Skip to main content

Full text of "Bulletin du Muséum national d'histoire naturelle"

See other formats


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série.  — Tome  XX 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 
N°  1.  — Janvier  1948 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER 
PARIS-V'  


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’IIistoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  25  supplémentaires,  aux  conditions 
suivantes  : 

(Nouveaux  prix  peur  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  1 de  1948) 


25  ex.  50  ex. 

4 pages 57  fr.  50  74  fr.  50 

8 pages... 65  fr.  75  89  fr.  75 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  commandés  dépassant  50  exemplaires  ne  pourront  être  acceptées 
que  par  autorisation  spéciale  et  à des  prix  supérieurs  à ceux  qui  sont 
mentionnés  sur  le  tarif  ci-dessus. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  l’abonnement  ANNUEL  : 

France  : 500  fr.  — Étranger  : 700  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l’Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série.  — Tome  XX 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 
ANNÉE  1948 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER 

~ PARIS-V'  — 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1948.  — N°  1 


364e  réunion  des  naturalistes  du  muséum 

29  janvier  1948 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  L.  BERTIN 


ACTES  ADMINISTRATIFS 

M.  le  Professeur  R.  Jeannel  est  nommé  Assesseur  au  Directeur  du 
Muséum  pour  l’année  1948.  (Arrêté  ministériel  du  30  décembre  1947). 

MM.  les  Professeurs  P.  Rivet  et  E.  Bourdelle  sont  nommés  Pro- 
fesseurs honoraires  au  Muséum  (Arrêtés  ministériels  du  12  et  16  janvier 
1948). 

Mlle  G.  Piette  est  nommée  Assistant  titulaire  à la  chaire  d’Ethologie 
des  Animaux  sauvages.  (Arrêté  ministériel  du  17  décembre  1947). 

Mlle  M.-A.  Pasquier  est  titularisée  dans  les  fonctions  d’Assistant  à 
la  chaire  d’Ethologie  des  Animaux  sauvages.  (Arrêté  ministériel  du 
31  décembre  1947). 

M.  R.  Hartweg  est  nommé  Assistant  titulaire  au  Musée  de  l’Homme. 
(Arrêté  ministériel  du  30  décembre  1947). 

M.  Decerisy  est  titularisé  dans  les  fonctions  d’Assistant  à la  chaire 
d’Anatomie  Comparée.  (Arrêté  ministériel  du  30  décembre  1947), 

Sont  nommés  Assistants  stagiaires  ; 

MM.  P.  Viette  (Entomologie),  Matuis  (Chimie),  Rinjard  (Ethologie 
des  Animaux  sauvages),  P.  Bourgin  (Anatomie  comparée),  Lapeyronie 
(Entomologie  coloniale)  ; MMlles  Dumaz  le  Grand  (Phanérogamie), 
R.  Estève  (Zoologie  : Reptiles  et  Poissons),  O.  Callamand  (Physiologie 
générale)  ; Mme  Nicot  (Cryptogamie).  (Arrêté  ministériel  du  30  décembre 
1947)  ; MM.  Barets  et  François  (Muséologie).  (A.  m.  du  31-xn-1947). 


M.  J.  Faublée  est  délégué  dans  les  fonctions  d’Assistant  au  Musée  de 
l’Homme  (A.  m.  du  30-xn-1947). 

M.  Bourdier  est  nommé  Chef  de  Service  adjoint  stagiaire  à la  Muséo- 
logie (A.  m.  du  30-xii-1947). 

Mile  M.  de  Lestrange  et  M.  Jorcin  sont  titularisés  dans  les  fonctions  ' 
d’Aide  technique  au  Musée  de  l’Homme.  (A.  m.  du  30-xii-1947). 

MMlles  Faublée  et  Marquer  (Musée  de  l’Homme)  ; M.  Michaud 
(Ménagerie)  sont  nommés  Aides  techniques  stagiaires  (A.  m.  du  30-xii- 
1947). 

M.  Ciiauvency  est  nommé  Taxidermiste  stagiaire  (A.  m.  du  30-xii- 
1947). 

Mme  Laboureau  est  nommée  Secrétaire  administratif  titulaire  au 
Service  de  Muséologie  (A-  m.  du  30-xii-1947). 

Mme  Mimeur  est  nommée  Employée  aux  écritures,  stagiaire,  au  Service 
de  Muséologie  (A.  m.  du  30-XH-1947). 

MM.  E.  Poirier  et  H.  Villaine  sont  nommés  Agents  d’ Administration 
(A.  m.  du  lG-xi-1947). 

M.  F.  Gauthier  est  nommé  Jardinier  permanent  (A.  m.  du  30-xii- 
1947). 

M.  Floviat  est  nommé  Gardien  de  Ménagerie  (A.  m.  du  30-xn-1947). 

MM.  Chuzeville,  Moulins,  Bailly,  Armand,  Touzeaud,  Barbier, 
sont  titularisés  dans  les  fonctions  de  Gardiens  de  galeries  (A.  m.  du  30-xii- 
1947). 

MM.  Huysman  et  Barrat  sont  nommés  Gardiens  de  galeries,  sta- 
giaires (A.  m.  du  30-xn-1947). 

M.  Rabet  est  nommé  Garçon  (Laboratoire  maritime  de  Dinard)  en 
remplacement  de  M.  Daniel  (A.  m.  du  30-xn-47). 

Trois  congés  de  longue  durée  sont  accordés  à Mlle  Rivière  ; un  congé 
de  longue  durée  est  accordé  à M.  Arnault,  Secrétaire  comptable,  et  un 
congé  de  6 mois  à M.  Gravat,  Garçon  de  Laboratoire  (A.  m.  du  30-xii- 
1947). 

M.  Pretre  est  admis  à faire  valoir  ses  droits  à la  retraite  (A.  m.  du 
21-1-1948). 

La  démission  de  M.  Dautel,  Aide  technique  au  Service  de  Muséologie, 
est  acceptée  (A.  m.  du  30-xn-1947). 

DONS  ET  PRÉSENTATIONS  D’OUVRAGES 

Furon  (Raymond)  et  Soyer  (Robert).  Catalogue  des  fossiles  ter- 
tiaires du  Bassin  de  Paris,  1 vol.,  240  p.,  32  pl.  hors-texte.  Paris, 

1947  (Lechevalier,  éditeur). 

Cet  ouvrage,  illustré  de  32  planches,  est  le  premier  Catalogue  complet 
des  animaux  et  des  végétaux  fossiles  du  Tertiaire  de  la  région  parisienne. 

Les  listes  sont  établies  par  étage,  depuis  le  Montien  jusqu’au  Chattien. 

Toutes  les  espèces  portent  un  double  numéro  : le  premier  est  celui 


7 — 


du  genre,  le  second  celui  de  l’espèce.  Ce  , système  inauguré  par  Deshayes 
et  repris  par  Cossmann  facilite  le  rangement  des  collections  et  les  échanges 
entre  collectionneurs.  Beaucoup  d’espèces  passent  d’un  étage  dans 
l’autre  ; leur  longévité  a été  précisée  dans  une  colonne  réservée  à ce 
renseignement. 

En  fin  de  volume,  une  table  permet  de  retrouver  les  numéros  de  genre, 
donc  facilement  ceux  des  espèces. 

250  espèces  caractéristiques  sont  figurées  sur  les  32  planches. 

Richmond  (W.  Kenneth),  Wild  Animais  of  Britain,  Oxford  Univer- 
sity  Press,  176  p.,  15  pl.,  S.  D. 

Courts  récits  populaires  des  animaux  sauvages  de  Grande-Bretagne, 
accompagnés  de  belles  photographies. 

Jackson  (Ada).  Seadhere,  Swamp  and  Bush,  207  p.,  nombr.  pl.  et 
fig.  Londres,  1946,  John  Gifford  Ltd. 

Ce  livre  agréable  à lire  nous  promène,  un  peu  au  hasard,  dans  des  pays 
très  divers  ; la  mer  et  surtout  la  faune  littorale  en  occupent  la  plus  large 
partie,  mais  nous  voyons  aussi  défiler  les  marsupiaux,  les  termites  et 
de  curieux  végétaux  d’Australie  ou  d’ailleurs.  Ce  livre  est  surtout  destiné 
à encourager  le  goût  des  choses  de  la  nature.  Il  est  certainement  propre 
à atteindre  son  but. 

Lhoste  (Jean).  Ce  qu’il  faut  savoir  des  plantes  cultivées  et  de  leurs 
ennemis  (coll.  Savoir  en  Histoire  naturelle,  vol.  XIX  et  XX), 
764  p.,  8 pl.  col.,  41  fig.  (Lechevalier,  édit.,  Paris,  1947) 

Cet  ouvrage  a pour  but  de  faire  connaître  les  différentes  méthodes 
de  lutte  contre  les  nombreux  ennemis  des  plantes  cultivées.  Une  première 
partie  traite  des  mesures  de  protection  relevant  de  l’Etat  ou  des  collec- 
tivités et  de  celles  qui  peuvent  être  prises  par  les  particuliers.  Trois  cha- 
pitres sont  consacrés  aux  moyens  de  destruction  des  parasites  : réductions 
chimiques  et  mécaniques,  étude  des  produits  et  des  appareils.  L’auteur 
donne  quelques  formules  de  toxicologie  pratique,  utilisables  par  tous. 
La  deuxième  partie  énumère  les  plantes,  leurs  maladies  les  plus  répandues 
et  leurs  traitements  appropriés.  Les  sujets  traités  (animaux,  maladies, 
plantes)  sont  classés  par  ordre  alphabétique. 

Porchet  (F.).  Çe  qu’il  faut  savoir  des  plantes  médicinales  de  France 
(coll.  Savoir  en  Histoire  naturelle,  vol.  XXI),  126  p.,  32  pl.  col. 
(Lechevalier,  édit.,  Paris,  1947). 

Le  but  de  cet  ouvrage  est  de  faire  connaître  au  public  les  remèdes  pré- 
cieux que  le  règne  végétal  met  à notre  portée.  Une  série  de  planches  colo- 
riées permet  au  profane  de  reconnaître  les  principales  plantes  médicinales 
qui  se  rencontrent  en  France.  Le  texte  énumère  les  propriétés  thérapeu- 
tiques de  chacune  des  espèces  et  indique  l’emploi  qui  peut  en  être  fait 
selon  la  maladie  à traiter. 


8 — 


Fournier  (F.).  Le  livre  des  Plantes  médicinales  et  vénéneuses  de 
France,  t.  I (in  Encyclopédie  Biologique,  vol.  XXV),  447  p., 
347  fig.  (Lechevalier,  édit.,  Paris,  1947). 

Ce  livre,  accessible  à tout  lecteur  non  spécialisé,  permettra  d’identifier 
facilement  et  aussi  certainement  que  possible  les  plantes  médicinales  de 
notre  pays.  L’auteur  donne  également  un  aperçu  sur  leurs  usages  dans 
le  passé  et  fait  connaître  leurs  propriétés,  leurs  modes  d’emploi  et  leurs 
doses.  Il  renseigne  sur  leur  culture,  lorsqu’il  y a lieu,  sur  leur  récolte  et 
leur  conservation  et  permet  enfin  de  trouver  les  précisions  nécessaires 
sur  leurs  composants  chimiques,  dans  la  mesure  toutefois  où  ils  sont 
actuellement  connus. 

Tout  en  restant  rigoureusement  conforme  à l’esprit  scientifique,  cet 
ouvrage  constitue  également  un  excellent  traité  de  vulgarisation. 

Imms  (A.  D.).  Insect  natural  History.  London,  Collins,  1947, 
xviii  + 317  p.,  106  pl.  col.,  104  photos,  8 cartes. 

Ce  livre  fait  partie  d’une  série  d’ouvrages  consacrés  à l’Histoire  naturelle 
des  îles  britanniques,  le  cadre  en  est  plus  restreint  ; c’est  en  somme  une 
initiation  à l’étude  des  Insectes  de  Grande-Bretagne.  Mais  il  peut  être 
utilisé  avec  profit  dans  tous  les  autres  pays,  car  le  sujet  est  traité  d’une 
façon  très  large,  et  toujours  avec  la  même  clarté  et  la  même  précision. 
Par  ailleurs  il  est  tenu  compte  des  notions  les  plus  récentes,  telles  que  le 
rôle  des  hormones  dans  la  mue  et  dans  la  reproduction. 

La  systématique  n’y  figure  que  sommairement.  Seuls  les  ordres  y sont 
mentionnés.  Par  contre  tout  ce  qui  touche  les  phénomènes  de  la  vie  chez 
les  Insectes  est  exposé  d’une  manière  parfaite.  On  peut  citer  par  exemple 
les  chapitres  sur  le  vol,  sur  les  organes  des  sens,  sur  le  mode  d’alimentation, 
sur  la  lutte  biologique,  sur  la  reproduction,  sur  la  vie  aquatique,  sur  le 
grégarisme  et  la  vie  sociale.  Les  moyens  de  protection,  et  en  particulier 
le  mimétisme,  sont  envisagés  dans  le  sens  de  la  sélection. 

Plus  de  100  planches  en  couleurs  représentent  de  nombreux  types 
d’insectes,  ou  leurs  produits,  sans  compter  des  figures  en  noir.  L’auteur 
et  l’éditeur  ont  renoncé  au  dessin,  et  presque  toutes  les  figures  sont  des 
photographies  directes  des  spécimens,  même  celles  qui  sont  en  couleurs  ; 
la  technique  actuelle  permet  de  cette  manière  une  figuration  parfaite. 


LISTE  DES  CORRESPONDANTS 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

NOMMÉS  EN  1947 


M.  Maclatchy  (Alain),  présenté  par  M.  le  Professeur  A.  Urbain. 

M.  Alain  Maclatchy,  Administrateur  des  Colonies,  résidant  en  France 
à Montpeyroux  (Aveyron)  et  actuellement  au  Gabon  (A.  E.  F.),  où  il  a 
déjà  accompli  de  longs  séjours,  a largement  contribué  à étendre  les  con- 
naissances Zoologiques  de  cette  région  de  l’Afrique.  Il  a publié  des  études 
documentées  dans  Terre  et  Vie  et  dans  L’Oiseau  et  la  Revue  Française 
d' Ornithologie  et  a envoyé  au  Muséum  de  Paris  des  collections  fort  impor- 
tantes de  Mammifères  et  d’Oiseaux  naturalisés,  parmi  lesquelles  figuraient 
de  grandes  raretés  reçues  pour  la  première  fois  dans  cet  Etablissement. 

(A.  Urbain). 

Vachf.rot  (Maurice),  présenté  par  M.  le  Professeur  A.  Guillaumin. 

M.  Maurice  Vacherot  à Boissy-Saint-Léger  (Seine-et-Oise),  est  le 
plus  grand  cultivateur  d’Orchidées  de  France,  il  en  obtient  la  germination 
par  des  techniques  scientifiques  inspirées  des  méthodes  pasteuriennes, 
il  a été  des  premiers  à mettre  en  application  les  découvertes  de  Noël 
Bernard.  A maintes  reprises  il  a enrichi  les  collections  du  Muséum, 
notamment  en  espèces  nouvelles  ou  récemment  introduites. 

(A.  Guillaumin). 

Thiebaut  (Emile),  présenté  par  M.  le  Professeur  A.  Guillaumin. 

M.  Emile  Thiébaut,  au  Vésinet  (Seine-et-Oise),  cultive  sur  une  grande 
échelle  les  plantes  grasses,  notamment  les  Cactées  ; a participé  largement 
à la  récente  exposition  des  Plantes  désertiques  et  donné,  à plusieurs 
reprises,  des  spécimens 'vivants  pour  nos  collections. 

' (A..  Guillaumin). 

Machebœuf  (Michel),  présenté  par  MM.  les  Professeurs  R.  Jeannel 

et  Ch.  Sannié. 

M.  le  Dr  Michel  Machebœuf,  Professeur  à la  Faculté  de  Médecine  de 
Bordeaux,  Chef  de  service  à l’Institut  Pasteur,  est  un  des  meilleurs  bio- 


chimistes  français.  Ses  principales  recherches  ont  été  consacrées  aux 
difficiles  problèmes  de  la  chimie  des  protides  : combinaisons  phosphorées 
des  albumines,  liaisons  entre  les  protides  et  les  lipides.  Il  ne  s’est  du  reste 
pas  limité  à l’étude  des  constituants  de  l’organisme  humain  ou  de  ceux 
des  animaux  supérieurs,  mais  il  a aussi  entrepris  des  recherches  de  physico- 
chimie et  de  biochimie  intéressant  la  microbiologie  ou  les  animaux  infé- 
rieurs. Ses  expériences  sur  l’action  des  hautes  pressions  sur  les  microbes, 
les  virus  et  les  cellules  cultivées  in  vitro  sont  particulièrement  originales  ; 
il  a consacré  d’importants  travaux  à la  chimie  du  bacille  tuberculeux. 
Enfin,  il  a isolé,  d’ Ascaris  megalocephala,  une  substance  hautement 
toxique  pour  le  cobaye  qui  n’a  pas  d’homologues  chez  les  autres  helminthes 
parasites. 

Les  travaux  du  Dr  Maciiebœuf  forment  donc  un  ensemble  spécialement 
consacré  à la  chimie  des  êtres  vivants,  qui  justifie  pleinement  sa  nomi- 
nation comme  Membre  Correspondant  du  Muséum. 

(R.  Jeannel). 

Radford  (Ch.  D.),  présenté  par  M.  le  Professeur  L.  Fage. 

M.  le  Dr  Charles  D.  Radford,  Chef  d’Escadrille,  Acarologiste  à la  Royal 
Air  Force  de  Grande-Bretagne,  s’est  spécialisé,  depuis  une  quinzaine  d’an- 
nées, dans  l’étude  des  Acariens  parasites.  Attaché  en  1944-45  au  laboratoire 
d’Imphal,  dans  l’Etat  de  Manipur  (Indes  Anglaises),  pour  collaborer 
aux  recherches  sur  le  Scrub  Typhus  il  réussit,  à la  suite  d’expériences 
d’élevage  délicates,  à obtenir  le  cycle  évolutif  complet  du  Thrombicula 
deliensis  dont  la  larve  est  considérée  comme  vectrice  du  typhus  ou  fièvre 
fluviale  malaise.  Au  cours  de  séjours  en  Nouvelle-Guinée  et  en  Asie,  il 
récolta  et  décrivit  de  nombreuses  formes  larvaires  de  Thrombidions, 
parasites  de.  Vertébrés  et  susceptibles  d’inoculer  à l’Homme  diverses 
maladies  contagieuses. 

Ch.  D.  Radford  a publié  également  de  nombreux  mémoires  sur  les 
Cheyletidae,  Listrophoridae,  Laelaptidae,  etc... 

Nous  ne  pouvons  que  nous  féliciter  de  l’activité  de  cet  excellent  aca- 
rologue,  car  il  offre  généreusement  au  Muséum  les  paratypes  des  espèces 
nouvelles  qu’il  fait  connaître  et,  dans  le  courant  de  cette  année  encore, 
il  nous  a fait  parvenir  un  lot  important  de  préparations  microscopiques 
renfermant  des  formes  nouvelles  pour  nos  collections. 

La  désignation  du  Dr  Charles  D.  Radford  pour  le  titre  de  Correspon- 
dant du  Muséum  sera  un  juste  hommage  rendu  à cet  éminent  naturaliste. 

(L.  Fage). 

Ferris  (G.-F.),  présenté  par  M.  le  Professeur  P.  Vayssière. 

M.  G.  F.  F’erris,  Professeur  d’ Entomologie,  Stanford  University, 
Californie,  est  un  savant  universellement  connu  qui  a enrichi  de  remar- 
quables travaux  les  connaissances  sur  les  Mallophages,  les  Aphaniptères 
et  surtout  les  Coccides.  Il  reste  en  liaison  permanente  avec  le  Laboratoire 
par  l’envoi  de  travaux,  échantillons,  déterminations,  etc...,  et  apporte 
ainsi  une  aide  précieuse  à notre  Etablissement. 


(P.  Vayssière). 


— 11  — 


Mallamaire  (Aristide),  présenté  par  M.  le  Professeur  P.  Vayssière. 

M.  Aristide  Mallamaire,  est  Maître  de  Recherches  de  laboratoire 
des  Services  de  l’Agriculture  des  Colonies. 

Depuis  la  création  de  la  Chaire  d’Entomologie  agricole  coloniale,  il  a 
été  un  de  ses  plus  fidèles  correspondants  et  a enrichi  la  documentation 
du  service  par  ses  observations  personnelles  sur  les  parasites  des  cultures 
africaines,  Sauterelles  en  particulier,  et  par  l’envoi  d’échantillons  de  dégâts 
et  de  spécimens  d’insectes. 

(P.  Vayssière). 

Ursch,  présenté  par  M.  le  Professeur  R.  Heim. 

M.  Urscii,  Institut  Scientifique  Tsimbazaza,  Tananarive  (Madagas- 
car). Attaché  depuis  vingt-cinq  ans  au  service  des  Eaux  et  Forêts  de 
Madagascar,  naturaliste  de  vocation,  M.  Ursch  a toujours  été  un  précieux 
collaborateur  pour  tous  ceux  qui  ont  porté  intérêt  à la  Faune  et  à la 
Flore  de  la  Grande  Ile.  Compagnon  de  Perrier  de  la  Bathie  dans  beau- 
coup de  ses  explorations,  auxiliaire  principal  de  Lavauden  dans  ses 
recherches  ornithologiques,  il  a lui-même  fait  maintes  fois  des  découvertes. 
Le  Muséum  lui  doit  de  nombreux  envois  d’animaux  vivants  et  d’échan- 
tillons botaniques  et  zoologiques  de  choix  qui  ont  grandement  enrichi 
ses  collections. 

Aussi  modeste  que  désintéressé,  d’un  dévouement  pour  les  sciences 
naturelles  auquel  on  ne  fait  jamais  appel  en  vain,  M.  Ursch  est  digne 
à tous  égards  de  compter  parmi  les  Correspondants  de  notre  illlustre 
Maison. 

(R.  Heim). 


f 


TRAVAUX  FAITS  DANS  LES  LABORATOIRES 


DU  MUSÉUM  NATIONAL  d’hISTOIRE  NATURELLE 
PENDANT  L’ANNÉE  1947 


Anatomie  comparée. 

J.  Millot,  Professeur.  — Sens  chimiques  et  sens  visuel  chez  les  Arai- 
gnées. Année  Biol.,  XXII  (1-3),  p:  1-21,  5 fig.,  1946. 

— Chenille  malgache  mimant  un  groupe  de  Belonogasler  (Hyménoptères). 

Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  LXXI,  p.  197-198,  1 fig.,  1946. 

— Les  Scytodes  d’Afrique  Noire  (Araneae).  Rev.  Fr.  Ent.,  XIII  (4), 

p.  156-168,  7 fig.,  1947. 

— Une  Araignée  malgache  énigmatique  : Gallieniella  Mygaloides  n.  g., 

n.  sp.  Bull.  Mus.  Paris  (2),  XIX,  n°  2,  1947. 

M.  Friant,  Sous-Directeur.  — Les  caractéristiques  fondamentales  du 
cerveau  des  Suidae.  Bull.  Soc.  Zool.  France,  t.  LXXI,  n08  4-5, 
9 juill.  1946. 

— L’insula  humaine  au  point  de  vue  de  l’Anatomie  comparée.  Congr. 

médecins  aliénistes  neurol.  de  France  et  des  pays  de  langue  française, 
XLIVe  session.  Genève-Lausanne,  22-27  juill.  1946. 

— Le  cerveau  de  l’Hapalemur.  Un  stade  de  son  évolution  ontogénique. 

Bull.  Soc.  vaudoise  Sci.  nat.,  vol.  63,  n°  267,  1946. 

— Le  Quadratum  des  Ratites.  C.  R.  Acad,  des  Sci.,  20  janv.  1947. 

— La  position  systématique  des  Anhimae,  groupe  aviaire  sud-américain. 

Ibid.,  24  fév.  1947. 

— La  structure  de  la  corne  du  Kamichi  ( Anhima  cornuta  L.) , au  cours 

du  développement.  Ibid.,  17  mars  1947. 

— Anatomie  comparée  du  cerveau.  Collection  Orion.  Ed.  Prisma,  Paris, 

1947,  123  p.,  58  pl. 

- — Le  type  archaïque  des  molaires  chez  un  Lémurien  d’Asie,  le  Nycti- 
cebus.  C.  R.  Acad.  Sci.,  5 mai  1947. 

— Les  formules  dentaires,  déciduale  et  permanente,  d’un  Insectivore 

de  Madagascar,  l’Ericule  ( Ericulus  setosus  Schreb.).  Rev.  Zool. 
Botan.  africaines,  vol.  XL,  fasc.  1,  15  mai  1947. 

— Classification  générique  des  Chirogalinae,  groupe  malgache  des 

Lémuriens.  Bull.  Muséum,  2e  sér.,  t.  XIX,  n°  3,  1947. 

— Recherches  sur  le  Fémur  des  Phocidae.  Bull.  Mus.  roy.  Hist.  nat. 

Belgique,  t.  XXIII,  n°  2,  mars  1947. 

— Interprétation  de  la  dentition  jugale  des  Marsupiaux.  C.  R.  Acad.  Sci., 

5 déc.  1947. 


— 13 


J.  Anthony,  Assistant.  — Clef  analytique  pour  la  détermination  géné- 
rique des  Singes  américains  par  les  caractères  de  la  tête  osseuse. 
Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  2e  série,  t.  XIX,  n°  1,  janv.  1947. 

— Morphologie  externe  du  cerveau  des  Singes  Platyrhiniens.  Ann.  Sc. 

Nat.  Zool.,  XIe  sér.,  t.  VIII,  p.  1-150,  1946. 

— Soulèvements  corticaux  d’origine  vasculaire  sur  le  cerveau  de  l’Elé- 

phant. C.  R.  Acad.  Sc.,  t.  224,  p.  1179-1181,  21  avril  1947. 

— Aspectos  da  Anatomia  Comparada.  I.  Generalidades  ; II.  Methodos 

e Perspectivas.  O.  Estado  de  Sao  Paulo,  15  juin,  p.  6 et  10  juill. , 
p.  4,  1947.  ^ 

— Reflexôes  obre  a adaptaçâo  ao  meio.  I.  Teorias  classicas  ; II.  Concep- 

çoes  modernas.  Ibid.,  14  sept.,  p.  4,  et  12  oet.,  p.  5,  1947. 

P.  Bourgin,  Assistant.  — Une  forme  nouvelle  d’ Archicarabus  nemoralis 
Illig.  (Col.  Carabidae ),  L’Entomologiste,  V-VI,  1947. 

Ethnologie  des  hommes  actuels  et  des  hommes  fossiles. 
(Musée  de  l’homme). 

P.  Rivet,  Professeur.  - — Nouvelle  contribution  à l’étude  de  l’ethnologie 
pré-colombienne  de  Colombie.  Journ.  Soc.  Améric.,  t.  XXXV, 
1943-1946  (1947),  p.  25-39. 

P.  Lester,  Sous-Directeur.  — Le  peuplement  humain  des  Canaries. 
Mém.  Soc.  Biogéogr.,  t.  VIII,  1946,  p.  67-86. 

— et  J.  Millot.  — Grundriss  der  Anthropologie.  Traduct.  allemande 

de  : Les  Races  humaines,  par  F.  Falkenburger.  Lahr,  Moritz 
Schaunburg,  1947,  192  p. 

A.  Leroi-Gourhan,  Délégué  dans  les  fonctions  de  Sous-Directeur.  — 
Les  Explorateurs  célèbres.  Les  Editions  contemporaines,  Genève, 
1947,  367  p.,  68  pl.,  10  cartes. 

— La  grotte  des  Furlins  (com.  de  Berzé-la-Ville,  Saône-et-Loire).  Bull. 

Soc.  Préhistor.  Franç.,  t.  XL1V,  n°  1-2  (janv.-fév.  1947),  p.  43-55, 
3 fig. 

— Calendrier  des  fêtes  populaires  au  Japon.  Rythmes  du  Monde,  juin  1947, 

p.  38-43. 

P.  Reichlen  (Mme),  Assistant.  — Contribution  à l’étude  anthropologique 
des  Indiens  Jivaros  (Equateur).  Journ.  Soc.  Améric.,  t.  XXXV, 
1943-1946  (1947),  p.  41-67. 

D.  Paulme  (Mme),  Assistant.  — La  notion  de  sacrifice  chez  un  peuple 
« fétichiste  » : les  Kissi  de  la  Guinée  française.  Rev.  Hist.  des  Reli- 
gions, 1946,  4e  trim.,  p.  48-66. 

G.  Soustelle  (Mme),  Assistant,  R.  d’Harcourt  et  H.  Lehmann.  — 
Catalogue  de  l’Exposition  : Chefs-d’œuvre  de  l’Amérique  pré- 
colombienne. Paris,  1947,  79  p.,  16  pl. 

Lehmann  (Henri),  Délégué  dans  les  fonctions  d’Assistant.  — Un  confesio- 


nario  en  lengua  Paez  de  Pitayo.  ReV.  Instit.  Etnol.  Nac.  Bogota, 
vol.  II,  1947,  p.  1-13. 

— Statuette  en  or  de  type  « agustinien  » (Colombie).  Journ.  Soc.  Améric., 

n.  s.,  t.  XXXV,  1943-1946  (1947),  p.  89-90. 

— La  civilisation  Maya.  France  Illustration,  n°  79,  5 avril  1947,  p.  333-337. 

— Les  civilisations  du  Centre  du  Mexique.  Ibid.,  n°  81,  19  avril  1947, 

p.  383-389. 

J.  Faublée,  Aide-technique.  — Récits  Bara.  Trav.  et  Mém.  Inst. 
Ethnol.,  t.  XLVIII,  1947,  537  p. 

— Les  types  et  les  Sociétés  malgaches.  Encyclopédie  de  l’Empire  français. 

Madagascar,  1947,  p.  63-74. 

R.  Hartweg,  Aide-technique.  — Remarques  sur  la  denture  et  statistique 
sur  la  carie  dentaire  en  France  aux  époques  préhistorique  et  proto- 
historique.  Bull,  et  Mém.  Soc.  Anthropol.,  Paris,  9e  sér.,  t.  VI, 
1945  (1947),  p.  71-113. 

A.  Schaeffner,  Maître  de  recherches  au  C.  N.  R.  S.  — Halifax  RG  587. 
Contrepoints,  n°  5,  1946,  p.  45-64. 

— Le  Pré-théâtre.  Polyphonie,  n°  1,  1947-48,  p.  7-14. 

— Lettera  da  Parigi,  Rassegna  musicale,  n°  2,  avril  1947,  p.  151-155. 

R.  d’Harcourt,  Chargé  de  recherches  au  C.  N.  R.  S.  — Archéologie 

de  la  Province  d’Esmeraldas,  Equateur  (Céramique-objets  en 
pierre),  in  Journ.  Soc.  Améric.,  n.  s.,  t.  XXXIV,  1942  (1947), 
p.  61-200,  22  fig.,  65  pl.,  1 carte. 

— - Mélanges  et  Nouvelles  américanistes.  Ibid.,  p.  233,  t.  XXXV,  p.  163- 
165,  180-182. 

— Les  chefs-d’œuvre  de  l’Amérique  précolombienne  au  Musée  de 

l’Homme.  'La  Nature,  n°  3142,  15  août  1947,  p.  271-272. 

H.  Reichlen,  Chargé  de  recherches  au  C.  N.  R.  S.  et  P.  Reichlen  (Mme). 
— Contribution  à l’archéologie  de  la  Guyane  française.  Journ. 
Soc.  Amér.,  t.  XXXV,  1943-1946  (1947),  p.  1-24. 

S.  Lussagnet,  Attachée  de  recherches  au  C.  N.  R.  S.  — Bibliographie 

américaniste.  Ibid.,  p.  185-322. 

H.  Lhote,  Chargé  de  recherches  au  C.  N.  R.  S.  — Comment  campent 
les  Touaregs.  Paris,  Susse,  1947,  162  p. 

— Dans  les  campements  touaregs.  Paris,  Les  Œuvres  françaises,  1947, 

412  p. 

R.  Gessain  (Dr).  — Les  Esquimaux  du  Groenland  à l’Alaska.  Paris, 
Edit.  Bourrelier,  1947,  123  p. 

M.  Leenhardt.  — « Do  Kamo,  la  personne  et  le  mythe  dans  le  monde 
mélanésien  ».  Paris,  Gallimard,  1947. 

— Le  TI  en  Nouvelle-Calédonie.  Journ.  Soc.  Océanistes,  t.  II,  n°  2,  1946. 
J.  Cuisinier  (Mlle).  — « Une  danse  siamoise  ».  Ibid.,  t.  II,  n°  2,  1946. 


— 15  — 


Zoologie  : Mammifères  et  Oiseaux. 

E.  Bourdelle,  Professeur,  C.  Bressou  et  P.  Florentin.  — Technique 
des  dissections  des  Animaux  domestiques.  1 vol.  gr.  in-8°  de  248  p. 
et  69  fig.  Baillière  et  fils,  édit.  Paris,  lre  édit.,  1947. 

— Considérations  sur  la  IIIe  molaire  des  Simiens.  C.  R.  65e  Congr. 

A.  F.  A.  S.  en  1947. 

— et  Mme  Doublet.  — Notes  ostéologiques  et  ostéométriques  sur  la 

tête  de  l’Ours  des  Pyrénées  dans  le  cadre  de  l’Ours  brun  (Ursus 
arctos  L.)  en  général.  Ibid. 

— et  J.  Giban.  — Bulletin  des  Stations  françaises  de  baguage,  n°  3. 

(Opérations  et  travaux  de  1939  à 1942).  L’Oiseau  et  Rev.  franç. 
Ornithol.,  suppl.  au  vol.  XV,  nouv.  sér.,  1945. 

J.  Berlioz,  Sous-Directeur.  — Note  sur  une  collection  d’Oiseaux  du 
Brésil  central  (1  pl.  color.).  L’Oiseau  et  Rev.  franç.  Ornithol.,  1946, 
p.  1 (1947). 

— Une  race  nouvelle  de  Canard  d’Afrique  occidentale  (illustré).  Ibid., 

1947,  n°  1,  p.  88. 

P.  Rode,  Assistant.  — Les  Chauves-souris  de  France,  1 vol.  Atlas  des 
Vertébrés,  n°  6.  Edit.  Boubée  e.t  Cie,  Paris,  1947,  70  p.,  38  fig. 

— Les  Ratels  africains  mélaniques  (Mellivora  capensis  coltoni  Lyd.). 

Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XIX,  N°  1,  1947,  p.  51-53. 

— Les  Mammifères  de  l’Afrique  du  Nord  (I.  Primates,  Insectivores, 

Chiroptères).  Bull.  Soc.  Nat.  Acclimatation,  n°  3-4,  juill.-déc.  1947, 
p.  120-142. 

- — et  Ph.  IIershkovitz.  — A correction  (Callithrix  penicillatus).  Journ. 

of  Mammal.,  vol.  28,  n°  1,  fév.  1947,  p.  68. 

J.  Dorst,  Assistant.  — ■ Quel  est  le  rôle  des  Oiseaux  dans  la  vie  des  fleurs. 
L’Oiseau  et  Rev.  frafiç.  Ornithol.,  1946,  p.  113  (1947). 

— Les  migrations  des  Chauves-souris.  La  feuille  des  Naturalistes,  1947, 

II,  7-8,  p.  65. 

— Chauves-souris  et  Radar.  La  Revue  de  Paris,  déc.  1947,  p.  129. 

— Révision  systématique  du  genre  Corvus.  L’Oiseau  et  Rev.  franç.  Orni- 

thol., 1947,  n°  1,  p.  44. 

— Le  rôle  disséminateur  des  Oiseaux  dans  la  vie  des  plantes.  La  Terre 

et  la  Vie,  1947,  n°  3-4,  p.  106.  , 

— Les  Chauves-souris  de  la  faune  malgache.  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat. 

Paris,  1947,  n°  4,  p.  306. 

Dr  F.  Bourlière.  — • Les  variations  pigmentaires  du  Tangara  chilensis 
(1  pl.  encoul.).  L’Oiseau  et  Rev.  F.  Ornithol.,  1947,  n°  1,  p.  1. 

Dr  E.-G.  Dehaut.  — Paramastoïdes  humaines  et  simiennes.  C.  R.  Acad. 
Soi.,  t.  CCXXIV,  pp.  1383-1384. 

— Manifestation  des  deux  vertèbres  atloïdiennes  d’un  Chimpanzé.  — 

1 Figure,  Bull.  Mus.  Nat.  d’Hist.  Nat.  2e  sér.,  T.  XIX,  1947, 
p.  378. 


16  — 


Dr  R.  Didier.  — Étude  systématique  de  l’os  pénien  des  Mammifères  : 

' Carnivores,  Famille  des  Mustélidés.  Mammalia,  t.  XI,  n°  1, 
mars  1947,  p.  30. 

— Ibid.  Mammalia,  n°  4,  déc.  1947,  p.  139  (suite). 

Dr  P.  Engelbach.  — Sur  une  race  nouvelle  de  Siva  cyanouroptera. 
L’Oiseau  et  Rev.  F.  Ornithol.,  1946,  p.  61. 

Chr.  Jouanin.  — Liste  des  Trochilidés  trouvés  dans  les  collections  com- 
merciales de  Trinidad.  Ibid.,  p.  103. 

A.  Maclatchv  et  R.  Malbrant.  — Note  au  sujet  d’une  différence  raciale 
du  Cercopithecus  cephus  L.  du  Gabon.  Bull.  Mus.  d’Hist.  Nat., 
2*  sér.,  t.  XIX,  n°  3,  1947,  p.  254. 

R.  Malbrant  et  A.  Maclatchy.  — Affinités  australes  de  la  faune  du 
Congo  Français  et  du  Gabon.  Mammalia,  t.  XI,  n°  4,  déc.  1947, 
p.  129. 

Éthologie  des  animaux  sauvages. 

Ach.  Urbain,  Professeur.  — Infection  spontanée  d’oiseaux  de  volière 
par  le  bacille  du  Rouget.  Bull.  Acad.  Vêtér.,  XX,  1947,  p.  201. 

— Bicentenaire  de  J.-B.  de  Monet  de  Lamarck.  Editions  du  Mus'um, 

1946,  n0,  7. 

a—  J.  Nouvel  et  P.  Bullier,  Sous-Directeurs.  - — Rapport  sur  la  mor- 
talité et  la  natalité  enregistrées  au  Parc  Zoologique  du  Bois  de 
Yincennes  pendant  l’année  1946.  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  XIX, 

1947,  p.  137. 

- — - et  J.  Nouvel.  — Tuberculose  cutanée  du  cerf  axis  et  du  tigre.  Bull. 
Acad.  Vétér.,  XX,  1947,  p.  38. 

J.  Nouvel  et  Mme  Salomon.  — Un  cas  de  Balantidiose  du  sanglier  d’In- 
dochine. Revue  Path.  comp.  et  Hyg.  Gén.,  n°  589-590,  1947,  p.  359. 

Ed.  Dechambre,  Sous-Directeur.  — Étude  des  relations  entre  l’adapta- 
tion physiologique  et  la  morphologie  chez  quelques  types  de  mammi- 

- fères  domestiques  et  sauvages.  (Thèse  de  doctorat  ès  Sciences 
Naturelles,  Paris). 

- — Les  chiens  Pariahs.  Chiens  sauvages  ou  chiens  marrons  ? La  Terre 
et  la  Vie,  n°  1,  1947,  p.  9. 

Mile  M.-A.  Pasquier,  Assistant.  — Teneur  en  calcium  du  sérum  et  du 
sang  total  de  quelques  mammifères.  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  XIX, 
1947,  p.  249. 

P.  Roth,  Attaché  de  recherche  du  C.  N.  R.  S.  — Sur  un  cas  d’amplexus 
intergénérique  chez  un  individu  mâle  de  Rana  esculenla  L.  Bull. 
Soc.  Zool.  France,  71,  1946,  p.  187. 

— Sur  l’action  des  hormones  sexuelles  dans  la  métamorphose  expéri- 

mentale de  l’Axolotl  (Amblysta  tigrinum  Green)  provoquée  par 
la  thyroxine.  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  XIX,  1947,  p.  131. 


— 17  — 


— Étude  de  l’action  de  la  Thiourée,  de  l’aminothiazol  et  du  méthyl- 

thiouracil  dans  la  métamorphose  des  batraciens  anoures.  Annal. 
d’Endocr.,  VIII,  1947,  p.  254. 

Zoologie  : Reptiles  et  Poissons. 

L.  Bertin,  Professeur.  — Le  peuplement  des  îles  Atlantides  en  Verté- 
brés hétérothermes.  Mém.  Soc.  Biogéographie,  1946,  VII,  p.  87-107, 
fig. 

— Notules  ichthyologiques.  BulL  Soc.  Zool.  France,  1947,  LXXII, 

p.  54-56. 

— Les  grands  musées  d’histoire -naturelle  et  la  conservation  des  types 

spécifiques.  Rev.  Gén.  Sc.,  1947,  LIV,  p.  100-103. 

J.  Guibé,  Sous-Directeur.  — Trois  Gephyromantis  nouveaux  de  Mada- 
gascar (Batraciens).  Bull.  Mus.,  1947  (2),  XIX,  p.  151. 

— Variations  de  la  ceinture  scapulaire  chez  les  espèces  appartenant  aux 

genres  Mantipus  et  Plethodontohyla  (Batraciens).  Ibid.,  p.  261. 

R.  Estève,  Assistant.  — Révision  des  types  de  Myctophidés  (Scopélidés) 
du  Muséum.  Bull.  Mus.,  1947  (2),  XIX,  p.  67-69. 

— Étude  biométrique  des  Barbeaux  marocains.  Ibid.,  p.  265-270,  f.  1-3. 

F.  Angel,  Assistant  honoraire.  — ■ Liste  des  Reptiles  et  Amphibiens  de 
l’Inde  envoyés  au  Muséum  par  M.  le  Dr.  K.  Lindberg.  Bull.  Mus., 
1947  (2),  XIX,  p.  57. 

— La  vita  del  Camaleonte  e di  altre  lucertole  (traduction  italienne). 

Longanesi  et  Cle,  édit.  Milan. 

— Vie  et  mœurs  des  Amphibiens,  1947,  p.  1-317,  f.  1-292  ; Payot,  édit. 

(Bibliot.  Scientifique). 

— et  M.  Lamotté.  — Note  sur  la  biologie  d’un  crapaud  vivipare  (Necto- 

phrynoides  occidenlalis  Angel).  1947,  C.  R.  Ac.  Sc.,  CCXXIV. 
- — L.  Bertin  et  J.  Guibé.  — Note  relative  à la  nomenclature  d’Amphi- 
biens  et  d’un  poisson.  Bull.  Mus.,  1946  (2),  XVIII,  p.  473. 

A.  Barets,  Boursier  de  Recherches.  — Essai  d’analyse  biométrique  des 
genres  Cyprinus  et  Carassius.  Bull.  Mus.,  1947  (2),  XIX,  p.  70-73, 
fig- 

Entomologie. 

R.  Jeannel,  Professeur.  — Coléoptères  Carabiques  de  la  Région  malgache 
(première  partie).  Faune  de  l’Empire  français.  VI.  (Office  de  la 
Recherche. Scientifique  coloniale.  Paris,  372  p.,  6 pl.) . 

— Croisière  du  « Bougainville  » aux  îles  australes  françaises.  XIII.  Hémip- 

tères. Mém.  Mus.,  XX,  p.  1-24. 

- — La  lignée  des  Troglodromus  Deville  (Coleoptera  Bathysciitae).  Rev. 
jr.  d’Ent.,  XIV,  p.  1-13. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


2 


- 18  — 


— Note  synonymique  sur  quelques  Antroherpon  (Coleoptera  Bathysciitae). 

Rev.  fr.  d'Ent.,  XIV,  p.  16-18. 

■i- 

- — Le  peuplement  des  Pyrénées.  Rev.  jr.  d’Ent.,  XIV,  p.  53-104. 

— - Sur  les  Ilaptoderus  des  Pyrénées  (Coleoptera  Pterosticliidae).  Rev. 
jr.  d’Ent.,  XIV,  p.  105-118. 

— Sur  le  genre  Parabathyscia  Jeannel  (Coléoptères  Bathysciites).  Tijdschr. 

voor  Entom.,  LXXXVIII,  p.  67-73. 

— Le  Centre  de  Biospéologie.  Notes  Biosp.,  Publ.  Mus.  n°  8,  p.  7-8. 

— Coléoptères  cavernicoles  de  l’Anatolie  recueillis  par  M.  C.  Kosswig. 

Notes  Biosp.,  Publ.  Mus.  n°  8,  p.  9-15. 

— 1 Coléoptères  cavernicoles  nouveaux  de  France,  avec  une  étude  sur  la 
phylogénie  des  Speonomus.  Notes  Biosp.,  Publ.  Mus.  n°  8, 
p.  83-95. 

— Deux  larves  de  Speonomus  cavernicoles.  Notes  Biosp.,  Publ.  Mus. 

n°  8,  p.  97-99. 

— Sur  quelques  Geotrechus  et  Aphaenops  pyrénéens.  Notes  Biosp.,  Publ. 

Mus.  n°  8,  p.  101-120. 

— La  spéléologie,  science  française.  Cahiers  français  d’ Information, 

n°  98,  p.  19-22. 

— Introduction  à l’Entomologie.  III.  Paléontologie,  peuplement  de  la 

Terre.  Paris,  N.  Boubée,  101  p.,  14  pl. 

■ — Les  îles  Atlantides.  Société  de  Biogéographie.  Mem.  VIII,  p.  59-65. 

L.  Berland,  Sous-Directeur.  — Hyménoptères  de  France,  fascicule  I, 
dans  : Atlas  Boubée,  80  p.,  12  pl.  en  coul. 

— Apparition  des  mâles  de  Tegenaria,  Araignées  des  maisons.  L’Ento- 

mologiste, III,  p.  58-59. 

— Araignées  (des  îles  Australes),  dans  : Croisière  du  « Bougainville  » 

aux  îles  australes  françaises.  Mèm.  Mus.,  Hist.  nat.,  XX,  1,  p.  53-64, 
18  fig.). 

— Hyménoptères  Tenthrédoïdes,  vol.  47  de  la  Faune  de  France,  496  p., 

418  fig. 

- — et  J.  Denis.  — Araignées,  dans  : Peuplement  des  îles  Atlantides.  Mém. 
Soc.  Biogéogr.,  VIII,  p.  219-240. 

L.  Chopard,  Sous-Directeur,  J.  d’Aguilar  et  G.  Remaudière.  — Pré- 
cisions sur  les  captures  de  Criquets  migrateurs  grégaires  en  1946. 
Bull.  Soc.  ent.  Fr.,  LII,  p.  8-9. 

— Sur  quelques  Orthoptères  de  la  Sainte-Baume.  L’ Entomologiste,  III, 

p.  53-55. 

— Diagnoses  d’ Acridiens  nouveaux  d’Afrique  occidentale  française 

(Orth.).  Rev.  fr.  Ent.,  XIII,  p.  150-156. 

— Atlas  des  Aptérygotes  et  Orthoptéroïdes  de  France.  Paris,  éd.  M.  Bou- 

bée, 111  p.“  12  pl. 

— Les  Orthoptéroïdes  des  îles  Atlantides.  Mém.  Soc.  Biogéogr.,  VIII, 

p.  199-208. 

G.  Colas,  Assistant.  — Préparation  et  conservation  des  collections 
d’insectes.  Editions  de  l’Entomologiste,  62  fig.,  p.  1-79. 


— 19  — 

J.  Bourgogne,  Assistant.  — Quelques  obsèrvations  relatives  au  « procès 
de  l’année  1945  ».  L’Entomologiste,  III,  p.  55-58. 

— Collaboration  à l’ouvrage  de  P.  Lepesme  : Les  Insectes  dçs  Pal- 

miers, 1947.  Lechevallier,  Paris. 

P.  Viette,  Assistant,  i — Les  Microptérygiens..  Rev.  jranç.  Lépidopt., 
X,  p.  262. 

— Micropleryx  du  Muséum  National  d’Histoire  Naturelle  ne  faisant 

pas  partie  de  la  faune  française.  Bull.  Soci  entom.  France , 1946, 
p.  119. 

— Les  Hepialidae.  Rev.  jranç.  Lepid.,  X,  p.  366. 

— Contribution  à la  faune  lépidoptérologique  de  là  Sologne.  L’Ento- 

mologiste, IV,  1947,  p.  117. 

• — Hepialidae  de  l’Afrique  orientale.  Rev.  jranç.  d’Entom.,  1947,  XIV, 
p.  19. 

— Révision  du  Catalogue  des  Lépidoptères  Homoncures,  lre  Note, 

Famille  des  Microptérygidae.  ld.,  p.  24. 

— Une  localité  intéressante  : Saint-Jean-de-Losne  (Côte-d’Or).  Rev. 

jranç.  Lépidopt.,  XI,  p.  58. 

— A propos  à' Acentropus  niveus  01.  L’ Entomologiste,  IV,  1947,  p.  159. 

R.  Paulian,  Assistant.  — Preliminary  report  on  a survey  of  the  West 
African  canopy.  Nature,  157,  1946. 

— • Les  Ascalaphides  de  Côte  d’ivoire.  Notes  africaines,  32,  1946,  p.  26-27, 
2 fig. 

— Un  nouvel  Elatéride  de  Côte  d’ivoire.  Bull.  Soc.  Ent.  Fr.,  LII,  1,  p.  7, 

i fig. 

— Ophidiens  du  Banco  (Côte  d’ivoire).  Notes  ajricaines,  XXXIII,  p.  1. 
— - Deux  larves  inédites  d’Odonates  de  la  Côte  d’ivoire.  Bull.  Soc.  ent.  Fr., 

LII,  4,  p.  50-52,  15  fig. 

— Sur  la  position  systématique  des  Rhyzopaussides.  Rev.  jr.  Ent., 

XIV,  1,  p.  13-15,  8 fig. 

— Observations  écologiques  en  forêt  de  Basse  Côte  d’ivoire.  Encyclo- 

pédie bio géographique  et  écologique,  II,  1947,  p.  1-168. 

— et  F.  Cohic.  — Les  Staphylins  commensaux  des  manans.  La  Nature, 

1er  fév.  1947. 

— et  A.  Vilardebo.  — Observations  sur  lç.régime  alimentaire  des  Batra- 

ciens en  Basse  Côte  d’ivoire.  Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  LXXI,  3, 
p.  129-132. 

Cl.  Delamahe  Deboutteville,  Assistant.  — Les  Collemboles.  Caractères 
généraux,  tableau  des  principales  familles  européennes.  L’Ento- 
mologiste, III,  1,  p.  34-37. 

— Notes  de  faunistique  sur  les  Collemboles  de  France  (4e  Note).  Rev. 

jr.  Ent.,  XIV,  2,  p.  125-138,  5 fig. 

— - Les  Parajapyginae  d’Afrique  (Thysanoures) , Morphologie,  écologie, 
et  systématique.  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.  Paris,  XIX,  3,  p.  275-281, 
18  fig. 


- 20  — 


— Collemboles  nouveaux  du  Sénégal.  Contribution  à la  connaissance 

des  Bourletiellini.  Bull.  Soc.  ent.  Fr.,  LU,  7,  p.  103-107,  2 fig. 

— Existence  de  l’ovoviviparité  chez  les  Collemboles  (Ins.  Apterygotes). 

Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  LXX,  2,  p.  80. 

— Un  nouveau  Projapygidae  (Thysanoure)  d’Afrique  Occidentale. 

Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  XIX,  4,  p.  346-348. 

— Un  intéressant  Collembole  des  Nids  de  Spermesles  récolté  par  A.  Vil- 

liers  en  Côte  d’ivoire.  Ibid.,  p.  349-351,  6 fig. 

— Description  de  Mesachorutes  Marlieri  n.  sp.  Remarques  sur  les  genres 

Mesachorutes  Abs.  et  Mesogastrura  Bonet.  Ibid.,  5,  p.  403-408. 

— Facteurs  écologiques  et  éthologiques  dans  l’étude  des  Collemboles 

termitophiles  et  mvrmécophiles.  Note  préliminaire.  Ibid.,  6, 
p.  453-455. 

— et  R.  Paulian.  — Cycle  évolutif  d’un  peuplement  nidicole  en  Basse 

Côte  d’ivoire.  Note  préliminaire.  Ibid.,  p.  456-458. 

C.  Legros,  Attaché.  — Faune  de  l’Empire  français.  VIL  Coléoptères 
des  Antilles,  vol.  I.  Fam.  Dryopidae,  Heclodidae,  Ptilodactylidae, 
p.  85  à 98,  fig.  120  à 141.  (Office  de  la  Recherche  scientifique  colo- 
niale). 

J.  Jarrige,  Attaché.  — Les  Coryphium  de  la  Faune  de  France.  Bull. 
Soc.  ent.  Fr.,  1941,  t.  LU,  n°  3,  p.  45-56.  < 

— Les  Goërius  de  France  et  de  Belgique,  L’Entomologiste,  t.  III,  n°  4, 

p.  149-156. 

H.  de  Lesse,  Attaché.  — Contribution  à l’étude  du  genre  Erebia.  Revue 
fr.  de  Lépid.,  XI,  1947,  p.  97-118. 

P.  Lepesme,  Attaché.  — Croisière  du  « Bougainville  » aux  îles  australes 
françaises.  XIX.  Laboulbéniacées  parasites  de  Coléoptères.  Mém. 
Mus.,  XX,  1,  p.  111-119,  19  fig. 

— - Deux  remarquables  Cerambycides  [Col.  nouveaux  d’Indochine. 
Bull.  Soc.  ent.  Fr.,  LU,  2,  p.  19-21,  2 fig. 

— Une  Cicadelle  nuisible  aux  Eucalyptus  en  Oubangui-Chari.  Rev.  Int. 

Bot.  Appl.  Agr.  trop.,  n°  293-294,  p.  162-163. 

- — • E.  Fleutiaux,  C.  Legros  et  R.  Paulian.  — Faune  de  l’Empire 
Français.  VIL  Coléoptères  des  Antilles.  I,  1 vol.,  239  p.,  259  fig. 
Paris. 

— J.  Giiesquière,  J.  Bourgogne,  E.  Cairaschi,  R.  Paulian  et  A.  Vil- 

li ers.  — Les  Insectes  des  Palmiers,  1 vol.,  904  p.,  638  fig.  Paris. 

— Des  biocénoses  des  Palmiers.  C.  R.  Ac.  Sc.,  CCXXV,  p.  506-508. 

— et  R.  Paulian.  — Remarques  sur  le  peuplement  entomologique  des 

Palmiers.  C.  R.  Séances  Soc.  Biogéog.,  n°  208,  p.  37-40. 

H.  Stempffer,  Correspondant.  — De  l’importance  en  systématique  des 
caractères  de  l’armure  génitale  mâle  des  Lépidoptères.  Revue  jr. 
de  Lépid.,  X,  1946,  p.  217-224. 

— Contribution  à l’étude  des  Lycaenidae  de  la  faune  éthiopienne.  Revue 

fr.  d'Ent.,  XIII,  1946,  p.  8-19. 


— 21  - 


— Id.,  Bull.  Soc.  Ent.  France,  LU,  1947,  p.  35-41. 

— Description  d’un  Lyccnide  nouveau  de  Madagascar.  Revue  fr.  d'Ent., 

XIV,  1947,  p.  139-140. 

— Note  sur  Lycaena  dispar  Haw.  Revue  fr.  de  Lépid.,  XI,  1947,  p.  137-140. 

Zoologie  : Vers  et  Crustacés. 

L.  Fage,  Professeur,  Membre  de  l’Institut.  — Araignées  cavernicoles 

de  l’Inde.  Bull.  Muséum,  2e  sér.,  18,  n°  3,  p.  382-388,  4 fig. 

— Faunes  reliques  et  lieux  d’asiles  marins.  C.  R.  S.  Soc.  Biogéographie, 

n°  204,  p.  18. 

— Les  principaux  facteurs  de  la  richesse  des  mers.  Sciences,  n°  55, 

p.  V-XIII. 

M.  André,  Sous-Directeur.  — - Halacariens  marins,  in  Faune  de  France, 

vol.  46,  152  p„  265  fig.  (1946). 

— Acariens,  in  Croisière  du  « Bougainville  » aux  îles  Australes  françaises. 

Mém.  Muséum,  n.  s.,  XX,  p.  65-100. 

— Le  Crabe  chinois  ( Eriocheir  sinensis  H.  M.  Edw.)  hôte  intermédiaire 

du  Trématode  causant  chez  l’Homme  la  Paragonimose  pulmonaire 
et  la  paragonimose  cérébrale.  Rev.  Scient. Paris,  84e  an.,  p.  618-620, 
1 fig- 

— Une  nouvelle  espèce  soudanaise  de  Camerothrombidium  (Acarien). 

C.  sudanense  n.  sp.  Bull.  Mus.  Iiist.  nat.  Paris,  2e  sér.,  XIX, 
1947,  p.  74-75,  7 fig. 

— - L’envahissement  du  réseau  hydrographique  français  par  le  Crabe 
chinois  (Eriocheir  sinensis  H.  M.  Edw.).  Rev.  Scient.  Paris,  85e  an., 
1947,  p.  33-38,  8 fig. 

— - Une  nouvelle  espèce  A’ Opilioacarus  (Acarien  : Notostigmata).  Bull. 

Mus.  Hist.  nat.  Paris,  2e  sér.,  XIX,  1947,  p.  322-326,  9 fig. 

■ — Propagation  du  Crabe  chinois  dans  le  Nord  de  la  France.  La  Nature, 
n°  3141,  1947,  p.  255-256,  2 fig. 

— Sur  la  présence  du  Camerothrombidium  distinctum  (Canestrini)  [Aca- 

rien] en  Afrique  occidentale.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.  Paris,  2e  sér., 
XIX,  1947,  p.  390-391,  1 fig. 

— Une  nouvelle  espèce  africaine  de  Microthrombidium  (Acarien).  Id., 

p.  392-394,  1 fig. 

— Une  forme  française  nouvelle  de  Thrombidion  (Acarien).  Id.,  p.  444- 

445,  5 fig. 

— Observations  sur  le  Camerothrombidium  bipectinatum  Tràgârdh. 

Bull.  Soc.  Entom.  France,  t.  LII,  p.  113. 

— et  M.  Ancel.  — Sur  la  présence  d’un  Oribatide  (Notaspis  coleoptratus  L.) 

dans  le  tissu  sous-cutané  d’un  Triton  marbré.  Ann.  Parasitol.  Paris, 
XXI,  p.  376. 

M.  Vachon,  Assistant.  — Nouvelles  remarques  sur  la  phorésie  des  Pseudo- 
scorpions. Bull.  Mus.  Hist.  nat.  Paris,  2e  sér.,  XIX,  1947,  p.  84-7. 


22 


— Remarques  préliminaires  sur  la  faune  des  Scorpions  de  Turquie. 

Ibid.,  p.  161-4. 

— Comment  reconnaître  l’âge  chez  les  Pseudoscorpions  (Arachnides). 

Ibid.,  p.  271-4. 

— A propos  de  quelques  Pseudoscorpions  (Arachnides)  des  cavernes 

de  France,  avec  description  d’une  espèce  nouvelle  : Neobisium 
(Blothrus)  Tuzeti.  Ibid.,  p.  318-21,  9,  fig. 

— Répartition  et  origine  des  Scorpions  de  Turquie.  C.  R.  som.  Soc. 

Biogéogr.,  t.  24,  1947,  p.  26-9. 

— Remarques  sur  l’arthrogénèse  des  appendices,  à propos  d’un  cas 

de  symmélie  partielle  chez  un  Pseudoscorpion  : Chelifer  cancroïdes  L. 
(Arachnide).  Bull.  Biol.  Fr.  Belgique,  t.  81,  1947,  p.  177-94,  12  fig. 

— Contribution  à l’étude  du  développement  postembryonnaire  de  Pachy- 

bolus  ligulatus  Voges  (Myriapodes,  Diplopodes,  Spirobolides).  Les 
étapes  de  la  croissance.  Ann.  Sc.  Nat.  Zool.,  1947, 11e  sér.,  p.  109-21, 
15  fig. 

— - Comment  se  reproduisent  les  Scorpions  ? Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  t.  72, 
1947. 

Cl.  Delamare  Deboutteville,  Assistant.  — Les  Collemboles.  Caractères 
généraux,  tableau  des  principales  familles  européennes.  L’ Ento- 
mologiste, III,  1,  p.  34-37,  fig.  a-v. 

— Notes  de  Faunistique  sur  les  Collembolès  de  France  (4e  note).  Rev. 

Franc.  Ent.,  XIV,  2,  p.  125-138,  5 fig. 

— 1 Les  Parajapyginae  d’Afrique  (Thysanoures),  morphologie,  écologie 
et  systématique.  Bull.  Mus.,  XIX,  3,  p.  275-281,  18  fig. 

— Cçllemboles  nouveaux  du  Sénégal.  Contribution  à la  connaissance 

des  Bourletiellini  C.  B.  Bull.  Soc.  Ent.  Fr.,  LII,  7,  p.  103-107,  2 fig. 

— Un  nouveau  Projapygidae  (Thysanoure)  d’Afrique  occidentale.  Bull. 

Mus.,  XIX,  4,  p.  346-348,  15  fig. 

— Un  intéressant  Collembole  des  nids  de  Spermestes  récolté  par  A.  Vil- 

liers  en  Côte  d’ivoire.  Id.,  p.  349-351,  6 fig. 

— Description  de  Mesachorutes  Marlieri  n.  sp.  Remarques  sur  les  genres 

Mesacliorutes  Abs.  et  Mesogastrura  Bonet.  Id.,  5,  p.  403-408, 

fig.  1-11. 

— Facteurs  écologiques  et  éthologiques  dans  l’étude  des  Collemboles 

Termitophiles  et  Myrmécophiles  (note  préliminaire),  p.  453-455. 

— et  R.  PaOlian. — Cycle  évolutif  d’un  peuplement  nidicole  en  Basse- 

Côte  d’ivoire  (note  préliminaire),  6,  p.  456-458. 

Ed.  Dresco,  Attaché.  — Remarques  sur  la  couleur  des  Cocons  de  Pardosa 
horlensis  Thorell  et  Pardosa  lugubris  Walck  (Araignées),  L’Ento- 
mologiste, t.  3,  n°  2,  1947. 

— - La  Faune  arachnologique  d’un  tas  de  pavés  et  ses  rapports  avec  le 
peuplement  des  cavités  souterraines  de  la  région  parisienne. 
Id.,  t.  3,  n°  3,  1947. 

— Sur  la  capture  de  Meta  Bourneti  Sim.  dans  les  environs  de  Paris 

(Arachn.).  Bull.  Soc.  Ent.  de  France,  t.  LII,  n°  4,  1947. 


— Sur  la  présence  de  Dicranopalpus  gasteinensis  Doleschal  (=  Pro- 

solpia  bibrachiata  L.  K.)  dans  les  Pyrénées  (Araehn.  Opiliones). 
Id.,  t.  LU,  n°  7,  1947. 

— Résultats  biospéléologiques,  in  Recherches  souterraines  dans  les 

Pyrénées  centrales  (années  1945  à 1947).  Ann.  de  Spéléologie, 
t.  II,  fasc.  2-3,  1947. 

F.  Grandjean,  Membre  de  l’Institut.  — Au  sujet  de  l’organe  de  Cla- 
parède, des  eupathidies  multiples  et  des  taenidies  mandibulaires 
chez  les  Acariens  actinochitineux.  Arch.  Sci.  phys.  et  natur.  Genève, 
5e  sér.,  XXVIII,  p.  63-87,  5 fig. 

— Les  Enarthronota  (Acariens),  lre  sér.,  Ann.  Sc.  nat.,  Zoologie,  11e  sér., 

VIII,  1946,  p.  213-248,  6 fig. 

— Étude  sur  les  Smarisidae  et  quelques  autres  Erythroïdes  (Acariens). 

Arch.  Zool.  Exp.  et  génér.,  LXXXV,  1947,  p.  1-126,  11  fig. 

— L’origine  pileuse  des  mors  et  la  chaetotaxie  de  la  mandibule  chez 

les  Acariens  actinochitineux.  C.  R.  Acad.  Sci.,  CCXXIV,  1947, 
p.  1251-1254,  1 fig. 

— Observations  sur  les  Acariens  (10e  série).  Bull.  Mus.  Hist.  nat.  Paris, 

2e  sér.,  XIX,  1947,  p.  76-83. 

- — Au  sujet  des  Erythroïdes.  Id.,  p.  327-334,  2 fig. 

— Observations  sur  les  Oribates  (17e  série).  Id.,  p.  165-172,  1 fig. 

— Id.  (18e  série).  Ibid.,  p.  395-402,  3 fig. 

— Sur  la  distinction  de  deux  sortes  de  temps  en  biologie  évolutive  et 

sur  l’attribution  d’une  phylogénèse  particulière  à chaque  état  sta- 
tique de  l’ontogénèse.  C.  R.  Acad.  Sci.,  CCXXV,  1947,  p.  612-615. 

E.  Angelier.  — Note  sur  deux  Hydrachnelles  (Acariens)  des  sables  litto- 
raux. Bull.  Mus.  Hist.  nat.  Paris,  2e  sér.,  XIX,  1947,  p.  446-452 
2 fig. 

R.  Sehène.  — Sur  des  Stomatopodes  rares  trouvés  en  Indochine  et 
n’existant  pas  dans  les  collections  du  Muséum.  Bull.  Mus.  Hist. 
nat.  Paris,  2e  sér.,  XIX,  1947,  p.  381-389,  9 pl.,  1 fig. 

R.  Chardard.  — Nouvelles  stations  de  Symphyles,  distinction  et  rapport 
numérique  des  sexes.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.  Paris,  2e  sér.,  XIX, 
1947,  p.  177-184,  7 fig. 

R.  F.  Lawrence.  — Opiliones  from  the  Svory  Coast  of  West  Africa, 
collected  by  R.  Paulian  and  C.  Delamare  Deboutteville. 
Rev.  Fr.  Ênt.,  XIV,  1,  p.  34-46,  7 fig. 

Malacologie. 

E.  Fisciier-Piette,  Professeur.  — Distribution  des  espèces  du  genre 
Tropidophora  (Moll.  Gast.)  à Madagascar.  C.  R.  somm.  Soc.  Bio- 
géog.,  t.  24,  n°  205,  p.  1. 

— La  systématique  des  Mollusques,  discours  présidentiel.  Bull.  Soc. 

Zool.  France,  1947,  p.  8-12. 


— 24 


— Louis  Germain,  notice  nécrologique  et  liste  des  espèces  décrites. 

Journ.  de  Conchyliol.,  vol.  LXXXVIII,  p.  85-95. 

J.-M.  Pérès,  Sous-Directeur.  — Notes  de  biométrie  cellulaire  sur  le  sang, 
le  conjonctif  et  la  tunique  d’une  Ascidie  Aplousobranche.  Ann. 
Soc.  Roy.  Zool.  Belgique , 77,  1946,  p.  56-67,  1 fig.,  5 diagrammes. 

— Remarques  sur  le  polymorphisme  des  Ascidies.  C.  R.  Soc.  Riog.,  21  juin 

1946,  p.  40-44. 

— A propos  du  complexe  neuroglandulaire  de  Ciona  intestinalis  L., 

Experientia,  III /8,  1947. 

— Note  sur  le  genre  Trididemnum  dans  la  région  de  Dinard  accompagnée 

de  remarques  sur  les  organes  latéraux  des  Didemnidae.  Bull. 
Inst.  Oc.  Monaco,  1947,  n°  914,  16  pp.,  8 fig. 

— Remarques  sur  le  complexe  neuroglandulaire  de  Ciona  intestinalis 

et  les  propriétés  de  ses  extraits.  Bull.  Labor.  Marit.  Dinard,  XXIX, 

1947,  p.  29-34. 

— Recherches  sur  le  sang  et  la  tunique  commune  des  Ascidies  Aplouso- 

branches.  Ann.  Inst.  Oc.,  XXIII,  p.  345-473,  77  fig. 

G.  Cherbonnier,  Assistant.  — Les  Mollusques  de  France  de  la  Collec- 
tion Locard.  Mollusques  terrestres  (9°  note).  Famille  Helicidae 
(suite).  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  t.  XIX,  n°  2,  1947, 
p.  190-196. 

— Note  sur  Stichopus  oariegatus  Semper  (Holothurie).  Ibid.,  pp.  187-189, 

fig- 

— Etude  de  la  couronne  péripharyngienne,  des  différents  organes  et 

de  la  spiculation  chez  une  Holothurie  dendrochirote  : Cucumaria 
Lefevrei.  Barrois.  Bull.  Lab.  Dinard,  fasc.  XXIX,  sept.  1947, 
p.  13-23,  figs. 

— Note  sur  une  Holothurie  abyssale  : Abyssocucumis  ingolfi  (Deichmann). 

Bull.  Mus.  Nat.  Ilist.  Nat.,  2e  sér.,  t.  XIX,  n°  4,  1947. 

A.  Chavan.  — Nouvelles  notes  sur  les  Jagonia  (Lamellibranches).  Bull. 
Mus.,  2«  sér.,  t.  XVIII,  n»  4,  p.  345-47. 

— Sur  les  Neritidae  du  calcaire  pisolithique.  C.  R.  somm.  S.  G.  F.,  n°  3, 

1947,  p.  42-44. 

— L’évolution  des  faunes  marines  de  Mollusques  dans  le  -N.-W.  de 

l’Europe,  de  la  fin  du  Crétacé  à celle  de  l’Eocène.  B.  S.  G.  F., 
5e  sér.,  t.  XVI,  n°  4,  p.  193-212. 

— La  faune  campanienne  du  Mont  des  Oliviers,  d’après  les  matériaux 

Vignal-Massé.  Journ.  Concbyl.,  vol.  LXXXVI,  fasc.  IV,  p.  125-197, 
pl.  II,  IV,  4 fig. 

A.  Pruvot-Fol.  — Les  Opisthobranches  de  W.  Harper  Pease.  Révision. 
Journ.  Conchyl.,  vol.  87,  p.  96-114. 

— Post-scriptum  à la  révision  critique  de  la  famille  des  Elysiadae.  Ibid., 

p.  125. 


—t  25  — 


Anatomie  comparée  des  végétaux  vivants  et  fossiles. 

A.  Loubière,  Professeur.  — Sur  la  découverte  d’un  type  nouveau  de 
Cyathéacée  dans  le  terrain  albien  de  la  Meuse.  C.  R.  Acad.  Sc., 
t.224,  p.  1519,  6 fig.,  1947. 

• — Sur  les  Névroptéridées  et  sur  la  répartition  stratigraphique  de  leurs 
principales  espèces.  Bull.  Mus.  nat.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  t.  XIX, 
n»  5,  1947. 

E.  Bouheau,  Sous-Directeur.  — Sur  la  présence  du  Palmoxylon  ascliersoni 
Schenk  dans  les  couches  tertiaires  de  la  vallée  du  Chélif  (Algérie). 
Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  t.  XIX,  n°  2,  1947. 

— La  flore  fossile  du  bassin  lacustre  de  l’Ankaratra  (Madagascar). 

Publ.  du  Minist.  des  Colonies,  20  p.,  10  fig.,  4 pl.,  1947. 

- — Etude  anatomique  et  paléogéographique  du  Palmoxylon  lacunosum 
(Unger)  Félix.  Sa  présence  dans  les  couches  tertiaires  de  Gignac 
(Vaucluse).  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  t.  XIX,  n°  5,  1947. 
- — Contribution  à l’étude  du  peuplement  de  Madagascar  et  des  îles  voi- 
sines. Paléophytogéographie  de  Madagascar.  Soc.  biogéogr., 
Mém.  n°  IX,  1947,  20  p. 

— et  F.  Gagnepain.  — Nouvelles  considérations  systématiques  à propos 

du  Sarcopus  aberrans  Gagnepain.  Bull.  Soc.  bot.  Fr.,  t.  94,  1947. 

Phanérogamie. 

H.  Humbert,  Professeur.  — Flore  de  Madagascar  et  des  Comores.  Familles  : 
24,  Scheuchzériacées  ; 25,  Alismatacées  ; 26,  Hydrocharitacées  ; 
27,  Triuridacées  ; 33,  Flagellariacées  ; 34,  Restionacées  ; 35,  Xyri- 
dacées  ; 38,  Pontédériacées  ; 39,  Juncacées  ; 45,  Iridacées  ; 46,  Musa- 
cées  ; 47,  Zingibéracées  ; 48,  Burmanniacées  ; 106,  Burséracées  ; 
114,  Anacardiacées  ; 115,  Aquifoliacées  ; 116  Celastracées  ; 

117,  Hippocratéacées  ; 118,  Salvadoracées  ; 140,  Flacourtiacées. 

Tananarive,  1946,  533  p. Ces  familles  ont  été  élaborées  par 

M.  H.  Perrier  de  La  Bathie  (voir  plus  loin). 

— Supplément  à la  Flore  générale  de  l' Indochine  (collaborateur  principal  : 

F.  Gagnepain),  t.  I,  fasc.  5,  1946,  112  p. 

— Notulae  Systematicae,  t.  XIII,  fasc.  1-2,  1947,  162  p. 

— Sixième  voyage  botanique  à.  Madagascar,  1946-1947.  C.  R.  Acad.  Sc. 

Coloniales,  VII,  p.  393-402,  1947. 

— Contributions  à l’étude  de  la  flore  de  Madagascar  et  des  Comores 

(4e  fascicule).  Notulae  syst.,  XIII,  fasc.  3-4,  1947. 

— Au  sujet  des  récoltes  de  Scott  Elliot  à Madagascar.  Ibid. 

— A propos  de  Ilumbertia  mada gascariensis  Lamk.  Ibid. 

— Composées  nouvelles  ou  peu  connues  de  Madagascar,  Bull.  Soc.  Bot. 

Fr.,  94,  fasc.  9,  1937. 


— 26  — 


J.  Léandri,  Sous-Directeur.  — Nouvelles  observations  sur  les  Thymé- 
léacées  de  Madagascar.  Notulae  Syst.,  XIII,  p.  38-55,  1947. 

— Une  Euphorbe  nouvelle  curieuse  de  Madagascar.  Ibid.,  p.  60-61. 

— Contribution  à l’étude  des  Euphorbiacées  de  Madagascar,  XI.  Eu- 

phorbes de  la  section  Anisophyllum,  ibid.,  p.  110-118. 

Mme  Tardieu-Blot,  Sous-Directeur.  — Fougères  nouvelles  d’Afrique. 

Notulae  Systematicae,  t.  XIII,  fasc.  3,  p.  166. 

— — Fougères  de  Guinée  récoltées  par  M.  Jacques-Félix.  Ibid.,  p.  168. 

— et  P.  Jaeger.  — Sur  la  répartition  de  quelques  Fougères  des  Monts 

Loma.  Bull,  de  la  Soc.  Bot.  de  France,  1947,  84. 

— et  P.  Jovet.  — Localités  françaises  des  Azolla  de  l’Herbier  du  Muséum. 

Pteridophyta  exsiccata.  1946  (paru  en  1947). 

F.  Gagnepain,  Sous-Directeur  honoraire.  — Sapindacées  nouvelles  d’In- 
dochine. Not.  Syst.,  XIII,  1947,  p.  26. 

— Ailantopsis  Gagnep.  = Ileynea  Roxb.,  ibid.,  p.  62. 

— * Sapindacées  nouvelles  ou  litigieuses,  ibid.,  p.  63. 

— Quelques  espèces  nouvelles  des  Olacacées  (sensu  lato),  ibid.,  p.  131. 

— Deux  Lasianthera  nouveaux,  ibid.,  p.  188. 

— Matpania,  n.  g.  des  Phytocrénacées,  ibid.,  p.  189. 

— Un  genre  nouveau  des  Staphyléacées,  ibid.,  p.  190. 

— Deux  espèces  nouvelles  A'Euscapliis,  ibid.,  p.  191. 

— Acer  nouveaux  d’Indochine,  ibid.,  p.  192. 

— Cissus,  Parlhenocissus  et  Vitis  nouveaux,  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  1946, 

p.  231-234. 

— et  E.  Boureau.  — Une  nouvelle  famille  de  Gymnospermes  : les  Sar- 

copodacces.  Ibid.,  1946,  p.  313-320. 

F.  Pellegrix,  Sous-Directeur  honoraire,  Maître  de  Recherches  du 
C.  N.  R.  S.  — Plantae  Letestuanae  novae,  XXIX  (Cynometra  et 
Vigna).  Bull.  Soc.  Bot.  de  France,  93,  1946  (paru  en  1947),  222. 

— Méliacée  nouvelle  d’Indochine.  Ibid.,  320. 

— Quelques  synonymies  de  Légumineuses  gabonaises.  Ibid.,  94, 1947, 101. 

— Légumineuses  africaines  nouvelles  (Cassia  et  Indigofera),  ibid.,  94, 

1947,  5. 

R.  Benoist,  Sous-Directeur  honoraire,  Maître  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S. 
— - Nouvelles  Acanthacées  de  Madagascar.  Notulae  System.,  XIII, 
p.  3-13,  juin  1947. 

— Contribution  à la  connaissance  des  Justicia  de  Madagascar.  Ibid., 

XIII,  p.  118-131,  juin  1947. 

P.  Jovet,  Assistant.  — Nuxia  (famille  du  Loganiacées)  malgaches. 
Not.  Syst.,  1947,  t.  13,  fasc.  1-2,  p.  97-108. 

— Une  promenade  Botanique  au  hameau  de  Boulainvilliers  (Paris,  XVIe). 

Congrès  Naturaliste  de  Paris,  1944  (publ.  janv.  1947),  p.  92-94. 

— Les  jardinets  des  Gobelins  en  1934  (notes  botaniques).  Ibid.,  p.  109-111. 


— Fougères  et  Prêles  parisiennes.  Ibid.,  p.  119-124. 

— Lagoseris  sancla  (L.)  Maly  subsp.  nemausensis  (Gouan)  Thell.  = Ptero- 

theca  sancta  L.  = P.  nemausensis  Cass.  La  feuille  des  Naturalistes, 
paru  1947,  t.  II,  p.  9-10. 

— l'Iorule  des  ruines  de  Louviers  (Eure).  Ibid.,  fasc.  2-3,  fév.-mars  1947. 

— Plantes  du  Sud-Ouest,  I.  Monde  des  Plantes,  42e  an.,  janv.-fév.  1947, 

n°  243,  p.  2-4. 

— Le  Bromus  inermis  Leyss.  Quelques  localités.  Sa  station  à Chelles 

(S.-et-M.)  en  1928.  Ibid.,  mars-avr.  1947,  n°  244. 

— Biogéographie  et  Phytogéographie  in  Géographie  (vol.  sous  la  direc- 

tion d’E.  De  Martonne),  Manuel  de  la  Recherche  documentaire 
en  Fr.,  II-I,  2e  section,  p.  30-36.  Paris,  les  Presses  Universitaires, 
1946  (paru  1947). 

— et  Mme  Tahdieu-Blot.  — Localités  françaises  des  Azolla  de  l’herbier 

du  Muséum.  Pterid.  exsicc.,  1946  (paru  1947),  p.  14-19. 

J.  Arènes,  Assistant.  — Monographie  du  genre  Tristellateia  (Malpi- 
ghiacées).  Mém.  Mus.,  Noua.  Sér.,  t.  XXI,  fasc.  7,  j>.  275-330,  1947. 

— A propos  de  Cirsium  lanceolatum  H i 1 1 et  de  Cirsium  lanceolatum  Scop. 

Not.  Syst.,  t.  XIII,  p.  59-60,  1947. 

— Un  nouveau  Sphedamnocarpus  malgache.  Not.  Syst.,  t.  XIII,  p.  108-110, 

1947.  ' 

— A propos  de  Centaurea  Behen  L.,  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  94,  p.  156-158, 

1947. 

-t-  Essai  sur  le  peuplement  en  Malpighiacées  de  l’île  de  Madagascar 
et  des  régions  tropicales  asiatiques  et  Océaniennes.  C.  R.  Soc. 
Biogéogr.,  n°  197,  p.  29-30,  1946. 

— Silene  dichotoma  Ehrh.  en  France,  Monde  des  Plantes,  248,  p.  46,  1947. 
- — A propos  des  akènes  de  Centaurea  solstitialis  L.,  Monde  des  Plantes, 

248,  p.  46-47,  1947. 

M.  Pichon,  Assistant.  — $ur  le  centre  de  dispersion  des  Bignoniacées. 
Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  XCIII,  p.  121-123. 

— Tetradoa,  genre  nouveau  d’Apocynacées  du  Gabon  . Ibid.,  p.  251-254. 

— Classification  des  Apocynacées  : II,  genre  Rauvolfia.  Ibid.,  XCIV, 

p.  31-39. 

— Classification  des  Apocynacées  : III,  genre  Ochrosia.  Bull.  Mus.  Nat. 

Hist.  Nat.,  XIX,  p.  205-212. 

— Classification  des  Apocynacées  : IV,  genre  Alstonia  et  genres  voisins. 

Ibid.,  p.  294-301. 

- — Le  genre  Humbertia  ; in  Not.  Syst.,  XIII,  p.  13-25. 

Mme  Le  Genissel-IIomolle,  Assistant.  — Étude  morphologique  du 
Cofjea  Boiviniana  (II.  Bn.)  Drake.  Bull.  Soc.  Bot.  de  France,  93, 
1946,  p.  224-227. 

H.  Perrier  de  la  Bathie,  Directeur  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S., 
Correspondant  de  l’Institut.  — ■ Desmostachys  longipes  H.  Perr., 


— 28  — 


synonyme  de  Stephanodaphne  cremostachya  Baill.  Notulae  System., 
XIII,  1947,  p.  62. 

— Un  Memecylon  nouveau  de  l’Est  de  Madagascar,  ibid.,  p.  110. 

— - Révision  des  Œnothéracées  de  Madagascar  et  des  Comores,  ibid., 
p.  137-149. 

— Micronycliia  Humberti  spec.  nov.,  ibid.,  p.  37-38. 

■ — Scheuchzériacées  in  H.  Humbert,  Flore  de  Madagascar  et  des  Comores, 
1946,  5 p. 

— Alismatacées,  ibid.,  12  p.  ; Hydrocharitacées,  ibid.,  15  p.  ; Triuri- 

dacées,  ibid.,  5 p.  ; Flagellariacés,  ibid.,  5 p.  ; Restionacées,  ibid., 
7 p.  ; Xyridacées,  ibid.,  15  p.  ; Pontédériacées,  ibid.,  7 p.  ; Jun- 
cacées,  ibid.,  5 p.  ; Iridacées,  ibid.,  23  p.  ; Musacées,  ibid.,  9 p.  ; 
Zingibéracées,  ibid.,  34  p.  ; Burmanniacées,  ibid..  7 p.  ; Bursé- 
racées,  ibid.,  50  p.  ; Anacardiacées,  ibid,,  85  p.  ; Aquifoliacées, 
ibid.,  5 p.  ; Célastracées,  ibid.,  76  p.  ; Hippocrotéacées,  ibid., 
28  p.  ; Salvadoracées,  ibid.,  9 p.  ; Flacourtiacées,  ibid.,  131  p. 

— Au  sujet  du  rôle  des  urnes  de  Nepenthes.  Rev.  int.  de  Bot.  Appl.,  1946, 

p.  656-657. 

R.  Decary,  Associé  du  Muséum.  — Quelques  plantes  malgaches  rares 
ou  en  voie  d’extinction.  Bull.  Mus.,  XVIII  — 6,  p.  495-499,  1947. 

A.  Camus.  — Decaryochloa,  genre  nouveau  de  Graminées  malgaches. 
Bull.  Soc.  Bot.,  Fr.  93,  p.  242  (1946). 

— Sur  deux  Festulolium  récoltés  dans  le  Sud-Ouest.  Bull.  Soc.  Linn. 

Lyon  (1947),  p.  50. 

— Fagacées  nouvelles  de  la  Péninsule  malaise.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  94, 

p.  4 (1947). 

— Graminées  nouvelles  de  Madagascar.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  94,  p.  39 

(1947). 

— Sur  les  Graminées  des  prairies  de  Madagascar.  Revue  Bot ; appl.  et 

Agric.  Colon.,  XXVII,  p.  426,  1947. 

R.  Gombault  et  A.  Camus.  — Un  Silène  de  Pétra  (Arabie).  Bull.  Soc. 
Bot.  de  France,  93,  1946,  p.  124-126. 

R.  Gombault.  — Notules  sur  la  flore  de  Syrie  et  du  Liban.  Bull.  Soc. 
Bot.  de  France,  93,  1946,  p.  145-159. 

H.  Steiilé.  — Notes  taxonomiques  et  géographiques  sur  des  Graminées 
et  Cypéracées  nouvelles  des  Antilles  françaises  (12e  contribution). 
Notulae  System.,  XIII,  1947,  p.  72-97. 

M.  d’Alleizette.  — Au  sujet  de  YOrchis  Nummiana  P.  Fournier  de 
Saint-Nom-la-Bretèche.  Bull.  Soc.  Bot.  de  France,  94,  1947,  p.  102- 
104. 

P.  Boiteau.  — Note  sur  les  prétendus  Diacanthium  malgaches.  Notulae 
Syst.,  XIII,  1947,  p.  154-162. 

O.  Mannoni  et  P.  Boiteau.  — Quatre  Kalanchoe  nouveaux  de  Mada- 
gascar. Notulae  System.,  XIII,  1947,  p.  149-154. 


29  — 


C.  Mathon,  Boursier  du  C.  N.  R.  S.  — De  la  distribution  de  quelques 
plantes  méditerranéennes  dans  la  montagne  de  Lure  (Basses- 
Alpes).  Bull,  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  G,  1946,  p.  500-506. 

— Quelques  observations  climatologiques  et  phénologiques  relatives  à 

la  montagne  de  Lure  (Basses-Alpes).  Ibid.,  t.  XIX,  n°  1,  1947, 
p.  91-98. 

— Aperçu  botanique  sur  la  montagne  de  Lure  (Basses-Alpes).  Bull. 

Soc.  Bot.  de  France,  1946,  93,  n°  9,  p.  388-393. 

M.  Bournerias.  — Aperçu  sommaire  sur  la  végétation  du  canton  de 
Lauzès  (Lot)  et  de  ses  environs.  Bull.  Muséum,  XIX,  1947,  p.  197- 
204  et  286-293. 

II.  Bouby.  — Le  Solanum  triflorum  à Paris.  Feuille  des  Naturalistes,  I, 
1947,  p.  7-8. 

— Plantes  intéressantes  trouvées  à Paris.  Ibid.,  II,  p.  5-6. 

Aubreville.  — Erosion  et  bovalisation  en  Afrique  Noire  Française. 
— Revue  d’ Agronomie  Tropicale,  1947. 

— Les  brousses  secondaires  en  Afrique  Equatoriale.  — Bois  et  Forêts 

des  tropiques,  1947. 

— La  mort  des  forêts  de  l’Afrique  tropicale,  Unisylva,  1947. 

Cryptogamie. 

Roger  Heim,  Professeur,  Membre  de  l’Institut.  — Les  Marasmes  arbo- 
rescents du  Cameroun.  C.  B.  Ac.  Sc.,  t.  224,  p.  1318-1320,  1947. 

— Sur  les  caractères  des  Polypores  en  culture  artificielle.  Ibid.,  t.  225, 

p.  421-423,  1947. 

— Remarques  sur  la  précédente  Note  (de  M.  Marcel  Locquin).  Ibid., 

p.  893-895,  1947. 

— Le  Jubilé  d’Auguste  Chevalier.  Encycl.  de  la  France  et  d’ Outre-mer , II, 

10,  p.  5-7,  1947. 

— Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  d’Alexandre  Guilliermond  (1876-1945). 

Institut  de  France,  9,  24  p.,  1 portrait,  1947. 

- — Discours  prononcé  aux  funérailles  de  Pierre-Augustin  Dangeard,  le 
15  novembre  1947.  Ibid.,  30,  10  p.,  1947. 

— Sur  quelques  espèces  nivales  de  Macromycètes  des  Alpes  françaises. 

Rev.  de  Mycol.,  t.  XII,  p.  69-78,  5 lig.,  1947. 

— Avant-propos  à G.  Delbard,  Les  beaux  fruits  de  France,  Paris, 

p.  137,  1947. 

— - La  Sombre  Roule,  100  p.,  José  Corti,  Paris,  1947. 

— Les  maladies  des  plantes  cultivées  à Madagascar.  L'Agronomie  tro- 

picale, p.  531,  1947. 

- — Du  Muséum  aux  plantations  du  Cameroun.  France  Outre-Mer,  25, 
n°  218,  p.  156-159,  9 phot.,  1 carte,  juil.  1947. 

— Revue  de  Mycologie,  t.  XII,  1947. 


30  — 


— et  Général  Andlauer.  — Rapport  général  sur  la  Protection  de  la 

Nature  dans  les  territoires  de  la  France  d’Outre-Mer.  Rapports 
présentés  à la  Conférence  internationale  pour  la  Protection  de  la 
Nature  à Brunnen,  juin-juillet  1947.  Volume  du  Congrès,  5e  partie, 
p.  219-252,  6 cartes,  Bâle,  janvier  1948. 

Robert  Lami,  Sous-Directeur,  et  M.-L.  Priou.  — Sur  la  flore  des  Chlo- 
rophycées  marines  de  la  région  de  Concarneau.  C.  R.  Ac.  Sc., 
t.  224,  p.  1578-1579,  1947. 

— M.  Serpette  et  J,  Portier.  — Mouvement  et  sécrétion  polaire  chez 

deux  Algues  Desmidiées.  Rev.  Gén.  Bot.,  t.  54,  p.  297-305,  4 fîg., 
1 pl.,  1947. 

Pierre  Bourrelly,  Assistant.  — Algues  rares  dû  Jardin  des  Plantes- 
Bull.  Muséum,  2e  sér.,  t.  XIX,  1,  p.  99-104,  18  fîg.,  1947. 

— Amphitropis  aequiciliata  Gicklhorn  est-il  un  Euglénien  ? Bull.  Soc- 

Bot.  Fr.,  94,  p.  180-182,  10  fig.,  1947. 

— Algues  rares  et  nouvelles  de  la  forêt  de  Fontainebleau.  Rev.  Gén.  de 

Bot.,  t.  54,  p.  30G-326,  76  fig.,  1947. 

— Algues  rares  et  nouvelles  de  la  forêt  de  Sénart.  Bull.  Muséum,  2e  sér., 

t.  XX,  8 p.,  21  fig.,  1947. 

Suzanne  Jovet-Ast  (Mme),  Assistant.  — Hépatiques  des  Antilles  fran- 
çaises récoltées  par  P.  et  Y.  Allorge  en  1936.  Rev.  Bryol.  et  Lichénol., 
t.  XVI,  1-2,  p.  17-46,  10  pl.  de  147  fig.,  1947. 

— A propos  du  Lepidozia  Aubertii  Jovet-Ast  (=  L.  Wallichii  Steph.  ms.). 

Candollea,  XI,  p.  31-35,  4 fig.,  1947. 

— L.  Clark  et  T.  C.  Frye.  — A new  Frullania  from  Guadeloupe.  The 

Bryologist,  50,  p.  52-55,  15  fig.,  1947. 

Jacqueline  Toulouse  (Mlle),  Assistant.  — Nouvelles  techniques  appli- 
quées en  Angleterre  à l’étude  de  la  flore  mycologique  du  sol. 
Rev.  de  Mycol.,  t.  XII,  2,  suppl.  2,  p.  48-50,  1947. 

Jean  Motte,  Maître  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Mycopatliologie 
d ’Oryza  sativa  L.,  II.  L’Helminthosporiose.  Rev.  de  Mycol.,  t.  XII, 
suppl.  colonial,  n°  1,  p.  4-25,  1947. 

Jacques  Duché,  Maître  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Les  associations 
de  microorganismes  dans  les  sols.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  225,  p.  891-893, 
1947. 

— Mission  pédobiologique  aux  Etats-Unis.  Rev.  de  Mycol.,  t.  XII,  2, 

suppl.  2,  p.  45-48,  1947. 

— M.  Lefèvre  et  J.  Spillman.  — - Recherches  hydrobiologiques  sur 

les  étangs  de  Sologne.  Ann.  station  centr.  d'Hydrobiol.  appl., 
t.  I,  1945  (paru  en  1947). 

Yalia  Allorge  (Mme),  Chargée  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Essai 
de  Bryogéographie  de  la  Péninsule  Ibérique  (ouvrage  posthume 
de  Pierre  Allorge,  terminé  par  Mme  V.  Allorge).  Encyclopédie 
B io géographique  et  écologique,  t.  I,  111  p.,  15  fig.,  2 cartes,  8 pl., 
de  phot.,  1947. 

— Revue  Bryologique  et  Lichénologique,  t.  XVI,  1-2,  1947. 


— 31  — 

Marcelle  Le  Gal,  Chargée  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Les  Discomy- 
cètes  suboperculés.  Bull.  Soc.  Mycol.  Fr.,  t.  LXII,  3-4,  p.  218-240, 
9 'fig.,  1946. 

— Contribution  à l’étude  des  Ciliaria  (2e  sér.).  Bull.  Soc.  Mycol.  Fr., 

t.  LXII,  3-4,  p.  241-245,  1 fig.,  1940. 

— Bussula  analina  Romagn.  Bull.  Soc.  Mycol.  Fr.,  t.  LXII,  pl.  I,  1946. 

Raymond  Gaume,  Attaché  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Esquisse  de 
la  végétation  bryologique  des  environs  de  Paris.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr., 
t.  94,  3-4,  p.  76-88,  1947. 

— Les  éléments  de  la  flore  bryologique  des  environs  de  Paris.  C.  B.  Ac.  Sc., 

t.  225,  p.  460-462,  1947. 

— L’élément  montagnard  dans  la  flore  muscinale  parisienne.  Rev.  Bryol. 

et  Lichénol.,  t.  XVI,  1-2,  p:  49-53,  1947. 

Marcel  Locquin,  Attaché  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Structure  du 
capillitium  d’Hemitrichia  serpula  (Myxomycète,  Trichiacée). 
C.  B.  Ac.  Sc.,  t.  224,  p.  1442-1443,  1947. 

- — L’action  antibiotique  de  la  clitocybine  est-elle  due  à l’acide  cyanhy- 
drique ? C.  B.  Ac.  Sc.,  t.  225,  p.  893-895,  1947. 

— Etudes  sur  le  genre  Coprinus  L.  Quelques  Coprins  fimicoles.  Bull. 

Soc.  Mycol.  Fr.,  t.  LXIII,  p.  75-88,  1947. 

— Un  nouveau  condensateur  pour  l’éclairage  ultramicroscopique  : le 

paraboloïde  liquide.  Bull.  Soc.  Lirin.  Lyon,  t.  15,  p.  133-135,  1946. 
- — Quelques  précisions  de  vocabulaire  à propos  des  antibiotiques.  Bull. 
Soc.  Linn.  Lyon,  t.  16,  p.  187,  1947. 

- — et  Mme  M.  Locquin.  — Les  antibiotiques  d’origine  fongique.  Revue 
bibliographique,  I.  Rev.  de  Mycol.,  t.  12,  1,  p.  37-44,  1947. 

—  Les  antibiotiques  d’origine  fongique.  Revue  bibliographique,  IL 

Rev.  de  Mycol.,  t.  XII,  p.  83-96,  1947. 

— et  G.  Mazenot.  — Spores  et  cellules  caractéristiques  de  cryptogames 

vasculaires  et  de  champignons  dans  le  lignite  plaisancien  du  Bassin 
de  Chaumergy.  C.  R.  Soc.  Géol.  Fr.,  p.  24-25,  1947. 

— et  C.  A.  Baud.  — Contraste  d’amplitude  et  contraste  de  phase.  L’appré- 

ciation des  contrastes  de  phases  et  son  utilité  dans  l’examen  micros- 
copique. Bull.  d’Histol.  appl.,  2,  p.  41-47,  1947. 

Athanase  Saccas,  Attaché  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.,  A.-L.  Guyot, 
M.  Massenot  et  J.  Montègüt.  — 1 Contribution  à l’étude  des 
Cryptogames  parasites  de  la  France  septentrionale,  IL  Rev.  de 
Mycol.,  t.  XI,  2-3,  p.  53-72,  7 fig.,  1946. 

Claude  Moreau,  Phytopathologiste  de  l’O.  R.  S.  C.  — Deuxième  contri- 
bution à l’étude  de  la  microflore  fongique  du  Jardin  Botanique 
de  Caen.  Bull.  Soc.  Linn.  Normandie,  9e  sér.,  t.  V,  p.  5-10,  27  fig., 
1946-1947. 

— Troisième  contribution  à l’étude  de  la  microflore  fongique  du  Jardin 

Botanique  de  Caen.  Ibid.,  p.  13-19,  23  fig.,  1946-1947. 


32  — 


— Quatrième  contribution  à l’étude  de  la  microflore  fongique  du  Jardin 

Botanique  de  Caen.  Ibid,.,  p.  22-26,  15  fig.,  1946-1947. 

— Cinquième  contribution  à l’étude  de  la  microflote  fongique  du  Jardin 

Botanique  de  Caen.  Ibid.,  p.  108-112,  1946-1947. 

— Liste  des  Zoocécidies  observées  à Caen  et  dans  les  environs  pendant 

l’année  1946.  Ibid.,  p.  71-73,  3 fig.,  1946-1947. 

— Sur  quelques  micromycètes  nouveaux  ou  peu  connus  observés  au 

Jardin  Botanique  de  Caen.  Rev.  de  Mycol.,  t.  XI,  1,  p.  34-39,  7 fig., 

1946. 

- — La  maladie  du  « gigantisme  » du  riz  au  Cameroun.  Rev.  de  Mycol., 
t.  XI,  Suppl,  colonial,  n°  1,  p.  30-31,  1946. 

— Un  Microdiplodia  parasite  des  feuilles  d’Anona  au  Cameroun.  Rev. 

de  Mycol.,  t.  XII,  Suppl,  colonial  n°  1,  p.  38-41,  1 fig.,  1947. 

— Sur  quelques  Parodiella  africains.  Rev.  de  Mycol.,  t.  XII,  Suppl. 

colonial  n°  1,  p.  26-33,  5 fig.,  1947. 

— Un  Cercospora  parasite  des  feuilles  du  Palmier  à huile  au  Moyen  Congo. 

Rev.  de  Mycol.,  t.  XII,  Suppl,  colonial  n°  1,  p.  37-39,  1 fig.,  1947. 

— et  Mireille  Moreau,  Préparateur  à l’École  Pratique  des  Hautes- 

Études.  — Sur  les  genres  Alternaria  et  Stemphylium.  Bull.  Soc. 
Myc.  Fr.,  t.  LXIII,  1-2,  p.  58-71,  6 fig.,  1947. 

Microflore  fongique  du  département  de  l’Aisne  (lre  contribution). 

Ascomycètes.  La  Feuille  des  Naturalistes,  N.  S.,  t.  II,  n°  4,  p.  41-42, 

1947. 

Microflore  fongique  du  département,  de  l’Aisne  (2e  contribution). 

Adélomycètes.  Ibid.,  n°  9-10,  p.  99-101,  1947. 

Marius  Chadefaud,  Attaché  du  Muséum,  et  Henri  Rossât.  — Sur  la 
cytologie  et  la  position  systématique  de  Dichotomosiphon  luberosus. 
C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  225,  p.  765,  1947. 

Pierre  Cuynet.  — Muscinées  des  environs  de  Versailles.  Bull.  Soc.  Sc. 
Nat.  Seine-et-Oise,  Sér.  III,  t.  VIII,  p.  40-42,  1946. 

— Anomalie  chez  Amanita  rubescens.  Ibid.,  p.  43,  1946. 

— Muscinées  des  environs  de  Versailles.  Ibid.,  p.  59-60,  1946. 

— Excursions  bryologiques  de  1946.  Ibid.,  p.  61-62,  1946. 

Henri  Romagnesi.  — Sur  l’utilisation  de  nouveaux  caractères  intéressant 
la  taxonomie  des  Rhodophyllus.  Bull.  Soc.  Mycol.  Fr.,  t.  LXII, 
1-2,  p.  99-120,  1947. 

Bernard  Saby.  — L'Usnea  diplotypa  Wain.  en  forêt  de  Fontainebleau. 
Rev.  Bryol.  et  Lichénol.,  t.  XV,  p.  201-202,  1946. 

Gilbert  Martin,  Stagiaire  de  l’O.  R.  S.  C.  — La  pourriture  du  coUet  du 
papayer  au  Cameroun.  Rev.  de  Mycol.,  t.  XII,  Suppl,  colonial  n°  1, 
p.  34-37,  1947. 

Jacques  Brun  et  Georges  Merny,  Stagiaires  de  l’O.  R.  S.  C.  - — Sur  une 
pourriture  nouvelle  des  Bananes  « Gros  Michel  ».  Fruits  d’Outre-mer, 
vol.  2,  2,  p.  37-42,  1947. 

Robert  Potier  de  la  Varde,  Correspondant  du  Muséum.  — Récoltes 


— 33  — 


bryologiques  de  M.  M.  R.  E.  Fries,  Th.  C.  E.  Fries  et  E.  Lonnberg 
en  Afrique  orientale  anglaise.  Svensk.  Bot.  Tidskrift,  Bd  41,  1, 
Upsala,  .1947. 

— Spartina  Townsendi  à Saint-Pair-sur-Mer  (Manche).  Bull.  Soc.  Linn. 

Normandie,  9e  sér.,  V,  p.  38-39,  1947. 

— Sur  un  empoisonnement  causé  par  Clitocybe  phosphorea  (Battara) 

(Syn.  Pleurotus  olearius  Gill.)  à Saint-Mars-d ’ Egrenne  (Orne). 
Ibid.,  p.  40,  1947. 

— Floraisons  automnales  de  Rosacées.  Ibid.,  p.  112,  1947. 

— Observations  sur  la  répartition  des  Mousses  des  îles  du  Cap  Vert 

récoltées  par  M.  A.  Chevalier.  Soc , Biogéographie,  Mém.  VIII, 
p.  359-361,  1946. 

— Bryophyta  nova.  Be v.  Bryol.  et  Lichénol.,  t.  XV,  p.  141-146,  1946. 

— Petite  contribution  à la  flore  bryologique  africaine.  Ibid.,  p.  147-148, 

1946. 

* 

Gilbert  Bouriquet,  Correspondant  du  Muséum.  — Les  maladies  des 
plantes  cultivées  à Madagascar.  Encyclopédie  Mycologique,  XII,- 
546  p.,  230  fig.,  42  pl.  hors-texte  en  noir,  7 pl.  color.,  1946  (1947). 

Pierre  Fuse  y.  — Emploi  de  l’extrait  de  Levure  dans  la  culture  des  Algues 
d’eau  douce.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  225,  p.  199-201, 1947. 

Culture. 

A.  Guillaumin,  Professeur.  — Rutacées,  in  Fl.  gén.  Indo-Chine,  suppl.,  I, 
p.  593. 

— Burséracées.  Ibid.,  p.  675. 

— Le  Bon  Jardinier,  151e  édit.,  p.  95,  255  et  passim,  1947. 

— - Notules  sur  quelques  Orchidées  d’Ipdo-Chiiie.  Bull.  Mus.  Paris, 
2e  sér.,  t.  XIX,  p.  357,  1947. 

— Le  vieil  herbier  de  roses  du  Muséum.  Ibid.,  p.  354,  1947. 

— Les  plantes  médicinales  de  la  Nouvelle  Calédonie.  Ann.  pharm.  jranç., 

t.  V,  p.  190,  1947. 

— Les  Actinidia.  Fruits  d’ Outre-mer,  t.  II,  p.  34,  1947. 

— Les  Agrumes  d’Indo-Chine.  Ibid.,  p.  134,  1947. 

— Les  X Cratae-mespilus.  Revue  hort.,  n.  sér.,  t.  XXX,  p.  269,  1947. 

— Aglae  Adanson  et  le  parc  de  Baleine.  Ibid.,  p.  294,  1947. 

— Une  chimère  de  l’Helianthemum  X sulphureum  var.  Jubilee.  Ibid., 

p.  358,  1 pl.  col.,  1947. 

— Deux  palmiers  intéressants.  Ibid.,  p.  389,  figs.,  1947. 

— ■ Le  Ti.  Rev.  des  Océanistes,  t.  II,  p.  191,  1946  (paru  en  1947). 

— Les  travaux  récents  sur  la  Flore  des  Antilles  françaises.  Rev.  scient., 

83e  an.,  p.  247,  1947. 

— La  plante  qui  fait  les  yeux  émerveillés  : le  Peyotl.  Rev.  Phytothérapie, 

11e  an.,  p.  86,  1947.  \ 

— Sucres  et  matières  sucrantes.  Ibid.,  p.  199,  1947. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1 94 H 


3 


— 34  — 


— Botanique  et  histoire  du  Dahlia.  Bull.  Soc.  nat.  Hort.  France,  7e  sér., 

t.  I,  p.  182,^1947. 

— Quelques  dates  de  l’Histoire  de  l’Horticulture.  Ibid.,  p.  199,  1947. 

— Les  arbres  historiques  du  Jardin  des  Plantes.  L’Arbre,  3e  sér.,  t.  II, 

p.  419,  1947. 

— A propos  des  Euphorbes.  Cactus,  n°  9,  p.  11,  fig.,  1947. 

— et  V.  Chaudun,  Secrétaire.  - — Les  collections  de  plantes  grasses 

au  Jardin  des  Plantes  de  Paris.  Ibid.,  n°  7,  p.  2,  1947. 

C.  Guinet,  Jardinier-chef  des  cultures  scientifiques.  — Une  curieuse 
primevère  chinoise  : Primula  Littoniana  G.  Forrest.  Bull.  Soc.  nat. 
Acclimatation,  94e  an.,  n°  1,  p.  25,  1947. 

— Le  Bon  jardinier,  151e  édit.,  passim,  1947. 

— et  E.  Laumonnier.  Ibid.,  p.  130,  1947. 

— A.  Guillaumin  et  A.  Fargeas,  Jardinier  permanent.  — Index  semi- 

num  Musei  parisiensis  (anno  1946  collectorum). 

E.  Manguin,  Jardinier-chef  des  Serres.  — Le  Bon  Jardinier,  151e  édit., 
passim.,  1947. 

J.  Weill,  Chef  de  carré.  — Une  deuxième  station  du  Glechoma  hedera- 
ceum  L.,  sous-espèce  G.  hirsutum  Herm.  Monde  des  Plantes,  p.  20, 
1947. 

— ■ et  M.  Bournerias.  — X Polygorumex  Guinetii  J.  Weill.  Bull.  Soc. 
Bot.  France,  t.  XCIII,  p.  321,  1946. 

H.  Rose,  Jardinier  permanent.  — Les  Orchidées  et  leur  multiplication 
(suite  et  fin).  Bull.  Ane.  El.  Ec.  Hort.  Pressoirs-du-Roi,  fasc.  4,  p.  7, 
1947. 

— • Le  Bon  jardinier,  151e  édit.,  passim,  1947. 

M.  L.  Rubat  de  Mérac,  boursière  et  II.  Belval.  — La  grefîe  dans  le 
genre  Helianthus.  Bull.  Mus.  Paris,  2e  sér.,  t.  XIX,  p.  213,  1947. 

J.  Marnier-Lapostolle,  Correspond,  du  Muséum.  — Sur  quelques  Ara- 
liacées  peu  connues.  Rev.  hort.,  n.  série,  t.  XXX,  p.  189,  1947. 

J.  M.  Turmel.  — Variation  climatique  et  floraison  de  l’Eryngium  serra. 
Bull.  Soc.  bot.  France,  t.  XVIII,  p.  363,  1946. 

— Multiplication  végétative  des  Eryngium.  IL  Bouturage  de  17E.  mari- 

timum.  Ibid.,  t.  XCIV,  p.  138,  1947. 

— La  Capucine  comme  succédané  du  raphia.  Rev.  hort.,  n.  sér.,  t.  XXX, 

p.  278,  1947. 

— et  H.  Belval.  — Un  cas  d’hybridation  spontanée  entre  Helianthus 

vivaces.  Bull.  Mus.  Paris,  2*  sér.,  t.  XIX,  p.  217,  1947. 


Paléontologie. 

C.  Arambourg,  Professeur.  — Sur  le  gisement  d ' Anancus  Osiris  — 
C.  R.  S.,  Soc.  Géol.  France,  Paris,  p.  165-166,  1947. 

— L’état  actuel  de  nos  connaissances  sur  les  origines  de  l’Homme.  Année 
biol.,  Paris,  T.  23,  fasc,  11-12,  p.  293-304,  1947. 


35  — 


J.  Roger,  sous-directeur.  — Au  sujet  des  Etudes  paléontologiques  et 
de  l’organisation  méthodique  de  la  documentation  en  général. 
Bull.  Mus.  nat.  Iiist.  nat.  (2),  t.  XVIII,  n°  5,  p.  416-22. 

— et  S.  Freneix.  — Remarques  sur  les  faunes  de  Foraminifères  du 

Redonien.  Bull-  Soc  géol  Fr.  (5),  t.  XVI,  p.  103-113,  1 fig.,  1 tabl. 

— et  E.  Buge.  — Les  Bryozoaires  du  Redonien.  Bull.  Soc.  géol.  Fr.  (5), 

t.  XVI,  p.  217-30,  4 fig. 

— Les  Invertébrés  des  couches  à Poissons  du  Crétacé  supérieur  du  Liban. 

Etude  paléobiologique  des  gisements.  Mém.  Soc.  géol.  Fr.  (N.  S.), 
t.  23,  fasc.  1-2,  Mém.  n°  51,  92  p.,  10  pl. 

— - Sur  l’application  des  rayons  X aux  études  paléontologiques.  Bull. 

Mus . nat.  Hist.  nat.  (2),  t.  XIX,  n°  1,  p.  118-20,  n°  2,  224-29. 

: — et  J.  J.  Trillat.  — L’utilisation  des  rayons  X en  paléontologie.  Rev. 
sci.,  n°  3270,  p.  335-342,  10  fig. 

- — • Rayons  X et  paléontologie.  C.  B.  Acad.  Sci.  Paris,  t.  225,  p.  757-759. 

— N.  Poctey  et  G.  Gatinaud.  — Itinéraires  géologiques  dans  le  Huns- 

rüclc  et  l’Eifel.  Lehrmittel-Verlag  Offenburg  Mainz  (publication 
de  l’Éducation  publique  à Baden-Baden),  32  p.,  15  fig.  et  cartes, 
8 pl. 

P.  de  Saint-Seine,  Attaché  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Les  Squales 
de  Cerin  (Ain)  et  l’origine  des  Squales  de  l’ordre  des  Galea.  C.  R. 
A.  S.,  Paris,  T.  222,  p.  673-674, 1947. 

— Un  colloque  international  de  Paléontologie,  17-23  avril  1947.  Rev. 

Quest.  Scient.,  Louvain,  p.  598-610. 

— et  J.  Piveteau.  — Comptes  Rendus  des  Colloques  internationaux  du 

C.  N.  R.  S.  — 3e  colloque  : Paléontologie  et  transformisme.  Rev. 
Scient.,  Paris,' n°  3273,  p.  559-563,  1947. 

R.  Lavocat,  Préparateur  aux  Hautes  Etudes,  et  A.  F-  de  Lapparent.  — 
Présence  d’un  Mammifère  insectivore  dans  le  Lutétien  des  Corbières 
(Aude).  C.  R.  S.  Soc.  Géol.  France,  Paris,  p.  181-182,  1947. 

Sornay  J.  — Remarques  sur  le  Crétacé  supérieur  dans  le  Sud  de  l’Ardèche. 
C.  R.  somm.  Soc.  géol.  Fr.  (1947),  p.  115-117. 

— Sur  le  Crétacé  supérieur  de  la  région  de  Châtillon-en-Diois  et  de 

la  Forêt  de  Saou  ; remarques  sur  la  phase  tactonique  antéséno- 
nienne.  C.  R.  somm.  Soc.  géol.  (1947),  p.  245-246. 

— Le  Crétacé  supérieur  dans  l’Ouest  du  département  de  la  Drôme  et 

dans  les  régions  voisines.  Trav.  Lab.  géol.  Univ.  Grenoble  (1946), 
t.  25,  27  p.,  4 fig. 

— et  Mathon.  — — Affleurements  marneux  fossilifères  dans  le  Barrémien 

de  la  Montagne  de  Lure  (Passes-Alpes).  Bull.  Mus.  nation.  Hist. 
nat.  (1947),  t.  19,  n°  1,  p.  125-130. 

Buge  (E.) . — Sur  deux  genres  de  Bryozoaires  Cheilostomes  : Metrara- 
bdotos  Canu  et  Melicerita  Milne-Edwards.  C.  R.  somm.  Soc.  géol. 
Fr.,  n°  16,  p.  333-334. 


Géologie. 


R.  Abrard,  Professeur.  — Allocution  présidentielle.  C.  R.  sorti.  S.  G.  F., 
p.  6-10,  1947. 

— Observations  sur  la  craie  à tubulures  et  le  calcaire  pisolithique.  Ibid., 

p.  67-68,  1947. 

— Allocution  présidentielle.  Ibid.,  p.  81-82,  1947. 

— Lucien  Morellet  (1882-1945).  B.  S.  G.  F.  (5),  XVI,  p.  247-263,  1 por- 

trait, 1946. 

• — ■ Fossiles  néogènes  et  quaternaires  des  Nouvelles-Hébrides  (Missions 
E.  Aubert  de  la  Rüe,  1934-1936).  Ann.  Paléontol.,  t.  XXXII, 
1946-1947,  112  p.,  5 pl.,  1947. 

— Observations  sur  le  prétendu  fer  météorique  de  Cormeilles.  C.  R.  som. 

S.  G.  F.,  p.  239,  1947. 

— Le  détroit  franco-germain.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  225,  p.  1014-1016,  1947. 

— A propos  du  Planorbe  de  la  Bussière.  Ibid.,  p.  312,  1947. 

— Sur  la  présence  d’un  tuf  quaternaire  à Maule  (S.-et-O.).  Ibid.,  p.  318- 

319,  1947. 

— Observations  sur  les  Orbitolines.  C.  R.  som.  S.  G.  F.,  p.  330,  1947. 

R.  Furon,  Sous-Directeur,  et  N.  Kouriatchy.  — Note  préliminaire 
sur  une  faune  de  l’Eocène  inférieur  du  Togo.  C.  R.  som.  S.  G.  F., 
p.  347,  1946. 

— La  raffinerie  de  Cuivre  et  le  port  du  Roi  Salomon.  Rev.  gén.  Sc., 

n°  12,  p.  263-265,  1946. 

— Les  Météorites.  Lettres  françaises,  24  janv.  1947. 

— Les  ancêtres  de  l’Homme.  Ibid.,  2 mai  1947. 

— Géologie  et  ressources  minières  de  Madagascar.  Rev.  gén.  Sc.,  t.  54, 

p.  23-28,  1947. 

— Les  tremblements  de  terre.  Lettres  françaises,  11  juillet  1947. 

— Sur  le  Cambrien  et  l’Ordovicien  marins  de  l’Ouest  africain.  C.  R.  som. 

S.  G.  F.,  p.  233-234,  1947. 

— Le  centenaire  de  la  Smithsonian  Institution.  Rev.  gén.  Sc.,  t.  54, 

p.  35,  1947. 

— Géologie  et  ressources  minières  de  l’Afrique  occidentale.  Rev.  gén.  Sc., 

t.  54,  p.  60-65,  1947. 

— Géologie  et  ressources  minières  de  l’Afrique  équatoriale  française. 

Rev.  gén.  Sc.,  t.  54,  p.  129-133,  1947. 

— Le  Charbon,  accumulateur  de  l’énergie  solaire.  Lettres  françaises, 

1er  octobre  1947. 

— L’Erosion  du  Sol,  1 vol.  in-8°,  218  p.,  24  fig.,  8 pl.  (Payot,  édit.). 

— et  R.  Soyer.  — Catalogue  des  Fossiles  tertiaires  du  Bassin  de  Paris, 

. 1 vol.,  240  p.,  32  pl.  (Lechevalier,  édit.). 

R.  Soyer,  Assistant.  — La  Géologie  de  Paris,  Congr.  Naturalistes,  Paris, 
1944,  paru  en  1947,  p.  72-80, 


— 37  — 


— Sur  la  craie  tubuleuse  et  les  dépôts  montiens.  C.  R.  soin.  S.  G.  F., 

p.  66-67,  1947. 

• — A propos  du  Chameau  des  alluvions  de  Saint-Cloud.  L’Anthropologie, 
t.  50,  n°  5-6,  p.  577-578,  1947. 

— Prolongement  de  la  ligne  n°  7 du  Chemin  de  fer  métropolitain  à Ivry- 

sur-Seine.  Notice  géologique.  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.  (2),  t.  XVIII, 
n°  4,  p.  450-453,  1946. 

— Le  gypse  dans  les  formations  nummulitiques  du  Bassin  de  Paris. 

La  Feuille  des  Naturalistes,  t.  II,  fasc.  5-6,  p.  45-48,  1947. 

— L’extension  du  Calcaire  de  Brie  dans  le  Nord  de  l’Ile-de-France. 

Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  (2),  t.  XIX,  n°  1,  p.  121-124,  1947. 

— — Cartésianisme  du  Lutétien  dans  la  fosse  synclinale  de  Saint-Denis. 
Ibid.,  (2),  t.  XIX,  n°  2,  p.  237-242,  1947.' 

— Les  études  hydrologiques  récentes  en  Hollande.  L’Eau,  34e  année, 

n°  10,  p.  125-128,  1947. 

— Léon  Bertrand  (1869-1947).  — La  Presse  thermale  climatique,  81e  an., 

n°  10,  p.  225-226,  1947. 

E.  Aubert  de  la  Rue.  — Fréquence  des  enclaves  quartzeuses  dans  les 
basaltes  récents  des  environs  de  Mexico  (D.  F.),  Mexique.  C.  R.  som. 
S.  G.  F.,  p.  74-76,  1947. 

— Les  caractères  de  la  Série  de  Grenville  dans  la  région  de  Mont-Laurier 

(Province  de  Québec).  C.  R.  som.  S.  G.  F.,  p.  305-307,  1947. 

— Région  du  lac  des  Trente-et-Un-Milles  (Comtés  de  Gatineau  et  de 

Labelle),  province  de  Québec.  Rapport  préliminaire,  Ministère 
des  Mines,  Québec,  18  p.,  2 cartes,  1947. 

— Quelques  observations  géologiques  le  long  de  la  nouvelle  route  panamé- 

ricaine entre  Oaxaca  et  l’isthme  de  Tehuantepec  (Etat  d’Oaxaca), 
Mexique.  Terres  Latines,  n°  8,  p.  80-86,  Mexico,  1947. 

J.  Blanchard.  — La  Géologie  du  Quaternaire  et  la  Préhistoire  dans  le 
Bassin  de  Paris.  C.  R.  Congr.  Naturalistes  parisiens,  p.  27-38, 
(1944),  1947. 

— Modifications  nécessaires  à la  réglementation  des  failles  en  France. 

Bull.  Soc.  préhist.  jr.,  p.  33-38,  1947. 

— L’Hypothèse  du  déplacement  des  pôles.  Conférence  à la  Société  natio- 

nale d’Acclimatation.  La  Terre  et  la  Vie,  n°  2,  p.  41-66,  1947. 

— Discussion  de  l’hypothèse  du  déplacement  des  pôles.  Bull.  Soc.  préhist. 

jr.,  n°  9-10,  p.  273-283,  1947. 

— Incertitudes  chronologiques.  C-.  R.  Soc.  Biogéographie,  20  nov.  1947. 

— La  Préhistoire  en  France.  Conférence  à la  Société  nationale  d’Accli- 

matation, 15  déc.  1947. 

A.  Chavan,  Attaché  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Nouvelles  notes 
sur  les  Jagonia  (Lamellibranches).  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.  (2), 
t.  XVIII,  n°  4,  p.  345-347,  1946. 

— Sur  les  Neritidae  du  calcaire  pisolithique.  C.  R.  som.  S.  G.  F.,  n°  3, 

p.  42-44,  1947. 


— 38  — 


— L’évolution  des  faunes  marines  de  Mollusques  dans  le  Nord-Ouest 

de  l’Europe  ,de  la  fin  du  Crétacé  à celle  de  l’Eocène.  B.  S.  G.  F., 
(5),  t.  XVI,  p.  193-212,  1946. 

L.  Feugueur.  — Sur  quelques  points  intéressants  dans  la  vallée  de 
la  Yiosne.  Bull.  Mus.  Ilist.  Nat.  (2),  t.  XVIII,  p.  454-456,  1946. 

— Contribution  à l’étude  du  Cuisien  dans  le  Vexin  français.  C.  B.  som. 

S.  G.  F.,  p.  293-295,  1946. 

— et  A.  Cailleux.  — Présence  d’Halitherium  Schinzi  dans  le  Stampien 

inférieur  de  Cormeilles-en-Parisis.  C.  B.  som.  S.  G.  F.,  p.  217-218, 
1947. 

Minéralogie. 

J.  Orcel,  Professeur.  — Compléments  aux  méthodes  d’étude  des  roches 
(examen  microscopique  des  minéraux  opaques  et  des  minerais 
métalliques  ; emploi  de  l’analyse  thermique  et  des  radiogrammes 
de  diffraction  des  rayons  X dans  l’étude  des  roches  argileuses), 
in  F.  Rinne,  La  Science  des  Roches,  traduction  L.  Bertrand, 
nouvelle  édition. 

S.  Caillère,  Sous-Directeur,  et  F.  Kraut.  - — Sur  le  minerai  de  fer  ooli- 
thique  de  Moulaine  et  sur  la  présence  dans  ce  minerai  d’un  minerai 
phosphaté.  Bull.  Soc.  Géol. 

— Sur  les  caractères  essentiels  des  quatre  horizons  minéralisés  du  bassin 

de  Longwy.  Revue  Géol.  app.,  n°  1,  1947,  p.  10-11. 

— Sur  les  constituants  ferrifères  des  minerais  oolithiques  du  Bassin  de 

Longwy  et,  en  particulier,  sur  la  genèse  de  l’hydro-hématite 
dans  ces  formations.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  224,  1947,  p.  1023-1025. 

— Étude  du  minerai  de  Micheville.  C.  R.  Congrès  Soc.  sav.,  Strasbourg, 

1947  (sous  presse). 

— • Sur  une  zone  tungstifère  d’origine  métamorphique  dans  le  massif 
de  Belelieta,  Algérie.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  225,  p.  129-131. 

— et  S.  ILénin.  — Application  de  l’analyse  thermique  différentielle  à 

l’étude  des  argiles  des  sols.  Ann.  Agr.,  1er  trimestre,  1947,  p.  1-50. 

— Formation  d'une  phyllite  du  type  kaolinique  par  traitement  d’une 

montmorillonite.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  224,  1947,  p.  53-55. 

— Application  de  l’analyse  thermique  différentielle  à l’étude  des  argiles 

du  sol.  C.  R.  « Clay  Group  »,  janvier  1947,  n°  1,  p.  22-23. 

— Observations  sur  le  comportement  thermique  des  mélanges  de  sels 

de  sodium  et  de  potassium.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  224,  1947,  p.  495-496. 

— Passage  expérimental  de  la  montmorillonite  à une  phyllite  à équidis- 

tance stable  14  Â.  Ibid.,  p.  842-843. 

— Recherches  préliminaires  sur  l’altération  expérimentale  des  chlorites. 

C.  R.  Congrès  Soc.  sav.  (Strasbourg) , 1947. 

— Sur  une  synthèse  de  l’antigorite  à basse  température.  C.  R.  Ac.  Sc., 

t.  224,  1947,  p.  1439-1440. 

R.  Bétrémieux  et  S.  Hénin.  — Examen  des  argiles  de  quelques  sols 
tropicaux.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  225,  1947,  p.  818-820. 


39  — 


X.-R.  Doucet,  Assistant.  — Sur  les  eaux  souterraines  rencontrées  dans 
l’Astartien  inférieur  dans  la  région  d’Issoudun.  Bull.  G.  B.  Minist. 
de  l’Agric. 

— Les  terrains  Kimméridgiens,  Portlandiens  et  Pliocènes  de  la  région 

de  Reuilly  (Indre)  et  leurs  réserves  aquifères.  Bull.  G.  B.  Minisl. 
de  l’Agric. 

E.  Jeremine,  Maître  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Sur  quelques 

granités  du  Portugal.  Bol.  Soc.  Geol.  de  Portugal,  t.  VI,  1947. 

— et  M.  G.  Dubar.  — Sur  les  syénites  néphéliniques  à eudialyte  du 

massif  éruptif  du  Bou  Agrao  (Maroc).  C.  B.  Ac.  Sc.,  t.  224,  1947, 

p.  1022. 

F.  Kraut,  Chargé  de  recherches.  — Sur  l’orientation  du  quartz  dans 

quelques  roches  métamorphiques  des  environs  de  Rochecliouart 
(Haute-Vienne).  Application  de  la  méthode  de  Bruno  Sander- 
Walter  Schmidt.  C.  B.  Ac.  Sc.,  t.  224,  1947,  p.  745-747. 

— Sur  la  symétrie  des  diagrammes  de  quartz  des  gneiss  et  plagioclasites 

grenatifères  de  Rochechouart  (Haute-Vienne).  Ibid.,  t.  225,  1947, 
p.  336-337. 


Physique  appliquée. 

Y.  Le  Grand,  Sous-Directeur  et  E.  Guillemot.  — Measurement  of  visual 
acuity  with  blurred  tests.  Nature,  vol.  159  (1947-1),  p.  132. 

— Nouvelles  recherches  sur  la  fluorescence  du  cristallin.  C.  R.  Ac.  Sc., 

t.  225  (1947-11),  p.  1031. 

— Sur  la  production  de  lumière  blanche  avec  le  maximum  théorique 

d’économie.  Ibid.,  p.  1298. 

A.  Ivanoff,  Chargé  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Sur  l’aberration 
chromatique  de  l’œil.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  224  (1947-1),  p.  226. 

— Les  aberrations  de  chromatisme  et  de  sphéricité  de  l’œil.  Leur  rôle 

en  vision  nocturne.  Rev.  d'Opt.,  t.  26  (1947),  p.  145. 

— Au  sujet  des  sensations  lumineuses  en  vision  monoculaire  et  en  vision 

binoculaire.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  224  (1947-1),  p.  1183. 

— Au  sujet  de  l’expérience  paradoxale  de  Fechner.  Ibid.,  p.  1453. 

— • Au  sujet  de  la  composante  inhibitive  de  l’éblouissement.  Ibid.,  p.  1846. 

— On  the  influence  of  accomodation  on  spherical  aberration  in  the 

human  eye,  an  attempt  to  interpret  night  myopia.  Journ.  of  the 
Opt.  Soc.  of  America,  vol.  37  (1947),  p.  730. 

- — Contribution  à l’étude  de  la  composante  inhibitive  de  l’éblouissement. 
Rev.  d’Opt.,  t.  26  (1947),  p.  479. 

E,  Guillemot,  Aide-technique  du  C.  N.  R.  S.  — L’acuité  visuelle  et  le 
classement  des  optotypes.  Rev.  d’Opt.,  t.  26  (1947),  p.  75. 


— 40 


Chimie  appliquée  aux  corps  organiques. 

Ch.  Sannié,  Professeur.  — Les  taches  et  les  traces  d’origine  biologique. 
Rapport  au  XXIIIe  Congrès  de  Médecine  Légale.  Ann.  Méd.  Lèg., 

1946,  t.  26,  p.  251-275  (1947). 

— et  M.  Frèrejacque,  Sous-Directeur.  — Les  glucosides  cardio toniques. 

Exposés  annuels  de  Biochimie  Médicale,  8e  sér.,  p.  279-336.  Paris, 
Masson,  1948  (1947). 

— et  J.  Dussy.  — Sur  la  présence  de  pinitol  dans  les  feuilles  d’Erythro- 

phleum  Guineense  (Don.).  C.  R.  Acad.  Sc.,  1947,  t.  224,  p.  1381-83. 

— R.  Truhaut  et  M.  Guérin.  — First  tests  on  l’ractionation  of  unsapo- 

ni fiable  produets'  from  the  liver  of  cancerous  patients.  Communi- 
cation au  4e  Congrès  International  de  Recherches  sur  le  cancer, 
Saint-Louis-du-Missouri,  septembre  1947. 

M.  Frèrejacque,  Sous-Directeur.  — Thévetine,  nériifoline  et  mono- 
acétylnériifoline.  C.  R.  Acad.  Sc.,  1947,  t.  225,  p.  695-6. 

— Cours  pratique  de  Mycologie, -t.  XI,  suppl.  1 et  2,  p.  9-20  et  77-96. 

R.  Tixier.  — Sur  les  pigments  biliaires  des  coquilles  de  Mollusques  du 
genre  Turbo.  C.  R.  Acad.  Sc.,  1947,  t.  225,  p.  508-10. 

— et  J.  Feldmann.  — Sur  l’existence  d’un  nouveau  pigment  dans  les 

plastes  d’une  Rhodophycée.  C.  R.  Acad.  Sc.,  1947,  t.  225,  p.  201-2. 

— et  E.  Lederer.  : — Sur  les  porphyrines  de  l’ambre  gris.  C.  Rr.  Acad.  Sc., 

1947,  t.  224,  p.  531-3. 

C.  Sosa-Bourdouil,  Assistant.  — Activité  diastasique  des  inflorescences 
de  Ginkgo  biloba  L.  au  cours  du  développement.  C.  R.  Acad.  Sc., 
1947,  t.  224,  p.  1651. 

— A.  Brunei  et  A.  Sosa.  — Sur  la  composition  des  graines  de  soya  au 

cours  du  développement.  C.  R.  Congrès  du  soya,  Paris,  16  mars  1947. 

A.  Sosa.  — Étude  de  quelques  pigments  jaunes  extraits  de  l’Arbutus 
Unedo  L.  C.  R.  Acad.  Sc.,  1947,  t.  224,  p.  1656. 

— Sur  quelques  constituants  du  Ginkgo  biloba  L.  Bull.  Soc.  Chim.  Biol., 

1947,  t.  29,  p.  833-836. 

V.  Plouvier.  — Sur  les  hétérosides  du  Catalpa  bignonioides  Walt  (Bigno- 
niacée)  et  du  Paulownia  tomentosa  C.  Koch  (Scrofulariacée). 
C.  R.  Acad.  Sc.,  1947,  t.  224,  p.  670. 

— Sur  la  présence  de  québrachitol  dans  quelques  Sapindacées  et  Acéra- 

cées.  Ibid.,  p.  1842. 

P.  Lecat.  — Conservation  de  l’acide  ascorbique  par  une  matière  colloï- 
dale : la  gélose.  C.  R.  Acad.  Sc.,  1947,  t.  224,  p.  751. 

— Conservation  de  l’acide  ascorbique  dans  les  milieux  colloïdaux. 

Ibid.,  p.  845. 

J.  Dussy.  — Sur  quelques  caractères  biochimiques  des  feuilles  de  cer- 
taines espèces  de  Nicotiana.  C.  R.  Acad.  Sc..,  22  déc.  1947. 

— et  Ch.  Sannié.  — Sur  un  rhamnoside  nouveau  extrait  des  feuilles 

d’ Erythrophleum  Guineense  Don.  Ibid.,  t.  225,  p.  693-5. 


— 41  — 


Physiologie  générale. 

M.  Fontaine,  Professeur.  — La  physiologie  du  marin.  Rev.  Scientifique, 
t.  85,  p.  670-682.  - 

— La  physiologie  du  naufragé.  Ann.  Sauvetage  marit.,  1947,  p.  39-56. 

— et  O.  Callamand.  — Influence  d’une  diminution  de  salinité  sur  le  pH 

sanguin  de  quelques  Téléostomes.  Bull.  Inst.  Océanog.,  n°  910, 
p.  1-4. 

— Sur  l’activité  antigonadotrope  du  sérum  d’ Anguille.  C.  R.  Acad.  Sc., 

1947,  t.  224,  p.  1660-1662. 

— et  J.  Leloup.  — Action  d’antithyroïdiens  (aminothiazol  et  phényl- 

thiourée)  sur  la  cuprémie  des  Vertébrés  poecilothermes.  — C.  R. 
Soc.  Biol.,  t.  141,  p.  148. 

— et  M.  Olivereau.  — La  glande  thyroïde  du  Saumon  atlantique  ( Salmo 

salar  L.)  femelle  au  cours  de  sa  vie  en  eau  douce.  C,  R.  Acad.  Sc., 
t.  224,  p.  1660-1662. 

A.  Jost,  Sous-Directeur.  — • Castration  de  l’embryon  mâle  de  Lapin, 
Données  préliminaires.  C.  R.  Soc.  Biol.,  1946,  t.  140,  p.  938. 

— Sur  les  effets  de  la  castration  précoce  de  l’embryon  mâle  de  Lapin. 

C.  R.  Soc.  Biol.,  1947,  t.  141,  p.  126. 

— Sur  les  dérivés  mullériens  d’embryons  de  Lapin  des  deux  sexes  castrés 

à 21  jours.  Ibid.,  p.  135. 

— Action  de  la  testotérone  sur  l’embryon  mâle  castré  de  Lapin.  Ibid., 

p.  275. 

— Expériences  de  décapitation  de  l’embryon  de  Lapin.  C.  R.  Accid.  Sc., 

1947,  t..  225,  p.  322. 

— Recherches  sur  la  différenciation  sexuelle  de  l’embryon  de  Lapin, 

lre  partie.  — Introduction  et  Embryologie  génitale  normale. 
Arch.  Anat.  micr.  et  Morphol.  exp.,  1947,  t.  36,  p.  151  à 200. 

— Recherches  sur  la  différenciation  sexuelle  de  l’embryon  de  Lapin, 

2e  partie.  - — Action  des  androgènes  de  synthèse  sur  l’histogenèse 
génitale.  Ibid.,  p.  242  à 270. 

Lachiver  et  J.  Leloup.  — Microdosage  colorimétrique  du  Fer  et  du 
Cuivre.  Techniques  de  Chimie  biologique.  Masson,  1947,  p.  280. 

J.  Leloup.  — Action  des  antithyroïdiens  (aminothiazol  et  phénylthiourée) 
sur  la  cuprémie  dans  la  série  des  Vertébrés.  Bull.  Soc.  Chim.  biol., 
1947,  t.  29,  p.  582-595, 

Laur.  — Etude  des  oxydases  dans  les  leucocytes  de  quelques  Poissons. 

Le  Sang,  1947,  t.  18,  n°  3,  p.  170-174. 

— ■ Étude  des  réticulocytes  chez  certains  Poissons  et  le  problème  de  la 
mégaloblastase.  Ibid.,  n°  5,  p.  312-319. 

J.  Leschi.  — Cuprémie  comparée  des  races  mélanodermes  et  leucodermes. 

C.  R.  Acad.  Sc.,  t.  223,  p.  1181-1183.. 

- — Courbe  de  tolérance  à l’ingestion  du  potassium  chez  des  sujets  de  race 
noire.  Ibid.,  t.  225,  p.  1023-1024. 


— 42  — 


M.  Olivereau.  — Histologie  comparée  de  l’hypophyse  et  de  la  thyroïde 
des  deux  types  de  Rougets  : Mullus  barbatus  L.  et  Mullus  surmu- 
letus  L.  C.  R.  Acad.  Sc.,  t.  224,  p.  596-598. 

Pêches  et  productions  coloniales  d’origine  animale. 

Th.  Monod,  Professeur.  — Sur  la  présence  du  genre  Acanthocarpus  dans 
l’Atlantique  oriental.  Publ.  Inst.  Zool.  Porto,  n°  32,  1946,  2 p., 
2 pl. 

— ■ En  marge  des  problèmes  médicaux  africains.  Bull.  Acad.  Nat.  Médecine 
(3),  t.  131,  n°  15-16,  1947,  p.  280-285. 

— 1°  Congresso  Panafricano  di  Preistoria  a Nairobi.  Rio.  Scienze  Preist., 

II,  n°  1,  1947;  p.  105-109. 

— Sur  quelques  gravures  rupestres  de  la  région  d’Aozou  (Tibesti).  Ibid., 

p.  30-47,  12  fig. 

— Eaux  douces  tropicales.  Cybium  (Bull.  Assoc . Amis  Laborat. 

Pêches  Coloniales),  n°  1,  oct.  1947,  p.  5-9. 

— Sur  le  régime  alimentaire  du  Chanos  chanos  (Forskâl).  Ibid.,  p.  9-11. 
P.  Budker,  Sous-Directeur.  — La  Vie  des  Requins.  1 vol.  277  p.,  40  fig., 

22  pl.  Libr.  Gallimard.  N.  R.  F.  Paris,  1947. 

— Les  Pêches  dans  le  Pacifique.  Journ.  Soc.  Océanistes,  t.  II,  n°  2,  déc. 

1946  (1947),  p.  226-228. 

J.  Chaux,  Assistant.  — L’Industrialisation  de  la  Pêche  coloniale.  Centre 
de  Perjectionnement  technique.  Maison  de  la  Chimie.  Cours  Confé- 
rences. Fasc.  n°  1786,  fév.  1947. 

P.  Ciiabanaud,  Directeur  honoraire  à l’École  des  Hautes-Études,  Maître 
de  recherches  C.  N.  R.  S.  — Sur  trois  exemples,  observés  chez 
les  Téléostéens,  d’un  phénomène  morphogénétique  d’attraction 
réciproque,  entre  éléments  pairs  du  squelette.  Bull.  Mus.  Nat. 
Hist.  nat.  .(2),  19,  1947,  p.  60-66,  3 fig. 

— Notules  ichthyologiques.  XXX.  Additions  à la  faune  de  la  mer  Rouge. 

Ibid.  (2),  19,  1947,  p.  156-157. 

— Contribution  à la  faune  ichthyologique  de  l’Afrique  Australe  : nomen- 

clature, chorologie  et  affinités  des  Téléostéens  dyssymmétriques. 
Bull.  Inst.  Océanogr.,  908,  1947,  10  p.,  7 fig.,  1 carte. 

— - Contribution  à la  morphologie  du  tube  digestif  des  Téléostéens  dyssym- 
métriques. Mém.  Mus.  Nat.  Hist.  nat.,  (n.  s.),  20,  1947,  p.  123-139, 
16  fig. 

• — ■ Le  rein  des  Cynoglossidés.  C.  B.  Acad.  Sc.,  t.  225,  p.  1021  (1  fig.). 

Robert  Ph.  Dollfus,  Directeur  de  Laboratoire  à l’École  Pratique  des 
Hautes-Études.  — Parasites  (animaux  et  végétaux)  des  Hel- 
minthes. Hyperparasites,  ennemis  et  prédateurs  des  Helminthes 
parasites  et  des  Helminthes  libres  Encyclopédie  Biologique,  P.  Leche- 
valier,  édit.,  t.  XVII,  déc.  1946,  p.  i-viii  + 1-482,  fig.  1-373. 

— Un  infusoire  empoisonneur  de  Truites.  La  Nature,  n°  3135,  1-5-1947, 

p.  159-160,  fig.  1-12. 


— 43 


— Sur  les  termes  relique  et  relicte.  C.  R.  sommaire  séances  Soc.  Biogéo- 

graphie, séance  du  20-2-1947,  n°  204,  p.  17  [paru  le  23-7-1947]. 

— Epizoïques.  (animaux  et  végétaux)  sur  les  Copépodes  parasiles.  Défor- 

mation pathologique  d’un  Copépode  par  une  Algue  épizoïque. 
Feuille  Naturalistes.  Paris,  n.  sér.,  t.  III,  fasc.  1,  ianv.  1948, 
4 pp.  23-27. 

— Sur  les  Prosthogoniminae,  Tréma todes  de  la  bourse  de  Fabricius  des 

Oiseaux  et  leur  biogéographie.  Mémoires  du  Muséum.  Paris, 
n.  sér.,  t.  XXIV,  fasc.  2,  févr.  1948,  p.  1-73,  pl.  I-IX,  fig.  1-36. 

Cl.  Dupuis,  Préparateur.  — Données  sur  la  morphologie  des  glandes 
dorso-abdominales  des  Hémiptères  Hétéroptères.  — Historique 
et  discussion.  Feuille  Naturalistes,  N.  S.  II,  fasc.  2-3,  mars  1947, 
p.  13-21,  4 fig. 

— Insectes  parasites  nouveaux  de  Palomena  prasina  L.  (Hémiptères 

Pentatomidés)  à Richelieu  (Indre-et-Loire).  Ann.  Parasitol.  hum. 
et  comp.,  XXI,  1946,  n°  5-6,  mai  1947,  p.  302-330,  11  fig. 

— Caractères  sexuels  des  larves  et  nymphes  des  Hémiptères  Hétéroptères- 

Feuille  Naturalistes.  N.  S.  II,  fasc,  4,  mai  1947,  p.  33-37,  2 fig- 

— Formes  préimagimales  d’Hcmiptères  Pentatomidae.  I,  les  nymphes 

des  Asopinae  : Pinthaeus  sanguinipes  F.  et  Arma  custos  F.  Bull. 
Soc.  Ent.  Fr.,  LU,  n°  4,  juin  1947,  pp.  54-57,  2 fig. 

— Nouvelles  données  sur  les  glandes  dorso-abdominales  des  Hémiptères 

Hétéroptères.  Feuille  Naturalistes.  N.  S.  II,  fasc.  5-6,  juin  1947, 
p.  49-52. 

— Observations  sur  les  Phasiinae  cimicophages.  Ibid.,  fasc.  7-8,  juil.  1947, 

p.  79-80. 

— Les  Proies  des  Sphégides  chasseurs  d’ Hétéroptères.  Ibid.,  fasc.  11-12, 

déc.  1947,  p.  111-113,  2 fig. 

Entomologie  Agricole  coloniale. 

P.  Vayssière,  Professeur.  — Un  problème  d’intérêt  national.  Nous  devons 
intensifier  la  lutte  contre  les  parasites  des  grains  et  des  farines. 
La  Meunerie  française,  n°  15,  p.  32-33,  Paris,  1947. 

— Le  problème  acridien.  Rev.  pour  l’étude  des  Calamités,  t.  X,  n°  25, 

p.  3-13,  Genève,  janv.-déc.  1947. 

— La  lutte  contre  les  ennemis  des  cultures.  L1  Engrais,  n°  1,  Paris,  1947. 

— et  M.  Bru.  — Un  insecticide  de  synthèse  : le  D.  D.  T.  L’Engrais, 

n°  6 et  n°  7,  Paris,  1947. 

J.  Carayon,  Sous-Directeur.  — Les  Bryocorinae  (Ilémipt.  Miridae) 
nuisibles  aux  Quinquinas  en  A.  O.  F.  C.  R.  Acad.  Agric.  Fr.,  t.  33, 
p.  33-37,  Paris,  1947. 

— Action  des  insecticides  de  synthèse  sur  les  Hémiptères  parasites  du 

Caféier  au  Cameroun.  Ibid.,  p.  573-576,  Paris,  1947. 

— Récoltes  hivernales  de  Diptères  et  d’Hémiptères  dans  les  environs 

de  Paris.  Vol.  Congrès  Naturalistes,  Paris,  p.  118-119,  Paris,  1944. 


— 44  — 


— L’alimentation  chez  les  Homoptères.  Id.,  p.  39-44. 

— Liste  des  Hémiptères  Hétéroptères  recueillis  en  Forêt  de  Saint-Ger- 

main. Feuilles  des  Naturalistes,  t.  II,  fasc.  11-12,  p.  117,  Paris, 
1947. 

R.  Delattre.  — Insectes  du  Cotonnier  nouveaux  ou  peu  connus  en  Cote 
d’ivoire.  Cot.  Fib.  trop.,  II,  1,  p.  28-33,  Paris,  1947. 


Laboratoire  Maritime  de  Dinard. 

J.-M.  Pérès,  Directeur-adjoint.  — Notes  de  biométrie  cellulaire  sur  le 
sang,  le  conjonctif  et  la  tunique  d’une  Ascidie  Aplousobranche. 
Ann.  Soc.  Roy.  Zool.  Belgique,  77,  1946,  p.  56-67,  1 fig.,  5 diagr. 

— Remarques  sur  le  polymorphisme  des  Ascidie^.  C.  R.  Soc.  Biogéogr., 

21  juin  1946,  p.  40-44. 

— A propos  du  complexe  neuroglandulaire  de  Ciona  intestinalis  L., 

Experientia,  III-8,  1947. 

• — Note  sur  le  genre  Trididemnum  dans  la  région  de  Dinard  accompagnée 
de  remarques  sur  les  organes  latéraux  des  Didemnidae.  Bull. 
Inst.  Oc.  Monaco,  1947,  n°  914,  16  pp.,  8 fig. 

— Remarques  sur  le  complexe  neuroglandulaire  de  Ciona  intestinalis 

et  les  propriétés  de  ses  extraits.  Bull.  Labor.  Marit.  Dinard,  XXXIX 
XXXIX,  1947,  p.  29-34. 

- — Recherches  sur  le  sang  et  la  tunique  commune  des  Ascidies  Aplouso- 
branches.  Ann.  Inst.  Oc.,  XXIII,  p.  345-473,  77  fig. 

G.  Cherbonnier.  — Étude  de  la  couronne  péripharyngienne,  des  diffé- 
rents organes  et  de  la  spiculation  chez  une  Holothurie  dendro- 
chirote  : Cucumaria  Lefevrei  Barrois.  Bull.  Lab.  Dinard,  fasc.  XXIX, 
sept.  1947,  pp.  13-23,  figs. 

J.  Le  Calvez.  — Les  perforations  du  test  de  Discorbis  erecta  (Forami- 
nifère).  Bull.  Labor.  marit.  Dinard,  fasc.  29,  p.  1-5,  1 fig. 

L.  Arvy,  M.  Gabe  et  J.  Lhoste.  — Étude  morphologique  du  sang  de 
Ligia  oceanica  L.  Ibid.,  p.  5-lOj,  6 fig. 

J.  Brouardel.  — Remarques  sur  les  phénomènes  nucléaires  de  la  divi- 
sion et  ses  aberrances  chez  VUrceolaria  patellae  (Cuénot).  Bull. 
Labor.  marit.  Dinard,  fasc.  29,  p.  23-29,  22  fig. 

— Étude  du  mode  d’infestation  des  Patelles  par  VUrceolaria  patellae 

(Cuénot).  Bull.  Inst.  Oçéanogr.,  n°  911,  7 p.,  1 fig. 

Spindler  (H.).  - — • Les  causes  de  la  catastrophe  de  Texas-City.  L'In- 
dustrie chimique,  vol.  24,  p.  167-168. 

L.  Gallien  et  J.  Le  Calvez.  — Description  de  la  larve  d’Oclobothrium 
scombri  v.  Ben.  Hesse,  Trématode  menogénétique  marin.  Bull. 
Soc.  Zool.  Fr.,  1947,  p.  76-78,  1 fig. 


Agronomie  coloniale. 


Publication  de  la  Revue  internationale  de  Botanique  appliquée  et  d’Agri-  . 
culture  tropicale,  t.  XXVII,  1947,  622  p.,  XXIX  pl. 

Aug.  Chevalier,  Professeur  honoraire,  Membre  de  l’Institut.  — Les 
Caféiers  du  Globe,  fasc.  III.  Systématique  des  Caféiers  et  Faux 
Caféiers.  Maladies  et  Insectes  nuisibles,  360  p.,  15  pl.,  1947, 
Lechevalier,  édit. 

— Plantes  employées  par  les  charmeurs  de  serpents  de  la  Haute-Côte 

d’ivoire  pour  rendre  non  agressifs  les  Ophidiens  venimeux.  C.  R. 
Acad.  Sc.,  t.  224,  1947,  p.  1041-1042. 

— Constitution  d’un  ilôt  de  forêt' dense  d’un  type  ombrophile  à l’aide 

d’arbres  introduits  d’Indochine  végétant  en  équilibre  harmonique 
et  régénérant  un  sol  dégradé  sur  un  plateau  du  Fouta-Djallon 
en  Guinée  française.  Ibid.,  p.  1248-1251. 

— Causes  qui  ont  permis  l’établissement  et  le  maintien  sans  soins  d’une 

biocénose  d’arbres  exotiques  au  Jardin  botanique  de  Dalaba. 
Ibid.,  p.  1315-1318. 

— La  dispersion  de  certains  arbres  fruitiers  sauvages  par  l’Homme 

avant  l’invention  de  l’agriculture.  Ibid.,  t.  225,  1947,  p.  213-216. 

— Notice  nécrologique  sur  Emile  A. -J.  De  Wildeman  (1866-1947). 

Ibid.,  p.  270-273. 

— Survivance  d’arbres  et  d’arbustes  du  désert  nubico-arabo-scindien 

dans  le  Sahara  central  et  occidental.  Ibid.,  p.  424-426. 

— Nouveaux  documents  sur  l’expédition  du  Commandant  Nicolas 

Baudin  dans  les  mers  australes  (1800-1803).  Ibid.,  p.  551-552. 

— Essai  de  coordination  de  nos  connaissances  actuelles  sur  les  Caféiers 

et  les  espèces  du  genre  Coffea.  Ibid.,  p.  835-837. 

— L’extension  de  l’enclos  familial  chez  les  agriculteurs  africains  sédenta- 

risés comme  moyen  d’améliorer  l’agriculture  indigène  en  Afrique 
tropicale.  C.  R.  Acadr.  Agric.  Fr.,  1947,  n°  7,  p.  297-301. 

— Regards  sur  la  Guinée  et  sur  le  Sénégal  en  1947.  C.  R.  Acad.  Sc.  col., 

t.  VII,  1947,  p.  405-422. 

— Addition  à la  Flore  des  Iles  du  Cap  Vert.  Contribution  à l’étude 

du  Peuplement  des  Iles  Atlantides.  Soc.  de  Biogéographie,  Mémoire, 
VIII,  p.  349-356. 

— Muscinées  des  Iles  du  Cap  Vert.  Ibid.,  p.  357. 

— Le  Chrysanthemum  parthenium  (L.)  Bernh.  et  ses  variations.  Le 

Monde  des  Plantes,  n°  247,  1947,  p.  34. 

Travaux  de  M.  Aug.  Chevalier  parus  dans  la  Revue  Internationale 
de  Botanique  Appliquée  et  d’ Agriculture  tropicale,  t.  XXVII,  1947. 

- — Sur  le  genre  africano-brésilien  Lindackeria  Presl.,  dont  les  graines 
renferment  un  beurre  à acide  hydnocarpique,  p.  1-5,  pl.  I. 

— Les  Arbres  à ail  de  l’Afrique  équatoriale,  p.  22-25,  pl.  IL 


— 46  — 


Les  destructions  causées  par  la  guerre  dans  les  grandes  collections 
botaniques,  p.  37-53. 

Un  Igname  d’Afrique  employé  dans  les  empoisonnements  criminels, 
p.  56-57. 

Note  sur  1 ’Astragalus  lusitanicus  Lamk.,  p.  57-58. 

Les  Mostuea  africains  et  leurs  propriétés  stimulantes,  p.  104-109, 
pl.  VI. 

Cultures  nouvelles  et  cultures  qui  disparaissent  en  Afrique  occidentale, 
p.  134-139. 

Le  Walkeria  nogo  et  son  fruit  déhiscent,  p.  164,  fîg.  4. 

Amélioration  et  extension  de  la  culture  des  Arachides  au  Sénégal, 
p.  173-193. 

Le  Sirychnos  Icaja  Bn.  poison  d’épreuve  de  l’Afrique  équatoriale 
et  du  Congo  belge,  p.  206-214,  pl.  XI. 

L’enclos  familial  chez  les  agriculteurs  africains  sédentarisés,  p.  226-229. 

Produits  insecticides  tirés  de  deux  plantes  tropicales  Mammea  et 
Melia  azedarach,  p.  235-236. 

Les  produits  insecticides  DDT-Geigy,  p.  240-241. 

Le  rendement  des  rizières  africaines,  p.  242-243. 

Une  Caesalpiniée  citée  comme  guérissant  la  Lèpre  en  Afrique  occi- 
tale.  Rectification,  p.  245. 

Récents  progrès  de  la  Citriculture  en  Guinée  française,  p.  257-264. 

Les  Aurantiées  de  l’Afrique  tropicale,  p.  264-270. 

Graminées  pour  pelouses  et  terrains  d’aviation  dans  les  pays  tropi- 
caux, p.  281-286. 

Deux  Salicornia  nouveaux  du  Sénégal,  p.  291-294,  pl.  XII. 

L’arbre  à Benjoin  du  Tonkin  et  son  emploi  en  Afrique  occidentale 
comme  arbre  de  reboisement  et  pare-feu,  p.  309-310. 

Une  nouvelle  mauvaise  herbe  de  l’ Ouest-africain,  p.  312-313. 

Deux  plantes  ornementales  de  bordures  et  rocailles  pour  les  pays 
tropicaux,  p.  313-315. 

Sur  un  Flamboyant  à fleurs  jaunes  d’or,  p.  318. 

Quelques  Strychnos  africains  inoffensifs  ou  peu  toxiques,  p.  353-377, 
pl.  XIII-XIX. 

Arbres  à ail,  Huacacées  et  Styrax  à benjoin,  p.  401-407,  pl.  XX-XXI. 

Nouvelles  espèces  de  Theobroma  (Cacaoyers),  p.  421-422. 

Le  genre  Mansonia  et  l’utilisation  des  quatre  espèces  connues,  p.  422- 
424. 

Nouveaux  travaux  sur  les  Strychnos  à curare,  p.  424-425. 

La  traite  des  produits  agricoles  en  Afrique  tropicale  vue  par  un  géo- 
graphe, p.  425-426. 

Dossier  sur  les  Cactus  (Opuntias).  Espèces  fruitières  et  fourragères. 
Espèces  nuisibles,  p.  444-454. 

Les  Jujubiers  ou  Ziziphus  de  l’Ancien  monde  et  l’utilisation  de  leurs 
fruits,  p.  470-483,  p.  XXII. 


— 47  — 


— Mandariniers  et  Orangers.  Le  vrai  Mandarinier  doit  être  nommé 

Citrus  reticulata  Blanco  et  on  doit  réserver  le  nom  de  Citrus  nobilis 
pour  désigner  les  Oranges  d’Indochine  à peau  lâche,  p.  495-498. 

— Sur  une  Rubiacée  voisine  des  Caféiers  le  Psilanthus  Mannii  Hook.  f., 

p.  499-501,  pl.  XXIII. 

— Nouvelles  remarques  sur  les  Acacias  africains  du  groupe  A.  Seyal, 

p.  505-510. 

— Quelques  publications  récentes  sur  l’Arachide,  p.  510-511. 

— La  lutte  contre  l’ensablement  par  l’établissement  de  haies  en  Salane 

( Euphorbia  balscimijera  Ait.),  p.  512-516. 

— Le  Pyrèthre  de  France  ou  Matricaire  officinale  Chrysanthemum  par- 

thenium  (L.)  Bernh.,  p.  518-520. 

— et  Abbé  A.  Walker.  — L’arbre  aux  esprits  du  Gabon,  p.  502-504, 

pl.  XXIV. 

J. -F.  Leroy,  Assistant.  — Sur  un  complexe  agamique  des  Manguiers 
et  sur  l’origine  et  la  phylogénie  des  variétés  cultivées.  Rev.  int. 
Bot.  Appl.  et  Agr.  trop.,  1947,  p.  304-309. 

— La  Polyembryonie  chez  les  Citrus.  Son  intérêt  dans  la  culture  et  l’amé- 

lioration. Ibid.,  p.  483-495. 

— La  conception  synthétique  de  l’espèce  : étude  morphologique  et  bio- 

géographique sur  un  groupe  de  Celtis  de  la  section  Solenostigma 
(Ulmacées-Celtidoïdées).  Bull.  Inst.  Français  Afr.  Noire. 

— Sur  l’existence  en  Amérique  centrale  d’un  genre  d’Ulmacée  indo- 

malais. C.  B.  Acad.  Sc. 

— Trois  arbres  nouveaux  : l’un  du  Mexique,  les  autres  de  Madagascar. 

Diagnoses  ; notes  biogéographiques.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr. 

— De  l’arbre  anthropophage  à la  plante  carnivore.  Les  Lettres  Françaises 

(page  scientifique),  n°  152,  1947. 

P.  Monnier,  Assistant.  — La  lutte  contre  la  dégradation  des  sols  dans 
l’Inde  Anglaise.  Rev.  Int.  Bot.  Appl.  et  Agr.  trop.,  1947,  p.  223-226. 

— Le  « Tie  Ridging  »,  nouveau  mode  de  préparation  des  sols  pour  lutter 

contre  l’érosion  dans  l’Est-africain.  Ibid.,  p.  310-312. 

— Pollinisation  contrôlée  du  Cacaoyer  dans  l’Etat  de  Bahia.  Ibid., 

p.  315-317. 

— et  Aug.  Chevalier.  — Le  Cacao  et  la  Vanille.  Presses  Universitaires 

de  France. 

H.  Jacques-Félix.  — Les  Ignames  sauvages  et  cultivées  du  Cameroun. 
Rev.  Int.  Bot.  Appl.  et  Agr.  trop.,  1947,  p.  119-133,  pl.  VIII-IX. 

— L’Agriculture  des  Noirs  au  Cameroun.  Une  forme  particulière  de  l’éco- 

buage.  Agr.  trop.,  1947,  p.  180-182,  3 fig. 

— Un  cas  de  géophagie  chez  le  bétail.  Ibid.,  p.  187-188. 

— Une  nouvelle  relique  de  la  flore  sud-américaine  en  Afrique.  C.  R.  Acad. 

Sc.,  t.  224,  1947,  p.  211. 

— De  la  présence  d’un  Fagopyrum  sur  les  montagnes  de  l’Ouest-africain. 

Ibid.,  p.  412. 


— 48  — 


— Description  du  Langevinia  monosperma  nouveau  genre  africain  de 

Rapateaceae.  Bull.  Mus.,  1947. 

* — Le  genre  Mesanthemum  (Eriocaulaceae).  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  1947, 
p.  143-151,  4 Rg. 

Jean  Dhouailly.  — Conférence  internationale  sur  le  développement 
de  l’Agriculture  en  Moyen-Orient  («Le  Caire,  1944).  Rev.  Int.  Bot. 
Appl.  et  Agr.  trop.,  1947,  p.  520-526. 

Bibliothèque  centrale. 

Inscription  en  1947  de  1.644  ouvrages  et  brochures. 

— 4.029  imprimés,  non  compris  les  ouvrages  de  référence,  ont  été 

communiqués  au  public,  en  plus  des  prêts  aux  laboratoires. 


, Périodiques  nouvellement  inscrits  en  1947. 

Académie  roumaine.  Etudes  et  recherches.  .—  Bucarest,  1923  ->.  In-8°. 

12  (1941),  15  (1944) : . . . Pr  546  E 

Acta  geographica,  comptes-rendus  de  la  Société  de  géographie  de  Paris. 

— Paris,  1947  In-8°  N°  1 -> Pr  410  D 

Acta  zoologica  lilloana.  (Universidad  nacional  de  Tucuman.  Instituto 
« Miguel  Lillo  »). — Tucuman.  In-8°.  T.  3,  N°2(1946).  Pr  2244  B 
Les  Amis  du  Musée  océanographique  de  Monaco.  ■ — ■ Monaco,  1947 

In-8°.  1 -> Pr  773  C 

Angewandte  Botanik.  Zeitschrift  für  Erforschung  der  Nutzflangen.  Organ 
der  Vereinigung  für  angewandte  Botanik  (Snell). — Berlin,  1919-»-. 

In-8°,  1919-1942  (incompl.) . . Pr  2412 

Anuario  de  la  Universidad  de  Santo  Domingo.  — Ciudad  Trujillo.  In-8°. 

1944-45  Pr  2426  A 

Archives  de  l’Institut  d’Hessarek  (Institut  Razi)  (Empire  iranien.  Publi- 
cation du  ministère  de  l’agriculture).  — Téhéran,  1939  In-8°. 

N°  3 (1946)  -> v Pr  5013 

Arquivos  do  serviço  florestal  (Ministerio  da  agricultura.  Jardim  botanico). 
— Rio  de  Janeiro,  1939  — Gr.  in-8°.  Vol.  1,  n°  2 (1941)  — 

Pr  1000  D 

Arligo  de  divulgaçao.  Edit.  p.  Instituto  botanico  da  faculdade  de  ciencias. 

Lisboa.  — Lisboa,  In-8°.  N°  2 (1946)  — > Pr  2038  B 

Atomes.  — Paris,  1946  — In-4°.  N°  1 -> Pr  5180 

Bericht  über  die  [Gründung  und  die]...  Jahresversammlung  (Deutsche 
Gesellschaft  für  Vererbungswissenschaft).  — - Leipzig,  1921 

In-8°.  1 (1921),  12  (1937) Pr  2419 

Bicmi  AKadeMU  Hayii  y.  P.  C.  C.  [Nouvelles  de  l'Académie  des  sciences 
d'Ukraine].  — Kiev,  In-8°.  Nd  2-3.  (1945)......  Pr  1885  K 

Der  Biologe.  Monatsschri/t  des  deutschen  B iologen-Ver bandes  ...  — München, 
1932  In-8°.  5 (1936) Pr  1282 


— 49 


Biologia  medica  (Instituto  Vital  Brazil).  — Niteroi,  1938  -y.  In-8°. 

3 (1945)  (incompl.) Pr  1947 

Bfos.  — Leipzig.  In-8°.  Bd.  2 (1935).  N°  5,  7 Pr  1278 

Botanical  bulletin  of  academia  sinica  (Institute  of  botany).  — Shanghai, 

1947  ->.  In-8°.  1 Pr  1967  A 

EomanuHecKuü  Æypuaji  CCCP  ( AicadeMun  HayK  CCCP). — Jour- 
nal botanique  de  l'URSS  (Académie  des  sciences  de  l’URSS).  — 

Moscou,  Léningrad.  In-8°.  30.  N°  5 (1945)  —y Pr  2059 

Britisli  science  news.  — London,  1947  In-4°.  1 -> Pr  5110  B 

Bryn  Mawr  college  monographs.  Reprint  sériés.  — Bryn  Mawr,  1901  -y. 

In-8°.  1 (1901)  (incompl.),  5 (1905)-7  (1908),  9 (1910).  Pr  2288 
Bulletin  agronomique  (Ministère  de  la  France  d’Outre-mer.  Direction  de 
l’agriculture,  de  l’élevage  et  des  forêts).  — Nogent-sur-Marne, 

1946  In-4°.  N°  1 (1946)  -> Pr  746  D 

Bulletin  du  service  botanique  et  agronomique  de  Tunisie.  — Tunis,  1945  -y. 

In-8°.  Na  1 -> Pr  971  A 

Bulletin  trimestriel  d’informations  [puis  : Bulletin  d’information  et  de 
bibliographie].  Publié  par  le  centre  culturel  et  économique  (Asso- 
ciation France-URSS).' — Paris,  1946  In-4°.  1946  -y  Prl538 

Cahiers  I.  R.  C.  I.  (Institut  de  recherches  sur  le  caoutchouc  en  Indochine). 

— Paris,  1946  — >-.  In-4°.  1 -»• Pr  2290 

Caldasia.  Boletim  del  Instituto  de  ciencias  naturales  de  la  Universidad 
nacional  de  Colombia.  — Bogota,  In-8°.  3 (1944-45).  N°  14,  15  ->-. 

Pr  2287 

Ciencia.  Revista  hispano-americana  de  ciencias  puras  y aplicadas  (Publi- 
cacion  mensual  del  Patronato  de  sciencia).  — Mexico.  In-4°. 

Vol.  6.  N°  7 (1945)  -4- Pr  1534 

Comunicaciones  zoologicas  del  Museo  de  historia  natural  de  Montevideo. 

■ — Montevideo,  1944  In-8°.  Vol.  1 (1944)  -»■  (incompl.). 

Pr  542  A 

Contributions  de  l’Institut  d’Oka  (Université  de  Montréal).  — La  Trappe, 

1946  In-8°.  1946  -> Pr  2297 

Cornell  miscellaneous  bulletin  (Cornell  university.  New-York  State  college 

of  agriculture).  — Ithaca.  In-4°.  2 (1946) Pr  992  D 

Coryndon  memorial  muséum  occasional  papers.  — Nairobi  (Kenya), 

1945  In-8°.  N°  1 -> Pr  754  B 

Current  list  of  medical  literature.  — Washington.  In-8°.  Vol.  8 (1945), 

12  (1947)  (incompl.) Pr  1281 

Cytologia.  Archives  internationales  de  cytologie.  — Tokyo,  1929 

In-8°.  1 (1929)  — 8 (1937)  (incompl.) Pr  2416 

Ecological  monographs.  — Durham,  1931  -y.  In-8°.  1931  . Pr  2424 

Endeavour.  ■ — London,  1942  -K  In-8°.  1 -y Pr  2284 

Entomologie  et  phytopathologie  appliquées  (Ministère  de  l’agriculture. 
Publication  trimestrielle  du  laboratoire  du  département  général 
de  la  protection  des  plantes).  — Téhéran.  In-4°.  N°  2 (1946)  ->. 

Pr  5013  A 


Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


4 


— 50  — 


Der  Erbartz.  — Leipzig.  In-8°.  Bd.  11  (1943),  12  (1944)  (incompl.). 

Pr  1279 

Ergebnisse  der  Biologie.  — Berlin,  1926  ->.  In-8°.  1 (1926)  — 9 (1932), 

11  (1935)  — 15  (1938),  18  (1941) Pr  2048 

Fiskeridirektoratets  Skrifter.  Sérié  Havunders0kelser.  (Report  on  Norve- 
gian  Fishery  and  marine  Investigation).  — Bergen.  In-8°.  Vol.  I,  4 

(incompl.)  Pr  1329 

Fitofilo,  boletin  de  la  oficina  fitosanitaria.  (Secretaria  de  agricultura 
y fomento.  Direccion  general  de  agricultura).  — Mexico,  1942 

In-8°.  4 (1945) Pr  663  F 

Fortschrijlt  der  Erbpathologie  Rassenhy giene  und  ihrer  Grenzgebiete.  — 
Leipzig,  1937  -K  In-8°.  Bd  5 (1941) Pr  2422 

Die  Gefiederte  Welt  Zeitschrift  für  Vogelliebhaber.  — Berlin,  puis  Mag- 
deburg,  1872  —K  In-8°.  70  (1941),  71  (1942)  (incompl.).  Pr  2417 
Geographica  helvetica.  — Bern,  Zurich,  1946  — >.  In-8°.  1 (1946)  ->. 

Pr  2033  A 

Houille,  minerais,  pétrole.  — Paris,  1946  In-4°.  1 . Pr  5113 

I.  F.  A.  L.  Institut  français  d’ Amérique  latine.  Revue.  [A  partir  du  n°  6 : 
Terres  latines.  (Tierras  latinas)]. — Mexico,  1945  In-4°.  1 (1945) 

— 6 (1946) Pr  1535 

I.  F.  A.  L.  Institut  français  d’ Amérique  latine.  Bulletin.  — Mexico,  1945 

In-8°.  1945, 1946  (incompl.) Pr  1535  A 

I.  F.  A.  L.  Institut  français  d’ Amérique  latine.  Cahiers.  — Mexico,  1945  — 

In-8°.  1945  (1,  2,  3,  5) Pr  1535  B 

I.  I.  D.  (puis  F.  I.  D.)  [Fédération  internationale  de  documentation].  Com- 
municationes.  La  Haye.  In-4°.  3 (1936),  12  (1945)  (incompl.). 

Pr  1135  D 

I.  I.  D.  (puis  F.  I.  D.)  [Fédération  internationale  de  documentation]. 
Conférences  : rapports.  — Bruxelles,  puis  La  Haye.  In-4°.  11, 

15,  16 ' Pr  1135  C 

Instituto  geologico  del  Peru.  Boletin.  (Republica  del  Peru.  Ministerio  de 
fomento.  Direccion  de  minas  y petroleo).  — Lima.  In-8°.  4 (1946). 

Pr  1283 

Instilutul  de  cercetari  piscicole  al  Romanici.  Institut  de  recherches  pisci- 
coles de  Roumanie.  Analele.  — Bucuresti,  1942  In-8°.  1 (1942), 

2 (1943) Pr  2296 

Institutul  de  cercetari  piscicole  al  Romanici.  Institut  de  recherches  pisci- 
coles de  Rouamnie.  Bulelinul. — Bucuresti,  1942  -K  In-8°.  3 (1945), 

5 (1946)  (incompl.) Pr  2296  A 

Institutul  de  cercetari  piscicole  al  Romanici.  Institut  de  recherches  pisci- 
coles de  Roumanie.  Monographia.  — Bucuresti,  1943  In-8°. 

1 (1943)  — 2 (1944) Pr  2296  B 

Investigations  of  Indiana  lakes  (and  streams).  — • Indianapolis,  1928 

In-8°.  [Vol.  I],  1928  — Pr  1663 

Jahrbuch  der  Landwirtschaftlichen  Pflanzen-und  Tierzüchtung  (R.  Muller) 
(devenu  en  1906  : Jahrbuch  für  wissenschaftliche  und  praktische 


51 


Tierzucht).  Hannover,  1903 — . In-8°.  1 (1903)  — 2 (1904),  6 (1911), 
10  (1916),  12  (1918)  — 17  (1925)  (incompl.) Pr  2415 

The  journal  of  animal  ecology,  edited  for  the  British  ecological  society 
(Ch.  Elton).  — London,  1932  In-8°.  1 -> Pr  2120  A 

Journal  of  helminthology  [Institut  of  agricultural  parqsitology) . — - Lon- 
don, 1923  -K  In-8°.  1 -* “ Pr  2286 

JKypnaji  06iyeü  Euo.noeuu.  Journal  of  general  biology.  [Académie  des 
sciences  de  l’U.R.S.S.].  — Moscou,  Leningrad.  In-8°.  7 (1946)  — . 

Pr  1979 

Der  Kleintierhof.  — Berlin,  1940  In-8°.  1940,  1942  (incompl.). 

Pr  1277 

Lingnan  natural  hislory  survey  and  muséum,  Lingnan  university.  Spécial 
publication.  — Canton,  1942  In-8°.  1 -> Pr  2032  B 

Mémoires  de  l’office  national  anti-acridien.  — Alger,  1945  -»-.  In-8°. 
2 (1946) Pr  2047  A 

Memorias.  Sérié  antropologica  e etnologica.  (Ministerio  das  colonias. 
Junta  das  missoes  geografieas  e de  investigaçoes  coloniais).  — 
Porto,  In-4°.  2 (1945) Pr  5182 

M.  S.  N.  Monthly  science  news.  — London.  In-4°.  50  (1945)  — 63  (1946). 

Pr  5110 

Museo  nacional  Tihuanacu.  Seccion  Paleontologia.  — La  Paz.  In-8°. 
[1]  1943  Pr  1882 

Natural  hislory  miscéllanea.  Published  by  the  Chicago  Academy  of 
Sciences.  — Chicago,  1946  In-8°.  N°  3 (1946)  ->-.  Pr  680  F 

Nature  in  east  Africa.  The  Bulletin  of  the  East  Africa  natural  history 
society.  — Nairobi,  1947  In-8°.  1 -y Pr  754  A 

Office  de  la  recherche  scientifique  coloniale.  Service  de  la  documentationi 
Liste  des  périodiques  reçus.  — Paris.  In-4°.  1946  — Pr  5181 

Ornithologische  monasstchrift  [puis  : Deutsche  Vogelwelt.  Zeitschrift  für 
Vogelschutz  und  Vogelkund}.  — Magdeburg,  1876  In-8°. 

15  (1890)  — 54  (1929),  66  (1941),  67  (1942)  (incompl.)  Pr  2410 

Pacific  science.  — Honolulu,  1947  In-8°.  1 — >.  (Published  by  the 

University  of  Hawaii) Pr  5069  A 

Panstowa  Rada  Ochrony  Przyrody.  Chronmy  Przyrode  Ojczysta.  Urze- 
dowym  Informacyjnym.  Osolne  widawnietwa.  — Krakow.  1 
(1945)  . Pr  2420 

Parasitology.  — Cambridge.  In-8°.  38  (1947)  -> Pr  2289 

Ilapa3umojioeuHecKuu  CôopHUK.  Magasin  de  parasitologie  de  V Institut 
zoologique  de  l’Académie  des  sciences  de  l’U.R.S.S.  — Leningrad, 
Moscou.  Gr.  in-8°.  7-8  (1940) Pr  362  bis  A 

Physiological  zoology  (publ.  by  the  University  of  Chicago).  — Chicago, 
1928  In-8°.  20  (1947)  ->- Pr  824  A 

Preussische  academie  der  Wissenschaften.  Vortrâge  und  Schriften.  - — Ber- 
lin, 1940  -K  In-8°.  H.  10  (1942) Pr  323  F 


Proceedings  of  the  Hawaiian  Academy  of  science.  Annual  meeting  (published 
by  the  University  of  Hawaii).  — Honolulu.  In-8°,  16  (1940)  ->. 

Pr  5069  B 

Publications  du  service  météorologique  de  Madagascar.  — Tananarive, 

1932  In-4°,  puis  in-8®.  6 (1940),  7 (1946) Pr  1603  A 

Quaderni  di  fitoterapia.  — Milano,  (1939)  ? — In-8°.  1 . Pr  1280 

Quarterly.  Bulletin  of  Chinese  bibliography  (English  édition).  — Peiping, 

In-8°.  5 (1945)  -* Pr  1290  A 

Rapport  sur  l’activité  de  l' Institutut  géographique  national.  — - Paris,  1940 

(1945)  Gr.  in-8°.  1940-42  (1945)  ->- Pr  861  B 

Revue  canadienne  de  biologie,  éditée  par  l’université  de  Montréal.  — 

Montréal,  1942  In-8®.  Vol.  1 ->- Pr  1770 

La  revue  française  d’apiculture.  L’abeille  et  le  miel.  — Paris,  1946  — 

In-4°.  1 ->- Pr  5178 

Selecta  chimica.  — Sâo  Paulo,  1944  In-8°.  N°  1 . .....  Pr  1831 

Sociedad  de  ciencias  naturalse  La  Salla.  Memoria.  — Caracas.  In-8°. 
1946.  N°  16  ->■ Pr  2425 

Statens  viltunders0kelser.  Meddelelse.  — Oslo.  In-8°.  N°  12  (1943),  14 

(1944) Pr  5037 

Story  of  Illinois  sériés  (Illinois  State  muséum).  — Springiield.  In-8°. 
N°  4 (1947) Pr  1919  C 

Symbolae  bolanicae  upsalienses.  Arbeten  fran  Botaniska  institutionerna  i 

, Uppsala.  — Uppsala,  1932  In-8®.  6 (1942)  Pr  1341 

Tpydu  MameMamunecnaao  Hncmumyma  IlMeuu  B.  A.  CmeKjioea 
(Aita,a;eMfM  HayK  CCCP).  Travaux  de  l’Institut  mathématique 
Stekloff.  (Académie  des  sciences  de  l’URSS).  — Moscou,  Lenin- 
grad. In-8®.  11  (1940) Pr  362  F 

Unesco  bulletin  for  librairies.  Bulletin  de  l’Unesco  à l’intention  des  biblio- 
thèques. — Paris,  1947  — >.  In-8®.  1 — > Pr  1289 

U.  S.  Department  of  agriculture.  Forest  service.  Tropical  forest  experiment 
station.  The  Caribbean  forester.  — Rio  Piedras,  Puerto  Rico, 
1938  In-4°.  6 suppl.  (1945) Pr  519  V 

U.  S.  Department  of  agriculture  Library.  Bibliography  of  agriculture. 
— Washington.  In-4®.  Vol  2.  N®  4 (1947) Pr  519  W 

United  States  information  library.  (Centre  de  documentation  américain). 
Recent  acquisitions.  — Paris.  In-4°.  1 (1947)  ->. ..  Pr  5112 

Universidad  de  Buenos  Aires.  Facultad  de  Agronomia  y veterinaria.  Insti- 
tuto  de  parasitologia  y enfermedades  parasitarias.  Escuela  de  vete- 
rinaria. Publicacion.  — Buenos  Aires,  1946  Gr.  in-8®.  1. 

Pr  1796  Q 

Universidad  de  Santo  Domingo.  Anales.  - — Cuidad  Trujillo,  1937  -*■. 

In-8®.  8 (1944).  N®  31-32  -> Pr  2426 

Université  Laval.  Québec.  Station  biologique  du  Saint-Laurent.  Rapport 
général  pour  les  années  .... — Québec,  1931  — >•.  In-8®.  5 (1943-45). 

Pr  5598  A 


— 53  — 


Université  Laval.  Québec.  Station  biologique  du  Saint-Laurent.  Contri- 
butions. — Québec.  In-8°.  16-17 Pr  5598  B 

Verhandlungen  der  Deutschen  Gesellschajt  für  angewandle  Entomologie. 
— Berlin,  1919  In-8°.  1921,  1924,  1925,  1926,  1928,  1930. 

Pr  1970  B 

Zeitschrift  des  deutschen  [und  asterreichischen ] Alpenvereins.  — München 

puis  Wien,  puis  Salzburg,  1869  ->.  In-8°.  1 (1869) 3 (1872), 

6 (1875),  9 (1878),  13  (1882),  16  (1885),  31  (1900),  35  (1904). 

Pr  2414 

Zeitschrift  für  [ angewandte  Anatomie  und]  Konstitutionslehre  (J.  Tandler). 
— Berlin,  1913  In-8°.  1 (1913-14)  — 24  (1939-40).  Pr  5237 

Zeitschrift  für  anorganische  (und  allgemeine)  Chemie  (G.  Kruss).  — 
Leipzig,  1891  -k  In-8°.  1 (1891-92)  — 244  (1940)  (incorapl.). 

Pr  2411 

Zeitschrift  für  Erdkunde.  — Francfort-sur-Main.  In-8°.  4 (1936). 

Pr  1276 

Zeitschrift  für  Hygienische  Zoologie  und  Schàdlingsbekampfung.  Ber- 
lin, 1909  In-8°.  34  (1942),  35  (1943)  (ineompl.). . . Pr  2421 

Zeitschrift  für  induktive  Abstammungs-  und  V ererbungslehre.  — Berlin, 
puis  Leipzig,  1908  ->.  In-8°.  1 (1908-09)  — 78  (1940)  (ineompl.). 

Pr  2409 

Zeitschrift  für  Rassenkunde  und  ihre  Nachbargebiete.  — Stuttgart,  1935 

In-8°.  1 (1935)  — 14  (1943)  (ineompl.) Pr  2423 


Suites  nouvellement  inscrites  en  1947. 

British  birds,  by  Wilfred  Willett,  ill.  by  Roland  Green.  — London, 

1946  -k  ‘ln-12,  fig.,  pl.  N'»  1 à 10 S 5875 

Inventaire  des  périodiques  scientifiques  et  techniques  reçus  depuis  1938 
par  les  bibliothèques  de  Paris,  dressé  sous  la  direction  de 
Mme  Duprat  (Centre  national  de  la  recherche  scientifique).  — 
Paris,  1947  In-4°,  ronéo.  Fasc.  1 : École  des  Mines,  par 

E.  George  et  A.  Moat S 5877 

Komarov  (V.  L.).  Opéra  selecta  (Academia  scientiarum  URSS).  — 
Komapov  (B.  JL)  H nopai  ni  ne  CouHiieiiHR  (AKa^eimn  HayK 
CCCP).  — Moscou,  Leningrad,  1945  — Tn-8°,  portr.  T.  1.  S 5876 
Skandinaviens  flora,  utgiven  av  Otto  R.  Holmberg. — Stockholm,  1922 

-K  In-8°,  pl.,  carte.  H.  1,  2 16  H.  1,  lia S 5874 

Villar  (Emile  H.  del).  Types.de  sol  de  l’Afrique  du  nord  (Les  sols  du 
globe.  — The  soils  of  the  world).  — Rabat,  1947  ->.  In-8°.  Fasc.  1. 

S 5014 


— 54  — 


COMMUNICATIONS 


Théorie  des  faciès  géographiques 
Par  E.-G.  Dehaut. 


Dans  une  série  d’observations  commencée  en  1936  sous  la  direc- 
tion de  M.  le  Pr  Bourdelle,  je  me  suis  proposé  de  rechercher  la 
signification  du  curieux  phénomène  biologique  sur  lequel  Wallace 
a fixé  le  premier  l’attention  du  monde  savant,  et  qu’il  désignait 
par  ces  mots  : Variation  as  specially  influenced  by  Locality.  La 
localité,  qui  imprime  dans  les  animaux  qui  l'habitent  tel  faciès, 
pouvant  être  simplement  une  île  ou  un  archipel^  ou  répondre  à une 
région  zoologique  tqut  entière,  ou  même  empiéter  sur  plusieurs 
régions  à la  fois.  Ici,  c’est  du  faciès  indo-africain,  commun  à quelques 
êtres  des  régions  orientale  et  éthiopienne,  que  nous  allons  tout 
d’abord  nous  occuper. 

En  1921,  Sir  Arthur  Smith  Woodward  retrouvait,  sur  le  crâne 
humain  de  Broken  Hill,  cette  crête  longitudinale  excessivement 
surbaissée,  occupant  l’emplacement  de  la  suture  métopique,  et  qui 
est  un  des  traits  les  plus  curieux  du  frontal  de  Pithecanthropus 
erèctus  Eugène,Dubois  de  Java.  Mais  l’illustre  paléontologiste  insiste 
sur  ce  fait,  qu’il  s’agit  là  de  manifestations  archétypiques,  et  qu’à  ce 
titre,  la  similitude  par  lui  mise  en  lumière  ne  peut  impliquer  aucune 
affinité  vraiment  étroite,  may  not  imply  any  close  affinity. 

Chez  une  Boschimane,  célèbre  sous  le  nom  de  Vénus  hottentotte, 
et  dont  l’ostécrlogie  a été  considérée  pour  la  première  fois,  sous  le 
rapport  zoologique,  par  Cuvier,  la  mâchoire  inférieure 1 a une 
incisura  submentalis  aussi  marquée  que  chez  Hylobates  concolor 
leucogenys  Ogilby  des  Indes  Orientales  2. 

Or,  à l’exception  de  ce  Gibbon  et  d’un  très  petit  nombre  d’autres, 
aucun  Singe  ne  montre  d’échancrure  sous-mentale,  au  lieu  que  cette 
curieuse  particularité  de  configuration  se  retrouve,  parmi  les  races 
humaines  des  terrains  quaternaires  : sur  la  mâchoire  de  Mauer  et 
celles  de  la  race  de  Néanderthal,  — parmi  les  types  ethniques  encore 

1.  Figure  2 (planche  I)  de  mes  Etudes  d’ anthropotomie  et  de  zoologie  générale  (Paris, 
1927). 

2.  Figure  accompagnant  ma  note  : Manifestations  archétypiques  (Bull.  Mus., 
1946). 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


— 55 


aujourd'hui  existants  : chez  les  Australiens  et,  tout  près  des  Boschi- 
mans,  chez  les  vrais  Hottentots.  On  l’aperçoit  même  en  vestige  chez 
des  Indiens  de  l’Amérique  du  Sud,  comme  j’ai  pu  m’en  convaincre 
en  examinant,  grâce  à la  confraternelle  autorisation  de  M.  Rivet, 
la  magnifique  série  de  squelettes  rapportée  de  Patagonie  par  le 
comte  de  La  Vaulx. 

L ’incissura  submentalis  se  présente  ainsi  : comme  une  manifesta- 
tion arcchétypïque  dans  le  groupe  des  Primates  considéré  dans  son 
ensemble,  et  comme  un  trait  tout  à fait  archaïque  q l’intérieur  même 
de  l’espèce  humaine.  Mais  ce  n est  pas  un  caractère  ancestral  simien, 
puisque  la  mâchoire  de  Pliopithecus  antiquus  Lartet  du  miocène  de 
Sansan  n’en  a aucune  indication. 

Quoi  qu’il  en  soit,  c’est  un  fait  plein  d’intérêt  pour  le  naturaliste, 
que  le  cantonnement  actuel,  aux  quatre  régions  éthiopienne,  austra- 
lienne, néotropicale  et  nèarctique,  de  toutes  les  races  humaines  pré- 
sentant : soit  une  incisura  submentalis,  soit  d’autres  caractères  iden- 
tiques avec  ceux  de  la  race  néanderhalienne  ou  de  l’anthropolithe 
de  Mauer. 

Schoetensack  a dit  : « Les  variations  individuelles  de  Krapina 
représentent  des  voies  évolutives  ayant  chacune  sa  direction  particulière, 
voies  que  d’anciennes  races  ont  peut-être  suivies  au  cours  de  leur 
différenciation.  » Ayant  donc  recherché,  dans  les  collections  anato- 
miques du  laboratoire  d’Ethnologie,  toutes  celles  des  races  actuelles 
qui  se  relient  insensiblement  à ces  variétés  néanderthaliennes,  j’ai 
constaté  les  ressemblances  les  plus  frappantes  chez  les  Boschimans, 
les  Mélanéisens,  les  Australiens  et  les  Eskimos.  En  ce  qui  concerne 
certains  traits  du  menton,  la  similitude  est  presque  absolue  entre  une 
mandibule  eskimale  du  Labrador  et  la  mâchoire  H de  Krapina, 
décrite  par  Gorjanovic-Kramberger.  Ce  fait  ne  saurait  sur- 
prendre les  zoologistes,  puisque  la  région  nèarctique  est  un  milieu 
aussi  conservateur  que  les  continents  du  Sud  : l’épanouissement  de 
Lepidosteus,  qui  réalise  dans  ses  fleuves  et  ses  lacs  l’idée  de  l’arché- 
type des  Haematocrya  d’OwEN,  en  est  la  preuve. 

Si  la  région  éthiopienne,  l’Australie,  la  Nouvelle-Zélande  et  les 
deux  Amériques  nourrissent  tant  d’espèces  (ou  de  races)  d’un 
caractère  archaïque,  c’est  sans  doute  que  les  conditions  physiques 
de  la  vie  y sont  demeurées,  à certains  égards,  identiques  avec  ce 
qu’elles  étaient  dans  les  temps  géologiques  antérieurs  à l’établisse- 
ment du  régime  actuel.  Or,  entre  le  milieu  extérieur  et  les  êtres 
organisés  s’effectuent  des  réactions  multipliées,  dont  certaines  sont 
au  plus  au  point  morphogènes. 

Mais  tous  les  états  fonctionnels  n’agissant  pas  de  la  sorte,  la  théorie 
permettait  de  prévoir  qu’en  certains  points  du  globe,  des  phénomènes 
de  convergence  physiologique  pure,  sans  répercussion  sur  les  formes, 
devaient  être  constatables.  Et  de  fait,  l’observation  nous  apprend 


que  plusieurs  Batraciens  de  la  faune  corso-sarde,  appartenant 
à l’ordre  des  Anoures  comme  à celui  des  Urodèles,  sécrètent  des 
venins  inodores  et  qui  n’irritent  pas  les  muqueuses  : double  caractère 
négatif  d’une  excessive  rareté  dans  la  classe  amphibienne.  Mais,  de 
même  que  dans  l’observation  initiale  de  Wallace  relative  aux 
Papillons  diurnes  de  Célèbes,  la  plupart  des  espèces  du  genre  Papilio 
mais  non  pas  toutes,  et  quelques  espèces  seulement  de  la  famille 
des  Piérides  présentent  ces  ailes  antérieures  faleiformes  qui  ne  se 
voient  nulle  part  ailleurs  dans  l’archipel  des  Indes  ni  dans  aucune 
autre  région  du  globe,  — de  même  tous  les  Batraciens  des  îles  Tyrrhé- 
niennes  ne  se  comportent  pas  comme  Discoglossus  pictus  Otth,  ce 
très  curieux  Anoure  des  montagnes  et  des  plaines  et  même  des  eaux 
saumâtres  de  la  Corse,  comme  Spelerpes  fuscus  (Bonaparte)  des 
grottes  d’Aritzo  (en  Sardaigne),  ou  comme  Euproctus  montanus 
(Savi)  des  torrents  corses.  L’illustre  histologiste  Leydig  rapporte 
même  que  des  Rainettes  ( Hyla  arborea  Savignyi  Audouin),  qu’il 
avait  reçues  de  Cagliari,  exhalaient  une  odeur  aussi  pénétrante  que 
Bombinator  igneus,  et  que  leur  simple  contact  avec  les  mains  déter- 
minait une  sensation  de  brûlure. 

Dès  mes  premières  recherches,  j’ai  cru  devoir  introduire  ces  sortes 
de  raisonnements  dans  la  géographie  des  êtres  animés  et,  en  1920, 
mon  maître  Henri  Roger,  à la  mémoire  duquel  je  tiens  à rendre 
ici  un  pieux  hommage,  voulait  bien  présenter  à l’Académie  de 
médecine  mes  ouvrages  sur  les  Vertébrés  des  îles  Tyrrhéniennes, 
parce  que  les  descriptions  qui  les  composent  « sont  complétées  par 
des  déductions  physiologiques  ».  Mais  la  considération  de  l’in- 
fluence du  milieu,  tout  importante  qu’elle  est,  ne  doit  point  détour- 
ner nos  regards  de  celle  que  les  tendances  évolutives  internes  exercent 
de  leur  côté. 

Certains  faits,  relatifs  à l’histoire  du  faciès  africano-brésilien, 
sont  très  significatifs  à cet  égard.  Ainsi,  dans  le  genre  néotropical 
des  Pécaris  ( Dicotyles  torquatus  et  D.  labiatus  Cuvier)  naissent  quel- 
quefois des  vairétés  individuelles  copiant,  en  quelque  sorte,  des  parti- 
cularités de  configuration  osseuse  qui,  dans  les  Hippopotames  afri- 
cains ( Choeropsis  liberiensis  (Morton)  et  Ilippopotamus  amphibius 
Linné)  sont  normales.  Or,  ces  manifestation  archétypiques  et  de  faciès 
géographique  n’ont  pu  être  produites,  sous  l’action  des  circumfusa, 
qu’en  raison  des  affinités  naturelles  qui,  à l’intérieur  des  Artiodactyla 
non-ruminantia  d’OwEN,  existent  entre  Dicotyles  d’une  part,  Choe- 
ropsis et  Ilippopotamus  de  l’autre  : affinités  mises  en  lumière,  au 
siècle  dernier,  par  les  observations  ostéologiques  du  Turner  jeune. 

Laboratoires  de  Mammologie  et  d’ H erpétologie  du  Muséum. 


57 


Note  sur  un  spécimen  rare  de  Trochilidé 
Par  J.  Berlioz. 

Il  se  trouve  dans  les  collections  d’Oiseaux  montés  du  Muséum  de 
Paris  un  spécimen  de  Trochilidé  particulièrement  intéressant,  car 
bien  qu’il  appartienne  certainement  à une  espèce  des  plus  rares, 
son  existence  paraît  avoir  passé  inaperçue  de  tous  les  spécialistes, 
même  les  plus  réputés,  qui  ont  travaillé  dans  ces  collections.  Pour- 
tant cet  Oiseau  est  entré  au  Muséum  depuis  1864,  ainsi  qu’en  témoi- 
gnent, les  registres  administratifs,  « acquis  par  échange  de  Mr.  Dre- 
von  »,  en  même  temps  que  quelques  autres  spécimens  disparates  de 
Trochilidés.  La  localité  originelle  indiquée  pour  celui-là  est  «Brésil», 
et  le  spécimen  a été  enregistré  et  conservé  depuis  lors  sous  le  nom 
d’ « Eucephala  smaragdo-cœrulea  Gould  ».  Or,  même  avec  une  identifi- 
cation aussi  exceptionnelle,  il  n’est  mentionné  dans  aucun  des 
travaux  récents  des  auteurs. 

Le  nom  de  Mr.  Drevon  n’a  malheureusement  pas  laissé  de  trace, 
semble-t-il,  parmi  les  naturalistes  voyageurs  ou  collectionneurs 
de  l’époque  et  il  est  impossible  de  savoir  avec  précision  d’où  il  avait 
pu  tenir  ce  spécimen.  Il  est  en  tout  cas  remarquable  qu’à  ce  moment, 
où  déjà  des  amateurs  fort  connus  et  fort  éclairés,  tels  Gould  en 
Angleterre  et  Bourcier  en  France,  se  livraient  passionnément  à 
l’étude  de  ce  groupe  d’Oiseaux,  ce  spécimen  ait  pu  leur  échapper  et 
soit  venu  par  hasard,  avec  d’autres  plus  vulgaires,  dans  la  collec- 
tion du  Muséum  de  Paris. 

Toutefois,  si  l’on  consulte  la  description  originale  de  1’  « Eucephala 
smaragdo-cœrulea  » publiée  par  Gould  dans  sa  belle  Monographie 
des  Trochilidés  (vol.  V,  1861,  pl.  331),  on  constate  d’une  part  que 
ce  nom  est  donné  par  son  auteur  même  pour  remplacer  seulement 
celui  d’ « Augasma  stnaragdineum  » décrit  par  lui  un  an  auparavant 
( Pr . Zool.  Soc.,  1860,  p.  305),  et  d’autre  part  que  dans  ces  deux  des- 
criptions (d’ailleurs  transcrites  l’une  d’après  l’autre)  Gould  déclare 
connaître  seulement  deux  spécimens  de  cet  Oiseau  : « ...  un  dans 
ma  propre  collection,  et  un  autre  dans  celle  de  M.  Verreaux  de 
Paris...  » Il  est  donc  vraisemblable,  vu  le  nom  et  l’origine  « Brésil  » 
conservés  sur  l’Oiseau  du  Muséum  de  Paris,  que  celui-ci  est  le  même 
que  Gould  signale  dans  la  Collection  Verreaux,  car  il  semble  peu 
probable  qu’un  troisième  spécimen  voisin,  d’une  espèce  déjà  réputée 
aussi  rare,  ait  pu  exister  alors  et  ne  pas  être  connu  de  ces  naturalistes. 

Si  pourtant  cette,  conclusion  paraît  logique,  il  faut  bien  constater 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


— 58  — 


que  les  détails  donnés  par  Gould  au  sujet  de  l’exemplaire  Verreaux 
ne  s’appliquent  que  partiellement  à celui  du  Muséum,  et  surtout 
que  celui-ci  est  très  certainement  différent  de  la  description  et  de  la 
figuration  d’  « Eucephala  smaragdo-cœrulea  » telles  qu’elles  ressor- 
tent de  l’ouvrage  de  Gould,  bien  différent  aussi  des  deux  spécimens 
authentiques  d’  « Augasma  smaragdinea  » (—  Eue.  smaragdo- 
cœrulea),  que  je  connais  dans  l’ancienne  collection  E.  Simon. 

Voici  en  effet  une  description  de  cet  Oiseau  (malgré  sa  vétusté 
relative  et  une  longue  exposition  à la  lumière,  il  est  assez  bien  con- 
servé) : 

— Devant  et  dessus  de  la  tête  ornés  d’une  plaque  de  plumes  lumineuses 
vert-doré  à faibles  reflets  bleuâtres  ; cette  couleur  passe  sur  le  reste  du 
dessus  du  corps  au  vert  bronzé  plus  terne  et  au  vert  bleuâtre  sur  les  plus 
longues  supra-caudales.  Dessous  du  corps  entièrement  vert  doré  métal- 
lique comme  la  tête,  passant  au  grisâtre  terne  sur  les  sous-caudales,  dont 
le  disque  seul  est  un  peu  métallisé.  Ailes  assez  longues,  gris-violacé  comme 
chez  les  Trochilidés  en  général.  Queue  assez  longue  et  échancrée,  noir-bleu 
d’acier  avec  les  rectrices  des  deux  paires  latérales  très  brièvement  poin- 
tées de  grisâtre,  les  médianes  de  vert  bronzé.  Bec  noir  avec  la  base  de  la 
mandibule  inférieure  claire.  Aspect  général  et  taille  (très  peu  plus  forte)  de 
Chlorestes  notatus.  Bec  : 18  mil].  ; aile  (environ)  : 64  mill.  ; queue  (environ)  : 
rectr.  méd.  32  mill.,  latér.  38  mill. 

A première  vue,  cet  Oiseau,  outre  la  couleur  du  dessous  du  corps 
et  du  vertex  qui  rappelle  le  vert  lumineux  du  dessous  du  corps  de 
Chlorestes  notatus  et  nullement  le  vert  émeraude  glacé  de  bleu  des 
Augasma  smaragdinea,  diffère  encore  de  ceux-ei  parles  sous-caudales 
molles  et  grisâtres  et  par  la  queue  moins  profondément  fourchue. 
Le  nom  de  « smaragdo-cœrulea  » donné  ultérieurement  par  Gould 
dans  sa  Monographie,  peut-être  précisément  pour  rappeler  la  teinte 
très  bleuâtre  de  son  spécimen,  ne  saurait  donc  pas  s’appliquer  à 
notre  oiseau,  — même  en  tenant  compte  d’altérations  éventuelles 
provoquées  par  l’exposition  à la  lumière,  laquelle,  on  le  sait,  ‘même 
sur  les  dépouilles  de  Trochilidés,  fait  souvent  virer  le  vert  métal- 
lique au  bleuâtre,  mais  nullement  le  bleu  au  vert. 

Par  contre,  notre  spécimen  offre  plus  de  ressemblance  avec  l’Oi- 
seau représenté  sur  la  planche  suivante  de  la  Monographie  de 
Gould,  c’est-à-dire  1’  « Eucephala  chlorocephala  (Bourc.)  »,  autre 
espèce  plus  énigmatique  encore,  puisqu’elle  n’est  restée  connue  que 
par  l’unique  spécimen-type  décrit  par  Bourcier  en  1854  sous  le 
nom  d’  « Hylocharis  chlorocephalus  » [Ilev.  et  Mag.  de  Zool.,  p.  457), 
âcquis  entre  temps  par  Gould  lui-même  et  actuellement  encore  au 
British  Muséum  de  Londres.  Or  Gould,  en  décrivant  en  1860  son 
« Augasma  smaragdineum  » parle  comparativement  du  type  de 
Bourcier,  mais  sans  paraître  encore  le  connaître  personnellement. 
Bien  plus,  tandis  que  la  description  originale  de  Bourcier,  comme 


— 59 


celle  donnée  par  Gould  lui-même  puis  par  tous  les  auteurs  ulté- 
rieurs du  « chlorocephalus  »,  indique  clairement  que  celui-ci  est  un 
immature  (plaque  céphalique  incomplète,  plumage  du  dessous  du 
corps  à base  blanche  des  plumes  apparente,  sous-caudales  en  partie 
blanches),  la  planche  de  Gould  reproduit  un  stade  adulte,  évidem- 
ment imaginaire,  de  l’espèce,  puisque  celle-ci  est  figurée  avec  des 
parures  céphalique  et  pectorale  entièrement  d’un  vert  lumineux, 
mais  avec  les  sous-caudales  quand  même  blanches  ! Cet  anachro- 
nisme montre  une  fois  de  plus  (la  planche  d’ « Aug.  smaragdocœrulea  » 
en  est  elle-même  un  autre  exemple,  puisqu’elle  prétend  représenter 
des  adultes  et  un  immature,  alors  que  Gould  ne  connaissait'  que 
son  spécimen,  immature,  et  celui  de  la  Collection  Verreaux...  qui 
ne  correspond  pas  non  plus  à l’adulte  !)  que  les  planches  de  Gould, 
quelle  que  soit  leur  incontestable  valeur  artistique,  ne  sont  pas 
toujours  des  documents  irréfutables  et  dignes  de  foi. 

Enfin,  plus  récemment,  E.  Simon  a décrit  un  « Thalurania  chloro- 
phana  » (Cat.  Troch.,  1897,  p.  20)  d’après  un  spécimen  provenant 
visiblement  d’un  lot  commercial  de  Bahia  (Brésil)  et  resté  unique 
dans  sa  collection.  Or  ce  spécimen,  que  Simon  a fort  justement 
considéré  comme  probablement  Ç ou  immature,  allant  même  jusqu’à 
admettre  qu’il  puisse  n’être  que  la  Ç de  T « Augasma  smaragdinea  » 
de  ,Gould,  présente  de  grandes  analogies  avec  le  spécimen  du 
Muséum,  bien  plus  en  tout  cas  certainement  qu’avec  les  « Augasma 
smaragdinea  » de  la  collection  Simon  : mêmes  proportions  générales 
(avec  le  bec  un  peu  plus  long),  même  teinte  du  dessous  du  corps, 
mais  avec  la  base  blanche  des  plumes  visible,  et  surtout  queue  tout 
à fait  semblable  par  la  disposition  et  la  coloration  des  rectrices, 
avec  seulement  les  pointes  grises  plus  développées.  Par  ailleurs,  le 
spécimen  de  Simon  ne  présente  aucune  trace  de  parure  céphalique 
lumineuse  et  les  sous-caudales  sont,  comme  la  région  anale,  en 
grande  partie  blanches.  Maie  tous  ces  caractères  tant  positifs  que 
négatifs  militent  fort  bien,  par  comparaison  avec  ce  que  l’on  sait 
des  types  de  Trochilidés  les  plus  voisins,  en  faveur  de  la  réunion 
conspécifique  du  spécimen  de  Simon,  comme  $ peut-être  immature, 
et  de  celui  du  Muséuip,  comme  $ en  plumage  presque  parfait 
(peut-être  le  plumage  d’adulte  complet  comporte-t-il,  comme  chez 
Chlorestes  notatus,  des  sous-caudales  entièrement  métallisées  et  les 
rectrices  externes  sans  pointe  grise). 

De  toutes  ces  considérations  un  peu  complexes,  quelles  conclusions 
tirer  concernant  le  spécimen  litigieux  du  Muséum  ? 

Tout  d’abord,  il  est  certain  que  celui-ci  appartient  par  tous  ses 
caractères  à cette  série  de  spécimens  ou  « espèces  » fort  rares,  décrits 
diversement  par  les  auteurs  sous  les  noms  génériques  de  Timolia, 
Augasma,  Thalurania,  Eucephala,  etc.,  et  auxquels  E.  Simon  et 


60 


C.  Hellmayr  ont  consacré  une  excellente  étude  critique  dans  les 
« Novitates  Zoologicæ  »,  1908,  p.  6 (sous  le  nom  d’Augasma).  Toute- 
fois, depuis  cette  époque,  des  informations  plus  nombreuses  et  une 
conception  plus  libre  des  hypothèses  d’hybridité  ont  permis  de 
considérer  comme  très  probable  que  la  plupart  de  ces  prétendues 
« espèces  » ne  sont  que  des  cas  exceptionnels  d’hybridation  naturelle 
(relativement  fréquents  et  faciles  à déceler  chez  les  Trochilidés). 

Tel  n’est  pourtant  pas  le  cas  de  notre  Oiseau,  qui  paraît  au  con- 
traire posséder  des  caractères  bien  tranchés  d’une  espèce  bien  définie, 
et  nullement  ces  caractères  mixtes  et  ambigus,  aux  colorations 
imprécises  ou  à l’apparence  immature,  qui  trahissent  la  plupart  du 
temps  ces  hybrides  probables. 

Or  il  ne  peut  être  en  aucun  cas,  pour  les  raisons  énoncées  ci-dessus, 
assimilé  à '«  Augasma  smaragdinea  Gld.  »,  dont  on  connaît  actuelle- 
ment trois  adultes  et  deux  immatures  (sec.  Simon  et  Hellmayr), 
tous  d’une  teinte  vert-bleu  très  différente  et  apparemment  pourvus 
d’une  queue  plus  profondément  fourchue.  Par  contre  il  peut  être, 
sans  offrir  aucun  caractère  d’opposition,  considéré  comme  un 
de  1’  « Augasma  chlorophana  (Simon)  ».  Mais,  entre  ces  deux  espèces 
présumées  valables  et  distinctes,  quelle  place  convient-il  d’attribuer 
au  litigieux  « chlorocephala  » de  Bourcier  ? 

Ce  dernier  type  m’est  malheureusement  inconnu  en  nature  et  je 
ne  puis  faire  à son  sujet  que  des  conjectures  basées  sur  les  descrip- 
tions des  auteurs  et  sur  la  planche,  un  peu  fantaisiste,  de  Gould.  Or, 
à l’exception  de  la  coloration  différente  des  supra-caudales  (caractère 
qui  a induit  Simon  à le  ranger  dans  le  genre  — d’ailleurs  si  mal 
défini  — Timolia),  il  semble  que  tous  les  autres  caractères  con- 
cordent parfaitement  pour  faire  de  cet  Oiseau  un  stade  immature 
intermédiaire  au  type  de  chlorophana  et  au  spécimen  du  Muséum.  Les 
différences  d’habitat  données  dans  les  descriptions  primitives  pour- 
raient paraître  un  obstacle  à cette  assimilation  : Bourcier  ayant 
en  effet  décrit  son  spécimen  comme  provenant  de  « l’Equateur,  envi- 
rons de  Guaranda  »,  alors  que  les  autres  types  voisins  viennent  tous 
du  Brésil.  Mais  Gould  avait  déjà  très  judicieusement  soupçonné 
l’erreur  de  Bourcier  dans  cette  indication,  et,  si  l’on  ne  peut  encore' 
affirmer  que  le  type  de  Bourcier  vienne  bien  aussi  du  Brésil  (bien 
que  son  mode  de  préparation  soit,  dit-on,  celui  de  ce  pays),  il  est 
pourtant  certain  qu’il  ne  vient  pas  de  l’Equateur,  pays  dont  la  faune 
est  bien  connue  maintenant  et  n’a  précisément  jamais  révélé  l’exis- 
tence d’un  Oiseau  semblable  à ceux  qui  nous  occupent  ici.  Actuelle- 
ment tous  les  auteurs  sont  d’accord  pour  admettre  que  Bourcier 
a fait  erreur  et  que  son  type  de  « chlorocephala  » venait  sans  doute  des 
régions  côtières  du  Brésil,  dont  la  prospection  est,  on  le  sait,  encore  si 
imparfaite  au  point  de  vue  ornithologique. 

Provisoirement,  il  me  paraît  donc  encore  rationnel  de  n’envisager 


— 61  — 


que  l’assimilation  du  spécimen  du  Muséum  à l’espèce  de  Simon, 
chlorophana  ; mais  en  considérant  comme  très  probable  que,  lorsque 
de  nouveaux  matériaux  d’étude  seront  venus  éclaircir  la  question, 
ces  deux  spécimens  devront  être  à leur  tour  unis  spécifiquement 
avec  chlorocephala  Bourc.,  ce  nom  d’espèce  devant  primer  comme 
étant  le  plus  ancien. 

Il  resterait  à discuter  à laquelle  des  nombreuses  coupes  génériques 
qui  ont  été  proposées  pour  les  Trochilidés  de  ce  groupe  il  convient  de 
rattacher  cette  espèce,  et  cette  question  est  sans  doute  moins  encore 
susceptible  de  recevoir  une  solution  satisfaisante  que  celle  de  l’iden- 
tité même  de  l’Oiseau  du  Muséum. 

En  effet,  si  l’on  n’envisage  que  les  genres  plus  importants,  le  nom 
de  Timolia,  ayant  été  proposé  par  Mulsant  en  1875  pour  une  pré- 
tendue « espèce  »,  T.  Lerchi  (M.  et  Y.),  qui  n’est  très  probablement 
qu’un  hybride,  et  ayant  été  maintenu  ultérieurement  comme  un 
assemblage  disparate,  a toute  raison  d’être  rejeté.  Les  genres  bien 
connus  Chlorestes  Reichenbach  1854,  caractérisé  par  la  forme 
arrondie  de  la  queue  ; Hylocharis  Boié  1831  et  Eucephala  Reichen- 
bach 1854,  caractérisés  l’un  et  l’autre  par  le  bec  dont  les  deux  man- 
dibules sont  spongieuses  et  rouges  ; et  Thalurania  Gould  1848,  carac- 
térisé par  le  bec  entièrement  noir  et  la  nature  du  plumage  un  peu 
différente,  ne  peuvent  convenir  non  plus  à notre  Oiseau. 

Il  ne  reste  donc  que  le  genre  Augasma  Gould  1860,  lui-même  d’une 
valeur  discutable  puisqu’il  a pour  type  VA.  smaragdinea  Gld.,  dont 
la  nature  d’  « espèce  » véritable  ne  paraît  pas  absolument  prouvée 
(les  cinq  seuls  spécimens  signalés  jusqu’à  ce  jour  ne  concordent  pas 
entre  eux  pour  certains  détails).  Néanmoins,  si  accentuée  que  soit  la 
différence  entre  notre  chlorophana  et  ce  smaragdinea,  c’est  encore  à 
ce  voisinage  qu’en  l’absence  de  véritable  caractère  d’opposition  on 
peut  le  plus  naturellement  placer  cet  Oiseau,  ainsi  d’ailleurs  que  l’a 
estimé  E.  Simon  dans  son  « Histoire  naturelles  des  Trochilidæ  »,  1921  : 
provisoirement,  je  propose  donc  .de.  désigner  le  spécimen  du  Muséum 
comme  Augasma  chlorophana  (Simon),  $ adulte,  celui-ci  étant 
encore,  à ma  connaissance,  le  seul  spécimen  au  monde  connu  en  ce 
stade  de  plumage. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Mammifères  et  Oiseaux)  du  Muséum. 


— 62  — 


A propos  /vArthroleptis  agadesi  Angel  (Batracien) 
Par  F.  Angel  et  J.  Guibé. 

Ayant  eu  l’occasion  d’examiner  à nouveau  les  types  d ’ Arthroleptis 
agadezi  Angel  (1)  nous  sommes  arrivés  à la  conclusion  que  ceux-ci 
correspondaient  à Pyxicephalus  delalandii  Tschudi  bien  qu’ils 
présentent  un  caractère  qui  à première  vue  permet  de  les  différencier 
du  type  de  Duméril  et  Bibron.  En  effet  chez  les  échantillons  en  pro- 
venance d’Agadez,  il  n’y  a pas  de  dents  vomériennes  distinctes,  c’est 
/ce  caractère  négatif  qui  a été  la  cause  de  l’erreur  initiale  de  déter- 
mination, car  les  espèces  du  genre  Pyxicephalus  ont  normalement  des 
dents  vomériennes  nettement  distinctes.  Toutefois  celles-ci  peuvent 
manquer,  Scoktecci  (2)  signale  ce  fait  chez  P.  cimmarutai  et,  après 
avoir  examiné  un  certain  nombre  d’exemplaires  de  P.  delalandii 
provenant  de  la  Somalie  italienne,  il  note  (3)  que  les  dents  vomé- 
riennes sont  « talvolta  quasi  invisibili  ».  L’absence  de  ces  formations 
chez  certains  individus  d’une  espèce  qui  en  présente  normalement 
n’est  malheureusement  pas  un  fait  isolé,  il  a déjà  été  signalé  dans 
divers  cas.  C’est  ainsi  que  Günther  (4)  et  Boulenger  (5)  notent  ce 
fait  chez  Rana  crassipes  Buch.  et  Ptrs.  ; c’est  cette  absence  qui  avait 
motivé  la  création  par  Barbour  et  Loveridge  du  genre  Pseudo- 
xenopus  (6)  pour  P.  alleni  qui  ultérieurement  fut  rapporté  à Rana 
crassipes.  Parker  (7)  signale  trois  espèces  des  hauts  plateaux 
abyssins  : Rana  cooperi  Parker,  Leptopelis  gramineus  (Blgr.)  et 
Rothschildia  kounhiensis  Mocq.  (=  Mocquardia  obscura  Blgr.)  chez 
lesquelles  la  réduction  ou  l’absence  des  dents  vomériennes  est  carac- 
téristique et  dont  le  déterminisme  pourrait  être  dû  à la  nature  forte- 
ment alcaline  des  eaux  de  cette  contrée.  La  découverte  dans  la  même 
région  de  Rana  griaulei  Angel  (8)  chez  lequel  il  n’existe  pas  dé  dents 
vomériennes  et  l’existence  en  Erythrée  de  Rana  beccarii  Blgr. 
chez  lequel  les  dents  sont  absentes  ou  très  réduite  viennent  à l’appui 
de  la  suggestion  de  Parker.  D’autre  part  on  sait  que  chez  les  formes 
juvéniles  ces  formations  font  souvent  défaut. 

La  présence  ou  l’absence  de  dents  vomériennes  apparaît  comme  un 
caractère  dont  la  variabilité  est  susceptible  d’induire  en  erreur  et 
auquel  il  ne  faut  donc  pas  attribuer  une  valeur  absolue. 

L’existence  dans  l’Air  de  P.  delalandii  peut  paraître  surprenant 
car  il  s’agit  là  d’une  forme  connue  avant  tout  de  la  région  Sud- 
Africaine  ; mais  l’examen  de  sa  répartition  géographique  montre 
qu’elle  remonte  assez  haut  vers  le  Nord  où  elle  atteint  la  bordure  de 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


— 63  — 


la  région  saharienne.  L’espèce  a été  signalée  en  Rhodésie,  dans  l’Est 
Africain  portugais,  dans  le  Kényia,  en  Abyssinie,  en  Somalie  ita- 
lienne et  anglaise,  dans  l’Erythrée  et  le  Soudan  anglo-égyptien. 
Comme  toutes  les  espèces  du  genre  c’est  une  forme  fouisseuse  vivant 
dans  les  zones  plus  ou  moins  désertiques,  sa  présence  dans  la  région 
saharienne  s’explique  donc  aisément. 

J1  est  intéressant  de  noter  qu’au  cours  de  l’étude  de  matériel  pro- 
venant de  l’Aïr,  l’un  de  nous  a reconnu  l’existence  dans  ce  massif  de 
Bufo  pentoni  J.  And.  dont  la  répartition  dans  le  nord-est  de  l’Afrique 
se  superpose  sensiblement  à celle  de  P.  delalandii. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons)  du  Muséum. 

BIBLIOGRAPHIE 

1.  Angel  (Fr).  Bull.  Soc.  Zool.  France,  1936  ; LXI,  275. 

2.  Scortecci  (G.).  Atti  Soc.  ital.  Milano,  1932,  LXXXI,  59. 

3.  Id.,  Ibid.,  1933,  LXXII,  21. 

4.  Güntiier  (A.).  Ann.  Mag.  Nat.  Ilist.,  1896  (6),  XVII,  266. 

5.  Boulenger  (G.-A.).  Proc.  Zool.  Soc.  London,  1900,  437.' 

6.  Barbour  (T.)  et  Loveridge  (A.),  in  Strong’s  Afr.  Répub].  Liberia  and 
Belg.  Congo,  1930,  779. 

7.  Parker  (H.  W.),  Proc.  Zool.  Soc.  London,  1930,  (2),  1. 

8.  Angel  (F.).  Bull.  Mus.  Paris,  1934,  VI,  344. 


- 64 


Notules  ichtiiyologiques  (Suite). 
Par  Paul  Chabanaud. 


XXXIV.  — Description  d’un  nouveau  Bothidé  du  Pacifique  asia- 
tique. 

Engyroprosopon  Borneensis,  nova  species. 

Holotype  <+  Collection  ichthyologique  du  Muséum  National 
d’ Histoire  naturelle,  n°  1947  — 20.  Longueur  totale  160  mm.  Lon- 
gueur étalon  126  mm.  Longueur  de  la  tête  63  mm.  (fig.  1 et  2). 

D 84.  A 64.  C 16  (3  + 11  + 2).  P z 11.  P r 11.  V z 6.  V n 6.  S 46 
ou  47.  Branchicténies  du  1er  arc  : zénithales  0 + 9 ; nadirales 
0 + 10.  \ 


Fig.  1.  — Engyprosopon  borneensis,  n.  spec.  Holotype  (J.  Face  zénithale. 


En  centièmes  de  la  longueur  étalon  : tête  26  ; hauteur  50.  En 
centièmes  de  la  longueur  de  la  tête  : œil  27  ; espace  interorbitaire  51  ; 
complexe  prémaxillo-maxillaire  zénithal  36  ; omoptérygie  zéni- 
thale 157  ; ompotérygie  nadirale  60. 

Le  profil  de  la  tête  est  rectiligne  et  presque  vertical  entre  les 
deux  yeux  ; ce  profil  s’incurve  brusquement,  au  niveau  de  l’œil 
migrateur  et  ne  s’élève  que  faiblement,  en  arrière  de  cet  œil.  Le 
bord  antérieur  de  l’œil  migrateur  surplombe  le  centre  de  l’œil  fixe. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


— 65 


A leur  extrémité  antérieure,  les  2 maxillaires  sont  munis,  l’un  et 
l’autre,  d’un  processus  acuminé,  saillant  en  avant  des  narines  ; le 
processus  du  maxillaire  zénithal  est  plus  puissant  que  celui  du 


Fig.  2.  — Engyprosopon  borneensis,  n.  spec.  Holotype 
Face  nadirale  de  la  moitié  antérieure  du  corps. 

maxillaire  nadiral.  Ces  2 processus  s’orientent  rostralement,  mais 
quelque  peu  latéralement,  s’écartant  obliquement  l’un  de  l’autre, 

l’animal  étant  examiné  suivant  la  norma  rostralis  ou  la  norma 

i 


Graphique  1. 


dorsdlis.  Les  orbites  sont  inermes.  L’extrémité  postérieure  du  maxil- 
laire zénithal  est  placée  au-dessous  du  quart  antérieur  de  l’œil  fixe. 
La  commissure  operculo-clithrale  est  placée  au  niveau  de  la  ligne 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


5 


— 66  — 

latérale  et  sépare  la  partie  abdomino-caudale  de  la  partie  céphalique 
de  cet  organe.  Excepté  les  11  rayons  médians  de  l’uroptérygie, 
tous  les  rayons  des  nageoires  son  haplotèles.  Le  1er  rayon  notopté- 
rygien  s’insère  au-dessus  de  la  narine  antérieure  nadirale.  L’apex 
de  ce  rayon  atteint  le  quart  distal  du  2e  rayon  ; l’apex  de  celui-ci 
atteint  le  tiers  distal  du  3e  rayon  ; la  membrane  préradiaire  est 
fortement  lobée  à sa  base.  Le  rayon  marginal  des  2 omoptérygies 
est  extrêmement  court,  spiniforme.  Le  2e,  le  3e  et  le  4e  rayons 
de  l’ompotérygie  zénithale  sont  longuement  prolongés  en  forme  de 
filaments. 

L’anus  est  percé  sur  la  face  nadirale,  immédiatement  en  avant  du 


Graphique  2. 


1er  rayon  proctoptérygien.  La  papille  urinaire  s’érige  sur  la  face 
zénithale,  symétriquement  à l’anus. 

En  eau  formolée,  la  face  zénithale  est  d’un  fauve  clair  ; elle  est 
parsemée  de  marques  brunes,  peu  distinctes,  dont  on  voit  quelques- 
unes  sur  les  nageoires  impaires. 

Le  holotype  £ a été  capturé  au  chalut,  le  6 septembre  1926,  par 
M.  A.  Kbempf,  sur  la  côte  nord  de  Bornéo,  au  N.-E.  de  la  pointe 
Datoe,  au  cours  d’une  croisière  du  De  Lanessan,  navire  du  Service 
Océanographique  de  l’fndo-Chine. 

Chez  ce  spécimen,  l’uroptérygie  comporte  2 rayons  épaxonaux 
haplotèles,  mêlés  aux  rayons  schizotèles  ; ces  2 rayons  exeption- 
nellement  haplotèles  se  trouvent  séparés  des  3 rayons  marginaux 
épaxonaux,  normalement  haplotèles,  par  2 rayons  schizotèles.  Cet 
individu  a donc  pour  formule  uroptérygienne  : 3 -j-  2 -f-  2 — 7 -f-  2 
= 16.  Simple  anomalie,  mais  qu’il  n’est  pas  sans  intérêt  de  noter, 


67  — 


du  fait  qu’elle  se  manifeste  dans  une  famille  où,  seuls,  les  rayons 
médians  de  l’uroptérygie  sont  schizotèles. 

Cette  nouvelle  espèces  est  très  voisine  d 'Engyprosopon  filimanus 
(Regan),  qui  n’est  connu  que  des  Maldives  et  peut-être  de  Mascate. 
En  ce  qui  concerne  les  mâles  adultes,  Engyprosopon  borneensis 
diffère  d’E.  filimanus  par  le  dessin  tout  autre  de  son  profil  cépha- 
lique, par  la  largeur  plus  grande  de  son  espace  interorbitaire,  par  ses 


Graphique  3. 


orbites  inermes  1,  par  le  nombre  plus  élevé  de  ses  rayons  (D  84,  au 
lieu  de  78-80  ; A- 64,  au  lieu  de  62),  ainsi  que  de  ses  écailles  (envi- 
ron 47,  au  lieu  de  40)  et  surtout  de  ses  branchicténies  (9-10  au  lieu 
de  7)  2. 

1.  Chez  les  Bothidae  (s.  str.),  les  excroissances  osseuses  qui  ornent  la  partie  antérieure 
des  orbites  des  mâles  de  bon  nombre  d’espèces  appartiennent,  celles  de  l’orbite  fixe, 
au  parethmoïde  zénithal  et  celles  de  l’orbite  migratrice,  au  parethmoïde  nadiral. 

2.  Fide  Norman,  Syst.  Monograph.  Flatfishes,  1,  1934,  p.  215,  eff.  163. 


— 68 


XXXV.  — Contribution  à la  morphologie  et  à l’anatomie  compa- 
ratives des  Psettodes. 

Cette  notule  contient  le  résultat  d’observations  dont  quelques- 
unes  sont  récentes,  mais  dont  celles  qui  ont  trait  aux  formules  acti- 
noptérygiennes  et  au  nombre  des  écailles  ont  été  effectuées  à une 
date  déjà  ancienne.  A mon  grand  regret,  rien  ne  figure,  dans  ces 
dernières,  qui  se  rapporte  à la  composition  des  nageoires  impaires 
en  rayons  de  nature  diverse. 

Psettodes  erumei  (Bloch-Schneider).  27  spécimens  examinés,  dont 
13  dextres  et  14  sénestres,  tous  originaires  de  la  côte  d’Annam.  Les 


Graphique  4. 

rayons  uroptérygiens  n’ont  pas  été  comptés.  D 45-56.  A 37-45 1. 
P z 10-16.  P n 12-15.  V z I 5.  V n I 5.  S 68-74.  Graphiques  1-4  2. 

Dans  18  spécimens,  le  nombre  (13,  14  et  15)  des  rayons  est  le 
même  pour  les  2 omoptérygies.  Dans  4 spécimens,  dont  3 sont  dex- 
tres et  1,  sénestre,  le  nombre  des  rayons  de  l’omoptérygie  zénithale 
est  supérieur  à celui  de  l’omoptérygie  nadirale.  Dans  2 spécimens, 

1.  A 34-43,  Norman  numerante  ( op . cit .,  p.  58). 

2.  L’étude  d’un  spécimen  possédant  D 54  et  A 45  ayant  été  faite  après  la  construction 
des  graphiques,  l’introduction  dans  les  graphiques  1 et  2,  des  données  résultant  de  cette 
étude  entraîneraient  les  modifications  savantes  : nombre  de  spécimens  28  (au  lieu 
de  27)  ; sur  le  graphique  1,  la  fréquence  du  nombre  54  serait  3 (au  lieu  de  2)  ; le  gra- 
phique 2 devrait  s’étendre  jusqu’au  nombre  45,  dont  la  fréquence  est  1. 


— 69  — 


dont  l’un  est  dextre  et  l’autre  sénestre,  le  nombre  des  rayons  de 
l’omoptérygie  nadirale  est  supérieur  à celui  de  l’omoptérygie  zéni- 
thale. 

Psettodes  belcheri  Bennet.  15  spécimens  examinés,  dont  7 dextres 
et  8 sénestres,  tous  originaires  de  la  baie  du  Lévrier  (Mauritanie). 


Graphique  5. 


D (40)  47-55  (62).  A 34-40.  C 18.  P z 13-16.  P n 12-16.  Yz  I 3-1  5.  V n 
I 4-1  5.  S 74-78  (83,  86).  Graphiques  5-10. 

Dans  4 spécimens,  le  nombre  (14  et  15)  des  rayons  est  le  même 
pour  les  2 omoptérygies.  Dans  7 spécimens,  dont  3 sont  dextres  et 


Graphique  6. 


4 sénestres,  le  nombre  des  rayons  de  l’omoptérygie  zénithale  est 
supérieur  à celui  de  l’omoptérygie  nadirale  ; chez  l’un  de  ceux-ci, 
la  différence  numérique  s’élève  à 3 rayons  (15-12).  Dans  2 spécimens, 
le  nombre  des  rayons  de  l’omoptérygie  nadirale  est  supérieur,  à 
celui  de  l’omoptérygie  zénithale  ; la  différence  n’est  que  de  1 rayon. 


— 70  — 


Dans  13  spécimens,  la  formule  ischioptérygienne  est  la  même  pour 
les  2 nageoires.  Chez  un  spécimen  dextre,  cette  formule  est  V z I 3, 

V n I 4,  tandis  que,  chez  un  spécimen  sénestre,  elle  est  V z I 4, 

V n I 5. 


Graphique  7. 


Bien  que  les  observations  s’avèrent  en  nombre  trop  limité  pour 
suffire  à la  détermination  de  l’indice  <r  de  la  variabilité  des  formules 


Graphique  8. 


actinoptérygiennes  de  l’une  ou  de  l’autre  de  ces  deux  espèces, 
les  10  graphiques  qui  illustrent  ces  observations  offrent  du  moins 
l’avantage  de  mettre  en  lumière  diverses  particularités  intéressantes 


— 71  — 


de  cette  catégorie  de  caractères  morphologiques  et  notamment  ce 
qui  suit. 

Entre  les  2 espèces,  la  comparaison  de  la  variabilité  numérique 
des  rayons  des  nageoires  donne  les  résultats  suivants  : 

Le  maximum  de  fréquence  numérique  des  rayons  notoptérygiens 
se  situe,  dans  les  2 cas,  aux  alentours  du  nombre  53.  Le  maximum 
de  fréquence  numérique  des  rayons  proctoptérygiens  est  déterminé, 
dans  les  2 cas,  parle  nombre  39,  mais  la  moyenne  des  fréquences  est 
plus  basse,  chez  Psettodes  belcheri  que  chez  Psettodes  erumei.  Dans 
les  2 cas  également,  le  maximum  de  fréquence  numérique  des 
rayons  de  l’omoptérygie  zénithale  est  déterminé  par  le  nombre  15  ; 
celle  de  l’omoptérygie  nadirale,  par  le  nombre  14.  Enfin,  chez 
Psettodes  belcheri,  le  maximum  de  fréquence  numérique  des  rayons 
de  chaque  ischioptérygie,  est  nettement  déterminé  par  la  for- 
mule 14,  à la  différence  de  la  formule  I 5,  trouvée  constante, 
chez  Psettodes  erumei. 

Ce  qui  suit,  résulte  de  l’examen  du  squelette  d’un  Psettodes  bel- 
cheri $ dextre,  mesurant  environ  40  cm.  de  longueur  totale,  de  même 
origine  que  les  individus  cités  plus  haut  et  probablement  l’un  de 
ceux-ci. 

(A  suivre). 

Laboratoire  des  Pêches  et  Productions  coloniales  d'origine  animale  du  Muséum. 


/ 


72  — 


Sur  UK  INDICE  NUMÉRIQUE  utile  a la  détermination  de 
Gardonus  RUTILUS  (L.)  et  Scardinius  ERYTHROPHTHALMUS  (L.). 

Par  A.  Barets. 


Le  gardon  vrai  ou  gardon  blanc  (G.  rutilus  Linné)  et  le  rotengle 
ou  gardon  rouge  (S.  erythropthalmus  Linné)  sont  deux  espèces 
extrêmement  voisines  et  qu’il  est  parfois  difficile  de  distinguer 
nettement,  surtout  lorsqu’il  s’agit  d’individus  conservés. 

Les  deux  caractères  différentiels  les  plus  nets  sont,  d’une  part, 
la  formule  dentaire  pharyngienne  (une  rangée  de  5 ou  6 dents  chez 
le  premier,  deux  chez  le  second  avec  5+3  dents)  ; d’autre  part,  la 
position  relative  des  nageoires  dorsale  et  pelviennes  (début  de  la 
dorsale  au-dessus  ou  à peine  en  arrière  de  l’aplomb  du  début  des 
pelviennes  chez  le  premier,  nettement  en  arrière  chez  le  second). 

De  ces  deux  caractères,  le  premier,  excellent,  n’est  pas  toujours 
facilement  praticable  ; aussi  les  clés  dichotomiques  de  détermina- 
tion utilisent-elles,  de  façon  très  générale,  le  second  qui  est  mal- 
heureusement beaucoup  moins  net.  L’appréciation  d’un  tel  caractère 
est  sujette  en  effet  à des  variations  individuelles  considérables,  et, 
en  l’absence  de  critère  nettement  défini,  ne  peut  aboutir  à une 
certitude. 

Il  nous  a donc  paru  intéressant  d’essayer  de  préciser  cette  notion 
en  établissant  un  indice  numérique,  et  en  en  faisant  une  étude  statis- 
tique afin  de  déterminer  le  domaine  de  variation  des  valeurs  ainsi 
obtenues  pour  les  deux  espèces.  Il  devient  ainsi  possible  de  vérifier 
si  le  caractère  envisagé,  conçu  de  façon  plus  rigoureuse,  conserve  une 
valeur  systématique,  et,  dans  l’affirmative,  d’établir  une  régie  précise 
de  détermination. 

