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Full text of "Bulletin"

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Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/bulletinlyons24soci 


B  u  L  r.  E  1 1  ^ 


DE    I.A    SOClliTlC 


DES  AMIS   DE   L'UNIVERSITÉ 


DE     LVON 


H  l   L  L  i:  I  I  N 


1)K    I.A   SOCIKTK    l)i:S 


AMIS  DE  L'UMVIiUSITÉ 


DE     LYON 


,  Co.Min-:    DK    PUBLICATION 

E.   HUL'\'IKI{,  professeur  à  la  Faoullo  de  Droit  : 

C.  LATREILLE.  professeur  au  Lycée  Ampère,  secrélaire  adjoinl 

(le  la  Société  des  Amis  de  l'Université  ; 

E.  MA"\'ET,  cliarj^é  de  cours  à  la  Faculté  des  Sciences  ; 

Cl.  UEGAUD,  ag'régé  à  la  Faculté  de  Médecine: 

A.    AVADDINGTON,    professeur  à   la    Faculté   des    Lettres. 

Rédacteur  en  chef:  (It-.   REGAIJD. 


VINGT -QUATR  lÈME       ANNÉE 

1910-191 1 


LY(JN 

A.    UEY    r.T    G' 

-1 ,   r  u  0    (j  c  II  t  i  i 


PARIS 

iM.VSSOX  ET  C'^^ 

Boulevard  Si-Germain.    120 


AS 

162, 

1-7     .   ^  , 


r^ 

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Paul   REGNAUD 
1838-1910 


B  U  L  L  E  l  I  N 


DE     LA     SOCIETt: 


DES    AMIS    DE    L'UNIVERSITÉ 

DE    LYON 


NOTICE  SUR  PAUL  RE&NÀUD 

(1838  —  1910) 


La  Faculté  des  lettres  porte,  pour  la  seconde  fois  en  un  an,  le 
deuil  d'un  de  ses  professeurs  honoraires.  Après  M.  Berlioux, 
emporté  au  printemps  de  1910,  elle  vient  de  perdre,  le  18  no- 
vembre dernier,  M.  Regnaud,  un  de  ses  membres  les  plus 
anciens,  puisqu'il  avait  été  nommé  à  Lyon  en  février  1879.  J'ai 
eu  le  privilège  d'être  son  collègue  durant  vingt-deux  ans,  et  j'ai 
pu,  dans  ce  long  espace  de  temps,  apprécier  ses  belles  qualités 
de  cœur  et  d'intelligence.  Aussi,  quoique  incompétent  pour 
juger  son  enseignement  et  son  œuvre,  ai-je  accepté  comme  un 
honneur  la  mission  de  rappeler  brièvement  aux  lecteurs  du 
Bulletin  sa  vie,  et  de  dire  ce  que  valait  l'homme. 

Paul  Regnaud  était  né  le  ig  avril  i83.8,  à  Mantoche,  en 
Haute-Saône,  dans  un  pays  agreste  qui  resta  son  centre  et  son 
séjour  d'élection.  Toute  sa  vie,  d'ailleurs,  s'est  écoidée  sur 
une  étendue  de  terre  restreinte,  presque  uniquement,  sauf 
quelques  années  à  Sèvres  et  à  Paris,  dans  le  Sud-Est  de  la 
France,  et  plus  spécialement  dans  la  vallée  de  la  Saône.  Des 
campagnes  qui  l'avaient  vu  débuter  modestement  dans  la  vie, 
il  descendit  le  lleuve  paisible  jus(ju'à  son  coniluent  avec  Te 
Rhône,  pour  enseigner  à  l'Université  de  Lyon.  Tl  revenait, 
chaque  année,  dans  son  pays  d'origine,  où  il  avait  trouvé  une 
compagne  dévouée,  et  où  il  dut  à  ses  concitoyens  le  mandai 
de  conseiller  général  qu'il  garda  dix-huit  ans.  Parvenu  à  l'Age 

Amis  Univ..  xxiv.  1 


2  NOTICE  Sl'H  PAUL  REGNAID 

de  la  retraite,  il  aspirait  à  se  reposer  dans  le  village  natal  ; 
c'est  par  un  accident  de  la  destinée  qu'il  est  mort  à  8anary, 
sur  les  rives  de  la  .Méditerranée  ;  du  moins  a-t-on  ramené  à 
Manloche  sa  dépouille  mortelle  pour  (juil  y  dormît  le  dernier 
sommeil. 

Fils  d'un  grefiier  de  Justice  de  paix,  victime  du  :>  Décembre, 
il  avait  pris  part,  dans  son  enfance,  aux  travaux  de  la  cam- 
pagne. Plus  tard,  il  a  fait  souvent  allusion  à  ces  humbles  com- 
mi'ncements,  dont  il  avait  le  bon  sens  de  ne  pas  rougir,  reven- 
diquant même  avec  fierté  le  nom  de  k  paysan  »  que  lui  décer- 
nait, dans  une  lettre,  un  de  ses  amis  de  Gray.  Son  instruction, 
d'ailleurs,  n'avait  pas  été  négligée,  et  je  me  suis  laissé  dire 
que  c'était  en  gardant  les  moutons,  dans  le  recueillement  de 
la  vie  champêtre  et  sous  la  voûte  des  cieux,  qu'il  avait  conçu 
l'idée  de  devenir  un  savant.  Peut-être  lut-il  alors  au  grand 
air  ses  premiers  livres  sur  l'Inde.  Comme  par  un  retour  vers 
le  berceau  de  l'humanité,  vers  lequel  l'orientaient  ses  fonc- 
tions de  pâtre,  il  se  sentit  poussé  à  étudier  l'histoire  et  la  lan- 
gue de  nos  ancêtres  aryens  ;  et  il  devait  finir  par  suivre  la 
vocation  que  lui  indiquait  la  nature  ! 

Les  étapes  en  furent  assez  longues.  H  passa  par  'industrie 
et  le  commerce,  occupant  d'abord  une  situation  modeste  dans 
la  métallurgie,  aux  usines  de  Fraissans,  dans  le  Jura(i856-i865), 
puis  dirigeant  à  Sèvres,  près  Paris,  avec  son  beau-frère,  un 
commerce  de  fers  et  de  charbons  que  ruina  la  guerre  de  1870. 
Au  milieu  de  ces  occupations  que  le  souci  de  l'avenir  rendit 
souvent  absorbantes,  il  n'avait  jamais  perdu  de  vue  la  carrière 
choisie.  Il  s'y  préparait  pendant  les  veillées,  se  procurant  de 
son  mieux  les  livres  nécessaires  et  les  lisant  avidement.  De 
Sèvres,  où  il  résida  près  de  huit  ans,  il  était  facile  de  se  rendre 
à  Paris  :  dès  1868,  il  entra  à  l'Kcole  des  Hautes  Etudes  et  y 
travailla  a\ec  acharnement.  Les  cataclysmes  de  l'année  ter- 
liblc  le  ti-ouvèrent  prêt  à  faire  son  devoir  de  patriote,  soit 
(■<jmme  garde  national  à  Sèvres,  soit  comme  mobilisé  aux 
avant-postes  du  Grand-Montrouge,  pendant  le  siège  de  Paris. 
Après  la  paix,  il  se  remit  courageusement  à  la  besogne,  et, 
en   iN;'^,  il  obtenait  le  diplôme  de  l'Ecole  des  Hautes  Etudes. 

D'importants  travaux,  publiés  dans  la  Bibliothèque  de 
l'Ecole,    ne   taidèrenl    pas   à    le   faire   connaître.    Ce   sont   des 


NOTICi:  SUR  P.VLJ.  l'.EGNAlO  ij 

Matériaux  pour  servir  c)  ihisioirc  de  la  philosophie  de  l'Inde, 
<j[ui  se  trouvent  dans  les  lonies  XWllI  et  XXXIV,  parus  en 
1876  et  1878.  Il  y  expliquait  et  commentait  de  son  mieux  les 
«  Upanishads  »  ou  révélations  de  Brahma,  traitant  successive- 
ment, en  linguiste  et  en  philosophe,  de  l'être  comprenant  le 
sujet  et  l'objet  en  étal  d'union,  de  lètre  divisé  en  sujet  et  objet, 
enlin  de  la  réunion  du  sujet  et  de  l'objet.  Ces  savantes  spécula- 
lions  ne  suffisaient  pas  à  son  infatigable  activité  :  il  menait 
alors  de  front,  avec  ses  travaux  de  sanscrit,  une  collaboration 
hebdomadaire  à  Vlndépendant  de  la  Haute-Saône  ;  il  entra 
même,  en  1876,  à  la  Démocratie  Franc-Comtoise  de  Besançon, 
dont  il  resta  rédacteur  en  chef  plus  de  deux  ans.  Il  était  bien 
près  de  se  consacrer  à  la  politique,  quand  ses  anciens  maîtres 
se  souvinrent  de  lui.  Michel  Bréal,  inspecteur  général  de 
l'Instruction  publique,"  lui  offrit  d'entrer  dans  l'enseignement 
supérieur  pour  y  professer  la  grammaire  générale  et  le  san- 
scrit ;  le  i*""  février  1879,  il  était  nommé  maître  de  conférences 
à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon. 

Dès  lors  la  carrière  universitaire,  carrière  de  professeur  et 
de  chercheur  à  la  fois,  le  prit  tout  entier,  et  il  se  voua  à  sa 
double  tâche  avec  abnégation.  Sa  puissance  de  travail  était 
grande  :  il  n'y  eut  guère  d'année  oii  il  ne  fît  paraître  plusieurs 
articles  de  revue  ou  quelque  livre.  Saris  entrer  dans  une  énu- 
mération  qui  serait  fastidieuse,  et  que  les  termes  techniques 
de  grammaire  ou  les  sonorités  barbares  du  sanscrit  risque- 
raient de  rendre  parfois  inintelligible,  je  signalerai  seulement 
quelques-unes  de  ses  principales  œuvres  :  d'abord  sa  thèse  de 
doctorat  sm-  la  Rhétorique  sanscrite,  suivie  de  textes  inédits 
(^i88'i)  ;  puis  les  Mélanges  de  linguistique  indo-européenne 
11885)  ;  les  Essais  de  linguistique  évolutionniste  (i886j  ;  l'Ori- 
gine et  la  philosopJiie  du  langage  (1888),  le  Rig-Véda  et  les 
origines  de  la  mythologie  indo-européenne  (1892),  les  Pre- 
mières for  nies  de  la  religion  dans  VInde  et  la  Grèce  (1894),  h( 
Phonétique  comparée  du  sanscrit  et  du  zend  (1895),  les  Elé- 
uwnts  de  grammaire  comparée  du  grec  et  du  latin  (2  volumes, 
T895-1896),  l'Origine  des  idées  éclairée  par  la  science  du  lan- 
O'^O^  '^1904).  -T'en  passe,  et  peut-être  de  celles  auxquelles  il 
tenait  le  plus.  «  Fils  de  ses  œuvres  »,  comme  le  lui  écrivait 
un  de  ses  compatriotes,  ou  inieuv  "  autodidacte    >,  comme  il 


4  NOTICK  SI  li  PAUL  I\E(;.\ALl) 

aimait  à  s'appeler  lui-même,  liegnaud  avait  des  idées  toujom'S 
originales,  parfois  aventureuses,  et  que  la  critique  ne  ménagea 
pas  ;  il  les  défendit  avec  talent,  avec  àpreté,  comme  sa  chose, 
comme  sa  création.  11  est  permis  de  regretter  certaines  de  ses 
hypothèses,  par  trop  risquées  ;  tout  le  monde,  du  moins,  doit 
s'incliner  devant  sa  haute  valeur  scientifique,  comme  devant 
l'ardeur  et  la  sincérité  de  ses  convictions. 

Nature  un  peu  fruste  et  simple,  avec  un  tempérament  chaud 
et  un  caractère  loyal,  il  tenait  à  ses  théories  comme  à  ses 
enfants  ;  c'était  un  croyant  en  matière  de  science,  aussi  bien 
qu'un  laborieux.  Persuadé  qu'il  possédait  la  vérité,  il  n'avait 
de  cesse  qu'il  ne  l'eût  exposée  sous  toutes  ses  faces  ;  il  accu- 
mulait les  textes  et  les  raisonnements  ;  il  craignait  toujours 
de  n'avoir  pas  le  temps  d'achever  son  œuvre,  et  ses  derniers 
travaux  portent  la  marque  d'une  hâte  presque  fébrile  :  il  les 
a  présentés  d'ordinaire  comme  des  ébauches,  qu'il  a  dû  mettre 
au  jour  sans  les  perfectionner,  de  peur  que  l'âge  n'arrêtât  sa 
pensée  et  sa  plume  !  Tel  je  l'ai  connu  de  1886  à  1908,  tel  l'ont 
connu  ses  élèves,  auxquels  il  savait  comnumiquer  ses  enthou- 
siasmes, et  dont  plusieurs  lui  ont  voué  une  reconnaissance 
méritée. 

Cette  vie  d'effort  intense  et  fécond  eut  sa  récompense.  Une 
chaire  magistrale,  l'unique  chaire  de  sanscrit  en  France,  avec 
celle  de  la  Sorbonne,  avait  été  créée  pour  lui  à  Lyon,  en  1887, 
et  l'estime  de  ses  collègues  l'avait  désigné  successivement  pour 
être  assesseur  du  Doyen,  puis  membre  du  Conseil  de  l'Univer- 
sité. Après  la  mort  d'Abel  Bergaigne,  il  songea  à  la  Sorbonne 
et  sa  candidature  rallia  un  nombre  honorable  de  suffrages.  Sa 
renommée  scientifique  s'était  répandue  en  Europe  et  jusqu'en 
Asie.  Couronné  plusieurs  fois  par  l'Institut,  et  membre  d'hon- 
neur de  la  Société  Asiatique  de  Calcutta,  il  fut  nommé,  en 
1903,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  L'âge  et  la  maladie 
ralentirent  seuls  sont  admirable  activité,  et,  quand  l'heure  de 
la  retiaite  sonna,  en  1908,  il  emporta  les  regrets  unanimes 
des  membres  de  l'Université  de  Lyon. 

Hegnaud  n'était  pa<  seulement  un  maître  dévoué  et  un 
savant  désintéressé  ;  c'était  encore  un  bon  citoyen.  Fils  et 
petit-lils  de  lépublicains  éprouvés,  il  avait  pris  exemple  sur 
eux  ;  républicain  de  la  veille,  il  servit  son  parti,  dès  1869,  par 


NOTICE  SUR  PAUL  REGNAUD  5 

la  parole  et  par  la  plume.  On  le  vit  conseiller  courageusement 
l'abstention  lors  du  plébiscite  de  1870,  par  lequel,  comme  par 
un  tour  de  passe-passe,  l'Empire  désemparé  cherchait  à  s'as- 
surer une  fois  de  plus  l'investiture  populaire.  Le  journalisme 
et  la  politique  avaient  un  attrait  particulier  pour  cette  nature 
ardente.  J'ai  dit  qu'avant  d'entrer  dans  l'enseignement,  il  avait 
collaboré  à  diverses  feuilles  de  Gray  et  de  Besançon  :  son  rôle 
au  16  mai  1877  et  lors  du  boulangisme  fut  ce  qu'il  devait 
être,  le  rôle  d'un  avertisseur  clairvoyant.  Plus  tard,  en  189 1, 
il  fit  campagne  pour  le  Sénat,  et  son  échec  ne  le  découragea 
pas  ;  conseiller  général  pour  le  canton  d'Autrey,  en  Haute- 
Saône,  il  en  remplit  consciencieusement  les  fonctions  jus- 
qu'en  igo6. 

La  mort  de  Paul  Regnaud  n'a  laissé  indifférent  aucun  de 
ses  anciens  collègues,  et  sa  mémoire  leur  restera  chère.  Ne 
leur  a-t-il  pas  laissé  le  plus  précieux  exemple,  celui  d'une  vie 
vouée  au  culte  de  la  science  et  du  bien  public'  !  En  m'inclinant 
pieusement  sur  sa  tombe,  qu'il  me  soit  permis  d'adresser  aux 
plus  affligés,  à  sa  veuve  et  à  ses  enfants,  un  très  respectueux 
et  très  cordial  souvenir. 

Albert  Waddington. 


LK  CENTENAIRE  DE  L'LMVERSITÉ  DE  BERLIN 

Par  M.  AvGisTE  EHHHARD, 
Professeur  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Lvon 


L'Université  de  Berlin  avait  convié  les  Universités  du  monde 
entier  et  quelques-uns  des  corps  savants  les  plus  illustres  à 
célébrer  avec  elle,  au  mois  d'octobre  dernier,  le  centième  anni- 
versaire de  sa  fondation.  La  commémoration  de  cet  événement 
ne  fut  pas  seulement  une  suite  de  spectacles  pompeux  et  pitto- 
resques ;  elle  fit  apparaître,  en  pleine  évidence,  les  forces  inti- 
mes qui  font  la  vie  d'une  grande  L^niversité  ;  en  même  temps 
qu'elle  frappait  les  yeux  par  l'éclat  des  fêtes,  elle  fournissait 
aux  étrangers  venus  pour  y  prendre  pail,  une  ample  matière 
à  réflexions. 

Une  première  constatation  fut  pénible  pour  les  représentants 
des  Universités  françaises.  Lorsqu'ils  se  trouvèrent  tous  réunis, 
ils  étaient  cinq,  délégués  par  les  Universités  de  Paris,  de  Dijon, 
de  Lyon,  de  Montpellier  et  de  Toulouse.  C'était  vraiment  trop 
peu.  Ils  eurent  du  premier  coup  cette  impression  que  la  France 
ne  s'était  pas  fait,  aux  solennités  du  Centenaire,  une  place  suf- 
fisante, et  ils  en  éprouvèrent  un  malaise  (jiie  rien  ne  put 
dissiper.  Renseignements  pris,  l'abstention  de  la  grande  majo- 
rité des  Universités  françaises  n'était  nullement  motivée  par 
des  scrupules  patriotiques  ou  j);ir  des  appréhensions  que  rien 
ne  justifiait.  Elle  avait  poiu"  causes,  chez  la  plupart,  des  habi- 
tudes d'apathie  et  d'inertie,  conséquences  d'un  long  régime 
de  tutelle  admini>trative,  et  chez  (pichiues-unes,  hélas  !  la  dif- 
ficulté ou  mêm<'  l'impossibilité  de  prélever  sur  des  budgets 
modestes,  la  somme  nécessaire  à  l'envoi  d'un  délégué.  Dans 
une  circonstance  où  des  hommes  étaient  accourus  de  toutes 
les  parties  du  monde,   même  des  ]>]\\<  reculées,  telles  (|\i<'  1(; 


LE  CENTENAIRE  DE  L'UNIVERSITÉ  DE  BERLIN  7 

Cap,  l'Australie,  l'Amérique  du  Sud,  le  Japon,  pour  participer 
à  une  fête  de  l'Intelligence,  lorsque  les  Universités  les  plus 
humbles,  comme  celles  de  la  Suisse,  s'imposaient  un  sacrifice 
pour  venir  affirmer  là,  avec  des  protestations  de  sympathie, 
leur  existence  et  leur  vitalité,  la  France  a  failli  n'être  repré- 
sentée que  par  les  Universités  de  Paris  et  de  Montpellier,  les 
deux  seules  qui  ne  se  fussent  point  contentées  d'une  adhésion 
gratuite.  Sans  les  bonnes  volontés  individuelles  qui  ont  dis- 
pensé de  toute  contribution  pécuniaire  trois  de  nos  Universités 
provinciales,  la  nuit  qui  envelpppe  ces  dernières  aux  yeux  de 
l'étranger  (sauf  deux  ou  trois  exceptions)  eût  été  encore  plus 
noire.  Cet  effacement  de  notre  pays  a  profondément  affligé 
ceux  de  ses  amis  que  nous  avons  rencontrés  à  Berlin.  Ils  ont 
déploré  ce  qu'ils  appelaient  l'abandon  de  notre  intérêt  natio- 
nal, une  abdication,  presque  une  trahison. 

Les  fêtes  s'ouvrirent,  le  soir  du  lo  octobre,  par  un  service 
religieux  qui  fut  célébré  à  la  Cathédrale  et  dont  la  partie 
essentielle,  encadrée  par  des  chants  magnifiques,  fut  un  ser- 
mon prononcé  par  le  doyen  de  la  Faculté  de  théologie.  L'idée 
dominante  du  prédicateur  fut  la  corrélation  intime  qui  existe- 
rait, à  son  sens,  entre  la  Religion  et  l'Université.  Voilà  une 
conception  qui,  certes,  paraîtrait  paradoxale  en  France.  Jus- 
qu'à quel  point  était-elle  personnelle  à  l'orateur  ?  Jusqu'à  quel 
point  répondait-elle  au  sentiment  de  ses  collègues  laïques  ? 
Il  était  malaisé  d'obtenir,  à  ce  sujet,  des  indications  nettes. 
Quelques-uns  seulement  laissaient  deviner  leur  préférence 
pour  une  Université  qui  ne  porterait  pas  attachée  à  son  flanc 
la  Faculté  de  théologie  et  dont  l'indépendance  vis-à-vis  de  tout 
dogme  religieux  serait  ouvertement  proclamée.  Cependant  il 
y  a  lieu  de  remarquer  qu'en  faisant  une  place  à  l'enseignement 
théologique,  les  Universités  allemandes  se  mettent  en  harmo- 
nie avec  les  habitudes  religieuses  du  pays  et  que  c'est  là  une 
des  surfaces  multiples  pai'  oh  elles  restent  en  communication 
avec  lui. 

La  solennité  principale  fut  celle  qui  réunit,  le  matin  du 
II  octobre,  dans  la  salle  de  la  nouvelle  Aula,  c'est-à-dire  dans 
l'ancienne  Bibliothèque  Royale,  transformée  et  offerte  par 
l'Etat  à  l'Université,  l'empereur,  sa  famille,  les  grands  digni- 
taires* de  l'Empire,  le  corps  diplomatique,  les  professeurs  des 


8  LK  CENTKNAIRE  W.  L'IMVF.nSlTK  DE  BERLIN 

Université?  allemandes,  les  déléijations  étrangères  et  des  délé- 
gations d'étudiants,  ('-e  premier  n  Festakt  »  fut  quelque  chose 
de  plus  (ju'un  spectacU'  iliiii  pittoresque  grandiose.  Sans  doute 
il  \  t'iil  li'i  une  éblouissante  mise  en  scène,  un  faslc  de  brillants 
uuil'oruies,  de  costumes  d'ajiparal  aux  couleurs  et  aux  coupes 
Aariées,  de  bannières,  décliarpes  cl  de  ilécorations,  dans  un 
fracas  de  faufari-s  1  rii ini|ihales.  Mai-  derrière  ces  signes  exté- 
rieurs de  force  et  de  prestige,  apparurent,  dans  la  plupart  des 
discours  (jui  furent  prononcés  et  dans  (luelques  actes  qui  les 
accompagnèrent,  les  raisons  profondes  qui  font  de  l'Université 
de  Berlin  une  puissance  de  première  grandeur  Une  de  ces 
raisons,  c'est  la  solidarité  étroite  qui  s'aflirma  enlr(>  les  pou- 
voirs publics  et  ri  niveisité.  L'empereur  qui,  se  souvenant  avec 
satisfaction  d'avoir  été  étudiant,  se  servit  pour  saluer  ses  audi- 
teurs du  terme  de  «  Kommililonen  »,  ne  parla  pas  seulemei>l 
en  tant  qu'héritier  des  IhjhenzoUern,  dont  il  se  plut  à  rappeler 
la  bienveillance  pour  VAlma  mater  et  dont  il  se  disait  heureux 
de  suivre  la  tradition.  Suprême  personnification  de  l'Etat,  il 
proclamait,  avec  l'accent  chaleureux  d'une  foi  sincère,  l'union 
intime  entre  la  monarchie  prussienne  et  la  première  Université 
du  royaiune.  L'Etat  ne  se  contentait  pas,  à  l'occasion  du  jubilé, 
d'offrii-  en  cadeau  le  palais  de  l'Aula,  ni  de  prendre  à  son 
compte  une  grande  partie  des  frais  des  fêtes.  Son  chef  souve- 
rain donnait  une  preuve  plus  éclatante  encore  de  sollicitude.  Il 
annonçait  à  l'Université  le  don  d'une  somme  de  ])rès  de  dix 
millions  de  marks,  recueillie  à  son  instigation,  povu'  être  affec- 
tée à  la  création  d'instituts  de  libre  recherche  scientifique,  et 
il  fai-ail  j)iévoir  que  là  ne  s'arrêterait  point  l'élan  de  sa  géné- 
rosité. Un  autre  pouvoir,  la  Ville  de  Berlin,  voulut  montrer 
fpi'il  entourait,  lui  aussi,  l'Université  d'une  sympathie  éclai- 
r('e.  Le  maire  apportait  comme  cad(>au  la  somme  de  deux  cent 
mille  rnaik-  destinée  à  des  bourses  de  voyage.  C'est  ainsi  (|u'en 
cette  si'-ance  mémorable  les  autf)i"ilés  les  plus  hautes  manifes- 
tèient  à  l'Université  leur  actif  dévouement.  Le  désir  de  concou- 
rir î'i  sa  prospérité,  d'entretenir  et  de  développer  en  elle  une 
puissance  intellectuelle,  orgueil  de  la  nation,  éclata  d'une 
manière  saisissante  dans  r<iithousiasuie  unanime  avec  lequel 
furent  chanlé><,  j)our  clore  la  cérémonie,  les  antiques  couplets 
du  (Unidraiiius   'ujiinr.   l'^iudianl^,   professeurs,    ministres,   gêné- 


LE  CENTENAIRE  DE  L'UNIVERSITÉ  DE  ItEHLIN  (J 

raux,  tous  les  disaient  avec  la  même  ardeur,  et  au  premier 
rang  l'on  remarquait,  lançant  à  pleins  poumons  le  :  «  Vivat 
Academia  !  Vivant  Profcssores  !  )>  l'empereur  radieux  et 
convaincu. 

Une  partie  de  cette  cérémonie  avait  été  remplie  par  les 
harangues  que  prononcèrent  les  représentants  des  délégations 
étrangères.  Les  délégués  français  avaient  choisi  comme  porte- 
paroles  M.  Henri  Poincaré,  de  l'Université  de  Paris.  C'est  au 
moment  où  notre  orateur  monta  sur  l'estrade,  escorté  de  ses 
quatre  compatriotes,  (jue  nous,  fûmes  le  plus  humiliés  de  la 
petitesse  de  notre  groupe.  Malgré  l'ampleur  que  nous  essayions 
de  donner  aux  plis  de  nos  robes,  nous  tenions  une  place  mi- 
nime. Sans  parler  des  Américains,  venus  en  masse,  nous  étions 
éclipsés  même  par  .les  Suisses.  Nous  ne  l'emportions  en  nom- 
bre que  sur  les  Japonais,  qui  étaient  trois,  et  sur  deux  autres 
pays  représentés  chacun  par  une  seule  unité,  la  Grèce  et  la 
Turquie.  Au  moment  de  défiler  devant  le  Recteur,  M.  Erich 
Schmidt,  qui,  superbe  sous  sa  chape  de  velours  rouge  brodée 
d'or,  s'était  acquitté,  avec  autant  de  vaillance  que  de  brio, 
de  sa  lourde  tâche  d'orateur  toujours  sur  la  brèche,  les  délé- 
gués déposaient  sur  une  table  les  adresses  que  leurs  Universités 
leur  avaient  confiées.  Les  riches  relku'es,  les  somptueux  écrins 
ou  les  étuis  modestes  qui  renfermaient  ces  documents  formè- 
rent un  imposant  monceau. 

L'adresse  déposée  au  nom  de  l'Université  de  Lyon  était  con- 
çue en  ces  termes   : 

<i  L'Université  de  Lyon  est  heureuse  de  se  faire  représenter 
à  1;'.  célébration  du  Centenaire  de  la  fondation  de  l'Université 
de  Berlin.  En  s'associant  avec  empressement  à  la  commémo- 
ration d'un  événement,  d'un  acte,  qui  proclama  hautement  la 
foi  souveraine  en  l'Idée,  elle  reste  fidèle  à  la  tradition  fran- 
çaise,  qui  est  de  glorifier  partout  les  victoires  de  l'esprit. 

«  Appelée  à  la  vie  en  un  moment  où,  selon  la  parole  du 
monarque  dont  sa  naissance  illustra  le  règne,  «  l'Etat  devait 
remplacer  par  des  forces  intellectuelles  les  forces  physiques 
qu'il  avait  perdues  »,  l'Université  de  Berlin  réalisa  totalement 
les  vœux  et  les  espérances  de  ses  créateurs.  En  même  temps 
qu'elle  contribuait  à  restaurer  la  patrie,  elle  s'élevait,  dès  ses 
(l(''biits,  aux:  plus  pures  spéculations,  et  pendant  tout  un  siècle 


10  LE  CENTENAIRK  l»l.  I/IMVERSITÉ  UE  BERLIN 

elle  a  montré  coiniiifut  mic  inivcMsilc'  pcul  coopérer  égale- 
ment à  la  grandeur  nati(^nalc  et  aux  progrès  de  l'humanité. 

(i  Dan.<  ce  premier  i*lade  de  son  existence,  quels  ilôts  de 
clarté  elle  a  répandus  sur  l'univers  !  Elle  a  brillé  dans  tous 
les  domaines  de  la  pensée,  grâce  à  dos  pléiades  de  talents  dont 
rénumération,  commençant  par  Fichte,  Schleiermacher,  Nie- 
buhr,  Savigny,  se  terminerait  par  (|uelques-uns  des  noms  les 
plus  fauieux  de  la  science  contemporaine. 

'  l.'l  niversifé  de  Iaou  bénéficie,  comme  le  monde  entier, 
du  labeur  qui  s'accomplit  à  Berlin.  Ses  maîtres  vivent  chaque 
jour  en  intimité  d'idées  avec  ceux  de  son  illustre  sœur.  Parmi 
ses  membres,  il  en  est  plus  d'un  qui  aurait,  aussi  bien  que  le 
représentant  qu'elle  a  choisi,  retrouvé  avec  émotion  et  recon- 
naissance, en  revenant  dans  le  palais  vénérable  du  prince 
Henri,  les  souvenirs  de  sa  jeunesse  et  l'écho  de  la  parole  de 
maîtres  aimés. 

<(  Puisse  l'Université  de  lierliii  poursuivre,  dans  la  séiénilé 
d'une  paix  ininterrompue,  l'œuvre  commencée  dans  les  an- 
goisses et  les  tribulations  !  Puisse-t-elle,  pendant  des  siècles 
de  gloire  et  de  prospérité,  continuer  à  se  distinguer  parmi  les 
puissances  de  l'esprit  qui  mènent  l'hiunanilé  vers  les  rives 
lumineuses  de  l'avenir  !  » 

Dans  la  même  salle  de  l'Aula,  dans  un  décor  non  moins 
pompeux,  eut  lieu  le  troisième  jour  une  autre  cérémonie  un 
peu  moins  imposante  par  suite  de  l'absence  de  l'empereur, 
mais  fort  intéressante  aussi.  Elle  commença  par  un  exposé 
succinct  que  fit  de  l'histoire  de  l'Université  de  Berlin,  au  cours 
de  son  premier  siècle  d'existence,  M.  le  professeur  Lenz,  au- 
teur d'une  monumentale  histoire  de  l'Université  dont  les  deux 
premiers  volumes,  les  seuls  terminés  sur  les  cinq  projetés,  ont 
été  offerts  aux  délégués  étrangers.  Ensuite  les  doyens  des  qua- 
tre Facultés  proclamèrent,  avec  toute  la  majesté  des  formes 
liadilionnelles,  au  son  des  fanfares,  les  noms  des  personnes 
au\(|iielles  était  décerné  le  grade  de  docteur  Jinnoris  causa. 
l  ne  pionioliou  accueillie  avec  enthousiasme  fut  celle  de  l'em- 
pereur Guillaume  II,  nommé  docteur  en  droit.  D'autres  pro- 
motions à  signaler  fureni  celles  du  chancelier  de  l'empire, 
M.  de  Bethmaim  llolhveg,  à  (pii  cet  honneur  fut  fait  par  la 
Faculté  de  théologie,  de  M.  Henri  Poincaré,  nommé  docteur 


LE  CKISTENAIRE  DE  L'INIVERSITÉ  DE  BERLIN  11 

en  médecine,  ol  de  plusieurs  autres  de  nos  compatriotes, 
MM.  Boutroux,  Chuqud,  Antoine  Meillet,  Jean  Perrin,  Emile 
Picard,  nommés  docloms  en  philosophie,  sans  oublier  celle 
de  -Mme  (-osima  Wagner,  à  qui  fut  aussi  décerné  ce  dernier 
tilre.  On  a  particulièrement  admiré  l'ingéniosité  avec  laquelle 
la  Faculté  de  médecine  justiliait  ses  choix,  notamment  lors- 
qu'elle honorait  de  son  diplôme  un  romancier,  un  peintre  et 
un  musicien,  ces  hygiénistes  de  l'âme, 

La  partie  matérielle  des  fêtes,  consistant  en  un  lunch  offert, 
le  soir  du  lo  octobre,  dans  les  salles  de  l'Université,  et  en  un 
grand  banquet  servi  le  lendemain  dans  les  bâtiments  du  parc 
de  l'Exposition,  fut  unanimement  appréciée  et  détruisit  toutes 
les  préventions  contre  la  cuisine  allemande.  Ces  vastes  agapes 
avaient  été  précédées,  avant  l'ouverture  des  fêtes,  de  récep- 
tions partielles  organisées  par  les  représentants  des  diverses 
spécialités  en  l'honneur  de  leurs  collègues  immédiats.  C'est 
ainsi  que  nous  eûmes  le  plaisir  d'assister,  le  9  octobre,  au 
banquet  qui  réunissait  les  professeurs  d'histoire  ancienne  et 
de  littérature.  Cette  réunion  eut  un  caractère  intime  et  cor- 
dial, heureux  présage  de  l'accueil  qui  allait  nous  être  fait  les 
jours  suivants.  Un  symptôme  particulièrement  agréable  pour 
nous  fut  l'approbation  exceptionnellement  chaleureuse  que 
reçurent  des  paroles  prononcées  à  cette  vraie  fête  de  famille 
au  noin  des  Universités  françaises. 

Ces  banquets  ne  laisseront  pas  .seulement  d'aimables  souve- 
nirs aux  gourmets  ;  ils  n'ont  pas  été  seulement  pour  nos  col- 
lègues berlinois  un  moyen  de  nous  toucher  par  la  générosité 
d«^  leur  hospitalité.  Ils  provoquaient  de-  précieux  échanges 
d'idée.s  et  par  moments  des  manifestations  de  sentiments 
dignes  d'être  notées.  Si  dans  les  nombreuses  conversations  que 
nous  avons  eues  avec  les  représentants  d'enseignements  variés, 
nos  interlocuteurs  ont  été  très  réservés  lorsqu'il  s'agissait  de 
la  conception  de  l'Université  liée  à  des  formes  religieuses  ou 
à  des  institutions  politiques,  il  est  d'autres  questions  qui  les 
mettaient  plus  à  l'aise.  Une  idée,  par  exemple,  qui  vint  en 
discussion,  fut  celle  d'I  niversités  sans  Facultés,  c'est-à-dire  la 
suppression  de  limites  arbitrairement  assignées  aux  divers 
domaines  de  la  science,  de  classifications  surannées  qui  n'ont 
plus  qu'une  valeur  de  cadres  administratifs,  D'autres  contro- 


12  LK  CKM'r.NAIIii:   MK   I/UNMYERSITr:  DE  BERLIN 

verses  s'élabliroiU  au  sujet  du  transfert  de  l'Université  de  Ber- 
lin. Beaucoup  d'esprits  pensent  qu'une  immense  capitale  n'est 
pas  un  lieu  favorable  aux  études.  De  ce  nombre  était  l'ancien 
directeur  de  l'enseignement  supérieur,  M.  Althoff,  qui  avait 
élaboré  le  projet  de  l'installation  de  l'Université  dans  la  ban- 
lieue, à  Dahlem,  où  se  seiait  construite  une  cité  exclusivement 
universitaire.  Quoique  les  fêtes  du  Centenaire  aient  renouvelé 
pour  un  temps  indéfini  le  bail  (pii  lie  la  Ville  de  Berlin  et 
l'Université,  le  plan  de  M.  AltliolT  garde  des  partisans. 

Un  sentiment  qui  s'est  fait  jour  dans  beaucoup  d'entretiens 
avec  une  persistance  et  une  force  significatives,  c'est  le  désir 
de  voir  se  créer  des  relations  étroites  entre  professeurs  de 
l'iance  c\  dAllcmagne.  L'Allemagne  fait  un  échange  de  maî- 
tres avec  les  Etats-Unis  d'Amérique,  mais  sans  paraître  atta- 
cher à  cette  institution  un  très  grand  prix.  Elle  préférerait  un 
échange  f[ui  se  ferait  entre  elle  et  la  France,  et  c'est  en  très 
haut  lieu  que  cette  idée  semble  avoir  un  appui.  L'Université 
de  Berlin  est  très  heureuse  de  compter  parmi  ses  membres 
notre  compatriote,  M.  ILagucnin,  dont  elle  apprécie  hautement 
les  brillants  services.  ]\L  llcmi  l^oincaré  a  été  sollicité  de  faire 
deux  conférences  à  l'occasion  de  sa  délégation  aux  fêtes  du 
Centenaire.  Une  invitation  semblable  a  été  faite  à  M.  Saba- 
liei-,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse,  qui  pren- 
dra la  parole  au  cours  de  cet  hiver  à  la  Société  de  Chimie.  On 
voudrait  multiplier  ces  apparitions  de  maîtres  français  devant 
des  auditoires  allemands,  et  l'on  souhaiterait  la  réciprocité.  Un 
homme  appaïaîtrait  à  tous  particulièrement  qualifié,  par  la 
supériorité  de  sa  ciillmc  et  l'enverguie  de  sa  pensée,  pour 
remplir,  un  des  premiers,  en  France,  une  mission  de  confé- 
rencier, c'est  l'éminent  helléniste,  M.  de  WilamoAvilz-Moellen- 
dorff.  Le  Collège  de  France,  qui  dispose  d'un  fonds  spécial 
pour  favori.ser  de  pareilles  œuvres  d'apostolat  scientifique,  ver- 
rait son  choix  ratifié  par  l'unanimité  des  lettrés  d'Allemagne 
et  daillcins,  s'il  faisait  appel  an  concouis  du  grand  savant,  (jni 
est  en  même  temps  un  onilciii'  de  la  botiiic  école. 

Nr)tre  coMipIc  rciubi  présenterait  une  lacune  impardonnable 
s'il  ne  signalait  le  rùle  rpie  les  étudiants  ont  joué  pendant  les 
fêtes.  Ils  apporlèicnl  an\  aiilorilés  académiques  un  concours 
empressé,  avec  un  désintéressemeiil   (pii,  de  la   part   de  jevmes 


LE  CENTE>AIHK  DE  L'LNIVEHSITÉ  DE  BEHLI.N  13 

gens,   équivaut  à  de  la  inunilicence.  L'esprit  de  corporation, 
que  l'on  disait  en  déclin  depuis  quelques  années,   ne  semble 
pas  près  de  mourir.  11  a  provoqué,  à  l'occasion  du  Centenaire, 
entre  les  nombreuses  associations,   une  émulation  qui  a  pro- 
duit des  effets  admirables.   Un  coup  d'œil  féerique  fut  celui 
que  présenta  la  retraite  aux  llambeaux  dans  la  soirée  du  lo  oc- 
tobre. Au  nombre  de  trois  mille,  tous  porteurs  de  torches,  la 
plupart  avec  la  vareuse  à  brandebourgs  et  la  casquette  d'uni- 
forme,   les   étudiants,    parmi   lesquels    avaient   pris   place   des 
corporations   d'étudiantes,    défilèrent    devant    l'Université    au 
moment  où  le  lunch  y  réunissait  les  invités.  Coupé  d'espace 
en    espace    par   des   musiques   militaires   et  par  des   voitures 
luxueusement    attelées    à   la    daumont,    où    étaient    assis    les 
chefs  des  corporations,  en  tenue  de  gala,  sous  leurs  bannières 
déployées,    l'immense   cortège   se   déroula   comme    un   gigan- 
tesque serpent  de  feu  devant  nos  yeux  émerveillés,  décrivant 
des  évolutions  multiples  avec  un  ordre  et  une  précision  qui 
n'excluaient  pas  cependant  l'enthousiasme  juvénile.  Ce  fut  un 
exemple  frappant  de  la  force  de  la  discipline  allemande,  ob- 
servée même  par  la  jeunesse  académique.  S'il  y  eut  des  masses 
de  police  considérables,  elles  servirent  à  protéger  la  liberté  de 
mouvements  de  cette  jeunesse  contre  la  pression  de  la  foule 
qui  débordait  des  trottoirs,   et  non  à  la  réprimer.   Tout  était 
réglé,   prévu,   dans  cette  colossale  manifestation,   jusqu'à  une 
équipe  d'infirmiers,  répartis  sur  toute  la  longueur  du  cortège, 
jusqu'à  des  balayeurs  qui  étouffaient  immédiatement  les  flam- 
mèches tombées  des  torches. 

C'est  aux  étudiants  que  les  grandes  cérémonies  de  l'Aula 
durent  une  bonne  partie  de  leur  éclat.  Postés  avec  leurs  ban- 
nières, en  tenue  d'apparat,  des  deux  côtés  de  l'escalier  et  sur 
le  pourtour  de  la  salle,  ils  formaient  une  guirlande  humaine 
d'un  superbe  effet.  C'est  grâce  à  leur  activité  et  à  la  bourse 
de  leurs  parents,  largement  mise  à  contribution,  que  réussit 
brillamment  une  garden-party  où  l'on  vit,  en  une  suite  de 
tableaux  soigneusement  composés,  avec  une  grande  variété  de 
costumes,  une  reconstitution  amusante  de  la  vie  de  l'étudiant 
allemand  à  travers  les  âges.  Leurs  habitudes  de  méthode  et  de 
discipline  se  révélèrent  encore  dans  l'organisation  d'un  Kom- 
niers  gigantesque,    auquel  assistèrent  près   de   dix   mille  per- 


l'i  LK  (;i:mi:.\aihk  dk  limvehsitk  dk  beiuj.n 

s^oiiiR'S.  .Malgré  l'aboiidaiKH'  dos  libations  et  l'aninialioii  joyeuse 
des  conversations,  le  bruit  ne  dégénéra  pas  un  instant  en 
tniHultc,  et  les  signaux  ([ui  eoniniandaient  le  silence  pour 
amener  soit  un  chant,  soit  un  iliscours,  étaient  sui^is  d'obéis- 
sance immédiate. 

Ce  Kniutncrs  montra  combien  l'Université  est  restée  chère 
à  ceux  (|ui  l'ont  fréquentée  et  combien  tous  se  souviennent 
nM'v  fierté  de  leur  passé  académique.  Les  anciens  étudiants  de 
la  Friderica  Guilelnia  étaient  accourus  de  tous  les  points  de 
l'Allemagne  et  de  l'étranger  ;  beaucoup  avaient  apporté,  dans 
un  carton  laissé  au  vestiaire,  la  casquette  de  la  corporation 
religieusement  conservée  depuis  quarante  ou  cinquante  ans,  et 
dont  les  couleurs  vives  se  détachaient  sur  la  neige  de  leurs 
cheveux  ;  leurs  voix  grêles  s'associaient  avec  une  conviction 
louchante  au  chant  (jui  célébrait  la  ^ie  joyeuse  et  superbe  de 
l'étudiant,  O  aile  BurscJienJicrrlicliheit  !  Les  distances  que  la 
vie  avait  mises  entre  les  uns  et  les  autres  étaient  abohes.  La 
table  qui  nous  avait  été  assignée  réunissait,  avec  des  étudiants 
actuels  et  des  «  Philistins  »  de  toutes  sortes,  le  recteur,  les 
doyens  des  Facultés,  y  compris  celui  de  la  Faculté  de  théo- 
logie, et  le  Ministre  de  l'instruction  publique.  Ce  dernier  resta 
quatre  heures  durant  sans  bouger  de  sa  chaise,  vidant  fami- 
lièrement ses  chopes  de  bière  à  la  santé  de  ses  voisins.  Cette 
fidélité  aux  souvenirs  de  jeunesse,  cet  attachement  inébran- 
lable à  VAlma  inafcr,  dont  tous  les  disciples,  débutants  et 
«  vieux  messieujs  »,  puissants  et  obscurs,  fraternisent  à  la 
première  rencontre,  est  assurément  une  des  assises  sur  les- 
quelles repose  la  force  des  Universités  allemandes.  Il  se  fonde 
en  ce  moment  une  Société  des  Amis  de  l'Université  de  Berlin. 
Elle  n'aura  pas  de  peine  à  se  recruter  ;  elle  existe  depuis  long- 
temps de  fait,  et  de  vrais  «  amis  »  n'ont  pas  attendu  sa  cons- 
titution officielle  pour  se  signaler  par  des  largesses. 

Au  cours  de  ce  Koinmcrs,  connue  dans  toutes  les  réunions 
précédentes,  des  discours  nombreux  et  enthousiastes  furent 
prononcés.  \ii\  é\()(juaiit  rép()(|iic  Ih'tokiiic  de  1810,  les  ora- 
teurs ris(ju;iiriil  de  se  laiss<'r  ('(itriiîiier  à  des  paroles  qu'il 
eût  été  pénible  à  un  l'ranc^ais  d  entendre.  Il  ne  se  commit 
point  de  ces  excès.  Toutes  les  harangues  prononcées  par  les 
Allemands,  def)uis  l'empereur  jusqu'à  l'étudiant  le  plus  novice 


LK  CENTENAIRE  DE  L'UNIVERSITE  DE  RERLIN  15 

ont  été  d'une  coneclioii  irréprochable.  Un  mol  d'ordre  avait 
été  donné  pour  qu'aucune  note  violente  ne  blessât  une  oreille 
étrangère,  et  cette  consigne  fut  strictement  observée.  Si  l'on 
a  pu  entendre  parfois  des  paroles  déplaisantes,  ce  n'était  point 
d'un  Allemand  qu'elles  émanaient,  mais  de  certains  délégués 
étrangers  dont  l'admiration  pour  l'Allemagne  ne  sut  éviter 
le  langage  de  la  llagornerie  et  du  servilisme. 

A  l'égard  des  Français,  les  Allemands  ne  se  sont  pas  con- 
tentés d'être  corrects  ;  leur  courtoisie  était  sans  contrainte, 
leur  cordialité  réelle  et  spontanée.  Nous  avons  fait  de  notre 
mieux,  quant  à  nous,  pour  q'ie  l'on  nous  pardonnât  d'être 
si  peu  nombreux  et  pour  montrer  que  nous  savions  reconnaî- 
tre vivement  le  prix  de  l'accueil  qui  nous  était  fait. 

Notre  conclusion  sera  qu'il  serait  chimérique  de  rêver  pour 
les  Universités  françaises,  abstraction  faite  de  celle  de  Paris, 
une  puissance  comparable  à  celle  que  vient  de  révéler  l'Uni- 
versité de  Berlin.  Les  conditions  d'existence  sont  trop  dissem- 
blables de  part  et  d'autre.  Mais  nous  pourrions  faire  notre 
prolit  de  plusieurs  leçons  qui  nous  ont  été  données  par  les  fêtes 
du  Centenaire.  Il  nous  est  permis  d'exiger  que  dans  notre 
démocratie  les  pouvoirs  publics  aient  pour  notre  enseigne- 
ment supérieur  une  sollicitude  et  pour  les  personnes  de  ses 
maîtres  une  déférence  au  moins  égales  à  celles  dont  le  chef 
d'une  monarchie  féodale  et  militaire  a  donné  chez  nos  voisins 
l'exemple  éclatant.  Il  nous  est  permis  de  souhaiter  que  nos 
Universités  puisent,  comme  celle  de  Berlin,  des  forces  dans  un 
contact  intime  avec  le  pays,  contact  qui  sera  possible  et  fécond 
si  elles  savent  s'attacher,  par  des  souvenirs  tenaces,  tous  ceux 
(jui  ont  prolité  de  leur  enseignement,  si  elles  s'appliquent  à 
créer  autour  d'elles  une  atmosphère  de  généreuse  sympathie. 
Un  autre  vœu,  c'est  que  nos  Universités  élargissent  leur  hori- 
zon, qu'elles  ne  restent  pas  des  Facultés  juxtaposées,  égoïste- 
ment  confinées  dans  leurs  sphères,  qu'elles  ne  se  contentent 
pas  de  laisser  leurs  membres  poursuivre  isolément  et  modes- 
tement un  labeur  souvent  glorieux.  Il  importe  qu'elles  rayon- 
nent au  dehors,  (ju'elles  se  fassent  connaître  dans  le  monde  en 
tant  ((ue  centres  de  recherche  scientilique,  (pi'elles  détruisent 
une  légende,  trop  répandue,  hélas  !  à  l'étranger,  celle  d'une 
France  dont  toute  l'énergie  intellectuelle  a  reflué  vers  Paris, 


16  Ij;  CKNTENAlHi:  M.   I/l  NIVEHSITi':   DK   MEKLIN 

tandis  que  la  |>ro\iiu'o  est  uiu-  slej)!»-  morne  où  sont  égarées 
(iuel(iiies  individualités  de  mérite.  Il  importe  quelles  tiennent 
leur  rang  dans  les  occasions  où  se  passent  en  revue  les  contin- 
gents des  hommes  de  pensée  et  que,  par  de  légers  sacrifices 
pécuniaires,  elles  assurent  à  la  science  française  la  représen- 
tation large  qui  lui  revient  dans  les  assises  internationales  de 
l'esprit. 

Tant  (jue  nos  l  iiiversilés  pro\  inciales  ne  recevront  pas  de 
l'Etat  et  des  populations  ambiantes  une  partie  de  l'aide  effi- 
cace qui  n'a  jamais  fait  défaut  à  l'Université  de  Berlin,  tant 
qu'elles-mêmes  limiteront  leurs  préoccupations  aux  petits 
intérêts  spéciaux  de  chaque  Faculté,  elles  resteront  les  officines 
d'autrefois  (jui  formèrent  d'honorables  générations  de  méde- 
cins, d'avocats,  de  notaires  et  de  professeurs.  Elles  ne  seront 
que  de  vagues  linéaments  d'Universités,  des  possibilités  en- 
trevues par  un  cerveau  de  philosophe,  des  organismes  aussi 
frêles  que  Vhomunculus,  l'être  humain  chimiquement  obtenu 
par  Wagner,  le  disciple  de  Faust,  dans  un  bocal. 


CHRONIUUE    UNIVERSITAIRE 


NOTE  DU  COMITÉ  DE  PUBLICATION 

J.'aiiicle  inlitiih'  (c  V Institut  des  sciences  naturelles  de  Lyon 
et  le  projet  du  Grand  Séminaire  »,  put)lié  dans  le  fasc.  VI  du 
Bulletin,  ayant  soulevé  certaines  criticiues,  le  Comité  de  publi- 
cation tient  à  déclarer  <jue  la  responsabilité  de  cet  article 
incombe  exclusivement  à  la  Faculté  des  sciences,  dont  il 
éntane. 


CONSEIL     DE     L'UNIVERSITÉ 


SÉANCE  DU  3U  AVRIL   19l0 

Présidence  de  M.  Hugou.neni^),  vice-président. 
Tous  les  membi'es  du  Conseil  sont  présents.' 

Cnuniiiinirarions  diverses.  —  Décret  autorisant  M.  le  professeur 
Lépine  à  taire  valoir  ses  droits  à  la  retraite  à  partir  du  i*""  novembre 
iijio,  et  le  nommant  professeur  honoraire.  M.  Hugounenq  rappelle 
la  fjrande  situation  scientifique  du  professeur  Lépine,  sa  participa- 
tion aux  travaux  du  Cïonseil  de  l'Université,  dont  il  a  été  vice-prési- 
dent, et  exprime  ses  legrets  de  voir  cesser  sa  collaboration  active  à 
l'enseif^Miement  médical. 

Décret  par  lequel  M.  Bénard,  maître  de  conférences  à  la  Faculté 
des  sciences,  est  nommé  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des 
sciences  de  Bordeaux,  et  est  remplacé  à  Lyon  par  M.  Thovert,  maître 
de   conférences   à   la    Faculté   des   sciences   de    Grenoble.    M.    Depérel 

Amis  Univ.,  .\xiv.  ■^ 


18  CHI{(»MUli:  IMVKHSITAIHI': 

rappellf  i\uv  M.  Thovrrl  t-st  un  iincifii  t-lt-Vf  de  la  Faciiitt'  et  (juc  ses 
uicUlres  sont  parliciilit'Tcniciil   liciin-iix  iJe  le  vi)ir  rovcnir  parmi  eux. 

Lettre  par  Ia«juelle  M.  !.•  Maiic  de  Lyon  fait  connaître  (piil  sera 
bientôt  donné  satisfaction  au  ncxhi  émis  par  le  Conseil  de  11  niversité 
relativement  à  la  création  de  tramways  mettant  en  coniniunication 
IT'niversité  avec  le  centre  de  la  ville. 

Lettre  par  laquelle  M.  le  Ministre  fait  connaître  (pi  il  alliihue  une 
somme  de  i.ooo  francs  à  la  fondation  du  l)""  (lavailldii  |Mim  favoriser 
les  études  médicales  de  début. 

Lettre  par  laquelle  M.  le  Ministre  présente  (juelques  objections  au 
sujet  de  la  création  d'un  diplôme  universitaire  d'inpénieur-chimislc. 
L'affaire  sera  renvoyée  devant  le  Conseil  de  la  Faculté  des  sciences, 
pour  (pi'cllc  présente,  s'il  y  a  lieu,  ses  observations. 

Souscriptions.  —  Le  Conseil  vote  : 

1°  Une  somme  de  5o  francs  pour  l'érection  à  .Montpellici-  d'im  mo- 
nument à  Rabelais  ; 

■2°  Une  somme  de  loo  francs  pour  le  monument  Ampère,  à  l'oley- 
mieux. 

Cours  libre. —  Le  Conseil  avilorise,  pour  l'année  scolaire  kjio-hjii, 
l'ouverture,  à  la  Faculté  de  droit,  d'un  cours  libre  d'  «  histoire  diplo- 
matique »,  (jui  sera  professé  par  M.  Fleury  de  Saint-Charles,  docteur 
en  droit  de  celte  Faculté.  Le  Conseil  décide,  toutefois,  que  cette  auto- 
risation n'est  donnée  (pie  sous  réserve  de  la  production,  en  temps 
voulu,  ibi  programme  dcMailié,  cpii  n'iMait  pas  joint  à  la  demande 
d'aiil<iri<ation. 

l'rninolion.  —  Sur  la  demande  de  Al.  le  Ministre,  le  Conseil  vole 
la  déjtense  nécessaire  pour  la  promotion  de  classe  de  M.  le  professeur 

Wcill  (chaiic  d'I  niversité). 


S1':ANCI£  du  21   MAI   i'.)in 

Présitlence  de  M.  le  Rectei;k. 

Présents  :  MM.  Flurer,  Depéret,  Clédat,  Courmont,  Pollosson,  Vi- 
jrnon,  Chabot,  F'abia,  .Tosserand. 
Absent   excusé  :   M.    Garraud. 

Coiiitinininilioits  diverses.  —  Seul  pinmiis,  à  la  dalc  du  i"  jan- 
vier i()io  :  il  la  r'-  classe,  MM.  Couy,  Clédal  el  Fontaine  ;  à  !a 
a"  classe,  MM.  llii^^ounenq,  Raphaël  Dubois,  Allègre  et  Mariéjol  ;  à 
la  y,  MM.   Lambert,  .Tosserand,  Rrouilhel  el  Reauvisage.  M.  Lacôte. 


CONSKIL  KK  L'I MVKHSiTl':  19 

chai','-»'  (le  cour?  à  la  FaciilU'  drs  k-llrcs,  roçoil  éjfalenicnl  mu;  aug- 
montation  de  traitoMiont. 

Après  (nioUiiU's  (ihsfiAatioiis  de  M.  le  doyen  Clédal.  le  tilre  el  le. 
ln-of^Tainrne  du  nouveau  cours  libre  d'histoire  diploniati(iue  eonlié  à 
jM.  de  Saint-Charles  sont  ap[)rouvés  définitivement. 

Iiie  exposition  s'ouvrira  à  Glasgow  en  191 1  ;  un  Sous-Coniité 
franco-écossais  a  été  constitué  dans  le  but  de  rechercher  les  ohjt-ts 
historiques  se  rattachant  aux  rapports  d'étroite  amitié  qui  ont  uni 
les  deux  pays. 

Communication  est  donnée  de  l'adresse  écrite  par  M.  Ehrhard  en 
vue  de  la  célél)ration  du  centenaire  de  l'Université  de  Berlin.  11  est 
décidé  que  la  lecture  en  sera  faite  '"'n  langue  française. 

M.  le  Recteur  donne  lecture  du  rapport  de  M.  Louis  sur  le  fonc- 
tionnement du  service  photographique  au  cours  de  l'année  scolaire 
1908-1909.  Le  total  des  travaux  exécutés  s'est  élevé  à  3.o84  fi".  20. 

M.  le  doyen  Appelle  par  une  lettre  adressée  à  M.  le  Recteur,  fait 
connaître  que  les  professeurs  désireux  de  faire  lire  une  communica- 
tion au  Congrès  scientifique  de  Buenos-Ayres  devront  en  faire  l'envoi 
à  M.  Mârtinenche,  poste  restante  à  Bueiios-Ayres. 

Transformation  de  cours  à  la  Faculté  des  lettres.  —  M.  Virolleaud, 
chargé  d'un  coui3  d'histoire  des  religions,  rétribué  par  la  Ville  de 
Lyon,  a  adressé  sa  démission  à  M.  le  Recteur.  La  Faculté  des  lettres 
demande  la  transformation  de  ce  cours  en  un  cours  d'anticpiités 
gallo-romaines  de  Lyon  et  de  la  région  lyonnaise,  en  vue  duquel  le 
Conseil  général  a  déjà  voté,  sous  forme  de  cours  libre,  une  somme 
de  i.5oo  francs.  La  rétribution  totale  serait  donc  de  3. 000  francs.  Des 
démarches  seront  faites  dans  ce  sens  auprès  de  la  Municipalité. 

Lecteur  d'aïuilais.  —  Pai'mi  les  candidats  aux  fonctions  de  letteur 
d'anglais  à  la  Faculté  des  lettres,  le  choix  du  Conseil  se  porte,  con- 
formément à  la  proposition  de  M.  le  doyen  Clédat,  sur  M.  Linaberry, 
de  l'Université  d'Harward. 

Diptôrrie  d'inijéiiieur-chiiniste.  —  M.  le  Recteur  soumet  au  Conseil 
un  nouveau  projet  de  création  d'un  diplôme  d'ingénieur-chimiste, 
accessible  aux  seuls  élèves  de  l'Ecole  de  chimie  industrielle,  innua- 
triculés  à  ri  iiiversilé.  Le  Cïonseil  donne  un  avis  favorable. 

Compte  d'iutmuiistralion  et  l)ud(jet  additionnel  de  Wniversité.  — 
M.   le  Recteur  étant  sorti  de  la  salle  des  délibérations,   le  compte 
d'aduiiuistralion   de   l'I'nivcrsité  est   approuvé   par  le  Conseil. 

Sin-  les  relicpials  disi)ouii)lcs,   il  est  accordé  aux  divers  services  les 


•20  r.HRONKjl  K    IMVKUSITAIKK 

'rrédils  li-aprî's,  qui  li<:iinMoiil  vu  dépense  au  budget  additionnel  : 
Faeulté  de  droit  :  1.800  franrs  ;  FacMdté  de  médecine  :  -.î.ooo  francs  ; 
Faculté  des  sciences  :  i.tj^ô  francs  ;  [•'acuité  des  lettres  :  1.770  francs: 
Laboratoire  de  Tamaris  :  5oo  francs  :  Iniversité  :  4-i85  francs.  En 
outre.  M.  le  Recteur  est  autorisé  à  acheter  un  titre  de  rente  fran- 
çaise jusiiu'à  concuncnce  d  un  capital  tle  -iio.ooo  francs. 

('.nrnplis  d'ndtiiitiistnitioii  cl  bi;</;/<'/.v  nilililionucls  ilt's  Fdrultés.  — 
Ces  différents  coniptes  et  budgets  ont  été  successivement  approuvés 
tels  qu'ils  ont  été  présentés  par  les  Doyens. 

Office  iinlioiinl  des  Etudiants  étnii}<iers.  —  M.  le  Recteur  met  le 
Conseil  au  courant  des  discussions  engagées  et  des  décisions  prises  au 
(•(»urs  de  l'Assemblée  i)réparatoire  à  laquelle  il  11  pris  part  ;  il  donne 
lecture  d'un  projet  de  modifications  à  apporter  aux  statuts.  Sous 
réserve  que  ces  modifications  seront  définitivement  adoptées,  le 
Conseil  estimç  (pie  1  Iniversité  de  Lyon  doit  adhérer  à  l'Ofiice  :  il 
donne  mandat  ilans  ce  sens  à  M.  le  Recteur. 


FAClLTli  i)l>:  DROIT  21 


FACULTE    DE    DROIT 


RAPPORT    DE    M.    LE    DOYEN    ILUREH 

pour  l'année  scolaire  1909-1910 


I.  —  Personnel. 


Par  arrêté  du  3o  avril  1910,  MM.  Lambert,  Josserand  et  Brouilhct 
ont  été  promus  de  la  quatrième  à  la  troisième  classe. 

Par  arrêté  du  :>  août,  MM.  Huvelin  et  Lévy  ont  été  nommés  officiers 
de  l'Instruction  publique. 

L'année  1910  nous  réservait  une  douloureuse  émotion.  Le  28  sep- 
tembre, M.  Mabire,  professeur  honoraire  à  notre  Faculté,  s'éteignait 
au  jour  anniversaire  de  sa  naissance.  Il  avait  quatre-vingt-deux  ans. 

Les  hommes  qui  arrivent  à  un  âge  très  avancé  deviennent  volon- 
tiers indifférents  à  tout  ce  qui  ne  touche  j^as  d'une  manière  immé- 
diate à  leur  santé,  à  leurs  intérêts,  à  leurs  habitudes,  comme  si  la 
diminution  de  leurs  forces  les  contraignait  à  réserver  pour  eux- 
inênies  ce  qu'il  leur  en  reste. 

Il  n'en  était  pas  ainsi  de  M.  Mabire  ;  bien  qu'il  fût  à  la  retraite 
depuis  douze  ans,  jamais  il  ne  s'était  désintéressé  de  nous.  Après 
avoir  été  un  des  professeurs  de  la  fondation,  après  nous  avoir  donné 
pi'iulaiit  vingt-tiois  ans  son  labeur,  son  talent  et  son  savoir,  il  nous 
conservait  toute  la  chaleur  de  son  affection.  Cette  année  mênit:- 
malgré  des  infirmités  cruelles,  il  venait  s'asseoir  au  milieu  de  nous, 
à  nos  réunions  ;  vers  la  lin  de  l'été,  comme  par  un  prcsscntiniciil  do 
sa  lin  prochaine,  il  faisait  don  à  notre  bibliothèque  de  tous  les  ou- 
vrages de  droit  (lu'il   avait  conservés. 

Tous  ceux  d'entre  nous  (jni  oui  pu  rire  avertis  à  temps  se  sont 
empressés  de  venir  à  Lyon  |)our  assister  aux  obsèques  du  collègue 
aimé,  dont  l'âge  avait  pu  affaiblir  les  forces,  mais  non  les  facultés 
intellectuelles  et  la  puissance  arfrriivc.  .l'ai  adressé,  au  nom  de  la 
Faculté,  l'adieu  suprême  à  celui  cpie  nous  Aenit>ns  de  |)ei(!n'.  cl  dont 
le  sou\cnii-  restera   \i\anl   lui   milieu   i\r   nous. 


.22  CHRONIQUE   UNIVERSITAIRE 

Trois  mois  avant,  nous  avions  conduit  à  sa  dornit're  demeure  notre 
appariteur  Dclauncy.  Il  avait  appartenu  à  la  Faculté  pendant  dix- 
neuf  ans.  Je  tiens  à  saluer  ici  la  niriunirc  iU'  ce  modeste  cl  dcvouc 
serviteur. 


II 


Etudiants. 


Le  nombre  des  jeum-s  ^--cns  (jui,  pendant  l'aniit'c  kjocj-iqio,  ont 
fait  acte  de  scolarité  dans  la  Faculté  de  droit  de  Lyon,  c'est-à-dire 
qui  ont  pris  au  moins  une  inscription,  ou  qui  ont  sid»i  un  examen, 
ou  qui  se  sont  fait  immatriculer,  a  été  de  6()3. 

En  1908- 1909,  il  était  de  C5/|. 

L'augmentation  est  de  3g. 

Les  693  se  répartissent  ainsi  : 


Capacité  . 
Première   année 
Deuxième    année 
Troisième   année 
Doctorat  . 
Ecole  de  notariat 


91 

198 

126 
io5 
i33 

4o 


Total 


693 


Les  693  élèves  ayant  fait  acte  de  scolarité  se  répartissent,  comme 
toujours,  en  quatre  groupes  (i)  : 

Elèves  ayant  pris  des  inscriptions  et  ayant  suhi  des  examens  :  ^23, 
soit  61   pour  100. 

Elèves  ayant  pris  des  inscriptions,  mais  n'ayant  pas  sul)i  d'exa- 
mens :  99,  soit  ifi  pour  100. 


(i)  Répartition  des  693  élèves  : 


Capacité  fi"  annécj     . 

—       (■•'■*      —     )     • 
i""*  année 


Doctorat  d'Klal.  .  . 
Doctoral  (l'Université 
Notariat 

'i'(il;in\ 


Inscrits  et 

Imniatri- 

examines 

Inscrils 

rCxaniinés 

CUll'S 

Totaii: 

;vs 

8 

:,. 

2 

5o 

l'ii 

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198 

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39 

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— 

^ 

(t!) 

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s, s 

f>()3 

FACULTÉ  DE  DROIT  23 

Elèves  ayant  subi  des  examens  sans  avoir  pris  d'inscriptions  :  S3, 
soit  19.  pour  loo. 

Elèves  siniplemtMil  iniinatricuh-s  :  88,  soit  i3  pour  loo. 

Le   nombre   des   inscriptions   prises   en   vue   des   grades   a   été   de 

1.809  (0- 

Il  était,  l'année  dernière,  de  i.6o5  (2). 

Il  y  a  donc,  en  1909-1910,  une  augmentation  de  20^  sur  le  cbiffre 
total  par  rapport  à  l'année  précédente. 

Si  on  envisage  chacun  des  groupes  d'étudiants,  on  constate  qu'il 
y  a  diminution  de  i3  pour  la  première  année  de  capacité,  et  aug- 
mentation pour  chacun  des  autres  groupes,  savoir  : 

Deuxième  année  de  capacité 9 

Première  année  de  licence 95 

Deuxième  année  de  licence 38 

•  Troisième  année  de  licence 5 

Doctorat    d'Etat 62 

Doctorat  d'Université 8 

Les  1.809  inscriptions  en  vue  des  grades  ont  été  prises  par  481  élè- 
ves, ce  qui  donne,  par  élève  inscrit,  une  moyenne  de  3,76. 


(i)  Inscriptions  de  l'Année 


Capacité  (i""^  année). 
—       (■.«      —     ). 
i""*  annéo     . 


o<=  


Doctorat   d'Etat    .     . 
Doctorat   d'Universiti' 

Totaux    . 


Novembre      Janvier 


44 

i53 
io3 

!)i 
'.5 


4t>o 


43 

28 
i4i 

08 
84 
4i 


^■••7 


Mars 

4f. 

3i 

i'i3 

97 

88 
38 


Mai 


107 
3o 


458 


Totaux 
173 

581 
4o5 
359 

itKÎ 

8 
1 .801) 


(2)  Comparaison  des  inscriptions  des  années  : 

1908-1909 

Capacité  fi'"^  année) 18G 

—       (n«      —     ) I" 

i'^  année 486 

.,e      _ 367 

3«      — 354 

Doctorat  d'Etat loi 

Doctorat    d'Univorsitc » 

Totaux i.fioS 


173 

— 

i3 

120 

+• 

0 

58 1 

+ 

9;' 

4o5 

+ 

38 

359 

+ 

0 

ir,3 

+ 

{■rr 

8 

+ 

S 

1 .809 


^i  CHBOMyiE    r.NlVERSlTAIRE 

Le  nombre  des  inscriptions  pour  les  conférences  facultatives  a  été 
de  13;  (i). 

En  iijog,  il  était  de  65. 

C'est  donc  uiit^  augnifulalion  de  72. 

Ces  inscri|ttii)ns  ont  été  prises  par  90  élèves,  dont  /17  ont  suivi 
les  exercices  pendant  l'annét'  entière,  35  pendant  le  premier  semestre 
seulement,  et  8  pendant  le  deuxième  seulement. 


III. 


Examens. 


Pendant  l'année  1 909-1 910,  la  Faculté  de  droit  de  Lyon  a  jugé 
871  épreuves  préalables  à  la  collation  des  grades  institués  par  l'Etal 
ou  IT  niviMsité  (2). 


(i)  Répartition  des  élèves  inscrits  aux  conférences 


i'*  année.      .     . 
2«      —     .      .     . 
3"      —     .      .     . 
Doctorat  juridique. 
—       politique. 

Totaux 


Pour  les 

Pour 

le 

Pour  le 

deux 

premier 

deuxième 

.emestres 

semestre 

semestre 

Tolau 

27 

8 

4 

39 

12 

5 

2 

If) 

4 

3 

2 

!) 

3 

10 

» 

i3 

I 

9 

» 

10 

4: 


35 


O'^ 


(a)  Examens  de  l'année  scolaire  1909-i910  : 


Nombre 

-\dmis- 

Propor- 

.\.jour- 

Propor 

EXAMENS 

total 

sions 

tion  % 

nements 

tion  % 

Capacité  (i®'' 

examen). 

4o 

21 

52 

19 

48 

—      (2" 

-       )•      . 

39 

24 

61 

i5 

39 

i"  année  (i 

"■*  épreuve)    . 

l52 

lOI 

66 

5i 

34 

—         (2 

=       -       )     . 

i/,3 

108 

75 

35 

25 

2"   année    (i 

"  épreuve)    . 

ii5 

89 

y  / 

26 

23 

—          (? 

*       -       )    . 

IIO 

9« 

89 

12 

II 

.3*  année    (i 

■■*  épreuve)    . 

94 

79 

84 

i5 

16 

—          (2 

*       -       )    • 

95 

89 

93 

6 

7 

Dottoral 

l  1"   examen 

i4 

S 

57 

6 

43 

Sciences 

)  2*   examen 

23 

i(l 

70 

/ 

3o 

juridiques 

f  Thèse    .      . 

9 

9 

100 

» 

)) 

Doctorat 

(   I*''    examen 
1  •»*    cxanu'M 
r  Thèse    .     . 

12 

9 

75 

;> 

25 

Sciences 

9 

.f> 

55 

'\ 

45 

politiques 

II 

10 

9'i 

I 

10 

Examen  de 

(  au    .furidiquc 

'.: 

I 

5o 

i 

5o 

passage 

1  au     Politique 

•> 

2 

100 

» 

» 

Doctoral    d'Universilc 

I 

I 

100 

» 

» 

Toi 

aux.     .     . 

■'^7' 

(■.7(1 

76.97 

201 

23.08 

FACULTK  DE  DUOIT  25 

En  1908-1909,  le  nombre  des  épreuves  réglementaire  avait  <'té 
(le  861. 

11  y  a  donc  e'j  une  léfrère  progression  :  10. 

Si  l'on  compare,  dans  leurs  détails,  les  chiffres  de  1909  et  ceux  de 
1910,  on  constate  une  diminution  pour  la  capacité  :  79  au  lieu  de  81, 
en  moins  :  :^  ;  pour  la  ileuxième  année,  99.5  au  lieu  de  233,  en  moins  : 
8  ;  pour  la  troisième  année,  189  au  lieu  de  202,  en  moins  :  i3  ;  pour 
le  doctorat  (diplôme  d'Etat)  :  82  au  lieu  de  86  ,  en  moins  :  4;  en  tota- 
lité :  27. 

Mais,  par  compensation,  il  y  a  une  augmentation  pour  la  pre- 
mière année  :  296  au  lieu  de  259,,  en  plus  :  36  ;  pour  le  doctorat 
d'Université  :  en  plus  :  i  ;  au  total,  37. 

La  différence  est  donc  bien  ramenée  en  plus  à  10. 

Les  871  épreuves  ont  été  suivies  de  670  admissions  et  de  201  ajour- 
nements. La  praportion  des  admissions  est  d'environ  77  pour  100, 
celle  des  ajournements  de  23  pour  100. 

En  1909,  la  proportion  des  admissions  était  de  81  pour  100  et 
celle  des  ajournements  de  19  pour  loo. 

Les  788  épreuves  :  pour  la  capacité  (79),  pour  le  baccalauréat 
(020  [225  +  295])  et  pour  la  licence  (189)  ont  été  jugées  par 
2.5 10  suffrages,  ainsi  répartis  : 

Boules  blanches 426  soit  17  % 

Boules  blanches-rouges 544     —  22  % 

Boules  rouges 922     —  36  % 

Boules  rouges-noires 5o4    —  20  % 

Boules  noires ii4     —  5% 

2.5io  100  % 

Les  bonnes  notes  (très  bien  et  bien)  sont  dans  la  proportion  de 
39  pour  100,  les  mauvaises  (médiocre  et  mal)  dans  la  proportion  de 
25  pour  100.  La  note  moyenne  (assez  bien)  représente  36  pour  100. 

Les  83  épreuves  orales  des  aspirants  au  doctorat  (diplôme  d'Etat  •. 
82  ;  diplôme  l'Université  :  i)  ont  été  jugées  par  309  suffrages  ainsi 
répartis  : 

Boules  blanches i52  soit  49  % 

Boules  blanches-rouges      ....  gS    —  3i  % 

Boules  rouges 52     —  17  % 

Boules  rouges-noires 10     —  3  % 

Boules  noires »     —  »  % 

309     —  100  % 


26  CHROMQIE   INIVERSITAIRE 

L'éloge  règlement aiiv,  résnllant  de  1  nnaiiimilé  des  houles  blan- 
ches, a  été  olttcnu  : 

Pour  le  premier  examen  île  baccalauréat,  par  MM.  Vcrnel.  Amer, 
Gras,  Hinot,  Bahraoui,  RéroUe,  Tézier. 

Pour  le  deuxième  examen  de  baccalauréat,  par  MM.  Vernus,  Sadek- 
Fahmy,  Moquet,  Monin,  .Monifouilloux,  Rarraya.  Mikhaïl.  Debout. 
Brun,  Bert. 

Pour  l'examen  de  licence,  par  MM.  de  Montgros,  Mouret,  Nicolas, 
Laurent,   Giboudot,   Camus,   Pinseau. 

Pour  le  premier  examen  de  doctorat,  pur  MM.  B(^urua\,  Martinet, 
Magnillat.  Metzger. 

Pour  le  deuxième  examen  de  doctorat,   par  M.  Cinquin. 

Pour  la  thèse  de  doctorat  (sciences  juridiques),  par  MM.  Cohendy, 
Vernay,    Rouast. 

Pour  la  thèse  de  doctorat  (sciences  politiques  et  économiques), 
par  M^I.  Pondcveaux,  Rouast,  Duret,  Touzet. 

Pour  l'examen  de  passage  au  doctorat  politique,  par  M.  Rouast. 

Des  mentions  spéciales  d'éloge,  résultant  d'un  vote  unanime  du 
jury,  ont  été  accordées,  en  outre  de  l'éloge  réglementaire,  à 
MM.   Cohendy, Rouast,  Magnillat,   Metzger,   Cinipiin,   Duret,   Vernay. 

Pendant  l'année,  la  Faculté  a  délivré  a/j  certificats  de  capacité, 
f)3  diplômes  de  bachelier,  85  diplômes  de  licencié  et  19  diplômes  do 
df)cteur.  soit,  en  totalité,   gai, 

Au  lendemain  de  la  proijiulgation  de  la  loi  établissant  le  service  de 
deux  ans,  je  pensais  avoir  à  cpnstalj'r  ync  diminution  de  nolv^  jjopu- 
lation  scolaire. 

C'est  le  phénomène  contraire  (pii  s'est  produit.  En  1908-1909, 
l'augmentation  est  de  87  sur  l'année  précédente  (617-65^). 

En  1 909-1 910,  elle  est  de  89  (65/4-693). 

L'accroissement  de  notre  clientèle  semble  tenir  à  ce  que  les  éta- 
blissements de  commerc»',  d'industrie  ou  de  finance  ont  une  ten- 
dance à  préférer,  parmi  les  candidats  aux  emplois  dont  ils  dispo- 
sent,  ceux  qui  ont   fait  des  études  juridiques. 

Il  serait  téméraire  d'affirmer  d'iiiic  manière  positive  que  ce  mou- 
vement continuera.  Il  est  cepcmlaiil  permis  de  croire  à  sa  durée.  Le 
développement  du  [nogrèç  rpnd  Ic^  rapports  sociaux  de  plus  en 
jilus  (■(»ni|»M(|Uf's  :  les  (jucijtions  (pi'ils  font  naître  sont  de  plus  en 
plus  nombreuses  et  imporliin^'S.  11  semble  don<-  naturel  (pie  l'ensei- 
gnement des  Facultés  dont  la  mission  est  d'étudier  ces  rajtporls  soit 
d'autant    phl«    leelierebé. 


FACILTK  bE  bKOrr  27 


RAPPORT   SI  R    LES   ÉTUDIANTS   ÉTRANGERS 


Monsieur  Je  Recteur, 

J'ai  l'honneur  de  vous  adresser  le  rapport  que  vous  avez  bien 
\oulu  me  demander  sur  les  étudiants  étrangers  inscrits  à  la  Faculté 
de  droit  de  Lyon  (année   1909-1910). 

Ces  étudiants  se  répartissent   comme  suit  : 

Egyptiens :i4 

Japonais 4 

Suisse I 

Bulgare i 

Serbe i 

Je  n'ai  de  renseignements  particuliers  à  vous  donner  que  sur  les 
Egyptiens  qui,  par  leur  nombre,  forment  un  groupe  d'vine  certaine 
iî'iportance. 

Ces  étudiants  ont  trouvé,  en  dehors  des  cours  de  l'I  niversité,  les 
ressources  suivantes  : 

A.  Institut  oriental  libre,  d'études  juridiques  et  sociales.  —  Cet 
Institut  fournit  gratuitement  aux  étudiants  égyptiens  de  première 
aimée  de  licence  : 

1°  Pendant  le  premier  semestre,  des  conférences  de  revision  sur 
les  divers  cours  de  la  Faculté,  conférences  faites  partie  en  langue 
arabe,   partie  en  langue   française  ; 

2°  Pendant  toute  l'année,  des  conférences  d'introduction  à  l'étude 
du  droit  musulman,  et  des  corrections  de  travaux  écrits  ; 

Aux  étudiants  égyptiens  de  seconde  année,  des  conférences  :  1°  de 
droit  musulman  ;  2°  de  législation  et  jurisprudence  égyptiennes  ; 

Aux  étudiants  de  troisième  année  : 

1°  Une  conférence  hebdomadaire  de  droit  égyptien  ; 

2°  Des  exercices  de  rédaction  d'actes  (adaptation  des  formulaires 
français  aux  dispositions  des  Codes  égyptiens),  faite  avec  le  concours 
de  M.  Bally,  directeur  de  l'Ecole  de  notariat-; 

Aux  étudiants  de  doctorat  : 

1°  Correction  de  leçons  et  de  conférences  ; 

2°  Direction  dans  la  [)ré|)araru>n  de  sujets  de  thèse  empruntés  au 
cercle  de  leur  civilisation. 

Cet    Institut   a   été   créé   et    est    dirigé    par   M.    Lambert,    dans   des 


•28  CHHOMlili:  IMVKHSlTAIRi: 

conditions  absohiinont  désintéresstV«s.  Li's  succès  ohlonus  par  les  étu- 
(liiinls  ('^-^N  plicns  dans  nos  examens  «M  nos  concours,  qu'ils  seni- 
lilaicnt  affronter  dans  des  conditions  diniériorité  résultant  de  leur 
oxtranéilé  même,  sont  dus  assurément  à  rinipulsion  continuelle 
(prij-;    reçoivent    des    conférences   et    e\ercict>s    de    llnslitut. 

B.  Comilé  lyonnais  île  hi  Mission  laïque.  —  Ce  Comité  a  créé, 
dans  l'intérêt  de*  étudiants  en  p'néral.  et  spé(Malcmenl  des  Orien- 
taux : 

1°  Lu  bureau  de  placement  familial  ; 

a°  Des  cours  de  vacances  (du   i8  juillet  au  i"  novembre)  : 

3°  Des  promenades  d'études  destinées  à  faire  connaîfic  aux  étu- 
diants étrangers  nos  induslries,  nos  roua^'-es  administratifs,  nos  insti- 
tutions économiques  ; 

f\°  Le  Comité  se  charp-e,  en  outre,  de  ser\ir  d'inteiinédiaire  aux 
familles  pour  le  paienieni  des  liais  de  pension  et  des  dioits  d'études 
de  leurs  enfants. 

C.  Office  sdvial  de  Lyon.  —  Cet  Office  j^rend  part  à  l'organisation 
des  [)ronienades  d'études  et  convie  les  étudiants  orientaux  à  des  cau- 
series du  soir  sur  des  (piestions  d'action   é(dnonii(]ue  et   sociale. 

D.  Associations  d'élndianls.  — '  Les  éindianis  (''gyptiens  possèdent 
deux  groupements  : 

L'Association    des    Etudiants    ('gyptiens    de    II  niversilé    de    Lyon, 
dans  les  locaux  de  l'Association  (îénérale  des   llhulianls  ; 
Le  Club  Egyittien,   i.  rue  de  la  Ré|)ubli(jue. 


