANTCINE
BorQuELMANS, de certains fonds situés l’un à côté de
Eure tdansmaroalénendenta Halle ruc denbBeficer
comprenant éro1s piliers, moyennant un cens annuel et
irrédimible de vingt florins à 20 sous chacun, sous les
restrictions stipulées dans semblable concession f 141
recto et verso et 143 verso, entre le fonds concédé à
Baptiste Bornon, à l'enseigne du « Kievit » (daer den hrevit
vuythangt) d'une part ef la porte de la Halle de la Ville,
pour aller à l'école commune d'autre part, avec défense
de pouvoir faire des ouvertures ou démolir les murs ou
les piliers de la susdite halle de la Ville ou de la susdite
galerie (x).
Les aboutissants de cet acte démontrent, surtout en
les comparant avec ceux de la précédente concession à
B. Bornon (VII), qu'après celle-ci vient immédiatement
le fonds concédé à Borquelmans en 1622, à peu près dix
ans après celle faite à B. Bornon. Quant à la porte de la
Halle pour aller à l’école commune, indiquée comme
autre aboutissant, c’est la dernière arcade qui n’a jamais
été concédée à des particuliers. La concession de Bor-
quelmans, la dernière dans l’ordre des dates, porte donc
sur les trois derniers entre-colonnements qui ont été
concédes "soit les110 17 (et 18, existant encore et
formant aujourd’hui la maison n° 16 de la rue de Beffer.
Les termes de l'acte précité du 29 janvier 1622 renvoient
(1) Pièces justificatives, n° 13%. Actes du Magistrat, série I, n° 1, f° 198 r°,
206 MAISON DE LA RUE DE BEFFER
aux conditions stipulées pour semblable concession,
fo rar r° et v° (analysées plus haut pour les concessions à
B. Bornon, 2° concession I, Ph. Van der Merct IT, Pierre
van Sinttruyen III, ]. Leemans IV, André van Buskom
V, par l'acte du 15 septembre 1610), et à celles imposées
fo 143 v° (à Nicolas van Sinttruyen et à B. Bornon VI,
VII), qui sont toutes identiques et qu'on peut appeler
les conventions communes à tous les actes primitifs de
concession du commencement du xvn° siècle. Toutefois,
l'acte prémentionné du 29 janvier, f’ 198 r°, porte en
marge : vide f° 204 r° de naardere condilièn en 20 1 v° en 202.
Or, l'acte f° 204 r° (1) contient une dérogation notable
à l’acte-type du 15 septembre 1610, en ce que, tandis
que celui-ci permet à la Ville, après les six premières
années, de faire démolir l'habitation quand on désirera
approprier le fonds « {of anderen o1rboir van de stad », l'acte
de la concession Borquelmans impose à celui-ci, après
l'expiration des six années, les conditions imposés ensuite
le 29 janvier 1629 à A. van Buskom (ci-dessus V), c’est-à-
dire que la Ville est entièrement libre de reprendre le
fonds, en abandonnant les matériaux aux concession-
naires, et d’autre part que l'habitation ne pourra être
héritée, vendue ni grevée, que sous les conditions pré-
mentionnées. Cette clause dérogatoire porte la même
date du 29 janvier 1622.
Quant à l'acte cité en marge, comme se trouvant
f° 261 v°, poitant toujours la même date du 29 janvier
1022 (2), il fusionne jusqu’à certain point les stipulations
des deux documents qui précèdent, mais contient cette
disposition digne d'être prise en considération, qu'à
l'expiration des six premières années, la Ville, qui garde
devers elle la pleine et entière propriété du fonds concédé,
(1) Pièces justificatives, n° 13b. Actes du Magistrat, série Il, n° r, f° 204 r°.
(2) Pièces justificatives, n° 13c. Actes du Magistrat, série II, n° 1, f 267 v°.
OU NOUVEL HOTEL DES POSTES 207
pourra reprendre /e fonds pour en agir d'après sa volonté, en
laissant à Borquelmans les matériaux qu'il aura employés à
sa construction, et que la Valle est complètement libre de
reprendre ce fonds (behoudende de volle propricteyt ende eigen-
dom. van de voors. erfve, ende dat die voornoemde Anthoms
Borkelman die maer vast sal mogen behouden den tyt van ses
eerst-comende jaren ten eynde van de welche de voors. stadt die
lot haer sal moghen aanveerden om daer mede te doene hare
beliefte, madts alleenlyck latende aen den voorn. An‘honis
Borkelman de materialen.…. Maer naer de expiratic van de
voors. ses eerste jaeren, soo bluft de voors. stadt allesins geheel
om vrtj ende liberlijck de voors. erfve tot hacr te nemen, mits
hem latende volgen de voors. materialen).
Cette dernière stipulation rend la position d’Ant. Bor-
quelmans sensiblement la même que celle faite à Pierre
Van Sinttruyen par l'acte du 7 avril 1620 (ci-dessus IIT),
et à André Van Buskom, par l'acte du 29 janvier 1622
(ci-dessus V), en cas de reprise du terrain concédé.
Enfin, le dernier acte cité en marge de la première
concession susvisée à Borquelmans (1) es/{ du 26 avril 1654.
Antoine Borquelmans s'étant plaint de ce que le fonds
qui lui avait été concédé avait été notablement rétréci à
la suite de l’ouverture de la porte de la Halle s’ouvrant
sous la 19° arcade et de la NOUVELLE RUE commençant
ruerde "Befler jusque derrière la ‘Halle: vers lé vieux
Bruul, c’est-à-dire la rue appelée depuis rue des Géants,
la Ville lui permet de bâtir, sans devoir de ce chef aucun
cens, sur une partie du « steenhuys » derrière la Halle,
le long de la nouvelle rue et à la maison par lui habitée,
du chef de laquelle était dù le cens stipulé par l'acte de
concession ci-dessus rappelé, et ce aux conditions énu-
mérées dans cet acte de 1634. Ce dernier acte nous
(1) Pièces justificatives, n° 134. Actes du Magistrat, série IT, n° 1, f° 261
NOet20621,
208 MAISON DÉ LA RUE DE BEFFER
paraît sans grande importance au point de vue qui nos
occupe (1).
Par acte du 2 novembre 1844, enregistré et approuvé
par la députation permanente du Conseil provincial, le
12 décembre suivant (2), la Ville a acquis des héritiers
Van der Elst, représentant alors A. Borquelmans, leurs
droits mobiliers sur les matériaux de la construction,
élevée sur le fonds de la Ville, ef tous autres dronts qu'als
pourraient avoir, tels que ces droits sont constatés dans les
conventions faites avec Ant. Borquelmans, le 29 janvier 1622
et le 26 avril 1634. La cession est faite moyennant le prix
de 4500 francs.
L'acte déclare que le moment est venu pour la Ville de
faire usage de son droit, attendu que cette maison ou une
partie d’icelle devra être emprise pour les travaux de
construction du nouveau local de l’Académie de dessin,
et pourra aussi éventuellement servir à l'ouverture du
passage couvert de la rue des Géants; que la Ville
(1) Il a au contraire une certaine importance au point de vue historique.
Les expressions « doov het openen van de poorte ende het maken van de nieuwestraete
beginnende aen de Befferstraete tot achter de Halle naer den ouden Bruel toe» et « het
steenhuys der stadt tochoorende achter deselve halle neffens de voors. nieuwstraete »,
nous paraissent clairement établir, comme le nom même de rue Neuve
l'indique d’ailleurs, que l’ouverture de cette rue venait d’être récemment
faite. Les motifs de la requête de Borquelmans, le rétrécissement de sa
concession de 1622, à la suite de l’établissement de la rue et de l’ouverture
du passage couvert qui y donne accès, prouvent encore que cela venait de
se faire. C’est donc à tort que l'historien des vues de Malines, p. 263, tout
en disant que la rue était inhabitée et que les livres des sections n’en
parlent pas avant 1647, allègue qu'après avoir entrepris lesnouvelles Halles
au commencement du xiv® siècle, on voulut en isoler complètement les bâti-
ments en perçant une nouvelle rue, de la rue de Beffer vers le vieux Bruel.
La création de la nouvelle rue eût pour conséquence des concessions de
ps eee me ee halle, le long de cette rue, en faveur de
, re 1636, et de Martin Van Sinttruyen, le
9 septembre 1630, représentant alors Borquelmans et Nic. Van Sinttruyen
(Actes du Magistrat, même série et n°, fol. 266 ve et 272 V°, également sans
intérêt pour notre cas).
(2) Pièces justificatives, n° 14 a. b.
OU NOUVEL HOTEL DES POSTES 209
reprenant entièrement son droit, il est donc nécessaire
de se mettre d'accord sur le droit (aux matériaux, comme
on l’a vu plus haut).
Cet acte de cession de 1844 indique comme aboutis-
sant du fonds Van der Elst du côté occidental Nuyens,
ce qui confirme encore les identifications ci-dessus faites
des n° 14 et précédents de la rue de Beffer.
Nous ne donnons pas la suite du mémoire de feu
M. Kempeneer, comprenant « l'interprétation des anciens
actes » et « l'Examen de la question des indemnités ».
Ces parties de son travail sortent du cadre des publi-
cations de notre bulletin. La première partie, publiée
ci-dessus, quoique écrite dans un but spécial nécessitant
le plus grand détail, fait presque oublier l'avocat par
l’érudition archéologique qui s’en dégage.
Nous aurions étendu trop loin cet article en inser-
rant ici les pièces justificatives, auxquelles feu M. Kem-
peneer a renvoyé ses lecteurs. Les différentes concessions
faites, on peut les suivre d’entrecolonnement à entreco-
lonnement, dans le plan terrier planche XIV et dans
la reproduction du plan original de R. Keldermans,
planche VII. Le lecteur verra dans la 19" arcade de ce
plan, la porte dont il est question dans l’acte du 26 avril
1634 pour la concession Borquelmans, à propos de
l'ouverture de la nouvelle rue derrière la Halle. La
« Steenhuys » mentionnée dans le même acte ne peut
être que le coin de la rue des Géants et de la rue de
Beffer, actuellement déblayé, et qui nous paraît appar-
tenir à la Halle toute primitive, comme nous l’avons vu.
Px. VAN BOoxMEER.
14
PRE DEC ETAINCTE
DE
Marguerite d’Autriche
(1507-1511)
A E Livre de chant de Marguerite d'Autriche,
Sÿ joyau de son père l'empereur Maximilien,
reposant dans la Bibliothèque de la ville de
À Malines, est un recueil de musique religieuse
immortalisé par trois artistes, dont le principal, celui
des miniatures, est resté inconnu jusqu’à présent.
Dans l'inventaire des vaisselles, joyaux, tapisseries,
peintures, manuscrits, etc., de Marguerite d'Autriche,
dressé en son palais de Malines, le 9 juillet 1523, et
communiqué par M. Michelant, bibliothécaire au dépar-
tement des manuscrits de la Bibliothèque impériale, à
Paris, ce Livre est mentionné comme suit :
« Item, ung grant, couvers de cuyr, qui se dit Livre de
champt que l’empereur donna à Madame, commenceant
con Kirieleyson. La première messe du dit livre est de
Madame Saincte Anne, fetes par Pirechon de La Rue » (1).
(1) Bulletins de la Commission royale d'histoire, s. III, t. XII, p. 30.
22 LIVRE DE CHANT
Monsieur Alexandre Pinchart, après avoir examiné
attentivement le dit Livre, s'exprime à ce sujet de la
manière suivante
« La Bibliothèque publique de Malines possède un
superbe volume, grand in-folio, avec la notation musi-
cale, orné de miniatures de la plus belle exécution, et
dont nous ne désespérons point de découvrir un jour le
peintre. Ce manuscrit fut la propriété de Marguerite
d'Autriche, et d’après quelques observations que nous
avons faites en l’examinant attentivement, il semble être
le livre que son père Maximilien lui donna en 1511.
Cette supposition ne füt-elle pas vraie, nous n’hésiterions
pas encore à l’attribuer à Pierre Alamire. L'œuvre qui
qui y est transcrite est de Pierre de la Rue, dont le nom
se lit sur un des derniers feuillets » (1).
La supposition faite par M: Pinchart est confirmée
par le document suivant, extrait des archives de Lille,
par M. Edmond Vander Straeten :
« À Pierre Alamire, escripvain des livres de la chap-
pelle domesticque de mondit S', la somme de vint livres
sur et en tout moins de la somme de sept vingz livres,
que mesdits S' lui ont ordonné prendre et avoir d’eulx,
tant pour ses paines et sallaires d’avoir escript et fait,
par ordonnance du dit S' empereur, deux gros livres de
parchemin plains de messes de musicque, dont ledit
S'en a ung, et l’autre il l’a donné à madame de Savoye,
sa fille, pour son nouvel an, comme pour le parchemin et
encre et autres despens par lui faiz ès dits livres: pour ce
iCy, par sa quictance, cy rendue ladite somme de...
xx liv. » Recette générale de Lille, 1511 (2).
Connaissant maintenant les noms du donateur du
(x) Archives des arts, sciences et lettres, t. I, p. 236.
(2) La Musique aux Pays-Bas avant le xrx° siècle, t. VII, p. 271.
DE MARGUERITE D'AUTRICHE 219
Livre et de celle qui le reçut comme cadeau de nouvel
an, ainsi que ceux du compositeur de la musique et de
son calligraphe, il ne nous reste plus à savoir que la
date et le motif de sa confection.
Par lettres patentes du 18 mars 1506 (1507 n. st.),
l'empereur Maximilien, retenu dans l'empire à la mort
de son fils Philippe le Beau, commet sa fille Margue-
rite, pour recevoir en son nom, des Etats des Pays-Bas,
le serment que ceux-ci avaient à lui prêter, comme
tuteur des enfants en bas âge laissés au décès du dit
prince, ce qui se fit, ajouterons-nous, dans leur assem-
blée tenue à Louvain, le 27 mars suivant (1).
Si la première miniature du manuscrit doit être envi-
sagée comme une allusion à ce fait historique, la date et
le motif de sa confection ne sauraient être recherchés
avant l’année 1507. Pour convaincre le lecteur qu'il en
est ainsi, voyons de quelle manière l'artiste s’y est pris
pour sa reproduction.
Dans la scène imaginée par lui, l'empereur Maximilien
apparaît à ses spectateurs dans toute sa majesté. On le
voit assis sous un dais, décoré de ses armoiries et sur-
monté d’une couronne impériale, planant au-dessus d’une
double aigle (2), tenant d’une main deux tiges de lis, et
de l'autre un glaive. Au pied du trône sont représentés
les délégués du clergé, de la noblesse et du tiers état,
jurant de veiller ensemble au salut du jeune Charles et
de ses quatre sœurs : Eléonore, Elisabeth, Marie et
Catherine, confiés par leur empereur aux soins de sa fille
Marguerite d'Autriche, gouvernante générale des Pays-
(1) Voy. Annexes, I.
(2) Comme l’empereur Maximilien n’introduisit dans ses armes la double
aigle qu’en 1508, le livre en question n’a pu être exécuté qu’à partir de cette
date.
214 LIVRE DE CHANT
Bas, qui avait choisi Malines pour lieu de résidence (1).
Pour mieux assurer la conservation de leur serment,
l'artiste le suppose prêté non-seulement sous les yeux
mêmes de l’empereur, mais encore et surtout sous ceux
du souverain pontife, ayant dans une main le livre de
l'Evangile, et dans l’autre la Croix.
Après avoir fait connaître le Livre de Marguerite
d'Autriche sous le rapport historique, clôturons la pre-
mière partie de notre étude par son examen au point de
vue bibliographique.
Ce Livre, de 68 centimètres de haut sur 52 de large,
à la reliure en cuir noir, aux coins et boutons, à la ser-
rure et aux tenants en laiton, est un recueil de chant
grégorien pour sept messes, composé par Pierre de la
Rue et transcrit par Pierre Alamire sur 112 feuilles de
parchemin dorées sur tranche, lesquelles sont illustrées
par une miniature, un portrait, quatre blasons et sept
grandes lettres historiées relatifs à l'empereur Maximilien
et à la famille impériale, ainsi que par trois autres
miniatures représentant la Résurrection de Notre-
Seigneur, la Nativité de la Vierge et l’Annonciation.
La Nativité de la Vierge est rehaussée par les bustes
de six papes : saint Léon-le-Grand, Alexandre V, Sixte
IV, saint Grégoire-le-Grand, Nicolas IV et Innocent V,
qui par des textes empruntés à l’Ecriture la caractérisent .
sous les plus heureux symboles.
Comment ce Livre, appartenant à Marguerite d’Au-
triche, est-il devenu la propriété de la ville de Malines,
pourra se demander le lecteur. En tenant compte de son
caractère exclusivement liturgique, rien de plus naturel
que la gouvernante générale des Pays-Bas l’ait affecté à
l'usage de la chapelle de son palais, et qu’il y soit resté
aussi longtemps qu'on n'apporta point de changement
(1) Voy. Annexes, II,
DE MARGUERITE D'AUTRICHE 215
à cet état de choses. Celui-ci étant venu à cesser en 1831,
il fut remis entre les mains du magistrat, qui le fit
déposer, d’abord en notre halle, puis à l’hôtel de ville, et
enfin à l’ancien palais du Grand Conseil, où il se voit
aujourd’hui sur un piédestal portant en lettres d’or l'in-
scription suivante :
BOEK
van
Margaretha van Oostenryk,
Moei van Kerizer Karel V,
Landvoogdes der Nederlanden,
Beschermster
der Kunsten en Letteren
1490-1530.
À qui doit-on attribuer les admirables miniatures de
notre manuscrit? — Pour répondre à cette question,
demandons-nous, d’abord, à quel artiste l’empereur
Maximilien aurait pu et, ensuite, a dü s'adresser pour
l'exécution de ces chefs-d'œuvre. Y aurait-il de quoi
s'étonner s'il eùt songé à Albert Dürer, le plus grand
peintre de l’Allemagne, qu'il appela à sa cour, dont il
occupa alternativement le burin et le pinceau, et qui
fut si content de l’un et de l’autre, qu'il l’anoblit et lui
donna pour armoiries : trois écussons sur champ d'azur,
deux en chef et un en pointe? — Ce blason devint plus
tard celui de toutes les académies de peinture de
l'Europe (x).
(1) Pour perpétuer le souvenir de son anoblissement, la renommée se
chargea de le vulgariser par l'anecdote suivante : « Un jour, dit-on, qu’en
présence de Maximilien et de plusieurs seigneurs de la cour, Albert Dürer
était occupé à dessiner sur un mur quelque grande composition, l’échelle
210 LIVRE DE CHANT
Après la mort de Maximilien, Albert Dürer continua
à être le peintre de la cour. Charles-Quint aimait sa
figure aimable, ses manières nobles, sa conversation
spirituelle et enjouée. Ferdinand, roi de Bohême et de
Hongrie, l'avait admis à sa familiarité, et se plaisait
dans ses entretiens. Lié d'amitié avec Erasme, Mélanch-
ton, Raphaël, Lucas de Leyde et autres hommes célèbres
de son temps, il fit leurs portraits ou leur donna le
sien.
Pour l'apprécier sainement et équitablement au point
de vue artistique, le savant Waagen s'exprime comme
suit : « Comme artiste, ses qualités naturelles le placent
au même rang que les plus élevés, les Léonard de Vinci,
les Michel-Ange, les Raphaël, car s’il était inférieur à
ceux-ci sous quelques rapports, il avait d’autres qualités
qui leur manquaient. L'invention, la plus rare et la plus
noble des facultés artistiques, est pour ainsi dire son
domaine propre; ce fut le lot de Dürer comme celui de
Raphaël et de Rubens. Chez lui, comme chez ceux-ci,
l'imagination ne renferme pas son essor dans le cercle
du dessin proprement dit; elle embrasse tout dans ses
conceptions variées, depuis les sujets les plus sublimes
de l’art religieux jusqu'aux scènes les plus familières de
la vie domestique; souvent elle franchit ces limites pour
s'exercer sur le terrain de la sculpture et quelquefois
même de l'architecture. Dürer, en Allemagne, comme un
peu auparavant Léonard de Vinci en Italie, fut le pre-
sur laquelle il était monté paraissant mal assujettie, l’empereur pria un des
gentilshommes de la tenir; mais celui-ci s’en offensa, jugeant indigne de
son rang de remplir une telle besogne.« Vous êtes noble de naissance, mais
mon peintre a la noblesse du génie », dit alors avec colère Maximilien; et,
pour montrer qu'il était plus facile de faire un noble qu’un grand artiste, il
anoblit Dürer, lui donnant pour armoiries : trois écussons sur champ
d'azur, deux en chef et un en pointe. » {Voy. Grand dictionnaire universel
du xix° siècle, par M. Pierre Larousse, t. VI, p. 1434).
DE MARGUERITE D'AUTRICHE ST
mier à sentir la nécessité de baser sur des études scien-
tifiques ces branches si essentielles de la peinture, la
perspective et le dessin, que les artistes n'avaient pra-
tiquées jusqu'alors que par une sorte d’instinct » (p. 0).
« La manière dont l'artiste saisit les objets naturels
contredit jusqu’à un certain point ce que nous venons de
dire de ses qualités; non seulement il s'y montre /ran-
chement réaliste, non seulement la beauté des formes lui
échappe fréquemment, mais les traits de ses figures,
même dans les sujets les plus élevés, la Vierge, par
exemple, offrent souvent quelque chose de grêle, de
mesquin, de chétif.
» Quant à limitation de la nature, je dirai que, même
dans ses portraits, elle est plus vive et plus spirituelle
que vraie. Les flexions exagérées des contours donnent
souvent à ses corps un aspect dur et anguleux. En
général ses draperies sont jetées avec un goût très pur,
souvent même très grandiose dans les masses princi-
pales; en revanche, elles tombent en petits plis nombreux,
secs et capricieusement fouillés dans les motifs de détail.
Mais c’est dans le coloris surtout que Dürer se montre
sous un Jour extrêmement désavantageux; il vise bien
plus à l'éclat qu’à la vérité de la couleur, et 1l affecte une
prédilection particulière pour le bleu d’outremer, employé
sans mélange. Aussi ne faut-il pas chercher dans ses
tableaux l'harmonie des couleurs, ni même une gamme
soutenue. Lors même que le modelé est travaillé dans
un empâtement bien fondu, ce qui prédomine toujours
dans sa manière, c'est l'élément graphique, le trait forte-
ment accusé; mais la plupart du temps les contours sont
larges, tracés de main de maître, les ombres hachées et
les reliefs marqués par de simples glacis. De pareils
tableaux font plutôt l'effet de dessins coloriés » (p. 12).
« Les dessins qui ont un caractère ornemental, sont la
plupart tracés à la plume avec une légèreté, une sûreté
218 LIVRE DE CHANT
et un talent qui n’ont jamais été égalés par aucun artiste.
Dürer exécuta même dans ce genre des portraits. — Les
échantillons les plus précieux de dessins de ce genre, et
de presque tous les autres, se trouvent dans la collection
de l’archiduc Albert, à Vienne, la plus riche qui existe
en dessins originaux de Dürer. Pour les dessins à la
plume, la collection la plus importante après celle-là est
celle du British Museum, à Londres. — Son chef-d'œüvre,
dans le dessin ornemental à la plume, ce sont les bor-
dures du célèbre bréviaire de l’empereur Maximilien,
que possède la bibliothèque de Munich » |[pp. 35, 36
et37] (0):
Si les qualités et les défauts relevés dans les œuvres
d'art du Chef de l'Ecole Allemande par leur éminent
critique, M. le Docteur Waagen, se représentent dans
les quatre miniatures et leurs bordures, ainsi que dans
le portrait de l’empereur Maximilien [‘, et les six bustes
de papes, qui illustrent le Livre de chant de Marguerite
d'Autriche, ne serait-on pas autorisé à attribuer ces
nouveaux chefs-d'œuvre à l’auteur des premiers? — Pour
permettre au lecteur de voir sil en est ainsi, nous
ajouterons à la fin de notre notice trois photographies,
représentant la Prestation de serment, l’Annonciation
et le portrait de l’empereur Maximilien (2).
Si le portrait du gentilhomme de notre première
miniature, dans ses principaux traits, ressemble à celui
donné par Waagen, p. 15, le nœud de la question sera
tranché, car on se trouvera devant l'artiste favori de
l’empereur, qui, pour témoigner sa reconnaissance d’avoir
été anobli par lui, se montrera à découvert en pronon-
çant son serment, tandis que le guerrier et le laboureur
placés près de lui le prêtent sans se découvrir.
(1) Manuel de l’histoire de la peinture, par G. F. WAAGEN, t. II, pp. 5-54.
(2) Voy. Annexes, II.
DE MARGUERITE D'AUTRICHE 219
Quant aux sept grandes lettres historiées du Livre de
Marguerite, nous croyons devoir les attribuer à Pierre
Alamire, célèbre dans le monde calligraphique pour les
admirables manuscrits musicaux, historiés et enluminés,
dûüs à son génie.
SINé ne puis pas encore, mécrier,. en terminant,
EUREKA! toutefois aurai-je la satisfaction d’avoir
indiqué au lecteur une nouvelle voie à suivre pour
arriver à ce résultat si ardemment désiré par les admi-
rateurs de notre splendide manuscrit.
220 LIVRE DE CHANT DE MARGUERITE D'AUTRICHE
ANNEXES
Lettre patente de Maximilien, roi des Romains, commettant larchi-
duchesse Marguerite, sa fille, duchesse douairière de Savoie, pour
recevoir, en son nom, comme tuleur el mambour de son petits-fils
l'archiduc Charles, le serment des Etats des Pays-Bas.
« Maximilian, par la grâce de Dieu, roy des Romains, tousjours
auguste, de Ungherie, de Dalmacie, de Croacie, etc., archiduc d’Aus-
trice, duc de Bourgoingne, de Lothier, de Brabant, de Styre, de
Carinte, de Carniole, de Lembourg, de Luxembourg et de Gueldres,
lantgrave d’Elsatte, prince de Zwave, palatin d’Asbourg et de Hayn-
naut, prince et conte de Bourgoingne, de Flandres, de Tirole, de
Gorice, d'Artois, de Hollande, de Zellande, de Ferrette, de Kiburg, de
Namur, de Zuytphen, marquis du St-Empire et de Bourgauw, seigneur
de Frise-sur-la-Marche, de Portenauw, de Salins et de Malines. A
tous cèulx quy ces présentes lettres verront, salut. Comme, par le
trespas de feu nostre très-chier et très-amé fils don Philippe, roy de
Castille et archiduc d’Austrice, duc de Bourgoingne, etc., que Dieu
absoille, la tutelle, mambournie, gouvernement et administration de
nos très-chiers et très-amez enffans dons Charles, prince de Castille,
et Fernande, archiduc d’Austrice, etc., et dones Elyénore, Elizabeth,
Marie et Katherine, leurs sœurs, mineurs d’ans, délaissiez par feu nostre
dit filz leur père, ensemble de tous leurs pays, terres et seigneuries,
par droit et raison, comme grant-père, plus prochain de sang, nous
compète et appartiengne; laquelle, à la très-instante et très-humble
prière et requeste de nos très-chiers et féaulx le seigneur de Chierves,
nostre cousin et lieutenant général en noz pays d’embas, le seigneur
de Berghes, chevalier de nostre ordre, nostre consillier et chambellan,
le seigneur de Loembeke, chevalier, nostre chancellier de Brabant, et
le sieur de la Roche, aussy nostre conseillier, et d’autres commis et
députez des estas d’iceulx nos pays, estans nagaires devers nous,
avons eue pour agréable et acceptée; et il soit que, obstant les très-
grans et urgens aflaires quy puis nagaires nous sont survenus, ne
ANNEXES 22
nous soit possible d’estre et trouver en personne en nosdits pays
d’embas, afin de recevoir d’iceux estas le serment de la tutelle,
mambournie, gouvernement et administration de nosdits enflans,
pays et seigneuries, sitost qu’avions eu intention et volunté, et que la
chose requiert bien : par quoy nous soit besoing y commectre aucun
grant et notable personnaige, pour en nostre nom faire ce que ditest,
savoir faisons que, nous confians entièrement de haulte et puissante
princesse, nostre très-chiere et très-amée fille et duchesse douagière
de Savoye, icelle, comme la plus prochaine après nous, avons
commise, ordonnée et establie, commectons, ordonnons et établis-
sons, par ces présentes, nostre procureur général, espécial et irrévo-
cable, en luy donnant plein povoir, auctorité et mandement espécial
de, pour et ou nom de nous, comparoir et soy présenter pardevant
tous les estatz d’iceulx noz pays et seigneuries d'embas, généra-
lement et chascun d’eulx particulièrement, se besoing est, en tel lieu
ou lieux que mestier sera; illec recevoir, ou nom que dessus, desdits
des estas, serment solennel tel que à ung tuteur, mambo:r, gouver-
neur et administrateur de nosdiz enflans, pays et seigneuries, 11z
doivent et ont acoustumez faire à sa réception, et généralement et
espécialement faire, quant à ce, tout ce que ung vray procureur
général, espécial et irrévocable, peut et doit faire, et que nous-
meismes ferions et faire pourrions, se présens en nostre propre
personne y estions, jà feust que la chose requist povoir et mandement
plus espécial. Promettons en bonne foy avoir et tenir à tousjours
pour ferme, estable et agréable, tout ce que par nostredite fille la
ducesse de Savoye, nostre procureur général, espécial et irrévocable,
dessusdite, sera fait et receu, en nostre nom, desdits des estatz géné-
ralement et chascun d’iceulx particulièrement, touchant le serment
d’icelle tutelle, mambournie, gouvernement et administration; le tout
confermer, ratifher et approuver, toutes et quantesfois que requis en
serons, sans jamais aller, faire ou dire, ne souffrir aller, faire ou dire
en aucune manière au contraire. En tesmoing de ce, nous avons signé
cesdites présentes de nostre nom, et y fait mettre nostre seel. Donné
en nostre cité de Strasbourg, le xvitj* jour de mars l’an mil V'VI, et de
nos règnes, assavoir : de celluy des Roumains le xxij°, et de Ungherie,
etc., le xvije. Signé Maximilianus; ef sur le ploy desdites leitres : Par le
roy : De Waudripont » (1).