Nous  appuyant  sur  un  travail  de  J.  Schmidt  sur  les  anguilles  de 
la  Nouvelle-Zélande 1,  l’indice  numérique  qui  nous  paru  le  plus 
représentatif  est  le  suivant  : 


PD-PV 

L 


X 100 


dans  lequel  : PD  = distance  prédorsale 

PV  = distance  prépelvienne 
L = longueur  jusqu’à  l’origine  de  la  caudale. 


1.  J.  Schmidt.  The  fresh-water  Eeels  of  New-Zealand.  Tr.  oj  the  N.  Z.  Institute , 
vol.  58,  1927. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


— 73  — 


Nous  avons  pu  calculer  les  valeurs  de  cet  indice  sur  65  individus 
de  G.  rutilus  et  56  de  S.  erythropthalmus  appartenant  aux  collec- 
tions du  Muséum  d’Histoire  naturelle.  Les  résultats  s’établissent 
comme  suit  : 

G.  rutilus  : I varie  de  -0,5  à -f-  4,9. 

S.  erythrophthalmus  : I varie  de  -j-  7,2  à -f-  13,5. 

Les  courbes  de  fluctuation  sont  les  suivantes  : 


A.  Gardonus  rutilus , L.  ; B.  Scardinius  erythrophthalmus,  L. 


Ces  résultats  montrent  que  les  valeurs  de  I concernant  les  deux 
espèces  constituent  deux  groupes  absolument  distincts  et  sans 
point  de  contact  entre  eux,  et  confirment  la  valeur  systématique  du 
caractère  envisagé.  Ce  dernier,  représenté  par  l’indice  I (à  la  seule 
condition  toutefois,  ainsi  que  nous  le  verrons  plus  loin,  de  travailler 
sur  des  espèces  pures,  exemptes  d’hybridation)  permet  à lui  seul  une 
détermination  objective  et  sûre  des  deux  espèces,  que  l’on  peut 
schématiser  ainsi  : 

I < 5,5  : G.  rutilus 
I > 6,5  : S.  erythrophthalmus. 

Ainsi,  le  caractère  concernant  la  dentition  pharyngienne,  dont 
l’étude  mutile  le  sujet,  peut  n’être  utilisé  qu’à  titre  facultatif  en 
tant  que  contrôle. 

Il  est  évident  que  ceci  ne  peut  s’appliquer  au  cas  d’une  popula- 
tion comportant  des  hybrides  ; la  courbe  de  fluctuation  des  valeurs 
de  I concernant  les  hybrides  viendrait  se  placer  dans  une 


— 74  — 


position  intermédiaire  par  rapport  aux  deux  premières  et  présente- 
rait avec  celles-ci  des  zones  communes  dans  lesquelles  il  serait 
impossible  de  distinguer,  par  ce  seul  caractère,  un  individu  pur  d’un 
hybride.  Dans  ce  cas,  l’étude  de  la  dentition  pharyngienne  reste 
indispensable  et  permet  la  dictinction  (les  os  pharyngiens  des 
hybrides  présentent,  en  plus  d’une  première  rangée  de  5 dents,  une 
deuxième  comportant  un  nombre  variable,  mais  inférieur  à 3,  de 
dents  plus  ou  moins  atrophiées,  et  sont  toujours  nettement  distincts 
de  ceux  des  espèces  pures). 

Laboratoire  de  Zoologie  ( Reptiles  et  Poissons)  du  Muséum. 


75  — 


Note  sur  une  série  de  types  de  Mormyridae,  de  Ciiaracidae 
ET  DE  ClTHARINIDAE  DU  MUSÉUM  DE  PARIS 

Par  M.  Poll  Dr.  Sc.  (Tervuren). 

J’ai  eu  le  grand  privilège,  grâce  à la  bienveillance  de  M.  le  Pro- 
fesseur Bertin,  que  je  remercie  ici  très  sincèrement,  d’examiner 
une  série  de  types  de  poissons  provenant  des  collections  du  Muséum. 
Leur  examen  me  met  en  mesure  de  proposer  quelques  synonymies 
qui  seront  certainement  bien  accueillies  car  la  faune  ichthyologique 
africaine  y gagnera  quelque  peu  en  clarté. 

Ces  synonymies  sont  les  suivantes. 

Gnathonemus  morii  longulus  David  et  Poll  1937  = Gnathonemus 
lambouri  Pellegrin  1904. 

Alestes  poptae  Pellegrin  1906  = Alestes  grandisquamis  Boulenger 
1899. 

Petersius  brumpti  Pellegrin  1906  = Petersius  caudalis  Boulenger  1899. 

Hemigrammopetersius  trilobatus  Pellegrin  1930  = Hemigrammope- 
tersius  aurantiacus  Pellegrin  1930. 

Phenacogrammus  heterodontus  Poll  1945  = Hemigrammopetersius 

aurantiacus  Pellegrin  1930. 

.Mesoborus  pellegrini  Boulenger  1909  = Mesoborus  crocodilus  Pelle- 
grin 1900. 

Phago  fulica  Pellegrin  1922  = Phago  intermedius  Boulenger  1899 

Voici  quelques  remarques  sur  chacun  des  types  examinés. 

Mormyridae.  — Mormyrops  zanclirostris  Günther  et  Mormyrops 
boulengeri  Pellegrin.  — Type,  Muséum  Paris,  86-325  et  autre 
exemplaire  de  même  provenance,  21-335.  — Ce  sont  assurément  deux 
bonnes  espèces  caractérisées  par  un  museau,  allongé  dans  les  deux 
cas,  mais  de  proportions  très  différentes.  Sa  longueur  est  comprise 
1 fois  3/4  dans  la  partie  postoculaire  de  la  tête  chez  l’exemplaire 
de  Mormyrops  zanclirostris  soumis  à notre  examen;  et  égale  cette 
mesure  chez  Mormyrops  boulengeri.  Les  nombres  relatifs  aux 
nageoires  et  à l’écaillure  ne  semblent  pas  caractéristiques,  bien 
que  l’étude  d’une  série  convenable  de  spécimens  de  ces  deux 
espèces,  très  rares  dans  les  collections  jusqu’à  présent,  puisse  peut- 
être  révéler  des  nombres  moyens  plus  caractéristiques. 

Petrocephalus  ballayi  Sauvage.  — Type,  Muséum  de  Paris,  A 6297. 
— D.  24  (der.  rayon  bifurqué),  A.  29,  L.  lat.  37,  19  écailles  entre  la 
22 

dorsale  et  l’anale,  — dents.  Œil  mesurant  les  2/3  de  l’espace  inter- 
orbitaire. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


76  — 


Cette  formule  est  assez  caractéristique,  il  y a plus  de  dents  et  moins 
de  rayons  que  chez  Petrocephalus  simus  mais  les  proportions  du 
corps  ne  sont  pas  nécessairement  différentes . dans  les  deux  cas. 
C’est  ainsi  que  le  vrai  type  de  Petrocephalus  ballayi  n’est  que  2 fois  4/5 
aussi  long  que  haut  (caudale  non  comprise). 


Petrocephalus  simus  Sauvage.  — Type,  Muséum  Paris,  892.  — 
D.  25,  A.  32,  L.  lat.  40  (les  4 dernières  sans  tubes),  22  à 23  écailles 

14 

entre  la  dorsale  et  l’anale,  — dents  (grand  maximum,  abîmées  au- 

2.A 


dessus).  Œil  à peine  plus  court  que  l’espace  interorbitaire.  Pas 
trace  de  tache  sous  la  dorsale.  A noter  spécialement  le  nombre  de 


/ 14\  . . / 20-24 

dents  — , très  différent  du  nombre  signalé 


22 


30-36 


dans  le  Cata- 


logue of  the  Fresh-Water  Fishes  of  Africa,  I,  p.  53.  Il  est  probable 
que  Boulenger  n’a  pas  tenu  compte  du  véritable  type  de  Sauvage. 
Si  Ton  tient  compte  des  dimensions  de  l’œil,  presque  égal  à la 
largeur  de  l’espace  interorbitaire,  on  doit  reconnaître  que  la  position 
de  Petrocephalus  christyi  Boulenger  et  celle  de  Petrocephalus 
grandoculis  Boulenger  ne  sont  plus  très  sûres  à la  lumière  du 
réexamen  du  type  de  Petrocephalus  simus.  Les  formules  de  l’écail- 
lure  et  des  nageoires  sont  en  outre  très  voisines  chez  ces  trois  espèces 
et  les  faibles  différences  dans  la  dimension  de  l’œil  réduisent  à peu 
de  chose  leurs  caractères  différentiels. 


Marcusenius  sphecodes  Sauvage.  — Type,  Muséum  de  Paris,  893. 
— Cette  espèce  paraît  très  caractéristique  et  bien  distincte  de 
Marcusenius  kingsleyæ  Günther,  contrairement  à certains  doutes 
que  je  nourrissais  à ce  sujet. 

Gnathonemus  lamhouri  Pellegrin.  — Type,  Muséum  de  Paris, 
86-319.  — Espèce  de  forme  et  de  proportions  très  semblables  à 
celles  de  Gnathonemus  moori  longulus  David  et  Poil  1937.  Après 
Comparaison  et  vérification,  cette  forme  tombe  en  synonymie  avec 
l’espèce  de  Pellegrin,  comme  en  témoignent  les  chiffres  principaux 
résumés  ci-après  : 


G.  lamhouri 

G.  moorii  longulus 
(description) 

G.  moori  longulus 
(type  réexaminé) 

D.  23-24 

19-21 

19-21 

A,  26-28 

25 

25-26 

Ec.  long.  44-45 

45  . 

44-45 

Ec.  trans  10 

7-8  1/2 

9-10 

12-14 

8-9  1/2 

14 

7 

entre  D.  et  A.  - 
7 

7 

7 

autour  du  p.  caudal  8 

8 

8 

77 


Une  variabilité  de  19-24  du  nombre  de  rayons  de  la  nageoire 
dorsale,  ainsi  qu’une  variabilité  de  25-28  du  nombre  de  rayons  de 
l’anale,  ne  doit  pas  nous  étonner  comme  en  témoignent  d’autres 
espèces  du  genre  : Gnathonemus  greshoffi  Schiltiiuis  et  G.  monteiri 
Günther. 

Gnathonemus  friteli  Pellegrin.  — Type,  Muséum  de  Paris,  86-320. 
- — Cette  espèce  me  paraît  indiscutable,  même  sans  tenir  compte  de  la 
forme  des  dents  dont  la  valeur  taxonomique  pourrait  motiver  quel- 
ques réserves.  C’est  une  espèce  très  typique,  à corps  très  long,  pédon- 
cule caudal  bien  dégagé  et  nageoire  dorsale  particulièrement  courte. 

Gnathonemus  brevicaudatus  Pellegrin.  — Type,  Muséum  de  Paris, 
19-1997.  — Evidemment  très  voisin  de  Gnathonemus  petersii  Gün- 
ther, mais  avec  le  caractère  bien  différent  de  présenter  un  pédoncule 
caudal  nettement  plus  court.  C’est  un  caractère  dont  il  n’est  pas 
permis  de  ne  pas  tenir  compte  dans  l’état  actuel  de  la  systématique 
des  Mormyridæ  ; beaucoup  d’espèces  en  démontrent  la  valeur 
taxonomique.  Dans  ces  conditions,  il  faut  maintenir  actuellement 
cette  forme  décrite  par  Pellegrin,  mais  elle  pourrait  cependant 
être  ramenée  dans  l’avenir  au  rang  de  sous-espèce. 

Mormyrus  thomasi  Pellegrin.  — Type,  Muséum  de  Paris,  38-29.  — 
Cette  espèce  nous  avait  paru  voisine  de  Mormyrus  hasselquisti 
Cuv.  et  Val.,  mais,  après  vérification,  il  ne  nous  semble  pas  permis 
d’incorporer  à cette  espèce  celle  de  Pellegrin,  les  différences  mises 
en  évidence  par  cet  auteur  méritant  d’être  prises1  en  considération 
jusqu’à  nouvel  ordre.  Des  exemplaires  plus  nombreux  (1  ex.  connu) 
nous  mettront  sans  doute  en  mesure  de  mieux  préciser  le  statut  de 
cette  espèce. 

Characidæ.  — Alestes  poptæ  Pellegrin.  — Type,  Muséum  de  Paris, 
90-19.  — La  hauteur  de  cet  exemplaire  est,  en  réalité,  comprise 
3 fois  1/5  dans  la  longueur  (sans  la  caudale)  au  lieu  de  3 fois  seule- 
ment suivant  la  description  de  Pellegrin,  1906.  Pour  le  reste, 
cette  description  est  en  tous  points  conforme  à celle  de  V Alestes 
grandisquamis  Boulenger  1899  sauf  en  ce  qui  concerne  la  position 
de  la  dorsale,  moins  reculée  que  chez  cette  espèce  où  elle  est  placée 
entre  le  niveau  des  ventrales  et  celui  de  l’anale.  Il  y a tout  lieu  de 
croire  que  V Alestes  poptæ  est  basé  sur  un  spécimen  anormal  de 
Alestes  grandisquamis , espèce  avec  laquelle  nous  le  mettrons  en 
synonymie.  Ce  point  de  vue  est  confirmé  par  l’absence  de  nageoire 
adipeuse,  fait  tout  à fait  exceptionnel  chez  les  Alestes  ce  qui,  pour 
une  raison  d’équilibre  fonctionnel,  a probablement  causé  le  moindre 
recul  de  la  dorsale  rayonnée  au  cours  du  développement. 

Micralestes  notospilus  Pellegrin.  — Type,  Muséum  de  Paris, 
22-234.  — Cette  espèce  me  paraît  valable  sur  la  base  des  caractères 


— 78 


décrits  et  vérifiés  sur  le  type  soumis  à notre  examen.  Quoi  qu’en 
dise  Pellegrin.  Micralestes  notospilus  est  plus  voisin  de  Micralestes 
holargyreus  Günther,  décrit  du  Bas  Congo,  que  du  Micralestes 
stormsi  du  Haut  Congo. 

Micralestes  caudomaculatus  Pellegrin.  - — Type,  Muséum  de  Paris, 
25-128.  — Ainsi  que  nous  l’avons  fait  remarquer  ailleurs  (M.  Poll, 
1945),  cette  espèce  vient  se  placer  dans  le  genre  Plienacogrammus 
qui  groupe  les  Micralestes  à ligne  latérale  incomplète.  Les  exemplaires 
types  ont  effectivement  une  ligne  latérale  incomplète  ; il  faut  cepen- 
dant noter  que  les  exemplaires  du  Congo  présentent  une  certaine 
variabilité  à cet  égard.  II  n’y  a que  8-11  écailles  canaliculées  anté- 
rieures sur  5 exemplaires  de  25  à 46  mm.,  de  Kunungu  (Bolobo), 
mais  on  trouve  13  écailles  canuliculées,  plus  5 autres  au-dessus  de 
l’anale,  sur  un  autre  exemplaire  de  38  mm.  provenant  de  la  même 
localité.  Un  autre  spécimen,  toujours  de  Kunungu  et  mesurant 
43  mm.,  offre  9 écailles  canaliculées  antérieures,  suivies  de  3 au- 
dessus  de  l’anale.  Enfin  un  exemplaire  de  46  mm.  a une  ligne  latérale 
complète,  sauf  une  double  interruption  d’une  écaille  chaque  fois 
sur  les  flancs  et  l’absence  de  tubulures  sur  les  3 dernières  écailles 
du  pédoncule  caudal.  Notons  pour  finir  un  spécimen  de  48  mm. 
provenant  d’Ibembo,  partiellement  frotté,  mais  pourvu  d’une  ligne 
latérale  complète  si  l’on  peut  en  juger  par  les  écailles  qui  subsistent. 
Cette  série  d’exemplaires  prouve  l’extrême  variabilité  de  la  longueur 
de  la  ligne  latérale,  ce  qui  est  très  remarquable,  mais  n’est  pas 
incompatible  avec  la  définition  du  genre  Plienacogrammus.  En 
résumé,  Plienacogrammus  caudomaculatus  est  une  très  belle  espèce, 
remarquable  non  seulement  par  la  variabilité  de  sa  ligne  latérale 
interrompue,  mais  encore  par  la  petitesse  de  ses  écailles  et  sa  colo- 
ration. A ce  dernier  sujet,  je  note  que  les  marques  noires  latérales 
ne  se  remarquent  pas  sur  l’exemplaire  type  examiné,  alors  que 
c’est  presque  toujours  le  cas  sur  les  exemplaires  du  Congo  belge. 


Petersius  brumpti  Pellegrin.  — Type,  Muséum  de  Paris,  03-294.  — 
Cet  exemplaire  est  en  très  mauvais  état,  sans  caudale,  en  partie 
frotté,  mais,  selon  toute  apparence,  et  même  après  un  examen  soigné, 
il  s’agit  d’un  vrai  Petersius  (absence  de  dents  maxillaires  internes). 
Ceci  dit,  il  semble  bien  que  l’espèce  n’est  pas  valable.  La  hauteur 
du  corps  n’est  pas  comprise  tout  à fait  3 fois  dans  la  longueur  et  la 

5 1/2 

A.  III,  20  ; Ec.  28,  - t )r|,  2 ; 15  branchiospines  au 


formule  D.  II,  8 


3 1/2’ 

moins  (et  non  14)  est  la  formule  exacte  de  Petersius  caudalis  Bou- 
lenger.  A notre  avis,  les  deux  espèces  sont  synonymes  et  Petersius 
brumpti  doit  disparaître  de  la  nomenclature. 

Hemigrammopetersius  aurantiacus  Pellegrin  et  Hemigrammo- 
petersius  trilobatus  Pellegrin.  — Types,  Muséum  de  Paris,  29-244 


— 79  — 


et  30-249.  — Ces  espèces  ont  été  examinées  comparativement  et  ont 
été  également  confrontées  avec  le  Phenacogrammus  heterodontus 
décrit  par  moi  il  y a peu  de  temps  (M.  Poli..  1945).  De  l’examen  du 
type  de  Hemigrammopetersius  trilobatus,  il  résulte  que,  contraire- 
ment à la  description  de  Pellegrin.  la  tête  n’est  pas  moins  courte 
que  chez  Phenacogrammus  heterodontus  ; le  museau  n’est  pas  plus 
long  non  plus,  il  est  plus  court  et  non  pas  égal  au  diamètre  de  l’œil 
et  plus  court  que  la  largeur  de  l’espace  interorbitaire.  La  mâchoire 
inférieure  n’est  pas  très  proéminente,  mais  seulement  faiblement 
(pas  plus  que  chez  Phenacogrammus  heterodontus)  ; toutefois,  cette 
mâchoire  est  très  abîmée,  ce  qui  pourrait  être  la  cause  de  l’absence, 
confirmée  par  notre  examen,  des  deux  petites  dents  internes  (nous 
savons  qu’elles  peuvent  manquer  chez  Phenacogrammus  hetero- 
dontus, mais  leur  présence  occasionnelle  motivait  l’attribution  de 
notre  espèce  au  genre  Phenacogrammus ).  Le  pédoncule  caudal  n’est 
pas  plus  long  que  haut.  Tous  les  autres  caractères  de  Hemigrammo- 
petersius trilobatus  sont  identiques  à ceux  de  l’espèce  que  j’avais  cru 
pouvoir  décrire  sur  la  foi  de  divers  caractères  distinctifs  qui  se 
manifestaient  à la  comparaison  des  descriptions.  Comme  nous 
venon»  de  le  voir,  l’examen  d’un  des  types  de  Hemigrammopetersius 
trilobatus  ne  laisse  subsister  aucun  doute  qu’il  s’agit  bien  de  l’espèce 
décrite  par  moi  dans  le  genre  Phenacogrammus  et  celle-ci  doit  donc 
tomber  en  synonymie.  Cette  première  constatation  résultait  de  la 
comparaison  de  Phenacogrammus  heterodontus  et  de  Hemigrammo- 
petersips  trilobatus , dont  la  diagnose  montrait  d’autre  part  que 
l’espèce  était  basée  sur  des  exemplaires  mâles,  le  terme  trilobatus 
faisant  allusion  au  caractère  spécial  de  la  caudale  que  j’ai  signalé 
comme  étant  particulier  au  sexe  mâle.  L’examen  ultérieur  d’un  type 
de  Hemigrammopetersius  aurantiacus  me  convainquit  que  cette 
espèce  représente  le  sexe  femelle  de  Hemigrammopetersius  trilo- 
batus, dépourvu  naturellement  du  lobe  caudal  médian.  Sur  ce  type 
aussi  manquent  les  dents  maxillaire  internes.  Etant  donné  que  cet 
Hemigrammopetersius  aurantiacus  fut  décrit  avant  Hemigrammope- 
tersius trilobatus  c’est  la  première  espèce  qui  jouit  de  la  priorité  et 
c’est  elle  qui  prévaut,  non  seulement  sur  Hemigramopetersius  tri- 
lobatus, mais  sur  Phenacogrammus  heterodontus  qui  toutes  deux 
tombent  en  synonymie.  Naturellement,  nous  croyons  toujours  que 
le  genre  Phenacogrammus  est  plus  indiqué  pour  une  espèce  qui 
perd  accidentellement  les  dents  médianes  internes,  c’est  pourquoi 
nous  lui  attribuons  Y Hemigrammopetersius  aurantiacus  de  Pelle- 
grin. Comme  il  existe  six  exemplaires  types  de  cette  espèce  il 
conviendrait  de  les  examiner  tous  pour  savoir  s’ils  sont  réellement 
tous  femelles  ou  juvéniles,  condition  nécessaire  pour  confirmer  notre 
point  de  vue. 


— 80  — 


Citharinidæ.  — Mesoborus  crocodilus  Pellegrin.  — Type,  Muséum 
de  Paris,  86-377.  — Après  vérification  du  nombre  de  rayons  de  la 
nageoire  dorsale,  nous  avons  trouvé  la  formule  D.  III,  15  et  non 
pas  D.  III  14,  rectification  qui  supprime  le  seul  caractère  soutenant 
la  validité  de  l’espèce  voisine,  Mesoborus  pellegrini  Boulenger, 
offrant  la  formule  D.  III.  15-16.  Il  est  entendu  que  le  nombre 
d’écailles  entre  la  ligne  latérale  et  la  ventrale,  10,  au  lieu  de  10-12 
(nombre  confirmé  chez  Mesoborus  crocodilus)  ne  peut  entrer  en 
ligne  de  compte,  pas  plus  que  la  coloration.  Le  type  de  Mesoborus 
crocodilus  est  un  grand  exemplaire  de  25  cm.  de  longueur  qui  n’offre 
plus  que  des  traces  de  taches  latérales,  évidemment  effacées.  Le 
fait  que  Mesoborus  pellegrini  est  mieux  marqué  implique  seulement 
que  les  exemplaires  types  avaient  mieux  conservé  les  marques 
colorées,  en  général  plus  apparentes  chez  le  jeune. 

Mesoborus  pellegrini  Boulenger  est  évidemment  synonyme  de 
Mesoborus  crocodilus  Pellegrin. 

Phago  fulica  Pellegrin.  — Type,  Muséum  de  Paris,  21-374.  — 
Par  la  présence  de  6 écailles  autour  du  pédoncule  caudal  et  un 
museau  nettement  plus  long  (toujours  inférieur  à la  région  postor- 
bitaire de  la  tête  chez  Phago  boulengeri,  surtout  chez  les  jeunes  de 
taille  analogue  à celle  de  Phago  fulica ) cette  espèce  diffère  bien  de 
Phago  boulengeri  Schilthuis.  En  revanche,  je  ne  vois  rien  qui  per- 
mette de  séparer  cette  espèce  de  Phago  intermedius  Boulenger 
(type  du  Stanley-Pool  examiné),  le  seul  caractère  invoqué  par 
Pellegrin  pour  défendre  son  espèce  (2  écailles  1/2  au-dessus  de  la 
ligne  latérale  au  lieu  de  1 1/2  chez  Phago  intermedius)  n’était  plus 
valable  du  fait  que  Phago  intermedius  offre  lui  aussi  2 écailles  1/2 
au-dessus  de  la  ligne  latérale,  comme  on  peut  le  lire  dans  la  descrip- 
tion originale  de  l’espèce  [Ann.  Mus.  Congo  Zool.,  I,  p.  77,  pl. 
pl.  XXXIV)  mais  non  dans  la  transcription  inexacte  de  celle-ci  qui 
se  trouve  dans  le  Catalogue  of  Fresh  Water  Fishes  of  Africa,  I, 
p.  247,  fig.  189.  Ainsi  donc,  nous  sommes  en  droit  de  considérer 
Phago  fulica  comme  le  jeune  de  Phago  intermedius.  A l’appui  et 
comme  confirmation  de  ce  point  de  vue  nous  dirons  encore  que 
Phago  intermedius  n’a  en  réalité  que  45  écailles  en  ligne  longitudi- 
nale, plus  de  petites  écailles  qui  n’entrent,  généralement  pas  en 
ligne  de  compte. 

Nannocharax  parvus  Pellegrin.  — Type,  Muséum  de  Paris,  06-194. 
— J’ai  cru  un  moment  pouvoir  rapprocher  cette  espèce  du  genre 
Neolebias  à cause  d’une  assez  grande  ressemblance  avec  certaines 
espèces,  notamment  Neolebias  spilotænia  Boulenger,  du  bassin  du 
Chiloango.  La  ligne  latérale  est  réduite  à quelques  écailles  seulement 
dans  le  genre  Neolebias,  ce  qui  n’est  pas  le  cas  chez  Nannocharax 
parvus  mais  ne  suffit  pas  pour  l’exclure  nécessairement  d’un  genre 


— 81 


à ligne  latérale  incomplète.  Je  sais  bien  que  d’autres  différences 
séparent  les  genres  Nannocharax  et  Neolebias  mais  le  caractère  de  la 
membrane  branchiostège  n’est  pas  reconnaissable  sur  les  deux 
exemplaires  types  de  Nannocharax  parvus  examinés  par  moi  par 
suite  de  la  déchirure  de  cette  région  de  la  gorge,  déchirure  qui 
empêche  toute  observation  précise  et  arrête  provisoirement  toute 
discussion  à ce  sujet. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons)  du  Muséum 
et  Musée  du  Congo  Belge  à Tervuren . 


Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948, 


82 


Note  sur  les  Polypterus  du  Niger  Moyen, 
NOTAMMENT  CEUX  DE  L'ESPÈCE  SENEGALUS, 

Par  J.  Daget. 


Trois  espèces  de  Polyptères  se  rencontrent  communément  dans  le 
Niger  Moyen,  et  entre  le  barrage  de  Markala  et  le  lac  Debo  (Delta 
Central  du  Niger,  Soudan  français),  nous  avons  pu  en  récolter  et  en 
observer  un  assez  grand  nombre.  Ils  appartiennent  aux  espèces  sui- 
vanets  : P.  bichir  lapradei  (Steindachneb,  1869)  — P.  endlicheri 
endlicheri  (Heckel,  1849)  et  P.  senegalus  (Cuvier,  1829). 

Les  Polyptères  sont  aperçus  parfois  dans  la  journée  nageant 
lentement  entre  deux  eaux,  mais  le  plus  souvent  ils  se  tiennent 
immobiles  sur  le  fond,  prêts  à fuir  avec  rapidité  au  moindre  bruit. 
Exceptionnellement,  nous  les  avons  vu  « sonder  » et  leur  dos 
écailleux  et  luisant,  apparaissant  un  instant  hors  de  l’eau,  nous  a 
permis  d’identifier  à coup  sûr  un  Polyptère.  En  ayant  conservé 
quelque  temps,  et  à plusieurs  reprises,  de  vivants,  dans  des  réci- 
pients pleins  d’eau,  jamais  nous  ne  les  avons  observés  venir  à la 
surface  respirer  l’air,  ce  qui  serait,  comme  chez  tous  les  poissons, 
un  signe  de  début  d’asphvxie.  Il  est  possible  qu’à  l’instar  de  beau- 
coup de  poissons  du  Niger,  les  Polyptères  manifestent  une  recru- 
descence d’activité  nocturne.  Ce  sont  des  carnassiers,  dans  l’estomac 
desquels  nous  avons  trouvé  de  petits  poissons  et  aussi,  une  fois,  une 
feuille  entière  de  Graminée. 

Bien  que  nous  n’ayons  pu  faire  aucune  observation  directe  sur 
la  ponte,  il  est  probable  que  celle-ci  s’effectue,  dans  la  région  qui 
nous  intéresse,  aux  mois  de  juillet  et  août,  lorsque  tombent  les 
premières  pluies  et  que  les  eaux  du  Niger  commencent  à envahir  les 
terres.  Pendant  toute  la  durée  de  la  crue,  jeunes  et  adultes  sont 
cachés  dans  les  herbiers  inondés  et  .c’est  seulement  au  retrait  des 
eaux  qu’ils  peuvent  être  capturés  facilement,  à l’aide  de  nasses 
disposées  dans  les  rigoles  ou  fossés  d’écoulement  : ce  moment  de 
l’année  est  le  seul  favorable  à la  récolte  des  jeunes,  mais  les  premiers 
stades  du  développement  sont  depuis  longtemps  dépassés,  car  la 
croissance  est  très  rapide.  Svensson  (1933)  pense  que  la  taille 
adulte  et  la  maturité  sexuelle  sont  atteintes  au  bout  d’un  an,  et 
cite  à l’appui  des  chiffres  parfaitement  concluants. 

Voici  la  liste  des  exemplaires  juvéniles  que  nous  avons  recueillis 
à Diafarabé,  dans  les  rizières  situées  derrière  le  village,  du  8 novem- 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t,  XX,  n°  1,  1948. 


— 83 


bre  au  3 décembre  1946.  On  remarquera  que  la  variabilité  des  tailles, 
échelonnées  pour  P.  senegalus,  de  38  + 8 mm.  à 206  + 21  mm.  et 
pour  P.  bichir  lapradei,  de  150  mm.  n 249  + 41  mm.  laisse  supposer 
que  les  pontes  ne  sont  pas  toutes  simultanées. 


P.  senegalus. 


Longueur 

totale 

Branchie 

dextre 

Operculaire 

senestre 

Longueur 

totale 

Branchie 

dextre 

Operculaire 

senestre 

38+8 

2 

3 

115  + 24 

î 

3 

41  + 12 

1,5 

1 

116  + 20 

traces 

45+9 

0,5 

3 

120  + 25 

)) 

74  + 18 

3 

2,5 

121  + 20 

) 

» 

87  + 20 

2 

trace 

121  + 21 

, 3 

» 

94  + 19 

traces 

121  + 22 

» 

98  + 20 

)) 

122  + 25 

)) 

100  + 22 

» 

125  + 24 

l 

0,5 

101  + 20 

)) 

126  + 23 

trace 

1 

104  + 20 

1 1 

trace 

132  + 26 

traces 

106  + 20 

traces 

170 

pas  de  branchie 

108  + 22 

») 

175  + 23 

)) 

108  + 24 

» 

192  + 20 

)) 

112  + 26 

» 

195  + 20 

> 

> 

114  + 23 

pas  de 

branchie 

195  + 20 

» 

115  + 20 

traces 

206  + 21 

P.  bichir  lapradei 


150  + — 

10 

4 

209  + 44 

34 

20 

155  + 39 

17 

7 

215  + 33 

23 

11 

180  + 31 

32 

28 

249  + 41 

38 

40 

180  + 42 

17 

12 

P.  endlicheri  endlicheri 


190  + ■ 


21 


27 


P.  senegalus  possède  l’aire  de  dispersion  la  plus  étendue  de  tous 
les  Polyptères,  puisqu’on  le  trouve  en  Gambie,  dans  le  Sénégal,  la 
Yolta,  le  Niger,  le  lac  Tchad  et  la  riv.  Chari,  le  lac  Rudolf  et  la  riv. 
Omo,  le  Nil,  le  lac  Albert  et  le  Katanga.  Poll  dans  sa  « Contribution 
à l’étude  systématique  des  Polypteridæ  » (1941),  pense  qu’il  y a lieu 


84  — 


de  distinguer  plusieurs  sous-espèces  géographiques,  et  il  en  définit 
une,  P.  senegalus  meridionalis  habitant  les  affluents  supérieurs  du 
fleuve  Congo,  dans  la  région  du  Katanga,  le  fleuve  Lualaba  et  la 
riv.  Lulua.  Provisoirement,  il  réunit  dans  une  deuxième  sous- 
espèce,  P.  senegalus  senegalus,  tous  les  autres  P.  senegalus  qu’il  n’a 
pu  étudier  d’une  façon  aussi  précise  et  sur  lesquels  les  renseigne- 
ments donnés  par  les  auteurs  sont  souvent  fragmentaires  ou  impré- 
cis. Le  P.  senegalus  senegalus  se  trouve  encore  habiter  une  aire  de 
dispersion  si  vaste  que  Poll  doute  qu’il  ne  soit  pas  nécessaire  de  la 
subdiviser  à son  tour,  la  dénomination  Polypterus  senagalus  senegalus, 
en  vertu  de  la  régie  d’antériorité,  revenant  de  droit  aux  P.  senegalus 
de  la  Gambie  et  du  Sénégal. 

Dans  son  Synopsis  du  genre  Polypterus , Poli,  donne  la  clef  sui- 
vante : 

D VIII-X  (IX-X)  Œil  4 1/4  à 8 fois  dans  la  longueur  de  la  tête.  Sous- 
operculaire  égal  ou  un  peu  plus  étroit  que  l’œil.  Coloration  presque  uni- 
forme. 

a)  Ecailles  53-61  — 34-40  — 15-21.  Longueur  maximum  de  la  brancliie 
operculaire,  supérieure  à 10  mm.  Taille  maximum  supérieure  à 400  mm.. 

P.  senegalus  senegalus  Cuvier. 

b)  Ecailles  55-58  — 34-36  — 15-20.  Longueur  maximum  de  la  branchie 
operculaire,  inférieure  à 10  mm.  Taille  maximum  inférieure  à 400  mm. 

P.  senegalus  meridionalis  Poll. 

L’étude  de  nos  P.  senegalus  du  Niger  Moyen  va  nous  permettre 
d’aborder  la  discussion  de  la  validité  des  caractères  invoqués  par 
Poll  pour  caractériser  sa  sous-espèce  meridionalis  et  l’isoler  de 
l’ensemble  des  P.  senegalus,  auquel  appartiennent  nos  exemplaires. 

Pinnules  et  écaillure.  Sur  45  exemplaires  du  Niger  Moyen  (entre 
Diafarabé  et  le  lac  Débo)  nous  avons  relevé,  en  ce  qui  concerne  les 
pinnules  dorsales,  les  nombres  suivants  : 

IX  sur  17  exemplaires  soit  38  %, 

X  sur  27  exemplaires  soit  60  %, 

XI  sur  1 exemplaire  soit  2 %. 

Sur  28  exemplaires  examinés,  les  écailles  étaient  au  nombre  de 
55-58  en  ligne  longitudinale,  34-36  autour  du  corps,  et  15-18  pré- 
dorsales. Ces  nombres  correspondent  aux  deux  sous-espèces  de 
Poll. 

Taille  maximum.  Le  maximum  que  nous  ayons  mesuré  était  de 
320  mm.  sans  la  caudale,  celle-ci  étant  très  abîmée,  comme  il  arrive 
fréquemment  chez  les  Polyptères  âgés.  Or  chez  les  P.  senegalus, 
les  tailles  supérieures  à 335  mm.  sont  exceptionnelles,  peut-être 
même  atteintes  seulement  dans  des  régions  où  régnent  des  conditions 
écologiques  très  favorables.  En  effet,  au  Katanga,  pour  P.  senegalus 


rneridionalis , Poll  indique  comme  maxima  observé  335  m/m.  (la 
Upemba,  Nyango,  1933).  Pour  la  Gambie,  Bubgett  (1899)  n’a  pas 
observé  de  taille  supérieure  à 317  mm.  (12  1/2  pouces),  ni  Svf.ns- 
son  (1933)  de  taille  supérieure  à 335  mm.,  malgré  l’abondance  du 
matériel  que  ces  auteurs  ont  eu  à leur  disposition.  La  seule  mention 
d’une  longueur  supérieure  à 400  m/m.  se  trouve,  à notre  connais- 
sance, dans  Boulenger  (1907)  qui  signale  420  mm.  pour  un 
exemplaire  du  Nil.  Il  nous  semble  difficile,  dans  ces  conditions,  de 
faire  intervenir  la  taille  maximum  « pouvant  » être  atteinte,  pour 
discriminer  les  sous-espèces. 

Branchies  operculaires.  En  réalité,  la  coupure  établie  par  Poll 
porte  sur  le  fait,  incontestablement  très  net,  que  chez  les  exemplaires 
juvéniles  du  Katanga,  la  branchie  operculaire  devient  moins  grande 
et  régresse  sensiblement  plus  vite  que  chez  les  P.  senegalus  de  la 
Gambie,  sur  lesquels  Svensson  (1933)  a fait  des  mesures  analogues. 
Nous  avons  groupé  dans  le  tableau  récapitulatif  suivant,  les  observa- 
tions de  Poll,  de  Svensson  et  les  nôtres,  portant  sur  trois  populations 
isolées  géographiquement. 


Longueur 

du 

jeune 

Katanga  (Poll) 

Niger 

Moyen 

Gambie  (Svensson) 

Nombre 

de 

spécimens 

long, 

moyenne  de 
la  branchie 

nombre 

de 

spécimens 

Long. 

moyenne  de 
.la  branchie 

Nombre 

de 

spécimens. 

Long. 

moyenne  de 
la  branchie 

21-  30 

15 

4,46 

31-  40 

— 

— 

— 

— 

60 

5,75 

41-  50 

i 

4,00 

î 

2,50 

130 

7,68 

51-  60 

2 

6,00 

2 

1,50 

126 

8,97 

61-  70 

4 

2,33 

— 

— 

45 

9,71 

71-  80 

12 

3,60 

— 

1 

30 

8,80 

81-  90 

21 

2,30 

— 

— 

14 

7,36 

91-100 

31 

2,81 

1 

2,75 

13 

5,25 

101-110 

17 

2,00 

1 

1,00 

11 

4,90 

111-120 

11 

0 

2 

0 

20 

3,66 

121-130 

5 

0 

5 

0,50 

18 

3,00 

131-140 

— 

— 

6 

2,00 

9 

2,60 

141-150 

— 

. 

7 

0,75 

6 

1,00 

151-160 

— 

— 

i 

0 

7 

0 

161-170 

— 

— 

. — 

— 

1 

0 

171-180 

“ 

— 

— 

— 

1 

0 

La  série  du  Niger  moyen  est  trop  lacunaire  et  porte  sur  un  trop 
petit  nombre  d’exemplaires  pour  permettre  une  comparaison 
détaillée,  et  se  faire  une  idée  de  la  taille  maximum  atteinte  par  la 
branchie  operculaire.  Cette  dernière  est  très  probablement  moins 


élevée  qu’en  Gambie  : en  effet,  nos  trois  exemplaires  de  40  à 60  mm 
présentaient  des  branchies  operculaires  petites,  de  0,5  à 3 mm.,  à 
l’extrémité  atrophiée,  c’est-à-dire  déjà  en  régression  ; alors  que 
Svensson  sur  256  exemplaires  examinés,  de  tailles  correspondantes, 
trouve  une  moyenne  de  8,32  mm.,  avec  un  minimum  de  3 mm.  et 
un  maximum  de  15  mm. 

Les  mesures  de  branchie  operculaire  concernant  des  P.  senegalus 
d’autres  régions  sont  rares.  Boulenger  (1902)  signale  deux  exem- 
plaires de  60  et  69  mm.  provenant  du  Nil  Blanc  et  de  l’embouchure 
du  Lac  No,  dont  les  branchies  mesuraient  5 mm.  Sur  plusieurs 
jeunes  provenant  d’Abo  (Nigeria),  le  maximum  observé  était  de 
9 mm.,  mais  une  figure  grandeur  naturelle  représente  un  P.  sene- 
galus provenant  d’Assay  (S.  Nigeria)  avec  une  branchie  d’environ 
12  mm.  pour  une  longueur  totale  de  67  mm. 

En  ce  qui  concerne  la  préciosité  de  la  disparition  des  branchies 
operculaires,  les  résultats  semblent  assez  peu  nets.  En  1902,  Bou- 
lenger écrivait  que  « les  branchies  externes  semblent  disparaître 
très  tôt,  car  on  ne  les  a encore  rencontrées  chez  aucun  spécimen  de 
plus  de  90  mm.,  bien  qu’un  grand  nombre  de  jeunes  aient  été  exa- 
minés par  Steindachner,  Budgett  et  moi-même  ».  Pôle  (1941) 
n’en  a pas  observé  de  mesurables  au-dessus  de  108  mm.  ; mais 
Svensson  (1935)  en  signale  encore  à 141-150  mm.,  et  nous-même 
à 149  mm.  Là  encore,  les  variations  individuelles  semblent  impor- 
tantes. 

Conclusion.  — Si  l’on  considère  l’ensemble  des  observations 
recueillies  par  Budgett  en  Gambie,  Werner  et  Boulenger  pour 
le  bassin  du  Nil  et  la  Nigeria,  Steindachner  pour  le  Sénégal  et 
nous-même  pour  le  Niger  Moyen,  la  coupure  qui  semblait  si  nette 
entre  les  P.  senegalus  observés  par  Svensson  (1933)  en  Gambie  et 
par  Poll  (1941)  au  Katanga  devient  quelque  peu  arbitraire.  Nous 
pensons  que  la  question  des  sous-espèces  possibles  de  P.  senegalus 
doit  être  reconsidérée  en  faisant  porter  les  observations  sur  un 
nombre  d’exemplaires  aussi  grand  que  possible  et  représentant  les 
diverses  régions  et  milieux  où  la  présence  de  cette  espèce  a été 
reconnue. 

Laboratoire  des  Pêches  et  productions  Coloniales  d’origine  animale  du  Muséum. 

OUVRAGES  A CONSULTER 

Boulenger  (G.  A.).  1902.  Proc.  Zool.  Soc.  London. 

— 1907.  Zoology  of  Egypt.  The  Fishes  of  the  Nile. 

Budgett  ( J.-S.) . 1899.  Proc.  Cambridge  Philos.  Soc.  X. 

Poll  (M.).  1941.  Reo.  Zool.  Bot.  Ajr.  , XXXV,  2-3. 

Steindachner  (F.).  1869.  Sitzber.  Akad.  Wiss.  Wien,  60.  Abt  I. 

Svensson  (G.).  1933.  Kungl.  Svensk.  Vetensk.  Handl,  Bd.  12.  n°  2. 
Werner  (F.).  1906.  Sitzber.  Akad.  FFtss.  Wien.  115.  Abt.  I. 


— 87  — 


Sur  une  collection  d' Ascidies 

DE  LA  ZONE  INTERCOTIDALE  DE  DAKAR. 
Par  J.-M.  Pérès. 


Bien  que  la  petite  collection  d’Ascidies  récoltée  au  voisinage 
immédiat  de  Dakar  par  M.  Sourie,  collection  qui  fait  l’objet  de  la 
présente  publication,  ne  compte  que  12  espèces,  elle  n’en  a pas  moins 
un  intérêt  indéniable  au  point  de  vue  faunistique,  car  la  faune 
intercotidale  de  cette  région  nous  est,  du  moins  d’après  les  recher- 
ches que  j’ai  faites  dans  la  littérature,  presque  complètement  incon- 
nue. La  faune  ascidiologique  du  Maroc  est  connue  dans  ses  grandes 
lignes  par  les  travaux  de  Sluiter  (12-13),  celle  de  l’Afrique  du  Sud 
grâce  aux  publication  de  Sluiter  (10)  et  de  Michaelsen  (7), 
celle  du  Sud-Ouest  Africain  par  le  beau  travail  de  Michaelsen  (6) 
qui  renferme  une  mise  au  point  des  travaux  antérieurs  (6  p.  322) 
à laquelle  je  renvoie  le  lecteur.  Mais  en  ce  qui  concerne  l’Afrique 
occidentale  proprement  dite  et  en  particulier  l’Afrique  Occidentale 
française  nous  en  sommes  réduits  aux  conjectures,  si  on  excepte  un 
travail  de  Sluiter  (11)  portant  sur  une  petite  collection  d’Ascidies 
récoltées  entre  le  Cap  Blanc  et  le  Cap  Vert  par  un  chalutier  néer- 
landais et  une  liste  de  9 espèces  considérées  comme  formant  la  faune 
ascidiologique  de  la  Province  mauritanienne,  liste  fournie  par 
Michaelsex  (6,  p.  335). 

Dix  des  douze  espèces  qui  figurent  dans  ma  liste  sont  nouvelles 
pour  la  faune  de  la  province  mauritanienne.  Sur  ces  douze  espèces 
deux  sont  nouvelles  et  doivent,  au  moins  momentanément,  être 
considérées  comme  caractéristiques  de  cette  province  : Eudistoma 
planum  et  Amaroucium  dakarensis.  Les  dix  autres  espèces  peuvent 
être  ainsi  réparties  : 1 espèce  cosmopolite  : Ciona  intesti.nalis  L.  ; 
4 espèces  répandues  dans  toutes  les  mers  chaudes,  ou  à peu  près  : 
Cystodytes  Belle  Chiajei  Délia  Valle,  Didemnum  candidum  Sav., 
Styela  plicata  Lesueur,  Metrocarpa  nigrum  Herdman  ; 3 espèces 
américaines  : Pyura  vittata  (Stimpson),  Symplegma  uiride  Herdman, 
Polysyncraton  amethysteum  (Van  Name)  ; 2 espèces  connues  de  la 
Méditerranée  et  de  la  Manche  : Polyclinum  aurantium  Milne-Ed- 
wards,  Ascidia  aspersa  Müller. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


POLYCITORIDÆ 


Eudistoma  planum  nov.  sp.  (f i <_r . 1 a).  — Un  cormus  conservé  au 
formol.  Récolté  par  M.  Sourie  le  10-2-1946  près  de  Dakar  sous  des 
blocs  de  Basalte  dans  un  bassin  d’eau  calme  en  communication 
permanente  avec  la  mer.  Aspect  extérieur  peu  modifié  par  la  fixa- 
tion. 

Dimensions  du  cormus  : Longueur  42  mm.,  largeur  31  mm.,  épaisseur 
moyenne  5-7  mm.  Contours  arrondis.  Tunique  incolore,  aspect  vitreux. 
Aire  de  fixation  du  cormus  très  large  ; celle-ci  seule  incrustée  de  sable  et  de 
petits  fragments  coquilliers. 

Les  zoïdes,  assez  nombreux,  sont  très  visibles.  Il  n’y  a pas  de  systèmes 
apparents. 

Sur  matériel  conservé  les  zoïdes  ont  de  5 à 7 mm.  Le  thorax  ne  dépasse 
pas  le  quart  de  la  longueur  totale.  Toute  la  région  thoracique,  y compris 
les  siphons,  et  à un  moindre  degré  la  partie  antérieure  de  l’abdomen,  sont 
obscurcis  par  une  grande  accumulation  de  cellules  pigmentaires  brunes. 
Les  siphons  sont  tous  deux  6-lobés,  le  siphon  cloacal  étant  en  général  un 
peu  plus  long  que  le  siphon  buccal.  La  branchie  a trois  rangées  de  trémas 
à 10-12  trémas  par  demi-rangée.  Ce  dernier  chiffre  est  donné  sous  toutes 
réserves,  car,  étant  donnée  la  pigmentation  du  thorax,  la  numération  des 
trémas  est  impossible  autrement  qu’en  ouvrant  le  pharynx  branchial  ce 
qui  est  assez  délicat.  L’abdomen  est  long.  Le  tube  digestif  présente  la 
torsion  habituelle.  L’estomac,  à parois  lisses,  est  très  postérieur.  L’ovaire 
est  situé  un  peu  en  arrière  de  l’estomac  dans,  la  boucle  du  tube  digestif. 
Je  n’ai  pu  faire  l’étude  précise  du  testicule,  car  les  zoïdes  de  la  colonie  que 
j’ai  étudiée  en  étaient  tous  dépourvus  à l’exception  d’un  seul  qui  présentait 
6 lobules  testiculaires  flétris  et  vidés.  Le  nombre  de  follicules  testiculaires 
reste  donc  à déterminer.  L’abdomen  présente  un  prolongement  postérieur. 

• l'ai  longuement  hésité  avant  de  décrire  cet  Eudistoma  comme 
espèce  nouvelle,  surtout  à cause  du  fait  que  l’état  de  maturité  du 
cormus  que  j’ai  eu  en  ma  possession  ne  me  permettait  pas  de  pré- 
ciser le  nombre  de  lobules  du  testicule  mûr  et  me  privait  ainsi  d’un 
élément  important  de  détermination.  Je  me  suis  cependant  résolu 
à donner  un  nom  à ce  cormus  parce  que  l’ensemble  des  autres  carac- 
tères observés  ne  m’a  permis  de  le  rapprocher  d’aucune  espèce 
déjà  décrite.  Eudistoma  planum  nov.  sp.  ne  paraît  pouvoir  être 
assimilé  à aucune  des  espèces  africaines  décrites  par  Sluiter  (10-12) 
ou  Michaelsen  (6)  non  plus  qu’à  aucune  espèce  de  la  Méditerranée. 
11  ne  peut  pas  davantage  être  rapporté  à une  des  espèces  américaines 
décrites  par  Van  Name  (14),  bien  qu’il  présente,  par  certains  points 
de  son  anatomie  des  affinités  avec  quelques-unes  de  ces  dernières, 
malheureusement  souvent  connues  d’une  façon  encore  plus  impar- 
faite que  l’espèce  de  Dakar  ci-dessus- décrite. 


— 89 


Seule  la  récolte  d’autres  eormus  présentant  des  zoïdes  à testicules 
développés  pourra  permettre  de  préciser  les  affinités  de  Eudistoma 
planum  et  d’apprécier  si,  comme  je  le  crois,  l’espèce  est  bien  non- 


Fig.  1.  — a.  Eudistoma  planum  nov.  sp.  — b.  Amaroucium  dakarensis  nov.  sp.  — 
c.  spiculés  de  Polysyncraton  amethysteum  (Van  Name)  X 425.* 

Cystodytes  delle  Chiajf.i  Délia  Valle.  Deux  eormus  parfaite- 
ment typiques  dont  un  porté  par  une  Dromie.  D’après  M.  Sourie 
l’espèce  est  très  commune  à Dakar  dans  la  zone  intercotidale. 

POLYCLINIDÆ 

Polyclinum  aurantium  Milne-Edwards.  Un  eormus  assez  aplati, 
un  peu  pédiculé  très  sableux  dans  toute  sa  masse.  Les  zoïdes  sont 
absolument  typiques  de  Polyclinum  aurantium,  à ceci  près  que  le 
nombre  de  trémas  atteint  20-21  par  demi-rangée,  alors  que,  d’après 


— 90  — 


les  auteurs,  il  paraît  ne  pas  dépasser  18  dans  les  échantillons  des 
mers  d’Europe.  Les  zoïdes  sont  à pédicule  postabdominal  très  court, 
beaucoup  plus  court  que  dans  le  type  de  Milne-Edwards,  mais 
j’ai  déjà  dit  dans  une  autre  publication  (8)  d’après  l’étude  de 
nombreux  cormus  de  la  Manche,  ce  qu’il  faut  penser  de  la  valeur  de 
ce  caractère. 

Je  noterai  cependant  que  je  n’ai  pas  revu  chez  les  zoïdes  de  ce 
cormus  de  Dakar  l’éperon  intestinal  signalé  par  Harant  (3).  Mais 
Lahille  (5,  fig.  114)  ne  le  représente  pas,  ce  qui  me  porte  à croire 
que  cet  éperon  intestinal  n’a  peut-être  pas  la  valeur  hautement 
spécifique  que  lui  prête  Harant. 

Amaroucium  Dakarensis  nov.  sp.  (fig.  1 b).  — Deux  cormus  pro- 
venant de  la  même  station  que  Eudistoma  planum  et  récoltés  à la 
même  date. 

Le  cormus  type  est  d’un  rose  terne  dans  le  formol,  massif,  reposant  sur 
le  substratum  par  toute  sa  surface.  Dimensions  de  ce  cormus  : Longueur  : 
40  mm.,  largeur  : 20  mm.,  épaisseur  10-12  mm. 

Les  zoïdes  sont  très  nombreux,  très  serrés,  en  systèmes  peu  appa- 
rents. La  longueur  moyenne  des  zoïdes  de  ce  cormus  conservé  dans  l’eau 
formolée  est  de  8 mm.  environ,  dont  les  deux  tiers  pour  le  postabdomen. 
Siphon  buccal  6-lobé  ; siphon  cloacal  surmonté  d’une  languette  longue, 
toujours  simple,  un  peu  élargie  dans  sa  partie  proximale,  affinée  à son 
extrémité  distale.  La  branchie  montre  9-13  rangées  de  trémas  paraissant 
compter  10-13  trémas  par  demi-rangée  (pour  autant  que  l’état  de  conser- 
vation du  matériel  permet  de  préciser  ce  détail).  Le  tube  digestif  présente 
l’habituelle  torsion  et  montre  un  estomac  volumineux  pourvu  d’aréoles 
grossièrement  disposées  suivant  les  méridiens  de  l’organe  et  parfois 
étirées  dans  le  sens  longitudinal  à la  partie  antérieure  et  à la  partie  posté- 
rieure de  l’organe.  L’ovaire  est  à la  partie  antérieure  du  postabdomen. 
Les  testicules  sont  nombreux  et  disposés  en  paires  régulières  au  nombre 
de  15  à 21. 

J’ai  placé  cette  espèce  dans  le  genre  Amaroucium  pour  trois 
raisons  : a)  présence  d’une  languette  cloacale  ; b)  longueur  du  post- 
abdomen ; c)  alignement  des  aréoles  de  l’estomac.  Ce  dernier  carac- 
tère, joint  au  fait  que  le  siphon  cloacal  n’est  pas  prolongé  en  un 
court  tube,  m’a  fait  préférer  le  genre  Amaroucium  au  genre  Synoicum. 

Le  cormus  autre  que  celui  pris  pour  type  était  très  jeune  et  renfer- 
mait des  zoïdes  identiques  à ceux  ci-dessus  décrits  à ceci  près  que 
le  postabdomen  était  beaucoup  plus  court. 

A ma  connaissance  la  seule  espèce  d ’ Amaroucium  qui  puisse  être 
rapprochée  de  Amaroucium  dakarensis  est  Amaroucium  Bloch- 
manni  Heiden.  de  Minorque,  dont  l’estomac  est  parfois  d’aspect 
mûriforme  sans  atteindre  à la  nette  aréolation  de  A.  dakarensis,  et 
qui  possède  17-21  rangées  de  trémas  et  une  languette  cloacale  tri- 
lobée, caractères  qui  l’éloignent  nettement  de  l’espèce  de  Dakar. 


— 91 


DIDEMNIDÆ 

Didemnum  candidum  Savigny.  Plusieurs  connus  encroûtants 
sur  des  rochers  et  sur  la  tunique  d ’ AscicLia  aspersa.  Il  n’y  a rien  à dire 
de  cette  espèce,  qui  paraît  principalement  répandue  dans  les  mers 
chaudes  du  monde  entier,  après  l’étude  magistrale  qu’en  a faite 
Van  Name  (14).  Les  cormus  de  Dakar  sont  très  calcaires  et  les  spi- 
culés sont  à sommets  assez  aigus  et  relativement  peu  nombreux. 

Polysyncraton  amethysteum  (Van  Name).  Un  cormus  de 
couleur  chair  après  conservation  dans  l’eau  formolée.  Epaisseur 
moyenne  2 mm.  Les  cloaques  communs  surélevés  sont  très  visibles 
et  les  zoïdes,  extrêmement  nombreux,  sont  parfaitement  typiques 
et  conformes  en  tous  points  à la  figure  Van  Name  (14).  La  plupart 
de  ces  zoïdes  sont  en  voie  de  bourgeonnement  mais  fort  peu  m’ont 
montré  des  gonades  mûres,  et,  si  j’ai  pu  trouver  quelques  rosettes 
testiculaires  avec  leur  speriniducte  caractéristique  à 4 tours  de 
spire,  les  ocovytes  étaient  en  revanche  très  petits.  La  languette 
cloacale  des  individus  de  Dakar  a l’aspect  caractéristique  élargi 
et  échancré  à l’extrémité  distale.  Il  y a 4 rangs  de  trémas  à 10-12 
trémas  par  demi-rangée. 

J’ai  pu,  sur  quelques  rares  ascidiozoïdes  jeunes,  observer  les 
organes  latéraux  thoraciques,  toujours  absents  chez  les  zoïdes 
adultes.  Ils  sont  situés  assez  dorsalement  au  niveau  de  la  troisième 
rangée  de  trémas  et  au  voisinage  du  siphon  cloacal.  La  durée  de 
fonctionnement  de  ces  organes  en  tant  que  zone  de  tunicisation 
intensive  (Pérès,  9)  doit  être  chez  Polysyncraton  amethysteum , par- 
ticulièrement brève.  Quoiqu’il  en  soit  cette  constatation  de  l’exis- 
tence transitoire  de  ces  organes  chez  les  zoïdes  jeunes,  très  nette 
pour  cette  espèce,  confirme  l’hypothèse  émise  dans  mon  travail 
antérieur  (9)  sur  leur  rôle. 

Ceux  des  spiculés  du  cormus  de  Dakar  qui  n’ont  pas  été  altérés 
par  la  fixation  au  formol  montrent  de  très  nombreux  sommets  peu 
saillants  (fig.  1 c).  Je  signalerai  que  les  spiculés  sont  très  irrégulière- 
ment distribués.  Très  peu  nombreux  ou  même  absents  dans  les 
parties  centrales  du  cormus,  ils  sont  un  peu  plus  abondants  quand 
on  s’éloigne  du  centre  ; on  voit  alors  de  petits  amas  de  spiculés  au 
niveau  des  6 lobes  buccaux  de  chaque  zoïde.  Sur  la  marge  épaisse 
du  cormus  les  spiculés  sont  beaucoup  plus  nombreux  et  existent 
même  dans  les  intervalles  des  zoïdes.  En  tous  cas  ces  spiculés  sont 
toujours  limités  à la  couche  superficielle  de  la  tunique  commune. 

CIONIDÆ 

Ciona  intestinalis  L.  Six  exemplaires  de  4 à 7 cm.  de  long. 
D’après  M.  Sourie  l’espèce  est  commune  dans  la  zone  intercotidale 
de  Dakar. 


— 92  — 


Il  est  normal  de  trouver  à Dakar  cette  espèce  car  elle  est  connue 
de  l’Afrique  du  Sud  (Michaelsen,  7)  et  aussi  du  Maroc  (Sluiter, 
12).  Ce  dernier  auteur  fait  remarquer  qu’il  n’a  retrouvé  que  rare- 
ment Ciona  intestinalis  dans  le  matériel  du  Maroc  dont  l’étude  lui 
avait  été  confiée  et  que  les  exemplaires  qu’il  a eu  en  mains  étaient  de 
petite  taille.  Etant  donné  que  cette  collection  d’Ascidies  du  Maroc 
communiquée  à Sluiter  par  M.  R.  Ph.  Dollfus  provenait  des 
dragages  effectués  par  le  « Vanneau  » au  large  des  côtes  de  ce  pays, 
je  crois  qu’il  n’y  a rien  d’étonnant  dans  cette  rareté  des  Ciona 
intestinalis  car  j’ai  toujours  constaté  que  cette  espèce  était  beaucoup 
plus  rare  (et  représentée  par  des  spécimens  beaucoup  moins  grands) 
dans  les  dragages  que  dans  la  zone  intercotidale. 

ASCIDIIDÆ 

Ascidia  aspersa  O.  F.  Müller  (fide  Harant  1931,  non  Arnback 
1933).  La  systématique  du  genre  Ascidia  est  une  des  plus  complexes 
qui  se  puisse  trouver  dans  tout  la  çlase  des  Ascidiacea  et  de  l’avis 
de  Van  Name  dont  pourtant  l’érudition  ascidiologique  est  grande... 
« that  species  détermination  is  not  always  easy  » (14). 

Le  chaos  régnant  parmi  les  espèces  du  genre  Ascidia  « sensu 
lato  » et  l’espoir  d’arriver  à dégager  les  caractères  les  plus  propres  à 
permettre  une  discrimination  raisonnable  des  espèces  ont  amené, 
à peu  près  simultanément,  deux  ascidiologues  à présenter  des 
essais  de  classification  portant  sur  un  assez  grand  nombre  d’espèces 
ou  prétendues  espèces.  Harant  d’abord  a étudié  les  espèces  des 
mers  de  l’Europe  occidentale  au  sens  large  dans  deux  publications 
(2-3)  qui  présentent  d’ailleurs  l’une  avec  l’autre  des  différences 
non  négligeables.  Je  ne  tiendrai  compte  que  de  la  plus  récente  de 
ces  deux  publications  que  je  considère  comme  représentant  l’opinion 
définitive  de  l’auteur.  Plus  récemment,  Arnback-Ciiristie-Linde 
(1)  a présenté  d’après  ses  recherches  sur  les  Ascidia  de  la  mer  du 
Nord  et  des  mers  arctiques  une  classification  des  genres  et  sous- 
genres  de  la  famille  des  Ascidiinæ,  extrêmement  précise  mais 
fondamentalement  différente  de  celle  proposée  par  Harant  (3), 
tant  pour  les  genres  et  sous-genres  que  pour  les  espèces,  certains 
caractères  considérés  comme  fondamentaux  par  l’un  de  ces  auteurs 
étant  passés  sous  silence  par  l’autre. 

Les  spécimens  récoltés  à Dakar  sont  au  nombre  de  cinq  et  d’après 
M.  Sourie  l’espèce  est  commune  dans  la  zone  intercotidale. 

La  tunique  est  mince,  cartilagineuse,  translucide,  blanchâtre, 
un  peu  irrégulière  et  villeuse.  La  distance  intersiphonale  pour  la 
tunique  est  en  général  de  l’ordre  du  tiers  de  la  longueur  totale,  mais 
atteint  parfois  la  moitié  pour  les  animaux  détuniqués.  Le  nombre 
des  tentacules  buccaux  varie  de  50  à 100.  Le  complexe  neuroglan- 


— 93  — 


dulaire  est  très  proche  du  pavillon  vibratile  qui  est  simple  et  en  fer 
à cheval.  L’anse  intestinale  dépasse  à peine  le  niveau  de  l’anus.  La 
branchie  possède  des  papilles  principales  petites  mais  nettes,  en 
revanche  je  n’y  ai  jamais  vu  trace  de  papilles  intermédiaires.  Le 
nombre  des  sinus  longitudinaux  de  chaque  côté  est  d’une  cinquan- 
taine. Le  raphé  dorsal  m’a  paru  à peu  près  lisse  et  dépasse  légère- 
ment la  bouche  œsophagienne.  La  zone  prébranchiale  est  lisse. 

Si  l’on  table  sur  les  travaux  de  Harant  (3)  et  en  faisant  la  part 
du  polymorphisme  on  ne  peut  attribuer  ces  spécimens  (qui  ne  se 
rapprochent  d’autre  part  d’aucune  espèce  américaine)  que  de 
Ascidia  aspersa  Müller.  Si,  au  contraire,  on  se  base  sur  les  travaux 
de  Arnback-Christie-Linde  (1)  on  ne  peut  aboutir  qu’au  genre 
Phallusioides  caractérisé  entre  autres  par  la  proximité  du  complexe 
neuroglandulaire  et  du  pavillon  vibratile  et  par  la  présence  sur  la 
branchie  de  papilles  principales  à l’exclusion  des  papilles  intermé- 
diaires. Mais  pour  Arnback-Christie-Linde,  l’espèce  aspersa 
appartient  au  genre  Ascidiella  dépourvu  de  papilles  tandis  qu’au 
contraire  Harant  range  l’espèce  aspersa  Müller  dans  le  genre  Ascidia 
et  ne  laisse  dans  le  genre  Ascidiella  que  l’espèce  pellucida  Aider  et 
Hancock. 

Je  pense  qu’un  travail  de  synthèse  portant  sur  l’ensemble  des 
espèces  envisagées  par  Harant  et  Arnback-Christie-Linde,  et 
si  possible  sur  d’autres  espèces,  serait  nécessaire  pour  accorder  les 
points  de  vue  de  ces  deux  auteurs,  points  de  vue  qui  me  paraissent 
s’exclure  l’un  l’autre.  Je  m’abstiendrai  de  prendre  parti  dans  le 
débat,  et  si,  dans  la  présente  détermination,  j’ai  suivi  les  principes 
qui  ont  guidé  Harant,  c’est  parce  que  ceux-ci  m’ont  paru,  dans  le 
cas  particulier  qui  m’occupait,  s’appliquer  mieux  à la  nature  du 
problème  que  j’avais  à résoudre. 

J’ai  eu  l’occasion,  à maintes  reprises,  en  Manche,  d’étudier  des 
Ascidia  aspersa  tout  à fait  typiques  d’après  les  diagnoses  de  Harant 
tels  les  spécimens  qu’on  trouve  en  dragages,  ou  dans  la  zone  inter- 
cotidale  sous  les  pierres,  mais  j’ai  ai  également  trouvé,  principale- 
ment sous  les  surplombs  rocheux  à basse  mer  de  nombreux  échan- 
tillons reliés  aux  précédents  par  tous  les  intermédiaires  et  qui  sont 
rigoureusement  identiques  aux  cinq  échantillons  récoltés  à Dakar 
dans  les  mêmes  conditions.  C’est  la  raison  pour  laquelle  les  spécimens 
de  Dakar  figurent  sous  le  nom  à’ Ascidia  aspersa  Müller  dans  ma 
liste  au  sens  que  Harant  accorde  au  genre  Ascidia  et  à l’espèce 
aspersa  Müller. 

PYURIDÆ 

Pyura  vittata  (Stimpson).  Deux  spécimens  très  défectueux, 
isolés,  à tunique  nue  très  tuberculeuse.  Couleur  rouge-orangé  sur  le 
vivant  d’après  M.  Sourie.  J’avais  d’abord  pensé  être  en  présence 


— 94  — 


de  Pyura  stolonifera  Heller,  espèce  signalée  par  Sluiter  du  Maroc 
(12)  et  d’Afrique  du  Sud  (10)  et  par  Michaf.lsen  de  l’Ouest  Africain 
(6).  Les  caractères  de  la  branchie  d’ailleurs  assez  variables  aussi  bien, 
chez  P.  stolonifera  Heller  que  chez  P.  vittata  (Stimpson)  ne  permet- 
tent pas  de  faire  la  discrimination.  En  revanche  la  structure  du 
tubercule  vibratile,  les  gonades,  la  forme  et  la  disposition  des  lobules 
du  foie,  l’aspect  des  tentacules  buccaux,  la  forme  générale  du  corps, 
la  présence  de  petites  épines  tunicales  au  voisinage  des  siphons,  sont, 
rigoureusement  identiques  à ceux  indiqués  par  Van  Name  (14) 
pour  P.  viltata  (Stimpson).  Van  Name  (14)  rapproche  P.  vittata  de 
P.  gangelion  Savigny  de  la  Mer  Rouge.  J’ai  eu  l’occasion  d’avoir 
en  mains  des  spécimens  de  cette  espèce  récoltés  par  M.  R.  Ph.  Doll- 
fus  dans  le  Canal  de  Suez.  La  disposition  des  gonades  est  en  effet 
très  comparable  chez  les  deux  espèces,  mais  les  tentacules  buccaux 
sont  toujours  moins  riches  en  ramifications  chez  P.  gangelion  (surtout 
chez  P.  gangelion  forma  typica ) que  chez  les  Pyura  vittata,  même  si 
on  s’adresse  à des  spécimens  de  cette  dernière  espèce  à tentacules 
particulièrement  simples  comme  celui  représenté  par  Van  Name  (14) 
sur  le  dessin  de  gauche  de  sa  figure  214. 

STYELIDÆ 

Symplegma  viride  Herdman.  Un  cormus.  Tunique  commune 
transparente,  très  mince,  un  peu  gélatineuse,  jaunâtre  dans  le  formol. 
Les  individus  sont  espacés,  colorés  en  brun  rougeâtre  dans  le  formol 
faisant  un  peu  saillir  la  tunique  commune  et  longs  de  1.5  mm. 
environ.  La  branchie  est  dépourvue  de  plis  et  présente  4 sinus  longi- 
tudinaux de  chaque  côté.  Il  y a 12-13  rangées  de  stigmates  séparés 
par  des  vaisseaux  transverses  tous  identiques.  Chaque  champ  bran- 
chial, délimité  par  deux  vaisseaux  longitudinaux  successifs  et  deux 
vaisseaux  transverses  successifs,  renferme,  dans  les  régions  laté- 
rales, en  général  5 stigmates.  L’estomac  présente  10  ou  11  cannelures. 
En  ce  qui  concerne  les  tentacules  buccaux,  j’en  ai  compté  avec  certi- 
tude 6 grands,  mais  il  ne  m’a  pas  été  possible  de  dénombrer  les  plus 
petits. 

Aucun  des  individus  que  j’ai  examinés  ne  présentait  de  gonades. 
La  systématique  générique  des  Styelidæ  étant  essentiellement  basée 
sur  la  disposition  de  celles-ci,  l’attribution  de  la  colonie  de  Dakar 
à l’espèce  de  Herdman,  bien  que  très  probable,  d’après  les  caractères 
que  j’ai  donnés  plus  haut  reste  cependant  sujette  à caution. 

Styela  plicata  Lesueur.  Deux  exemplaires  typiques  de  cette 
espèce,  qui-  est  très  commune  en  Méditerranée,  dans  les  eaux  super- 
ficielles en  particulier. 


— 95  — 


ROTRYLLIDÆ 

Metrocarpa  nigrum  Herdman.  Un  cormus  aplati,  en  mauvais 
état,  jaune  pâle  dans  le  formol.  Cette  couleur  est  anormale  car, 
d’après  Van  Name  (14),  les  zoïdes  sont  toujours  très  sombres. 
Cependant  l’anatomie  de  ceux-ci  cadre  si  parfaitement  avec  la 
diagnose  précisée  par  l’auteur  américain  que  je  n’ai  pas  cru  devoir 
m’arrêter  à ce  détail,  surtout  connaissant  l’infinie  variété  de  colo- 
ration de  beaucoup  d’espèces  de  Botrylles.  Je  noterai  cependant 
que  le  cæcum  pylorique  est  un  peu  plus  fort  dans  les  spécimens  de 
Dakar  que  dans  la  figure  137  de  Van  Name  (14)  quoique  moins 
long  que  dans  la  variété  magnicæcum  Hartmeyer  (4). 

Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

ai  Arnback-Christie-Linde  (A.).  Tunicata  in  Northern  and  Arctic 
invertebrates  in  the  collection  of  the  Swedish  State  Muséum. 
K.  Svensk.  Vetens.  Akad.  Handlingar.  Ser.  3,  vol.  12,  pt.  4,  n°  3, 
1934. 

(2)  Harant  (H.).  Introduction  synoptique  à une  faune  de  France  des 

Tuniciers.  II  et  III  Bull.  Inst.  Oc.,  516,  517, 1928. 

(3)  Harant  (H.).  Contribution  à l’Histoire  naturelle  des  Ascidies  et  de 

leurs  parasites.  Ann.  Inst.  Oc.,  VIII,  1931. 

(4)  Hartmeyer  (R.).  Die  Ascidien  der  Deutsche  Tiefsee-Expedition. 

Wiss.  Ergeb.  d.  Deutsche  Tiefsee-Expedition,  XVI,  1912. 

(5)  Lahille  (F.).  Recherches  sur  les  Tuniciers  des  côtes  de  France. 

Thèse,  Paris,  1890. 

(6)  Miciiaelsen  (W.).  Tunicata  in  Beitrcige  zur  Kenntnis  der  Meeres- 

fauna  West-afrikas,  I,  3,  Hambourg,  1915. 

(7)  Miciiaelsen  (W.).  The  ascidians  of  the  Cape  Province  of  South 

Africa.  Trans.  Roy.  Soc,  South  Afr.,  XXII,  1934. 

(8)  Pérès  (J.-M.).  Remarques  sur  le  polymorphisme  des  Ascidies.  C.R  . 

Soc.  Biogéogr.,  XXI,  1946. 

(9)  Pérès  (J.-M.).  Note  sur  le  genre  Trididemnum  dans  la  région  de 

Dinard,  accompagnée  de  remarques  sur  les  organes  latéraux  des 
Didemnidæ.  Bull.  Inst.  Oc.,  n°  914,  1947. 

(10)  Sluiteïi  (C.  P.).  Beitrage  zur  Kenntnis  der  Fauna  von  Süd-Afrika. 

Zool.  Jahrb.  Abt.  Syst.,  vol.  11,  1898. 
do  Sluiter  (C.  P.).  Einige  neue  Ascidien  von  der  Westküste  Afrika’s. 
Tijdschrift  der  Nederlandsche  Dierkundige  Vereenigung.  XIV,  1915. 

(12)  Sluiter  (C.  P.).  Les  Ascidies  de  la  côte  atlantique  du  Maroc.  Bull. 

Soc.  Sc.  Nat.  Maroc,  VII,  1927. 

(13)  Sluiter  (C.  P.).  Première  note  complémentaire  sur  les  Ascidies 

de  la  côte  atlantique  du  Maroé.  Ibid.,  VIII,  1928. 

(14)  Van  Name  (W.  G.).  The  North  and  South  American  Ascidians. 

Bull.  Amer.  Mus.  Nat.  Hist.  84, 1945. 


— 96  — 


COLLIGNON,  JARDINIER  DU  VOYAGE  DE  La  PÉROUSE 
Par  A.  Guillaumin. 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM 

Comme  les  expéditions  de  Cook  et  de  Bougainville,  comme 
plus  tard  celles  de  d’Entrecasteaux  et  du  capitaine  Baudin,  celle 
de  La  Pérouse  comprenait  un  état-major  scientifique  dans  lequel 
figuraient,  outre  de  Boissieu  Lamartinière,  docteur  en  médecine 
de  Montpellier,  désigné  par  de  Jussieu  comme  botaniste,  les  deux 
Prévost,  l’oncle  et  le  neveu,  dessinateurs  de  botanique  1,  un  jardi- 
nier choisi  par  Thoüin,  jardinier  en  chef  (on  disait  alors  premier 
jardinier)  au  Jardin  du  Roi. 

C’était  Jean-Nicolas  Collignon,  né  à Metz  le  19  avril  1762,  de 
Pierre-Nicolas  Collignon,  jardinier,  et  de  Barbe  Simonin,  veuve 
George,  dont  la  mère  et  la  sœur,  Barbe,  habitaient  près  de  l’hôpital 
Saint-Nicolas,  à Metz  2. 

C’était  dit  Thoüin  « un  jardinier  3 jeune,  actif,  intelligent,  ayant 
des  connaissances  théoriques  et  pratiques  de  son  art...  Il  écrit  assez 
passablement  pour  tenir  un  journal  d’observations...  et  a quelque 
teinture  de  la  connaisance  des  plantes.  » 

A l’intigation  de  Buffon  et  de  La  Pérouse,  Thoüin  avait  rédigé 
« un  mémoire  détaillé  qui  présente  un  plan  de  travail  sur  les  moyens 
d’enrichir  les  peuples  qu’on  va  visiter  de  nos  productions  végétales 
■les  plus  utiles  en  même  temps  qu’indiquer  les  moyens  de  rapporter 
en  Europe  les  productions  de  ces  pays  qui  peuvent  servir  à la  nourri- 
ture des  Hommes,  aux  Arts  et  aux  Sciences  ». 

« La  première  partie  contient  : 1°  l’état  des  végétaux  qu’il  est 
indispensable  d’emporter  d’ici,  soit  en  graines,  soit  en  nature  ; 
2°  les  moyens  qui  paraissent  les  plus  propres  à leur  conservation 
jusqu’aux  lieux  où  on  les  destine  ; 3°  la  manière  de  les  distribuer 
relativement  aux  différents  climats  et  le  choix  des  différents  sols 
dans  lesquels  on  peut  espérer  leur  multiplication. 

« La  deuxième  partie  a pour  objet  de  diriger  le  jardinier  de  l’expé- 
dition dans  les  récoltes  qu’il  doit  faire  pour  l’Europe  et  sur  les 
moyens  de  les  conserver  pendant  la  traversée  ». 

Ce  mémoire  constitue  un  manuscrit  de  24  feuillets  condensé 

1.  Prévost  l’aîné  était  avant  tout  le  peintre  de  l’expédition,  son  neveu  se  refusa 
toujours  à reproduire  autre  chose  que  des  plantes,  ce  dont  se  plaint  de  Lamartinière 
dans  une  lettre  du  9 janvier  1787  datée  de  Macao. 

2.  Renseignements  fournis  par  M.  Bellard,  Conservateur  des  Musées  de  Metz. 

3.  Thoüin  ne  dit  pas  qu’il  était  jardinier  au  Jardin  du  Roi  mais  il  est  donné  comme 
tel  dans  l’état  nominatif  du  personnel  de  l’Expédition  de  La  Pérouse  (Milet-Mureau 
Voyage  de  La  Pérouse,  I,  p.  4, 1797). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


97  - 


ensuite  en  8 feuillets  écolier  et  a été  publié  par  Milet-Mureau, 
l.  c.,  p.  208-232.  Le  29  juillet  1785,  le  chevalier  de  Hervieu,  direc- 
teur des  ports,  écrit  à Thoüin  pour  lui  demander  s’il  n’a  pas  quelque 
complément  à ajouter  à ce  mémoire. 

Avant  le  départ,  une  autre  correspondance  s’était  déjà  échangées 
entre  Collignon  et  Thoüin  : 

19  juin  1785,  lettre  de  Thoüin  à Collignon  ; 

20  et  22  juin,  lettres  de  Collignon  Û-Thoüin  qui  les  reçoit  le  28 
et  y répond  le  jour  même  ; 

27  juin,  lettre  de  Collignon  à Thoüin  qui  la  reçoit  le  6 juillet  et 
y répond  le  même  jour  ; 

29  juin,  lettre  de  Collignon  à Thoüin  qui  la  reçoit  le  7 juillet  et 
y répond  le  8 ; 

6 juillet,  lettre  de  Thoüin  envoyant  à Collignon  une  brochure 
de  John  Ellis  ; 

8 juillet,  lettre  de  Thoüin  faisant  parvenir  à Collignon  une  lettre 
de  Mme  L’Anglois  ; 

14  et  22  juillet,  lettres  de  Collignon  à Thoüin  auxquelles  celui-ci 
répond,  le  9 août  en  lui  recommandant  de  faire  des  envois  de 
Madère.  Thoüin  reviendra  sur  la  question  dans  une  lettre  du  5 août 
transmettant  deux  lettres  de  Mme  L’Anglois  en  invitant  Collignon 
à envoyer  des  graines  d’oignon  1 et  de  plantes  de  Madère.  Il  insistera 
encore  dans  une  lettre  du  9 août. 

Mais  entre  temps,  le  1er  août  1785,  l’expédition  a quitté  Brest. 
Collignon  et  Prévost  jeune  sont  sur  la  Boussole  commandée  par 
La  Pérouse  tandis  que  La  Martinière  est  embarqué  sur  l’Astro- 
labe, commandée  par  de  Langi.f..  Ils  emportent  une  pacotille  de 
graines  2 et  des  arbres  3 renfermés  dans  une  serre  portative  avec  la 

1.  On  sait  que  les  oignons  de  Madère,  à saveur  douce,  sucrée,  peuvent  atteindre 
jusqu’à  18  cm.  de  diamètre. 

2.  6 boisseaux  de  pépins  de  pommes,  6 boisseaux  de  poires,  6 boisseaux  de  raisin, 
8 litrons  de  groseilles,  2 boisseaux  de  noyaux  de  pêches,  1 boisseau  d’abricols, 
1 boisseau  de  prunes,  un  1/2  boisseau  de  cerises,  2 boisseaux  d’amandes,  2 boisseaux 
de  noix,  6 litrons  de  graines  de  melon,  4 litrons  de  pastèques,  4 litrons  d’artichaut, 
1 litron  de  poivre  de  Guinée,  un  1/2  boisseau  de  céleri,  un  1/2  boisseau  de  cerfeuil, 
un  boisseau  de  cresson  alénois,  4 litrons  de  persil,  1 litron  de  pourprier,  1 litron 
d’oseille,  un  1/2  boisseau  de  laitue  pommée,  1)2  boisseau  de  laitue  romaine,  un 
boisseau  de  laitue  à couper,  un  boisseau  de  chicorée  sauvage,  un  boisseau  d’oignons 
blancs  et  rouges,  2 boisseaux  de  navets,  6 litrons  de  raves  diverses,  2 litrons  de  radis, 
1 litron  d’ail,  1 litron  d'échalotte,  1 litron  de  pommes  de  terre,  2 boisseaux  de  carottes, 

3 litrons  de  Chiroui  (chervi  ?),  1 boisseau  de  panais,  1 boisseau  de  salsifis  d’Espagne, 
un  1/2  boisseau  de  Salsifis  blanc,  3 boisseaux  de  betterave,  8 boisseaux  de  blé,  4 bois- 
seaux de  maïs,  4 boisseaux  de  sarrazin,  4 boisseaux  de  riz,  4 boisseaux  d’orge, 

4 boisseaux  de  seigle,  6 boisseaux  de  pois,  6 boisseaux  de  haricots,  3 boisseaux  de 
fèves,  2 boisseaux  de  lentilles,  1 boisseau  de  pois  chiches,  2 litrons  de  lupin,  2 litrons 
de  vesce,  1 litron  de  fénu-grec,  1 litron  de  moutarde  blanche,  un  1/2  litron  d’auber- 
gine, 2 boisseaux  de  chou,  1 boisseau  de  citrouille  et  potiron,  1 litron  de  concombre, 
1 litron  de  courge,  1 litron  de  calebasse,  1 boisseau  d’arroche,  un  1/2  boisseau  de  bette, 
1/4  de  litron  de  tabac,  sans  parler  des  pommes  de  terre  prises  à Brest  et  des  patates  et 
ignames  à prendre  en  cours  de  route. 

3.  6 pommiers,  7 poiriers,  10  vignes,  3 pêchers,  5 pruniers,  4 abricotiers,  7 figuiers 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948, 


7 


— 98  — 


terre  où  ils  étaient  plantés,  celle-ci  ne  pesait  pas  moins  de  250  livres 
et  le  tout  2.330  livres. 

Le  16  août  1785,  Collignon  écrivit  à Thoüin  de  Madère  où  il 
était  arrivé  le  15,  mais  il  ne  dit  rien  des  graines  tant  demandées. 

Le  30  août  1785,  il  écrit  de  Ténérifïe  où  il  était  arrivé  le  19  et 
envoie  à Thoüin  les  graines  qu’il  a récoltées  du  16  au  30  août  par 
conséquent  à Madère  et  aux  Canaries.  Thoüin  ne  les  reçoit  que  le 
22  juin.  1786. 

Le  15  novembre  1785,  Collignon  écrit  à Thoüin  de  l’île  Sainte- 
Catherine,  sur  la  côte  du  Brésil,  disant  qu’il  voulait  envoyer  des 
graines  renfermése  dans  une  boîte  de  fer  blanc  1 mais  qu’il  n’a  pu  le 
faire,  la  caisse  de  bois  qui  devait  la  contenir  n’ayant  pas  été  faite  à 
temps. 

Le  7 février  1786,  Thoüin,  transmettant  à Colligon  une  lettre 
de  sa  mère,  lui  prodigue  tous  ses  encouragements. 

Le  14  mars  1786,  Collignon  alors^à  la  baie  de  la  Conception,  sur 
la  côte  du  Chili,  écrit  à Thoüin  en  lui  envoyant  des  graines  dans  une 
boite  de  fer  blanc  renfermée  elle-même  dans  une  caisse  de  bois. 

Le  24  novembre  1786,  Thoüin  envoie  la  réponse  à l’île  de  France 
(Maurice)  où  il  est  prévu  que  l’expédition  doit  toucher  en  1788. 

L’expédition  arrive  ensuite  à l’île  de  Pâques  où  Collignon 
sème  des  choux,  des  carottes,  betteraves,  maïs,  citrouilles  (9  avril 
1786),  à Mowée  (probablement  Maui,  l’une  des  îles  Hawaï  — on 
disait  alors  îles  Sandwich)  (mai  1786),  à Port  des  Français,  sur  la 
côte  de  l’Alaska  (juin  1786),  puis  à Monterey  sur  la  côte  de  Cali- 
fornie (septembre  1786)  où  Collignon  reconnaît  la  Grande  Absinthe, 
l’Absinthe  maritime,  l’Aurone  mâle,  l’Armoise,  le  Thé  du  Mexique, 
la  Verge  d’or  du  Canada,  l’Aster  Œil-de-Christ,  le  Mille-feuilles, 
la  Morelle  à fruit  noir,  le  Perce-pierre  (Criste-marine)  et  la  Menthe 
aquatique  2. 

Enfin  les  navires  jettent  l’encre  à Macao  le  2 janvier  1787. 

Le  28,  Collignon  écrivit  à Thoüin  en  lui  envoyant  dans  3 boites 
de  fer  blanc  renfermées  dans  une  caisse  de  bois,  les  graines  récol- 
tées « à la  baie  de  la  Conception,  à l’île  Mowée,  au  Port  des  Français, 
à Monterey  3 et  à l’île  de  Pâques  ». 

L’expédition  fait  ensuite  escale  à Manille  (22  février-9  août  1787) 
puis  en  août  1787  à la  baie  de  Castries  sur  la  côte  de  Sibérie.  C’est  là 
qu’arrive  à Collignon  un  grave  accident  : ayant  voulu  faire  du  feu, 

6 cerisiers,  2 oliviers,  2 cognassiers,  1 mûrier,  2 châtaigniers,  1 amandier,  2 framboi- 
siers, et  même  des  rosiers  et  des  lilas. 

1.  Il  en  avait  emporté  24  de  différentes  tailles  depuis  10  X 8 X 6 pouces  jusqu’à 
20  X 16  X 12  pouces. 

2.  Milet-Mureau,  /.  c.,  II,  p.  281. 

3.  Parmi  les  espèces  que  contenait  cet  envoi  se  trouvait  le  type  d’un  genre  nouveau 
de  Nyctaginacées  que  de  Jussieu  décrivit  sous  le  nom  d’Abronia  (Généra  plantarum , 
p.  448)  et  que  Lamarck  figura  dans  ses  Jlluetationes  Generum , p.  105. 


99  — 


« il  fit  imprudemment  usage  de  poudre  pour  l’allumer  ; le  feu  se 
communiqua  à sa  poire  à poudre  qu’il  tenait  à la  main  ; l’explosion 
lui  brisa  l’os  du  pouce  et  il  fut  si  grièvement  blessé,  qu’il  n’a  dû  la 
conservation  de  son  bras  qu’à  l’habileté  de  M.  Rollin,  le  chirurgien- 
major  1.  » 

Elle  remonte  ensuite  au  Kamtchatka  d’où,  le  26  sptembre 
Colligon  écrit  à Thoüin  une  lettre  qui  manque  dans  sa  correspon- 
dance. 

Les  navires  s’arrêtent  ensuite  aux  îles  des  Navigateurs  (îles 
Samoa)  où  Collignon  et  La  Martinière  récoltent  des  plantes  2 
(9  décembre),  à l’île  Maouna  où  une  partie  des  équipages  dont  de 
Langle  commandant  V Astrolabe  et  11  membres  des  équipages  furent 
massacrés  par  les  indigènes  et  Collignon  blessé  le  11  décembre. 
Les  navires  passent  ensuite  aux  îles  des  Amis  (îles  Fidji)  en  décem- 
bre 1787,  puis  à l’île  Norfolk  (13  janvier  1788)  et  arrivent  le  26  jan- 
vier à Botany  bay,  en  Australie,  un  peu  au  sud  de  l’endroit  où 
s’élève  maintenant  Melbourne. 

Le  15  février  1788,  Collignon  écrit  à Thoüin  pour  lui  raconter 
le  massacre  de  Maouna  et  lui  dire  qu’il  a reçu  plusieurs  blessures, 
qu’il  est  maintenant  guéri  mais  qu’il  lui  reste  « une  grande  difformité 
et  une  incommodité  de  la  main  droite  ». 

Il  mentionne  qu’il  continue  à rédiger  son  journal  de  voyage  mais 
que,  conformément  aux  ordres  de  La  Pérouse,  il  ne  l’envoie  pas 
en  Europe  3. 

Et  c’est  déjà  le  mystère  qui  commence  à planer  sur  l’expédition 
dont  on  n’aura  plus  de  nouvelles. 

Suivant  les  instructions,  elle  devait  aller  de  Botany  Bay  aux  îles 
des  Amis  (îles  Fidji),  à la  Nouvelle-Calédonie,  aux  Santa  Cruz,  aux 
îles  de  Mandana  ou  d’Egmont,  de  Carteret,,  Arsacides  (îles  Salo- 
mon), de  la  Louisiade,  chercher  un  nouveau  détroit  entre  la  Nou- 
velle-Guinée et  la  Nouvelle-Hollande  (Australie),  visiter  le  Golfe  de 
Carpentarie,  longer  la  côte  occidentale,  enfin  remonter  au  nord 
pour  être  à l’île  de  France  en  décembre  1788. 

C’est  seulement  en  1827  que  Dillon  puis  Dumont  d’URViLLE 
eurent  la  preuve  que  l 'Astrolabe  et  la  Boussole  s’étaient  brisées  sur 

1.  Journal  de  La  Pérouse  publié  par  Milet-Mureau,  l.  c.,  III,  p.  78. 

2.  L.  c.,  p.  235. 

3.  Les  instructions  donnée  par  le  Roi  à La  Pérouse  le  26  juin  1785  spécifiaient  en 
effet  : 

« 4°  avant  de  rentrer  au  port  de  Brest  au  terme  du  voyage  ou  avant  d’arriver  au  Cap 
de  Bonne  Espérance  s’il  est  dans  le  cas  d’y  faire  relâche,  le  sieur  de  La  Pérouse  se 
fera  remettre  tous  les  journaux  qui  auraient  été  tenus...  Il  enjoindra  de  garder  le  silence 
absolu...  sur  les  découvertes  qui  auraient  été  faites  et  exigera  [des  membres  des  équi- 
pages] leur  parole.  Mais  il  les  assurera,  au  surplus,  que  leurs  journaux  et  papiers  leur 
seront  rendus.  » 


100  — 


les  récifs  de  Vanikoro,  l’une  des  Santa  Cruz  et  avaient  ainsi  suivi 
depuis  Botany  Bay  la  route  qui  leur  avait  été  tracée. 

Mais  que  devinrent  les  équipages  ? Une  partie  ne  disparut-elle 
pas  dans  le  naufrage  ? Furent-ils  massacrés  par  les  indigènes  ? 
Après  avoir  construit  une  embarcation  avec  les  débris  des  frégates, 
partirent-ils,  ainsi  qu’on  l’a  dit,  pour  gagner  le  continent  ou  tout 
au  moins  l’Australie  et  disparurent-ils  en  mer  ? Nul  ne  le  saura 
jamais. 

Et  pendant  ce  temps  la  mère  et  la  sœur  de  Collignon  tombaient 
dans  la  misère  et  étaient  obligées  de  s’adresser  à la  générosité  de 
Thoüin. 

Néanmoins  Pirolle,  dans  son  Horticulteur  français,  dit  que 
C.  de  Tschudy  donna  le  nom  de  Collignon  à une  greffe  spéciale 
que  ce  célèbre  messin  avait  imaginé. 

Sources  : Bibliothèque  générale  du  Muséum,  fonds  mss.,  dossier  du 
voyage  de  La  Pérouse. 

Archives  nationales,  fonds  Muséum  AJ15,  liasse  Voyages  et  Missions 
Milet-Mureau  (L.  A.)  : Voyage  de  La  Pérouse,  4 vol.  in-4°  et  1 album 
in-folio,  1797.  Une  édition  en  4 vol.,  in-8°  et  1 carte  a parue  en  1798. 


Classification  des  Apocynacées  ■.  X,  genre  ><  Mandevilla  » 
Par  M.  Pichon. 


Le  travail  de  base  sur  lequel  doit  actuellement  s’appuyer  toute 
étude  sur  le  genre  Mandevilla  est  la  monographie  de  Woodson  : 
« The  American  Généra  of  Echitoideae  » (2),  à laquelle  se  rapportent 
presque  toutes  les  références  données  dans  cette  note. 

Woodson  (2,  p.  624,  clef)  distingue  les  genres  Mandevilla  et 
Macrosiphonia  par  les  caractères  suivants  : « Mandevilla  : Flowers 
hemeranthous  ; stigma  umhraculiform  ; lianas,  or  infrequently 
suffrutescent  herbs  ; Macrosiphonia  : Flowers  nyctanthous  or  ves- 
pertine  ; stigma  subglochidiate  ; suffrutescent  herbs  ».  Plus  loin, 
cependant,  il  remarque  (2,  p.  778)  : « The  existing  distinctions  bet- 
ween  Macrosiphonia  and  Mandevilla  are  extremely  tenuous  ». 

En  fait,  ces  différences  sont  plus  que  faibles  : ('lies  sont  inexis- 
tantes. On  connaît  un  Macrosiphonia  frutescent  (M.  Hesperia  I.  M. 
Johnston)  ; d’autre  part,  il  n’y  a pas  moins  de  25  espèces  de  Mande- 
villa suffrutescentes.  L’appareil  stigmatique  des  Macrosiphonia 
est,  dans  les  moindres  détails,  le  même  que  celui  des  Mandevilla. 
Enfin,  si  Woodson  indique  l’heure  d’ouverture  des  fleurs  dans  les 
diagnoses  spécifiques  des  Macrosiphonia  de  l’Amérique  du  Nord  et 
du  Mexique  (sous-genre  T elosiphonia  Woodson),  il  ne  donne  aucune 
indication  dans  celles  des  Macrosiphonia  de  l’Amérique  du  Sud  (sous- 
genre  Eumacrosiphonia  Woodson)  ; en  réalité,  les  observations 
in  vivo  semblent  faire  défaut  pour  ce  dernier  groupe.  Comme  aucune 
autre  différence  n’apparaît  entre  les  deux  prétendus  genres,  il  est 
clair  que  les  Macrosiphonia  sont  des  Mandevilla. 

Pris  isolément,  les  deux  sous-genres  de  Macrosiphonia  se  distin- 
guent cependant  des  Mandevilla  tels  que  les  comprend  Woodson, 
le  premier  [T elosiphonia)  par  la  brièveté  des  poils  infrastaminaux,  le 
second  ( Eumacrosiphonia ) par  l’allongement  démesuré  du  tube  de 
la  corolle  et  par  le  pollen  énorme.  Les  caractères  de  l’indument  sous- 
staminal  et  du  pollen  n’ont  jamais  été  notés  jusqu’ici  et  paraissent 
avoir  une  valeur  systématique  de  premier  ordre.  Les  différences 
qui  viennent  d’être  énoncées  permettent  de  conserver -ces  deux  sous- 
genres  comme  sous-groupes  du  genre  Mandevilla  élargi,  sous- 
groupes  qui  seront  pour  nous  des  sections,  car  le  concept  de  sous- 
genre  dans  les  travaux  de  Woodson  correspond  à celui  de  section 
dans  la  hiérarchie  que  nous  avons  adoptée  dans  toute  la  série  « Clas- 
sification des  Apocynacées  ». 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


102  — 


Quant  au  sous-genre  Exothostemon  du  genre  Mandevilla,  il  s’éloigne 
autant  des  Eumandevilla  que  les  Macrosiphonia  eux-mêmes.  Ici 
également,  le  pollen  est  de  taille  géante,  caractère  déjà  signalé  par 
Markgraf  (1,  p.  85). 

Au  total,  le  genre  Mandevilla  peut  se  subdiviser  en  4 sections 
correspondant  aux  sous-genres  de  Woodson,  et  dont  les  noms  sont 
d’ailleurs  partiellement  à modifier  en  conformité  avec  les  règles  de 
la  nomenclature  : 

1.  Tube  de  la  corolle  actinomorphe.  Calice  à écailles  presque  toujours 
alternisépales  (isolées  ou  en  groupes)  ou  réparties  sur  toute  la  largeur 
des  sépales  (isolées  et  épisépales  chez  M.  juniformis).  Glandes  foliaires 
presque  toujours  reléguées  à la  base  de  la  nervure  médiane  (rarement 
absentes  ; disséminées  le  long  de  la  nervure  médiane  chez  M.  congesta 
et  M.  callista). 

2.  Pédicelles  1 bien  développés.  Filets  peu  proéminents.  Pollen  de 
26-93  p. 

3.  Fleurs  s’ouvrant  le  jour.  Indûment  infrastaminal  formé  de  poils 
très  longs.  (Tube  de  la  corolle  de  4-62  mm.  de  long,  dont  2-30  mm. 

pour  la  portion  inférieure) 1.  Orthocaulon. 

3’.  Fleurs  s’ouvrant  le  soir  ou  la  nuit.  Indûment  infrastaminal  formé 
de  poils  très  courts.  (Tube  de  la  corolle  de  20-115  mm.  de  long, 
dont  10-90  mm.  pour  la  portion  inférieure) . . 2.  Telosiphonia. 

2’.  Pédicelles  nuis  ou  subnuis  (toujours  moins  de  2 fois  plus  longs  que 
larges).  Filets  fortement  saillants  à l’intérieur  du  tube.  Pollen  de 
116-173  p.  (Tube  de  la  corolle  de  63-165  mm.  de  long,  dont  45-140  mm. 

pour  la  portion  inférieure) 3.  Megasiphon. 

T.  Tube  de  la  corolle  zygomorphe,  légèrement  arqué-gibbeux  dans  la 
portion  inférieure.  Calice  à écailles  isolées  et  épisépales.  Glandes  foliaires 
disséminées  le  long  de  la  nervure  médiane 4.  Exothostemon. 

Sect.  1.  Orthocaulon  (A.  DC.)  nov. 

Gen.  Mandevilla  Lindl.,  Bot.  Reg.,  n.  s.,  III  (1840),  pl.  7.  — - Echites 
sect.  Orthocaulon  A.  DC.,  in  DC.,  Prodr.,  VIII  (1844),  p.  468.  — Gen. 
Laseguea  A.  DC.,  ibid.,  p.  481.  — Gen.  Dipladenia  A.  DC.,  ibid.,  p.  481.  — - 
Dipladenia  sect.  Eudipladenia  A.  DC.,  ibid.,  p.  481.  — Dipladenia  sect. 
Micradenia  A.  DC.,  ibid.,  p.  485.  — Gen.  Heterothrix  M.  Arg.,  in  Mart., 
Fl.  Brasil.,  VI,  i (1860),  p.  133.  — Gen.  Prestoniopsis  M.  Arg.,  in  Bot. 
Zeit.,  XVIII  (1860),  p.  22.  — Dipladenia  sect.  Erythrechites  Benth.  et 
Hook.  f.,  Gen.  Pl.,  II,  ii  (1876),  p.  726.  — Dipladenia  sect.  Leucechites 
Benth.  et  Hook.  f.,  ibid.  — Dipladenia  sect.  Prestoniopsis  (M.  Arg.)  Benth. 
et  Hook.  f.  2,  ibid.  — Gen.  Micradenia  (A.  DC.)  Miers  3,  Apoc.  S.  Am. 

1.  La  longueur  des  pédicelles  s’entend  pour  la  distance  qui  sépare  la  bractée  du 
calice  ; cette  remarque  est  utile  dans  le  cas  des  fleurs  solitaires  qui,  même  sans 
pédicelle  (bractéées  au  voisinage  immédiat  du  calice),  peuvent  être  longuement 
pédonculées. 

2.  Section  signée,  par  inadvertance,  « K.  Sch.  »,  in  Engler  et  Prantl,  Nat.  Pflanzen- 
fam.,  IV,  ii  (1895),  p.  169. 

3.  Genre  attribué  par  Miers  à A.  de  Candolle,  qui,  en  réalité,  n’en  faisait  qu’une 
. section  de  Dipladenia. 


— 103  — 


(1878),  p.  158.  — Gen.  Homaladenia  Miers,  ibid.,  p.  164.  — Echites  sect. 
Heterothrix  (M.  Arg.)  H.  Bn.,  Ilist.  PI.,  X (1891),  p.  215.  — Echites  sect. 
Mandevilla  (Lindl.)  H.  Bn.,  ibid.,  p.  215. — Dipladenia  sect.  Homaladenia 
(Miers)  II.  Bn.,  ibid.,  p.  217.  — Mandevilla  sect.  1 nfundibulif ormes  K. 
Sch.,  in  Engler  et  Prantl,  Nat.  Pflanzenfam.,  IV,  ii  (1895),  p.  171.  — 
Gen.  Mandevillea  O.  K.,  in  Post  et  O.  K.,  Lex.  (1904),  p.  349.  — • Mande- 
villa subg.  Eumandevilla  Woodson,  in  Ann.  Mo.  Bot.  Gard.,  XX  (1933), 
p.  647.  — Mandevilla  subg.  Eumandevilla  sect.  Tubifloræ  Woodson,  ibid., 
p.  647.  — Mandevida  subg.  Eumandevilla  sect.  Torosæ  Woodson,  ibid., 
p.  655.  — Mandevilla  subg.  Eumandevilla  sect.  Montanæ  Woodson,  ibid., 
p.  661.  — Mandevilla  subg.  Eumandevilla  sect.  Tenuifoliæ  Woodson, 
ibid.,  p.  679.  — Mandevilla  subg.  Eumandevilla  sect.  Laxæ  Woodson, 
ibid.,  p.  682. 

Glandes  foliaires  presque  toujours  reléguées  à la  base  de  la  nervure 
médiane,  rarement  absentes  ou  (chez  M.  congesta  et  M.  callista)  dissé- 
minées le  long  de  la  nervure  médiane.  Pédicelles  bien  développés.  Fleurs 
s’ouvrant  le  jour.  Calice  à écailles  presque  toujours  alternisépales  (isolées 
ou  en  groupes)  ou  réparties  sur  toute  la  largeur  des  sépales  (isolées  et 
épisépales  chez  M.  funiformis , manquant  parfois  chez  Al.  crassinoda). 
Tube  de  la  corolle  de  4-62  mm.  de  long  (dont  2-30  mm.  pour  la  portion 
inférieure),  actinomorphe  ; villosité  infrastaminale  formée  de  poils  très 
longs,  Filets  peu  proéminents.  Pollen  de  26-67  p.,  à 3-4  pores. 

82  esp.,  de  l’Amérique  du  Sud,  de  l’Amérique  centrale  continen- 
tale et  de  la  Jamaïque.  — Etudiées  : M.  Syrinx  Woodson,  M.  torosa 
(Jacq.)  Woodson,  M.  Karwinskii  (M.  Arg.)  Hemsl.,  M.  foliosa  (M. 
Arg.)  Hemsl.,  M.  montana  (H.  B.  K.)  Mgf.,  M.  riparia  (H.  B.  K.) 
Woodson,  M.  pycnantha  (Steud.)  Woodson,  M.  Pentlandiana  (A. 
DC.)  Woodson,  M.  erecta  (Vell.)  Woodson,  M.  congesta  (H.  B.  K.) 
Woodson,  M.  tenuifolia  (Mikan)  Woodson,  M.  Myriophyllum 
(Taub.)  Woodson,  M.  oaxacana  (A.  DC.)  Hemsl.,  M.  Andrieuxii 
(M.  Arg.)  Hemsl.,  M.  Bridgesii  (M.  Arg.)  Woodson,  M.  laxa  (R.  et 
P.)  Woodson,  M.  funiformis  (Vell.)  K.  Sch.,  Al.  Martiana  (Stadelm.) 
Woodson,  Al.  crassinoda  (Gardn.)  W7oodson,  M.  fragrans  (Stadelm.) 
Woodson,  AI.  lucida  Woodson,  M.  Sellowii  (M.  Arg.)  Woodson, 
M.  urophylla  (Hook.  f.)  Woodson,  M.  venulosa  (M.  Arg.)  Woodson, 
M.  atroviolacea  (Stadelm.)  Woodson,  Al.  pendula  (Ule)  Woodson, 
M.  illustris  (Vell.)  Woodson,  M.  velutina  (Mart.)  Woodson,  M.  linea- 
ris  (M.  Arg.)  Woodson,  M.  coccinea  (Hook.  et  Arn.)  Woodson, 
M.  spigeliaeflora  (Stadelm.)  Woodson.  — Vues  mais  non  étudiées  : 
M.  hogotensis  (H.  B.  K.)  W7oodson,  M.  angustifolia  (Malme)  Woodson, 
M.  permixta  Woodson.  — — Non  vues  : M.  tubiflora  (Mart.  et  Gai.) 
Woodson,  M.  acutiloha  (A.  DC.)  Woodson,  M.  Donnell- Smithii 
Woodson,  M.  platydactyla  Woodson,  M.  Rosana  (Donn.-Sm.) 
Woodson,  M.  subscorpioidea  Woodson,  M.  sertuligera  Woodson, 
M.  mexicana  (M.  Arg.)  Woodson,  M.  apocynifolia  (A.  Gray)  Woodson, 
M.  scutifolia  W oodson,  M.  callacatensis.Mgl.,  M.  Jamcsonii  Woodson, 


— 104  — 


AI.  subsessilis  (A.  DC.)  Woodson,  M.  fragilis  Woodson,  M.  cerco- 
phylla  Woodson,  M.  brackyloba  (M.  Arg.)  Woodson,  Al.  Achres- 
togijne  (Woodson),  AI.  subpaniculata  Woodson,  M.  Berretoi  Mgf., 
M.  convolvulacea  (A.  DC.)  Hcmsl.,  AI.  cquatoriaUs  Woodson,  Al.  albo- 
viridis  (Rusbv)  Woodson,  M.  veraguascnsis  (Seem.)  Hemsl.,  M.  glah- 
dulosa  (R.  et  P.)  Woodson,  M.  subcordata  Rusby,  M.  grata  Woodson, 
M.  Luetzelburgii  (Ross  .et  Mgf.)  Woodson,  M.  callista  Woodson, 
AI.  surinamensis  (Pulle)  Woodson,  AI.  Aloricandiana  (A.  DC.), 
Woodson,  M.  eximia  (Hemsl.)  Woodson,  M.  splendens  (Hook.  f.) 
Woodson,  AI.  oblongifolia  (Woodson)  Woodson,  AI.  . collium 
Woodson,  M.  pulchra  Woodson,  Al.  superba  Herzog,  Al.  minor 
Woodson,  Al.  cereola  Woodson,  M.  Pittieri  Woodson,  M.  boliviensis 
(Hook.  f.)  Woodson,  Al.  bella  (Pittier)  Woodson,  M.  Aluelleri 
Woodson,  Al.  Sanderi  (Hemsl.)  Woodson,  Al.  immaculata  Wood- 
son, M.  urceolata  Mgf.  M.  sancta  (Stadelm.)  Woodson,  Al.  cuspi- 
data  (Rusby)  Woodson,  Al.  Bradei  Mgf. 

Soulignons  l’immense  progrès  qu’a  apporté  la  monographie  de 
Woodson,  en  mettant  de  l’ordre  dans  un  groupe  aussi  complexe 
que  celui  des  Echitoïdées  d’Amérique.  Il  est  acquis  notamment, 
depuis  la  publication  de  cette  monographie,  que  les  prétendus  genres 
Dipladenia,  Eriadenia  et  Lciseguea,  admis  jusqu’alors  par  tous  les 
systématiciens,  se  confondent  avec  le  genre  Mandevilla.  Rien  n’est 
à modifier  dans  la  teneur  des  grandes  subdivisions  des  genres  Alan- 
devilla  et  Macros iphonia  telles  que  les  a établies  Woodson.  On  ne 
saurait  donc  trop  insister  sur  les  mérites  de  l’ouvrage  en  question, 
disons-le  une  fois  pour  toutes  ; les  inexactitudes  que  nous  allons 
relever,  car  c’est  là  l’objet  principal  du  présent  travail,  ne  doivent 
en  rien  les  éclipser. 

Woodson  (2,  p.  647)  répartit  les  espèces  de  son  sous-genre  Euman- 
devilla  en  5 sections  : Tubifloræ,  Torosæ,  Tenuifoliæ,  Montanæ  et 
Laxæ.  Nous  ne  pouvons  conserver  ces  subdivisions,  même  comme 
séries. 

Tout  d’abord,  il  est  illogique  de  séparer  les  trois  premières  par  le 
port  (lianoïde  ou  sufîrutescent)  et  le  nombre  de  pièces  du  disque 
(2  ou  5),  alors  que  dans  la  quatrième  coexistent  des  espèces  qui  se 
distinguent  entre  elles  par  ces  mêmes  caractères.  Les  trois  premières 
sections  ont  des  anthères  auriculées  à la  base  et  la  quatrième,  des 
anthères  simplement  tronquées  ou  émarginées  à la  base  ; mais  dans 
la  cinquième,  on  trouve,  en  mélange,  des  espèces  à anthères  tron- 
quées et  des  espèces  à anthères  auriculées,  espèces  d’ailleurs  variées 
par  le  port  et  le  nombre  des  pièces  du  disque.  Si  certains  caractères 
sont  considérés  comme  caractères  de  sections,  ne  doivent-ils  pas  le 
rester  dans  le  groupe  entier  tant  qu’ils  présentent  une  constance 
bien  établie,  ce  qui,  d’après  le  monographe,  est  le  cas  ici  ? 

Mais  ce  dernier  point  est  contestable.  En  effet,  si  les  observations 


— 105  - 


de  Woodson  sont  exactes,  il  faut  bien  admettre  que  plusieurs  carac- 
tères réputés  fixes  ne  le  sont  pas,  car  nos  propres  observations 
contredisent  sur  certains  points  les  descriptions  données  par  le  mono- 
graphe. Ces  contradictions  peuvent  porter  sur  des  caractères  pure- 
ment spécifiques  ; c’est  ainsi  que  nous  trouvons  l’ovaire  pubescent 
chez  M.  Syrinx  ( Pringle  6329)  où  il  est  décrit  comme  glabre.  Mais, 
chose  plus  grave,  elles  portent  quelquefois  sur  les  caractères  mêmes 
qui  définissent  les  sections  de  Woodson  : nous  trouvons  la  corolle 
hypocratérimorphe  chez  les-  AI.  ( Laxæ ) lucida  ( Glaziou  12955)  et 
coccinea  ( Glaziou  15216)  ; les  anthères  subtronquées  à la  base  chez 
les  M.  ( Tubifloræ ) Syrinx  ( Pringle  6329)  et  M.  ( Torosæ ) Karwinskii 
( Purpus  4613),  profondément  échancrées-biauriculées  au  contraire 
chez  M.  ( Montanae ) pycnantha  ( A . St.-llilaire  B'  917)  ; enfin  le 
disque  aussi  haut  que  l’ovaire  chez  les  M.  ( Torosæ ) foliosa  ( Debeaux 
s.  n.)  et  M.  {Montanae)  erecta  ( Riedel  s.  n.).  On  ne  saurait  nous  .^bjecter 
des  erreurs  de  détermination,  car,  à l’exception  de  Glaziou  15216 
et  d’M.  St.-IJilaire  B’  917,  les  numéros  en  question  sont  cités  par 
Woodson  dans  ses  listes  d’exsiccata  ou  portent  une  étiquette  écrite 
de  sa  main. 

Quand  on  saura  enfin  qu’il  existe  tous  les  intermédiaires  imagi- 
nables entre  anthères  tronquées  et  anthères  profondément  échancrées- 
biauriculées  à la  base,  intermédiaires  qui  rendent  toute  coupure 
arbitraire  et  forcément  imprécise,  on  comprendra  pourquoi  les 
« sections  » du  monographe  ne  peuvent  être  maintenues. 

Peut-être  pourrait-on  utiliser  avec  avantage  trois  caractères  qui 
n’ont  pas  été  notés  jusqu’ici  : la  présence  ou  l’absence  d’un  indûment 
suprastaminal,  la  présence  ou  l’absence  (ou  l’extrême  réduction)  d’un 
indûment  sur  les  filets  et  la  base  des  connectifs,  et  le  nombre  de 
rangées  d’ovules  dans  chaque  carpelle.  Ces  trois  caractères  paraissent 
présenter  une  certaine  fixité  dans  les  groupes  restreints  d’espèces 
voisines.  Autre  caractère  intéressant,  mais  à une  échelle  plus  réduite, 
le  nombre  de  pores  du  pollen  (soit  3,  soit  4,  soit  3 et  4 en  mélange) 
permettrait  peut-être  de  séparer,  dans  certains  groupes,  les  espèces 
affines. 

Nous  n’avons  malheureusement  ni  le  temps,  ni  le  matériel  suffisant 
pour  reprendre  dans  le  détail  la  mise  en  ordre  des  espèces  de  la 
section  Orthocaulon.  Nous  laissons  donc  à un  monographe  ultérieur 
le  soin  de  refondre  le  système  de  cet  ensemble  confus  et  de  bien 
mettre  en  lumière  quels  sont  les  caractères  vraiment  constants 
et  sur  lesquels  on  peut  fonder,  en  toute  sécurité,  les  espèces  et  les 
groupes  d’espèces. 

Sect.  2.  Telosiphonia  (Woodson)  nov. 

— Macrosiphonia  subg.  Telosiphonia  Woodson,  in  Ann.  Mo.  Bot.  Gard., 
XX  (1933),  p.  778. 

Glandes  foliaires  reléguées  à la  base  de  la  nervure  médiane.  Pédicelles 


— 106  — 


bien  développés.  Fleurs  s’ouvrant  le  soir  ou  la  nuit.  Calice  à écailles  dis- 
posées en  groupés  alternisépales  ou  réparties  spr  toute  la  largeur  des 
sépales.  Tube  de  la  corolle  de  20-115  mm.  de  long  (dont  10-90  mm.  pour  la 
portion  inférieure),  actinomorphe  ; pubescence  infrastaminale  formée  de 
poils  très  courts.  Filets  peu  proéminents.  Pollen  de  46-93  p,  à 4-5  pores. 

6 esp.,  du  S.  des  Etats-Unis  et  du  Mexique.  — - Etudiées  : M. 
Brachysiphon  (Torr.)  comb.  nov.  [Echites  Brachysiphon  Torr.  ; 
Macrosiplionia  Brachysiphon  (Torr.)  A.  Gray],  M.  hypoleuca  (Benth.) 
comb.  nov.  [ Echites  hypoleuca  Benth.  ; Macrosiphonia  hypoleuca 
(Benth.)  M.  Arg.  ; etc.],  M.  Macrosiphon  (Torr.)  comb.  nov.  [Echites 
Macrosiphon  Torr.  ; Macrosiphonia  Macrosiphon  (Torr.)  A.  A. 
Heller  ; etc.].  — Vue  mais  non  étudiée  : M.  lanuginosa  (Mart.  et 
Gai.)  comb.  nov.  \Echites  lanuginosa  Mart.  et  Gai.  ; Macrosiphonia 
lanuginosa  (Mart.  et  Gai.)  Hemsl.  ; etc.].  ■ — Non  vues  : Macrosi- 
phoniaWoodsoniana<ütax\à\.,  Macrosiphonia  Hesperia  I.  M.  Johnston. 

Pollen  à 5 pores  chez  M.  hypoleuca  et  M.  Macrosiphon,  à 4 pores 
chez  M.  Brachysiphon. 

Woodson  (2,  p.  778)  mettait  en  doute  l’homogénéité  du  genre 
Macrosiphonia  et  l’affinité  directe  des  Telosiphonia  pour  les  Eumacro- 
siphonia  (nos  Megasiphon).  La  tendance  du  pollen  à acquérir 
5 pores,  commune  à ces  deux  groupes,  permet  d’affirmer  que  cette 
affinité  est  réelle,  malgré  une  curieuse  discontinuité  dans  la  répar- 
tition géographique. 

Les  Telosiphonia  diffèrent  néanmoins  profondément  des  Mega- 
siphon, non  seulement  par  le  développement  des  pédicelles,  seul 
caractère  constant  mentionné  par  Woodson,  mais  également  par  la 
réduction  de  findument  infrastaminal,  l’effacement  des  filets  et  la 
taille  plus  réduite  du  pollen.  Par  la  longueur  moyenne  du  tube  de  la 
corolle,  ils  font  la  transition  des  Orthocaulon  aux  Megasiphon. 

Sect.  3.  Megasiphon  (A.  DC.)  nov. 

— - Echites  sect.  Megasiphon  A.  DC.,  in  DC.,  Prodr.,  VIII  (1844),  p.  471. 
— Gen.  Macrosiphonia  M.  Arg.,  in  Mart.,  Fl.  Brasil.,  VI,  i (1860),  p.  137  ; 
non  Duby  (1844;  Primulac.): — Echites  sect.  Macrosiphonia  M.  Arg.  l, 
ibid.  — Macrosiphonia  subg.  Eumacrosiphonia  Woodson,  in  Ann.  Mo.  Bot. 
Gard.,  XX  (1933),  p.  784. 

Glandes  foliaires  reléguées  à la  base  de  la  nervure  médiane.  Pédicelles 
nuis  ou  subnuis.  Fleurs  s’ouvrant  le  soir  ou  la  nuit  (?).  Calice  à écailles 
réparties  sur  toute  la  largeur  des  sépales.  Tube  de  la  corolle  de  63-165  mm. 
de  long  (dont  45-140  mm.  pour  la  portion  inférieure),  actinomorphe; 
villosité  infrastaminale  formée  de  poils  très  longs.  Filets  fortement  sail- 
lants à l’intérieur  du  tube.  Pollen  de  116-173  p.,  à 4-5  pores. 

1.  Nom  attribué  par  Müller  Argoviensis  à A.  de  Candolle,  qui,  en  réalité,  écri- 
vait Megasiphon  et  non  Macrosiphonia. 


107 


5 esp.,  du  Brésil  central  et  méridional,  du  Paraguay,  de  l’Uruguay 
et  dë  l’Argentine  septentrionale.  — Etudiées  : M.  Martii  (M.  Arg.) 
comb.  nov.  (Macrosiphonia  Martii  M.  Arg.),  M.  petraea  (A.  St. 
Iiil.)  comb.  nov.  [Echites  petraea  A.  St.-Hil.  ; Macrosiphonia  petraea 
(A.  St.-Hil.)  K.  Sch.  ; etc.],  M.  Velame  (A.  St.-Hil.)  comb.  nov. 
[Echites  Velame  A.  St.-Hil.  ; Macrosiphonia  Velame  (A.  St.-Hil.) 
M.  Arg.],  M.  longiflora  (Desf.)  comb.  nov.  [ Echites  longiflora  Desf.  ; 
Macrosiphonia  longiflora  (Desf.)  M.  Arg.  ; etc.].  — - Vue  mais  non 
étudiée  : M.  virescens  (A.  St.-Hil.)  comb.  nov.  [. Echites  virescens 
A.  St.-Hil.  ; Macrosiphonia  virescens  (A.  St.-Hil.)  M.  Arg.]. 

Le  pollen  observé  était  à 5 pores  chez  M.  Martii  et  M.  Velame, 
à 4-5  pores  en  mélange  chez  M.  petraea  et  M.  longiflora. 

Woodson  admet,  chez  M.  petraea,  deux  variétés  : Macrosiphonia 
petraea  var.  typica  Woodson  et  Macrosiphonia  petraea  var.  minor 
(Hook.)  Woodson  [=  var.  pinifolia  (A.  St.-Hil.)  Woodson],  Le 
matériel  de  l’herbier  du  Muséum  de  Paris,  plus  abondant  (33 
numéros)  que  celui  du  monographe,  montre  tous  les  degrés  de 
transition  entre  ces  deux  prétendues  variétés,  qu’il  faut  par  con- 
séquent abandonner. 

Sect.  4.  Exothostemon  (G.  Don)  nov. 

— Gen.  Exothostemon  G.  Don,  Gen.  Hist.  Dichlam.  PI.,  IV  (1838), 
p.  82.  — Gen.  Amblyanthera  M.  Arg.,  in  Mart.,  Fl.  Brasil.,  VI,  i (1860), 
p.  141  ; non  Bl.  (1849  : Melastom.).  — Gen.  Eriadenia  Miers,  Apoc.  S.  Am. 
(1878),  p.  117.  — Echites  sect.  Amblyanthera  (M.  Arg.)  H.  Bn.,  Hist.  PI., 
X (1891),  p.  215.  — Echites  sect.  Exothostemon  (G.  Don)  H.  Bn.,  ibid., 
p.  216.  — Mandevilla  sect.  Tubulosæ  K.  Sch.,  in  Engler  et  Prantl,  Nat. 
Pflanzenfam.,  IV,  ii  (1895),  p.  170.  — Mandevillea  sect.  Amblyanthera 
(M.  Arg.)  O.  K.,  in  Post  et  O.  K.,  Lex.  (1904),  p.  349.  — Mandevillea  sect. 
Tubomandevillea  O.  K.,  ibid.  — Mandevillea  sect.  Eriadenia  (Miers)  Mgf., 
in  Notizbl.  Bot.  Gart.  Berlin,  IX  (1924),  p.  85.  — Mandevilla  subg.  Exo- 
thostemon (G.  Don)  Woodson,  in  Ann.  Mo.  Bot.  Gard.,  XX  (1933),  p.  737. 

Glandes  foliaires  disséminées  le  long  de  la  nervure  médiane.  Pédicelles 
bien  développés  ou  nuis.  Fleurs  s’ouvrant  le  jour  (?).  Calice  à écailles 
isolées  et  épisépales.  Tube  de  la  corolle  de  15-70  mm.  de  long  (dont  9-35  mm. 
pour  la  portion  inférieure),  zygomorphe,  à portion  inférieure  légèrement 
arquée  vers  l’avant  et  renflée-gibbeuse  vers  l’arrière  ; villosité  infrastami- 
nale  formée  de  poils  très  longs.  Filets  peu  ou  fortement  saillants  à l’inté- 
rieur du  tube.  Pollen  de  76-133  p.,  à 4 pores. 

33  esp.,  de  l’Amérique  du  Sud,  de  l’Amérique  centrale  continen- 
tale, de  Tobago  et  de  la  Trinité.  — Etudiées  : M.  suhspicata  (Vahl) 
Mgf.,  M.  suhsagittata  (R.  et  P.)  Woodson,  M.  scabra  (R.  et  Sch.) 
K.  Sch.,  M.  hirsuta  (A.  Rich.)  K.  Sch.  — t Vues  mais  non  étudiées  : 
M.  villosa  (Miers)  Woodson,  M.  Fendleri  (M.  Arg.)  Woodson, 
M.  hracteata  (H.  B.  K.)  O.  K.,  M.  lancifolia  Woodson,  M.  anceps 


— 108  — 


Woodson,  M.  Spruceana  (M.  Arg.)  K.  Sch.  - — Non  vues  : M.  anlen- 
nacea  (A.  DC.)  K.  Sch.,  M.  bracteosa  (Rusby)  Woodson,  M.  Pavonii 
(A.  DC.),  Woodson,  M.  lasiocarpa  (A.  DC.),  Malme,  M.  Krukovii 
Woodson,  M.  mollissima  (H.  B.  K.)  K.  Sch.,  M.  rugosa  (Benth.) 
Woodson,  M.  symphitocarpa  (G.  F.  W.  Mey.)  Woodson,  M.  lepto- 
phylla  (A.  DC.)  K.  Sch.,  M.  rutila  Woodson,  M.  Schlimi  (M.  Arg.) 
Woodson,  M.  Trianæ  Woodson,  M.  scaberula  N.  E.  Br.,  M. 
Sagittarii  Woodson,  M.  Sandtvithii  Woodson,  M.  Moritziana  (M. 
Arg.)  Donn.-Sm.,  M.  polyantha  K.  Sch.,  M.  caurensis  Mgf., 
M.  Vanheurcltii  (M.  Arg.)  Mgf.,  M.  Ulei  Mgf.,  M.  subcarnosa 
(Benth.),  Woodson,  M.  Benthamii  (A.  DC.)  K.  Sch.,  M.  javitensis 
(H.  B.  K.)  K.  Sch. 

Chez  les  M.  subspicata  et  subsagittata,  la  corolle  est  hypocraté- 
rimorphe  et  les  filets  sont  peu  proéminents  ; chez  les  M.  scabra  et 
hirsuta,  la  corolle  est  infondibuliforme  et  les  filets  font  saillie  dans 
la  lumière  du  tube.  Il  serait  intéressant  de  rechercher,  dans  un 
matériel  plus  riche  que  celui  de  l’herbier  du  Muséum  de  Paris,  si 
ces  deux  caractères  sont  liés  chez  les  autres  espèces.  En  tout  cas, 
pour  qui  admet  dans  la  section  Orthocaulon  des  sous-groupes  tels 
que  les  « sections  » de  Woodson,  fondés  en  premier  lieu  sur  la  forme 
de  la  corolle,  il  serait  logique  d’introduire  une  subdivision  analogue 
dans  la  section  Exothostemon. 

Par  les  fleurs  parfois  sessiles,  les  filets  parfois  saillants  et  le  très 
gros  pollen,  cette  section  témoigne  d’une  certaine  affinité  pour  la 
section  Megasiphon. 

Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 
INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 

1.  — F.  Markgraf  : Neue  Apocynaceen  aus  Südamerika  ; in  Notizblatt 

des  Botanischen  Gartens  und  Muséums  zu  Berlin-Dahlem,  IX 
(1924),  pp.  77-90. 

2.  — R.  E.  Woodson  : Studies  in  the  Apocynaceæ.  IV.  The  American 

Généra  of  Echitoideæ  (1  st.  part)  ; in  Annals  of  the  Missouri 
Botanical  Garden,  XX  (1933),  pp.  605-790. 


109 


Note  préliminaire  sur  quelques  Ostracodes  du  Pliocène 

du  Cap  Bon. 

Par  Y.  Lucquiaud. 

Le  matériel  étudié  a été  récolté  par  M.  Arnould  dans  le  gise- 
ment d’Oum  Douil  (Cap  Bon)  : lambeau  classique  du  Pliocène 
Tunisien.  A une  macrofaune  abondante  se  trouve  associée  une  micro- 
faune comprenant  principalement  des  Foraminifères,  des  Bryozoaires, 
des  Ostracodes. 

Dans  cette  note  quelques  espèces  particulièrement  abondantes 
ou  intéressantes  d’Ostracodes  seront  seules  signalées. 

1°  Cythere  sepeyeri  Brady  1868.  Ann.  and  Mag.  Nat.  Hist.,  4e  sér., 
t.  2,  1868,  p.  222,  pl.  XV,  fig.  8-11. 

Deux  espèces  voisines  C.  speyeri  Brady  et  C.  convexa  Baird  ne 
diffèrent  guère  que  par  l’épaisseur  plus  grande  de  la  première.  De 
plus  le  profil  vu  dorsalement  présente  une  différence  : le  maximum 
de  convexité  de  ce  profil  se  trouve  au  milieu  chez  convexa  et  un  peu 
en  arrière  du  milieu  chez  speyeri  ; or,  bien  que  chez  mes  échantillons 
les  valves  soient  séparées,  j’ai  tout  de  même  pu  observer  que  le 
maximum  de  convexité  du  profil  vu  dorsalement  était  situé  un  peu 
en  arrière  du  milieu.  En  outre  la  présence  d’une  petite  épine  sur  le 
bord  postéro-ventral  signalée  par  Brady  chez  C.  speyeri  de  l’île  de 
Tenedos  existe  chez  mes  échantillons. 

Pour  ces  raisons,  j’ai  appelé  cette  forme  du  Cap  Bon  : Cythere 
speyeri. 

Nous  pouvons  ajouter  quelques  compléments  à la  description 
donnée  par  Brady  : 

Cette  espèce  est  formée  de  deux  valves  de  forme  et  de  taille  différentes. 
La  valve  gauche  est  plus  grande  et  de  forme  plus  régulièrement  ovale. 
L’extrémité  antérieure  de  la  valve  droite  est  légèrement  déversée  vers  le 
bas,  ce  qui  accentue  la  sinuosité  de  la  moitié  antérieure  du  bord  ventral,  qui 
est  à peine  marquée  sur  la  valve  gauche. 

Le  bec  postérieur  est  peu  proéminent  sur  la  valve  gauche  où  il  est  large 
à la  base,  ne  formant  pas  de  discontinuité  très  marquée  avec  les  bords  de 
la  coquille  et  légèrement  dirigé  vers  le  bas.  Au  contraire,  sur  la  valve 
droite,  ce  bec  est  plus  accentué  ; sa  forme  est  franchement  dissymétrique, 
sa  partie  inférieure  continuant  la  convexité  du  bord  ventral  et  sa  partie 
supérieure  étant  droite. 

La  surface  des  valves  est  ornée  de  petites  cavités  qui,  sur  la  partie  cen- 
Bulletin  du  Muséum,  2®  série,  t.  XX,  n°  f,  1948. 


— 110  — 

traie,  sont  grossièrement  hexagonales,  disposées  en  quiconce  les  unes  par 
rapport  aux  autres  et  dans  des  sillons  concentriques.  Sur  le  pourtour  des 
valves  ces  cavités  s’allongent  parallèlement  aux  bords  et  sur  la  face  ven- 
Irale,  ces  logettes  sont  situées  dans  des  sillons  parallèles  à la  bordure.  Le 
sillon  le  plus  externe  forme  d’une  part,  le  rebord  de  l’extrémité  antérieure, 
d’autre  part  le  bec  postérieur.  Sur  le  bec  le  sillon  devient  particulière- 
ment large  et  les  logettes  terminales  sont  séparées  par  des  cloisons  épaisses, 
aussi  ce  bec  paraît-il  pourvu  de  côtes  transversales.  >' 

Cette  espèce  est  représentée  par  une  trentaine  de  valves  dans  le 
matériel  du  Cap  Bon. 

A côté  de  cette  forme  il  en  existe  une  autre  représentée  seulement 
par  3 individus  aux  deux  valves  réunies.  Le  contour  de  la  coquille, 
aussi  bien  vu  de  profil  que  de  la  face  dorsale  ou  ventrale,  est  le  même 
que  celui  de  l’espèce  précédemment  étudiée.  La  seule  différence 
provient  des  dimensions.  En  effet  cette  variété  est  moins  allongée, 
elle  ne  mesure  que  0,7  mm  au  lieu  de  0,8  mm.,  et  sa  hauteur  étant 
la  même  : 05,  mm.,  sa  forme  est  beaucoup  plus  arrondie,  plus  trapue, 
son  bord  dorsal  présente  une  plus  grande  convexité. 

Cette  forme  est-elle  une  variété  de  l’espèce  ou  simplement  le  résul- 
tat d’un  dimorphisme  sexuel  ? d’après  Brady  les  femelles  seraient 
de  plus  petite  taille  et  de  contour  arrondi,  mais  le  très  petit  nombre 
d’individus  récoltés  ne  permet  pas  de  conclure. 

Cythere  sepeyeri  a été  signalée  : 1°  dans  toute  la  partie  orientale 
du  bassin  méditerranéen  jusqu’à  Messine  ; 2°  dans  tout  l’Atlantique 
depuis  le  nord-ouest  de  l’Europe  jusqu’à  l’île  de  l’Ascension  en 
passant  par  le  golfe  de  Gascogne.  Au  Cap  Vert  elle  vit  à une  pro- 
fondeur de  2.100  à 2.300  m.  et  à l’île  de  l’Ascension  à 840  m. 

A l’état  fossile,  elle  a été  trouvée  dans  le  quaternaire  de  Messine. 

2°  Cythere  lumbricularis  Terqucm  1878.  — Foraminifères  et  ento- 
inostracés  ostracodes  du  Pliocène  supérieur  de  l’île  de  Rhodes  par 
Terquem.  Mém.  Soc.  Géol.  France,  3e  sér.,  t.  I,  1878,  p.  105,  pl.  XII, 
fig.  6. 

Par  leur  forme  les  spécimens  étudiés  présentent  quelques  diffé- 
rences par  rapport  à l’exemplaire  type  de  Terquem. 

Réniforme  à test  épais. 

Longueur  : 0,9  à 1 mm.  ; hauteur  : 0,5  mm. 

Le  contour  vu  de  côté  ne  correspond  pas  tout  à fait  à celui  de  l’espèce 
de  Terquem.  Son  bord  antérieur  est  arrondi  et  pourvu  de  petites  dents 
très  fines,  son  bord  dorsal  est  arqué  sans  sinuosité  et  se  rattache  par  une 
pente  assez  rapide  aux  deux  extrémités.  Le  bord  ventral  n’est  pas  droit, 
mais  légèrement  sinueux  en  son  milieu. 

Les  valves  sont  ornées  de  tout  un  réseau  très  serré  de  côtes  allongées 
et  réticulées.  Ces  côtes  ont  une  section  carrée  et  sont  séparées  par  des 
sillons  étroits  et  profonds. 


— 111  — 


La  disposition  de  ces  côtes  diffère  suivant  la  coquille  considérée,  toute- 
fois dans  tous  les  cas,  le  bord  antérieur  est  constitué  par  un  bord  dentelé 
suivi  parallèlement  par  une  côte  lisse  dont  il  est  séparé  par  un  léger  sillon. 
Cette,  côte  qui  est  tournée  vers  l’avant  de  la  valve  est  suivie  en  arrière 
par  un  deuxième  sillon  large  et  profond.  Ce  sillon  est  limité  en  arrière  par 
une  deuxième  côte  parallèle  à la  première  également  dirigée  vers  l’avant 
et  suivie  elle  aussi  par  un  sillon  large  et  profond  et  c’est  en  arrière  de  ce 
sillon  que  commence  l’ornementation.  Nous  avons  donc  un  ensemble  qui 
forme  trois  terrasses  superposées  et  en  retrait  les  unes  par  rapport  aux 
autres.  Le  premier  sillon  se  continue  le  long  du  bord  ventral. 

Cette  espèce  comprend  environ  25  individus  dans  Je  dépôt  étudié. 

Parmi  ces  Cythere  un  seul  individu  réduit  du  reste  à une  seule  valve 
a une  ornementation  différente.  Il  possède  bien  le  rebord  antérieur 
dentelé  et  les  deux  côtes  successives  parallèles,  mais  le  reste  de  sa 
surface  est  couvert  de  petites  cavités  polygonales  plus  grandes  et 
plus  irrégulières  aux  extrémités.  Ces  cavités  sont  séparées  par  des 
cloisons  à section  carrée.  Cette  valve  est-elle  à un  stade  d’usure  diffé- 
rent de  celui  des  autres  coquilles  ou  bien  à un  stade  d’évolution  de 
l’ornementation  plus  ou  moins  avancé  ? L’examen  d’un  seul  spéci- 
men ne  permet  pas  de  tirer  de  telles  conclusions. 

Il  doit  être  signalé  que  cette  variété  présente  de  grandes  ressem- 
blances tant  dans  sa  taille,  sa  forme,  et  son  ornementation  avec 
Cythere  favosa  Bosquet  (Acad.  roy.  Belg.,  1852,  p..  70,  pl.  III,  fig.  6.) 

Cette  espèce  n’a  été  signalée  que  dans  le  Pliocène  de  Rhodes. 

3°  Cythere  jonesii  (Baird)  var.  ceratoptera  Bosquet  1850.  1850- 
Baird.  Nat.  Hist.  British  Entomostraca,  p.  175,  pl.  XX,  fig.  1 ; 
1852  — Bosquet  — Description  des  Entomostracés  fossiles  des 
terrains  tertiaires  de  la  France  et  de  la  Belgique  — Acad.  Roy.  de 
Belg.,  p.  114,  pl.  VI,  fig.  2. 

Test  assez  fragile,  mais  non  transparent,  d’une  blancheur  un  peu  lai- 
teuse. 

Longueur  : 0,9  mm.  ; haut.  : 0,5  mm. 

Les  épines  situées  sur  la  crête  ne  sont  pas  bifides  au  sommet,  mais 
arrondies. 

Il  y a quelques  épines  de  tailles  différentes  placées  sur  la  pente  abrupte 
qui  relie  le  sommet  de  la  surface  de  la  valve  à son  extrémité  postérieure. 

4 spécimens  seulement  ont  été  trouvés. 

Cythere  jonesii  var.  ceratoptera  semble  avoir  une  vaste  répartition 
géographique  aussi  bien  actuellement  qu’à  l’état  fossile. 

Actuel  : signalé  en  Irlande,  dans  le  golfe  de  Gascogne  et  la  partie 
orientale  de  la  Méditerranée  (île  de  Crête,  Hellespont,  Smyrne, 
Port-Saïd). 

Fossile  : Oligocène  de  France  et  de  Belgique  ; Quaternaire  d’Ir- 
lande ; Pliocène  d’Angleterre  (Suffolk)  ; pliocène  de  Rhodes. 


— 112  — 


4°  Cythere  ferox  Bradv.  — 1867-71  : Les  fonds  de  la  mer  de  de 
Folin  et  Périer,  tome  I,  p.  93,  pl.  X,  fig.  22-24. 

Longueur  : 0,8  mm.  ; hauteur  : 0,5  mm. 

Trois  individus  seulement  ont  été  trouvés,  ils  correspondent 
exactement  aux  échantillons  de  Bradv. 

Cette  espèce  a été  pêchée  dans  la  Méditerranée  orientale  (Messine, 
Smyrne,  Pord-Saïd). 

5°  Cythere  plicata  Münster  1830.  1852  — Bosquet.  Mém.  Cour. 
Acad.  Belg.  p.  60,  pl.  II,  fig.  3 ; 1856  — A monograph  of  the 
tertiary  entomostraca  of  England  de  R.  Jones  p.  32,  pl.  IV,  fig. 
16  ; pl.  V,  fig.  8 ; pl.  VI,  fig.  17. 

Deux  individus  seulement  dont  la  détermination  n’est  pas  dou- 
teuse. 

Long.  : 0,77  mm.  et  0,8  mm.  ; hauteur  : 0,4  mm.  ; épaisseur  : 
0,3  mm. 

C.  plicata  n’a  été  trouvée  que  dans  le  Tertiaire  : tertiaire  anglais  ; 
tertiaire  du  nord-ouest  de  l’Allemagne  ; Oligocène  de  Belgique  et 
d’Etampes  en  France  ; Miocène  de  Daxe,  de  Bohême,  de  Nussdorf 
près  de  Vienne,  et  de  Moravie  ; tertiaire  supérieur  prés  de  Rome. 

Aucune  C.  plicata  actuelle  n’a  été  signalée. 

6°  Cythere  truncata  Bosquet  1852.  — 1852  : Bosquet,  Acad.  Roy. 
de  Belg.,  p.  101,  pl.  V,  fig.  5. 

Longueur  : 0,7  mm.  ; hauteur  : 0,4  mm.  ; épaisseur  : 0,4  mm. 

Les  échantillons  étudiés  se  différencient  du  type  de  Bosquet  du  fait 
que  le  rebord  antérieur  est  caréné  profondément.  Ce  rebord  n’est  pas 
lisse  mais  dentelé  d’une  façon  irrégulière  et  peu  marquée.  Les  points  creux 
signalés  par  Bosquet  sont  visibles  sur  un  seul  spécimen. 

Le  lobe  postérieur  a un  contour  irrégulier  et  dentelé. 

Dans  ses  grandes  lignes  l’ornementation  est  la  même  que  celle  de 
l’espèce  de  Bosquet,  mais  les  rides  transversales  sont  aussi  développées 
que  les  rides  longitudinales,  ce  qui  forme  un  réseau  réticulé  de  rides  isolanl 
des  cavités  larges  et  profondes.  A la  partie  antérieure  les  rides  transver- 
sales sont  à peine  développées. 

7 spécimens  ont  été  trouvés. 

C.  truncata  a été  citée  dans  le  Miocène  de  Moravie  et  des  environs 
de  Vienne  en  Autriche  : dans  le  Pliocène  ancien  de  Perpignan 
(France). 

7°  Cythere  aff.  scabra  Münster  1830.  — 1852  : Bosquet,  Acad. 
Roy.  de  Belg.,  p.  103,  pl.  V,  fig.  7. 

Long.  : 1,05  mm  ; hauteur  : 0,6  mm.  ; épaisseur  : 0,6  mm. 

Les  déux  valves  sont  sensiblement  différentes  : 

Valve  droite.  — Le  bord  antérieur  bien  arrondi  et  dentelé  est  légère- 
ment déversé  vers  le  bas,  ce  qui  a pour  résultat  de  creuser  un  sinus  sur 


— 113  — 


la  moitié  antérieure  du  bord  ventral  et  une  très  légère  dénivellation  entre 
le  bord  dorsal  et  le  bord  antérieur.  Le  bord  dorsal  est  droit. 

Valve  gauche.  — Bord  antérieur  obliquement  arrondi  et  comme  étiré 
vers  le  haut.  Aussi  le  bord  ventral  est-il  régulièrement  convexe,  passant 
sans  interruption  au  bord  antérieur  et  le  bord  dorsal  est  concave. 

La  partie  postérieure  est  formée  dans  sa  moitié  inférieure  d’un  léger 
rebord  finement  dentelé. 

La  coquille  est  entièrement  recouverte  de  petites  bosses. 

Cette  espèce  ressemble  par  la  forme  générale  de  son  contour  à 
C.  favoides  de  Brady  [Ann.  Mag.  Nat.  Hist.,  4e  sér.,  t.  2,  1868, 
p.  222,  pl.  XV,  fig.  5-7,  mais  l’ornementation  est  tout  à fait  différente 
car  cette  cythere  est  ornée  d’un  réseau  hexagonalement  réticulé  de 
rides. 

Environ  25  échantillons  dont  1 bivalve. 

C.  scabra  a été  rencontrée  dans  le  tertiaire  du  nord-ouest  de  l’Alle- 
magne ; dans  le  Miocène  de  Dax  ; le  Pliocène  ancien  de  Perpignan. 

Son  extension  actuelle  est  vaste  car  on  la  signale  dans  l’Atlantique 
et  dans  l’île  de  Crête. 

8e  Loxoconcha  tamarindus  (R.  Jones)  1856.  — R.  Jones,  A mono- 
graph  of  the  tertiary  Entomostraca  of  England,  p.  49,  pl.  III, 
fig.  4. 

Longueur  : 0 ,77mm.  ; hauteur  : 0,4  mm. 

Coquille  très  plate  ornée  sur  toute  sa  surface  d’un  réseau  hexago- 
nal très  fin  de  petites  rides. 

Une  seule  valve. 

Cette  espèce  a été  décrite  dans  le  Crag  de  Suffolk  en  Angleterre, 
dans  le  Pliocène  et  Quaternaire  d’Angleterre,  de  Calabre  et  de 
Sicile. 

Actuellement  L.  tamarindus  semble  avoir  une  très  vaste  expansion 
géographique  puisqu’on  l’a  rencontrée  en  Norvège,  en  Irlande,  sur 
les  côtes  anglaises  où  elle  vit  à de  faibles  profondeurs  de  10  à 120  m., 
dans  le  golfe  de  Gascogne,  à Messine  et  au  Pirée. 

9°  Cytheridea  mulleri  (Münster)  1830.  — 1852  : Bosquet,  Acad. 
Roy.  Belg.,  p.  39,  pl.  II,  fig.  4 ; 1856  : A monograph  of  the  tertiary 
Entomostraca  of  England,  p.  41,  pl.  V,-fig.  4 et  5,  pl.  VI,  fig.  10-13. 

Longueur  : 0,7  mm.  ; hauteur  : 0,4  mm. 

2 valves  gauches  seulement  ont  été  récoltées. 

Le  bord  antérieur  arrondi  est  muni  de  dents. 

La  surface  est  couverte  de  points  creux  qui  dans  la  région  antérieure  et 
la  région  ventrale  sont  situés  dans  des  sillons  parallèles  aux  bords.  On 
compte  environ  4 à 5 sillons.  Sur  le  reste  de  la  valve  les  points  sont  dis- 
posés sans  ordre. 

Nous  avons  affaire  non  à l’espèce  proprement  dite,  mais  à la 
variété  dont  parle  Bosquet  et  que  Jones  appelle  intermedia.  En 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n"  1,  1948. 


8 


— 114  — 


effet,  d’une  part  le  sillon  transversal  n’existe  pas  et  la  surface  ne 
présente  pas  d’étranglement  médian.  D’autre  part  la  taille  est 
inférieure  à celle  de  l’espèce  type. 

Cette  espèce  a eu  et  a encore  une  très  vaste  répartition  géogra- 
phique. Elle  a été  trouvée  dans  les  dépôts  tertiaires  et  quaternaires 
de  toute  l’Europe  occidentale  : Angleterre,  France,  Belgique,  Hesse, 
Westphalie,  Autriche,  Bohème.  Pliocène  de  Bhodes. 

Il  semble  que  son  extension  actuelle  se  soit  réduite  en  Europe,  car 
seul  Bosquet  en  a signalé  dans  le  Zuiderzee  en  Hollande.  Mais  elle 
a été  récoltée  dans  l’Atlantique,  le  Pacifique,  en  Australie  et  dans 
toute  la  région  orientale  de  la  Méditerranée. 

Conclusion.  — Les  quelques  espèces  étudiées  ici  ne  permettent 
sans  doute  pas  de  tirer  des  conclusions  stratigraphiques  catégo- 
riques. Cependant  nous  pouvons  signaler  la  présence,  dans  ce  gise- 
ment pliocène  de  trois  espèces  qui  paraissent  éteintes  actuellement  : 
Cythere  plicata,  C.  truncata  et  C.  lumbricularis.  Nous  pouvons  noter 
également  certaines  variations  dans  l’aire  de  répartition,  par  exemple 
Cytheridea  mulleri  présente  actuellement  une  aire  disjointe. 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


115 


Révision  du  genre  Idmidronea  (Canu  et  Bassler  mss.) 

CANU  1919 

(Bryozoa,  Cyclostomataj.  i.  Caractères  généraux 

ET  DISCUSSION 
Par  E.  Buge. 


I.  Historique. 

F.  Canu,  en  1919  (3 1,  p.  203)  crée  le  genre  Idmidronea  en  indi- 
quant comme  auteurs  Canu  et  Bassler  ms.  Il  donne  une  diagnose, 
très  sommaire  d’ailleurs,  diagnose  reprise  par  les  deux  auteurs  ci- 
dessus  en  1920  (4,  p.  784).  Dès  lors  ce  genre  fut  considéré  comme 
défini  par  Canu  et  Bassler  alors  que  Canu,  un  an  auparavant,  en 
avait  donné  les  caractères  essentiels.  Les  régies  de  priorité  doivent 
donc  lui  en  attribuer  la  paternité. 

Ce  genre  a été  depuis  repris  par  plusieurs  auteurs  (Canu  et  Bass- 
ler, Dartevelle,  Canu  et  Lecointre...),  mais  ignoré  par  d’autres. 
Il  faut  en  voir  la  raison  dans  le  fait  que  ses  limites  spécifiques  furent 
longtemps  imprécises,  une  espèce  très  répandue  dans  les  couches 
géologiques  et  dans  les  mers  actuelles,  I.  atlantica  (Forbes)  Johns- 
ton 1847,  espèce  dont  la  synonymie  est  très  confuse,  comme  nous 
le  verrons  ultérieurement,  a longtemps  été  incluse  dans  le  genre 
Idmonea  Lamouroux.  Toutefois  M.  F.  Borg,  en  1944  (1,  p.  77) 
admet  Idmidronea  et  y place  cinq  espèces  nouvelles  antarctiques. 

La  question  du  génotype  doit  être  également  résolue  : si  I.  corono- 
pus  Defrance  1822  a été  considérée  comme  telle  depuis  Canu  et 
Bassler  1920  par  tous  les  auteurs  et  encore  par  Bassler  dans  son 
Fossilium  catalogus  en  1934,  il  ne  faut  pas  oublier  que  Canu,  en 
1919,  avait  désigné  Idmonea  maxillaris  Lonsdale  1845.  Cette 
dernière  espèce  présentant  d’une  manière  particulièrement  typique 
l’un  des  principaux  caractères  du  genre,  la  présence  de  firmato- 
pores,  il  n’y  a aucune  raison  valable  pour  que  ce  dernier  soit  basé 
sur  l’espèce  de  Defrance. 

1.  Les  chiffres  en  caractères  gras  correspondent  à la  Bibliographie  placée  à la  fin  de 
cet  article. 


Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948., 


8, 


— 116  — 


II.  Caractères  généraux. 

La  diagnose  originale  de  Canu  est  : « Le  zoarium  est  idmonei- 
forme,  la  dorsale  porte  des  firmatopores  ou  canaux  de  renforce- 
ment ».  Celle  de  Canu  et  Bassler  en  1920  en  est  la  traduction  litté- 
rale. Elle  est  très  sommaire  comme  le  fait  remarquer  M.  F.  Borg 
(1,  p.  77).  Aussi  allons-nous  passer  en  revue  les  principaux  caractères 
du  genre. 

A.  La  forme  zoariale.  — Le  zoarium  est  idmoneiforme  : les  tubes 
zoéciaux  ne  s’ouvrent  que  sur  une  seule  face  de  la  colonie,  la  face 
frontale.  Ils  sont  répartis  en  deux  séries  de  faisceaux,  faisceaux 
groupait  un  nombre  variable  d’individus  (2  à 10  et  plus  selon  les 
espèces),  nombre  généralement  constant  et  caractéristique  d’une 
espèce.  Les  faisceaux  peuvent  être  opposés  de  part  et  d’autre  de  la 
région  moyenne  de  la  frontale,  ou,  au  contraire,  alterner.  Cette  partie 
moyenne  peut  se  présenter  sous  différents  aspects  : plane,  excavée 
ou  en  relief. 

B.  Caractères  zoéciaux.  — La  gemmation  est  dorsale  et  s’appuie 
sur  une  lamelle  basale  quelquefois  très  nette,  mais  le  plus  souvent 
difficile  à discerner.  Les  tubes  sont  cylindriques  ou  de  section  carrée 
ou  rectangulaire.  Chez  certaines  espèces  actuelles  (/.  pseudocrisina 
Borg  1944),  les  tubes  présentent  une  apertura  à expansions  de 
forme  variable.  Ce  caractère  n’est  jamais  observable' chez  les  fossiles, 
la  partie  libre  des  tubes  étant  arasée,  ou,  s’il  elle  est  encorp  conservée, 
leur  apertura,  très  fragile,  étant  détruite. 

C.  L’ovicelle.  — Bien  que  Canu  et  Bassler,  en  1920  (4),  affirment 
méconnaître  l’ovicelle  du  genre,  ce  qui  rendait  sa  position  systéma- 
tique douteuse,  Canu  avait  décrit  dès  1909  (2)  l’ovicelle  de  I.  coro- 
nopus  Defrance.  De  même  celle  de  7.  atlantica  (Forbes)  Johnston 
est  connue  depuis  longtemps.  Enfin  M.  F.  Borg  (1944,  1)  a décrit 
l’ovicelle  de  4 espèces  nouvelles  de  l’Antarctique  (/.  antarctica, 
I.  hula,  I.  obtecta,  I.  euro  ata). 

L’ovicelle  est  un  sac  placé  sur  la  partie  médiane  de  la  frontale, 
entre  les  faisceaux  sur  lesquels  elle  s’appuie.  Elle  se  développe  généra- 
lement à la  base  d’une  ramification,  parfois  elle  se  bifurque  avec  cette 
dernière.  Sa  paroi  externe  calcifiée  est  lisse  ou  ponctuée.  Sa  taille 
est  variable  : selon  les  espèces  elle  occupe  la  longueur  de  4 à 10  fais- 
ceaux, exceptionnellement  12  chez  I.  atlantica.  D’après  Harmer 
1915  (9)  sa  taille  varie  en  fonction  de  la  puissance  de  la  colonie. 
L’oeciopore,  submédian,  inconnu  dans  les  fossiles  L est  circulaire 
ou  ovale,  très  semblable  aux  orifices  des  tubes.  Son  diamètre  est  en 

1.  M.  E.  Dartevelle  (7,  p.  89)  signale  un  oeciopore  chez  une  I.  coronopiis 
Defrance  du  Lédien  de  Forest  (Belgique).  Il  est  médian,  juste  dans  l’axe  de  division 
des  rameaux. 


— 117  — 

moyenne  supérieur  d’un  tiers  à celui  des  orifices  zoéciaux.  Toutefois 
celui  d ’/.  atlantica  peut  être,  dans  certains  cas,  d’une  taille  égale 
ou  même  inférieure  à celui  des  individus  végétatifs.  L’ovicelle  n’est 
pas  connue  chez  toutes  les  espèces. 

D.  Les  firmatopores.  — Le  genre  Idmidronea  est  basé  sur  l’exis- 
tence de  firmatopores  ou  canaux  de  renforcement  de  Pergens. 

Pergens,  en  1889  (10,  p.  311)  décrit  les  canaux  de  renforcement 
comme  « servant  à la  formation  de  tubes  calcareux  pour  donner 
plus  de  solidité  aux  colonies  » et  en  découvre  dans  de  nombreuses 
espèces  crétacées,  espèces  aujourd’hui  classées  dans  divers  genres. 
Gregory  (8,  p.  187)  les  considère  comme  un  des  caractères  du 
genre  Retecava  d’Orbigny  1854.  En  réalité  il  semble  bien  qu’il  ait 
confondu  ce  dernier  genre  avec  Crisina  d’Orb.,  confusion  due  à la 
mauvaise  définition  de  Pergens.  Cet  auteur  comprenait  en  effet 
sous  le  nom  de  canaux  de  renfoncement  toutes  les  formation  tubu- 
leuses de  la  dorsale. 

C’est  Canu  d’abord  (3,  p.  203),  puis  Canu  et  Bassler  (4,  p.  643 
et  784)  qui  donnent  une  définition  plus  restreinte,  la  généralisa- 
tion qu’en  avait  fait  Pergens  n’étant  pas  susceptible  de  fournir  un 
bon  critère  générique. 

Canu  (3)  en  a donné  une  excellente  définition  : « Les  firmatopores 
sont  de  petits  canaux  très  minces  et  très  nombreux  se  développant 
sur  la  dorsale  du  zoarium  et  sur  une  grande  épaisseur.  Ils  sont  des- 
cendants. Ils  ont  pour  objet  de  grossir  et  de  renforcer  les  rameaux 
de  base  et  le  pied  de  la  colonie.  Ils  apparaissent  extérieurement 
comme  de  petites  stries  longitudinales  très  rapprochées.  La  moindre 
usure  permet  de  distinguer  très  facilement  leur  nature  par  leur 
direction  de  haut  en  bas  ». 

Cette  interprétation  exclut  du  genre  Idmidronea  les  espèces  à 
dorsale  composée  de  nématopores  (Canu  et  Bassler)  ou  canaux  de 
renforcement  ascendants,  simples  ramifications  inférieures  et  oppo- 
sées des  tubes  orientés.  La  section  d ’ Idmonea  carinata  Roemer  que 
figure  Pergens  (10,  p.  312,  fig.  5),  très  confuse,  paraît  ne  présenter 
que  des  nématopores.  J’ai  pu  me  convaincre  par  des  sections  que 
cette  espèce  porte  des  firmatopores.  Pergens  ne  faisant  pas  la  dis- 
tinction de  ces  deux  formations  voisines,  n’y  voyait  que  des  « canaux 
de  renforcement  » sans  orientation  bien  définie. 

Dans  le  genre  Idmonea  (avec  l’èxtension  que  lui  donnaient  les 
anciens  auteurs),  les  stries  de  la  dorsale  correspondent  aux  limites 
des  tubes  eux-mêmes.  Il  faut  toutefois  noter  que  la  taille  des  firma- 
topores est  variable  suivant  les  espèces  tout  en  restant  en  général 
inférieure  à celle  des  tubes  eux-mêmes.  Leur  orifice,  après  usure  de 
la  dorsale,  présente  une  forme  soit  elliptique,  soit  polygonale 
(/.  rosacea  Canu  et  Bassler  1920). 


— 118 


Dans  les  bases  accessoires  d ’ I.  coronopus  Defrance  du  Laekénien 
de  Saint-Gilles  et  de  Dieghem  (Belgique),  les  firmatopores  ne  sont 
pas  longitudinaux,  mais  plus  ou  moins  transverses  et  radiaux  (Canu 
et  Bassler,  6,  p.  61). 

M.  F.  Borg  (1,  p.  80  et  suiv.)  étudie  en  détail  les  firmatopores  de 
cinq  espèces  antarctiques  qu’il  décrit.  Chez  I.  obtecta  Borg  1944,  il 
leur  attribue  trois  origines  différentes  : 

a)  Ceux  formés  sur  la  partie  basale  du  bourgeon,  à la  terminaison 
distale  des  tiges  et  des  branches. 

b)  La  couche  ou  les  couches  formées  sur  la  partie  proximale  du 
zoarium  et  croissant  vers  la  partie  distale. 

c)  Des  individus  isolés  croissant  ultérieurement. 

Cette  découverte  explique  en  partie  les  différents  aspects  observés 
à l’intérieur  d’une  même  espèce  (voir  ci-dessus). 

Dans  certaines  espèces  comme  I.  maxillaris  Lonsdale,  le  génotype, 
la  production  des  firmatopores  s’exagère  à tel  point  que  la  partie 
zoéciale  du  zoarium  semble  ramper  sur  une  colonie  cylindrique 
d’un  diamètre  beaucoup  plus  grand,  colonie  composée  uniquement 
de  canaux  de  renforcement.  Il  n’est  pas  douteux  que,  le  processus 
se  développant,  les  tubes  zoéciaux  peuvent  se  détacher  du  « subs- 
tratum » qu’ils  ont  sécrété,  reprenant  l’aspect  de  colonies  non  ren- 
forcées. Ce  phénomène  explique  partiellement  certaines  divergences 
entre  les  auteurs  au  sujet  de  l’attribution  d’une  espèce  à ce  genre, 
un  des  caractères  génériques  les  plus  importants  pouvant  dispa- 
raître. Il  doit  d’ailleurs  être  extrêmement  rare. 

Le  rôle  des  firmatopores  est  de  soutenir  les  colonies  et,  d’après 
Canu  et  Bassler,  ils  seraient  d’autant  plus  développés  que  le 
zoarium  serait  plus  étalé,  les  branches  étant  horizontales.  Un  magni- 
fique exemple  est  fourni  par  Idmidronea  rosacea  Canu  et  Bassler 
1920  du  Jacksonien  de  l’Amérique  du  Nord. 

III.  Valeur  du  genre. 

Le  genre  Idmidronea,  avec  les  critères  que  nous  venons  de  passer 
en  revue,  doit-il  être  admis  dans  la  nomenclature  ? Le  seul  caractère 
des  firmatopores  peut-il  suffire  à définir  la  position  générique  des 
espèces  qui  le  présentent  ? 

Il  est  déjà  difficile  de  découvrir  la  vraie  nature  des  firmatopores 
dans  une  section  si  la  colonie  n’en  possède  pas  une  épaisseur  assez 
grande.  De  plus,  ils  sont  très  voisins  d’aspect,  comme  nous  l’avons 
vu,  des  nématopores  et,  malgré  l’assertion  de  Canu,  la  distinction 
est  assez  ardue,  sinon  subtile. 

Mais  un  autre  caractère  est  fourni  par  l’ovicelle  : il  est  du  type 
Idmonée  ou  Tubulipore  : placé -entre  les  faisceaux,  sur  la  frontale, 


— 119  — 


avec  oeciostome  central  ou  subcentral,  de  petite  taille,  quoique 
généralement  un  peu  plus  grande  que  les  péristomes  des  autozoides. 
C’est  ainsi,  à titre  d’exemple,  que  cette  formation  permet  de  distin- 
guer immédiatement  Idmidronea  du  genre  Diplodesmopora  Canu 
et  Bassler  1920  (5,  p.  59)  dont  la  dorsale  est  constituée  de  néma- 
topores,  mais  dont  l’ovicelle  est  du  type  Cytisidæ. 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

1.  Borg  (F.).  1944.  The  Stenolaematous  Bryozoa.  Furth.  Zool.  Res. 

Swedish  antard.  Exp.  1901-1903,  III,  n°  5,  p.  1-276,  26  fig.,  16  pl. 

2.  Canu  (F.).  1907-1910.  Bryozoaires  des  terrains  tertiaires  du  bassin 

de  Paris.  Ann.  Paléont.,  II-V,  p.  1-164,  16  fig.,  18  pl. 

3.  Canu  (F.).  1919.  Bryozoaires  crétacés  des  Pyrénées.  Bull.  Soc.  Géol. 

Fr.  (4),  XIX,  p.  186-211,  3 pl. 

4.  Canu  (F.)  et  R.  S.  Bassler.  1920.  North  american  early  tertiary 

Bryozoa.  U.  S.  nation.  Mus.,  Bull.  106,  p.  1-879,  279  fig.,  162  pl. 

5 Canu  (F.)  et  R.  S.  Bassler.  1922.  Studies  on  the  Cyclostomatous 
Bryozoa.  Proc.  U.  S.  nation.  Mus.,  LXI,  n°  22,  p.  1-160,  40  fig., 
28  pl. 

6.  Canu  (F.)  et  R.  S.  Bassler.  1929.  Bryozoaires  éocènes  de  la  Belgique, 

conservés  au  Musée  royal  d’ Histoire  naturelle  de  Belgique.  Mém. 
Mus.  r.  Hist.  nat.  Belgique,  n°  39,  p.  1-69,  2 fig.,  5 pl. 

7.  Dartevelle  (E.) , 1932.  Contribution  à l’étude  des  Bryozoaires  fos- 

siles de  l’Eocène  de  la  Belgique.  Ann.  Soc.  r.  Zool.  Belgique,  LXIII, 
p.  55-116,  3 pl. 

8.  Gregory  (J.  W.).  1899.  Catalogue  of  the  fossil  Bryozoa  in  the 

Department  of  geology,  British  Muséum  (Nat.  Hist.).  The  ereta- 
ceous  Bryozoa.  Vol.  I,  London,  p.  1-457,  64  fig.,  1,7  pl. 

9.  Harmer  (S.  F.).  1915.  The  Polyzoa  of  the  Siboga  expédition.  Part.  I : 

Entoprocta,  Ctenostomata  and  Cyclostomata.  Res.  Expi.  Siboga, 
XXVIII  a,  p.  1-180,  12  pl. 

10.  Pergens  (E.) . 1889.  Révision  des  Bryozoaires  du  Crétacé  figurés  par 
d’Orbigny.  lre  part.  : Cyclostomata.  Bull.  Soc.  belge  Géol.  Paléont. 
Hydrol.,  III,  p.  305-400,  16  fig.,  3 pl. 


(A  suivre.) 


— 120  — 


Sur  quelques  fossiles  du  Campanile  de  Jérusalem 
Par  A.  Chavan. 


La  faune  campanienne  de  Palestine  est  classique  et  comprend  des 
espèces  connues  de  longue  date,  avec  plusieurs  de  celles  étudiées 
par  Conrad,  dès  1852.  Le  niveau  rubéfié  dit  « banc  à Leda  » fournit 
notamment  beaucoup  de  fossiles,  Mollusques  surtout,  dont  le  bon 
état  retient  aussitôt  l’attention.  Dans  une  étude  récente  1,  complétée 
par  une  courte  note  2,  j’ai  fait  connaître  en  détail  la  faune  de  ce 
niveau  recueillie  dans  l’enceinte  du  Monastère  bénédictin  du  Mont 
des  Oliviers  par  M.  le  Chanoine  Massé  et  Dom  Maur  Massé. 

Or,  il  vient  d’être  retrouvé  au  Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum 
un  ensemble  de  coquilles  portant  l’indication  générale  « collection 
Lartet,  fossiles  de  la  Palestine  ».  Toutes  proviennent  visiblement 
du  banc  à Leda  des  environs  de  Jérusalem,  sinon  aussi  du  Mont  des 
Oliviers.  Réparties  par  espèce  en  des  tubes,  ces  coquilles  n’y  sont  pas 
déterminées  sauf  six  d’entre  elles  qui  portent  référence  aux  figura- 
tions de  leurs  espèces  dans  le  premier  ouvrage  descriptif  de  Lartet  3. 

11  y a donc  lieu  de  vérifier  s’il  ne  s’agit  pas  de  ses  échantillons 
figurés,  non  retrouvés  jusqu’ici  pour  les  espèces  en  cause.  Le  nombre 
de  celles-ci,  l’intérêt  de  l’ensemble,  justifient  d’autre  part  un  inven- 
taire. Quelques  errata  typographiques  de  mon  travail  précité  seront 
rectifiés  à la  suite. 

Je  précise  d’abord  que  la  collection  de  Luynes-Lartet,  léguée  au 
Laboratoire  de  Géologie  en  août  1873  (référence  13  X)  s’y  trouve 
naturellement  encore,  à l’exception  de  plusieurs  spécimens  qui  sem- 
blent avoir  été  perdus  depuis  longtemps. 

Parmi  ces  derniers,  seuls  pourraient  correspondre  aux  coquilles 
faisant  l’objet  de  cette  note  les  numéros  81  à 88  du  catalogue,  fos- 
siles de  la  craie  de  Nebi  Musa,  à l’ouest  de  Jérusalem.  Mais  l’assimila- 
tion ne  serait  possible  que  pour  deux  espèces  : « Area  » parallela 
(n°  81)  et  « Leda  » perdita  (n°  86),  sur  six  étiquetées  ; la  gangue  est 
d’ailleurs  pour  toutes  identique  à celle  des  coquilles  du  Monastère 
bénédictin.  Il  doit  donc  s’agir  d’une  série  distincte  du  legs,  ou  non 
détaillée  au  catalogue.  Son  origine  peut  être  le  Mont  des  Oliviers  lui- 
même  plutôt  que  Nebi  Musa. 

1.  Journ.  Conchyl.,  LXXXVII,  fasc.  IV,  1947,  pp.  125-197,  pis.  II-IV. 

2.  C.  R.  somm.  S.  G.  F .,  1948,  n°  2,  pp.  11-13. 

3.  Ann.  Sciences  Geol. , t.  III,  1872,  pp.  1-96,  pis.  IX-XII. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


— 121  — 


Elle  comprend  en  tout  cas  les  espèces  suivantes  (trouvées  sans 
détermination,  sauf  indication  contraire)  : 

Un  fragment  de  tour  d ’ Hoplitoplacenticeros  Vari  (Schlüter).  Comme 
indiqué  dans  mon  travail,  cette  espèce  est  caractéristique  de  la 
troisième  zone  campanienne,  fixant  donc  un  âge  à l’ensemble  ; 
cinq  Ellipsoscapha  Blanckenhorni  Chav.  ; 
un  débris  de  Ringicula  ( Ringiculopsis ) Larteti  Chav.; 
sous  le  nom  de  « Ringicula  sp.  Lartet  »,  six  jeunes  de  Tornatellaea 
gracilis  (Blanck.).  Ils  ne  peuvent  comprendre  le  type  de  « Ringicula 
sp.  » Lartet,  fondé  sur  une  empreinte  des  silex  de  Schihan.  Celle-ci 
n’était-elle  aussi  qu’une  T.  gracilis  ? la  question  reste  posée,  puisque 
le  type  est  disparu.  Son  identité  avec  Ringicula  Larteti  Chav.  m’a 
paru  plus  probable  ( op . cit.).  Une  septième  T.  gracilis,  non  dénommée, 
se  trouve  sur  un  débris  de  fossile  ; 

une  jeune  Exilia  (Rreviexilia)  judaica  Chav.  ; 
une  jeune  Drillutopsis  marginata  Chav.,  espèce  et  genre  fondés 
sur  une  seule,  mais  très  particulière  coquille,  que  celle-ci  vient 
heureusement  compléter  (fig.  texte).  Ses  caractères  sont  bien  ceux 
donnés  pour  le  type  : Côtes  axiales  fortes,  espacées,  obliques  ; fine 
sculpture  spirale  renforcée  à la  périphérie  basale  en  trois  carènes 
dont  deux  plus  fortes  ; rampe  suturale  ; columelle  lisse  et  tordue  ; 
labre  flexueux,  d’abord  légèrement  convexe  dans  sa  partie  anté- 
rieure, puis  largement  rétrocurrent,  fortement  antécurrent,  pour 
finir,  sur  le  bref  parcours  de  la  rampe.  — On  notera  l’ampleur  de  la 
sinuosité  du  labre,  d’où  la  nécessité  de  revoir  l’attribution  aux 
Turridés. 


Drillutopsis  marginata  Chav.,  jeune,  X 4. 

En  rapportant  (op.  cit.,  p.  140)  Drillutopsis  à cette  famille,  j’ai 
précédemment  signalé  ses  affinités  les  plus  marquantes.  Il  en  est 
encore  une  que  je  dois  évoquer  à propos  de  cette  nouvelle  décou- 
verte. On  pourrait  en  effet  suggérer,  d’après  ce  jeune  à labre  flexueux 
plutôt  que  pourvu  d’un  vrai  sinus,  qu’il  s’agit  de  l’.Aporrhaidé  Dre- 
panochilus  ; certaines  espèces,  comme  D.  triliratus  Steph.,  du  Crétacé 
supérieur  du  Texas,  paraissant,  labre  brisé,  remarquablement  simi- 
laires, du  fait  des  trois  carènes  circumbasales.  On  peut  se  demander 


— 122  — 


si  Drillutopsis  ne  serait  pas  un  Drepanochilus  incomplet,  ses  carènes 
étant  les  génératrices  de  digitations  du  labre  intact. 

Mais  elles  se  présentent  moins  écartées  que  sur  Drepanochilus  ; 
et  les  côtes,  au  lieu  de  s’arrondir  en  arc  régulier,  restent  ici  subrecti- 
lignes, obliques,  puis  deviennent  antécurrentes  en  s’estompant 
sur  une  rampe  postérieure  ; la  columelle  est  très  tordue,  le  cou 
marqué  d’un  vague  bourrelet.  Drillutopsis  serait  au  moins  un  type 
spécial  d’Aporrhaidés,  mais  l’allure  de  son  canal  paraît  tout  à fait 
l’éloigner  de  cette  famille.  Chez  elle,  la  columelle  enroule  plus  ou 
moins  le  labre  en  s’effilant,  de  sorte  qu’il  s’attache  derrière  la  ter- 
minaison axiale  : il  ne  subsiste  alors  en  fait  de  canal  qu’une  rainure 
étroite.  Ici,  la  torsion  moins  accentuée  laisse  ouvert  un  vrai  canal, 
de  Fusidé  ou  Turridé.  L’attribution  à cette  dernière  famille  reste 
douteuse  : il  peut  s’agir  d’une  forme  à sinus  vague,  comme  chez 
Borsonia,  mais  aussi  bien  d’un  Fusidé  tel  qu’ Aquilofusus  ou  le 
« Buccinofusus  » regularis  (Sow.)  éocène,  dont  le  contour  du  labre 
et  la  sculpture  paraissent  affinés  ; 

un  Anomalofusus  turritus  Chav.,  et  deux  fragments  ; 
trois  Gyrodes  farafrensis  (Wanner)  dont  un  jeune  ; 
trois  jeune  Dicroloma  ( Vignalia ) serotina  Chav.  ; 
un  débris  de  Clathroscala  ( Undiscalà ) vicina  Chav.,  non  adulte  ; 
déterminée  et  dans  la  même  gangue  brun-rouge,  une  Turritella 
( Zaria ) M aussi  Lartet.  Cette  espèce  n’était  connue  sans  conteste 
que  du  Maestrichtien,  dans  la  craie  : localisation  confirmée  par  les 
indications  verbales  de  M.  le  Chanoine  Massé,  à propos  de  mon 
étude  ( op . cit.)\  Elle  existe  donc  aussi  sans  doute  dans  la  couche  à 
Leda  campanienne,  l’ensemble  examiné  ici  paraissant  typique  de  ce 
niveau. 

L’échantillon  en  cause  n’est  pas  le  type  de  l’espèce.  Un  lapsus  m’a 
fait  omettre  pour  celle-ci  et  T.  Beyi  voisine  (op.  cit.,  pp.  167,  168) 
la  référence  de  1872,  ces  espèces  ayant  été  décrites  dès  cette  date, 
comme  je  l’ai  d’ailleurs  signalé  ( ibid .,  p.  126)  pour  la  première. 
Maussi  se  fonde  ainsi  sur  un  seul  type,  celui  représenté  par  la 
fig.  11,  pl.  IX,  de  1872,  devenue  en  1877  la  fîg.  13  a,  pl.  XII.  La 
fig.  13  b alors  ajoutée  doit  être  prise  comme  paratype.  J’ai  retrouvé 
(op.  cit.,  p.  167,)  les  deux  échantillons  correspondants  (n°  73  de  la 
coll.  Lartet),  effectivement  représentés  en  grandeur  naturelle.  La 
coquille  en  cause  ici,  plus  longue,  n’est  ainsi  qu’un  métatype  ; 

un  début  de  spire  de  T urritella  {Zaria)  Reyi  Lartet  et,  déterminé, 
un  spécimen  adulte.  Là  encore,  il  ne  peut  s’agir  de  l’un  des  types  : 
fig.  13,  pl.  IX,  1872,  devenue  en  1877  la  fig.  17,  pl.  XII,  et  repro- 
duite alors  sur  gangue,  ou  fig.  14,  pl.  IX,  1872,  devenue  fig.  21, 
pl.  XII,  1877.  Ceux-ci  proviennent  en  effet  des  silex  de  Schihan  : 
de  cette  localité  subsiste  (coll.  Lartet,  n°  323)  un  spécimen  identi- 
fiable à la  fig.  14,  pl.  IX,  1872  = 21,  pl.  XII,  1877,  tandis  qu’un  autre 


123  — 


(même  n°,  mais  autre  bloc)  correspond  mal  à la  fig.  13,  pl.  IX 
1872-17,  pl.  XII  1877.  Le  premier  doit  être  considéré  comme  le 
type 1.  Le  second,  douteux,  s’accompagne  d’un  début  de  spire 
d 'Helicaulax  affinis  Chav.,  voisin  sur  le  bloc  ; 

deux  Dentalium  ( Antalis ) cretaceum  Conr.  ; 

deux  Dentalium  ( Antalis ) vixlineatum  Chav.,  et  cinq  jeunes  ; 

une  Coestocorbula  ( Flexicqrbula ) Vokesi  Chav.,  bivalve,  cinq 
V.  D.  et  six  V.  G.  de  la  même  ; 

de  jeunes  Callistina  judaica  (Picard)  : une  bivalve,  deux  V.  D., 
quatre  Y.  G.  ; plus  un  fragment  de  V.  D.  adulte  avec  référence  à la 
figuration  par  Lartet  de  « Cardium  hillanum  ? Sow.  » (=  Proto- 
cardia moabitica  (Lartet),  non  comparable)  ; 

des  débris  de  deux  V.  D.  et  cinq  V.  G.  de  Nanovavis  ( Indogramma - 
todon)  parallelus  (Conrad).  Il  ne  paraît  toujours  pas  s’agir  des  spéci- 
mens du  catalogue  (n°  81  de  la  collection  Lartet)  parmi  lesquels 
devait  se  trouver  celui  figuré,  car  il  en  est  mentionné  seulement 
quatre,  de  Nebi  Musa  ; 

sept  Mesosaccella  Grovei  (Lartet)  2 bivalves,  entières  ou  frag- 
mentées, plus  4 V.  D.,  4 V.  G.,  isolées  ; 

deux  Mesosaccella  Larteti,  Chav.,  bivalves,  plus  une  V.  G.  frag- 
mentée ; 

deux  Mesosaccella  perdita  (Conr.)  bivalves,  plus  trois  V.  D.  dont 
deux  très  jeunes.  Toutes  les  Mesocaccella  se  trouvaient  ensemble 
avec  l’étiquette  « Leda  perdita  Conr.  »,  référence  aux  figures  de 
Lartet,  1872,  interprétées  par  moi  ( op . cit.)  comme  représentant 
une  espèce  distincte  tant  de  Grovei  que  de  perdita  : la  Larteti.  Il 
est  possible  que  les  individus  rapportés  plus  haut  à cette  dernière 
soient  ceux  figurés  par  Lartet  : la  valve  gauche  fragmentée  présen- 
tant les  dimensions  de  sa  fig.  2,  pl.  XII,  1872  et  le  spécimen  bivalve 
adulte  pouvant  s’identifier  à la  fig.  1,  ibid.,  celle-ci  d’ailleurs  moins 
typique  que  l’autre. 

Mais  comme  il  n’est  pas  sûr  que  lesdits  spécimens  proviennent 
bien  de  Nebi  Musa,  je  constaterai  seulement  qu’ils  confirment  l’exis- 
tence de  l’espèce  dans  des  matériaux  marqués  Lartet,  confondue, 
comme  il  était  vraisemblable,  avec  les  deux  autres  ; 

Une  Nuclua  crebilineata  Conr.,  bivalve  et  fortement  disloquée. 

La  série  comprend  donc  21  espèces  des  40  que  j’ai  signalées  du 
Mont  des  Oliviers.  Ces  21,  à l’exception  d’une  seule  rare  : Drillu- 
topsis  marginata,  sont  des  formes  communes  du  « banc  à Leda  » ; 
il  n’y  manque  gère  qu’ Helicaulax  affinis,  Vanikoro  asiatica.  Clathro- 
scala  Goryi  var.  kerakensis.  Ainsi  la  découverte  de  nouveaux  maté- 

1.  Lire  dans  mon  travail,  au  Journ.  Conchyl.  précité,  p.  168,  36e  ligne  : fig.  14  (au 
lieu  de  fig.  147),  de  1872. 

2.  Noter  dans  les  matériaux  Vignal  du  Muséum  l’accolement  (non  cité),  de  cette 
espèce  à Varicorbula  Vokesi,  confirmant  leur  contemporanéité. 


— 124  — 


riaux  confirme  la  constance  remarquable  de  la  faune  : mêmes 
espèces  et  même  fréquence  desdites. 

Quelques  autres  coquilles  du  Monastère  bénédictin  non  invento- 
riées dans  mon  étude  (doubles  Vignal  retrouvés  et  collection  de 
M.  le  Chanoine  Massé)  n’apportent  aucun  changement  à ces  remar- 
ques. 

Il  y a lieu,  maintenant,  de  rectifier  quelques  omissions  ou  fautes 
typographiques  relevées  dans  mon  travail  principal.  On  voudra  donc 
bien,  dans  celui-ci  : 

Journ.  Conchyl.,  LXXXVII,  1947,  pp.  125-197,  pl.  II-IV,  lire  : 

P.  125,  dern.  ligne,  8 (espèces),  au  lieu  de  : 7 ; p.  132,  13e  ligne  et  p.  194, 
20e  ligne,  Ellipsoscapha,  au  lieu  de  : Ellipsocapha  ; p.  136,  22-23e  lignes, 
Pl.  II  au  lieu  de  : Pl.  I ; p.  142,  4e  ligne,  tricincta,  au  lieu  de  : bicincta  ; 
p.  143,  33e  ligne,  n°  4938,  au  lieu  de  : n°  4941  ; p.  145,  41e  ligne,  mais  c’est 
une  forme,  au  lieu  de  : mais  une  forme...  ; p.  152,  19e  ligne,  (signalés) 
visibles,  au  lieu  de  : signalés  ni  visibles  ; p.  165,  dern.  ligne,  lallierianus , 
au  lieu  de  : lallieriamus  ; p.  165,  en  renvoi,  ajouter  référence  du  type  de 
Paratuba  : Trochus  sucyclostomus  Matheron,  Cat.  corps  organ.  Bouches- 
du-Rhône,  1842,  p.  235,  pl.  39,  fig.  8-9  ; p.  167,  avant  7e  ligne,  ajouter  : 
1872.  Turritella  Maussi  Lartet  (25)  p.  43,  Pl.  IX,  fi. g 11-12  ; p.  168, 
avant  6e  ligne,  ajouter  : 1872  Turritella  Reyi  Lartet  (25),  p.  43,  Pl.  IX, 
fig.  13-14  ; p.  168,  36e  ligne,  lire  : fig.  14,  au  lieu  de  : 147  ; p.  170,  14e  ligne, 
côtés,  au  lieu  de:  côtes;  p.  173, 18-19e  lignes,  crassiplica,  au  lieu  de  sub- 
striatula  ; p.  173,  33e  ligne,  fig.  26-29,  au  lieu  de  fig.  26,  29;  p.  184, 
5e  ligne,  fig.  4,  au  lieu  de  : fig.  7 ; p.  184,  dern.  ligne,  parallela,  au  lieu 
de  : paralella  ; lég.  pl.  III,  6e  ligne,  holotype  X 3,  au  lieu  de  : holotype 
X I 1/2. 


Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 


— 125  — 


Les  PÉC0PTER1DÉES  DE  L’ÉPOQUE  AnTHRACOLITHIQUE 

Par  A.  Loubièhe 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM 

Le  groupe  des  Pécoptéridées  comprend  essentiellement  les  frondes 
filicoïdes  chez  lesquelles  les  folioles,  au  lieu  d’être  étranglées  dans 
leur  partie  inférieure,  comme  chez  les  Archæoptéridées  et  les  Sphé- 
noptéridées,  sont  insérées  au  pétiole  suivant  toute  leur  base. 

Les  feuillages  appartenant  au  genre  Pecopteris  Brongniart,  large- 
ment représenté  dans  les  étages  stéphanien  et  permien,  étaient 
d’ordinaire  de  grande  taille,  régulièrement  pennés.  Ils  possédaient 
des  pinnules  de  consistance  coriace,  assez  petites,  libres  ou  con- 
fluentes, ovales  ou  allongées,  arrondies  ou  accuminées  au  sommet, 
à bords  parallèles  ou  faiblement  convergents.  Ces  pinnules  étaient 
le  plus  souvent  entières,  parfois  crénelées,  rarement  dentées  et 
munies  d’une  nervure  médiane  bien  accusée,  émettant,  sous  des 
angles  assez  ouverts,  des  nervures  latérales  simples,  une  ou  deux 
fois  bifurquées,  moins  nombreuses  que  chez  les  Neoropteris. 

Au  point  de  vue  du  mode  de  découpure  des  frondes,  les  Pecopteris 
de  l’époque  anthracolithique  peuvent  être  groupés  en  sections  assez 
naturelles  ; on  distingue  notamment  : 

Les  Pecopteris  cyathoïdes,  ayant  pour  type  le  Pec.  cyatliea  Schlo- 
theim,  à pinnules  nettement  distinctes  les  unes  des  autres,  non 
contractées  à leur  base,  entières  ou  lobées,  à nervures  secondaires 
peu  divisées. 

Les  Pecopteris  névropteroïdes,  à pinnules  légèrement  contractées 
à leur  base,  entières  ou  lobées,  à nervures  secondaires  plusieurs  fois 
bifurquées.  Le  type  de  cette  section  serait  le  Pecopteris  polymorpha 
Bgt.,  à côté  duquel  viendraient  se  placer  d’une  part  le  P.  integra 
Andrae,  d’autre  part  le  P.  densifolia  Goepp.  ; certaines  espèces, 
comme  les  P.  oreopteridia  Schloth.,  P.  Platoni  Grand’Eury,  sont  du 
reste  intermédiaires  entre  ce  groupe  et  le  précédent,  et  les  relient 
assez  étroitement  l’un  à l’autre. 

Les  Pecopteris  unitæ,  à pinnules  soudées  les  unes  aux  autres,  dans 
leur  partie  inférieure,  formant  par  leur  réunion  de  longues  folioles 
crénelées  ou  dentées,  à nervures  secondaires  simples.  Cette  seciton 
a pour  type  le  Pecopteris  unita  Bgt.  (=  P.  longifolia  Bgt.),  à côté 
duquel  viennent  se  ranger  les  Pecopteris  feminæformis  Schloth. 
(=  P.  arguta  Sternb.),  P.  elaverica  Zeil.,  etc. 

Il  n’est  guère  douteux  que  les  grandes  expansions  foliacées  et 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


— 126 


plusieurs  fois  laciniées,  réunies  sous  le  nom  générique  d ' Aphlebia 
Presl  représentent  des  pennes  anormales,  fixées  sur  le  rachis  de 
certains  Pecopteris  ou  Sphenopteris.  Cependant,  on  n’a  pas  à cet 
égard  d’observations  assez  positives  pour  qu’il  soit  possible  de  rien 
affirmer,  et  l’on  ne  saurait  dire  si  ces  feuilles  accessoires  ont  appar- 
tenu à des  Fougères  véritables,  ou  si  une  partie  d’entre  elles  ne  se 
rattachent  pas  à des  Ptéridospermes. 

Un  assez  grand  nombre  de  Pecopteris  de  la  formation  houillère  ont 
été  rencontrés  à l’état  fructifié,  presque  toujours  avec  des  pennes 
fertiles  à limbe  bien  développé  et  semblables  aux  pennes  stériles,  et 
l’on  a pu  établir  parmi  eux  plusieurs  genres  distincts  fondés  sur  le 
mode  de  fructification.  La  plupart  ont  montré  des  sporanges  coriaces, 
dépourvus  d’anneau,  et  sont  venus,  par  ce  caractère,  se  placer  dans 
la  famille  des  Marattiacées.  Ces  sporanges  sont  tantôt  isolés,  tantôt 
réunis  en  groupe  ou  synanges  dans  chacun  desquels  ils  sont  plus 
ou  moins  soudés.  D’après  les  divers  modes  de  disposition  de  ces 
fructifications,  on  a établi  un  certain  nombre  de  genres  dont  les 
quatre  principaux  sont  les  suivants  : 

Le  genre  Asterotheca  Presl,  qui  a subsisté  jusqu’à  la  fin  du  Trias, 
est  caractérisé  par  des  sporanges  ovoïdes,  assez  courts,  amincis  au 
sommet,  réunis  en  étoile  par  groupe  de  trois  à six,  et  dressés  autour 
d’un  réceptacle  commun.  Ces  sores  sont  ordonnés  sous  chaque 
pinnule  sur  une  ou  plusieurs  rangées  parallèles  à la  nervure  médiane, 
de  part  et  d’autre  de  cette  nervure. 

Le  genre  Dactylotheca  Zeiller  comprend  des  sporanges  rencon- 
trés, depuis  le  Culm  jusqu’au  Permien  inférieur,  sur  divers  feuillages 
péçoptéroïdes.  Ces  sporanges  indépendants  ont  une  forme  ovoïde 
et  sont  fixés  isolément  dans  le  sens  de  leur  grand  axe,  le  long  des 
ramifications  des  nervures  secondaires.  Chacun  d’entre  eux  est 
terminé  en  pointe  à son  extrémité  distale,  et  sa  paroi  montre  une 
bande  longitudinale  de  cellules  plus  petites  que  les  autres,  suivant 
laquelle  devait  s’effectuer  la  déhiscence.  Leur  disposition  les  uns 
par  rapport  aux  autres,  dans  chaque  lobe  des  pinnules,  rappelle 
celle  des  doigts  de  la  main,  ce  qui  leur  a valu  leur  nom  générique, 
le  nombre  des  sporanges  ainsi  décrits  variait  dans  chaque  pinnule 
de  vingt  à trente  suivant  les  régions  considérées.  A leur  base  les 
pennes  fertiles  en  étaient  abondamment  pourvues  dans  toute  leur 
étendue,  puis  elles  l’étaient  de  moins  en  moins  vers  le  sommet  des 
pennes  en  question,  où  elles  devenaient  tout  à fait  stériles. 

Dans  le  genre  Scolecopteris  Zenker,  les  sporanges,  réunis  en 
groupe  au  nombre  de  quatre,  différent  des  précédents  par  leurs 
extrémités  distales  longuement  effilées,  et  aussi  par  les  longs  pédi- 
celles  des  synangia  constitués  par  leurs  groupements. 

Dans  le  genre  Ptychocarpus  Weiss,  les  sporanges,  presque  cylin- 
driques, sont  réunis  en  groupes  au  nombre  de  cinq  à huit,  dressés 


127  — 


autour  d’un  réceptacle  très  saillant  et  soudés  les  uns  aux  autres 
dans  chaque  groupe,  suivant  toute  leur  longueur. 

Quelques  autres  types  de  sporanges  n’ont  été  observés  que  sur  des 
échantillons  silicifiés,  et  bien  qu’il  semble  certain  que,  par  la  forme 
des  pinnules,  ils  appartiennent  aux  Pecopteris,  il  ne  paraît  pas  utile 
d’en  indiquer  ici  les  caractères. 

Les  fructifications  en  Asterotheca  s’observent  souvent  chez  bon 
nombre  d’espèces  de  Pecopteris  cyathoïdes,  notamment  chez  les 
Pecopteris  arborescens  Schloth.,  P.  cyathea  Schloth.,  P.  Candollei 
Bgt.  (=  P.  afpnis  Bgt.),  ,P.  abbreviata  Bgt.  (=  P.  Miltoni  Artis), 
P.  lepidorachis  Bgt.,  P.  hemitelioides  Bgt.,  etc. 

Le  genre  Dactylotheca  comprend  divers  Pecopteris,  tels  que  le 
P.  dentata  Bgt.,  du  Westphalien,  le  P.  Gruneri  Zeill.,  du  Stéphanien. 

Quant  aux  deux  autres  types  de  fructifications,  ils  ne  sont  connus, 
du  moins  en  empreintes,  chacun  que  pour  une  espèce,  à savoir  le 
P.  polymorpha  Bgt.,  pour  le  genre  Scolecopteris,  et  le  P.  unita  Bgt., 
pour  le  genre  Ptychocarpus. 

Sur  d’autres  espèces  on  a observé  des  sporanges  annelés,  qui 
prouvent  que  tous  les  Pecopteris  houillers  n’appartiennent  pas  à la 
famille  des  Marattiaeées.  En  effet,  chez  le  genre  Oligocarpia  Goepp., 
qui  a été  rapporté  aux  Gleichéniées,  on  a reconnu  des  sporanges 
groupés  par  trois  à cinq  et  munis  d’un  anneau  à un  seul  rang  de 
cellules,  disposé  comme  celui  de  certaines  Fougères  vivantes.  Chez 
le  genre  Senftenbergia  Corda,  qui  se  rapproche  beaucoup  des  Schi- 
zéacées,  les  sporanges  ovoïdes  et  indépendants,  se  sont  montrés 
coiffé^  à leur  sommet  d’une  calotte  conique  formée  de  plusieurs 
rangs  de  cellules  à parois  épaisses. 

On  voit  par  là  que  le  genre  Pecopteris,  sans  être  aussi  hétérogène 
que  le  genre  Sphenopteris,  est  cependant  loin  d’être  parfaitement 
homogène.  On  peut  dire  toutefois  que  la  majeure  partie  des  Pecop- 
teris de  l’époque  houillère  paraît  appartenir  aux  Marattiaeées,  et 
qu’un  bon  nombre  d’entre  eux  rentrant  dans  le  genre  Asterotheca 
forment  ainsi  un  groupe  vraiment  naturel. 

En  dehors  des  trois  groupes  établis  sur  le  mode  de  découpure  des 
frondes  ( Pecopteris  cyathoïdes,  P.  nevropteroïdes  et  P.  unitæ ),  les 
Pecopteris  de  la  flore  anthracolithique  comprennent  encore,  comme 
formes  très  intéressantes  à citer,  le  Pecopteris  Pluckeneti  Schlo- 
theim,  du  Stéphanien,  à grandes  pinnules  lobées  assez  profondément, 
à fronde  divisée  par  ramification  dichotome,  avec  bourgeon  suscep- 
tible de  développement  ultérieur  dans  chaque  bifurcation,  disposi- 
tion semblable  à celle  d’un  grand  nombre  de  Gleichéniées.  Cette 
espèce,  assez  aberrante,  qui  persiste  jusqu’à  la  base  du  terrain 
permien,  où  elle  s’éteint  sous  sa  forme  stérile,  le  P.  Sterzeli,  a été 
rapportée  avec  certitude  aux  Ptéridospermes.  On  connaît,  en  effet, 
la  remarquable  découverte  faite  par  Grand’Eury  qui  a eu  la  bonne 


— 128 


fortune  de  trouver  à Saint-Etienne  une  série  d’échantillons  fructifiés 
de  P.  Pluckeneti  Schlotheim  1 portant  de  très  nombreuses  petites 
graines  platyspermiques  du  type  Leplotesta,  fixées  au  bout  de 
fortes  nervures  et  pendant  sous  la  face  inférieure  de  la  pinnule.  Par 
l’étude  de  sa  structure  interne,  j’ai  montré  que  le  genre  Leptotesta  2, 
malgré  sa  symétrie  binaire,  n’a  rien  de  commun  avec  les  Cordaï- 
spermes.  Il  est  jusqu’ici  le  seul  représentant  d’un  nouveau  groupe 
de  Ptéridospermes  : la  classe  des  Acrocaryales  3 4. 

Dans  les  types  de  Pécoptéridées  de  la  flore  paléozoïque  qui 
viennent  d’être  énumérés,  le  rachis  reste  nu  entre  les  pennes  de 
divers  ordres  ; dans  les  trois  genres  qui  vont  suivre,  il  est  au  contraire 
feuillé  sur  toute  son  étendue. 

Le  genre  Callipteridium  Weiss,  propre  à la  flore  stéphanienne  et 
permienne,  offre  habituellement  des  frondes  tripennées.  II  se  dis- 
tingue du  genre  Pecopteris,  d’une  part  par  la  présence  sur  le  rachis 
d’une  à trois  pinnules  entre  les  bases  de  deux  pennes  secondaires 
consécutives,  ainsi  que  de  petites  pennes  simplement  pinnées  dans 
l’intervalle  des  pennes  primaires  bipennées,  d’autre  part  par  ses 
pinnules  généralement  élargies  à la  base,  à nervures  latérales  nom- 
breuses obliques  dichotomes,  dont  les  plus  inférieures  naissent 
directement  du  rachis.  L’espèce  la  plus  fréquente  est  le  Callipteri- 
dium pteridium  Schloth.  (=  Pecopteris  pteroides  Bgt.  = Alethop- 
teris  ouata  Goepp.) 

Grand’Eury  4 a rapporté  aux  Callipteridium  des  graines  à symé- 
trie radiaire  du  type  Tripterospermum  Bgt.,  qu’il  a trouvées  asso- 
ciées à leurs  frondes,  lorsque  celles-ci  étaient  peu  dispersées,  c’est- 
à-dire  dans  des  circonstances  permettant  de  croire  à la  dépen- 
dance mutuelle.  Ce  n’est  là  toutefois  qu’une  présomption,  mais  on 
doit  tout  au  moins  regarder  l’attribution  des  Callipteridium  aux  Ptéri- 
dospermes comme  extrêmement  vraisemblable  5. 

Le  genre  Callipteris  Brongniart,  propre  à la  flore  permienne, 
comprend  des  frondes  généralement  bipennées,  à pinnules  entières, 
comme  chez  les  vrais  Pecopteris,  ou  bien  plus  ou  moins  sphénopte- 
roïdes,  contractées  en  avant,  décurrentes  sur  les  rachis,  du  côté 
inférieur,  à nervures  secondaires  obliques  bifurquées,  les  plus  basses 

1.  Grand’Eury,  Sur  les  graines  trouvées  attachées  au  Pecopteris  Pluckeneti  Schlo- 
theim. C.  R.  de  VAc.  des  sc.,  t.  140,  1905,  p.  920-923. 

2.  A.  Loubière,  Etude  anatomique  et  comparée  du  Leptotesta  Grand’Euryi  n. 
gen.  n.  sp.  (graine  silici fiée  du  Pecopteris  Pluckeneti  Schlotheim.  Rev.  gén.  de  Bota- 
nique, t.  41,  1929. 

3.  A Loubière,  Recherches  sur  l’Anatomie  comparée  des  graines  de  Ptérido- 
spermes. Arch.  du  Muséum  nat.  d’Hist.  nat .,  6e  série,  t.  XV,  1938. 

5.  Grand’Eury,  Sur  les  graines  des  Névroptéridées.  C.  R.  Acad.  Sc.,  14  novembre 
1904. 

4.  A.  Loubière,  Sur  la  structure  d’une  nouvelle  Colospermée  le  genre  Sphaero- 

spermum  Brongniartw(graine  probable  d’un  Callipteridium)  Ann.  des  Sc.  Nat.,  Bot., 
10e  série,  t.  XV,  1932. 


naissant  directement  du  rachis.  En  outre,  entre  les  diverses  pennes, 
les  rachis  étaient  garnis  de  pennes  isolées  dont  la  taille  diminuait 
graduellement  de  haut  fen  bas.  L’espèce  typique  de  ce  genre  est  le 
Callipteris  conferta  Sternberg,  à pinnules  pécoptéroïdes  tout  à fait 
entières.  On  n’a  observé  jusqu’ici  dans  ce  genre  aucun  spécimen 
fertile. 

Le  genre  Mariopteris  Zeiller  est  caractérisé  par  ce  fait  que  chacun 
de  ses  rachis  secondaires  se  bifurque  en  deux  autres  assez  courts, 
et  terminés  l’un  et  l’autre  par  deux  pennes  feuillées.  Dans  chacune 
de  ses  dernières,  la  pinnule  basilaire  située  du  côté  inférieur  est 
souvent  bilobée  et  plus  développée  que  les  autres,  comme  c’est 
actuellement  le  cas  chez  Y Aspidium  bulgare,  par  exemple,  pour  la 
pinnule  basilaire  supérieure  de  chaque  penne.  Le  Mar.  muricata 
peut  être  considéré  comme  le  type  de  ce  genre,  répandu  surtout 
dans  le  Westphalien.  En  outre,  chez  les  Mariopteris,  les  rachis  des 
pennes  feuillées  étaient  susceptibles  de  se  prolonger  au-delà  du 
limbe,  ce  qui  permettait  sans  doute  aux  frondes  de  s’appuyer  sur 
les  végétaux  environnants,  comme  le  font  actuellement  celles  des 
Lygodium. 

Les  principales  espèces  de  Pécoptéridées  de  la  formation  anthraco- 
lithique  se  répartissent  de  la  manière  suivante  : 

Culm. 

Pecopteris  aspera,  P.  Silesiaca,  P.  stricta,  P.  subcrenulata,  P.  elongata, 
P.  Erdmengeri,  P.  Jcegeri,  P.  microcarpa,  P.  ophiodermatica,  P.  nodosa, 
P.  arborescens,  P.  cyathea,  etc. 

Westphalien. 

Pecopteris  Wolkmanni,  P.  abbreviata , P.  plumosa,  P.  oreopteridia, 
P.  pennæformis , P.  integra,  P.  arborescens,  P.  crenulata,  P.  cyathea,  P. 
aspera,  P.  dentata,  P.  oxyphylla,  P.  Silesiaca,  P.  sinuata,  P.  Glockeri, 
P.  erosa,  P.  obliqua,  P.  ophiodermatica,  P.  undulata,  P.  Defranci,  P.  Bohe- 
mica,  P.  Radnicensis,  P.  villosa,  P.  Cisti,  P.  Bucklandi,  P.  Loshi,  P.  micro- 
pliylla,  etc.  Mariopteris  nervosa,  M.  muricata,  M.  latijolia,  M.  acuta, 
M.  Soubeirani,  M.  carnosa,  M.  hirsuta,  M.  Dernoncourti,  M.  Loshii, 
'M.  Jacquoti,  etc. 

Stéphanien. 

Pecopteris  arborescens,  P.  cyathea,  P.  Candollei,  P.  lepidorachis,  P.  eu- 
neura,  P.  rigida,  P.  nodosa,  P.  hemitelioïdes,  P.  oreopteridia,  P.  Plaioni, 
P.  alethopteroïdes , P.  truncata,  P.  densifolia,  P.  Gruneri,  P.  polymorpha, 
P.  unita,  P.  dentata,  P.  Bioti,  P.  Pluckeneti,  P.  Slerzéli,  P.  integra,  P.  Lau- 
nayi,  P.  elaverica,  P.  Monyi,  P.  Bucklandi,  P.  feminæformis,  P.  pseudo- 
Bucklandi,  P.  grandifolia,  P.  pennæformis,  P.  Bredovii,  P.  erosa,  P.  aspi- 
dioïdes,  P.  rigida,  P.  Lamuriana,  P.  Cisti,  P.  villosa,  P.  pulchra,  P.  ovalis, 
P.  distans,  P.  Nestleriana,  etc.  Mariopteris  Zeilleri,  Callipteridium 
pteridium,  C.  gigas,  C.  nevropteroïdes,  C.  Rochei,  etc. 


Permien. 


Pecopleris  Candollei,  P.  hemitelioïdes , P.  Cisti,  P.  Platoni,  P.  oreopte- 
ridia,  P.  densifolia,  P.  polymorpha,  P.  unita,  P.  Bioti,  P.  feminæformis, 
P.  pseudo-Bucklandi,  P.  Beyrichi,  P.  leptophylla,  P.  pinnatifida,  P.  Bre- 
dovii , P.  Sterzeli,  P.  arborescens , P.  cyathea,  etc.  Callipteridium  pleridium, 
C.  Rochei,  C.  gigas , etc.  Callipteris  conferta,  C.  Martinsi,  C.  Naumanni, 
C.  subauriculata,  C.  Jutieri,  C.  Pellati,  C.  diabolica,  C.  lodevensis , C.  Ray- 
mondi,  C.  Bergeroni,  C.  Curretiensis,  C.  Nîcklesi,  etc. 


13  L 


Les  Grès  Stampiens  du  bois  de  Richebourg, 
a Montmagny  (Seine-et-Oise) 

Par  R.  Soyer. 


La  Butte  Pinson  est  un  témoin  nummulitique  plaqué  sur  le  flanc 
septentrional  de  la  fosse  synclinale  de  Saint-Denis,  qui  constitue 
un  jalon  entre  la  chaîne  des  collines  de  Montmorency  et  le  plateau  de 
Belleville-Montreuil.  Comme  eux,  elle  est  couronnée  par  des  sables 
stampiens  dont  la  présence  est  connue  à cet  endroit  depuis  long- 
temps 1 (p.  150). 

Située  sur  3 communes  : Villetaneuse,  Montmagny  et  Pierrefitte, 
la  Butte  Pinson  présente  son  point  culminant  à Montmagny  à l’em- 
placement de  la  redoute  militaire.  La  partie  méridionale  du  sommet, 
boisée,  est  occupée  par  le  Bois  de  Richebourg.  C’est  en  bordure  de 
celui-ci,  et  à l’intersection  des  trois  communes,  mais  sur  le  terri- 
toire de  Montmagny,  que  j’ai  pu,  au  cours  d’une  tournée  d’établisse- 
ment de  la  Carte  Géologique  au  20.000e  du  département  de  la 
Seine,  constater  la  présence  de  grès'  fossilifères  dans  l’enclos  des 
réservoirs  de  la  Compagnie  Générale  des  Eaux  2. 

Ces  grès  ont  été  mis  à découvert  lors  de  la  construction  des  réser- 
voirs, en  1927-28  ; ils  ne  forment  pas  un  entablement  continu,  mais 
des  blocs  isolés  de  volume  important  dont  certains  sont  encore  en 
place,  tandis  que  d’autres  ont  dû  être  basculés  pour  permettre  les 
fouilles. 

Des  grès  identiques  existeraient  dans  une  propriété  privée,  dans 
le  Bois  de  Richebourg. 

Ils  reposent  sur  3 m.  50  de  sables  de  Fontainebleau  blanchâtres, 
parfois  rubéfiés  localement  ; ils  atteignent  80  cm.  d’épaisseur  et 
leur  sommet  s’élève  à 87  m.  d’altitude.  Ce  sont  des  quartzite-grès 
gris-clair  et  jaunâtres,  compacts,  très  durs  et  très  serrés  au  milieu, 
passant  parfois  à un  grès  blanc  vers  la  base  et  à des  grès  rubéfiés 
au  sommet.  Ils  renferment  de  nombreuses  tubulures,  souvent  de 
grandes  dimensions  et  de  direction  quelconque,  mais  les  tubulures 
horizontales  sont  plus  fréquentes  à la  base  : les  plus  grandes  sont 
vides,  et  les  petites  sont  remplies  par  une  pâte  gréseuse  bien  cimentée. 

1.  G.  Cuvier  et  A.  Brongniart.  Essai  sur  la  Géographie  minéralogique  des  environs 
de  Paris,  1811,  278  p.,  3 pl. 

2.  Je  prie  M.  Molinié,  Chef  de  Service  à la  C.  G.  E.,  de  vouloir  bien  trouver  ici  mes 
vifs  remerciements  pour  les  facilité  d’étude  qu’il  m’a  procurées. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  1,  1948. 


— 132 


On  y rencontre  quelques  galets  de  silex  opalescent,  amygdaloïdes 
géodiques,  toujours  de  petites  dimensions  (4  à 5 cm.),  qui  possèdent 
un  cortex  blanchâtre  et  up  noyau  de  silice  amorphe,  plus  tendre 
et  de  couleur  foncée. 

Les  fossiles  abondent  à deux  niveaux  : 1°  à la  partie  centrale  qui 
renferme  de  nombreux  Cerithides  et  des  petits  Lamellibranches, 
2°  au  sommet  où  l’on  trouve  des  empreintes  de  grandes  dimensions. 
De  plus,  des  moulages  de  fossiles  isolés  apparaissent  dans  toute  la 
masse. 

J’ai  pu  reconnaître  la  faune  suivante  : 


Lamellibranches  : 

Panopaea  Heberti  Bosq.  R. 

Corbula  subpisum  d’Orb.  A.  R. 
Corbula  Henckeliusiana  Nyst.  AR. 
Tellina  Nysti  Desh.  A.  R. 
Arcopagia  Heberti  Desh.  AC. 
Arcopagia  rnixta  Desh.  AR. 
Meretrix  splendida  Mér.  C. 

Meretrix  incrassata  Sow.  AC. 
Lucina  Heberti  Desh.  C. 
Pectunculus  angusticostatus  Lmlc. 
AR. 

Pectunculus  obovatus  Lmk.  R. 
Area  Sandbergeri  Desh.  R. 

Ostrea  cyathula  Lmk.  C. 


Gastropodes  : 

Natica  sp. 

Natica  crassatina  Desh.  AC. 
Calyptraea  striatella  Nyst.  R. 
Bayania  semidecussata  Lmk.  C. 
Cerithium  intradentatum  Lmk.  C. 
Benoistia  Boblayei  Desh.  AR. 
Potamides  conjunctum  Desh.  CC. 
Potamides  conjunctum  Desh.  CC. 
Potamides  plicatum  Brug.  CC. 

V olutilithes  Rathieri  Heb.  AR. 


Il  s’agit  là  d’une  faune  assez  banale,  caractéristique  du  niveau 
de  Jeurre  que  l’on  retrouve  dans  la  plupart  des  grès  stampiens  fossi- 
lifères des  environs  immédiats  de  Paris. 

Il  faut  signaler  toutefois  la  fréquence  relative  de  Natica  crassa- 
tina, la  rareté  et  la  petite  taille  des  Pectunculus  si  nombreux  dans 
certains  grès  (Dampmard),  et  surtout  le  taille  exceptionnelle  qu’at- 
teignent certains  exemplaires  de  Meretrix  splendida.  D’après  Des- 
hayes  1 les  plus  grands  individus  de  cette  espèce  ont  43  mm.  de  long 
et  30  mm.  de  haut  dans  le  Bassin  de  Paris.  Deux  échantillons  de 
Montmagny  atteignent  65  et  60  cm.  de  longueur,  45  et  43  mm.  de 
hauteur.  Il  s’agit  là  d’une  variété  major,  dont  les  dimensions  excep- 
tionnelles sont  liées  sans  doute  aux  conditions  locales  du  fond 
marin. 

Le  lambeau  gréseux  de  Montmagny  est  intéressant  à plusieurs 
titres  : il  constitue  en  effet  un  jalon  important,  car  il  établit  la  liai 
son  entre  les  grès  stampiens  fossilifères  déjà  connus  dans  la  chaîne 


1.  G.  P.  Deshayes.  Description  des  animaux  sans  vertèbres  du  Bassin  de  Paris. 
Texte,  t.  I,  p.  440. 


— 133  — 


de  collines  de  Cormeilles-en-Parisis,  Montmartre,  Romainville,  et 
avec  le  gisement  de  Margency,  plus  septentrional 1. 

Par  sa  texture  et  sa  faune,  il  s’apparente  beaucoup  aux  grès  de 
Montmartre  et  de  Romainville,  bien  qu’il  renferme  moins  de  galets. 
On  ne  peut  cependant  affirmer  qu’ils  faisaient  tous  trois  partie  d’un 
même  entablement,  car  la  hauteur  des  sables  gisant  sous  ces  grès 
varie  dans  chaque  localité. 


Localité 

Cote  du  sommet 
des  Grès 

Epaisseur 
des  grès 

Hauteur  des  sables 
sous  jacents. 

Montmartre 

127 

1 m. 

8 à 10  m. 

Montmagny 

87 

0.80 

5 à 4 m. 

Romainville 

124 

0.40 

5 à 6 m. 

Dampmard 

120 

0.80 

8 à 10  m. 

Cormeilles 

130 

1.35 

6 m.  50 

Franconville 

105/110 

? 

8 à 10  m. 

Margency 

110 

0.80 

? 

Ces  variations  dans  la  position  relative  des  grès  sont  difficilement 
imputables  à des  écarts  de  subsidence,  et  il  paraît  plus  plausible 
d’admettre  que  la  grésification  s’est  exercée  à différents  niveaux  des 
sables  stampiens  inférieurs,  correspondant  aux  horizons  de  Jeurre- 
Morigny.  La  grésification  ne  s’est  pas  bornée  aux  régions  anticli- 
nales,  car  elle  s’est  exercée  également  dans  le  Synclinal  de  la  Seine 
dont  le  maximum  de  dépression  est  situé  aux  environs  de  Saint-Denis,  * 

et  où  la  base  des  Sables  de  Fontainebleau  ne  dépasse  pas  la  cote  83. 

Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 

1.  R.  Abrahd.  Niveau  gréseux  fossilifère  à faune  de  Jeurre  à Margency.  — C.  R. 
soin.  S.  G.  F.,  1924,  p.  75. 


Le  Gérant  : Marc  André. 


SOMMAIRE 


Pages 

Actes  administratifs 5 

Liste  des  correspondants  nommés  en  1947 * 9 

Travaux  faits  dans  les  Laboratoires  pendant  l'année  1947 12 

Communications  : 

E.  G.  Dehaut.  Théorie  des  faciès  géographiques 54 

J.  Berlioz.  Note  sur  un  spécimen  rare  de  Trochilidé 57 

F.  Angel  et  J.  Guibé.  A propos  d ' Arthroleplis  agadesi  Angel  (Batracien) 62 

P.  Chabanaud.  Notules  ichthyologiques  (suite) 64 

A.  Barets.  Sur  un  indice  numérique  utile  à la  détermination  de  Gardonus 

rutilus  (L.)  et  Scardinius  erythrophthalmus  (L.) 72 

M.  Poll.  Note  sur  une  série  de  types  de  Mormyridae,  de  Characidae  et  de  Citha- 

rinidae  du  Muséum  de  Paris 75 

J.  Daget.  Note  sur  les  Polypterus  du  Niger  Moyen,  notamment  ceux  de  l'espèce 

Senegalus ' 82 

J.-M.  Pérès.  Sur  une  collection  d’Ascidies  de  la  zone  intercotidale  de  Dakar. . 87 

A.  Guillaumin.  Collignon,  jardinier  du  voyage  de  La  Pérouse 96 

M.  Pichon.  Classification  des  Apocynacées  : X genre  « Mandevilla  « 101 

Y.  Lucquiaud.  Notre  préliminaire  sur  quelques  Ostracodes  du  Pliocène  du 

Cap  Horn 109 

E.  Buge.  Révision  du  genre  Idmidronea  (Canu  et  Bassler  mss.)  Canu  1919 

(. Bryozoay  Cyclostomala),  1.  Caractères  généraux  et  discussion 115 

A.  Chavan.  Sur  quelques  fossiles  du  Campanien  de  Jérusalem 120 

A.  Loubière.  Les  Pécoptéridées  de  l’époque  Anthracolithique 125 

R.  Soyer.  Les  Grès  Stampiens  du  bois  de  Richebourg.à  Montmagny  (S.-et-O.)..  131 


ÉDITIONS 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’IIISTOIRE  NATURELLE 

36,  RUE  GEOFFRO  Y-SAINT-HIUAIRE,  PARIS  Ve 


Archives  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.j. 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencé  en  1895). 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  500  fr.,  Étranger,  700  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe;  un  vol.  230  fr.). 

Publications  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horli  pariensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Nolulæ  Systematicæ.  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboràtoire  de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909  ; abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Étranger,  150  fr.). 

Revue  française  d’ Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Étranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national.  d’Histoire  naturelle 
à Dinard.  (Directeur  M.  E.  Fischer-Piette,  Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Saint-Servan  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  l’Homme.  (Place  du  Trocadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’ Entomologie.  (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de  Botanique  appliquée  et  d' Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire  d’ Agronomie  coloniale  ; paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie ; paraît  depuis  1924  ; abonnement  France,  200  fr.,  Étranger, 
260  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  Mme  Allorge,  Laboratoire 
de  Cryptogamie  ; paraît  depuis  1874  ; abonnement  France,  200  fr., 
Étranger,  300  fr.). 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique)- 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928  ; abonnement  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

Mamrnalia,  Morphologie,  Riologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  20-5-1948 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série.  — Tome  XX 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 
N°  2.  — Février  1948 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER 
: PARIS-V*  ~ 


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum,  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’ Histoire  naturelle. 

Le  nombre_des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  25  supplémentaires,  aux  conditions 
suivantes  : 

(Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  1 de  1948 ) 


25  ex.  50  ex. 

4 pages 57  fr.  50  74  fr.  50 

8 pages 65  fr.  75  89  fr.  75 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  commandes  dépassant  50  exemplaires  ne  pourront  être  acceptées 
que  par  autorisation  spéciale  et  à des  prix  supérieurs  à ceux  qui  sont 
mentionnés  sur  le  tarif  ci-dessus. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  l’abonnement  ANNUEL  : 

France  : 500  fr.  — 1 Étranger  : 700  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l’Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1948.  — N°  2 


365e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

26  FÉVRIER  1948 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  L.  RERTIN 


ACTES  ADMINISTRATIFS 

M.  le  Professeur  A.  Urbain,  Directeur  du  Muséum,  est  nommé  Ins- 
pecteur général  des  Musées  d’ Histoire  naturelle  de  Province  (Arrêté  minis- 
tériel du  30  décembre  1947). 

M.  P.  Rode  est  nommé  Inspecteur-adjoint  des  Musées  d’Histoire 
naturelle  de  Province  (Arrêté  ministériel  du  30  décembre  1947). 

M.  le  Président  fait  connaître  qu’un  décret  ministériel  du  15  janvier  1948 
(J.  O.,  n°  16  du  18-1-1948,  p.  573)  est  relatif  à la  Réorganisation  du 
Muséum  et  se  rapporte  à l’admission  aux  séances  de  l’Assemblée,  des 
Professeurs  honoraires,  à titre  consultatif. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948, 


9 


— 136 


COMMUNICATIONS 


Contribution  a la  connaissance  du  nerf  glossopharyngien 
chez  les  Primates. 

Par  F.  Bôlônyi. 

Nous  avons  étudié  le  trajet  et  les  rapports  du  glosso-pharyngien 
chez  plusieurs  espèces  de  Primates  caractéristiques,  représentant 
les  grands  groupes  de  l’ordre. 

I.  LÉMURIENS. 

Nous  avons  choisi  comme  type  de  ce  groupe  le  Lemur  catta  (Fig.  1). 

1.  Trajet  et  aspect  du  nerf.  La  longueur  du  nerf  est  d’environ 
6 cm.  — Sa  partie  rétropharyngienne  est  à peu  près  égale  à la  partie 
buccale.  — Situé  en  avant  du  ganglion  jugulaire  du  pneumo- 
gastrique dans  le  trou  déchiré  postérieur,  le  nerf  est  fortement 
attaché  à celui-ci  par  du  tissu  conjonctif.  Nous  n’avons  observé 
aucun  élargissement  prononcé  du  nerf  à ce  niveau. 

Dans  la  région  rétro-pharyngienne  le  nerf  chemine  sur  l’aponé- 
vrose du  muscle  stylo-glosse  et  gagne  la  paroi  pharyngienne  au 
niveau  du  pôle  inférieur  de  l’amygdale. 

Dans  la  cavité  buccale  — toujours  très  important  — il  se  ramifie 
après  avoir  dépassé  l’amygdale,  et  ses  branches  terminales  se  perdent 
dans  le  tiers  postérieur  de  la  langue. 

2.  Rapports.  Dans  la  région  rétro-pharyngienne,  immédiatement 
au-dessous  du  trou  déchiré  postérieur,  le  nerf  émet  une  branche 
anastomotique  au  pneumogastrique  et  donne  du  même  point  un 
rameau  intercarotidien  long  à la  bifurcation  de  la  carotide. 

Le  plexus  pharyngien.  Le  nerf  envoie  ensuite  trois  ou  quatre 
grosses  branches  à la  paroi  pharyngienne,  situées  au-dessus  du 
rameau  pharyngien  du  pneumogastrique.  Un  rameau  pharyngien 
est  plus  long  et  chemine  au  dessous  du  tronc  nerveux.  Le  territoire 
de  l’innervation  pharyngienne  du  nerf  s’étend  jusqu’à  la  partie 
supérieure  de  l’épiglotte. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 


V 


— 137 


Région  sous-amy gdalienne.  Le  nerf  donne  d’abord  2 ou  3 filets 
à l’amygdale,  puis  envoie  deux  fortes  branches,  l’une  au  muscle 
palatoglosse,  l’autre  au  dos  de  la  langue.  — Enfin  il  donne  un  rameau 
inférieur  qui  gagne  la  partie  inférieure  de  la  racine  de  la  langue. 

Les  rameaux  linguaux  sont  particulièrement  forts. 


7. 

Fig.  1.  — Lemur  coïta  1.  gang],  jugulaire  du  X;  2.  R.  anastomotique  ; 3.  R.  pharyngien 
du  X ; 4.  R.  intercarotidien  ; 5.  Rx.  pharyngiens  du  IX  ; 6.  Rx.  pharyngiens  du  IX  ; 
7.  Rx.  tonsillaires  ; 8.  Rx.  terminaux. 

II.  SIMIENS 

1.  Plathyriniens.  Nous  avons  étudié  le  Cebus  apella  et  le  Ilapale 
J acchus. 

a.  Cebus  apella.  (Fig.  II). 

1.  Trajet  et  aspect  du  nerf.  Le  nerf  est  d’une  longueur  d’à  peu  près 
5 cm.  Deux  tiers  se  placent  dans  la  région  rétro-pharyngienne  et  un 
tiers  dans  la  cavité  buccale. 

Au  niveau  du  trou  déchiré  postérieur  le  nerf  présente  un  élar- 
gissement prononcé  que  nous  considérons  comme  un  ganglion. 


mm 


Dans  la  région  rétro-pharyngienne  le  nerf  chemine  accolé  au 
muscle  stylo-pharyngien,  un  peu  au-dessus  du  muscle  stylo-glosse. 

Il  atteint  le  pharynx  au  niveau  du  pôle  inférieur  de  l’amygdale 
et  chemine  dans  la  cavité  buccale  immédiatement  au-dessous  de 
l’amygdale. 

Au  niveau  du  bord  antérieur  de  l’amygdale,  le  nerf  donne  ses 
rameaux  terminaux  : un  supérieur  faible  et  deux  plus  forts,  moyen 
et  inférieur. 


Fig.  2.  — Cebus  apella.  — 1.  Gangl.  jugulaire  du  IX  ;2.  Gangl.  jugulaire  du  X ; 3.  R. 
pharyngien  du  IX  ; 4.  R.  intercarotidien  ; 5.  R.  anastomotique  ; 6.  R.  Pharyngien 
du  X ; 7.  Parotide  ; 8.  R.  pharyngien  du  IX  ; 9.  R.  tonsillaire  ; 10.  R.  du  m.  palato- 
glosse  ; 11.  Rx.  terminaux. 


2.  Rapports.  Environ  un  cm.  au-dessous  du  trou  déchiré  posté- 
rieur, le  nerf  émet  une  branche  relativement  très  forte  qui  comme 
rameau  intercarotidien  se  rend  à la  bifurcation  de  l’artère  carotide 
où  elle  se  termine  autour  du  corpuscule  intercarotidien  bien  visible. 

La  branche  intercarotidienne  envoie  en  outre  un  fdet  anastomo- 
tique au  rameau  pharyngien  supérieur  du  pneumogastrique  qui  est 
très  fort  et  richement  ramifié. 

A peu  près  à la  naissance  du  rameau  intercarotidien,  le  nerf 
envoie  une  branche  à la  face  interne  de  la  parotide  qui  se  trouve  chez 
ce  sujet  pénétrée  dans  la  région  pharyngienne.  Cette  branche  paro- 


— 139  — 


tidienne  émet  un  filet  au  muscle  palato-pharyngien.  Dans  cette 
région  le  nerf  donne  encore  naissance  à un  rameau  mince  et  long 
qui  se  termine  dans  la  musculature  du  pharynx  et  dans  le  muscle 
palato-pharyngien. 

Après  avoir  perforé  le  pharynx,  le  nerf  envoie  une  branche  bien 
visible  à l’amygdale,  puis  il  se  ramifie  en  trois  branches  : supérieure, 
moyenne  et  inférieure. 

La  supérieure,  assez  faible,  se  rend  au  muscle  palato-glosse, 
la  moyenne  et  l’inférieure  vont  au  tiers  postérieur  de  la  langue. 

b.  Hapale  Jacchus.  Chez  cet  autre  singe  américain  les  dispo- 
sitions sont  seulement  un  peu  différentes  du  précédent  : le  nerf  inter- 
carotidien est  plus  faible,  le  nerf  parotidien  ne  peut  pas  être  observé 
et  nous  n’avons  pas  pu  voir  non  plus  d’anastomoses  avec  le  rameau 
pharyngien  du  pneumogastrique. 

Il  existe  en  outre  un  rameau  pharyngien  du  nerf  qui  atteint  la 
paroi  du  pharynx  au-dessus  du  tronc  nerveux.  Le  segment  buccal 
est  court,  il  aboutit  dans  la  partie  la  plus  postérieure  de  la  langue. 

2.  Catarrhinif.ns. 

a ) Macaque  rhésus.  (Fig.  III). 

1.  Trajet  et  aspect  du  nerf.  Sa  longueur  est  environ  de  5 1 /2  cm.  — 
La  partie  buccale  est  presque  aussi  longue  que  la  partie  rétropha- 
ryngienne. 

Au  trou  déchiré  postérieur  nous  n’avons  observé  aucune  formation 
ganglionnaire. 

Dans  la  région  rétropharyngienne  le  nerf  est  situé  exactement 
entre  les  muscles  stylo-pharyngien  et  stylo-glosse.  Perforant  la  paroi 
pharyngienne  à 1/4  cm.  environ  du  pôle  inférieur  de  l’amygdale, 
il  donne  des  branches  terminales  qui  vont  jusqu’à  la  région  moyenne 
de  la  langue. 

2.  Rapports.  Dans  le  trou  déchiré  postérieur  il  donne  le  rameau 
tympanique  de  Jacobson,  toujours  assez  fort. 

Dans  la  région  rétro-pharyngienne  le  nerf  émet  la  branche  inter- 
carotidienne qui  est  très  forte  et  se  termine  dans  la  région  de  la  bifur- 
cation, surtout  au  corpuscule  intercarotidien  et  au  plexus  périvas- 
culaire. Immédiatement  au-dessous  de  cette  branche  il  émet  une 
branche  anastomotique  au  rameau  pharyngien  supérieur  du  pneumo- 
gastrique. 

Les  rameaux  pharyngiens.  Le  nerf  donne  un  ou  deux  rameaux 
pharyngiens  provenant  du  tronc  un  peu  avant  la  perforation  de  la 
musculature  pharyngienne,  situés  au-dessous  du  glossopharyngien. 
Immédiatement  au-dessous  de  cette  branche  se  place  le  rameau 
pharyngien  du  pneumogastrique  dont  la  taille  atteint  celle  du  tronc 


— 140 


du  glossopharyngien  et  qui  fournit  l’innervation  pharyngienne  à 
partir  du  niveau  de  l’épiglotte. 

Dans  la  région  sous-amygdalienne  le  nerf  situé  un  peu  au-dessous 
de  l’amygdale,  couvert  seulement  par  la  muqueuse,  est  très  allongé 
comparé  à celui  des  autres  Primates.  Il  donne  une  branche  amygda- 
lienne,  et  cheminant  en  avant,  se  divise  en  ses  branches  terminales 
au  niveau  moyen  du  pôle  inférieur  de  l’amygdale.  Les  branches 
terminales  se  composent  plutôt  d’une  branche  bien  forte  qui  émet 


pendant  son  trajet  de  petits  filets  supérieurs.  Ces  filets  innervent 
en  partie  le  muscle  palato-glosse,  en  partie  le  dos  de  la  langue, 
tandis  que  la  branche  principale  parvient  jusqu’au  niveau  moyen 
de  la  langue. 

b)  Cynocéphale  ( Papio  papio).  Fig.  IV. 

1.  Trajet  et  aspect.  La  longueur  du  nerf  est  d’environ  6 cm.  Le 
rapport  de  la  partie  rétropharyngienne  à celle  de  la  cavité  buccale 
est  3/5:2  /5. 

Au  niveau  du  trou  déchiré  postérieur  le  nerf  n’a  aucun  élargisse- 
ment ganglionnaire.  Dans  la  région  rétro-pharyngienne  il  chemine 
au-dessous  des  muscles  stylo-glosse  et  stylo-pharyngien  — qui  sont 
bien  attachés  l’un  à l’autre  — puis  atteint  la  paroi  pharyngienne 
à environ  un  cm.  au-dessous  du  pôle  inférieur  de  l’amygdale. 


141  — 


Perforant  la  musculature  du  pharynx,  le  nerf  apparaît  dans  la 
région  sous-amygdalienne  où  il  dessine  une  courbe  dirigée  en  haut 
et  en  avant.  Après  avoir  émis  une  ou  deux  petites  branches  pour 
le  muscle  palato-pharyngien  et  pour  l’amygdale,  il  se  divise  en 
branches  terminales  qui  arrivent  jusqu’au  tiers  moyen  de  la  langue. 

2.  Rapports.  A un  cm.  au-dessous  du  trou  déchiré  postérieur,  le 
nerf  émet  un  rameau  assez  fort  pour  la  branche  pharyngienne  supé- 
rieure du  pneumogastrique.  Cette  branche  envoie  un  filet  plus  court 
à la  bifurcation  de  l’artère  carotide.  Dans  la  région  rétro-pharyn- 


gienne le  nerf  n’a  qu’un  ou  deux  rameaux  pharyngiens  directs  très 
faibles.  On  remarque  par  contre  la  richesse  de  la  branche  pharyn- 
gienne supérieure  du  pneumogastrique  située  immédiatement  au- 
dessous  du  glossopharyngien. 

Dans  la  région  sous-amygdalienne  le  nerf  ne  donne  que  très  peu  de 
branches  collatérales  bien  faibles,  surtout  une  pour  l’amygdale  et  en 
se  dirigeant  en  haut  et  en  avant,  se  divise  en  deux  branches  termi- 
nales au  niveau  du  bord  antérieur  de  l’amygdale.  La  branche  supé- 
rieure gagne  le  dos  de  la  langue  en  émettant  quelques  filets  pour  le 
muscle  palato-glosse.  L’inférieure  se  termine  un  peu  plus  bas  dans 
le  tiers  postérieur  de  la  musculature  de  la  langue. 


— 142 


III.  ANTHROPOÏDES 

Nous  avons  étudié  dans  ce  groupe  le  Chimpanzé  ( Pan  Troglodytes ). 
(Fig.  V). 

1.  Trajet  et  aspect  du  nerf.  Sa  longueur  est  d’environ  8 cm.  Il 
possède  une  partie  plus  longue  rétro-pharyngienne  et  une  plus  courte 
buccale  ou  péri-amygdalienrie. 

Dans  la  partie  rétro-pharyngienne  le  nerf  se  place  constamment  au 
muscle  stylo-pharyngien.  Il  est  isolé  du  muscle  stylo-glosse  par 
une  aponévrose  très  forte  qui  va  de  l’apophyse  styloïde  au  pharynx. 


Fig.  5.  — Chimpanzé.  1.  Gangl.  jugulaire  du  X ; 2.  Gangl.  jugulaire  du  IX  ; 3.  R.  pha- 
ryngien du  X ; 4.  R.  intercarotidien  ; 5.  Carotide  ; 6.  R.  stylo-pharyngien  ; 7.  R. 
pharyngien  du  IX  ; 8.  Rx.  palato-pharyngiens  ; 9.  R.  palato-glosse  et  branche  termi- 
nale supérieure  ; 10.  R ; pharyngien  du  IX  ; 11.  R.  tonsillaire  ; 12.  Rx.  terminaux. 

Ayant  atteint  la  paroi  du  pharynx  au  niveau  du  pôle  inférieur  de 
l’amydgale,  le  nerf  traverse  le  muscle  constricteur  supérieur  et  le 
muscle  palato-pharyngien,  puis  continue  sa  route  dans  la  région 
buccale. 

2.  Rapports.  Au  niveau  du  trou  déchiré  postérieur,  le  nerf  se  place 
entre  l’artère  carotide  interne  et  la  partie  supérieure  du  nerf  pneu- 
mogastrique. Nous  avons  pu  observer  à ce  niveau  un  élargissement 
du  tronc  nerveux  que  nous  pouvons  considérer  comme  un  ganglion. 
Cet  élargissement  est  en  rapport  intime  avec  le  ganglion  du  pneumo- 
gastrique. 


— 143 


De  la  partie  inféro-externe  du  ganglion  sort  le  puissant  nerf 
tympanique  de  Jacobson  qui  après  un  trajet  de  1 /2  cm.  entre  dans 
un  trou  de  la  fosse  jugulaire.  Nous  n’avons  pas  pu  observer  dans  le 
trou  déchiré  postérieur  d’anastomoses  avec  les  nerfs  régionaux. 