PUBLICATIONS  DES  PROFESSEURS  DE  LA  FACULTÉ  DE  DROIT 
pendant  Vanni'-p  scolaire   li>()}>-J9 10 


Appleton  (Charles).  —  Un  Digeste  de  poche  (Compte  rendu  dans  la 
\fim'elle  Uerue  historique,  1909,  p.  ^27).  —  La  Cité  annamite, 
pat  brifant  ''Compte  rendu  dans  la  Bévue  qénératc  du  Droit, 
ii)oi(,  p.  /j.")0)  —  Fontes  juris  romani  antejustiniani,  par  Ricco- 
boiKj,  Baviera  et  Ferrini  (Com[)te  rendu  dans  la  lievue  générale. 
du  Droit,  i()0(>,  p.  f\~'\).  —  L'EnseignemenI  du  droit  en  France 
néglige-t-il  les  sources  .''  (Revue  (jénérale  du  Droit,  ^(\o\),  p.  5ii). 

bol  \ii;it  fEinil'-i.  —  De  la  nécessité  d'une  loi  française  sur  les  régies 
iMiinii  ipid-.'s   (Annales  de  la  liéfjie  directe,   1909,   p.   lôa).  —  Le 


KAClLTi;  DE   DIIOIT  29 

Domaiiif  illiiiiilt'  de  l.i  iiiiiiiiciitalisalioii  (Annales  de  la  Régie 
directe,  1909,  p.  235).  —  Le  Budget  de  quatre  milliards  :  la 
[)r<i<iressi(in  des  budgets,  ra[)p()rl  présenté  à  la  Société  d'Econn- 
inie  politique  et  d'Economie  sociale  de  Lyon,  séance  du  10  dé- 
cembre 1909.  —  Le  .lul)ilé  de  M.  Léon  Walras  (Questions  pra- 
tiques de  législation  ouvrière,  1909,  p.  235).  —  Une  Enquête 
américaine    sur    les    régies    municipales    (Questions    pratiques, 

1909,  p.  353).  —  Les  Régies  municipales,  i  vol.  in-12,  443  p., 
Paris,  ().  Doin,  1910  (Collection  de  la  Bibliothèque  de  Sociologie 
appliquée) .  —  Les  Finances  du  Japon  en  1909  (Revue  de  science 
et  de  législation  financières,  1910,  p.  94).  —  La  Plus-value  des 
immeubles  en  France,  rapport  présenté  au  premier  Congrès  des 
sciences  administratives,  Bruxelles,  juillet  1910.  —  Watrin  et 
Bouvier,  Code  rural  et  Droit  usuel,  3®  éd.,  i  vol  in-8,  ii45  p., 
Paris,  Larose  et  Tenin,  19 10.  —  Collaboration  à  la  Jurispru- 
dence générale  (Oalloz),  à  la  Revue  critique  de  législation  et  de 
jurisprudence,  à  la  Revue  alpine,  etc. 

Bouvier-Bangillon  (Armand).  —  De  l'apport  en  Société  d'un  fonds 
de  commerce  (Annales  de  Droit  commer^cial,-  1910).  —  La  Légis- 
lation nouvelle  sur  les  fonds  de  commerce  (Revue  politique  et 
parlementaire,  19 10).  —  Bévue  de  jurisprudence  :  lois  des 
17  mars  et  i*^'  avril  1909  (Lois  nouvelles,  1910,  i"  partie). 

Brouilhet  (Charles).  —  Le  Conflit  des  doctrines  dans  l'économie 
politique    contemporaine,    i    vol.    in-12,    3o6    p.,    Paris,    Alcan, 

1910.  —  Bapport  présenté  à  la  Société  d'Economie  politique  et 
d'Economie  sociale  de  Lyon  sur  les  faits  économiques  de  l'an- 
née 1909.  —  Collaboration  aux  Questions  pratiques  de  législation 
ouvrière  :  Syndicats  de  fonctionnaires,  1909,  p.  i  ;  les  Trois 
états  du  socialiste,  1909,  p.  3i3  ;  l'Economie  politique  et  la 
faillite  éventuelle  du  darwinisme,  1910,  p.  11  ;  Opinions  sur 
l'actionnariat  ouvrier,  1910,  p.  65  ;  l'Economie  commerciale, 
1910,  p.  128  ;  l'Histoire  des  doctrines  économiques,  1910, 
p.  242.  —  Bapport  à  la  Faculté  de  droit  de  l'Université  de  Lyon 
sur  un  programme  projeté  d'économie  politique. 

CoiiENDY  (Emile).  —  Précis  de  législation  civile  et  commerciale,  à 
l'usage  des  écoles  pratiques  de  commerce  et  des  écoles  primaires 
supérieures  (en  collaboration  avec  M.  Martel),  i  vol.,  Paris,  Delà- 
grave,  1910.  —  Précis  de  législation  ouvrière  à  l'usage  des  écoles 
pratiques  d'industrie  et  des  écoles  primaires  supérieures  (en 
collaboration  avec  M.  Grigaut),  i  vol.,  Paris,  Delagrave,  1910. 

Garraud  (Bené).  —  Le  Centenaire  des  Codes  criminels  ;  le  Code 
pénal  de    tSro  et  l'évolution   du   droit   pénal.   Conférence   faite 


ciO  (.llhd.Mnl  i:    l  MNKHSITAIl;!': 

au  ('.(>ii;:irs  de  la  Socii'lr  «^'i-iK-ralf  clos  prisons  en  niio  {lievur 
pcnili'uliiiirr,  n)i(i).  —  (;()n<.'n's  |)»''nitenliairL'  de  W  ashinirton 
(Ir  it)i<'  :  ia|i|>(irt  lail  au  nom  de  la  Sociéli'  générale  des  prisons 
sur  la  «pu'slion  de  la  ((  scnlonci"  indétcrniiiiée  ».  —  (lonfïrés  de 
Il  nion  inlcnialionalc  de  Bruxelles,  ii|io  :  la  Héfrlemenlation 
inleiiialimialr  de  l'ext ladilion  (:•''  (piesliou  du  Congrès)  (Bulle- 
Un  de  l'Union  iniernidiundle  du  Dndl  pénal,  Congrès  de  Bruxel- 
It'sl.  —  Congrès  de  l'Union  dos  Sociétés  do  patronage  de  Franco: 
oonnuunieations  cl  rapports  :  i°  sur  les  Commissions  de  surveil- 
lance dos  prisons  et  leur  rôle  de  patronage;  2°  sur  rinlerdietion 
de  séjour  ;  3°  sur  rAp[)lication  de  la  loi  sur  la  prostitution  des 
mineurs  (Coinple  rendu  du  Al*"  Congrès). 

(joN.NAiu)  (Hené).  —  Les  Communautés  paysannes  on  Croatio-Slavo- 
nie  (Musée  social,  janvier  1910). —  T. a  (  joatie-Slavonie,  situation 
économique  actuelle  (Revue  économique  Jnlern(dionale,  mars 
i()io).  —  En  Croatie,  mœurs  et  costumes  (la  Province,  mars- 
mai  1910).  —  Notices  hibliographi(pies  (lievue  d'Economie  poli- 
tique). 

lli  VKLIN  (Paul).  —  Mot  ((  Solulio  »  dans  le  Dictionnaire  des  anUijuilés 
(jrecques  et  romaines  de  Daremlfcra  et  Saçitio.  —  Les  Lond)ards 
en  Flandre  v[  dans  les  iU'u\  Bourgognes  (\  iertetjahresschrifl  fiir 
Soci(d-und  \\  irlschaftgeschicltle,  i()i(i,  V  l'asc).  —  Collabora- 
tion à  V  Année  sociologique,  l.   M,  cliapitre  des  ((  Obligations  ». 

JossEHwn  (Louis).  —  Les  Transports,  fasc.  l,  fx»)  p.,  Paris,  A.  Rous- 
seau,   lf)io. 

Lamkiue  (Irénéo).  —  Le  Premier  Minislre  en  Angleterre  ;  à  jiropos 
du  livre  de  M.  Marcel  Sibert  (Nouvelle  Revue  hisloriijue  de  droit 
français  et  éiranger,    i()io). 

Lkvv  (Kmmanuolj.  —  Le  Mariage  (Revue  socialiste,  mai  ayio).  — 
La  Peine  (Revue  socitdisle.  août  u)\o).  —  Le  Lien  juridique  (Re- 
vue de  métaphysique  et  de  morale,  novembre  1910).  —  N(^>le 
sur  (I  le  droit  considéré  comme  science  »  (Questions  pratiques 
de   législation   ouvrière,    novemljrc    1910). 

Pic  (Paul).  —  Interprétai  ion  des  traités  internationaux  (Revue  géné- 
rale de  Droit  international  puldic,  1910).  —  Notes  dans  la  .Juris- 
prndrncr  Cénérate  Dutloz  :  D.  I'.,  1909,  I,  5i3  (exécution  m 
France  i\r<  jugrinniK  ilaliriis)  ;  I).  /'.,  1910,  1,  i  :n  (Aiqdica- 
lion  aux  apprculis  dr  la  loi  de  1  S9-S  sur  les  accidents  du  travail). 
Etudes  parues  dans  les  Questions  pratiipies  de  législation  ou- 
vrière :  les  \u(laces  de  la  démocratie  sociale  anglaise,  1909, 
p.  :i/|5  ;  le  Conllil  ile^  .h.clrines  sociales  au  début  du  xx"  siècle, 
1910,  p.  i'^'^  ;  Cbi'Mii<iues  législatives  ;  Notices  bibliographiques. 


DIVERS 


To  pdlronloloiiii'  inundiitc  et  la  Société  des  .\?nis  de  rUnioersitc  de 
Lyon.  —  r.e  grand  événement  scientifique  de  ces  dernières  semaines 
est  la  fondation,  à  Paris,  par  S.  A.  S.  le  Prince  Albert  de  Monaco, 
d'un  Institut  de  Paléontologie  humaine. 

Le  Prince,  qui  a  déjà  doté  la  France  d'un  Institut  et  d'un  Musée 
océanographiques  a  fait  part  de  Sja  décision  à  M.  le  Ministre  de 
rinstruction  publique,  dans  les  termes  suivants  : 

Moiisieiu'   le   Ministre, 

Ail  cours  de  ma  vie  laborieuse,  j'ai  souvent  regretté  qu'une  place  plus 
^Miindc  ue  fût  i>as  attribuée,  dans  le  mouvement  intellectuel  de  notre  époque, 
à  l'étude  du  mystère  qui  enveloppe  les  origines  de  l'humanité.  A  mesiuc 
que  mon  esprit  s'éclairait  par  la  culture  scientifique,  je  souhaitais  plus  ar- 
dfumient  de  voir  établir  sur  une  base  métbodique  les  investigations  néces- 
saires pour  évoquer  les  traces  fugitives  que  nos  ascendants  ont  laissées  dans 
le  sein  de  la  terre  pendant  une  incalculable  succession  de  siècles.  Et  je 
pensais  que  la  pbilosophie  et  la  morale  des  sociétés  humaine's  seraient  moins 
incertaines  devant  l'histoire  des  générations  écrite  avec  leur  propre  pous- 
sière. 

Aussi,  quand  j'ai  iiui  d'asseoir  le  domaine  de  rocéanograpbie  sur  le- 
Institutions  de  Monaco  et  de  Paris,  j'ai  consacré  une  partie  de  mes  efforts 
à  la  recherche  des  moyens  qui  permettront  de  développer  la  paléontologie 
humaine.  Et,  après  la  création  du  Musée  anthropologique  de  Monaco,  bientôt 
enrichi  par  de  véritables  trésors  ;  après  la  publication  des  merveilles  trou- 
vées dans  les  cavernes  de  l'Espagne,  j'ai  résolu  de  créer,  près  d'un  centre 
universitaire,  un  foyer  puissant  d'études  basées  sur  des  fouilles  méthodiques. 
Aussitôt  j'ai  choisi  la  capitale  de  la  France,  où  déjà  ma  première  création. 
l'Institut  océanographique,  se  développe  très  largement. 

J'ai  fait  choix  d'un  terrain  où  s'élèvera  l'Institut  de  paléoiiloiogie  hu- 
maine, et  j'ai  désigné  les  premiers  savants  qui  dirigeront  ses  travaux  scien- 
liiiques;  j'ai  aussi  nommé  un  Conseil  d'administration,  qui  gouvernera  ses 
lessoiu-ees  financières. 

Il  faut  ajouter  que  je  ne  limite  pas  à  l'innneuble  qui  sera  construit  à 
Paris  le  patrimoine  du  nouvel  Institut;  les  collections  que  j'ai  réunies  à 
Monaco,  bien  que  destinées  à  y  demeurer  tant  que  seront  suivies  mes  vo- 
lontés pour  leur  conservation,  deviennent  l'objet  d'une  donation  condition- 
nelle de  ma  part  à  l'Institut  de  paléontologie  humaine,  auquel  j'ai  dt)niié 
pour  son  fonctionnement  un  capital  de  1.600.000  francs. 

Désireux  que  cette  fondation  me  survive  dans  les  conditions  les  plus  fa\o- 
rables  pour  le  progrès  de  la  science,  je  prie  le  Gouvernement  français  de 
la  reconnaître  d'utilité  publique  et  d'en  approuver  les  statuts. 

Veuillez  agréer.  Monsieur  le  Miiii^lre.  les  assurances  de  ma  haute  consi- 
dération. 

Albert,  prince  de  Monaco. 


32  DIVKHS 

l.ii  (iircctioii  ilu  iii'iMt'l  liisliliil  a  l'-tô  cimlié»'  par  li-  l'inuf  à  iiii 
mailif  «Muincnl.  M.  Maircllin  BduIi',  pnifesseur  il»-  pak-onloloy^if  au 
Must'uiu  national  (l'Histoire  natuiTlIc,  vi  à  ileux  savants  bien  connus: 
M.  r.iMir  lirt'iiil  ti  M.  l'aMié  OluM'niaïer,  l'un  professeur  à  l'I  nivei- 
>ilf  tic  Friliourg,  l'autre  i)rivat-docent  à  IT  niversilé  Je  Menue. 

Il  n  est  pas  sans  intérêt,  ni  |>eut-ètre  sans  utilité,  de  remarquer, 
(laus  le  Bulletin  cli'  la  Société  des  Amis  de  l'Université  de  Lyon,  cpio 
eette  Soeiété  a  depuis  longtemps  compris  l'importance  de  la  paléonto- 
logie humaine  et  en  a  encouragé  le  développement  à  Lyf)n  autant 
tjue  ses  ressources  le  lui  permettaient.  Par  son  initiative,  jointe  à 
celle  (lu  Conseil  de  I  l  niversité,  cette  science  nouvelle  est  en;*eignée 
depuis  plusieurs  années  à  la  Faculté  des  sciences.  Tout  récemment 
encore,  elle  votait,  en  faveur  du  laboratoire  (le  M.  le  1)""  Lucien 
-Mayel,  une  allocation  assez  importante  destinée  à  l'acquisition  d'in 
struments  de  première  nécessité.  D'autre  part,  à  diverses  reprises, 
l'Association  française  |)our  l'Avancement  des  sciences  a  facilité, 
par  son  aj)piii  et  ses  subventions,  les  recherches  et  les  fouilles  qui 
sont  le  complément  obligé  du  cours  d'anthropologie  et  de  paléon- 
tologie humaine. 

L'Tjniversité  de  Lyon  est  actuellement  la  seule  Université  française 
où  cette  science,  officiellement  reconnue,  ait  une  place  dans  l'ensei- 
gnement que  doivent  suivre  les  candidats  aux  certificats  d'études 
supérieures  de  sciences  naturelles.  Mais  les  ressources  de  l'Université 
de  Lyon,  et  plus  encore  celles  de  la  Société  des  Amis  de  l'Université, 
sont  des  plus  modestes,  et,  pour  (pie  puissent  se  développer  un  jour, 
largement,  recherches,  travaux  originaux  et  enseignement,  il  faut 
souhaiter  qu'un  don  généreux  ou  un  legs  important  viennent  per- 
mettre à  Lyon  de  rivaliser  sur  ce  ]>()\n\  avec  Paris. 

Notre  grande  cité  provinciale  n  ii  lieii  à  espérer  de  la  capitale,  (pii 
affecte  de  l'ignorer  profondément  :  du  moins  possède-i-elle  un  patri- 
moine et  un  domaine  scienlincjue  suffisants  pour  (pie  les  savants 
Konnais  |iuissent  marcher  de  pair  avec  leurs  colb'-gues  parisiens.  Il 
s'agit  sim|il(iiiiiit  d'assurer,  puis  d'augmenter  les  ressources  maté- 
rielles (pii  sont  ia  condition  nécessaire  de  la  mise  en  valeur  des  res- 
sources scientifiques  - —  ft,  >Mr  cette  œuvre  de  décentralisation,  .«^e 
concentrent  depuis  longtemps  |f<  clforls  (!<■  la  Socii'-té  des  Amis  de 
Il  ni\<'rsilé  di-  Lvon. 


L'Iiiijiri/ni^ur-fîi'Taiil  :   A.    iinv. 


BULLETIN 


UE     LA     SOCIETE 


DES    AMIS    DE    L'UNIVERSITÉ 

DE    LYO^ 


L'AME  ET  LA  DESTINEE  DE  SULLY  PRLDHOMME 

l'ar  M.  ('.AMiLBii  IIKMUN  '. 


Mesdames,   M€ssieLirs, 

En  lu'appelanl  a  parler  ici  de  Sully  Prudhomme  devant 
l'élite  de  la  société  lyonnaise,  les  Amis  de  l'Université  non 
seulement  m'ont  fait  un  honneur  dont  je  suis  lier  et  recon- 
naissant, mais  surtout  ils  mont  offert  la  plus  parfaite  occa- 
sion de  remplir  un  devoir  impérieux  et  doux  à  la  fois,  qui, 
plus  que  partout  ailleurs,  m'incombait  à  Lyon,  dans  la  patrie 
d'origine  et  d'élection  de  mon  regretté  Maître  et  ami.  C'est 
moins  encore  en  mon  nom  personnel  qu'au  nom  de  la  mé- 
moire du  poète,  de  sa  famille  et  de  ses  héritiers  littéraires, 
dont  j'ai  l'honneur  d'être,  que  j'adresse  tout  d'abord  à  la 
Société  des  Amis  de  l'Université,  à  son  éminent  et  sympathi- 
que Président  et  à  ses  collaborateurs  l'expression  d'une  sincère 
gratitude. 

Lorsqu'il  légua,  selon  lexpressifjii  même  de  ses  dernières 
volontés,  ((  à  quatre  amis  plus  jeunes  que  lui,  possédant  toute 
sa  confiance  et  lui  ayant  donné  de  sérieux  gages  d'affection, 
—  ce  sont  MM.  Auguste  Dorchain,  Albert-Emile  Sorel,  Désiré 
l.eiiHMic  et  le  disciple  présent  aujourd'hui  parmi  vous,  — 
le  soin  de  [x'ipéluer  et  de  défendre  ses  j)riiic'q)es  littéraires  et 
ses  idées  philosophique*)  »,  Sully  Prudhonnne  leur  donnait 
i\  la  fois  une  preuve  inestimable  de  confiance  et  une  mission 
des  plus  délicates  à  remplir.  Publier  les  œuvres  posthumes   : 

II)  Conférence  fait.'  à  la  Sorirt,'  ,h's  W/i/.s  ,lr  l'I  nirnsUr  lyoinniis>\  )«' 
■:■'.  janvier  nin  • 

.Amis  Univ.,  xxu.  3 


;^i  LAMI-:  1:T  la  l)i:STI.\ÉK  DK  SLLLV  l'HLDHOMMi: 

lc6  Lpacca,  le  Lien  social,  les  Pensées  ;  alliibuei'  uu  coiicuuia 
le  pii.Y  uimucl  de  poésie,  fondé  du  vivant  même  de  Sully  Pru- 
dhomnie  ;  conserver  pieusement  des  souvenirs  matériels,  deve- 
nus pour  eux  des  reliques  ;  travailler  activement,  par  la  parole 
et  par  la  plume,  à  la  dilïusion  et  à  la  glorilication  des  œuvres 
du  maître,  telle  est,  désormais,  la  tâche  que  les  héritiers  spi- 
rituels de  Sully  Prudhomme  accomplissent  de  concert.  Si  ma 
résidence  actuelle  à  Lyon  m'a  privé  de  la  joie  d'assister,  il  y 
a  quelques  semaines,  à  la  première  réunion  des  amis  person- 
nels du  poète,  dans  sa  maison  même  que  nous  avons  conser- 
vée à  Paris  telle  qu'il  l'habita,  du  moins  ai-je,  aujourd'hui, 
cette  précieuse  compensation  de  grouper  autour  de  moi  nom- 
bre de  ceux  (juil  appelait  ses  u  amis  inconnus  »,  dans  celte 
cité  lyonnaise  à  laquelle  il  était  resté  si  fidèlement  attaché. 

Je  ne  vous  apprendrai  pas,  en  effet,  (jue  si  Sully  Pru- 
dhomme a  vu  le  jour  à  Paris  et  s'il  appartient  à  la  France 
entière  par  sa  gloire  littéraire,  il  est  Lyonnais  par  ses  origines 
de  famille  ;  il  était  même  de  la  Croix-Rousse,  ce  qui  est  être 
presque  deux  fois  Lyonnais.  Par  sa  mère,  née  Clotilde  Caillai, 
il  était  apparenté  aux  vieilles  familles  lyonnaises  des  Caillai 
et  des  Bertrand.  Une  partie  de  la  jeunesse  du  poète  se  passa 
dans  la  maison  du  :>.S  de  la  rue  des  Gioriettes  (aujourd'hui  rue 
Joséphin-Soularyj,  dont  il  devint  plus  tard  possesseur,  après  la 
mort  de  vieilles  parentes,  auxquelles  il  était  resté  très  affectueu- 
sement attaché.  Il  aimait  à  venir  se  reposer  dans  cette  demeure 
familiale,  <(  où  il  trouvait  toujours  l'accueil  le  plus  tendre  et 
où  il  aimait  à  jouir  d'une  vue  grandiose  sur  le  Rhône  (i)  ». 
Ce  fui  à  Lyon  que  Sully  Prudhomme  fit  le  dernier  voyage 
qu'il  put  entreprendre  avant  la  terrible  attaque  qui  l'inmio- 
bilisa  pendant  ses  dernières  années  :  ici  était  vraiment  resté 
son  cœur,  entre  le  souvenir  d'une  délicieuse  idylle  d'enfance 
et  celui  de  l'une  des  crises  les  plus  profondes  et  les  plus  déci- 
sives (juait  traversées  la  conscience  du  penseur.  L'image  de 
la  ville  de  Lyon  était  la  première  qui  (occupât,  chaque  malin, 
la  vue  de  Sully  Prudhomme  :  deux  belles  cartes  anciennes 
de  Lyon  étaient  suspendues  dans  la  chambre  à  coucher  de  la 
villa   de   Chàlenay.    Ces   cartes,    nous   savions   combien    notre 

(i)  Lettre  à  Edouard  Cicriici .   i:i   février  189.?. 


L'AME  ET  LA  DESTI.NÉE  DE  SILLV  l'KLDHOMME  35 

cliei"  Sully  j  leiiuil,  cl  iioua  uvoiio  piccicusciiiout  cunscivé  ce 
tciiioigiuigc  iiiutciiel  de  son  iidclc  amour  pour  1  antique  cité 
qui  avait  été  le  berceau  de  sa  race. 

Je  ne  vous  parlerai  pas,  aujourd'hui,  Messieurs,  de  l'œuvre 
littéraire  de  Sully  i*rudhoninie  :  tout  ce  qu'on  peut  dire  de 
juste  et  d'essentiel  sur  le  poète,  le  fin  lettré,  qui  est  à  la  fois 
le  premier  magistrat  et  le  premier  professeur  de  cette  ville, 
vous  l'a  exposé,  il  y  a  deux  ans,  dans  une  excellente  confé- 
rence présente  encore  à  toutes  les  mémoires  (i).  >» 'attendez 
pas  non  plus  l'imprévu  d'anecdotes  biographiques  :  la  vie  si 
unie,  si  simple,  si  pure  du  poète  -des  Solitudes  n'offrirait  à  la 
curiosité  des  indiscrets,  qui  pratiquent  la  <(  petite  histoire  » 
des  grands  hommes,  qu'un  assez  mince  aliment,  et  des  amis 
surs  ont  déjà  fait  revivre,  avec  tout  le  tact  possible,  la  person- 
nalité de  l'homme  intime  en  ce  qu'elle  peut  avoir  d'intéres- 
sant pour  le  public  (2).  Je  ne  m'étendrai  pas,  eniin,  sur  la 
doctrine  proprement  philosophique  du  métaphysicien,  du  logi- 
cien, de  l'esthéticien  et  du  moraliste  si  profond  et  si  original 
que  fut  Sully  Prudhomme  dans  ses  ouvrages  de  prose.  C'est 
là  une  étude  assez  ardue,  même  pour  des  lecteurs  habitués  à  un 
haut  degré  d'abstraction.  Si,  par  hasard,  quelqu'un  avait  la 
tentation  de  s'initier  à  cette  partie  de  l'œuvre  de  mon  maître, 
je  le  renverrais  à  un  travail  d'ensemble  (jui  n'a  jamais  pré- 
tendu qu'à  quelque  utilité  documentaire  (3).  Ce  que  je  vou- 
drais vous  présenter  seulement  ici,  c'est  ce  que  je  conserve 
de  meilleur  entre  tous  les  souvenirs  de  Sully  Prudhomme, 
l'image  de  son  âme  même,  afin  de  mieux  vous  faire  compren- 
dre peut-être  ce  que  fut  la  destinée  de  l'homme  qui  portait 
cette  âme  en  lui.  Si  les  hasards  des  circonstances  extérieures 
disposent,  en  effet,  dans  une  large  mesure,  du  sort  des  hom- 
mes d'action,  c'est,  au  contraire,  dans  les  profondeurs  mêmes 
du  caractère  que  prennent  leur  principe  les  pensées,  les  sen- 
timents et  les  actes  dont  la  suite  nécessaire  se  développe  dans 

(i)  Conft-renc»'  do  M.  Edouard  Herriot  à  la  Société  d'auditions  musicales 
cl   littéraires,  p\ibliée  dans  la  Cliansoii  française. 

{■?.)  Gaston  Paris.  Poètes  et  penseurs.  —  Léon  Bernard-Derosne.  Sur  le  vif. 
—  Albcrl-llmile  Sorel,  Sully  Prud'nomme  intime.  Revue  hebdomadaire,  nu- 
méro du  17  décembre  1910. 

(?>)  La  Philosophie  de  Sully  Prudhomnw,  [yar  G.  Hémon,  Paris,  F.  Alcan, 
1907. 


•>■>  L  AMI    i:r  LA  DESTINEI-    DE  SLLL\   PKlDHUM.Ml. 

l'existence  de?  pt'iisi-iirs  voués  à  la  méditation  intérieure.  Une 
œuvre  l'st  le  bilan  dune  vie  et  une  vie  est  la  nianit'estalion 
dune  ànir. 

* 

*  * 

Toutes  les  beautés  de  celle  ànie,  Sully  Prudliomme  les  por- 
tail peintes  sur  son  doux  et  gra\e  visage,  dans  ses  regards 
toujours  voiles  d  une  brume  iegere,  (jui  semblaient  voir  au 
Ueuans  ou  a  1  iiiiini  sans  cesser  d  envelopper  dune  caresse 
sympainique  i  ami  sur  qui  ils  se  posaient,  au  moment  de  céder 
au  desir  de  laire  revivre  devant  tous,  Messieurs,  cette  admi- 
rable et  si  pure  physionomie,  telle  que  je  la  revois  dans  ma 
mémoire  et  dans  mon  cœur,  j'éprouve,  je  vous  l'avoue,  celte 
sorte  de  pudeur  qui  nous  retient  de  louer  publiquement  ceux 
qui  nous  lurent  trop  chers  ;  j'ai  peur  aussi  de  ne  pas  trouver 
de  paroles  qui  vous  lassent  aimer  assez  cet  homme  exquis 
pour  lequel  ses  familiers  eurent  tous  un  véritable  culte.  Pcr- 
mettez-iijoi  de  laisser  la  parole  au  confrère  de  Sully  Pru- 
dliomme à  l'Académie  française,  M.  Henri  Lavedan,  en  vous 
lisant  cette  délicieuse  page,  écrite  il  y  a  quelques  jours,  au 
moment  où  se  sont  réunis  les  amis  du  poète  disparu  :  «  ...  Il 
était  docte,  amène,  indulgent,  exquis,  d'une  langueur  de  poète 
et  de  malade,  avec  la  profonde  et  ensorcelante  séduction  des 
taciturnes  qui  consentent  à  parler,  de  ceux  dont  la  vie  n'est 
qu'un  isolement  où  passent  de  grands  rêves.  Ses  mains  blan- 
ches et  sans  force  gardaient  la  noblesse  du  front  qui,  si  sou- 
vent avait  reposé  sur  elles.  Il  nous  donnait  bien  l'image  un 
peu  inclinée,  attentive  et  lumineusement  douce  du  sage  qui 
apparaît  quand  le  festin  va  finir,  fait  dans  le  respectueux 
silence  d'un  instant  le  tour  de  la  lable,  daigne  s'y  asseoir  à 
la  dernière  place,  qui  devieni  aussilol  la  première  et  tient, 
le  coude  sur  la  nappe  où  sont  dispersés  les  fruits,  de  magni- 
fiques el  limpides  propos  qui  tombenl  sur  l'esprit  échauffé 
des  convives  comme  de  larges  gouttes  d'eiin  iraîche.  On  avait 
loujouis  soif  de  l'entendre  <'t  on  l'écoutait  avec  autant  d'admi- 
ration ([ue  de  tendresse.  Et  il  n'inspirait  si  délicieusement 
celte  lendresse  fjue  parce  que  lui-même  en  était  prodigue. 
\ii<-i  criiiinie,  (riii-liiiel  el  -ans  jimiai-  a\oii-  apj)iis,  il  en 
savait    l<>ii-    le-   «.ccreU.    il    ii    pu    (l;iii-   <r<    poèmes   en    exprimer 


L'AMK  ET  LA  DESTINÉE  UE  SILLV   l'HLDHOMME  :{7 

toutes  les  nuances  avec  une  délicatesse  et  une  maîtrise  de 
charme  presque  féminines.  La  tendresse  fut  son  élément  et 
il  la  dégageait.  Elle  était  dans  la  bure  et  le  velours  de  ses  yeux 
bruns,  dans  la  dolente  lassitude  de  son  geste,  dans  les  acceiils 
de  sa  voix  mélodieuse  comme  un  accoi'd  de  lyre 

n  Tel  on  l'a  connu  toujours,  même  aux  jours  où  la  dou- 
leur humaine  lui  fit  le  divin  honneur  de  le  distinguer  et  d'élire 
chez  lui  domicile.  Il  l'accueillit  avec  son  ordinaire  et  séraphi- 
que  bonne  grâce,  et  il  fut  alors  vraiment  »  le  plus  faible  de 
la  nature  »,  le  roseau  pensant  et  souffrant.  Mais  il  avait,  dans 
ses  apparentes  flexibilités,  l'âme  d'un  stoïcien.  Le  mal  ne  put 
jamais  rien  contre  son  nonchalant  courage.  Il  endurait  des 
tortures  quotidiennes,  armé  d'un  sourire  de  résistance  qui  ne 
le  quittait  pas.  Ne  songeant  qu'à  plaindre  les  malheurs  des 
autres,  il  en  oubliait  les  siens.  Et  c'est  ainsi  qu'il  nous  quitta, 
dans  la  saison  des  verveines,  pour  la  «  dernière  solitude  », 
après  avoir  chanté  les  yeux,  les  étoiles,  les  mélancoliques  pei- 
nes d'amour,  et  puis,  en  des  stances  plus  hautes,  le  bonheur, 
la  justice,  les  éternelles  vérités...  (i).   » 

Oui,  telle  était  bien  l'impression  merveilleuse  d'harmonie, 
de  beauté  morale,  d'équilibre,  de  sérénité  jusque  dans  la  souf- 
france, qui  se  dégageait  avant  tout  de  cet  homme  si  simple, 
si  modeste,  qui  avait  toujours  l'air  d'ignorer  son  génie.  Toute 
son  attitude  attestait  la  vie  spirituelle  intense  du  penseur  plus 
souvent  absorbé  dans  sa  méditation  solitaire  cfue  livré  à  l'ac- 
tion dans  la  mêlée  sociale.  Sans  être  insociable,  ni  fier,  ni 
inhospitï^lier,  Sullv  Prudhomme  ne  se  donnait  tout  entier 
qu'à  auelaues  intimes,  réservant  aux  «  amis-  inconnus  »  cette 
sympathie  toute  intellectuelle  plus  féconde  et  plus  profonde  en 
son  genre  que  celle  qui  naît  des  relations  personnelles  et  qui, 
du  moins,  ne  dérobe  point  trop  souvent  au  poète  les  heures 
précieuses  de  la  réflexion  ou  du  rêve.  Une  sorte  de  réserve 
pudiaue  l'amenait  à  fuir  toute  présentation  de  soi,  toute 
renrésentation  publiaue  de  ses  mérites  moraux  ou  de  sa  valeur 
littéraire,  comme  s'il  eût  pris  pour  devise  ce  conseil  d'mi  autre 
grand  poète   ; 

Ami,  cache  ta  vie  et  répands  ton  esprit. 

(i)   H.  Lavcdan.  Annnlpx  pclHiquex  ri  littérnireR.  n°  du  ^5  dérembre  1910. 


38  L'AME  ET  LA  DESTINÉE  DE  SULLY  PRUDHOMME 

Et  pourlant  (iiiels  trésors  de  bonté  ne  recouvrait  pas  cette 
apparente  concentration  d'une  sensibilité  d'autant  i)his  tendre 
peut-être  qu'elle  était  moins  expansive  !  Peu  d'hommes  ont  eu, 
je  crois,  une  pareille  aptitude  à  la  sympathie  affectueuse  et 
ofénéreuse,  sans  le  moindre  mélange  d'égoïsme  ou  d'orgueil. 
Un  constant  unisson  s'élablissait  entre  le  cœur  de  Sully 
Prudhomme  et  les  émotions  de  tout  ce  c|ui,  autour  de  lui, 
aimait  ou  souffrait.  Mais  de  toutes  les  manières  de  sentir,  celle 
des  vrais  sentimentaux  est  celle  qui  s'extériorise  le  moins,  en 
même  temps  qu'elle  a  le  plus  profond  retentissement  dans  la 
vie  intérieuiv.  Ce  n'est  ni  la  sensibilité  aiguë,  toujours  égoïste 
en  son  principe  et  excessive  en  ses  effets,  des  sensuels  ;  ni  la 
fougue  prompte  et  expansive  des  émotifs  ;  ni  le  trouble  mo- 
ral des  passionnés  :  toute  émotion  ici  s'intellectualise,  acquiert 
par  là  une  durée  presque  indéfinie  et  intéresse  la  conscience 
entière  où  le  sentiment  s'épanouit  invisiblcment.  L'homme 
de  cœur  qui  en  est  possédé  ne  cultive  pas  non  plus,  avec  une 
sorte  de  sensiblerie  raffinée,  son  plaisir  ou  sa  peine  pour  en 
jouir  ou  s'en  jouer  ;  il  les  éprouve  en  toute  sincérité  ;  51  n'en 
a  ni  vanité,  ni  fausse  honte,  mais  il  les  respecte.  S'il  les  ana- 
lyse, ce  n'est  point  pour  subtiliser  sur  les  choses  du  cœur, 
mais  pour  en  faire  l'objet  d'un  examen  de  conscience  lucide 
et  recueilli.  Le  sentiment  s'intensifie  par  la  réflexion  même 
et  l'âme  où  règne  cette  sensibilité  épurée  s'ouvre  chaque  jour 
davantage  à  l'amour  désintéressé. 

Parce  que  la  nature  de  Sully  Prudhomme  était  aussi  fonciè- 
rement portée  à  l'amour  d'autrui  et  à  l'intelligence  des  senti- 
ments d'aulrni.  elle  devait  faire  de  lui  un  véritable  artiste. 
L'Ame  de  l'ail iste  est  hospitalière  aux  belles  formes  qui  repré- 
sentenl  l'expression  des  choses  dès  qu'elles  portent  seulement 
SUT  elles  le  reflet  de  quelque  caractère  humain.  Sully  Pru- 
dhomme liii-inême  l'a  dit  quelque  pari  :  l'admiration  estheti- 
fpie  est  une  des  formes  de  la  sympathie  ;  lorsqu'une  beauté 
fait  invasion  en  nous  et  nous  force  à  la  contempler  dans  l'en- 
thousiasme ou  dans  l'extase,  il  faut  l'accueillir  comme  un 
hôte  dans  notre  maison  (ï).  Combien  plus  puissant  est  encore, 
dan«  une  son'^il^ilité  si  jTtentissanle,  l'écho  direci  des  souffran- 

(i)   LT^Tprcssinn    ihinx   les   liraiix-nrh.   cliii]).    vni. 


L'AME  ET  LA  DESTINÉE  DE  SULLY  PRUDHOMMI-  39 

ces  humaines  !  La  sympathie  n'est  plus  seulement  alors  passi- 
vement hospitalière,  elle  devient  active,  héroïque  s'il  le  faut  : 
c'est  le  sentiment  même  de  la  Justice.  Qui  donc  a  plus  pâti 
que  Sully  Prudhomme  dans  sa  conscience  de  juste  en  face 
du  mal  immérité  d'aulrui  P  Qui  donc  a  plus  joui  que  lui  de 
la  beauté  dans  son  âme  de  poète  ouverte  à  toute  admiration  ? 
Ceux  qui  ont  mal  connu  le  poète  des  Vaines  tendresses  et 
des  Solitudes  ont  exagéré  souvent  les  tendances  pessimistes 
de  son  œuvre  et  en  ont  conclu  à  la  tristesse  foncière  de  son 
caractère.  Non,  Sully  Prudhomme  ne  fut  pas  proprement  un 
triste  ;  il  avait  même  des  heures  de  gaîté  que  seuls  ses  fami- 
liers connaissaient,  mais  il  n'a  jamais  goûté  pleinement  la 
joie  de  vivre.  Toute  sa  vie  il  a  lutté  contre  la  souffrance  phy- 
sique et  plus  encore  contre  la  hantise  de  douloureux  souve- 
nirs et  d'angoisses  rnorales  indéfiniment  avivées  par  les  efforts 
de  sa  pensée  spéculative.  De  là,  dans  son  attitude  comme  dans 
l'accent  de  ses  poèmes,  quelque  chose  de  las,  d'assourdi  et 
d'incliné  qui  nous  affecte,  à  son  contact,  d'un  indéfinissable 
sentiment  de  tristesse.  Mais  sa  mélancolie  n'était  ni  l'aigreur 
rageuse  et  blasphématrice  des  grands  pessimistes,  ni  la  tris- 
tesse voluptueuse  et  maladive  des  romantiques,  qui  s'exagé- 
raient leurs  douleurs  pour  mieux  s'en  délecter  ;  non  pas  même 
l'abandon  de  l'ascète  faisant  avec  résignation  l'offrande  de  sa 
douleur  au  Dieu  dont  il  subit  les  rigueurs  ;  c'était  simplement 
cette  sagesse  adoucie,  sereine  et  forte  dont  Marc-Aurèle  a  pro- 
noncé le  nom  dans  la  parole  oià  s'exhala  son  dernier  soupir  : 
'(  .Equanimitas  ».  C'est  bien  lui,  d'ailleurs,  ce  stoïcien  cou- 
ronné, que  Sully  Prudhomme  prenait  pour  modèle,  quand  il 
écrivait  dans  le  poème  du  Bonheur  : 

0  grand  Zenon,  patron  de  ces  héros  sans  nombre, 
Accoudés  sur  la  mort  comme  on  s  assied  à  l'ombre 
Et  n'offrant  qu'au  devoir  leur  pudiciue  amitié. 
Tu  fus  le  maître  aussi  du  divin  Marc-Aurèle, 
Celui  dont  la  douceur  triste  et  surnaturelle 
Etait  faite  à  la  fois  de  force  et  de  pitié...  (i). 

Ceux    qui    pensent    et    qui    cherchent,   ceux  qui   prennent 

(t^  Lp  Bmihenr.   La  Phllnxrtphio  nncienne. 


4(»  i.'A.Mi:  i:t  la  destinék  m  sllly  prldhommf, 

loules  choses  au  séiioux  sonl  iircossainMiieiil  porh's  ^iiiuii  à 
la  tiislesse,  du  moins  à  la  f?ravilr,  cl  la  mélancolie  naturelle 
de  Sully  Prudhomme  ne  pouvait  ipie  s'accentuer  avec  la  pia- 
lique  assidue  des  méditations  philosophiques. 

Il  ne  faudrait  pas  croire,  »'n  elTet,  que  l'auteur  de  tant  i]v 
poèmes  où  sont  si  lînement  décrites  (.  les  affections  obscures 
et  ténues  de  l'àme  »  ait  vécu  surtout  de  la  vie  toute  sentimen- 
tale des  poètes.  Sully  Prudhomme  était  avant  tout  un  intellec- 
tuel, passionnément  épris  de  vérité  positive  et  d'une  sincérité 
absolue  dans  la  recherche  ou  l'affirmation  de  ses  croyances. 
Un  de  ses  disciples,  M.  P.  Desjardins,  l'a  appelé  «  le  poète  des 
scrupules  »  ;  c'est  dire  trop  ou  trop  peu,  car,  à  coté  des  scru- 
pules intellectuel;'''  et  moraux  qui  paralysent  l'essor  de  la  pen- 
sée, Sully  Prudhomme  a  eu  l'active  curiosité  des  esprits  forts. 
Il  reste  vrai,  cependant,  que,  sans  cesse  ronjsrée  par  le  doute 
spéculatif,  sa  raison  a  poussé  souvent  jusqu'à  l'excès  sa  cons- 
tante exigence  de  clarté,  d'évidence  et  de  perfection  logique. 
Quand  un  homme  d'intelligence  supérieure  possède  à  la  fois 
une  aptitude  éminente  à  tout  analyser,  à  tout  réfléchir,  à  tout 
critiquer,  et  une  probité  morale  (pii  se  fait  péché  de  toute  affir- 
mation téméraire,  il  est  nécessairement  fort  malheureux.  Or, 
si  Sully  Prudhomme  était  doué  du  premier  de  ces  dons,  qui 
fait  les  philosophes,  il  n'avait  pas  leur  détachement  moral  au 
milieu  des  spéculations  théoriques.  Toutes  les  vicissitudes  de 
sa  pensée  discursive  avaient  un  profond  retentissement  affectif 
dans  sa  conscience  ;  elles  y  prenaient  la  portée  presque  tra- 
gique d'épreuves  et  la  gravité  de  cas  de  conscience.  Lui-même, 
le  poète  comparait  son  àme  à  un  prisme  vivant  : 

Comme  un  rayon  solaire  au  sortir  de  sa  source, 
DroU  cl  blanc,  s'il  rencontre  un  prisme  dans  sa  course, 
\u   cJioe  .s'y  décompose   ei,   d'un   spectre   irisr. 
\a  colorer  Vécrnn  qui  le  reçoit  hrisé. 
L'âme  perd  sa  candeur  en  traversant  la  vie. 
Le  dur  milieu   terrestre,  oi'i  son  essor  dévie. 
Par  le  heurt  la  divise  et  lui  fait  découvrir 
Tous  ses  pouvoirs  latents  d'aimer  et  de  souffrir. 
Or  ce  livre,  où  des  ans  la  diverse  influence 
Varie    une    chanson    que    le    soupir    nuance. 


L'A.MK  i:t  la  bicsTiM'r,  ni-:  sili.v  imu  dhoM-Mk  /il 

Est  récniu  diapré  par  le  rcjlct  viuanl 

iJ'unc  ànic  qu'analyse  iitt  monde  en  l'éprouvant  (i;. 

î!>ull\  l'iLidhomiiie  no  pordit  point,  cependant,  cette  «  can- 
deur »  des  intelligences  sérieuses  et  sincères,  ennemies  de 
foute  ironie  sceptique  comme  de  tout  sophisme.  Non  seulement 
il  eut  toujours  l'horreur  du  mensonge,  en  tant  que  celui-ci 
dupe  et  trahit  quoiqu'un,  mais  il  redouta  même  cette  sorte 
de  mensonge  intérieur  qu'est  toute  compromission  de  l'intel- 
ligence avec  elle-momo  ou  toute  complicité  du  cœur  avec  la 
raison.  C'est  co  qui  explique  cette  ingénuité  simple  et  droite, 
presque  naïve,  qu'il  no  perdit  jamais,  alors  que,  par  ailleurs,  îa 
spéculation  avait  fait  de  lui  un  critique  pénétrant.  Il  cherchait 
la  vérité  partout  et  ne  se  payait  pas  de  songe  ou  de  men- 
songe :  co  n'est  pas  toujours  la  meilleure  manière  d'être  heu- 
reux, mais  c'est,  à  couj»  si*n\  la  seulo  manière  de  restoi'  hon- 
nête. 

Quand  une  croyance  engageait  non  seulemeni  son  esprd, 
mais  sa  volonté  dans  l'action  morale,  les  scrupules  de  Sully 
Prudhomme  s'aggravaient  encore.  Cette  conscience  si  pure  a 
été  sans  trêve  hantée  par  le  fantôme  des  responsabilités  pos- 
sibles, dans  la  plus  louable,  mais  aussi  la  plus  lancinante  des 
inquiétudes  :  la  peur  de  mal  faire  et  la  peur  de  faire  du  mal. 
L'idée  de  faire  souffrir  quelqu'un  était  intolérable  à  'et 
homme  si  parfaitement  bon,  comme,  par  ailleurs,  il  craienait 
d'abaisser  en  lui,  si  peu  que  ce  fût,  la  dignité  morale  de  l'hu- 
manité. Aussi  indulgent  aux  autres  qu'intransigeant  envers 
soi,  ce  modeste,  si  humble  quand  il  s'agirssait  de  sa  valeur 
individuelle,  devenait  d'un  orgueil  presque  surhumain  et  d'un 
rigorisme  intraitable  quand  il  y  allait  de  la  noblesse  même  de 
notre  espèce  :  «  //  faut  être  un  homme,  s'en  rendre  compte  et 
le  maintenir  »,  telle  était  la  fière  devise  qu'il  avait  adoptée. 
M^iis  c'était  là  plutôt  le  critérium  de  ses  jugements  moraux 
théoriaues  qu'une  maxime  d'action  pratique.  Tout  en  glori- 
fiant l'action  forte,  Sullv  Prudhomme  l'a  peu  pratiquée,  ou 
plutôt  il  l'a  presque  entièrement  réduite  à  une  inflexible  dis- 
cipline  intérieure,   repliant  toute  son   activité  contre  ses  ten- 

(i)  Epigraplie  du  Prisme. 


42  L'ami:  kt  la  destinle  de  sully  prudhomme 

danccs  passionnelles  ou  l'épuisant  dans  l'effort  d'un  formi- 
dable travail  cérébral.  11  a  peu  agi  parce  qu'il  a  été  un  timide 
et  un  délicat  :  ces  deux  traits  essentiels  de  son  caractère  expli- 
queraient bien  des  aclrs  de  sa  \ie  et  bien  des  iispi'cls  de  son 
œuvre. 

La  tiniidilé  est  une  sorte  d'inlirniité  du  caractère,  qui  peut 
venir  de  l'orgueil  ou  de  la  faiblesse  de  la  volonté,  mais  dont 
la  source  ordinaire  est  précisément  cette  recherche  de  l'absolu 
et  de  la  perfection  morale  par  une  conscience  trop  scrupuleuse, 
jointe  à  la  vulnérabilité  d'un  cœur  trop  tendre  et  à  l'exces- 
sive clairvoyance  d'un  esprit  trop  apte  à  prévoir  les  risques 
de  l'avenir.  Un  limide  tel  que  Sully  Prudhomme  éprouve  une 
crainte  instinctive  des  contacts  sociaux  directs,  par  lesquels 
il  peut  souffrir  et  qui  l'obligeront  presque  fatalement  à  enga- 
ger, en  agissant,  une  responsabilité  redoutée.  Si  j'en  avais 
le  loisir,  je  vous  présenterais,  Messieurs,  un  parallèle  bien 
suggestif  entre  la  timidité  supérieure  de  Sully  Prudhomme  et 
celle  d'un  autre  penseur  admirable,  qui  fut  presque  son  frère 
en  angoisses  spirituelles  :  Amiel.  L'auteur  du  Journal  intime 
nous  a  retracé,  en  termes  saisissants,  le  mal  de  trop  délibérer, 
de  trop  sentir,  de  trop  penser,  ce  purisme  de  la  perfection  qui 
paralyse  la  volonté,  stérilise  les  meilleures  résolutions  et  fait 
manquer  le  bonheur  parce  qu'on  n'a  pas  osé  faire  à  temps  le 
geste  décisif  qui  l'eût  fixé.  Amiel  aussi  nous  a  exposé  la  para- 
doxale contradiction  psychologique  qui  nous  fait  «  viser  ins- 
tinctivement à  ce  qui  nous  manque  »  et  nous  stimuler  par  la 
parole  à  faire  ce  qui  nous  coûte  le  plus  :  sans  doute  s'expli- 
querait-on par  là  que  Sully  Prudhomme,  avec  des  velléités 
infinies  d'action  que  lui  dictait  comme  un  devoir  sa  nature 
généreuse,  ait  été  souvent  paralysé  par  les  scrupules  anxieux 
d'une  conscience  peut-être  trop  timorée,  par  la  faiblesse  d'un 
corps  malade  cjue  trahissaient  ses  forces,  et  aussi  par  une 
insurmontable  timidité. 

Dans  la  fierté  morale  des  consciences  solitaires  et  scrupu- 
leuses, comme  celle  de  Sully  Prudhomme,  entre  aussi  une  très 
largo  part  de  ])udenr,  .sentiment  plus  esthétique  encore  que 
moral,  qui  fait  les  purs,  les  chastes  et  les  délicats.  Je  ne  crois 
pas  qu'il  y  ait,  parmi  nos  grands  écrivains  français,  un  auteur 
qui   ait    possédé  à   un   si   haut   degré  cette   pureté  merveilleuse 


L'AME  ET  LA  DESTINÉE  DE  SULLY  PRUDHOMME  43 

de  l'imagination  et  du  cœur.  Pas  un  vers  dans  son  œuvre, 
pas  un  acte  dans  sa  vie  ne  pourrait  offenser  la  délicatesse  des 
ànies  les  plus  saines  ;  lout,  chez  Sully  Prudhoninie,  était  vou^ 
à  cette  haute  perfection  esthétique  des  mœvus  où  la  beauté  sr 
confond  avec  la  vertu  et  qui  unit  dans  une  même  qualité  du 
caractère,  la  délicatesse,  le  goût  de  l'artiste  à  la  pureté  du  saint. 
Il  n'est  arrivé  au  doux  Sully  de  sortir  de  son  habituelle  indul- 
gence que  pour  dénoncer,  avec  une  sévère  énergie,  l'art  volup- 
tueux et  lâche  d'Alfred  de  Musset,  et  le  ton  de  ses  vers  n'est 
devenu  acerbe,  presque  brutal  même,  que  pour  flétrir  la  bêtise 
obscène  et  le  rire  insultant,  sources  d'un  art  corrompu  où  s'en- 
tretiennent nos  pires  déchéances  (i).  Les  purs  seuls  connais- 
sent les  joies  saintes  de  l'admiration  et  les  grands  dégoûts, 
qui  sont  leur  sauvegarde  contre  toutes  les  laideurs  d'ici-bas. 
Sully  Prudhomme  nous  apparaît  donc,  Messieurs,  sous  les 
traits  d'un  homme  prédestiné  par  tous  les  éléments  de  son 
caractère  à  vivre  d'une  vie  intérieure  intense,  toute  cérébrale, 
à  la  fois  très  intellectuelle  et  très  affective.  Sa  nature  inquiète 
et  tendre,  concentrée  par  une  réserve  naturelle,  mais  toute 
offerte  par  l'amour  d'autrui,  devait  reporter  sur  un  idéal  inté- 
rieurement contemplé  une  puissance  infinie  de  sympathie  et 
d'admiration,  en  mêm€  temps  que  sa  pensée,  avide  de  vérité, 
devait  se  consumer  en  des  efforts  surhumains  pour  atteindre 
à  l'Absolu.  Les  titres  mêmes  de  ses  principales  œuvres  n'en 
sont-ils  pas  le  témoignage  symbolique  ?  La  Vie  inférieure,  les 
Vaines  tendresses,  les  Epreuves,  les  Solitudes,  le  Pristne,  tous 
ces  noms  nous  retracent  bien  les  vicissitudes  du.  cœur  du  poète, 
comme  la  Justice,  le  Bonheur,  le  Testament  poétique,  et  cett^ 
interrogation  suspensive  :  Que  saîs-je  ?  qui  sert  de  titre  à  la 
profession  de  foi  philosophique  du  penseur,  nous  disent  élo- 
quemment  quels  problèmes  ont  hanté  la  conscience  et  la  rai- 
son de  Sullv  Prudhomme. 


Si,  vraiment,  selon  les  lois  ordinaires  de  l'humanité,  l'ame 
d'un    homme    détermine    sa    destinée,    comment    s'accomplit, 

(i)  A   Alfred  de  Musset   (Stances  et  poèmes).  —  Le  pe'ple  sUnniise   (les 
Solitudes).   —   Le    rire    (les    Vaines    tendresses). 


H  i.'AMi:  Kl  i.\  DKSTnÉr:  dk  si lly  l'iaDHOMMi: 

chez  Sully  l'jiulhoiniiie,  ce  pass^age  de  ruiio  à  l'aulro  ?  Son 
cœur  lit  de  lui  un  poèlc,  son  génie  spéculatif  un  philosophe, 
la  connivence  de  son  cœur  cl  de  sa  pensée,  un  ainanl  de  lidéal, 
le  conilit  île  sa  pensée  et  de  sou  eœui-,  uu(^  \ietinie  du  mal  de 
l'Absolu  :  il  vécut  de  son  idéal  multiple,  dont  il  poursuivit 
vainement  l'imité  et  raccomplissemenl  intégral,  il  s'en 
enchanta,  il  en  souffrit  jusqu'au  martyre,  et  participa  sous 
tous  les  rapports  à  la  destinée  des  grands  idéalistes,  que  n'as- 
souvit point  par  ses  visions  surnaturelles  et  ses  affirmations 
indiscutées  la  foi  parfaite  des  mystiques. 

En  se  vouant  à  la  Poésie,  Sully  Prudhomme  n'entendit 
jamais  satisfaire  seulement  ses  prédilections  d'ailistc,  ni  con- 
quérir la  gloire  assez  factice  de  l'homme  de  lettres.  11  se  fait 
du  poète  et  de  la  Poésie  une  idée  si  haute,  qu'il  défmit  l'une 
((  l'univers  mis  en  musique  par  le  cœur  »,  et  assigne  à  l'autre 
une  mission  supérieure,  celle  «  d'oublier  et  de  faire  oublier 
l'odieux  de  la  réalité  »,  d'être  le  consolateur  de  ceux  qui  souf- 
frent, le  purificateur  des  consciences,  l'entraîneur  des  éner 
gies.  u  Le  poète,  (pii  proposerait  pour  idéal  la  consécration 
par  une  forme  pure  des  hautes  douleurs,  j'entends  les  dou- 
leurs que  suscite  au  cœur  un  généreux  amour  méconnu,  ou 
la  pensée  aux  prises  avec  les  mystères  de  l'origine  et  de  la 
destinée  de  notre  espèce,  ou  enfin  l'aspiration  enchaînée  vers 
une  cité  terrestre  meilleure,  vers  un  monde  moins  horrible 
que  notre  planète,  ce  poète-là,  le  véritable  à  mon  avis,  doit 
respecter  en  soi  la  source  des  larmes  (i).  )>  T.a  destinée  d'un 
tel  poète  fut  celle,  en  effet,  du  Maître  qui  la  caractérisait  avec 
tant  d'éloquente  conviction. 

S'il  n'avait  été  qu'un  poète,  un  l'êveur,  un  cœur  chantaTit 
et  retentissant,  là  se  seraient  bornés  les  mao-nifinues  destins 
de  cet  homme  si  accessible  à  tontes  les  émotions  humaines  et 
si  apte  à  admirci-  toutes  les  beautés  naturelles  ou  morales  ; 
mais  il  portait  en  lui  le  démon  de  l'anal vse  nui  vent  savoir 
de  tontes  choses  le  pourauoi.  le  comment,  le  principe  ;  qui 
cherche  à  iustiOer  ce  que  le  cœur  ressent  et  prétend  partout 
dépasser  ce  fpi'jl  lient  pour  atteindre  à  ce  qu'il  ignore.   Alors 


(i)   Lettre   inédite  écrite  en   réponse  à   iine  enquête   sur  les  rapports  de 
l 'alcoolisme   avec   l'inspiration   littéraire  ol    artistique. 


L'AME  El  LA  DESTINEE  DE  SULLY  PRlDHOMMi:  15 

s'est  livré,  dans  celte  conscience  pleine  de  contrariétés,  le  duel 
acharné,  qui  a  commencé  dès  la  première  adolescence  et  n'a 
fini  qu'avec  la  mort,  entre  le  génie  spéculatif  et  le  génie  poé- 
tique de  Sully  Prudhomnie.  Une  véhémente  protestation  du 
cœur  contre  les  négations  de  l'intellect,  une  opiniâtre  résis- 
tance de  l'intellect  aux  suggestions  du  cœur,  voilà  l'initiale 
contradiction  qui,  sans  cesse  agite  et  déchire  l'âme  incorrup- 
tible du  penseur  : 

En  moi-même  se  livre  un  combat  sans  vainqueur 
Entre  la  foi  sans  preuve  et  la  raison  sans  charme  (i). 

u  11  est  bien  malheureux  l'homme  qui  est  né  poète  et  phi» 
losophe  tout  ensemble.  11  considère  les  deux  faces  de  toutes 
choses  et  pleure  ainsi  sur  le  néant  de  ce  qu'il  admire.  Il  est 
à  plaindre  aussi  celui  qui  n'est  que  philosophe,  car  il  l'est 
souvent  aux  dépens  du  cœur,  la  source  de  nos  joies.  Mais 
heureux  le  poète,  si  l'illusion  n'est  pas  la  pire  des  misères  !  n 
s'écriait  Sully  Prudhomnie  dans  cet  admirable  cahier  de  Pen- 
sées de  jeunesse,  que  nous  publierons  prochainement.  Cette 
âme  contemplative  qui  aspira  constamment  à  l'état  de  repos 
indéfini  que  procurerait  seule  à  la  pensée  la  possession  de  l'Ab- 
solu, eut  donc  encore  pour  destinée  d'osciller  sans  relâche 
entre  les  deux  pôles  extrêmes  de  soii  double  génie, 

Cherchant  son  équilibre  au  prix  de  son  repos  (2), 

sans  l'atteindre  jamais,  même  au  seuil  de  l'éternité. 

On  s'explique  sans  peine,  dès  lors,  la  prédominance  pré- 
maturée que  prirent,  chez  Sullv  Prudhomnie,  les  soucis  mé- 
taphysiques, humains,  esthétiques  et  philosophiques  sur  les 
intérêts  terrestres  et  les  sentiments  personnels,  dans  une  vie 
sublimée,  désormais  vouée  à  la  recherche  héroïque  de  l'Ab- 
solu. Le  bonheur  misérable  dont  se  contente  le  commun  des 
hommes  es[  sans  prix  pour  l'élite  morale  à  laquelle  apparte- 
nait le  noble  esprit  (pli,  à  vingt  ans,  écrivait  ces  lignes  :  «  Ce 
(fui  est  corruptible  et  sujet  aux  accidents  ne  peut  jamais  être 
une  source  de  bonheur,  car  il  ne  faut  pas  confondre  le  bon- 


(i)  La  Justice,  Première  veille. 
(•^)   Lu  Corde   raidr   (le   Prisme), 


ic  L'ami:  kt  la  dlstlnke  de  sully  prldhomme 

licLii,  (jui  doit  ctic  durable,  uvec  le  plaisir,  iiécessaiiemeiit 
pas:?agcr.  Nous  devons  chercher  le  bonheur  dans  les  choses 
inviolables  :  la  science,  la  résolution,  l'amour.  Le  bonheur  est 
essentiellement  de  ce  monde,  car  on  y  peut  étudier,  on  y  a  de 
puissantes  tentations  à  combattre,  et  la  poésie  nous  y  fait  tout 
aimer.  »  «  On  est  heureux  par  ce  (ju'on  sent  et  non  par  ce 
qu'on  est  ;  mais  on  est  grand  par  ce  qu'on  pense,  et  point 
par  le  bonheur.  Oh  !  sevrez-nous  de  jouissances,  mais  non 
pas  d'infortunes  !  Combien  l'homme  heureux  est  inférieur  à 
celui  qui  sait  souffrir  !  Nous  tenons  à  honneur  de  souffrir  avec 
force,  comme  le  soldat  tient  à  la  blessure  qui  lui  décore  la 
poitrine  (ij.  »  Conscient  de  cette  très  haute  conception  qu'il 
s'était  faite  de  la  vie  et  du  bonheur,  le  poète  enfin  va  nous 
révéler  à  la  fois  tout  le  secret  de  sa  destinée  et  «  la  Source  des 
vers  )»  tels  qu'il  s'est  donné  mission  d'en  chanter  de  sa  voix 
inspirée   : 

Contre  les  votuplés  des  plus  lieureux  du  inonde 
Je  7i' échangerais  pas  les  maux  que  j'ai  soufferts  : 
C'est  le  plus  (jrand  soupir  qui  fait  le  plus  beau  vers. 
Ou  railleuse  ou  perfide,  ô  femme  brune  ou  blonde, 
Merci  !  je  dois  par  vous  mes  stances  à  mes  pleurs. 
Si  j'appris  à   rytlimer  l'étnotion  profonde, 
Je   dois   mon   chanl   à   nies   douleurs. 

Contre  les  voluptés  des  j}lus  heureux  du  monde 
Je  n' échangerais  pas  les  t)iaux  que  j'ai  soufferts  : 
Pour  mon  cœur  déchiré  les  cœurs  sont  grands  ouverts. 
Il  reconnaît  en  eux  ce  Cjui  sanglote  ou  gronde. 
Et,  quand  ils  ont  crié  du  fond  de  leurs  malheurs, 
Il  trouve  en  soi  toujours  mi  cri  qui  leur  réponde  : 
J'en    dois   l'accent   à    mes   douleurs. 

Contre  les  voluptés  des  jtius  heureux  du  monde 
Je  n'échangerais  pas  les  maux  que  j'ai  soufferts  : 
L'étoile  a  plus  de  prix  dans  les  deux  plus  couverts, 
Rien  de  cher  ne  se  livre  où  In  lumière  abonde, 

(i)  Pensées. 


L'AME  tT  LA  DESTlNliE  DE  SLLLY  PRL'OHOMME  47 

l.'kiocr  aide  à  sentir  les  intimes  clialeiirs 
Dont  je  Jais  le  cliifiat  de  l'Eden  que  je  fonde  : 
Je  dois  mon  rêve  à  mes  douleurs  (i). 

Ces  vers  admirables  el  ces  profondes  maximes  nous  livrent 
cnlin,  Messieurs,  le  mot  même  de  cette  ame  et  de  sa  vie,  mais, 
mieux  encore,  ce  qu'ils  nous  apportent,  c'est  le  critérium 
moral  auquel  on  peut,  d'une  façon  générale,  éprouver  la 
valeur  d'un  caractère  et  d'une  œuvre  :  à  savoir,  qu'un  homme 
vaut  par  la  qualité  des  douleurs  qu'il  est  capable  d'accepter 
sans  faiblir  et  par  la  qualité  des  joies  dans  lesquelles  il  a  placé 
son  bonheur.  Or,  c'est  pour  avoir  vécu  en  idéaliste  absolu  que 
Sully  Prudhomme  a  fait  sa  destinée  par  les  plus  hautes  dou- 
leurs et  les  plus  pures  joies  auxquelles  puisse  parvenir  la  con- 
science humaine,  lorsqu'elle  s'élève  assez  au-dessus  de  soi  pour 
rejeter  tout  égoïsme,  pour  s'harmoniser  à  tout  l'univers  et 
pour  vivre  dramatiquement   une  philosophie. 

Ceux  qui  montent  jusque-là  sont  des  élus  marqués  d'un 
signe  inexplicable,  et  Sully  Prudhomme  s'étonnait  parfois 
d'éprouver  en  lui  cette  vocation  mystérieuse  qui  l'appelait  à 
une  destinée  presque  surhumaine    : 

Je  me  dis  quelquefois  :  De  quelle  ruée  es-tu  ? 
Ton  cœur  ne  trouve  rien  qui  l'enchaîne  ou  ravisse 
Ta  pensée  et  tes  sens,  rien  qui  les  assouvisse  : 
Il  semble  quuti  bonheur  infini  te  soit  dû. 

Pourtant,   quel  paradis  as-tu  jamais  perdu  ? 
A   quelle   auguste   cause   as-iu   rendu   service  ? 
Pour  ne  voir  ici-bas  que  laideur  et  que  vice, 
Quelle  est  ta  beauté  propre  et  ta  propre  vertu  ? 

A   mes  vagues  regrets  d'un  ciel  que  j'imagine, 
A  mes  dégoûts  divins  il  faut  une  origine  ; 
Vaitiet)ient  je  la  chei-che  en  nion  co'ur  de  Vunon. 

Kl  moi-même,  étonné  des  douleurs  que  j'exprime. 
J'écoute  en  moi  pleurer  un  étranger  sublime 
Qui  m'a  toujours  caché  sa  patrie  et  soîi  nom  (2). 

(i)  La  Source  des  vers.  Poômc  publié  dans  Epaves  (1908)  et  composé  en 

18G7. 

(:>.')  UElrauijcv   1 1rs;   ](iinrs   Icndrcssesj. 


48  I.A.MK  ET  LA  DESTINÉE  DE  SLLLY  l'RLDHOMMl 

Pcul-c'Uv,  se  deniaiide-t-il  <et  ceci,  iMessieuis,  vous  inté- 
resse pailiculièieinent,  puisque  la  mère  du  poêle  était  lyon- 
naise), peut-être  y  eut-il  une  liliation  mystérieuse  entre  l'in- 
quiétude de  1  àme  maternelle  et  les  angoisses  du  lils  : 

(Jii    dit    que   U'a   désirs   des   mères 
Pendant   qu'elles  portent   Venjant, 
Fussent-ils   d'étranges   chimères, 
Le   marquent  d'un  signe  vivant  ; 

Que  ce  stigmate  est  une  image 
De  l'objet  qu'elles  ont  rêvé, 
Qu'il  croît  et  s'incruste  avec  l'âge, 
Qu'il  ne  peut  pas  être  lavé  ! 

Et  le  VŒU,   bizarre  ou  sublime. 
Formé  dès  avant   le   berceau, 
Comme  dans  la  chair  il  s'imprime, 
Peut  marquer  Vàme  de  son  sceau. 

Quel  fut  donc  ton  cruel  caprice. 
Le  jour  où  tu  conçus  mon  cœur, 
0  toi,  pourtant  ma  bienfaitrice, 
Toi  qui  m'as  légué  ta  douleur  ? 

Quand  tu  m'aimais  sans  me  connaître. 
Pâle  et  déjà  ma  mère  un  peu, 
Un  nuage  voguait  peut-être 
Comme  une  ile  Itlnnrhe  au  ciel  bleu  ; 

Et  n'ds-lii  pas  dit  :  "  (Jti'on  m'y  mène  ! 
C'est  h)  (pif  je   reiu:  demeurer  !   » 
L'ddsis   éhiil    surlnimaliic 
l'.i  rinliiii  l'a   l'ail  plfurrr. 

Tu  crias   :   <(  l)es  ailes,   des  ailes  !  » 
Te  soulevant  pour  défaillir... 
Et  ces   heures-Jn  furent   celles 
Où    lu    m'as   senti    tressaillir. 


LAME  ET  LA  DESThNEK  DE  MLLY  l'HLDHUMME  19 

De  là  vient  que  toute  ma  vie, 

Hall  urine,  faillie,  incertain, 

Je  traîne  l'incurable  envie 

De  quelque  paradis  lointain  (i)... 

Ce  piirudi?,  iioii  pas  perdu,  mais  allendu  el  espéré,  c'est 
i "idéal  complexe  enfanté  par  toutes  les  aspirations  du  poète  ; 
c'est  son  rêve  de  félicité  dans  la  plus  haute  perfection  morale  ; 
c'est  sa  vision  esthétique  de  beauté  réalisée  dans  les  corps  el 
dans  les  âmes  ;  c'est  l'assouvissement  de  sa  curiosité  spécula- 
tive enfin  satisfaite  par  la  connaissance  et  la  certitude  :  c'est 
la  fin  des  vertueux  efforts  de  la  conscience  intégralement  réa- 
lisée par  l'action  souveraine  de  la  libre  volonté  ;  c'est,  en  un 
mot,  l'idéal  tout  philosophique  du  Beau,  du  Vrai,  du  Bien, 
tel  qu'il  est  décrit  "  dans  le  poème  du  Bonheur.  Sully  Pru 
dhomme  a  exprimé,  dans  un  terme  nouveau  et  très  cararacté- 
ristique,  ïaspiration,  tout  ce  que  fait  éprouver  à  l'àme  fer- 
vente et  nostalgique  de  l'idéaliste  la  contemplation  intérieure 
de  ce  «  paradis  lointain    > 

L'aspiration  est  une  forme  supérieure  de  la  joie,  puisqu  elle 
suscite  le  plus  ardent  et  le  plus  délicieux  des  désirs  spirituels  ; 
elle  est  aussi  un  élan,  un  essor,  puisqu'elle  provoque  un 
enthousiasme  actif  ;  elle  est  enfin  la  source  d'un  toiument 
sans  fin,  puisqu'elle  n'atteint  jamais  ici-bas  son  objet  idéal 
•'  La  contemplation  éveille  dans  l'àme  une  joie  qui  s'épa- 
nouit d'abord  sans  mélange,  mais  l'extase  est  en  germe  dans 
la  contemplation.  Dès  qu'une  œuvre  d'art  nous  fait  rêver,  en 
nous  donnant  conscience  de  notre  capacité-  de  bonheur,  elle 
nous  fait  bientôt,  par  cela  même,  sentir  tout  ce  qui  nous  man- 
que pour  la  combler  :  dès  lors,  Vaspiration  commence  et  avec 
elle  le  sentiment  niélaneoli(|ue  de  l'inassouvi  prend  naissance... 
C'est  un  ravissejnenl  dont  le  délice  est  grave  el  confine  même 
à  la  tristesse,  car  l'àme  \  sent  à  la  fois  l'infinité  de  son  ambi- 
tion et  les  bornes  de  sa  puissance  ;  elle  y  reconnaît  f[ue  ses 
aptitudes  sont  inférieures  à  ses  aspirations  ;  «'Ile  jouit  de  sou 
rêve  et  soiijïrc  de  ne  jouir  (|ue  d'un  rêve  (2).  » 


1)  Le  aignc  (les  Solitades). 
(■'.)  UExprc.ssion   dons  les   bi'iiii,r-(irl> 

Anii>  Univ.,  xxiv. 


50  L'AME  I:T  la  IH-STINKF-:  UI:  SILLY  I'MLDHOMME 

,  Si.  (loue.  Vaspinilioii  coiislituc  l'état  moral  où  vil  pi'e!?«jue 
coiislainiiu'iil  l'idéaliste,  la  destinée  de  ce  dernier  est  à  la  fois 
la  plus  heureuse  et  la  plus  cruelle  de  toutes,  puisque,  au  lieu  de 
passer  de  l'objet  d'une  joie  à  celui  d'une  souffrance,  en  com- 
pensant l'une  par  l'autre,  il  souffi<'  et  jouit  tout  ensemble  d'un 
même  objet,  d'ailleurs  iriéel.  \V\ou  n'égale  en  félicité  les  extases 
paradisiaques  inhérentes  à  la  vie  intérieure  épurée  et  subli- 
mée par  l'amour  platonique  de  l'Idéal,  lien  no  dépasse  en  hor- 
reur les  affres  sans  issue  des  âmes  enchaînées  dans  les  étroites 
limites  de  la  condition  terrestre  et  aspirant  à  l'Absolu  dans 
leiu'  ambition  démesurée.  ((  L'inachevé  n'est  rien  »,  disait 
amèrement  Amiel  :  et  Sully  Frudhomme  osait  prononcer  l'im- 
prudente parole  sur  la(|U('lle  tout  idéaliste  a  joué  son  bon- 
heur et  sa  paix  :   «  ïoul  ou  lien  (i)  !  » 

(>r  ma  soij  csf  <•('//('  de  l' homme. 
Je  nui  [MIS  de  désir  moyen. 
Il  me  fuiil  l'éitlc  cl  lu  somme, 
Il  me  Janl  le  sdiircniin  hien  ''>.)  ! 

Ainsi  toujours,  du  ras  isscincnl  fcrNcni  tics  lu'iucs  où  l'Idéal 
se  révèle  et  sourit,  aux  an<;oisses  désespérées  (jui  niarquent  un 
retour  au  sentiment  de  l'impuissance  humaine,  l'existence  des 
hommes  (|ui  vivent  dans  la  hantise  de  l'Absolu  est  une  per- 
pétuelle crise  morale,  un  "  tourment  di\in  >>,  une  <(  agonie  » 
spiiituelle.  Devons-nous  les  envier  ou  les  plaindre,  ces  êtres 
surhumains  qui  sont  à  la  fois  des  élus  et  des  damnés  ?  Admi- 
rons-h's  du  moins,  (piand  nous  de\(ins  à  leurs  sublimes  aspi- 
ralion<  une  œii\re  comme  celle  de  SidK    Piudhommc. 

•  ♦ 

♦  * 

\'iisj>h(iri<>u  peul  [^rendre  dans  la  conscience  de  l'idéalisle 
aulanl  de  formes  di\eises  (pi'en  ajïecle  l'Idéal  lui-même,  et 
sous  chacune  de  ces  formes  elle  aj)porte  un  ordre  caiactéris- 
ticjue  de  joies  et  de  souffrances.  Là  où  ne  s'agite  point  la  des- 

(\)  Tout  (UI  rifii  'les  Efireuvi'x.  Donlei.  —  Trop  lard  (les  Vaines  ten- 
dresses). 

{■/)   Ih'fdllhiiifc   ri   scrnpiilf    îles    ]'(ilnrs   Irinlrissea) . 


L'AMfcl  ET  LA  DESTLMili  DE  SLLLV  PKUDHUMME  51 

linée  mélupliysiquc  de  riiommo,  conime  dans  l'uspiiuliuii  ù 
jouir  des  belles  loriiies  ou  des  ceililudes  positives,  la  somme 
des  joies  excède  de  beaucoup  celle  des  douleurs  ;  mais  il  n'en 
\d  plus  de  même  s'il  s'agit  des  aspirations  morales  et  reli- 
gieuses où  tout  l'être  est  engagé.  Dans  l'angoisse  de  l'erreur 
ou  de  la  faute  possible,  comme  dans  l'impuissance  à  lixer 
dignement  l'essence  de  l'Absolu  divin,  la  pensée  du  chercheur 
d'idéal  se  torture,  sans  autre  compensation  que  les  joies  d'une 
conscience  pure  ou  les  effusions  d'un  mysticisme  imprécis.  Et 
c'est  ainsi  que  de  ses  premières  aspirations  à  l'amour  humain 
et  de  ses  beaux  enthousiasmes  d'artiste,  Sully  Prudhomme 
est  passé  par  degrés  aux  tragiques  aspirations  de  l'homme  de 
cœur  vers  la  Justice  idéale,  aux  douloureuses  spéculations  de 
la  raison  pure  et  aux  désespoirs  du  mystique  privé  de  l'objet 
surnaturel  de  son  culte.  La  succession  de  ses  aspirations,  au 
cours  des  différents  Ages  de  sa  vie  et  des  phases  de  sa  carrière 
de  poète-philosophe,  a  constitué  une  sorte  de  dialectique  ascen- 
dante de  l'amour  et  de  la  pensée,  dans  laquelle  chaque  élé- 
ment du  caractère  de  l'homme  a  contribué  pour  sa  part  à 
l'histoire  de  sa  destinée. 

La  première  des  aspirations  de  Sully  Prudhomme  fut  la 
moins  ambitieuse  et  la  plus  commune,  mais  aussi  la  plus 
cruellement  déçue.  Il  rêva  le  bonheur  au  foyer,  près  d'une 
compagne  aimée,  dans  une  union  bien  assortie,  car  sa  con- 
ception de  l'amour  n'avait  rien  de  romanesque  :  «  Ne  pas  dire  • 
je  Faimerai  joujours,  c'est  avouer  qu'on  n'aime  pas  ;  le  dire, 
c'est  justifier  le  mariage  »,  écrivait-il  dans  son  Journal  de 
jeunesse.  On  sait  comment  celle  qu'il  avait  élue  se  retira  de 
lui  pour  en  épouser  un  autre,  combien  il  resta  fidèle  au  sou- 
venir de  cet  amour  méconnu  et  combien  fut  généreux  son 
pardon  après  la  plus  cruelle  des  épreuves.  Sans  donner  ail- 
leurs son  cœur,  il  se  demanda  seulement  plus  tard  s'il  avait 
le  droit  de  renoncer  à  l'amour  parce  que  sur  cette  terre  il 
n'avait  pas  possédé  la  femme  aimée.  LTne  passion  malheureuse 
devint  un  sentiment  tout  platonique  et  spiritualisé,  comme 
celui  do  Pétrarque,   et  se  mua  en  poésie   : 

» 

Vous  qui  m'avez,  dans  Vâge  où  d'autres  son!  heureux, 
Fait  assez  de  cJiagrin  pour  inr  rendre  poêle. 


5:-'  LAME  Kl   LA  DESTINKE  DE  StLLV  l'hlDHOM.ML 

louî»  par  (jui  j'ai,  dans  Ingr  m)  vicrv  t\s7  une  fête, 
Vu  la  vie  à  travers  les  larmes  de  mes  yeu.v. 
Je  ne  rous  en  l'eiij-  filus  'ii... 

Ces  VL'iï>  dt's  Epaves,  qui  rt'slcitnl  iiicomm^  du  public  jus- 
qu'à la  mort  du  poète,  sont  toute  la  «  sereine  vengeance  »  de 
l'auteur  exquis  à  qui  le  mal  d'une  <i  vaine  tendresse  »  et  d'une 
perpétuelle  <  solitude  »  n'a  jamais  arraché  que  des  plaintes 
aussi  nobles  que  discrètes.  11  remit  à  «  plus  tard  »,  dans  un 
monde  meilleur,  l'espoir  de  rf^trouver,  sous  les  traits  merveil- 
leux de  quelque  vStella,  celle  (ju'il  ne  cessa  d'aimer  sur  terre 
avec  mélancolie   : 

J'aurai  Jait  mon  ehoix  sur  la  terre  : 
Je   ne  posséderai   qu'aux  deux  (2). 

Aussi  bien  l'inquiet  esprit  de  Sully  Prudhomrne  apportait- 
il  dans  son  aspiration  à  l'absolu  de  la  tendresse  ses  scrupules, 
ses  défiances  et  ses  dégoûts  coutumiers.  Il  avait  peur  de  ne 
pas  donner  le  bonheur  à  celle  qu'il  eût  épousée,  peur  de 
nuire  ''6'K  peur  de  transmettre  à  sa  postérité  les  douleurs  de 
sa  pauvre  chair  souffrante  et  les  tristesses  de  son  <(  cœur  faible 
et  sombre  »  (^4^'  Puis  les  amours  terrestres  sont  décevantes 
et  éphémères.. 

Ici-bas  tous  les  lilas  meurent, 
Tous  les  chants  des  oiseaux  sont  courts  : 
Je  rêve  aux  étés  <pii  demeurent 
Toujours... 

Iri-I)(ts    les    Irrre.s    cifleiireni 
S(ms  rien   laisser  de  leur  rrlours  ; 
Je   rère   aux   haisers   (jiii   ilenieurent 
Toujours... 


(i)   Scn-iiif    reiujmticr    f  l'j[tiives). 

(a)    Aux   vieuj-   ribid.). 

(3)  Peur  de  niiirr  (Wùd.j. 

(^)   VfPit   (les   ]'(ilnes  lemlrrsses) i 


L'ami:  et  la  destinke  dl  sllly  PhiuHoMMK  r,3 

Ici-bas  tous  les  hommes  pleurent 
Leurs  amitiés  ou  leurs  amoum  . 
Je  rêve  aux  couples  qui  demeurcnl 
Toujours  (i)... 

Le  poêle  se  ronlenlera  de  rêver  ù  l'amour  infini  el  élernel 
dans  une  idylle  surnaturelle,  comme  relie  du  Bonlieur,  entre 
des  amants  non  seulement  heureuv  et  fidèles,  mais  encore 
jouissant  d'un  amour  héroïque  sanctifié  par  la  beauté  d'un 
sacrifice   moral  consenti   en   commun, 

Fiers  et  si)rs  d'uii  honlieur  inuiiuahle  et  (focjné  (p.). 

Renonçant  donc  à  l'amour  terrestie  et  aux  joies  du  foyer,  il 
ne  répondra  à  la  u  pitié  tardive  »  d'une  ingrate  que  par  ces 
mots  si  fiers,  où  s'annonce  le  passage  à  une  aspiration  déjà 
plus   haute    ; 

Adieu,  laisse:  mon  cœur  dans  sa  lomhc  projondc. 
Mais  ne  le  plaignez  pas,  car,  s'il  est  mort  au  monde, 
Il  a  fait  son  suaire  avec  un  pan  du  ciel  (3)  ! 

Sully  Prudhomme  va,  dès  lors,  s'élever  au-dessus  des  senti- 
ments personnels  pour  vouer  toute  la  sympathie  de  son  grand 
cœur  à  la  foule  des  êtres  qui  sentent  et  souffrent  dans  l'huma- 
nité. Il  connaîtra  dans  toute  leur  beauté  les  aspirations  à 
l'universelle  paix,  à  l'amitié  fraternelle  des  peuples,  des  cités 
et  des  personnes.  Il  laissera  s'émouvoh"  en  lui  l'ardente  pitié 
qui  ((  rend  tous  les  cœurs  grands  ouverts  pour  son  cœur 
déchiré  »   : 

Des  maux  plus  grands  que  înoi,  que  j'ai  peine  à  décrire, 

M'obsèdent  :  peine  étrange  et  dont  on  peut  sourire  ; 

Mais  de  tout  refléter  j'ai  le  triste  pouvoir. 

Tout  l'ahime  desrend  dans  le  moindre  miroir 

Et  tout  le  bruit  des  mers  tient  dans  un  coquillage. 

Est-ce  ma  faute,  hélas  !  si  ma  pitié  voyage, 

Si  je  peux  réfléchir  dans  U7i  seul  de  mes  pleurs 

Un  théâtre  itifini  d'innombrables  malheurs, 

(i)  Ici-Bas  [Stances  et  poèmes j. 

(2)  Le  Bonheur. 

fS)  Pitié  tardive  (Epaves). 


54  L'AME  IT  LA  DESTINKI-.  \)E  SLLLY  PHLDHOMMK 

Si  touU's  les  douleurs  de  la  terre  et  des  mondes 

Foitt  tressaillir  mon  (}n}e  en  ses  cordes  jjrofondes  (i)  ? 