(x) Bulletins de la Commission royale d'histoire, S. II, t. v, p. 305.
222 LIVRE DE CHANT DE MARGUERITE D'AUTRICHEÉ
Il
Annotations concernant le séjour, à Malines, du jeune Charles et de
ses sœurs, de 1501 à 1514.
1500-01. « Item ghegeven den drie voesteren die Hertoghe Ps kin-
deren bewaren by overdraghenne van den gemeynder cameren voer
haer drinck geldt xxv gouden phi val — vij Ib. xvj s. ïij d. » (Woy.
Compte communal, fol. 197).
« Item betaelt Gheerden De Wale meyer voer zekere diensten der
stad gedaen int dmaken vanden weeghen ter incomst vanden drie
kinderen van Hertoghe Phs binnen Mechelen — v s. » Ibidem.
« Item gegheven eeneghen personagien ende Heeren vuten hove
ende dat by wille wete ende consente ons genads Heeren tsertoghen
van Oestéryck, ende by overdragenen vanden gemeynen Raïde van
der stad, voer zeekere diensten die zy der stad gedaen hebben, alsdat
zy behulpeleeck zyn geweest int vercryghen tan onsen jonghen prince
ende princerssen, ende oic om den hoghen Raïd in deser stad geleedt
te wordenne. Te wetenen den eerwerdeghen Heere den busscop van
Besanzon — v' g R, den Heere van Berghen — v° g R. Item Phs den
bastart van Bourg“" admerael vander Zee — v° g K. Item Heere
Janne van Luxenborch Ridder — v' g R. Ende Jeronimus Lauwery
de groote tresorier ons genads Heeren vors v° g R. Compt tsamen op
xxv° guldene K. valent — vj°xxv Ib. br. ». Îfem, fol. 200 v°.
1501-02. « Item gegheven den Heere van Nassouwen by over-
draghenne vander ghemeynder cameren voer zekere diensten die hy
der stad gedaen heeft als dat hy behulpelick heeft geweest om te
vercrighenne onsen jonghen prinse ende princerssen metten hoghen
Raide van Bourg”” alhier bynnen Mechelen, als voer een gratuyte
gedraghende totter sommen van vyfhondert gouden phs guldenen,
stuck te vjs.iij d. br. valent — clvj Ib. v s. br. » Item, tol. 113 v°.
« Item een ame ende ïüij screnen gepnt onsen gened Heere Her-
toghe Phs doen hy zyn kinderen te Mechelen brochte, dame te
üj Ib. br. ende die gehaelt in Rodenborch — iïj Ib. ix s. » tem, fol.
165 v°.
« Item een ame wyns gepnt Hertoghe Karele met zynder zusteren,
kinderen ons genads Heeren, ten pryse ende daghe ut supra ende
gehaelt ut supra — ïij Ib. » Ibidem.
« Item gegeven den drie voesteren van Hertoghe Phs kinderen
voer haer lieder nieuw jaer xij gouden bhi, stuck te vj s. ii] d. val —
ii Ib. xvs. br. » Jtem, fol. 184.
ANNEXES 223
1502-03. « Item betaelt Jooris Verstrepen apothecaris, van x tortsen
gelevert ter stad behoef als Hertoghe Ph] zyn kinderen te Mechelen
bract. » liem, fol. 204.
« Item van vj tortsen gelevert ter processien alsmen tydinghe
hadde van Hertoghe Fernando dat hy in Spaeng®" geboren was,
wegende tstuck 1j Ib. » /bidem.
« Item gegheven der ouder Vrouwen van Ravesteyn, voer zeekere
diensten die zy ter stad van Mechelen gedaen heeft int bewaren van
ons genad Heeren Hertoghe Ph] kinderen, eenen hooghen vergul-
denen overdecten cop. Coste by overdragene vande cameren —
xxxv)j lb. xiiijs vid br. » lfem, fol. 209 v° (x).
« Item gegheven onsen genadeghen Heere Hertoghe Kaerle van
Oesteryck, voer zyn nieuw jaer, eenen silveren verguldenen oblie
corf, wegende vj merck, vier onzene ende drie yngelsche zilvers,
elke onze gerekent vij s. üj d. br. val xviij Ib. xvü s. ij d. br. Compt
tsamen met üij Ib. xj s. vj d. van den fantsoene ende van verguldene
op by overdragene vande cameren — xxiü] Ib. jx s. vi d. br. » Jhidem.
1503-04. « [tem gegheven eenen dienare van mynen Heere van
Berselle die alhier eenen brief bracht aende stad, als dat ons Jonge
Prince Hertoghe Kaerle met zynen twe susteren te Mechelen wert
quam xxv oct. xv° viere — iij s. br. » tem, fol. 205 v°.
1504-05. « Gegheven Coesyn den gheck ons genadeghen Heeren
ts ne van Oesteryke xiij december xv‘iii eenen Ph/s gulden,
val vjs. ii] d. » Jfem, fol. 201.
« Item gegheven Dona Anna metten anderen voesteren int hoff
voer haer nieuw jaer xx g. R. val — vlb br. » fem, fol. 202.
« [tem betaelt Gheerde vanden Veekene, van eenen cleynen
waghen gemaect van scrinthoute voerde kinderen vanden Coninck
van Castillien, coste xx s. br. — Item Janne de raeymakere, van
eenen lammoen met vier raeyers dienende totten selven wagen, val
(1) A la mort de Marguerite d'Yorck (1503), la douairière de Ravenstein,
qui avait partagé avec Marguerite les soins donnés au royal enfant, con-
tinua à veiller sur ses jeunes années, et fut secondée dans cette mission
par Anne de Beaumont, gouvernante des princesses. Après le décès de
Philippe le Beau, l’archiduc eut pour gouverneur et premier chambellan
Charles de Croy, prince de Chimai, un de ses parrains. A l'arrivée de
Marguerite d'Autriche, cette princesse s'empara presqu’entièrement de
l'éducation de son neveu, et Charles de Croy ne tarda pas à se dégoûter
d’une charge dont on ne lui laissait que le titre. Nous le verrons la résigner,
en 1509, au profit du sire de Chièvres, son proche parent. — (Voy. A.-].
NAMÈCHE, Cours d'histoire nationale, t. VIII, p. 248).
224. LIVRE DE CHANT DE MARGUERITE D'AUTRICHE
xvij s. br. — Ende Anthonis de sadelmaker, vanden harnassche
gemaect totten peerden die den wagen trecken zelen, coste ij Ib. x s.
comt tsamen op — üiij Ib. vi] s. » tem, fol. 205 v°.
1505-06. « Item gegheven der werdinnen int Dmolenyser, voer
haer verlet ende moeyte die zy bynnen haren huyse gehadt heeft van
dat Hertoge Kaerle met synen susteren aldaer den ommeganck van
St Roms gesien hebben — xviij s. » Îtem, fol. 202.
« Item betaelt den costers van vij prochie kercken bynnen Mechelen,
van luydenne over de doot van onsen genad coninc van .Castielien
van xxix daghen.. comt alte samen op — jx Ib. vij s. xj d. br. » fem,
fol. 206.
« Item gegheven mynen Heere van Beerzele by overdragenne
vander gemeynder cameren, voer zeekere diensten die hy der stad
gedaen heeft ind bewaren van onsen genadeghen Heere Hertoge
Kaerle met zynen susteren binnen deser stad als voer syn nieuw jaer
ende een gratuyte de somme van — xviij Ib. xv s. br. » lfem, fol.
ALORS:
« Item gegheven den Heere van Frenys by overdragenne vander
gemeynder cameren, voer zeekere diensten der stad gedaen int
vercryghen van onsen Jonghen prince ende princerssen al hier te
Mechelen als voor een gratuyte iij gouwen phi val — xcij Ib. xvs.
br. » Llem, fol. 210 v°.
1506-07. « Item betaelt van eenen banckette gesconcken my
vrouwen Magrieten, vrouwe van Savoeyen, met Hertoge Kaerlen
ende zynen susteren, ende oic den hertoge van Gulke met meer
andere ten ommegange van Sinte Romb te paesschen vij' ap. xv° vi,
gedaen inden Rooden Schylt te broeye, te byere, te vlessche ende
fruyte, tsamen lxiij gouwen phi val — xx lb. br. » Liem, fol. 202 ve.
« [tem betaelt der werdinnen opten Oort van eenen gelaghe
gedaen aldaer by de Heeren vander stad, als vrouwe Magreete alhier
gebult wert, ende geschoncken diverse Heeren van my vrouwen
vors vij. Jubii xv°. vij — xviij s. » J{em, fol. 205.
« Item gegheven onser genadegher vrouwen Magte duwagiere van
Savoeyen, voer een gratuyte tot harer blyder incomst, vi silveren
schalen met gulden boerden etc. weghende xviij merck üiij onsen,
cost elck merck ïij Ib. v.s — xcj Ib. x s. » Item, fol. 214 v°.
1507-08. « Item gegheven Dona Anna xvj gouwen phi, ende der
berseressen ïïij gouwen phi voer haer lieder nieuw jaer — vj lb. v s. »
Item, fol. 204.
. (Ttem betaelt van lxij peck vaten gecocht ter stad behoef verbe-
sicht als de tydinghe quam dat Hertoghe Kaerle brudegoem was OP
ds
ANNEXES 225
te dochter vanden coninc van Ingelant, ende oic als hy coninc vande
coloveriers was, cost elc vat vj g° val. — xxx] s. » Zfem, fol. 207 v°.
1508-09. « Item gegheven den sangers vander capellen van Hertoge
Kaerle voer datse de misse ende te Deum laudamus gesonghen
hebben, alsmen processie general ghinc Sinte Peeters voer de nieuw
tydinghe die gecomen was vanden keyser van Roome — xiij s. »
Item, fol. 209.
1509-10. « Item gegheven den gesellen vander Pyonen voer zekere
diensten der stad gedaen in battementen ende maryssche dansen te
dansenne int hoff voer my vrouwen Eleonora met haren susteren,
comt op met üij s. br. van oncosten aen fruyt ende treside — ïj Ib.
j s. vj d. » tem, fol. 205 v°.
1510-11.— item viijgelten ende een quaerte Ryns wyns gesconcken
Hertoge Kaerle die inden Zwane lach met sinen zusteren opten
assensie dach, alsmen opte merct eenen hert jaeghde, gehaelt in
Spa” — jx s. vj d. xv m“”. » Jfem, fol. 182 v°.
« Item gegheven Dona Anna ghoverneurster van onsen jonghen
princerssen, voer zeekere diensten der stad gedaen, by overdragen
vander gemeynder cameren eenen verguldenen croes weghende... x°
aprilis xv°x — xj Ib. x s. br. » tem, fol. 216.
1512-13. « Item ghegeven Jouffr Magrieten de Poitiers, berseresse
van my.vrouwe Marie onser princerssen, tot hulpe ende bruylocht
haerder dochter die sy int cloester doet ter Vorst by Bruesele viij
gouwen phi xjx novembr. xv° xij — ij lb. x s. br. » Îfem, fol. 216.
« Item ghegeven Jouffr. Jorine, baceresse van my vrouwen Marie
van Oesteryck, als haer sone priester wert viij phs gulden — ïj Ib
x s. » Jtem, fol. 221 v°.
1513-14. « Item betaelt vanden banckete ghedaen inden Zwane des
dysend opten vastellavont ende des sondaeghe opten groot vastel-
lavont, als Hertoghe Kaerle, my vrouwe van Savoyen ende de jonghe
princerssen opte merct saghen steken, aen ypocras, Rynschen wyn,
byer, broot, dragie, daeyen, puppinghen, annys, suyker coeken,
tsamen gedragende op — v Ib. vij s. br. » Item, fol. 218 v°.
« Item betaelt Janne Wouters, Willem Tollenere, Janne Verheyden
ende Merten De Wale, als vanden meyen opten mey avont des
nachts voer Hertoge Kaerle, voer my vrouwen van Savoyen ende
voer die jonghe princerssen te halene xvj s. comt op met 1j s. voer
twee tamboryns die speelden — xviij s. vj d. » Zfem, fol. 220 v°.
« Item ghegheven onsen ghenedechen Heere Hertoge Karolen
prinche van Chastylien etc. by overdraghen vanden ghemeinder
cameren als voer een gratuite in zyn handt hondert gouden thoo-
15
226 LIVRE DE CHANT DE MARGUERITE D'AUTRICHE
svene, ende zynen susteren te wetene my vrouwen Helyonora,
Ysabeen ende vrou Marie c phi guldenen, comt tsaemen op penultima
februarii xv° xiij — xciij lb. xv s. » Jfem, fol. 232 v°.
1514-15. « Item iij amen v screnen Rwyns ghepnt onzen gena-
dighen Heere Hertoge Karele eertshertoge van Oostenryck, prinche
van Castilien etc. tot zynder blyden incoemst ende huldinghen, ende
dye ghehaelt inden Draeck, cost elck ame ïij Ib. ii" februarii xv° xiüij
— ix Ib. xij s. » fem, fol. 192 v°. — Voy. encore fol. 222 r° et we,
DANS, 220 V0, 251T0EL V0 Et 2260.
V. HERMANS.
Ï — PRESTATION DE SERMENT
(Planche extraite de la Revue Tÿdschrift voor Boek- en Bibliotheekwezen, année 1904,
nos 1 et 2).
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(Planche extraite de la Revue Tijdschrift voor Boek- en Bibliotheekwezen, année 1994,
nos 1 et 2).
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III — MAXIMILIEN
(Planche extraite de la Revue Tÿdschrift voor Boek- en Biblioftheekwezen, année 1904,
nos 1 et 2).
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EENIGE WOORDEN
OVER DE
Liekenbus van het Smedersambacht
TECMECHELEN
ET smedersambacht is, na dit der wolbewerkers,
de oudste erkende gilde van Mechelen, en
zijn keure, die van 1254 dagteekent, is het
vroegste tot nog toe gekende stuk betrekkelijk
de Mechelsche neringen. « Voert so willen wi], luidt het
» in de groote keure van 1301, dat enghene gulde en si
» noch bruederscap binnen der vriheit van Machelne,
» sonder de gulde van den wollewercke ende Sinte Loys
oder» (Er). :
De aloude broederschappen van ambachtslieden hadden
een drievoudig doel : t waren vereenigingen ter bevor-
dering van stielbelangen, ’t waren genootschappen van
onderlingen steun en christelijke naastenliefde, en feite-
lijk waren het ook staatkundige instellingen, die den
minderen man, den handwerker vertegenwoordigden
tegenover den koopmansstand en tegenover den vorst of
den leenheer, en vaak met dezen in oneenigheid leefden.
(x) Keuve van 13 December 1301, oorspronkelijk op het STADSARCHIEF,
gedrukt bij J. F. Wicems, in zijn uitgave der Brabantsche yecsten, van JAN
DE KLERK.
228 EENIGE WOORDEN OVER
Als genootschappen van wederzijdsche hulp, becogden
de gilden niet enkel alle oneerlijke mededinging te
voorkomen, en elke handelwijze, die een vakgenoot
schaden mocht, door strenge voorschriften te beletten,
maar hun wetten en statuten geboden oo nog de arme
en behoeftige leden der broederschap te ondersteunen
en in hun noodwendigheden bij te staan.
« De broeders van dit genootschap, heet het in de
» oude statuten van 1254, hebben ook vastgesteld, dat
» indien iemand van de medebroeders of van derzelver
» huisvrouwen merkelijk gebrek lijdt, ’t zij door ouder-
» dom of ziekte of andere krankheden, de dekens en
» gezwoornen van de broederschap hun, volgens behoefte
» der personen, het noodzakelijke zullen verschaflen uit
» de inkomsten van de broederschap » (1).
Eenieder, overigens, was gehouden het zijn tot den
onderstand der noodlijdenden bij te dragen. Van elken
verkoop, die boven de tien schellingen gold, moesten de
medebroeders een denier ten bate der armen afhouden.
Daartoe moest er in het huis van iederen smid een bus
hangen, en « ware het dat iemand, zoo gaat de keure
» voort, in het verzamelen der gezegde aalmoes onacht-
» zaam of ongetrouw ware, en hij hiervan beschuldigd
» en overtuigd werde, zoo zal hij drij schellingen boet
» betalen » (2).
De ware broederlijkheid, die tusschen de oudere
stielsenoten heerschte, maakte alle verdere regeling van
den onderstand overbodig. Het eerste eigenlijke regle-
ment op den dienst der aalmoezen schijnt eerst twee
(1) Zie de Latijnsche tekst dezer statuten bij AZEVEDO. Oudheden der stadt
ende provintie van Mechelen. Leuven, 1747, in-12° ; bl. 80-103; — gedeeltelijk bij
F. vAN DEN BRANDEN DE REETH. Recherches sur l’origine de la famille des
Berthout. Mém. cour. de l’Acad., in-4°, t. XVII, p. 91; — Vlaamsche vertaling
bij ScHœrFer. Historische aanteckeningen vakende de kevken, de kloosters, de
ambachten en andere stichten der stad Mechelen. Mechel2n, 111, 4 en volg.
(2) Keure van 1254, bij AZEVEDO, op. cit., 84.
HET SMEDERSAMBACHT 229
eeuwen later ingevoerd. Het dagteekent van 1424, en
draagt reeds de sporen van min toegenegen betrekkingen
tusschen de gildebroeders. Immers, indien vroeger elk
volgens zijn noodwendigheden moest geholpen worden,
wordt nu den te verleenen onderstand nauw bepaald ;
vroeger genoten alleen de armen den onderstand der
gilde, thans komen ook de meer gegoeden, ja zelfs de
rijken in aanmerking, en van ‘t oogenblik dat zij zich in
zekere omstandigheden bevinden, hebben deze, zoowel
als de armen, recht op een aalmoes.
« In den name der Drievoldicheyt, luidt de vroegste
» rol der ziekenbus, soe was dese ordinancie ghemaect
» ende gheordineert int iaer Ons Heeren xurr° ende
» XXIIII, Opten eersten dach van December, by Symoen
» van den Winkete ende Gielis de Kale, die doen dekene
» waren van den Smeeden van Mechelen, ende bi rade
» van haren geswoernen ende bi Jan de Rive, de voors.
» ambachtsknape was op diere tijt, om dat men weten
» soude wat elck gildenbruer van Sinte Loye geven
» sullen tsiaers VIII nieuwe grote, dats te weten alle
» vierendeel iaers II nieuwe grote; ende waer dat sake,
» dat eenich gildebruer van den ambacht van Sint Loye
» sieke wert, ware hi arm ochte riken, ende drie daghe
» ghelegen hadde, die soude men gheven alle weken VII
» nuwe grote; — ende op die tyt waren gheset twee
» smeden van den ambachte Jan van Berlaer ende Jan
» Wielman, als aelmoeseniers, van dezen ghelde in te
» nemen ende den sieken ghevene. Deze ordinancie, die
» hier voer ghescreven staat, hebben alle die ghesellen
» van den ambacht van den smeden gewillecoert, ende
» in verbonden teweliken daghen alle die ghesellen, die
» na hun comen sullen » (1).
(x) Rol der Ziekenbus van 1 December 1424. Stadsarchief, D, Smeden, n° 3,
afschrift der xv° eeuw,
230 ECNIGE WOORDEN OVER
Eenige jaren later, in 1433, werd er nader bepaald wie
er recht op onderstand had, namelijk de zieken alléén,
en niet meer, gelijk vroeger, diegenen die om wille van
ouderdom niet meer werken konden.
« Item, zoo heet het, op den achsten dag van October
» soo was vergheert dekene ende geswoerne om een vas-
» ticheit te makene opt ghescrifte dat gemacct was van
» der aelmoesenbusse. Alsoe den dienaers dochte is op
» die voorscreven ordinantie dit toe gheset, soe wanneer
dat eenig van onzen medebruederen siek wort, ofte
verbert, ghesneen ocht ghevallen ocht ander ongheval
» aen quame, die hi niet en hadde eer dierste ordinancie
» gemaect Was voers., S0€ wanneer hie drie daghe ghe-
» weest heeft sonder broet winnen ocht eenich werck te
» doene, als dierste ghescrift hout, ende so sal men hem
» dragen seven groete de weeke, op dat sij den busmees-
» ters laten weten ende en laten sijt niet weten soe en
» selens sij niet hebben, ende hier en sal niemant uit
» ghescheen worden, essi erm ochte rike, het en waer
» dat de dekene ochte oec geswoerne bevonden datter
» erghelist in schuilde, want die niet van ghewoenten en
» werken mochten licht ocsuum toenen. Ende dit sal
» men hun geven, die seckenheit hebben, alst voerseit
» es, tot dat hie weder werckt eest luttel ofte vele, altoes
» sonder erghelist; — ende van ouderdomme en sal men
» nijemen geven sonder sieck te sijne » (1).
Men ziet het, indien een ziekenbus werd ingesteld,
indien busmeesters werden genoemd, indien de onder-
stand op regelmatigen voet werd ingericht, was het
daarom niet heel en al ten voordeele der armere gilde-
broeders. Van den anderen kant echter, het hoeft gezegd,
waren de toegestane voordeelen en het te betalen jaar-
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(1) Rol der Zichenbus van 8 October 1433. Stadsarchief, D, Smeden, n° 3,
afschrift der xve eeuw.
HEF SMEDERSAMBACHT 231
geld geheel en gansch ten voordeele der werkeloozen
berekend. Mits acht schellingen op ’t jaar, immers,
ontvingen de zieken zeven schellingen op de week,
terwijl, volgens de hedendaagsche officiéele berekenin-
gen, een ziekenkas, die bij middel harer gewone inkom-
sten aan haar verplichtingen voldoen wil, haar dage-
lijkschen onderstand niet hooger mag stellen dan de
maandelijksche bijdrage harer leden (1); en dan dient er
nog rekening gehouden van de verbeterde gezondheids-
toestanden waarin wij nu leven (2).
Maar ’t is waar ook, de biidragen der leden maakten
niet het eenig inkomen der ziekenbus uit, deze genoot
ook nog de opbrengst der almoezenbus, een gedeelte der
boeten, een aandeel in het ambachtsgeld, en werd soms
daarbij nog met renten begiftigd.
Het ambachtsgeld, dat is de som te betalen door wie
in de gilde wenschte opgenomen te worden, verschol
volgens tijd en omstandigheden.
Het reglement van 23 Februari 1472 (0. s.) bepaalde
hetzelve op vijfen-twintg schellingen groot Brabants,
« behoudelijck dat alle vrijmeesters kinderen int selve
» ambacht sullen moghen comen ende ontfanghen wor-
» den, op dat hun belieft, naer doude costuyme, te
» wetene twee schellingen den ambachte, vier schellingen
» den capellen ende zes schellingen der bussen (3) ». Deze
laatste som werd voor niemand verhoogd in 1472 (0. 5.),
noch bij een nieuwe verhooging van het ambachtsgeld
in 1485, wanneer dit laatste tot op twaalf peters van zes-
en-dertig grooten Brabants gebracht werd (4).
Later, in ‘t begin der zestiende eeuw, steeg het
(1) Berekeningen der Commission permanente des Sociétés mutualistes.
(2) Voor zooveel uit de Stadsrekening van dit jaar 1424 op te maken is,
was de schelling groote Brabants de daghuur van een bekwaam werkman.
(3) Reglement van 1472 (o. s.), Stadsarchief, D, Smeden, n° x, b1. 26.
(4) Reglement van 1485, Sfadsarchief, D, Smeden, n° 1, bl. 28.
232 EENIGE WOORDEN OVER
ambachtsgeld al meer en meer, en kreeg ook de zieken-
bus een ruimer deel. De groote rol der zeventien artikelen
bepaalde, dat de nog te baren kinderen der vrijmeesters
zes carolusgulden zouden betalen, waarvan dertig stui-
vers ten behoeve der bus (1).
In 1584 nieuwe verhooging. « Omme te versiene op de
» tachterstelle daer inne dambacht van der smeden deser
» stadt soo lang soo meer is opcomende, door dijen si
» egheen lasten die denzelvenambachte toecomen, tzij van
» schietspelen, rethorijcspelen, gheleent geld, huldinghe
» van den prince, contributiën tôtter oorlogen, cool-
» coopen off dijergelijcke, tot noch toe gevonden en
» hebben bij capitale impositie op de meesters oft
» gemeyn ghezellen van denzelven ambachte, dat oock
» dinnecomegelt van zelven ambachte binnen meer dan
» tachentig jaren niet en is gehoicht geweest.... », zoo
bracht men het ambachtsceld ten laste der vrijmeesters-
kinderen, op acht gulden, waarvan dertig stuivers voor
de bus, en op twintig gulden voor de onvrijen, waarvan
vijftien gulden en vier stuivers voor het ambacht, en
overige voor de bus, de kapel (2), de dekens en gezwoor-
nen, den knaap en den wijn aan de gildebroeders (3).
(x) Groote rol van zeventien artikelen. Stadsarchief, D, Smeden, n° x, b1. 47.
(2) Elk ambacht, elke broederschap, gelijk het van ouds heette, had zijn
kapel of ten minste zijn altaar. In de oude statuten van 1254, alhoewel er
nog van geen kapel spraak is, wordt er aan de medeb:oeders reeds opge-
legd op de twee feestdagen van Sint-Eloy, te weten ’s anderdaags na Sint-
Andriesdag en 's anderdaags na Sint Jan-Baptistendag, in de kerk samen te
komen, er het beeld van den heiligen patroon te plaatsen en den dienst bi)
te wonen. In 1402 bekwam het ambacht het huis van Rombout Vleminckx
op de Veemarkt om er een kapel te bouwen. Deze diende tot op ’t einde der
zestiende eeuw, toen zij, in 1572, door de Spanjaarden geplunderd en acht
jaar later door de Geuzen verbrand werd. In 1603 gingen de Smeden naar
Sint-Rombouts’kerk over waar zij hun altaar plaatsten tegen den eersten
pilaar als men den kleinen beuk inkomt, over de huidige kapel van ©. L. V.
van den Rozenkrans. Cfr. SCH®ŒFFER, Historische aanteckeningen, III, 13. —
W. van Casrer, Namen der straten van Mechelen, b1. 267.
(3) Reglement van 1584. Sfadsarchief, D. Smeden, n° 1, bl. 74.
HET SMEDERSAMBACHT 233
De bus had ook haar deel in de opbrengst van sommige
boeten : zoo vinden wij onder andere in het reglement
van 1472-1473, dat elke meester, die een leerknaap bij
zich zoude aanvaarden, alvorens deze aan de gilde een
leergeld van drij schellingen betaald hadde, een boet van
zes schellingen verbeurde : « te bekeeren deen derde
» deel daer aff den heere, van derden deel der stad,
» ende van den derden deel tot behoef van den voors.
» aelmoesenbusse (1) ».
Buiten haar deel in het ambachtsgeld en in de boeten
bezat de ziekenbus ook nog verscheidene renten.
Reeds in de oude keure van 1254, hadden de mede-
broeders besloten, dat ieder, volgens zijn middelen, bij
testament een aalmoes aan het ambacht laten zou.
« Mochte iemand der erfgenamen, had men bepaald,
» weigeren dit legaat uit te keeren, dan zal h1j hiertoe
» door de wereldlijke rechters gedwongen worden. » Dit
soort van belasting op de nalatenschap was, overigens,
gedurende de middeleeuwen een vri] algemeen ver-
schijnsel. Velen toch gaven uit een goed hart en z00
kwam het, dat er buiten de gedwongen aalmoes aan de
gilde ook menigwerf iets voor de kapel of de ziekenbus
overschoot.
Ten jare 1533 bezat de ziekenbus alzoo verscheidene
stichtingen die haar door liefdadige personen geschonken
waren, en wier bedrag tot een jaarlijksche rent van twee-
en-twintig cignsgulden en veertien stuivers beliep.