Dans  l’espace  rétro-pharyngien  à un  cm.  environ  au-dessous  du 
trou  déchiré  postérieur,  le  nerf  émet  une  branche  très  forte  pour  la 
face  interne  de  la  bifurcation  de  la  carotide.  Cette  branche  qui 
correspond  au  nerf  intercarotidien  chez  l’homme  est  longue  d’à  peu 
près  11/2  cm.  et  se  termine  d’une  part  au  corpuscule  intercarotidien 
et  s’anastomose  d’autre  part  avec  le  plexus  périvasculaire  sympa- 
thique de  la  carotide. 

Fait  intéressant,  nous  n’avons  pu  observer  aucune  autre  branche 
nerveuse  qui  se  rendît  à la  bifurcation. 

Cheminant  le  long  du  muscle  stylo-pharyngien,  le  tronc  donne  un 
rameau  à celui-ci  à peu  près  à son  niveau  moyen. 

Le  rôle  du  nerf  dans  V innervation  du  pharynx.  Le  glossopharyngien 
n’innerve  chez  ce  sujet  que  la  partie  la  plus  supérieure  du  pharynx, 
c’est  à dire,  jusqu’au  niveau  du  pôle  inférieur  de  l’amygdale.  — 
Tout  d’abord  le  nerf  émet  une  branche  pharyngienne  supérieure  au 
muscle  ptérygo-pharyngien,  puis  au  point  de  la  perforation  de  la 
paroi  pharyngienne  il  donne  de  petites  branches  pour  le  muscle 
glosso-pharyngien  et  — plus  profondément  — pour  le  muscle  palato- 
pharyngien. 

Dans  la  région  sous-amygdalienne  le  nerf  donne  à mi-trajet  une 
branche  à l’amygdale.  Dépassant  le  pôle  inférieur  de  l’amygdale, 
il  se  divise  en  branches  terminales. 

Il  émet  d’abord  deux  branches  parallèles  pour  le  muscle  palato- 
glosse,  il  donne  ensuite  une  branche  terminale  supérieure  et  une 
inférieure. 

La  branche  terminale  supérieure  chemine  sous  la  muqueuse 
dorsale  de  la  langue  jusqu’au  niveau  du  foramen  cæcum  ; l’infé- 
rieure se  termine  dans  la  partie  inféro-postérieure  de  la  langue. 

Conclusions. 

Nous  avons  pu  remarquer  tout  d’abord  que  les  caractères  anato- 
miques généraux  du  glossopharyngien  sont  assez  semblables  chez 
tous  les  Primates  : c’est-à-dire  que  le  trajet  et  la  topographie  du  nerf 
ne  montrent  pas  de  grandes  différences  chez  les  diverses  espèces. 

En  ce  qui  concerne  les  rapports,  il  existe  des  variations  plus 
importantes,  surtout  quant  aux  branches  intercarotidiennes,  aux 
rameaux  pharyngiens  et  aux  branches  terminales. 

En  partant  des  Lémuriens  qui  sont  les  plus  éloignés  de  l’Homme, 
nous  pouvons  mentionner  les  différences  et  les  variations  suivantes  : 

1.  Le  ganglion  jugulaire  n’existe  pas  chez  le  Lemur  catta  que 
nous  avons  disséqué  parmi  les  Lémuriens. 


— 144  — 


Chez  le  Cebus  qui  appartient  au  groupe  des  Platyrhiniens,  le 
ganglion  est  bien  développé.  Nous  en  avons  observé  également  un 
chez  le  Hapale. 

Chez  le  Macaque  et  le  Cynocéphale  il  n’y  a point  de  ganglion. 

Chez  le  Chimpanzé  nous  l’avons  pu  bien  démontrer. 

Ainsi,  excepté  les  singes  américains,  le  ganglion  n’existe  que  chez 
les  Anthropoïdes. 

2.  Le  rameau  intercarotidien  est  très  fort  chez  toutes  les  espèces 
de  Primates,  excepté  le  Lemur  catta  et  le  Cynocéphale,  mais  chez  le 
premier  le  rameau  est  bien  long. 

Le  rameau  est  remarquablement  grand  chez  le  Macaque  et  le 
Chimpanzé.  La  branche  se  termine  au  corpuscule  intercarotidien 
et  elle  s’anastomose  d’autre  part  avec  le  plexus  périvasculaire  du 
sympathique. 

3.  Le  rôle  du  nerf  dans  la  formation  du  plexus  pharyngien  est  très 
variable.  Nous  pouvons  y observer  une  évolution  assez  nette. 

— Chez  le  Lemur  catta  le  glossopharyngien  donne  encore  de  nom- 
breuses et  fortes  branches  au  pharynx.  En  même  temps  la  branche 
pharyngienne  supérieure  est  moins  développée. 

— Chez  le  Cebus  il  existe  un  rameau  pharyngien  moins  fort,  mais 
il  y a en  même  temps  un  rameau  parotidien  bien  développé  qui 
donne  un  fdet  pharyngien. 

— Chez  le  Macaque  et  le  Cynocéphale  les  branches  pharyngiennes 
sont  faibles,  toujours  brèves  elles  naissent  au  point  de  la  perforation 
de  la  paroi  pharyngienne. 

— Le  Chimpanzé  possède  un  rameau  pharyngien  supérieur  assez 
fort. 

4.  Quant  aux  anastomoses  du  nerf,  il  existe  une  anastomose 
directe  avec  le  ganglion  du  pneumogastrique  chez  le  Lemur. 

— Chez  les  autres  espèces  le  nerf  donne  une  anastomose  indirecte 
au  pneumogastrique  par  le  rameau  pharyngien  supérieur  de  celui-ci. 

— Chez  le  Chimpanzé  cette  anastomose  n’a  pas  été  observée. 

5.  Les  branches  buccales  et  terminales  montrent  aussi  une  tendance 
vers  la  diminution. 

— Chez  le  Lemur  elles  sont  très  fortes,  innervant  richement 
l’amygdale  et  le  muscle  palato-glosse. 

— Chez  le  Cebus  elles  sont  encore  fortes,  mais  avec  moins  de 
branches  collatérales. 

— Chez  le  Macaque  elles  sont  très  allongées,  mais  plus  grêles 
et  moins  riches. 

— Chez  le  Chimpanzé  les  dispositions  sont  semblables  à celles 
de  l’Homme  : ramification  au  bord  antérieur  de  l’amygdale,  bran- 
ches moins  volumineuses. 

En  résumé,  nous  pouvons  constater  que  le  glosso-pharyngien 


— 145  — 


est  un  nerf  très  important  au  moins  du  point  de  vue  morphologique 
chez  les  Primates  les  plus  éloignés  de  l’Homme  et  que  cette  impor- 
tance diminue  peu  à peu  à mesure  que  l’on  se  rapproche  de  l’HÔmme. 

Résumé. 

I.  Lémuriens.  Lemur  catta.  (Fig.  I). 

Ganglion  jugulaire  n’existe  pas.  Forte  anastomose  avec  le  gan- 
glion du  pneumogastrique.  Rameau  intercarotidien  très  long  (1  cm.), 
de  grosseur  moyenne.  Plexus  pharyngien  très  riche,  2-3  branches 
fortes  à l’amygdale.  Rameaux  terminaux  : Deux  supérieurs  forts, 
un  inférieur  faible. 

Le  supérieur  postérieur  innerve  le  muscle  palato-glosse. 

II.  Simiens. 

1.  Platyrhiniens. 

a ) Cebus  apella.  Le  ganglion  jugulaire  est  assez  développé.  Anas" 
tomose  avec  le  rameau  pharyngien  supérieur  du  pneumogastrique 
provenant  de  la  branche  intercarotidienne.  Branche  intercaroti- 
dienne très  forte  se  rendant  à un  corpuscule  intercarotidien  bien 
visible.  Il  existe  un  rameau  parotidien  très  fort  qui  donne  des  filets 
au  muscle  stylo-pharyngien  et  au  pharynx.  Le  rameau  pharyngien 
atteint  la  paroi  du  pharynx  au  dessous  du  tronc  de  glossopharyngien. 

Il  a une  grosseur  moyenne.  Dans  la  bouche  l’amygdale  reçoit  un 
filet  bien  visible.  Les  branches  terminales  se  divisent  au  tiers  posté- 
rieur de  la  langue,  la  branche  supérieure  donne  des  filets  au  muscle 
palato-glosse. 

b)  Hapale  Jacchus.  Chez  ce  sujet  le  nerf  intercarotidien  est  plus 
faible,  le  rameau  parotidien  n’existe  pas,  il  n’y  a pas  d’anastomoses 
apparentes  avec  le  pneumogastrique.  Le  nerf  pharyngien  atteint  la 
paroi  du  pharynx  au-dessus  du  tronc.  Par  ailleurs  les  dispositions 
sont  les  mêmes  que  chez  le  sujet  précédent. 

2.  Catarrhiniens. 

a)  Macaque  rhésus  (Fig.  III).  Le,  ganglion  jugulaire  n’existe 
pas.  Anastomose  assez  forte  avec  la  branche  pharyngienne  supé- 
rieure du  nerf  pneumogastrique.  Le  rameau  intercarotidien  est 
extrêmement  fort  et  long.  Il  atteint  le  corpuscule  intercarotidien  et 
s’anastomose  d’autre  part  avec  le  plexus  périvasculaire  de  la  caro- 
tide. Il  existe  un  ou  deux  rameaux  pharyngiens  situés  au-dessous  du 
tronc.  L’amygdale  reçoit  un  filet.  Les  branches  terminales  sont 

longues  et  très  fortes.  Le  tronc  émet  des  branches  supérieures  ÿ 

parallèles  dont  la  postérieure  innerve  le  muscle  palato-glosse.  Les 
branches  terminales  parviennent  jusqu’à  la  moitié  de  la  langue. 

b)  Cynocéphale.  Le  ganglion  jugulaire  né  peut  pas  être  retrouvé. 

Il  existe  une  anastomose  longue  avec  la  branche  supérieure  du 


146  — 


pneumogastrique.  Le  rameau  intercarotidien  court  naît  de  la  branche 
précédante.  Les  rameaux  pharyngiens  sont  petits,  il  y en  a un  ou 
deux.  Les  rameaux  palato-pharyngiens  et  tonsillaires  sont  faibles. 
Les  branches  terminales  sont  fortes,  une  des  supérieures  se  rend  au 
muscle  palato-glosse.  Le  nerf  est  situé  à peu  près  à un  cm.  au-dessous 
de  l’amygdale. 

3.  Anthropoïdes. 

Chimpanzé  (Fig.  V).  Le  ganglion  jugulaire  est  bien  développé. 
Il  ne  paraît  pas  exister  d’anastomoses  avec  le  pneumogastrique. 
Le  rameau  intercarotidien  est  très  fort,  il  parvient  au  corpuscule 
et  au  plexus  périvasculaire.  Il  existe  une  branche  pharyngienne 
forte,  située  au-dessus  du  tronc  nerveux.  Il  y a plusieurs  filets  des- 
tinés au  muscle  palato-pharyngien.  L’amygdale  est  innervée  par 
une  ou  deux  branches  bien  visibles.  Les  branches  terminales  sont 
représentées  par  trois  rameaux  : le  supérieur  gagne  le  muscle  palato- 
glosse,  le  moyen  le  tiers  postérieur  de  la  langue,  l’inférieur  la  région 
de  l’épiglotte.  Avant  l’émission  de  ces  branches  terminales  le  muscle 
palato-glosse  reçoit  encore  un  filet  direct  du  tronc  nerveux. 

En  conclusion,  le  glossopharyngien  est  plus  développé  chez  les 
groupes  inférieurs  de  Primates  que  chez  l’Homme  et  il  joue  Un  rôle 
plus  important  dans  l’innervation  des  organes  régionaux. 

Travail  effectué  au  Laboratoire  cT Anatomie  comparée  du  Muséum  de  Paris. 
(Directeur  : Prof.  Jacques  Millot)  et  Laboratoire  du  Prof.  Kiss,  à Buda- 
pest. 


147  — 


Sur  les  affinités  du  Plotus  et  ltnterprétation  du  groupe 
AVI  EN  DES  StÉGANOPODES. 

Par  M.  Friant. 

SOUS-DIRECTEUR  DU  LABORATOIRE  D’ANATOMIE  COMPARÉE  AU  MUSÉUM 


Le  Plotus,  qui  frequente  les  lacs,  les  rivières,  les  fleuves  et  les 
estuaires  des  régions  chaudes  du  globe,  « nous  offre  »,  dit  Buffon, 
« l’image  d’un  Reptile  enté  sur  le  corps  d’un  Oiseau  ; son  cou,  long  et 
grêle  à l’excès,  sa  petite  tête  cylindrique,  roulée  en  fuseau,  de 
même  venue  que  le  cou  et  effilée  en  un  long  bec  aigu  ressemblant  à 
la  figure  et  même  au  mouvement  d’une  couleuvre  ».  Depuis  long- 


Partie  supérieure,  vue  par  sa  face  externe,  du  Quadratum  gauche  des  Stéganopodes  du 
groupe  du  Plotus,  d’après  des  exemplaires  du  Muséum. 

I.  Plotus  melanogaster  Penn.  (Chine,  Inde,  Malaisie). 

II.  Phalacrocorax  magellanica  Gm.  (Terre  de  Feu,  détroit  de  Magellan,  Nouvelle 
Zélande). 

-III.  Sula  bassana  L.  (Nord-ouest  de  l’Europe,  Atlantique  oriental). 

op.  facette  opisthotique.  — sq.  facette  squamosale.  — i.  face  supérieure  de  la  saillie 
présquamosale.  — o.  apophyse  orbitaire. 

G.  N.  x 1,5 


temps  déjà,  on  le  classe  parmi  les  Stéganopodes,  Oiseaux  aquatiques, 
au  vol  puissant,  dont  les  pattes  comportent  une  région  tarso-méta- 
tarsienne  fort  courte  et  une  membrane  palmaire  unissant  tous  les 
doigts  (y  compris  l’hallux),  allongés  et  dirigés  vers  l’avant.  Mais  les 
genres  composant  ce  groupe  : Plotus  (Anhinga),  Phalacrocorax 
(Cormoran),  Sula  (Fou),  Phaeton  (Paille-en-queue),  Fregata  (Fré- 
gate) et  Pelecanus  (Pélican),  sont  si  différents  les  uns  des  autres, 
par  leur  aspect  extérieur,  qu’on  a pu  se  demander  si  cet  ordre 
Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 


n’était  pas  uniquement  basé  sur  les  caractères  d’adaptation  d’un 
certain  nombre  d’Oiseaux  à la  vie  aquatique. 

En  vue  de  préciser  les  affinités  du  Plotus,  j’ai  étudié  son  Quadra- 
tum, partie  du  squelette  viscéral  dont  l’importance  est  considérable, 
en  systématique  (P.  R.  Lowe,  1926).  Le  Quadratum  du  Plotus,  au 
niveau  de  son  articulation  basale,  présente  une  facette  opisthotique 
(op.)  largemènt  ovale,  qu’un  mince  sillon  sépare  de  la  facette  sqamo- 
sale  (sq.),  plus  étroite  ; les  plans  de  ces  deux  facettes  forment  un 
angle  de  140°  environ.  Par  suite  de  l’étroitesse  du  crâne,  la  facette 
squamosale  est,  ici,  antérieure  (et  non  antéro-externe,  comme 
habituellement),  la  facette  opisthotique,  postérieure  (et  non  postéro- 
interne).  Par  leur  rapprochement  et  aussi  leur  angle  d’inclinaison 
l’une  par  rapport  à l’autre,  ces  deux  surfaces  articulaires  ressemblent 
à celles  du  Quadratum  des  Anseridae.  En  avant  et  au-dessous  de  la 
tête  squamosale,  existe  une  saillie,  dont  la  face  supérieure  (fig.  1,  i.) 
rappelle  même  « la  surface  concave  devenant,  inférieurement,  une 
petite  tête  accessoire  chez  Y Anser  (M.  L.  Walker,  1888)  et  aussi  la 
facette  ligamentaire,  plus  horizontale  et  plus  développée,  il  est  vrai, 
des  Anhimae  (M.  Friant,  1947)^  Oiseaux  archaïques  assez  proches 
des  Anseridae.  L’apophyse  orbitaire  (o.)  est  très  particulière  : grêle, 
courte,  aiguë,  légèrement  incurvée  vers  le  haut  et  presque  à angle 
droit  avec  le  corps  de  l’os. 

Le  Quadratum  du  Phalacrocorax,  plus  élancé,  dans  l’ensemble,  que 
celui  du  Plotus,  possède  une  apophyse  orbitaire  du  même  type  et 
une  saillie  présquamosale  comparable,  mais  plus  accusée  (fig.  II). 
Par  contre,  l’articulation  basale,  de  direction  normale,  en  rapport 
avec  la  largeur  normale  du  crâne,  présente  des  facettes  qui,  séparées 
par  un  profond  sillon,  sont  très  spéciales  : ovales,  incurvées  vers  le 
bas,  l’opisthotique  (postéro-interne),  plus  petite,  forme,  vers 
l’arrière,  un  angle  aigu  avec  la  squamosale  (antéro-externe). 

Le  Quadratum  de  la  Sula  est  robuste,  avec  une  apophyse  orbitaire 
du  même  type  que  celle  du  Plotus  et  du  Phalacrocorax,  mais  plus 
élargie  à sa  base,  affectant  ainsi  un  aspect  triangulaire  ; la  saillie 
présquamosale,  nette  encore,  est  réduite  ; quant  à l’articulation 
basale,  de  direction  normale,  ses  facettes,  quoique  largement  sépa- 
rées l’une  de  l’autre  (fig.  III),  ressemblent  à ce  qui  existe  chez  le 
Phalacrocorax. 

En  résumé,  le  Quadratum  du  Plotus,  mise  à part  la  direction  anté- 
ro-postérieure de  son  articulation  basale  (elle-même  en  rapport  avec 
l’étroitesse  du  crâne  de  cet  Oiseau),  est  assez  voisin  de  celui  des 
Ameridae,  groupe  archaïque  à beaucoup  d’égards.  Le  Quadratum  du 
Phalacrocorax  et  celui  de  la  Sula,  plus  spécialisés,  demeurent,  cepen- 
dant, du  même  type  que  lui,  par  la  présence  de  la  saillie  présqua- 
mosale et  la  forme  de  l’apophyse  orbitaire. 


— 149  — 


Outre  la  morphologie  particulière  de  l’Os  carré,  ces  trois  genres 
ont  encore  en  commun  tout  une  série  de  caractères  anatomiques  : la 
forme  des  palatins,  l’absence  des  maxillo-palatins,  les  connexions 
de  la  clavicule  avec  le  scapulum,  la  formule  musculaire  du  membre 
inférieur,  notamment,  qui  les  rapprochent  les  uns  des  autres,  d’une 
manière  incontestable. 

Le  Phaeton,  la  Fregata  et  le  Pelecanus,  par  contre,  Stéganopodes 
dont  le  Quadratum  est  très  différent,  sans  trace  de  saillie  présqua- 
mosale,  avec  une  apophyse  orbitaire  plus  ou  moins  tronquée  et  une 
articulation  basale  d’aspect  assez  varié,  constituent  un  phylum 
divergent  de  celui  que  je  viens  d’étudier  ; ces  Oiseaux  se  rapprochent 
surtout  des  Tubinares,  comme  l’avaient  déjà  pensé  F.  E.  Beddaud 
(1898)  et  P.  R.  Lowe  (1926),  en  se  basant  sur  d’autres  caractères 
que  ceux  de  l’Os  carré. 

La  morphologie  du  Quadratum  semble  donc  résoudre,  au  moins  en 
partie,  le  problème  de  la  classification  des  Stéganopodes,  qui  a déjà 
fait  l’objet  de  controverses  aussi  nombreuses  que  documentées. 
Les  Stéganopodes  comprennent  deux  groupes  distincts  : le  groupe 
du  Plotus,  le  plus  primitif,  sans  doute,  ayant  des  affinités  avec  les 
Anseridae,  et  le  groupe  du  Pelecanus,  relativement  proche  des 
T ubinares. 


— 150  — 


Notules  Ichthyologiques  [suite). 

Par  Paul  Chabanaud. 

XXXVI.  — - A propos  de  la  famille  des  Citharidcie  : question  de 
nomenclature. 

Lors  de  la  création  de  la  famille  des  Citharidae  1,  Hubbs  a jugé 
opportun  de  désigner  sous  le  nom  de  Citharus  macrolepidotus  (Bloch) 
l’espèce  devenue  le  type  de  cette  nouvelle  famille.  Prise  sans  que  les 
motifs  en  soient  exposés,  cette  décision  implique,  en  même  temps 
que  la  validation  du  genre  Citharus  Rose  1793,  l’abandon  du  nom 
d’espèce  Pleuronectes  linguatula  Linné  1758  au  profit  de  Pleuro- 
nectes  macrolepidotus  Bloch  1787  2.  Bien  que,  sous  prétexte  de  la 
déficience  de  définition  explicite,  les  genres  créés  par  Rose  soient 
rejetés  par  nombre  d’auteurs,  ces  genres  n’en  sont  pas  moins 
valables  en  principe,  du  fait  qu’ils  sont  accompagnés  du  nom  de 
leur  génotype.  A cet  égard,  je  souscris  sans  réserve  à l’opinion  de 
Jordan  3,  implicitement  adoptée  par  Hubbs.  Or  Rose  assigne 
comme  type  à son  genre  Citharus  : Pleuronectes  linguatula  Linné  4. 

Sans  contredit,  la  diagnose  originale  de  Pleuronectes  linguatula  5, 
est  entachée  d’erreurs  manifestes  («  ...  oculis  dextris,  ano  sinistro... 
A 55  ...  »)  ; il  n’en  demeure  pas  moins  évident  que,  jointe  aux  mots 
« dentihus  acutis  » et  rectification  faite  de  « A 55  »,  apparemment 
lapsus  calami  pour  A 45,  les  formules  actinoptérygiennes  contenues 
dans  cette  diagnose  s’appliquent  à l’espèce  envisagée  par  Hubbs 
et  ne  convient  à aucune  autre  forme  connue,  si  ce  n’est  Citharoides 
macrolepidotus  Hubbs,  du  Japon,  et  Paracitharus  macrolepis  (Gil- 
ciirist),  de  l’Afrique  Australe. 

Quant  à Pleuronectes  macrolepidotus  Bloch,  le  texte  original 
qui  s’y  rapporte  n’offre  guère  plus  de  sécurité.  En  effet,  Bloch 
affirme  6,  que  « Ce  poisson  habite  la  mer  du  Brésil  »,  ajoutant  un 

1.  Hubbs  (C.  L.)  : Phylogenetic  position  of  the  Citharidae,  à family  of  Flatfishes 
(Mise.  Publ.  Mus.  Zool.,  Univ.  Michigan,  63,  1945). 

2.  Pour  la  synonymie  et  ia.  bibliographie  du  genre  et  de  l’espèce,  cfr  Norman, 
A Systematic  Monograph  of  the  Flatfishes,  pars  1,  1934,  p.  168  et  169. 

3.  Jordan  (D.  S.)  : The  Généra  of  Fishes,  1,  1917,  p.  51  (Leland  Stanford  Junior 
Univ.  Publ.,  Univ.  ser.). 

4.  Errore,  Pleuronectus.  Fide  Jordan,  op.  cit .,  p.  52. 

5.  Systema  Naturae,  ed.  10,  p.  270. 

6.  Bloch  : Ichthyologie,  6,  1788,  p.  25,  tab.  190.  Selon  Dean  (Bibliogr.  Fishes, 
1,  1916,  p.  139),  cet  ouvrage  n’est  autre  que  la  traduction  française  de  l’œuvre  alle- 
mande de  Bloch,  citée  par  Norman. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 


— 151  — 


peu  plus  loin  qu’il  estime  fort  douteuse  la  présence  de  cette  espèce  en 
Méditerranée,  présence  affirmée  par  Gesner.  En  revanche,  la  formule 
« P 14.  V 6.  A 45.  C 17.  D 69  » ne  s’applique  qu’à  l’espèce  médi- 
terranéenne décrite  par  Linné,  sous  le  nom  de  Pleuronectes  lin - 
guatula.  Encore  qu’assez  grossière,  l’image  qui  illustre  la  diagnose 
biochienne  venant  à l’appui,  cela  suffit  à légitimer  l’homologation. 

En  tout  état  de  cause,  la  position  de  Hubbs  demeure  indéfen- 
dable, car  l’invalidation  de  Pleuronectes  linguatula  entraînerait 
fatalement  celle  du  genre  Citharus  Rose.  L’espèce  qui  nous  occupe 
doit  donc  figurer  dans  la  nomenclature  sous  le  nom  de  Citharus 
linguatula  (Linné),  unique  solution  rationnelle,  adoptée  par  Gün- 
ther  1,  et  à laquelle  il  aurait  été  préférable  de  s’en  tenir. 

XXXVII.  — Sur  certains  muscles  inférieurs  des  arcs  branchiaux 
des  Heterosomata. 

Pour  excellentes  qu’elles  soient  dans  leur  ensemble,  les  recherches 
de  Dietz  sur  la  musculature  des  mâchoires  et  des  arcs  viscéraux  des 
Téléostéens  2,  ne  laissent  pas  que  de  souffrir  d’une  excessive  parci- 
monie de  l’illustration  afférente  à la  musculature  des  arcs  branchiaux, 
musculature  compliquée  entre  toutes.  En  partie  à cause  de  cela,  ce 
travail  laisse  planer  une  certaine  obscurité  sur  l’identité  de  plusieurs 
muscles  inférieurs,  que  Dietz,  s’inspirant  de  Vetter,  nomme  suc- 
cessivement interarcualis  III-V  3,  pharyngo-arcualis  4 et  pharyngo- 
hyoideus  6,  muscles  dont  on  ne  saurait  dire  s’ils  sont  réciproquement 
homologues  ou  non.  Les  rares  données  générales,  actuellement 
acquises  sur  l’innervation  de  la  musculature  des  arcs  viscéraux,  ne 
suffisent  pas  à lever  cette  incertitude,  car  cette  innervation  ne  peut 
être  précisée  que  grâce  à une  longue  série  d’observations  précises. 

Le  pharyngo-arcualis  et  le  pharyngo-hyoideus  de  Dietz  ont  ceci 
de  commun  entre, eux  que  leur  extrémité  postérieure  s’insère  sur 
l’hypopharyngien  ; ils  ne  diffèrent  l’un  de  l’autre  que  par  le  lieu 
d’insertion  de  leur  extrémité  antérieure,  le  premier  s’attachant  à 
l’hypobranchial  du  3e  arc  et  le  second,  au  clidoste  (urohyal),  c’est-à- 
dire  au  plus  ventral  des  2 éléments  impairs  et  médians  de  l’arc 
hyoïde.  Le  terme  interarcualis  III-V  ne  me  paraît  s’appliquer  qu’à 
une  modification  du  pharyngo-arcualis. 

Dans  l’hypothèse  d’une  simple  diversité  des  états  d’un  même 
muscle,  il  est  nécessaire  de  pourvoir  celui-ci  d’un  nom  qui  le  désigne 
en  toute  indépendance  de  son  polymorphisme.  Du  fait  que  le  muscle 
en  question  s’insère  invariablement  sur  l’hypopharyngien,  ce  muscle 

1.  Cat.  Fishes,  4,  1862,  p.  418. 

2.  Dietz  (P.  A.)  : Vergelijkende  anatomie  van  de  kaak-  en  kiew-boogspieren  der 
Teleostei.  Leiden,  1912.  — Id.  1914,  Mitth.  Zool.  Stat.  Neapel,  p.  99-162, 

3.  Dietz  1912,  p.  19  et  fîg.  13  (p.  63). 

4.  Dietz  1912  et  1914,  passim. 

5.  Dietz  1912,  eff.  22,  et  4914,  efï.  44. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2, 1948. 


10 


152  — 


se  trouve  être,  de  tous  les  interarcuaux  de  la  série  ventrale,  celui 
qui  occupe  la  situation  la  plus  reculée  vers  l’arrière  ; en  conséquence, 
je  propose  de  le  nommer  m.  interarcualis  posterior  1. 

Dans  l’ensemble  des  Heterosomata,  le  tendon  qui  prolonge  l’ex- 
trémité antérieure  de  Y interarcualis  posterior  s’insère,  tantôt  sur 
l’hypobranchial  du  3e  arc,  tantôt  sur  le  clidoste.  Dans  le  premier 
cas,  Y interarcualis  posterior  sera  dit  pharyngobranchialis  ; dans  le 
second  cas,  pharyngohyoideus. 

Pour  autant  que  je  le  sache,  Y interarcualis  posterior  se  présente 
à l’état  pharyngobranchialis  dans  les  groupes  suivants  : Citharidae 
Brachypleurinae  ( Brachypleura  novaezeelandiae  Günther),  Scophthal- 
midae,  Paralichtliyidae  ( Paralichthyinae  Norman),  Bothidae  ( Bothi - 
nae  Norman),  Pleuronectidae  ( Pleuronectinae  et  Paralichthodinae 
Norman),  Rhombosoleidae,  Samaridae. 

3 2.  1 


CO 


Fig.  1.  — Citharus  linguatula.  Schème  de  la  musculature  (pro  parte)  hypopharyn- 
gienne.  CO,  clidoste  ; H P,  hypopharyngien  ; l v,  ligament  vertical  ; p h h,  muscle 
pharyngo-liyoïdien  ; 1,  2,  3 , 1er,  2me  et  3me  basibranchiaux.  Excepté  le  clidoste,  les 
os  sont  en  noir  plein. 

\J  inter  cualis  posterior  se  présente  à l’état  pharyngohyoideus  chez 
les  Psettodidae , les  Soleidae  et  les  Cynoglossidae. 

Chez  Citharus  liguatula  (Linné),  type  des  Citharidae , chez  les 
Pœcilopsettidae  2 et  chez  tous  les  Achiridae,  le  muscle  en  question 
affecte  une  disposition  particulière  : son  tendon  antérieur  ne  s’at- 
tache ni  aux  arcs  branchiaux,  ni  au  clidoste,  mais  à la  face  interne  du 
ligament  vertical  qui  relie  cet  os  hyoïdien  au  complexe  branchial. 
Ce  ligament  se  situe  d’ordinaire  à l’aplomb  du  3e  basibranchial  ; 
il  est  mal  délimité  et  ne  consiste  qu’en  un  renforcement  de  l’une 

1.  Cette  dénomination  me  semble  préférable  à celle  de  protractor  hypopharyngei , 
que  j’avais  précédemment  proposée  (C.  R.  Acad.  Sci.,  207,  1938,  p.  545  et  873),  mais 
qui  présente  le  double  inconvénient  de  préjuger  d’une  constance  absolue  de  l’insertion 
de  ce  muscle  sur  l’hypopharyngien,  ainsi  que  d’une  fonction  affirmée  par  Vetter, 
apparemment  sans  aucun  contrôle  expérimental, 

2.  Poecilopsetta  zanzibarensis  Norman. 


153 


des  membranes  constitutives  du  septum  interbranchial.  Pareille 
disposition  de  V interarcualis  posterior  me  semble  devoir  être  consi- 
dérée comme  une  simple  modification  de  l’état  pharyngo-hyoïdien, 
car  le  muscle,  indirectement  relié  au  clidoste,  demeure  privé  de  tout 
rapport  avec  le  3e  arc  branchial  ; il  n’en  résulte  pas  moins  un  état 
en  quelque  sorte  intermédiaire  entre  l’état  pharyngo-hyoïdien  et 
l’état  pharyngo-branchien  (fig.  1.) 

Chez  Pœcilopsetta  zanzibarensis,  l’insertion  de  Y interarcualis 
pharyngohyoideus  au  ligament  vertical  est  plus  rapprochée  de 
l’appareil  branchial  que  chez  Citharus  linguatula  ; le  muscle  longe 
les  éléments  médians  du  complexe,  mais  il  s’insère  au  ligament 
vertical,  en  avant  de  l’hypobranchial  du  3e  arc 

Les  2 figures  différentes  que  j’ai  précédemment  publiées  1,  mon- 
trant la  disposition  de  V interarcualis  posterior  chez  les  Achiridae,  ne 
sont  inexactes  qu’en  ce  qui  concerne  l’insertion  de  ce  muscle  au 
ligament  vertical.  D’une  détection  difficile,  tant  que  son  existence 
restait  à découvrir,  cette  insertion  m’avait  alors  échappé. 

Il  y a lieu,  enfin,  de  formuler  une  critique  à l’adresse  de  l’un  des 
tableaux  comparatifs  de  Dietz  2.  Ce  tableau  affirme  la  présence 
simultanée,  chez  Psetta  maxima  (Linné)  et  chez  Pleuronectes  pla- 
tessa  Linné,  du  pharyngohyoideus  et  du  pharyngo-arcualis.  C’est 
inexact,  car  seul  existe,  dans  ces  deux  espèces,  Y interarcualis  pharyn- 
gobranchialis,  autrement  dit  le  pharyngo-arcualis  de  Dietz. 

XXXVIII.  — Addition  à la  faune  de  la  mer  Rouge. 

Au  cours  de  sa  fructueuse  prospection  de  la  mer  Rouge,  en  1928- 
1929,  M.  R.  Ph.  Dollfus  a capturé,  dans  le  golfe  de  Suez,  10  spéci- 
mens de  Asterorhombus  intermedius  (Blf.eker)  3 4.  L’espèce,  rangée 
par  Norman  dans  le  genre  Arnoglossus,  n’avait  encore  jamais  été 
citée  de  cette  mer  intérieure,  bien  qu’elle  soit  largement  répandue 
dans  l’océan  Indien,  où  on  la  rencontre  des  Maldives  aux  Seychelles, 
son  habitat  s’étendant,  par  delà  l’archipel  Indo-Australien,  jus- 
qu’au Japon  i,  d’une  part,  et,  d’autre  part,  jusqu’aux  îles  Salomon, 
ainsi  que  sur  la  côte  du  Queensland. 

Laboratoire  des  Pêches  et  Productions  coloniales  d'origine  animale  du  Muséum. 

1.  C.  R.  Acad.  Sci.,  loc.  cit. 

2.  Op.  cit.  1912,  tableau  2,  p.  172. 

3.  Hubbs,  op.  cit.,  p.  8. 

4.  Tanaka,  fide  Hubbs. 


— 154 


Les  Isopodes  terrestres  des  environs  de  Paris, 
ii.  Liste  des  espèces  récoltées.  Remarques  écologiques. 

Par  J.-J.  Legrand. 


I.  — Introduction. 

Cette  note  représente  le  résultat  de  chasses  effectuées  de  1941  à 
1947  dans  la  région  parisienne  (départements  de  Seine-et-Oise,  de 
Seine-et-Marne,  de  l’Oise  et  les  confins  de  l’Eure  et  de  la  Seine- 
Inférieure).  Ces  départements  ne  constituent  pas  une  région  faunis- 
tique homogène.  Cependant  l’étude  de  leur  faune  isopodique  venant 
après  celle  de  Vandel  sur  les  environs  de  Wimereux,  de  Maury  sur  la 
Normandie  et  de  Letacq  sur  les  environs  d’Alençon  complète  nos 
connaissances  sur  la  faune  isopodique  de  la  France  septentrionale. 
L’étude  actuellement  en  cours  de  la  faune  bretonne  apportera  égale- 
ment des  éléments  nouveaux  dans  ce  même  ordre  d’idées. 

Déjà  Dollfus  (1886)  a publié  une  liste  des  Cloportides  des  envi- 
rons de  Paris,  liste  comprenant  19  espèces.  Assez  complète  en  ce 
qui  concerne  les  grandes  espèces,  cette  liste  s’est  montrée  très 
insuffisante  en  ce  qui  concerne  les  Trichoniscidae,  famille  qui  pré- 
sente précisément  du  point  de  vue  biogéographique  un  grand  intérêt. 
Les  récoltes  trop  fragmentaires  de  Dollfus  ont  d’autre  part  donné 
une  idée  inexacte  des  conditions  de  vie  de  la  plupart  des  espèces. 

IL  — Liste  des  espèces  connues  depuis  le  travail  de  Dollfus. 

1.  Ligidium  hyprtorum  ; 2.  Trichoniscus  pusillus  ; 3.  Andronicus  denti- 
ger  ; 4.  Haplophihalmus  mengei  ; 5.  Oniscus  murçrius  ; 6.  Philoscia  mus- 
corum  ; 7.  Metoponorthus  pruinosus  ; 8.  Porcellio  dilatatus  ; 9.  P.  loevis  ; 
10.  P.  lugubris  ; 11.  P.  politus  ; 12.  P.  pictus  ; 13.  P.  scaber  ; 14.  Tracheo- 
riscus  rathkei  ; 15.  Cylisticus  convexus  ; 16.  Platyarthrus  hoffmannseggii  ; 
17.  Armadillidium  vulgare  ; 18.  Armadillidium  opacum  ; 19  A.  nasatum. 

III.  — Liste  des  espèces  récoltées. 

Ligiidae. 

1.  Ligidium  hypnorum  Cuvier. 

Seine-et-Oise  : Corbeil,  Evry-Petit-Bourg,  le  Coudray,  Breux,  Sousy.  — 
Oise  : Forêt  de  Compiègne,  forêt  de  Carnelle,  — Eure  : Lyons-la-Forêt.  — 
Seine-Inférieure  : Neufmarché. 

Variété  récoltée  : L.  h.  croculeum  Lereboullet. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 


- 155  — 


Tri  cho>is  cidae. 

2.  TrichoniscoïcLes  helveticus  martini  Legrand. 

Seine-et-Oise  : Mor'sang-sur-Seine,  Corbeil.  — Seine-et-Marne  : Fontenay 
Trésigny.  — Eure  : Vilaine  (forêt  de  Lyons). 

3.  T richoniscoïdes  albidus  Budde-Lund. 

Oise  : Pierrefont,  forêt  de  Carnelle,  Villeneuve-sur-Laverberie  (près 
Senlis). 

4.  Hyloniscus  riparius  Koch. 

Paris  (Jardin  des  Plantes). 

5.  Trichoniscus  elisabethae  Herold.  race  coelebs  Verhoefï. 

Très  commun  dans  les  5 départements. 

6.  Trichoniscus  provisorius  Racovitza. 

Seine-et-Oise  : Corbeil,  Morsang-sur-Seine,  bois  de  Meudon,  Breux, 
Souzy.  — Oise  : Pierrefont,  forêt  de  Carnelle.  — Eure  : Vilaine.  — Seine- 
Inférieure  : Neufmarché. 

7.  Trichoniscus  pygmeus  Sars. 

Seine-et-Oise  : Corbeil,  Morsang-sur-Seine.  — Oise  : Pierrefont  ; forêt 
de  Carnelle.  — Eure  : Vilaine.  — Paris  (Jardin  des  Plantes). 

8.  Androniscus  dentiger  Verhoefï. 

Seine-et-Oise  : Corbeil,  Courcelles,  Breux,  Souzy.  — Seine-et-Marne  : 
Fontenay-Trésigny.  — • Paris  (Jardin  des  Plantes). 

9.  Haplophthalmus  danicus  Budde-Lund. 

Seine-et-Oise  : Courcelles.  — Seine-Inférieure  : Neufmarché.  — Paris 
(Jardin  des  Plantes). 

10.  Haplophthalmus  men'gei  Zaddach. 

Seine-et-Oise  : Corbeil.  — Paris  (Jardin  des  Plantes). 

11.  Haplophthalmus  perezi  Legrand. 

Seine-et-Oise  : Corbeil.  — - Oise  : Pierrefont. 

Oniscidae. 

12.  Philoscia  müscorum  Scopoli. 

Très  commun  dans  les  5 départements. 

Variété  rencontrée  : P.  m.  rufa  Legrand. 

13.  Oniscus  asellus  Linné. 

Très  commun  dans  les  5 départements. 

Variétés  rencontrées  : Salmon  coloured  Kinahan  (certains  individus  aux 
yeux  noirs,  d’autres  aux  yeux  salmon)  ; albinos  aux  yeux  carmin  (rf  et  Q)  ; 
albinos  aux  yeux  violets,  avec  des  bandes  jaunes  sur  les  péreionites  ; 
albinos  aux  yeux  violacés  ; individus  irisés. 


— 156  - 


PoRCELLIONIDEA. 

14.  Metoponorthus  pruinosus  Brandt. 

Très  commun  dans  les  5 départemnts. 

1 5.  Porcellio  dilatatus  Brandt. 

Très  commun  dans  les  5 départements. 

16.  Porcellio  gallicus  Dollfus.  (=  P.  politus  Koch). 

Oise  : Forêt  de  Compiègne.  — Eure  : Perrier-sur-Andelle. 

17.  Pocellio  loevis  Latreille. 

Commun  dans  les  5 departements. 

18.  Porcellio  lugubris  Koch. 

Seine-et-Oise  : Vigneux-sur-Seine.  — Oise  : Forêt  de  Senlis,  forêt  de 
Compiègne,  forêt  de  Carnelle.  — Eure  : Forêt  de  Lyons.  Paris  (Bois  de 
Vincennes). 

19.  Porcellio  monticola  Lereboullet. 

Seine-et-Marne  : Forêt  de  Fontainebleau. 

20.  Porcellio  scaber  Latreille. 

Très  commun  dans  les  5 départements. 

Variétés  rencontrées  : marginatus  Brandt  ; rufomarmoratus  Lereboullet  ; 
salmon  coloured  (individus  aux  yeux  noirs,  d’autres  aux  yeux  carmin) 
(o^  et  Ç)  ; albinos  aux  yeux  noirs. 

22.  Porcellio  pictus  Brandt. 

Très  commun  dans  les  5 départements. 

23.  T racheoniscus  rathkei  Brandt. 

Seine-et-Oise  : Corbeil,  Evry-Petit-Bourg,  Vigneux-sur-Seine.  — Paris 
(Bois  de  Vincennes).  — Eure  : Lyons-la-Forêt.  — ■ Oise  : Forêt  de  Carnelle. 

24.  Cylisticus  convexus  Budde-Lund. 

Commun  dans  les  5 départements. 

25.  Platyarthus  hoffmannseggii  Brandt. 

Commun  dans  les  5 départements. 

Armadillidiidae. 

25.  Armadillidium  oui  g are  Latreille. 

Commun  dans  les  5 départements. 

26.  Armadillidim  opacum  Koch. 

Oise  : Forêt  de  Compiègne,  forêt  de  Carnelle. 

27.  Armadillidium  nasatum  Budde-Lund. 

Commun  dans  les  5 départements. 


— 157  — 


IV.  — Position  systématique  de  Trichoniscoïdes  helveticus  martini. 

La  description  que  j’ai  donnée  (1942)  de  l’endopodite  de  la  2e  paire 
de  pléopodes  du  mâle  (p.  154)  : « L’extrémité  distale  de  l’endopodite 
est  mince  de  forme  triangulaire  à pointe  faiblement  arrôndie.  A la 
base  de  ce  triangle  s’insère  un  éperon  mince  et  rectiligne  »,  s’est 
révélée  innexacte.  En  réalité  à la  base  de  la  partie  triangulaire  dis- 
tale s’insère  de  chaque  côté  une  sorte  d ’ aileron  semi  circulaire  dont 
le  bord  proximal  est  souligné  par  une  forte  nervure  chitineuse  allant 
en  s’amincissant  vers  le  sommet  de  l’aileron  (fig.  1).  L’article  étant 
serré  entre  lame  et  lamelle  et  placé  dans  un  liquide  réfringeant,  la 
nervure  est  seule  visible  et  apparaît  comme  un  éperon  isolé. 


Fig.  1.  — Extrémité  de  l’endopodite  2 d’un  $ de  Trichoniscoïdes  helveticus  Carlus 
subsp.  martini  Legrand.  Corbeil  (Seine-et-Oise). 

Fig.  2.  — Extrémité  du  même  appendice  d’un  $ de  Trichoniscoïdes  helveticus  ? Nancy. 
Fig.  3.  — Extrémité  du  même  appendice  d’un  $ de  Trichoniscoïdes  helveticus  topiarius 

d’après  Graeve. 

A la  suite  de  cette  description  Vandel  (1946)  avait  rapproché 
cette  forme  de  Trichoniscoïdes  Icydigi.  Cette  rectification  la  replace 
dans  la  position  systématique  que  je  lui  avait  donnée,  c’est-à-dire 
au  voisinage  de  T.  helveticus  Cari.  Par  la  suite  M.  le  professeur 
Vandel  et  moi-même  avons  échangé  des  exemplaires  de  formes 
recueillies  à Corbeil  (subsp.  martini)  et  à Nancy  (T.  helveticus  s. 
str.  ?)  dans  le  but  de  juger  de  la  validité  de  la  sous  espèce  de  Corbeil. 
En  fait  l’unique  exemplaire  nancéen  que  j’ai  examiné  diffère  légère-, 
ment  par  la  forme  de  l’aileron  subterminal  de  l’endopodite  2 (fig.  2) 
Cet  aileron',  au  lieu  d’être  semi-circulaire,  comme  chez  la  forme  de 
Corbeil,  est  nettement  rectangulaire,  à angle  distal  arrondi.  Enfin 
la  figure  qu’a  donné  Graeve  (1914)  de  T.  helveticus  topiarus,  assi- 
milé par  Vandel  à T.  helveticus  s.  str.,  offre  une  différence  frap- 
pante du  point  de  vue  de  l’aileron,  qui  apparaît  recourbé  en  forme 


158 


de  bec  d’aigle  (fig.  3).  Il  serait  donc  nécessaire  de  comparer  de  visu 
des  populations  allemandes  et  suisses  avec  des  populations  nan- 
céennes  et  corbeilloises. 

Il  se  peut  que  la  forme  suisse  et  allemande,  qui  est  adaptée  à un 
climat  de  montagne  puisqu’on  la  trouve  jusqu’à  1025  m.  (Carl  1911) 
constitue  une  race  ou  sous-espèce  géographique,  différant  des  formes 
de  plaine  de  la  France  moyenne.  La  forme  de  Corbeil  ne  peut  d’ail- 
leurs pas  être  considérée  comme  une  forme  accidentellement  impor- 
tée comme  l’a  suggéré  Vandel  (1946)  à la  suite  de  l’indication  de 
provenance  « jardin  » de  la  capture  initiale.  Je  l’ai  en  effet  récoltée 
depuis  en  pleine  nature,  loin  des  habitations,  dans  des  terrains 
argileux  bordant  la  Seine  (Corbeil)  et  dans  les  mêmes  conditions 
en  Seine-et-Marne  (Fontenay-Trésigny)  et  dans  la  forêt  de  Lyons 
(Eure).  Cette  station  marque  jusqu’ici  la  limite  occidentale  de 
l’aire  d’extension  d’une  forme  qui  a colonisé  secondairement  la 
région  montagneuse  alpine.  On  peut  cependant  remarquer  que  cette 
station  de  la  forêt  de  Lyons  rejoint  les  stations  de  Trichoniscoïdes 
qui  s’étendent  d’une  façon  continue  tout  le  long  du  littoral  de  la 
Manche  si  on  en  juge  par  la  présence  de  ce  genre  à Wimereux  (Van- 
del 1925)  et  en  Bretagne  (Legrand).  La  forme  très  particulière  de 
l’endopodite  du  2e  pléopode  du  $ chez  T.  helveticus  rend  difficile 
l’appréciation  des  liens  phylogéniques  reliant  cette  -espèce  aifx 
espèces  actuellement  connues.  Cependant  l’exopodite  I est  très 
voisin  de  celui  du  groupe  albidus-machadoi  (Vandel),  groupe  aussi 
bien  représenté  au  Sud  de  l’Europe  (Portugal)  qu’au  Nord  (Bre- 
tagne, Wimereux,  Suède,  Hollande,  Angleterre,  Irlande). 


(à  suivre). 


159 


Une  nouvelle  espèce  sTIolcotiirombidium 
[Acarien,  Thromb.). 

Par  Marc  André. 

En  1945  H.  Womersley  ( Rec . South.  Austr.  Mus.,  VIII,  p.  337)  a 
créé  le  genre  Holcothrombidium  pour  les  espèces  de  Microthromhidii- 
nae  chez  lesquelles  les  soies  ou  papilles  dorsales  sont  uniformes 
ou  bien,  si  elles  sont  de  tailles  et  de  formes  différentes,  les  plus 
grandes,  décombantes  et  quelque  peu  squamiformes,  ont  leurs  bords 
latéraux  plus  ou  moins  courbés  en  dessous  jusqu’à  former  une  sorte 
de  canal  ventral  ou  donnant  à la  papille  un  aspect  galéiforme. 

Par  la  structure  de  ses  papilles,  l’échantillon  dont  nous  donnons 
la  description  ci-dessous  se  classe  incontestablement  parmi  les 
Holcothrombidium  et  nous  dédions  cette  espèce  à l’éminent  acarolo- 
giste  H.  Womersley,  créateur  de  ce  genre. 

Holcothrombidium  Womersleyi  nov.  sp. 

Le  type  de  cette  nouvelle  espèce  mesure  715  p.  de  longueur  sur 
380  p de  largeur. 

L’hysterosoma  présente  des  saillies  humérales  bien  arrondies 
et  porte,  sur  sa  face  dorsale,  des  aréoles  ovales  déprimées,  au  nombre 
de  10  (5  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane)  ; elles  ne  possèdent 
pas  de  pore  en  leur  milieu  et  chacune  d’elles  est  recouverte  de 
papilles  semblables  à celles  que  l’on  trouve  sur  le  reste  du  corps. 

Les  papilles  recouvrant  la  face  dorsale  de  l’idiosoma  sont  toutes 
de  même  structure  et  de  même  taille  (20  p).  Chacune  d’elles  prend 
naissance  au  centre  d’un  petit  écusson  circulaire  dont  le  diamètre 
est  d’environ  20  p.  Ces  papilles  présentent  un  aspect  tout  à fait 
caractéristique  très  voisin  de  la  forme  figurée  (p.  338,  fig.  28  D-E) 
par  Womersley  pour  H.  cygnus.  Elles  diffèrent  cependant  de 
l’espèce  néo-guinéenne  par  leur  forme  plus  aplatie,  le  développement 
plus  accusé  de  la  pointe  proximale  et  la  position  presque  horizon- 
tale des  bords  latéraux  qui  donnent  ainsi  à l’organe  un  aspect  qua- 
drilobé  si  on  l’examine  dorsalement.  Toute  la  surface  de  la  papille 
(sauf  à sa  pointe  distale)  est  recouverte  de  petites  aspérités  dis- 
posées en  lignes  plus  ou  moins  régulières. 

La  face  ventrale  du  corps  est  entièrement  couverte  de  papilles 
semblables  aux  dorsales. 

On  observe  un  œil  sessile  ; bien  développé,  de  chaque  côté  du 
Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 


— 160  — 


propodosoma.  La  crête  métopique  est  composée  d’une  aréa  sensil- 
ligère  fortement  chitinisée  et  portant  sur  ses  bords  latéraux  les 


Holcothrombidium  Womersleyi  M.  André. 

Fig.  1,  face  dorsale,  X 170  ; fig.  2,  crête  métopique  ; fig.  3,  papille  recouvrant 
l’idiosoma,  vue  dorsale  X 1500  ; fig.  4,  id.,  vue  de  profil. 

fossettes  sensilligères  qui  donnent  chacune  naissance  à une  soie 
sensorielle  simple  ; cette  aréa  se  prolonge  antérieurement  par  une 
courte  bandelette  médiane  un  peu  plus  longue  que  la  bandelette 


— 161  — 


postérieure,  tout  à fait  réduite.  La  crête  s’étend  jusqu’au  vertex 
par  une  bande  longitudinale  médiane  peu  chitinisée. 

Les  pattes  mesurent  respectivement  : I,  510  p.;  II,  350  p ; III, 
330  p ; IV,  550  p. 

Chez  celles  de  la  première  paire  le  tarse  a une  longueur  (150  p) 
dépassant  légèrement  le  double  (2,  14)  de  sa  largeur  ; il  est  de  forme 
assez  régulièrement  ovale.  Le  tibia  est  long  de  78  p. 

Les  palpes  maxillaires  sont  peu  développés  mais  présentent  de 


Holcothrombidium  Womersleyi  M.  André. 

Fig.  5,  palpe  maxillaire  ; fig.  6,  tibia  et  tarse  de  la  lre  paire  de  pattes  X 365. 


bons  caractères  spécifiques.  Le  quatrième  article  porte,  sur  sa  face 
dorso-interne,  deux  peignes  : l’antérieur  est  composé  de  6 épines, 
dont  la  première,  plus  robuste,  constitue  un  ongle  accessoire  ; le 
postérieur  est  formé  de  5 épines. 

Cette  espèce  est  représentée  par  un  seul  individu,  adulte,  recueilli 
le  17  août  1945  dans  un  gîte  temporaire  d’Ecureuil  volant  ( Anoma - 
lurus ),  dans  la  réserve  forestière  du  Banco  (Côte-d’Ivoire),  par 
M.  Delamare  Deboutteville. 


Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


— 162 


Quelques  remarques  sur  le  « nettoyage  des  pattes 

MACHOIRES  » ET  LES  GLANDES  SALIVAIRES,  CHEZ  LES 

Pseudoscorpions  (Arachnides). 

Par  Max  Vachon. 

Les  Pseudoscorpions  possèdent  une  paire  de  longues  pattes- 
mâchoires  munies  de  pinces  et,  tout  à l’avant  du  corps,  une  paire 
de  petites  chélicères  dont  les  deux  articles,  eux-aussi,  forment 
une  pince.  Or  très  souvent  — et  cela  est  bien  connu  depuis  long- 
temps — le  Pseudoscorpion  replie  une  de  ses  pattes-mâchoires,  et, 
délicatement,  écarte  les  doigts  de  la  pince  pour  les  glisser  entre  les 
deux  branches  de  la  chélière  située  du  côté  opposé  ; le  doigt  de  la 
patte-mâchoire  est  alors  poussé  jusqu’à  sa  base  et  l’autre  doigt  est 
ramené,  frottant  toujours,  de  sa  base  au  sommet,  contre  la  chélicère. 
Cet  ensemble  de  mouvements  est  répété  un  certain  nombre  de  fois 
pour  les  deux  pattes-mâchoires,  utilisées  à tour  de  rôle  ainsi  que 
les  deux  chélicères.  Parfois,  comme  le  signale  E.  L.  Bouvier,  les 
doigts  des  pinces  glissent  entre  les  chélicères  et  non  entre  leurs 
branches. 

Tous  les  observateurs  qui  ont  décrit  ces  mouvements  sont  d’ac- 
cord pour  affirmer  que  les  chélicères  nettoient  les  pinces  des  pattes- 
mâchoires.  Les  chélicères,  en  effet,  ont  une  morphologie  complexe 
et  sont  ornées  de  très  nombreux  accessoires  : galéa  pour  le  filage 
de  la  soie,  flagelles  pour  l’éjection  des  masses  de  rebut  triées  lors 
des  repas,  expansions  chitineuses  en  forme  de  vélum  ou  de  denticules 
aidant  à la  perforation  des  téguments  de  la  proie...  etc  ; le  bord 
interne  des  doigts  (toujours  celui  du  doigt  mobile,  souvent  aussi 
celui  du  doigt  fixe)  possède  une  frange  de  soies  aplaties  et  con- 
tiguës, les  serrulae,  véritables  petits  balais  : ce  sont  là,  dit-on,  les 
instruments  nettoyant  les  pattes-mâchoires. 

Les  heures  nombreuses  que  nous  avons  passées  à regarder  vivre 
des  Pseudoscorpions  d’espèces  diverses,  nous  font  admettre  le 
contraire  : les  doigts  des  pattes-mâchoires  nettoient  les  chélicères 
et  comme  chez  les  Insectes  (si  F oh  compare  chélicères  et  antennes) 
c’est  la  patte  qui  nettoie  l’antenne. 

L’état  de  malpropreté  des  doigts  des  pinces  ne  déclanche  pas 
nécessairement  les  mouvements  de  nettoyage.  Très  souvent,  nous 
avons  trouvé  des  Pseudoscorpions  dont  les  pinces  étaient  maculées 
sans  que,  pour  cela,  l’animal  manifestât  le  « désir  » de  les  rendre 

Bulletin  du  Muséum, , 2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 


— 163  — 


propres  ! Pour  tenter  des  expériences,  nous  avons  nous  mêmes  sali 
les  doigts  de  plusieurs  Chernètes  sans,  pour  cela,  les  voir  aussitôt 
se  libérer  de  ce  qui,  apparemment,  aurait  dû  les  gêner.  Par  contre, 
dès  qu’un  Pseudoscorpion  perçoit  une  proie,  les  « mouvements  de 
nettoyage  » se  déclanchent.  Aussi,  bien  des  auteurs  affirment  que, 
pour  ne  pas  manquer  son  attaque  ou  sa  prise,  l’animal  nettoie  ses 
pinces  c’est-à-dire  l’arme  dont  il  dispose.  Ce  sont  là  des  arguments 
mais  non  des  preuves  ! Lorsqu’un  Pseudoscorpion  a terminé  son 
repas,  les  « mouvements  de  nettoyage  » se  répètent  sans  arrêt.  Et 
pourtant,  nulle  proie  n’est  en  vue,  aucune  attaque  n’est  à envisager  : 
l’animal  est  repu.  Certes,  les  mouvements  dont  nous  parlons,  sont 
de  toute  évidence  stimulés  par  l’arrivée  d’une  proie,  ils  le  sont 
aussi  par  la  consommation  de  la  victime  : ils  sont  donc  liés  à l’acte 
de  nutrition.  Or  cet  acte  est  compliqué  et,  en  1934,  nous  avons  lon- 
guement décrit  la  capture  des  proies,  le  ponctionnement,  la  succion, 
le  mécanisme  précis  du  triage  buccal,  le  rejet  des  particules  non 
absorbables  et  l’existence  d’une  digestion  externe.  Tout  cela  nous  fait 
considérer  les  chélicères  et  le  rostre  comme  un  ensemble  d’organes 
merveilleusement  coaptés  et  dont  la  propreté  est  indispensable 
pour  un  fonctionnement  normal.  Le  rostre  et  ses  sillons  latéraux 
et  dorsaux  par  où  coule  le  fluide  aspiré  ne  sauraient  être  malpropres, 
et  nous  l’avons  souvent  constaté,  sont  effectivement  nettoyés 
par  les  chélicères  elles-mêmes  et  leurs  serrulœ.  Mais  les  chélicères, 
elles  aussi,  participent  par  leurs  parois  internes  à la  formation  des 
conduits  aspirateurs  et  comme  nous  l’avons  dit  tout  à l’heure  jouent 
le  principal  rôle  dans  la  contention  et  le  ponctionnement  de  la  proie. 
Elles  cLoivent,  de  toute  nécessité,  être  propres  ! C’est  pourquoi  après 
avoir  nettoyé  les  pièces  rostrales  et  s’être  frottées  les  unes  contre 
les  autres,  les  chélicères,  à leur  tour,  sont  « nettoyées  » par  les  doigts 
des  pattes-mâchoires,  longs  cure-dents,  ornés  de  petites  soies  et  de 
denticules.  Et  l’on  comprend  alors  qu’à  l’approche  d’une  proie 
c’est-à-dire  à l’annonce  d’un  repas  immédiat,  comme  après  un  dîner 
copieux,  le  Pseudoscorpion  afin  de  tenir  ses  pièces  buccales  et  ses 
chélicères,  en  excellent  état,  manifeste  tant  d’activité  et  manœuvre 
si  souvent  et  si  méticuleusement  ses  longues  pattes-mâchoires. 

Les  serrulœ  des  chélicères,  le  rostre  et  l’atrium  buccal  sont  tou- 
jours humides  et  enduites  d’un  liquide  facilitant  leur  nettoyage 
réciproque  et  si  l’on  peut  dire  leur  entretien.  Nous  ne  savons  rien 
de  précis  sur  l’origine  de  cet  enduit.  Mais  il  est  vraisemblable  d’ad- 
mettre qu’il  provient  de  glandes  situées  dans  les  hanches  des  pattes- 
mâchoires.  Les  glandes  ont  un  long  canal  évacuateur  pair  venant 
déboucher  à l’intérieur  même  du  vestibule  buccal,  près  de  l’extré- 
mité distale  des  processus  maxillaires,  à la  hauteur  des  doigts 
des  chélicères  lorsque  celles-ci  sont  rétractées.  Nous  avons,  dès 


- 164  — 


1938,  signalé  l’existence  de  ces  glandes  ; nous  en  avons  figuré  les 
contours  et  les  canaux  évacuateurs  dans  notre  article  du  Traité  de 
Zoologie.  Ces  glandes  — dont  l’histologie  est  encore  à établir  et  que 
A.  Kastner  (1927,  p.  40)  a,  chez  les  $ de  Neobisium  muscorum 
confondues  avec  les  glandes  séricigènes  — ont  une  activité  certaine, 
leurs  conduits  étant  toujours  remplis  de  secrétion.  On  sait  que  les 
Pseudoscorpions  avant  de  sucer  leur  proie,  y injecte  une  secrétion 
qui,  rapidement  en  dissout  le  contenu  interne  ; la  bouillie  qui  en 
résulte  est  alors  aspirée  et  triée  buccalement.  Tous  les  auteurs  sont 
d’accord  pour  penser  que  le  liquide  dissolvant  est  fourni  par  cer- 
taines cellules  de  l’intestin  moyen  et,  par  le  jeu  d’un  pharynx  riche- 
ment musclé,  expulsé  dans  la  victime.  Nous  l’admettons  aussi. 
Rien  ne  nous  permet  de  prouver  qu’il  n’en  est  pas  ainsi  et  d’affirmer 
que  les  glandes  dont  nous  venons  de  parler  le  fournissent.  De  toute 
manière,  les  glandes,  fonctionnelles,  situées  dans  les  hanches  des 
pattes-mâchoires  et  que  l’on  peut  qualifier  de  glandes  coxales,  de 
glandes  maxillaires,  par  suite  du  rôle  probable  qu’elles  jouent  peu- 
vent être  appelées  aussi  glandes  salivaires. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 

BIBLIOGRAPHIE 

Bouvier  (E.-L.).  — Sur  la  ponte  et  le  développement  d’un  Pseudos- 
corpionide,  le  Garypus  saxicola  Waterhouse  (Arachn.).  Bull.  Soc. 
entom.  France,  n°  13,  p.  304-7,  1896. 

Kastner  (A.).  — Pseudoscorpiones,  in  : Biol.  Tiere  Deutschlands,  t.  18, 
1927. 

Vachon  (M.) . — Sur  la  nutrition  des  Pseudoscorpions.  Bull,  scient.  Bour- 
gogne, t.  4,  p.  38-55,  16  fig.,  1934. 

— Recherches  anatomiques  et  biologiques  sur  la  reproduction  et  le 

développement  des  Pseudoscorpions.  Ann.  Sc.  nat.  Zool.,  série  11, 
p.  1-207,  85  fig.,  1938. 

— Ordre  des  Pseudoscorpions,  in  : Traité  de  Zoologie  (P.  P.  Grasse), 

t.  6,  Arthropodes,  Chélicerates.  Masson  édit.  Paris  (en  impression) . 


165  — 


Notes  sur  la  mue,  vautotomie  et  la  régénération 
chez  une  S cuti  gère  [Myriapodes-Chilopodes). 

Par  Jean-Marie  Démangé. 


M.  le  Professeur  K.  Lundberg,  de  Bombay,  a envoyé  au  labora- 
toire de  Zoologie  du  Muséum  de  Paris  de  nombreux  Myriapodes  à 
déterminer. 

Au  cours  de  la  détermination  de  ces  Myriapodes  nous  avons  trouvé 
une  Scutigère  $ capturée  à la  période  de  la  mue,  à Kurduvadi  (Inde) 
pendant  les  étés  1944-1945.  La  cuticule  de  l’animal  est  soulevée 
sur  toute  la  longueur  du  corps  et  autour  des  pattes.  Les  tergites 
et  les  sternites  sont  déjà  déportés  vers  l’arrière,  ce  qui  prouve  que 
l’animal  était  sur  le  point  de  se  débarasser  de  son  éxuvie  et  une 
cavité  assez  importante  est  ainsi  laissée  libre  dans  la  région  posté- 
rieure. 

La  capsule  céphalique  est  entièrement  dégagée  sauf  la  partie 
antérieure,  les  champs  ocellaires  et  les  antennes.  Les  zones  préla- 
biale et  labiale,  les  forcipules,  les  mâchoires  ne  sont  pas  encore 
découverts.  Le  corps  reste  recouvert  lui  aussi  par  l’éxuvie  et  on 
reconnaît  facilement  les  différents  segments. 

D’après  K.  L.  Henriksen  la  fente  exuviale  se  situe,  chez  la 
Scutigera  coleoptrata,  derrière  la  tête,  or  il  semble  que  pour  le  cas 
qui  nous  occupe  il  n’en  est  rien  1.  La  ligne  de  rupture  se  fait  à partir 
de  la  tête  suivant  le  sillon  frontal,  se  continue  par  les  sillons  de  l’an- 
gle interne  des  champs  ocellaires  et  se  perd  dans  les  pleures  cépha- 
liques, forcipulaires  et  des  segments  pédifères  (fîg.  1).  Nous  retrou- 
vons ici  exactement  ce  que  nous  avons  signalé  chez  Lithobius  forfi- 
catus  L.  c’est-à-dire  que  la  fente  exuviale  suit  les  sillons  frontaux  et 
les  pleures,  lignes  de  moindre  résistance,  laissant  ainsi  une  partie 
ventrale  comprenant  la  portion  antérieure  de  la  capsule  céphalique, 
les  forcipules,  les  mâchoires,  les  premiers  sternites  et  les  premières 
paires  de  pattes  et  une  partie  dorsale  comprenant  la  capsule  cépha- 
lique et  les  premiers  tergites.  Il  n’est  pas  impossible  que  chez  les 
Scutigères  il  en  soit  de  même  que  chez  les  Lithobies  ; il  peut  y avoir 
ici  aussi  deux  sortes  de  fente  exuviale,  une  sur  la  tête,  l’autre  en 
arrière  de  celle-ci. 

1.  La  cuticule  complète  de  la  capsule  céphalique  manque,  seul  un  fragment  de  la 
partie  postérieure  est  rattaché  au  premier  tergite.  Cela  est  certainement  dû  à un  acci- 
dent, les  Myriapodes  ayant  été  envoyés  dans  des  linges  imbibés  d’alcool.  La  brisure 
est  en  dents  de  scie  et  non  régulière  comme  les  bords  d’une  fente  exuviale  normale. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 


166  — 


Fig.  1.  Tête  et  premiers  segments  du  corps.  La  partie  de  ) 'animal  déjà  sortie  est  en 
pointillés.  — Fig.  2.  Partie  postérieure  du  corps  face  dorsale.  L’exuvie  est  repré- 
sentée en  traits  forts  et  le  corps  de  l’animal,  avec  ses  nouvelles  pattes,  en  pointillés. 
— Fig.  3.  Partie  postérieure  du  corps  face  ventrale.  — Fig.  4.  Patte  terminale 
gauche  développée  et  partie  postérieure  du  corps  sortis  de  l’exuvie.  Abréviation  bc 
bouchon  cicatriciel. 

L’animal  que  nous  avons  étudié  nous  offre  une  autre  particularité 
extrêmement  intéressante,  c’est  la  présence  de  pattes  régénérées 
à l’intérieur  de  certaines  hanches  de  l’exuvie. 

Les  pattes  de  la  Scutigère  sont  longues  et  grêles,  particulièrement 
les  postérieures,  et  s’autotomisent  au  moindre  choc.  Cette  rupture 


— 167 


s’effectue  entre  le  trochanter  et  le  préfémur.  Quelques-unes  des 
pattes  manquaient  avant  la  mue,  chez  notre  individu,  comme  en 
témoignent  les  cicatrices  sans  aucun  doute  peu  récentes,  de  sorte 
qu’à  cet  endroit  l’exuvie  ne  présentait  à l’emplacement  de  la  patte 
que  la  hanche  et  le  trochanter  surmonté  d’une  sorte  de  bouchon  cica- 
triciel de  couleur  brun  foncé  sans  trace  de  régénération  quelconque. 
Or  toutes  les  pattes  manquantes  sont  présentes  à l’intérieur  de  la 
première  cuticule,  c’est-à-dire  entre  l’exuvie  et  le  corps  lui-même. 
Elles  sont  recroquevillées  et  nettement  constituées.  Nous  étudierons 
plus  particulièrement  le  cas  des  pattes  postérieures. 

Nous  avons  dit  plus  haut  qu’une  assez  grande  portion  de  cuti- 
cule avait  glissé  et  laissé  un  vide  à la  partie  postérieure.  On  remar- 
que dans  cette  cavité  un  amas  confu  de  ruban  cylindrique  ramassé 
en  pelote  lâche  se  logeant  plus  particulièrement  dans  la  partie 
restée  vide  des  hanches  de  l’exuvie,  qui  sont  les  deux  pattes  posté- 
rieures régénérées  (fig.  2-3).  Les  extrémités  suivent  les  bords  externes 
des  hanches  et  se  heurtent  à la  paroi  interne  des  bouchons  cica- 
triciels où  elles  s’accrochent  assez  fortement  par  les  griffes  termi- 
nales. Quand  on  développe  ces  pattes  on  remarque  qu’elles  ont 
une  longueur  importante,  sont  couvertes  de  soies,  plantées  d’épines 
et  pourvues  de  griffe,  en  un  mot  sont  parfaitement  identiques  aux 
pattes  primitives,  mais  elles  sont  malgré  tout  de  plus  petite  taille 
et  de  coloration  faible  (fig.  4). 

Les  autres  pattes  présentent  le  même  phénomène  que  les  pattes 
postérieures.  Les  régénérats  se  logent  dans  les  anciennes  hanches  et 
sont  repliés  sur  eux-mêmes  mais  un  peu  différemment  des  posté- 
rieurs de  par  leur  longueur  plus  faible.  Toutes  ces  pattes  régénérées 
sont  disposées  de  la  même  façon  et  toutes  sont  normalement  cons- 
tituées, mais  de  taille  plus  faible,  que  les  pattes  primitives,  et  pos- 
sèdent des  griffes  adhérant  au  bourgeon  cicatriciel. 

La  présence  des  griffes  et  leur  accrochage  est  indispensable  au 
déroulement  des  pattes  sinon  celles-ci  sortiraient  tel  quel  repliées  sur 
elles-mêmes.  En  disséquant  la  Scutigère  que  nous  avions  à notre  dis- 
position, pour  enlever  l’exuvie  et  dégager  les  régénérats,  les  griffes 
étant  accrochées  au  fond  de  la  cavité,  les  pattes  se  sont  dépliées 
facilement  grâce  aux  mouvements  que  nous  imprimions  à la  cuticule. 

Comment  expliquer  la  présence  de  pattes  régénérées  à l’intérieur 
des  hanches  de  l’exuvie  ? 

La  Scutigère  perd  ses  pattes  par  autotomie,  un  certain  temps 
avant  la  mue,  le  sang  envahit  la  plaie  formant  un  bouchon  cicatriciel. 
Les  éléments  de  la  hanche  subissent  un  retrait  et  en  partant  de  ces 
éléments  un  bourgeon  de  régénération  apparaît,  à l’intérieur  de  la 
hanche  primitive,  allant  en  proliférant  et  reconstituant  la  patte 
perdue  qui  se  replie  sur  elle-même,  au  fur  et  à mesure  de  son  déve- 
loppement, et  se  loge  taBt  bien  que  mal  dans  la  cavité  repoussant  la 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2, 1948, 


11 


— 168  — 


hanche  nouvelle  reconstituée  elle  aussi  en  même  temps  et  de  taille 
plus  faible  que  la  précédente.  C’est  seulement  à la  mue  suivante 
que  la  patte  apparaît.  Il  est  évident  qu’un  membre  régénéré  de 
cette  manière  est  plus  petit  que  le  primitif  et  paraît  atrophié,  étant 
gêné  dans  son  développement  par  l’espace  restreint  qui  lui  est  laissé, 
mais  il  se  complète  petit  à petit  grâce  aux  mues  suivantes. 

Le  processus  de  régénération  que  nous  venons  de  décrire  n’est  pas 
spécial  aux  Myriapodes.  P.  Bonnet  dans  sa  thèse  traitant  de  la  mué, 
de  l’autotomie  et  de  la  régénération  chez  les  Araignées,  étudie  le 
même  phénomène.  Il  y a cependant  enroulement  de  la  patte  regé- 
nérée à l’intérieur  de  la  hanche.  Chez  les  Araignées  P.  Bonnet 
remarque  également  la  présence  de  la  griffe  à l’extrémité  des  pattes 
régénérées  et  leur  accrochage  au  fond  de  la  hanche.  Il  déclare  d’ail- 
leurs que  « c’est  parce  que  ces  griffes  existent  à ce  moment  et  qu’elles 
sont  accrochées  au  fond  de  la  cavité  de  l’ancienne  hanche  que 
l’Araignée  peut  en  muant  dérouler  sa  patte,  sinon  elle  sortirait 
d’un  seul  coup,  tirebouchonnée  en  vrille  telle  qu’elle  se  trouve  dans 
le  lieu  où  elle  s’est  formée.  » 

Conclusions. 

1°  La  fente  exuviale,  chez  la  Scutigère,  se  situe  en  avant  de  la  tête, 
à partir  du  sillon  frontal,  suivant  les  lignes  de  moindre  résistance, 
séparant  la  portion  antérieure  du  corps  en  deux  parties,  une  dor- 
sale comprenant  la  capsule  céphalique  et  une  ventrale  compre- 
nant les  forcipules  et  les  mâchoires.  Il  n’est  pas  impossible  qu’il 
existe  deux  sortes  de  lignes  de  rupture,  une  sur  la  tête,  comme 
nous  l’avons  trouvé,  et  une  en  arrière  telle  que  le  signale  K.  L.  Hen- 

RIKSEN. 

2°  Les  pattes  perdues  par  autotomie  sont,  comme  chez  les  Arai- 
gnées, régénérées  à l’intérieur  des  hanches  et  libérées  à la  mue 
suivante.  Etant  repliées  sur  elles-mêmes,  l’accrochage  de  la  griffe 
terminale,  au  fond  de  la  cavité  dans  laquelle  les  pattes  sont  enfer- 
mées, est  la  condition  essentielle  de  leur  déroulement. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 

BIBLIOGRAPHIE 

1930.  Bonnet  P.  — La  Mue,  l’Autotomie  et  la  Régénération  chez  les 
Araignées  avec  une  étude  des  Dolomèdes  d’Europe.  Bull.  soc. 
Ilist.  Nat.  Toulouse , t.  LX,  fasc.  2,  pp.  237-700. 

1944.  Démangé  J.  M.  — Quelques  mots  sur  la  mue  de  Lithobius  forfica- 
tus  L.  (Myriapodes-Chilopodes).  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  2e  sér., 
t.  XVI,  n®  4. 

1932.  Henriksen  K.  L.  — The  manner  of  moulting  in  Arthropoda.  Notul. 
entom.,  Helsingfors,  vol,  II,  n08  3-4. 


169  — 


Recherches  sur  la  morphologie  des  sternites 

ET  DES  FLEURITES  DES  MANTES.  1 
Par  J.-P.  Adam  et  J.  Lepointe. 

La  conception  du  Superordre  des  Blattopteroïdes  est  issue  des 
recherches  du  paléontologiste  russe  Martynov.  Ce  savant  y range 
trois  ordres  : les  Dictyoptères  ( Blattidae  et  Mantidae ),  les  Protoblat- 
toptères  fossiles  et  les  Isoptères  (Termites). 

Selon  les  recherches  récentes  de  Delamare  Deboutteville  il 
faut  y adjoindre  les  Zoraptères,  petit  Ordre  tropical  actuel,  encore 
fort  mal  connu.  Ceci  correspond  également  aux  vues  de  Jeannel. 

La  morphologie  alaire  ayant  été  le  principal  critère  utilisé  par 
Martynov  qui  étudie  essentiellement  les  fossiles,  il  n’est  pas  sans 
intérêt  de  vérifier  si  d’autres  particularités  morphologiques  ne 
plaident  pas  également  en  faveur  d’un  rapprochement  des  Mantides, 
des  Isoptères  et  des  Zoraptères. 

Ce  travail  étant  destiné  à confirmer  la  place  des  Mantidae  dans 
le  cadre  purement  paléontologique,  il  nous  a semblé  particulière- 
ment intéressant  de  nous  appesantir  plus  spécialement  sur  les 
caractères  morphologiques  externes  sans  avoir  à tenir  compte 
des  caractères  internes  de  la  musculature  et  de  l’innervation  qui, 
précisément,  n’ont  pas  pu  être  pris  en  considération  par  les  paléon- 
tologistes. 

Laissant  de  côté  le  prothorax  et  ses  appendices,  manifestement 
très  évolués  et  dont  la  structure  se  retrouve  par  convergence  chez 
d’autres  Insectes  très  éloignés  au  point  de  vue  systématique  (cf. 
Ploiaria  domestica , sous-famille  des  Emesitae,  Ordre  des  Heteroptera), 
nous  nous  sommes  attachés  à l’étude  détaillée  du  méso  — et  du 
métathorax. 

Les  Tergites.  — Ils  n’offrent  rien  de  particulier  et  comportent  un 
prescutum,  un  scutum,  un  scutellum,  fortement  chitinisés.  Cette 
structure  se  retrouve  chez  les  Termites,  les  Zoraptères,  les  Blattides 
ailés  ainsi  que  chez  les  autres  Pterygotes.  La  base  des  ailes  et  les 
sclérites  basalaire  et  subalaire  sont  normaux.  Le  subalaire  est  étiré 
en  haltère. 

Les  Sternites.  — Les  sternites,  par  contre,  retiendront  plus  long- 

1.  Ce  travail  est  extrait  d’un  Diplôme  de  stage  de  l’Office  de  la  Recherche  Scienti- 
fique Coloniale. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 

' ’.D  X 


temps  notre  attention  car  ils  présentent  un  certain  nombre  de  parti- 
cularités intéressantes. 

Leur  structure  est  peu  variable  à l’intérieur  de  l’Ordre  et  se 
retrouve  identique  chez  la  Mante  (fîg.  3)  et  chez  l’Empuse  (figs.  1 
et  2).  La  plus  grande  partie  du  sternum  est  occupée  par  un  vaste 
basisternitè  (Bast.)  allant  de  l’arrière  à l’avant  du  segment  et  directe- 


ÜHKTE  PL 


IKTKRS 
CRÊTE  PL 
BALT 
FURCA 


Figs.  1 et  2.  — Endosquelette  sternal  et  vue  externe  des  sternum  d’Empusa  Egena 
L...  Lat.  pl,  lateropleurile.  — Lat.  st.,  Iatérosternite.  — eps.,  episterne.  — crête  pl., 
crête  pleurale.  — epm.,  epimère.  — tr.,  trochantin.  — Bast.,  basisternite.  — interst., 
interstemellum.  — ex.,  cavité  coxale. 


ment  accolé  aux  pleurites  sur  les  côtés.  Sur  la  ligne  médiane  s’ob- 
serve une  zone  allongée  séparée  du  basistermite  par  de  faibles  crêtes, 
cette  zone  correspond  incontestablement  à Y interstemellum  des 
Termites  (nomenclature  de  Fuller)  et  des  Zoraptères.  Les  rebords 
des  deux  lobes  basisternaux  séparés  par  cet  interstemellum  corres- 
pondent donc  aux  juxtasternella  de  Fuller.  En  effet  juste  en  arrière 
du  basisternite  et  de  cette  zone  médiane  se  trouve  le  sternellum  qui 
porte  l’invagination  de  la  furca.  La  disposition  du  basisternite, 


171 


EPM. 
EPS. 
APO .PL. 


APO .FURC 
FURCA 
LAT 

SPINA 


APO .FURC . 


BAST. 


LAT. ST. 
APO .MUSC 
BAST. 

CRÊTE  PL 

APO  .PL. 
FURCA 


Fig.  3.  Endosquelette  thoracique  de  la  Mante,  même  abréviations  que  sur  les  figs. 
précédentes.  Apo.  pl.,  apophyse  pleurale.  — apo.  furc.,  apophyse  furcale.  — apo. 
musc.,  apodème  musculaire. 


de  l’intersternellum  et  du  sternellum  est  sensiblement  la  même  au 
mésothorax  et  au  métathorax  mais  le  sternellum  est  mieux  indivi- 
dualisé au  mésothorax. 


— 172  — 


Les  intersegments  thoraciques  sont  encore  visibles  et  portent 
une  spina  courte  en  hameçon  ou  en  tubercule  (figs.  1 et  3). 

L’invagination  de  la  spina  est  visible  à l’extérieur  au  mésotho- 
rax (fig.  2). 

L’endosquelettë  sternal  ne  présente  aucune  particularité  notable 
et  comprend,  pour  chaque  segment,  la  furca  et  la  spina.  La  zone 
d’insertion  furcale  est  étirée  d’avant  en  arrière  et  se  prolonge  jus- 
qu’à l’arrière  de  Y intersternellum  où  elle  entre  en  continuité  avec 
les  crêtes  internes  qui  bordent  celui-ci  (fig.  3,  o ). 

La  disposition  générale  des  sternites  est  donc  essentiellement 
la  même  que  chez  les  Blattes,  les  Termites  et  les  Zoraptères. 

Le  sternite  est  divisé  en  basisternite  et  sternellum.  Le  basis- 
ternite  est  lui-même  divisé  en  deux  lobes  basisternaux  entre  lesquels 


STiO.III  AILE  III  STitJ.  Il  AiLE  II  sps.ii 


LAT.  PL.  III 


E A.  III 


CRETE  PL.  III 


LAT. ST. II  LAT. PL. II  STIG.I 


TR. II  EFM.II  CRETE  /L. II 


III  LATST.III  BAST .III  COXA  II 


Fig.  4.  — Pleurites  de  la  Mante,  mêmes  abréviations  que  sur  les  figs.  précédentes. 

stig.,  stigmate. 


s’insinue  le  sternellum,  structure  que  des  recherches  récentes 1 
ont  montré  être  communs  à tous  les  Blattoptéroïdes  (figs.  1 et  3). 
La  sclérification  étant  plus  poussée  chez  les  Mantes  que  chez  les 
d'ermites  et  Zoraptères  (cf.  travail  cité),  la  jonction  entre  Yinters- 
ternellum  et  les  lobes  basisternaux  ( juxtasternella  de  Fuller)  est 
cependant  chitinisée  de  telle  sorte  que  l’ourlet  de  jonction  est  lui- 
même  très  sclérifié  (figs.  1 et  3). 


Les  Pleurites.  — • Séparés  par  une  crête  pleurale  très  oblique  on 
trouve  un  épimère  (epm.)  et  un  épisterne  (eps.).  Il  existe  un  latéro- 
plcurite  (Iat.  pl.)  séparé  de  l’épisterne  par  une  assez  large  zone 
membraneuse  comme  chez  les  Termites  ailés.  Les  autres  pièces, 
latérosternite  (lat.  st.)  et  trochantin  (tr.),  sont  présentes  et  n’offrent 


1.  Delamare  Df.boutteville  (Cl.)  1947.  Sur  la  morphologie  des  adultes  aptères  et 
ailés  de  Zoraptères.  Ann.  Sc.  Nat.  Zoologie , 1947,  IX. 


173 


de  particulier  que  leur  coalescence  avec  l’épisterne  plus  étroite 
que  chez  les  Termites  et  les  Zoraptères.  En  particulier  le  trochantin 
est  assez  étroitement  lié  aux  pièces  voisines.  On  peut  admettre 
qu’il  s’agit  de  l’adaptation  consécutive  à un  simple  fait  mécanique  : 
l’allongement  énorme  des  coxae.  Ainsi  un  léger  déplacement  angu- 
laire de  ce  long  coxa  suffît  à déterminer  un  mouvement  important 
de  tout  le  membre.  Il  n’est  pas  besoin  d’une  très  grande  souplesse 
de  l’articulation  supplémentaire  qu’apporte  normalement  le  tro- 
chantin (chez  les  Termites  par  exemple).  En  outre  on  ne  retrouve 
pas  la  distinction  entre  katépimère  et  katépisterne  amorcée  chez  les 
'Zoraptères  et  achevée  chez  les  Termites.  Cette  disposition  semble 
à l’intérieur  des  Blattoptéroïdes,  un  caractère  propre  au  rameau 
Isoptérien. 

Conclusion. 

Ainsi  comme  Delamare  Deboutteviixe  l’a  montré  pour  les 
Zoraptères,  l’Ordre  des  Blattoptéroïdes  apparaît  comme  parfaite- 
ment naturel.  Les  Mantes,  déjà  voisines  des  Blattes  par  leurs  ailes, 
leurs  génitalia,  leurs  oothèques,  se  présentent  comme  des  Blattes 
allongées  dont  la  tête  et  le  prothorax  ont  subi  nombre  de  spéciali- 
sations en  relation  avec  un  régime  carnassier  et  prédateur  : tête 
mobile,  yeux  développés,  pattes  ravisseuses,  prothorax  allongé, 
spécialisations  que  l’on  retrouve  d’ailleurs,  au  moins  en  partie, 
par  convergence,  chez  d’autres  Insectes  de  mœurs  identiques. 
En  un  mot  les  Mantes  sont  aux  Blattes  ce  que  les  Emesites  sont  aux 
autres  Redviides,  leur  architecture  thoracique  est  identique  à celle 
des  Blattes,  des  Termites  et  des  Zoraptères. 

Laboratoire  d* Entomologie  du  Muséum. 


174  — 


Morphologie  thoracique  des  Dermaptères.  1 
Par  J.  Hamon  et  Max  Ovazza. 


Le  paléontologiste  Martynov  a fait  des  Dermaptéroïdes  un 
super-ordre  voisin  mais  nettement  différencié  à la  fois  des  Blattopté- 
roïdes  et  des  Orthoptéroïdes. 

Il  peut  être  intéressant  de  voir  ce  que  la  comparaison  des  mor- 
phologies thoraciques  peut  apporter  à cette  classification.  Nous 
avons  pris  comme  points  de  comparaison  d’une  part,  pour  les  Orthop- 
téroïdes, le  thorax  de  Metrioptera  et,  d’autre  part,  pour  les  Blattop- 
téroïdes,  les  recherches  de  Dei.amare  Deboutteville  2 sur  les 
Termites  et  les  Zoraptères  et  celles  d’ADAM  et  Lepointe  sur  les 
Mantes  3. 

Nous  avons  choisi  comme  matériel  d’études  les  espèces  Forficula 
auricularici  L.  et  Labidura  riparia  (Pall.). 

I.  Description  du  thorax  des  Dermaptères.  — Les  tergites  et  les 
ailes  des  Ptérygotes  sont,  dans  l’état  actuel  de  nos  connaissances, 
à la  fois  trop  étroitement  adaptés  à la  fonction  du  vol  et  de  structure 
trop  uniformes  pour  être  aisément  utilisables.  Nous  envisagerons 
donc  tout  particulièrement  les  pleures  et  les  sternites. 

A.  Les  pleures.  — Fortement  chitinisées,  les  pleures  sont  d’appa- 
rence assez  simple.  De  plus  en  plus  allongées  dans  le  sens  horizontal 
du  prothorax  au  métathorax  elles  ne  présentent  que  trois  pièces 
sur  chacun  des  segments  : épimère,  épisterne  et  trochantin.  La 
suture  pleurale,  toujours  très  nette,  est  d’autant  plus  inclinée  sur 
l’horizontale  que  l’on  va  vers  l’arrière.  En  effet  elle  est  pratiquement 
à 45°  au  prothorax  et  presque  antéro-postérieure  au  métathorax. 
Les  segments  augmentant  en  outre  de  longueur  du  prothorax  au 
métathorax,  la  suture  pleurale  du  dernier  segment  est  environ 
deux  fois  plus  longue  que  celle  du  premier.  Le  trochantin,  très  grand, 
entièrement  chitinisé,  a la  forme  d’un  triangle  rectangle  de  même 
grandeur  que  l’épisterne  au  premier  segment,  plus  petit  que  lui  aux 
deux  autres  ; ceci  est  dû  principalement  au  grand  allongement  des 

1.  Ce  travail  est  extrait  d’un  Diplôme  de  stage  de  l’Office  de  la  Recherche  Scienti- 
fique  Coloniale. 

2.  Delamare  Deboutteville.  Sur  la  Morphologie  des  adultes  aptères  et  ailés 
de  Zoraptères.  Ann.  Sc.  Nat.  Zoologie , 1947,  IX. 

3.  Adam  (J.  P.)  et  Lepointe  (J.).  Recherches  sur  la  morphologie  des  sternites  et  des 
pleurites  des  Mantes.  Bull.  Mus.,  1948,  2,  p.  169. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 


175  — 


pleures.  Du  fait  de  cet  allongement  des  pleures  et  du  développement 
du  trochantin  les  insertions  coxales  sont  largement  séparées.  Ajou- 
tons enfin  que  le  bord  postérieur  du  premier  pleurite  est  vertical 
alors  qu’il  est  fortement  incliné  dans  les  deux  segments  du  ptero- 


Fig.  1.  — Vue  sternale  du  thorax  de  Forficula.  T.  I,  tergite  du  prothorax.  — ÇV., 
sclérites  cervicaux.  — EPS,  épisterne.  — EPM,  épimère.'  — TR.,  trochantin.  — 
CX.,  cavité  coxale.  — INV.  FUR.,  invagination  furcale.  — ST.,  sternite. 

thorax.  La  métapleure  chevauche  largement  la  mésopleure  par 
dessus.  Il  n’y  a pas  de  latéropleurite. 

B.  Les  sternites.  — - Ce  sont  certainement  eux  qui  présentent  les 
aspects  les  plus  instructifs.  Au  premier  abord  ils  sont  assez  simples. 


— 176  — 


(fig.  1).  Ils  se  présentent  comme  trois  pièces  .chitinisées  d’un  seul 
tenant.  Aux  2/3  de  la  longueur  du  métathorax  on  aperçoit  deux 
fossettes  paramédianes  en  forme  de  demi-lune  (fig.  1,  Inv.  fur.  III) 
à concavité  externe.  Le  sternite  prothoracique  est  étranglé  transver- 
salement dans  la  moitié  postérieure.  Au  niveau  du  plus  étroit  dia- 
mètre on  aperçoit  deux  fossettes  latérales  (fig.  1,  Inv.  fur.  I).  Le 
sternite  métathoracique,  enfin,  est  hexagonal  et  sa  surface  est  unie, 
sauf  parfois  chez  les  jeunes  où  deux  taches  sombres,  légèrement 
renfoncées,  postérieures  et  paramédianes,  peuvent  être  visibles. 


Fig.  2.  — Schéma  expliquant  les  rapports  des  sternites,  de  l’inter-sternite  de  la  spina, 
de  la  furca  et  de  la  cavité  coxale  entre  le  mésothorax  et  le  métathorax. 

Fig.  3.  — Sternites  de  Forficula  très  schématisés,  montrant  les  formations  endos-» 
quelettiques. 

Enfin  les  segments  se  chevauchent  d’avant  en  arrière  (fig.  1). 

Cette  structure  se  comprend  mieux  par  l’étude  de  la  morphologie 
interne.  Au  prothorax  les  invaginations  furcales  sont  situées  latéra- 
lement au  niveau  de  l’étranglement  (fig.  3,  inv.  fur.  1).  Au  méta- 
thorax elles  correspondent  aux  fossettes  paramédianes  visibles  de 
l’extérieur  et  sont  reportées  dans  le  corps  du  sternite  par  suite  de 
l’existence  d’expansions  latérales  (fig.  3,  inv.  fur.  III). 

Entre  le  prothorax  et  le  mésothorax  d’une  part  et  le  mésothorax 
et  le  métathorax  d’autre  part,  se  trouvent  des  formations  spinales 
(fig.  2 et  3,  spina  I et  II)  dont  les  invaginations  sont  invisibles  de 


— 177 


l’extérieur.  Les  invaginations  furcales  du  mésothorax,  très  proches 
de  la  spina,  ne  sont  pas,  non  plus,  aperçues  en  vue  externe.  Ces  faits 
s’expliquent  (fig.  2)  par  le  fait  que  le  mésosternum  déborde  posté- 
rieurement et  latéralement  étant  ainsi  doublé  par  des  bandes  mem- 
braneuses sur  tout  son  pourtour.  L’intersternite  émigre  ainsi  en 
profondeur  (fig.  2,  interst.  II)  entre  les  sternites  méso-  et  métatho- 
raciques.  Il  en  résulte  qu’au  mésothorax  furca  et  spina,  très  rappro- 
chées, forment  presque  un  complexe  (fig.  2,  furca  II,  interst.  II  et 
spina  II). 

L’aspect  du  squelette  interne  semble  justifier  comme  interpré- 
tation une  union  complète  des  basisternum  et  sternellum  à chaque 
sternite  avec  réduction  du  spinasternite  à une  zone  invaginée. 

II.  Comparaison  avec  les  autres  Ordres.  — On  peut  noter  immé- 
diatement la  profonde  différence  des  pleures  et  du  sternum  de  ce 
thorax  avec  celui  des  Blattoptéroïdes.  Il  est,  en  effet,  fortement 
chitinisé,  sans  latéropleurite  ni  latérosternite  et  ne  se  décompose 
qu’en  un  petit  nombre  de  sclérites.  Par  contre  on  aperçoit  quelques 
ressemblances  avec  les  Orthoptéroïdes,  surtout  du  point  de  vue  des 
sternites.  On  retrouve  en  effet  la  fusion  des  sternellum  et  basis- 
ternite  ainsi  que  la  tendance  à la  formation  d’un  complexe  spino- 
furcal. 

Il  faut  souligner  que  ce  dernier  phénomène  est  beaucoup  moins 
accusé  que  chez  les  Orthoptères.  Par  contre  la  fusion  des  deux  pièces 
sternales  est  ici  complète  et  le  sternellum,  d’un  seul  tenant,  n’est 
pas  rejeté  latéralement  comme  chez  les  Orthoptères  chez  lesquels 
il  est  constitué  principalement  de  deux  lobes  séparés  sur  la  ligne 
médiane  par  le  segment  suivant. 

Enfin  les  spinasternites,  entièrement  membraneux,  sont  complète- 
ment rejetés  à l’intérieur  par  le  chevauchement  accusé  des  segments. 

Conclusion. 

Pour  conclure  on  peut  affirmer  que,  si  les  Dermaptères  sont 
plus  proches  des  Orthoptéroïdes  que  des  Blattoptéroïdes,  ils  ne 
présentent  pas  moins  un  type  morphologique  très  spécial,  haute- 
ment évolué.  S’ils  ont  quelque  analogie  avec  les  Orthoptères  leur 
évolution  s’est  effectuée  cependant  dans  un  sens  bien  différent. 


Laboratoires  d' Entomologie  du  Muséum. 


— 178  — 


Lepidocyrtus  longithorax  a1,  sp.  {Ins.  Collembole) 

RÉCOLTÉ  EN  CÔTE  D'IVOIRE  PAR  M.  H.  ALIBERT. 


Par  C.  Delamare  Deboutteville. 


Lepidocyrtus  longithorax  n.  sp.  1,  Aspect  de  l’animal  en  vue  latérale.  — 2,  mucron  et 
région  non  annelée  des  dentes.  — Griffe  de  la  troisième  paire  de  pattes,  vue  posté- 
rieure. — 4,  griffe  de  la  troisième  paire  de  pattes.  — 5,  écailles  de  diverses  partie  du 
corps.  (2  et  4 sont  au  même  grossissement). 


naires  cf.  fig.  1.  Des  écailles  sur  les  trois  premiers  articles  antennaires. 
Quatrième  article  non  annelé  et  sans  papille  apicale. 

Pigmentation  violette  dans  la  portion  distale  des  articles  antennaires. 
Pigment  bleu  foncé,  presque  noir,  sur  la  totalité  du  métathorax  et  des  trois 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 


Les  Collemboles  étudiés  ici  m’ont  été  communiqués  par  M.  Ali- 
bert  par  l’intermédiaire  du  Centre  de  Faunistique  de  l’O.  R.  S.  C. 
Ils  proviennent  d’Abengourou  en  Basse  Côte-d’Ivoire  et  ont  été 
récoltés  le  15-VI-1946  sur  les  plantes  basses.  Les  20  exemplaires 
étudiés  sont  tous  identiques.  Type  : Mus.  Paris. 

Lepidocyrtus  longithorax,  n.  sp. 


Allure  habituelle  au  genre  Lepidocyrtus  mais  avec  mésothorax  débor- 
dant très  largement  au-dessus  de  la  tête.  Antennes  plus  de  trois  fois  plus 
longues  que  la  diagonale  céphalique.  Rapport  des  divers  articles  anten- 


— 179 


premiers  segments  abdominaux  ainsi  que  sur  les  hanches,  les  trochanters 
et  les  fémurs  des  deux  paires  de  pattes  postérieures.  Les  pattes  antérieures 
ainsi  que  la  furca  sont  totalement  dépourvues  de  pigment.  Le  quatrième 
segment  abdominal  porte  du  pigment  bleu  sur  toute  sa  moitié  antérieure. 
Les  deux  derniers  segments  sont  totalement  pâles. 

8 omma  de  chaque  côté  de  la  tête  situés  sur  des  tâches  oculaires  très 
obscures. 

Des  poils  lins  et  lisses  sur  les  côtés  du  mésothorax  qui  surplombent  la  tête 
Ecailles  du  type  Lepidocyrtus  à apex  arrondi  ou  tronqué  (fig.  5). 

Furca  ne  présentant  aucune  particularité  notable.  Dentes  dépourvus 
d’épines  et  de  lobes  dentaux.  Région  non  annelée  des  dentes  à peu  près  de 
la  même  longueur  que  le  mucron.  Celui-ci  porte  deux  dents,  et  une  épine 
basale  très  nette  (fig.  2).  Certains  exemplaires  tératologiques  présentent 
un  mucron  falciforme  d’un  côté  de  la  furca.  Parfois  également  l’épine 
basale  est  très  réduite  à l’un  des  muerons.  Ergot  très  nettement  capité, 
aussi  long  que  la  grille.  Aux  trois  paires  de  pattes  l’empodium  est  aigu  et 
atteint  presque  l’apex  de  la  griffe.  Il  porte  des  dents  sur  presque  toute  la 
longueur  de  son  aile  postero-interne  (fig.  4).  La  griffe  est  longue  et  porte 
deux  dents  internes  paires  et  une  seule  dent  impaire.  Les  dents  latérales 
sont  très  développées  et  l’on  aperçoit  sous  certaines  incidences  une  très 
petite  dent  externe,  (fig.  3). 

Rapports  des  divers  segments  et  appendices  comme  sur  la  fig.  1, 
taille  : 3 mm. 

Affinités.  L’espèce  la  plus  proche  est  incontestablement  L.  impe- 
rialis  Carp.  des  Seychelles  dont  il  diffère  très  nettement  par  la 
pigmentation.  Les  deux  espèces  présentent  néanmoins  des  caractères 
morphologiques  voisins,  elles  sont  caractérisées  toutes  deux  par  la 
grande  taille  du  mucron  par  rapport  aux  griffes,  par  l’empodium 
aigu,  par  la  longueur  des  antennes  et  par  l’absence  de  dent  distale 
impaire  à la  crête  interne  de  la  griffe. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum . 

BIBLIOGRAPHIE 

1916.  Carpenter  G.  H.  — The  Apterygota  of  the  Seychelles.  Proc. 

Roy.  Irisli.  Acad.  1916. 


— 180  — 


Sur  quelques  Mollusques  fluviatiles  du  Sahara 
{Air,  Itchouma,  Fezzan). 

Par  E.  Fischer-Piette. 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM. 

De  petits  lots  de  Mollusques  fluviatiles  sahariens,  qui  m’ont 
été  soumis  récemment,  se  trouvent  provenir  de  localités  groupées 
sur  un  même  axe  : MM.  Chopard  et  Villiers  ont  récolté  dans  l’Aïr, 
M.  Dalloni  à Itchouma  (entre  l’oasis  de  Kaouar  et  le  Fezzan)  et  à 
Tejerhi  (Fezzan),  M.  Bellair  également  à Tejerhi.  Seuls  les  Mollus- 
ques reçus  de  l’Aïr  sont  actuels  ; les  autres  sont  fossiles,  mais  appar- 
tiennent à des  espèces  qui  vivent  encore. 

L’examen  de  ces  lots  donne  les  résultats  suivants. 

1°  Aïr. 

Bulinus  strigosus  Martens  (1897,  Deutsch.  Ost  Afr.,  IV,  Beschalte 
Weichth.,  p.  139,  pl.  VI,  fig.  11).  Provenance  : Irabellaben  (Monts 
Baguezans),  Aïr,  1200-1300  m.,  MM.  Villiers  et  Chopard. 

Même  espèce,  Monts  Tarraouaji  (Aïr),  900  m.  MM.  Villiers  et 
Chopard. 

Bulinus  Forskalii  Ehrenberg  (1831,  Symbolae  Physicae,  Ever- 
tebr.,  I,  Moll.,  p.  20).  Monts  Tarraouaji  (Aïr),  900  m.,  MM.  Villiers 
et  Chopard. 

Planorbis  bridouxianus  Bourguignat  (1888,  Iconogr.  malacol. 
Tanganika,  pl.  I,  fig.  9-12  ; 1890,  Ann.  Sc.  Nat.,  Zool.,  (7)  2,  p.  20, 
pl.  I,  fig.  9-12).  Avec  l’espèce  précédente.  MM.  Villiers  et  Chopard. 

2°  Itchouma. 

Bulinus  strigosus  Martens.  M.  Dalloni. 

Lymnaea  Caillaudi  Bourguignat  (1883,  Ann.  Sc.  Nât.,  Zool,  (6) 
XV,  p.  89,  pl.  X,  fig.  100,  101  ; = L.  africana  Bgt.).  M.  Dalloni. 

Planorbis  bridouxianus  Bourguignat.  M.  Dalloni. 

3°  Tejerhi  (Fezzan). 

Viviparus  unicolor  Olivier  (1804,  Voy.  Empire  ottom.,  II,  p.  39, 
atlas  II,  pl.  XXXI,  fig.  9a,  9b).  Fragments,  M.  Dalloni.  L.  Ger- 
main, dans  son  travail  sur  les  Mollusques  du  Tibesti  récoltés  par 
M.  Dalloni  (Mém.  Ac.  Sc.,  62, 1935,  p.  2)  notait  comme  surprenante 
l’absence  des  Viviparus  au  Tibesti,  et  particulièrement  de  V.  uni- 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2, 1948. 


181  — 


color  qui  abonde  au  lac  Tchad.  Puisque  voici  cette  espèce  connue  du 
Fezzan,  et  que  d’autre  part  elle  abonde,  on  le  sait,  dans  le  district 
nilotique,  son  absence  au  Tibesti  (situé  entre  le  Fezzan  et  le  Nil) 
devient  encore  plus  significative,  et  il  faut  sans  doute  retenir  la 
suggestion  de  L.  Germain  ( loc . cit.,  p.  2)  qui  pensait  que  l’altitude 
élevée  du  Tibesti  pouvait  constituer  la  raison  de  l’absence  des  genres 
Ampullaria,  Vivipara,  Cleopatra,  Caelatura,  Corbicula.  D’ailleurs 
nous  allons  voir  que  Cleopatra  et  Corbicula  sont  également  présents 
au  Fezzan. 

Valvata  Tilhoi  Germain  (1909,  Bull.  Mus.,  p.  376  ; 1911,  Docum. 
Se.  Miss.  Tilho,  II,  p.  207,  pl.  II,  fig.  26-31).  M.  Bellair,  M.  Dal- 
loni.  Nombreux  spécimens.  Espèce  décrite  du  lac  Tchad. 

Paludestrina  Peraudieri  Bourguignat  (1862,  Paléont.  Alg.,  p.  94, 
pl.  V,  fig.  12-15).  M.  Bellair,  M.  Dalloni.  Cette  espèce,  connue  de 
l’Algérie  et  du  Nord  du  Sahara  (voir  E.  Fischer-Piette,  in  J. 
Letourneur,  Faunes  Gastérop.  terrasses  oueds  sahariens.  C.  R.  S. 
Soc.  Géol.,  n°  8,  1944,  p.  85)  n’est  par  contre  pas  citée  dans  les  tra- 
vaux de  L.  Germain  sur  le  lac  Tchad  et  sur  le  Tibesti.  Les  échan- 
tillons d’Algérie,  actuels  et  fossiles,  qu’il  m’a  été  donné  d’examiner, 
ont  l’ouverture  nettement  élargie  vers  le  bas  (piriforme)  ; chez  ceux 
du  Fezzan,  les  côtés  interne  et  externe  de  l’ouverture  tendent  vers  le 
parallélisme,  de  sorte  que  l’angle  du  grand  axe  de  l’ouverture  et  de 
l’axe  d’enroulement  est  plus  ouvert.  Je  pense  néanmoins  qu’il  s’agit 
de  la  même  espèce,  car  j’ai  trouvé  des  intermédiaires  dans  des  lots 
du  Sahara  occidental  que  m’a  soumis  M.  Th.  Monod. 

Cleopatra  Poutrini  Germain  (1909,  Bull.  Mus.,  p.  376  ; 1913,  Bull. 
Mus.,  p.  287,  fig.  66).  M.  Bellair,  M.  Dalloni.  Nous  n’avons  que 
des  fragments  et  des  jeunes  de  cette  espèce  qui  a été  décrite  de 
l’Egueï  (entre  le  Tchad  et  le  Tibesti).  Voir  les  remarques  faites  plus 
haut  à propos  de  Viviparus  unicolor ). 

Melania  tuberculata  Muller  (1774,  Verm.  terr.  fluv.  Hist.  II,  p.  191). 
M.  Bellair,  M.  Dalloni. 

Bulinus  strigosus  Martens.  Les  échantillons  récoltés  dans  le 
Fezzan  par  MM.  Bellair  et  Dalloni,  de  même  que  ceux  d’Itchouma 
et  de  l’Aïr,  ont  été  nommés  d’après  les  échantillons  déterminés  par 

L.  Germain  (Tchad,  Tibesti).  Cet  auteur  écrit  (1911,  Mission  Tilho, 
p.  182)  que  nous  sommes  loins  d’être  fixés  sur  la  valeur  de  toutes  les 
espèces  du  groupe  de  Physa  contorta  Michaud  et  sur  les  relations 
qu’elles  ont  entre  elles. 

Bulinus  Dautzenbergi.  Germain  (1905,  Bull.  Mus.,  p.  486  ; 1908,  in 
A.  Chevalier,  l’Afrique  centrale  française,  p.  501,  pl.  V,  fig.  7. 

M.  Dalloni.  Cette  espèce  a été  décrite  du  lac  Tchad.  La  sculpture 
de  ces  échantillons  est  très  nette.  Elle  consiste  en  un  filet  carénai 
situé  sur  l’épaulement  du  tour,  et  croisé  par  des  filets  longitudinaux 
(une  trentaine  par  tour),  très  fins  et  bien  espacés. 


— 182  — 


Lymnaea  sp.  cf.  Caillaudi  Bourguignat.  M.  Dalloni.  Fragments 
et  jeunes. 

Planorbis  bridouxianus  Bourguignat.  M.  Bellair,  M.  Dalloni. 

Planorbis  fouladougàuensis  Germain  (1917,  Bull.  Mus.,  p.  523, 
pl.  VII,  fig.  6,  8).  M.  Bellair,  M.  Dalloni.  Ce  planorbe,  encore  peu 
connu,  décrit  du  bassin  du  Sénégal,  retrouvé  dans  le  lac  Edouard 
(Pilsbry  et  Bequaert,  Bull.  Amer.  Mus.  N.-Y.,  LIII,  1927,  p.  126) 
avait  été  ensuite  récolté  par  M.  Dalloni  au  Tibesti  (L.  Germain, 
1935,  loc.  cit.,  p.  7).  C’est  donc,  comme  le  souligne  Germain,  une 
espèce  à large  répartition  géographique  ; il  est  curieux  qu’elle  n’ait 
pas  été  rapportée  du  lac  Tchad.  On  aurait  pu  la  croire  rare  (un  seul 
exemplaire  récolté  au  Tibesti),  mais  au  Fezzan  MM.  Bellair  et 
Dalloni  en  ont  récolté  un  grand  nombre  d’exemplaires. 

Segmentina  angusta  Jickeli  (1874,  Nova  Acta  Nat.  Cur.  Dresden, 
XXXVII,  I,  p.  220,  pl.  VII,  fig!  24).  M.  Dalloni. 

Corbicula  fluminalis  Müller  (1774,  Verm.  terr.  Fluv.  hist.,  II, 
p.  205).  On  sait  que  cette  espèce  est  abondante  dans  le  Nil  ; L.  Ger- 
main (1911,  Mission  Tilho,  p.  57)  l’a  citée  de  Am  Raya,  Bahr  et 
Ghazal,  et  Devillers  et  Peres  (1939,  J3ull.  Mus.,  p.  477)  l’ont  citée 
dans  des  récoltes  faites  au  Tassili  des  Ajjers,  donc  à l’Ouest  du 
Fezzan.  Je  pense  pouvoir  rapporter  à cette  espèce  les  petits  spéci- 
mens, fragmentés  pour  la  plupart,  que  m’a  soumis  M.  Dalloni. 
Voir  les  remarques  faites  plus  hautes  à propos  de  Viviparus  unicolor. 

Byssanodonta  (=  Eupera)  parasitica  Deshayes  (1854,  Catal. 
Conchil.  Brit.  Mus.,.  II,  p.  280).  M.  Dalloni. 

Presque  toutes  les  espèces  qui  composent  ce  lot  du  Fezzan  habitent 
normalement  l’Afrique  soudanaise  (Lac  Tchad  etc.).  Seule  fait 
exception  Paludestrina  Peraudieri  Bgt.,  qui  est  plutôt  moghré- 
bienne. 


— 183  — 


Révision  du  genre  Idmidronea  [Canu  et  Bassler  mss.) 
Canu  1919  ( Bryozoa , Cyclostomata).  ii.  Systématique 

ET  CONCLUSIONS. 

Par  E.  Buge. 

Le  genre  Idmidronea,  tel  que  je  l’ai  défini  dans  une  note  précé- 
dente 1 comprend  15  espèces.  Voici  un  tableau  dichotomique  de 
détermination  de  ces  espèces  établi  uniquement  dans"  un  but 
pratique,  ne  tenant  aucun  compte  des  affinités  des  espèces  entre 
elles.  Il  en  ressort  néanmoins  une  certaine  homogénéité,  avec 
formation  de  groupes  naturels  comme  nous  le  verrons  ultérieure- 
ment 2. 

Genre  Idmidronea  (Canu  et  Bassler  mss.)  Canu  1919. 

Zoarium  idmoneiforme.  Présence  d_e  firmatopores.  Ovicelle  d’Idmonée. 

1°  Branches  zoariales  comprimées  latéralement.  Faisceaux  opposés. 

7 tubes  et  plus  par  faisceau  : I.  ramosa  (d’Orbigny). 

Branches  zoariales  triangulaires  ou  arrondies.  Faisceaux  alternes. 


Moins  de  7 tubes  par  faisceaux 2° 

2°  Section  du  zoarium  formant  un  triangle  à base  plane  ou  peu  incur- 
vée   3° 

Section  du  zoarium  formant  un  triangle  à base  semicirculaire ....  4° 

3°  Distance  interfasciculaire  supérieure  à 40 5° 

Distance  interfasciculaire  inférieure  à 40 6° 

4°  Péristome  rectangulaire.  Trajet  des  tubes  bien  visible.  I.  carinata 
(Roemer). 

Péristome  orbiculaire  ou  ovale.  Trajet  des  tubes  peu  visible.  ...  7° 


5°  Péristome  rectangulaire.  2 à 3 tubes  par  faisceau.  . I.  bassleri  n.  sp. 

Péristome  orbiculaire.  5 tubes  par  faisceau.  ...  I.  antarctica  Borg. 
6°  Péristome  rectangulaire.  3 tubes  par  faisceau.  Diamètre  de  ces  tubes 

égal  à 14 I.  réussi  n.  sp. 

Péristome  rectangulaire  ou  circulaire.  2 à 7 tubes  par  faisceau.  Dia- 


mètre de  ces  tubes  inférieur  à 12 8° 

7°  Distance  interfasciculaire  inférieure  à 40 9° 

Distance  interfasciculaire  supérieure  à 40 10° 


8°  De  4 à 7 tubes  par  faisceau.  Distance  interfasciculaire  comprise  entre 
18  et  25 1.  coronopus  (Defrance) 

1.  Bull.  Mus.  nation.  Hist.  nat.,  1948,  fasc.  1. 

2.  Toutes  les  mesures  sont  données  en  centièmes  de  mm..  J’appelle  nombre  fasci- 
culaire  le  nombre  de  tubes  formant  un  même  faisceau  et  distance  interfasciculaire  la 
distance  comprise  entre  deux  faisceaux,  non  compris  les  péristomes. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2, 1948. 


12 


184  — 


De  3 à 5 tubes  par  faisceau.  Distance  interfasciculaire  comprise  entre 

25  et  40 I.  allantica  (Forbes)  Johnston) 

2 tubes  par  faisceau.  Distance  interfasciculaire  égale  à 35 

7.  allantica  var.  lenuis  (Busk) 
9°  Distance  interfasciculaire  inférieure  à 20 . . I.  culler  Canu  et  Bassler 

Distance  interfasciculaire  supérieure  à 20 11° 

10°  Distance  interfasciculaire  égale  à 60.  Péristome  > 20  : 7.  obtecta  Borg. 
Distance  interfasciculaire  égale  à 60.  Péristome  <20:7.  curvata  Borg. 
Distance  interfasciculaire  comprise  entre  35  et  55.  Péristome  compris 

entre  8 et  9 7.  hula  Borg 

11°  Zoarium  horizontal  dans  un  plan.  Distance  interfasciculaire  voisine 

de  30 7.  rosacea  Canu  et  Bassler. 

Zoarium  rameux  vertical.  Firmatopores  extrêmement  développés. 

3 tubes  par  faisceau 7.  maxillaris  (Lonsdale). 

Zoarium  rameux  vertical.  Firmatopores  peu  développés.  2 à 3 tubes 
par  faisceau 7.  pseudocrisina  Borg. 

Nous  allons  rapidement  passer  en  revue  ces  différentes  espèces. 
Je  n’insisterai  pas  sur  celles  dont  je  ne  puis  fournir  aucun  renseigne- 
ment nouveau,  notamment  celles  de  Borg  1944  dont  je  ne  possède 
aucun  spécimen. 

I.  Espèces  Crétacées. 

1°  I.  ramosa  (d’Orbigny)  1850. 

1899.  — Retecava  ramosa  Gregory  (11),  p.  192  (Bibliographie). 

1900.  — Crisina  ramosa  Neviani  (15),  p.  38. 

1901.  — Crisina  ramosa  Neviani  (16),  p.  70. 

1907.  — Retecava  ramosa  Lang  (13),  p.  132. 

1919.  — Idmidronea  ramosa  Canu  (5),  p.  203. 

Affinités  : Cette  espèce  se  distingue  immédiatement  des  autres 
représentants  du  genre  par  son  zoarium  très  comprimé  latéralement 
ainsi  que  par  ses  faisceaux  opposés  et  formés  d’un  grand  nombre  de 
tubes. 

Répartition  : Coniacien  à Maestrichtien  de  France,  Belgique, 
Hollande. 

2°  I.  carinata  (Roemer)  1840. 

1899.  — Retecava  carinata  Gregory  (11),  p.  197,  fig.  17  (Bibliographie). 

1900.  — Idmonea  carinata  Neviani  (15),  p.  9 (pars). 

1907.  — Retecava  carinata  Lang  (13),  p.  132  (Bibliographie). 

1925.  — Idmonea  carinata  Voigt  (19),  p.  27  pi.  1,  fig.  5. 

Affinités  : Pergens  donne  une  coupe  de  cette  espèce  qui  ne  corres- 
pond pas  à la  réalité.  Ses  tubes  sont  sans  orientation  définie  alors 
qu’une  section  que  j’ai  effectuée  sur  des  spécimens  de  Maestricht 


185 


montre  nettement  la  direction  descendante  des  « canaux  de  renforce- 
ment ».  Il  s’agit  donc  bien  de  firmatopores. 

Reuss  a cru  découvrir,  dans  le  Tortonien  d’Autriche,  l’espèce  de 
Roemer.  Sa  détermination  est  fausse.  I.  carinata  n’est  connue  avec 
certitude  que  du  Crétacé  supérieur. 

Répartition  : Sénonien  d’Europe. 

II.  Espèces  du  Tertiaire  d’Amérique  du  Nord. 

1°  I.  maxillaris  (Lonsdale)  1845. 

1920.  — Idmidronea  maxillaris  Canu  et  Bassler  (6),  p.  785,  pl.  131, 
fig.  1-7  (Bibliographie). 

2°  I.  rosacea  Canu  et  Bassler  1920  (6),  p.  784,  pl.  132,  fig.  11-15. 

3°  I.  culter  Canu  et  Bassler  1920  (6),  p.  785,  pl.  132,  fig.  1-10. 

4°  I.  bassleri  n.  sp. 

1920  — Idmonea  allantica  Canu  et  Bassler  (6),  p.  778,  pl.  140,  fig.  1-13 
(non  ((Forbes)  Johnston)). 

1929.  — Idmonea  allantica  Hucke  f.t  Yoigt  (12),  p.  161. 

Zoarim  libre,  rameux.  Section  transverse  triangulaire  à base  faible- 
ment arrondie.  Faisceaux  saillants,  très  écartés  de  la  région  médiane, 
alternes.  Ils  sont  formés  de  2 à 3 tubes,  exceptionnellement  4.  Dor- 
sale striée  longitudinalement  par  les  firmatopores  et  parfois  trans- 
versalement par  des  rides  convexes.  Ovicelle  du  type  Idmonea. 

Diamètre  des  branches  : 60. 

Distance  interfasciculaire  : 40-60. 

Diamètre  des  péristomes  : 6-8. 

Diamètre  des  tubes  dans  un  faisceau  : 8. 

Nombre  fasciculaire  : 2-3. 

Affinités  : Canu  et  Bassler  ont  assimilé  leurs  spécimens  à I.  atlan- 
tica  ((Forbes)  Johnston).  Il  n’en  est  rien.  Les  spécimens  d’Amé- 
rique du  Nord  se  distinguent  en  effet  de  ceux  de  cette  dernière  espèce 
par  : 

— la  distance  interfasciculaire  beaucoup  plus  grande  (40-60  au 
lieu  de  25-40). 

— Un  nombre  fasciculaire  inférieur  (2-3  au  lieu  de  3-5). 

— Les  orifices  des  tubes  plus  petits  (6-8  au  lieu  de  9-13). 

IIucke  et  Yoigt  en  1929  ont  assimilé  leurs  spécimens  de  Kôthen 

à I.  atlantica  en  donnant  comme  référence  Canu  et  Bassler  1920. 
Leur  détermination  est  très  exacte  puisque  la  distance  interfascicu- 
laire qu’ils  donnent  est  de  60-70.  Toutefois  il  faut  noter  que  leurs 
échantillons  ont  un  nombre  fasciculaire  plus  élevé  que  I.  bassleri 
(3  à 5). 

Répartition  : Eocène  sup.  (Jacksonien)  à Oligocène,  U.  S.  A., 
Allemagne. 


— 186  — 


III.  Le  Groupe  d' Idmidronea  coronopus  Defrance. 

Ce  groupe  est  composé  de  trois  espèces  : I.  coronopus  (Defrance), 
I.  atlantica  ((Forbes)  Johnston)  et  I.  atlantica  var.  tenuis  (Busk).  Sa 
synonymie  fut  longtemps  confuse.  Certains  auteurs  considéraient 
I.  atlantica  et  I.  coronopus  comme  synonymes,  mais  n’étaient  pas 


Fig.  1 (à  gauche)  : I.  atlantica  ((Forbes)  Johnston).  Spécimen  ovicellé,  vue  frontale. 

Pliocène  d’Oum  Douil  (Tunisie),  x 24. 

Fig.  2 (à  droite)  : id.,  vue  latérale. 

d’accord  sur  le  vocable  à conserver.  D’autres  ne  voyaient  entre  elles 
que  des  rapports  lointains.  Enfin  certaines  espèces  oligocènes  de 
Reuss  étaient  rapportées  à I.  coronopus.  Je  ne  suis  pas  certain  que 
ces  dernières  puissent  être  placées  en  synonymie  avec  celle  de 
Defrance,  car  leurs  caractères  ne  sont  pas  nets  et  leur  position 
générique  est  même  douteuse.  En  tout  état  de  cause  les  trois 
espèces  que  je  citais  plus  haut  doivent  être  conservées.  I.  atlantica 
diffère  de  I.  coronopus  par  sa  distance  interfasciculaire  plus  grande 
(25  à 40  au  lieu  de  18  à 25)  et  un  nombre  fasciculaire  inférieur  (3  à 5 
au  lieu  de  4 à 7).  Quant  à la  variété  tenuis,  elle  se  distingue  d ’/. 
atlantica  par  un  nombre  fasciculaire  encore  plus  faible  (2  au  lieu 
de  3 à 5). 


/ 


I 


— 187  — 

1°  I.  coronopus  (Defrance)  1822. 

1909.  — Idmonea  coronopus  Canu  (4),  p.  127  pl.  XV,  fig.  15-21  (Ovicelle, 
Bibliographie). 

1929.  — Idmidronea  coronopus  Canu  etBASSLER  (8),  p.  60,  pl.  5,  fig.  9-10. 

1933.  — - Idmidronea  coronopus  Dartevelle  (10),  p.  89,  pl.  4,  fig.  2 

(Ovicelle  avec  oeciopore). 

? 1869.  — Idmonea  concava  Reuss  (18),  p.  282,  pl.  35,  fig.  3-4. 

? 1869.  - — - Idmonea  gracillima  Reuss  (18),  p.  282,  pl.  35,  fig.  1-2. 

Répartition  : Eocène  d’Europe  (Oligocène  ?). 

2°  I.  atlantica  ((Forbes)  Johnston)  1847. 

1900.  — • Idmonea  atlantica  Neviani  (15),  p.  6 (Bibliographie). 

1931.  — Idmonea  atlantica  Calvet  (3),  p.  27  (Bibliographie). 

1934.  — - Idmidronea  atlantica  Canu  et  Lecointre  (9),  p.  177,  pl.  36, 

fig.  15-18. 

1947.  — - Idmidronea  atlantica  Buge  (2),  p.  347  (Ovicelle). 

L’ovicelle  de  cette  belle  espèce  est  connue  depuis  longtemps.  J’en 
ai  découvert  récemment  deux  dans  le  Pliocène  du  Cap  Bon  (Tunisie) 
(fig.  1-2).  Elle  est  typique.  L’oeciopore  n’est  pas  visible,  règle  géné- 
rale dans  les  spécimens  fossiles. 

Répartition  : Miocène  à Actuel.  Cosmopolite. 

3°  I.  atlantica  var.  tenuis  (Bush)  1859. 

1931.  — I.  atlantica  var.  tenuis  Calvet  (3),  p.  27,  pl.  1,  fig.  6 (Ovicelle  et 
bibliographie). 

Le  nom  de  tenuis  doit  prévaloir  sur  celui  de  flexuosa  donné  par 
Pourtalès  en  1867. 

Répartition  : Actuel.  Atlantique  Nord,  Australie,  Pacifique. 

IV.  Idmidronea  réussi  n.  sp. 

1847.  — Idmonea  carinata  Reuss  (17),  p.  44,  pl.  6,  fig.  27  (non  Roemer 
1840). 

1900.  — Idmonea  carinata  Neviani  (14),  p.  12. 

1900.  — Idmonea  carinata  Neviani  (15),  p.  9 (pars). 

1924.  — Idmidronea  carinata  Canu  et  Bassler  (7),  p.  687. 
non  1840.  — Idmonea  carinata  Roemer. 

Affinités  : Cette  espèce  n’est  pas  celle  de  Roemer.  Ses  mesures 
micrométriques  (Voir  Canu  et  Bassler)  sont  supérieures.  Sa  dor- 
sale montre  des  formations  qui  sont  certainement  des  firmatopores. 
Ses  alfinités  sont  imprécises. 

Répartition  : Tortonien  à Pliocène.  Bassin  méditerranéen. 

V.  Les  espèces  Antarctiques. 

Elles  ont  été  décrites  par  M.  F.  Borg  en  1944  (1).  N’en  possédant 
aucun  échantillon,  je  me  contenterai  de  les  citer. 


188  — 


I.  obtecta  Borg  1944,  p.  77,  texte-fig.  6-8. 

I.  pseudocrisina  Borg  1944,  p.  81,  pl.  5,  fig.  3-4,  texte-fig.  9. 

I.  antarctica  Borg  1944,  p.  84,  pl.  6,  fig.  4,  pl.  7,  fig.  1-2. 

I.  hida  Borg  1944,  p.  87,  pl.  6,  fig.  1-3. 

I.  curvata  Borg  1944,  p.  88,  pl.  5,  fig.  5-6. 

Conclusions. 

Le  genre  Idmidronea  apparaît  au  Crétacé  supérieur  (Sénonien)  par 
formation  sur  la  dorsale  de  colonies  d 'Idmonea  de  tubes  spéciaux  ou 
firmatopores  ayant  pour  effet  un  renforcement  du  zoarium.  Ce 
renforcement,  quelle  qu’en  soit  la  cause,  est  un  fait  indéniable  qui  se 
traduit  mécaniquement  par  un  accroissement  de  la  résistance  des 
colonies  aux  actions  marines.  Deux  espèces  le  présentent  simultané- 
ment au  Sénonien  inf.  : 7.  carinata  (Roemer)  et  I.  ramosa  (d’Orbi- 
gny),  bien  que  n’ayant  entre  elles  que  peu  de  rapports.  Au  Tertiaire 
inf.,  le  genre  prend  une  grande  extension  et  apparaît  dans  les  mers 
américaines.  Deux  groupes  très  nets  se  forment  : le  groupe  américain 
caractérisé  par  le  développement  considérable  des  firmatopores,  la 
zone  zoéciale  ne  représentant  qu’une  faible  partie  du  zoarium 
(7.  maxillaris  (Lonsdale),  7.  culter  Canu  et  Bassl.,  7.  rosacea  Canu 
et  Bassl.)  et  le  groupe  d’7.  coronopus  (Defrance)  européen  au 
Tertiaire  inf.,  puis  cosmopolite,  et  qui,  par  7.  atlantica  ((Forbes) 
Johnston),  persiste  encore  actuellement.  Deux  espèces  tertiaires 
sont  au  contraire  aberrantes  : 7.  bassleri  n.  sp.  et  7.  réussi  n.  sp. 
A l’époque  actuelle  enfin,  outre  7.  atlantica,  cinq  espèces  sont  décrites 
de  l’Antaretique.  Ce  dernier  fait  me  semble  une  précieuse  indication  : 
le  genre  Idmidronea  a été  jusqu’ici  trop  ignoré  des  zoologistes  et  des 
paléontologistes.  Il  n’y  a aucune  raison  valable  pour  qu’il  ne  soit 
bien  représenté  que  dans  les  mers  australes  puisque  7.  atlantica  est 
cosmopolite  et,  au  Néogène,  pullule  dans  les  dépôts  de  mers  tempé- 
rées d’Europe.  Il  doit  être  au  contraire  très  répandu  actuellement  et 
d’autres  espèces,  notamment  du  genre  Idmonea,  y seront  certaine- 
ment rattachées  par  la  suite.  Cet  essor  s’explique  par  le  perfection- 
nement que  représente  l’acquisition  des  firmatopores. 

Laboratoire  de  Paléontologie,  du  Muséum. 

BIBLIOGRAPHIE 

Pour  les  références  1,  4-6,  8,  10-11,  voir  la  note  précédente  (respective- 
ment n°  1-2,  3-4,  6-8). 

2 Buge  (E.).  1947.  Note  préliminaire  sur  les  Bryozoaires  du  Pliocène 

du  Cap  Bon  (Tunisie).  C.  R.  somm.  Soc.  g éol.  Fr.  (1947). 

3 Calvet  (L.) . 1931.  Bryozoaires  provenant  des  campagnes  scientifiques 

du  Prince  Albert  Ier  de  Moanco.  Res.  camp.  Sci.  Monaco,  83. 


— 189  — 


7 Canu  (F.)  et  R.  S.  Bassler.  1924.  Contribution  à l’étude  des  Bryo- 
zoaires d’Autriche  et  de  Hongrie.  Bull.  S.  G.  F.  (4),  24. 

9 Canu  (F.)  et  G.  Lecointre.  1934.  Les  Bryozoaires  cyclostomes  des 
faluns  de  Touraine  et  d’Anjou.  Mèm.  S.  G.  F.,  n.  s.,  n°  4. 

12  Hucke  (K.)  et  Voigt  (E.) . 1929.  Beitrâge  zùr  Kenntniss  des  Nord- 

deùtschen  Septarientones.  Z.  dtsch.  geol.  Gesell.,  81,  n°  3-4. 

13  Lang  (W.  D.).  1907.  A tabular  view  of  the  cretaceous  Polyzoa  of  the 

family  Idmoniidae.  Geol.  Mag.  (5),  4. 

14  Neviani  (A.).  1900.  Revizione  generale  dei  Briozoi  lossili  italiani. 

I.  Idmonea.  Boll.  Soc.  geol.  ital.  30,  n°  1. 

15  Neviani  (A.).  1900.  Monografia  del  genere  Idmonea  (Briozoo  eyclos- 

tomato).  I.  Bibliografia  generale.  Roma. 

16  Neviani  (A.).  1901.  Monografia  del  genere  Idmonea  (Briozoo  cyclos- 

tomato).  IL  2.  Storia  delle  specie.  Roma. 

17  Reuss  (A.  E.).  1847.  Die  fossilen  Polyparien  des  Wiener  Tertiârbeckens 

Naturwiss.  Abh.,  2,  n°  1. 

18  Reuss  (A.  E.).  1869.  Palaeontologische  Stùdien  ueber  die  âlteren 

Tertiarschichten  der  Alpen.  IL  Die  fossilen  Anthozoen  ùnd  Bryo- 
zoen  der  Schichtengrùppe  von  Crosaro.  Denks.  k.  Akad.  Wtss. 
Wien,  I. 

19  Voigt  (E.).  1925.  Ueber  das  Vorkommen  von  Bryozoen  in  Dilùvial- 

geschieben  und  die  Grùndzùge  ihrer  Systematik.  Z.  Geschiebe,  I. 


Classification  des  Apocynacées  ■. 

XV,  GENRES  TrACHELOSPERMUM,  BAISSEA  ET  ONCINOTIS. 
Par  M.  Pichon. 


1°  TRACHELOSPERMUM. 

Il  existe,  deux  révisions  du  genre  Trachelospermum,  l’une  de 
Schneider  (2,  pp.  336-342,  1916),  l’autre  de  Woodson  (3,  1936). 

Schneider  considère  l’espèce  américaine  T.  difforme  comme  étran- 
gère au  genre  ; dans  le  genre  Trachelospermum  réduit  aux  espèces 
asiatiques  et  océaniennes,  il  distingue  4 sous-genres,  Eutrachelos- 
permum,  Axillanthus,  Pseudaxillanthus  et  Lachnocarpus.  Pour 
Woodson,  T.  difforme  reste  un  Trachelospermum  et  le  sous-genre 
Pseudaxillanthus  est  réuni  au  sous-genre  Eutrachelospermum. 

Notre  étude  nous  a montré  : 1°  que  T.  difforme  est  bien  distinct 
des  Trachelospermum  asiatiques  et  doit  former  un  genre  nouveau  ; 
2°  que  les  Lachnocarpus  n’ont  aucune  affinité  pour  les  vrais  Trache- 
lospermum, mais  appartiennent  au  genre  Epigynum  ; 3°  qu’enfin 
le  sous-genre  Pseudaxillanthus,  supprimé  par  Woodson,  est  ample- 
ment distinct  du  sous-genre  Eutrachelospermum  et  doit  être  rétabli. 

Il  reste  donc,  dans  le  genre  Trachelospermum,  trois  sous-groupes, 
que  l’on  peut  reconnaître  aux  caractères  suivants,  dont  plusieurs 
soitt  nouveaux  : 

Sect.  1.  Eutrachelospermum  K.  Sch., 

in  Engler  et  Prantl,  Nat.  Pflanzenfam.,  IV,  ii  (1895),  p.  173.  — 
Gen.  Rliynchospermum  Lindl.,  in  Journ.  Hort.  Soc.  London,  I (1846). 
p.  74  ; non  Reinw.  (1828  : Compos.),  nec  A.  DC.  (1844  = Rhynchodia, 
Apocyn.).  — Gen.  Trachelospermum  Lem.,  in  Jard.  Fleur.,  I (1851), 
pl.  61.  — Gen.  Parechites  Miq.,  in  Versl.  Med.  Akad.  Amsterdam,  VI 
(1857),  p.  193.  — Gen.  Microchonea  Pierre,  in  Rull.  Soc.  Linn.  Paris, 
nlle.  scr.  (1898),  p.  31.  — Gen.  Rynchospermum  O.  K.,  in  Post  et  O.  K., 
Lex.  (1904),  p.  493.  - — Trachelospermum  subg.  Eutrachelospermum 
(K.  Sch.)  Schneider,  in  Sargent,  Pl.  Wils.,  III  (1916),  p.  337.  — 
Gen.  Trachylospermum  Chun,  in  Sunyatsenia,  I (1934),  p.  298,  lapsu.  — 
Gen.  Trachelospemum  Masamune,  in  Trans.  Nat.  Hist.  Soc.  Formosa, 
XXVIII  (1938),  p.  287,  lapsu. 

Limbes  en  coin  à la  base.  Inflorescences  terminales  développées. 
Fleurs  glabres  ou  très  brièvement  pubérulentes  en  dehors  (compte  non 
tenu  des  cils  marginaux  des  sépales,  souvent  abondants).  Tube  de  la 
corolle  orné  de  crêtes  post-staminales  verticales,  à indûment  post-staminal 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  , .1948. 


— 191  — 


relégué  sur  ces  crêtes  ou  beaucoup  plus  développé  sur  ces  crêtes  que 
dans  les  interstices  ; lobes  simplement  involutés  dans  la  préfloraison 
(le  sommet  des  lobes  formant  le  sommet  du  bouton).  Anthères  distinc- 
tement adnées  (sur  une  hauteur  de  0,15-0,4  mm.),  glabres  dorsalement. 
Ovaire  glabre.  Follicules  glabres,  non  comprimés. 

20  espèces.  - — Les  espèces  étudiées  peuvent  se  classer  de  la  façon 
suivante  : 1°  Corolle  à gorge  glabre,  ou  poilue  seulement  entre  les 
lobes  dans  le  prolongement  des  bandes  poilues  du  tube  ; tube  stami- 
nifère  : A)  dans  le  tiers  inférieur,  T.  Vanooerberghii  Merrill  ; B)  entre 
le  milieu  et  les  2 /3,  T.  crocostomum  Stapf,  T.  siamense  Craib  ; C)  dans 
le  quart  supérieur,  T.  asiaticum  (Sieb.  et  Zucc.)  Nakai,  T.  gracilipes 
Hook.  f.,  T.  Bessonii  Pierre  ex  Pitard  ; 2°  Corolle  à gorge  poilue 
sur  tout  le  pourtour  ; tube  staminifère  : A)  dans  le  tiers  inférieur, 
T.  brevistylum  Hand.-Mazz.  ; B)  à mi-hauteur  ou  entre  le  milieu  et 
les  2/3,  T.  jasminoide  (Lindl.)  Lem.  («  jasminoides  »),  T.  Bodinieri 
(Lévl.)  Woodson,  T.  assamense  Woodson,  T.  lucidum  (D.  Don) 
K.  Sch.,  T.  fætidum  (Matsum.  et  Nakai)  Nakai,  T.  inflatum  (Bl.) 
Pierre  (in  sched.)  comb.  nov.  [ Echites  inflata  Bl.,  Bijdr.  (1825), 
p.  1039  ; Chonemorpha  inflata  (Bl.)  G.  Don,  Gen.  Syst.,  IV  (1838), 
p.  76  ; Ecdysanthera  inflata  (Bl.)  K.  Sch.,  in  Engler  et  Prantl,  Nat. 
Pflanzenfam.,  IV,  ii  (1895),  p.  163]  1. 

Espèces  non  vues  : T.  tetanocarpum  Schneider,  T.  cuneatum 
Tsiang,  T.  kuraruense  Masamune,  T.  longipedicellatum  (Lingelsh.) 
Woodson,  T.  borneanum  (Miq.)  Boerl.,  T.  obtusifolium  RidL,  T.  Sloo- 
tenii  Tsiang. 

Il  est  à remarquer  que  nos  analyses  contredisent  sur  quelques 
points  la  clef  donnée  par  Woodson  (3,  pp.  69-71)  : présence  (T. 
foetidum ) ou  absence  (T.  crocostomum ) d’un  indûment  continu  à la 
gorge  de  la  corolle,  et  niveau  atteint  par  le  sommet  des  anthères 
(trouvées  exsertes  de  0,5  mm.  chez  T.  Bodinieri,  incluses  au  con- 
traire de  0,9  mm.  chez  T.  crocostomum).  Ce  dernier  caractère  paraît 
être  de  peu  de  valeur  et  semble  influencé  par  les  facteurs  d’allonge- 
ment plus  ou  moins  grand  du  tube  de  la  corolle,  en  rapport  sans  doute 
avec  les  conditions  hygrométriques  du  milieu  au  moment  de  la 
floraison  ; en  tout  état  de  cause,  le  niveau  d’insertion  des  étamines  2 
paraît  être  beaucoup  plus  fixe  et  fournir  un  meilleur  critère  systé- 
matique. 


1.  Espèce  confondue  jusqu’ici  avec  Ecdysanthera  scandens  Hassk.,  Cat.  Hort. 
ffogor.  ait.  (1844),  p.  309  = Anodendron  inflatum  Hassk.,  in  Flora , XXVIII  (1845), 
xix,  p.  269  = Dendrocharis  inflata  (Hassk.)  Miq.,  in  Versl.  en  Med.  Akad.  IV et.,  VI 
(1857),  p.  194  = Anodendra  inflata  (Hassk.)  Boerl.,  Fl.  Ned.  Ind.,  II,  ii  (1899),  p.  398, 
lapsu,  qui  est  un  Anodendron,  A.  scandens  (Hassk.)  comb.  nov. 

2.  Par  convention,  ce  niveau  est  ramené  au  niveau  de  l’extrémité  inférieure  des 
queues  anthériennes. 


— 192 


Sect.  2.  Pseudaxillanthus  (Schneider)  Tsiang, 

In  Sunyatsenia,  II  (1934),  p.  149,  emend.  — Subg.  Pseudaxillanthus 
Schneider,  in  Sahgent,  PI.  Wils.,  III  (1916),  p.  340. 

Limbes  arrondis  ou  subcordés  à la  base.  Inflorescences  terminales 
développées.  Fleurs  longuement  velues  en  dehors  sur  le  calice  et  le  tube 
de  la  corolle.  Crêtes  et  indûment  post-staminaux  d ’ Eutrachelospermum  ; 
préfloraison  non  vue.  Anthères  à peine  adnées,  glabres  dorsalement. 
Ovaire  poilu  vers  le  sommet.  Follicules  (non  vus)  pubescents,  ± comprimés 
latéralement. 

2 espèces.  — Etudiée  : T.  Dunnii  (Lévl.)  Lévl.  — Non  vue  : 
T.  tenax  Tsiang. 

Sect.  3.  Pyenanthes  Benth.  et  Hook.  f., 

Gen.  PL,  II  (1876),  p.  720.  — Sect.  Axillanthus  K.  Sch.,  in  Engler  et 
Prantl,  Nat.  Pflanzenfam.,  IV,  ii  (1895),  p.  173.  — Subg.  Axillanthus 
(K.  Sch.)  Schnêider,  in  Sargent,  PI.  Wils.,  III  (1916),  p.  340. 

Limbes  en  coin  à la  base.  Inflorescences  axillaires  seules  développées. 
Fleurs  glabres  en  dehors.  Tube  de  la  corolle  à crêtes  post-staminales  indis- 
tinctes, à indûment  post-staminal  uniformément  réparti  ; lobes  involutés 
et  infléchis  dans  la  préfloraison  (présentant  une  partie  descendante,  à 
sommet  caché  à l’intérieur  du  bouton).  Anthères  distinctement  adnées 
(sur  une  hauteur  de  ^ 0,25  mm.),  poilues  dorsalement  sur  une  petite  aire 
triangulaire  au-dessus  de  la  cicatrice  d’insertion.  Ovaire  glabre.  Follicules 
(non  vus)  glabres,  i comprimés  latéralement. 

2 espèces.  — - Etudiée  : T.  axillare  Hook.  f.  — • Non  vue  : T.  sua- 
veolens  Chun. 

Parmi  les  espèces  exclues,  les  T.  Curtisii  King  et  Gamble  et  T.  auri- 
tum.  Schneider  sont  des  Epigynum  1 ; la  première,  seule  étudiée, 
devient  Epigynum  Lachnocarpum  nom.  nov.  (non  E.  Curtisii 
King  et  Gamble).  Quant  au  T.  difforme  (Walt.)  A.  Gray,  il  doit 
constituer  un  genre  nouveau  : 

THYRSANTHELLA  (H.  Bn.)  gen.  nov. 

— Forsteronia  sect.  Thyrsanthella  H.  Bn.,  Hist.  PL,  X (1891),  p.  200, 
nota  2. 

Calycis  squamellae  glandulosae  geminatim  cum  sepalis  alternantes. 
Corollae  tubus  ad  fauces  leviter  dilatatus,  subinfundibularis  ; lobi  symme- 
trici,  in  alabastro  non  involuti.  Antherae  dorso  prope  apicem  pilosulae 
(pilis  brevissimis ) , caudis.  subtruncatis.  Stylus  ab  ovario  articulatus, 
Clavuncula  strophio  ornata.  Cetera  omnia  Trachelospermi 2. 

1 espèce,  étudiée  : T.  difformis  (Walt.)  comb.  nov.  ( Echites 
difformis  Walt.,  etc.),  de  l’Est  et  du  Sud-Est  des  Etats-Unis. 

1.  Au  même  genre,  décidément  méconnu,  appartient  Chonemorpha  graciliflora 
Pitard,  qui  devient  Epigynum  graciliflorum  (Pitard)  comb.  nov. 

2.  Une  diagnose  française  plus  détaillée  sera  donnée  prochainement  dans  un  mémoire 
d’ensemble  sur  la  classification  des  Echitoïdées. 


— 193  — 


L’espèce  est  rangée  tantôt  dans  les  Trachelospermum , tantôt  dans 
les  Secondatia,  tantôt  dans  les  Forsteronia.  Elle  est  assez  voisine  des 
Trachelospermum,  mais  s’en  distingue  ainsi  : 

Thyrsanthella.  — Calice  à écailles  glanduleuses  disposées  en  grou- 
pes alternisépales.  Tube  de  la  corolle  évasé  vers  la  gorge  ; lobes 
symétriques,  non  involutés  dans  le  bouton.  Anthères  pubérulentes 
vers  le  sommet  du  dos,  à queues  subtronquées.  Style  articulé  sur 
Tovaire.  Clavoncule  ornée  d’une  collerette. 

Trachelospermum.  — 1 Calice  à écailles  glanduleuses  uniformément 
réparties  sur  tout  le  pourtour.  Tube  de  la  corolle  rétréci  vers  la 
gorge  ; lobes  fortement  dissymétriques,  involutés  dans  le  bouton. 
Anthères  glabres  vers  le  sommet  du  dos,  à queues  arrondies  ou 
atténuées.  Ovaire  passant  au  style.  Clavoncule  sans  collerette. 

Le  genre  se  reconnaît  des  Secondatia  aux  particularités  suivantes  : 

Thyrsanthella.  — Ecailles  alternisépales  géminées.  Tube  de  la 
corolle  staminifère  à 2., 2-2, 8 mm.  de  la  base,  évasé  vers  la  gorge  ; 
indûment  suprastaminal  nul.  Anthères  sessiles,  adnées  par  la  base 
du  dos,  à queues  subtronquées  ; connectif  abondamment  velu  en 
avant  au-dessous  du  rétinacle  1 ; rétinacle  réduit  à un  auvent,  sans 
crête.  Disque  dialyphylle.  Ovules  6-sériés  dans  chaque  carpelle. 
Stigmate  de  0,2-0, 4 mm.  de  long. 

Secondatia.  — Ecailles  alternisépales  isolées  (anormalement 
absentes).  Tube  de  la  corolle  staminifère  à 0,7-1, 5 mm.  de  la  base, 
rétréci  vers  la  gorge  ; indûment  suprastaminal  très  abondant.  Filets 
développés  ; anthères  basifixes,  non  adnées,  à queues  atténuées  ou 
presque  arrondies  ; connectif  glabre  ou  faiblement  pubescent  en 
avant  au-dessous  du  rétinacle  ; rétinacle  formé  d’un  auvent  sur- 
monté d’une  crête.  Disque  gamophylle.  Ovules  12-14-sériés  dans 
chaque  carpelle.  Stigmate  de  0,45-0,85  mm.  de  long. 

Il  diffère  enfin  des  Forsteronia  par  les  caractères  que  voici  : 

Thyrsanthella.  — Feuilles  sans  domaties.  Tube  de  la  corolle  de 
5, 5-6, 6 mm.  de  long,  staminifère  à 2, 2-2, 8 mm.  de  la  base.  Anthères 
sessiles,  adnées  par  la  base  du  dos,  longues  de  3, 2-4, 5 mm.  ; rétinacle 
formé  d’un  auvent  poilu.  Ovaire  glabre.  Clavoncule  de  section  cir- 
culaire. 

Forsteronia.  — Feuilles  ornées,  au  moins  par  places,  de  fossettes 
domatiales.  Tube  de  la  corolle  de  0,4-3  mm.  de  long,  staminifère 
à 0, 1-0,5  mm.  de  la  base.  Filets  développés  ; anthères  basifixes,  non 
adnées,  longues  de  0,6-3  mm.  ; rétinacle  formé  d’une  aire  d’adhérence 
glabre.  Ovaire  pubescent  ou  papilleux.  Clavoncule  à 5 côtes. 


1.  Los  termes  rétinacle,  auvent  et  crête  seront  définis  dans  une  prochaine  note. 


194  — 


2°  Baissea. 

Tous  deux  spéciaux  à l’Afrique  tropicale,  les  genres  Baissea  et 
Zygodia  ont  toujours  été  jusqu’ici  considérés  comme  distincts.  Un 
simple  coup  d’œil  sur  la  clef  donnée  par  Stapf  (1,  p.  29)  montre 
cependant  que  les  caractères  distinctifs  invoqués  généralement  sont 
inconstants.  Bien  qu’il  existe  deux  autres  caractères  différentiels 
' (indûment  interne  de  la  corolle  et  disposition  des  ovules),  ceux-là 
bien  constants  et  négligés  par  tous  les  botanistes,  le  maintien 
des  deux  genres  ne  paraît  pas  justifié,  car  la  section  Microbaissea 
est  exactement  intermédiaire.  Pour  nous,  les  Zygodia  sont  des 
Baissea. 

Les  espèces  du  genre  Baissea  peuvent  se  classer  en  quatre  sections 
de  la  manière  suivante  : 

Sect.  1.  Afrobaissea  K.  Sch.,  x 

in  Engler  et  Prantl,  Nat.  Pflanzenfam.,  IV,  ii  (1895),  p.  172.  — Gen. 
Baissea  A.  DC.,  in  DC.,  Prodr.,  VIII  (1844),  p.  424.  — Gen.  Zygodia 
Benth.,  in  Benth.  et  Hook.  f.,  Gen.  PL,  II  (1876),  p.  716.  — Gen.  Péri-, 
nerion  H.  Bn.,  in  Bull.  Soc.  Linn.  Paris,  I (1888),  p.  758.  — Gen.  Guerkea 
K.  Sch.,  loc.  cit.,  p.  180.  — Gen.  Codonura  K.  Sch.,  in  Engler,  Bot.  Jahrb., 
XXIII  (1896),  p.  229.  — Baissea  sect.  Autobaissea  Hua,  in  Bull.  Soc. 
Linn.  Paris,  nlle  sér.  (1898),  p.  9.  — Baissea  sect.  Adenobaissea  Hua,  ibid., 
p.  10.  — Baissea  sect.  Eu-Baissea  Stapf,  in  Dyer,  Fl.  Trop.  Afr.,  IV,  i 
(1902),  p.  204  ; non  sect.  Eubaissea  K.  Sch.,  in  Engler  et  Prantl,  Nat. 
Pflanzenfam.,  IV,  ii  (1895),  p.  172. 

Tube  de  la  corolle  de  2-7  mm.  de  long  ; lobes  de  1,9-20  mm.  de  long. 
Indûment  suprastaminal  nul,  ou  très  lâche  et  n’intéressant  que  le  tube. 
Callosités  post-staminales  situées  immédiatement  àu-dessus  de  l’insertion 
des  filets.  Ovules  6-12-sériés  dans  chaque  carpelle. 

30  espèces,  pouvant  se  répartir  en  quatre  séries  : 

§ Glandulosae  nov.  ' 

— Gen.  Zygodia  Benth.  — Gen.  Perinerion  H.  Bn.  — Gen.  Guerkea 
K.  Sch.  — Gen.  Codonura  K.  Sch.  — Baissea  sect.  Adenobaissea  Hua. 

Nervi  secundarii  laxi  ; tertiarii  autem  transversi,  secundarios  quasi 
inter  sécantes.  Calyx  squamulis  glandulosis  praeditus.  Pili  inter staminales 
saepius  tenues  (in  B.  Bailloni  tantum  robusti)  ; indumentum  suprasta- 
minale  nullum.  Corpores  callosi  post-staminales  parum  promihuli.  Ovarium 
pilosum. 

22  espèces.  - — Etudiées  : B.  erythrosticta  K.  Sch.  ex  Stapf,  B. 
ochrantha  K.  Sch.  ex  Stapf,  B.  aframensis  Hutch.  et  Dalz.,  B.  axilla- 
ris  (Benth.)  Hua,  B.  Bailloni  Hua,  B.  Welwitschii  (H.  Bn.)  Stapf 
ex  Hiern,  B.  odorata  K.  Sch.  ex  Stapf,  B.  ogowensis  Hua,  B.  leonen- 
sis  Benth.,  B.  brachyantha  Stapf,  B.  tenuiloba  Stapf,  B.  dichotoma 
Stapf.  — Non  vues  : B.  likimiensis  De  Wild.,  B.  calophylla  (K.  Sch.) 


— 195  — 


Stapf,  B.  major  (Stapf)  Hiern,  B.  zygodioides  (K.  Sch.)  Stapf, 
B.  Lane-Poolei  Stapf,  B.  concinna  Stapf  ex  Hutch.  et  Dalz., 
B.  subsessilis  (K.  Sch.)  Stapf 1,  B.  breviloba  Stapf,  B.  elliptica 
Stapf,  B.  Giorgii  De  Wild. 

§ Typicae  nov. 

— Gen.  Baissea  A.  DC.  — Baissea  sect.  Afrobaissea  K.  Sch.  — Baissea 
sect.  Autobaissea  Hua.  ■ — Baissea  sect.  Eu-Baissea  Stapf,  non  sect. 
JEubaissea  K.  Sch. 

Nervatura  Glandulosarum.  Calyx  squamulis  glandulosis  saepius  desti- 
tutus  (in  B.  Malchairi  tantum  praeditus).  Pili  interstaminales  robusti  ; 
indumentum  suprastaminale  evolutum.  Corpores  callosi  post-staminales 
valde  prominuli,  squamiformes.  Ovarium  pilosum. 

5 espèces.  — Etudiées  : B.  laxiflora  Stapft,  B.  angolensis  Stapf, 
B.  multiflora,  A.  DC.,  B.  Malchairi  De  Wild.  — Non  vue  : B.  Goos- 
sensi  De  Wild. 

§ Calvae  nov. 

Calyx  squamulis  glandulosis  semper  carens.  Indumentum  suprastaminale 
nullum.  Ovarium  glaberrimum.  Cetera  omnia  Typicarum. 

2 espèces.  — Etudiée  : B.  Thollonii  Hua.  — Non  vue  : B.  Lau- 
rentii  De  Wild. 

§ Microphyllae  nov. 

Nervi  secundarii  densi  ; tertiarii  autem  parum  distincti,  obliqui,  secun- 
dariis  paralleli.  Calyx  squamulis  glandulosis  destitutus.  Pili  insterstaminales 
tenues  ; indumentum  suprastaminale  nullum.  Corpores  callosi  post-stami- 
nales mediocriter  prominuli.  Ovarium  pilosum. 

1 espèce,  étudiée  : B.  Wulfhorstii  Schinz. 

Sect.  2.  Mierobaissea  nom.  nov. 

— Sect.  Guerkea  Stapf,  in  Dyer,  Fl.  Trop.  Afr.,  IV,  i (1902),  p.  205  ; 
non  gen.  Guerkea  K.  Sch. 

Tube  de  la  corolle  de  1,5-1 ,6  mm.  de  long  ; lobes  de  1,4-1 ,5  mm.  de  long. 
Indûment  suprastaminal  nul.  Callosités  post-staminales  nulles.  Ovules 
6-sériés  dans  chaque  carpelle. 

2 espèces,  étudiées  : B.  gracillima  (K.  Sch.)  Hua  et  B.  Mortehani 
De  Wild. 

Le  type  du  genre  Guerkea  est  Baissea  ( Afrobaissea ) dichotoma 
Stapf.  Il  est  donc  préférable  de  ne  pas  appliquer  le  nom  de  Guerkea 
à la  présente  section.  / 

Sect.  3.  Zygodiopsis  nom.  nov. 

— Zygodia  sect.  Euzygodia  Stapf,  in  Dyer,  Fl.  Trop.  Afr.,  IV,  i (1902), 
p.  217,  nomen  ineptum  ; non  gen.  Zygodia  Bentli. 

Tube  de  la  corolle  de  1,6-2  mm.  de  long  ; lobes  de  0,8-1  mm.  de  long. 

1.  In  Kew  Bull.,  1912,  p.  278,  référence  omise  dans  l’Index  Kewensis. 


— 196 


Indûment  suprastaminal  assez  dense  (surtout  vers  le  haut)  et  s’étendant 
à la  moitié  inférieure  des  lobes.  Callosités  post-staminales  nulles.  Ovules 
4-sériés  dans  chaque  carpelle. 

2 espèces,  étudiées  : B.  minuliflora  nom.  nov.  [Zygodia  subsessilis 
Benth.,  non  Baissea  subsessilis  (K.  Sch.)  Stapf]  et  B.  urceolata 
(Stapf)  comb.  nov.  ( Zygodia  urceolata  Stapf). 

Le  type  du  genre  Zygodia  est  Baissea  ( Afrobaissea ) axillaris 
(Benth.)  Hua.  Il  faut  donc  rejeter  le  nom  d’ Euzygodia  pour  la  pré- 
sente section,  et  le  nom  de  Zygodia  pour  l’ensemble  conservé  comme 
genre  par  Stapf. 

Sect.  4.  Hualla  (Stapf)  nov. 

— Zygodia  sect.  Hualla  Stapf,  in  Dyer,  Fl.  Trop.  Afr.,  IV,  i (1902 ) » 
p.  217. 

Tube  de  la  corolle  de  1,8-2  mm.  de  long  ; lobes  de  1,7-2, 4 mm.  de  long. 
Indûment  suprastaminal  assez  dense  et  s’étendant  sur  la  base  (le  quart  au 
maximum)  des  lobes.  Callosités  post-staminales  situées  à 0,4-0, 5 mm. 
plus  haut  que  l’insertion  des  filets,  fortement  saillantes,  squamiformes. 
Ovules  4-sériés  dans  chaque  carpelle. 

3 ou  4 espèces.  — Etudiées  : B.  myrtifolia  (Benth.)  comb.  nov. 
(Zygodia  myrtifolia  Benth.),  B.  kindengensis  (K.  Sch.)  comb.  nov. 
( Zygodia  kindengensis  K.  Sch.).  — Non  vues  : Zygodia  melano- 
cephala  (K.  Sch.)  Stapf  et  peut-être  Zygodia  congensis  Good. 

Le  tube  de  la  corolle  est,  paraît-il,  plus  long  (4-5  mm.)  chez  Zygo- 
dia congensis  que  chez  les  autres  espèces.  Si  donc  cette  espèce  est 
bien  un  Hualla,  la  diagnose  de  la  section  devra  être  modifiée  en  con- 
séquence. 

Espèces  non  classées  (diagnoses  non  vues)  : B.  albo-rosea  Gilg  et 
Stapf,  B.  subrufa  Stapf,  B.  haemantha  Mildbr. 

3°  Oncinotis. 

Le  genre  Oncinotis,  répandu  en  Afrique  et  à Madagascar,  est 
extrêmement  homogène  et  de  structure  florale  très  uniforme.  L’es- 
pèce malgache  diffère  cependant  des  espèces  africaines  par  un  détail 
de  pilosité  interne  de  la  corolle,  passé  inaperçu  jusqu’ici.  Les  deux 
groupes  ainsi  délimités  peuvent  être  considérés  comme  sections 
géographiques  : 

Sect.  1.  Afrotis  nov. 

— Gen.  Oncinotis  Benth.,  in  Hooker,  Niger  Fl.  (1849),  p.  451. 

Indumentum  suprastaminale  a staminum  insertione  ad  fauces  uniforme 

ac  densissimum. 

16  espèces,  d’Afrique  tropicale  et  du  Natal.  — Etudiées  : O.  cam- 
panulata  K.  Sch.,  O.  nitida  Benth.,  O.  Batesii  Stapf,  O.  glabrata 


197  — 


(H.  Bn.)  Stapf  ex  Hiern,  0.  hirta  Oliv.,  O.  gracilis  Stapf.  — Vues 
mais  non  étudiées  : O.  thyrsiflora  K.  Sch.  ex  Stapf,  O.  Pontyi  Dub.  — 
Non  vues  : O.  axillaris  K.  Sch.,  O.  inandensis  J.  M.  Wood  et  Evans, 

0.  tenuiloba  Stapf,  O.  chirindica  Sp.  Moore,  O.  mitis  Stapf,  O.  Mal- 
chairi  De  Wild.,  O.  obooata  De  Wild.,  O.  paniculosa  Mildbr. 

Le  nombre  de  16  espèces  est  probablement  exagéré,  et  une  révi- 
sion générale  s’impose. 

Sect.  2.  Malgotis  nov. 

Indumentum  suprastaminale,  præter  peniculos  5 densissimos  cum  antheris 
alternantes , laxissimum. 

1 espèce,  de  Madagascar,  étudiée  : O.  tomentella  Radlk. 

Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 

INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 

1.  O.  Stapf  : Apocynaceae  ; in  W.  T.  Thiselton-Dyer,  Flora  of  Tropical 

Africa,  IV,  i (1902),  pp.  24-231. 

2.  C.  Schneider  : Apocynaceae  ; in  C.  S.  Sargent,  Plantae  Wilsonianae, 

III  (1916),  pp.  331-342. 

3.  R.  E.  Woodson  : Studies  in  Apocynaceae  : V,  A Révision  of  the  Asiatic 

Species  of  Trachelospermum  Lem.  ; in  Sunyatsenia , III  (1936), 
pp.  65-105. 


198  — 


Notes  préliminaires  a une  étude  caryologique  des 
Saxifragacées.  /,  Les  chromosomes  de  Peltiphyllum 

PELTATUM  ( TORR .)  ENGLER  ET  DE  BOYKINIA  TELLIMOIDES 

[Maxim.)  Engler.  ' 

Par  Jean-Louis  Hamel. 

L’étude  caryologique  d’une  famille  aussi  importante  que  celle 
des  Saxifragacées  demande  beaucoup  de  temps  : il  s’agit  en  effet 
d’examiner,  dans  de  nombreux  genres  et  souvent  pour  plusieurs  de 
leurs  espèces,  la  structure  du  noyau,  la  manière  dont  se  forment 
et  évoluent  les  chromosomes,  puis  d’apprécier  la  valeur  taxonomique 
de  ces  données  en  les  comparant  à celles  tirées  de  la  morphologie 
et  de  l’anatomie.  C’est  la  durée  d’une  telle  entreprise  qui  m’amène 
à présenter  ici  dès  maintenant  des  résultats  encore  partiels  mais 
caractéristiques  pour  quelques  espèces  déterminées,  comme  le  sont 
le  nombre  et  la  forme  des  chromosomes.  Ce  sera  l’objet  de  quelques 
notes,  dont  voici  la  première. 

Les  deux  plantes  étudiées  ont  été  décrites  pour  la  première  fois 
sous  les  noms  de  Saxifraga  peltata  Torr.  et  de  S.  tellimoides  Maxim. 
La  première  est  américaine,  la  seconde  japonaise.  Dès  1891,  dans  la 
première  édition  des  Pflanzenfamilien,  Engler  retirait  S.  peltata 
de  ce  genre  et  la  plaçait  dans  un  nouveau  qu’il  créait  à son  intention  : 
Peltiphyllum.  Il  faisait  alors  remarquer  que  S.  tellimoides  pourrait 
sans  doute  y entrer  également.  En  1919,  à la  fin  de  sa  monographie 
des  Saxifraga,  publiée  dans  le  Pflanzenreich,  il  indiquait  que 
S.  tellimoides  devait  être  considérée  comme  une  Boykinia.  Lors  de 
la  seconde  édition  des  Pflanzenfamilien,  en  1928,  il  constituait  pour 
elle  une  section  spéciale  à l’intérieur  de  ce  genre  : Peltoboykinia. 
Ainsi  ces  deux  espèces  se  trouvent  définitivement  séparées  pour  des 
raisons  purement  morphologiques.  Les  données  caryologiques  confir- 
ment tout  à fait  cette  séparation  : le  nombre,  la  forme,  et  la  taille 
des  chromosomes  sont  très  différents  pour  chacune  d’elles. 

Lors  de  la  réduction  chromatique,  chez  Peltiphyllum  peltatum 
(Torr.)  Engler,  17  bivalents  de  forme  arrondie  se  comptent  facile- 
ment à la  métaphase  I (fig.  1,  fixation  au  liquide  de  Flemming  sans 
acide  acétique,  coloration  au  violet  de  méthyle)  : l’un  d’eux  se 
fait  remarquer  par  son  importance,  un  second  parce  qu’il  est  plus 
petit  que  les  autres,  et  parmi  ceux-ci  neuf  sont  à peu  près  équiva- 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2, 1948. 


— 199  — 


lents  et  les  moins  gros.  Les  métaphases  II  montrent  17  chromo- 
somes qui  ont  gardé  le  même  aspect  mais  ont  normalement  un 
volume  réduit  de  moitié.  Les  plaques  équatoriales  des  méristèmes 
radiculaires  présentent  34  chromosomes  ; les  plus  claires  d’entre 
elles  (fig.  2,  fixateur  de  Navashin,  coloration  au  violet)  permettent 
de  les  distinguer  par  paires.  Deux  sont  plus  longs  que  les  autres 
avec  deux  bras  inégaux  ; après  le  fixateur  de  Navashin,  ils  mesurent 
un  peu  moins  de  2,5  p.  Quatre  ont  sensiblement  même  longueur 
mais  sont  différents  par  la  position  du  centromère,  qui  est  médiane 
ou  non.  Il  en  est  ainsi  pour  quatre  autres  légèrement  moins  grands. 
Un  couple  de  bâtonnets  à peine  incurvés,  dont  le  centromère  paraît 
terminal,  se  reconnaît  aisément.  Deux  chromosomes  plus  courts 
sont  coudés  en  V.  L’on  en  retrquve  dix-huit  apparamment  égaux, 
plus  ou  moins  rectilignes  et  de  faible  taille,  et  deux  derniers  qui 
n’ont  pas  tout  à fait  un  p.  A ma  connaissance,  ce  nombre  chromo- 
somique de  34  n’avait  pas  encore  été  signalé  chez  les  Saxifragacées. 


Skovsted  (Cytological  studios  in  the  tribc  Saxifrageac.  — Dansk 
Bot.  Ark.,  8,  n°  5,  p.  4,  1934)  écrit  au  sujet  de  Boykinia  tellimoides 
(Maxim.)  Engler  : « The  metaphase  of  the  first  meiotic  division 
shows  11  big  chromosomes.  » J’ai  obtenu  pour  ce  stade  des  images 
analogues  à celle  qu’il  représente,  moins  nettes  cependant.  Il  con- 
vient de  noter  que  les  bivalents  sont,  dans  cette  espèce,  beaucoup 
plus  volumineux  que  ceux  de  Peltiphyllum.  Cette  différence  est 
encore  plus  accusée  quand  on  examine  les  chromosomes  somatiques. 
II  est  facile  d’en  compter  22.  Une  plaque  équatoriale  particulière- 
ment favorable  (fig.  3,  même  fixation  et  même  coloration  que  pour 
la  fig.  2)  a permis  de  discerner  la  forme  de  chacun  et  de  les  apparier. 
Il  est  chaque  fois  possible  d’en  reconnaître  avec  certitude  quelques- 
uns  dans  les  autres  métaphases.  Les  deux  plus  importants,  caracté- 
risés par  deux  bras  d’inégale  longueur,  ont  un  peu  plus  de  4,5  p. 
Ils  sont  souvent  légèrement  moins  colorés  que  les  autres.  Deux, 
à peine  moins  grands,  possèdent  trois  segments  : le  premier  est 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  2, 1948.  13 


200  — 


sensiblement  équivalent  au  plus  long  des  chromosomes  précédents, 
le  second  est  bien  plus  petit  et  le  troisième,  toujours  clivé,  semble 
formé  de  deux  « Kôpfchen  » accolés.  Cette  particularité  de  structure 
est  facilement  observable  au  cours  de  la  prophase,  car  elle  apparaît 
très  tôt.  Trois  paires  de  chromosomes,  différentes  par  la  taille,  sont 
caractérisées  par  une  forte  inégalité  des  bras  chez  l’une  d’elles 
même,  le  centromère  est  presque  subterminal.  Il  paraît  terminal 
pour  une  quatrième  qui  serait  également  moins  large,  et  pour  deux 
autres,  dont  l’une  est  constituée  par  les  chromosomes  les  plus  courts 
(1,5  jx).  Les  deux  dernières  enfin  possèdent  vraisemblablement  deux 
bras  égaux.  La  diversité  des  volumes  de  ces  chromosomes  se  retrouve 
clairement  marquée  dans  le  dessin  que  Skovsted  donne  des  biva- 
lents ; on  peut  ainsi  les  identifier. 

Pour  terminer,  je  signalerai  que  le  matériel  d’étude  a été  prélevé 
sur  des  plantes  cultivées  au  Jardin  Alpin  du  Muséum,  que  les  fixa- 
teurs utilisés  ont  été,  pour  les  racines  comme  pour  les  fleurs,  — 
mais,  dans  ce  cas,  après  un  passage  rapide  dans  le  liquide  de  Carnoy 
— ceux  de  Navashin,  de  La  Cour  (2  BE),  de  Flemming  sans  acide 
acétique,  et  que  les  colorations  ont  été  faites'  au  violet  de  méthyle, 
à l’hématoxyline  ferrique  et  par  la  méthode  de  Feulgen. 

Laboratoire  de  Culture  du  Muséum. 


— 201  — 


Position  générique  de  Spirifer  canaliferus  Lamarck 

(BRACHIOPODE)  ET  DESCRIPTION  D’UNE  NOUVELLE  VARIÉTÉ 
Par  G.  Gatinaud. 

Dans  la  note  précédente,  j’ai  réglé  une  question  de  nomenclature 
spécifique.  Dans  la  présente  note  j’entreprends  de  régler  une  ques- 
tion de  nomenclature  générique. 

En  effet,  sous  son  faux  nom  de  Spirifer  aperturatus,  notre  espèce 
a été  en  1913  prise  par  Schuchert  (1)  comme  génotype  du  sous- 
genre  Trigonotreta,  puis  en  1930  classée  par  Nalivkin  (2)  dans  le 
sous-genre  Cyrtospirifer.  D’autre  part  en  1911  Frech  (3)  a décrit 
sous  le  nom  de  Spirifer  aperturatus  var.  latistriatus  une  forme^que 
Grabau  en  1931  a considérée  comme  une  espèce  distincte  et  prise 
comme  génotype  de  son  sous-genre  Schizospirifer  (4).  Dans  le 
même  ouvrage  Grabau  a clqssé  dans  son  sous-genre  Sinospirifer  (5) 
des  formes  appartenant  ou  apparentées  à des  espèces  rapportées 
par  l’école  russe  à Cyrtospirifer,  sous-genrë  non  reconnu  par 
Grabau.  Etant  donné  que  cet  auteur,  sans  classer  Spirifer  ver- 
neuili  Murchison,  génotype  du  sous-genre  Cyrtospirifer,  dans  le 
sous-genre  Sinospirifer,  classe  cette  espèce  dans  ce  qu’il  appelle 
le  groupe  morphologique  de  Sinospirifer  sinensis,  on  peut  affir- 
mer que  le  genre  Cyrtospirifer  tel  qu’il  est  entendu  par  Nalivkin, 
Fredericks  (6)  et  Vasilievsky  (7)  s’identifie  pratiquement  avec 
le  groupe  morphologique  de  Sinospirifer  sinensis. 

Donc  sachant  que  Paeckelmann  (8)  reproche  vivement  et  avec 
juste  raison  à Schuchert  d’avoir  désigné  comme  génotype  d’un 
sous-genre  caractérisé  par  des  côtes  simples  une  espèce  que  Schlo- 
theim  a caractérisé  par  des  côtes  dichotomes,  approuve  Buckman 
d’avoir  pris  comme  génotype  de  ce  sous-genre  Spirifer  stockesii 
Koenig  et  finalement  considère  que  ce  sous-genre  tombe  en  syno- 
nymie avec  Spirifer  s.  s.,  il  s’agit  de  savoir  si  Spirifer  canaliferus  doit 
être  rapporté  : 1°  soit  à Spirifer  s.  s.  ou  à un  genre  ou  sous-genre 
voisin,  2°  soit  au  groupe  de  Sinospirifer  sinensis  ; 3°  soit  à Schizo- 
spirifer ou  à un  genre  ou  sous-genre  voisin. 

Fredericks,  Paeckelmann  et  d’autres  auteurs  distinguent 
Cyrtospirifer  et  genres  ou  sous-genres  voisins  de  Spirifer  s.  s.  et  genres 
ou  sous-genres  voisins  par  la  présence  d’une  lamelle  delthyriale 
chez  les  premiers.  Or  en  regardant  dans  le  foramen  de  notre  échan- 
tillon nous  voyons  effectivement  de  chaque  côté  un  vestige  de  lamelle 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948, 


— 202  — 


delthyriale.  Malheureusement  ce  caractère  n’a  pas  la  valeur  systéma- 
tique absolue  qu’on  lui  attribuait  jusqu’à  ces  dernières  années.  En 
effet  en  1941  Sokolskaïa  (9)  montre  l’existence  d’une  lamelle  del- 
thyriale chez  un  jeune  Spirifer  tornacensis  de  Koninck  et  en 
1943  Stainbrook  (10)  signale  que  Davidson  (11)  a figuré  en 
en  1853  sous  le  nom  de  Spirifer  striatus  Martin,  génotype  du 
genre  Spirifer,  un  individu  porteur  d’une  lamelle  delthyriale. 
Heureusement  le  bon  état  de  notre  échantillon  nous  permet  d’utiliser 
une  méthode  de  diagnose  créée  par  Grabau  (12)  en  1931  et  dont 


2 + 1+1+  IX  +1+1  + 1 


Fig.  1.  — Diagrammes  et  formules  sinaux. 

A,  — Schizospirifer  lalislriatus.  — Type  uniplissé  (d’après  Grabau  (12),  p.  1,  fig.  1)  ; 

B,  — Sinoxpirifer  subestensus.  — Type  triplissé  (d’après  Grabau  (12),  p.  1,  fig.  6)  ; 

C,  — Choristites  bisulcatus.  — Type  dupliplissé  (d’après  Grabau  (12),  p.  11,  fig.  13)  ; 

— X = Bifurcation. 

il  a donné  de  nombreuses  applications  dans  l’ouvrage  cité  ci-des- 
sus : la  méthode  des  diagrammes  et  des  formules  sinaux  : cet  au- 
teur distingue  ainsi  parmi  les  Spiriferidæ  à sinus  plissée  3 types  de 
plication  caractérisés  par  l’ordre  d’apparition  des  côtes  (fig.  1).  1°  le 
type  uniplissé  (uniplicate),  présentant  une  seule  côte  primaire 
médiane  et  auquel  se  rapportent  Schizospirifer  et  les  genres  ou  sous- 
genres  voisins  ; 2°  le  type  triplissé  (triplicate),  présentant  2 côtes 
primaires  divergentes  et  auquel  se  rapporte  le  groupe  de  Sino- 
spirifer  sinensis  ; 3°  le  type  dupliplissé  (dupliplicate),  présentant 
2 côtes  primaires  parallèles  ou  subparallèles  et  submédianes  et 
auquel  se  rapportent  Spirifer  s.  s.  et  les  genres  et  sous-genres  voisins. 


— 203 


Or,  notre  échantillon,  nous  fournit  le  diagramme  et  la  formule 
sinaux  donnés  fig.  2 et  nous  voyons  tout  de  suite  que  Spirifer  canali- 
ferus  est  du  type  triplissé.et  appartient  par  conséquent  au  groupe  de 
Sinospirifer  sinensis. 

Mais  par  cela,  la  position  générique  de  Spirifer  canaliferus  ne  se 
trouve  pas  encore  déterminée.  En  effet  nous  avons  vu  que  Grabau 
a constitué  son  sous-genre  Sinospirifer  aux  dépens  du  sous-genre 
Cyrtospirifer  et  en  1938  Tien  (13)  a restreint  l’acceptation  du  sous- 
genre  Sinospirifer  et  créé  2 nouveaux  sous-genres  : Tenticospirifer 


Fig.  2.  - — Spirifer  canaliferus  (Echantillons  de  Lamarck). 

et  Hunanospirifer.  Spirifer  vrneuili  n’entrant  dans  aucun  de  ces 

3 sous-genres,  le  groupe  de  Sinospirifer  sinensis  comprend  au  total 

4 genres  ou  sous-genres  ainsi  définis  : 

1°  Cyrtospirifer  Nalivkin  1918,  nov.  emend. 

Génotype  : Spirifer  verneuili  Murchison  1840. 

Sinus  triplissé,  plaques  dentales  divergentes,  aréa  basse  et  plus 
ou  moins  arquée  ; pas  de.  septum  médian  ventral. 

2°  Sinospirifer  Grabau  1931,  emend.  Tien  1938. 

Génotype  : Spirifer  chinensis  mut.  Grabau  1923  (=  Spirifer- 
( Sinospirifer } sinensis  Grabau  1931). 

Sinus  triplissé,  plaques  dentales  divergentes,  aréa  basse  et  plus  bu 
moins  arquée  ; septum  médian  ventral. 

3°  Tenticospirifer  Tien  1938. 

Génotype  : Spirifer  tenticulum  de  Verneuil  1845. 


— 204  — 


Sinus  triplissé,  plaques  dentales  divergentes,  aréa  haute  et  droite 
ou  peu  arquée  ; plaque  cardinale  soudée  au  septum  médian  dorsal. 

4°  Hunanospirifer  Tien  1938. 

Génotype  : Spirifer  ( Hunanospirifer ) wangi  Tien  1938. 

Sinus  triplissé,  plaques  dentales  divergentes  ; aréa  haute  et  droite 
ou  peu  arquée  ; plaque  cardinale  bien  individualisée  et  présentant 
sur  sa  face  externe  une  dépression  médiane  semi-cylindrique. 

Notre  échantillon,  ayant  une  aréa  haute  et  peu  arquée,  ne  peut 
être  rapporté  ni  à Cyrtospirifer  ni  à Sinospirifer.  Un  examen  radio- 
graphique n’a  pas  permis  de  déterminer  l’espèce  comme  Tentico- 


Fig.  3.  — Diagrammes  et  formules  sinaux.  — A,  — T.  canaliferus  (Echantillons  de 
d’Orbigny)  ; B,  — T.  c.  var.  pseudolatistriatus  (Echantillon  de  d’Orbigny).  — 
Y = Intercalation. 

spirifer  ou  comme  Hunanospirifer.  Toutefois  j’incline  à la  rapporter 
à Tenticospirifer  parce  que  Hunanospirifer  semble  localisé  à la 
Chine  et  surtout  en  raison  des  affinités  de  Spirifer  canaliferus  avec 
2 espèces  du  Dévonien  de  Chine  que  Tien  (14)  classe  dans  son  sous- 
genre  Tenticospirifer,  la  2e  avec  doute,:  Spirifer  ( Sinospirifer ) 
hayasakai  Grabau  (15)  1931  et  Spirifer  ( Sinospirifer ) subhayasakai 
Grabau  (16)  1931. 

Ces  deux  espèces  ont  comme  Spirifer  canaliferus  de  grosses  côtes 
séparées  par  de  larges  sillons.  Tenticospirifer  hayasakai  se  distingue 
de  notre  espèce  par  l’absence  de  côte  médiane  dans  le  sinus,  Tenti- 
cospirifer suhhayaskai  par  le  bourrelet  rond  et  non  pas  déprimé  en 
son  milieu  et  la  présence  sur  la  valve  dorsale  de  2 dépressions  bor- 
dant le  bourrelet. 


— 205  — 


La  collection  cI’Orbigny  comprend  parmi  les  pièces  exposées 
dans  la  galerie  2 échantillons  dénommés  par  d’Orbigny  Spirifer 
aperturatus  et  qui  rappellent  effectivement  l’échantillon  de  Lamarck. 
Cette  détermination  spécifique  est  confirmée  par  les  diagrammes  et 
formules  sinaux  donnés  fig.  3,  Le  plus  petit  de  ces  échantillons 
présente  des  caractères  particuliers  qui  permettent  d’en  faire  une 


Fig.  4.  — Schémas  montrant  les  rapports  entre  la  longueur  de  la  ligne  cardinale  et  la 
largeur  maxima  de  la  coquille  chez  Tenticospirijer  canalijerus  et  sa  variété  pseudo- 
latistriatus. — A.  T.  canalijerus  (Echantillon  de  Lamarck)  ; B.  T.  c.  var.  pseudo- 
latistriatus. 

variété  et  qui  sont  montrés  par  les  figures  4 et  5 : il  rappelle  Schizo- 
spirifer  latistriatus  par  sa  ligne  cardinale  courte  et  ses  côtes  latérales 
dont  plusieurs  se  dichotomisent  2 fois,  mais  s’en  distingue  par  son 
aréa  haute,  même  plus  haute  que  chez  le  type  de  Lamarck,  par  le 
nombre  plus  grand  de  ses  côtes  latérales  (10  environ  au  lieu  de  5 envi- 
ron), par  son  bourrelet  plus  élevé  et  déprimé  au  milieu  et  par  son 


Fig.  5.  — Représentation  schématique  des  côtes  latérales  du  côté  droit  chez  Tenticos- 
spirijer  canalijerus.  var.  pseudolatistriatus  (Côtes  en  blanc,  sillons  en  noir). 

A.  — Valve  dorsale  ; B.  — Valve  ventrale. 

sinus  plus  profond  et  paraissant  triplissé  plutôt  qu’uniplissé.  Je  • 

propose  le  nom  de  pseudolatistriatus  pour  cette  variété  qui  se 
distingue  encore  de  la  variété  type  par  une  légère  dépression  de  la 
valve  dorsale  de  chaque  côté  du  bourrelet. 

En  résumé  je  rapporte  l’espèce  de  Lamarck  et  sa  variété  pseudo- 
latistriatus au  genre  ou  sous-genre  Tenticospirijer  dans  lequel  elles 


forment  avec  T.  hayasakai  Grabau  et  T.  subhayasakai  Grabau 
un  groupe  caractérisé  par  des  côtes  grosses,  séparées  par  de  larges 
sillons,  et  dont  je  donne  ci-dessous  un  tableau. 

Groupe  de  Tenticospirifer  canaliferus. 

1°  T.  canaliferus  Lamarck.  1819. 

Côtes  latérales  en  partie  dichotomes  ; bourrelet  déprimé  au  milieu  ; 
sinus  présentant  1 côte  médiane. 

2°  T.  canaliferus  var.  pseudolatistriatus  var.  nov. 

Côtes  latérales  en  partie  dichotomes  1 ou  2 fois.  Bourerlet  déprimé  au 
milieu  ; sinus  présentant  1 côte  médiane,  ligne  cardinale  courte  ; valve 
dorsale  légèrement  déprimée  aux  bords  du  bourrelet. 

3°  T.  hayasakai  Grabau  1931. 

Côtes  latérales  toujours  simples  ; bourrelet  déprimé  au  milieu  ; sinus 
sans  côte  médiane. 

4°  T.  subhayasakai  Grabau  1931. 

Côtes  latérales  en  partie  dichotomes  ; bourrelet  rond  ; sinus  présentant 
1 côte  médiane  ; valve  dorsale  déprimée  aux  bords  du  bourrelet 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 

BIBLIOGRAPHIE 

(1)  Zittel-Eastman  — Text-Book  of  Paleontology,  p 410 

(2)  Mém  Com  Géol  , livr  180,  p.  128,  pl.  X,  fig.  4. 

(3)  Riehtofen  China,  vol.  V,  p.  20,  pl.  5,  fig.  4. 

(4)  Paleont.  Sinica.,  Sie  B,  vol.  3,  fasc.  3,  p.  353,  pl.  XXXVII,  fig.  la. 

(5)  Id„  p.  231-343,  pl.  XXVIII-XXXVI. 

(6)  Bull.  Acad.  Sci.  U.  R.  S.  S.,  6e  Sie,  t.  20,  1926,  p.  410. 

(7)  Ann.  Soc.  Paléont.  Russie,  t.  5,  n°  2, 1925,  p.  95,  pl.  VI.  L’acceptation 
de  Vasilievsky  est  plus  extensive  que  celle  de  Frederiks  puisque  son 
Cyrtospirifer  tarbagataieus  se  distingue  des  Cyrtospirifer  typiques  par  la 
présence  d’un  septum  médian  ventral.  D’après  ce  qu’il  est  dit  dans  la 
présente  note,  cette  espèce  doit  être  rapportée  à Sinospirifer. 

(8)  Neues  Jahrb.  Geol.  Paleont.,  t.  67  B,  1932,  p.  36. 

(9)  Acad.  Sc.  U.  R.  S.  S.,  Trav.  Inst.  Paléont.,  t 12,  liv.  2,  p.  125. 

(10)  J.  Paleont.,  vol.  17,  n°  5,  p 421. 

(11)  Brit.  Foss.  Brach,  vol.  1,  Introd.,  pl.  VI,  fig.  49. 

(12)  Bull.  geol.  Soc.  China,  vol.  11,  n°  1,  p.  93. 

(13)  Paleont.  Sin.,  Nell.  Sér.  B.,  n°  4,  p.  110-113. 

(14)  Paleont.  Sin.,  Nell.  Sér.  B,  n°  4,  p.  113. 

(15)  Paleont.  Sin.,  Sér.  B,  vol.  3,  fasc.  3,  p.  305,  pl.  XXXIII,  fig.  7-8.  ; 
pl.  XXXIV,  fig.  1-2,  text.  fig.  33-34. 

(16)  Id.,  p.  311,  pl.  XXXIV,  fig.  3-5,  text.  fig.  34-35. 


— 207  — 


Sur  la  géologie  de  la  butte  Fremecourt  a Cormeilles- 
en-Vexin  ( S.-ET-O .). 

Par  L.  Feugueur. 


Cette  butte  située  au  N.-O.  de  Pontoise,  est  orientée  NO-SE  sur 
5 km.  Elle  est  reliée  aux  buttes  de  Marines  et  de  Rosnes,  à la  base, 
parles  Sables  de  Cresnes.  Elle  se  termine  au  Sud  par  le  canyon  de  la 
vallée  de  la  Viosnes,  rivière  tributaire  de  l’Oise  qui  entaille  le  cal- 
caire grossier  (Lutétien)  sur  toute  son  épaisseur  et  montre  à la  base 
le  sommet  des  sables  de  Cuise. 

Le  détail  géologique  de  cette  butte  est  mal  connu,  il  en  est  d’ail- 
leurs de  même  pour  les  autres  buttes  témoins  de  cette  région  O de 
Paris.  Ce  fait  est  dû  à l’absence  de  coupes  sur  les  flancs  toujours 
boisés  ou  cultivés.  Deux  forages  situés  à Cormeille-en-Vexin,  l’un  au 
château,  l’autre  à l’extrémité  NO  du  village,  nous  ont  donné  quelques 
indications  utiles  'sur  l’épaisseur  et  l’altitude  des  couches,  concor- 
dantes entre  elles,  sauf  pour  les  termes  supérieurs.  D’autre  part 
nous  savons  que  le  gypse  était  exploité  à l’extrémité  NO  de  la  butte, 
à Artimont. 

Un  puits  de  1 m.  30  de  diamètre,  creusé  à Fremecourt  par  la 
Société  Parisienne  pour  l’Industrie  et  déclaré  au  B.  R.  G.  G.  en  vertu 
de  la  loi  du  22  mai  1944  m’a  permis  de  faire  quelques  observations 
intéressantes  sur  la  stratigraphie  et  la  nature  des  couches  traver- 
sées. Les  déblais  étaient  encore  sur  les  lieux  et  les  profondeurs  et 
épaisseurs  m’ont  été  indiquées  par  le  chef-sondeur  sur  la  foi  de  son 
journal  de  sondage. 

Le  puits  est  situé  sur  la  Feuille  Paris  n°  48  NO  près  de  la  route 
Nie  ]NJo  15  au  N du  clocher  de  Fremecourt  : Cood  Lambert  1 X = 
575,  55  ; y = 158,  25  Altitude  + 166  selon  le  Plan  directeur  au 
10.000e. 

*■» 

COUPE  DU  PUITS 

N°  Prof.  Cote  Epais.  Nature  de  la  couche. 

41  0 m.  90  165  m.  10  0 m.  90  Terre  végétale  sableuse  avec 

débris  de  Meulière  à Chara 
medicaginula  et  Limnées. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2,  1948. 


208 


Stampien  (Sables  de  Fontainebleau)  21  m.  75  (de  165,10  à 143,35). 


40 

8 m.  60 

157  m.  40 

7 m.  70 

Sable  jaune. 

39 

12  m.  00 

154  m. 00 

3 m.  40 

Sable  argileux  jaune. 

38 

15  m.  00 

151  m. 00 

3 m.  00 

Sable  jaune  avec  cailloux. 

37 

22  m.  45 

143  m. 55 

7 m.  45 

Sable  jaune. 

36 

22  m.  65 

143  m. 35 

On.  20 

Argile  sableuse  jaune. 

Sannoisien  10  m.  95  (de  143,35  à 132,40) 

35 

22  m.  85 

143  m.  15 

0 m.  20 

Marne  verte. 

34 

24  m.  80 

141  m. 20 

1 m.  95 

Marne  gris-vert. 

33 

25  m.  00 

141  m.  00 

0 m.  20 

Marne  grise. 

32 

26  m.  60 

139  m. 40 

1 m.  60 

Marne  verte. 

31 

27  m.  80 

138  m. 20 

1 m.  20 

Calcaire  gypseux  vert  et  argile 

verte. 

30 

31  m.  30 

134  m. 70 

3 m.  50 

Marne  bleue  ou  verte. 

29 

32  m.  70 

133  m.  30 

1 m.  40 

Marne  blanche. 

28 

33  m.  10 

132  m. 90 

0 m.  40 

Argile  bleue. 

27 

33  m.  60 

132  m. 40 

0 m.  50 

Marne  blanche. 

Ludien  15  m. 

60  (de  132,40  à 116,80). 

26 

45  m.  30 

120  m. 70 

11  m.  70 

Marne  bleue,  blanche  ou  verte 

avec  passage  de  calcaire  mar- 
neux assez  dur  en  bancs  ou  en 

rognons  à cassures  conchoï- 

dales,  écailleuses  et  ondulées. 

25 

47  m.  70 

118  m.  30 

2 m.  40 

Calcaire  gypseux  vert  ou  roux 

par  altération,  ferrugineux, 
plus  ou  moins  sableux. 

24 

48  m.  75 

117  m. 25 

1 m.  05 

Marne  grise  et  argile  verte. 

23 

49  m.  20 

116  m. 80 

0 m.  45 

Argile  bleue  ou  jaune  sableuse. 

Bartonien  (Sables  de  Cresnes)  13  m.  10  (de  116,80  à 103,70). 

22 

50  m.  55 

115  m.  45 

1 m.  35 

Sable  jaune  ferrugineux  avec 

grès  blanc  dur  et  calcaire  blanc. 

21 

56  m.  50 

109  m. 50 

5 m.  95 

Sable  jaunâtre. 

20 

56  m.  90 

109  m. 10 

0 m.  40 

Sable  jaunâtre,  quartzeux,  mi- 

cacé, avec  calcaire  formant 
par  place  un  conglomérat  fria- 
ble de  silex  peu  roulés  souvent 
complètement  altérés,  blancs, 
d’autres  au  contraire  ont  con- 
servé leur  fraîcheur  et  ne  sont 

recouverts  que  d’une  légère 
patine  (aspect  du  sable  de 
rivière)  avec  N.  lœvigatus  très 
roulées. 

19 

62  m.  30 

103  m. 70 

5 m.  40 

Sable  jaune. 

— 209 


Bartonien  (Calcaire  de  Saint-Ouen,  Ducy  etc.)  5 m.  20 
(de  103,70  à 98,50). 


18 

62  m.  80 

103  m.  20 

0 m.  50 

Calcaire  jaunâtre. 

17 

63  m.  30 

102  m. 70 

0 m.  50 

Sable  quartzeux  jaunâtre. 

16 

63  m.  60 

102  m.  40 

0 m.  30 

Calcaire  tendre  blanc. 

15 

64  m.  90 

101  m. 10 

1 m.  30 

Calcaire  blanc  plus  dur. 

14 

66  m.  00 

100  m.  00 

1 m.  10 

Calcaire  marneux  blanc. 

13 

67  m.  50 

98  m.  50 

1 m.  50 

Calcaire  rosâtre  dur. 

Bartonien  inférieur  (Sables  d’Auvers)  6 m.  2Q  (de  98,50  à 92,30). 

12 

67  m.  90 

98  m.  10 

0 m.  40 

Sable  et  grès  blanc  très  dur 
(quartzite). 

11 

68  m.  70 

97  m.  30 

0 m.  80 

Sable  vert. 

10 

68  m.  90 

97  m.  10 

0 m.  20 

Grès  blanc  très  dur. 

9 

69  m.  70 

96  m.  30 

0 m.  80 

Sable  vert. 

8 

71  m.  00 

95  m.  00 

1 m.  30 

Sable  noirâtre  très  fluide,  bou- 
lant. 

7 

73  m.  60 

92  m.  40 

2 m.  60 

Sable  blanc  avec  nombreuses  co- 
quilles et  grès  de  0 m.  30. 

6 

73  m.  70 

92  m.  30 

0 m.  10 

Grès  siliceux  très  dur. 

Lutetien  supérieur  (Caillasses  et  Banc  Vert)  15  m.  60 
(de  92,30  à 77,70) 

5 

78  m.  90 

87  m.  10 

5 m.  20 

Calcaire  dur  en  plaquettes  et 
filets  de  sable  jaune  au  sommet. 

4 

83  m.  00 

83  m.  00 

4 m.  10 

Calcaire  dur  rosâtre,  siliceux 
avec  filets  d’argile  verte. 

3 

85  m.  00 

81  m.  00 

2 m.  00 

Calcaire  avec  poches  de  sable 
jaunâtre. 

2 

89  m.  30 

77  m.  70 

4 m.  30 

Calcaire  dur  siliceux  en  bancs 

avec  argile  verte  ou  brune  en 
lits  continus. 

(empreintes  de  plantes  dans  les 
calcaires). 

Lutetien  supérieur  (Calcaire  grossier  moyen)  (de  77,70  à 76,20). 

1 90  m.  80  76  m.  20  1 m.  50  Calcaire  dur  en  bancs  au  sommet 

et  tendre  à la  base,  trous  avec 
venues  d’eau  abondante  (cir- 
culation). 

Observations  Stratigraphiques  : 

A.  Meulières  de  Beauce  : On  ne.  retrouve  pas  de  meulière  en 
place  sur  la  butte  de  Cormcilles-en-Vexin-Frémécourt,  mais  celle- 
ci  se  retrouve  sur  les  pentes  depuis  le  sommet  de  la  butte  vers  -)- 


— 210  — 


166-164  jusque  sur  les  sables  du  Bartonien  route  de  Marines,  bois  de 
Marines  vers  la  cote  105  et  dans  les  champs  autour  du  Bois  de  la 
Grande  Brosse  à Us  cote  95,  elle  peut  être  comprise  dans  les  éboulis. 
Mais  à Puiseux  près  de  Pontoise  et  à Osny  (SE  de  Cormeilles-en- 
Vexin)  où  elle  est  recouverte  par  un  manteau  de  Limon  des  Plateaux 
et  pénétrée  d’argile  sableuse  sur  1 mètre  environ  d’épaisseur  ; elle 
peut  être  considérée  comme  remaniée  dans  un  dépôt  alluvial  ancien 
(PI)? 

B.  Sables  de  Fontainebleau  : Les  sables  jaunes  avec  cailloux 
de  silex  peu  roulés  sont  visibles  en  affleurement  dans  le  chemin 
creux  qui  relie  le  cimetière  à l’ extrémité  O du  village,  et  plus  bas 
les  sables  jaunâtres  avec  lits  de  sables  ferrugineux  roux. 

On  observe  la  base  des  sables  à la  Glaisière,  située  entre  Arti- 
mont  et  le  Bois  de  Marines.  Je  n’ai  pas  retrouvé  de  niveau  fossilifère. 
La  base  semble  constituée  ici  de  sable  argileux  jaunâtre  ou  verdâtre. 
Ces  sables  argileux  épais  de  plus  d’un  mètre  en  affleurement  à là 
Glaisière  ne  sont  signalés  que  sur  0 m.  20  dans  le  puits,  mais  il 
faut  certainement  leur  rapporter  une  partie  de  la  couche  n°  37  1. 

C.  Calcaire  de  Brie  : Les  calcaires  de  Brie  ou  de  Sannois  ne 
s’observent  plus  dans  le  Vexin,  ils  sont  remplacés  par  des  alternances 
de  marne  blanche,  argile  verte  ou  gris-vert.  Cet  horizon  est  visible 
au  sommet  de  la  glaisière  d’Artimont  (exploitation  actuelle)  où  l’on 
peut  voir  sous  les  sables  argileux  de  la  base  du  Stampien  : une 
couche  de  marne  calcaire  très  blanche  sur  0 m.  30,  marne  blanche  et 
verte  0 m.  10,  et  enfin  0 m.  70  d’argile  verte  passant  latéralement  à 
une  marne  blanche. 

D.  Marnes  Vertes  : Ces  marnes  bien  développées  dans  le  centre 
du  Bassin  de  Paris  (5  m.)  ne  sont  représentées  ici  que  par  1 m.  d’ar- 
gile gris-vert  très  pâle  sans  gypse  ni  fossile.  (Glaisière). 

E.  Glaises  a Cyrènes  : L’horizon  est  bien  développé  à la  Glai- 
sière où  abondent  Cyrena  convexa  Brgnt  et  des  empreintes  de 
Modiola  dans  une  argile  très  verte  avec  gypse  poudreux  donnant  un 
aspect  neigeux  à cette  masse,  visible  sur  1 m.  Ces  argiles  sont  active- 
ment exploitées  pour  colmater  les  berges  de  la  Viosnes. 

F.  Marnes  supra  Gypseuses  : Les  marnes  bleues  et  blanches  qui 
surmontent  la  première  masse  du  gypse  des  environs  de  Paris  sont 
représentées  par  une  série  de  marnes  bleues,  blanches  et  vertes, 
dans  lesquelles  on  trouve  encore  quelques  cristaux  de  gypse. 

G.  Ludien  : Les  couches  de  marne  blanche,  bleue  ou  verte  cor- 
respondent aux  bancs  marneux  et  gypseux  des  environs  de  Paris. 
Les  différents  niveaux  calcaires  sont  plus  ou  moins  gypseux  et  la 

1.  Je  n’ai  pu  examiner  les  échantillons  qu’à  partir  du  n°  26  (reprise  des  travaux 
interrompus  pendant  l’occupation)  sans  voir  les  couches  en  place  pendant  le  travail. 


211 


teneur  en  gypse  de  l’un  d’eux  a été  vraisemblablement  assez  forte 
pour  que  celui-ci  soit  l’objet  d’exploitation  à Artimont,  exploitation 
d’ailleurs  abandonnée  (n°  26  et  25). 

H.  Marnes  a Pholadomyes  : Près  de  Marines  une  assise  argilo- 
sableuse  jaunâtre  surmonte  les  Sables  de  Marines  à Corbula  costata. 
Sow.  et  à l’entrée  de  Grisy-les-Plâtres  j’ai  retrouvé  les  mêmes  cou- 
ches. Ces  couches  sont  considérées  comme  équivalentes  aux  Marnes 
à Pholadomyes. 

I.  Sables  de  Marines  : Visibles  à Marines  (I)-(II)  à Grisy-les- 
Plâtres,  route  de  Cormeilles.  A Grisy,  j'ai  observé  de  haut  en  bas  : 

5)  Argile  sableuse  grise  ou  verte.  ) = Marnes  à Pholadomyes 

4)  Marne  sableuse  blanchâtre.  ) 0 m.  30. 

3)  Sable  quartzeux  micacé  verdâtre  avec  bancs  de  grès 
tendre  à ciment  calcaire  et  calcaire  tendre  en  bancs 
interrompus  et  rognons  gréseux  concrétionnés. 

2)  Sable  quartzeux  verdâtre  très  fossilifère  pétri  de 
Corbula  costata  Sow. 

1)  Sable  blanc  gris  avec  lentilles  de  sable  vert  et  rares  ) Sables  de 

fossiles...  Lucina  gigantea  Desh...  sur  2 m.  ) Cresnes. 

Le  n°  22  du  puits  correspond  aux  couches  2 et  3. 

J.  Sables  de  Cresnes  : à l’extrémité  N-NO  de  la  butte,  on  peut 
observer  l’ensemble  des  sables  dits  de  Cresnes  dans  deux  sablières. 

à)  Sablière  de  Marines  (près  de  la  ligne  de  chemin  de  fer). 

4)  Marnes  argilo-sableuses  = Marnes  à Pholadomyes. 

3)  Sables  de  Marines  à Corbula  costata  Sow,  0 m.  50. 

2)  Sables  sans  fossiles  (faciès  tranquille)  5 à 6 m. 

b)  Sablière  route  de  Bréançon. 

1)  Sables  à stratification  entrecroisés  (faciès  charrié) 1 plus  de 
4 m. 

Nous  avons  remarqué  l’existence,  au  n°  20  de  la  coupe  du  puits, 
d’un  lit  de  silex  peu  roulés  et  plus  ou  moins  altérés  dans  un  sable 
partiellement  calcifié,  épais  de  0 m.  40.  Il  se  situe  donc  stratigra- 
phiquement  entre  les  « Sables  de  Cresnes  » supérieurs  à dépôts 
calmes  et  les  « Sables  de  Cresnes  » inférieurs  à dépôts  charriés.  Ce  lit 
serait  le  témoin  d’une  rupture  d’équilibre  entre  les  deux  dépôts, 
avec  ravinement. 

K.  Calcaire  de  Saint-Ouen  : L’ensemble  des  calcaires  rencon- 
trés dans  cette  région  et  en  particulier  aux  forages  de  Cormeilles-en- 
Vexin  a été  rapporté  aux  calcaires  de  Saint-Ouen  sur  9 m.  20  au 
château  et  5 m.  50  à la  commune.  En  réalité,  l’ensemble  appartient 


Sables  de 
Marines. 


1.  Ce  mot  est  employé  ici  pour  indiquer  des  dépôts  d’eau  agitée. 


— 212  — 


aux  calcaires  de  Ducy,  aux  sables  de  Mortefontaine  et  au  véritable 
calcaire  de  Saint-Ouen. 

...  Le  calcaire  de  Saint-Ouen  a été  observé  sur  0 m.  30  au  Quoniam 
et  les  sables  de  Mortefontaine  sur  0 m.  50.  Le  calcaire  de  Ducy  n’a 
que  0 m.  50  d’épaisseur.  J’ai  retrouvé  celui-ci  à Osny  et  Puiseux  où  il 
a 1 m.  50  et  plus  de  puissance.  Notons  que  l’épaisseur  inconstante  des 
calcaires  de  Saint-Ouen,  vient  du  fait  que  celui-ci  a été  raviné  par  la 
mer  des  sables  de  Cresnes  (II).  L’érosion  maxima  semble  être  loca- 
lisé sur  l’axe  Marines-Quoniam  et  diminue  dans  les  autres  direc- 
tions. 

Je  divise  les  couches  13  et  18  du  puits  en  trois  horizons  : 


K3  Calcaire  Saint-Ouen 0 m.  50 

K2  Sable  de  Mortefontaine 0 m.  50 

Kx  Calcaire  de  Ducy 4 m.  20 


L.  Sables  d’Auvers  : L’épaisseur  des  sables  d’Auvers,  6 m.  20 
dans  le  puits  est  plus  faible  qu’à  Cormeilles  où  ils  ont  été  traversés 
sur  9 m.  50  et  10  m.  95.  Une  partie  de  ces  sables,  plus  ou  moins 
calcifiée  (grès  à ciment  calcaire)  a peut-être  été  comprise  dans  les 
calcaires  de  Ducy. 

L’ensemble  de  ces  sables  peut-être  subdivisé  dans  les  affleure- 
ments : Bois  de  Marines  — Bois  de  la  Brosse  — Osny  — etc.  (III). 
Bien  que  ces  sables  soient  très  fossilifères  dans  le  puits  toute  subdi- 
vision déjà  si  délicate  à suivre  sur  le  terrain  est  à peu  près  impossible 
ici  par  l’étude  des  déblais  qui  sont  quelque  peu  mélangés. 

M.  Calcaire  grossier  Supérieur  : Les  Caillasses,  Banc  Vert, 
et  Calcaire  Grossier  Supérieur  se  retrouvent  tout  au  long  de  la  vallée 
de  la  Viosne  plus  ou  moins  argileux  (argile  verte  du  Banc  Vert)  avec 
des  empreintes  de  plantes.  Le  puits  a été  arrêté  sous  les  dernières 
couches  d’argiles,  vraisemblablement  dans  les  premiers  bancs  du 
calcaire  grossier  moyen  à Orbitolites  complanatus. 

Conclusion.  — Cette  note  bien  que  sommaire  nous  donne  quel- 
ques précisions  sur  cette  butte  peu  connue, 

1°  L’équivalent  marneux  des  calcaires  de  Brie  ou  de  Sànnois  est 
reconnu  sous  les  sables  argileux  de  la  base  du  Stampien. 

2°  La  présence  des  marnes  à Cyrènes  et  faible  épaisseur  des  marnes 
vertes. 

3°  Les  sables  de  Mortefontaine,  séparent  les  calcaires  de  Saint- 
Ouen  très  réduits,  des  couches  de  Ducy  relativement  bien  dévelop- 
pées. 

Notons  enfin  que  le  puits  a été  arrêté  dans  le  calcaire  grossier 
moyen  en  captant  une  circulation  d’eau,  alors  que  les  forages  voi- 
sins de  Cormeilles  ont  été  conduits,  l’un  jusqu’aux  argiles  de  Laon, 
l’autre  dans  le  Cuisien. 


213  — 


Le  premier  alimente  la  commune  en  eau,  mais  s’ensable  rapide- 
ment, et  le  second  ayant  pénétré  dans  les  sables,  après  avoir  traversé 
la  couche  d’argile  n’a  pas  trouvé  d’eau. 

Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

I.  Lemoine  P.  — L’Ile-de-France,  Fasc.  II,  le  Vexin  Français,  mém. 
M.  H.  N.  Paris  1939. 

I.  Morellet  L.  et  J.  — ■ Note  préliminaire  sur  le  Bartonien  de  la  région 
de  Marines  C.  R.  Somm.  S.  G.  F.  n°  14,  p.  171,  1922. 

III.  Feugueur  L.  — Etude  préliminaire  sur  le  Bartonien  de  la  Vallée 
de  la  Viosne.  C.  R.  Somm.  S.  G.  F.  n°  12,  p.  94,  1941. 


214  — 


Contribution  a la  connaissance  géologique  du  socle 

CRISTALLIN  DES  ANDES  DE  L'ÉQUATEUR. 

Par  E.  Aubert  de  la  Rüe. 

Au  cours  d’une  récente  mission  dans  la  République  de  l’Equateur 
(1946-47),  j’ai  eu  l’occasion  de  faire  quelques  observations  de  détail 
intéressant  plus  spécialement  le  socle  cristallin  des  Cordillères 
andines. 

Bien  qu’épars  et  très  fragmentaires,  les  faits  rapportés  ici  peu- 
vent être  d’un  certain  intérêt,  si  l’on  songe  combien  la  géologie 
des  formations  anciennes,  c’est-à-dire  antérieures  au  Tertiaire,  sont 
encore  peu  connues  dans  ce  secteur  des  Andes.  En  effet,  l’attention 
des  géologues  a été  plus  spécialement  retenue,  jusqu’à  présent,  parles 
grands  volcans  récents  dont  les  épanchements  et  les  produits  de  pro- 
jection, d’une  ampleur  considérable,  rendent  précisément  très  déli- 
cates, dans  une  grande  partie  du  territoire  envisagé,  les  investi- 
gations du  socle  sur  lequel  ils  s’appuient. 

Province  d’ Imbabura.  — H y a lieu  d’indiquer,  dans  le  Nord  du 
pays,  la  présence  d’une  zone  de  schistes  satinés  gris  (séricito-schistes), 
assez  faiblement  métamorphiques  mais  extrêmement  plissotés  par 
places.  Ils  ne  m’ont  livré  aucun  fossile  et  leur  âge  demeure  indéter- 
miné. Ces  schistes  satinés  apparaissent  tout  à proximité  de  l’ha- 
cienda  Pimân  (ait.  2.250  m.),  au  km.  15(  de  la  route  d’Ibarra  à 
Tulcân.  On  les  retrouve,  avec  un  développement  plus  considérable, 
à quelque  distance  au  Nord,  entre  San  Alfonso  (1.610  m.)  et  Juncal 
(1.670  m.)  dans  la  vallée  du  Chota,  à la  base  des  pentes  dominant 
la  rive  du  sud  de  ce  cours  d’eau.  Ces  schistes,  parfois  accompagnés 
d’intercalations  quartzitiques,  sont  surmontés  par  des  formations 
volcaniques.  Ils  sont,  en  outre,  plus  ou  moins  cachés  par  des  pla- 
cages de  dépôts  torrentiels  récents.  Le  fait  que  les  torrents  descen- 
dant des  vallées  latérales  roulent,  en  même  temps  que  des  blocs 
de  lave,  de  nombreux  galets  de  schistes,  montrent  que  ceux-ci 
doivent  avoir  une  assez  large  extension  dans  la  région. 

Ces  schistes  gris,  d’un  aspect  banal,  sont  très  comparables  à ceux 
que  j’ai  signalés  autrefois  sur  le  versant  pacifique  de  la  Cordillère 
occidentale  de  Colombie,  notamment  dans  la  vallée  du  Yuruman- 
gui,  et  que  j’attribuais  de  façon  hypothétique  au  Crétacé  1. 

1.  Observations  géologiques  sur  les  vallées  du  Yurumangui  et  du  Naya  (Cordillère 
occidentale  des  Andes  de  Colombie).  Rev.  Géogr.  Phys,  et  de  Géol.  Dynam.  1933,  vol.  VI, 
fasc.  3,  pp.  193-200. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  2, 1948. 


— 215  — 

Province  du  Pichincha.  — Les  laves  andésitiques  du  massif  du 
Pichincha  (4.780  m.)  qui  domine  Quito  à l’Ouest,  sont  localement 
très  riches  en  enclaves  étrangères,  irrégulières,  anguleuses  et  géné- 
ralement petites,  inférieures  à la  taille  du  poing.  Des  blocs  plus  volu- 
mineux s’observent  cependant  occasionnellement.  Toutes  ces 
enclaves  ont  une  coloration  verdâtre  caractéristique  et  se  détachent 
nettement  sur  le  fond  gris  clair  ou  mauve  de  l’andésite  encaissante. 
Elles  proviennent  du  socle  supportant  le  Pichincha.  J’en  ai  examiné 
un  très  grand  nombre,  recueillies  les  unes  un  peu  à l’Est  de  Lloa, 
mais  les  plus  nombreuses  au  lieudit  La  Cantera,  gigantesque  exploi- 
tation de  lave  située  à l’altitude  de  3.000  m.,  aux  portes  de  Quito. 

Les  enclaves  les  plus  nombreuses  se  rapportent  à des  laves, 
andésitiques  également,  mais  appartenant  à une  série  beaucoup  plus 
ancienne.  Elles  sont  porphyriques  et  correspondent  aux  porphy- 
rites  du  Crétacé,  si  développées  sur  le  flanc  ouest  de  la  Cordillère 
occidentale.  D’autres  enclaves  représentent  un  microgabbro  à hypers- 
thène  et  une  pyroxénite  feldspathique,  cette  dernière  entièrement 
recristallisée  et  écrasée,  roches  du  socle  crétacé. 

Le  socle  sur  lequel  se  sont  édifiés  les  grands  volcans  de  la  Cor- 
dillère occidentale  est  visible  au  Sud-Ouest  de  Quito,  à l’altitude 
de  3.000  m.  environ  et  plus  bas.  La  route,  allant  de  la  capitale  à 
Santo  Domingo  de  los  Colorados,  recoupe  pendant  plusieurs  kilo- 
mètres, sur  le  flanc  nord  de  la  haute  vallée  du  rio  Saloya,  ouverte 
dans  les  contreforts  occidentaux  de  l’Atacazo,  un  ensemble  de 
roches  basiques  qui  représentent  ici  l’ossature  de  la  Cordillère.  Des 
serpentines  ont  été  signalées  là  par  Jorge  A.  Ribadeneira  1.  J’ai 
retrouvé  ces  serpentines,  notamment  entre  les  kms.  28  et  32  (de 
Quito),  entre  les  cotes  3.050  et  2.800,  où  la  structure  des  péridotites 
dont  elles  dérivent  est  encore  reconnaissable  par  places.  La  chro- 
mite,  en  grains  disséminés,  assez  abondants  parfois,  est  presque 
toujours  présente.  Je  dois  signaler  l’existence,  en  étroite  relation 
avec  ces  serpentines,  notamment  entre  les  kms.  28,  5 et  29,  5 envi- 
ron, de  gabbros  ultra-leucocrates  qui  sont,  en  fait,  de  véritables  pla- 
gioclasites.  Ces  dernières,  habituellement  à grain  moyen,  deviennent 
localement  pegmatitiques.  On  doit  considérer  ces  plagioclasites 
comme  un  faciès  de  différenciation  des  péridotites  serpentinisées. 

Province  de  El  Oro.  — Immédiatement  à l’Ouest  du  district  auri- 
fère de  Zaruma-Portovelo,  qui  a été  bien  étudié  par  divers  auteurs, 
en  particulier  par  Billingsley  2 et  apparaît  formé  principalement 
de  dacites,  d’andésites  et  de  microdiorites,  fortement  propylitisées 
au  voisinage  des  fractures  fdoniennes,  affleure  un  complexe  plus 

1.  Recursos  minérales  y petroleros  de  la  Republica  del  Ecuador,  in  La  Mineria  y el 
Petroleo  en  el  Ecuador.  Annuario  1942,  128  p.,  Quito. 

2.  Geology  of  the  Zaruma  Gold  District  of  Ecuador.  Trans.  Amer.  Instit.  Min.  and 
Métal.  Engineers.  T.  7 4,  p.  255-275,  1926. 


216  — 


ancien  de  roches  métamorphiques  et  granitiques  qui  ne  semble 
pas  avoir  été  décrit.  Il  offre,  du  moins  dans  le  secteur  restreint  où  j’ai 
eu  l’occasion  de  l’examiner,  cette  particularité  de  ne  montrer  aucun 
phénomène  de  latéritisation,  alors  que  les  formations  aurifères 
voisines  sont  très  profondément  latéritisées.  Mes  observations  inté- 
ressent la  région  à l’Ouest  et  au  Sud  de  Portovelo,  notamment  les 
abords  de  la  route  de  Piedras  à Loja,  entre  les  kms.  66  et  80. 

A moins  d’un  kilomètre  à l’WSW  de  l’agglomération  minière  de 
Portovelo  (cote  650  environ)  apparaissent,  sur  le  versant  nord  de  la 
vallée  du  rio  Amarillo,  des  amphibolites  feldspathiques  qui  limitent 
dans  cette  direction  la  série  volcanique  (Crétacé).  Ces  amphibolites, 
d’origine  certainement  sédimentaires,  sont  bien  rubanées  et  tra- 
versées, par  endroits,  par  de  petites  veines  de  quartz  et  de  pegma- 
tite.  On  les  suit  pendant  quelques  kilomètres,  jusqu’au  point  où  le 
rio  Amarillo  s’unit  au  rio  Calera  pour  former  le  rio  Pindo,  l’un  des 
bras  du  rio  Tumbez  dont  le  cours  inférieur  est  en  territoire  péruvien. 
En  suivant,  à partir  de  ce  confluent,  la  route  de  Piedras  à Loja,  on 
rencontre  au  km.  66  (cote  590),  sur  la  rive  gauche  du  Pindo,  un 
massif  de  granité  à muscovite,  accompagnée  d’un  peu  de  biotite. 
Ce  granité,  très  arénisé  en  surface,  renferme  à l’état  de  puissantes 
enclaves,  des  bancs  de.quartzite  feldspathique  gris  contenant  un  peu 
de  biotite  et  également  des  bancs  d’un  paragneiss  à grain  fin.  Le 
granité  contient  aussi,  çà  et  là,  de  petits  nids  de  quartz  blanc. 

Au  point  où  la  route  de  Loja,  laissant  à droite  le  rio  Pindo  pour 
traverser  le  rio  Ambocas,  rivière  se  jetant  dans  la  précédente  non 
loin  en  aval,  affleurent  des  quartzites  métamorphiques  gris,  à grain 
fin,  montrant  quelques  intercalations  de  paragneiss.  Les  deux  types 
de  roches,  qui  passent  d’ailleurs  toujours  insensiblement  de  l’une  à 
l’autre,  sont  identiques  à celles  mentionnées  plus  haut  sous  forme 
d’enclaves  dans  le  granité,  qui  réapparaît  d’ailleurs  ici,  sous  forme 
de  petits  filons  recoupant  les  formations  métamorphiques. 

En  continuant  à remonter  le  rio  Ambocas,  par  sa  rive  gauche,  on 
voit  se  succéder  les  affleurements  de  quartzite,  alternant  souvent  avec 
des  paragneiss,  ceux-ci  moins  développés,  bien  rubanés  et  fortement 
plissotés  par  endroits.  Des  veines  lenticulaires  de  quartz  blanc,  avec 
quelques  paillettes  de  muscovite,  sont  assez  souvent  visibles  dans  les 
gneiss  que  traversent  également,  en  particulier  au  km.  76  (cote  620), 
quelques  petits  filons  de  pegmatite  à muscovite  et  à tourmaline, 

La  roche  la  plus  intéressante  de  cette  région  est  un  puissant 
dyke  de  microgabbro  quartzifère  à hypersthène,  biotite  et  amphi- 
bole, recoupant  les  roches  métamorphiques  au  km.  73  de  la  route 
de  Loja. 

' Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 

Le  Gérant  : Marc  André. 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  — 25-5-1948 


SOMMAIRE 


Pages 

Actes  administratifs 135 

Communications  : 

F.  Bôlônyi.  Contribution  à la  connaissance  du  nerf  glossopharygien  chez  les 

Primates  . . v 136 

M.  Friant.  Sur  les  affinités  du  Plotus  et  l’interprétation  du  groupe  avien  des 

Stéganopodes  147 

P.  Chabanaud.  Notules  Ichthyologiques  (suite) 150 

J.  J.  Legrand.  Les  Isopodes  terrestres  des  environs  de  Paris.  II.  Liste  des  espèce 

récoltées.  Remarques  écologiques 154 

M.  André.  Une  nouvelle  espèce  d’ Holcothrombidium  (Acarien,  Thromb.) 159 

M.  Vachon.  Quelques  remarques  sur  le  « nettoyage  des  pattes  mâchoires  » et  les 

glandes  salivaires,  chez  les  Pseudoscorpions  (Arachnides) 162 

J.-M.  Démangé.  Notes  sur  la  mue,  l’autotomie  et  la  régénération  chez  une  Scuti- 

gère  (Myriapodes-Chilopodes) 165 

J.-P.  Adam  et  J.  Lepointe.  Recherches  sur  la  morphologie  des  sternites  et  des 

pleurites  des  Mantes 169 

J.  Hamon  et  M.  Ovazza.  Morphologie  thoracique  des  Dermaptères 174 

C.  Delamarre  Deboutteville.  Lepidocyrtus  longithorax  n.  sp.  (Ins.  Collembole) 

récolté  en  Côte  d’ivoire  par  M.  H.  Alibert. . 178 

E.  Fischer-Piette.  Sur  quelques  Mollusques  fluviatiles  du  Sahara  (Aïr,  Itchou- 

ma,  Fezzan) 180 

E.  Buge.  Révision  du  genre  Idmidronea  (Canu  et  Bassler  mss.)  Canu  1919  (Bryo- 

zoa,  Cyclostomata).  II,  Systématique  et  conclusions 183 

M.  Pichon.  Classification  des  Apocynacées  : XV,  genres  Trachelospermumt 

Baissea  et  Oncinotis 190 

J.-L.  Hamel.  Notes  préliminaires  à une  étude  cacyologique  des  Saxifragacées.  I, 

Les  chromosomes  de  Peltiphyllum  peltatum  (Terr.)  Engler  et  de  Beykinia 
tellimoides  (Maxim.)  Engler 198 

G.  Gatinaud.  Position  générique  de  Spirifer  canaliferus  Lamarck  (Brachiopode) 

et  description  d’une  nouvelle  variété 201 

L.  Feugueur.  Sur  la  géologie  de  la  butte  Fremecourt  à Cormeilles-en-Vexin 

(S.-et-O.)  207 

E.  Aubert  de  la  Rüe.  Contribution  à la  connaissance  géologique  du  socle  cris- 
tallin des  Andes  de  l’Equateur 214 


ÉDITIONS 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

36,  HUE  GEOFFROY" SAINT-HILAIRE,  PARIS  Ve 


Archives  du  Muséum  national  d' Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.). 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencé  en  1895). 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  500  fr.,  Étranger,  700  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe  ; un  vol.  230  fr.). 

Publications  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horti  pariensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Nolulæ  Systematicæ.  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909  ; abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Étranger,  150  fr.). 

Revue  française  d’ Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Étranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle 
à Dinard.  (Directeur  M.  E.  Fischer-Piette,  Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Saint-Servan  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  l’Homme.  (Place  du  Trocadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’Entomologie.  (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire  d’ Agronomie  coloniale  ; paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie ; paraît  depuis  1924  ; abonnement  France,  200  fr.,  Étranger, 
260  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  Mme  Allorge,  Laboratoire 
de  Cryptogamie  ; paraît  depuis  1874  ; abonnement  France,  200  fr., 
Étranger,  300  fr.). 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928  ; abonnement  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

Mammalia,  Morphologie,  Eiologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


ABBEVILLE. IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  25-5-1948 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série.  — Tome  XX 


BÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

No  3.  — Avril  1948 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER 
PARIS-V'  •" 


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Le3  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  Irais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu'une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 


TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  25  supplémentaires,  aux  conditions 
suivantes  : 

( Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  1 de  1948 ) 


25  ex.  50  ex. 

4 pages 57  fr.  50  74  fr.  50 

8 pages 65  fr.  75  89  fr.  75 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  commandes  dépassant  50  exemplaires  ne  pourront  être  acceptées 
que  par  autorisation  spéciale  et  à des  prix  supérieurs  à ceux  qui  sont 
mentionnés  sur  le  tarif  ci-dessus. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  L’ABONNEMENT  ANNUEL  : 

France  : 500  fr.  — Étranger  : 700  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l’Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1948.  - N»  3 


366e  réunion  des  naturalistes  du  muséum 

29  avril  1948 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  L.  BERTIN 


DON  D’OUVRAGE 

René  Abrard.  Géologie  de  la  France.  1 vol.  in-8°,  608  p.,  131  fig.,  Paris, 
1948,  Payot,  édit. 

Ce  livre  est  une  mise  au  point  des  données  concernant  la  constitution  et 
la  structure  du  sous-sol  de  notre  pays.  Il  est  non  seulement  une  description 
mais  aussi  une  histoire  géologique  dans  laquelle  une  large  place  est  notam- 
ment réservée  à la  formation  des  chaînes  de  montagnes  et  aux  relations 
entre  les  différents  bassins  sédimentaires. 

Il  est  présenté  sous  la  forme  régionale  en  douze  chapitres  : I,  le  Massif 
armoricain  : II,  le  Massif  Central  ; III,  les  Vosges  et  la  plaine  alsacienne  ; 
IV,  l’Ardenne  et  le  bassin  houiller  du  Nord  de  la  France  ; V,  le  Boulonnais  ; 
VI,  le  Bassin  de  Paris  ; VII,  le  Bassin  aquitanien  ; VIII,  la  Vallée  du 
Rhône  et  les  régions  voisines  ; IX,  les  Pyrénées  ; X,  le  Jura  ; XI,  les  Alpes  ; 
XII,  la  Corse. 

L’auteur  s’est  efforcé  de  maintenir  la  part  égale  entre  la  Stratigraphie, 
la  Tectonique,  la  Pétrographie  et  la  Paléogéographie.  Le  volume  com- 
porte une  abondante  Bibliographie. 


Bulletin  (lu  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


14 


218  — 


COMMUNICATIONS 


Rapport  sur  la  mortalité  et  la  natalité  enregistrées 
au  Parc  Zoologique  du  Bois  de  Vincennes 
PENDANT  L'ANNÉE  1947 

Par  Ach.  Urbain,  J.  Nouvel  et  P.  Bullier. 

A.  — MORTALITÉ 

I.  — • Mammifères. 

L’effectif  du  Parc  Zoologique  qui  était  de  452  têtes  le  1er  jan- 
vier 1947,  est  remonté  à 529  au  31  décembre. 

Le  nombre  total  des  morts,  pendant  l’année  est  de  131  dont  85 
adultes,  46  morts-nés,  nouveaux  nés,  jeunes  de  moins  de  6 mois  ou 
animaux  récemment  importés. 

La  répartition  de  la  mortalité  dans  le  temps  est  donnée  par  le 
tableau  ci-dessous  : 


Janv. 

Ké«r. 

Bars 

Avril 

liai 

Juin 

Jud. 

Août  S Sep'.  : Oct. 

Non 

i 

Adultes  acclimatés...]  5 

8 

22 

5 

4 

8 

5 

3 9 ! 4 

1 

Autres  catégories . . . j 3 

15 

2 

5 

5 

3 

1 

1 | 3 5 

1 

Totaux 8 

23 

24 

10 

9 

11 

6 

Gï 

<M 

2 

Poursuivant  l’étude  statistique  des  variations  de  la  mortalité  au 
cours  de  Tannée,  nous  avons  totalisé  pour  les  années  1943  à 1947 
le  nombre  de  décès  enregistrés  chaque  mois.  Les  résultats  sont  expri- 
més sur  le  graphique  ci-joint  qui  accuse  deux  maxima  : l’un  en 
décembre,  l’autre  en  mars. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


— 219  — 


La  liste  des  pertes  établies  selon  l’ordre  Zoologique  est  la  suivante  : 


7 

6 

5 

4 

3 

2 


Fig.  1.  — Mammifères: 

Variation  saisonnière  de  la  mortalité  moyenne  pendant  5 années  consécutives. 

Ordre  des  Primates. 

Famille  des  Anthropoïdes. 

1.  Chimpanzé  [Pan  troglodytes  (L.) ) , importé  en  juillet  1947. 

Famille  des  Hylobatidés. 

1.  Gibbon  à favoris  blancs  ( Hylobates  concolor  leucogenys  (Ogilby)),  né 
au  Parc  et  âgé  de  15  jours. 

Famille  des  Papioïdés. 

8.  Babouins  ( Papio  papio  (Desm.)),  dont  5 adultes,  2 jeunes  et  1 récem- 
ment importé. 

Ordre  des  Carnivores. 

Famille  des  Canidés. 

5 Renard  ( Vulpes  vulpes  (L.)),  dont  2 adultes  et  3 nouveaux-nés. 

1.  Fennec  (Fennecus  zerda  (Zimm.)). 

1.  Lycaon  (Lycaon  pictus  (Temm.)) 

Famille  des  Ursidés. 

1 Ours  Grizzly  ( Ursus  horribilis  Ord.). 

Famille  des  Hyènidés. 

1 Hyène  tachetée  (Hyaena  crocuta  Erxl). 

Famille  des  Félidés. 

1 Lynx  (Lynx  Lynx  (L.) ) . 

4 Lions  (Felis  leo  L.),  dont  1 nouveau-né. 

5 Panthères  (Felis  pardas  L.). 

Ordre  des  Pinnipèdes. 

Famille  des  Phocidés. 

2 Phoques  (Phoca  vitulina  L.),  récemment  capturés. 


— 220 


Ordre  des  Ongulés. 

Sous-ordre  des  Périssodactyles. 

Famille  des  Equidés. 

1 Zèbre  de  Chapmann  ( Equus  quagga  chapmanni  Layard). 

Sous-ordre  des  Artiodactyles. 

Famille  des  Suidés. 

1 Phacochère  ( Phacochoerus  aethiopicus  Pallas). 

7 Sangliers  d’Europe  (Sus  serofa  L.). 

25  Sangliers  d’Indochine  (Porcula  salviana  Ilodg.),  dont  13  adultes  et 
12  morts-nés. 

Famille  des  Bovidés. 

1 Buffle  de  Roumanie,  espèce  domestique. 

1 Buffle  de  l’Inde  (Bubalus  bubalis  ( L . ) ) . 

3 Chèvres  naines  du  Sénégal,  espèce  domestique. 

5 Mouflons  à manchettes  (Ammotragus  lervia  (Pallas)),  dont  3 adultes, 
1 jeune  et  1 nouveau-né. 

1.  Mouflon  de  Corse  (Ovis  musimon  (Pallas)). 

1 Guib  harnaché  ( Tragelaplius  scriptus  (Pallas)). 

1 Nylgaut.  ( Boselaphus  tragocamelus  Pallas). 

1 Oryx  Algazelle  (Aegoryx  algazel  (Oken)),  nouveau-né. 

I Cob  de  Bufl’on  ( Adenota  kob  (Erxleb.)). 

II  Gazelles  cervicapres  de  l'Inde  ( Antilope  cervieapra  Pallas)  dont 
6 adultes,  1 jeune,  3 nouveaux-nés,  et  1 mort-né. 

5.  Gazelles  Dorcas  ( Gazella  dorcas  ([,.)) 

1 Gazelle  à front  roux  (Gazella  rufi/rons  (Gray)). 

1 Céphalophe  du  Cap  (Sylvicapra  grimmia  (!..)). 

Famille  des  Giraffidés. 

2 Girafes  (Girajja  camelopardalis  (L.)),  dont  1 adulte  et  1 âgée  de 
10  jours,  née  au  Parc. 

Famille  des  Camélidés. 

2 Dromadaires  (Camelus  dromedarius  L.).  dont  1 âgé  de  3 mois. 

2 Lamas  (Lama  glama  glama  L.),  dont  1 mort-né. 

1 Guanaco  (Lama  glama  huanacus  (Molina)),  nouveau-né. 

Famille  des  Cervidés. 

5 Cerfs  de  France  (Cervus  elaphus  L.),  dont  2 adultes  et  3 jeunes. 

1 Chevreuil  (Capreolus  capreolus  (L.)). 

2 Daims  (Dama  dama  (L.)),  dont  1 nouveau-né. 

4 Cerfs  rusa  (Rusa  unicalor  Kerr.),  dont  1 adulte,  1 jeune,  1 nouveau- 

né  et  1 mort-né.  ' 

4 Cerfs  d’Eld  (Rucervus  Eldi  Gulhrje),  dont  1 adulte  et  3 morts-nés. 

4 Cerfs  Axis  (Axis  axis  (Erxleb.)),  dont  3 adultes  et  1 mort-né. 

1 Renne  ( Rangifer  tarandus  L.),  âgée  de  22  jours. 


221  — 


Ordre  des  Rongeurs. 

Famille  des  Hystricidës. 

1 Porc-épic  (Hystrix  cris-lata  L.). 

Famille  des  Caviidés. 

1 Cabiai  (Ilydrochaerus  capybara  Erxleb.). 

Ordre  des  Marsupiaux. 

Famille  des  Macropodidés. 

1 Kangourou  géant  ( Macropus  giganleus  Zimm.). 

1 Kangourou  roux  (Macropus  rujus  Desm.). 

1 Wallabie  de  Benett  ( Macropus  ruficollis  benelli  Wat.). 

Les  causes  de  ces  pertes  ont  été  systématiquement  relevées. 