;Souk'im  par  cotU'  a^piraliou  Jiiagiianinu',  Sully  Pindhoniiuo 
se  constiliu'  lapotre  de  la  Paix  cl  le  champion  df  la  Justice, 
et  le  voici  Iraiisporlé  des  joies  saintes  qui  sont  la  récompense 
des  bienfaiteurs.  Mais  ces  joies  ont  leur  rançon.  Si  générale 
est  la  misère  des  êtres  qui  peuplent  ce  bas  monde,  que  le 
cœur  du  poète  a  étendu  à  linlini  sa  faculté  de  souffrir  en  sym- 
patliisant  iivec  la  souffrance  universelle  : 

J'ai  voulu   tout  aimer  et  je  suis  malheureux, 

Car  j'ai  de  /ho/j   tourment  multiplié  les  causes  : 

ry innombrables  liens,  frêles  et  douloureux, 

Dans  l'univers  entier  vont  de  mon  âme  aux  choses... 

Ma  vie  est  suspendue  à  ces  fragiles  nœuds 

Et  je  suis  le  captif  des  mille  êtres  que  j'aime  : 

Au  moindi'e  ébranlement  qu'un  souffle  cause  en  eux. 

Je  sens  un  peu  de  moi  s'arracher  de  moi-même  (9). 

Puis,  très  vite  aussi,  l'aspiration  à  la  sympathie  spirituelle 
se  heurte  à  la  difficulté  insurmontable  qu'éprouvent  les  âmes 
à  se  pénétrer  iiintiiclli'iuent.  Comme  les  étoiles  de  la  «  Voie 
lactée    », 

...   cha^uiie   luit 
Loin   des  scrurs  qui  senihlent  près  d'elle. 
Et    la    solitaire    immortelle 
Brûle  en  silence  dans  ht   nuit  (?>). 

Enfin,  au  moment  même  où  il  \ienl  de  s'écriei',  j)lein  de 
ferveur  humanitaire    : 

Quelque  chose  de  l'homme  a   traversé  mon   âme 
El  j'ai  tous  les  soucis  de  la  frolernité  (f\), 

un   (h'iiKiili    bnilid   est   donné   par  les  horreurs  de   la   (luerre 
de  rNyoaii  paliiol isinr  de  cet  exeelleii!  Prançais  en  même  temps 

(i)  La  Juslire,  H'  veille,. 
(2)  Les  Chaînes   (Stances  el   poèmes). 
/"S)  Ln  Voie  larlée  (les  .Soliludes). 
■ '1 1   Hotiid  siiin   (les  Kfirt-uvcs  ). 


L'AME  ET  LA  DESTINÉE  DE  SILI.Y  l'RlDHOMME  55 

qu'aux  aspirations  morales  de  ce  juste.  Non  seulement  il 
trouve  dans  l'humanité,  au  lieu  de  la  solidarité,  de  la  dignité 
morale  et  de  la  bonté,  la  haine  et  la  violence,  mais  encore  il 
découvre  avec  horreur  l'universel  effet  des  farouches  lois  natu- 
relles formulées  par  Dar\vin  :  guerre  entre  espèces,  guerre  dans 
l'espèce,  sacrifice  des  faibles  aux  forts,  triomphe  des  instincts 
inférieurs  sur  les  essors  de  la  conscience,  intérêts  cachés 
viciant  en  leur  fond  les  plus  belles  apparences  du  sentiment. 
Il  dresse  alors  contre  la  Nature  et  son  injuste  auteur  ce  formi- 
dable réquisitoire  qu'est  le  poème  de  la  Justice,  en  dépit  du 
plaidoyer  contraire  que  persiste  à  soutenir  dans  sa  conscience 
une  invincible  foi  morale.  ((  Uindignation  est  la  colère  de  la 
justice  (i)  »  :  cet  admirable  cri  résume  toute  l'inspiration  de 
l'œuvre  si  puissante  dans  laquelle  le  poète,  après  avoir  ins- 
titué la  critique  de  l'aspiration  humaine  à  l'Absolu  de  la  Jus- 
tice et  après  avoir  fait  sien  le  remords  du  mal  souffert  par 
les  victimes  au  profit  des  élus,  s'enferme  dans  le  sanctuaire 
inviolable  de  sa  conscience  et  proclame  le  devoir  pour  l'homme 
de  conserver  sa  dignité  morale  par  l'usage  justicier  et  pro- 
gressif du  «  pouvoir  qui  choisit  et  qui  crée  (a)  »,  la  libre 
volonté  du  Bien.  Si,  dans  la  vie  réelle,  les  forces  du  poète  tra- 
hirent parfois,  comme  nous  l'avons  vu,  ses  généreuses  aspi- 
rations à  l'action  directe,  du  moins  Sully  Prudhomme,  après 
s'être  fait  volontairement  le  défenseur  de  Paris  assiégé  pen- 
dant la  Guerre,  et  avoir  appliqué  en  mainte  occasion  l'intègre 
jugement  de  sa  claire  conscience,  eut-il  le  droit  d'espérer, 
comme  André  Chénier,  «  son  juge  et  son  modèle  »,  unir  sur 
sa  tombe 

Le  laurier  du  poète  à  la  palme  du  juste  (?>). 

A  l'aspiration  esthétique  vers  un  Absolu  de  Beauté,  le  déli- 
cat artiste  que  fut  Sully  Prudhomme  dut  moins  d'angoisses 
que  de  jouissances.  Il  prit  seulement  cette  aspiration  pour  cri- 
térium suprême  de  la  seule  beauté  digne  d'une  admiration 
pure  de  tout  mélange.  «  Ah  !  certes,  y  aspire  quand  j'ad- 
mire,  et  ce  que  j'admire,   c'est  l'Inconnaissable  imprimant  à 

(i)  Pensées   incdites. 

(2)  Les  Destins. 

(31  L«  Juslici'.  KjtU<>(iiic. 


5<".  LA  Ml.  i;r  i.\  in:sTiM';i:  in;  sli.lv  phidhomme 

la  l'orme  les  euruclèie?^  de  l'e^ï^ui  duiil  elle  anime  tout  le  monde 
accidentel,  et  ininvitaiit  à  monter  aussi  (i).  »  S'il  reconnut 
et  éprouva  les  voluptés  parfaites  de  l'artiste  (|ui  crée  lui-même 
1  objet  de  son  admiration,  il  sonlTiil  toujours  de  ne  pouvoir 
réaliser  tout  son  Idéal.  «  l/arlisl»-  reste  inférieur  au  maître 
invincible  qu'il  porte  en  soi  et  ne  peut  égaler,  et  il  y  a  dans 
le  secret  désaveu  de  ses  meilleures  œuvres  par  ses  aspirations 
une  cause  de  mélancolie  incurable  (a)-  »  C'est  bien  ce  purisme 
exigeant  en  matière  d'art  qui  rattache  Sully  Pnidhomme  aux 
scrupuleux  poètes  de  l'Ecole  parnassienne. 

On  ignore  souvent  que  l'auteur  du  Vase  bi'isi'  fut  de  bonne 
heure  initié  aux  sciences  exactes  et  qu'il  connut  à  quelque 
degré  les  joies  intellectuelles  et  les  aspirations  scientifiques 
de  l'illustre  mathématicien  qui  fut  son  successeur  ù  l'Acadé- 
mie française,  M.  H.  Poincaré.  Ne  va-t-il  pas  jusqu'à  mettre 
en  parallèle  les  jouissances  qu'il  doit  à  la  géométrie  avec  celles 
que  lui  procure  la  poésie  ? 

Alors,  pour  me  sauver  du  douie, 
J'ouvre   un   Euclide   avec   innour  : 
Il  propose,  il  prouve,  j'écoute, 
Et  je  suis  inondé  de  jour. 

L'évidence,   éclair  de   V étude, 

Jaillit  et  nie  laisse  enchanté   : 

Je  savoure  la  certitude. 

Mon   seul   rrni   lionheur,   nia  santé  18)  !... 

Mais  l'envers  de  ces  plaisirs  de  l'intelligence,  c'est  la  .souf- 
france de  la  curiosité  inassouvie  en  face  du  nombre  infini  d(^s 
vérités  ignorées  qui  restent  à  découvrir,  c'est  l'impatience  d'être 
limité  par  la  lenteur  et  la  courte  portée  de  la  pensée  humaine  ; 

//  me  manque  la  ruse  et  l'humble  patience 
Que  la  recherche  humaine  exige  tour  à  tour  ; 
Pour  accroître,   rayon  par  rayon,   la  science, 
Je  suis  trop  dédaiqneux  d'un  grêle  demi-jour. 
Il  me  faut  la  lumière  éclatante  et  sans  home  (\)  !... 

'1)  Que  HuiS'je? 

2)  L'Expression  dans  les  henux-arfs. 
(3)  Ln  Poésie  (Sitnnces  et  Poèmes). 
(Il)  Solitaire  ( Epaves j. 


L'ami:  i:t  la  diîstlnék  dk  si  llv  phi  dhommk  .'t 

C'est  la  lassitude  de  raisonner  sans  trêve  et  sans  l'espoir  d'ar- 
river jamais  iiii  repos  contemplatif    : 

(Hi!   penser   ê  le  nielle  men  t  ! 

Je  suis  rpoiiranh'  d'être  homme  (i). 

(l'est  enfin  h-  douiv  demi  Suli\  Prudhomme  a  tan!  de  t'ois 
crié  l'horreur  tragique   : 

Le  doute  est  douloureux  à  traîner,  comme  un  deuil  c?.)  ! 

Le  doute  t-t  l'ionorance,  en  effetf  déçoivent  moins  encore 
l'aspiration  tout  intellectuelle  de  la  pensée  spéculative  que  !a 
grande  soif  de  certitude  métaphysique  à  laquelle  toutes  les 
religions  ont  répondu.  La  voici  donc  enfin,  cette  aspiration 
suprême  où  la  conscience  de  Sully  Prudhomme  a  rencontré 
des  angoisses  morales  telles,  du  fait  du  conflit  de  ses  tendances 
mystiques  et  de  son  génie  philosophique,  qu'il  faut  remonter 
Jusqu'à  Pascal  poiu-  en  rencontrer  d'aussi  poignantes. 

On  a  dit.  Messieurs,  sur  la  religion  ou  l'irréligion  de  Sully 
Prudhomme  tant  de  choses,  souvent  fausses,  d'ailleurs,  que 
je  suis  bien  forcé  d'insister  un  peu  sur  cette  question.  Sully 
Prudhomme  n'a  pas  été,  quoi  qu'on  ait  prétendu,  un  véritable 
mystique  et  un  ascète  égaré  par  la  philosophie,  et  pas  davan- 
tage un  homme  déterminément  irréligieux  ou  athée,  qui  ait 
jamais  attaqué  les  croyances  religieuses  de  quelqu'un,  ni  même 
renoncé  à  s'en  donner  une.  Il  avait  seulement  une  «  piété 
hardie  »,  selon  son  expression  même  (3)  ;  il  ne  voulait  pas  se 
plier  sans  examen  à  des  formules  dogmatiques  toutes  faites, 
ni  renoncer  à  satisfaire  à  la  fois  les  exigences  de  sa  raison  et 
les  aspirations  de  son  cœur  dans  l'idée  qu'il  cherchait  à  se 
faire  de  son  Dieu.  C'est  là,  certes,  l'attitude  adoptée  par  tout 
libre-penseur  et  condamnée  par  tout  croyant  ;  mais,  loin  de 
critiquer  la  notion  du  divin  dans  l'espoir  d'abolir  l'objet  chi- 
mérique de  tout  culte,  il  ne  faisait  que  céder,  en  spéculani 
sur  la  Divinité,  à  son  ardent  besoin  de  croyance  religieuse. 
"  Dieu,  c'est  ce  qui  me  manque  pour  le  comprendre  »,  disait- 


fi)  Toujours  (Stances  el  Poèmes). 

(2)  La  Justice. 

'?>)  Pitir  bardif  îles  F.preuvex.  Doute). 


58  I.  AMK   r.T  LA  DI-STIMÎi;  UK  SII.LY  PRLDHOMMF. 

il.  «  Tu  uv.  luc  clierrhorais  p;i.'«  si  lu  ne  m'avais  déjà  trouvé  », 
eût  répondu  Dieu  à  Sully  Prudhomme  comme  à  Pascal,  si  la 
Critique  de  Kaul  n'avait  armé  le  penseur  moderne  d'une 
mélliode  de  dialeoli(]ue  propre  à  perpétuer  en  lui  le  doute 
métaphysique.  Deux  obstacles  essentiels  se  dressaient  devant 
la  conscience  de  Sully  Prudhomme  :  l'impossibilité  d'assigner 
à  Dieu  une  essence  mélaphysi(|ue  qui  ne  fut  jjas  entachée  d'un 
assez  grossier  anthropomorphisme,  et  la  difficulté  de  concilier 
1  in  justice  des  lois  naturelles  avec  la  bonté  du  Créateur  : 

Quand  la  ^aiure  en  nous  nïii  ee  qu'oti  nomn\e  l'âme, 
Elle  a  eonfre  elle-même  armé  son  propre  enfant  : 
L'esprit  qu'elle  a  fait  juste  au  nom  du  droit  la  blâme. 
Le  eœur  (ju'elle  a  fait  haut  la  méprise  en  rêvant  (i). 

Mais,  sans  jamais  s'en  tenir  aux  spéculations  purement 
abstraites  de  la  théologie  rationnelle,  ni  se  livrer  non  plus  à 
laulorité  d'une  direction  confessionnelle,  Sully  Prudhomme 
a  eu  un  constant  souci  des  choses  de  la  religion  ;  il  a  beau- 
coup souffert  de  n'avoir  aucune  foi  définie,  et  il  n'a  jamais 
cessé  de  travaille!"  à  s'en  définir  une,  mais  sans  transiger  avec 
lui-même  pour  l'obtenir  des  surprises  du  cœur. 

(l'es!  ici  même,  à  la  Croix-Rousse,  que  se  déroula  d'abord, 
dans  la  vie  de  Sully  Prudhomme,  une  première  crise  reli- 
gieuse très  importante,  dont  il  m'a  fait,  en  ces  termes  le  récit  : 
«  I/en.seignement  religieux  que  j'ai  reçu  précéda  de  beaucoup, 
chez  moi,  ces.  préoccupations  capitales  auxquelles  il  apportait 
des  réponses  prématurées  que  consacraient  dix-neuf  siècles  de 
crédit.  Comme  tous  les  catholiques,  j'ai  fait  ma  première 
communion  encore  enfant,  avec  une  docilité  passive  aux 
enseignements  du  cathéchiste  ;  mais  ma  foi  ne  pouvait  être,  à 
cet  âge,  (prune  suggestion,  un  assentiment  aveugle  à  la  foi 
d'autrui.  Elle  retarda  néanmoins  l'éclosion  de  mes  pensées 
propres,  car  l'insinuation  précoce  de  la  doctrine  chrétienne 
dans  les  âmes  neuves  les  marque  d'une  empreinte  très  pro- 
fonde, parfois  même  ineffaçable,  quand  ces  âmes  sont  sérieu- 
ses et  tendres.  J'attribue  à  cette  influence  latente  une  révolu- 
tion singulière  qui  s'opéra  subitement  en  moi.  J'avais  dix-huit 

(i)  .Sur  /'(   MorI   fU's  Viiinrs  Icndrcssrs). 


LAMR  ET  LA  DF.SÏINKK  l)K  SLLLY  PRLDHOMMK  59 

ans  ;  je  venais  d'abandonner  Ja  classe  de  lualhéniatiqucs  spé- 
ciales,    où    je    me    deslinais    à    l'Ecole    polylechnique.    J'étais 
bachelier  es  sciences  el  j'aspirais  au  modeste  diplôme  de  ba- 
chelier es  lettres.  Je  l'obtins  l'année  suivante,   à  Paris  ;  mais 
c'était  à  Lyon,  chez  des  cousins,  que  je  préparais  mon  examen. 
Lyon  est  une  ville  dont  les  habitants  sont  des  catholiques  en 
majorité  croyants  et  pratiquants  :  mes  cousins  étaient  de  ceux- 
ci.   Faut-il,   pour  expliquer  le  coup  de  foudre  moral  dont  il 
s'agit,   unir  à  l'influence  plus   haut  signalée  celle  du  milieu 
où   je    me   trouvais   transplanté  ?    C'est   probable.    Quoi    qu'il 
en  soit,  je  me  réveillai,  une  nuit,  tout  autre  que  je  ne  m'étais 
endormi  deux  heures  auparavant,  ou,  du  moins,  bien  changé, 
car  je  m'écriai  en  moi-même  :  «  Comment  ai-je  pu  douter  un 
instant   d'une   doctrine   dont  la   vérité   m'apparaît   soudain   si 
éclatante    ?  »  En  effet,-  je  voyais  directement,  je  sentais  la  divi- 
nité de  Jésus,  et  tous  les  nuages  qui  avaient  jusque-là  obscurci 
pour  moi  les  dogmes  me  semblaient  dissipés.  Je  m'agenouil- 
lai, je  fis  une  prière  dont  je  ne  me  rappelle  plus  les  paroles, 
et  le  lendemain  je  conçus  le  projet  de  me  faire  dominicain.  Ce 
projet,  favorisé  par  mes  hôtes,  échoua  lorsque  je  me  fus  réins- 
tallé à  Paris.  Ce  qu'il  y  a  de  remarquable  dans  cette  conver- 
sion, c'est  que  quatre  ans  de  discipline  scientifique  ne  s'y  oppo- 
sèrent point.  Le  contact  renouvelé  avec  la  société  parisienne, 
où  j'avais  renoué  mes  relations  intellectuelles,  la  propagation 
en  France  d'ouvrages  allemands  de  savante  et  minutieuse  cri- 
ti(pie  attaquant   les   fondements  du  christianisme,   tels   que   !a 
Vie    de   Jésus,    par    Strauss,    eurent    bien    vite    raison    de    ma 
ci'oyance  improvisée.  Je  redevins  ce  que  j'étais  auparavant,  un 
chercheur   inquiet,     désabusé,     mais    non    découragé.     J'avais 
gagné  à  cette  expérience  de  savoir  ce  que  c'est  que  la  foi,  et, 
pai'  suite,  cVvu  contracter  le  respect.  Comme  je  l'avais  possé- 
dée,   malgré   vm   commerce   de   quaire    ans    avec   les   sciencts 
positives,   j'avais  perdu   le   droit   de   la   déclarer   incompatible 
avec   la   méthode   et   l'esprit   de   ces   sciences.     Je   devais,     du 
moins,  l'avouer  assez  dominatrice,  assez  puissante  sur  la  pen- 
sée, pour  faire  oublier  au  croyant  ou  lui  faire  pallier  les  objec- 
tions rationnelles  Ci).  » 

(i)  Pri'fnce   iVrito   par   Sully    I'iikIIiouiiho   |)oiu-   le   li\i  •   do   (1.    Ilônion    *iir 
sa    Philo-;o|>liio. 


♦!<•  LA.MK  KT  LA  I)EST1.N>!e  DE  SULLY  PhLDHOMME 

De  cet  éclair  de  foi  religieuse  devait  rester  toujours,  pour 
Sully  Prudhomme,  une  incurable  nostalgie  de  l'Absolu  divin. 
Le  vide  que  laissait  au  cœur  du  poète  sa  croyance  perdue  l'a 
fait  crier  do  souffrance  ol  de  (Iclrossc  dans  des  vers  comme 
ce  <i»nnel  des  Eprciwes  : 

Je  voudrais  bien  prier,  je  suis  plein  de  soupirs  ! 
Ma  cruel  Je  raison  veut  que  je  les  contienne. 
\/  les  vœud'  suppliants  d'une  mère  chrétienne, 
M  l'exemple  des  saints,  ni  le  sumj  des  martyrs, 

M  tnon   l)esoin  d'aimer,   ni  mes  grands  t'epentirs, 
M  mes  pleurs  n'obtiendront  que  la  foi  me  revienne. 
C'est  une  angoisse  impie  et  sainte  que  la  miemie  : 
Mon  doute  insulte  en  moi  le  Dieu  de  mes  désirs. 

Pouj'tant  je  veux  prier,  je  suis  trop  solitaire. 
Voici  que  j'ai  posé  mes  deux  genoux  à  terre  : 
Je  vous  attends.  Seigneur  ;  Seigneur,  etes-vous  là  ? 

J'ai  beau  joindre  les  mains,  et  le  jront  sur  la  Bil)le, 

Redire  le  Credo  cjue  ma  bouche  épela. 

Je  ne  sens  rien  du  tout  devaîit  moi.  C'est  horrible  (i)  ! 

Plus  s'avançait  dès  lors  la  vie  dolente  et  inquiète  du  pen- 
seur, plus  s'accentuait  en  lui  cette  angoisse  religieuse  qu'il 
appelait  ((  le  Tourment  divin  »  (2).  Tantôt  il  espérait  triom- 
pher du  doute  par  une  spéculation  critique  plus  profonde, 
tantôt,  au  contraire,  repris  par  les  aspirations  mystiques  de 
son  cceiu',  il  se  prêtait  avec  un  abandon  non  pas  complaisant, 
mais  attentif  et  recueilli,  aux  suggestions  religieuses.  C'est 
ainsi  que,  pendant  la  dernière  année  de  sa  vie,  tandis  que, 
d'une  part,  il  prenait  dans  une  Préface,  présentée  au  public 
comme  son  Testament  philosophique,  des  précautions  antici- 
pées contre  une  défaillance  possible  de  sa  ferme  raison  devant 
la  mort,   il  entretenait,  d'autre  part,  une  correspondance  sui- 


(i)  La  Prière   (les  Epreuves.  Doute). 
l'a)  Le   Tnurrnt'iil   divin    flf  Prisme). 


L'AME  ET  LA  DESTINÉE  DE  SLLLY  PRLDHU.MME  tîl 

vie  sur  des  questions  religieuses  avec  un  jeune  prêtre  desprit 
très  large,  M.  1  àbbé   Martin,  correspondance  que  mon  xMaitre 
nie  communiquait,  au  fur  et  à  mesure,  pour  que  je  restasse 
le  conlidenl  et  le  témoin  averti  de  l'état  exact  de  ses  croyan- 
ces. Ce  fut  là,  je  vous  l'assure,  Messieurs,  un  noble  et  émou- 
vant spectacle  pour  le  disciple  qui  suivit  les  dernières  convul- 
sions de  cette  conscience  torturée  par  le  doute  religieux  ;  et  je 
ne  puis  m  empèclier,   en  songeant  à  la  destinée  tragique  de 
Suiiy  Frudnomme,  de  me  représenter  avec  un  saisissant  con- 
traste la  lin  sereine  de  Spinoza  et  de  Pascal.  Spinoza,  affranchi 
de  toute  croyance  dogmatique  et  pleinement  confiant  dans  la 
puissance  de  sa  raison,  construit  pièce  à  pièce  son  Ethique,  se 
promet   à   lui-même   la  béatitude   éternelle,    la   véritable   paix 
de  l'âme  que  l'homme  possède  pour  toujours  quand  il  a  vu 
les  choses  sous  l'aspect  de  l'éternité,  et  il  linit  dans  la  sérénité 
du  sage  qui  a  conquis  sa  certitude  par  la  pensée.  Pascal,  après 
avoir    traversé    la    plus    affolante    crise    morale    que    jamais 
peut-être  homme  ait  subie,  renonce  à  la  spéculation,  humilie 
sa  raison,    s'en  fie  désormais   aux  seules   suggestions   de   son 
aspiration   mystique   et  meurt  avec   cette   exclamation   triom- 
phante qu'on  trouve  écrite  sur  l'amulette  cachée  contre  son 
cœur   :   «  Joie  !  joie  !  pleurs  de  joie  !  Renonciation  totale  et 
douce.   Eternellement  en  joie  pour  un  jour  d'exercice  sur  la 
terre  !  »  Ainsi  tous  deux  retrouvent  h  paix  ;  l'un  en  se  livrant 
aveuglément  à  la  foi,  l'autre  en  rompant  sans  retour  avec  elle. 
En  Sully  Prudhomme  il  y  avait  un  Spinoza  et  il  y  avait  un 
Pascal.  Oscillant  de  l'un  à  l'autre,  il  aurait  voulu  recevoir  à 
la  fois  les  réconforts  de  la  raison  et  les  consolations  que  donne 
l'extase  paradisiaque  aux  croyants    :   il   n'a   ru  ni   les  uns   ni 
les  autres,  et  il  est  mort  entre  les  deux. 

En  vain,  à  un  âge  moins  avancé,   Sull\    Piudlioiunn"  avait 
cru  pouvoir  se  résigner  ;i  la  privation  d»"  li>ul  cultr  : 

Le  sage  en  pai.r  qui  <l<>il  snii   rquilihre  au   doufe, 
Satis  regarder  rahittie   insoitdahle  el   béant, 
Trop  }ieureu.r  d'échapper  ail  faux  pas  qu'il  redoute^ 
N'ose  diviniser  te  Tout  ni  le   ^éanf. 

A   se  passer  il' au  Ici  sur  Icrrr   il  se   résigne 


tV:  L  AMK   E\    LA   l»ESTlM:i:  DK   SI  LLV   PRLOHOMMK 

El  laiiisc  le  isulcil  embellir  la  prisuii 

Où,  libre  de  valoir,  salisjail  d'èlre  digne, 

Il  rèce  une  éelaireie  inutwnse  à  l'horizon  (i). 

L'approche  de  la  iiiuil,  que  le  sloïque  poclc  des  SoUludca 
ne  icdoutail  que  pour  le  mystère  dont  elle  est  la  révélation, 
ré\eillait  de  jour  en  jour  davantage  les  angoisses  de  l'aspi- 
ration religieuse  inassouvie.  Le  poète  Jean  Aicard  me  rappor- 
tait, l'an  dernier,  une  parole  bien  signilicative  que  notre  cher 
Maître  et  ami  prononça  lors  de  leur  dernier  entretien  :  «  La 
mort,  oui,  tant  qu'on  a  la  vie  devant  soi,  c'est  de  la  spécu- 
lation métaphysique  ;  maintenant  elle  est  là,  le  trou  est  creusé, 
il  faut  y  descendre  :  qu'y  a-t-il  dans  le  fond  ?  »  Et  à  François 
Coppée,  qui  aflirmait  avec  sérénité  ses  convictions  déiiniti- 
Aenient  affermies  de  chrétien,  le  pauvre  Sully  répondait  avec 
un  d()ul(jureux  accent  :  u  Ah  !  Coppée,  vous  ne  savez  pas 
connue  vous  êtes  heureux  (2)  î  » 

Le  jour  suprême  (,7  septembre  1907;,  où  \int  celte  mort, 
heureusement  douce  et  prompte,  par  une  étrange  coïncidence, 
(pii  semble  presque  symbolique,  le  dernier  mot  (pi'ait  tracé 
la  main  de  Sully  Prudhonnne,  cpielques  heures  avant  sa  lin, 
sur  une  lettre  inachevée,  c'est  u  Peui-èlre...  »  Peut-être  !  11 
est  là  tout  entier  le  douloureux  poète  des  aspirations  toujours 
renaissantes  et  toujours  déçues.  Peut-être  est-il  un  monde 
meilleur  <(  où  l'Idéal  prend  corps  au  lieu  d'être  rêvé  P  »  Peut- 
être  existe-t-il  un  Dieu  juste  et  bon  par  delà  ce  monde  mau- 
vais où  l'on  souffre  et  pèche,  où  tous  les  lilas  meurent,  où  les 
honunes  pleurent  leurs  amitiés  ou  leurs  amours  D  Peut-être 
est-il  une  vision  du  Vrai  absolu,  des  réalités  éternelles,  par 
delà  les  convulsions  stériles  d'une  raison  dont  les  conceptions 
contradictoires  se  détruisent  lune  l'autre  ?  Peut-être  l'aspi- 
rati(jn  révélatrice  qui  transporte  le  cœur  du  poète,  du  cher- 
cheur et  (le  l'homnie  de  bien  a-t-elle  un  objet  transcendant  et 
lécl  (laiiv  |('(|ii('|  s'absorberont  les  ànies  capables  de  le  pres- 
sentir ;•  Pciit-ètrc...  ■'  Oui,  c'était  bien  là  à  la  fois  l'expression 
de. la  iii(i(l(-lic  iiilcllcci iiclle  de  ce  scrupuleux  penseur,  le  cri 

(i;  Les  Dieux  s'en    vont    (Epaves). 

{:>.)  M.  !•'.  Miissoii.  Distouis  luoiioiaé  pour  la  iccoplioii  de  M.  Poincoré 
à  l'Académie. 


L'A.Mi:   1:1    LA  DESTlNtE  Di:  SILLY   l'KUUHUiMMb:  63 

d'angoisse  de  son  sentiment  religieux  privé  d'un  Dieu  vivant, 
et  le  mot  d'espoir  avec  le(|uei  il  réservait  son  droit  à  aspirer  à 
un  Idéal  invinciblement  proclamé  par  sa  conscience. 

L'admiration  pleine  de  respect  et  aussi  de  pitié  (juinspire 
à  tout  témoin  de  la  destinée  de  Sully  Prudhomme  l'absolue 
sincérité  intérieure  de  cette  âme,  tourmentée  jusqu'au  bout 
par  le  mal  de  l'Absolu,  de  l'inlini  et  du  Parfait,  une  voix  élo- 
quente, celle  d'un  des  plus  chers  amis  du  Maître,  s'en  est  faite 
l'interprète.  Dans  la  cérémonie  intime  où  les  amis  de  Sully 
Prudhomme,  réunis  autour  de  lui  dans  la  villa  de  Châtenay, 
vinrent  fêter  son  Jubilé  académique,  ou  plutôt  lui  dire  un 
dernier  adieu  avant  sa  fin,  qu'on  pressentait  prochaine, 
M.  Georges  Lafenestre  rendit  publiquement  au  Poète  de  l'As- 
piration le  bel  hommage  qui  lui  était  dû   : 

Où  donc  est  le  Boniiear  ?  Où  donc  esl  la  Justice  ? 
En  vain,  dans  ta  poignante  et  tendre  anxiété, 
T appuyant  sur  le  bras  charmant  de  la  Beauté, 
Ta  sûre  conseillère  et  la  consolatrice, 

Tu   coulus   avec   eux   construire   l'édifice 
Solide  et  clair  où  grandirait  l'Humanité. 
Ils  Vont  fui,  comme  a  fui  l'errante  Vérité, 
Sans  que,  même  pour  toi,  le  rêve  s'accomplisse. 

Martyr  par  tes  vertus,   martyr  d'ânie   et  de  corps, 
Par  l'amour,   le  devoir,  par  l'angoisse   infinie 
Qui  t'oppresse  devant  le  Mal,  comme  un  remords, 

Tu  payas  assez  cher  la  rançon  du  génie  ' 

Pour  espérer  revivre,   après  tant  d'agonie, 

Sous  le  }}iml)e  des  Saints,  daihs  la  gloire  des  Morts  ! 

Toute  celte  généreuse  et  pure  existence  devait-elle  donc  être 
anéantie  brusquement  par  la  mort  ?  L'ardente  aspiration  d'une 
àme  si  fervente  pouvait-elle  avorter  dans  son  œuvre,  comme 
elle  avait  déçu  déjà  les  vœux  de  celui  qui  la  portait  en  lui  ? 
Non,  non  !  Cette  survivance  et  ce  triomphe  que  le  poète  n'osait 
pas  se  promettre  à  lui-même,  il  semble  ((u'une  voix  d'en  haut 
lui  ait,  sur  sa  tombe  même,  enjoint  d'y  aspirer  encore  au  delà 
de   la   nioil.    Le   jour  des   obsèques   de   mon    Mailre,    à   l'éiilise 


(54  L  AME  Kl    LA  DESTINÉE  DE  SULLY  PRUDHOMME 

de  lu  .Madeleine,  à  Paris;,  pendant  que.  dans  la  iristesse  des 
chants  funèbres,  je  pleurais  amèrement,  près  des  restes  de  ce 
corps  dolent  qui  allait  tpiitter  la  face  du  soleil,  pendant  que 
je  mesurais  avec  désespoir  le  vide  dont  nous  allions  souffrir 
sans  la  présence  réelle  de  cet  homme  infiniment  bon,  éclata 
tout  à  coup,  dans  un  hymne  vibrant,  l'appel  impérieux  du 
Christ  devant  le  tombeau  de  Lazare  le  Ressuscité  :  «  Eppheta  ' 
Epplieta  !  Lève-loi,  ressuscite  !  '<  clamait  la  voix  divine  sur 
le  cercueil  du  poète  endormi.  N'était-ce  pas,  en  vérité,  la  der- 
nière objurgation  de  l'Idéal  à  celte  conscience  qui  l'avait  tant 
aimé,  mais  n'avait  jamais  osé  l'affirmer  tout  à  fait  ?  Dans 
une  indicible  émotion,  j'eus  alors,  Messieurs,  la  vision  forti- 
fiante et  consolante  d'une  survivance  spirituelle  de  celui  qui 
n'avait  vécu  que  par  l'esprit  ;  et  j'entendis  retentir  dans  ma 
mémoire  le  sublime  cantique  à  l'héroïsme  des  martyrs  de  l'Idéal 
que  Sully  Prudhomme  lui-même  avait  chanté  pour  les  glo- 
rieux aéronautes  du  ballon  le  Zénith   : 

Mourir  uà  les  regards  d'âge  en   âge  s'élèveni. 
Où  tendent  tous  les  fronts  qui  pensent  et  qui  revent. 
Où  se  règlent  les  temps  graver  son  souvenir. 
Fonder  au  ciel  sa  gloire  et,  dans  le  grain  qu'on  sème 
l<ur  terre  propager  le  plus  pur  de  soi-)}iènn'. 
('\'sl  peut-être  ejpirer,  mais  ce  n'csl  pas  finir  ! 

.\on  !  de  sa  vie  i'i  tous  léguer  l'œuvre  cl  t'c.reinple, 
C'est  la  revivre  en  eux  plus  profonde  et  plus  ample, 
C'est  durer  dans  respèce  en  tout  temps,  en  h>ut  lieu. 
C'est  finir  d'crisler  dans  l'air  où  l'heure  sonne 
Sous  h'  fnnli'unc  élroil  qui  home  la  [lersoniu'. 
Mais  piïur  commencer  d'élrc  à  la  façon  d'un  dieu  ! 

L'ririnilr  du  sage  esl  dans  les  lois  qu'il  trouve  ; 

Le  délice  éternel  que  le  poète  éprouve, 

C'est  un  soir  de  durée  au  cu'ur  des  amoureux. 

Cm-   r ini niorhdilé ,    l'ànic    dr    ci'ii.r   (pi'on    <nmc. 

C'i'sl  l'essence  du  liit-n,  du  licnii,  du  v/ni,  hicti  tnème, 

l'.l  rcu.r-là  seuls  son!  morts  ijui  n'nni  rien  hnssé  d'eux  (i)  1 

(t)  L.'  ZniiUi,   T87S. 


L'AME  ET  LA  DESTl.NKE   DE  SlLLV  PRUDHOMME  65 

Saluons  donc,  Messieurs,  avec  une  pieuse  vénération,  sur 
celle  lerre  lyonnaise,  qui  a  donné  au  poète  sa  mère  et,  par  elle, 
a  insufllé  en  lui  l'âme  grave,  indépendante,  laborieuse  et  fer- 
venle  de  voire  race,  saluons  en  Sully,  Prudhommc  (juciquc 
chose  de  plus  rare  que  le  talent,  de  plus  précieux  que  le  bon- 
heur, de  plus  impérissable  que  le  génie,  de  plus  divin  que  la 
Poésie  même  :  une  haute  et  pure  conscience. 


Aiilis  L'Hiv. ,  .\:4iv. 


UART  A  CONSTANTLNOPLE 

« 

Par  M.  EDouAni.  HERHIOT 
Maire  de  Lvon. 


Mesdames  el  Messieurs, 

On  a  coutume,  aujourd'hui,  d'inscrire  Conslanlinople  au 
nombre  des  «  villes  d'art  célèbres  »  ;  dans  une  collection  d'ou- 
vrages qui  se  publie  sous  ce  titre,  à  côté  de  Bruges  et  d'Ypres, 
de  Cordoue  et  de  Grenade,  de  Florence  ou  de  Uavenne,  la 
capitale  de  la  Turquie  a  fait  l'objet  d'une  intéressante  mono- 
graphie de  M.  H.  Barth  {-ï),  où  l'on  s'efforce  heureusement  de 
démontrer  que,  passionnante  pour  l'amateur  de  problèmes  his- 
toriques, véritable  confluent  de  races  et  de  religions,  l'antique 
Byzance  n'est  pas  moins  précieuse  à  connaître  pour  ceux  qui 
courent  le  monde  en  (juèle  des  trésors  de  l'art  humain.  Les 
manuels  les  plus  résumés  d'histoire  de  l'art,  el,  par  exemple, 
le  délicieux  Apollo,  de  M.  Salomon  Ueinach,  font  au  moins 
une  place  à  la  grande  église  de  Sainte-Sophie,  qui  marque, 
en  plein  vi"  siècle,  l'épanouissement  des  influences  asiatiques 
à  Byzance  (3)  ;  ils  prononcent  sans  insister  les  mots  d'art  turc. 
Je  partage  ces  opinions  sur  la  richesse  de  Constanlinople,  el, 
très  modestement,  sans  auciiiic  prélenlion  a  la  science,  je  vou- 
drais essayer  de  vous  les  communicpier,  pour  répondre  à  l'in- 
vitation aimable  de  la  Société  des  Atnis  de  l'Université.  Vous 
me  permettrez  de  laisser  à  ce  récit,  forcément  rapide  et  très 
incomplet,  la  forme  d'impressions  ;  je  n'ai  pas  d'autre  ambi- 

(i)  CoiifV'ieiice   f;iil(3  à    iii   S'ocit'/r   <lrs  Amis   de  riJniocrsHc,   le   uG   février 
191 1. 

(■2)  l'iiri<.  I.iimcii».    n.)o(i. 

(3)  Ajiitllu.  pp.   ()S  cl   (|i». 


L'AKT  A  COiNSTANTlNOPLE  67 


lion  que  d'éveiller  \uUe  cuiiosilc  et  de  vous  inviter,   si  pos- 
sible, au  voyage. 


Pour  donner  quelque  intérêt  à  eette  étude,  une  description 
du  cadre  serait  nécessaire.  J'y  insisterais  davantage  si  d'excel- 
lents écrivains  n'avaient,  bien  mieux  que  je  ne  saurais  le  faire, 
décrit  Constantinople  et  ses  environs,  qui  en  sont  insépara- 
bles. C'est  M.  Claude  Farrère,  peignant,  avec  une  sobriété 
expressive,  dans  l'Homme  qui  assassina,  la  vieille  Byzance  et 
«  cette  grosse  maritorne  de  Sainte-Sophie,  peinturlurée  de 
rouge  et  de  jaune,  comme  une  paysanne  cossue  qui  ne  sait 
pas  se  farder  »,  ou  Stamboul,  toujours  jeune,  plantée  de  mina- 
rets victorieux  comme  d'une  forêt  de  lances,  le  pont  sur  la 
Corne-d'Or,  «  le  plus  prodigieux  pont  de  toute  la  terre  ronde  », 
les  silencieuses  ruelles  turques  où  glissent  des  femmes  voilées 
et  furtives,  le  Bosphore  et,  partout  répandus,  les  cimetières 
qui  font  si  étrangement  voisiner  les  morts  avec  les  vivants. 
C'est  Marcelle  l'inayre,  écrivant  ses  Notes  d'une  voyageuse  en 
Orient.  C'est  Loti,  Loti  surtout.  On  peut  discuter  ses  idées,  ou 
peut-être  son  caractère.  Ses  Désenchantées  ont  provoqué,  même 
en  Orient,  plus  d'une  critique  et  plus  d'un  sourire  ;  et  j'ai 
trouvé  un  jour,  flânant  dans  Stamboul,  une  petite  brochure, 
publiée  au  Caire  (i),  oii  sa  théorie  de  la  femme  turque  est  assez 
sévèrement  jugée.  Cependant,  de  l'aveu  des  Orientaux,  aucun 
écrivain  n'a  mieux  que  lui  décrit  la  magie  de  Constantinople. 
Si  vous  en  doutiez,  relisez  les  Désenclianlées,  relisez  Aziyadé, 
ou  bien  encore,  dans  le  volume  qui  a  pour  titre  la  Galilée,  les 
pages  un  peu  moins  connues  qu'il  a  consacrées  à  la  Mosquée 
verte,  de  Brousse.  Nul  mieux  que  lui  n'a  connu  Stamboul,  le 
Stamboul  silencieux  du  soir,  «  se  découpant  en  bleuâtre  sur 
le  ciel  imprégné  d'une  vague  lumière  de  lune,...  vaporeux,... 
agrandi,  avec  ses  coupoles  tout  à  fait  géantes  et  sa  silhouette 
séculaire,  inchangeable,  ponctuée  de  feux  sans  nombre  (2)  »  ; 
—  le  Stamboul  glacé  de  l'hiver,  dans  la  saison  qui  rend  plus 
tristes  les  avenues  bordées  de  tombes  et  de  fontaines,  qui  donne 

(ij  Les  «  Désenchantées  »,  de  M.  P.  Loli.  par  O.  Lulfi  Bey  Fikii.  Caire. 
Impr.  Idjtihad,   1907. 

(■i)  Les  Désenchantées,  p.  57. 


6ti  L'AHT  A  CU-NSTANTI.NOPLE 

un  ton  gris  aux  coupoles  el  des  couleurs  de  mort  au  ciel 
obscur  (i;  ;  —  le  Stamboul  bleu  du  printemps,  plein  d'oiseau.v 
et  de  branches,  tiède  et  lumineux,  —  et  quoi  encore,  Stamboul 
tel  qu'il  apparaît  en  septembre,  lorsque  la  c  belle  teinte  rose 
des  bruyères  se  meurt  de  jour  en  jour  et  se  change  en  une  cou- 
leur de  rouille  sur  les  collines  d'Asie  »,  lorsque,  u  dans  la 
Nallèe  de  Béicos,  les  colchiques  violets  sont  Ikuris  à  profusion 
parmi  l'herbe  line  des  pelouses  ■»  el  que  "  la  jonchée  des 
Ceuilles  de  platanes,  la  jonchée  d'or  est  partout  répandue  ». 

Si  je  cite  ces  quelques  tableaux,  Mesdames  et  Messieurs, 
c'est  pour  combattre  dans  vos  esprits  une  idée  qui  s'y  est  peut- 
être  installée.  Lorsque  l'on  pense  à  Constantinople,  l'imagina- 
tion songe  tout  naturellemenl  à  des  ondes  de  lapis,  à  des 
palais  étincelanls,  à  des  firmaments  de  saphir.  Cette  vue  n'est 
pas  exacte.  Ainsi  que  me  le  faisait  un  jour  remarquer  un  de 
mes  amis  turcs,  Ismaïl  Djenani  Bey,  l'une  des  âmes  les  plus 
fines  de  ce  pays  si  riche  en  finesses,  Constantinople  est  le  pays 
de  la  nuance  et  de  la  demi-teinte.  Ce  n'est  encore  l'Orient  qu'à 
moitié.  Dans  la  nature  comme  dans  les  œuvres  humaines,  les 
contrastes  voisinent.  Sur  les  rives  du  Bosphore,  auquel  sont 
attachées  tant  de  légendes,  de  vieilles  maisons  de  bois  vivent 
en  familiarité  avec  des  palais  aux  dentelles  de  marbre  ;  cer- 
tains coins  m'ont  rappelé  notre  Maurienne.  Il  est  des 
jardins  qui  évoquent,  avec  la  fadeur  en  moins,  le  lac  Majeur 
ou  le  lac  de  Corne  ;  mais,  derrière  Therapia,  dans  la  vallée 
de  Buyuk-Déré,  j'ai  retrouvé  des  bois  pareils  à  ceux  de  France, 
des  chênes  inclinés  sur  des  loutes  cjui  s'efforcent  de  devenir 
fîançaises,  elles  aussi  ;  des  Iroupeauv  paissant  vn  des  prés  qui 
'"iil  pu  être  verts  :  (!••>.  clieniins  creuv  fu\ant  sous  les  ormes  et 
If.N  {hàlai^iiicrs.  tout  l'onmic  ;'i  Monlnioiencv  :  le  vallonnement 
de  rKstcicl  fiançais,  iwcv  une  \égélalii>ii  moins  méridionale. 
Pour  se  souvenir-  ((ue  l'on  esl  en  C>rienl,  il  faut  revenir  sur  'e 
détroit  fleuii  de  Noiles  el  lra\aill(''  par  l'incessante  a<.>ilation 
de  la  mer  \oire.  l.n  encoïc,  je  ne  -ni^  dépaNsé  (jn'à  moitié, 
le  soleil  (pii  (loeend  -wi  riioi  i/on  nuance  d'ondnc^  douces 
"I     de     linc-     linnièiev     |c-     cinie^     a/roiidies     de>     beaiiv     bois 


(j)  Les   lJ<'seiii:liiinlrr)i,  [i.   ijii. 
(2)  Ibid.,  p.  365. 


L'AHT  A  CONSTANTINUPLK  CO 

de  l'ambassade  do  France,  Au  fond  de  la  baie  de  Beïcos,  que 
garde  un  kiosque  blanc  et  rose  aujourd'hui  abandonné,  les 
maisons  de  bois,  rouges  et  brunes,  alignées  le  long  de  quel 
(|ues  larges  allées,  cscaladenL  la  colline  à  la  façon  d'un  village 
alpeslre.  Ta  lumière  apaisée  (hi  coiiehanl  baigne  le  paysage  ; 
il  a,  du  reste,  beaucoup  perdu  depuis  (pie  d'horribles  usines 
sont  venues  enfumer  et  enlaidir  ce  groupe  de  maisons  char- 
mantes et  menues.  Non,  lien,  ici,  ii(>  me  déconcerte  :  ni  cette 
vallée  où  liayazid  II  a  planté  ses  jardins,  ni  ce  petit  cap,  vêtu 
de  cyprès,  où  le  Khédive  d'Egypte  attend  patiemment,  pour 
regagner  su  patrie,  des  jours  plus  calmes  et  de  meilleures  nou- 
velles ;  et  je  saluerais  pres(jue  connue  des  amis  ces  vieux  palais 
de  bois  sans  gi-and  style,  a[)puyés  sur  des  pilotis  chancelants 
ou  avancés  au  bord  extrême  de  l'eau,  si  lems  petites  fenêtres, 
égales  et  sans  relief,  n'avaient  un  air  secret  (\o  conlideuf'e  et 
de  mvsière. 


■  *  ! 
♦  * 


Il  faut  donc  en  finir  axQC  la  tradition  d'une  Constantinople 
sans  cesse  rutilante.  Ici  tout  est  variété,  diversité,  contraste  ; 
c'est  bien  l'impression  que  nous  offre  une  étude,  même  rapide, 
des  trésors  d'art  accumulés  sur  ce  sol  merveilleux. 

Et,  tout  d'abord,  on  sait  qu'une  partie  de  la  Grèce  antique 
y  demeure  comme  emprisonnée.  Constantinople  a  un  Musée 
nrchéoloqique,  touffu,  confus,  sans  cesse  en  changement,  mais 
admirable.  L'Asie  Mineure,  Ephèse,  Pergame,  Priène,  Trall-^s 
lui  ont  fourni  quelques-uns  des  plus  beaux  spécimens  de  l'art 
antique.  Quelle  émotion  pour  un  helléniste,  s'il  n'est  pas  devenu 
tout  à  fait  indigne,  de  retrouver  là,  échoués  au  milieu  du 
monde  musulman,  l'éphèbe  de  Tralles,  petit  berger,  jeune 
lutteur  ou  —  je  hasarde  cette  hypothèse  - —  jeune  acteur, 
sculpté  en  marbre  blond  des  Iles,  appuyé,  dans  une  attitude 
charmante,  au  pilier  qui  le  soutient,  les  bras  cachés  sous  les 
plis  de  la  tunique  ;  —  cette  nymphe  aussi  qui  vient  de  Tralles. 
l'Athena  de  Leptis  ou  cette  danseuse  de  Pergame,  empruntée 
à  un  monument  circulaire,  si  gracieusement  posée  sur  la  pointe 
du  pied  droit  :  de  la  main  gauche,  elle  tient  légèrement  sa 
robe  qui  l'enveloppe  tout  entière,  ne  laissant  à  nu  qu'une 
partie  de  la  hanche  :  —  ou  bien  encore  l'athlète  mutilé  en 


70  LAHT  A  r.ONSTANTINOPLE 

bronze  et  tous  ces  ineiius  objets  délicieux  :  camées  d'agallie 
(le  Perganie  ;  ivoires  du  trésor  d'Ephèse,  qui  ont  pris,  en  vieil- 
lissant, des  tons  de  bois  dur  ;  terres  cuites  de  Myrina  ou  jouent 
Kros  et  Aphrodite  ;  poupées  ;  vases  de  terre  cuite  à  fond  d'or 
et  cette  bande  d'or  phénicien  avec  les  yeux  symboliques,  telle 
qu'elle  se  plaçait  sur  la  face  du  mort  ? 

-Nous  devons  au  célèbre  Hamdi  Bey  la  conservation  de  ces 
merveilles  ;  nous  la  devons  aussi  à  la  science  française  et,  en 
particulier,  à  M.  André  Joubin,  dont  il  m'est  agréable  de  citer 
ici  le  nom.  C'est  lui  qui  nous  a  donné  l'une  des  meilleures 
descriptions  de  ces  fameux  sarcophages  de  Sidon,  bien  con- 
nus des  archéologues,  mais  dignes  d'être  connus  de  tous  les 
amateurs  d'art  (i).  Ils  sont  classés  avec  raison  parmi  les  plus 
belles  œuvres  de  la  sculpture  grecque,  et  je  voudrais  tenter 
de  vous  donner  une  idée  de  leur  beauté. 

L'histoire  même  de  leur  découverte  ne  manque  pas  d'intérêt. 
—  Un  paysan,  labourant  son  champ,  aux  environs  de  Saïda, 
l'antique  Sidon,  dégage  un  puits  et  des  tombeaux.  Hamdi  Bey, 
par  des  fouilles  méthodiques,  découvre  deux  hypogées  et  vingt- 
six  sarcophages,  que  des  voleurs  avaient  déjà  défoncés  à  coups 
de  marteau  pour  en  dérober  les  objets  d'or.  Là  s'était  endormi 
pour  toujours,  au  vi*  siècle,  Tabnith,  roi  de  Sidon,  et,  jusqu'à 
la  fin  du  IV*  siècle,  la  nécropole  n'avait  cessé  de  recevoir  des 
tombeaux,  dont  la  diversité  pose  déjà  un  problème  :  <(  les  uns 
grecs,  les  autres  égyptiens,  d'autres  asiatiques  ;  ceux-ci  com- 
muns et  grossiers,  ceux-là  d'une  beauté  accomplie  (a).  »  Le 
Musée  de  Constantinoplo  m'offrira  donc,  par  ses  sarcophages, 
l'occasion  d'étudier,  comme  en  un  raccourci,  toute  la  sculp- 
ture grecque,  "  depuis  l'imitation  égyptienne  jusqu'au  plus 
admirable  type  phidiosque  d  (?>'}.  (U'hù-ci  fait  songer  aux 
sculptures  d'Olympie  ;  cet  autre,  en  marbre  blanc,  avec  des 
traces  de  peinture  bleue,  est,  me  dit-on,  contemporain  de  Phi- 
dias. 

.Te  suis  venu  à  Conslanlinople  ijoui-  chercher  des  impressions 

^i)  Voir,  on  particulii  r.  le  Citlalogue  sommaire  des  Musées  impériaux 
^Monuments  funéraires),  rionslantinople,  typogr.  Ahmed  Ihsan,  loof),  el  le 
livre  de  Ilarndi  Hey  et  Tli.  Heinaeli,  l'nr.  lu'cropoh'  royale,  à  Sidon,  Paris, 
Leroux. 

(9.)  Catalofjiie  cité,  p.  4- 

(.^j  Ibirl..  p.   5. 


L'ART  A  GONSTA.NTINOPLE  71 

d'art  nouvelles,  et  voici  que  je  m'attarde,  mais  sans  regret, 
devant  ces  tombeaux,  sur  ces  blocs  de  Paros.  Peu  à  peu,  ces 
tombeaux  ont  pris  eux-mêmes  des  formes  de  temple.  Le  sarco- 
phage du  Satrape  me  retient  et  m'enchante.  Sous  la  tiare  et  le 
manteau  flottant,  sceptre  en  main,  le  maître  surveille  l'envolée 
du  quadrige  ;  des  fenmies,  des  serviteurs  animent  la  .scèn!,*. 
Sur  cette  autre  face,  c'est  une  scène  de  chasse  ;  les  cavaliers 
luttent  contre  un  fauve  ou  travaillent  à  modérer  leurs  che- 
vaux effarés.  Ici,  c'est  une  scène  funèbre,  gracieuse  et  calme. 
Mon  savant  guide  a  raison  :  dans  ce  petit  chef-d'œuvre,  dans 
ce  temple  en  miniature,  avec  son  toit  à  frontons,  revit  le  style 
délicat  et  plein  d'émotion  de  l'art  ionien,  au  moment  où  il  va 
se  fondre  dans  l'art  antique,  «  entre  470  et  'i5o  »  (i).  Mais  cet 
autre  tombeau,  le  sarcophage  Lycien,  ne  m'est-il  pas  plus 
émouvant  encore,  s'il  est  vrai,  comme  il  faut  le  croire,  qu'il 
soit  directement  inspiré  des  frises  et  métopes  du  Parthénon  ? 
Il  n'est  pas  de  plus  pur  Paros,  et  c'est  vrai  :  je  reconnais  les  cen- 
taures des  célèbres  métopes  ;  ces  Amazones  chassant  au  lion, 
ces  cavaliers  poursuivant  un  sanglier  sont  l'œuvre  d'un  artiste 
qui  a  vu  et  admiré  l'immortelle  chevauchée  des  Panathénées. 
Avec  le  sarcophage  des  «  Pleureuses  »,  nous  descendons  au 
iv^  siècle.  J'admire  encore  les  belles  formes  du  temple  grec, 
la  frise  si  vivante  avec  sa  variété  de  personnages  et  d'animaux, 
l'habileté  du  décor,  la  diversité  des  figures  de  ces  femmes  dou- 
loureuses, vêtues  d'une  pareille  tunique,  différentes  de  geste 
et  d'expression  ;  tout  de  même,  cet  art  me  paraît  dans  son 
habileté  moins  sincère  ;  j'y  trouve  de  la  convention,  de  la  lit- 
térature. Mais  voici  le  sarcophage  d'Alexandre.  En  face  de  ce 
monumeni,  je  vois  que  j'ai  écrit,  sur  mon  carnet  de  voya- 
geur, cette  mention  naïve  :  «  Un  des  chefs-d'œuvre  de  l'art 
humain  ».  Me  serais-je  trompé  ?  J'entends  avec  joie  le  savant 
que  j'ai  déjà  cité  me  dire,  ce  qui  justifiera  peut-être.  Mesdames 
et  Messieurs,  mon  enthousiasme  et  mon  insistance  à  vous  par- 
ler de  ce  sujet  :  «  Le  sarcophage  d'Alexandre  apparaît  comme 
une  des  créations  les  plus  originales,  les  plus  étonnantes  qui 
aient  jamais  jailli  du  ciseau  d'un  sculpteur.  Œuvre  complexe 
et  réfléchie  d'un  esprit  profondément  caleulateiu-,  elle  a  con- 

(j)  Cntnlnqiie  cité,  p.  8. 


7-2  i;\l!T   A   CONSTAMINOI'I.I. 

serve  li>utt'  la  sponliim'-iir-  il  luiilc  la  fraîclu'iii'  (l'iiii  gôiiir  libi'^ 
'.'(  primo  saulicr.  A  la  fois  architecte,  sculpteur  et  peintre,  l'in- 
coiuparable  artiste,  qui  s'est  assimilé  la  science  élaboréi"  dans 
deux  siècles  d'efforts,  s'élève  bien  au-dessus  de  ces  acrpiisilions  : 
chez  lui.  la  puissance  créatrice  domin»^  loul  d')   ». 

Combien  je  regrette  tle  ne  pouvoir  ('Noipicr  j)ar  dt-s  mois  ce 
chef-d'œuvre  !  Le  sarcophage  d'Alexandre  denifurt'  comme 
une  réduction  du  Parthénon  ot  l'artiste  peut  refaire,  près  de 
lui,  la  divine  méditation  de  Renan  sur  l'Acropole.  Ce  morceau 
de  marbre  pentélique  doit  suffire  à  éveiller  une  vocation  ou 
à  confirmer  une  croyance.  Et  quelle  fraîcheur  de  vie  !  A  peine 
si  la  peinture  a  pâli.  Sous  le  toit  orné  d'acrotères,  parmi  les 
ornements  délicats  sans  mollesse,  les  Grecs  nus  et  armés  com- 
battent la  flottante  Iroupe  des  Perses  ;  rien  qui  ne  soit  expressif 
dans  le  costume,  ou  dans  le  geste.  Nous  sommes  à  Issus  ou 
bien  à  Arbèles  ;  Parmenion  et  le  roi  Alexandre  lui-même  pour- 
suivent de  la  lance  des  cavaliers  perses,  dont  l'un  semble  déjà 
mourant.  Sur  d'autres  faces  comment  des  scènes  de  chasse.  Rien 
de  plus  vivant,  et,  tout  ensemble,  de  plus  mesuré.  L'œuvr(> 
est  si  précise  qu'on  a  pu  la  rattacher  au  canon  de  Lysippe  et  la 
dater  des  Aingt  dernières  années  du  iv*  siècle.  Peu  m'importe  d^ 
savoir  pour  qui  ces  merveilles  ont  été  composées.  Le  plus  beau 
de  ces  sarcophages  a-t-il  été  vraiment  destiné  ù  cet  Alexandre, 
dont  le  personnage,  si  facile  à  reconnaître  dans  la  scène  de 
bataille,  réapparaît  dans  la  scène  de  chasse,  accourant  pour 
secourir  le  cavalier  perse  que  menace  un  lion  ?  L'imagination 
aimerait  à  unir  ce  grand  nom  et  cette  grande  œuvre  ;  ce  serait, 
paraît-il,  de  la  témérité.  11  n'v  en  a  aucune,  de  toute  façon,  à 
affirmer  nue  le  Musée  de  ConstantinoDle  renferme  présente- 
ment iiuelfiues-uncs  des  plus  nures  productions  de  l'art  srec  : 
et  peut-être  estimerez-vous,  Mesdames  et  Messieurs,  riu'il  y  a 
là,  déjà,  une  raison  suffisante  pour  justifier  l'espèce  <le  pèle- 
rinage que  nous  avons  entrepris. 

* 

*  * 

(jonstantinoplc    nous   réserve-t-elle    d'autres    impressions   de 
cette  vigueur    .'  —  Nous  sommes  tentés  maintenant  de  cher- 
Ci)  Catalogue  cité,  p.   lo. 


I.'AKT    \  CONSTANTIN'OPLE  73 

fhor  CCS  éniolions  dans  l'arl  byzanliii.  Mais,  d'abuid,  y  a-l-il 
un  art  byzantin  ?  On  vdit  comment  la  ([uostion  peut  se  poser 
dans  une  ctiide  aussi  rapide.  Voici  une  ville  dont  Constantin 
fait,  en  l'an  3.So,  sa  résidence;  au  partage  de  l'Empire,  elle 
devient  la  capitale  de  l'Orient.  On  nous  dit  que,  par  l'éclat  de 
ses  moninnenls,  elle  a  surpassé  liome,  Uenversée  au  vi"  siècle 
par  un  tremblement  de  terre,  nous  savons  qu'elle  a  été  recon- 
struite avec  plus  de  luxe  encore.  Assiégée  à  maintes  reprises, 
au  cours  des  Ages,  prise  au  xni"  siècle  })ar  les  croisés,  qui  y 
fondent  l'Empire  franc  d'Orient,  a-t-elle  construit,  a-l-elle  su 
conserver  une  œuvn*  qui  puisse  être  retenue  cojnme  un  témoi- 
gnage éclatant  de  l'art  humain  ? 

Si  je  pose  la  question  à  M.  Charles  Diehl,  auteur  de  ce  consi- 
dérable et  remarquable  Manuel  d'art  byzantin,  qui  s'adresse 
non  seulement  aux  savants,  mais  à  toutes  les  personnes  culti- 
vées (i  ),  je  vois  bien  d'avance  quelle  sera  sa  réponse.  N'en  doutez 
pas,  me  déclare-t-il.  Il  y  a  eu  un  art  byzantin,  non  pas,  comme 
on  l'a  prétendu  autrefois,  «  immobile,  impuissant  à  se  renou- 
veler et  qui,  sous  la  stricte  sui\eillanee  de  l'Eglise,  borne  son 
effort  millénaire  à  répéter  indéfiniment  les  créations  de  f(uel- 
ques  artistes  de  géni€  ».  Il  y  a  eu  un  art  byzantin,  u  capable 
d'originalité  et  d'invention  créatrice  »,  magnifique  de  florai- 
son au  siècle  de  Justinien,  renouvelé  à  l'époque  des  empereurs 
Macédoniens  et  Commènes,  tout  prêt  encore  à  se  transformer 
au  xiv"  et  au  xv"  siècles.  Ce  fut  un  art  vivant,  >^  dont  le  déve- 
loppement suit  une  courbe  logicjue,  continue  et  progres- 
sive «  la").  La  grande  révolution  historique  du  début  du  iv^  siè- 
cle, qui  amène  le  triomphe  de  l'Eglise,  en  faisant  du  christia- 
nisme une  reliffion  d'Etat,  en  provociuant  la  construction  de 
vastes  et  splendides  églises,  donne  à  l'art  un  essor  important  ; 
elle  crée,  à  proprement  parler,  un  art  nouveau,  officiel  sans 
doute,  avec  une  tendance  à  l'uniformité  et  à  la  fixité,  soumis 
à  l'influence  des  civilisations  orientales,  inspiré  par  les  tradi- 
tions de  l'antiquité  helléni(pie,  mais  impressionné  aussi  par 
l'art  original  de  la  Perse,  et  par  suite  amoureux  de  la  pompo. 
du  décor  et  du  costume.  On  nous  invite  donc  à  rechercher  à 


(i)  Paris,  Alphonse  Picard,  loio. 
''2)  Préface. 


7'i  i;aht  a  constantinople 

Con^tanlinoplc  les  traces  d'un  ail  qui  aurait  combiné  les 
inllut'uci's  lit"  l'Oiit'ul  cl  de  la  (îrèce  ;  cl,  sans  doulc,  on  m'in- 
(juirir'  un  peu  en  nrcnseignanl  que  <(  la  puissante  influence 
oiienlale  raidit  cl  ^laça  les  souples  et  vivantes  créations  où 
la  (îrccc  avait  mis  tant  de  beauté  et  de  charme  »  (i).  Mais  je 
ne  \eu\  pas  me  décourager  et  je  pars,  suivant  mon  nouveau 
guide,  à  la  recherche  des  chefs-d'œuvre  de  l'art  byzantin. 

Je  ne  sais  rien  de  mélancolique,  Mesdames  et  Messieurs, 
comme  une  proinriunle  byzantine  à  travers  la  Conslantinople 
moderne.  —  Il  a  jilu.  Quelque*  nuages  blancs  traînent  encore 
dans  l'air  comme  pour  faire  ressortir  le  bleu  lavé  du  ciel.  T.a 
Colonne  brûlée,  d'où  je  partirai  pour  c<;tte  sévère  promenade, 
ne  donne  plus  qu'une  bien  piètre  idée  du  Forum  de  Constan- 
tin. Même  lorsqu'elle  fut  apportée  de  Rome,  elle  devait  mon- 
trer plus  de  prétention  que  de  grâce  ;  mais  une  statue  d'Apol- 
lon la  surmontait,  à  cinquante  mètres  de  hauteur.  Aujoin^d'hui, 
ravagée  par  le  temps  et  les  incendies  qui  ont  noirci  son  por- 
phyre, suppoiiée  par  la  plus  grossière  des  maçonneries,  elle 
r/esf  plus  (piun  repère  pour  l'archéologue  ;  l'artiste  n'a  rien 
à  y  admirer. 

Cependant,  sur  cette  rue,  l'une  des  plus  modernes  de  Constan- 
tinople,  et  qui  s'appelle  aujourd'hui  la  rue  Divan-Yalou,  pas- 
sait la  voie  triomphale  qui  venait  du  Forum  d'Arcadius  et 
traversait  le  Forum  de  Constantin.  Dans  ce  quartier  voisinent 
les  theinies  de  Zeuxippe  et  l'Octogone.  L'avenue  descendait  en 
pente  douce  vers  le  Bosphore,  conduisait  au  Forum  Augusteon 
et  à  l'Hippodrome.  —  Récemment  encore,  une  large  esplanade, 
encadrée  de  monuments  disparates,  mais  ?i  l'entrée  dégagée, 
donnait  au  moins  à  l'antique  Hippodrome  un  air  de  solitude 
et  de  grandeur.  Il  était  émouvant  de  se  dire  que  .So.ooo  hom- 
mes avaient  péri  dans  cette  enceinte,  lors  de  la  révolte  de 
Nika,  fpie  loo.ooo  personnes  pouvaient  s'y  rassembler,  qu'elle 
passait  en  éclat  le  Cirque  Maxime  de  Rome  ;  il  était  facile  d'y 
évoqu<  r  une  fête  byzantine  :  l'empereur  escorté  des  sénateurs 
et  dignitaires  entrant  dans  sa  loge,  au-dessus  de  la  terrasse 
armée  de  gardes,  les  musiciens  gravissant  les  plates-formes,  les 
chars  jaillissant  à  travers  les  poitiques,  et  toute  une  foule  ins- 

ro  Pîipc  i3. 


L'AKT  A  CONSTANTINOPLK  75 

tallée  dans  le  cirque,  non  pour  s'y  réjouir  pendant  quelques 
heures,  mais  pour  y  vivre  pendant  plusieurs  jours  (i).  On  sait 
ce  (ju'il  r^ste  aujourd'hui  de  l'ancien  Hippodrome  et  de  la 
Spimi,  où  triomphait,  parmi  les  statues  des  empereurs,  l'Hercule 
colossal  de  Lysippe.  L'obélisque  de  Théodose  est  sans  art  ;  la 
colonne  Serpentine  napparaîl  plus  que  comme  une  précieuse 
curiosité  ;  et  je  n'accorde  aucun  intérêt  à  la  Pyramide  muréo. 
Pour  trouver  quelque  émotion  d'art  dans  ce  quartier  jadis  si 
prodigieusement  vivant,  il  faut  supprimer  par  la  pensée  le 
Ministère  de  l'Agriculture  et  le  Musée  des  Janissaires,  descen- 
dre à  droite  par  des  rues  semi-désertes,  ombragées  de  treilles 
et  bordées  de  boutiques  de  fruits,  se  heurter  aux  formidables 
substructions  en  briques  de  l'Hippodrome.  Même  dans  les 
quartiers  les  plus  tristes  de  Rome,  il  n'est  rien  de  plus 
désolé,  de  plus  abandonné  que  ces  ruines.  Il  faut  cheminer 
dans  des  ruelles  mortes,  entre  des  maisons  silencieuses,  pour 
découvrir  la  petite  Sainte-Sophie,  sur  le  bord  de  la  Marmara, 
là  où  se  dressaient  le  port  de  Julien  et  le  palais  de  Porphyre. 

Quelle  misère  !  J'attends  toujours  que  l'art  byzantin  m'offre 
son  chef-d'œuvre.  Je  remonte  les  ruelles  mortes,  je  longe  de 
nouveau  l'Hippodrome  ;  je  regagne  l'antique  Augusteon  et  je 
rencontre  enfin  la  merveille  attendue.  Sainte-Sophie. 

Ici,  je  puis  de  nouveau  m'exalter  sur  l'art  humain.  —  Ce 
n'est  pas  que  je  m'émeuve  sans  peine  (2").  Je  discerne,  dès 
l'abord,  un  goût  du  colossal,  un  amour  du  luxe  brutal  qui 
me  choquent  par  leur  violence  ;  je  songe  aux  belles  ruines 
antiques  amenées  ici  en  esclaves,  au  pillage  de  porphyre  et 
de  marbre  ordonné  par  Justinien.  Mon  àme  d'helléniste  impé- 
nitent se  cabre  ;  il  me  semble  que  cette  œuvre  fut  faite  moins 
d'art  que  de  science  et  d'argent  ;  une  pensée  d'orgueil  la  fit 
naître.  Pourquoi  donc,  si  cette  église  est  vraiment  un  chef- 
d'œuvre  d'équilibre,  a-t-il  fallu  l'étayer  de  ces  horribles  contre- 
forts ?  Pourquoi  toutes  ces  portes,  sinon  pour  la  complication 
byzantine  des  cortèges  ?  J'admire,  comme  il  convient,  la  cou- 
pole, mais  surtout  pour  son  audace,  comme  on  s'étonne  devant 
un  beau  problème  élégamment  résolu.  Chaque  groupe  d'orne- 

(i)  Voir  Djolal  r.:J>a(l.  ConstontmopU'.  ])p.   i:?S  et  sniv. 
(•j)    II    faut    liro.    sur    Sainte-.'^ophie.    le   cliapitrc   de    Diehl.    Manurl    rilé, 
pp.  l 'n  f  t  ?"i\ . 


T<''  I.  Ain     \   CO.NSTWTINUl'I.i: 

meiils  iiii'  parail  ilf  mt-inu,  [n'i^  cii  ?ui,  fort  remarquable.  La 
sculpture  brode  la  pierre  et  l'allège,  mais  elle  ne  la  fait  pas 
vivre.  A  terre  les  jaspes,  les  albâtres,  les  porphyres,  mèlé> 
avec  la  j)rofiision  la  plus  riche,  forment,  me  dit-on,  un  tapi» 
•  •Il  un  janliii  (i.  In  lapis,  oui,  mais  un  jardin,  non  pa>. 
l.'d'il  se  (livcrlii  à  rechercher  les  nuances  des  Ions,  les  combi- 
naisons des  marbres,  à  remarquer  l'habile  emploi  des  métaux 
précieux  ou  de  l'ivoire.  Le  cœur  —  le  mien  du  moins  —  n'esl 
pas  touché.  Je  reproche  à  cet  admirable  monument  de  ^exc^s  ; 
cl,  tout  en  arpenlanf  la  nef  immense,  belle  surtout  de  son 
soleil,  je  me  répèle,  par  une  de  ces  obsessions,  comme  lous 
les  voyageurs  en  ont  sans  doute,  le  conseil  que  nous  donne 
Ruskin  :  u  Votre  œuvre  d'art  doit  être  faite  à  la  gloire  de  quel- 
que chose  ((ue  vous  aimez.  ..  Décidément,  je  sens  Ici  luoln'* 
l'amour  que  l'orgueil. 

Je  reprends  donc,  avec  un  sentiment  (|ui  esl  de  l'admiralion 
plus  que  de  l'émotion,  mu  jn-oinenadc  byzantine.  Je  reviens 
sur  mes  pas  ;  je  lourjie  le  dos  au  Bosphore  ;  je  laisse  à  droite 
le  plateau  du  Vieux  Serai,  où  s'élevaient  jadis  les  thermes  d'Âr- 
cadius  et  l'Acropole.  Une  seconde  avenue,  qui  partait,  commo 
la  première,  de  lAugusteon,  traversait  le  For\nn  de  Théodoso 
Je  vais  tout  droit  à  la  petite  mosquée  Kahrié,  c'est-à-dire  à 
l'ancienne  chapelle  du  monastère  de  Chora,  où  l'on  m'a  dit 
que  je  pourrais  oublier  un  peu  In  «ï^randeur  démesurée  de 
Sainte-Sonhie.  Je  finis  par  trouver  le  petit  sanctuaire,  au  fond 
de  Stamboul,  du  côté  de  la  porte  d'Andi'inople,  dans  un  quar- 
tier peu  habité,  vrai  village  sur  la  limite  de  la  ç-rande  ville. 
Tl  n'est  pas  campé  sur  un  sommet  comme  l'orgueilleuso 
Mehmed  Fatih  Djami  ou  la  Suleiman-Djami.  11  cache,  dans  un 
creux  de  vallée,  ses  murs  blancs  et  jaunes,  ses  petites  coupoles 
grises'  ;  de  pauvres  constructions  de  bois  l'encadrent  ;  un  vieil 
iman  à  manteau  jaune  circule  au  milieu  d'un  croupe  de  fem- 
mes turaues,  dont  l'une  chante  le  Koran  ;  de  délicieuses  petites 
filles,  voilées  de  blanc  et  de  noir,  .sont  assises  familièrement 
sur  les  premières  marches  de  la  chaire.  Ici,  comme  je  me  sens 
plus  à  l'aise  !  Ces  mosaK|ues  délicieuses,  qui  décf)rent  les  deux 
narthex  h.),  elles  sont  enfantines,  elles  aussi,  sans  doute  ;  mais, 

(i)  Dielil,  jj.  i5i. 

''2)  Voir  Dirhl.   Mnniiil.  ],]>.   -?,>  c\   «iiiv. 


L'AHT  A  CUNSTANTINUPLI;  7  7 

iiuliiiées  sur  les  lidèles,  penchées  vers  les  âmes,  elles  veulent 
nous  enseigner  cl  nous  loucner.  hlles  racontent  naïvement, 
clans  leur  pueni  langage,  la  vn*  de  la  Vierge  el  la  vie  du  L-nrist, 
les  pauiarcnes,  les  pioplieies.  biles  s  inspirent  du  texte  qui, 
pour  i  artiste,  est  un  texte  sacré,  mais  elles  l'humanisent  ;  ici, 
je  vois  de  vrais  jardins,  de  vrais  oiseaux,  de  vraies  jeunes  liiles, 
de  vrais  niencliants.  L'art,  déjà  plus  souple,  du  xiv"  siècle, 
compai'able  à  1  art  de  Giotlo,  a  mis  sa  grâce  sur  la  raideur 
byzantine  et  le  mot  de  chef-d'œuvre,  cette  fois,  vient  tout 
naturellement  sur  les  lèvres.  Voici  qui  est  naturel  et  vivant. 
Uegardez,  au-dessus  de  la  porte  qui  sépare  les  deux  vestibules, 
ce  panneau  où  sont  représentées  les  jeunes  filles  à  qui  les  prê- 
tres vont  distribuer  la  laine  pour  filer  le  voile  du  temple.  Elles 
sont  six,  habilement  groupées,  un  bandeau  blanc  dans  les  che- 
veux. L'artiste  a  savamment  indiqué  les  plis  des  longs  voiles 
bleus  ou  rouges  qu'une  bande  d'or  termine.  Marie,  vêtue  de 
noir,  la  face  légèrement  inclinée  et  nimbée,  reçoit  la  laine  de 
pourpre  des  mains  d'un  des  trois  prêtres  assis  suf  un  long 
siège  bas.  C'est  un  vrai  petit  tableau,  à  peine  archaïque,  dans 
un  décor  de  temple.  La  perspective  y  est  appliquée  et  les 
ligures,  traitées  avec  une  discrétion  charmante,  ont  toute  l'ex- 
pression  que   la   mosaïque   puisse   donner. 

Au  sein  de  la  ville  byzantine,  Kahrié  Djami  semble  une  oasis 
de  vie  dans  un  décor  de  mort.  Le  reste  est  trop  brutal  et  triste- 
ment grandiose.  La  double  muraille  minée  s'effrite  lentement 
sur  les  talus  lépreux  ;  construction  formidable  et  laide,  avec 
ses  étages  alternés  de  brique  et  de  pierre,  percée  de  niches  et 
flanquée  de  tours  quadrangulaires.  D'espace  en  espace,  un  joli 
coin,  comme  celui  du  Tekfonr  Seraï.  Des  figuiers,  de  beauv 
noyers  ombragenl  les  terrasses  extérieures  et  les  fossés.  LTne 
verrerie  tur(jue  s'est  installée  dans  ces  décombres  ;  la  terre,  les 
herbes  sauvages  ont  tout  envahi.  Des  arbrisseaux  croisscnl  sur 
les  murs.  Mais  la  façade  intérieure,  avec  .ses  deux  étages  de 
fenêtres  h  plein  cinirc  et  ses  décorations  géométriques,  ne 
manque  pas  d'élégance.  \ii  soleil  couchant,  le  palais  sem- 
ble rose  ;  du  haut  des  fenêtres,  lorsque  ce  quart  ici-  élait  réservé 
à  l'Kmpereur,  la  vue  plongeait  sur  la  Corne-d'Or.  Maintenant, 
il  est  envahi  de  maisonnettes,  de  cimetières,  de  jardins  clos  ; 
c'est  le  (loinainc  de  la  retraite  et  du  ^ilencc. 


78  L  AHT  A  COlNSTANTLXOPLE 

Le  roî^le,  cVsl  lu  luoil.  Mgii  Kupou  concspond,  ptiiuîl-il,  à 
l'uiicieimo  porte  Ghaisius.  Dans  cette  rue  mal  pavée,  bordée  de 
tombes,  Justinien  passa  pour  son  entrée  triomphale.  Je  cher- 
che en  vain  le  palais  des  Blachernes  ;  je  longe  la  partie  basse 
des  murailles  par  une  série  de  ruelles  où  les  derniers  chiens 
de  Constantinople  se  sont  réfugiés.  D'étroits  jardins  masquent 
la  vue  de  la  mer  toute  proche.  Sans  doute,  un  autre  palais 
s'élevait  ici  ;  les  tours  sont  encadrées  de  murs  formidables, 
contre  lesquels  luttent  des  buissons  sauvages  ;  pareils  à 
d'énormes  fruits  noirs,  des  éperviers  peuplent  les  branches. 
L  Eyoub  de  Loti  est  tout  près  ;  mais  ce  coin  me  semble  encore 
plus  mélancolique  ;  il  n'y  a  peut-être  pas  de  lieu  au  monde 
plus  propre  à  recevoir  une  méditation  sur  la  mort.  La  misère 
turque  y  a  cherché  son  refuge  ;  des  débris  antiques  aident  à 
vivre  de  sordides  petites  maisons  ;  une  minuscule  mosquée 
ouvre  sur  la  ruelle  ses  fenêtres  étroites.  L'ordure  encombre  les 
niches  des  vieux  murs.  Vers  la  fin  du  jour,  j'ai  pris  un  âpre 
plaisir  à  m'interroger  ici  sur  les  impressions  que  l'art  byzan- 
tin m'a  laissées  et  dont  vous  m'avez  permis  de  vous  citer  quel- 
ques-unes. Décidément,  c'est  un  art  intermédiaire  et  ce  n'est 
que  cela  ;  je  comprends  sa  valeur  historique,  le  mérite  qu'il 
a  eu  à  combiner  la  tradition  grecque  et  les  influences  orien- 
tales, la  liberté  de  la  vie  et  l'immobilité.  Mais  ces  deux  élé- 
ments étaient  contradictoires  ;  unir  deux  influences,  ce  n'est 
•pas  se  fjiirc  une  durable  originalité.  Sainte-Sophie  est  une 
œuvre  capitale  ;  l'église  des  Saint-Apôtres,  que  les  Turcs  ont 
détruite,  garde  la  gloire  d'avoir  inspiré  Saint-Marc  de  Venise. 
L'art  byzantin  nous  éblouit  par  son  luxe  et  nous  séduit  parfois 
par  son  élégance  ;  la  liberté  naturelle  de  l'esprit  himiain  y 
prend,  contre  le  dogmatisme,  plus  d'une  revanche.  Je  retiens 
cependant  l'aveu  de  son  meilleur  historien  :  «  11  intéresse  plus 
qu'il  n'émeut  (2)  »  ;  je  me  sens  rassuré  si  ces  impressions 
hâtives  concordent  avec  les  conclusions  du  savant  le  plus  minu- 
tieux. 

*  * 

La  doctrine  de  l'iiniiiobilité  va  triompher  maintenant.  — Nous 

(i)  Ce  sont  ]»r('(;i.s(''niciit  les  coiiclusioiis  de  Diechl,  Manuel,  Conclusion. 
(2)  Diehl,  Manuel,  p.  817. 


LAUT"A  CONSTAiMI>UI'Li;  7'J 

avons  rencontré  à  Conslanlinople  la  souplesse  greeque,   l'url 
lIo   transition   (|u'est  le  byzanlinisnie  ;   si    vous   nie   permettez 
maintenant,  Mesdames  et  Messieurs,  de  vous  donner  quelques 
impressions  sur  les  monuments  de  la  ville  turque,  cette  étude, 
tout  incomplète  (ju'elle  soit,  pourra  vous  laisser  une  impres- 
sion   d'ensemble    qui    vous    aiderait   dans    vos   recherches    de 
détail.  Tout  en  étant  trop  long  peut-être  pour  une  conférence, 
il  me  faudra  aller  très  vite,  et  je  m'en  excuse  comme  d'une 
trahison.   Cette  fois  encore,   je  pourrais  prendre  pour  guides 
linéiques  savants  français.  Un  de  nos  architectes,  M.  Saladin, 
a  écrit  un  Manuel  d'art  musulman,   qui  est  d'une  admirable 
richesse  (i),  et  que  suit  tout  un  volume  indispensable  aux  ama- 
teurs d'art  ;  il  est  l'œuvre  de  M.  Gaston  Migeon,  et  a  été  con- 
sacré par  lui  aux  arts  plastiques  et  industriels.  Mais,  contraint 
que  je  serai  d'écourter  jusqu'au  crime  les  observations  néces- 
saires,  je  veux  faire  au  moins  à  mes  amis  jeunes-turcs  une 
politesse  que  je  leur  dois.  Djelal  Essad  Bey,  autrefois  soldat, 
écrivain  aujourd'hui,  a  rédigé  sur  les  monuments  et,  en  par- 
ticulier,   sur    les    monuments    turcs    de    Constantinople,    un 
livre  (2)   que  je  recommande  à  votre  attention.   Djelal  Essad 
est,  comme  beaucoup  de  jeunes-turcs,  un  ardent  nationaliste  ; 
il  ne  veut  pas  que  l'art  de  son  pays  puisse  être  considéré  conmic 
une  imitation  servile  des  arts   persan,    arabe  et  byzantin  ;   il 
affirme  <(  l'individualité  de  l'art  turc  (?>)  »  ;  il  se  refuse  à  admet- 
Ire  (jue  la  religion  nmsulmano  ait  gêné  son  développement.  II 
déclare,  ce  dont  il   me  permettra  de  douter,   ((ue  le  Koran  est 
un  '(  véritable  miracle  littéraire  »  et,  avec  la  sécurité  que  domic 
l;i  foi,  —  non  sans  fournil',  au  reste,  de  bonnes  raisons  (/j),  — 
il  poursuit  sa  démonstration   en   l'appliquant  aux  différentes 
sortes  de  momnnents  turcs,  dont  on  rencontre  des  spécimens 
à  Constantinople  :  mosquées,  fontaines,  bains,  palais,  habita- 
tions privées. 

Nous  ne  povnrons  pas,  faute  de  temps,  suivre  Djelal  Essad 
on  toutes  ses  visites  ;  je  n'oserai  pas,  faute  de  science,  discuter 
ses  théories,  plus  généreuses,  semble-t-il.  que  vraiment  criti- 

(i)  Paris,  Alptionsc  Picard,  1907. 

('ji)  Paris,  Laurens,  éditeur,  ifK'o. 

(3)  Page  i53. 

(4)  Voir,  par  cM'inpIc.   |)|i.    i8j.   i83. 