Dank aan al die inkomsten, kon dan ook weldra de bus
grootere voordeelen aan de zieken toekennen. In 1404
besloten de busmeesters Jan Staes en Hendrik Vermoelen,
dat voortaan de zieken vier stuivers op de week zouden
trekken, terwijl zij de jaarlijksche bijdrage op twee stui-
vers verminderden. « Ende in ‘t jaer van xïii° ende xciiïii
(1) Reglement vau 1473 (n. s.) Stadsarchief, D, Smeden, n° 71, bl. 26.
234 ÉENIGE WOORDEN OVER
» was gheordonneert by de dekene ende geswoernen, te
» weten by Jan Staes ende Heynrick Vermoelen, als bus-
» meesters van den ziecken, dat men hen soude geven
» iiii st. de weeke; dijs moeten zy totter bussen geven
“idlle jaeren stp)
De bus was sinds haar instelling, in 1424, tot in de
- achtiende eeuw beheerd door twee busmeesters, die met
het innen der gelden en het uitdeelen der aalmoezen
belast waren en jaarlijks rekening van hun beheer te
geven hadden. Zij moesten vooral en met de meeste zorg
er acht op slagen, dat al de bijdragen regelmatig werden
aanbetaald : « ende oft gebeurde dat zy dat alzoe voor
» haer affgaen niet en deden, dat zy daer int zelve jaer
» afgaen, terstont ende zonder verdrach dezelve schulden
» ende resten vuyt haren eigenen buydel zullen moeten
» verleosgene ende betaelen opte verbeurte van zesse
» schellingen groot Brabants » (2).
Het busgeld moest naar inhoud van den rol van
30 Januari 1564 in twee keeren betaald worden : op Sint
Jansdag en op Sint Loysdag : « alle die int ambacht
» zijn sullen gehouden wesen daer busgeld ende keers-
> gelt te brengen op Sint Jansdach en op Sinte Loys-
» dach in den somer binnen thuis Loys, der deken ende
» geswoorene het keersgelt ende den busmeesters het
> busgelt, opte verbeurte van vier pont was totter
» capellen behoef » (3).
Of de boet regelmatig werd toegepast en of de bijdrage
nauwkeurig werd bijbetaald, — door de welstellende sme-
den ten minste, want de arme waren ontslagen (4), —
u
weten wi] niet; althans in een reglement van 1508 zien wi]
2
L
A
(1) Busbock van 1533. Bijzondere verzameling.
(2) Rol van 1472 (0. s.). Stadsarchief, D. Smeden, n° 1, bl. 27.
(3) Rol van 1564. Stadsarchief, D. Smeden, n° 1, bl. TJS:
(4) Busboek begonnen in 1727. Stadsarchief, D. Smeden, n° 6, fol. 2z.
HET SMEDERSAMBACHT 235
den onderstand door de bus toe te kennen, onderworpen
aan de voorwaarde, dat de zieke zijn bijdrage rescelmatig
hadde aanbetaald.
Wij bezitten, spijtig genoeg, geen rekeningen der
ziekenbus voér het einde der zeventiende eeuw, en toen
was het met de ambachten reeds droevig gesteld : zi]
gingen reeds mank aan het meeste deel der gebreken die
hun verdwijning zonder spijt deden begroeten. Gedu-
rende de zeventiende eeuw was ook het ledental mer-
kelijk beginnen te verminderen. Terwijl in 1387 (1) het
ambacht honderd en zes leden telde, en in 1533 bijna
vierhonderd (2), daalde het getal gildebroeders in 1620
reeds tot honderd vijftig, om in 1672 tot acht-en-zestig te
zakken en in 1795 op een-en-zeventig vakgenoten te
eindigen (3).
Ook de ambachtsgelden werden verbrast. Wij zagen
hierboven, hoe in 1584 het ambacht zich gedwongen zag
het inkomgeld te vermeerderen om den put te vullen,
die schiet- en rethorijkspelen hadden gegraven. À
Verscheidene inkomsten van het ambacht waren ook,
wi] weten niet hoe, verloren geraakt. Zoo treffen wi]
onder andere, in de rekeningen der busmeesters van de
achttiende eeuw, geen spoor meer aan van de renten, die
de bus in 1533 genoot. Gedurende de laatste eeuw van
haar bestaan had dezelve bus geen andere inkomsten
meer dan de bijdragen der leden en de opbrengst eener
eenige aalmoezenbus. Dit zijn ten minste de eenige
posten die nog in de rekeningen vermeld worden.
De oudste dier rekeningen dagteekent van 1692.
Fransoys de Winter, die alsdan alleen busmeester was,
teekende aan als ontvangsten : van busgeld, 4 gulden
(1) Busboek van :38r. Stadsarchief, D. Smeden, n° 3.
(2) Busboek van 1533.
(3) Busboek begonnen in 1620. Stadsarchief, D. Smeden, n° 4.
236 EENIGE WOORDEN OVER HET SMEDERSAMBACHT
ro stuivers 1/2, van het lichten der aalmoezenbus, 1 gul-
den 6 stuivers, te zamen 6 gulden en 6 stuivers 1/2; en
als uitgaven voor onderstand aan Gielis de Leeuw, vier
dubbel bussen of onderstandsgelden van 8 stuivers elk,
+ zij 1 g. 12 st.; aan Jan Blommaert één dubbel bus of
8 st.: aan Milsen Oermakers, drie dubbel bussen of één
gulden en 4 stuivers, en aan Jacob Papel vier dubbel
bussen of één gulden en 12 stuivers, te zamen 4 gulden
en 16 stuivers. Fransoys de Winter, echter, voegde
daarbij een uitgave van drie gulden voor verteer door
busmeester en dekens gemaakt bij het lichten der aalmoe-
zenbus. Van daar een tekort van twee gulden 9 st. 1/2.
En nog mag die rekening als een voorbeeld doorgaan;
in 1604 verteert men reeds 4 g. 10 st.; in 1709, ontvong
m'en in t geheel 7 #. 2 st.en verteerden dekens\ensbuss
meéester 0/2. F4:st. 1n 1719, ging'het ernmostereeniis
zonder den minsten onderstand te verleenen, vonden de
busmeesters middel een tekort van 5 g. 10 st. aan te
teekenen, dank een verteer van 9 g. 13 st. (r).
Dit vond men best mogelijk wät al te grof, want weinig
later, sinds 1725, verdwijnt die post uit de rekeningen.
Maar ook de verleende onderstand wordt al meer en
meer ingekrompen en nog slechts weinige personen ge-
nieten ervan, twee of drie ten hoogste op ’t jaar, en hun
worden ternauwernood nog eenige karige stuivers uitge-
deeld. De ziekenbus evenals het ambacht zelf kwijnde :
in 1795 stierven beide een lang voorzienen dood.
JosePH LAENEN, pr.
(1) Busboek begonnen in 1620. Stadsarchief, D. Smeden, n° 4.
AANHANGSEL 297
ANNE NES ET,
DESE NAVOLGENDE ERFRENTEN ZIJN GELATEN TOT PROFIJTE DER
BUSSEN DES AMBACHTS VAN DEN SMEDEN.
In den yersten Katheline van den Bossche met Jannen Boeyerans,
haren man, op een erve staende in de Nokerstrate tusschen Antheunis
Belle weduwen, aen deen sijde, ende der Weduwen ende erfghe-
namen wijlen Joes van Drollaert erve, aen dander side, ses rensgul-
denen ende verscijnen altijt Sint Jans misse Baptisten.
Item vier gulden op aambacht van den smeden, ende verschijnen
aitijt den xs vint dach van Februarie.
Item twee rinsgulden op Berbelen Meinaerts huys staende Zeel-
strate tusschen der weduwe Verheyen erve, aen deen zijde ende Jan
Bols erve aen dander sijde, verscinende den xx dach Februarie.
Item op Peeter Breeghelmans erve staende in den eembeemt, tus-
schen Peeters van Horike erve, aen deen zijde, ende Berbelen Swreen
erve, aen dander sijde, drie rinsgulden tsiaers ende verschijnen altijt
te kersmisse. :
Item twee rijnseulden op Jans Vermere huis staende achter den
beyaert, tusschen Peeters Crabs erve, aen deen zijde, ende Aerts van
Pasternaken erve, aen dander sijde, ende verschijnen altijd Sinte
Andries misse.
Item op alle Cornelis de Prysteven hafelijcke ende erffelijcke goe-
den, die hij nu ter tit heeft ende noch namaels sal moghen hebben
ende vercrijghen alle iaren xin1 stuivers ende verschijnen altijt den
xxunte dach in April.
Item drie Rijnsgulden op Lijsbeth Daems, weduwe wijlen Aerdt
Beecx, met allen haren kinderen als erfehenamen op harlieder huys
ghelegen opte Dele bij tveer aldaer tusschen Jan Vrints erve was,
aen deen zijde, ende Gielis Rumelandts erve, aen dander sijde, ende
verschijnen altijt den vierentwintich dach in April.
Item twee rijnseulden op aambacht van den smeden ende ver-
schijnen altijd den iersten dach November.
(Busboek van 1553.
ET CR ETAT Te
Y a-t-il des raisons pour ne pas considérer
Gauthier Coolman comme l’auteur du plan de
la tour St-Rombaut?
ST UI est l’auteur du plan de la tour St-Rombaut?
14 pb Il y a beau temps que la question a été
Ss# posée et que la solution du problème fait le
cauchemar des chercheurs, celle-ci toujours
leur échappant, se dérobant aux investigations les plus
minutieuses et les plus patientes (1}. Toujours impas-
sible, tel un sphynx au sourire énigmatique et railleur,
le géant de pierre se dresse, en sa masse imposante et
obtuse, défiant les siècles, gardant jalousement le secret
dicelui qui le Concut.
À l'ombre du monument se retrouvèrent, il n'y a pas
bien longtemps, des archéologues accourus de loin, pour
assister au congrès archéologique. En leur présence, des
—.
(1) Les articles qui ont été publiés sur ce sujet sont :
En faveur de Gauthier Coolman : 1° GyseLeers-Tuys : La tour de la Métro:
pole de StRombaut à Malines; l'architecte primitif, Malines, 1836; 2° F.-E. DE
LAFAILLE et B. RAYMAEKERS ; Geschiedhundige wandeling op St-Rumoladustoren,
Mechelen, H. Dierickx-Beke Zonen, 1863; 3° Em. NEerrs : Histoire de la pein-
tuve et de la sculpture à Malines, tome II, p. 56, Gand, 1876.
En faveur de Jean Keldermans : 1° F. Sreurs : De toven van St-Rombouts-
kerk, Mechelen, H. Dierickx-Beke Zonen, 1877; id., De Fasmilie Keldermans,
alias Van Mansdale, Antwerpen, J. Plasky, 1884; 2° G. van CasTer, cha-
noine : Le vrai plan de la tour de St-Rombaut, au Bulletin du Cercie Archéologique,
Littéyaire ct Artistique de Malines, tome VIII, 1898.
240 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR
orateurs diserts et érudits se complurent à étaler le
résultat de leurs laborieuses études sur une question
posée à propos d’un plan qui passait depuis longtemps
comme étant celui de la tour de Ste-Waudru à Mons, et
qui, en dernière analyse et de l'avis unanime, se trouva
être celui de la tour de Malines. Le terrain de la discus-
sion s'élargit et le nom de l’auteur du plan, qui souleva
de fréquentes discussions, donna lieu à de nouvelles con-
troverses, qui se résumèrent dans une étude critique, dont
le résultat parut, jusqu’en ces derniers temps, concluant.
Néanmoins, nous croyons pouvoir rouvrir le débat.
Des citations rencontrées au cours de recherches,
étrangères, il est vrai, à la question, faites dans les regis-
tres scabinaux, ont éveillé notre attention. Nous avons
relu les articles publiés à ce sujet, et poursuivant nos
investigations dans les comptes communaux, dont nous
faisons suivre quelques extraits en annexes à ces lignes,
nous en sommes arrivés à nous demander sil était
bien juste d’écarter, sans appel, de la liste des noms
de ceux qui peuvent prétendre à l'honneur d’être consi-
dérés comme l'architecte de la tour St-Rombaut, celui
de Gauthier Coolman, gravé sur la pierre tumulaire
encastrée dans la face sud et à la base de la tour.
Comme auteurs présumés du plan de la tour St-Rom-
baut, les uns ont nommé Ÿean Keldermans, les autres
Gauthier Coolman (r).
Les annotations trouvées dans les actes scabinaux
qualifient différemment les deux personnages.
(1) Dans une brochure parue récemment, intitulée : Documents pour servir
à l’histoire des indulgences accordées à la ville de Malines au milieu du xve siecle,
Paris, 1904, M. l'abbé H. Du Brulle émet l'opinion qu’un personnage, du
nom de Obert Trabukier, qualifié dans un acte latin de operarius, pourrait
bien être le véritable architecte de la tour. Cette façon de voir ne saurait
être prise en considération, les membres de la famille Trabukier n’étant
pas connus comme artisans, mais plutôt comme financiers.
DU PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT ? 241
Dinde tensEenscebmal nt: 37) Por ana tdateldu
2 mars 1425, est transcrit un acte à la fin duquel se
trouve mentionné Jean Keldermans : « Mor Ÿo Keldermans
LATHOMUS, fuit adhereditates ad opus dictarum filiarum ».
Dans un autre registre n° 81, f° 6o', à la date du
24 janvier 1450, on lit : « Rumoldus filius gd Ÿoh. Van den
Broecke vendidit Magro Waltero Coeliman Lapiparto ad opus
et ad vitam Johanne fihe qd Elign Laureys duas coronas
aureas... »
Tout d’abord, nous avons cherché à bien déterminer la
signification des deux mots LATHOMUS et LAPIDARIUS.
La plupart des dictionnaires donnent des explica-
tions assez confuses, et l’idendité des deux mots semble
admise par plusieurs auteurs (1).
Tel n’est cependant pas notre avis.
Le mot /afhomus nous parait avoir la signification de
maçon, et voici pourquoi :
10 La corporation des maçons, en flamand « ambacht
der metsers », est désignée dans les actes latins, entre
autres dans l'extrait suivant : Pefrus Roec et Dyomisius Van
den Keldere jurati manifici lathomorum (2);
22e rtexte cité par Ducange semble’ dire”la même
chose, carpentaru ac latomii, les charpentiers et les maçons.
Le mot /apidarius, de par sa terminaison arus, nous
paraît devoir s’'employer dans un sens plus étendu, c'est
ainsi que :
1° Ce mot ne désignait pas simplement un maçon, mais
(x) Les dictionnaires consultés sont : Le Glossaire de DucanGE; le Dic-
tionnaire latin-allemand de Karz Erxsr GEoRGEs, Leipzig 1880; le Dictionnaire
des Antiquités par DAREMBERG, SAGLio et POTTIER, et plusieurs autres dic-
tionnaires classiques.
(2) Arch. de Malines, Registre scabinal n° 44, f° 22 vo. Pareilles citations
se trouvent encore dans le reg. scab. n° 80, f° 10. Johannes de Ryemen et
Willelmus Erenbout jurati et nomine manificii lathomorum... id. in reg.
scab. n° 87, f° 2. Jacobus de Roesendale et Petrus Crabbe jurati manificii
lathomorum.
16
242 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR
celui qui s’occupait de toutes les pierres d’un édifice, un
constructeur, ou, comme le dit Yacob dans le Dictionnaire
des Antiquités de DAREMBERG, TAGLIO et POTTIER, tome
III, 2° partie, au mot lapidarius : « Un entrepreneur
regardé comme capable de bien faire exécuter un monu-
ment en pierre » (le mot architecte ne s'employant pas
à cette époque);
2° Le texte latin cité par Ducange confirme cette défi-
nition : « Pastor quid facimus de his lapidibus? et ego
» dixi Domine nescio.... ego, inquam, artem hanc non
novi nec lapidarius sum... »; le mot peut se traduire ici
par constructeur ou expert dans l’art de bâtir;
3° Lapidarius désignant quelqu'un ayant des connais-
sances plus étendues qu’un simple maçon, le qualificatif
doit se rencontrer moins fréquemment. Et ce qui le
prouve, c’est que dans nos registres scabinaux les plus
anciens, allant de 1345 à 1500, la désignation de /api-
darius ne se retrouve qu’une seule fois, alors que celle
de latomus est reproduite dans chaque registre (1). Nous
pensons donc que le mot lapidarius servait à désigner
une personnalité, un homme reconnu par son habileté
et ses talents de construction.
Nous ne nions pas toutefois que le mot /a/omus, tout
en signifiant maçon, peut quelquefois aussi désigner un
homme expert dans son art; appliqué à Keldermans, il
n'exclut. donc pas l'idée d'un homme capable de conce-
voir un plan.
Surgit alors la question de savoir qui, de Coolman ou
de Keldermans ait pu dresser le plan de la tour.
(1) Voici quelques extraits des reg. scab. dont nous devons la plus grande
partie à l'obligeance de M. l’archiviste Hermans : Le reg. n° 7, dans
lequel se trouve cité Mgr Jo. Kelderman, donne encore les noms de 8 autres
latomi : aux f05 14, 28 vo, 34 v°, 46 v°, 47 v°, 59, 69 et 97, le TES. 44, AUX
#5 18 v°, 22 v°, 57 vo, le reg. 79, au f° 109; le reg. 80, fol. 10; reg. 82, f° 59 v°,
le reg. 84, aux {5 18 v°, 22 v°, 57; reg. 85, fo x ve; reg. 87, {95 2, 2 v°, 23, 35.
DU PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT ? 243
S1 l'on en attribue la paternité à un Keldermans, ce
ne peut être qu’à Jean, deuxième du nom, car :
1° Jean Î est mort avant 1425 (1);
2° Jean II, son fils, est au service de la ville, certai-
hementienvr26, ul'estmort en 1445/(2);
3° André, son fils, ne lui succède pas.
Jean Keldermans II jouissait, comme architecte, d’un
certain renom, puisqu'on l’appela à reprendre la direc-
tion des travaux de la ville de Louvain, et qu'il travailla
à l’église de Lierre, en 1442. Toutefois, on ne connaît de
de lui aucune œuvre à laquelle, comme auteur, il ait
attaché son nom.
À-t-il pu dresser le plan de la tour St-Rombaut?
Oui, répond-on, parce que tous les Keldermans étaient
architectes et que celui qui nous occupe a disposé du
temps, matériellement à ce nécessaire. En effet, con-
tinue-t-on, les travaux du soubassement de la tour ont
commencé en 1440, et à cette époque la préparation du
plan et des matériaux ayant du demander plus de 4 ans
d’études et de négociations, ce plan devait être terminé
à la mort de Jean; il faut tenir compte aussi des retards
inhérents à une entreprise aussi importante. (Nous
croyons que c’est surtout le manque de ressources finan-
cières qui fut une cause de retard, celles-ci n'ayant pu
être définitivement assurées qu’à la suite du fameux
jubilé de 1451, qui fut une source de beaux revenus pour
l'autorité ecclésiastique. En 1452, en effet, on plaça la
première pierre de l'élévation; celle-ci se poursuivit régu-
(1) Compte communal de 1424-1425 : It. van den doot Jans Van Mansdale
van X st. gr. X d., lijfrente die hi op de stad hadde comt op IX gr. m.
Pour la généalogie Keldermans, voir le crayon généalogique publié
par E. Neesrrs, dans son ouvrage précité : à part la confusion qu'il fait des
deux Jean dont l’un est mort vers 1425 et l’autre en 1445, ce tableau est
assez exact.
(2) Voir F. Sreurs : De familie Keldeymans, ouvr. précité.
244 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR
lièrement par la suite, jusqu’au moment où l'édifice étant
arrivé à la hauteur actuelle, les travaux furent, les fonds
manquants, définitivement arrêtés).
Voilà les arguments que l'ont fait valoir en faveur de
Jean Keldermans.
Examinons ceux qui plaident en faveur de Gauthier
Coolman.
Y a-t-il des probabilités pour que celui-ci puisse être
considéré comme l’auteur du plan?
Nous répondons affirmativement, pour les raisons sui-
vantes :
1° Coolman était architecte.
a) Il n'y a pas à en douter, si le sens du mot lapidarius
est tel que nous l'avons défini.
A l'appui de cette façon de voir, disons qu'il figure dans
les comptes communaux, tantôt comme weester metser,
tantôt comme sneester steenhouwer, ce qui joint à sa qualité
de maçon celle d’appareilleur. Il est donc architecte à
plus de titres que Jean Keldermans et que M' Mys « Uïit
den Ancker » (1), qui sont toujours mentionnés simple-
ment conime « meester metser ».
b) Il succède à Jean Keldermans comme chef des tra-
vaux de la ville; les comptes communaux en font foi. Ils
nous apprennent qu'après la mort de Jean Keldermans,
André, fils de celui-ci, ne lui succède pas (contrairement
à l'opinion émise par Steurs, Neeffs et d’autres), mais
bien Gauthier Coolman. En effet, ce dernier continue les
travaux inachevés à la mort de Jean Keldermans, et il
ne cesse d’être mentionné régulièrement comme chef des
travaux jusqu'au moment de son décès (2).
(1) Maitre Henri Mys, uit den Ancker, est l’auteur unanimement reconnu
du vieux Palais ou maison échevinale. Voir V. HERMANS, Ancienne maison
Echevinale, au Bulletin du Cercle Archéologique de Malines, tome XII, 1902.
(2) Nous renvoyons, pour les preuves de tout ce qui se trouve dans ces
DU PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT ? 245
André Keldermans, au contraire, toutes les fois qu’il
figure dans les comptes communaux et dans des actes
officiels du vivant de Coolman, n'est pas qualifié de
meester: il ne l’est qu'après la mort de Coolman, et alors
qu'il succède dans les fonctions occupées par celui-ci.
Si G. Coolman a repris le titre et les fonctions de Jean
Keldermans, auquel on reconnut des mérites, il faut bien
que l’on en ait reconnu également à Coolman, car ce
n'aura pas été au premier venu que l’on aura laissé
échoir la succession d’un Jean Keldermans, quoique, en
l'état actuel de nos connaissances, Coolman ne peut être
considéré comme auteur de travaux importants, comme
c'est aussi le cas pour Keldermans. Il faut croire cepen-
dant que le magistrat ait eu des preuves de son savoir
faire pour lui donner cette marque de confiance : s'il ne
lui est pas alloué de rémunération pour la préparation
ou l'élaboration de plans proprement dits, cela ne peut
résulter que de ce fait, qu'à ce moment la ville n'avait
pas à faire effectuer de travaux importants, car les regis-
tres des comptes en feraient foi; nous avons constaté le
contraire.
Cependant, comme à la suite du jubilé ‘de 1451, les
églises de la ville ont été l'objet de réfections et d’amé-
liorations de toute nature, telles entre autres l’église
Notre-Dame, dont la tour a été construite à cette
époque (r), la tour de l’église St-Jean, des travaux à
l'église Ste-Catherine (dont la façade conserve encore,
comme souvenir, les armoiries du pape Nicolas V, qui
proclama le jubilé), il n'est pas impossible qu’à ces tra-
liyues, aux annexes. Celles-ci contiennent tous les extraits des comptes
communaux relatifs à Yean Keldermans, Gauthier Coolman et André Keldermans,
qui se sont succédés comme chefs des travaux de la ville.
(x) Tel est l'avis de M. Ph. Vax BoxMEER, notre architecte communal,
à l'encontre de l'opinion de ceux qui ont avancé qu’elle est antérieure à
l’église proprement dite.
240 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR
vaux Coolman n'ait contribué pour sa part. Malheureu-
sement, les comptes de ces travaux ont disparu, et de
ce fait toute preuve tangible et péremptoire fait défaut.
c) G. Coolman est qualifié de mecst. meest. metsere.
Nous ne pensons pas, comme on l’a dit et répété, que
c'est là un « lapsus calami »..
En effet, Coolman est qualifié de cette façon dans le
compte communal de 1446-47 (voir annexes). C'est l’uni-
que fois, il est vrai, maïs il est à remarquer que c'est
aussi la première fois que son nom est cité dans ces
comptes, et, détail qui semble avoir une importance non
à dédaigner, c'est que son nom est placé en tête de tous
ceux des maîtres et des ouvriers qui travaillent pour la
ville. Ni pour son prédécesseur, ni même pour son suc-
cesseur, ce classement n'est suivi, et ceux-ci sont toujours
cités au milieu du groupe (voir annexes).
Chaque fois que Coolman est cité avec ses collègues et
et aussi longtemps qu'il fut au service de la ville, les
registres le mentionnent à la place d'honneur. I] faut
donc supposer que ce n’est pas sans intention qu'ilena
été fait ainsi, mais qu’on le considérait comme un homme
dont la valeur le classait à la tête du groupe des artisans
communaux.
2° Coolman a eu le temps nécessaire de dresser le plan
de la tour.
a) Depuis la mort de Jean Keldermans, survenue en
1445, jusqu'au moment où l’on entreprit les travaux, en
1440, soit l'espace de 4 années, Coolman a pu s'occuper
à son aise de ce projet. Même en supposant le contraire,
comme on l'a avancé, on doit cependant reconnaître que
Keldermans a disposé de moins de loisirs que son
successeur, occupé qu'il était à la direction de travaux à
Louvain et à Lierre, travaux absorbants, qui devaient
solliciter toute son attention.
DU PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT ? 247
bj Coolman habitait Malines, à n’en pas douter, car
déjà en 1427, 10 juillet (1), un Jean Coolman acquiert le
droit de bourgeoisie. En 1444, un Jean Coolman est
signalé comme « apothecarius » (2), et dans des comptes
communaux (voir annexes), de nombreuses livraisons de
pierres sont faites par un Jean Coolman (3).
2° Coolman a sa pierre tumulaire encastrée dans la tour.
On peut voir sur la figure ci-jointe l'emplacement de
cette pierre à droite de la petite porte d'entrée, à la base
du contre-fort médian.
a) C'est un honneur qui n’est dévolu qu’à un grand
homme et, puisque Coolman était architecte, à l’auteur
même de la construction, qui porte cette marque d’ori-
gine.
On a dit, et c'est la vérité, que Coolman n'y est pas
mentionné comme architecte. Mais le bâtiment n'est-il
pas là pour témoigner qu'il l'était? Si l’on compare sur
la figure ci-après, la partie de la tour qui est limitée par
la pierre tumulaire de Coolman à celle qui y fait suite,
ne reconnaît-on pas dans la première une sobriété de
(1) Reg. Scab. n° 37, f 06.
(2) Reg. Scab. 54, ? 47.
(3) Voir aussi E, NEEFrFs, ouvr. précité,
248 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR
détails, une sévérité de lignes qui dénote le constructeur,
alors que la seconde trahit la main d’un ornemaniste, tel
que le fut André Keldermans? |
DU PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT ? 249
b) Non seulement on immortalise ainsi le nom de
Coolman, mais on y associe le souvenir de sa femme,
morte avant lui.
Nous donnons ici la reproduction de la pierre tumu-
laire remplacée actuellement dans la tour et telle qu'on
peut la voir encore au musée communal.
æ bier Let iwouter coolman
die sterf an jaer m cccc
en Lxbiit. æxbit dagbe 1 jauario
&# en magricte lautris sn tof
ous Die stef in iner m cece en
loir op de +biste daecb in
auqusto sprect pater noster.
c) Enfin, peut-on croire qu'André, fils de Jean Kelder-
mans, n’ait songé, au moment de reprendre la direction
250 GAUTHIER COOLMAN SERAIT-IL L'AUTEUR DU PLAN?
des travaux de la tour, à rendre justice à la mémoire de
son père, alors surtout qu'il fut chargé de placer la pierre
tumulaire de Coolman? En bon fils, il n'aurait pu laisser
se perpétrer ce passe-droit, conservant à la postérité le
nom de celui qui n'était que l’exécuteur du plan au
détriment de l’auteur véritable, qu'était son père.
Conclusions
Le projet deconstruction de la tour St-Rombaut émane
de la fabrique d'église; c'est donc dans les comptes
de l'église qu'il faudrait pouvoir retrouver le nom de
l’auteur du plan.
Aussi longtemps que l’on n’aura pu mettre la main sur
un texte précis, 1l est évidemment impossible de se pro-
noncer à ce sujet avec certitude.
Toutefois, et c’est ce que nous avons cherché à démon-
trer, nous estimons qu'on ne peut dénier à Gauther
Coolman des titres à être considéré comme l’auteur du
plan de cette tour.
Dans l’état actuel de la question, il nous paraît même
que ces titres sont plus probants en faveur de Gauthier
Coolman qu’en celle de Jean Keldermans (r).
D' G. VAN DooRSLaAER.
(1) La question soulevée dans ces lignes a été l’objet d’une discussion au
sein du Cercle Archéologique, dans le courant de cette année, et les con-
clusions que nous émettons ici ont reçu l'approbation de tous les membres
présents.