Pour  les  adultes  : 

La  Tuberculose  reste  l’une  des  principales  ; nous  avons  en  effet 
relevé  des  lésions  de  tuberculose  responsables  de  la  mort  sur  2 ba- 
bouins ( Papio  papio  (Desm.)),  1 lycaon  ( Lycaon  pictus  (Temm.)) 
récemment  importé,  atteint  de  lésions  de  l’appareil  digestif  et  por- 
teur de  curieux  ulcères  tuberculeux  de  l’intestin,  1 cob  de  Buffon 
(Adenota  kob  (Erxleben)),  1 cerf  rusa  ( Rusa  unicolor  Kerr.) 
arthrite  carpienne  gauche,  2 Cerfs  de  France  ( Cervus  elaphus  L.) 
et  1 dromadaire  ( Camelus  dromedarius  L.)  : pleuropneumonie  et 
tubercules  caséeux  des  sommets. 

Comme  nous  le  laissaient  prévoir  nos  observations  de  l’année  précé- 
dente ce  sont  surtout  les  singes  et  les  cervidés  qui  figurent  dans  cette 
liste.  Malheureusement  dans  ces  espèces  les  réactions  à la  tuberculine 
nous  paraissent  pour  l’instant  inutilisables.  Deux  d’entre  nous  en 
ont  fait  l’étude  expérimentale  chez  les  singes  et  au  cours  de  cette 
année  nous  avons  vu  mourir  de  tuberculose  un  Cerf  de  France,  qui 
n’avait  réagi  ni  à l’oculo,  ni  à l’intradermoréaction  et  nous  en  avons 
abattu  un  autre,  qui  avait  réagi  positivement  à ces  deux  épreuves 
et  à l’autopsie  duquel  nous  n’avons  retrouvé  aucune  trace  macros- 
copique d’infection  tuberculeuse. 

Autres  maladies  microbiennes  : 

Le  bacille  de  Malassez  et  Yignal  ( Pasteurella  pseudotuberculosis 
(Eisenberg))  a causé  la  mort  d’un  babouin  ( Papio  papio  (Desm.))  ; 
cette  infection  jusqu’ici  sporadique  est  susceptible  de  prendre  un 
caractère  épidémique,  nous  lui  avons  consacré  ailleurs  une  étude 
spéciale. 

Le  bacille  du  tétanos  ( Clostridium  tetani  (Nicolaïer))  a infecté  un 
jeune  Nylgaut  ( Boselaphus  tragocamelus  Pallas). 

Le  bacille  de  la  nécrose  ( Corynebacterium  necrophorum  Lehman  et 


— 222  — 


Neuman)  a été  retrouvé  sur  une  gazelle  dorcas  ( Gazella  dorcas  (L.)), 
un  céphalophe  ( Sylvicapra  grimmia  (L.)),  un  kangourou  roux  ( Macro- 
pus rufus  Desm.)  : nécrose  de  la  bouche.  Dans  ce  dernier  cas 
l’emploi  local  et  général  de  la  pénicilline  n’a  pas  modifié  l’évolution 
de  l’infection. 

Le  bacille  pyogène  ( Corynebacterium  pyogenes  (Glage))  a causé  la 
mort  de  2 cervicapres  ( Antilope  cervicapra  Pallas). 

Maladies  à virus  : 

Le  typhus  des  carnassiers  de  ménagerie  a causé  en  quelques 
jours  la  mort  de  quatre  panthères  [F élis  pardus  L.)  importées  en 
juillet  et  d’un  lynx  ( Lynx  lynx  (L.))  entré  lui  aussi  depuis  peu  au 
Parc  Zoologique. 

La  préparation  d’un  vaccin  (pulpe  d’organes  formolée)  a permis 
d’enrayer  une  épidémie  analogue  survenue  quelques  temps  après  à 
la  Ménagerie  du  Muséum. 

La  peste  porcine,  vraisemblablement  introduite  par  des  carcasses 
de  porcs  saisies  par  le  service  sanitaire  des  abattoirs  et  utilisées, 
en  raison  du  manque  de  bœuf  et  de  mouton,  pour  l’alimentation  des 
oiseaux,  a causé  la  mort  de  7 sangliers  d’Europe  ( Sus  scrofa  L.)  et 
de  13  sangliers  d’Indochine  ( Porcula  salviana  Hodg.).  Le  sérum 
spécifique  de  l’Institut  Pasteur  jouit,  à l’égard  de  ces  espèces  des 
mêmes  propriétés  qu’à  l’égard  des  porcs  domestiques  : pouvoir  pré- 
ventif certain,  mais  valeur  curative  à peu  près  nulle. 

Maladies  parasitaires  : 

3 gazelles  Dorcas  ( Gazella  dorcas  (L.))  ont  succombé  à une  entérite 
parasitaire  due  à des  Trichostongylidés  de  l’intestin  grêle  associés  à 
des  Trichocéphales  de  la  caillette. 

1 Chimpanzé  (Pan  troglodytes  (Blum.))  importé  en  juillet  a suc- 
combé en  décembre  à une  entérite  parasitaire,  ( Strongyloïdes  ster- 
coralis  (Bavay)  et  œsophagostomes).  Nous  avons  antérieurement 
étudié  cette  infestation,  qui  paraît  fréquente.  3 autres  chimpanzés 
de  même  âge,  également  parasités,  ont  été  traités  avec  succès  par 
absorption  quotidienne  de  0,06  g.  de  violet  de  gentiane  en  pilules 
glutenisées. 

D’autres  helminthes  ont  été  recueillis,  ainsi  que  de  nombreux 
ecto-parasites  mais  aucun  décès  ne  nous  a paru  devoir  leur  être 
attribué. 

Nous  signalerons  cependant  sur  un  renne  ( Rangifer  tarandus  L.) 
la  présence  de  nombreuses  larves  d’hypodermes  ( Oedemagena  tarandi 

(L.)). 

Affections  diverses  : 

Des  lésions  chroniques  du  tractus  gastro-intestinal  sont  respon- 
sables de  la  mort  d’un  babouin  ( Papio  papio  (Desm.))  : inflammation 


— 223  — 


chronique  de  l’intestin  grêle,  d’un  ours  grizzly  âgé  (Ursus  horribilis 
Ord)  : entéro-hépatite  chronique,  d’un  mouflon  à manchettes 
( Ammotragus  lervia  (Pallas))  : duodenite,  d’une  gazelle  de  l’Inde 
(. Antilope  cervicapra  Pallas)  âgée  de  2 mois,  et  d’une  gazelle  à 
front  roux  (Gazella  rufijrons  Gray)  : entérites  diarrhéiques,  d’un 
cerf  axis  (Axis  axis  (Erxleb).)  : entérite  chronique,  d’un  porc-épic 
(. Hystrix  cristata  L.)  : entérite  chronique  et  d’un  cabiai  (Hydrochae- 
rus  capybara  Erxleben)  : entérite  hémorragique. 

Des  lésions  mortelles  aiguës  de  ces  mêmes  organes  ont  été  observées 
sur  une  hyène  tachetée  (Hyaena  crocuta  Erxleb.)  : obstruction  de 
l’œsophage  et  gangrène  peri-œsophagienne,  un  zèbre  de  Chapmann 
(. Equus  quagga  chapmanni  Layard)  : congestion  intestinale  aiguë, 
un  buffle  de  l’Inde  ( Bubalus  bubalis  (L.))  : obstruction  du  feuillet, 
deux  chèvres  naines  du  Sénégal,  un  lama  ( Lama  glama  glama  L.)  et 
un  daim  ( Dama  dama  (L.))  : indigestions  du  rumen,  une  gazelle 
dorcas  ( Gazella  dorcas  (L.))  : abcès  du  rumen  provoqué  par  un  corps 
étranger,  un  cef  axis  (Axis  axis  (Erxleb.))  : péritonite  consécutive  à 
un  abcès  gangréneux  post  diaphragmatique  intéressant  la  rate  et  le 
rumen  et  dû  à un  corps  étranger. 

Un  cas  de  péritonite  mortelle  consécutif  à une  hernie  a été  observé 
sur  une  gazelle  de  l’Inde  (Antilope  cervicapra  Pallas). 

Une  hépatite  chronique  sclérosante  a été  constatée  chez  un  kan- 
gourou de  Bennett  (Macropus  ruficollis  benetti  Wat.). 

Des  lésions  de  néphrite  chronique  accompagnées  d’abcès  du  foie 
ont  été  retrouvées  sur  une  panthère  âgée  (Felis  pardus  L.). 

Un  chevreuil  (Capreolus  capreolus  (L.))  est  mort  cachectique,  sans 
lésions  apparentes,  c’est  une  constatation  fréquente  dans  cette 
espèce  qui  est  difficilement  conservée  en  captivité.  Il  s’agit  pro- 
bablement d’une  carence  alimentaire  que  nous  ne  savons  pas  com- 
penser. 

Deux  lionceaux  (Felis  leo  L.),  nés  au  Parc  sont  morts  après  avoir 
présenté  des  symptômes  de  polynévrite  puis  de  myelite,  l’inocula- 
tion de  substance  nerveuse  dans  le  cerveau  et  la  chambre  antérieure 
de  l’œil  d’un  jeune  chien  et  de  deux  jeunes  chats  est  restée  sans 
résultat. 

Traumatismes  et  accidents  divers  : 

Deux  jeunes  babouins  (Papio  papio  (Desm.))  ont  été  victimes  de 
luttes  avec  leurs  semblables,  un  jeune  lionceau  (Felis  leo  L.)  s’est 
noyé,  deux  renards  (Vulpes  vulpes  (L.))  et  un  fennec  (Fennecus  zerda 
(Zimm.))  ont  été  mortellement  blessés  par  leurs  semblables,  un  pha- 
cochère (Phacochoerus  aethiopicus  (Pallas))  a succombé  à une 
fracture  des  maxillaires  supérieurs  survenue  au  cours  de  sa  capture, 
une  portée  de  12  sangliers  d’Indochine  (Porcula  salviana  Hodg.) 
tués  par  un  mâle  introduit  par  erreur  dans  l’enclos  de  la  laie,  une 


— i 224  — 

chèvre  naine,  blessée  par  un  zèbre  est  morte  de  péritonite  trauma- 
tique, trois  mouflons  à manchettes  ( Ammotragus  lervia  (Pallas)) 
sont  tombés  de  leur  parc,  un  mouflon  de  Corse  ( Ovis  musimon 
(Pallas)),  a été  blessé  dans  le  troupeau,  une  gazelle  de  l’Inde  ( Antilope 
cervicapra  Pallas),  blessée  à la  hanche,  succombe  à une  infection 
secondaire  de  sa  plaie,  deux  autres  meurent  de  péritonite  trauma- 
tique, un  cerf  axis  (Axis  axis)  Erxleb))  : fracture  du  segment  radio- 
cubital,  un  cerf  rusa  ( Rusa  unicolor  Kerr)  : fracture  du  métacarpe, 
une  biche  d’Eld  ( Rucervus  Eldi  Guthrie)  : infection  gangréneuse  de 
plaies  accidentelles,  un  kangourou  géant  ( Macropus  giganteus 
Zimm.)  : fracture  du  tibia. 

Les  causes  de  la  mort  sont  enfin  restées  imprécises  pour  une  girafe 
( Giraffa  camelopardalis  (L.)),  qui  a présenté  pendant  quelques  jours 
une  démarche  anormale,  puis  n’a  pu  se  relever,  pour  un  jeune  droma- 
daire ( Camelus  dromedarius  L.)  mort  soudainement  à l’âge  de 
3 mois,  pour  un  babouin  (Papio  papio  (Desm.))  récemment  importé, 
pour  deux  phoques  ( Phoca  vitulina  L.)  récemment  capturés. 


11.  — Oiseaux. 

L’effectif  qui  était  au  1er  janvier  1947  de  421  tètes  a atteint  le 
31  décembre  le  chiffre  de  527. 

Le  nombre  total  des  morts  pendant  l’année  est  de  83.  Il  se  décom- 
pose en  42  adultes,  15  jeunes  et  26  sujets  récemment  importés.  La 
répartition  mensuelle  des  décès  est  indiquée  dans  le  tableau  ci- 
dessous  : 


Janv. 

For. 

Mars 

Avril 

«ai 

juin 

Juil. 

Août 

Fep». 

Otl. 

Sot. 

Déc. 

3 

3 

Adultes  acclimatés . . 

5 

5 

5 

2 

5 

4 

1 

2 

3 

5 

1 

2 

Import,  récentes.... 

1 

— 

7 

4 

9 

1 

1 

1 

1 

Jeunes  

— 

— 

— 

9 

2 

— 

1 

— 

3 

— 

Totaux 

6 

5 

5 

9 

18 

15 

2 

4 

4 

9 

3 

L’étude  statistique  des  variations  de  la  mortalité  au  cours  de 
l’année,  portant  sur  les  totaux  mensuels  de  1943  à 1947,  indique  un 


— 225  — 


maximum  de  mars  à mai  et  un  minimum  en  septembre.  La  courbe 
obtenue  est  très  semblable  à celle  de  l’année  précédente. 

7 
B 
S 

4 

5 
l 
1 

Fig.  2.  — Oiseaux. 

Variation  saisonnière  de  la  mortalité  moyenne  pendant  5 années  consécutives. 

La  liste  des  oiseaux  morts  pendant  l’année,  établie  selon  l’ordre 
zoologique,  est  la  suivante  : 

Ordre  des  Strthioniformes. 

Famille  des  Struthionidés. 

1 Autruche  ( Struthio  camelus  L.). 

Famille  des  Rheidés. 

2 Nandous  ( Rhea  americana  (L.)). 

Famille  des  Dromicéiidés. 

1 Emeu  ( Dromiceius  Novae-Hollandiae  (Latham)). 

Ordre  des  Pélécaniformes. 

Famille  des  Phalacrocoracidés. 

1 Cormoran  (Phalacrocorax  carbo  L.). 

Ordre  des  Ciconiiformes. 

Famille  des  Ardeidés. 

15  Hérons  cendrés  (Ardea  cinerea  L.). 

1 Hcron  garde-bœuf  (Bubulcus  ibis  (L.)). 

2 Aigrettes  garzettes  ( Egrelta  garzetta'  (L.)). 

Famille  des  Threskiornithidés.  t 

1 Ibis  à tête  noire  (Threskiornis  melanocepliala  (Latham)). 

Famille  des  Ciconiidés. 

4 Cigognes  blanches  ( Ciconia  ciconia  (L.)). 

Ordre  des  Anseriformes. 

Famille  des  Anatidés. 

2 Cygnes  sauvages  (Cygnus  cygnus  (L.)). 

1 Cygne  de  Bewick  ( Cygnus  Bewickii  Yarrel). 


226  — 


1 Cygne  muet  ( Cygnus  olor  (Gmelin)). 

1 Oie  des  moissons  [Anser  fabalis  (Latham)). 

1 Oie  des  neiges  (Chen  hyperborea  (Pallas)). 

2 Oies  d’Egypte  ( Alopochen  aegyptiaca  (L.) ) . 

1 Oie  barrée  ( Eulabeia  indica  (Latham)). 

1 Bernache  aux  ailes  bleues  ( Cyanochen  cyanopterus  (Rupp.)). 
1 Casarca  roux  ( Casarca  jerruginea  (Pallas)). 

I Casarca  hybride  ( Casarca  jerruginea  (Pallas)  ?) 

II  Canards  sauvages  ( Anas  platyrhynchos  L.). 

1 Canard  Khaki-Campbell  (espèce  domestique). 

1 Tadorne  de  Belon  ( Tadorna  tadorna  (L.)). 

5 Sarcelles  d’Hiver  [Anas  crecca  L.). 

Ordre  des  Galliformes. 

Famille  des  Phasianidés. 

2 Paons  ordinaires  ( Pavo  cristalus,  L.). 

1 Perdrix  gambra  ( Alectoris  barhara  (Bonn.)). 

Famille  des  Nïimididés. 

1 Pintade  blanche  [Numida  galeata  Pallas),  var.  : alba. 

1 Pintade  du  Maroc  ( Numida  sabyi  Hartert). 

Famille  des  Mèlêagridés. 

7 Dindons  sauvages  (Meleagris  gallopavo  L.). 

Ordre  des  Gruiformes. 

Famille  des  Gruidés. 

2 Grues  couronnées  [Balearica  pavonina  (L.)). 

Famille  des  Rallidés. 

1 Poule  d’eau  { Gallinula  chloropus  (L.)). 

1 Foulque  noire  ( Fulica  atra  L.). 

Ordre  des  Columbiformes. 

Famille  des  Columbidés. 

4 Tourterelles  à collier  (Streplopelia  decaocto  (Friv.)). 

Ordre  des  Falconiformes. 

Famille  des  Falconidés. 

2 Buses  variables  ( Buteo  buteo  (L.)). 

Ordre  des  Psittaciformes.  ■ 

Famille  des  Psittacidés. 

1 Perruche  ondulée  (Melopsittacus  undulatus  (Shaw)). 

Ordre  des  Caraciiformes. 

Famille  des  Bucerotidés. 

1 Calao  d’Abyssinie  [Bucorvus  Abyssiniens  (Bodd.)). 


— 227 


Ordre  des  Passeriformes. 

Famille  des  Corvidés. 

1 Corneille  noire  (Corvus  corone  L.). 

La  recherche  systématique  des  causes  de  la  mort  a donné  les 
résultats  suivant  : 

A.  Maladies  infectieuses.  Des  lésions  de  tuberculose  généralisée 
ont  été  constatées  sur  un  Paon  à col  bleu  ( Pavo-cristatus  L.)  et 
2 dindons  sauvages  ( Meleagris  gallopavo  L.).  Des  lésions  de  tuber- 
culose localisées  au  foie  et  à la  rate  ont  été  retrouvées  sur  une  oie 
d’Egypte  ( Alopochen  aegyptiaca  (L.))  et  une  pintade  blanche  ( Numida 
galeata  Pallas)  var.  : alba.) 

Contrairement  aux  années  précédentes  nous  n’avons  observé 
aucun  autre  cas  de  maladie  infectieuse  imputable  à des  microbes 
figurés  ou  à des  virus  filtrables  connus. 

B.  Maladies  parasitaires  : En  dehors  des  ectoparasites  qui  feront 
l’objet  d’une  étude  spéciale  nous  n’avons  à signaler  que  trois  cas 
d’Aspergillose  observés  sur  une  oie  des  neiges  [Chen  hyperborea 
(Pallas)),  sur  une  oie  des  moissons  ( Anser  fabalis  (Latham))  et  une 
foulque  noire  ( Fulica  atra  L.). 

C.  Lésions  organiques  mortelles  non  rattachées  à une  étiologie  micro- 
bienne ou  parasitaire  : 

a)  les  lésions  du  tractus  digestif  sont  les  plus  nombreuses.  La  plu- 
part, de  nature  chronique,  ont  été  observées  sur  des  sujets  âgés,  ce 
sont  : un  ibis  à tète  noire  ( Threskiornis  melanocephala  (Latham))  : 
entérite  chronique,  un  canard  khaki  Campbell  : entérohépatite 
chronique,  un  dindon  sauvage  ( Meleagris  gallopavo  L.)  : inflamma- 
tion chronique  des  cæcums,  une  grue  couronnée  ( Balearica  pavonina 
(L.))  : entérite  hémorragique,  un  calao  d’Abyssinie  ( Bucorvus  Abyssi- 
nicus  (Bodd.))  : inflammation  chronique  de  l’intestin  grêle,  un  canard 
sauvage  ( Anas  platyrhynchos  (L.))  et  une  tourterelle  ( Streptopelia 
decaocto  (Friv.))  : entérites  chroniques. 

(' Cygnus  bewickii  (Yarrel))  : néoformations  osseuses  dans  le  paren- 
chyme hépatique,  une  oie  barrée  ( Eulabeia  indica  (Latham))  : 
sclérose  du  foie,  un  tadorne  ( Tadorna  tadorna  (L.))  : abcès  nécro- 

b)  des  lésions  du  foie  ont  été  observées  sur  un  cygne  de  Bewick 
tiques,  un  canard  sauvage  ( Anas  platyrhynchos  L.)  : dégénérescence. 

c)  des  lésions  de  l’appareil  circulatoire  qui  concernent  comme  les 
précédentes  des  oiseaux  âgés,  ont  été  observées  sur  une  buse  ( Buteo 
buteo  (L.))  : myocardite  chronique,  un  casarca  roux  ( Casarca  ferru- 
ginea  (Pallas))  : myocardite  et  péricardite,  un  canard  sauvage  (Anas 
platyrhynchos  L.)  : myocardite  et  néphrite  chronique. 


228  — 


d)  des  lésions  rénales  ont  été  relevées  sur  une  bernache  aux  ailes 
bleues  ( Cyanochen  cynaopterus  (Rupp.))  : néphrite  chronique  et 
dépôts  d’urates  dans  les  sacs  aériens  et  sur  le  péricarde,  un  canard 
sauvage  (Anas  platyrhynchos  L.)  : sclérose  des  reins,  un  casarca 
hybride  ( Casarca  ferruginea  (Pallas))  et  un  héron  garde-bœuf  ( Bubul - 
eus  ibis  (L.))  : néphrite  chronique  et  abondants  dépôts  blanchâtres 
sur  tous  les  organes  abdominaux,  une  pintade  du  Maroc  ( Numida 
sabyi  Ilartert)  : néphrite  aiguë  et  péritonite. 

e)  lésions  diverses  : sous  cette  rubrique  nous  rangerons  : un  dindon 
sauvage  ( Meleagris  gallopavo  L.),  né  au  Parc  et  âgé  de  10  mois, 
atteint  de  rachitisme,  un  paon  ordinaire  ( Pavo  cristatus  L,)  qui  a 
succombé  à des  plaies  nécrotiques  de  la  face,  une  aigrette  garzette 
( Egretta  garzetta  (L.)),  dont  le  cadavre  cachectique  ne  portait  que  de 
légères  traces  d’entérite,  deux  tourterelles  ( Streptopelia  decaocto 
(Friv.))  atteintes  de  péritonite  et  un  émeu  ( Dromiceius  Novae-Hol- 
landiae  (Latham))  qui  a la  suite  d’une  infection  diphtérique  a présenté 
des  troubles  graves  de  la  locomotion. 

D.  Traumatismes  mortels.  Une  autruche  ( 'Struthio  camelus  L.) 
s’est  fracturé  le  fémur  droit,  une  grue  couronnée  ( Balearica  pavo- 
nina  (L.))  : fracture  de  l’humérus  droit,  une  perruche  ondulée  ( Melop - 
sittacus  undulatus  (Shaw)),  plaie  pénétrante  du  thorax,  une  corneille 
noire  (Corvus  corone  L.)  fracture  dè  la  2e  vertèbre  cercivale,  une 
poule  d’eau  ( Gallinula  chloropus  (L.))  : fracture  du  tibia  gauche,  une 
oie  d’Egypte  ( Alopochen  aegyptiaca  (L.)),  une  tourteterelle  ( Strepto- 
pelia decaocto  (Friv.))  et  une  buse  ( Buteo  buteo  (L.))  blessées  mortelle- 
ment par  des  animaux  de  leur  espèce  vivant  avec  elles.  A cette 
liste  nous  devons  ajouter  deux  dindons  sauvages  ( Meleagris  gallo- 
pavo L.)  tués  par  un  renard  venu  de  l’extérieur. 

E)  Oiseaux  morts  au  Parc  peu  après  leur  éclosion  pour  des  causes 
diverses  : 2 nandous  ( Rhea  americana  (L.))  âgés  de  10  jours,  4 cigo- 
gnes blanches  ( Ciconia  ciconia  (L.))  âgées  de  1 à 5 jours,  2 cygnes  sau- 
vages ( Cygnus  cygnus  (L.))  âgés  de  deux  jours,  un  dindon  sauvage 
( Meleagris  gallopavo  L.)  âgé  de  5 jours  et  5 canards  sauvages  ( Anas 
platyrhynchos  L.)  âgés  de  moins  de  15  jours. 

F)  Animaux  importés  et  morts  pendant  leur  acclimatement,  ou  nés 
au  parc  et  morts  peu  après  avoir  été  introduits  dans  les  collections  : 

Un  cormoran  (Phalacrocorax  carbo  L.)  mort  quelques  jours  après 
son  arrivée,  15  hérons  cendrés  ( Ardea  cinerea  L.),  jeunes,  récemment 
capturés  en  Vendée,  une  aigrette  garzette  ( Egretta  garzetta  (L.)) 
récemment  importée  d’Afrique  du  Nord,  un  cygne  muet  ( Cygnus  olor 
(Gmelin))  récemment  capturé  sur  les  côtes  de  la  Manche,  2 canards 
sauvages  ( Anas  platyrhynchos  L.)  nés  au  Parc,  5 sarcelles  d’Hiver 
( Anas  crecca  L.)  importées  de  Hollande,  et  une  perdrix  ( Alectoris 
barbara  (Bonn.))  importée  d’Algérie. 


229 


I!  — NATALITÉ 

Le  nombre  des  naissances  obtenues  au  Parc  Zoologique  pendant 
l’année  1947  est  supérieur  au  chiffre  moyen  annuel  que  nous  avons 
précédemment  établi  : il  est  de  134  mammifèrse  et  de  54  oiseaux. 
Ces  naissances  énoncées  dans  l’ordre  zoologique  sont  les  suivantes  : 

Ordre  des  Primates. 

Famille  des  Hylobatidés, 

1 gibbon  à favoris  blancs  ( Hylobates  concolor  leucogenys  (Ogilby)). 

Famille  des  Papioïdés. 

9 Babouins  ( Papio  papio  (Desm.)). 

Ordre  .des  Carnivores. 

Famille  des  Canidés. 

3 Renards  ( Vulpes  vulpes  (L.) ) . 

5 Loups  (Canis  lupus  L.). 

Famille  des  Félidés. 

1 Lion  ( Felis  leo  L.). 

Ordre  des  Ongulés. 

Sous-ordre  des  Artiodactyles. 

Famille  des  Hippopotamidés. 

1 Hippopotame  amphibie  ( Hippopotamus  amphibius  L.). 

Famille  des  Suidés. 

4 Sangliers  d’Europe  ( Sus  scroja  L.). 

18  Sangliers  d’Indo-Chine  (Porcula  salviana  Hogdson). 

Famille  des  lloaidés. 

1 Buffle  de  Roumanie,  espèce  domestique. 

1 Buffle  de  l’Inde  ( Bubalus  bubalis  (L.)). 

1 Buffle  brachycère  ( Syncerus  cajjer  nantis  (Boddaert)). 

21  Chèvres  naines  du  Sénégal,  espèce  domestique, 

15  Mouflons  de  Corse  (Ovis  musimon  (Pallas)). 

3 Mouflons  à manchettes  (Ammotragus  lervia  (Pallas)). 

3 Nylgauts  [Boselaphus  Iragocamelus  Pallas). 

I Oryx  algazelle  (Aegoryx  algazel  (Olcen)). 

II  Antilopes  cervicapres  de  l’Inde  ( Antilope  cervicapra  Pallas). 

Famille  des  Giraffidés. 

1 Girafe  ( Girajfa  Camelopardalis  (L.)). 

Famille  des  Camélidés. 

3 Lamas  ( Lama  glama  glama  L.). 

'(3  Guanacos  (Lama  glama  huanacus  (Molina)). 


— 230  — 


Famille  des  Cervidés. 

6 Cerfs  axis  (Axis  axis  (Erxleben)). 

4 Cerfs  de  France  ( Cervus  elaphus  L.). 

4 Cerrfs  d’Eld  (Rucervus  Eldi  Guthrie). 

4 Cerfs  rusa  ( Rusa  unicolor  Kerr.). 

5 Daims  (Dama  dama  (L.)). 

1  Cervule  muntjac  (Muntiacus  muntjac  Zimm.j. 

1 Renne  (Rangifer  tarandus  L.). 

II.  — Oiseaux. 

Ordre  des  Struthioniformes. 

Famille  des  Rliéidés. 

2 Nandous  blancs  (Rhea  americana  (L.)]. 

Ordre  des  Ciconiiformes. 

Famille  des  Cinoniidés. 

4 Cigognes  blanches  (Ciconia  Cicônia  (L.)). 

/ Ordre  des  Ansériformes. 

3 Cygnes  muets  (Cygnus  olor  (Gmelin)). 

9 Cygnes  musiciens  (Cygnus  cygnus  (L.)). 

2 Bernaches  nonettes  (Rranta  leucopsis  (Bechstq. 

17  Canards  sauvages  ( Anas  platyrhynclios  L.). 

1 Canard  siffleur  (Mareca  penelope  (L.)). 

7 Canards  de  Barbarie,  espèce.. domestique. 

Ordre  des  Galliformes. 

Famille  des  Phasianidés. 

3 Paons  bleus  (Pavo  cristatus  L.). 

Famille  des  Meleagridés. 

(i  Dindons  sauvages  d’Amérique  (Meleagris  gallopavo  L.). 

Parmi  les  naissances,  les  plus  intéressantes  sont  celle,  d’un  gibbon 
à favoris  blancs,  issu  d’un  couple  pluripare  mais  qui  n’a  malheureu- 
sement pas  été  élevé  ; celles  des  babouins  qui,  non  seulement,  com- 
pensent les  pertes  survenues  dans  l’effectif  pendant  l’année,  mais 
augmentent  l’importance  de  celui-ci  ; celle  de  l’hippopotame  amphi- 
bie, né  d’une  femelle  importée  d’Afrique  en  1935  et  d’un  mâle 
né  lui-même  dans  un  parc  zoologique  étranger. 

Rappelons  que  le  même  couple  nous  avait  déjà  donné  en  1945  un 
premier  produit,  que  nous  n’avions  malheureusement  pas  pu  élever. 

La  reproduction  des  mouflons  de  Corse,  des  nylgauts,  des  lamas, 
des  guanacos,  des  sangliers,  des  loups  et  de  quelques  cervidés  est 


231  — 


suffisante  pour  permettre  d’offrir  certains  de  ces  animaux  en  échange 
à d’autres  organisations  zoologiques  et  d’enrichir  ainsi  nos  propres 
collections  en  espèces  nouvelles. 

Les  éclosions  d’oiseaux  sont,  au  Parc  zoologique  beaucoup  plus 
rares  et  beaucoup  plus  difficiles  à obtenir  que  les  naissances  de 
mammifère^,  cela  provient  de  ce  que  les  conditions  éthologiques  de 
la  nidation  et  de  l’élevage  des  jeunes  oiseaux  sont  beaucoup  plus 
strictes  que  celles  de  l’accouplement  et  de  l’allaitement  des  mammi- 
fères. Ce  qui  montre  que  l’oiseau  dépend  plus  étroitement  de  son 
milieu  que  le  mammifère.  D’autre  part  la  vie  captive  l’éloigne  davan- 
tage de  son  comportement  naturel.  La  proximité  des  visiteurs  et  la 
diversité  des  espèces  qui  vivent  dans  un  même  enclos  sont  des  condi- 
tions défavorables  à la  reproduction.  Toute  action  directe  sur  le 
couple,  ou  sur  le  nid  est  difficile  et  le  résultat  qu’on  en  attend  reste 
souvent  incertain. 

En  résumé:  les  traumatismes  accidentels  et  la  tuberculose  restent 
pour  les  mammifères  comme  pour  les  oiseaux,  les  causes  de  mort  les 
plus  importantes. 

La  peste  porcine  et  le  typhus  des  carnassiers  de  ménagerie  ont 
été  les  seules  maladies  épidémiques  observées  pendant  l’année. 

Malgré  les  pertes  dues  à ces  causes,  les  naissances,  la  reprise  des 
échanges  internationaux  et  des  relations  avec  les  territoires  d’Outre- 
Mer  nous  ont  permis  d'accroître  nos  effectifs,  appauvris  pendant  ces 
dernières  années  et  de  redonner  à nos  collections  une  grande  partie 
de  la  valeur  qu’elles  avaient  en  1939. 

Laboratoire  d’ Ethologie  des  Animaux  sauvages,  Muséum  National  d' Histoire 
Naturelle. 


— 232  — 


Teneur  en  magnésium  du  sérum  et  du  plasma  de  quelques 

Mammifères. 

Par  Ach.  Urbain  et  M.  A.  Pasquier. 

Le  magnésium  élément  biogénétique  important  indispensable  aux 
manifestations  de  la  vie  comme  l’a  souligné  M.  Javillier  1 ne 
saurait  être  omis  dans  une  recherche  systématique  des  éléments 
minéraux  du  sang.  Il  nous  a donc  paru  indispensable  de  compléter 
l’étude  précédemment  entreprise  sur  la  teneur  du  sang  de  quelques 
mammifères,  en  sodium  2,  potassium  3 et  calcium  4,  par  l’étude  de 
cet  autre  cation. 

Le  dosage  du  magnésium  dans  le  sérum  humain  ne  paraît  pas 
avoir  donné  lieu  à de  nombreux  travaux  mais  nous  trouvons  cepen- 
dant une  étude  sur  les  variations  physiologiques  de  cet  élément 
faite  par  Velluz  5.  La  teneur  du  magnésium  dans  le  sérum  de 
l’animal  ne  nous  est  donnée  que  par  quelques  rares  travaux  sur  les 
éléments  minéraux  du  sang  du  bœuf  par  Briggs  6 et  Robinson 
et  Huffman  7 et  du  chien  par  Whelan  8. 

Nos  dosages  ont  été  effectués  sur  du  sérum  et  du  plasma  en  nous 
servant  de  la  technique  de  Glomaud  9 adaptée  par  Velluz  10  au 
dosage  du  sérum  sanguin. 

Les  résultats  de  nos  dosages  sont  consignés  dans  le  tableau 
suivant. 

L’examen  de  ce  tableau  nous  permet  de  formuler  les  conclusions 
suivantes  : 

1°  La  teneur  en  magnésium  paraît  sensiblement  la  même  dans  le 
sérum  et  le  plasma,  et  a une  valeur  relativement  constante,  voisine 
de  celle  de  l’homme. 

2°  Chez  les  animaux  envisagés  le  magnésium  varie  entre  0 gr.  019 
et  0 gr.  030  par  litre  pour  le  sérum,  à l’exception  des  sangliers,  et 
surtout  de  l’ours  blanc  où  l’on  trouve  une  valeur  plus  élevée. 

1.  Javillier  M.,  Bull.  soc.  Ch.  Biol.,  XII,  1930,  p.  709. 

2.  M.  A.  Pasquier,  C.  B.,  209,  1939,  p.  360. 

3.  Urbain  Ach.  et  Pasquier  M.  A.,  C.  B.,  213,  1941,  p.  83. 

4.  Pasquier  M.  A.,  Bull.  Mus.,  XIX,  1946,  p.  249. 

5.  Velluz  L.  et  Velluz  J.,  C.  R.  Soc.  Biol.,  CXII,  1934,  p.  417. 

6.  Briggs  A.  P.,  J.  Biol.  Chem.,  52,  1922,  p.  354. 

7.  Robinson  C.  S.  et  Huffman  C.  F.,  J.  Biol.  Chem.,  67,  1926,  p.  235. 

8.  Whelan  M.,  J.  Biol.  Chem,  63,  1925,  p.  590.  . 

9.  Gi.omaud,  Journ.  Phar.  Chim.,  19,  1934,  p.  14. 

10.  Velluz  L.,  C.  R.  Soc.  Biol.,  CXV,  1934,  p.  253. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


233 


TENEUR  EN  MAGNÉSIUM  DU  SÉRUM  ET  DU  PLASMA 

(exprimé  en  grammes  par  litre). 


Nombre 

d’animaux 

Sérum 

Plasma 

Min. 

Max. 

Moy.j 

Min. 

Max. 

Moy. 

I.  Ongulés. 

Bovidés. 

Caprinés. 

Mouton 

5 

0,027 

0,032 

0,029 

0,021 

0,032 

0,024 

Chèvre  naine  du  Sénégal  (Capra  hircus  L.), 

8 

0,020 

0,033 

0,030 

0,021 

0,030 

0,023 

Mouflon  de  Corse  ( Ovis  musimon  Pallas) . . 

6 

0,022 

0,031 

0,027 

0,025 

0,029 

0,028 

Mouflon  à manchettes  [Ammotragus  lervia 

L.) 

4 ' 

0,023 

0,030 

0,026 

0,021 

0,026 

0,024 

Antilopinés. 

Gazelle  de  l’Inde  ( Antilope  cervicapra  Pal- 

las) 

4 

0,022 

0,035 

0,026 

0,018 

0,023 

0,021 

Camélidés. 

Lama  ( Lama  glama  L.) 

7 

0,020 

0,028 

0,024 

0,025 

0,030 

0,027 

Cuanaco  [Lama  glama  huanacus  (Molina). 

5 

0,019 

0,027 

0,024 

0,020 

0,034 

0,031 

Alpaca  (Lama  al  paca  L.) 

4 

0,01 8 

0,021 

0,019 

0,025 

0,026 

0,024 

Dromadaire  (Camelus  dromedarius  L.) . . 

5 

0,023 

0,026; 

0,025 

0,019 

0,030 

0,028 

Cervidés. 

Cerf  de  France  (Cervus  elaphus  L.) 

6 

0,022 

0,024 

0,023 

0,024 

0,026 

0,025 

Cerf  pseudaxis  (Cervus  pseudaxis  Gray) . . 

5 

0,023 

0,026 

0,024 

0,018 

0,024 

;0,020 

Cerf  cochon  (Cervus  porcinus  Zim.) 

4 

0,024 

0,029 

0,028! 

0,021 

0,027 

0,025 

Cerf  axis  ( Cervus  axis  Erxleben) 

4 

0,019 

0,028 

0,023 

0,020 

0,025 

0,023 

Eléphantidés. 

Eléphant  d’Asie  (Elephas  marimus  L.) . . j 

2 

0,019 

0,024 

0,022 

Buidés. 

Sanglier  (Sus  scrofa  L.) 

6 

0,034 

0,039 

0,035 

0,028 

0,034, 

0,029 

Sanglier  d’Indochine  (Sus  cristatus  L.) . . 

5 

0,035 

0,043 

0,039 

0,027, 

0,037 

0,031 

Phacochère  (Phachocherus  aethiopicus 

Lat.) , 

3 

0,021 

0,022 

0,021 

Equidés. 

Cheval 

8 

0,018 

0,031 

0,025 

0,017 

'0,032 

0,024 

II.  Carnivores. 

Canidés. 

Loup  (Canis  lupus  L.) 

5 

0,019 

0,030 

0,025 

0,017 

0,020 

0,018 

Renard  (Canis  vulpes  L.) 

4 

0,021 

0,026 

0,024 

0,019 

0,025 

0,020 

E élidés. 

Lion  (Felis  leo  L.) 

6. 

0,021 

0,026 

0,023 

0,017 

0,030 

0,021 

Ursidés. 

Ours  blanc  ( Ursus  maritimus  L.)  

2 

0,048 

0,057 

0,054 

III.  Primates. 

Lasiopygidés. 

Cynocéphale  babouin  (Papio  papio  Dsm.) 

5 

0,021 

0,030 

0,028 

0,025 

0,033 

0,030 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


15 


3°  La  teneur  de  ce  cation  paraît  être  sensiblement  la  même  dans 
les  divers  ordres  examinés. 

4°  A l’intérieur  d’une  même  famille  le  magnésium  varie  très  peu, 
d’une  espèce  à l’autre. 

5°  Dans  le  sérum  et  le  plasma  de  la  plupart  de  ces  animaux,  il 
ne  paraît  pas  y avoir  de  grosses  différences  individuelles  dans  le 
taux  du  magnésium. 

6°  Le  poids  du  magnésium  donné  dans  ce  tableau  pour  quelques 
espèces  domestiques  ne  se  montre  pas  différent  de  celui  trouvé  pour 
les  espèces  sauvages. 

Laboratoire  d' Ethologie  des  Animaux  sauvages  du  Muséum  National 
d’ Histoire  Naturelle. 


— 235  — 


Étude  comparée  des  espèces  lugubris,  femoralis  et  cowani 

APPARTENANT  AU  GENRE  MANTIDACTYLUS  (BATRACIENS). 

Par  Jean  Guibé. 

Au  cours  de  l’étude  des  espèces  du  genre  Mantidactylus  j’ai  été 
amené  à préciser  les  relations  existant  entre  les  trois  formes  sui- 
vantes : M.  lugubris  (A.  Dum.)  1853  ; M.  femoralis  (Blgr.)  1882  et 
M.  cowani  (Blgr.)  1882.  En  1889  Boulenger  met  en  synonymie 
femoralis  = lugubris,  par  la  suite  Parker  (1925)  sépare  femoralis 
et  lugubris  en  se  basant  surtout  sur  la  présence  constante  chez  le 
premier  d’une  papille  linguale.  Grâce  à l’obligeance  de  Mr.  H.  W. 
Parker  qui  m’a  adressé  des  échantillons  de  M.  femoralis  j’ai  pu 
comparer  ceux-ci  avec  les  types  de  M.  lugubris  et  confirmer  le  bien- 
fondé  de  l’opinion  de  cet  auteur. 

M.  femoralis  est  une  assez  grande  espèce  dont  le  corps  mesure  de 
45  à 65  mm.  de  longueur,  les  pattes  postérieures  sont  puissantes,  le 
tibia  est  large  et  son  rapport  longueur/largeur  est  compris  entre  4,1 
et  5,1.  L’orteil  4 est  long,  dépassant  environ  d’un  tiers  l’orteil  5 
dont  l’extrémité  atteint  un  point  situé  à égale  distance  des  tuber- 
cules articulaires  du  4e.  La  palmure  bien  développée  est  largement 
échancree  entre  les  orteils  dont  elle  atteint  presque  les  disques  à 
l’exception  du  4e  dont  la  dernière  phalange  est  libre.  On  note  l’exis- 
tence de  granulations  sur  la  région  postérieure  de  l’abdomen  ainsi 
que  la  présence,  dans  les  deux  sexes,  d’une  glande  fémorale  plus  ou 
moins  cratériforme  sur  chacune  des  cuisses.  La  coloration  est  bru- 
nâtre avec  des  taches  noires  irrégulières  plus  ou  moins  distinctes 
sur  la  tête  et  le  dos,  les,  flancs  sont  marbrés  de  brun  et  de  blanc 
jaunâtre. 

Par  contre  M.  lugubris  est  de  beaucoup  plus  petite  taille,  elle 
atteint  en  effet  de  30  à 35  mm.  seulement,  ses  pattes  postérieures  sont 
plus  grêles  et  le  rapport  longueur/largeur  du  tibia  oscille  entre  3,0 
et  3,7.  Au  pied  l’orteil  4 est  à peine  plus  long  que  le  5 dont  le  disque 
atteint  ou  même  dépasse  le  tubercule  sous-articulaire  distal  de 
celui-ci.  La  palmure  est  entière,  non  échancree,  elle  s’étend  jusqu’au 
disque  à tous  les  orteils.  L’abdomen  est  entièrement  lisse  et  il  n’existe 
une  glande  fémorale  que  chez  les  mâles.  La  coloration  des  types 
de  Duméril  est  brunâtre,  toutefois  sous  certaines  conditions  d’éclaire- 
ment on  distingue  la  trace  de  larges  bandes  transversales  sur  le  dos 
et  les  membres  ; certains  exemplaires  montrent  un  pointillé  blanc 
sur  les  flancs. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


— 236  — 


M.  femoralis  et  lugubris  apparaissent  donc  bien  comme  des 
espèces  distinctes. 

Quelles  sont  les  relations  entre  lugubris  et  cowani  ? D’après  les 
clés  de  détermination  (Boulenger  1818,  Ahl  1931)  le  principal 
caractère  différentiel  réside  dans  la  nature  des  téguments  abdomi- 
naux qui  sont  lisses  chez  cowani  alors  qu’ils  seraient  granuleux  en 
arrière  et  sur  les  côtés  chez  lugubris  ( sensu  Boulenger  1889).  Si  ce 
dernier  caractère  est  valable  en  ce  qui  concerne  femoralis,  il  n’en 
est  plus  de  même  pour  lugubris.  En  effet  A.  Dumf.ril  lui-même 
insiste  dans  sa  description  sur  la  nature  lisse  des  téguments  abdo- 
minaux de  cette  espèce  ; il  écrit  : « Téguments  de  l’abdomen  sans 
glamdules  » et  quelques  lignes  plus  loin  « ...,  mais  son  caractère 
essentiel,  qui  l’éloigne  de  toutes  ses  congénères,  se  tire  de  l’aspect 
des  téguments  de  l’abdomen  : contrairement  à ce  qui  se  voit  dans 
toutes  les  autres  espèces  de  ce  genre,  ils  manquent  de  glandules  sail- 
lantes ».  La  comparaison  des  exemplaires  de  M.  cowani  et  lugubris, 
résumée  dans  le  tableau  ci-joint,  ne  m’a  pas  permis  de  reconnaître 
des  caractères  suffisants  pour  motiver  la  séparation  de  ces  deux 
espèces.  Il  est  évident  que  la  coloration  des  types  de  Boulenger 
peut  sembler  très  différente  de  celle  qui  caractérise  celle  des  types 
d’A.  Duméril  ; cependant  l’examen  d’une  série  de  M.  cowani 
(34  individus)  m’a  montré  qu'il  existe  des  termes  de  passage  entre 
des  exemplaires  presque  uniformément  brun-noirâtre  et  des  indi- 
vidus à bandes  dorsales  noires  séparées  par  des  zones  pointillées 
de  blanc. 

Dans  ces  conditions  je  considère  M.  cowani  (Blgr.)  comme  iden- 
tique à M.  lugubris  (A.  Dum.)  dans  la  synonymie  duquel  il  doit  être 
incorporé  alors  que  M . femoralis  (Blgr.)  apparaît  comme  une  espèce 
nettement  distincte.  Dans  le  tableau  ci-joint,  j’ai  noté  les  caractéris- 
tiques les  plus  marquantes  de  ces  trois  formes. 

Il  est  un  point  que  j’ai  laissé  jusqu’alors  intentionnellement  de 
côté  et  qui  a rapport  à la  présence  ou  à l’absence  d’une  papille 
linguale  chez  femoralis  et  lugubris.  Tous  les  exemplaires  connus  de 
la  première  espèce  possèdent  à la  limite  du  tiers  antérieur  de  la  langue 
une  papille  conique,  lisse  nettement  distincte  du  reste  des  tissus 
linguaux.  L’examen  de  la  langue  des  type  de  lugubris  permet  de 
reconnaître  en  ce  même  point  chez  trois  échantillons  l’existence  d’un 
tubercule  arrondi,  assez  indistinct  et  de  même  aspect  que  la  muqueuse 
environnante.  Des  recherches  effectuées  sur  les  exemplaires  de  la 
Collection  étiquetée  cowani  m’ont  donné  les  résultats  suivants  : 

15  indidivus  (10  Ç — 5 (J)  tubercule  plus  ou  moins  dietinct. 

19  individus  (15  Ç — 4 fi)  tubercule  indistinct. 

Ainsi  la  présence  de  ce  tubercule  ne  paraît  pas  constante  chez 
M.  lugubris.  Ayant  pratiqué  des  coupes  longitudinales  de  langue 


— 237  — 


M.  cowani 

M.  lugubris 

M.  femoralis 

Taille 

30  à 40  mm. 

30  à 35  mm. 

45  à 65  mm. 

Orteil  5 

, 

atteint  ou  dépasse  le  tubercule 
sous  articulaire  distal  de 
l’orteil  4 

n’atteint  pas  ce 
même  tubercule. 

orteil  4 

Longueur  — — — .. 

orteil  5 

1,08  à 1,16 

1,10  à 1,19 

1,30  à 1,40 

Palmure 

entière,  atteint  le  disque  à tous 
les  orteils 

échancrée,  une 
phalange  libre  à 
l’orteil  4 

Tibia  lonl”  ... 
largeur 

2,7  à 4,0 

3,0  à 3,7 

4,1  à 5,1 

Abdomen 

entièrement  lisse 

granuleux  en 
arrière 

Glandes  fémorales.. 

<?:+?:  0 

d : + î : 0 

cf  et  ? : + + . 

Coloration 

(voir  le  texte) 

d’individus  pourvus  d’un  tubercule,  j’ai  constaté  que  cette  forma- 
tion était  en  rapport  avec  quelques  fibres  musculaires  issues  du 
muscle  hyoglossus.  Ce  tubercule  semble  donc  rétractile  ce  qui 
explique  qu’il  soit  plus  ou  moins  distinct  chez  les  divers  échan- 
tillons. Bien  qu’il  existe  une  nette  différence  entre  la  papille 
conique  de  femoralis  et  le  tubercule  hémisphérique  de  lugubris,  ces 
formations,  dont  il  faut  tenir  compte,  ne  doivent  à mon  sens  être 
utilisées  qu’à  titre  de  caractère  différentiel  secondaire  en  raison  de 
leur  absence  chez  d’assez  nombreux  individus  et  des  interprétations 
variables  dont  elles  peuvent  faire  l’objet. 

Enfin  dans  la  synonymie  de  lugubris,  Boulenger  (1918)  incorpore 
M.  ambreensis  Mocq.  1895.  Cette  espèce  dont  on  ne  connaît  qu’un 
seul  exemplaire  me  semble  voisine  de  femoralis  (abdomen  granuleux, 
orteil  4 long,  palmure  échancrée,  papille  linguale  conique)  cependant 
par  ses  disques  digitaux  étroits,  ses  pattes  grêles,  sa  coloration  parti- 
culière elle  en  diffère  et  me  semble,  jusqu’à  plus  ample  informé, 
devoir  être  considérée  comme  un  espèce  distincte. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons ) du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 


Ahl  (E.) . — 1931,  Das  Tierreich.  Anura  III. 

Boulengeiî  (G.  A.).  — 1882,  Cat.  Bat.  sal.  Brit.  Mus.,  cd.  2,  p.  403. 

— 1889,  Ann.  Mag.  Nat.  Hist.,  (6),  4,  p.  246. 

— 1918,  P.  Z.  S.  London,  p.  259. 

Dl-méril  (A.).  — 1853,  Ann.  Sci.  nat.  Zool.,  (3),  19,  p.  157. 
Mocquard  (F.).  — 1895,  Bull.  Soc.  philom.,  Paris,  (8),  7,  p.  127. 
Parker  (H.  W.).  — 1925,  Ann.  Mag.  Nat.  Ilist.,  (9),  16,  p.  393. 


— 239 


Les  Synodontis  (Siluridaej  a polarité  pigmentaire 

INVERSÉE. 

Par  Jacques  Daget. 


Il  existe  trois  espèces  du  genre  Synodontis,  famille  des  Mochocidae, 
dont  les  flancs  sont  gris  argentés,  blanchâtres  ou  rosâtres,  avec  par- 
fois des  reflets  opalescents,  tandis  que  la  face  ventrale  est  noi- 
râtre ; leur  gradient  pigmentaire  dorso-ventral  est  donc  inversé, 
cas  rare  chez  les  Poissons  dont  le  ventre  est  habituellement  plus 
clair  que  les  flancs.  Il  s’agit  de  S.  batensoda  (Rüppel,  1839),  S.  mem- 
branaceus  (Geoffroy,  1809)  et  S.  resupinatus  (Boulenger,  1904). 
Us  se  distinguent  facilement  aux  caractères  suivants  : 

1°  Barbillons  maxillaires  portant  des  ramifications  courtes,  tuber- 
culeuses ; fentes  branchiales  ne  s’étendant  pas  sur  la  face  ventrale, 

S.  resupinatus. 

2°  Barbillons  maxillaires  sans  ramifications  ni  tubercules,  mais  mem- 
braneux ; fentes  branchiales  s’étendant  sur  la  face  ventrale. 

a)  Isthme  large,  processus  huméral  aussi  long  que  haut.  Chez  l’adulte, 

barbillons  mandibulaires  non  membraneux,  nageoires  impaires  ponctuées 
de  noir,  dents  madibulaires  30-57 S.  batensoda. 

b)  Isthme  étroit,  processus  huméral  moins  long  que  haut.  Chez  l’adulte, 

barbillons  mandibulaires  membraneux,  nageoires  impaires  incolores, 
dents  mandibulaires  6-14 S.  membranaceus . 

S.  resupinatus  a été  décrit  du  Bas-Niger.  Nous  l’avons  retrouvé  dans 
le  Niger  Moyen  où  il  est  rare  L Les  pêcheurs  indigènes  ne  le  con- 
naissent pas.  Par  contre  S.  batensoda  et  S.  membranaceus  sont  très 
communs  dans  la  même  région,  c’est-à-dire  entre  Diafarabé  et  le 
lac  Débo  (Soudan  français).  Les  deux  espèces  sont  souvent  associées 
et,  sauf  notification  particulière,  les  détails  qui  suivent  concernent 
à la  fois  l’une  et  l’autre. 

En  saison  sèche,  les  adultes  (taille  courante  : 15  à 20  cm.  pour 
S.  batensoda  ; 25  à 30  cm.  pour  S.  membranaceus)  se  rencontrent 
dans  les  parties  du  fleuve  à fond  vaseux.  Ces  Synodontis  sont  en 
effet  essentiellement  limivores.  Leur  estomac  et  leur  tube  digestif 
sont  constamment  remplis  d’une  boue  noirâtre,  homogène  à 


1.  Trois  exemplaires  ont  été  capturés  à Mopti,  lors  de  la  grande  pêclle  de  saison 
sèche,  en  juin  1947  ; l’un  d’eux,  mesurant  170  mm.  sans  la  caudale,  figure  dans  les 
collections  de  l’Institut  Français  d’Afrique  Noire  à Dakar. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


240 


l’examen  macroscopique,  et  probablement  riche  en  éléments  phyto- 
planctoniques.  Pour  leur  capture,  les  pêcheurs  utilisent  la  nuit  des 
filets  spéciaux  genre  carrelet,  et  le  jour  des  lignes  garnies  de  gros 
hameçons  non  amorcés  qu’ils  traînent  sur  le  fond  : les  Synodontis 
se  laissent  accrocher  comme  par  une  turlutte.  Normalement,  ils  se 
tiendraient  d’une  façon  habituelle  sur  le  fond  dans  la  journée  et  se 
déplaceraient  de  préférence  la  nuit.  Ces  Poissons  résistent  parti- 
culièrement bien  à l’asphyxie.  Nous  nous  en  sommes  souvent  pro- 
curés sur  les  marchés,  qui  étaient  restés  plusieurs  heures  exposés 
au  soleil  ; les  extrémités  des  nageoires  et  les  barbillons  commen- 
çaient à se  dessécher,  mais  l’animal  respirait  encore,  et  mis  dans 
l’eau  ne  tardait  pas  à reprendre  vie. 

Les  glandes  sexuelles  mûrissent  à la  fin  de  la  saison  sèche,  et  la 
ponte  s’effectue  lors  de  la  remontée  des  adultes  dans  les  « marigots  » 
et  la  plaine  inondée  du  Niger  (juillet-août).  Les  jeunes  Synodontis 
possèdent  une  livrée  juvénile  caractérisée  par  un  ventre  brun- 
noirâtre  uniforme,  la  tête,  les  flancs  et  les  nageoires  étant  marqués 
de  taches  brunes  sur  fond  jaunâtre.  La  disposition  et  la  forme  de  ces 
taches  ont  déjà  été  décrites,  notamment  par  Svensson  (1933)  qui 
figure  un  S.  membranaceus  de  38  mm.  (pl.  V,  fïg.  2).  Un  S.  batensoda 
de  19  mm.  que  nous  avons  récolté,  ne  diffère  de  cette  figure  que  par 
des  détails  si  minimes  qu’ils  ne  nous  semblent  pas  sortir  du  cadre 
des  variations  individuelles.  S.  batensoda  et  S.  membranaceus  pos- 
sèdent donc  la  même  livrée  juvénile.  Ajoutons  que  dès  cette  taille 
de  19  mm.  la  face  ventrale  est  foncée,  et  que  l’inversion  pigmentaire 
est  pleinement  réalisée.  Toutefois  cette  coloration  ventrale  foncée, 
très  nette  sur  le  vivant,  tend  à s’estomper  dans  les  solutions  for- 
molées. 

Les  taches  commencent  à disparaître  chez  S.  batensoda  lorsque  la 
taille  atteint  environ  52  mm.  La  coloration  adulte  est  réalisée  à 
55  mm.  Chez  S.  membranaceus  par  contre,  elle  ne  l’est  que  vers 
80-90  mm.  et  certains  individus  mesurant  85  mm.  présentent  encore 
des  taches  très  visibles  sur  les  flancs.  Cette  différence  entre  les  deux 
espèces  est  à rapprocher  de  celle  existant  entre  les  tailles  adultes  ; 
nous  pouvons  en  conclure  que  les  S.  membranaceus  croissent  plus 
vite  que  les  S.  batensoda  dans  les  mêmes  conditions^  Ce  phénomène 
de  disparition  de  la  livrée  juvénile,  s’il  est  lié  à l’accroissement  de 
taille,  correspond  également,  dans  la  région  où  nous  l’avons  observé 
à des  variations  écologiques.  Les  jeunes  tachetés  vivent  dans  les 
herbes  inondées  par  la  crue  ; ils  prennent  une  teinte  uniforme  lors- 
qu’ils gagnent  le  lit  mineur  du  fleuve  ou  les  fosses  à fond  argileux 
où  certains  passent  la  saison  sèche.  Peut-être  n’est-ce  là  qu’une 
simple  coïncidence  ; mais  il  est  possible  également  que  le  changement 
des  conditions  de  milieu  influencent  les  mécanismes  physiologiques 
internes  qui  règlent  la  pigmentation. 


— 241 


Les  attitudes  de  nage  des  Synodontis  à polarité  pigmentaire 
inversée  ont  de  tout  temps  attiré  l’attention  des  observateurs. 
Geoffroy  Saint-Hilaire  le  premier  a signalé  que  S.  membranaceus, 
fréquent  dans  le  Nil,  nageait  presque  constamment  sur  le  dos.  Cette 
particularité  était  déjà  bien  connue  des  Egyptiens,  ainsi  que  l’attes- 
tent des  représentations  picturales  des  grottes  sépulcrales  de  Thèbes 
(Cuvier  et  Valenciennes,  1840,  XV,  p.  260).  Les  conditions  qui 
déterminent  ces  poissons  à adopter  une  telle  façon  de  nager  n’ont  pas 
été  étudiées  systématiquement  ; voici  à ce  sujet  les  résultats  de 
quelques  observations  que  nous  avons  pu  effectuer  sur  le  terrain. 

Les  Synodontis  membranaceus  et  batensoda  sont  de  mauvais 
nageurs,  qui  se  tiennent  la  plupart  du  temps  immobiles,  le  ventre 
posé  sur  le  fond.  Dans  cette  position  normale,  ils  peuvent  effectuer 
de  petits  déplacements  pour  explorer  le  fond  et  même  nager  entre 
deux  eaux.  C’est  ainsi  qu’ils  cherchent  habituellement  leur  nourri- 
ture, leur  bouche  qui  s’ouvre  à la  face  ventrale  devant  reposer  sur 
la  vase  pour  pouvoir  l’aspirer.  Mais  le  plus  souvent,  pour  nager,  ces 
poissons  adoptent  la  position  inversée.  Dans  la  journée,  ils  viennent 
quelquefois,  au  moins  les  jeunes,  à la  surface  de  l’eau  où  il  est  facile 
de  les  observer.  Ils  ne  manifestent  aucune  répugnance  à s’appro- 
cher de  l’observateur,  jusqu’à  le  toucher,  à la  condition  que  ce 
dernier  reste  immobile  et  silencieux. 

La  face  ventrale  est  alors  exposée  directement  au  soleil  ; l’animal 
nage  très  lentement  par  ondulations  du  corps,  les  nageoires  pecto- 
rales largement  étalées,  la  bouche  et  les  barbillons  mandibulaires 
collés  à la  surface  de  l’eau.  La  face  ventrale  est  un  peu  oblique  par 
rapport  à cette  surface,  de  façon  que  le  lobe  ventral  de  la  caudale  et 
l’anale  soient  entièrement  submergées.  La  bouche  produit  un  mouve- 
ment de  succion  constant,  complété  par  un  battement  régulier  de  la 
membrane  operculaire.  L’animal  alors  respire  l’air  en  nature  et_ 
absorbe  peut-être  aussi  le  plancton  flottant  à la  surface,  ce  qu’il 
ne  pourrait  faire  sans  se  retourner  étant  donné  la  disposition  de  sa 
bouche.  Effrayé,  il  plonge  vivement,  toujours  en  position  inversée. 
Les  adultes  sont  parfois  aperçus  nageant  entre  deux  eaux,  le  ventre 
noir  tourné  vers  le  haut,  mais  nous  ne  les  avons  pas  vu  rester  à la 
surface  comme  les  jeunes.  Nous  avons  effectué  les  mêmes  observa- 
tions par  nuit  claire.  Ayant  repéré,  près  d’un  barrage  fermant  l’entrée 
d’un  « marigot  »,  un  groupe  de  jeunes  Synodontis  qui  dans  la  journée 
nageaient  en  surface,  nous  avons  constaté  qu’au  milieu  de  la  nuit, 
par  beau  clair  de  lune,  leur  comportement  était  resté  identique. 

Nous  avons  en  outre  contrôlé  ces  observations  sur  des  individus 
conservés  dans  des  récipients  dont  l’eau  était  fréquemment  changée 
pour  la  maintenir  fraîche,  et  éviter  que  les  poissons  ne  souffrent  de  la 
désoxygénation.  Il  s’agissait  toujours  d’individus  jeunes,  de  taille 
suffisamment  réduite  pour  pouvoir  évoluer  librement  dans  le  volume 


— 242 


d’eau  qui  leur  était  offert.  Les  poissons,  d’abord  conservés  à l’obs- 
curité totale,  puis  soumis  brusquement  à la  lumière  solaire  directe, 
ou,  la  nuit,  à la  lueur  d’une  lampe,  ne  manifestent  aucune  agitation 
ni  changement  de  position.  Ils  sontinuent  à nager  sur  le  dos  ou 
restent  posés  le  ventre  sur  le  fond,  comme  si  la  variation  d’éclairage 
ne  s’était  pas  produite.  Aucun  changement  de  comportement  non 
plus  de  la  part  d’un  S.  batensoda  de  19  mm.  éclairé  de  bas  en  haut 
à l’aide  d’une  lampe  disposée  sous  son  bocal,  lequel  avait  été  entouré 
d’un  manchon  opaque. 

Nous  pouvons  donc  conclure  que  ni  l’éclairement,  ni  la  nécessité 
de  venir  respirer  l’air  à la  surface  dans  des  eaux  bourbeuses  ou 
désoxygénées,  n’influence  la  position  de  nage  des  Synodontis  à pola- 
rité pigmentaire  inversée.  D’autres  Synodontis  peuvent  également 
nager  en  position  inversée.  Svensson  rapporte  que  « des  S.  gambien- 
sis  conservés  dans  des  baquets  nageaient  toujours  le  ventre  tourné 
vers  le  haut,  de  la  même  façon  que  les  espèces  à ventre  noir  ».  Nous 
avons  fait  la  même  constatation  sur  un  S.  clarias.  Or  dans  l’un  et 
l’autre  cas,  il  s’agit  d’espèces  à ventre  nettement  plus  clair  que  les 
flancs.  Il  semble  probable  que  bien  d’autres  espèces  peuvent  égale- 
ment nager  sur  le  dûs,  au  moins  en  certaines  circonstances.  Cette 
possibilité,  qui  n’est  liée  ni  à l’inversion  du  gradient  pigmentaire  ni 
aux  conditions  de  milieu,  doit  dépendre  de  particularités  anato- 
miques du  corps  des  Synodontis.  S.  batensoda  et  surtout  S.  membrana- 
ceus  auraient  attiré  l’attention  parce  qu’ils  viennent  assez  souvent 
à la  surface,  et  que  leur  ventre  noir  les  fait  alors  apercevoir  facile- 
ment. Ils  sont  en  outre  très  peu  farouches,  contrairement  aux  autres 
Synodontis  dont  l’observation  dans  la  nature  est  incomparable- 
ment plus  délicate. 

Enfin,  si  l’on  prend  un  de  ces  poissons  à la  main  pour  le  placer 
dans  une  position  inverse  de  celle  où  il  se  trouvait,  il  n’y  reste  pas 
et  reprend  sa  position  antérieure.  Il  semble  donc  que  les  Synodontis 
répugnent  à changer  l’attitude,  normale  ou  renversée,  qu’ils  ont 
adoptée  ; ils  ne  le  font  que  rarement  et  nullement  selon  le  hasard 
d’évolutions  capricieuses. 

Quelles  relations  existe-t-il  entre  l’inversion  du  gradient  pigmen- 
taire et  l’attitude  adoptée  habituellement  pour  la  nage  ? Ce  pro- 
blème a étg  abordé  par  Vilter,  qui  étend  aux  Synodontis  les  con- 
clusions de  ses  recherches  expérimentales  sur  les  Amphibiens.  Le 
gradient  pigmentaire  s’établit  non  par  action  mélanogène  directe  de 
la  lumière,  mais  par  l’intermédiaire  de  la  voie  rétino-sympathique. 
La  région  pâle  correspond  à la  demi-rétine  soumise,  à l’éclairement 
le  plus  intense,  c’est-à-dire  la  demi-rétine  ventrale  chez  la  majo- 
rité des  Vertébrés,  dorsale  chez  ceux  dont  la  face  ventrale  est 
tournée  vers  la  lumière.  Ainsi  la  livrée  pigmentaire  ne  serait  pas 
constitutionnelle,  ni  à proprement  parler  spécifique,  mais  s’établi- 


243  — 


rait  progressivement  sous  l’influence  de  l’éclairement,  l’embryon  à 
l’éclosion  n’étant  pas  polarisé  au  point  de  vue  pigmentaire. 

Dans  le  cas  des  Synodontis,  ce  serait  la  tendance  à nager  en  posi- 
tion inversée  qui  serait  constitutionnelle.  Le  gradient  mélanocytique 
normal  [S.  schall.  S.  gambiensis,  S.  clcirias...),  le  gradient  inversé 
(S.  batensoda,  S.  membranaceus,  S.  resupinatus)  et  tous  les  intermé- 
diaires que  l’on  observe  chez  diverses  espèces  du  genre  (S.  nigrita, 
S,  budgetti,  à gradient  nul)  correspondraient  à une  fréquence  plus 
ou  moins  grande  de  la  nage  en  position  inversée,  dans  des  conditions 
où  la  lumière  est  susceptible  d’agir. 

S’il  est  difficile  de  réaliser  comme  chez  l’Axolotl  un  retournement 
de  l’œil  de  180°,  et  s’il  est  aléatoire  d’espérer  obtenir  des  pontes  pour 
les  élever  dans  des  conditions  d’éclairage  variées,  l’étude  étholo- 
gique  des  Synodontis  peut  apporter  de  nouveaux  arguments  sur  cet 
intéressant  problème  physiologique  de  la  répartition  dorso-ventrale 
des  pigments. 

Laboratoire  des  Pêthet  et  Productions  coloniales  d’origine  animale 
du  Muséum . 


BIBLIOGRAPHIE 

Boulencer  (G.  A.).  1907.  The  Fishes  oj  lhe  Nile,  in  Zoology  of  Egypt. 
London. 

Cuvier  et  Yalkisciennes.  1840.  Histoire  des  Poissons.  XV.  Paris. 
Geoffroy  Saint-Hilaire  ( E.) . 1809.  Poissons  du  Nil,  in  Description  de 
l’Egypte.  I.  Paris. 

Svensson  (G.)  1933.  Fresh-water  Fishes  from  the  Gambia  River.  Kungl. 

Svensk.  Vetensk.  Handl.  Bd.  12,  n°  3. 

Vilter  (V.).  1941.  Polarisation  dorso-ventrale  de  la  livrée  pigmentaire. 
Bull.  Mus.  Ilist.  Nat.  Marseille,  I,  n°  3. 


— 244  — 


Notules  Icutiiyologiques  [suite) 
Par  Paul  Chabanaud. 


XXXV.  — ■ Contribution  à la  morphologie  et  à l’anatomie  com- 
paratives des  Psettodes  (suite  et  fin). 

De  même  que  chez  Psettodes  erumei.  le  metaclithrum  est  disos- 
téique.  D’autre  part,  tandis  que  la  formule  rhachiméristique  du 
spécimen  radiographié  est  a 10  -f-  c 15  = t 25  2,  celle  du  spécimen 
disséqué  est  a 10  -f-  c 14  = t 24.  Toutes  les  vertèbres  abdominales 
comportent  un  arc  neural  complet  ; les  vertèbres  a 1 et  a 2 sont 
dépourvues  de  tout  rudiment  d’arc  hémal  ; les  vertèbres  a 3 à a 6 
possèdent  chacune  2 demi-arcs  hémaux  ; aux  vertèbres  a 3,  a 4 et 
a 5,  ces  demi-arcs  sont  rudimentaires  et  indécelables  sur  une  radio- 
graphie ; ceux  de  a 6 sont  bien  développés  et  saillants  ventralement  ; 
de  « 7 à a 9,  l’arc  hémal  est  fermé  par  un  pont  très  court,  au-delà 
duquel  chaque  demi-arc  se  prolonge  librement,  mais,  de  l’avant 
vers  l’arrière,  le  pont  augmente  de  hauteur,  et,  corrélativement,  le 
prolongement  libre  des  demi-arcs  diminue  de  longueur  ; à a 10,  les  2 
demi-arcs  forment  une  hémacanthe  creusée  en  gouttière,  sur  son  côté 
antérieur  et  dont  l’apex  est  légèrement  émarginé.  Je  compte  7 côtes, 
dont  la  lre  s’insère  sur  le  rudiment  d’arc  hémal  de  a 3 et  la  dernière, 
sur  l’extrémité  distale  de  l’arc  hémal  de  a 9.  Il  n’existerait  que 
5 pleuroïdes,  dont  le  l®r  s’insère  sur  la  base  de  l’arc  neural  de  a 1 
et  le  dernier,  sur  la  côte  de  a 5.  L’état  du  spécimen  ne  me  permet  pas 
de  préciser  davantage. 

Au  moins  les  2 dernières  vertèbres  sont  incluses  dans  le  complexe 
uroptérygiophore.  La  vertèbre  urostylique  comporte  : 1 arc  neural 
complet,  coossifîé  avec  le  périchorde  ; 1 épurai  libre  ; 4 épuraux 
coossifiés  avec  le  périchorde  ; 1 arc  hémal  complet,  coossifîé  avec  le 
périchorde  et  dont  chaque  demi-arc  porte,  sur  sa  base,  une  apophyse 
ascendante  ; l’extrémité  distale  de  cette  apophyse  s’écarte  du  péri- 
chorde et  atteint  le  niveau  de  l’axe  de  celui-ci  L 

Si  l’on  s’en  rapporte  à l’iconographie  actuelle,  les  axonostes  proc- 
toptérygiens  précaudaux  paraissent  être  au  nombre  de  13  dans  les 


1.  L’apophyse  ascendante  de  l’arc  hémal  de  la  vertèbre  urostylique  n’est  pas  repré- 
sentée par  Norman  chez  Psettodes  erumei  ( op . cit.,  eff.  3),  mais  on  la  distingue  sur  la 
fig.  4 (ibid.),  afférente  à Epinephelus  itaiara,  Serranidé  chez  lequel  cette  apophyse 
semble  braquer  vers  l’arrière.  L’apophyse  en  question  constitue  la  base  d’insertion 
du  muscle  fléchisseur  de  l’hémiptérygie  epaxonale. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


\ 

245  — 


2 espèces  x.  Il  se  peut  toutefois  que  ce  nombre  soit  plus  constant, 
chez  Psettodes  erumei  que  chez  Psettodes  belcheri. 

La  dissection  d’un  Psettodes  erumei,  mesurant  environ  25  cm.  de 
longueur  totale,  révèle  encore  la  présence  de  13  axonostes  proctop- 
térygiens  précaudaux  et,  seuls  parmi  ceux-ci,  les  2 premiers  sont 
très  courts.  Par  contre,  la  grand  spécimen  de  Psettodes  belcheri, 
dont  il  vient  d’être  question,  possède  15  axonostes  précaudaux,  dont 
les  3 premiers  sont  courts. 


Graphique  9.  Graphique  10. 


D’autre  part,  chez  tous  les  Psettodes  erumei  qui  ont  été  étudiés, 
soit  par  Norman,  soit  par  moi-même,  c’est  tout  au  plus  si  les  plus 
longs  d’entre  ces  axonostes  atteignent  la  moitié  proximale  de  la 
lre  hémacanthe  caudale.  Il  en  est  de  même  chez  le  spécimen  radio- 
graphié de  P.  belcheri. 1  2,  spécimen  dont  la  longueur  totale  ne 
dépasse  pas  18  cm.  En  revanche,  chez  le  grand  P.  belcheri 
d’environ  40  cm.,  la  dissection  montre  que  les  plus  longs  des  axo- 
nostes en  question  sont  proportionnellement  beaucoup  plus  déve- 

1.  Norman,  op.  cit.,  efî.  3.  Chabanaud,  Les  Téléostéens  dissymétriques  du  Moka- 
lani  inférieur  de  Tourah,  p.  6,  efî.  1 et  tab.  1.  efî.  A (M.M.  Inst.  Egypte,  32,  1937). 

2.  Chabanaud,  1937,  loc.  cit. 


loppés,  car  leur  extrémité  paraxonale  arrive  à proximité  presque 
immédiate  du  canal  hémal.  Chez  ce  spécimen,  le  1er  axonoste 
est  court  ; le  2e  est  presque  aussi  long  que  le  3e,  mais  il  est  d’une 
gracilité  qui  contraste  singulièrement  avec  la  puissance  des  suivants  ; 
le  3e  est  le  plus  long  et  entre  brièvement  en  contact  avec  l’héma- 
canthe  caudale. 

Chez  ces  2 spécimens,  on  compte  : Psettodes  erumei,  D XI  43 
(total  54),  A II  43  (total  45)  ; Psettodes  belcheri,  D IX  31  (total  40), 
A II  32  (total  34) 1.  Chaque  ptérygiacanthe  proctoptérygienne  de 
Psettodes  erumei  est  individuellement  supportée  par  1 axonoste  ; 
l’axonoste  de  la  lre  ptérygiacanthe  est  très  court,  trapézoïdal,  à 
peine  allongé  à son  angle.postérieur,  qui  est  aigu.  Ce  n’est  qu’à  partir 
du  1er  rayon  articulé  (3e  rayon  de  la  nageoire)  que  se  manifeste  la 
présence  d’un  baséoste  ; les  2 ptérygiacanthes  en  sont  privées.  Il 
en  est  de  même,  à tous  égards,  chez  Psettodes  belcheri,  mais  les  2 pre- 
miers axonostes  sont  coossifiés  en  un  seul,  ce  qui  n’est  sans  doute 
qu’une  anomalie  individuelle. 

En  opposition  aux  étroites  similitudes  de  leur  morphologie  géné- 
rale, Psettodes  erumei  et  P.  belcheri  diffèrent  considérablement 
l’un  de  l’autre  par  la  conformation  de  leur  sagitta  et  par  celle  de  la 
région  pylorique  de  leur  tube  digestif  2.  D’après  ce  qui  précède. 
Psettodes  belcheri  accuse  une  morphologie  beaucoup  moins  stable 
que  celle  de  P.  erumei. 

Les  2 ovaires  de  Psettodes  belcheri  sont,  en  majeure  partie,  logés 
dans  la  région  caudale  ; ils  sont  symétriques  et  s’étendent  jusqu’au 
5e  espace  interhémal.  L’œuf  de  cette  espèce  est  sphérique  et  mfesure 
environ  0,3  mm.  de  diamètre. 

Laboratoire  des  Pêches  e{  Productions  coloniales  d’oHgine  animale  du  Muséum. 

1.  Norman  (op.  cit.,  p.  56  et  57)  ne  parle  que  de  ptérygiacanthes  notoptérygiennes 
(«  Dorsal  fin...  the  anterior  rays  spinous  »)  ; la  présence  des  ptérygiacanthes  proctopté- 
rygiennes  semble  lui  avoir  échappé. 

2.  Chabanaud  : Contribution  à la  morphologie  du  tube  digestif  des  Téléostéens 
dyssymmé triques  (Mém.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  n.  s.,  20,  1947,  p.  124-135,  efï.1-11). 


— 247  — 


Les  Isopodes  terrestres  des  environs  de  Paris,  ii.  Liste 

DES  ESPÈCES  RÉCOLTÉES.  REMARQUES  ÉCOLOGIQUES 
• (suite  et  fin). 

Par  J. -J.  Legrand. 


V.  — Remarques  écologiques  et  biogéographiques  sur  certaines  espèces 
signalées  par  Dollfus. 

Ligiidae. 

Ligidium  hxjpnorum.  — Dollfus  signale  cette  espèce  en  petit 
nombre  dans  les  forêts  du  N.  et  du  N.-E.  de  Paris.  Je  l’ai  rencontrée 
en  fait  en  grande  abondance  dans  les  forêts  de  Compiègne,  Carnelle, 
Lyons),  mais  presque  toujours  à proximité  immédiate  d’un  ruisseau. 
Je  l’ai  surtout  rencontrée  en  plaine  au  bord  des  rivières,  sous  les 
pierres  et  dans  la  mousse  des  berges  (bords  de  la  Seine,  du  Renard, 
de  l’Orge,  etc...). 

Trichoniscidae. 

Androniscus  dentiger.  — Cette  espèce  d’origine  alpine  est  assez 
commune  dans  les  environs  de  Paris.  Dollfus  l’a  capturée  dans  la 
cour  du  Muséum,  je  l’ai  trouvée  également  au  voisinage  des  habi- 
tations, dans  les  jardins,  mais  aussi  en  bordure  des  rivières. 

Haplophthalmus  mengei.  — J’ai  trouvé  cette  espèce  en  colonies 
importantes  dans  des  jardins  à Corbeil  et  dans  le  Jardin  des  Plantes 
de  Paris.  Il  s’agit  certainement,  comme  le  pense  Vandel,  d’une 
espèce  d’origine  méditerranéenne  si  on  en  juge  par  la  fréquence  du 
genre  Haplophthalmus  dans  cette  région.  Cependant  sa  discrimi- 
nation avec  l’espèce  voisine  H.  perezi  (Legrand  1942)  n’a  pas  encore 
été  faite.  Il  se  peut  que  mengei  se  cantonne  dans  les  régions  septen- 
trionales de  l’Europe  : je  ne  l’ai  pas  rencontrée  au  S. -O  ni  à l’O.  de 
Paris.  En  Bretagne,  en  Vendée,  dans  le  S. -O.  de  la  France  et  en 
forêt  de  Compiègne,  j’ai  trouvé  à sa  place  H.  perezi. 

PoRCF.  I.LIONIDAE. 

Porcellio  lugubris. — ; Dollfus  signale  cette  espèce  dans  les  forêts 
du  Nord  (Compiègne,  Villers-Cotteret).  Je  l’ai  également  trouvée 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


— 248 


■en  forêt  de  Senlis,  de  Carnelle,  de  Lyons.  Par  contre  l’indication 
de  Dollfus  : forêt  de  Fontainebleau  est  douteuse  : il  peut  s’agir  en 
effet  de  l’espèce  voisine  P.  monticola. 

Porcellio  monticola.  — d’ai  trouvé,  sans  qu’il  y ait  doute  possible, 
des  colonies  importantes  de  cette  espèce  méridionale  en  forêt  de 
Fontainebleau.  Comparés  à des  individus  récoltés  dans  le  S. -O.  de 
la  France  (Lot-et-Garonne),  aucune  différence  n’a  pu  être  notée. 
La  discrimination  des  deux  espèces  très  voisines  : P.  lugubris  et 
P.  monticola  n’est  cependant  pas  bien  établie.  En  comparant  des 
individus  récoltés  au  N.  de  Paris,  en  forêt  de  Fontainebleau  et  dans 
le  S.  O.  de  la  France,  j’ai  pu  noter  que  les  formes  du  N.  ne  semblent 
pas  atteindre  la  taille  qu’acquièrent  communément  les  adultes  en 
forêt  de  Fontainebleau  et  dans  le  S. -O.  Chez  les  <$  adultes  cette 
différence  de  taille  se  traduit  par  une  différence  dans  les  caractères 
sexuels  secondaires  portés  par  la  7e  paire  de  péreiopodes,  et  notam- 
ment dans  la  bosse  tergale  du  carpopodite.  Cette  bosse,  peu  marquée 
chez  les  £ adultes  des  forêts  du  N.  (P.  lugubris ) est  beaucoup  plus 
accentuée  chez  les  $ adultes  de  Fontainebleau  et  du  S. -O.  (P.  monti- 
cola). 

Une  étude  biométrique  sur  un  matériel  abondant  récolté  dans  des 
régions  très  diverses  pourrait  trancher  cette  question,  surtout  si  elle 
était  accompagnée  d’essais  de  croisements  entre  ces  diverses  formes. 

Qu’il  s’agisse  d’ailleurs  d’espèces  ou  de  variétés  géographiques, 
P.  monticola  doit  être  considérée  comme  une  forme  méridionale  ; sa 
capture  en  forêt  de  Fontainebleau  oppose,  du  point  de  vue  biogéo- 
graphique, cette  forêt  aux  forêts  du  N.,  dont  le  caractère  monta- 
gnard a été  signalé.  Comme  pour  ces  dernières  la  faune  des  Insectes 
présente  le  même  caractère  que  la  faune  isopodique  : c’est  ainsi 
qu’on  peut  noter  à Fontainebleau  la  présence  de  Cicada  plebeja  L. 
dans  certaines  parties  de  la  vallée  de  la  Sèine,  exposées  au  midi. 

Porcellio  gallicus.  — J’ai  déjà  signalé  (1944)  les  différences  mar- 
quées qui  existent  entre  l’écologie  et  la  fréquence  de  cette  espèce 
dans  le  S.  O.  et:  dans  la  région  de  Paris.  Dans  le  S.  O.  cette  espèce 
est  ubiquiste  ; en  Vendée  elle  prédomine  dans  les  forêts  ; elle  se  loca- 
lise uniquement  dans  les  forêts  au  N.  de  Paris,  la  station  de  Perrier- 
sur-Andelle  (Eure),  nouvelle  pour  le  Bassin  de  Paris,  établie  un  lien 
avec  la  station  d’Alençon  signalée  par  Lf.tacq. 

Tracheoniscus  rathkei.  — Dollfus  indique  comme  lieux  de  cap- 
ture pour  cette  espèce  : « lieux  secs  ».  Ceci  ne  correspond  nullement 
aux  conditions  de  vie  habituelles  de  cette  espèce.  Je  l’ai  trouvée 
au  contraire  en  abondance  toyt  le  long  des  cours  d’eau,  parfois  en 
forêt. 


— 249 


Armadillidiidae. 

Armadillidium  nasatum.  — La  remarque  écologique  précédente 
s’applique  également  à cette  espèce.  Dollfus  indique  comme  éco- 
logie « terrains  secs  et  calcaires  ».  Je  l’ai  trouvée  en  abondance  en 
compagnie  de  Tracheoniscus  rathkei  le  long  des  cours  d’eau,  mais  par 
contre  jamais  en  forêt.  La  capture  de  ces  2 espèces  en  terrain  sec  est 
beaucoup  moins  fréquente.  Elle  témoigne  de  leur  résistance  à la 
sécheresse  due,  dans  le  cas  de  Tracheoniscus , au  grand  développe- 
ment de  l’appareil  trachéen  et  dans  le  cas  A’ Armadillidium  nasatum 
au  grand  développement  et  à l'orientation  particulière  des  pleuré- 
pimères  enserrant  les  pléopodes  et  réduisant  ainsi  l’évaporation 
(disposition  commune  à tous  les  Isopodes  volvationnels). 

Armadillidium  vulgare.  — Dollfus  signale  cette  espèce  comme 
uhiquiste,  vivant  sous  les  pierres.  Cette  espèce  présente  en  effet  une 
faculté  incroyable  d’adaptation  dont  témoigne  son  implantation 
dans  presque  toutes  les  parties  du  monde  par  importations  succes- 
sives. Mais  sa  fréquence  est  infiniment  plus  grande  dans  les  endroits 
boisés  et  notamment  dans  toutes  les  forêts  des  environs  de  Paris  : 
Fontainebleau,  Sénart,  bois  de  Meudon,  de  Verrière,  forêt  de  Senlis, 
de  Carnelle,  de  Lyons,  de  Compiègne  etc...  On  doit  donc  la  considérer 
comme  une  espèce  sylvicole. 

Armadillidium  opacum.  — Dollfus  fait  svivre  l’indication  de  cette 
espèce  d’un  ? Cette  espèce  est  en  effet  assez  rare  dans  le  bassin  de 
Paris.  Je  ne  l’ai  trouvée  que  dans  les  grandes  forêts  du  nord  : à 
Compiègne  et  à Carnelle  en  compagnie  A’ Armadillidium  vulgare. 
Cette  capture  confirme  l’opinion  de  Dollfus  sur  le  caractère  monta- 
gnard et  septentrional  de  ces  forêts,  caractère  que  l’on  retrouve  dans 
la  faune  des  Insectes  (présence  de  Cychrus  attenuatus).  Il  est  à noter 
que  ces  2 Armadillidiidae  se  déplacent  très  souvent  en  groupes 
assez  importants  sur  les  routes  de  forêt.  J’ai  pu  faire  cette  remarque 
pour  A.  vulgare  dans  la  forêt  de  Fontainebleau  et  dans  la  Charente- 
Maritime.  Elle  avait  été  faite  par  Dollfus  à propos  d’.L  opacum 
qu’on  rencontre  en  groupes  sur  les  routes  du  Jura.  Il  est  probable 
que  les  Armadillidiidae,  espèces  aux  mouvements  peu  rapides  par 
suite  de  leurs  formes  lourdes,  trouvent  à se  déplacer  plus  facile- 
ment en  terrain  uni  et  que,  très  résistantes  à la  sécheresse,  elles 
ne  se  trouvent  pas  gênées  lors  de  ces  déplacements  en  terrain  sec. 

VI.  — Répartition  écologique  des  Isopodes  terrestres  des  environs 

de  Paris. 

1.  Espèces  ubiquistes  : Porcellio  scaber,  Oniscus  asellus,  Philoscia 
muscorum. 


Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


IG 


— 250  — 


2.  espèces  anthropophiles  stictes  : Porcellio  dilatatus,  P.  pictus, 
P.  loevis,  Metoponorthus  pruinosus , Cytistieus  convexus. 

3..  Espèces  anthropophiles  occasionnelles  : Androniscus  dentiger, 
T richnaniscus  pygmeus,  Haplophthalmus  mengei , Ii.  danieus, 
Armadillidium  vulgare,  A.  nasatum. 

4.  Espèces  amnieoles  : Ligidium  hypnorum,  Trickoniscus  provi- 
.sarius,  T racheoniscus  rathkei,  Armadillidium  nasatum. 

5.  Espèces  ammeoles  occasionnelles  : Andronieus  dentiger, 
Trickoniscus  elisabethae  cœlebs,  Haplophthalmus  danieus,  Armadil- 
lidium bulgare. 

6.  Espèces  sytvieoles  : Triehoniscus  elisabethae,  celoebs,  Haploph- 
thalmus danieus,  PcrcelUo  htgitbris,  P.  monticola,  P . gallieus,  Arma- 
dillidium vulgare,  .4.  opacum. 

7.  Espèces  s.vlvieoles  occasionnelles  : Ligidium  hypnorum,  Tra- 
cheoniscus  rathkei. 

8.  Espèces  endogées  (terrains  argileux  ou  calcaires  humides),  r 
Trichoniscoïdes  heh’eticus  martini,  T.  albidus,  Haplophthalmus 
perezi. 

9.  Espèces  myrméeophiles  : Plathyarthus  heffmannseggii. 

10.  Espèces  accidentellement  importées  : Hyloniscus  ripetrius. 

11  est  à noter  que  certaines  espèces  sont  difficiles  à classer  du 
point  de  vue  écologique  : on  les  rencontre  aussi  hien  en  forêt,  au  bord 
des  rivières  et  dans  tes  jardins.  C’est  lé  cas  par  exemple  des  espèces 
ubiquistes,  mais  c’est  aussi  le  cas  d’espèces  qui  prédominent  sim- 
plement dans  l’un  des  milieux  tout  en  étant  présentes  dans  l’un  ou 
les  deux  autres. 

Ainsi  : Armadillidium  nasatum  et  Triehoniscus  pymeus  prédo- 
minent au  bord  des  eaux  mais  se  rencontrent,  également  dans  les 
jardins. 

Androniscus  dentiger  prédomine  au  contraire  dans  les  jardins  mais 
se  rencontre  au  boni  des  rivières. 

Armadillidium  cul  gare.  Trickoniscus  elisabethae  coelebs.  Haploph- 
thalmus danieus  prédominent  en  forêt  mais  se  rencontrent  également 
dans  tes  jardins  et  au  bord  des  rivières. 

Ligidium  hypnorum  et  Traeheoniscus  rathkei  prédominent  au 
bord  des  rivières  mais  se  rencontrent  également  en  forêt. 

Cette  similitude  des  faunes  paraît  due,  non  seulement  à l’analogie 
de  ces  trois  milieux  du  point  de  vue  de  l’humidité  et  de  la  nourriture, 
mais  aussi  à leur  contiguïté.  Cette  continuité  peut  d’ailleurs  être 
ancestrale,  détruite  actuellement  pa-r  le  déboissement  au  bord  des 
rivières,  comme  en  témoigne  la  capture  d’une  colonie  importante 
de  Porcellio  lugubris,  sylvieole  strict,  en  bordure  d’un  champ  voisin 
de  la  Seine  à Yigneux-sur-Seine,  point  actuellement  situé  à plu- 


— 251  — 


sieurs  kilomètres  de  la  forêt  de  Sénart,  par  suite  du  déboissement. 

Il  est  à noter  également  que  les  espèces  hypogées  ( Trichoniscoïdes 
helveticus  martini,  T.  qlbidus,  Haplophthalmus  perezi)  se  rencon- 
trent aussi  bien  dans  les  trois  milieux  biologiques  précédents  mais 
toujours  dans  des  terrains  argileux  ou  calcaires  humides. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum  et  Laboratoire  de  Zoologie  de  la 
Faculté  des  Sciences  de  Poitiers. 

INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 

1911.  Carl  (J.).  — Catalogue  des  Invertébrés  de  la  Suisse.  Fasc.  4 Isopodes 
Mus.  Hist.  nat.  Genève.  LXVIII. 

1886.  Doi.lfcs  (A.).  — Note  sur  les  Cloportides  des  environs  de  Paris. 

Feuille  Jeunes  Futur,  (juin  et  août  1886). 

1899.  Dollfls  (A.).  — Catalogue  des  Crustacés  Isopodes  terrestres 
(Cloportides)  de  France.  Feuille  Jeunes  Natur.  29,  p.  186-190, 
207-208. 

1914.  Graeve  (W.).  — Die  Trichonisciden  der  Umgebung  von  Bonn.  Ein 
Beitrag  zur  Kenntnis  der  deutschen  Trichonisciden.  Zool.  Anz., 

36,  p.  200-206,  pl.  4 à 6. 

1942.  Legrand  (J. -J.).  — Les  Isopocfts  terrestres  des  environs  de  Paris. 

T.  Description  de  quelques  formes  nouvelles.  Bull.  Soc.  Zool.  Fr. 
(nov.  1942),  67,  p.  153-61,  4 fîg. 

1944.  Legrand  (.1  .-J.) . — Contribution  à l’étude  des  Isopodes  terrestres 
du  Sud-Ouest  de  la  France.  Bull.  Mus.  nat 1 Hist.  nat.,  2e  sér., 
2,  16,  p.  109-116. 

1908.  Letacq.  — Note  sur  les  Crustacés  Isopodes  (Cloportides)  observés 
aux  environs  d’Alençon.  Bull.  Soc.  Agric.  Sc.  Arts  Sarthe,  sér.  2, 

33. 

1930.  Maurv  (A.).  — Crustacés  Isopodes  de  Normandie  (formes  terres- 
tres) 2e  liste.  — Bull.  Soc.  Linn.  Normandie,  8,  3,  p.  40-50. 

1925.  Vandel  (A.).  — Les  Isopodes  terrestres  des  falaises  du  Boulonnais. 

Trav.  S tut.  zool.  Wimereux,  9,  p.  239-251,  8 fig. 

1941.  Vandel  (A.).  — Les  Isopodes  terrestres  des  Albères.  Bull.  Soc.  zool. 
Fr.,  66,  213-227. 

1944.  Vandel  (A.).  — Les  Oniscoïdes  (Isopodes  terrestres  de  la  Camargue. 

Bull.  Mus.  Hist.  nat.  Marseille,  3-4,  4,  p.  113-118. 

1945.  Vandel  (A.).  — La  répartition  géographique  des  Oniscoïdea  (Crus- 

tacés Isopodes  terrestres).  Bull.  biol.  Fr.  Belg.,  4,  79,  p.  221-272, 
13  fîg. 

1946.  Vandel  (A.).  — Crustacés  Isopodes  terrestres  (Oniscoïdea)  épigés 

et  cavernicoles  du  Portugal.  Etude  des  récoltes  de  M.  de  Barros 
Macado.  Public.  Inst.  Zool.  Porto,  3-4,  30,  p.  137-427,  158  lig. 
10  tabl. 

1946.  Vandel  (A.).  — Les  Isopodes  terrestres  (Cloportides)  de  Franche- 
Comté.  Bull.  Soc.  Linn.  Lyon  (avril-mai  1946),  n°  4-5,  p.  31-40. 
1946.  Vandel  (A.).  — Les  Isopodes  terrestres  du  Gard.  Bull.  Soc.  Etude 
Sc.  nat.  Nîmes  (1946),  p.  1-11. 


— 252  — 


i 


Sun  LE  MALE  DE  KOENENIA  MIRABILIS  GltASSI  (ARACHNIDES 
P AL  PI  GRADES). 

Par  B.  Cond-é. 


Les  çj  de  Koenenia  mirabilis  Grassi  sont  rarissimes.  On  n’en 
connaît  que  3 pour  400  à 500  Ç : deux  furent  découverts  par  F.  Sil- 
vestri  (1905)  en  Italie  méridionale,  dans  les  Pouilles,  l’un  près  de 
Molfetta,  l’autre  près  de  San  Vito  dei  Normanni  ; le  troisième  fut 
trouvé  par  moi-même  en  examinant  des  endogés  récoltés  près  de  la 
fontaine  Jassal  (ait.  515  m.),  en  contre  bas  du  col  d’el  Tourn  (7  km. 
au  sud-ouest  de  Banyuls-sur-Mer),  par  J.  B.  Denis  et  P.  Remy  en 
septembre  1932,  comme  je  l’ai  fait  connaître  au  65e  Congrès  de 
Y Association  française  pour  V Avancement  des  Sciences,  à Nice  en 
septembre  1946. 

Je  décris  brièvement  ici  cet  exemplaire  qui  s’écarte  un  peu  de 
celui  figuré  par  Silvestri  et  qui  m’a  permis  de  reprendre  l’étude  des 
volets  génitaux  des  segments  opisthosomiens  II  et  III. 

Prosoma.  Le  sternite  I porte  13  poils  dont  6 antérieurs  disposés 
en  V et  7 postérieurs  insérés  en  ligne  droite  ; les  exemplaires  de 
•Silvestri  ne  possédaient  que  9 poils  dont  3 antérieurs  en  V et  6 pos- 
térieurs en  ligne  droite. 

Opisthosoma.  Les  positions  relatives  et  la  forme  des  volets  génitaux 
des  segments  II  et  III  ne  correspondent  pas  exactement  à la  figure  13, 
planche  XXI  de  Silvestri,  mais  ceci  s’explique  aisément  si  l’on 
considère  que  cet  auteur  a dessiné  un  exemplaire  aplati  tandis  que 
le  mien  était  protégé  de  l’écrasement  par  une  cale  placée  entre  la 
lame  et  le  couvre-objet.  Le  volet  supérieur  du  segment  II  reçoit 
deux  paires  de  fins  canaux  (fig.  1 ct  et  c2),  d’environ  1 u.  de  diamètre, 
qui  aboutissent  chacun  à la  base  d'une  expansion  sétiforme  vrai- 
semblablement creuse  et  ouverte  au  sommet,  comme  le  sont  les 
soie  excrétrices  des  segments  IV  et  VI  (Millot  1942).  11  est  difficile, 
sur  un  exemplaire  fixé  dans  l’alcool,  éclairci  par  la  potasse  et  conservé 
dans  l’eau  glycérinée,  de  suivre  ces  conduits  jusqu’à  leur  origine  -r 
c’est  toutefois  possible  pour  l’un  d’eux  : on  le  yoit  s’enfoncer  en  pro- 
fondeur et  aboutir  à un  acinus  dont  la  lumière  est  orientée  dorso- 
ventralement.  En  coupe  optique,  cette  glande  montre  une  dizaine 
d’éléments  rayonnant  autour  d’une  cavité  centrale  de  calibre  à 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


peine  supérieur  à celui  du  canal  évecteur.  Trois  autres  acini  iden- 
tiques à celui-ci  sont  aisément  visibles,  chacun  correspondant  à un 


Fig.  1.  — Koenenia  mirabilis  Grassi,  <$  de  la  fontaine  Jassal,  opercules  génitaux 
des  segments  opisthosomiens  II  et  III.  c1  et  c2  = canaux  évecteurs  ; g = acinus. 
Un  seul  acinus  a été  représenté,  l’emplacement  des  trois  autres  est  indiqué  en 
pointillé.  X 850. 

conduit  qui  n’est  pas  observable  sur  tout  son  parcours.  On  constate 
en  outre,  entre  cet  exemplaire  et  celui  représenté  par  Silvestri, 
de  légères  différences  dans  la  chétotaxie  des  opercules  du  seg- 
ment II. 

Faculté  des  Sciences  de  Nancy.  ( Zoologie  générale ) et  Laboratoire 
de  Zoologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

1942.  Millot  (J.).  Sur  l’anatomie  et  l’histophysiologie  de  Koenenia  mira- 
bilis Grassi  (Arachnida  Palpigradi)  (Rev.  fr.  Ent.,  IX,  p.  33-51). 
1905.  Silvestri  (F.).  Note  Aracnologiche,  I-III.  ( Redia , II,  pp.  239-261). 


— 254  — 


Sun  LA  RÉPARTITION  DU  PaLPIGR.WE  K U F.  X EN' IA  MIRABILIS 
Grassi  en  France  et  en  Algérie. 

Par  Paul  Remy. 


Ce  minuscule  Arachnide  n’a  été  rencontré  que  dans  la  région 
méditerranéenne  : découvert  par  Grassi  (1885,  1886)  en  Sicile  à 
Catane  où  il  a été  retrouvé  par  Borner  (1901),  il  a été  mentionné  de 
nombreuses  autres  stations  italiennes  : en  Sicile,  il  a été  signalé  de 
Palerme  par  Silvestri  (1899)  et  de  Messine  par  le  même  (1905);  en 
Calabre,  il  a été  récolté  à Scilla  par  Hansen  (H.  et  Sôrensen,  1897), 
à Palmi  par  Hansen  ( ibid .),  Borner  (1901)  et  Buxton  (1917),  à 
Monteleone  par  Silvestri  (1905)  ; celui-ci  l’a  trouvé  aussi  dans  les 
Pouilles  à San  Vito  dei  Normanni  et  à Molfetta,  ainsi  que  dans  la 
région  de  Naples  à Portici  (1905),  près  de  Rome  (1899)  et  en  Ombrie 
à Bevagna  (1905). 

Silvestri  le  cite  encore  de  Tunisie  septentrionale  (près  de  Souk 
el  Arba)  en  1896  et  de  l’île  de  Corfou  (Canon)  en  1905. 

L’espèce  vit  également  au  Liban  : Condé  vient  d’en  déterminer 
2 Ç adultes,  récoltées  en  mars  1946  par  le  P.  Jean  Corset  dans  un 
vallon  situé  à 11  km.  au  sud-ouest  de  Beyrouth. 

De  France,  K.  mirabilis  n’est  connu  avec  certitude  que  des  envi- 
rons de  Banyuls-sur-Mer  (Pyrénées-Orientales)  ; en  cette  station,  sur 
laquelle  Millot  (1943)  vient  d’attirer  l’attention,  l’animal  n’est 
pas  rare  ; pour  ma  part,  je  l’ai  rencontré  assez  communément  en 
mars  et  avril  1929,  avril  1930,  septembre  1927,  1932  et  1934  au 
voisinage  immédiat  de  cette  localité,  notamment  autour  de  Puig 
d’el  Mas  et  sur  les  talus  du  chemin  creux  qui  conduit  au  tunnel  de 
Séris 1,  ainsi  qu’en  septembre  1932  et  1934  près  d’Argelès-sur- 
Mer  et  dans  le  massif  même  des  Albères  : fontaine  des  Chasseurs, 
forêt  de  Sorède  et  jusqu’à  la  fontaine  Jassal  (près  du  col  d’el  Tourn) 
à l’altitude  de  515  m. 

J’ai  capturé  3 spécimens  de  l’espèce  dans  les  serres  du  parc  de  la 
Tête  d’Or  à Lyon  le  18  septembre  1945  : 1 $ adulte  et  2 immatures, 
la  longueur  du  corps  de  ces  derniers,  qui  sont  dépourvus  d’oper- 
cules génitaux,  atteignant  respectivement  0,86  et  0,  76  mm.  2. 

1.  Cette  dernière  station  m’a  été  signalée  en  septembre  1927  par  le  regretté  Prof. 
O.  Duboscq  à qui  elle  avait  été  indiquée  par  le  Prof.  L.  Fage. 

2.  Ces  3 individus,  qui  descendent  très  vraisemblablement  d’exemplaires  introduits 
fortuitement  par  les  jardiniers,  ont  été  déterminés  à l’époque  par  B.  Condé.  Le  16  sep- 
tembre 1941,  j’ai  récolté  dans  les  mêmes  serres  une  Koenenia  jeune  que  je  n’ai  pu 
nommer  (Remy  1942  b). 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série  t.  XX,  n°  3,  1948. 


— 255  — 


Coxdé  a signalé  an  65e  Congrès  de  l'Association  française  pour 
i’ Avancement  des  Sciences , qui  s’est  tenu  à Nice  en  1946  (note  non 
encore  parue),  la  présence  d’une  Ç adulte  de  K.  mirabilis  dans  le 
Jardin  d’hiver  du  Muséum  de  Paris,  où  II  l’a  rencontrée  avec  d’autres 
nacro-endogés  (Pauropodes,  Protoares,  etc..). 

J’ai  fait  connaître  plusieurs  stations  de  Koenenia  en  pleine  nature 
dans  le  Midi  de  la  France  ; dans  le  dard  à Aies,  Vézenobres  et  Nîmes  ; 
dans  le  Vaucluse  à Avignon  et  Orange  ; dans  le  Var  à Saint- Mao- 
drier  près  de  Toulon  (Remit,  1942  a)  ; tous  les  individus  que  j’y  ai 
récoltés  étaient  des  immatures  dont  la  détermination  était  restée 
incertaine.  Je  viens  de  réexaminer  ce  matériel  et  ai  pu  m’assurer  que 
les  spécimens  d 'Orange,  d’Alès,  de  Yézenobres  et  de  Nîmes  sont 
d’authentiques  K.  mirabilis. 

J’ai  fait  de  nouvelles  récoltes  de  Koenenia  dans  le  domaine  épigé 
en  France  méridionale  du  5 au  17  septembre  1945. 

Ardèche.  Guilherand  : Gramges-les- Valence,  dans  des  ruines  près 
du  pont  sur  le  Rhône,  altitude  105  m.,  2 Ç jeunes  de  K.  mirabilis  ; 
chez  l’une,  longue  de  0,72  mm.,  les  stemites  «pisthosomiens  présen- 
tent les  caractères  indiqués  par  Silvestki  (1905,  .fig.  11)  pour  une  Ç 
immature  d’Italie,  avec  cette  différence  toutefois  que  le  6e  ne  porte 
que  5 gros  poils  excréteurs  (Miixot  1942)  au  lieu  de  6 ; chez  l’autre, 
long  de  0,50  mm.,  l’extrémité  distale  des  2 lobes  de  l’organe  frontal 
sont  mousses  ; le  6e  stemite  o pis  tho  soin  ica  porte  4 gros  poils  excré- 
teurs ; le  flagelle,  long  de  0,31  mm.,  a S articles. 

Celle  station,  qui  est  à 175  km.  au  mord  du  littoral  méditerranéen, 
à 6(1  km.  au  nord  de  l’aire  de  l’Olivier,  est  la  plus  septentrionale  de 
l’espèce  dans  son  milieu  naturel. 

Vaucluse.  Avignon  : jardin  du  rocher  des  Dams,  à 50  m.  au 
nord-est  du  chevet  de  la  cathédrale,  55  m.,  1 ^ adulte  de  K.  mira- 
bilis dont  les  opercules  génitaux  sont  identiques  à ceux  de  l’exem- 
plaire que  Coxdé  (1948)  a décrit  de  la  région  de  Banyuls  ; ces  pièces 
et  leurs  soies  distales  sont  enduites  d’une  sécrétion  brun  foncé,  semi- 
opaque. 

Bédoin  : mur  près  de  la  rive  gauche  de  la  Mède,  à 50  m.  en  aval 
de  l’hôpital,  300  ni.,  1 individu  non  déterminé,  sans  opercules 
génitaux. 

Gard.  Nîmes  : jardin  près  du  chemin  de  Générac,  35  m.,  1 indi- 
vidu non  déterminé,  sans  opercules  génitaux;  l’organe  frontal  est  du 
type  mirabilis  mais  ses  2 pointes  sont  mousses. 

Hérault,  tazilhac  : jardin  rive  droite  de  l’Hérault,  près  du  vieux 
pont,  150  m.,  1 adulte  de  K.  ? mirabilis  ; long  de  1,20  mm.  ; l’or- 
gane frontal  et  les  organes  latéraux  sont  du  type  mirabilis  ; le  ster- 
nite  I du  prosoma  porte  2 rangées  de  poils  puhescents  1 antérieure 
de  5 disposés  en  V,  une  postérieure  de  7 insérés  en  ligne  droite 


(4  à droite,  3 à gauche  du  plan  sagittal)  ; les  mors  des  chélicères  ont 
chacun  9 dents  ; les  opercules  génitaux  sont  absolument  identiques 
à ceux  du  de  Banyuls  (Condf.)  et  du  £ d’Avignon  signalé  ci- 
dessus  ; comme  chez  celui-ci,  ils  sont  englués,  ainsi  que  leurs  poils 
distaux,  dans  une  sécrétion  brune  ; à l’opisthosoma,  le  sternite  du 
4e  segment  et  celui  du  5e  portent  chacun  une  rangée  transversale  de 
soies  grêles,  pubescéntes,  écartées  les  unes  des  autres  ; celui  du 
6e  segment  porte  un  râteau  impressionnant  de  31  gros  poils  excré- 
teurs, pubescents,  jointifs  ; 30  de  ces  poils  sont  subcylindriques,  un 
peu  amincis  vers  l’extrémité  distale  et  sont  insérés  sur  une  même 
ligne  transversale  ; l’autre,  qui  est  le  8e  à droite  du  plan  sagittal,  est 
lancéolé,  inséré  très  légèrement  en  arrière  de  cette  ligne,  et  un  peu 
masqué  par  ses  2 voisins. 

On  sait  que  le  6e  segment  opisthosomien  de  tous  les  $ connus  de 
K.  mirabilis  ne  porte  que  6 ou  7 poils  excréteurs.  On  pourrait  sup- 
poser que  ces  animaux  n’ont  pas  encore  atteint  leur  état  définitif, 
qu’il  auraient  dû  encore  muer  ultérieurement  et  qu’au  cours  de  leurs 
mues  futures,  ils  auraient  acquis  de  nouveaux  poils  au  râteau  opis- 
thosomien ; on  pourrait  alors  se  demander  si  le  de  Cazilhac  ne 
serait  pas  un  de  ces  $ de  K.  mirabilis  typique  qui  aurait  allongé  son 
râteau  en  vieillissant.  On  pourrait  se  demander  également  si  l’acqui- 
sition par  ce  $ de  24  ou  25  poils  supplémentaires  au  râteau  n’est  pas 
une  variation  individuelle,  non  fixée,  ou  encore  si  cet  animal  n’est 
pas  un  mutant  de  la  K.  mirabilis  typique.  Il  est  bien  difficile  de  se 
faire  une  opinion  tant  qu’on  n’aura  pas  examiné  un  abondant 
matériel  de  même  provenance  et  qu’on  n’aura  pas  fait  d’élevages. 

Montpellier  : a)  jardin  au  n°  89  du  boulevard  des  Arceaux,  40  m., 
1 individu  non  déterminé,  très  jeune,  long  de  0,58  mm.  ; 

b)  talus  en  face  du  n°  74  de  la  rue  du  Languedoc,  40  m.,  2 individus 
non  déterminés,  très  jeunes,  longs  d’environ  0,45  mm.  ; 

c)  Celleneuve,  près  du  Petit  Séminaire,  50  m.,  1 Ç de  K.  mirabilis 
au  stade  du  jeune  individu  étudié  par  Silvestri  (1905,  fig.  11)  ; 
son  contenu  intestinal  est  rouge  brique. 

d)  Celleneuve,  rive  gauche  de  la  Mosson,  près  du  pont  du  chemin 
de  fer,  25  m.,  1 Ç de  K.  mirabilis  semblable  à la  précédente  ; 

e)  parc  du  château  de  Bionne,  25  m.,  2 Ç jeunes  de  K.  mirabilis, 
semblables  aux  2 précédentes. 

En  Algérie,  dans  le  massif  des  Mouzaia,  de  Peyerimhoff  (1906) 
a vu  sous  une  pierre  une  très  petite  Koenenia  qu’il  n’a  pas  pu  cap- 
turer ; cet  animal,  non  déterminé  spécifiquement,  est  le  seul  Pal- 
pigrade  qui  ait  été  observé  en  Algérie,  le  seul  qu’on  ait  rencontré 
en  Afrique  du  Nord  après  les  récoltes  de  K.  mirabilis  faites  par 
Silvestri  en  Tunisie  (Souk  el  Arba). 

Entre  le  24  août  et  le  15  octobre  1946,  j’ai  recueilli  16  échantillons 


— 257  — 


de  Koenenia  dans  le  domaine  épigé  en  Algérie  : entre  Alger  et  Bône, 
d’une  part,  la  Méditerranée  et  Biskra,  d’autre  part. 

Région  d’Alger,  a)  Ravin  de  la  Femme-Sauvage  près  d’Hydra, 
130  m.,  2 Ç jeunes  de  K.  mirabilis  à 4 poils  excréteurs  sur  le  6e  ster- 
nite  opisthosomien  ; 

b)  Maison-Carrée  : jardin  dans  la  Maison-Mère  des  Pères-Blancs, 
25  m.,  2 Ç adultes  et  2$  jeunes  de  K.  mirabilis;  chez  l’une  des  adultes, 
le  tronc  est  long  de  0,88  mm.,  le  4e  sternite  opisthosomien  porte 
5 poils  excréteurs,  le  6e  en  a 6 ; chez  l’autre  adulte,  le  tronc  a 0,76  mm.  : 
il  y a 3 poils  excréteurs  sur  le  4e  sternite  de  l’opisthosoma  et  6 sur 
le  6e  ; chez  toutes  deux,  les  crans  du  bord  libre  de  l’opercule  génital 
antérieur  sont  mieux  marqués  que  ne  l’indique  Silvestri  (1905) 
fîg.  1)  chez. un  spécimen  italien.  Les  Ç jeunes  mesurent  respective- 
ment 0,72  et  0,55  mm.  ; la  plus  petite  a un  flagelle  de  12  articles. 

Grande-Kabylie  .Tizi-Ouzou  : jardin  fleuriste  municipal,  245  m., 
1 $ adulte  de  K.  mirabilis  long  de  0,67  mm.,  à flagelle  de  14  articles, 
à opercules  génitaux  identiques  à ceux  du  $ de  Banyuls  (Condé) 
et  du  (J  d’Avignon  ; son  6e  sternite  opisthosomien  porte  6 poils 
excréteurs. 

Ourdja,  commune  mixte  de  Michelet  : lande,  1.150  m.,  1 Ç jeune 
de  K.  mirabilis  semblable  à celle  de  Silvestri  (1905,  fig.  11). 

Petie-Kabylie.  Mansouria  : gorges  de  Dar  el  Oued  à 6 minutes 
en  amont  de  l’embouchure  de  l’oued,  5 m.,  2 Ç jeunes  de  K.  mira- 
bilis longues  de  0,76  et  0,65  mm.,  semblables  à la  précédente. 

Philippeville.  Jardin  sur  la  route  de  Constantine,  10  m.,  1 Ç 
jeune  de  K.  mirabilis  longue  de  0,65  mm.,  semblable  à celle  d’Ourdja  ; 
flagelle  de  12  articles,  long  de  0,58  mm. 

Hippone.  Cour  de  ferme,  20  m.,  1 individu  non  déterminé,  sans 
opercules  génitaux. 

Constantine.  Jardin,  rive  droite  du  Rummel  à 400  m.  en  amont 
du  pont  de  Sidi  Rached,  550  m.,  1 Ç jeune  de  K.  mirabilis  semblable 
à celle  d’Ourdja. 

Biskra.  a)  Jardin  public  près  de  l’église,  125  m.,  1 individu  non 
déterminé,  sans  opercules  génitaux. 

b)  Jardin  Landon,  125  m.,  1 individu  écrasé,  indéterminable. 

J’ajoute  qu’en  Corse,  entre  le  23  juillet  et  le  4 septembre  1942, 
j’ai  rencontré  des  Koenenia  dont  je  me  suis  dessaisi  avant  de  les 
avoir  déterminées  ; elles  proviennent  des  16  stations  suivantes  : 
Marine  de  Pietracorbara,  1-1  m.  50.  Couvent  de  Sainte-Catherine  de 
Sisco,  50  m.  Marine  de  Sisco,  aux  lieux  dits  Renaggio,  5 m.,  la  Piève, 
10  m.  et  Mortola,  5 m.  Erbalunga,  10-15  m.  Curccanella,  près  de  la 
route  du  Cap  Corse,  10  m.  Lavasina,  entre  la  route  du  Cap  Corse  et 
un  vieux  moulin,  5-10  m.  Bastia,  rive  droite  du  ruisseau  de  Fango, 


258 


100  m.,  et  rive  droite  du  ruisseau  de  Lupino,  5 m.  Ponte-Leccia,  au 
moulin  de  la  Stretta  alla  Tinella,  200  m.  Morosaglia  au  hameau  de 
Rocca  Sopranâ,  900  m.  La  Porta,  jardin,  500  m.  Francardo,  rive 
droite  du  Golo  à 100  m.  en  aval  du  pont,  265  m.  Forêt  de  Valdoniello 
à 800  m.  au  sud-est  de  la  maison  forestière  de  Popaja,  à l’endroit  où 
la  conduite  d’eau  de  celle-ci  traverse  le  sentier  des  bergeries  d’Are- 
nueeia,  1.100m.  Vallée  de  la  Gravona  : Uceiani,  près  du  moulin  de 
Crucoli,  425  m. 

J’ai  recueilli  tout  au  plus  quelques  spécimens  du  Palpigrade  en 
chacune  de  ces  stations  corses,  sauf  à celles  de  Sainte-Catherine  de 
Sisco,  de  Popaja  et  de  La  Porta,  qui  m’en  ont  fourni  chacune  une 
dizaine,  bien  que  je  n’y  ai  pas  travaillé  plus  longtemps  qu’aux  autres  ; 
celle  de  Popaja  est  la  plus  élevée  de  toutes  les  stations  françaises  de 
Koenenia  ; elle  est  la  seule  que  j’aie  rencontrée  en  forêt  de  Valdo- 
nîello,  où  pourtant  j’ai  chassé  consciencieusement  pendant  15  jours, 
toujours  en  des  biotopes  qui  pouvaient  héberger  des  Palpigrades  ; 
le  sol  de  cette  station  est  à l’ombre  de  Pins  Larieio  ; il  est  mouillé 
pendant  toute  la  belle  saison  par  de  l’eau  qui  sort  de  la  conduite 
d’eau  de  la  maison  forestière,  et  il  est  sous  la  neige  du  début  de 
décembre  à fin  mars-mi-avril. 

La  plus  élevée  des  stations  algériennes  de  K.  mirabilis  est  celle 
d’Ourdja,  pâturage  de  montagne  bien  ensoleillé,  chaud  en  été, 
mais  sous  la  neige  pendant  une  partie  de  l’hiver. 

Il  semble  qu’en  France  et  en  Algérie,  les  de  Koenia  mirabilis 
soient  moins  rares  qu’en  Italie,  où  l’on  n’en  a rencontré  que  2 parmi 
plusieurs  centaines  de  9. 

Faculté  des  Sciences  de  Nancy , f Zoologie  générale ) el  Laboratoire  de  Zoologie 
du  Muséum . 


BIBLIOGRAPHIE 

1901.  Borner  (C.J.  Zur  âusseren  Morphologie  von  Koenenia  mirabilis 
Grassi.  Zool.  Anz.,  24,  p.  537-556. 

1917.  Rî  vio n (B.  H.).  Notes  on  the  anatomy  of  Arachnids.  Part  I.  The 
coxal  glands  of  the  Arachnids.  Journ.  of  Morph .,  29,  p.  1-25. 
1948.  Co xi» é (B.).  Sur  le  mâle  de  Koenenia  mirabilis  Grassi  (Arachnides 
Palpigrades).  Bull.  Mm.  Hist.  nat.,  (2),  20,  n°  3. 

1885.  Grassi  (B.),  et  [Calandruccio  (S.)].  Intorno  ad  un  nuovo  Aracnide 

artrogastro  (Koenenia  mirabilis)  che  crediamo  rappresentante 
d’un  nuovo  ordine  (Microteliphonida).  Il  Nat.  Siciliano,  4,  p.  127- 
133  et  162-169. 

1886.  — I progenitori  dei  Miriapodi  e degli  Insetti.  Mem.  V.  ïntorno  ad 

un  Aracnide  artrogastro  (Koenenia  mirabilis ) rappresentante  di 
un  nuovo  ordine  (Microteliphonida).  Bull.  Soc.  ent.  ikiliana,  18, 
p.  153-172. 


— 259 


1897.  Hansen  (H.  J.)  et  Sôrensen  (W.).  The  order  Palpigradi  Thor . 

(Koenenia  mirabilis  Grassi)  and  ils  relationship  to  the  other 
Arachnida.  Ent.  Tidskr.,  18,  p.  223-240. 

1942.  Millot  (J.).  Sur  l’anatomie  et  l’histophysiologie  de  Koenenia  mira- 

bilis Grassi  (Arachnida  Palpigradi).  Rev.  fr.  Ent.,  9,  p.  33-51. 

1943.  — Notes  complémentaires  sur  l’anatomie,  l’histologie  et  la  réparti- 

tion géographique  en  France  de  Koenenia  mirabilis  Grassi 
(Arachnida  Palpigradi).  Ibid.,  p.  127-135. 

1906.  Peyerimhof  (P.  de).  Sur  l’existence  à Majorque  du  genre  Koenenia 
(Arachn.  Palpigradi).  Bull.  Soc.  ent.  Fr.,  p.  300-302. 

1942  a.  Remy  (P.).  Contribution  à la  faune  des  Myriapodes  de  France. 

Bull.  Soc.  zool.  Fr.,  66,  1941  (paru  en  1942),  p.  351-373. 

1942  b.  — Quelques  Arthropodes  intéressants  des  serres  du  Parc  de  la 
Tête  d’Or.  Bull.  Soc.  linn.  Lyon.,  11,  p.  140-142. 

1896.  Silvestri  (F.).  Une  escursione  in  Tunisia.  Symphyla,  Chilopoda, 
Diplopoda.  Il  Nat.  Siciliano,  N.  S.,  1,  p.  143-161. 

1899.  — Distribuzione  geografîca  délia  Koenenia  mirabilis  Grassi  ed  al  (ri 
Arthropodi.  — Peripaloides  Blainvillei  (Blaneh.).  Zool.  Anz., 
22,  p.  369-371. 

1905.  — Note  aracnologiche.  1.  Specie  italiane  dei  geuere  Koenenia  cou 
descrizione  delle  femme  giovani  e del  maschio  délia  K.  mirabilis. 
Redia,  2,  1904  (paru  en  1905),  p.  239-253. 


— 260 


Types  dTnsectes  déposés  en  ius  au  Muséum  national 
dTIistoire  naturelle  de  Paris  par  l’Institut  Français 
d'Afrique  Noire  de  Dakar. 

Par  André  Yillif.rs. 


Les  collections  entomologiques  de  l’Institut  Français  d’Afrique 
Noire  ont  été  créées  en  1946.  Depuis  cette  date,  des  récoltes  conti- 
nuelles au  Sénégal,  diverses  missions  en  A.  O.  F.  (Casamance,  Haute- 
Guinée  et  Côte  d’ivoire  en  1946,  Colonie  du  Niger  et  Guinée  portu- 
gaise en  1947),  ainsi  que  les  envois  de  quelques  correspondants  zélés 
ont  permis  à ces  collections  de  totaliser  environ  70.000  spécimens. 
Ceux-ci  ne  sont  encore  que  partiellement  déterminés  en  raison  de  la 
diminution  continuelle  du  nombre  des  systématiciens  spécialisés  : de 
nombreux  groupes  d’insectes  se  trouvent  à l’heure  actuelle  totale- 
ment délaissés.  Il  n’est  sans  doute  pas  déplacé  de  regretter  également 
ici  l’absence  quasi-totale  de  monographies  ou  de  Faunes  permettant 
la  connaissance  des  Insectes  de  la  France  d’Outre-Mer,  car  il  va  de  soi 
que  des  diagnoses  isolées,  publiées  dans  de  multiples  périodiques 
souvent  difficilement  accessibles,  sont  pratiquement  inutilisables 
pour  des  chercheurs  non  spécialisés  et  tout  particulièrement  pour 
ceux  qui,  travaillant  çn  Afrique,  sur  le  terrain,  voient  leurs  efforts 
stérilisés  par  l’impossibilité  de  connaître  avec  exactitude  les  animaux 
qui  font  l’objet  de  leurs  recherches. 

En  raison  de  ces  difficultés  la  liste  des  familles  d’insectes  de  la 
collection  de  I’Ifan  qui  ont  pu  être  étudiées  est  très  hétérogène. 
Des  groupes  énormes  n’ont  pu  être  déterminés,  qui  pourtant  pré- 
sentent un  intérêt  considérable  aussi  bien  du  point  de  vue  écono- 
mique que  de  la  science  pure  : Curculionidea,  Jassoidea,  Coreidae, 
Mi/odochidae,  Miridae,  Diptères,  Hyménoptères,  Isoptères,  etc. 

Qu’il  me  soit  permis  de  remercier  ici  tous  les  spécialistes,  ama- 
teurs ou  professionnels,  qui  ont  bien  voulu  apporter  à I’Ifan,  avec 
une  inlassable  amabilité,  l’indispensable  appui  de  leur  compétence. 

La  création  d’un  vaste  musée  zoologique  sur  un  plan  strictement 
africain  posait  divers  problèmes  ; car  si  la  nécessité  de  pouvoir 
disposer  sur  place,  au  bénéfice  de  tous  les  chercheurs,  d’une  collec- 
tion systématique  extensive  ne  faisait  de  doute  pour  personne,  il 
apparaissait  regrettable  que  des  « types  » se  trouvent  ainsi  conservés 
loin  des  centres  de  recherche  européens  et  par  suite  pratiquement 
inconsultables  pour  les  spécialistes.  C’est  afin  de  remédier  à cet 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série  t.  XX,  n°  3,  1948. 


— 261  — 


inconvénient  que  M.  le  Professeur  Th.  Monod,  directeur  de  I’Ifan, 
a décidé  de  déposer  périodiquement  au  Muséum  national  d’Histoire- 
naturelle  de  Paris,  les  différents  types  zoologiques  ou  botaniques  qui 
viendraient  à se  rencontrer  parmi  les  matériaux  accumulés  en 
Afrique  noire  française. 

Les  diagnoses  des  39  espèces  différentes  dont  les  types  sont  men- 
tionnés ci-dessous  n’ont  pas  encore  été  toutes  publiées  ; il  nous  a 
toutefois  semblé  utile  de  donner  ici,  pour  faciliter  les  recherches 
ultérieures,  la  liste  des  types  d’insectes  déposés  en  1948  et  nous  nous 
proposons  de  continuer  à appliquer  ce  principe  au  fur  et  à mesure  des 
dépôts  qu’effectuera  I’Ifan. 

Coleoptera. 

Fam.  Lycidae  : 

Lijcus  Villiersi  Pic.  — Sénégal  : M’Bour. 

Fam.  Cantharididae  : 

Silidius  Villiersi  Pic.  — Soudan  : Bamako. 

Silidius  biparlita  Pic.  — Soudan  : Bamako. 

Silidius  ifanensis  Pic.  — Côte  d’ivoire  : Mont  Tonkroui. 

Fam.  Dasytidae  : 

Apalochrus  atricornis  Pic.  — Sénégal  : Dakar  (Hann). 

Fam.  Meloidae  : 

Zonabris  Villiersi  Pic.  — Côte  d'ivoire  : Bouaké. 

Nemogmüha  Risbeci  Pic.  — Sénégal  : M’Bambey. 

Fam.  Lagriidaf.  : 

Xeriogena  robusta  Pic.  — Côte  d’ivoire  : Yapo. 

Fam.  Cleridâe  : 

Stenocylidrus  Risbeci  Pic.  — Sénégal  : M’Bambey. 

Cephaloclerus  Villiersi  Pic.  — Sénégal  : Dakar  (île  aux  Serpents). 

Fam.  Tenebriomdae  : 

Gonocephalum  simplicipes  Gridelli.  — Soudan  : Diafarabé. 

Gonocephalum  parvithorax  Gridelli.  — Sénégal  : Sébikotane. 

Tenebrio  ( Afrotenebrio)  refleximargo  Chidelli.  — Cameroun  : l’oumban. 

Fam.  Rhipipiioridae  : 

Macrosiagon  senegalensis  Pic.  — Sénégal  : M’Bambey. 

Fam.  Erotylidae  : 

Promecolanguria  confusa  Milliers.  — Sénégal  : Dakar  (île  aux  Serpents) . 
Promecolanguria  Verdatae  Milliers.  — Gasamance  : Bignona. 

Anadaslus  Labittei  Mîlliers.  — Côte  d’ivoire  : Mont  Tonkoui. 

Anadaslus  Delattre  i Milliers.  — Côte  d’ivoire  : Bouaké. 


I 


Fam.  Chrysomelidae  : 

Lema  Viüiersi  Pic.  — Guinée  : Sérédon. 

Lema  atroapicalis  Pic.  — Sénégal  : M’Bambey. 

Cryptocephalus  Viüiersi  Pic.  — Sénégal  : M’Bao. 

Cryptocephalus  testaceicornis  Pic.  — Côte  d’ivoire  : Mont  Tonkoui. 
Pseudocolas  pis  Ion  gi  thorax  Pic.  — Côte  d’ivoire  : Mont  Tonkoui. 
Pseudocolas  pis  ruficornis  Pic.  — Côte  d’ivoire  : Mont  Tonkoui. 

Scelodonta  forteimpressa  Pic.  — Côte  d’ivoire  : Mont  Tonkoui. 

Fam  Cerambycidae  : 

Poimenesperus  Villiersi  Lepesme.  — Côte  d’ivoire  : Yapo. 

Prosopocera  (Dalterus)  Trossevini  Lepesme.  — Sénégal  : M’Bambey. 

J fan  Monodi  Lepesme.  — Sénégal  : M’Bambey. 

Neonitocris  eulitopides  Lepesme.  — Côte  d’ivoire  : Yapo. 

Fam.  Stapiiylinidae  : 

Hololhrocus  Villiersi  Camf.ron.  — Haute-Guinée  : Mont  Nimba. 
Pinophilus  senegalensis  Cameron.  — Sénégal  : M’Bour. 

Aleochandria  crassicornis  Cameron.  — Sénégal  : Dakar. 

Fam  Scapiiidiidae  : 

Scaphidiolum  i faneuse  Pic.  — Côte  d’ivoire  : Yapo. 

Fam.  Histeridae  : 

Acritus  Villiersi  Muller.  — Casamance  : Bignona. 

Fam.  Carabidae  : 

Clivina  Villiersi  Basilevsky.  — Ilaute-Guinée  : Mont-Nimba,  500-700  m. 
Stereostoma  (Odontosternum)  polytrichum  Muller.  — Côte  d’ivoire  : Yapo. 

Hemiptera. 

Fam.  Cercopidae  : 

Literna  Villiersi  Lallemand.  — Côte  d’ivoire  : Mont  Tonkoui,  500-900  m. 
Fam.  Pyrrhocoridae  : 

Sicnatus  Leyei  Villiers.  — Casamance  : Bigona. 

Cenaeus  montanus  Villiers.  — Côte  d’ivoire  : Mont  Tonkoui,  900-1.200  m. 


Hymen  optera. 

Fam.  Chalcididae  : 

Brachymeria  Villiersi  Giiesquière.  — Sénégal  : Dakar. 


Muséum,  Institut  Français  d’Afrique  Noire. 


Les  Reduviibàe  de  Madagascar,  ii,  Stesopoditae  ■. 
Gen.  Oncocepiialus  K lu  g 


Par  André  Villiers. 


Gen.  Oncocepkalus  Klug,  1830.  — Ce  genre,  répandu  dans  le 
monde  entier,  ne  comptait  jusqu’ici  que  trois  espèces  connues  de  la 
région  malgache.  On  trouvera  plus  loin  la  description  de  deux 
espèces  nouvelles. 


Tableau  des  espèces. 

1.  Fémurs  antérieurs  avec  seulement  une  rangée  ventrale  de  denticula- 

tions 3. 

— Fémurs  antérieurs  avec  une  rangée  ventrale  de  denticuJations  ou  de 

tubercules  et  une  rangée  interne  de  tubercules  spiniformes  généralement 
plus  longs  mais  s’étendant  seulement  dans  la  région  basilaire 2. 

2.  Tubercule  àpieal  du  trochanter  court  et  arrondi 1.  sordidus. 

— Tubercule  apical  du  trochanter  grand  et  conique 2.  Aurivillii. 

3.  Lobe  antérieur  du  pronotum  avec  deux  grands  tubercules  latéraux 

en  arrière  du  milieu 4. 

— Lobe  antérieur  du  pronotum  sans  grands  tubercules  latéraux  en 

arrière  du  milieu  5.  Milloti. 

4.  Fémurs  antérieurs  avec  13  fortes  épines,  chaque  espace  entre  elles 

garni  par  un  petit  tubercule  piligère 4.  Bastardi, 

— Fémurs  antérieurs  avec  10  fortes  épines,  chaque  espace  entre  elles 

garni  par  deux  ou  trois  petits  tubercules  piligère* 3.  angulatus. 

!..  Oncocephalus  sordidus  Stàl,  1855,  Oefv.  Vet..  Ak.  Forh,  p.  44; 
type  Caffrerie  (Mus.  Stockholm)  ; 1865.  Hem.  Afric.,  HT,  p.  157.  — 
Walker,  1873',  Cat.  Hem.  Het.  Brit,  Mus.,  VIII,  p.  25.  — Reuter, 
1882,  Act.  Soc.  Scient.  Feun.,  XII,  p.  742,  pi.  III,  fig.  46.  — Car- 
i. i.Ni,  1895,  Ann.  Mus.  Genova,  p.  I 18.  Jeanmel,  1919,  Vov.  Ail. 
Jeann.  Àfr.  or.  Hem.  III,  p.  170.  — hjra  Gebstaecker,  1875,  Dec- 
ken’s  Reisen,  III,  2,  p.  4121. 

Long.  7,5-12  mm.  Jaunâtre  sale,  plus  ou  moins  distinctement 
maettlé  de  brun.  Pronotum  avec  des  bandes  longitudinales  brunes. 
Abdomen  avec  une  large  bande  latérale  et  quelques  étroites  macules 
obliques  brunes.  Fémurs  testaeés  et  marbrés  de  brun.  Fémurs 
intermédiaires  avec  deux  anneaux  bruns,  l’un  au  milieu,  l’autre  avant 
l’apex.  Fémurs  postérieurs  avec  trois  anneaux  bruns,  l’un  à la  base. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


264  — 


un  autre  au  milieu  et  le  troisième  avant  l’apex.  Tibias  avec  trois 
anneaux  bruns,  un  basal,  un  apical  et  un  médian.  Connexivum  avec 
des  macules  égales  et  alternées  flaves  et  brunes.  Elytres  assez  clairs, 
indistinctement  brunâtres,  avec  le  clavus  presque  en  totalité,  la 
cellule  discale  et  une  macule  peu  nette  dans  la  cellule  distale  externe 
bruns. 

Tête  très  courte,  tuberculée  en  arrière  et  en  dessous.  Premier 
article  des  antennes  très  court,  renflé  et  courbé  ; deuxième  article 
plus  de  deux  fois  plus  long  que  le  premier.  Yeux  très  gros  et  sail- 
lants, à peu  près  aussi  larges,  vus  de  dessus,  que  l’espace  qui  lés  sépare. 
Ocelles  très  gros  situés  sur  une  forte  protubérance.  Pronotum  très 
large,  portant  des  lignes  de  petits  tubercules  piligères  ; lobe  antérieur 
profondément  sillonné  au  milieu,  à angles  antérieurs  coniques  et 
aigus  et  bords  latéraux  faiblement  tuberculés  en  arrière.  Cellule 
discale  des  élytres  une  fois  et  demie  plus  longue  que  large,  beaucoup 
plus  large  en  arrière  qu’en  avant.  Fémurs  antérieurs  très  fortement 
renflés,  portant  en  dessous  neuf  ou  dix  petites  épines  triangulaires 
et  à l’intérieur  une  rangée  basale  de  cinq  très  forts  tubercules. 

Mâle  : Tergite  VII  semi-arrondi,  avec  une  très  étroite  échancrure  w 
apicale.  Pygophore  petit,  sinué  en  arrière.  Valves  génitales  très 
petites,  à peine  visibles. 

Madagascar  (sans  précision).  — Réunion.  — Maurice.  — Seychelles. 
— Toute  la  zone  des  savanes  africaines,  du  Cap  au  Sénégal. 

2.  Oncocephalus  Aurivilli.i  Reuter,  1882,  Act.  Soc.  Sc.  Fenn. 
XII,  p.  745,  pl.  III,  ftg.  48,  type  : Madagascar  (Mus.  Stockholm). 

Long.  8-10  mm. 

Extrêmement  proche  du  précédent,  même  faciès  et  même  type  de 
coloration,  mais  s’en  distingue,  outre  les  caractères  indiqués  au 
tableau,  par  la  plus  grande  extension  des  taches  noires  notamment 
sur  le  lobe  postérieur  du  pronotum,  le  connexivum  et  les  fémurs, 
où  elles  sont  coalescentes  et  forment  de  larges  marbrures.  Tache 
de  la  cellule  discale  des  élytres  occupant  presque  toute  la  surface  de 
celle-ci. 

Mâle  : Tergite  VII  et  pygophore  comme  chez  sordidus. 

Madagascar  : Bezanozano,  Forêt  Tanala  (région  de  Ranomafana). 
Behara  (Androy),  Tamatave,  Antanambé,  Bas  Fihéréna  et  Saro- 
drano  (région  de  Tuléar),  Nossi-bé,  plaine  de  Ranobé,  Tananarive. 
plaine  de  Sakondry,  Montagne  d’ Ambre. 

3.  Oncocephalus  angulatus  Reuter,  1882,  Act.  Soc.  Sc.  Fenn., 
XII,  p.  696,  pl.  I,  fîg.  11  ; type  : île  Maurice  (Mus.  Stockholm).  — 
Bergroth,  1893,  Rev.  Ent.  fr.,  p.  199. 

Long.  14-17,5  mm. 

Tête  pronotum  écusson  avec  des  bandes  longitudinales  brunes  et 


— 265  — 


flaves  d’étendue  variable.  Rostre  llave  avec  l’apex  de  l’article  II 
et  l’article  III  en  entier,  noirs.  Antennes  brunâtres,  l’article  I avec 
la  base,  l’apex  et  un  anneau  médian  peu  distinct  flaves.  Fémurs 
antérieurs  et  postérieurs  avec  de  larges  marbrures  noirâtres.  Tibias 
antérieurs  avec  trois  anneaux  noirs  (un  subbasal,  un  médian,  un 
apical).  Fémurs  intermédiaires  flaves  avec  l’apex  brunâtre.  Tibias 
intermédiaires  et  postérieurs  avec  trois  anneaux  sombres  (un  sub- 
basal, un  situé  au  tiers  basal,  un  apical).  Elytres  jaune  brunâtre 
avec  deux  petites  taches  dans  la  région  basale,  la  cellule  discale 
presque  en  entier,  une  petite  tache  à la  base  et  une  grande  à l’apex 
de  la  cellule  apicale  externe,  noires. 

Lobe  antérieur  de  la  tête  presque  trois  fois  plus  long  que  le  posté- 
rieur, celui-ci  transverse.  Ocelles  fortement  surélevés,  les  yeux,  vus 
de  dessus,  un  peu  plus  larges  que  la  moitié  de  l’espace  qui  les  sépare. 
Angles  antérieurs  du  pronotum  très  saillants  et  aigus,  rejetés  laté- 
ralement, carène  latérale  couverte  de  petits  tubercules  piligères. 
Angles  latéraux  postérieurs  subaigus  et  très  saillants. 

Madagascar  : province  de  Farafangana,  Antavambe,  Bekily  (Sud), 
Maromadia  (province  d’Analalava),  Nossi-bé,  Baie  d’Antongil, 
Tananarive,  région  de  Sakarami,  Tamatave,  Fénérive,  Ankazoabo, 
Montagne  d’Ambre,  Plaines  du  Sakondry,  de  Ranobé  et  d’Amboli- 
satra,  Diégo-Suarez,  Sarodrano  (province  de  Tuléar),  Yohémar, 
Antanambé,  Bétroka  (Sud),  Béhara  (Androy),  Fort  Tanala,  Majunga. 
Réunion.  — Comores  : Mohéli.  — Maurice  : Curepipe-île  Johanna. 

4.  Oncocephalus  Bastardi,  n.  sp.  — Type  : un  ^ de  Madagascar 
(Mus.  Paris). 

Long.  12  mm. 

Proche  du  précédent,  mais  très  sombre.  Tête  et  pronotum,  dessus 
et  dessous,  ainsi  que  le  rostre  et  les  pattes  noirs  ; face  supérieure 
avec  des  bandes  sinueuses  de  granulations  partiellement  masquées 
par  une  pubescence  argentée  couchée.  Abdomen  brun  avec  des 
mouchetures  noires.  Elytres  chamois,  marbrés  de  brun  avec  une 
large  bande  latérale,  la  base,  la  cellule  discale  presque  en  entier,  une 
petite  tache  basale  et  une  grande  discale  dans  la  cellule  apicale 
externe,  noirs. 

Tête  comme  chez  angulatus,  mais  les  tempes  beaucoup  plus  mar- 
quées et  saillantes.  Angles  antérieurs  du  pronotum  coniques.  Angles 
latéraux  très  aigus  et  saillants.  Disque  du  lobe  postérieur  du  pro- 
notum fortement  et  régulièrement  granulé. 

Madagascar  : Ankazoabo  (J.  Bastard,  1902). 

5.  Oncocephalus  Milloti,  n.  sp.  — Type  : une  $ de  Madagascar 
(Mus.  Paris). 

Long.  12  mm. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


17 


Très  différent  des  précédents,  proche  de  Posthi  Villiers  de  l’Ouest 
africain.  Tête  brun  sombre  avec  les  tubercules  antennaires,  une 
bande  devant  la  constriction  séparant  les  deux  lobes  et  une  tache 
devant  chaque  ocelle,  flaves.  Rostre  jaunâtre  avec  le  premier  article 
et  l’apex  du  second  bruns.  Antennes  brun  sombre  avec  la  base  du 
premier  article  flave.  Lobe  antérieur  du  pronotum  noir,  lobe  posté- 
rieur brun,  les  quatre  angles  et  quatre  bandes  longitudinales  plus 
ou  moins  interrompues  flaves.  Ecusson  noir,  avec  une  bande  médiane 
flave.  Fémurs  bruns  marbrés  de  flave.  Tibias  bruns  avec  des  anneaux 
flaves.  Abdomen  jaunâtre  avec  des  bandes  longitudinales  irrégu- 
lières brunes.  Connexivum  noir  avec  une  petite  tache  jaune  à la  base 
et  à l’apex  de  chaque  segment.  Elvtres  brunâtres  avec  de  petites 
macules  jaunes  peu  distinctes. 

Tête  très  courte  et  massive,  le  lobe  postérieur  fortement  transverse. 
Ocelles  très  écartées  et  très  proches  des  yeux,  ceux-ci  très  sail- 
lants. Premier  article  des  antennes  court  et  robuste,  fortement 
courbé.  Lobe  antérieur  du  pronotum  fortement  sillonné,  sans 
granulations  distinctes,  avec  des  lignes  sinueuses  de  poils  squamuleux 
espacés.  Angles  antérieurs  courts,  mousses,  fortement  rejetés  laté- 
ralement. Angles  latéraux-postérieurs  subarrondis. 

Madagascar  : Ankazoabo  (J.  Bastard  > Millot,  1904). 


Institut  français  d'Afrique  noire. 


M icrolepidoptera  f rom  Indo-Ciiina  and  J AP  an. 


By  A.  Diakonoff. 

Zoological  Muséum,  Buitenzorg,  Java. 


lst  Note 

During  a short  visit  to  the  Muséum  National  d’Histoire  Naturelle, 
Paris,  the  author  was  kindly  given  permission  by  the  authorities 
of  that  Muséum  to  select  from  unnamed  material  some  Microlepi- 
doptera,  chiefly  Tortricidae  from  Indo-China  and  Japan  for  study. 
The  material  from  Indo-Çhina,  from  the  collection  of  Abbé  de 
Joannis,  was  of  especial  interest,  as  very  little  is  known  about  the 
fauna  of  Microlepidoptera  from  that  country.  The  results  came  up 
to  our  expectations  : among  the  latter  material  most  werc  typically 
Malayan  species,  some  vere  Indian  and  one  species  was  previously 
described  from  the  Papuan  région. 

Altogether  6 new  species  are  described  below,  viz.  3 from  Indo- 
China  and  3 from  Japan.  We  had  the  opportunity  of  comparing 
this  material  with  some  types  in  the  collection  of  the  British  Muséum, 
London.  The  types  are  preserved  in  the  Paris  Muséum,  certain 
paratypes  are  in  the  author’s  collection. 

The  author  wishes  to  express  his  sincere  gratitude  to  Mr.  J.  Bour- 
gogne, Keeper  of  Lepidoptera  at  the  Paris  Muséum,  for  his  kind 
help  and  suggestions. 

MATERIAL  FROM  JAPAN 
Phaloniidae. 

Phalonia  hygrodes  Meyb.,  1936.  Exot.  Micr.,  v.  5,  p.  22  (Japan).  — 
Tokyo,  p.  7,  1909  (Edme  Gallois).  1 Ç. 

Tortricidae. 

Epagoge  stenochorda  nov.  spec. 

areoç  = narrow,  = a sinew. 

Ç 18  mm.  Head,  palpi,  antennae  and  thorax  pale  ochreous,  collar  a 
little  brighter.  Abdomen  pale  ochreous-greyish.  Legs  pale  ochreous.  Fore 
wing  with  Costa  gradually  curved  throughout,  apex  little  rounded,  termen 
moderately  convex,  little  oblique.  Glossy  whitish-ochreous,  transverse 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


268 


fascia  moderately  broad,  curved  inwardly  below  Costa,  abruptly  dilated 
posteriorly  along  base,  fawny-brown,  tinged  yellowish  and  mixed  with 


Fig.  1.  — Genitalia  de  Epagoge  slenochorda  nov.  spec.  ? . 

dark  brown  on  costa  and  very  faintly  along  the  edges  ; costal  patch 
■of  the  same  colour,  at  4/5,  small,  rectangular,  outwardly  oblique,  its 


— 269  — 


edges  continued  by  narrow  brownish-yellow  fasciae  : anterior  running  to 
tornus,  posterior  less  distinct,  inteïrupted  ; short,  sinuate  strigulae  on 
Costa  and  in  apex,  dark-brownish  ; discal  stigma  on  lower  angle  of  discal 
cell  rather  small.  blackish,  with  yellowish  sulïusion  posteriorly.  Cilia 
pale  ochreous.  Hind  wing  pale  ochreous-greyish,  cilia  somewhat  paler. 

Genitalia  (fig.  1)  : Ovipositor  lobes  moderate  ; ostium  wide,  simple, 
limen  a narrow  curved  rod  ; no  colliculum,  ductus  bursae  simple  ; bursa 
copulatrix  moderate,  egg-sbaped,  signum  a short  book,  capitulum  pro- 
jecting.  (Spermatophore  with  a eoiled  collumn,  in  figure  broken  in  two 
parts).  Gen.  N°-.  538. 

Japan,  Chûzenji,  10-8-1909  (Edmonde.  Gallois)  1 specimen. 
Cacoecie  semistructa  Meyrick,  1937.  Exot.  Micr.,  v.  5,  p.  129.  (China). 
— Environment  of  Tokio,  1906  (J.  Harmand).  1 £ . 

Cacoecia  contemptric  Meyrick,  1925.  Acad.  Romana  Mem.  Sect. 
Stiint,  ser.  3,  v.  3,  p.  7.  Exot.  Micr.,  v.  4,  p.  526,  1934.  (China).  — 
Tokyo,  8-6-1909  (Edme  Gallois).  3 $. 

Cacoecia  piceana  Linné,  1758.  Syst.  Nat.,  ed.  X,  p.  531  (Europe, 
N.  Asia,  Japan).  — Environment  of  Tokyo,  1906  (J.  Harmand). 
1 $. 

Cacoecia  similis  Butler,  1879.  111.  Ilet.  Brit.  Mus.,  v.  3,  p.  79, 
t.  60,  f.  4.  Walsingham,  Ann.  Mag.  Nat.  Hisl.  (7),  v.  5 , p.  379, 
1900  (Corea,  Japan).  — Yose,  line  of  Kofu,  4-7-1909  (Edm.  Gal- 
lois). 1 $. 

Cacoecia  ingentana  Chrétien,  1881.  Bull.  Soc.  Nat.  Moscou,  1881, 
p.  64  (India,  China,  E.  Siberia,  Japan).  — Environment  of  Tokyo, 
1906  (J.  Harmand).  2 2 Ç. 

Cacoecia  longicéllana  Walsingham,  1900.  Ann.  Mag.  Nat.  Hist.  (7), 
v.  5,  p.  378  (China,  Japan  ).  — Environment  of  Tokyo,  1906  (J.  Har- 
mand). 1 $. 

Homona  magnanima  nov.  spec. 

$ 22-30  mm.  Head,  antennae,  thorax,  patagia  and  tegulae  even  light 
ochreous-grey.  Palpi  ferrugineous,  moderately  long.  Abdomen  brownish- 
grey,  anal  tuft  ochreous.  Legs  ochreous,  suffused  with  fuscous.  ï'ore  wing 
broad,  elongate-truneate,  Costa  with  a large,  almost  semicircular  fold 
to  1/3,  considérable  arched  along  this,  subconcave  (almost  straight) 
beyond  this,  apex  very  slightly  produced,  almost  rectangular,  termen 
straight,  vertical,  tornus  broadly  rounded.  Glossy  ochreous-fuscous  tinged 
ferrugineous,  base  broadly  sulfused  with  ferrugineous  almost  as  far  as  1/3  ; 
projecting  patch  of  scales  at  base  of  dorsum  (when  the  wings  are  folded 
this  basal  patches  of  scales  form  a small  erect  crest),  and  costal  fold, 
except  its  apical  1/3,  dark  orange-fuscous  ; transverse  fascia  divided 
in  two  parts  : 1)  a sharply  defined  oblique  elongate-ovate  patch  on  Costa 
before  middle,  dark  brown,  its  anterior  and  lower  edge  black  ; 2)  a broad 
ferrugineous  suffusion  lilac-grey  along  posterior  half,  running  from 
below  the  abovementioned  patch  obliquely  to  dorsum  before  tornus, 


its  anterior  margin  from  1/3  of  wing-breadth  at  middle  to  3/5  of  dorsum, 
well  defined,  very  narrowly  liglit-edged,  sinuate  : eonvex  in  middle  of 
dise,  concave  above  dorsum  ; its  posterior  edge  sufîused,  very  oblique 
outwardly,  almost  horizontal,  to  2/3  of  dise  before  tornus,  from  there 
sharper  ed'ged  by  a minute  brownish  strigula,  vertical,  slightly  concave, 
to  dorsum  before  tornus  ; costal  patch  often  with  the  edges  suffused, 
narrowly  elongate-semiovate,  extended  along  Costa  from  beyond  middle 
to  before  apex,  light  brown  ; a sériés  of  vertical  interrupted  brownish- 
ferrugineous  strigulae  scattered  over  the  wing,  especially  distinct  before 
termen.  Cilia  light  ochreous  with  ferrugineous  tips  along  upper  half  of 
termen.  Hind  wing  ochreous-greyish,  pale  ochreous  along  costal  1/3, 
cilia  light  ochreous. 


Fig.  2.  — - Genitalia  de  Ilomona  magnanima  nov.  epec.  o . 

Genitalia  (fig.  2)  : Tegumen  erect,  rather  uarrow  ; uncus  with  dilated 
top  ; socii  moderate,  elongate,  drooping  ; gnathos  strong,  with  a large 
curved  top  ; valva  semiovate,  cucullus  very  short,  slightly  pointed, 
sacculus  very  strong,  darkly  ehitinised,  with  short  serra tions  under  the 
top,  ending  in  a large  thorn  ; transtilla  strong,  narrowed  in  middle,  with 
ehitinised  extremities  ; aedoeagus  long,  little  curved,  pointed  ; cornuti  a 
sheaf  of  very  long  spines  (Gen.  N°.  529). 

Japan,  Tokyo,  11-5-30-6-1909  (Edmonde  Gallois).  11  <$  Closely 
allied  to  coffearia  Nietn.,  but  much  larger,  more  greyish  tingred, 
with  costal  patch  sufîused  not  dilated  posteriorly  and  covering  the 
whole  apex, 'as  in  coffearia-,  also  dinstinct  by  ehitinised  sacculus. 
Probably  this  species  also  occurs  in  New  Guinea. 


271 


Pandemis  chlorograpta  Meyb.  1931.  Exot.  Micr.,  v.  4,  p.  150 
(China).  — Chusenji,  10-8.  — 13-9-1909  (Edme  Gallois).  Environ- 
ment of  Tokyo,  1906  (J.  I Iabmand).  1 3 Ç. 

Syndemis  sinapina  (Butler),  1879,  111.  Het.  Brit.  Ins.,  v.  3,  p.  78, 
t.  60,  f.  3 (E.  Sibiria,  Japan). 

Syndemis  imitator  Wals.,  1900,  A.  M.  N.  H.  (7),  v.  5,  p.  384,  Chu- 
senji, 10-8  — 8-9-1909  (Edme  Gallois).  4 Ç. 

Peronea  placata  Meyr.,  1912.  — Exot.  Micr.,  v.  1,  p.  17  (India).  — 
Environment  of  Tokyo,  1906  (J.  Harmand).  1 Ç. 

Eucosmidae. 

Spilonata  prognathana  Snell,  1883.  Tidj.  v.  Entom.,  v.  26,  p.  227, 
pi.  13,  f.  8 (Japan,  E.  Siberia,  India,  China). 

Spilonota  calceata  Meyr.,  1907,  s y \ . nov.,  Journ.  Bomb.  Nat. 
Ilist.  Soc.,  v.  18,  p.  141.  Tokyo,  8-7-1909  (Edme  Gallois).  1 $. 

Ancylis  mitterbacheriana  Schiff.,  1776.  Syst.  V erz.  Schmett 
Wien,  p.  129.  (Europe).  — Tokyo,  12-5-1910  (Edm.  Gallois).  1 $. 

Argyroploce  ptarmicopa  Meyr.,  1936.  Exot.  Micr.,  v.  4,  p.  612. 
(China,  Formosa).  — Tokyo,  3-9-7-1909  (Edme  Gallois).  2 

Notocelia  suffusana  Zell.,  1846.  Isis,  p.  211  (Europe,  Persia).  — 
/ Chusenji,  28-7-211  (Edme  Gallois).  1 

Eucosma  foenella  Linn.,  1758.  Syst.  Nat.,  ed.  X,  p.  536  (Japan, 
India,  China,  Corea,  E.  Siberia,  Central  Asia,  Europe,  Armenia).  — 
Environment  of  Tokyo,  1906  (J.  Harmand).  2 $. 

Eucoçma  luctuosana  Dup.,  1838.  Hist.  Nat.  Lépid.,  v.  9,  p.  252, 
f.  4 (Europe).  — Environment  of  Tokoy,  1906  (J.  Harmand).  1 Ç-. 

Schreckensteiniidae. 

Snellenia  ignispergens  nov.  spec. 

? 31  ram.  Ilead  dark  brownish-black  (palpi  missing).  Antennae  with 
shaft  dark  brownish-black,  ciliations  beginning  at  about  1/4,  very  long, 
dull  vermillion.  Thorax  and  patagia  dull  crimson,  thorax  at  the  underside 
dark  brown.  Abdomen  black,  a white  transverse  patch  on  second  tergit, 
a narrow  whitish  band  along  posterior  edge  of  i'ourth  tergiie.  Legs  dark 
brownish-black,  tarsal  joint  with  apical  white  rings.  Fore  wing  narrowly 
elongate,  Costa  very  slightly  concave,  almost  straight  to  4/5,  from  there 
gently  curved,  apex  and  termen  rounded,  dull  crimson,  dènsely  sufïused 
with  black  along  dorsum  bcfore  fold  and  everywhere  between  veins, 
except  a narrow  space  along  Costa  and  termen.  Cilia  lighter  red,  mixed 
with  black  along  basal  hall'.  Hind  wing  dark  blackish-brown,  greyish  at 
base,  sulfused  with  jet-black  along  dorsum.  Cilia  black. 

Japan  (Drouart  de  Losey).  1 specimen.  Near  tarsella  Wals. 
from  Darjeeling,  but  quite  distinct,  especially  by  long  red  fringe 
of  antennae. 


— 272  — 


MATERIAL  FROM  OTHER  PARTS  OF  ASIA  AND  AUSTRALIA 

Tortricidae. 

Zacorisca  taminia  (Feld.),  1875.  Reise  Novara,  pl.  139,  lîg.  29 
(Bornéo,  Java,  Timor).  — Java,  8-1894  (Fruhstorfer).  2 $. 

Syndemis  serpentinana  (Walk.),  1863.  Cat.  Lep.  Het.  Mus.,  v.  28, 
p.  317  (India,  Ceylon,  Malay  Archipelago,  New  Guinea).  — Ceylon. 
1 $• 

Syndemis  tasmaniana  (Walk.),  1863.  Cat.  Lep.  Het.  Brit.  Mus., 
v.  28,  p.  365.  Meyr.  Proc.  L.  Soc.  N.  S.  W.,  1881,  p.  524.  (S.  E.  et  W. 
Australia,  Tasmania).  — Australia,  3 3 $. 

Argyrotoza  joannisi  Wals.,  1900.  Ann.  Mag.  Nat.  Hist.  (7),  v.  5, 
p.  455  (China).  — China,  To-Chi,  Shang-Hai,  Kiang-Nan.  1 2 Ç. 

Eucosmidae. 

Lobesia  aeolopa  Meyr.,  1907.  Journ.  Bomb.  Nat.  Hist.  Soc.,  v.  17, 
p.  976  (India,  Ceylon,  Formosa).  — - La  Réunion,  on  vanilla  plant. 
One  specimen  labelled  in  handwriting  of  Abbé  de  Joannis  : « Con- 
chylis  vanillana,  J.  de  Joannis,  type  ».  Apparently  this  name  never 
has  been  published.  4 2 Ç. 

Argyroploce  acharis  (Butl.),  1879.  Illustr.  Heteroc.  Brit.  Mus., 
v.  3,  p.  80,  pl.  60,  f.  9 (E.  Siberia,  Corea,  Japan,  China).  — - Corea, 
Mai  Hou  Vong,  1 1 Ç. 

Argyroploce  capreolana  (FIerr.-Schaff.),  1843-56.  Schmett.  Eur., 
v.  4,  p.  209  (C.  et  S.  Europe).  — China,  Environments  of  Shang  Hai, 
1 c?‘ 

Eucosma  metzneriana  (Treit.),  1830.  Schmett.  Eur.,  v.  8,  p.  277 
(Japan,  China,  Corea,  S.  Africa,  Central  Europe).  — China,  Zi 
Ka  Wy,  Chung  liai,  1 <?,  1 $. 

Laboratoire  d’ Entomologie  du  Muséum  de  Paris  et  Musée  Zoologique 
d'Amsterdam. 


273 


Deux  notes  concernant  la  nomenclature,  de  quelques 
Opisthobranches,  i,  Quatre  Aeolidiens  méditerranéens, 
ii.  Un  Tuécosome...  sans  nom... 

Par  A.  Pruvot-Fol. 


I.  Les  espèces  d’ Aeolidiens  sont  : Doris  peregrina  Gmelin  ; 
Berghia  Cœrulescens  (Laurillard)  ; Calrnella  cavolinii  (Verany)  et 
Caloria  maculata  Trinchese. 

Les  quatre  espèces  nommées  ci-dessus  se  trouvent  dans  la  Médi- 
terranée ; une  seule,  jusqu’ici,  est  signalée  dans  l’Atlantique  : c’est 
Berghia  cœrulescens.  Et  seul  S.  Trinchese  paraît  les  avoir  reconnues 
et  distinguées  correctement  les  unes  des  autres,  tandis  que  Belle 
Chiaje  en  avait  confondu  trois  sous  une  même  appellation  ( pere- 
grina), et  que  A.  Costa  avait  donné  à l’espèce  de  Vérany  ( Calma 
Cavolinii)  un  nouveau  nom  : Flahellina  verrucicornis,  et  pris  pour  la 
peregrina  une  espèce  alors  nouvelle,  que  Trinchese  nomma  plus 
tard  Caloria  maculata,  sans  d’ailleurs  s’être  aperçu  de  l’erreur  de 
Costa.  Trinchese  ne  paraît  pas  avoir  rencontré  l’espèce  de  Verany 
( Cavolinii ),  qu’il  eût  certainement  reconnue  et  différenciée  des  trois 
autres. 

De  ces  quatre,  seule  Calrnella  Cavolinii , syn.  : Eolis  digitala 
A Costa  a une  radula  trisériée,  un  tube  chitineux  au  pénis  et  les 
papilles  groupées  en  faisceaux  portés  sur  des  pédoncules.  Ces  cara- 
ctères la  font  placer  parmi  les  Flabellininae  auprès  de  Flahellina 
affinis  (Gmel.),  qui  est  1’  « altra  specie  di  Lumaca  » de  Cavolini, 
également  méditerranéenne,  dont  elle  diffère  principalement  par  ses 
rhinophores  lisses.  Nous  pouvons  donc  la  mettre  à part  à cause  de  ces 
caractères.  Elle  a été  représentée  par  D.  Chiaje  sous  le  nom  d’yle. 
peregrina  : figure  très  petite,  bonne,  mais  rudimentaire.  Remar- 
quons que  c’est  à juste  titre  que  Ch.  Eliot  a créé  pour  cette  seule 
espèce  le  genre  Calrnella  en  remplacement  de  Calma  A.  LL,  car  elle 
n’offre  avec  Calma  que  des  ressemblances  superficielles  et  fortuites. 

Berghia  cœrulescens  (Laurillard  1817),  syn.  Flahellina  verru- 
cicornis A.  Costa  1866,  est  également  parfaitement  distincte  par  la 
forme  de  sa  dent  et  de  ses  rhinophores.  Pas  de  pédoncules  papil- 
laires, pénis  inerme,  des  glandes  « ptyalines  » importantes.  La  dent 
est  pectinée  et  à double  courbure,  comme  celle  de  Spurilla  et  d ' Eoli- 
dina,  deux  genres  que  l’on  réunit  parfois  avec  Berghia.  Cette  espèce 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


274  — 


aussi  a été  représentée  par  Delle  Chiaje,  toujours  sous  le  nom  de 
E.  peregrina. 

La  forme  de  ses  rhinophores  est  caractéristique  : antérieurement 
un  rachis  nu,  étroit  ; de  chaque  côté,  des  bourrelets  obliques  qui 
s’atténuent  sur  le  devant  et  se  résolvent  derrière  en  nombreuses 
papilles.  Par  la  contraction  ces  papilles  prennent  un  aspect  « muri- 
forme  ». 

On  connaît  une  autre  Berghia,  Scandinave,  B.  noroegica  Odhner, 
qui  n’a  que  des  papilles  et  pas  de  bourrelets  ou  anneaux.  Elles  ne 
peuvent  être  confondues  avec  Moreidilla  Bergh  et  BcCeolidia  Bergh, 
qui  ont  aussi  des  rhinophores  papilleux  mais  sont  différenciées  par 
ailleurs. 

Ce  sont  des  genres  exotiques. 

La  troisième  espèce,  qui  est  la  dernière  en  date,  est  Caloria  macu- 
lata  Trinchese,  vue  d’abord  et  figurée  par  A.  Costa  1866  sous  le 
nom  d ’Eohs  peregrina,  ce  qui  paraît  avoir  échappé  à Trinchese. 
C’est  aussi  à Naples  qu’il  la  trouva  et  la  décrivit,  avec  figures  en 
noir.  Je  l’ai  revue  depuis  lors  à Banvuls  ; elle  paraît  rare  partout 
et  confinée  à la  Méditerranée.  Une  autre  espèce  de  Caloria,  C.  occi- 
dentalis  IL  Engel  ne  pourra  rester  dans  ce  genre,  dont  elle  n’a  pas  les 
caractères  importants. 

Caloria  a de  très  longs  palpes  recourbés,  les  rhinophores  longs  et 
lisses,  des  angles  tentaculiformes  bien  marqués  au  pied,  le  pénis 
inerme,  la  dent  denticulée  semblable  à celle  des  Facelina,  la  mâchoire 
denticulée,  avec  une  profonde  échancrure  postérieure  comme  celle 
de  Glaucus  et  enfin  des  papilles  insérées  sur  le  corps  même,  longues, 
fines,  fusiformes,  contenant  sous  le  sac  cnidocyste  une  glande  colorée 
spéciale.  Elle  est  longue  et  grêle.  C’est  le  plus  élégant  des  Aeolrdiens, 
ce  qui  n’est  pas  peu  dire,  par  la  forme  et  par  la  couleur. 

La  quatrième  espèce,  enfin,  qui  est  la  première  en  date  et  la 
véritable  peregrina,  et  l’une  des  « Lumache  » de  Cavolini,  a été 
placée  successivement  (outre  le  G.  Lumaca  ou  Limace ) dans  onze 
genres  différents  ! C’est  sur  elle  que  je  voudrais  m’arrêter  un  peu 
plus  longuement.  Comme  nous  le  verrons  dans  une  courte  révision 
historique,  c’est  principalement  par  la  faute  de  Bergh  qu  elle  subit 
ainsi  tant  de  migrations  ; car  il  la  fit  figurer  dans  plusieurs  listes 
sous  des  noms  divers  : il  ne  la  connaissait  pas  lui-même  ; ou,  s’il  l’a 
vue  il  en  a fait  encore  une  « espèce  nouvelle  »,  chose  qui  est  bien  pos- 
sible comme  nous  le  verrons. 

Cette  espèce  a les  rhinophores  lisses,  les  angles  du  pied  tentaculi- 
formes, les  palpes  longs,  le  corps  grêle  ; les  papilles  sont  insérées  non 
sur  des  pédoncules  mais  sur  des  bourrelets  bas,  qui  se  voient  sur- 
tout nettement  lorsqu’elles  sont  enlevées. 

Ces  bourrelets,  dont  les  premiers  sont  courbes  (en  fer  à cheval 
ou  mieux  en  épingles  à cheveux)  portent  quelques  rangs  sur  le 


— 275 


jambage  antérieur  et  un  ou  au  plus  deux  sur  le  postérieur.  Les 
orifices  génitaux  sont  situés  derrière  le  premier  groupe,  l’anus  est 
dans  l’angle  que  forment  les  jambages  du  second.  Les  derniers  sont 
simples  ; il  y en  a environ  10  en  tout  chez  les  grands  individus,  mais 
les  derniers  groupes  de  papilles  sont  insérés  sur  le  corps.  Les  papilles 
dorsales  spnt  beaucoup  plus  longues  que  les  externes  (ce  qui  est  le 
cas  aussi  chez  Coloria).  L’existence  de  ces  bourrelets  n’est  pas  visible 
sur  les  plus  anciennes  figures  par  Cavolini  et  par  Cuvier  (Des- 
hayes).  Mais  ces  figures  sont  dessinées  à une  échelle  trop  faible 
pour  montrer  ce  caractère,  bien  représenté  (et  un  peu  exagéré)  par 
Trinchese.Lc  pénis  est  inerme,  la  mâchoire  fortement  denticulée. 
la  dent,  avec  cuspide  et  9 ou  10  denticules  de  chaque  côté. 

Si  je  n’ai  pas  fait  mention  jusqu’ici  de  la  couleur,  c’est  que  des 
colorations  analogues  chez  ces  quatre  Aeolidiens  ont  été  cause 
de  toutes  les  confusions  qui  les  concernent. 

Ils  sont  tous  incolores  et  translucides,  C.  cavolinii  a les  lobes  du 
foie  jaune-brun  ou  rouge,  un  anneau  rouge  sous  le  sommet  blanc 
des  papilles  et  les  rhinophores  incolores.  Deux  tâches  rouge  carminé 
devant  les  rhinophores. 

B.  cœrulescens  a le  foie  parfois  brunâtre  et  le  corps  pigmenté  ; la 
partie  papilleuse  des  rhinophores  est  rouge  vif. 

C.  maculata  a les  lobes  du  foie  rouges,  devenant  carmin  et  violet 
très  foncé  sous  le  cnidosac  blanc,  coloration  due  à la  glande  spéciale. 
Devant  les  rhinophores,  deux  tâches  jaune  orange  vif. 

D.  peregrina  1 a le  sommet  des  palpes  et  surtout  des  rhinophores 
rouges  et  la  partie  des  lobes  du  foie  sous  les  cnidosacs,  rouge  ; 
il  y a sur  le  dos  un  dessin  formé  de  pigment  blanc  opaque  et  brun. 
Devant  les  rhinophores  deux  taches  formées  de  petites  stries  obli- 
ques rouges  ou  violacées. 

On  remarquera  donc  que  toutes  quatre  ont  sur  la  tête  deux  taches, 
ce  qui  n’a  pas  peu  contribué  à les  faire  confondre.  Mais  chez  Coloria, 
elles  sont  orangées  et  superficielles,  tandis  que  chez  Calmella  elles, 
sont  dues  à la  coloration  des  mâchoires,  vue  par  transparence,  et 
chez  D.  peregrina  elles  se  décomposent  en  petites  lignes,  ainsi  que 
cela  se  voit  sur  la  figure  de  Trinchese,  et  même  sur  celle  du  Règne 
animal. 

Etant  ainsi  constaté  que  quatre  çspèces  méditerranéennes  ont 
été  confondues,  qui  se  ressemblent  un  peu  par  l’aspect  extérieur, 
mais  qui  peuvent  être  distinguées  avec  un  peu  de  soin,  car  elles  sont 
réellement  distinctes,  il  s’agit  maintenant  d’établir  le  statut  de  la 
plus  ancienne,  la  « Doris  peregrina  Gmelin  ».  Et  ici  se  pose  un  pro- 
blème de  nomenclature  qui  n’est  pas  sans  quelque  intérêt  général  : 
Il  s’agit  d’un  conflit  entre  la  lettre  de  la  loi  et  son  esprit.  Les  lois 


1.  Le  nom  de  genre  à lui  donner  sera  discuté  ci-après. 


— 276  — 


de  nomenclature  étant  lois  humaines  et  non  révélées,  offrent  comme 
les  lois  humaines  des  imperfections  et  des  contradictions  permettant 
de  les  tourner,  lorsque  ces  imperfections  vont  à l’encontre  de  leur 
véritable  but. 

Lorsque  R.  Bekgh  créa  son  genre  Cratena  en  1864,  (publ.  1867), 
il  donna  une  diagnose  générique  et  un  type.  Ce  type,  qu’il  ne  con- 
naissait pas,  ne  correspond  pas  à la  diagnose.  L’ouvrage  en  question, 
en  Danois,  a été  ignoré  pour  cette  raison,  et  oublié  par  la  suite  par 
son  auteur  lui-même,  qui,  non  seulement  n’a  plus  jamais  inclus  le 
type  dans  les  nombreuses  listes  de  Cratena  parues  depuis  dans  ses 
divers  ouvrages  (publiés  en  langues  scientifiques),  mais  a inclus 
ladite  espèce  dans  cinq  genres  différents,  les  genres  Cratena,  Cory- 
phella,  Facelina,  Rizzolia,  Hervia. 

Notez  qu’il  était  coutumier  de  pareils  faits  : pour  caser  les 
anciennes  espèces  souvent  inconnues  de  lui,  il  les  incorporait  un 
peu  au  petit  bonheur  dans  des  genres  (les  siens  ou  d’autres),  et 
souvent  à la  fois  dans  plusieurs  ! 

Mais  revenons  à « Doris  peregrina  ».  Voici  la  liste  (complète  ?) 
des  genres  où  elle  fut  placée  : 

« Luinaca  » Cavolini,  1785  vernac.  (Limace). 

1.  Doris,  par  Gmelin,  1789.  ' 

2.  Cavolina,  par  Bruguière  1792  ; Cuvier. 

3.  Montagua,  par  Gray,  1850. 

4.  Eolida  ou  Eolis,  par  Delle  Chiae,  par  Verany  et  par  A.  Costa, 
mais  déterminations  erronées. 

• 5.  Cratena,  par  Bergh,  1864  (1867). 

6.  Facelina,  par  Bergh,  sous  le  nom  de  Facelina  veranyana,  1875. 

7.  Corypliella,  par  Bergh. 

8.  Flabellina,  par  Bergh,  1870. 

9.  Rizzolia,  par  Trinciiese,  1880. 

10.  Hervia  (implicitement)  par  Bergh,  qui  admit  l’identité  de  ce  genre 
avec  Rizzolia  Trinchese  1 (1884). 

Il  résulte  de  ces  constatations  que  le  genre  Cratena  Bergh,  adopté 
par  tous  les  spécialistes  pour  un  grand  nombre  d’Eolidiens  (il  y en 
a au  moins  20)  avec  les  caractères  de  la  diagnose  de  Bergh  et  non 
pas  avec  ceux  du  « type  » ; « Doris  peregrina  »,  devrait  changer 
d’acception,  et  être  remplacé  pour  toutes  ces  espèces  par  un  autre 
nom  de  genre  : pour  la  discussion,  je  renvoie  à la  note  de  R.  Winck- 
worth  : The  name  Cratena,  Proc.  Malac.  Soc.  London,  XXIV,  1941. 

1.  Bergh  adopta  le  genre  Rizzolia  Trinciiese  bien  qu’il  eût  lui-même  créé  le  genre 
Hervia,  antérieur,  avec  les  mêmes  caractères  ; il  a semblé  admettre  leur  identité  mais 
a néanmoins  créé  les  espèces  Rizzolia  rnodesta  (Atlantique  N.)  et  Hervia  modesta  (Japon) 
qu’il  n’identifie  pas  l’une  avec  l’autre.  Ce  ne  sont  pas  en  effet  les  deux  « modesta  » qui 
me  paraissent  synonymes  ; mais  il  n’y  a guère  de  doute  que  Hervia  rosea,  Bergh,  1888, 
d’Amboine,  et  Rizzolia  modesta , Bergh  1880  du  Japon,  sont  un  seul  et  même  animal. 
(Comparer  ses  dessins  des  parties  buccales,  qui  sont  exactement  superposables  !) 


— 277  — 


Cet  auteur  propose  de  le  laisser  à l’espèce  de  Cavolim  et  de  donner 
aux  Cratena  (de  Bergh  : diagnose  de  O’Donoghue  (même  publi- 
cation : 1926)  et  des  auteurs  le  nom  de  Catriona  nov.  Il  est  cepen- 
dant à remarquer  qu’un  nom  a été  proposé  pour  les  Aeolidiens  de  ce 
type  par  Jhering  1879  : Trinchesia,  qui  aurait  priorité  sur  Catriona. 

Mais  j’élèverai  encore  une  objection.  Après  les  constatations 
précédentes  : oubli  total  de  Bf.rgh  de  ce  « type  » indiqué  dans  un 
de  ses  premiers  ouvrages  en  langue  danoise  ; incorporation  par  lui 
de  ce  « type  » dans  divers  aut  res  genres  ; méconnaissance  de  ses 
vrais  caractères,  qui  ne  concordaient  pas  avec  la  diagnose  générique 
(tandis  qu’ils  concordent  avec  ceux  de  son  propre  genre  Hervia ), 
je  suis  disposée  à profiter  de  la  liberté  que  me  laissent  les  règlements 
A’ ignorer  un  ouvrage  en  Danois,  et  par  conséquent  de  n’en  tenir 
compte  que  dans  la  mesure  où  il  comporte  une  diagnose  latine  ; 
diagnose  générique  seule.  Il  n’y  a pour  l’espèce  ni  diagnose,  ni  des- 
cription, ni  figure,  et  tout  le  texte  est  en  langue  non  scientifique. 

Le  premier  auteur  qui  ait  vraiment  décrit  et  disséqué  la  Doris 
peregrina  est  Trinchese,  d’abord  comme  Phidiana  peregrina,  puis 
comme  Rizzolia  peregrina  ; le  nom  de  Rizzolia  Tr.  est  synonyme  de 
Hervia  (Bergh  in)  Moerch  1871,  et  c’est  ainsi  qu’il  me  paraît  que 
cette  espèce  devrait  s’appeler  dorénavant  Hervia  peregrina  (Gme- 
lin),  (Doris). 

Le  genre  Hervia  contient  à mon  avis  sept,  six,  ou  peut-être  seule- 
ment trois  1 espèces  : 

H.  peregrina  (Gm.)  méditerranée  (et  Atlantique  ?)  et 

II.  modesta  Bgh.,  Atlantique,  qui  ont  la  dent  avec  forte  cuspide 
et  environ  9 dentieules  un  peu  irréguliers  de  chaque  côté,  et  le  bord 
de  la  mâchoire  grossièrement  denticulée. 

H.  modesta  (Bgh.)  (Rizzolia),  Japon. 

II.  rosea  Bergh)  Amboine. 

II.  australis  (Bgh.)  (Rizzolia),  Port  Jackson,  qui  ont  3 à 5 denti- 
cules  (généralement  4)  de  chaque  côté  de  la  cuspide  et  les  denticu- 
lations  de  la  mâchoire  plus  ou  moins  dédoublées  ou  bifurquées. 

H.  lineata  Eliot  1904,  que  son  auteur  regarde  comme  « peut-être 
synonyme  de  Rizzolia  modesta  2). 

II.  SibogaP,  Bergh,  1905. 

Bemarque  : J.  Tiiiele,  dans  son  Handbuch  der  Weichtierkunde, 
II,  1931,  place  les  genres  Hervia  et  Rizzolia,  qui  sont  synonymes, 
dans  deux  familles  différentes. 

Au  genre  Coloria  il  prête  par  erreur  des  rhinophores  perfoliés. 

I.  Pour  des  raisons  que  je  dirai  ailleurs,  je  n’y  inclus  pas  « Hervia  berghi  » Vayssière. 

2.  Si  les  synonymies  proposées  étaient  admises,  le  nom  de  modesta,  tombé  en  syno- 

ny  mie,  serait  pour  l’espèce  pacifique  remplacé  par  rosea. 


— 278 


Figures  a consulter  : 

I.  Pour  Hefvia  peregrina  : Cavoli.ni  1785  (Polipi  marini.)  figure  repro- 

duite par  Bruguière,  1791.  — Delle  Chiaje  1828  (mauvaise).  — 
Cuvier,  Règne  animal  IIIe  éd.  fig.,  par  Deshayes  pl.  30  bis,  f.  3.  — 
Trinchese  1880,  Bizzoiia  peregrina. 

II.  Pour  Calmella  Cavolini , Delle  Chiaje  1823,  sous  le  nom  de  E.  pere- 
grina,  et  1841  ; 1828,  de  même  ; fig.  16,  pl.  73,  1841,  vol.  VI.  — 
A.  Costa  1886  (67)  sous  le  nom  d’£.  digitala. 

III.  Pour  Berghia  cœrulescens,  Delle  Chiaje  1841,  fig.  17,  18  ; sous  le 

nom  de  peregrina.  — A.  Costa,  1866  sous  le  nom  de  Flabellina 
verrucicornis.  Trinchese  1882. 

IV.  Pour  Caloria  maciilata,  A.  Costa,  1866  sous  le  nom  d’E.  peregrina,  et 

Trinchese  1888. 

II.  Le  nom  du  Thecosome  généralement  connu  comme  « Cuvie- 
rina  Rang  » 1827  était  préemployé  à cette  date,  par  Péhon  et 
Lesueur  1807,  Méduse,  Pour  cette  raison  J.  Thif.le  dans  son 
« Ilandbuch  » II,  1831  remplace  ce  nom  par  Herse  Gistel  1848. 
Gistel  ayant  fréquemment  proposé  plusieurs  noms  pour  le  même 
animal,  sans  préjudice  de  ceux  déjà  donnés  par  d’autres  auteurs,  sa 
« Naturgeschichte  » est  une  précieuse  source  de  noms  de  remplace- 
ment. En  ce  qui  concerne  le  genre  considéré,  il  n’a  pas  manqué  d’en 
fournir  deux  : Ihjperia  préemployé  par  Latreille  1829,  (fide 
Thiei.e)  et  Herse,  nom  que  cet  auteur  substitue  à Cuvierina.  Et 
nous  voici  une  fois  de  plus  obligés  de  constater  avec  quelle  légèreté 
se  font  parfois,  et  même  souvent,  ces  changements  de  noms  ! Herse 
Gestel  n’a,  en  effet,  pas  moins  de  trois  emplois  précédant  celui-là, 
soit  : par  Oken  1815  (Lépidoptère)  par  Agassiz,  1837  (Aoes),  et 
par  Mawle  et  Corda,  1847,  (Trilobite).  Ceci,  d’après  le  Nomenclator 
de  Siierborn,  ouvrage  qui  est  loin  d’être  toujours  complet  ! 

Il  résulte  de  là  que  le  genre  connu  de  Thecosome  n’a  plus  de  nom. 
A défaut  de  mieux  je  propose  Rangistela  n.  n. 


Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


Contribution  a la  Flore  de  la  Nouvelle  Calédonie, 
lxxxvii.  Plantes  récoltées  par  M.  J.  Bernier. 

Par  A.  Guillaumin, 

Professeur  au  Muséum. 

M.  Julien  Bernier,  fils  de  Bernier,  conservateur  du  Musée 
colonial  de  Nouméa  1,  qui  de  1901  à 1904,  avait  envoyé  au  Muséum 
des  plantes  récoltées  par  le  forçat  libéré  Cribs,  alors  préparateur 
au  Musée  de  Nouméa,  a profité  d’un  congé  dans  son  pays  d’origine 
pour  recueillir  un  herbier  que  le  Gouvernement  de  la  Nouvelle- 
Calédonie  a bien  voulu  faire  parvenir  au  Muséum. 

Les  échantillons  au  nombre  de  242,  presque  tous  des  Phanéro- 
games, notamment  des  formes  de  jeunesse  de  Conifères,  ont  été 
collectés  dans  la  partie  sud  de  l’île  jusqu’à  Nakéty  et  au  col  d’Amieu, 
malheureusement  un  certain  nombre  d’étiquettes  ont  été  endom- 
magées ou  même  totalement  détruites  par  les  moisissures  au  cours 
d’un  séjour  à Marseille  de  près  d’un  mois  à la  suite  des  grèves  de  la 

fin  de  1947. 

Clematis  glycinoides  DC.  — Liane,  Mont  d’Or,  n°  63. 

Hibbertia  Brongnartii  Gilg.  — Arbuste  2 ou  3 m.,  Saint-Louis  : 
rives  de  la  Thy,  ± 50  in.,  n°  209  ; Plaine  des  Lacs  : bords  des  cours 
d’eau,  ± 150  m.,  n°  162. 

Cfr.  11.  heterotricha  Bur.  ex  Guillaum.  — Arbuste  très  branchu, 
1 m.,  Ilaute-Tontouta,  ± 200  ni.,  n°  110. 

II.  Panclieri  Briq.  — Arbuste  de  1 m.,  Plaine  des  Lacs  : forêt 
Walker,  ± 150  m.,  n°  134.  [Ce  numéro  s’applique  aussi  à Pancheria 
elegans  Brong.  et  Gris.] 

II.  patula  Guillaum.  — Arbuste,  2 à 3 m.,  Plaine  des  Lacs,  forêt 
du  Mois  de  Mai,  ± 150  m.  n°  137  ; arfjute  de  1-2  m.,  Montagne  des 
Sources,  900  m.,  n°  122. 

H.  trachyphylla  Schltr.  — Arbrisseau  de  50  cm.  au  maximum,  très 
branchu,  Col  des  Grosses  Gouttes,  ± 500  m.,  n°  131. 

II.  Virotii  Guillaum.  - — 50  cm.  au  maximum,  Montagne  dés 
Sources,  750  m.,  n°  32. 

Montrouziera  rhodoneura  Schltr.  — Arbuste  de  2-3  m.,  Montagne 
des  Sources,  750-900  m.,  n°  125. 

I.  Un  premier  musée  néo-calédonien  avait  été  créé  par  Pancher  avant  1870  mais 
avait  disparu. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


280 


Garcinia  Balansae  Pierre.  — Arbuste  de  2-4  m.,  Plaine  des  Lacs, 
plaine  du  Bidon  rouge,  ± 150  m.,  n°  146,  173. 

Calophyllum  caledonicum  Vieill.  — Arbre  de  5-6  m.,  Plaine  des 
Lacs  : forêt  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  167. 

C.  Inophyllum  L.  — Arbre,  exude  un  latex  blanc,  Mont  d’Or, 
zone  maritime  en  association  avec  Premna  integrifolia  pour  former 
le  premier  plan  de  la  forêt  littorale,  n°  67. 

Microsemma  Calleana  Guillaum.  ? — Arbre  de  5-6  m.,  Plaine  des 
Lacs  : forêt  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  156. 

Maxwellia  lepidota  Bail!.  — Arbre  de  3-4  in.,  Haute-Tontouta, 
± 200  m.,  n°  111  c. 

Solmsia  calophylla  Baill.  — - Arbuste  de  3-4  m.,  Plaine  des  Lacs  : 
plaine  du  Bidon  rouge,  ± 150  m.,  n°  166. 

Eriostemon  pallidum  Schltr.  — 2-3  m.,  Montagne  des  Sources, 
750  m.,  n°  60  (?)  ; tige  arborescente  de  1 m.  50  au  maximum,  Plaine 
des  Lacs  : scierie  Lucien  et  Pérignon,  150  m.,  n°  136  ; arbuste  de 
1 m.  50  au  maximum,  Plaine  des  Lacs  : plaine  du  Bidon  rouge, 
± 150  m.,  n°  144. 

Myrtopsis  macrocarpa  Schltr.  — Arbre  de  4-5  m.,  Plaine  des  Lacs  : 
forêt  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  169  ; arbre  de  3-4  m.,  Plaine 
des  Lacs  : Scierie  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  143  ; arbuste  de 
1-2  m.,  Source  de  la  Rivière  des  Pirogues,  ± 450  m.,  n°  141. 

Halfordia  Kendaclt  Guillaüm.  — Arbre  de  3-4  m.,  Plaine  des  Lacs  : 
scierie  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  149. 

Soulamea  Muelleri  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  2-3  m.,  Montagne 
des  Sources  : campement  Bernier,  ± 900  m.,  n°  121. 

Ce  numéro  s’applique  aussi  au  Cunonia  Bernieri. 

Dysoxylon  macranthum  C.  DC.  ? Arbre  de  8-10  m.,  Plaine  des 
Lacs  : forêt  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  218. 

Aglaia  eleagnoides  Benth.  — Etiquette  détruite. 

Alphitonia  neo-caledonica  Guillaum.  — Arbre  de  ± 10  m.,  dia- 
mètre de  30-40  cm.  au  maximum,  Plaine  des  Lacs  : scierie  Lucien  et 
Pérignon,  ± 150  m.  « Pomaderri  » des  forestiers,  n°  164. 

Pometia  pninata  Forst.  ? — Arbre  de  ± 4 m.,  Yahoué  ; propriété 
Beversé,  n°  212,  « Letchi  dés  Nouvelles- Hébrides  ».  Cette  espèce 
n’a  été  jusqu’alors  signalée  qu’incidemment  en  Nouvelle-Calédonie 
par  Burkill  sans  aucune  indication  d’échantillon. 

Podonephelium  concolor  Radlk.  — Plaine  des  Lacs  : forêt  Lucien 
et  Pérignon,  ± 150  m.,  « Tec  » des  forestiers,  n°  163. 

Guioa  : fusca  Radlk.  ? — 2-3  m.,  Mont  d’Or,  berge  de  creek,  zone 
maritime,  50  m.,  servait  de  support  à Clematis  glycinoides,  n°  détruit. 

G.  villosa  Radlk.  — Arbuste  de  2-3  m.,  Plaine  des  Lacs  : Plaine 
du  Bidon  rouge,  ± 150  m.,  n°  177  ; arbuste  de  2 m.  au  maximum, 
Haute-Tontouta,  ± 200  m.,  n°  113. 


— 281 


Arytera  collina  Radlk.  — -Arbre  de  3-4  m.,  Route  de  Saint-Louis  : 
Butte  au  Crâne,  zone  maritime  n°  190. 

Dodonaea  viscosa  Jacq.  — Arbuste  de  3-4  m.,  berge  de  la  Tontouta, 
± 1.000  m.,  n°  109. 

Semecarpus  atra  Vieil].  — ...  zone  maritime,  constitue  en  arrière 
du  Calophyllum  Inophyllum  et  du  Premna  integrifolia  le  2e  plan  de 
la  forêt  littorale,  n°  66. 

* Spondias  lutea  L.  — Yahoué  : propriété  Reversée,  « Mombin  de 
l’île  de  la  Réunion  »,  n°  210. 

* Flemingia  strobilifera  R.  Br.  — Arbuste  de  2 m.  au  maximum, 
n°  55.  Genre  et  espèce  nouveaux  pour  la  Nouvelle-Calédonie. 

Storckiella  Pancheri  Baill.  — Arbre  de  4-5  m.,  Plaine  des  Lacs  : 
forêt  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  160. 

Albizzia  callistemon  Guillaum.  et  Beauvis.  — Arbre  de  5-6  m.,  peu 
rameux,  Nakéty  : berges  du  creek  Pennel,  ± 100,  n°  108. 

Acacia  simplicijolia  Druce.  — Etiquette  détruite. 

Pithecolobium  Fournieri  Benth.  — Arbre  de  3-4  m.,  n°  33. 

Quintinia  major  Schltr.  — Arbre  de  5-6  m.,  Plaine  des  Lacs  : forêt 
Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  220. 

Argophyllum  ellipticum  Lindl.  — - Haute-Tontouta,  ± 200  m., 
forme  jeune,  n°  111  b ; forme  adulte,  n°  111  a. 

Codia  albifrons  Vieil],  ex  Gauillauin.  — - Arbuste  de  2 m.,  Mon- 
tagne des  Sources,  750  m.,  n°  30. 

Pancheria  elegans  Brong.  et  Gris.  — - Arbuste  de  2-3  m.,  Haute 
Rivière  des  Pirogues  : Creek  du  Bidon  rouge,  ± 150  m.,  n°  134. 
L’écorce  aurait  fourni  un  excellent  tanin  à M.  Pérignon  qui  exploite 
une  scierie  dans  le  haut  de  ce  creek.  Arbre  de  2-3  m.,  Route  Werquin, 
Dumbéa  nord,  ± 100  m.,  n°  184. 

‘Cunonia  Bernieri  Guillaum.,  sp.  nov. 

Frutex  1-2  m.  allas,  ramis  primum  brunneo-hirsutis  deinde  glabris, 
foliis  4-6  cm.  longis , petiolo  circa  6 mm.  longo,  primum  fulvo-hirsuto  deinde 
glabrescente,  rachi  inter  jugos  apicem  versus  marginalo,  joliolis  5,  oblongo- 
lanceolatis  (2-3  cm.  X 0,8-1, 5 cm.),  Costa  primum  hirsute  deinde  glabres- 
cenle  excepta  glabris,  sublus  nigro  punctatis,  valde  coriaceis,  apice  obtusis, 
b:isi  cunealis,  valde  coriaceis,  apice  obtusis,  basi  cuneatis,  lateralibas  inae- 
qualiter,  apicem  versus  minute  serratis,  nervis  reticulatis,  stipulis  ovatis , 
5 mm.  longis,  dense  pilosis.  Inflorescentiae  5-7  cm.  longue,  axi  brunneo- 
hirsuio,  floribus  sessilibus,  sepalis  5,  ellipticis,  1,5  mm.  longis,  extra  sparse 
puberulis,  petalis  5,2  mm.  longis,  ovatis,  roseis,  staminibus  5 mm.  longis, 
ovario  cylindrico  piloso,  stylis,  ovario  2-plo  longioribus. 

Montagne  des  Sources,  750  m.,  n°  121. 

Ce  numéro  s’applique  aussi  à Soulamea  Muelleri. 

Fleurs  recherchées  par  les  grives  de  montagne. 

Du  groupe  des  C.  montana  et  pulchella.  La  pubescence  ressemble 
tout  à fait  à celle  du  C.  pteropliylla  qui  a 11-17  folioles  et  nullement 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


18 


— 282  — 


aux  petits  poils  couchés  du  C.  pulchella  et  C.  montcma  a les  feuilles 
complètement  glabres. 

C.  bullata  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  3-4  mm.,  Montagne  des 
Sources,  1.050  m.,  n°  123. 

C.  Deplanchei  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  4-5  m.,  Plaine  des  Lacs  : 
seierie  Lucien  et  Pérignon,  n°  170. 

*C.  pseudo-verticillata  Guillaum.  sp.  nov. 

Frutex  1 ni.  altus,  glaberrimus,  ramis  primum  compressis,  joliis  ustpie 
ad  2,5  cm.  longis,  3-joliolatis  sed  ob  pelioluni  petioluiosque  0 adspectu  verli- 
cillatis , joliolis  discoideo  obcordatis  (1,5-2, 5 cm.  longis),  apicc  rolundatis, 
basi  vix  attenuatis,  valde  coriaceis,  margine  sub-integris,  Costa  subtus 
impressa,  nervis  immersis  inconspicuisque,  stipulis  late  ovatis,  circa  8 mm. 
longis.  Injlorescentiae  umbellatae,  dsnsae,  joliis  vix  longiores,  sepalis  5, 
ovato-triangularibus,  2 mm.  longis,  petalis  5,  rubis,  ellipticis,  2 -plo  longio- 
ribus,  staminibus  1 cm.  longis,  ovario  conico,  stylis  5-7  mm.  .longis.  F met  us 
circa  8 mm.  longi,  eylindrici,  pedicello  aequilongi. 

Montagne  des  Sources,  750  m.,  n°  24,  124. 

Se  rapproche  de  C.  atrorubens  mais  celui-ci  a les  folioles  oblogues 
elliptiques,  obtuses  au  sommet  et  en  coiri  à la  base. 

C.  purpurea  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  2-3  m.,  Dumbéa  : 
mine  Werquin,  200,  n0,  71. 

Crossostylis  biflora  Forst.  — Arbre  de  7-8  m.,  Saint-Louis  : rives 
de  la  Thy,  ± 50  m.,  n°  208. 

Melaleuca  Brongnartii  Danik.  — Arbuste  de  2 m.  au  maximum, 
espèce  dominante  du  maquis  de  la  Montagne  des  Sources,  n°  45  ; 
Plaine  des  Lacs  : berges  des  creeks  et  rivières  ou  terrains  inondés 
et  marécageux,  ± 150  m.,  n°  153,  154,  155. 

Callistemon  gnidioicles  Guillaum.  — Arbre  de  4-5  m.,  très  rameux, 
en  ombelle,  écroce  lisse,  très  blanche  jusqu’au  sommet  des  ramules, 
Dumbéa  est  : sentier  du  Casse-cou,  300-400  m.,  n°  226.  If  en  existe- 
rait un  important  peuplement  dans  le  bassin  de  la  Dumbéa  nord  aux 
exploitations  minières  dites  des  Chimères  à une  altitude  moindre. 

C.  suberosum  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  2-3  m., 
Montagne  des  Sources,  750  m.,  n°  31. 

Tristania  Callobuxus  Schltr.  — 1 m.  au  maximum,  Montagne  des 
Sources,  750  m.,  n°  51,  arbuste  de  1-2  m.,  très  branchu,  Plaine  des 
Lacs  : forêt  Lucien  et  Pérignon,  source  de  la  rivière  des  Pirogues, 
± 450  m.,  n°  145.  En  mélange  avec  Eugenia  stricto  Panch.  ex 
Brong.  et  Gris. 

T.  glauca  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  2-3  m.,  Plaine 
des  Lacs  : forêt  du  Mois  de  mai,  ± 150  m.,  n°  148. 

T.  Guillainii  Heck.  — Arbuste  de  3-4  m.,  Plaine  des  Lacs  : plaine 
du  Bidon  rouge,  ± 150  m.,  n°  165. 

Moorea  buxifolia  Guillaum.  — - Arbuste  de  1 m.  50-2  m.,  Route  de 
Prony  : environs  du  creek  Pernod,  + 150,  n°  224. 


283  — 


Metrosideros  Engleriana  Schltr.  — Arbuste  de  1-2  m.,  Montagne 
des  Sources,  750  m.,  n°  25. 

M.  operculata  Labill.  — Arbre  de  5-6  m.,  diamètre  pouvant  attein- 
dre 40  cm.  Dumbéa,  Saint-Louis,  Montagne  des  Sources,  ± 900  m., 
n°  188.  Il  en  existe  un  très  beau  peuplement  à Nakéty  sur  les  berges 
de  la  rivière  Pennel. 

Mearnsia  porphyrea  Diels.  — Montagne  des  Sources,  750  m., 
n°  22. 

Xanthostemon  aurantiacum  Heck.  — Arbuste  de  1-2  m.,  Plaine 
des  Lacs  : source  de  la  rivière  des  Pirogues,  ± 500  m.,  n°  168. 

X.  Francii  Guillaum.  — Arbre  de  3-4  m.,  Haute  Tontouta,- 
± 200  m.,  n°  112. 

X.  rubrum  Ndzu.  Arbre  de  ± 4 m.,  Dumbéa  nord  : Route 
Werquin,  ± 100  m.,  n°  181. 

Myrtus  emarginatus  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Rive  gauche  de 
la  Haute  Rivière  des  Pirogues,  ± 450  m.,  n°  139. 

M.  rufo-punctatus  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  très 
rameux,  2 m.  au  maximum,  Dumbéa  nord  : Route  Werquin, 
± 100  m.,  n°  183. 

Psidium  Catleyanum  Lindl.  - — Saint-Louis,  vallée  de  la  Thy, 
150  m.  vulgo  « Goyavier  de  Chine  »,  n°  84. 

Syzygium  ngoyensis  Schltr.  — Arbuste  de  1 m.  50  au  maximum. 
Plaine  des  Lacs  : scierie  Lucien  et  Pérignon,  n°  138. 

S.  Pancheri  Brong  et  Gris.  — Arbuste  de  1-2  m.,  Plaine  des 
Lacs  ; village  du  km.  22,  n°  142  ; arbre  de  4-5  m.  ; Plaine  des  Lacs  : 
scierie  Lucien  et  Pérignon,  n°  152. 

Calycorectes  ovigera  Guillaum.  — - Arbuste  de  1-2  m.,  Plaine  des 
Lacs  : source  de  la  rivière  des  Pirogues,  n°  147. 

Eugenia  oraria  Guillaum.  — Etiquette  détruite. 

E.  paludosa  Panch.  ? — Arbre  de  7-8  in.,  Plaine  des  Lacs  : forêt 
Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  221. 

E.  stricto  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Plaine  des  Lacs  : source  de 
la  rivière  des  Pirogues,  ± 450  m.,  en  mélange  avec  Tristania  Callo- 
huxus , sous  le  n°  145. 

E.  V ieillardii  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  4-5  m.,  Plaine  des  Lacs  : 
scierie  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  151. 

Jambosa  pseudo-malaccensis  Yieill.  ex  Brong.  et  Gris.  — Arbre 
d’environ  5 m.,  Yahoué  : propriété  Reversé,  vulgo  « Pommier 
canaque  var.  blanche  »,  n°  211  ; arbre  de  3-4  m.,  Saint-Louis  : vallée 
de  la  Thy,  village  de  Burckard,  ± 150  m.  « Pommier  canaque  », 
n°  179. 

Jambosa  vulgaris  DC , n°  85. 

Caryophyllus  sp.  nov.  ? — Arbre  de  3-4  m.,  plaine  des  Lacs  : 
Plaine  du  Bidon  rouge,  près  de  la  scierie  Lucien  et  Pérignon,  ± 
150  m.,  n<>  172. 


Jussiaea  suffruticosa  L.  — - Arbrisseau  de  ± 1 ni.,  fleurs  jaunes, 
Saint-Louis  : vallée  de  la  Thy,  ± 50  m.,  n°  178. 

Apiopetalum  velutinum  Bail).  — - Montagne  des  Sources,  750  m., 
n°  52. 

Schefflera  Nono  Baill.  — Saint-Louis  : vallée  de  la  Thy,  250  m., 
n°  83. 

S.  sp.  — Arbre  de  ± 15  m.,  à fût  droit,  diamètre  1 m.,  plaine  des 
Lacs  : forêt  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  vulgo  « Ralia  »,  n°  239. 

S.  ? — Arbre  de  10-15  m.,  Plaine  des  Lacs  : forêt  Lucien  et  Péri- 
gnon, ± 150  m.,  n°  238. 

Cfr.  Thieghemopanax  Schlechteri  R.  Vig.  — 2 m.  au  maximum 
Montagne  des  Sources,  n°  000. 

Dikkia  campanulata  Schltr.  — Arbuste  de  1-2  m.,  fleurs  rouge 
pourpre,  Montagne  des  Sources,  n°  38. 

‘Bikkia  pachyphylla  Guillaum.  sp.  nov. 

Frutex  non  ultra  1 m.  altus,  ramis  rugosis,  valde  cicalricijeris,  joliis 
obovatO-sapthulato-panduriformibus  (6  cm.  X 2,8  cm.),  crassisimis,  apice 
rotundalis  vel  bressime  obtuseque  acuminatis,  basi  attenuatis,  marginibus 
revolutis,  supra  valde  nilidis,  nervis  immersis,  Costa  subtus  tantum  conspi- 
cua,  petiolo  indistincto  ; stipulis  valde  abbreviatio  (ï  mm.  longis),  truncatis, 
Flores  axillares,  singuli,  primum  Intel,  deinde  julvi,  pedunculo  0,5-1  cm. 
longo,  apice  stipulis  2,  linearibus,  2 mm.  longis  munito,  pedicello  usque  ad 
1,5  cm.  longo,  in  ovarium  1 cm.  longueur,  obpyramidatum,  5-costatum 
desinente,  calycis  lobis  5,7-13  mm.  longis,  lineari-lanceolatis,  apice  acutis, 
corolla  laïc  campanulata,  5,5  cm.  longa,  lobis  5,5  mm.  longis,  laie  triangula- 
ribus,  apice  acutis,  basin  versus  tantum  villosa,  staminibus  4,5  cm.  longis, 
filamentis  basin  versus  hirsutis  ima  basi  glabris,  antheris  1,3  cm.  longis, 
stigmate  cylindrico  vix  incrassato  antheras  leviter  superante.  Capsula  fere 
2 cm.  longa,  obpyramidala,  5 costala,  lobis  5,  erectis. 

Montagne  des  Sources,  ± 1.000  m.,  n°  120.  La  pleine  floraison 
paraît  antérieure  au  mois  de  juillet. 

Voisin  du  B.  campanulata  Schltr.  mais  feuilles  bien  plus  coriaces 
et  de  forme  différente. 

Lindenia  vitiensis  Seem.  — - Arbuste  de  2 m.  au  maximum,  Nakéty  : 
berge  de  la  rivière,  ± 100  m.,  n°  103. 

Gardénia  Aubryi  Vieill.  — Vallée  des  Bruyères,  400  m.,  n°  35. 
Scyphiphorct  hydrohyllacea  Gaertn.  ?-Saint-Louis  : vallée  de  la 
Thy.  Aspect  de  jeune  Kaori  (Agathis),  n°  000. 

Guettarda  eximia  Baill.  — Plaine  des  Lacs  : forêt  Walker, 
i 150  m.,  n°  213. 

G.  glabrescens  Schltr.  — 4-5  m.,  Montagne  des  Sources,  n°  23. 

G.  splendens  Bail!.  — Arbre  de  4-5  m.,  Plaine  des  Lacs  : scierie 
Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  171. 

Cfr.  Guettarda  wagapensis  Guillaum.  — Arbre  de  4-5-m.,  Plaine 
des  Lacs  : scierie  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  176. 


— 285 


Cyclophyllum  sagittatum  Baill.  — Liane,  Durnbéa  nord  : Route 
Werquin,  ± 150  m.,  n°  181. 

Psychotria  oleoides  Schltr.  — Arbrisseau  rabougri,  50  cm.  au 

maximum,  Montagne  dns  Sources,  75  cm.,  n°  27  et  ; arbuste 

de  2-3  m.,  Plaine  des  Lacs  : Forêt  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m., 
n°  175. 

P.  subuniflora  Schltr.  — Arbuste  de  ± 4 m.,  Plaine  des  Lacs  : 
forêt  Lucien  et  Pérignon,  n°  218.  Ce  numéro  s’applique  aussi  à 
Dysoxylum  macranthum  C.  DC.  ? 

Normcindia  neo-caledonica  Hook.  f.  — Arbrisseau  de  1 m.  au  maxi- 
mum, fleurs  blanches,  Saint-Louis  : vallée  de  la  Thy,  ± 50  m., 
n°  187.  Se  rencontre  également  à la  Durnbéa  et  à la  Coulée. 

Agératum  conyzoides  L.  — Herbe  à fleurs  mauves,  Route  de  Saint- 
Denis  : le  Robinson,  zone  maritime,  dans  toutes  les  terres  bonnes  à 
cultiver,  n°  192. 

Scaevola  coccinea  Dânik.  — • Arbuste  de  2-3  m.,  Ilaute-Tontouta, 
± 200  m.,  n°  116. 

Leucopogon  dammari/olium  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  2 m. 
au  maximum,  feuilles  jeunes  d’un  beau  rouge  brique,  Saint-Louis  : 
vallée  de  la  Thy,  300  in.,  n°  78. 

L.  enerais  Guillaum.  — Arbuste  de  2-3  m.,  Haute-Tontouta, 
± 200  m.,  n°  114. 

L.  macrocarpum  Schltr.  — Arbuste  de  1 m.,  Montagne  des  Sources, 
750  m.,  n°  26  ; arbuste  de  2-3  in.,  Montagne  des  Sources  de  800  à 
900  m.,  n°  126  ; arbuste  de  1 m.,  Montagne  des  Sources,  ± 900  m., 
n°  127. 

L.  Pancheri  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  2 m.,  Montagne  des 
Sources,  750  m.,  n°  42. 

L.  Pancheri  Brong.  et  Gris  ? • — Arbre  de  4-5  m.,  Plaine  des  Lacs  : 
forêt  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  161. 

L.  Vieillardii  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  1-2  m.,  Montagne  des 
Sources,  750  m.,  n°  41 . 

Dracophijllum  ramosum  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Arborescent, 
atteignant  2-2  m.  50,  Montagne  des  Sources,  750  m.,  n°  47. 

Tapeinosperma  clethroides  Mez.  — Arbre  de  10-12  in.,  Plaine  des 
Lacs  : forêt  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  230. 

Chrysophyllum  leptocladum  Baill.  — Arbuste  de  2-3  m.,  Haute- 
Tontouta,  ± 200  m.,  n°  115. 

Planchonella  Sehertii  Dub.  — Arbre  de  4-5  m.,  Plaine  des  Lacs  : 
scierie  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  150. 

Maha  yahouensis  Schltr.  — Arbre  de  4-5  in.,  route  de  Saint-Louis  ; 
Butte  au  Crâne,  zone  maritime,  n°  191. 

Symplocos  arhorea  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  5-6  m.,  nombreuses 

inflorescences  de  fleurs  roses  fréquentées  par  les  abeilles , 

ravin  d’un  creek,  n°  .... 


— 286  — 


Melodinus  Balansae  Baill.  ? — Arbre  de  4-5  in.  (?),  Plaine  des 
Lacs  : forêt  Walker  , ± 150  nr.,  ne  228. 

Cerbera  Odoilam  Gaertn.  — Etiquette  détruite. 

Alstonia  VieiUardii  v.  Heurck  et  Müll.  - Arg.  — Arbuste  de 
2-3  m.,  à latex,  Dumbéa  nord  : Route  Werquin,  ± 100,  n°  182. 

Hoya  neo-caledonica  Schltr.  — Etiquette  détruite. 

Geniostoma  densiflora  Baill.  — Arbuste  de  3-4  m.,  Saint-Louis  r 
vallée  de  la  Thy,  dr  100  m.,  n°  186. 

Diplanthera  Deplanchei  F.  Muell.  — - Arbre  de  5m.,  Dumbéa  r 
berges  de  la  Coulée,  ± 100  m.,  n°  36. 

Acanthus  ilicifolius  L.  - — Arbuste  de  2 m.  au  maximum,  fleurs 
mauve  pâle  en  épis,  Nakéty  : berges  de  la  rivière  à Saint-Paul,  zone 
maritime,  n°  105. 

Premna  integr  i folia  L.  — Arbre  branchu  de  5-6  m.  ...,  n°  65. 

Oxera  Morierei  Yieill.  — - Liane,  Col  d’Amieu,  ± 800  m.,  n°  100. 

O.  neriifolia  Beauvis.,  subsp.  cordifolia  Dub.  — Buisson  atteignant 
1 m.  50  ou  liane,  Dumbéa  : route  Werquin,  n°  7. 

O.  robusta  Vieill.  — Liane,  fleurs  d’un  beau  jaune  d’or,  Saint- 
Louis  : vallée  de  la  Thy,  ± 50  m.,  n°  185. 

Nepenthes  VieiUardii  Hook.  f.  — Ascidie  d’un  beau  rouge,  Mon- 
tagne des  Sources,  n°  49. 

Var.  Montrouzieri  Dub.  — ? N.  humilis  S.  Moore.  — Montagne 
des  Sources,  750  m.  dans  la  petite  forêt  de  Callitropsis,  n°  48. 

Piper  sp.,  probablement  P.  austro-caledonicum  C.  DC.  — Liane..., 
orientale  bords  de  la  mer,  100  m.,  employé  dans  la  pharmacopée 
indigène  contre  la  blennorhagie. 

Cryptocarya  lanceolata  Guillaum.  — Arbre  de  8-10  m.,  Plaine  des 
Lacs  : forêt  du  mois  de  Mai,  ± 150  m.,  n°  222. 

Hernandia  cardigera  Vieill.  — - Forme  de  jeunesse  connue  sous  le 
nom  d ’Herrania  palmata  Hort.  — Tige  arborescente  de  50  cm., 
Saint-Louis  : vallée  de  la  Thy,  récolté  sous  forêt,  n°  77. 

Grevillea  Comptonii  S.  Moore  . — Arbre  de  4-5  m.,  Dumbéa  : 
berges  de  la  Couvélée,  100  m.,  n°  70. 

Beauprea  filipes  Schltr.  ? — Arbre  de  10-12  m.,  de  50-60  cm.  de 
diamètre,  Plaine  des  Lacs  : forêt  Lucien  et  Pérignon,  vulgo  « Hêtre 
blanc  »,  n°  217. 

Grevillea  Gillivrayi  Hook.  — Arbre  de  4-5  m.,  peu  branchu.  Plaine 
des  Lacs  : km.  22,  ± 150  m.,  n°  223. 

G.  rubiginosa  Brong.  et  Gris  ? — Arbuste  de  2-3  m.,  Montagne  des 
Sources,  750  m.,  n°  62, 

Stenocarpus  Milnei  Meissn.  — Arbuste  de  2-3  m.,  Saint-Louis  : 
vallée  de  la  Thy,  ± 50  m.,  n°  180. 

5.  umbellatus  Schltr.  var.  Billardieri  (Brong.  et  Gris).  — Arbuste 
de  1 m.  50  au  maximum,  SaintLouis  : vallée  de  la  Thy,  300  m., 
n°  82. 

/ ' 


— 287  — 

Exocarpus  neo-mledonicus  Schltr.  et  Pilger.  — Arbuste  de  1 m.  50. 
Montagne  des  Sources,  750  in.,  n°  37  ; arbuste  de  2-3  m.  ; Plaine  des 
Lare,  ± 150  m.,  berges  des  cours  d’eau  en  général,  n°  159. 

E.  phyllanthoides  Endl.  — • Arbustes  de  1 m.  50  au  maximum,  Mon- 
tagne des  Sources,  750  m.,  n°  43. 

E.  pseudo-C asuarina  Guillaum.  3-4  m.,  Montagne  des  Sources, 
750  m.,  n°  16. 

Codiaeum  Deplanchei  Baill.  — Arbrisseau  peu  branchu,  tourmenté, 
1 m.  au  maximum.  Route  de  la  Rivière  des  Pirogues,  ± 450  m., 
n°  140. 

Phyllanthus  baladensis  Baill.  — Arbuste  de  2-3  m..  Plaine  des 
Lacs  : forêt  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m.,  n°  157. 

Balanops  \ ieillardü  Baill.  - — Arbre  ou  liane  {?),  ± 5,  m.  Plaine 
des  Lacs  : forêt  Walker.  ± 150  m.,  n°  237. 

Ficus  austro-caledonica  Bur.  — Saint-Louis  : vallée  de  la  Thy, 
n°  détruit  et  un  autre  échantillon  dont  l’étiquette  est  détruite. 

*F.  pumila  L.  =F.  stipulata  Thunb. — Etiquette  détruite.  C’est  la 
forme  adulte  et  fructifère  du  F.  repens  Willd.,  plante  asiatique  cer- 
tainement cultivée  mais  qui  n’avait  pas  encore  été  signalée  en  Nou- 
velle-Calédonie. 

Casuarina  Chamaecyparis  J.  Poiss.  — ±1  m.,  Ilaute-Tontouta, 
± 200  m.,  n°  240  ; 1 m.,  Plaine  des  Lacs  : confluent  des  rivières  de 
l’Anna-Madeleine  et  Pernod,  plateaux  ferrugineux,  ± 150  m. 
Espèce  rabougrie  mais  d’un  très  bel  aspect  par  son  feuillage  et  sa 
forme,  n°  241.'  ^ 

C.  Deplancheana  Miq.  — 3-4  m.,  Montagne  des  Sources,  750  m., 
ii°  17  ; 3-4  m.  ; Montagne  des  Sources,  700  m.,  n°  19  ; 5-6  m.,  Dum- 
béa  : route  Werquin,  300  m.,  n°  76  ; arbuste  de  ± 2 m.  ; Plaine  des 
Lacs  : bords  du  creek  de  la  scierie  Lucien  et  Pérignon,  ± 150  m., 
n°  236. 

Forme  jeune  et  rameaux  florifères  et  fructifères.  Arbre  de  ±3m.,à 
cime  tabulaire.  Plaine  des  Lacs  : Plaine  du  Bidon  rouge,  ± 150  m., 
n°  235. 

Espèce  paraissant  particulière  à l’ensemble  de  la  Plaine  des  Lacs  L 

Var.  crassidens  J.  Poiss.  — Arbre  peu  branchu,  diamètre  15  cm., 
hauteur  du  plus  grand  rameau  ; 2 m.  50,  quelques  rares  branches 
étalées  à partir  du  sol,  feuillage  vert  jaunâtre  où  le  jaune  domine  ; 
seul  représentant  de  eette  variété  visible  dans  la  région  de  Saint- 
Louis  : massif  des  Grosses  Gouttes,  ± 150  m.,  n°  119. 

Var.  debilis  J.  Pois.  = C.  Poissoniana  Schltr.  — - Ecorce  rayée  de 
vert,  ± 4 m.,  Saint-Louis  : berges  de  la  Thy,  zone  maritime,  n°  242. 

Forme  jeune  ? — Arbre  de  8-10  m.,  peu  branchu,  Plaine  des  Lacs  : 

1.  Cette  localisation  paraît  exagérée  bien  que  le  C.  Deplancheana  n’ait  été  récolté 
que  dans  la  partie  sud  de  la  Nouvelle-Calédonie. 


— 288  — 


forêt  Lucien  et  Pérignon,  dz  150  m.,  vulgo  « Tamarin  » des  fores- 
tiers, n°  224. 

C.  nodiflora  Forst.  — 5-6  m.,  Saint-Louis,  la  Coulée,  zone  mari- 
time, n°  223. 

C.  potamophila  Sehltr.  — Rivière  de  la  Coulée,  zone  maritime, 
n°  18. 

Liparis  disticha  Lindl.  — Col.  d’Amieu,  dz  600  m.,  sous  un  peu- 
plement d’ Araucaria  montana  Brong.  et  Gris,  n°  102. 

Earina  Deplanchei  Reichb.  f.  — Montagne  des  Sources,  en 
association  avec  Greslanià  circinnata  Bal.,  n°  5. 

Liperanthus  gigas  Reichb.  f.  — Plaine  des  Lacs  : km.  22,  dz  150  m., 
dans  un  marais  mais  existe  dans  toute  la  vallée  et  en  outre  a été 
rencontrée  à la  Coulée,  à la  Dumbéa  et  à la  Tontouta  ; ne  semble  pas 
dépasser  500  m.  d’altitude,  n°  135. 

Geitonoplesium  cymosum  A.  Cunn.,  form.  angustifolia  (C.  Koch). 
Etiquette  détruite. 

Xerotes  Banksii  R.  Br.  for.  neo-caledonica  Guillaum.  — Montagne 
des  Sources,  750  m.,  en  association  avec  Xeronema  Moorei  Brong.  et 
Gris,  n°  40. 

Dianella  ! intermedia  Endl.  ? — Herbe  de  50  cm.  au  maximum, 
Plaine  des  Lacs  : plaine  du  Bidon  rouge,  dz  150  m.,  n°  174. 

D.  ! revoluta  R.  Br.  ? — 50  cm.  au  maximum,  Montagne  des 
Sources,  750  m.,  en  association  avec  Xeronema  Moorei  Brong  et 
Gris,  n°  détruit. 

Najas  graminea  Del.  — Plante  aquatique  : Nakéty  : rivière  de  la 
tribu  de  Marianne,  n°  106. 

Potamogeton  fluitans  Roth.  — Feuilles  s’étalant  à la  surface  de 
l’eau  ; Nakéty  : rivière  de  la  tribu  de  Marianne,  paraît  affectionner 
les  courants,  en  peuplement  avec  Najas  graminea  Del.,  n°  107. 

Cladium  Deplanchei  C.  B.  Clarke.  — - 2-3  m.,  Saint-Louis  : vallée 
de  la  Thy,  250  m.  en  forêt  sur  terrain  très  humide,  n°  80. 

Lophoschoenus  fragilis  Dânik.  = Costularia  fragilis  Kükent.  — 
1 m.  25  au  maximum.  Montagne  des  Sources,  750  m.,  n°  28. 

L.  neo-caledonicus  Guillaum.  — 15-20  cm.,  Montagne  des  Sources, 
750  m.,  n°  29. 

Schoenus  juvensis  C.  B.  Clarke.  — Jonc  haut  de  40  cm.  au  maxi- 
mum, Montagne  des  sources  : station  de  repos,  dz  750,  n°  189. 

Cynodon  Dactylon  Pers.  — Petite  herbe  recherchée  par  les  indi- 
gènes pour  les  pelouses  des  tribus  ; selon  le  chef  Didvme  de  Nakéty, 
ne  donne  pas  d’épis  à épines,  Nakéty  : village  indigène,  zone  mari- 
time, n°  104. 

Greslania  circinnata  Bal.  — 1 m.  50  au  maximum,  Montagne  des 
Sources,  n°  disparu. 

G.  rivularis  Bal.  — Plaine  des  Lacs  : forêt  Lucien  et  Pérignon, 
dz  150  m.,  n°  227. 


289  — 


Dracrydium  araucarioides  Brong.  et  Gris.  — - 2-4  m.,  Montagne  des 
Sources,  750  m.,  nos  4,  5,  6. 

Podocarpus  longefoliatus  Pilger.  — Arbre  de  15-18  m.  de  hauteur 
et  1 m.  50  de  diamètre,  Plaine  des  Lacs  : forêt  du  Mois  de  Mai, 
± 150  m.,  vulgo  « Faux  Buis  »,  n°  219  ; arbuste  de  2-3  m.,  Plaine  des 
Lacs  : km.  22,  ± 150  m.,  n°  158. 

P.  minor  Parlât.  — Forme  de  jeunesse,  rameau  stérile  et  rameau 
fructifère,  arbre  de  ± 15  m.  de  hauteur  et  70  cm.  de  diamètre,  Plaine 
des  Lacs  : forêt  du  Mois  de  mai,  ± 150  m.,  n°  203  ; forme  de  jeunesse 
à feuilles  presque  2 fois  plus  longues,  lancéolées-aiguës  et  ± 4 m., 
tronc  conique,  rameaux  rares,  bois  léger,  imitant  le  liège,  Plaine  des 
Lacs  : Km.  22,  ± 150  m.,  n°  204.  Affectionne  les  berges  des  cours 
d’eau. 

P.  Vieillardii  Parlât.  - — Sous  sa  forme  de  jeunesse  P.  tenuifolia 
Parlât.  ± 4 m.,  Dumbéa  : route  Werquin  et  Plaine  des  Lacs  : rives 
de  la  Rivière  blanche  ± 100  ou  150  m.,  n°  204  ; 5-6  m.  de  hauteur, 
70  cm.  de  diamètre  ; Plaine  des  Lacs  : rives  de  la  Rivière  blanche, 
± 150  m.,  n°  206  ; 7 m.  ; Dumbéa,  300  m.,  n°  69. 

Araucaria  Bidwillii  Hook.,  n°  15. 

A.  Cookii  R.  Br.  L — Très  jeune  plante,  Montagne  des  Sources, 
750  m.,  n°  7 ; plante  un  peu  plus  âgée...,  500  m.,  n°  9 ; plante 

plus  âgée,  , zone  maritime,  n°  2,  3 ; 30-40  m.,  Port  Despointes, 

zone  maritime,  n°  14  ; un  échantillon  dont  l’étiquette  es  détruite  ; 
40  m.  étiquette  détruite  ; plante  adulte  15-20  m.,  Plaine  des  Lacs  : 
forêt  du  Mois  de  mai,  ± 150  m.,  n°  199  ; jeune  et  très  jeune,  n°  200. 

A.  montana  Brong.  et  Gris.  — ± 140  m.  et  m.  de  diamètre,  Nou- 
méa : jardin  du  Gouvernement,  zone  maritime,  n°  202.  Il  en  existe 
un  très  beau  peuplement  dans  la  Haute  Négropo,  visible  à partir  du 
Gol  d’Amieu. 

A.  Rulei  F.  Muell.  — Arbre  de  8-10  m.,  branchu,  ramules  fournies 
au  bout  des  rameaux,  Montagne  des  Sources  : Pic  du  Rocher, 
± 900  m.,  dans  un  peuplement  bien  isolé  de  part  et  d’autre  de  la  ligne 
de  partage  des  eaux  des  bassins  de  la  rivière  du  Rocher,  affluent 
de  la  Dumbéa  et  de  la  Rivière  bleue,  affluent  de  la  Yaté  noire  même 
Haute-Yaté  proprement  dite.  Bien  différent  de  VA.  Muelleri  Brong. 
et  ' Gris  qui  peuple  les  autres  pentes  de  la  Montagne  des  Sources 
sur  3 km.,  n°  000. 

Agathis  lanceolata  Warb.  — Saint-Louis  : mission  catholique, 
100  m.,  « Kaori  de  forêt  »,  n°  détruit. 

A.  ouata  Warb.  — 10  m , 100  m.,  n°  44  ; 7-8  m.,  Dumbéa  : 

Mine  Werquin,  2e  trémitte,  500  in.,  « Kaori  de  montagne  »,  n°  74. 

Libocedrus  austro-caledonicus  Brong.  et  Gris.  — Forme  jeune  en 
train  de  se  caractériser,  Montagne  des  Sources,  1.000  m.,  n°  11. 

1.  Il  est  probable  qu’on  confond  2 espèces  : le  vrai  A.  Cookii,  essentiellement 
littoral  et  une  autre  espèce  montagnarde  ; c’est,  du  moins,  l’avis  de  Yirot. 


— 290 


Çallitris  neo-caiedonica  Dümmer.  — Forme  de  jeunesse  et  forme 
adulte  Ç,  Dumbéa  nord  : Route  Werquin,  n°  198  ; forme  de  jeunesse 
et  rameaux  adultes,  Montagne  des  Sources,  ± 900  m.,  n°  196  ; 
forme  de  jeunesse,  Montagne  des  Sources,  750  m.,  n°  8 ; Haute  Ton- 
touta,  berges  de  la  rivière,  ± 200  m,,  n°  118  ; différents  stades  : 
$ Montagne  des  Sources,  ± 900  m.,  n°  193,  Ç,  Montagne  des  Sources, 
± 900  m.,  n°  194  ; ±3m,  ; Montagne  des  Sources,  1.000  m.,  résine 
fortement  santalisée,  n°  1 ; arbre  de  7-8  m.  de  hauteur  et  ± 70  cm. 
de  diamètre  à écorce  tournée,  fort  peuplement  dans  la  vallée  de  la 
Tontouta,  de  part  et  d’autre  de  ses  rives,  ± 200  m.,  n°  119. 

C.  sulcata  Schltr.  = C.  Balansae  Schltr.  — Forme  de  jeunesse. 
Haute  Tontouta,  berges  de  la  rivière,  ± 200  m.,  nos  117,  197. 

Callitropsis  araucarioides  Compton.  — Montagne  des  Sources, 
750  m.,  n°  10. 


291 


Genres  nouveaux,  espèces  nouvelles  d'Indochine. 
Par  F.  Gagnepain. 


Pilogyne,  n.  g.  Myrsinaeearum. 

P.  Kerrii  Gagnep.,  n.  sp. 

Frutex  glabcrrimus,  ramulis  gracilibus,  minute  verrucosis,  atro-griseis. 
Folia  alterna,  lanceolato-acuminata,  basi  obtusa  vel  rolunda,  apice  subcau- 
data,  membranacea,  firma,  punctis  prominentibus  numerosis  conspersa, 
4-7  cm.  longa,  15-25  mm.  lata,  margine  denlibus  appressis  mucronatis  serra- 
iula  ; nervi  secundarii  10-15  utrinque,  tenues,  intra  marginem  arcuati 
confluentesque  venulæ  tenuissimæ  , sub  lente  densiler  retieulatæ  ; peliohis 
4-5  mm.  longus,  supra  canaliculatus.  I nflorescentiæ  sessiles,  axillares,  ad 
nodos  ortæ,  umbellatæ,  plurifloræ,  pedicellis  4-7,  filiformibus,  ad  apicem 
gradatim  incrassatis,  bracteis  perbrevibus,  ad  basin  comitatis,  floribus  post 
anthesin  3-4  mm.  longis.  — Calycis  cupulati  lobi  4,  ovato-deltoidei  0,6  mm. 
longi,  infra  coaliti,  extus  punclati.  Corollæ  tubulosæ  lobi  4,  ovati,  1,5  mm. 
longi,  granulati.  Stamina  4,  oblonga,  1,2  mm.  longa,  lobo  subæquilonga, 
eo  inserta,  introrsa,  sessilia,  rimis  longitudinalibus  dehiscentia.  Ovarium 
ovoideum  granulatum  cum,  stylo  valido  brevique  2,5  mm.  longum,  1 -ocu- 
lare,  multiovulatum,  placentario  ovato  vel  globoso,  centrali,  ovulis  multi- 
seriatis  ; stigma  capitatum,  1.2  mm.  latum,  lobulalum,  morchellam  simu- 
lons, ovario  in  latitudine  subæquale,  corollam  superans.  Fructus  ignotus. 

Laos  : Pu-bia,  circiter  2.700  m.,  april  14  th  1932,  shrub  in  ever- 
green,  n°  21.050  ( Kerr ). 

Ce  genre  appartient  aux  Myrsinacées,  tribu  des  Ardisiæ.  Il  paraît, 
d’après  la  monographie  de  Mez  in  Pflanzenreich,  se  placer  auprès  des 
Ardisia. 

Il  s’en  distingue  : 1°  par  l’inflorescence  en  ombellules  sessiles  ; 
2°  par  les  fleurs  sur  le  type  4 ; 3°  par  la  corolle  longuement  (à  moitié) 
gamopétale  ; 4°  par  les  anthères  naissant  à la  base  des  lobes  et  attei- 
gnant presque  leur  sommet  ; 5°  par  le  stigmate  morchelliforme  ou 
en  chou-fleur,  large  autant  qqe  l’ovaire.  Aucun  de  ces  caractères 
n’existe  dans  le  genre  Ardisia.  Le  stigmate  se  rapproche  de  celui 
des  Suttonia  Hook.  f.  par  sa  taille  et  sa  forme  ; de  plus  la  fleur  est 
4-mère  comme  dans  le  sous-genre  Fusuttonia  Mez,  mais  ce  genre 
Suttonia  ne  compte  que  2-4  ovules,  et  ses  feuilles  sont  toujours  très 
entières. 

Ce  genre  étant  très  probablement  inédit  .(les  circonstances  qui  se 
sont  succédé  de  1939  à ce  jour  ne  permettent  pas  une  affirmation 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t:  XX,  n°  3,  1948. 


— 292  — 


plus  ferme)  je  propose  de  lui  donner  un  nom  nouveau  tiré  de  la  forme 
du  stigmate  Pilogxjne  de  n'.Àoç,  chapeau  et  vuvï ],  femme,  le  nom 
spécifique  Kerrii  rappelant  le  grand  récolteur  de  la  région  siamoise. 

Genre  Eberhardtia  H.  Lee. 

Au  Bulletin  du  Muséum.  Paris,  1920,  p.  345,  Lecomte  a créé,  dé- 
crit et  figuré  son  genre  Eberhardtia,  famille  des  Sapotacées. 

Aux  localités  citées  par  l’auteur,  nous  pouvons  en  ajouter  deux 
nouvelles  pour  l’espèce  E.  tonkinensis,  ce  qui  étend  son  aire  de 
dispersion. 

L’espèce  était  connue  au  Tam-Dao,  elle  y a été  retrouvée  vers 
1.400  m.  par  Pételot,  qui  détermine  son  échantillon  E.  aurata 

H.  Lee.,  par  suite  d’une  confusion  sans  doute. 

En  outre  le  Dr  Kerr,  qui  fut  un  grand  récolteur  au  Siam,  l’a 
trouvée  non  loin  de  Xieng-Khouang,  à Pu-muten,  n°  21.148.  Ce 
collecteur  par  son  étiquette  donne  ces  précisions  : arbre  d’environ 
25  m.  ; fleurs  blanches  et  odorantes. 

Lecomte,  Flore  générale  de  V Indo -Chine,  III,  p.  882,  avait  déjà 
ajouté,  comme  localité  : Laos  à Sam-neua  ( Poilane ). 

Ajoutons  cette  autre  : Tonkin,  au  massif  de  Nui-bien,  près  Cho- 
bo,  n°  13.125  (Poilane)  1. 

Les  échantillons  originaires  de  cette  localité,  portant  des  fruits, 
ont  permis  à Lecomte  de  donner  la  description  des  fruits  et  graines 
dans  la  Flore  de  V Indo-Chine,  III,  p.  882. 

Ces  additions  ne  vont  pas  sans  quelques  corrections  utiles. 

Lecomte  décrit,  Bull.  Muséum,  Paris,  l.  c.  et  Flore  gén.  Indo-Ch., 

I.  c.,  les  pétales  de  E.  tonkinensis  avec  3 lobes,  savoir  : pars  media 
linearis,  partes  latérales  membranaceæ.  La  planche  dans  le  texte,  fig.  3, 
3,  5,  est  encore  plus  explicite  que  le  texte,  car  la  partie  médiane  est 
en  forme  de  long  mucron  et  les  2 latérales  sont  obovales  et  arrondies 
au  sommet. 

Il  y a là  une  erreur  dont  voici  l’explication.  A l’herbier  figure  un 
croquis  exécuté  hâtivement  qui  n’est  ni  de  la  main  de  Lecomte,  ni 
de  celle  de  notre  dessinateur.  C’est  ce  croquis,  non  contrôlé,  qui  a 
sans  doute  dicté  à Lecomte  le  caractère  tripartite  des  pétales.  Je 
n’ai  rien  vu  de  ce  tripartisme  dans  les  fleurs  du  spécimen  de  Kerr, 
et  j’attribue  l’erreur  au  mauvais  état  des  fleurs  souvent  habitées 
par  une  larve  dévorante. 