.^0  L'viri"  A  (,o>sta.mi.\ui'Ll; 

que!?.  Je  Ji'fsiïyifiai  iiioiii»'  pas  d<e  vous  fuiiv  tiiUt'i  au  \icux 
>ciai.  Je  tiiuiMiHi  un  e.voinpie,  je  non  cnoisiiai  qu  un,  mais 
Je  laciiLiai  qu  ji  mui  picin  (ic  nciis.  J(}  ic  dfuiaiiaeiai  a  la  mos- 
(ju..«-  uf  oanMiiian  i  ,  (|(ii  aunuiic  loul  MaïuDouJ  et  quj  niaïquc 
le-  piucj  giaiiu  eiioii  uc  1  an  luic  au  xm  siècle;  celle  lois 
eiieoie,  je  il  ai  d  autre  désir  que  de  vous  donner,  dans  loulc 
sa  iraiienise,  une  impression. 

La  mosquée  de  buleïman,  c'est  la  gloire  de  Conslanlinoplf 
Vvec  SCS  dépendances,  elle  occupe  un  cmplacemenl  considO 
lanie  au-dessous  des  gicfiides  casernes  du  Seraskiérat,  c'est-à- 
dire  du  Aliiiislère  de  Ja  guerre.  Nous  sommes  là  en  plein  cœur 
de  Stamboul,  à  deux  pas  du  Minislèrc  des  linances,  dans  un 
quartier  cependant  désert.  De  larges  rues,  —  larges  pour  Cons- 
tiiiiliiioplc,  —  <»ù  pi-rsonne  presque  ne  passe,  fuient  dans  la 
direction  de  la  C.onic  d'Or'.  Des  balcons  de  bois,  avec  des  l'enè- 
tres  giillagées,  indéliuiment  pareilles,  surplombent  ;  et  de 
beaux  arbres  dominent  les  jardins,  franchement  verts,  sans 
l'ordinaire  souillure  de  poussière,  pareils  aux  arbres  de  nos 
banlieues  françaises.  Et,  comme  toujours,  de  la  vie  intérieure 
de  ces  maisons  aux  yeux  clos  rien  ne  se  devine.  Pas  de  ces 
bavardages  sur  le  jtas  des  portes  «•oinme  chez  nous,  l.a  vie 
familiale  demeure  enclose  ;  la  jeune  Turquie  n'y  a  rien  «•haiigé 
l  ne  petite  place  avec  son  pavage  à  la  turque  ;  la  fontaine 
habituelle,  mais,  celle-ci,  toute  simple  et  vulgaire  ;  une  courte 
avenue  bordée  de  boutiques  qui  se  sont  placées  sous  le>?  cou- 
poles écrasées  d'une  anliqu<'  médressé.  Une  porte,  fort  sim- 
ple aussi,  dans  la  muiaille  percée  de  fenêtres  à  grosses  grilles, 
cl  \oici  la  cour  de  la  jnosquée  (jui  nous  donne  une  première 
idée  de  sa  splendeur,  fa  Suleïmanié,  c'est,  à  la  fois,  le  chef 
d'cL'UMe  de  Soliman  le  Législateur  et  de  son  architecte  Sinan. 
h  arl  ollonian,  au  x\  i"  siècle,  n'a  jien  produit  de  plus  achevé. 
|]||c  i'\()(nic  le  <ou\<'nir  impérissable  i\r  celui  (|ue  l'Histoire 
a  a|)|)rl(''  hnil  ensemble  ■  le  flrand.  le  ( '-on(|uérant,  le  Magnili- 
que,  le  I .('gislii leii I  i,  le<  canq)agnes  conire  la  Hongrie  vX 
coiilre  l'diodes,  corilic  \enise  e[  ( '.liai  le^-(  )iii  ni ,  la  sigiialuiC 
des  Oapilulafions  avec  l'rançois  1",  le<  condjats  conire  les 
Perses  et  la  piise  de  Bagdad,  et,  cejKndant,  parmi  lant  de 
gunes,  le  règne  de  la  justice  et  de  l'intelligence,  uti  remar- 
(jualilr  (lïdi  I    (r;i(liiiini-li  alion.    le-   lii-lorîen-    nnjsulmans  et, 


I 


L  Al;i  A  (.((.NSÏAMINOPLE  «I 

Lii  pari  k- Lil  ici ,  Djelal  Essad,  sont  liers  di'  l<iii  Sijiuu.  l]:^ 
uni  liiison  ;  ce  nom  mériterait  d'être  mieux  connu  à  l'oc- 
cident de  l'hurope.  .'Miian,  originaire  de  Lappadoce,  était  le 
lils  cl  un  Grec.  A  vuigl-lrois  ans,  il  est  admis,  cominc  apprenti, 
dans  le  corps  des  janissaires.  11  avait  étudié  les  éléments  de 
l'architecture  ;  au  cours  d'une  guerre,  il  se  lit  remarquer  en 
construisant  des  galères  pour  les  troupes.  Ce  fut  le  début  de 
sa  fortune  ;  devenu  premier  architecte  du  sultan  Selim,  il 
construisit,  dit-on,  80  mosquées,  00  chapelles,  un  grand  nom- 
bre de  bibliothèques,  d  a'jueducs,  (ïiinaiets,  de  ponts, 
,'^.'i  palais,  ?>')  bains,  des  fontaines  et  un  nombre  considérable 
de  monuments  de  toute  sorte.  On  prétend  (juil  Aécut  plus 
de  iio  années.  L'inscription  (jui  orne  son  tombeau,  près  de  la 
Suleïman-Djami,  dit  de  lui,  dans  le  style  emphatique  de 
l'Orient,  que  l'un  de  ses  ponts  «  a  la  beauté  de  la  voie  lactée  )> 
et  que  sa  mosquée  d<'  Suleïman  est  k  l'image  du  Paradis  ». 
Et,  cependant,  Sinan  considérait  que  la  inos(iuée  Selim,  con- 
struite par  lui  à  Andrinople,  était  plus  habile  encore. 

La  Suleïman-Djami  apparaît  à  la  fois  comme  une  œuvre 
considérable  et  une  merveille  de  goût.  Elle  était  entourée  de 
plusieurs  écoles,  d'un  hôpital,  d'une  de  ces  auberges  pour  les 
étudiants  que  l'on  nomme  des  imarcts,  et  que  l'on  rencontre 
si  souvent  à  Constantinople.  Ces  constructions,  à  peu  près 
l'.uites  pareilles,  coiffées  de  leurs  coupoles  grises,  forment 
encore,  autour  de  la  mosquée,  un  véritable  quartier,  pittores- 
que dans  sa  monotonie';  mais  l'esplanade  murée,  plantée  de 
cyprès  et  de  platanes,  isole  le  chef-d'œuvre  et  lui  donne  la 
perspective  nécessaire  pour  faire  valoir  l'harmonie  de  ses  pro- 
portions. Dans  ce  Stamboul  oii  tout  est  si  petit,  si  réduit,  si 
ramassé,  cette  terrasse  paraît  immense. 

On  peut  admirer  ici  hi  mosquée  dans  sa  rorme  classique. 
Pour  !♦'  plan,  rien  de  plus  simple.  Lin  rectangle  divisé  en  deux 
parties,  de  surface  presque  égale  :  le  har'un  qui  l'orme  la  cour, 
le  parvis,  —  et  la  mosquée  elle-même.  Les  minarets  s'élèvent 
au-dessus  des  quatre  angles  du  iiarim,  les  deux  postérieurs 
plus  élevés.  L'aspect  de  l'ensemble  est  d'une  parfaite  harmo- 
nie ;  la  masse  énorme  de  la  mosquée  paraîtrait  lourde  sans  ces 
quatre  lances  aiguës.  Dans  nos  cathédrales  gothiques,  la  flèche 
semble  soulever  l'édilice  loul  entier,  par  une  sorle  d'appel  mys- 

Auiis  Univ.,  x.\i\,  '• 


62  L  AKl    A  CU.NSTA.MI.NUl'Li: 

ÎKiuc  ;  la  inosquéc  ii  a  pas  cel  élan,  mais  elle  ne  manque  ni 
de  eliarme  ni  d  élégance. 

La  porte  principale  semble  aujourd'hui  abandonnée.  i?ans 
doute,  elle  est  trop  solennelle  pour  les  exercices  pieux  de  cha- 
que jour.  C'est  une  belle  niclie  en  stalactites,  étroite,  mais 
élancée,  surélevée  de  quelques  marches  au-dessus  du  sol  de 
la  cour  déserte.  Abandonné  aussi  le  grand  parvis  dallé  de  mar- 
bre blanc,  orné  de  colomies  de  porphyre  et  de  granit  rose. 
La  fontaine  est  muette.  On  n'entre  plus  que  par  les  portes  laté- 
rales, près  des  galeries  à  arcades  dont  l'adjonction  nuit  un  peu 
à  la  sévère  simplicité  de  l'ouvrage. 

Aujourd'hui,  troisième  jour  de  Ramazan,  j'ai  (pielque  peine 
à  entrer  dans  la  mosquée.  Un  grand  personnage  vient  d'arri- 
ver en  calèche  à  deux  chevaux,  précédé  d'un  piqueur  et  les 
imams  en  paraissent  fort  agités.  J'en  serai  quitte  pour  adniirei 
un  peu  longuement  les  beaux  arbres  du  jardin  muré  où  repose 
le  sultan  Suleiman  et  pour  jeter  les  yeux  sur  le  magnilique 
paysage  qui  s'étale  au  pied  de  la  terrasse,  par  delà  les  petites 
cheminées  des  médressés  :  l'entrée  de  la  Corne  d'Or  et  du  Bos- 
phore, Scutari,  la  Marmara  et  le  Vieux  Serai  tout  blanc  parmi 
les  cyprès.  Je  puis  entrer  enfin.  L'impression  est  profonde.  La 
coupole,  revêtue,  par  malheur,  d'enduits  déplorables,  s'éclaire 
de  nombreuses  fenêtres  à  plein  cintre  qui  laissent  tomber  sur 
le  porphyre  des  colonnes  et  sur  le  marbre,  hélas  !  doré,  des 
chapiteaux  une  lumière  atténuée  et  très  douce.  Ce  monument 
relève  de  l'art  le  plus  grand  et  le  plus  pur.  (c  Si  l'on  en  excepte 
les  merveilleux  vitraux  en  plâtre  ajouré,  œuvres  de  Serkoch 
Ibrahim...  et  ({uelques  belles  inscriptions,  ou  dorées  sur  mar- 
bre ou  peintes  sur  faïence,  et  le  lambris  de  faïence  du  mur  du 
mihrab  «jui  couvre  ce  mur  jusqu'à  la  naissance  de  la  voûte, 
c'est  aux  colonnes  de  porphyre,  aux  voussoirs  de  marbre  noirs 
et  blancs,  aux  stalactites,  aux  proportions  des  baies,  des 
arcades  et  des  supports,  à  la  cadence  des  lignes  des  aies  et 
des  coupoles  que  rarchitecte  a  emprunté  ses  moyens  d'expres- 
sion (0  »•  H  n'est  pas  d'œuvre  plus  simplement  belle,  et, 
cependant,  ici  encore,  comme  à  Sainte-Sophie,  la  froideur  du 
monument    me    déconcerte  ;     celle     austérité    implacable    me 

(i)  Suludin,  ouo.  cilc,  pp.  5io,  5ii. 


L  ART  A  COMSTANTIiNUPLE  83 

déroute.  Je  cherche  en  vain  ce  qui  nous  paraît,  à  nous  autres 
Occidentaux,  être  le  principe  môme  de  l'art  :  la  vie.  La  mos- 
(luéc  Suleïmanié  m'inspire  un  désir  immense  d'aller  revoir  la 
danseuse  de  Pergame. 

C'est  un  sentiment  du  même  ordre  que  j'ai  éprouvé  en  face 
des  autres  monuments  turcs  de  Conslantinople,  dans  les  autres 
mosquées  et  dans  les  turbés,  dans  le  petit  kiosque  des  faïences, 
plutôt   persan   qu'ottoman,     semble-t-il,     ou   dans   le   kiosque 
de    Bagdad.    Entrons,    en    passant,    si    vous    le    voulez    bien, 
au    lurbé    de    Chah-Zadé.    C'est    là    qu'il    faut    admirer    l'art 
céramique    des    Turcs,     leurs     charmantes     faïences   cloison- 
nées.   Elles    recouvrent    toutes    les    faces,    entre    les    fenêtres 
ornées  de  volets  en  bois  ouvragé.  C'est  une  harmonie  de  vert 
clair,  de  bleu  tendre,  de  bleu  sombre  et  de  jaune.  Les  fleurs 
stylisées  sont  encadrées  de  iilets  blancs.   Dans  des  cartouches 
d'un  bleu  profond,  de  belles  et  savantes  écritures  blanches  se 
détachent.  La  lumière  qui  pénètre  par  les  petites  fenêtres  ogi- 
vales à  vitraux  en  devient   tout   azurée.   Notre  goût  moderne 
aimerait  peut-être  un  peu  plus  de  sobriété,  car  la  muraille  est 
recouverte  sans  interruption,    mais  les  couleurs   sont  si  heu- 
reusement-choisies et,  dans  la  monotonie  forcée  de  l'ensemble, 
le  dessin  est  si  heureusement  varié  que  le  regard  est  charmé  ; 
on  ne  donne  guère  qu'une  attention  distraite  aux  trois  cata- 
falques des  princes,  drapés  de  vert  clair,  surmontés  d'une  large 
cage  de  bois  ouvragé.  Il  y  a  là  tout  un  art  original  et  remar- 
quable,   à    peine   exploré,    encore    mal   connu,    mais    nous   ne 
pouvons   le   goûter  vraiment  qu'en  oubliant  pour   un  temps 
nos  idées  classiques  et  les  principes  qui  sont  pour  nous  à  la 
base  même  de  l'art. 


* 


Cette  impression  me  permettra.  Mesdames  et  Messieurs,  de 
vous  présenter  enfin  une  conclusion  qui  ne  sera,  elle-même, 
qu'une  dernière  impression.  — Oui,  Conslantinople  est  une  ville 
d'art  et  l'une  des  des  plus  riches  peut-être,  l'une  des  plus  vastes 
assurément.  Jo  me  demande  cependant,  en  terminant  cette 
esquisse  hâtive  et  pleine  de  lacunes,  si  elle  m'a  procuré  les 
mêmes  émotions  que  la  Grèce  antique  et,  puisque  vous  m'avez 
l>erinis  de  donner  à  cette  conférence  la  forme  d'un   récit  de 


•^i  LAIU   A  CO.NSÎAMLN'UPLL 

voyage,  je  vou!j  prie  dv  m'auloriscj-,  pour  Unir,  à  iii'iiilui- 
roger  sur  ce  point  devant  vous. 

Je  me  souviens  du  jour  où  j'abordai  lAeropole  avee  la  joie 
naïve  d'un  vieil  étudiant... 

Sous  le  soleil  vertical,  l'attique  de  l'Are  dlhidrien.  qui 
limite  la  ville  de  Thésée,  découpe  ses  baies  de  marbre  pentéli- 
que  sur  le  bleu  tendre  du  ciel  où  naviguent  quelques  nuages 
blancs.  La  pierre  a  pris  cet  incomparable  ton  brun  (pii  donne 
aux  ruines  d'Athènes  cette  patine  brûlée,  iniinimeni  plus 
chaude  que  la  patine  italienne,  même  à  Pestuni.  Sur  la  vaste 
terrasse  de  l'Olympieion.  t'neadrée  de  cyprc.'>,  llanquée  d'un 
IX'tit  jardin  poussiéreux  de  tamaris  et  de  poivriers,  treize 
colonnes  alignées,  avec  leurs  architraves  jetées  comme  des 
ponts,  chantent  la  magnificence  du  temple  que  le  iT  siècle  de 
notre  ère  acheva.  Dans  ce  cadre  immense  se  déroulait  la  fêle 
des  Panhellénies  ;  et,  cependant,  ce  n'est  pas  là,  au  milieu  de 
cette  foret  de  colonnes  géantes  qu'il  faut  chercher  la  véritable 
àme  hellénique.  Hadrien  ne  termina  cette  œuvre  que  pour 
égaler  sa  gloire  à  celle  du  dieu  ;  il  se  divinisa  lui-même  aux 
cotés  de  Zeus.  Il  avait  trouvé  le  cadre  préparé  depuis  des  siècles  ; 
il  se  crut  suffisant  à  l'emplir.  Cette  emphase  nous  choque  el 
nous  décourage  d'admirer. 

Illusion  sans  doute,  mais,  jusqu  à  ee  qu "n  me  la  détruise, 
je  ne  veux  admirer  ici  (|ue  de  belles  idées  vêtues  de  formes 
simples.  Je  veux  voir  de  beaux  mythes  traduits  en  marbre 
pentelique.  Je  suis  venu  pour  Dionysos  et  pour  Athena.  El 
là  encore,  dans  le  théâtre  dionysiaque,  si  élégant  cependant, 
d'une  élégance  ultra-classique,  j<^  lenconlre  la  ligure  d'Ha- 
diien  qui  m'offusipie.  h'  \<»udrais  nu  cadre  plus  simpi»'  pour 
y  placei'  mon  dieu  paNsan.  Tout  de  même,  asaiit  (pie  le  IhéàUe 
ne  fût  reconstruit  avec  ce  luxe,  c'est  ici  ([uc  lurent  joués  les 
Iragirpies   et    Aristophane,    el    ^()ilà    dr   ([iioi    méditer. 

Chaque  âge  a  voulu  s'eiiq^arer  à  soji  piolil  de  la  glorieuse 
colline.  Le  cluisjiiinisine  n"a-t-il  pas  mis  une  petite  croix,  jues- 
ijuiiie  et  (•••iiiiiic  li(iii|cii>e.  à  reiitiée  de  la  grotte  (|iie  'llirasyllos 
le  ehorège  voulut  consacrer  à  |)ioii>sos.  L'Udéoii  d'Iléiode 
Atticus  choque  [)ar  sa  magnilieence  brutale.  Témoignage, 
dit-on,  de  piété  conjugale  !  On  doute  de  la  sincérité  d'un 
sentiment   (|ui   s'expiinie  si   biuyammenl. 


LAliT    \  CONSTAMINOFLK  Hfi 

Le  long  de  lu  roule  qui  s'élève  uu\  Propylées,  ces  bouquets 
d'oliviers  clairsemés  et  de  cactus  sauvages  me  sont,  pour 
goûter  la  véritable  Acropole,  une  meilleure  préparation. 
Cette  désolation,  où  rien  ne  gêne  plus  l'idée,  m'enchante. 
Pour  qui  est  vraiment  dévoué  à  la  pensée  hellénique,  un  ter- 
rain nu  sous  le  ciel  qui  le  brûle  suffit  à  faire  surgir  les  images. 
On  ne  souffre,  ici,  que  de  l'envahissement  du  paysage  par  ses 
monuments  grossiers.  En  art,  tout  ce  qui  est  médiocre,  même 
moyen,  est  inutile,  voire  dangereux  ;  nulle  part  cette  vérité, 
essentielle  aux  démocraties  elles-mêmes,  ne  s'affirme  mieux 
qu'ici.  Si  je  demande  à  l'Acropole  de  me  donner  une  leçon 
d'esthétique,  c'est  la  réponse  que  j'en  reçois. 

Cette  colline  fauve  qui  descend,  face  au  Parnès,  est-ce  vrai- 
ment la  Pnyx,  le  lieu  d'assemblée  du  peuple,  avec  ce  rocher 
pour  tribune  •}  Cette  autre  petite  colline,  faite  de  gros  blocs 
roses,  entaillée  d'un  rude  escalier  de  seize  inarches,  au  som- 
met duquel  je  domine  le  temple  de  Thésée,  est-ce  vraiment 
le  siège  de  l'Aréopage'  <}  Le  lemps  me  manque  pour  m'en 
informer.  A  peine  pourrai-je  regarder,  au  delà  du  champ  d'oli- 
viers et  dans  un  nuage  de  poussière  dorée,  le  long  ruban  de 
la  Voie  Sacrée. 

Un  vent  violenl  fait  bruire  les  petits  chardons  secs.  Fran 
rhissons  la  porte  où  M.  Beulé  prit  la  précaution  d'inscrire  lui- 
même  sa  gloire.  Ici  encore,  il  faut  enlever  par  la  pensée  le 
piédestal  du  monument  d'Agrippa.  (Sur  ces  murs  bien  en  vue, 
(|ue  de  réclames  à  travers  l'histoire  !)  Pour  la  première  fois, 
sur  les  larges  dalles  blanches  de  la  haute  terrasse,  au  pied  du 
portique  dorique,  j'éprouve  en  toute  sa  force  l'impression 
attendue.  Dans  les  quelques  mètres  carrés  de  sa  cella,  le  petit 
temple  d'Athena  Nike  enferme  toutes  les  perfections  que 
je  recherche.  .T'y  retrouve  la  trace  d'Athena  que  j'avais  perdue. 
.Te  n'oublierai  plus  de  ma  vie  cette  blancheiu'  cristalline  et 
dorée.  Quelle  vue  sur  le  précipice,  el  sur  le  Parnès  et  sur  la 
mer.  La  déesse  de  bois  n'est  plus  là,  qui  tenait  dans  se? 
mains  la  grenade  et  le  casque  :  je  l'y  replace  en  pensée,  pieu- 
sement. 

Me  voici  préparé  à  contempler  le  Parthénon  lui-même.  .Te 
gravis  les  dernières  marches  du  rocher  profondément  raviné. 
La  statue  colossale  d'Athena  Promachos  par  Phidias  s'élevait 


86  L'ART  A  CONSTANTINOPLE 

sur  cette  aire.  J'avoue  (juo  je  ne  regrette  pas  de  ne  plus  la  voir. 
Dans  les  reconstruetions  de  l'Acropole,  où  j'ai  appris,  même 
avant  de  la  connaître,  le  triomphe  d'une  esthétique  fondée  sur 
l'équilibre  et  sur  la  raison,  j'ai  toujours  été  choqué  de  voir 
émerger,  au-dessus  même  des  Propylées  et  de  l'Euchlhcion,  ce 
colosse  de  neuf  mètres,  fait  du  produit  des  dîmes.  Pour  mon 
jugement,  ce  fut  une  faute  de  goût,  comme  la  colonne  Ven- 
dôme, et  moins  excusable  dans  ce  cadre,  un  monument  d'or- 
gueil qui  eût  gêné  Renan  venant  prier  sur  l'Acropole. 

Je  me  trompe  peut-être  ;  mais  je  cherche  à  me  défaire  ici 
des  idées  toutes  préparées  et  des  admirations  de  commande.  — 
Voici  Athena  encore  sous  sa  forme  d'Hygieia,  puis  sous  sa 
forme  d'Erganè.  La  voici  dans  son  Parthénon.  Je  suis  enfin 
pleinement  ému,  pleinement  heureux.  La  déesse  qui  m'ac- 
cueille sur  la  blonde  Acropole,  elle  est,  elle,  au  moins,  bien 
vivante.  Elle  est  forte  ;  son  bras  puissant,  qui  ne  craint  pas 
la  bataille,  protège  les  cités  et  c'est  à  son  courage  qu'elle  doit 
de  porter  une  Victoire  sur  sa  main  étendue.  Après  la  lutte, 
elle  est  sage  et  c'est  elle  qui  assure  la  paix,  qui  inspire  l'élo- 
quence et  les  résolutions  prudentes  ;  du  haut  de  l'Acropole, 
elle  veille  «  sur  les  principes  humains  du  droit  attique  (i)  ». 
Elle  est  jeune  ;  elle  maintient  la  santé  et  encourage  la  mater- 
nité. Elle  est  laborieuse  ;  elle  inspire  les  arts  et  jusqu'aux 
plus  humbles  métiers.  Aux  yeux  de  ce  peuple  si  sincèrement 
humain,  elle  apparaît  comme  le  plus  haut  symbole  de  l'intel- 
ligence humaine  et  les  fêtes  ou  les  monuments  qui  lui  sont 
consacrés  n'ont  d'autre  objet  que  d'exalter,  sous  toutts  ses  for- 
mes, la  vie.  —  La  profonde  émotion  que  j'ai  ressentie  sur 
l'Acropole  m'explique,  par  comparaison,  les  réserves  que  j'ai 
faites  sur  les  spectacles  d'art  de  Constantinople.  Malgré  moi, 
c'est  la  Grèce  que  j'y  ai  recherchée.  J'espère  cependant  que 
ces  réserves  ne  m'auront  pas  rendu  trop  injuste  envers  les 
autres  formes  d'art  que  j'y  ai  rencontrées.  Pour  les  goûter 
pleinement,  il  faut  sortir  de  soi-même,  s'initier  à  des  for- 
mules qui  ne  sont  pas  les  nôtres,  faire  un  effort  d'intelligence, 
se  replacer  au  centie  de  civilisations  et  de  religions  dont  nous 
sommes  éloignés.   Effort   assez  diffirilo  pour  le  voyageur  qui 

Yi)  Dofhnrmo,"  Mythologie  <U'  la  Grèce  nnlique,  p.  83. 


L'ART  A  CONSTANTINOPLE  87 

passe  et  qui  veut  noter  sincèrement  ses  impressions  !  Décidé- 
ment, Constantinople  est  une  cité  trop  riche  d'histoire,  trop 
complexe  pour  qu'on  puisse  la  ramener  à  quelques  définitions. 
Au  terme  de  cette  étude,  j'en  sens  vivement  toute  l'insuffi- 
sance ;  j'aurais  atteint  mon  but,  toutefois,  si  j'avais  pu  vous 
suggérer  le  désir  ou  de  la  revoir  ou  de  la  connaître  et  de  véri- 
fier par  vous-mêmes  les  quelques  impressions  d'art  que  je 
vous  ai  proposées. 


cil  HOMO  lE    UMVrRSITVIKi: 


CONSEIL     DE     L'UNIVERSITÉ 


SKANCK  bU  5  JriLLF/l    i91n 

Présiclont^o  de  M.  le  Rectki  r. 

Présents  :  ^IM.  Fliirer,  Hu^'^onnonq,  Dopérel.  ("-ouruKuil.  Pollosson, 
C;iial»ot,   Fal)ia,   Josserand. 
Iacusi-  :  M.  (larraiid. 

(jiliiniiiiiicdlioiis  (lirrrsi-s.  —  Par  (l('(i('t  du  'S  mai,  M.  liocuie  (sl 
nommr  professeur  de  clinique  médicale.  Pai-  décret  du  •>/(  .juin, 
\l.  (Idllef  est  nr.mmé  professeur  de  jîatliolitoie  interne. 

M.  \aney,  maître  de  conférences,  est  promu  de  la  (pialiième  à  la 
troisième  classe  à  dater  du  i""  janvier  ii)io.  M.  lîarnain  passe,  à  la 
même  date,  de  la  troisième  à  la  deuxième  classe. 

M.   Renel   obtient   nn  con^é  pendant    le  cours  de   l'annéi^  scolaire 

U)IO-IC)II. 

I.e  lanx  de  l'inlérèt  servi  aux  sommes  déposées  en  compte  courant 
au  Trésor  puMic  ayant  été  abaissé  à  i  ",',,  i\l.  le  Ministre  des  finanees 
a  décidé-  que  l'intérêt  de  i,5o  %  bonifié  aux  comptes  de  dépôt  par 
la  Caiss(^  des  dépots  et  consio-nations  sera  réduit  à  i  "o  à  dater  du 
i''""  Janvier  191 1 . 

Un  diplôme  d'études  agronomiques  supérieures  de  l'Université  de 
T.yon  a  été  institué  par  arrêté  ministériel  du  t /j  juin  1910. 

I",n  vertu  d'un  arrèti''  ministériel  du  01  mai  ii)io,  le  certificat 
d'études  supérieures  de  sciences  d'astronomie,  délivré  par  la  Faculté 
des  sciences  de  Lyon,  est  remplacé,  à  partir  de  tqto,  par  un  certificat 
d'  ((  astronomie  approfondie  )>. 

M.  Offret  représentera  l'Universitc'  de  Lyon  au  XL  Congrès  géolo- 
gique international  à  Stockholm. 

l.r  \'  riongrès  international  de  géographie  se  tiendra  à  Rome, 
in    11)11,  du  if)  au  :>?.  octobre. 

La  ."Société  d'Encouragement  des  sciences  expérimentales  et  de 
jcuis  applications  pratiques,  du  nom  de  Christophe  Ladentzoff,  dans 
une   cii<  niairc   de   propagande,   sollicite   des  adhésions. 


CONSr.ll.  liK  L'IMVKHSlTr  89 

l.c  (lonst'il  pn-nd  (Kniiaissancf  d'un  texte  de  l'iidrcssc  ivdiy^ôn 
par  M.  Elirliaid  en  \ ne  d<;.s  l'êtes  de  l'Université  de  Berlin. 

M.  ]••  Recteur  donne  lecture  du  rapport  de  M.  Maurice  Couianl 
sur  le  cours  de  lanyuc  chinoise  el  les  cours  relatifs  à  l'Extrènie- 
(^rienl    pondant   rann(''e    i()()()-T9rn. 

('.oniniission  mlmiitislntlirc.  —  M.  le  Minisire  des  Iravauv  puldics 
sio'nale  à  M.  le  Minisire  de  l'InsIruclinM  publique  l'oppoilunilé  (^u'il 
Y  aurait  à  instituer,  dans  chaque  département,  des  Commissions 
administratives  composées  de  représentants  de  toutes  les  Adminis- 
trations civiles  et  militaires  appelées  à  passer  les  marchés  de  travaux 
ou  fournitures  et  chargées  d'établr  et  de  reviser  les  bordereaux  de 
salaires  el  de  durée  de  travail  par  le  décret  du  lo  août  1899.  ^^-  P^i^'l 
Pic  est  désigné  par  le  (lonseil  pour  faire  partie  de  la  Commission 
instituée  dans  le  déparlement  du  Rhône. 

Chaire  de  pathologie  el  île  thérapeutique  générales.  —  A  la  suite 
du  transfert  de  M.  Collet  dans  la  chaire  de  pathologie  interne,  It^ 
Conseil  de  la  Faculté  de  médecine  émet  un  vœu  tendant  au  maintien 
de  la  chaire  de  pathologie  et  de  thérapeutique  générales  :  c'est  dans 
le  même  sens  que  se  [irononce  le  Conseil  de  l'Université. 

Inscriptions  à  la  Faculté  de  médecine.  —  Conformément  au  vœu 
émis  par  la  Faculté  de  médecine,  il  est  décidé  que  les  dates  aux- 
quelles les  inscriptions  pcturront  être  prises  à  ladite  Faculté  seront 
fixées  comme  suit  :  du  2^)  octobre  au  6  novembre,  du  10  au  20  jan-^ 
vier,  du  10  an  '>:)  avril,  du  9.0  juin  au   i'^^''  juillet. 

Cours  libres.  —  Le  Conseil  décide  le  renouvellement  des  cours  libres 
de  MM.  Laeassagne,  Tellier,  Seyewelz,  Pierron,  Montel,  Clémencin 
et  Vallas. 

Renouvellement  des  cours  unicersitaires.  —  Les  cours  universitaires 
sont  renouvelés  purement  et  simplement.  Toutefois,  le  cours  de  bi- 
bliographie française,  confié  précédemment  à  M.  Fontaine,  est  attri- 
bué à  M.  Baldensperger. 

Cours  d'antiquités  lyonnaises.  —  A  la  suite  de  la  démission  de 
M.  Virolleaud,  le  Conseil  avait  demandé  à  la  Ville  de  s'intéresser 
à  la  transformation  du  cours  de  l'histoire  des  religions  en  un  cours 
d'antiquités  lyonnaises.  Le  Conseil  mimicipal  vient  de  voler,  dans  ce 
but,  une  subvention  de  i.ooo  francs.  Le  Conseil  général  avait  alloué 
tout  récemment,  pour  le  même  objet,  une  Sduime  égale. 


on  r.lIROMQlF    INIVERSlTAIRi: 

Comil,'  des  AniHiles.  —  Le  rapport  de  l'agent  exécutif  fait  res- 
sortir \v  (  hiffre  des  disponibilités.  Le  Comité  propose  de  les  attri- 
Ituer  en  partie  à  ^HL  Doneieux  et  Riffaterre.  Ces  propositions  sont 
ratifiées  par  le  Conseil. 

Bihlidlhniiie  dr  Na/o/ur/NC.  — -  Notre  Consul  à  Saloni(pie  signale 
la  fiiuilalion  d'une  bililiotliripie  publique  dans  eefte  ville  et  de- 
niandt»  pour  elle  des  ouvrages.  M.  le  Bihliotiiéeaire  en  chef  propose 
d'envoyer  un  exemplaire  des  publications  des  Annales  et  un  exem- 
plalif  des  ouvrages  m  double  ou  en  lrij)le,  dont  la  désaffectation 
serait  demandée  à  M.  le  Aliidslre.  Os  propositions  sont  approuvées 
par  le  Conseil. 

Bourse  Utnuiequin.  —  Le  Conseil  accorde,  à  titre  exceptionnel, 
une  somme  de  lao  francs,  (pii  \i(>ndra  grossir  le  montant  de  cette 
bourse. 


SFUNCE  du  12  NOVEMimE  191o 

Présidence  de  M.  Hugounenq,  vice-président. 

Présents   :  M^L   Hugounenq,   Flurer,   l^epérel,   Clédal,   André,   Vi 
gnon,  Josserand,  Pollosson,  Fabla,  Chabot,  Flamme,  Garraud. 
Excusé  :  -M.  Courmont. 

Comniunicaiions  diverses.  —  M.  Hugounenq  rapitelle  que,  depuis 
lii  dernière  séance  du  Conseil,  l'Université  a  perdu  un  de  ses  plus 
anciens  collaborateurs,  M.  Mabire,  professeur  honoraire  à  la  Faculté 
de  droit,  qui  a  siégé  pendant  longtemps  au  Conseil  de  l'LTniversité 
et  <pii.  dans  sa  verte  vieillesse,  s'intéressait  toujours  à  ses  travaux. 
Il  exprime  les  regrets  du  Conseil  et  l'associe  à  ceux  qui  ont  été 
exprimés  au  nom  de  la  Faculté  de  droit  par  M.  le  doyen  Flurer. 

\rièl('  ]iar  lequel  M.  Baldensperger,  professeur  à  la  Faculté  des 
lettres,  est  chargé  du  cours  de  |ilt('rature  moderne  à  la  Faculté  des 
lettres  de  Paris. 

Arrêtés  divers  nommant  des  chargés  de  cours,  des  maîtres  de 
conférences  et  des  chefs  de  laboratoires. 

.\rrèté  créant  un  dix-neuvième  certificat  d'études  supérieures  do 
sciences  portant  sur  la  physi  j  i?,  1 1  cliimie  et  les  -ciences  naturelles 
(S    P.  C.  N.). 

M.  Goblot  est  désigné  pour  remplacer  M.  Bal(lensj).M;i.'er  dans  la 
Commission  de  la  bibliothèque. 

Iinilalion    au    Congrès   des   Oijenlalisfes. 

.\nn(dcs  )!('  VUnirersUr.   —  Le  Conseil,   a|)iès  avoir  pris  connais- 


CONSEIL  l)K  L'IMVERSITK  91 

sance  d'une  lettre  de  M.  Lameire,  autorise  la  traduction  <run  travail 
de  M.  Legrand,  intitulé  Aaoç,  paru  dan?  les  Annales  de  VUniversilé. 
et  dont  la  propriété  littéraire  est  réservée  à  l'Université. 

Répartition  de  la  subventian  de  VEtat.  , —  Le  Conseil  décide  (|ue 
cette  répartition  se  fera  sur  les  mêmes  bases  et  avec  les  mêmes  chif- 
fres que  l'an  dernier. 

Budget  de  l'Observaloirc.  —  Les  prévisions  du  Inidii-el  sont  adop- 
tées telles  qu'elles  ont  ét(''  dressées. 

Institut  de  chimie.  —  H  est  institué  nne  Commission  spéciale, 
composée  de  MM.  Hugounenq,  André,  Vignon  et  Courmont,  povir 
étudier  sur  place  différentes  questions  intéressant  l'Inslitut  de  chi- 
mie (chauffage,  service  d'incendie,  réparations  et  aménagements 
nouveaux). 

Donation  Brossette. —  Le  Conseil  accepte  la  subvention  de  M.  Bros 
sette   pour  la   création   d'un   poste  d'assistant  au   cotirs  de   chirurgie 
infantile    professé    par  M.    \ové-.Tosserand.    Il    adresse    au    généreux 
donateur  ses  plus  sincères  remerciements. 

Rapports  annuels  des  doyens.  —  11  est  donné  lecture  par  MM.  les 
Doyens  de  leurs  rapports  annuels,  (pii  seront  résumés  dans  le  raj)- 
port  général. 

Décanut  de  la  Faculté  des  lettres.  —  Après  (pie  le  Conseil  a  eu  pris 
connaissance  du  procès-verbal  de  présentation  pour  le  décanat  de 
la  Faculté  des  lettres  par  l'Assemblée  de  cette  Faculté,  il  est  procédé 
au  vote.  M.  Clédat  est  présenté  en  première  ligue,  M.  Chabot  en 
seconde  ligne.  M.  le  Président  et  M.  André  félicitent  M.  Clédat  des 
sept  présentations  successives  dont  il  a  été  l'objet  et  de  la  confiance 
persistante  de  ses  collègues.  Le  Conseil  s'associe,  par  ses  applaudisse- 
ments, à  cette  marque  de  profonde  estime. 


SÉANCE  Dl'  3  DÉCI-:MBRE   l-.lIO 

Présidence  de  M.  le  Recteur. 
Tous  les  membres  sont  présents. 

Décès.  —  M.  le  Recteur  fait  part  au  Conseil  du  décès,  survenu 
depuis  sa  dernière  réunion,  de  M.  Regnaud,  professeur  honoraire  à 
la   Faculté   des   lettres.    Le    regrell('-    défunt    avait    (u-cupé    longtemps 


'.»V  CHROMQllv  INIVERSITAIRi: 

avec  ilislinclicui  la  ihaiiv  ilr  saiixril.  L'cslinio  de  ses  tollî-giu'S  l'ait- 
pela  à  siéger  au  Conseil  de  l'I  niversilé,  dont  il  fut  même  vice-pré- 
sident. Ses  concitoyens  lavaieiil  élu  conseiller  général.  Les  sympa- 
thies de  ses  collègues  raccompagnèrent  dans  sa  retraite,  et  le  CouscmI 
de  ITniversité  s'associe  an  deuil  de  la  Faculté  des  lettres. 

."SiiiniiKilintis.  —  M.  le  Heclein'  c()muiuni(pit'  li-s  n<>niinalions  sui- 
vantes : 

M.  ("lédat,  iloyen  de  la  Faculté  des  lettres  , 

M.  P.  Coiu'monl,  professeur  de  |)athologie  générale  à  la  Faculté 
de  médecine. 

M.  Vessiot,  chargé  d'un  cours  de  calcul  ditïércntiel  à  la  Sor- 
Imhiuc. 

\1.   <Miillemard,   agrégé  à  la  Faculli'  d(>  uii-ilct  ine, 

Affaire  disciplinaire.  —  Le  Conseil  commence  à  examiner  une 
affaire  disciplinaire  de  fraude  an  baccalauréat.  L'inculpé  fait  défaut. 
La  discussion  commencée  à  celle  séance  sera  continuée  à  une  séance 
ultérieure  du  Conseil. 

fiiulyels  de  l'L'nicersilé  i-l  des  Facutlés.  —  Les  budgets  de  i'I  ni- 
versité  et  des  Facultés  sont  approuvés,  après  quelques  observations, 
tels  qu'il*  ont  été  |u<»posés  par  M     le  hi^cjcnr  e|  jiai   MM.   les  Doyens. 

Ejliiiclt'iirs  d'incendie.  —  Le  Conseil  vole  un  ci'édit  de  j  .000  francs 
pour  Taihal  d'extincteurs  qui  seront  répartis  entre  les  Facultés,  l'in- 
-lituf  de  chimie  et  l'Observatoire. 

!^iippléance  di'  inurs.  —  M.  .1.  Applrlon.  pM.tesseur  à  la  Faculli- 
de  droit,  demande  à  se  faire  sujjpb'-er  \>,\r  M.  Viiiieiix,  docteur  en 
droit,  dans  un  cours  de  droit  adminisiralif  eomplémeutaire.  Cette 
suppléance  est  autorisée. 

('.un  {('rriiii-s  dt'  ni(dln''niidi(iiH's  tjént'rides.  —  Le  Conseil  est  d'avis 
de  niaiuleiiir  la  conférence  de  mathémalicpies  générales  dont  M.  Ves- 
siot était  chargé,  et  qui  devient  vacanli'  pai'  suite  de  son  départ.  La 
vacance   sera    publiée   au    liiillelin    de    l'inslrnclion    piihliinie. 

Insuffisance  de  inniii.r.  —  \|.  |)epéiel  deniandt'  iprune  Commis- 
sion soit  noMiméc  pour  eoiislaler  l'insuffisance  des  U)caux  où  se 
trouvent  plaeées  les  ((p||e(lions  de  géoloi^ie  et  iccherclier  les  voies 
et  moyens  pour  les  lran>p<»iler  aillem<.  Il  lui  est  donné  satisfaction. 
La  Commission  est  comi)osée  de  M\I.  njïiei,  Flamme,  Chabot.  Ilu- 
gouneu(|.  .losseraufl. 


CONSEIL  DK  L'UMVEHSITi:  «CJ 

Affectation  au  Musée  d'Iiyijiène  dea  locuiu:  délaissés  par  la  miné- 
mlixjie.  —  M.  Coiirmont  deniande  que  les  locaux  occupés  par  la 
minéralogie  et  laissés  vacants  lui  soient  attribués  pour  être  affectés  à 
la  création  trun  musée  d'hygiène,  et  (ju'un  crédit  tle  900  francs  lui 
soit  t)uvert  pour  opérer  le  déménagement  des  collections.  Le  Conseil 
décide,  sur  la  proposition  de  la  (lommissiou  des  finances,  de  faire 
examiner  la  question  par  la  ('ommission  (pi'elle  vient  de  nimmier 
pour  examiner  les  locaux  de  la  géologie. 

Cours  de  hibli(i<iraphie  française.  —  Le  cours  se  trouve  supprimé 
par  suite  du  départ  de  M.  Baldens[)erger.  Le  (conseil  \ote  le  principe 
de  son   ré-laMissemeul . 

Vacances  du  Jour  de  l'un.  —  Les  \aeances  du  Jour  de  l'an  sont 
lixées  du  samedi  soir  •i'\  décemlne  au  lundi  soir    •  j;ui\ii'r. 

Legs  Crouzet.  —  La  'Faculté  des  lettres,  à  laquelle  sont  attribués 
les  arrérages  du  legs  Crouzet,  fait  approuver  l'emploi  des  fonds  à  la 
continuation  des  fouilles  archéologiques  de  la  cdlline  de  Fourvière. 

Happorl  de  M.  Ehrliard.  déléyué  de  l'i^nirersilé  au  centenaire  de 
l'Université  de  Berlin.  —  M.  le  Recteur  donne  lecture  d'un  rapi)orl 
des  plus  intéressants  de  M.  Ehrhard  sur  les  fêtes  du  centenaire  de 
l'Université  de  Berlin.  Le  Conseil  manifeste  le  désir  que  ce  rapport 
soit   imiirimé, 

i'rojet  de  fondation  d'un  Instilul  de  l'Université  de  Lyon  en  lur 
quie.  —  M.  le  Recteur  appelle  lattention  du  Conseil  sur  1  intérêt 
que  [)résenlerait  l'extension  et  l'expansion  de  l'L  niversité-  de  Lyon 
en  Turquie,  et,  par  voie  de  conséquence,  l'organisation  dr  loui- 
destinés  à  attirer  à  II  niversité  de  Lyon  la  clientèle  d'éfudianis  otto- 
mans. 

SÉANCE  Dl    in  DliCEMURE   l'.UO 

Présidence  de   M.   Li;   RecTklU, 

Tous  les  membres  du  Conseil  étaient  pi('sents,  à  l'exceptiiui  'le 
M.   C.ourmonI,  excusé. 

V  propos  de  la  ]ectur(  du  pi'o(ès-\erbal,  M.  !<•  doyii  (llédat  de- 
mande (pie  la  vacaneii  du  cours  de  bibliogra|»liie  soil  publiée  au 
liullelin   de  l'I nslruclian   puldiijiic.    \[)prouvé. 

Commission  de  ta  hildiidlièipif.  —  M.  Offret  est  dé'sigiK'  pour  faire 
|)arlic  de  celle  Commission,  eu   rcmplaccmeni   de  M.   \essiol. 


94  (IIUONIQUE  UNIVERSITAIRE 

iS'oiniiuilinit.  —  M.  llitzard  est  chargé  d'uii  ((uii;;  de  lilUruliiio 
muclt'iiii-  romparéo  à  la  Facullc  des  lettres. 

Cumjc.  —  l  11  congé  lie  Iruiî»  mois  est  accordé  à  M.  l'icrrel,  pru- 
l\-sseiir  de  clinique  des  maladies  mentales. 

Envoi  de  livres.  —  Communication  de  M.  le  Bibliothécaire  an- 
nonçant un  envoi  d'ouvrages  en  double  au  Comité  ((  Union  et  Pro- 
grès  »   de   Salonique. 

Conférences.  —  M.  Fiidey  est  délégué  par  l'Université  d'Harvard 
pour  faire  à  l'I  niversité  de  Lyon  deux  conférences  sur  la  France 
aux  Etats-Unis  dans  le  passé  et  dans  le  présent. 

Transfert  de  services.  —  Il  est  donné  lecture  du  rapport  de  la 
Commission  nommée  pourétudier  la  question  de  l'aménagement  de 
locaux  à  la  Faculté  de  médecine  cl  à  la  Faculté  des  sciences. 

En  ce  qui  concerne  le  musée  d'hygiène  que  se  propose  de  créer 
M.  Courmont,  le  Conseil  :  i°  approuve  le  transfert  du  matériel  et 
lies  vitrines,  ainsi  que  leur  aménagement  dans  le  local  resté  libre 
par  le  départ  des  collections  de  minéralogie  ;  2°  vote  l'allocation 
dune  somme  de  /i5o  francs  pour  frais  de  transfert.  Cette  sonune 
figurera  au  budget  additionnel. 

En  ce  qui  concerne  les  collections  de  géologie  de  la  Faculté  des 
sciences.  M.  le  doyen  Depéret  est  autorisé  à  faire  établir  par  l'archi- 
Iccle  de  l'Université  un  devis  d'aménagement  d'une  salle  et  d'une 
voie  d'accès  à  cette  salle. 

Affaire  disciplinaire.  —  L'ordre  du  jour  appelle  l'examen,  com- 
mencé lors  de  la  séance  précédente,  des  poursuites  intentées  pour 
fraude  au  baccalauréat. 


SÉANCE  Dl    7  JANVIER  l'Jll 

Présidence  de  .M.   le   Uecih  h. 

Etaient  i)résenls  :  MM.  Flurer,  Depérel,  Cl(''dal,  .l(»sscrand,  Car- 
raud,   Pollos.son,  Vignon,  Chabot,  Fablii. 

Absents  et  excusés  :  MM.  Hugounemi,   André,  Courmont,  Flamme. 

.M.  le  Recteur  annonce  la  décoration  de  M.  Soulier,  professeur 
honoraiie.  et  lui  adresse  les  félicilations  du  Conseil. 

l!(il)l>i)rl  annuel.  —  M.  Garraud  domii'  Irclurc  du  rapport  annuel 
(jiii   (joil   élic    pn'sciilé,    au    nom   du   Conseil   de    II  niversité,   à  M.    le 


COISSEIL  I)K  L  LiNlVERSlTi;  '.l.j 

iMiiiistn-  lie  l'Instruction  publique,  sur  les  travaux  de  l'Universilc 
[tendant    l'année    scolaire    i(jo<j-i»jio. 

Après  approbation  de  ce  rapport  par  le  Conseil,  il  en  est  donné 
lecture  en  présence  des  bienfaiteurs  de  l'Université.  Des  observations 
intéressantes  sont  présentées  sur  diverses  questions  par  M.  Enne- 
niond  Morel,  vice-président  de  la  Chambre  de  coninicrcc  et  prési- 
dent (le  la  Société  des  Amis  de  l'Université,  notamment  sur  la  su[)- 
I)ression  du  cours  d'Assyriologie  et  sur  la  progression  des  étudiants 
étrangers. 

Après  le  départ  de  M.  Ennemond  Morel,  que  M.  le  Rccieur  remer- 
cie au  nom  de  l'Université,  la  séance  du  Conseil  est  reprise. 

Fondulioii  Hannequin.  —  Les  anciens  étudiants  d'Arthur  Manne- 
quin, ayant  pris  l'initiative  d'une  souscription  en  vue  d'honorer  sa 
mémoire,  ont  réuni  une  somme  de  4ooo  francs  qui  a  été  affectée  à 
la  fondation  d'une  bourse  à  l'étranger.  Cette  bourse,  du  montant  de 
3oo  francs,  devra  être  périodiquement  attribuée  à  un  étudiant  de 
philosophie  de  la  Faculté  des  lettres. 

Le  titulaire  de  la  bourse  devra  faire  un  voyage  ou  séjour  de  trois 
semaines  à  l'étranger,  soit  dans  l'année  même  où  elle  lui  aura  été 
attribuée,  soit,  avec  l'autorisation  du  Doyen,  l'année  suivante.  Il 
devra  adresser,  dans  les  trois  mois  suivant  son  retour,  un  rapport 
au  Recteur  sur  l'emploi  qu'il  en  aura  fait  et  l'utilisation  de  son 
séjour. 

Un  projet  de  règlement  conforme  à  ces  dispositions  est  api)rouvé 
par  le  Conseil. 

Bibliothèque  de  Suloniqae.  —  Sur  avis  de  M.  le  Ministre  des  affai- 
res étrangères,  les  envois  de  livres  à  la  bibliothèque  de  Salonique 
sont  suspendus.  Les  ouvrages  qui  se  trouvent  en  cours  de  route 
seront  ré[)artis,  par  les  soins  de  notre  Consul,  entre  les  diverses 
Œuvres  françaises. 

Inslitnl  de  cldniie.  —  La  Commission  de  chauffage  de  l'Institut 
de  chimie  est  chargée  d'étudier  un  mode  de  chauffage  spécial isi- 
par  service.  Pour  aider  à  cette  instruction,  il  est  convenu  que  les 
quatre  chefs  de  service  de  l'Institut  de  chimie  devront  remettre  à 
la  Commission  un  rapport  spécial  sur  le  procédé  le  plus  économi(iue 
de  chauffage  de  leur  service. 

Cours  d'ditliquités  lyonnaises.  —  La  Faculté  des  lettres  propose 
de  conlier  le  cours  d'anlicpiilés  lyonnaises  à  M.  Germain  de  Mon- 
tauzan.  La  candidature  (1(!  M.  Germain  de  Montauzan  est  approuvée 
par  le  Conseil  et  sera  soumise  à  l'agrément  de  IM.  le  Uecteur. 


96  CHROMUli;  IMVKKSITAIRE 

Cours  (h    hiblii.>ijni[)liii\  M.    Ila/anl   i'<l    im-st-iih''   [tour   Ir   ((niis 

clo  bibliographie   l'rain;aisc. 

HenoLiveUi'nienl  du  Hvrcuii.  —  Il  est  [»niit'(li.\  an  linllcliii  scrrcl.  à 
l'élection  du  Bureau  i»<iui    I  année   i()i'' 
M.    li('|i('Mii    est    ('In    ^  iee-président. 
M.   ('.haiinl   rsl   (■lu   secrétaire. 

Commission  de  lu  bibdidhhjue.  —  M.  Brouilliet,  proi'esseur  à  la 
Faculté  de  droit,  est  désigné  comme  membre  de  la  Commission  de 
la  bibliothèque,  en  remplacement  de  M.  Pic,  piofcsscur  à  la  Fa- 
culté   de    dmit,    démissionnaire. 


Sl^ÂNCli  DU  li  .lANVIFlR  1911 

Présidence  de  M.  lk  Rectelu. 

Présents  :  ^IM.  Depéret,  Flurer,  Hugouuenq,  Clédat,  (îarraud,  Jos- 
serand,  Courmont,  Pollosson,  Fabia,  Chabot,  Flamme. 

Confcreitce  de  tn(dhriniili<juei;.  —  P(tur  la  conférence  df  mathéma- 
tiques rétribuée  [»ar  11  ini\»'isil(''.  la  Faculté  des  sciences  ])ropose 
M.  Le  Vavasseni'.  l.e  \<A>-  a  lien  un  scrutin  secret  cl  (i(''siniic  M.  T-c 
Vavasseur. 

\ffain'  ilis<'i pliiKiirc.  —  Le  (lonseil  s'occujm-  dune  altairc  (lisci- 
pl  inaire. 

SI-:ANCfc:  DU  H  FI^VRŒH  l'Jll 

Présidence  de  M.  le  Kecteuk. 

Présents:  M.M.  Depéret.  Flurer,  llugitilnciKj,  Clcdal,  \ndrc,  .losse- 
rand,  Gariaud,  ( '.'ninnont,  Niunon,  Flanmic.  labia,  Chabot,  Pol- 
losson, 

\(eu.  —  M.  l'Iannuc  propose  an  Conseil  de  soumettre  à  M.  le  .Mi- 
nistre le  vo'ii  suiAiinl  :  (pie,  dans  les  eus  on  nu  ('-tudiaid  aura  été 
(luni  d'e\<"lnsiiin  leni  polaire,  le  lemps  de  la  peine  ne  piii-^se  pas  s<! 
confondre  avec  les  années  de  sei\iee  militaire.  I,e  Conseil  jirie 
.M.  Flamme  de  r('(li;.'-er  ce  \(en  a\ee  ses  eoiisi(|(''ranl'-  pour  la  pro- 
chaine séance. 

Coiniitnniraliiiiis  iliiwrses.  —  AI.  le  llceleur  lait  part  au  Conseil 
des  comninnieations  sui\aiites  : 


CONSEIL  DE  L'UNIVERSITE  97 

M.  Finley,  délégué  de  l'Université  Harvard  (l'oiidation  Hyde),  fera 
à  Lyon,  les  6  et  8  mars,  deux  conlerences  en  anglais. 

Le  prix  Humbert  P""  pour  1910  a  été,  par  la  Commission  interna- 
tionale, attribué  à  M.  VV.  Schulthers,  de  Zurich,  pour  sa  Pathologie 
<•/  Thérapie  de  hi  colonne  vertébrale. 

Les  fêtes  du  millénaire  normand  auront  lieu  du  5  au  iS  juin  et 
ettjuprendront  un  Congrès,  qui  sera  tenu  du  6  au  10,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Liard. 

Invitation  au  IV*^  Congrès  international  de  philosophie,  qui  aura 
lieu  à  Bologne,  du  ()  au  11  avril  191 1. 

L'Université  de  Christiania  demande  à  l'Université  de  Lyon  d'en- 
voyer un  représentant  aux  fêtes  de  son  cinquième  centenaire  (5  et 
')  septembre  191  iV 

Affaire  disciplinaire.  —  Le  Conseil  s'occupe  d'une  affaire  disci- 
|»linaire. 

Laboratoire  de  Tatnarif>.  —  M.  le  Recteur  donne  connaissance 
d'une  proposition  de  M.  le  professeur  Dubois,  tendant  à  la  suppres- 
sion du  poste  de  concierge  du  laboratoire  de  Tamaris  (le  service 
étant  assuré  par  d'autres  moyens)  et  à  la  création  d'un  poste  de 
directeur. 

La  Commission  des  finances  est  d'avis  d'accepter  et  de  soumettre 
au  Ministre  cette   pro])osition.   Le  Conseil  adopte  cet   avis. 

Comité  dvs  Annales.,  —  Le  Conseil  prend  connaissance  ilu  rapport 
de  ^L  le  [)rofcsseur  Laineirc  et  en  approu\e  intégralement  les  pro- 
l)ositions. 

Cours  de  phonétique  ed-périmentate.  —  Conformément  à  l'avis 
fa\orable  de  la  Faculté  des  lettres,  le  Conseil  autorise  l'ouverture 
d'un  cours  libre  de  phonélicjue  expérimentale,  ({ui  sera  fait  |>;n 
^l     1*01  teau,    professeur    au    Lycée    Ampère. 

iJonalion.  —  Leclure  est  donnée  d'une  lettre  île  iMM.  Jean  Faure 
et  Johannès  Villard  et  de  Mme  Fabre,  qui  s'engagent  ensemble  à  ver- 
ser une  soiiune  de  1  ono  tfaucs  pendant  une  preuiière  période  de 
trois  années,  [lonr  iiii  cours  complémentaire  de  chirurgie  expéri- 
uientale.  La  Faculté  de  médecine  a  douué  un  avis  fa\orable  à  celle 
création,  dont  le  principe  est  approuvé. 

Centenaire  de  l'Université  de  Suint-Andrea^s.  —  M.  Thomas,  pro- 
fesseur à  la  Faculté  des  lettres,  est  désigné  comme  représentant  de 
l'Université  aux  fêtes  dti  500*"  anniversaire  de  l'Université  de  Saint- 
\ndrews. 

.\iî)i-^  l'iiiv.,  XMV,  I 


FACULTÉ    DES    LETTRES 


ilÂPPOHT   DE   M.    LE    DOYEN   CLEDAT 

pour  L'année  scolaire  f 909-19/0 


Dans  le  courant  de  la  dernière  année  beolaire,  la  Faculté  des  lettres 
a  perdu  un  de  ses  professeurs  honoraires,  M.  Berlioux,  (}ui  avait  eu 
l'honneur  dinaug^urer  l'enseignement  de  la  géographie  à  la  Faculté 
(juelques  années  après  la  guerre,  et  dont  les  leçons  brillantes  atti- 
raient la  foule  dans  notre  ancien  local  du  Palais  Saint-Pierre.  Fixé 
à  Lyon  après  sa  retraite,  il  avait  continué  à  s'intéresser  à  son  an- 
cienne Faculté,  et  nous  avions  eu  le  plaisir  de  le  voir  assister  à 
l'inauguration  de  l'Institut  de  géographie,  organisé  par  ses  succes- 
seurs, oii  un  beau  relief  du  Jura,  donné  par  lui,  rappelle  une  de 
ses  meilleures  publications.  Nous  conserverons  fidèlement  le  souvenir 
de  cet  excellent  collègue. 

Le  donateur  qui  nous  avait  permis,  en  iyo5,  de  créer  l'enseigne- 
ment de  l'Assyriologie,  ayant  retiré  sa  subvention,  nous  avons  eu  le 
regret  de  supprimer  ce  cours,  et  le  jeune  collègue  qui  en  était  chargé 
nous  a  (juiltés  après  avoir  abandonné  aussi  la  conférence  d'histoire 
des  religions,  instituée  par  la  Ville,   qui  lui  avait  été  confiée. 

M.  Zinnnermann,  qui  était  déjà  notre  collaborateur  pour  la  géo- 
graphie coloniale,  a  été  chargé  de  la  suppléance  de  M.  de  Marlonne, 
dont  nous  annoncions  l'an  dernier  la  nomination  à  Paris.  M.  le  Mi- 
nistre ne  pouvait  faire  un  meilleur  choix. 

MM.  Fontaine,  ("-lédal,  Vllègre,  Mariéjol,  Homo,  Hamain,  Lévy- 
.^^chneider  ont  été  l'objet  ilune  i)romotion  de  classe,  M.  Douady  a 
été  nonuné  officier  d'Académie. 

("-t'Ite  année,  pour  la  première  l'ois,  l;i  bourse  de  voyage  Arthur 
llann<'([uin  a  été  attribuée  à  deux  étudiants  en  philosophie, 
MM.    Blan.het  et  Siméon. 

LAURKATS  Di:  LA  FACULTl':  bKS  LETTRES  POIR  LWNNÉE  SCOLAIRE  1909-10 

Langufsclassiques  :  M.    Zi:\  \co.         Histoire;  MM.   (jVENEAI  ,  Lkvkque. 
Philosophie:  MM.  PoNCEAv,  Bost.      .\nglais  :  M.  Guiran. 


FACULTÉ  DES  LETTRES 


99 


ÉLÈVlîlS  OL   ANCIENS  ÉLÈVES  DE  LA  lACLLTÊ 
ADMISSIBLES  OU  REÇUS  DANS  LES  DIFFÉRENTS  CONCOURS 

AijréyuUvn  de  pliilosoplùe,   G  admissibles   :  MM.   Berrod,   Bertiaud, 

Blancliet,  JNabert,  Ponceau,  Siniéou  ;  3  reçus  :  MM.  Blauchet, 

BeiTod,  Nabert. 
Agrégation  des  lellres,  4  admissibles  :  MM.  Binon,  Demimuid,  Gotte- 

land,  Trémeau  ;  2  reçus  :  MM.  Binon,  Gotteland. 
Agrégation  de  grammaire,  2  admissibles  et  reçus  :  MM.  Guillon  (3^") 

et  Percherancier  (4''). 
Agrégation   d'histoire,    10   sous-admissibles    :   xMM.    Arqué,    Bourgin, 

Camus,   ChoUey,   Genevray,   Gueneau,   Kopf,   Lévèque,   Locus- 

sol,  Pouthas  ;  3  reçus  :  MiM.  Gueneau,  Cholley  et  Arqué. 
Agrégation  d'allemand,   1  admissible  et  reçu  :  M.  Garçon. 
Agrégation  d'italien,   i  admissible  et  reçue   :  Mlle  Maricby. 
Certificat   d'anglais,    1   admissibles  et  reçus    :  Mlle   Giriat,   M.   Mor- 

fin  (i"). 
Inspection  primaire,    reçus    :   MM.    Prince   et   Lanier  ;   admissibles    : 

MM.  Bugnard,  Fonteret  et  Jolliel. 
Professorat  des  Ecoles  primaires,  reçu   :  M.  Bernard  ;  admissibles   : 

Mlles  Cécillon  et  Gippet,  M.  Delfolie. 
Direction  des  Ecoles  normales,  reçue  :  Mlle  Décourt. 

STATISTIQUE 
Etudiants  de   la    Faculté. 


Doctorat  et  études  spéciales  .... 

Agrégation  et  diplôme  d'études  supé- 
rieures     

Licence 

Certificats  de  langues  vivantes     . 

Enseignement  secondaire  (  Certificat  . 
des  jeunes  filles  .     .     .  (  Agrégation 

Inspection  primaire 

Professorat  des  Ecoles  |  Lettres  .  . 
normales (  Sciences     . 

Certificat  d'études  françaises  (étudiants 
étrangers     


ETUDIANTS 
DE    LYON 


55 

79 
29 


40 
36 
«4 


'-94 


VOYA- 
GEUKS 


38 


COHRES- 
,  PONDANTS 


3o 


7' 

109 

i3 

10 


36 
«4 


362 


ICH) 


CHRONIQUE  UNlVERSITAlRK 


l,es  t''tiidiaiitï>  il»'  liccnco  ou  daf.'^ir^ation  et  île  tcrtilieals  de  langues 
vivantes  se  répartissent,  eoninie  suit,  entre  les  diverses  spécialités  : 


<  a  c 
r  '<'•  "s 


AGBEr.ATION 


Lettres 

4 

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2 

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2 

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9 

Grammaire    .... 

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I 

Fliilosophic  .... 

4 

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3 

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2 

9 

Histoire 

7 

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8 

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2 

'7 

Allemand 

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3 

7 

.\nfrlais 

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Italien 

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3 

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I 

1 1 

r.o 

DIPLOME    D  ETUDES    SUPERIEURES 


F-anpiics  classiques. 
Philosophie    .     . 
Histoireetfîéographie 

Ungofs  p|  lilteralures  (  AlleraaDj 
i-ImngiTi's  litanlfs.    I  ingiai 


Lanpucs  classiques 
Philosophie  . 
Histoire  .  . 
Allemand  .  . 
Anglais  .  . 
Italien  .     .     . 


. 

3 

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6 

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2 

41 


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3 

21 

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21 

4 

16 

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2 

7 

•7 

109 

cEuriiicA'r  u  Ai'TirrDE  a   i,  enskigne.mem   des  langues   vivami;s 


Allemand 

„ 

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7 

Anglais 

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5 

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Italien 

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TOT.M 

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5 

I 

I 

24 

43 


KACl'LTK  DES  I.KÏTUES  loi 


Etudiants  appartenant  à  d'autres  /tcadémies. 

Sur  les  21  éludianls  (agrégation  ou  corlificat)  qui  venaient  suivre 
les  cours  du  jeudi,  7  appartenaient  à  lie^;  \cadéinies  autres  (pie  eelli* 
lie  Lyon,  savoir  : 

Clermont ....         i 

Grenoble 5 

Montpellier 1 

Sur  les  9  correspondants  pour  la  préparalion  à  l'agrégation  ou  aux 
certificats  d'aptitude,  H  appartenaient  à  des  Académies  antres  que 
celle  de  Lyon,   savoir  : 

Aix 3 

Ghambéry i 

Clermont 2 


Etudiants  étranglera. 


Les  étudiants  étrangers,  aspirant  au  certificat  d'études  françaises, 
appartenaient  aux  nationalités  suivantes  : 

Anglais 2 

Allemands 5 

Italiens 2 

Russes iî 

Japonais i 

i3  étudiants  étrangers,  non  inscrits  pour  le  certificat  d'études 
françaises,  suivaient  nos  cours  et  nos  conférences  pour  se  perfection- 
ner dans  la  connaissance  de  la  lang-ue   française. 


Enfin,  les  élèves  femmes  étaient  au  nombre  de  io4,  ainsi  réparties 

Doctorat  et  études  spéciales 2 

Agréaration  et  diplôme  d'études  supérieures.     .  C 

Licence 7 

Certificat  de  langues  vivantes.     ......  3o 

Enseignement  secondaire  des  jeunes  filles   .     .  10 

Inspection  primaire 10 

Professorat  des  écoles  normales 82 

Certificat  d'études  françaises 7 


10-i 


CHRÛNIQIB   UNIVERSITAIRE 


EXAMENS 
Licence. 


LANGUES    CLASSIQUES 


Candidats lo 

—  ajournés 6 

—  admis 4 

Mentions  :  Très  bien » 

—  Bien » 

—  Assez  bien » 

—  Passable 4 


PHILOSOPHIE 

Candidats 1 1 

—  ajournés ^ 

—  admis 6 

Mentions  :  Très  bien » 

—  Bien » 

—  Assez  bien 2 

—  Passal)le 4 

HISTOIRE 

Candidats 8 

—  ajournés 3 

—  admis 5 

Mentions  :  Très  bien » 

—  Bien » 

—  Assez  bien > 

—  Passable ."> 


ALLEMAND 


Candidats     .... 

—  ajournés  . 

—  admis  .     . 
Mentions  :  Très  bien 

—  Bien     .     . 

—  Assez  bien 

—  Passable  . 


Candidats     .... 

—  ajournés  , 

—  admis  . 
Mentions  :  Très  bien 

—  Bien     .     . 

—  Assez  bien 

—  Passable  . 


ITALIEN 


Candidats     .... 

—  ajournés  . 

—  admis  . 
Mentions  :  Très  bien 

—  Bien     .     . 

—  Assez  bien 

—  Passable  . 


I.ii'eiiee  scindée. 

Par  applitalioM  du  (U'ciet  d\\  3  septembre  1908,  27  candidats  ont 
subi  l'un  des  parties  de  la  licence  es  lettres  avec  mention  ((  Langues 
vivantes  »  ;  1,")  ont  été  admis  et   12  ont  été  ajournés. 

Total  :»^(>nt'ral  pour  les  diffVrents  ordres  de  licence. 

ANN^i: 

l'RKCÉnENTE 


(>andidals  examinés 

—  ajournés 

—  admis 

Mentions:  Très  bien 

—  Bien 

—  Assez  bien 

—  Passable 

Les  caïuiidals   iccns  se   ré[)art issciit   ainsi 

Boursiers  de  l'Etat      .... 

—  de  la  Ville 

Etudiants  libres 

—  en  droit 

Répétiteurs 

Correspondants 


37 
'9 
18 


1/ 

25 

22 


FACULTÉ  DES  LETTRES 


103 


DIPLOME    D'ÉTUDES    SUPÉRIEURES 


LANGUES    CLASSIQUES 

Examinés 6 

Reçus 5 

Mentions  :  Très  bien » 

—  Bien » 

—  Assez  bien 3 

—  Passable.     .....  2 

PHILOSOPHIE 

Examinés 5 

Reçus 5 

Mentions  :  Très  bien 2 

—  Bien » 

—  Assez  bien 2 

—  Passable i 


HISTOIRE    ET    GEOGRAPHIi; 


Examinés     .... 

Reçus 

Mentions  :  Très  bien 

—  Bien    .     . 

—  Assez  bien 

—  Passable. 


LANGUES    ET    LITTERATURES 
ÉTRANGÈRES    VIVANTES 

Examinés \ 

Reçus 4 

Mentions  :  Très  bien x 

—  Bien 1 

—  Assez  bien  .     .     .     •     .  » 

—  Passable 3 


DIPLOMES  D'ETUDES  SUPERIEURES 


NOMS    DES    ETl'DIANTS 


SUJETS    DE    MEMOIRES 


NATURE    PU    niPLOME 


I.  —   Session  de  IVovemlire    1909. 


Sauzet   (Joannès-Etne). 

Rougier  (Paul- Auguste- 
Louis). 

Bickert  (Armand). 


Camus(Georges-Louis\ 


M"«  Ehrhard  (Marcelle- 
Marie). 


Charles  Nodier  et  le  Roman- 
tisme. 

Les  géométries  non  euclidiennes 
et  leurs  conséquences  philo- 
sophiques. 

Les  journaux  et  les  brochures 
à  Lyon  du  début  de  la  Révo- 
lution au  10  Août. 

.\mbassade  en  Turquie  de  Jean 
de  Gontaut-Biron,  baron  de 
Salignac  (1604-1610). 

Henri  Heine  et  la  Musique. 


Langues  et  Littératures 
classiques. 

Philosophie. 


Histoire  et  Géographie. 
Id. 


Langues  et  Littératures 
étrangères,  vivantes. 
Allemand. 


Gros  (Jacques). 


II.    —    Session    de    Juin    1910. 

Evolution  des  idées  esthétiques    Langues  et  Littératures 


de  George  Sand. 


Lesigne(Pierre-Alexan-  L'Infinitif   dans    Plaute   et    Té- 

dre-Félix).  rcnce. 

Parayre  (Albert  Marie-  Le  meurtre d'Agrippa  Postumus 

Alphonse).  d'après  Tacite. —  Annales.  I. 

Seguin  (Louis-Eugène-  Le  Réalisme   et   l'Elément  juri- 

François-Marie).  dique    de    1  œuvre    de  Balzac 
(La  Comédie  humaine). 

Zevaco    (Jean-Domini-  Etude  de  sémantique  (Molière, 

que).  Mlsnnthrope,  acte^'). 


classiques. 
Id. 

Id. 

Id. 

Id. 


lC4.t  CHRONlyli:  LMVERSITAIUK 

NOMS    MES    ÉTUDIANTS  SL'JETS    DE    MÉMOIXES  NATURE    DU    HM'LOME 

Arène    (Joseph- Adol-    La  Philoi^ophie de  Xavier Bicliat.  l'iiilosophie. 

phe-Augusle). 

lîost  (Pierre).  Essai    sur  le    Syllogisme  hypo-  Id. 

Ihétiqiio  depuis  ses  origines 
jusqu'à  la  Logique  de  Pnrl  - 
Royal. 

Ménard  AnLoine-Léon-    William  .lames  et  Renouvier. —  Id. 

.Mphonse).  Pragmatisme    et     Néo-Oiti- 

cisme. 

Ponceau  (Robert -Del-    Les  Trois  Réaliti-s  cartésiennes.  Id. 

phin) 

Arnaud  (Georg. -Emile).    La  bordure  des  Cévennes  méri-    Histoire  et  Géographie, 
dionales 

Bonnet    (Scraphin-L'').    Elude  sur  Adrien  I\'.  Id 

Laurent  Germain-Fran-    I.i.'    motif   du    Trésor    dans    la    Langues  et  Littéiatures 
çois-.Marie).  légende  des  Xibelungc. 

Broche   (Gaston-Louis-    Etude  sur  le  ProméHiée  délivri' 
Esmaly).  de  Shelley. 

M"''    Roi    (Marguerite-    Ballade  romantique. 
Baplistine-Rose  . 

EXA.MEXS  ni:  DOCTORAT 

I.  —    Diplôme   d'Etat. 

M.  Dutacq  (Auguste-François). 

/''  Thèse  :  Histoire  politique  de  Lyon  pendant  la  Révolution  de  1848. 
?*■  Thèse  :  Gustave  Rouland,  ministre  de  l'Instruction  Publique  (,i856-i863). 

II.  —  Doclorat  de  l'iînlversiti'. 

M.  Amato  (Modeste-François-PHul). 

Thèse  :  La  Comédie  italienne  dans  le  théâtre  de  Pierre  Larivey. 
M"'  OUion  (Scipionie-Alexandrine-Ma rie-Elisabeth). 

Thèse  :  Les  idées  philosophiques,  morales  et  pédagogiques  de  M™e  de  Staël. 


étrangères 

,  vivantes. 
Allemand. 

Id. 

.anglais. 

Id. 

Id. 

PUBLICATIO.NS  DES  PROFESSEURS  DE  LA  FACULTÉ  DES  LETTRES 
Pendant  l'année  scolaire  i909-i9t0 


Allègre.  —  Le  prolog'ue  des  Acharniert!^  (Revue  des  Etudef;  grec- 
ques, octobre  19 10). 

F.  BALDKNSPEn(,F.R.  —  Etude  (l'histoiie  littéraire,  a'' série. — Le  voyage 
de  Cœllie  à  Paris  (Bihiiolhèqiic  universelle,  septembre  1910).  — 
Notes  lexicologiques  ''Rev.  de  philol.  françcdse,  1910).  —  Lettres 
inédites  de  Litfré  et  de  son  père  h  A.-W.  Schlegel  (Mélanges 
Wilniotte}. 


KACLJ.TK  DKS  I.KTThES  lO:. 

K.  RertaliX.  —  La  inaîlic  portugais  du  xv''  siècle,  Nuno  Gonçalvos 
(Revue  de  l'art  ancien  et  moderne,  août  1910).  —  La  Femme  et 
l'art  du  moyen  âge  français  (Revue  de  Paris,  i5  novendH-e 
1909).  —  A  Lisbonne,  les  journées  des  4  t^t  •'">  octobre  (Revue 
de  Paris,  iT)  octobre  1910).  —  Donatelio  (Collection  des  Maîtres 
de  l'art,  ii)io).  —  L'Exposition  rétrospective  de  Saragosse  (i90(S), 
idi)um  de  11 5  pL,  don!  lu  en  couleur,  avec  texte  historique 
et  critiijue  en  français  et  en  espagnol,  i  vol.  gr.  in-'»  de  3fio  p,, 
Saragosse  et  Paris,  19 10. 

\.  Bertrand,  — ■  In  manifeste  féministe  au  \vi°  siècle,  Corneille 
Agrippa.  —  Archires  d'antliropoluriic  criniinelle  :  Mouvenien! 
psychologique  et  sociologique, 

Chabot,  —  L'école  sur  mesure  (Revue  pédagogique ,  juillet  1910).  — 
Le  péril  de  l'enseignement  secondaire  (Revue  pédagogiciue,  oc- 
tobre 1910), 

L.  ClÉdat,  —  ReiHW  de  ptiUtdogie  framudsc,  t.  \MV.  —  Ao^O/rs 
d'histoire  (te  l'urlinigraplie,  Paris,  Le  Soudier. 

M.  Cot  RANT,  —  La  succession  au  trône  de  Chine  (Annales  des  scien- 
ces politiques,  i5  janvier  1910).  —  La  ine  politique  dmis  les 
deux  mondes,  Extrème-Orienl ,  troisième  année,  1910.  —  C.ala- 
logve  des  Itères  citinois,  etc.,  de  la  BIbliollièque  iSationale,  \.  II, 
n"'  4424  'i  •'•♦^89,    19 10. 

.1.  DouADV.  —  Les  langues  vivantes  et  les  Facultés  (les  Langues  mo- 
dernes,  1910). 

A.  EnRHARD.  —  Franz  Crillparzer,  Sein  Lebeu  imd  seine  \\  erke, 
•j''  .\uflage,  Beck,  Miinchen,  1910  {■:>.''  édit.  allemande  de  l'ou- 
vrage Fran:  Crillparzer,  le  Théâtre  en  Autriche).  - —  Das  Leben 
de  Franz  Grillparzer,  le  Théâtre  en  Autriche).  —  Das  Leben 
einer  Tanzerin,  Fanny  Elssler,  Beck,  Miinchen,  19 10  (édition 
allemande  du  livre.  Une  Vie  de  danseuse,  Fanny  Elssler). 

Ph.  Fabia.  —  Le  premier  consulat  de  Petilius  Cerialis.  Contribution 
à  l'exégèse  des  Histoires  de  Tacite  (Revue  de  philologie,  janvier 
1910).  —  Sénèque  et  Néron  (Journal  des  Savants,  juin  1910).  — 
Sipariujyi  et  Sparsio  (Dictionnaire  des  antiquités  grecques  et 
romaines).  —  Comptes  rendus  bibliographiques  dans  la  Revue 
de  philologie,  le  Journal  des  Savants  et  là  Wnchensehrift  fiir 
Klas.'iische  Philologie. 

H.  Leciiat.  —  Sommaire  d'histoire  de  l'art  grec  :  introduction  à 
l'édition  française  du  Guide  Rœdeker  de  la  Grèce,  Leipzig, 
1910.  —  Notes  archéologiques,  I  et  II  (Revue  des  études  ancien- 
nes,  1910,   p.    ii7-i5i   et   ,S'î5-364V 


J06  CHROMULE    UNIVERSITAIRE 

Legrant).  —  Daos,  tableau  do  la  comédie  grecque  pendant  la  période 
dite  nouvelle  (Annales  de  l'Université  de  Lyon,  série  11,  I.  Wll). 

Li'vY-ScHNEiDER.  —  Lc  gouvernement  insurrectionnel  de  l'Hôtel  de 
Ville  en  novembre  i83i  et  le  rôle  de  L.-M.  Pérenon  (Revue  d'his- 
toire de  Lyon,  mai-juin  et  'piillet-août  1910).  —  Les  jirélimi- 
naires  du  i5  mai  i8/j8  f/a  liévtduHon  de  IS'18,  seplemhre-octo- 
lire  M)io.  —  ('hroni(]ue  de  la  Heone  «/'/i/v/o/'/c  de  Lyon. 

V.  LoRET.  —  L'inscription  d'Ahmès,  fils  il'Ahana,  publiée  avec  notes 
et  glossaire,  Caire,  in-4,  1910  (BihUolhèqiie  d'étude,  t.  III).  — 
Le  nom  égyptien  de  l'Oi-yx  (dans  L.  Lortet  et  C.  Gaillard,  Faune 
momifiée  de  l'ancienne  Egypte,  t.  II),  Lyon,  grand  in-4,  1910. 
—  Sur  la  valeur  syllabique  d'un  signe  hiéroglyphique  (extrait  de 
Sphin.v,  revue  critique  d'égyptologie,  t.  XIV),  Upsala,  in-8,  1910. 

M.  Mignon.  —  Un  point  d'histoire  des  littératures  française  et  ita- 
lienne comparées  :  la  chanson  bachique  d'Adam  Billaut,  Aussi- 
tôt que  la  lumière...  et  le  Testamento  di  Giacomo  Tros  du  P.  Igna- 
zio  Isler  (J\oies  critiques),  Clamecy,  1909.  —  Jules  Renard 
(Ihid.,  1910).  —  Un  chef-d'œuvre  oublié  de  la  littérature  fran- 
çaise à  la  fin  du  wuf  siècle  :  les  Mémoires  de  Carlo  Goldoni 
(1787),  Paris,  1910  (conférence  faite  à  la  Société  d'études  ita- 
liennes, Sorbonne,  mars  1910).  —  Firenze  (appunli  di  leltcratur.i 
0.  di  arte)  Bulletin  de  la  Société  pour  la  propagation  des  langues 
étrangères  en  France.  —  Confribulo  allô  studio  dell'  italianisin;) 
iiclla  Francia  contemporanea  :  la  Cena  dette  Beffe,  di  Sem  Re- 
nelli,  e  la  Beffa  di  .Tean  Richepin,  Bisveglio  italiano.  —  La  dis- 
sertation italienne  au  baccalauréat.  Bulletin  italien  (et  /  tèmi 
ilidiani  netV  esame  di  licenza  liceale  in  Francia,  dans  le  Marzocco, 
Florence).  —  Bibliographie  des  auteurs  du  programme  d'agréga- 
tion pour  191 T  (Bulletin  de  la  Société  d'études  des  professeurs 
de   langues   méridioindes) . 

Ramain.   —  Sur  l'emploi   de   riiiliiiitif   d'exclamation   chez   Plante   et 

chez  Térence  (Bévue  de  ptiil<d<igie,  octobre  1910). 
W.  TiioM\s.  —  Tlir  cliissical  niovemcnt  in  France  and  in  England 
duriiig  thc  -^rcond  hall'  i.f  tlic  Wlith  century  (Revue  de  l'en- 
seigncmenl  des  langues  /■mv/zi/cn,  octobre  1909).  — •  Le  senti- 
ment de  raiiioiir  cIk'z  Raroii  et  chez  Shakespeare  (Revue  des 
cours  et  conférences,  novembre  1909).  —  Articles  de  bibliogra- 
phie anglaise  dans  la  Revue  des  cours  et  conférences  (décembre 
if)09).  —  A  Discussion  on  Milton's  lïeroic  Line  (The  Modem 
Jjuiqinige  ]^eT'ieu\    janvier    1910"). 


NÉCROLOGIE 


Charles-Edouard    HOCQUARD 

:SIÉDECIN-INSPECTEUR 

DIRECTEUR       DE      l'kCOLE       DU      SERVICE      DE      SANTÉ     MILITAIRE 

ET   DE   l'hôpital   MILITAIRE  d'iXSTRUGTION   DESGENETTES 


Le  médecin  inspecteur  Hocqnard  est  mort  à  Lyon,  le  ii  janvier 
191 1,  après  une  courte  maladie.  Ses  funérailles  ont  eu  lieu  le  i3  jan- 
vier, à  10  heures  du  matin.  Ai)rès  la  levée  du  corps,  devant  le  char 
funèbre  amené  au  milieu  de  la  cour  de  l'Ecole  du  Service  de  santé 
militaire,  des  discours -ont  été  prononcés  par  M.  le  médecin  princi- 
pal de  i''"  classe  Renaut,  sous-directeur  de  l'Ecole,  M.  le  médecin 
inspecteur  Nimier,  directeur  du  Service  de  santé  du  Gouvernemont 
militaire  de  Lyon  et  du  XI V  ("orps  d'armée,  M.  le  professeur  Huoov - 
NENQ,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine,  M.  le  D''  Masson,  président 
de  la  Société  d'ophtalmologie  de  Lyon,  M.  le  médecin  inspecteur  j^n'- 
néral  Delorme,  président  du  Comité  technique  de  santé,  M.  le  général 
Robert,  gouverneur  militaire  de  Lyon,  commandant  le  \l\^  corps 
d'armée.  Le  cortège  se  mit  ensuite  en  marche,  pix'cédé,  entouré  et 
suivi  par  les  troupes  de  la  garnison,  jusqu'à  la  gare  de  Perrache.  Le 
corps  fut  dirigé  sur  Sens  (Yonne),  où  eurent  lieu  la  cérémonie  reli- 
gieuse et  l'inhumation. 