ANNEXES 251
PANNE XXE S
Jean Keldermans
Stadsrekeningen
1426-27. fe 152. Stadsloonen : It. Jan van Conteke van sinen loone
van desen jare comt op ROSE PTE
Stadscleederen : It. Jan van Conteke.
1427-28. Stadsloonen : (noch Jan van Conteke noch Keldermans).
{o 154. Siadscleederen van paesschen 1428 : It. meest. Jan Kelder-
man (15 maal).
(In de stadswercken geen Jan van Conteke meer).
f 155. It. meest. Jan Kelderman van haken te stekene aen de
vesten van den bruesselpoerte tot de overste poorte üj daghe
16 Junio 1428.
fo 159 v°. It. meest. Jan Kelderman en ïj ghesellen met hem van
metsenen op de veste tusschen de bruesselpoorte en de hanswyck-
poorten.
f° 160 : It. van metsenen.
{° 160 ve. It. meest. Jan Kelderman ende ïïj ghesellen met hem van
metsene tusschen de bruesselpoorte ende hanswyckpoorte aen de
muere van den veste van ij weken.
It. de selve meest. Jan van 1" tyeghelen gebesicht.
{° 161 v° Idem van metsenen.
IP r62 V9.» »
{° 163 » »
TOR OU »
f 164 » »
f 165 It. meest. Jan Kelderman en ïj ghesellen met hem van de
muere te ruymen ende doude stofle wech te vuerene onder hen
xv daghen.
1428-29. Stadsloone : It. meest. Jan Kelderman van sinen loone.
XX st. gr.
252 PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT
Stadscleederen : It. Jan Kelderman (Paesschen 1429).
Stadswerc : It. mecst. Jan Kelderman en ïïi ghesellen met hem van
metsene in de canimer van ij weken.
It. meest. Jan Kelderman en ïüj ghesellen met hem van metsen
inder stad cammer onder hen xxvii daghen.
(Verder nog andere)
It. meest. Jan Kelderman ende üij #hesellen met hem van metsene
aen de Sluysbrugghe.
1429-30. {° 180. Stadsloonen : It. meest. Jan Kelderman van sinen
loone.
Stadsclecderen : It. Jan Kelderman.
Stadswerc : f 3. It. meest. Jan Kelderman van werken aen de
Kerckhofbrugghe van iüiij daghe, ij cnapen vj daghe.
It. de selve meest. Jan en üij ghesellen met hem van metsen aen de
Kerckhofbrugghe onder hen xxiij daghen.
It. Jan Kelderman van de vier ringhen in den gasthuys muer te
legghene ii] daghe comt op ij st. 1 d. er. br.
f 190. It. meest. Jan Kelderman van toe te siene totter crane van v
daghen.
1430-1451. S'adsloone : It. meest. Jan Kelderman van sinen loone.
xx St. gr. out.
Stadscleederen : It. Jan Kelderman.
Stadswerc : It. meest. Jan Kelderman met : gheselle van metsene in
den beyaert aen t waterscap te zavele ende de steene te brenghen
comt op 1 St: x Abe
It. meest. Jan Kelderman van toeziene aen de taswerc van de coe-
porte, xv) daghe.
1431-1432. Stadsloone : It. meest. Jan Kelderman. XX ST OI
Stadscleederen : It. Jan Kelderman.
1432-1433. Stadsloone : It. meest. Jan Kelderman van sinen loone.
ASC
Stadscleederen : (geene melding van /an Kelderman).
Stadswerc : (andere metsers (Denys Van den Kelder) aan ’t werk).
It. meest, Jan Kelderman en ij ghesellen met hem van metsene aen
de waterscap in de bogertstrate op de Meylane onder hen v daghen.
1433-1434. Stadsloone : It. meest. Jan Kelderman van sinen loone.
XX SLUSE
Stadscleederen : (geene melding van J. K.).
Stadswerc : (andere metsers met J. K.).
1434-1435. Stadsloone : (geen J. K.).
Stadscleederen : (geen J. K.).
ANNEXES 253
Stadswerc : (geen J. K.).
1435-1436. (Niets over J. K.).
1456-1457. ( id. ).
Su 1538. ( id. ).
439-1439. ( id. X
1440. ( id. ).
1440-1441. f° 155". Stadscleederen : It. xxv elle blau lakens gecocht
ter stad dieneren behoef te wetene meest. Jan van Meerbeke, Danys
van den Keldere Wouter van der beken. Henr. de pape end Daniël
van Yeteghem coste elc elle. (geen Keldermans).
1441-1442. Stadsloone : (geen J. K.).
f 153". Sfadscleederen : It. Ixxj ellen Roets lakens gecocht ter
werclieden behoef. te weten : Meest. Jan van Meerbeke, Meest. Jan
Kelderman, Denys van den Kelder, Wouter Verbeke, Henr. de bock,
henr. de pape, Daniël van Yeteghem, Meest. Jacop de boegmakere,
Meest. Jan van Berlair, Jan van Cruykeke, Reyner Parys, Gabriël
Stoop, Aerd van Antwerpen elke v ellen ende Jan Hergod vj ellen,
coste elc elle.
Stadswerc : (geene melding).
1442-1443. f 146. Stadscleederen : It. ij laken en een derde deel
blauwe gecocht ter stad behoef voir den stadwerclieden en paelders te
wetene Jan van Meerveke, Danys van den Kelder, Jan Kelderman,
Daniël van Yeteghem, Gabriël Stoop, Heïinric de bock, Heinric de
Pape, Jan van Berlair, Jan van Cruybeke, Aerd van Antwerpen ende
Reyneer Parys ende Wouter van der Beke, coste..
f 162 v° It. meest. Janne Kelderman van twee daghen dat bezich
gheweest heeft over de berderen te sniden toter poorte van Necker-
spoele, comt op ij st. gr. Mech.
1443-1444. Stadsloone : (geen melding).
{ 145. Stadscleederen : It. ïij laken wit ghecocht voir de stad werc-
meestere te wetene : Mest. Jan van Meerbeke, mest Jan van Berlair,
Wouter van der beke, Henr. de bock, Henr. de pape, Gabriel stoop,
Daniel van yeteghem. Aerd van Antwerpen, Danys van den Keldere,
Jan van Cruybeke, Jan hergod, meest. Jan Kelderman. Willem Zelle
ende Jan boydens bode, coste elc laken…
f 162 It. gheg. meest. Janne Kelderman van enen daghe dat hy
bezich geweest heeft op te neckerspoelporte comt op xij gr. mech.
f 162 vo. It. meest. Jan Kelderman van ïij daghe dat hi bezich
gheweest heeft in der stadswerc aen de neckerspoelpoorte, Julio 1444,
iij st. gr. mech.
{fo 163. Idem.
294 PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT
1444-1445. Stadsloon : (geen melding).
Stadscleederen : It. ïij zwarte lakenen gecocht voor de stad werc-
meesteren te weten : meest. Jan van Merbec, mest. Jan van Berlair,
Wouter van der beke, Henr. de bock, Henr. de pape, Danijs van den
Keldere, Aerd van Antwerpen, Jan van Cruybeke, Daniel van yete-
ghem, mest. Gabriel stoop, Jan hergod, meest. Jan Kelderman, meest.
Jacob en Jan loy boegmekers, Rom. van Baesrode, Willim Zelle,
Jan boydens, mest. Aerd Wyshagen ende Jan Scoenjans, coste elc
laken..
fo 155. Sradswerc : metsselrye.
It. gheg. meest. /anne Kelderman omme dat hi besich gheweest
heeft aen de beworpe van der stad aengaande den werke van den
Neckerspoelpoorte met xij gr. mech. die gheg. waeren twee gesellen
die twee maelgien aen de selve porte ghenomen hebben te makene
comt op iiij st. gr. mech.
It. bet. den selven omme dat hi gesneden heeft de berderen dair
men dwerc van de hanswycpoirten nair houwen sal ende over tselve
werc te ordineren besich gheweéest heeft ij st. gr. mech.
It. bet. meest. Jaune Kelderman omme dat hy besich geweest heeft
aen de beworpen van den formelen ïj in april aen hanswycporte
[üij st. gr. mech.
It. gheg. meest. Jan Kelderman omme dat hi besich gheweest heeft
aen de formelen van dhanswiicporte 14 in mey xlv comt op
[ij st. gr. mech.
1445-1446. 1° 135 v° Sfadscleederen : It. twee witte lakenen ge-
cocht voor de stadmeesteren werclieden te weten : Aert Wys-
hagen, Henric de bock, Henric de pape, Daniel van yetegem, Gabriel
stoop, Jan hergod, Rom. van baesrode, meest. Jacob de boegmakere,
Jan scoenjans, Jan boydens, Jan van Cruybeke, ende Gielys scheers,
ind tolhuys elke v ellen coste elk laken.. (geen J. K.).
Gauthier Coolman
Stadsrekeningen
1446-1447. {° 140. It. twee laken blau ghecocht voer der stad
werclieden te wetene voer den meest. meest. metssere Wouter Cool-
man, meest. Aerd Wyschaven, Janne hergod, mest. Jan van Cruy-
beke, Janne Loy, Henr. de bock, Henr. de pape, Gabriel stoop,
ANNEXES 255
Daniel van yeteghem, R°m. van baesrode, meest. Jacop de boghe-
makere, Gielys scheers, coste..
{ 160. It. bet. meester Wouter Coolman, meester steenhoutvere, van
ii] pumelen te maken ende de steene dair toe ghelevert toeten
maclgien van de Neckerspoelporte comt op xij s. gr. mech.
1447-1445. f 137. It. bet. van ij laken en een derdenderl gecocht
voir de stadwerclieden te weten, meester Wouter Coolman, meest.
Aert Wishagen, Jan hergod, meest. Jacob de boegmakere, Jan van
berlair, Henr. de boc ende Gielys Not coste...
1448-1449. {° 136. It. betaelt voer twee laken, 1 derdendeel persch
gecocht voer de stadwerclieden te wetene : Wouter Coolman,
metsserer, Aerd Wyschaven tymmerman, Jan hergod, Jan van Cruy-
beke, Jan loy, Henr. de bock, Henr. de pape, Gabriel stoop, Daniel
van yetechem, Rom. van baesrode, meest. Jacop de boghemakere,
Jan van berlair, Jan scoenjans ende Jan de Vos coste...
1449-1450. {° 156. It. vyf groen lakenen ghecocht voer stadwerc-
lieden en anderen te wetene : Wouter Coolman, metsere, Aerd Wis-
haven tymmerman, Jan hergod, Jacop de boghemakere.
1450-1451. f° 1,6". It. vier blauwe lakenen ghecocht voer der
stadwerclieden ende anderen te wetene meester Wouter Coolman,
Jan hercod..
1451-1452. 1° :38. It. 1 Roy lakenen gecocht voir de meester
werklieden van de stad, Wouter Coolman.….
f 154. It. betaelt meest. ÜWouter Coolman van den garitten in
St Kath. poirte te stoppene ende te makene met sinen ghesellen
[ij s. 1 d. gr. mech.
1452-1453. {° 143. It. v witte lakenen en v elle gecocht voir de
ï wechters te St Rom. 1 werchter te onze vrouwe en Jan herzod
elken van hen vj ellen, meest. Wouter Coolman meest Jan van
Cruybeke..
f° 156. Item gecocht teghen Janne Coolman ende zyne geselle
iij*xxxiij voeten dicke trappen omme de besinghene aen dwaterscap
bi den mol aen den moschelwerf cost elke voet vij gr. mech.
comt op x lij % xi] st.
1453-1454. { 132'. It. bet. van vyf blauwe laken gecocht voir de
meesters werclieden van de stad te weten : Wouter Covlman....
f 149. It. bet. Janne Coolman en henric tyke van cxcij voete
exsteens.
It. bet. Meest. Wouleren Coolman van een tabernacule te maken
op St Rom. huys boven in den ommegany aen hem besteet in tasse
comt op sonder stoffeersel v lib. xj s. gr. mech.
256 PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT
1454-1455. f 135". It. vyf roye lakenen en x elle Roets ghecocht
voor de meester werclieden van der stad te weten Wouter Coelman……..
1455-1456. 1342. It. ïij laken groen geverwt en xxv ellen gecocht
voir de meester werclieden van de stad te weten Wouter Coelman……..
f 151. It. bet. Jaune Coelman van v'xlix voeten groten dicke
trappen.
1456-1457. £ 130". It. iij laken en een half roet geverwt voor de
meest werclieden van der stad te wetene : Wouter Coolman……..
1457-1458. {° 137°. It. vyf blau laken ghecocht voir de meester
werclieden van de stad te wetene Wouter Coolman…..
1458-1459. f 136%. It... Wouter Coolman.
f 154. It. bet. meester Wouteren Coolman in hoofscheiden omdat
hy der stad raed gheeft tot haren wercke comt van desen jaere
xij s. ix d.
1459-1460. f 138. It... laken voer de meester werclieden van der
stad te wetene : meester Wouter Coolman.
f 155. It. betaelt meester Wouter Coolman van ïij vierendeel en
ij waghe welsteens van Affleghem gebesicht aen de grootbrugge
coste dlast tegen vi] & x st. gheg. comt op met xv stuivers van
craengelde en van vueren te samen vj & x st. en v d.
It. bet. meest. Wouter Coolman in hoofscheyden omdat hy der
stad raed gheeft ende toesiet tot haeren wercke van desen jaere comt
op xs. gr. out val xxviij s. gr.
1460-1461; {° 137". It... laken.... Wouter Coolman.
f 158. It. bet. M' Wouter Coolman in hoffscheiden omdat hy der
stad raed gheeft in haer werck comt op van dese jaere v s. gr. out
valet xiij st. ix d.
1461-1462. f° 140". It... laken.…. voir Wouter Coolman.
4 159". It bet. M' Wouter Coolman van toesiene al omme in der
stad werckende te oirdinerene binnen dese jaere comt op
x ii st. ix d.
1462-1463. f° 138". It... laken.... Wouter Coolman.
f 156". It. bet. M' Wouter Coolman van toesiene ende te ordene
rene in der stad werc binnen desen jaer comt op x ii: St te
f 157". It. bet. M' Wouteren Coolman ende Henr. Michiels van
welvene die voute in den beyaert ende den muer tusschen beyde op
te metsene, van paveyene aen hem besteet comt op
ix lib. xvj s. iïij den.
1463-1464. { 137". It. laken.… Wouter Coolman.
f154.1t.bet. Wouteren Coolman ende Anthonys van Beveren van den
dorpel boven des sayelmekers doere te verlegghene elc eenen dach...
ANNEXES 297
1464-1465. {° 135". It... laken Wouter Coolman.
1465-1466. t° 135°. It. bet. voir v lakenen ghecocht ter stad dieneren
behoef te wetene Wouter Coolman, Rom. van Cruybeke, M'. Jan van
Berlair, Gabriël Stoop, Willem van Beveren, Jan Wyschaghem, Anth.
van Beveren, Rom. Alaerd, Henr. van den Vekene...
1466-1467. {° 134%. It. bet. voir iïij laken ende xxv ellen roets ter
dieneren behoef te wetene : Wouter Coolman, Rom. van Cruybeke,
M: Jan van Barlair, Gabriël Stoop, Jan de Booghmakere, Jan
Wyschagen, Anth. van Beverer, Rom. Alaerd, Henr. van der
Veckene, der stad v boden..
f° rso. It. bet. den coster van Ossephem en Jan Coolman voir
v° Ixxv voeten decksel op te canteelen van den venster.
1467-1468 (Geene melding meer van Coolman). f 134". It. bet. voir
een laken ende liij ellen stucken ghecocht ter stad behoef. voir die
dieneren te weten iiij vierroepers iij medemeyers v boden ij wechters
op de torre, Merten Leysen, Scheerken, Machiel de Staefmakere,
Tasen van Kiexhem, Meest Jan van Barlair, de Boogmaker, Jan
hergod ende gheerd De Cock coste.….
André Keldermans
Stadsrekeningen
1443-1444. { 163. It. Andriese Kelderman bet. van 17 reprisen die
hy ghehouwen heeft gebesicht aen de neckerspoelpoorte coste elc
ii} st.
1444-1445. Stadswerc, metsselrye : It. bet. Andries Kelderman
van de tabernacule te houwen voir aen de hanswycpoirte ter stad
wertinne comt op xx) st.
It. bet. Henric van obberghen ende Andries Kelderman van twee
steynen maelgien omme te setten op de Neckerspoelpoorte.
1445-1446. f 151. metsellrye. It. bet. Andries Kelderman van den
sloetsteene dair men tvoirs welffsel medegesloten heeft (S'° Kath.
porte).
1462-1463. {° 156. It. bet. Andries Kelderman van twee caputeelen
te maken dair d welfsel op rysen sal.
It. Andries Kelderman en Peter waelpuyt van de ïij sloetsteenen.
It. bet. Andries Kelderman van vj leeuwe te makene die op te
uytgepannen venstere van den beyaert staen van elcke leeu x s. v.
den. valet XV. SagP:
17
258 PLAN DE LA TOUR ST-ROMBAUT
1468-1409. (Geene melding van Coolman noch Andries Kelderman).
1469-1470. f 153. Stadscleederen. It. bet. voir ïüj ghesneden
lakenen voir de dienaers. van de stad te wetene voir Jo hergod, Jo
Wysschaghen, Jo van Barlair, Rom. van Cruybeke, Vranck den
hoirloymeester, Jo de boegmakere, Anth van beveren, laur, ruymelaid,
Andries Kelderman, Machiel de staefmakere, Casse van kiexhem.
1471-72. f 137. Stadscleederen. It. bet. voer twee lakenen van il)
loyen groen ende xxiij ellen ïij vierendeelen voir die dienders en
werclieden van de stad te wetene Jan hergod meest. Jan Wischagen,
Jan van berlair, v boden, ïüüj vierroopers, Anthonys van beveren,
Rom van Cruybeke. Andries Kelderman, Bouwen van der wyct,
Lauwer Ruymelaer. Vranck d’orloymeester, Jan de boegmaker,
de cock, Jan scheers ende Merten die handwercker.
(Niet gemeld in ’t stadswerck).
1450-71. {° 146. Stadscleederen. It. bet. voir ïij dienaerslakenen van
der stad te wetene Jan hergod, Mr Jan Wyschaven, M' Jan van
berlair, v boden, iij vierroepers, M' Anth. van beveren, M' Rom van
Cruybeke, M' Andries Kelderman, Bouwen van der wyct, Laur
ruymelant, Vranck de hoirloymeester, Jan Scheers ende Zegher van
de brande coste.
(Niet gemeld in *t stadswerck).
1472-73. {° 136. Stadsclederen. Andries Kelderman.
1473-74. Ÿ 139. » meest. »
{ 151. Bet. meest. Andries Kelderman met ïij ghesellen van
deckene op ’t heerenhuys...
1474-1475. f 131. Stadsclederen. Andries Kelderman.
f 146. v. Bet. m' Andries Kelderman voir zynen arbeit die hy in
den watermolen ghedaen heeft ende van veele scapclyoenen te
makene in der stadwerc comt op xx st. gr.
1475-76. 131. Stadscleederen : Ardries Kelderman.
f 137. Ît. bet. m' Andries Kelderman van metsene op ’t palleys op
te deckenen was aen een schauwe comt op xxxvij st. ix d.
f 138. It. bet. m' Andries Kelderman van den voirpay te makenen
van ‘t palleys comt op Ixxv #.
It. bet. den selve van den voirpay te makene voir den beyaert aen
hem besteet in tasse comt op XVII] & gr.
It. bet. den selve van de lysten te makenen om de schouwe boven
op ‘t palleys met ij sluytsteenen ende een reprys comt op
vi & üjst.i d.
1476-1477. f 133. Stadscleederen : Andries Kelderman.
1477-1478. £ 130. » »
ANNEXES 259
1478-1459. { 130. Stadscleederen : Andries Kelderman.
{° 142. Bet. meest. Matheus Kelderman van ij tummelen op te i
torren van de bruesselpoirte elc stuc te xij st. en de noch vj cleyne
alder elc stuc te v st. vj d met v dorpels aen de porte voirs ghelevert
tot tzamen op ii & x d. gr.
It. bet. m'° Matheus Kelderman van eenen steynenbeelde van
St Rom. te makenen omme te settenen in de bruesselporte in een
tabernacle 11] & gr.
1479-1480. { 134. Stadscleederen : Andries Kelderman
1480-1481. {° 134. ÿ »
1481-1482. { 145. » »
f 159. Bet. Anthonis Kelderman met syne ghesellen van metsene
in myn vrouwen hof van xv weecken.
1482-1483 en volgenden, (geen Andries Kelderman meer, maar wel
Matheus Kelderman).
BIBLIOTHÈQUE MALINOISE
CATAEOGUE SPÉCIALE
(Suite)
CHAPITRE VII
Cartes, plans, vues, constructions (civiles, mili=
taires & religicuses), dessins, gravures & photo=
grapbies, livres & objets d'art.
$S I — CARTES DE LA SEIGNEURIE & DU DIOCÈSE DE MALINES
a) Cartes de la seigneurie
I — CARTES GÉNÉRALES
I. Carte intitulée « /a Seigneurie de Malines », gravée
en 1607. Larg. 0"25, haut. 018. Sous glace.
2. Carte intitulée « Mechlima dominium » s. d. Larg.
022, Haut AO 10: 18.
3. Carte intitulée « Brabantia ducatus. Machlimae urbis
202 CARTES DE LA SEIGNEURIE DE MALINES
dominium », gravée vers 1617 par Pierre Koerius. Larg.
550, haut: 034006:
4. Carte intitulée « Mechlinia », ilustrée par une vue
de la ville et les armoiries de la seigneurie, ainsi que par
deux personnages : un Malinois et une Malinoise. Gravée
par le même en 1617. Larg. 0"48, haut. 0°36. Jé.
5, Même carte coloriée, gravée par C.-7. Vasscher en
1624. Larg‘0°48 "haut. \0"30:175.
6. Carte intitulée « Tabula ducatus Brabantae cont-
nens Marchionatum Sacri Imperii et Dominium Mechliniense »,
illustrée par les vues coloriées de Louvain, de Bruxelles,
d'Anvers et de Bois-le-Duc, ainsi que par les portraits
d'Albert et d'Isabelle, et les costumes de huit Malinois,
moitié hommes et femmes. Gravée par Pierre Verbist en
1037- Paro 0194, thaut. OP4r Ir.
7. Carte intitulée « Mechlima dominiun et Aerschof
ducatus », coloriéeaux armoiries de Malines et d’Aerschot.
Auctore Michaele Flor. a Langren. Amstelodami, apud
Joannem Fanssomium. Larg. 0"50, haut. o"40. 14.
8. Carte intitulée « Tabula nova geographca exmbens
Ducatum Brabantiae » e cura Yoanms Walchn Augustae
Vindeli. Larg. 0"46, haut. 0"54. J£.
9. Carte intitulée « Marchonatus Sacri Impern et Do-
manu Mechelin tabula », gravée par F. De Wat. Larg. 0"56,
haut. 0"48. If.
10. Carte intitulée « Mechlima domimium et Aerschot
ducatus », gravée par Nicolas Visscher. Larg. 0"57, haut.
DAAO EE ,
11. Carte intitulée « Nieuwe caerte ende platte grondt
der stadt ende provincie van Mechelen, waer in de selve figu-
rativelych wordt aen-gewesen met allen haere dorpen, gehuch-
ten, rivieren, stracten, castcelen, huysen, ende andre plaetsen
die daer gelegen oft te vinden zyn», illustrée par les armoiries
des avoués de la seigneurie, de la ville, du district et du
pays de Malines. Mesurée par P. van Antwerpen en 1730,
CHAPITRE VII 263
et gravée par P.-B. Boultais (1° et 2% édition). Larg.
OmOR haut 0 407:
12. Carte intitulée « Carte particulière des environs de
Lier et de Malines ». Larg. o"30, haut. o0"22. I.
13. Carte intitulée « Carte des environs de Malines,
Vilvorde et de Lier ». Larg. 0°26, haut. 0"20. J£.
14-15. Carte intitulée « Carte générale des 17 Provinces
des Païs-Bas avec leurs capitales », gravée par De la
Femlle en 1708 (1° et 2% partie). Larg. 0"25, haut. o"17.
fe
2 — CARTES PARTICULIÈRES
I. Carte intitulée « Département des Deux Nèthes »,
divisé par arrondissemens communaux ou de sous-pré-
lccturectetmustices detpaix (Lars #052,Mhaut.\ 039.
Sous glace.
2. Carte intitulée « Département des Deux Nèthes »,
divisé en trois arrondissements et 23 cantons, réduits à
21 justices de paix, par P.-G. Chanlaire, à Paris. Larg.
220, haut. O10. 14.
3. Carte intitulée « Département des Deux Nethes, pare
dearbtlaique» Cars. o2r haut.or7. 11
4. Carte intitulée « Plan van de Lovensche vaert ». Tot
Boven, Foy Vander Faert, 750. Pare%0720; haut.
ORPI.
5. Carte figurative du canal de Louvain, dressée par
7.-7. Van Haecht en 1704. En portefemile.
6. Carte du cours de la Dyle, de Malines à Louvain,
et du Demer, depuis Werchter jusqu’à Diest. Larg. 060,
haut. 0"28. Sous glace.
7. Carte figurative de la chaussée de Louvain à
Malines. Ears..0757, haut. 0740. 75.
8. Carte figurative de celle-ci, dressée par P.-F, De
Noter en 1809. En rouleau.
264 CARTES DE LA SEIGNEURIE DE MALINES
9. Carte figurative de l’ancierne et de la nouvelle
chaussée d'Anvers à Malines. En portefeuille.
10. Carte figurative des fortifications entre la porte
de Bruxelles et celle d'Adeghem. En rouleau.
11. Carte figurative des fortifications entre la porte du
Cimetière et celle des Vaches. En portefeuille.
12. Carte figurative des fortifications entre la porte
des Vaches et celle de Neckerspoel. Jé.
13. Carte figurative des fortifications entre la porte
de Neckerspoel et celle de Louvain. fé.
14. Carte figurative de la porte de Bruxelles, mesurée
le 14 janvier 1805. if.
15. Carte figurative de la porte des Vaches, mesurée
le 29 avril 1808. If.
16. Carte figurative de la porte de Louvain. Jé.
17. Carte figurative de la porte d'Anvers, démolie en
1810. It.
18. Carte figurative des fortifications de la ville. Larg.
0"40, haut. 0"32. Sous glace.
19. Carte figurative des fortifications de la ville. Larg.
OMI7, Rat MOT AN
20. Ancien plan des remparts de Malines, avec les
dessins et élévations des portes. — Ce plan, à en juger
par l'écriture, paraît avoir été exécuté au xvi‘ siècle.
Larg. 0"57, haut. 0"48. If.
21. Carte figurative d’une partie de la ville. En rouleau.
22. Carte figurative d’une partie de Neckerspoel,
dressée par le géomètre Ÿ.-7. Van Haecht en 1787. En
portefeuille.
23. Carte figurative d’une partie de Pennepoel, dressée
par le géomètre Acolcyen en 1722. En rouleau.
24. Carte figurative de Pennepoel, levée par C. Eve-
raert en 1741. Ît.
25. Carte figurative de la juridiction exercée dans la
paroisse de Wavre-Ste-Catherine, par le curé de celle-ci
CHAPITRE VII 265
et celui de la paroisse de S. Jean, dressée par 7.-D.
Bogaerts en 1748. If.
26. Carte cadastrale du territoire de Malines et de
celui de Wavre-Ste-Catherine, délivrée par l'ingénieur
vérificateur Masquelin en 1818. En portefeuille.
27. Carte figurative d’une partie d’'Auwegem. J£.
28. Carte figurative, sur vélin, pour la seigneurie de
Bonheyden, dressée par P. van Antwerpen en 1734. It.
29. Carte figurative, sur vélin, d’une pièce de terre à
Hever, mesurée par ÿ.-D. Bogaerts en 1754. Ié.
30. Carte figurative d’une bruyère sous Hever, dressée
par J.-J. Van Haecht en 1704. If.
31. Carte figurative de la chaussée de Malines au
Roeselberg sous Hérent, dressée par 7.-B. Ÿoris en 1770.
112
32. Carte figurative pour Blaesvélt et Heyndonck. Jé.
33. Carte figurative pour la seigneurie de Keer-
berghen, dressée par ?.-D. Bogaerts en 1785. If.
34. Carte figurative d'Heyst-op-den-Berg, levée en
ROSE.
35. Carte figurative d'Hallaer, dressée en 1708. J£.
36. Carte figurative, sur parchemin, du canal de Bru-
xelles à Willebroeck, levée par l’arpenteur Adrien Van
der Hagen en 1650. En rouleau.
37. Projet présenté par l'ingénieur Antoine Van
Marcke en 1664, pour tirer ce canal par la ville de
Vilvorde et Steene, ou bien par Peuthy. Jé.