D’après  mon  observation  et  mon  dessin  qui  en  résulte,  les  pétales 
sont  entiers,  arrondis,  concaves-cucullés  sur  leur  face  interne. 

Ajoutons  que  les  anthères  sont  introses  et  non  extorses  comme 
figurées  au  Bulletin  du  Muséum  et  dans  la  Flore  gén.  d’ Indo-Chine, 
ce  qui  serait  une  exception  dans  la  famille. 

1.  Fl.  gén.  Indo-Ch.,  III,  p.  884,  cette  localité  est  attribuée  à Euf.rhardt,  par 
erreur  évidente. 


— 293  — 


Je  pense  qu’il  était  utile  d’apporter  ces  corrections  au  sujet  d’un 
genre  dûment  créé,  à mon  avis,  par  H.  Lecomte. 

Sarcosperma  nouveaux. 

La  Flore  générale  de  l’Indo-Chine  ne  compte  qu’une  seule  espèce 
de  Sarcosperma  (Sapotacées)  signée  Lecomte,  encore  est-elle  fort 
douteuse,  car  l’échantillon  ne  comporte  ni  fleurs,  ni  fruit  mûr. 

Aujourd’hui  c’est  5 espèces  que  comporte  la  Flore  : une  seule  étant 
connue. 

Voici  la  classification  de  ces  4 espèces. 

A.  Ovaire  glabre. 

a)  Feuilles  adultes  velues  en  desous,  étroites,  coriaces  ; staminodes 

linéaires  ; stipules  présentes S.  angustifolium. 

b)  Feuilles  adultes  glabres,  membraneuses. 

a)  Inflorescences  axillaires  longues,  solitaires  ou  groupées  ; ovaire  jeune 
non  sillonné;  stipules  petites,  au  sommet  du  pétiole....  5.  Simondii. 

p)  Inflor.  courtes,  solitaires  ; ovaire  adulte  sillonné  ; stipules  basilaires, 
ou  apicales  du  pétiole S.  kachinense  Exc. 

B.  Ovaire  soyeux  sous  le  stigmate  ; inflor.  axillaires  et  terminales  ; 
ovaire  non  sillonné  ; feuilles  ovales,  glabres,  sans  stipules  persistantes. 

5.  ovatijol iuin . 


Sarcosperma  affinis  Gagnep.,  n.  sp. 

Arbor  6-7  m.  alta,  glaberrima,  trunco  12  cm.  circiter  diam.  Ramuli  virgati, 
sat  validi  3-3,5  mm.  crassi,  læves,  glaberrimi,  ad  apicem  J;  compressi.  Folia 
elongata,  haud  obovala,  basi  cuneata,  apice  acuminata,  acuta,  usque  15  cm. 
longa,  3 cm.  lata,  viridia  nitida,  firma,  sæpissime  alterna,  rarius  subopposita  ; 
nervi  secundarii  circiter  10 -jugi,  utrinque  tenues,  arcuati  ; venulæ  transver- 
sales, tenuissimæ  ; petiolus  gracilis,  15-25  mm.  longus,  supra  canaliculatus . 
I nflorescentiæ  axillares,  haud  ramosæ,  spiciformes,  plurifloræ,  25-50  mm. 
longa i,  glaberrimæ,  floribus  Iaxis,  pedicellis  alabastro  globoso  longioribus,  ad 
apicem  haud  incrassalis,  2-3  mm.  longis.  — Sepala  5,  ad  terliam  coalita, 
ovata,  vel  orbicularia,  intima  majuscula  1,6  mm.  diam.,  margine  scariosa 
erosaque.  Corolla  5-loba,  lobis  imbricaiis,  obtusis.  Stamina  5,  ovato-oblonga, 
0,8  mm.  longa,  subsessilia,  lobis  corollæ  opposita,  ad  medium  tubi  inserta, 
latere  dehiscentia,  fdamenlo  triangulo  subnullo.  Staminodia  5,  lobis  corollæ 
alterna,  antheris  æquilonga,  subulata.  Ovarium  conoideum,  ecostatum,  cum 
stylo  indistincto  1,5  mm.  Ion  go  ; stigma  capitatum  obscure  umbilicalum  ; 
loculi  2 vel  3,1-ovulati.  Fructus  ignotus. 

Annam  : près  du  village  moi  Go-oi,  S.  O.  et  confins  de  Quang-nam, 
n°  31.432  (Poii.ane). 

Cette  espèce  est  évidemment  proche  de  Sarcosperma  laurina 
Ilook.  f.  Elle  en  diffère  : 1°  par  ses  feuilles  oblongues-allongées, 
nullement  obovales,  acuminées  graduellement,  à point  aiguë,  de 
texture  presque  coriace,  d’un  vert  un  peu  foncé,  luisantes  ; 2°  par 
l’inflorescence  plus  lâche  ; 3°  par  les  pédicelles  plus  longs  que  le 


— 294 


bouton  floral  et  non  épaissis  graduellement  vers  le  sommet  ; 4 0 par 
l’ovaire  non  côtelé  même  légèrement.  Les  étamines  et  staminodes 
sont  très  semblables  dans  les  deux  espèces. 

Sarcosperma  angustifolium  Gagnep.,  n.  sp. 

Arbor  10  m.  alta,  trunco  30  cm.  diam.,  succo  albido  copioso.  Ramuli 
oppositi  vel  suboppositi,  -teretes,  griseo-sordidi,  primum  breviter  pilosi  inox 
glabri.  Folia  opposita , auguste  lanceolata,  basi  ad  petiolum  decurrentia , apice 
gradatim  acuminata  subcaudata,  12-16  cm.  longa,  3-4  cm.  lata,  rigida  vel 
coriacea,  supra  glabra,  infra  parce  breviterque  pilosula  ; nervi  secundarii 
10-12 -jugi  obliqui,  parallelli,  ad  margimem  arcuaii,  utrinque  conspicui ; 
venulæ  inconspicuæ  ; petiolus  15-20  mm.  longus,  supra  canaliculatus,  dense 
breviterque  pilosus.  Inflorescentiæ  axillares,  spiciformes,  dense  castaneo- 
pilosæ,  3-7  cm.  longæ,  floribus  sulverticillalis,  castaneo-pilosis,  breviter 
pedicellatis.  — Calyx  5-partitus,  sepalis  subliberis  imbriccctis,  dorso  dense 
pilosis,  ovatis,  3 mm.  longis,  intimis  2,  emarginatis,  minoribus.  Corollæ 
tubus  5 mm.  longus,  utrinque  glaber ; lobi  semi-orbiculares,  subcucuttati, 
imbricati,  glabri,  1 mm.  et  ultra  longi.  Stamina  5,  lobis  opposita,  ad  faucem 
inserta,  anthera  ovata  vel  oblonga,  circiter  1 mm.  longa,  filamento  perbrevi. 
Staminodia  5,  linearia,  cum  lobis  alterna,  ad  faucem  inserta,  stamina  æquan- 
tia,  apice  leviter  inflexo.  Pistillum  elongatum  conoideum,  glaberrimum, 
2,5  mm.  longum,  stigmate  capitata  vel  pulvinato,  ovario  2,2  mm.  longo, 
ovulis  more  generis. 

Tonkin,:  massif  de  Nui-bienr  près  Chobo,  800-900  m.,  ait., 
n°  13.172  (Poilane). 

Sarcosperma  Simondii  Gagnep.,  n.  sp. 

Ramuli  oppositi,  graciles,  breviter  denseque  pilosi  mox  glabri,  2-4  mm. 
crassi.  Folia  opposita,  oblonga,  basi  obtusa,  apice  acuminata,  subcaudata, 
usque  16  cm.  longa  5 lata,  tenuia,  supra  glabra  viridiaque,  infra  pallida  ad 
Costa  m pilosula  ; nervi  secundarii  graciles,  subtus  prominenles,  obliqui,  recte 
paratleli,  ad  marginem  arcuaii  ; venulæ  sub  lente  utrinque  conspicuæ, 
parallelae  transversales  ; petiolus  dense  pilosus,  brevis,  6-S  mm.  longus, 
setulas  2,  stipulas  référantes  ad  apicem  gerens.  Inflorescentiæ  axillares, 
solitariæ  vel  3-4  fasciculat'æ,  racemosæ,  ferrugineo-pilosæ,  usque  12  cm. 
longæ,  floribus  ad  nodos,  conglomeratis,  in  alabastro  globosis  3 mm.  diam., 
pedicello  2-3  mm.  longo.  Calycis  lobi  ovati,  1,2-1, 2 longi,  exlus  pilosi, 
imbricati,  intimi  breviores.  Corolla  tubus  3 mm.  et  ultra  longus,  glaber, 
5-lobus  ; lobi  semi-orbiculares,  imbricati,  statu  juvenili  1.5  mm.  diam.  Sta- 
mina 5,  ovata,  lobis  corollæ  opposita,  ad  faucem  inserta,  anthera  0,8  mm. 
longa,  filamento  perbrevi.  Staminodia  5,  subulata,  antheras  æquantia,  apice 
leviter  inflexa.  Pistillum  elongalo-conoideum,  2,3  mm.  longum,  glaberri- 
mum  ; stigma  capitatum,  obscure  lobulatum  ; ovarium  conoideum,  2 mm. 
longum. 

Tonkin  septentr.  : direction  de  Long-tcheou  (Dr  Simond). 

Sarcosperma  ovatifolium  Gagnep.,  n.  sp. 

Ramuli  graciles,  4-3  mm.  crassi,  modice  angulati  deinde  teretes,  primum 
pulverulento-pilosi,.  glabri.  Folia  opposita  vel  subalterna,  laie  ovata,  basi 


295 


rotunda  subcordata,  apice  breviter  acuminaia,  acumine  obtuso,  8-10  cm.  longa, 
4, 5-5, 5 lata,  coriacea,  ulrinque  gla berrima  et  opaca,  injra  albido-punctulata ; 
nervi  secundarii  6-7-jugi,  patentes,  ad  marginern  arcuati,  tenuissimi,  ulrinque 
subineonspicui;  venulæ  etiam  sub  lente  nullæ ; petiolus  circiter  10  mm.  longue, 
glaber,  supra  auguste  canaliculalus . I hflorescentiæ  axillares,  brèves,  vel 
terminales,  usque  10  cm.  longæ,  basi  foliatæ,  dense  fulvo-sericeæ,  multifloræ, 
alabaslris  ovatis,  7 mm.  longis,  5 mm.  crassis,  fulvo-sericeis,  bracteolis  4 mm. 

■ longis.  — Calycis  lobi  subliberi,  ovali,  imbricati,  extimi  5 mm.  longi,  4 lati, 
intus  glaberrimi . Corollx  tubus  in  alabastro  brevissimus  ; lobi  5,  intus  gla- 
berrimi.  Stamina  5,  anthera  elliptico-elongata  3 mm.  longa,  filamento 
tubnullo.  Staminobia  5,  in  alabastro  brévia,  subulata,  staminibus  alternantia, 
0,8  mm.  longa.  Pistillum  columnare  infra  apicem  anguslalum  conspicue 
sericeum  ; stigma  capitatum  pentagonurn  veresimililer  staminibus  impres- 
-stim;  ovarium  infra  medium  glabrum,  biloculare,  loculis  bi-ovulatis,  ovulis 
basalibus,  ascendentibus . 

Tonkin  : service  agricole  (Lemarié,  n°  155). 

Linociera  Mô  Gagnep.,  n.  sp. 

Arbor  10  m.  alla,  trunco  25-28  cm.  diam.  Ramuli  sut  validi  4-2  mm. 
crassi,  rufo-velutini,  dein  glabrescentes . Folia  opposita,  subsessilia, 
lanceolata,  basi  rotunda,  subemarginata,  ad  apicem  longe  gradatimque 
acuminata,  11-18  cm.  longa,  4-5,5  cm.  lata,  sat  crassa,  opaca,  firmaque, 
ad  nervos  fulvo-pilosula,  margine  eroso-denticulata,  dentibus  appressis  ; 
nervi  secundarii  usque  17 -jugi,  sat  patentes,  intra  marginern  arcuatim 
confluentes  supra  impressi,  infra  prominentes  ; venulæ  utrinque  incons - 
pieuæ;  petiolus  6-8  mm.  longus,  validas,  fulvo-hirtellus.  Inflorescentiæ 
axillares,  solitariæ,  paniculalæ,  15-25  mm.  longæ,.  fulvo-pilosæ,  multifloræ, 
jloribus  hirtellis,  demis, 3 mm.  longis,  pedicello  hirtello  3 mm.  longo  suffultis. 
Calyx  hirlus,  b-lobus,  lobis  ovatis,  1,5  mm.  longis,  intus  glabris.  Corolla  e 
tertia  parte  infima  i-lobata,  lobis  glaberrimis,  auguste  iriangulis,  acutis, 
1,8  mm.  longis.  Stamina  2,  lobis  alterna,  anthera  orbiculari,  subdidyma, 
•0,6  mm.  lata,  filamento  hrevi.  Ovarium  ovoideum,  2-rimosum,  glabrum, 
biloculare,  loculis  biovulatis,  ovulis  dependentibus,  stylo  subnullo,  stigmate 
obscure  bilobo.  Bacca  ignola. 

Annam  : Mai  lânh,  prov.  Quang-tri,  n°  1.165  (Poilane). 

Espèce  facile  à distinguer  : 1°  par  ses  ramules  velus  ; 2°  par 
ses  feuilles  longuement  acuminées,  velues  sur  les  nervures  ; 3°  par 
ses  inflorescences  villeuses  ; 4°  par  ses  calices  hérissés  de  poils 
fauves.  En  langue  annamite,  la  plante  est  dite  Cây  mô,  d’où  le  nom 
proposé  de  Linociera  Mô. 


Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 


296 


Classification  des  Apocynacées  ■.  xvi.  Clef  des  genres 
d'Ecdysantiiérées. 

Par  M.  Pichon. 


Dans  une  note  qui  sera  présentée  d’ici  peu,  nous  montrerons  l’im- 
portance capitale  du  rétinacle  dansla  classification  des  genres  d’Echi- 
toïdées.  Cet  organe,  qui  assure  la  soudure  des  anthères  à la  clavon- 
cule,  a été  jusqu’ici  complètement  négligé  ; il  se  présente  sous  diverses 
formes  qui  permettent  d’établir  des  tribus  très  naturelles  et  très 
nettement  circonscrites  dans  cette  sous-famille  réputée  inextricable. 
D’autre  part,  un  mémoire  détaillé  sur  la  classification  des  Echitoïdées 
est  aujourd’hui  à peu  près  terminé.  Mais  la  publication  des  mémoires 
demandant  plusieurs  années,  nous  croyons  bon  de  décrire  dès  main- 
tenant quatre  genres  nouveaux  que  nous  avons  été  amené  à créer 
au  cours  de  cette  étude.  Tous  quatre  appartiennent  à la  tribu  des 
Ecdysanthérées,  caractérisée  par  le  rétinacle  formé  d’une  crête 
verticale,  généralement  aussi  d’un  auvent  de  poils  qui  disparaît 
cependant  chez  deux  des  genres  établis  ici.  Nous  saisissons  l’occa- 
sion pour  donner  une  clef  d’ensemble  des  genres  de  la  tribu,  clef  qui 
abrégera  les  commentaires  sur  les  affinités  des  quatre  nouveaux 
genres.  Quatre  genres  nouveaux  sur  vingt  ,1a  proportion  peut  paraître 
assez  élevée  ; cependant,  elle  ne  surpréridra  pas  ceux  qui  savent 
combien  la  sous-famille  des  Echitoïdées  a toujours  été  négligée  par 
les  systématiciens. 

1.  Lianes  ligneuses.  Tube  de  la  corolle  sans  callosités  en  V renversé.  Grains 
de  pollen  isolés.  Graines  de  8,8-20,5  mm.  de  long. 

2.  Graines  sans  rostre.  Tube  de  la  corolle  sans  crêtes  épipétales  ni  callo- 
sités alternipétales,  ou  à callosités  alternipétales  situées  au  niveau  des 
loges  anthériennes  et  derrière  elles  ; indûment  interne  nul,  ou  formé 
de  poils  fdiformes  ; lobes  non  obliques,  mais  à côté  recouvert  souvent 
appendiculé.  Couronne  indistincte  (sans  parties  libres).  Anthères  à 
queues  étroites. 

3.  Anthères  0,75-3,2  mm.  Ovaire  0,25-0,75  mm.  ; carpelles  à 4-34 
ovules  en  2-6  séries.  Clavoncule  0,15-0,45  mm.  (Australasie). 

4.  Feuilles  à nervation  secondaire  oblique.  Anthères  glabres  ou 
faiblement  pubérulentes  sur  le  dos.  Ovaire  tronqué  ou  arrondi  au 
sommet,  pubescent  sur  le  dessus.  Testa  pubescent  au  moins 
par  places,  grossièrement  alvéolé.  — Subtrib.  A.  Urceoi.inae. 

5.  Inflorescences  non  allongées.  Tübe  de  la  corolle  0,75-2,7  mm. 

Anthères  0,75-1,65  mm. 


Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


— 297  — 


G.  Lobes  de  la  corolle  tordus  à droite,  quinconciaux  ou  val- 
vaires.  Follicules  non  ou  à peine  toruleux.  Graines  planes  ou 
faiblement  concaves. 

7.  Lobes  de  la  corolle  0,4-1 ,3  mm.  Anthères  à dos  glabre. 

8.  Lobes  de  la  corolie  tordus  à droite,  à côté  recouvert 
dilaté  en  appendice  involuté.  Follicules  sessiles. 

1.  Parabarium. 

8’.  Lobes  de  la  corolle  subsymétriques,  non  dilatés,  non 
involutés. 

9.  Lobes  'de  la  corolle  tordus  à droite.  Follicules  sti- 

pités 2.  Xylinabaria. 

9’.  Lobes  de  la  corolle  valvaires  ou  quiconciaux.  Folli- 
cules sessiies. 

10.  Sépales  0,85-1,5  mm.  1.  Callosités  post-staminales 
nulles.  Ovules  4-sériés  dans  chaque  carpelle. 

3.  Chavannesia. 

10’.  Sépales  3-4,5  mm. 1.  Callosités  post-staminales 
développées.  Ovules  G-séries  dans  chaque  carpelle. 

4.  Urceola. 

7’.  Lobes  de  la  corolle  1,5-2, 2 mm.,  tordus  à droite,  subsymé- 
triques, non  dilatés,  non  involutés.  Anthères  à dos  pubé- 

rulent.  Follicules  sessiles  5.  Ecdysanthera. 

6’.  Lobes  de  la  corolle  tordus  à gauche.  Follicules  formés  d'ar- 
ticles renflés,  courts,  séparés  par  de  longs  stipes  grêles. 
Graines  à excavation  ventrale  profonde.  G.  Parameriopsis. 
5’.  In  llorescences  en  partie  allongées,  racémiformes.  Tube  de  la 
corolle  3-5,3  mm.  Anthères  2, 5-3, 2 mm. ..  . 7.  Aganonerion. 

4’.  Feuilles  à nervation  secondaire  substransversale.  Anthères 
abondamment  velues  à la  partie  supérieure  du  dos.  Ovaire  dz 
atténué  au  sommet,  glabre.  Testa  glabre,  finement  alvéolé.  — 
Subtrib.  B.  Cleguornitnae. 

11.  Corolle  à indûment  suprastaminal  long;  lobes  0,8-0, 9 mm., 
pubescents  en  dedans,  à côté  recouvert  dilaté  en  appendice 
involuté.  Ovides  4-sériés  dans  chaque  carpelle.  8.  Cleghornia. 
11*.  Corolle  à indûment  suprastaminal  très  court  ; lobes 
2,25-5  mm.,  glabres,  subsymétriques,  non  dilatés,  non  invo- 
lutés. Ovules  6-sériés  dans  chaque  carpelle. . 9.  Giadotrum. 

3*.  Anthères  3,3-13  mm.  Ovaire  0,9-2  mm.  ; carpelles  à 40-470  ovules 
en  8-30  séries.  Clavoncule  0,6-1, 9 mm.  (Amérique  centrale  et  du 
Sud,  Antilles).  — Subtrib.  C.  Secondatiinae. 

12.  Tube  de  la  corolle  4, 8-8, 2 mm.  Indûment  suprastaminal  abon- 
dant  10.  Secondatia. 

12’.  Tube  de  la  corolle  10-50  mm.  Indûment  suprastaminal  nul. 

13.  Stipules  interpétiolaires  courtes  ou  nulles.  Tube  de  la  corolle 

1.  Il  est  possible  que  cette  différence  de  longueur  des  sépales  ne  puisse  être  maintenue 
après  l’examen  de  plusieurs  espèces  que  nous  n’avons  pu  nous  procurer. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


19 


staminifère  à 3,5-11  mm.  de  la  base.  Disque  glabre.  Clavoncule 
0,6-1, 4 mm.,  dilatée  à la  base. 

14.  Tube  de  la  corolle  15-50  mm.  Queues  anthériennes  aussi 
longues  ou  jusqu’à  2 fois  plus  courtes  que  les  lf>ges  ; rétinacle 
à auvent  développé,  au  moins  sur  les  côtés.  Clavoncule  à 
limite  inférieure  nette,  marquée  par  un  élargissement  brus- 
que   11.  Odontadenia. 

14’.  Tube  de  la  corolle  10-14  mm.  Queues  anthériennes  3 foi- 
plus  courte  ; que  les  loges  ; rétinacle  sans  auvent.  Clavoncule 
passant  insensiblement  à la  partie  renflée  du  style. 

12.  Haplophandra. 

13’.  Stipules  interpétiolaires  très  longues,  filiformes.  Tube  de  la 
corolle  staminifère  à 1,6  mm.  de  la  base.  Disque  pubérulent 
au  sommet.  Clavoncule  1,9  mm.,  sans  dilatation. 

13.  Perlctenia. 


2’.  Graines  rostrées.  (Australasie.) 

15.  Tube  de  la  corolle  sans  crêtes  épipétales  ni  callosités  alternipétales, 
à indûment  interne  formé  de  poils  longs  et  plats,  subspatulés  ; 
lobes  2,2-19,5  mm.,  poilus  en  dedans  au  moins  le  long  du  bord  recou- 
vert, étroits,  fortement  obliques,  sans  appendice,  non  involutés. 
Couronne  indistincte  (sans  parties  libres).  Anthères  à queues 
étroites.  Ovaire  glabre  ; carpelles  à 6-25  ovules  én  4-8  séries  de  2-4. 
— Subtrib.  D.  Amodendrinae. 

16.  Sépales  0,4-2, 5 mm.  Tube  de  la  corolle  0,8-5  mm.,  à indûment 
suprastaminal  ± continu  au  moins  à la  gorge  ; lobes  2,2-7  mm. 
Anthères  0,65-2  mm.  ; queues  presque  aussi  longues  ou  jusqu’à 
2 fois  plus  courtes  que  les  loges  ; filets  plus  courts  que  la  partie 
libre  des  queues  ; rétinacle  à crête  longue  et  étroite,  à auvent 
développé.  Style  très  brièvement  renflé  au  sommet. 

14.  Anodendron. 

16’.  Sépales  3-6,5  mm.  Tube  de  la  corolle  11-15  mm.,  à indûment 
suprastaminal  relégué  sur  5 bandes  alternipétales  ; lobes  14- 
19,5  mir..  Anthères  4,25  mm.  ; queues  4 fois  plus  courtes  que  les 
loges  ; filets  beaucoup  plus  longs  que  la  partie  libre  des  queues  ; 
rétinacle  à crête  courte  et  large,  empâtée,  sans  auvent.  Style 
longuement  renflé  15.  Formosia. 

15’.  Tube  de  la  corolle  orné  de  crêtes  verticales  épipétales  (intersta- 
minales)  et  de  callosités  alternipétales  situées  au  niveau  des  filets 
et  derrière  eux  ; indûment  interne  formé  de  poils  filiformes  ; lobes 
1,25-2  mm.,  glabres  en  dedans,  larges,  non  obliques,  mais  à côté 
recouvert  dilaté  en  grand  appendice  involuté  dans  le  bouton.  Cou- 
ronne développée  en  rebord  libre,  continu.  Anthères  à queues 
fortement  dilatées.  Ovaire  pubeseent  sur  le  dessus  ; carpelles  à 
170-300  ovules  en  10-30  séries  de  12-18.  — Subtrib.  E.  Papue- 

CHITINAE. 

17.  Tube  de  la  corolle  à nervures  staminales  non  proéminentes  et  à 
callosités  post-staminales  situées  au  niveau  du  sommet  des  filets  ; 
indûment  post-staminal  nul  ; indûment  suprastaminal  développé. 
Couronne  entière.  Filets  beaucoup  plus  longs  que  la  partie  libre 


— 299 


des  queues  anthériennes,  genouillés  à la  base.  Ovules  en  10  séries 

dans  chaque  carpelle.  (Annam) 16.  Ixodonerium. 

17’.  Tube  de  la  corolle  à nervures  staminales  saillantes  et  à callo- 
sités post-staminales  situées  immédiatement  derrière  l’insertion 
des  filets  ; indûment  post-slaminal  développé;  indûment  supras- 
taminal  nul.  Couronne  lobée.  Filets  à peine  plus  longs  que  la 
partie  libre  des  queues  anthériennes,  non  genouillés.  Ovules 
en  30  séries  dans  chaque  carpelle.  (Nouvelle-Guinée  et  Bis- 
marck)   17.  Papuechites. 

1’.  Herbes  dressées,  rhizomateuses.  Tube  de  la  corolle  orné  de  callosités 
épipétales  (interstaminales)  en  forme  de  V renversé.  Grains  de  pollen 
groupés  en  tétrades  (souvent  accompagnées  de  triades,  de  dyades  et  de 
grains  isolés).  Graines  de  1-5  mm.  de  long.  — Subtrib.  F.  Apocïm.nae. 
18.  Feuilles  normalement  toutes  opposées  ; limbes  entiers.  Inflorescences 
dichasiales.  Corolle  glabre  en  dehors  ou  à peine  papilleuse,  glabre  en 

dedans.  Ovaire  glabre.  (Amérique  du  Nord) 18.  Apocynum. 

18’.  Feuilles  normalement  toutes  ou  en  partie  décalées  (subopposées)  ou 
franchement  alternes  ; limbes  denticulés-glanduleux.  Inflorescences 
monochasiales.  Corolle  densément  pubérulente  en  dehors  (en  entier) 
et  en  dedans  (à  partir  d’un  niveau  un  peu  supérieur  à celui  des  callo- 
sités). Ovaire  pubescent.  (Europe  méridionale,  Asie  occidentale, 
centrale  et  orientale). 

19.  Feuilles  opposées  et  subopposées.  Cymes  unipares  (à  pédicelles 
tous  isolés).  Tube  de  la  corolle  peu  évasé  ; callosités  interstaminales 
peu  proéminentes.  Anthères  sans  renflement  dorsal.  Disque  Jè 
dialyphvlle.  Carpelles  à 230-250  ovules  en  16  séries  de  15-16. 

19.  Trachomitum. 

19’.  Feuilles  toutes  ou  pour  la  plupart  alternes.  Cymes  bostrichoïdes 
(à  pédicelles  tous  ou  pour  la  plupart  géminés).  Tube  de  la  corolle 
fortement  évasé  ; callosités  interstaminales  terminées  en  corne 
fortement  saillante.  Anthères  ornées  d’un  renflement  dorsal.  Disque 
gamophylle.  Carpelles  à 550-570  ovules  en  24-28  séries  de  20-24. 

20.  Poacynum. 

Parameriopsis  gen.  nov.  (Ecdysanthereae-U rceolinae). 

Folia  domatiis  prædita.  Sepala  0,7-1, 5 mm.  longa,  squamuli s glandulosis 
inslructa.  Corolla  extus  Iota  pubescens  ; tubo  1,3-2, 7 mm.  Ion  go,  0,3-0,55  mm. 
ab  imo  staminifero  ; indumento  post-staminali  ad  peniculos  5 epipetalos 
reducto,  suprastaminali  unijormi  vel  nullo  ; corporibus  callosis  posl-stamina- 
libus  evoluiis,  transversis,  ad  libram  cum  antherarum  loculis  sitis  ; lobis 
1, 4-2,1  mm.  longis,  intus  glabris,  pro  rata  latis,  sinistrorsum  tortis,  valde 
dissymmetricis , latere  obtecto  in  appendicem  magnum  involutum  dilatatis. 
Antherae  Ecdysantherearum,  1,3-1,35  mm.  longae,  dorso  glabrae, 
fdamentis  caudarum  parte  libéra  aequilongis  vel  manifeste  longioribus.  ■ 
Pollen  globosum  vel  partim  elongatum,  18-28  p.  Disais  ovario  aequialtus. 
Ovarium  0,4-0, 5 mm.  altum,  eylindricum,  vertice  truncatum  et  puberulum, 
ovulis  pro  carpello  22-2.4-ms  4 -seriatis.  Clavuncula  0,2  mm.  alla.  Folliculi 
seminaque  ( non  visa)  Parameriae. 


— 300  — 

Au  moins  1 espèce,  d’Australasie  (Ténassérim,  Siam,  Malaisie, 
Sumatra,  Bornéo),  P.  polyneura  (Hook.  f.)  comb.  nov.  ( Parameria 
polyneura  Hook.  f.,  P.  Grifjithii  Pierre).  D’autre  part,  si  l’on  en 
croit  la  description,  Parameria  pedunculosa  Benth.  (non  vue)  appar- 
tient également  à ce  genre,  qui  diffère  des  Parameria  par  les  carac- 
tères que  voici  : 

Parameriopsis.  — Tube  de  la  corolle  orné  de  callosités  post-stami- 
nales  transversales  ; indûment  post-staminal  formé  de  5 brosses 
épipétales  ; lobes  pubescents  en  dehors.  Rétinacle  formé  d’une  crête 
et  d’un  auvent.  Disque  gamophylle,  aussi  haut  que  l’ovaire.  Ovaire 
tronqué  au  sommet  ; 6-7  ovules  par  série. 

Parameria.  — Tube  de  la  corolle  orné  de  crêtes  post-staminales 
verticales  ; indûment  post-staminal  nul  ou  formé  de  5 bandes  alter- 
nipétales  ; lobes  glabres  en  dehors.  Rétinacle  en  forme  de  facette. 
Disque  dialyphylle,  plus  court  que  l’ovaire.  Ovaire  rétréci  au  som- 
met ; 4 ovules  par  série. 

En  réalité,  par  son  rétinacle  en  facette  glabre,  le  genre  Parameria 
appartient  à la  tribu  des  Ichnocarpées  où  il  forme,  avec  le  genre 
Xylinabariopsis,  une  petite  sous-tribu  bien  particulière. 

Giadotrum  gen.  nov.1  ( Ecdysanthereae-Cleghorniinae). 

Folia  domatiis  destituta,  nervatura  secundaria  subtransversa.  Sepala 
0,8-1, 6 mm.  longa,  squamulis  glandulosis  praedita.  Corolla  exlus  glabra; 
tubo  2,25-5  mm.  longo,  035,0-4  mm.  a b imo  staminijero  ; indumenlo  post- 
staminali  ad  peniculos  5 epipetalos  reducto,  suprastàminali  uniformi  bre- 
vissimo  ; lobis  2,25-5  mm.  longis,  intus  glabris,  pro  rata  angustis,  subsym- 
metricis,  appendiculo  involuto  nùllo.  Antherae  Ecdysantherearum,  1,8- 
2,5  mm.  longae,  dorso  copiose  villosae,  filamentis  caudarum  parte  libéra 
brevioribus.  Pollen  pro  majore  parte  elongatum , 12-26  g..  Discus  ovario 
multo  brevius.  Ovarium  0,6-0, 7 mm.  altum,  + hemisphaericum,  ad  apicem 
subattenuatum,  glabrum,  ovulis  pro  carpello  28-34 -nia  6-seriatis.  Clavuncula 
0,2-0,25  mm.  longa.  Semina  (non  visa ) Cleghorniae. 

Au  moins  2 espèces,  de  Cochinchine  et  de  Malaisie  : G.  malaccense 
(Hook.  f.)  comb.  nov.  [Baissea  malaccensis  Hook.  f.,  Cleghornia 
malaccensis  (Hook.  f.)  King  et  Gamble]  et  G.  dongnaiense  (Pierre 
ex  L.  Planch.)  comb.  nov.  [Aganonerion  dongnaiense  Pierre  ex 
L.  Planch^  Cleghornia  dongnaiensis  (Pierre  ex  L.  Planch.)  Pierre  ex 
Pitard],  Il  est  possible,  en  outre,  que  Clerghornia  borneensis  King  et 
Gamble  soit  également  un  Giadotrum,  mais  la  description  ne  permet 
pas  de  trancher  la  question. 

Formosia  gen.  nov.  ( Ecdysanthereae-Anodendrinae). 

Folia  domatiis  destituta.  Sepala  3-6,5  mm.  longa,  squamulis  glandulosis 
instructa.  Corolla  extus  glabra;  tubo  11-15  mm.  longo,  ± 1,4  mm.  ah  imo 


1.  Cia  do  trom,  nom  annamite  de  G.  dongnaiense. 


301  — 


staminifero  ; indumento  post-staminali  et  suprastaminali  ad  Iractus  5 longi- 
tudinales alternipetalos  distinctos  reducto,  pilis  late  complanatis  quasi  spa- 
thulalis  ; lobis  14-19,5  mm.  longis,  intus  secus  latus  obtectum  pilosis,  pro 
rata  angustis,  valde  obliquis,  dissymmetricis  neque  tamen  appendiculatis 
nec  involutis.  Antherae  Ecdysantherearum,  4,25  mm.  longue,  dorso  glabrae, 
caudis  loculis  quudruplo  brevioribus,  retinaculo  ad  cristam  brevem  latamque 
reducto;  filamentis  caudarum  parte  libéra  multo  longioribus.  Pollen  elon- 
gatum,  23-32  [i.  Disais  ovario  fere  aequialtus.  O varia  m 0,45  mm.  allum, 
cylindricum,  vertice  truncatum,  glabrum,  ovulis  pro  carpello  di  20 -nis 
8-seriatis.  Stylus  longe  oblageniformiter  incrassatus.  Clavuncula  i 0,5  mm. 
alta.  Fructus  seminaque  ignota. 

1 espèce,  de  Formose  : F.  Benthamiana  (Hemsl.)  comb.  nov.  ( Ano - 
dendron  Benthamianum  Hemsl.). 

Haplophandra  gen.  nov.  1 . (Ecdysanthereae-Secondatiinae). 

Folia  domatis  destituta.  Sepala  4,7-8  mm.  longa,  squamulis  glandulosis 
praedita.  Corolla  extus  glabra  ; tubo  10-14  mm.  longo,  4.7  mm.  ab  imo  stami- 
nifero, indumentis  internis  nullis  ; lobis  5,4-8  mm.  longis,  intus  glabris, 
latis,  valde  dissymetricis,  latere  obtecto  late  dilatatis  et  involutis.  Antherae 
Ecdysantherearum,  4-4,2  mm.  longae,  dorso  prope  apicem  minute  puberulae, 
caudis  loculis  triplo  brevioribus,  retinaculo  ad  cristam  reducto;  filamentis 
caudarum  parte  libéra  multo  brevioribus  imo  vix  ullis.  Pollen  subglobosum, 
33-50  p..  Discus  ovario  fere  aequialtum.  Ovarium  1,2-1, 5 mm.  altum,  J; 
hemisphaericum,  vertice  rotundatum,  glabrum,  ovulis  pro  carpello  d;  40 -nis 
ü-seriatis.  Clavuncula  vix  distincta,  ad  summum  stylum  inflatum  et  ad 
stigma  gradatim  transiens.  Fructus  seminaque  ignota. 

1 espèce,  du  Brésil  (Minas,  Rio,  Sao  Paulo)  : H.  gracilipes  (Sta- 
delm.)  comb.  nov.  [Echites  gracilipes  Stadelm.,  Odontadenia  graci- 
lipes (Stadelm.)  Woodson,  etc.]  . 

Ce  genre  et  le  précédent  présentent  une  analogie  remarquable 
dans  la  structure  de  l’androcée  (raccourcissement  des  queues  et  dis- 
parition de  l’auvent),  bien  qu’il  n’y  ait  là  évidemment  qu’une  con- 
vergence. 

Contrairement  aux  indications  de  Woodson  (in  Ann.  Mo.  Bot. 
Gard.,  XXII,  1935,  p.  294),  il  n’y  a pas  de  stipules  interpétiolaires 
comparables  à celles  des  Anisolobus,  mais  de  simples  glandes  qui, 
elles,  sont  internes  par  rapport  à la  gaîne  stipulaire.  De  même,  les 
anthères  n’ont,  pas  été  trouvées  glabres,  mais  pubérulentes  dorsale- 
ment.  L’aire  de  l’espèce  est  à étendre  aux  états  de  Rio  (Alto  Macahé, 
Claziou  20.416)  et  de  Sao  Paulo  (A.  Saint-Hilaire  D 739). 

Outre  celles  qui  résultent  de  l’établissement  de  ces  genres  nou- 
veaux, plusieurs  combinaisons  nouvelles  sont  à faire  dans  les  genres 
préexistants. 

1.  Télescopage  de  ait), oo:,  A ; et  àofo  : anthères  à simple  crête,  allusion  à la 
réduction  du  rétinacle. 


— 302  — 


Dans  le  genre  Parabarium , le  P.  linocarpum  Pierre  ex  Spire  (1905) 
doit  s’appeler  Parabarium  linearicarpum  (Pierre)  comb.  nov.  ( Ecdy - 
santhera  linearicarpa  Pierre,  1902),  et  le  P.  Verneti  Pierre  ex  Spire 
(1905),  P.  Langbiani  (Vernet)  comb.  nov.  ( Ecdysanthera  Langbiani 
Vernet,  1904). 

D’autre  part,  il  y a lieu  de  rétablir  deux  genres  abandonnés  par 
tous  les  auteurs  récents,  Chavannesia  et  Perictenia,  avec  les  combi- 
naisons suivantes,  portant  sur  les  espèces  étudiées  : Chavannesia 
brachysepala  (Hook.  f.)  comb.  nov.  ( Urceola  brachysepala  Hook.  f.), 
Ch.  torulosa  (Hook.  f.)  comb.  nov.  (U.  torulosa  Hook.  f.),  Ch.  mon- 
tana  (Henderson)  comb.  nov.  (U.  montana  Henderson),  Ch.  phi- 
lippinensis  (Merrill)  comb.  nov.  (U.  philippinensis  Merrill),  Ch. 
imberbis  (Elm.)  comb.  nov.  [Carruthersia  imberbis  Elm.,  Urceola 
imberbis  (Elm.)  Merrill]  et  Perictenia  anomala  (Heurck  et  M.-Arg.) 
comb.  nov.  [ Anisolobus  anomalus  Heurck  et  M.-Arg.,  Perictenia 
stipellaris  Miers,  Odontadenia  anomala  (Heurck  et  M.-Arg.)  Macbr., 
etc.]. 

Quant  au  genre  Codonechites,  réuni  par  Woodsox  ( loc . cit.,  p.  305) 
au  genre  Odontadenia,  il  en  diffère  profondément  par  le  rétinacle  en 
auvent  sans  crête,  les  fdets  plus  longs  que  la  partie  libre  des  queues 
anthériennes,  le  pollen  plus  gros  (54-67  p.)  et  les  ovules  6-sériés  A 
En  fait,  il  appartient  à une  autre  tribu  (Parsonsiées)  et  doit  être 
restauré,  avec  la  combinaison  Codonechites  laxiflora  (Rusby) 
comb.  nov.  [Laubertia  (?)  laxiflora  Rusby,  Codonechites  paniculata 
Mgf.,  Odontadenia  laxiflora  (Rusby)  Woodson]. 

Pour  terminer,  quelques  mots  sur  les  genres  Apocynum,  Tracho- 
mitum  et  Poacynurn.  Woodson  (in  Ann.  Mo.  Bot.  Gard.,  XVII,  1930, 
pp.  1-212)  en  fait  une  sous-famille  des  Apocynoideae,  qu’il  oppose 
aux  autres  sous-familles  d’Apocynacées  par  le  pollen  en  tétrades. 
Cette  sous-famille  ne  peut  être  maintenue.  On  connaît  aujourd’hui 
des  tétrades  tant  chez  les  Plumérioïdées  {Melodinus  p.  p.,  Condylo- 
carpon,  Rhipidia,  Craspidospermum ) que  chez  les  Tabernémonta- 
noïdées  (Pagiantha  macrocarpa,  Callichilia).  D’autre  part,  les  anthères 
des  Apocynoideae  sont  exactement  celles  des  Ecdysanthérées,  et  les 
affinités  du  groupe  pour  les  Urceolinae  notamment  est  manifeste. 
Pour  nous,  il  ne  s’agit  guère  que  d’une  sous-tribu  d’Ecdysanthérées. 

Woodson  distingue  les  trois  genres  A' Apocynoideae  par  divers 
caractères  dont  il  dresse  deux  tableaux  [loc.  cit.,  pp.  40  et  162-163). 
Seuls  sont  à conserver,  pour  séparer  les  espèces  américaines  des 
espèces. eurasial iques,  les  caractères  de  la  clef  donnée  plus  haut.  Les 
autres  sont  inconstants  ; en  particulier,  nous  trouvons  les  callosités 
post-staminales  séparées  chez  les  trois  Poacynurn  et  chez  certaines 
fleurs  de  Trachomitum,  et,  tandis  que  les  queues  anthériennes  sont 


i.  Chez  les  Odontadenia , le  pollen  mesure  30-53  *Jt  et  les  ovules  sont  en  8-30  séries. 


— 303  — 


parfois  fortement  convergentes  chez  Apocynum  androsaemifolium  L., 
au  point  de  se  toucher  par  l’extrémité,  elles  restent  largement  écar- 
tées sur  une  partie  des  anthères  de  Poacynum  grandiflorum  P.  Dan- 

guy  '• 

Il  faut  enfin  remarquer  que  les  Trachomitum,  décrits  comme  ayant 
les  feuilles  opposées,  présentent  presque  toujours  quelques  feuilles 
décalées. 

Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 

1.  Sur  d’autres  anthères  de  la  meme  fleur,  elles  se  touchent  ou  meme  se  recouvrent. 
Ce  polymorphisme  apparent  provient  de  la  compression  des  flewrs  en  herbier,  qui 
s’exerce  sur  les  anthères  tantôt  latéralement,  tantôt  dorsiventralement. 


/ 


— 304  — 


Quelques  observations  piiénologiques  et  climatologiques 

RELATIVES  .4  LA  MONTAGNE  DE  LUIŒ  [BASSES- ALPES)  2 • note. 
Par  Cl.  Mathon. 


Il  a été  procédé,  dans  une  précédente  note  au  bref  examen  des- 
connaissances relatives  au  climat  de  la  Montagne  de  Lure.  La  pré- 
sente communication  a pour  objet  de  compléter  la  première  en 
attendant  de  posséder  une  documentation  plus  abondante  qui  per- 
mettra une  synthèse.  Les  observations  citées  sont  le  résultat  de 
recherches  personnelles  sauf  indication  contraire. 

Température.  — Voici  un  tableau  comparatif  des  résultats 
obtenus  à la  limite  inférieure  du  hêtre,  au  Contadour  et  à Valaurie 
de  Barret  (altitude  sensiblement  égale)  et  sur  la  Crête,  au  Pas  de 
Redortiers  pour  le  mois  d’août  1947.  Les  maxima  et  minima  pour 
le  même  mois  en  1945  et  1946  sont  portés  sur  le  même  tableau  aux 
fins  de  comparaison. 

Les  résultats  obtenus  pour  ces  différentes  localités  semblent  indi- 
quer un  refroidissement  nocturne  plus  grand  dans  le  couloir  de 
Valaurie  qu’au  Contadour  2 ou  au  Pas  de  Redortiers,  ce  qui  s’expli- 
querait par  la  conformation  du  relief  à Valaurie  de  Barret. 

Il  est  encore  difficile  de  se  prononcer  sur  la  signification  des  chiffres 
de  maxima. 

- — par  exemple,  le  23-7-47  on  avait  : 30°  à Valaurie,  29°  5 au  Contadour, 
31°  4 à l’adret  du  Pas  de  Redortiers  et  26°  2 à l’hubac  ; 

— par  ailleurs  des  inversions  peuvent  se  produire  entre  les  tempéra- 
tures enregistrées  au  Pas  de  Redortiers  3 à l’hubac  et  à l’adret,  en  effet, 
pour  la  période  du  14  au  19-7-47,  max.  hubac  27°,  max.  adret  25°  5,  du 
2 au  13-7-47,  max.  hubac  31°,  max.  adret  27°  5,  du  25-6  au  1-7-47,  max. 
hubac  34°,  max.  adret  30°  5,  mais  le  23-7-47,  max.  hubac  26°  2,  max. 
adret  31°  4,  de  même  en  août  1947  le  max.  absolu  de  l’adret  a été  supérieur 
de  2°  6 au  maxima  absolu  de  l’hubac  (voir  tableau)  ; de  mars  1947  à juin 
(25)  1947,  max.  hubac  28°,  max.  adret  29°.  (A  titre  de  comparaison  on 
peut  noter  que  le  maxima  à Paris-Montsouris  pour  le  26  juin  1947  a été 


1.  Voir  C.  Mathon,  Bulletin  Muséum , 2e  sér.,  t.  XIX,  n°  1,  1947,  p.  91. 

2.  A titre  d’exemple  on  peut  citer,  au  hasard  : 

le  22-7-47,  min.  : 8°  5 à Valaurie  et  12°  9 au  Contadour; 
le  23-7-47,  min.  : 13°  5 à Valaurie  et  15°  2 au  Contadour,  etc... 

3.  Les  postes  du  Pas  de  Redortiers  sont  à 100  m.  l’un  de  l’autre,  sous  la  crête,  l’un 
à l’adret,  l’autre  à l’hubac. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


305 


37°6  (la  plus  forte  température  enregistrée  à Paris  en  fuin  depuis  1873) 
et  38°  à Bordeaux,  36°  à Strasbourg,  33°  à Lille). 


1947 

1946 

1945 

max. 

min. 

max. 

min. 

max. 

min. 

absolu 

absolu 

absolu 

absolu 

absolu 

absolu 

Valaurie  de  Barrel  1 . . . . 

35°  5 

6° 

p 

? 

p 

? 

ait.  1.180  m.  env. 
sous  abri  à 2 m.  du  sol. 

(le  1er) 

(le  25) 

Contadour 

ait.  1.175  m.  env. 
sous  abri  à 2 m.  du  sol. 

Contadour  

35° 

9» 

32®  5 

4°  5 

33°  8 

5®  8 

ait.  1.175  m.  env. 
à 10  cm.  dans  le  sol  (La- 

31° 

10»  8 

? 

? 

? 

. ? 

vandaie  naturelle). 

Pas  de  Redortiers 

ait.  1.230  m.  env. 
à 2 m.  du  sol 

adret  (dans  le  feuillage  de 

35°  6 

8»  5 

? 

3°  5 

? 

? 

Pinus  silvestris). 
hubac  (dans  le  feuillage  de 

33° 

8»  5 

p 

? 

? 

? 

Fagus  silvatica). 

Comme  il  est  démontré  depuis  longtemps  l’amplitude  des  varia- 
tions de  température  à 10  cm.  dans  le  sol  est  plus  faible  qu’à  2 m. 
au-dessus  du  sol  (voir  tableau). 

On  peut  également  citer,  au  hasard  : pour  la  période  du  18  au  21-7-47,, 
au  Contadour,  dans  la  lavandaie  : 

à 10  cm.  dans  le  sol  : max.  24  °5,  min.  14°  6. 

à 2 m.  du  sol,  sous  abri  : max.  25°  8,  min.  10°. 

L’année  1947  a été  bien  plus  chaude  que  les  précédentes,  les  réper- 
cussions sur  le  développement  des  végétaux  ont  été  très  nettes,  voici 
par  exemple  les  dates  de  la  moisson  aux  Graves  (Contadour)  montrant 
clairement  l’influence  de  la  température  sur  la  maturation  du  blé  : 
26-7-44,  19-7-45,  30-7-46,  15-7-47. 

1.  Les  résultats  obtenus  à Valaurie  de  Barret  sont  dus  à l’obligeance  de  MM.  Jasses 
avec  lesquels  j’ai  établi  un  poste  météorologique  rudimentaire.  La  station  en  question 
se  trouve  à environ  8 km.  N.-VV.  du  Contadour,  dans  le  thalweg  menant  au  col  de 
Valaurie  (ait.  1.250  m.  env.)  c’est-à-dire  dans  l’échancrure  de  la  crête,  entre  le  Négron. 
(ait.  1.401  m.)  et  le  Tay  (ait.  1.416  m.).  Ce  « couloir  » dirigé  approximativement 
N.N.W.-S.S.E.  est  largement  balayé  par  les  vents  dominants. 


Pluviométrie  1.  — La  pluviosité  sur  le  pourtour  de  la  Montagne 
de  Lure  est  à « tendance  méditerranéenne  » et  « sublittorale  » (types 
de  Bénévent)  — voir  graphiques. 


Fig.  1.  — Répartition  saisonnière  des  précipitations  « à tendance  méditerranéenne». 

1°  régime  de  pluies  à tendances  méditerranéennes  (Banon,  Sisteron) 
avec  le  1er  maxima  en  Automne,  le  2e  au  Printemps,  le  1er  minima 
en  Hiver,  le  2e  en  Eté.  ( 

2°  régime  de  pluies  sublittoral  (Noyers,  Saint-Etienne)  avec  le 
1er  maxima  en  Automne,  le  2e  au  Printemps,  comme  dans  le  régime 
précédent,  mais  le  1er  minima  a lieu  ici  en  Eté  et  le  2e  en  Hiver. 

1.  Voir  L.  Emberger,  Un  projet  de  classification  des  climats  au  point  de  vue  phyto- 
géographique.  Bull.  Soc.  Hisl.  Nat.  Toulouse,  t.  77,  1942,  pp.  97-124. 

Les  limites  de  Faire  de  végétation  méditerranéenne  en  France.  Idem , t.  78,  1943, 
pp.  159-180. 


307  — 


Il  est  à remarquer  que  ces  quatre  stations  sont  situées  à peu  près 
à la  limite  de  l’Olivier  ; mais,  du  fait  de  l’abaissement  de  tempé- 
rature dû  à l’altitude,  étant  données  les  pluies  estivales,  on  ne  peut 
considérer  comme'  méditerranéen  le  climat  des  crêtes  de  Lure  (Il 
en  est  de  même  pour  le  Yentoux)  quoique  la  pluviosité  y soit  très 
probablement  du  groupe  méditerranéen.  La  présence  d’espèces 
végétales  alpines  et  subalpines  démontre  amplement  la  rigueur  de 
ce  point  de  vue. 


40o 

S oo 

ICO 

■ioo 


H P e a 

Fig.  2.  — Répartition  saisonnière  des  précipitations  du  « type  sublittoral». 


Poste  météorologique  du  Contadour. 

Il  est  tombé  pour  l’automne  1947  et  le  mois  d’hiver  suivant 
près  de  700  mm.  d’eau  au  Contadour, \ pendant  ce  temps  la  tempé- 
rature minima,  sous  abri,  n’a  pas  été  inférieure  à — 6°.  Au  début  de 
cette  année  en  raison  des  chutes  de  pluies  exceptionnellement 


/ 


— 308  — 


abondantes  l’eau  a coulé  dans  des  ravins  ordinairement  secs  à 
■ toute  époque  de  l’am>ée.  Les  premières  neiges  ont  fait  leur  appari- 
tion le  27  novembre  1947  au  Contadour. 


Observations  phénologiques. 
La  lavande. 


L’époque  de  la  coupe  de  la  Lavande  ( Lavandula  vera  D.  C.)  est 
un  indicateur  phénologique  indirect  (de  même  que  l’époque  des 
moissons,  des  vendanges,  etc.).  Le  graphique  ci-joint  résume  les 
observations  faites  à ce  sujet  dans  l’W.  de  la  Montagne  de  Lure,  où 
les  lavandaies  couvrent  de  vastes  surfaces  ; il  a été  exécuté  en  prenant 
les  moyennes  des  années  1944,  1945,  1946,  1947,  la  date  du  début  de 
la  coupe  au  Contadoür  a été  prise  comme  jour  zéro  (En  1944  : le  3-8  ; 
en  1945  : le  21-7  : en  1946  : le  2-8  ; en  1947  : le  23-7  *). 


Ao%  Trtchdx 


AêoTlooJtoo 
LtConUdo vr 


| X.XW*] 

iti  Tfovltoonottl 
AaMwo  iod 


t ' 

A*  Cio  s • 

il 


1 1 ; 

T • • 


n 


• IaMotvo -S*A*dri 

-lê  %l«l 


• Mot  MorCint 

• « L'QtHMuf 

î 

J,o  Pilon 


• A A Ajouta  (AfonCoA/icr) 


Mot  Niourts 


1 1 1 1 1 1 1 1 1 r — • 

-iS  -10  -î  o *5  *10  *1S  +i0  -olS  *$o 

du.  dtiuC  de  tu  oottftc  do  £u  £»wun3Ây  yofyiÆX t et  c *JA,iu  OonCaâruA.  -fvuAt  Sudo 

(nj'fu**  u o~,/«  • -ÿ TH--g*s-iy*e-f/*r ) 

Fig.  4. 

Dans  la  vallée  du  Jabron,  à Saint-Vincent  (ait.  650  m.  env.)  la 
coupe  a lieu  une  quinzaine  de  jours  avant  celle  du  Contadour; 
dans  la  Montagne  Pelegrine  (Chaîne  parallèle  au  N.  de  la  crête 
principale  de  Lure  et  entre  cette  dernière  et  le  Jabron),  elle  s’effectue 
seulement  avec  quelques  jours  de  retard  sur  celle  du  Contadour. 

1.  On  notera  une  différence  avec  la  date  des  moissons  relativement  à la  précocité  des 
récoltes  d’une  part  : elle  est  partiellement  due  à l’arrivée  plus  ou  moins  tardive  des 
coupeurs  de  Lavande  (la  lavande  exige  dans  la  Montagne  de  Lure  un  personnel  de 
beaucoup  plus  nombreux  que  pour  les  moissons)  ; d’autre  part  on  remarquera  que 
la  coupe  de  la  lavande  a lieu  immédiatement  après  la  moisson. 


— 309  — 


La  moisson. 

Il  y a plus  de  25  jours  d’écart  entre  Saint-Etienne  (ait.  687  m.j  et 
Yalaurie  de  Barret  (ait.  1.180  m.  env.)  pour  la  moisson  du  blé.  Voici 
quelques  dates  concernant  le  début  de  la  moisson  du  blé  en  1947  : 

Saint-Etienne  (ait.  680  m.  env.)  expos.  S.,  3 juillet. 

Montlaux  (ait.  600  m.  env.)  vallon  frais,  6 juillet. 

Les  Omergues  (ait.  820  m.  env.)  vallée  du  Jabron  1 , 10  juillet. 

Le  Contadour  (ait.  1.100  m.  env.)  expos.  S.,  15  juillet. 

Ceci  donne  une  idée  des  différences  climatiques  régnant  dans  la 
Montagne  de  Lüre. 

Le  « Temps  des  Cerises  » ( Cerasus  avium  s.  lat.). 

Alors  que  la  saison  des  cerises  a commencé  aux  environs  du 
lpr  juillet  1947  au  Contadour,  il  y a plus  de  15  jours  qu’elle  avait 
débuté  à Montlaux  ; les  cerises  n’ont  été  mangeables  qu’à  partir  du 
10  juillet  à la  Péouilloue  (4  km.  N.  du  Contadour),  il  n’y  en  avait 
déjà  plus  à Valbelle  le  20  juin. 

En  1946,  les  cerises  étaient  mûres  début  juin  à Paresoux  (défdé 
du  Jabron  vers  son  confluent  avec  la  Durance)  et  leur  cueillette  était 
terminée  fin  juillet  au  Grand  Collet  (Commune  de  Redortiers,  ait. 
1.230-1.250  m.).  Le  Temps  des  Crises  dure  donc  près  de  deux  mois 
dans  la  montagne  de  Eure. 

Phonologie  de  quelques  plantes  sauvages. 

Spartium  junceum  L.,  a ses  toutes  premièresfleurs  à Peipin  (ait. 
500  m.  env.,  au  voisinage  d’un  fragment  de  Quercetum  llicis)  le 
7 mai  1947,  et  ses  dernières  fleurs  se  fanent  à Curel  (ait.  750  m.  env., 
vallée  du  Jabron)  le  24  juillet  1947. 

Aphyllantes  Monspeliensis  L.,  commencé  à fleurir  aux  envi- 
rons de  Montpellier  (Hérault)  fin  avril  1947,  il  est  en  fleurs  le  8 mai 
1947  à Peipin.  Il  est  encore  en  pleine  floraison  au  Jas  de  Touches  2 
le  20  juin  1947,  alors  qu’il  est  déjà  défleuri  à Valbelle  et  à Saint- 
Etienne. 

Genista  hispanica  L.,  fleurit  fin  avril  1947  à Peipin  ; il  est  encore 
en  fleur  au  Jas  de  Touches  jusqu’à  fin  juin. 

Genista  cinerea  (Vill.)  D.  C.,  fleurit  fin  avril  1947  à Peipin,  il  est 
encore  en  fleur  jusqu’à  fin  juin  à la  Peouilloue. 


1.  Tl  y a 13  km.  en  ligne  droite  N. -S.  de  la  Vallée  du  Jabron  à Saint-Etienne. 

2.  Le  jas  de  Touches  (ait.  1.165  m.  env.),  à 4 km.  au  N.  de  Saint-Eticnne-les-Orgues, 
est  la  localité  la  plus  élevée  dans  la  partie  centrale  de  la  Montagne  de  Eure  pour  Aphyl- 
lanthes  (voir  C.  Mathon,  Bulletin  Muséum,  2e  sér.,  t.  XVIII,  n°  6,  1946,  pp.  500-506) 


310  — 


/• 


Conclusions.  — Comme  il  a été  dit  dans  la  note  précédente  et  au 
début  de  celle-ci,  il  serait  hasardeux  de  vouloir  conclure  trop  rapide- 
ment sur  ce  sujet.  A défaut  de  mesures  météorologiques  directes, 
peu  nombreuses  et  malaisées  dans  ce  pays  isolé,  les  observations 
phénologiques  sont  d’un  grand  secours,  mais  il  est  nécessaire  qu’elles 
soient  complétées  par  l’étude  approfondie  des  groupements  végétaux 
indicateurs  excellents  du  complexe  biocénose-biotope,  dans  lequel 
le  climat  est  condition  et  aussi,  dans  une  certaine  mesure,  circons- 
tance. La  répartition  des  espèces  prises  séparément  est  également 
d’une  aide  précieuse  mais  dépend  encore  plus  des  conditions  histo- 
riques que  n’en  dépend  celle  des  groupement  végétaux.  Comme  on 
voit  les  matériaux  ne  manquent  guère  à une  telle  étude  indirecte 
du  climat,  l’important  sera  d’en  dégager  l’essentiel  et  de  tirer,  du 
fatras  des  petites  observations  isolées,  les  grandes  lignes,  la  vue 
d’ensemble.  L’auteur  s’y  emploiera  dans  la  mesure  de  ses  possi- 
bilités 1 . 

Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 

1.  Les  gravures  illustrant  cette  note  sont  publiées  grâce  au  concours  du  C.  N.  R.  S. 
Note  ajoutée  en  cours  d'impression. 

Températures.  — Minima  absolu  pour  l’hiver  1947-1948  au  Contadour  : 
à 2 m.  du  sol  sous  abri  — 15°,  à 10  cm.  dans  le  sol  — 0°,6  ; au  Pas  de 
Redortiers  — 15°  (à  l’adret,  dans  le  feuillage  de  P inus  silvestvis,  à 2 m. 
du  sol). 

Maxima  absolu  au  Contadour  pour  septembre  1947  : à 2 m.  du  Sol 
sous  abri  31°,  à 10  cm.  dans  le  sol  24°. 


1 


— 311  — 


Sur  la  présence  anormale  de  Diatomées  marines  dans 

LES  CUVETTES  D’EAU  DOUCE  DE  L’ALPIN  U M DU  MUSÉUM. 

Par  E.  Manguin  et  R.  Leboime. 


L’un  de  nous,  désirant  se  procurer  des  Diatomées  vivantes  afin  de 
poursuivre  des  recherches  entreprises  sur  la  culture  de  ces  Algues, 
se  rendait  régulièrement  au  Jardin  alpin  dans  le  but  de  se  procurer 
les  souches  indispensables  à ses  travaux. 

L’une  de  ces  pêches  fut  faite  dans  le  petit  ruisseau  se  trouvant 
dans  la  partie  nord  de  ce  jardin,  ruisseau  qui  étant  donné  l’époque 
(février  1948)  s’était  en  partie  desséché,  la  cuvette  cimentée  ne 
contenait  que  quelques  litres  d’eau  et  était  envahie  par  une  quan- 
tité importante  de  Cladophora. 

Examiné  au  laboratoire,  ce  prélèvement  révéla  la  présence,  à 
notre  grande  stupéfaction,  de  diatomées  purement  marines  et 
parfaitement  endochromées. 

Le  fait  ayant  été  confirmé  par  un  examen  plus  minutieux,  la 
question  se  posait  de  déterminer  les  causes  de  cette  anomalie. 

Tous  les  ans,  lors  des  froids  hivernaux  ou  des  grandes  tempêtes, 
les  mouettes  de  nos  côtes  remontent  le  cours  de  la  Seine  et  séjournent 
en  grand  nombre  sur  le  territoire  de  la  Ménagerie  du  Muséum.  Dans 
ce  lieu  de  refuge,  elles  fréquentent  plus  particulièrement,  probable- 
ment attirées  parleurs  sœurs  captives,  la  grande  volière  qui  se  trouve 
être  très  voisine  des  cuvettes  rocheuses  du  Jardin  alpin.  Ainsi,  la 
présence  temporaire  d'oiseaux  marins  en  ces  lieux  explique  bien 
l’origine  de  cette  petite  floride  à Diatomées  marines. 

La  conservation  de  ces  algues  unicellulaires  pendant  leur  trans- 
port plus  ou  moins  lointain  de  la  zone  marine  à l’intérieur  des 
terres  s’effectue  aisément  par  les  migrateurs  aériens.  Leur  retour  à 
l’activité  vitale  est  également  assuré,  grâce  à leur  extraordinaire 
pouvoir  de  réviviscence. 

Il  est  beaucoup  plus  difficile  de  déceler  les  conditions  écologiques 
favorables,  qui  ont  permis  en  milieu  normalement  aquadulcicole 
le  développement  et  la  reproduction  de  ces  Diatomées  marines. 
Leur  retour,  après  une  période  indéterminée  de  quiescence,  à un 
métabolisme  normal  et  aux  fonctions  duplicative  et  reproductive 
que  nous  avons  pu  observer  chez  un  grand  nombre  d’individus 
indique  qu’elles  avaient  trouvé  dans  ces  cuvettes  cimentées  un 
biotope  convenant  parfaitement  à leur  évolution. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


312 


Malheureusement,  le  lendemain  de  la  découverte  de  cette  inté- 
ressante station,  le  Service  de  l’Alpinum  avait  fait  renouveler  abon- 
damment en  eau  de  Seine  les  cuvettes  en  question  et  cette  pertur- 
bation imprévue  nous  a empêché,  ainsi  que  nous  en  avions  l’inten- 
tion, d’effectuer  une  analyse  de  l’eau  primitive. 

Du  fait  de  cet  apport,  la  florule  avait  complètement  disparue,  et 
était  remplacée  par  des  formes  banales  d’eau  douce  appartenant 
au  plancton  fluvial. 

Dans  l’espoir  de  retrouver  une  station  comparable,  nous  avons 
effectué  plusieurs  récoltes  planctoniques  et  benthiques  dans  le 
bassin  de  la  grande  volière.  L’analyse  de  ce  matériel  ne  nous  a pas 
Tévélé  ce  que  nous  recherchions  mais  uniquement  des  Diatomées 
d’eau  douce.  La  pauvreté  ou  l’absence  de  Chlorophycées  ou  d’autres 
représentants  de  groupes  d’algues  recherchant  les  eaux  non  poluées, 
la  présence  de  nombreuses  bactéries,  indique  que  ce  milieu  est  très 
riche  en  matières  organiques,  ce  qui  est  confirmé  par  l’abondance 
des  Eugléniens,  organismes  essentiellement  saprobiens. 

Ne  pouvant,  faute  de  données  contrôlables,  définir  la  composition 
chimique  de  ce  biotope  à Diatomées  marines,  nous  nous  permettons, 
par  interprétation  du  spectre  halobionte  des  espèces  observées,  d’en 
fixer  approximativement  la  teneur  en  NaC/. 

Le  total  des  formes  énumérées  dans  la  liste  systématique  et 
écologique  que  nous  donnons  plus  loin  s’élève  à 35.  Dans  ce  nombre 
sont  comprises  3 formes  oligohalobes  et  une  forme  halophile  propre 
aux  eaux  douces,  ces  dernières  très  rares. 

Il  reste  donc  trente  et  une  formes  marines  caractéristiques  dont  la 
répartition  en  halobiontes  est  la  suivante  : 

19  mésohalobes,  soit  61  % ; 

12  euhalobes,  soit  38  %. 

Vingt  de  ces  trente  et  une  formes  marines,  c’est-à-dire  64  % sont 
considérées  comme  euryhalines,  capables  de  se  développer  dans  des 
milieux  dont  la  teneur  de  Chlorure  de  sodium  peut  varier  entre 
5 °/00  (mésohalobes)  et  40  °/co  (euhalobes). 

Si,  pour  établir  une  estimation  approximative  de  la  salinité  du 
milieu,  nous  nous  servons  comme  indicateur  biologique  des  formes 
qui  y étaient  abondantes,  nous  trouvons  Rhabdonema  minutum, 
Grammatophora  marina,  Amphipleura  rutilans  et  Navicula  ramosis- 
sinia.  Les  deux  premières  sont  euhalobes  euryhalines,  les  deux  der- 
nières sont  mésohalobes  très  euryhalines.  Nous  pouvons  en  déduire 
que  la  teneur  en  chlorure  de  sodium  de  cette  station  était  compris 
entre  20  et  30  %0. 

Il  reste  à définir  comment  un  tel  milieu  a pu  prendre  naissance  en 
dehors  de  toutes  conditions  stationnelles  normales.  Evidemment, 
nous  ne  pouvons  donner  qu’une  explication  toute  hypothétique  : 


313 


A la  faveur  d’une  longue  stagnation  hivernale  de  l’eau  des  cuvettes, 
le  milieu  s’est  progressivement  enrichi  par  de  fréquentes  visites  des 
mouettes  en  apports  minéraux  et  organiques  marins  ; et,  malgré  le 
renouvellement  dû  aux  précipitations  pluviales,  une  concentration 
s’est  produite,  grâce  au  réchauffement  solaire  apporté  par  le  premier 
printemps.  A ce  moment,  les  facteurs  physico- chimiques  favorables 
ont  atteint  leur  degré  optimum,  permettant  le  développement  des 
Diatomées  marines.  Il  est  à remarquer  qu’une  végétation  abondante 
de  Cladophores  tapissait  les  parois  de  cimente  Ces  Algues,  capables 
de  localiser  par  leur  processus  chlorophylien  certains  éléments 
minéraux  et  particulièrement  des  carbonates  alcalins  ont  pu  favo- 
riser un  tel  développement. 


Liste  des  formes  observées  et  leur  écologie. 

1.  Melosira  nummuloides  (Dilw.)  Ag.  — Mésohalobe,  C.  Cette  espèce 

présentait  des  auxospores  à différents  stades  de  développement. 

2.  Hyalodicus  scoticus  (Kütz.)  Grun.  - — Euhalobe  et  euryhaline,  R. 

3.  Thalassiosira  decipiens  (Grun.)  Joerg.  • — Euhalobe,  T.  R. 

4.  Coscinodiscus  excentricus  Ehr.  - — Euhalobe,  T,  R. 

5.  Triceratium  antediluvianum  (Ehr.)  Grun.,  fo  : pantagona.  — Euhalobe, 

T.  R. 

6.  Biddulphia  aurita  (Lyng.)  Rréb.  et  God.  — Euhalobe  et  Euryhaline, 

R. 

7.  Rhabdonema  minutum  Kütz.  — Euhalobe  et  euryhaline,  Dominante  !, 

présentait  de  nombreux  frustules  en  cours  de  division. 

8.  Grammatophora  marina  (Lyngb.)  Kutz.  — Euhalobe  et  euryhéline, 

abondante. 

9.  Grammatophora  oceanica  (Ehr.)  Grun.  — Euhalobe  et  euryhaline,  T.  R. 

10.  Licmophora  Juergensii  Agardh,  var.  elongata  Peragallo.  — Euhalobe 

et  euryhaline,  T.  R. 

11.  Meridion  circulare  (Grev.)  Agar.  — Oligohalobe,  T,  R. 

12.  Rhaphoneis  surirella  (Ehr.)  Grun.,  var.  australis  Petit.  — Euhalobe 

et  euryhaline,  T.  R. 

13.  Synedra  tabulata  (Agar.)  Kütz.  (S.  afjînis  Kütz.)  — Mésohalobe  et 

euryhaline,  Dominante  ! 

14.  Synedra  tabulata  var.  parva  (Kütz.)  Grun.  — Mésohalobe  et  eury- 

haline,  également  Dominante  ! 

15.  Synedra  investiens  W.  Sm.  — Euhalobe  et  euryhaline,  C. 

16.  Cocconeis  scutellum  Ehr.  — Mésohalobe  et  euryhaline,  très  eury- 

haline, R. 

17.  Cocconeis  scutellum,  var.  parva  Grun.  — Mésohalobe  et- euryha- 

line, R. 

18.  Cocconeis  scutellum,  var.  stauroneiformis  W.  Sm.  — Mésohalobe  et 

euryhaline  R. 

19.  Achnantes  brevipes  Ag.,  var.  parvula  (Kütz.)  Cleve.  — Mésohalobe 

et  euryhaline,  T.  R. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  3,  1948. 


20 


— 314 


20.  Amphipleura  rutilans  (Trent.)  Cl.  — Mésohalobe  à euhalobe,  eury- 

haline,  Dominante  ! 

21.  Navicula  ramosissima  (Ag.)  Cl.  — Mésohalobe  à euhalobe,  eury- 

haline,  Abd. 

22.  Navicula  crucigera.  Kütz.  — Mésohalobe  et  euryhaline,  R. 

23.  Navicula  Grevillei  (Ag.)  Cl.  — Mésohalobe  à euhalobe,  euryhaline,  C. 

24.  Navicula  gracilis  Ehr.  — Oligohalobe,  halophile,  T.  R. 

25.  Caloneis  Schumanniana  (Grun.)  CL,  var.  biconstricta  Grun.  — Oligo- 

halobe, T.  R. 

26.  Tropidoneis  lepidoptera  (Greg.)  Cl.  — Euhalobe,  T.  R. 

27.  Amphora  proteus  (Greg.)  Cl.  — Mésohalobe,  R. 

28.  Amphora  proteus , var.  oculata  Perag.  — Mésohalobe,  R. 

29.  Amphora  veneta  Kütz.  — Mésohalobe,  R. 

30.  Amphora  exigua  Greg.  — Mésohalobe,  R. 

31.  Nitzschia  hybrida  Grun.  — Mésohalobe  à euhalobe,  euryhaline,  R. 

32.  Nitzschia  amphibia  Grun.  — Oligohalobe,  eurytope,  T.  R. 

33.  Nitzschia  media  Hantz.  — Mésohalobe,  C. 

34.  Nitzschia  sigma  (Kütz.)  W.  Sm.  — Mesobalobe  et  euryhaline,  T.  R. 

35.  Surirella  striatula  Turp.  — Mésohalobe  et  sténohaline,  T.  R. 

Les  35  formes  énumérées  dans  cette  liste  se  répartissent  en  valeurs 
systématiques  suivantes  : 

26  espèces,  8 variétés,  1 forme. 

A l’exception  des  quatre  formes  oligohalobes,  toutes  les  autres 
appartiennent  au  domaine  littoral  des  mers  européennes  et  de 
l’Atlantique. 

Bon  nombre  de  celles-ci  se  retrouvent  également  dans  les  eaux 
saumâtres  ou  à salinité  variable  des  estuaires  et  des  salines  inté- 
rieures. 

Le  peuplement  qui  nous  intéresse  ici  a été  vraisemblablement 
introduit  de  la  zone  marine  la  plus  proche  de  Paris  et  dans  le  trajet 
normal  emprunté  par  les  mouettes,  c’est-à-dire  l’estuaire  de  la 
Seine  et  ses  abords  côtiers. 

Malgré  le  double  caractère  de  temporanéité  et  de  sporadicité  de 
cet  accidentel  petit  peuplement  marin,  nous  espérons  bien  que  le 
hasard  de  trouvailles  heureuses,  si  fréquent  dans  la  prospection 
saisonnière  des  petites  collections  d’eau  douce,  nous  apportera  un 
indice  de  plus  grande  fréquence  sur  ce  genre  de  formations  extra- 
marines. 


Laboratoire  de  Cryptogamie  du  Muséum. 


— 315 


Notes  pour  servir  a L'étude  géologique  du  Gabon. 

Par  Raymond  Furon. 

En  1931,  j’ai  publié  les  observations  faites  au  cours  d’une  mission 
de  recherches  géologiques  et  minières  dans  la  zone  alors  géologique- 
ment inconnue  qui  s’étendait  entre  la  Nyanga,  la  N’Gounié  et 
l’Ogooué. 

L’essentiel  des  résultats  concernait  l’extension  des  terrains  cris- 
tallins et  cristallophylliens  d’âge  précambrien,  l’existence  d’une 
tillite  surmontée  par  les  séries  Schisto-calcaire  et  Schisto-gréseuse 
en  un  long  synclinal  sité  à l’Ouest  de  la  N’Gounié,  l’extension  du 
Crétacé  de  la  région  côtière  vers  l’intériéur  b 

Quelques-uns  des  matériaux  recueillis,  conservés  au  Laboratoire 
de  Géologie  du  Muséum,  n’avaient  pu  être  valablement  utilisés 
parce  qu’ils  paraissaient  aberrants.  Les  progrès  réalisés  depuis  près 
de  20  ans  tant  au  Congo  belge  qu’en  A.  E.  F.,  me  permettent  d’at- 
tirer l’attention  sur  deux  points  de  géologie  locale. 

1.  La  série  schisto-gréseuse  du  plateau  des  Bapounou-Bavoungou. 

Le  plateau  des  Bapounou,  couvert  par  la  forêt  et  disséqué  par  les 
affluents  de  la  Nyanga  et  de  la  N’Gounié,  est  constitué  à sa  partie 
supérieure  par  les  schistes  argileux  rouges,  les  schistes,  les  grès  et  les 
conglomérats  du  Système  schisto-gréseux.  Un  certain  nombre  de 
failles  NW.-SE.  ont  été  reconnues  dans  la  zone  orientale. 

En  1946,  M.  Korableff  a publié  une  Note  indiquant  l’existence 
de  grès  et  de  conglomérats  légèrement  métamorphiques  dans  la 
région  de  la  Moukalaba,  à l’Ouest  de  N’Dendé  2. 

J’ai  comparé  les  échantillons  de  M.  Korableff  avec  ceux  rap- 
portés de  la  même  région  en  1930.  J’en  ai  retrouvé  de  semblables 
provenant  de  la  région  de  Moabi,  sur  un  affluent  de  la  Moukalaba. 
D’autre  part,  des  galets  de  quartz  filonien  se  trouvent  dans  la 
rivière  et  des  fonds  de  battée  montrent  une  abondance  exception- 
nelle de  tourmaline. 

Je  ne  crois  pas  à un  affleurement  imprévu  du  socle  précambrien  à 
cette  altitude.  D’ailleurs,  les  conglomérats  légèrement  métamorphisés 


1.  R.  Furon,  Contribution  à l’étude  géologique  du  Gabon.  Carte  géologique  de 
reconnaissance  en  collab.  avec  V.  Pérébaskine  et  B.  Brajnikov,  Revue  de  Géogr. 
phys.  et  Géol.  dynam.,  1930,  pp.  363-372. 

2.  Korableff.  Bull.  Mu.  Hisi.  Nat.,  t.  XIX.  1946,  pp.  456-459. 

Bulletin  du  Muséum,  2®  série,  t.  XX,  n°  3, 1948. 


— 316  — 


du  Plateau  des  Bapounou  ne  sont  ni  plissés,  ni  écrasés.  Il  s’agirait 
plutôt  d’accidents  tectoniques  contemporains  des  mouvements  her- 
cyniens qui  ont  plissé  ensemble  le  Schisto-gréseux  (Dévonien-Carbo- 
nifère inf.  ?)  et  le  Schisto-calcaire  (=  Kundelungu  inf.  et  séries  du 
Katanga).  Des  recherches  locales  seraient  à faire  dans  cette  zone 
particulière. 

2.  Extension  des  grès  du  Kalahari. 

J’ai  observé  des  blocs  de  grès  entre  Nanga  et  M’Badi,  sur  la  piste 
M’Dendé-Mouila  (vallée  de  la  Dollé).  Situés  sur  le  Schisto-calcaire 
qui  affleure  dans  la  plaine,  ils  n’ont  aucun  rapport  avec  les  grès  du 
Schisto-gréseux  du  Plateau  Bapounou.  Ils  m’ont  paru  aberrants 
en  1930.  Depuis  cette  époque  l’extension  des  séries  du  Kalahari  a 
été  démontrée  au  Congo  belge  et  au  Congo  français. 

Je  considère  les  grès  de  Nanga-M’Badi  comme  des  « Grès  poly- 
morphes ».  Ils  sont  blancs,  à grain  fin,  tantôt  durs,  tantôt  tendres. 
Les  zones  tendres  permettent  d’isoler  quelques  grains  d’origine 
éolienne.  Les  parties  dures  montrent  une  silicification  secondaire  et 
de  petites  géodes  tapissées  de  minuscules  cristaux  de  quartz. 

Ce  serait  actuellement  le  gisement  le  plus  septentrional  de  « grès 
polymorphes  » entre  le  Massif  du  Chaillu  et  le  Mayombe. 


Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 


— 317  — 


Nouvelles  recherches  sur  le  déterminisme  physiolo- 
gique DE  L’A  VAL  AI  SON  DES  POISSONS  MIGRATEURS  AMPHI- 
BIOTIQUES. 

Par  M.  Fontaine  et  0.  Callamand. 


On  désigne  par  avalaison  la  descente  au  courant  des  poissons 
migrateurs  tels  que  l’Anguille  argentée,  le  jeune  Saumon  ou  smolt, 
le  Saumon  bécart,  l’Aloson  de  descente,  etc. 

Pour  expliquer  cette  avalaison,  des  hypothèses  très  variées  ont 
été  émises  sans  qu’aucune  se  soit  encore  définitivement  imposée. 

Rappelons  notamment  certaines  d’entre  elles  successivement 
émises  par  Roule  et  concernant  l’Anguille  argentée  : thermotro- 
pisme positif,  phototropisme  négatif,  diminution  du  poids  spéci- 
fique entraînant  une  modification  du  comportement.  Les  deux  pre- 
mières font  appel  aux  conditions  que  l’Anguille  trouvera  en  eau 
marine  et  elles  ne  sauraient  expliquer  l’avalaison  que  si  l’on  accorde 
à l’Anguille  une  si  remarquable  prescience  qu’elle  ait  parfaitement 
conscience  que  son  voyage  vers  les  eaux  marines  lui  fera  trouver, 
après  des  fortunes  très  diverses,  des  eaux  obscures  et  plus  chaudes. 
Il  n’en  est  pas  de  même  de  la  dernière  hypothèse,  plus  récemment 
émise  par  ce  même  auteur,  selon  laquelle  le  diminution  du  poids 
spécifique  de  l’animal,  consécutive  à l’infiltration  graisseuse  des 
tissus  serait  à l’origine  du  comportement  spécial  de  l’Anguille 
d’avalaison,  celle-ci  quittant  le  fond  parce  que,  chargée  de  lipides, 
elle  est  devenue  plus  légère.  Toutefois,  les  mesures  de  l’un  de  nous  1 
sur  la  densité  comparée  d’Ànguilles  jaunes  et  d’ Anguilles  argentées 
ne  semblent  pas  déceler  de  différences  notables  susceptibles  d’inter- 
venir efficacement  dans  le  déterminisme  de  ce  comportement. 
De  plus,  cette  explicaiton,  qui  avait  été  proposée  par  Roule  pour 
l’Anguille  argentée  (en  raison  de  sa  richesse  en  lipides)  ne  semble 
guère  pouvoir  s’appliquer  au  Saumon,  le  smolt  apparaissant  au 
contraire  moins  riche  en  graisses  que  le  parr  2 et  le  Saumon  bécart 
ayant  consommé  la  presque  totalité  de  ses  réserves  en  lipides. 

A la  suite  de  ces  quelques  réflexions  critiques,  nous  nous  sommes 
demandés  si  l’avalaison  de  l’Anguille  argentée  ne  proviendrait  pas 

1.  0.  Callamand,  L’Anguille  eurpoéenne  ( Anguilla  anguilla  L.).  Les  bases  physio- 
logiques de  sa  migration,  Ann.  Inst,  océan.,  1943,  t.  21,  pp.  361-440. 

2.  Voir  M.  Fontaine,  La  physiologie  du  Saumon  (lre  partie).  Ann.  Stat.  centr. 
Hydrolbiol.  appl.,  1948,  t.  II. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  3, 1948. 


— 318  — 

d’une  déminéralisation  de  son  milieu  intérieur,  déminéralisation  due 
notamment  au  fait  que  l’Anguille  argentée  jeûne  et  que,  contraire- 
ment à ce  qu’il  observa  chez  les  autres  espèces  de  poissons,  Krogh 
n’a  pu  mettre  en  évidence  chez  l’Anguille  de  fonction  d’absorption 
d’ions  à partir  de  solutions  très  diluées.  On  pouvait  donc  supposer 
que,  lors  du  jeûne  qui  accompagne  la  transformation  d’Anguille 
jaune  en  Anguille  argentée,  celle-ci  subit  une  perte  de  chlorures 
puisqu’elle  dépend  de  l’alimentation  pour  compenser  les  pertes 
inéluctables  de  ces  ions  qu’impose  la  vie  en  eau  douce  et  puis- 
qu’elle ne  semble  pas  posséder  de  fonction  indépendante  d’absorp- 
tion d’ions. 

Diverses  séries  de  mesures  effectuées  sur  des  Anguilles  pêchées  en 
Loire,  l’hiver,  au  dideau  (ou  ankerkuil)  nous  ont  effectivement 
montré  chez  ces  Anguilles  argentées  une  chlorémie  nettement  plus 
basse  que  celle  présentée  par  les  Anguilles  jaunes,  chlorémie  d’au- 
tant plus  basse  que  le  rapport  gonosomatique  était  plus  élevé  L 
Et  nous  avons  pensé  que  cette  hypochlorémie  pouvait  intervenir 
dans  l’état  d’asthénie  qui  caractérise  de  façon  plus  ou  moins  marquée 
l’avalaison  de  l’Anguille.  Toutefois  l’intensité  de  la  déminéralisation 
du  milieu  intérieur  nous  était  apparue,  sur  ces  séries,  en  liaison 
directe  avec  le  développement  pondéral  des  ovaires.  Ce  n’est  cepen- 
dant pas  là  une  règle  générale.  En  effet,  au  cours  de  l’hiver  1947- 
1948,  nous  avons  reçu  du  lac  de  Grand  Lieu  des  Anguilles  d’état 
génital  très  varié  comportant  notamment  des  Anguilles  jaunes  et 
des  Anguilles  argentées  sans  qu’apparaissent  des  différences  signifi- 
catives entre  les  unes  et  les  autres.  Les  chlorémies  étaient  assez 
variables,  comprises  entre  4 et  7 grammes  %0 1  2,  mais  les  valeurs 
obtenues  sur  les  Anguilles  jaunes  et  les  Anguilles  argentées  étaient 
étroitement  mêlées.  Ainsi,  l’hypochlorémie  n’est  pas  une  caractéris- 
tique biochimique  obligatoirement  liée  à l’argenture  de  l’Anguille 
et  à sa  transformation  en  Anguille  argentée.  Reste  à savoir  si  elle 
est  une  caractéristique  d’un  comportement,  c’est-à-dire  d’une 
avalaison  particulièrement  passive  et  nous  pensons  reprendre  au 
cours  des  avalaisons  prochaines  d’Anguille,  des  mesures  pour 
répondre  à cette  question. 

Ce  qui  résulte  toutefois  de  nos  recherches,  c’est  que  l’hvpochlo- 
rémic  n’est  certainement  pas  un  facteur  primaire  de  l’avalaison  des 
poissons  migrateurs  en  général.  En  effet,  à la  suite  des  premières 
observations  sur  l’Anguille  relatées  plus  haut,  nous  avons  décidé 
d’étudier  de  ce  même  point  de  vue  l’avalaison  du  Saumon.  Nous 
avons  déterminé  de  nombreuses  chlorémies  de  parrs  (jeunes  Saumons 
sédentaires)  et  de  smolts  (jeunes  Saumons  en  cours  de  descente). 

1.  M.  Fontaine  et  O.  Callamand,  La  chlorémie  de  l’Anguille  femelle  au  cours  de 
son  développement.  C.  R.  Ac.  Sc.,  1940,  t.  211,  pp.  298-300. 

2.  Toutes  les  valeurs  sont  exprimées  en  Cl  Na  %0. 


— 319 


Quand  les  prélèvements  de  sang  étaient  effectués  après  retour  au 
laboratoire  des  eaux  et  forêts  d’Oloron  (une  cinquantaine  de  kms  en 
bidons)  nous  trouvions,  même  après  repos  des  smolts  plusieurs 
heures  ou  quelques  jours,  une  chlorémie  plus  basse  que  celle  des 
parrs.  Mais  si  le  prélèvement  de  sang  est  fait  au  moment  même  de 
la  pêche,  alors,  il  n’y  a plus  de  différence  notable  entre  la  chlorémie 
des  smolts  et  celle  des  parrs.  Le  premier  résultat  prouve  donc  une 
sensibilité  des  smolts  plus  grande  que  celle  des  parrs  vis-à-vis  de 
certains  facteurs  pouvant  perturber  les  mécanismes  de  régulation 
osmotique  ou  plus  généralement  d’homéostasie.  Il  est  possible  que 
le  fait  que  les  smolts  perdent  très  facilement  les  belles  écailles  argen- 
tées qui  caractérisent  ce  stade  et  les  font  nommer  «sardines  du  gave» 
soit  l’une  des  causes  de  leur  plus  grande  fragilité  osmotique.  Mais  il 
semble  bien  que  dans  le  gave  lui-même,  leur  chlorémie  ne  présente 
pas  de  différence  sensible  avec  celle  des  parrs  1.  Il  faut  d’ailleurs 
remarquer  que  les  conditions  physiologiques  du  smolt  en  descente 
sont  bien  différentes  de  celles  de  l’Anguille  d’avalaison.  Le  smolt 
donne  bien  l’impression  à l’observateur  d’être  entraîné  par  le  cou- 
rant, mais  il  s’alimente,  il  moucheronne,  apparaît  beaucoup  plus 
actif  que  l’Anguille  au  même  stade.  Quoi  qu’il  en  soit  ce  fait  prouve 
que  l’hypochlorémie  ne  peut  être  invoquée  comme  un  mécanisme 
fondamental  de  l’avalaison  de  tous  les  poissons  migrateurs,  mais 
comme  un  épiphénomène  qui  sans  doute  confère  à certaines  avali- 
sons un  caractère  asthénique  plus  marqué. 

D’ailleurs  nous  avons  eu  la  chance  de  pouvoir  saigner  deux  Sau- 
mons bécart  Ç capturés  devant  nous,  dont  l’un  à Bayonne  en  mars 
1947.  Sa  chlorémie  était  de  6 gr.  22  %0,  valeur  peu  éloignée  de  celles 
trouvées  sur  les  Saumons  capturés  en  décembre  sur  les  frayères. 
Cependant  nous  ne  pouvions  tenir  compte  de  ce  chiffre  obtenu  sur  le 
sang  d’un  animal  pêché  en  un  point  de  l’Adour  où  l’eau  commence 
à devenir  saumâtre  2 et  alors  que  nous  ignorions  totalement  depuis 
combien  de  temps  (quelques  minutes,  heures  ou  jours)  ce  Saumon 
bécart  descendant  au  courant  était  parvenu  dans  ces  eaux.  Mais  en 
mars  1948,  nous  assistions  à la  pêche,  près  de  Peyrehorade,  c’est-à- 
dir  à 40  km.  de  la  mer  et  en  eaux  complètement  douce  d’un  autre 
Saumon  bécart.  Nous  eûmes  la  surprise  de  trouver  une  chlorémie 
relativement  élevée  de  8 gr.  54.  Ces  diverses  observations  tendent 
bien  à montrer  que  chez  le  Saumon  l’avalaison  ne  s’accompagne 
d’aucune  déminéralisation  notable.  Krogh  avait  d’ailleurs  démontré 
chez  un  Salmonidé  (Salmo  irideus)  le  pouvoir  d’absorption  des  ions 
Cl  à partir  de  solutions  très  diluées.  Il  est  donc  probable  que  cette 

1.  Toutes  les  valeurs  sur  lesquelles  sont  basées  ces  conclusions  paraîtront  dans  la 
Physiologie  du  Saumon  (2e  partie).  Ann.  Stat.  Centr.  Hydrobiol.  appl.,  1949. 

2.  Nous  avons  trouvé  en  ce  point  la  salinité  de  0 gr.  12  °/00  de  Cl  Na  à Basse  Mer 
et  de  10  gr.  13  %0  à Haute  Mer. 


— 320  — 


fonction  persiste  chez  le  Saumon  à toutes  les  étapes  du  développe- 
ment et  même  alors  que  l’homéostasie  des  protéines  plasmatiques 
n’est  plus  assurée  (Nous  avons,  en  effet,  trouvé  chez  ce  Saumon  bécart 
une  protéinémie  de  18  gr.  %0  alors  que  les  chiffres  des  Saumons 
francs  de  montée  Ç oscillaient  à la  même  époque  entre  62  et  74  gram- 
mes  %0).  Tandis  que  la  teneur  en  protéines  plasmatiques  s’effondre 
au  cours  du  jeûne  qui  caractérise  la  vie  du  Saumon  adulte  migra- 
teur en  eau  douce  (sur  les  frayères  nous  trouvons  déjà  pour  ces 
mêmes  Saumons  $ des  protéinémies  comprises  entre  26  et  33  gram- 
mes), les  mécanismes  assurant  la  régulation  de  la  chlorémie  per- 
sistent toujours  avec  une  efficacité  remarquable. 

En  résumé,  l’hypochlorémie  que  nous  avons  signalée  chez  l’An- 
guille au  cours  de  son  avalaison  n’est  pas  obligatoirement  liée  au 
développement  des  gonades  exprimé  par  le  rapport  gonosomatique 
et  elle  nous  apparaîtrait  plutôt  en  rapport  avec  un  caractère  parti- 
culièrement passif  de  l’avalaison.  Cette  hypochlorémie  ne  peut 
certainement  pas  être  considérée  comme  un  facteur  essentiel  de 
l’avalaison  des  poissons  migrateurs  en  général  car  elle  n’existe  ni 
chez  le  Saumon  « smolt  »,  ni  chez  le  Saumon  dit  bécart,  capturés 
en  cours  d’avalaison. 

Laboratoire  de  Physiologie  générale  du  Muséum. 


Le  Gérant  : Marc  André. 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  22-9-1948 


S ' 


SOMMAIRE 

Pages 

Communications  : 

Ach.  Urbajn,  J.  Nouvel  et  P.  Bullier.  Rapport  sur  la  mortalité  et  la  natalité 

enregistrées  au  Parc  Zoologique  du  Bois  de  Vincennes  pendant  l’année  1947) . 218 

Ach.  Urbain  et  M.  A.  Pasquier.  Teneur  en  magnésium  du  sérum  et  du  plasma 

de  quelques  Mammifères •. 232 

J.  Guibé.  Etude  comparée  des  espèces  lugubris,  femoralis  et  cowani  appartenant 

au  genre  Mantidactylus  (Batraciens) 235 

J.  Daget.  Les  Synodontis  ( Siluridae ) à polarité  pigmentaire  inversée 239 

P.  Ch ab an aud.  Notules  Ichthyologiques  (suite) 244 

J.  Legrand.  Les  Isopodes  terrestres  des  environs  de  Paris.  II.  Liste  des  espèces. 

récoltés.  Remarques  écologiques  (suite  et  fin) 247 

B.  Condé.  Sur  le  mâle  de  Koenenia  mirabilis  Grassi  (Arachnides  Palpigrades).  252 

P.  Rem  y.  Sur  la  répartition  du  Palpigrade  Koenenia  mirabilis  Grassi  en  France 
et  en  Algérie 254 

A.  Villiers.  Types  d’insectes  déposés  en  1948  au  Muséum  national  d’Histoire 

naturelle  de  Paris  par  l’Institut  Français  d’Afrique  Noire  de  Dakar 260 

A.  Villiers.  Les  Reduviidae  de  Madagascar.  II,  Stenopoditae  : Gen.  Oncoce- 
phalus  Klug 263 

A.  Diakonoff.  Microlepidoptera  from  Indo  China  and  Japan 267 

A.  Pruvot-Fol.  Deux  notes  concernant  la  nomenclature  de  quelques  Opistho- 

branches.  I,  Quatre  Aeolidiens  méditerranéens.  II,  Un  Thécosome...  sans  nom.  273 

A.  Guillaumin.  Contribution  à la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie.  LXXXVII. 

Plantes  récoltées  par  M.  J.  Bernier , 279 

F.  Gagnepain.  Genres  nouveaux,  espèces  nouvelles  d’Indochine 291 

M.  Pichon.  Classification  des  Apocynacées  : XVI,  Clef  des  genres  d’Ecdy- 
santhérées 296 

C.  Mathon.  Quelques  observations  phénologiques  et  climatologiques  relatives  à 

la  montagne  de  Lure  (Basses- Alpes)  2e  note 304 

E.  Manguin  et  R.  Leboime.  Sur  la  présence  anormale  de  Diatomées  marines 

dans  les  cuvettes  d’eau  douce  de  l’Alpinum  du  Muséum 311 

R.  Furon.  Notes  pour  servir  à l’étude  géologique  du  Gabon 315 

M.  Fontaine  et  O.  Callamand.  Nouvelles  recherches  sur  le  déterminisme 

physiologique  de  l’avalaison  des  poissons  migrateurs  amphibiotiques 317 


ÉDITIONS 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

36,  RUE  CEOFFROY-SAINT-HILAIRE,  PARIS  Ve 


Archives  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle ).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.). 

Bulletin  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle  (commencé  en  1 895)  • 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  500  fr.,  Étranger,  700  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe;  un  vol.  230  fr.). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horti  pariensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Notulæ  Systematicte.  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Phanéro- 
gainie  ; paraît  depuis  1909  ; abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Étranger,  150  l'r.) . 

Revue  française  d’ Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’F,ntomoIogie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Étranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle 
à Dinard.  (Directeur  M.  E.  Fiseher-Piello,  Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Saini-Servcn  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  V Homme.  (Place  du'Trocadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d' Entomologie.  (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire  d’Agror.omie  coloniale  ; paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie ; paraît  depuis  1924  ; abonnement  France,  200  fr.,  Étranger, 
260  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  Mme  Allorge,  Laboratoire 
de  Cryptogamie;  paraît  depuis  1874;  abonnement  France,  200  fr., 
Étranger,  300  fr.). 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928  ; abonnemenl  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

Mammalia,  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PA  I LL  A Kl’.  22  ‘>-1948 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série  — Tome  XX 


BÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

N°  4.  — Juin  1948 


' MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER 
PARIS-V* 


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’ Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publicatien  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  25  supplémentaires,  aux  conditions 
suivantes  : 

(Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  1 de  1948 ) 


25  ex.  50  ex. 

4 pages 57  fr.  50  74  fr.  50 

8 pages 65  fr.  75  89  fr.  75 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  commandes  dépassant  50  exemplaires  ne  pourront  être  acceptées 
que  par  autorisation  spéciale  et  à des  prix  supérieurs  à ceux  qui  sont 
mentionnés  sur  le  tarif  ci-dessus. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  l’abonnement  ANNUEL  : 

France  : 500  fr.  — Étranger  : 700  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l’Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1948.  — N°  4. 


367e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

24  juin  1948 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  L.  BERTIN 


ACTES  ADMINISTRATIFS 

M.  le  Professeur  R.  Heim,  Membre  de  l’Institut,  est  nommé  Membre 
associé  de  l’Académie  Royale  de  Belgique  à dater  du  5 juin  1948. 


DONS  D’OUVRAGES 

W.  Willet,  British  Birds,  1947  (Foy  Publications  Ltd.  édit.  Seven- 
kings,  Essex).  N°  11,  Marsh  Birds,  20  p.,  4 pis.  col.,  1 pl.'n.,  9 figs.  ; N°  12, 
Small  Wading  Birds,  20  p.,  4 pis.  col.,  10  figs. 

La  série  d’opuscules  éditée  sous  le  titre  de  « British  Birds  » est  une  nou- 
velle tentative  de  vulgarisation  destinée  à faire  connaître  brièvement,  en 
quelques  pages,  l’essentiel  do  la  vie  des  Oiseaux  rencontrés  en  Grande- 
Bretagne.  Evitant  l’écueil  de  la  systématique,  le  texte,  clair  et  facile, 
s’adresse  résolument  à l’amateur  de  vie  dans  la  nature  et  à tous  ceux  qui, 
en  ce  domaine,  préfèrent  le  pittoresque  anecdotique  à la  précision  plus 
austère  d’un  traité  d’Ornithologie.  L’abondante  illustration  est  l’œuvre, 
quant  aux  dessins  et  aux  planches  coloriées,  d’un  artiste  (Roi.  Green) 
au  talent  connu  et  éprouvé  : mais,  est-ce  une  « manière  » nouvelle  de 
l’artiste,  est-ce  une  négligence  dans  la  reproduction  ? ces  planches  colo- 
riées sont  loin  de  procurer  le  plaisir  que  donnaient  tant  de  ses  œuvres 
antérieures.  Quant  aux  photographies,  celles  qui  s’inspirent  d’animaux 
vivants  pris  dans  la  nature  sont  bonnes  et  instructives  : elles  accusent 
d’autant  plus  la  médiocrité  des  deux  photographies  du  n°  12  représentant 
trop  visiblement  des  « empaillés  ».  (J.  Berlioz). 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


21 


— 322  — 


COMMUNICATIONS 


Une  nouvelle  espèce  de  Ligie  de  la  côte  occidentale 
d'Afrique  : Ligia  curvata  n.  sP. 

Par  A.  Yandel. 

CORRESPONDANT  DU  MUSÉUM. 

J’ai  décrit,  dans  un  travail  précédent  (Vandel,  1948),  les  carac- 
tères distinctifs  d’une  Ligie  encore  mal  connue,  Ligia  gracilipes 
B.-L.  Cette  Ligie  se  rencontre  sur  les  côtes  occidentales  de  l’Afrique, 
depuis  le  Sénégal  jusqu’au  Congo.  J’avais  cru  devoir  rapporter  à la 
même  espèce  un  lot  de  Ligies  provenant  de  Lobito,  le  principal  port 
de  l’Angola,  qui  m’avait  été  communiqué  par  M.  A.  de  Barros 
Machado,  Directeur  du  Musée  de  Dundo  (Angola).  Mais,  comme  cet 
envoi  ne  comprenait  que  des  femelles,  la  détermination  restait 
incertaine  ; car,  seul,  l’examen  des  caractères  sexuels  mâles  est 
susceptible  d’apporter  les  éléments  d’une  détermination  exempte  de 
toute  incertitude. 

Un  second  envoi  de  M.  A.  de  Barros  Machado,  beaucoup  plus 
considérable  que  le  premier,  et  comprenant  de  nombreux  mâles,  m’a 
permis  de  rectifier  cette  détermination,  et  d’établir  que  la  Ligie  de 
Lobito  appartient  à une  espèce  inédite,  encore  que  très  voisine  de 
L.  gracilipes. 

Ligia  curvata  n.  sp. 

Stations.  — 1)  Lobito  (Angola)  ; au  bord  de  la  mer,  du  côté  du 
port,  près  du  « Radio-Club  »,  entre  les  pierres,  à la  limite  supérieure 
des  marées.  — 11.  IX.  1947.  A.  de  Barros  Machado  leg.  (Collections 
du  Musée  de  Dundo,  n°  168.1)  : 12  Ç dont  2 ovigères  (désignées  sous 
le  nom  de  L.  gracilipes,  in  Vandel,  1948). 

2)'  Lobito  (Angola)  ; au  bord  de  la  mer,  à la  limite  des  hautes 
marées.  II.  1948.  J.  Redinha  leg.  (Collections  du  Musée  de  Dundo, 
n°  382)  : 30  59  Ç dont  9 ovigères. 

Taille.  — Les  plus  grandes  femelles  observées  mesurent  13,5  mm.  ; 
les  plus  grands  mâles,  10  mm.  (sans  compter  les  uropodes). 

Coloration.  — Tous  les  individus  examinés  sont  d’une  coloration 
très  pâle.  L’animal  apparaît,  à l’œil  nu,  de  couleur  blanc  grisâtre 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


323  — 


ou  blanc  jaunâtre.  Au  binoculaire,  le  corps  se  montre  parsemé  de 
chromatophores  nombreux,  mais  petits  et  largement  séparés  les  uns 
des  autres.  Tous  les  appendices  portent  également  des  chroma- 
tophores. 

Caractères  somatiques.  — Aucun  caractère  (en  dehors  de  la  colora- 
tion qui  n’est  peut-être  pas  constante)  ne  permet  de  distinguer  la 
nouvelle  espèce  de  L.  gracilipes.  J’ai  indiqué,  dans  le  travail  précité 
(Vandel,  1948),  la  valeur  que  présente  l’examen  des  rapports  dimen- 
sionnels pour  distinguer  les  espèces  et  les  sous-espèces  de  Ligies. 
Les  plus  importants  sont  les  rapports  entre  la  longueur  du  corps 
d’une  part,  et  la  longueur  des  antennes,  des  uropodes  et  des  perei- 
opodes  VII,  d’autre  part.  Chez  L.  gracilipes,  ces  trois  rapports  sont 
respectivement  égaux  à 1-0,72-0,64.  Ils  sont  égaux,  chez  L.  cur- 
vata  (mesures  portant  sur  10  individus)  à 1,08-0,75-0,58.  Les  diffé- 
rences que  Ton  relève  entre  ces  chiffres  sont  trop  faibles  pour  que 
Ton  puisse  leur  attribuer  une  signification  d’ordre  systématique. 


Fig.  1.  — Ligia  curvata  n.  sp.  Endopodite  de  la  seconde  paire  de  pléopodes'mâles. 

A,  vue  d’ensemble;  B,  extrémité,  face  externe  ; C,  extrémité,  face  interne. 

Caractères  sexuels  mâles. — Les  caractères  sexuels  mâles  permettent 
seuls  de  distinguer  ces  deux  espèces.  Encore,  la  forme  de  la  première 
paire  de  pléopodes  est-elle  à peu  près  identique  dans  les  deux  espèces. 
Par  contre,  l’endopodite  du  second  pléopode  mâle  de  la  Ligie  de 
Lobito  est  très  différent  de  celui  de  L.  gracilipes,  et  c’est  ce  qui  me 
conduit  à la  considérer  comme  une  forme  spécifiquement  distincte. 


324  — 


L’endopodite  de  la  seconde  paire  de  pléopodes  mâles  des  Ligies  de 
Lobito  présente  une  forme  très  caractéristique  (Fig.  1).  Il  se  recourbe, 
à son  extrémité  (d’où  le  nom  de  curvata  donné  à la  nouvelle  espèce), 
et  se  termine  par  une  pointe  en  forme  de  bec  d’oiseau.  Une  sorte  de 
talon  saillant  se  détache  du  côté  interne  de  la  partie  terminale.  La 
forme  de  cet  appendice  n’est  pas  sans  rappeler  celle  de  l’endopodite 
de  la  première  paire  de  pléopodes  d ' Halophiloscia  tyrrhena  Verh.  Il 
est  bien  entendu  qu’il  ne  s’agit  là  que  d’une  similitude  due  à la 
convergence. 

Conclusions.  — La  nouvelle  espèce,  décrite  dans  cette  Note,  sous 
le  nom  de  L.  curvata  est  fort  voisine  de  L.  gracilipes.  Ces  deux  Ligies 
qui  peuplent  les  côtes  occidentales  de  l’Afrique  rentrent  dans  le 
cercle  d’espèces  dont  fait  partie  L.  italica.  Ainsi  que  je  l’ai  démontré 
dans  le  travail  déjà  plusieurs  fois  cité  (Vandel,  1948),  L.  italica  est 
une  forme  d’origine  atlantique  qui  n’a  que  secondairement  colonisé 
les  côtes  de  la  Méditerranée. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum  et  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Toulouse. 

BIBLIOGRAPHIE 

Vandel  (A.).  — L’origine  de  la  Ligie  italique  (Rapports  de  Ligia  italica  F. 
et  de  L.  gracilipes  B.-L.  — Crustacés  ; Isopodes  ; Oniscoïdes).  — 
Bull.  Inst.  Océanogr.  Monaco.  XXX,  1948. 


— 325  — 


La  structure  DE  LA  5»  PAIRE  de  pattes  chez  Diaptomus 
[COPÊPODE  CALANOIDE). 

Par  Yves  François. 

Les  Copépodes  du  genre  Diaptomus  présentent  un  dimorphisme 
sexuel  qui  porte  sur  plusieurs  organes  ou  régions  du  corps  et,  en 
particulier,  sur  la  5e  paire  de  pattes  thoraciques. 

Les  figures  1 et  2 montrent  la  structure  de  ces  appendices  dans 
l’un  et  l’autre  sexe  chez  Diaptomus  gracilis,  Sars. 


Fig.  1.  — Diaptomus  gracilis  $ normale.  — 5e  patte  thoracique  gauche. 


Fig.  2.  — D.  gracilis  $ normal.  — 5e  paire  de  pattes  thoraciques. 

Fig.  3.  — D.  gracilis  intersexué.  — 5e  paire  de  pattes  thoraciques.  Structure  femelle 
presque  normale.  Dissymétrie  à peine  marquée  : la  patte  droite  est  légèrement  plus 
forte  que  la  gauche. 

Chez  la  Ç,  la  5e  paire  de  pattes  est  symétrique  ; l’exopodite  est 
formé  de  3 articles  : le  2e  se  termine  par  un  fort  prolongement  en 
poignard  et  porte  sur  son  bord  externe,  une  courte  épine,  juste  à 
la  base  du  3e  article  qui  est  court  et  garni  de  2 épines  inégales. 

Chez  le  (J,  la  5e  paire  est  fortement  dissymétrique.  Les  exopo- 
dites  droit  et  gauche  sont  nettement  différents  tant  par  la  taille  et  la 
forme  que  par  l’ornementation.  Mais  ils  semblent  l’un  et  l’autre,  ne 
comporter  que  deux  articles. 

Malgré  ces  différences  sexuelles,  il  est  intéressant  de  rechercher 
Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  4, 1948. 


— 326  — 


les  concordances  et  les  homologies  entre  les  appendices  des  deux 
sexes. 

Un  premier  examen  comparatif  des  appendices  suggère  d’idem 
tifier  la  griffe  terminale  et  l’épine  externe  du  dernier  article  de 
l’exopodite  droit  du  respectivement  au  poignard  terminal  de 
l’exopodite  2 et  à l’épine  latérale  du  même  article  de  l’appendice 
de  la  $. 

L’étude  des  jeunes  stades  (Copépodites)  a conduit  Gurney  (1931) 
à penser  que  la  robuste  épine  latérale  de  l’exopodite  2 droit  3)  était 


Fig.  4.  — D.  gracilis  intersexué.  — 5e  paire  de  pattes  thoraciques.  Dissymétrie  nette- 
ment marquée.  Coexistence  de  dispositions  $ et  $.  A gauche,  l’exopodite  2 porte  les 
pelotes  de  poils  caractéristiques  du  L’exopodite  3 est  réduit.  A droite,  la  patte  est 
plus  forte  et  l’épine  latérale  de  l’exopodite  3 qui  est  hypertrophié.  Le  poignard  de 
l’exopodite  2 est  légèrement  réduit. 

Fig.  5.  — D.  gracilis  intersexué.  — 5e  paire  de  pattes  thoraciques.  — A droite,  le 
poignard  de  l’ exopodite  2 a disparu.  L’exopodite  3 persiste  avec  2 fortes  épines  dont 
l’externe  rappelle  nettement  la  griffe  terminale  de  l’appendice  $ normal. 

Fig.  6.  — D.  gracilis  intersexué.  — A droite  : la  forte  épine  interne  de  l’exopodite  2 
représente  le  poignard  — très  réduit  — de  l’appendice  $ normal.  — A gauche  : 
exopodite  3 très  réduit.  — L’épine  médiane  de  l’exopodite  2,  qui  occupe  la  position 
de  l’épine  plumeuse  chez  le  $ normal,  représente  l’épine  externe  de  l’exopodite  2 
de  la  ?. 

homologue  de  la  petite  épine  externe  du  même  article  de  la  patte  Ç. 
Pour  lui  cette  forte  épine  marquerait  alors  l’emplacement  d’une 
articulation  effacée  dans  la  patte  La  portion  terminale  du  2e  article 
de  l’exopodite  de  la  patte  $ représenterait  donc  le  3e  article  de  cette 
rame.  En  outre,  bien  que  Gurney  ne  le  précise  pas,  la  griffe  terminale 
serait  homologue  de  l’une  des  deux  épines  du  3e  exopodite  <$. 

En  se  basant  sur  quelques  cas  de  structures  anormales,  Smirnov 
(1931)  aboutit  à une  conclusion  analogue. 

L’étude  de  nombreux  exemplaires  (une  trentaine)  de  D.  gracilis 


— 327  — 


intersexués  1,  dont  les  appendices  de  la  5e  paire  montrent  des  dis- 
positions nettement  intermédiaires  entre  les  structures  <$  et  $ 
typiques  nous  ont  permis  de  rectifier  et  de  préciser  les  homologies. 

Les  figures  3 à 6,  représentant  la  5e  paire  de  pattes  thoraciques 
de  4 individus  intersexués,  permettent  d’aboutir  aux  conclusions 
suivantes  sur  la  signification  des  diverses  parties  des  exopodites  du 
$ normal. 

Exopodite  droit.  — L’épine  latérale  externe  du  2e  article  est  homo- 
logue à la  petite  épine  latérale  du  2e  exopodite  Ç.  Mais  son  insertion 
ne  marque  pas,  comme  le  pensent  Gurney  et  Smirnov,  l’articulation 
effacée  du  3e  article.  Celui-ci  est  représenté  en  réalité  par  la  forte 
griffe  terminale.  Une  des  2 épines  du  3e  exopodite  de  la  $ a disparu 
(V.  fig.  4 et  5). 

Exopodite  gauche.  — Il  n’y  a pas  trace  du  3e  article.  L’épine 
plumeuse  semble  représenter  l’épine  latérale  du  2e  exopodite  Ç. 

BIBLIOGRAPHIE 

Gurney  (R.).  1931,  British  fresh  water  Copepoda,  Vol.  1.  — Ray  Society 

— Londres. 

Smirnov  (S.  S.)  — 1931,  Uber  einige  Abnormittâten  bei  den  Süssvvasser  — 

— Copepoden  — Zool.  Anz.  XCII,  P-  321-326,  5 Fig. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum  et  Station  Centrale 
d’IIydrobiologie  Appliquée  des  Eaux  et  Forêts. 

1.  Récoltés  au  cours  de  l’été  1947  dans  les  bassins  d’expérience  de  la  Station  d’IIydro- 
biologie  du  Paraclet  (Somme).  Une  étude  plus  détaillée  paraîtra  ultérieurement. 


Sur  les  Hydrozetes  ( Acariens ) de  l’Europe  occidentale. 
Par  F.  Grandjean. 


Bien  que  le  genre  Hydrozetes  Berlese  1902  ait  donné  lieu  à de 
nombreux  travaux  la  définition  de  ses  espèces  est  restée  très  impré- 
cise. Les  auteurs  ont  négligé  des  caractères  de  grande  importance  qui 
auraient  pu  les  aider,  la  parthénogenèse  par  exemple,  et  ils  ont  com- 
mis des  erreurs  nombreuses  de  détermination  et  de  nomenclature. 
Hydrozetes  lacustris  désigne  tantôt  une  espèce  et  tantôt  une  autre 
et  il  est  généralement  impossible  de  savoir  laquelle,  car  les  des- 
criptions sont  insuffisantes.  Le  Notaspis  lemnae  de  Coggi,  qui  est 
une  bonne  espèce  A' Hydrozetes,  a été  oublié.  Si  un  auteur  le  cite, 
par  extraordinaire,  c’est  pour  le  confondre  avec  H.  confervae. 
h’ Hydrozetes  terrestris  de  Berlese,  inversement,  figure  dans  tous 
les  tableaux  dichotomiques  du  genre,  et  ses  différences  avec  con- 
fervae sont  indiquées  et  utilisées,  alors  que  son  type,  que  j’ai  vu,  est 
un  H.  confervae 1. 

Pour  sortir  de  cette  situation  confuse  j’ai  employé  la  méthode 
directe,  qui  est  de  se  débarrasser,  momentanément,  de  tout  souci  de 
désigner  les  espèces,  mais  d’étudier  à fond  les  animaux  eux-mêmes, 
dans  une  grande  région  géographique.  J’ai  donc  examiné  complète- 
ment mes  récoltes  à’ Hydrozetes  en  France,  en  Suisse  et  en  Espagne. 
Par  examen  complet  j’entends  celui  de  chaque  individu,  adulte 
ou  immature,  et  la  détermination  de  son  sexe  quand  il  est  adulte. 

Le  résultat  obtenu  est  qu’en  Europe  occidentale  il  y a au  moins 
5 espèces  bien  définies.  Revenant  alors  aux  descriptions  des  auteurs 
on  reconnaît  3 d’entre  elles  et  3 seulement,  qui  sont  lacustris 
Michael  1882,  confervae  Oudemans  1896  et  lemnae  Coggi  1899. 
La  place  me  manquant  ici  je  remets  à plus  tard  le  soin  de  justifier 
ces  déterminations.  Les  2 autres  espèces,  quoique  très  communes 
aux  environs  de  Paris,  n’ont  jamais  été  décrites.  Je  les  nomme 
parisiensis  et  incisus. 

Les  difficultés  que  l’on  rencontre  principalement,  dans  ce  travail 

1.  Le  Professeur  A.  Melis,  Directeur  de  la  Station  d’entomologie  agraire  de  Flo- 
rence, m’a  obligeamment  envoyé  la  préparation  type  d ’//.  terrestris.  L’étiquette,  écrite 
de  la  main  de  Berlese,  est  libellée  ainsi  : « Hydrozetes  terrestris  Berlese,  tipico.  Palermo. 
Foglie  marce  ».  Le  mot  « tipico  » est  souligné.  Dans  cette  préparation  il  n’y  a qu’un 
exemplaire  et  c’est  un  mâle  à’ Hydrozetes  confervae  absolument  normal.  J’ai  vérifié  tous 
ses  caractères.  Le  poil  hypertrophié  du  premier  tarse,  en  particulier,  est  exactement 
comme  sur  la  figqre  2C  du  présent  travail. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  4, 1948. 


— 329 


de  taxinomie,  viennent  du  mélange  des  espèces  et  de  la  variabilité 
de  chacune  d’elles.  Jusqu’à  preuve  du  contraire  on  doit  supposer 
qu’une  récolte  quelconque,  même  petite  et  faite  en  un  seul  point, 
renferme  plusieurs  espèces,  et  il  en  est  souvent  ainsi.  Quant  à la 
variabilité,  elle  est  considérable  et  pose  des  problèmes  qui  exigent 
l’examen  de  matériaux  abondants.  Voici  les  caractères  distinctifs 
les  plus  sûrs  d’après  mon  étude  : 

Adultes. 

1.  Proportion  numérique  entre  les  sexes.  • — Certaines  espèces 
ont  des  mâles  aussi  communs,  en  moyenne,  que  leurs  femelles  et 
par  conséquent  possèdent  une  sexualité  normale,  tandis  que  d’autres 
ont  des  mâles  rares,  en  proportion  par  exemple  de  2 pour  100 
femelles,  ou  en  proportion  plus  faible  encore,  et  par  conséquent  se 
reproduisent  parthénogénétiquement 1. 

Sexualité  ordinaire  : confervae,  incisus. 

Forte  spanandrie  (parthénogenèse)  : lacustris,  parisiensis,  lemnae. 

2.  Trichobothrie  prodorsale.  — La  bothridie  peut  être  nor- 
male (fig.  IB)  ou  d’une  taille  fortement  réduite  (fig.  IA).  Dans  le 
1er  cas  le  sensillus  est  normal  aussi,  toujours  claviforme.  Dans  le  2e  il 
manque,  ou  est  brisé,  ou  est  minuscule,  pâle,  manifestement  régres- 
sif. 

Trichobothrie  normale  : confervae,  lemnae,  incisus. 

» réduite  : lacustris,  parisiensis. 

3.  Extrémité  du  rostre.  — Le  bord  rostral,  devant  les  poils 
rostraux  ro,  peut  être  entier  (fig.  1D)  ou  fortement  incisé  de  chaque 
côté  (fig.  1E). 

Rostre  incisé  : incisus. 

» entier  : les  4 autres  espèces. 

4.  Pilosité  gastronotique.  — Les  poils  c1  et  c3  de  la  figure  IC 
non  comptés  (ce  sont  des  poils  aléatoires)  le  notogaster  est  ortho- 
triche  tridéficient  c’est-à-dire  à 26  poils  comme  sur  la  figure  IB 
ou  bien  néotriche,  à 32  poils  comme  sur  la  figure  IA  (avec  varia- 
bilité de  30  à 34)  à cause  de  poils  secondaires  formés  apparemment 
dans  la  région  des  poils  h. 

Néotrichie  gastronotique  : parisiensis. 

Orthotrichie  gastronotique  : les  4 autres  espèces. 

1.  J’ai  signalé  ce  fait  important  en  1941  ( Comptes  Rendus  Ac.  Sciences,  t.  212, 
p.  465)  et  comme  je  n’avais  pas  encore  étudié,  à cette  époque,  la  taxinomie  du  genre 
Hydrozetes,  il  m’a  fallu  accepter,  pour  les  noms  d’espèces,  les  significations  admises 
par  un  auteur  précédent.  Dans  le  travail  qui  m’a  paru  le  meilleur,  celui  de  C.  Will- 
mann  (Moosmilben,  in  Dahl,  Tierw.  Deutsch.,  22.  V,  p.  138  et  139,  1931),  les  H.  lacus- 
tris et  confervae  sont  correctement  déterminés,  mais  l’espèce  appelée  terrestris  est 
probablement  lemnae.  En  tous  cas  les  exemplaires  que  j’ai  désignés  par  terrestris  en 
1941  sont  des  lemnae.  Ceux  désignés  par  Hydrozetes  n.  sp.  sont  des  incisus. 


— 330 


5.  Pilosité  génitale.  — Il  y a 6 poils  génitaux  de  chaque  côté, 
ou  7,  toujours  en  une  seule  ligne. 

6 paires  de  poils  génitaux  : confervae,  lemnae,  incisus. 

7 paires  de  poils  génitaux’:  lacustris,  parisiensis. 


Fig,  1.  — A (X  170),  Hydrozetes  parisiensis  n.  sp.,  dorsal.  — B (X  156),  H.  incisus 
n.  sp.,  id.  — C ( X 233),  région  humérale  du  notogaster  de  H.  incisus,  plus  grossie, 
portant  les  poils  aléatoires  cx  et  cz  ; le  notogaster  est  séparé,  vu  à plat.  — D ( X 320), 
H.  parisiensis,  rostre  vu  de  l’avant  après  enlèvement  du  gnathosoma.  — E (x  320), 
H.  incisus,  id. 

Chez  lacustris  et  parisiensis  on  trouve  aussi,  assez  souvent,  7 poils 
d’un  côté  et  6 de  l’autre. 

6.  Pilosité  du  4e  fémur.  — Le  fémur  IY  a 3 ou  2 poils  selon 
que  le  poil  V existe  ou  manque. 

3 poils  fémoraux  IV  : incisus. 

2 poils  fémoraux  IV  : les  4 autres  espèces. 


331  — 


7.  Arête  tup  des  figures  IA  et  IB.  — Cette  arête,  qui  est 
probablement  homologue  de  la  partie  postérieure  du  tectopedium  I, 
peut  avoir,  dans  V orientation  dorsale  de  l’Acarien,  l’aspect  de  la 
figure  IA,  c’est-à-dire  être  accentuée,  mais  s’effacer  en  arrière  bien 


Fig.  2.  — Pattes  vues  latéralement.  A (X  445),  Hydrozetes  lacustris  (Mich.),  extrémité  I 
gauche  du  mâle  atavique  (côté  paraxial).  — B (X  445),  H.  lemnae  (Coggi),  id.,  mâle 
atavique.  — C (X  445),  H.  confervae  (Oud.),  id.,  mâle  à fréquence  normale.  — 
D ( X 445),  H.  incisus  n.  sp.,  id.,  mâle  à fréquence  normale.  — • E ( X 320),  H.  incisus, 
extrémité  IV  droite  (côté  paraxial).  — F (X  920),  H.  parisiensis  n.  sp.,  poils  (it)  et 
(p)  du  tarse  II  droit  (côté  antiaxial).  — G (X  700),  H.  lemnae,  région  distale  du 
tibia  IV  gauche  et  proximale  du  tarse  (côté  antiaxial). 

avant  d’atteindre  le  niveau  de  la  trichobothrie  ( lacustris , parisiensis, 
lemnae ),  ou  celui  de  la  figure  IB,  c’est-à-dire  se  prolonger  jusqu’à  ce 
niveau  (incisus),  ou  être  à peu  près  nulle  ( confervae ). 

8.  Griffe  du  4e  ambulacre.  — Elle  est  monodactyle  comme  les 


332  — 


autres,  ou  bien  bidactyle  (fig.  2E)  par  persistance  d’un  ongle  latéral 
très  long  et  grêle  qui  est  toujours  du  côté  paraxial. 

Griffe  IV  bidactyle  : incisus,  lemnae,  quelquefois  confervae. 

Griffe  IV  monodactyle  : lacustris,  parisiensis,  le  plus  souvent 
confervae. 

9.  Forme  des  poils  unguinaüx  (u)  et  proraux  ( p ) des  pattes 
II,  III,  IV.  — Us  peuvent  avoir  l’aspect  mamelonné  de  la  figure  2F, 
ou  être  des  poils  ordinaires  barbelés,  généralement  gros  à leur  base 
et  brusquement  effilés.  Dans  le  deuxième  cas  leur  pointe  est  souvent 
cassée.  S’il  en  est  ainsi  et  que  les  barbules  soient  courtes  et  épaisses, 
on  risque  de  croire,  quand  on  observe  mal,  ou  à trop  faible  grossisse- 
ment, que  l’on  est  dans  le  premier  cas.  Ce  caractère,  quoique  bon, 
exige  donc  des  soins.  J’élimine  la  patte  I pour  simplifier  parce  que  le 
comportement  des  poils  (p)  ( u ) n’est  pas  le  même  à I qu’à  II,  III,  IV. 
Des  différenciations  interviennent. 

Poils  (p)  (u)  mamelonnés  : lacustris,  parisiensis. 

» ordinaires  : les  3 autres  espèces. 

10.  Pointe  distodorsale  des  tibias.  — La  forme  et  la  position 
de  cette  pointe,  signalée  par  Willmann  dans  sa  description  de  terres- 
tris  ( l . c.,  p.  139,  fig.  170)  sont  indiquées  ici  par  les  figures  2G  et  2B. 
Il  vaut  mieux  observer  ce  caractère  aux  pattes  II,  III,  IV  qu’à  I, 
à cause  de  l’implantation  devant  la  pointe,  à cette  dernière  patte,  du 
solénidion  <p2,  car  la  saillie  du  contour  apparent  due  à la  pointe  pour- 
rait être  confondue,  sur  certains  exemplaires,  avec  un  tubercule 
de  base  de  <p2.  En  outre  il  est  bon  de  vérifier  l’existence  de  la  pointe 
en  observation  dorsale. 

Tibias  à pointe  : lemnae,  le  plus  souvent  confervae. 

Tibias  sans  pointe  : lacustris,  parisiensis,  incisus  et  parfois  con- 
fervae. 

11.  Caractère  eupathidique  des  poils  (p)  et  s du  tarse  I.  — 
Ces  poils  sont  des  eupathidies  ou  acanthoïdes,  avec  canal  bien 
visible,  chez  confervae  et  incisus.  On  ne  leur  voit  pas  de  canal  chez 
les  autres  espèces. 

12.  Taille.  — Lemnae  est  nettement  la  plus  petite  espèce.  Sa 
longueur  varie  de  375  à 470  p.,  les  plus  petits  spécimens  de  mes 
récoltes  étant  espagnols  (Montoro,  province  de  Cordoue).  Incisus, 
avec  515  à 600  p,  est  la  plus  grande.  Confervae  (450  à 560  p)  est  plus 
petit  qu’  incisus  mais  plus  grand  que  lacustris  et  parisiensis,  lesquels 
ont  la  même  taille  (450  à 510  p). 

Les  mâles  sont  plus  petits  que  les  femelles  en  moyenne  mais  la 
différence  n’est  pas  toujours  nette,  qu’il  y ait  parthénogenèse  ou  non. 
Les  plus  petites  femelles  sont  toujours  plus  petites  que  les  plus 
grands  mâles. 

13.  Différenciation  sexuelle  extérieure.  — Rares  (ata- 


333  — 


viques)  ou  communs,  les  mâles  se  distinguent  toujours  des  femelles 
par  des  caractères  précis  de  la  face  paraxiale  du  premier  tarse. 

La  différenciation  mâle  consiste,  chez  confervae,  lemnae  et  lacus- 
tris (fig.  2C,  2B,  2A),  dans  l’hypertrophie  du  poil  itérai  it’.  Aucun 
autre  poil  n’est  affecté.  L’hypertrophie  entraîne  le  déplacement 
du  poil  it’  vers  l’arrière  et  vers  le  bas.  Elle  atteint  son  maximum  chez 
confervae,  où  it’,  en  outre,  se  détache  du  tarse  sous  un  angle  plus 
grand  que  chez  les  autres  espèces,  de  sorte  qu’il  est  plus  facilement 
observable  à faible  grossissement. 

Je  n’ai  pas  trouvé  jusqu’ici  le  mâle  de  parisiensis.  Son  tarse  I, 
vraisemblablement,  ressemble  à celui  de  lacustris. 

La  différenciation  mâle,  chez  incisus  (fig.  2D),  n’a  pas  agi  du  tout 
sur  it’ . Ce  sont  les  poils  ft’  et  pl’  qui  sont  modifiés,  dans  un  sens  appa- 
remment ornemental. 

Pour  toutes  les  espèces  on  aurait  les  figures  des  tarses  I femelles 
en  remplaçant  les  poils  différenciés  par  des  poils  ordinaires  et  en  les 
mettant  à leur  place  habituelle.  Pour  lacustris,  lemnae  et  confervae 
il  faudrait  mettre  it’  à la  place  qu’il  a sur  la  figure  2D.  Pour  incisus 
il  n’y  aurait  pas  lieu  de  changer  sensiblement  les  emplacements  de  ft’ 
et  de  pl’. 

Les  autres  différences  extérieures  entre  les  sexes  portent  sur  les 
proportions  des  parties  et  ne  sont  pas  utilisables  pour  la  distinction 
des  espèces.  Sur  incisus  et  confervae  j’ai  constaté  que  les  mâles  ont 
des  pattes  plus  épaisses  que  les  femelles,  que  leur  ouverture  géni- 
tale est  plus  grande,  qu’elle  est  moins  voisine  des  apodèmes  coxis- 
ternaux,  et  par  conséquent  moins  écartée  de  l’anale.  Il  m’a  paru  en 
être  de  même,  peut-être  à un  moindre  degré,  chez  lacustris  et  lemnae, 
mais  je  n’ai  vu  qu’un  trop  petit  nombre  de  mâles  de  ces  espèces  pour 
pouvoir  l’affirmer. 

Nymphes. 

14.  Nombre  et  disposition  des  grands  poils  mous  des  nym- 
phes. — Ces  grands  poils  mous,  si  particuliers  aux  nymphes  d ’Hydro- 
zetes,  ont  à peu  près  la  longueur  du  corps.  Leur  nombre  est  4,  6 ou  14 
(12  à 16)  et  ils  sont  disposés,  relativement  aux  autres  poils,  comme 
l’indiquent  les  figures  3C,  3B,  3A.  Celles-ci  représentent  des  trito- 
nymphes  mais  il  n’y  a pas  de  changement,  de  la  proto-  à la  trito- 
nymphe,  pour  une  espèce  donnée,  dans  le  nombre  et  la  disposition 
relative  de  ces  poils  et  plus  généralement  de  tous  les  poils  implantés 
dorsalement. 

4 grands  poils  mous  : incisus. 

6 grands  poils  mous  : confervae,  lemnae,  lacustris. 

14  grands  poils  mous  : parisiensis. 

15.  Nombre  des  poils  génitaux  chez  les  nymphes.  — De  la 
proto-  à la  tritonymphe  la  formule  des  poils  est  (1-3-5)  ou  (2-4-6). 


Formule  impaire  (normale)  : confervae , lemnae,  incisus. 

Formule  paire  (néotriche)  : lacustris , parisiensis. 

Je  signale  en  particulier  les  2 paires  de  poils  génitaux  de  la  proto- 


Fig.  3.  — A ( X 170^,  Hydrozetes  parisiensis  n.  sp.,  tritonymphe  dorsale.  — B (X  170), 
H.  lemnae  (Coggi),  id.  — C (X  170),  H.  incisus  n.  sp.,  id.,  seulement  l’hysterosoma. 
— Les  exemplaires  dessinés  de  tritonymphes  étaient  à divers  états,  savoir  : con- 
traction ou  maigreur  pour  C (dos  de  l’hysterosoma  aplati,  avec  sillons  transversaux 
forts  et  nombreux)  ; faible  gonflement  pour  A (dos  un  peu  convexe,  sans  sillons 
apparents,  sauf  celui  derrière  les  poils  clf  cf)  ; assez  fort  gonflement  pour  B (dos  bien 
convexe,  sillon  comme  en  A,  mais  non  représenté,  bord  postérieur  du  bouclier  pro- 
dorsal presque  découvert).  — D (X  445),  H.  lemnae,  région  génitale  de  la  proto- 
nymphe. — E (x  445),  H.  parisiensis,  id. 

nymphe  chez  lacustris  et  parisiensis  (fig.  3E).  Ces  deux  Acariens  sont 
les  seuls,  de  tous  les  Oribates  que  j’ai  étudiés  jusqu’ici,  à les  avoir. 
Tous  les  autres  Oribates  ont  des  pi  otonymphes  à une  paire  de  poils 
génitaux  (fig.  3D). 


— 335  — 


16.  Grandeur  du  poil  interlamellaire  in  des  nymphes.  — 
Les  figures  3A  et  3B  montrent  la  différence  considérable  de  taille, 
pour  in,  entre  parisiensis  et  lemnae.  Ce  caractère  permet  de  dis- 
tinguer lemnae 1 des  4 autres  espèces,  car  celles-ci  ont  toutes  un  petit 
poil  in.  Les  proto-  et  les  deutonymphes  se  comportent  à cet  égard 
comme  les  tritonymphes. 

Larves. 

Je  laisse  de  côté  les  larves,  pour  le  moment,  car  je  n’ai  pas  trouvé 
jusqu’ici  celles  d ’incisus  et  de  confervae. 

Remarques.  — Il  va  de  soi  que  les  caractères  décrits,  si  le  sexe  n’est 
pas  mentionné,  appartiennent  aussi  bien  aux  mâles  qu’aux  femelles. 
La  même  remarque  s’applique  aux  figures  et  à leurs  légendes. 

Le  présent  travail  a pour  but  exclusif  la  distinction  des  espèces. 
Je  n’ai  pas  cru  devoir  présenter  cejte  distinction  sous  la  forme  de 
tableaux  dichotomiques,  le  nombre  des  cas  possibles  n’étant  que  5. 
Chaque  Acarologue  peut  construire  un  tableau  dichotomique  à 
sa  guise,  pour  les  adultes  ou  les  nymphes,  en  utilisant  tels  ou  tels 
des  caractères  donnés. 

Mon  étude  se  rapporte  seulement  aux  exemplaires  de  mes  récoltes. 
Rien  n’empêche  qu’il  y ait  d’autres  espèces,  moins  répandues,  dans 
la  même  région.  Il  est  probable  que  de  nombreuses  races  et  sous- 
espèces  existent,  certaines  ayant  des  caractères  franchement  dis- 
tincts de  ceux  décrits  dans  ce  travail.  L ’Hydrozetes  lacustris  octose- 
tosus  de  Willmann  1931  est  vraisemblablement  une  de  ces  sous- 
espèces.  Je  n’en  dis  rien  encore,  car  je  ne  l’ai  pas  vu. 

Les  nouvelles  espèces  incisus  et  parisiensis  me  paraissent  très 
suffisamment  définies  par  les  figures  que  j’en  donne  dans  ce  travail 
et  par  les  caractères  indiqués.  J’ai  choisi  comme  types,  pour  les  deux 
espèces,  des  exemplaires  de  l’étang  de  Saint-Quentin,  près  de 
Trappes  (Seine-et-Oise). 

Incisus  est  une  espèce  qui  s’écarte  franchement  des  autres.  Elle 
est  la  moins  variable.  Lemnae  a surtout  des  rapports  avec  confervae. 
Quant  à parisiensis,  il  est  voisin  de  lacustris  à de  si  nombreux  égards 
que  l’on  sera  peut-être  conduit  à n’en  faire  qu’une  sous-espèce  issue 
de  la  souche  lacustris,  et  en  différant  surtout  par  sa  néotrichie 
gastronotique. 

Plus  tard  je  reviendrai  sur  les  problèmes  que  pose  Hydrozetes 
au  point  de  vue  évolutif.  Ce  genre  est  d’un  grand  intérêt  parce  qu’il 
évolue  actuellement  dans  plusieurs  directions. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 

1.  La  variabilité  de  taille  de  certains  poils  nymphaux  est  extraordinaire  chez 
lemnae.  La  figure  3B  la  montre  pour  dm  et  dp,  entre  la  gauche  et  la  droite  de  l’exem- 
plaire dessiné.  La  même  variabilité  affecte  les  poils  c2,  c8  et  la  tandis  que  Im  et  les  poils 
de  bordure  postérieure,  ainsi  que  in,  ont  des  dimensions  constantes. 


336 


Remarques  sur  le  genre  Dicranopalpus  Dol.  et  description 

DE  DEUX  ESPÈCES  NOUVELLES  (OPILIONES). 

Par  Ed.  Dhesco. 

Le  genre  Dicranopalpus  Doleschall  (=  Prosalpia  Simon)  groupe  [1] 
quatre  espèces,  propres  à l’Europe,  et  réparties  comme  suit  : D.  gas- 
teinensis  Dol.  : Alpes  du  Tyrol  [1]  et  de  la  Suisse  [2],  Isère  [3].  — 
D.  insignipalpis  Sim.  : Corse  [3].  — D.  laraatus  Canestr.  : Italie 
(Calabre,  Abruzzes).  — D.  martini  Sim.  : Portugal  [6],  Espagne  [4], 

Dans  une  note  récente  [5],  j’avais  signalé  la  présence  de  D.  gastei- 
nensis  dans  les  Pyrénées,  d’après  des  exemplaires  capturés  dans  les 
Pyrénées  centrales,  déterminations  faites  sur  des  Ç et  sur  des  jeunes, 
après  comparaison  avec  des  animaux  étiquetés  D.  bibrachiata  dans 
la  coll.  Simon  ; de  plus,  D.  insignipalpis  figurait  également  dans  la 
coll.  Simon,  provenant  des  Pyrénées.  J’avais  fait  remarquer  le 
caractère  des  pattes  annelées,  non  relevé  dans  les  descriptions  de 
Simon  [3]  et  de  de  Lessert  [2], 

Deux  envois  du  Prof.  Vandel,  contenant  du  matériel  capturé  aux 
environs  du  lac  d’Orédon  (H.  P.),  à 1.850  m.  d’altitude,  m’incitèrent 
à réviser  tout  le  matériel  à ma  disposition  (p.  337),  car  si  les  $ et 
les  jeunes  étaient  semblables  à D.  gasteinensis  (tube  coll.  Simon  du 
Pic  du  Midi  de  Bigorre),  le  du  deuxième  envoi  correspondait 
au  çj  du  tube  étiqueté  D.  insignipalpis  (Font-Romeu,  P.  O.). 

Cette  révision  m’a  permis  de  constater  que  le  Dicranopalpus  des 
Pyrénées  est  en  réalité  une  espèce  nouvelle,  bien  caractérisée,  et  les 
conclusions  tirées  sont  les  suivantes  : 

1)  D.  gasteinensis  diffère  des  autres  espèces  par  ses  pattes  concolores 
et  des  épines  infères  très  puissantes  et  en  ligne  sous  le  fémur  de  la  patte- 
mâchoire. 

2)  D.  insignipalpis  est  propre  à la  Corse. 

3)  D.  pyrenaeus  sp.  nov.  est  de  taille  plus  petite,  aux  pattes  annelées, 
aux  épines  infères  du  fémur  de  la  p.  m.  de  longueur  intermédiaire  entre 
D.  gasteinensis  et  D.  insignipalpis  ; de  plus,  l’apophyse  patellaire  est 
courte  chez  le  S,  comme  chez  insignipalpis,  mais  plus  grêle,  et,  chez  la  ?, 
elle  est  presque  de  la  longueur  du  tibia,  mais  droite  au  lieu  d’être  incurvée 
sur  le  tibia  ( D . gasteinensis) . 

4)  un  tube  de  la  coll.  Simon  contenait  un  spécimen  que  je  décris  ; son 
abdomen  porte  une  bosse  près  de  son  extrémité,  et  les  épines  infères  du 
fémur  de  la  p.  m.  sont  plus  longues  que  chez  martini  tout  en  restant  plus 
serrées  et  plus  grêles  que  chez  pyrenaeus. 

5)  D.  larvatus,  d’Italie,  m’est  inconnu  en  nature. 

BuLetin  du  Muséum,  2°  série,  t.  XX,  n°  4, 1948. 


337  — 


J’avais  en  collection  de  nombreux  jeunes  ; j’ai  cherché  à en  étudier 
les  caractères,  mais  l’aspect  de  chaque  espèce  se  modifie  à chaque 
mue,  les  armatures  des  pattes-mâchoires  s’atténuant  à mesure  que 
l’animal  grandit.  De  plus,  les  jeunes  ne  sont  pas  pigmentés,  leurs 
pattes  sont  concolores,  blanches  ; le  petit  tableau  que  je  donne  ne 
peut  convenir  que  pour  des  jeunes  qu’il  conviendrait  mieux  d’appeler 
« non  adultes  » ; d’ailleurs,  une  observation  d’importance  concerne 
le  du  tube  4975  (coll.  Simon).  Cet  Opilion  a son  pénis  formé,  c’est 
donc  un  mâle,  mais  ses  caractères  ne  sont  pas  encore  ceux  de  l’adulte 
et  son  apophyse  patellaire,  plus  courte  chez  l’adulte,  est  visible  par 
transparence  (fig.  18).  Il  faut  donc  être  très  prudent  dans  la  déter- 
mination de  ces  animaux  qui  doivent  avoir,  comme  chez  les  Arai- 
gnées, une  phase  subadulte  pendant  laquelle  le  sexe,  quoique 
déterminé,  n’apporte  pas  à l’animal  sa  morphologie  définitive. 

Les  dessins  des  fémurs  des  pattes-mâchoires  sont  tous  figurés 
face  externe  ; seules  les  épines  figurent,  je  n’ai  pas  dessiné  les  poils, 
sauf  pour  les  figures  7 et  12.  Les  mamelons  oculaires  sont  vus  en 
dessus. 

Matériel  étudié. 

Dans  la  coll.  Simon,  au  Muséum,  j’ai  trouvé,  dans  le  bocal  des 
Dicranopalpus,  15  tubes  dont  12  ne  comportant  que  des  numéros, 
et  3 des  déterminations.  Les  catalogues  manuscrits  de  Simon  m’ont 
permis  de  compléter  les  provenances  d’après  les  numéros  ; je  citerai 
pour  chaque  tube  les  renseignements  recueillis.  Dans  ma  collection, 
j’ai  étudié  du  matériel  personnel,  capturé  dans  les  Alpes  et  les 
Pyrénées,  ainsi  que  du  matériel  capturé  par  le  Prof.  Vandel  et 
mes  Collègues  et  amis  Dr  Henrot  et  Nègre,  que  je  remercie  ici 
bien  sincèrement. 


Classification.  — Clef  des  Espèces. 

(J.  — D.  caudatus  : mâle  inconnu.  — D.  martini,  non  encore  décrit,  n’existe 
pas  dans  les  coll.  du  Muséum. 

1.  — pattes  concolores 2 

pattes  annelées 3 

2.  — apophyse  patellaire  presque  aussi  longue  que  le  tibia. . g asteinensis. 

apophyse  patellaire  arrivant  au  milieu  du  tibia ....  larvatus. 

3.  — fémurs  des  pattes  armés  de  spiculés pyrenaeus. 

fémurs  des  pattes  sans  spiculés,  armés  de  crins ....  insignipalpis. 
$.  — 1.  — abdomen  présentant  à l’arrière  une  bosse  intéressant  deux 

segments  (fig.  14)  caudatus. 

abdomen  normal,  sans  bosse 2 

2.  — pattes  concolores 3 

pattes  annelées 4 

3.  — apophyse  basale  du  fémur  de  la  p.  m.  plus  longue  que  le  diamètre 

de  l’article gasteinensis. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


22 


338  — 


apophyse  basale  du  fémur  de  la  p.  m.  réduite  à l’état  de  simple 
bosse larvatus. 

4.  — fémur  de  la  p.  m.  garni  d’épines  infères,  atteignant  le  demi-diamètre 

de  l’article..,^ pyrenaeus. 

fémur  de  la  p.  m.  garni  de  crins 5 

5.  — - apophyse  basale  infère  du  fémur  de  la  p.  m.  atteignant  la  moitié 

du  diamètre  de  l’article,  fémur  court  et  épais,  l : L = 1 /5 

insignipalpis. 

apophyse  basale  infère  du  fémur  de  la  p.  m.  atteignant  le  tiers  du 
diamètre  de  l’article,  fémur  long  et  mince,  l : L = 1 /7,5.  martini. 

Juv.  — D.  larvatus  juv.  n’est  pas  décrit.  — D.  caudatus  juv.  est 
nconnu. 

1.  — pattes  non  annelées gasteinensis. 

pattes  annelées 2 

2.  — fémur  de  la  p.  m.  garni  d’épines  infères  de  la  longueur  du  diamètre 

de  l’article pyrenaeus. 

fémur  de  la  p.  m.  garni  d’épines  peu  nombreuses  et  courtes,  de  lon- 
gueur égale  au  demi-diamètre  de  l’article  (caractère  pris  sur 
bête  non  adulte,  premiers  états  inconnus)  insignipalpis. 

Remarques  sur  les  espèces.  — Description  de  deux 
espèces  nouvelles. 

Dicranopalpus  gasteinensis  Dol. 

Fig.  1,  2,  3,  15.  — Synomymie  dans  [2],  p.  25  ; = Prosalpia 
bibrachiata  L.  K.  [3,  p.  190]. 

Matériel.  — 1 tube  coll.  Simon,  n°  2220  [<J  ou  $,  pénis  ou  ovopo- 
sitor  enlevé,  sexe  non  certain,  mais  je  pense  que  c’est  un  à cause 
des  caractères).  Oisans,  Valais.  — 1 tube  étiqueté  Prosalpia  bibra- 
chiata, coll.  Simon,  1 Ç.  — 1 juv,  coll.  Dresco,  ref.  du  Couvercle, 
ait.  2.698  m.,  Haute-Savoie,  août  39  ! 

L’espèce  fait  partie  de  la  faune  de  Suisse,  nombreuses  stations 
citées  par  de  Lessert  [2]  ; citée  par  Kratochvil  de  Tchécoslovaquie 
[7].  — Simon  indique  [3]  : glacier  du  Grand  Renand,  en  Oisans 
(Isère),  crête  du  glacier  du  Théodule  (2.600  m.),  du  grand  Saint- 
Bernard,  et  du  Valais. 

Reconnaissable  aux  longues  épines  infères  sous  le  fémur  de  la 
p.  m.,  sous  le  tibia  et  même  sous  l’apophyse  patellaire  (Ç)  ; les  jeunes 
ont  des  épines  latérales  très  fortes  de  chaque  côté  de  l’apophyse 
patellaire,  ainsi  qu’à  la  face  interne  du  fémur  près  de  l’apex. 

Dicranopalpus  insignipalpis  (Sim). 

Fig.  4,  5,  6,  16.  — Décrit  dans  [3],  p.  191,  sur  des  exemplaires 
de  Corse.  — Le  tube  coll.  Simon,  n°  2401,  est  sans  indication  d’es- 


— 339 


pèce  ; le  catalogue  Simon  indique  Prosalpia  insignipalpis,  et  ajoute 
Cr  ; je  pense  que  ce  sont  là  les  types  ayant  servi  à la  description  de 
l’espèce  ; 2 $,  1 1 juv. 

Diffère  de  D.  gasteinensis  par  les  pattes  annelées  et  tachetées, 
par  l’apophyse  patellaire  plus  courte  (g),  par  les  épines  infères  du 
fémur  de  la  patte-mâchoire,  lesquelles  sont  plus  courtes,  et  non  en 
ligne  (<J  et  $). 

Dicranopalpus  larvatus  Canestr. 

Décrit  dans  [8],  ne  figure  pas  au  Muséum.  — Italie  (Abruzzes  et 
Calabre).  — figuré  dans  [8],  2e  note,  en  vue  d’ensemble,  mais  inuti- 
lisable, par  manque  de  dessins  de  détail  ; je  me  suis  basé  sur  la 
description  des  types  pour  établir  la  clef  des  espèces.  — L’espèce 
m’est  inconnue  en  nature  ; voisine  de  gasteinensis  par  ses  pattes 
concolores,  se  rapproche  de  insignipalpis  par  l’apophyse  basilaire 
du  fémur  de  la  p.  m.  — Aucune  précision  n’est  donnée  sur  les  épines 
infères  du  fémur  de  la  p.  m. 

Dicranopalpus  martini  Sim. 

Fig.  7,  8.  — Décrit  par  Simon  [6],  sur  une  Ç.  Le  spécimen  de  la 
coll.  Simon,  tube  2493,  a eu  le  ventre  ouvert  et  l’ovopositor  a dis- 
paru ; l’animal  est  adulte  mais  le  sexe  ne  peut  être  vérifié.  Ce  tube 
est  sans  étiquette  de  détermination,  mais  le  catalogue  Simon  porte  à 
ce  numéro  : Prosalpia  martini  Sim.,  Portalegre  (Martin).  — Une 
bête  non  adulte  se  trouvait  également  dans  ce  tube. 

Roewer  [1]  note  : ou  $),  typ.  Mus.  Paris  ? nicht  gesehen.  — 

L’espèce  est  signalée  d’Espagne,  prov.  de  Gerone  et  de  Lerida,  par 
Mello-Leitao  [4], 

Dicranopalpus  pyrenaeus  sp.  nov. 

Fig.  9,  10,  11,  17,  18.  — Types  : $ et  Ç,  Orédon,  H.  P.,  [prof. 
Vandel].  — nombreux  exemplaires  adultes  et  jeunes  des  P.  O. 
(coll.  Simon),  des  Pyr.  Centrales  (coll.  Dresco). 

Matériel  étudié.  — Coll.  Simon  : 1 tube  Font-Romeu  (P.  O.), 
5 (J,  2 Ç,  étiqueté  insignipalpis.  — 1 tube  Prosalpia  bibrachiata, 
vel  aff,  Pic  du  Midi  de  Rigorre,  (H.  P.),  vm-17,  3 Ç,  2 juv.  — - 
cité  dans  [5].  — le  n°  12070,  cat.  Simon  : Pic  du  Midi,  et  non 
retrouvé  dans  la  collection  est  peut-être  ce  tube.  — 1 tube 
n°  22592  ou  23592,  Canigou  (P.  O.),  1912,  Velmanya,  5 <$,  2 $. 
— 1 tube  n°  6660,  sans  indication  ; cat.  Simon  : Dicranopalpus, 
Bagnères  (H.  P.),  mousses,  vallée  de  l’Esponne,  août  83,  1 <J.  — 
1 tube  n°  6454,  sans  indication  ; cat.  Simon  : Dicranopalpus,  lac 


— 340  — 


Bleu,  août,  7 Ç,  1 juv  ; le  lac  Bleu  est-il  le  lac  (ait.  1968)  situé  dans 
le  massif  du  Pic  du  Midi  de  Bigorre  et  cité  dans  ma  note  [5],  ou 
le  lac  Bleu  près  de  Portet  d’Aspet  ? — 1 tube  n°  24.844,  Canigou 


1.  D.  gasteinensis  $ : p.  m.  fémur,  patella,  tibia.  — 2.  D.  gasteinensis  : ? : Ibid.  — 3.  Id. 
juv.  : Ibid.  — 4.  D.  insignipalpis  £ : p.  m.  fémur,  patella,  tibia.  — 5.  Id.  $ : Ibid.  — 
6.  Id.  juv.  : Ibid.  — 7.  D.  martini  $ : p.  m.  fémur,  patella,  tibia.  — 8.  Id.  juv.  : Ibid. 
— 9.  D.  pyrenaea  $ : p.  m.  fémur,  patella,  tibia.  — 10.  Id.  $ : Ibid.  — 11.  Id.  juv.  : 
Ibid.  — 12.  D.  caudatusÿ  : p.  m.  fémur,  patella,  tibia.  — 13.  Id.  : tibia  et  patella, 
vue  de  dessous.  — 14.  Id.  : abdomen.  — 15.  D.  gasteinensis  $ : groupe  oculaire.  — 
16.  D.  insignipalpis  $ : Ibid.  — 17.  D.  pyrenaea  $ : Ibid.  — 18.  Id.  $ apophyse 
patellaire  droite,  vue  en-dessus,  montrant  par  transparence  l’apophyse  définitive,  la 
partie  grisée  disparaissant  chez  l’adulte  parfait. 


— 341  — 


(P.  0.),  1912,  1 (J,  1 Ç,  1 juv.  — 1 tube  n°  22.878,  prosalpia, 
Montlouis  (P.  0.),  juin  1904,  2 Ç.  — 1 tube  n°  4.975,  sans  indi- 
cation ; cat.  Simon  : prosalpia  sp.  nov.,  La  Preste,  Montlouis, 
(P.  0.),  1 (J.  1 $,  1 subad. 

Coll.  Dresco.  — Pic  du  Midi  de  Bigorre  (H.  P.),  1 9,  21-vm-45, 
(Nègre  et  Henrot).  — Crête  du  gouffre  de  la  Henne-Morte,  Arbas 
(H.  G.)  !,  nombreux  juv.  — Alentours  du  Puits  du  Mistral,  Arbas 
(H.  G.),  9 et  nombreux  juv.,  août  1946  ! 

Type  : <J,  9,  lac  d’Orédon,  comm.  d’Aragnouet,  cant.  de  Vieille- 
Aure,  (H.  P.),  7-vm-47,  [Vandel],  ait.  1.850  m. 

<J  fauve  testacé,  rembruni  sur  la  partie  céphalique,  tache  triangulaire 
foncée  à la  base  de  l’arrière  du  mamelon  oculaire,  obscurci  dorsalement 
par  un  folium  étranglé  sur  le  3e  segment  ; glabre,  ne  présentant  que  quel- 
ques petits  crins  isolés  sur  les  côtés  du  céphalothorax.  — Mamelon  bas, 
canaliculé,  grisâtre,  lisse,  plus  large  que  long,  déprimé  longitudinalement  ; 
yeux  étroitement  cerclés  de  noir.  — Chélicères  testacées,  avec  les  doigts 
noirs  à la  pointe,  parsemées  de  très  petits  crins  noirs  espacés.  — Patte- 
mâchoire  testacée,  obscurcie  de  taches  brunes  ; fémur  légèrement  courbe, 
garni  en-dessus  de  crins  très  petits  disposés  en  séries  régulières,  en  dessous 
de  crins  clairsemés,  leur  longueur  égale  au  tiers  du  diamètre  de  l’article, 
s’étendant  sur  l’apophyse  basilaire  presque  aussi  longue  que  le  diamètre  de 
l’article,  conique,  arrondie  au  sommet  ; patella  plus  longue  que  large, 
atténuée  à la  base  et  triangulaire,  son  apophyse  apicale  grêle,  cylindrique, 
n’atteignant  pas  le  milieu  du  tibia,  garnie  de  crins  très  courts,  plus  denses 
au  bord  interne  ; tibia  s’élargissant  de  la  base  à l’apex,  portant  des  séries 
de  crins  courts,  son  angle  supéro-interne  très  peu  saillant,  garni  de  crins 
serrés,  en  dessus  deux  séries  longitudinales  de  crins  courts  ; tarse  rem- 
bruni, plus  long  que  le  tibia,  atténué  au  milieu,  garni  de  crins  courts 
irréguliers.  — Hanches  testacées,  obscurcies  au  sommet  ; pattes  fauve 
testacé,  annelées  d’olivâtre  obscur  ; fémurs  cylindriques  garnis  de  crins 
courts  et  de  spiculés  ; tibias  cylindriques,  garnis  de  pubescence  très  courte, 
présentant  de  loin  en  loin  des  crins  très  courts. 

$ comme  ci-dessus,  mais  fémur  de  la  patte-mâchoire  garni  en  dessous 
d’épines  non  sériées,  plus  courtes  que  le  diamètre  de  l’article  ; son  apo- 
physe basilaire  de  la  longueur  du  diamètre  de  l’article,  son  diamètre  égal 
au  demi-diamètre  de  l’article,  garnie  d’épines  serrées  surtout  à l’extrémité; 
son  apophyse  testacée,  n’atteignant  pas  l’extrémité  tibiale,  garnie  de  crins, 
plus  longs  sur  la  face  interne  ; tibia  s’élargissant  de  la  base  à l’apex,  por- 
tant des  épines  rigides  sur  la  face  infère,  leur  longueur  plus  courte  que  le 
diamètre  de  l’article  ; tarse  garni  de  crins  très  courts,  couchés,  avec  de 
petites  épines  éparses  sur  tout  l’article  ; fémurs  des  pattes  sans  spiculés. 

Nota.  — Les  juv.  de  cette  espèce  portent  3 épines  fémorales  internes 
en  ligne  à la  patte-mâchoire  (fig.  11),  la  longueur  des  épines  étant  égale 
au  diamètre  de  l’article  ; ces  épines  disparaissent  chez  le  £ ; et  sont  rem- 
placées, chez  la  $,  par  quelques  épines  grêles  et  des  poils. 


— 342  — 


Dicranopalpus  caudatus  sp.  nov. 

Fig.  12,  13,  14.  — Type  : 1 Ç,  tube  n°  2344,  coll.  Simon,  Sierra 
Estrella  (Portugal)  (Mazarredo).  — inconnu.  — (cat.  Simon  : 
Phalangium  opilio  L.). 

Description.  — $ blanchâtre,  rembruni  sur  les  côtés  de  l’abdomen, 
bande  dorsale  étroite  et  parallèle,  glabre.  — Abdomen  portant  une  bosse 
sur  les  7e  et  8e  segments  (fig.  14).  — Mamelon  bas,  canaliçulé,  yeux  non 
cerclés  de  noir.  — Chélicères  testacées,  avec  des  tâches  brunes,  doigts 
très  noirs  à l'extrémité  ; premier  et  second  article  à la  base  avec  des 
granulations  piligères.  — Patte-mâchoire  testacée,  anneau  au  fémur  dans 
le  tiers  apical,  patella  et  tibia  obscurcis  et  annelés,  tarse  brun  éclairci  vers 
le  tiers  basal  ; fémur  presque  droit,  avec  une  apophyse  basale  de  la  lon- 
gueur du  diamètre  de  l’article,  face  infère  avec  des  épines  nomb»euses, 
de  longueur  égale  au  demi-diamètre  de  l’article,  face  interne  avec  de  nom- 
breux poils  spiniformes  dans  la  moitié  apicale  ; patella  garnie  de  crins, 
plus  longs  en-dessous,  apophyse  patellaire  garnie  de  crins,  atteignant 
presque  l’extrémité  du  tibia  ; tibia  avec  une  apophyse  apicale  (fig.  13).  — 
Pattes  annelées,  longues,  inermes,  fémurs  avec  des  séries  de  crins  fins, 
sans  spiculés.  — Hanches  blanchâtres,  obscurcies  à la  base  et  sur  les  côtés. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 

BIBLIOGRAPHIE 

[1]  C.  F.  Roewer,  Die  weberknechte  der  Erde,  1923. 

[2]  de  Lessert,  Les  Opilions  de  Suisse,  1917. 

[3]  E.  Simon,  Les  Arachnides  de  France,  T.  VII,  1879,  p.  189,  190,  191, 
192. 

[4]  Mello-Leitao,  Les  Opilions  de  Catalogne,  1936. 

[5]  Ed.  Dresco,  Sur  la  présence  de  Dicranopalpus  gasteinensis  dans  les 
Pyrénées,  Bull.  Soc.  Ent.  de  Fr.,  T.  LU,  n°  7,  1947. 

[6]  E.  Simon,  Ann.  Soc.,  Ent.  Belgique,  v.  21,  1878,  C R p.  216. 

[7]  Kratochvil,  Les  opilions  de  Tchécoslovaquie,  1934. 

[8]  Canestrini,  Atti  Soc.  Ven.  trent.  Sc.  nat.  III,  f.  1 (1874)  et  IV,  f.  1, 
1875  (Sopra  una  nuova  specie  di  Liodes,  et  Osservazioni  arachnologiche 
1876,  p.  16,  fig.  1,  tav.  IX.). 


( 


— 343  — 


M ICROLEPIDOPTERA  FROM  INDO-CHINA  AND  JAPAN. 
By  A.  Diakonoff. 

ZOOLOGICAL  MUSEUM,  BUITENZORG,  JAVA. 

(2 nd  NOTE) 


MATERIAL  FROM  INDO-CHINA 
Phaloniadae. 

Aprepodoxa  mimocharis  Meyb.(  1937.  Iris,  v.  51,  p.  171  (Junnan). 

— Tonkin,  Cha-Po  (Petelot),  2 <$,  2 Ç. 

Tortricidae. 

Adoxophyes  flagrans  Meyr.,  1912.  Exot.  Micr.,  v.  1,  p.  3 (Burma). 

— Tonkin,  Cha-Pa  (Pételot).  Tam-Dao,  900  m.  (Duport).  1 1 $. 

Adoxophyes  privatana  (Walk.),  1863.  Cat.  Lep.  Ilet.  Brit.  Mus. 

v.  28,  p.  328.  (India,  Burma,  Malay  Archipelago,  New  Guinea).  — 
Tonkin,  Tam-Dao,  900  m.  (Duport)  1 Ç.  Also  from  New  Hébrides, 
rolling  leaves  of  cocoa,  tree  3-30,  III,  1933  (Risbec).  6 <J,  15  Ç. 

Epagoge  retractana  (Walk.),  1863,  subsp.  irwalidana  (Walk.), 
1863.  Cat.  Lep.  Het.  Brit.  Mus.  v.  28,  p.  322.  (India,  Ceylon,  Malay 
Archipelago,  China).  T.  c.,  p.  327.  — Tonkin,  Tam-Dao,  900  m. 
(Duport).  Hoa  Binh  (A.  de  Cooman).  10  <$,  1 Ç. 

Epagoge  affiniana  (Walk.),  1863.  Cat.  Lep.  Het.  Brit.  Mus. 
v.  28,  p.  328.  (India,  Ceylon,  Malay  Archipelago).  — Tonkin,  Tam- 
Dao,  900  m.  (Duport),  Hoa  Binh  (A.  de  Cooman).  1 $,  1 Ç. 

Cacoecia  micaceana  (Walk.),  1863.  Cat.  Lep.  Het.  Brit.  Mus. 
v.  28,  p.  314  (India,  Burma,  Malay  Archipelago).  — Tonkin,  Hoa 
Binh,  1929  (A.  de  Cooman),  1 1 $. 

Cacoecia  micaceana  (Walk.)  var.  machlopis  (Meyr.)  1912.  Walk. 
Cat.  Lep.  Het.  Brit.  Mus.,  v.  28,  p.  314  ; Meyr.,  Exot.  Micr.  v.  1, 
p.  4.  (India,  Malay  Archipelago).  — Tonkin,  Cho-Ganh.  2 Ç. 

Cacoecia' atrolucens  Diak.,  1941.  Treubia,  v.  18,  p.  384.  (Java).  — 
Hanoï,  1 <$. 

Cacoecia  seditiosa  Meyr.,  1921.  Zool.  Meded.  Mus.  Leiden,  v.  6, 
p.  147.  — Tonkin,  Cha-Pa.  (Pételot)  ; Hoa-Binh  (A.  de  Cooman). 
9 & 9 $. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


— 344 


Cacoecia  tabesceno  Meyr.,  1921.  Zool.  Meded.  Mus.  Leiden , v.  6, 
p.  147.  (Java).  - — - Tonkin,  Cho-Ganh  ; Mân-ket.  1 Ç. 

Homona  coffearia  (Nietn.),  1861.  Obs.  Enemies  Cofïee  Tree  in 
Ceylon,  p.  24.  (India,  Ceylon,  Burma,  Malay  Archipelago,  New 
Guinea).  — Tonkin,  Hoa-Binh  (A.  de  Cooman).  5 <§. 

Syndemis  montivola  Diak.,  1941.  Treubia,  v.  18,  p.  40.  (New 
Guinea).  — Tonkin,  Cha-Pa  ; Tam-Dao,  900  m.  (Pételot, 
A.  Duport),  3 (J,  1 $. 

Syndemis  duplex  nov.  spec. 

17  mm.  Head  and  palpi  brownish-ochreous,  thorax  light  brown, 
abdomen  greyish-brown,  anal  tuft  pale  ochreous,  legs  ochreous  suffused 
with  brownish.  Fore  wing  elongate,  Costa  considerably  arched  from  base 
to  3 /4,  straight  posteriorly,  apex  rounded,  termen  sligtly  convex,  lit tle 


Fig.  1.  — Genitalia  de  Syndenus  duplex  nov.  spee.  o . 


oblique.  Pale  ochreous,  faintly  tinged  fuscous  towards  Costa,  markings 
brown,  with  some  dark  brown  strigulae  : basal  area  suffused  with  brown, 
its  outer  edge  with  a short  projection  above  middle  ; transverse  fascia 
broad,  dilated  below  1 /4,  from  middle  of  Costa  to  about  4 /5  of  dorsum, 
its  anterior  edge  distinct,  less  sinuate,  less  oblique  than  its  posterior 
edge,  which  is  somewhat  suffused  in  middle  and  connected  here  with  the 
top  of  costal  patch  ; the  latter  rather  large,  elongate,  triangular,  almost 
reaching  apex,  dark  brown  ; a subtriangular  patch  on  termen  just  above 
tornus.  Cilia  ochreous  mixed  with  brownish,  an  antemedian  and  a subapical 
line  brown.  Hind  wing  and  cilia  brownish-grey  (holo-type). 

$ 17  mm.  Head.  ochreous  (palpi  broken  off),  thorax  and  abdomen  light 
greyish-brownish,  legs  as  in  $.  Fore  wing  broader,  apex  less  rounded. 
Paler  ochreous,  basal  area  scarcely  suffused,  transverse  fascia  narrower, 
its  anterior  edge  concave  in  middle,  its  posterior  edge  suffused  and  indis- 


— 345 


tinct,  preterminal  patch  absent,  numerous  interrupted  strigulae  before 
termen  (allotype). 

Genitalia  3 (Fig-  1)  : Tegumen  moderately  broad  and  short  ; uncus 
triangular,  its  top  bluntly  pointed  ; socii  absent  ; gnathos  curved,  its  top 
strong,  bifld  ; valva  large,  with  several  membranous  folds  (apparently  its 
surface  can  be  considerably  expanded).  Cucullus  broadly  rounded  ; sac- 
culus  broad,  not  chitinised,  with  a small,  blunt  projection  posteriorly  ; 
transtilla  paired  : two  pointed  projections  ; adoeagus  curved,  cornuti  a 
sheaf  of  long  bristles  (Gen.  N°  523). 

Genitalia  $ (fig.  5)  : Limen  a broad,  short  band  ; colliculum  absent  ; 
ductus  bursae  short  ; bursa  copulatrix  egg-sbaped,  signum  a huge  thorn 
with  a large,  somewhat  flattened  capitulum  (Gen.  n°  524). 

Tonkin,  Cha-Pa  (Pételot)  ; Tam-Dao  (A.  Duport).  2 specimens. 


Terthreutis  sphaerocosma  Meyr.,  1918.  Exot.  Micr.,  v.  2,  p.  170. 
(India,  Assam).  — Tonkin,  Cha-Pa  (Pételot).  1 <$. 

Callibryastis  pachnota  Meyr.,  1912.  Exot.  Micr.,  v.  1,  p.  14  (India). 

— Tonkin,  Cha-Pa  ; Tam-Dao,  900  m.  (Pételot,  A.  Duport), 

1 <?,  1 9. 

Peronea  agrioma  Meyr.,  1920.  Exot.  Micr.,  v.  2,  p.  342  (Assam). 

— Tonkin,  Cha-Pa  (Pételot),  2 Ç. 

Eucosmidae. 

Bactra  cerata  Meyr.,  1909.  J.  Bomb.  Nat.  Hist.  Soc.,  v.  19,  p.  587. 
(Assam,  Ceylon).  — Tonkin,  Cha-Pa  (Pételot),  1 

Eucosma  pedisignata  nov.  spec. 

3 17  — 22  mm.  Head,  palpi,  thorax  dark  brownish-grey,  face  below 
and  inner  side  of  palpi  white,  abdomen  somewhat  lighter,  anal  tuft  grey  ; 


346  — 


legs  greyish-brown.  Fore  wing  elongate,  Costa  straight  throughout,  slightly 
projecting  in  a blunt  angle  beyond  middle,  apex  rounded,  termen  slightly 
concave  above,  little  oblique,  with  a narrow  costal  fold,  reaching  beyond 
middle  of  costa.  Dark  greyish-brown,  regularly  sufïused  with  dark  ferru- 
gineous-brown,  except  along  basal  2 /3  of  Costa  and  on  terminal  1 /3  of 
wing,  this  suffusion  leaving  in  the  middle  of  wing  a rather  well  defined 
large  mark  of  ground-colour,  narrowly  light-edged,  in  the  shape  of  a 
leg  with  bent  knee,  gradually  narrowed  towards  extremity,  beginning 
at  1 /4  of  dorsum,  running  across  wing  towards  middle  of  Costa,  bent 
at  4 /5  of  wing  breadth,  from  there  towards  tornus,  not  reaching  this  ; 
about  5 minute  black  light-edged  marks  on  apical  1 /3  of  Costa,  apex 
ferrugineous-brown  encircled  by  a black  line. 

Genitalia  d (Fig.  2)  : Tegumen  stout,  triangular  ; uncus  absent  ; socii 
moderate,  drooping  pads  ; no  gnathos  ; valva  strongly  chitinised,  with 
an  excavation  in  dise  below  Costa,  densely  covered  with  hairs  inside, 
cucullus  with  eonstricted  base,  densely  covered  at  the  top  with  bristles, 
at  the  base  with  long  spines  ; sacculus  triangularly  projecting,  weakly 
haired.  Aedoeagus  short,  stout,  cornuti  a sheaf  of  long  spines.  (Gen.  type 
n°  534,  paratype  n°  533). 

Tonkin,  Cha-Pa  (Pételot).  3 Distinct  by  discal  mark  and 
rather  sufïused  dark-brownish  colour  ; perhaps  of  the  mosaica  Low. 
— group. 

Eucosma  fuscicaput  nov.  spec. 

d 12  mm.,  $ 15  mm.  Head  bright  fuscous,  lighter  in  d,  face  and  palpi 
snow-white.  Thorax  bright  fuscous  anteriorly,  ochreous-greyish  posteriorly 


Fig.  3.  — Genitalia  de  Eucosma  fuscicaput  nov.  spec.  d- 

abdomen  in  <J  ochreous  greyish,  in  Ç dark  greyish-brown.  Legs  ochreous 
sufïused  with  brownish,  tarsi  light  ringed.  Fore  wing  elongate,  modera- 
tely  broad  in  d,  broader  in  $ ; Costa  in  d with’  narrow  fold  reaching  to 


347 


middle,  gradually  gently  curved  al  on  g basal  1 /2,  straight  posteriorly, 
apex  aeute  in  <J,  slightly  ronded  in  $,  projecting  ; termen  sinuate  below 
apex.  Ç (holotype)  : dark  greyish-brown  ; densely  scattered  with  pale 
strigulae  and  blackish  suffused  dots,  base  of  Costa  bright  fuscous  ; a 
large  snow-white  spot  just  below  basal  half  of  Costa,  neither  reaching 


Genitalia  $ : Fig.  4.  — Eucosma  fuscicaput  nov.  spec.  Fig.  5.  — Syndemis  duplex 

nov.  spec. 


— 348  — 


base,  middle  of  dise,  nor  fold,  its  edges  entirely  suffused  and  indefinite  ; 
ocellus  : a white,  erect-ovate  moderate  spot  on  termen  above  tornus  with 
three  jet-black  longitudinal  marks,  suffused  brownish  on  termen  ; 3-4  dull 
lead-coloured  pairs  of  marks  on  apical  half  of  Costa  ; apex  light  fuscous, 
encircled  by  a whitish  line.  S (allotype)  : with  scattered  white  scales, 
which  confuse  the  markings  above  mentioned  ; ground  coulour  tinged  with 
fuscous.  Cilia  blackish-brown,  with  pale  ochreous  basal  half,  a black 
basal  line  around  apex.  Hind  wing  brownish-greyish,  cilia  greyish-ochreous, 
with  a light  basal  line. 

Genitalia  $ (Fig.  3)  : Tegumen  moderate  ; uncus  short,  with  long  hairs 
on  under  surface,  with  a short  projection  on  either  side  of  top,  each  bea- 
ring  a crochet  ; socii  small,  round  pads  ; valva  elongate,  cucullus  hooked, 
with  stout  bristles  posteriorly,  preceded  by  hairs  ; sacculus  moderate,  not 
chitinised  ; aedoeagus  broad,  straight,  cornuti  a sheaf  of  spines  (Gen. 
n°  531). 

Genitalia  $ (Fig.  4)  : Ovipositor  narrow,  elongate,  9 th  segment  with 
short  bristles  ventrally,  ostium  moderate,  surrounded  by  a slightly 
scobinate  cordiform  plate  ; adges  of  8th  sternite  with  folds  ; colliculum 
short,  dilated  posteriorly  ; signa  two  thorns  (It  is  distinct  in  the  figure,  how 
the  signa  penetrate  into  the  spermatophore,  and  probably  liberate  the 
spermatozoids.  The  author  thinks  that  this  is  the  possible  function  of 
the  signa,  and  not,  as  we  often  hâve  been  told,  the  irritation  of  the  male 
génital  organ  during  the  copulation.)  Gen.  n°  532. 

Tonkin,  Cha-Pa,  (Pételot)  2 1 Ç. 

Enarmonia  koenigiana  (Fabr.),  1794.  Entom.  Syst.,  v.  3,  part  2, 
p.  279,  n°  153  (Ceylon,  Burma,  Karachi,  China,  Tonkin,  Malay 
Archipelago,  New  Guinea,  E.  Australia).  — Tonkin,  Cho-Ganh. 

Enarmonia  spec.  — Tonkin,  Cha-Pa  (Pételot).  2 $ without 
abdomen,  therefore  not  described. 

Laboratoire  d’ Entomologie  du  Muséum  de  Paris 
et  Muséum  Zoologique  d’Amsterdam. 


— 349  — 


Note  sur  divers  Hémiptères  Hénicocéphalides 
de  l'Ouest  Africain. 

Par  André  Villiers. 


La  présente  note  fait  état  des  Hénicocéphalides  récoltés  au 
Cameroun  par  M.  J.  Carayon  et  en  Côte  d’ivoire  par  C.  Delamare 
Deboutteville.  La  collection  réunie  par  M.  J.  Carayon  comprend 
plusieurs  centaines  d’exemplaires  appartenant  à l’espèce  très  com- 
mune Didymocephalus  curculio  Karsh  et  5 exemplaires  appartenant 
à trois  autres  espèces.  De  Côte  d’ivoire  M.  Delamare  Deboutte- 
ville nous  a ramené  2 çspèces  représentées  par  un  petit  nombre 
d’exemplaires  mais  rendus  particulièrement  précieux  par  la  préci- 
sion des  notes  de  capture. 

Hoplitocoris  camerunensis  Jeannel.  — Cameroun  : Dschang. 
Cette  espèce  n’était  jusqu’ici  connue  que  par  le  type,  une  larve  du 
dernier  âge.  Les  individus  macroptères  récoltés  par  J.  Carayon 
mesurent  de  4,5  à 5,5  mm.  de  longueur  ; leur  coloration  est  d’un  brun 
foncé  avec  les  pattes,  les  antennes,  le  rostre  et  la  marge  des  élytres 
testacés.  Ils  diffèrent  de  kenyensis  Jeannel  par  leur  très  courte 
pubescence,  et  la  brièveté  des  saillies  du  lobe  collaire  du  pronotum. 

Hoplitocoris  Pauliani,  n.  sp.  = H.  camerunensis  Delamare  (nec 
Jeannel).  — Type  : un  mâle  de  Basse  Cote  d’ivoire  : Réserve 
forestière  du  Banco  (Mus.  de  Paris).  Paratypes  : Banco  et  Azaguié. 

Long.  4 mm.  — Brun  jaunâtre  clair.  Pubescence  très  courte.  Lobe  . 
postérieur  de  la  tête  aussi  long  que  large,  très  étroit  en  avant,  très 
superficiellement  sillonné  au  milieu.  Antennes  grêles  à article  III 
trois  fois  et  demie  aussi  long  que  le  IL  Saillies  du  lobe  collaire 
du  pronotum  longues  et  grêles.  Saillies  globuleuses  du  lobe  médian 
du  pronotum  peu  séparées  les  unes  des  autres  et  encadrant  une 
dépression  médiane  très  profonde.  Scutellum  rebordé,  concave  au 
milieu.  Pattes  grêles,  les  protibias  allongés,  légèrement  dilatés  à 
l’apex. 

Ethologie  : Un  exemplaire  a été  capturé  dans  une  termitière  de 
Protermes  minutus  Grasse  et  un  autre  sous  une  écorce  en  compagnie 
du  Zoraptère  Zorotypus  guineensis. 

Les  quatre  espèces  africaines  du  genre  Hoplitocoris  peuvent  se 
séparer  à l’aide  du  tableau  suivant  : 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


350 


1 . — Antennes  à article  III  moins  de  trois  fois  aussi  long  que  le  II . 2 

Antennes  à article  III  plus  de  trois  fois  aussi  long  que  le  II . . . 3 

2.  - — Taille  : 6-6,5  mm.  Lobe  postérieur  de  la  tête  un  peu  plus  long  que 

large.  Article  III  des  antennes  deux  fois  et  demie  aussi  long  que 
le  II.  Côtés  du  lobe  postérieur  du  pronotum  presque  angulés 
en  avant  (Kenya) kenyensis. 

Taille  : 3,75  mm.  Lobe  postérieur  de  la  tête  aussi  large  que 
long.  Article  III  des  antennes  deux  fois  aussi  long  que  le  IL 
Côtés  du  lobe  postérieur  du  pronotum  très  effacés  (Congo- 
beige)  Jeanneli. 

3.  — Adulte  : taille  : 4, 5-5, 5 mm.  Saillies  du  lobe  médian  du  pronotum 

bien  individualisées.  Saillies  du  lobe  collaire  courbées  en  avant. 
Cellules  apicales  médianes  de  l’élytre  longues  et  étroites  (Came- 
roun). Lobe  postérieur  de  la  tête  de  la  larve  au  4e  âge,  avec  les 
yeux,  plus  long  que  la  distance  des  yeux  au  sommet  du  tubercule 
antennaire camerunensis. 

Adulte  : taille  4 mm.  Saillies  du  lobe  médian  du  pronotum  peu 
distinctes  les  unes  ds  autres.  Saillies  du  lobe  collaire  presque 
droites.  Cellules  apicales  médianes  de  l’élytre  courtes  et  larges 
(Côte  d’ivoire).  Lobe  postérieur  de  la  tête  de  la  larve  au  4e  âge, 
avec  les  yeux,  aussi  long  que  la  distance  des  yeux  au  sommet  du 
tubercule  antennaire... Pauliani. 

Didymocephalus  curculio  subsp.  curculio  Karsch.  — Cameroun  : 
Baigom,  Dschang. 

Didymocephalus  curculio  subsp.  Villiersi  Jeannel.  — Côte 
d’ivoire  : réserve  forestière  du  Banco,  un  exemplaire  capturé  dans 
une  termitière  mixte  à Procubitermes  curvatus  Sjostedt  associés  à 
Pericapritermes  urgens  Silvestri  et  Basidentitermes  bioalens  Sil- 

VESTRI. 

Didymocephalus  Carayoni,  n.  sp.  — Type  : un  $ macroptère 
provenant  du  Cameroun  (Baigom).  Paratype  : un  microptère  de 
même  provenance  (Mus.  Paris). 

Macroptère  : Long  5,5  mm.  Noir  avec  les  élytres  bruns,  le  rostre, 
les  genoux,  l’apex  des  tibias  et  les  tarses  testacés.  Quatrième  article 
des  antennes  rougeâtre.  Pubescence  très  courte  et  régulière. 

Lobe  postérieur  de  la  tête  globuleux,  transverse,  un  peu  plus 
large  que  le  lobe  antérieur  avec  les  yeux.  Antennes  assez  longues,  à 
article  II  un  peu  plus  long  que  le  III,  celui-ci  égal  au  IV.  Pronotum 
étroit  en  avant,  large  à la  base,  à lobe  médian  fortement  sculpté,  lobe 
postérieur  caréné  longitudinalement  au  milieu  et  base  très  fortement 
échancrée,  jusqu’au  milieu  de  sa  longueur.  Profémurs  étroits  près 
de  quatre  fois  aussi  longs  que  larges. 

Pygophore  globuleux,  à pseudoternite  très  fortement  chitinisé, 
guide  ovalaire,  fortement  étranglé  à la  base  et  branches  très  étroites. 

Microptère  : Long.  5,5  mm.  Même  type  de  coloration  que  le  (J 


/ 


— 351  — 

macroptère  mais  élytres  et  pattes  plus  sombres,  tergites  abdomi- 
naux bruns  avec  leurs  marges  latérales  et  postérieures  testacées. 
Lobe  postérieur  du  pronotum  très  court,  de  peu  plus  large  que  le 
lobe  moyen,  sa  base  nettement  mais  peu  profondément  échancrée. 
Elytres  de  peu  plus  longs  que  le  pronotum.  Pattes  plus  courtes  et 
plus  robustes  que  chez  le  $ macroptère. 

Cette  espèce  vient  se  ranger  près  de  D.  Cooki  Bergroth  de  Côte 
d’ivoire.  D.  Cooki  diffère  de  Carayoni  par  la  base  des  élytres,  l’ab- 
domen, la  base  du  troisième  article  des  antennes  et  le  quatrième 
article  qui  sont  testacés. 

Embolorrhinus  cornifrons  Bergroth.  — Cameroun  : Baigom. 

( Institut  français  d'Afrique  noire  et  Laboratoire  d' Entomologie 
du  Muséum). 


352  — 


Contributions  a la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie. 
Par  A.  Guillaumin, 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM. 

lxxxviii.  Flore  des  rivages  et  îlots  de  la  région  de 
Nouméa.  Plantes  récoltées  par  M.  J.  Barrau. 

M.  Jacques  Barrau,  du  service  de  l’Agriculture  de  la  Nouvelle- 
Calédonie,  a bien  voulu  me  faire  parvenir  une  série  de  plantes  de  la 
flore  de  la  région  de  Nouméa  : Anse  Vata,  Baie  des  Citrons  et  des 
îlots  proches  : île  aux  canards,  îlot  Maître,  îlot  Signal.  Evidemment 
cette  collection  comporte  des  espèces  courantes  et  presque  toujours 
ayant  une  large  aire  de  dispersion  ; néanmoins  il  s’y  trouve  quelques 
espèces,  certaines  évidemment  introduites,  qui  n’avaient  pas  encore 
été  signalées  en  Nouvelle  Calédonie  1. 

*Cakile  maritime  Scop.  2 n°  19.  D’origine  européenne  et  méditerranéenne. 
Lepidium  hyssopifolium  Moutin,  n°  11. 

Malvastrum  coromandelianum  Garcke  = M.  tricuspidatum  A.  Gray,  n°  69. 
Sida  rhombifolia  L.,  n°  34. 

Abutilon  indicum  Sweet,  n°  39. 

Thespesia  populnea  Cav.,  n°  63. 

Grewia  crenata  Schinz  et  Guillaum.,  n°  20. 

Tribulus  cistoides  L.,  n°  37. 

Oxalis  repens  Thunb.,  n°  57. 

Suriana  maritima  L.,  n°  10. 

Colubrina  asiatica  L.,  n°  78. 

Dodonaea  viscosa  Jacq.,  n°  41. 

Schinus  terebinthifolius  Raddi,  n°  56. 

Tephrosia  Le-Ratiana  Harms,  n°  4. 

Desmanthus  virgatus  Willd.,  n°  73. 

Acacia  simplicifolia  Schinz  et  Guillaum.,  u°  76. 

A.  spirorbis  Labill.,  n°  13. 

Sesuvium  portulacastrum  L.,  n°  30. 

Guettarda  speciosa  L.,  n°  33. 

Erigeron. 

Parthenium  Hysterophorus  L.,  n°  64. 

Eclipta  alba  Hassk.,  n°  67. 

Wedelia  uniflora  S.  Moore,  n°  29,  60. 

* Synedrella  nodiflora  Gaertn.,  n°  71.  Pantropicale  d’origine  américaine. 

1.  Celles  marquées  d'une  *. 

2.  Forme  à feuilles  pinnartipartites,  à article  inférieur  du  fruit  manquant  le  plus 
souvent  et  dépourvu  de  cornes. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4, 1948. 


353  — 


Tridax  procumbens  L.,  n°  75.  Originaire  d’Amérique  tropicale,  intro- 
duite en  Asie  tropicale,  Malaisie  et  Amboine. 

Emilia  sonchifolia  DC.,  n°  58. 

Sonchus  oleraceus  L.,  n°  59. 

Scaevola  frutescens  Krause,  n°  22,  70. 

Planchonella  Pancheri  Pierre,  n°  16. 

P.  Pancheri  Pierre  ?,  n°  32. 

Ochrosia  oppositifolia  K.  Schum.,  n°  18,  43. 

Gymnema  sylvestre  R.  Br.,  n°  23. 

Ipomaea  biloba  Forsk.,  n°  74. 

Solanum  nigrum  L.,  n°  55. 

■ S.  tetrandrum  R.  Br.,  n°  14. 

Nicotiana  suaveolens  Lehm.,  n°  52. 

Vitex  Negundo  1.,  n°  53. 

Stachytarpheta  jamaicensis  Vahl,  n°  72. 

Plantago  lanceolata  L.,  n°  66. 

Boerhaavia  repens  L.,  n°  3. 

Amarantus  interruptus  R.  Br.,  n°  66. 

Achyranthes  aspera  L.,  n°  65. 

Chenopodium  murale  L.,  n°  47. 

Atriplex  jubata  S.  Moore,  n°  6. 

Salsola  Kali  L.,  n°  7. 

Rivina  humilis  L.,  n°  17. 

Cassytha  filiformis  L.,  n°  24. 

*Euphorbia  heterophylla  L.,  n°  38.  Espèce  américaine. 

E.  obliqua  Bauer,  n°  24. 

E.  tanensis  Spreng.,  n°  21. 

Breynia  disticha  Mull.-Arg.  var.  neo-caledonica  Mull.-Arg.,  n°  12. 

Celtis  conferta  Planch.,  n°  1. 

Casuarina  equisetifolia  Forst.,  n°  27. 

Cyperus  rotundus  L.,  n°  40,  avait  déjà  été  récolté  par  Barrau  à Pouem- 
bout  où  on  l’appelle  Herbe  aux  oignons. 

Dicanthium  sericeum  A.  Cam.,  n°  49. 

Thuarea  involuta  R.  Br.,  n°  15,  51. 

Panicum  maximum  Jacq.,  n°  80. 

Cenchrus  calyculalus  Cav.,  n°  48. 

Spinijex  hirsutus  Labill.,  n°  36. 

Sporolobus  virginicus  Kunth,  n°  5,  46. 

Eleusine  indica  Gaertn.,  n°  45. 

Dactyloctenium  aegyptiacum  Willd.,  n°  44. 

Eragrostis  elongata  Jacq.,  n°  8. 

Lepturus  repens  R.  Br.,  n°  81. 

Il  y a lieu  de  remarquer  que  sur  les  3 espèces  dont  l’introduction 
n’avait  pas  encore  été  constatée,  2 sont  américaines  et  que,  durant 
la  guerre,  il  est  passé  en  Nouvelle  Calédonie  plusieurs  centaines  de 
milliers  d’Américains  et  que  ceux-ci,  pour  ravitailler  en  légumes  frais 
leurs  forces  militaires  y ont  cultivé  500  Hect. 1 de  plantes  potagères. 

1.  Cf.  Bowman  (R.  G.)  ni  Geog.  Rev.  36,  1946. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


23 


— 354  — 


lxxxix.  Flore  de  Prony  ( Plantes  récoltées  par  Cribs.) 

J’ai  signalé  en  1912 l.  que  sur  l’ordre  du  Gouverneur  Feillet  et 
sous  la  direction  de  Julien  Bernier,  alors  conservateur  du  Musée 
de  Nouméa,  le  forçat  libéré  Léon  Cribs  avait  récolté  près  de 
2.000  nos  d’herbier  qui  figurèrent  à l’Exposition  universelle  de 
Paris  en  1900.  Ils  furent  remportés  à Nouméa  d’où  Bernier,  en 
1901,  1902  et  1904  en  fit  parvenir  500  nos  à Paris  tandis  qu’un 
certain  nombre  entraient  dans  l’he  bier  de  Berlin. 

En  1903,  Cribs  réunit,  pour  le  Musée  calédonien,  une  autre  col- 
lection qui  resta  à Nouméa  et  c’est  seulement  en  1947  que  le  Gou- 
vernement de  la  Nouvelle-Calédonie  la  fit  parvenir  au  Muséum  à fin 
de  détermination.  Elle  comporte  420  nos  (1359  à 1779)  remarquable- 
ment préparés  et  accompagnés  de  renseignements  très  complets  ; 
elle  a été  récoltée  dans  la  région  de  Prony  qui  était  l’un  des  plus 
importants  domaines  pénitentiaires.  Celle-ci  est  peut-être  la  région 
la  mieux  connue  de  la  Nouvelle-Calédonie  : c’est  à la  baie  de  Prony 
que  le  général  (alors  capitaine)  Sebert  eut  les  matériaux  de  son 
étude  sur  les  bois  de  la  Nouvelle-Calédonie  2 3,  c’est  d’après  les  docu- 
ments, échantillons  d’herbier  et  croquis  recueillis  par  Jeanneney 
à la  baie  de  Prony,  que  Heckel  publia  son  Coup  d’œil  sur  la  Flore 
générale  de  Prony  5,  c’est  encore  et  surtout  dans  la  même  région 
que  collecta  Franc  profitant  des  exploitations  forestières  qui  s’y 
pratiquaient  et  du  fait  que  son  père  était  un  ancien  agent  des  Eaux 
et  Forêts  de  la  Métropole. 

Cribs  s’était  efforcé,  avec  plus  ou  moins  de  bonheur,  de  mettre  des 
noms  ; les  échantillons  ont  été  revus  par  Virot  pendant  son  séjour 
(1937-1947)  en  Nouvelle-Calédonie  et  un  certain  nombre  ont  été 
nommés  par  lui. 

Hibbertia  Brongniartii  Gilg.  — Arbre  de  4-5  m.,  droit,  cime  glo- 
buleuse, compacte,  assez  rameuse,  écorce  noirâtre,  bois  rouge  uni, 
sans  aubier,  fleurs  jaunes,  Bergerie,  zone  maritime,  1405. 

H.  Pancheri  Briq.  — Arbre  de  5-6  m.,  droit,  cime  globuleuse,  bien 
arrondie,  rameaux  et  ramules  souvent  anguleux,  fleurs  jaunes, 
Prony,  zone  maritime,  1482  ; arbuste  de  4-5  m.,  droit,  cime  rameuse, 
arrondie,  écorce  orange,  bois  dur,  noueux,  sans  aubier  apparent, 
fleurs  jaunes,  calice  blanc  à velouté  rose,  Eaux  Thermales,  zone 
maritime,  1765. 

I.  Bull.  Mus.,  VIII,  p.  166,  1912. 

2.  Notice  sur  les  bois  de  la  Nouvelle-Calédonie , en  collaboration  avec  Pancher,  1873- 
1874. 

3.  Ann.  Fac.  Sc.  Marseille , juillet  1892. 


— 355 


II.  scabra  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  3-4  m.,  aspect  buisson- 
nant,  cime  arondie,  assez  dense,  rameaux  anguleux,  bois  très  cassant, 
fleurs  jaunes,  Eaux  Thermales,  zone  maritime,  1713. 

Xylopia  Pancheri  Baill.  — Petit  arbre  de  6-8  m.,  droit,  élancé, 
cime  compacte,  arrondie,  rameaux  courts,  ramules  souvent  angu- 
leuses, écorce  gris  cendré,  bois  blanc  de  qualité  et  dimensions 
médiocres,  fleurs  blanches,  Prony,  zone  maritime,  1551. 

Hypserpa  V ieillardii  Diels.  — Espèce  traçante,  se  rencontre  de  loin 
en  loin  sous  forme  d’un  empâtement  coriace  tourmenté,  avec  une 
ou  deux  extrémités  allongées  de  2-3  m.,  courantes,  fleurs  jaunes, 
fruits  violacés,  globuleux  de  la  taille  d’un  gros  pois,  Plateau  Ouest, 
150  m.,  1727. 

Agation  Deplanchei  Brong.  et  Gris  ex  Guillaum.  — Liane  haute  de 

3- 4  m.  en  moyenne,  feuillage  dense  à la  base,  presque  nul  au  sommet, 
fleurs  blanches  striées  de  violet,  Prony,  zone  maritime,  1611. 

Hybanthus  caledonicus  Cretz.  form.  serratifolia  Guillaum.  comb. 
nov.  — Arbre  de  8-10  m.,  droit,  élancé,  cime  dense,  globuleuse, 
régulièrement  arrondie,  écorce  grise,  bois  rougeâtre,  violacé  vers  le 
cœur,  fleurs  blanches,  Grand  Lac  du  Sud,  300  m.,  1744. 

Pittosporum  Deplanchei  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  5-6  m.,  droit, 
assez  fourni,  feuillage  régulièrement  étagé,  bois  blanc,  très  cassant, 
exsude  souvent  des  larmes  d’une  résine  blanche  à odeur  de  styrax, 
fleurs  blanc  jaunâtre,  Plateau  ouest,  250  m.,  1448  ; arbuste  de  3-4  m., 
droit  élancé,  cime  arrondie  en  fuseau,  ramules  grêles,  presque  verti- 
cales, fleurs  jaune  pâle,  Grand  Lac,  300  m.,  1741. 

P.  gracile  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  4-5  m.,  cime 
étalée,  rameaux  et  ramules  grêles,  écorce  grise,  bois  blanc  à odeur 
de  savon  de  Marseille  très  prononcée,  fleurs  brunâtres,  Bonne-Anse, 
zone  maritime,  1552  ; arbuste  de  6 m.,  cime  diffuse  très  étalée, 
ramules  grêles,  fleurs  ocre  pourpre,  Karicouyé,  150  m.,  1667. 

P.  Le-Ratii  Guillaum.  — Port  irrégulier  : jets  de  4-5  m.,  partant 
d’un  tronc  noueux  ordinairement  presque  rampant,  fleurs  sur  le 
tronc,  rarement  près  du  feuillage,  en  petites  grappes  roses,  Forêt 
Nord,  250  m.,  1631  ; arbuste  de  3-4  m.  consistant  en  un  tronc  noueux 
souvent  rampant  dont  partent  des  jets  droits  comportant  2 ou  5 
bouquets  de  feuilles  superposés  en  étages,  Forêt  Nord,  300  m.  1576. 

P.  Simsonii  Montr.  — Arbre  de  6-8  m.,  cime  arrondie,  très  large- 
ment étalée,  écorce  couleur  mastic,  bois  rougeâtre  à grain  fin,  fleurs 
blanc  jaunâtre,  Sebertville,  zone  maritime,  1559. 

Montrouziera  sphaeroidea  Panch.  ex  Planch.  et  Tr.  — Arbre  de 

4- 5  m.,  droit,  cime  globuleuse  assez  dense,  écorce  noirâtre,  bois  jaune 
buis,  dur,  à grain  fin,  fleurs  roses,  de  la  grosseur  d’une  petite  pomme, 
Port  boisé,  zone  maritime,  1579,  « Houp  ». 


— 356  — 


Garcinia  amplexicaulis  Vieill.  ex  Pierre.  — Arbuste  buissonnant 
de  2-3  m.,  assez  dense,  feuillage  très  épais  et  coriace,  fleurs  très 
charnues,  couleur  chair,  Plateau  Ouest,  150  m.,  1607. 

G.  Balansae  Pierre.  — Arbre  de  8-10  m.,  droit,  cime  largement 
arrondie  et  dense,  écorce  gris  clair  cendré,  bois  blanc  jaunâtre,  fruit 
de  la  grosseur  d’unè  petite  noix,  gonflée  d’une  gomme  incolore  très 
odorante  avec  1-2  noyaux  ressemblant  à des  graines  de  ricin,  Prony, 
zone  maritime,  n’existe  qu’entre  la  Bergerie  et  le  Carénage  (km.  12), 
1426. 

G.  Puât  Guillaum.  — Arbre  de  6-8  m.,  droit,  cime  globuleuse, 
assez  dense,  écorce  noirâtre,  bois  jaune,  dur,  à grain  fin,  exsude  une 
gomme-gutte  jaune  soufre,  fleurs  blanches,  fruits  pyrif ormes  de  la 
grosseur  d’une  petite  pomme,  pulpe  acidulée,  comestible  avec  1-2 
noyaux,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  1519,  « Pomme-Oseille  ». 

Calophyllum  caledonicum  Vieill.  — Arbre  de  8-10  m.,  assez  droit, 
écorce  grise,  bois  rougeâtre,  fleurs  blanches  à étamines  jaunes, 
Sebertville,  zone  maritime,  1361,  « Tamanou  des  rivières  ». 

C.  1 nophyllum  L.  — Arbre  de  10-12  m.  et  80  cm.  de  diamètre, 
rarement  droit,  cime  dense  très  largement  étalée,  écorce  très  pro- 
fondément crevassée,  fleurs  blanches  à étamines  et  pistil  jaunes,  fruit 
globuleux,  Port  boisé  : Pointe  aux  Puces,  littoral  immédiat,  terrain 
madréporique,  sablonneux,  1732,  « Tamanou  ». 

Microsemma  salicifolia  Labill.  — Droit,  cime  régulièrement 
arrondie  et  très  dense,  rameaux  anguleux,  écorce  grise,  bois  jaune 
foncé  à odeur  de  santal  musqué  très  prononcée,  fleurs  jaune  ver- 
dâtre, Cap  N’doua,  zone  maritime,  1554. 

Hibiscus  diversifolius  Jacq.  — Consiste  en  une  hampe  de  3-4  m., 
épineuse,  droite  avec  un  tronc  noueux  à la  base,  fleurs  jaunes,  Cap 
N’doua,  littoral,  marécages,  1377. 

H.  venustus  Bl.  - — Arbuste  de  7-8  m.,  à port  déjeté,  cime  étalée, 
irrégulière,  écorce  blanc  jaunâtre,  bois  blanc,  très  mou,  fleurs 
jaunes  passant  au  rose,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  1374. 

Sida  rhombifolia  L.  — - Arbrisseau  de  1 ou  2 m.  au  plus,  fleurs 
jaunes,  Port  boisé,  zone  maritime,  1610,  « Herbe  à balais  ». 

Waltheria  americanà  L.  — Arbrisseau  buissonnant  de  1 m.  au 
plus,  tronc  rameux  avec  nombreuses  ramules,  fleurs  jaune  orange, 
Bonne-Anse,  zone  maritime,  1375. 

Heritiera  littoralis  Ait.  — - 6 m.  au  plus,  port  très  tourmenté, 
ordinairement  étalé,  assez  dense,  fleurs  blanc  sale,  Bonne-Anse, 
littoral  immédiat,  1481. 

Commersonia  echinata  Forst.  — Arbre  de  4-5  m.,  tronc  variable, 
assez  rameux,  cime  arrondie,  assez  dense,  fleurs  blanches,  Concession 
de  Port  Boisé,  zone  maritime,  1412. 


— 357  — 


Maxwellia  lepidota  Baill.  7—  Arbre  de  8-10  m.  — Tronc  rarement 
bien  droit,  inégalement  cylindrique,  cime  arrondie,  allongée,  rameaux 
courts  et  anguleux,  bois  blanc,  fleurs  jaunes,  Bonne-Anse,  zone 
maritime,  le  long  des  cours  d’eau,  1431. 

Solmsia  calophylla  Baill.  — Plante  grimpante  [?],  fleurs  jaunes, 
fruits  de  la  grosseur  d’un  gros  pois,  Plateau  Ouest,  100  m.,  1545. 

— var.  chrysophylla  Guillaum.  — Arbuste  de  4 m.  au  plus,  droit, 
élancé,  souvent  buissonant,  assez  rameux,  cime  arrondie,  assez  dense, 
fleurs  blanc  jaunâtre  à calice  jaune  verdâtre,  Bergerie,  zone  mari- 
time, 1728  ; arbuste  de  3-4  m.,  droit,  très  rameux,  cime  dense, 
arrondie,  écorce  gris  cendré,  bois  rougeâtre,  fleurs  jaune  pâle  à calice 
jaune  verdâtre,  Prony,  zone  maritime,  1615. 

Triumfetta  procumbens  Forst.  — Espèce  traçante  de  50  cm.  au 
plus,  fleurs  jaune  orangé,  fruits  globuleux,  Concession  de  Port  boisé, 
littoral,  1490. 

Elaeocarpus  alaternoides  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  buissonnant 
de  2-3  m.,  très  dense,  fleurs  blanches',  fruits  de  la  forme  et  de  la 
grosseur  d’une  petite  olive,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  assez  com- 
mun sur  les  coteaux  arides,  1408. 

E.  Baudouinii  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  8-10  m.,  droit,  cime 
globuleuse  assez  dense,  écorce  grise,  bois  blanc  jaunâtre,  Bonne- 
Anse,  zone  maritime. 

E.  ngoyensis  Knuth.  — Arbre  de  12-15  m.  — rarement  bien  droit, 
cime  peu  dense,  largement  étalée,  écorce  gris  brunâtre,  bois  blanc, 
léger,  un  peu  mou,  Concession  de  Port  boisé,  littoral  immédiat, 
terrain  madréporique,  sablonneux,  1774. 

E.  ovigerus  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  10-12  m.,  droit,  élancé,  cime 
assez  dense,  branches  horizontales  à extrémité  recourbée,  écorce  gris 
noirâtre,  bois  blanc,  fleurs  blanches  ; fruit  bleu  ciel,  de  la  grosseur 
d’une  prune,  Bergerie,  zone  maritime,  1523. 

E.  speciosus  Brong.  et  Gris.  — [Inflorescence  sans  feuilles  en 
mélange  avec  le  précédent], 

Dubouzetia  acuminata  Sprague.  — Arbuste  buissonnant,  haut  de 
2 m.  50  en  moyenne,  assez  rameux,  dense  et  arrondi,  bois  rose,  fleurs 
jaune  citron,  rencontré  une  fois  en  arbre  de  8 m.  à cime  largement 
étalée,  Eaux  Thermales,  spécial  à la  zone  maritime,  1404. 

D.  campanulata  Brong.  et  Gris.  — - Arbrisseau  buissonnant  de 
3-4  m.,  cime  assez  dense,  nombreux  jets  réunis  en  faisceau,  parfois 
un  tronc  à écorce  de  couleur  mastic,  bois  blanc,  maillé,  fleurs  rouge 
vif,  Sommet  du  Crève-Cœur  ouest,  150  m.,  1495. 

Hugonia  Penicillanthemum  Baill.  — Liane  très  commune  sur  les 
lieux  qu’elle  envahit,  principalement  les  lisières  des  futaies  ombreuses 
Plateau  Ouest,  100  m.,  1776  ; arbuste  de  2-3  m.,  cime  arrondie  en 


— 358  — 


fuseau,  aspect  d’un  peuplier  [?],  écorce  jaunâtre,  bois  blanc  rosé 
très  dur,  fleurs  jaunes  sur  le  tronc  et  les  rameaux  [?],  Bonne- Anse, 
zone  maritime,  1568. 

Eriostemon  pallidum  Schltr.  — Arbuste  de  2-3  m.,  régulièrement 
droit,  cime  arrondie  en  fuseau,  assez  dense,  rameux,  écorce  grise 
presque  lisse,  bois  jaune  pâle  jonquille,  Rives  de  la  Pouéta,  100  m., 
1419. 

Myrtopsis  macrocarpa  Schltr.  — Arbuste  de  4-5  m.,  cime  arrondie, 
fleurs  jaune  pâle,  Eaux  Thermales,  100  m.,  1689  ; arbuste  de  4-5  m., 
droit,  élancé  régulièrement  arrondi,  fleurs  jaunes  à calice  roux, 
Plaine  des  Lacs,  350  m.  1712  ; arbre  droit,  élancé,  de  4-5  m.,  cime 
arrondie  en  fuseau,  fleur  jaune  pâle  à calice  roux,  Eaux  Thermales, 
zone  maritimes,  1380. 

Melicope  Le-Ratii  Guillaum.  — Arbuste  de  4.,  droit,  cime  arrondie, 
assez  dense,  écorce  brunâtre,  bois  blanc  rosé,  maillé  de  brun,  fleurs 
orangées,  Plaine  de  Port  boisé,  100  m.,  1754. 

Comptonella  drupacea  Guillaum.  — Arbuste  de  3-4  m.,  assez 
iégulier,  cime  arrondie  assez  dense,  écorce  grise,  bois  blanc,  Plateau 
Nord,  350  m.,  1469. 

Acronychia  laevis  Forst.  — 4-5  m.  en  moyenne,  droit,  élancé, 
rameaux  et  ramules  formant  des  verticilles,  écorce  grise,  lisse,  bois 
jaune  très  cassant,  fleurs  blanches,  Forêt  nord,  250  m.,  1555  ; 
arbuste  de  5 m.,  port  élancé,  ramules  verticillées,  cime  arrondie, 
fleurs  blanc  verdâtre,  Karicouyé,  150  m.,  1665. 

Phelline  macrophylla  Baill.  — Arbre  de  8-10  m.,  généralement 
difforme,  cime  très  largement  étalée,  diffuse,  à rameaux  anguleux, 
Forêt  Nord  : sommet,  350  m.,  1720. 

Soulamea  Pancheri  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  3-4  m.,  cime 
régulièrement  rameuse  et  arrondie,  aspect  jaune-verdâtre,  écorce 
grise,  bois  rose,  fleurs  blanches,  Bonne-Anse,  zone  maritime, 
1499. 

5.  Muelleri  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  6-7  m.,  droit,  cime  globu- 
leuse, bien  arrondie,  rameaux  et  ramules  rouge  vif,  écorce  du 
tronc  rougeâtre,  bois  blanc  maillé  de  jaune  brunâtre,  fleurs  très 
petites,  rouge  sang,  Creek  de  la  scierie  Bilbao,  100  m.,  1606  ; arbre 
de  5-6  m.,  droit  élancé,  cime  arrondie,  très  rameux,  fleurs  rouges, 
Carénage,  zone  maritime,  1653. 

Canariellum  oleiferum  Engl.  — Arbre  de  15-20  m.,  très  droit,  cime 
arrondie,  très  dense,  écorce  grise  crevassée  longitudinalement,  à 
odeur  de  carotte,  bois  blanc  grisâtre  recherché  par  les  sabotiers, 
Bonne-Anse,  zone  maritime,  1549,  « Carottier  ». 

Dysoxylum  canalense  C.  DC.  — [Absolument  comparable  à des 
échantillons  de  Le  Rat  que  je  considère  comme  intermédiaires  entre 


— 359 


la  forme  jeune  et  l’adulte  (voir  Bull.  Soc.  bot  France  LXXXI,  p.  243)]. 
Petit  arbre  de  4-5  m.,  droit,  cime  globuleuse,  très  dense,  écorce 
noirâtre,  bois  blanc,  fleurs  blanc  jaunâtre,  Case  aux  citrons,  300  m., 
1452. 

D.  minutiflorum  C.  DC.  — Arbre  de  6-8  m.,  droit,  cime  arrondie, 
écorce  grise,  bois  blanc  très  cassant,  Bergerie,  zone  maritime,  assez 
répandu,  1561. 

D.  nitidum  C.  DC.  — et  D.  rufescens  Panch.  et  Seb.  — en  mélange. 
Arbre  de  10-15  m.  droit,  cime  arrondie,  assez  dense,  écorce  noire, 
crevassée  longitudinalement,  bois  blanc,  feuillage  velouté  en  dessous, 
fleurs  blanc  jaunâtre,  assez  abondantes,  Bonne-Anse,  zone  maritime, 
1376. 

Carapa  moluccensis  Bl.  — Arbre  de  10-13  m.,  droit  élancé,  3 /4  du 
tronc  sans  branches,  écorce  grise,  bois  blanc,  violacé  au  cœur,  ferme 
et  nerveux,  à grain  fin,  Forêt  Nord  : mare  Pallu,  1522. 

Flindersia  Fournieri  Panch.  et  Seb.  — - Arbre  de  15-20  m.,  droit, 
élancé,  cime  globuleuse,  bien  arrondie,  assez  dense,  écorce  noirâtre, 
bois  blanc  rosé  à cœur  rouge  volumineux,  Bonne-Anse,  zone  mari- 
time, 1775. 

Olax  hypoleuca  Baill.  — Arbre  de  6-8  m.,  très  rameux,  cime 
arrondie,  Bonne- Anse,  100  m.,  1675. 

Ximenia  elliptica  Forst.  — Excessivement  irrégulier  ; suivant  les 
auteurs,  c’est  tantôt  une  liane,  tantôt  un  arbuste  mais  plus  souvent 
un  buisson  déjeté,  fleur  blanc  jaunâtre,  fruit  de  la  grosseur  d’une 
prune,  jaune  à maturité,  Bonne-Anse,  littoral,  1566. 

Ilex  Sebertii  Panch.  et  Seb.  — Arbre  de  8 m.,  cime  arrondie,  très 
dense,  fleurs  blanches,  Camp  Sebert,  zone  maritime,  1681  ; arbre  de 
6-8  m.,  droit,  cime  sphérique  très  compacte,  écorce  grise,  bois 
rougeâtre,  à cœur  brun,  fleurs  blanches,  Prony,  zone  maritime, 
1386. 

Oncotheca  Balansae  Baill.  — Arbre  de  8-10  m.,  droit,  cime  dense, 
arrondie  sphérique,  écorce  noirâtre,  bois  blanc  jaunâtre,  assez  dur, 
fleurs  jaunes,  fruits  globuleux  en  forme  de  petite  pomme,  gros 
comme  une  noisette,  Prony,  zone  maritime,  1436. 

Gymnosporia  Pancheriana  Loes  ? — Buissonnant,  2-3  m.  au  plus; 
tronc  court,  noueux,  assez  rameux,  rameaux  et  ramules  anguleux; 
écorce  noire,  Port  boisé,  zone  maritime,  1423. 

Pterocelastrus  marginatus  Baill.  — Arbre  de  4 m.  au  plus,  buisson- 
nant, cime  élancée,  droite  peu  rameuse,  à feuillage  compact,  fleurs 
blanches,  Plateau  Sud-est,  100  m.,  1601. 

Ventilago  neo-caledonica  Schltr.  — Grimpante,  généralement 
très  dense,  envahit  les  arbres  qu’elle  écrase  du  poids  de  son  feuil- 


— 360  — 


lage,  fleurs  jaunes,  odorantes,  Eaux  Thermales,  zone  maritime, 

1507. 

Alphitonia  neo-caledonica  Schltr.  — Arbre  de  10-12  m.,  cime  globu- 
leuse, très  dense,  parfois  largement  étalée,  écorce  blanchâtre,  bois 
rouge,  fleurs  jaunes,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  1456,  « Poma- 
derris  ». 

A.  xerocarpa  Baill. — Arbrisseau  buissonnant,  lm.  50-2  m.  au  plus> 
assez  compact  et  bien  arrondi,  Grand  Lac  du  Sud,  300  m.,  1773  ; 
arbre  de  8-10  m.,  cime  arrondie,  largement  étalée,  ensemble  très 
dense  et  très  fourni,  écorce  gris  noirâtre,  bois  blanc,  assez  dur,  fleurs 
blanches,  à odeur  de  sureau,  Scierie  Bilbao,  zone  maritime,  1487  ; 
arbre  de  8-10  m.,  assez  droit,  cime  arrondie,  très  fournie,  écorce 
noirâtre,  bois  blanc  assez  dur,  fleurs  à odeur  de  sureau,  Scierie  Bilbao, 
zone  maritime,  1422. 

Podonephelium  Homei  Radlk.  — Arbre  de  7-8  m.,  droit,  élancé, 
écorce  rougeâtre,  bois  blanc,  assez  dur,  fleurs  jaunes,  Port  boisé, 
littoral,  1398  ; arbre  de  4-5  m.,  droit,  cime  plate,  largement  arrondie 
et  étalée  simulant  un  champignon,  écorce  grise,  bois  rougeâtre, 
fleurs  jaunes,  Pointe  aux  Puces,  zone  maritime,  1530. 

Guioa  glauca  Radlk.  — Arbre  de  6 m.,  droit,  élancé,  cime  arrondie  v 
en  fuseau  simulant  un  peuplier  de  France,  écorce  grise,  bois  rou- 
geâtre, fleurs  blanches,  Lac  de  Yaté,  350  m.,  1433  ; arbuste  de 
3-4  m.,  cime  maigre,  d’aspect  colonnaire,  rameaux  et  ramules 
écourtés,  fleurs  blanches,  Camp  Sebert,  100  m.,  1747. 

G.  villosa  Radlk.  — Arbuste  en  forme  de  fuseau  ou  colonnaire, 

2-3  m.  en  moyenne,  cime  arrondie,  dense,  bois  rougeâtre,  très  cas- 
sant, fleurs  blanches,  Baie  Nord,  250  m.,  1770  ; arbrisseau  buisson- 
nant de  3-4  m.,  fleurs  blanches,  Bonne  Anse,  100  m.,  1759  ; arbrisseau 
buissonnant  très  dense,  cime  dressée  en  fuseau,  écorce  noirâtre,  bois 
blanc  rosé,  Bergerie,  zone  maritime,  1488. 

— var.  — Arbuste  de  5-6  m.  au  plus,  droit,  élancé,  cime  dense, 
arrondie,  rameaux  presque  verticaux,  écorce  grise,  bois  rougeâtre, 
fleurs  blanches,  Baie  Oué,  zone  maritime,  1447. 

Cupaniopsis  fruticosa  Radlk.  — Arbuste  de  4-5  m.,  droit,  cime  en 
fuseau,  assez  rameuse,  écorce  grise,  bois  rougeâtre,  fleurs  blanches, 
Prony,  zone  maritime,  1441. 

Storthocalyx  Pancheri  Radlk.  - — Droit,  élancé,  branches  très 
courtes,  ramules  anguleuses  très  denses  simulant  à peu  près  le  port 
d’un  Araucaria,  Plateau  du  Klemsé,  250  m.,  1541. 

Elattostchys  apetala  Radlk.  — Arbre  de  12-15  m.,  cime  très  dense, 
arrondie  assez  étalée,  écorce  noire,  bois  blanc  rosé,  feuillage  courbe, 
fleurs  rouge  vif,  Ksé-steinbo  (Dumbéa),  100  m.,  1655. 

Dodonaea  viscosa  Jacq. — Arbuste  de  5 m.,  cime  arrondie,  rameaux 


— 361 


des  branches  tourmentés  jusqu’à  la  base,  fleurs  vertes,  Port  boisé, 
150  m.,  1678  ; arbre  de  6-8  m.,  port  droit,  élancé,  cime  régulièrement 
arrondie,  rameaux  et  ramules  anguleux,  fleurs  blanc-verdâtre,  Goro, 
150  m.,  1699  ; arbuste  de  3-4  m.,  assez  droit,  cime  rameuse,  bien 
arrondie,  écorce  roussâtre,  bois  blanc  à ton  grisâtre,  nerveux,  fleurs 
très  petites,  blanc-verdâtre,  Plateau  du  Cap,  100  m.,  1410.  Se  tient 
sur  le  littoral  h 

Euroschinus  obtusifolius  Engl.  — Arbre  de  6-8  m.,  droit  avec  cime 
étalée  et  bien  arrondie,  écorce  grise,  bois  rose,  assez  dur,  fleurs  blan- 
châtres, Sebertville,  zone  maritime,  1484. 

E.  verrucosus  Engl.  — Arbre  de  8 m.,  élancé,  cime  arrondie, 
fleurs  rouge  vif,  Port  boisé,  zone  maritime,  1639  et  Forêt  Nord, 
300  m.  en  mélange  avec  le  Casearia  Melistaurum  Spreng.  sous  le 
n°  1709. 

Semecarpus  atra  Vieill.  — Arbre  de  12-15  m.,  droit,  élancé,  cime 
globuleuse,  très  compacte,  écorce  gris  cendré,  bois  blanc,  nerveux, 
exsude  un  suc  noircissant  à l’air,  dangereux  pour  l’épiderme,  fleurs 
blanches,  calice  velouté,  fruit  rouge  vif,  charnu  à la  base,  Bonne- 
Anse,  zone  maritime,  1509  « Goudronnier  ». 

S.  neo-caledonica  Engl.  — Arbre  de  6-8  m.,  rarement  droit,  cime 
très  étalée,  branches  principales  au  nombre  de  3,  écorce  blanchâtre, 
lisse,  bois  blanc,  à gros  grain,  cassant,  exsude  une  sève  noircis- 
sant à l’air,  fleurs  noires  en  dessous,  lilas  intérieurement  ; fruit 
en  rognon  piriforme  à villosité  chocolat,  Bergerie,  zone  maritime, 
1498. 

Santaloides  Balanseana  Schellenb.  — Arbrisseau-liane,  ensemble 
arrondi,  très  touffu  de  1-2  m.  d’où  s’échappent  3 ou  4 jets  de  3-4  m. 
Bonne-Anse,  zone  maritime,  1472. 

Baeckea  ericoides  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  3-4  m.,  tronc  tordu, 
cime  arrondie  en  fuseau,  assez  rameux,  écorce  rougeâtre,  bois  rou- 
geâtre, fleurs  blanches,  Forêt  Nord,  300  m.,  1392,  « Bruyère  » ; 
arbrisseau  de  2 m.  au  plus,  buissonnant,  fleurs  blanches,  fruits 
rouges,  granuleux,  Plateau  ouest,  100  m.,  1547  ; arbrisseau  de 
1-1  m.  50,  buissonnant,  tantôt  touffu,  tantôt  avec  un  petit  tronc 
noueux,  fleurs  blanches.  Plateau  Nord,  300  m.,  1531,  « Bruyère  à 
balais  ». 

Callistemon  Pancheri  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  6-8  m.  en 
moyenne,  droit,  cime  arrondie,  rameaux  et  feuillage  dressés,  écorce 
et  bois  identiques  à ceux  du  Niaouli  ( Melaleuca  Leucadendron  L.), 

1.  Virot  a noté  : « le  D.  viscosa  n’est  pas  uniquement  une  espèce  littorale  des  terrains 
sédimentaires,  on  l’a  rencontré  également  sur  les  terrains  serpentineux  et  très  loin 
parfois  des  côtes  comme,  par  exemple,  dans  la  Haute  Tontouta,  à plus  de  20  km.  de 
son  embouchure.  » 


— 362  — 


fleurs  jaunes  pâle,  Champ  de  bataille,  150  m.,  1416  « Faux  Niaouli  » ; 
Arbre  de  6-8  m.,  cime  arrondie,  irrégulièrement  rameuse,  écorce  et 
bois  identiques  à ceux  du  Niaouli,  fleurs  jaune  pâle,  Bonne- Anse, 
150  m.,  1708,  « Faux  Niaouli  ». 

C.  suberosum  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Droit,  cime  arrondie, 
largement  étalée,  rameaux  se  terminant  en  candélabres,  écorce  blan- 
châtre, bois  rosé,  fleurs  à étamines  brun  clair,  Scierie  Bilbao,  zone 
maritime,  1580.  v 

Melaleuca  Brongniartii  Dânik.  — Arbuste  excessivement  rameux, 
très  compact,  arrondi  en  forme  d’éventail,  écorce  blanche,  bois  rou- 
geâtre, fleurs  jaune  très  pâle  parfois  blanches,  Baie  des  Pirogues, 
150  m.,  1397. 

M.  gnidioides  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  buissonnant  de  2-3  m., 
ensemble  compact,  touffu,  rameux,  tronc  court,  rameaux  et  ramules 
anguleux,  Plateau  Ouest,  100  m.,  1524. 

M . Leucadendron  L. — Arbre  de  8-10  m.,  rarement  droit  à la 
Baie  des  Pirogues  où  il  croît  dans  les  dépressions  marécageuses, 
fleurs  blanc-verdâtre,  Bonne-Anse,  zone  maritime  « Niaouli  ». 

Cleistocalyx  Brongnartii  Merrill  et  Perry  = Acicalyptus  nitida 
Brong.  et  Gris  — Arbre  de  8-10  m.,  droit,  cime  sphérique, 
très  rameuse  • et  compacte,  environ  3 m.  sans  branches,  écorce 
grise,  bois  blanc-rosé,  fleurs  blanches,  Bonne- Anse,  zone  maritime, 
1604. 

Tristania  Callobuxus  Ndzu.  — Arbuste  de  3-4  m.,  excessivement 
rameux  et  compact,  tronc  de  1-1  m.  50,  cime  arrondie,  globuleuse, 
écorce  brunâtre,  bois  rouge  foncé,  fleurs  jaune  orangé,  Bonne-Anse, 
zone  maritime,  1543.  Bois  préféré  par  les  indigènes  pour  la  confection 
de  leurs  casse-têtes. 

T.  capitulata  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  - — - Arbre  de  8-10  m.,  assez 
droit,  cime  arrondie  et  largement  étalée,  feuillage  excessivement 
dense,  écorce  grise,  bois  blanc  rosé,  dur,  fleurs  jaune  pâle,  Bergerie, 
zone  maritime,  1442. 

T.  capitulata  Panch.  ex  Brong.  et  Gris  ?.  — Arbuste  de  3-4  m., 
droit,  élancé,  très  rameux,  cime  arrondie,  dressée,  écorce  brunâtre, 
bois  blanc  rosé,  nerveux,  fleurs  orangées,  Baie  Nord,  200  m.,  1473. 
Déjà  récolté  à Prony  (Le  Bat,  n°  390,  680). 

T.  glauca  Panch.  ex.  Bong.  et  Gris.  — Arbrisseau  buissonnant 
de  2-3  m.,  cime  rameuse  bien  arrondie,  écorce  brune,  bois  rouge 
violacé,  fleurs  jaune  orangé,  fruit  capsulaire,  de  la  grosseur  d’un  pois, 
Plateau  Nord,  300  m.,  1510  ; arbrisseau  buissonnant,  très  rameux, 
excessivement  dense,  ensemble  arrondi  globuleux,  fleurs  jaunes, 
fruits  capsulaires,  Plaine  des  Lacs,  300  m.,  1757. 

T.  Vieillardii  Ndzu.  — Arbre  de  6-8  m.,  assez  droit,  cime  lâche  et 


— 363  — 


diffuse,  très  étalée  et  rameuse,  ensemble  arrondi,  fleurs  rouge  pâle, 
Cap  N’doua,  1544. 

T.  Guillainii  Heck.  — Arbre  de  8-10  m.,  droit,  cime  arrondie  et 
étalée,  écorce  grise,  bois  blanc,  dur  et  nerveux  ; fleurs  orange, 
Plateau  Ouest,  150  m.,  1768. 

Moorea  buxifolia  Guillaum.  — Arbuste  de  3 m.  en  moyenne,  buis- 
sonnant,  très  rameux,  fleurs  blanc  rosé  1,  Carénage,  zone  maritime, 
1399  ; arbuste  droit,  élancé  excessivement  rameux  et  compact, 
ensemble  buissonnant  largement  arrondi,  le  sommet  couronné  par 
une  flèche  simulant  un  Pin  colonnaire  ( Araucaria  Cookii  R.  Br.), 
fleurs  blanc  rosé  ; fruit  en  petite  baie  noire,  de  la  grosseur  d’un  pois, 
couronné  de  son  calice,  Bergerie,  zone  maritime,  1764. 

M.  floribunda  Guillaum.  — Arbre  de  5-6  m.,  assez  droit,  cime 
largement  étalée  ; écorce  blanchâtre,  bois  blanc,  nerveux,  fleurs 
jaunes,  à odeur  de  miel,  Crêtes  de  Yaté,  400  m.,  177  ; arbrisseau 
buissonnant,  déjeté  en  tous  sens,  souvent  rampant,  fleurs  jaunes,  à 
odeur  de  miel,  Bergerie,  zone  maritime,  1449  ; arbuste  de  6 m.,  cime 
arrondie,  largement  étalée,  rameaux  grêles,  fleurs  jaunes,  à odeur  de 
miel,  Case  aux  citrons,  250  m.,  1672  ; arbuste  de  5-6  m.,  cime 
dense,  arrondie,  très  rameuse,  fleurs  blanches,  Karicouyé,  150  m., 
1664. 

M.  streptophylla  Guillaum.  — Arbrisseau  de  2-3  m.,  très  touffu; 
tronc  court,  ensemble  très  rameux,  compact,  fleurs  blanches  à stries 
roses,  Eaux  Thermales,  zone  maritime,  1528. 

Spermolepis  gummifera  Brong.  et  Gris.  — Arbre  pouvant  atteindre 
20  ou  25  m.,  cime  largement  étalée,  compacte  et  bien  arrondie, 
écorce  rougeâtre  s’effritant  en  lamelles  résineuses,  bois  rougeâtre, 
très  dur,  fleurs  blanches,  à nombreuses  étamines  par  3 ; fruits  en  cap- 
sule de  la  grosseur  d’une  noisette,  Prony,  zone  maritime,  1777.  La 
floraison  a lieu  tous  les  2 ans  en  mars,  « Chêne  gomme  ». 

Calycorectes  rubiginosus  Guillaum.  — Arbre  de  5-6  m.,  buisson- 
nant, cime  arrondie  et  compacte,  écorce  brunâtre,  bois  rougeâtre, 
assez  dur  et  lourd,  fleurs  à calice  brun  et  étamines  blanc  grisâtre, 
Bergerie,  zone  maritime,  1464. 

Metrosideros  operculata  Labill.  forma  Francii  Guillaum.  — Droit, 
élancé,  4-6  m.  au  plus,  consistant  en  jets  partant  d’un  tronc  court 
et  noueux,  rameaux  denses,  fleurs  rouges,  Bonne-Anse,  zone  mari- 
time, bordant  les  rives  des  cours  d’eau,  1383. 

Rhodamnia  andromedoides  Guillaum.  — Arbuste  de  4-5  m.,  droit, 
élancé,  rameux  jusqu’à  la  base,  cime  arrondie,  très  compacte,  fleurs 
blanc-jaunâtre,  Scierie  Bilbao,  zone  maritime,  1455. 


1.  Virot  a émis  des  doutes  sur  cette  couleur,  la  teinte  étant  normalement  jaune  d’or. 


— 364  — 


Xanthostemon  aurantiacum  Heck.  — Arbrisseau  buissonnant, 
4 m.  en  moyenne,  ordinairement  en  jets  élancés,  bois  cassant,  fleurs 
jaunes,  Carénage,  zone  maritime,  1394. 

X.  intermedium  Gugerli.  — Arbrisseau  de  4 m.  au  plus,  plus  sou- 
vent à l’état  buissonnant  de  1 m.,  port  large  et  diffus,  fleurs  jaune 
pâle,  Champ  de  bataille,  200  m.,  1674. 

X.  myrtifolium  Pampan.  — Arbuste  de  3-4  m.,  droit,  élancé,  cime 
diffuse,  3 branches-mères,  Carénage,  zone  maritime,  1605. 

X.  rubrum  Ndzu.  — Arbre  de  8-10  m.,  cime  arrondie,  assez  fournie, 
fleurs  rouge  vif,  Pouété,  zone  maritime,  1553.  Ne  se  rencontre  exclu- 
sivement que  du  Boulari  à la  Tontouta  du  coté  ouest. 

Pleur ocalyptus  Deplanchei  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  15-20  m., 
très  droit,  élancé,  cime  globuleuse,  bien  arrondie  et  assez  dense, 
écorce  panachée  de  gris  et  de  roux,  bois  superbe,  blanc  rosé  maillé 
de  rouge,  à cœur  brunâtre,  fleurs  globuleuses,  jaunes,  Forêt  Nord, 
300  m.,  1432. 

Myrtus  artensis  Guillaum.  et  Beauvis.  — Arbrisseau  buissonnant, 
ensemble  très  rameux  et  compact,  fleurs  jaunes,  Plateau  Nord, 
300  m.,  1767.  Très  commun,  bord  des  routes  sous  forme  de  haies 
naturelles. 

M.  rufo-punctatus  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  4 m.  au 
plus,  aspect  buissonnant,  très  rameux,  compact  et  largement  arrondi, 
fleurs  blanc  rosé,  fruit  en  petite  baie  noire  surmontée  de  son  calice, 
Scierie  Bilbao,  zone  maritime,  1769  ; hauteur  moyenne  2-3  m.,  buis- 
sonnant, ramules  et  feuillage  très  denses  ; fleurs  blanc  rosé,  Bergerie, 
zone  maritime,  1428,  propre  aux  cours  d’eau. 

M.  supra-axillaris  Guillaum.  — Arbuste  généralement  buisson- 
nant consistant  en  un  tronc  tourmenté  d’où  partent  des  jets  assez 
denses  ; fleurs  jaune  pâle,  Forêt  Nord,  300  m.,  1560. 

M.  türbinatus  Schltr.  — Arbrisseau  de  2-3  m.  au  plus,  buissonnant, 
ensemble  assez  compact,  tronc  tourmenté  et  noueux  ; fleurs  blanc 
rosé,  fruit  en  petite  baie  de  la  grosseur  d’un  gros  pois,  Plateau  Ouest, 
100  m.,  1556. 

Eugenia  bullata  Panch.  ex  Guillaum.  — Arbuste  de  8 m.,  rarement 
droit,  tronc  et  branches  tourmentées  et  difformes,  cime  lâche  et 
diffuse,  fleurs  sur  les  nodosités  du  tronc,  des  branches  et  des  rameaux, 
à calice  brunâtre,  pubescent,  corolle  et  étamines  blanches,  Cap 
N’doua,  zone  maritime,  1704. 

* E.  calycorectoides  Guillaum.  sp.  nov. 

Arbor  5-6  m.  alta,  erecta,  vertice  rotundo,  ramis  erectis,  primum 
lanuginose  canescentibus  citissime  glabris,  cortice  brunneo-griseo, 
ligno  rubescente  foliis  obovatis,  usque  ad  15  X 5 cm.,  apice  basique 
acutis,  primum,  lanuginosis  sub-canescentibus,  cito  glaberrimis, 


365  — 


nervis  immersis,  petiolo  1,5-2  cm.  longo.  Flores  subalbide  vel  albide 
sub-flavi,  lanuginose  canescentes,  apice  bracteis  2,  circa  7 mm. 
longis,  lanuginose  canescentibus,  linearibus,  basi  leviter  dilatatis 
intusque  glabris,  sepalis  4,  liberis,  triangularibus,  crassis,  circa 
1 cm.  longis,  extra  longius,  intus  brevius,  canescente  lanuginosis, 
petalis  4,  rhomboideo  ovatis,  1 cm.  longis,  crassis,  glaberrimis,  disco 
glabro,  staminibus  oo,  ovario  2-loculari,  ovulis  oo,  stylo  5 m.  longo, 
stamina  aequante.  Sebertville,  zone  maritime,  1496. 