M.  le  médecin  inspecteur  Hocqnard  faisait  partie  du  (ionseil  d'ad- 
ministration de  la  Société  des  Amis  de  l'Université. 

Voici  les  discours  prononcés  ])ar  M.  le  médecin  |iriiici|)al  Renauf  et 
par  iM.  le  doyen  Hugonnenq. 

Discours  de  M.  le  Médecin  principal  de  l^e  Classe  RENAUT 

Sous-Directeur  de  l'Ecole  du  Service  de  .Santé  Militaire, 
Médecin-Chef  de  l'IIopilal  Militaire  d'Instruction  Desgenettes. 

((   Monsieur  le  (jouvernenr, 

((   Monsieur  le  Médecin  Inspecteur  général, 

«  Messieurs, 
((  Au  nom  de  tout  le  [)cis()nii('l  dt'  l'Ecole  du  S('i\  ice  de  sanlé  mili- 
taire et  de  l'hôpital   militaire  d'inslruclion    Desgeneltes,    j'apporte   à 
noire   Direclcni-,    le   nK'-dt'ciii    iiispccliMii'   Hocqnard,    avec    nos   adicuv 


108  NÉCROLOGIE 

supi'c'iaes,  U'  [rmoignngo  de  la  profonde  aflliclion  dans  lai|uellc 
nous  plon^n'ut  sa  fin  pxémaluréo  et  sa  brusque  disparition. 

«  Lors  du  congé  universitain'  de  lin  d'année,  (juoique  déjà  un  peu 
fatigué,  il  ne  crut  pas  devoir  retarder  une  absence  motivée  par  d'im- 
périeux devoirs  de  famille  :  te  déplacement  détermina  progressive- 
ment une  aggra\alion  iiisidieusi>  dun  malaise  d'al)ord  méconnu.  Kn 
rejirenanl  la  diieetion,  le  .H  jan\ier,  il  voulut  faire,  comme  d'hai)i- 
tude,  le  rapport  du  matin  ;  son  faciès  profondément  altéré,  ses  orbites 
excavées,  son  air  de  souffrance  nous  frappèrent  tous  de  stupeur  et 
de  pitié  ;  malgré  ses  efforts  pour  surmonter  sa  faiblesse,  il  ne  put 
continuer-  el  dut  remonter  à  son  appartement,  prendre  le  lit  d'ofi 
il  ne  s'est  pas  relevé,  d'où,  jusqu'à  la  dernière  minute  possible,  il 
s'occupa  des  affaires  de  l'Ecole. 

«  Un  mal  implacable,  minant  tout  l'organisme  et  ne  se  localisant 
nulle  part,  d'autant  plus  perfide  qu'il  n'offrait  pas  de  points  d'at- 
taque, a  terrassé  en  quelques  jours  cette  constitution  si  robuste,  qui 
avait  résisté  à  tant  d'agressions  antérieures,  au  cours  des  séjours 
coloniaux.  Aussi,  notre  Directeur,  insouciant  de  lui-même,  ne  pensa 
pas,  tout  d'abord,  être  atteint  sérieusement  ;  il  craignit  de  provo- 
quer la  moindre  alarme  parmi  les  chers  siens  ;  il  ne  crut  pas,  il  ne 
voulut  pas  être  malade,  et,  par  ce  surmenage  téméraire,  il  épuisa  sa 
résistance  et  tomba  à  bout  de  forces. 

«  Si  les  soins,  par  leur  empressement  et  par  leur  qualité,  avaient 
pu  enrayer  cette  terrible  affection,  la  sollicitude  professionnelle,  dont 
fut  entouré  le  médecin  inspecteur  Hocquard,  devait  assurer  la  gué- 
rison.  Tout  ce  que  la  science  la  plus  éclairée  peut  placer  au  service 
du  dévouement  le  plus  absolu  fut  mis  en  œuvre,  sans  trêve  ni  relâ- 
che. Mais  rien  n'y  fit,  rien  ne  put  retarder  la  fatale  échéance.  Ainsi, 
s'est  brusquement  et  brutalement  brisée  une  carrière  médico-militaire 
particulièrement  brillante,  que  je  suivis  attentivement,  de  plus  ou 
moins  près,  à  son  aurore  comme  condisciple,  en  son  plein  éclat 
comme  compagnon  d'armes,  à  son  couronnement  comme  subor- 
donné. 

((  Compatriotes  de  Lorraine,  encore  que  des  deux  côtés  opposés  de 
la  nouvelle  frontière,  Hocquard  et  moi,  à  deux  années  d'études  de 
distance,  nous  prîmes  part,  à  des  échelons  divers,  au  premier  con- 
cours d'admission  pour  l'emploi  d'élève  du  Service  de  santé  militaire 
qui  eut  lieu  après  la  guerre  de  1870.  La  date  de  ce  concours  à  Nancy 
est  restée  fixée  dans  ma  mémoire  ;  il  avait  lieu  en  septembre  i8t3, 
quelques  jours  après  la  réoccupation  française  de  la  ville,  après  les 
trois  dures  années  de  garnison  prussienne. 

((  Hocquard,  candidat  à  douze  inscriptions,  entrait  directement  au 


NECROLOGIE  *  109 

Val-de-Gi'âce,  où  l'on  passait  alors  deux  années,  r[  on  je  n  arrivais 
moi-même  que  deux  ans  plus  tard,  au  moment  où  il  allait  en  sortir, 
à  la  fin  de  1875.  Je  vois  encore  la  haute  stature,  la  lirillante  pres- 
tance du  jeune  aide-major,  à  la  physionomie  mobile,  parfois  sévère 
et  même  impérieuse,  mais  pi-esque  toujours  souriante  et  séduisante. 
C'est  alors  qu'il  fut  désigné  pour  Lyon,  où  il  devait  passer  quelques 
années,  qu'il  mit  largement  à  [«rolit,  grâce  à  ses  merveilleuses  qua- 
lités d'adaptation,  pour  se  perfectionner  dans  l'ophtalmologie,  deve- 
nir chef  de  clinique  de  cette  spécialité,  et  s'attacher  à  son  maître  et 
à  sa  famille  de  façon  si  durable,  qu'en  ces  derniers  jours,  un  récon- 
fort puissant  a  été  donné  à  son  entourage  par  ses  amis  de  la  pre- 
mière heure. 

((  Quelques  années  plus  tard,  en  janvier  1884,  il  y  a  vingt-sept 
ans,  presque  jour  pour  jour,  une  vingtaine  de  médecins  militaires, 
dont  j'étais  comme  aide-major,  s'embarquaient  à  Toulon,  jtonr  aller 
au  Tonkin  constituer  le'  personnel  des  ambulances  du  corps  expédi- 
tionnaire. Parmi  eux,  était  le  médecin-major  de  ?."  classe  Hocquard. 
Au  cours  de  la  traversée,  nous  admirions  son  entrain  irrésistible,  sa 
superbe  assurance,  sa  confiance  dans  le  succès.  A.  ces  souvenirs  loin- 
tains, qui,  dans  la  fuite  des  années,  ont  pris  les  teintes  roses 
d'Extrême-Orient,  je  me  permets  d'associer  M.  le  médecin  inspecteur 
Nimier.  Lui,  à  l'ambulance  de  la  première  brigade,  a  été  mieux  placé 
que  moi  pour  connaître  et  apprécier  alors  celui  que  nous  conduisons 
aujourd'hui  à  sa  dernière  demeure,  et  (pii  \ient  encore  accroître  la 
liste  funèbre,  déjà  longue,  de  ceux  qui  ne  sont  pkis,  parmi  les  gais 
camarades  de  voyage  à  bord  du  transport  T  {nnainite. 

«  Après  le  Tonkin,  un  court  séjour  dans  le  grade  de  médecin 
major  de  2*^  classe,  si  court  même  que  nous  pouvons  le  citer  comme 
une  brillante  exception  dans  le  corps  de  santé,  puis  Madagascar,  les 
deux  principalats  rapidement  franchis,  le  chapeau  d'inspecteur  ob- 
tenu à  cinquante-quatre  ans,  telles  sont  les  étapes  que  le  médecin 
inspecteur  Hocquard  a  parcourues  dans  un  cycle  de  vingt  années, 
admirablement  ser\i  par  une  volonté  tenace,  par  une  ambition  légi- 
time et  par  une  a[)titude  toute  spéciale  à  l'organisation  et  an  com- 
mandement. 

«  (les  solides  et  remarquables  (jiialilés  d<\ aient  surtout  s'utiliser  à 
l'Ecole  du  Service  de  santé,  dont  il  piil  la  direction  au  mois  de  mars 
dernier.  Justement  désireux  de  faire  face  aux  multiples  exigences  de 
cette  situation,  il  eid  à  cœur  de  connaître,  dans  tous  ses  détails,  dans 
tous  ses  rouages,  une  organisation  complètement  nouvelle  pour  lui, 
puisque,  tout  comme  moi,  n'étant  pas  passé  par  inie  Ecole,  il  avait 
mené   la   vie   libre  (TiHudianl   jus([u'à   son   enlive   an   'N'al-de-Cù'àcC; 


110  •  .NKCROLOGIK 

((  Mais  iflto  coiuliliuii  hr'iiio  lui  doiiiui  uiic  l'acilitô  |)liis  yraiulc 
(J-assiniilalion,  [nmr  itôiU'IiL'r  uiif  or^'-miisalion  et  un  l'cgiiue  que  ses 
émineuls  dcNaucieis  a\aifMl  auiélidiés  tie[)uis  la  fondation  en  1889. 
Depuis  celle  époque,  six  directeurs  se  sont  succédé  à  TEcole,  et  tous 
encore,  dont  (piatre  dans  le  cailre  de  réserve,  et  les  deux  prédéces- 
seurs iiniuédiats,  niéilecins  iiispccleurs  généraux,  suivent  son  évolu- 
tion, sinléresseid  à  ses  succès  et,  aujourd'hui,  déi)lorenl  le  coup 
cruel  qui  a  l'rapi)é  le  septième  titulaire  de  l'emploi. 

((  Le  médecin  inspecteur  Hocquard,  respectueux  de  la  tradition, 
s'était  im[>osé  Ténorme  tâche  de  se  documenter  sur  tout  ce  qui  avait  été 
l'ail  avant  lui,  de  façon  à  ne  tenter  quelques  moilitications,  si  elles  deve- 
naient nécessaires,  (ju'avec  prudence  et  en  toute  connaissance  de  cause. 

((  11  sentait  combien  la  mission  de  diriger,  dans  son  régime  inté- 
lieur,  une  école  dont  l'enseignement  est  donné  à  l'extérieur  par  la 
Faculté,  exige  de  grandes  qualités  d'affînement  psychologique  et  de 
jugement  méticuleux,  pour  allier  l'élasticité  et  l'indépendance  indis- 
pensables aux  éludes  médicales,  si  complexes  et  si  fragmentées,  avec 
la  discipline  nécessaire  à  une  colleclivité  de  jeunes  gens  destinés  à 
devenir  des  médecins  de  l'armée. 

((  Provoquer  chez  les  élèves  un  meilleur  rendement  de  leur  travail 
personnel,  les  taire  profiter  dans  la  plus  large  mesure  des  précieuses 
ressonri'es  de  la  i'iu  nlti'-  el  des  hôpitaux,  tel  était  le  programme  que 
s'était  inipMsi'  le  iiK'ilecin  ins[)eeteni'  Hocquard,  en  y  ajoutant  des 
printipes  d'éduealidn  médico-militaire  à  a|)pli(pier  aux  rares  mo- 
ments   laissés   libres    par    les   études    professionnelles. 

((  En  tenant  compte  de  l'état  d'esprit  de  la  jeunesse  universitaire 
actuelle,  plus  [iraticpie  e|  plus  revendicatrice  que  notre  génération, 
qui  péchait  peiit-èlic  par  l'insouciance  et  par  une  certaine  tendance 
sentimentale,  il  aspirait  à  eiuoyer  au  \  al-de-Ciràce,  mieux  encore 
qu'aupara\aiil,  des  ilocteiirs  en  médecine  dotés  de  solides  connais- 
sances. H  voulait  (pie  les  fntnis  aides-majors  puissent  répondre  di- 
gnement à  tnules  les  exigences  de  la  \  ie  mililaiie,  et  conserver  le 
gont  du  travail,  après  la  scolariti'.  pi)ur  augmenter  constamment  leur 
acquis  au  cours  de  leur  carrière  :  enlin,  il  soidiailait  les  voir,  comme 
lenrs  anciens,  prali<pier  les  \erlns  médico-militaires  esseulielles  d'hu- 
manit(',    de   dé\onement,    de    di'-sinléi'essenK'nt . 

((  \près  avoir  aecmnulé  les  malé-riaux  à  pied  d'o'uvre,  sur  le  pt)int 
de  t<'nlei  (le<  am('lii)ralioiis  pour  faciliter  le  travail  personnel  des 
élèves  et  pour  leur  donni'r  la  possibilité  de  mettre  au  point,  h 
l'Ecole,  les  résultats  des  cliniques  et  des  travaux  pratiques,  le  méde- 
cin inspectenr  llnecpiaid  es!  eidevé  à  sa  tache,  sans  avoir  eu  la 
-ati-lactifin   ile^-^aNei    mie   ni(''tli()(le  d'élargi^semeii I   el    d'inilialive. 


>ECROLUGli:  111 

«  Il  di!»pui;iîl  (Ml  ijle'iiu-  [niissauco  de  li';i\all,  laissuiil  cbiiuclicc 
l'œuviv  iiu'il  levait  do  tenter.  11  a  succombé  avec  la  préoccupation 
d'une  nii-ssion  à  remplir,  avec  le  regret  de  l'abandonner  inachevée. 

(c  Après  avoir  douté  un  instant  du  mal,  il  s'est  néanmoins  senti 
sérieusement  frappé,  lorsque  les  symptômes  qu'il  analysait  ne  pou- 
vaient plus  lui  laisser  de  doutes.  Alors,  sans  défaillance,  avec  sang- 
froid,  il  a  envisagé  sa  fin  prochaine.  Courageusement,  il  a  fait  ses 
dernières  recommandations  à  la  compagne  qui  avait  été  la  joie  de 
son  foyer,  et  au  fils  dont  il  était  le  premier  maître  et  l'ami. 

((  A  ces  deux  êtres  chers,  si  cruellement  frappés,  l'Ecole  adresse, 
par  ma  v^oix,  ses  plus  vives  condoléances,  en  leur  assurant  que  l'époux 
cl  le  père  qu'ils  pleurent  y  laissera  le  germe  d'une  moisson  féconde, 
avec  le  souvenir  de  sa  valeur  scientififjue,  avec  l'exemple  de  ses  ser- 
vices militaires,  qui  font  honneur  au  corps  de  santé.  » 

Discours  de  M.  le  Professeur  HUGOUNENQ 

Doyen  de  la  Faculté  de  Médecine  el  de  Pharmacie  de  Lyon. 

«  Messieurs, 

«  La  Faculté  de  médecine  avait  à  cœur  de  se  joindre  à  ceux  que 
réunit  la  triste  cérémonie  de  ce  jour  et  de  prendre  sa  place  dans  ce 
cortège,  pour  saluer,  avant  l'ultime  séparation,  le  Directeur  de 
l'Ecole  du  Service  de  santé  militaire. 

«  Notre  collaboration  avec  le  personnel  de  la  grande  niaisoii  (pi'ii 
dirigeait  est  étroite  ;  elle  est  de  tous  les  jours,  prescjue  de  tovis  les 
instants,  et,  comme  elle  n'a  jamais  cessé  d'être  pour  nous  la  source 
de  satisfactions  très  hautes,  nous  avons  été  atteints  par  le  deuil  qui 
vous  frappe  et  nous  réclamons  notre  pari  de  la  douleur  qui  vous 
étreint. 

((  Aux  premières  années  de  notre  Faculté,  M.  Ilocquard  nous  avait 
appartenu  comme  chef  de  clinicpie  du  professeur  Gayet  ;  hier  en- 
core, à  peine  revenu  parmi  nous,  il  acceptait  la  vice-présidence  du 
Congrès  de  médecine  dont  notre  collègue.  M.  Teissier,  doit  diriger 
les  travaux  au  cours  de  la  session  prochaine.  Sa  vie  était  donc  mêlée 
à  notre  vie,  el.  au  surplus,  pour  être  des  nôtres,  ne  lui  suffisait-il 
pas  de  vous  appartenir  ? 

((  Avec  lui,  les  rapports  de  service  toujours  cordiaux,  que  l'Ecole 
entretient  avec  la  Faculté,  avaient  rapidement  dépassé  le  cercle  des 
relations  officielles,  même  les  plus  courtoises,  et  quoi  de  plus  naturel, 
quand  on  avait  eu  fac(>  de  soi  cet  homme  ouvert  et  droit,  à  l'o'il 
clair,  au  regard  vif,  à  la  physionomie  intelligente  et  fine;*  On  n'était 


11-2  NÉCROLOGIE 

pas  longtemps  avec  lui,  sans  (ju'il  laissât  paraître  ralïection  qu'il 
portail  à  son  Ecole,  et  aussi  l'attachement  qu'il  avait  pour  la  Faculté. 
II  travaillait  sans  cesse  à  perfectionner  l'instruction  de  ses  élèves,  à 
mieux  armer  pour  la  lutte  les  futurs  médecins  dont  la  direction  lui 
était  confiée. 

((  Né  en  Lorraine,  M.  Hocquard  avait  grandi  tou{  près  de  la  fron- 
tière que  de  terribles  événements  nous  ont  imposée  ;  il  atteignait 
l'âge  d'homme  au  lendemain  des  pires  catastrophes,  celles  que  n'ou- 
blieront jamais  ceux  qui  les  ont  connues.  Aussi,  au  cours  de  nos 
entretiens,  à  travers  le  souci  constant  qu'il  avait  de  mieux  faire,  ai-je 
cru  voir  briller  quelquefois  la  flamme  des  ambitions  réparatrices  que 
son    patriotisme    entretenait    religieusement  ! 

«  C'était  donc  un  homme,  dans  la  plus  belle  acception  de  ce  mot, 
que  celui  qui  nous  a  tpiittés  pour  toujours  :  un  homme  dont  l'idéal 
soutenait  l'action,  à  travers  une  existence  bien  remplie.  C'est  à  cet 
homme  que  vont  nos  regrets,  nos  souvenirs,  notre  tristesse,  et  c'est 
encore  ému  par  ces  sentiments  (jue  je  dépose,  sur  le  cercueil  du 
Directeur  de  l'Ecole  du  Service  de  santé  militaire,  l'hommage  do  la 
liante  estime  et  de  l'attachement  profond  que  la  Faculté  de  médecine 
avait  pour  lui.   m 


L'Iinjtrinieur-Géranl  :  A.   Rr:v. 


)1% 


BULLETIN 


DE     LA     S  O  C  I  li  T  li 


DES    AMIS    DE    L'UNIVERSITÉ 

DE    LYON 


M.  HENRI  MÂBIRE 

Par  M.  E.  CAILLEMEU. 


Au  mois  d'octobre  18-5,  M.  Wallon,  alors  Ministre  de 
l'Instruction  publique,  estima  que  le  vote  récent  d'une  loi  pro- 
clamant la  liberté  de  l'enseignement  supérieur  devait  avoir 
pour  conséquence  obligée  la  création  d'une  Faculté  de  droit 
de  l'État  à  Lyon.  Il  convoqua  en  session  extraordinaire  le 
Conseil  supérieur  de  l'Instruction  publique,  qui  devait  émettre 
un  avis  préalable  au  décret  d'institution  du  nouvel  établisse- 
ment, et  il  chargea  notre  inspecteur  général,  M.  Charles 
Giraud,  du  choix  du  personnel. 

J'étais  le  premier  des  agrégés  reçus  dans  les  concours  que 
ce  maître  éminent  a  présidés,  et  ma  qualité  d'aîné  m'a  tou- 
jours valu  de  sa  part  une  bienveillance  exceptionnelle. 
M.  Giraud,  ayant  résolu  de  me  confier  le  décanat  de  la  Faculté 
de  droit  de  Lyon,  m'appela  à  Paris,  d'abord  pour  siéger,  sous 
sa  direction,  dans  le  jury  du  Concours  général  annuel  entre 
les  étudiants  de  troisième  année  de  toutes  les  Facultés  de  droit 
de  France,  puis  pour  examiner  avec  lui  les  candidatures  aux 
diverses  chaires  que  l'on  allait  établir.  Chaque  jour,  dans  l'in- 
tervalle des  séances  du  jury,  nous  discutions  les  titres  des 
postulants,  professeurs  en  exercice,  agrégés,  docteurs  honiniis 
ou  admissibles  des  derniois  concours. 

tfn  soir,   M.   Giraud  me  demanda  si  j'acceplerais  sans   Irop 

.\mis  l'niv.,  xxiv.  8 


114  M.   Ht.MU   MAlîlUK 

'de  icsislaiicc  un  proresseur  de  grand  méiile,  a^unl  déjà,  pen- 
dant une  dizaine  d'années,  enseigné,  avec  succès,  dans  la 
Faculté  de  droit  de  Douai,  mais  d'un  caractère  très  irascible,  et 
avec  lecjuei  la  vie  coniniune  pouvait  être  assez  diflicile.  J'avais 
alors  des  illusions,  que  le  temps  et  l'expérience  ont  partielle- 
ment dissipées,  sur  l'influence  qu'un  doyen  peut  acquérir  sur 
ses  collègues  en  leur  témoignant  confiance  et  sympathie,  en 
encourageant  leurs  travaux,  en  rendant  justice  à  tous  leurs 
efforts,  en  obtenant  pour  eux  les  récompenses  et  les  distinc- 
tions qu'ils  ont  légitimement  acquises.  Ma  réponse  à  la  ques- 
tion de  M.  Giraud  fut  aflirmative. 

Dès  le  lendemain,  j'entrai  en  relations  avec  M.  Mabirc,  et, 
immédiatement,  je  pus  constater  que  le  professeur,  avec  lequel 
il  était,  disait-on,  si  malaisé  de  vivre,  était  l'un  des  hommes 
les  mieux  élevés,  les  plus  courtois,  les  plus  gracieux,  les  plus 
aimables,  les  plus  conciliants  que  l'on  puisse  rencontrer,  et 
celte  première  impression  n'a  jamais  été  modifiée.  J'ai  vécu 
avec  M.  Mabire,  pendant  Aingt-trois  ans  d'une  collaboration 
presque  quotidienne,  sans  que  le  moindre  conllit  ait  surgi 
entre  nous.  Le  jour  des  funérailles  de  notre  regretté  collègue, 
mon  successeur,  M.  le  Doyen  Flurer,  a  pu,  sans  redouter  de 
contradiction  parmi  tous  ceux  qui  ont  connu  M.  Mabire,  for- 
muler ce  jugement  qui  confame  le  mien  :  ((  Jamais  ce  profes- 
seur n'a  dit  un  mot  blessant  pour  un  de  ses  collègues  ;  jamais 
on  n'a  observé  en  lui  le  moindre  signe  de  maiivaise  humeur 
(»u  d'impatience.   >> 

D'où   venait    une    réputation    si    mal   justifiée  ?   On    le   verra 

bientôt,  et  le  danger  de  notes  improvisées,  données  ab  irato  à 

un  fonctionnaire  par  un  administrateur  qui  ne  l'a  vu  qu'une 

seule  fois  et  dans  des  circonstances  exceptionnelles,  sera,  une 

f<ii<  (le  plus,  démontré. 

•  * 

M.  M;il)ir('  .biiii-Maric-dliarles-Ilcmi  t,  n'était  pas,  comme 
beaucoup  (le  ses  amis  le  croyaient,  parisien  de  naissance  et 
(f éducation.  Son  père,  fonclionnaiie  j)ublic  dans  l'Adminis- 
hiilion  des  Douanes,  a\ail  éh'-  attaché  au  port  de  Cherbourg, 
et  c'est  dans  cette  ville  que  notre  collègue  est  né,  le  'M  sep- 
lembre  1828. 


M.   Hli.NRl  MAHIKE  11.) 

Je  lie  1  ai  jamais  eiilendu  parler  de  ses  éludes  primaires  ou 
secondaires  ;  mais  je  suis  porté  à  croire  qu'il  les  fit  en  Nor- 
mandie, puisque  c'est  devant  la  Faculté  des  lettres  de  Caen 
(pi'il  subit  les  épreuves  du  baccalauréat.  Il  fut  jugé  digne  du 
grade  le  7  août  iS/if). 

Quelques  années  plus  lard,  au  moment  de  sa  majorité,  il 
habitait  Nantes.  C'est  dans  cette  ville  qu'il  prit  part  au  tirage 
au  sort  pour  le  recrutement  de  l'armée.  Toute  sa  première 
jeunesse  a  donc  été  vécue  en  province. 

Bachelier  à  dix-sept  ans,  il  paraît  avoir  assez  longtemps 
hésité  sur  le  choix  d'une  carrière. 

Au  moment  où  allait  éclater  la  Révolution  du  :>4  février  lS^S, 
L>  dernier  Ministre  de  l'Instruction  publique  du  Gouvernement 
de  Juillet,  M.  de  Salvandy,  préparait,  d'accord  avec  la  Commis- 
sion des  Hautes  Études  juridiques,  une  loi  créant,  en  dehors 
des  Facultés  de  droit,  une  École  pour  l'instruction  spéciale  des 
futurs  fonctionnaires  de  l'Administration  intérieure  et  du  ser- 
^ice  des  Affaires  étrangères.  Le  Gouvernement  provisoire,  dans 
lequel  siégeaient  plusieurs  hommes  favorables  à  l'institution 
d'une  École  de  ce  genre,  s'appropria  le  projet  de  M.  de  Salvandy, 
et,  dès  le  8  mars  i848,  sur  un  rapport  de  AI.  Hippolyte  Carnol, 
il  décida  la  création  d'une  École  nationale  d'administration. 

Cette  École  fut  annexée  au  Collège  de  France,  et  les  élèves 
furent,  à  beaucoup  de  points  de  vue,  assimilés  aux  élèves  de 
l'École  polytechnique.  Le  système  des  études  fut  immédiate- 
ment réglementé  et  une  grande  publicité  fut  donnée  dans  la 
France  entière  au  programme  des  examens  d'admission. 

La  nouvelle  institution  fut  accueillie  par  l'opinion  publique 
avec  une  faveur  exceptionnelle.  Deux  cents  places  étaient  mises 
au  concours.  Quelques  statisticiens  disent  qu'il  y  eut  quinze 
cents  candidats  !  Ce  qui  est  certain,  c'est  que,  pour  Paris  seu- 
lement, il  y  en  eut  quatre  cent  soixante-trois,  et,  comme,  en 
dehors  de  Paris,  il  y  eut  des  examens  subis  dans  vingt-trois 
grandes  villes  de  province,  le  chiffre  indiqué  peut  n'être  pas 
trop  exagéré. 

L'École  fut  inaugurée  le  8  juillet  i848,  et  les  élèves  suivirent 
immédiatement  les  cours,  sans  que  la  période  habituellement 
consacrée  aux  vacances  fût  pour  eux  une  cause  d'interruption 
ou  de  suspension  des  exercices. 


11(1  M.    IIK.MU    MMilUK 

Lf  t^uc'cè-s  lui  -i  iiuoiiloslabic  (lue,  \v  jour  niôiue  de  rouvor- 
ture,  une  nouvelle  proniolion  l'ut  annoncée  pour  1848-18/19. 
Les  concurrents  furent  encore  très  nombreux,  et  le  jury  pro- 
nonça cent  six  admissions. 

Le  nom  de  M.  Afabire  ligure  siu'  la  lisle  des  élus  de  la 
deuxième  piomolion.  Le  i.S  février  1819,  le  Ministre  de  l'In- 
slruelion  [)ul)li(]ue  l'informa  (|ue,  par  suite  des  examens  d'ad- 
mission de  novembre  cl  de  décembre  i8'|8,  sur  la  pioposilion 
du  jurN  spécial  désigné  à  eel  effet,  il  l'avait,  par  arrêté  du 
01  jan\iei'  t8'i9,  nommé  élè\c  de  r]'>ole  d'administration, 
avec  le  numéro  d(  u\. 

L'enlliousiasme  a\er  lequel  celle  Tlcole  avail  été  inslallée  ne 
fut  pas  de  longue  durée.  L'Assemblée  nationale  ne  se  mon- 
tra pas  d'abord  trop  défavoiable.  Il  y  eut  même  un  projet 
de  loi  présenté  par  M.  de  Vaulabelle  et  un  très  remarquable 
rapport  de  ]\L  Bourbeau,  d'après  lesquels  bien  des  réformes 
ou  des  améliorations  devaient  être  introduites  dans  le  régime 
de  l'École  ;  son  existence  ne  paraissait  pas  compromise. 

A  la  suite  de  l'élection  de  Louis-Napolcon  Bonaparte  à  la 
présidence  de  la  liépublique,  il  y  eut  (|uel(|iies  manifestations 
d'iioslilité  coiilre  le  nouvel  établissement.  Les  dispositions  hos- 
tiles s'accentuèreiil  lorscjue  l'ASseinblée  législative  eut  rem- 
placé l'Assemblée  nationale.  On  n'osait  pas  dire  que  rensei- 
gnement des  sciences  politicjues  et  économiques,  donné  par 
d'éminents  professeurs  dans  l'École  d'administration,  était  inu- 
tile pour  de  futurs  administrateurs  et  de  futurs  diplomates  ; 
mais  on  affirmait  que  cet  enseignement  pouvait  être  assez  faci- 
lement organisé  dans  les  Facultés  de  droit,  et  qu'une  École 
spéciale  élait  inutile...  L'expérience  devait  cependant  montrer 
que  de  vives  résislances  s'opposaient  à  toute  addition  proposée 
aux  cadres  traditionnels  de  l'enseignement  juridique. 

1  ne  loi  du  9  août  t8'i9  suppiima  l'École  nationale  d'ad- 
niini>li  alioii.  (  )n  (il  subir  aux  élèxcs  des  examens  extraordi- 
naires moti\és  j)ar  la  dissolution,  et  on  délivra  À  ceux  d'entre 
eux  qui  obtiment  des  notes  satisfaisantes  des  certificats  de 
capacité. 

L^n  de  ces  cei  lificats  fut  remis  à  M.  Mabire  le  20  novem- 
hie  iStfiÇ)  ;  il  porte  les  signatures  de  trois  hommes,  qui,  tous,  ont 
occupé  de  hautes  situations  et  ont  attaché  leur  nom  à  d'im- 


M.  iii:.NKi  MAumi';  117 

poitanles    publications     :    M.     do    Paiicu,     M.     lîoiilalignicr, 
.M.  Alfred  Blanche. 

^r.  Mabire  n'avait  pas  été  seulement  un  bon  élève  ;  il  avait 
aussi  conquis  l'estime  et  l'affection  de  ses  camarades.  Une  Com- 
mission de  quinze  membres  ayant  été  nommée,  au  lendemain 
de  la  suppression  de  l'École,  pour  veiller  à  l'exécution  des 
dispositions  de  la  loi  du  9  août  dans  la  mesure  où  elle  assurait 
aux  anciens  élèves  certains  avantages,  M.  Mabire  fut  élu  aux 
premiers  rangs  de  cette  Commission,  le  19  août   1849  (^)- 

Notre  collègue  avait  gardé  bon  souvenir  de  l'année  par  lui 
consacrée  aux  études  administratives.  Lorsque,  en  1876,  IM.  Hip- 
polyte  Carnot,  le  rapporteur  de  i848,  proposa  au  Sénat  de 
rétablir  l'École  d'administration,  l'avis  préalable  des  Facultés 
de  droit  fut  demandé  par  la  Haute  Assemblée.  M.  Mabire  prit 
une  part  très  active  aux  délibérations  de  la  Faculté  de  Lyon, 
cpii  le  chargea  de  résumer  et  de  justifier  les  solutions  qu'elle 
croyait  devoir  donner  aux  questions  a  résoudre. 

Les  élèves  de  l'École  se  dispersèrent  à  peu  près  dans  toutes 
les  directions.  Pour  le  prouver,  il  suffit  de  rappeler  que,  vers 
1880,  l'ancienne  École  nationale  d'administration  était  repré- 
sentée à  Lyon,  non  seulement  par  M.  Mabire,  mais  encore  par 
M.  Victor  de  Limoges,  curé  de  la  paroisse  du  Sacré-Cœur  ;  par 
M.  Allégret,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  ;  par  M.  Emile 
Belot,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  ;  par  M.  Joseph  Bon- 
nel,  professeur  au  Lycée  Ampère  ;  par  M.  Arthur  de  Gravillon, 
ancien  magistrat,  homme  de  lettres  et  statuaire  ;  par  M.  Julien, 
négociant,  et  par  M.  Gabriel  Marinet,  employé  à  la  Bibliothè- 
que municipale  de  la  rue  Gentil. 

Pour  leur  faciliter  l'accès  de  nouvelles  carrières,  (piclciue-; 
privilèges  avaient  été  accordés  aux  anciens  élèves  de  lltcole 
d'administration.  Ceux  de  la  seconde  promotion  étaient  notam- 
ment autorisés  à  prendre  cumulativeinent  dans  les  l'acnltés  de 
di'oil  ((uatre  inscriptions  et  à  subir  les  exainois  do  fin  (ianiiéc 


(i)  Celte  Commission  n\\  pas  cessé  de  fonctionner  tlepnis  iS'io,  cl, 
cliaque  année,  son  président,  M.  Cliarles  Trancliant,  ancien  conseiller  d'État, 
pnl)iie.  en  son  nom,  une  plaqnelle  comméniorafive  de  l'École  nationale 
d'administration  et  des  anciens  élèves  que  la  mort  frappe  successivement. 
Le  nombre  des  snr\i\aiils  c^l  bien  lédiiil  :  Ic-^  ]Au<  jeunes  sont  oclo.irc- 
naires. 


118  M.   nr.MU   MA15IRK 

VU  dehors  des  sessions  lixées  par  les  lèglenienls.  M.  .Mubiro 
mit  à  profit  dans  la  Faculté  de  Paris  ces  deux  autorisations, 
ce  ([iii  lui  permit  d'être  bachelier  en  droit  dès  le  12  février 
i85i,  el  licencié  le  3o  avril  i852.  Cette  irrégularité  dans  ses 
études  n'eut  pas  d'influence  sur  la  valeur  de  ses  épreuves,  puis- 
que, quatre  fois  sur  cini],  il  mérita  une  mention  d'éloge. 

Le  10  juillet  i853,  il  se  fit  inscrire  sur  le  tableau  des  avocats 
stagiaires  près  la  Cour  d'appel  de  Paris.  Mais  il  continua  à 
suivre  les  cours  de  la  Faculté  de  droit  en  vue  du  doctorat.  Il 
fut  jugé  digne  de  ce  grade  le  28  février  i855.  après  la  soute- 
nance de  thèses  ayant  pour  sujets  la  pétition  d'hérédité  en  droit 
romain  et  la  séparation  de  corps  en  droit  français. 


Le  décret  du  22  août  i8o4,  sur  l'organisation  des  Académies, 
venait  de  faire  disparaître  les  suppléances  perpétuelles  existant 
dans  les  Facultés  de  droit  depuis  iSo'i,  et  de  décider  que  les 
fonctions  des  anciens  suppléants  seraient  à  l'avenir  remplies 
par  des  agrégés,  nommés  au  concours  comme  leurs  devanciers, 
mais  institués  pour  dix  années  seulement.  Le  statut  sur  l'agré- 
gation, complément  nécessaire  du  décret,  n'était  pas  encore 
publié,  lorsque  M.  Mabire  fut  admis  au  doctorat.  11  parut  le 
20  décembre  i855  et  ne  reçut  sa  première  application  que  le 
2  novembre  i856. 

Bien  que  résolu  à  se  consacrer  à  l'enseignement  du  droit, 
M.  Mabire  ne  se  fit  inscrire  ni  pour  le  premier  concours,  ni 
pour  les  concours  qui  furent  successivement  ouverts  en  i858, 
en  1861  et  en  i864.  Cette  continuité  dans  l'abstention,  alors 
que  des  candidats  plus  jeunes  et  moins  connus  affrontaient 
les  épreuves  et  réussissaient,  étonnait  ses  amis.  Elle  avait  pour 
excuse  la  haute  idée  que  M.  Mabire  s'était  faite  du  professorat 
et  son  désir  de  s'en  rendre  de  plus  en  plus  digne  par  une 
patiente  préparation. 

Ce  fut  seulement  en  i865  qu'il  se  décida  à  concourir. 

Ceux  qui  l'ont  connu  à  son  arrivée  à  Lyon,  en  1875,  et  qui 
se  rappellent  avec  quelle  assurance,  dans  les  salons  où  on 
s'empressait  de  l'accueillir,  il  prenait  la  parole,  soit  pour  déve- 
lopper une  thèse  plus  ou  moins  paradoxale,  soit  pour  réciter 


ï 


M.   HK.NRI   MABIHi:  U'.t 

de  longues  pièces  de  vers  ou  d'agréables  laouologues,  auronl 
peine  à  croire  que,  devant  un  jury  composé  de  magistrats  et 
de  professeurs  expérimenlés,  dans  la  chaire  où  sont  placés  les 
candidats,  son  émotion  était  si  grande  qu'elle  le  paralysait.  Le 
trouble  alla  même  un  jour  jusqu'à  l'évanouissement  et  la 
séance  dut  être  suspendue.  Lorsqu'il  revint  à  lui,  ses  amis,  et, 
en  particulier,  un  de  ses  anciens  maîtres,  M.  Valette,  eurent 
grand'peine  à  l'empêcher  de  renoncer  à  la  lutte. 

11  échoua  en  i865,  mais  son  échec  ne  le  découragea  pas. 

Par  décret  du  i8  avril  i865,  une  Faculté  de  droit  venait 
d'être  créée  à  Douai.  Le  Ministère,  n'ayant  que  peu  d'agrégés 
disponibles,  se  montra  disposé  à  nommer  d'emblée  professeurs 
titulaires  quelques  docteurs  recommandables  par  leur  âge  ou 
par  leurs  services,  sans  exiger  d'eux  l'agrégation.  Pareil  fait 
s'était  produit,  l'année  précédente,  au  moment  de  la  création 
de  la  Faculté  de  droit  de  Nancy,  et  il  n'avait  pas  donné  lieu 
à  de  trop  vives  doléances  de  la  part  des  agrégés  en  exercice. 

Une  des  nouvelles  chaires  fut  offerte  à  M.  Mabirc.  C'était, 
sans  doute,  une  grande  favevu"  au  lendemain  d'un  insuccès. 
Mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  notre  futur  collègue  avait  alors 
trente-sept  ans,  et  que  son  doctorat  remontait  à  plus  de  dix 
années.  D'autres  docteurs,  qui  acceptèrent  sans  hésitation, 
n'étaient  ni  aussi  âgés,  ni  aussi  honorablement  connus. 

Si  séduisante  que  fût  la  proposition,  M.  Mabire  ne  l'accepta 
pas.  Il  tenait  à  avoir,  comme  presque  tous  les  professeurs,  le 
titre  d'agrégé,  et,  comme  un  nouveau  concours  était  prévu 
pour  l'année  1866,  il  voulait  subir  une  deuxième  fois  les 
épreuves. 

Mais,  à  défaut  du  professorat,  une  délégation  temporaire 
ayant  été  demandée  pour  lui,  il  ne  la  refusa  pas.  Un  arrêté 
ministériel  du  8  septembre  i86.5  le  chargea  du  deuxième  cours 
de  droit  romain  à  la  Faculté  de  droit  de  Douai. 

M.  Mabire  concourut  en  1866  et  fut  alors  reçu  agrégé  dans 
les  conditions  les  plus  honorables.  Le  Jury  lui  attribua  In 
deuxième  des  huit  places  mises  au  concours. 

A  peine  institué,  notre  collègue  s'empressa  de  demander  le 
titulariat,  qu'on  lui  avait  offert  spontanément,  lorsqu'il  était 
simplement  docteiu.  Quelle  fut  sa  surprise  en  entendant  cette 
réponse  du  Directeur  du  personnel  :  «  TTn  agrégé  ne  peut  être 


1-Jtl  M.    llKMîl    MAIlllU-: 

(ituhl^i^L•  quf  l()i?cjiril  a  déjà,  peiidanl  deux  ans,  enseigné 
-  dans  la  chaire  qu'il  veut  occuper  définitivement.  Telle  est  la 
règle  commune  à  tous  les  agrégés,  et  M.  l'agrégé  .Mabiro  doit 
en  subir  l'application.  » 

Ainsi,  alors  quil  nélait  pas  agrégé,  l'Administration  se 
déolarail  prèle  à  le  nommer  directement  titulaire,  comme  elle 
a\ail  fait  à  .Nancy,  en  186/4,  pour  M.  Paringault  et  pour  M.  Lom- 
bard, comme  elle  venait  de  faire,  à  Douai,  en  1860,  pour 
M.  Liégeois,  et,  maintenant  (luil  avait  un  titre  de  plus  et  un 
titre  bi-illamment  conrpiis,  {'Ile  lui  imposait  im  stage  do  deux 
ans  ! 

Si  modéré  ([uil  fùl  d  liabitudc,  M.  Alabirc  ne  se  soumit  pas 
sans  protester.  Sa  protestation  fut  même  très  vive,  si  vive  (pie, 
malgré  les  circonstances  qui  l'atténuaient,  le  Directeur  du  per- 
sonnel crut  devoir  en  fixer  le  souvenir.  M.  Mabire  ne  s'incline 
pas  avec  résignation  devant  un  règlement  dont  on  a  toujours 
imposé  l'observation  aux  docteurs  reçus  agrégés,  alors  qu'on 
ne  le  lui  aurait  pas  appliqué  s'il  eût  été  simplement  docteur. 
Il  faut  en  conclure  (pie  M.  Mabiic  a  un  bien  mauvais  carac- 
tère ! 

.le  me  hâte  d'ajouter  que  la  durée  du  stage  fut  abrégée  et 
réduite  à  une  année  seulement.  Institué  agrégé  le  3o  avril  1866, 
attaché  à  la  Faculté  de  droit  de  Douai  le  19  mai  suivant  et 
chargé  d'un  cours  de  droit  civil,  M.  Mabire  fut  nommé  pro- 
fesseur titulaire  de  droit  civil  par  décret  du  9.4  mai  1867. 

*  ' 
*  * 

M.  Mabire  a  enseigné  dans  la  Faculté  de  droit  de  Douai 
jusqu'à  la  fin  de  l'année  scolaire  1874-1875.  Le  moment  est 
venu  de  caractériser  son  enseignement. 

Des  six  professeurs  qui,  dans  la  Faculté  de  Paris,  ensei- 
gnaient le  droit  c'wU  à  l'époque  où  notre  collègue  se  préparait 
à  la  licence  et  au  doctorat,  M.  Bugnel  est  évidenmient  celui 
qui  a  eu  la  plus  grande  influence  sur  sa  formation  juridique. 

Sans  être  absolument  hostile  aux  études  historiques,  M.  Bu- 
gnet  ne  ménageait  pas  les  épigrammes  aux  historiens  du  droit. 
Il  leur  demandait  volontiers  s'il  est  bien  utile  d'aller  rechercher 
la  solution  des  problèmes  contemporains  dans  de  vaines  anti- 


M.   HKMU  MAHIHI':  121 

quités,  ai»  unliquis  Jubulis  discerc,  alors  qu'il  est  si  facile 
d'observer  soigneusement  les  faits  actuels  et  de  s'inspirer  des 
exigences  de  la  pratique  quotidienne  des  affaires.  Il  s'était 
même  approprié  cette  réllexion  que,  lorsqu'on  a  devant  soi 
des  édifices  modernes  aussi  parfaits  que  le  sont  nos  Codes,  on 
perd  son  temps  à  fouiller  dans  de  vieilles  ruines  pour  y  trouver 
(juelques  misérables  cailloux. 

M.  Bugnet  n'était  pas  non  plus  favorable  aux  longues  médi- 
tations philosophiques,  et  ses  querelles  avec  le  bon  M.  Oudot, 
dont  le  cours  débutait  par  de  nombreuses  leçons  sur  la  con- 
science et  la  science  du  devoir,  sont  restées  légendaires.  Quel 
profit  peut-il  y  avoir  à  mettre  en  conllit  la  loi  et  l'équité  ?  Ne 
vaut-il  pas  mieux  remplacer  les  dangereuses  distinctions,  dans 
lesquelles  se  plaisait  Pothier,  entre  le  for  intérieur  et  le  for 
extérieur,  par  l'analyse  minutieuse  des  textes  ? 

Prenant  successivement  chaque  article  du  Code  civil,  M.  Bu- 
gnet en  donnait  lentement  lecture  ;  puis,  suivant  son  expres- 
sion, il  le  disséquait,  mettant  en  relief  les  mots  les  plus  saillants, 
et  précisant  la  portée  de  chacun  d'eux.  Ce  travail  achevé,  il 
appliquait  l'article  à  quelque  espèce  empruntée  à  la  vie  judi- 
ciaire, et  dans  laquelle  figuraient  des  personnages  fictifs,  sou- 
vent assez  nombreux,  dont  chacun  se  distinguait  des  autres 
par  un  numéro  d'ordre  traditionnel  :  Prinius,  Secundus,  Ter- 
tius,  etc.  Ses  développements,  d'une  clarté  lumineuse,  étaient 
parfois  présentés  sous  une  forme  si  familière  qu'elle  provo- 
quait des  sourires.  Il  ne  s'en  offusquait  pas,  il  s'en  réjouissait 
plutôt,  parce  que,  disait-il,  le  souvenir  des  termes  qu'il  avait 
employés  fixerait  dans  la  mémoire  de  ses  auditeurs  la  doc- 
trine qu'il  avait  voulu  leur  enseigner. 

Il  avait  surtout  l'amour  de  la  précision  et  l'horreur  du 
vague. 

Ce  que  je  viens  de  dire  pour  caractériser  l'enseignement 
de  M.  Bugnet  évoquera  certainement  dans  la  mémoire  des 
élèves  de  M.  Mabire  une  image  des  leçons  de  leur  ancien  maî- 
tre. La  métliode  était  la  même.  Mais,  entre  ces  deux  juris- 
consultes, il  y  avait  pourtant  une  différence  notable.  M.  Mabire 
n'avait  pas  la  rudesse  de  langage  que  l'on  a  souvent  reprochée 
à  l'ancien  berger  franc-comtois.  Il  avait,  au  plus  haut  degré, 
le  culte  des  belles-lettres,  et  ses  exposés  étaieni  toujours  d'uno: 


1-^-j  M.  m;. MU  MAHinr: 

leiiiarcjiuibJc  puii-tc  de  l'ortiK'.  11  ne  se  résigiiuil  juèiiie  pas  à 
donner  aux  personnages  (juil  jnettait  en  scène  les  tradition- 
nelles appellations  scolastiques  ;  les  noms  de  Prunus,  Sccundus 
et  autres  élaienl  remplacés  par  des  prénoms  familiers,  An- 
toine, Bernard,  C'démenl,  Daniel,  au  milieu  desquels,  grâce  à 
l'observation  dun  ordre  alphabétique;  les  auditeurs  se  recon- 
naissaient très  aisément. 

Il  ne  serait  pas  sans  intérêt  de  reproduire  plusieurs  des  exom- 
ples  à  laide  desquels  il  s'efforçait  d'illustrer  certaines  distinc- 
tions, qui,  à  première  vue,  semblent  particulièrement  subtiles 
el  que  les  étudiants  ont  peine  à  s'assimiler.  Le  parallèle  entre 
le  cheval  (jue  l'on  attache  à  sa  voilure  et  le  cheval  que  l'on 
attache  à  la  culture,  d'autres  parallèles  entre  des  catégories 
de  tiers  et  des  catégories  d'ayants  cause,  sont  restés  tradition- 
nels dans  la  Faculté. 

Un  trait  commun  à  M.  Bugnet  et  à  M.  Mabire  était  un 
dévouement  sans  réserve  aux  élèves  laborieux.  M.  Bugnet, 
descendu  de  sa  chaire,  restait  volontiers  «  le  maître  »  pour 
les  disciples  dont  il  avait  remarqué  le  zèle,  l'intelligence  el 
l'aptitude  aux  sciences  juridiques.  Même  pendant  les  vacances, 
il  était  heureux  quand  ils  s'adressaient  à  lui,  et,  s'ils  en  expri- 
maient le  désir,  une  hospitalité  cordiale  leur  était  accordée,  sur 
un  des  plateaux  du  Jura,  dans  sa  maison  de  Bolandoz,  où  sa 
bonhomie  aimait  à  revivre  le  temps  passé.  M.  Mabire  n'allait 
pas  jusqu'à  proposer  à  ses  auditeurs  de  le  suivre  à  Paris  ou  siu' 
les  bords  de  la  Rance,  dans  le  village  de  la  Flourie,  où,  chaque 
année,  il  se  reposait,  pendant  quelques  semaines,  des  fatigues 
de  l'enseignement.  Mais,  tous  les  jours,  à  la  Faculté,  il  se 
tenait,  pendant  de  longues  heures,  à  la  disposition  do  ses 
élèves,  complétant  et  rectifiant  les  notes  prises  à  son  cours,  ou 
répondant,  avec  ime  inlassable  bienveillance,  aux  questions 
qui  lui  étaient  posées.  Dès  sa  première  leçon,  avant  même  de 
définir  le  droit,  il  se  plaisait  à  dire  qu'un  professeur  de  Faculté, 
r[ui  a  conscience  de  ses  devoirs,  n'est,  en  réalité,  qu'un  vieil 
étudiant,  plein  d'affection  pour  ses  jeunes  camarades,  leur 
donnant  l'exemple  d'un  travail  opiniâtre  et  ne  reculant  devant 
aucun  effoil  pour  faciliter  leur  tache. 


M.  iir.Mu  MAitiiu-:  r23 


Au  moment  où  M.  Charles  Giraud  choisissait  le  personnel 
de  la  Faculté  que  l'on  allait  créer  à  Lyon,  M.  Mabire  demanda 
à  quitter  la  Faculté  de  Douai  et  à  être  transféré  dans  l'une  des 
chaires  de  droit  civil  du  nouvel  établissement  d'enseignement 
supérieur.  Sa  requête  fut,  comme  je  l'ai  dit  au  début  de  cette 
notice,  favorablement  accueillie.  Mais,  par  égard  pour  d'autres 
postulants,  plus  anciens  que  M.  Mabire,  et  spécialement  pour 
plusieurs  professeurs  appartenant  à  la  Faculté  de  Grenoble, 
—  que  le  Ministère  ne  voulait  pas  désorganiser  au  profit  de  la 
nouvelle  Faculté,  —  et  auxquels  des  réponses  dilatoires  étaient 
adressées,  en  réservant  l'avenir,  M.  Mabire  fut  simplement 
chargé  du  deuxième  cours  de  droit  civil  à  Lyon.  Officiello- 
ment,  il  était  maintenu  professeiu'  à  Douai. 

Son  transfert  régulier  n'eut  lieu  que  le  i^""  décembre  1877, 
alors  que  les  autres  candidatures  étaient  abandonnées.  Il  n'est 
pas  sans  intérêt  de  remarquer  que  le  décret,  qui  l'a  nommé 
«  professeur  de  Code  civil  à  la  Faculté  de  droit  de  Lyon  »,  le 
qualifie  seulement  :  «  agrégé  des  Facultés  de  droit  »,  et  ne  fait 
pas  la  moindre  allusion  à  sa  qualité  de  professeur  titulaire 
dans  la  Faculté  de  droit  de  Douai. 

A  Lyon,  M.  Mabire  a  été  deux  fois  choisi  par  ses  collègues 
pour  présenter  le  rapport  annuel  imposé  par  les  règlements  sur 
les  concours  de  la  précédente  année  scolaire.  Il  s'acquitta  de 
ces  mandats  dans  les  séances  du  ilx  novembre  1876  et  du 
3  novembre  1890.  Chaque  fois,  bien  que,  suivant  le  mot  de 
Charron  qu'il  prit  pour  devise,  il  eût  surtout  à  cœur,  parlant 
à  la  belle  jeunesse,  de  lui  donner  de  bons  et  sévères  pré- 
ceptes, plutôt  que  de  la  chatouiller  d'éloges,  il  obtint  un  succès 
de  bon  aloi.  Fidèle  à  sa  méthode,  il  s'efforça  de  mettre  en  garde 
les  lauréats  contre  l'abus  des  cours  et  des  lectures.  Il  les  enga- 
gea surtout  à  se  préserver  du  brouillard  des  notions  superfi- 
cielles, et  à  se  livrer  à  des  efforts  prolongés  de  méditation  pour 
développer  l'énergie  de  leurs  facultés.  Que  de  fois  il  a  dit  à 
ses  élèves  qu'il  ne  voyait  pas  en  eux  des  sacs  à  remplir,  mais 
bien  plutôt  des  outils  à  aiguiser  ! 

Vt\  discours  de  rentrée,   que  notre  collègue  prononça   dans 


|-2i  M.   HKMU  MAhlHI-: 

la  séuiice  solennelle  du  5  novembre  i884,  fui  plus  diversement 
jugé,  et  motiva  même  des  critiques  officielles,  que,  malgré 
son  exquise  courtoisie  et  sa  philosophie  loléraiilc,  il  n'accepta 
pas  san<  protester. 

C-'était  au  lendemain  de  la  pronudgation  de  la  loi  du  !'.7  juil- 
let i88/|,  portant  rétablissement  du  divorce  et  modifiant  sur 
certains  points  les  dispositions  du  Code  civil.  M.  Mabire,  qui 
avait  déjà,  en  i855,  écrit  sur  le  divorce  et  la  séparation  de 
corps,  prit  la  loi  de  i884  pour  sujet  du  discours  réglementaire. 

Lue  dans  une  nombreuse  assemblée,  où  les  juristes  étaient 
en  minorité  évidente,  une  étude  consacrée  à  l'explication  d'une 
loi  nouvelle,  si  intéressante  qu'elle  soit  pour  l'ordre  social, 
semblait,  à  première  vue,  ne  pas  devoir  beaucoup  charmer  les 
auditeurs.  Quel  plaisir  pourraient-ils  trouver  à  entendre  l'ex- 
posé détaillé  de  nombreuses  différences  entre  l'ancien  divorce, 
le  divorce  de  i8o3  à  1816,  et  le  nouveau  divorce,  alors  surtout 
que  l'orateur  affirmait,  dès  le  début,  qu'il  se  tiendrait  stricte- 
ment sur  le  terrain  juridique  ?  —  Convaincu  que  tous 
les  genres  sont  bons  hors  le  genre  ennuyeux,  M.  Mabire  pré- 
senta beaucoup  de  questions  de  droit,  sous  une  foinie  très 
élégante  et  d'une  clarté  admirable,  mais  aussi  avec  une  cer- 
taine verve  parfois  toute  gauloise,  accompagnée  de  réflexions 
humoristiques,  que  l'on  ne  rencontre  guère  dans  les  livres  de 
droit. 

L'œuvre  fut  écoutée  avec  une  bienveillance  évidente,  les 
signes  d'approbation  fju'ent  fré(|uents  et  il  y  eut  d'unanimes 
applaudissements.  Malgié  la  dmée  exceptionnelle  de  la  lecture, 
près  de  deux  heures  !  il  n'y  eut  pas  un  mouvement  d'impa- 
tience, pas  de  sorties  intempestives,  pas  le  moindre  mur- 
mure... 

J'avais  eu,  avant  la  séance,  communication  du  manusciit, 
et  j'avais  prévu  deux  critiques  :  l'une  relative  à  la  dinée  du 
discours,  l'autie  portant  sur  quehpies  phrases  dont  le  ton 
n'était  peut-être  pas  en  complète  harmonie  avec  la  giavité 
habituelle  de  nos  séances  universitaires.  Je  fis  part  de  mes 
scrupules  à  l'orateur.  A  ma  demande  de  (juclques  coupures 
dans  le  texte,  coupures  provisoires,  dont  il  ne  serait  pas  tenu 
compte  an  iiioinent  de  l'impression,  M.  Mabire  répondit  qu'il 
lui   élail   impo^vjblc  rie  rdiancher  une  seule  phrase,   toutes  les 


M.    IIK.MU   MABim:  iSîo 

parties  de  son  étude  se  reliant  étroitement  les  unes  au\  autres. 
Il  refusa  également  d'atténuer  les  passages  qui  pouvaient  don- 
ner lieu  à  des  reproches  d'oubli  des  traditions.  Il  ajouta  même, 
ce  qui  m'empêcha  d'insister,  que  son  neveu,  à  qui  il  avait 
donné  lecture  d'un  de  ces  passages,  l'avait  supplié  de  lui  en 
faire  le  sacrifice,  parce  qu'il  pouvait  compromettre  la  réus- 
site d'un  de  ses  piojets  d'avenir.  <'  Je  lui  ai  opposé,  me  dit 
.M.  Alabire,  un  refus  absolu.  Pourquoi  m'inclinerais-je  aujour- 
d'hui devant  votre  requête,  si  amicale  qu'elle  soit  ?   » 

Le  rôle  de  censeur  n'a  rien  d'agréable,  surtout  le  rôle  de 
censeur  officieusement  choisi,  et  je  ne  formulai  aucun  veto. 
M.  Mabire  lut  son  discours  tel  qu'il  l'avait  écrit.  Je  me  rassu- 
lais,  d'ailleurs,  pendant  la  séance  solennelle,  en  constatant 
que  notre  collègue  était  chaleureusement  applaudi  ;  mais  un 
mot  que  le  président,  M.  le  Recteur  Charles,  m'adressa  à 
voix  basse,  me  laissa  quelque  inquiétude  sur  les  suites  pos- 
sibles. 

Et,  en  effet,  dès  le  lendemain,  des  protestations  surgirent. 
Le  Comité  de  perfectionnement  de  l'enseignement  supérieur 
lyonnais  fut  saisi  de  doléances.  Il  ne  leur  donna  pas  de  sanc- 
tion ;  il  se  borna  à  décider,  en  principe,  que,  à  l'avenir,  aucun 
discours  ne  serait  prononcé  dans  la  séance  de  rentrée  sans  lui 
avoir  été  préalablement  soumis. 

Quand  le  moment  fut  venu  d'imprimer  le  procès-verbal  de 
la  séance  solennelle  du  5  novembre  i884,  M.  Charles  exprima 
à  M.  Mabire  le  désir  que  deux  ou  trois  phrases  fussent,  sinon 
retranchées,  au  moins  modifiées  et  atténuées.  La  réponse  de 
M.  Mabire  fut  telle  qu'on  pouvait  l'attendre  de  sa  déférence 
accoutumée  :  «.  Faites  vous-même  sur  les  épreuves  les  suppres- 
sions ou  les  corrections  que  vous  jugerez  convenables  ;  je  les 
subirai  sans  rien  dire.  Mais,  dans  un  tirage  à  part,  je  rétabli- 
rai  intégralement  le  texte  dont  j'ai   donné  lecture.   » 

M.  Charles  n'insista  pas  plus  que  je  ne  l'avais  fait  a^ant  la 
séance.  Le  discours  fut  publié  tel  qu'il  avait  été  prononcé. 

Grande  fut  notre  surprise  lorsque,  le  i8  mars  i885,  le  Minis- 
tre invita  M.  Charles  à  lui  envoyer  un  exemplaire  du  discours 
de  M.  Mabire  en  soulignant  les  passages  qui  avaient  dû  plus 
particulièrement  appeler  l'attention  du  Comité  de  perfection- 
nement.   M.    Charles   en    marqua    trois,    ((ui    se   trouvent    aux 


126  M.  HENRI  MAHIBli 

pages  28,  29  et  /j3  de  la  publication  oflicielle.  Il  ajouta  :  «  Le 
travail  de  M.  Mabire  n'auiait  rien  perdu  à  s'alléger  de  ces 
quelques  traits  d'esprit  ;  nuiis  l'auditoire  a  écouté  l'orateur 
avec  beaucoup  de  bienveillance  el  nul  ronuuentaire  désobli- 
geant n'a  paru  dans  les  jouinaux.   » 

L'affaire  n'eut  pas  d'autre  suite. 

M.  Mabire  a  professé  le  droit  civil  à  Lyon  de  1870  à  1898. 
Il  enseignait  avec  une  régularité  exemplaire  ;  car,  pendant 
ses  vingt-trois  ans  d'exercice,  il  n'a  demandé  qu'un  seul  congé, 
à  l'occasion  de  la  maladie  et  de  la  mort  de  sa  mère,  et  encore 
son  absence  fut-elle  de  très  courte  durée.  A  ses  trois  leçons 
hebdomadaires,  dont  chacune,  suivant  les  anciennes  traditions, 
durait  une  heure  et  demie,  il  ajoutait,  chaque  semaine,  une 
leçon  de  droit  civil  approfondi,  à  l'adresse  spéciale  des  aspi- 
rants au  doctorat,  mais  qui  était  également  suivie  par  les  meil- 
leurs aspirants  à  la  licence.  Les  objets  habituels  de  ce  cours 
complémentaire  étaient  alternativement  la  transcription  hypo- 
thécaire et  la  prescription. 

La  haute  valeur  de  l'enseignement  de  M.  Mabire  est  attestée 
par  les  succès  que  ses  élèves  ont  obtenus  dans  les  concours 
généraux.  Neuf  des  lauréats  de  la  Faculté  de  droit  de  Lyon  ont 
été  bien  véritablement  ses  disciples  et  plusieurs  d'entre  eux 
honorent   aujourd'hui  l'enseignemeul   supérieur. 


*  * 


La  lin  de  1  année  scolaire  i897-iN()(S  devait  marquer  le  terme 
de  la  vie  enseignante  de  M.  Mabire  ;  car,  avant  le  i^""  novem- 
bre 1898,  il  allait  alteindre  ];i  II  mile  d'âge  établie  pour  les 
professeurs  de  l'enseignement  sui)érieur.  L^ii  décret  du  26  avril 
1898  l'admit  à  faire  valoir  les  droits  (jue  trente-trois  années  de 
services  lui  donnaient  à  une  pension  de  retraite  et  lui  conféra 
le  litre  de  professeur  honoraire. 

Au  cours  de  sa  longue  carrière,  M.  Mabire  avait  obleiui 
toutes  les  promotions,  toutes  les  distinctions  honorifiques  qu'un 
professeur  peut  ambitionner.  Officier  d'Académie  le  i5  sep- 
tembre 1876,  officier  de  l'Instruction  publique  le  i4  juillet 
188.2,  il  avait,  le  3o  octobre  1894,  reçu  la  croix  de  chevalier 
de  la  Lésion  d'honneur  des  mains  du  Ministre  de  l'Instruction 


M.   HENUI   MAblRE  127 

publique,  M.  Georges  Leygues,  venu  à  Lyon  pour  présider  la 
séance  de  clôture  du  deuxième  Congrès  international  de  l'En- 
seignement supérieur.  Le  7  mai  1891,  ^ur  la  proposition  de 
M.  xMassicault,  Résident  général  de  France  à  Tunis,  le  Gouver- 
nement beylical  lui  avait  envoyé  la  croix  de  commandeur  du 
Nichan-Iftikhar,  en  reconnaissance  de  la  bienveillance  qu'il 
avait  témoignée  à  deux  jeunes  Tunisiens,  venus  en  France 
pour  y  obtenir  la  licence  en  droit,  et  dont,  pendant  trois  ans,  il 
avait  dirigé  les  études...  Il  était,  depuis  le  26  décembre  189 1, 
professeur  de  première  classe. 

Les  suffrages  de  ses  collègues  l'avaient,  dès  1880,  désigné 
pour  siéger  dans  le  Conseil  académique,  et  son  mandat  avait 
été,  sans  interruption,  toujours  périodiquement  renouvelé.  Il 
avait  été  également,  de  1886  à  i8g8,  régulièrement  élu  mem- 
bre du  Conseil  général  des  Facultés,  puis  du  Conseil  de  l'Uni- 
versité, et,  en  ces  qualités,  le  Ministre  le  nomma  toujours 
assesseur  du  Doyen  (i). 

Si  long  qu'eut  été  déjà  son  enseignement,  M.  Mabire  était 
tenté  de  le  prolonger.  Sur  le  désir  qu'il  en  exprima,  la  Faculté 
proposa  à  M.  le  Recteur  Compayré  de  le  charger,  malgré  son 
admission  à  la  retraite,  du  cours  complémentaire  de  droit  civil 
approfondi.  La  demande  fut  suivie  d'effet,  et,  en  Aertu  d'un 
arrêté  rectoral  du  20  juillet  i8g8,  notre  collègue  put  encore 
monter  en  chaire. 

Il  eut,  tout  d'abord,  un  assez  grand  nombre  d'auditeurs. 
Mais,  à  notre  époque,  oii  les  cours  obligatoires  sont  très  nom- 
breux, un  enseignement  dépourvu  de  la  sanction  d'un  examen 
ne  s'adresse  qu'à  une  élite.  Les  vides  ne  taidèrent  pas  à  étie 


fi)  En  méiiioirc  du  long  ciiseigiieiueut  de  M.  Mabire,  ses  collègues  et 
ses  élèves  ont  fait  frapper,  par  les  soins  de  M.  Henri  Dubois,  deux  médailles 
d'argent,  et  les  lui  ont  offertes,  dans  une  fête  intime,  au  mois  de  novem- 
bre 1898.  On  lit  sur  la  première  :  <(  A  M.  Henri  Mabire,  professeur  à  la 
Faculté  de  droit  de  Lyon  de  1876  à  1878  ;  hommage  de  ses  collègues  »  ;  sur 
la  seconde  :  «  A  M.  Henri  Mabire,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Lyon, 
ses  élèves  reconnaissants.  » 

Quelques  années  plus  tôt,  le  2^  mai  189a,  en  présence  des  plus  hautes 
autorités  de  Lyon,  la  Faculté  avait  célébré  le  vingt-cinquième  anniversaire 
de  la  promotion  de  M.  Mabire  au  titulariat.  Nous  n'avons  pas  oublié  les 
témoignages  de  sympathie,  qui  furent,  à  cette  occasion,  prodigués  à  notre 
excellent  collègue. 


128  M.   HKMU  MAHIKI': 

si  sciit>ible!5  que  iiotiu  collègue  ne  cieinaiida  pus,   pour  laiiiiée 
lîSyy-iyoo,  le  reiiouvelleineiil  de  sa  délégalioii. 

Sans  rien  sacrilier  des  éludes  obligatoires  pour  maintenir 
son  enseignement  au  courant  de  l'évolution  législative  ou  judi- 
ciaire, M.  Mabire  avait  toujours  suivi  avec  beaucoup  d'atten- 
tion les  productions  de  notre  littérature  française.  Aussi 
demanda-t-il  à  d'incessantes  lectures  une  distraction  à  l'isole- 
Uient  relatif  dans  lequel  il  avait  toujours  vécu  et  qu'augmen- 
tait encore  son  admission  à  la  retraite,  l'endant  une  dizaine 
d'années,  il  resta  le  fidèle  habitué  du  Cercle  du  commerce,  et 
l'on  n'observa  pas  en  lui  les  dépressions  ordinaires  de  la  vieil- 
lesse. On  était  fondé  à  espérer  que,  par  privilège  héréditaire, 
il  dépasserait  de  beaucoup  la  limite  des  phis  longues  vies.  Sa 
vénérable  mère,  que  beaucoup  d'entre  nous  ont  connue,  avait 
quatre-vingt-quatorze  ans,  lors(ju'elle  mourut  le  8  mars  1891, 
et  encore  succomba-t-elle  par  l'effet  de  lésions  résultant  d'un 
accident  dont  elle  avait  été  victime.  Mais,  peu  à  peu,  si  bril- 
lante qu'elle  parût  encore,  la  santé  de  notre  collègue  s'altéra 
gravement.  Des  malaises  douloureux  l'obligèrent  à  modifier 
son  genre  de  vie.  On  ne  le  rencontra  plus  aussi  souvent  qu'au- 
trefois ;  il  se  renferma  presque  absolument  chez  lui  et  la 
perspective  d'une  séparation  définitive  s'imposa  à  tous,  à  lui 
connue  à  ses  amis. 

M.  Mabire  est  mort  à  Lyon,  le  ai  septembre  1910,  le  jour 
même  où  il  accomplissait  sa  quatre-vingt-deuxième  année. 

Près  de  son  cercueil,  M.  le  Doyen  Flurer  s'est  fait  le  touchant 
interprète  des  sentiments  de  gratitude  que  cet  excellent  collè- 
gue a  inspirés  à  ses  collaborateurs  et  à  ses  élèves,  et  de  la  peine 
que  sa  mort  a  causée  à  tous  ceux  qui  l'ont  intimement  conmi. 
Je  m'associe  bien  cordialement  à  l'éloge  qu'il  a  fait  de  notre 
vieil  ami.  Je  m'unis  à  ses  regrets,  avec  d'autant  plus  de  raison 
que  je  suis  à  l'âge  où,  suivant  la  parole  d'un  moraliste,  on  ne 
se  laisse  plus  séduire  par  la  première  fleur  d'affections  nou- 
velles et  où  l'on  ne  remplace  pas  les  amis  qui  disparaissent. 


LEÇON    D'OUVERTURE 

COURS    D'ANTIQUITÉS    LYONNAISES 

Par  M.  GERMAIN  de  MONÏAUZAN. 


Mesdames,  Messieurs, 

C'est,  vous  ne  l'ignorez  pas,  à  la  libéralité  du  Conseil 
municipal  de  Lyon  et  du  Conseil  général  du  Rhône  qu'est  due 
la  fondation  du  cours  d'Antiquités  lyonnaises  qui  s'ouvre 
aujourd'hui.  Il  convient  donc  que  ma  première  parole  soit 
un  témoignage  de  gratitude  à  l'égard  de  ces  deux  Assemblées, 
si  généreusement  préoccupées,  non  seulement  de  veiller  aux 
intérêts  pratiques,  à  la  prospérité  matérielle  de  la  cité  et  de 
la  région  qui  l'environne,  mais  encore  de  conserver  et  d'ac- 
croître son  renom  de  haute  et  féconde  culture  intellectuelle  ; 
de  fortifier  enfin  son  espoir  en  l'avenir  par  la  connaissance 
plus  complète  d'un  passé  dont,  plus  qu'aucune  autre  ville  de 
France,  elle  a  le  droit  d'être  fière. 

L'Université,  en  m'honorant  de  son  choix  pour  cet  ensei- 
gnement nouveau,  m'a  fait  crédit  d'une  confiance  dont  je 
sens  tout  le  prix,  et  que  je  m'efforcerai  de  ne  pas  décevoir. 
L'auditoire  devant  leciuel  je  vais  avoir  l'honneur  de  parler 
voudra  bien  de  son  coté,  je  l'espère,  m'accorder  une  indul- 
gence aussi  grande  que  celle  dont  j'ai  déjà  bénéficié. 

Ces  leçons  d'archéologie  avaient  eu  en  effet  l'an  dernier, 
ici  même,  comme  une  préface,  dans  le  cours  libre  que  j'étais 
autorisé  à  professer.  En  l'inaugurant,  j'avais  exposé  de  façon 
sommaire  dans  quel  esprit  des  recherches  sur  Lyon  gallo- 
lomain  me  semblaient  devoir  être  abordées.  En  présence  des 
documents  d'inégale  valeur  (|ue  nous  possédons,  tels  rpie,  d'une 

Amis  Univ.,  xxiv.  ^ 


130  LEÇON  D'OLVEUTLHE 

part,  le  nior\oilleu\  assemblage  dinscriplions  anliques  de 
nulle  Musée,  provenant  toutes  ou  presque  toutes  du  sol  de  la 
ville,  et,  de  l'autre,  les  histoires,  relations,  commentaires  de 
toute  sorte  publiés  aux  diverses  époques  sur  lAigdumuu,  n'était- 
il  pas  essentiel  d'opérer  dabord  un  classement  de  tous  ces  maté- 
riaux, par  degré  d'aulhenlieilé  et  d'importance,  et,  réservant 
les  momiments  épigraphiques,  surs  et  inattaquables,  de  passer 
en  revue  les  auteurs  d'écrits  variés  ?  N'y  aurait-il  pas,  disais-je, 
un  intérêt  capital  à  sonder  la  bonne  foi,  à  peser  l'autorité 
personnelle  de  chacun  d'eux,  à  scruter  leurs  procédés  de 
recherches  et  leurs  sources  d'iiifornialions  ?  Allégés  ainsi  une 
fois  pour  toutes  du  bagage  inutile  que  constituent  les  dires 
sans  fondement,  les  légendes  souvent  bizarres  ou  puériles 
accréditées  par  la  longue  pratique  d'une  transmission  sans 
examen,  ne  nous  trouverions-nous  pas  plus  à  notre  aise  pour 
interpréter  les  monuments  qui  survivent,  et  choisir  entre  les 
hypothèses  plausibles  qui  les  concernent  ?  N'était-ce  pas,  enfin, 
la  garantie  d'une  intuition  désormais  plus  clairvoyante  et  d'une 
méthode  plus  judicieuse  pour  procéder  à  des  investigations 
nouvelles  ? 

Le  caractère  provisoire  et  la  durée  incertaine  d'un  cours 
libre  ne  permettaient  pas  de  remplir  avec  ce  programme  préli- 
minaire une  année  qui  pouvait  être  unique.  Mieux  valait,  tout 
en  s'inspirant  de  l'esprit  qui  le  dictait,  jeter  un  coup  d'œil 
d'ensemble  sur  l'archéologie  romaine  de  Lyon,  et  mettre  en 
évidence  quelques  faits  principaux,  attestés  par  les  relations 
les  plus  aulhenti(pies  et  par  les  plus  considérables  des  vesHges 
retrouvés.  On  voudra  bien  me  permettre  de  faire,  tout  d'abord, 
une  courte  revision  de  ce  premier  travail. 


*  * 


l)ès  le  <lébul,  une  question  se  posait.  Considérant  le  coii- 
lliienl  de  la  Saône  et  du  lUiùue  avant  la  fondation  de  la  colonie 
romaine,  nous  nous  somnics  deniandé  comment  il  avait  pu 
se  faire  (pic,  malgié  toutes  les  raisons  d'ordre  naturel,  social, 
stratégique,  coninicrciiil,  (pii  auraient  dû  déterminer  depuis 
des  siècles  la  créalioii  diine  grande  cité  sur  cet  admirable 
eni[)la(('nienl,   relni-ci    lïil    jii-(|iriilors  demeuré  désert  et  vide. 


bl  CUIRS  DA.MlULirÉS  LVU.N.NAISKS  131 

Cui  un  peut  s'autoriser  du  silence  de  tous  les  historiens  dignes 
de  foi,  de  César  en  particulier,  qui  n'y  mentionne  pas  même 
une  bourgade.  Si  une  ville  existait  là,  elle  était  en  tout  cas 
de  bien  faible  importance.  L'examen  des  relations  politiques 
entre  les  différents  peuples  de  la  Gaule  nous  a  fourni  de  ce 
fait  étrange  une  explication  plus  que  vraisemblable.  Aux  Ségu- 
siaves,  tribu  assez  faible  en  regard  de  ses  puissants  voisins, 
Eduens,  AUobroges,  Arvernes  et  Séquanes,  on  avait  laissé  la 
possession  du  coniluent  sans  doute  avec  la  condition  de  n'y 
pas  fonder  d'établissement  considérable.  On  conjurait  ainsi 
l'hégémonie  qu'aurait  prise  infailliblement  un  peuple  déjà 
fort,  voulant  mettre  à  profit  l'occupation  de  ce  poste  excep- 
tionnel. 

Après  avoir  iixé,  à  l'aide  de  plusieurs  textes  anciens  com- 
parés, la  date,  le  lieu  exact  et  les  circonstances  de  la  fondation 
opérée  par  Munatius  Plancus,  nous  avons  suivi  les  progrès 
de  la  colonie,  les  premiers  efforts  de  ses  habitants  pour  en 
faire  une  ville  riche,  bientôt  puissante,  tout  à  l'heure  capitale 
de  la  province  :  résultats  obtenus  grâce  à  la  politique  du  nou- 
veau maître  de  Rome,  l'empereur  Auguste,  et  de  son  ministre 
Agrippa,  qui  organisèrent  la  Gaule  conquise  et  firent  de  Lyon 
son  centre  administratif.  Le  récit  des  pénibles  tiraillements 
qui  accompagnèrent  alors  la  mise  en  vigueur  d'un  système 
fiscal  encore  arbitrairement  établi  nous  a  donné  l'occasion  de 
saisir  sur  le  fait  la  naissance  et  la  propagation  d'une  de  ces 
légendes  indiquées  il  y  a  un  instant,  et  d'en  faire  justice  :  pres- 
que tout  ce  qui  a  été  écrit  par  les  modernes  sur  le  fameux 
procurateur  Licinus,  l'impudent  déprédateur  du  pays  soumis 
nous  est  avec  évidence  apparu  comme  un  pur  roman,  florai- 
son parasite  et  luxuriante  d'une  très  sèche  et  très  courte  men- 
tion historique. 

Cependant  la  politique  d'Auguste  poursuivait  à  nos  yeux 
ses  heureux  effets  par  l'institution  des  réunions  solennelles  de 
la  population  des  Gaules,  que  représentaient  officiellement  les 
délégués  de  ses  soixante  cités,  autour  de  l'autel  colossal  érigé 
en  l'honneur  de  la  majesté  de  Rome  et  de  la  dignité  impériale. 
Reprenant  avec  soin  l'examen  des  fragments  incontestables  de 
l'autel  retrouvés  près  du  Jardin  des  Plantes,  et  (pion  voit  au 
Musée,   reconstituant  aussi,   d'après  les  plans  de   l'arehéolo.i^iie 


132  LEÇO.X  D'OUVEKTURK 

Mailin-Daussigiiy,  les  ruines  d'un  amphithéâtre,  mises  à 
découvert  il  y  a  cinquante  ans  sous  le  sol  de  ce  même  jardin, 
nous  avons  pu  écarter  plusieurs  hypothèses,  téméraires  ou 
fausses,  concernant  l'emplacement  des  grandes  solennités  gallo- 
romaines,  et  localiser  celles-ci  exactement  sur  les  pentes  infé- 
rieures de  la  colline  Saint-Sébastien. 

Notre  étude  est  devenue,  dès  lors,  toute  archéologique.  Après 
avoir  quitté  Lyon  pour  voyager  à  travers  le  réseau  des  grandes 
routes  qu'Agrippa  lit  rayonner  autour  de  la  métropole  des 
Gaules,  après  avoir  examiné  la  structure  de  ces  chemins,  éva- 
lué l'importance  de  leur  transit,  nous  sommes  revenus  en  sui- 
vant le  tracé  des  quatre  grands  aqueducs  qui  enroulent  encore 
leurs  sinuosités  et  enfoncent  leurs  ramifications  dans  tous  les 
replis  des  montagnes  environnant  au  loin  la  ville.  Ces  anti- 
ques ouvrages,  par  leur  variété  de  conception  et  d'aspect, 
par  leuis  part icuhui tés  technicpies  parfaitement  reconnaissa- 
bles,  même  en  l'état  actuel,  peuvent  être  comptés  parmi  les 
témoignages  les  plus  curieux  et  les  plus  grandioses  de  la  civi- 
lisation romaine  dans  les  provinces  de  l'empire.  Tous  venaient 
aboutir  au  sonmiet  ou  sur  les  versants  de  la  colline  de  Four- 
vière,  où  se  dressait  la  ville  officielle  avec  ses  palais,  ses  temples 
principaux,  son  théâtre,  son  amphithéâtre  colonial.  Celui-ci, 
reconnu  il  y  a  vingt  ans,  au-dessus  de  l'Antiquaille,  dans  la  pro- 
priété de  M.  Lafon,  fut,  sous  Marc-Aurèle,  témoins  des  héro'i- 
ques  souffrances  des  martyrs  chrétiens,  compagnons  de  saint 
Pothin.  Le  récit  authenticpie  et  contemporain  de  ce  sanglant 
épisode,  c'est-à-dire  la  lettre  des  chrétiens  lyonnais,  reproduite 
telle  quelle  par  l'historien  Eusèbe,  nous  a  servi  à  rétablir  les 
faits  dans  leur  simplicité,  et  à  signaler  l'imprudence  de  cer- 
taines localisations  proposées,  puis  adoptées  sans  raisons  suffi- 
santes, et  même  contre  toute  sorte  de  bonnes  raisons  :  il  suffit 
de  citer  la  piétendue  prison  de  saint  Pothin  ou  le  soi-disant 
palais  des  enqjereurs  à  rAnti(|iiaillt'. 

En  passant  aux  mines,  malheureusement  bien  informes,  du 
petit  théâtre  (pic  renferme  l'enclos  des  Dames  de  la  Compas- 
sion, et  (pii  était  ton!  voisin  de  l'amphithéâtre,  il  était  inté- 
ressant de  se  deiiiandei'  (juels  spectacles  pouvaient  y  attirer 
une  foule  habituée  aux  exercices  violents  et  aux  exhibitions 
biulales  de   r;iutic  enceinte.   Tout   contribue  à   faire  supposer 


DU  COURS  D'ANTIQUITES  LYONNAISES  133 

que  le  mime,  avec  ses  intrigues  sommaires  et  ses  vulgaires 
plaisanteries,  la  pantomime  avec  son  art  consommé,  mais 
pervers  et  malsain,  d'attitudes  et  de  gestes,  y  étaient  plus  en 
honneur  (jue  les  scènes  spirituelles  des  vieilles  comédies  latines 
ou  que  les  tirades  sublimes  des  tragiques  grecs  et  de  leurs 
imitateurs  romains. 