38. Carte figurative indiquant la borne placée entre
la province de Brabant et celle de Malines. En portefeuille.
b) Cartes du diocèse de Malines
I — CARTES GÉNÉRALES
I. Carte avant l'érection des évêchés dans les Pays-
Bas, par M. 7. Schaeffer. Larg. 0"50, haut 0"65. Sous glace.
266 PLANS DE LA VILLE DE MALINES
2. Carte intitulée « Descriptio dioeceseos archepiscopatus
Mechliniensis, ex adversaris geographicis acobi Florentu
Van Langren », gravée par Richard Colin en 1644. Au
haut de la carte, on voit les portraits coloriés avec les
armoiries des trois premiers archevêques de Malines et
celui de leur successeur, Yacques Boonen, à qui la carte
est dédiée. Au bas, sont représentés les costumes de tous
les ordres religieux du diocèse. Larg. 0"89, haut 0°48. 16.
3. Carte intitulée « Descriptio gcographca archepisco-
patus Mechliniensis, primatus Belgu, ct cpiscopatuum Ant-
verpiensis, Gandensis, Buscoducensis, Brugensis, Yprensis et
Ruremundensis metropolis ». Prostat Bruxellis apud fratres
# Serstevens bibliopolas 1673. Au haut de la carte, on
voit les portraits des huit premiers archevêques de
Malines avec leurs armoiries, ainsi que la dédicace de
Florent Van Langren à l'avant-dernier, Alphonse de Berghes.
Larg.0°89, haut. 0"66. 15.
4. Carte intitulée comme la précédente, gravée par
7. Harrewyn en 1725. Larg. 0"86, haut. o"40o. If.
2 — CARTES PARTICULIÈRES
1. Carte figurative de la ville, avec la division des
nouvelles paroisses à y établir, levée en 1786. Larg. 0°36,
haut. 0"73. Sous glace.
2. Carte figurative intitulée « Deel van’t aartsbisdom van
Mechelen sedert 1807 ». Voy. K. Van Rooy « Oudheidkun-
dige inlichtingen over het Aartsbisdom van Mechelen »,
DD 120 Etre 7
S II — PLANS DE LA VILLE
a) Plans antérieurs au XIX° siècle
I. Plan de Malines et de ses environs, par Ÿacques
de Deventer, reproduit par l’Institut national de géographie
de Bruxelles. Larg. 0"61, haut. 0"54. Sous glace.
CHAPITRE VII 207
2. Plan de la ville et province de Malines avant les
guerres civiles du xvi° siècle. Copie du xvin° siècle.
Parsto50, haut--07340r
3. Plan colorié, intitulé « Niidissimae civitatis Mech-
liniensis, in meditillio Brabantiae sitae, exactis. delineato »,
par François Hogenberg. Larg. 0"45, haut. 0"33. I.
4. Même plan, en noir, s'écartant un peu du précé-
dent-Éaro- 0 5rthaut o25. 17.
5. Plan, collé sur toile, de la ville et ses faubourgs,
levé par Ÿean van Hanswyck en 1578. Larg. 1"44, haut.
T2):
6. Même plan, réduit, copié par Yean-Bapthste-André
De Noter, en 1812, pour Messire Ÿean-Ernest-Ghslain-
Xauwr Coloma, baron de Leeuw-St-Pierre. Larg. 0"76,
haut. 0"59. Sous glace.
7. Même plan, grandeur naturelle, reproduit par le
même, pour le magistrat de Malines, en 1850. Larg.
oO Halte or ro 12;
8. Plan intitulé « Machlinia », avec les armoiries de
Philippe II et celles de la ville. Larg. 0"40, haut. 0"37. 15.
9. Plan intitulé « Mechelen » aux armes de la ville, et
avec une légende de 20 numéros. Larg. 0"13, haut. 010.
Tr.
10. Plan intitulé « Machelen », avec une inscription
Étinetdettrois lignes. Larg. 0212, haut. o®r11. 16.
II. Plan d'une grande partie de la ville de Malines,
avec les dessins de tous les édifices et établissements
religieux de cette ville, dressé par l’arpenteur Ÿ. Wyaerts
en 1024 Mars O1)1, haut. 0734: JF.
(1) « Betaelt Fan van Hanswyck lantmeter xij gulden eens, van dat hy tbe-
ginsel vander fortificatie deser stede een bewerp van het circuyt deser stadt
met de buytemueren daerom liggende, op den cleynen voet, deur bevel
vanden myn Heeren vander weth alsdoen wesende, by ordonr. vanden
xxve meye Ixxviij, de voers. xij gulden ». Compte communal 1577-78,
fol. 175 v°.
268 PLANS DE LA VILLE DE MALINES
12. Plan intitulé « Mechlima vulgo Malines », aux ar-
moiries de la ville, imprimé à Amsterdam en 1696.
Laretor50 ‘haut. 019
13. Plan intitulé « Mechlin, or Malines the capital of
one of the ten provinces of the Netherlands 1n Brabant an
archbishoprick, situated upon y Dyle ». For M° Tindals
continuation of M' Rapiws history of England. Larg.
047 vhautrors6 Jr
14. Plan de Malines « avec la démonstration et descrip-
tion abrégée des principaux endroits de la ville et de ses
environs », dessiné par ÿ.-F. Vanderelst, et gravé par
Berlin en 1778. Larg. 0"39, haut. 0"45. I4.
15. Même plan, avec le texte en flamand, dessiné et
gravé par les mêmes. Larg. 0"40, haut. 0"46. Jé.
16. Plan intitulé « Mecheln », aux armes de la ville,
avec description et légende. Larg. 0°26, haut. 0"16. I.
b) Plans du XIX: et du XX: siècle
I. Plan topographique de Malines, gravé par Mattmeu-
Toseph-Charles Hunin en 1801. Larg. 0"61, haut. 0"60.
Sous glace.
2. Plan de Malines, avec une légende de 35 numéros,
gravé par À.-A. Maheu en 1820. Larg. o"15, haut. o"r1.
Ié.
3. Plan intitulé « Kaerte van Mechelen met de aenwy-
singe ende korte beschryvinge van de gelegentheyd der besondere
plaetsen soo binnen als rondom de selve stad », dessiné par
7.-B.-A. De Noter. Larg. 0"82, haut. o"57. 16.
4. Carte figurative des rues, places publiques, portes
et boulevards de la ville de Malines, destinée à faciliter
l'intelligence du Rapport au conseil communal par la
commission des rues, en date du 13 juin 1851, dressée
par E.-A.-F. Ketelaars, Echevin-Président. Larg. 1"14,
haut. 1"00.
CHAPITRE VII 269
5. Plan de Malines, dessiné par M. 7. Schaefjer. Larg.
0°63, haut. 0"61. Sous glace.
6. Plan itinéraire de la ville de Malines et de ses
faubourgs, publié par l'administration communale, 1868.
Etablissement géographique de Bruxelles fondé par PA.
Vander Maelen. Larg. 1"27, haut. 1"03.
7. Atlas cadastral de Belgique. Province d'Anvers.
Arrondissement de Malines. Canton de Malines. Plan
parcellaire de la ville de Malines intra-muros, et une
partie de la section D extra-muros avec les mutations.
Publié avec l'autorisation du Gouvernement, sous les
auspices de M. le Ministre des finances, par P.-C. Popp,
anciendeontroleur du-cadastre. are: 151, haut. 1715.
8. Malines. Projet de Bassin maritime. Publié par
PDiericnx-Deheuis, 1871. Large. 0757, haut: 048. Sous
glace.
9. Plan de Malines, indiquant tous les monuments.
Publié par Joseph Kips, en 1870. Larg. o"19, haut. o"14.
ee
10. Plan intitulé « Biens occupés par des corporations
rehgreuses ». Kloostergoederen à Malines. Intra-muros
1886. Larg. 0"38, haut. 0"30. If.
II. Plan de la ville de Malines, avec légende. Tiré
de « Malines. Guide historique et description des monuments »
par G. van Caster, 1887. Larg. 0"25, haut. o"20. If.
12. Plan de la ville de Malines, avec légende. Publié
par den Katholieken Werkmanskring en 1891. Larg. o"22,
hauts 6977. [#.
13. Plan itinéraire de la ville de Malines et de ses
faubourgs. Complété et publié à l’occasion du xr1° congrès
archéologique et historique 1897. Larg. 0°27, haut. 0"22.
Té.
14. Plan-guide de la ville de Malines avec légende,
collé sur toile. Edition 1898, dessiné et publié par G.
Hamaide. Larg. 1°26, haut. 0"76.
270 VUES DE LA VILLE DE MALINES
15. Grondplan der stad Mechelen. Edition 19o1.
Larg. 0"27, haut. 0"22. Sous glace.
S III — VUES DE LA VILLE
a) Vues à vol d’oiseau
I. Vue coloriée, aux armes de la ville et avec une
légende de 19 numéros. Tirée de la première édition
italienne de l'ouvrage « La description des Pays-Bas », par
Louis Guicciardini, imprimé à Anvers, chez Guillaume
Siluius, en 1567. Larg. 0"33, haut. 025. Sous glace,
2. Vue coloriée, intitulée « Machelen », portant pour
inscription : Nifidissimae civitahis Mechlincensis, 1n medi-
tullio Brabantiae sitae exactissima delineañho. Larg. 0"47,
haut: of1T: Jé,
3. Vue intitulée « Malignes ». Larg. o"13, haut. 0"o8.
118
4. Vue intitulée « Malignes », portant pour inscription,
en haut : For furor arma mimstrat, et en bas : Fortbus
haud opus est armis splendentibus, hostes mandibula Simson
asini non ense trucidat, reproduite en allemand par quatre
vers-alars.0o#14; haut 0609-41:
5. Vue intitulée « Mecheln in Brabandt », portant pour
première inscription : Post nubila Phoebus, et pour seconde :
Gratior cest facies post trisha nubila Phocbi, quam si perpetuo
torrida ab igne micat, reproduite par quatre vers alle-
mands. Larg. o"14, haut. 0"oo. Jé.
6. Vue intitulée « Malines », gravée sur bois. Larg.
0"07, haut. 0"o4. If.
7. Vue intitulée « Mechlima-Mechelen », aux armes de
lamville. L'are.soP20 1 haut 014.072:
8. Vue intitulée « Mechlinia-Mecheln», avec une légende
et une description en latin et en allemand, gravée à
CHAPITRE VII DUT
Augsbourg, par Ÿean-Chrétien Léopold. Larg. 0"28, haut.
DRLO
9. Vue intitulée « La ville de Malines en Brabant »,
illustrée par un groupe à pied et à cheval. Larg. 0"26,
haut. of21. jé.
10. Vue intitulée «Mechelen», illustrée par trois groupes
a piedetiatcheval. Lars. 0727, haut. 0°20. {é.
II. Vue intitulée « Mechelen » gravée par Gaspar
Mérianrenr050. Ears-ot52, haut: 0"r0. 14.
12. Vue intitulée « Mechelen ». Larg. 008, haut. o"o5.
es
13. Vue coloriée, intitulée « Malines », portant pour
inscription : Valle considérable des Païs-bas catholiques,
capitale de Sa Seigneurie qui forme une des 17 provinces. Elle
est recommandable non seulement par son église métropolitaine
et primatiale de tout le païs, mais encore pour être le sièse du
Conseil Souver" des païs bas Autrichiens. Cette ville est belle,
grande et proprement bâtie, et l’on y voit plusieurs édifices
remarquables. Larg. 0"24, haut. o"18. Jé.
14. Vue coloriée, intitulée « Mecheln », illustrée par
deux groupes à pied et une description en allemand,
plus détaillée que la précédente. Larg. o”"27, haut. 0"15.
Pr:
15. Vue intitulée « Malines ». Larg. 0"15, haut. o"10.
168
16. Vue intitulée « Malines ». Dép‘ des deux Nèthes.
Larg. o"r14, haut. 0"oo. If.
17. Vue coloriée, intitulée « La ville de Malines vue du
côté du nord », dessinée et gravée par 7. Humn l'an 10 de
la République francoise. Larg. 0"52, haut. 0"27. 14.
18. Vue intitulée « Panorama van Mechelen. — Pano-
rama de Malines », dessinée par À. Daitzsler et gravée par
Ru are onS:-hautsOrr. TE
19. Vue coloriée de Neckerspoel. Larg. o"40, haut.
OPA D.
272 VUES DES RUES & PLACES DE LA VILLE
20. Vue de Neckerspoel. 4/b. S., n° 54 et 135 (1).
21. Vue de Pasbrug en 1500, et de 1648 à 1790. If.
n°03 et. 501:
22. Vue d'Hanswyck en 1560. If. n° 114.
b) Vues des principales rues & places de la ville
I. Grand’ Place, côté nord et côté sud, en 1580. Sous
glace.
2. Grand’ Place, côté nord et côté sud, en 1810. Î#.
3. Grand’ Place, en 1450. A/b. S., n° 460.
4. Grand’ Place, en 1580, côtés nord et sud. 4/6.8.,
n*® 4061 et 402.
5. Grand’ Place, en 1700, à l’ouest, au nord et au
sud. Ab. M., pp. 87, 88 et 89 (2).
6. Cimetière de St-Rombaut, en 1790. A/b. S., n° 85.
7. Chaussée (Rue de la) en 1590 et 1790. Ab. S.,
n#%405 et 464; Ab 4M.,,p.:00:
8. Marché-au-poisson, en 1200 et 1730. Alb. S.,
n° 497 et 494.
9. Quai-au-sel, en 17090 et 1825. Alb. S., n° 425 et
440.
10. Bruel (Rue du) au pont de la Fontaine. 4/6. M.,
P- 97.
11. Marché-au-beurre, en 1700. Ab. M., p. 08.
12. Géants (Rue des). 4/6. S., n° 466.
13. Beffer (Rue de), côté du pont, en 1708. A/b. M.,
P-+ 99.
14. Marché-au-bétail, côté de l’église, en 1790. Ab.
HD 100:
15. Clos (Rue du). 4/6. S., n° 467.
(x) Album de M. Ÿean Schaeffer.
(2) Album de M. Yean-François Mardulyn.
CHAPITRE VII 278
16. Biest (Rue de) en 1830. A/b. M., p. 101.
17. St-Jean (Rue) en 1700. Ab. M., p. 102.
18. Quai de 1a Mélane, en 1780. Alb. M., p. 104.
19. Coin Persoons. A/b. M., p. 105.
20. Quai la Dyle, au pont de la Grue, en 1780. Alb.
SM 4100 AD2 NET 103:
21. Bruxelles (Vieille rue de) en 1790. 4/b. M., p. 5.
22. Hanswyck (Rue d”) en 1808. Alb. M., p. 3.
23. Empereur (Rue de l”) en 1806. A/b. M., p. 17.
24. Vaches (Rue des) en 1790. 4/6. M., p. 15.
25. Ste-Catherine (Rue) en 1806. A/b. M., p. 13.
26. Porte d’eau (Place à la) en 17090. A{b. M., p. 1.
27. Adeghem (Rue d’) en 17090. A/b. M., p. 0.
S IV — CONSTRUCTIONS CIVILES
a) Ponts & écluses
I. Grand pout antérieur à l’année 1279, réparé de
1458 à 1460, de 1728 à 1729 et en 1816, muni de baïlles
detertentr/r9, tehiquilétaiten 1540'et 17900: [24 croix
en fer qui le décorait antérieurement à l’année 1401, fut
détruite en 1580, renouvelée en 1595, repeinte et dorée
CHAOS Ir) 70Ct 17 D NCMevÉée etevendue en, T708.
ENDURO O AN ES En AA Se ATDNE Un 20) (1);
Ab Vues, (2).
2. Pont de la fontaine, rue du Bruel, construit en
1371, ainsi nommé à cause d’une fontaine qu’on y établit
la même année et qui disparut en 1507, pour faire place
à un objet d'art, composé de trois niches, ornées de deux
figures en pierre et d’une grande en métal, remplacée en
(1) Album de M. Gustave-Louis Bernaerts.
(2) Photographies.
18
274 PONTS, ÉCLUSES & ÉDIFICES PUBLICS DE LA VILLE
1604 par un Neptune, qu'on enleva en 1796. — En
1595, on érigea sur le pont de la Fontaine une croix avec
un Christ en bois doré. Alb. B., n° 30; Casuer III.
3. Pont de la Grue en bois construit de 1510 à 1511,
remplacé par un pont en pierre, de 1563 à 1565, changé en
pont tournant en 1707, remplacé par le font en fer actuel
en 1850. Alb. M., p. 03; Alb. S., n° 452; Casier IN:
4. Ecluse du moulin sur la Mélane, dessinée par
l'architecte de la ville Pierre-François De Noter, en 1797.
En portefemile.
b) Edifices publics
I. xe Maison échevinale, rue de la Chaussée, affectée
au service des affaires communales, depuis le commen-
cement du xu1° siècle jusqu’en 1473; utilisée comme
palais du Grand Conseil, de 1473 à 1616; servant de
chambre de réunion aux arquebusiers, dès 1617, et de
salle de théâtre aux membres de la Pivoine, à partir de
1638; mise à la disposition de la Chambre mi-partie, de
1654 à 1667; employée tour à tour comme école d'escrime
pour militaires, en 1765; pour logements militaires, en
1794; comme maison d'arrêt, en 1795; pour une ména-
gerie, en 1796; accordée à une danseuse de corde, en
1799; transformée en académie des beaux-arts, en 1811;
en musée de tableaux et d’antiquités, en 1852; consacrée
enfin au dépôt des archives et de la bibliothèque com-
munale, le 1° novembre 1897. Dessin colorié sous glace;
Alb. M, p. 71; Ab. S:, n°, 326 et 327 A0 ne
025 (ADR; n°25 AIDE SAR
2. Ancien Beyaerd ou Hôtel de ville actuel, Grand’
Place, composé de divers bâtiments dont le plus ancien,
(1) Album de M. Yean-Baptiste-André De Noter.
CHAPITRE VII 275
celui à la porte d'entrée, remonte au xiri° siècle, tel qu’il
était en 1507, 1560, 1680, 17090 et 1809. Ab. M., pp. 73
et 74; Alb. S., n° 331-34; Alb. D. N., n° 26 et 27; Casier I;
portefenlle et rouleaux. Ce corps de bâtiments acquis par
la ville dès 1383, et occupé par le magistrat en 1473,
subit en 1715 de grands changements.
3. La halle, Grand’ Place, commencée en 1315, res-
taurée après l’incendie qui, en 1342, ravagea une grande
partie de la ville, surmontée d’un beffroi, lequel, arrêté
à la hauteur d’environ 18 mètres, reçut au xvr1° siècle une
toiture pyramidale, légèrement modifiée au siècle sui-
VO MDN D TO ETES "ne 355-S09: "Ab: D'LN.;
n° 28; Casier I et portefeuille. — Projets d'achèvement de
la Halle, présentés par MM. G. Bernaerts et Ph. Van
Boxmeer, sous glace l’un et l’autre.
4. La boucherie, rue de la Chaussée, installée en
1310, restaurée et entièrement renouvelée, quant à la
toiture en 1020, téllequelletétaitien 15201et 1790. 4/b.
MPMpDAT72 ADS 5328-30; 110% b;,n9%70 Chapelle
de la Boucherie, consacrée au culte le 13 août 1470,
dotée d’un autel en marbre au xvr° siècle, restaurée et
enrichie en 1730, telle qu'elle était en 1706.
5. Ancien atelier monétaire, rue Vieux Bruel, établi
en 1357, démoli sous le nom den Eenhoren (la Licorne),
HE zona 2. A0 Sn 1500-02: ADD; "n%"45"et,40!
Ayant changé de destination par l'acquisition qu’en fit
Adrien Adelyen, le 5 août 1423, cet immeuble fut habité
successivement, de 1476 à 1635, par le chancelier de
Bourgogne, Guillaume Hugonet, et son fils Guillaume de
Saillant, par Philippe Wielant, conseiller et maître des
requêtes près le Grand Conseil, par Messire Ferry Lau-
reyns, seigneur de Tardaghem, par Albert Bouwenssen,
procureur près le Grand Conseil, et enfin par Messire
Jacques Quarré.
6. Nouvean palais du Grand Conseil, rue de Beffer,
2706 ÉTABLISSEMENTS DE BIENFAISANCE DE LA VILLE
commencé, en 1530, d’après le plan original de Rombaut
Keldermans (1). Al. S., n° 330; Alb. Vues, 1. — Copies du
dit plan. Casier I et sous glace.
7. Tribunal de 1° instance, rue de l'Empereur
et rue Vooght. Voy. Ancien palais de Marguerite
d'Autriche.
c) Etablissements de bienfaisance
I — ANCIENS HÔPITAUX ET LAZARETS
1. Hôpital Notre-Dame, rue du même nom, fondé
vers 1198, renouvelé et agrandi de 1394 à 1397, de
nouveau agrandi en 1777, démoli de 1857 à 1850, tel
qu'il était de 1250 à 1567, ainsi qu'en 1569, 1700 et 1820.
— Intérieur de l’église de l’hôpital érigée au commen-
cement du x1r1° siècle, agrandie en 1497, renouvelée en
1569, fermée en 1797, rendue au culte en 1802, démolie
en 1858, telle qu’elle était en 1840. — Infirmerie con-
struite en 1510, et affectée à cet usage jusqu’en 1777,
démolie en 1858. — Nouvelle salle pour malades con-
struite en 1571, telle qu’elle était en 1852. — Buanderie
au bord de la rivière, établie en 1511. 4/6. M., p. 69;
AUDE, S nP602-n0r Casa ile
2. Hôpital Terzieken ou Z1ekelieden, situé hors ville,
au hameau de Geerdegem, fondé en 1209, détruit en
19/7e
3. Lazarets hors la porte des Vaches, construits au
xvi‘ siècle, employés comme magasins à poudre en 1785,
tels qu'ils étaient encore en 1663 et 1812. 4/b. S., n° 480-
00: AUDE 0939;
(1) «Item gegeven M' Rommont Keldermans, voer zyn moyte van d'be-
worpen vander hallen ij 1b. xs. Ende Laureysen Keldermans, voer zynen
arbeyt xxx s. — iii 1b. » Compte communal 1530-37, fol. 221 r°.
CHAPITRE VII 277
2 — ANCIENS HOSPICES
1. Hospice St-Julien, rue de l'Empereur, fondé en
1203, par Siger Scepper, chaussetier, pour les pèlerins et
les indigents de passage en ville, tel qu'il était en 1790
et 1852. — Intérieur de la chapelle remontant au
xiv* siècle, affectée depuis quelque temps au culte angli-
Con ET ND COURS n°282-84; Alb"B;., n° 40,
ACL 7 QE
2. Hospice St-Jacques, rue Haute, fondé de 1304 à
1305, pour les pèlerins se rendant à St-Jacques de Com-
postelle en Gallicie, tel qu'il était en 1530, 1790 et 1840.
— Intérieur de la chapelle, antérieure à 1370, à moitié
détruite en 1580, rendue au culte en 1587, vendue en
708 démolie en 11648../1b.1S., n°128580: A1b.::B,;,
noue.
3. Hospice SS. Pierre et Paul, ancienne place St-
Pierre, fondé en 1411, pour le soulagement de vieilles
femmes indigentes, démoli en 1842, tel qu'il était en
1790. — Intérieur de la chapelle consacrée au culte en
‘ 1414, démolie en 1843. — Peintures murales de la cha-
DoNe 4172 2 /DA06; 41b Sn 2092-05); 4/b:B., n°43;
Casier II.
4. Hospice Ste-Rarbe, rue du Bruel, fondé par les
tanneurs, en 1422, pour les femmes pauvres du métier,
démoli en 1866, tel qu'il était en 1700. A/b. M., p. 67;
DES ne 2000; Ab bn": Caster AIT.
5. Hospice Oliveten, rue du même nom, fondé en
1481 pour vieillards indigents, par le chevalier Godefroid
van Valain et son épouse Elisabeth van Immerseele, sup-
primé en 1797, rétabli en 1820, desservi par les Frères
de N.-D. de Miséricorde de 1849 à 18817, tel qu'il était en
1700, 1794 et 1854. — Intérieur de la nouvelle chapelle,
en 1649. 4/40:M,p:068;,A/b)S.,:n°" 200-300 : Casier IIT.
278 ANCIENS COLLÈGES & ÉCOLES DE LA VILLE
6. Hospice St-Joseph, rue de Stassart, fondé pour
les orphelines, en 1522, habité par les enfants des deux
sexes jusqu’en 1784, année où l’orphelinat des garçons
fut transféré rue dite Potterie, dans l’hospice Ste-
Hedwige. — Les orphelins continuèrent à habiter
l'hospice” jusqu’en 1805, année de leur installation dans
l’ancien prieuré de Leliendael, rue de la Coupe, où elles
demeurèrent jusqu’en 1847. Alb. M., p. 70; Ab. S.,
NAS 20-21e
7. Hospice Ste-Marie Madeleine, Tue de la Cha-
pelle, fondé en 1532, en faveur des ouvriers indigents du
métier des tanneurs, tel qu’il était en 1709, 1793 et 1871.
AIbE M) p6741bS nor" AID: B À n°42
3 — MONT-DE-PIÉTÉ
Voy. Hôtel de Busleyden, rue des Vaches.
d) Anciens collèges et écoles
I — ANCIENS COLLÈGES
I. Collège des Jésuites. Voy. Etablissements reli-
gieux.
2. Collège des Oratoriens, rue de l'Ecole, fondé en
1630, agrandi de deux nouveaux bâtiments élevés contre
la rivière, de 1708 à 1713, et de 1714 à 1716. Le bâtiment
primitif, démoli en 1750, fut remplacé par un nouveau
En1792. Ab M) p.117: AUbIS n° 1868-80;
2 — ANCIENNES ÉCOLES
I. Notre-Dame des Anges, rue du Moulin, fondée
par Catherine Peremans, le 11 mai 1696. — Nouveau
bâtiment d'école pour l'enseignement des filles pauvres
CHAPITRE VII 279
de la ville, annexé à l’école Notre-Dame des Anges en
1764, enrichi d'une chapelle en 1773, supprimé en 1708,
démelten té594/b4S;;\n.322-23.
2. Ecole gardienne, rue des Béguines. 4/b., B. n° 52.
e) Anciennes résidences souveraines
1. Cour impériale, rue de l'Empereur, construite sur
l'emplacement actuel de l'hôpital Notre-Dame, ancienne
résidence de Philippe le Beau, de Charles-Quint et de
Phrippen M possédés tant xvrsiècle, par l'évèque de
Cambrai, Yean de Bourgogne, acquise, en 1477, par Marguc-
rite d'Yorck, veuve de Charles le Téméraire, qui la céda,
en 1489, à l’empereur Maximilien; abandonnée aux
Jésuites en*r615, par les’ archiducs Albert et Isabelle,
convertie en hôpital, pour les soldats invalides, de 1775 à
1790, démolie en 1854, telle qu'elle était en 1500 et 1530.
NDS en 940: M0 D NE En03r.
2. Palais de Marguerite d'Autriche, rue de l'Empereur,
acquis pour la Gouvernante, par l’empereur Maximilien,
le 27 janvier 1507, considérablement agrandi et embelli,
de 1509 à 1510, habité par Marguerite, de 1507 à 1530;
ayant appartenu à Marie de Hongrie, de 1530 à 1546,
acquis panla villenletSämars 1926) restauré deir54091a
1558; vendu au cardinal de Granvelle, en 15671, racheté
par la ville, le 15 septembre 1609, approprié pour le
Grand Conseil, de 1610 à 1616, occupé par celui-ci, de
1616 à 1746, et de 1749 à 1795, année de son abolition,
érigé en temple de la loi, le 11 octobre 1795, occupé par
le tribunal correctionnel, le 19 février 1796, vendu par
la ville à la province, par actes du 18 décembre 1876 et
du 24 décembre 1877, rétabli dans son état primitif par
l'architecte provincial, M. L. Blomme, tel qu'il était en
1780. — Bâtiment, rue Vooght, ayant fait partie du
palais de Marguerite d'Autriche, habité successivement
280 ANCIENNES HABITATIONS SEIGNEURIALES
par les présidents du Grand Conseil, de 1616 à 1795,
par l'archevêque de Roquelaure, de 1804 à 1808, et par le
prince de Méan, qui y mourut le 15 janvier 1831, tel qu'il
était en 1785 et 1794. — Escalier servant d'entrée au
Grand Conseil, en 1780. — Décorations de l’antisalle du
Grand Conseil, en 1770 et 1780. — Item de la salle du
consistoire, en 1680. — Trône du souverain dans la
salle précitée. — Intérieur de la chapelle du Grand
Conseil, en 1680 et 1780. — Cabinet du cardinal de
Granvelle. — Chambre du Grand Conseil. — Salle
d'audience du tribunal, en 1708. Alb. M., pp. 76 et 77;
Alb,S., n°%341-50: 4/62 DYN.; n° 32:35 ; AE Bree
Casrer Il; Alb. Vues I.
f) Anciennes habitations seigneuriales en et hors ville:
I — HABITATIONS SEIGNEURIALES EN VILLE
1. Maison seigneuriale, rue des Vaches, servant
aujourd’hui d'école primaire pour les demoiselles non
payantes, vendue par Henri de Witham, seigneur de
Bautershem, à Yean de Buscho, le 1 octobre 1394, cédée
par les tuteurs des enfants de feu ?ean vander Cammen à
Laurent de Gervode, baron de Montair, le 20 avril 1512,
échue à Raoul de Bruxelles, maître de requêtes au Grand
Conseil, le 22 octobre 1527, vendue par sa veuve Margue-
rite de Longeville, à fean Auxtruyes, maître de requêtes au
Grand Conseil, le 29 mars 1551, acquise par Ÿean Van À
Doorne, le 23 septembre 1580, vendue par les exécuteurs
testamentaires de feu Ÿean Martim, maître aux requêtes
des archiducs Albert et Isabelle, le 0 juillet 1604, achetée
par Adrien Hellemans, avocat au Grand Conseil, le 9 août
1680, devenue la propriété de M. Bernard-Rombaut van de
Wiele, le 7 mars 1710. A/b. S., n° 435: Alb. B., n° 5r.