Déjà  trouvé  à Prony  (Le  Rat,  331,  1724)  et  au  Pic  Malaoui  ( Gode- 
froy 528).  L’aspect  général  fait  penser  à un  Calycorectes  mais  les 
sépales  ne  sont  nullement  soudés  dans  le  bouton,  c’est  donc  un 
Eugenia. 

Sa  place  dans  la  clef  que  j’ai  donnée  (Bull.  Soc.  bot.  France,  35, 
p.  640,  1938),  au  voisinage  d ’E.  kanalensis  Hochr.  dont  il  se  dis- 
tingue ainsi  : 

Feuilles  ne  dépassant  pas  5 cm.  X 2,5  cm.  toujours  glabres,  ainsi  que  les 
jeunes  rameaux  ; ovaire  et  sépales  en  dehors  peu  velus.  . E.  kanalensis. 

Feuilles  jusqu’à  15  cm.  X 5 cm.,  d’abord  laineuses  blanchâtres  ainsi  que 
les  rameaux  jeunes,  ovaire  et  sépales  sur  les  2 faces  abondamment  laineux 
blanc E.  calycorectoides. 

E.  Gacognei  Montr.  — - Arbre  de  5 m.  au  plus  ou  arbuste  de  3 m., 
buissonnant,  ordinairement  très  tourmenté,  ensemble  arrondi,  très 
dense,  tronc  couvert  de  nodosités  sur  lesquelles  sont  les  fleurs 
blanches,  fruit  en  baie  ronde  de  la  grosseur  d’un  gros  pois,  Cap 
N’doua,  zone  maritime,  1717. 

E.  Pancheri  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  7-8  m.,  droit  élancé,  cime 
en  flèche,  branches  presque  verticales,  compactes,  l’ensemble  simu- 
lant un  Peuplier  [d’Italie],  écorce  gris  roux,  bois  rouge,  assez  dur, 
fin,  Grand  Lac  du  Sud,  300  m.,  1468. 

E.  V ieillardii  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  4-5  m.,  très  élancé  et 
grêle,  cime  variable,  étalée  en  tous  sens,  écorce  grise,  bois  blanc, 
Plateau  Ouest,  150  m.,  1465. 

Syzygium  austro-caledonicum  Guillaum.  — Arbuste  de  5-6  m.  en 
moyenne,  droit,  élancé,  rameaux  et  ramules  dressés,  assez  fournis, 
écorce  granuleuse,  brune,  bois  rougeâtre,  très  nerveux,  fleurs  blan- 
ches, fruits  rouges  à maturité,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  1425. 

S.  macranthum  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  8-10  m.,  droit,  cime 
très  dense,  globuleuse,  bien  arrondie,  écorce  noirâtre,  bois  rose,  dur, 
fleurs  blanches,  Bivière  bleue,  zone  maritime,  1521  ; arbre  de  7-8  m., 
droit,  cime  globuleuse,  assez  dense,  écorce  brune  ou  noirâtre,  bois 
rougeâtre,  dur  et  lourd,  fleurs  blanches,  Plateau  Est,  100  m.,  1577. 

S.  patens  Panch  ex  Brong.  et  Gris.  = S.  ngoyensis  Schltr.  — ■ 
Arbrisseau  de  1 ou  2 m.  au  plus,  buissonnant,  rameaux  grêles,  très 


— 366 


étalés,  fleurs  blanches,  Scierie  Bilbao,  300  m.,  1367  ; arbrisseau 
de  1-2  m.  en  moyenne,  buissonnant,  tourmenté,  fleurs  blanches,  Mine 
Sifflet,  300  m.,  1661. 

S.  wagapense  Brong.  et  Gris.  — - Arbre  de  12-15  m.,  droit,  élancé, 
cime  très  dense  et  compacte,  arrondie,  écorce  noirâtre,  bois  blanc 
rosé,  à cœur  rouge,  fleurs  blanches,  Port  boisé  : Rivière  bleue,  zone 
maritime,  1387. 

Caryophyllus  multipetalus  Guillaum.  — Arbre  de  8-10  m.,  cime 
sphérique,  très  compacte,  écorce  noirâtre,  bois  blanc  rosé,  fleurs  à 
calice  roux  et  étamines  blanches,  Prony,  zone  maritime,  1372. 

Pemphis  acidula  Forst.  — Arbrisseau  très  tourmenté,  presque 
rampant,  ramules  sur  un  même  plan,  fleurs  blanches,  Goro,  littoral, 

1550. 

Casearia  Melistaurum  Spreng.  — Arbre  de  4-5  m.,  droit,  élancé, 
cime  arrondie,  fleurs  rouge  orange,  Forêt  Nord,  300  m.,  1709  ; 
arbuste  de  8 m.  consistant  en  une  tige  surmontée  d’un  panache  de 
40-50  feuilles,  de  1 m.  au  maximum,  [rameaux  ?]  portant  7-8  paires  [?] 
de  feuilles,  fleurs  roses  agglomérées  sur  les  nodosités  des  ramules, 
Forêt  Nord,  350  m.,  1686. 

Homalium  kanalense  Briq;  — - Arbuste  droit,  élancé,  de  3-4  m., 
souvent  à l’état  buissonnant,  d’où  sort  un  jet  garni  d’un  feuillage 
maigre  et  coriace,  fleurs  grises,  Plateau  Ouest,  150  m.,  1733. 

Myodocarpus  fraxinifolius  Brong.  et  Gris  — adulte  et  forme  jeune. 
— Arbre  de  6-10  m.,  droit,  élancé,  terminé  par  un  panache  de 
feuilles,  très  élégant,  bois  blanc,  mou,  fleurs  blanc  verdâtre  à 
l’extrémité  des  rameaux,  Champ  de  bataille,  100-600  m.,  1476. 

M.  involucratus  Dub.  et  R.  Vig.  — Arbre  droit  de  5-7  m.  en 
moyenne,  cime  arrondie,  très  dense,  écorce  gris  cendré,  bois  blanc, 
mou,  fleurs  vert  pâle,  Bonne-Anse,  0-100  m.,  1494.  Les  bœufs 
mangent  les  feuilles. 

Meryta  coriacea  Baill.  — Arbre  de  7-8  m.,  droit,  élancé,  consistant 
en  une  tige  terminée  par  un  bouquet  très  dense  de  feuilles  en  ombelle, 
fleurs  jaune  paille  en  inflorescence  de  6-8  grappes  de  10-15.  Rivière 
bleue,  zone  maritime,  1362,  « Chou  ». 

Mélange  de  feuilles  de  Meryta  pachycarpa  Baill.  et  de  Strohilopanax 
macrocarpa  R.  Vig.  — Arbùste  de  7-8  m.,  consistant  en  un  tronc 
droit  surmonté  d’un  panache  de  30-40  feuilles,  fleurs  jaunes,  Goro, 
zone  maritime,  1558,  « Chou  ». 

Eremopanax  angustata  Baill.  — Arbuste-liane  de  3 m.  au  plus, 
largement  étalé,  tige  de  la  grosseur  du  pouce,  Forêt  Nord  : mare 
Pallu,  300  m.,  1439. 

Tieghemopanax  austro-caledonicus  R.  Vig.  forma  dissecta  R.  Vig. 
qui  est  la  forme  de  jeunesse  = Aralia  Gemma  Linden.  — Hauteur 
moyenne  :8m.;  cime  arrondie,  Karicouyé,  150  m.,  1660. 


— 367  — 


T.  dioicus  R.  Vig.  — Arbre  de  10-12  m.,  droit  élancé,  cime  dense  et 
verticale,  arrondie,  écorce  noirâtre,  bois  blanc,  léger,  assez  nerveux, 
fleurs  jaune  paille,  Bonne- Anse,  zone  maritime,  1503. 

T.  Harmsii  R.  Vig.  — Arbuste  grêle,  hauteur  moyenne,  4 m., 
consiste  en  une  tige  terminée  par  un  panache  de  feuilles  vert  foncé, 
fleurs  jaunes  à calice  noir,  Plateau  Est,  250  m.,  1574. 

Dyzygothecà  Reginae  Hemsl.  — Arbuste  de  5-6  m.,  consistant  en 
une  tige  surmontée  d’un  panache  de  20-30  feuilles,  fleurs  blanches, 
Bonne-Anse,  zone  maritime,  1675. 

Marlea  Bussyana  Harms.  — Arbre  de  8-10  m.,  droit,  cime  arrondie, 
assez  dense,  bois  rougeâtre,  feuillage  vert  sombre,  fleurs  orange,  Cap 
N’doua,  zone  maritime,  1461. 

Bikkia  tubiflora  Schltr.  — Arbuste  buissonnant,  de  1-2  m.  au  plus, 
assez  dense,  cime  rameuse,  tronc  court,  quelquefois  presque  nul, 
fleurs  jaunes,  Plateau  de  Prony,  100  m.,  1538  ; arbuste  buissonnant 
de  2-3  m.  en  moyenne  assez  dense,  cime  largement  arrondie  et  étalée, 
fleurs  jaunes,  Plateau  Nord,  300  m.,  1750. 

Chomelia  leioloba  Guillaum.  — Arbrisseau  de  2-3  m.  au  plus, 
droit  mais  avec  l’apparence  buissonnante,  fleurs  blanches,  Forêt 
Nord  : Plateau  Muriel,  250  m.,  très  commun  dans  les  forêts  des  mas- 
sifs, 1572. 

C.  rhypalostigma  Guillaum.  — Arbuste  de  4 m.  au  plus,  droit, 
élancé,  rameaux  presque  verticaux,  ensemble  d’une  quenouille, 
fleurs  blanches,  striées  de  lignes  roses  et  violettes,  Carénage,  zone 
maritime,  1715  ; arbuste  de  3-4  m.  en  moyenne,  droit  à rameaux 
réguliers,  fleurs  lilas  à stries  blanches,  Mine  Fosset,  250  m.,  1453. 

Ixora  Francii  Schltr.  et  Krause.  — Arbuste  de  3 m.  au  plus,  droit) 
élancé,  branches  presque  verticales,  verticillées,  ensemble  arrondi, 
fleurs  blanches,  Camp  Sébert,  zone  maritime,  1731. 

Randia  ngoyensis  Hutch.  ex  S.  Moore.  — Arbrisseau  de  3 m.  au 
plus,  très  variable  de  forme,  tantôt  élancé,  tantôt  buissonnant, 
ensemble  diffus  et  très  étalé,  fleurs  blanches,  Forêt  Nord,  300  m., 
1486. 

Atractocarpus  heterophyllus  Guillaum.  et  Beauvis.  — Irrégulier, 
tantôt  arbuste,  tantôt  buissonnant,  quelquefois  liane  se  perdant 
dans  les  branches  des  arbres,  fleurs  blanches,  fruit  en  fuseau  de 
8-20  cm.,  Port  boisé,  zone  maritime,  1363. 

Guettarda  eximia  Baill.  — Droit,  cime  arrondie,  quelquefois  déjeté, 
écorce  sécrétant  une  gomme-résine  blanchâtre,  analogue  au  styrax, 
bois  jaune  pâle,  Port  boisé,  zone  maritime,  1459. 

G.  glabrescens  Guillaum.  — Petit  arbre  de  6-8  m.,  cime  arrondie, 
largement  étalée,  feuillage  peu  abondant,  Cap  N’doua,  zone  mari- 
time, 1676. 


— 368 


G.  hypolasia  Baill.  — Arbre  de  6-8  m.,  droit,  élancé,  rameux 
jusqu’à  la  base,  cime  arrondie,  parfois  assez  étalée,  écorce  grise,  bois 
blanc,  cassant,  fleur  blanc  jaunâtre,  Eaux  Thermales,  zone  maritime, 
généralement  le  long  des  cours  d’eau,  odeur  de  pomme  de  reinette, 
1525  ; arbre  de  6-8  m.,  variable  suivant  l’âge,  droit,  élancé,  à l’as- 
pect pyramidal,  rameaux  et  ramules  presque  verticaux,  fleurs  blanc 
crème,  Eaux  Thermales,  zone  maritime,  le  long  des  cours  d’eau,  1719. 

G.  platycarpa  Guillaum.  — - Arbrisseau  de  2 m.  au  plus,  variable, 
déjeté  et  très  tourmenté,  fleurs  brunâtres,  Bergerie,  zone  maritime, 
1562. 

G.  rhamnoides  Baill.  — Arbre  de  6-8  m.,  tronc  droit,  cime  large- 
ment étalée  et  arrondie,  écorce  crevassée  longitudinalement,  bois 
blanc  rosé,  lourd,  dur,  à grain  très  serré,  fleurs  orange,  Cap  N’doua, 
zone  maritime,  1722. 

Gardénia  Aubryi  Vieill.  — Arbrisseau  de  2-3  m.,  assez  dense,  cime 
arrondie,  écorce  grise,  bois  jaunâtre,  fleurs  blanches,  Plateau  Nord, 
200  m.,  1451. 

Morinda  Candollei  Beauvis.  — Liane  traçante,  ordinairement  sur 
des  terrains  dénudés  où  elle  n’a  aucun  appui  pour  grimper,  lon- 
gueur : 2 m.  au  maximum,  fleurs  blanches,  Carénage,  100  m.,  1762. 

M.  kanalensis  Baill.  — - Arbuste  de  5 m.  au  plus,  tronc  générale- 
ment tourmenté,  cime  ‘étalée,  diffuse,  feuillage  sombre,  bois  mou, 
fdandreux,  Bergerie,  100  m.,  1755. 

Psychotria  cardiochlamys  Schltr.  — Arbuste  de  2-3  m.,  buisson- 
nant,  cime  arrondie,  largement  étalée,  fleurs  blanches,  Forêt  Nord, 
300  m.,  1497. 

P.  collina  Labill.  — • Arbuste  de  3-4  m.,  au  plus,  cime  arrondie, 
assez  diffuse,  feuillage  mou,  fleurs  très  petites,  blanches,  Port  boisé  : 
Pointe  aux  Puces,  zone  maritime,  1760. 

P.  Deplanchei  Guillaum.  — Arbuste  de  3 m.  au  plus,  grêle,  irrégu- 
lièrement arrondi,  tantôt  élancé,  tantôt  étalé  et  buissonnant,  fleurs 
blanches,  striées  de  lilas,  Port  boisé  : Pointe  aux  Puces,  littoral,  1771. 

P.  Le-Ratii  Guillaum.  — Arbrisseau  dépassant  rarement  3 m., 
lâche  et  diffus,  fleurs  violacées,  Forêt  Nord,  300  m.,  1636. 

P.  rupicola  Schltr.  — Arbrisseau  de  2 m.  au  plus,  rameaux  et 
ramules  anguleux,  tronc  court  et  noueux,  feuillage  sombre,  fleurs  et 
inflorescences  blanches,  Plaine  des  Lacs,  350  m.,  1693  ; arbuste 
ornemental  de  2-3  m.,  droit,  élancé,  régulièrement  rameux,  arrondi, 
écorce  grise,  bois  blanc  jaunâtre,  fleurs  blanches,  Lac  de  Yaté, 
300  m.,  1516. 

P.  speciosa  Guillaum.  — Buissonnant,  1-2  m.  50,  fleurs  rouge  vif, 
fruit  globuleux  de  la  taille  d’une  petite  cerise,  blanche,  parfois  mauve, 


369  — 


Bonne-Anse,  zone  maritime,  très  commun  dans  les  forêts  et  les  rives 
boisées,  1540. 

Normandia  neo-caledonica  Hook.  — Hauteur  maxima  1 m.  20, 
droit,  élancé,  fleurs  blanches,  parfois  roses,  passant  au  lilas,  Eaux 
Thermales,  du  littoral  jusqu’aux  plus  hauts  sommets,  1603. 

Erigeron  Naudinii  Bonnier.  — Tige  ligneuse  de  3-4  m.,  droite, 
fleurs  blanches,  Bonne- Anse,  zone  maritime,  1646,  « Herbe  à sagaies  ». 

Wedelia-biflora  DC.  — Variable  suivant  les  terrains  : dans  les  terres 
riches  elle  est  traçante,  dans  les  sols  arides,  elle  est  droite,  élancée 
jusqu’à  3 m.  50-4  m.,  se  plaît  surtout  dans  les  sables  du  littoral, 
fleurs  jaunes,  Cap  N’doua,  littoral,  1420,  « Herbe  à cochons  » cepen- 
dant mangée  par  les  indigènes. 

Scaevola  Beckii  Zahltr.  — Petit  arbrisseau  consistant  en  une  tige 
de  1-2  m.  au  plus,  surmonté  de  1 ou  2 bouquets  de  feuilles,  fleurs 
blanc  sale,  Plateau  ouest  de  Prony,  150  m.,  1729. 

S.  frutescens  Krause.  — Arbrisseau  de  2-3  m.  en  moyenne,  buis- 
sonnant,  très  tourmenté,  ensemble  globuleux,  très  dense,  feuillage 
très  épais,  cassant,  tronc  et  bois  insignifiants,  fleurs  blanches,  fruit 
en  baie  oblongue  de  la  grosseur  d’un  haricot,  Cap  N’doua,  littoral 
immédiat,  1763. 

S.  montana  Labill.  — Arbuste  de  3-4  m.,  ensemble  largement 
arrondi,  très  rameux,  dense  jusqu’à  la  base,  tronc  court,  fleurs 
blanches,  fruit  en  baie  noire,  de  la  grosseur  d’un  pois,  Cap  N’doua, 
littoral,  1368. 

Leucopogon  albicans  Brong.  et  Gris.  — - Arbrisseau  de  1 m.  au  plus, 
très  compact,  ensemble  arrondi  simulant  un  énorme  chou,  rameaux 
et  ramules  très  anguleux,  tronc  presque  nul,  fleur  couleur  chair, 
Bonne- Anse,  plateau  sous  l’influence  maritime,  100  m.,  1418. 

L.  Cymbulae  Labill.  — Arbuste  de  3-4  m.,  droit,  cime  dense, 
rameuse,  écorce  grise,  bois  blanc  rosé,  veiné  de  rose,  fleurs  blanches, 
fruits  ovoïdes,  rouge  cerise,  Carénage,  zone  maritime,  1537. 

L.  dammarifolium  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  5-6  m.,  très 
rameux,  cime  dense  et  arrondie,  fleurs  roses,  Cap  N’doua,  100  m., 
1652  ; arbuste  de  5-6  m.,  très  rameux,  cime  régulièrement  arrondie, 
fleurs  roses,  Vallée  N’go,  150  m.,  1673  ; arbuste  de  5-6  m.  au  plus, 
cime  très  rameuse  et  dense,  régulièrement  arrondi,  fleurs  roses, 
Touaourou,  150  m.,  1668  ; arbuste  de  3-4  m.,  très  rameux,  cime 
arrondie  régulièrement,  fleurs  roses,  fruit  rouge,  Baie  Oué,  zone  mari- 
time, 1680. 

L.  longistylis  Brong.  et  Gris.  — Arbrisseau  de  1-2  m.  au  plus,  très 
variable  comme  port,  assez  compact,  fleurs  roses,  Grand  Lac  du  Sud, 
300  m.,  1396. 

Dracophyllum  ramosum  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4, 1948. 


24 


— 370 


3 n).,  cime  arrondie,  rameaux  et  ramules  verticillés,  écorce  rouge, 
tronc  zoné  de  lignes  blanches  transversales,  fleurs  blanches  striées 
de  rouge,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  1569  ; arbuste  de  4-5  m., 
droit,  élancé,  1 ou  2 verticilles  de  3-5  ramules,  fleurs  blanches  tâchées 
de  rose,  Plateau  Est,  100  m.,  1437. 

Rapanea  asymmetrica  Mez.  — Arbre  de  6-8  m.,  droit,  cime  sphé- 
rique, assez  dense  et  compacte,  écorce  grise,  bois  rouge  pâle  à 
mailles  moirées,  fleurs  blanc  jaunâtre,  Bonne-Anse,  zone  maritime, 
1548. 

R.  Vieillardii  Mez.  — Arbre  de  5-6  m.,  droit,  cime  arrondie,  très 
rameuse,  rameaux  très  longs,  le  tronc  n’atteignant  que  le  1 / 4,  écorce 
couleur  mastic,  bois  rougeâtre  veiné  de  rouge,  Camp  Sébert,  zone 
maritime,  1527. 

Tapeinosperma  Lecardii  Mez.  — Arbuste  droit,  élancé,  consistant 
en  une  tige  de  5 cm.  [?]  au  maximum  surmontée  d’un  panache  de 
30-40  feuilles,  fleurs  rouge  cerise,  Plaine  des  Lacs,  300  m.,  1758. 

T.  robustum  Mez.  — Arbuste  de  3-4  m.,  droit,  cime  pyramidale, 
assez  dense,  bois  blanc,  médiocre,  fleurs  blanches,  Grand  Lac,  300  m., 
1454. 

Planchonella  Daillonii  Dub.  — Arbre  de  5-6  m.,  très  rameux, 
élancé,  consistant  en  un  tronc  variable  d’où  partent  de  nombreux 
jets,  fleurs  rouge  vif,  Eaux  Thermales,  zone  maritime,  propre  aux 
rives  des  cours  d’eau,  1457. 

P.  Baueri  Dub.  — Petit  arbre  de  5-6  m.,  assez  droit,  cime  dense, 
arrondie  et  assez  étalée,  écorce  gris  foncé,  bois  rougeâtre  veiné 
de  noir  vers  le  cœur,  fleurs  orange,  Port  boisé,  zone  maritime,  1730. 

P.  crebrifolia  Pierre.  — - Arbuste  de  3-4  m.,  droit,  élancé,  cime 
dressée,  très  rameuse,  dense,  Plateau  Est,  100  m.,  1478. 

P.  Endlicheri  Guillaum.  — Arbre  de  12-15  m.,  sans  branches, 
cime  globuleuse,  arrondie,  très  dense,  fleurs  blanches,  Bonne- 
Anse,  zone  maritime,  1688. 

P.  lasiantha  Dub.  — Arbuste  de  3 m.,  très  rameux,  tronc  générale- 
ment droit  et  garni  jusqu’à  la  base,  bois  blanc  à reflets  gris,  rouge 
au  cœur,  fleurs  jaune  pâle,  de  la  Baie  à la  Forêt  Nord,  150  m., 
1450  ; arbre  de  5-6  m.,  cime  très  dense  et  arrondie,  fleurs  jaune  pâle 
à calice  roux,  Port  boisé,  zone  maritime,  1424. 

P.  Pancheri  Pierre.  — Arbuste  de  2-3  m.,  buissonnant,  cime  très 
dense  et  rameuse,  îlot  Freycinet,  littoral,  1697. 

P.  Sebertii  Pierre.  — Arbre  de  6-8  m.,  cime  arrondie,  largement 
étalée,  fleurs  jaune  pâle,  Forêt  Nord  (côté  est  du  Plateau)  250  m., 
1542.  L’incision  de  toutes  les  parties  donne  un  latex  très  abondant, 
très  élastique  et  très  persistant. 


— 371  — 


P.  Wakere  Pierre.  — Arbre  de  20-25  m.,  droit,  cime  globuleuse, 
assez  dense,  écorce  grise,  bois  jaune  buis,  fleurs  blanc  jaunâtre, 
Forêt  Nord,  300  m.,  1575,  « Azou  ». 

Manilkara  Pancheri  Pierre  ex  Guillaum.  — Arbre  de  15-20  m.  et 
90  cm.  de  diamètre,  cime  très  dense,  arrondie,  l’ensemble  simulant 
exactement  le  Cèdre  du  Liban,  écorce  grise,  bois  rougeâtre,  Bonne- 
Anse,  littoral,  384,  « Bugny  ». 

Maba  foliosa  Rieh.  — Arbuste  de  4-5  m.,  droit,  élancé,  cime  en 
fuseau  allongé,  rameaux  verticaux,  écorce  gris  foncé,  bois  blanc 
infiltré  de  taches  grises  seulement  par  places,  Lac  en  huit,  300,  1434. 

M.  parviflora  Schltr.  — Arbre  de  6-8  m.,  élancé,  cime  arrondie  et 
compacte,  fleurs  lilas  clair  à calice  roux,  Sébertville,  zone  maritime, 
1388. 

Diospyros  Lecardii  Guillaum.  — Arbre  de  5-6  m.  très  droit  et 
élancé,  simulant  le  Peuplier  [d’Italie  ?],  feuillage  abondant,  fleurs 
petites,  charnues,  blanc  rosé,  Scierie  Bilbao,  zone  maritime,  1444. 

D.  Sebertii  Guillaum.  — Petit  arbre,  6 m.  en  moyenne,  cime 
arrondie,  très  compacte,  fleurs  blanc  jaunâtre,  Bonne-Anse,  zone 
maritime,  1500. 

Symplocos  flavescens  Brand.  — Arbre  de  8-10  m.,  cime  assez  dense, 
écorce  noire,  bois  blanc,  noirâtre  par  places  vers  le  cœur,  assez  dur, 
Prony,  zone  maritime,  1529. 

Jasminum  neo-caledonicum  Schltr.  — Liane  buissonnante,  port 
droit,  très  régulier  donnant  l’aspect  d’un  bouquet  de  bambous, 
Cap  N’doua,  zone  maritime,  assez  rare,  1378. 

J.  promuntorianum  Dânik  ? — Liane,  fleurs  blanches,  odorantes, 
commune  dans  les  sous-bois  et  les  lisières  de  forêts,  Forêt  Nord, 
350  m.,  1682. 

Osmanthus  Badula  Hutch.  — Arbre  de  5-6  m.,  droit,  cime  sphé- 
rique, assez  dense,  écorce  blanchâtre,  bois  rougeâtre,  dur  et  lourd, 
feuillage  maigre  durant  la  floraison,  fleurs  jaunes  à forte  odeur  de 
miel,  Port  boisé,  100  m.,  1515  ; un  autre  échantillon  se  trouve  sous  le 
n°  1511,  récolté  à Port  boisé  mais  les  renseignements  s’appliqueraient 
à l’ Albizzia  granulosa  Forst.,  « Acacia  ».  * 

Melodinus  Balansae  Baill.  — Liane  élancée  mais  plus  souvent 
buisson  rampant  de  1 m.  au  plus,  fleurs  blanches,  très  odorantes  ; 
fruits  de  la  grosseur  d’une  mandarine,  Carénage,  zone  maritime,  assez 
commune  sur  le  littoral,  1483. 

Rauwolfia  semperflorens  Schltr.  — Arbuste  de  3-4  m.,  rameaux 
et  ramules  dressés,  fleurs  blanches,  odorantes,  fruit  noir  à maturité, 
de  la  grosseur  d’un  petit  pois,  Forêt  nord,  250  m.,  1371,  « Fausse 
Belladonne  ». 


— 372  — 


R.  linearisepala  Guillaum.  ou  Podochrusia  Balansae  Baill  ?—  Arbre 
de  6-8  m.,  droit,  élancé,  cime  régulièrement  arrondie,  très  rameuse, 
fleurs  blanches,  fruits  violacés  à maturité,  de  la  forme  et  de  la  gros- 
seur d’une  olive,  Bergerie,  zone  maritime,  1705. 

Podochrosia  Balansae  Baill.  — Arbuste  de  5-6  m.,  droit,  très 
rameux,  cime  arrondie  en  fuseau,  très  dense,  écorce  de  3 m.  d’épais- 
seur, profondément  crevassée,  bois  jaunâtre  à grain  fin,  fleurs 
blanches,  odorantes,  fruits  violacés  de  la  grosseur  d’une  mirabelle 
allongée,  Bergerie,  zone  maritime,  1746. 

Alyxia  affinis  v.  Heurck  et  Müll.-Arg.  — Arbrisseau  grêle,  en- 
semble très  diffus,  souvent  une  véritable  liane,  fleurs  blanches, 
Prony,  100  m.,  1753. 

A.  clusiophylla  Guillaum.  — Arbuste  de  3-4  m.,  consistant  en  un 
tronc  court  d’où  partent  de  nombreux  rameaux,  et,  successivement, 
de  nombreuses  ramules,  fleurs  blanc  rosé  et  d’autres  blanc  jaunâtre, 
Scierie  Bilbao,  zone  maritime,  156,7. 

A.  glaucophylla  v.  Heurck  et  Müll.-Arg.  — Arbrisseau-liane,  de 
1-2  m.  avec  jets  cintrés  d’environ  2 m.  de  portée,  très  diffus, 
fleurs  blanches,  Plateau  Ouest,  100  m.,  1602  ; arbuste  de  3 m.  au  plus 
ou  plutôt  liane,  ensemble  très  variable,  grêle  et  très  étalé,  fleurs 
blanches,  Carénage,  zone  maritime,  1385. 

A.  leucogyne  v.  Heurck.  et  Müll.-Arg.  — Arbuste-liane  consis- 
tant en  un  tronc  difforme  de  10  cm.  de  diamètre  d’où  partent  de 
nombreux  jets  d’environ  3 m.,  garnis  de  ramules,  fleurs  blanc  crème, 
Prony,  zone  maritime,  1772  ; arbuste-liane,  tronc  tortueux,  garni 
de  jets  de  3-4  m.,  fleurs  blanches,  Prony,  zone  maritime,  1772  ; 
arbuste-liane,  tronc  tortueux,  garni  de  jets  de  3-4  m.,  fleurs  blan- 
ches, Prony,  zone  maritime,  formant  des  buissons  sarmenteux  le  long 
des  embouchures,  1406. 

Cerberiopsis  Candelabrum  Yieill.  ex  Panch.  et  Seb.  — - Arbre  de 
8-10  m.  et  35  cm.  de  diamètre,  ramules  en  candélabre  surmontées 
d’un  panache  de  feuilles,  le  tout  exsudant  abondamment  un  latex 
blanc  noircissant  à l’air,  écorce  grise  presque  blanche,  inflorescence 
droite  au  sommet  des  ramules,  à nombreuses  fleurs  blanches  à 
calice  vert,  Eaux  TherrAales,  zone  maritime,  jusqu’à  50  m.  au  plus, 
1512. 

Alstonia  coriacea  Panch.  ex  Guillaum.  — Arbuste  de  4-5  m.,  droit, 
cime  arrondie,  écorce  grise,  bois  jaunâtre,  fleurs  blanches,  Forêt 
Nord,  350  m.,  1471. 

A.  filipes  Schltr.  ex  Guillaum.  — Arbuste  de  5 m.,  droit,  cime  assez 
dense,  arrondie  et  globuleuse,  fleurs  jaune  pâle,  Plateau  Est  des  Lacs, 
300  m.,  1716. 

A.  plumosa  Labill.  — Arbre  de  8-10  m.  très  rameux,  cime  arrondie, 


— 373  — 


largement  étalée,  feuillage  abondant,  fleurs  blanches,  très  petites, 
Forêt  Nord,  250  m.,  1635.  Pour  les  indigènes  du  centre,  c’est  un 
tabou  vivant. 

A.  Vieillardii  v.  Heurck  et  Müll.-Arg.  — Arbre  de  6-8  m.,  cime 
pyramidale,  bien  arrondie,  assez  dense,  écorce  grise,  bois  jaune  jon- 
quille assez  dur,  ramules  et  feuilles  exsudant  un  latex  blanc  laiteux, 
noircissant  à l’air,  excellent  comme  gutta-percha,  fleurs  petites, 
jaunes,  fruits  analogues  à ceux  de  VA.  plumosa  Labill.,  Eaux  Ther- 
males, zone  maritime,  surtout  sur  les  rives  des  cours  d’eau,  1373. 

Pagiantha  cerifera  Mgf.  — Arbre  de  5-6  m.,  droit  et  régulier,  cime 
assez  dense  et  arrondie,  écorce  noire,  finement  crevassée,  bois  blanc 
jaunâtre,  assez  dur,  exsude  une  cire  blanche  laiteuse,  fleurs  blanches, 
très  odorantes,  Sébertville,  zone  maritime,  1400. 

Parsonsia  carnea  Ranch,  ex  Baill.  — Petite  liane,  grimpante  et 
rampante,  longueur  maxima  1 m.  50,  fleurs  blanches  striées  de  rose, 
ie  nord,  200  m.,  1608. 

Geniostoma  oleifolium  S.  Moore.  — Arbre  de  6-8  m.,  excessivement 
rameux  jusqu’à  la  base,  cime  arrondie  en  fuseau,  ensemble  simulant 
un  Peuplier,  feuilles  très  denses,  fleurs  vertes,  très  petites,  Rivière 
salée,  zone  maritime,  1734  ; arbre  de  10  m.,  droit,  cime  pyramidale, 
très  dense  et  sombre,  écorce  noire,  bois  rouge  assez  dur,  fleurs  vertes, 
très  petites,  fruits  ovoïdes  de  la  grosseur  d’un  haricot  s’ouvrant 
longitudinalement  en  2 valves,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  1677. 

G.  Pancheri  Baill.  — Arbuste  de  5 m.,  droit,  dressé  dans  toutes 
ses  parties,  cime  en  fuseau,  arrondie,  compacte,  fleurs  vertes,  fruits 
ovoïdes,  de  la  grosseur  d’un  petit  haricot,  Goro,  150  m.,  1369  ; 
arbre  de  5-6  m.,  droit,  élancé,  rameaux  et  ramules  verticaux,  cime 
compacte,  bien  arrondie,  fleurs  vertes,  fruits  ovoïdes,  de  la  grosseur 
d’un  petit  haricot,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  1535. 

G.  thymeleaceus  Baill.  — Arbrisseau  de  1-2  m.  au  plus,  rameaux 
grêles,  largement  étalés,  fleurs  blanc  verdâtre,  Plaine  des  Lacs, 
300  m.,  peu  commun,  1485. 

Fagraea  Schlechteri  Gilg  et  Ben.  — Arbre  de  8-10  m.,  cime  arrondie, 
largement  étalée,  écorce  blanchâtre,  bois  blanc  rosé,  assez  dur,  fleurs 
jaunes,  fruit  de  la  grosseur  d’une  petite  poire,  orange  à maturité, 
Prony,  zone  maritime,  1573  « Poirier  ». 

Tournefortia  argentea  L.  — Arbre  de  5-6  m.,  assez  droit  et  régulier, 
cime  arrondie,  largement  étalée  au  point  que  les  branches  touchent 
le  sol,  écorce  blanchâtre,  bois  blanc,  littoral  immédiat,  1440. 

Polymeria  pusilla  R.  Br.  — Traçante,  fleurs  blanc  rosé,  Nouméa, 
zone  maritime,  1698. 

Evolvulus  alsinoides  L.  — Rampante,  fleurs  jaunes,  Nouméa,  zone 
maritime,  1659. 


— 374  — 


Solarium  tetrandrum  R.  Br.  — Arbrisseau  de  1-2  m.  en  moyenne, 
buissonnant,  très  tourmenté,  ensemble  lâche  et  diffus,  fleurs  blanches 
Goro,  150  m.,  1714. 

Duboisia  myoporoides  R.  Br.  — • Arbre  pouvant  atteindre  6-8  m. 
mais  en  général  de  5 m.,  droit,  cime  arrondie  en  fuseau,  assez  dense, 
rameaux  presque  verticaux,  écorce  jaune  mastic,  bois  blanc,  fleurs 
blanches,  fruits  en  petites  baies  rondes  de  la  grosseur  d’un  pois, 
noires  à maturité,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  1415. 

Coronanthera  pulchra  C.  B.  Clarke.  — Arbrisseau  de  1-2  m.,  buis" 
sonnant,  rameaux  et  ramules  grêles,  largement  étalés  en  tous  sens, 
fleurs  jaune  brun,  Plaine  des  Lacs,  300  m.,  1711. 

Deplanchea  speciosa  Vieill.  — Arbre  de  5-6  m.,  rarement  bien  droit, 
cime  arrondie  en  parasol  assez  dense,  écorce  jaune  mastic,  bois  jaune, 
maillé  de  veines  brunes,  calice  rouge  vif  gonflé  .d’un  liquide  incolore, 
corolle  jaune  bouton  d’or,  Plateau  du  Cap,  100  m.,  1402. 

Myoporum  crassijolium  Forst.  — Arbuste  de  5 m.,  cime  très 
dense,  régulièrement  arrondie  en  fuseau,  feuillage  sombre,  fleurs 
blanches,  Bonne-Anse,  littoral,  1687. 

M.  tenuifolium  Forst.  — Arbuste  de  3-4  m.,  droit,  élancé,  ensemble 
arrondi  en  fuseau,  très  droit,  rameaux  presque  verticaux,  feuillage 
sombre,  fleurs  blanches,  Bonne- Anse,  littoral,  1726. 

Gmelina  neo-caledonica  S.  Moore.  — Arbrisseau  de  4 m.  au  plus, 
consistant  en  général  en  une  tige  droite  ayant  2-5  bouquets  de 
feuilles  et  fleurs,  fleurs  blanches  à calice  et  bractées  rougeâtres. 
Carénage,  zone  maritime,  1766. 

Clerodendron  inerme  L.  — Arbrisseau  buissonnant  consistant  en  de 
nombreux  jets,  fleurs  blanches,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  bords 
des  cours  d’eau,  1700. 

Chenopodium  ambrosioides  L.  — Herbe  assez  commune  sur  les 
centres  miniers,  croît  généralement  sous  forme  d’épais  buissons 
de  50  cm.-  1 m.,  fleurs  verdâtres,  Touaourou,  150  m.,  1710,  « Herbe 
aux  puces  ». 

Nepenthes  V ieillardii  Hook.  — Liane  grimpante,  atteignant  sou- 
vent le  sommet  des  arbres  de  10-15  m.,  ascidies  volumineuses,  fleurs 
atro-pourpres,  Forêt  nord,  300  m.,  1564  ; Case  aux  Citrons,  300  m., 
1707. 

Liane  grimpante,  longueur  maximum  2-3  m.,  ascidies  ventrues, 
d’abord  vertes,  puis  passant  au  rouge,  fleurs  atro-pourpres,  Forêt 
Nord,  300  m.,  1505  « Liane-pipe  ». 

var.  Montrouzieri  Dub.  — Rampe  ordinairement  sur  le  sol,  Forêt 
Nord,  250  m.,  terrain  ferrigineux,  aride,  à découvert,  1706. 

Piper  austro-caledonicum  C.  DC.  — Liane  grimpante,  fleur  jaune- 
verdâtre,  Port  boisé,  zone  maritime,  1612. 


— 375  — 

Ascarina  rubicaulis  Solms.  — Arbre  de  4-5  m.,  droit,  cime  étalée, 
variable,  ramules  longues  et  grêles,  généralement  cintrées,  écorce 
rougeâtre,  bois  rouge  sombre,  fleurs  rouge  foncé,  Plateau  Ouest, 
150  m.,  1536. 

Hedycaria  Baudouinii  Baill.  — Consiste  en  une  tige  de  4-5  m., 
ordinairement  grêle,  Cap  N’doua,  zone  maritime,  1413. 

Cryptocarya  lanceolata  Guillaum.  — Arbre  de  6-8  m.,  droit, 
élancé,  cime  étalée  et  arrondie,  assez  dense,  écorce  grise,  bois  blanc 
à reflets  verdâtres,  fleurs  blanc  jaunâtre,  Prony,  zone  maritime, 
1435  ; arbre  de  8-10  m.,  cime  largement  étalée,  ramules  grêles, 
Karicouyé  (Païta)  150  m.,  1654  ; arbre  de  6-8  m.,  droit,  cime  large- 
ment arrondie  et  étalée,  écorce  grise,  bois  blanc  à odeur  faible  de 
thérébentine,  fleurs  blanches,  fruit  noir,  osseux,  de  la  grosseur  d’une 
prune,  Eaux  Thermales,  zone  maritime,  1749. 

C.  odorata  Guillaum.  — Arbre  de  12-15  m.,  tronc  droit,  cime 
arrondie,  assez  dense,  écorce  grise,  bois  blanc  très  léger  mais  ner- 
veux, à odeur  de  citronelle  très  prononcé,  Cap  N’doua,  zone  mari- 
time, 1571. 

Litsea  triflora  Guillaum.  — Arbuste  de  4-5  m.,  droit,  élancé,  à 
rameaux  dressés,  fleurs  blanc  jaunâtre,  Baie  Nord,  100  m.,  1429  ; 
arbuste  de  5-6  m.,  rameaux  presque  verticaux  simulant  assez  bien  un 
Peuplier  ; fleurs  blanc-verdâtre,  fruit  ovoide,  long  de  12  mm., 
Baie  Nord,  zone  maritime,  1692  ; arbre  de  7-8  m.,  cime  sphérique  très 
compacte,  largement  arrondie  et  étalie,  fleurs  rouge  orangé,  Cap 
N’doua,  zone  maritime,  1491  C 

Garnieria  spathulaefolia  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  5-6  m., 
branches  abondantes  et  largement  étalées  simulant  alors  un  énorme 
buisson,  écorce  rougeâtre,  bois  blanc,  Carénage,  zone  maritime,  1532. 

Grçvillea  Gillivrayi  Hook.  — Arbre  de  5-6  m.,  droit,  élancé,  écorce 
noirâtre,  bois  rose,  fleurs  rouge  cerise,  fruit  noir  aplati,  Bonne- Anse, 
zone  maritime,  1421. 

G.  rubiginosa  Brong.  et  Gris.  — Arbuste  de  4-5  m.  au  plus,  d’as- 
pect buissonnant,  rameux  et  dense,,  fleurs  blanches,  Cap  N’doua,  zone 
maritime,  1430. 

Stenocarpus  Comptonii  S.  Moore.  — Arbrisseau  de  1-2  m.,  en 
moyenne,  buissonnant,  très  tourmenté,  anguleux,  fleurs  blanches, 
Plaine  de  Port  boisé,  100  m.,  1761. 

S.  trinervis  Guillaum.  — Arbre  de  7-8  m.,  droit,  cime  arrondie, 
rameux  presque  jusqu’à  la  base,  écorce  gris  foncé,  bois  blanc  maillé 
de  jaune  pâle,  fleurs  blanches,  Forêt  Nord,  300  m.,  1458  ; arbre  de 

1.  Bien  que  les  renseignements  accompagnant  cet  échantillon  contredisent  ceux 
accompagnant  les  deux  autres,  la  détermination  n’est  pas  douteuse. 


— 376  — 


8-10  m.,  droit,  élancé,  branches  presque  jusqu’à  la  base,  cime  très 
dense,  fleurs  blanches,  Baie  Nord,  zone  maritime,  1702. 

S.  umbellatum  Schltr.  var.  Billardieri.  — Arbuste  de  2-3  m., 
buissonnant,  cime  en  flèche,  arrondie,  peu  rameuse,  écorce  grise, 
bois  jaunâtre,  maillé,  Bonne- Anse,  zone  maritime,  1557. 

Amyema  scandens  Danser.  — Liane  parasite,  spéciale  au  Spermo- 
lepis  gummifera,  Brong.  et  Gris,  très  commune  sur  certains  espaces, 
fleurs  rouge  vif,  fruits  rouges  à maturité,  ovoïdes,  de  la  grosseur 
d’une  olive,  Eaux  Thermales,  zone  maritime,  1740. 

Exocarpus  neo-caledonicus  Schltr.  et  Pilger.  — Arbuste  de  4 m. 
au  plus,  assez  fourni,  rameaux  et  ramules  presque  verticaux,  très 
denses,  fleurs  rouges,  fruits  globuleux  de  la  grosseur  de  ceux  du 
Lentisque,  Plateau  de  la  mine  Fosset,  250  m.,  1570. 

E.  phyllanthoides  Endl.  var.  artensis  Pilger.  — Arbuste  de  4-6  m., 
droit,  rameaux  presque  verticaux,  assez  denses,  écorce  rougeâtre, 
bois  blanc,  nerveux  assez  dur,  feuillage  [ce  sont  des  cladodes]  assez 
abondant,  fleurs  rose  pâle,  fruits  globuleux-ovoïdes,  gros  comme  un 
petit  pois,  Hauteur  des  Eaux  Thermales,  100  m.,  1445. 

Cleistanthus  stipitatus  Müll.-Arg.  form.  laurina  Müll.-Arg.  — 
Arbre  de  5-6  mi,  assez  droit,  cime  arrondie,  largement  étalée,  fleurs 
orange,  Cap  N’doua,  zone  maritime,  1739. 

Glochidion  kanalense  Baill.  — Arbre  de  5-6  m.,  droit,  cime  arrondie, 
largement  étalée,  ramules  grêles  et  longues,  pendantes,  écorce  grise, 
bois  blanc,  nerveux,  fleurs  orangées,  Concession  de  Port  boisé,  zone 
maritime,  1462  ; arbre  de  4-5  m.,  cime  largement  étalée,  rameaux 
et  ramules  grêles,  écorce  grise,  bois  blanc,  très  nerveux,  fleurs 
orangées,  Prony,  zone  maritime,  1443. 

Phyllanthus  Pancherianus  Baill.,  var.  castus  Guillaum.  — Arbre 
de  3-4  m.,  cime  variable,  aspect  buissonnant,  fleurs  orange,  Forêt 
Nord,  300  m.,  1691  ; arbrisseau  de  2 m.  au  plus,  décroît  suivant 
l’altitude,  n’a  plus  que  50  cm.  sur  le  littoral,  assez  répandu  dans  les 
forêts,  fleurs  jaune  orange  et  rouge,  Forêt  Nord,  250  m.,  1379. 

Breynia  disticha  Müll.-Arg.  var.  neo-caledonica  Müll.-Arg.  — 
Arbuste  de  3-4  m.,  assez  commun  sur  les  terrains  en  friche  et  près 
des  rares  cultures,  fleurs  vertes,  Bonne  Anse,  zone  maritime,  1411. 

Longetia  depauperata  Baill.  — Arbre  de  5-6  m.,  droit,  cime  large- 
ment arrondie,  écorce  brune,  bois  rosé  veiné  de  blanc,  à cœur  rou- 
geâtre, fleurs  jaune  pâle  à calice  rouge,  Port  boisé,  zone  maritime, 
1735. 

Bureavia  carunculata  Baill.  — Arbre  de  6-8  m.,  très  droit,  cime 
globuleuse,  régulièrement  arrondie,  écorce  grise,  bois  blanc  maillé 
de  rose,  à cœur  brunâtre,  Plateau  Nord,  300  m.,  1748. 

B.  clusiacea  Baill.  — Petit  arbre  de  5 m.  au  plus,  droit,  cime  régu- 


— 377 


lièrement  arrondie,  compacte,  ramules  incassables,  écorce  grise, 
bois  blanc,  assez  nerveux,  Plateau  de  la  Case  aux  Citrons,  300  m., 
1721. 

Baloghia  alternifolia  Baill.  — Arbuste  de  3-4  m.,  d’aspect  buis- 
sonnant,  droit,  cime  assez  rameuse,  arrondie,  écorce  rougeâtre, 
bois  rougeâtre,  à cœur  gris  foncé,  irrégulier  de  ton,  fleurs  jaune 
orangé,  Port  boisé,  zone  maritime,  1460. 

Cleidion  Vieillardii  Baill.  — Arbrisseau  très  variable,  tantôt  droit, 
tantôt  buissonnant  et  tourmenté,  en  général  tronc  presque  nul, 
fleurs  $ vertes,  $ rouges,  Carénage,  zone  maritime,  1742  ; arbuste 
buissonnant  de  2-3  m.  consistant  en  quelques  jets  assez  touffus, 
fleurs  (J  et  Ç sur  le  même  pied,  Carénage,  zone  maritime,  1359  ; 
arbrisseau  droit,  élancé,  peu  rameux,  de  3 m.  au  plus,  fleurs  [<£] 
blanc  verdâtre. 

Macdranga  alchorneoides  Pax  et  Liegelsh.  — - Arbre  de  10-12  m., 
cime  arrondie,  largement  étalée,  écorce  couleur  mastic,  assez  lisse, 
bois  blanc,  mou  et  très  cassant,  feuillage  abondant,  fleurs  très  petites, 
verdâtres,  Touaourou,  200  m.,  1391. 

M.  Vedeliana  Baill.  — Arbuste  de  4-5  m.,  droit,  élancé,  cime 
arrondie,  assez  dense,  écorce  verte,  textile,  se  détachant  facilement 
du  tronc,  bois  blanc  léger  et  mou,  fleurs  verdâtres,  Port  boisé  : 
Pointe  aux  Puces,  zone  maritime,  1446. 

M.  Vieillardii  Baill.  — Arbuste  de  3-4  m.,  très  rameux,  ramules 
compactes,  cime  arrondie  en  fuseau,  feuillage  pyramidal,  grêle, 
fleurs  vertes,  microscopiques,  Port  boisé  : Rivière  bleue,  zone  mari- 
time, 1695  ; arbuste  de  4-5  m.,  droit,  élancé,  cime  compacte,  très 
rameuse,  arrondie  en  fuseau,  écorce  lisse,  rosâtre,  bois  blanc,  fleurs 
microscopiques,  vertes,  Port  boisé,  zone  maritime,  1403. 

Balanops  Vieillardii  Baill.  — Arbuste  très  variable,  généralement 
à 3-4  jets  de  2-3  m.,  avec  3-4  verticilles  de  feuilles,  Plateau  Nord, 
300,  1578. 

Tréma  VieiUdrdii  Schltr.  — Arbre  de  6-8  m.,  droit,  élancé,  inser- 
tion des  branches  analogue  à celle  des  Araucaria,  cime  arrondie, 
largement  étalée,  aspect  de  l’ensemble  pyramidal,  feuillage  recherché 
par  les  bestiaux  ; fleurs  verdâtres,  Bonne-Anse,  zone  maritime, 
1725  ; arbre  de  7-8  m.,  droit,  élancé,  cime  pyramidale,  branches 
horizontales,  largement  étalées,  feuilles  recherchées  par  l’espèce 
bovine,  écorce  jaunâtre,  bois  blanc,  filandreux,  très  léger  ; fleurs 
blanc  verdâtre,  Bonne-Anse,  zone  maritime,  1466. 

Casuarina  Deplancheana  Miq.  — Arbre  de  5 m.  au  plus,  extra- 
ordinairement tourmenté,  ensemble  globuleux,  très  compact,  large- 
ment arrondi,  branches  jusqu’à  la  base,  fleurs  rouge  brique,  entre 
Bonne-Anse  et  Port  boisé,  influence  de  la  zone  maritime,  1417  ; 


378  — 


arbre  de  6 m.  au  plus,  tronc,  branches  et  rameaux  excessivement 
tourmentés,  ramules  verticales,  fleurs  rougeâtres,  Plateau  de  Bonne- 
Anse,  100  m.,  1701. 

C.  equisetifolia  Forst.  var.  incana  Benth.  — Arbre  de  6-8  m., 
rarement  bien  droit,  cime  largement  étalée,  écorce  gris  blanchâtre, 
bois  blanc  rosé,  dur  et  lourd,  Bonne- Anse,  littoral,  1518. 

Dendrobium  steatoglossum  Reichb.  f.  — Hauteur  moyenne  3 m., 
tige  recouverte  d’un  épiderme  gris,  noir  à la  base,  jaune  brun  au 
sommet,  feuilles  sur  un  même  plan,  fleurs  jaunes  en  petites  grappes 
de  2-5  fleurs,  Grand  Lac  du  Sud,  300  m.,  1756. 

D.  oerruciferum  Reichb.  f.  — Hauteur  moyenne  1 m.,  fleurs  atro- 
pourpre  pâle,  Forêt  Nord,  300  m.,  1645. 

Appendicula  Vieillardii  Reichb.  f.  — Hauteur  : 40  cm.,  assez 
commune  sur  les  roche^  et  les  troncs  d’arbres  vivants  et  morts, 
Cap  N’doua,  zone  maritime,  1389. 

Eriaxis  rigida  Reichb.  f.  — Hauteur  moyenne  : 1 m.  50,  fleurs 
blanches  avec  une  tache  rouge  vif  au  fond,  très  commune  dans  les 
sols  marécageux,  arides  et  à découvert,  Plateau  Nord,  300  m.,  1743. 

Liperanthus  gigas  Reichb.  f.  — Hauteur  moyenne  : 1 m.,  fleurs 
blanches,  assez  commune  sur  les  terrains  dénudés  et  arides,  Plateau 
Nord,  300  m.,  1738. 

L.  glandulosus  Schltr.  — Hauteur  moyenne  :1m.,  fleurs  couleur 
chair,  Eaux  Thermales,  zone  maritime,  propre  aux  sous-bois,  1745. 

Smilax  purpurata  Forst.  — Liane  assez  commune  ayant  une  tige 
droite  de  1-2  m.,  se  prolongeant  par  une  partie  courbée  à ramifi- 
cations nombreuses,  fleurs  jaunes,  Port  boisé  : Pointe  aux  puces, 
zone  maritime,  1506,  « Fausse  Salsepareille  ». 

S.  purpurata  Forst.  var.  concolor  A.  DC.  — S.  neo- calédonien 
Schltr.,  fiche  de  renseignement  portant  le  n°  1517  et  s’appliquant  à 
une  autre  plante. 

Xerotes  Banksii  Forst.  form.  neo-caledonica  Guillaum.  — Arbuste 
droit,  de  2 m.  au  plus,  tige  grêle  terminée  par  un  panache  de  feuilles 
hozizontales,  fleurs  blanches,  fruit  capsulaire  à 3 loges,  renfermant 
3 graines  orange,  Plaine  des  Lacs,  300  m.,  1609. 

Cordyline  neo-caledonica  Linden.  — Arbuste  de  2-3  m.,  droit, 
élancé,  consistant  en  une  tige  surmontée  d’un  panache  de  feuilles, 
fleurs  blanches,  Plateau  Ouest,  150  m.,  1514. 

Dianella  revoluta  R.  Br.  — Eaux  Thermales,  100  m.,  1651. 

Joinvillea  elegans  Brong.  et  Gris.  — Ordinairement  droite,  allongée, 
de  2-4  m.  de  longueur,  tige  creuse,  fleurs  blanches  striées  de  rose, 
fruits  noirs  à maturité,  de  3-4  mm.  de  diamètre,  Plateau  Est, 
250  m.,  1502,  assez  répandue  sur  les  lisières  des  terrains  boisés. 


— 379 


Eriocaulon  neo-caledonicum  Schltr.  — Hauteur  maxima  20  cm., 
fleurs  blanches,  Grand  Lac  du  Sud,  300  m.,  1613,  propre  aux  dépres- 
sions marécageuses  des  hauts  plateaux. 

Pycreus  polystachyus  C.  B".  Clarke.  — Bonne-Anse,  zone  maritime, 
1641. 

Lepironia  mucronata  L.  C.  Rich.  — Haute  de  2-3  m.,  racines  tra- 
çantes en  ligne  droite,  fleurs  jaunes,  Plateau  de  Goro,  150  m.,  1501, 
peu  commune. 

Schoenus  brevifolius  R.  Br.  — Goro,  150  m.,  1642. 

Lepidosperma  perplanum  Guillaum.  — Eaux  Thermales,  100  m., 
1643. 

Gahnia  aspera  Spreng.  — En  groupe  de  20-30  souches  dans  les 
sous-bois,  fleurs  rouges,  graines  rouges,  Port  boisé,  zone  maritime, 
1407. 

Scleria  neo-caledonica  Rendle.  — Camp  Sébert,  zone  maritime, 
1637. 

Imperata  arundinacea  Cyrilli.  — Camp  Sébert,  zone  maritime, 
1640. 

Cenchrus  anomoplexis  Labill.  — Bonne-Anse,  zone  maritime,  1648. 

Dactyloctenium  aegyptiacum  Willd.  — Nouméa,  zone  maritime, 
1658. 

Greslania  rivularis  Bal.  — Hauteur  moyenne  4 m.,  Carénage, 
150  m.,  1650  ; en  épais  buissons  sur  les  lisières  des  forêts. 

Agathis  macrophylla  auct.  non  Lindl.  = ? forme  de  jeunesse 
à’ A.  lanceolata  Panch.  - — Arbre  de  25-30  m.,  sans  branches,  ordi- 
nairement droit,  branches  très  étalées,  cime  arrondie,  assez  applatie, 
écorce  rouge  brun,  assez  lisse  mais  s’écaillant,  Plaine  des  Lacs  du 
Sud,  300  m.,  1627. 

A.  ovata  Warb.  — • Arbre  de  10-15  m.,  droit,  tronc  noueux  simulant 
exactement  le  Peuplier,  petites  branches  courtes  de  la  base  au  som- 
met, Forêt  sud,  250  m.,  peu  commun,  1628. 

Podocarpus  longefoliolatus  Pilger  ? ou  Austrotaxus  spicata 
Compton  ? — Arbre  de  6-8  m.,  droit,  élancé,  rameaux  jusqu’à  2 m. 
de  la  base,  courts,  cime  arrondie,  ensemble  cylindrique,  très  com- 
pact, écorce  lisse,  noirâtre,  épaisse  de  1 cm.,  bois  rouge,  dur,  lourd, 
à grain  fin,  sans  aubier,  sommet  de  la  Forêt  Sud,  350  m.,  1718. 

P.  minor  Parlât.  — Arbre  de  6-8  m.,  tronc  droit,  formant  comme 
un  bulbe  à la  base,  cime  très  dense,  bien  arrondie,  écorce  gris  de  fer, 
bois  rouge,  dur  et  lourd,  Touaourou,  350  m.,  1752  ; arbrisseau  de 
2-3  m.  en  moyenne,  buissonnant,  très  compact,  fruits  de  la  taille 
d’une  forte  olive,  baie  de  Kué,  zone  maritime,  1493,  bordant  les  rives 
des  cours  d’eau. 


380  — 


P.  Novae-Caledoniae  Vieill.  — 2-3  m.  en  moyenne,  buissonnant, 
excessivement  rameux,  chatons  jaune  citron,  Carénage,  zone  mari- 
time, spécialement  le  long  des  cours  d’eau,  1390  ; arbrisseau  de 
2-3  m.,  buissonnant,  très  rameux,  ensemble  très  compact,  Eaux 
Thermales,  zone  maritime,  1703,  tout  particulièrement  le  long  des 
cours  d’eau. 

Dacrydium  araucarioides  Brong.  et  Gris.  — Arbre  de  7-8  m.,  droit, 
élancé,  cime  arrondie,  assez  compacte,  rameaux  presque  verticaux, 
écorce  et  bois  rougeâtre,  fleurs  rouges,  Plateau  nord  est,  350  m., 
1581. 

A.  Bidwillii  Hook.  Forme  de  jeunesse. — Arbre  de  6 m.,  pyramidal, 
branches  horizontales  jusqu’à  la  base  du  tronc,  6 pieds  à la  Baie 
Nord,  zone  maritime,  1520,  et  6 au  Camp  Sébert,  probablement 
introduits. 


381 


Classification  des  Apocynacées  ■.  xx.  Deux  genres 

NOUVEAUX  VOISINS  DE  VâLLARIS  ET  DE  BEAUMONTIA. 

Par  M.  Pichon. 

Parmi  les  Nériées  (ou  Echitoïdées  à rétinacle  en  brosse)  existe  un 
petit  groupe  naturel  caractérisé  par  la  corolle  pubescente  en  dehors, 
le  connectif  renflé  ventralement  entre  le  rétinacle  et  les  loges  anthé- 
riennes,  le  disque  presque  toujours  pubérulent  au  sommet,  les  car- 
pelles et  méricarpes  concrescents  et  les  graines  atténuées  en  bec  au 
sommet.  Dans  ce  groupe  entrent  deux  genres,  Vallaris  Burm.  f.  et 
Beaumontia  Wall.,  placés  par  les  systématiciens  classiques  dans  deux 
tribus  différentes,  et  pourtant  si  voisins  qu’une  même  espèce  a pu 
être  décrite  dans  les  deux  genres  à la  fois  sans  que  cette  synonymie 
ait  été  aperçue  jusqu’ici  ( Vallaris  grandiflora  Hemsl.  et  Wils.  = 
Beaumontia  indecora  H.  Bn.).  L’objet  de  cette  note  est  surtout  de 
montrer  qu’il  existe  dans  ce  groupe  non  pas  deux,  mais  quatre  1 
entités  génériques,  bien  distinctes  par  les  caractères  suivants  : 

1.  Tube  de  la  corolle  largement  cupulaire  au-dessus  de  l’insertion  des 
filets  ; indûment  infrastaminal  formé  de  poils  longs  et  s’arrêtant  loin 
de  la  base  du  tube.  Filets  de  1-3,6  mm.  de  long,  entièrement  velus  en 
avant.  Anthères  ornées  d’une  callosité  à la  base  du  dos. 

2.  Sépales  de  1,8-5, 5 mm.  de  long.  Filets  sans  renflement  ; anthères 

de  3,2  mm.  de  long,  à dos  pubescent,  à queues  récurvées.  Ovules 
12-sériés  dans  chaque  carpelle Vallaris. 

2’.  Sépales  de  8-14  mm.  de  long.  Filets  renflés-gibbeux  en  avant  ; 
anthères  de  6, 7-7, 4 mm.  de  long,  à dos  glabre,  à queues  droites.  Ovules 

8-sériés  dans  chaque  carpelle Parabeaumontia. 

1’.  Tube  de  la  corolle  infondibuliforme  ou  campanulé  au-dessus  de  l’in- 
sertion des  filets  ; indûment  infrastaminal  tantôt  nul,  tantôt  formé  de 
poils  très  courts  et  descendant  presque  jusqu’à  la  base  du  tube.  Filets 
de  7-47  mm.  de  long,  glabres,  ou  velus  seulement  à l’extrême  base. 
Anthères  sans  callosité  dorsale. 

3.  Calice  à 5 écailles  alternisépales.  Tube  de  la  corolle  de  16-18  mm. 
de  long,  pubescent  en  dedans  vers  la  base  et  à la  gorge  ; lobes  de 
8,5-10  x 4-8,5  mm.  Couronne  développée  en  10  lobes  alternipétales 
géminés,  velus.  Filets  de  7 mm.  de  long,  velus  à la  base.  Anthères  de 
7,7  mm.  de  long,  à dos  poilu.  Style  longuement  velu ....  Muantum. 

3’.  Calice  à oo  écailles  uniformément  réparties  sur  tout  le  pourtour. 
Tube  de  la  corolle  de  22-110  mm.  de  long,  entièrement  glabre  en 
dedans  ; lobes  de  15-50  X 12-45  mm.  Couronne  indistincte  (sans 

1.  Peut-êlre  même  cinq,  si  le  genre  Vallariopsis  Woodson,  que  nous  n’avons  pas  vu, 
appartient  bien  à ce  groupe. 

Bulletin  du  Muséum,  2‘  série,,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


382 


parties  libres).  Filets  de  20-47  mm.  de  long,  entièrement  glabres. 
Anthères  de  12-16  mm.  de  long,  à dos  glabre.  Style  glabre  ou  briève- 
ment pubescent Beaumontla. 

Paraheaumontia  (H.  Bn.)  gen.  nov. 

Beaumontia  sect.  Paraheaumontia  H.  Bn.,  in  Bull.  Soc.  Linn. 
Paris,  I (1888),  p.  759. 

Frutices  scandentes.  Sepala  8-14  mm.  alla,  squamulis  alternantibus- 
Corollae  extus  pubescentis  tubus  7,5-16,5  mm.  longus,  medio  staminifer, 
dimidio  superiore  late  cupulatus,  intus  non  nisi  infra  stamina  at  procul  ab 
imo  densiuscule  villosus,  faucibus  glabris  ; lobi  7-11  X 12-14  mm.,  intus 
pubescentes,  partibus  involutis  nullis.  Corona  inconspicua.  Nervi  staminales 
prominuli,  more  tubi  villosi  ; filamenta  caudarum  partes  libéras  longitudine 
(2, 5-3, 6 mm.)  superantia,  antice  praeter  apicem  puberulum  et  valde  inflatum 
densiuscule  villosa  ; antherae  6, 7-7, 4 mm.  longae,  partim  exserlae,  dorso  imo 
calloso  glaberrimae,  acumine  terminali  glabro,  caudis  loculis  longioribus 
neque  récurais,  connectivo  antice  inter  loculos  et  retinaculum  incrassato, 
retinaculo  Neriearum.  Pollen  43-60  p.  diametro.  Discus  gamophyllus,  vertice 
pubescens.  Ovarium  villosum,  carpellis  tota  longitudine  late  connatis,  ovulis 
8-seriatis,  seriebus  8-9  ovulatis.  Stylus  longe  villosus.  Mericarpia  (non  visa) 
connata.  Semina  ( non  visa ) ut  videtur  Vallaridis. 

1 espèce,  du  Yunnan  et  du  Sé-tchouen  : P.  indecora  (H.  Bn.)  comb. 
nov.  ( Beaumontia  indecora  H.  Bn.,  Vallaris  grandiflora  Hemsl.  et 
Wils.). 

Muantum  1 gen.  nov. 

Beaumontia  sect.  Amalocalyx  C.  E.  C.  Fischer,  in  Kew  Bull.,  1929, 
p.  316  ; non  gen.  Amalocalyx  Pierre  ex  L.  Planch. 

Frutices  scandentes.  Sepala  7,5-9  mm.  alta,  squamulis  alternantibus. 
Corollae  extus  pubescentis  tubus  16-18  mm.  longus,  alte  supra  medium 
staminifer,  parle  suprema  campanulatus,  intus  infra  stamina  fere  ab  imo 
puberulus,  post  stamina  glaber,  ad  apicem  faucesque  laxe  pubescens  ; lobi 
8,5-10  X 4-8,7  mm.,  intus  pubescentes,  partibus  involutis  nullis.  Corona 
conspicua,  fere  Strophanthi,  lobulis  10  alternipetalis  geminatis  villosis. 
Nervi  staminales  parum  prominuli,  more  tubi  pubescentes,  prope  apicem 
etiam  more  imorum  filamentorum  villosi  ; filamenta  antheris  tolis  fere 
aequilonga  (7  mm.),  non  inflata,  praeter  basin  antice  dense  villosam  glaber- 
rima  ; antherae  1,1  mm.  longae,  totae  inclusae,  dorso  non  calloso  pilosae, 
acumine  terminali  glabro,  caudis  loculis  parum  longioribus  neque  recurvis, 
connectivo  antice  inter  loculos  etretinaculum  incrassato,  retinaculo  Neriearum. 
Pollen  42-47  p diametro.  Discus  gamophyllus,  vertice  pubescens.  Ovarium 
villosum,  carpellis  tota  longitudine  late  connatis,  ovulis  ± 20 -seriatis, 
seriebus  15 -ovulatis.  Stylus  longe  villosus.  Fructus  seminaque  ignota. 

1 espèce,  de  l’isthme  de  Kra  (Ténassérim  et  Puket)  : M.  roseum 
(C.  E.  C.  Fischer)  comb.  nov.  ( Beaumontia  rosea  C.  E.  C.  Fischer). 

Laboratoire  de  Phanérogarnie  du  Muséum. 

1.  « Muan-tum  »,  nom  vernaculaire  de  la  plante  dans  la  province  de  Puket  (Siam). 


— 383  — 


Les  Monimiacées,  famille  hétérogène. 
Par  M.  Pichon. 


Dans  les  systèmes  classiques,  celui  de  Perkins  et  Gilg  (1)  par 
exemple,  on  subdivise  la  famille  des  Monimiacées  en  deux  sous- 
familles  : 1°  Monimioideae,  caractérisées  par  les  anthères  à fentes, 
l’ovule  apical  et  pendant  à micropyle  supère  donnant  une  graine  à 
embryon  apical,  et  la  tige  à rayons  médullaires  pour  la  plupart 
larges  ; 2°  Atherospermoideae  (dont  le  nom  correct  serait  Atheros- 
permatoideae ),  caractérisées  par  les  anthères  à valves,  l’ovule  basi- 
laire et  dressé  à micropyle  infère  donnant  une  graine  à embryon 
basilaire,  et  la  tige  à rayons  médullaires  pour  la  plupart  étroits.  Le 
genre  Daphnandra  semble  faire  exception  dans  les  Atherospermoideae 
par  son  ovule  apical  et  pendant  ; mais  l’ovule  est  ici  orthotrope,  et 
non  anatrope  comme  partout  ailleurs,  de  sorte  que  le  micropyle  reste 
infère  et  l’embryon  basilaire  ; tout  se  passe,  en  somme,  comme  si  le 
funicule  était  adné  non  à l’ovule  lui-même  pour  former  le  raphé,  mais 
à la  paroi  ovarienne  ; l’exception  n’est  donc  qu’apparente,  et  Daph- 
nandra peut  être  laissé  dans  les  Atherospermoideae. 

Les  différences  entre  Monimioideae  et  Atherospermoideae  sont 
donc  au  nombre  de  trois,  concomitantes.  Ajoutons  que  le  caractère 
de  déhiscence  des  anthères  est  un  caractère  de  famille  dans  tout  le 
groupe  des  Ranales  ligneuses  à cellules  sécrétrices  ( Magnoliineae 
d’ENGLER),  en  dehors  des  Monimiacées  : les  anthères  à valves,  en 
effet,  sont  caractéristiques  des  Lauracées,  Hernandiacées  et  Gomor- 
tégacées,  les  anthères  à fentes  étant  le  propre  des  autres  familles. 

Sans  aucun  doute,  les  botanistes  n’auraient  pas  hésité  à admettre, 
comme  l’a  fait  Lindley,  deux  familles  distinctes  dans  les  Moni- 
miacées, s’ils  n’avaient  été  gênés  par  un  genre  en  apparence  inter- 
médiaire, Amhorella.  Comme  les  Monimioideae,  ce  genre  a des 
anthères  à fentes  et  un  ovule  apical  et  pendant  ; comme  les  Atheros- 
permoideae, il  a un  micropyle  infère,  un  embryon  basilaire  et  des 
rayons  médullaires  étroits. 

En  fait,  il  ne  s’agit  nullement  d’un  intermédiaire,  mais  d’un  genre 
aberrant  complètement  isolé.  Apical  et  pendant,  l’ovule  d 'Amhorella 
est  orthotrope,  caractère  qui  ne  se  retrouve  dans  les  Monimiacées 
sensu  lato  que  chez  Daphnandra.  Les  feuilles  A’ Amhorella  sont 
alternes,  tandis  que  celles  des  Monimiacées  sensu  lato  sont  toujours 
opposées  ou  verticillées,  même  dans  le  genre  Glossocalyx  où  les 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


— 384  — 


feuilles,  souvent  décrites  comme  alternes,  sont  en  réalité  opposées 
et  fortement  anisophylles  (cf.  Perkins  et  Gi-lg,  1,  fig.  28  A,  p.  116, 
et  Hutchinson,  2).  Enfin  et  surtout,  Bailey  et  Swamy  viennent  de 
montrer  (3)  que  la  structure  du  bois  d 'Amborella  est  homoxylée, 
caractère  de  famille  qui  n’était  connu  jusqu’ici  parmi  les  Angios- 
permes que  chez  les  Wintéracées,  les  Tétracentracées  et  les  Trocho- 
dendracées. 

Il  est  maintenant  hors  de  doute  que  le  genre  Amborella  ne  doive 
être  regardé  comme  le  représentant  d’une  famille  monotypique 
spéciale,  endémique  de  la  Nouvelle-Calédonie  qui  compte  tant  de 
genres  aberrants1.  Et,  par  suite,  rien  ne  s’oppose  plus  à la  séparation 
des  Monimioideae  et  des  Atherospermoideae  comme  familles. 

Voici,  tenant  lieu  de  diagnoses,  les  définitions  latines  des  familles 
envisagées  ici  : 

Monimiaceae  sensu  stricto. . — Lignum  heteroxyleum,  radiis 
medullaribus  plerisque  latis.  Folia  opposita  vel  verticillata.  Antherae 
rimosae.  Ovulum  anatropum,  micropylo  supéro.  Embryo  in  semine 
apicalis. 

Atherospermataceae.  — Lignum  heteroxyleum,  radiis  medulla- 
ribus plerisque  anghstis.  Folia  opposita  vel  verticillata.  Antherae 
valvatae.  Ovulum  anatropum  rarius  orthotropum,  micropylo  infero. 
Embryo  in  semine  basalis. 

A nborellaceae  fam.  nov. — Lignum  homoxyleum,  radiis  medulla- 
ribus angustis.  Folia  alterna.  Antherae  rimosae.  Ovulum  ortho- 
tropum, micropylo  infero.  Embryo  in  semine  basalis. 

Laboratoire  de  Phanèrogamie  du  Muséum. 

INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 

1.  — J.  Perkins  et  E.  Gilü  : Monimiaceae  ; in  A.  Engler,  Das  Pflan- 

zenreich,  IV,  101  (1901). 

2.  — J.  Hutchinson  : Anisophylly  in  Monimiaceae  ; in  Journal  of 

Botany,  LXXX  (1942),  pp.  19-20. 

3.  — I.  .W,  Bailey  and  B.  G.  L.  Swamy  : Amborella  trichopoda  Baill.,  a 

new  type  of  vesselless  dicotyledon  ; in  Journal  of  the  Arnold 

Arboretum,  XXIX  (1948),  p.  215. 

1.  Certains  de  ces  genres,  notamment  Océanopapaoer,  Solmsia,  Microsemma  et 
Canacomyrica,  mériteraient  probablement  d'acquérir  le  rang  de  familles  autonomes. 


— 385  — 


Sur  L'APPARITION  DE  LA  PANACHURE  DANS  LES  FLEURS 
DE  MâTTHIOLA. 

Par  C.  Sosa-Bourdouil. 

Au  cours  de  croisements  entre  une  variété  horticole  de  Matthiola 
(Cocardeau  blanc  mat  double)  avec  d’une  part  Matthiola  fenestralis 
type  et  d’autre  part  Matthiola  incana  type  (fournis  par  l’école  de 
Botanique  du  Muséum)  nous  avons  fait  un  certain  nombre  d’obser- 
vations notamment  en  ce  qui  concerne  la  coloration  des  fleurs. 

Les  types  dont  nous  sommes  partis  ont  des  pétales  d’un  rouge 
violacé  uniforme,  tirant  plus  sur  le  violet  pour  M.  fenestralis.  Les 
fleurs  sont  simples  et  fertiles.  Le  Matthiola  var.  Cocardeau,  a des 
fleurs  entièrement  blanches.  La  proportion  de  plantes  à fleurs 
doubles  plus  ou  moins  prolifères,  stériles  varie  de  25  à 30  p.  100, 
comme  nous  avons  pu  le  constater  et  comme  l’indiquent  les 
chiffres  donnés  par  la  maison  Vilmorin  qui  suit  cette  lignée  depuis 
longtemps. 

En  première  génération,  toutes  les  plantes  (une  cinquantaine)  sont 
à fleurs  simples  fertiles,  et  présentent  toutes  de  la  panachure  blanc- 
rouge  violacée,  aussi  bien  en  ce  qui  concerne  le  croisement  Matthiola 
var.  Cocardeau  X Matthiola  incana  type,  que  Matthiola  var.  Cocar- 
deau X Matthiola  fenestralis  type.  Par  ailleurs,  il  est  difficile  de 
reconnaître  dans  cette  première  génération  les  hybrides  de  l’un  ou 
de  l’autre  type.  Les  caractères  morphologiques  en  sont  extrêmement 
voisins. 

En  deuxième  génération  : on  observe  la  disjonction.  A cause  d’une 
gelée  tardive  nous  avons  perdu  la  plus  grande  partie  des  plantes 
repiquées  dans  le  jardin  du  laboratoire.  Une  partie  de  la  descen- 
dance conservée  à Orly  nous  a donné  les  chiffres  suivants  : 


X incana 

X fenestralis 

Total 

panachée  simple  (fertile) 

5 

4 

9 

panachée  double  (stérile) 

2 

1 

3 

blanc  simple  (fertile) 

1 

2 

3 

blanc  double  (stérile) 

1 

1 

Quant  au  type  à coloration  rouge  violacé  homogène  il  n’est  pas 
apparu  dans  nos  cultures.  Etant  donné  le  petit  nombre  de  plantes 
dont  nous  disposions  nous  ne  pouvons  pas  affirmer  qu’il  ait  disparu, 
mais  on  note  la  dominance  du  type  panaché  (12  plantes  panachées 
sur  16). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4, 1948. 


25 


— 386 


L’origine  de  la  panachure  est  une  des  questions  les  plus  difficiles 
à expliquer  par  les  règles  connues  de  la  génétique. 

Ici  la  panachure  est  apparue  à l’occasion  d’un  croisement  entre 
une  forme  hautement  cultivée  non  pigmentée  (suivie  pendant  de 
longues  années  bien  que  d’origine  assez  obscure)  et  un  type  à colo- 
ration homogène.  On  peut  remarquer  qu’elle  apparaît  dans  des  pro- 
portions correspondant  à la  dominance  comme  dans  d’autres  croise- 
ments les  types  à fleurs  uniformément  colorées  dominent  les  typés  à 
fleurs  blanches. 

Dans  ces  croisements,  il  convient  de  faire  une  remarque  d’un  autre 
ordre  : C’est  que  d’une  façon  générale  les  hybrides  de  Matthiola  var. 
Cocardeau  avec  Matthiola  incana  d’une  part,  et  avec  Matthiola 
fenestralis  d’autre  part  n’offrent  pas  des  différences  morphologiques 
suffisantes  pour  permettre  de  les  distinguer  à coup  sûr. 

Ceci  pose  le  problème  de  la  véritable  origine  de  la  variété  Cocar- 
deau, forme  horticole,  considérée  jusqu’à  présent  comme  une 
variété  de  Matthiola  fenestralis. 

Laboratoire  de  Chimie  appliquée  au  corps  organiques 
et  Physique  végétale  du  Muséum. 


— 387  — 


Pollen  morphology  and  Plant  taxonomy. 
viii.  Didiereaceae. 

By  G.  Erdtman. 

Abstract. 

Didiereaceae  has  several  features  in  common  with  certain  centros- 
permous  plants  [floral  details,  dioecism  included  ; arboreal  or 
semiarboreal  habit,  presenc.e  of  spines,  absence  of  stipules,  etc.  ; 
cf.  particularly  Nyctaginiaceae  ( Phaeoptilum  etc.)].  The  evidence 
of  pollen  morphology,  particularly  that  derived  from  the  study  of 
sporoderm  stratification,  favours  the  idea  of  referring  Didiereaceae 
to  Centrospermae. 

Terminology. 

The  term  « sporoderm  » (sporodermis),  as  suggested  by  Leitgeb 
(1883)  and  others,  means  the  wall,  ail  layers  included,  of  pollen 
grains  and  spores.  In  cormophyte  sporoderms  the  different  layers, 
from  the  inside  outwards,  may  be  classified  as  follows  : 

A.  Soft  (malacodermic)  layers  (as  a rule  not  preserved  in  fossil  pollen 

grains  or  spores)  : Intine  (endosporium). 

B.  Entirely  or  chiefly  hard  (sclérodermie)  layers  (Sclerine),  as  a rule 

preserved  in  fossil  pollen  grains  and  spores. 

I.  Exine  (exosporium). 

a.  Nonsculptured  exine  : Nexine. 

1.  Endonexine  : the  innermost,  strongly  refractive,  usuallÿ  very 
thin  nexine  layer. 

(2.  Mesonexine  : of  local  occurrence,  forming  thickenings  at 
apertures,  etc.). 

3.  Ectonexine  : the  outer,  thicker,  less  refractive  nexine  layer. 

b.  The  sculptured  part  of  the  exine  : Sexine.  Among  planerogams 

the  basic  structure  of  the  sexine  seems  to  be  small  drumstick- 
shaped  rods  (pila),  projecting  at  right  angles  from  the  outer 
surface  of  the  nexine.  A pilum  consists  of  a head  (caput)  and  a 
rodlike  pars  collaris,  or  baculum.  In  baculate  exines  the  heads  of 
the  pila  coalesce  laterally. 

II.  Perine  (perisporium).  A perine  is  formed  when  a medium  with 

perigeneous  properties  is  présent  at  the  formation  of  the  spore 
wall.  It  is  sometimes  difficult  to  décidé  whether  a certain  stratum 
or  sculptural  element  is  perinous  or  exinous.  In  such  cases 
« Sculptine  » may  be  used  as  a provisional,  neutral  term,  embra- 
cing  any  strata,. or  fragments  of  strata,  belonging  to  the  exine 
(n.  h.,  the  sexine),  the  perine,  or  to  both. 

Bulletin  du  Muséum , 2e^série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


— 388  — 


For  explanation  of  terms  relating  to  apertures,  size,  and  shape  of 
the  pollen  grains,  see  Erdtman  1943  and  1944-46. 

KeY  TO  THE  SPECIES. 

The  pollen  grains  in  Didiereaceae  are  4 — 7 -colpate,  large  (length 
of  longest  diameter  usually  between  50  and  100  jx),  spherical  to 
suboblate,  less  frequently  subprolate.  The  exine  consists  of  a well 
developed  sexine  and  a less  prominent  nexine.  The  sexine  is  more  or 
less  distinctly  baculate  and  provided  with  small  perforations  (cf. 
fig.  : 1,  4-5)  leading  from  the  outside  to  the  interstices  between  the 
bacula.  The  contour  line  of  the  pollen  grains  is  slightly  rough  owing 
to  the  presence  of  minute  spinules. 

Two  colpae  are  occasionally  seen  to  unité  near  one  of  the  pôles. 
As  to  the  size  of  the  colpae  and  other  details  not  mentioned  in  the 
text,  reference  is  made  to  the  illustrations. 

A.  Colpae  clearly  delimited,  with  rounded  ends  ; sexine  baculate,  although 


not  very  distinctly. 

I.  Spinules  not  vestigial  ; nexine  thickness  2.25  fx  or  less  . . Alluaudia. 

a.  Maximum  diameter  < 70  (X. 

1.  Spinules  about  0.5  jx A.  procera. 

2.  Spinules  about  1.00  — 1.25  (x. 

a.  Exine  thickness  about  4.5  [x A.  comosa. 

p.  Exine  thickness  about  5.75  jx A.  Humberti. 

b.  Maximum  diameter  > 70  (X. 

1.  Nexine  thickness  about  1.25  [x A.  ascendens. 

2.  Nexine  thickness  about  1.75  — 2.25  jx. 

a.  Spinules  1.25  (x  ; grains  5 — 7-  colpate A.  Humberti. 

p.  Spinules  1.75  [x  ; grains  7-colpate A.  dumosa. 

II.  Spinules  vestigial  (or  sometimes  even  absent  ?)  ; nexine  thickness 

about  2.75  fx Alluaudiopsis. 

B.  Colpae  not  sharply  defined  ; sexine  distinctly  baculate. 

I.  Maximum  diameter  (57  — ) 65  ( — 72)  (x  ; exine  thickness  about 

3.5  ;x Decaryia. 

II.  Maximum  diameter  (65  — ) 70  (—  78)  fx  ; exine  thickness  about 

3.25  (x Didierea. 


Diagnoses. 

Alluaudia  ascendens  Drake  (Humbert  n.  5701). 

Pollen  grains  (5-)  6 — 7 -colpate,  large  (71  — 85 — 99  jx  ; 71  is 
the  minimum,  85  the  average,  and  99  the  maximum  length  of 
the  longest  diameter,  spinules  not  included,  of  ten  acetolyzed  pollen 
grains  from  herbarium  specimens  ; when  expressing  the  average 
size  of  large  pollen  grains,  such  as  in  this  and  the  following  species, 
approximations  may  be  made  according  to  the  following  examples  : 
78  — 82  (x  to  be  quoted  as  80  jx,  and  83  — 87  as  85  [x,  etc.).  Exine 


— 389  — 


thickness  at  the  equator  (halfway  between  two  colpae  of  grains 
subjected  to  acetolysis  and  chlorination)  about  6.5  p (nexine  1.25, 
sexine  5.25).  Length  of  spinales  about  1.5  p.  (The  thickness  of  the 
sporoderm  layers  and  the  length  of  the  spinules  were  measured  on 
caméra  lucida  drawings,  X 1600). 

In  addition  to  the  colpae  one  or  two  poroid  areas  hâve  occasionally 
been  observed  in  the  pollen  grains  of  this  species. 

Alluaudia  comosa  Drake  (Alluaud  n.  114). 

Pollen  grains  6 — 7 -colpate,  large  (48  — 55  — 61  p)  ; exine 
thickness  about  4.5  p (nexine  1.5,  sexine  3.0).  Spinules  densely 
spaced,  about  1.00  — 1.25  p in  length. 

Alluaudia  dumosa  Drake  (Humbert  n.  20313). 

Pollen  grains  7 -colpate,  large  (75  — 80  — 100  p),  usually 
oblate  spheroidal  [polar  axis  : équatorial  diameter  = (0.85  — ) 0.90 
( — 1.06)].  Exine  thickness  about  8.75  p [nexine  2.25  (endonexine 
0.75,  ectonexine  1.50),  sexine  6.50]  ; spinules  about  1.5  p. 

In  addition  to  the  colpae  one  or  two  poroid  areas  hâve  occa- 
sionally been  observed  in  the  pollen  grains  of  this  species. 

Alluauadia  Humberti  Choux  (Humbert  n.  11593). 

Pollen  grains  5 — 6 ( — 7)  -colpate,  large  (55  — 65  — 75  p). 
Exine  thickness  about  5.75  p (nexine  1.75,  sexine  4.00)  ; spinules 
about  1.25  p. 

Alluaudia  procera  Drake  (Decary  n.  9255  ; Perrier  de  la  BÂthie 
n.  17644). 

Pollen  grains  (5  — ) 6 -colpate,  generally  large  (45  — 55  — 65  p). 
Exine  thickness  about  3.5  p (nexine  1.0,  sexine  2.5)  ; spinules  about 
0.3  — 0.5  p. 

Alluaudiopsis  fiherenensis  Humb.  et  Choux  (Humbert  n.  11588). 

Pollen  grains  4 — 5 -colpate,  large,  exceptionally  very  large 
(78  — 85  — - 108  p).  Exine  thickness  about  8.5  p (nexine  2.75, 
sexine  5.75)  ; spinules  0.0  — 0.6  p. 

Decaryia  madagascariensis  Choux  (Humbert  n.  20318). 

Pollen  grains  5 — 6 -colpate,  large  (57  — 65  — 72  p),  suboblate 
(0.85)  to  subprolate  (1.30).  Exine  thickness  about  3.5  p [nexine  1.25, 
sexine  2.25  (bacula  1.50)]  ; spinules  about  1.00  — 1.25  p. 

DidierecC madagascariensis  H.  Bn  (Decary  n.  3352). 

Pollen  grains  6-colpate,  large  (65  — 70  — 78  p).  Exine  thickness 
about  3.25  p [nexine  1.00  (endonexine  one  third,  extonexine  two 


390 


thirds),  sexine  2.25  (bacula  1.50)]  ; spinules  about  1.0  — 1.5  p.. 

As  shown  by  the  above  key  most  species  of  the  family  can  be 
separated  by  sclerine  characteristics  only.  Close  agreement,  however, 
exists  between  the  pollen  grains  of  Decaryia  and  those  of  Didierea. 
Figures  from  the  diagnoses  are  collocated  in  tab.  1,  p.  372. 


12  3 4 5 6 


Pl.  1.  — Pollen  grain  of  Alluaudia  Humberti  Choux.  Polar  view,  X 625  {1  cm.  repre- 
sents  16  p).  Upper  detail  figure  ( X 1250)  : sporoderm  stratification  in  optical  section, 
exhibiting  conical  spinules,  a line  of  refraction  (the  broken  thin  line),  sexine  perfo- 
rations, bacula,  etc.  Lower  detail  figure  : details  of  sporoderm  stratification  in 
surface  view  at  different  adjustments  of  the  microscope  from  high  (1)  to  low  (6). 
I : two  spines,  gradually  disappearing  in  2-4.4  : sexine  perforations  (disappearing 
in  5).  6 : lower  part  of  bacula  (irregular-polygonal,  in  optical  section). 

Palynotaxonomy. 

f 

Particularly  after  the  impetus  given  by  Wodehouse  (1935) 
pollen  morphology  is  being  used  to  a greater  extent  as  an  aid  in 
plant  taxonomy.  Usually  only  the  gross  features  of  the  pollen  grains 
— the  apertures,  and  the  size  and  shape  of  the  grains  — are  consi- 
dered.  Even  the  sum  of  their  evidence  may  however,  and  this  seems 
to  be  the  case  in  Didiereaceae,  fail  to  affect  the  needle  of  the  taxono- 
mical  compass.  In  such  cases  it  should  be  supplemented  by  a study 
of  sporoderm  stratigraphy  and  sculpture. 

In  dealing  with  Didiereaceae  we  may  e.g.  ask  whether  pollen 


— 391  — 

grains  with  the  combination  spinules  — sexine  perforations  — 
baeula  occur  also  in  other  families.  A definite  answer  to  this  question 
cannot  yet  be  given,  but  pollen  grains  with  the  above  combination 
do  occur  in  a few  sympetalous  families,  viz.  Convolvulaceae  ( Calys - 
tegia ) and  Polemoniaceae  ( Loeselia ).  Furthermore  they  are  often 


l.  II.  — Pollen  grains  in  Didier eaceae  X 625  (1  cm.  represents  16  p.).  Upper  detail,  left  : 
Alluaudia  ascendens  Drake  (polar  view).  — Upper  detail,  right  : A.  comosa  Drake 
(polar  view).  — Lower  detail,  left  : A.  procera  Drake  (polar  view).  — Lower  detail, 
right  : A.  dumosa  Drake  (oblique  view). 


— 392 


found  in  plants  belonging  to  the  Centrospermae  ( Aizoaceae  : Mesem- 
bryanthemum  conspicuum-,  Amaranthaceae  : Trichinium  ; Basellaceae  : 
Boussingaultia,  Ullucus  ; Caryophyllaceae  : Agrostemma,  Saponaria, 


Pl.  III.  — Pollen  grains  in  Didiereaceae  X 625  (1  cm.  represents  16  (x)  Upper  detail, 
left:  Alluaudiopsis  fiherenensis  Humb.  et  Choux  (polar  view).  — Lower  detail,  left  : 
A.  fiherenensis  (équatorial  view).  — Upper  detail,  right  : Didierea  madagascariensis 
H.  Bn.  (polar  view).  — Lower  detail,  right  : Decaryia  madagascariensis  Choux  (polar 


— 393  — 


Scleranthus  ; Nyctaginiaceae  : Allionia,  Boerhavia,  Mirabilis,  Phaeop- 
tilum,  Rockia  ; Portulacaceae  : Calandrinia,  Claytonia,  Lewisia,  Mon- 
tia,  Portulaca,  Spraguea ) and  Opuntiales  ( Cereus , Echinopsis,  Peires- 
kia,  Phyllocactus,  Rebutia,  Selenicereus,  Trichocereus,  etc.). 


Tab.  1.  Apertuees,  size,  and  sporoderm  stratification 
in  tue  pollen  grains  of  Didiereaceae. 


AFERTURES 

SIZE  (p) 

SPORODERM  STRATIFICATION 
(SCLERINE  ONLY) 

(number 

of 

colpae) 

max.  diameter 

exine 

thickness  (|x)  , 

length  of 
spinules 
(9) 

min. 

appr. 

average 

max. 

nexine 

sexine 

total 

Alluaudia 

ascendens 

(5)  6-7 

71 

85 

99 

1.25 

5.25 

6.50 

1.5 

A.  comosa 

6-7 

48 

55 

61 

1.50 

3.00 

4.50 

1.00-1.25 

A.  dumosa 

7 

75 

80 

100 

2.25 

6.50 

8.75 

1.5 

A.  Humberti.  . . . 

5-6  (7) 

55 

65 

75 

1.75 

4.00 

5.75 

1.25 

A.  procera 

(5-)  6 

45 

55 

65 

1.00 

2.50 

3.50 

0.3-0. 5 

Alluaudiopsis  . . . 

4-5 

78 

85 

108 

2.75 

5.75 

8.50 

0.0-0. 6 

Decaryia 

5-6 

57 

65 

72 

1.25 

2.25 

3.50 

1.00-1.25 

Didierea 

6 

65 

70 

78 

1.00 

2.25 

3.25 

1.00-1.50 

Perforate  baculate  exines  without  spinules  (as  found  in  a part  of 
the  pollen  grains  of  Alluaudiopsis)  hâve  likewise  been  encountered 
in  some  members  of  the  Centrospermae  (e.  g.  Phytolacca  and  Pteran- 
thus)  and  Opuntiales  (Echino cactus,  Mamillaria,  Nopalea).  They  also 
occur  in  Simmondsia  californica  Nutt.,  a shrub  usually  regarded  as  a 
member  of  Buxaceae  but  referred  by  van  Tieghem  (1898)  to  a 
family  of  its  own  near  Aizoaceae. 

Thë  evidence  of  sporoderm  stratigraphy  thus  seems  to  support 
the  idea  of  Radlkofer  (1896),  who  referred  Didierea  to  a family 
of  its  own,  which  was  tentatively  placed  in  the  Centrospermae. 
Among  these  particularly  Nyctaginiaceae  (cf.  e.g.  Phaeoptilum) 
exhibits  several  features  in  common  with  Didiereaceae  [cf.  e.g. 
floral  morphology  (including  dioecism),  arboreal  or  semi-arboreal 
habit,  presence  of  spines,  absence  of  stipules,  etc.]. 

The  reasons  of  referring  Didiereaceae  to  Sapindales,  as  suggested 
by  Choux  (1934),  Drake  del  Castillo  (1903),  Engler  and  Diels 
(1936),  Hutchinson  (1926),  and  Perrot  and  Guérin  (1903), 
are  admittedly  vague  and  not  supported  by  the  evidence  of  pollen 
morphology  although  rods  and  spinules,  more  or  less  similar  to 
those  in  Didiereaceae,  do  occur  in  certain  members  of  Buxaceae  and 


394 


Icacinaceae  as  well  as  in  Xanthoceras  sorbifolia  ( Sapindaceae ).  The 
combination  spinules  — sexine  perforations  — bacula  has  not, 
however,  been  found  in  Sapindales  sensu  Engler  and  Diels. 

Acknowledgements. 

Rich  material  of  ail  species  : of  Didiereaceae  was  selected  and 
placed  at  the  author’s  disposai  by  Prof.  H.  Humbert,  Paris.  His 
great  readiness  to  further  an  investigation  which  had  otherwise  been 
impossible  is  most  gratefully  acknowledged.  Dr.  Isabel  Cookson, 
Melbourne,  kindly  revised  the  text. 

The  investigation  has  been  carried  out  under  the  auspices  of  the 
Scientific  Council  of  Sweden. 

Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 


LITERATURE 

Choux,  P.,  1934  : Les  Didiéréacées,  Xérophytes  de  Madagascar.  — Mém. 

Acad.  Malgache , Fasc.  18.  Tananarive. 

Drake  del  Castillo,  E.,  1903  : Note  sur  les  plantes  recueillies  par 
M.  Guillaume  Grandidier  dans  le  sud  de  Madagascar  en  1898  et  1901. 
Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  IX,  Paris. 

Engler,  A.  und  Diels,  L.,  1936:  Syllabus  der  Pflanzenfamilien.  11.  Aufl., 
Berlin. 

Erdtman,  G.,  1943  : An  Introduction  to  Pollen  Analysis.  — New  Sériés 
of  Plant  Sci.  Books,  ed.  by  F.  Verdoohn,  vol.  XII.  Waltham,  Mass. 
Erdtman,  1944-46  : Pollen  Morphology  and  Plant  Taxonomy.  II-VII.  — 
Svensk  Botan.  Tidskr.,  vol.  38-40.  Uppsala. 

Humbert,  H.  et  Choux,  P.,  1934  : Alluaudiopsis  fiherenensis,  Didiéréacée 
nouvelle  de  Madagascar.  — C.  B.  Acad.  Sc.  Paris,  t.  199. 

Humbert,  H.  et  Choux,  P.,  1935  : une  nouvelle  Didiéréacée.  — Bull. 
Soc.  Bot.  Fr.,  LXXXII,  Paris. 

Hutchinson,  J.,  1926  : The  Families  of  Flowering  Plants.  I.  — London. 
Leitgeb,  H.,  1883  : Ueber  Bau  und  Entwickelung  einiger  Sporen.  — Ber. 
Deutsch.  Bot.  Ges.,  I.  Berlin. 

Perrot,  E.  et  Guérin,  P.,  1903  : Les  Didierea  de  Madagascar.  Histo- 
rique, morphologie  externe  et  interne,  développement.  — Journ.  de 
Bot.,  17.  Paris. 

Radlkofer,  L.,  1896  : Sapindaceae  (Nachtrâge).  — Engler  und  Prantl, 
Die  natürl.  Pflanzenfam.,  3(5).  Leipzig. 
van  Tieghem,  Ph.,  1898  : Sur  le  genre  Simmondsia  considéré  comme  type 
d’une  famille  distincte,  les  Simmondsiacées.  — Journ.  de  Bot.,  12.  Paris. 
Wodehouse,  R.,  1935  : Pollen  Grains.  — New-York. 


395  — 


Répartition  géographique  des  Eryngium.  /.  Ancien  Monde. 
Par  J.-M.  Turmel. 


Généralités. 

Une  étude  rapide  montre  que  le  genre  Eryngium  (Ombellifères) 
est  répandu  sur  tout  le  globe,  dans  les  deux  hémisphères  et  sur  tous 
les  continents. 

Mais  cependant,  bon  nombre  de  pays  ne  possèdent  pas  à’ Eryn- 
gium ainsi  que  l’indique  la  carte  n?  1 1. 


Tout  d’abord  le  genre  Eryngium  est  exclu  des  régions  trop  froides, 
Nord  de  l’Europe,  de  la  Sibérie,  du  Canada  et  de  l’Alaska  ; c’est 
pour  des  raisons  analogues  que  l’on  ne  le  rencontre  pas  au-dessous 
de  l’état  de  Chiloë  (Chili,  41°  lat.  Sud)  alors  que  plusieurs  espèces 
sont  encore  présentes  au  45°  et  47°  degré  de  latitude  Sud  en  Tas- 
manie et  en  Nouvelle-Zélande.  . 

Un  deuxième  domaine  également  interdit  aux  Eryngium  est 
celui  des  déserts  ou  des  zones  subdésertiques  de  l’Ancien  Monde  : 
toute  l’Afrique  septentrionale  au  Sud  de  la  Berbérie,  l’Arabie,  la 

1.  L’aire  de  répartition  de  chacune  de  ces  espèces  a été  établie  principalement  grâce 
aux  documents  réunis  par  Wolff,  dans  le  Pflanzenreich  et  complétés  avec  les  indications 
des  grandes  flores  publiées  postérieurement,  grâce  enfin  aux  documents  d’herbier  du 
Muséum  de  Paris  intercalés  depuis  1913. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


— 396 


Mésopotamie,  ainsi  que  les  déserts  centraux  de  l’Asie  orientale  et  de 
l’Australie  centrale. 

Enfin  l’Afrique  tropicale  et  australe  constituent  un  dernier 
territoire  particulier  d’où  les  Eryngium  sont  exclus,  mais  qui  pos- 
sède cependant  à l’état  endémique  un  genre  spécial  Alepidea,  exces- 
sivement proche  des  Eryngium  et  que  certains  auteurs  (Bâillon), 
ont  rangé  avec  les  Eryngium. 

Mais,  dans  toutes  les  régions  où  poussent  des  Eryngium,  leur 
densité  est  bien  variable  ainsi  qu’il  est  résumé  dans  le  tableau  ci- 
dessous. 


ANCIEN  MONDE 


Europe 

Région  méditerranéenne 

Asie 

Occidentale 

Centrale 

Occidentale 

Centrale 

Orientale 

Occidentale 

Centrale 

Nombre 

d’espèces. 

i 

4 

22 

4 

8 

9 (+  1) 

i 

NOUVEAU  MONDE 


Amérique 

Pacifique 

du  Nord 

Centrale 

du  Sud 

Occidentale 

Centrale 

Orientale 

Nord 

Brésil 

Chili 

Nombre- 

d’espèces. 

14 

9 

12 

61 

5 

59 

10  + 3 

4 

Le  très  grand  nombre  de  flores  et  de  documents  de  toutes  sortes 
dont  on  dispose  permet 'à  l’heure  actuelle  de  dresser  avec  sûreté  les. 
cartes  des  espèces  qui  vivent  dans  les  diverses  régions  de  l’Ancien 
Monde. 

Les  territoires  compris  dans  cette  étude  correspondent  non  seule- 
ment aux  pays  d’Europe,  mais  à toute  l’Afrique  du  Nord  et  au 
Maroc  (domaine  méditerranéen  occidental),  à l’Asie  Mineure  et  à la 
Syrie  méditerranéenne  (Liban  et  Antiliban)  (Méditerranée  Orien- 
tale), c’est-à-dire  à une  grande  partie  de  la  Région  holarctique  de 
l’Ancien  Monde  et  à la  totalité  de  la  Région  méditerranéenne,  et 
enfin  à l’Asie  occidentale  et  centrale. 


— 397  — 


En  dehors  des  régions  de  l’Asie  occidentale  et  centrale,  l’aire  ainsi 
envisagée  donne  au  total  39  espèces  à quelques  unités  près  suivant 
qu’on  élève  ou  non  au  rang  d’espèces  certaines  variétés  ou  formes. 

Avant  de  passer  en  revue  les  espèces  localisées  seulement  sur 
une  fraction  des  territoires  de  l’Ancien  Monde,  il  faut  citer  trois 
espèces  très  largement  répandues,  ce  sont  les  E.  campestre,  maritimum 
et  planum. 

Quoique  toutes  trois  soient  très  communes  en  Europe,  elles 
possèdent  des  aires  très  différentes  ainsi  que  l’indique  la  carte  n°  2. 
L ’E.  campestre  vit  en  Europe  depuis  le  Maroc  jusqu’au  Sud  de 
l’Angleterre  et  au  Jutland  et  de  l’Espagne  aux  provinces  de  l’Afgha- 
nistan. 


Pour  VE.  maritimum,  uniquement  localisé  sur  les  côtes  sableuses, 
il  borde  toute  l’Europe  depuis  les  Feroë  et  la  mer  Baltique  jusqu’à 
la  Palestine  en  passant  par  la  Mer  Noire  et  toute  l’Afrique  du  Nord. 
Ces  deux  premières  espèces  vivent  à la  fois  dans  les  Régions  holarc- 
tique  et  méditerranéenne. 

Quant  à VE.  planum,  beaucoup  plus  répandu  dans  les  territoires 
asiatiques,  il  est  cependant  fréquent  dans  l’Est  de  l’Europe  à partir 
de  l’Oder,  principalement  dans  la  Russie  au  Sud  de  Moscou  et  en 
Asie  occidentale  et  centrale,  c’est-à-dire  dans  les  domaines  médio- 
européen,  médio-russien,  des  hautes  montagnes  d’Europe,  caucasien 
et  arabo-caspien. 


— 398  — 

A.  Europe. 

a)  Europe  occidentale. 

On  trouve  uniquement  dans  la  partie  occidentale  de  l’Europe, 
YE.  viviparum  (carte  n°  4),  espèce  à aire  disjointe  appartenant  à la 
Galice  et  au  Morbihan,  étant  ainsi  du  domaine  atlantico-européen 
de  la  Région  holarctique  (secteurs  ibero-atlantiqué  et  armoricain). 

b)  Europe  centrale. 

Les  quatre  espèces  que  l’on  trouve  en  cette  région  sont  les  Eryngium 
vivant  uniquement  dans  les  Alpes  et  en  Dalmatie  et  dont  l’aire  de 
répartition  s’arrête  au  Nord  de  l’Albanie.  Ce  sont  YE.  spinalba 
des  Alpes  dauphinoises  françaises,  les  E.  palmatum  et  serbicum  de  la 
chaîne  de  Bosnie,  enfin  YE.  alpinum  présent  dans  toutes  les  Alpes 
et  qui  descend  jusqu’en  Albanie.  La  carte  n°  3 résume  cette  distri- 
bution : elle  correspond  au  domaine  des  hautes  montagnes  d’Europe 
de  la  Région  holarctique. 


a)  Zone  méditerranée  occidentale. 

Une  quinzaine  d’espèces  sont  localisées  dans  ces  territoires.  Les 
unes  (carte  n°  4)  ayant  une  aire  assez  restreinte,  les  E.  aquifolium, 


399 


Duriaeanum,  galioides,  glaciale,  Huteri,  pusillum,  sont  uniquement 
localisées  sur  des  portions  plus  ou  moins  vastes  de  la  péninsule 
ibérique  (domaine  ibérique)  ; d’autres  (carte  n°  5)  se  retrouvant 
également  en  Afrique  du  Nord,  les  E.  Bourgatii,  dilatatum,  ilicifo- 


400  — 


lium,  tenue,  forment  ainsi  le  domaine  tellien-bétiqne  ; certaines 
espèces  s’étendent  plus  largement  (carte  n°  2)  ce  sont  les  E.  corni- 
culatum,  dichotomum,  tricuspidatum  et  triquetrum  (Sicile  et  Sar- 
daigne) ainsi  principalement  localisées  dans  le  domaine  ibero- 
franco-italien.  UE.  Barrelieri  vit  dans  des  pays  autour  de  la 
Sardaigne  (Tunisie,  Algérie,  Sicile,  Italie  méridionale)  et  se  ren- 
contre encore  isolément  en  Syrie. 

D’autres  Eryngium  enfin  ne  se  trouvent  qu’en  Afrique  du  Nord 
tels  les  E.  argyreum,  atlanticum,  maroccanum,  Mohamedani  et  varii- 
folium,  espèces  du  Maroc,  et  les  E.  Bovei  et  mauritanicum  plus  large- 
ment répandus. 

b)  Zone  méditerranée  centrale. 

Quatre  autres  espèces  vivent  également  dans  ces  parages,  mais 
seulement  dans  la  région  méditerranéenne  et  en  particulier  dans  le 
domaine  Balkano-égénjue  ; ce  sont  VE.  Wiegandii  (Albanie  et  Nord 
de  la  Grèce),  l’E.  ternatum,  endémique  de  Crète,  l’E.  creticum  (côte 
dalmate,  Pouilles,  Grèce,  partie  occidentale  de  l’Asie  mineure,  Syrie, 
Palestine,  Egypte,  Iles  de  Crête  et  du  Dodécanèse)  et  YE.  amethys- 
tinum  (Italie,  Sicile,  côte  dalmate,  Grèce,  Iles  du  Dodécanèse  et 
Crête)  (carte  n°  3)  ; elles  ont  donc  une  aire  beaucoup  plus  étendue. 


c)  Zone  méditerranée  orientale. 

Six  espèces  vivent  dans  les  territoires  de  l’Asie  Mineure  et  de  la 
Syrie  (Région  méditerranéenne,  domaines  syro-palestinien  et 
turc),  ce  sont  YE.  bithynicum  localisé  dans  les  territoires  du  N.  W. 
et  du  Centre,  YE.  glomeratum  dans  les  provinces  Sud  en  Syrie  et  au 


— 401  — 


Kurdistan,  YE.  thorifolium  en  Syrie,  les  E.  falcatum  et  Heldreichii 
dans  les  provinces  Sud  et  en  Syrie,  enfin  YE.  palmito  en  Anatolie 
(carte  n°  6). 

Enfin  les  E.  BillarcLieri  et  Kotschyi  présents  sur  les  territoires 
Sud  et  centraux  de  l’Asie  mineure,  en  Syrie  et  en  Perse  occidentale 
se  localisent  ainsi  dans  le  domaine  iranien  (carte  n°  2). 

L’on  retrouve,  ainsi  que  Wolfï  l’annonçait  déjà,  le  balancement 
des  flores  entre  la  partie  occidentale  et  la  partie  orientale  du  bassin 
méditerranéen. 

C.  Asie. 

A côté  des  domaines  méditerranéens  que  l’on  vient  d’examiner, 
l’Asie  offre  un  petit  noyau  d’espèces  (11)  réparties  sur  des  territoires 
assez  vastes  compris  encore  dans  la  Région  méditerranéenne  en 
grande  majorité. 

a)  Asie  occidentale. 

On  trouve  tout  d’abord  YE.  giganteum  du  Caucase,  de  la  Paph- 
lagonie et  des  environs  de  Trébizonde,  espèce  ayant  ainsi  une  aire 
affine  avec  celles  du  groupe  de  Méditerranée  orientale  ; puis  les 
espèces  E.  coeruleum  et  Billardieri  qui  ont  une  aire  très  vaste  : 
YE.  coeruleum  se  rencontrant  non  seulement  dans  le  Caucase  et  dans 
le  Ghilan  mais  aussi  dans  les  états  de  Khiva,  Boukhara  et  au  Cache- 
mir  ; YE.  Barrelieri  en  dehors  des  territoires  de  Méditerranée  orien- 
tale déjà  signalés  se  retrouve  en  Perse  occidentale  dans  le  Nord  du 
Khorossan  et  au  Cachemir. 

Un  second  groupe  comprend  les  espèces  E.  pyramidale,  thyrsoï- 
deum,  carlinoides,  Bungei,  Kermanense  et  Noëanum,  localisées 
diversement  en  Perse,  Afghanistan  et  Beloutchistan  (carte  2). 

b)  Asie  centrale. 

Une  seule  espèce  endémique  correspond  à ces  territoires,  c’est 
YE.  macrocalyx  (carte  n°  2)  vivant  au  Thibet  et  en  Dzoungarie 
(Domaine  de  l’ Himalaya  occidental). 

UE.  planum  enfin,  présent  comme  on  l’a  vu  en  Europe  orientale 
et  dans  le  Sud  de  la  Russie,  se  retrouve  dans  les  territoires  trans- 
caspiens,  le  Turkestan  russe,  le  Pamir  et  la  Dzoungarie  (carte  n°  2). 

Laboratoire  de  Culture  du  Muséum. 


Bulletin  du  Muséum,  2*  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


26 


— 402 


De  la  distribution  de  quelques  plantes  méditerranéennes 
dans  la  Montagne  de  Lure  < Basses-Alpes j.  2°  note.  1 

Par  Claude  Mathon. 


Il  a été  étudié  dans  une  précédente  note  la  distribution  de  quel- 
ques plantes  eu-méditerranéennes  et  méditerranéo-montagnardes 
d’après  les  espèces  données  par  Lenoble  2 et  par  Guyot  3 comme 
appartenant  à ces  subdivisions  de  l’élément  méditerranéen.  Il  y 
aurait  matière  à ample  discussion  sur  la  conception  que  chacun 
se  fait  des  subdivisions  de  l’élément  méditerranéen  et  de  l’élément 
méditerranéen  lui-même,  mais  l’objet  de  cette  note,  pas  plus  que 
celui  de  la  précédente  n’est  là.  La  présente  communication  com- 
prendra deux  parties  : l’une  destinée  à compléter  la  première  note, 
la  seconde  ébauchera  une  comparaison  entre  la  flore  et  la  végétation 
à affinités  méditerranéennes  de  Lure,  des  Baronnies  et  du  Lubéron. 

Complément  a la  précédente  note. 

— quelques  espèces  méditerranéennes  non  encore  citées  : 

Eu-méditerranéennes  4. 

Avena  bromoides  Gouan,  Les  Bons  Enfants  et  S.  E.  de  la  Montagne 
de  Lure. 

Euphorbia  sulcata  de  Lens,  Buxaie-Thymaie  à l’W  du  Graba 
\ (Commune  d’Aubignosc). 

Psoralea  bituminosa  L.,  Valbelle,  Peipin. 


1.  C.  Mathon.  Bull.  Muséum , 2e  série,  t.  XVIII,  1946,  pp.  500-506. 

2.  F.  Lenoble.  Sur  la  définition  de  la  région  méditerranéenne  en  Géographie 
botanique  et  ses  limites  dans  le  S.  E.  de  la  France.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  LXXXI,  1934, 
pp.  88-96. 

3.  A.  L.  Guyot.  Observations  sur  le  secteur  alpin  du  domaine  méditerranéo-mon- 
tagnard  (Dauphiné  méridional  et  Alpes  de  Provence).  C.  R.  somm.  séances  Soc.  Biogéogr. 
p.  7,  1942. 

4.  Globularia  eu-cordifolia  Hayet,  considérée  par  Guyot  comme  eu-mediterranéenne 
est  surtout  une  espèce  de  l’W  et  du  Centre  des  Alpes  s’échelonnant  entre  450  et  2.400  m. 
(P.  Fournier).  Elle  existe  dans  la  Montagne  de  Lure  depuis  2 km.  au  N.  de  Cruis 
jusqu’à  la  crête  (1.800  m.)  et  à la  montagne  de  Villevieille,  et  de  l’W.  à l’E.  depuis  le 
Coutras  jusqu’au  Russel. 

Br achy podium  distachyum  (L)  R.  et  S.  considérée  par  Fournier  comme  une  Paléo- 
subtropicale est  rare  à Lure  : Thymaie  post-culturale  au  SE  d’Ongles  (détermination 
due  à Mademoiselle  Camus  que  je  remercie  bien  respectueusement). 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948.  ' 


— 403  — 


Méditerranéo-montagnardes. 

Globularia  nana  Link.,  entre  le  Tréboux  et  le  col  St-Vincent 
(1300-1400  m.),  et  à la  cote  1661  (3  km.  à l’W  du  point  culminant). 

Genista  radiata  Scop.,  flanc  N de  la  combe  de  la  Sapée  de  Cruis, 
ait.  moy.  1600-1700  m.,  une  des  rares  localités  françaises. 

Hypericum  hyssopifolium  Vill.,  dans  le  peuplement  à Genista 
radiata  et  dans  la  pelouse  à Brachypodium  pinnatum  P.  B.  voisine 
(naissance  de  la  Combe  de  l’Ours). 

Genista  Villarsi  Clem.  1,  W.  du  Graba  (Cne  d’Aubignosc),  localité 
nouvelle. 

localités  nouvelles  intéressantes  pour  des  espèces  déjà  citées  : 

L’Olivier  existe  jusqu’à  Banon  même  (un  groupe  d’une  dizaine 
d’arbres),  la  route  de  Sisteron  à Banon,  par  Ongles,  peut  donc 
être  considérée  comme  la  limite  approximative  de  l’Olivier  au  Sud  de 
la  Montagne  de  Lure. 

Le  Chêne  vert  ( Quercus  Ilex  L.)  a été  planté  aux  Chabannes  (une 
vingtaine  d’Yeuses,  au  N.  de  la  route,  semés  il  y aurait  3 /4  de  siècle) 
et  à La  Roche  Giron  (deux  petits  bois  très  clairs,  coordonnées 
Lambert  : 866,7-8  X 202,1-2  ; 866,2  X 201,2),  cette  dernière  plan- 
tation avait  en  vue  la  production  truffière.  Il  semble  que  l’Yeuse 
soit  spontané  près  de  la  Gare  de  Peipin  où  il  forme  l’avant  dernier 
peuplement  remontant  la  vallée  de  la  Durance  2.  (Peut-on  ici  rat- 
tacher ce  petit  bois  au  Quercetum  mediterraneo-montanum  ? Le- 
relevé  phytosociologique  n’y  révèle  aucune  caractéristique  de  l’asso- 
ciation sinon  Rubia  peregrina  et  Quercus  Ilex.  Il  faut  dire  que  le 
lieu  est  fortement  pâturé  et  dégradé,  bordé  d’une  part  par  la  voie 
ferrée,  de  l’autre  par  la  grand’route).  Il  existe  en  mélange  avec  le 
Chêne  blanc  ( Quercus  pubescens  Willd)  sur  les  flancs  S.  et  E.  de  la 
colline  du  Château  de  Peipin.  On  le  retrouve,  spontané  semble-t-il 
dans  le  défilé  du  Jabron  (entre  Paresoux  et  les  Bons  Enfants)  et 
entre  Simiane  et  Banon,  à 1 km.  de  Simiane,  à l’W  de  la  route, 
dans  la  thymaie  et  en  mélange  avec  le  Chêne  pubescent. 

Lavandula  Catifolia  L.,  peu  commun  dans  le  défilé  du  Jabron, 
se  retrouve  sur  les  premiers  contreforts  E de  Lure  entre  Peipin  et 
Chabannes  et  de  là  jusqu’au  Charon. 

Spartium  junceum  L.,  Cruis,  Mallefougasse,  Montlaux. 

Staehelina  dubia  L.  3,  Valbelle. 

Catanianche  caerulea  L.,  Valbelle. 

1.  C.  Mathon.  A propos  d’une  localité  nouvelle  pour  Genista  Villarsi  Clementi. 
Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  févr.  1948. 

2.  Voir  la  carte  manuscrite  au  1 /200.000  dressée  par  Ch.  Flahault. 

3.  Voir  aussi  M.  Breistroffer,  p.  54,  in  Supplément  au  catalogue  des  plantes 
vasculaires  des  Basses-Alpes.  Bull.  soc.  Lim.  Lyon,  1946. 


404  — 


Convolvulus  Canlabricus  L.,  Saint  Etienne-les-Orgues. 

Saxifraga  lingulata  Bell.,  Pas  des  Portes  (entre  la  Montagne 
Pelegrine  et  la  Montagne  du  Cerveau),  parois  du  chemin  entre  la 
cote  795  et  le  bois  de  la  Coste  (Valbelle). 

Lavandula  vera  D.  C.  jusqu’à  1600  m.  Plantes  à fleurs  blanches 
dans  le  ravin  du  Brusquet  (Contadour),  à fleurs  roses  au  Coup  du 
Bouire  (Lardiers). 

Ononis  Cenisia  L.  mutation  albiflora  Mathon  x,  Pas  de  Redortiers. 

Linum  salsoloides  Lmk.,  assez  fréquent  sur  le  flanc  Sud  (Lavan- 
daies,  Brachypodietum,  Marnes,  junipéraies,  Buxaies,  Genistaies 
à Genista  cinerea  (Vill.)  D.  C.,  Thymaies),  son  proche  parent  Linum 
tenuifolium  L.  semble  rare  : Lavandaie  à l’Hospitalet. 

Onobrychis  supina  (Chaix)  D.  C.,  au  N de  la  cote  1258  (Peipin) 
dans  la  lavandaie  ; gisement  fossilifère  de  Valaurie  de  Villesèche. 

Sedum  altissimum  Poir.,  Le  Grand  Collet  (Contadour),  Banon, 
Les  Bons  Enfants,  Plateau  W.  du  Jonquet  (La  Roche  Giron). 

La  Flore  et  la  Végétation  Méditerranéennes  de  Lure. 

Dans  ses  «Considérations  phytogéographiques  sur  les  Baronnies 1  2 », 
Breistroffer  cite  76  espèces  eu-méditerranéennes  appartenant  aux 
Baronnies,  je  n’en  ai  retrouvé  que  20  dans  la  Montagne  de  Lure,  ce 
sont  3 : 

Cercis  siliquastrum  L.  (Peipin),  Ficus  Carica  L.  (encore  convien- 
drait-il de  discuter  la  spontanéité  de  ces  deux  arbres),  Astragalus 
incanus  L.  (Le  Graba  ; Les  Omergues),  Vicia  nigricans  Coss.  et 
Germ.  (Les  Plantades  : entre  Banon  et  Redortiers),  Lathyrus  seti- 
folius  L.  (W  de  l’Ermitage  à Valbelle),  Linum  campanulatum  L. 
(Les  Paulons  ; Peipin  ; défilé  du  Jabron  entre  les  Bons  Enfants  et 
Paresoux  ; Valbelle.),  Euphorbia  sulcata  de  Lens  (R.  R.),  Rhamnus 
Alaternus  (R.  R.),  Coris  Monspeliensis  L.,  Cynoglossum  cheiri- 
folium  L.  (Les  Aubères),  Satureia  montana  L.,  Sideritis  hirsuta  L. 
(Cruis),  Lonicera  implexa  Ait.  (Peipin-in  Laurent  4),  Poterium 
Magnolii  Spach.  (Sisteron  et  Peipin-in  Laurent),  Knautia  inte- 
grifolia  Bert.  (Valbelle  -in  Laurent),  Santolina  en-chamaecyparissus 
P.  F.  (depuis  Saint-Etienne  jusqu’au  défilé  du  Jabron  par  Cruis, 
Chabannes,  les  Bons-Enfants),  Achillea  Agératum  L.  (in  Laurent), 

1.  Ne  semble  différer  du  type  que  par  la  couleur  de  ses  fleurs. 

2.  M.  Breistroffer.  Considérations  phytogéographiques  sur  les  Baronnies.  (Pré- 
alpes  du  Sud).  C.  R.  somm.  séances  Soc.  Biogéog .,  t.  24,  n°  204,  pp.  8-12,  1947. 

3.  Ajouter  d’après  Legré  : Euphorbia  taurinensis  Ail.,  E.  nicaensis  Ail.,  Linaria 
rubrijolia  D.  C.  (soit  23  espèces,  au  total). 

4.  Je  n’ai  pas  rencontré  ces  espèces,  je  cite  d’après  L.  Laurent,  catalogue  raisonné 
des  plantes  vasculaires  des  B.  A.,  1. 1 (1934-1937,  t.  2 (1939-1940)  ; inachevé.  — Toutes 
les  localités  données  pour  les  autres  espèces  le  sont  d’après  mes  propres  herborisations. 


— 405  — 


Carduus  spinigerus  (Jord.)  Nym.  1 (Les  Coustons  ; Montagne  du 
Cerveau,  1300-1350  m.  ; Le  Trait  ; La  Grange  de  la  Roche),  Cirsium 
Acarna  Moench  (Chateau-Arnoux-in  Laurent),  Cnicus  benedictus  L. 
(Aùbignosc  ? — in  Laurent). 

Parmi  les  44  espèces  propéméditerranéennes  citées  par  Breis- 
troffer  dans  les  Baronnies,  24  seulement  appartiendraient  à Lure  2 : 

Juniperus  Oxycedrus  L.  (Défilé  du  Jabron  ; Peipin  ; Le  Graba  ; 
Jas  du  Tyran  ; St-Etienne-les-Orgues  ; — rare  et  isolé  dans  toutes 
ces  localités),  Avena  bromoides  Gouan,  Brachypodium  phœnicoides 
Lmk.  (Chateauneuf-Miravail  ; Valbelle  ; Défilé  du  Jabron  ; Les 
Bons  Enfants  ; Cruis  ; Mallefougasse),  Ægylops  triuncialis  L. 
(Banon  ; les  Capellans  ; Saumane),  Aristolochia  Pistolochia  L.  (Les 
Bons  Enfants),  Silene  paradoxa  L.  (Les  Bons  Enfants),  Dianthus 
Virgineus  L.  (Jas  des  Agneaux  — 1250  m.  — RR-),  Iiesperis  laci- 
niata  Ail.  (Sisteron,  in  Laurent),  Trifolium  stellatum  L.  (Sisteron,  in 
Laurent),  Linum  Narboneuse  L.  (Le  Coï  ; Le  Pilon  de  Redortiers  ; 
Contadour  — ravin  du  Brusquet  — ; hubac  du  Jambard  ; Montagne 
Pélegrine  ; Peipin  ; Chabannes  ; Montagne  du  Cerveau  ; Valbelle  ; 
L’Hospitalet)  Ruta  Chalepensis  L.  (Peipin  ; Le  Graba),  Rhamnus 
saxatilis  Jacq.  (Chateau  d’Ongles),  Teucrium  Polium  L.  (un  peu 
partout  ; ait.  max.  : Long-Terme  1350  m.),  Lavandula  latifolia  (L.) 
Villars,  Thymus  vulgaris  L.,  Cephalaria  leucantha  (L.)  Schrad. 
(Moulin  des  Brioux  et  éboulis  de  la  Falaise  E et  ENE  du  Cirque  de 
Valbelle),  Knautia  Timeroyi  Jord,  Scabiosa  gramuntia  L,  Achillea 
odorata  L.  (crête  principale  de  Lure  à 1600  m.  ; Carlet  ; Long- 
Terme  ; Le  Jonquet  ; Jas  des  Agneaux.),  Leucanthemum  pallens 
D.  C.,  Staehelina  dubia  L.,  Onopordon  illyricum  L.  (?),  Centaurea 
collina  L.  (in  Laurent),  Leontodon  Villarsi  Lois  (Les  Omergues  ; La 
Merve  ; Les  Bons-Enfants  ; Jas  de  Touches  ; Saint-Etienne-les- 
Orgues  ; Valaurie  de  Villesèche  ; L’Ouvary). 

Et  enfin,  sur  les  39  espèces  méditerranéo-montagnardes  données 
par  Breistroffer,  des  Baronnies,  24  se  trouveraient  également  à 
Lure  3 : 

Crocus  oersicolor  Iver.  (Ilôt  de  Quercus  pubescens  Willd  de  la 
Hêtraie  de  Gavarie  et  Chênaie  des  Terres  du  Roux  — Contadour, 
ait.  moy.  1200  m.  — ; Lavandaie  à Lavandula  latifolia  L.  au  N du 
Malaga  — Cne  d’ Aùbignosc,  ait.  600  m.  env.  — ),  Dianthus  subacaulis 
Vill.  var.  acaulis  in  Ry  (Coutras,  ait.  1600  m.  env.,  Pas  de  Redortiers, 
ait.  1240  m.),  Paeonia  ofpcinalis  (L.)  Gouan,  Saxifraga  lingulata 
Bell.,  Genista  cinerea  (Vill)  D.  C.,  Genista  hispanica  L.,  Genista 

1.  Déterminations  dues  à Monsieur  Arènes.  Assistant  de  Phanérogamie  au  Muséum, 
que  je  remercie  vivement. 

2.  Ajouter  d’après  Legré  : Phlomis  Herba-venli  L.,  Satureia  hortensis  L.,  Oro- 
hanche  major  L.  (soit  27  espèces,  au  total). 

3.  Ajouter  d’après  Legré  : Planta  go  argentea  Chaix.  (soit  25  espèces,  au  total). 


— 406  — 


Villarsi  Clementi,  Astragalus  vesicarius  L.  (Montagne  du  Cerveau), 
Aquilegia  Reuteri  Boiss.  (in  Laurent),  Delphinium  fissum  Waldst  et 
Kit  (in  Laurent),  Lepidium  hirtum  D.  C.  (in  Laurent),  Cotoneaster 
tomentosa  Lind.  (in  Laurent),  Onobrychis  saxatilis  Lmk.  (in  Laurent), 
Polygala  nicænsis  Risso  — ■ ? - — (in  Laurent),  llypericum  hyssopi- 
folium  Vill.,  Armeria  bupleuroides  GG  (?),  Centranthus  angustifolius 
(Ali.)  D.  C.  (Grand-Travers  ; Ravin  de  Font-Brune  ; La  Redoune  ; 
Les  Fontêtes  ; Ravin  des  Quatre-Combes.),  Anthémis  Triumfetti  L. 
(Ail.)  (in  Laurent),  Senecio  Gerardi  G.  G.,  Carduncellus  Monspe- 
liensium  Ail.  (Ravin  du  Brusquet  ; Pas  de  Redortiers  ; Les  Omergues  ; 
L’Ouvary  ; Les  Tinettes  ; Valaurie  de  Villesèche  ; cote  1158  — 
entre  Peipin  et  Valbelle  — ; W du  Graba),  Centaurea  variegata 
Lamk.  (Montagne  Pelegrine),  Cirsium  ferox  D.  C.  (Long.  Terme  ; 
N du  Graba  ; crête  de  la  Charance  ; Pas  de  Redortiers  ; Contadour.), 
Dianthus  hirtus  Vill.,  Globularia  nana  Lmk. 

Il  semblerait  donc,  d’après  les  comparaisons  ci-dessus  que  les 
Baronnies  présentent  un  caractère  plus  méditerranéen  que  la  Mon- 
tagne de  Lure  sensu  stricto  (Vallée  du  Jabron,  route  du  Revest 
du  Bion  à Peipin,  La  Durance  — altitude  550  à 1827  m.).  Mais  la 
Montagne  de  Lure  n’a  pas  encore  livré  toutes  ses  richesses  2,  aussi 
doit-on  attendre  de  nouvelles  recherches  pour  conclure  définitive- 
ment, à son  sujet.  Par  ailleurs  la  Montagne  de  Lure  héberge  d’autres 
espèces  d’obédience  méditerranéenne  qui  peuvent  manquer  dans  les 
Baronnies. 

« L’adret  des  Baronnies  (Saint-Vincent-sur-Jabron,  Ribiers, 
et  même  Pomet)  offre  une  flore  en  somme  plus  méditerranéenne 
que  l’adret  de  Lure,  avec  Thymelæa  Sanamunda,  Asplénium  glandu- 
losum,  Mantisalca  salmantica,  Scandicium  stellatum,  etc...  com- 
pensant largement  l’absence  de  Santolina  chamæcyparissus,  Ruta 
montana,  Buffonia  tenuifolia  3,  Sideritis  hirsuta,  etc...  » 4,  présents 
à l’adret  de  Lure,  ce  qui  paraît  devoir  s’expliquer  par  le  fait  que  les 
falaises  calcaires  de  Marc  8 forment  abri  contre  le  Mistral,  réflecteur 
pour  la  lumière  et  accumulateur  pour  la  chaleur,  alors  que  l’adret  de 

1.  Il  en  est  de  même  en  ce  qui  concerne  les  groupements  végétaux  : « Le  Quercetum 
llicis  Gallo provinciale  passant  au  Quercetum  mediterraneo-montanum  jusqu’à  900  m.  », 
le  Rosmarinetum  garigense  des  Baronnies  n’ont  pas  été  retrouvé  à Lure  sensu  stricto. 
Ceci  est  intéressant,  car,  pour  des  raisons  historiques  par  exemple,  telle  ou  telle  espèce 
peut  manquer  dans  certaines  localités  et  cependant  le  biotope  qui  lui  correspond  peut 
y exister  ; aussi  la  présence,  l’absence,  l’appauvrissement,  de  certains  groupements 
végétaux  est  un  meilleur  indicateur  que  la  présence  ou  l’absence  de  certaines  espèces. 

2.  Le  botaniste  qui  connaissait  le  mieux  la  Montagne  de  Lure  était  Ludovic  Legré, 
ses  « herborisations  dans  les  Basses-Alpes  » (Bulletin  trimestriel  de  la  Société  Scienti- 
fique et  Littéraire  des  Basses-Alpes,  années  1913,  1914)  ont  été  mises  à profit  par 
Laurent  L,  dans  son  catalogue. 

3.  En  ce  qui  concerne  Buffonia  tenuifolia  L.  signalé  par  Legré  «sur  le  versant  Sud 
de  Lure  »,  ni  M.  Breistroffer,  ni  moi,  ne  l’avons  retrouvé. 

4.  M.  Breistroffer,  lettre  à l’auteur,  30  sept.  1947. 

5.  M.  Breistoffer.  Sur  une  nouvelle  station  de  plantes  relictuelles  dans  les 
Baronnies  (B.  A.).  C.  R.  séances  Acad.  Sc.,  t.  222,  pp.  239-240,  1946. 


— 407  — 


Lure  est  en  pente  relativement  douce  et  moins  abritée.  « Les  meil- 
leures colonies  d’espèces  méditerranéennes  prospèrent  sur  les  adrets 
des  falaises  tithoniques  dont  les  calcaires  sont  encore  plus  favorables 
que  ceux  du  Barrémo-Aptien  ou  de  l’Urgonien  » 1. 

Dans  le  Lubéron  2 la  végétation  présente  un  caractère  évidem- 
ment plus  méditerranéen  que  celle  de  la  Montagne  de  Lure,  l’alti- 
tude plus  faible,  la  latitude  plus  méridionale,  en  sont  les  principales 
raisons  : le  versant  Sud  du  Lubéron  est  couvert  par  le  Quercetum 
Ilicis.  Genista  Villarsi  et  l’association  à laquelle  il  a prêté  son  nom 
est  abondant  sur  les  Crêtes  alors  que  Lure  n’en  possède  qu’un  très 
faible  écho  au  Graba  ( Genista  Lobeli  déjà  rare  au  Lubéron  n’a  pas 
été  retrouvé  à Lure).  Les  espèces  méditerranéo-montagnardes  qui 
sont  communes  au  Lubéron  et  à Lure,  mais  plus  rares  ou  qui  man- 
quent dans  les  chaînes  plus  méridionales  : Anthyllis  montana  L., 
Valeriana  tuberosa  L.,  Centranthus  angustifolius  D.  C.,  Genista 
cinerea  D.  C.,  Trifolium  alpestre  L.,  etc...  deviennent  en  général 
plus  abondantes  à Lure.  Le  Rosmarineto-Lithospermetum  ne  semble 
pas  exister  à Lure  sensu  stricto  pas  plus  que  le  Quercetum  cocciferae 
ou  le  Brachypodietum  ramosi  qui  sont  encore  au  Lubéron. 

L’examen  de  la  végétation  à affinités  méditerranéennes  de  la 
Montagne  de  Lure  sensu  stricto,  comparativement  à celle  de  la 
chaîne  du  Lubéron  — au  Sud  et  sensiblement  parallèle,  — à celle 
des  Monts  des  Baronnies  — au  Nord,  — fait  apparaître  pour  la 
chaîne  de  Lure  une  certaine  carence  en  espèces  à tendance  méditerra- 
néenne. Sans  se  hâter  de  conclure  on  peut  indiquer  l’altitude  plus 
élevée  et  l’adret  en  pente  douce  en  relations  avec  la  masse  importante 
de  la  Montagne  de  Lure,  comme  conditions  immédiatement  saisis- 
sables  de  ce  fait  apparemment  paradoxal. 

Il  restera  à faire  dans  une  prochaine  note  la  liste  aussi  complète 
que  possible  des  éléments  proméditerrannéens  — ; dits  méridionaux, 
thermophiles  et  xérophiles,  afin  de  ne  pas  engager  une  discussion 
qui  risquerait  fort  d’être  stérile  dans  l’état  actuel  de  nos  connais- 
sances concernant  l’écologie  de  chaque  espèce...  sans  parler  de  la 
distinction  entre  écotypes  appartenant  à une  même  espèce  linnéenne. 

Il  restera  aussi  à examiner  l’intérêt  qu’on  peut  attacher  à pareille 
étude,  tant  au  point  de  vue  scientifique  — - dit  pur,  — • que  du  point 
de  vue  pratique. 

Laboratoire  de  Phanèrogamie  du  Muséum.. 

1.  M.  Breistroffer,  lettre  à l’auteur,  16  oct.  1947.  Les  calcaires  de  l’adret  de  Lure 
datent  du  Barrémien  et  de  l’Aptien  et  présentent  souvent  le  faciès  Urgonien. 

2.  P.  Le  Brun  et  R.  Molinier,  contribution  à l’étude  de  la  flore,  du  Sud-Est  de  la 
France.  Observations  sur  la  flore  du  Lubéron  (Vaucluse)  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.  pp.  569- 
574,  t.  85,  1938. 


— 408  — 


Sur  L'ACTION  ANTAGONISTE  des  substances  oestrogènes 
DANS  LA  MÉTAMORPHOSE  EXPÉRIMENTALE  DES  AMPHIBIENS 

(3e  NOTE). 

Par  Paul  Roth. 


D’assez  nombreux  auteurs  ont  enregistré  des  succès  dans  la 
thérapeutique  des  thyréotoxicoses  en  utilisant  des  substances 
androgènes  et  oestrogènes.  Parmi  eux  on  peut  citer  Simpson  (25) 
qui,  en  1937  employa  l’oestrone,  Loeser  (19)  qui,  en  1938  essaya 
la  testostérone  et,  tout  récemment  Lederer  (18)  qui  obtint  des 
résultats  remarquables  en  prescrivant  des  injections  de  folliculine 
à des  Basedowiennes. 

J’avais  déjà  enregistré,  en  1941,  1942  et  1943  (20-21-22)  des 
résultats  encourageants  en  utilisant  le  Propionate  de  testostérone 
comme  substance  antagoniste  de  la  thyroxine  dans  la  métamorphose 
expérimentale  des  Batraciens  anoures,  mais  je  n’avais  obtenu,  à ces 
différentes  époques  aucun  succès  avec  la  Di-hydro-folliculine 
(Benzoate  d’oestradiol)  et  la  Progestérone  (Lutogyl). 

Je  repris  la  question  en  1946  et  en  1947  en  utilisant,  cette  fois, 
des  Axolotls  albinos  immatures  provenant  d’un  élevage  connu  des 
environs  de  Paris. 

Dans  mes  premiers  essais  en  1946  (23)  je  constatai  que,  chez  les 
Axolotls  sexuellement  mûrs,  le  sexe  jouait  un  rôle  important,  les 
individus  mâles  supportant  mal  les  hormones  femelles  et  vice-versa. 
Au  contraire,  les  animaux  immatures  supportaient  mieux  le  traite- 
ment anti-thyroxinien  et  se  montraient  plus  sensibles  à l’action  de  la 
thyroxine.  Par  exemple,  la  métamorphose  de  l’un  de  ces  derniers, 
qui  avait  reçu  325  gammas,  (20  gammas  par  gramme  d’animal)  de 
thyroxine  et  35  milligrammes  de  Propionate  de  testostérone  (Stéran- 
dryl)  s’arrêta  à la  suite  de  l’injection  supplémentaire  de  10  milli- 
grammes de  cette  substance,  tandis  qu’à  un  animal  sexuellement 
mûr,  qui  avait  reçu  650  gammas  de  thyroxine  (10  gammas  par 
gramme),  une  dose  égale  de  testostérone  (35  milligrammes)  ne  pût 
empêcher  la  métamorphose  de  s’accomplir. 

En  conséquence,  mes  essais  de  1947  (24)  furent  effectués  avec  des 
Axolotls  immatures  et  je  constatai  alors  que,  ainsi  que  je  l’avais 
observé  l’année  précédente,  l’influence  du  sexe  ne  se  faisait  plus 
sentir  chez  de  tels  animaux,  mais  je  constatai  également  que,  les 
substances  oestrogènes  délivrées,  comme  les  androgènes,  après  le 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t,  XX,  n°  4,  1948. 


— 409 


traitement  thyroxinien,  n’avaient  toujours  aucune  action  empê- 
chante sur  la  métamorphose  expérimentale. 

Au  cours  de  ces  seconds  essais,  je  constatai  aussi  que  les  subs- 
tances androgènes  s’opposaient  mieux  à l’action  de  la  thyroxine 
quand  une  injection  d’hormone  thyréotrope  (thyrhormone  Byla) 
l’avait  précédée. 

Je  poursuivis  ces  recherches  en  collaboration  avec  Sluc- 
zewski  (26)  toujours  avec  des  Axolotls  albinos  immatures,  mais 
nous  résolûmes  alors  de  délivrer  les  substances  oestrogènes  avant 
et  non  après  le  traitement  thyroxinien. 

Cette  nouvelle  méthode  donna  des  résultats  très  remarquables. 
Des  substances  comme  la  Di-hydro-folliculine  et  la  Progestérone  qui, 
délivrées  après  le  traitement  thyroxinien  n’avaient  eu,  comme  je  l’ai 
relaté  plus  haut,  aucun  effet  antagoniste  vis-à-vis  de  ce  traitement, 
purent  alors  freiner  et  arrêter  le  cours  des  processus  de  la  méta- 
morphose expérimentale  et  beaucoup  plus  nettement  que  les  subs- 
tances androgènes,  mais  que  celles-ci  possédaient  ce  pouvoir  empê- 
chant quelque  fût  leur  mode  d’administration. 

Sept  substances  furent  essayées  et,  en  prenant  comme  critères 
de  leur  action  antagoniste  les  quatre  phrases  de  la  métamorphose 
expérimentale  de  l’Axolotl  décrites  par  Zavadowski  et  Zavadowsky 
(34)  on  pût  les  classer  dans  l’ordre  suivant  : 

1 - — - Acide  bisdéhydro-Doisynolique  à 1 gamma . . Blocage  rapide. 

2 - — Oestrone  à 10  gammas Arrêt  avant  ou  à la  lre  phase. 

3 — Désoxycorticostérone  à 5 milligr arrêt  à la  lre  phase. 

4 — Prégnéninolone  à 10  gammas arrêt  à la  lre  phase. 

5 — Folliculine  à 2 milligr arrêt  à la  2e  phase. 

6 — Testostérone  à 35  milligr arrêt  à la  3e  phase. 

7 — Progestérone  à 15  milligr arrêt  à la  3e  phase. 

On  voit  que  deux  des  substances  féminisantes  possèdent  un  pou- 
voir antagoniste  remarquable,  surtout  la  première  qui  est  un  oestro- 
gène artificiel.  Deux  des  substances  masculinisantes  la  Prégné- 
ninolone (artificielle)  et  la  Testostérone  (naturelle)  possèdent  un 
pouvoir  antagoniste  plus  faible,  surtout  la  dernière,  mais  elles  le 
possèdent  administrées  avant  ou  après  l’injection  de  thyroxine, 
tandis  que  la  Désoxycorticostérone  n’agit  que  délivrée  avant  ce 
traitement,  comme  les  substances  oestrogènes. 

Parallèlement  à ces  expériences,  je  fis  personnellement  d’autres 
essais  avec  des  têtards  d ’Alytes  obstétricans  Laur.  et  de  Rana 
T èmporaria  L. 

Dans  une  première  série  j’utilisai  des  têtards  d’Alytes  parvenus 
au  stade  C de  Kollmann  (17),  ce  qui  veut  dire  que  leurs  pattes  posté- 
rieures étaient  visibles  mais  très  petites.  Ils  mesuraient,  en  moyenne, 
17  millimètres  de  longueur  de  corps  et  45  millimètres  de  longueur 


— 410  — 


totale.  Chaque  animal  était  immergé  dans  200  c.  c.  d’eau  du  robinet 
(pH  7.5)  et  répartis  selon  le  dispositif  suivant. 

A)  = 1 gamma  d’oestrone  %,  puis  0,65  gammas  de  thyroxine  % 

B)  = 10  — — 0,65  — — % 

C)  = 1 — — 3,25  — — % 

D)  = 10  — — 3,25  — — % 

E)  = 1 — — 0,65  — — % 

F)  = 0,65  — - de  thyroxine  pour  %,  puis  un  gamma  d’oestrone  %. 


L’oestrone  en  solution  hydro-acétonique  fut  mélangée  au  milieu 
et  parfaitement  supportée  par  les  animaux. 

La  thyroxine  fut  délivrée  pendant  7 jours,  quelle  que  fut  la  moda- 
lité de  traitement  choisie. 

Les  résultats  de  cette  expérience  furent  des  plus  nets  : il  ne  sur- 
vint aucune  métamorphose  parmi  les  animaux  qui  avaient  été  sou- 
mis au  traitement  thyroxinien  après  avoir  subi  l’action  de  l’oestro- 
gène, alors  que,  celui  qui  avait  été  soumis  à l’action  simultanée  de 
l’oestrone  et  de  la  thyroxine,  ainsi  que  celui  qui  avait  été  traité  par 
l’oestrone  après  avoir  reçu  de  la  thyroxine  se  métamorphosèrent 
rapidement,  le  premier  en  16  jours  avec  un  coefficient  anormal 
de  1,65  et  le  second  en  20  jours  avec  un  coefficient  également  anormal 
de  2,3.  Pendant  ce  même  laps  de  temps,  le  têtard  témoin  était  resté 
tel  quel  et  les  autres  avaient  gagné  de  1 à 3 stades. 

Dans  une  seconde  série,  j’utilisai  comme  matériel  expérimental 
des  têtards  de  Rana  temporaria  provenant  d’une  même  ponte  pris, 
comme  les  animaux  de  la  première  série  au  stade  C de  Kollmann  (17) 
et  mesurant  en  moyenne  25  millimètres  de  longueur  totale. 

Ces  têtards  furent  répartis  en  10  lots  de  4 individus  plus  un  lot 
de  contrôle,  chaque  lot  était  immergé  dans  200  c.  c.  d’eau  du  robinet. 
Les  10  lots  recevant  de  l’oestrone  et  de  la  thyroxine  étaient  ainsi 
disposés. 

a ) Oestrone  à 1 gamma  %,  puis  0,65  gamma  % de  thyroxine  6 jours  après 

b)  — 2 — 0,65  — 6 — 

c)  — 3 — 0,65  — 6 

d)  — 4 — 0,65  — 6 

e)  5 — 0,65  — 6 — 

/)  — 6 — 0,65  — 6 ' — 

g)  — 7 — 0,65  — 6 

h)  — 8 — 0,65  — 6 — 

i)  — 9 — 0,65  — 6 — 

j)  — 10  — 0,65  — 6 — 


L’oestrone  fut  d’abord  mélangée  au  milieu  pendant  6 jours,  puis 
ce  traitement  fût  arrêté  et  la  thyroxine  fût,  à son  tour,  mélangée  au 
milieu  de  manière  à donner  une  dilution  de  1 pour  cent  millions, 
soit  0,65  gammas  pour  100  c.  c. 


— 411  — 


Il  se  produisit  des  métamorphoses  et  des  pré-métamorphoses 
dans  les  lots  qui  avaient  reçu  1-2  et  3 gammas  d’oestrone  pour 
100  c.  c.  ; une  métamorphose  dans  chacun  des  lots  ayant  reçu  7,9  et 
10  gammas  d’oestrone.  Dans  les  lots  (4, 5, 6, 8 gammas)  où  il  ne  s’était 
produit  aucune  métamorphose  et  dans  les  trois  lots  où  il  ne  s’en  était 
produit  qu’une  seule,  les  têtards  ne  dépassèrent  pas  le  stade  E 
(grandes  pattes  allongées  le  long  de  la  queue),  c’est-à-dire  qu’ils 
avaient,  comme  les  animaux  de  contrôle,  gagné  deux  stades. 

Les  coefficients  furent,  dans  l’ensemble,  assez  faiblement  anor- 
maux : 1,20  — 1,11  — 1,00  — 1,25  et  1,11  les  chiffres  normaux 
étant  de  0,90  à 0,85  pour  les  petites  grenouilles  de  cette  espèce. 

On  peut  dire  que,  dans  cette  expérience,  l’action  antagoniste  de 
l’oestrone  commence  à 4 gammas  pour  cent.  Autrement  dit,  il  faut 
au  moins  4 gammas  d’oestrone  pour  neutraliser  l’action  de  0,65 
gammas  de  thyroxine.  C’est  à peu  près  ce  qui  s’est  passé  dans  l’expé- 
rience déjà  relatée. 

Dans  les  expériences  faites  avec  les  Axolotls,  je  rappelle  que 
10  gammas  d’oestrone  ont  empêché  l’action  de  32  gammas  de  thy- 
roxine mais  il  faut  se  souvenir  que,  chez  l’Axolotl,  ces  deux  subs- 
tances furent  délivrées  en  injection  et  que  ces  animaux  mon- 
trèrent un  début  de  métamorphose. 

Discussion.  — S’il  ne  s’agissait  que  d’interpréter  l’action  anta- 
giniste  de  l’oestrone  dans  la  métamorphose  expérimentale  des 
têtards,  on  pourrait  dire  que  le  traitement  préalable  par  cet  oestro- 
gène provoque  une  décharge  de  l’hormone  thyréotrope  de  l’anté- 
hypophyse qui  stimule  la  thyroïde  dont  la  sécrétion  neutralise  alors 
l’hormone  importée,  comme  cela  se  voit  quand  on  installe  un  traite- 
ment thyroxinien  chez  des  têtards  dont  le  développement  est  trop 
avancé  (Etkin  (10)  et  dont  les  processus  de  la  métamorphose  se 
trouvent  dépendre  alors  exclusivement  de  l’activité  du  corps  thy- 
roïde de  ces  animaux,  mais,  pour  pouvoir  interpréter  l’action  des 
oestrogènes  produite  dans  les  mêmes  conditions  expérimentales 
chez  les  Axolotls,  il  faut  tenir  compte  de  certaines  particularités 
de  la  physiologie  de  ces  animaux. 

Tout  d’abord  leur  néoténie  facultative  dont  la  cause  est  encore 
inconnue.  Bien  que  Jensen  (15,  16),  après  avoir  fait  une  étude 
histologique  de  la  thyroïde  de  l’Axolotl,  conclût  à une  certaine 
activité  de  cette  glande  chez  les  jeunes  et  à une  torpeur  fonction- 
nelle chez  les  animaux  plus  âgés,  Swingle  (29,  30,  31),  a pu,  un  an 
après  le  travail  de  Jensen  (15,  16),  provoquer  la  métamorphose 
rapide  des  têtards  de  Rana  temporaria  au  moyen  de  la  greffe  de 
fragments  de  corps  thyroïde  de  l’ Axolotls  du  Colorado  égaux 
au  1 /6e  environ  du  volume  de  la  glande.  Le  même  auteur  a réussi, 
après  plusieurs  essais  infructueux,  à provoquer  la  métamorphose 


— 412 


des  Axolotls  du  Colorado,  en  leur  injectant,  dans  le  péritoine,  outre 
leur  propre  corps  thyroïde,  ceux  de  deux  autres  sujets  de  la  même 
espèce.  La  glande  thyroïde  de  l’Axolotl,  tout  au  moins  de  l’Axolotl 
du  Colorado,  paraît  donc  être  plus  ou  moins  fonctionnelle. 

Cette  fonction  diminuée  a-t-elle  pour  cause  la  carence  ou  l’insuf- 
fisance de  la  sécrétion  de  l’hormone  thyréotrope  de  l’hypophyse 
antérieure  ? 

La  présence  de  colloïde  dans  la  thyroïde  du  jeune  Axolotl  semble- 
rait prouver,  à un  certain  moment  de  son  développement,  l’activité 
de  l’anté-hypophyse.  D’autre  part,  Smith  [27),  en  injectant,  dans 
le  péritoine  de  l’Axolotl  du  Colorado,  de  l’extrait  frais  d’anté- 
hypophyse de  bovidés,  produisit  un  retard  par  rapport  aux  animaux 
qui  avaient  reçu  seulement  des  extraits  de  thyroïde. 

Les  expériences  de  Hogben  et  Crew  [13),  de  Spaul  [28),  de 
Clement  et  Howes  [8),  n’ont  pas  rapportés  de  résultats  signifi- 
catifs. Uhlenhuth  et  Schwartzbach  [33),  pensent  que  le  traite- 
ment hypophysaire  n’agit  qu’en  présence  d’un  corps  thyroïde  actif, 
ce  qui  excluerait,  en  se  référant  aux  conclusions  de  Jensen,  toute 
efficacité  d’un  traitement  chez  des  Axolotls  trop  âgés. 

Un  autre  fait  est  à considérer,  c’est  que  l’Axolotl  sexuellement 
mûr  perd  la  faculté  de  se  métamorphoser  spontanément,  c’est-à-dire 
que  de  facultative,  la  néoténie  devient  presque  obligatoire.  Huxley 
et  Hogben  [14)  ont  montré  que,  chez  les  Axolotls  près  de  la  maturité 
ou  sexuellement  mûrs,  le  traitement  thyroxinien  agit  beaucoup  plus 
lentement  et  difficilement  que  chez  les  animaux  immatures,  le  temps 
nécessaire  à la  métamorphose  est  augmenté  de  50  pour  cent,  ce  que 
j’ai  moi-même  constaté  [20),  et  Jensen  a observé  que  le  traitement 
thyroxinien  instauré  chez  deux  femelles  d’ Axolotls  pendant  la  ponte 
l’avait  suspendue.  On  sait,  d’autre  part  que,  chez  les  Batraciens,  les 
gonades  ne  suivent  pas  le  développement  accéléré  imposé  au  soma 
par  l’agent  métamorphotique  et  Bounhiol  [1)  écrit  que  « tout  se 
passe  comme  si  la  maturité  sexuelle  inhibait,  dans  ce  cas,  les  der- 
nières étapes  du  développement  somatique.  Des  hormones  sexuelles 
ou  autres  s’opposent-elles  à celles  provoquant  la  métamorphose  ? 
— C’est  là  toute  la  question. 

J’ai  toujours  tenu  compte  de  ces  particularités  de  la  physiologie 
de  l’Axolotl  dans  la  préparation  des  expériences.  Quant  à leur  inci- 
dence sur  l’interprétation  de  l’action  antagoniste  des  substances 
oestrogènes  dans  les  conditions  expérimentales  que  je  viens  de  rap- 
porter, elle  ne  peuvent  permettre  l’élimination  de  la  participation  du 
relai  anté-hypophysaire  à cette  action.  Eh  effet  Gessler  [11)  avait 
trouvé  une  activité  anti-thyroïdienne  à la  folliculine  et  montré  le 
rôle  joué  par  l’hypophyse  dans  cet  antagonisme,  Tutajew  et  Phili- 
powna  [32)  de  leur  coté,  avaient  montré  que  les  ovaires  transplantés 
avaient  une  action  antagoniste  sur  la  métamorphose  de  l’Axolotl 


413 


provoquée  par  l’ingestion  d’un  extrait  thyroïdien  mais,  dans  ce  cas, 
les  auteurs  invoquaient  l’augmentation  du  tonus  para-sympathique. 
Quoi  qu’il  en  soit,  je  pense  que  si,  comme  on  le  croit,  les  substances 
oestrogènes  excitent  la  sécrétion  de  l’anté-hypophyse,  cette  action 
pourrait  expliquer  les  résultats  positifs  que  Sluczewski  et  moi- 
même  avons  obtenu  en  délivrant  ces  substances  avant  le  traitement 
thyroxinien  et  les  résultats  négatifs  que  j’enregistrai  quand  elles 
étaient  injectées  après  ce  même  traitement.  Dans  le  premier  cas 
elles  auraient  stimulé  indirectement  la  sécrétion  thyroïdienne  des 
sujets  qui  se  serait  alors  opposée  à l’action  de  l’hormone  exogène 
administrée  et,  dans  le  second  cas,  cette  stimulation  n’aurait  pu  se 
faire  par  suite  de  la  prédominance  de  l’action  de  la  thyroxine  préala- 
blement importée. 

Quant  à l’action  antagoniste  des  substances  androgènes  beaucoup 
plus  faible  qui  s’exerce  indifféremment  avant  ou  après  le  traitement 
thyroxinien,  le  déterminisme  de  cette  action  n’est  certainement 
pas  le  même,  bien  que  Elmer  et  ses  collaborateurs  ( 9 ) aient  émis 
l’opinion  contraire. 

Caridroit  et  ses  collaborateurs  ( 2-3-4-5-6-7- ) ont  montré  que 
l’hormone  thyroïdienne  et  la  thyroxine  avaient  une  action  favori- 
sante dans  la  masculinisation  du  Chapon  par  l’hormone  mâle, 
mesurée  par  le  test  de  la  réponse  de  la  crête  à cette  hormone.  La 
réceptivité  de  ce  tissu  vis-à-vis  de  cette  hormone  est  accrue  par  le 
traitement  thyroxinien  et  le  seuil  de  la  réponse  diminuée.  De  même, 
le  développement  des  vésicules  séminales  des  Souris  mâles  castrés 
est  favorisé  par  l’hormone  thyroïdienne. 

Caridroit  pense  que,  dans  ce  cas,  c’est  l’élévation  du  méta- 
bolisme basal,  un  des  effets  de  la  thyroxine,  qui  serait  responsable 
de  la  réceptivité  accrue  de  la  crête  du  Chapon  à l’hormone  mâle. 
En  effet,  le  Chapon  privé  de  son  corps  thyroïde,  réagit  beaucoup 
plus  faiblement  à l’injection  de  cette  hormone  que  le  Chapon  dont  le 
corps  thyroïde  est  en  place.  Chez  le  Chapon  thyréoprivé,  la  thyroxine 
supplée  à la  thyroïde  absente. 

Dans  le  cadre  des  expériences  rapportées  ici,  les  gonades  des 
animaux,  têtards  et  Axolotls  sont  en  place  mais  non  encore  fonction- 
nelles, de  ce  fait,  je  ne  sais  s’il  est  possible  de  faire  un  parallèle  entre 
ces  expériences  et  celles  de  Caridroit.  Tout  ce  que  l’on  peut  dire, 
c’est  que,  comme  je  l’ai  rappelé  plus  haut,  l’action  antagoniste  de  la 
testostérone  est  renforcée  quand  on  a fait  préalablement  une  injection 
d’hormone  thyréotrope  qui  remplacerait  la  sécrétion  hypophysaire 
insuffisante. 

Des  expériences  actuellement  en  cours  et  comportant  l’hypo- 
physectomie  préalable  des  Axolotls  placés  dans  des  conditions  expé- 
rimentales semblables  à celles  que  j’ai  décrites  permettront,  je 
l’espère,  de  préciser  le  rôle  joué  par  l’hypophyse  antérieure. 


— 414  — 


Conclusions.  — 1°  Les  substances  Oestrogènes  délivrées  avant  le 
traitement  thyroxinien  à des  têtards  de  Batraciens  Anoures  et  à des 
Axolotls  albinos  immatures,  s’opposent  à la  métamorphose  expéri- 
mentale en  fonction  de  leur  efficacité.  Délivrées  après  le  traitement 
thyroxinien  ou  simultanément  avec  lui  elles  sont  de  nul  effet. 

2°  On  peut  dire  que,  chez  les  Batraciens  anoures  en  particulier, 
l’oestrone,  délivrée  préalablement  au  traitement  thyroxinien  (0,65 
gammas  pour  cent)  en  inhibe  l’action  à partir  de  4 gammas  pour  cent. 

3°  L’action  anti-thyroïdienne  des  substances  Oestrogènes  se 
produirait  par  l’intervention  de  l’hypophyse  antérieure.  Ce  déter- 
minisme serait  le  même  pour  les  têtards  des  Batraciens  Anoures  et 
pour  les  Axolotls  immatures  ; malgré  les  différences  existant  dans 
leur  physiologie. 

Laboratoire  d’Ethologie  des  Animaux  sauvages  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

1.  Bounhiol  (J.-J.).  — Le  déterminisme  des  métamorphoses  chez  les 

Amphibiens  — Hermann  et  Cie  — Paris,  1942,  p.  48. 

2.  Caridroit  (F.).  — C.  R.  Soc.  Biol.,  1941, 135  (1570). 

3.  Caridroit  (F.)  et  Régnier  V.).  — Rev.  SCI.  Paris  1941,  79,  (309-15). 

4.  Caridroit  (F.)  et  ARvy  (L.).  — C.  R.  Soc.  Biol.  1942,  136,  (3-6). 

5.  Caridroit  (F.).  — C.  R.  Soc.  Biol.  1942,  136,  732. 

6.  Caridroit  (F.).  — Rev.  Sci.  1942,  3208,  fasc.  5,  (230-31). 

7.  Caridroit  (F.).  - — C.  R.  Soc.  Biol.  1947, 151,  (125). 

8.  Cléments  (D.-J.)  and  Howes  (N.  H.).  — J.  Exp.  Biol.  1938,  15, 

(541-54). 

9.  Elmer  (A.  W.).  Giedosz  (B.)  et  Sciieps  ( M . ) . — C.  R.  Soc.  Biol.  1939, 

131,  (291). 

10.  Etkin  (W.).  — J.  Exp.  Zool.  1935,  71  (317-40). 

11.  Gessler  (C.).  — Arch.  int.  Pharmacodyn.  et  Thérap.  1937,  53,  (263-7). 

12.  Hogben  (L.  T.).  — Proc.  Roy.  Loc.  1922,  B.  94,  (204-15). 

13.  Hogben  (L.  T.),  and  Trew  (F.  A.  E.).  — British.  J.  Exp.  Biol.  1923, 

1,  (1-15). 

14.  Huxley  (J.  S.)  and  Hogben  (L.  T.).  — Proc.  Roy.  Soc.  1922,  B.  93 

(36-54). 

15  Jensen  (O.).  — C.  R.  Soc.  Biol.  1921,  84,  (423). 

16.  Jensen  (O.).  — C.  R.  Soc.  Biol.  1921,  85,  (391-92). 

17.  Kollmann  (M.) . — C.  R.  Soc.  Biol.  1919,  82,  (1009). 

18.  Lederer  (J.).  — Thérapie,  1946,  1,  n°  5 (213-19). 

19.  Loeser,  cité  par  Elmer,  in  C.  R.  Soc.  Biol.  1939,  131,  (291). 

20.  Roth  (P.).  — Bull.  Muséum,  1941,  2»  Sér.,  13,  n°  5 (500-3). 

21.  Roth  (P.).  — Bull.  Muséum,  1942,  2e  Sér.,  14,  n°  6 (480-83). 

22.  Roth  (P.).  — Bull.  Muséum,  1943,  2e  Sér.,  15,  n°  2 (99-100). 

23.  Roth  (P.).  — Bull.  Muséum,  1946,  2®  Sér.,  18,  n°  3 (300-4). 

24.  Roth  (P.).  — Bull.  Muséum,  1947,  2e  Sér.,  19,  n°  1 (131-34). 

25.  Simpson,  cité  par  Elmer,  in  C.  R.  Soc.  Biol.,  1939,  131,  (291). 


26.  Sluczewski  (A.)  et  Roth  (P.).  — Gyn'ec.  et  Obst.  1948,  47,  n°  2, 

(164-76). 

27.  Smith  (P.  E.).  — J.  Exp.  Biol  1926,  3,  (239-49). 

28.  Spaul  (E.  A.).  — Brit.  J.  Exp.  Biol.,  1924,  2,  (33-57). 

29.  Swingle  (W.  W.).  — J.  Exp.  Biol.  1922,  36,  (397-421). 

30.  Swingle  (W.  W.).  — Anat.  Bec.,  1924,  27,  (220). 

31.  Swingle  (W.  W.).  — Anat.  Bec.,  1925,  29,  (101) 

32.  Tutajew  (G.  W.)  und  Philipowna  (E.  N.).  — Zt.  f.  Biol.,  1931,  91 

(278-87). 

33.  Uhlenhuth  (E.)  and  Schwartzbach  (S.  S.).  — Proc.  Soc.  Exp.  Biol. 

Med.,  1928,  26  (149-54). 

34.  Zavadowsky  (B.  M.)  and  Zavadowsky  (E.  V.).  — Endocrinologie 

1926,  10,  (550-9). 


— 416 


Aperçu  général  sur  lès  tiges  arborescentes 

DES  MARATTIACÉES  PALÉOZOÏQUES. 

Par  A.  Loubière. 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM. 

Les  troncs  de  ces  Fougères  remarquables,  qui  pouvaient  atteindre 
suivant  toute  vraisemblance  une  vingtaine  de  mètres  de  hauteur, 
portaient  à leur  sommet  les  frondes  longuement  pétiolées  des 
Pecopteris,  auxquels  étaient  insérés,  à l’extérieur  et  à la  face  infé- 
rieure du  limbe,  des  sporanges  abondants,  qui  les  rattachent  aux 
Marattiacées. 

Dans  leur  portion  supérieure,  ils  étaient  ornés  de  cicatrices 
foliaires  très  nettes,  et,  dans  leur  partie  inférieure,  ils  étaient  entourés 
par  un  manchon  de  racines  adventives,  lequel  devenait  de  plus  en 
plus  épais  vers  le  bas,  de  telle  sorte  que  l’ensemble  d’une  tige  adulte 
avait  la  forme  d’un  cône  très  allongé. 

L’étude  de  ces  organes  végétatifs  a donné  lieu  à l’établissement 
de  plusieurs  genres,  selon  qu’on  avait  affaire  à des  échantillons 
à structure  conservée  ne  laissant  rien  voir  de  leur  surface  ( Psaro - 
nius ),  ou  bien  à l’empreinte  soit  de  l’écorce  externe  ( Caulopteris , 
Megaphyton),  soit  du  cylindre  ligneux  central,  dénudé  de  sa  gaine 
radiculaire  et  de  son  écorce  ( Ptychopteris ). 

On  a reconnu  plus  tard  que  ces  appellations  distinctes  se  rappor- 
taient à des  parties  différentes  ou  à des  états  divers  de  conservation 
d’un  seul  et  même  type  de  tiges.  Il  importe  d’abord  de  signaler  les 
caractères  génériques  essentiels  des  axes  caulinaires  en  question, 
qui  ont  été  rencontrés  dans  la  formation  permocarbonifère. 

Les  Caulopteris,  qui  représentent  les  empreintes  des  régions 
supérieure  et  moyenne  des  tiges,  montrent  de  grandes  cicatrices 
ovales,  généralement  plus  hautes  que  larges,  ordonnées  suivant 
plusieurs  files  longitudinales  équidistantes,  disposées  en  quinconce, 
et  séparées  les  unes  des  autres  par  des  intervalles  tantôt  lisses, 
tantôt  chagrinés,  parfois  creusés  de  petites  fossettes  rondes  ou 
elliptiques,  semblables  aux  fossettes  aérifères  qu’on  observe  sur 
les  troncs  des  Fougères  arborescentes  actuelles.  Les  cicatrices 
présentent  à leur  intérieur  une  trace,  correspondant  au  passage 
du  faisceau  libéroligneux,  concentrique  à leur  contour,  habituelle- 
ment fermée,  et,  accompagnée,  au-dessous  de  l’extrémité  supérieure 
du  grand  axe,  d’une  seconde  trace  affectant  la  forme  d’un  arc  trans- 
versal. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


— 417  — 


Ces  troncs  sont  fréquents  dans  le  Houiller,  surtout  à sa  partie 
supérieure.  Les  spécimens  ( C . Loochwoodi  et  antiqua)  trouvés  dans  le 
Dévonien,  bien  que  classés  dans  le  genre  Caulopteris  par  Dawson, 
proviennent  d’un  autre  type  de  Fougère  et  paraissent  appartenir  aux 
Palaeoptéridées. 

Les  Ptychopteris  sont  des  spécimens  décortiqués  des  troncs  pré- 
cédents, réduits  à leur  cylindre  ligneux.  Ils  présentent  des  cicatrices 
Correspondant  à la  sortie  des  bandes  foliaires,  entourées  extérieu- 
rement d’une  trace  elliptique  légèrement  excentrique,  ouverte  d’ordi- 
naire vers  le  bas,  et  en  rapport  avec  une  gaine  sclérenchymateuse 
qui  entourait  en  partie  la  lame  libéroligneuse.  Les  cicatrices  pétio- 
laires  et  l’intervalle  qui  les  sépare  sont  marqués  de  sillons  flexueux, 
irréguliers,  produits  par  l’impression  des  racines  adventives. 

Les  types  Caulopteris  et  Ptychopteris  sont  susceptibles  de  coexis- 
ter dans  le  même  échantillon.  C’est  ainsi  que,  dans  un  spécimen  de 
Caulopteis  endorhiza,  Zeiller  a observé  en  une  région  le  moule 
externe  du  contour  de  la  tige,  et  en  une  autre  région  la  surface  du 
cylindre  ligneux. 

Les  tiges  connues  sous  le  nom  de  Megaphyton  possédaient  seule- 
ment deux  séries  longitudinales  de  cicatrices  pétiolaires  diamétrale- 
ment opposées.  La  disposition  distique  des  frondes,  dont  les  pétioles 
étaient  compris  de  part  et  d’autre,  dans  un  même  plan  vertical, 
constitue  le  caractère  du  genre  considéré  et  le  distingue  des  genres 
précédents,  chez  lesquels  les  cicatrices  sont  ordonnées  en  quin- 
conce. Elle  ne  s’observe  plus  sur  aucune  des  Fougères  arborescentes 
vivantes,  qui,  toutes,  portent  de  nombreuses  frondes,  disposées 
autour  de  la  tige  sur  plusieurs  génératrices  assez  rapprochées. 

Chez  certaines  formes,  telles  que  le  Megaphyton  Mac'Layi,  chaque 
cicatrice  foliaire  laisse  voir  une  profonde  dépression  supérieure 
du  contour  vasculaire.  Chez  le  M.  insigne,  cette  dépression  devient 
extrêmement  prononcée  et  tend  à subdiviser  ce  contour  en  deux 
autres.  Une  semblable  subdivision  se  trouve  réalisée  chez  le 
M.  didymogramma.  Dans  ce  dernier  cas,  chaque  cicatrice  présente 
un  appareil  conducteur  équivalent  à deux  traces  foliaires  de  Cau- 
lopteris. Une  telle  disposition  correspondait  sans  doute  à une  dicho- 
tomie précoce  des  pétioles. 

Les  tiges  à structure  conservée  désignées  sous  le  nom  de  Psaro- 
nius  montrent  dans  leur  région  centrale  un  cylindre  ligneux  formé 
de  lames  vasculaires  arquées  ou  sinueuses,  sur  les  coupes  transver- 
sales, et  réparties  dans  une  masse  de  tissu  conjonctif  parenchymateux 
suivant  une  série  de  surfaces  cylindriques  concentriques,  s’anas- 
tomosant mutuellement. 

Le  cylindre  ligneux  est  souvent  limité  à l’extérieur  par  une 
gaine  sclérenchymateuse  plus  ou  moins  continue,  interrompue  pour  le 
passage  des  cordons  foliaireè  ; en  tout  cas,  il  est  entouré  par  un 
Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


27 


418  — 


anneau  de  racines  adventives,  incluses  dans  un  tissu  parenchymateux 
et  isolées  vers  la  base  de  la  tige. 

Comme  l’a  proposé  Zeiller,  les  Psaronius  peuvent  être  classés 
d’après  le  nombre  des  files  verticales  de  frondes  qu’ils  ont  portées, 
lequel  est  en  rapport  avec  le  mode  de  disposition  de  leurs  cordons 
libéroligneux.  Ils  se  divisent  ainsi  en  trois  sections. 

Les  Psaronius  à plusieurs  séries  longitudinales  de  feuilles,  ou 
polystiques.  Cette  section,  la  plus  nombreuse,  correspond  aux 
Caulopteris  et  Ptychopteris  du  type  habituel. 

Les  Psaronius  à quatre  séries  de  feuilles,  ou  tétrastiques,  dont 
on  ne  connaît  qu’un  analogue  à l’état  d’empreintes,  le  Caulopteris 
aliéna,  observé  dans  le  Stéphanien. 

Les  Psaronius  à deux  séries  de  feuilles,  ou  distiques,  qui  corres- 
pondent aux  Megaphyton. 

Dans  le  genre  Psaronius,  c’est  d’après  la  structure  et  l’arran- 
gement des  faisceaux  qui  constituent  le  système  ligneux  central, 
d’après  l’organisation  générale  de  ce  cylindre  et  des  racines  adven- 
tives qui  l’enveloppent,  que  se  fait  la  différenciation  spécifique  ; 
tandis  que  dans  les  genres  Caulopteris,  Ptychopteris  et  Megaphyton, 
fondés  sur  les  caractères  extérieurs  observés  en  empreintes,  les 
espèces  se  distinguent  les  unes  des  autres  d’après  la  forme,  la  dimen- 
sion des  cicatrices  pétiolaires  et  des  traces  vasculaires  dont  celles-ci 
sont  pourvues  à leur  intérieur. 

Le  tableau  ci-dessous  est  destiné  à mettre  en  évidence  la  répar- 
tition verticale  des  diverses  formes  comprises  dans  les  cadres  géné- 
riques spéciaux  qui  ont  été  cités  plus  haut. 

Westphalien. 

Megaphyton  Souichi,  M.  majus,  M.  distans , M.  approximatum,  M.  fron- 
dosum,  M.  giganteum  ; Caulopteris  Pliilipsi,  C.  primoeva  ; Psaronius 
Renaulli,  Ps.  viconiensis,  etc... 

Stéphanien. 

Megaphyton  Mac’Layi,  M.  insigne,  M.  didymogramma , M.  anomalum, 
M.  provinciale  ; Caulopteris  peltigera,  C.  Baylei,  C.  patria,  C.  endorhiza, 
C.  protopteroides,  C.  varions,  C.  Fayoli,  C.  aliéna,  C.  grandis,  C.  Saportae, 
C.  Cisti,  C.  Morrisi,  C.  obliqua,  C.  pulchra  ; Ptychopteris  macrodiscus,  Ptych. 
Grand’ Euryi,  Ptych.  Douvillei,  Ptych.  spectabilis,  Ptych.  Chaussati,  Ptych. 
Benoiti  ; Psaronius  musoeformis,  Ps.  Freieslebeni,  Ps.  arenaceus,  Ps.  augus- 
todunensis,  Ps.  alesiensis,  etc... 

Permien. 

Ptychopteris  gigantea,  Ptych.  Grand’ Euryi  ; Psaronius  infarctus,  Ps. 
bibractensis , Ps.  radiatus,  Ps.  Bureaui,  Ps,  Landrioti,  Ps.  Favrei,  Ps. 


— 419  — 


rhomboïdalis,  Ps.  coalescens,  Ps.  Demolei,  Ps.  espargeollensis,'  Ps.  Putoni, 
Ps.  helmintholithus,  Ps.  tenais,  Ps.  Ungeri,  Ps.  musocjormis,  Ps.  scole- 
colithus,  Ps.  conjugatus,  Ps.  chemnitzensis,  Ps.  plicatus,  Ps.  Gutbieri, 
Ps.  Cottae,  Ps.  Goepperti,  Ps.  Zeidleri,  Ps.  bohémiens,  Ps.  Iiaidingeri, 
Ps.  Klugei,  Ps.  pictus,  Ps.  pusillus,  Ps.  Weberi,  Ps.  alsophiloides,  Ps. 
asterolithus,  Ps.  Brongniarti,  Ps.  Levyi,  etc... 

Les  Psaronius,  abondants  dans  le  Permien,  avaient  été  dès  1845 
rapportées  par  Corda  1 aux  Marattiacées,  en  raison  de  leurs  ana- 
logies de  structure  avec  les  tiges  des  Angiopteris. 

Cette  attribution  a été  confirmée  ultérieurement  par  les  décou- 
vertes faites  à Saint-Etienne  par  Grand’Eury 1  2,  en  établissant  que 
les  Psaronius  avaient  dû  porter  des  frondes  de  Pecopteris  à fructifi- 
cations d’ Asterotheca  ou  de  Scolecopteris,  et  qu’il  fallait  par  consé- 
quent les  classer  dans  la  famille  des  Marattiacées.  Ils  se  distin- 
guent, toutefois,  des  espèces  actuelles  de  ce  groupe,  comme  l’a  fait 
observer  Renault,  par  l’organisation  de  leur  système  libéroligneux, 
formé  d’une  bande  continue  et  non  de  faisceaux  indépendants.  Il 
faut  certainement  considérer  ces  tiges  arborescentes  comme  consti- 
tuant, dans  la  famille  des  Marattiacées,  une  tribu  spéciale,  aujour- 
d’hui disparue. 

1,  Beitràge  zur  Flora  der  Vorwelt,  p.  68,  69. 

2.  Flore  carbonifère  du  département  de  la  Loire  et  du  Centre  de  la  France  ( Mém . 
sav.  étrangers  Acad,  sc.,  XXIV,  n°  1.  p.  79,  98),  1877. 


Étude  paléoxylologique  du  Sahara  ■.  Présence 
du  Dadoxylon  (Araucarioxylon)  Dallonii  n.  sp. 


Par  Edouard  Boureau. 

SOUS-DIRECTEUR  AU  MUSÉUM. 


M.  le  Professeur  Dalloni  a rapporté  de  sa  mission  au  Fezzan 
un  certain  nombre  de  bois  minéralisés  provenant  de  divers  gisements. 
Ces  bois  nous  ont  été  confiés,  nous  l’en  remercions.  Nous  nous  pro- 
posons d’en  étudier  l’anatomie,  les  affinités  et,  le  cas  échéant,  la 
répartition  paléo-géographique. 

Dadoxylon  (Araucarioxylon)  Dallonii  nov.  sp. 

I.  — Echantillon  n°  1 ( Type ). 

(planche  I). 

Origine  : Grès  à végétaux  au  Sud  de  Toummo  (Sud  du  Fezzan). 

Le  bois  dont  il  s’agit  se  présente  sous  l’aspect  d’un  bloc  silicifié 
presque  cubique,  couleur  chamois,  d’environ  6 cm.  d’arête.  La 
structure  est  conservée.  L’échantillon  provient  de  la  partie  exté- 
rieure d’un  tronc  volumineux  si  on  en  juge  par  la  courbure  des 
couches  annuelles.  Il  est  dépourvu  de  la  moelle  et  des  tissus  exté- 
rieurs au  xylème. 

Etude  Anatomique. 

A.  Coupe  transversale  : (fig.  1).  Une  lame  mince  exécutée  en 
coupe  transversale  indique  un  bois  homoxylé.  Les  trachéides  sont 
disposées  en  files  radiales.  On  constate  également  l’existence  d’étroits 
rayons  médullaires  au  contenu  sombre,  parallèles  aux  files  vascu- 
laires. Les  trachéides,  arrondies  à l’intérieur  ont  un  contour  externe 
polygonal  et  sont  étroitement  serrées  les  unes  contre  les  autres. 
Elles  sont  disposées  soit  côte  à côte,  soit  en  alternance  avec  celles 
des  files  voisines.  Elles  sont  isodiamétriques  et  de  diamètre  allant 
de  40  à 60  p et  très  rarement  70  p,  sauf  dans  certaines  régions  con- 
centriques où  3 cellules  sériées  sont  aplaties  jusqu’à  atteindre  une 
épaisseur  de  25  p chacune  dans  le  sens  radial  figurant  ainsi  des  zones 
d’accroissement  annuelles  faiblement  marquées.  Il  n’y  a pas  de 
parenchyme  ligneux.  Il  n’y  a aucune  trace  de  canal  secréteur,  normal 
ou  traumatique. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


— 421 


B.  Coupe  radiale  : (ftg.  2,  3 et  5).  Les  rayons  médullaires  appa- 
raissent sous  la  forme  de  cellules  plus  ou  moins  allongées  radialement 
de  hauteur  allant  de  20  à 40  p et  de  longueur  allant  jusqu’à  300  p. 
La  paroi  horizontale  des  cellules  des  rayons  est  mince  et  n’apparaît 
pas  ponctuée.  L’extrémité  verticale  est  fréquemment  plus  ou  moins 
rétrécie  par  rapport  à la  partie  médiane,  plus  haute,  de  sorte  que  les 
parois  horizontales  ne  sont  pas  rigoureusement  parallèles.  La  paroi 
tangentielle  des  cellules  des  rayons  est  épaissie.  Son  épaisseur 
atteint  plusieurs  fois  ( 3 ?)  celle  de  la  paroi  horizontale. 

Les  champs  de  croisement  montrent  de  1 à 4 ponctuations  assez 
grandes,  étirées  obliquement,  sans  aréole  ; elles  en  occupent  une 
grande  partie  et  sont  placées  sur  un  seul  rang. 

Les  ponctuations  des  trachéides  sont,  dans  le  cas  le  plus  fréquent, 
en  contact  les  unes  avec  les  autres  et  disposées  en  files  unisériées. 
Pour  une  trachéide  de  largeur  égale  à 60  p,  les  ponctuations  ont  une 
largeur  de  20  p en  moyenne.  La  hauteur  de  ces  ponctuations  atteint 
seulement  16  et  17  p.  Elles  ne  sont  donc  pas  circulaires  mais  aplaties 
et  de  telle  façon  qu’elle  ont  quelquefois  une  forme  rectangulaire. 
Elles  ont  un  lumen  circulaire  de  5 p de  diamètre  ; il  peut  être  quel- 
quefois elliptique.  Le  degré  d’aplatissement  des  ponctuations  aréolées 
est  inégal. 

Plus  rarement,  on  trouve,  çà  et  là,  des  ponctuations  aréolées 
disposées  sur  les  parois  radiales  des  trachéides  en  files  bisériées. 
On  a pu  observer,  à la  suite,  jusqu’à  6 trachéides  avec  des  ponctua- 
tions bisériées  sur  toute  leur  longueur,  mais  cela  est  exceptionnel. 
Les  files  de  ponctuations  ne  sont  souvent  bisériées  que  sur  une  por- 
tion seulement  de  la  trachéide,  étant  continuées  au-dessus  et  au- 
dessous  par  des  files  unisériées.  Les  ponctuations  des  files  bisériées 
sont  aplaties  et  alternées.  Elles  gardent  néanmoins  leur  forme 
arrondie.  Elles  ont  rarement  la  disposition  hexagonale  déformée 
des  ponctuations  très  compressées  de  certaines  espèces.  Une  tra- 
chéide particulièrement  large  de  70  p de  largeur,  possédant  deux 
files  de  ponctuations  de  largeur  totale  égale  à 30  p (2  X 15  p)  pos- 
sède de  chaque  côté  deux  marges  larges  de  20  p. 

Plus  rarement  encore,  les  ponctuations  aréolées  unisériées  sont 
espacées  au  lieu  d’être  étroitement  resserrées.  En  général  elles 
gardent  leur  forme  aplatie,  mais  quand  elles  sont  très  espacées,  elles 
peuvent  être  régulièrement  circulaires.  Dans  ce  cas  on  peut  même 
voir  des  Crassules  dans  leur  intervalle  (Bars  of  Sanio),  mais  aucune 
indication  précise  de  couronnes  de  Sanio  (Rims  of  Sanio). 

Les  angles  des  cellules  des  rayons  sont  arrondis.  Il  n’y  a pas 
d’anglets  (Indentures  de  Peirce  L) 

1.  Peirce,  1936.  — Anatomical  interrelationships  of  the  Taxodiaceae.  Trop. 
Woods,  XLYI,  pp.  1-15. 


422  — 


C.  Coupe  tangentielle  (fig.  4).  — Les  rayons  médullaires  sont 
homogènes  et  constitués  par  des  fdes  de  2 à 20  cellules  avec  le  plus 
souvent  de  3 à 8.  On  peut  compter  environ  20  rayons  au  mm1 2, 
tangentiel.  Les  cellules  des  rayons  sont  disposées  en  files  unisériées 
mais  il  arrive  assez  rarement  qu’une  cellule  se  trouve  divisée  hori- 
zontalement en  deux.  Ce  cloisonnement  a lieu  le  plus  souvent  dans  la 
partie  médiane  de  la  hauteur  du  rayon  et  quelquefois  à une  extrémité. 
Mais  il  s’agit  là  d’un  cas  exceptionnel,  les  rayons  étant  dans  leur 
grande  majorité  unisériés. 

Les  parois  tangentielles  des  trachéides  ne  montrent  aucune 
ponctuation.  On  aperçoit,  par  contre,  dans  les  lames  minces  tangen- 
tielles les  nombreuses  ponctuations  de  la  paroi  radiale.  Signalons 
cependant,  sur  la  paroi  tangentielle  d’une  trachéide,  trois  ponctua- 
tions faisant  directement  suite  à une  file  de  ponctuations  de  même 
grandeur  que  celles  qui  sont  disposées  sur  la  paroi  radiale  qu’elle 
semble  avoir  quittée  par  une  véritable  torsion,  passant  ainsi  d’un 
plan  à un  autre  qui  lui  est  perpendiculaire. 

Les  trachéides  présentent  de  minces  cloisons  horizontales.  Elles 
sont  résinifères  et  septées  comme  l’a  observé  S.  Williams  1 dans  son 
Dadoxylon  de  T’in  Wana.  Mais  il  ne  semble  pas,  comme  l’affirme  cet 
auteur  pour  son  échantillon,  que  ce  cloisonnement  ait  ici  une  origine 
exclusivement  résinifère  (resin-plates).  Il  s’agit  dans  notre  échan- 
tillon de  véritables  trachéides  cloisonnées  (Septate  wood  libers). 

Affinités.  — L’échantillon  en  question  est  donc  caractérisé  par  des 
ponctuations  unisériées  aréolées  contiguës  aplaties,  parfois  bisériées 
légèrement  compressées  alternées  ou  plus  rarement  encore  unisériées 
espacées  avec  des  crassules.  Un  tel  type  structural  que  l’on  rencontïe 
assez  fréquemment  dans  les  terrains  mésozoïques  entraîne  des 
difficultés  lorsqu’on  veut  l’attribuer  avec  précision  à l’un  des 
groupes  actuels  de  Conifères. 

On  a longtemps  considéré  que  ce  type  devait  être  rapporté  aux 
Araucariacées  en  raison  de  la  forme  aplatie  des  ponctuations  et  bien 
qu’il  ne  soit  pas  essentiellement  caractérisé  par  des  ponctuations 
plurisériées  alternées.  Beaucoup  d’auteurs  pensaient  en  effet  que  les 
Abiétinées  étaient  caractérisés  par  des  ponctuations  unisériées 
circulaires  espacées  ou  plurisériées  opposées  (Abietineen-Tup- 
felung)  2 alors  que  les  Araucariaceae  étaient  surtout  caractérisées 
par  des  ponctuations  unisériées  contiguës  aplaties  ou  bien  pluri- 
sériées compressées  alternées  plus  ou  moins  hexagonales.  A part 

1.  Williams  (S.).  — 1930.  — Report  on  the  fossil  wood.  - — 3e  partie  de  The  geolo- 
gical  collection  from  the  South  Central  Sahara,  par  F.  R.  Rodd. 

Quart.  Journ.  Geol.  Soc.,  vol.  LXXXVI,  pl.  XLI,  pp.  408-9. 

2.  Gothan  W.  — Zur  Anatomie  lebender  und  fossiler  Gymnospermen-Hôlzer,  1905. 


423  — 


quelques  exceptions  1,  ces  deux  types  fondamentaux  devaient  per- 
mettre de  retrouver  la  véritable  affinité  des  espèces. 

En  1912,  Jeffrey  indique  que  ce  plan  structural  que  nous  avons 
retrouvé  dans  notre  échantillon  est  primitif  et  se  rencontre  dans 
Y Araucarioxylon  noveboracense  du  Crétacé  du  Raritan  de  Kreis- 
cherville  2 (Staten  Island,  N.  Y.)  à la  condition  d’observer  le 
1er  anneau  ligneux  annuel.  Après  des  observations  plus  nombreuses 
il  conclut  que  les  ponctuations  plurisériées  qui  caractériseraient 
les  bois  d ’Agathis,  d’ Araucaria  et  le  type  Araucarioxylon  ne  sont 
pas  d’origine  ancestrale,  mais  d’acquisition  récente  et  ceci  se  retrou- 
verait confirmé  par  l’étude  de  structures  primitives  que  l’on  trouve 
également  dans  les  premières  formations  ligneuses  des  plantules, 
celles  de  l’axe  du  cône  ( Araucaria  bidwillii,  Agathis  australis)  et 
celles  qui  sont  dues  aux  traumatismes  dans  la  racine  et  dans  la  tige. 

En  1929,  Pool  3 4 étudiant  le  bois  des  Araucariaceae  actuelles 
attache  plus  d’importance  au  contact  des  ponctuations  qu’il  consi- 
dère comme  étant  vraiment  le  caractère  araucarien  qu’à  la  seule 
forme  aplatie  des  ponctuations  que  l’on  trouve  également  dans 
certaines  Pinacées  ( Pinus  sylvestris ) et  qu’à  l’aspect  alterné  des 
ponctuations  bisériées  puisque  des  ponctuations  opposées  peuvent 
exister  dans  les  Araucariacées  actuelles  ( Araucaria  Araucaria). 

En  1933,  Bailey  4 montre  que  le  genre  actuel  Cedrus  se  révèle 
comme  étant  très  plastique  présentant  dans  le  bois  des  variations 
structurales  considérables.  On  retrouve  dans  ce  genre  les  ponctua- 
tions unisériées  circulaires  et  plurisériées  opposées  plus  ou  moins 
espacées  que  l’on  avait  coutume  de  considérer  comme  exclusivement 
propres  aux  Abiétinées  ainsi  que  les  ponctuations  unisériées  aplaties 
contiguës,  bi-  ou  trisériées  alternées  plus  ou  moins  compressées  que 
l’on  considérait  comme  caractéristiques  des  Araucariacées. 

L’attribution  de  notre  échantillon  à l’un  des  groupes  actuels 
d’ Abiétinées  ou  d’ Araucariacées  devient  donc  difficile  en  fonction 
de  ce  seul  caractère  et  il  ne  semble  pas  qu’on  doive  pour  cette  seule 
raison  considérer  ces  formes  mésozoïques  comme  des  types  généra- 
lisés. 

Cette  structure  se  retrouve  à la  fois  chez  les  Cedroxylon  (comme  le 
Cedroxylon  transiens  Gothan  du  Jurassique  supérieur  du  Spitz- 

1.  Seward  A.  G.  — 1919.  — Fossil  plants,  t.  IV,  p.  133. 

2.  Hollick  A.  et  Jeffrey  E.  C._ — 1919.  — Studies  of  cretaceous  coniferous  remains 
from  Kreischerville.  New-York.  Mem.  N. -Y.  Bot.  Garden,  n°  III,  pp.  138,  pis  1-29. 

Jeffrey  E.  C.  — The  history,  comparative  anatomy  and  évolution  of  the  Arauca- 
rioxylon type.  Proc-.  Am.  Acad.  Arts  and  Sc.,  vol.  XLVIII,  n°  13,  nov.  1912,  pp.  531-71, 
8 pl.  h.-t. 

3.  Pool  (D.  J.  W.).  On  the  anatomy  of  Araucarian  wood.  Rec.  Trav.  Bot.  Néerlandais , 
XXV,  pp.  485-620. 

4.  Bailey  (I.  W.).  — 193^.  — The  Cambium  aud  its  dérivative  tissues.  VII.  Pro- 
blems  in  identifying  the  wood  of  Mesozoic  Conifers.  Ann.  Bot.,  vol.  XLVII,  n°  CLXXXV 
janvier  1933,  p.  145. 


424 


berg  1 et  du  Crétacé  inférieur  de  la  Terre  du  Roi  Charles  2)  et  sur- 
tout chez  de  nombreux  Dadoxylon  ( Arancarioxylon ). 

Dans  la  description  d’un  bois  présentant  des  variations  aussi 
grandes  que  les  bois  mésozoïques,  il  importe  avant  tout  de  donner 
une  idée  quantitative  aussi  exacte  que  possible  du  type  structural 
moyen  le  plus  fréquemment  représenté.  L’énorme  difficulté  à laquelle 
on  se  heurte  pour  une  comparaison  rigoureuse  des  espèces  réside 
évidemment  dans  le  fait  que,  pour  une  même  espèce  botanique,  ce 
type  moyen  lui-même  varie  suivant  le  numéro  d’ordre  de  la  couche 
annuelle  et  suivante  le  niveau  examiné  dans  le  végétal,  autant 
d’éléments  qu’il  est  le  plus  souvent  impossible  de  préciser  d’après  les 
échantillons  fossiles  dont  on  dispose.  Il  convient  de  se  rappeler  que 
dans  une  étude  paléobotanique  de  cet  ordre,  nous  devons  nous 
limiter  à la  description  d’échantillons,  sans  penser  définir  une  espèce 
au  sens  linnéen  du  mot. 

Nous  rapprochons  notre  espèce  fossile  du  Dadoxylon  sp  décrit 
par  S.  Williams  3 en  1930,  et  provenant  de  T’in  Wana  dans  une 
région  de  l’Air  méridional  attribuée  au  Crétacé  pré-Turonien. 
Il  peut  s’agir  de  la  même  espèce,  en  raison  du  grand  nombre  de 
caractères  communs.  Cependant  l’état  de  conservation  de  l’échan- 
tillon de  T’in  Wana  ne  permet  pas  de  donner  des  indications  sur  les 
ponctuations  radiales  des  rayons  médullaires,  ce  qui  a une  grande 
importance  systématique  et  cela  justifie  la  désignation  donnée  par 
S.  Williams. 

Par  la  forme  et  la  dispositions  des  ponctuations  unisériées  notre 


1.  Gothan.  — 1910.  — Die  Fossile  Holzreste  von  Spitzberg,  K.  Svensk  Vetenskapsa- 
kad  Hand.,  Bd.  XLV,  n°  VIII,  p.  38,  pl.  VI,  fig.  11-13. 

2.  Gothan.  — 1907.  — Du  Fossile  Holzreste  von  Konig  Karl  Land.  K.  Svensk. 
V etenskapsakad  Hand.  Bd.  XLII,  n°  10,  p.  1,  p.  26,  fig.  14,  15,  pl.  I,  fig.  1. 

3.  Williams  (S.).  — 1930.  — loc.  cit. 


Planche  I.  Dadoxylon  ( Araucarioxylon)  Dallonii  Boureau. 

Fig.  1.  — Portion  de  lame  mince  exécutée  en  coupe  transversale  montrant  un  bois 
homoxylé  avec  une  zone  annuelle  faiblement  marquée. 

Fig.  2.  — Portion  de  lame  mince  exécutée  en  coupe  radiale  montrant  la  ponctuation 
unisériée  typique  de  l’espèce  et  les  cellules  couchées  des  rayons  médullaires. 

Fig.  3.  — Comme  précédemment.  Les  rayons  médullaires  montrent  quelques  champs 
de  croisement  pourvus  de  leurs  ponctuations  simples. 

Fig.  4.  — Portion  de  lame  mince  exécutée  en  coupe  tangentielle.  Les  ponctuations  de 
la  face  radiale  des  trachéides  sont  visibles  en  coupe  sur  certaines  d’entre  elles. 

Fig.  5.  — Portion  de  lame  mince  exécutée  en  direction  radiale,  montrant  les  divers 
types  de  ponctuations  radiales  des  trachéides  de  l’espèce. 

De  droite  à gaiiche  : a et  b (trachéide  partiellement  représentée  sur  le  cliché  et  tracliéide 
suivante)  : type  unisérié,  contigu,  aplati  ; c : trachéide  biseriée,  alternée  (plus  rare)  ; 
d et  e (trachéides  suivantes)  ponctuations  unisériées,  aplaties,  espacées  avec  crassules 
(encore  plus  rare). 


Bulletin  du  Muséum 


PI.  1 


Phototypie  Mémin,  Antoine  <tc  Cie 
Arcueil  et  Paria 


— 425 


espèce  ressemble  également  au  Dadoxylon  Dantzii  1 décrit  par 
P otonie  2 dans  des  sables  correspondant  probablement  aux  couches 
de  Makonde  de  Bornhardts,  au  Sud  de  Lindi,  dans  l’Est  Africain,  qui 
étaient  considérées  comme  appartenant  au  Crétacé  supérieur,  et  que 
des  travaux  plus  récents  3 attribuent,  avec  plus  de  précision,  à 
l’Aptien.  Elle  en  diffère  par  les  ponctuations  des  champs  dé  croise- 
ment, plus  petites  et  plus  nombreuses,  dans  l’échantillon  de  Potonié. 

Elle  n’est  pas  sans  rappeler  également  le  Dadoxylon  madagas- 
cariense  Fliche  4 du  Sénonien  malgache  par  l’ornementation  de  la 
paroi  radiale  des  trachéides. 

De  nombreuses  espaces  ligneuses  surtout  mésozoïques,  réparties 
sur  une  échelle  stratigraphique  étendue,  présentent  des  ponctua- 
tions en  files  unisériées  sur  la  paroi  radiale  des  trachéides  et  pareille- 
ment contiguës  et  aplaties.  L’attribution  à des  couches  géologiques 
d’un  âge  précis  d’après  de  tels  bois,  ayant  le  même  plan  anatomique, 
recommande  la  prudence. 

Dadoxylon  Dallonii  sp.  nov.  : Anneaux  de  croissance  ligneuse  très 
peu  marqués.  Rayons  médullaires  habituellement  unisériés  de  hauteur 
2 à 20  cellules.  Trachéides  avec  ponctuations  radiales,  unisériées  en 
contact,  aplaties,  quelquefois  bisériées,  alternées,  plus  rarement  unisé- 
riées, espacées.  Ponctuations  des  champs  de  croisement  grandes, 
simples,  de  1 à 4,  étirées  obliquement. 

II.  Echantillon  n°  2 (Cotype). 

Origine  : Grès  blancs  à végétaux  au  Sud  de  Toummo  (Sud  du 
Fezzan).  Il  s’agit  d’un  échantillon  de  teinte  blanchâtre  sensiblement 
prismatique  de  10  cm.  X 7 cm.  X 9 cm.  d’une  grande  fragilité. 
Il  est  entièrement  silicifié.  Son  état  de  conservation  est  excellent 
dans  certaines  régions  et  en  d’autres  points  il  est  complètement 
cristallisé  et  ne  montre  aucune  trace  de  structure  conservée.  En 
certains  endroits,  les  trachéides  se  séparent  les  unes  des  autres  par 
simple  grattage  à la  suite  de  la  disparition  de  la  lamelle  mitoyenne 
au  cours  de  la  fossilisation.  Elles  ont  conservé  leurs  ponctuations 
aréolées  que  l’on  peut  alors  observer  sans  avoir  recours  aux  lames 
minces.  Elles  sont  dans  l’ensemble,  mieux  conservées  que  dans 
l’échantillon  précédent.  Isolées,  les  trachéides  apparaissent  soit 

1.  Gothan.  — 1907.  — Du  Fossile  Holzreste  von  Konig  Karl  Land.  K.  Svensk. 
V etenskapsakad  Fland.  Bd.  XLII,  n°  10,  p.  1,  p.  26,  fig.  14,  15,  pl.  I,  flg.  1. 

2.  P otonie  (H.).  — 1902.  — Fossile  Hôlzer  aus  der  oberen  Kreide  Deutsch-Ostafri- 
kas.  Die  Reisen  des  Bergassessors  Dr  Dantz  in  Deutsch-Ostafrika  in  den  Iahren  1898- 
1900.  — Mitt.  aus  den  deutschen  Schutzgebieten , Bd.  XY,  Heft  IV,  p.  227. 

3.  Krenkel  E.  — 1925.  — Géologie  Afrikas,  t.  I,  p.  307. 

4.  Fliche  (P.).  — 1900.  — Note  sur  un  bois  fossile  de  Madagascar.  — Bull.  Soc.  géol. 
France  (3),  t.  XXVIII,  p.  470,  1900. 


terminées  par  une  seule  pointe,  soit  bifides.  Les  ponctuations  des 
champs  de  croisement,  sont  également  visibles  et  ont  la  même  dispo- 
sition oblique  légèrement  étirée,  au  nombre  de  1 à 4,  placées  sur  un 
seul  rang.  La  fréquence  des  types  de  ponctuations  des  parois  radiales 
des  trachéides  et  les  dimensions  des  divers  éléments  anatomiques 
sont  dans  les  deux  cas  rigoureusement  les  mêmes.  En  particulier, 
la  forme  et  les  dimensions  des  cellules  des  rayons  médullaires  (obser- 
vées dans  une  lame  mince  radiale)  allongées  avec  leur  paroi  tangen- 
tielle  épaissie  et  présentant  un  étranglement  au  niveau  de  cet 
épaississement,  rappellent  de  près  celles  de  l’échantillon  précédent. 

Nous  rapportons  également  cet  échantillon  au  Dadoxylon  ( Arau - 
carioxylon ) Dallonii  nov.  sp. 

Laboratoire  d’ Anatomie  comparée  des  Végétaux  vivants  • 
et  fossiles  du  Muséum. 


427  — 


SUH  L'ABSORPTION  DE  L'EAU  PAR  LES  RAMEAUX  DE  GlNKGO 

BILOBA  L. 

Par  C.  Sosa-Bourdouil. 


On  sait  que  le  Ginkgo  biloba  possède  la  faculté  d’absorber 
d’assez  grandes  quantités  d’eau. 

Par  exemple  nous  avons  trouvé  que  le  pouvoir  d’absorption  vis-à- 
vis  de  l’eau  des  rameaux  de  cet  arbre  est  bien  supérieur  à -celui  du 
Peuplier,  du  Saule  et  du  Taxodium.  Pour  le  Saule,  à 18°  au  bout  de 
192  h.,  la  proportion  d’eau  est  de  120  à 130  % du  poids  sec  ; au  bout 
du  même  temps  et  à la  même  température  elle  est  de  174  % pour 
un  rameau  mâle  de  Ginkgo  (récolté  en  même  temps). 

Nous  avons  étudié  la  marche  de  cette  absorption  dans  les  rameaux 
de  Ginkgo  approximativement  de  même  âge  (8  ans  environ)  et 
terminés  par  un  bourgeon,  dans  la  période  de  repos  hivernal. 

Les  rameaux  sont  prélevés  sur  la  même  branche,  l’un  d’eux  sert  à 
déterminer  la  teneur  en  eau  initiale.  Chacun  des  rameaux  restants 
est  placé  dans  un  tube  à essais,  la  base  en  contact  avec  l’eau  distillée 
par  l’intermédiaire  d’un  tampon  de  coton  hydrophile. 

Les  tubes  sont  placés  dans  une  étuve  réglée  à la  température 
voulue.  Avant  chaque  pesée  1 la  base  du  rameau  est  essuyée  avec 
un  morceau  de  papier  filtre.  L’augmentation  de  poids  après  un 
temps  déterminé  due  à l’entrée  de  l’eau,  donne  une  mesure  de 
l’affinité  des  rameaux  pour  l’eau. 

Les  expériences  ont  été  faites  dans  le  cas  où  le  bourgeon  contient 
des  inflorescences  et  répétées  pour  les  bourgeons  à inflorescences  $ 
et  les  bourgeons  végétatifs.  La  marche  de  l’entrée  de  l’eau  est 
exprimée  par  les  courbes  suivantes  : (pour  les  récoltes  effectuées 
le  13  décembre  1947  et  à la  température  de  18°  on  a construit  une 
courbe  pour  chaque  rameau). 

Chaque  courbe  est  relative  au  même  rameau. 

Les  rameaux  portant  un  bourgeon  absorbent  moins  d’eau  que 
ceux  portant  un  bourgeon  Ç ou  un  bourgeon  végétatif.  Pour  ces  deux 
derniers  les  résultats  sont  très  voisins. 

D’une  façon  générale,  la  vitesse  d’absorption  de  l’eau  décroît 
avec  le  temps.  La  limite  de  nos  mesures  est  le  moment  où  le  bourgeon 

1.  Les  pesées  ont  été  effectuées  par  M.  Baffaud  du  Centre  et  de  la  Recherche 
Scientifique. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


commence  à donner  des  signes  de  nécrose.  Ce  moment  est  différent 
bien  entendu  suivant  les  températures  auxquelles  la  plante  est 
soumise  et  suivant  sa  résistance  propre  à la  chaleur. 


Fig.  1.  — Poids  d’eau  retenu  par  les  rameaux  (ordonnées)  relativement  à 100  g.  de 
substance  sèche  En  abcisscs  le  temps  en  heures.  Pour  chaque  groupe  de  courbes  : 
température  de  l’expérience  et  date  de  la  récolte. 


C’est  ainsi  que  la  nécrose  est  intervenue  au  bout  de  24  h.  à 45° 
(récoltes  du  2/3/48).  A 32°  nous  avons  pu  continuer  une  expérience 
jusqu’à  265  heures  ; pour  trois  autres  bourgeons,  la  limite  s’est 
trouvée  au  voisinage  de  150  heures.  A ce  moment,  il  y avait  d’ailleurs 
des  signes  très  net  de  développement  et  les  inflorescences  ^ com- 
mençaient à sortir  des  écailles  (récolte  du  2 /3  /48)  ; à 37°  dans  un 
cas  on  est  allé  jusqu’à  240  heures  — (récolte  du  12  / 12  / 47).  A 18°  la 


— 429 


limite  apparaît  entre  la  160e  et  la  190e  heure  pour  la  récolte  du 
17  déc.  47. 

Dans  les  expériences  de  longue  durée,  l’état  physiologique  final 
du  rameau,  et  spécialement  du  bourgeon,  est  nettement  différent  de 
l’état  initial.  On  ne  peut  donc  avoir  une  mesure  de  l’affinité  pour 
une  récolte  déterminée  que  pendant  les  premières  heures. 

D’autres  expériences  en  cours  montrent  dans  quelle  mesure  cette 
affinité  varie  suivant  la  saison.  Notamment  la  teneur  en  eau  du 
bourgeon  au  moment  de  la  récolte  est  en  rapport  non  seulement 
avec  les  facteurs  externes  : t°  humidité  qui  agissent  directement, 
mais  aussi  avec  les  facteurs  internes  déterminés  par  l’état  physio- 
logique des  tissus.  C’est  ainsi  que  les  inflorescences  rj  récoltées  par 
temps  sec,  présentent  les  teneurs  en  eau  suivantes  : 

novembre  janvier  mars  avril 

57  65  74  83 

L’affinité  pour  l’eau  telle  que  nous  la  déterminons,  est  en  rapport 
avec  ces  variations. 

Il  serait  utile  de  connaître  l’absorption  de  l’eau  par  le  bourgeon 
seul.  Dans  ce  but  nous  avons  sectionné  des  bourgeons  à la  limite 
de  séparation  avec  le  rameau.  Mis  directement  en  contact  avec  l’eau 
par  la  surface  de  section,  ils  absorbent  l’eau  d’une  façon  inégale  avec 
des  variations  assez  considérables  d’une  expérience  à l’autre.  Pour 
cette  raison  nous  n’avons  pas  poursuivi  les  expériences  dans  ce  sens. 

Dans  ce  premier  travail  nous  avons  seulement  voulu  préciser 
l’affinité  particulière  pour  l’eau  du  Ginkgo  biloba,  affinité  qui  lui 
donne  une  place  à part  au  point  de  vue  physiologique. 

Laboratoire  de  Chimie  appliquée  aux  corps  organiques, 
et  Physijue  végétale  du  Muséum. 


Observations  sur  le  Bartonien  de  la  région  d'Osny 
et  Puiseux  ( Feuille  Paris  n°  48  no). 


Par  L.  Feugueur. 

Dans  une  note  préliminaire,  j’ai  montré  que  les  différents  horizons 
de  l’Auversien  étaient  identifiables  dans  la  Vallée  de  la  Viosne,  mais 
la  partie  supérieure  du  Bartonien  m’avait  échappé  surtout  en  ce  qui 
concerne  les  calcaires  lacustres  1. 

Une  fouille  près  de  la  gare  de  Puiseux  (Ligne  Pontoise-Cour- 
dimanche)  m’a  montré  l’horizon  de  Mortefontaine  en  place.  Des 
coupes  dans  une  sablière  et  talus  voisins  m’ont  permis  d’établir  la 
coupe  de  Bartonien. 

On  peut  voir  de  haut  en  bas  : 

Sables  de  Cresnes.  (Bois  près  de  la  route). 

12)  Sables  jaunâtres  avec  grès  en  rognons. 

Calcaires  de  Saint-Ouen  (talus  de  la  gare). 

11)  Calcaire  tendre,  blanc  en  plaquettes  2 à 3 m. 

Sables  de  Mortefontaine  (fouille  de  la  gare). 

10)  Lit  de  silex  carié  et  poudre  siliceuse,  farineuse,  blanche  0 m.  05. 

9)  Sables  calcaires  et  concrétions  avec  Avicules  et  nombreux 
foraminifères  assez  encroûtés.  P.  Marie,  a pu  reconnaître  : 

Quinqueloculina. 

Articulina. 

Heterellina  guepellensis  Schl.  abondants. 

Spiroloculina. 

Spirolina. 

Peneroplis. 

Calcaire  de  Ducy  (fouille  de  la  gare  et  sablière  voisine). 

8)  Calcaire  siliceux  très  dur,  et  tendre  alternant,  en  plaquettes  1 m. 

7)  Calcaire  siliceux  très  dur  rosâtre 0 m.  30 

Sables  d’Ecouen-Ezanville  (Sablière). 

6)  Calcaire  tendre  en  plaquettes  à rares  Limnées.  La  base  du 
calcaire  est  sableuse  et  contient  des  moulages  de  Batillaria  Bouei 
(Desh.)  car.  coronata  (Desh.) 0 m.  35 

1.  L.  FEucufeuR,  Etude  préliminaire  sur  le  Bartonien  de  la  Vallée  de  la  Viosne, 
(affluent  de  l’Oise,  rive  droite)  C.  R.  Somm.  S.  G.  F.  n°  13,  p.  94, 1941. 

Bulletin  du  Muséum  2e  série,  t.  XX,  n°  4, 1948. 


— 431  — 


5)  Sables  verdâtres  à Bayania  hordacea  (Lk.)  et  Batillaria  Bouei 
(Desh)  var.  coronata  (Desh)  visibles  sur 0 m.  50 

Sables  de  Beauchamp  (sablière  et  bois). 

4)  Sables  et  grès  sans  fossiles  à la  sablière,  en  affleurements  dans 
le  bois  du  Chemin  de  fer,  j’ai  trouvé  : 

Cardium  obliquum  (Lk). 

Meretrix  elegans  (Lk). 

Natica  epiglottinoides  (Desh). 

Strepsidura  turgida  (Sol). 

Sables  d’Auvers.  (méandre  de  l’Oise  et  butte  de  l’Hautil). 

3)  Sables  gris  très  calcifiés  et  pétris  de  Nummulites  variolarius. 
Ces  sables  et  grès  semblent  très  épais  et  avoir  une  extension  verti- 
cale assez  importante  au  dépens  des  sables  de  Beauchamp.  Au  puits 
de  Courdimanche,  l’ensemble  Bartonien  a été  traversé  et  le  journal 
du  chef  sondeur  signale  des  calcaires  auversiens  et  sables  de  Beau- 
champ  calcarisés  avec  nombreux  cerithes.  Ces  grès  calcaires  très 
épais  se  retrouvent  d’ailleurs  entre  Cergy  et  Osny,  près  de  la  route 
et  de  la  ligne  du  chemin  de  fer. 

2)  Caillas.ses  du  Lutétien  (dans  toute  la  région). 

Avec  fdets  de  sable  quartzeux  sans  fossile. 

1)  Caillasses  du  Lutétien. 

En  bancs  durs  et  marneux. 

L’abandon  par  les  Allemands  du  camp  d’aviation  de  Cormeilles- 
en-Vexin,  m’a  permis  de  relever  la  coupe  suivante  dans  deux  ouvrages 
militaires,  situés  près  d’une  piste  d’envol  au  N.  d’Immarmont, 
près  d’Osny. 

Ouvrage  A (piste). 

Terre  végétale  avec  cailloutis  de  calcaire  blanc. 

A 10)  Calcaire  dur,  rosâtre  ou  gris 0 m,  10  — 0 m,  20 

A 9)  Calcaire  en  plaquettes  et  calcaire  sableux 0 m,  40 

A 8)  Sable  blanc  et  verdâtre  à Batillaria  Bouei  (Desh.)  var.  coronata 

Desh.  et  Bayania  hordacea  (Lk.) 0 m,  40 

A 7)  Banc  de  grès  mamelonné  gris,  siliceux,  très  dur,  ce  banc  est  très 

constant  aux  alentours 0 m,  30 

A 6)  Sables  gris,  beige  sans  coquille 0 m,  50 

A 5)  Sables  jaunâtres  et  roux  argileux  avec  poches  de  coquilles  entre 
les  lits  argileux.  Miltha  saxorum  (Lk).  Cerithium  tuberculosum 
(Lk.)  Ostrea  etc.,  sur 2 m. 

Ouvrage  B (route)  à 100  m.  E.  du  1er. 

Terre  végétale  sableuse. 

B £)  Sable  gris  ou  roux  argileux  fossilifère. 

B 4)  Grès  en  rognons  volumineux. 


432  — 


B 3)  Grès  gris  à Nummulites  variolarius.  (Lk). 

B 2)  Sable  gris  à Ostrea  lamellaris  (Desii.). 

B 1)  Banc  de  grès  épais,  à ciment  calcaire  et  à stratification  entrecroisée, 
pétri  de  Nummulites  variolarius  (Lk),  rares  fossiles  encroûtés  et 
Ostrea  cubitus  (Desh.)  assez  abondantes. 

L’ouvrage  B recoupe  les  sables  d’Auvers  (B  1 à B 3)  et  la  base  des 
sables  de  Beauchamp  (B  4 et  B 5). 

L’ouvrage  A,  les  sables  de  Beauchamp  (A  5 et  A 7),  les  sables 
d’Ecouen-Ezanville  (A  8),  les  calcaires  de  Ducy  (A  9 et  A 10). 

Les  sables  représentant  le  niveau  d’Auvers  dans  l’ouvrage  B sont 
très  peu  fossilifères  et  n’ont  pas  été  prospectés.  Au  contraire,  les 
sables  5 de  l’ouvrage  A sont  riches  en  fossiles  et  m’ont  fourni  115 
espèces.  D’après  la  coupe,  on  pourrait  rattacher  sans  hésiter  ces 
sables  au  seul  niveau  de  Beauchamp,  mais  l’examen  de  la  faune 
montre  une  quantité  d’espèces  qu’on  ne  retrouve  généralement  que 
dans  le  niveau  d’Auvers.  Il  y a donc  contradiction  entre  la  strati- 
graphie qui  semble  indiquer  uniquement  la  présence  du  N.  de  Beau- 
champ  et  la  faune  qui  pourrait  correspondre  à deux  niveaux  dis- 
tincts. (N.  d’Auvers  et  N.  de  Beauchamp). 

Bien  que  la  récolte  ait  été  faite  dans  les  déblais  de  l’ouvrage  A, 
je  crois  que  les  échantillons  proviennent  du  même  niveau,  séparé  des 
autres  par  le  plancher  de  la  sablière  à la  base,  et  par  le  niveau  d’Ezan- 
ville  bien  daté  au  sommet.  La  faune  d’Auvers  semble  donc  se  pour- 
suivre atténuée,  dans  le  niveau  de  Beauchamp. 

Un  cas  identique  aurait  été  observé  à Hérouville  (8  km.  N.  O. 
d’Osny)  L 

Le  sable  A 5 et  B 5 possède  une  grande  quantité  de  galets  roulés  de 
silex,  de  calcaire,  et  de  granité  rose  (très  rare)  ainsi  que  de  nombreux 
galets  plus  ou  moins  roulés  de  grès  à Nummulites  variolarius  (Lk.) 
provenant  indubitablement  du  niveau  d’Auvers  sous-jacent.  Je 
donne  donc  la  liste  globale  des  fossiles  recueillis  que  M.  J.  Morellet 
a bien  voulu  vérifier  et  modifier,  le  cas  échéant,  et  suivant  les  indi- 
cations de  celui-ci,  je  ferai  précéder  de  x ou  xx  suivant  leur  valeur 
probante,  les  fossiles  caractéristiques  du  niveau  d’Auvers. 

XX  Donax  auversiensis  (Desh.). 
XX  » parisiensis  (Desh.). 

XX  » incompleta  (Lk.). 

Meretrix  laevigata  (Lk.). 

» rustica  (Desh.). 

» striatula  (Desh.). 

» elegans  (Lk.). 

1.  R.  Abrard  et  Charpiat.  Observations  sur  le  Bartonien  de  la  région  d’Auvers 
d’Hérouville.  Bull.  Muséum , n°  5,  1925,  p.  402-406. 

L.  et  J.  Morellet.  Le  Bartonien  du  Bassin  de  Paris  (sous-presse). 


Solen  sp. 

Corbula  gallica  (Lk.). 

» Lamarcki  (Desh.). 

» pixidicula  (Desh.). 
» ficus  (Sol.). 

Maclra  semisulcata  (Lk.). 
X Garum  rude  (Lk.). 


— 433 


X Sunetta  polila  (Lk.) . 

XX  Cyrena  crassa  (Desh.). 

» deperdita  (Desh.). 
Cardium  porulosum  (Sol.). 

» obliquum  (Lk.). 

Discors  parisiensis  (D’Orb.). 
XX  Goniocardium  rachitis  (Desh.). 
XX  Chama  papyracea  (Desh.). 

XX  » calcarata  (Lk.)  . 

» turgidula  (Lk.). 

Diplodonta  elliptica  (Lk.). 
Miltha  gibbosula  (Lk.). 

» saxorum  (Lk.). 
Divaricella  Rigaulti  (Desh.). 
Venericardia  planiscosta  (Lk.). 
» Davidsoni  (Desh.). 

» sulcata  (Sol.). 

XX  Trinacria  cancellata  (Desh.). 

» media  (Desh.). 

Axinaea  sp. 

XX  Barbatia  Lyelli  (Desh.). 

» auversiensis  (Desh.). 

» appendiculata  (Sow.). 

XX  » amygdaloides  (Desh.). 

XX  » magellanoides  (Desh.) 

» ' Rigaulti  (Desh.). 

Ostrea  lamellaris  (Desh.)  etvar. 

» cubitus  (Desh.). 

Anomia  sp. 

Dentalium  grande  (Desh.). 

» fissura  (Lk.). 

XX  Clanculus  Ozennei  (Crosse.). 

Collonia  defécta  (Pez.). 

XX  Acirsa  auversiensis  (Desh.). 
Adeorbis  tricostatus  (Desh.). 
Natica  epiglottina  (Lk.). 

» lineolata  (Desh.). 
Ampullina  parisiensis  (d’Orb.). 
Xénophora  cumulans  (Brongn.). 
XX  » patellata  (Desh.). 

Calyptraea  aperta  (Sol.). 

XX  Hipponyx  dilatatus  (Lk.). 
Solarium  plicatum  Lk. 

» plicatum  Lk.  var. 
Bayania  lactea  (Lk.). 

Bayania  hordacea  (Lk.). 
Turritella  sulcifera  )Desh.). 
XX  » copiosa  (Desh.). 

Mesalia  solida  (Desh.). 

XX  V ermetus  cancellatus  (Desh.). 


Tenagodes  mitis  (Desh  ). 
Cerithium  tuberculosum  (Lk.). 
» maryense  (Mun.  -Ch.) . 

» tiarella  (Desh). 

» crenatulatum  (Desh). 

Rhinoclavis  unisulcatus  (Lk.). 
Diastoma  interruptum  (Desh). 
Sandbergeria  decussata  (Lk.) 
var. 

XX  Potamides  lapidum  (Lk.). 

» perditus  (Bayan). 

XX  » cristatus  (Lk.). 

» mixtus  (Defr.). 

» angulosus  (Lk.). 

» scalaroides  (Desh.). 
Batillaria  Bouei  -(Desh.), 
et  var.  coronata  (Desh.). 
bicarinata  (Lk.). 

XX  Rimella  fissurella  (Linné). 

XX  Cypraea  pedicularis  (Desh.). 
Tritonidea  subandrei  (d’Orb.). 
Strepsidura  turgida  (Sol.). 
Melongena  minax  (Sol.). 
Sycum  bulbiforme  (Lk.). 
Conomilra  fusellina  (Lk.). 

X Athleta  mutata  (Desh.). 

XX  Voluta  musicalis  (Lk.). 

Marginella  bifidoplicata  (Char- 
lesw.). 

XX  Olivclla  micans  (Desh.). 

» laumontiensis  (Lk.). 
Ancilla  obesula  (Desh.). 

» canalifera  (Lk). 
Bathytoma  ventricosa  (Lk.). 
Drillia  lepta  (Edw.). 

» granulata  (Lk.). 
Axopora  Solanderi  (Defr.). 
Turbinolia  sulcata  (Lk). 
Phyllocoenia  irregularis  (Mich.) . 
Trochoseris  distorta  (Mich.). 
Labopsammia  cariosa  (Goldf.). 
Dendracis  Solanderi  — (Defr.). 
Aastreopora  panicea  (Mch.). 
Baguettes  d’oursins  (fragm.). 
Nummulites  variolarius  (Lk.). 
Milioles  (rares). 

Ostracodes  (rares). 

Dents  et  vertèbres  de  Poissons. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4,  1948. 


28 


— 434  — 


FLORE  Oactylopora  cylindracea  Lk. 

Acicularia  pavantina  (d’Arch.) 

Cymopolia  elongata  (Defr.).  (fragments). 

(fragments). 

En  résumé,  cette  note,  en  donnant  une  coupe  complète  du  Bar- 
tonien  dans  cette  région,  comble  une  petite  lacune,  cet  étage  étant 
très  peu  connu  dans  tout  le  N.  O.  du  Bassin. 

La  présence  du  niveau  de  Mortefontaine,  à faciès  calcaire  sert  de 
liaison  entre  les  gisements  fossilifères  à sables  quartzeux  (Quoniam  4) 
(Banthelu  2)  et  à faciès  calcaire  (La  Frette  3)  (Mery  4). 

Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 

1.  L.  et  J.  Morellet  : Note  préliminaire  sur  le  Bartonien  de  la  région  de  Marines. 
C.  R.  Somm.  S.  G.  F.  6-11-1922,  p.  170. 

2.  G.  F.  Dollfus.  Révision  de  la  Carte  Géologique.  B.  S.  C.  G.  F.,  n°  73,  t.  II, 
1899-1900. 

3.  Vasseur  et  Carez.  Bull.  Soc.  Géol.  Fr.  Terrasse  de  la  Seine  à la  Frette.,  3e  sér., 
t.  IV,  1876,  p.  471. 

4.  Dollfus  et  Vasseur  : Chemin  de  fer  de  Mery.  B.  S.  Géol.  Fr.,  1878,  p.  243. 


— 435  — 


Quelques  remarques  sur  le  minerai  de  fer  oolithique 
de  la  Sauvage  ( bassin  de  Longwy). 

Par  Mlle  S.  Caillère  et  M.  F.  Kraut. 


Le  gisement  de  la  Sauvage  situé  dans  la  partie  luxembourgeoise 
du  bassin  de  Longwy  comprend  quatre  horizons  minéralisés,  les 
couches  rouge,  jaune,  grise  et  noire.  Il  a une  composition  simple  et 
assez  voisine  dans  tous  les  niveaux.  Les  hydroxydes  de  fer  et  la 
calcite,  minéraux  formés  sur  place,  sont  les  principaux  constituants, 
les  éléments  d’origine  étrangère  y jouent  un  rôle  peu  important. 

Dans  la  couche  rouge,  le  carbonate  et  les  hydrates  de  fer  appar- 
tiennent à deux  domaines  nettement  séparés.  En  effet,  le  ciment  cal- 
caire (fig.  1,  planche  III),  faiblement  chloriteux  et  micacé  englobe 
des  oolithes  essentiellement  ferrugineuses  (fig.  2,  planche  III). 
Toutes  sont  en  stilpnosidérite  avec  des  anneaux  très  fins  de  limonite 
dans  la  zone  corticale.  Comme  dans  la  plupart  des  minerais  de  fer 
oolithiques,  on  remarque  l’identité  des  fragments  élastiques  et  des 
noyaux  constitués  les  uns  et  les  autres  par  des  débris  de  limonite 
et  des  grains  plus  ou  moins  arrondis  de  quartz.  Notons  également  de 
minuscules  fragments  de  quartz  à arêtes  très  vives  enveloppés  dans 
des  concrétions  ferrugineuses. 

On  trouve  dans  ce  minerai  quelques  organismes  épigénisés  en  cal- 
cite, en  stilpnosidérite  et  en  chlorite  ainsi  que  des  débris  osseux 
constitués  par  un  phosphocarbonate  de  calcium  la  dahlite. 

La  courbe  thermique  met  en  évidence  la  stilpnosidérite,  la  calcite 
et  la  limonite,  l’inflexion  de  cette  dernière  étant  particulièrement 
bien  développée  (Courbe  I,  fig.  1,  p.  437). 

Par  rapport  au  niveau  précédent,  la  couche  jaune  accuse  un 
enrichissement  en  constituants  ferrugineux  (fig.  2,  planche  II)  et  une 
régression  du  carbonate.  Dans  la  zone  corticale  des  oolithes  la 
limonite  se  développe  largement.  Le  ciment  lui-même  est  un  gel  de 
stilpnosidérite  avec  par  endroits  un  peu  de  calcite  ; il  renferme  des 
fragments  et  des  organismes  de  nature  minéralogique  identique  à 
ceux  de  la  couche  rouge. 

L’analyse  thermique  confirme  que  les  constituants  principaux 
sont  la  stilpnosidérite,  la  limonite  et  la  calcite.  Une  petite  inflexion 
vers  570°  traduit  probablement  la  présence  d’une  faible  quantité  de 
chlorite  (Courbe  II,  fig.  1,  p.  437). 

Alors  que  dans  l’ensemble  du  bassin  de  Longwy  la  couche  grise 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  4 1948.  28* 


436  — 


est  à la  fois  chloriteuse  et  calcaire,  à la  Sauvage,  les  seuls  minéraux 
autochtones  de  ce  niveau  sont  des  hydrates  de  fer,  dont  le  plus 
abondant  est  la  stilpnosidérite.  Elle  forme  entièrement  le  ciment, 
la  masse  principale  des  oolithes  et  une  partie  des  fragments  élas- 
tiques. Elle  est  parfois  en  voie  de  cristallisation  (fig.  1,  planche  I). 
Du  reste,  l’analyse  thermique  décèle  la  stilpnosidérite  et  la  limonite 
(Courbe  III,  fig.  1,  p.  437). 

Très  fréquemment  les  noyaux  et  les  fragments  de  limonite  sont  tra- 
versés par  des  bandes  parallèles  et  étroites  d’hydrohématite,  (fig.  2, 
planche  I),  terme  de  passage  entre  l’hydrate  de  fer  opaque  et  l’oxyde 
anhydre.  Au  microscope  on  reconnaît  ce  minéral  par  son  pouvoir 
réflecteur  élevé  et  sa  forte  anisotropie  entre  niçois  croisés. 

Les  débris  d’organismes  sont  eux-mêmes,  en  limonite  et  en 
stilpnosidérite.  En  dehors  des  minéraux  ferrugineux,  le  minerai 
renferme  du  quartz  détritique  et  quelques  paillettes  de  muscovite. 

A l’exception  des  organismes  calcaires  assez  répandus,  nous  avons 


EXPLICATION  DES  PLANCHES 


PLANCHE  I 
Couche  grise. 

Examen  en  lumière  naturelle  réfléchie. 

Fig.  1.  — grossissement  72.  Un  fragment  montre  trois  oolithes  dans  un  ciment  de 
limonite.  Par  ailleurs,  oolithes  dans  une  gangue  de  stilpnosidérite. 

Fig.  2.  — grossissement  220.  Deux  oolithes  en  contact  avec  gros  noyaux  de  limonite 
traversés  par  deux  systèmes  de  bandes  parallèles  d’hydrohématite. 

PLANCHE  II 

Couche  noire  et  couche  jaune 
Examen  en  lumière  naturelle  réfléchie,  grossissement  72. 

Fig.  1.  — Couche  noire.  Oolithes  en  stilpnosidérite  avec  limonite  dans  la  zone  corticale 
fragments  de  quartz  au  centre,  gangue  en  limonite. 

Fig.  2.  * — Couche  jaune.  Fragment  complexe  constitué  par  du  quartz  élastique  dans  un 

ciment  de  limonite.  Oolithes  en  stilpnosidérite  et  limonite.  Quartz  détritique.  Gangue 
ferrugineuse. 

PLANCHE  III 

Couche  rouge. 

Examen  en  lumière  naturelle  réfléchie,  grossissement  72. 

Fig.  1.  — Oolithes  en  stilpnosidérite  avec  noyau  en  limonite,  organisme  épigénisé  en 
calcite  et  en  stilpnosidérite,  gangue  calcaire. 

Fig.  2.  — Oolithe  en  limonite  avec  noyau  de  quartz  entouré  d’ovoïdes  en  stilpnosidérite. 
A gauche,  fragment  de  quartz  élastique. 


Fig.  2 


Bulletin  du  Muséum 


PI.  III 


Fig.  1 


Fig.  2 


Phototypie  Mémin,  Antoine  & Cie 
Arcueil  et. Paris 


437  — 


dans  la  couche  noire  une  accumulation  d’hydroxydes  de  fer  colloïdal 
et  cristallisé.  Toutes  les  oolithes  sont  en  stilpnosidérite,  leur  noyau 
est  un  débris  de  quartz  ou  de  limonite.  On  retrouve  également  ces 
trois  minéraux  sous  forme  de  fragments. 

Peu  développée,  la  gangue  se  réduit  par  endroits  à une  mince 
couronne  autour  des  oolithes.  Son  constituant  principal  est  la  stilpno- 
sidérite associée  à un  peu  de  chlorite  et  localement  à la  limonite 


Fig.  1.  — Courbes  Thermiques 

I,  couche  rouge.  II,  couche  jaune.  III,  couche  grise.  IY,  couche  noire. 


opaque  (planche  II,  fig.  1),  minéral  assez  rare  dans  le  ciment  des 
minerais  oolithiques. 

La  courbe  thermique,  (Courbe  IV,  fig.  1,  ci-dessus),  met  en  évidence 
les  phénomènes  endothermiques  caractéristiques  des  hydrates  de 
fer,  un  faible  crochet  de  la  chlorite  et  une  inflexion  à peine  marquée 
de  la  calcite. 

Comme  on  vient  de  le  voir,  la  composition  minéralogique  varie 
très  peu  dans  toute  la  coupe  de  la  Sauvage,  on  peut  cependant 


— 438  — 


rapprocher  les  deux  niveaux  supérieurs  d’une  part  et  les  couches 
inférieures  d’autre  part.  Calcaire  dans  la  couche  rouge,  la  gangue 
renferme  encore  une  proportion  notable  de  calcite  dans  le  niveau 
suivant.  Par  contre,  dans  les  horizons  inférieurs,  le  ciment  est  ferru- 
gineux. 

Dans  l’ensemble,  les  hydroxydes  de  fer  sont  les  éléments  essentiels 
du  minerai,  et  il  convient  de  faire  ici  quelques  remarques  à leur 
sujet.  D’après  nos  observations,  on  peut  imaginer  que  les  produits 
ferrugineux  se  précipitent  dans  le  bassin  de  sédimentation  à l’état 
colloïdal.  Ils  évoluent  par  un  processus  de  déshydratation  vers  une 
forme  cristalline.  Dans  la  gangue  cette  transformation  est  facile  à 
suivre.  L’hydroxyde  de  fer  devient  cryptocristallin  puis  complète- 
ment cristallisé.  En  effet,  en  examinant  les  sections  polies  en  lumière 
réfléchie,  le  ciment  du  minerai  apparaît  comme  une  masse  ferru- 
gineuse transparente  de  couleur  rougeâtre,  laquelle  par  endroits, 
passe  à des  formes  semi-transparentes  de  pouvoir  réflecteur  plus 
élevé.  En  même  temps,  on  observe  des  fissures  de  retrait  caracté- 
ristiques d’une  diminution  de  volume. 