C'est  le  mélange  curieux  d'une  sauvagerie  presque  bestiale 
et  d'un  mysticisme  étrange,  inquiet,  passionné,  qui  constitue 
l'intérêt  captivant  des  monuments  tauroboliques  retrouvés  dans 
le  Aoisinage  de  ce  théâtre,  et  que  nous  avons  étudiés  à  la  suite. 
Mais  nous  avons  ressenti  comme  un  apaisement,  auquel  s'est 
bientôt  jointe  une  sympathie  progressive  pour  ces  Lyonnais 
qui  furent  nos  pères,  en  voyant  ce  mysticisme  grandir  et 
s'épurer  à  la  fois,  devenir  vraiment  pieux  et  simple  dans  les 
inscriptions  religieuses  que  le  sous-sol  de  Saint-Just  a  livrées 
en  abondance.  Ici,  c'était  le  culte  de  Mithra,  avec  ses  longues 
épreuves  de  purification,  à  côté  de  la  dévotion  à  la  bienfai- 
sante et  maternelle  Isis,  et  un  peu  partout  la  naïve  confiance 
aux  dieux  domestiques,  aux  dieux  Lares,  prudemment  associés 
à  la  providence  plus  visiblement  active  de  l'autorité  impé- 
riale. Plus  loin,  au  carrefour  de  Trion  et  sur  toute  la  colline 
de  Saint-Irénée,  c'étaient  les  tombeaux,  humbles  ou  somp- 
tueux, groupés  en  dehors  de  l'enceinte  urbaine,  bien  instruc- 
tifs par  tous  les  renseignements  qu'ils  apportent  sur  la  société 
du  temps,  les  attributions  des  charges  publiques,  les  métiers 
et  les  corporations  :  les  uns  et  les  autres  si  simplement  émou- 
vants par  ce  qu'ils  révèlent  de  l'âme  populaire  de  cette  époque, 
de  ses  peines  et  de  ses  joies,  de  ses  enthousias-mes  et  de  ses  rési- 
gnations, de  ses  amours  et  de  ses  deuils.  Cette  connaissance 
de  l'homme  d'autrefois,  de  celui  surtout  qui  a  vécu  sur  le 
même  sol  que  nous,  qui  l'a  rendu  habitable,  utile,  fécond,  qui 
y  a  été  paisiblement  enseveli  après  avoir  accompli  sa  tâche, 
n'est-ce  pas,  en  définitive  le  plus  intéressant  et  le  plus  noble 
but  de  l'archéologie  ?  11  prête  parfois  à  la  raillerie,  cet  amour 
des  vieilles  pierres,  ce  triomphe  à  la  découverte  d'un  pan  de 
mur,  ce  soin  méticuleux  à  gratter  un  informe  tesson.  Et, 
pourtant,  c'est  sur  ce  pan  de  mur  que  s'édifiera  peut-être  la 
reconstitution  d'une  période  d'histoire  politique  jusque-là  mal 
connue,  c'est  d'après  ces  humbles  débiis,  recueillis  en  grand 


134  I.KCUN   U'OIVKHTLRK 

I. ombre  t't  comparés,  (iiic  l"(tii  j)oiiira  tiéciirc  la  ^  ic  sociale, 
lindusliic  Jt's  ciloyens  d'une  ville,  leurs  habitudes,  leurs 
goûts,  sédentaires  ou  voyageurs,  la  fixité,  ou  la  mobilité  et  le 
mélange  des  races  qui  ont  peuplé  la  région  ;  qu'enfin  pourra 
naître  une  histoire  plus  complète,  plus  sûre  et  plus  vraie  sou- 
vent que  celle  (jui  nctus  vient  des  annales  écrites. 

Sur  cette  colline  de  Fourvière  notamment,  où,  à  l'époque 
romaine,  tant  d'événements  se  sont  passés,  que  nous  ne  per- 
cevons encore  qu'éclairés  d'une  lueur  vacillante  et  incertaine, 
combien  il  serait  à  souhaiter  qu'une  exploration  du  sous-sol, 
tentée  avec  (juelque  méthode  et  quelque  continuité,  fît  de  nou- 
veau sortir  de  terre,  soit  des  alignements  de  murailles  attestant 
tel  ou  tel  monument  de  nature  définie,  soit  des  tionçons  de 
colonnes,  des  revêtements  ornés,  des  vases  et  des  statues,  des 
inscriptions  surtout  :  qu'elles  fussent  pareilles  simplement,  en 
abondance  et  en  intérêt,  à  celles  que  le  hasard  d'une  tranchée 
de  chemin  de  fer  fit  découvrir  à  Trion,  et  qui  furent  si  habi- 
lement classés  et  interprétées  par  MM.  Allmer  et  Dissard.  La 
Faculté  des  Lettres  est  sur  le  point  d'ouvrir  là-haut  quelques 
sillons  de  recherche.  Sans  doute  on  ne  peut  savoir  ce  que 
donneront  ces  premiers  coups  de  pioche.  Mais,  fussent-ils 
infructueux,  le  champ  est  assez  vaste  pour  qu'on  puisse  long- 
temps conserver  l'espoir  d'une  bonne  moisson. 

Pour  le  moment,  à  part  les  quelques  piliers  d'aqueducs  au 
voisinage  de  Lovasse,  et  les  vestiges,  assez  peu  distincts,  d'un 
grand  réservoir  à  l'extrémité  nord,  le  plateau  proprement 
dit  de  Fourvière,  dont  le  sol,  sur  une  grande  partie  de  son 
étendue,  a  été  peu  remué  depuis  des  siècles,  ne  fournit 
qu'une  matière  fort  restreinte  à  une  description  archéologique. 
Et  c'est  à  peine  si,  en  poursuivant  d'ici  notre  promenade,  nous 
avons  pu  noter  autre  chose  que  ce  grand  mur,  d'épaisseur 
colossale,  qui  bornait  sans  doute  le  forum  parallèlement  à  la 
rue  Cléberg,  et  dont  la  continuation  dans  le  sens  perpendicu- 
laire s'aperçoit  à  présent  le  long  de  la  montée  de  Fourvière, 
grâce  à  la  démolition  d'un  vieil  immeuble  qui  s'y  appuyait  : 
découverte  intéressante  et  c|ue  complétera  peut-être  celle  d'au- 
tres massifs  très  épais,  enfouis  mm  loin  de  là,  et  dont  les  ali- 
gnements, les  interruptions  et  les  brèches  pomraient  bien 
f[uelque  jour  nou';  éclairer  sur  la   configuration,   l'étendue  et 


DU  COir.S  D'ANTIQIITÉS  LYONISAISi' S  135 

la  slabililé  de  ce  foniiii,  dont  rinipoilanco  cl  luèiiu'  l'aullicii- 
licité  semblent,  malgré  tout,  soulever  encore  quekjues  contro- 
verses. 

Et,  (juant  aux  souleiiains,  aux  dédales  inextricables  jus- 
qu'ici d'étroites  galeries  voûtées,  dont  les  régions  élevées  de 
la  colline  sont,  à  divers  niveaux,  perforées,  {presque  à  la  façon 
d'une  couche  minérale  en  exploitation,  nous  en  obtiendrons 
aussi,  j'espère,  le  moment  venu,  après  les  longues  et  patientes 
recherches  qu'il  faudra,  l'explication  rationnelle  et  la  loi  mé- 
thodique. Seules,  à  présent,  des  conjectures  sont  possibles  : 
encore  faut-il  ne  les  formuler  qu'avec  prudence.  Ce  qui  est 
hors  de  doute,  c'est  que  ce  sont  des  galeries  d'écoulement.  On 
y  trouve  quelques  prises  d'eau.  Mais  celles-ci  sont-elles  ancien- 
nes P  Conséquence  d'une  sorte  de  drainage  que  ces  galeries 
produisaient  naturellement,  de  telles  prises  d'eau  n'ont-elles 
pas  été  aménagées  pour  profiter  d'une  canalisation  toute  prête, 
formant  jadis  un  système  d'égouts  ?  Etant  des  premiers  hos- 
tile aux  légendes,  en  matière  d'archéologie,  je  me  garderai 
bien  d'en  créer  à  mon  tour. 

J'ai  usé  de  la  même  prudence  devant  mes  auditeurs  de  l'an- 
née dernière,  en  parlant  des  petits  réservoirs,  bassins,  con- 
duits signalés  tout  le  long  du  versant  septentrional  de  la  col- 
line :  c'est  le  temps  et  les  investigations  progressives  qui  nous 
renseigneront  mieux.  Nous  nous  sommes  trouvé  bien  plus  à 
notre  aise  quand  nous  nous  sommes  mis  à  étudier,  en  sui- 
vant le  cours  de  la  Saône  depuis  Vaise  et  l'Observance,  quel- 
ques-unes des  nombreuses  inscriptions  qu'ont  laissé  reparaître, 
ou  le  sol  quand  on  l'a  remué,  ou  les  murs  des  vieilles  mai- 
sons, les  bas  ports  en  divers  endroits,  les  piliers  de  l'ancien 
pont  du  Change,  démoli  il  y  a  une  cinquantaine  d'années. 
Dans  ces  inscriptions,  c'était  la  vie  active,  la  vie  commerciale 
de  la  cité  gallo-romaine,  qui  ressuscitait  à  nos  yeux.  Toutes 
attestaient  dans  ce  Lyon  antique  —  témoignage  particulière- 
ment attrayant  et  flatteur  pour  les  Lyonnais  d'aujourd'hui,  — 
cette  même  activité,  ce  même  amour  du  travail  inventif  et 
du  trafic  ingénieux,  qui  font  de  notre  cité,  comme  on  l'a  dit, 
la  plus  régulière  et  la  |)lus  intelligente  ruche  de  France.  C'est 
seulement  quand  on  n'a  pas  dégénéré  qu'il  est  agréable  de 
retrouver  ses   quartiers   de   noblesse.   Nous   aurons   à   revenir. 


136  LKr.O.N  llOlVKin'LHK 

plus  tard,  .•^ur  cliucuiie  de  ces  corporations  de  négociants  et 
d'artisans  qui  firent  la  richesse  de  Lugdunum,  et  ce  ne  sera 
pas  la  partie  la  moins  intéressante  du  programnie  que  nous 
auron>  à  remplir. 

Pour  terminer  enliii  cel  aperçu  létiospi-clif  de  nos  occupa- 
lions  (le  l'an  dernier,  je  ra})pellerai  que  nous  nous  sommes  effor- 
cés de  retrouver  approximativement  le  tracé  ancien  des  deux 
cours  d'eau  au  pied  et  autour  de  la  ville,  que  non  seulement 
nous  les  avons  vus  se  réunir,  un  peu  plus  en  amont  qu'à  pré- 
sent, immédiatement  au-dessous  d'Ainay,  comme  auxvni* siècle 
encore,  mais  que,  tandis  que  le  Rhône  s'étalait  du  ccMé  de 
l'Est,  en  formant  de  nombreux  hrotteaux,  il  formait  également 
deux  grandes  îles,  par  jonction  avec  la  Saône,  avant  le  con- 
fluent définitif  ;  l'une  était  l'île  d'Ainay  ;  l'autre  était  comprise 
entre  deux  bras  fluviaux,  dont  le  plus  au  midi  couvrait  l'em- 
placement de  Bellecour,  le  plus  au  nord  la  place  des  Terreaux  : 
ce  dernier  passait  ainsi  au-dessous  de  l'autel  célèbre  de  Rome 
et  d'Auguste.  Et  nous  consacrions  la  dernière  conférence  à  la 
description  et  à  l'interprétation  du  mommient  écrit  le  plus 
précieux  qu'ait  livré  le  sous-sol  lyonnais,  je  veux  dire  de  la 
fameuse  table  Claudienne,  plaidoyer  solennel  de  l'empereur 
Claude  pour  obtenir  aux  notables  gaulois,  déjà  citoyens 
romains,  droit  d'honneurs  dans  la  capitale  du  monde,  en  d'au- 
tres termes,  pour  faire  octroyer  aux  vaincus  de  jadis  les  mêmes 
prérogatives  qu'à  leurs  vainqueurs,  même  celles  d'entrer  au 
Sénat,  d'être  investis  des  magistratures  les  plus  hautes,  et  de 
commander  au  peuple  romain. 


* 
*  * 


Nous  voici  donc  ramenés  à  pied  d'œuvre  ;  mais,  cette  fois, 
avec  le  loisir  de  procéder  à  une  étude  plus  approfondie  et  plus 
complète.  Bien  connaître  d'abord  et  bien  évaluer  l'abondance 
et  la  qualité  de  nos  sources  de  renseignements,  dresser  en 
quelque  sorte  le  bilan  de  nos  certitudes,  en  distinguant  celles 
que  nous  tenons  des  auteurs  anciens  et  celles  que  nous  ont 
apportées  les  recherches  modernes;  nous  appliquer  à  voir  clair, 
en  un  mot,  dans  les  séries  de  documents,  après  avoir  passé  en 


DU  COURS  D'ANTlunTKS  LYONÎSAISKS  1:57 

revue  eciix  qui  les  ont  fournis,  tel  était,  je  le  rappelle,  mon 
premier  but  ;  tel  sera  notre  travail  de  cette  année. 

Les  textes  anciens,  contemporains  de  l'époque  gallo-romaine, 
par  lesquels  nous  sont  parvenus  les  faits  d'histoire  concernant 
Lugdunum  (,ou  Lugudunum,  pour  employer  la  dénomination 
primitive)  ne  sont  ni  nombreux,  ni  détaillés,  il  s'en  faut  de 
beaucoup.  Non  seulement  aucun  écrivain  latin  ou  grec  n'a 
composé  une  histoire  suivie  de  Lyon,  mais  encore  les  faits 
qui  s'y  sont  passés  n'ont  été  relatés  par  les  uns  ou  les 
autres  qu'en  tant  qu'ils  se  rattachaient  à  l'histoire  générale 
de  Rome,  de  ses  empereurs,  de  son  sénat,  de  ses  guerres  et  de 
sa  politique.  Il  est  rare  de  trouver  même  une  page  entière 
retenant  le  lecteur  sur  Lyon.  Bien  plus  souvent,  ce  que  l'on 
recueille,  c'est  un  exposé  de  quelques  lignes,  une  courte  men- 
tion, ime  simple  allusion  intervenant  à  travers  le  récit.  Cer- 
tains des  événements  les  plus  graves  qui  aient  éprouvé  la 
ville,  tels  que  l'incendie  qui  éclata  sous  le  règne  de  Néron  et 
faillit  la  réduire  à  néant,  seraient  restés  ignorés  de  nous,  sans 
cette  lettre  de  Sénèque  à  un  de  ses  amis,  dans  laquelle,  décri- 
vant le  désastre  a\ec  plus  de  grands  mots  que  d'indications 
précises,  il  se  préoccupe  surtout  d'en  tirer  une  leçon  morale. 
Extraits  de  correspondances,  vers  épars  cueillis  chez  les  poètes, 
sèches  nomenclatures  des  listes  officielles  ou  des  itinéraires, 
voilà  tout  ce  qui,  s'ajoutant  aux  documents  fournis  par  Stra- 
bon,  Dion  Cassius,  Tacite  et  Suétone,  a  servi,  avant  les  décou- 
vertes de  l'archéologie,  à  constituer  l'histoire  de  Lyon  antique. 

Tous  ces  textes,  nous  pourrions  les  examiner  de  prime  abord, 
en  les  classant,  soit  par  auteur,  soit  selon  l'ordre  chronologi- 
(pie  des  faits,  et  en  les  soumettant  de  nouveau  à  une  étude  cri- 
tique. Mais  tous  ont  été  connus  et  utilisés  rar  les  historiens 
modernes  de  Lvon,  dont  la  série  commence  au  début  du 
XVI*  siècle,  et  il  sera  moins  monotone  à  la  fois  et  plus  profitable 
de  nous  reporter  à  ces  sovutcs  au  fur  et.  à  mesure  de  l'usage 
que  nous  en  verrons  faire  par  nos  écrivains.  Ceux-ci  nous  appa- 
raîtront plus  ou  moins  intelligents,  consciencieux,  dignes  de 
foi,  selon  leur  manière  de  les  interpréter,  en  les  laissant  intac- 
tes ou  en  les  altérant,  amplifiant,  dénaturant.  De  ces  interpré- 
tations mauvaises,  nous  chercherons  à  indiquer,  s'il  est  pos- 
sible, les  circonstances  et  les  causes.  D'autre  pari,  nous  aurons 


138  l.r.r.oN  D'orVEHTLHI-: 

à  eiucgislivr,  ni  icjclanl  les  apciciyplifs  v[  li's  douteux,  les 
apports  nouveaux  provenant  des  découvertes  archéologiques. 
Et  notre  base  de  travail  sera  linalemcnt  constituée. 

Il  ne  faut  pas  se  le  dissimuler  :  elle  nous  apparaîtra  i)lus 
restreinte  (prauparavanl,  avec  de  vastes  lacunes  et  de  chance- 
lantes incertitudes.  Songeons  qu'il  s'est  écoulé  dix  siècles  entre 
le  temps  où  Lyon  se  dressait  dans  sa  splendeur,  en  deux  grou- 
pes harmonieux  et  superbes  —  ville  coloniale  d'un  côté,  ville 
gauloise  de  l'autre,  —  et  l'époque  où,  sur  une  part  de  l'em- 
placement qu'elles  occupaient  devenue  inhabitée,  soit  dénu- 
dée, soit  couverte  de  bois  ou  de  vignes,  on  s'avisa  qu'il  serait 
curieux  et  instructif  de  considérer  les  traces  de  la  civilisa- 
tion romaine.  Pendant  ces  mille  ans,  combien  de  monuments 
s'étaient  effondrés,  les  uns  consumés  par  les  incendies,  minés 
par  les  mouvements  du  sol,  les  autres  jetés  à  terre  par  le  choc 
des  batailles  et  des  invasions,  par  les  représailles  politiques  et 
religieuses  ?  Combien  avaient  été  anéantis  jusque  dans  leurs 
fondements,  par  le  pillage  et  par  la  dispersion  une  à  une  de 
leurs  pierres  ?  Car,  à  chaque  instant,  celles-ci  étaient  utilisées 
dans  la  ville  et  même  au  dehors,  au  loin,  pour  des  construc- 
tions nouvelles.  Quoi  d'étonnant,  à  une  épofjue  où  Suger,  abbé 
de  Saint-Denis,  songeait  à  faire  venir  de  Rome,  pour  son 
monastère,  les  grands  blocs  massifs  des  thermes  de  Dioclétien  ? 
Des  générations  avaient  vu  ces  ruines  et  ces  transformations 
sans  en  être  frappées,  sans  en  transmettre  le  souvenir. 

Sénèque  ne  désigne  aucun  des  jnulli[)les  monuments,  selon 
lui  disparus  dans  l'espace  d'une  nuit,  et  qu'il  savait  par  ouï- 
dire  magnifiques.  Ils  se  relevèrent,  i)lus  nombreux  et  plus 
beaux  sans  doute,  car  la  ville,  au  ii'  siècle,  atteignit  l'apogée 
de  sa  prospérité.  La  vengeance  exercée  par  les  soldats  de  Sep- 
time-Sévère  contre  les  Lyonnais  défenseurs  d'Albin,  le  rival 
qu'il  venait  d'écraser,  ruina  Lyon  une  seconde  fois.  La  ville 
se  releva  encore,  mais  aucun  auteur  ne  prend  soin  d'in- 
diquer ce  qui  était  resté  debout,  ni  ce  qui  disparut  définiti- 
vement, ni  ce  (pie  fut  l'aspect  nouveau,  déjà  tout  différent 
peut-être,  de  la  cité.  N'y  eut-il  pas  dès  lors  des  modifications, 
l'abandon  de  certains  quartiers,  dans  la  ville  amoindrie,  aban- 
don suivi  de  l'extension  vers  d'autres  côtés  ?  En  tout  cas,  dès 
le  début  du  tv*  siècle,   la  distinction  entre  le  territoire  de  la 


DU  COURS  DAXTIQUITKS  LYONNAISKS  139 

colonie  et  celui  des  Trois-Gaules  s'est  effacée,  et  l'autel  célè- 
bre ne  voit  plus  se  reproduire  à  ses  pieds  les  grandes  solennités 
nationales.  Puis  ce  sont  les  Barbares  qui  passent  :  il  faut  se 
défendre.  On  construit  à  coup  sûr  plus  de  forts,  plus  de  tours 
que  de  portiques  et  de  palais.  D'ailleurs,  il  n'y  a  pas  de  texte 
de  la  loi  qui  garantisse  ici,  comme  à  Rome,  la  conservation  des 
monuments.  Le  custos  nitentium  l'erurn  (gardien  des  œuvres 
d'art),  que  la  Notitia  dignitaturn  mentionne  parmi  les  magis- 
trats romains,  ne  devait  pas  exister  dans  les  provinces.  Enfin, 
le  Christianisme,  devenu  maître  de  l'empire,  précipite  la  di.s- 
parition  des  temples  comme  de  tout  ce  qui  rappelle  les  cultes 
abolis.  ~  '^'; 

Sidoine- Apollinaire  et  Grégoire  de  Tours  ont  quelque  peu 
décrit  les  basiliques  de  Lyon  :  ce  mot  ne  désignant  déjà  plus 
les  palais  de  justice,  mais  s'appliquant  aux  églises  chrétien- 
nes. Quant  aux  monuments  civils,  qui,  certes,  existaient  bien 
encore,  ces  deux  personnages  n'en  disent  rien.  Et  cependant 
le  premier  était,  au  v^  siècle,  un  grand  seigneur,  parent  d'un 
empereur,  puis  courtisan  d'un  autre  ;  le  second,  deux  cents 
ans  plus  tard,  fréquentait  aussi  les  résidences  princières.  Nous 
devinons  seulement,  par  quelques  indications  vagues,  que  la 
population  s'était  de  plus  en  plus  retirée  des  hauteurs  de  la 
ville  pour  se  concentrer  sur  les  deux  bords  de  la  Saône.  Le 
siège  du  gouvernement  s'y  était,  semble-t-il,  transporté  aussi. 

Cependant  l'on  admirait  encore,  au  sommet  de  la  colline 
de  Plancus,  le  vieux  forum,  datant  de  Trajan,  dont  les  édifices 
dominaient  la  cité  de  leur  imposante  grandeur.  En  84o,  ainsi 
nous  l'apprend  une  chronique  du  xi*  siècle,  ces  édifices  s'écrou- 
lent :  peut-être  étaient-ils  depuis  longtemps  chancelants,  par 
suite  de  vétusté  et  d'abandon.  Alors  s'étend  sur  la  vieille  cité 
romaine  la  profonde  nuit  du  moyen  âge.  Un  feu,  une  lueur 
vivace  y  veille  pourtant  :  l'amour  des  libertés  civiques,  entre- 
tenu, je  pense,  par  quelque  souvenir  lointain  et  confus  des 
anciennes  franchises  coloniales.  Quand,  au  xin^  siècle,  les 
archevêques  et  le  chapitre  eurent  poussé  à  bout,  par  leurs 
exigences,  la  population  lyonnaise,  écrasée  d'impcMs  et  de  cor- 
vées, les  bourgeois  montèrent  à  l'assaut  de  la  forteresse  de 
Pierre-Scize  et  du  cloître  de  Saint-.Tust,  où  s'étaient  cantonnés 
les  chanoines,  et  ils  élevèrent  à  leur  tour,  sur  tous  les  points 


140  LKÇON  DdLVKinrHE 

do  la  collinr,  tU-s  rocloules,  des  forts,  délendus,  disputés,  pris 
et  repris.  Sur  ce  champ  de  bataille,  en  activité  pendant  plu- 
sieuis  années  successives,  que  pouvait  devenir  ce  qui  subsis- 
tait dos  constiuctions  romaines,  sinon  des  retranchements 
et  des  barricad(>s,  litialonioul  abattus,  démantelés  pierre  à 
|)iorro  ?  Rappelons-nous  qu'à  liome,  pendant  les  guerres  des 
(jibelins,  les  partis  ennemis  avaient  transformé  en  camps 
retranchés,  ceux-ci  (les  Frangipani),  les  arcs  du  forum,  le  Sepii- 
zonium  du  Palatin  ;  ceux-là  (les  Orsini),  le  tombeau  d'Hadrien 
et  le  théâtre  de  Pompée  ;  d'autres,  (les  Savelli) ,  le  théâtre  de 
Marcellus.  A  la  suite  do  ces  fureurs  et  de  ces  dévastations, 
l'abandon  s'était  fait,  l'herbe  avait  poussé  sur  le  forum,  où 
n'apparaissaient  plus  (juo  (juekjues  ruines  éparses,  entre  les- 
quelles broutaient  des  bestiaux  :  on  ne  le  connut  plus  que  sous 
le  nom  de  Canipo  vaccino.  Et  quand,  par  un  reste  de  fierté 
patriotique,  les  Romains  du  xni"  siècle  cherchaient  à  évoquer 
ce  que  rappelaient  ces  ruines  confuses,  ils  avaient  recours  à 
un  petit  livre,  composé  depuis  une  centaine  d'années,  les  Mira- 
hilia  urbis  Romœ,  où,  parmi  (]uel(|ues  montions  exactes,  s'en- 
tassaient les  plus  louides  méprises,  oh  les  traditions  héroïques 
s'enchevêtraient  dans  les  épisodes  de  la  Vie  des  Saints,  où  le 
Cotisée  était  pris  pour  le  temple  du  Soleil,  et  où  l'on  appelait 
Varcus  Nervœ  (arc  de  Nerva),  —  arca  di  Noé. 

Si  les  Romains  ont  été  capables  d'oublier  à  ce  point  l'his- 
toire de  leur  ville  et  de  la  contaminer  do  semblables  légendes, 
comment  les  Lyomiais  ne  seraient-ils  pas  excusables  d'en  avoir 
laissé  pénétrer  quelques-unes  dans  la  leur,  incomparablement 
moins  riche,  et,  par  suite,  bion  plus  susceptible  d'être  envahie 
par  les  faits  controuvés  ? 

Et  c'est  pourquoi,  Mesdames  et  Messieurs,  s'il  fut  glorieux 
pour  un  Rionzi,  pour  le  célèbre  tribun  du  xiv'  siècle,  de  réveil- 
ler le  peuple  do  Romo  on  clamant  à  ses  oreilles  les  mots  gran- 
dioses fpii  rotonlissaiont  jadis  sur  le  forum  do  la  vieille  Répu- 
blique ;  si  on  l'admire  de  s'être  assujolli  lui-même  à  fouiller 
patiemment  le  sol  pour  ressusciter  les  blocs  séculaires  qui 
y  étaient  enfouis  et  dont  il  déchiffrait  sans  se  lasser  les 
inscriptions  ;  si  on  l'honore  d'avoir  ainsi  donné  le  premier 
élan  à  la  Renaissance  romaine,  —  il  est  juste  que  nous,  Lyon- 
nais, nr)ns  admirions  nos  f)oros  du  xm"  siècle  qui,  atteints  les 


Dl  CUIKS  lJ'A.NH(jllTI'S  LYONNAISES  lU 

premiers  en  France  de  ce  souille  puissant  veim  d'Italie,  enthou- 
siasmés de  la  pensée  et  de  l'art  antiques,  songèrent,  eux  aussi, 
à  évoquer  la  gloire  de  leur  ville  en  la  rattachant  à  la  gloire 
romaine,  et  surent  rappeler  avec  éclat,  par  leurs  études  et  leurs 
découvertes,  que  Lyon  avait  été  jadis  la  capitale  des  Gaules. 
C'est  en  partie  sous  cette  inspiration  que  notre  cité  devint, 
pour  un  temps,  la  capitale  littéraire  de  la  France.  Il  ne  faut  pas 
l'oublier. 


LEÇON    nOLVKRTllRE 

Il  f 

coins    T)K    CLIMOUi:    MÉDlCALi: 

l'ai-  M.   If  |)roressL-ur  HO(,>rE. 


I.f  jeudi  \>  mars  dcniici-,  M.  le  professeur  Roijiic  prenait  posses- 
sion (If  hi  cliiiirc  (If  (.lini(|iic  médicale  à  laijuelle  l'avait  appelé  un 
vott'  imaniiiic  du  Conseil  de  la  Facidtr  de  médecine  de  Lyon,  au 
départ  de  M.  Ir  professeur  \\.  L(''|iini',  nommé  professeur  liono- 
raire. 

Dans  ram|iliil  In'àl  ic  de  la  cliirKpic  nuMlicalc  de  ril(Mt'l-l)ieu  se 
pressait  la  f(»ul»'  conipaclr  des  colléf.'-ues,  des  amis,  des  élèves,  du 
nouveau  professeur  de  ejinicpie,  tous  venus  à  celte  véritable  solennité 
scientifique,  entraînés  par  le  même  élan  de  sympathie,  d'affection, 
et,  pour  beaucoup,  de  profonde  reconnaissance  envers  le  maître 
•  •minent  auquel  ils  devaient  p(Mi  ou  l)eaucoup  de  leur  formation  scien- 
lifiipie,  ou  pour  l'ami  df'voué  el  bon  innnimeiit  auquel  ils  avaient 
eu  recours  dans  les  moments  pénibles  et  dans  les  heures  douloureuses 
de  leur  existence...  Il  était  diflicile  de  résister  à  cette  ambiance  de 
seiilimeiits  allant  si  sincèrement  au  co'ur  même,  et  c'est  avec  une 
émotion  contre  laipielle  il  luttait  avec  peine  et  (pii  se  devinait  pro- 
fonde à  cliacpie  parole,  à  chacpie  «reste,  (pie  I\I.  Rocpie  retraça  l'ieuvre 
scieni  iliqiie  du  professeur  H.  Lé'pine.  Il  exposa  é^'-alemeiil  de  manière 
exiièmemcnl  claire,  précise,  sa  façon  de  comprendre  e|  la  haute 
cullun'  scientilitpie  médicale,  et  rensei<rnemenl  de  la  diniipie  mé- 
dicale. 

Le  l(>\|e  //(  crlfiiso  de  la  leçf)n  inauf^urale  de  M.  Hocpie  a  été  pid)lié 
il  y  a  queUpies  semaines  dans  la  Prorinre  médicale,  du  moins  a-t-il 
scniblé  au  r,o7uité  de  n'daclion  du  liiilh'lin  de  Iti  Saciélé  des  Amis 
de   J'IJni rersilé   ipiil    coiixenail    d'en    lian-criic    ici    (pichpies    passafres. 


1)1"  COIRS  DK  CLINIUIK  MKHICALi:  1  i3 

l't'UX  ;iyaiil  [«lus  s{)(''('iiilt'iiii'iil  Irail  à  rt'-iniiiciil  invilrcesscur  de 
yi.  Roque,  le  yraml  savant  lyonnais,  R.  Lépine,  une  des  j^^loires  de 
la  science  franc^aise,  sinon  même  de  la  science  mondiale. 

D""  Lucien  Maveï. 


((  La  cliiiiie  doiil  je  prends  aujuurdliui  possession  —  a 
dit  M.  Roque  —  est  de  fondation  récente  :  elle  a  été  créée  avec 
la  Faculté  de  médecine,  en  1877,  et,  dès  sa  naissance  jusqu'à 
ce  jour,  pendant  trente-quatre  ans,  elle  est  restée  entre  les 
mains  du  même  titulaire  :  de  M.  le  professeur  Lépine.  C'est 
lui  qui  a  créé,  qui  a  installé,  qui  a  fait  vivre  et  prospérer  cette 
clinique.  C'est  lui  qui,  passant  sa  vie  dans  ses  salles  et  dans  ses 
laboratoires,  y  dépensant  toute  son  activité  et  toute  son  intel- 
ligence, a  créé  ici  ce  foyer  d'activité  scientifique  qui  a  rayonné 
au  loin,  assurant  la  réputation  et  le  bon  renom  de  la  Faculté 
lyonnaise. 

((  Il  n'est  pas  en  France,  à  l'étranger,  en  Europe,  dans  le 
monde  entier,  de  savant  plus  hautement  estimé,  plus  univer- 
sellement connu  que  M.  le  professeur  Lépine.  Or,  les  innom- 
brables travaux  qui  ont  assuré  sa  réputation  sont  tous  sortis 
de  cet  hôpital  et  de  ces  laboratoires.  On  conçoit  par  quels 
liens  profonds  il  devait  être  attaché  à  cette  clinique  qu'il  avait 
créée,  qu'il  avait  fait  prospérer,  à  laquelle  il  avait  donné  sa 
vie  tout  entière... 

«  Résolu  à  continuer  l'œuvre  du  Maître,  j'ai  dû  essayer,  au 
travers  de  ses  innombrables  publications,  de  chercher  ce  qui 
avait  fait  sa  force,  sa  puissance,  de  mettre  en  vedette  les  idées 
directrices  qui  l'avaient  guidé  dans  ses  efforts,  de  me  pénétrer 
de  ce  qu'avait  été  son  esprit  scientifique. 

«  Et  avec  une  netteté  et  uti  relief  étonnants,  M.  le  profes- 
seur Lépine  m'est  a{)paiu  dans  son  œuvre  clinicpie,  comme  un 
novateur  et  un  précurseur  dont  toutes  tes  idées  trioiuplient 
uujourcVhui. 

((  Lépine,  dès  le  premier  jour,  fui.  en  effet,  un  tjiologiste 
ardent  et  convaincu  :  il  aborda  la  cliniciue  avec  celte  idée 
directrice  très  netle  (jue  la  maladie  n'était  que  la  déviation  des 
actes  biologiques  normaux  :  pour  lui,  elle  ne  pouvait  être 
caractérisée  par  un  groupement  de  symptômes  toujours  arbi- 


144  LKÇit.N  O'OLVKRTLKli 

traire,    schéiiiuliqut'   cl   pai  licllcinciil    inexact,   connue   l'ensei- 
gnait la  pathologie. 

(^  Elle  ne  ponvail  pas  non  plus  dépendre  dune  lésion  ana- 
toniicpie  des  organes,  ni  d'une  lésion  viscérale  macroscopique, 
ni  même  d'une  lésion  cellulaire  reconnue  au  microscope.  Ces 
lésions,  qu'il  connaissait  mieux  que  personne,  étant  allé,  dès 
la  première  heure,  les  étudier  dans  les  laboratoires  de  Gonheim 
et  de  A  irchow,  sont  importantes  à  connaître,  mais  elles  sont 
secondaires  ;  elles  ne  sont  ipie  le  résultat  et  non  la  cause  de 
la  maladie. 

<(  Celle-ci  est  essentiellement  constituée  par  un  trouble  fonc- 
tionnel. C'est  lui  qui  est  à  la  base  des  symptômes  observés  et 
des  lésions  trouvées  à  l'autopsie.  C'est  lai  qui  est  la  cause  de 
la  maladie,  c'est  lui  qu'il  faut  combattre,  c'est  lui  qu'il  faut 
modilier  si  on  veut  soulager  et  guérir  la  maladie. 

«  A  la  base  de  la  clini(jue,  telle  que  la  comprend  Lépine,  du 
preniher  jour  où  il  prit  possession  de  sa  chaire,  ce  qu'il  doit  y 
avoir,  c'est  la  pathologie  générale,  c'est  la  physiologie  patho- 
logique et  surtout  et  avant  tout,  c'est  la  chimie  biologique. 

((  Cette  idée  directrice  de  toute  l'œuvre  de  Lépine  me  paraît 
tellement  nette,  que  je  ne  puis  me  défendre  de  croire  que  si, 
en  1878,  récemment  nommé  à  Paris  à  l'agrégation  et  aux 
hôpitaux,  s'il  abandonna  la  capitale,  où  s'ouvrait  pour  lui 
l'avenir  le  plus  certain  et  le  plus  brillant,  s'il  vint  à  Lyon,  ce 
fut  sans  doute  pour  se  rapprocher  de  sa  ville  natale  ;  ce  fut 
sans  doute  sous  l'influence  d'affections  anciennes  qu'il  était 
heureux  de  retrouver,  mais  ce  fut  surtout  pour  avoir  de  suite 
une  clinique  où  il  put  appliquer  et  f(drc  triompher  ces  idées 
scientifiques  (|ui  lui  étaient  chèies  cl  (|u'il  avait  puisées 
dans  les  laboraloiies  de  (iharcol,  de  Ri()œn-Se(|uard  cl  de 
Ludwig. 

«  Messieurs,  cette  orientation  de  la  clinicpu'  \ers  la  cliiuiie 
biologique  vous  paraît  aujourd'hui  chose  simple  et  toute  natu- 
relle. C'est  un  concept  qui  tend  à  étie  universellement  admis. 
C'est  la  doctrine  défendue  actuellement  par  tous  les  cliniciens. 
Mais,  il  y  a  trente-cinq  ans,  les  doctrines  étaient  différentes 
et  il  fallait  vraiment  de  la  foi  et  de  l'audace  poui'  les  coiuballre 
et  les  battre  en  brèche. 

«  Il  y  a  trente-cinq  ans,  on  avait  cru  d'abord  (ju'on  pouirait 


UU  CULHS  DE  CLLNItlLE  iVIÉUICALE  Viô 

appliquer  à  la  clinique  les  procédés  qui  venaient  de  triompher 
dans  les  sciences  naturelles.  On  s'était  imaginé  que  les  espèces 
morbides  avaient  la  même  fixité,  la  même  délimitation  natu- 
relle que  les  espèces  animales  et  végétales  ;  ce  qu'il  importait 
alors  d'établir,  c'était  une  nomenclature  nosologique  assez 
vaste  :  Sauvage  reconnaissait  3oo  espèces  morbides.  Le  cadre 
étant  trouvé  trop  étroit,  CuUen  et  Pinel  en  admettaient  600, 
et  il  put  sembler  un  instant  que  la  tâche  du  clinicien  fut  d'af- 
fecter, à  chaque  maladie  observée,  sa  place  dans  un  cadre  noso- 
logique préétabli. 

«  Mais  on  vit  bientôt  que  les  espèces  morbides  n'étaient,  en 
réalité,  que  des  abstractions,  qu'elles  ne  méritaient  pas  le  nom 
d'espèces,  que  les  cas  particuliers,  les  cas  isolés,  intermédiaires, 
étaient  la  règle  et  ne  'rentraient  jamais  exactement  dans  le 
cadre  établi  par  le  pathologiste. 

«  On  chercha  donc  un  autre  procédé  et  toute  une  école  juste- 
ment illustre,  toute  puissante  il  y  a  trente-cinq  ans,  celle  de 
Laënnec,  de  Louis  de  Cruvellier  et  de  Bouillaud,  cherchant 
à  la  clinique  une  base  moins  mouvante,  crut  la  trouver  dans 
l'anatomie  pathologique,  dans  l'étude  de  la  lésion  macrosco- 
pique. 

«  La  clinique  devenait  l'art  d'observer  et  d'étudier  les  symp- 
tômes qui  permettaient  de  prévoir  et  de  diagnostiquer  la  lésion 
ultérieurement,  décelable  à  l'autopsie. 

«  Bientôt  on  ne  se  contenta  pas  du  simple  examen  des  orga- 
nes, on  entra  dans  le  détail  d'une  analyse  plus  minutieuse  avec 
l'examen  microscopique,  on  étudia  non  plus  seulement  les 
viscères,  mais  les  tissus  et  les  cellules  qui  entraient  dans  leur 
composition  :  sous  l'influence  de  Virchow,  ces  recherches  arri- 
vèrent à  un  haut  degré  de  perfection  et  il  semblait  qu'on  ne 
dut  pas  aller  plus  loin  :  que  le  clinicien  devait  se  borner  à 
penser  anatomiquement  et  que  tous  ses  efforts  devaient  tendre, 
en  face  d'un  symptôme  observé,  à  indiquer  la  lésion  adéquate 
ainsi  révélée. 

((  C'est  contre  cette  tendance,  c'est  contre  ces  doctrines  que, 
dès  le  premier  jour,  s'éleva  le  professeur  Lépine,  montrant  que 
la  lésion  macroscopique  ou  même  microscopique  est  seule- 
ment réactionneUe,  qu'elle  n'a  pas  de  rôle  pathogénique, 
quelle  n'est  pas  la  cause  mais  la  conséquence  des  maladies. 

Amis  Univ..  xxiv.  -  '" 


146  LEÇOiN  D'OL  VKUTIHE 

qu'elle  ii  est  elle-même,  en  somiiie,  qu  un  symptôme  plus 
précis,  plus  tangible  et  plus  matériel. 

«  L'idée  que  toute  maladie  a  une  lésion  anatomique  pour  sub- 
stratum,  serait  pour  Lépine  une  idée  décourageante,  car  la 
lésion  constituée  étant  incurable,  toute  thérapeutique  serait 
inutile. 

«  Tandis  qu'avec  la  théorie  (pi'il  soutient,  il  n'y  a  pus  de 
corrélation  forcée,  fatale,  d'une  part,  entre  le  trouble  fonction- 
nel primordial  qu'il  faut  savoir  chercher,  déceler  et  qui  est  la 
maladie  même  ;  d'autre  part,  entre  les  symptômes  qui  sont  les 
troubles  fonctionnels  apparents  et  la  lésion  anatomique  visi- 
ble (|ui  n'est  (ju'une  réaction  et  une  conséquence. 

«  Le  trouble  fonctionnel  primordial,  trouble  physiologique, 
chimique,  biologique  n'entraîne  pas  nécessairement  la  lésion 
anatomique.  Celle-ci  en  est  la  conséquence  possible,  mais  non 
pas  certaine  :  elle  peut  même  être  évitée,  si  on  sait  trouver  à 
temps  et  traiter  la  déviation  initiale  des  actes  biologiques.  Ce 
n'est  pas  anafoniiquement  qu'il  faut  penser,  comme  on  l'en- 
seignait il  y  a  trente-cinq  ans,  c'est  pathogéniquenient,  dit 
Bouchard,  c'est  physiologiquetnent ,  dit  Lépine,  et  tous  deux, 
parallèlement,  menèrent  le  bon  combat  pour  le  triomphe  de 
leurs  idées... 

((  Aujourd  hui,  l'accord  est  fait.  Les  idées  défendues  toute 
sa  vie  par  le  professeur  lyonnais  ont  presque  cessé  d'être  ori- 
ginales, puisfiue  tout  le  Jiiondc  les  admet  en  totalité  ou  en 
partie.  Mais  il  lui  reste  le  grand  honneur  d'avoir  été  un  pré- 
curseur, d'avoir  largement  contribué  à  orienter  le  premier  la 
clinique  dans  la  voie  large  et  féconde  oii  elle  s'engage  aujour- 
d'hui. ! 

((  Ce  résultat  a  été  obtenu  sans  polcmicpie,  sans  soulever 
jamais  de  débat  doctrinal.  S'il  eût  été  combatif,  s'il  avait  eu 
le  goût  des  discussions  ardentes,  Lépine  aurait  pu  être  un  chef 
d'école.  Toujours  prudent  et  léservé  dans  l'exposé  de  ses  théo- 
ries scientiliques,  il  préféra  se  rallier  plus  lentement,  mais 
plus  sûrement  l'opinion  médicale  en  agissant  sur  elle  par  la 
seule  orientation  constante  de  ses  travaux  scientifiques.  Ses 
publications  pendant  quarante  ans  furent  incessantes  :  Lépine 
avait  une  curiosité  d'esprit  (pii  l'intéressait  à  toutes  les  décou- 


bl  COUHS  bK  CLIMULI':  Ml^blCALli  1  i7 

vertes,  à  toutes  les  idées  nouvelles.  Son  activité  inlassable  le 
poussait  à  tout  étudier,  à  tout  essayer,  à  tout  expérimenter. 

((  Le  temps  nous  manque  pour  donner  une  analyse,  même 
succincte  de  son  œuvre  médicale.  Son  Traité  du.  diabète,  son 
ouvrage  capital,  et  ses  Publications  tfiérapcaliques  montrent 
bien  la  préoccupation  constante  qui  le  guidait  de  toujours  tout 
subordonner  à  la  physiologie  pathologique  et  à  la  chimie  bio- 
logique. 

((  Lépine  a  travaillé  vingt  ans  pour  nous  donner  son  livre 
sur  le  diabète  sucré  :  c'est  par  dizaine  de  mille  que  se  chiffrent 
ses  dosages  et  ses  analyses  du  sucre  du  sang... 

«  De  même,  en  parcourant  la  Semaine  médicale,  la  Revue 
de  médecine,  le  Lyon  médical,  les  Comptes  rendus  de  la  Société 
de  biologie,  et  tous  ces  journaux,  dont  Lépine  était  le  collabo- 
rateur assidu  et  constant,  presque  hebdomadaire,  on  reste  stu- 
péfait du  nombre  énorme  d'articles  qu'il  consacra  à  la  Théra- 
peutique et  à  la  Matière  médicale. 

((  Pas  un  médicament  n'a  paru,  pendant  ces  trente  dernières 
années,  sans  qu'il  l'ait  analysé  ou  expérimenté. 

((  On  sait  ses  études  sur  la  digitale,  sur  la  digitaline,  qu'il 
connaissait  et  maniait  si  bien  ;  sur  l'antipyrine,  dont  il  indi- 
qua le  premier  l'efficacité  dans  les  maladies  nerveuses  ;  sur  le 
gallobromol,  l'atropine,  le  sulfonol,  la  cocaïne,  la  strophan- 
tine,  la  caféine,  l'acétaniline,  le  salol,  la  terpine,  le  benzoate 
de  soude,  etc.,  etc. 

«  Or,  ce  thérapeute  consommé,  dont  les  études  éparses,  si  on 
les  réunissait  et  les  condensait,  formeraient  un  véritable  traité 
de  matière  médicale,  arrivait  à  conclure,  à  la  On  de  sa  car- 
rière, que  les  médicaments  spécifiques  sont  infiniment  rares 
et  que  tout  agent  médicamenteux  introduit  dans  l'organisme 
n'agit,  le  plus  souvent,  qu'en  provoquant  une  réaction  de 
l'organisme. 

«  Tl  se  séparait  ainsi  de  Bouchard,  (pii  onseigne  que  toute 
thérapeutique  doit  être  pathogéniqiie.  Lépine,  biologiste 
ardent,  convaincu  de  la  nécessité  de  déterminer  la  pathogénic 
de  tout  état  morbide  observé,  ne  croyait  pas  que  cette  patho- 
génie fût  capable  de  dicter  un  traitement  m  ronébifion  directe 
avec  elle. 

«  En  face  de  notre  pauvreté  en  médicaments  s()é(ifi(|ue>,  il 


148  LKÇON  D'OIVERTUIŒ 

avouait  qu  un  dovaii  se  borner,  le  plus  souvenl,  à  faire  de  la 
médication  réactionnelle. 

«  Le  plus  souvent,  c'est  sur  la  nature  médicatrice  qu'il  faut 
compter.  » 

((  Mais  il  faut  savt)ir  solliciter  et  réveiller  l'énergie  de  l'orga- 
nisme défaillant.  11  faut  être  capable  de  provoquer  ses  réac- 
tions. Il  faut  avoir  l'art  de  mettre  en  jeu  ses  moyens  de  défense. 

«  Pour  cela,  le  biologiste  peut  employer  les  procédés  les  plus 
divers  et  parfois  les  voir  réussir. 

«  C'est  ce  qui  nous  explique  qu'en  thérapeutique,  Lépine, 
en  face  des  idées  nouvelles,  en  face  des  méthodes  proposées, 
était  toujours  si  libéral,  si  accueillant  ;  ne  les  rejetait  jamais 
a  priori,  ne  les  déclarait  jamais  absurdes  avant  de  les  avoir 
essayées  ;  était  toujours  prêt  à  les  examiner,  à  les  expéri- 
menter, mais  avec  sagesse,   avec  léllexion,  avec  prudence. 

«  Vous  le  voyez,  Messieurs,  de  quelque  côté  que  nous  nous 
tournions,  sous  quelque  aspect  que  nous  envisagions  l'œuvre 
de  Lépine,  depuis  ses  premières  publications,  de  1875  et  1878, 
jusqu'à  son  Traité  du  diabète,  jusqu'à  ses  articles  de  ces  der- 
nières années  :  toujours  c'est  le  même  esprit  scientifnjue  qui 
l'anime. 

"  1!  a  toujours  suivi  la  même  voie  où  il  s'était  engagé  au 
début  de  sa  carrière.  Il  a  toujours  tout  subordonné  à  la  phy- 
siologie pathologiciiie  et  à  la  chimie  biologiciue.    » 


\A  M.  l'xKjiir,  ;i|iir<  ;i\(>ir  coiisiK  ri'-  an  pro^Taiiiim-  de  son  ensei- 
^'nemeiil  la  (iciixirnir  partie  de  sa  leçon,  lerniiiiail  ccllf-ci  en  ces 
termes  : 

«  Lnoii,  bien  avant  d'être  une  ville  universitaire,  fut  une 
grande  ville  hospitalière  justement  célèbre.  Ses  médecins  ont 
toujours  eu  le  renom  de  cliniciens  sages,  instruits,  avisés  et 
])iudenls. 

«  Toute  notie  ambition  est  de  conserver  intactes  ces  saines 
traditions  de  la  clinique  médicale  lyonnaise  et  de  contribuer 
pour  notre  part  à  la  formation  de  générations  médicales  possé- 
dant les  mêmes  qualités  ataviques  de  sagesse,  de  prudence  et 
de  pondération. 


DU  COURS  DE  CLINIQUE  MEDICALE  W) 

«  Soyez-nous  fidèles,  acceptez  sans  les  discuter,  subissez  nos 
méthodes  d'enseignement. 

H  Ne  vous  laissez  rebuter  ni  par  les  exercices  propédeutiques, 
ni  par  les  travaux  pratiques  de  clinique,  ni  par  les  démonstra- 
tions anatomo-pathologiques. 

((  Suivez  attentivement  les  examens  méthodiques  pratiqués 
au  lit  du  malade,  pratiquez-les  vous-mêmes. 

i<  Et,  j'en  suis  sûr,  nous  ferons  de  vous  de  bons  praticiens, 
utiles  et  secourables  à  leurs  malades,  aptes  à  faire  des  dia- 
gnostics prudents  et  sages,  capables  d'instituer  des  traitements 
efficaces  et  rationnels,  dignes  en  tous  points  de  ce  vieil  et  bon 
renom  de  la  clinique  du  professeur  Lépine,  que  nous  avons 
à  cœur  de  conserver.  » 


CIIROMOIE    UNIVERSITAIRE 


FACULTÉ     DE    MÉDECINE    ET    DE    PHARMACIE 


RAPPORT  DE  M.   LE   DOYEN  HUGOUNENQ 

sur  la  situation  de  la  Faculté  de  Médecine  et  de  Pharmacie  de  Lyon 
pendant  l'année  scolaire  i909-i910 


L'année  scolaire  qui  vient  Je  s'écouler  a  été  marquée  par  des 
deuils,  et  aussi  par  des  modifications  nombreuses  dans  le  personnel 
de  la  Faculté  de  médecine. 

Le  26  décembre  1909,  notre  doyen  honoraire,  M.  Lortet,  succom- 
bait après  une  longue  existence,  dont  on  a  pu  dire,  dans  une  cir- 
constance solennelle,  qu'elle  avait  été  consacrée  tout  entière  à  la 
science  et  à  la  patrie.  Appelé  au  décanat  de  la  Faculté  de  Médecine 
et  maintenu  à  ce  poste  d'honneur  pendant  vingt-huit  ans,  jusqu'à  sa 
retraite,  par  la  confiance  de  ses  collègues,  M.  Lortet  a  dirigé  notre 
Faculté  à  travers  les  difficultés  et  les  obstacles  que  les  événements 
opposent  toujours  aux  progrès  des  institutions  naissantes.  A  ces 
heures  difficiles,  les  qualités  moyennes  ne  suffisaient  pas  :  il  y  fal- 
lait une  rare  connaissance  des  hommes,  un  caractère  conciliant,  une 
largeur  de  vues  qui  permettait  de  tracer  la  route  à  suivre,  une  auto- 
rité capable  de  se  faire  accepter  sans  contrainte  par  des  collabora- 
teurs dont  quelques-uns  étaient  de  tout  premier  rang. 

De  cette  tâche  redontaljle,  M.  Lortet  s'est  acquitté  avec  un  succès 
dont  témoignent  i~i  l'cini  ceux  de  ses  collègues  qui  ont  été  associés 
à  ses  premiers  efforts. 

Notre  ancien  doyen  avait,  dans  le  monde  scientifique,  une  physio- 
nomie particulière  :  loin  de  se  confiner  dans  l'étude  d'une  spécialité, 
il  avait   porté  ses  investigations  sur  plusieurs  domaines. 

C'était,  dans  tous  les  sens  du  mot,  un  voyageur  épris  de  grands 
espaces,  et  dont  la  curiosité,  toujours  en  éveil,  marquait  partout  sa 
trace  par  une  observation  judicieuse,  une  expérience  bien  faite,  un 
aperçu  clairvoyant.  S'il  eut  fallu  classer  ce  naturaliste  dans  un 
groupe  d'esprits,  on  l'eût  rangé  volontiers  à  côté  de  ces  Anglais  qui, 
à  l'exemple  de  Tyndall,  de  John  Lubbodc  et  de  quelques  autres,  ont 
eu  de  la  vie  une  conception  si  intelligente  et  si  heureuse. 

A  la  génération  de  M.  Lortet  appartenait  un  autre  de  nos  collègues 
rpie  la   mort   nous  a  enlevé  le  2   novembre   1909,   M.   le  professeur 


FACILTI-:  DK  MI'DIXINK   i:T  Di:  l'IlAHMACIi:  151 

Mayel.  Ancien  méilfiin  dos  hùpilaux,  AI.  Mayet  avait  a[)parlt'nu  dès 
l'origine  à  la  Faculté,  où  il  avait  occupé  la  chaire  de  pathologie 
générale.  C'était  un  travailleur  d'une  haute  conscience,  qui  s'était 
appliqué  à  l'étude  de  l'héniatologic,  et,  plus  tard,  à  la  solution  du 
problème  que  propose  à  la  sagacité  des  chercheurs,  la  question  du 
cancer.  Ce  collègue,  dont  l'existence  a  été  si  digne,  était  entouré  de 
la  respectueuse  estime  de  tous  :  la  mort  l'a  séparé  de  nous  trois  ans 
après  son  admission  à  la  retraite. 

La  limite  d'âge  a  des  rigueurs  que  nous  avons  tous  cruellement 
ressenties  quand  notre  éminent  collègue,  M.  le  professeur  Lépine,  a 
quitté  l'enseignement  de  la  Clinique  médicale. 

A  la  création  de  notre  Faculté,  M.  Lépine  avait  déjà  conquis  les 
titres  d'agrégé  et  de  médecin  des  hôpitaux  de  Paris,  et  il  avait  la 
certitude  de  compter  parmi  les  maîtres  de  la  grande  Ecole  pari- 
sienne. Mais  son  ambition  était  d'une  qualité  plus  rare  :  c'est  à  Lyon, 
dans  son  pays  natal,  que  M.  Lépine  est  venu  donner  l'exemple  d'une 
vie  où  l'accomplissement  sans  défaillance  du  devoir  quotidien  n'a 
pas  cessé  d'être  embelli  par  un  idéal  scientifique  fécond  et  élevé. 
Professeurs  et  disciples  unissent  leur  respect  et  leur  reconnaissance 
pour  saluer  le  maître  qui,  depuis  le  i'"'  novembre  1910,  a  été  admis 
à  la  retraite. 

A  la  suite  du  départ  de  M.  Lépine,  M.  Roque,  professeur  de  Patho- 
logie interne,  a  été  nommé  professeur  de  Clinique  médicale,  et 
M.  Collet,  professeur  de  Pathologie  générale,  a  succédé  à  M.  Roque. 

Dans  une  autre  section,  la  mise  à  la  retraite  de  M.  Cazeneuve  a 
déterminé  la  vacance  de  la  chaire  de  Chimie  organique  et  toxico- 
logie. Sur  la  présentation  du  Conseil,  M.  le  Ministre  a  désigné,  pour 
occuper  cette  chaire,  M.  Morel,  agrégé.  Nous  adressons  à  ce  nouveau 
collègue  nos  vœux  de  bienvenue. 

M.  Rarral,  maintenu  à  l'exercice  comme  agrégé,  a  été  chargé,  sans 
limite  de  temps,  à  partir  du  i"'"  février  1910,  d'un  cours  complé- 
mentaire de  chimie  minérale  et  analytique. 

MM.  Sambuc  et  Regaud,  agrégés  également  rappelés,  ont  été  char- 
gés de  divers  services  ressortissant  à  leur  spécialisation  respective. 

L'année  scolaire  1910-1911  inaugure  une  de  ces  périodes  triennales 
qui  mettent  fin  à  l'exercice  d'anciens  agrégés  et,  par  voie  de  consé- 
quence, appellent  à  l'activité  une  promotion  nouvelle.  Si  cette  orga- 
nisation assure,  à  intervalles  réguliers,  à  notre  corps  enseignant  le 
concours  d'un  élément  jeune  et  actif,  elle  nous  prive  de  la  colla- 
boration d'un  groupe  d'hommes  éprouvés,  dont  le  départ  est  juste- 
ment regardé  comme  le  défaut  le  plus  grave  du  statut  de  l'agrégation 
dans  les  Facultés  de  médecine. 


l'>2  CHKONiyiK  UNIVERSITAIRE 

En  ivmithntMiu'ut  de  MM.  Paul  Courmont,  Chatin,  Tixier  et  Vil- 
lard,  agrégés,  dont  le  temps  d'exercice  est  expiré,  de  M.  Mouneyrat, 
démissionnaire,  de  M.  Causse,  décédé,  les  concours  de  1910  ont  fait 
entrer  à  la  Faculté  MM.  Cade,  Mouriquand,  Fernand  Arloing.  Leri 
che,  Tavernier,  Thévenot,  Latarjet,  Guillemard  et  Bretin,  d(vnî  les 
travaux  antérieurs  avaient  mis  en  évidence  tout  le  mérite. 

.\u  début  de  l'année  scolaire,  l'Administration  de  la  Faculté  avait 
\u  ses  pouvoirs  renouvelés  pour  une  période  de  trois  ans  par  la  nomi- 
nation de  M.  Hugounenq  comme  doyen  et  de  M.  Jules  Couiinont 
comme  assesseur. 

Enfin,  nous  avons  été  heureux  d'applaudir  aux  distinctions  hono- 
rifiques conférées  à  quelques-uns  d'entre  nous  :  M.  le  professeur 
Roque  a  été  nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  ;  MM.  Paul 
r.ourmont,  Gayet,  Nové-.Tosserand,  Villard  et  Bretin,  agrégés,  ont  été 
promus  officiers  de  l'Instruction  publique  ;  M.  Chaumonnot,  secré- 
taire-adjoint, a  reçu  la  même  distinction.  Les  palmes  académiques 
ont  été  accordées  à  MM.  Voron,  Nogier  et  Latarjet,  agrégés,  ainsi 
qu'à  MM.  Trillat,  chef  de  clinique,  et  Dubreuil,   préparateur. 

Nous  avons  eu  la  satisfaction  de  voir  la  Municipalité  de  Lyon 
mettre  à  exécution  la  réfection  des  toitures  de  nos  divers  pavillons, 
et  nous  remercions  vivement  M.  le  Maire  et  l'Administration  muni- 
cipale de  cette  réparation  devenue  indispensable  à  la  protection  du 
matériel  et  à  la  sauvegarde  des  bâtiments. 

Le  bateau  vermoulu  qui,  depuis  si  longtemps,  donnait,  sur  le 
Rhône,  un  asile  insuffisant  et  précaire  au  service  de  la  Morgue,  a 
définitivement  disparu.  A  la  suite  d'une  entente  avec  l'Université,  la 
Ville  a  construit,  au  fond  du  jardin  de  la  Faculté,  en  bordure  sur 
la  rue  Pasteur,  une  morgue  pourvue  des  installations  les  plus  per- 
fectionnées :  ime  porte  spéciale  ménagée  sur  le  jardin  permet  au 
personnel  du  laboratoire  de  médecine  légale  et  aux  élèves  qui  suivent 
l'enseignement  de  pénétrer  dans  un  amphithéâtre  fort  bien  amé- 
nagé pour  la  pratique  des  autopsies.  Nos  étudiants  trouveront  ainsi, 
sur  i)lace,  sans  «piitter  la  Faculté,  d'importantes  ressources  dont 
leur   instruction    bénéficiera    heureusement. 

Les  divers  enseignements  se  sont  poursuivis  régulièrement  au 
cours  de  l'année  qui  vient  de  s'écouler,  au  moins  jusque  vers  le 
milieu  de  juin.  .V  cette  époque,  les  concours  d'internat  et  d'externat 
retiennent  loin  de  la  Faculté  les  étudiants  qui  y  participaient  et  ceux 
de  leurs  camarades  naturellement  désireux  de  suivre  ces  épreuves 
intéressantes.  Les  cours  et  travaux  pratiques  sont  alors  désertés  et 
la  plupart  d'entre  noiis  souhaitent,  comme  nous  l'avons  demandé 
plusieurs    fois    à    l' Xdniinistration    des    Hospices,    que   ces    concours 


FACULTÉ  DK  MKDECIM-:  liT  l)K   l'HAKMACIK  15S 

soient  reporlcs  au  mois  de  jiiillel  ou  au  mois  (i'ocloi)re,  pendant  la 
période  où  les  exercices  de  la  Faculté  sont  suspendus. 

Il  faut  signaler  aussi  une  perte  de  temps  regrettable,  au  début  du 
semestre  d'été  :  les  élèves  pourvus  de  six  inscriptions  se  présentent 
presque  tous  à  l'examen  d'anatomie  ;  la  session  très  chargée  dure  une 
quinzaine,  pendant  laquelle  les  étudiants,  préoccupés  par  l'examen, 
ne  peuvent  suivre  utilement  les  leçons  et  les  exercices  du  second 
semestre.  Certaines  Universités  étrangères  ont  résolu  la  difficulté  en 
reprenant  les  cours  le  i5  ou  le  25  octobre  pour  les  interrompre,  au 
commencement  de  mars,  pendant  la  passation  des  examens. 

D'autres  réformes,  plus  générales  et  plus  profondes,  s'imposent 
d'ailleurs  pour  parer  aux  inconvénients  dont  la  gravité  met  en  péril 
l'existence  même  de  la  scolarité  médicale.  Nos  enseignements  sont  de 
plus  en  plus  désertés.  Tel  cours,  autrefois  suivi  par  i5o  à  200  élèves, 
ne  réunit  à  grand'peine  que  3o  ou  ^o  auditeurs  ;  tel  professeur  qui 
groupait  jadis  autour  de  sa  chaire  un  auditoire  important,  ne 
compte  plus  ses  étudiants  que  par  quelques  unités  ;  plusieurs  confé- 
rences doivent  être  interrompues  faute  d'élèves  pour  les  suivre. 
Quant  aux  travaux  pratiques,  ils  sont  trop  souvent  réduits  à  des  simu- 
lacres accomplis  à  la  hâte,  sans  intérêt  et  sans  profit.  Nos  grandes 
Ecoles,  autrefois  si  vivantes,  se  contenteront-elles  d'être  des  foyers 
de  recherches  et  des  Commissions  d'examens  ?  Si  importantes  que 
soient  ces  fonctions,  elles  ne  sauraient  leur  suffire  et  il  faut  bien 
examiner  de  près  les  origines  de  la  crise  que  nous  subissons. 

Les  raisons  en  sont  nombreuses  :  le  recrutement  de  nos  élèves  a 
subi  des  modifications  ;  la  tendance  étroitement  utilitaire,  qui  tenait 
peu  de  place  dans  l'esprit  des  générations  précédentes,  prédomine 
partout  aujourd'hui,  même  dans  les  milieux  autrefois  plus  désinté- 
ressés et,  en  un  sens,  plus  idéalistes.  D'autre  part,  la  multiplicité  des 
traités  didactiques,  dans  toutes  les  branches,  incline  les  étudiants  m 
négliger  la  leçon  orale,  malgré  la  supériorité  incontestable  de  celle-ci 
sur  le  livre,  si  bien  fait  soit-il.  Enfin,  en  créant  un  trop  grand 
nombre  d'enseignements  complémentaires,  les  Facultés  n'échappent 
pas  à  la  part  de  responsabilité  qui  leur  incombe  ;  à  mon  sens,  elles 
l'aggravent  en  dispersant  leur  effort.  Trop  de  cours  seraient  à  suivre  : 
on  n'en  fréquente  aucun. 

Si  quelques-uns  de  ces  facteurs  sont  les  résultats  d'une  évolution 
qu'on  ne  peut  guère  modifier,  il  n'en  est  pas  de  même  de  certains 
défauts  d'organisation  qui  contribuent  à  l'acuité  de  la  crise,  si  même 
ils  ne  l'ont  pas  provoquée. 

Les  règlements  qui  permettent  à  un  étudiant  d'interrompre  la  sco- 
larité  quand   et   comme   il    veut,    les   dispositions   qui    ont    supprimé 


154  ClinOMuri:;   r.MVEItSlTAlKK 

cette  sanction  saliitairi',  indispensable  pour  !•■  travail  réjj'ulier  des 
deux  semestres  :  l'examen  de  fin  d'année,  imposé  à  tous,  sans  excep- 
tion, à  date  fixe,  ces  mesure?  malheureuses  ont  ruiné  l'enseignement 
médical. 

L'économie  de  la  scolarité  est  si  défectueuse  qu'il  est  facile  d'éluder 
certains  exercices  pratiques  et  même  d'écourter  parfois  le  stage  hospi- 
talier :  il  suffit  d'interrom{)re  au  moment  voulu  le  cours  régulier 
des  inscriptions  et  de  ne  le  reprendre  que  l'examen  passé.  Comment, 
alors,  imposer  utilement  des  exercices  que  comporte  ime  spécialité, 
(juand  l'étudiant  a  satisfait  à  l'examen  qui  y  correspond  ?  Et  si  cette 
assiduité  rétrospective  vient  à  être  imposée,  quel  intérêt  apportera 
l'élève  à  un  travail  fastidieux,  parce  que  désormais  sans  influence 
sur  le  résultat  de  ses  examens  ultérieurs  ?  Faut-il  ajouter  qu'un  inter- 
valle de  six  ou  huit  mois  s'écoule  parfois  avant  que  les  mêmes  cours 
ou  les  mêmes  travaux  pratiques  ne  recommencent,  et  qu'entraîné 
par  sa  scolarité,  l'étudiant  les  a  depuis  longtemps  perdus  de  vue. 

On  saisit  ici  le  défaut  fondamental  du  système  :  l'absence  de 
concordance  entre  l'année  scolaire,  cadre  naturel  et  qui  devrait  être 
immuable,  de  la  scolarité  et  des  examens  aberrants,  livrés  à  la  fan- 
taisie, d'ailleurs  clairvoyante  et  bien  renseignée,  des  candidats. 

Il  ne  semble  pas  qu'il  puisse  exister  de  méthode  de  travail  plus 
défectueuse  que  l'actuelle  réglementation  des  études  médicales.  La 
supprimer  pour  lui  substituer  un  appareil  mieux  compris  et  mieux 
adapté  à  l'instruction  des  élèves  est  un  devoir  impérieux  qui  s'im- 
pose sans  aucun  retard. 

On  ne  prêtera  jamais  trop  d'attention  au  cri  d'alarme  que  font 
entendre  ceux  qui,  voyant  de  près  le  péril,  ont  l'obligation  de  le 
dénoncer.  Qu'il  leur  soit  permis  d'ajouter  que  les  règlements  les 
meilleurs  sont  inefficaces  quand  on  ne  fotirnit  pas  les  moyens  d'exé- 
cution suffisants  à  ceux  qui  sont  chargés  de  les  appliquer.  Trop  de 
laboratoires  sont  pauvres  ;  toutes  nos  cliniques  sont  misérables  ;  les 
uns  et  les  autres  réclament  les  ressources  qu'exigent  l'instruction 
pratique  des  élèves  et  le  travail  de  la  recherche.  Il  nous  faut,  pour 
poursuivre  utilement  notre  œuvre,  l'appoint  de  crédits  plus  consi- 
dérables et  mieux  répartis  dans  les  divers  chapitres  de  nos  budgets. 

L'intérêt  de  la  science  j\istifierait,  à  lui  seul,  ces  sacrifices,  si  les 
exigences  de  la  santé  publique  ne  les  imposaient  pas  comme  une 
absolue    nécessité. 

On  trouvera  ci-joint  des  renseignements  statistiques  sur  la  popula- 
tion scolaire  e|  les  actes  de  la  Faculté. 

Le  Doyen,   L.   Higouneno. 


FACILTK   I)K  MRDKCINK  KT  l)K  l'HAFOlACIK  lôô 

RAPPORT  SUR  LA  SITUATION  DES  ÉTUDIANTS  ÉTRANGERS 

inscrits    à    la    Faciillé    de   Médecine   pendant    L'année    scolaire    1909-1910 


Pendant  l'année  scolaire  1909-1910,  3()  étudiants  étrangers  ont  été 
inscrits  à  la  Faculté  mixte  de  médecine  et  de  pharmacie  de  l'Univer- 
sité de  Lyon,  35  pour  la  médecine  et  i  pour  la  pharmacie.  Ils  se 
répartissent  comme  suit  par  ordre  de  nationalités  :  r  Anglais,  i  Alle- 
mand, 2  Grecs,  H  Bulgares,  i  Serbe,  3  Turcs,  12  Russes,  2  Persans, 
5  Egyptiens  et  4  Américains.  Parmi  eux,  se  trouvaient  6  femmes. 
3i  poursuivaient  des  études  en  vue  d'obtenir  des  titres  d'Université 
(3o  le  doctorat  universitaire  (médecine)  et  i  le  diplôme  universitaire 
de  pharmacie  de  i''"  classe).  5  postulants  le  diplôme  d'Etat  de  doc- 
teur, dont  4  pourvus  du  diplôme  français  de  bachelier  et  i  ayant 
obtenu  l'équivalence  de  son  diplôme  de  fin  d'études  secondaires  du 
lycée  de  Galatz  avec  le  baccalauréat  français.  Les  3i  étudiants  dis- 
pensés de  ce  dernier  grade  en  vue  du  diplôme  universitaire  de 
docteur  ou  de  pharmacien  apportaient  tous  des  diplômes  de  fin 
d'études  secondaires  des  lycées  de  leurs  pays  d'origine.  3  d'entre 
eux,  I  Russe  et  2  Egyptiens,  ont  été  jugés  dignes,  pendant  cette 
année,  du  grade  de  docteur  de  l'Université  de  Lyon,  mention  «  mé- 
decine ». 

Comme  l'an  dernier,  2  groupes  seulement  se  trouvent  constitués  en 
Sociétés  à  Lyon  :  les  Egyptiens,  qui  forment  une  Société  officielle 
dont  l'organisation  offre  de  nombreux  avantages  au  point  de  vue 
matériel  et  intellectuel,  et  les  Bulgares,  dont  le  groupement  n'a  en- 
core qu'un  caractère  officieux.  Les  autres  catégories  d'étrangers  sont 
trop  isolées  ou  trop  peu  nombreuses  pour  pouvoir  se  former  en 
Sociétés. 

Les  Consulats  universitaires,  nonmiés  par  le  Conseil  de  l'Université, 
ont  continué  à  exercer  leur  patronage.  Ce  sont  : 

MM.  Hugounenq,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine,  pour  les  étu- 
diants russes,  bulgares,  roumains  et  serbes  ; 

Lacassagne,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  pour  les  étu- 
diants tiircs  et  égyptiens  ; 

Pic,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  pour  les  étudiants  suisses  ; 

Paul  Courmont,  agrégé  à  la  même  Faculté,  pour  les  étudiants  de 
pays  de  langue  anglaise. 

L.  Hugounenq. 


150 


CHKONKU  i:   r.MVKHSITAlKI-: 


MfiDECINE 


Insrriptiun*  et  ExameiiN  prnilnnt  rmiiiôp  acolnire  l90f>-IOlO. 


Inscriptions.   —   Ditclorat   :  2.223. 


EXAMKNS 


■/. 

'r. 

b: 

o 

n 

T. 

z. 

a 

■< 

-    y. 


DKCTOHAT 


I"  Kxamcn  do  fin  détucles 
2'              —  — 

3'  —  — 

4'  —  — 


Thèse  (Elal)     .     . 

—     (Université 

Diplômes     .     .     . 


i8i 

121 

192 
33 1 
.57 

i36 
269 
i36 

285 

270 

109 
3 

3 

1 12 

1 12 

66,85 
70,83 
81.26 
86,62 

94.73 
100 
100 

(OO 


ClIimjUGIDNS-DENTISTKS 


1"  Examen. 

2'"  

3'         —      . 
Diplômes     . 


23 

18 

20 

20 

21 

21 

2f 

21 

s.\Gi-.s-ri;MMi;s   (  i  "^  ci.assi:) 


1"  Examen 

2'         — 

Visa  du  certificat  d'aptitude     .     . 


5 

4 

3 

3 

3 

3 

80 

100 
100 


SAGKS-FEMMKS    (2''    CLASSk) 


1"  Exanu'ii 

2*  — 

\'isa   lUi  certificat  d'api iliidc     .     . 


CEUTIKICAT     I)  KTinKS     11  llVflIlAl-: 


Examen  . 
Diplômes 


84 
100 


60 
56 
62 

21 

■  5 


78,26 

5 

100 

» 

100 

)) 

100 

» 

33.14 
29,16 
18.73 

i3,37 
5,26 


21.73 


33 

3i 

93.93 

2 

2H 

18 

90 

2 

18 

18 

100 

» 

6.06 


16 


FACLLTii  m:  MKI)IX;iNK   I:T  DK   I'HAUMACIK 


107 


PHARMACIE 
Inscriptions  et   Examen»»   pendant  l'année  scolaire   I90H-I9i0 

Inscriptions  :  t"  classe  :  3i4.  —  a""  classe  :  o. 


EXAMENS 


T 

K 

O 

a 

ai 

S 

o 

S 

< 

DIPLOME    SUPERIEUR    EXAMEN    ET    THESE 

Néant. 

DOCTORAT    DE    l'uNIVERSITÉ    (pHARMACIe) 


Examen  . 
Thèse  . 
Diplômes 


3  2 

3  3 

3  3 


66,66 

100 
lOO 


pharmaciens  de   i''*  classe 


Examen  de  validation  de  stage 
i«f  Examen  de  fin  d'année 
a'  —  — 

Examen  semestriel  .     .     . 
r''  Examen  de  fin  d'études 

2."  —  

3«  —  — 

Thèse 

Diplômes 


«7 

'7 

21 

i8 

32 

3o 

43 

37 

32 

29 

3o 

27 

6i 

60 

» 

» 

3o 

3o 

100 
85,71 
93,75 
86,04 
90,62 

98,36 


pharmaciens     de     2*^    CLASSE 


Examen  de  validation  , de  stage 

i"  Examen  de  fin  d'année 

2'  —  — 

I"  Examen  de  fin  d'études 

2'"  —  — 

3'  —  — 

Thèse 

Diplômes 


1) 

» 

» 

» 

2 

I 

2 

2 

9 

8 

» 

4 

)) 

DO 
100 
100 

88,88 
» 


HERBORISTES    (  I '"    CLASSe) 


Examen 

Visa  du  certificat  d'aptitude 


88,88 
100 


HERBORISTES    (2"    CLASSe) 


Examen 

A'isa  du  certificat  d'aptitude     .     . 


33,33 


14,28 
6,25 
13,95 

9,37 
II) 
1,63 


5o 


158 


CHKO.MQll-:  LMVKRSn  VlRi: 


TABLEAU   RESUME 


EXAMENS 


Examens  de  fin  d'études  . 

Thèses 

Diplômes     .... 


1146 
1 12 
1 12 


9^2 

112 
116 


81,32 
100 
100 


CIIIlUUGIKNS-DtlNTlSTES 


l'IIARM.VClE 


Kxamens  de  validation  de  stage  . 
Examens  de  fin  d'année  uu  semes- 
triels     

Examens  de  lin  d'études.     .     .     . 

Thèses     

Diplômes 


13.-) 

3 

37 


•7 

127 

3 

37 


Examens 

Visa  du  certificat  d'aptitude 


m;iin<>HisTES 
•I        9 


100 

87 .  12 
94.07 

100 

100 


88,88 
100 


214 


Examens 

.     .     . 

•     •  i 

64     i 

59 

92 

18 

5 

Diplômes 

. I          21                   21 

1               1 

S.XGES-FEMMES 

100 

» 

Examens 

61      j       56 

9' 

80 

5 

^'isa  du  ce 

rlifical 

d 

aptitude 

21            21 

lOO 

» 

CERTinC 

AT     UÉTtOES    DHVG 

lÈNE 

Examens. 

.   . 

.       .    1          25 

21 

84 

4 

Diplômes 

21 

21 

100 

)) 

,8,67 


7.81 


8.-9 


12,87 
5.92 


..       ,       ,,11                •    i            t   Médecine    ....  a.riaS 

iNoinbie  total  des  inscriptions    {   ,,,  ,.    , 

'              (   rliarmacie.     .     .     .  014 

Total.     .     .     .  2.537 

Elèves  ayant  pris  des  inscriptions 665 

Elèves  en  cours  d'examens  probatoires 326 

Elèves  dont  la  scolarité  a  été  interrompue  ....  248 

Nombre  total  des  étudiants  inscrits.     .  1.239 


FACULTÉ  Uii  MCbEClM::  liT  DK  l'HAUMACIK  159 

Inscriptions.  —  Examens. 

Le  nombre  total  des  inscriptions  prises  pendant  l'année  scolaire 
1909-iyio  a  été  de  2.537,  dont  2.223  pour  la  médecine  et  3i4  pour 
la  pharmacie.  C'est  une  diminution  de  iii6  pour  la  médecine  et  de 
38  pour  la  pharmacie. 

Les  examens  de  fin  détudes  ont  atteint  le  nombre  de  i.i46  pour 
la  médecine,  de  64  pour  les  chirurgiens-dentistes  et  de  i35  pour  la 
pharmacie,  soit  une  diminution  de  80  pour  la  médecine,  une  aug- 
mentation de  4  pour  les  chirurgiens-dentistes  et  une  diminution  de 
7  pour  la  pharmacie. 

Les  thèses  de  doctorat  en  médecine  (Etat)  ont  atteint  le  nombre  de 
109,  soit  une  diminution  de  35. 

La  Faculté  a  délivré,  en  outre,  3  diplômes  de  docteur  de  l'Univer- 
sité (médecine),  3  diplômes  de  docteur  de  l'Université  (pharmacie)  et 
21  certificats  d'études  d'hygiène. 

Le  total  des  élèves  est  de  1.239,  qui  peuvent  être  répartis  en  trois 
catégories  principales  :  1°  élèves  ayant  pris  des  inscriptions,  665,  soit 
une  diminution  de  39  ;  2°  élèves  en  cours  d'examens  probatoires, 
326,  soit  une  diminution  de  17  ;  3°  élèves  dont  la  scolarité  a  été 
interrompue  par  divers  motifs  (préparation  à  l'internat  ou  à  l'exter- 
nat des  hôpitaux,  service  militaire,  etc.),  248,  soit  une  augmentation 
de  28. 

Sur  ce  total  de  1.239,  i-025  appartiennent  à  la  médecine  et  2i4  à 
la  pharmacie.  C'est  une  diminution  de  21  pour  la  médecine  et  de  7 
pour    la    pharmacie. 

Concours. 

Concours  pour  une  place  de  chef  de  clinique  médicale  (service  de 
M.  Teissier)  :  i  candidat  ;  M.  Thévenot,  nommé. 

Concours  pour  une  place  de  chef  de  clinique  chirurgicale  (service 
de  M.  Jaboulay)  :  i  candidat  ;  M.  Duroux,  nommé. 

Concours  pour  une  place  de  chef  de  clinique  obstétricale  :  2  can- 
didats ;  M.  Bourret,  nommé. 

Concours  i)our  une  place  de  chef  de  clinicpie  infantile  :  1  candidat; 
M.  Hérard,  nommé. 

Concours  pour  une  place  de  chef  de  clinique  dermatologique  : 
2  candidats  ;  M.  Moutot,  nommé. 

Concours  pour  une  place  de  prosecteur  :  8  candidats  ;  M.  Arnaud, 
nommé. 

Concours  pour  deux  places  d'aide  d'anatomie  :  7  candidats  ; 
MM.  Perrin  et  Lambert,  nommés. 


I6n  CHROMAI  K    L.MVERSITAIBK 

Concours  pt)ur  uiu'  plate  de  suppléant  des  chaires  de  physique  et 
de  chimie  à  l'Kcole  de  médecine  tle  Grenoble  :  -.i  candidats  ;  M.  Do- 
dero.  nommé. 

Concours  pour  une  place  de  suppléant  des  chaires  de  pharmacie  et 
de  matière  médicale  à  l'Ecole  de  médecine  de  Grenoble  :  i  candidat  ; 
Mlle  Barrier,   nommée. 

Concours  pour  les  Bourses. 

Médecine,   2"  année   :   i   candidat  ;  M.   Martine,   nommé. 

Médecine,  3*^  année  :  6  candidats  ;  MM,  Archimbaud,  Didier, 
Guyonnet,   Maurzot,   Rigaud  et   Salle,   nommés. 

Médecine,  4"  année  :  2  candidats  ;  MM.  Brunet  et  Maillefert,  nom- 
més. 

Bourses  de  voyage. 

M.  Garin,  étudiant  en  médecine  :  Bourse  de  5oo  francs.  —  Mis- 
sion :  ((  Etude  des  parasites  intestinaux  de  l'homme  à  l'hôpital 
Sadiki  de  Tunis.   » 

M.  Arnaud,  étudiant  en  médecine  :  Bourse  de  3oo  francs.  — 
Mission  :  «  Etude  du  traitement  des  péritonites  aiguës  en  Allema- 
gne.   » 

M.  Niquet,  étudiant  en  pharmacie  :  Bourse  de  3oo  francs.  — 
Mission  :  «  Etude  des  collections  de  matière  médicale  des  Musées 
de  Londres.  » 


PUBLICATIONS   DU    CORPS   ENSEIGNANT   DE   LA    FACULTÉ 

pendant  l'année  scolaire  190i)-i9IO 


ANATOMIE 

Testut  (L.),  professeur  :  i"  Truite  d'Aïutloinie  huiiuilne,  Cf  édition, 
entièrement  refondue,  l^  vol.  gr.  in-S"  :  tome  P"",  Ostéologie, 
Arthrologie,  Myidogie,  avec  882  fig.  dans  le  texte,  dont  798  tirées 
en  couleurs  ;  tome  II,  fasc.  i,  Angéiologie,  avec  324  figures, 
dont  263  tirées  en  couleurs  ;  tome  II,  fasc.  2,  Système  nerveux 
central,  avec  663  figures,  dont  BgB  tirées  en  couleurs  ;  tome  III, 
fasc.  I,  Système  nerveux  périphérique,  avec  199  figures,  dont 
i63  tirées  en  couleurs.  (Le  fascicule  2  du  tome  III  et  le  tome  IV, 


FACULTÉ  DE  MÉDFXINK  KT  DE  PHAKMACIE  iGl 

(onninant    l'ouvrage,    sont    parus    actuellement.)    —    2°    Précis 
d'Anatomie  topographiqiie,  3®  édition,  t  vol.  in-12. 


ANATOMIE     GÉNÉRALE     ET     HISTOLOGIE 

Renalt  (J.),  professeur,  et  Dibreuil  (G.),  préparateur  :  Histogenèse 
du  cartilage  hyalin  des  Mammifères  (C.  R.  de  la  Soc.  de  Biolo- 
gie, 9  avril  19 10).  —  Contingence  et  conditions  de  l'incorpora- 
tion des  fibrilles  connectives  à  la  substance  fondamentale  des  os 
(C.  B.  de  la  Soc.  de  Biologie,  23  avril  1910).  —  Sur  le  morcel- 
lement résorptif  du  cartilage  hyalin  (C.  R.  de  la  Soc.  de  Biolo- 
gie, 18  juin  1910).  —  Le  morcellement  résorptif  du  cartilage 
hyalin  dans  l'ossification  primaire  des  cartilages  des  cornets  du 
nez  (C.  R.  de  l'Association  des  Anatomistes,  Bruxelles,  août 
1910). 