2. Hôtei de Palerme, rue dite Zak straat, actuel-
CHAPITRE Vii 281I
lement les n° 18 à 20, composé de divers bâtiments,
acquis par le chancelier Ÿean Carondelet, premier presi-
dent du Grand Conseil, le 14 mars 1474, réparé aux
frais de la ville, de 1495 à 14096, cédé par ÿean, arche-
vêque de Palerme, Ferry, Charles, Guillaume et Philippe
Carondelet à leur frère Claude, le 14 juillet 1513, vendu
en partie par sa veuve Yacqueline van Pamel à Fean Stam-
melaert et Gertrude van Hove, le 28 février 1533 et le
BMÉVIIET P234- 10: 54, n0909: Alb DB; 1047.
3. Hôtel de Nassau, pleine des Berthout, ancienne
propriété de l’évêque de Cambrai, Yean de Bourgogne,
vendu par ses héritiers à Marguerite de Gruthuze, le 21
janvier 1482, acquis par Henri de Nassau en 1494, agrandi
par lui en 1514, propriété de Guillaume le Taciturne, de
1544 à 1580, année de sa confiscation par Philippe II,
rendu au fils du Taciturne, Philippe de Nassau, en 1505,
vendu par celui-ci au chevalier ÿean-Baptiste Kerreman, le
18 février 1611, acquis par le Grand Béguinage, le 6 août
1613, cédé par celui-ci à l’hospice de la Sfe-Trinité, le
15 mars 1616, supprimé en 1797, acquis par l’adminis-
tration des hospices, qui le vendit à la ville en 1808,
employé depuis lors par les militaires de la garnison,
tel qu'il était en 1560, 1614, 1700 et 1850. Ab. M.,
PHNOOCt On AMD IS 572707 A0 BE nr60; Casier |TIT:
4. Hôtel de Busleyden, rue St-Jean, acquis par
François Busleyden, prévôt de Liège, le 23 juillet 1405,
changé par Férôme Busleyden, conseiller au Grand Con-
seil, de 1503 à 1507, vendu par ses héritiers à Jacqueline
de Boulogne, le 27 janvier 1518, acquis par le prince
Charles d'Arenberg, le 27 mai 1600, vendu par Ÿeanne
Rovalasca et son époux Théodore de Fourneau à Wenceslas
Cobergher, intendant général des monts-de-piété aux
Pays-Bas, le 27 mars 1619, érigé en mont-de-piété le
28 septembre 1620, restauré en 1875, surmonté d’une
nouvelle flèche en 1877, tel qu’il était en 1870. A/b. M.,
19
282 ANCIENNES HABITATIONS SEIGNEURIALES
p. 70: Alb. S., n° 368-71; Alb. D. N., n° 36; Alb. B.,
Ni 2OPELE IE
5. Hôtel de Chièvres, rue du Poivre, actuellement
la maison n° 27, bâti par le seigneur de ce nom Gwl- :
laume de Croy, de 1505 à 1509, appartenant au comte
Henri van den Berghe, dès 1619, acquis par l’archevêque
Jacques Boonen, le 15 janvier 1635, vendu par ses exécu-
teurs testamentaires à Anne van Hoof, le 13 juillet 1663,
acquis par Messire van Thulden, seigneur de Rumsdorp,
le 15 mars 16092, tel qu'il était en 1750. Alb, Sms 395.
6. Maison seigneuriale, rue de la Mélane, acquise
par %ean Pecters, seigneur de Cats, président #: Grand
Conseil, le 2 mai 1505, vendue par ses héritiers à
Demoiselle Catherine Cats, veuve de Yean Mertens, le
21 décembre 1522, acquise par Ÿean Micaultf, trésorier
général de S. M., le 21 juillet 1525, échue à Ferry Caron,
chanoine de l'église St-Rombaut, le 28 août 1550,
démolie en 1824. Ab. S., n° 308.
7. Hôtel d’'Egmont, rue de la Poterie, ancien hôtel
de Yean Sucquet, acquis par celui-ci, le 18 novembre et
le 23 décembre 1506, propriété de la famille d'Egmont, à
partir de l’année 1530, confisqué à la mort de Lamoral,
en 1568, vendu aux exécuteurs testamentaires d'Hedwige
van den Nieuwenhuyse, le 5 août 1569, érigé par eux en
hospice pour les enfants pauvres, en 1570, maintenu
comme tel jusqu'en 1801, converti en ouvroir de bien-
aisance, en 1803, démoli de 1837 à 1830, derniers
vestiges en 1851, tel qu'il était en 1700 et 1839. Ab. M.,
D265, ANSE n%560-02 1 1bPD NP E
8. Hôtel d’Hoogstraten, plaine des Berthout, com-
mencé par Antoine de Lalaing en 1512, agrandi et embelli
par lui, de 1518 à 1526, endommagé par l'explosion de
la poudrière à la porte du Sablon, le 7 août 1546, habité
en 1038, par fean le Roy, conseiller ecclésiastique au
Grand Conseil, en 1655, par la princesse de Robecque, de
CHAPITRE Vil 283
1656 à 1650, par la princesse de Condé, en 1679, par le
comte de Noyelles, occupé par les Ursulines, du 20 sep-
tembre 1679 à 1692, acquis par le comte Coloma, en
1785, habité par les Capucins, depuis le commencement
du siècle dernier jusqu’au 5 juin 1825, démoli en partie,
de 1825 à 1829, approprié au petit Séminaire, en 1830,
tel qu’il était en 1797, 1808 et 1827. — Puits monumen-
tal de l’hôtel, démoli en 1829. — Peintures murales
enlevées en 1826. Alb. M., p. 82; Alb. S., n° 377-88;
ADN NN nr S et 50 Casier DT.
9. Hôtel de Fontes, rue des Nonnes, vendu par la
famille de ce nom à Yacques Suys, seigneur de Grisevoirt,
le a avril 1567, cédé au Grand Béguinage, par Daniel
Suys, seigneur de Laere et Grisevoirt, le 29 avril 1595.
AES ns O1.
10. Maison seigneuriale, rue du Moulin, vendue par
Jacqueline van Achele à Marguerite van Voesdonck, le 26
février 1514, cédée par les exécuteurs testamentaires de
celle-ci à Messire Florent de Mont-Saint-Eloy, conseiller
au Grand Conseil, le 7 janvier 1524, vendue par les
héritiers d'Adam Staes à Jean Boisot, chanoine de léglise
St-Rombaut, le 7 mars 1554, telle qu’elle était en 1820.
ADS n%507.
11. Hôtel Douglas dit Schott, rue de Stassart, habité
par cette famille établie à Malines, vers la fin du xvr
Siecle4/b2S 3, n°300:
12. Hôtel Snoy, marché-au-Bétail, élevé au commen-
cement du xvr° siècle, par Messire Cosme van Prani,
seigneur de Blaesvelt, vendu par Marie-Ÿoseph-Foachine-
Albertine de ‘auche, douairière de feu Antoine- Henri
Dongnyes, comte de Mastaing, à Guillaume-François Snoy,
conseiller au Grand Conseil, le 17 janvier 1744, occupé
par le collège de St-Rombaut depuis 1863. Alb.S., n°
500 4b-Nuesil;
13. Hôtel Coloma, rue de la Blanchisserie, ancienne
284 ANCIENNES HABITATIONS SEIGNEURIALES
propriété de Louis de Mont-Saint-Eloy, avocat au Grand
Conseil, acquis par Pierre van den Cautere, chanoine de
l'église St-Rombaut, le 14 décembre 1649, cédé par
Elisabeth van den Cautere à Philippe Himbert, premier
secrétaire et greffier au Grand Conseil, le 8 juillet 1695,
vendu par Marie-Yacqueline et Thérèse-Madeleine Imbert à
Jean-Alphonse Coloma, conseiller au Grand Conseil, le 5
novembre 1718, converti en petit séminaire en 1831, tel
qu'il était en 1838. 4/0. S., n° 400 et 401.
2 — HABITATIONS SEIGNEURIALES HORS VILLE
1. Château dit de Borcht, à Neckerspoel, remontant
très probablement au xi° siècle, vendu comme bien
domanial par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, à
Adrien Adelien, le 5 août 1423, reconstruit par Lows
l Salaert, écoutète de la ville de Malines, qui l’acheta le
22 février 1428, acquis successivement par Olimer de
Donckere, dit # Salaert, écoutète de 1444 à 1468, par
Guillaume de Barres, chevalier, par Philippe vander Aa
de Randerode, par les familles Snoy, et de Steenhuys,
acquis par Phlippe-François-Pierre Roose, baron de
Leeuw, le 20 mars 1750, vendu par les héritiers de la
famille Coloma, le 18 août 1825, démoli il y a quelques
années, tel qu'il était en 1580, 1775 et 1780. Alb. M.,
pp: 121 et 113; 4/b: S., n° 405-500;: Ab INDENE ae
2. Château dit Caput Steen, hors la porte des Vaches,
remontant à la famille Hoeft (Caput), mentionnée dès
1323, tel qu'il était en 1825. Ajb. S:, n° 10re608;
Ab. B+, n°36. |
3. Château de Bautersem, hors la porte d'Hanswyck,
tel qu'il était en 1580, 1764 et 1770. Alb. S., n° 477et
478. — Voy. encore Jndicateur chronologique, année 1344,
D. |
4. Château de Borghersteyn, sous Wavre-Ste-Cathe-
CHAPITRE VII 285
rine, construit en 1400, démoli en 1825, tel qu'il était en
O0 EMrO DD m4: Ab: S; mn°5oreti502.
5. Château de Muysen, à Muysen, élevé par la
famille vander Aa vers 1450. A1b.S., n° 470.
6. Château dit Blauwen Steen, hors la porte Ste-
Catherine, hypothéqué par Marguerite de Herlaer, épouse
de Ÿean de Saint-Geuricx, d'une rente annuelle de vingt
couronnes d’or, au profit de l'évêque de Cambrai, Ÿean
de Bourgogne, le 12 mai 1464, vendu par la dite WMargue-
rte à Louis Quarré, trésorier de l’archiduc Philippe
d'Autriche,vle 24 décembre 1402. A/h. S., n° 485.
7. Château dif Kermanssteyn, à Hombeeck, appar-
tenant à la famille Kerman dès 1475, acquis par Charles
de Boccabella, le 18 février 1649, vendu par les enfants de
feu Yulien de Boccabella et de Marguerite de la Tour à
ean-Antoine Loquet, président du Grand Conseil, le
23a00t 1071, démoli en 1812. 4/b.5., n° 481.
8. Château de Zellaer, à Bonheyden, tel qu'il était
jusqu'au xyin siècle eten 1651. 4/h4S27n%,500 et 507.
g) Métiers, serments et chambres de rhétorique
I — MAISONS DES MÉTIERS
1. Poissonniers (Anciennes maisons des), rue St-
Jacques, acquise par eux le 13 février 1386; autre maison,
dite Zngelborch, Quai-au-Sel, appartenant à la corporation
dès 1463. — Nouvelle maison des Poissonniers, le
Saumon, ibidem, acquise par eux le 20 septembre 1519,
transformée de 1530 à 1534, échue à Antoine Morissens,
le 23 septembre 1732, telle qu'elle était en 1849. 4/b.S.,
n°4295 ANb..P:;:n°50;
2. Bouchers (Maison des), dite den Bonten Os, rue de
la Chaussée, telle qu’elle était en 1780. 4/b. S., n° 418.
286 MÉTIERS, SERMENTS ET CHAMBRES DE RHÉTORIQUE
3. Brasseurs (Maison des), dite de Ster, rue du
Serment, achetée par la ville pour servir de prison en
1477, vendue par elle à Pierre De Muntere, ardoisier,
en 1482, acquise par la corporation, le 23 février 1485,
telle qu’elle était en 1790. 4/6. S., n° 424.
4. Boulangers (Ancienne maison des), den Bonten
Mantel, rue de la Chaussée, acquise par eux le 20 mars
1470, et vendue le 21 janvier 1511. — Nouvelle maison,
dite den Draeck, Bailles-de-fer, achetée par la corpo-
ration, le 17 juin 1600, telle qu'elle était en 1790470987
ne 427:
5. Tanneurs (Maison des), Marché-aux-Cuirs, acquise
pareuxavantl'annéersSOn ADS. m2;
6. Merciers (Maison des), Bailles-de-fer, vendue à
eux par le Serment de la Jeune Arbalète les
1048 telle quelle étaitentr700o 1M0NS Mate
7. Charpentiers (Maison des), 1bidem, telle qu’elle
ÉRAIDIENNT/OS AND SA A2 0
8. Maçons (Maison des), Grand’ Place, entre deux
anciennes maisons en bois, la Coupe et le Cygne,
achetée par eux le 11 janvier 1640, renouvelée en 1815,
telle quelle était en r58024/b5S; notre
9. Bateliers (Maison des), dite Ze Souci, rue les Tuile-.
ries, acquise par eux le 24 janvier 1620. Ab. S., n° 420.
10. Cordonniers (Maison des), Marché-aux-Cuirs,
telle quelleétaitenn 700 ANS tn 2407
11. Hfrouettiers (Maison des), Quai-au-Sel, acquise par
eux, le 17 avril 1515, renouvelée en 1630, telle quelle
ÉtaitEN 700. 2110 S; 00720!
12. Jardiniers (Maison des), dite den Moor, Grand
Pont, vendue par Rombaut vanden Dale, chanoine de
St-Rombaut, à Chrétien Reude, le 13 août 1420, appar-
tenant aux Jardiniers dès 1470. A/b. S., n° 423.
13. Tailleurs (Maison des), rue du Serment, telle
qu'elle était en 1790. 41. M., p. 86; Ab. S., n° 413.
CHAPITRE Vii dé 207
14. Chaussetiers (Maison des), dite les Trois Grenades,
Baiïlles-de-fer, vendue à eux par le Serment de la Jeune
Pbpalétetde 2 }*uinSsop renouvelée ent 1/35. A/b:S7
n°430:
15. Tonneliers (Maison des), dite Zngelborch, Quai-
au-Sel, acquise par eux le 17 mai 1504, renouvelée en
1634 telle quelle étaitenr/00. 416..S:, n° 426.
16. Fripiers (Maison des), Marché-au-Beurre, en 1760.
En portefeuille.
2 — MAISONS, TIRS ET JARDIN DES SERMENTS
1. Vieille arbalète (Ancienne maison de la), dite Sf-
Georges, rue des Pierres. — Nouvelle maison dite den
Duits, Marché-aux-Grains, renouvelée en 1564, acquise
par le Serment, le 16 octobre 1604, restaurée en 1770 et
1787, telle qu'elle était en 1700. — Antérieurement à
l'acquisition de leur première maison, les arbalétriers
avaient leur chambre de réunion, d’abord, dans la maison
den Horen, Grand’ Place, puis dans la maison den Rooden
Scuid,/ruede la Chaussée. 470$; n°" 4053-06, A1b: D.
N., n* 40et 41; et en portefelle.
Tir de la Vieille Arbalète, dit Groot Hemelrych, rue
aux Herbes, acquis par le Serment, le 23 décembre 1415,
agrandi en 1458, enrichi d’une galerie, de 1514 à 1520,
de nouveau agrandi en 1597, tel qu'il était en 1600.
PRES Ta A0 7met4070is: Ab DIN n°142 AIDE;
1926:
2. Jeune arbalète (Ancienne maison de la), dite den
Haeswinde (le Lévrier), Baïlles-de-fer, entre la maison dite
la Coupe et la chapelle de S-Martin, donnée au Serment
le 5 juillet 1447, appropriée à son usage, de 1505 à 1506,
vendue par lui, le 31 janvier 1648. — Nouvelle maison,
dite maison Cortenbach, Marché-aux-Grains, acquise par
le Serment, le 11 avril 1641, entièrement renouvelée vers
288 MÉTIERS, SERMENTS ET CHAMBRES DE RHÉTORIQUE
1660, telle qu’elle était en 1790. 4/b. M., p. 84; Alb.S.,
n* 408-09 et 413.
Ancien tir de la Jeune Arbalète, dit Klein Hemelryck,
rue aux Herbes, acquis par le Serment, le 11 août 1434.
__ Nouveau tir, entre la Vieille et la Nouvelle Porte de
Bruxelles, appartenant au Serment, dès 1591, tel qu'il
était en 1620 et 1730. Ab. S., n* 410 et411; 41. D. N.,
n° 43; et en portefeuille.
3. Archers (Maison des), Bailles-de-fer, acquise par
eux, le 20 juillet 1442, renouvelée en 1728, telle qu’elle
était en 1790: A1b. M, p. 85; Al. S', n°4712:
Ancien tir des Archers, dit het Rees, entre la rue des
Augustins et le boulevard de la Porte du Sablon, donné
à eux par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, le
28 février 1425, vendu par eux, le 5 mai 1480. —
Nouveau tir, dit Klein Hemelrych, rue aux Herbes, acquis
par le Serment, le 19 mars 1455.
4. Arquebusiers (Maison des), dite den Vaisch (le
Poisson), rue St-Jacques, achetée par eux, le 18 novembre
1511, détruite en 1580, reconstruite de 1591 à 1592. Ab.
ST NES C0, 2 LD DANS
Tir des Arquebusiers, entre la Vieille et la Nouvelle
Porte de Bruxelles, appartenant à eux dès 1406.
5. Escrimeurs (Maison des), dite den Engel (l’Ange),
rue du Serment, achetée par eux, le 15 octobre 15093, sur-
montée d’un étage, en 1610, enrichie d’une nouvelle salle,
en 1684, vendue le 23 janvier 1708, telle qu’elle était en
1790. — Antérieurement à l'acquisition de leur maison,
les Escrimeurs avaient leur chambre de réunion dans
l'auberge dite Portugal, Baïlles-de-fer, et dans la maison
den Rooden Schld, rue de la Chaussée. 4/0. M., p. 86;
ADS, AT.
Jardin des Escrimeurs, rue St-Jacques, acheté par
eux, le 18 mars 1526, entouré de murs, en 1602, tel qu'il
était en 1750. 4/b.S., n° 4r4; Alb. D. N., n° 44.
CHAPITRE VII 289
3 — CHAMBRES DE RHÉTORIQUE
Pivoine (Maison de la), dite den Horen, Grand’ Place,
acquise par ses membres, le 16 mars 1471, vendue par
eux à Corneille van Turnhout et Corneille Vervotrrt, le
5 avril 1591. Ayant cessé leurs représentations à cause
des troubles religieux, ils furent autorisés à les reprendre,
par lettres des archiducs Albert et Isabelle, du 10 janvier
11. = \En,1637, les membres de la Pivoine tenaient
leur chambre de rhétorique dans la maison dite het
Moriaensch Hoofd, au Grand Pont, et de 1639 à 1797,
année de leur suppression, le magistrat leur permit de
donner leurs pièces de théâtre dans la salle au rez de-
chaussée du Vieux Palais. 4/6. S., n° 402.
b) Maisons particulières
1 — ANCIENNES FAÇADES EN PIERRE OU EN BOIS
1. Grand’ Place. Maison, actuellement /e Paullon
Belge, telle qu’elle était en 1580. 4/b. S., n° 433.
Maison, dite Je Grue, akcote de latprécédente,
telle quelle étaitien 1582.77.) n°9434.
—— Maison en bois, dite le Cygne, faisant suite aux
deux maisons en pierre précédentes, démolie en 1818.
IDE Ne A0.
2. Marché-aux-laines. Maison en pierre, dite Con-
cordia, ancienne cave franche du chapitre de St-Rombaut,
élevée en 1482, vendue par Elisabeth vander Eychke, veuve
de Guillaume de Weert, à la confrérie de Notre-Dame en
l'église métropolitaine, le 13 septembre 1524, cédée par
celle-ci à Elisabeth van Uddeghem, veuve de ean Huys, le
27 juin 1571, échue aux maîtres des pauvres de la
paroisse St-Rombaut, le 23 octobre 1573, vendue par
20
290 MAISONS PARTICULIÈRES
eux au couvent de Blydenberg, le 18 décembre suivant,
servant aujourd’hui d'école de catéchisme pour les enfants
de la paroisse St-Rombaut. 4/b. S., n° 458 et 450.
—— Ancienne maison en pierre à côté de la précé-
dente, telle qu'elle était en 1790. I£., n° 432.
3. Chaussée (Rue de la). Maison en pierre, dite Zné
Paradys, année 1530) 191067 117b. B',n°55;
4. Baïlles-de-fer (Rue dite). Maisons en pierre, années
660 et1020, (n°133 ESA.
5. Quai-au-Sel. Ancienne maison en pierre de Son
Lepeleer, échevin de la ville de Malines, de 1323 à 1339,
et de son fils Yean Lepeleer, échevin, de 1359 à 1361,
acquise par Ébisabeth Goetheyns, veuve de ÿean Capclleman,
le 27 novembre 1377, reconstruite au commencement du
xvi° siècle, telle qu’elle était en 1851. 47. S°, "n°456:
Maison en bois, dite de Haas (le Lure) has
démolie en 1876. Alb. B., n° 66.
—— Quatre façades en bois. Z£., n° 68.
6. Quai-aux-Avoines. Maison en bois, appelé vulgai-
rement maison du Diable, remontant au xvi° siècle.
NDS, ne 487 Casier IVe
—— Maison en pierre, appelée Paradis, à côté de la
précédente. J£., n° 438.
—— Maison en pierre, au millésime 1560, n°5;
AND Se
7. Notre-Dame (Rue de). Maison, n° 34, ancienne
façade en bois. 1£., n° 60.
—— Maison en pierre, dite Hemelryk, n° 60, habitée
par Ja famille Snellincx, de.1531 à 1507: 14, ueibes
ANbS "a°%430;
—— Maison en pierre, n° 76, démolie en 1877.
A0 Br, 57e
= Maisons en Pierre, n°nr9et au 170
8. Ste-Catherine (Rue de). Maison en bois, n° 23.
2, 1407
CHAPITRE VII 291
—— Maisons en pierre, n° 27 et 20. Ié., n° 57.
—— Maison en pierre, n° 33, au millésime 1564.
Ibid.
—— Maison en pierre, n° 43, appelée d’abord den
Weerbrant ou Keerbrant, puis ‘# Hoefyser et enfin den
Oliphant, suivie de trois autres : d’une en bois, den
T?seren Kerf, d'une en pierre, de Donderbusse, et d’une
troisième en bois, den Ingel. En portefeuille.
—— Maison en bois, n° 107. A/b. B., n° 67.
—-— Maison en bois, n° 191. Zé., n° 66.
9. Poivre (Rue du). Ancienne maison de la Table
du St-Esprit de la paroisse Ste-Catherine, vendue par
les proviseurs à Yean de Bonen, le 17 avril 1379, démolie
en859 Ab NS Sn 48 71e
10. Haute (Rue). Maison en pierre, n° 54. Ab. B.,
n0,62;
11. Adeghem (Rue d”}. Maison en pierre, n° 4. 14.,
hAOO:
—— Maisons en pierre, n° 64-66. 1£., n° G2.
12. Pierres (Rue des). Maison en pierre, n° 7. Jé.,
DOME
—— Maison en bois, près de la Dyle. Z£., n° 67.
13. Bateaux (Rue des). Maison en pierre, n° 25. 1£.,
no,
14. Hanswyck (Rue d”). Maisons en pierre, n° 46-48.
TPS CT:
15. Tanneurs (Rue des). Maisons en pierre, n° 13, au
millésime r:627.1f;, n°060.
16. Chevaliers (Longue rue des). Maison en bois,
1412; 17 5n0 00:
17. —— (Courte rue des). Maison en bois, n° 36. Zbrd.
18. Doubles maisons (Rue dite. Maison en pierre,
OST ONE ARTE SE
19. Heembemd (Rue dite). Maison en pierre. J4.,
n°102:
202 MAISONS PARTICULIÈRES
= Maison-en-bois/ n°47. 17;1n9/00:
20. Ecoutète (Rue de l’). Maison en pierre. {£., n° 48.
21. Porcs (Rue des). Maison en pierre, n° 10. {4
n° 60.
22. Chèvre (Rue de la). Maisons diverses. /£., n° 64.
23. Chien bleu (Rue du). Maison en bois, n° 14. Ié.,
n° 60.
24. Herbes (Rue aux). Maison en pierre, appelée
vulgairement Geusen kapel, telle qu’elle était en 1820.
NES no
2 — MAISONS DU XVIII® SIÈCLE
I. Grand’ Place. Maison dite 7n de Steer, 1773, n° 3.
—— Maison appelée /a Coupe, 1774, n° 20..
—— Maison appelée d’abord /e Pélican, ensuite Ze
Mortier, 1774, n° 70.
2. Chaussée (Rue de la). Maison « de Halve Maene »,
1774 4 DOS
—— Maison « de Gulden Wereld », 1775, n° 3.
—— Maison « de Exster », 1775, n° 37.
—— Maison de rentier, 1775, n° 130.
3. Baïlles-de-fer (Rue dite). Maison « /n de Pluym »,
LAS CD 2€
—— Maison « de Blankaert », 1774, n° 26.
—— Maison « de Palmboom », 1775, n° 24.
—— Maison « het Papagaytien », 1775, n° 36.
—— Maison « het Sluyerken », 1775, n° 36.
4. Serment (Rue du). Maison « den Ram », 1778,
1,20;
—— Maisons « den Leeuw » et « den Boeren Crygh »,
DAAMOEST DAEtOrO
5. Marché-aux-grains. Maison « den Karpel », 1770,
HOSTA.
—— Maison « St-Yacob », 1774, n° 30.
CHAPITRE VII 293
—— Maison « het Schild van Bourgonje », 1774, n° 34.
— Maison den Vos », 1773, n°7.
—— Maison « de Karre », maintenant « ’ Brouwers-
huns », 1774, n° 17.
—— Maison « de Watte Lelie », 1773, n° 31.
6. Haute (Rue). Maison « den Pelgrim », 1774, n° 28.
—— Maison « Sée-Anna », 1777, n° 58.
—— Maison « den Steur », 1776, n° 33.
—— Maison « de Wafte Lele », 1774, n° 33.
7. Adeghem (Rue d”). Maison « het Dammen Bert »,
1/71 MT:
—— Maison « de Blauwe Hand », 1774, n° 26.
—— Maison « het Fonteintje », 1774, n° 28.
8. Bruel (Rue du). Maison « de Twelf Apostelen », 1774,
HO:
—— Maison « het Lieve Vrouwken », 1774, n° 40.
—— Maison « Sé-Rombaut », 1775, n° 68.
—— Maison « de Vrière & Goossens »; 1770, n° 71-73.
—— Maison de rentier, 1774.
—— Maison « de Kleine Pauwe », 1774.
9. Bateaux (Longue rue des). Maison « den Ancker »,
17/03" n05,
—— Maison « de Bel », 1771, n° 44-40.
10. Notre-MBame (Rue de). Maison « de Sevensterre »,
1774, N° 40-42.
—— Maison « de Uittrekkende Tafel », 1770, n° 67.
11. Marché-au-beurre. Maison de rentier, 1770, n° 4.
—— Maison de rentier, 1774.
12. Lièvre (Rue du). Maison de rentier, 1774, n° 4.
13. Marché-aux-cuirs. Maison de rentier, 1777, n° 5.
14. Tanneurs (Rue des). Maison de rentier, 1780,
JAMES À
15. Pierres (Rue des). Maison de rentier, 1780.
16. Beffer (Rue de). Maison « Zn den Pelicaen », 1773,
DS:
294 MAISONS PARTICULIÈRES
—— Maison « den Gecroonden Haemer », 1773, n° 0.
—— Maison « de Meersman », 1774, n° 17.
—— Maison « de Zeeridder », 1774, n° 33.
17. Marché-au-bétail. Maison de rentier, 1770, n° 19.
—— Maison « den Roskam », 1775, n° 34.
18. Empereur (Rue de l’). Maison « de Nachtcgacl »,
170 T0:
—— Maison « het Zwart Varken », 1777, n° 18.