L’évolution  est  analogue  dans  la  zone  corticale  des  oolithes. 
Quant  aux  noyaux  et  aux  fragments,  ils  doivent  leur  transfor- 
mation partielle  en  hydrohématite  au  fait  qu’ils  étaient  déjà  à l’état 
de  limonite  au  moment  de  leur  incorporation  dans  le  minerai. 
Signalons  à ce  propos  une  observation  faite  dans  la  couche  grise  : 
deux  oolithes  en  contact  sont  traversées  l’une  et  l’autre  par  deux 
systèmes  de  bandes  parallèles  d’hydrohématite,  chacune  des 
bandes  a son  prolongement  dans  le  noyau  voisin.  On  peut  donc 
conclure  que  les  oolithes  ont  subi  ces  transformations  alors  qu’elles 
se  trouvaient  déjà  dans  la  position  qu’elles  occupent  actuellement, 
par  conséquent,  l’évolution  continue  après  la  consolidation  du 
minerai.  Une  autre  particularité  à souligner  est  l’évolution  plus 
avancée  du  ciment  partiellement  en  limonite  alors  que  les  oolithes 
sont  essentiellement  colloïdales.  Rappelons  ici  que  nous  avons  fait 
la  même  constatation  à propos  de  l’accident  magnétique  de  Jarny1’2. 

Pour  terminer,  remarquons  que  le  rôle  des  minéraux  opaques 
susceptibles  de  subir  des  déformations  élastiques  est  assez  importante 
dans  le  minerai  de  la  Sauyage  et  explique  la  fréquence  des  oolithes 
sectionnées  notamment  dans  les  deux  niveaux  inférieurs. 

Laboratoire  de  Minéralogie  du  Muséum. 

1.  Mlle  S.  Caii.lëre  et  M.  F.  Ivraut.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  222,  1946,  p.  328. 

2.  » » Revue  Houille  Minerais  Pétrole,  n°  34,  1946,  p.  109. 

Le  Gérant  : Marc  André. 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  25-10-1948 


SOMMAIRE 


Pages 

Actes  administratifs 321 

Communications  : 

A.  Vandel.  Une  nouvelle  espèce  de  Ligie  de  la  côte  occidentale  d’Afrique  : 

Ligia  curvata  n.  sp 322 

Y.  François.  La  structure  de  la  5e  paire  de  pattes  chez  Diaptomus  (Copépode 

Calanoïde) 325 

F.  Grand  jean.  Sur  les  Hydrozetes  (Acariens)  de  l’Europe  occidentale 32g 

E.  Dresco.  Remarques  sur  le  genre  Dicranopalpus  Dol.  et  description  de  deux 

. espèces  nouvelles  (Opiliones) 336 

A.  Diakonoff.  Microlepidoptera  from  Indo-China  and  Japan  (2e  note) 343 

A.  Villiers.  Note  sur  divers  Hémiptères  Hénicocéphalides  de  l’Ouest  Africain. . 349 

A.  Guillaumin.  Contribution  à la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie.  LXXXVIII. 

Flore  des  rivages  et  îlots  de  la  région  de  Nouméa.  Plantes  récoltées  par 
M.  J.  Barrau.  — LXXXIX.  Plantes  récoltées  par  Cribs  (Flore  de  Prony).  352 

M.  Pichon.  Classification  des  Apocynacées  : XX,  Deux  genres  nouveaux  voisins 

de  Vallaris  et  de  Deaumontia 381 

M.  Pichon.  Les  Monimiacées,  famille  hétérogène 383 

C.  Sosa-Bourdouil.  Sur  l’apparition  de  la  pan^hure  dans  les  fleurs  de  Matthiola  385 

G.  Erdtman.  Pollen  morphology  and  Plant  taxonomy.  VIII.  Didiereaceae 387 

J.-M.  Turmel.  Répartition  géographique  des  Eryngium.  I.  Ancien  Monde 395 

Cl.  Mathon.  De  la  distribution  de  quelques  plantes  méditerranéennes  dans  la 

Montagne  de  Lure  (Basses- Alpes).  2e  note 402 

P.  Roth.  Sur  l’action  antagoniste  des  substances  oestrogènes  dans  la  métamor- 
phose expérimentale  des  Amphibiens  (3e  note) 408 

A.  Loubière.  Aperçu  général  sur  les  tiges  arborescentes  des  Marattiacées  paléo- 
zoïques   416 

Ed.BouREAU.  Etude  paléoxylologique  du  Sahara  : Présence  du  Dadoxylon  (. Arau - 

carioxylon)  Dallonii  n.  sp 420 

C.  Sosa-Bourdouil.  Sur  l’absorption  de  l’eau  par  les  rameaux  de  Ginkgo 

biloba  L. 427 

L.  Feugueur.  Observations  sur  le  Bartonien  de  la  région  d’Osny  et  Puiseux 

(Feuille  Paris  n°  48  NO) 430 

S.  Caillère  et  F.  Kraut.  Quelques  remarques  sur  le  minerai  de  fer  oolithique 

de  la  Sauvage  (Bassin  de  Longwy) 435 


ÉDITIONS 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

36,  RUE  GEOFFROY-SAINT-HILAIRE,  PARIS  Ve 


Archives  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle ).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.) . 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencé  en  1895)- 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  500  fr.,  Étranger,  700  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe  ; un  vol.  230  fr.) . 

Publications  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horti  pariensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Notulæ  SystematicæJ  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909  ; abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Étranger,  150  fr.). 

Revue  française  d' Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Étranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle 
à Dinard.  (Directeur  M.  E.  Fischer-Piette,  Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Saint-Servan  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  l'Homme.  (Place  du  Trocadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’Entomologie.  (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire  d’ Agronomie  coloniale  ; paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie ; paraît  depuis  1924  ; abonnement  France,  200  fr.,  Étranger, 
260  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  Mme  Allorge,  Laboratoire 
de  Cryptogamie  ; paraît  depuis  1874  ; abonnement  France,  200  fr., 
Étranger,  300  fr.). 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928  ; abonnement  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

Mammalia,  Morphologie,  Riologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Rourdelle  ; paraît  depuis  1936;  50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  25-10-1948 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série.  — Tome  XX 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 
N°  5.  — Septembre  1948 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER 
1 PARIS-V* 


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum,  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’ Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu'une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 


TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  25  supplémentaires,  aux  conditions 
suivantes  : 

(Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  1 de  1948) 


25  ex.  50  ex. 

4 pages 57  fr.  50  74  fr.  50 

8 pages 65  fr.  75  89  fr.  75 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  commandes  dépassant  50  exemplaires  ne  pourront  être  acceptées 
que  par  autorisation  spéciale  et  à des  prix  supérieurs  à ceux  qui  sont 
mentionnés  sur  le  tarif  ci-dessus. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  l’abonnement  ANNUEL  I 

France  : 500  fr.  — Étranger  : 700  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l’Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1948.  - N»  5 


368e  réunion  des  naturalistes  du  muséum 

30  SEPTEMBRE  1948 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  L.  BERTIN 


ACTES  ADMINISTRATIFS 

M.  le  Président  a le  regret  de  faire  part  du  décès  de  M.  Paul  Rode, 
Chef  du  Service  de  la  Muséologie  au  Muséum,  survenu  le  23  sep- 
tembre 1948. 


DONS  D’OUVRAGES 

Watson  (S.  L.  Grant).  Wonders  of  natural  History,  London  Pléiades 
Books,  192  p.,  40  fig.,  1947. 

Ecrit  dans  un  sens  visiblement  populaire,  ce  petit  livre  expose,  en  de 
courts  chapitres,  les  faits  merveilleux  de  la  vie  de  divers  animaux,  soit 
marins  soit  terrestres.  Ces  faits  sont  parfaitement  exacts  et  l’auteur,  qui 
n’a  laissé  aucune  place  à l’imagination,  en  a simplement  rendu  la  lecturs 
facile  et,  au  surplus,  très  agréable.  L’ouvrage  est  illustré  avec  goût  par 
Barbara  Greg. 

Bouly  de  Lesdain  (M.).  Ecologie  (Phanérogames-Mousses-Lichens) 
de  quelques  sites  de  Paris  (in  Encyclopédie  bio géographique  et  écologique, 
vol.  IV),  88  p.,  19  fig.  (Lechevalier,  édit.,  Paris,  1948). 

Dans  ce  livre  l’auteur  énumère  les  végétanx  qui  peuvent  encore  vivre 
dans  l’air  vicié  d’une  grande  ville.  Il  étudie  la  flore  des  grands  jardins 
de  la  capitale  : Tuileries,  Luxembourg,  Muséum,  Parc  Moncerau,  et  une 
partie  des  bords  de  la  Seine.  Il  dénonce  les  causes  de  la  détérioration  et 
de  l’effondrement  des  tombes  dans  les  cimetières  et  indique  les  moyens  à 
employer  pour  en  retarder  les  effets.  Ce  travail  est  une  excellente  mono- 
graphie des  espèces  végétales  que  l’on  rencontre  actuellement  à Paris. 

Bulletin  du  Muséum,  2°  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


29 


440  — 


Les  modes  de  répartition,  de  dispersion  ou  d’associations  ont  été  soi- 
gneusement étudiés,  ainsi  que  les  modifications  subies  par  certaines 
espèces  en  raison  du  milieu  plus  ou  moins  insalubre  dans  lequel  elles 
vivent.  L’auteur  signale  également  les  espèces  disparues  depuis  le  siècle 
dernier,  à la  suite  de  la  construction  de  nombreux  immeubles  sur  les 
terrains  vagues  qui  autrefois  entouraient  Paris. 

Boudarel  (N.).  Les  richesses  de  la  mer.  — Technologie  biologique  et 
océanographique  (in  Encyclopédie  biologique,  vol.  XXIX),  549  p., 
1020  fig.  (Lechevalier,  édit.,  Paris,  1948.) 

Cet  ouvrage  est  divisé  en  deux  parties  principales  : la  première  « partie 
pratique  »,  présente  l’ensemble  des  richesses  marines  actuellement  exploi- 
tées ; dans  la  deuxième  « partie  scientifique  »,  sont  décrites  et  figurées  les 
différentes  espèces  animales  qui  peuplent  nos  eaux  .côtières.  Après  un 
court  historique  des  sciences  océanographiques,  l’auteur  étudie  la  densité, 
la  transparence  et  la  couleur  de  l’eau  de  mer  ainsi  que  ses  propriétés  ther- 
miques et  la  distribution  des  températures.  Il  énumère  et  figure,  en  outre, 
les  espèces  végétales  qui  se  rencontrent  sur  nos  côtes.  Ce  livre,  grâce  à son 
abondante  illustration,  est  destiné  à rendre  de  grands  services  aux 
travailleurs  des  laboratoires  maritimes  qui  trouveront,  en  le  consultant,  la 
possibilité  d’identifier  aisément  les  animaux  ou  végétaux  qu’ils  peuvent 
rencontrer  au  cours  de  leurs  recherches.  Conçu  également  dans  un  esprit 
de  vulgarisation  scientifique  le  texte  est  à la  portée  du  public  qui 
s’intéresse  aux  sciences  naturelles. 

Fournier  (F.).  Le  livre  des  plantes  médicinales  et  vénéneuses  de  France, 
t.  II  (in  Encyclopédie  biologique,  vol.  XXXI),  504  p.,  215  fig.  (Leche- 
valier, édit.,  Paris,  1948). 

Dans  un  fascicule  précédent  (fasc.  I,  1948)  nous  avons  signalé  la  publii 
cation  du  t.  I de  cet  ouvrage.  Le  second  volume,  aussi  abondamment 
illustré  que  le  précédent,  comprend  les  végétaux  se  classant,  par  ordre 
alphabétique,  de  « Consoude  à Melon  ».  L’ensemble  de  l’ouvrage  constituera 
un  dictionnaire  pratique  des  plantes  médicinales  de  notre  pays. 


441 


COMMUNICATIONS 


Etude  comparative  des  formes  oxyrhynchus 

ET  GRIBINGUIENSIS  DE  RANA  OXYRHYNCHUS 
Par  F.  Angel. 


Parmi  les  matériaux  rapportés  du  Mont  Nimba  (Haute-Guinée 
française)  par  M.  Lamotte,  se  trouvait  une  collection  de  Rana 
appartenant  à l’espèce  oxyrhynchus.  Elle  nous  a permis  de  comparer 
la  forme  typique  à celle  que  nous  avons  décrite  et  figurée,  en  1922, 
sous  le  nom  de  Rana  gribinguiensis  d’après  un  exemplaire  Ç de 
grande  taille,  provenant  de  Fort  Crampel.  Depuis  cette  époque,  cette 
dernière  a été  retrouvée  en  d’autres  régions  et  elle  a donné  lieu  à 
diverses  interprétations  que  nous  rappelons  ici  : 

En  1936,  A.  Loverid*ge  la  signale  de  Butandiga  (Ouganda),  de 
Kaimosi  (Colonie  du  Kénia)  et  d’Amani  (Territoire  du  Tanganyika). 
L’examen  de  plusieurs  échantillons  lui  suggère  qu’elle  doit  être 
rapportée,  avec  rang  de  sous-espèce,  à l’espèce  oxyrhynchus.  Deux 
ans  plus  tard,  le  même  auteur  mentionne  sa  présence  au  Libéria  ; 
il  pense  qu’à  cette  grande  forme  forestière  doivent  répondre  les 
échantillons  de  la  Guinée  française,  signalés  par  P.  Chabanaud, 
sous  le  nom  de  Rana  oxyrhynchus.  La  même  année,  R.  Mertens 
émet  l’opinion  que  les  exemplaires  de  gribinguinensis,  du  Cameroun, 
qu’il  possède,  occupent  peut-être  une  position  intermédiaire  entre 
cette  nouvelle  sous-espèce  et  la  forme  typique.  De  Witte  (1941)  en 
s’appuyant  sur  les  caractères  différentiels  mis  en  avant  par  A.  Love- 
ridge  émet  des  doutes  sur  la  validité  de  la  sous-espèce  gribinguiensis, 
sans  analyser  sur  ce  point  particulier  les  matériaux  du  Congo  belge 
dont  il  dispose.  L’année  suivante,  une  nouvelle  mention  de  A.  Love- 
ridge  a trait  à une  femelle  gravide  de  58  mm.  de  longueur  trouvée 
dans  un  lambeau  de  forêt,  à proximité  du  bord  de  la  mer  dans  le 
Territoire  du  Tanganyika  (Amboni  Estate).  Ce  zoologiste  fait  part 
de  sa  surprise  de  retrouver  aussi  loin  vers  l’Est,  cette  forme  fores- 
tière de  montagne  de  l’Ouest  africain  sur  laquelle,  dit-il,  « on  ne  peut 
se  méprendre  ». 

En  présence  de  ces  opinions  controversées,  il  nous  a paru  utile  de 
préciser  à nouveau  le  statut  de  ces  deux  formes  d’après  les  41  exem- 
plaires de  Rana  oxyrhynchus  faisant  partie  de  la  collection  de 
M.  Lamotte.  L’examen  de  leurs  caractères  nous  conduit  à confirmer 
l’opinion  de  Loverid-ge  donnant  rang  de  sous-espèce  de  Rana  oxy- 
rhynchus à la  forme  gribinguiensis.  Si,  dans  les  deux  sous-espèces, 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série  t.  XX,  n°  5,  1948. 


— 442  — 


certains  caractères  — tels  la  coloration,  la  palmure  des  orteils,  la 
longueur  du  membre  postérieur  et  des  tibias  — • chevauchent  et  ne 
peuvent  être  pris  en  considération,  nous  en  relevons  d’autres  qui 
permettent  de  reconnaître,  parmi  nos  échantillons,  24  ex.  de  Ranci 
oxyrhynclius  oxyrhynchus  et  17  ex.  de  Rana  oxyrhynchus  gribinguien- 
sis. Les  différences  essentielles  portent  sur  les  points  suivants  : 

— grandeur  du  tympan. 

— longueur  du  2e  doigt. 

— forme  du  museau. 

— nombre  et  disposition  des  bourrelets  dorsaux. 

— taille  des  adultes. 

En  voici  le  détail  : 

Rana  oxyrhynchus  oxyrhynchus. 

— Tympan  représentant  au  maxi- 
mum les  4/5e  du  diamètre  de 
l’œil,  jamais  égal  à celui-ci. 

— Museau  relativement  court. 

— 4e  doigt  habituellement  plus 
court  que  le  2e. 

— Plis  dorsaux  longitudinaux, 
nombreux,  (jusqu’à  12),  le  plus 
souvent  dissociés  sur  leur  lon- 
gueur, se  terminant  sans  transi- 
tion sur  les  flancs  en  petites  ver- 
rues allongées  ou  en  gros  gra- 
nules. Pas  de  pli  régulier  et 
continu  du  bord  postérieur  de 
l’œil  à Paine. 

- — Taille  maxima  : <J  45  mm.  ; 

$ 60  mm. 


Rana  oocyrhynchus  gribinguiensis. 

— Tympan  représentant  au  mini- 
mum les  4/5e  du  diamètre  de 
l’œil,  le  plus  souvent  égal  à celui- 
ci. 

— Museau  plutôt  allongé. 

— 4e  doigt  habituellement  plus 
long  que  le  2 e. 

— Plis  dorsaux  au  nombre  de  8 
(rarement  10),  réguliers,  peu  ou 
pas  dissociés  sur  leur  longueur, 
l’externe  qui  s’étend  du  bord 
postérieur  de  l’œil  à l’aine  est 
presque  toujours  plus  marqué  par 
sa  grosseur,  sa  régularité  et  sa 
coloration  plus  claire.  Au  dessous 
de  ce  pli,  les  flancs  sont  à peu 
près  lisses,  sans  verrues. 

— Taille  maxima  : 3 62  mm.  • 
Ç 74  mm. 


Signalons  que  chez  ces  deux  sous-espèces,  la  palmure  des  orteils 
est  assez  variable,  atteignant  presque  toujours  l’extrémité  du  5e 
mais  dans  40  pour  cent  des  cas  n’arrivant  pas  à l’extrémité  du  3e. 

L’habitat  actuellement  connu  du  Rana  oxyrhynchus  gribinguiensis 
embrasse  au  Nord  de  l’Equateur  : l’Ouest  et  le  centre  africain 
(Guinée  française,  Libéria,  Cameroun,  Congo  français)  ; à l’Est  les 
Territoires  britanniques  de  l’Ouganda,  Colonie  du  Kénia  et  Tanga- 
nyika.  Sa  répartition  est  donc  moins  vaste  que  celle  du  Rana  oxy- 
rhynchus oxyrhynchus  qui,  à l’Ouest,  s’étend  de  la  Guinée  portugaise 
à l’Angola  inclus,  à l’Est,  de  l’Erythrée  et  de  l’Ethiopie  au  Natal, 
c’est-à-dire  du  15°  lat.  N.  au  30°  lat.  S.  En  altitude,  Rana  oxy- 
rhynchus oxyrhynchus  peut  se  rencontrer  aussi  bien  à 2.400  m . 
(Mont  Elgon)  qu’à  570  m.  (delta  de  l’Omo).  (J.  Roux,  1935). 

Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons)  du  Muséum. 


— 443  — 


OUVRAGES  CITÉS 

1922.  Angel  (F.).  Sur  deux  espèces  nouvelles  de  Grenouilles  d’Afrique 
et  de  Chine,  appartenant  au  genre  Rana.  Bull.  Mus.  Paris, 
p.  399,  fig. 

1935.  Roux  (J.).  Mission  Scient,  de  l’Omo.  Rept.  et  Amph.,  t.  III,  fasc.  25, 
p.  184. 

1930.  Lovehidge  (A.).  Scient.  Results  of  an  Exped.  tq  Rain  Forest 
régions  in  Eastern  Africa.  Bull.  Mus.  Compar.  Zoôl.  Haro.  Coll., 
LXXIX,  7,  p.  416. 

1938.  — On  a collect.  of  Rept.  and  Amphib.  from  Libéria.  Proc.  New 
Engl.  Zoôl.  Club,  p.  70. 

1938.  Mertens  (R-).  Uber  eine  Froschsamml.  aus  West  Afrika.  Zool. 
Anz.,  B.  123,  p.  242. 

1940.  - — Amphibien  aus  Kameroun.  Senckenber giana,  B.  22,  p.  115. 

1941.  De  Witte  (G.  F.).  Explor.  du  Parc  Nation.  Albert.  — Batr.  et 

Rept.,  fasc.  38,  p.  51. 

1942.  Loveridge  (A.).  Scient.  Results  of  a Fourth  Exped.  to  Forested 

Areas  in  East  and  Cent.  Africa.  Bull.  Mus.  Comp.  Zoôl.  Haro. 
Coll.,  XCI,  V,  Amphib.,  p.  417. 


— 444  — 


Présence  de  Pontonia  pinnophylax  (otto)  [Crustacé ai 

SUR  LES  COTES  DU  GABON 
Par  C.  Delamare  Deboutteville. 


M.  Chaux,  du  Laboratoire  des  Pêches  et  productions  coloniales 
m’a  transmis  pour  détermination  un  couple  de  Pontoniidæ  fort 
intéressants.  Après  vérifications  il  s’agit  en  effet  de  Pontonia  pinno- 
phylox  (Otto),  récolté  à Fort-Gentil,  sur  les  côtes  du  Gabon.  Gomme 
il  est  habituel  dans  le  genre  Pontonia,  cette  espèce  est  commensale 
d’une  Pinne,  Pinna  radis.  Un  seul  mâle  et  une  seule  femelle  vivent, 
côte  à côte  dans  la  même  coquille. 

Il  existe  dans  l’Inocographie  du  Laboratoire  de  Zoologie  un  essai 
de  synonymie  de  cette  espèce  due  à la  plume  de  M.  Bouvier. 

Jusqu’à  une  époque  très  récente  les  auteurs  donnaient  à cette 
espèce  le  nom  de  Pontonia  custos  (Fors.).  Mais  tout  récemment  M.  L. 
B.  HoLTfiuis  (1947)  a montré  que  le  Cancer  custos  de  Forsskal 
appartient  en  réalité  à unè  espèce  du  genre  Anchistus  de  la  Mer 
Rouge.  Le  plus  grand  nombre  des  auteurs  a nommé  cette  espèce 
Pontonia  tyrrhena  (Risso).  C’est  également  M.  Holthuis  qui  souligne 
que  cette  assimilation  faite  par  Risso  à une  espèce  jadis  créée  par 
Petagna  est  aussi  fausse  que  la  précédente.  L’espèce  qu’a  vu  ce 
dernier  auteur  appartient  sans  aucun  doute  au  genre  Callianassa 
fort  éloigné  des  Pontonia. 

La  synonymie  de  notre  espèce  devra  donc  s’établir  ainsi  : 

Alpheus  lyrrhenus  Risso,  1816,  Crust.  de  Nice,  pl.  2,  fig.  2. 

Palaemon  pinnophylax  Otto,  1821,  Consp.  Anim.  marit.,  non  édit.,  p.  12. 
Callianassa  tyrrhena  Risso,  1826,  Hist.  Nat.  de  l’Europe  mérid.,  t.  5, 
p.  54. 

Gnathophyllum  lyrrhenus  Desmarest,  1823,  Dict.  Sci.  Nat.,  vol.  28, 
p.  323.  Consid.  sur  les  Crust.,  p.  229. 

Alpheus  pinnophylax  Otto,  1828,  Mem.  de  l’Acad.  des  Cur.  de  la  Nature 
de  Bonn,  t.  14,  pl.  21,  fig.  1-2. 

Pontonia  tyrrhena  Latreille,  Encycl,  pl.  326,  fig.  10  (d’après  Risso). 

1829,  Règne  animal  de  Cuvier,  édit.  2,  t.  4,  p.  96. 

Pontonia  parasitica  Roux,  1931,  Mem.  classif.  Crust.  Salicoques,  p.  26  (?). 
Pontonia  custos  Guérin  Meneville,  1832,  Exp.  Sc.  de  Morée,  M.  Bory 
de  Saint-Vincent,  Zool.,  p.  36,  pl.  27,  fig.  1. 

Pontonia  heterochelis,  id.,  p.  37. 

Pontonia  tyrrhena  Milne-Edwards,  1937,  Hist.  Nat.  des  Crust.,  t.  2, 
p.  360. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série  t.  XX,  n°  5,  1948. 


— 445 


Tous  les  exemplaires  des  collections  du  Muséum  proviennent  de  la 
Méditerranée  et  je  crois  ne  pas  me  tromper  en  affirmant  que  l’espèce 
n’est  pas  encore  signalée  du  littoral  atlantique  de  l’Afrique.  J’ajou- 
terai cependant  qu’une  espèce  voisine,  le  Pontonia  pinnæ  Ortmann 
dont  les  mœurs  sont  identiques  se  trouve  sur  les  côtes  californiennes, 
sur  celles  du  Mexique  et  dans  l’Océan  Indien.  Mais  si  j’en  juge  par 
un  rapide  examen  des  échantillons  de  nos  collections  il  semble  que 
l’on  réunit  sous  ce  même  nom  des  formes  sensiblement  différentes 
les  unes  des  autres.  C’est  le  cas  particulièrement  d’une  forme  des 
côtes  d’Arabie  qui  devra  certainement  être  érigée  en  espèce. 

Sans  qu’il  soit  nécessaire  d’attendre  une  révision  qui  serait  certes 
très  utile,  je  suis  en  mesure  d’affirmer  pour  le  moment  que  les 
Pontonia  custos  du  Gabon  sont  identiques  en  tous  points  à ceux  du 
Golfe  de  Bône  et  des  Côtes  d’Italie.  Ces  derniers  sont  commensaux 
de  Pinna  nobilis. 

Il  est  probable  que  des  récoltes  ultérieures  révéleront  l’existence 
de  cette  espèce  dans  la  biocoenose  de  Pinna  sur  toute  la  côte  atlan- 
tique africaine. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

Holthuis  (L.  B.),  1947,  Nomenclatorial  Notes  on  European  Macrurous 
Crustacea  Decapoda,  Zoologische  Mededeelingen,  XXVII,  p.  312-233. 


446  — 


Sur  quelques  Copêpodes  parasites  du  Squale  Pèlerin 
[Cetorhinus  maximus  (GUNNER)] 

Par  C.  Deiamare  Deboutteviele. 


M.  Petit,  du  Laboratoire  Arago  de  Banyuls-sur-Mer  (Pyrénées- 
Orientales),  m’a  confié  pour  détermination  quelques  Copêpodes  qu’il 
a eu  l’occasion  de  récolter  sur  un  Squale  Pelerin  en  cette  localité  au 
mois  de  mai  1948. 

Cette  brève  note  sera  pour  moi  l’occasion  de  passer  en  revue  les 
captures  qui  figurent  dans  les  collections  du  Muséum. 

Dinematura  producta  Müller. 

La  récolte  de  M.  Petit  en  contient  une  trentaine  d’exemplaires. 
L’espèce  est  connue  des  hôtes  suivants  : Lamna  cornubica  L.  (selon 
Scott),  Læmargus  borealis,  Alopias  vulpes  L.,  Cetorhinus  maximush., 
et  Scymnus  glacialis  (=  microcephalus  Bloch).  En  Méditerranée 
l’espèce  semble  n’être  signalée  que  de  Gênes.  Les  captures  figurant 
dans  les  collections  du  Muséum  sont  les  suivantes  : 

Plage  de  Socoa,  Baie  de  Saint-Jean-de-Luz,  Basses-Pyrénées,  sur 
le  pédicule  caudal  d’un  Lamna  cornubica  (Gmel.)  pêché  le  12- IX- 
1938,  J.  Pellegrin,  rec.  — - Concarneau,  28-VII-1922,  sur  Cetorhinus 
maximus,  L.  Fage  rec.  et  det.  — - Concarneau,  14-VIII-1928,  sur 
Cetorhinus  maximus,  R.  Legendre  rec.  — Concarneau,  20-VII-1923, 
sur  Lamna  cornubica,  L.  Fage  rec.  et  det.  — Face  intérieure  des 
nageoires  pectorales  d’un  jeune  Pelerin  (C.  maximus)  arrivé  aux 
Halles  de  Paris  au  début  de  mai  1943. 

Anthosoma  crassum  (Abildgaard). 

Les  exemplaires  provenant  de  Banyuls  se  répartissent  comme  suit  : 
un  couple  sur  la  gouttière  branchiale  et  une  femelle  sur  la  peau. 

Les  hôtes  connus  sont  : Lamna  cornubica  L.,  Carcharias  litoralis, 
Isurus  oxyrhynchus,  Oxyrhyna  Spallanzanii  Raf. 

Dans  les  Collections  du  Muséum  figurent  les  captures  suivantes  : 

Sur  les  dents  d’un  Squale.  Il  les  gâte  et  les  fait  tomber,  Tunisie, 
A.  Weiss,  1915.  — Concarneau,  14-V 1 1 1-1926,  sur  la  face  ven 
traie  de  Cetorhinus  maximus  L.,  R.  Legendre.  — Concarneau, 
20-"VlI-23,  sur  les  lèvres  de  Lamna  cornubica,  Fage  rec.  et  det. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


— 447  — 


Nemesis  lamna  (Risso). 

Nombreux  exemplaires.  Les  hôtes  connus  sont  les  suivants  : 
Carcharodon  lamia  Ris.,  Oxyrhina  Spallanzanii  Ron.,  Lichia  amia 
L.,  Lamna  cornubica  L.,  Alopias  vulpes  Cuv.,  Odonlaspis  ferox 
Agass. 

Dans  les  collections  du  Muséum  l’espèce  n’est  représentée  que  par 
deux  tubes.  Mer  Adriatique,  M.  Heller  (103-65),  Nemesis  mediter- 
ranea  Heller  sans  indications  d’hôte.  Il  s’agit  peut-être  d’un  cotype 
de  N.  mediterranea  Heller  qui  est  synonyme  de  N.  lamna  Risso. 

Concarneau,  8-V-1923,  sur  les  branchies  de  Cetorhinus  maximus, 
R.  Legendre  rec. 

Fage  (1923)  signalant  la  capture  de  Dinemoura  producta  (Müller) 
et  de  Nemesis  lamna  (Risso)  sur  des  Cetorhinus  maximus  de  Con- 
carneau, avait  déjà  insisté  sur  certaines  coïncidences  dans  la  poly- 
valence vis-à-vis  des  hôtes.  Les  deux  espèces  qu’il  étudiait  se  retrou- 
vent en  effet  sur  le  Lamna  cornubica  (Gmelin)  et  Y Alopias  vulpes 
Cuvier.  Notons  que  la  troisième  des  espèces  signalées  ici  se  retrouve 
également  sur  le  Lamna  cornubica  L.  Une  meilleure  connaissance  des 
Copépodes  parasites  montrera  peut-être  que  leur  polyvalence  est 
encore  beaucoup  plus  généralisée. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

Fage  (L.),  1923.  Sur  deux  Copépodes  [ Dinemoura  producta  (Müller)  et 
Nemesis  lamna  (Risso)]  parasites  du  Pelerin  [Cetorhinus  maximus 
(Günner)].  Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVIII,  p.  280-287. 


— 448  — 


Sun  UN  CONCHODERMA  AURITUM  (CRUST.  ClRRIPÈDE)  PARASITE 
BRANCHIAL  DU  SQUALE  PÈLERIN  [CETORHINUS  MAXIMUS  (GUN.)] 

A Banyuls 

Par  C.  Delamare  Deboutteville. 


M.  Petit  a récolté  récemment  (avril  1948)  un  Crustacé  Cirripède 
fixé  sur  les  branchies  d’un  Squale  Pèlerin.  Au  premier  abord  ce 
Lépadidé  présentait  un  aspect  tout  à fait  insolite.  Une  étude  plus 
attentive,  avec  dissection,  m’a  permis  de  constater  qu’il  s’agit  d’un 


Conchoderma  auritum  (L.).  1,  exemplaire  parasite  sur  les  branchies  de  Cetorhinus 
maximus  L.  Mandibule.  — 2,  mandibule  droite.  — 3,  maxille.  — 4,  exemplaire  fixé 
sur  Coronule,  maxille.  — 5,  mandibule  droite.  — 6,  mandibule  gauche. 


individu  dépigmenté  et  anormalement  décalcifié  de  l’espèce  com- 
mune Conchoderma  auritum  (L.). 

Comparé  à des  exemplaires  normaux  fixés  sur  des  Coronules, 
figurant  dans  les  collections  du  Muséum,  cet  exemplaire  m’a  permis 
de  constater  que  ses  téguments,  à taille  égale,  étaient  plus  minces. 
Les  scuta  de  cet  exemplaire  sont  également  faiblement  développées 
et  partiellement  recouvertes  par  le  tégument.  Tout  le  corps  est 
complètement  dépigmenté.  L’observation  des  pièces  buccales  met 
en  évidence  des  troubles  dans  le  métabolisme  du  calcaire,  les  dents 
étant  presque  toutes  émoussées  à l’apex  sans  que  l’on  puisse  cons- 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


— 449 


tater  de  fractures  apparentes  (figs.  1-3  à comparer  à 4-6).  Les  mandi- 
bules présentent,  chez  les  formes  fixées  sur  Coronules  autant  que 
sur  l’exemplaire  parasite,  une  excavation  de  la  dent  proximale 
ainsi  que  la  figure  B roc  h (1924)  et  contrairement  à la  figure  de 
Hiro  (1933). 

J’ajouterai  que  Monod  (1922)  a constaté  chez  Dichelaspis  cor  Aur. 
commensal  de  Scylla  serrata  (Fors.)  des  inégalités  de  calcification 
dues  à des  différences  de  nutrition.  Les  individus  fixés  à l’entrée  de 
la  cavité  branchiale  et  sur  l’épipodite  du  maxillipède  du  Crustacé 
ont  un  scutum  plus  développé  que  ceux  qui  se  rencontrent  exclusive- 
ment sur  les  branchies.  Le  cas  du  Conchoderma  étudié  ici  est  tout 
a fait  superposable  à celui  du  Dichelaspis. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

Broch  (H.).  1924.  Cirripedia  thoracica  von  Norwegen  und  dem  Nor- 
wegîschen  Nordmeere.  Videnskap.  Skrift.  17. 

Monod  (Th.) , 1922.  Sur  un  Dichelaspis  de  Madagascar,  commensal  de 
Scylla  serrata.  Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVI,  p.  264-269. 


i 


450 


Sur  V ÉLEVAGE  DE  CERTAINS  ORIBATES  EN  VUE  D’OBTENIR 

DES  CLONES 

Par  F.  Grandjean. 


Les  variations  individuelles  de  tout  ou  rien  que  je  désigne  par 
écarts  1 étant  reconnues  et  définies  dans  des  populations  sauvages, 
il  fallait,  pour  continuer  rationnellement  leur  étude,  les  obtenir 
en  race  pure  et  par  conséquent  savoir  élever  des  espèces  favorables. 
Mes  tentatives  ont  commencé  en  1937  et  n’ont  abouti  que  récem- 
ment. 

Pour  simplifier  le  plus  possible,  nous  exigerons  des  espèces  favo- 
rables qu’elles  se  reproduisent  par  parthénogenèse  thélytoque 
indéfinie.  La  race  pure  sera  la  descendance,  ou  clone,  d’un  individu 
quelconque.  Puisque  l’étude  des  écarts  est  notre  but  les  espèces 
favorables  devront  être  riches  en  écarts.  Pour  des  raisons  de  com- 
modité nous  les  choisirons  robustes,  paresseuses  et  d’une  taille  pas 
trop  minuscule.  Toutes  ces  conditions  sont  réunies,  heureusement, 
chez  de  nombreuses  espèces  d’Oribates,  notamment  par  celles  de 
3 familles,  les  Camisiidæ,  les  Nothridæ,  les  Nanhermanniidæ. 

Il  nous  faut  donc  savoir  élever  isolément,  jusqu’à  ce  qu’il  soit 
adulte  et  ponde,  un  individu  de  ces  familles  que  nous  appellerons  la 
fondatrice  du  clone,  puis  de  conduire  à bien  toute  sa  progéniture 
pendant  une  ou  plusieurs  générations,  sans  mortalité  importante  et 
sans  risque  de  mélange  avec  d’autres  individus  de  la  même  espèce. 

Connaître  les  écarts  de  la  fondatrice  à toutes  les  stases  est  le 
premier  but  à atteindre.  Nous  devrons  partir  d’une  larve,  observer 
ses  mues  et  recueillir  ses  exuvies.  Cela  exige  un  élevage  en  petite 
cellule  et  une  surveillance  continuelle.  Plus  tard,  dès  l’éclosion  des 
premiers  œufs  de  la  fondatrice,  il  faudrait  procéder  de  la  même 
manière  avec  chaque  larve  nouvelle,  c’est-à-dire  l’isoler  et  recueillir 
ses  exuvies  jusqu’à  la  fin  de  son  développement.  Ici  je  parle  au 
conditionnel  car  j’ai  reculé  devant  un  tel  travail.  Je  me  suis  con- 
tenté d’élever  ensemble  dans  une  grande  cellule,  puis  dans  plusieurs, 
les  descendants.  Pour  faire  une  statistique  de  leurs  écarts  aux 
5 stases,  il  est  nécessaire  alors  (puisque  l’on  abandonne  les  exuvies) 
de  prélever  des  individus  de  chacune  de  ces  stases,  en  nombre  déter- 
miné. Cela  aussi  exige  une  surveillance. 

1.  Les  écarts  sont  des  absences  (ou  des  présences)  de  petits  organes  qui  sont  d’ordi- 
naire présents  (ou  absents). 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


— 451  — 


Le  problème  étant  ainsi  précisé  il  restait,  pour  le  résoudre,  à 
savoir  nourrir  les  Acariens,  à maintenir  leur  isolement,  et  à les 
défendre  contre  la  moisissure.  Dans  ce  qui  suit  j’examine  successive- 
ment ces  trois  difficultés,  qui  sont  les  principales.  Des  indications 
sont  ensuite  données  sur  les  cellules  et  sur  la  surveillance  de  l’élevage.. 

Nourriture.  — Chez  la  plupart  des  espèces  d’Oribates  l’alimen- 
tation est  fungique.  De  nombreux  Acarologues  l’ont  constaté  par 
l’observation  du  contenu  intestinal,  où  abondent  en  effet,  presque 
toujours,  des  hyphes,  des  filaments  mycéliens,  des  spores.  Cepen- 
dant, si  l’on  tente  de  nourrir  un  Oribate  quelconque  avec  un  cham- 
pignon ou  un  lichen  quelconque,  on  ne  réussit  pas  h 

C’est  Camisia  segnis  qui  m’a  mis  dans  la  bonne  voie.  Il  est  com- 
mun sur  les  rameaux  d’un  érable  qui  pousse  à ma  porte  et  ii  y vit 
toute  l’année.  Il  y pond  un  à un  des  œufs  que  j’ai  eu  de  la  peine  à 
découvrir,  car  ils  sont  camouflés,  mais  cette  recherche  a attiré  mon 
attention  sur  la  matière  utilisée  dansle  camouflage. 

La  matière  de  camouflage,  posée  à la  surface  des  œufs  comme  une 
peinture,  est  un  lichen,  ce  qui  est  singulier.  Une  fois  averti,  on  cons- 
tate que  le  même  lichen  recouvre  totalement,  à beaucoup  d’endroits,, 
la  surface  des  rameaux.  On  ne  l’a  pas  remarqué  tout  d’abord,  si  l’on 
n’est  pas  botaniste,  car  on  l’a  confondu  avec  l’écorce.  Son  thalle,, 
qui  adhère  complètement  au  support,  est  une  croûte  sans  forme 
particulière,  terne,  d’un  gris  foncé,  très  mince.  A sec,  il  est  irrégu- 
lièrement craquelé  et  son  épaisseur  est  d’une  fraction  de  millimètre. 
Mouillé,  il  prend  une  teinte  plus  sombre,  presque  noire,  il  augmente^ 
beaucoup  de  volume  et  ses  craquelures  disparaissent.  Sa  consistance, 
qui  était  compacte  et  cireuse,  devient  molle,  gélatineuse,  élastique. 
En  coupe  on  voit  qu’il  est  homéomère  et  consiste  apparemment  en 
un  simple  mélange  d’hyphes  bruns,  de  gonidies  clairsemées  d’un 
vert  bleuâtre,  et  d’une  matière  transparente,  amorphe,  presque 
incolore,  gommeuse,  qui  enrobe  les  hyphes  et  les  gonidies.  Je  ne  le 
décris  pas  davantage  car  sa  détermination  spécifique,  ou  même  géné- 
rique, importe  peu.  Tous  les  lichens  ayant  les  caractères  énoncés  ci- 
dessus,  c’est-à-dire  ceux  de  plusieurs  familles,  peuvent  certainement 
le  remplacer. 

Or  ce  lichen,  qui  n’est  pas  comestible  à l’état  sec,  parce  qu’il  est 
trop  dur,  devient,  quand  il  est  imbibé  d’eau,  c’est-à-dire  gonflé  et 


1.  Michael,  il  y a plus  de  60  ans,  a obtenu  de  remarquables  succès  en  opérant  au 
hasard,  ou  presque,  mais  son  ambition  était  seulement  d’observer  les  changements  de 
formes,  souvent  radicaux  et  imprévisibles,  mal  connus  à son  époque,  qui  surviennent 
au  cours  du  développement  postembryonnaire.  Pour  atteindre  ce  résultat  il  n’est  pas 
nécessaire  de  savoir  nourrir  les  Acariens  d’une  manière  permanente.  Une  solution 
temporaire  et  très  approchée  suffit.  On  peut  même,  délibérément,  ne  donner  aucune 
nourriture.  La  plupart  des  individus  meurent,  mais  certains  s’empupent  et  la  stase^ 
suivante  éclôt. 


452  — 


tendre,  la  nourriture  habituelle,  sur  mon  érable,  de  Camisia  segnis  1. 
J’ai  fréquemment  assisté  au  repas  en  regardant  sous  le  microscope, 
après  une  pluie,  des  rameaux  coupés.  L’acarien  mange  le  mince 
thalle  jusqu’à  l’écorce,  traçant  ainsi,  en  avançant  avec  une  extrême 
lenteur,  un  sillon  dans  lequel  il  peut  rester  pendant  des  semaines  et 
même  des  mois,  car  il  cesse  de  manger,  puis  recommence,  selon  le 
temps  qu’il  fait,  sans  avoir  toujours  éprouvé  le  besoin  de  se  déplacer 
dans  l 'intervalle.  En  cellule  une  goutte  d’eau  remplace  la  pluie. 

Pour  la  commodité  du  langage  désignons  ici  par  lichen  de  Camisia 
segnis,  ou  plus  simplement  par  lichen  CS  l’espèce  de  lichen  dont  je 
viens  de  parler  et  tous  ses  analogues.  Cette  catégorie  de  lichens  est 
très  répandue.  On  la  trouve  non  seulement  à la  surface  du  bois  mort 
ou  vivant,  mais  à celle  des  pierres  et  probablement  de  tous  les  objets 
naturels  solides.  Les  branches,  les  rameaux,  les  brindilles  qui  tom- 
bent des  arbres  l’apportent  sans  cesse  aux  Acariens  vivant  sur  le 
sol.  Ces  Acariens  ne  l’accepteraient-ils  pas  pour  nourriture  ? 

Beaucoup  l’acceptent  en  effet  et  s’en  accommodent  très  bien. 
Essayés  en  cellule  avec  du  lichen  CS  prélevé  sur  mon  érable  pour 
toute  nourriture,  Plalynothrus  peltifer,  Nothrus  palustris,  N.  silves- 
tris  et  Nanhermennia  nanus  ont  subi  régulièrement  leurs  transforma- 
tions jusqu’à  l’adulte,  à partir  d’une  stase  immature  quelconque, 
ont  pondu,  leurs  œufs  ont  éclos,  et  la  nouvelle  génération  a poursuivi 
son  développement.  De  ces  4 espèces  la  première  est  celle  qui  s’ali- 
mente avec  le  moins  d’hésitation.  Posée  à jeun  sur  le  lichen  humide, 
une  larve  ou  une  nymphe  de  Platynolhrus  peltifer  commence  à 
manger  tout  de  suite,  sans  chercher  ailleurs. 

Par  ce  lichen  et  pour  notre  but  particulier,  le  problème  de  la 
nourrirure  est  donc  résolu  d’une  manière  suffisante,  et  même  com- 
mode, car  on  peut  faire  des  provisions.  Sur  des  rameaux  que  l’on 
garde  à sec  en  appartement  le  lichèn  CS  se  conserve  pendant  des 
mois,  peut-être  pendant  des  années.  Il  reste  gonflable  à l’eau  et 
aussi  comestible,  semble-t-il,  qu’à  l’état  frais. 

Il  est  vraisemblable  que  d’autres  solutions  conviennent  au  pro- 
blème de  la  nourriture.  Je  ne  sais  pas  ce  que  mangent  réellement, 
quand  ils  sont  libres,  PL  peltifer,  les  Nothrus  et  Nanh.  nanus,  mais 
j’ai  constaté  dans  mes  cellules  d’essais  que  les  goûts  de  ces  Acariens 
ne  manquent  pas  d’éclectisme.  J’ai  vu  paître  pendant  plusieurs 
jours,  sur  des  croûtes  d’un  champignon  du  genre  Corticium,  PI. 
peltifer  et  Nanh.  nanus,  à toutes  les  stases  du  développement.  J’ai 
vu  aussi  à plusieurs  reprises,  quoique  rarement,  PI.  peltifer  (et 
Camisia  segnis)  ronger  le  thalle  vert  d’une  Parmélie.  Certaines 
matières  fungiques  que  je  ne  puis  nommer,  faute  de  les  connaître 


1.  C’est  aussi  la  nourriture  de  Cymbaeremaeus  cymba  et  de  plusieurs  autres  Oribates 
arboricoles. 


453  — 


au  point  de  vue  botanique,  ont  été  préférées  à titre  d’appoint,  ou 
par  occasion,  temporairement.  D’autres,  en  plus  grand  nombre, 
ont  été  dédaignées.  Le  lichen  CS  a toujours  été  la  nourriture  princi- 
pale. N’en  concluons  pas  que  c’est  un  aliment  nécessaire. 

Pour  Camisia  segnis,  bien  que  nous  soyons  sûrs  que  le  lichen  CS 
est  l’aliment  naturel  et  principal  dans  un  cas,  et  par  conséquent  dans 
beaucoup  d’autres,  nous  devons  admettre  aussi  que  l’animal  est 
capable  de  s’alimenter  d’autres  manières.  On  le  trouve  parfois,  en 
effet,  en  colonies  assez  nombreuses,  à la  face  inférieure  de  feuilles 
vertes,  sur  des  arbres  ou  dans  des  buissons.  J’ai  fait  cette  observation, 
par  exemple,  pendant  l’hiver  1932,  aux  enviroiis  de  Dax,  et  l’adulte 
était  accompagné  de  ses  trois  stases  nymphales.  Il  ne  trouvait  là 
aucun  lichen  CS,  ni  d’ailleurs  aucun  lichen  quelconque.  Mon  érable 
n’a  pas  de  feuilles  en  hiver  et  les  C.  segnis  qu’il  porte  restent  sur  les 
rameaux  pendant  toute  la  saison  froide,  immobiles,  quelquefois  à 
découvert,  le  plus  souvent  cachés  à demi  dans  des  fentes  de  l’écorce, 
ou  sous  des  thalles  de  grands  lichens.  Quand  cet  arbre  a des  feuilles 
l’acarien  ne  va  pas  sur  elles.  Il  demeure  sur  les  rameaux. 

Maintien  de  t’isoeement.  — Si  l’on  élève  un  acarien  d’espèce  E, 
appelons  pure  une  matière  qui  ne  contient,  à un  état  quelconque, 
aucun  individu  de  l’espèce  E ou  d’une  espèce  très  voisiné.  Il  est 
clair  que  la  nourriture  doit  être  pure,  mais  comment  peut-on  en 
être  certain  ? Le  plus  léger  doute  est  inadmissible.  Le  clone  obtenu 
pourrait  être  suspecté  d’être  un  mélange  de  clones  alors  même  que 
rien,  au  cours  de  l’élevage,  ne  nous  aurait  averti. 

J’ai  tenté  d’abord  de  vérifier  directement  la  pureté  de  la  nourri- 
ture par  un  examen  direct  au  microscope.  On  cherche  l’acarien  E 
et  surtout  ses  œufs.  C’est  très  long,  très  ennuyeux  et  laisse  presque 
toujours  un  doute,  car  un  œuf  d’acarien  n’est  pas  bien  gros  et  il  est 
souvent  dissimulé  avec  beaucoup  d’adresse. 

La  purification  physique  (par  chauffage)  ou  chimique  (par  addi- 
tion de  certains  produits)  est  très  facile  à réaliser  mais  la  nourriture 
est  altérée  par  le  traitement  et  elle  s’est  montrée,  dans  tous  mes 
essais,  impropre  à l’élevage. 

La  purification  mécanique,  par  écrasement  au  mortier  d’AmcH, 
réussit  quelquefois.  Chaque  fragment  d’écorce  recouvert  du  lichen 
■CS  doit  être  écrasé  à part.  Il  doit  être  petit,  lisse  et  très  plat.  Le 
lichen  reste  comestible  à condition  de  n’être  pas  trop  mélangé  par 
l’écrasement  aux  cellules  subéreuses  et  de  n’être  pas  trop  aminci. 
Il  faut  apprendre  à ne  pas  écraser  trop,  ni  trop  peu.  Le  procédé  est 
donc  délicat.  En  outre  il  est  incommode.  Il  m’a  permis  cependant 
d’élever  régulièrement,  quoique  avec  une  assez  forte  mortalité, 
plusieurs  petites  familles  de  Camisia  segnis. 

J’ai  abandonné  toutes  ces  méthodes  pour  revenir  à une  idée  plus 


454  — 


simple  : donner  des  aliments  naturels  qui  soient  purs,  relativement 
à l’espèce  E,  par  différence  d’origine  ou  de  provenance. 

Par  exemple,  nous  sommes  sûrs  que  P.  peltifer,  N.  palustris  et 
silvestris,  Nanh.  nanus,  sont  des  Oribates  qui  ne  vivent  que  sur  le 
sol,  dans  des  débris  végétaux,  l’humus,  la  mousse,  l’herbe.  Nous 
savons  qu’ils  y passent  toute  leur  vie  et  s’y  reproduisent.  Jamais  on 
n’a  vu  un  de  ces  Acariens  sur  un  arbre.  Imposons-nous  de  prélever 
du  lichen  CS  dans  un  arbre,  et  même,  pour  plus  de  sécurité,  à une 
hauteur  assez  grande,  à 2 mètres  ou  davantage,  et  ce  lichen  sera 
certainement  pur  à l’égard  de  ces  Acariens. 

Dans  cet  exemple  notre  certitude  vient  de  l’observation  des 
mœurs,  de  notre  connaissance  locale  de  la  faune.  On  peut  généraliser 
en  faisant  intervenir  un  pays  R éloigné  du  nôtre,  à faune  acarienne 
différente,  après  avoir  très  sérieusement  vérifié,  bien  entendu,  que 
l’espèce  E y est  inconnue.  Des  matières  provenant  de  ce  pays  seront 
pures,  même  si  elles  contiennent  beaucoup  d’autres  Acariens.  On  se 
les  ferait  envoyer  par  avion  et  on  les  ensemencerait  avec  E.  Peut- 
être  serait-on  forcé,  dans  certains  cas,  de  les  débarrasser  de  leur 
faune  carnassière  ou  d’Arthropodes  gênant  par  leur  abondance,  mais 
ce  serait  facile  car  il  suffirait  de  les  dessécher  rapidement  à l’air 
libre,  sur  tamis,  sans  chauffage,  puis  de  les  humidifier  de  nouveau. 

Au  lieu  d’y  chercher  des  aliments  que  l’on  porterait  ensuite  dans- 
des  cellules,  on  pourrait  prendre  ces  matières  en  totalité  et  les  mettre, 
en  qualité  de  milieux  d’élevage,  dans  des  récipients  assez  grands, 
qui  devraient  être  aussi  largement  ouverts  que  possible,  mais  qui 
seraient  bouchables  à l’émeri  ou  au  liège,  comme  des  flacons,  et 
par  conséquent  transportables.  Dans  un  tel  milieu,  très  vaste  pour 
lui,  l’acarien  trouverait  sa  nourriture  1. 

Défense  contre  la  moisissure.  — Les  moisissures  sont  extrême- 
ment redoutables.  Je  crois  que  leur  action  néfaste  provient  surtout 
de  ce  qu’elles  croissent  très  vite  et  que  leurs  filaments  et  pédicelles^ 
recouvrent  tout,  empêtrent  les  Acariens  et  les  immobilisent.  Tout 
élevage  envahi  par  elles  est  le  plus  souvent  perdu,  à moins  qu’on  ne 
puisse  en  extraire  à temps  les  nourrissons  et  porter  ceux-ci,  un  à un, 
dans  une  cellule  nouvelle.  Certaines  moisissures  agissent  peut-être 
aussi  par  toxicité. 

Les  Acariens  qui  nous  occupent  exigent  tous  pour  vivre,  ou  du 
moins  pour  manger,  une  forte  humidité  ambiante  qu’il  faut  main- 

1.  Ce  procédé  aurait  sur  l’élevage  en  cellule  une  infériorité  évidente.  On  ne  pourrait 
surveiller,  ni  même  voir  l’acarien  E.  On  n’apprendrait  rien  sur  ses  mœurs  et  sa  façon 
de  se  nourrir.  On  ne  pourrait  recueillir  des  pupes  ou  des  exuvies.  Si  l’on  voulait  un 
clone  on  pourrait  difficilement  séparer  la  fondatrice  de  ses  enfants,  ou  une  génération 
d’une  autre.  Mais  sa  supériorité  serait  non  moins  évidente  à d’autres  égards,  celui, 
du  temps  en  particulier,  dont  l’économie  serait  considérable  pour  l’éleveur,  et  celui-ci 
pourrait  voyager  avec  ses  élèves. 


— 455  — 


tenir  dans  les  cellules 1.  Le  développement  de  la  moisissure  est 
ainsi  favorisé  et  des  précautions  sont  nécessaires. 

La  plus  évidente  est  de  faciliter  l’accès  de  l’air  dans  les  cellules. 
D’un  point  quelconque  au  fond  du  récipient  d’élevage  pour  sommet, 
un  cône  qui  s’appuie  sur  le  bord  de  la  cellule  doit  être  aussi  large- 
ment ouvert  que  possible.  Il  faut  qu’une  cellule  soit  très  basse.  Sa 
profondeur  ne  doit  pas  dépasser  la  moitié  de  son  diamètre  et  même, 
si  cela  est  possible,  le  tiers  de  celui-ci. 

Il  vaudrait  mieux  laisser  les  cellules  complètement  ouvertes.  On 
ne  le  peut  cependant  pas,  même  avec  un  acarien  aussi  peu  voyageur 
que  P.  peltifer.  Un  disque  de  soie  à bluter  couvrira  donc  chaque 
cellule.  Sa  maille  sera  la  plus  grande  qui  s’oppose  au  passage  d’une 
larve  naissante. 

Ces  précautions  générales  étant  prises,  en  voici  d’autres  auxquelles 
m’a  conduit  plus  particulièrement  l’élevage  de  P.  peltifer. 

Dans  un  récipient  non  fermé  la  plupart  des  moisissures  sont  inca- 
pables de  proliférer  au  contact  de  l’eau  libre.  Il  vaut  mieux  mouiller 
franchement  les  cellules  que  les  humidifier  avec  modération. 

Les  fragments  d’écorce  recouverts  de  lichen  CS  résistent  plus  mal 
à la  moisissure  quand  ils  sont  récoltés  sur  des  rameaux  vivants  que 
lorsqu’ils  proviennent  de  rameaux  morts.  On  les  améliore  en  les 
soumettant  à des  alternances  de  trempage  dans  l’eau  pendant  deux 
heures  et  de  dessication  à l’air  libre  pendant  quelques  jours,  puis 
en  les  conservant  à sec. 

Au  lieu  d’eau  ordinaire  il  est  préférable  d’employer,  pour  ce  dernier 
traitement,  de  l’eau  humiquê  préparée  de  la  manière  suivante,  par 
macération  : 

Avec  des  feuilles  mortes  et  d’autres  détritus  végétaux  non  vivants 
ramassés  dans  un  fossé,  ou  à la  surface  du  sol  dans  un  bois,  on  remplit 
un  vase  plat  contenant  plusieurs  litres.  Si  ces  matériaux  ne  sont  pas 
très  mouillés,  on  les  mouille  suffisamment  pour  qu’un  peu  d’eau  en 
excès  se  rassemble  au  fond  du  vase.  Plusieurs  fois  par  jour  on  brasse 
le  tout.  On  s’assure  qu’il  y a toujours  un  léger  excès  d’eau  libre.  Le 
brassage  est  continué  pendant  deux  semaines  ou  davantage  puis 
on  verse  le  contenu  du  récipient  dans  un  grand  entonnoir.  Laissant 
de  côté  l’eau  qui  s’écoule  immédiatement  à la  base  de  l’entonnoir 
on  ne  conserve  que  celle  qui  suinte  ensuite,  goutte  à goutte,  jusqu’au 
lendemain  et  même  au  surlendemain.  Elle  a sur  la  première  partie 
l’avantage  d’être  limpide,  ou  presque,  et  d’être  plus  chargée  en 
matières  humiques.  Sa  couleur  est  brun  foncé  et  elle  se  conserve 
longtemps  dans  des  flacons  non  bouchés.  Pour  être  sûr  qu’elle  ne 
contient  aucun  acarien,  ni  surtout  aucun  œuf  d’acarien,  on  la  filtre 
sur  un  filtre  ordinaire  de  papier. 

1.  Camisia  segnis  supporte  bien  la  sécheresse,  mais  exige,  pour  être  actif,  autant 
d’humidité  que  les  autres. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


30 


— 456 


J’emploie  cette  eau  humique  non  seulement  pour  l’imprégnation 
préalable  de  tout  ce  qui  est  mis  dans  les  cellules,  mais  pour  mouil- 
ler celles-ci  pendant  les  premiers  jours  de  l’élevage.  Le  but  est 
de  réaliser  un  milieu  chimique  et  biologique  aussi  voisin  que 
possible  du  milieu  naturel  où  vivent  la  plupart  des  Acariens  du 
sol.  Le  milieu  naturel,  en  effet,  ne  moisit  pas,  ou  très  rarement, 
bien  qu’il  soit  placé,  à beaucoup  d’endroits,  dans  des  conditions 
physiques  analogues  à celles  qui  'régnent  dans  une  cellule.  Sans 
doute  les  acides  humiques  et  les  autres  substances  qui  l’accom- 
pagnent, produits  de  diverses  fermentations,  sont-ils  de  puissants 
facteurs  anti-moisissure. 

Celles  de  ces  substances  qui  sont  dissoutes  dans  l’eau  humique  se 
sont  montrées  très  utiles  dans  mes  élevages.  Sans  ce  liquide  je  n’au- 
rais probablement  pas  réussi  à obtenir  des  clones  de  Platynothrus 
peltifer.  Je  ne  puis  cependant  dire  que  la  moisissure  soit  toujours 
vaincue  par  ce  procédé,  car  j’ai  eu,  sans  motif  clairement  discer- 
nable, et  malgré  une  surveillance  continuelle,  plusieurs  accidents 
graves. 

Dispositif  d’élevage  en  cellule.  — J’emploie  des  cellules 
cylindriques  en  verre  dont  le  bord  a été  rodé  plan,  à l’émeri.  Le 
disque  de  soie  à bluter  est  appliqué  sur  ce  bord  par  le  poids  d’un 
anneau  que  l’on  pose  sur  la  cellule  et  dont  la  face  inférieure  a été 
aussi  rendue  plane,  à l’émeri.  Les  anneaux  métalliques  que  l’on 
trouve  dans  le  commerce  conviennent  pour  cet  office.  Il  y en  a de 
toutes  les  dimensions.  Naturellement  il  faut  choisir  un  anneau  qui 
ait  un  diamètre  intérieur  aussi  grand  que  possible  afin  que  la  cellule 
ne  soit  pas  partiellement  bouchée. 

Le  fond  de  la  cellule  est  garni,  soit  par  un  ou  plusieurs  disques  de 
buvard,  soit  par  du  sable  pur  et  très  fin. 

Les  fragments  d’écorce  à lichen  CS  sont  disposés  à plat  sur  le 
fond,  le  côté  lichen  en  haut,  en  une  seule  couche.  Il  est  facile  de  les 
ajuster  de  telle  manière  qu’ils  recouvrent  exactement  le  buvard,  ou  le 
sable,  jusqu’au  bord  de  la  cellule.  Cet  arrangement  est  celui  qui 
permet  le  mieux  d’observer  les  Acariens  car  ils  sont  alors  tous  à 
découvert. 

Avec  les  Acariens  qui  redoutent  beaucoup  la  lumière  1 il  vaut  mieux 
mieux  mettre  deux  couches  de  fragments  à lichen,  la  première  au 
fond  comme  il  vient  d’être  dit,  le  côté  lichen  en  haut,  et  la  deuxième 
par-dessus,  non  jointive,  le  côté  lichen  en  bas.  Pour  observer,  on 
enlève  les  fragments  de  la  couche  supérieure  et.  on  les  retourne.  L’ins- 
pection finie  on  remet  tout  en  place. 

1.  Camisia  segnis  n’est  pas  lucifuge.  Les  autres  le  sont,  mais  à des  degrés  différents. 
Platynothrus  peltifer , bien  qu’il  aime  mieux  l’obscurité,  supporte  bien  la  lumière. 
Au  microscope  on  peut  facilement  le  voir  manger  malgré  le  fort  éclairement  (artificiel) 
auquel  il  est  alors  soumis. 


457  — 


Conduite  et  surveillance  de  l’élevage.  — Tous  les  jours 
il  faut  mouiller  les  cellules  et  même  deux  fois  par  jour  dans  la  plu- 
part des  cas.  Pour  ce  mouillage  l’eau  d’humus  ne  peut  être  employée 
longtemps  car  la  teneur  humique  de  la  cellule  deviîndrait  trop  forte. 
On  lui  substitue  de  l’eau  de  pluie  ou  de  l’eau  distillée. 

A chaque  visite  il  est  nécessaire  d’inspecter  les  parois  verticales 
de  la  cellule  et  son  plafond.  Si  des  Acariens  s’y  trouvent  on  les  prend 
avec  un  pinceau  et  on  les  remet  sur  le  lichen.  J’ai  d’abord  été  surpris 
de  voir  mes  Acariens  grimper  au  verre  malgré  l’absence  complète, 
à leurs  ambulacres,  d’un  organe  d’adhérence,  mais  l’explication  est 
vite  trouvée.  L’ascension  est  rendue  possible  par  une  goutte  d’eau 
que  l’acarien  traîne  sous  lui,  entre  la  paroi  de  la  cellule  et  son  ventre. 
On  voit  très  facilement  la  goutte  et  on  constate  qu’elle  s’évapore 
au  cours  du  voyage.  Quand  il  n’en  reste  plus  rien  l’acarien  tombe. 

Souvent  aussi  il  ne  tombe  pas  et  reste  collé  au  verre  par  le  résidu 
solide,  en  infime  quantité,  que  la  goutte  a laissé  en  s’évaporant. 
Le  malheureux  mourrait  sur  place  s’il  n’était  pas  secouru. 

Quand  le  voyageur  atteint  le  plafond,  il  s’agrippe  fortement  au 
treillis  de  soie  et  ne  craint  plus  d’accident.  Sa  situation  n’est  cepen- 
dant pas  bonne  car  il  reste  là,  sans  pouvoir  descendre  puisqu’il 
n’est  plus  mouillé.  Il  faudrait  qu’il  se  laissât  choir.  Je  ne  crois  pas 
qu’il  le  fasse  jamais  volontairement.  S’il  tombe  c’est  plutôt  par 
fatigue,  après  plusieurs  jours,  quand  ses  muscles  se  détendent. 
De  toute  manière  il  faut  intervenir. 

Ce  que  je  viens  de  signaler  fait  comprendre  pourquoi  l’élevage 
en  cellule  de  Camisia  segnis,  en  vue  d’obtenir  un  clone  d’une  centaine 
nu  moins  d’individus,  par  exemple,  est  difficile.  J’ai  même  dû  l’aban- 
donner provisoirement.  Camisia  segnis  est  arboricole  et  de  naturel 
grimpeur.  Certains  individus  restent  sagement  sur  leur  lichen  mais 
la  plupart  se  déplacent  dès  qu’ils  sont  mouillés.  A chaque  visite 
de  la  cellule  on  les  trouve  au  plafond  et  il  faut  les  déloger  avec  le 
pinceau.  Cela  ne  va  pas  tout  seul  car  l’animal  s’accroche  désespéré- 
ment au  treillis  et  les  mailles  de  celui-ci  donnent  à ses  griffes  une 
prise  excellente.  La  scène  se  répète  deux  fois  par  jour  et  l’éleveur 
en  a vite  assez,  d’autant  plus  qu’il  a le  sentiment,  quelque  soin  qu’il 
prenne,  de  blesser  l’un  après  l’autre,  par  ces  actes  répétés  de  vio- 
lence, tous  ses  nourrissons. 

Plalynothrus  peltifer,  les  deux  Nothrus,  Nanhermannia  nanus,  ne 
sont  pas  grimpeurs.  En  général  ils  ne  cherchent  pas  à quitter  le 
fond  des  cellules.  S’ils  le  quittent  ils  n’atteignent  presque  jamais  le 
treillis  de  soie.  De  temps  en  temps  on  les  trouve  collés  au  verre,  à 
des  altitudes  variées,  mais  le  sauvetage  est  facile  et  il  se  fait  sans 
dommage.  Il  suffit  de  toucher  l’acarien  avec  un  poil  du  pinceau  pour 
faire  cesser  l’adhérenee. 


Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


458  — 


A REVISION  OF  TIIE  FUR  MITES  MYOBIIDAE  (ACARINA) 
By  Charles  D.  Radeord,  Hon.  D.  Sc.,  F.  Z.  S. 

(membre  correspondant  du  muséum  d’histoire  naturelle,  paris} 


Introduction. 

Cari  von  Heyden  (1826)  established  the  genus  Myobia  for  a 
species  of  mite  which  was  parasitic  on  the  house  mouse  ( Mus 
musculus  musculus  L.)  to  which  he  gave  the  name  Myobia  coarctata. 
This  was  later  fond  to  be  identical  to  the  mite  which  Paul  von 
Schrànk  (1781)  described  under  the  name  Pediculus  mûris  musculi. 
Under  Article  2,  International  Rules  of  Zoological  Nomencla- 
ture the  scientific  désignation  of  animais  must  be  binominal  for 
species.  The  correct  désignation,  therefore,  for  the  génotype  must  be 
Myobia  muris-musculi  (Schrank,  1781)  with  Myobia  coarctata 
Heyden,  1826  as  a synonym. 

Subséquent  workers  hâve  described  other  species  of  this  genus,. 
ail  of  which  hâve  been  found  as  parasites  of  the  Chiroptera,  Insecti- 
vora  and  Rodentia.  The  main  characteristics  of  these  mites  is  that 
the  first  pair  of  legs  hâve  the  tarsal  segments  modified  to  form  a 
clasping  organ,  generally  a recurved,  broadly  expanded  claw  whose 
inner  surface  bears  a number  of  ridges  which  enable  the  mite  to- 
maintain  a firm  hold  on  the  hairs  of  the  host.  There  are  also  one  or 
more  processes  — generally  an  opposed  thumb-like  organ  and  one 
or  more  chitinized  plates  which  appear  to  serve  as  accessory  hair 
clasping  processes.  The  dorsal  surface  is  generally  provided  with 
four  longitudinal  rows  of  spines,  two  latéral  and  two  sub-median.. 
In  some  généra  these  are  stout  and  simple,  in  others  they  are  broad- 
ly foliate  at  the  base  and  taper  to  a long,  whip-like  distal  end.  The 
body  is  flattened  dorso-ventrally,  and  is  very  weakly  chitinized^ 

Eyes  are  absent.  Legs  II,  III  and  IV  are  spaced  more  or  less 
evenly  down  the  latéral  edge  of  the  body.  On  the  posterior  end  of 
the  body  there  is  a pair  of  long,  whip-like,  terminal  bristles  appro- 
ximately  as  long  as  the  body,  sometimes  longer.  Sexual  dimorphism 
usually  well  pronounced. 

In  1835,  C.  L.  Koch  described  the  second  species  Myobia  lemnina 
but  mistakenly  placed  it  in  the  genus  Dermaleichus  — a genus  of 
feather  mites  of  the  Analgesidæ.  This  species  was  found  upon  the 
field  vole  ( Microtus  agrestis  hirtus  Bellamy).  In  1877  P.  Mégnin 
established  the  family  Myobiidæ  for  the  genus.  New  species  were 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


— 459 


subsequently  added  by  Haller,  1882  ; Michael,  1884  ; Berlese 
et  Trouessart,  1889  ; Trouessart,  1895  ; Poppe,  1896  and  1908  ; 
Banks,  1909;  Vitzthum,  1914;  Radford,  1934,  1935,  1936  a, 
1936  b,  1938  ; Fox,  1937. 

Ewing  (1938)  published  his  révision  of  these  mites  and  proposed 
the  sub-family  Myobiinæ  being  apparently  unaware  of  the  establish- 
ment by  Mégnin  of  the  family  Myobiidæ  in  1877  and  the  use  of  the 
name  Myobiidæ  by  Michael  in  1884.  E'wing  in  his  studies  of  the 
American  species  of  this  family  found  several  morphological  difïe 
rences  which  warranted  the  establishment  of  three  new  généra  foi 
which  he  proposed  the  names  Amorphacarus  a monotypical  genus 
with  Myobia  elongata  Poppe,  1896  as  the  génotype  ; Prolomyobia 
a monotypical  genus  with  Myobia  claparedi  Poppe,  1986  as  the 
génotype,  and  Radfordia  with  Myobia  ensifera  Poppe,  1896  as  type 
and  having  other  included  species.  In  this  paper  Ewing  described 
a number  of  new  species  but  had  not  the  opportunity  to  examine 
ail  the  known  species  which  had  been  described  by  previous  workers. 

Further  species  hâve  been  described  by  Radford,  1940  ; Womers- 
ley,  1941;  Meillon  et  Lavoipierre,  1944,  and  Turk,  1945  in 
ignorance  of  the  paper  by  Ewing  (1938),  which  has  meant  the 
placing  of  ail  these  species  in  the  genus  Myobia.  In  the  years  1944-45 
the  présent  author  was  fortunate  in  obtaining  additional  material 
for  examination  containing  some  of  the  known  species  plus  a number 
of  new  species,  the  latter  being  described  in  this  paper.  From  these 
studies  it  became  apparent  that  a fresh  révision  of  the  family  was 
necessary  so  that  these  later  species  could  be  placed  in  their  correct 
généra.  Using  Ewing’s  paper  as  a basis  it  was  found  that  the  esta- 
blishment of  four  new  généra  was  necessary  for  which  the  follo- 
wing  names  are  here  proposed  — Calcarmyobia  a monotypical  genus 
having  Myobia  rhinolophia  Radford,  1940  as  the  génotype  ; Neomyobia 
with  Myobia  rollinati  Poppe,  1908  as  the  type  and  to  include  Myobia 
pantopus  Poppe  et  Trouessart,  1895,  Myobia  poppei  Trouessart, 
1895,  Myobia  plecotia  Radford,  1938,  Myobia  pipislrellia  Radford, 
1938,  Myobia  jacksoni  Radford,  1940  and  Neomyobia  fortuitous 
sp.  n.  ; Ewingana  a monotypical  genus  with  Ewingana  bispinosa 
sp.  n.  as  the  génotype  ; Foliomyobia  with  Myobia  chiropteralis 
Michael,  1884  as  the  type  and  including  Myobia  mystacinalis  Rad- 
ford, 1935  both  of  which  are  parasitic  on  bats. 

Life  cycle  or  population  studies  in  the  family  Myobiidæ , if  con- 
ducted,  hâve  not  been  published,  and  descriptions  of  new  species 
hâve,  in  the  main,  been  concerned  only  with  the  adult  stages. 
Fahrenholz  (1908,  p.  360)  gives  measurements  of  0,188  mm.  by 
0,078  mm.  for  the  ova  of  Radfordia  oudemansi,  (Poppe,  1908).  The 
larvae  of  Myobia  muris-musculi  (Schrank,  1781)  was  described  and 
figured  by  the  présent  author  (1934,  p.  40)  and  in  this  paper 


— 460  — 


describes  and  figures  the  larva  of  Myobia  stewardi  sp.  n. 

Nymphs  of  Radfordia  oudemansi,  Neomyobia  rollinati  and  Rad- 
fordia  lancearia  hâve  been  mentioned  by  FahreInholz  (1908, 
pp.  362,  365  and  369  respectively).  The  nymphs  of  Radfordia  ewingi 
(Fox)  were  described  and  figured  by  Fox  (1937,  p.  230).  The  présent 
author  has  described  and  figured  nymphs  in  the  following  species. 

Myobia  muris-musculi  (1934,  p.  40),  Myobia  stewardi  sp.  n.  (in 
this  paper),  Protomyobia  elongala  (1935,  p.  254),  Radfordia  magna 
(1935,  p.  254),  Radfordia  mystacinalis  (1936  a,  p.  36),  R.  blairi 
(1936  b,  p.  148),  R.  daoisi  (1938,  p.  433),  R.  brevihamata  (1936  b, 
p.  149),  and  R.  multivaga  (1936  b,  p.  149-50),  Foliomyobia  chirop- 
leralis  (1936  b,  p.  146). 

Bànks  (1909,  p.  134)  described  a new  species  to  which  he  gave 
the  name  Myobia  caudata.  In  the  same  publication  (p.  143)  this 
mite  was  named  Myobia  canadensis  and  the  synonymy  was  pointed 
out  by  the  présent  writer  (1936,  p.  150)  and  later  by  Ewing  (1938, 
p.  197).  From  Banks’  figure  it  has  not  been  possible  to  tell  whether 
it  was  a male  or  female  specimen  and,  in  the  absence  of  an  adéquate 
description  or  drawing  some  doubts  hâve  existed  as  to  the  identity 
of  this  species.  Ewing  (1938,  p.  197)  considered  it  to  be  a female 
because  of  the  prépondérance  of  this  sex  in  collections. 

Through  the  kindness  of  Dr  Edward  W.  Baker,  U.  S.  National 
Muséum,  Washington  the  type  specimen  was  borrowed  from  the 
Muséum  of  Comparative  Zoology,  Harvard  College,  Cambridge, 
Massachusetts.  Dr  Baker  made  a caméra  lucida  sketch  of  this 
specimen  and  from  this  sketch  the  présent  description  and  figure 
hâve  been  made.  Dr  Baker  also  furnished  me  with  caméra  lucida 
sketches  of  the  type  specimens  of  Radfordia  ewingi  (Fox,  1937), 
Myobia  longa  Ewing,  1938  ; Radfordia  inæqualis  Ewing,  1938  and 
Radfordia  floridanus  Ewing,  1938. 

From  the  U.  S.  National  Muséum,  Washington  I hâve  received 
duplicate  slides  of  Myobia  simplex  Ewing,  1938  and  Radfordia  subu- 
liger  Ewing,  1938. 

The  species  Radfordia  zibelhicalis  (Radford,  1936  a,  p.  34)  was 
described  from  the  holotype  male  taken  on  a specimen  of  the  musk 
rat  ( Ondatra  zibethica  zibethica  L.)  taken  at  Blackford,  Pertshire, 
Scotland  by  T.  Warwick.  Dr  R.  W.  Strandtmann,  Medical  Ento- 
mologist,  University  of  Texas  Medical  School,  Galveston,  Texas 
has  very  kindly  given  the  author  specimens  of  the  male  and  female 
of  this  species,  thus  enabling  the  présentation  here  of  the  descrip- 
tion and  figures  of  the  female  which,  until  now,  has  been  unknown. 
The  species  herein  named  Radfordia  sigmodontis  sp.  n.  was  also 
received  from  Dr  Strandtmann  as  well  as  a female  of  Myobia  longa 
Ewing,  1938. 

Through  the  kindness  of  Dr  Karl  Viets,  Bremen,  Germany  arran- 


— 461  — 


gements  were  made  whereby  the  author  has  been  able  to  borrow  the 
Fahrenholz  collection  of  Myobiidæ  deposited  in  the  Celle  Muséum, 
Germany. 

I wish  to  offer  my  thanks  to  Dr  Edward  W.  Baker,  Division  of 
Insect  Identification,  U.  S.  National  Muséum,  Washington,  U.  S. 
A.  ; Dr  Henry  E.  Ewing,  of  the  same  institute  ; Dr  R.  W.  Strand- 
mann,  Galveston,  Texas  ; Dr  Karl  Viets,  Bremen,  Germany  and 
Dr  F.  Wachsmuth,  Celle,  Germany  for  their  kind  donations  or  the 
loan  of  specimens  which  hâve  enabled  me  to  add  to  the  scope  of 
this  paper. 

Figures  5 to  8 ; 65  ; 82  to  91  are  made  from  the  caméra  lucida 
sketches  supplied  by  Dr  Baker.  Ail  the  others  are  originals  from 
specimens  in  the  author’s  private  collection  or  from  the  loaned 
specimens.  The  original  drawings  hâve  been  made  with  the  aid  of 
a squared  eyepiece. 


Key  to  the  généra  of  MYOBIIDÆ  Mégin,  1877. 


I Leg  I with  three  segments  and  tarsal  claw  ; dorsal  spines  foliate  ; 
1 a stout  tumb-like  process  on  each  side  of  capitulum  dorsally  ; 
\ tarsus  II,  III  and  IV  each  with  two  stout  claws. 

Calcarmyobia  gen.  nov. 
Leg  I with  three  or  four  segments  and  without  tarsal  claw  ; tarsus  II 

J with  one  or  two  claws.  2 

| Leg  I with  five  segments  and  tarsal  claw  ; tarsus  II,  with  two 
\ claws 2 


2.  1 
( 


Tarsus  II  with  one  claw Myobia  von  Heyden,  1826 

Tarsus  II  with  two  claws 3 

Capitulum  symmetrical  ; legs  I equal 4 

Capitulum  asymmetrical  ; legs  I not  equal 

Amorpharacus  Ewing,  1938 
Latéral  spines  I single  ; dorsal  spines  not  foliate.  Radfordia  Ewing,  1938 
Latéral  spines  I single;  dorsal  spines  foliate.  Foliomyobia  gen.  nov. 

Latéral  spines  I paired Ewingana  gen.  nov. 

Dorsal  spines  not  expanded  or  foliate  ; tarsus  III  and  IV  with  one 

claw Protomyobia  Ewing,  1938 

Dorsal  spines  mainly  foliate  ; tarsus  III  and  IV  with  two  claws. 

Neomyobia  gen.  nov. 


Family  MYOBIIDAE  Megnin,  1877 
Suf-family  Myobiinae  Ewing,  1938 
Genus  Myobia  von  Heyden,  1826. 


Myobia  muris-musculi  (Schrank,  1781). 

Pediculus  mûris  musculi  Schrank,  1781,  Enumeralio  Insect.  Aust.  indeg 
p.  501. 

Myobia  coarctata  von  Heyden.  1826,  Oken,  Isis,  19  ; 6,  613. 


462  — 


Myobia  musculina  Gervais,  1844,  in  Walkenaer  Hist.  nat.  Ins.  Apt.  3 : 
265. 

Myobia  musculi  Claparede,  1869,  Z.  Wiss.  zool.  18  : 519. 

The  male  dorsum  (fig.  1)  shows  the  arrangement  of  spines.  Latéral 
spines  I,  II  and  III  long,  barbed  near  their  distal  ends  ; sub-median 
spines  I and  II  shorter,  barbed  ; sub-medians  spines  III  and  IV 
Banking  the  génital  pore.  Médian  spine  I level  with  the  anterior 
edge  of  coxae  IV  ; médian  spine  II  level  with  the  middle  of' coxae  IV  ; 


Myobia  muris-musculi  (Schrank,  1781)  <$ 
Fig.  1.,  dorsum.  — Fig.  2,  venter. 


médian  spines  III  and  IV  lying  between  médian  spine  II  and  the 
posterior  tip  of  the  body.  Latéral  spines  IV  placed  close  to  the 
latéral  edge  of  the  body,  midway  between  legs  IV  and  posterior 
tip  of  body.  Génital  pore  placed  between  coxae  II  and  III.  Pénis 
long  and  tapering,  extending  from  médian  spine  III  to  level  of  sub- 
median  spine  IL  Leg  I with  a clasping  tubercle  and  many  small 
spines  ; one  stout,  cône  shaped  spine  and  the  usual  arrangement  of 
a long  and  a short  spine  directed  backwards  over  the  dorsum 
towards  the  posterior  tip. 

The  male  venter  (fig.  2)  has  three  pairs  of  spines  on  the  capitulum, 
the  anterior  pair  small,  the  posteriormost  being  the  longest.  Two- 
pairs  of  small  spines  are  borne  on  the  edge  of  the  body  anterior  to 
coxae  II  ; one  pair  of  small  spines  is  placed  level  with  coxae  IL 


463  — 


/ 


Level  with  the  anterior  edge  of  coxae  III  is  a pair  of  long,  slender 
spines  ; between  coxae  III  and  IV  is  a pair  of  slender  spines  almost 
twice  as  long  as  the  preceding  pair  ; posterior  to  coxae  IV  is  a pair 
of  small  spines.  On  the  ventral  surface  of  tarsus  I there  is  a thumb- 
like,  conical  spur,  a number  of  small  spines  and  a long,  slender  spine 
directed  posteriorly.  Tarsus  II,  III  and  IV  each  bearing  a single 
claw  ; tarsal  claw  of  leg  II  shorter  and  stouter  than  on  III  and  IV. 

The  female  dorsum  (fig.  3)  has  latéral  spines  i broad  at  base  ; 


Myobia  muris-musculi  (Schrank,  1781)  $ 
Fig.  3,  dorsum.  — Fig.  4,  venter. 


latéral  spines  II  long,  stout  and  barbed  ; latéral  spines  III  sub- 
similar  to  latéral  spines  II  ; latéral  spines  IV  posterior  to  coxae  IV, 
barbed.  Sub-median  spines  I level  with  coxae  II,  barbed,  not  as 
long  as  latéral  spines  IV  ; sub-median  spines  II  posterior  to  coxae  II, 
barbed,  twice  as  long  as  sub-median  spines  I ; sub-median  spines  III 
level  with  coxae  III,  longer  than  I but  shorter  than  II  ; sub-median 
spines  IV  midway  between  coxae  III  and  IV,  barbed,  about  the 
same  length  as  preceding  pair  ; sub-median  spines  V level  with  , 
coxae  IV,  barbed.  Anterior  to  the  génital  pore  there  are  two  pairs 
of  long  spines,  with  a row  of  four  shorter  spines  posteriorly  and  the 
pair  of  génital  claws.  Flanking  the  anus  there  are  three  pairs  of 
spines.  Anterior  to  the  long,  terminal  bristles  is  a pair  of  spines. 

The  female  venter  (fig.  4)  has  three  pairs  of  spines  on  the  capi- 
tulum.  Chaetotaxy  of  the  legs  as  figured.  Anterior  to  coxae  II  are 


464  — 


three  pairs  of  spines  ; level  with  the  posterior  edge  of  coxae  II  is  a 
pair  of  small  spines  ; posterior  to  coxae  II  is  a pair  of  spines  close 
to  the  latéral  edge  of  the  hody.  Anterior  to  coxae  III  is  a pair  of 
long  spines  flanked  on  the  outside  by  a pair  of  small  spines.  Between 
coxae  III  and  IV  is  a pair  of  long  spines  flanked  on  the  outside  by 
a pair  of  small  spines.  Close  to  the  médian  line  and  anterior  to  the 
terminal  bristles  is  a pair  of  short  spines,  with  a pair  of  long,  slender 
spines  on  the  posterior  tip,  flanking  the  anus.  Tarsus  II,  III  and  IV 
each  with  one  long  claw. 

Type  host  : House  mouse  (Mus  musculus  musculus  L.)  Also  recorded  by 
Poppe  (1896,  p.  332)  from  the  wood  mouse  ( Apodemus  sylvaticus  !.. 
Found  on  laboratory  white  mice. 

Type  locality  : Austria.  Common  on  type  host  throughout  its  range. 

Measurements  : d 0,27  mm.  X 0,16  mm.  ; ? 0,36  mm.  X 0,2  mm. 

; 

Myobia  ethedredae  (Perkins,  1925). 

Acanthophthirius  etheldredae  Perkins,  1925,  Ann.  Mag.  nat.  Hist.  (9), 
16  : 175. 

Myobia  etheldredae  (Perkins  1925),  emend  Radford,  1941,  Parasitologyr 
33  : 3,  314. 

Latéral  spines  I,  II  and  III  broadly  foliate  in  basal  haîf,  with 
distal  half  long,  whip  like.  Latéral  spines  I placed  between  coxae  I 
and  II  their  distal  ends  reaching  coxae  III  ; latéral  spines  II  close 
to  posterior  edge  of  coxae  II  their  distal  ends  reaching  middle  of 
coxae  IV  ; latéral  spines  III  level  with  posterior  edge  of  coxae  III 
their  distal  ends  reaching  beyond  posterior  edge  of  coxae  IV.  Sub- 
median  spines  I are  missing  on  the  holotype  ; sub-median  spines  II 
level  with  middle  of  coxae  II  ; sub-median  spines  III  level  with 
coxae  III.  These  dorsal  foliate  spines  are  longitudinally  striated, 
but  if  is  difficult  in  the  specimen  to  see  the  other  dorsal  spines  of 
the  sub-median  rows.  A transverse  ro'w  of  six  spines  is  placed  close 
to  the  posterior  tip  of  the  body. 

Ventral  chaetotaxy  is  diflicult  to  see  but  a pair  of  very  stout, 
striated  spines  is  placed  level  with  coxae  iv  and  flanked  laterally 
by  a pair  of  long,  simple  spines.  Only  one  long  stout  claw  is  borne 
on  tarsus  II,  III  and  VI.  Second  segment  of  legs  II,  III  and  IV  are 
provided  with  one  or  two  stout  spines,  one  on  leg  II  pointing  for- 
wards. 

Type  host  : Pipistrelle  bat  (Pipistrellus  pipistrellus  Schreber). 

Type  locality  : Ely  Cathédral. 

Measurements  : <J  0,5  mm.  X 0,2  mm. 

Holotype  <J  in  the  Nuttall  Collection  (N°  375)  deposited  in  the  Britishi 
Muséum  (Nat.  Hist.). 

( à suivre). 


— 465  — 


Plantes  nouvelles,  rares  ou  critiques  des  serres 
du  Muséum. 

Par  M.  Raymond-Hamet. 


119.  Kalanchoe  Guillaumini  sp.  nova. 

Au  cours  de  son  voyage  en  Afrique  du  Sud,  M.  le  Prof.  Humbert 
a obtenu  de  M.  Long,  directeur  des  Jardins  de  Port-Elisabeth,  des 
échantillons  d’un  Kalanchoe  qui,  parvenus  en  1933  (f.  353,  1933, 
n°  17)  dans  le  Service  de  M.  le  Prof.  Guillaumin,  et  mis  aussitôt  en 
culture  dans  les  Serres  du  Muséum  national  d’ Histoire  Naturelle  de 
Paris,  s’y  sont  propagés  et  y ont,  à plusieurs  reprises  depuis  1938, 
donné  naissance  à des  tiges  florifères. 

Je  dois  à la  bienveillance  de  M.  le  Prof.  Guillaumin  d’avoir  pu 
étudier  sur  le  vif  un  échantillon  en  fleurs  de  ce  Kalanchoe,  à l’ama- 
bilité de  M.  le  Prof.  Humbert  d’avoir  pu  examiner  à l’état  sec  le 
premier  spécimen  de  ce  même  Kalanchoe  qui  ait  fleuri  au  Muséum. 
A l’un  et  à l’autre  je  suis  heureux  de  dire  ici  mon  meilleur  merci. 

Si  par  ses  fleurs,  le  Kalanchoe  qui  a fleuri  dans  les  Serres  du 
Muséum  se  rapproche  beaucoup  du  Kalanchoe  rotundifolia  Haworth 
et  du  Kal.  Stearni  Raymond-Hamet,  ses  feuilles  l’éloignent  suffi- 
samment de  ces  deux  espèces  pour  nous  autoriser  à le  considérer 
comme  une  espèce  nouvelle  que  nous  dédions  à M.  le  Prof.  Guil- 
laumin. Ce  sera  donc  le  Kalanchoe  Guillaumini  Raymond-Hamet 
dont  voici  les  caractères. 

Le  Kal.  Guillaumini  est  une  assez  petite  plante  glabre  et  vivace 
dont  la  tige  érigée  émet  à la  base  des  rejets  stériles. 

Les  feuilles  des  tiges  stériles  et  florifères  sont  opposées  décussées 
et  assez  espacées,  les  entrenœuds  supérieurs  des  tiges  florifères  étant 
beaucoup  plus  allongés  que  les  inférieurs.  Plat  mais  charnu,  le  limbe, 
qui  est  largement  oblong-obové,  oblong-suborbiculaire  ou  subové- 
suborbiculaire,  a son  plus  grand  diamètre  soit  vers  le  milieu,  soit 
un  peu  au-dessus  ou  un  peu  au-dessous  de  ce  niveau  ; au-dessous  de  ce 
niveau,  il  a des  bords  entiers  et  s’atténue  progressivement,  puis  se 
contracte  en  un  pétiole  large  plus  bref  que  lui  ; au-dessus  de  ce 
niveau,  il  se  rétrécit  jusqu’au  sommet  obtus  et  a des  bords  garnis  de 
larges  crénelures  plus  ou  moins  profondes,  entières  ou  2-crénulées. 
Parfois  la  feuille  est  nettement  3-lobée  ; les  lobes  latéraux,  qui  sont 
plus  ou  moins  profondément  incisés,  sont  symétriques,  subobtus, 
crénelés  et  dirigés  obliquement  vers  le  sommet  de  la  feuille  ; le  lobe 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  5, 1948. 


— 466 


médian  est,  lui  aussi,  crénelé  et  obtus  au  sommet.  Le  pétiole  est  haut 
de  4 à 15  mm.  et  large  de  2 à 3.5  mm.  ; le  limbe  est  haut  de  26  à 
40  mm.,  et  large  de  17  à 32  mm. 

Les  feuilles  du  dernier  entrenœud  supérieur,  qui  sont  assez  étroite- 
ment obovées-oblongues,  ont  leur  plus  grande  largeur  au-dessus 
du  milieu  ; au-dessus  de  ce  niveau,  elles  se  rétrécissent  jusqu’au 
sommet  obtus  et  sont  bordées  de  larges  et  peu  nombreuses  créne- 
lures  ; au-dessous  de  ce  niveau,  elles  s’atténuent  d’abord  assez  rapide- 
ment puis  plus  lentement  jusqu’à  la  base,  de  telle  sorte  qu’on  peut 
les  considérer  comme  atténuées  en  un  pétiole  peu  distinct  du  limbe. 

L’inflorescence  qui  termine  la  tige  est  un  corymbe  pauciflore  dont 
les  fleurs  érigées  sont  pédicellées. 

Le  calice  est  constitué  par  un  tube  très  court  haut  de  0 mm.  60 
et  de  4 segments  à peu  près  égaux,  subdeltoides-subsemilancéolés, 
plus  hauts  que  larges,  longs  de  1.75  mm.  et  larges  de  0.75  à 0.80  mm.  ; 
ces  segments,  dont  les  bords  sont  entiers  et  qui  ont  leur  plus  grande 
largeur  à la  base,  se  rétrécissent  progressivement  jusqu’au  sommet 
aigu  et  légèrement  cuspidé. 

De  couleur  orangée,  la  corolle  est  approximativement  de  5 à 6 fois 
plus  longue  que  le  calice.  A partir  du  niveau  de  son  plus  grand 
diamètre  qui  se  trouve  au-dessous  du  milieu,  d’une  part  elle  s’atté- 
nue progressivement  jusqu’à  sa  base,  d’autre  part  elle  se  rétrécit 
d’abord  assez  rapidement  puis  plus  lentement  jusqu’à  la  base  des 
segments  qui,  à peu  près  étalés  au  moment  de  l’anthèse,  se  dressent 
après  celle-ci  et  se  tordent  alors  les  uns  sur  les  autres.  Etroitement 
ovés,  ovés-lancéolés,  sublancéolés  ou  obovés-sublancéolés,  hauts 
de  2.75  à 4.10  mm.  et  larges  de  1 à 1.85  mm.,  ces  segments,  dont  les 
bords  sont  entiers  et  qui  sont  un  peu  moins  de  3 fois  plus  longs  que 
larges,  ont  leur  plus  grande  largeur  soit  vers  le  milieu  soit  un  peu  au- 
dessus  ou  au-dessous  de  celui-ci  ; au-dessous  de  ce  niveau,  ils  se 
rétrécissent  jusqu’à  la  base  qui  n’est,  elle-même,  ni  élargie  ni  rétrécie  ; 
au-dessuj,  ils  s’atténuent  peu  à peu  jusqu’à  leur  sommet  subaigu 
où  ils  se  terminent  par  une  cuspidé  peu  marquée.  Quant  au  tube 
corollin  qui  est  approximativement  3 1 / 2 fois  plus  long  que  les  seg- 
ments, il  est  haut  de  7 à 7.25  mm. 

Subobovées-subréniformes,  aussi  hautes  que  larges  ou  même  un 
peu  plus  larges  que  hautes,  longues  de  0.15  à 0.30  mm.,  larges  de 
0.20  à 0.30  mm.,  les  anthères  sont  très  obtuses  au  sommet  et  émar- 
ginées  à la  base. 

Soudés  entre  eux  sur  un  peu  moins  d’un  5e  de  leur  longueur 
totale,  les  carpelles  sont  appliqués  les  uns  contre  les  autres  ; ovés- 
sublancéolés,  ils  ont  leur  plus  grande  largeur  un  peu  au-dessous 
du  milieu  ; au-dessous  de  ce  niveau,  ils  se  rétrécissent  progressive- 
ment jusqu’à  la  base  ; au-dessus,  ils  s’atténuent  peu  à peu  jusqu’au 
sommet  où  ils  portent  des  styles  assez  charnus,  beaucoup  plus  brefs 


- 467  — 


qu’eux  et  terminés  par  des  stigmates  très  nettement  dilatés  ; la 
partie  soudée  des  carpelles  est  haute  de  1 à 1.20  mm.  ; leur  partie 
libre  est  haute  de  4.25  à 4.75  mm.  et  large  de  1.50  mm.  ; les  styles 
sont  hauts  de  0.80  à 0.90  mm..  Dans  chaque  carpelle,  les  placentes, 
qui  portent  des  ovules  sur  toute  leur  longueur,  sont  réduits  à deux 
grêles  cordons  verticaux  presque  parallèles,  quoiqu’un  peu  incurvés- 
en  dedans,  à chacun  des  deux  bords  internes  des  carpelles. 

Longuement  linéaires,  10  à 15  fois  plus  hautes  que  larges,  à peine 
dilatées,  mais  parfois  légèrement  élargies  à la  base,  émarginées  au 
sommet,  les  écailles  sont  hautes  de  2.35  à 2.75  mm.  et  larges  de 
0.15  à 0.25  mm.,  au  milieu. 

Les  graines,  non  mûres,  au  nombre  de  28  à 36  par  follicule,  ont  un 
test  qui  s’applique  exactement  sur  l’amande  et  est  couvert  de  rides 
longitudinales. 

Kalanchoe  Guillaumini  Raymond-Ilamet,  sp.  nova. 

Caulis  erectus,  graciliusculus,  glaber.  Folia  opposita,  decussata,  petiolata, 
glabra  ; petiolus  quam  lamina  brevior,  crassiusculus  ; lamina  oblongo- 
obovata,  oblongo-suborbicularis  vel  subobovato-suborbicularis , crenata, 
saepe  trilobata,  lobis  crenatis,  obtusa.  Inflorescentia  a caule  non  distincta, 
corymbiformis,  pauciflora.  Calyx  glaber,  segmentis  quam  tubus  longioribus, 
subdeltoidei-subsemilanceolatis,  longioribus  quam  latioribus.  Corolla  urceo- 
lata,  glabra,  segmentis  quam  tubus  longioribus,  ovatis,  ooato-lanceolatis ,. 
sublanceolatis  vel  obovato-sublanceolatis,  acutis  et  cuspidatis,  longioribus 
quam  latioribus.  Stamina  supra  corollae  medium  inserla  ; antherae  superiores 
corollae  segmentorum  basirn  non  attingentes.  Carpella  conniventia,  ovata, 
in  stylos  quam  carpella  multo  breviores,  conniventes,  crassiusculos , atte- 
nuata.  Squamae  lineares,  emarginatae,  multo  longiores  quam  latiores. 

Afrique  du  Sud  : région  de  Port-Elisabeth. 


Laboratoire  de  Culture  du  Muséum. 


— 468  — 


Espèces  nouvellesde  Sporobolus  et  zvEragrostis 
(Graminées)  de  vOvest  et  du  Centre  africain 

Par  Aug.  Chevalier. 

PROFESSEUR  HONORAIRE  AU  MUSÉUM 


Les  deux  genres  Sporobolus  et  Eragrostis  sont  parmi  les  plus 
riches  espèces  de  la  famille  des  Graminées.  Ces  espèces  vivent  surtout 
dans  les  contrées  tropicales  des  deux  mondes.  A côté  des  espèces 
ubiquistes  ou  pantropicales,  on  en  compte  un  grand  nombre  d’en- 
démiques, parfois  très  localisées  en  une  région.  Ce  sont  ou  des  paléo- 
endémiques ou  des  espèces  en  formation.  En  faisant  la  révision 
des  espèces  que  nous  avons  récoltées  en  Afrique  tropicale  et  en 
revoyant  aussi  quelques  spécimens  de  l’Herbier  africain  au  Muséum, 
nous  avons  distingué  un  certain  nombre  de  formes  qui  nous  ont  paru 
constituer  des  espèces  nouvelles.  Nous  en  publions  ci-après  les 
diagnoses.  Des  descriptions  en  français  avec  des  commentaires  sur 
diverses  espèces  seront  publiées  prochainement  dans  la  Revue 
Internationale  de  Botanique  Appliquée. 

Sporobolüs  R.  Br. 

S.  praecox.  sp.  nov. 

Annua  ; radice  fibrosa;  culmis  pluribus  erectis  cæspitosis  tereti-fUi/ormis , 
6-12  cm.  altis,  uti  tota  planta  glaucescente  ; vaginis  striatis,  asperimis, 
puberulis  ; ore  barbatulis,  ligula  ovata  foliis  erectis  basi  planis  nec  convo- 
lutis  elongatis  setaceis,  coriaceis  rugosis,  facie  superiore  valde  scabrido, 
marginis  glanduloso-punctatis  paniculæ  jubatæ  augustissimæ  spicæformis 
3-4  cm.  longis,  4-5  mm.  latis  ; radiis  1-3  nis  brevibus,  erectis  simplicibus 
1-3  flores  ; spicula  linea  brevioribus  acutis,  glabris  parvis  albescentes,  gluma 
inferiore  ovalo  valvulis  dimidio  breviore,  valvulis  acutis  inæqualibus,  fructo 
oblongo  spadiceo. 

Guinée  française  : Labé  à 250  m.  ait.,  terrains  arides  et  dénudés 
sur  les  bowals.  (Chev.  34.907),  Mali,  1.400  m.  ait.  Chev.  24.337, 
Mont  Loura  à 1.450  m.  ait.  Chev.  n°  34.916. 

S.  capillaris  sp.  nov. 

Annua,  tenuissima;  radice  fibrosa,  culmo  flagellifero  ascendente,  geni- 
culato,  ramuloso,  20-40  cm.  alto,  vaginis  internodio  brevioribus  ad  fissuras 
tenuissime  pilosis,  ligula  brevissima  eciolata  ; foliis  subsetaceis,  vel  compresso, 
filiformis,  erectis,  8-15  cm.  longis,  1 mm.  latis.  Paniculæ  ovatæ  10-15  cm. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


— 469  — 


longis,  5-8  cm.  latis,  laxissime  patentis,  sparsifloris,  radiis  capillaribus 
,2-3 -nis  solitariisque,  inferme  1/3  nudis  ; pedicellis  5-10  mm.  ; spiculis  2 mm. 
longis,  glaberrimis,  gluma  inferiore  ovala  acuta,  valvula  inferiore  acuta. 

Oubangui  : Région  de  Ouaka,  environs  de  Gerelenji  à 45  km.  au 
N.  de  Bambari,pend  aux  rochers  encaissant  un  ravin  près  des  sources 
de  la  Nguéra  (C.  Tisserant,  n°  2071)y 

S.  tenuis  Stapf  (nomen)  in  Chev.  Sudania,  p.  79,  n°  5489  (1911) 
nomen  et  Chev.  Etude  Fl.  Afr.  centr.  (1913),  p.  372  (nomen). 
Annua  ; radice  fibrosa;  culmo  erecto  tereti  striato  15-25  cm.  alto,  vagina 
nulla  eciliolata  ; foliis  angustissimis  carinatis,  distichis,  1-3  cm.  longibus 
tenuissime  acuminatis ; paniculæ  jubatis  spicæformæ  4-12  cm.  longibus, 
1-3  latis,  radiis  tenuis  solitariis,  alternis  flexuosis,  simplicibus,  a basi 
floriferis ; floribus  densissimis  sessilibus  glabris,  spiculis  exiguis ; glumis 
ovatis,  scariosis,  inæqualibus,  valvulæ  oblongis,  acutis. 

Haut-Oubr  ngui,  entre  la  moyenne  Kémo  et  Krebedjé,  sur  les 
plateaux  ferrugineux  (Chev.  n°  5489)  12  sept.  1902. 

S.  Batesii.  sp.  nov. 

Radice  fibrosa  et  repente  ; culmis  cæspitosis  squamis  numerosi  basi  vestitis 
et  foliorum,  fasciculis  dense  erectis,  foliis  angustis  linearibus  in  caudam 
angustissimum  filiformen  atienuatis  convolutis  pungentis  ; vaginis  ad  fissuras 
ciliatis,  strictis,  glabris;  ligula  brevissima  truncata  ciliolata ; thyrsi  cylin- 
dracei,  densissimi,  angustissimi ; 6-12  cm.  longi,  3-6  mm.  lati ; radiis  albidis, 
1-3  nis,  brebivus,  erectis,  simplicibus,  pedicellis  brevissimis ; spiculis  lanceo- 
latis  linearibus,  acutis,  2 mm.  5 longis,  glumis  brevibus  avatis,  valculo 
dimidio  breviore. 

Cameroun  : Sanje  dans  le  Rio  Benito,  croît  en  touffes  dans  les 
fentes  des  rochers  formant  les  rapides  de  la  rivière  (G.  Bâtes,  n°  567), 
sept.  1897. 

S.  subglobosus  Stapf.  Ms  ex  Hutchinson  et  Dalziel. 

Annua  ; radice  tenui  fibrosa  ; culmo  simplici  erecto  foliato  ; foliis  plerum- 
que  planis,  3-6  cm.  longis,  2-4  mm.  latis,  margine  et  intus  pilis  e glandulis 
pectinis  obsitis  ; jubæ  auguste  linearis  15-22  cm.  longis,  1 cm.- 2 cm.  5 latis  ; 
radiis  verticillatis  ascendentibus  ; spiculis  sessilis,  ovoideis,  violaceis,  gluma 
inferiore  pellicucida,  valvulis  dimidio  brevioribus  ; caryopsi  subspherici. 

Côte  d’ivoire  : Baoulé,  entre  Diahbo  et  Bouaké  (Chev.,  n°  22075). 

S.  coromandelinus  Kunth.  var.  senegambiæ  var.  nov. 

Culmis  prostratis  brevibus,  paniculis  pauci floribus. 

Sénégal  : Saint-Louis,  près  de  l’embouchure  du  fleuve,  sur  le 
sable  (Chev.,  décembre  1938). 

S.  Hubbardi  sp.  nov. 

Perennis.  Culmo  erecto  tenui  glabro,  simplici,  tripedali  alti,  vaginis 
pilosis;  ligula  brevissima  pilosa;  foliis  ascendentibus,  10-15  cm.  longis, 


— 470  — 


3-6  mm.  latis,  scabris,  eciliolatis  ; panicula  subpyramidata  10-15  cm.  longa  ; 
radiis  4-6  nis  ascendentibus,  a medio  vel  superne  floriferis  ; spiculis  brève 
pedicellatis  lineari-oblongis,  3-4  cm.  longis,  2 mm.  latis  ; gluma  inferiore 
lanceolato-acuminata  ; caryopsi  oblongi  apiculati. 

Guinée  française  : Cercle  de  Beyla  entre  Diededou  et  Niossomo- 
ridou  (Chev.,  20855).  28  févr.  1909. 

S.  Schnellii  sp.  nov. 

Annua  tenuissima,  culmo  erecto  tenui,  10-20  cm.  alto,  tota  vaginato  cum 
nodis  glabro,  ligula  abbreviata  eciliari,  foliis  tenui  setaceis  attenuatis  rigidis 
glabris  erectis,  1-2  cm.  longis  convolutis  viridibus  glabris ; jubæ  diffusæ 
patentis  /3-6  cm.  longis,  2-3  cm.  latis ) ; radiis  alternis  flexuisis  capillaribus, 
solitaribus  ramulosis,  spiculis  ovatolanceolatis  1 cm.  5 longibus,  brevi  pedi- 
cellatis, glumis  ovatis  inæqualibus  inferiore  flosculoso  duplo  breviore  acuta, 
glumellis  acutis. 

Haute-Guinée  française  : Marécage  de  bowal  au  Pied  du  Nimba 
(R.  Schnell,  ne  3426),  août  1948. 

S.  pauciflorus  sp.  nov. 

Annua  tenuissima,  5-12  cm.  alta  ; culmo  erecto  filiformi,  simplici,  uti 
tota  planta  glabra ; foliis  brevibus  setaceis  erectis,  ligula  nulla ; panicula 
effusa  coarctata  filiformi,  1-2  cm.  longis;  spiculis  brevi  pedicellatis  vel 
sessilibus,  solitariis,  alternis,  glumis  subæqualibus , scariosis,  oblongibus 
truncatis  vel  obtusibus  ; glumis  lanceolatis  acutis  ; caryopsi  ovata. 

Haute-Guinée  : marécage  de  bowal,  au  pied  du  Nimba  (R.  Schnell, 
n°  3437),  août  1947. 


Eragrostis  P.  Beauv. 


E.  nigerica  sp.  nov. 

Annua,  gracilis  ; radice  fibrosa ; admis  erectis,  gracilibus,  10  cm. -40  cm. 
altis,  vaginis  glabris  vel  hirsutis,  ore  piloso  ; laminis  angustis  involutis, 
subulatis,  2-15  cm.  longis  ; paniculæ  elongatæ  4-20  cm.  longis,  1 cm.-l  cm.  5 
latis,  strictæ,  angustissimæ,  radiis  subverticillatis,  erectis,  adpressis  inæqua- 
libus, ramosis  ; pedicellis  brevissimis  ; spiculis  linearis,  6-12  mm.  longis, 

1 mm.- 1 1/2  lalis,  acutis,  4-16  floribus ; glumis  lanceolatis  acutis,  valvula 
exteriore  carinata  acuta. 

Soudan  français  : commun  sur  les  bancs  de  sable  dans  le  lit  du 
Niger,  après  le  retrait  des  eaux  entre  Tombouctou  et  Siguiri.  San, 
bords  du  Bani  (Chev.,  n°  1093,  type)  ; Djenné  (Chev.,  n°  1120). 
Rives  du  lac  Faguibine  (A.  Leclercq  in  Hb.  Chev.,  n°  42585  bis). 

E.  dakarensis  sp.  nov. 

Annua.  Radice  fibrosa  proférante  culmos  dense  fasciculatos  geniculato 
ascendentes,  simplicibus  glabris;  vaginis  striatis  glabris  ore  sparsim 
barbatis  vel  nudis ; ligula  brevissima  ; foliis  angusto  linearibus  subulatis. 


rigidis  recüs,  longis,  glabris  basi  superiore  pubescentibus.  Paniculæ  amplæ 
pyramidato-patentæ  ; radiis  remotis  solilariis  vel  binis,  radiolisque  capilla- 
ribus  in  petiolos  base  nudis  in  axis  dilatatis,  spiculis  linearibus  5-11  floribus  ; 
glumis  inæqualibus  ovatis,  acutis  ; glumella  inferiore  ovata  acuminata, 
obscure  nervata  ( pellucidula)  carina  virida;  seminibus  ovoideis,  rufis. 

Sénégal  : environs  de  Dakar  et  presqu’île  du  Cap,  sur  le  sable,  au 
bord  des  petites  mares  desséchées.  Coll.  A.  Chev.,  janv.-févr.  1945  ! 

E.  sudanica  sp.  nov. 

Perennis.  Radice  fibrosa  cæspitifera  ; culmo  erecto  elongato  ( 80  cm.  alto 
et  ultra ) ; vaginis  strictis,  Iaxis,  ligula  setuloso  ciliata,  joliis  erectis,  rigidis 
convoluto-setaceis,  15-35  cm.  longis,  linearibus  canaliculatis,  basi  superiore 
tomentosis,  paniculæ  diffusæ  erectæ,  vel  contractæ,  axis  puberulis-scabrius- 
culis,  radiis  nunc  solitariis,  nunc  suberticillatis,  erecto-patulis,  spiculis 
lanceolatis  5-9  floribus,  prompte  caducis,  glumis  ovato-lanceolatis , acutis 
inæqualibus  ; glumella  inferiore  ovata  abbreviato  acuta  carina  scabra. 

Soudan  français  : Bamako  sur  les  bords  du  Niger,  Chev.,  n°  233, 
Coll.  20  janvier  1899. 

E.  fleuryi  sp.  nov. 

Perennis.  Radice  fibrosa  cæspitosa  ; culmo  basi  subbulbosa  incrassata ; 
foliis  radicalibus  dense  aggregatis,  abbreviatis,  angusto  linearis  strictis 
rigidis  acumine  subpungente,  pubescentibus  margine  scaberrimis ; culmis 
brevibus,  8-12  cm.  altis  scabris ; vaginæ  hirsutæ  ; ligula  brevissima  pilo- 
siuscula;  paniculæ  spiciformæ,  paucifloræ,  2 cm.  5-5  cm.  longæ  ; radiis 
solitariis  alternis  ; spiculis  4-6  ovato-oblongis,  6-10  mm,  longis,  2-3  mm.  5 
latis,  acutis,  8-12  floribus,  subsessilibus,  glabris  ; glumis  subæqualibus, 
ovato  acuminatis,  margine  hyalinis  ; glumellis  externis  ovato-lanceolatis, 
apicem  versus  scabra. 

Guinée  française  : entre  Diankoro  et  Balandougou,  vers  1.000  m. 
ait.  sur  le  terreau  noir  recouvrant  les  bowals  (Chev.,  n°  25882), 
coll.  24  mai  1912.  Espèce  dédiée  à mon  excellent  compagnon 
d’Afrique  François  Fleury. 

E.  georgi  sp.  nov. 

Perennis,  cæspitosa  rhizomata,  perpendiculariter  descente  inter  rupestris 
inundatis ; culmo  substricto  erecto,  tereti  lævissimo  simplici  ; vaginis  inter- 
nodio  brevioribus  glabris  striatis,  redicalibus  in  fibras  tenaces  solutis  ligula 
densum  pilorum  tomentum  lincale,  foliis  setaceis,  rigidis,  distichis  angustis- 
simis,  erectis,  glabris  ; paniculæ  jubatis  spicæformis  capillaris  erectæ  ; radiis 
solitaribus  alternis  flexuosis ; (glumis...  glumellis)  ; spiculis  linearibus 
glabris,  acutiusculis  15-25  mm.  longis,  20-30  floribus  acuminatis,  glumella 
inferiore  oblongo-lanceolata,  glaberrima. 

Gabon  : Mayombe  bayaka  rapides  de  la  Nyanga,  entre  Liganda 
et  Digoungou.  Georges  Le  Testu,  n°  1597,  18  août  1910. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


31 


E.  vinicolor  sp.  nov. 

Annua.  Radice  fibrosa;  culmis  redis  30-40  cm.  altis ; vaginis  ore  barbatis ; 
ligula  brevissima , foliis  setaceis,  angustissimis  planis  vel  convolulis  glabris, 
ereclis,  paniculæ  erectæ  radiis  nunc  solitariis,  nunc  subverticillatis  erectis, 
spiculis  parvis  oblongolinearibus  acutis,  longe-pedicellatis  4-10  floribus 
lævissimis  compressis  ; valvula  inferiore  nitidula  enervia  margine  pellucido 
subobtuso,  superiore  æquilohga  tenuissime  serrulata. 

Soudan  français  : Balandougou  (Chev.,  309),  Haute-Volta  : entre 
Bobo-Dioulasso  et  Banfora,  janv.  1948  ! 

E.  vinivolor  var.  pallida  var.  nov. 

Cæspitosa  multicaulis,  culmis  40-50  cm.  altis ; foliis  planis,  2 mm.  latis, 
basi  hirsuti.  Panicula  floribunda,  8-15  cm.  longi;  spiculis  decoloribus. 

Côte  d’ivoire  : Bouaké  dans  les  anciennes  jachères,  sur  sol  sablon- 
neux (Chev.),  janvier  1948. 

Z.  pumila  sp.  nov. 

Radice  fibrosa;  culmo  simplici  striato,  tereti,  stricto  glabro,  10-15  cm. 
alto;  foliis  paucis,  parvis,  setaceis,  ad  faucem  barbatis,  cæterum  glabris, 
limbis  convolutis  erectis,  culmo  subbrevibus  ; paniculæ  erectæ,  strictæ  con- 
tracta; radiis  verticillatis,  ramosis  erectis,  brevibus  adpressis  ramosis, 
altérais  confectis  spiculis,  alteris  ovoïdeis,  3-6  filoribus,  alteris  linearibus 
20-40  floribus  ; glumis  acutis  pellucides  volvulis  oblongis. 

Soudan,  français  : Farako,  dans  le  marais  (Chevalier,  n°  44089  bis), 
23  mars  1932. 

E.  dumasiana  sp.  nov. 

Perennis.  Radice  fibrosa,  dense  cæspitifera  ; culmi  simplici  striato  tereti 
stricto  glabro,  30  cm.  alto  et  ultra,  basi  præsertim  foliato  ; foliis  glaucis 
linearibus  subconvolutis  glabris,  ascendentibus,  basi  pilosis,  vaginis  striatis, 
ore  pilosis.  Panicula  erecta  racemoso-decomposita  patente;  radiis  solitariis 
altérais  hinc  inde  divisis,  pedicellis  unispiculatis , spicula  longiores  forman- 
tibus ; spiculis  lanceolatis  linearibus,  violaceis,  acutis  6-12  floribus,  3-5  mm. 
longis,  1 mm.  5 latis,  subacutis  ; glumis  inæqualibus  lanceolatis  acuminatis, 
valvula  ovato-lanceolata. 

Soudan  français  : Balandougou,  dans  le  cercle  de  Siguiri  (Cheva- 
lier, n°  309),  6 février  1899. 

E.  fluviatilis  sp.  nov. 

Perennis  ; radice  fibrosa  et  stolonifera,  culmis  variabilibus,  nunc  erectis, 
fertilibus,  nunc  decumbentibus,  sterilibus,  geniculatis,  infinis  radicentibus  ; 
culmo  erecto  stricto  glabro,  stérile  sarmente  et  decumbente,  fertile  robusto, 
rigido,  40  cm-100  cm.  alto  ; foliis  glaucis  fasciculorum  sataceis,  strictuisculis, 
culmeis,  angustissimis,  planiusculis,  apice  convoluto  setaceo-acuminatis  basi 
interne  pilosis,  deorsum  asperiusculis  ; vaginis  glabris  striatis,  ore  pilosis, 
ligulis  brevissimis  barbatis.  Panicula  erecta,  ampla,  diffusa  ; radiis  solitariis, 


— 473  — 


allernis,  erecto-patentibus  ; radiolis  (pedicellis)  tenuissimis,  capillaribus, 
longissimis  flexuosis  ; spiculis  imbricatis  distantibus  oblongo-linearibus, 
subacutis,  5-10  floribus  flosculis  oblongo-lanceolatis , subacutis  ; glumis 
deciduis  angustis  acuminatis,  truncatis,  parum  inæqualibus,  carina  scabris  ; 
valvula  inferiore  glaberrima  nitida  ; seminibus  subrotundis. 

Soudan  français  : rapides  du  Niger  en  amont  de  Bamako  vers 
Quignola.  Chev.,  n°  254,  21  janvier  1899.  Basse-Côte  d’ivoire  : lit 
du  Bandama,  près  Tiassalé,  dans  les  rochers  submergés  une  partie 
de  l’année  et  sur  les  bancs  de  sable.  Coll.  Chev.,  février  1948  ! 

E.  halophila  sp.  nov. 

Perennis.  Radice  fibrosa,  dense  cæspitifera ; culmo  robusto,  erecto,  elungato 
fl  m.  alto ) uli  Iota  planta  glaucescente  et  puberule ; culmo  rigido  3-5  mm.  dia- 
metro  ; foliis  linearibus  linearo-angustis,  acutis,  glaucis,  pilosis  margine 
retrorum  scaberulis ; ligula  pilose,  vaginis  striatis  Iaxis  glabriusculis ; foliis 
acutis,  glaucis;  panicula  gracili  lineare,  elongata,  distantiflora,  strictæ 
radiis  solitariis  vel  fasciculatis  a basi  vel  prope  a basi  subracemiformi  coin- 
positis  florijeris,  pedicellis  brevibus  velutinis,  fasciculatis  ; spiculis  vernalis 
linearibus  1 cm.- 4 cm.  longis,  30-60  floribus  ; spiculis  serotinis  (hyemalis) 
solitariis  ovalis  vel-oblongis,  4-10  mm.  longis,  3-10  floribus,  glumis  oblongis 
acutis  trinerviis  carina  herbacea  margine  hyalino-membranaceù  valvula 
inferiore  compressa  oblongo-acumifiata ; caryopsi  minima  subrotunda  rufa. 

Sénégal  : Kaolack,  sur  les  terrains  salés  à proximité  de  la  mer. 
Fév.  1945.  Coll.  Chevalier. 

E.  maritima  sp.  nov. 

Annua  ; radice  fibrosa;  culmis  basi  geniculatis  tune  erectis  strictis  uti 
tota  planta  glabris  ; vaginis  striatis  ; ligula  brevi  eciliolata  ; foliis  linearibus 
planis,  retrorsum  scabriusculis , 6-25  cm.  longis,  3-6  mm.  latis  ; panicula 
rigidis  pyramidalis,  6-25  cm.  longis,  1-6  cm  latis  ; radiis  verticillatis,  ramo - 
sissimis  ; spiculis  tenuibus  distichis,  glomeratis,  2-5  mm.  longis,  fulvo- 
brunneis,  flosculis  sæpe  viviparibus,  carinæ  sæpius  setuloso-laceræ , glumis 
inferioribus  ovato-acuminatis  ad  margines  pelludicis. 

Sénégal  : Mbidjem,  dans  les  Nyayes  (Chev.,  n°  2232)  ; terrains 
saumâtres  près  de  Fadiout  (Ezanno,  n°  29). 

E.  turgida  De  Wild.  var.  ivorensis  var.  nov. 

Differt  a typo  foliis  radicalis  ciliolalis,  paniculis  contractis,  spiculis  sessi • 
libus. 

Haute  Côte  d’ivoire  : savane  au  confluent  du  Sassandra  et  du 
Bafing  (Chev.,  n°  21772). 


Humbertianthus,  genre  nouveau  de  Malvacées 
de  Madagascar. 


Par  B.  P.  G.  Hochreutinfr  (Genève). 


Humbertianthus  1 Hochr.  gen.  nov. 

Caules  lignosi,  folia  coriacea  reticulata,  apice  ramorum  cum  floribus 
congesta,  ( breviler ) petiolata  ; flores  dxillares,  pedunculi  médiocres,  tamen 
petiolis  longiores.  lnvolucri  bracteae  5-6,  pro  rata  magnae,  latissime  ovatae 
et  cordiformes,  fere  ad  basin  liberae,  calyce  longiores.  Calyx  b-lobatus  crassus, 
irna  basi  intus  papillosus  et  prob.  nectariferus. 

Corolla  reducta,  calyce  distincte  brevior  ; petala  minima  crassa,  latissima, 
expansa,  suborbicularia  sed  parte  superiore  marginibus  involutis  apparenter 
acuta,  extus  dense  tomentosa.  Columna  staminalis  brevissima,  petalis  valde 
brevior  nec  cum  eis  basi  coalescens,  a basi  ad  apicem  staminigera.  Stylus 
apice  5-ramosus,  ramis  conspicue  geniculatis  ita  ut  sligmata  capitata  conver- 
gentia.  Ovarium  5-loculare,  loculis  Z-ovulatis.  Fructus  ignotus. 

Cette  plante  se  rapporte  incontestablement  au  groupe  des  genres  à 
corolle  très  réduite,  comme  les  Perrierophytum  et  les  Megistoslegium, 
mais  il  s’en  distingue  à première  vue  par  sa  colonne  staminale  très 
réduite,  formant  un  androcée  presque  sphérique,  alors  que  les 
2 genres  précités  ont  une  colonne  staminale  très  proéminente  avec 
des  anthères  longuement  pédicellées.  Quant  à l’ovaire,  que  nous 

1.  Genre  dédié  au  professeur  Humbert,  l’explorateur  de  Madagascar  et  l’éditeur 
et  auteur  de  la  Flore  de  cette  île.  Le  nom  de  l’espèce  rappelle  la  forme  extraordinaire- 
ment cordée  (xapoîa)  des  bractées  de  l’involucre  (oTT^yiov). 


Légendes  des  figures  1 a 5 

Humbertianthus  cardiostegius  Hochr.  gen.  et  sp.  nov. 

N. -IL  — Les  échelles  centimétriques  permettent  de  se  rendre  compte  exactement  de  la 
dimension  relative  des  figures. 

Fig.  1.  — Un  rameau  qui  fut  dessiné  en  grandeur  naturelle. 

Fig.  2.  — Une  fleur  destinée,  grossie  deux  fois  et  demie  et  montrant  les  divers  organes 
lloraux  : l’involucre  (invol.),  le  calice  (cal.),  la  corolle  (cor.)  ; à l’intérieur  de  celle-ci, 
on  aperçoit  la  colonne  staminale  et  les  styles  recouverts  par  les  pétales. 

Fig.  3.  — Fleur  en  bouton,  même  grossissement,  montrant  l’involucre  très  gros  et  le 
calice  qui,  pendant  la  prélloraison,  présente  5 crêtes  proéminentes. 

Fig.  4.  — Pétale  dessiné,  grossi  6 fois. 

Fig.  5.  — Colonne  staminale  et  style,  grossis  25  fois,  pour  qu’on  en  distingue  les  détails. 
Pour  simplifier  le  dessin,  qualques  anthères  seulement  ont  été  reproduites.  Une  ligne, 
en  pointillé,  indique  approximativement  la  dimension  de  l’androcée. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


— 476  — 


avons  vu  seulement  à l’état  jeune,  il  est  fusiforme,  ses  loges  ren- 
ferment au  moins  3 ovules  et  il  n’y  a aucune  raison  de  supposer 
qu’une  partie  s’atrophie  pour  donner  des  loges  uniséminées  dans  le 
fruit,  comme  dans  les  genres  précités. 

Enfin,  on  peut  mentionner  deux  caractères  très  particuliers  : 

1°  C’est  la  forme  des  branches  du  style  qui  sont  géniculées  de 
sorte  que  les  stigmates  convergent  vers  le  centre  de  la  fleur  (v.  notre 
figure  5.),  alors  que  chez  toutes  les  Malvacées  que  nous  connaissons, 
les  branches  du  style,  lorsqu’elles  ne  sont  pas  soudées,  sont  recour- 
bées vers  l’extérieur  et  même,  à la  fin  de  l’anthèse,  elles  se  réflé- 
chissent contre  la  colonne  staminale,  comme  cela  est  si  visible  chez 
les  Sida  et  d’autres  grands  genres. 

2°  Nous  n’avons  pas  pu  observer,  à la  base  des  pétales,  une  sou- 
dure avec  la  colonne  staminale.  Cette  soudure  est  cependant  telle- 
ment caractéristique  dans  toute  la  famille,  que  nous  nous  demandons 
si,  ici,  elle  est  seulement  très  réduite,  au  point  que  nous  n’avons  pas 
pu  la  distinguer. 

Les  Hibiscus  n’ont  jamais  cette  structure  florale,  ni  les  styles 
géniculés,  ni  ces  petits  pétales  libres,  car,  précisément,  dans  ce  genre, 
les  pétales  sont  toujours  assez  longuement  concrescents  avec  la  base 
de  la  colonne  staminale.  C’est  ainsi  que  tout  l’intérieur  de  la  fleur 
se  détache,  formant  un  seul  bloc,  lorsque  celle-là  est  fanée.  Or,  cela 
ne  semble  pas  être  le  cas  ici. 

H.  cardiostsgius  Hochr.  sp.  nov. 

Caules  lignosi  cylindrici,  versus  apicem  parce  pilosi,  pilis  stellatis  adpres- 
sis,  deinde  glabrescentes  et  nigrescentes.  Folia,  coriacea,  versus  ramorum 
apicem  congesta,  tamen  internodia  5-10  mm.  longa  ; stipulas  caducissimas 
non  vidi  ; petioli  brèves  2-4  mm.  longi,  dense  pubescentes  ; lamina  elliplica 
8x5  — 4 X 2,3  cm.  longa  et  lata,  basi  cuneata,  apice  rotundata  et  paululum 
apiculata,  margine  integra,  supra  glaberrima,  subtus  idem,  tamen  pilis 
stellatis  rarissimis  hic  inde  ornata,  ulrinque  elevato-reticulato-nervosa , 
i penninervia,  nervis  secundariis  principibus  5-7. 

Pedunculi  axillares,  ca.  1,3  cm.  longi,  dense  ferrugineo-pubescentes 
involucri  bracteae  6,  pro  rata  magnae,  conspicuae,  latissime  ovalae  et  pro- 
funde  cordatae,  ita  ut  partes  latérales  et  praecipue  lobi  duo  basales  ± rétro- 
flexi  infra  floris  thalamum  prominentes  (cf.  fig.  1)  ; bracteae  extus  ± pubes- 
centes et  intus  glabrescentes,  ca.  1,4  X 1,5  cm.  longae  et  latae.  Calyx  cupuli- 
formis  5-lobatus  lobis  ca.  10  mm.  longis  et  pars  gamosepala  ca.  3 mm.  alta  ; 
lobi  longe  acuminati,  ante  anthesin  marginibus  paululum  retroflexi  ita  ut 
alas  parvas  aemulent  {cf.  fig.  3),  extus  dense  pubescentes,  intus  apice  tomen- 
tosi,  deinde  glabri  et  calyx  basi  intus  aream  papillosam  angustam  praebens. 
Corona  parva,  calyce  inclusa  [cf.  fig.  2),  petalis  latissimis  subcircularibus , 
vix  5x5  mm.  longis  et  latis,  rotundatis  imbricatis  sed  parle  superiore,  ob 
margines  ulrinque  mox  involutas,  apparenter  ^ acutis,  extus  dense  pubes- 
centibus  et  intus  partim  pilosis  sed  basi,  ubi  breviter  subunguiculatis , glabris 


(cf.  fig.  4).  Columna  staminalis  brevissima  glabra,  vix  3 mm.  longa,  apice 
appendicibus  digitiformibus  minimis  ornata  et  tota  superficie  antherifera, 
ita  ut  androceum  sphaerae  similis  ( cf . fig.  5).  Stylus  glaber,  columnam  stami- 
nalem  vix  1 mm.  excedens  et  ibidem  ramos  5 geniculatos  pilosos  gerens,  ita  ut 
stigmata  5 capitata  versus  centrum  inclinata. 

Hab.  : Madagascar,  réserve  naturelle  n.  1,  Betampona,  coll. 
Ed.  Weyl,  reçu  de  M.  Coudreau,  janvier  1937  nos  74  (type)  et  108  ; 
nom  vern.  : Hafotra  fotsy  ; Ombavi. 

Obs  : Cette  espèce  ne  pouvant  être  rapportée  à aucun  genre  connu 
de  nous,  il  a bien  fallu  créer  un  genre  à son  intention.  Il  ne  serait  pas 
étonnant  du  reste  que  d’autres  espèces  s’y  rattachant  fussent  décou- 
vertes dans  la  suite. 


Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 


— 478  — 


Notules  sur  la  flore  française  de  l’Ouest 
Par  M.  René  GombIult. 


En  révisant  notre  herbier  de  France  notre  attention  s’est  trouvée 
attirée  sur  quelques  formes  ou  variétés  qui  ne  semblent  pas  avoir 
encore  été  décrites,  ou  plantes  dont  il  nous  a paru  intéressant  de 
signaler  de  nouvelles  localités. 

Quercus  Streimii  Heuffel.  Hybride  de  Quercus  lanuginosa  X ses- 
silis,  récolté  dans  la  forêt  de  Biriatou  (Basses-Pyrénées). 

Sorbus  Aria  Crantz  var.  longifolia  Gren.  s /var.  microphylla  Nob. 

Comme  dans  le  type  ; mais  feuilles  très  étroites  de  16  à 30  mm.  de 
large. 

Rameau  coupé  dans  le  pays  basque,  sur  les  pentes  de  l’Ibantelly, 
sans  qu’il  nous  soit  possible  de  préciser  si  cette  montagne  se  trouve 
dans  les  Basses-Pyrénées  ou  immédiatement  au-delà  de  la  frontière 
franco-espagnole. 

Erica  ciliaris  L.  var.  albiflora  Nob. 

Cas  d’albinisme  chez  une  espèce  dont  les  fleurs  sont  normalement 
purpurines.  Echantillon  cueilli  en  septembre  sur  l’Ibantelly. 

Erica  vagans  L.  var.  albiflora  Nob. 

Bruyère  qui  n’était  signalée  qu’à  fleurs  roses.  Nous  en  avons 
rencontré  à fleurs  blanches  entre  Saint-Jean-de-Luz  et  Ascain 
(Basses-Pyrénées). 

Statice  serotina  Reichb.  Cette  sous-espèce  de  S.  Limonium  L.  est 
considérée  par  tous  les  auteurs  comme  une  race  méridionale  qui,  en 
dehors  du  bassin  méditerranéen,  ne  se  rencontre  qu’au  Portugal  et 
sur  le  littoral  des  Basses-Pyrénées.  Nous  avons  cependant  constaté 
sa  présence  dans  le  Morbihan,  à Conleau,  près  de  l’embouchure  de 
la  rivière  de  Vannes  1. 

Nous  avions  d’abord  pris  notre  plante  pour  une  saladelle  ordinaire 
de  taille  peu  développée  ; mais  notre  attention  s’est  trouvée  attirée 
par  le  fait  que  le  calice  était  hérissé  de  poils  sur  toutes  les  nervures, 
alors  que  dans  S.  Limonium  L.  le  calice  n’est  velu  que  sur  deux  ner- 
vures (Rouy,  Flore  de  Fr.,  t.  X,  pp.  138  et  160).  Or  si  l’on  se  reporte 
aux  le.  crit.  de  Gussone  8,  p.  21,  t.  998,  on  constate  en  effet  sur  l’il- 

1.  Nos  remerciements  à M.  P.  Senay  qui  obligeamment  a bien  voulu  examiner  nos 
échantillons  et  confirmer  notre  détermination. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


— 479  — 


lustration  que  les  nervures  du  calice  de  S.  serotina  sont  toutes  poilues. 
Il  n’y  avait  donc  plus  à hésiter  ; et  S.  serotina  doit  perdre  son  carac- 
tère de  race  exclusivement  méridionale. 

Linaria  elatine  Miller  var.  lapurdumensis  Nob.  var.  nov. 

A typo  differt  foliis  ovalis  nec  hastatis  vel  sagittatis,  calycis  laciniis  vix 
dilatatis,  corollæque  calcare  valde  arcuato. 

Par  son  aspect  général  et  ses  feuilles  ovales  non  hastées  ni  sagit- 
tées  (à  part  quelques  rares  exceptions  d’ailleurs  peu  caractérisées) 
cette  linaire  rappellerait  plutôt  L.  spuria  Mill.  Par  les  divisions  de 
son  calice  à peine  dilatées  et  son  éperon  très  arqué  elle  se  rapproche- 
rait de  L.  commutata  Bernh.  (=  L.  græca  G.  et  G.)  ; mis  par  ses 
graines  alvéolées,  fortement  réticulées  et  par  ses  pédicelles  glabres 
beaucoup  plus  longs  que  les  feuilles  elle  appartient  bien  à L.  Elatine 
Mill. 

Nous  avons  récolté  cette  variété  à Herboure,  dans  la  province 
basque  du  Labourd  ; d’où  le  nom  que  nous  lui  avons  donné. 

Achillea  millefolium  L.  La  vallée  de  la  Nive  (Basses-Pyrénées) 
possède  une  forme  qui  ne  correspond  à aucune  de  celles  qui  ont  été 
décrites  ; mais  comme  ces  dernières  ne  paraissent  pas  avoir  fait 
jusqu’ici  l’objet  d’une  étude  d’ensemble,  il  serait  vain  d’essayer 
d’accrocher  notre  forme  basque  à un  cadre  inexistant.  Nous  ne 
pouvons  que  la  signaler  au  futur  monographe  de  l’espèce  qui  trou- 
vera nos  échantillons  dans  l’Herbier,  de  France  au  Muséum. 

En  voici  une  description  sommaire. 

Riante  vivace  à racine  plus  ou  moins  rampante  ; à tige  et  feuilles 
pubescentes  presque  laineuses.  Tige  anguleuse  sillonnée.  Feuilles 
auriculées  à la  base  ; à rachis  non  denté,  mais  ailé,  bipennatiséquées, 
sauf  les  caulinaires  supérieures  qui  sont  seulement  pennatiséquées,  à 
segments  mucronulés,  ceux  du  milieu  de  la  feuille  plus  longs  que 
ceux  de  la  base  et  de  l’extrémité.  Feuilles  florales  bractéiformes 
linéaires.  Involucre  ovoïde  pubescent  à folioles  carénées  ; à nervure 
d’un  jaune  pâle  bordée  de  vert  ; fleurs  à ligules  blanches  plus  courtes 
que  l’involucre. 

Nos  échantillons,  récoltés  en  été,  sur  terrains  gréseux,  proviennent 
de  Laxia  (Jardin  d’Enfer)  et  de  Bidarray. 

Chrysanthemum  leucanthemum  L.  var.  odoratum  Nob.  var.  nov. 

A ceteris  varietatibus  differt  radice  suaveolente,  triformibus  foliis,  eis 
caulis  quam  basis  multo  majoribus. 

Variété  caractérisée  par  sa  racine  odorante,  (parfum  persistant 
longtemps  sur  le  sec),  et  par  le  trimorphisme  de  ses  feuilles  toutes 
grossièrement  et  irrégulièrement  dentées  ou  incisées. 

Les  feuilles  basilaires  et  celles  des  rosettes  sont  suborbiculaires, 
contractées  en  un  pétiole  étroit  et  très  long.  Les  caulinaires,  beau- 


480  — 


coup  plus  grandes  que  les  basilaires,  sont  semi  amplexicaules  et 
auriculées  à leur  base  : les  inférieures  spatulées  ou  pennatilobées,  les 
supérieures  oblongues  pennatifides. 

Plante  robuste,  dressée  ascendante,  monocéphale,  à calathide 
grande.  Folioles  du  péricline  blanchâtres,  à bordure  brune  et  sca- 
rieuse,  achènes  bruns  pourvus  de  8 à 10  côtes  saillantes,  couleur 
d’ivoire.  Ceux  des  ligules,  insuffisamment  formés  dans  notre  exem- 
plaire, semblent  munis  d’une  couronne  bifide. 

Echantillon  récolté  à la  mi-juillet  dans  les  rochers  du  col  d’ArolIa 
au-dessus  de  Banca  (vallée  de  la  Nive  de  Baïgorry),  Basses-Pyrénées. 

A certains  égards  notre  plante  nous  avait  paru  devoir  être  rap- 
prochée de  Chrysanthemum  heterophyllum  Willd.  dont  Rouy  fait 
une  variété  de  Chrys.  atratum  L.  et  Hegi  une  ssp.  de  Chrys.  Leu- 
canthemum  Le  dessin  publié  dans  Fiori  et  Paol.,  Ic.  Fl.  ital.,  419 
(1904)  a dissipé  nos  hésitations  : ni  la  forme  des  feuilles,  ni  leur  den- 
telure ne  correspondent  avec  les  organes  foliaires  du  leucanthème 
du  col  d’Arolla. 

Serratula  Seoanei  Wilkomm.  ( Scoanei  dans  l’ Index  kewensis,  par 
suite  d’une  coquille  d’imprimerie). 

Dans  une  note  très  documentée  du  Bulletin  du  Muséum 1 M.  P. 
Jovet  a condensé  toutes  nos  connaissances  sur  cette  sous-espèce 
de  S.  tinctoria  L.  et  énuméré  les  régions  françaises  du  Sud-Ouest  où 
sa  présence  a été  constatée  : les  Basses-Pyrénées,  les  Landes,  la 
Gironde,  l’Aveyron  et  les  Hautes-Pyrénées. 

Comme  elle  affectionne  particulièrement  les  landes,  nous  n’avons 
pas  été  trop  étonné  de  la  trouver,  de  notre  côté,  à Coetshuro,  dans  le 
Morbihan  2,  département  où  M.  .Jovet  nous  a dit  l’avoir  également 
rencontrée.  Elle  n’y  est  pas,  à beaucoup  près,  aussi  abondante  que 
dans  le  pays  basque,  mais  son  existence  dans  le  secteur  armoricain 
a pour  résultat  de  lui  conférer  décidément  le  caractère  de  plante 
euatlantique,  alors  que  P.  Allorge,  dans  sa  synthèse  phytogéo- 
graphique  du  Pays  Basque  ®,  pouvait  encore  marquer  une  légère 
hésitation  et  se  demander  si  elle  ne  devait  pas  être  plutôt  rattachée 
au  secteur  ibéro-atlantique.  Elle  vient  s’ajouter  à la  liste  des  espèces 
euatlantiques  à aire  discontinue,  établie  par  le  même  auteur  dans 
sa  magistrale  étude  4. 

Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 

1.  Bull.  Muséum , 2e  sér.,  t.  XIII,  n°  3,  1941. 

2.  Elle  y retrouve  une  compagne  de  la  lande  euskarienne  : Gentiana  Pneumonanthe  L. 
var.  depressa  Boiss. 

3.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  t.  88,  1941,  p.  321. 

4.  Ibid.,  p.  347. 


- 481 


Morphologie  et  affinités  de  deux  cônes  fossiles 

DE  LA  FLORE  ALBIEN  NE  DE  LA  PERTE-DU-RHONE. 

Par  Edouard  Boureau. 

SOUS-DIRECTEUR  AU  MUSÉUM. 


Les  échantillons  fossiles  crétacés  dont  il  s’agit  dans  la  présente 
note,  proviennent  de  la  collection  Maire  et  nous  ont  été  remis  par 
notre  collègue,  M.  Soyer. 

Ils  ont  été  recueillis  dans  les  couches  de  l’Albien  de  la  Perte-du- 
Rhône  et  représentent  deux  cônes  femelles  d’Abiétinées  dont  la 
forme  et  la  structure  sont  partiellement  conservées. 

Nous  avons  déterminé  : 

Pinus  cf.  mammilifer  Saporta. 

Pityostrobus  cf.  oblongus  Lindley  et  Hutton. 

Ils  feront  l’objet  d’une  étude  morphologique  et  dans  la  mesure 
du  possible  anatomique.  Nous  indiquerons  ensuite  leurs  affinités, 
par  rapport  aux  espèces  vivantes  ou  fossiles  connues. 


A.  — - Pinus  cf.  mammilifer  Saporta. 

(Planche  I,'  figures  1 à 8). 

G.  de  Saporta1  a donné  de  son  Pinus  mammilifer  une  diagnose 
que  Fliche  2,  qui  disposait  d’un  matériel  plus  abondant,  a,  plus 
tard,  modifiée  et  complétée  : 

« Strobilis  elliptico  oblongis,  longitudine  12-17  cm.  diametro  4 cm,  5 
« metientibus,  ulrinque  obtusatis  ; squamarum  apophysibus  contermine 
« rhombeis,  transversim  crasse  g ibbosis,  desuper  convexiorinus  ; deorsum 
« leniter  deflexis  ; seminibus  ala  longa,  basi  valde  incrassata  prœd  itis  ; 
« nucula  elliptica,  6 millim.  longitudine,  3 millim.  latitudine  metiente. 

L’échantillon  étudié  par  G.  de  Saporta  (1877)  appartient  à 
l’Aptien  de  Cauville,  aux  environs  du  Havre.  La  longueur  mesurait 
12  cm.  et  l’épaisseur  maximum  4 cm.  5. 

Les  échantillons  étudiés  par  P.  Fliche  (1896)  proviennent  des 

1.  Saporta  (G.  de).  — 1877.  — Pinus  mammilifer. — Note  sur  les  végétaux  fossiles 
de  la  craie  inférieure  des  environs  du  Havre.  — Bull.  Soc . géol.  de  Normandie , 1877, 
p.  15,  pl.  IV  ; pl.  X,  fig.  1-3. 

2.  Fliche  P.  — 1896.  — Etude  sur  la  Flore  fossile  de  l’Argonne  (Albien-Céno- 
manien). Bull.  Soc.  Sc.  Nancy , 1896,  p.  118-121  ; pl.  XI,  fig.  1-3* 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  5,  1948. 


482  — 


sables  verts  de  l’Albien  de  diverses  localités  d’Argonne  : Froid  os, 
Clermont  et  Rarécourt.  Comparés  au  moulage  de  G.  de  Saporta, 
les  échantillons  de  l’Argonne  ne  montrent  que  des  différences  peu 
appréciables  de  taille  et  des  apophyses  légèrement  moins  réfléchies 
vers  la  base.  Mais  ces  caractères  n’ont  pas  de  valeur  essentielle,  et  il 
est  aisé  de  s’en  rendre  compte  en  étudiant  les  variations  souvent 
considérables  que  l’on  constate  dans  les  spécimens  vivants  d’une 
même  espèce  ou  sur  le  même  arbre.  On  ne  doit  tenir  compte  des 
différences  de  taille  que  dans  le  cas  où  elles  sont  très  accusées. 

Notre  spécimen  fossile  provenant  des  couches  albiennes  de  la 
Perte-du-Rhône  est  un  cône  incomplet,  encore  partiellement  enrobé 
dans  une  gangue  calcaire  très  dure  qu’il  est  difficile  de  supprimer 
sans  détériorer  le  cône,  très  fragile.  Ayant  perdu  quelques-unes  de 
ses  écailles,  il  est  dépourvu  de  sa  partie  postérieure,  de  sorte  qu’il  est 
impossible  de  donner  une  indication  sur  la  longueur  du  cône  com- 
plet. La  longueur  de  l’échantillon  est  9 cm.  5 ; la  largeur  du  cône  est 
4 cm.  5.  L’échantillon  est  cependant  suffisant  pour  montrer  l’aspect 
sub-cylindrique  caractéristique  de  l’espèce  de  G.  de  Saporta  et  de 
Fliche  dont  il  se  rapproche  par  un  ensemble  de  caractères  précis. 

L’extrémité  du  cône  est  obtuse  et  son  aspect  général  se  rapproche 
de  très  près  des  spécimens  figurés  (pl.  XI)  par  Fliche.  Il  est  très 
légèrement  inéquilatéral. 

Les  écailles  sont  épaissies  à leur  sommet  (figures  4 et  8)  ce  qui 
permet  de  rapporter  cette  espèce  aux  Pins  en  général.  L’écusson  a 
une  section  nettement  rhomboïdale  (fig.  1,  2,  3).  Le  rhombe  a des 
dimensions  assez  variables  : 

Longueur  (en  mm)  : 18  17  17  16  15  15  15  15  14  13  et  à 12  10  9 
Hauteur  (en  mm)  : 7 11  10  8 10  9 8 7 7 7 l’extrémité  7 6 5 

Dans  l’ensemble,  les  rhombes  semblent  plus  écrasés  que  dans  le 
spécimen  de  Froidos  décrit  par  Fliche  qui  donne  pour  la  longueur, 
15  à 17  mm.  et  pour  la  hauteur,  10  à 12  mm.  Il  est  vrai  que  l’échan- 
tillon dont  nous  disposons,  représente  surtout  la  partie  terminale 
d’un  cône. 

Les  écailles  sont  terminées  par  une  grosse  apophyse  arrondie 
constituant  une  gibbosité  dirigée  vers  la  partie  antérieure  du  cône. 

Sur  le  moulage  de  G.  de  Saporta  on  ne  trouvait  aucune  trace 
de  la  présence  d’un  ombilic.  Pour  Fliche  qui  ne  l’a  pas  observé  non 
plus  son  existence  est  douteuse.  Dans  le  spécimen  de  la  Perte-du- 
Rhône,  pareillement,  toutes  les  apophyses  sont  lisses  et  dépourvues 
d’ombilic,  même  en  apportant  beaucoup  de  précautions  dans  le 
dégagement  des  parties  encore  protégées  par  la  gangue. 

Les  graines  sont  elliptiques  (fig.  9)  et  groupées  par  deux  dans 
chaque  écaille.  Elles  sont  accompagnées  d’une  aile  allongée  rattachée 
à la  nucule  par  une  base  très  élargie. 


— 483  — 


Fliche  groupe  les  Pinus  Andraei  Coemans,  Pinus  mammilifer 
Saporta,  Pinus  Saportana  Fliche  dans  une  section,  distincte  de  la 
section  Strobus.  Dans  cette  dernière  section,  en  effet,  les  écailles 
sont  médiocrement  épaissies  au  sommet  mais  avec  un  mucron  placé 
sur  le  bord  de  l’écaille,  au  lieu  d’être  au  milieu  de  l’écusson,  ce  qui 
les  rapproche  alors  des  autres  Abiétinées.  Pour  le  même  auteur, 
cette  section  du  Pinus  mammilifer  est  également  distincte  d’un 
autre  groupe  d’espèces  actuelles  qui  rassemble  les  autres  sections  : 
Pinaster,  Toe  da,  Pseudostrobus...,  difficiles  à séparer  par  la  forme  de 
l’écaille. 

Ainsi,  la  section  du  P.  mammilifer  Sap.  est  nettement  différente 
de  ces  deux  groupes  qui  contiennent  tous  les  genres  actuels.  Elle 
constitue,  peut-être,  des  formes  de  passages  avec  les  autres  Abié- 
tinées. En  effet,  sa  forme  générale  se  retrouve  ^encore  chez  les  Abies 
et  les  Cedrus.  Il  est  toutefois  normal  de  rapprocher  cette  espèce  du 
genre  Pinus  bien  que  sa  forme  y soit  actuellement  inconnue. 

Les  analogies  pourraient  être,  tout  au  plus,  établies  avec  les 
formes  actuelles  de  la  Section  des  Tæda,  en  particulier  avec  le  Pinus 
patula  Schlecht.  et  Cham.  dont  le  cône  est  plus  petit  (8  < lon- 
gueur < 12  ; 3 < diamètre  < 4),  en  raison  de  l’aspect  cylindrique, 
légèrement  arqué  et  l’extrémité  obtuse  et  avec  le  Pinus  tuberculata 
Don  au  cône  asymétrique  (8  < L < 14  ; 4 < d < 7),  dont  l’écaille  a 
un  écusson  saillant  sur  la  face  supérieure  et  presque  plan  sur  la  face 
inférieure  avec  un  petit  mucron  aigu. 

Avec  G.  de  Saporta  et  Fliche,  nous  admettons  qu’il  s’agit  d’une 
section  du  genre  Pinus  aujourd’hui  disparue,  caractérisée  par  des 
écailles  fortement  renflées  à l’extrémité  et  dépourvues  d’ombilic 
et  de  mucron. 

Le  P.  mammilifer  n’est  pas  sans  rappeler  le  Pinus  rhombifera 
Cornuel  1 cône  fossile  également  cylindrique,  à écailles  épaisses, 
ne  paraissant  pas  ombiliquées  et  trouvé  dans  le  Néocomien  des 
environs  de  Wassy,  mais  cette  espèce  est  beaucoup  plus  petite. 

Anatomie  d’une  écaille. 

1.  partie  moyenne  : Llécaille  est  parcourue  par  un  certain  nombre 
de  faisceaux  libéro-ligneux  (environ  8)  d’inégal  calibre,  pourvus 
d’abondantes  formations  ligneuses  et  disposés  en  ligne  dans  le  sens 
d’aplatissement  de  l’écaille.  Le  parenchyme  fondamental  est  cons- 
titué entièrement  par  des  cellules  sclérifiées  isodiamétriques, 
d’inégale  grandeur  et  à paroi  inégalement  épaissi.  Nous  n’avons 

1.  Cornuel.  — 1866.  — Pinus  rhombifera.  — Des  cônes  de  pins  trouvés  dans  les 
couches  fluviolacustres  de  l’étage  néocomien  du  bassin  parisien.  Bull.  Soc.  Géol.  Fr. 
(2e  sér.)  t.  XXIII,  1866,  pp.  658-73,  pl.  XII. 


— 484 


observé  aucun  canal  secréteur,  mais  nous  ne  saurions  affirmer  son 
absence  en  raison  de  la  conservation  de  l’échantillon. 

2.  partie  terminale  : Dans  la  partie  élargie  de  l’extrémité  de 
l’écaille,  les  cellules  scléreuses  ont  une  paroi  moins  épaissie  ou 
disparaissent  même  totalement.  Elles  sont  alors  remplacées  par  des 
cellules  à parois  minces.  Les  faisceaux,  en  voie  d’extinction  sont 
dispersés  dans  le  parenchyme  fondamental  et  ne  sont  plus  disposés 
en  ligne  droite.  Ils  sont  entourés  par  une  couronne  de  cellules  qui, 
dans  la  coupe  transversale,  apparaissent  allongées  radialement, 
souvent  en  ligne  droite  ou  recourbées.  Il  s’agit  de  cellules  allongées, 
lignifiées,  périvasculaires  qui  ne  sont  plus  placées  dans  le  sens  longi- 
tudinal et  qui,  à ce  niveau,  se  disposent  horizontalement.  Cette 
particularité,  d’ailleurs  se  retrouve  dans  l’écaille  des  Pins  actuels. 
A ce  niveau  également,  nous  n’avons  pu  observer  aucune  trace  des 
canaux  secréteurs. 

B.  — PrTY ostrobus  cf.  oblongus  Lindley  et  Hutton. 

(Planche  I,  figures  9 et  10). 

Une  grande  confusion  règne  dans  l’appellation  des  cônes  fossiles 
mésozoïques,  et  en  particulier  de  ceux  dont  l’aspect  général  est 
voisin  de  celui  des  Cèdres  actuels.  Ces  derniers  ont  été  rencontrés, 
en  assez  grand  nombre,  en  des  points  éloignés  du  bassin  infra- 
Crétacé  anglo-parisien  et  même  dans  les  couches  du  Potomac. 
Nous  en  avons  trouvé  un  exemplaire  dans  les  couches  Albiennes  de 
la  Perte-du-Rhône.  Cette  confusion  provient  pour  une  bonne  part  de 
la  difficulté  qu’on  éprouve  en  voulant  attribuer  exactement  ces 
cônes  à l’un  des  genres  de  Conifères  vivants.  En  effet,  leur  étude  a 
permis  aux  différents  auteurs  d’y  retrouver  les  caractères  des  Pins 
(Pinus,  Pinites,  Pinostrobus)  des  sapins  ( Abies , Abietites ) même  des 
Epicéas,  et  enfin  et  surtout  ceux  des  Cèdres  ( Cedrus , Cedrostrobus ). 
Si  on  ajoute  encore  la  difficulté  de  détermination  qui  provient  de  la 
variabilité  de  formes  et  de  dimensions  des  cônes  sur  un  même  arbre, 
on  comprendra  alors  la  quantité  considérable  d’appellations  plus  ou 
moins  contradictoires  dont  ils  ont  été  l’objet  et  la  confusion  qui  en 
résulte.  C’est  ainsi  que,  par  exemple,  Y Abies  Benstedi  Mantell  (1845), 
a eu  successivement  les  appellations  génériques  suivantes  : Abies 
(Mantell,  1843,  1844,  1846),  Pinites  (Endlicher,  1847),  Abietites 
(Coeppert,  1850),  Pinites  (Carruthers,  1866,  1867),  Cedrus 
(Schimper,  1870),  Abietites  (Gardner,  1886),  Pinostrobus  (Stopes, 
1915),  Pityostrobus  (Seward,  1919). 

Comme  le  faisait  remarquer  Berry,  dès  1911,  la  taxonomie  des 
cônes  mésozoïques  est  dans  un  état  si  embrouillé  qu’il  est  impossible 
de  retrouver  la  véritable  affinité  d’un  grand  nombre  d’espèces  variées 
de  Pinites,  d’ Abietites,  Strobilites,  Conites...  etc. 


— 485 


Nous  allons  donc  décrire  en  premier  lieu  notre  échantillon  fossile, 
puis,  nous  montrerons  dans  une  révision  des  échantillons  fossiles 
infracrétacés  d’aspect  voisin,  déjà  décrits,  les  analogies  et  les  diffé- 
rences que  l’on  peut  constater. 

1.  Le  Pityostrobus  cf.  oblongus  Lindley  et  Hutton,  des  couches 
albiennes  de  la  Perte-du- Rhône. 

L’échantillon  que  nous  possédons  provient  des  couches  albiennes 
de  la  Perte-du- Rhône.  Il  est  incomplet  (fig.  6).  Il  représente  la  partie 
inférieure  seulement  d’un  cône.  Son  état  de  conservation  est  cepen- 
dant suffisant  pour  permettre  une  étude  comparative  avec  d’autres 
cônes  vivants  ou  fossiles. 

Le  cône  est  ovoïde  allongé  et  très  légèrement  conique,  presque 
cylindrique.  Il  possède  encore  le  début  de  son  pédoncule.  La  lon- 
gueur atteint  6 cm.  et  le  diamètre  3 cm.  5.  Il  conserve  sensiblement 
ce  diamètre  sur  une  longueur  d’environ  4 cm.  Cette  partie  que  l’on 
peut  considérer  comme  une  cylindre,  en  raison  de  sa  très  faible 
eonicité,  possède  à la  base  une  partie  pédonculaire  conique  arrondie 
de  hauteur  égale  à 2 cm.  L’autre  extrémité  du  cône  manque.  Le  cône 
a également  perdu  l’extrémité  de  la  plupart  de  ses  écailles,  de  sorte 
qu’on  peut  difficilement  évaluer  la  hauteur  visible  de  chaque  écaille 
sur  le  cône  intact.  Un  examen  radiographique  de  l’échantillon  1, 
placé  au  milieu  équiopaque  à l’acétate  de  plomb,  montre  la  forme 
aplatie  et  la  disposition  particulière  des  écailles  qui  sont  de  moins 
en  moins  épaissies  à mesure  que  l’on  s’éloigne  de  l’axe,  d’où  elles 
partent  perpendiculairement  tout  au  moins  à la  base  du  cône.  Ces 
structures  caractérisent  surtout  les  Cèdres  actuels. 

Vues  en  face,  les  écailles  sont  striées,  étroitement  imbriquées  et 
rassemblées  côte  à côte,  par  lignes  de  quatre  sur  la  périphérie  du 
cône,  (circonférence  moyenne  : 12  cm.  2 ; largeur  moyenne  d’une 
écaille  = 3 cm.). 

Nous  faisons  maintenant  une  révision  rapide  des  caractères  essen- 
tiels des  cônes  fossiles  d’aspect  voisin  qui  ont  été  décrits,  mettant 
ainsi  en  évidence  la  véritable  affinité  de  notre  échantillon. 

2.  Comparaison  avec  Y Abies  oblonga  Lindley  et  Hutton  2. 

Cet  échantillon  provient  du  Dorsetshire,  probablement  des  Lower 
Greensand  rocks.  Il  est  dans  une  certaine  mesure  comparable  à celui 


1.  Pellicules  Kodak  D.  307  ; D.  308  ; D.  309.  Laboratoire  de  Paléontologie  du 
Muséum. 

2.  Lindley  et  Hutton.  — 1835.  — Abies  oblonga.  — The  fossil  flora  of  Great 
Britain. 

Voir  aussi  : Stopes  M.  C.  — 1915.  — Catalogue  of  the  mesozoic  plants  in  the  Bri- 
tish  Muséum  Nat.  Hist.  — The  Cretaceous  flora  ; part  IL  — Lower  Greensand  (Aptian) 
plants  of  Britain.  — Londres,  p.  136,  fig.  34,  Seward  A.  C.  — 1919.  — Fossil  plants.  — 
tome  IV  ; p.  388,  fig.  781. 


— 486  — 


de  l’Albien  de  la  Perte-du-Rhône.  Il  a en  effet  la  même  forme 
générale  ovoïde  presque  cylindrique  et  semble  présenter  pareille- 
ment sur  sa  circonférence  des  suites  de  4 écailles.  Il  présente  néan- 
moins des  différences  appréciables.  Il  est  plus  petit.  (Longueur  : 
6 cm.  5 et  diamètre  maximum  : 3 cm.),  légèrement  inéquilatéral 
alors  que  le  nôtre  a un  axe  rigoureusement  rectiligne.  Son  état  de 
conservation  est  malheureusement  très  imparfait,  ayant  été  usé  par 
l’eau  et  il  ne  permet  pas  une  comparaison  rigoureuse. 

3.  Comparaison  avec  les  Abietites  oblongus  Brongniart 1. 

Brongniart  1 a décrit  sous  cette  désignation  deux  cônes  des  grès 

verts  de  l’Albien  de  Grandpré,  dans  l’Argonne,  très  voisins  du  précé- 
dent. Ils  appartiennent  aux  collections  du  Muséum  de  Paris.  En 
raison  de  leur  ressemblance  avec  les  cônes  des  Cedrus  et  considérant 
qu’il  ne  s’agit  pas  de  véritables  Abiès,  Brongniart  a modifié  la 
désignation  première  de  Lindley  et  Hutton. 

4.  Comparaison  avec  le  Pinites  Leckenbyi  Carruthers  2. 

Ce  cône  provient  du  Gault  de  Shanklin  (Ile  de  Wight).  Il  est  ovoïde 
avec  une  longueur  de  10  cm.  et  un  diamètre  maximum  de  5 cm.  La 
ressemblance  de  ce  cône  avec  ceux  des  Cedrus  actuels  est  très  étroite, 
ce  qui  justifie  l’appellation  générique  de  Cedrus  donnée  par  Schim- 
per  (1870)  3 et  Fliche  (1896)  4 et  de  Cedrostrobus  par  Stopes  (1915)  5 6 *. 
Notre  échantillon  lui  ressemble  par  la  disposition  générale  imbriquée 
de  ses  écailles,  par  leur  mode  d’insertion  sur  l’axe  et  leur  épaisseur 
telle  que  l’a  révélée  la  radiographie.  Il  en  diffère  par  la  taille  et  la 
forme  (l’échantillon  de  l’ Ile  de  Wight,  nettement  ovoïde,  est  tout  au 
plus  conique,  mais  nullement  cylindrique).  De  plus,  l’extrémité 
pédonculaire  de  notre  échantillon  est  plus  pointue  alors  que  dans 
l’échantillon  anglais  elle  est  très  arrondie. 

Pour  G.  de  Saporta  (1877)  8 (page  651),  le  Cedrus  Leckenbyi  de 
Carruthers  est  identique  au  plus  grand  des  deux  cônes  de  Grandpré 
décrits  par  Brongniart  sous  le  nom  à' Abietites  oblonga.  La  forme 
cependant  est  assez  différente.  L’axe  du  P.  Leckenbyi  Carruthers, 
comme  celui  de  notre  échantillon  est  absolument  rectiligne,  alors 


1.  Brongniart  A.  in  Buvignier.  — 1852.  — Abietites  oblongus.  — Statistiques 
géologiques  de  la  Meuse.,  p.  521. 

2.  Carruthers  W.  — 1869.  — Pinites  Leckenbyi.  — On  some  undescribed  coni- 
ferous  fruits  from  the  secondary  rocks  of  Britain.  Geol.  Mag.,  vol.  VI,  pl.  1,  pl.  \r 
fig.  1-5. 

3.  Schimper.  — 1870.  — Cedrus  Leckenbyi.  — Traité  de  Paléontologie,  v.  2,  p.  299. 

4.  Fliche.  — 1896.  — Cedrus  oblonga.  — Etudes  sur  la  flore  fossile  de  l’Âlbien- 
Cenomanien  de  l’Argonne.  Bull.  Soc.  Sc.  Nancy , vol.  14,  p.  200,  pl.  VIII,  fig.  1 à 5. 

5.  Stopes.  — 1915.  — Cedrostrobus  Leckenbyi.  — Catalogue...,  p.  143,  fig.  39. 

6.  Saporta  (G.  de).  — 1877.  — Note  sur  les  végétaux  fossiles  de  la  craie  inférieure 

des  environs  du  Havre.  Bull.  Soc.  géol.  de  Normandie,  t.  VI,  1879,  p.  640-661  (Mémoires). 

(Exposition  géologique  et  Paléontologique  du  Havre  de  1877). 


— 487  — 


que  celui  de  VAbies  oblonga  Lindley  et  Hutton  est  légèrement 
incurvé.  Pareillement,  Fliche  (1896)  1 considère  le  C.  Leckenbyi 
comme  un  simple  synonyme  du  C.  oblonga.  Seward  (1919)  2,  par 
contre,  distingue  deux  espèces  différentes  : Pityostrobus  Leckenbyi 
(Carruthers)  Seward  et  Pityostrobus  oblongus  (Lindley  et  Hutton) 
Seward. 

5.  Comparaison  avec  le  Cedrus  Lennieri  G.  de  Saporta  3. 

G.  de  Saporta  désigne  ainsi  un  cône  des  sables  ferrugineux  du 
Néocomien  supérieur  du  Cap  de  la  Hève,  auprès  du  Havre.  Il  s’agit 
d’un  cône  rappelant  comme  les  précédents  ceux  du  Cedrus  deodora 
actuel.  Il  a 8 cm.  de  longueur  et  4 cm.  de  diamètre  au  maximum.  Sa 
forme  cylindrique-ovoïde  rappelle  de  près  celle  de  notre  échantillon 
de  la  Perte-du-Rhône.  Il  s’en  rapproche  également  par  son  extrémité 
conique  et  arrondie  au  niveau  de  l’attache  pédonculaire  et  par  ses 
dimensions.  Par  contre,  ce  cône  de  G.  de  Saporta  a un  plus  grand 
nombre  d’écailles.  On  en  compte,  par  lignes  périphériques  3 sur 
un  seul  profd  (1,  fig.  1,  pl.  4),  c’est-à-dire  6 sur  la  périphérie  du  cône. 
Pour  G.  de  Saporta,  le  Cedrus  Lennieri  se  distingue  du  C.  Leckenbyi 
(Caaruthers)  Schimper  par  sa  forme  cylindrique  et  la  terminaison 
tronquée  de  son  sommet. 

6.  Comparaison  avec  les  Cedrus  Lotharingica  Cornuel 4. 

Ces  cônes  décrits  par  Cornuel  4 proviennent  des  grès  verts  de 
l’Albien  de  la  Houpette,  commune  de  Rupt-sur-Saulx  (Meuse). 
Cette  espèce  qui  n’est  pas  cylindrique  est  plus  globuleuse  et  moins 
allongée  que  celle  de  la  Perte-du-Rhône.  Pour  Fliche  5,  l’espèce  de 
Cornuel  est  synonyme  de  celle  de  Brongniart  ( Abietites  oblonga). 
Pour  Berry  6,  le  C.  Lotharingica  est  absolument  semblable  au  Cedrus 
Leei  Berry  du  Potomac.  Les  écailles  sont  très  larges  et  occupent 
le  1 /3  de  la  circonférence  du  cône,  alors  que  dans  le  nôtre,  chaque 
écaille  n’en  occupe  que  le  1 / 4.  Les  cônes,  en  outre,  sont  plus  petits 
et  rappellent  ceux  du  Cedrus  atlantica  actuel,  également  plus  petits 
que  ceux  du  Cedrus  deodora. 


1.  Fliche.  — 1896.  — Cedrus  oblonga.  — ■ Études  sur  la  flore  fossile  de  I’Albien- 
Cenomanien  de  l’Argonne.  Bull.  Soc.  Sc.  Nancy,  vol.  14,  p.  200,  pl  VIII,  fig.  1 à 5. 

2.  Seward  A.  C.  — 1919.  — Pityostrobus  Leckenbyi.  — loc.  cit.,  t.  IV,  p.  385. 

3.  Saporta  (G.  de).  — 1877.  — Cedrus  Lennieri.  — loc.  cit. 

4.  Cornuel.  — 1882.  — Cedrus  Lotharingica.  — Note  sur  les  cônes  de  Pinus  elongata 
découverts  à Saint-Dizier  (Haute-Marne)  et  sur  des  cônes  de  Cèdre  du  sable  vert  de  la 
Houpette  (Meuse).  Bull.  Soc.  géol . Fr.  (3e  série),  t.  X,  1882,  pp.  259-263. 

5.  Fliche.  — 1896.  — loc.  cit. 

6.  Berry.  — 1911.  — Systematic  Paleontology,  Lower  cretaceous.  — Maryland 
Geol.  Survey.,  p.  411. 


— 488 


7.  Comparaison  avec  le  Pinites  oblongus  Williamson  1. 

Il  s’agit  maintenant  d’un  échantillon  provenant  probablement  des 
Lower  Greensand  de  Sidmouth  dans  le  Devonshire  et  que  l’auteur 
rapproche  de  YAbies  oblonga  Lindley  et  Hutton.  On  peut  comparer 
l’espèce  de  Williamson  avec  le  Pinites  Leckenbyi  de  Carruthers. 
Elle  peut,  en  effet,  dans  une  certaine  mesure,  être  rapportée  aux 
Cedrus  actuels,  mais  beaucoup  moins  sûrement  que  cette  dernière 
espèce.  En  réalité,  il  n’est  nullement  prouvé  que  le  spécimen  de 
Williamson  appartienne  à la  même  espèce  que  celles  de  Lindley 
et  Hutton  ou  de  Brongniart.  Selon  Stores  (loc.  cit,,  p.  136),  en 
particulier,  les  écailles  montreraient  un  léger  épaississement  de  leurs 
extrémités  rappelant  ce  que  l’on  voit  dans  Pinus  Strobus  et  P.  Cem- 
bra. 

8.  Comparaison  avec  les  Cedrus  oblonga  Fliche. 

Ces  échantillons  au  nombre  de  68,  étudiés  par  Fliche  1,  pro- 
viennent des  grès  verts  de  l’Albien  de  diverses  localités  de  l’ Argonne. 

Les  dimensions  extrêmes  observées  par  cet  auteur  étaient  les 
suivantes  : 


longueur  : 12  cm  5 7 cm  4 

diamètre  : 4 cm  3 3 cm  7 


Elles  sont,  comme  on  le  voit,  en  moyenne,  supérieures  à celles  de 
notre  échantillon  de  la  Perte-du-Rhône.  Comme  lui,  ils  sont  de 
forme  elliptique,  allongés,  presque  cylindriques  et  quelquefois  plus 
ou  moins  renflés.  Une  figuration  de  Fliche  (loc.  cit.,  pl.  VIII,  fig.  2), 
rappelle  le  profil  légèrement  conique  de  notre  échantillon. 

Fliche  ( ) groupe  sous  cette  même  désignation  spécifique,  un 

certain  nombre  d’échantillons  appelés  différemment  par  les  précé- 
dents auteurs.  On  peut,  en  effet  rassembler  sans  faire  d’erreur  les 
espèces  affines  : Abies  oblonga  Lindley  et  Hutton,  Abietites  oblongus 
Brongniart,  Pinites  Leckenbyi  Carruthers,  Cedrus  Lennieri  Saporta, 
Cedrus  Lotharingica  Cornuel,  et  Cedrus  oblonga  Fliche. 

9.  Comparaison  avec  le  Pinus  ( Cedrus ) Corneti  Coemans. 

Les  cônes  de  Pinus  ( Cedrus ) Corneti  Coemans  2 récoltés  à La  Lou- 
vière  sont  petits.  Leur  longueur  varie  de  3 à 8 cm.  et  le  diamètre 
de  2 à 3 cm.  Coemans  a observé  16  cônes  différents  de  sorte  que  l’on 
peut  considérer  cette  grandeur  plus  faible  comme  ayant  une  réelle 


1.  Williamson.  — 1887.  — Pinites  oblongus . — On  the  morphology  of  Pinites 
oblongus.  Mem.  Proc.  Manchester  Lit.  Phil.  Soc.,  vol.  X (3),  p.  189. 

2.  Cœmans.  — 1867.  — Pinus  Corneti.  — Description  de  la  flore  fossile  du  premier 
étage  du  terrain  crétacé  du  Hainaut.  Mém . Acad.  Roy.  Belgique , t.  XXXVI,  Bruxelles, 
pp.  i-20,  pl.  III- V. 


— 489  — 


valeur  taxonomique.  Comparé  aux  espèces  actuelles,  C.  Libani, 
C.  Atlantica,  C.  deodora  qui  diffèrent  peu  les  unes  des  autres,  le 
C.  Corneti  apparaît  nettement  plus  petit  et  plus  cylindrique.  Le 
C.  Corneti  ne  diffère  de  notre  échantillon  que  par  la  taille.  Comme  lui, 
il  est  cylindrique  (voir  Coemans  1 2 3,  pl.  IV,  fig.  3). 

10.  Comparaison  avec  le  Pityostrobus  sp  (cf.  Cedrostrobus  Corneti 
Coemans)  de  A.  Carpentier. 

Notre  échantillon  se  rapproche  également  de  cette  espèce  weal- 
dienne  décrite  par  A.  Carpentier  2 [pl.  XXII,  fig.  6],  Néanmoins, 
il  apparaît  plus  cylindrique,  et  plus  grand  que  ce  dernier  que  son 
auteur  rapproche  du  Cedrus  Corneti  de  Coemans. 

11.  Comparaison  avec  le  Pinites  Leei  Fontaine. 

Ce  cône  provient  du  Potomac  (Arundel  formation)  (Union  tunnel, 
Baltimore,  Maryland).  Il  est  de  très  petite  taille  (Longueur  : 4 cm.  ; 
diamètre  2 cm.  à 1 cm.  5).  Comme  dans  notre  échantillon,  les  écailles 
sont  plutôt  minces,  et  striées  longitudinalement  mais,  plus  larges. 
Le  pourtour  du  cône,  en  effet,  est  couvert  par  plus  de  3 écailles 
(Longueur  de  la  circonférence  : 5 cm.  7 ; largeur  d’une  écaille  ' : 
1 cm.  7).  On  pourrait  comparer  P.  Leei  aux  Abies  et  aux  Picea 
actuels.  Pour  Berry  , le  genre  Pinites  attribué  par  Fontaine  4 
à cette  espèce  est  incorrect  et  il  préfère  l’appellation  générique 
Cedrus.  Ce  cône  américain  semble  voisin  des  cônes  européens  de 
petite  taille,  notamment  P.  Corneti  ou  P.  Mantelli  Cornuel. 

12.  Comparaison  avec  le  Pinites  Mantellii  Carruthers  5. 

Cette  espèce  provient  des  Lower  Greensand  de  l’Iguanodon 
Quarry,  près  de  Maidstone  (Kent).  Elle  représente  un  petit  cône  ovale 
de  longueur  supérieure  à 4 cm.  5 et  de  diamètre  d’environ  2 cm.  Les 
écailles  ont  le  bord  aminci,  sont  striées  et  dépourvues  d’ombilic. 
Cette  espèce  s’apparente  au  Pinites  Leei  par  sa  forme  et  ses  dimen- 
sions. Il  s’agit  peut-être  d’un  très  jeune  cône  n’ayant  pas  atteint 
la  maturité. 


1.  Cœmans.  — 1868.  — Pinus  Corneti.  — Description  de  la  flore  fossile  du  pre- 
mier étage  du  terrain  crétacé  du  Hainaut.  Mém.  Acad.  Roy.  Belgique , t.  XXXVI, 
Bruxelles,  pp.  1-20  pl.  III-V. 

2.  A.  Carpentier.  — 1927.  — La  flore  Wealdienne  de  Féron  Glagon  (Nord).  Mém. 
Soc.  Géol.  de  Nord,  t.  X,  mem.  1.,  pp.  1-151,  pl.  XXII,  fig.  6. 

3.  Berry.  — 1911.  — Cedrus  Leei.  — loc.  cit. 

4.  Fontaine.  — 1906.  — Pinites  Leei.  — in  Ward  : Status  of  the  Mesozoic  floras 
of  the  U.  S.  A.  — U.  S.  géol.  Suro.  Mon.  48, 1905,  p.  570,  pl.  CXIX,  fig.  6,  7. 

5.  Carruthers  W.  — 1866.  — Pinites  Mantellii.  — On  some  fossil  coniferous  fruits 
Geol.  Mag.,  vol.  3,  543-6,  pis.  XX-XXI. 


— 490 


13.  Comparaison  avec  Y Abies  Benstedi  Mantell  2. 

Il  s’agit  d’un  cône  de  même  provenance  que  le  précédent.  La 
longueur  atteint  4 cm.  et  la  largeur  maximum  2 cm.  8.  Il  est  globu- 
leux et  pourvu  d’un  axe  épais.  Ce  cône  a été  comparé  par  Carru- 
thers  à Cedrus  atlantica  Endl.,  mais  les  cônes  sont  plus  petits  encore 
que  ceux  de  ce  Cèdre  actuel.  Il  se  rapprocherait  pour  Fliche,  en 
raison  de  sa  forme  globuleuse  et  de  sa  petite  taille,  de  P.  Corneti. 

14.  Conclusion. 

En  résumé,  notre  échantillon  de  la  Perte-du-Rhône  a des  affinités 
étroites  avec  V Abies  oblonga  Lindley  et  Hutton,  le  Cedrus  lennieri 
Saporta,  les  Cedrus  oblonga  Fliche.  Il  ressemble  également,  mais 
moins  que  précédemment,  au  Cedrus  lotharingica  Cornuel  et  au 
■Cedrus  corneti  Coemans  ; et  moins  encore  au  Pinites  leckenbyi 
Carruthers.  Il  diffère,  encore  (et  malgré  des  affinités  certaines)  et 
surtout  par  la  taille,  de  Pinites  leei  Fontaine,  de  Pinites  mantellii 
Carruthers,  et  davantage  encore  de  Abies  benstedi  Mantell. 

Nous  désignons  ce  cône  de  l’Albien  de  la  Perte-du-Rhône  sous  le 
terme  générique  de  Pityostrobus  Nathorst  en  raison  de  la  difficulté 
de  le  classer  avec  une  grande  précision  dans  l’un  des  genres  actuels 
d’Abiétinées.  De  plus  il  nous  est  impossible  d’indiquer  si  notre 
échantillon  doit  être  rapproché  du  genre  Apterostrobus  qui,  pour 
•Gothan  et  Nagel  2 est  voisin  du  genre  Cedrus,  mais  en  diffère  par 
ses  graines  dépourvues  d’aile.  Nous  conservons  l’appellation  spéci- 
fique de  l’échantillon  de  Lindley  et  Hutton.  Il  est  hors  de  doute 
que  les  écailles  de  ce  cône  rappellent  de  près  celles  des  Cèdres  actuels, 
notamment  du  Cedrus  deodora,  mais  sa  forme  générale  presque 
•cylindrique,  très  légèrement  conique  s’éloigne  de  la  forme  générale- 
ment plus  globuleuse  et  ovoïde  des  cônes  de  Cèdres  actuels  pour  se 
rapprocher  de  la  forme  allongée  des  Picea  et  des  Abies. 

Il  est  probable  qu’il  appartient  à un  groupe  assez  général  d’où  se 
:sont  différenciées  plus  tard  les  branches  évolutives  plus  nettement 
distinctes  des  genres  actuels  : Cedrus,  Abies,  Picea...  Ceci  se  trouve 

1.  Mantell  G.  A.  — 1843. — Abies  Benstedi.  Description  of  some  fossil  fruits  from 
the  Chalk  formation  of  the  South-East  of  England.  Proc.  Geol.  Soc.,  vol.  4,  pp.  34-35. 
Voir  aussi  Stopes,  loc.  cit.,  p.  130,  fig.  32  et  33,  pis.  X et  XI. 

2.  Gothan  et  Nagel.  — Uber  einen  cedroiden  coniferen  zapfen  aus  dem  Unter 
Eocën  der  greisswalder  Oie  — Jahrb.  preuss.  geolog.  Landcsanst.,  XLI,  I,  Heft  1, 
pp.  121-131. 


LÉGENDE  DE  LA  PLANCHE 

Planche  I.  — Pinus  Cf.  mammilifer  Saporta.,  fig.  1,  2 et  3 : trois  aspects  du  cône  ; 
fig.  4 et  5 : détail  d’une  écaille  du  cône  de  profil  et  de  face  ; fig.  6 : Reconstitution 
du  profil  de  la  gaine  ailée  ; fig.  7 et  8 : Reconstitution  de  l’écaille  de  face  et  de  profil. 

Pityostrobus  Cf.  oblongus  Lindley  et  Hutton.  — fig.  9 et  10.  Deux  aspects  du 
cône. 


— 491  — 


alors  confirmé  par  ce  que  l’on  connaît  de  la  phylogénie  des  genres 
actuels  d’Abiétinées  telle  qu’on  a cru  pouvoir  l’établir,  après  l’étude 
des  espèces  vivantes.  En  particulier,  les  travaux  récents  de  Mme  Du- 
rand-Flous 1 sur  les  différents  genres  d’Abiétinées,  ainsi  que  les 
nôtres  2 sur  l’ ontogénie  des  plantules  de  Pinacées  dans  ses  rapports 
avec  la  phylogénie,  s’accordent  à donner  aux  Abies  et  aux  Cedrus 
une  origine  commune,  à partir  des  Pinus. 

Au  Crétacé  inférieur,  les  genres  d’Abietinées  semblent  confondus. 
Seul  le  genre  Pinus  est  déjà  distinct.  Plus  tard,  probablement,  le 
genre  Cedrus,  bien  caractérisé,  se  détache  de  cette  souche  commune, 
puis,  il  en  est  de  même,  par  la  suite,  pour  les  autres  genres  d’Abié- 
tinées actuelles.  Mme  Durand-Flous  3,  [p.  233]  place,  avec  raison, 
dans  le  Crétacé  inférieur  un  faisceau  où  les  différents  rameaux 
phylétiques  des  Abiétinées  actuelles  sont  encore  confondus.  Ils  ne 
commenceront  à se  différencier  que  dans  les  étages  supérieurs. 

Une  telle  conception  basée  sur  l’étude  de  genres  vivants  est 
évidemment  hypothétique  et  elle  demande  pour  devenir  une 
réalité  une  plus  grande  connaissance  des  espèces  fossiles,  mais  elle  a 
le  mérite  de  s’accorder  parfaitement  avec  les  faits  paléo-phytolo- 
giques  connus  jusqu’ici. 

Constatons  enfin  une  autre  différence  très  nette  entre  les  Cèdres 
et  Abies  actuels  et  ces  cônes  crétacés. 

G.  de  Saporta  fait  très  justement  remarquer  que  tous  les  cônes  de 
« Cèdres  » du  Néocomien  et  du  Gault  en  France  comme  en  Angle- 
terre se  présentaient  comme  des  organes  caducs  et  entiers.  Les 
écailles  restaient  fortement  imbriquées  sur  l’axe  quand  le  cône  était 
séparé  de  l’arbre.  Au  contraire  chez  les  Cèdres  a.ctuels  et  chez  les 
Abies,  l’axe  du  cône,  dépouillé  de  ses  écailles,  subsiste  sur  l’arbre. 

G.  de  Saporta  estime  pour  cela  que  les  « Cèdres  » crétacés  euro- 
péens différaient  de  ceux  de  nos  jours  et  constitueraient  peut-être 
une  section  à part.  Or  nous  savons  que  les  cônes  des  Epicéas  dont 
l’aspect  est  voisin  de  notre  échantillon,  notamment  ceux  du  Picea 
excelsa  Link.,  possèdent  pareillement  des  écailles  persistantes. 

Laboratoire  d’ Anatomie  comparée  des  Végétaux  vivants  et  fossiles 

i du  Muséum. 

1.  Flous  (Mme  Durand-Flous).  — Classification  et  évolution  d’un  groupe  d’Abié- 
tinées. Travaux  du  Laboratoire  Forestier  de  Toulouse,  t.  I,  vol.  II,  art.  XVII,  1936, 
pp.  1-633.  Thèse. 

2.  Boureau  (Ed.).  — Recherches  anatomiques  et  expérimentales  sur  l’ontogénie 
des  plantules  de  Pinacées  et  ses  rapports  avec  la  Phylogénie.  Ann.  Sc.  Nat.,  Bot., 
2e  sér.,  1938,  pp.  1-218.  Thèse. 

3.  Flous  (Mme  Durand-Flous).  — loc.  cit. 

Le  Gérant  : Marc  André. 


ABBEVILLE. 


IMPRIMERIE  F.  PAILLART. 


20-12-1918 


SOMMAIRE 


Pages 

Actes  administratifs 439 

Communications  : 

F.  Angel.  Etude  comparative  des  formes  oxyrhynchus  et  gribinguiensis  de 

Rana  oxyrhynchus 441 

C.  Delamare  Deboutteville.  Présence  de  Pontonia  pinnophylax  (Otto)  [Crus- 

tacea ] sur  les  côtes  du  Gabon 444 

C.  Delamare-Deboutteville.  Sur  quelques  Copépodes  parasites  du  Squale 

Pelerin  [Cethorhinus  maximus  (Günner)] 446 

C.  Delamare  Deboutteville.  Sur  un  Conchoderma  auritum  (Crust.  Cirripède) 
parasite  branchial  du  Squale  Pelerin  ( Cetorhinus  maximus  Gun)  à Banyuls.. . 448 

F.  Grand  je  an.  Sur  l’élevage  de  certains  Oribates  en  vue  d’obtenir  des  clones.  450 

Ch.  D.  Radford.  A révision  of  the  fur  mites  Myobiidae  (Acarina) 458 

M.  Raymond-IIamet.  Plantes  nouvelles,  rares  ou  critiques  des  serres  du  Muséum.  465 

Aug.  Chevalier.  Espèces  nouvelles  de  Sporobolus  et  d ' Eragrostis  (Graminées) 
de  l’Ouest  et  du  Centre  africain * 468 

B.  P.  G.  Hochreutiner.  Humbertianthus,  genre  nouveau  de  Malvacées  de 

Madagascar 474 

P.  Gombault.  Notules  sur  la  flore  française  de  l’Ouest 478 

Ed.  Boureau.  Morphologie  et  Affinités  de  deux  cônes  fossiles  de  la  flore  albienne 
de  la  Perte-du- Rhône 481 


EDITIONS 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

36,  RUE  GEOFFROY-S  Al  NT-HILAIRE,  PARIS  Ve 


Archives  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d' Histoire  naturelle).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.) . 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Hisloire  naturelle  (commencé  en  1895)  * 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  500  fr.,  Étranger,  700  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe  ; un  vol.  230  fr.). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horti  pariensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Nolulæ  Systematicæ.  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909;  abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Étranger,  150  fr.). 

Revue  française  d’ Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeanne!,  Laboratoire 
d’Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Étranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle 
à Dinard.  (Directeur  M.  E.  Fischer-Piette,  Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Saint-Servan  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  l’Homme.  (Place  du  Trocadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’Entomologie.  (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de  Botanique  appliquée  et  d' Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire  d’ Agronomie  coloniale;  paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie ; paraît  depuis  1924  ; abonnement  France,  200  fr.,  Étranger, 
260  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  Mme  Allorge,  Laboratoire 
de  Cryptogamie  ; paraît  depuis  1874  ; abonnement  France,  200  fr., 
Étranger,  300  fr.). 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928  ; abonnement  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

Mammalia,  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART. 


20-12-1948 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série.  — Tome  XX 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 
N°  6.  — Novembre  1948 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER 
— PARIS-V’  — 


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’ Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu 'une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 


TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  25  supplémentaires,  aux  conditions 
suivantes  : 

( Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  1 de  1948 ) 


25  ex.  50  ex. 

4 pages 57  fr.  50  74  fr.  50  . 

8 pages 65  fr.  75  89  fr.  75 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  commandes  dépassant  50  exemplaires  ne  pourront  être  acceptées 
que  par  autorisation  spéciale  et  à des  prix  supérieurs  à ceux  qui  sont 
mentionnés  sur  le  tarif  ci-dessus. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brocHés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  l’abonnement  ANNUEL  I 

France  : 500  fr.  — Étranger  : 700  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l’Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1948.  — N°  6 


369e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

25  NOVEMBRE  1948 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  L.  BERTIN 


ACTES  ADMINISTRATIFS 


M.  le  Professeur  P.  Rivet  est  réintégré  dans  ses  fonctions  (Arrêté  minis- 
tériel du  20-viii-1948). 

M.  R.  Portères  est  nommé  Professeur  d’Agronomie  coloniale  (A.  m.  du 
2-iv-1948). 

M.  L.  Chopard,  Sous-Directeur  au  Laboratoire  d’Entomologie,  est 
maintenu  dans  ses  fonctions  (A.  m.  du  24-viii-1'948). 

M.  P.  Bullier,  Sous-Directeur  du  Parc  Zoologique,  est  nommé  Sous- 
Directeur  au  Laboratoire  d’Ethologie  des  Animaux  Sauvages  (A.  m. 
du  17-xi-l  948). 

M.  J. -F.  Leroy  est  nommé  Sous-Directeur  au  Laboratoire  d’Agronomie 
coloniale  (A.  m.  du  20-ix-1948). 

M.  Franc  est  nommé  Sous-Directeur  au  Laboratoire  de  Malacologie 
(A.  m.  du  27-ix-1948). 

M.  Crouzy  est  titularisé  dans  les  fonctions  d’Assistant  (A.  m.  du  22-ix- 
1948). 

M.  Dorst  est  nommé  Assistant  (A.  m.  du  3-VI-1948). 

M.  Turmel  est  nommé  Assistant  (A.  m.  du  25-VI-1948).  • 

M1Ie  Mimeur  est  chargée  des  fonctions  d’Assistant,  en  remplacement 
de  M.  Monnier,  détaché  (A.  m.  du  25-VI-1948). 

M.  Pra  est  nommé  Surveillant  général  au  Parc  Zoologique  (A.  m.  du 
17-xi-l  948). 

M.  Pillet  est  nommé  Secrétaire  comptable  (A.  m.  du  27-ix-1948). 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


32 


— 494  — 


M.  Mamy  et  Mlle  Pacaud  sont  nommés  Commis  d’Administration  au 
Parc  Zoologique  (A.  m.  du  17-xi-1948). 

M.  Cabus  est  nommé  Adjudant  des  Gardes  aq  Parc  Zoologique  (A.  m.  du 
17-XI-1948). 

M.  Barrat  est  nommé  Brigadier  des  Gardiens  (A.  m.  du  15-VI-1948). 

M.  Gérard  est  nommé  Aide-technique  (A,  m.  du  2-IV-1948). 

MM.  Camus,  Hillion,  Laurent,  Dartigeas,  et  Vedie  sont  nommés 
Aides-techniques  au  Parc  Zoologique  (A.  m.  du  17-xi-1948). 

MM.  Planchard  (Entomologie)  et  Faublée  (Musée  de  l’Homme)  et 
Mlle  Davant  (Musée  de  l’Homme)  sont  nommés  Aides-techniques 
(A.  m.  du  17-x-l  948). 

MM.  Mauguin  (A.  m.  du  3-vi-1948),  Bottet  (A.  m.  du  3-VI-1948), 
Lebesson  (A.  m.  du  27-viii-1948)  et  Gros  (A.  m.  du  17-XI-1948)  sont 
nommés  Jardiniers  permanents. 

M.  Doisy  est  nommé  Jardinier  permanent  stagiaire  (A.  m.  du  4-X-1948). 

M.  Floirat  est  nommé  Gardien  de  ménagerie  (A.  m.  du  20-IX-1948). 

M.  Hallaire  est  nommé  Sous-Brigadier  (A.  m.  du  15-vi-1948). 

Mme  Copin  est  nommée  Garçon  de  Laboratoire  (A.  m.  du  2-iv-1948). 

M.  Cartelinois  est  nommé  Garçon  de  Laboratoire  (A.  m.  du  21-vi-1948). 

M.  Bailly  est  titularisé  dans  les  fonctions  de  Gardien  de  Galerie  (A.  m. 
du  3-VI-1948). 

MM.  Garreau,  Pinson  et  Vallet  sont  nommés  Gardiens  de  Galerie 
(A.  m.  du  3-VI-1948). 

Mme  Mille  est  nommée  Gardien  de  Galerie  stagiaire  (A.  m.  du  30-VI-1948). 

Mlle  Th.  Rivière,  Assistant  au  Musée  de  l’Homme,  obtient  un  5e  congé 
de  longue  durée  (A.  m.  du  15-V-1948). 

M.  F.  Labrousse,  Gardien  de  Galerie,  obtient  un  congé  de  longue  durée 
(A.  m.  du  27-H-1948). 

M.  Daubigney,  Gardien  de  Galerie,  obtient  un  congé  de  longue  durée 
(A.  m.  du  3-vi-l  948). 

M.  R.  Arnault  est  admis  à faire  valoir  ses  droits  à la  retraite  (A.  m.  du 
24-vm-1948). 

M.  F.  Labrousse,  Gardien  de  Galerie,  est  admis  à faire  valoir  ses  droits 
à la  retraite  (A.  m.  du  18-IX-1948). 

M.  Landois  est  titularisé  dans  les  fonctions  de  Chef  de  travaux  artis- 
tiques du  Service  de  Muséologie  (A.  m.  du  12-IV-1948). 

M.  le  Président  a le  regret  de  faire  part  du  décès  de  M.  Lester,  Sous- 
Directeur  de  Laboratoire  (survenu  le  1er  octobre  1948)  et  de  M.  Poti- 
gnon,  Aide-technique  (survenu  le  25  septembre  1948). 


COMMUNICATIONS 


Similitudes  de  convergence  entre  certains  Catarriii- 

NIENS  (ANTHROPOMORPHES  OU  CYNOMORPHES)  DES  INDES 

Orientales  et  la  race  boschimane 
Par  David  Fridman. 


A la  mâchoire  inférieure  de  la  Boschimane  célèbre  sous  le  nom 
(ethnologiquement  inexact)  de  Vénus  hottentote,  les  fossettes 
digastriques  (fîg.  1),  remarquables  par  leur  extrême  allongement, 
indiquent  clairement  que  les  ventres  antérieurs  des  muscles  du 


Fig.  1.  — Fossettes  digastriques  de  la  Vénus  hottentote,  remarquables  par  leur  allon- 
gement et  montrant  distinctement  l’empreinte  des  deux  faisceaux  dont  se  com- 
posait le  ventre  antérieur  de  chaque  abaisseur  de  la  mandibule.  — Dessin  de  M.  Noël 
Boudard. 


même  nom  revêtaient,  chez  cette  curieuse  femme  — comme  dans 
les  Macaques  — la  forme  d’éventails  très  élargis  à leur  insertion 
mandibulaire  l.  Seulement,  chez  les  Macaques,  comme  dans  les 
Singes  en  général,  ces  surfaces  d’insertion  sont  à peine  marquées, 
au  lieu  que,  chez  la  Vénus  hottentote,  les  fossettes  digastriques, 
profondément  gravées  dans  le  bord  inférieur,  très  épais,  du  corps 

1 . Chaîne.  Le  digastrique  ( Journ . de  l'Anat.  et  de  la  Physiol. , année  L,  1914  ; hg.  46, 
Macacus  rhésus). 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6, 1948. 


— 496  — 


de  l’os,  exagèrent,  en  quelque  sorte,  ce  caractère  humain  et  com- 
pensent ainsi  l’analogie  simienne  de  leur  allongement.  Or,  chez 
Macacus  nemestinus  (Linné)  des  Indes  Orientales,  les  fossettes 
digastriques  (fîg.  2),  sensiblement  plus  marquées  que  dans  les 
autres  espèces,  rappellent  un  peu,  à cet  égard,  la  disposition  humaine- 
De  ce  double  phénomène  de  convergence  : la  Vénus  hottentote 
allongeant , pour  ainsi  dire,  ses  fossettes  digastriques,  et  Macacus 
nemeslrinus  les  approfondissant , résulte  une  ressemblance,  parcel- 
laire sans  doute,  mais  frappante,  entre  ces  deux  êtres  zoologique- 
ment si  éloignés.  Au  reste,  outre  les  différences  très  grandes  de  con- 
figuration entre  la  mandibule  d’une  race  humaine,  même  prognathe, 
et  celle  d’un  Catarrhinien  inférieur  du  groupe  cynomorphe,  l’émi- 
nence interdigastrique  ( spina  intercligestrica  des  anatomistes  aile- 


Fig.  2.  — Fossettes  digastriques  de  Macacus  nemestrinus.  Les  lettres  /,  /,  indiquent 
l’extrémité  externe  de  ces  empreintes  musculaires  qui  s’étendent,  en  dedans  et  en 
avant,  jusqu’au  vestige  d’éminence  interdigastrique  ou  bec  du  menton,  b. 

mands),  assez  large  chez  la  Boschimane  (fig.  1),  est  tout  à fait  rudi- 
mentaire chez  le  Macaque  (fig.  2,  h). 

La  similitude  des  fossettes  digastriques,  chez  Macacus  nemestinus 
et  la  Vénus  hottentote,  ne  doit  pas  nous  surprendre,  car  déjà 
en  1817  Cuvier  1 réunissait,  sous  le  nom  de  « caractères  d’animalité  » 
(son  disciple  Richard  Owen  2 dira  plus  tard  : manifestations  de 
F archétype  mammalien ),  toute  une  série  de  traits  qui,  exceptionnels 
dans  l’espèce  humaine,  rappellent,  à certains  égards,  dans  la  race 
boschimane,  des  dispositions  habituellement  réalisées  chez  des 
Carnivores  ou  des  Singes. 

1.  Observations  faites  sur  le  cadavre  d’une  femme  connue  sous  le  nom  de  Vénus 
hottentote  (Mémoires  du  Muséum,  t.  III). 

2.  Principes  d’ostéologie  comparée  ou  recherches  sur  l'archétype  et  les  homologis  du 
squelette  vertébré  (Paris,  1855). 


— 497 


Relativement  à l’archétype  du  monde  animé,  Platon  s’expri- 
mait en  ces  termes  : Ta  yàp  07]  vo7|Tà  ijtoa  7tàvra  exsïvo  èv  loaiTcî) 
-TïîptXaëôv  s^£t.  Car  tous  les  animaux  que  l’ esprit  peut  concevoir, 
certes  celui-là  les  contient  en  lui-même  b Par  analogie,  mais  dans  un 
domaine  beaucoup  plus  restreint,  nous  dirons  : l’archétype,  c’est- 
à-dire  le  plan  d’organisation  idéal  du  groupe  naturel  comprenant  les 
Singes  et  l’Homme,  contient  en  lui  toutes  les  modifications,  physio- 
logiquement possibles,  de  l’organisme  humain  et  des  différents  orga- 
nismes simiens.  Or,  ces  changements  sont  innombrables,  et  la  réalisa- 
tion, dans  telle  race  ou  tel  sujet  humain,  de  similitudes  avec  les 
Catarrhiniens  cynomorphes,  est  en  accord  aussi  parfait  avec  les  lois 
de  l’anatomie  comparée,  que  la  genèse  d’une  ressemblance  avec  les 


Fig.  3.  — Echancrure  sous-mentale  d ' Hylabates  concolor  leucogenys. 

Fig.  4.  — Fossettes  digastriques  d 'Hylobates  concolor  leucogenys.  A droite  (par  rapport 
au  lecteur),  la  lettre  / indique  l’extrémité  externe  de  la  fossette  gauche  ; à gauche, 
l’extrémité  interne  de  la  fossette  droite. 


Catarrhiniens  antropomorphes.  La  Vénus  hottentote  montre  une 
significative  réunion  de  ces  deux  catégories  de  similitudes,  car  son 
échancrure  sous-mentale 1  2,  comparable  à Y incisura  submentalis  de 
l’Anthropomorphe  des  Indes  Orientales,  Hylobates  concolor  leuco- 
genys Ogilby  (fig.  3),  coexiste  avec  ces  fossettes  digastriques  d’une 
forme  très  particulière,  rappelant,  comme  nous  l’avons  vu,  un 
autre  Catarrhinien  de  la  même  région,  Macacus  nemestrinus  (Linné), 
lequel  appartient  au  groupe  cynomorphe  ; chez  Hylobates  concolor 
leucogenys,  les  fossettes  digastriques  (fig.  4),  bien  moins  allongées 
que  chez  la  Boschimane  et  le  Macaque,  sont  très  peu  marquées  3. 

1.  Dehaut.  Manifestations  archétypiques  [Bull.  Mus.,  1946,  en  note). 

3.  Dehaut.  Etudes  d’ anthropotomie  et  de  zoologie  générale  (Paris,  1927,  pl.  I,  fig.  2). 

3.  La  présence  d’une  incisura  submentalis  sur  des  mandibules  de  Gibbons  [Hylobates) , 
a été  signalée  pour  la  première  fois  par  Schoetensack,  Der  Unterkiefer  des  Homo 
heidelbergensis  (Leipzig,  1908). 


498  — 


Appendice. 

Sur  quelques  autres  faits  d’ostéologie  simienne,  et  d’ anlhropotomie., 
démontrant  la  théorie  réversive  archétypique  d’Owen.  — - Au  niveau 
de  la  paroi  interne  de  l’orbite  des  Boschimans,  le  frontal  et  le  maxil- 
laire s’articulent  quelquefois  1 comme  dans  les  deux  Anthropomor- 
phes africains  aujourd’hui  existants  : le  Chimpanzé  (Troglodytes 
niger)  et  le  Gorille  ou  Troglodytes  gorilla.  Voici  en  quels  termes,  Sir 
William  Turner  s’exprime  à cet  égard  : « In  two  crania  the  ossa 
plana  of  the  ethmoid  were  small.  In  one  of  these  on  both  sides,  and 
in  the  other  on  the  right  side  only,  the  orbital  plate  of  the  superior 
maxillary  sent  a process  between  the  os  planum  and  the  lachrymal 
to  articulate  with  the  frontal  (PI.  I,  fig.  4)  ; when  a fronto-maxillary 
articulation  occurs  in  the  inner  wall  of  the  orbit,  it  marks  a reversion 
to  the  pithecoid  arrangement  and  is  a sign  of  dégradation  of  the 
human  cranium,  for  in  the  Gorilla  and  other  species  of  Troglodytes 
the  os  planum  is  triangular,  and  the  frontal  and  superior  maxillary 
articulate  with  each  other  between  it  and  the  lachrymal  on  the 
inner  wall  of  the  orbit1  2.  » Quelle  que  soit  mon  admiration  pour 
l’illustre  anatomiste  d’Edimbourg,  que  je  viens  de  citer  textuelle- 
ment, il  n’est  impossible  d’admettre  avec  lui  que  l’articulation 
fronto-maxillaire  des  Boschimans  soit  une  variation  réversive  dans 
le  sens  darwinien  de  ce  mot,  je  veux  dire  réversive  atavique,  car  il  est 
de  toute  évidence  qu’une  seule  et  même  tête  osseuse  ne  peut  pas 
être  franchement  humaine  à gauche,  et  avoir  fait  retour  au  stade 
évolutif  Troglodytes  à droite.  En  outre,  l’articulation  lacrymo- 
ethmoïdale  (qui  est  normale  dans  l’espèce  humaine,  et  comporte 
inévitablement  l’écartement  mutuel  des  faces  orbitaires  du  maxillaire 
supérieur  et  du  frontal)  s’observe  dans  certaines  variétés  individuelles, 
du  Gorille  3 et  du  Chimpanzé  4 5,  et  tout  récemment  MM.  Broom  et 
Robinson  5 nous  ont  appris  que  l’ Anthropomorphe  pléistocène- 
Plesianthropus  transvaalensis  Broom  présentait,  lui  aussi,  une- 
articulation  lacrymo-ethmoïdale,  et  non  pas  fronto-maxillaire. 

Si  dans  son  admirable  mémoire  : les  V ariatoins  aux  confins  des 
colonnes  vertébrales  céphalique  et  cervicale  chez  V Homme  et  leur  signi- 


1.  Cette  articulation  fronto-maxillaire  n’existe  pas  chez  la  Vénus  hottentote, 
typiquement  humaine  à cet  égard. 

2.  Report  of  the  human  skeletons.  Part  I.  The  Crania  ( Report  on  the  scientific 
results  of  the  Voyage  of  H.  M.  S.  Challenger.  Zoology,  vol.  X.  London,  1884,  p.  12.) 

3.  Dehaut.  Quelques  manifestations  actuelles  de  l’action  inhibitoire  exercée  sur 
l’évolution  des  Mammifères  par  les  continents  du  Sud  [Bull.  Mus .,  1944,  fig.  2). 

4.  Dehaut.  Les  doctrines  de  Georges  Cuvier  dans  leurs  rapports  avec  le  transformisme 
(Paris,  1945,  fig.  9). 

5.  The  features  of  the  Plesianthropus  skull  [Nature,  London,  t.  CLIX,  1947,  fig.  2)^ 


— 499  — 


fication  1,  Louis  Bolk,  à la  suite  de  Darwin,  qualifie  certaines  varia- 
tions humaines  de  réversives  ou  ataviques  ( regressief  gevarieerde 
of  atavistische  variaties) , il  met  aussi  en  lumière  les  différences  très 
marquées  qui  persistent,  dans  chaque  cas  particulier,  entre  la  variété 
imitante,  et  l’espèce  simienne  imitée  : réserve  tout  empreinte  des 
idées  cuvériennes  et  owéniennes. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Mammifères  et  Oiseaux)  du  Muséum. 


1.  De  variaties  in  het  grenogebied  tusschen  hoofd  en  halswervclkolom  bij  don 
Mensch  en  hun  beteekenis  (Nederlandsch  Tijdschrift  voor  Geneeskunde,  1899,  lre  par- 
tie). — Je  tiens  à remercier  M.  le  Dr  Dehaut,  qui  a bien  voulu  m’enseigner  l’art  de 
traduire  et  de  commenter  le  travail  du  Pr  Bolk. 


— 500 


Contribution  a l'étude  ostéologique 
de  Megalixalus  seychellensis  (Tsciiudi)  (Batracien). 

Par  Jean  Guibé. 


Megalixalus  seychellensis  (Tschudi)  exclusivement  connu  des  îles 
Seychelles,  est  remarquable  par  son  faciès  et  sa  grande  taille  qui 
atteint  60  à 70  mm.  tandis  que  les  autres  espèces  du  genre  ne 
dépassent  pas  40  mm.  Ces  caractères  : isolement  géographique  et 
habitus  nettement  différent  de  celui  des  autres  espèces,  ont  conduit 
R.  Laurent  [Rev.  zool.  bot.  Afr.  1944,  37,  111)  à envisager  l’hypo- 
thèse selon  laquelle  M.  seychellensis  représenterait  un  genre  mono- 
typique distinct  des  autres  Megalixalus,  à savoir  les  Heterixalus 
malgaches  et  les  Afrixalus  africains.  Sur  une  suggestion  de  mon 
collègue  et  ami  et  en  vue  de  vérifier  cette  hypothèse,  j’ai  effectué 
une  étude  ostéologique  de  cette  forme  dont  les  caractères  princi- 
paux sont  les  suivants  : 


Pm 


Sphénethmoïdes  (Sp)  pairs,  n’envahissant  pas  la  capsule  olfactive  ; 
fronto-pariétaux  (Fp)  étroits,  séparés  par  une  vaste  fontanelle  largement 
ouverte  en  avant,  leurs  bords  externes  sinueux  et  leurs  extrémités  anté- 
rieures divergentes  en  dehors.  Pas  de  protubérance  à l’union  du  fronto- 
pariétal  et  du  prootique.  Nasaux  (N)  grands,  en  large  plaque  triangulaire, 
presque  contigus  sur  la  ligne  médiane,  plus  ou  moins  en  contact  en  arrière 
presque  contigus  sur  la  ligne  médiane,  plus  ou  moins  en  contact  en  arrière 
avec  le  sphénethmoïde,  le  processus  postéro-externe  bien  développé. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 501  — 


Squamosal  (S)  fort,  incliné,  sa  branche  supérieure  sensiblement  de  même 
longueur  que  sa  branche  inférieure,  celle-ci  fortement  concave  vers 
l’avant  ; processus  zygomatique  en  disposition  presque  longitudinale. 
Columelle  (C)  faiblement  inclinée  vers  l’avant  ; quadrato-jugal  bien 
développé.  Yomer  (V)  sans  processus  odontophore,  ni  dents,  pourvu 
d’une  plaque  palatale  triangulaire  plus  longue  que  large.  Palatin  (P) 
rectiligne,  élargi  aux  extrémités.  Prémaxillaires  (P m)  à plaque  palatale 
nettement  échancrée.  Maxilliare  supérieur  (M)  présentant  une  forte 
apophyse  palatale. 

Diplasiocoelie,  vertèbres  environ  1/3  plus  longues  que  larges.  Diapo- 
physes  sacrales  faiblement  élargies,  obliques  vers  l’arrière  ; les  autres 
diapophyses  cylindriques  : la  première  transverse,  les  4 suivantes 
üu  peu  obliques  vers  l’arrière,  les  2 présacrales  inclinées  vers  l’avant. 

Omosternum  largement  bifurqué,  sa  branche  impaire  plus  longue  que 
les  branches  paires.  Métasternum  fortement  ossifié.  Axe  du  suprascapu- 
passant  en  avant  de  la  première  diapophyse.  Cleithrum  large,  un  peu 
incliné  vers  l’arrière. 

En  définitive  l’existence  d’une  large  fontanelle  divergente,  nette- 
ment différente  de  la  fontanelle  étroite  et  convergente  d’ Afrixalus 
schoutedeni  et  brachycnemis  ; l’absence  de  tubérosité  prootique, 
l’échancrure  palatale  du  prémaxillaire,  la  faible  inclinaison  de  la 
columelle  auxquels  il  faut  joindre  les  caractéristiques  de  taille 
et  d’isolement  géographique  justifient  l’opinion  de  Laurent.  Mega- 
lixalus  seychellensis  (Tschudi)  représente  donc  bien  un  genre  mono- 
typique. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons)  du  Muséum. 


— 502  — 


Note  sur  Cryptopterus  bicirrhis  (C.  V.j  (Siluridé). 
Par  J.  Chaux. 


L’Aquarium  du  Musée  de  la  France  d’Outre-Mer  possédait  dans 
s ,s  bacs  d’exposition  un  lot  de  Cryptopterus  bicirrhis  (C.  V.),  pro- 
venant de  la  banlieue  de  Singapour.  Quand  ces  poissons  moururent, 
en  juillet  dernier,  pour  une  cause  inconnue,  le  Chef  de  Section  de 
l’Aquarium  : Mr.  G.  Goussef  eût  l’obligeance  de  mettre  à notre 
disposition  l’ensemble  du  lot  conservé  dans  le  formol. 

Bleeker  (Atl.  Ichthyol.  Indes  orient.  Néer.,  vol.  II,  p.  86,  1862} 
divise  le  groupe  des  Kryptopterini  en  deux  genres  : Kryptopterus 
(Ichth.  Arch.  Ind.  Prodr.,  I,  p.  255)  et  Kryptopterichthys  ( id .,  p.  288). 
Ces  deux  genres  étant  distingués  uniquement  par  l’absence  de 
barbillons  mandibulaires  chez  le  dernier  et  la  taille  du  groupe 
des  dents  vomériennes. 

Les  barbillons  mandibulaires  de  Cryptopterus  bicirrhis  (C.  V.) 
sont  extrêmement  réduits  et  ne  sont  représentés  parfois  que  par 
un  très  petit  tubercule  visible  seulement  en  lumière  rasante  et 
dont  l’examen  est  rendu  parfois  encore  plus  difficile  par  la  présence 
de  mélanophores.  Jusqu’ici  il  ne  nous  a pas  été  donné  de  rencontrer 
un  spécimen  caractérisé  par  l’absence  totale  de  ces  barbillons. 
Gunther  ( Cat . British  Mus.,  V,  1864,  p.  38)  dans  sa  description, 
des  espèces  es.,  loin  d’être  affirmatif  et  écrit  « apparently  without 
barbels  » quand  il  s’agit  de  Cryptopterus  considérés  comme  n’ayant 
pas  de  barbillons  mandibulaires. 

Les  dents  vomériennes  sont  disposées  selon  une  bande  étroite 
en  croissant  ou  en  deux  plaques  allongées  presque  jointives. 

Cette  coupure  générique  a été  rejetée  par  Gunther  ( op . cit.) 
et  par  De  Beaufort  ( Fish . Indo- Austral.  Archip.,  II,  1913,  p.  217). 
Nous  nous  rallierons  à cette  opinion  car  ces  caractères  sont  d’une 
importance  vraiment  insuffisante  pour  servir  de  base  à la  discri- 
mination de  deux  genres  et  ne  nous  paraissent  pas  dépasser  la 
limite  de  la  variation  individuelle  ainsi  que  nous  le  montrerons 
plus  loin. 

L’examen  de  quatre  spécimens  provenant  de  Java  et  que  M.  le 
Professeur  Bertin  a bien  voulu  nous  communiquer,  fait  ressortir 
des  différences  d’aspect  du  point  de  vue  des  dimensions  relatives 
concernant  la  forme  du  corps  : hauteur  et  épaisseur.  De  même  ces 
spécimens  sont  très  gras,  leur  chair  est  grasse  et  les  viscères  sont 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


Longueur}!  .• 
standard 
en  mm.  . . . 

83 

61 

57 

48 

100 

95 

95 

68 

76 

69 

69 

73 

87 

63 

68  ‘/s 

74 

71 

71 

81 

63 

72 

64 

65 

65  V. 

65 

66 

Dorsale 

1 

1 

1 

2 

1 

1 

2 

1 

1 

2 

1 

1 

2 

12 

1 

2 

1 

1 

1 

1 

2 

2 

1 

1 

1 

2 

Anale 

57 

53 

58 

56 

60 

59 

50 

52 

52 

52 

47 

50 

51 

50 

49 

55 

49 

50 

49 

54 

55 

50 

50 

55 

51 

53 

Ventrales  . . . 

6 

6 

6 

6 

5 

6 

5 

5 

5 

5 

6 

5 

6 

5 

5 

6 

5 

6 

6 

6 

5 

5 

6 

6 

6 

6 

Pectorales . . . 

1.10 

1.10 

1.9 

1.9 

1.11 

1.11 

1.10 

1.10 

1.10 

1.10 

1.10 

1.11 

1.10 

1.9 

1.9 

1.10 

1.9 

1.10 

1.9 

1.10 

1.10 

1.10 

1.10 

1.10 

1.10 

1.10 

Rayons  bran- 
chiost 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

9 

9 

9 

9 

9 

9 

9 

9 

9 

9 

9 

9 

9 

9 

9 

10 

9 

9 

9 

9 

Barbill. 
maxill.  . . . 

cass. 

tête 
x 2V, 

X 2 

X 2 

X 2 

X 2 

X 21/6 

X 3 

X 2 

X 2 

X 3 

X 3 

X 2>/s 

3 7 4 

3 

2 Vs 

3 

2 7s 

cass. 

2 7s 

3 

2 

2 7* 

2 

2 

3 

Barbill. 

mand 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

+ 

Museau 
œil 

i 

1 7, 

"V  4 

1 

i 7s 

1 

i 7, 

ii 

11 

1 7s 

1 

1 7s 

1 7» 

i 7. 

1 7s 

i 7s 

1 vJ 

1 7s 

i 

i 7s 

i 7. 

i 7, 

i ‘/J 

1 7s 

i 7s 

i 7, 

Dents 

voméro. . . 

i Pi. 

lpl. 

1 pl. 

1 pl. 

1 pl. 

1 pl. 

1 Pi. 

i pi. 

1 pl. 

1 pl. 

1 pl. 

1 pl. 

1 pl. 

2 pl. 

1 pl. 

1 pl. 

2 pl. 

2 pl. 

2 pl. 

2 pl. 

2 pl. 

2 pl. 

2 pl. 

2 pl. 

2 pl. 

2 pl. 

Pectorale 
tête 

i 

1 

1 

7. 

i V. 

i 7. 

i 7 io 

i 

1 

1 7s 

1 

1 

i 7» 

i 

1 

1 

l 7s 

17s 

i 7s 

1 

i 7s 

1 7. 

1 7s 

1 7s 

cass. 

i 

Tête 

corps 

4 7, 

5 

5 ’U 

5 V, 

5 V, 

5 3/‘ 

5 7, 

5 7s 

5 7s 

6 

5 Vi 

6 7s 

5 7s 

5 7s 

5 7. 

5 7s 

5 7s 

5 7s 

6 

5 7, 

5 7s 

|5  7s 

5 7s 

5 V « 

5 7s 

5 

— 504  — 


emballés  de  graisse,  qui,  par  oxydation  a pris  une  couleur  orangé. 
Parmi  les  spécimens  provenant  de  l’Aquarium  il  n’y  a aucun  animal 
gras. 

Cette  différence  s’explique  de  la  façon  suivante.  Les  poissons 
des  eaux  douces  tropicales  et  équatoriales  ont  leur  biologie  régie 
pai  la  ou  les  saisons  des  pluies.  A ce  moment  les  cours  d’eau  s’enflent 
énormément  et  débordent,  inondant  les  terres  riveraines  souvent 
boisées  et  comportant  alors  d’épais  fourrés  et  des  taillis  ; les  eaux 
s’enrichissent  énormément  en  limon,  débris  végétaux,  insectes, 
larves,  etc.,  qui,  par  voie  directe  ou  indirecte  fournissent  une 
nourriture  surabondante  aux  poissons.  C’est  alors  la  période  de 
croissance  accélérée  pour  ces  poissons  qui  en  plus  accumulent  des 
réserves  abondantes.  En  second  lieu  c’est  la  période  de  reproduction 
-car  la  nourriture  est  abondante  et  variée,  il  existe  tout  une  gamme 
de  températures  selon  l’épaisseur  des  couches  d’eau  et  la  zone 
inondée  constitue  une  immense  frayère.  Les  rives  submergées  avec 
leur  végétation  forestière,  arbustive  ou  de  graminées  constituent 
d’excellents  abris  pour  les  œufs  et  les  alevins. 

En  aquarium,  les  poissons  sont  soustraits  à ce  rythme,  la  tem- 
pérature de  l’eau  reste  constante  d’un  bout  de  l’année  à l’autre, 
la  lumière  est  fournie  par  des  lampes  électriques  et  ne  varie  ni  en 
■qualité  ni  en  quantité,  enfin  la  nourriture  est  toujours  dosée  de 
la  même  façon.  Les  conditions  de  vie  en  aquarium  tout  en  se  rappro- 
chant le  plus  possible  de  celles  existant  dans  la  nature  en  restent 
cependant  fort  éloignées.  L’absence  de  rythme  saisonnier  doit  être 
la  cause  principale  de  cette  différence  d’adiposité. 

Pendant  la  période  de  deux  ans  et  demi  pendant  laquelle  ces 
poissons  ont  vécu  à l’aquarium  il  n’a  jamais  été  constaté  de  ponte, 
dans  ce  lot  nous  avons  constaté  qu’il  y avait  cinq  femelles  dont  les 
oviductes  distendus  étaient  bourrés  d’œufs,  rien  ne  permet  d’affirmer 
qu’il  y aurait  eu  ponte.  En  effet,  il  existe  des  facteurs  nécessaires 
à la  ponte  mais  les  analyses  les  plus  poussées  ne  permettent  pas 
de  les  reconnaître  avec  certitude.  Il  est  fréquent  chez  les  Siluridés 
vivant  en  aquarium  d’observer  des  femelles  pleines  d’œufs  dont 
les  œufs  se  résorbent  ou  même  qui  meurent  sans  qu’il  y ait  ponte. 

Les  mensurations  effectuées  sur  les  26  individus  de  ce  lot  montrent 
une  grande  variabilité  de  certains  caractères,  caractères  utilisés 
par  certains  auteurs  pour  séparer  les  espèces  (Tableau  I)  : 

— - nageoire  dorsale  1 à 2 rayons  ; 

— nageoire  anale  47  à 60  rayons  ; 

— nageoires  ventrales  5 à 6 rayons  ; 

— nageoires  pectorales  1.9  à 1.11,  l’épine  pouvant  présenter  de  petites 
denticulations  sur  la  face  interne  ; 

— rayons  branchiostèges  8 à 10,  le  nombre  9 étant  le  plus  fréquent 
(73  %). 


— 505 


Description  de  Cryptopterus  bicirrhis  (C.  V.). 

Ordre  : CYPRINIFORMES  (Ostariophysi,  Plectospondyli 
Division  : SILURI. 

Sous-ordre  : Siluroidei  (Nematognathi). 

Famille  : Siluridae. 

D.  1-2  ; A.  47-60  ; Y.  5-6  ; P.  1.9-1.11  ; Br.  8-10  (9). 

Corps  allongé  et  aplati  latéralement,  dos  rectiligne  ou  légèrement' 
convexe  s’abaissant  vers  la  tête.  Tête  s’aplatissant  et  s’élargissant 
vers  l’extrémité,  4 % à 6 dans  le  corps,  largeur  1 % à 2 dans  sa 
longueur.  Bouche  fendue  obliquement  vers  le  bas.  Dents  en  bandes 
étroites  aux  mâchoires,  dents  vomériennes  en  une  bande  étroite 
en  croissant  ou  selon  deux  petites  plaques  plus  longues  que  larges 
et  séparées  par  un  très  petit  espace.  Museau  large  et  aplati,  3/4  à 
4/3  le  diamètre  de  l’œil.  Œil  en  arrière  de  la  commissure  labiale 
qui  est  située  au  niveau  du  bord  inférieur.  Narines  bien  séparées,, 
narines  antérieures  tubulaires  peu  proéminentes  situées  entre  les 
racines  des  barbillons  maxillaires,  narines  postérieures  tubuk  ires 
proéminentes  situées  à la  hauteur  du  bord  antérieur  de  l’œil.  Bar- 
billons maxillaires  pouvant  atteindre  le  milieu  de  l’anale.  Bai- 
billons  mandibulaires  réduits  à un  tubercule  peu  visible  ou  pouvant 
atteindre  une  longueur  égale  à la  moitié  du  diamètre  de  la  pupille. 

Dorsale  légèrement  en  avant  ou  au-dessus  des  ventrales,  formée 
d’un  ou  deux  rayons  libres,  le  second  quand  il  existe  très  mince 
et  court.  Anale  longue  47  à 60  rayons,  se  terminant  très  près  de 
la  caudale  sans  être  reliée  à elle  ; articles  basiliaires  des  rayons 
longs  et  cachés  sous  la  peau,  la  partie  libre  des  rayons  les  plus 
longs  pouvant  atteindre  deux  fois  le  diamètre  de  l’œil.  Caudale 
profondément  fourchue.  Pectorales  1 à 1 % dans  la  longueur  de  la 
tête,  épine  munie  de  denticulations  dirigées  vers  la  base  sur  la 
face  interne  et  sensiblement  égale  à la  moitié  de  la  longueur  de 
la  pectorale.  Ventrales  petites,  égales  ou  supérieures  au  diamètre 
de  l’œil.  Vessie  natatoire  en  contact  avec  l’épiderme  transparent 
à cet  endroit,  au-dessus  des  pectorales. 

Coloration  après  conservation  dans  l’eau  formolée  à 10  % 
dos  brun  foncé  marbré,  dessus  de  la  tête  et  lèvres  gris  violacé 
ardoise.  Reste  du  corps  blanc  avec  une  bande  brune  entre  la  ligne 
latérale  et  le  dos  diminuant  de  largeur  vers  l’arrière.  Au-dessous 
une  bande  gris  bleuâtre  s’étend  de  l’opercule  à la  caudale  en  tra- 
versant la  région  dans  laquelle  la  vessie  natatoire  est  visible.  Deux 
lignes  de  points  noirs  le  long  de  l’anale.  Nageoires  translucides. 


— 506  — 


Certains  auteurs  parlent  d’une  tache  violette  au-dessus  des  pec- 
torales, nous  n’avons  pu  constater  son  existence  sur  les  individus 
vivants.  Sur  les  spécimens  fixés  la  région  dans  laquelle  la  vessie 
natatoire  s’accole  à l’épiderme  paraît  violette  par  suite  de  l’exis- 
tence de  la  bande  dont  nous  signalons  la  présence  plus  haut. 

Synonymie  : 

Silurus  bicirrhis  Cuvier  et  Valenciennes,  Ilist.  Nat.  Poiss.,  XIV,  1839, 
p.  367  ; 

Silurus  palembangensis  Bleeker,  Nat.  Tijdschr.  Ned.  Indië,  III,  1852, 
p.  584  ; 

Kryptopterichthys  palembangensis  Bleeker,  Ichth.  Arch.  Ind.  Prodr.,  I, 
Siluri,  1858,  p.  290.  — Atl.  Ichth.,  II,  1862,  p.  88  ; 

Kryptopterichthys  bicirrhis  Bleeker,  Ichth.  Arch.  Ind.  Prodr.,  I,  Siluri, 
1858,  p.  292.  — Atl.  Ichth.,  II,  1862,  p.  89  ; 

Cryptopterus  amboinensis  Günther,  Cat.  Brit.  Mus.,  V,  1864,  p. -40; 
Cryptopterus  palembangensis  Günther,  Cat.  Brit.  Mus.,  V,  1864  p.  40,; 
Cryptopterus  bicirrhis  Günther,  Cat.  Brit.  Mus.,  V,  1864,  p.  41  ; 
Cryptopterus  bicirris  Vinciguerra,  Ann.  Mus.  Civ.  Genova,  XVI,  1880, 

p.  168  ; 

Kryptopterus  palembangensis  Fowler,  Proc.  Acad.  Nat.  Sc.  Phil.  (2), 
LVIII,  1905,  p.  468  ; 

Cryptopterus  bicirrhis  Weber  et  De  Beaufort,  Fish.  Indo-Austral. 
Archip.,  II,  1913,  p.  217. 

Cryptopterus  bicirrhis  Smith,  Bull.  U.  S.  Nat.  Mus.,  188,  1945,  p.  339. 

Dans  sa  diagnose  de  Cryptopterus  bicirrhis  (C.  V.)  Smith  ( op . cit.) 
indique  que  le  nombre  des  rayons  de  l’anale  peut  atteindre  70  rayons, 
ce  qui  élargit  encore  les  limites  de  variabilité  que  nous  avons  pu 
établir  sur  26  exemplaires. 

La  possession  de  spécimens  nombreux  provenant  d’un  grand 
nombre  de  localités  différentes  permettrait  de  préciser  les  limites 
de  la  variabilité  de  l’espèce  suivant  les  régions  géographiques. 

La  mesure  de  la  longueur  des  barbillons  maxillaires  en  prenant 
la  longueur  de  la  tête  comme  unité  montre  que  celle-ci  y est  contenue 
de  2 à 3 fois  1/4.  Une  telle  variation  portant  sur  un  lot  de  26  indi- 
vidus montre  la  précarité  de  ce  caractère  numérique  qui  a été 
pourtant  employé  par  certains  pour  établir  des  coupures  spécifiques 
et  même  génériques  chez  les  Siluroidei.  C’est  ce  qu’a  indiqué 
Miss  E.  Trewavas  (Proc.  zool.  Soc.  London,  ser.  B,  113,  1943, 
pp.  164-171),  pour  qui  la  longueur  des  barbillons  n’est  pas  le  carac- 
tère dichotomique  clé  mais  intervient  comme  caractère  secondaire 
s’intégrant  dans  un  tout. 

En  considérant  ce  qui  précède  et  les  diagnoses  de  Cryptopterus 
lais  Bleeker,  1851,  données  par  différents  auteurs,  nous  nous  aper- 
cevons qu’elles  entrent  dans  les  limites  établies  pour  Cryptopterus 


— 507  — 


ticirrhis,  sauf  en  ce  qui  concerne  les  rayons  de  la  dorsale  pour 
lesquels  la  variation  va  de  1 à 4 au  lieu  de  1 à 2. 

Bleeker  : C.  lais.  D 1-3,  A 58-66,  P 1/10.11,  V 1/5  (?),  Barb.  maxill. 
atteignant  V ou  début  de  A,  Br.  8-9. 

— C.  bicirrhis.  D 1-2,  A 53-62,  P 1/11-12,  V 1/5-6,  Barb.  max. 
atteignant  le  milieu  de  A,  Br.  8. 

Gunther  : C.  lais.  D 1-4,  A 58-66,  P.  1/10-11,  V 1/5-6,  Barb.  max.  attei- 
gnant le  milieu  de  A,  Br.  8-9. 

- — C.  bicirrhis.  D 1,  A 53-56,  P 1/12,  V 7,  Barb.  max.  atteignant 
l’origine  de  A,  Br.  II. 

Weber  de  Beaufort  : C.  lais.  Barb.  max.  atteignant  le  milieu  de  A, 
Br.  8-9. 

— C.  bicirrhis.  D 1,  A 53-70,  P 1/11-12,  V 6-7,  Barb.  max.  atteignant 
l’origine  de  A,  Br.  8-9. 

Smith  : C.  bicirrhis.  D 1-2,  A 52-70,  Br.  8-9. 

L’hypothèse  selon  laquelle  M.  Weber  et  De  Beaufort  consi- 
dèrent que  C.  lais  pourrait  être  rapporté  à C.  hicirrliis  ( op . cit., 
p.  218)  semble  reposer  sur  des  bases  sérieuses.  Toutefois,  la  question 
ne  pourra  recevoir  une  solution  définitive  qu’après  l’examen  de 
plusieurs  lots  de  différentes  origines  de  Cryptopterus  luis. 

Laboratoire  des  Pêches  et  Productions  Coloniale 
d'origine  animale  du  Muséum. 


508  — 


Description  de  quatre  espèces  inédites 

DU  GENRE  SYMPHURUS. 

Par  Paul  Chabanaud. 


Les  quatre  espèces  décrites  dans  ce  travail  appartiennent  au 
British  Muséum  (Natural  History),  où  je  les  ai  étudiées  récemment, 
grâce  à une  mission  du  Centre  National  de  la  Recherche  Scien- 
tifique. 


Symphurus  frewavasae,  n.  sp. 

D 89-94.  A 72-79.  C 10.  D -f-  A + C 172-183.  V 4.  S 72-80. 
En  centièmes  de  la  longueur  étalon  : tête  18-20  (21)  ; hauteur  (26) 
28-31.  En  centièmes  de  la  longueur  de  la  tête  : œil  12-14  ; intero- 
culaire 0 ; oculo-dorsal  14-16  ; museau  19-25  ; uroptérygie  50-66. 
La  hauteur  du  corps  atteint  son  maximum  vers  le  tiers  antérieur 
de  la  longueur  étalon.  L’œil  migrateur  est  à l’aplomb  de  l’œil  fixe 
ou  ne  dépasse  que  très  légèrement  le  bord  antérieur  de  celui-ci. 
L’extrémité  caudale  du  maxillaire  se  trouve  au-dessous  de  la 
moitié  antérieure  ou  du  centre  de  l’œil  fixe.  Les  2 lobes  opercu- 
laires  sont  égaux  entre  eux  ; sinon,  le  lobe  dorsal  est  un  peu  plus 
court  que  le  lobe  ventral.  En  alcool,  la  face  zénithale  est  d’un  jaune 
rougeâtre  très  clair  ; les  bandes  transversales  sont  étroites,  brun 
foncé  et,  par  conséquent,  très  apparentes  ; mais  la  plupart  d’entre 
elles  ne  sont  représentées  que  par  2 taches  dont  l’une  est  placée 
près  de  la  base  des  rayons  notoptérygiens  et  l’autre  près  de  celle 
des  rayons  proctoptérygiens,  si  bien  que,  d’ordinaire,  l’on  ne  compte 
pas  plus  de  3 bandes  entières,  dont  la  plus  antérieure  se  trouve 
à quelque  distance  en  arrière  de  l’opercule.  Les  nageoires  sont 
incolores  ; la  notoptérygie  et  la  proctoptérygie  portent,  de  distance 
en  distance,  des  marques  brunes,  plus  ou  moins  distinctes  ; l’uro- 
ptérygie  est  parfois  légèrement  enfumée,  à sa  base.  Dimensions 
maximales  observées  : longueur  totale  130  mm.  ; longueur  étalon 
116  mm. 

Ilolotype  Ç et  15  paratypes  Ç : British  Muséum,  1913.  12.4.264-273 
g.  Brésil,  Cabo  Frio,  40  fms  (73  m.).  « Terra-Nova  ». 

Symphurus  trewavasae  se  distingue  de  S.  plagiusa  (Linné),  comme 
de  S.  plagusia  (Bloch-Schneider),  par  la  dimension  légèrement  mais 
évidemment  plus  grande  de  ses  yeux.  Sa  pigmentation  permet  de 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 509  — 


le  reconnaître  à première  vue,  mais  cette  pigmentation  a ceci  de 
particulier  que,  sans  rapport  avec  celle  de  S.  plagusia,  elle  évoque 
singulièrement  celle  de  S.  plagiusa  ; toutefois,  la  teinte  foncière 
est  d’un  ton  différent,  beaucoup  plus  clair,  et  les  bandes  transver- 
sales sont  plus  étroites,  plus  rares  et  beaucoup  plus  apparentes. 
Or  S.  plagusia  abonde  dans  la  région  où  vit  S.  trewavasae  et  notam- 
ment dans  la  baie  de  Rio-de- Janeiro,  située  à proximité  du  cap 
Frio,  tandis  que  l’habitat  de  S.  plagusia  ne  s’étend  guère  au  sud 
des  côtes  de  l’Amérique  du  Nord. 