Regaud  (CL),  agrégé  :  Etudes  sur  la  structure  des  tubes  séminifères 
et  sur  la  spermatogénèse  chez  les  mammifères  (suite,  3*  partie) 
(Arch.  d'Anatomie  microscopique,  t.  XI,  fasc.  2  et  3,  i4o  pages, 
i3  fig.  dans  le  texte,  82  fig.  en  4  planches  hors  texte,  en  noir 
et  en  couleurs,  Masson,  édit.).  —  Particularités  d'action  des 
rayons  de  Rôntgen  sur  l'épithélium  séminal  du  chat  (i  fig.) 
(Soc.  de  BioL,  19  mars  1910).  —  Etude  analytique  et  critique 
du  décret  du  11  janvier  1909  (portant  réorganisation  des  études 
médicales)  en  ce  qui  concerne  le  régime  des  examens  (Bull,  de 
l'Assoc.  des  Membres  du  Corps  enseignant  des  Fac.  de  méd., 
"f-  année,  n°  6). 

Regaud  (Cl.)  et  Favre  (M.),  médecin  des  hôpitaux  :  Note  sur  cer- 
tains filaments  ayant  probablement  la  signification  de  mitochon- 
dries,  dans  la  couche  génératrice  de  l'épiderme  (i  fig.)  (C.  R. 
Acad.  des  Sciences,  28  février  1910).  —  Sur  la  nature  des  fibres 
d'Herxheimer  ou  filaments  basaux  de  l'épiderme  (Soc.  méd.  des 
hop.  de  Lyon,  5  avril  1910  ;  Lyon  médical,  29  mai  1910). 

Regaud  (Cl.)  et  Nogier  (Th.),  agrégé  :  Stérilisation  complète  et  défi- 
nitive des  testicules  du  rat,  sans  aucune  lésion  de  la  pea«i,  par  une 
application  unique  de  rayons  X  filtrés  (C.  R.  Acad.  des  Sciences, 
27  décembre  1909). 

DuBREUiL    (G.),    préparateur  :    L'appareil    mitochondrial    (périnème, 

mitochondries,    chondriomites)    dans   la   lignée   cellulaire   allant 

du  lymphocite  à  la  cellule  osseuse  (C.  R.  de  la  Soc.  de  Biologie, 

25  juin  1910).  —  Mitochondries  des  ostéoclastes  et  des  cellules 

.de  Bizzozero   (C.  R.   de  la  Soc.   de  Biologie,   9  juillet    1910).  — 

.\mis  Univ.,  xxiv. 


162  CHRONIQUE  ^UNIVERSITAIRE 

Vacuoles  à  lipoïdes  des  osléoblasles,  des  cellules  osseuses  et  des 
oslooclasles  (C.  R.  de  la  Soc.  de  Biologie,  23  j^uillet  1910).  — 
Ledilication  des  travées  architecturales  osseuses  (C.  R.  de  l'As- 
sociation   des   Anatomistes,    Bruxelles,   août    1910). 

CLINIQUE     CHIRURGICALE 

Jaboulay,  professeur  :  Statistique  de  gastro-entérostomies  faites  avec 
le  boulon  qui  tient  en  place  sans  sutures  (Lyon  chirurg.,  1910). 

—  Interventions  sur  le  sympathique  cervical  et  sur  le  corps  thy- 
roïde dans  la  maladie  de  Basedow  (Lyon  chirurgical,  1910).  — 
Stades  de  développement  d'une  sarcosporidie  dans  un  épithé- 
liome  du  sein  (F^rovince  médicale,  décembre  1909).  —  Enve- 
loppe épilhélioïde  d'une  sarcosporidie  et  bourgeon  épithélial 
dans   le  cancer  du   sein    (Province   médicale,    septembre    1910). 

—  Cellules  d'une  sarcosporidie  de  la  chèvre  et  de  tumeurs 
humaines.  Cultures  du  cancer  (Province  médicale,  novem- 
bre 19 10).  —  Action  de  certaines  sérosités  pathologiques 
(Lyon  médical,  août  1910).  —  Anévrysme  traumatique  de  l'axil- 
laire  (Province  médicale,  juin  1910).  -—  Hanche  bote  ou  coxa 
vara  (Ibid.,  juillet  1910).  — ■  Péritonite  tuberculeuse  (Journal  des 
Praticiens,  1910).  —  Myxosarcome  de  la  cuisse  (Revue  prat.  de 
M  éd.  et  de  Chir.,  juillet  1910).  —  Ostéosarcome  myéloïde  de 
l'extrémité  supérieure  du  tibia  (Id.,  août  1910).  —  Luxation  de 
l'épaule  (Courrier  Médical,  1910).  —  Tumeur  ou  tuberculose 
de  l'extrémité  supérieure  de  l'humérus  C/c/.,  1910). — 'Diabète  et 
cancer  du  sein  (Id.,  1910).  —  Cancer  de  l'os  maxillaire  supérieur 
fid.,  1910).  —  Présentations  à  la  Société  de  Médecine  de  Lyon  : 
Malade  opéré  d'un  anévrysme  axillaire,  1910  ;  malade  opéré 
d'une  résection  simultanée  de  la  clavicule  et  de  l'omoplate,  1910  ; 
erreur  de  sexe,   1910,  etc. 

CLINIQUE     DES     MALADIES     CUTANÉES 
ET     VÉNÉRIENNES 

Nicolas  (J.)   :  Follicule  de  Ktister  et  l'oriuatinns  hisloldgitjues  tuber- 

culoïdes   dans    la   sy|)hilis    (Livre   jubilaire   du    professeur   Teis- 

sier). 
Nicolas  (J.)  «'l  Kavhk  (M.)  :  Les  réseaux  élasli(pies  de  la  paroi  propre 

des    glandes    sudoripares     (Annales    de    DennaUdogie,    octobre 

T910). 


tACLLTE  DE  MLDKCl.NE  ET  DE  PHAHMACIE  163 

^ICOLAS  (J.),  professeur,  et  Jambon  (A.)  :  Hygiène  de  la  peau  et  du 
cuir  chevelu,  i  vol.,  .I.-B.  Baillière,  1910.  —  Les  fards  (Paris 
médical,   3  déceml)ro   1910). 

Nicolas  (J.)  et  Moutot  (H.)  :  Urticaire  pignienlaire  (Province  médi- 
cale, 5  mars  19 10).  —  Des  nouveaux  moyens  de  diagnostic  pra- 
tique de  la  syphilis   (Journal  médical  français,    i5  avril   1910). 

Nicolas  (J.),  Favre  (iM.)  et  Charlet  (L.)  :  Intradermoréaction  et  cuti- 
réaction  avec  la  syphiline  chez  les  syphilitiques  (Comptes  ren- 
dus de  la  Société  de  Biologie,  12  février  1910).  —  Intradermo- 
réaction et  cutiréaction  avec  la  syphiline  chez  les  syphilitiques 
(Comptes  rendus  de  la  Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Paris, 
25  février  19 10).  —  Comparaison  des  résultats  fournis  par  l'in- 
tradermoréaction  à  la  syphiline  et  par  la  séro-réaction  de  VVas- 
sermann  (Comptes  rendus  de  la  Société  médicale  des  Hôpitaux 
de  Paris,  22  avril  1910).  —  Réactions  des  syphilitiques  à  la 
tuberculine  (Comptes  rendus  de  la  Société  médicale  des  Hôpi- 
taux de  Paris,   11   mars   1910).  • 

Nicolas  (J.),  Favre  (M.),  Augagneur  (A.)  et  Charlet  (L.)  :  Réaction 
des  syphilitiques  à  l'injection  sous-cutanée  de  tuberculine 
(Société  médicale  des  Hôpitaux    de  Lyon,  décembre  1910). 

Thèses. 

Barrière  (L.),  Contribution  à  Vétude  de  l'urlicaire  pigmenlaire.  — 
P.  HuTEAU,  La  réaction  de  Wassermann.  —  L.  Guilmaln, 
Valeur  comparée  des  réactions  de  Parges  et  de  Wassermann.  — ■ 
M.  BoNjEAN,  Valeur  clinique  de  la  réaction  de  Bauer-Stern.  — ■ 
E.  Chénelat,  Sur  les  gommes  syphilitiques  simulant  des  sar- 
comes. —  A.  AuGAGNEUR,  Etudc  sur  les  réactions  des  syphili- 
tiques à  la  tuberculine. 

CLINIQUE     GYNÉCOLOGIQUE 

PoLLOsso.N,  professeur  :  Cancer  du  col  utérin  propagé  à  la  vessie  et 
aux  uretères.  Indications  opératoires  (Comm.  au  Congrès  de  Tou- 
louse, septembre  1910).  —  La  rachianesthésie  en  gynécologie 
(Communication  au  Congrès  de  Toulouse,   septembre   1910. 

Violet  :  L'utilisation  plastique  de  l'utérus  par  inclusion  inter-vésico- 
vaginale  dans  la  cure  des  prolapsus  génita\ix  (Revue  de  Gyné- 
cologie, décembre  1909).  —  Sur  la  cure  de  la  cystocèle  vagi- 
nale ou  hernie  pré-utérine  (Lyon  médical  et  Annules  de  Gyné- 
cologie). 


164  CHHOMULi:  UNIVEKSITAIRE 

VioLtr  et  Bkumki  :  Sur  ranatoiiiif  pathologique  de  la  eystoeèle  vagi- 
nale (Lyon  chirurcjicul  et  Aniidles  de  Gynécologie) . 

Violet  et  Fircher  :  La  rachistovainisation  en  gynécologie  (Lyon  chi- 
rurgical, novembre  1910).  —  Les  formes  anatomiques  et  clini- 
ques des  prolapsus.  Déductions  thérapeutiques  (Congrès  de  Gyné- 
cologie ef  d'0})sléfri({ue  de  Toulouse,  septembre  1910). 

Thèses. 

MicoLiER,    Le    Irailenienl    des   fistules    vésicii-vagimdes   hautes   par 
voie   ahdomino-vnginale.    —   (1\(;lio,   Etude   sur   les   dysménorrhées. 

—  CiiAPiis,  Lu  réfection  du  plancher  pelvien  dans  les  grands  pro- 
lapsus. —  Du  Lai  RENS  de  la  Barre,  Etude  sur  la  cysiectomie  totale 
chez  la  femme.  —  Brvisset,  Les  pyométries  dans  le  cancer  du  col. 

—  DiCRLET,  La  rachinnesthésie  en  gynécologie.  Etude  sur  150  cas 
personnels. 


CLINIQUE     MEDICALE 

Teissier  (.1.),  professeur  :  Valeur  séiniolicpie  de  l'albuminurie  chez 
les  diabétiques  (Presse  méd.  d'Egypte  et  l''rovince  méd.,  n°  ;?5, 
1909).  —  bap[i(til  >ur  Kenseignement  de  la  ilini(jue  médicale. 
Projet  tie  n'-organisation.  Enseignement  propédeutique.  Exerci- 
ces de  laboratoin-s.  Tarvaux  originaux.  Exigences  d'un  service 
complet  :  personnel  et  outillage  (  ■\ssoci(dion  des  membres  du 
corps  enseignant  des  Facultés  de  médecine,  novembre  1909).  — 
Médication  spéci(i(jue  de  la  tulx'rculose  (Revue  scientifique, 
décembre  1909).  —  Albuminurie  j)rélid»erculeuse  et  albuminurie 
paratuberculeuse  (Semaine  médicale,  i"'"  décembre  1909).  — 
Tuberculosi  e  sua  cura  specifica  (Gazzetta  degli  ospedali  e  délie 
('.liitichc.  n"  7,  ii)ni).  —  Sur  le  [)hénomène  de  la  glycosurie 
pliiorid/iipic  fn\isagée  corunic  signe  d'insuffisance  fonctionnelle 
(lu  l(iic  cl  accessoirernciil  siii'  l'inlluence  de  l'injection  sous- 
cutanée  de  glycogène  comme  source  de  glycosurie  passagère  (en 
colla!)oration  avec  M.  Rebattu)  (Académie  des  Sciences,  7  juil- 
l'I  njio).  —  Uecherches  cxpériiuentales  sur  le  sérum  de  la 
veine  rénale  (en  collaltoraliou  a\ec  le  D""  Thévenot)  (Société  de 
Biologie,  juillet  1910J.  —  (l()m|>lication  de  l'aorlite  sous-dia- 
phragmaticpie.  .\ngor  abdominal.  Œdème  intestinal  aigu  (publié 
en  langiif  ilalienne  dans  la  Gazetla  internazionale  di  Medecina, 
C.hirurgia,  Igitne,  Inleressi  professionali,  1910).  —  Contribu- 
tion   pcrsoniicilr    ;iM\    thèses    de    (jocloial    i\r    :    Hkm;m,    liapports 


FACULTE  DK  MEOECINK  ET  UK  l'HAUMACIK  165 

(Je  In  chlonirie  nrinaire  avec  l'hypertension  artérielle,  1909- 
1910  ;  MoMER,  Valeur  sémiologiqne  de  l'alhuminerie  dana  sea 
rapports  avec  le  rein  niot)ile,  1909-1910  ;  Di  foir,  Paralysies 
radiciilaires  du  plexus  brachial,  ékctro-diagnosiic,  éteclru- 
pronostic,  traitement,  1909-1910  ;  Kebatïu,  L'épreuve  de  la 
phloridzine,  sa  valeur  séméiologique  et  pronostique  dans  l'in- 
suffisance hépatique   et  rénale. 

Ahloing  (F.),  agrégé  :  Variations  du  pouvoir  chiniiotactique  en  rap- 
port avec  la  virulence  du  bacille  tuberculeux  (en  collaboration 
avec  M.  Henri  Gimbert)  (Extrait  du  Livre  jubilaire  du  professeur 
J.  Teissier,  décembre  1909,  et  Société  de  Biologie,  janvier  1910). 

—  Sur  quelques  particularités  hématologiques  de  la  tuliercu- 
lose  pulmonaire.  La  «  figure  du  sang  d'Arneth  »  (en  collabora- 
lion  avec  M.  Maurice  Genty  (Extrait  dvi  Livre  jubilaire  du  profes- 
seur J.  Teissier,  dé'cembre  1909,  et  Journal  de  Physiologie  et 
Pathologie  générales,  mars  1910).  —  Sur  quebpies  cas  de  tuber- 
culose pulmonaire  traitée  par  le  sérum  de  Marmorek  (Société 
médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  21  décembre  1909).  —  Des 
rapports  entre  la  virulence  et  le  pouvoir  chimiotactique  du 
bacille  tuberculeux  (en  collaboration  avec  M.  Henri  Gimbert) 
(Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  18  janvier  1910).  — 
Thérapeutique  spécifique  de  la  tuberculose.  Bactériolysine.  Vac- 
cination antituberculeuse.  Leçon  du  professeur  Maragliano 
recueillie  à  la  Clinique  médicale  de  l'Hôtel-Dieu  de  Lyon  (Pro- 
vince médicale,  -aQ  février  1910).  —  Variations  du  nombre  des 
leucocytes  neutrophiles  dans  la  tuberculose  pulmonaire  (Société 
médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,   S  mars   1910). 

Cade  (A.),  agrégé  :  Contribution  à  l'étude  des  hématies  granuleuses 
en  collaboration  avec  M.  J.  Chalier)  (-Soc.  méd.  des  Hôpitaux 
de  Lyon,  novembre  1909  ;  Province  médicale,  22  janvier  1910). 

—  Occlusion  aiguë  duodénale  artério-mésentérique  (en  collabo- 
ration avec  AL  Jalifier)  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de 
Lyon,  décembre  1909  ;  Province  nnédicale,  janvier  1910,  p.  58). 

—  Rupture  s])ontanée  de  l'aorte  (en  collaboration  avec  AL  Mu- 
rard)  (Société  nu'dicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  1910).  —  Rela- 
tions entre  le  parasitisme  intestinal  et  les  entérorragi<'s  occultes 
(en  collaboration  avec  M.  Ch.  Garin)  (Archives  des  nialadies  de 
l'appareil  digestif  et  de  la  nutrition,  novembre  1910).  —  Cancer 
de  la  région  vatérienne  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon, 
1909),  —  Syndrome  d'insuffisance  capsulai re  aiguë  par  hémor- 
ragie surrénale  bilatérale  consécutive  à  une  hémorragie  céré- 
brale (en   collaboration   avec  M.   Rebattu)    (Société  médicale  des 


166  CHRONIQUE   UNIVERSITAIRE 

Hùpilon.r  lie  Lyon,  i<)io).  —  Duodénitt'  ulcéreuse  urémique  (en 
tollahoration  avec  M.  Lucien  Thévenof)  (Société  médicale  des 
Hnpilniix  de  Lyon,  1910).  —  Entérite  tricocépVialienne  (en  colla- 
boration avec  M.  Ch.  Garin)  (extrait  du  Livre  jubilaire  du  profes- 
seur J.Teissier,  décembre  1909). — Id.  (Archives  des  maladies  de 
l'appareil  difjesiij  et  de  la  nuirilion,  1910).  —  Précis  des  mala- 
dies de  l'estomac  et  de  l'intestin,  un  volume  de  la  «  Collection 
Teslut  »,  loio  pages  avec  162  figures  dans  le  texte  et  deux 
planches  en  couleurs  hors-texte.  Paris,  0.  Doin,  éditeur,  juin 
1910.  Préface  de  M.  le  professeur  J.  Teissier. 

Mayet  (Lucien)  :  L'Epilepsie  commune  (Epilepsie  dite  essentielle) 
fasc.  IX  des  Consultations  médicales  françaises.  A.  Poinat,  édit., 
Paris).  —  La  Epilepsia  comun  (Epilepsia  llamada  essencial) 
Id.,  en  langue  espagnole).  —  Clinique  d'autrefois.  Un  cas 
d'ostéomalacie  :  Anne-Elisabeth  Supiot,  2  figures  (Province  mé- 
dicale, 1909).  —  L'indice  céphalique  des  épileptiques  (extrait 
du  Livre  jubilaire  du  professeur  J.  Teissier,  décembre  1909, 
une  carte  dans  le  texte).  —  Id.  (.Journal  des  médecins  prati- 
ciens de  Lyon,  i5  août  1910).  —  Fréquence  de  la  carie  dentaire 
suivant  les  régions  et  répartition  géographique  des  mauvaises 
dentitions  en  France,  deux  cartes  dans  le  texte  (Province  médi- 
cale, 2  avril  1910).  — Un  cas  de  rougeole  évoluant  sans  fièvre 
(Province  médicale,  4  juin  1910).  —  Le  rôle  du  médecin  dans 
une  œuvre  de  colonies  scolaires  de  vacances  (Comminiication 
au  Congrès  international  des  Œuvres  de  colonies  de  vacances, 
Paris,  1910).  —  Id.  (Province  médicale,  2/4  septembre  1910). 
—  Secrétariat  de  la  rédaction  de  la  Province  médicale,  journal 
hebdomadaire  de  médecine  se  publiant  à  Paris,  sous  la  direction 
scientifique  de  trois  professeurs  de  chacune  des  Facultés  de 
médecine  provinciale  (12*  année). 

Thévenot  (Lucien)  :  Anévrysme  disséquant  expérimental  (en  colla- 
boration avec  le  D""  Bonnamour  (Société  de  Biologie,  h  décembre 
igo9).  —  L'athérome  expérimental  est-il  la  conséquence  d'une 
action  mécanique  ou  toxique  ?  (Extrait  du  Livre  jubilaire  du 
professeur  J.  Teissier,  décembre  1909).  —  Duodénite  ulcéreuse 
urémique  (en  collaboration  avec  le  ÏV  Cade)  (Société  médicale 
des  Hôpitaux  de  Lyon,  i"""  février  1910,  et  Lyon  médical,  1910, 
I,  p.  051).  —  Mort  subite  par  thrombose  de  l'artère  pulmonaire 
(en  collaboration  avec  M.  Rebattu)  (Société  médicale  des  Hôpi- 
taux de  Lyon,  if)  février  1910,  et  Lyon  médical,  1910, 
I,  p.  72/j).  —  Deux  cas  d'anévrysme  de  l'aorte  ouverts  dans 
l'œsophage  fou  coljaboraliou  avec  le  l)""  Pallasse)  (Société  médi- 


FACULTI':  DR  MKDECINF.  ET  DE  PHARMACIE  167 

cule  des  Hôpitaux  de  I.yon,  1 5  IV-vritT  mio).  —  Du  mode  d'ac- 
tion de  l'adrénaline  dans  la  production  de  l'athérome  expé- 
rimental. Dissociation  des  propriétés  toxiques,  vaso-motrice  et 
athéromatogène  (en  collaboration  avec  le  D'"  Bonnamour)  (Jour- 
nal de  Physiologie  et  de  Pathologie  générales,  i5  mars  1910).  — 
Coexistence  d'un  anévrysme  de  la  crosse  de  l'aorte  avec  un 
paquet  ganglionnaire  médiastinal  secondaire  à  un  néoplasme 
gastrique  latent  (en  collaboration  avec  M.  Rebattu)  (Société 
médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  22  février  1910,  et  Lyon  médi- 
cal, 10  avril  1910).  —  Syndrome  thalamique  (Société  médi- 
cale des  Hôpitaux  de  Lyon,  1910).  —  Traitements  locaux  par 
le  sérum  antidiphtérique  (Lyon  médical,  5  juin  1910).  —  Can- 
cer primitif  du  poumon  à  type  pleurétique  (épanchement  sé- 
reux). De  la  forme  pleurétique  pure  du  cancer  pleuro-pulmo- 
naire  (en  collaboration  avec  M.  Rebattu)  (Province  médicale, 
1910,  p.  272).  —  Sérothérapie  des  néphrites  (Journal  médical 
français,    i5  octobre   1910). 

Roi'BiER  :  Sur  quelques  recherches  hématologiques  au  cours  de 
néphrites  (extrait  du  Livre  jubilaire  du  professeur  J.  Teissier, 
décembre  1909).  —  La  formule  leucocytaire  (hémoleucocytaire) 
dans  la  varicelle  (en  collaboration  avec  le  professeur  Weill) 
(Société  de  Pédiatrie,  1909).  —  Sur  un  anévrysme  de  la  base 
du  ventricule  gauche  coïncidant  avec  une  endocardite  parié- 
tale subaiguë  (avec  M.  Bret)  (Archives  des  maladies  du  cœur 
et  des  vaisseaux,  1910).  —  La  paraplégie  spasmodique  perma- 
nente au  cours  de  l'urémie  lente  (en  collaboration  avec  le  pro- 
fesseur Pic)  (Lyon  médical,  1909).  —  Endocardite  chronique 
métapneumonique  (contribution  à  l'étude  de  l'endocardite  pneu- 
monique)  (en  collaboration  avec  M.  A.  Lacassagne)  (Province 
médicale,   novembre   1910). 

Pallasse  (Eug.)  :  Gliome  du  lobe  temporal  droit  avec  surdité  bilaté- 
rale et  réaction  inflammatoire  méningée  (Lyon  médical,  5  dé- 
cembre 1909).  —  Deux  cas  d'anévrysme  de  l'aorte  ouverts  dans 
l'œsophage  (en  collaboration  avec  M.  Lucien  Thévenot)  (Lyon 
médical,  27  mars  1910).  '■ —  Quelques  cas  de  paralysie  radicu- 
laire  du  plexus  brachial.  Electrisation.  Guérison  (en  collabora- 
tion avec  le  D'"  Chanoz)  (Lyon  médical,  1910.  —  Albuminurie 
au  cours  du  rein  mobile  (extrait  du  Livre  jubilaire  du  profes- 
seur J.  Teissier,  décembre  1909). 

Sauvonat  :  Influence  de  la  tuberculose  sur  la  minéralisation  du 
cobaye  (en  collaboration  avec  M.  Rebattu)  (Société  de  Biologie, 
ifi  juillet  1910).  —  Effets  glycosuriques  du  glycogène  en  injec- 


1H8  CHKOMULl-:   IMVKPSITAlKI-: 

lions  sous-cutanées  (en  collaboration  avec  M.  le  professeur  .T. 
Teissier  et  M.  Rebattu)  (Lyofi  médical,  1910,  11^  p.  33).  — 
Teneur  en  chaux  de  rexpectoration  des  tuberculeux  pulmonaires 
(Pnn'ince  médicale,  1910,  p.  647).  —  Teneur  en  chaux  de 
l'urine  des  tuberculeux  pulmonaires  (en  collaboration  avec  M.  J. 
Rçl)alfu)  (Province  médicale,  1910,  p.  392).  —  Un  cas  d'albu- 
minurie de  Bence-Jones  (protéinurie  thermolytique)  (en  colla- 
boration avec  le  D''  P.  Savy)  (Province  médicale,  1910,  p.  ^ii). 

Chanoz  (M.)  :  Sur  l'étude  analytique  de  l'action  physico-chimique 
de  l'électricité  sur  les  tissus  vivants  (extrait  du  Livre  jubilaire 
du  professeur  .1.  Teissier,  décembre   1909). 

Rkbatti  (.1.)  :  Mort  subite  par  thromliose  de  l'arflit-re  pulmonaire 
(en  collaboration  avec  M.  Lucien  Thévenot)  Société  médicale 
des  Hôpitaux  de  Lyon,  i5  février  1910).  —  Coexistence  d'un 
anévrysme  de  l'aorte  avec  un  paquet  ganglionnaire  médiastinal 
secondaire  à  un  cancer  gastrique  latent  (en  collaboration  avec 
le  D'  L.  Thévenot)  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon, 
22  février  1910).  —  Syndrome  de  l'insuffisance  capsulaire  aiguë 
par  hémorragie  surrénale  bilatérale  consécutive  à  une  hémorra- 
gie cérébrale  (en  collaboration  avec  M.  Cade)  (Société  médicale 
des  Hôpitaux  de  Lyon,  22  février  19 10).  —  Syndrome  thalami- 
que  (en  collaboration  avec  M.  L.  Thévenot)  (Société  médicale 
des  Hôpitaux  de  Lyon,  17  mai  1910).  —  Notes  sur  les  effets  gly- 
cosuriques  du  glycogène  en  injections  sous-cutanées  (en  colla- 
boration avec  M.  le  professeur  J.  Teissier  et  M.  Sarvonat)  (So- 
ciété médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  17  mai  19 10).  —  Note  sur 
l'épreuve  de  la  glycosurie  phloridzique  envisagée  comme  signe 
d'insuffisance  hépatique  (en  collaboration  avec  M.  le  professeur 
J.  Teissier)  (Académie  des  Sciences,  [^  juillet  1910).  —  Teneur  en 
chaux  de  l'urine  des  tuberculeux  pulmonaires  (en  collaboration 
avec  le  D""  Sarvonat)  (Province  médicale,  17  septembre  1910). 
—  Influence  de  la  tuberculose  sur  la  minéralisation  chez  le 
cobaye  (vu  collaboration  avec  le  D""  Sarvonat)  (Société  de  Bio- 
■  logie,  1(3  juillet  1910).  —  Etude  critique  sur  l'épreuve  de  la 
phloridzine.  Sa  valeur  sémioloçiique  et  pronostique  dans  Vin- 
suffisance  hépaTuiue  et  rénale  (Thèse  de  Lyon,  157  pages,  1910). 

CLINIQUE     MÉDICALE 

M.  M.  LÉPiNE,  professeur. 

Lesieur  (Ch.),  agrégé.  Froment  et  Roctiaix  ;  Œdèmes  aigus  du  pou- 
mon.  Comparaison   du   taux  de  l'urée  et   des  chlorures  dans  le 


FACILTÉ  DE  MÉDF.CINI'    KT  1)K  PHARMACIE  169 

sérum  sanguin  et  dans  l'expectoradcjn  (Société  médicale  des  Hô- 
pilnux  de  Paris,  1909  ;  Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon, 
7  décembre  1909  ;  Lyon  médical,  2  janvier  1910,  p.  2/1). 

Lesieir  (Ch.),  Froment  et  Crémieu  :  Septicémie  eberthienne  et 
endocardite  maligne  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon, 
-  décembre  1909  ;  Lyon  médical,   2  janvier  1910,  p.   27). 

Lesieur  (Cb.),  Froment  et  Golombet  :  Paralysie  diphtérique  tardive 
généralisée,  longtemps  rebelle  malgré  la  sérothérapie  inten- 
sive (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  i"  février  1910  ; 
Lyon  médical,   i3  mars  1910,  p.  607). 

Lesieur  (Ch.),  Froment  et  Crémieu  :  Large  inocclusion  du  trou  de 
Rotai  sans  cyanose  ;  survie  prolongée  ;  développement  inusité 
de  la  valvule  de  Thébésius  ;  vibration  systolique  dure  (Société 
médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  i4  décembre  1910  ;  Lyon  mé- 
dical,   ifi   janvier    1910,    p.    122). 

Lesiei  R  (Cb.),  Froment  et  Garin  :  Hémiplégie  pneumonique  et 
pneumococcie  méningée  sans  réaction  leucocytaire  du  liquide 
céphalo-rachidien  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Paris, 
19  novembre  1909  ;  Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon, 
3i  mai   1910  ;  Lyon  médical,   28  août   1910,  p.  826). 

Lesieur  (Ch.),    Froment   et   Mazel    :   Cancer   primitif   de   la   plèvre 

(Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  7  juin  1910  ;  Lyon 
médical,  2  octobre  1910,  p.  558). 

Lesieur  (Ch.)  :  Sur  l'albumoptysie  (albumino-réacfion  des  crachats 
du  professeur  H.  Roger:  190  observations  personnelles)  (Société 
médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  7  juin  1910  ;  Lyon  médical, 
2  octobre  1910,   p.  558). 

Crémiei  et  Gâté  :  Trois  cas  de  tuberculose  inflammatoire.  Rhuma- 
tisme tuberculeux.  Kystes  du  creux  poplité  (Gazette  des  Hôpi- 
taux,   i5  septembre  1910,   p.    i443). 

Thèses. 

Berthet,  De  l'isolement  dans  la  fèvre  typhoïde.  —  Bolotte, 
Contribution  à  l'étude  de  Vérysipèle  (traitement  et  prophylaxie).  — 
BoRMOTTE,  Contribution  à  l'étude  des  variations  du  taux  de  l'urée 
dans  le  liquide  céphalo-rachidien  à  l'état  pathologique  et  principa- 
lement au  cours  de  l'urémie.  —  Ciiappet,  Contribution  ô  l'étude 
de   la   pathogénie   des   hémiplégies   pneumoniques. 


170  CHROMOl  i:  IMVERSITAIRE 


CLINIQUE     OPHTALMOLOGIQUE 

RoLLET,  professeur  :  l'raiteinent  du  ptosis  par  la  blepharopexie  à  ciel 
ouvert  (liev.  (jén.  iVOphialmoUigie,  38  février  1910).  —  Remar- 
ques sur  2.43o  extractions  de  cataractes  (Revue  générale  d'Oph- 
talmologie, 3i  août  1910).  —  Pronostic  des  cancers  primitifs 
de  l'orbite  (Société  française  d'OphlaUnologie,  mai  1910).  — 
Nouvel  électro-aimant  géant  pour  l'extraction  des  corps  magné- 
tiques intra-oculaire  (Revue  générale  d'Ophtalmologie,  3o  juin 
1910).  —  De  l'extraction  des  corps  magnétiques  à  l'aide  de 
l'électro-aimant,  aciers  et  fers  peu  ou  pas  magnétiques  (Revue 
générale  d'Ophtalmologie,  3i  octobre  1910).  —  L'exophtalmie 
unilatérale  du  goitre  exophtalmique  (Société  d'Ophtalmologie 
de  Lyon,  mai  1910). 

Roi,lp;t  et  AuRANn  :  Essai  de  tuberculinothérapie  oculaire  expéri- 
mentale  (Revue   général   d'Ophtalmologie,    3i    janvier    1910). 

RoLLET  et  Grandclément  (L.)  :  Dacryoadénite  subaiguë  (Société 
d'Ophtalmologie  de  Lyon,  3  novembre  1909).  —  Syphilis  ocu- 
laire à  forme  rapide  chez  un  sénile  (Société  d'Ophtalmologie  de 
Lyon,  3  novembre  1909).  —  Kératite  interstitielle  compliquant 
un  zona  ophtalmique  (Société  d'Ophtalmologie  de  Lyon,  juin 
1910).  —  Obsliuction  de  l'artère  centrale  de  la  rétine  (Société 
d'Ophtalmologie  de  Lyon,  mai  1910).  —  Syndrome  sympathique 
à  la  suite  d'un  traumatisme  de  l'épaule  (Société  d'Ophtalmrdogie 
de  Lyon,  mai   1910). 

Thèses. 

SoDERLiNH,  Contribution  à  l'étude  de  la  l;éndile  syphilitique  gom- 
meuse.  —  Mazet,  Contribution  à  l'étude  du  lipome  sous-conjoncti- 
val,  —  GoLOWiNSKY,  Considérations  sur  ^JiSO  extractions  de  cata- 
ractes.  —  Le  Gras  de  Vaubercev,  Les  symptômes  oculaires  unila- 
téraux dans  le  goitre  exophtalmigue .  — -  RioT,  De  l'emploi  du  rouge 
écarlate   en    lhrr(ipeiili(juc   oculaire. 


CLINIQUE     MÉDICALE     INFANTILE 

Weill,  professeur,  et  Moi  uiQiANr),  agrégé  :  Typhobacillose  et  mani- 
festations tardives  de  l'infection  tuberculeuse  aiguë  chez  l'enfant 
(Presse  médicale,  27  novembre  1909).  —  Fausse  typhoïde  d'ori- 
gine bacillaire  (Soc.  méd.  des  Bôp.  de  Lyon,  3o  novembre  1909). 


FACULTÉ  DE  MÉUECIM':  KT  DK  l'IlAHMACIK  171 

—  Le  rhumatisme  prolong»'-  des  goitreux  (Presse  médicale,  i8  dé- 
ceml)re  1909).  —  Thrombose  du  pressoir  d'Hérophile  ;  hydro- 
céphalie consécutive  (Société  national  de  Médecine,  28  novem- 
bre 1909).  —  Etapes  radioscopiqucs  de  la  formation  d'une 
caverne  tuberculeuse  (Société  des  Sciences  médicales,  décem- 
bre 1909).  —  Ichtyose  thyroïdienne  (Société  national  de  Méde- 
cine, janvier  1910).  —  Autosérothérapie  pleurale  (Société  médi- 
cale des  Hôpitaux,  janvier  19 10).  —  Le  triangle  axillaire  de 
la  pneumonie  infantile  (Société  de  Pédiatrie  de  Paris,  mars 
1910).  —  Le  délire  dans  la  méningite  tuberculeuse  (Société  de 
Pédiatrie  de  Paris,  mai  1910).  —  Importance  de  l'auscultation 
médiate  chez  l'enfant  (Société  médicale  des  Hôpitaux,  avril 
1910).  —  Symptômes  de  localisation  dans  la  méningite  tuber- 
culeuse (Société  des  Sciences  médicales,  avril  1910).  —  Dia- 
gnostic de  la  pleurésie  médiastinale  antérieure  (Société  médi- 
cale des  Hôpitaux,  avril  1910).  —  Le  triangle  primitif  d'hépa- 
tisation  pneumonique  (Presse  médicale,  1910).  —  Topographie 
des  localisations  pulmonaires  de  la  pneumonie  infantile  (Société 
de  Pédiatrie  de  Paris,  mai  1910).  —  Traité  de  thérapeutique 
appliquée  de  M.  le  professeur  A.  Robin  (sous  presse)  :  Articles  : 
a)  Méningite  tuberculeuse  ;  b)  Hydrocéphalie  ;  c)  Paralysie 
infantile  ;  d)  Hémiplégie  cérébrale  infantile  ;  e)  Maladie  de 
Lit  Ile  ;  f)  Ictère  des  noviveau-nés  ;  g)  Maladies  congénitales  du 
cœur  ;  h)  Vertiges.  —  Myocardite  scarlatineuse  et  mort  brus- 
que (r^resse  médicale,  décembre  1910). 

Weill  et  PoLicARD  :  Cytologie  du  liquide  céphalo-rachidien  (colo- 
ration au  neutral-roth)  (Archives  de  Médecine  des  enfants,  octo- 
bre  1910). 

Weill  et  Gardèbe  :  Cirrhose  du  foie  d'origine  syphilitique  (Société 
médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  décembre   1910). 

Wfill  :  Physiologie  du  thymus  (Rapport  au  Congrès  de  Pédiatrie 
de  Paris,  juillet  1910).  —  La  double  glande  thymique  (Lyon 
médical,  novembre  1910).  —  Précis  de  Médecine  infantile,  en 
deux  volumes  (3^  édition),  in  Collection  Testut,  décembre  1910. 

MouRiQUAND  (travail  de  la  Clinique  de  M.  le  professeur  Weill)  :  La 
pesée  quotidienne  des  pleurétiques  (Société  médicale  des  Hôpi- 
taux de  Paris,   décembre    1910). 

CLINIQUE     OBSTÉTRICALE 

Fabre,  professeur  :  Précis  d'obstétrique,  i  vol,  de  76.'»  pages  avec 
4fi6  figures,  Paris,  Baillière. 


172  CHROMgUK  TNIVERSITAIHE 

Fabre  et  ÏRiLLAT,  chef  de  clinique  :  Au^rmentation  du  poids  du 
foie  et  de  la  rate  par  rapport  au  poids  du  corps  dans  la  syphi- 
lis héréditaire  (Réunion  obstétricale  de  Lyon,  ■.>■>.  décembre 
i0<^9)-  —  Emploi  de  la  radiOj?raphie  pour  la  recherche  des 
lésions  au  cartilafjc  de  conjugaison  dans  la  syphilis  hérédi- 
taire (Eodem  loco,  même.  date).  —  Opération  de  Gigli  pour 
bassin  cyphotique  (Eodem  loco,  23  février  1910).  —  Grossesse 
et  accouchement  chez  une  malade  atteinte  d'atrophie  muscu- 
laire proo-ressive,  type  Adam  Duchesne.  (Eodem  loco,  même 
date).  —  Bassin  à  exostoses.  Opération  de  Gigli  (Eodem  loco, 
21  avril  19 10).  —  Embryotomie  en  écharpe  (Eodem  loco,  même 
date).  —  Hypertrophie  très  marquée  de  l'utérus  dans  un  cas 
de  grossesse   (Eodem   loco,    19  mai    1910). 

Trillat  :  Opération  de  Gigli  pour  bassin  aplati  et  généralement 
retiré  (Eodem  loco,  19  mai  1910).  —  Un  nouveau  signe  de 
luxation  congénitale  de  la  hanche.  La  jambe  en  équerre  (Eodem 
loco,  22  février  1910).  —  In  cas  d'aplasie  monili forme  des 
cheveux   (Eodem   loco,   3o  mars   1910). 

Fabre  et  Bovrret,  moniteur  de  clinique  :  Du  danger  d'infection 
des  maternités  j)ar  les  portions  saines  de  streptocoques  (Eodem 
loco,  décembre  1909).  —  Deux  cas  de  décollement  prématuré 
du  placenta  normalement  inséré  (Eodem  loco,  février  1910). 
—  De  la  détermination  de  la  virulence  des  streptocoques  dans 
les  suites  de  couches  (Eodem  loco,  avril  1910).  —  Une  épidémie 
de  fièvre  puerpérale  ayant  comme  point  de  départ  un  porteur 
sain  de  streptocoques  (Eodem,  mai  1910).  —  Quelques  notions 
nouvelles  sur  les  streptocoques  des  suites  de  couches.  Les  por- 
teurs sains.  Les  porteurs  imprévus.  La  détermination  de  la  viru- 
lence des  streptocoques  (L'Ostétrique,  août  1910). 

Fabre  et  Jarricot,  chef  du  laboratoire  :  Sur  l'absence  congénitale 
du  radius  (Bulletin  de  la  Société  d'Obstétrique  de  Paris,  n°  4, 
pp.  2r2-2i5,  2  fig.).  —  L'n  cas  de  dysplasie  périostale  avec  sur- 
vie  (Eodem   locn,  n"  f),   pp.   299-803,    r    fig."). 

Jarricot  .•  Contril)ulion  à  l'étude  des  monstres  polygnatliiens  et 
plus  j)arficulièremenl  des  hypognathes  et  des  auguathes  (en 
collaboration  avec  M.  le  prof.  F.-X.  Lesbre)  (Jourmd  de  VAnato- 
mie  et  de  la  Physiologie,  1910,  n°  2,  pp.  lOÔ-iA:"),  17  fig-)-  — ' 
Consultations  de  nourrissons  et  Ecoles  normales  d'institutrices 
(communication  au  Congrès  de  Toulouse  (1910)  de  VAssociation 
française  pour  l'avancement  des  sciences).  —  Sur  l'enseignement 
appliqué  de  l'hygiène  infantile  dans  les  consultations  de  nour- 
rissons  rcommuuication    an    ///*'   Congrrs    inlernalinnal   d'Educa- 


FACLLTI':  bh  MKUKCIMi  ET  bl-    PHAHMACIli:  173 

iion  futniliale,  Bruxelles,  1910).  —  Louis  Lortet  et  les  Etudes 
ég-yptologiques  (Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  naturelles 
de  Tarare,  1910).  —  Rôle  social  et  pratique  du  fonctionnement 
des  consultations  de  nourrissons  et  des  gouttes  de  lait,  i  vol. 
de  XXIII-32I    pages,   chez  Jeannin,   à  Trévoux,    1909. 


Thèses. 


Rhenter,  Essai  sur  la  physiologie  de  la  contraction  utérine.  — 
PiLOD,  Granulée  généralisée  et  puerpéralité.  —  Bernard,  Contribu- 
tion à  l'étude  du  déterminisme  des  sexes.  —  Blondel,  Occlusion 
intestinale  par  coudure  de  l'angle  gauche  du   colon. 


HYGIENE 

CouRMONT  (J.),  professeur  :  Les  rayons  ultra- violets.  Leur  pouvoir 
bactéricide.  Application  à  la  stérilisation  des  liquides  et  notam- 
ment de  l'eau  (Rev.  d'Hygiène  et  de  Police  sanit.,  6  juin  1910). 
—  L'automobile  et  les  postes  départementaux  de  désinfection 
(Revue  pratique  d'Hygiène  municipale,  septembre  1910).  — 
Les  rayons  ultra-violets.  Stérilisation  de  l'eau  potable  par  la 
lampe  en  quartz  à  vapeur  de  mercure  (Revue  scientifique, 
2!i  septembre  1910).  —  Rapport  sur  l'Hygiène  publique  dans 
le  département  du  Rhône,  1910  ;  Précis  de  Bactériologie 
(fi'^  édition),  1910.  —  La  stérilisation  de  l'eau  par  les  rayons 
ultra-violets  (Rapport  au  Congrès  d'Hygiène  alimentaire, 
Bruxelles,   octobre    1910). 

CouRMONT  (J.)  et  Lesiex  R  (Ch.),  agrégé  :  Sur  l'origine  périphérique 
de  certains  cas  de  tuberculose  pulmonaire  (Bull,  et  Mém.  de 
la  Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Paris,    18  février   1910. 

CoLRMO.NT  (.1.)  et  NoGiEK  (ïli.)  :  La  stérilisation  de  l'eau  potable  par 
les  rayons  ultra-violets  (L'Hygiène  générale  et  appliquée,  jan- 
vier   1910). 

CoLRMONT  (,!.),  NouiER  (Th.)  et  RocnAix  (A)  :  L'eau  stérilisée  par  les 
rayons  ultra-violets  contient-elle  de  l'eau  oxygénée  ?  Pouvoir 
stérilisant  de  l'eau  oxygénée  (Compte  rendu  de  l'Académie  des 
Sciences,  3o  mai  1910).  —  Nouvelle  méthode  pour  l'élude  de 
la  transparence  ultra-violette  ^1.  F.  A.  S.,  Congrès  de  Toulouse, 
août    1 9 1  o) . 

CoLRMo.Nï  (.1.)  et  KociiAix  (A.)  :  Le  chien,  porteur  de  bacilles 
d'Eberth  (Bulletin  de  l'Académie  de  Médecine,  28  juin  1910.  — 
Technique  de  la  détermination  du  bacile  d'Eberth  par  la  recher- 


17  i  CHRONIQUE  IMVERSITAIRE 

che  de  l'agglutinalion   (Compte  rendu  des  séances  de  lu  Société 
de  Biologie,    i6  juillet    1910). 

CoiRMONT  (J.),  Lannois  et  DiFOURT.  —  A  propos  d'un  cas  de  lèpre 
contagieuse.  Réflexions  sur  l'isolement  obligatoire  de  certains 
malades  infectieux  (Bulletin  de  l'Académie  de  Médecine,  26  avril 
191Q). 

Lesieur  (Ch.)  :  Une  réunion  sanitaire  provinciale  à  Paris  (Lyon 
médical,  12  décembre  1910).  —  Sur  la  pathogénie  des  para- 
lysies diphtériques  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon, 
i^""  février  1910).  —  Sur  la  pathogénie  de  l'hémiplégie  pneu- 
monique  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Paris,  1909).  — 
Le  carnet  sanitaire  individuel  dans  les  écoles  municipales  de 
Lyon  (Lyon  médical,  l^  septembre  1910).  —  Sur  l'albumoptysie. 
Lalbumino-réaction  des  crachats  de  Roger  :  190  observations 
personnelles  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  7  juin 
1910).  —  A  propos  des  cartes  à  jouer  (L'Hgiène  populaire,  sep- 
tembre 1910).  —  Préparation  et  choix  du  médecin  scolaire 
(Rapport  au  Hl''  Congrès  international  d'Hygiène  scolaire,  Paris, 
août  19 10,  et  Annales  d'Hygiène  publique  et  de  Médecine 
légale,  octobre  19 10).  —  Les  progrès  récents  réalisés  en  hygiène 
dans  les  écoles  municipales  de  Lyon  (Section  lyonnaise  de  la 
Ligue  d'hygiène  scolaire,  juillet  1910).  —  Données  épidémio- 
logiques  actuelles  sur  la  contagiosité  de  la  fièvre  typhoïde 
(Livre  jubilaire  du  professeur  J.   Teissier,    1909).  —  Voir  Cli- 

MQUE     MÉDICALE. 

Lesieur  (Ch.)  et  Tuevenot  (L.)  :  Le  traitement  antirabique  dans  la 
région  lyonnaise  (Journal  de  Physiologie  el  de  Pathologie  géné- 
rales, 1910). 

Lesieur  (Ch.)  et  Vigue  (P.)  :  Les  restaurants  gratuits  pour  mères 
nourrices   (L'Hygiène  populaire,  septembre   1910). 

Lesieur  (Ch.),  Froment  et  Crémieu  :  Septicémie  éberthienne  et 
endocardite  maligne  (Société  médicide  des  Uôpilnux  de  Lyon, 
7    décembre    1909). 

RocHAix  (A.j  :  L'éducation  hygiéni(pie  ^\n  i)euple  en  Allemagne 
(L'Hygiène  populaire,  mars  1910).  —  La  lutte  contre  les  mala- 
dies contagieuses  en  Allemagne  (Revue  pratique  d'hygiène  mu- 
nicipale, urbaine  et  rurale,  mars  1910).  —  Les  microorganis- 
mes de  la  carie  dentaire  (Province  médicale,  avril  1910).  — 
Les  rayons  ultra-violets  et  leurs  api)lications  à  l'hygiène  ali- 
mentaire (Bulletin  des  sciences  phannarcdogiques,  juillet  1910). 

PiociiMN  (  \.)   el   TiiÉvKNOT  fi..)  :   Noiivcllf   iik'IIkmIc   |i(iiir  difféiciicier 


FACULTE  DE  MEDECI.M-    ET  DE  l'HAUMACIE  175 

le  lait  cuit  du  lait  cru  (Compte  rendu  de  la  Société  de  Biologie, 

6  novembre  1909).  —  Lait  cru  et  lait  cuit.  Revue  critique  des 
moyens  de  les  différencier  (Revue  d'Hygiène  et  de  Police  sani- 
taire, 20  mai  19 10). 

RociiAix  (A.)  et  Charlet  (L.)  :  Septicémie  d'origine  nasale  (étude 
bactériologique  du  streptococcus  nasalis)  ( Journal  de  Physiologie 
et  de  Pathologie  générales,  mai  1910). 

RociiAix  (A.)  et  DuFOi  RT  (A.)  :  Contribution  à  l'étude  des  urobac- 
téries  (Compte  rendu  de  la  Société  de  Biologie,  29  octobre  1910). 
—  Remarque  sur  la  réaction  du  neutralrot  en  bactériologie 
(Compte  rendu  de  la  Société  de  Biologie,  29  octobre  1910).  — 
Signification  de  la  réaction  du  neutralrot.  Essai  sur  son  méca- 
nisme (Compte  rendu  de  la  Société  de  Biologie,  5  novembre 
1910).  —  Microbes.de  la  fermentation  ammoniacale  et  réaction 
du  neutralrot  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  8  novem- 
bre  19 10). 

CiiARLET  (L.)    :  Voir  Rochaix  et  Charlet  et  Clinique  des  maladies 

CUTANÉES    ET    SYPHILITIQUES. 

JuLLiE.N  (M.)  :  Un  cas  d'hépatite  supputée  d'origine  dothiénentéri- 
que  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  i5  juin  1909).  — ■ 
Revaccinations  et  anaphylaxie  (Société  médicale  des  Hôpitaux 
de  Lyon,  9  novembre  1909).  —  Sur  la  nature  et  la  valeur  des 
réactions  cutanées  dans  les  revaccinations.  Essai  d'interpré- 
tation (Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générales, 
i5  septembre  1910). 

Co.NTAMiN  (A.)  :  Rayons  X  et  souris  cancéreuses  (Société  médicale 
des  Hôpitaux  de  Lyon,  7  décembre  1909).  —  Immunisation 
contre  le  cancer  de  la  souris  inoculée  avec  des  tumeurs  modi- 
fiées par  les  rayons  X  (Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon, 

7  décembre  1909).  —  Recherches  expérimentales  sur  le  cancer 
des  souris  (Thèse  de  Lyon,  mai  1910).  —  Le  cancer  expéri- 
mental. Revue  des.  travaux  récents.  Recherches  personnelles 
(avec  préface  du  professeur  J.  Courmont),  i  vol.  de  359  pages, 
Masson,   Paris,    1910. 

Thèses. 

Martin,  Etude  sur  la  désinfection  chimique  des  crachats  tuber- 
culeux. —  Griveaud,  La  législation  sanitaire  allemande.  —  Rolotte, 
Contribution  à  l'étude  de  l'érysipèle  (traitement  et  prophylaxie).  — 
Rerthet,  De  l'isolement  dans  la  fièvre  typhoïde.  —  Guichard, 
Organisnlinii    de    lu    désinfection    en    France.    —   CoMBorn,    Le   filtre 


1  rr.  CHUOMQI i:  i.mvkksiïaihe 

(■(  sithic  nnn  suhmenjé.   Epuration   ile>;  eaux  (l'alimentalion.  —  Beh- 
>.\.Rn,    Lu   srrolhrrapii'   nntityphicjue.   —  Ollé,    La   varcinalian    anli- 

MÉDECINE     EXPÉRIMENTALE     ET     COMPARÉE 

Arloi.ng  (S.),  professeur  :  V'acc-iiuition  antituberculeuse  sur  le  bœuf 
(Rev.  gén.  de  Médecine  vétérinaire,  i5  décembre  1909).  —  Vac- 
cination antituberculeuse  des  bovidés  (Conférences  faites  en 
19 H)  à  Clermont-Ferrand,  Chaumont,  Montbrison  et  Moulins- 
sur-Altier) .  —  Le  présent  et  l'avenir  de  la  prophylaxie  et  de 
la  guérison  de  la  tuberculose  (Rexiue  scientifique,  1910).  — 
Contribution  à  l'étude  de  la  contagion  tuberculeuse  par  la  voie 
concept ionnelle  et  de  la  prédisposition  à  la  tuberculose  (Asso- 
ciation ittternationale  pour  la  lutte  contre  la  tuberculose,  réu- 
nion de  Bruxelles,  octobre  1910,  et  Tuberculosie).  —  Infections 
tuberculeuses  dissimulées  et  occultes.  Conséquences  pratiques 
(Archiv.  f.  Wissensch.  u.  praUt.  Tierheilkunde,  Band.  30, 
1910.  supp.  Band).  —  La  liilx'rculose  oviaire  dans  ses  rapports 
avec  la  tuberculose  des  Mamtnifcre  (Revue  de  la  Tuberculose, 
août  X910).  —  Infection  tuberculeuse  occulte  chez  les  oiseaux 
(Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  vétérinaires,  1910).  — 
Tuberculose  syslicémicpie  et  occulte  (pathogénie  et  diagnostic) 
(Livre    jubilaire  du   professeur  J .   Teissier,   Lyon,    1910). 

Arloing  (S.)  et  Coi'RMONT  (Paul)  :  Précipitation  d'une  tuberculine 
a(pieuse  par  le  sérum  des  tuberculeux  (Société  médicale  des 
Hôpitaux  de  Lyon,  i"  mars  1910).  —  Pouvoir  précipitant  de 
l'eau  distillée  sur  les  sérums  dans  les  différentes  maladies  ou 
infections  expérimentales  (Société  médicale  des  Hôpilaux  de 
Lyon   et   Société  de   Biidocjie,    i()io). 

(-or  HMO.NT  ('Paul)  :  Précis  de  pidhidixjic  (jénévulc,  1  \<>1.,  1  101  pages, 
:<"   édition,    chez   Doin,    1910). 

Arloino  (Fernaud)  et  Di  fovrt  (André)  :  liéiiioculalioii  de  la  luber- 
cidose  au  cobaye,  (conditions  qui  motlifient  ou  IroubleJil  le 
résultat    (les  expériences    (Société   de   Bi(do<ii<',    •>.()    lévrier    19K»). 

AuMJiNt;  (Fciiiand)  :  Kvolution  de  l'infection  tuberculeuse  expéni- 
mentale  par  le  bacille  de  koch  en  culture  homogène  chez  les 
Maiymifères,  les  Ooiseaux  et  les  Vertébrés  à  sang  froid  (Société 
lie    iiioliKjie,    avril    Kjio). 

.\itLoi.\(.  (Fernand)  et  Staz/.i  :  llliidc  liistoIdgKpie  des  lésions  tuber- 
culeuses   expériiiieiitiiles    iirodiiites    |»ai'    le    bacille    de    Koch    en 


FACULTÉ  UK  MÉDECINR  ET  DE  PHARMACIE  177 

culture    homogène    chez    les    Mauiniifères,    les    Ooiseaux    et    les 
Vertébrés  à  sang  froid   (Société  de  Biologie,   -  mai   1910). 
Arloing  (Fernand)    :  Voir  les  travaux  de  la  Clinique  du  professeur 
Teissier. 

Thkvenot  (Lucien)  :  Voir  les  travaux  de  la  Clinique  du  professeur 
Teissier. 

Ferry  :  Séro-diagnosiic  et  séro-pronostic  des  épanchements  articu- 
laires tuberculeux  (Thèse  de  Lyon,   1909-1910). 

PATHOLOGIE     INTERNE 

Collet,  professeur  :  Précis  de  pathologie  interne,  6^  édition,  novem- 
bre 1909.  —  Paramyoclonus  multiplex  (en  collaboration  avec 
AL  Delachanal)  (Soc.  des  Sciences  méd.  de  Lyon,  0  avril  1910). 
—  Caverne  tuberculeuse  chez  un  nourrisson  de  trois  mois 
(en  collaboration  avec  M.  Delachanal)  (Société  des  Sciences 
médicales  et  Lyon  médical,  28  août  19 10).  —  Périchondrite 
cricoïdienne  (Lyon  médical,  17  avril  1910).  —  Périchondrite 
tuberculeuse  du  cricoïde  (Lyon  médical,  i"  mai  1910).  — 
Sténose  syphilitique  laryngotrachéale  (Lyon  médical,  29  mai 
1910).  —  Rachitisme  et  tuberculose  (en  collaboration  avec  M. 
Delachanal)  (Lyon  médical,  19  juin  1910).  —  Méningite  à  pneu- 
mocoques métapneumonique  chez  im  nourrisson  de  quatre 
mois  (en  collaboration  avec  M.  Girard)  (Société  des  Sciences 
médicales  de  Lyon,  !i  mai  19 10).  —  Trachéostomie  temporaire 
pour  corps  étrangers  trachéobronchiques  (Lyon  médical,  sep- 
tembre 1910).  —  Thyroïdite  suppurée  au  cours  d'une  coque- 
luche (Ihid.j.  —  Hommage  à  la  mémoire  du  professeur  Mayet 
(Bulletin  des   Amis  de  rUniversité,   juillet    1910). 

PHYSIQUE     MÉDICALE 

Directeur:  M.  le  professeur  Cii  zkt. 

Clizet,  professeur  :  Action  des  rayons  X  sur  le  développement  du 
cal  (Soc.  méd.  des  Hop.  de  Lyon,  janvier  19T0  ;  Congrès  interna- 
tional de  Physiothérapie,  Paris,  1910). —  Condensateur  à  capacité 
variable  pour  lelectrodiagnostic  (Société  médicale  des  Hôpi- 
taux de  Lyon,  18  avril  19 10  :  Annales  d'Electrohiologie  et  de 
Biologie  médicale,  mai  1910).  —  Radiographies  stéréoscopiques 
des  travées  osseuses  (Sodé té  des  Sciences  médicales  de  Lyon, 
avril   19T0).  —  Sur  lelectrodiagnostic  de  la  paralysie  infantile 

Amis  Univ.    XXIV. 


1"^  CHRONIQUE  rMVF.HSITAIia- 

(  l/(//(///'.s  (i'Klectrohiologie,  juin  i.ju..).  —  Sur  rùliulo  clinique 
(lu  cuMir  iiu  moyen  des  éleolrocardiogranimes  (Socicié  médicale 
des  Hôpil<ni.r  de  Lyon,  mai  i()io).  —  Innumce  des  rayons  \ 
sur  la  consolidation  des  fraclures  (Conipli's  rendus  de  l'Aca- 
démie de  médecine,  juillfl  kjio).  —  Sur  léleclroeardiogra- 
pliic  (Cuntirès  inlernalional  d'KlecIrologie  et  de  Wadiokxjie  mé- 
dicales, lîarcelone,  kjio  :  Associalion  française  pour  l'avance- 
incnl  des  sciences,  Tonl(Mise,  1910).  —  Résultats  éloignés  de 
raction  des  rayons  X  sur  la  glande  mammaire  (Congrès  inler- 
iKilionnl  d'KlecIrologie  cl  de  Radiologie  médicales,  liarcelone, 
i((io).  —  Sur  runificaliim  des  juélliodcs  cl  des  mesures  en  élec- 
Irodiagnoslie  (Rapporlj  [Congrès  inlcrnalionitl  d'Electrologic 
el  de  Radiologie  nu:dicales,  Barc(donc,  kjio  ;  \nindes  d'Electro- 
biologie,  aoùl    i()io). 

No(;iKK,  agré^M'  :  A[t|)areil  radiol(ii;i(|uc  nni\crscl  pour  radioscopie, 
radiograjjliie  et  radiothérapie  (.1 /<•//.  (l'clrcirivilc  nirdic.,  lo  no- 
vembre  i\)Oi),  p.  84:0.  —  Conimenl  on  |)cul  disliiii^uer  prali- 
(juemcnl  les  jiclils  calculs  de  la  \essie  des  taches  du  bassin 
(Archives  d'éleclricilé  médicale,  ■>')  iio\eudire  i()oq,  p.  8-S).  — 
Les  rayons  ultra-violets  et  leur  ap|)li(alion  à  l'hygiène  (Confé- 
rence, s(dle  des  Sociélés  savajtles,  liS,  rue  Ser[ietile,  Paris,  :>5  no- 
vembre i90()).  —  Appareil  poui-  la  slérilisalion  tics  licjnides  par 
les  rayons  uhra-\iolcls  (Lyon  médical,  -  décend)r(^  igoj)).  — 
Attaches  instantanées  universelles  pour  tous  les  ap[)areils  élec- 
triipies  (Archives  d'éleciricité  médicide,  10  décembre  i<)0(), 
p.  (j'>.',^) .  —  Apparat  zur  Slerilisieiung  \ou  TriuUw  asser  dundi 
die  ultra-violetten  Slrahlcn  (Medizinische  klinil:,  janvier  1910). 
—  Une  seule  radioi,riaphi(>  donne-t-elle  d'un  objet  une  notion 
exacte  et  suflisaule  dans  la  |irali(pic  :'  (Lyon  médicid,  (1  février 
J910).  —  Action  bactc'-ricide  des  lampes  en  (piariz  à  vapeur  de 
nu.'reure  CArchive  d'éleclricilé  tiu'dicale,  m  fé\  rier  1910).  —  La 
production  arlilicielle  des  layons  actini(pies  el  les  indications 
■générales  de  leur  em|iloi  Ihérapeidique  (Itiipporl  au  Congrès 
inlernalio)uil  de  l'hysiolhénipie,  Pai'is.  ■>  a\iil  iijio).  —  ITne 
iiou\elle  jU(''lliiM|e  t\i'  lad  io^  ra  pi  i  ic  i  u<lau  iani'c'  (Lyon  méitical, 
.*>  avril  1910).  —  Les  rayons  ull  la-violels  et  leur  application 
industrielle  à  la  stérilisation  i\c>  eaux  et  autres  licpiides  (Confé- 
rence faile  sous  les  mispices  de  la  l'echniiiue  Moderne,  sidle  des 
Sficiélés    s(n'nnles,    l'ai'is,     i  .'l    a\ril     1910).  Action    biologique 

de  la  lani[)e  en  ijuarlz  de  Kronuiyer  (Archives  d'éleclricilé  médi- 
cale, 10  juin  1910J.  —  Les  derniers  progrès  de  la  radiographie 
rapide,    '\'\  [lafres  (Rapport  au  Congrès  de  V Associalion  française 


FACILTK  UK   MI-DKCIM:   KT  1)E   PIIAH.M.VCIK  170 

[)niir  l'uvancemenl  r/c.<;  sciences,  Toulouse,  août  1910)  (Iraduil 
en  allemand).  —  Mesures  spectrograpliiques  de  la  transparence 
ultra-violellc  de  diverses  substances  ((]ongrès  de  VA.  F.  A.  S., 
Toulouse,  août  1910).  —  Etat  aeluel  de  la  pliotothérapic  et  de 
ses  diverses  modalitt'S  (HapporI  au  Comjirs  iniermdiunal  de 
Radiologie   et   d'Electricité,    Bruxelles,    sei)teinltre    k^io). 

-NoGiER  et  Coi  HMOM-  (.1.)  :  Les  rayons  idtra-\  iolels  :  leur  application 
à  la  Médecine,  à  l'Hygiène  et  à  rindiislric.  noliiinincnt  à  la  sté- 
rilisation de  l'eau  potable  (Monde  nicdicul.  i  f)  décembre  1909, 
p.  1057).  —  Stérilisation  de  l'eau  potable  pai-  les  layons  ultra- 
violets ;  appareil  pour  la  stérilisation  des  eaux  destinées  à  l'ali- 
mentation (Hygiène  générale  et  appliquée,  janvier  1910).  —  Die 
Stérilisation  des  Trinkwassers  durcli  ultraviolette  Strahlen  (Me- 
dizinische  Klinil,-,  janvier   1910). 

>oGiER,  CoLRMONT  f .1 . )  et  RocuATX  (A)  :  L'eau  stérilisée  par  les 
rayons  ultra-violets  contient-elle  de  l'eau  oxigénée  ?  Pouvoir 
stérilisant  de  l'eau  oxygénée  (Comptes  rendus  de  l'Académie  des 
sciences,  3o  mai  1910).  —  Nouvelle  7néthode  pour  l'étude  de 
la  transparence  ultra-violet  le  (Congrès  de  VA.  F.  A.  S.,  Tou- 
louse,   août    1910). 

\ooiER  et  Gai  TiER  (Cl.)  :  Action  des  rayons  ultra-violets  sur  les  pro- 
duits colorés  que  tlonnent  avec  le  réactif  iodo-ioduré,  l'amidon 
et  le  glycogène   (Société  de  Biologie,    16  juillet   1910). 

NoGiER  et  Grvshev  ;  Allas  de  radiographie  chirurgicale,  i\o  pages, 
64  schémas,    2/10  figures  (J.-B.   Baillière,   Paris,   mars   1910). 

NoGiER  et  Grtgnard,  professeur  de  chimie  générale  à  la  Faculté  de 
Nancy  :  Manuel  d'Analyse  chimiciue  à  l'usage  des  candidats  au 
P.  C.  A.  et  aux  certificats  d'études  supérieures  (^  édition,  revue, 
corrigée,   augmentée,   Lyon,   Célard,   imp.,   décembre   1909). 

NoGiER  et  Lacassagne  :  Nocivité  des  rayons  X,  fdtrés  ou  non  filtrés 
(Congrès  de  l'A.  F.    \.  S.,  Toulouse,  août   1910). 

NoGiER  et  Malot  :  Diagnostic  et  localisation  des  corps  étrangers 
intra-oculaires  par  la  radiographie  rapide  (Thèse  de  Malot,  \V al- 
iéner, éditeur,  85  pages,   10  figures,  janvier   r9ii>). 

NoGiER  et  Regaud  :  Stérilisation  complète  el  <lclluilivc  des  testicules 
du  rat  sans  aucune  lésion  de  la  peau  par  une  application  uni- 
que de  rayons  X  filtrés  (Comptes  rendus  de  l'Académie  des 
sciences,   27  décembre   1909). 

Cha>oz  :  Contribution  à  l'étude  de  la  polarisation  électrique  des  tis- 
sus (3^  Mémoire,  suite)  (Annales  d'Electrobiologie  et  de  Radio- 
logie, 1910,  n""  I,  2,  3  et  4).  —  Sur  l'étude  analytique  de  l'ac- 


18U  r.HHOMQlE  lîSIVEHSITAIIii: 

lion  jiliNsii  o-iliiiiiiiiiif  (If  1  (''IccUiciU'"  sur  los  lissus  \i\aiils 
(Livre  jubUaiir  du  prufesseur  Teiasier  ;  Anttales  d'Eleclrobiv- 
liKjie  et  de  HadiokHjie,  i«)io,  n°  5).  —  Quelques  cas  de  paraly- 
sie radioculaire  du  plexus  tracliial  ;  traitement  électrique  ;  gué- 
rison  (Société  des  Sciences  inédictdes  de  Lyoïi,  1910  ;  Lyon 
tnédicul,  itjio  :  Journut  des  Médecins  pndiciens  de  Lyon  et  de 
ta  région,  i<)i(>  ;  Annales  d'ElecIroInoloijie  e(  de  liadiolo(jie, 
lijio,  11°  0).  —  Considérations  sur  laetion  Iheriuicpie  de  l'élec- 
tricité tra\»'rsanl  les  tissus  vivants  (Congrès  nalion(d  de  Bar- 
celone, scptenilire  1910).  —  Sur  uu  cas  de  hrùlure  (de  la  pari 
des  électrodes)  oltsei'vée  dans  leniploi  bipolaire  du  petit  solé- 
noïde  de  haute  fréquence  (Congrès  inlernaiiimal  de  Barcelone, 
septembre  1910).  —  Traitement  de  la  fissure  anale  par  le  cou- 
rant de  haute  fréquence  et  de  haute  tension  (Société  des  Méde- 
cins praticiens  de  Lyon   et   de   la   région,    1910). 

Jalbert  de  Beaujev  :  Recherclies  sur  la  mesure  des  tjuantilés  de 
rayons  X  par  la  méthode  électroscopicpie  (Thèse  de  Lyon,  1909- 
1910  ;  Annales  d'Eleclrobiologie ,  novembre  1909).  —  Sur  la 
quantité  de  chaleur  dégagée  à  lanticalhode  des  ampoules  de 
Rontgen  (Journal  de  l*hysique,  mars  1910).  —  Electromètre  à 
feuille  mobile  destiné  à  l'élude  des  rayons  X  (Annales  d'Elec- 
trobiologic  et  de  Radiologie  tnédicale,  avril  1910).  —  Sur  la 
méthode  de  Klingelfurs  pour  la  mesure  des  (pianlilés  de 
rayons  X   (Arcfiices  d'électricité  médicale,  mais   1910). 


SERVICES     ET     ENSEIGNEMENTS     DIVERS 
M.  G.  GAYET.   a};réjic,  cliirurgicn  des  hôpitaux. 

(JAVEï  :  Lithiase  biliaire  ;  cholécystouiie  et  drainage  de  l'hépatiipie 
(Société  des  Sciences  médicales;  Lyon  médical,  12  décembre 
1909,  p.  1027).  —  Cancer  du  corps  thyroïde  ;  thyroïdeclomie  ; 
guérison  confirmée  dix-huit  mois  après  (Société  de  Chirurgie 
de  Lyon,  9  décembre  1909).  —  Deux  cas  de  décollement  juxta- 
épiphysaire  de  l'extrémité  inférieure  du  libia  (Société  de  Chi- 
rurgie de  Lyon,  i3  janvier  1910).  —  Traunuttisme  ancien  du 
poignet  ;  arrèl  de  dé\el(tppement  (Société  de  Chirurgie  de  Lyon, 
séance  du  17  féviicr  19111).  —  Hychonéphrose  intermittente  ; 
résection  <)rlh()[>é(liquc  du  liassiud  (Société  de  Chirurcjie  de 
Lyon,  i.'i  a\ril  1910  ;  Lyon  chirurgical,  1910,  p.  196).  —  Rétré- 
cissemenl  de  l'urèlre  ;  uréthoplaslic  veineuse  (Société  des  Scien- 


VACLLTK  DE  MEDECINK  ET  DE  PHARMACIE  181 

ces  méilicnk's  de  Lyon,  juin  1910).  —  Mégacôluii  (Suciélé  de 
<'liirur(jie  de  Lyon,  séance  du  lO  juin  1910).  —  Notes  sur  ([uel- 
(jues  lu'inies  à  sac  incomplet  (Coiujrès  fntnrnis  de  C.ltiruvfjie , 
l'aris,    octobre    1910). 

(ivMiT  cl  Ckoziek  :  Syndrome  appendiculairc  cl  liilx  iculosc  (Lyon 
chirurgicid,  1910,  p.  498).  —  Cancer  ilu  ca-ciirn  ;  oxlirpafiou 
(Société  des  Sciences  médicales  de  Lyon  ;  Lyon  tnrdiad,  ^'S  mars 
1910,  p.  589) 

(r\M;T  et  J.vLiFiEu  :  E[)ithéIioma  de  la  lèvre  ;  ablalion  en  masse  du 
plancher  de  la  bouche  (Société  des  Sciences  médicales  ;  Lyon 
médical,  i3  mars  1910,  p.  58i).  —  Corps  étranger  du  genou 
(Société  des  Sciences  médicales  ;  Lyon  médical,  i3  novembre 
1910).  —  Hermaphrodisme  masculin  ;  orchile  (Société  des 
Sciences  médicales,  séance  du  i3  avril  1910).  —  Ostéome  post- 
trauniatique  au  niveau  des  muscles  épicondyliens  (Société  des 
Sciences  juédicales,  12  janvier  1910). 

Thèses. 

Clvlolles,  De  la  craniotomie  à  lambeau.  —  Roi  ceux,  La  dislo- 
cation verticale  de  l'estomac.  —  Lombaretv,  Le  genu  reciinmtum 
post-traumaticiue. 


M.   PATEL,  agrégé,  chirurgien  des  hôpitaux. 

Patel,  agrégé  :  Décollement  épiphysaire  tle  l'extrémité  inférieure 
(bi  tibia  (Société  de  Chirurgie,  i3  janvier  1910).  —  Résection 
bilatérale  des  saphènes  (Société  des  Sciences  médicales,  2  mars 
1910).  —  Infarctus  hémorragique  de  l'intestin  grêle  (85  cm.)  ; 
ablation  ;  guérison  (Société  de  Chirurgie,  19  mai  1910). 
—  Ilydropisie  de  la  vésicule  biliaire  (Société  de  Chirurgie, 
26  mai  1910).  —  Castration  totale  pour  fibrome  et  pyosali)yn\ 
rompu  (Société  des  Sciences  médicales,  i*""  juin  1910).  — 
Luxation  sous-asiragaliennc  avec  déviation  du  pied  en  dedans 
(Société  de  Chirurgie,  16  juin  1910).  —  Ablalion  de  la  clavicule 
pour  ostéosarcome  (Société  de  Chirurgie,  >3  juin  1910).  — 
Prostatectomie  suspubienne  après  cystoslomie  datant  de  dix  ans 
(Société  des  Sciences  médicales,  juin  1910).  —  Hernies  nnilli- 
ples  (Société  des  Sciences  médicales,  juin  1910).  —  Mégacolon  : 
Rapport  présenté  au  VF  Congrès  de  Gynécologie,  Obstétrique  et 
Pédiatrie,  Toulouse,  septembre  1910).  —  Abcès  de  la  fosse  ilia- 


iH'À  r.lIRONlgLE  INIVEHSITAIRE 

(jiic  droite  tlori-rinc  cabale  (l\  |ihlilfs  siipfiiirt't's)  (Coiiyrès  ih; 
C.liirunjic,  Paris,  iijioV 
liKHAUi)  et  Patel,  agréjrés  :  \  (ilmiiiniiiv  aiigioiue  du  psuas  gaiiclK', 
ayant  érodé  l'os  iliaque,  ablation,  guérison  (Société  de  Chirurgie, 
:î8  avril  1910).  —  Tuberculose  rénale  massive,  fermée  d'em- 
blée :  népbrectomie  par  voie  antérieure  (Province  médicale, 
1"  janvier  1910). 

Gavet  et  Patel,  agrégés  :  Le  traitement  cbirurgical  du  mégacôlon 
chez  l'adulte  (Lyon  chirurgical,  décembre  1910). 

Patel  et  Cotte  :  Sur  les  fistules  ombilicales  consécutives  aux  cliolé- 
cystites  calculeuses   (Rerue  de  Cliirurgie,    ni  juillet    1910). 

Thèses. 

lÎKTOMU).  .-1  propos  de  quelques  lenlulivcs  d'urélliniphislic  vei- 
neuse. —  Christim.  Contrihulion  it  Vélude  de  la  hernie  inguino- 
interstitielle  chez  la  femme.  —  Koeppelin,  Les  abcès  de  la  fosse 
iliaque  droite  d'origine  ca'cale  (typhliles  suppurées).  —  Le  Lan- 
dais, Les  abcès  de  la  fosse  iliaque  gauche  d'origine  sigmoïdienne 
(sigmo-périsigmoïdites  suppurées).  —  Montagard,  Les  hernies  de  la 
trompe  utérine.  —  Sat  vage,  Tumeurs  ligneuses  périurétrales  et  leur 
dégénérescence  ncnplasique.  —  Serriès,  Contribution  à  l'étude  de 
la  hernie  de  Laugier. 


n.  Léon  TIIÉVEIVOT,  chargé  tics  f.. net  ions  d'a^réj^é. 

JiiÉvE.NOT  (Léon)  :  Le  traitement  chirurgical  des  plaies  de  la  rate. 
Etude  comparée  des  diverses  méthodes  (Province  médicale, 
4  juin  1910).  —  La  tuberculose  des  articulalions,  des  gaines 
synoviales  et  des  bourses  séreuses,  O.  Doin,  éditeur,  Paris,  1910. 

TixiER  et  TiiÉVE.NOT  :  Les  abcès  froids  de  la  ])arf)i  tlioraci(|ue  d'ori- 
gine articulaire   (Lyon   chirurgical,   janvier    i9i<^0- 

TnÉVENOT  et  Ball  :  Ktude  comparée,  chez  l'homme  e|  h's  animaux, 
des  lésions  tuijerculcuses  des  articulations,  des  gaines  tendi- 
neuses et  des  bourses  séreuses  (tuberculose  spécifique  et  tuber- 
culose inflammatoire)   (Revue  de  la  Tuberculose,   février  1910). 

Bkuaru  et  TuÉvENOT  :  Rupture  spontanée  d'hvdrocèle  (Société  des 
sciences   médicales,    ■>."»    mai    1910). 


LES  TRAVAUX  DE  M.  P.  REGNAUD 


Comme  suite  à  la  notice  de  M.  Waddiiigton,  nous  donnons  ci-après 
une  appréciation  des  travaux  de  M.  Regnaud  par  son  successeur  à  la 
Faculté,  M.  Lacôte  : 

«  M.  P.  Regnaud  fut  un 'grand  travailleur,  un  esprit  constructeur 
et  systématique.  Ses  ouvrages  sur  la  doctrine  des  Upanishads,  sur  la 
rhétorique  sanscrite,  ses  éditions  et  traductions  de  textes  littéraires 
et  didactiques  ont  enrichi  lindianisme  de  précieux  instruments 
d'étude  ;  il  a  rendu  à  cette  discipline  de  signalés  services,  tant  par 
son  enseignement  que  par  diverses  publications.  Mais  les  travaux 
qu'il  prisait  le  plus  sont  ceux  qu'il  a  consacrés  au  Véda  et  à  la  lin- 
guistique indo-européenne.  Il  avait  été  l'un  des  premiers  élèves  de 
Bergaigne,  dans  le  temps  où  celui-ci  appliquait  à  l'exégèse  interne 
du  Rig-Véda  son  admirable  puissance  d'abstraction  et  de  générali- 
sation. Mais,  tandis  que  Bergaigne,  plus  tard,  faisait  passer  les  études 
védiques  sur  le  terrain  de  l'histoire  et  orientait  les  recherches  vers 
le  monde  des  faits,  M.  Regnaud,  devenu  à  son  tour  un  maître  émi- 
nent,  resta  fidèle  à  la  direction  première  et  demeura  dans  le  monde 
des  idées.  Comme  Bergaigne,  possédant  à  fond  la  langue  védique,  il 
pensait  qu'il  fallait  étudier  les  textes  avec  la  rigueur  philologique, 
.comme  lui,  il  cherchait  dans  la  liturgie  primitive  l'explication  des 
^hymnes  ;  mais,  croyant  trouver  dans  le  Véda  les  marques  d'une 
[haute  antiquité,  il  l'interprétait  dans  l'esprit  du  système  qu'il  avait 
'conçu,  comme  un  docmuent  pré-iiulien,  indo-européen,  capable 
'd'éclairer  les  origines  religieuses  de  notre  race,  mieux  encore,  un 
stage  primitif  de  la  pensée  humaine.  Par  là,  il  se  rattachait  à  l'an- 
cienne école  de  la  mythologie  comparée  ;  par  ailleurs  il  en  répu- 
diait la  méthode  ;  il  occupait,  parmi  les  exégètes,  une  place  à  part. 
Ce  qu'il  a  dépensé  de  labeur,  de  science  et  d'éloquence  pour  défen- 
dre son  point  de  vue,  la  liste  de  ses  publications  l'atteste.  Dans  la 
discussion,  M.  Regnaud  était  un  adversaire  redoutable  ;  il  excellait 
à  découvrir  le  point  faible  des  doctrines  ;  ne  subsistàt-il  de  son  œu- 


18't  LES  TRAVAUX  DE  M.  P.  REGNALD 

\re  que  la  partie  critique,  elle  suffirait  à  honorer  son  nom.  Mais, 
qu'on  soit  ou  non  convaincu  par  ses  arguments,  on  est  frappé  par 
lortlonnance  logique  de  ses  théories.  La  brièveté  de  la  vie.  les  néces- 
sités d'une  polémique  multiple  ne  lui  ont  pas  laissé  le  temps  de 
condenser  son  système  en  une  œuvre  harmonieuse.  Pour  qui  se 
donne  la  peine  d'en  colliger  les  éléments,  d'en  embrasser  l'ensemble, 
il  apparaît  comme  une  vision  des  étapes  hypothétiques  de  l'esprit 
Innnain,  depuis  le  jour  oîi  des  primitifs  versaient  dans  le  feu  domes- 
tique une  libation  intéressée  jusqu'à  celui  où,  les  mythes  étant  nés, 
surgirent  ensuite  la  poésie  et  l'art  dramatique  d'une  part,  la  spécu- 
lation philosophique  de  l'autre.  Les  travaux  de  M.  Regnaud  sur  la 
grammaire  des  langues  indo-européennes  s'insjjirent  des  mêmes  ten- 
dances. Il  estimait  pouvoir  remonter,  j)ar  l'indo-européen,  à  un 
état  très  primitif  iln  liiiigage.  C'est  par  un  li\re  sur  l'origine  du  lan- 
gage qu'il  préluda  à  ses  grands  travaux  de  linguistique.  Là  encoi'e, 
la  fin  qu'il  assignait  à  ses  recherches  était  toute  philosophique  :  mon- 
ter le  langage  évoluant  selon  des  lois  simples  et  l'évolution  des 
idées  conditionnée  par  celle  de  la  langue.  Dans  toute  tentative  de 
ce  genre,  tant  valent  les  principes  et  la  méthode,  tant  valent  les 
résultats.  L"a\enir  (It'terniinera  si  ceux  qu'a  posés  M.  Regnaud  étaient 
corrects  et  féconds.  Mais,  ce  qu'il  ne  refusera  jamais  à  sa  mémoire, 
c'est  le  juste  tribut  d'hommage  que  méritent  l'élévation  du  but  visé, 
la  ^igueu^  de  la  j)ensée,  la  sincérité  dans  la  rerhcrclie  du  vrai,  le  don 
sans  réserve  de  soi-même  à  la  science.   » 

F.  Lacôte. 


L'Imiirimeur-GéranI  :  A.   IHev. 


Il  H 


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m 


Raphaël   LÈPINE 

PROFESSEUR     HONORAIRE     A     L'UNIVERSITE     DE     LYON 


BULLETIN 


DE     LA     S(JCI1;TE 


DES    AMIS    DE    L'UNIVERSITÉ 

DE    LYON 


JUBILÉ  SCIENTIFIQUE 
DE    M.    LE    PROFESSEUR    R.    LÉPIiNE 


Le  diiiiaiiclic  'ri  octobre  dernier,  l'iil  jeiiiis  au  [Jiol'esseui" 
Lépine  le  «  Livre  jubilaire  »  écrit  par  ses  collègues,  par  ses 
élèves,  par  ses  amis  de  France  et  de  l'Étranger. 

Dès  lo  heures  du  matin,  dans  l'amphithéâtre  de  la  clinique 
médicale  de  M.  le  professeur  Roque,  successeur  du  professeur 
Lépine,  à  l'Hôtel-Dieu,  se  pressait  la  foule  de  ceux  qui  avaient 
tenu  à  témoigner  au  maître  éminent  leurs  sentiments  de  s>^m- 
pathie,  de  respectueuse  gratitude,  ou,  pour  beaucoup,  de 
reconnaissance  et  d'affection. 