19. Tour (Rue sous la). Maison « de Meersman », 1774,
n°9 5.
20. Ste-Catherine (Rue de). Maison « het Schp »,
1777, N° 92.
—— Maison « het Gulden Vlhes », 1770, n° 106.
—— Maison « de Min », 1773, n° 61.
—— Maison « de Gulden Hamer », 1772, n° 75.
—— Maison « de Roose », 1773, n° 03.
21. Stassart (Rue de). Maison « de Dry Roomers »,
170,030;
22. Vaches (Rue des). Maison « het Rat van Avan-
LUEKEN D, 17720082:
—— Maison « de Paradysvogel », 1774, n° 4.
—— Maison « de Gulden Hamer », 1770, n°3.
—— Maison « het Schp », 1772, n° 63.
23. Lange Heergracht (Rue dite). Maison de rentier,
1780, 170:
—— Maison de rentier, 1778, n°85;
24. Bouchers (Rue des). Maison « Sé-Niklaas », 1775,
n° 4.
—— Maison « den Lintworm », 1775, n° 20.
25. Beggards (Nouvelle rue des). Maison « den Ver-
branden Molen », 1777, n° 0.
26. Coin Persoons (Rue dite). Maison de rentier,
1770; n°6:
27. Pierres (Rue des). Maison « de Halve Maene »,
1770, NA 29;
vn
+
CHAPITRE VII 295
28. Avoines (Quai-aux). Maison « het Schlleken van
Poven ra; nr:
3 — MAISONS DU XIX® SIÈCLE
I. Grand’ Place. Maison « de Gulden Valk », main-
tenant <a: Bourse», 1835, n° 12.
—— Maison « de Koning van Schotland », 1837, n° 17.
2. Chaussée (Rue de Ia). Maison « de Zevenster »,
LOGE 1024:
Maison « de Flesch », 1861, n° 26.
3. Marché-au-poisson. Maison « de Dry Snocken »,
LR SEL SO!
4. Pierres (Rue des). Maison « het Molenyzer », 1835,
n°92.
5. Adeghem (Rue d’). Maison « den Paternoster »,
1627.00 7e :
6. Marché-aux-laines. Maison de rentier, 1834, n° 4.
—— Maison de rentier, 1837, n° 22-24.
—— Maison de rentier, 1832, n° 3.
—— Maison de rentier, 1827, n° 11.
7. Mélane (Rue de la). Maison de rentier, 1827.
8. Tuileries (Les). Maison « de Dry Reuskens », 1838,
n° 4.
g. Avoines (Quai-aux). Maison « de Anker », 1828, n° 5.
10. Grue (Rue de la). Maison de rentier, 1828,
n°0: |
11. Bruel (Rue du). Maison « de Kinderdans », 1825,
n° 66.
12. Notre-Dame (Rue de). Maison « het Goreeltje »,
16393 n°20:
13. Montagne-aux-Corbeaux (Rue). Maison de ren-
tés, TOS4n T3.
14. Bateaux (Longue rue des). Maison « het Klein
Beggynhof », 1824, n° 32 et 34.
296 MONUMENTS DIVERS
— — M
15. Rue neuve (Courte). Maison de rentier, 1828,
RASE
16. Bouchers (Rue des). Maison « Ze Dauphin », 1835,
n° II.
17. Marché-aux-souliers. Maison « Bcthleem », 1837,
OS |
18. Marché-aux-cuirs. Maison de rentier, 1838, n° 10.
19. Vaches (Rue des). Maison « Henegouw », aupara-
vant « la Violette », 1838, n° 15.
20. Stassart (Rue de). Maison « de Kleine Lee »,
1620110097:
—— Maison « de Kleine Kat », 1834, n° 78.
21. Marché-au-bétail. Maison « de Gulden Lobbe »,
TO 7 Mn 7072 ELL7AN
i) Monuments divers
1. Grand’ place. Statue en marbre, de Marguerite
d'Autriche, par ?.-7.-A. Tuerlinckx, inaugurée le 2 juillet
1840.
2. Marché-aux-laines. Croix en fer, en mémoire des
martyrs de « La Guerre des Paysans », inaugurée le 23 octo-
bre 1808.
3. Marché-au-bétail. Pompe monumentale exécutée
en 1718, par Francois Langhemans et Guillaume Van
Buscom. Trois dessins en portefeuille.
4. Empereur (Rue de l”}. Hôpital Notre-Dame. Statue
en bronze, représentant Ÿob assis sur un fumier, exécutée
par M. foseph Willems.
5. Bruel (Rue du). Jardin Botanique. Statue en mar-
bre, de Rembert Dodoens, par 7.-7.-A. Tuerlinchx, nes
rée le 7 juillet 1862.
6. Houlevard Van Beneden. Statue en bronze, de
Pierre-Toschh Van Beneden, par M. ul. Lagae, inaugurée
le 24 juillet 18098.
CHAPITRE VII 297
S IV'° — CONSTRUCTIONS MILITAIRES
a) Fortifications en et hors ville
1 — ANCIENNES PORTES DE LA VILLE
I. Bruxelles (Nouvelle porte de) ou Porte Supérieure,
0908, 1907,+1900, 1977, 1010, 1780, 17oovét 1875. Ab.
Mon ONE 7 US ns r3-r8: 410) D. N:,n*5 et 6:
Atb. B., n°* 4-8. Voy. encore portefeuille, cinq dessins.
2. Adeghem (Porte d”) ou Porte de Gand, en 1507,
1550, 1577, 1780, 1700, 1808 et 1810, démolie en 1810.
HU ME pp bictors Ab ds. ,en°"70-26; 4/6. ‘DEN. n°7
et 8; 410. B., n° 9 et 10; Casier IV et portefeuille.
3. Eau (Porte d’), en 1507, 1508, 1560, 1682, 1780,
1700, 1806, 1810, 1812 et 1813, démolie en 1843. 4/b. M.,
DpMotetter 247b5S n8827-33: Ab DIN, n* 0-12:
Alb. B., n° 11-13 et portefeulle.
4. Nonnes (Porte des), en 1560 et 1570, démolie en
RS AIO Sms 4 eb35; 416: -D.N., n° #8: A/b.B.;,
nOLrA.
5. Ste-Catherine (Porte) ou Porte d'Anvers, en 1507,
1560, 1565, 1750, 1780, 1806 et 1810, année de sa démo-
lition. — Remplacée en 1811, par deux aubettes, démo-
een 200 M pp 12 et, 13; A1b;-S> n° 3646;
ADN ne rttet"15: 410 B;; n°715 ét 16 et porte-
feuille.
6. Cimetière (Porte du). Ses ruines en 1804 et 1812.
Ab SS n% 42-43. Alt." B;, n°17 et re.
7. Vaches (Porte des), en 1442, 1560, 1780, 1700,
1804 et 1806, année où l’on commença à la démolir. —
Remplacée, en 1810, par deux aubettes, démolies en
1847. Ab. M., pp. 14 et 15; 406. S., n° 44-40; Ab. D.N,.,
n*® 16 et 17; A/b. B., n* 19 et 20, et en portefemille.
21
208 FORTIFICATIONS EN ET HORS VILLE
8. Clos (Porte du). Ses ruines, en 1780 et 1809. Elle
disparaît entièrement en 1847. Ab. S., n° 50-52; Ab.
DENT En re retro MD EN V2 Eét 22;
9. Neckerspoel (Porte de), en 1578, 1740, 1780, 1806
et 1808. — Ses ruines en 1808 et 1812. — Remplacée,
en 1812, par deux aubettes, démolies en 1847. Alb. M.,
pp. 16et 17; AÏb. S:, n°53-59; 410. D: N°00
AMbFB SE n°23:
10. Sablon (Porte du), en 1490, 1405 et 1546. Alb. M.,
pp. 18 et 19; 4/b.'S.,n” 60 et 61, Alb DIN nee
23; Alb. B., n° 24. — Deux gravures sous glace. Larg.
ON haut On
11. Hanswyck (Porte d’) ou Porte de Louvain, en 1578,
1780, 1808 et 1829, année de sa démolition. 4/6. M.,
pp. 2 et:3; 41b. Sin 3-7: Ab. D. IN
NN
12. Bruxelles (Vieille porte de), en 1780, 1786, 1790,
1810 et 1838, année de sa démolition. A/b. M., pp. 4
et 5;,41/b. S., n° 8-12; Ab D. NN. on See
D A2HELI9:
13. Portes (Les) de la ville de Malines, à diverses
périodes, dessinées et coloriées, par 7. B. À. De Noter,
en 1840: Parg. 0%70, haut, 0253. Sous olace
2 — FORTIFICATIONS HORS VILLE
I. Blockhaus, sur le Vrouwvliet, près du village de
Waelhem, construit de 1492 à 06, tel qu'il était en 1406,
1507 et 1570. AÏb. M., pp. 107-00;. AIbS en ABeRe,
487; Alb. D. N., n° 47 et 48; Alb:B.Nn° 34140
Gravure du dit Blockhaus, faite par de la Rue, d'après un
tableau de M. le Comte Cuypers, portant pour inscrip-
tion : Forteresse jadis considérable située sur La rivière le
Haer-beech, à un quart de lieue de la ville de Malines sur
CHAPITRE VII 209
le Vieux chemin d'Anvers. Larg. o"14, haut. o"11. Sous
glace.
2. Blockhaus « let Doncxken », ancien fort au con-
Huet de la Dyle et de la Nèthe. 4/6.5.,.n° 484.
3. Biockhaus, à Pasbrug, tel qu'il était en 1500, 1640,
eb derro4e à 1700. 110. M:, p. 115: Alb. S., n° 503
et 504.
4. Blockhaus, à Nieuwendyk, sur la route de Wavre-
Ste Catherine, élevé en 1600, tel quil était en 1640 et
LOU D ES pores 4105. 10403):
5. Biockhaus, à Bruynen-Cruyce, hors la porte des
Vaches, en 1640. Ab. M., p.110; Ab. S., n° 488.
6. Tour, à Hcffen, telle qu’elle était en 1700, 1790 et
O0 Nb IT p-0100; ADS), 09,483; AB D.N.;
n° 46.
b) Usines, Ouvroir et Arsenal d'artillerie
I. Fonderie et forage de canons, Vieille rue de
Bruxelles, établie par Hans Poppenruyter, dans une
maison, acquise par lui le 24 juillet 1503, telle qu'elle
était en 1806 et 1837, année de sa démolition. 4/b.S.,
n*® 363-64, et en portefeuille.
2. Ouvroir d'artillerie, hors la porte d'Eau, en 1784,
ielaualhétatiencoreien 19324140; S.;n%"475.
3. Arsenal d'artillerie, rue Adegchem, établi dans
l'ancienne maison d’Arnould van Diest, acquise par
Charles-Quint, en 1520, et affectée à cet usage jusqu'au
renversement du gouvernement autrichien, évacué en
1704, vendu publiquement en 1807, et presqu’entiè-
rement démoli l’année suivante, tel qu'il était en 1785
ete 2 UbeS 0305-67; Casrer IT:
—— Nouvel arsenal d'artillerie, établi en 1814, rue
300 CASERNES ET HOPITAUX
de Stassart, dans l’ancienne église des Dominicains.
ZAD ASE TOATOA.
c) Casernes et Hôpitaux
1 — CASERNES
1. Infanterie (Caserne d), rue de Stassart. Plan, pro-
fil, élévation et développement de la caserne, dressés
suivant l'octroi du 22 janvier 1756. Alb. M., p. 78, et en
rouleau.
—__ Plaine des Berthout. Plan, profil et élévation de
la caserne, présentés le 25 juin 1800. 4/b. M., p. 8x, et
en rou/eau.
2. Artillerie (Caserne d’), hors la porte des Vaches,
inaugurée le 3 décembre 1898. Façade principale. En
portefeuille.
2 AH OPITAUX
1. Espagnol (Hôpital), rue Sous-la-Tour, fondé par
les archiducs Albert et Isabelle, en 1591, pour soldats
malades ou blessés, resté inoccupé de 1648 à 1668, réor-
ganisé et subventionné en 167r, 1681 et 1685, de nou-
veau délaissé en 1715, converti en arsenal d'artillerie,
en 1755, supprimé comme tel en 1793, vendu en 1808,
démoli presqu’entièrement en 1810, tel qu'il était en
1605,et 1780. 4/b>S., n°5324-25;-Casier Ne
2. Invalides (Hôpital pour), rue de l'Empereur, de
1775 à 1790. Voy. « Cour impériale ».
3. Militaire (Hôpital), rue de Stassart, tenu dans
l'ancien Couvent des Dominicains. lb. S., n° 182
CFO
CHAPITRE VII 301
S IV". — CONSTRUCTIONS RELIGIEUSES
a) Palais archiépiscopal et Séminaires
I — PALAIS ARCHIÉPISCOPAL
I. Ancien palais des archevêques, rue Vooght. Voy.
Palais de Marguerite d'Autriche.
2. Palais archiépiscopal, Vieille rue des Beggards,
renouvelé, en 1717, par le cardinal Thomas-Phlppe
ArAlsace telliquiliétaitentr78o. 41h, S:; n%* 87 et 88;
Casier V.
2 — SÉMINAIRES
I. Grand séminaire, ou ancien « Collège Standonck »,
rue des Vaches, érigé en Séminaire par Matthias Hovius,
le 7 novembre 1595, tel qu'il était en 1620, 1650 et 1840.
— Intérieur de la chapelle, construite en 1750. Ab. S.,
n°” 89-03.
2. Petit séminaire, rue de la Blanchisserie. Voy.
« Ancien hôtel Coloma ».
b) Eglises et chapelles en ville
1 — ÉGLISES EN VILLE
I. St-Rombaut (Eglise de), en 1400, avant 1450, en
1608, 1620 et 1775. — Chapelles autour du chœur. —
Clôture du chœur, placée en 1672, enlevée en 1810. —
Buffet d'orgue, placé en 1771, enlevé en 1859. — Grand
portail, construit en 1810, démoli en 1859. — Monument
du Prince de Méan, érigé en 1837. Alb. M., p.20; Alb:
S., n° 68-84.
—— Vue intérieure de l’église, gravée par Ÿos. Hum,
en 1821. Larg. 0"46, haut. 0"54. Sous glace.
302 ÉGLISES ET CHAPELLES EN VILLE
—— Vue extérieure de l’église, par le même, en 1824.
IRPAU LA
—— Plan des décorations de l’église métropolitaine
de St-Rombaut, pour l’année du Jubilé 1775; dessiné par
Pierre Valckx, sculpteur à Malines. Larg. 1”10, haut.
0"52. Sous glace.
= (Tour de). Plan de la Tour, avec leprojetses
flèche, gravé en 1644, par Wenceslas Hollar, d'après
un dessin de Rombaut Keldermans. Larg. o"10, haut.
OPFOUUE :
—— Ancien plan, dit « Plan Chalon », retrouvé à
Mons, et publié par lui en 1844. Larg. 0"47, haut. 2"72.
Exposé.
: —— EKTUPON turris elegantissimæ S. Rumoldi, si,
ut exhibetur hoc in typo tandem aliquando perficiat.
Larg. 0"45, haut. 0"34. Sous glace.
—— Projet de la partie supérieure de la Tour qui n’a
pas été achevée, gravé par Pierre) Del ePar one
hanEvorrTA Te
—— Plan de la Tour de l’église métropolitaine de
St-Rombaut, avec l'élévation de la flèche projetée par
l'architecte Yean Keldermans, gravé par Ÿos. Hunin, en
1099 dr0 047 haut 10017.
2. Notre-Dame (Eglise de), en 1540, 1642 et 1700.
— Chapelles autour du chœur. 4/b. M., p. 22; Ab. S,,
n°704-102.
—— Intérieur del'éplise, Aquarelle Lare, 06/1404
0"52. Sous glace.
3. SS. Pierre et Paul (Eglise des). Ancienne église,
Marché-aux-Vaches, en 1620, 1779, 1780.et-1782, année
de sa démolition. — Chapelle du Saint-Nom de Jésus en
cette église. 4/b. M., pp. 26 et 27; A4lb. S., n° 109-113:
—— Nouvelle église, rue de l'Empereur. Voy. Jésuites.
(Etablissements religieux).
4. SS. Jean-Baptiste et Evangéliste (Eglise des), en
CHAPITRE VII 303
1910 1000, 1010iet 10222410. M; pp: 23"et 246" 41h. SX
n® 103-059.
5. Ste-Catherine [Eglise de), en 1700 et 1858. 4/b. M.,
Das tb es "bn 06:08;
—— Intérieur de l’église. Aquarelle. Larg. 0"43, haut.
0"28. Sous glace.
6. Hanswyck (Eglise d’). Ancienne église, hors ville
Voy. (Etablissements religieux).
—— Nouvelle église, en ville, commencée en 1663, vue
entr00et1095. 24/0 Ve \pp: 28-30; 410 )S;.,n"1271-22:
2 — CHAPELLES EN VILLE
1. St-Etienne (Chapelle), Marché-aux-Laines, en 1507,
incendiée enir580 4b1S7 n°9064
2. St-Rombaut (Chapelle), 1ibid., érigée en 1596, telle
qu'elle était en 17090. 4/b. S., n° 65-67.
3. St-Esprit (Chapelle du), rue Sous-la-Tour, en 1589,
HSE }00 Ab VE" pr eADeS Un 128-350.
4. St-Martin (Chapelle), Bailles-de-fer, en 1369 et
1700. Ab}S; n° TT.
5. St-Eloi (Chapelle), Marché-au-Bétail, en 1560. 4/b.
SE InONE 32.
6. Ste-Anne (Chapelle), Quaiï-aux-Avoines, en 1797,
année de sa suppression. 4/b.S., n° 133.
7. Congrégation (Chapelle de la), Marché-aux-Laines,
CHMOTONAIDNSE 104
c) Eglises et chapelles hors ville
1 — ÉGLISES HORS VILLE
1. St-Esprit (Eglise du), à Neckerspoel, fondée en
1255, détruite en 1578, telle qu'elle était en 1560. 4/b.
MAD 02 Ab RS AT et 156;
304 ÉGLISES ET CHAPELLES HORS VILLE
2. St-Nicolas (Eglise de), hors la porte des Vaches,
construite avant 1367, démolie en 1578. Alb. M., p. 32;
AIDE SE Enr ra:
3. Hofstade (Eglise d’), érigée en église paroissiale,
en 1844. Alb. S., n° 150.
2 — CHAPELLES HORS VILLE
1. Chapelle à Neckerspoel, fermée en 1707. 4/b.S.,
HINES AE 100
2. St-Rombaut (Petite chapelle de), 1bid., avant 1797
CPeNTO29. 100$, nero et 40;
3. Ste-Croix (Chapelle) dite Bruine-Kruis, à un quart
de lieue de la ville, près de la route de Lierre, fondée
par Jean Byl, en 1358, détruite en 1580, reconstruite et
enfin supprimée en 1797, telle qu'elle était en 1790. 4/b.
Map 153; Ab TS au 2-r44
4. Battel (Ancienne chapelle de), en 1507, détruite
En 1960 ADS, n°71480
—— (Nouvelle chapelle de), construite en 1627,
détruite en 1707, telle qu'elle étaitren r/00 2410018
DL A0 RSe DATA 0
5. Borgerstein (Chapelle de), sous Wavre-Ste-Cathe-
line fondée entr/10 14 S na dettre
6. Geerdeghem (Chapelle de), construite en 1730,
démolie en 1798, telle qu'elle était en 1790. 4/b. M.,
PS SARA ST A0 AO!
d) Etablissements religieux
I — ÉTABLISSEMENTS POUR HOMMES
1. Pitsenbourg (Commanderie de), rue du Bruel,
fondée en 1198, telle qu’elle était en 1560, 1597, 1715 et
1720. — Façade de la Commanderie, construite en 1600,
CHAPITRE VII 305
démolie en partie en 1710, et ayant entièrement disparu
en 1836. Alb. M., p. 35; A4lb. S., n° 151-55; Casier III.
2. Frères-Mineurs (Ancien couvent des), rue Sous-la-
Tour, fondé en 1231 et supprimé en 1797, tel qu'il était
En 1960, 16001780, 1700; 1703,) 1706 1830: et 1853:
ADN DAS Alb) Sn" 156-64:;; AID) B:;nf° 72-74
—— (Nouveau couvent des), rue des Carmes, commencé
en 1868, et consacré en 1876. Alb. S., n° 165.
3. Augustins (Couvent des), rue du même nom, fondé
en -1252, démoli, avec l’église, en 1580, tel qu'il était
encore en 1574. — Nouveau couvent construit sur le
terrain de l’ancien, de 1606 à 1609, supprimé en 1706,
tel qu'il était en 1790. 4/b. M., p.37; Alb.S., n° 166-70;
AÏb:. B:, n°76.
4. Val-des-Ecoliers (Monastère du), à Hanswyck,
fondé en 1288, détruit en 1578. 4lb. S., n° 115 et 116.
5, Carmes ichaussés (Couvent des), rue des Vaches,
fondé en 1303, renouvelé en 1386, détruit en 1580,
reconstruit de 1612 à 1651, mis à l’encan en 1707, démoli
en 1804, tel qu’il était en 1703 et 1790. 4/b. M., pp. 39
CHAOAIDNS Sn T7r-75:
6. Heggards (Couvent des), rue du dit nom, fondé vers
la fin du xt siècle, vendu aux Nonnes de Blydenberg
en 1587, tel qu’il était en 1560. 4lb. S., n° 190.
7. Frères cellites (Couvent des). Ancien couvent dans
l'enceinte du Grand Béguinage, fondé vers le milieu du
xiv° siècle, tel qu'il était en 1564, 1835 et 1850. 4lb. S.,
n® 1091-03.
—— Nouveau couvent, rue Noker, installé en 1614,
dans le ci-devant hospice de la Sainte-Trinité, vu en 1790
et 1825. — Intérieur de la chapelle, érigée en 1730.
Alb. M., p. 46; Alb. S., n°* 194-96; Casier V.
8. Capucins (Couvent des). Ancien couvent, rue d’Ade-
ghem, 1599 à 1627.
—— Nouveau couvent, Pré-aux-Oies, démoli en 1798,
306 ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX
tel qu'il était en 1790 et 1797. — Nouvelle église, y
commencée en 1633, terminée en 1637, démolie en 1811.
Alb. M., p. 42; Alb. S., n° 177-709; Casier IV.
9. Jésuites (Collège des), rue de l'Empereur, établi
en 1611. — Première église, devenue ensuite chapelle de
la sodalité, telle qu’elle était en 1710 et 1770. — Nouvelle
église, ou église actuelle des SS. Pierre et Paul, com-
mencée en 1670, terminée en 1676, et érigée en église
paroissiale en 1778. Alb. M., p. 44; Ab. S., n° 185-87;
Casier Ale
10. Oratoriens (Collège des), rue de l'Ecole, fondé en
1630, et agrandi de deux nouveaux bâtiments, élevés
contre la rivière, de 1708 à 1713, et de 1714 à 1716. —
Le bâtiment primitif, démoli en 1750, fut remplacé, en
1792, par un nouveau, mis afl'encan en 1707, Mequel
après avoir servi de salle de vente aux notaires et de
local à l'association libérale, est consacré aujourd'hui
aux récréations de la jeunesse. 24/b. AT p-A5F EURE
DÉTéGIeLt OO!
11. Dominicains (Couvent des), rue de Stassart, com-
mencé en 1652, terminé en 1689. — Nouvelle église,
commencée en 1720 et achevée en 1735, transformée en
arsenal d'artillerie à partir de 1814. Alb. M., p. 43;
Alb. S., n° 180-84.
12. N.-D. de miséricorde (Etablissement des Frères
de), à la Mélane, élevé, en 1830, sur l'emplacement du
nouveau couvent de Thabor. — Intérieur de leur
chapelle 4/2 Sn ro 7-00.
Z — ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX POUR FEMMES
1. Val-des-roses (Abbaye du), près de Waelhem, fondée
vers 1220, pillée en 1578, rétablie en 1660, supprimée et
vendue en 1797. Ab. S., n° 266-68.
CHAPITRE VII 307
2. Vai-des-lis (Prieuré du). Ancien prieuré, fondé à
Hombeeck, entr231, détruit en 1580. 4/b: S:,n° 224.
—— Nouveau, rue du Bruel, dans l’ancien refuge de
l'abbaye St-Michel d'Anvers, acheté pour les religieuses
Enronztelquilrétaitien 1587; 167o.et 1780. 4/0; M;
D'or 24/0 SU Nm 225-371; Casier AT.
—— Habitation du Prieur en 1780. Larg. 0"33, haut.
0"35. Sous glace.
3. Bilydenberg (Couvent de). Ancien couvent hors la
portendes Nonnes, fondé ent 1203, détruits en) 1576.
Ab: S., n°:204:
—— Nouveau couvent, rue Neuve des Beggards,
occupé jadis par les Beggards, qui le vendirent aux
nonnes de Blydenberg en 1587, démoli en 1708, tel qu'il
Étubentr/0o 40/1) p40; A0 S "00205 CaseriN.
4. Muysen (Prieuré de). Ancien prieuré, fondé à
Mussentente0), détruitienns 74 A0NS En 232:
—— Nouveau prieuré, rue dite Korte Heergracht,
commencé en 1580, enrichi d’une nouvelle église, remon-
tant à 1647, supprimé en 1783, démoli en 1708, tel qu'il
était en 1700.40, MN p:90 SAIbSS ne 253% Ab DB}
n° 76, et en portefeurlle.
5. Sœurs-grises (Couvent des), rue des Douze-Apôtres,
fondé avant l’année 1302, pillé en 1580, abandonné par
lestSœurs en 1588: Albr SSrn° 202;
6. Béthanie (Couvent de). Ancien couvent, hors la
porte d’'Adeghem, sur l'emplacement actuel de lPusine
door ondéten/ 1421, détruit en 19572, 1teh quilétait
auparavant. 4/b. S., n° 248 et 249.
—— Nouveau couvent, rue de l’Ecoutète, avec deux
sorties rue du Poivre, acquis par les religieuses, le 23
décembre 1588, agrandi par elles de 1613: à 1615, et
enrichi, de 1616 à 1618, d’une église, laquelle, ainsi
qu'une grande partie du couvent, furent démolies en 1797.
ADAM pp 'Loenor: os nm 250et29517A/b5B.1n938.
308 ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX
7. Thabor (Couvent de). Ancien couvent hors la porte
des Nonnes, fondé en 1450, ravagé en 1572, reconstruit
en partie, de 1573 à 1580, tel qu'il était en 1542 et
depuis. Ab. M., p. 47; Alb. S., n° 200 et 201.
—— Nouveau couvent rue du Moulin, puis à la
Mélane, habité par les nonnes de Thabor jusqu’en 1783,
année de leur suppression, tel qu'il était en 1586 et 1780.
Alb: M., p. 48: Alb. S., n°202 et 203; ADN ES nee,
Casier: N.:
8. Sœurs-noires (Couvert des). Ancien couvent, au
coin de la rue dite Heergracht, faisant face à celle du
Clos, habité par les Sœurs-Noires, en 1463, enrichi
d'une chapelle en 1477, supprimé en 1797, démoli en
1807, tel qu’il était en 1560, 1700, 1797 et 1800. 4/b. M.,
PS0 ADS: nt "2471-48.
—— Maison, rue dite Heergracht, habitée par elles,
dé 1707 ANTéoA Ab TS nr 244,
—— Couvent actuel, rue Vooght, acquis par les Sœurs-
Noires, en 1804, enrichi d’une chapelle en 1824. —
Intériéur de la chapelle, de'1824 à-1834/0ePentr649!
ADN San 24547 Casier lt
9. Pauvres-Claires (Couvent des). Ancien couvent, à
la Mélane, fondé en 1501, détruit en grande partie et
abandonné par les Sœurs, en 1580, repris par elles en
1585, rétabli en 1606, supprimé en 1783, transformé en
habitations particulières au commencement du siècle
dernier, tel qu'il était en 1780 et 1783. — Intérieur de
léur église, ‘en 1513 et 1780:144/b}, M. p' 5782058
n 0291376 AID VD NN
—— Nouveau couvent rue de Stassart, acquis par
elles en 1840. A4lb. S., n° 38 et 30, et en portefeuille.
10. Carmélites déchaussées (Couvent des). Ancien
couvent, rue de St-Jean, composé de différentes pro-
priétés, s'étendant de la rue de St-Jean au Korte Heer-
gracht, acquises par les Sœurs, de 1618 à 1620, supprimé
CHAPITRE VII 309
en 1783, vendu une première fois, en 17098, remis en
vente entosp stliqu'ilétaitien 1760. 4/b. M, p. 63;
AID SE en "1253-56. |
—— Couvent actuel, rue d’Adeghem, dans le local
ayant servi jadis d’arsenal militaire, acquis par les reli-
gieuses, le 28 mai 1845, et enrichi d’une chapelle, laquelle,
commencée en 1846, fut terminée en 1850. 4/b. S.,
n°257
11. Riches-Claires (Couvent des), Marché-aux-Cuirs,
acquis par elles en 1658, agrandi en 1669 et 1672, sup-
primé en 1783, démoli en 1786, tel :qu'il-était «en 1780.