Cette  remarquable  espèce  est  nommée  en  l’honneur  de  Miss 
Dr  Ethelwynn  Trewavas,  Assistant  Keeper  of  Zoology,  British 
Muséum  (Natural  History). 

Symphurus  sumptuosus,  n.  sp. 

D 93.  A 75.  C.  10.  D + A + C 178.  V 4.  S 93.  En  centièmes 
de  la  longueur  étalon  : tête  18  ; hauteur  32.  En  centièmes  de  la 
longueur  de  la  tête  : œil  10  ; interoculaire  0 ; oculo-dorsal  16  ; 
suboculaire  0 ; museau  21  ; uroptérygie  60.  La  hauteur  du  corps 
atteint  son  maximum  vers  le  tiers  antérieur  de  la  longueur  étalon. 
L’œil  migrateur  ne  dépasse  qu’à  peine  le  bord  antérieur  de  l’œil 
fixe.  L’extrémité  caudale  du  maxillaire  se  trouve  au-dessous  de 
la  moitié  postérieure  de  l’œil  fixe.  Les  2 lobes  de  l’opercule  sont 
également  développés.  En  alcool,  la  face  zénithale  est  ornée,  sur 
un  fond  assez  clair,  de  marbrures  d’un  brun  rougeâtre,  dessinant 
confusément  des  bandes  transversales,  dont  le  dénombrement  est 
impraticable.  Les  3 nageoires  impaires  sont  d’un  gris  bleuâtre  clair, 
la  notoptérygie  et  la  proctoptérygie  sont  ornées,  dans  la  moitié 
antérieure  du  corps,  de  marques  noirâtres,  occupant  1 ou  2 rayons 
et  séparées  les  unes  des  autres  par  des  intervalles  de  2 à 4 rayons  ; 
plus  en  arrière,  ces  marques  sombres  se  transforment  progressive- 
ment en  taches  arrondies,  d’un  beau  noir  brunâtre,  tranchant  sur 
le  gris  bleuâtre  du  fond.  L’uroptérygie  est  tout  entière  du  même 
gris  bleuâtre,  mais  légèrement  plus  foncé.  Sumptuosus,  magnifique. 

Holotype  : British  Muséum,  1923.  7.  30.  345.  Rio-de- Janeiro, 
sacco  Sao  Francisco.  Semetz.  Longueur  totale  122  mm.  Longueur 
étalon  111  mm. 

Très  voisin  et  peut-être  simple  variation  individuelle  de  Symphurus 
plagusia  (Bloch-Schneider),  Symphurus  sumptuosus  diffère  de  cette 
espèce  vulgaire,  non  seulement  par  l’ornementation  très  spéciale 
de  ses  nageoires  impaires,  mais  encore  par  le  nombre  plus  faible  de 
ses  rayons  uroptérygiens  : 10,  au  lieu  de  12. 


Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


33 


— 510  — 


Symphurus  gorgonae,  n.  sp. 

D 87.  A 70-73.  C 12.  D + A + C 169-172.  V 4.  S 75.  En  cen- 
tièmes de  la  longueur  étalon  : tête  24-25  ; hauteur  29-30.  En  cen- 
tièmes de  la  longueur  de  la  tête  : œil  11  ; interoculaire  0 ; subocu- 
laire 0-1  ; oculo-dorsal  13-15  ; museau  22-23  ; uroptérygie  50-61. 
La  hauteur  du  corps  atteint  son  maximum  entre  le  1er  tiers  et  le 
milieu  de  la  longueur  étalon.  Les  2 yeux  sont  à l’aplomb  l’un  de 
l’autre.  L’extrémité  caudale  du  maxillaire  se  trouve  au-dessous  de 
la  moitié  postérieure  de  l’œil  fixe.  Le  lobe  dorsal  de  l’opercule  dépasse 
légèrement  l’aplomb  du  bord  libre  du  lobe  ventral.  En  alcool,  la 
face  zénithale  est  d’un  brun  rougeâtre,  assez  clair,  varié  de  mar- 
brures plus  foncées  et  dessinant  une  dizaine  de  bandes  transversales. 
Chez  les  3 spécimens  étudiés,  toutes  ces  bandes  transversales  s’in- 
terrompent au  niveau  de  l’axe  rhachidien,  chaque  demi-bande 
epaxonale  correspondant  à un  intervalle  clair,  hypaxonal,  et  chaque 
demi-bande  hypaxonale  correspondant  à un  intervalle  clair,  epaxo- 
nal.  Les  nageoires  sont  incolores  ; la  notoptérygie  et  la  proctotérygie 
ne  portent  que  de  légères  marques  noirâtres,  devenant  contiguës 
vers  l’arrière  ; l’uroptérygie  est  légèrement  enfumée  à sa  base. 
Dimensions  maximales  observées  : longueur  totale  62,5  mm.  ; lon- 
gueur étalon  54  mm. 

Holotype  $ et  2 paratypes  $ : British  Muséum,  1926.  7.  12.  81-83. 
Côte  pacifique  de  la  Colombie,  île  Gorgona,  30  fms  (55  m.).  Scientific 
Expédition  Researche  Association,  S.  Y.  « St  George  ». 

Symphurus  gorgonae,  dont  le  nom  est  tiré  de  celui  de  l’île  Gorgona, 
est  très  voisin  de  S.  leei  Jordan  et  Bollman,  dont  les  rayons  et  les 
écailles  sont  en  nombre  notablement  plus  élevé  (D  95-100  ; A 80-85  ; 
C 12  ; S 80-90)  et  qui  n’est  connu  que  du  golfe  de  Panama. 

Symphurus  holothuriae,  n.  sp. 

D 84.  A 70.  C 11.  D -f-  A -f-  C 165.  V 4.  S ca  80.  En  centièmes 
de  la  longueur  étalon  : tête  24  ; hauteur  26.  En  centièmes  dë  la 
longueur  de  la  tête  : œil  12  ; interoculaire  0 ; oculo-dorsal  15  ; subocu- 
laire 0 ; museau  25  ; uroptérygie  56.  La  hauteur  du  corps  atteint 
son  maximum  approximativement  au  tiers  antérieur  de  la  lon- 
gueur étalon.  L’œil  migrateur  dépasse  de  près  de  la  moitié  de  son 
propre  diamètre  le  bord  antérieur  de  l’œil  fixe.  Le  maxillaire  dépasse 
quelque  peu  l’aplomb  du  bord  postérieur  de  l’œil  fixe.  Le  lobe  dorsal 
de  l’opercule  n’atteint  qu’à  peine  l’aplomb  du  bord  libre  du  lobe 
ventral.  En  alcool,  la  face  zénithale  est  d’un  jaune  rougeâtre  clair, 
uniforme  ; les  nageoires  sont  plus  pâles. 

Holotype  (J  : British  Muséum,  1892.  1.  14.  34.  Australie  N W, 
Holothuria  Bank.  Walker. 


— 511  — 


Symphurus  holothuriae,  nommé  d’après  le  lieu  de  capture  du 
holotype,  se  rapproche  de  S.  trifasciatus  (Alcook),  qui  n’est  connu 
que  du  golfe  du  Bengale.  Dans  les  2 espèces,  le  nombre  typique  des 
rayons  uroptérygiens  est  probablement  identique,  car,  établie  d’après 
5 spécimens,  y compris  le  holotype,  la  formule  uroptérygienne  de 
S.  trifasciatus  est  (11)  12.  Or,  les  11  rayons  que  possède  le  holotype 
de  S.  holothuriae  constituent,  en  tant  que  nombre  impair,  une  ano- 
malie d’exemple  fréquent  et  qui,  ainsi  qu’on  vient  de  le  voir,  se 
retrouve  chez  S.  trifasciatus.  Les  écailles  paraissent  être  en  nombre 
^similaire  dans  les  2 espèces  : environ  80,  chez  S.  holothuriae  ; de  72 
à 84,  chez  S.  trifasciatus.  En  revanche,  les  rayons  notoptérygiens 
et  proctoptérygiens  de  S.  trifasciatus  sont  sensiblement  plus  nom- 
breux : D 85-91  ; A 71-78.  Au  surplus,  S.  trifasciatus  diffère  de 
S.  holothuriae  par  2 autres  caractères  : le  moindre  allongement  du 
maxillaire  et  la  forme  de  l’opercule.  En  effet,  dans  cette  espèce 
indienne,  l’extrémité  caudale  du  maxillaire  se  situe  au-dessous  de 
l’œil  fixe,  sans  toutefois  atteindre  l’aplomb  du  bord  postérieur  de 
•cet  œil  ; quant  à l’opercule,  son  lobe  dorsal  est  beaucoup  plus 
développé  et  plus  saillant  que  son  lobe  ventral.  L’énorme  distance 
rjui  sépare  l’habitat  respectif  de  ces  2 formes  accroît  l’importance 
•de  leurs  différences  morphologiques. 


Laboratoire  des  Pêches  et  Productions  coloniales 
d’origine  animale  du  Muséum. 


— 512 


Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Soléidés,  originaire 
DE  LA  COTE  OCCIDENTALE  DE  L'AFRIQUE. 

Par  Paul  Chabanaud. 


Synaptura  cader.ati,  n.  sp. 

Holotype  ?)  : Muséum  National  d’Histoire  naturelle, 
n°  1949-1.  Lomé  (Togo),  profondeur  4 à 5 m.,  28.11.1947.  J.  Cade- 
nat  legit.  Longueur  totale  285  mm.  Longueur  étalon  252  mm. 
Longueur  de  la  tête  36  mm. 

D 79.  A 62.  C 16.  P z 7.  P n 7.  V z 4.  V n 3.  S 118.  En  centièmes 
de  la  longueur  étalon  : tête  14  ; hauteur  24.  En  centièmes  de  la  lon- 
gueur de  la  tête  : œil  16  ; interoculaire  8 ; oculo-dorsal  19  ; postocu- 
laire 55  ; omoptérygie  zénithale  ? ; omoptérygie  nadirale  31  ; uro- 
ptérygie  91. 

Les  2 yeux  sont  largement  séparés  l’un  de  l’autre  ; le  bord  posté- 
rieur de  l’œil  migrateur  est  à l’aplomb  du  bord  antérieur  de  l’œil 
fixe.  Couché  en  arrière,  le  tube  narial  inhalant  zénithal  atteint  faci- 
lement la  narine  exhalante  ; celle-ci  est  tubulée  et  s’ouvre  en  direc- 
tion ventrale.  Un  cirre  s’érige  sur  le  côté  postérieur  de  la  base  du 
tube  inhalant  zénithal  et  quelques  cils  d’inégale  longueur  garnissent 
la  moitié  dorsale  de  la  base  de  ce  tube.  La  morphologie  de  l’aire 
nasale  nadirale  est  semblable  à celle  du  Synaptura  lusitanica  Capello 
mais  il  existe  2 cirres  nasaux  ciliés,  insérés  l’un  au-dessus  de  l’autre, 
immédiatement  en  arrière  de  l’aplomb  de  la  narine  exhalante  et 
près  de  la  limite  postérieure  du  sillon  glabre.  La  lèvre  mandibulaire 
est  garnie  de  11  cils  haplotèles.  Le  rayon  initial  de  la  notoptérygie 
s’insère  sur  le  canthus  céphalique  rostral,  au  niveau  du  bord  inférieur 
de  l’œil  migrateur.  Le  dernier  rayon  des  2 périssoptérygies  préter- 
minales est  étroitement  attaché  à l’uroptérygie,  dont  l’extrémité 
est  subanguleusement  arrondie  ; ces  deux  rayons  terminaux  laissent 
l’uroptérygie  libre,  sur  près  des  deux  tiers  de  sa  longueur.  L’omo- 
ptérygie  zénithale  est  détériorée.  La  nadirale  est  anguleusement  et 
subsymétriquement  arrondie  ; son  rayon  marginal  est  presque  aussi 
long  que  le  submarginal  et  beaucoup  plus  long  que  le  7e  (terminal). 
Sur  les  2 faces  du  corps,  la  membrane  branchiostège  s’attache  à 

1.  Cfr  Chabanaud,  Contribution  à la  morphologie  et  à la  systématique  des  Téléos- 
téens  dyssymétriques,  tab.  10,  eff.  11  et  12.  Arch.  Mus.  Nat.  Hist.  nat.,  (6),  15,  1938r 
p.  59-139,  tab.  1-8. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


513  — 


la  base  de  l’omoptérygie,  approximativement  au  niveau  du  2e  rayon 
de  cette  nageoire.  Toutes  les  écailles  sont  cténoïdes,  mais  le  champ 
de  spinules  des  nadirales  est  très  réduit  ; les  écailles  qui  garnissent 
la  partie  supérieure  de  la  tête  sont  un  peu  plus  petites  que  celles  de 
la  région  abdomino-caudale  ; la  dimension  de  ces  dernières  augmente 
légèrement,  de  l’avant  vers  l’arrière. 

En  eau  formolée,  la  face  zénithale  est  d’un  brun  grisâtre,  avec 
de  nombreuses  taches  de  grandeur  inégale  et  disposées  sans  ordre. 
La  plupart  de  ces  taches  sont  d’un  brun  noirâtre  ; les  autres  sont 
d’un  blanc  pur  et  bordées  de  brun  foncé  ; beaucoup  de  ces  der- 
nières sont  arrondies  ; quelques  autres,  transversalement  allongées 
ou  même  vermiculées.  Sur  la  tête,  toutes  les  taches  blanches  sont 
arrondies,  mais  plus  petites  et  moins  apparentes  que  celles  de  la 
région  abdomino-caudale.  Tous  les  pores  de  la  ligne  latérale  sont 
blancs  et  cette  ponctuation  blanche  permet  de  suivre  le  tracé  de 
la  ligne  péricranienne,  qui,  sans  cela,  serait  indistincte.  La  région 
anale  et  les  deux  ischioptérygies  Sont  entièrement  blanches.  Le  peu 
qui  subsiste  de  l’omoptérygie  zénithale  est  brun  foncé.  La  noto- 
ptérygie  et  la  proctoptérygie  sont  d’un  noir  profond  ; dans  la  moitié 
antérieure  du  corps,  la  teinte  noire  s’éclaircit,  passant  au  brun  et 
même,  par  places,  au  blanc  plus  ou  moins  pur.  L’uroptérygie  est 
brune,  dans  sa  moitié  proximale,  et  d’un  noir  profond,  dans  sa 
moitié  distale  ; la  teinte  brune  est  séparée  de  la  plage  noire  par 
une  bande  transversale,  blaachâtre.  Les  3 nageoires  impaires  sont 
bordées  de  blanc  pur.  La  face  nadirale  est  d’un  blanc  pur,  excepté 
les  3 périssoptérygies,  où  réapparaît  le  noir  profond  de  la  face 
zénithale. 

Parmi  les  4 espèces  dont  se  composait  jusqu’ici  le  genre  Synaptura 
Cantor  1850  meo  sensu1,  c’est  de  S.  albomaculata  Kaup  que  se 
rapproche  le  plus  S.  cadenati.  Cette  nouvelle  espèce  diffère  de  S.  albo- 
maculata par  sa  tête  plus  petite  (14  % de  la  longueur  étalon,  au  lieu 
de  18)  et  par  sa  hauteur  plus  faible  (24  %,  au  lieu  de  27  à 34).  La 
présence  de  taches  blanches  zénithales  résulte  d’une  remarquable 
convergence  entre  ces  2 espèces  ; mais,  chez  l’espèce  atlantique,  la 
forme  et  surtout  la  disposition  de  ces  taches  sont  tout  autres  que 
chez  l’espèce  indienne. 

Je  me  fais  un  agréable  devoir  de  dédier  cette  belle  espèce  à M.  Jean 
Cadenat,  Chef  de  la  Section  d’Océanographie  et  de  Biologie  marine 
de  l’Institut  Français  d’Afrique  Noire,  à qui  la  Science  est  redevable 
de  cette  découverte. 

Laboratoire  des  Pêches  et  Productions  coloniales 
d’origine  animale  du  Muséum. 

1.  Bull.  Inst.  Océanogr.,  555,  1930,  p.  8 et  14.  Arch.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.  (6),  15, 
1938,  op.  cit.,  p.  61.  Une  erreur  s’est  glissée  dans  le  tableau  2,  qui  figure  à la  p.  107 
<le  ce  mémoire  ; le  5e  spécimen  est  un  S.  commersoni,  mentionné  dans  le  tableau  1,  p.  106, 
où  il  porte  le  n°  1. 


— 514  — 


GRYPHAEA  ANGULATA  LMK  EST  L'ESPÈCE  (I  TYPE  » 
DU  GENRE  GRYPHAEA  LMK. 

Par  Gilbert  Ranson. 


Ce  sujet  a fait  l’objet  de  maintes  discussions.  Il  est  néanmoins 
nécessaire  d’y  revenir  parce  qu’un  accord  n’a  pu  encore  se  faire 
entre  les  auteurs. 

Èn  1801,  dans  F « Addition  » à son  Système  des  Animaux  sans 
Vertèbres,  Lamarck  crée  le  genre  Gryphaea.  Dans  l’Avertissement 
à ce  « Système  »,  l’auteur  dit  : « Pour  faire  connaître  d’une  manière 
certaine  les  genres  dont  je  donne  ici  les  caractères,  j’ai  cité  sous 
chacun  d’eux  une  espèce  connue  ou  très  rarement  plusieurs,  et  j’y 
ai  joint  quelques  synonymes  que  je  puis  certifier  ; cela  suffit  pour 
me  faire  comprendre  ».  Il  me  semble  bien  que  cette  phrase  doive 
être  interprétée  comme  exprimant  l’intention  par  Fauteur  de 
donner  un  ou  plusieurs  exemples  pour  illustrer  la  définition  du  genre. 

Certes  la  notion  de  « type  » n’était  pas  encore  conçue.  Ce  n’est 
qu’en  1823  que  nous  voyons  Children  sélectionner  les  « types  » 
de  l’Histoire  Naturelle  des  Animaux  sans  Vertèbres. 

Pour  le  genre  Gryphaea,  Lamarck  cite  en  1801,  les  espèces  sui- 
vantes : . 

Gryphaea  angulata  Lmk  Gryphaea  africana  Lmk 

— suborbiculata  Lmk  — carinata  Lmk 

— cymbula  Lmk  — latissima  Lmk 

— arcuata  Lmk  — depressa  Lmk 

Gryphaea  angusta  Lmk 

Il  ajoute  en  Nota  : « ...dans  mon  tableau  général  des  espèces,  je 
caractériserai  toutes  celles  dont  je  donne  ici  simplement  le  nom  ».. 
Lamarck  considérait  donc  cette  liste  comme  provisoire.  En  effet,, 
en  1819,  dans  son  « Histoire  Naturelle  »,  Lamarck  décrit  comme 
première  espèce  du  genre,  Gryphaea  angulata , mais  pour  les  autres 
espèces,  la  plupart  des  noms  originaux  sont  modifiés  ; trois  nou- 
velles espèces  sont  introduites.  Voici  la  liste  des  espèces  correspon- 
dant à celles  de  1801. 

1801  1819 

G.  angulata  Lmk  G.  angulata  Lmk 

G.  suborbiculata  Lmk  G.  columba  Lmk 

G.  cymbula  Lmk  G.  cymbium  Lmk 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


515  — 


1801 

G.  arcuata  Lmk 
G.  africana  Lmk 
G.  carinata  Lmk 
G.  latissima  Lmk 
G.  depressa  Lmk 
G.  angusta  Lmk 


1819 

G.  arcuata  Lmk 
G.  secunda  Lmk 
G.  plicata  Lmk 
G.  latissima  Lmk 
G.  silicea  Lmk 
G.  angusta  Lmk 


D’autre  part,  Lamarck  a non  seulement  changé  les  noms  de  cer- 
taines espèces,  mais  il  a modifié  les  références  pour  deux  d’entre 
elles.  Ainsi,  en  1801,  on  trouve  : 

Gryphaea  cymbula  n.  : Knorr,  Petrif.,  vol.  II,  part.  I,  pl.  20,  fig.  7. 
Esp.  fossile. 

Gryphaea  arcuata  n.  : Encyclop.,  pl.  189,  fig.  1,  2 ; 

Knorr,  Petrif.,  vol.  II,  part.  I,  pl.  60,  fig.  1,  2 ; 
Bourguet,  Petrif.,  n°  92,  Esp.  fossile. 

et  en  1819  : 

Gryphaea  cymbium  : Knorr,  Petrif.,  part.  II,  B.  1 d.,  pl.  20,  fig.  7 ; 

Encyclop.,  pl.  189,  fig.  1,  2. 

Gryphaea  arcuata  : Bourguet,  Petrif.,  pl.  15,  n°  92  ; 

Knorr,  Petrif.,  part.  II,  D III,  pl.  60,  fig.  1,  2. 

Ainsi  la  référence,  en  1801,  de  G.  arcuata  à l’Encyclopédie  est 
passée  en  1819,  à G.  cymbium.  On  ne  peut  donc  pas  dire  qu’en  1801, 
le  G.  arcuata  de  Lamarck  soit  bien  défini. 

Entre  1801  et  1819,  plusieurs  auteurs  ont  publié  des  travaux  sur 
les  Mollusques,  se  référant  aux  Huîtres  : Bosç  en  1802,  Roissy 
en  1805,  Cuvier  en  1817.  Mais  ces  auteurs  ne  sélectionnent  pas  de 
« types  » et  citent  seulement  des  exemples.  Il  ne  peut  être  tenu 
compte  de  ces  travaux  pour  fixer  le  <c  type  » du  genre  Gryphaea, 
contrairement  à ce  que  pense  Dall  en  1898.  Finlay  en  1928  remar- 
que judicieusement  que  le  fait  de  citer  ou  même  de  figurer  un 
échantillon  d’un  genre  n’est  pas  retenu  par  les  règles  de  la  nomen- 
clature pour  être  la  sélection  définie  d’un  « type  ». 

D’ailleurs  Bosc  rappelant  les  espèces  citées  par  Lamarck  en  1801, 
reconnaît  qu’  « il  est  difficile  de  caractériser  ces  espèces  d’une 
manière  positive  sur  lés  Planches  de  Knorr  et  encore  moins  de 
Bourguet,  et  il  faut  se  contenter  de  la  simple  énumération  pré- 
cédente, jusqu’à  ce  que  Lamarck  ait  effectué  le  travail  qu’il  a 
annoncé  à leur  occasion  ». 

Dans  ces  conditions,  il  est  absolument  impossible  de  sélectionner 
une  espèce  comme  « type  » du  genre  Gryphaea  dans  le  « Système  » 
de  1801. 

Des  critiques  du  même  ordre  ont  été  soulevées  par  d’autres  auteurs, 
concernant  d’autres  groupes.  La  question  de  savoir  si  le  « Système  » 


— 516  — 


de  Lamarck  pourrait  être  pris  en  considération  pour  la  sélection 
des  « types  » a été  portée  devant  la  Commission  Internationale  de 
Nomenclature.  Dans  deux  de  ses  « Opinions  » (79  et  81),  cette 
Commission  répond  négativement  et  se  résume  ainsi  : « Rigidly 
construed,  Lamarck’s  (1801)  Système  des  Animaux  sans  Vertèbres 
is  not  accepted  as  désignation  of  type  species  »,  s’expliquant  de 
la  manière  suivante  dans  l’Opinion  79  : « In  the  view  of  the  Com- 
mission, Lamarck  cites  a « known  species  or  very  rarely  several  », 
as  exemple,  in  order  to  illustrate  the  généra,  but  rigidly  construed, 
he  does  not  fix  the  types  ».  « This  interprétation  is  supported  by 
an  examination  of  Lamarck’s  (1816  b)  Histoire  Naturelle  des 
Animaux  Sans  Vertèbres,  in  which  he  does  not  even  cite  certain 
species  mentioned  in  1801.  For  instance,  en  1801,  p.  293,  he  cites 
only  P.  rufipes  under  Pentatoma  ; if  he  had  intended  this  as  type 
désignation,  he  would  presumably,  hâve  cited  this  species  under 
Pentatoma  in  1816  b,  492,  494,  but  he  does  not  so  ; he  stated  that 
Pentatoma  contains  a large  number  of  species,  of  which  he  cites  : 
acuminata,  baccarum  and  prosina.  » 

Nous  devons  donc  suivre  Children  qui,  en  1823,  a bien  précisé 
que  le  « type  » de  Gryphaea  est  Gryphaea  angulata  Lmk,  la  première 
espèce  du  genre  décrite  dans  l’Histoire  Naturelle  des  Animaux 
Sans  Vertèbres. 

Nous  ne  pouvons  suivre  ni  Anton  (1839),  ni  Dall  (1898)  qui 
ont  choisi  G.  arcuata  Lmk  comme  « type  ».  Cette  dernière  espèce 
est  le  « type  » du  genre  Liogryphaea  P.  Fischer  1886,  comme  l’ont 
admis  la  plupart  des  auteurs  français. 

Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum . 

BIBLIOGRAPHIE 

1801.  Lamarck.  Système  des  Animaux  sans  Vertèbres. 

1802.  Bosc  (L.  A.  G.).  Histoire  Naturelle  des  Coquilles,  t.  IL 
1805.  Roissy.  Histoire  Naturelle  des  Mollusques,  t.  VI. 

1817.  Cuvier.  Règne  Animal. 

1819.  Lamarck.  Histoire  Naturelle  des  Animaux  sans  Vertèbres,  t.  VI. 
1823.  Children.  Lamarck’s  Généra  of  shells.  Art,  V.  Quart.  J.  SC., 
Lit.  and  Arts.,  vol.  XV. 

1839.  Anton.  Verzeichniss  der  Conchylien. 

1886.  Fischer  (P.).  Manuel  de  conchyliologie. 

1898.  Dall  (W.  H.).  Contributions  to  the  tertiary  Fauna  of  Florida. 

Part.  IV.  Trans.  Wagner  Free  Institute  of  Sc.  of  Philadelphia, 
vol.  III,  part.  IV. 

1924.  Opinions  rendered  by  the  International  Commission  on  Zoolo- 
gical  nomenclature.  Opinions  78  to  81  (publication  2747). 
Smithonian  Miscellaneous  Collections,  vol.  LXXIII,  Nbr  2. 
1928.  Finlay  (H. J.)  The  recent  Mollusca  of  the  Chatham  Islands. 
Trans.  and  Proceed.  New  Zealand  Institute,  vol.  LIX. 


Quelques  caractères  des  Tétranyques. 
Par  F.  Grandjean. 


L’espèce  qui  a servi  d’exemple,  pour  ce  travail,  a été  recueillie 
sur  l’ajonc  ( Ulex  europaeus  L.)  aux  environs  de  Périgueux.  C’est 
Tatranychus  lintearius  Dufour  1832. 

Glande  a soie  et  filière.  — Des  opinions  diverses  ont  été  expri- 
mées sur  l’endroit  du  corps  où  se  trouve  la  glande  à soie  et  d’où  sort 
le  fil.  On  en  trouvera  l’historique  dans  André  1932  (1,  p.  461,  462). 
J’ajoute  seulement  que  Michael  (8,  p.  198)  est  un  des  auteurs  qui 
ont  vu  la  glande  à soie  dans  le  palpe.  Voici  mes  observations  : 

La  glande  à soie  est  en  effet  logée  dans  le  palpe.  Pour  la  voir  il 
ne  faut  pas  éclaircir  par  l’acide  lactique  chaud  car  elle  se  dissout 
tout  entière,  étant  dépourvue  d’intima  chitineux.  Les  autres  éclair- 
cissants m’ont  donné  des  résultats  médiocres.  Il  vaut  mieux  laisser 
la  glande  dans  son  état  naturel  et  observer  dans  l’huile  de  paraffine 
(nujol).  On  met  dans  ce  liquide  un  Tétranyque  vivant,  on  coupe 
son  infracapitulum  et  on  regarde  immédiatement  l’objet  au  micros- 
cope, en  préparation  ouverte.  L’infracapitulum  porte  le  palpe  et 
celui-ci  peut  être  orienté.  L’orientation  latérale  est  la  plus  favorable. 
On  peut  aller  assez  vite  pour  que  le  palpe  subisse  encore,  après  son 
montage  entre  lame  et  lamelle,  quelques  contractions  spasmodiques. 
Ni  les  tissus,  ni  la  glande,  ne  sont  alors  altérés. 

Dans  ces  conditions  la  glande  est  nette  sur  n’importe  quel  indi- 
vidu, adulte  ou  immature  (fig.  IA).  Il  est  facile  de  mettre  au  point 
partout  sur  son  contour  apparent  se.  La  glande,  en  forme  de  sac, 
dépasse  le  palpe  en  arrière.  Elle  le  traverse  entièrement  pour  aboutir 
au  petit  mamelon  / Ç qui  est  sa  filière. 

Cette  filière  est  surprenante  car  c’est  un  poil,  une  eupathidie  ! 
La  lumière  polarisée  révèle  sans  ambiguïté  l’actinochitine  de  ses 
parois. 

Comme  eupathidie  sa  position  est  normale.  Avec  la  paire  d’eupa- 
thidies  e Ç,  de  forme  habituelle,  qui  la  surmonte  (fig.  IB,  IA),  elle 
constitue  un  groupe  triangulaire  exactement  comparable  au  groupe 
(ul  Ç),  sul  Ç des  Oribates.  Peut-être  y a-t-il  homologie  véritable 
entre  la  filière  des  Tétranyques  et  l’eupathidie  impaire  sul  Ç des 
Oribates. 

Comme  eupathidie  sa  forme  cylindro-sphérique  est  d’un  type 
déjà  connu,  fréquent  même  pour  les  eupathidies  très  perfectionnées. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 518  — 


Dès  1935  j’en  ai  remarqué  de  semblables  (désignées  alors  par  acan- 
thoïdes),  moins  courtes,  il  est  vrai,  mais  de  même  allure,  chez  des 
Oribates  (3,  p.  18,  fig.  4A). 

Pour  voir  ses  trous  il  faut  abandonner  le  nujol,  faire  cuire  dans 
l’acide  lactique  et  observer  dans  un  milieu  à très  faible  réfringence 
après  avoir  coupé  le  bout  du  palpe  et  l’avoir  orienté  comme  sur 
la  fig.  IB.  J’ai  employé  un  artifice  qui  permet  de  partir  de  l’acide 
lactique  et  de  le  mélanger  progressivement  à de  l’eau,  pendant 
l’examen,  jusqu’à  ce  que  l’indice  du  milieu  soit  franchement  au-des- 


Fig.  1.  — Tetranychus  lintearius  Dufour.  Palpe  droit.  — A (X  750),  d’une  femelle,, 
vu  latéralement  avec  la  glande  à soie  ; Ç filière.  — B ( X 1545),  d’une  femelle,  autre 
exemplaire,  vu  de  l’avant  dans  la  direction  axiale  de  la  filière  (tarse  et  ongle  tibiaï 
seulement).  — C (X  1470),  trous  de  la  filière;  même  orientation  qu’en  B.  — 
D (x  990),  fraction  du  palpe  mâle,  orienté  à peu  près  comme  en  A,  pour  montrer 
l’épine  d¥  de  la  région  antérodorsale  du  fémur. 


sous  de  1,4.  A sec  déjà,  la  plus  grande  ouverture  numérique  étant 
employée,  et  mieux  en  immersion,  les  trous  se  présentent  comme 
des  taches  grises,  non  circulaires,  un  peu  vagues,  irrégulièrement 
distribuées  dans  la  zone  apicale  de  la  filière  (fig.  IC).  J’en  ai  compté 
5 à 8.  Leur  largeur  moyenne  et  approximative  est  de  0,6  p.. 

Le  fil  de  soie  est  aisément  discernable  dans  l’air  et  dans  l’eau. 
Il  l’est  encore  nettement,  quoique  à peine,  dans  l’acide  lactique^ 
Il  ne  l’est  plus  dans  le  nujol.  Pour  le  bien  voir  au  sortir  de  la  filière 
je  conseille  d’observer  des  Tétranyques  vivants  montés  dans  l’eau 
entre  lame  et  lamelle,  la  face  ventrale  en  dessus.  On  les  obtient 


— 519  — 

en  secouant  sur  de  l’eau  un  rameau  d’ajonc  chargé  de  Tétranyques. 
L’eau  ne  mouille  pas  toujours  bien  les  Acariens  qui  tombent  à sa 
surface,  mais  il  y a suffisamment  d’exemplaires  mouillés.  Coincés 
entre  lame  et  lamelle  ils  restent  immobiles  à certains  moments 
et  on  en  profite  pour  observer  le  fil.  En  le  suivant  dans  ses  détours, 
souvent  compliqués,  comme  Thésée  le  fil  d’Ariane,  on  arrive  au 
petit  mamelon  qui  termine  le  palpe,  à la  filière.  Il  ne  faut  pas  s’at- 
tendre, bien  entendu,  à réussir  chaque  fois,  car  le  fil  a été  arraché, 
dans  la  plupart  des  cas,  au  ras  de  la  filière,  lorsque  l’Acarien  a 
été  projeté  hors  de  sa  toile  par  le  secouement.  Par  exemple,  dans 
l’examen  de  20  adultes,  avec  un  objectif  à sec  d’ouverture  numé- 
rique 1,  j’ai  vu  4 fois  le  fil  jusqu’au  mamelon  et  il  ne  m’a  jamais 
conduit  à un  autre  endroit  du  corps. 

Tout  cela  nous  démontre  que  la  glande  à soie  des  Tétranyques 
a une  origine  euphatidique.  Elle  s’est  formée  secondairement  à 
partir  des  cellules  particulières  qui  se  trouvent  à la  base  d’une 
des  eupathidies.  Donc  il  a pu  en  être  ainsi  chez  d’autres  Acariens 
que  les  Tétranyques. 

Le  seul  autre  genre  d’ Acariens  fileurs  que  je  connaisse  est  Anystis . 
Puisque  Anystis  ne  file  que  pour  protéger  ses  mues  (7,  p.  342), 
ce  sont  ses  larves  et  ses  nymphes  qui  doivent  avoir  seules  des 
filières.  Or,  au  dernier  article  du  palpe,  j’ai  signalé  chez  Anystis, 
en  les  désignant  par  x,  y et  z (5,  p.  46  à 50,  fig.  3 à 5),  des  eupa- 
thidies qui  sont  spéciales  aux  stases  immatures.  Ces  eupathidies 
se  distinguent  des  autres  parce  qu’elles  sont  couchées  et  lisses.  Elles 
sont  remplacées  à la  dernière  mue,  c’est-à-dire  chez  l’adulte,  par 
des  vestiges  minuscules.  Un  tel  comportement  paraît  extraordinaire 
et  nous  n’en  connaissons  actuellement  pas  d’autre  exemple,  mais  il 
devient  logique  si  les  eupathidies  x,  y et  z sont  des  filières.  Les 
larves  A' Anystis  auraient  à chacun  de  leurs  palpes  une  filière  (l’eu- 
pathidie  x).  Les  protonymphes  auraient  2 filières  (les  eupathidies  x 
et  y).  Les  deuto-  et  tritonymphes  auraient  3 filières  (les  eupathidies  x, 
y et  z).  J’avais  pensé  à cette  hypothèse  en  1946,  lorsque  j’ai  vu 
les  cocons  d’ Anystis,  mais  j’avais  reculé  devant  elle,  n’osant  pas 
dire  que  la  soie  sortait  du  bout  d’un  poil  creux.  Elle  s’impose 
maintenant. 

J’ajoute  quelques  mots  sur  le  palpe  de  Tetranychus  lintearius. 
Sa  formule  est  (1 — 1—3 — 6)  pour  les  poils,  l’ongle  tibial  non  compris. 
Le  premier  chiffre  se  rapporte  au  trochantéro-fémur.  Le  poil  cLF 
de  cet  article  est  évidemment  fémoral.  Sur  la  plupart  des  individus 
examinés  je  n’ai  pas  vu  de  trochanter.  Sur  d’autres  une  trace  de 
trochanter  est  probable.  Je  n’affirme  rien  à ce  sujet.  Des  6 poils  du 
tarse,  3 sont  des  eupathidies,  la  filière  comptée. 

Tous  les  caractères  du  palpe  sont  fixés  dès  la  stase  larvaire. 
Le  seul  changement  ontogénique  concerne  le  sexe  mâle,  où  ie  grand 


— 520  — 


poil  dF  devient,  à la  dernière  mue,  une  épine  creuse  à demi  enfoncée 
dans  le  fémur,  à l’avant  de  cet  article  (fig.  1D). 

Prélarve.  — Entre  l’œuf  et  la  larve  s’intercale  une  prélarve, 
qui  est,  comme  toujours,  calyptostatique.  Je  représente  figure  2A 
et  2B,  de  profil  et  de  face,  cet  animal  très  simplifié,  mais  arrivé  au 
terme  de  son  développement,  de  sorte  qu’il  ne  faut  pas  le  qualifier 
d’embryon.  L’intense  évolution  régressive  qu’il  a subie  ne  l’a  pas 
tout  à fait  réduit  à l’état  d’apoderme,  car  il  lui  reste  des  organes, 
une  forme  et  une  microsculpture. 

Les  organes  de  beaucoup  les  plus  apparents  sont  une  paire  de 
poils  résiduels  que  je  désigne  par  r.  Avec  ces  poils  on  oriente  faci- 
lement la  prélarve  puisqu’un  plan  perpendiculaire  au  milieu  de  la 
ligne  qui  les  joint  est  le  plan  de  symétrie.  En  projection  sur  ce 


Fig.  2.  — Tetranychus  lintearius  Dufour.  Prélarve  calyptostatique.  — A (X  228), 
vue  latéralement  et  orientée  à droite.  — B (x  228),  vue  de  devant,  perpendicu- 
lairement au  méplat.  — r,  poil  ; b,  bouche  ; ph,  pharynx.  — C,  D,  E,  F (X  1365), 
aspects  du  poil  r ; C et  E,  le  poil  est  projeté  presque  en  direction  de  son  axe  ; D et  F, 
le  poil  a été  amené  sur  le  contour  apparent  de  la  prélarve  et  il  est  projeté  en  long. 


plan  (fig.  2 A)  le  contour  de  la  prélarve  montre  un  méplat  que  nous 
conviendrons  de  placer  à droite  et  verticalement.  Il  faut  aussi  que 
la  partie  supérieure  du  méplat  soit  celle  qui  avoisine  les  poils  r. 
Alors  c’est  la  moitié  droite  de  l’animal  que  l’on  voit  sur  la  figure 
directement.  Son  dos  est  en  haut  et  à gauche.  Son  ventre  est  en  bas 
et  le  méplat  correspond  à l’infracapitulum.  Quand  la  larve  se  déve- 
loppera, ses  palpes  seront  sous  le  méplat.  Entre  les  poils  r se  formera 
le  corps  mandibulaire  soudé,  très  gros,  avec  les  grands  stylets  qui 
descendront  jusqu’à  la  base  du  méplat. 

Les  poils  r sont  biréfringents.  Ils  ont  gardé  leur  actinochitine. 
Us  sont  enfoncés  profondément  dans  des  puits  et  leur  pointe  seule 
émerge  (fig.  2,  CDEF). 

Souvent  cette  pointe  est  élargie,  compliquée,  par  exemple  trilobée 
(fig.  2C),  mais  une  seule  des  pointes  est  alors  biréfringente.  Les  autres 
n’appartiennent  pas  au  poil  et  l’on  peut  faire  à leur  sujet  deux 


521  — 


hypothèses.  La  lre  hypothèse  est  que  ce  sont  des  excroissances 
au  bord  du  puits.  La  seconde  est  qu’elles  appartiennent  à la  cuticule 
de  l’œuf,  le  poil  ayant  percé  cette  cuticule  et  en  ayant  gardé  un 
lambeau  autour  de  lui.  La  seconde  hypothèse  est  logiquement 
la  plus  probable.  Je  ne  peux  affirmer  qu’elle  soit  juste  parce  que 
je  n’ai  pas  réussi  à constater,  dans  tous  les  cas  où  la  saillie  était 
composite,  la  présence  du  lambeau,  ni  surtout  à l’enlever  quand  il 
existait,  pour  voir  si  les  pointes  monoréfringrentes  étaient  enle- 
vées avec  lui. 

Les  poils  r sont  placés  à peu  près  comme  les  poils  résiduels  de  la 
prélarve  d’Anystis  (4,  p.  66,  fig.  2A,  en  p.re.).  Vus  déjà  par  Cla- 
parède en  1868  (2,  p.  489  ; PL  XL,  fig.  7 à 13,  en  b)  sans  que  leur 
nature  ait  été  reconnue,  ils  permettent  d’affirmer,  puisqu’ils  n’ap- 
partiennent pas  à la  larve,  ni  à l’œuf  évidemment,  qrji’il  y a une 
calyptostase  prélarvaire,  c’est-à-dire  ce  que  la  plupart  des  auteurs 
appellent  un  deutovum  ou  un  apoderme.  Claparède  nous  dit 
cependant  qu’il  n’a  pas  trouvé  d’apoderme. 

La  prélarve  a un  autre  organe  résiduel,  qui  est  son  pharynx, 
en  ph,  lequel  part  d’une  trace  de  bouche,  en  b (fig.  2A,  2B).  Depuis 
l’époque  très  ancienne  où  la  prélarve  se  nourrissait,  ces  organes  n’ont 
pas  fonctionné,  et  malgré  cela  chaque  Tétranyque  les  fabrique  encore 
aujourd’hui.  Qualifions-les  de  très  forts,  au  sens  de  la  priorité,  et 
remarquons  qu’ils  sont  présents  chez  beaucoup  d’autres  calyptos- 
tases  aussi  régressives  que  celle  de  T.  lintearius. 

La  prélarve,  enfin,  a gardé  un  reste  d’ornementation.  Une  bande 
ponctuée  (finement  granuleuse)  traverse  le  plan  de  symétrie  sur  le 
méplat  (fig.  2A,  2B),  envoie  une  reconnaissance,  de  chaque  côté, 
jusqu’au  poil  r,  puis  descend  dans  la  région  pleurale.  En  arrière  elle 
s’arrête  avant  de  traverser  une  deuxième  fois  le  plan  de  symétrie. 

Je  n’ai  rien  vu  d’autre.  L’organe  de  Claparède  est  absent.  Il  l’est 
aussi  à la  stase  larvaire.  Les  nymphes  et  l’adulte,  corrélativement, 
n’ont  pas  de  verrues  génitales. 

La  prélarve  ne  sort  pas  de  l’œuf.  La  paroi  de  l’œuf  est  cependant 
éliminée  presque  toujours,  semble-t-il,  avant  que  la  larve  éclose. 
Que  les  poils  r percent  l’œuf  ou  non,  ils  jouent  vraisemblablement 
un  rôle  dans  cette  élimination. 

Solénidions  males.  — J’appelle  ainsi  les  solénidions  spéciaux 
au  sexe  mâle.  Tetranychus  lintearius  en  a 5 de  chaque  côté,  tous 
portés  par  la  patte  I,  au  tibia  et  au  tarse.  Sur  la  figure  3A  ils  sont 
indiqués  par  le  signe  Les  solénidions  qui  ne  portent  pas  ce  signe 
sont  communs  aux  deux  sexes.  D’après  6 observations  les  2 solé- 
nidions mâles  du  tarse  existent  toujours,  ainsi  que  les  2 solénidions 
mâles  du  tibia  qui  sont  implantés  du  côté  antiaxial  ; le  solénidion 
mâle  paraxial,  sur  le  tibia,  a manqué  2 fois. 


— 522 


J’ai  signalé  des  solénidions  mâles  chez  les  Stigmaeidae,  les  Raphi- 
gnathidae  et  les  Cheyletidae  (6,  p.  118).  Comme  chez  les  Tetrany- 
chidae  ils  n’appartiennent  qu’à  la  stase  adulte.  Sont-ils  primitifs, 
■conservés  seulement  dans  l’un  des  sexes  au  niveau  supérieur  de  l’évo- 
lution, ou  sont -ils  secondaires,  néoformés  ? 

Le  comportement  chaetotaxique  du  dessous  des  tarses  I 
et  II.  — Sous  le  tarse  I de  la  larve  la  chaetotaxie  est  à 2 paires 
(fig.  3B).  J’appelle  ces  paires  (u)  et  (pv).  A la  lre  nymphe  il  y a 
5 poils,  soient  deux  paires  qui  ont  l’air  d’être  les  mêmes  et  un  poil  si, 
impair,  entre  elles  (fig.  3C,  3G).  Le  poil  si  est  eupathidique.  Derrière 
ce  groupe  de  5 la  2e  nymphe  apporte  un  poil  antiaxial  v"  et  l’adulte, 
avec  le  poil  paraxial  v' , complète  un  groupe  de  7 poils  (fig.  3A) 
qui  paraît  ne  renfermer  aucun  mystère,  et  qui  est  même  d’un  type 
banal. 

Sous  le  tarse  II  on  part  de  la  même  chaetotaxie  à 2 paires  (fig.  3D). 
A la  lre  nymphe  on  constate  que  le  poil  pv'  s’est  avancé  en  se  rappro- 
chant du  plan  de  pseudosymétrie  et  qu’il  est  devenu  eupathidique 
(fig.  3E),  puis,  à la  2e  nymphe,  qu’un  poil  ordinaire  (je  le  désigne 
par  v’ j)  s’est  formé  en  face  de  pv"  (fig.  3F).  A ce  groupe  de  5,  qui 
reproduit  exactement  celui  du  tarse  I de  la  ire  nymphe  (fig.  3G), 
l’adulte  ajoute  une  paire  postérieure  disposée  comme  la  paire  posté- 
rieure du  tarse  I,  de  sorte  que  le  groupe  adulte  de  7 est  également 
reproduit. 

Un  problème  est  posé  par  ces  observations,  qui  est  de  savoir  si- 
l’eupathidie  que  nous  avons  appelée  si  au  tarse  I (fig.  3C  et  3G,  non 
3A)  est  ou  n’est  pas  homologue,  par  correspondance,  de  l’eupâ- 
thidie  semblablement  placée  que  nous  avons  dû  appeler  pv'  au 
tarse  IL 

Dans  l’affirmative  le  déplacement  de  pv' , sa  transformation  en 
eupathidie,  son  remplacement  par  le  poil  v'I,  ont  lieu  à I comme 
à II,  mais  sont  simultanés  à I,  réalisés  déjà  sur  la  lre  nymphe, 
tandis  qu’à  II  ils  se  font  en  deux  étapes,  comme  il  a été  dit  plus 
haut.  L’eupathidie  sous-tarsale  doit  alors  être  désignée  par  pv'  Ç 
à I comme  à II,  et  la  paire  qui  est  derrière  cette  eupathidie,  aux 
deux  tarses,  est  une  fausse  paire,  son  poil  paraxial  ayant  une  ori- 
gine plus  postérieure  que  son  poil  antiaxial.  J’ai  mis  sur  la  figure  3A 
les  notations  qui  correspondent  à cette  hypothèse. 

Dans  la  négative  l’imparité  sous-tarsale  n’a  pas  la  même  cause 
-à  I qu’à  II  et  il  faut  conserver  à I la  notation  si  X,  (fig.  3C  et  3G). 
La  paire  derrière  si  Ç est  une  vraie  paire  à I et  une  fausse  à IL 

Comment  choisir  ? Le  seul  moyen  est  de  comparer  à des  cas  ana- 
logues. Or  chez  Bryobia  pratensis,  à la  lre  nymphe,  tout  se  passe 
A II  comme  chez  T.  lintearius,  mais  à I le  poil  pv',  devenu  eupa- 
thidique et  déplacé  vers  l’ambulacre,  reste  franchement  paraxial 


— 523 


«t  c’est  une  paire  v'i,  c"l  (à  disjonction  paraxiale)  qui  se  forme 
derrière  les  poils  pv'  Ç,  pv" . Bryobia  étant  apparenté  à Tetranychus 
et  la  chaetotaxie  larvaire  étant  la  même  à toutes  les  pattes  dans  les 


Fig.  3.  — - Tetranychus  lintearius  Dufour.  Pattes.  — A (X  700),  tibia,  tarse  et  ambu- 
lacre  de  la  patte  I droite  d’un  mâle,  vus  latéralement  ; en  supprimant  les  5 solé- 
nidions  mâles  (les  3 cp<£  et  les  2 coeJ)  sur  cette  figure  on  aurait  celle  d’une  patte  I 
femelle,  sauf  pour  l’ambulacre.  — B (x  665),  tarse  et  ambulacre  I droits  d’une 
larve,  vus  latéralement.  — C (X  665),  id.,  lre  nymphe.  — D,  E,  F,  G (X  880), 
emplacements  des  poils  sous-tarsaux,  vus  de  dessous  ; la  ligne  verticale  pointillée 
est  la  trace  du  plan  de  pseudosymétrie  ; D,  tarse  II  larvaire  ; E,  tarse  II  de  la 
lre  nymphe  ; F,  tarse  II  de  la  2e  nymphe  ; G,  tarse  I de  la  lre  nymphe.  — La  figure  A 
indique,  pour  chaque  poil  ou  solénidion  postlarvaire,  la  stase  à laquelle  il  apparaît  ; 
Nx,  lre  nymphe  ; N2,  2e  nymphe  ; Ad,  adulte  ; db,  poil  bothridique  du  tibia  I ; 
Ç,  eupathidie  (acanthoïde)  ; cp,  solénidion  du  tibia  ; o ),  solénidion  du  tarse. 

•deux  genres,  j’estime  que  cela  nous  force,  en  l’absence  de  toute 
indication  contraire,  à adopter  la  lre  réponse. 

S’il  en  est  ainsi  Tetranychus  n’a  pas,  derrière  ses  poils  unguinaux, 


— 524  — 


malgré  l’apparence  (fig.  3A),  un  vrai  poil  impair  comparable  au 
poil  subunguinal  s des  Oribates.  A III  et  IY  sa  chaetotaxie  sous- 
tarsale  est  toujours  paire  et  nous  venons  de  voir  qu’à  I et  II  elle 
est  paire  aussi- avant  la  lre  ou  la  2e  ymphe.  L’absence  d’un  vrai 
poil  s est  d’ailleurs  commune  chez  les  Acariens  prostigmatiques. 
Je  l’ai  constatée  notamment  chez  les  Bdelles  et  les  Stigmaeidés. 
J’appelle  « vrai  » un  poil  s (subunguinal)  qui  est  ordinaire  et  impair 
dès  la  larve. 

Chez  les  Acariens  actinochitineux  dont  les  larves  ont  les  poils 
sous-tarsaux  disposés  par  paires,  à toutes  les  pattes,  devons-nous 
admettre,  quand  les  adultes  ont  une  chaetotaxie  impaire  du  type 
de  la  figure  3A  à certaines  pattes,  que  le  changement  s’est  fait 
grâce  au  caractère  eupathidique  de  pv'  ? Je  le  crois  pour  les  raisons 
suivantes  : 

1.  Le  comportement  de  pv'  est  ici  conforme  à deux  principes 
généraux,  ceux  du  délai  et  de  Y avancée  relative  (5,  p.  47). 

2.  La  parité  sous-tarsale  se  maintient  jusqu’à  l’adulte,  en  ce 
qui  concerne  le  groupe  (m)  (pv),  si  aucun  poil  (pv)  n’est  capable 
de  devenir  eupathidique  ( Tetranychus  à III  et  IV,  Bdelles,  etc...). 

3.  La  « force  » eupathidique  décroissant  très  vite  de  I à IY  et 
étant  nulle  depuis  longtemps,  à de  rares  exceptions  près,  aux  pattes 
postérieures  des  Acariens  actinochitineux,  on  peut  prévoir  que 
l’imparité  sera  presque  toujours  spéciale  à I,  ou  à I- II.  Je  ne  l’ai 
jamais  observée,  en  effet,  aux  tarses  III  et  IV. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 

TRAVAUX  CITÉS 

1.  André  (M.).  — La  sécrétion  de  la  soie  chez  les  Acariens  (Soc.  Entom. 
France,  livre  du  Centenaire,  p.  457  à 472,  1932). 

2.  Claparède  (E.).  — Studien  an  Acariden  (Zeitsch.  tviss.  Zool.,  t.  18, 
p.  445  à 546,  1868). 

3.  Grandjean  (F.).  — Les  poils  et  les  organes  sensitifs  portés  par  les 
pattes  et  le  palpe  chez  les  Oribates  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  t.  60, 
p.  6 à 39,  1935). 

4.  Id.  — Observations  sur  les  Acariens,  4e  série  (Bull.  Mus.  Hist.  nat. 
Paris,  2e  série,  t.  10,  p.  64  à 71,  1938). 

5.  Id.  — Le  développement  postlarvaire  A’Anystis  ( Mém . Mus.  Hist. 
nat.  Paris,  nouvelle  série,  t.  18,  fasc.  2,  p.  33  à 77,  1943). 

6.  Id.  — Observations  sur  les  Acariens  de  la  famille  des  Sligmaeidae 
(Arcli.  Sc.  phys.  et  natur.  Genève,  5e  période,  t.  26,  p.  103  à 131,  1944). 

7.  Id.  — Observations  sur  les  Acariens,  9e  série  (Bull.  Mus.  Hist.  nat. 
Paris,  2e  série,  t.  18,  p.  337  à 344,  1946). 

8.  Michael  (A.  D.).  — A study  of  the  internai  anatomy  of  Thyas  pelro- 
philus  (Proc.  Zool.  Soc.  London,  1895,  p.  174  à 209). 


525  — 


A REVISION  OF  THE  FUR  MITES  MyOBIIDAE  (ACARINA) 

(suite) 

By  Charles  D.  Radford,  Hop.  D.  Se.,  F.  Z.  S. 

(membre  correspondant  du  muséum  d’histoire  naturelle,  paris) 


Myobia  longa  Ewing,  1938. 

Myobia  longa  Ewing,  1938  Proc.  ent.  Soc.  Wash.  40  : 7,  195. 

The  male  dorsum  (fig.  5)  has  the  latéral  spines  I placed  close  to 
posterior  edge  of  coxae  I,  expanded  at  base,  striated,  tapering  to 
a long  point  ; latéral  spines  II  level  with  coxae  II,  sub-similar  to 
latéral  spines  I ; latéral  spines  III  level  with  coxae  III,  expanded  at 
base,  their  long,  slender  tips  extending  beyond  posterior  edge  of 
coxae  IV.  Sub-median  spines  I anterior  to  coxae  II  ; sub-median 
spines  II  level  with  coxae  II,  not  equal  in  size  — one  being  approxi- 
mately  half  the  size  of  the  other  ; sub-median  spines  III  lying 
between  coxae  II  and  III  ; sub-median  spines  IV  level  with  poste- 
rior edge  of  coxae  III  ; sub-median  spines  V,  VI  and  VII  simple, 
short  and  placed  anterior  to  the  terminal  bristles. 

The  male  venter  (fig.  6)  has  two  pairs  of  simple  spines  anterior 
to  coxae  II,  the  posterior  pair  about  twice  as  long  as  anterior  ; a pair 
of  long  spines  is  placed  midway  between  coxae  II  and  III,  flanked 
laterally  by  a pair  of  smaller  spines  ; posterior  to  coxae  III  is  a pair 
of  long,  stout  spines  extending  to  posterior  edge  of  coxae  IV  ; 
posterior  to  coxae  IV  is  a pair  of  long  spines  with  a pair  of  small 
spines  laterally. 

Tarsus  II  with  a short  claw  ; tarsus  III  and  IV  each  having  a long 
claw. 

The  female  dorsum  (fig.  7)  has  the  latéral  spines  I expanded,  placed 
close  to  posterior  edge  of  coxae  I their  distal  ends  posterior  to  coxae 
II  ; latéral  spines  II  posterior  to  coxae  II,  extending  to  posterior 
edge  of  coxae  III,  not  as  broad  as  latéral  spines  I ; latéral  spines  III 
süghtly  longer  than  II  and  level  with  coxae  III.  Sub-median  spines  I 
slightly  posterior  to  latéral  spines  I,  narrower,  extending  beyond 
coxae  II  ; sub-median  spines  II  posterior  to  coxae  II,  extending 
to  coxae  III,  broader  than  the  other  dorsal  spines  ; sub-median 
spines  III  level  with  anterior  edge  of  coxae  1 1 1 ; sub-median  spines  IV 
and  V subsequal,  lying  between  coxae  III  and  IV  ; sub-median 
spines  VI  larger  than  IV  and  V,  lying  between  coxae  IV.  Anterior 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


34 


Myobia  longa  Ewing,  1938. 

Fig.  5,  $ dorsum.  — F ig.  6,  venter.  — F ig.  7,  $ dorsum  ; — Fig.  8,  $ venter.. 
Myobia  simplex  Ewing,  1938 
Fig.  9,  dorsum.  — Fig.  10,  venter. 


— 527  — 


to  the  génital  pore  there  are  six  long,  stout  spines  arranged  in  two 
posteriorly  diverging  rows.  In  addition  to  these  there  are  two  pairs 
of  spines  behind  the  pore.  Anterior  to  the  génital  pore  there  are 
two  pairs  of  small  spines,  two  pairs  behind  it  and  the  pair  of  génital 
claws. 

The  female  venter  (fig.  8)  has  two  pairs  of  simple  spines  anterior 
to  coxae  II  with  a third  pair  lying  between  coxae  II  ; posterior  to 
coxae  II  there  is  a pair  of  small  spines  on  the  latéral  edge  of  the  body  ; 
anterior  to  coxae  III  is  a pair  of  long  spines  which  are  flanked 
laterally  by  a pair  of  small  spines  ; midway  between  coxae  III  and  IV 
is  a pair  of  long,  simple  spines.  Tarsus  II  with  a short  claw  ; tarsus 
III  and  IV  each  cith  a long  claw. 

Type  host  : A bat  ( Tadarida  mexicana  Saussure). 

Type  locality  : Berkeley,  California,  U.  S.  A.  October  12th,  1934. 
Measurements  : 3 0,51  mm.  X 0,21  mm.  ; $ 0,63  mm.  X 0,21  mm. 
Holotype  and  allotype  slides  in  U.  S.  National  Muséum  (N°  1283). 

Myobia  simplex  Ewing,  1938. 

Myobia  simplex  Ewing,  1938,  Proc.  ent.  Soc.  Wash.  40  : 7,  196. 

The  male  dorsum  (fig.  9)  has  the  latéral  spines  long,  slender,  not 
expanded  or  striated.  Latéral  spines  I anterior  to  coxae  II,  extending 
to  middle  of  coxae  III  ; latéral  spines  II  level  with  posterior  edge  of 
coxae  III,  extending  to  middle  of  coxae  IV  ; latéral  spines  III  below 
level  of  anterior  edge  of  coxae  III,  extending  beyond  coxae  IV  to 
level  of  bases  of  terminal  bristles.  Sub-median  spines  I very  minute, 
anterior  to  latéral  spines  I ; sub-median  spines  II  and  III  posterior 
génital  pore,  level  with  coxae  III  ; sub-median  spines  IV  and  V 
anterior  to  terminal  bristles  ; on  the  posterior  edge  of  the  body  there 
is  a pair  of  small  spines.  Génital  pore  between  coxae  III.  Pénis  very 
stout  and  sinuous. 

The  male  venter  (fig.  10)  has  a pair  of  stout  spines  anterior  to 
coxae  II  ; a pair  of  spines  level  with  coxae  II  ; a pair  of  long  spines 
level  with  anterior  edge  of  coxae  III  ; posterior  to  coxae  III  is  a 
pair  of  equally  long  spines.  Tarsus  II,  III  and  IV  each  with  a single 
claw. 

The  female  dorsum  (fig.  11)  shows  latéral  spines  I,  II  and  III  to 
be  longitudinally  striated.  Latéral  spines  I placed  anterior  to 
coxae  II  extending  to  midway  between  coxae  II  and  III  ; latéral 
spines  II  narrower,  lying  posterior  to  coxae  II  and  III  ; latéral 
spines  II  narrower,  lying  posterior  to  coxae  II,  extending  to  middle 
of  coxae  IV  ; latéral  spines  III  level  with  coxae  III,  extending 
beyond  posterior  tip  of  body.  Sub-median  spines  I stout,  simple, 
lying  anterior  to  latéral  spines  I ; sub-median  spines  II  posterior 
to  latéral  spines  II,  short,  simple  ; sub-median  spines  III  level  with 


Myobia  simplex  Ewing,  1938  Ç 
Fig.  11,  dorsum.  — Fig.  12,  venter. 

Myobia  stewardi  sp.  n.  c? 

Fig.  13,  dorsum.  — Fig.  14,  venter. 


529  — 


latéral  spines  III  ; sub-median  spines  IV  and  V lying  between 
coxae  IV,  with  three  pairs  of  minute,  almost  imperceptible  spines 
between  them  and  génital  pore.  Anterior  to  the  génital  pore  is  a 
pair  of  simple  spines  ; flanking  the  génital  claws  internally  are  two 
pairs  of  minute,  cone-shaped  spines  with  two  pairs  of  cone-shaped 
spines  behind  the  pore.  Flanking  the  anus  is  a pair  of  simple  spines. 

The  female  venter  (fig.  12)  has  two  pairs  of  spines  lying  anterior 
to  coxae  II,  with  a third  pair  level  with  coxae  II  ; posterior  to 
coxae  II  is  a pair  of  small  spines  on  the  latéral  edge  of  the  body  ; 
anterior  to  coxae  III  is  a pair  of  small  spines  ; posterior  to  coxae  III 
is  a pair  of  spines  ; level  with  posterior  edge  of  coxae  IV  is  a pair  of 
spines  ; two  pairs  of  spines  are  placed  close^to  posterior  tip  of  body. 

Type  host  : Short  tailed  shrew  (Blarina  brevicauda  talpoides. 

Type  locality  : Smoky  Mountains,  Tennessee,  U.  S.  A. 

Measurements  : $ 0,54  mm.  X 0,29  mm. 

Holotype  female  in  the  U.  S.  National  Muséum  (N°  1284). 

Remarks  : Ewing  (1938)  described  only  the  female  of  this  species,  the 
male  of  which  was  then  unknown.  The  description  of  the  male  is  based 
on  the  specimen  in  the  author’s  private  collection,  taken  from  the  type 
host  at  Silverspring,  Maryland,  U.  S.  A-,  Apris  25  th,  1928. 

Myobia  stewardi  sp.  n. 

The  male  dorsum  (fig.  13)  has  latéral  spines  I long,  stout,  barbed, 
placed  anterior  to  coxae  II  ; latéral  spines  II  sub-similar,  placed 
midtvay  between  coxae  II  and  III  ; latéral  spines  III  sub-similar, 
placed  posterior  to  coxae  III  and  extending  to  posterior  edge  of 
coxae  IV.  Sub-median  spines  I level  with  posterior  edge  of  coxae  II, 
short,  simple  ; sub-median  spines  II  midway  between  coxae  II 
and  III,  long,  simple.  Médian  spine  I long,  stout,  level  with  coxae  IV, 
close  to  médian  line  of  body.  Posterior  to  these  there  is  a transverse 
row  of  four  small  spines.  Génital  pore  placed  midway  between 
coxae  II  and  III  with  a chitinized  scutum  surrounding  it,  and  a pair 
of  spines  posterior  to  it.  Pénis  long,  stout,  extending  from  médian 
spines  I to  the  génital  pore. 

The  male  venter  (fig.  14)  has  three  pairs  of  spines  lying  anterior 
to  coxae  II  ; posterior  to  coxae  II  is  a pair  of  long  spines  ; tWo  pairs 
of  spines  are  placed  level  with  the  posterior  edge  of  coxae  III  ; 
midway  between  coxae  III  and  IV  is  a pair  of  spines  ; level  with 
posterior  edge  of  coxae  IV  is  a pair  of  spines.  Tarsus  II  with  a short, 
stout  claw  ; tarsus  III  and  IV  each  with  a long  claw. 

The  larval  dorsum  (fig.  15)  has  two  rows  of  three  small  spines 
midway  between  coxae  II  and  III  ; anterior  to  coxae  III  is  a pair 
of  long,  stout  spines  on  the  latéral  edge  of  body  with  a pair  of  short, 
stout  spines  posterior  to  coxae  III  ; level  with  coxae  III  is  a pair  of 


— 530  — 


Myobia  stewardi  sp.  n. 

Fig.  15,  larval  dorsum.  — Fig.  16,  id.  venter.  — Fig.  17,  nymphal  dorsum. 
Fig.  18,  id.,  venter. 


sub-median  spines  ; sub-median  spines  II  placed  posterior  to 
coxae  III  ; sub-median  spines  III  situated  further  back,  with  six 
small  spines  close  to  posterior  end  of  body. 

The  larval  venter  (fig.  16)  shows  the  clasping  organs  on  the  first 
pair  of  legs  and  the  arrangement  of  ventral  spines.  One  pair  on  the 


— 531  — 


•capitulum  ; a pair  of  longer  spines  between  coxae  II  ; a pair  of 
small  spines  between  coxae  II  and  III  and  two  pairs  of  short  spines 
posterior  to  coxae  III. 

The  dorsum  of  the  nymph  (fig.  17)  shows  the  number  and  position 
of  the  large,  expanded  spines  to  be  somewhat  similar  to  those  of 
the  larva,  but  there  is  a greater  number  of  spines  on  the  first  pair 
■of  legs. 

Latéral  spines  I long,  sword-shaped,  placed  midway  between 
coxae  II  and  III  ; latéral  spines  II  sword-shaped,  longer  than  pre- 
ceding  spines,  lying  between  coxae  III.  Anterior  to  latéral  spines  I 
is  a row  of  six  small  spines.  Sub-median  spines  I sword-shaped, 
level  with  coxae  III  ; sub-median  spines  II  lying  between  coxae  III 
and  IV  ; sub-median  spines  III  level  with  coxae  IV.  Anterior  to  the 
génital  pore  are  three  pairs  of  small  spines  ; flanking  the  pore  pos- 
teriorly  are  two  pairs  of  spines. 

The  venter  of  the  nymph  (fig.  18)  has  a pair  of  spines  anteriorly 
as  in'  the  larva  ; posterior  to  coxae  II  is  a pair  of  spines  medially  ; 
between  coxae  II  and  III  are  two  pairs  of  spines,  the  médian  pair 
being  the  longer  ; a pair  of  small  spines  lies  between  coxae  III  and 
a pair  of  spines  are  level  with  coxae  IV.  Tarsus  II  and  III  each  hâve 
•one  claw  ; tarsus  IV  is  provided  with  only  two  very  long,  stout 
spines. 

Type  host,  : A rat  ( Rattus  raltus  rufescens  Gray). 

Type  locality  : Kangla  Tongbi,  Manipur  State,  India.  July  27,  1945. 
Measurements  : $ 0,38  mm.  X 0,22  mm. 

Holotype  male,  larva  and  nymph  in  the  author’s  private  collection. 

(A  suivre). 


— 532  — 


Une  station  corse  du  Serpulide  euryiialin 
Mercierella  enigmatica  F auvel, 

Par  Paul  Rem  y. 


Depuis  sa  découverte  par  M.  le  Prof.  L.  Mercier  dans  l’eau  sau- 
mâtre du  canal  de  Caen  à la  mer  en  1921,  ce  Polychète  a été  trouvé 
dans  une  trentaine  de  stations  éloignées  les  unes  des  autres  et  dissé- 
minées sur  toute  la  terre,  régions  froides  exceptées,  toujours  au  voi- 
sinage des  côtes  maritimes,  presque  constamment  en  eau  saumâtre, 
parfois  en  eau  de  mer  à salinité  normale,  exceptionnellement  en  eau 
très  salée.  A la  liste  de  ses  stations,  donnée  par  P.  Bordet  (1939), 
il  y a lieu  d’ajouter  les  suivantes  : 

1°  Au  Danemark  à Marstal,  sur  un  navire  qui  y avait  été  caréné 
et  goudronné  après  avoir  été  acheté  à Paimpol  (E.  Wesenberg- 
Lund  1941)  ; 

2°  Dans  la  Manche  à Dinard,  au  pied  même  du  Laboratoire  mari- 
time, en  pleine  eau  de  mer  (Rullier,  1944)  ; 

3°  Sur  notre  côte  atlantique  à La  Rochelle  : dans  la  première 
écluse  du  canal  de  Marans  et  à l’entrée  du  port  (Poisson  1948)  ; 

4°  En  Tunisie  : a)  au  milieu  du  lac  de  Tunis,  dont  les  eaux  sont 
très  salées  ; l’espèce  y a prospéré  au  point  de  former  des  écueils  qui 
gênent  la  navigation  (J.  Heidt  1944). 

b)  à Tunis  dans  les  bassins  alimentés  par  de  l’eau  de  mer  (Bou- 
quet et  Mme  Villain  1945)  ; 

c)  sur  le  versant  nord-ouest  du  Cap  Bon  : dans  l’oued  Abiod  et 
l’estuaire  de  l’oued  Mornaghia  (Seurat  1930  et  1937)  ; 

d)  aux  environs  de  Tabarka  dans  l’oued  el  Kebir  et  son  affluent 
el  Ougof  (Seurat  1937)  ; 

5°  Dans  le  domaine  de  la  mer  Noire  : la  baie  de  Gelendjick  et 
le  lac  Paleostom  (Annenkova  1929)  L 

Près  des  côtes  méditerranéennes,  l’Annélide  a été  trouvé  jusqu’à 
présent  : en  Espagne  dans  les  ruisseaux  du  port  de  Gandia  (province 
de  Valenoia),  en  France  près  de  Saint-Aygulf  (Var),  en  Sardaigne 
occidentale  dans  les  étangs  d’une  pêcherie  de  Cabras,  en  Italie  conti- 
nentale dans  un  fossé  du  Lido  de  Venise,  en  Egypte  dans  le  lac  Mareo- 

1.  Les  stations  du  Danemark  et  du  lac  de  Tunis  m’ont  été  indiquées  obligeamment 
par  M.  le  Prof.  P.  Fauvei,  à qui  j’exprime  mes  respectueux  et  bien  vifs  remerciements. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


533  — 


tis  et  en  Tunisie  dans  l’oued  Bezirk  (versant  nord-ouest  du  cap  Bon) 
et  les  stations  indiquées  ci-dessus. 

Le  2 septembre  1948,  je  l’ai  rencontré  sur  la  côte  orientale  de 
Corse  à Galzarello  (commune  de  Prunelli-di-Fiumorbo),  où  aboutit 
la  route  forestière  n°  7 qui  traverse  à Migliacciaro  (1.800  m.  au  sud 
de  Ghisonaccia)  la  route  nationale  n°  198  de  Bonifacio  au  cap  Corse. 

A Calzarello,  l’étang  de  Gradugine,  dans  lequel  se  déverse  l’Aba- 
tesco,  communique  avec  un  étang  alimenté  par  le  Fiumorbo,  cours 
d’eau  qui  coule  au  nord  du  précédent.  Chacun  de  ces  deux  étangs 
est  séparé  de  la  mer  par  une  flèche  sableuse,  non  fixée,  large  de 
40  m.  environ,  les  deux  flèches  étant  sur  le  prolongement  l’une  de 
l’autre  ; à l’endroit  où  l’eau  de  la  première  lagune,  qui  s’écoule  vers 
le  nord-est,  rencontre  celle  de  la  seconde,  qui  chemine  en  sens  inverse, 
les  deux  flèches  étaient,  lors  de  ma  visite,  séparées  l’une  de  l’autre 
par  un  goulet  oblique,  profond  d’un  mètre,  large  d’une  dizaine  de 
mètres,  par  lequel  l’eau  provenant  dès  deux  cours  d’eau  s’échappait 
dans  la  mer.  Le  calibre,  la  position,  l’orientation  de  ce  grau  varient 
d’ailleurs  au  cours  de  l’année,  suivant  l’importance  et  la  direction 
des  vents  et  courants  marins,  et  suivant  le  débit  des  cours  d’eau  ; 
parfois  le  chenal  s’obstrue  totalement,  et  alors  les  étangs  refluent 
vers  la  plaine  côtière  qu’ils  inondent  plus  ou  moins. 

Lors  de  ma  visite,  le  goulet  était  en  face  d’un  petit  port  construit 
il  y a 15  ans  par  la  Société  des  Forêts,  Terres  et  Forces  du  Fiumorbo 
(Société  « Fortef  »)  ; ce  port,  situé  à l’extrémité  sud-ouest  de  la 
lagune  qu’alimente  le  Fiumorbo,  est  limité  par  un  quai  qui  borde 
la  terre  ferme,  et  par  une  jetée  longue  de  30  mètres  qui  prolonge 
la  route  forestière  n°  7 jusqu’à  une  trentaine  de  mètres  du  goulet  ; 
cette  jetée  sépare  incomplètement  les  deux  lagunes  l’une  de  l’autre 
et,  c’est  dans  le  passage  ménagé  entre  sa  tête  et  le  grau  que  les 
eaux  de  celles-ci  s’unissent.  La  partie  nord-est  (côté  Fiumorbo) 
de  la  jetée  est  bien  conservée  sur  une  épaisseur  d’un  mètre,  tandis 
que  sa  partie  sud-ouest  (côté  Abatesco)  est  en  ruine  ; les  moellons 
et  galets  qui  en  proviennent  ont  roulé  sur  le  fond  sablo-vaseux  de 
l’étang  de  Gradugine  depuis  le  voisinage  immédiat  de  la  surface 
jusqu’à  la  profondeur  d’un  mètre,  atteinte  à quelques  mètres  de  la 
jetée  ; de  petites  pièces  de  bois  pourri  reposent  à la  surface  des 
pierres,  sous  quelques  centimètres  d’eau  ; une  rangée  de  pieux  en 
bois,  plantés  verticalement  dans  le  fond  de  la  lagune,  marque  l’em- 
placement primitif  de  cette  face  de  la  jetée  ; elle  aboutit  à une  case- 
mate bétonnée  d’environ  4 m.  sur  3,  construite  en  1939  et  actuelle- 
ment culbutée  dans  l’eau  au  niveau  de  la  tête  de  la  jetée,  contre 
laquelle  elle  reste  appuyée  tout  en  faisant  saillie  dans  l’étang  de 
Gradugine. 

C’est  dans  cet  étang,  le  long  de  la  région  démolie  de  la  jetée,  au 
voisinage  de  la  surface  de  l’eau,  que  se  trouvaient  les  Mercierella. 


— 534  — 


La  station  est  bien  éclairée  pendant  toute  la  journée  ; abritée  par 
des  arbres  et  buissons  de  la  côte,  par  la  jetée,  la  casemate  et  la  flèche, 
elle  ne  doit  jamais  être  très  agitée  par  les  vents  et  les  courants  ; 
lors  de  ma  visite,  l’eau  près  de  la  surface  était  à la  température 
de  27°  C ; sa  salinité,  qui  n’a  pas  été  mesurée,  était  très  faible,  à 
peine  appréciable  au  goût  (elle  doit  changer  fortement  au  cours  de 
l’année,  suivant  le  débit  des  cours  d’eau  et  du  goulet,  suivant  la 
position  de  celui-ci,  etc.). 

Tous  les  tubes  de  Mercierella,  dont  la  taille  varie  de  quelques 
millimètres  à 3 cm.,  étaient  localisés  sur  la  face  inférieure  de  la 
plupart  des  pierres  et  morceaux  de  bois  reposant  sur  celles-ci  ; 
je  n’en  ai  vu  aucun  sur  les  faces  éclairées  de  ces  corps,  ni  sur  les  pieux 
verticaux  ; presque  tous  étaient  habités  ; ils  étaient  isolés  ou  réunis 
en  petits  groupes,  sans  jamais  former  de  buissons  ni  de  revêtements 
continus  ; le  peuplement  le  plus  dense,  observé  près  de  la  surface, 
comptait  220  individus  répartis  sans  ordre  sur  environ  4 décimètres 
carrés. 

Au  voisinage  immédiat  des  Mercierella,  j’ai  rencontré  d’autres 
formes  euryhalines  : Nereis  diversicolor  O.  F.  Müller,  Corophium 
volutator  Pal  las,  Leptocheirus  pilosus  Zaddach,  Sphaeroma  Hookeri 
Leach,  Leander  squilla  elegans  Rathke  b 

La  Mercierella  a été  vraisemblablement  introduite  par  l’Homme 
à Calzarello.  Actuellement,  ce  port  n’est  visité  que  par  de  petites 
barques  de  pêche  ; une  seule  d’entre  elles  lui  est  rattachée,  et  elle 
ne  s’en  éloigne  jamais  à plus  de  quelques  milles  ; d’autres,  appar- 
tenant aux  pêcheurs  côtiers  de  Solenzara,  village  situé  à 15  km.  au 
sud,  y relâchent  de  temps  en  temps.  Jadis,  aux  pêcheurs  s’ajou- 
taient parfois  d’autres  visiteurs  : 1°  avant  1914,  de  petites  embar- 
cations chargeaient  à Calzarello  du  bois  et  du  charbon  de  bois  qui 
leur  étaient  amenés  par  la  route  forestière  n°  7 et  qu’elles  transpor- 
taient à un  cargo  mouillé  au  large  ; ce  bateau  conduisait  ensuite 
les  marchandises  en  Italie  ; 2°  de  1933  à 1936  un  petit  navire,  le 
Fiumorbo,  était  utilisé  par  la  Société  « Fortef  » pour  transporter 
de  Calzarello  à Toulon  lés  meubles  qu’elle  fabriquait  en  Corse,  et 
c’est  précisément  pour  faciliter  le  chargement  de  ce  bateau  que  la 
Société  a fait  construire  le  quai  et  la  jetée  de  Calzarello 1  2. 

Ces  cargos  qui  faisaient  le  trafic  entre  Calzarello  et  l’Europe  conti- 
nentale ont  pu  apporter  sur  ce  point  du  littoral  corse  des  Mercierella 
fixées  à leur  coque. 

1.  Les  Leander  ont  été  déterminés  par  M.  le  Prof.  Sollaud,  les  autres  Crustacés 
par  M.  H.  Bertrand. 

2.  Les  renseignements  concernant  les  lagunes  et  le  port  m’ont  été  aimablement 
fournis  sur  place  par  M.  Louis  Carlotti,  Directeur  de  « Fortef  »,  que  je  remercie 
vivement.  Ma  gratitude  va  aussi  à M.  Y.  Bassaget,  Ingénieur  des  Travaux  publics 
de  l’Etat  à Ghisonaccia,  qui,  lors  de  mon  passage  dans  ce  bourg,  m’a  engagé  à visiter 
Calzarello  et  m’en  a spontanément  fourni  les  moyens. 


535  — 


En  septembre  1948,  j’ai  cherché  en  vain  le  Serpulide  dans 
•d’autres  biotopes  saumâtres  des  côtes  de  Corse  : embouchure  de  la 
Solenzara,  du  torrent  de  Cannella,  du  ruisseau  de  Favone,  d’un  ruis- 
selet  qui  aboutit  dans  le  golfe  de  Porto- Vecchio  près  de  Georgesville, 
du  ruisselet  qui  se  jette  dans  le  golfe  de  Santa-Manza  tout  près  de 
■Gurgazo,  du  fleuve  Rizzanèse  dans  le  golfe  de  Valinco.  La  première 
de  ces  stations  saumâtres  est  visitée  par  des  embarcations  qui, 
d’ailleurs,  ne  sont  que  de  petites  barques  de  pêcheurs  locaux. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 

BIBLIOGRAPHIE 

1929.  Annenkova  (N.).  Polychaeten  aus  dem  Reliktsee  Palâostom 

(West  Kaukasus)  und  den  mit  ihm  verbundenen  Flüssen. 
C.  R.  Ac.  Sc.  U.  R.  S.  S.,  p.  138-140. 

1939.  Bordet  (P.).  Présence  du  Serpulide  d’eau  saumâtre  Mercierella 
enigmatica  Fauvel  sur  la  côte  française  de  la  Méditerranée. 
Rull.  Mus.  Iiist.  nat.,  (2),  11,  p.  250-253. 

1945.  Bouquet  (J.)  et  Villain  (Mme).  Sur  la  présence  d’un  Serpulien 
d’eau  saumâtre  dans  les  bassins  récemment  édifiés  de  la  ville 
de  Tunis.  C.  R.  Soc.  Biol.,  139,  p.  750. 

1944.  Heldt  (Jeanne).  Sur  la  présence  de  Mercierella  enigmatica  Fauvel, 
Serpulien  d’eau  saumâtre,  dans  les  eaux  très  salées  du  lac  de 
Tunis.  Notes  Stat.  ocêanogr.  Salammbô,  30,  p.  1-4. 

1948.  Poisson  (R.). — Mercierella  enigmatica  Fauvel  1923.  Feuille  d. 
Nat.,  50,  p.  100. 

1944.  Rullier  (F.).  Une  station  nouvelle  de  Mercierella  enigmatica 
Fauvel.  Bull.  Labor.  marit.  Dinard,  26,  p.  21-22. 

1930.  Seurat  (L.  G.).  Exploration  zoologique  de  l’Algérie  de  1830  à 1930. 

Collect.  Centenaire  Algérie,  Et.  scient.,  Paris,  Masson  éd.,  708  p. 
1937.  Seurat  (L.  G.).  [Sans  titre].  Bull.  Soc.  Hist.  nat.  Afr.  N.,  27,  1936 
(paru  en  1937),  p.  340-341. 

1941.  Wesenberg-Lund  (Élise).  Notes  on  Polychaeta.  I : Vidensk.  Medd. 
naturh.  Foren.  Kjiibenhavn,  105,  p.  31-47. 


— 536 


Suite  au  Catalogue  de  la  Flore  des  Basses-Alpes,  1 

PARTICULIÈREMENT  SUR  LA  RIVE  DROITE  DE  LA  DURANCE 
(lre  partie)  [Campanulacées-Labiées  (Calamintha )]. 

Par  Cl.  Ch.  Mathon. 


Avertissement. 

Les  naturalistes  ont  regretté  la  fin,  survenue  il  y a près  de  deux 
ans,  de  Louis  Laurent,  Directeur  du  Muséum  de  Marseille.  Louis 
Laurent  avait  entrepris,  à ses  frais,  la  publication  d’un  Catalogue 
raisonné  des  plantes  vasculaires  des  Basses- Alpes,  que  sa  mort  laissa 
inachevé.  L’auteur  de  la  présente  note  n’a  point  pour  ambition  d’en 
donner  une  suite  sur  le  même  modèle,  pour  des  raisons,  et  d’oppor- 
tunité économique  et  d’intérêt  scientifique,  ne  justifiant  pas  actuelle- 
ment de  telles  somptuosités.  D’autre  part,  il  se  limitera  essentielle- 
ment à la  partie  des  Basses-Alpes  située  sur  la  rive  droite  de  la 
Durance.  Les  principales  sources  utilisées  seront  les  herborisations 
de  Legré  2 et  celles  de  l’auteur  — publiées  ou  non  .La  suite  au 
Catalogue  débutera  là  où  L.  Laurent  l’avait  laissé  inachevé,  c’est- 
à-dire  par  la  famille  des  Campanulacées  et  suivra  la  classification 
par  famille  de  Coste  3,  sans  pour  cela  préjuger  de  la  nomenclature 
dont  il  sera  fait  usage.  Les  genres  et  les  espèces  seront  rangés  par 
ordre  alphabétique  à l’intérieur  des  familles.  La  liste  des  localités 
sera  abrégée  au  maximum  et  l’on  s’efforcera  d’indiquer  le  complexe 
écologique  dans  lequel  l’espèce  a été  rencontrée. 


1.  L.  Laurent,  d’après  les  documents  bibliographiques  recueillis  par  feu  L.  A. 
Dessalle,  Catalogue  raisonné  des  plantes  vasculaires  des  Basses-Alpes,  1. 1,1937  (Re- 
nonculacées-Papilionacées),  t.  2,  lre  partie,  1939  (Rosacées-Cornacées),  2e  partie,  1940 
(Caprifoliacées-Composées).  Marseille,  chez  l’auteur,  20,  rue  des  Abeilles. 

2.  Legré  Ludovic,  Herborisations  dans  les  Basses- Alpes,  présentées  par  A.  Richar» 
et  annotées  par  L.  A.  Dessalle,  in  Annales  des  B.  A.,  Bull,  trimestr.  de  la  Soc.  Sc.  et 
Litté.  des  B.-A.,  t.  XVI,  1913-1914,  pp.  1 à 16,  103  à 113,  188  à 196,  263  à 268,  322 
à 332,  347  à 370.  Digne. 

3.  H.  Coste  (l’abbé).  Flore  descriptive  et  illustrée  de  la  France,  de  la  Corse  et  des 
contrées  limitrophes.  Second  tirage,  Paris,  1937. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 537  — 


Suite  au  Catalogue. 

CAMPANULACÉES 

Jasione  montana  L.,  flanc  sud  oriental  de  Lure  1 (Legré).  Landes 
acides  dans  l’W.  de  Lure  : Sarothamnaie  des  Graves  ; Pelouse  à 
Agrostis  alba  des  Coustons  ; lande  siliceuse  des  Roustourons  ; 
Callunaie  et  Sarothamnaie  à La  Merve,  etc.  (Cl.  Ch.  M.). 

Campanula  Allioni  Vill. , Lure  (Legré).  Crête  supérieure  de  Lure  : 
cote  1827  et  éboulis  à Allium  narcissiflorum  vers  la  cote  1653 
(Cl.  Ch.  M.). 

C.  Cervicaria  L.  2 Les  Omergues  : collines  calcomarneuses  à 
Lavandula  vera,  Genista  cinerea  et  Plantago  serpentina  (Cl.  Ch.  M.). 

C.  glomerata  L.  Lure  ; Revest-St-M.  3 (Legré).  Lavandaies  natu- 
relles à Long-Terme  — 1.300  m.,  à Peipin  — 550  m.  (Cl.  Ch.  M.). 

C.  glomerata  L.,  var.  pusilla  D.  C.  2 Lavandaie  à Plantago  serpen 
tina  près  du  Moulin  de  Valbelle  (Cl.  Ch.  M.). 

C.  linifolia  Lmk.  C.  à Lure  (Legré  ; Cl.  Ch.  M.).  Revest-St-M. 
(Legré). 

C.  Medium  L.  Valbelle  (Cl.  Ch.  M.  et  de  Fellenberg). 

C.  persicæfolia  L.  Lure  ; Revest-SVM.  (Legré).  Hêtraies  de  Long- 
Terme,  du  Pas  de  Redortiers  (Cl.  Ch.  M.). 

C.  rapunculoides  L.  Revest-S^M.  : Défens4  (Legré).  Lure  : Chênaie 
et  Hêtraie  de  Gavarie  (Cl.  Ch.  M.). 

C.  Rapunculus  L.  Lure  (Legré).  Cerveau  5 (Cl.  Ch.  M.). 

C.  rotundifolia  L.  C.  à Lure  (Legré  ; Cl.  Ch.  M.). 

C.  Scheuchzeri  Vill.  Lure  ? (Legré). 

C.  speciosa  Pourr.  Eboulis  à Calamagrostis  argentea  aux  Bons- 
Enfants  (Cl.  Ch.  M.). 

C.  Trachelium  L.,  Lure  ; Revest-S^M.  (Legré).  Hêtraies  de  Lure  : 
Carlet,  Gavarie,  etc.  (Cl.  Ch.  M.). 

Phyteuma  orbiculare  L.  Lure  ; Revest-S^M.  : Défens  (Legré). 
Lavandaie  et  Chênaie  blanche  du  Pas  de  Redortiers  ; hubac  et  col 
du  Négron  ; Querceto-Buxetum  des  Bons-Enfants  à Chapage  ; forme 
naine  de  Ph.  eu-orbiculaire  P.  F.  : crête  supérieure  de  Lure  (CL 
Ch.  M.). 

Ph.  spicatum  L.  Lure  (Legré).  Hêtraies  et  Sapées  de  Lure  : hubac 
dy  Pas  de  la  Graille,  du  Négron,  du  Col  du  Pas  ; de  Morteirori  ; 


1.  Lure,  abbrév.  de  Montagne  de  Lure  (comprise  de  la  Durance  à Valaurie  de 
Barret). 

2.  Déterminations  dues  à mon  ami  R.  Tomaselli  de  l’Institut  Botanique  de  Pavie. 

3.  Revest  S4-M.,  abbrév.  de  Revest  Saint-Martin,  autrefois  — in  Legré  — Revest-en- 
Fangat  (décret  du  6 mars  1894). 

4.  Défens,  abbrév.  de  Bois  du  Défens. 

5.  Cerveau,  abbrév.  de  Montagne  du  Cerveau  (entre  le  Grand  Vallon  et  Valbelle) 


— 538  — 

Plantations  de  pins  noirs  de  Valbelle  ; Cerveau  : à l’hubac  du  Pas 
des  Portes  (Cl.  Ch.  M.). 

Specularia  hybrida  A.  D.  C.  Moisson  (blé)  aux  Martins  du  Conta- 
dour  — 1.175  à 1.200  m.  (Cl.  Ch.  M.). 

Sp.  Spéculum.  A.  D.  C.  Moisson  (seigle)  aux  Ecuyers  1 ; murs  à 
Valbelle:  lavandaie  cultivée  à Long-Terme2  (Cl.  Ch.  M.). 

VACCINIÉES 

Vaccinium  Myrtillus  L.  Lure  : Combe  de  la  Sapée  de  Cruis 
(Legré). 

ERICINÉES 

Calluna  vulgaris  Salisb.  Lure  ; Revest-S4M.  (Legré).  Callunaie  de- 
La  Merve  ; pelouse  à Brachypodium  pinnatum  de  la  partie  centrale 
de  Lure  ; ça  et  là  parmi  les  chênes  blancs  : Cruis,  Mallefougasse,. 
Saint-Etienne  (Cl.  Ch,  M.). 

Erica  scoparia  L.  « De  Forcalquier  au  Revest-en-Fangat  par- 
Fontienne  » (Legré).  Le  Revest-des-Brousses 3 (Cl.  Ch.  M.). 

PRIMULACÉES 

Anagallis  arvensis  L.  var.  cierulea  Lmk.  Moisson  (seigle)  aux 
Ecuyers  ; Bois  du  Crac  (Cl.  Ch.  M.). 

Androsace  maxima  L.  Friches  de  l’année  précédente  : Contadour 
(Cl.  Ch.  M.). 

A.  villosa  L.,  Lure  (Legré).  Versant  N.  de  la  cote  1258  4 (Cl.  Ch.  M.). 

Coris  Monspeliensis  L.  Revest-Sl-M.  : Défens  (Legré)  ; Lavandaie 
à Genévriers  et  Chênes  blancs  au  N.  de  Moutte  5 (Cl.  Ch.  M.  et  de 
Fellenberg). 

Gregoria  Vitaliana  Duby.  Lure  (Legré).  Crête  supérieure  de  Lure,. 
en  coussinets  (Cl.  Ch.  M.). 

Primula  grandiflora  Lmk.  Pierrerue  ; Malijai  ; Revest-S^M., 
Lure  (Legré).. 

Pr.  officinalis  Hill.  Lure  ; Malijai  ; Revest-Sl-M.  (Legré)  Bois  du 
Crac  ; Hêtraie  du  Carlet,  etc.  (Cl.  Ch.  M.). 

OLÉACÉES 

Jasminum  fruticans  L.  Défilé  du  Jabron  vers  les  Bons-Enfants. 
(Cl.  Ch.  M.). 

1.  Les  Ecuyers,  commune  de  Sisteron,  sur  la  rive  droite  du  Jabron. 

2.  Long-Terme,  commune  de  La  Roche-Giron,  à la  limite  de  la  commune  de  Redor- 
tiers  (au  N.-W.  de  la  cote  1352)  ; ait.  : 1.300  m. 

3.  Brousses  = bruyères  (ajouter  : Montlaux). 

4.  Cote  1258,  commune  de  Peipin  à la  limite  du  Cirque  de  Valbelle. 

3.  Moutte,  commune  de  Saint-Etienne,  au  N.  du  bourg. 


— 539 


Ligustrum  bulgare  L.,  Lure  ; Revest-S*-M.  : Défens  (Legré). 
Genistetum  cineræ  de  la  Fontaine-des-Omergues  (Cl.  Ch.  M.). 

Olea  europeæ  L Planté  ça  et  là,  a sa  limite  le  long  de  la  route  de 
Banon  à Peipin  (abonde  dans  cette  dernière  localité),  de  là  aux 
versants  E et  S de  la  cote  754  — commune  de  Sisteron  1 (Cl.  Ch.  M.). 

Syringa  vulgaris  L.  Planté  un  peu  partout  : Contadour,  les  Martins 
du  Contadour,  etc.  (Cl.  Ch.  M.). 

APOCYNÉES 

Vinca  major  L.  Château  de  Peipin;  Les  Chabannes  (Cl.  Ch.  M.). 

ASCLÉPIADÉES 

Vincetoricum  officinale  Mœnch.  Lure  ( V . laxum  G.  G.  — Legré). 
Eboulis  calcaires  dans  la  partie  W de  Lure  (Cl.  Ch.  M.). 

GENTIANÉES 

Centaurium  pulchellum  (Swartz)  Druce  ssp.  ramosissimum  Villars. 
Dans  le  Deschampsietum  mediæ  aux  Paulons  (Cl.  Ch.  M.). 

C.  umbellatum  Gilibert  (=  Erythræa  Centaurium  Pers.).  Revest- 
Sl-M.  (Legré). 

Chlora  perfoliata  L.  Revest-Sl-M.  (Legré). 

Gentiana  campestris  L.  Lure  (Legré).  Mesobrometum  des  Fraches 
du  Contadour  (Cl.  Ch.  M.). 

G.  ciliata  L.,  Lure  (Legré).  Lavandaies  naturelles  de  Long-Terme, 
de  l’Hermitte  2 ; Pas  de  Redortiers  ; versant  W.  de  la  cote  1495  3, 
etc.  (Cl.  Ch.  M.). 

G.  cruciata  L.  Lure  (Legré). 

G.  lutea  L.  Lure  (Legré).  Gisement  fossilifère  de  Barrëmien  infé- 
rieur au  Sud  de  la  cote  1623  ; hubac  du  Pas  de  la  Graille  : dans  la 
Fayée  au  3e  virage  en  descendant  ; commun  dans  la  pelouse  à 
Sesleria  cserulea  et  Brachypodium  pinnatum  de  la  partie  centrale  de 
Lure  (Cl.  Ch.  M.). 

G.  verna  L.  Lure  (et  var.  alatæ  ??-Legré).  Crête  supérieure  de 
Lure  : versant  S de  la  cote  1661,  etc.  Clairière  à Betula  alba  de  la 
Fayée  à l’hubac  du  Pas  de  la  Graille  (Cl.  Ch.  M.). 

CONVOLVULACÉES-CUSCUTACÉES 

Convolvulus  Cantabricus  L.  Mur  et  talus  à Valbelle  ; lavandaie  à 
Aspic  de  Saint-Etienne  (CI.  Ch.  M.). 

1.  Voir  Cl.  Ch.  Mathon,  in  Bull.  Muséum , 1946  et  1948  : De  la  distribution  de  quel- 
ques plantes  méditerranéennes  dans  la  Montagne  de  Lure  (Basses-Alpes). 

2.  L’Hermitte,  à l’E.  du  Contadour. 

3.  Cote  1495,  commune  de  l’Hospitalet. 


— 540 


Conv.  arvensis  L.  Lavandaies  cultivées  : Long-Terme,  Tinettes, 
etc.  ; pré  surpàturé  (abrouti)  aux  Martins  du  Contadour  ; éboulis  ; 
etc.  (Cl.  Ch.  M.). 

Cuscuta  alba  Presl.  Lure  (Legré).  Lavandaie  naturelle  de  Long- 
Terme  (Cl.  Ch.  M.). 

Cusc.  epithymum  L.  Lure  (Legré).  Lavandaies,  Genistaies,  etc. 
(Cl.  Ch.  M.). 

Cusc.  europæa  L.  Lure  (Legré). 

BORRAGINÉES 

Asperugo  procumbens  L.  Pelouse  nitrophile  — reposoir  de  brebis 
— sous  la  cote  1827  — Lure  (Cl.  Ch.  M.). 

Anchusa  Italica  Retzius.  Prairie  de  fauche  à Trisetum  flavescens 
et  Arrhenatherum  elatius  à Peipin  (Cl.  Ch.  M.). 

Cynoglossum  cheirifolium  L.  Lure  (Legré).  Les  Aubères  (Cl.  Ch. 
M.). 

Cyn.  Dioscoridis  Vill.  Lure  (Legré). 

Cyn.  officinale  L.  Lure  (Legré).  Route  de  Saint-Etienne  à Ongles  ; 
Toute  forestière  à la  base  de  l’hubac  du  Pas  de  la  Graille  (Cl.  Ch.  M.). 

Echium  pustulatum  Sibth.  et  Sm.  Lavandaie  naturelle  de  la 
Grange  de  La  Roche-Giron  (Cl.  Ch.  M.). 

Ech.  bulgare  L.  Lavandaies  et  landes  calcaires  de  Lure  : Conta- 
dour, etc.  (Cl.  Ch.  M.). 

Heliotropium  Europæum  L.  Champs  entre  Ongles  et  Saint-Etienne 
(Cl.  Ch.  M.). 

Lithospermum  arvense  L.  Friches  au  Contadour.  Lavandaie 
cultivée  des  Tinettes  (Cl.  Ch.  M.). 

L.  incrassatum  Guss.  Lure  (Legré).  Pelouse  à Bromus  erectus  au 
Cerveau  — cote  1394  (Cl.  Ch.  M.). 

L.  purpureo-cæruleum  L.,  Pierrerue  ; Revest-SGVf.  (Legré). 

Lycopsis  sp.  ? Lure  (Legré). 

Myosotis  alpestris  Schmidt.  Lure  (Legré).  Eboulis  à Alliurn  nar- 
cissiflorum  (Cl.  Ch.  M.). 

M.  arvensis  L.  Moisson  au  Contadour  (Cl.  Ch.  M.). 

M.  hispida  Schlecht.  Prés  au  Contadour  ; Clairière  de  la  lande 
boisée  acide  de  l’Ouvary  (Cl.  Ch.  M.). 

M.  intermedia  Link.  Lure  ; Pierrerue  (Legré). 

M.  pyrenaica  Pourr.  Lure  (Legré). 

M.  silvatica  Hofïm.  Lure  (Legré).  Hêtraies  de  Lure  : hubac  du 
Pas  de  la  Graille,  Morteiron  (CI.  Ch.  M.). 

Pulmonaria  sp.  ? Revest-S^M.  : Défens  (Legré). 

Symphytum  tuberosum  L.  Revest-S4-M.  (Legré). 


— 541 


SOLANÉES 

Atropa  Belladona  L.,  Hêtraies  du  Carlet,  de  Morteiron  (Cl.  Ch. 
M.). 

Hyoscyamus  niger  L.  Lure  (Legré).  Les  Martins  du  Contadour  ; 
La  Merve  (Cl.  Ch.  M.). 

Physalis  Alkekengi  L.  Pierrerue  (Legré). 

Verbascum  Chaixii  Vill.  Lure  (Legré). 

V.  lychtinis  L.  Lure  (Legré). 

V.  montanum  Schrad.  Lure  (Legré). 

V.  nigrum  L.,  Coupes  dans  la  Chênaie  blanche  et  la  Buxaie  : 
Paresoux,  Valbelle  (Cl.  Ch.  M.). 

V.  Thapsus  L.  Lure  (Legré).  Coupes  dans  les  bois  de  Lure  — 
hêtraies  du  Contadour.  — Lavandaie  cultivée  des  Tinettes  (Cl.  Ch. 
M.). 


SCROFULARIÉES 

Antirrhinum  latifolium  D.  C.  Lure  (Legré). 

A.  majus  L.  Le  Pilon  de  Redortiers  ; col  de  Valaury  de  Barret 
(Cl.  Ch.  M.). 

A.  Orontium  L.  Lavandaies  cultivées  : Long-Terme  (Cl.  Ch.  M.). 
Digitalis  grandiflora  Ail.  Lure  (Legré). 

D.  lutea  L.  Lure  (Legré).  Landes  acides  à Genista  pilosa  : Bonnets, 
Graves,  etc.  ; Hêtraie  du  Carlet  ; hubac  du  Cerveau  sous  le  Pas  des 
Portes  ; flanc  N de  la  crête  de  Chapage,  etc.  (CI.  Ch.  M.). 

Euphrasia  div.  sp. 

1°  espèces  déterminées  par  Breistrofîer  1 (récolte  Cl.  Ch.  M.)  dans  la 
Montagne  de  Lure)  : 

a)  E.  alpina  Lmk.  ssp.  eu.  alpina  Breistr.  var.  typica  Béguin  subvar. 
glabriuscula  Breistr.,  au  Coutras  (ait.  1.600  m.). 

b)  E.  peclinata  Ten.  ssp.  eu.  pectinata  (Ten.)  Wettst.  var.  pectinata  (Ten.) 
Bresitr.  subvar.  scabra  Breistr.  et  subvar.  glabrescens  (Boiss.)  Breistr.,  et 
fa.  Tatarica  Fisch.,  dans  le  Mesobrometum  des  Fraches  du  Contadour. 

c)  E.  peclinata  Ten.  ssp.  Tatarica  (Fisch.)  Wettst.-Breistr.  var.  Tatarica 
Alb.  et  Jah.  subvar.  mollis  Breistr.,  fa.  typica,  au  Contadour  (pré  acide  à 
Populus  Tremula ). 

d)  E.  pectinata,  ssp.  pectinata  var.  pectinata  subvar.  scabra  (Breistr), 
dans  la  lavandaie  acide  de  La  Merve  et  dans  le  Deschampsietum  flexuosi  de 
l’Ouvary. 

e)  E.  salis burgensis  Funck.  ssp.  eu.  salisbur gensis  Breistr.  var.  cupræa 
(Jord.)  Rap.,  dans  la  Combe  de  la  Sapée  de  Cruis. 

2°  espèces  signalées  par  Legré  dans  la  Montagne  de  Lure  : 

E.  alpina  Lmk.,  E.  cupræa  Jord.,  E.  Salisbur  gensis  Funck. 


1.  Qu'il  veuille  bien  trouver  ici  mes  remerciements  les  plus  chaleureux. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  ,6,  1948.  35 


— 542  — 


Linaria  ( Chænorrhinum ) minor  L.  Contadour  : lavandaie  naturelle 
du  Trait,  coupe  de  hêtres  aux  Chouscles-Glaude,  friche  à L’Her- 
mitte  (Cl.  Ch.  M.). 

Linaria  rubrifolia  D.  C.  Lure  (Legré). 

L.  striata  D.  C.  Lure  (Legré)  CC.  à Lure,  surtout  dans  les  lavan- 
daies  de  l’W.  (Cl.  Ch.  M.). 

L.  supina  Desf.  Lure  (Legré).  Lavandaies  : Montlaux,  Pilon  de 
Redortiers,  acide  des  Roustourons,  Coup  du  Rouire  (Lardiers), 
Grand  Travers  (L.  eu-supina  P.  F.,  Cl.  Ch.  M.). 

Melampyrum  arvense  L.  Lure  (Legré). 

M.  cristatum  L.  Lure  ; Pierrerue  ; Revest-Sl-M.  : Défens  (Legré). 

N.  de  la  cote  1258  (Cl.  Ch.  M.). 

M.  nemerosum  L.  Le  Pilon  de  Redortiers  (Cl.  Ch.  M.). 

Odontites  lutea  Rchb.  Lure  (Legré).  Chênaie  blanche  du  Bois  du 
Crac,  des  Brioux  ( O . en-lutea  P.  F.,  Cl.  Ch.  M.). 

O.  viscosa  (L)  Rchb.  Le  Pilon  de  Redortiers  (Cl.  Ch.  M.). 
Pedicularis  gyroflexa  Vill.  Lure  (Legré).  Crête  supérieure  de  Lure 

et  grande  pelouse  à Brachypodium  pinnatum  (Cl.  Ch.  M.). 

P.  sylvatica  L.  Lure  ? (Legré). 

Rhinanthus  Crisla-Galli  L.  Contadour;  prairies  (Cl.  Ch.  M.). 
Ssp.  alectorolophus  in  P.  F.  : Col.  du  Pas  ; moisson  aux  Martins  du 
Contadour  (Cl.  Ch.  M.).  Ssp.  major  in  P.  F.  : prairie  à la  Peouilloue 
(Cl.  Ch.  M.).  Ssp.  minor  Ehrh.  : Prairie  au  Contadour  (Cl.  Ch.  M.), 
Lure  (Legré). 

Scrofularia  canina  L.  Lure  (Legré).  Eboulis  et  lavandaies  de  Lure 
(Cl.  Ch.  M.). 

Scr.  modesta  (?).  Lure  (Legré). 

Scr.  nodosa  L.  Lure  (Legré). 

Veronica  arvensis  L.  Contadour  : Moissons,  près,  etc.  — Cerveau 
(Cl.  Ch.  M.). 

V.  chamædrys  L.  Lure  (Legré).  Contadour.  Pelouse  à Brachypo- 
dium pinnatum  de  la  partie  centrale  de  Lure.  Hêtraie  de  Chabreille 
et  d’Escabeillière  (Cl.  Ch.  M.). 

V.  fruticulosa  L.  Lure  (Legré). 

V.  hederæfolia  L.  Contadour  (Cl.  Ch.  M.). 

V.  officinalis  L.  Lure  ; Revest-S'-M.  (Legré).  Hêtraies  de  Lure  : 
Chabreille  et  Escabeillière,  etc.  Pelouses  : Fraches  du  Contadour, 
Carlet,  etc.  (Cl.  Ch.  M.). 

V.  polita  Fries.  Contadour  (Cl.  Ch.  M.). 

V.  Serpyllifolia  L.  Lure  (Legré). 

V.  spicata  L.  Revest-Sl-M.  (Legré).  Cerveau  : pelouse  à Bromus 
crectus  de  la  cote  1394  (Cl.  Ch.  M.). 

V.  Teucrium  L.  Lure  (Legré). 


543  — 


OROBANCHÉES 

Orobanche  cruenta  Bertol.  Lure  (Legré).  Entre  le  bois  de  la  Coste 
et  la  cote  785  : dans  la  Querceto-Buxetum  à Valbelle  (Cl.  Ch.  M.). 

O.  Epithymum  D.  C.  Lure  (Legré)  C.  dans  les  lavandais  et  Genis- 
taies,  la  chênaie  blanche  de  Lure  ; Buxaie  — lavandaie  du  Cerveau 
<C1.  Ch.  M.). 

O.  major  L.  Lure  (Legré). 

O.  variegata  Walbr.  Lure  ? (Legré). 

LABIÉES 

Ajuga  chamæpitys  Schreb.  Friches  à Peipin  (Cl.  Ch.  M.). 

A.  Genevensis  L.  Prairies  au  Contadour  (Cl.  Ch,  M.). 

A.  reptans  L.  Lure  (Legré).  Hêtraie  à l’hubac  du  Pas  de  la  Graille 
'(Cl.  Ch.  M.). 

Ballota  fœtida  Lmk.  Valbelle  ; Contadour  (Cl.  Ch.  M.). 

Betonica  hursuta  L.  Lure  (Legré). 

B.  officinalis  L.  Lure  ; Revest-St-M.  (Legré).  Pelouse  à Brachy- 
podium  pinnatum  à la  naissance  de  la  Combe  de  la  Sapée  de  Cruis  ; 
Valbelle  (Cl.  Ch.  M.). 

Brunella  alba  Pall.  Lure  ; Revest-St-M.  (Legré).  Valbelle;  Lavan- 
daies  au  Contadour  et  au  Pas  de  Redortiers  ; Callunaie  de  La  Merve  ; 
Pas  des  Portes  ; Lande  acide  de  l’Ouvary,  etc.  (CL  Ch.  M.), 

Br.  grandiflora  Mœnch.  Lure;  Revest-St-M.  (Legré)  Bracfiy- 
podietum  pinnati  vers  la  cote  1827  de  Lure  (Cl.  Ch,  M,), 

Br.  hyssopifolia  L.  Lure  ; Revest-St-M.  (Legré).  Marnes  calcaires 
à Plantago  Serpentina  de  Valbelle  et  des  Omergues  ; bord  du  ruisseau 
à Montfroc  et  à Valbelle  (Cl.  Ch.  M.). 

Br.  vulgaris  L.  Lure  ; Revest-St-M.  (Legré).  Lavandaies,  pelouses, 
landes  acides  dans  l’Ouest  et  le  centre  de  Lure  (CL  Ch.  M.). 

Calamintha  Acinos  Clairv.  Lure  (Legré).  Lavandaies  naturelles 
de  couverture  faible  : Carlet,  L’Hermitte,  etc.  Lavandaie  cultivée 
à Long-Terme.  Eboulis  dans  l’W.  de  Lure  (CI.  Cfa.  M.). 

C.  Clinopodium  Moris.  Lure  ; Revest-St-M.  (Legré).  Bêtraie- 
Sapée  à Morteiron  (CL  Ch.  M.). 

C.  grandiflora  Mœnch.  Lure  (Legré).  HêtraiesjSapins  de  Lure  : 
Morteiron,  hubac  du  Pas  de  la  Graille,  hubac  du  Négron,  etc. 
(CL  Ch.  M.). 

C.  nepetoides  Jord.  Lure  (Legré).  Eboulis  et  ravins  dans  l’W.  de 
Lure  (Cl.  Ch.  M.). 

Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 

{ A suivre). 


— 544  — 


Contribution  a la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie: 
XC.  — Plantes  récoltées  par  M.  Catala. 

Par  A.  Guillaumin. 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM. 

M.  Catala,  entomologiste  de  l’Institut  français  d’Océanie  à 
Nouméa,  a fait  parvenir  au  Muséum  une  petite  collection  de  plantes 
récoltées  à l’Anse  Vata,  près  de  Nouméa,  à l’ Ile  aux  Canards  et  aux 
Ilots  Signal  et  Lareignère  ; à part  3 espèces  en  plus  et  3 autres 
en  moins,  ce  sont  exactement  les  mêmes  que  celles  récoltées  par 
Barrau  x,  mais  Catala  a pris  soin  de  mentionner  exactement  les 
lieux  de  récolte  de  chaque  échantillon. 

Malvastrum  coromandelianum  Garke.  — Anse  Vata  (61). 

Abutilon  indicum  Swett.  — Anse  Vata  (45). 

Thespesia  populnea  Cav.  — Ile  aux  Canards  (70). 

Grewia  crenata  Schinz  & Guillaum.  - — Ilot  Signal  (4). 

Tribulus  cistoides  L.  — - Ilot  Lareignère  (31). 

Oxalis  repens  Thumb.  — Anse  Vata  (49). 

Suriana  maritima  L.  — Ilot  Signal  (18). 

Colubrina  asiatica  L.  — Ile  aux  Canards  (74). 

Dodonaea  viscosa  Jacq.  — Ilot  Lareignère  (35). 

Schinus  terebinthifolius  Raddi.  — Anse  Vata  (50). 

Tephrosia  Le-Ratiana  Harms.  — Ilot  Signal  (12). 

Desmodium  ascendens  DC.  — Anse  Vata  (42). 

Canavalia  obtusifolia  DC.  — Ilot  Lareignère  (26). 

Sophora  tomentosa  L.  — Ilot  Signal  (22). 

Desmanthus  virgatus  Willd.  — Anse  Vata  (66). 

Leucaena  glauca  Benth.  — Ile  aux  Canards  (68). 

Acacia  simplicifolia  Druce.  — Anse  Vata  (73). 

A.  spirorbis  Labill.  — Ilot  Signal  (19). 

Passiflora  suberosa  L.  var.  minima  Mast.  — Anse  Vata  (51)  2. 
Sesuvium  portulacastrum  L.  — Ilot  Lareignère  (29). 

Guettarda  speciosa  L.  — Ilot  Signal  (24),  Ilot  Lareignère  (28). 

Erigeron  Naudinii  Bonnier.  — Anse  Vata  (57). 

Parthenium  Hysterophorus  L.  — Anse  Vata  (53). 

Eclipta  alba  Hassk.  — Anse  Vata  (54). 

Wedelia  uniflora  S.  Moore.  — Ilot  Lareignère  (32),  Anse  Vata  (52). 

1.  Voir  p.  352. 

2.  Déjà  récoltée  par  Barrau  n°  54  sous  cette  forme  à feuilles  toutes  entières  alors 
qu’on  ne  connaissait  jusqu’ici  en  Nouvelle-Calédonie  que  la  forme  typique  à feuilles 
profondément  trilobées. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 545  — 


Synedrella  nodiflora  Gaertn.  — Anse  Yata  (60). 

Tridax  procumbens  L.  — Anse  Vata  (64). 

Emilia  sonchifolia  DC.  — Anse  Vata  (48). 

Sonchus  oleracerus  L.  — Anse  Vata  (63). 

Scaevola  jrutescens  Krause.  — Ile  aux  Canards  (72),  Ilot  Lareignère 
<25). 

Planchonella  Pancheri  Pierre.  — Ilot  Signal  (2). 

Ochrosia  oppositifolia  K.  Schum.  — Ilot  Signal  (3,  36). 

Gymnema  sylvestre  R.  Br.  — Ilot  Signal  (5). 

Tournefortia  argentea  L.  — Moindou  (27). 

Ipomea  biloba  Forsk.  — Anse  Vata  (65). 

Solanum  nigrum  L.  — Anse  Vata  (47). 

S.  tetrandrum  R.  Br.  — Ilot  Signal  (1). 

Nicotiana  Forsleri  Roem.  & Schultz.  — Anse  Vata  (56).  — C’est  la 
plante  qui  avait  été  signalée  sous  le  nom  inexact  de  'N.  suaveolens  Lehm. 
Vitex  Negundo  L.  — Anse  Vata  (58). 

Stachytarpheta  jamaicensis  Vahl.  — Anse  Vata  (67). 

Plantago  lanceolata  L.  — Anse  Vata  (59). 

Boerhaavia  repens  L.  — Ilot  Signal  (11). 

Amarantus  interruptus  R.  Br.  — Anse  Vata  (62). 

Achyranthes  aspera  L.  — Ile  aux  Canards  (69). 

Chenopodium  murale  L.  — Anse  Vata  (38). 

Atriplex  jubata  S.  Moore.  — Ilot  Signal  (9). 

Salsola  Kali  L.  — Ilot  Signal  (14),  Ilot  Lareignère  (30). 

Rivina  humilis  L.  — Ilot  Signal  (20). 

Cassyta  filiformis  L.  — Ile  aux  Canards  (34). 

Excoecaria  Agallocha  L.  — Ile  aux  Canards  (71). 

Euphorbia  heterophylla  L.  — Anse  Vata  (46). 

E.  obliqua  Bauer.  — Ilot  Signal  (8). 

E.  tanensis  Spreng.  — Ilot  Signal  (23). 

Breynia  disticha  Müll.-Arg.  var.  neo-caledonica  Müll.-Arg.  — Ile  aux 
•Canards  (6). 

Casuarina  equisetifolia  Forst.  - — Ilot  Signal  (21). 

Cyperus  rotundus  L.  — Anse  Vata  (44). 

Killinga  monocephala  Rottb.  — Anse  Vata  (37). 

Thuarea  involuta  R.  Br.  — Anse  Vata  (55),  Ilot  Signal  (17). 

Dicanthium  sericeum  A.  Cam.  — Anse  Vata  (43). 

Panicum  maximum  Jacq.  — Ile  aux  Canards  (76). 

P.  païens  L.  ? — Ilot  Signal  (14). 

Cenchrus  calyculatus  Cav.  — Anse  Vata  (39). 

Spinifex  hirsutus  Labill.  ' — Ilot  Lareignère  (33). 

Sporobolus  virginicus  Kunth.  — Anse  Valta  (40),  Ilot  Signal  (10). 
Dactyloctenium  aegyptiacum  Willd.  — Anse  Vata  (41). 

Eragrostis  elongata  Jacq.  — Ilot  Signal  (7). 

Lepturus  repens  R.  Br.  — • Ile  aux  Canards  (75). 


— 546  — 


Remarques  sur  lhybridation  spontanée  des  Linaires ■ 

DANS  LES  JARDINS  BOTANIQUES, 

Par  Georges  Dillemann. 


Désirant  me  procurer  quelques  pieds  de  Linaria  purpurea  M 1 1, i. „ , 
pour  un  travail  en  cours,  je  me  suis  adressé  à trois  jardins  botaniques 
réputés  pour  en  obtenir  des  graines.  Ces  graines,  semées  au  prin- 
temps de  1948,  ont  donné  une  grande  variété  de  plantes. 

Jardin  du  Muséum  de  Paris.  Les  plantes  n’étaient  pas  homogènes 
en  ce  qui  concerne  le  coloris  des  fleurs,  toutes  plus  ou  moins  proches 
de  celles  de  L.  striata  D.  C.  (=  L.  repens  Mill.).  De  plus,  toutes 
ces  plantes  étaient  cyanhydriques,  comme  cette  dernière  espèce, 
ce  qui  paraissait  indiquer  la  formation  d’un  hybride  entre  L.  pur- 
purea et  L.  striata. 

Jardin  de  V Université  de  Copenhague.  La  population  obtenue  était 
encore  plus  hétérogène  par  la  taille  et  le  port  des  plantes,  la  forme 
et  le  coloris  des  fleurs.  Celles-ci  étaient  ou  bien  très  voisines  de 
celles  de  L.  striata,  ou  bien  violet-pourpre,  mais  avec  un  éperon 
très  court,  très  différent  de  celui  de  L.  purpurea.  Toutes  ces  plantes, 
également,  étaient  cyanhydriques,  ce  qui  serait  en  faveur  d’un 
croisement  entre  L.  purpurea  et  L.  striata.  Le  Directeur  de  ce  jardin 
m’a  d’ailleurs  écrit  que,  d’après  ses  observations,  il  y avait  bien  eu 
hybridation  entre  ces  deux  espèces. 

Jardin  botanique  de  V Université  de  Cluj.  Chez  ce  groupe  de  plantes,, 
il  y avait  une  certaine  homogénéité  dans  la  taille,  toujours  assez 
basse.  En  revanche,  la  forme  des  feuilles  et  la  couleur  des  fleurs 
présentaient  une  très  grande  diversité.  Si  certaines  plantes  avaient 
des  fleurs  violet-pourpre,  d’autres  les  avaient  lilas  striées,  violet 
panachées  de  blanc,  rouille  rosées,  jaune  soufre  striées  de  violet,, 
etc...  Certains  pieds  seulement  étaient  cyanhydriques.  Dans  ce 
jardin,  il  a été  constaté  des  hybridations  entre  L.  purpurea  et  L.  ca- 
praria  Monis  et  de  Not. 

Le  Directeur  du  jardin  botanique  de  la  Faculté  Portici  à Naples 
m’a  procuré  également  des  graines  de  L.  purpurea,  en  me  garantis- 
sant qu’elles  avaient  été  récoltées  sur  des  plantes  spontanées.  Ces 
graines  ont  donné  des  individus  parfaitement  homogènes,  dont 
aucun  n’a  pu  être  caractérisé  comme  cyanhydrique. 

Ainsi,  les  graines  prélevées  sur  L.  purpurea  cultivé  en  jardin 
botanique,  que  j’ai  eues  à ma  disposition,  provenaient  d’une  fécon- 
dation hybride. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 547  — 


Ces  faits  peuvent  être  rapprochés  d’une  observation  rapportée 
par  A.  Boreau  1 faite  au  jardin  botanique  d’Angers  où  L.  striata 
s’est  trouvé  deux  fois  remplacé,  l’année  suivante,  X par  L.  ochro- 
leuca  Breb.,  son  hybride  avec  L.  vulgaris  Mill. 

Les  Linaires  paraissent  donc  s’hybrider  facilement  quand  on  les 
cultive  en  jardin  botanique. 

Il  est  bien  connu  que  certaines  espèces  de  Linaria  sont  suscep- 
tibles de  se  croiser  spontanément  entre  elles  dans  la  nature,  comme 
L.  vulgaris  et  L,  striata,  ou  peuvent  être  croisées  expérimentalement. 
Cette  possibilité  de  croisement  est,  certes,  la  condition  première 
de  leur  hybridation  en  jardin,  mais  ne  suffit  pas  à en  expliquer  la 
fréquence. 

L’explication  doit  en  être  cherchée,  me  semble-t-il,  dans  le  fait 
que  de  nombreuses  espèces  de  ce  genre  sont  « auto-incompatibles  » 
(ou  auto-stériles.) 

L’auto-stérilité  de  L.  vulgaris  était  déjà  connue  de  Darwin  ; 
Bruun  2,  étudiant  35  espèces  de  Linaria  sous  ce  rapport,  en  a trouvé 
27  présentant  le  phénomène  d’auto-stérilité  d’une  façon  plus  ou 
moins  constante,  et,  parmi  celles-ci,  L.  vulgaris,  L.  striata  et  L.  pur- 
purea. 

J’ai  procédé  de  mon  côté  à quelques  essais  sur  ces  trois  espèces, 
en  n’opérant  d’ailleurs  pour  chacune  que  sur  3 ou  4 hampes  florales 
choisies  sur  des  individus  différents.  En  effectuant  l’auto-fécondatiûn 
à l’abri  de  toute  pollinisation  étrangère,  je  n’ai  jamais  pu  constater 
la  formation  d’une  seule  capsule. 

Ces  espèces  sont  donc  des  allogames  obligatoires  ; elles  ne  peuvent 
être  fécondées  que  par  le  pollen  d’autres  individus.  Une  plante  isolée 
se  comportera  ainsi  comme  si  elle  était  castrée  : si  du  pollen  d’une 
espèce  voisine,  susceptible  de  donner  un  croisement  fécond  avec 
elle,  est  déposé  par  des  insectes,  il  y aura  formation  d’hybrides. 

Même  dans  le  cas  où  quelques  pieds  sont  cultivés  côte  à côte,  les 
stigmates  peuvent  ne  pas  être  recouverts  par  une  quantité  suffi- 
sante de  pollen  provenant  de  plantes  de  la  même  espèce,  par  suite 
de  la  dispersion  du  pollen  par  les  insectes  qui  butinent  sur  toutes 
les  fleurs  possibles  du  voisinage  ; cette  pollinisation  « spécifique  a 
insuffisante  permet  encore  la  fécondation  hybride. 

Il  serait  souhaitable  que,  pour  les  espèces  qui,  comme  certaines 
Linaria,  sont  à la  fois  auto-incompatibles  et  d’hybridation  facile, 
les  jardins  botaniques  renoncent  à offrir  des  graines  obtenues  sans 
contrôle  de  la  pollinisation.  Cela  évitérait  d’offrir  aux  Botanistes 
des  graines  susceptibles  de  ne  pas  reproduire  l’espèce  pure  qu’ils 
désirent. 

Laboratoire  de  Culture  du  Muséum  et  Faculté  de  Pharmacie. 

1.  Boreau  (A.),  Flore  du  Centre  de  la  France,  3e  éd.,  Paris,  1857. 

2.  Bruun  (H.  G.),  Genetical  notes  on  Linaria.  Hereditas,  1937,  22,  p.  395. 


— 548  — 


Note  brève  sur  les  Micocouliers  cultivés 
au  Jardin  des  Plantes  de  Paris. 

Par  Jean-F.  Leroy. 


Il  n’est  peut-être  pas  sans  intérêt  de  faire  brièvement  le  point 
SUr  les  espèces  de  Micocouliers  actuellement  en  culture  au  Jardin 
des  Plantes  de  Paris.  J’ai  en  effet  constaté  que  parmi  les  individus 
étiquetés,  deux  d’entre  eux  posaient  un  problème.  Il  s’agit  des  deux 
petits  arbres  plantés  dans  l’Ecole  de  Botanique,  tout  pès  de  l’allée 
tjes  Ormes.  Ces  deux  Celtis  sont  incontestablement  identiques  dans 
tous  leurs  caractères  — feuilles,  fleurs,  fruits,  port  — et  cependant 
attribués  l’un  à Celtis  sinensis  Pers.,  l’autre  à C.  Bungeana  Blume. 
La  confusion  est  classique  et  se  retrouve  aisément  un  peu  partout 
dans  la  littérature  où  il  est  question  de  ces  arbres.  Mais  cela  ne  sau- 
rait être  une  justification.  Il  s’agit  là  de  deux  espèces  parfaitement 
distinctes  et  par  bonheur  représentées,  l’une  et  l’autre,  au  Jardin 
des  Plantes,  la  seconde,  C.  Bungeana,  par  les  deux  exemplaires 
de  l’Ecole  de  Botanique  et  la  première,  C.  sinensis,  par  un  bel  arbre 
situé  dans  le  jardin  de  l’Orangerie,  de  l’autre  côté  de  la  rue  de 
JBuffon.  La  comparaison  ne  peut  manquer  d’être  frappante  entre 
ces  deux  essences,  toutes  deux  originaires  d’Asie  extrême-orientale 
(Corée,  Mandchourie,  Chine  — Chili,  Chantoung,  Chansi,  Houpeï, 
Setchuan,  Yunnan  — pour  la  première  C.  Bungeana-,  les  mêmes 
régions  plus  Japon,  Indochine,  pour  la  seconde).  Le  remarquable 
exemplaire  de  C.  sinensis  du  jardin  de  l’Orangerie  a par  ailleurs 
acquis  quelque  droit  supplémentaire  à l’attachement  des  natura- 
listes, une  sorte  de  titre  de  noblesse,  en  ce  que,  dans  les  discus- 
sions synonymiques  où  se  sont  affrontés  les  botanistes,  il  a 
nommément  été  désigné  comme  typique  représentant  de  l’espèce 
(cf.  Nakai,  Flora  Sylvatica  Koreana,  1932). 

La  collection  vivante  de  Micocouliers  du  Muséum  compte  bien 
entendu  deux  autres  espèces  : C.  australis  L.  (Labyrinthe,  Ménage- 
rie...) et  C.  occidentalis  L.  Toutes  appartiennent  à la  section  Inte- 
grostigma  J.  F.  Leroy  (subgen.  Euceltis  Planch.  et  Sponioceltis 
Planch.)  qui  compte  plusieurs  dizaines  d’espèces,  la  plupart  des 
climats  tempérés  de  l’hémisphère  boréal.  Il  serait  intéressant  de 
poursuivre  les  introductions,  notamment  du  Moyen-Orient  ou  de 
Chine,  car  certaines  de  ces  plantes  pourraient  montrer  quelque  valeur 
comme  arbres  d’ombrage  ou  d’ornement,  et  beaucoup  seraient  cer- 
tainement très  rustiques  sous  le  climat  de  Paris. 

Laboratoire  d' Agronomie  coloniale  du  Muséum. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 549  — 


Classification  des  Apocynacées  ■. 
XXII,  Supplément  aux  « Landolphiinae  ». 

Par  M.  Pichon. 


Paru  tout  récemment  (juillet  1948),  le  terme  I de  la  série  « Classi- 
fication des  Apocynacées  » (2)  était  cependant  achevé  dès  décem- 
bre 1945.  Depuis  cette  date,  des  études  complémentaires  nous 
-ont  permis  de  faire  au  texte  qui  a trait  aux  Carissées -Lctndolphiinae 
(2,  pp.  137-152)  quelques  corrections  et  additions  intéressantes. 
Les  voici  : 

Pacouria. 

La  systématique  du  genre  Pacouria  est  à modifier  profondément. 
En  effet,  trois  erreurs  avaient  été  commises  lors  de  l’étude  de  ce 
genre  : 

1°  La  fleur  analysée  de  P.  scandens  était  en  mauvais  état.  Nous 
avons  reconnu  par  la  suite,  au  cours  d’analyses  florales  portant  sur 
12  numéros  de  cette  espèce,  que  les  lobes  de  la  corolle  en  sont  cons- 
tamment poilus  le  long  du  bord  recouvert  (poils  de  longueur  et  de 
direction  variables)  et  que  la  clavoncule,  cylindrique  ou  ovoïde, 
n’en  dépasse  jamais  1 mm.  de  long. 

2°  L’échantillon  analysé  comme  P.  scandens  var.  floribunda 
(Tisseront  184)  et  figurant  sous  ce  nom  dans  l’herbier  est,  en  réalité, 
un  Landolphia  comorensis  var.  florida  1 . 

3°  Comme  nous  le  signalions  (2,  p.  145),  nous  n’avions  pu  dissé- 
quer de  P.  lucida  qu’un  bouton  très  jeune.  Récemment,  M.  Jacques- 
Félix  nous  a communiqué  pour  détermination  quelques  échan- 
tillons dont  un  ( Tisseront  24,  Boukoko,  Oubangui-Chari)  est  un 
P.  lucida  à fleurs  en  partie  épanouies.  Ce  que  nous  avions  pris  pour 
une  « clavoncule  linéaire-cylindrique,  à 5 eostules  longitudinales 
très  fines,  ± 1,3  mm.  » est  en  fait  un  stigmate  cannelé  ; la  véritable 
elavoncule,  très  petite  et  cylindrique,  ne  constitue  que  la  partie 
inférieure  de  cet  appareil.  Le  pollen  de  l’espèce  est  fortement  com- 
primé-lenticulaire. 

1.  La  confusion  est  fréquente,  dans  les  herbiers,  entre  les  Landolphia  de  la  sect. 
Saba  et  les  Pacouria  de  la  sect.  Ancylobothrys.  Les  deux  groupes  peuvent  cependant 
se  distinguer,  sans  analyse,  par  la  nervation  tertiaire  des  feuilles,  scalariforme  chez 
Saba,  densément  réticulée  chez  Ancylobothrys . 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 550  — 


Ces  constatations  nous  amènent  à modifier  le  texte  primitif  du 
genre  Pacouria  de  la  façon  suivante  : 

1°  Dans  la  diagnose  du  genre,  lire  : Pollen  parfois  comprimé- 
lenticulaire.  Clavoncule  0,25-1,7  mm.,  toujours  sans  côtes.  Stigmate 
plus  court  ou  plus  long  que  la  clavoncule. 

2°  Transformer  ainsi  la  clef  des  sections  : 


1.  Pétiole  et  nervures  secondaires  à méristèle  fermée.  Panicules  contrac- 
tées. Crocs  absents.  Lobes  de  la  corolle  à bord  recouvert  glabre.  Cla- 
voncule linéaire  ou  linéaire-fusiforme,  longue  de  1,5-1, 7 mm.,  très 

grêle 1.  Daphniolla. 

1’.  Pétiole  et  nervures  secondaires  à méristèle  ouverte  au  sommet.  Pani- 
cules lâches.  Crocs  fréquents.  Lobes  de  la  corolle  poilus  le  long  du 
bord  recouvert.  Clavoncule  cylindrique  ou  ovoïde,  longue  de  0,25- 
1 mm.,  plus  épaisse. 

2.  Calice  pubescent  en  dehors.  Tube  de  la  corolle  staminifère  au-dessous 
du  milieu.  Ovaire  poilu.  Clavoncule  0,4-1  mm.,  plus  longue  ou  presque^ 

aussi  longue  que  le  stigmate 2.  Ancylobothrys. 

2’.  Calice  glabre  en  dehors.  Tube  de  la  corolle  staminifère  au-dessus 
du  milieu.  Ovaire  glabre.  Clavoncule  0,25  mm.,  beaucoup  plus 

courte  que  le  stigmate 3.  Dictyophleba. 

3°  A la  diagnose  de  la  sect.  Daphniolla,  ajouter  : Stigma  clavuncula 
brevius. 


4°  Fondre  en  une  seule  les  sections  Ancylobothrys  et  Eupacouria 
sous  le  nom  d’ Ancylobothrys,  et  en  corriger  ainsi  la  diagnose  : Calice 
toujours  pubescent  en  dehors.  Lobes  de  la  corolle  toujours  poilus 
le  long  du  bord  recouvert.  Clavoncule  toujours  cylindrique  ou 
ovoïde,  0,4-1  mm.,  à limite  supérieure  nette  ou  assez  vague  ; stigmate 
conique  ou  digitiforme,  plus  court  ou  un  peu  plus  long. 

La  longueur  et  la  direction  des  poils  du  bord  recouvert  des  pétales 
ne  paraît  pas  avoir  de  valeur  spécifique. 

5°  Corriger  ainsi  la  diagnose  de  la  sect.  Dictyophleba  : Tube  de 
la  corolle  staminifère  au-dessus  du  milieu.  Clavoncule  cylindrique,. 
0,25  mm.,  à limite  supérieure  nette  ; stigmate  digitiforme,  beau- 
coup plus  long. 

6°  La  fig.  24  de  la  pl.  II  représente  Landolphia  comorensis  var. 
florida  (la  comparaison  avec  la  fig.  68  de  la  pl.  I donnera  une  idée 
des  variations  intraspécifiques).  D’autre  part,  la  fig.  28  de  la  pl.  II 
est  à remplacer  par  la  fig.  2 de  la  présente  note. 


Jasminochyla. 

M.  le  Professeur  Salisbury,  Directeur  des  Royal  Botanic  Gardens- 
de  Kew,  a eu  l’obligeance  de  nous  communiquer  quelques  fleurs 
et,  quelques  graines  d’un  Landolphia  de  la  sect.  Jasminochyla. 
Comme  nous  le  supposions  d’après  la  diagnose,  cette  section  doit 


— 551  — 


former  un  genre  indépendant,  dont  voici  une  description  conforme 
aux  descriptions  du  mémoire  d’ensemble  (2)  : 

Lianae  lignosae,  anatomia  ignota.  Folia  (non  visa)  opposita,  laxe  den- 
siusve  nervosa,  lineis  stipularibus  conjuncta.  Cymae  terminales,  floribus 
5-meris.  Sepala  1,8-3  X ±1,8  mm.,  basi  breviuscule  connata,  erecta, 
integra,  marginibus  nuda  vel  ciliata,  squamulis  carentia.  Corollae  tubus 
5-10  mm.  longue,  subcylindricus,  medio  vel  infra  medium  staminifer,  intus 
parte  infima  glaber,  juxta  stamina  et  usque  ad  fauces  secus  lineas  5 intersta- 
minales  pilosulus  ; lobi  7-16  mm.  longi,  non  ciliati,  non  inflexi.  Corona 
nulla.  Filamenta  brévia  ; antherae  1,35  mm.  longae,  dorso  non  carinatae, 
loculis  a basi  contiguis.  Pollen  Landolphiae,  25-30  p.  Discus  adnatus. 
Ovarium  simplex,  basi  breviter  adhaerens,  ogivalis,  glaber,  placentis  axilibus , 
ovulis  pro  placenta  multis  10 -seriatis.  Clavuncula  breviter  cylindrica, 
0,5  mm.,  glabra.  Stigma  ogivale,  clavuncula  longius.  Fructus  Landolphiae, 
pericarpio  tamen  strato  scleroso  deslituto.  Semina  Landolphiae,  nisi  testa 
crassiuscule  coriacea  albumineque  superficie  corrugato,  embryone  fusco. 
— Fig.  3-5. 


Fig.  1-2.  — Pacouria  lucida  (K.  Sch.)  M.  Pichon  : 1,  pollen  X 200  ; 2,  gynécée  X 10 
(3  cm.  de  style  manquent  sur  le  dessin). 

Fig.  3-5. — Jasminochyla  ugandensis  (Stapf)  M.  Pichon  : 3,  pollen  X 200  ; 4,  gyné- 
cée X 10  ; 5,  coupe  transversale  de  la  graine  X 2. 


Espèce  étudiée  : J.  ugandensis  (Stapf)  comb.  nov.  ( Landolphia 
ugandensis  ' Stapf). 

La  graine  et  l’albumen  sont  irrégulièrement  mamelonnés  ; le 
testa  est  coriace  et  assez  épais  ; l’embryon  est  brun,  à cotylédons 
fortement  crépus  sur  les  bords  comme  chez  certains  Landolphia. 
La  diagnose  des  Landolphiinae  (2,  pp.  137-138)  et  la  dichotomie 
10-10'  de  la  clef  des  genres  (2,  pp.  120-121)  sont  à modifier  en  consé- 
quence. 

Landolphia,  Clitandra  et  Carpodinus. 

M.  le  Professeur  Chevalier  vient  d’établir  (3,  p.  401)  que  le  Car - 
podinus  landolphioides  (Hall,  f.)  Stapf,  sur  lequel  nous  avions  fondé 
la  sect.  Landolphiopsis,  et  le  Landolphia  Dawei  Stapf  ne  sont  qu’une 
seule  et  même  plante.  Le  fruit  du  Carpodinus  n’était  pas  connu. 
Celui  du  Landolphia  l’est  : il  est  muni  d’une  assise  scléreuse.  L’espèce 


— 552 


n’est  donc  certainement  pas  un  Carpodinus,  et  la  section  Landol- 
phiopsis  doit  disparaître.  Par  ses  inflorescences  axillaires  et  ses 
méristèles  ouvertes  au  sommet,  ce  n’est  pas  davantage  un  Lan- 
dolphia.  Ce  ne  peut  être,  en  fin  de  compte,  qu’un  Clitandra,  et  l’en- 
semble des  caractères  place  la  plante  dans  la  section  Amphiclinis, 
dont  nous  n’avions  pas  donné  de  description  faute  d’en  avoir  vu 
un  représentant  certain.  C’est  précisément  là  que  la  plaçait  Hallier 
(1,  p.  119)  en  la  décrivant  pour  la  première  fois.  Voici  donc  une 
diagnose  de  la  sect.  Amphiclinis  : 

Lianes.  Anatomie  du  pétiole  ? Méristèle  étroitement  ouverte  au  som- 
met dans  les  nervures  secondaires.  Limbe  à tissu  lacuneux  très  peu  gélifié. 
Nervation  de  Cylindropsis.  Pédicelles  3-20  mm.  Fleurs  blanches  ou  jau- 
nâtres. Tube  de  la  corolle  non  vésiculeux,  9-25  mm.  ; lobes  9-20  mm. 
Anthères  2-2,5  mm.,  lancéolées,  plus  longues  que  les  filets.  Ovaire  glabre 
ou  velu  au  sommet.  Ovules  8-sériés  sur  chaque  placenta.  Clavoncule 
bien  développée,  0,7  mm.  Stigmate  digitiforme,  cannelé,  1 mm.,  3 fois 
plus  long  que  large,  plus  long  et  aussi  épais  que  la  clavoncule. 

3 espèces,  dont  Clitandra  landolphioides  Hall.  f.  a été  étudiée. 

Section  un  peu  anormale  dans  le  genre  par  les  grandes  fleurs  et  les 
ovules  8-sériés. 

En  conclusion,  les  caractères  du  fruit,  meilleurs  et  plus  stables, 
doivent  avoir  le  pas  sur  ceux  de  l’inflorescence  chez  les  Landol- 
phiinae,  et  nous  proposons  de  modifier  la  classification  des  genres 
de  ce  groupe  de  la  façon  suivante  : 

f.  Graines  et  albumen  lisses.  Testa  mince,  membraneux. 

2.  Sépales  sans  écailles  glanduleuses  ou  rarement  à 5 écailles  alter- 
nisépales.  Clavoncule  sans  cou  ou  à cou  cylindrique. 

3.  Péricarpe  pourvu  d’une  assise  scléreuse.  Lobes  de  la  corolle  nor- 
malement sans  cils.  Style  presque  toujours  glabre  (poilu  chez 

Landolphia  Lecomtei). 

4.  Cymes  normalement  terminales,  parfois  accompagnées  de  cymes 

naissant  à l’aisselle  des  feuilles  de  la  dernière  paire.  Ovules 
généralement  8-10-sériés  7.  Landolphia. 

4’.  Cymes  axillaires,  naissant  à plusieurs  aisselles  consécutives, 
parfois  accompagnées  de  cymes  terminales.  Ovules  générale- 
ment 4-6-sériés 8.  Clitandra. 

3’.  Péricarpe  sans  assise  scléreuse. 

5.  Cymes  terminales.  Lobes  de  la  corolle  ciliés  le  long  du  bord 

recouvrant.  Style  glabre 9.  Pacouria. 

5’.  Cymes  axillaires  normalement  développées.  Lobes  de  la  corolle 
sans  cils.  Style  généralement  poilu 10.  Caipodinus. 

2’.  Sépales  à écailles  glanduleuses  nombreuses,  uniformément  répar- 
ties. Clavoncule  surmontée  d’un  cou  cannelé 11.  Vahadenia. 

1’.  Graines  et  albumen  mamelonnés.  Testa  assez  épais,  coriace.... 

12.  Jasminoehyla. 


— 553  — 


On  conviendra  que  les  différences  entre  Landolphia  et  Clitandra 
sont  de  plus  en  plus  ténues. 

Ajoutons,  pour  terminer,  que  nous  avons  observé  dernièrement 
des  échantillons  de  Clitandra  ( Euclitandra)  cymulosa  sans  corolles 
vésiculeuses.  Ce  caractère  n’a  donc  pas  la  stabilité  que  nous  lui 
prêtions  (2,  p.  150). 

Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 

i 

INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 

1.  H.  Hallier  : Ueber  Kautschuklianen  und  andere  Apoeyneen  ; in 
Jahrb.  Harnbg.  Wiss.  Anst.,  XVII  (1899),  pp.  1 9-216. 

2.  M.  Pichon  : Classification  des  Apocynacées  : I,  Carissées  et  Ambéla- 
niées  ; in  Mém.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  nouv.  sér.,  XXIV  (1948), 

pp.  111-181. 

3.  A.  Chevalier  : Les  lianes  à caoutchouc  de  l’Afrique  tropicale  ; in. 
Rev.  Bot.  appl,  XXVI  (1948),  pp.  390-421, 


— 554  — 


Note  préliminaire  sur  les  Baccharidinae  de  l'Herbier 
de  Glaziou  au  Muséum  national  D’Histoire  naturelle 
(Paris). 


Par  le  Fr.  Teodoro  F.  C.  S. 


C’était  en  1860  A.  F.  M.  Glaziou,  architecte-paysagiste  français, 
se  trouvait  au  Brésil  à Rio  de  Janeiro  occupé  à la  réalisation  d’un 
jardin  public,  genre  « Mabille  » et  « Château  de  Fleurs  » de  Paris. 

La  visite  à Rio  de  Janeiro  de  l’Archiduc  Maximilien  d’Autriche 
permit  au  gouvernement  brésilien  de  constater  le  besoin  d’urba- 
nisation du  fameux  « Passeio  Publico  » et  c’est  M,  Glaziou  qui  fut 
chargé  de  projeter  et  faire  exécuter  un  jardin  public  « anglais  » 
comme  étant  le  genre  le  plus  naturel,  le  plus  libre,  produisant  les 
plus  agréables  et  les  plus  parfaites  illusions.  La  Science  Botanique, 
en  plus  du  sens  artistique,  étant  le  grand  instrument  de  ce  ravail 
devint  la  passion  de  Glaziou. 

L’architecte-paysagiste  français  réussit  à merveille  et  « La  Lapa  », 
la  « Praça  Republica  » et  la  « Quinta  Boa  Vista  » sont  encore  à Rio- 
de-Janeiro  un  éclatant  témoignage  de  la  compétence  professionnelle 
de  Glaziou.  Cette  compétence  fut  très  estimée  de  Sa  Majesté  l’Em- 
pereur des  Brésiliens  Dom  Pedro  II,  qui  nomma  Glaziou  jardinier 
-en  chef  des,  jardins  et  des  parcs  impériaux  : ce  fut  le  commence- 
ment de  la  magnifique  carrière  de  Glaziou. 

Pour  la  Botanique,  au  Brésil,  ce  fut  une  aubaine  ; car,  comme 
Glaziou  lui-même  l’écrira  plus  tard, 

...  dans  le  cours  de  mes  explorations  si  souvent  répétées  aux  mêmes 
-endroits  dans  les  Etats  de  Rio-de- Janeiro,  de  Sâo  Paulo  et  de  Minas 
Geraes  surtout,  je  pus  recueillir  plus  de  douze  mille  espèces  de  plantes 
occupant  les  numéros  d’ordre  de  1 à 22770,  ayant  environ  1000  numé- 
ros bissés.  Tous  ces  végétaux,  entre  lesquels  il  y a des  centaines  d’espèces 
nouvelles  et  beaucoup  de  genres  nouveaux,  furent  libéralement  distri- 
bués entre  les  principaux  herbiers  d’Europe  et  de  l’Amérique  du  Sud  : 
Paris,  Saint-Pétersbourg,  Kew,  Berlin,  Copenhague,  Genève,  Bruxelles, 
Stockholm,  Montpellier,  Rio-de-Janeiro,  etc... 

Depuis  1861  jusqu’à  1895  il  ne  cessa  de  s’occuper  de  la  Flore 
Brésilienne.  Aussi  on  peut  affirmer  en  toute  vérité  que  le  plus  grand 
monument  de  Phytographie,  la  « Flora  Brasiliensis  » de  Ph.  von 
Martius  doit  à Glaziou  une  remarquable  contribution  ; c’est 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 555 


pourquoi  dans  n’importe  quelle  famille  de  plantes  au  Brésil  une 
■connaissance  approfondie  n’est  guère  possible  sans  connaître  l’Her- 
bier de  Glaziou. 

M’occupant  très  spécialement  des  Baccharidinae  (Compositae) 
il  me  fallait  connaître  l’Herbier  de  Glaziou  et  c’est  à la  bienveillance 
du  personnel  du  Muséum  d’Histoire  Naturelle  de  Paris,  en  particulier 
de  la  Section  de  Botanique-Phanérogamie,  et  très  spécialement  au 
dévouement  du  Sous-Directeur  du  Laboratoire  de  Physique  Appli- 
quée, M.  Yves  Le  Grand,  actuellement  détaché  à l’Université 
tlu  Brésil,  qu’il  m’a  été  possible  d’étudier  une  partie  des  Bacchari- 
dinae de  l’Herbier  de  Glaziou,  donné  au  Muséum  par  Mme  Simard, 
-sa  fille,  en  1907. 


Le  matériel  de  l’Herbier  de  Glaziou,  que  j’ai  eu  à étudier,  com- 
prend 69  numéros,  dont  54  de  Glaziou  lui-même,  7 de  Regnell, 
1 de  Warming,  2 de  Ule,  1 de  Nadeaud,  1 de  Mosen,  3 de  Riedel. 

Les  Baccharidinae  de  l’Herbier  de  Glaziou  furent  étudiées  en 
partie  par  Baker,  le  monographe  des  Composées  de  la  « Flora  Bra- 
siliensis  » et  aussi  par  Heering,  le  spécialiste  qui  le  premier  se  soit 
occupé  du  genre  Baccharis.  Aussi  la  liste  que  je  communique  à la 
suite  comprendra  la  détermination  de  Baker,  de  Heering  et  de 
•Glaziou  lui-même,  lesquelles  déterminations  précéderont  celle  de 
l’auteur  chaque  fois  qu’il  y aura  lieu. 

Voici  quelques  numéros  sur  lesquels  il  convient  d’insister  : 

171.  Baccharis  Lundii  DC  (Baker,  in  Fl.  Br.). 

B.  trinervis  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  Lundii  DC  (det.  Teodoro). 

539.  Baccharis  trinervis  var.  rhexioides  Baker  (Baker,  in  Fl.  Br.). 

B.  trinervis  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  rhexioides  Kunth  (det.  Teodoro). 

553.  Baccharis  trinervis  Pers  (Baker,  in  Fl.  Br.); 

B.  trinervis  var.  rhexioides  Baker  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  rhexioides  Kunth  (det.  Teodore). 

555.  Baccharis  dracunculi/olia  DC  (Baker,  in  Fl.  Br.). 

B.  rufescens  var.  tenuifolia  Baker  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  dracuculifolia  DC  (det.  Teodoro). 

■2614.  Baccharis  vernonioides  DC  (Glaziou,  in  Herb.). 

V ernonia  sp.  (det.  Teodoro). 

2625.  Baccharis  oxyodonta  var.  punctulata  Baker  (Baker,  in  Fl.  Br.). 

B.  trinervis  var.  cinerea  Baker  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  punctulata  DC  (det.  Teodoro). 

4849.  Baccharis  calvescens  DC  (Baker,  in  Fl.  Br.). 

B.  ramosissima  Gardn.  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  calvescens  f.  typica  Heering  (Heering,  in  S.  und  P.). 

Eupatoriaceae  sp.  (det.  Teodoro). 


— 556  — 


7701.  Baccharis  retusa  DC  (Baker,  in  Fl.  Br.). 

Baccharis  reticularia  DC  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  retusa  DC  (det.  Teodoro). 

7724.  Baccharis  reticularia  var.  polyneura  Sch.  Bip  (Glaziou,  in  Herb.). 
Vernonia  sp.  (det.  Teodoro). 

7725.  Baccharis  reticularia  var.  polyneura  Sch.  Bip.  (Glaziou,  in  Herb.). 
Vernonia  sp.  (det.  Teodoro). 

8130.  Baccharis  myriocephala  Baker  (Baker,  in  Fl.  Br.). 

B.  myriocephala  Baker  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  pseudomyriocephala  Teodoro  (det.  Teodoro). 

8771.  B.  cassinaefolia  DC  (Baker,  in  Fl.  Br.). 

B.  coriacea  Glaziou  n.  sp.  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  cassiniijolia  DC  (det.  Teodoro). 

8777.  Baccharis  cassinaefolia  var.  Riedelii  Baker  (Glaziou,  in  Herb.). 
B.  daphnoides  H.  A.  (det.  Teodoro). 

11006.  Baccharis  rufescens  Sprengel  (Baker,  in  Fl.  Br.). 

B.  fluminensis  Glaziou  sp.  n.  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  rufescens  Sprengel  (det.  Teodoro). 

11095.  Baccharis  genislelloides  var.  brachyslachys  Baker  (Glaziou,  in 
Herb.). 

B.  Glaziovii  Baker  (det.  Teodoro). 

11110.  Baccharis  Dutaillyana  Glaziou  sp.  n.  (Glaziou,  in  Herb.). 

Vernonia  sp.  (det.  Teodoro). 

12831.  Baccharis  Lundii  DC  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  punctigera  DC  (det.  Teodoro). 

14003.  Conyza  arguta  Less  (Glaziou,  in  Herb.). 

Baccharidastrum  argutum  (Less)  Cabrera  (det.  Teodoro). 
15008.  Conyza  triplinervia  Less  (Glaziou,  in  Herb.). 

Baccharis  punctulata  DC  (det.  Teodoro). 

15099.  Baccharis  trinervis  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  Lundii  DC  (det.  Teodoro). 

17065.  Baccharis  glutinosa  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  lanceolata  Kunth  (det.  Heering). 

B.  lanceolata  Kunth  (det.  Teodoro). 

19553.  Baccharis  tarchonanlhoides  var.  albifolia  Glaziou  var.  n.  (Gla- 
ziou, in  Herb.). 

B.  tarchonanlhoides  DC  ? non  ! (det.  Teodoro). 

Leg.  E.  Ule  : 

1541.  Baccharis  trinervis  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  oxyodonta  DC  ((Heering,  in  S.  und  P.). 

B.  oxyodonta  DC  (det.  Teodoro). 

1777.  Baccharis  trinervis  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  oxyodonta  DC  (Heering,  in  S.  und  P.). 

B.  oxyodonta  DC  (det.  Teodoro). 

Leg.  Riedel. 

s/n  Baccharis  rufescens  var.  pedalis  Baker  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  pedalis  Sch.  Bip.  (det.  Teodoro). 


— 557  — 


III  734. 
I 207. 

I 208. 

I 231. 
I 241. 
21. 
III  738. 


1387. 


s/n 


Conyza  triplinervia  Less.  (Glaziou,  in  Herb.). 

Baccharidastrum  triplinervium  (Less)  Cabrera  (det.  Teodoro). 
Baccharis  subdentata  DC  (Baker,  in  FI.  Br.). 

B.  xylophila  Mart  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  subdentata  DC  (det.  Teodoro). 

Baccharis  subdentata  DC  (Baker,  in  FI.  Br.). 

B.  xylophila  Mart  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  subdentata  DC  (dét.  Teodoro). 

Baccharis  trinervis  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  oxyodonta  DC  (dét.  Teodoro). 

Baccharis  trinervis  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  Regnellii  Sch.  Bip.  (det.  Teodoro). 

Baccharis  trinervis  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  anomala  DC  (det.  Teodoro). 

Baccharis  Lundii  DC  (Baker,  in  Fl.  Br.). 

B.  trinervis  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  Lundii  DC  (det.  Teodoro). 

Leg.  Mosén.  : 

Baccharis  trinervis  Pers  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  anomala  DC  (det.  Teodoro). 

Leg.  Nadeaud  : 

Baccharis  gnaphalioides  Spreng  (Glaziou,  in  Herb.). 

B.  radicans  DC  (det.  Teodoro). 


Enfin,  voici  quelques  remarques  : 

1°  Une  révision  générale  de  l’Herbier  de  Glaziou  paraît  être 
nécessaire. 

2°  Ce  que  j’ai  eu  en  main  comme  corre  pondant  au  numéro  4849 
de  Glaziou  est  évidemment  une  Eupatoriaceae.  Ce  que  Baker, 
Heering  et  Glaziou  lui-même  ont  eu  en  main  comme  correspon- 
dant au  n°  4849  de  Glaziou  est  Baccharis  calvescens.  Il  y a eu 
•confusion  d’étiquettes. 

3°  Le  nom  Baccharis  myriocephala  Baker  n’est  pas  valide  pour 
le  n°  8130  de  Glaziou,  puisque  le  nom  existait  déjà  pour  le  n°  265 
de  Vauthier.  C’est  pourquoi  nous  proposons  la  combinaison  que 
voici  : 

Baccharis  pseudomyriocephala  Teodoro  = Baccharis  myrio- 
cephala Baker  non  DC. 

4°  A ceux  qui  ont  eu  en  main  le  matériel  déterminé  comme 
Baccharis  xylophila  (signifiant  « qui  aime  le  bois  »)  ont  regardé  ce 
dernier  nom  comme  l’équivalent  de  Baccharis  xylophylla  (signifiant 
-«  feuille  en  bois  »).  « Baccharis  xylophylla  »,  nom  nouveau  valide 
inventé  par  Baker  pour  le  n°  16203  de  Glaziou,  n’a  rien  à voir 
avec  « Baccharis  xylophila  Mart.  (Walp.  11.598)  » synonyme  de 
Baccharis  subdentata  DC. 

Laboratoire  de  Phanéro garnie  du  Muséum. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


36 


— 558  — 


Notes  préliminaires  a l’étude  caryologique  des  Saxifra- 
gacées.  II.  — Les  chromosomes  somatiques  de  trois  repré - 
sentants  du  genre  Bergenia  Moench. 

Par  Jean-Louis  Hamel. 


Aucune  numération  chromosomique  n’a  été  publiée  jusqu’ici 
pour  des  représentants  du  genre  Bergenia,  tout  au  moins  à ma 
connaissance.  Pourtant  les  Bergenias  sont  ornementales  et  souvent 
cultivées  dans  les  jardins  ; elles  y sont  habituellement  rapportées 
au  genre  Saxifraga  dont  elles  constituaient  une  section.  C’est 
Engler  (Beitrage  zur  Naturgeschichte  des  Genus  Saxifraga.  — - 
Linnaea,  t.  XXXV,  p.  1,  1867.  Beobachtungen  über  die  Bewegung; 
der  Staubblàtter  bei  den  Arten  des  Genus  Saxifraga  L.  und  Begrün- 
dung  der  Annahme  des  Genu  ; Bergenia  Mônch.  — Bot.  Zeit., 
t.  XXVI,  p.  833,  1869)  qui  les  en  retira  et  reprit  pour  elles  le  vieux 
nom  de  Moench,  synonyme,  d’ailleurs,  de  celui  proposé  par 
Haworth,  Megasea,  sous  lequel  on  les  désigne  encore  parfois. 
Cette  séparation  peut  se  justifier  par  plusieurs  caractères  : les  Ber- 
gënia,  par  exemple,  ne  présentent  ni  endoderme,  ni  anneau  de 
collenchyme  dans  leur  tige,  mais  ont  seules,  au  contraire,  des  glandes 
pluricellulaires  enfoncées  dans  leurs  feuilles  ; les  étamines  et  les 
pétales  n’ont  surtout  pas  la  même  origine  dans  les  deux  genres. 
L’étude  caryologique,  en  révélant  de  nouvelles  différences,  confirme 
la  validité  de  la  distinction  faite  entre  eux.  En  effet,  l’équipement 
chromosomique  des  Bergenias  ne  ressemble  pas  à celui  que 
Schoennagel  (Chromosomenzahl  und  Phylogénie  der  Saxifraga- 
■ceen.  — Bot.  Jahrb.,  t.  LXIV,  p.  266,  1931),  Skovsted  (Gytological 
studies  in  the  tribe  Saxifrageae.  — Dansk.  Bot.  Arkiv,  t.  VIII,  n°  5, 
p>  4,  1934)  et  moi-même  (non  publié)  avons  observé  chez  les  Saxi- 
frages. 

Les  trois  espèces  examinées  ici,  Bergenia  ligulata  (Wall.)  Engl., 
B.  ciliata  (Royle)  A.  Br.,  B.  cordifolia  (Haw.)  A.  Br.,  possèdent 
34  chromosomes  somatiques.  Ce  nombre  n’a  encore  été  signalé  pour 
aucune  Saxifrage  vraie. 

Généralement  l’on  distingue  deux  groupes  de  Bergenia.  Les 
espèces  que  renferme  le  premier  ont  leurs  feuilles  abondamment 
ciliées  sur  les  bords,  telle  B.  ligulata,  qui  a son  limbe  et  sa  gaine 
foliaires  bordés  de  poils  nombreux,  ou  B.  ciliata.  Celles  qui  consti- 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 

I 


— 559  — 


tuent  le  deuxième  sont  remarquables  par  l’absence  ou  la  rareté 
de  cette  pilosité.  C’est  à lui  qu’appartient  B.  cordifolia. 

Les  trente-quatre  chromosomes  de  Bergenia  ligulata  sont  de  taille 
différente,  bien  qu’ils  aient  tous  la  forme  de  bâtonnets  dont  l’épais- 
seur est  d’environ  0,45  p.  S’il  est  difficile  de  préciser  la  position  du 
centromère,  qui  semble  être,  dans  la  majorité  des  cas,  médiane 
ou  submédiane,  il  est  possible  de  reconnaître  les  diverses  paires 
chromosiques  par  leur  longueur.  Quelques-unes  sont  plus  grandes 
que  la  moyenne  d’entre  elles  : ainsi  les  chromosomes  de  la  plus 
longue  ont  sensiblement  2,15  p,  ceux  d’une  seconde  1,80  p.  quatre 
autres  1,50  p alors  que  la  plupart  mesurent  à peu  près  1,20  p.  Deux 
couples  enfin  se  font  remarquer  par  l’exiguité  de  leur  taille  et, 
plus  particulièrement,  l’un  d’eux  dont  chacun  des  éléments  n’a 
pas  tout  à fait  0,60  p de  long.  On  peut  de  cette  façon  établir  l’idio- 
gramme  sur  un  grand  nombre  de  plaques  équatoriales,  notamment 
sur  celle  représentée  par  la  figure  1 (fixation  au  liquide  2BE  de  La 
Cour,  coloration  au  violet  de  méthyle). 

Le  stock  chromosomique  de  Bergenia  ciliata  ressemble  tout  à 
fait  à celui  de  B.  ligulata.  On  y.  retrouve  une  diversité  des  longueurs 
analogue  à celle  décrite  dans  l’espèce  précédente  (figure  2,  fixation 
au  liquide  de  Navashin,  coloration  au  violet  cristal).  Cette  simi- 
litude ne  peut  surprendre  ; elle  renforce  l’opinion  des  auteurs  qui, 
comme  Engler,  pensent  que  ces  deux  plantes  sont  très  voisines, 
B.  ciliata  n’étant  peut-être  qu’une  variété  de  B.  ligulata,  dont  elle 
ne  différerait  que  par  la  pilosité  fournie  des  deux  façes  du  limbe 
foliaire. 


|ltv 


N 

Iv1,' 

u?  y r 

,y*'  y 
o \ 

3 

2 'W 

Chez  Bergenia  cordifolia,  presque  tous  les  chromosomes  pré- 
sentent une  sorte  d’étranglement  médian  ou  submédian  qui  indique 
vraisemblablement  la  place  du  centromère.  Mais  c’est  leur  aspect 
trapu,  tout  à fait  différent  de  celui  caractéristique  des  deux  autres 
espèces,  qui  retient  l’attention.  Ils  sont,  en  effet,  à la  fois  plus  épais 
et  de  tailles  moins  variées  : ils  ont  une  largeur  moyenne  de  0,70  p ; 
les  plus  grands  mesurent  environ  1,60  p pour  la  paire  la  plus  longue, 
1,40  p pour  une  autre,  et  les  plus  courts  sensiblement  0,90  p (figure  3, 
fixateur  de  Navashin,  coloration  au  violet  de  méthyle). 


I 


560  — 


Ainsi,  si  l’on  en  juge  par  l’aspect  des  chromosomes,  il  paraît 
exister  une  réelle  différence  entre  les  deux  groupes  de  Bergenia. 
Il  conviendra  de  vérifier  la  valeur  de  cette  distinction  par  l’examen 
des  autres  espèces  dont  les  feuilles  sont  dépourvues  de  cils  à leur 
périphérie  comme  B.  crassifolia  (L.)  Fritsch  (B.  bifolia  Moench), 
B.  pacifica  Komarov  ou  B.  purpurascens  (Hook.  f.  et  Thoms.) 
Ëngl. 

D’autre  part,  les  Bergenia  n’ont  sans  doute  aucune  parenté  avec 
Peltiphyllum  peltatum  (Torr.)  Engl.,  bien  qu’il  possède  lui  aussi 
34  chromosomes,  mais  dissemblables  des  leurs  par  leurs  dimensions 
surtout.  (Bull.  Mus.,  Paris,  2e  sér.,  t.  XX,  p.  198,  1948). 

Le  matériel  d’étude  (méristèmes  radiculaires)  a été  prélevé  sur 
un  pied  de  B.  ligulata  cultivé  dans  le  Pavillon  Froid  du  Muséum 
et,  pour  les  deux  autres  espèces,  sur  des  boutures  faites  sur  des 
plantes  du  Jardin  Alpin.  Les  techniques  utilisées  sont  celles  citées 
dans  la  note  précédente. 

Laboratoire  de  Culture  du  Muséum. 


Deux  genres  inutiles  de  Cossmann  : Eocrassina  (Pélécy- 

PODE)  ET  DuMASELLA  ( GaSTROPODE). 


Par  J.  Morellet. 


I.  Eocrassina.  — : Ce  genre  a été  créé  par  Cossmann  1 pour  une 
espèce  ( veneriformis ) qu’il  avait  primitivement  rapportée  à Pari - 
siella  Cossm.  2.  Il  décrit  en  détail  et  figure  la  charnière  de  son  nou- 
veau genre  (fig.  142)  ; elle  comprendrait,  d’après  lui,  « 1 et  36,  2a 
et  26,  PII  mince  et  longue,  reçue  dans  une  rainure  du  bord  opposé 
où  l’on  ne  distingue  pas  PI  ». 

Les  échantillons  types  de  E.  veneriformis  (Cossm.)  (Ludien  de 
Chavençon  (Oise),  coll.  Houdas)  sont  conservés  à l’Ecole  des  Mines. 
Bien  que  leurs  charnières,  surtout  celle  de  la  VD,  soient  encore 
encombrées  de  gangue  marneuse  et,  de  ce  fait,  difficilement  étu- 
diables,  il  est  néanmoins  manifeste  qu’elles  ne  correspondent  nulle- 
ment à celles  que  Cossmann  a publiées  (fig.  142).  Après  examen  d’une 
trentaine  d’échantillons  de  tous  âges  de  la  localité  type,  où  l’espèce, 
quoi  qu’en  dise  Cossmann,  est  abondante,  j’ai  pu  constater  que  les 
charnières,  VD  et  VG,  sont  exactement  celles  de  Lutetia  ; les  dents 
sont  les  mêmes  et  occupent  rigoureusement  la  même  place  que 
chez  L.  parisiensis  Desh.  (génotype),  dont  Deshayes  a donné 
d’excellentes  figures 3.  Le  genre  Eocrassina  Cossm.  tombe  donc 
en  synonymie  de  Lutetia  Desh. 

Quant  à E.  veneriformis  (Cossm.),  il  est  extrêmement  voisin  de 
L.  decipiens  Cossm.  (localité  type  : Le  Guépelle)  et  n’en  diffère  que 
par  de  piètres  caractères  : test  plus  épais,  charnière  plus  forte  et 
taille  un  peu  plus  grande.  Comme  on  trouve  dans  les  Sables  de  Cresnes 
dès  formes  intermédiaires,  je  ne  pense  pas  que  la  coquille  ludienne 
puisse  être  séparée  spécifiquement.  Rappelons  que  L.  decipiens 
a été  signalé  depuis  longtemps  dans  le  Ludien  4. 

IL  Dumasella.  — Cossmann,  auteur  de  ce  genre,  en  donne  la 
diagnose  suivante  5 : 

1.  Catalogue  illustré  des  Coquilles  fossiles  de  l’Eocène  des  environs  de  Paris,  App. 
n°  5.  Ann.  Soc.  royale  de  Zool.  et  Malac.  Belgique,  t.  XLIX,  Bruxelles,  1913,  p.  94  (108). 

2.  Ibid.,  App.  n°  4,  t.  XLI,  Bruxelles,  1907,  p.  20  (201). 

3.  Description  des  Animaux  sans  vertèbres  découverts  dans  le  bassin  de  Paris,  t.  I, 
Paris,  1860,  pl.  XVI  bis,  fig.  35. 

4.  J.  Boussac,  Sur  la  faune  marine  de  l’étage  Ludien.  Feuille  des  jeunes  naturalistes, 
IVe  sér.,  37e  année,  Paris,  1907,  p.  158. 

5.  Mollusques  éocéniques  de  la  Loire-Inférieure  (Extr.  du  Bull,  de  la  Soc.  des  Sc. 
nat.  de  Vouçst  de  la  France),  t.  II,  2e  fasc.,  1901,  p.  146  [196]. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 562  — 


Taille  petite  ; forme  ovoïdo-conique  ; spire  peu  allongée  ; protoconque 
obtuse,  à nucléus  peu  saillant  ; surface  très  finement  striée.  Ouverture 
ovale,  munie  d’un  bec  antérieur  auquel  aboutit  un  gros  bourrelet  basal 
dont  se  détache  en  avant  la  lame  du  bord  columellaire,  séparé  de  lui  par 
un  faux  ombilic  ; labre  mince,  oblique  ; columelle  obliquement  plissée 
en  arrière  par  l’enroulement  du  bourrelet  basal  sous  le  bord  columellaire. 

Cette  diagnose  originale  a été  légèrement  modifiée  par  Cossmann 
lui-même  1 qui  déclare  que  « le  renflement  columellaire  n’est  pas 
produit  par  l’enroulement  d’un  limbe  ombilical  ». 

Génotype  : Dumaseüa  pretiosa  Cossm.  (Bois-Gouët,  coll.  Dumas)  ; 
autre  espèce  : D.  gymna  (Cossm.),  décrite  primitivement  comme 
Littorina  (Bois-Gouët,  coll.  Dumas  et  Cossmann),  et  qui  se  diffé- 
rencie surtout  de  la  précédente  par  la  périphérie  anguleuse  de  sa 
base. 

Il  n’y  a rien  à dire  de  la  diagnose  de  Cossmann,  sinon  qu’elle 
demande  à être  complétée  sur  un  point  : elle  est  muette  sur  une 
large  crête  spirale  interne  visible  à la  partie  antérieure  du  labre, 
Ce  caractère  se  retrouve  chez  les  deux  espèces  précitées. 

J’ai  toujours  eu  des  doutes  sur  la  valeur  du  genre  Dumaseüa  et 
même  sur  celle  des  deux  espèces  décrites  que  je  soupçonnais  créées 
pour  des  échantillons  non  adultes.  Ayant  eu  à ma  disposition  de 
nombreux  Lacuna  Geslini  Vasseur,  forme  de  Bois-Gouët  la  plus 
voisine  des  Dumaseüa , mais  de  taille  plus  grande,  j’ai  eu  la  curiosité 
d’en  mutiler  quelques-uns  en  brisant  petit  à petit  le  labre  et  voici 
ce  que  j’ai  observé  successivement.  J’ai  de  suite  reproduit  le  bec 
antérieur  de  l’ouverture  qui,  d’après  Cossmann,  caractériserait 
pretiosa,  bec  qui  du  reste  fait  à peu  près  défaut  sur  la  deuxième 
figure  que  Cossmann  a donnée  de  cette  espèce  2,  puis  la  base  est 
devenue  progressivement  anguleuse  et  j’ai  obtenu  exactement 
D.  gymna.  De  plus,  j’ai  constaté  que  le  labre  de  Lacuna  Geslini, 
caractère  qui  avait  échappé  à Cossmann,  est  muni  de  la  même 
crête  spirale  interne  que  les  deux  espèces  de  Dumaseüa. 

Dumaseüa  pretiosa  et  D.  gymna  ne  sont  que  de  jeunes  Lacuna 
(Cirsope)  Geslini  Vasseur.  Le  genre  Dumasella  n’a  par  suite  aucune 
valeur  et  doit  être  supprimé  purement  et  simplement. 

Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 

1.  Ibid. y Suppl.,  p.  108  [56]. 

'2.  Ibid.,  Suppl.,  pl.  IV,  fig.  3. 


— 563  — 


Les  Diatomées  fossiles  des  sources  thermales 
de  Ranomafana  (Antsirabe.  Madagascar). 

Par  A.  Lenoble  et  E.  Manguin. 


Les  Diatomées  fossiles  qui  font  l’objet  -de  cette  note  proviennent 
-en  majeure  partie  des  carottes  de  sédiments  fournies  par  le  son- 
dage Ranofamana  II,  foré  en  1941  dans  la  cour  de  l’Etablissement 
Thermal  d’Antsirabe.  Ce  sondage  est  situé  à 15  mètres  à l’E.-S.-E. 
de  celui  de  Perrier  de  la  Bathie  qui  avait  été  effectué  en  1913 
avec  une  sonde  à main  ne  permettant  pas  d’opérer  des  prélèvements 
bien  conservés  des  terrains  traversés  ; toutefois,  une  étude  des 
boues  de  ce  sondage  avait  mis  en  évidence  l’existence  de  quelques 
espèces  de  diatomées,  sans  pouvoir  en  préciser  le  gisement  exact. 

La  coupe  succincte  du  sondage  de  Ranomafana  II  est  à peu  près 
comparable  à celle  du  sondage  Ranomafana  I donnée  par  Perrier 
de  la  Bathie. 

1.  De  0 à 11  m.  — Travertins  avec  intercalations  de  tourbes,  sables 
et  argiles  récentes. 

2.  De  11  m.  à 18  m.  — - Sous  un  niveau  sableux  peu  puissant,  série 
complexe  argileuse  formée  d’argiles  de  toutes  teintes  qui  ne  contiennent 
aucun  reste  organisé. 

3.  De  18  m.  à 22  m.  50.  — Bancs  de  diatomites  avec  intercalations 
argileuses. 

4.  De  22  m.  50  à 26  m.  — Lignites  terreux  avec  sables  et  argiles  blanches. 

5.  De  26  m.  à 41  m.  — Arènes  granitiques  et  gneissiques  plus  ou  moins 
lâchement  cimentées  par  de  l’argile. 

6.  A 41  m.  — Socle  cristallin  granite-gneissique. 

Ces  sédiments  se  situent  dans  la  succession  géologique,  établie 
pour  les  formations  sédimentaires  lacustres  de  l’Ankaratra,  dans 
-celles  considérées  comme  pleistocènes,  sans  qu’il  soit  possible  de 
donner  plus  de  précisions,  la  faune  comme  la  flore  étant  composées 
d’espèces  dont  la  répartition  va  du  Tertiaire  jusqu’à  nos  jours. 
Toutefois,  les  sédiments  du  niveau  I,  constitués  de  travertins  déposés 
par  les  sources  au  milieu  de  tourbes  et  sables,  sont  datés  du  qua- 
ternaire actuel  par  la  présence  de  Planorbis  trivialis. 

C’est  le  niveau  à ossements  subfossiles  d’aepyornis,  hippopotames, 
crocodiliens,  etc... 

Les  diatomites  du  niveau  3 sont  des  roches  peu  cohérentes,  fra- 
giles, de  faible  densité,  de  teinte  allant  du  gris  foncé  au  gris  clair, 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 564  — 


toujours  fortement  argileuses  et  contenant  une  proportion  variable 
mais  toujours  notable  de  matières  organiques,  de  débris  végétaux  et 
d’acides  humiques  ; au  milieu  d’elles  s’intercalent  des  bancs  d’argiles 
auxquelles  les  diatomites  passent  insensiblement. 

Ces  diatomites  forment  le  toit  de  la  nappe  hydrothermale  et 
du  niveau  de  lignites  terreux  duquel  M.  Boureau  a déterminé 
quelques  débris  de  plantes  remontés  par  les  jaillissements  d’eau  : 
gaines  foliaires  de  Cyperus,  à structure  conservée,  et  une  tige  de 
Scirpus.  La  description  de  cette  flore  doit  paraître  incessamment, 
elle  fait  partie  d’un  mémoire  sur  les  sédiments  lacustres  de  l’ Anka- 
ra tra  qui  comprend  aussi  une  étude  détaillée  de  nombreuses  espèces 
de  diatomées  récoltées  dans  différents  niveaux  du  bassin  lacustre. 

Il  a paru  justifié  de  consacrer  une  étude  particulière  aux  espèces 
décrites  plus  loin  à cause  de  la  présence  de  formes  alcalinophiles 
dont  l’existence  est  due  au  milieu  tout  spécial  créé  par  les  sources 
thermales  ; ces  espèces  n’apportent  d’ailleurs  aucun  élément  nouveau 
sur  l’âge  des  sédiments,  cependant  elles  semblent  indiquer  par  la 
forte  proportion  de  formes  contemporaines  que  les  sédiments  ren- 
contrés dans  le  sondage  de  Ranomafana  soient  plus  jeunes  que  ceux 
identiques  déjà  étudiés  (Vinaninkarena  en  particulier)  et  consi- 
dérés jusqu’ici  comme  étant  de  même  âge. 

Il  n’est  pas  douteux  que  c’est  en  multipliant  les  études  sur  la 
flore  et  la  microflore  de  la  succession  stratigraphique  de  ces  sédi- 
ments, qu’on  parviendra  à définir  d’une  façon  assez  précise  la  chro- 
nologie de  ces  dépôts,  à défaut  d’âge  bien  déterminé. 


Après  délitation  à chaud  par  l’hyposulfite  de  soude  et  traite- 
ment réducteur  par  H202,  ce  schiste  nous  a donné  un  sédiment 
riche  en  divers  microorganismes  siliceux.  Parmi  les  plus  abondants, 
figurent  en  premier  des  spiculés  et  amphidisques  de  Spongiaires, 
appartenant  vraisemblablement  à Ephydatia  lacustris  auct.  ; puis 
en  moindre  abondance,  des  valves  de  Diatomées  plus  ou  moins 
conservées  dans  leur  forme  première.  Enfin  quelques  rares  kystes 
de  Chrysostomatacées.  A signaler,  dans  une  de  nos  préparations, 
un  unique  grain  de  pollen  que  nous  rattachons  par  sa  structure 
au  genre  Podocarpus.  Il  est  probable  que  cet  élément  de  végétation 
supérieure  devait  provenir  d’une  formation  arborescente  riveraine 
des  lagunes  thermales. 

La  presque  totalité  des  Diatomées  que  nous  avons  pu  identifier 
avec  une  certitude  suffisante,  sont  des  espèces  contemporaines. 
Beaucoup  de  ces  dernières  sont  signalées  dans  des  dépôts  lacustres 
d’appartenance  Tertiaire.  Dans  la  liste  systématique  qui  suit,  nous 


— 565 


avons  tiré  des  travaux  de  A.  Loby  (2)  et  M.  Peragallo  (3),  la  plu- 
part des  références  sur  l’ancienneté  de  ces  Diatomées. 

Conséquemment  à leur  relative  stabilité  dans  le  temps,  comme 
également  à leur  dispersion  géographique  quasi  universelle  depuis 
les  premiers  vestiges  de  leur  apparition  sur  le  Globe,  la  pérennité 
de  ces  microphytes  ne  permet  pas  de  les  utiliser  comme  témoins 
stratigraphiques.  Pour  atteindre  une  solution  satisfaisante  de  ce 
problème,  il  nous  faudrait  établir  une  appréciation  exacte  entre  les 
modifications  temporelles  évolutives,  ou  génotypiques,  et  celles 
somatiques,  consécutives  à l’influence  des  facteurs  écologiques  sur 
les  variations  morphologiques,  comme  c’est  le  cas  pour  celles 
actuelles,  très  nombreuses  chez  ces  Algues. 

Par  contre,  ces  mêmes  microphytes  se  révèlent  de  précieux  indi- 
cateurs biologiques  en  ce  qui  concerne  la  nature  des  facteurs  physico- 
chimiques du  milieu.  Leur  maximum  d’évolution  quantitative, 
ainsi  que  les  diverses  associations  qu’ils  forment  entre  eux  dans 
l’élection  d’un  même  milieu,  sont  autant  de  données  précises  pour 
la  connaissance  des  éléments  édaphiques  de  celui-ci. 

Les  Diatomées  de  ce  dépôt  ancien  sont  toutes  : à l’exception  de 
3 espèces  acidophiles  très  rares  et  que  nous  considérons  comme  alloch- 
tones  ( Stauroneis  alabamae,  Pinnularia  polyonca,  P.  dactylus),  des 
formes  nettement  alcalinophiles.  Nous  signalerons  parmi  les  plus 
représentatives  de  ce  groupe  écologique  : 


Cocconeis  placentula. 
Navicula  Perrotetti. 

N.  dicephala. 

N.  anglica. 

Cymbella  microcephala. 


C.  turgida. 

Amphora  ovalis. 

Gomphonema  intricatum,  var.  pumila . 
Epithemia  turgida. 

Hantzschia  amphioxys. 


Au  caractère  d’alcalinophilie,  commun  à toutes  ces  Diatomées, 
s’ajoute  à celles  qui  suivent,  celui  d’êtres  crénophiles  : 


Eunotia  Tschirchiana. 
E.  exigua. 

Achnanthes  exigua. 

A.  in/lata,  var.  elata. 
A.  lanceolata. 
Diploneis  ovalis. 
Navicula  bacilliformis. 


Pinnularia  gibba  fo.  subundulata. 
Gomphonema  longiceps,  var.  subcla- 
vata. 

G.  parvulum. 

Epithemia  zébra,  var.  saxonica. 
Rhopalodia  gibba. 

Nitzscliia  frustulum,  var.  perminuta. 


Parmi  ces  dernières  : Eunotia  Tschirchiana,  Achnanthes  lanceolata 
et  Epithemia  gebra,  var.  saxonica,  acquièrent  leur  maximum  d’évo- 
lution dans  les  sources  thermales  actuelles. 

Nous  signalerons  avec  le  même  intérêt  que  la  majeure  partie  des 
Diatomées  reconnues  dans  ce  banc,  sont  également  des  formes 


— 566  — 


indifférentes  quant  à leur  tolérance  pour  une  faible  salinité  des 
eaux  qu’elles  peuplent.  Quatre  autres  espèces  trouvées  ici  appar- 
tiennent à l’halobionte. 

Voici  énuméré  dans  l’ordre  croissant  de  leur  électivité  pour  NaCl, 
les  espèces  et  genres  que  nous  avons  pu  identifier  avec  certitude 


malgré  l’état  de  fragmentation 
Indifférentes  (0-5  °/oo  Na  Cl). 

Fragilaria  construens,  var.  venter. 

F.  pinnata. 

Achnanthes  exigua. 

A.  lanceolata. 

Mastogloia  Smithii,  var.  lacustris. 
Amphipleura  pellucida. 

Diploneis  ovalis. 

Stauroneis  anceps,  fo.  gracilis. 

S.  phoenicenteron. 


de  leurs  valves  . 

Navicula  cryptocephala,  var.  inter- 
media. 

N.  pupula. 

N.  radiosa. 

Epilhemia  turgida. 

E.  zébra,  var.  saxonica. 

Rhopalodia  gibba. 

Niizchia  frustulum,  var.  perminiUa. 


Mésohalobes  (5-20  °/00  Na  Cl). 

Achnanthes  delicatula.  Mastogloia  elliptica,  var.  dansei. 

Euhaiobes  (30-40  °/oo  Na  Cl). 

Nous  avons  trouvé  seulement  que  trois  représentants  pour  ce 
groupe  : deux  Coscinodiscus  et  un  Campyloodiscus,  tous  trois  en 
fragments  ne  permettant  pas  une  identification  spécifique.  Pour 
ces  dernières  formes  d’eaux  saumâtres  ou  marines,  il  nous  paraît 
possible  d’interpréter  leur  présence  ici,  comme  résultant  d’apports 
accidentels,  originaires  des  régions  de  haute  concentration  saline 
des  lagunes  thermales.  Ainsi  la  coexistence  de  ces  formes  halo- 
biontes  et  aquadulcicoles  dans  ce  prélèvement,  trouve  son  origine 
dans  les  effets  accidentels  du  brassage  des  eaux  en  divers  points  de 
déversement  des  sources. 

En  ce  qui  concerne  les  processus  d’adaptation  morphologique 
en  rapport  avec  les  conditions  biologiques  du  milieu  originel,  nous 
remarquerons  que  sur  les  60  esp.,  var.  ou  fo.  systématiques  obser- 
vées, 11  espèces  seulement  sont  des  formes  planctoniques  : 


Melosira  granulata,  fo. 

M.  italica,  var.  tenuissima. 
Coscinodiscus  sp.,  2 esp. 

Cyclotella  Iris,  var.  ovalis. 
Stephanodiscus  Hantzschii. 
Fragilaria  construens,  var.  venter. 


Fragilaria  pinnata. 

Synedra  ulna. 

Nitzschia  frustulum,  var.  perminuta. 
Surirella  sp. 

S.  tenera,  var.  fossilis. 


Melosira  granulata,  fo.,  est  la  forme  euplanctonique  la  plus 
abondante  et  la  plus  caractéristique  de  ce  niveau  de  prélèvement. 
La  prédominance  des  formes  littorales  et  benthiques  de  ce  relevé 


— 567  — 

floristique,  paraît  indiquer  l’existence  d’un  limnobionte  qui  devait 
être  riche  en  Algues  de  tous  groupes.  A ce  sujet  nous  nous  proposons 
Je  monter  de  nouvelles  préparations  en  coupe  mince,  afin  de  déceler 
la  présence  des  autres  Algues,  infailliblement  détruites  par  le  trai- 
tement réducteur  utilisé  pour  le  montage  des  Diatomées. 

Toute  interprétation  pour  expliquer  l’état  de  grande  fragmen- 
tation des  frustules  contenus  dans  ce  banc  de  diatomites,  serait 
hasardeuse.  Cette  fragmentation  pouvant  être  autant  l’effet  d’un 
remaniement  ultérieur  de  ce  dépôt  thermal  ancien,  que  la  consé- 
quence de  phénomènes  éruptifs  ayant  exercé  une  pression  sur  ce 
-dernier. 

Pour  terminer  ce  bref  aperçu  de  paléophytologie,  il  nous  reste 
ù dire  un  mot  sur  le  faciès  biogéographique  actuel  de  ce  peuple- 
ment diatomique  fossile,  dont  la  presque  totalité  est  représentée 
par  des  espèces  essentiellement  cosmopolites.  Seules  les  Diatomées 
suivantes  ne  sont  connues  jusqu’à  ce  jour  que  de  certaines  régions 
du  Globe  : Achnathes  inflata,  var.  elata,  a été  signalée  à Ceylan, 
Java,  et  par  nous-mêmes  aux  Nouvelles-Hébrides  ; Navicula 
Perrotetti  appartient  aux  régions  tropicales,  et  probablement  tem- 
pérées-chaudes  ; Pinnularia  stomatophora,  var.  triundulata,  trouvée 
seulement  qu’en  Suède  et  à Java  ; P.  luculenta  en  Afrique  et  Asie 
tropicales,  ainsi  qu’à  Java. 


(à  suivre). 


— 568 


Étude  paléoxylologique  du  Sahara  (ï*  note)  1 : 
Présence  du  Dadoxylon  (Araucarioxylon)  lugriense  n.  sp. 


Par  Ed.  Boureau. 

SOUS-DIRECTEUR  AU  MUSÉUM 


Dadoxylon  (Araucarioxylon)  lugriense,  n.  sp. 

Ce  bois,  minéralisé,  a été  récolté  par  M.  le  Professeur  Dalloni 
dans  la  région  de  Lugri,  au  Sud  du  Fezzan. 

L’échantillon  se  présente  sous  l’aspect  d’un  bloc  silicifié  presque 
cubique  d’environ  5 cm.  d’arête,  extérieurement  brun-jaunâtre  et, 
sur  une  face  transversale  polie,  de  couleur  chamois.  Il  est  partielle- 
ment cristallisé,  ne  montrant  de  structure  suffisamment  conservée 
pour  une  étude  anatomique  que  dans  une  partie  seulement,  assez 
réduite. 


I.  — Etude  anatomique. 

A.  Coupe  transversale  (fig.  IA). 

Dans  une  lame  mince  exécutée  en  coupe  transversale,  on  constate 
l’existence  d’un  bois  homoxylé,  constitué  par  des  éléments  vascu- 
laires polygonaux  aux  angles  arrondis  isodiamétriques,  disposés 
en  files  radiales  et  séparés  par  des  méats  intercellulaires.  Le  calibre 
de  ces  éléments  est  sensiblement  comparable  pour  une  même  file. 
Les  membranes  mitoyennes  sont  nettement  visibles.  Mensurations  : 
1°)  diamètre  total  de  la  trachéide  : D = 83  p.  (diamètre  de  son 
ouverture  : d = 51  ,u,  épaisseur  de  la  paroi  jusqu’à  la  membrane 
mitoyenne  : e = 16  jx)  ; 2°)  D = 66  p (d  = 40  p.,  e = 13  p)  ; 

3°)  I)  = 60  p.  (d  = 34  p.,  e = 13  (i)  ; 4°)  D = 53  p.  (d  — 33  |x, 

e = 10  (i),  type  moyen  ; 5°)  D = 50  p.  (d  = 30  q,  e — 10  (i.)  ; 

6°)  D = 33  (x  (d  = 13  p.,  e = 10  [x). 

Parallèlement  à ces  files  radiales  s’intercalent  les  files  plus  ou 
moins  larges  des  rayons  médullaires. 

Dans  les  régions  les  mieux  conservées,  les  zones  d’accroissement 
annuel  ne  sont  pas  nettement  marquées.  Tout  au  plus  voit-on 
sur  une  faible  étendue  un  arc  de  plusieurs  cellules,  allongées  tangen- 
tiellement  et  formées  d’éléments  petits  et  très  aplatis  (épaisseur  de 

1.  Ed.  Boureau,  Étude  paléoxylologique  du  Sahara  : "Présence  du  Dadoxylon 
Dallonii  n.  sp.,  Bull.  Mus.  Nat.  Hisl.  Nat.,  1948. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 569  — 


la  paroi  appartenant  à la  trachéide  : 6 jx,  longueur  de  l’ouverture  : 
40  (x,  largeur  de  l’ouverture  : 6 jx,  mais  l’état  de  conservation  de 
l’échantillon  ne  permet  pas  de  donner  des  indications  très  précises. 

On  voit  quelquefois,  dans  les  parties  les  mieux  conservées,  les 
ouvertures  qui  font  communiquer  les  cellules  des  rayons  avec  les 
trachéides  adjacentes  (fîg.  IA). 


Fig.  1.  — Dadoxylon  (Araucarioxylon)  lugriense  Boureau. 

A.  — Portion  de  lame  mince  exécutée  en  coupe  transversale  montrant  un  bois 
homoxylé.  Remarquer  les  pores  qui  établissent  une  communication  entre  les 
cellules  des  rayons  médullaires  et  les  trachéides  adjacentes. 

B.  — Portion  de  lame  mince  exécutée  en  coupe  radiale,  montrant  l'ornemen- 
tation des  champs  de  croisements.  Remarquer  la  disposition  régulière  et  le  nombre 
élevé  des  ponctuations. 

C.  — Type  répandu  des  ponctuations  de  la  paroi  radiale  des  trachéides. 

D.  — Comme  précédemment.  Presque  aussi  répandu. 

E.  — Ponctuations  radiales  des  trachéides  du  type  opposé  (rare). 

F.  — Ponctuation  également  du  type  opposé  mais  plus  espacé  dans  une  tra- 
chéide au  trajet  sinueux  (cas  encore  plus  rare). 

G.  — Portion  de  lame  mince  exécutée  en  coupe  tangentielle  montrant  un  rayon 
médullaire  avec  les  ouvertures  faisant  communiquer  les  cellules  des  rayons  avec 
les  trachéides. 

Les  ponctuations  de  la  paroi  radiale  ne  sont  pas  figurées. 


B.  Coupe  radiale  (fïg.  IB  à F). 

Dans  la  majorité  des  cas,  les  trachéides  sont  munies  de  ponctua- 
tions aréolées  disposées  en  file  unisériée,  contiguës  et  aplaties  au 
point  de  contact.  Ces  ponctuations  sont  pourvues  d’un  lumen  cir- 
culaire lorsqu’elles  sont  intactes,  mais  dans  certains  cas  d’altération 
avancée,  l’ouverture  est  largement  fendue  et  disposée  obliquement  ; 


— 570  — 


elle  occupe  alors  le  diamètre  entier  de  l’aréole  et  le  dépasse  souvent. 

Dans  d’autres  cas,  presque  aussi  fréquents,  les  ponctuations 
sont  disposées  en  files  bisériées,  alternées,  plus  arrondies  et  moins 
écrasées  les  unes  contre  les  autres.  Cette  disposition  bisériée  se  perd 
au  voisinage  des  rayons  médullaires  et  fait  souvent  place  à la  dis- 
position unisériée. 

Les  trachéides  ne  sont  pas  toujours  rectilignes.  Elles  ont  quel- 
quefois un  trajet  sinueux  et  aux  renflements  correspond  une  aug- 
mentation du  nombre  des  ponctuations  qui  peuvent  être  alors 
opposées.  Deux  ponctuations  aréolées,  rigoureusement  circulaires, 
ainsi  placées  côte  à côte,  sont  soit  tangentes,  soit  séparées  par  un 
intervalle  perdant  ainsi  la  disposition  alternée  typique  qu’on  a 
longtemps  considérée  comme  exclusivement  caractéristique  du  type 
araucarien  1.  Cette  disposition  opposée  a récemment  été  observée 
chez  les  Araucariaceae  actuelles  (Pool)  2. 

Mensurations  : 

I.  — Trachéides  rectilignes  : 

A.  Largeur  de  la  trachéide  : 36  p (fig.  1 C). 

Ponctuations  : unisériées,  largeur  : 16  p,  hauteur  : 13  p,  marges 
latérales  (entre  les  ponctuations  et  la  paroi  verticale 
des  trachéides)  : 10  p. 

B.  Largeur  de  la  trachéide  : 50  p (fig.  1 D). 

Ponctuations  : bisériées  alternées  ; largeur  d’une  ponctuation  : 16  p ; 

hauteur  : 10  p ; largeur  de  la  double  série  : 30  p ; 
marges  latérales  : 10  p ; pore  des  ponctuations 
(circulaire)  : 3 p (diamètre). 

IL  — Trachéides  à trajet  sinueux  : 

A.  Renflement.  Largeur  de  la  trachéide  : 45  p (fig.  1 F). 

Deux  ponctuations  opposées  espacées  : hauteur  : 
15  p ; largeur  des  ponctuations  : 16  p ; marges 
latérales  : 4 p ; intervalle  : 5 p. 

B.  Étranglement.  Largeur  de  la  trachéide  : 32  p. 

Une  ponctuation  de  largeur  : 16  p,  hauteur  : 15  p, 
avec  deux  marges  latérales  de  largeur  8 p. 

Rayons  médullaires  (fig.  IB). 

Les  rayons  médullaires  apparaissent  sous  l’aspect  de  cellules 
rectangulaires  couchées,  perpendiculaires  aux  trachéides  ; la  hauteur 
verticale  de  ces  cellules  atteint  de  25  à 30  p en  moyenne. 

Les  ponctuations  des  champs  de  croisement  qui  unissent  les 

1.  Boureau  (Ed.),  1948.  Loc.  cit.,  p.  420-426. 

2.  Pool  (D.  J.  W.).1929.  On  the  anatomy  of  Araucarian  wood.  Recueil  des  trav» 
Bot.  ISéerl .,  25,  pp.  484-620,  81  fig. 


— 571 


fibres  trachéides  et  les  cellules  des  rayons  n’apparaissent  pas 
aréolées  en  coupe  radiale. 

Les  pores,  seuls  observables,  sont  fendus  obliquement  parallèle- 
ment les  uns  par  rapport  aux  autres.  Ils  sont  petits,  au  nombre 
de  16  environ  et  régulièrement  disposés  sur  quatre  lignes  parallèles 
à la  paroi  horizontale  des  rayons  et  sur  quatre  lignes  obliques  par 
rapport  aux  parois  verticales  des  trachéides.  Certains  champs 
montrent  des  ponctuations  moins  nombreuses,  pouvant  avoir  seu- 
lement trois  lignes  horizontales  de  ponctuation. 

C.  Coupe  tangentielle  (fig.  IG). 

Les  rayons  médullaires  sont  homogènes,  unisériés  et  constitués 
par  un  nombre  très  variable  de  cellules  allant  de  1 à 17.  Le  plus 
souvent,  on  compte  environ  25  rayons  au  mm2.  Ils  sont  princi- 
palement disposés  sur  de  mêmes  files  verticales  et  peuvent  être 
très  rapprochés,  faisant  croire  alors  à un  rayon  unique  très  élevé. 
Observées  en  coupe  tangentielle,  les  cellules  des  rayons  apparaissent 
ellipsoïdes,  allongées  dans  le  plan  du  rayon.  Elles  n’ont  qu’une 
petite  surface  de  contact,  de  sorte  que  la  surface  radiale  des  rayons 
n’est  pas  plane,  mais  assez  fortement  ondulée.  La  membrane  des 
trachéides  placée  au  contact  des  rayons  est  pareillement  ondulée. 
On  mesure  à l’intérieur  de  la  trachéide,  sur  les  cellules  des  rayons  des 
dépressions  de  profondeur  égale  à 3 jx.  Les  cellules  des  rayons  obser- 
vées dans  un  rayon  particulier  de  taille  moyenne  en  coupe  tan- 
gentielle ont  un  grand  axe  de  25  à 28  p en  moyenne  et  une  largeur 
de  20  p.  Les  doubles  membranes  qui  séparent  les  ouvertures  de  deux 
trachéides  voisines  ont  une  épaisseur  de  2.0  p (2  X 10  p),  de  sorte 
que  la  largeur  des  cellules  des  rayons  en  coupe  tangentielle  ajoutée 
aux  deux  épaisseurs  des  membranes  qui  se  placent  de  part  et  d’autre,, 
atteint  40  p.  Les  trachéides  ont  une  ouverture  étroite,  en  moyenne 
de  30  p,  qui  peut  se  réduire  à 20  p devant  un  rayon.  On  n’observe 
pas  de  rayons  placés  latéralement  immédiatement  côte  à côte. 
Les  membranes  des  trachées  placées  au  contact  des  rayons  mon- 
trent les  ouvertures  des  champs  de  croisement  qui  font  commu- 
niquer les  cellules  couchées  des  rayons  et  les  trachéides,  ce  qui 
confirme  l’observation  faite  dans  les  lames  minces  radiales.  Les 
ouvertures  (diamètre  moyen  : 3 p)  peuvent  apparaître  uniques 
ou  groupées  par  quatre  ou  même  cinq.  Dans  les  lames  minces,, 
elles  ont  une  teinte  grise  due  à la  résine  qu’elles  contiennent.  Il  est 
probable  qu’à  la  limite  de  la  paroi  cellulaire  du  rayon  et  de  la 
trachéide  la  ponctuation  soit  aréolée,  Mais  ce  détail  qu’on  ne  peut 
constater  par  l’examen  de  la  coupe  radiale  est  difficile  à confirmer 
par  la  coupe  tangentielle-,  en  raison  des  dimensions  de  cet  élément 
situé  très  profondément,  et  très  petit  par  rapport  à l’épaisseur  de 
la  membrane  des  trachéides. 


— 572 


II.  — Affinités. 

Par  la  forme  de  ses  ponctuations  unisériées,  aplaties,  contiguës 
et  bisériées  alternées  très  rarement  opposées,  cet  échantillon  se 
rapproche  de  bois  mésozoïques  décrits  sous  les  termes  génériques 
de  Cedroxylon  ainsi  que  de  Dadoxylon  Endl.  (incl.  Araucarioxylon 
Kraus). 

Comme  le  Dadoxylon  (Araucarioxylon)  dallonii  Ed.  Boureau  des 
grès  à végétaux  du  Sud  de  Toummo x,  il  rappelle  par  les  ponc- 
tuations radiales  des  trachéides,  le  Dadoxylon  sp.  de  T’in  Wana 
décrit  par  Williams  2 dans  des  couches  sahariennes  de  l’Aïr  méri- 
dional attribuées  au  Crétacé  pré-Turonien,  mais  il  diffère  du 
D.  dallonii  par  la  nature  des  ponctuations  de  son  champ  de  croi- 
sement qui,  assez  bien  conservées,  ont  pu,  ici,  être  également  obser- 
vées en  détail. 

Il  se  rapproche  par  ce  dernier  caractère  d’espèces  variées  décrites 
par  Lignier  1 dans  le  mésozoïque  de  Normandie,  comme  le  Cedro- 
xylon blevillense  de  l’Albien  (Gault)  de  Bléville,  La  Hève  (Seine- 
Inférieure).  Lignier  figure  des  cellules  couchées  des  rayons  (pl.  XXI, 
fig.  66) 1 2  3 pourvues  de  ponctuations  nombreuses  (parfois  jusqu’à  12), 
petites  (diamètres:  5 p.)  serrées  et  distribuées  sans  ordre  apparent. 
Cependant,  selon  cet  auteur,  ces  ponctuations  ne  sont  rangées 
horizontalement  que  très  rarement  ; elles  sont  aréolées  avec  pore 
en  fente  étroite  et  oblique.  Il  signale  également  dans  les  cas  d’alté- 
ration avancée  ces  ponctuations  formées  par  l’écartement  local  des 
stries  de  la  paroi  trachéidienne  et  il  figure,  pl.  XVIII,  fig.  17,  des 
ponctuations  très  ressemblantes  à celles  que  nous  avons  observées 
dans  notre  échantillon.  La  différence  qui  sépare  les  deux  échan- 
tillons réside  dans  la  disposition  très  régulière  des  ponctuations  des 
champs  de  croisement  de  l’échantillon  saharien.  En  outre,  l’appella- 
tion générique  de  Cedroxylon  se  justifie  davantage  pour  l’échantillon 
normand  par  la  présence  sur  les  parois  radiales  des  trachéides  de 
ponctuations  unisériées  plus  ou  moins  espacées,  très  rarement 
bisériées,  alternées  ou  opposées,  ce  que  nous  n’avons  pas  observé 
avec  la  même  fréquence  dans  l’échantillon  saharien.  Il  s’apparente 
également  au  Cormaraucarioxylon  crasseradiatum  j du  Bajocien 
inférieur  (?)  de  Moutiers-en-Cinglais  (Calvados)  décrit  par  Lignier  3, 

1.  Boureau  (Ed.).  1948.  Loc.  cit. 

2.  Williams  (S.).  1930.  Report  on  the  fossil  wood,  3e  partie  de  “ The  geological 
collection  from  the  South  Central  Sahara  ”,  par  F.  R.  Rodd,  Quarterly  Journ.  Geol. 
Soc.,  vol.  LXXXVI,  pl.  XLI,  pp.  408-9. 

3.  Lignier  (O.).  1907.  Les  végétaux  fossiles  de  Normandie.  IV.  Bois  divers  (lre  sér.). 
Mérti.  Soc.  Linn.  Normandie,  vol.  XXII,  pp.  239-332,  pl.  XVII-XXIII. 


— 573  — 


mais  il  en  diffère  par  un  certain  nombre  de  caractères.  Dans  cette 
autre  espèce  normande,  les  champs  de  croisement  portent  pareille- 
ment de  petites  ponctuations  que  Lignier  décrit  comme  étant  aréo- 
lées,  avec  pore  en  fente  droite  ou  oblique,  en  général  au  nombre 
de  4 à 6.  De  plus,  ces  ponctuations  sont,  selon  cet  auteur,  nettement 
ordonnées  en  files  verticales  et  horizontales.  Par  leur  nombre, 
celles  de  notre  échantillon  rappellent  davantage  V Araucariocaulon 
breveradiatum  Lignier  du  Cénomanien  des  falaises  de  Dives  (Cal- 
vados) qui  possède  dans  ses  champs  de  8 à 15  ponctuations  aréolées, 
très  petites  avec  pores  en  fente  oblique,  disposées  vaguement  (selon 
Lignier)  en  files  horizontales  et  verticales.  Dans  le  Dadoxylon 
lugriense  Ed.  B.,  elles  sont  régulièrement  disposées  en  files  hori- 
zontales et  obliques,  avec  pores  obliques  et  parallèles. 

Cette  espèce  rappelle  enfin,  dans  une  certaine  mesure,  le  Dadoxylon 
Dantzii 1 décrit  par  Potonié  dans  des  sables  correspondant  proba- 
blement aux  couches  de  Makonde  de  Bornhardts,  au  Sud  de  Lindi, 
dans  l’Est-Africain,  qui  étaient  considérées  comme  appartenant 
au  Crétacé  supérieur,  et  que  des  travaux  plus  récents  2 attribuent, 
avec  plus  de  précision,  à l’Aptien. 

Elle  s’en  rapproche  davantage  que  le  Dadoxylon  Dallonii  Boureau 
pourvu  de  1 à 4 grandes  ponctuations  étirées,  placées  sur  un  seul 
rang,  dans  les  champs  de  croisement.  Le  Dadoxylon  Dantzii  Potonié 
possède  dans  les  champs  de  croisement  plusieurs  rangées  horizon- 
tales de  ponctuations  de  même  forme  mais  plus  petites,  alors  que 
dans  le  Dadoxylon  lugriense  Boureau  ce  nombre  augmente  encore. 
Par  l’ornementation  de  la  paroi  radiale  de  leurs  trachéides,  les 
trois  espèces  Dadoxylon  Dallonii  Boureau,  D.  Dantzii  Potonié, 
D.  lugriense  Boureau,  s’apparentent  nettement  : prédominance 
des  ponctuations  aplaties  unisériées  et  contiguës.  Par  l’ornemen- 
tation des  champs  de  croisement,  le  D.  Dantzii  Potonié  se  place 
de  façon  intermédiaire  entre  les  deux  autres  espèces  que  nous 
avons  décrites  et  qui  constituent  dans  l’état  actuel  de  nos  connais- 
sances des  Dadoxylon  africains,  deux  types  extrêmes. 

III.  — Diagnose  : Dadoxylon  (Araucarioxylon)  lugriense  n.  sp.  — • 
— Bois  homoxylë.  ■ — Ponctuations  radiales  des  trachéides  presque  tou- 
jours unisériées,  contiguës,  aplaties  ou  bisériées,  alternées,  resserrées, 
exceptionnellement  bisériées,  opposées...  Rayons  médullaires  de  1 à 17  cel- 
lules couchées  et  ovoïdes  en  coupe  transversale,  communiquant  avec  les 
trachéides  par  des  canaux,  figurant  sur  les  champs  de  croisement  des 
ponctuations  le  plus  souvent  au  nombre  de  16,  régulièrement  disposées 
obliquement  sur  quatre  lignes  de  quatre  ponctuations. 

1.  Potonié  (H.}.  1902.  Fossile  Hôlzer  aus  der  oberen  Kreide  Deutsck-Ostafrika 
Mittheilungen  von  Forschungsreisenden  und  Gelehrten  aus  den  Deutschen  Schutz- 
gebieten.  Berlin,  1902,  p.  227. 

2.  Krenkel  (E.).  1925.  Géologie  Afrikas,  t.  I,  p.  307. 

Buletlin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948.  37 


— 574 


Compte-rendu  sommaire  d'un  voyage  au  Groenland. 
Juillet-Septembre  ms 

Par  Jacques  Daget. 


Le  Danemark  entretenant  deux  bases  scientifiques  permanentes, 
à Ella  0 et  Eskimonaes,  sur  la  côte  nord-est  du  Grônland.  chaque 
été  un  bateau  est  armé  qui  ravitaille  le  personnel  hivernant  et 
en  assure  la  relève.  Des  équipes  de  spécialistes  profitent  de  ce  voyage 
pour  effectuer  à terre  diverses  missions,  durant  la  courte  période 
où  l’état  de  la  banquise  autorise  l’accès  des  côtes. 

Grâce  à l’appui  de  M.  le  Professeur  Piveteau,  à qui  j’exprime 
ici  ma  vive  gratitude,  j’obtins  d’accompagner  cette  année  le  Dr.  Jar- 
vi k (de  Stockholm)  et  le  Dr.  Wangsiô  (d’Upsal)  qui,  assistés  de 
trois  autres  collaborateurs,  se  proposaient  de  récolter  des  fossiles 
dans  le  Dévonien  supérieur  du  fjord  François-Joseph  (73°  lat.  N.). 
L’expédition,  organisée  et  dirigée  par  le  Dr.  Lauge  Koch,  compre- 
nait, outre  l’équipe  des  paléontologistes,  des  géologues  danois, 
suédois,  suisses  et  anglais.  J’étais  le  seul  Français.  Nous  partîmes 
de  Copenhague  par  avion  le  10  juillet,  à destination  de  l’Islande. 
Le  13,  nous  nous  embarquâmes  sur  lé  s/s  Gustav  Holtn,  accosté 
dans  le  port  d’Akureyri.  L’appareillage  eut  lieu  le  lendemain. 
Au  terme  d’une  navigation  facile,  bien  que  les  160  derniers  milles 
eussent  été  parcourus  au  milieu  des  floes,  le  bateau  ne  put  franchir 
la  bordure  de  la  banquise  qui  fermait  l’entrée  du  fjord  François- 
Joseph.  Ce  fut  l’hydravion  du  bord  qui  nous  transporta,  ainsi  que 
notre  matériel,  au  pied  du  Mont  Celsius  à la  pointe  orientale  de  l’île 
Ymer.  Le  10  août,  le  s/s  Gustav  Holm  pénétra  dans  le  fjord,  et  nous 
transborda  sur  la  rive  nord,  au  pied  du  Mont  Nathorst,  dans  la 
péninsule  de  Gauss.  Nous  y restâmes  jusqu’au  2 septembre.  La  durée 
de  notre  travail  effectif  sur  le  terrain  se  monta  donc  à 40  jours, 
pendant  lesquels  nous  campâmes  sur  l’une  ou  l’autre  rive  du  fjord 
François-Joseph.  Le  retour  s’effectua  par  l’île  Ella,  le  fjord  Kong 
Oskar  et  Fleming  land.  Nous  débarquâmes  à Akureyri  le  8 sep- 
tembre, et  rejoignîmes  Copenhague  par  avion  le  10. 

Ce  voyage  me  permit  : 

1°)  D’examiner  les  conditions  écologiques  caractérisant  le  milieu 
terrestre  côtier,  durant  la  période  d’été,  où  le  soleil  ne  se  couche  pas 
et  où  neige  et  glace  ont  pratiquement  disparu.  La  flore  et  la  faune, 
l’une  et  l’autre  très  pauvres  et  localisées  dans  lek  régions  basses. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XX,  n°  6,  1948. 


— 575  — 


sont  faciles  à inventorier.  Au  point  de  vue  biologique,  il  faut  noter 
la  disparition  totale  de  l’Homme  et  du  Renne  qui  avaient  réussi 
à se  maintenir  pendant  longtemps  sous  ces  climats.  Nous  avons 
la  preuve  que  cet  événement  s’est  produit  durant  la  seconde  moitié 
du  xixe  siècle,  mais  les  causes  et  les  modalités  en  sont  inconnues. 
Parmi  les  nombreux  vestiges  de  la  civilisation  esquimau  qui  sub- 
sistent sur  les  rives  du  fjord  François-Joseph,  beaucoup  n’ont  pas 
encore  été  fouillés  systématiquement. 

2°)  D’étudier  le  Dévonien  supérieur  sous  le  faciès  « Old  Red  ». 
Dans  la  péninsule  de  Gauss,  la  stratigraphie  de  ces  dépôts  qui 
atteignent  une  puissance  considérable,  apparaît  particulièrement 
nette.  Mais  ces  séries  sédimentaires  intéressent  encore  plus  les 
paléontologistes  que  les  géologues,  car  elles  recèlent  au  sommet 
(série  du  cap  Graah  et  série  du  Mont  Celsius)  une  faune  très  parti- 
culière. Nous  y avons  récolté  des  restes  d’ Antiarches  ( Remigolepis) 
très  nombreux,  d’Arthrodires  (Phyllolepis),  de  Crossoptérygiens, 
de  Dipneustes,  de  Rhynchoptéridés  et  de  Stégocéphales.  Les 
fossiles,  souvent  en  excellent  état  de  conservation,  se  trouvent 
principalement  dans  les  blocs  de  grès  qui  forment  des  cônes  de 
débris  et  des  talus  d’éboulis  le  long  des  pentes  des  Monts  Celsius, 
Nathorst,  Wimann,  Stensiô  et  Smith  Woodward.  Les  espèces 
représentées  sont  peu  nombreuses  et  appartiennent  uniquement 
aux  Vertébrés.  Toutefois,  les  horizons  les  plus  récents  livrent  quel- 
ques empreintes  de  tiges  végétales.  Le  Dévonien  supérieur  du 
Grônland  s’est  probablement  déposé  dans  un  bassin  de  subsidence 
lacustre,  au  pied  d’une  région  montagneuse. 

Tout  le  matériel  que  nous  avons  ramassé,  était  destiné  à enri- 
chir les  collections  des  laboratoires  et  musées  suédois  ou  danois. 
J’ai  seulement  rapporté  à titre  de  collection  personnelle,  quelques 
échantillons  géologiques  et  zoologiques. 

En  terminant,  je  tiens  à remercier  le  Dr.  Lauge  Koch  et  ses  col- 
laborateurs, qui  m’ont  accueilli  avec  la  plus  grande  cordialité, 
ainsi  que  le  Dr.  Jarvik  et  le  Dr.  Wangsiô,  avec  lesquels  j’ai  cons- 
tamment travaillé  sur  le  terrain,  et  qui  m’ont  fait  bénéficier  de  leur 
expérience  des  expéditions  au  Grônland  et  de  leur  connaissance 
du  Dévonien. 

Laboratoire  des  Pêches  et  Productions  coloniales 
d’origine  animale  du  Muséum. 


576  — 


TABLE  DES  MATIÈRES 

du  Tome  XX.  — • 2'  Série. 


Pages 

ACTES  ADMINISTRATIFS 5,  135,  321,  493 

Liste  des  Correspondants  nommés  en  1947 9 

Travaux  faits  dans  les  Laboratoires  pendant  Vannée  1947 12 

COMMUNICATIONS  : 

Adam  (J. -P.),  et  Lepointe  (J.)  Recherches  sur  la  morphologie  des  sternites 

et  des  pleurites  des  Mantes 169 

André  (M.).  Une  nouvelle  espèce  d ’Holcothrombidium  (Acarien,  Thromb.) . . . . 159 

Angel  (F.)  et  Guibé  (J.).  A propos  d ' Arthroleptis  agadesi  Angel  (Batracien). . 62 

— Étude  comparative  des  formes  oxyrhynchus  et  gribinguiensis  de  Rana 

oxyrhynchus 441 

Aubert  de  la  Rüe  (E.).  Contribution  à la  connaissance  géologique  du  socle 

cristallin  des  Andes  de  l’Equateur 214 

Barets  (A.).  Sur  un  indice  numérique  utile  à la  détermination  de  Gardonus 

rutilus  (L.)  et  Scardinius  erythrophthalmus  (L.) 72 

Berlioz  (J.).  Note  sur  un  spécimen  rare  de  Trochilidé 57 

Bôlônyi  (F.).  Contribution  à la  connaissance  du  nerf  glosso-pharyngien  chez 

les  Primates . . 136 

Boureau  (Ed.).  Étude  paléoxylologique  du  Sahara  : Présence  du  Dadoxylon 

(Araucarioxylon)  Dallonii  n.  sp 420 

— Morphologie  et  affinités  de  deux  eônes  fossiles  de  la  flore  albienne  de  la 

Perte-du-Rhône 481 

— Étude  Paléoxylologique  du  Sahara  (2e  note)  : présence  du  Dadoxylon 

(Araucarioxylon)  lugriense  n.  sp 568 

Buge  (E.).  Révision  du  genre  Idmidronea  (Canu  et  Bassler  mss.)  Canu  1919 

(Bryozoa,  Cyclostomata) . I.  Caractères  généraux  et  discussion 115 

— Révision  du  genre  Idmidronea  (Canu  et  Bassler  mss.)  Canu  1919  ( Bryozoa , 

Cyclostomata).  II.  Systématique  et  conclusions 183 

Caillère  (S.)  et  Kraut  (F.).  Quelques  remarques  sur  le  minerai  de  fer  ooli- 

thique  de  la  Sauvage  (bassin  de  Longwy) 435 

Chabanaud  (P.).  Notules  ichthyologiques  (suite)  64,  150  et  244 

— Description  de  quatre  espèces  inédites  du  genre  Symphurus 508 

— Description  d’une  nouvelle  espèce  de  Soleidés,  originaire  de  la  côte 

occidentale  de  l’Afrique 512 

Chaux  (J.). 'Note  sur  Cryptopterus  bicirrhis  (C.  V.).  (Siluridé) 502 

Chavan  (A.).  Sur  quelques  fossiles  du  Campanien  de  Jérusalem 120 

Chevalier  (A.).  Espèces  nouvelles  de  Sporobolus  et  d’Eragrostis  (Graminées) 

de  l’Ouest  et  du  Centre  africain 468 

Condé  (B.).  Sur  le  mâle  de  Koenenia  mirabilis  Grassi  (Arachnides  Palpigrades) . 252 


— 577  — 

Daget  (J.).  Note  sur  les  Polypterus  du  Niger  Moyen,  notamment  ceux  de 

l’espèce  Senegalus 82 

— Les  Synodontis  (Siluridae)  à polarité  pigmentaire  inversée 239 

— Compte-rendu  sommaire  d’un  voyage  au  Gronland  — juillet-sep- 
tembre 1948 574 

Dehaut  (E.-G.).  Théorie  des  faciès  géographiques 54 

Delamare  Deboutteville  (C.).  Lepidocyrtus  longitliorax  n.  sp.  (Ins.  Collem- 

bole)  récolté  en  Côte  d’ivoire  par  M.  H.  Alibert 178 

— Présence  de  Pontonia  pinnophylax  (Otto)  (Crustacea)  sur  les  côtes  du 

Gabon 444 

— Sur  quelques  Copépodes  parasites  du  Squale  Pelerin  [ Cetorhinus  maxi- 

mus  (Günner)] 446 

— Sur  un  Conchoderma  auritum  (Crust.  Cirripède)  parasite  branchial  du 

Squale  Pèlerin  ( Cetorhinus  maximus  Gün.)  à Banylus 448 

Démangé  (J.-M.).  Notes  sur  la  mue,  l’autotomie  et  la  régénération  chez  une 

Scutigère  (Myriapodes-Chilopodes) 165 

Diakonoff  (A.).  Microlepidoptera  from  Indochina  and  Japan 267 

— Microlepidoptera  from  Indochina  and  Japan  (2e  note) 343 

Dillemann  (G.).  Remarques  sur  l’hybridation  spontanée  des  Linaires  dans 

les  jardins  botaniques 546 

Dresco  (E.).  Remarques  sur  le  genre  Dicranopalpus  Dol.  et  description  de 

deux  espèces  nouvelles  (Opiliones) 336 

Erdtman  (G.).  Pollen  morphology  and  Plant  taxonomy.  VIII.  Didiereaceae  .. . . 387 

Feugueur  (L.).  Sur  la  géologie  de  la  butte  Fremecour  à Cormeilles-en-Vexin 

(S.-et-O.) 207 

— Observations  sur  le  Bartonien  de  la  région  d’Osny  et  Puiseux  (Feuille 

Paris  n°  48  N O) 430 

Fischer-Piette  (E.).  Sur  quelques  Mollusques  fluviatiles  du  Sahara  (Air, 

Itchouma,  Fezzan) 180 

Fontaine  (M.)  et  Callamand  (O.).  Nouvelles  recherches  sur  le  déterminisme 

physiologique  de  l’avalaison  des  poissons  migrateurs  amphibiotiques.  . 317 

François  (Y.).  La  structure  de  la  5e  paire  de  pattes  chez  Diaptomus  (Copépode 

Cal^noïde) 325 

Friant  (M.).  Sur  les  affinités  du  Plotus  et  l’interprétation  du  groupe  des  Stéga- 

nopodés 147 

Fridman  (D.).  Similitudes  de  convergence  entre  certains  Catarrhiniens  (Anthro- 
pomorphes ou  Cynomorphes)  des  Indes-Orientales  et  la  race  Boschimane.  495 

Furon  (R.).  Notes  pour  servir  à l’étude  géologique  du  Gabon 315 

Gagnepain  (F.).  Genres  nouveaux,  espèces  nouvelles  d’Indochine 291 

Gatinaud  (G.).  Position  générique  de  Spirifer  canaliferus  Lamarck  (Brachio- 

pode)  et  description  d’une  nouvelle  variété 201 

Gombault  (FL)-  Notules  sur  la  flore  française  de  l’Ouest 478 

Grand  jean  (F.).  Sur  les  Hydrozetes  (Acariens)  de  l’Europe  occidentale . 328 

— Sur  l’élevage  de  certains  Oribates  en  vue  d’obtenir  des  clones 450 

— Quelques  caractères  des  Tétranyques 517 

Guibé  (J.).  Étude  comparée  des  espèces  lugubris . femoralis  et  cowani  appar- 
tenant au  genre  M antidactylus  (Batraciens) 235 

— Contribution  à l’étude  ostéologique  de  Megalixalus  seychellensis 

(Tschudi)  (Batracien) 500 

Guillaumin  (A.).  Collignon,  jardinier  du  voyage  de  La  Pérouse 96 

— Contribution  ô la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie.  — LXXXVII. 

Plantes  récoltées  par  M.  Bernier 279 

— Contribution  à la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie.  — LXXXVIII.  Flore 
des  rivages  et  îlots  de  la  région  de  Nouméa.  Plantes  récoltées  par 

M.  J.  Barrau.  — LXXXIX.  Plantes  récoltées  par  Cribs  (Flore  de  Prony) . 352 

— Contribution  à la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie.  — XC.  Plantes  récol- 
tées par  M.  Catala 544 


— 578 


Hamel  (J.-L.).  Notes  préliminaires  à une  étude  caryologique  des  Saxifragacées. 

I.  Les  chromosomes  de  Peltiphyllum  peltatum  (Terr.).  Engler  et  de 
Beykinia  tellimoides  (Maxim.  Engler) 198 

— ’ Notes  préliminaires  à l’étude  caryologique  des  Saxifragacées.  II.  Les 

chromosomes  somatiques  de  trois  représentants  du  genre  Bergenia 

Mcench 558 

Hamon  (J.)  et  Ovazza  (M.).  Morphologie  thoracique  des  Dermaptères 174 

Hochreutiner  (B.  P.  G.).  Humbertianthus,  genre  nouveau  de  Malvacées  de 

Madagascar 474 

Legrand  (J.  J.).  Les  Isopodes  terrestres  des  environs  de  Paris.  II.  Liste  des 

espèces  récoltées.  Remarques  écologiques 154  et  247 

Lenoble  (A.)  et  Manguin  (E.).  Les  Diatomées  fossiles  des  sources  thermales 

de  Ranomafana  (Antsirabe,  Madagascar) 568 

Leroy  (J .-F.).  Note  brève  sur  les  Micocouliers  cultivés  au  Jardin  des  Plantes 

de  Paris 548 

Loubière  (A.).  Les  Pécoptéridés  de  l’époque  Anthracolithique 125 

— Aperçu  général  sur  les  tiges  arborescentes  des  Marattiacées  paléozoïques.  416 
Lucquiaud  (Y.).  Note  préliminaire  sur  quelques  Ostracodes  du  Pliocène  du 

Cap  Horn 108 

Manguin  (E.)  et  Leboime  (R.).  Sur  la  présence  anormale  de  Diatomées  marines 

dans  les  cuvettes  d’eau  douce  de  l’Alpinum  du  Muséum 311 

Mathon  (C.).  Quelques  observations  phénologiques  et  climatologiques  rela- 
tives à la  montagne  de  Lure  (Basses-Alpes),  2e  note 304 

— De  la  distribution  de  quelques  plantes  méditerranéennes  dans  la  mon- 
tagne de  Lure  (Basses-Alpes),  2e  note 402 

— Suite  au  catalogue  de  la  Flore  des  Basses-Alpes,  particulièrement  sur  la 

rive  droite  de  la  Durance  (Ire  partie)  (Campanulacées  Labiées) 533 

Morellet  (J.).  Deux  genres  inutiles  de  Cossmann  : Eocrassina  (Pélécypode) 

et  Dumasella  (Gastropode) 561 

Pérès  (J.-M.).  Sur  une  collection  d’Ascidiep  de  la  zone  intcrcotidalc  de  Dakar.  . 87 

Pichon  (M.).  Classification  des  Apocynacées  : X genre  « Mandevilla  » 101 

— Classification  des  Apocynacées  i XV,  genres  Trachelospermum,  Baissea 

et  Oncinotis . . 191 

— Classification  des  Apocynacées  : XVI,  clef  des  genres  d’Ecdysanthérées.  293 

— Les  Monimiacées,  famille  hétérogène 383 

— Classification  des  Apocynacées  : XX.  Deux  genres  nouveaux  voisins  de 

V allaris  et  de  Beauniontia 381 

— Classification  des  Apocynacées  : XXII,  supplément  aux  « Landolphiinae.  548 
Poll  (M.).  Note  sur  une  série  de  types  de  Mormyridae , de  Characidae  et  de 

Cilharinidae  du  Muséum  de  Paris 75 

Pruvot-Fol  (A.j.  Deux  notes  concernant  la  nomenclature  de  quelques  Opis- 
tobranches.  I.  Quatre  Aeolidiens  méditerranéens.  IL  Un  Thécosome...  . 

sans  nom 273 

Radford  (Ch.  D.).  A révision  of  the  fur  mites  Myobiidae  (Acarina) 458,  525 

Ranson  (G.).  Gryphaea  angulata  Lmk.  est  l’espèce  « type  » du  genre  Gryphaea 

Lmk 514 

Raymond-Hamet  (M.).  Plantes  nouvelles  rares  ou  critiques  des  serres  du 

Muséum 465 

Rem  y (P.).  Sur  la  répartition  du  Palpigrade  Koenenia  mirabilis  Grassi  en  France 

et  en  Algérie 254 

— Une  station  corse  du  Serpulide  euryhalin  Mercierella  enigmatica 

Fauvel 532 

Roth  (P.).  Sur  l’action  antagoniste  des  substances  oestrogènes  dans  la  méta- 
morphose expérimentale  des  Amphibiens  (3e  note) 408 

Sosa-Bourdouil  (C.).  Sur  l’absorption  de  l’eau  par  les  rameaux  de  Ginkgo 

biloba  L 427 

— Sur  l’apparition  de  la  panachure  dans  les  fleurs  de  Matthiola 385 


— 579 


Soyer  (R.)*  Les  Grès  Stampiens  du  bois  de  Richebourg,  à Montmagny  (S.-et-O.).  131 

Teodoro.  Note  préliminaire  sur  les  Baccharidinae  de  l’Herbier  de  Glaziou 

au  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (Paris) 554 

Turmel  (J.-M.).  Répartition  géographique  des  Eryngium.  I.  Ancien  monde.  . 395 

Urbain  (Ach.)  , Nouvel  (J.)  et  Bullier  (P.).  Rapport  sur  la  mortalité  et 
la  natalité  enregistrées  au  Parc  Zoologique  du  Bois  de  Vincennes  pen- 
dant l’année  1947 218 

Urbain  (Ach.)  et  Pasquier  (M.-A.).  Teneur  en  magnésium  du  sérum  et  du 

plasma  de  quelques  Mammifères 232 

Vachon  (M.).  Quelques  remarques  sur  le  « nettoyage  des  pattes-mâchoires  » 

et  les  glandes  salivaires,  chez  les  Pseudoscorpions  (Arachnides)....  162 
Vandel  (A.).  Une  nouvelle  espèce  de  Ligie  de  la  côte  occidentale  d’Afrique  : 

Ligia  curvata  n.  sp 322 

Villiers  (A.).  Les  Reduviidae  de  Madagascar.  II,  Stenopoditae  : Gen.  Onco- 

cephalus  Klug 263 

— Types  d’insectes  déposés  en  1948  au  Muséum  national  d’Histoire  natu- 
relle de  Paris  par  l’Institut  Français  d’Afrique  Noire  de  Dakar 260 

— Note  sur  divers  Hémiptères  Henicocéphalides  de  l’Ouest  Africain....  319 


Le  Gérant  : Marc  André. 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  15-2-1949 


SOMMAIRE 


Pages 

Actes  administratifs 493 

Communications  : 

D.  Fridman.  Similitudes  de  convergence  entre  certains  catarrhiniens  (Anthro- 
pomorphes ou  Cynomorphes)  des  Indes  Orientales  et  la  race  Boschimane.  . 495 

J.  Guibé.  Contribution  à l’étude  ostéologique  de  Magalixaius  scychellensis 

(Tschudi)  (Batracien) 500 

J.  Chaux.  Note  sur  Cryptopterus  bicirrhis  (C.  V.)  (Siluridé) 502 

P.  Chabanaud.  Description  de  quatre  espèces  inédites  du  genre  Symphurus . . 508 

— Description  d’une  nouvelle  espèce  de  Soléidés,  originaire  de 

la  côte  occidentale  de  l’Afrique 512 

G.  Ranson.  Gryphaea  angulata  Lmk.  est  l’espèce  « type  » du  genre  Gryphaea 

Lmk 514 

F.  Grandjean.  Quelques  caractères  des  Tétranyques.  . 517 

Ch.  D.  Radford.  A révision  of  the  fur  mites  Myobiidae  (Acarina) 525 

P.  Remy.  Une  station  corse  du  Serpulide  euryhalin  Mercierella  enigmatica 

Fauvel 532 

Cl.  Ch.  Mathon.  Suite  au  catalogue  de  la  Flore  des  Basses-Alpes,  particulière- 
ment sur  la  rive  droite  de  la  Durance  (lre  partie)  [Campanulacées-Labiées 

(Calamintha)] / 536 

• A.  Guillaumin.  Contribution  à la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie.  — XC.  Plan- 
tes récoltées  par  M.  Catala 544 

G.  Dillemann.  Remarques  sur  l’hybridation  spontanée  des  Linaires  dans 

les  jardins  botaniques 546 

J.  F.  Leroy.  Note  brève  sur  les  Micocouliers  cultivés  au  Jardin  des  Plantes 

de  Paris 548 

M.  Pichon.  Classification  des  Apocynacées  : XXII,  supplément  aux  « Landol- 

phiinae  » v. 549 

Teodoro.  Note  préliminaire  sur  les  Baccharidinae  de  l’Herbier  de  Glaziou 

au  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (Paris) 554 

J.-L.  Hamel.  Notes  préliminaires  à l’étude  caryologique  des  Saxifragacées. 

— II.  Les  chromosomes  somatiques  de  trois  représentants  du  genre  Bergenia 
Moencli 558 

J.  Morellet.  Deux  genres  inutiles  de  Cossmann  : Eocrassina  (Pélécypode)  et 

Dumasella  (Gastropode) 561 

A.  Lenoble  et  E.  Manguin.  Les  Diatomées  fossiles  des  sources  thermales 

de  Ranomaïana  (Antsirabe.  Madagascar) 563 

Ed.  Boureau.  Etude  paléoxylologique  du  Sahara  (2e  note)  : présence  du 
Dadoxylon  (Araucarioxylon)  lugriense  n.  sp 568 

J.  Daget.  Compte-rendu  sommaire  d’un  voyage  au  Grônlajid.  Juillet-sep- 
tembre 1948 *. 574 

Table  des  matières  du  tome  XX 576 


EDITIONS 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

36,  RUE  GEOFFROY-SAINT-HILAIRE,  PARIS  Ve 


Archives  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.) . 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencé  en  1895)* 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  500  fr.,  Étranger,  700  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936,  (Sans  périodicité  fixe  ; un  vol.  230  fr.). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horti  pariensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Notulæ  Systematicæ.  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909  ; abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Étranger,  150  fr.). 

Revue  française  d' Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Étranger,  150  fr.).  ' 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle 
à Dinard.  (Directeur  M.  E.  Fischer-Piette,  Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Saint-Servan  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  l’Homme.  (Place  du  Trocadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’Entomologie.  (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  . Laboratoire  d’ Agronomie  coloniale;  paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie ; paraît  depuis  1924  ; abonnement  France,  200  fr.,  Étranger, 
260  fr.).  / 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  Mme  Allorge,  Laboratoire 
de  Cryptogamie  ; paraît  depuis  1874;  abonnement  France,  200  fr., 
Étranger,  300  fr.). 

■ \ Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928  ; abonnement  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

Mammalia,  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  15-2-1948