AID D 58h Ab S., 00 240:
12. Maricoles (Couvent des), Cimetière Notre-Dame,
fondé en 1676, transformé en 1714 et 1724, enrichi d’une
chapelle, de 1733 à 1734, vendu comme bien national,
en 1708, racheté par les Sœurs, en 1802. — Intérieur du
Couventsens#700et 184700 1410" p-064:2 ADS".
nt 20309.
13. Ursulines (Couvent des). Ancien couvent, Longue
rue des Bateaux, acquis par elles en 1692, agrandi en
1712, abandonné en 1786, tel qu'il était en 1780 et 1784.
ADEME p.02 A0 S 000 282 Casier IN.
—— Nouveau couvent, rue du Bruel, installé, de 1786
à 1708, dans celui occupé auparavant par les religieuses
du Val-des-Lis, acquis par l'administration des hospices,
en 1808, érigé par celle-ci en orphelinat, en 1876.
14. Apostolines (Couvent des). Ancien couvent, rue
de Notre-Dame, acquis par elles, en 1703, agrandi de
AB AN 7/10, enrichi.d'une chapelle, :en 1724, supprimé
en 1798, démoli en 1802, tel qu'il était en 1790 et 1795.
AIDN,S7, tn 2587et 250:
—— Couvent actuel, rue de St-Jean, habité jadis par
les Carmélites déchaussées, acquis par les Apostolines,
le 17 mars 1834. — Vue du couvent et de la chapelle,
eD1040: 110.48. mn 260" et:2061,
310 REFUGES D'ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX
e) Refuges d'établissements religieux
1. Tongerloo (Refuge de l’abbaye de), ruedePEcoutète,
acquis par les religieux, le 25 octobre 1483, tel qu'il était
en 1760 et 1700. Alb. M., p. 65; Alb. S., n° 279 et 280.
2. Grimbergen (Refuge de l’abbaye de), rue de Notre-
Dame, agrandi par les Prémontrés, en 1490, tel quil
était en 1760 et 1778. 4lb. S., n° 276 et 277. — Nouvelle
ficade vante ent 77 04110 S 025768
3. St-Trond (Refuge de l'abbaye de), rue de PEcoutète,
acquis par les Bénédictins, le 9 juin 1550, vendu par eux
à Henri van Wou, chanoine de l’église collégiale de
St-Pierre à Lille, lex8 janvier 16r1, tel qu'il était en 1812;
IDR SE nee 7e 272:
4. St-Bernard (Refuge de l’abbaye de), rue des Nonnes,
vendu au Grand Béguinage, en 1560, transformé en
infirmerie, en 1595, ayant servi d’hospice pour les vieilles
femmes jusqu'en 1863, tel quil était en 1700 40e
n°7 vet 274 bebe n°130;
5. Vai-des-roses (Refuge de l’abbaye du), rue de la
Blanchisserie, acquis par les religieuses, en 1501,
supprimé en 1797, vendu en 1708, tel qu'il était en 1790.
ADS EN 270:
6. St-Hubert (Refuge de l’abbaye de), rue dite Katten-
berg, vendu à l’'Hospice Oliveten, le 14 novembre 1641.
DS en oO
7. Averbode (Refuge de l’abbaye d’), rue du Bruel, tel
qu'il, était en 1700.44/b.0S;, n°:275; AID NBA PR
f) Béguinages
1. Grand Béguinage (Ancien), entre la Dyle et la
porte de Ste-Catherine, fondé en 1250, ravagé en 1572,
entièrement détruit en 1578, tel qu’il était en 1560 et
CHAPITRE VII SET
1563. — Eglise, consacrée au culte en 1288, incendiée
CnMoe U0 AU0p 92 AlD.\S., n° 210-T2:
—— (Nouveau), en ville, commencé en 1595, tel qu'il
était en 1650 et 1656. — Porte d'entrée vers la rue Neuve
des Beggards, en 1790. — Ancien couvent et ancienne
église des Frères Cellites, acquis par le Grand Bégui-
nage, qui fit démolir l’église en 1628. — Nouvelle église,
commencé en 1620, et entièrement terminée en 1647. —
Infirmerie du Béguinage, en 1670. — Partie du Bégui-
nage où était jadis la porte des Nonnes, démolie en 1613.
— Partie derrière l’église, percée en 1873, pour établir
une communication avec la rue de Ste-Catherine. —
Couvent des Dix Commandements, fondé en 1620.
HOME pp Et 4 ADS tn" 2173-21; 2Alb: B.; n°50,
— Plan sur parchemin du Béguinage actuel de Malines,
xviissiècle. Lars. 0262, haut. o°O1. Sous glace.
2. Petit Béguinage, rue du Poivre, fondé vers 126),
détruit en 1797. — Porte d'entrée, renouvelée en 1730,
démolie en 1798. — Chapelle, vendue en 1799, acquise
par la ville en 1822, et transformée par elle en école
phimaire pour garcons. 4/b, 5;,°n® 22201et 223.
(A continuer).
LEE
ES
RE
DIE
fi
Le
un des événements les plus importants dans
?9# l’histoire artistique de la ville de Malines, est
» sans contredit le grand jubilé de l’année 1451.
5 C'est grâce aux sommes énormes recueillies à
cette occasion que furent construits ou achevés les grands
monuments religieux qui décorent notre ville et firent le
légitime orgueil de nos ancêtres. L'argent du jubilé
permit l'achèvement des églises de Notre-Dame au delà
de la Dyle, de Sainte-Catherine, de Saint-Jean, de Saint-
Pierre, du Saint-Esprit au Neckerspoel; il permit aussi
la construction du chœur et de la tour de l’église Saint-
Rombaut.
Un savant français, M. l’abbé Henry Dubrulle, chape-
lain de Saint-Louis des Français, à Rome, a mis la
main, aux archives vaticanes, sur divers documents qui
se rapportent à ce jubilé, et il en a donné, dans le Bul-
(r) Dans ce Bulletin bibliographique, nous renseignons les publications de
sources et les ouvrages parus en dehors de l’activité du Cercle Archéolo-
gique, dans le courant de l’année 1904 ou les derniers jours de l’année pré-
cédente, et qui intéressent l’histoire de notre ville.
22
314 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
letin des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, une
édition accompagnée d’une bonne introduction (2).
Le nombre des pièces publiées par M. Dubrulle est
de douze.
La première est une bulle de Nicolas V, accordant les
indulgences du grand jubilé, tel qu'il pouvait se gagner
à Rome, au duc de Bourgogne et à ses sujets, pour
autant qu'ils visiteraient les sept églises de Malines,
c'est-à-dire les églises de Saint-Rombaut, de N.-D. au
delà de la Dyle, de N.-D. d'Hanswyck, du Saint-Esprit,
des Saints-Pierre et Paul et de Sainte-Catherine. Les
conditions de l’indulgence demandaient, aux habitants
de Malines, de visiter ces églises pendant quinze jours,
aux étrangers, pendant huit jours, et d'y offrir les mêmes
aumônes que celles qui étaient exigées en faveur des
basiliques romaines. Cette bulle est datée des kalendes
de février de l’année 1451.
Le second document est une bulle accordant une
indulgence de 7 ans et de 7 quarantaines, à ceux qui
aideront à la reconstruction de l'église Saint-Rombaut.
« Nous avons appris, en effet, dit la bulle, que l’église
» de Saint-Rombaut à Malines, au diocèse de Cambrai,
» qui est importante et illustre parmi les autres églises
» collégiales de ces contrées, a subi récemment des
» agrandissements dans ses bâtises, et qu’elle a reçu
» des embellissements qu'elle n'avait pas jusqu’à ce jour,
» mais qu'elle manque encore de chœur et que son clo-
» cher menace ruine, alors qu’elle n’a pas les ressources
» nécessaires pour la construction du chœur et la recon-
» struction de la tour. »
(2) Henry DusruLze : Documents pour servir à l’histoire des indulgences accor-
dées à la ville de Malines, au milieu du XVe siècle. Paris, A. Picard, 1904. In-8°
de 38 pp.
: hat 45
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE She
L'indulgence était accordée à perpétuité, à condi-
tion, pour les fidèles, de s'approcher des sacrements,
de visiter l’église le jour de l’une des processions solen-
nelles, soit le mercredi après Pâques, soit au mois de
juillet, et d'y offrir une aumône. La pièce est datée du
1 ANT TADT-
Le troisième document se rapporte à une nouvelle
concession d'indulgences.
« Grâce à l’indulgence accordée par le pape Nicolas V,
» dit la bulle, diverses constructions ont été entreprises
» aux sept églises de la ville de Malines. » C’est pour en
provoquer l'achèvement et aussi pour obtenir les sommes
nécessaires pour une croisade nouvelle entre les Turcs,
qui venaient de s'emparer de Constantinople, que ce
nouveau jubilé est accordé. L’indulgence était concédée
pour un terme de onze années, pendant quarante jours
chaque année. Pour la gagner, les habitants de Malines
devaient visiter les sept églises de la ville pendant huit,
les étrangers pendant quatre jours, et y faire une
aumône, dont les deux tiers serviraient pour la croisade
et le tiers restant reviendrait aux églises de la ville.
La pièce est datée du 21 août 1455.
Le quatrième document est une déclaration de Jean
Leonis ou de Leu, procureur et syndic de la ville de
Malines, qui s'engage, au nom de celle-ci, de remettre
au pape la totalité du produit des aumôûnes offertes pen-
dant la première année des indulgences.
Il porte la date du 13 avril 1456.
Le cinquième document apporte de notables restric-
tions aux faveurs accordées. C’est une bulle de Calixte
III, du 14 juillet 1456, qui déclare que les indulgences
de Malines ne s'appliquent pas à ceux qui peuvent partir
316 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
à la croisade ou se faire remplacer, « afin que, dit le
Pape, dans les considérants de cette bulle, les grâces
accordées pour le bien des particuliers ne tournent pas
au détriment des intérêts généraux de la Religion ».
Le sixième document est une nouvelle bulle du pape
Calixte III, du 14 juillet 1456, prorogeant, pour la
première année, la durée du temps où l'on pouvait
gagner l’indulgence, de Noël, date primitivement fixée,
jusqu’à Pâques.
Le septième document, daté du 7 août 1456, prononce
des peines contre ceux qui s'empareraient de l'argent des
indulgences; le huitième, de la même date, autorise
Maitre Pierre Clerici, Archidiacre de Brabant dans
l'église de Cambrai, référendaire, familier et sous-diacre
du Pape, son nonce et trésorier du Saint-Siège dans les
pays soumis au duc de Bourgogne, de changer les gardes
des clefs, notaires et autres fonctionnaires préposés à la
conservation de l’argent des indulgences.
Le neuvième document est une bulle, datée du 26 août
1457, donnée en faveur de l’évêque de Thérouanne. Cer-
tains individus, excommuniés pour ne pas avoir payé
leurs dettes, se faisaient absoudre par les confesseurs de
Malines et pouvaient ainsi continuer à s'approcher des
Sacrements. Ceci ne faisait pas la joie des créanciers, qui,
voyant le peu d'efficacité des censeurs ecclésiastiques,
soumettaient leurs causes aux tribunaux civils et délais-
saient le tribunal épiscopal. L’évêque de Thérouanne
obtint que ce privilège fut supprimé pour les territoires
soumis à sa juridiction.
Le dixième document, publié par M. Dubrulle, est
une supplique adressée au pape Pie II, protestant contre
la lévée de l’excommunication obtenue à Malines, en
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE O7
faveur des assasins du curé d’Avelin. Cette pièce, ou
plutôt l’apostille favorable, est datée du 10 juin 1450.
Le onzième document est une bulle de Pie II, du
1 septembre 1450, autorisant le gardien des Frères Mi-
neurs de Dixmude, d'appliquer les indulgences aux
malades, lépreux, etc.
Enfin, le douzième et dernier document est une bulle
de Pie II, du 17 septembre 1459, faussement intitulée
par l'éditeur : prorogation des indulgences, qui menace
de peines sévères ceux qui molesteraient les pénitents
qui auraient été absous à Malines.
Ces documents sont d'autant plus intéressants, que
jusqu'ici nous n'avions que fort peu de renseignements
sur ce jubilé et surtout sur la prolongation des indul-
gences. L'un et l’autre furent dus, toutefois, moins à
l'initiative du duc de Bourgogne, comme le dit M. Du-
brulle, que grâce aux instances du magistrat.
Les comptes de la ville, mis à profit d’ailleurs par De
Munck, renseignent les dépenses faites par le magistrat
pour l'obtention des bulles. Nous voyons là comment le
magistrat députa Diric van Loen, son secrétaire, auprès
du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, et auprès du
chancelier, pour obtenir leur appui. Ce fut aussi la ville
qui se chargea de faire parvenir à Rome la supplique du
duc, et qui rémunéra le cardinal de Thérouanne, dont elle
avait invoqué les bons offices pour obtenir la bulle. C'est
encore aux frais de la ville que le chantre du chapitre,
Rombaut van de Wynketten, se rend à Rome, pour
travailler ensemble avec le Cardinal, à l'obtention des
indulgences. Enfin, les bulles du jubilé sont expédiées
directement à la Ville.
Le jubilé proprement dit, celui de 1451, commença le
318 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
23 avril 1450. L’affluence de monde fut telle, que la ville
se vit obligée d'établir des barrières aux portes condui-
sant aux églises suburbaines d'Hanswyck et de Saint-
Pierre, et d'y établir une garde spéciale.
Le jubilé prit fin le 31 octobre et fut clôturé par une
Messe solennelle d'actions de grâces et une procession
avec les précieuses reliques du patron de la cité. Quant
au produit des aumônes, M. Dubrulle déplore, et avec
raison, la perte des comptes. Cette perte ne nous permet
malheureusement plus que de nous faire une idée très
confuse de l'importance des sommes recueillies à cette
occasion. Tout ce que nous savons, c’est que pendant
l'année du jubilé, il fut offert, sur l'autel de l’église de
Saint-Jean, la somme, énorme pour cette époque, de
229341. 10/s01S:
Il y aurait mauvaise grâce à chercher chicane pour.
certaines petites erreurs échappées à M. Dubrulle, dont
les connaissances topographiques doivent nécessairement
être fort limitées. Le lecteur malinois les redressera sans
peine. Faisons seulement remarquer qu'il traduit très
mal le mot operarius (p. 8, note 7), par ouvrier ou archu-
tecte, alors qu’il doit être entendu comme proviseur. Obert
Trabukier, dont il est question dans ce passage, n'était
donc nullement un architecte de l’église, mais son pro-
viseur, son trésorier, comme nous dirions aujourd’hui.
Cette fonction allait d’ailleurs parfaitement à Trabukier,
qui était membre d’une famille d’usuriers, et usurier
public lui-même.
Dans les Bydragen tot de Geschiedems bijzonderlyk van
het aloude hertogdom Brabant, M. le chanoine prémontré
Lib. GEVELERS publie, sous le titre de : Het voormahg
klooster van Leliëndaal, une série de onze documents du
xin° siècle relatifs à ce prieuré. Malheureusement, l'édi-
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 319
tion qu’il nous en donne est détestable. Ces documents
ont paru aux mois d'avril et de mai (1). Depuis lors, la
série est interrompue. Espérons que l'éditeur la repren-
dra, mais cette fois avec plus de soin.
« Dre Seele eines Archivs ist das Repertorium » a dit un
savant allemand, le professeur E. Heydewrich. C’est de
cette idée que s’est inspiré M. ]. Cuvelier, sous-chef aux
Archives générales du royaume, en publiant son Jnven-
laire des inventaires de la deuxième sechon des archives géné-
rales du Royaume. Bruxelles, 1904, in-8° de xxxix-342 pp.
L'auteur s’est attaché à rassembler dans ce volume tout
ce qui, de près ou de loin, touche à la famille des inven-
taires, c’est-à-dire les répertoires, index, tables de noms
et de matières, registres, etc., etc. Ce travail constitue un
guide des plus précieux, indispensable, je dirais, pour
tous ceux qui veulent consulter les archives générales
du Royaume. L’excellente table qui le termine montre
que le chercheur malinois trouvera tout avantage à
l’étudier.
Le célèbre livre d'heure de Marguerite d'Autriche, qui
est conservé aux archives de notre ville, a été l’objet d’un
examen attentif, non seulement par M. V. HERMANS, —
étude qui figure dans le Bulletin, — mais encore de la
part de M. Prosper VERHEYDEN, dans le T'ydschrift voor
boek- en bibliothcekwezen (2). C'est un travail intéressant,
beaucoup moins fouillé toutefois et beaucoup moins neuf
que la belle étude que M. HERMANS, l’archiviste commu-
nal, consacre à ce précieux manuscrit dans le présent
Bulletin du Cercle archéologique (pp. 211).
(x) Büdragen tot de Geschicdenis biyzonderl5k van het aloude hertogäom Brabant.
Eeckeren-Donck, 1904, pp. 149-156, 230-240.
(2) PROSPER VERHEYDEN. Het gezangboek van Margaretha van Oostenriÿk,
Tijdschrift voor bock- en bibliotheekwezen. Anvers, 1904, pp. 23-32, 74-84.
320 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
I] y a trois ans, M. l'architecte Van BoxMEER fut chargé,
ensemble avec M. Langerock, de Louvain, de l’appro-
priation des ruines de l'ancien palais du Grand Conseil
de Malines et de la reconstruction des parties mutilées,
en vue de faire de cette antique construction un hôtel
des postes.
M. Van BoxMEER, qui dressa les plans, s’aida, pour
cette difficile tâche, non seulement des motifs architectu-
raux existants, mais encore des nombreuses données
qu'il découvrit dans les Comptes de la Ville. Ceux-ci lui
permirent de retrouver, jusque dans les moindres détails,
les dispositions que voulaient donner au somptueux
palais, les architectes Rombaut et Laurent Keldermans.
Ce sont les résultats de ces recherches que publie
M. Van BOxMEER, dans une étude fortement documentée
et illustrée de nombreuse phototypies, parue vers la fin
de l’année 1903, dans le Bulletin des métiers d'art (1).
Le même auteur, dans la revue hollandaise De Bouw-
wereld (2), nous donne encore la description de quelques-
unes des façades les plus remarquables de notre ville.
Parmi les travaux d’une portée plus générale mais qui
intéressent toutetois, par quelque côté, l’histoire de
Malines, nous citerons le Livre mémorial des fêtes
organisées à l’occasion du centenaire de la guerre: des
Paysans, par M. Charles van Caeneghem (3), qui
donne, pages 234-2309, un excellent aperçu des festivités
à Malines, avec une bonne reproduction du monument
élevé à la place même où, le 23 octobre 1798, quarante-
et-une victimes tombèrent sous les balles des Sans-
(1) P. Van BoxMeer, L'ancien palais du Grand Conseil de Malines, dans le
Bulletin des Méliers d’Art, novembre 1903.
(2) De Bouwwereld, 3° année, n° 25, Amsterdam 1904, PP. 200-203.
(3) K: vax CAENEGHEM. Onze boeren vereerliÿkt. Gedenkboek der eeuxfeesten van
den Bocrenkrijg 1798-1898. Veperen, 1904.
d'en SR
321 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Culottes. La bibliographie des livres, brochures et
articles de revue concernant la Guerre des Paysans à
Malines termine cet aperçu.
Le R. P. van DE WaLce, S. ]., nous donne, dans un
livre consacré au culte de l’Immaculée Conception, des
notes intéressantes sur la Congrégation établie à Ma-
lines (1). M. le Chanoine E. RemBry, dans ses articles
parus ces deux dernières années, dans les Annales de la
Société d' Emulation pour l'étude de l’Historre et des Antiquités
de la Flandre, et qu'il vient de rassembler dans un élégant
volume in-8°, reprend en quelque sorte, pour le complé-
ter (2), le travail du chanoine |. ScHæFrFER, Consecrationes
pontifinæ. On trouve là des détails fort intéressants sur
les archevêques de Malines au xix° siècle, et les sacres
d'évêques faits par eux durant cette période (3).
Enfin, l’on trouvera différentes notes concernant la
juridiction du chapitre de Saint-Rombaut sur les autres
paroisses de ia ville, dans un travail paru dans les
Annales de l’Académie royale d'Archéologie de Belgique (4),
et dans le Bulletin de la mème Académie, quelques notes
sur la situation des usuriers et lombards à Malines, au
xvS siècle (5).
(x) I. van DE WALLeE, S. ]., Du culte de l'Immnaculee Conception de la bienheureuse
Vierge Marie dans la province belge de la Compagnie de Fésus au cours des trois
derniers siècles. Louvain, Smeesters, 1904, in-12 de 93 pp.
(2) Chan. E. RemBry, Les vemaniements de la hiérarchie épiscopale et les sacres
épiscopaux en Belgique au XIXe siècle. Bruges, L. de Planche, 1904, in-8° de
258 pp.
(3) J. Scxærrer, Conservationes pontificiae. Malines, Van Velsen, 1853.
(4). J. LAENEN, Notes sur l'organisation ecclésiastique du Brabant avant l'érection
des nouveaux évéchés (1559). Extrait des Annales de l'Académie Royale d’Archéo-
logie de Belgique, 5° série, t. VI, Anvers, 1904, pp. 67-188.
(5) J. LAENEN, Usuriers et Lombards dans le Brabant au XVe siécle, dans le
Bulletin de l’Académie Royale d’Archeologie de Belgique, année 1904.
322 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Depuis le mois de novembre, il a paru dans notre
ville, une nouvelle revue : Nieuw Leven, consacrée aux
questions artistiques, littéraires, archéologiques et scien-
tifiques. Il y a là de bons articles, bien que de très peu
d'étendue, sur les anciennes façades, sur la chambre de
rhétorique « de Pioene », sur les cloches du carillon, sur
la dentelle malinoise, sur Rombaut Keldermans et l'hôtel
de ville de Gand, et d'autres encore qu'il serait trop long
d'énumérer. Contentons-nous d’ajouter que l'exécution
typographique est parfaitement soignée et digne de linté-
rêt du fond, et que la revue elle-même s'impose à latten-
tion de l’archéologue malinois.
Cette courte note bibliographique ne saurait se clore
sans rappeler le souvenir d’un érudit, lequel, bien
qu'établi dans une autre ville, n’en continua pas moins de
collaborer à notre Bulletin et de consacrer ses moments
de loisir à l’histoire de sa ville natale, nous voulons
parler de M. Guillaume-Charles-Xavier-Eugène ZEcu.
M. Zecx naquit à Malines, le 24 juin 1844, et mourut à
Braine-le-Comte, le 27 février 1904.
Voici sa bibliographie malinoise :
Cercle catholique de Malines. Section scientifique et litté-
rare. Rapport sur les travaux. Malines, 1868 et 1871-72.
Les almanachs malinois et leurs auteurs. Etude bibliographi-
que, Malines, 1902. Dichionnaire bibliographique de er
resté nalhennes ent en manuscrit.
DE.
y se ae ren ait Eh
ADD EN D A
à la liste des Membres du Cercle Archéologique de Malines
Membres titulaires reçus en 1904
Messieurs
Goiprs, Gustave, Curé des SS. Jean-Baptiste et Evangéliste, Aumônier
de la Garnison de Malines, rue des Vaches, 20, Malines (15 janvier 1904).
PouPEvE, attaché à l'Administration des Chemins de fer vicinaux, rue du
Bruel, 54 (15 janvier 1904).
HUYGHEBAERT, Frans, Négociant, rue du Bruel, 97, Malines (15 janvier
1904).
VAN HoLsBEEK, Artiste-Peintre, à Contich (15 janvier 1904).
Devos, Isidore, Négociant, Mélane, 12, Malines (19 février 1904).
CooLEN, Emmanuel, Avocat, rue de l'Empereur, 19, Malines (19 février
1904).
PRÉHEREU, Juge de Paix, rue de la Constitution, 15, Malines (25 mars 1904).
DonxeT, Fernand, Administrateur de l’Académie Royale des Beaux-Arts,
rue du Transvaal, 53, Anvers (20 mai 1904).
Van Camr, Gustave, longue rue des Chevaliers, 6, Malines (20 mai 1904).
DE ConxCK, Joseph, Baiïlles de fer, 7, Malines (20 mai 1904).
DE MEssrer, Marcel, château de Ramsdonck par Capelle-au-Boïis (20 mai
1904).
TamBuyser, Raphaël, Négociant, boulevard des Capucins, 206, Malines
(24 juin 1904).
HERBILLON, Joseph, Professeur à l’Athénée Royal de Malines, 23, rue de
la Station, Malines (29 juillet 1904).
VaxpER Voorpr, Docteur en médecine, rue Louise, 11, Malines (29 juillet
1904).
Table des Matières
f
Liste des Membres. ; À :
Sociétés, Commissions et Publications avec lesquelles lc Cercle
échange ses bu'letins ‘
H. CoxINCKx. — Rapport sur la situation et les travaux du Cercle
à la fin de l’année 1904
Règlement du Cercle Archéologique . ; : :
H. Conixcxx. — La fin de deux régimes (1815-1830). — Quelques
pages de la chronique Malinoise racontées par un cont mporain.
J. LAENEN. — L'ancienne Bibliothèque des archevêques de Malines.
AD. REeypams. — Les pleins fiefs de la Ville et de la Seigneurie
de Malines.
PH. Van BoxmEEr. — Ce que révèlent les ruines du Palais du
Grand Conseil, suivi du Mémoire sur les maisons de la rue de
Beffer, destinées à servir d'emplacement au nouvel Hôtel des
Postes, rédigé pour l'Administration Communale, par feu
J.-B. Kempeneer, avocat. :
V. HERMaxs. — Livre de chant de Marguerite d'Autriche (15c3-.511).
J. LAENEN. — Eenige woorden over de Ziekenbus van het Smeders-
ambacht te Mechelen . ù
Dr G. Van DoorsLaEr. — Y a-t-il des raisons pour ne pas Cconsi-
dérer Gauthier Coolman comme l'auteur du plan de la tour
St-Rombaut? . : : :
V. HerMans. — Bibliothèque Malinoise (Catalogue spécial) [suite]
J. LAENEN. — Bulletin bibliographique k < 5 à ‘ ;
Addenda . ; . 6 ; 5 : ; : : ÿ : :
Pages
10
326 TABLE DES MATIÈRES
Table des Planches
François Schellens, d’après un dessin de A. Van den Eynde.
Palais du Grand Conseil de Malines, vue d'ensemble prise
avant le dégagement .
Planche II. — A. Partie la plus ancienne des Halles, vers la
rue des Géants. — B. Arc doubleau, coin de la Place et
de la rue de Beffer. — C. Cul-de-lampe sous la galerie,
coin de la Grand’ Place et de la rue de Beffer
Planche III. — Vieux murs du commencement du xive siècle,
derrière l'arcade rue de Beffer et coin de la rue des Géants.
Planche IV. — A. Vue dans la rue de Beffer, après le déga-
gement. — B. Vue des ruines après le dégagement. —
C. Vieux murs des Halles vers la cour (commencement
du xive siècle)
Planche V. — Chapiteaux des arcades vers la rue de Beffer.
Planche VI. — Chapiteaux des arcades vers la rue de Beffer.
Planche VII. — Reproduction d'une photographie faite par
M. De Bruyne, d’après un calque complété du plan original
de R. Keldermans
Planche VIII. — A. Fenêtre au fond de la galerie. — B. Intérieur
du pignon vers la Grand’ Place
Planche IX. — A. Fenêtre sous la galerie, vers l’intérieur. —
B. Trumeau du coin vers la Grand’ Place
Planche X. — Angle de la rue de Beffer et de la Grand’ Place.
Planche XI. — Trumeau du 1er étage, vers la Grand’ Place .
Planche XII. — Entrée cochère vers la cour des Halles (vue
de l’intérieur)
Planche XIII. — Deux des premières arcades de la rue de
Beffer
Planche XIV. — Entrée cochère vers la cour des Halles (vue
des voûtes)
Planche XV. — Relevé des ruines du Palais du Grand Conseil,
avec l'indication des diverses concessions faites à des
particuliers
Pages
38-39
172-173
174-175
174-175
176-177
176-177
178-179
178-179
180-181
180-181
182-183
182-183
184-185
184-185
186-187
186-187
»
TABLE DES MATIÈRES 327
cn Re
Reproduction des miniatures du livre de chant de Marguerite
d'Autriche. — I. Prestation de serment. 226-227
Jd. — II. Annonciation È 226-227
226 227
tas A: Maximilien
Vignettes intercalées dans le fertc
Ex-libris du Cardinal Thomas Philippe d'Alsace
Base du contre-fort médian de la tour St-Rombaut .
Côté latéral Sud de la tour St-Rombaut
Reproduction de l'ancienne pierre tumulaire de Gauthier Coolman,
placée autrefois au bas de la tour St Rombaut .
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