A  lo  h.  1/2,  de  longs  applaudissements  saluent  l'arrivée  de 
Raphaël  Lépine.  Autour  de  lui  se  pressent  ; 

MM.  Joubin,  recteur  de  l'Université  de  Lyon  ;  Caillemer, 
doyen  honoraire  de  la  Faculté  de  droit,  président  du  Conseil 
d'asministration  des  Hospices  civils  de  Lyon  ;  llug()unen(|, 
doyen  de  la  Faculté  de  médecine  ;  Polin,  directeur  de  l'École 
du  Service  de  Saiité  militaire  ;  le  professeur-sénateur  Mara- 
gliano,  de  Gênes  ;  Landouzy,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine 
de  Paris  ;  Chauveau,  de  l'Académie  des  sciences  ;  le  médecin- 
inspecteur  Nimier  ;  les  professeurs  Mis  (de  Berlin),  Mariani  (de 
Gênes),  d'Espine,  Bard,  Mayor  (de  Genève),  Hénrijean,  Beco, 
Nolf  (de  Liège),  Verhaegcn  (de  Rrux(>lles),  Chauffard,  PierrO 
Teissier,  Gilbert-Ballet,  Rénon  i,de  Paris),  etc. 

Amis  Univ.,  xxiv. 


186  JLIîILl':  SCIK.NTIFIOIK 

Dan:>  l'assistance  : 

M.  Lépinc,  préfet  do  police,  Irèic  du  professeur  U.  Lépine  ; 
MM.  les  professeurs  et  docteurs  Xelter,  Léri,  Balzer,  Gaillard, 
Kabbé,  Loeper,  LcrebouUet,  Gastou,  etc.  (de  Paris)  ;  Grasse! , 
Carrieu,  Rodct  (de  Montpellier)  ;  Bernheim,  Parisot  (de  Nancy); 
Mossé  (de  Toulouse)  ;  Pitres,  Arnozan,  Cruchet  (de  Bordeaux)  ; 
Rappin  (de  Nantes)  ;  Carrière,  Minet  (de  Lille),  etc.  ;  Roque, 
Renaut,  Lacassagne,  Nicolas,  Teissier,  Weill,  Collet,  Jules 
Courmont,  Paul  Courmont,  Pollosson,  Guiart,  Cluzet,  Paviot, 
Rochet,  Fabre,  Pic,  Pierret,  Beauvisage,  Cazeneuve,  Morel, 
Florence,  Jaboulay,  Morat,  Lannois,  professeurs  à  la  Faculté  de 
médecine  de  Lyon  ;  Commandeur,  Lesieur,  Patel,  Martin,  Ar- 
loing,  Thévenot,  Voron,  Bérard,  Durand,  Barrai,  Regaud,  Jean 
Lépine,  Villard,  Leriche,  Mouriquand,  Tavernier,  Nové-Josse- 
rand,  Latarjet,  Cade,  agrégés  à  la  Faculté  de  médecine  de 
Lyon  ;  Garel,  Mouisset,  Lyonnet,  Leclerc,  Barjon,  Bonnet, 
Favre,  Mollard,  etc.,  médecins  des  hôpitaux  de  Lyon. 

MM.  Couvreur,  Mayet,  de  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon. 

M.  Bayle,  secrétaire  de  l'Université. 

M>L  les  docteurs  Froment,  Grange,  Lucien  Thévenot,  Dor, 
Michon,  Lévy,  Dreyfus,  Philippe,  Sarvonat,  Crémieu,  Tellier, 
Jacqueau,  Aurand,  Cordier,  Rome,  Tolot,  Pallasse,  Savy,  Cha- 
lier,  etc.,  de  Lyon. 

M.  le  médecin-principal  Renaud  ;  MM.  les  médecins-majors 
Marotte,   Meyer,  Job,   Lafforgue,   Spire,   Jude,   etc. 

MM.  les  docteurs  Blanc  (de  Saint-Etienne),  Mazeran  (de  Châ- 
tcl-Guyon),  Linossier,  Dufourt,  Vauthey  (de  Vichy),  Revillet 
(d'Allevard),  Rifaux  (de  Chalon),  Porge  (de  Saint-Nectaire), 
Chauvet  (de  Rovat),  Gimberl  (de  Cannes),  etc. 


Discours   de   M.   le   Professeur   G.    Roque, 

l'riifrsxciir  de  <'.Uni<iue  Mi'dicile  ;i  l  l'iilvcrsitr  de  Lyon. 

Mon  cher  Maître, 
Vos  élèves,  vos  amis,   vos  collègues,   ceux  de  Paris  et  ceux 
de  l'Etranger,  ont  voulu  vous  adresser,  au  jour  de  votre  retraite, 
l'hommage  public  de  leur  respectueuse  admiration.  Et,  pour  don- 
ner à  cette  cérémonie  —  toute  simple  et  toute  intime  —  sa  signi- 


ï 


l)EJ\.  LE  PKUl'ESSiaU  K.  LÉl'LM':  187 

licalioii  bien  e.vacle,  c'est  dans  cette  salle  iiièmc  où  vous  avez 
prodigué  tant  d'enseignements  féconds  et  éclatants  ;  c'est  à 
proximité  de  ces  laboratoires  oii  se  sont  élaborés  tous  ces  tra- 
vaux qui  ont  porté  voire  renommée  dans  le  monde  entier  ; 
c'est  au  seuil  de  ces  salles  hospitalières  où,  pendant  trente-cinq 
ans,  vous  avez  donné  aux  malades  vos  soins  éclairés  et  dévoués; 
c'est  dans  ces  lieux  où  s'est  écoulée  votre  laborieuse  existence  ; 
c'est  dans  ces  lieux  où  vous  avez  travaillé,  où  vous  avez  pensé, 
où  vous  avez  vécu  toute  votre  vie  intellectuelle  et  scientifique 
—  que  nous  avons  voulu  nous  grouper  pour  vous  dire  tout  ce 
que  nous  éprouvons  pour  vous  de  respect  et  de  reconnaissante 
affection. 

Et  si  j'ai  l'honneur  de  vous  saluer  ici  au  nom  de  tous,  vous 
en  savez  la  raison  :  c'est  que  vous-même  m'avez  appelé  à  vous 
suppléer  dans  cette  clinique  que  vous  avez  fondée  et  que  vous 
avez  illustrée. 

Mon  cher  Maître,  tous  les  médecins  ici  réunis  veulent  que  je 
vous  répète  en  leur  nom  ce  qu'a  bien  voulu  exprimer  le  pro- 
fesseur Bouchard  dans  la  dédicace  de  votre  Livre  jubilaire. 
Tous  s'unissent  à  moi  pour  saluer  respectueusement  celui  qui, 
étant  un  savant,  voulut  rester  toujours  un  médecin  ;  celui  qui, 
toute  sa  vie,  a  été  le  serviteur  respectueux  de  l'observation, 
celui  qui  eut  une  part  prépondérante  dans  les  progrès  et  dans 
l'orientation  de  la  médecine  moderne  ;  celui  qui  enseignait  il  y 
a  quarante  ans  et  qui  enseigna  toute  sa  vie  que  le  médecin  doit 
penser  physiologiquement  ;  celui  qui  laisse  une  œuvre  émi- 
nente,  tout  entière  basée  sur  la  physiologie  pathologique  et 
sur  la  chimie  biologique. 

Et  c'est  parce  que  tous  nous  connaissons  cette  œuvre,  que 
tous  nous  nous  réclamons  de  vos  idées  et  de  vos  méthodes,  que 
nous  vous  adressons  ici  l'hommage  de  notre  admiration. 

Mon  cher  Maître,  les  Lyonnais,  vos  élèves,  réunis  ici  en  si 
grand  nombre,  veulent  que  je  salue  en  vous  un  des  fondateurs 
glorieux  de  leur  Faculté. 

Nous  nous  souvenons  tous  qu'il  y  a  trente-cinq  ans,  agrégé 
et  médecin  des  hôpitaux  de  Paris,  ayant  dans  la  eapitale  Vavc- 
nir  le  plus  brillant  et  le  plus  certain,  vous  n'avez  pas  hésité  ri 
revenir  dans  votre  ville  natale  pour  prêter  à  notre  Faculté  nais- 
sante le  concours  de  vos  lumières  et  de  vos  talents. 


188  JLIULI':  SCIENTIFIQUE 

Nous  savons  sans  doute  que,  poiu-  assurer  sa  grandeur  et  sa 
prospérité,  vous  avez  eu  dillustres  collègues  :  Bénédicl  Teis- 
sier,  Chauveau,  Ollier,  Arloing...,  pour  ne  citer  que  quehiues 
noms,  et  de  ceux-là  seulement  qui  nous  ont  quittés,  mais  (juel 
qu'ait  été  l'éclat  jeté  sur  notre  Université  par  les  mémorables 
travaux  de  ces  savants,  nous  savons  tous  (}ue  c'est  spécialement 
à  vous,  à  votre  activité  scientilique  inlassable,  à  vos  publica- 
tions quotidiennes  dans  tous  les  journaux  et  dans  toutes  les 
revues  de  médecine,  à  vos  communications  incessantes  dans 
les  Congrès  du  monde  entier,  nous  savons  tous  que  c'est  à 
vous  surtout  que  nous  devons  la  diffusion  de  notre  réputation 
et  de  notre  bon  renom  à  l'étranger. 

Et  les  Lyonnais,  vos  compatriotes,  gardent  dans  leur  mé- 
moire le  souvenir  des  services  que  vous  leur  avez  rendus.  Ils 
vous  prient  par  ma  voix  d'agréer  l'hommage  de  leur  recon- 
naissance. 

Tous  ceux  qui  vous  ont  connu  intimement,  familièrement, 
tous  ceux  qui  savent  ce  qu'a  été  votre  vie  parmi  nous  depuis 
trente-cinq  ans  —  une  vie  tout  entière  consacrée  au  travail, 
au  culte  pur  et  désintéressé  de  la  Science  —  tous  ceux  qui  vous 
ont  connu  ennemi  de  l'éloge  et  de  la  réclame,  dédaigneux  des 
honneurs  et  des  récompenses,  insoucieux  de  la  clientèle  et  de 
vos  intérêts  matériels,  ne  connaissant  de  la  vie  que  les  devoirs 
et  les  accomplissant  tous,  ne  vous  laissant  distraire  de  votre 
labeur  acharné  que  pour  vous  dévouer  à  quelque  œuvre  d'in- 
térêt général  ou  de  solidarité  sociale,  à  la  gestion  des  affaires 
de  notre  ville,  à  l'administration  de  nos  hôpitaux  —  tous 
ceux-là  estiment  qu'une  telle  vie  austère  et  studieuse,  faite 
exclusivement  de  travail,  de  désintéressement  et  de  dévoue- 
ment, est  un  modèle  et  doit  être  donnée  en  exemple.  Et  tous 
ceux-là  qui  osent  se  dire  vos  amis  s'unissent  à  moi,  mon  cher 
Maître,  pour  vous  saluer  à  l'heure  de  votre  retraite  et  vous 
adresser  par  ma  voix  l'hommage  affectueux  de  leur  plus  pro- 
fond respect. 


DR  M.  LF,  PROFESSEUR  R.  LÊPINR  189 


Discours  de  M.  le  Professeur  Collet, 

Prnfesftciir  de  Pathologie  Interne  à  la  Faculté  de  Médecine  de  Lyon. 

Mon  cher  Maître, 

Lorsqu'il  y  a  deux  mois  vous  avez  été  atteint  par  la  limite 
d'âge,  vos  élèves  se  sont  demandé  quel  était  le  souvenir  qui" 
pouvait  vous  être  le  plus  agréable  d'emporter,  et  tous  ont  été 
d'avis  que  leur  respectueux  attachement  ne  pouvait  mieux 
s'exprimer  que  par  la  rédaction  d'un  livre  où  chacun  d'eux 
apporterait  sa  contribution  personnelle.  C'était  une  éloquente 
manière  de  rendre  hommage  à  l'enseignement  reçu,  c'était 
tussi  pour  chacun  iine  touchante  façon  de  vous  rendre,  en 
quelque  sorte,  sans  avoir,  certes,  la  prétention  de  s'acquitter, 
une  partie  de  ce  qu'il  avait  reçu  de  vous.  Mais  nous  nous  som- 
mes bientôt  aperçus  que  notre  collaboration  ne  pouvait  rester 
limitée  à  un  cercle  étroit  :  votre  enseignement  a  largement 
dépassé  les  bornes  de  cette  Faculté,  vos  travaux  universelle- 
ment connus  vous  ont  valu  ces  amitiés  illustres  qui  donnent 
du  prix  à  la  vie,  et,  dès  lors,  il  eût  été  injuste  de  vous  priver, 
vous  qui  avez  plus  d'une  fois  recruté  vos  élèves  parmi  les 
maîtres,  de  vous  priver  de  ce  précieux  gage  de  leur  admira- 
tion et  de  leur  sympathie. 

Ainsi  est  né  ce  magnifique  volume,  qui  ne  devait  être  pri- 
mitivement qu'un  petit  recueil,  rapidement  devenu  un  monu- 
ment de  gratitude  et  d'estime,  monumentiim  aère  perennius, 
et  on  peut  vous  le  dire  à  vous  en  toute  sincérité,  puisque  vos 
traits  sont  depuis  longtemps  gravés  sur  ce  bronze.  Nous  remer- 
cions ces  éminents  collaborateurs  français  et  étrangers  d'avoir 
bien  voulu  se  joindre  à  nous  et  d'avoir  fait  ainsi  de  notre 
modeste  fête  de  famille  une  imposante  manifestation.  Elle 
vient  bien  à  son  heure,  cette  manifestation,  au  début  de  ce 
XIP  Congrès  de  médecine  dont  vous  avez  été  il  y  a  dix-sept 
ans  le  premier  rapporteur  ;  dont  vous  avez  été  plus  tard,  à 
Liège,  le  président  vénéré.  Elle  est  bien  à  sa  place  dans  ce 
service  hospitalier  où  vous  avez  instruit  des  générations  d'étu- 
diants et  de  praticiens  ;  oii,  pour  la  première  fois  à  Lyon,  la 
biologie  a  été  appliquée  à  la  clinique  ;  où  vous  avez  encouragé 


l'.tO  JIBILK  SCIENTIFIQIK 

les  olïorts  de  tous  en  donnant  asile  à  toutes  les  innovations  :  à 
la  lar\  npfologie,  dès  1880,  puis  à  l'olologie,  plus  près  de  nous 
à  la  radiologie,  car,  avant  de  se  développer  au  dehors,  ces 
branches  de  la  médecine  ont  été  d'abord  abritées  par  vous. 
Elle  est  bien  à  sa  place  en  ce  vieil  IIostel-Dieu,  où  vous  passiez 
plus  de  moitié  de  votre  vie,  près  de  ce  laboratoire  où,  bien 
avant  le  jour,  s'allumait  votre  lampe  studieuse.  Imbu  de  l'apho- 
risme hippocraticjue,  ars  longa  vita  brevis,  en  renonçant  volon- 
tairement à  toutes  les  occupations  vaines  qui  rendent  plus 
rapide  la  fuite  du  temps,  grâce  à  cette  vie  simple  dont  tout  le 
monde  parle,  que  tout  le  monde  loue,  mais  que  bien  peu 
consentent  à  mener,  vous  êtes  parvenu  à  augmenter  le  nombre 
des  heures  fécondes,  à  combiner  la  double  existence  du  méde- 
cin et  du  biologiste.  Aussi  saluons-nous  en  vous  l'un  des  fon- 
dateurs de  la  clinique  moderne,  en  même  temps  que  vos  décou- 
vertes thérapeutiques  vous  classent  parmi  les  bienfaiteurs  de 
l'humanité. 

Comme  le  bon  ouvrier,  vous  pouvez  vous  reposer  et,  après 
avoir  semé  pendant  plus  de  trente  ans,  contempler  avec  satis- 
faction la  moisson  qui  lève.  D'ailleurs,  cette  cérémonie  ne 
s'assombrit  pas  pour  vous  de  la  mélancolie  d'une  séparation, 
car  cette  séparation  est  déjà  un  fait  accompli  depuis  plus  d'un 
an,  sans  que  votre  labeiu'  scientinque  s'en  soit  ralenti.  A 
mesure  que  vous  descendez  la  vallée  de  la  vie,  s'ouvrent  devant 
vous  de  plus  larges  horizons  ;  de  la  comparaison  des  innom- 
brables faits  que  vous  avez  observés  jaillit  la  vérité.  Vous  con- 
tinuez à  penser  et  à  écrire  au  fond  de  cette  baie  hmiincuse  de 
la  Ciotat,  où  ceux  qui,  comme  moi,  ont  eu  le  plaisir  de  vous 
visiter  dans  votre  retraite,  ont  puisé  plus  de  foi  dans  l'avenir, 
plus  de  force  que  dans  le  spectacle  des  plus  jeunes  activités. 
Et  maintenant,  mon  cher  Maître,  après  avoir  vainement  essayé 
d'exprimer  l'admiration  de  tous,  permettez-moi  de  vous  remet- 
tre en  leur  nom  le  Livre  jubilaire,  digne  couronnement  de 
vf»lre  raiiière  do  professeur,  do  niodocin  et  de  savant  Ti). 


(i  )  Voici  l<"i  nr>ni«  (lr«  colliilior  nli'iiis  du  Ij\rc  jiiliilnirc  de  M.  le  ])roffs?oiir 
I.('|>inf'  : 

MM.  h-<  |irofc^«Miis  cl  (1(M  leurs:  jJcco  (de  Licjfc),  l$injf  kIc  Co|)ciiliiif,Mic), 
sir  Laiilci-  hiimlon  kIc  Ixmdicsj,  rcnaiiini  ((h;  Roinc),  de  (iiovaniii  (de 
Pndniic),   Ilciirijcaii   ^dc   Lierre),   Kroiiockf-r  ("do   lîenip),  Laache  (de  Christia- 


DK  M.  Li:   PROFKSSRIU  R.  LÉIMNR  191 

Discours  de  M.  le  Professeur  Cazeneuve, 

Si'nuleur  (tu   Rhône. 

Mon  cher  Maître, 

Me  reportant  à  cette  époque,  déjà  bien  lointaine,  de  1877  et 
1878,  je  m'aperçois  que  j'ai  été  un  des  premiers  attachés  à 
votre  chaire,  pour  vous  apporter  ma  modeste  collaboration. 
Notre  Faculté  venait  d'être  créée,  —  et  j'étais  votre  chef  des 
travaux  de  chimie,  travaillant  dans  un  petit  laboratoire  con- 
senti par  l'Administration  des  Hospices  de  l'époque,  labora- 
toire qui,  pour  être  modeste,  disposait  déjà  de  quelques  res- 
sources. 

Cette  circonstance"  devait  me  réserver  une  place  aujourd'hui 
parmi  tous  ceux  qui  vous  ont  approché  au  cours  de  votre 
professorat,  qui  ont  apprécié  votre  enseignement  fécond  et  ont 
tenu,  à  l'heure  du  repos,  après  un  long  labeur,  à  vous  appor- 
ter un  témoignage  de  haute  admiration  et  de  profonde  affec- 
tion. 

Si  vous  n'avez  pas  fait  de  moi  un  clinicien,  la  faute  en  est 
à  moi-même,  comme  la  faute  en  est  encore  à  moi-même  si, 
ensuite,  j'ai  fait  un  homme  politique.  J'ai  donc  été  votre  plus 
mauvais  élève.  Quant  à  vous-même,  n'ayez  pas  la  modestie  de 

nia),  de  Meyer  (de  Bruxelles),  Pafella  (de  Sienne),  Quoirolo  (de  Pise),  Slosse 
(de  Bruxelles),  Williamson  (de  Manchester). 

MM.  les  professeurs  et  docteurs:  Abelous  (Toulouse),  Achard.  Ballet,  Bou- 
chard (Paris),  Bcrnheim  (Nancy),  Blanc  (Saint-Etienne),  Carrieu  (Montpel- 
lier), Chauffard.  Landouzy,  Lotulle,  Linossicr  (Paris),  Lathuraz  (Epernay), 
Leduc  (Nantes),  Mairet  (Montpellier),  Mossé  (Toulouse),  Nodet  (Bourp),  Porot 
(Tunis),   Richet,   Roger  (Paris).   Vergely  (Bordeaux). 

MM.  les  professeurs  et  docteurs:  Ârloing,  Audry,  Barjon,  Beauvisage, 
Bérard,  Bonnamour,  Bonnet,  Boulud,  Bret,  Cade,  Cazeneuve,  Chalier,  Clu- 
zet,  Collet,  Commandeur,  Cordier,  J.  Courmont  (et  Rochaix-Charlet), 
P.  Courmont,  Delore,  Dor,  Dreyfus,  Dumas.  Duplant,  Durand,  Faisant, 
Favre,  Florence,  Froment,  Gallavardin.  Garel,  Garin,  Gonnet,  Goyet.  Guiart, 
Ilugounenq  (et  Morel),  Jaboulay,  Jacqueau,  Lannois,  Laroyenne  (et  Bou- 
chut).  Leclerc,  Lépine  (Jean),  Lesieur  (et  Colombet),  Levrat,  Lcvy,  Lyonnet, 
Martin,  Mollard,  Morat,  Mouisset.  Mouriquand,  Nicolas.  Nové-Josserand, 
Patel.  Pauly,  Péhu,  Pic,  Pierrct,  Piéry  (et  Le  Bourdelis).  Plauchu,  Regaud, 
Renauf,  Roihaix,  Rochet.  Rollet.  Rome,  Roque,  Sarvonat  (et  Crémieu),  Savy 
(et  Mazel),  Teissier,  Thévenet,  Thévenot,  Tolot.  Tonrnior.  Tripier,  Villnnl 
(et  Tavernier),  Voron,  Weill  (de  Lyon). 

Soit,  au  total,  iio  collaborateurs. 


192  ivmhf:  sr.iRNTiFiQiK 

faire  croire  que  vous  ave/  apj^is  de  moi  les  secrets  de  la  chi- 
mie. L'éloge,  en  ce  qui  me  concerne,  serait  tout  à  fait  immé- 
rité. 

Vous  saviez  plus  de  chimie  que  bien  des  chimistes  et  vous 
m'avez  appris  quelque  chose,  c'est  à  enseifrner  celte  science 
aux  médecins. 

Les  applications  de  la  chimie  à  ht  physiologie  el  à  la  méde- 
cine comportent  des  méthodes  particulières,  appropriées  à  des 
corps  délicats  et  instables.  Les  recherches  chimiques,  sur  ce 
terrain  mouvant  qu'anime  la  vie,  réclament  toute  une  initia- 
tion inconnue  des  laboratoires  industriels.  Si  la  chimie  du 
corps  humain  est  régie  par  les  lois  de  l'affinité,  elle  revêt  une 
physionomie  toute  spéciale  lorsque  la  réaction  se  déroule  au 
sein  de  la  cellule  vivante. 

Vous  m'avez  appris  tout  cela  à  la  veille  du  jour  où  je  devais 
prendre  les  responsabilités  d'une  chaire  importante  dans  notre 
Faculté  de  médecine.  Vos  études,  vos  travaux,  vos  conversa- 
tions journalières  à  l'occasion  do  vos  malades,  vos  expériences 
physiologiques,  dont  j'étais  le  témoin  admirateur  et  intéressé, 
ont  tracé  ma  méthode  et  mon  programme.  C'est  ainsi  que  je 
me  suis  efforcé  d'enseigner  aux  futurs  médecins  la  chimie  qui 
leur  élail  utile,  au  lieu  de  celle  fjui  CDin  lent  à  l'ingénieui'  de 
Centrale  ou  de  Polytechnique. 

Sorti  des  concours  parisiens  avec  une  situation  enviée,  vous 
avez  abandonné  une  cairièic  (\n\  s'ouvrait  l)rillante  à  Paris 
pour  venir  innover  dans  notre  jeune  Faculté.  Innover  quoi  ? 
Tout  siinj)lement  la  méthode  véritablement  scientifique  dans 
l'examen  du  malade,  poiu'  le  plus  grand  profit  du  malade 
d'abord,  et  ensuite  dans  l'intérêt  des  progrès  de  la  médecine. 

Queh|ues-uns  furent  surpris  de  ce  fju'ils  appelaient  votre 
audace.  D'autres  souriaient  volontiers  de  voir  la  place  accordée 
aux   sciences   physicf)-chinii(|iies   dans   vos   préoccupations. 

Le  coup  d'œil  médical  n'avait-il  pas  suffi  jusqu'à  ce  jour  à 
guérir  les  malades  ou  à  les  soulager  ? 

Et  la  médecine  expectante  n'était-elle  pas  le  refuge  propre 
à  nous  consoler  de  notre  ignorance  et  à  diminuer  nos  respon- 
sabilités, ce  qui  devait  suffire  ? 

Vous  avez  voulu  apporter  dans  la  clinique  un  tout  autre 
esprit.   Vous   avez   pensé   que,    si    la    médecine   était    un    art    et 


\)K  M.  LE  PROFRSSKUR  R.  LKPINR  193 

exigeait  une  intelligence  pénétrante  et  bien  inspirée,  ce  que 
personne  ne  conteste,  elle  est  avant  tout  une  science  très  com- 
plexe qui  a  besoin  du  concours  de  sciences  plus  simples,  pour 
mener  à  bout  l'investigation. 

Et  vous  avez  estimé  que,  si  la  médecine  expectante  est  en- 
core aujourd'hui  une  mesure  de  prudence  dans  l'état  insuffi- 
sant de  nos  connaissances,  elle  ne  saurait  être  un  système  et 
une  pratique  définitive. 

L'observation  et  l'expérimentation  ont  marché  de  pair  dans 
votre  clinique,  comme  elles  marchent  de  pair  dans  les  labo- 
ratoires de  nos  grands  physiologistes. 

Et  ne  sont-ce  pas  ces  méthodes  fécondes  mises  en  oeuvre  par 
le  génie  qui  ont  permis  à  Duchenne  de  Boulogne,  à  Pinel,  à 
Laënnec,  à  Charcot,  pour  n'en  citer  que  quelques-uns,  de  faire 
leurs  mémorables  découvertes  et  d'éclairer  la  nature  réelle  et 
intime  de  la  maladie. 

Vos  illustres  précurseurs  avaient  vivifié  en  vous  votre  foi 
dans  la  méthode.  Pendant  trente-cinq  ans,  vous  avez  fait  les 
découvertes  que  tout  à  l'heure  on  citait  avec  plus  d'autorité 
que  je  ne  le  pourrai  faire  moi-même.  Pendant  trente-cinq  ans, 
vous  avez  formé  de  nombreux  élèves,  partageant  votre  amour 
inaltérable  de  la  science,  c'est-à-dire  de  la  vérité,  s'associant  à 
vos  convictions  sur  la  fécondité  de  la  médecine  expérimentale. 
Et,  grâce  à  votre  connaissance  des  langues  étrangères,  grâce 
à  votre  esprit  de  vulgarisation  infatigable,  vous  avez  été  le 
trait  d'union  entre  le  progrès  évoluant  chez  nous  et  celui  réa- 
lisé au  delà  de  nos  frontières.  En  éclairant  nos  compatriotes 
sur  les  conquêtes  médicales  faites  à  l'étranger,  vous  avez  ré- 
chauffé chez  nous  un  zèle  qui  menaçait  de  s'endormir. 

Vous  avez  rendu  ainsi  à  la  médecine  française  des  services 
inoubliables.  Vous  avez  ensuite  fait  œuvre  d'éducation  en  dé- 
veloppant l'esprit  scientifique  chez  d'innombrables  élèves.  Et 
vous  leur  avez  appris,  par  votre  propre  exemple,  quelque 
chose  d'un  prix  inestimable  :  la  culture  des  qualités  du  cœur 
qui  sont  la  parure  du  grand  médecin. 

Votre  exquise  bienveillance  et  votre  profonde  bonté,  votre 
amour  inaltérable  de  la  justice,  dont  vos  élèves,  vos  compa- 
triotes ont  éprouvé  si  souvent  les  bienfaits,  sont  pour  nous 
tous  un  enseignement  précieux  et  un  modèle. 


194  jriMlJ';  SCIENTIFIQIK 

Discours  de   M.  le  Professeur  Landouzy, 

iKnjen  ilc  lu   l'aciillt'  de  Mi-di-ciite  <lf  Paria. 

Messieurs, 

D'autres,  vous  scmblera-t-il,  mon  cher  Lépinc,  eux  aussi, 
dans  la  gerbe  commune,  glissant  la  fleur  de  leurs  parisiens 
jardins,  auraient  pu,  plutôt  que  moi,  mêler  leurs  paroles  affec- 
tueuses à  celles  que  nous  venons  d'entendre  fêter  votre  jubilé, 
glorifier  votre  labeur. 

Pour  ce,  ne  sera-t-elle  «  polyvalente  »  la  parole  du  maître 
des  maîtres,  la  parole  de  votre  ami  affectionné,  le  professeur 
Ch.  Bouchard  ? 

En  plus  des  liens  de  confraternité  qui,  à  l'Institut,  l'unissent 
à  vous,  combien  de  souvenirs  ne  le  ramèneraient-ils  pas  à  cette 
grande  école  qui,  pour  s'annoblir,  le  réclame,  lui  aussi, 
comme  un  jeune  ancêtre  ? 

Ancêtre,  puisqu'un  demi-siècle  l'a,  comme  vous,  mon  cher 
Lépine,  chargé  de  services  et  de  travaux  sans  trop  peser  sur  vos 
épaules,  sans  toucher  en  rien  cette  activité  et  cette  foi  scienti- 
fique qui  vous  poursuit,  vous  et  lui,  par  votre  studieuse  re- 
traite. 

Si  nos  confrères  de  l'Académie  de  médecine  et  de  la  Société 
de  biologie,  si  mes  collègues  de  l'Université  et  des  hôpitaux  de 
Paris  m'ont  laissé  la  délicate  mission  de  vous  présenter  la 
gerbe  de  fleurs  épanouies  aux  rives  de  la  Seine,  c'est  qu'ils 
savaient  que,  aujoiu'd'hui,  nous  fêlons  aussi  les  noces  de  ver- 
meil (le  la  Revue  de  médecine. 

MM.  A.  Chauveau  cl  Houcliaid,  directeurs-fondateurs,  en 
1881,  de  la  Revue  de  médecine,  ont  laissé  à  l'un  des  deux  com- 
pagnons —  je  veux  dire  à  l'un  des  deux  rédacteurs  de  leur 
journal  —  le  soin  de  rappeler  la  part  prépondérante  d'initia- 
tive qui  vous  revient  dans  celle  création. 

C'était  la  seconde  œuvre  de  votre  jeunesse  :  quatre  ans  avant, 
n'étiez-vous  pas  rédarleur  en  chef,  avec  Nicaise,  de  la  Revue 
mensuelle  de  médecine  cl  de  cliimrrjie  ? 

Là,  vous  maïKjuiez  d'espace  ;  vous  jugiez  f|ue  la  séparation 
matérielle  de  la  médecine  et  de  la  chirurgie  s'imposait  comme 
une  nécessité  ;  vous  rêviez  pouvoir  faire  plus  grande,  pour  les 


DK  M.  LE  PROFESSEUR  R.  LÉPINE  195 

études  médicales,  la  place  des  recherches  expérimentales  ;  vous 
vouliez  faire  grande  la  place  de  la  physiologie  pathologique. 

Tel  à  l'hôpital  qu'au  lahoratoiro,  vous  vouliez,  par  le  .jour- 
nal, enseigner  les  générations  nouvelles,  afin  de  les  pénétrer 
de  cette  vérité,  par  vous  toujours  vécue  :  ((  Le  médecin  doit 
penser  physiologiquement  n. 

L'orientation  que  vous  imprimiez  à  la  pratique  médicale 
dans  votre  enseignement  clinique,  vous  la  vouliez  pour  la 
Revue  de  médecine. 

Votre  voix  était  entendue,  on  répondait  à  votre  appel  ;  vous 
vous  réjouissiez  d'engager  par  votre  périodique  les  sciences 
médicales  vers  des  sentiers  nouveaux. 

Vous  étiez  fiers  —  convenez-en,  puisqu'à  ceci  se  mêlent  nos 
souvenirs  et  nos  rêves  de  jeunesse  —  de  compter  parmi  vos 
premiers  collaborateurs  Arloing  et  Cornevin,  A.  Chauveau, 
Damaschino,  Bouchard,  G.  Grancher,  Ballet,  Brocq,  Tripier, 
Talamon,  Parrot,  Onimus,  Ferré,  E.  Gaucher,  A.  Chauffard, 
Ch.  Richet,  Kelsch,  Raymond,  qui,  dès  sa  fondation,  donnaient 
à  la  Revue  de  médecine  les  prémices  de  leur  activité  et  de  leur 
réputation  naissantes. 

Ce  que  vous  faisiez  de  la  Revue  de  médecine,  il  me  plaît  de  le 
proclamer,  parce  que  vous  fûtes,  avec  nos  directeurs,  le  bon 
pilote  dont  le  coup  de  barre  donnait  à  la  presse  médicale  fran- 
çaise une  orientation  vraiment  scientifique.  C'est  là,  surtout, 
ce  que  j'avais  à  dire.  De  même,  j'avais  à  rappeler  les  liens  — 
médecin  de  l'hôpital  Laënnec  et  doyen  de  la  Faculté  de  Paris, 
je  viens  les  renouer  aujourd'hui  —  qui  vous  attachent  à  l'Assis- 
tance publique  et  à  l'Université  de  Paris.  C'est  là  que  Lyon, 
au  compte  de  la  merveilleuse  décentralisation,  est  venu  vous 
chercher.  En  vous  adoptant,  la  nouvelle  Faculté  vous  donnait, 
jeune,  un  service  dans  lequel  la  bonté  de  votre  cœur  et  les 
ressources  de  votre  esprit  se  sont,  sept  lustres  durant,  dépensés 
pour  les  malades  et  pour  les  élèves.  Vous  avez  jeté  la  bonne 
semence  qui,  levant  en  riches  moissons,  avec  votre  réputa- 
tion scientifique,  portait  au  loin  la  renommée  chaque  jour 
grandissante  de  l'École  lyonnaise. 

Vous  avez  donné  (d'autres  voix  que  la  mienne  l'on  dil  déjà, 
d'autres  le  répéteront  encore),  mon  cher  Collègue,  mon  rh-r 
Ami,  aux  jeunes  générations,  l'exemple  salutaire  d'une  vie  faite 


196  JUBILÉ  SCIENTIFIQLK 

toute  de  désintéressement,  d'amour  pour  la  science  et  l'ensei- 
gnement, de  probité  dans  l'art,  de  dévouement  au  devoir  pro- 
fessionnel. 

Il  était  bon,  il  était  nécessaire  que  pareilles  paroles  fussent 
entendues.  Il  est  réconfortant,  après  le  long  rappel  de  vos 
travaux,  que,  en  cette  fête  de  l'esprit  et  du  corps,  si  touchante 
en  sa  simplicité,  nous  voyions  évoquer  l'homme  de  confiance 
et  de  bien  que  vous  êtes. 

Ces  choses-là,  des  cœurs  reconnaissants,  parmi  vos  élèves, 
vos  confrères,  vos  collègues,  se  sont  plu  à  les  répéter  :  puissiez- 
vous,  mon  cher  Ami,  les  entendre  avec  la  douce  émotion  que 
nous  éprouvons  à  les  dire. 


Discours  de  M.  le  Professeur  Henrijean, 

Doyen  de  la  Faciilfi'  de  Médecine  de  Liège. 

Mon  cher  Maître, 
Je  suis  heureux  que  les  organisateurs  de  la  manifestation 
actuelle  m'aient  permis  de  prendre  la  parole.  Si  je  n'avais  été 
conscient  de  mon  insuffisance,  c'était  une  occasion  unique  de 
faire  l'étude  d'un  homme  de  science  et  de  caractère.  Mais  ce 
n'est  point  mon  nMe,  quel  que  soit  mon  désir.  D'autres  plus 
autorisés  par  leur  science  et  par  leur  situation  feront  ce  que 
je  n'ai  pu  faire,  diront  la  beauté  de  votre  vie  et  la  grandeur 
de  votre  labeur.  Je  me  bornerai  à  vous  dire  notre  admiration 
et  à  vous  en  apporter  publiquement  le  témoignage.  En  igoS, 
lorsque,  par  l'initiative  d'un  autre  maître  lyonnais,  notre  cher 
président  Teissier,  le  Congrès  français  de  médecine  s'est  réuni 
à  Liège,  j'ai  eu  la  joie  profonde  de  vivre  quelques  jours  dans 
votre  intimité,  ce  qui  m'a  permis  de  me  rendre  compte  de 
votre  merveilleuse  puissance  de  travail  et  d'apprécier  l'étendue 
et  la  profondeur  de  votre  science.  Encore  une  fois,  mon  cher 
Maître,  ce  n'est  pas  à  moi  (pie  revient  l'honneur  d'étudier  votre 
œuvre.  Le  temps  me  manquerait  pour  un  tel  labeur.  Mais  ce 
qu'il  m'est  permis  de  vous  dire,  c'est  l'estime  et  l'admiration 
dont  vous  êtes  entouré.  Dans  mon  pays,  votre  nom  est  fami- 
lier ;  dans  les  milieux  nT«''fii^iii^  tons  nous  sommes  appelés  à 
le  citer.  Permettez-moi  aussi  de  vous  dire,  si  j'en  juge  par  ce 


DE  M.  LE  PUOFESSEUR  K.  LÉPLNE  197 

((uc  j'ai  cnteiidii  en  Allemagne,  que  notre  opinion  est  celle  des 
savants  d'Outre-Rhin. 

Ce  qui  m'a  personnellement  frappé  dans  votre  œuvre,  c'est 
la  grandeur  de  vos  convictions  :  basées  sur  les  observations  les 
plus  minutieuses,  elles  restent  pour  la  plupart  inébranlables  et 
constituent  des  documents  d'une  inestimable  valeur.  Vous  avez 
dû  souvent  vous  dire,  au  soir  d'un  rude  labeur  :  je  n'ai  pas 
perdu  ma  journée.  Votre  vie  a  été  belle  et  votre  destinée  est 
enviable  parce  que  vous  avez  prêché  par  l'exemple  d'une 
grande  et  noble  carrière. 


Discours  de  M.  Joubin, 

Recteur  de  iUiiiversilé  de  Lyon. 


Cher  et  éminent  Professeur, 

Quelle  violence  n'a-t-il  pas  fallu  faire  à  votre  habituelle  et 
incomparable  modestie  pour  que  vous  acceptiez  l'idée  de  cette 
cérémonie,  même  intime,  puisqu'elle  ne  réunit  que  nos  con- 
frères —  les  plus  éminents,  il  est  vrai  —  du  monde  entier  1 
Si  vous  êtres  l'homme  du  devoir  supérieurement  mais  simple- 
ment accompli,  vous  admettez  difficilement  que  cela  mérite 
des  félicitations.  Je  me  garderai  donc  de  vous  en  adresser  ; 
laissez-moi  seulement  associer  en  quelques  mots  l'Université 
de  Lyon  à  la  fête  de  ce  jour  ;  vous  avez  droit  à  son  hommage, 
car  nul  plus  que  vous  n'a  contribué  à  son  bon  renom.  \ous 
l'avez  fait  briller  de  votre  propre  lumière,  qui  n'est  point  un 
éclat  de  parade,  un  éclair  aveuglant  et  fugitif,  mais  plutôt  la 
douce  lueur  de  ces  rayons  mystérieux  et  acérés  qui  pénètrent 
jusqu'au  plus  profond  des  corps  et  font  apparaître  aux  yeux 
émerveillés  leur  structure  intime  et  secrète. 

Je  ne  me  permettrai  pas  d'analyser  après  d'autres  votre 
œuvre  de  trente-cinq  années  ;  ce  Livre  jubilaire  que  l'admira- 
tion de  vos  collègues  a  rassemblé  pour  vous,  quelque  impo- 
santes que  soient  ses  dimensions,  paraîtrait  mince  à  côté  du 
Volume  qui  renfermerait  tous  vos  mémoires  !  Si  voUs  étiez 
moins  modeste,  vous  pourriez  dire,  vous  aussi  :  Exegi  moini- 
mentum,  monument  dont  on  ne  sait  qu'admirer  le  plus,  de  la 
solidité  ou  de  l'étonnante  unité  ;   s'il  fallait,   d'un  mot,   vous 


198  JLBILÉ  SCII-NTIFIULII-: 

peindre,  je  rappellerais  le  Jusduii  cl  Icnaccni  proposite'i  viriun 
du  poêle. 

Que  de  fois,  eu  parlant  en  inspeclion  matinale,  je  vous  ai  vu, 
à  l'heure  où  le  sommeil  de  la  rue  fait  l'esprit  plus  libre,  et  le 
travail  plus  fécond,  vous  rendre  d'un  pas  alerte  à  cet  Hôtel-Dieu 
qui  fut  le  centre  de  votre  vie  !  Vous  aviez  hâte,  tandis  que  tout 
iei)osait  encore,  d'interroger  —  dans  le  silence  —  la  matière,  de 
lui  arracher  ses  secrets,  guidé  par  une  flamme  intérieure  cha- 
que jour  plus  claire  :  exemple  admirable,  poursuivi  pendant  un 
tiers  de  siècle  avec  la  même  simplicité  !  Vous  paraissiez  même 
surpris  et  confus  qu'on  le  remarquât.  Vous  écriviez,  il  y  a 
vingt-cinq  ans,  à  l'un  de  mes  prédécesseurs  qui  avait  obtenu 
pour  vous  l'humble  rosette  universitaire  :  «  Elle  semble  témoi- 
gner que  vous  jugez  mes  services  utiles,  et  une  telle  appré- 
ciation serait  extrêmement  flatteuse  et  m'encouragerait  beau- 
coup à  mieux  faire.  Jusqu'ici,  mon  enseignement  a  eu  peu 
d'éclat,  car  la  clinique,  quand  on  est  jeune  et  sans  une  vaste 
expérience,  est  fort  difficile  à  professer  !  .J'espère  avoir  ces  der- 
niers temps  gagné  au  moins  de  l'autorité  et  pouvoir  laisser 
plus  tard  une  clinique  bien  installée  et  qui  ne  soit  pas  indigne 
de  la  Faculté.  » 

Si  je  vous  adressais  mes  compliments  à  l'occasion  de  quel- 
qu'un de  ces  mémoires  d'une  précision  si  méticuleuse  que  vous 
ne  cessiez  de  |)ublier  :  <'  Mes  travaux,  me  répondiez-vous,  ne 
méritent  pas  l'attention  des  physiciens.  J'essaie  seulement  de 
faire  de  la  chimie  biologique  exacte,  ce  qui  n'est  pas  facile.  La 
seule  originalité,  étant  clinicien,  est  de  savoir  cela  et  de  faire 
de  la  chimie  biologique.  Nous  ne  sommes  que  trois  ou  quatre 
en  Europe  dans  cette  voie.  Je  suis  de  plus  en  plus  convaincu 
que  c'est  la  vraie  voie  du  progrès  en  médecine,  et  mon  seul 
petit  mérite  est  d'aflinner  (pie  la  science  mécanico-chimique 
est  la  seule  base  de  la  médecine.  Si  l'on  veut  (|ue  celle-ci  pro- 
gresse, il  faut  toujoins  l<'ndre  à  élever  le  niveau  scientifujuc 
pur.  » 

Vous  avez,  mon  cher  Professeur,  la  grande  joie  de  voir 
triompher  vos  idées  en  ce  XTP  Congrès  français  de  médecine  ; 
votre  nom  y  figure  à  la  place  d'honneur  auprès  des  grands 
noms  de  Chauveau  et  de  Bouchard.  La  science,  votre  labora- 
toire  et  vos   malades,    l'Université   de   Lyon,    furent   pendant 


bK  M.  LE   l'ISdl-'KSSHLU  H.   LKIMM!  199 

liciitc-cinq  uns  volio  uiiiciiic  piooccupalioii  ;  m-  vous  étonnez 
pas  que  l'Université  vous  en  soit  reconnaissaiile  !  Bien  rares 
sont  ceux  à  qui  il  est  donné  de  réaliser  leur  rêve  ;  vous  êtes  de 
ceux-là.  Vous  écriviez  en  i884  :  «  Si  je  suis  revenu  à  Lyon, 
il  y  a  six  ans,  c'est  parce  que  le  ministre  d'alors,  M.  Wadding- 
ton,  nous  a  fort  sérieusement  promis  un  foyer  scientifique,  une 
Université  provinciale.  J'y  ai  cru,  naïvement  peut-être,  j'y 
crois  encore  ;  et  si  je  travaille  maintenant  de  toutes  mes  forces, 
c'est  avec  le  désir  de  contribuer  pour  ma  part,  sur  mes  vieux 
jours  (si  j'y  arrive),  à  fonder  un  foyer  scicnfiiique  à  Lyon.  » 

Soyez  heureux,  mon  cher  Professeur,  aous  avez  réussi,  et  le 
Ministre  d'aujourd'hui,  M.  Steeg,  vous  est  reconnaissant  de 
vos  efforts  :  il  a  tenu  à  prendre  part  à  cette  fête  scientifique  et 
m'a  chargé  de  le  représenter  auprès  de  vous,  ainsi  que  M.  le 
Directeur  de  l'Enseignement  supérieur. 

M.  le  Ministre  m'écrit  : 

«  Monsieur  le  Recteur, 

«  Le  2  2  octobre,  en  même  temps  que  s'ouvrira  à  Lyon  le 
Congrès  des  médecins  de  langue  française,  sera  remis,  dans 
une  solennité  à  la  fois  officielle  et  familiale,  un  Livre  jubilaire 
à  M.  Lépine,  professeur  honoraire  à  la  Faculté  mixte  de  méde- 
cine et  de  pharmacie  de  l'Université  de  Lyon. 

<(  Je  vous  serais  obligé  de  me  représenter  dans  cette  circon- 
stance et  d'exprimer  à  M.  Lépine  la  haute  estime  que  m'inspire 
sa  longue  et  belle  carrière.  Je  sais  quelle  grande  place  il  occu- 
pait à  la  Faculté  de  médecine  et  combien,  par  la  valeur  de  son 
enseignement  et  par  le  mérite  de  ses  travaux  personnels,  il  a 
honoré  la  Faculté  de  médecine  et  l'Université  de  Lyon  ainsi  que 
la  science  française. 

«  Aux  marques  de  respect  et  d'affection  de  ses  élèves  et  de  ses 
amis,  je  tiens  à  joindre  l'expression  de  la  reconnaissance  du 
Ministre  de  l'Instruction  publique.    " 

M.  Bayet,  votre  ancien  collègue,   inc  dil  de  son  côté  : 
«  Mon  cher  Recteur, 

«  M.  le  Ministre  a  tenu  à  s'associer,  par  une  lettre  qu'il  vous 
a  adressée,  aux  hommages  si  mérités  qui  seront  rendus  après- 
demain  à  M.  Lépine. 

«  Il  y  aurait  quelque  indiscrétion  de  ma  part  à  joindre  mon 
témoignage  au  sien,  si  je  n'étais  en  droit  de  rappeler  que  j'ap- 


■MO  JLlilLl':  SClEi\TlFIULIv 

piuliciis  oncoiL',  par  riioiiorariat,  à  l' université  de  Lyon,  eL 
que,  d'aulre  pari,  les  Lyonnais  ^c)ulaient  bien  me  faire  llion- 
neur  de  nie  considérer  comme  quelque  peu  des  leurs. 

((  D'autres  diront,  avec  plus  d'autorité  que  je  n'en  puis  avoir, 
les  services  que  M.  Lépine  a  rendus  à  la  science,  à  l'enseigne- 
ment et  à  l'humanité  souffrante.  Us  parleront,  comme  il  doit 
en  être  parlé,  de  celte  belle  et  noble  carrière  qui,  nous  l'espé- 
rons tous,  se  continuera  longtemps  encore,  car  nous  savons 
que,  s'il  a  pris  sa  retraite,  jamais  il  ne  cessera  ni  de  travailler 
ni  de  se  dévouer. 

u  Mais  je  voudrais  rappeler  à  mes  anciens  collègues  et  ap- 
prendre à  mes  nouveaux  collègues  ce  que  M.  Lépine  a  fait  pour 
cette  Université  de  Lyon  à  laquelle  nous  étions  profondément 
attachés,  alors  qu'elle  n'avait  pas  encore  d'existence  officielle. 
Hardiment,  nous  employions  déjà  le  mot  d'Université  — 
même,  je  crois,  dans  des  documents  administratifs  —  mais 
surtout  nous  voulions  que  cette  Université  existât  de  fait  avant 
que  la  loi  ne  se  décidât  à  la  reconnaître.  Il  fallait  abaisser  les 
barrières  traditionnelles  qui  séparaient  les  Facultés,  créer  des 
relations  entre  des  hommes  (jui,  malgré  la  communauté  de 
l'œuvre  poursuivie,  s'ignoraient  presque  complètement  ;  il  fal- 
lait faire  apprécier  la  nécessité  de  cette  Université  dans  la 
région  et  dans  la  ville  où  elle  allait  se  développer. 

((  Parmi  ceux  qui  se  consacraient  spontanément  à  celle  lâche, 
M.  Lépine  fut  un  des  plus  ardents.  Il  y  apportait  sa  foi  toujours 
jeune  au  service  de  toute  œuvre  utile  et  noble,  son  dévoue- 
ment, son  activité  inlassables. 

«  L'Université  dont  vous  dirigez  les  destinées.  Monsieur  le 
Recteur,  lui  doit  beaucoup,  et  peut-être  trouverez- vous  juste 
que  ce  témoignage  lui  soit  rendu  par  un  collègue  de  ces  temps 
déjà  lointains,  qui  lui  garde  une  profonde  et  cordiale  affection 
et  qui  regrette  vivement  d'être  empêché  de  se  trouver  dimanche 
à  Lyon.  » 

Au  Ministre  de  l'Instruction  publique,  au  Directeur  de  l'En- 
seignement supérieur,  j'associe  l'Université  de  Lyon,  et  je  vou!^ 
offre,  mon  cher  Professeur,  Texpression  de  notre  reconnais- 
sante et  affectueuse  admiration. 


Di:  M.  LK   l'UUFESSKLK  U.  LKI'I.M; 


:iul 


Réponse  de  M.t,le  Professeur  Lèpine, 

Monsieur  le  Keeleur, 

Mon  cher  Sénateur, 

Mes  chers  Collègues, 

Messieurs, 
Dans  les  paroles  éloquentes,  mais  trop  bienveillantes,  qui 
viennent  d'être  proncées,  il  y  a  deux  choses  :  l'expression  de 
senlinients  très  affectueux,  dont  je  suis  profondément  ému,  et 
des  éloges  que  je  ne  puis  accepter.  Je  savais  que  l'amour  était 
aveugle,  mais  j'ignorais  encore  que  l'amitié  put  entraîner  à 
de  telles  exagérations.  Permettez  donc  qu'en  toute  équité  je 
reporte  ces  éloges  sur  tous  ceux  qui,  à  Lyon,  depuis  1877,  pro- 
fesseurs, médecins  et  chirurgiens  des  hôpitaux,  ont  contribué 
aux  progrès  de  la  médecine. 

1877  est  une  date.  C'est  l'époque  de  l'organisation  de  notre 
Faculté,  qui  fui  faite,  avec  une  compétence  et  une  hauteur  de 
vue  rares,  ainsi  qu'avec  le  seul  souci  de  l'intérêt  général,  par 
M.  du  Mesnil,  directeur  de  l'Enseignement  supérieur,  et  le 
professeur  Emile  Chauffard,  inspecteur  général.  Ces  Messieurs, 
voulant  créer  à  Lyon  un  foyer  de  haute  culture  scientifique, 
prirent  dans  l'ancienne  École  les  hommes  les  plus  marquants  : 
Bénédict  Teissier,  Glénard,  Bouchacourt,  Crolas,  etc.,  et  à 
Lyon,  en  dehors  de  l'École,  des  hommes  de  haute  valeur  : 
Chauveau,  Ollier,  Rollet,  dont  la  réputation  était  déjà  mon- 
diale ;  Lortet,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  ;  Soulier, 
qui  devait  bientôt  écrire  un  si  remarquable  traité  de  thérapeu- 
tique ;  Raymond  Tripier,  bien  connu  comme  un  excellent  ana- 
tomo-pathologiste  et  clinicien  ;  Léon  Tripier,  qui  organisa  un 
enseignement  de  médecine  opératoire  modèle,  etc.  A  ces  hom- 
mes on  adjoignit  des  éléments  parisiens  :  Renaut,  qui  s'était 
révélé  comme  un  homme  de  grand  avenir,  el  Pierret  qui, 
quoique  jeune,  avait  déjà  donné  des  coups  de  sonde  si  péné- 
liants  dans  divers  champs  de  la  pathologie  nerveuse.  De  tels 
noms  étaient  un  pro(jmmme,  et  le  Gouvernement  avait  été 
bien  inspiré  en  fondant  sur  eux  des  espérances  d'avenir. 

A  l'auditoire  d'élite  devani  l('(|uel  j'ai  riioiiiicur  de  parler, 
il  esl  superllu  d'expliciiicr  |>()iii(|ii()i,  >il  \<iil  être  n'clleinvnl 
pralicpic,    renscioiieinciil    médical   ilcil    rlic   -ciciililiciiif.    Noire 

Amis  liii\.,  \\i\. 


;iU2  J1151LÉ  SCIKMIIIUIK 

collègue  Reiiaut,  dans  un  rappoil  d'une  logique  iiiél'ulable, 
dil  même,  avec  raison  selon  moi,  que,  pour  être  vraiment 
scientilique,  l'enseignement  médical  a  besoin  d'être,  non  pas 
didactique,  mais  critique.  Quoi  qu'il  en  soit,  notre  méthode, 
qui  a  été  d'ailleurs  celle  de  nos  aînés,  doit  être  bonne  ;  car  lors 
qu'on  a,  dans  ces  derniers  temps,  reproché  aux  Facultés  de  ne 
pas  donner  un  enseignement  suffisamment  pratique,  nos  ad- 
versaires ont  dû  accorder  à  notre  éminent  défenseur,  le  profes- 
seur J.  Courmont,  président  de  l'Association  des  membres  du 
Corps  enseignant,  que  ce  qui  pouvait  être  critiquable,  ce 
n'étaient  pas  nos  méthodes,  mais  nos  ressources  matérielles. 

Peu  après  l'organisation  de  la  Faculté,  survint  la  création  de 
l'École  du  Service  de  Santé  militaire.  Pour  ma  part,  j'en  ai  été 
un  des  plus  chauds  partisans.  Je  n'ai  jamais  craint,  comm.î 
quelques-uns,  que  notre  Faculté  fût  amenée  à  se  transformer 
en  école  professionnelle.  En  fait,  ia  présence  des  élèves  mili- 
taires apporta  la  plus  utile  émulation  chez  nos  étudiants. 

Ces  craintes  étaient  d'ailleurs  chimériques  :  la  pratique  mé- 
dicale militaire  ne  peut  différer  que  par  d'infimes  nuances  de 
la  pratique  civile  :  l'armée  est  une  partie  de  la  nation,  et  je 
puis  dire  la  partie  où  sont  cultivés  surtout  les  sentiments  d'ab- 
négation, de  dévouement,  de  discipline  indispensables  à  un 
peuple  qui  ne  veut  pas  périr.  Or,  ces  vertus  ne  sont  pas  l'apa- 
nage exclusif  de  l'armée  —  le  médecin  civil  les  pratique  parfois 
jusqu'à  l'héroïsme  :  les  vertus  militaires  et  médicales  sont 
sœurs. 

Le  caractère  de  la  Faculté  s'est  accentué  quand  elle  a  eu 
l'occasion  d'emprunter  à  Lille,  à  Bordeaux,  à  Paris  et  à  Tou- 
louse des  collègues  de  grand  mérite,  et  ({uand  elle  a  formé,  ce 
qui  est  arrivé  rapidement,  des  agrégés  très  distingués,  qui, 
dans  les  concours  siégeant  à  Paris,  ont  été  particulièrement 
remarqués.  Le  premier  en  date  a  été  J.  Teissier.  Presque  tous 
sont  devenus  nos  collègues  ou  ont  été  pourvus  ailleurs  de  chai- 
res magistrales.  Il  s'est  accusé  encore  davantage,  avec  un  per- 
sonnel rajeuni,  sous  l'habile  direction  de  notre  éminent  doyen, 
le  professeur  Hugounenq. 

Quand  la  création  d'une  Université  a  officiellement  rappro- 
ché les  quatre  Facultés  de  notre  ville,  la  notre  a  naturellement 
acquis,  dans  l'ensemble,  une  situation  morale  en  rapport  aven 


1)1-:  .M.  LK  i'UoFi:ssi:i u  h.  lkimm;  203 

riiupoilaiice  de  ses  services.  11  y  u  eu  quelque  chose  de  chauyé 
à  Lyon  :  je  dois  dire,  parce  que  cela  a  de  l'impoiiance,  que 
les  malades  oui  élé  mieux  soignés,  et  je  puis  ajouter,  en  pas- 
sant, que  la  considération  dont  jouit  dans  le  public  le  corps 
médical  si  distingué  de  nos  hôpitaux  a  augmenté.  Autrefois, 
le  litre  de  médecin  des  hôpitaux  passait  pour  inférieur  à  celui 
de  chirurgien.  Il  en  est  autrement  aujourd'hui  qu'il  est  devenu 
si  difficile  à  acquérir.  Rien  ne  serait  donc  plus  erroné  que  de 
supposer  qu'il  puisse  se  reproduire  quelque  antagonisme  entre 
les  membres  de  la  Faculté  et  les  médecins  ou  chirurgiens  des 
hôpitaux.  La  solidarité  de  leurs  intérêts  est  évidente.  U  n'existe 
non  plus  à  Lyon  aucun  antagonisme  entre  la  Faculté  et  l'Ad- 
ministration des  Hospices.  C'est  ce  que  peut  affirmer  avec  plus 
d'autorité  que  moi  M.  le  doyen  Caillemer  qui,  après  avoir  con- 
sacré près  d'un  demi-siècle  de  sa  vie,  si  bien  remplie,  à  l'en- 
seignement et  à  l'administration  de  la  Faculté  de  droit,  pour- 
suit, dans  la  présidence  du  Conseil  d'administration  des  Hos- 
pices, sa  glorieuse  et  utile  carrière.  Il  convient  môme  d'ajouter, 
parce  que  c'est  la  vérité,  que  mainte  création  ou  amélioration 
dans  les  services  de  clinique  est  due  au  bon  vouloir  et  à  la 
collaboration  du  Conseil  des  Hospices  qui,  avec  une  haute 
intelligence  des  intérêts  qui  lui  sont  confiés,  a  toujours  pensé 
que  tout  progrès  réalisé  dans  les  cliniques  est  aussitôt  suivi 
d'un  progrès  semblable  dans  les  autres  services  et  sert  à  l'avan- 
cement de  la  médecine  lyonnaise. 

Dans  cette  œuvre  de  rénovation,  beaucoup  ont  travaillé  ;  car, 
pour  accomplir  un  changement  de  quelque  importance,  il  faut 
un  effort  collectif.  Ln  seul  homme  n'est  rien,  à  moins  qu'il 
ne  soit  un  Pasteur,  un  Chauveau,  un  Bouchard...  Si  l'Œuvre 
mérite  des  éloges,  ceux-ci  doivent  aller  à  tous,  d'autant  plus 
qu'il  s'est  établi  entre  ces  hommes  une  communauté  d'idées. 
Mon  savant  collègue  et  ami  Lacassagne  pourrait  vous  expli- 
quer les  mystères  de  l'âme  des  foules.  Ne  croyez-vous  pas  qu'il 
peut  se  créer,  entre  liotnmes  ayant  travaillé  ensemble  pour  le 
même  but,  un  certain  état  d'anje  (|ui  ennoblit,  grandit  cl  élève  ? 

Cette  âme,  en  tout  cas,  se  révèle  dans  ce  beau  volume  de 
()Oo  pages  (|ui  vient  de  m'être  remis  et  (pi'a  enfanté,  m'est-il 
dit,  l'effort  d'une  centaine  de  collaboraieurs.  .le  le  vois  pour 
la  première  fois.  N'ayant  pu  le  feuilleter  encore,  il  m'est  ini- 


20i  JllilLli  SCIK.MIIIoii: 

possible  en  ce  iiiuiiieiil  de  lenieieiei  les  uuleurs  des  luéiiioiies 
e\eellenls  qui  le  coiiiposeiil.  La  lecture  de  ces  travaux  nie  sera 
une  joie  très  douce,  el  j'en  sais  un  gré  inlini  à  ceux,  qui  ont 
eu  la  délicate  pensée  de  nie  l'assurer,  mes  amis  Roque,  CoUel, 
Lesiem"  et  Froment. 

Je  vois  que  ce  volume  est  préfacé  par  le  professeur  Bouchard, 
l'illustre  auteur  de  notre  doctrine  médicale  actuelle.  C'est  pour 
moi  un  honneur  insigne. 

^  irchow,  il  y  a  quelque  cinquante  ans,  avait  tenté  de  nous 
en  imposer  une.  Le  succès  de  la  Pathologie  cellulaire  a  été 
inou'i,  tant  ce  livre  était  écrit  avec  un  talent  prestigieux.  Qu'en 
reste-t-il  .►*  Je  ne  sais,  et  ne  puis  que  le  demander  à  mon  savant 
collègue  Renaut,  plus  compétent  que  moi  sur  la  question.  Je 
ne  saurais  cependant  mempêcher  de  vous  dire  que  depuis 
longtemps  je  considère  la  lésion,  même  histologique,  comme 
le  fameux  mur  derrière  lequel  il  s'est  passé  quelque  chose.  Au 
contraire,  la  doctrine  de  Bouchard,  basée  sur  la  toxicité,  me 
parait  avoir  un  avenir  durable.  Sans  doute,  elle  se  modifiera 
avec  le  temps,  à  mesure  qu'on  connaîtra  mieux  le  mécanisme 
des  toxicités,  qui  sont  peut-être  en  nombre  quasi-infini  ;  mais 
le  fait  de  la  toxicité  prise  dans  le  sens  large  me  paraît  inébran- 
lable. C'est  un  nouvel  honneur  pour  la  Faculté  de  Paris,  dont 
le  passé  est  si  glorieux,  d'avoir  imposé  au  xx®  siècle  sa  doctrine 
médicale,  ainsi  que  mainte  autre  théorie  féconde,  par  exemple 
l'anaphylaxie. 

Mon  cher  collègue  Roque,  excusez-moi  de  parler  encore  mé- 
decine dans  cet  amphithéâtre  qui  est  vôtre,  où  vous  m'avez 
avantageusement  remplacé  et  oii  vous  enseignez  avec  tant  de 
sagesse,  de  talent  et  de  distinction.  C'est  désormais  mon  rôle 
d'écouter  vos  savantes  leçons,  ainsi  que  celles  de  vos  collègues, 
en  vieil  étudiant  que  je  suis. 

Encore  une  fois,  Messieurs,  je  vous  remercie. 

Cette  émouvante  manifestation  en  l'hoiuieur  (hi  professeiu' 
I, épi  ne  s"ache\a  dans  le  fracas  des  applaudissements  venant 
li'niojgner  combien  les  sentiments  exprimés  par  les  divers 
oral<'urs  étaient  paitagés  unanimement  et  du  fond  du  cœur 
par  Ions  ceux  (|ui  <e  jxcs^aicnl  autour  du  Maître  vénéré  et 
aimé 0''  Lucien  Mayet. 


CHRONIQUE    UNIVERSITAIRE 


FACULTÉ    DES    SCIENCES 


RAPPORT  DE  M.   LE   DOYEN   DEPÉRET 

pour  Vannée  scolaire  1909-1910 


I.  —  Organisation. 

Aucun  changement  d'organisation  matérielle  digne  d'être  noté 
n'est  venu  modifier  la  situation  de  la  Faculté  des  sciences  au  cours 
de  la  dernière  année  scolaire.  Il  importe  toutefois  de  signaler  à  nou- 
veau l'encombrement  progressif  et  de  plus  en  plus  gênant  des 
laboratoires  de  sciences  naturelles  par  l'accroissement  rapide  et  im- 
portant des  collections.  Les  locaux  consacrés  aux  sciences  naturelles, 
et  plus  particulièrement  aux  services  de  géologie  et  de  botanique, 
sont  devenus  tout  à  fait  insuffisants,  et  la  question  va  se  poser  d'un 
agrandissement  inévitable  dans  le  plus  bref  délai.  Aussi  devons- 
nous  déplorer  de  la  manière  la  plus  vive  que  le  Conseil  de  l'Univer- 
sité, malgré  les  efforts  réitérés  de  M.  le  Recteur  et  du  Doyen  de  la 
Faculté  des  sciences,  n'ait  pas  cru  devoir  donner  suite  au  projet 
grandiose  et  capital  pour  l'avenir  de  notre  Université,  de  la  demande 
d'affectation  du  grand  séminaire  aux  collections  réunies  du  Palais 
Saint-Pierre  et  du  quai  Claude-Bernard.  Cette  question  étant  main- 
tenant résolue  décidément  par  la  négative  à  la  suite  d'une  autre 
affectation  donnée  aux  bâtiments  du  grand  Séminaire,  il  importera 
d'étudier  dès  à  présent  les  moyens  de  parer,  dans  la  limite  du  pos- 
sible, aux  besoins  d'agrandissement  les  plus  urgents  et  en  particulier 
l'aménagement  des  combles  de  la  façade  de  la  Faculté  des  sciences, 
en  vue  de  les  transformer  en  salles  de  collections. 

II.  —  Enseignements  et  Diplômes  nouveaux 

A  la  suite  de  demandes  faites  par  le  Conseil  de  la  Faculté  et  par 
le  Conseil  de  l'Université,  M.  le  Ministre  a  autorisé  la  création  à 
notre  Faculté  de  trois  diplômes  nouveaux  : 


200  CHRONIQUE   U.MVERSITAIKE 

1°  Un  diplôme  d'inçicnieur  chimiste,  qui  sera  délivré,  après  un 
examen  théorique  et  pratique,  aux  étudiants  ayant  passé  trois  années 
à  rflcole  de  ohimie  industrielle  diriffée  par  M.  le  professeur  Vi»non, 
et  pourvus  de  l'examen  de  sortie  de  la  deuxième  année  d'études  de 
cette  École.  La  Faculté  aurait  désiré  pouvoir  accorder  également  le 
diplôme  d'ingénieur  chimiste  à  des  étudiants  venus  des  autres  Écoles 
ou  Instituts  de  la  France  et  de  l'étranger.  M.  le  Ministre  n'a  pas  cru 
devoir  nous  accorder  cette  faveur,  qui  n'eût  pas  manqué  d'attirer  à 
l'ihiiversilé  de  Lyon  un  assez  grand  nomhre  de  jeunes  chimistes  fort 
instruits  et  intéressants^  Nous  avons  l'intention  de  reprendre  un  peu 
plus  tard  cette  demande. 

r!°  Un  diplôme  d'études  agronomiques  supérieures  de  VVniversité 
de  Lyon,  diplôme  qui  sera  la  sanction  de  l'ensemble  des  études 
agronomiques  théoriques  et  pratiques  organisées  à  la  Faculté  depuis 
déjà  quelques  années.  Ce  diplôme  sera  accessible,  soit  aux  licenciés 
pourvus  des  certificats  d'études  supérieures  d'ordre  agronomique, 
soit  aux  candidats  non  bacheliers  déjà  pourvus  du  diplôme  d'études 
agronomiques,  qui  est  l'exact  équivalent  de  cette  dernière  licence. 

3°  Le  titre  de  l'ancien  certificat  (.Vastronomie  physique  a  été  mo- 
difié en  celui  de  certificat  d'astronomie  approfondie,  qui  différera 
du  précédent  par  un  enseignement  plus  complet  de  mécanique  cé- 
leste. Le  nouveau  certificat  sera  équivalent  du  diplôme  d'études 
supérieures  de  mathématiques  en  vue  de  l'agrégation. 

4°  Enfin,  la  Faculté,  suivant  l'exemple  de  la  plupart  des  autres 
Universités  françaises,  a  demandé  et  obtenu  la  création  d'un  dix- 
neuvième  certificat  d'études  supérieures  de  licence,  sous  le  nom  do 
P.  C.  N.  supérieur.  L'examen  différera  de  celui  du  P.  C.  !\ .  ordinaire 
par  l'existence  d'une  composition  écrite  sur  les  sciences  physiques  et 
naturelles  et  par  l'adjonction  d'un  enseignement  spécial  fenviron 
trente  leçons)  de  géologie  et  de  minéralogie. 

Les  autres  enseignements  de  la  Faculté  ont  continué  sans  modifi- 
cations  notables. 

III.  —  Personnel  enseignant 

Le  |)fis(inMfl  enseignani  de  hi  Fariilli'  a  subi  (pirhpu's  modifica- 
tions parmi  les  maîtres  de  conférences. 

M.  Grignard  a  été  nommé  chargé  de  cours  à  une  chaire  de  la  Fa- 
culté des  sciences  de  Nancy,  en  attendant  sa  titularisation  prochaine. 
Ce  n'est  pas  sans  une  émotion  et  un  chagrin  proff)nds  que  nous  nous 
séparons  de  ce  chimiste  éminent  et  de  ce  collègue  aimable,  qui  est 
l'un  de  nos  élèves  et  qui  fera  le  plus  grand  honneur  à  la  grande 
Faculté  qui  va  le  recevoir  dans  son  sein. 


FACULTE  DES  SCIENCES  207 

M.  Grignard  a  été  remplacé,  comme  maître  de  conférences  de 
chimie  générale,  par  M.  Locqviin,  préparateur  à  la  Faculté  des 
sciences  de  Paris.  C'est  avec  une  grande  satisfaction  que  nous  sa- 
luons l'arrivée  de  ce  jeune  chimiste,  déjà  connu  par  ses  nombreux 
travaux,  et  qui  a  été.  au  moins  à  ses  débuts,  l'élève  de  notre  col- 
lègue, M.  le  professeur  Barbier. 

En  physique,  nous  avons  eu  aussi  le  regret  de  nous  séparer  de 
M.  Bénard,  maître  de  conférences,  parti  pour  Bordeaux  comme  pro- 
fesseur titulaire.  M.  Bénard  laissera  à  la  Faculté  le  souvenir  d'un 
travailleur  infatigable  et  d'un  charmant  collègue.  Pour  le  remplacer, 
nous  avons  le  plaisir  de  voir  revenir  chez  nous,  après  une  courte 
absence  à  la  Faculté  de  Grenoble,  M.  Thovert,  l'un  des  élèves  les 
plus  distingués  de  M.  le  professeur  Gouy,  et  déjà  l'auteur  de  tra- 
vaux fort  importants,  qui  font  bien  augurer  de  son  avenir  scienti- 
fique. 


IV.  —  Promotions  et  Distinctions 
Comme  promotions  de  classe,  nous  avons  à  signaler  : 

M.  GouY,  professeur,  promu  de  la  2*  à  la  i"  classe  ; 

M.  Dubois,  professeur,  promu  de  la  3^  à  la  2^  classe  ; 

M.  Vaney,  maître  de  conférences,  promu  de  la  4®  à  la  3^  classe  ; 

M.  Meunier,  chef  dés  travaux,  promu  de  la  3^  à  la  2''  classe  ; 

M.  Seyewetz,  chef  des  travaux,  promu  de  la  4^  à  la  3^  classe  ; 

M.  PÉLissiER,  préparateur,  promu  de  la  4"  à  la  3®  classe  ; 

M.  Scrreiber,  préparateur,  promu  de  la  5"  à  la  4®  classe. 

Parmi  les  distinctions  honorifiques  conférées  à  l'occasion  de  la 
nouvelle  année,  nous  sommes  heureux  de  relever  les  noms  de 
MM.  Conte,  chef  des  travaux,  et  Beauverie,  préparateiir,  nommés 
officiers  de  l'Instruction  publique,  et  ceux  de  MM.  Louis,  directeur 
du  laboratoire  de  photographie,  et  Gringet,  garçon  de  laboratoire. 
nommés  officiers  d'Académie. 

Le  prix  Julien  Peloux,  fondé  par  le  général  Peloux  en  faveur  de 
l'élève  sorti  le  premier  de  l'École  de  chimie  industrielle,  a  été  attri- 
bué cette  année  à  M.  Beudet,  remplissant  cette  condition. 

Le  Doven,  C.  Dep^ret. 


208 


CHROMOir.   INIVFJSSITMKF. 


Renseignements   divers     Année  scolaire  lUOU-iUio. 


REPAmiTION     DES    CANDIDATS 
AIX    CERTIFICATS   d'kTIDES    SUPÉRIEURES    DE     LICENCIA. 


Astronomie 2 

Calcul   difTcrcutiel  et    intégral.     .  9 
Mécanique    rationnelle   et    aiipli- 

quéc II 

Mathématiques  supérieures.     .     .  5 

Mathématiques  frénérales     ...  29 

Physique  générale 26 

Physique  industrielle 19 

Chimie  générale 22 

Chimie  industrielle.     .     .          .     .  12 

Minéralogie 7 

Physiologie 14 


A  reporter 


i56 


Ropoil i56 

Zoologie 10 

Botanique m 

Géologie ifi 

Géographie    physique 1 

Chimie  et    géologie  agricoles  .     .  a 

Zoologie  apjiliquée 1 

Botanique  agricole 2 


Total 


Brevet    d'études     techniques     de 

chimie  industrielle 

Brev.  dé  tildes  d'Elec  trot  echniquc. 


CERTIFICATS   D  ETUDES  SUPERIEURES    DELIVRES 
(sessions    DE    NOVEMBRE     I909     ET    JUII.I.ET     igiO^I. 


Astronomie i 

Calcul  différentiel   et   intégral.     .  2 

Mécanique  rationnelle  etappliquée  5 

Mathématiques  supérieures.     .     .  » 

Mathématiques  générales     ...  4 

Physique    générale 22 

Physique  industrielle 12 

Chimie  générale 5 

Chimie  industrielle to 

Minéralogie 5 

Physiologie 9 

Zoologie 4 


A   reporter 


79 


liejiorl 79 

Botanique » 

Géologie 7 

Géographie    physique « 

Chimie  et  géologie  agricoles    .     .  3 

Zoologie  appliquée 5 

Botanique   agricole » 


ToT.M. 


94 


Brevet     dét  vides    techniques    de 

Chimie   industrielle 

Brev.  d'études d'Électrotechnique. 


P.  C.  X 


Etudiants    ayant     pris    inscription     pendant    l'année    scolaire 

\     ,  '909-'9'o '07 

Etudiants  immatriculés  (Vétérans) 2 

/    Candidats  à  l'agrégation  de  Philosophie 3 

lOludiants    bénévoles 3 

ToTAi ii5 


hésultats  des  examens  du  P.   C.   N. 

Examinés  Heçus 

Novembre  1909 29  20 

.luin-juillet  1910 86  69 

Totaux ii5  89 


FACULTK  DES  SGIKNCES 


209 


BACCALACRKAT    SKRIE    D,      I '<"     PARTIE 

Examinés  Heçu^^ 

Octobre  1909 99  46 

Juillet  1910 237  92 

ToTAix 336  i38 


nACCALArRB;AT     a''       partie,     MATHEMATIQUES 

Examinés 


Octobre  1909 

Juillet    1910 

TOTAI'X. 


47 

2o3 

25o 


Reçus 

26 
118 

144 


Statistique  générale. 


Doctoral  es  sciences  (Etat).     .     .  2 

Doctorat  de  l'Université.     ...  4 

{  Mathématiques  .     .  6 

Agrégration  )  Physique   ....  i 

(  Sciences  naturelles.  3 

Certificats  d'études  supérieures  i34 

Certificats  d'études  P.  C.  N.     .     .  ii5 
ICcole  de  Chimie  (élèves  immatri- 
Iriculés),  non  compris  les  étu- 
diants   déjà  comptés    pour    les 

certificats  d'études  supérieures,  60 
Brevet    d'études     techniques     de 

Chimie    industrielle 8 

A  reporter     .     .     .  333 


Report 333 

Brevet     d'études     d'Électrotecii- 

nique t 

Diplôme  d'études  supérieures.     .         2 
Aspirants     au      Professorat      des 

Écoles    Normales iS 

Diplôme  d'études  psycho-physio 

logriques » 

Etudiants   bénévoles 7 

i>lèves  inscrits  dont  la  scolarité 
est  momentanément  inter- 
rompue   «44 

Total  ohnérai 5o5 


Mathématiques  . 
Agréf^ation  des  Lycées    ^  Physique   .     .     .     . 

Sciences  naturelles. 

Doctorat    es    sciences  (État) 

Doctorat  de  l'Université 


Présentés      Admissililes 


Reçus 
3 


SOCIÉTÉ   DES   AMIS   DE    LIJNIVERSITE 


COMPTE   UEISDU   DE    L'ASSEMBLÉE    GENERALE 


du   9   Juin    i9ii 


Etaient  présents  :  MM.  Knncmond  Morel,  président  ;  Lafroille, 
secrétaire  général  ;  Fliirer,  doyen  de  la  Faculté  de  droit,  ef.  le  docteur 
Mavet,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences. 

S'étaient  fait  exctiser  :  MM.  Edmond  Gillet,  trésorier  ;  le  docteur 
Bérard  ;  le  sénateur  Edouard  Millaud  ;  Clédal,  doyen  de  la  Facidlé 
des  lettres,   et  Rusquet,  avocat. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  Asscnnhléo  inséré  au  BiiJletin 
(fasc.  VI,  octobre  1910,  p.  •;>8r:!)  est  adopté. 

M.  i.F  PnKsinKNT  donne  connaissance  du  rapport  financier,  pré- 
paré par  M.  (iillcl,  tl  l'Assemblée  vole  rap[)r()l)ation  des  comptes. 


RAPPORT    1)1      TRESORIER 


Messieurs, 

.l'ai  l'honneur  de  vous  présenter  le  lésumé  des  comptes  de  notre 
Société  pour  l'exercice  1910. 


COMPTE  RENDU  DE  L ASSEMBLÉE  GÉNÉRALE 


211 


RECETTES 

Cotisations  1910  . 
Subventions  : 
Ministère       Instruction 

publique    .     2.000     » 
Conseil  gé- 
néral   du 

Rhône  .     .         ."ioo     » 
Chambre    de 

commerce 

de  Lyon    .     2 .  700     » 
\'er  sèment 

p''  portrait 

professeur 

Teissier     .         4r»4  c") 
Versement 

Oberkampf 

p""   portrait 

Lortet  .     .         i83   10 
Coupons  encaissés    par 

Société  Lyonnaise 
Coupons  encaissés  do- 
nation Mannequin. 
Intérêts  Compte  de 

Banque     

Total  des  recettes     . 
Déficit  de  l'année  1910. 


DÉPENSES 

7 .  4<o     ., 

Location. 
Réparations  au 
local     .     .     . 

3o 

20 

Impôts  .   77  5o 

Io:> 

l 

5:}5 

25 

1 

Assuran- 
ces     .   1 1  40 

o5  \ 

\   r».    200.) 

Gaz    .     .    16   i5 
Personnel 

1 

' 

1 

Traitements    et 

gratifi- 

1 

cations      . 

1.614 

95 

\ 

Imprimés     ,     . 

2.020 

o5 

Conférences  : 

j 

Aubert 

200 

"  1 

}       .       ^147      !■"> 

Lacour-Gayet 

400 

i 

Cl  Renard      . 

aoo 

»  1 

1 

Lefèvre-Pon- 

j 

talis.     . 

200 

»  j 

J 

Sténog.     des 

[ 

3.488  8(5 

Confér''"    . 
Bioletto   .     . 

3r) 
î)4 

*  1 
»  \ 

1 .  326 

)) 

537  60 

Goblot      .     . 
Gambs      .     . 

04 

5o 

'4  79 

Béai  (piano). 

3o 

>') 

Projections  . 

53 

»  / 

17.328  40 
1 .  234  o."> 

Divers  : 
Frais  de  bu- 

\ 

reau.     .     . 

aâi 

25 

Portrait  Bon- 

j 

det  .     .     . 
Donat.    Man- 

58 

Tio  f 

I  .  223 

80 

nequin  .     . 

45o 

»  i 

PortraitTeis- 

1 

sier  .     .     . 

40  i 

o5  / 

Subventions  : 

Aux.  Annales 

' 

Université. 

5oo 

» 

A     rUniver- 

sité  .     .     .     !) 

3oo 

u  f 

Sauvetage  de 
l'Enfance  . 

20 

»  / 

I 1 .820 

» 

D'-  Cluzet.     .     I 

000 

En  cou  ra gé- 

nie n  t  aux 

et.    médic.      1 

.000 

"  / 

Banques  et  frais 

divei 

•s. 

22 

40 

18  562  45 

8 .  5r.2 

45 

212 


SOCIKTR  DES  AMIS  DE  L'IMYERSITl'; 


1. 'exercice  se  solde  par  un  excédent  de  dépenses  de  1.0,3/4  fr.  o5, 
contre  1.268  fr.  65  l'exercice  précédent. 

Les  cotisations  pour  1910  ont  atteint  un  chiffre  de  7.4^0  francs, 
inférieur  de  3'io  francs  à  celles  de  l'exercice  précédent. 

Les  dépenses  sont  supérieures  de  25o  fr.  60  à  celles  de  l'exercice 
précédent. 

Comme  vous  le  constaterez  par  la  lecture  du  bilan,  le  montant 
total  de  nos  subventions  est  supérieur  au  chiffre  de  l'année  pré- 
cédente. 

Compte  spécial  dotation  Joseph  Gillet. 

Solde  au  3 1  décembre  1909 


Société  Lyonnaise  .     .     i.4'""  ^>o 
Coupons     encaissés     en 
»9'o 


I .5l2    25 


2.96.^  85 


Bourse  Reynaud 

—       Noël.     . 

Intérêts     .     .     . 

Solde  Créancier 


2 

0()0 

» 

5oo 

» 

i3 

» 

4r>o 

85 

2 

.968 

85 

Bilan  au  31  décembre  1910. 


ACTIF 

Capital 

92 

748  G5 

dotât.  J.  Gillet. 

60 

248  95 

—       solde  créancier 

dotation  J.  Gillet.     . 

45o  85 

Capital  dot.  Hannequin 

4 

000     » 

Soldé   Créanc.  compte 

cour.  Soc.  Lyonnaise 

I 

817  75 

En  caisse  chez  le  tré- 

sorier      

4 

.a36  85 

Déficiten  1910   1.234  o5 

Solde    créan- 

cier P.  et  P.       288  65 

164 

945  40 

.448  45 

Perte.     .      9'|5  40 

PASSIF 

Capital 157.448  45 

Avance  sur  cotisations 

1910 7. 000     » 


164.448  45 


M.  Lafreille  lit  ensuite  le  rapport  moral  sur  l'exercice  1910. 


RAPPORT   MORAL 


Messieurs, 

Soyez  rassurés  :  le  déficit  qui  vient  de  vous  être  annoncé,  et  qui, 
d'ailleurs,  est  légèrement  inférieur  à  celui  de  l'année  dernière,  résulte 
de  libéralités  excessives  et  non  d'un  fléchissement  dans  le  chiffre  des 


COMPTE  RK.NDL   DE  L'ASSEMBLÉE  C.É.NÉHALK  2l3 

sociétaires.  Votre  bureau  n'a  su  résister  à  aucune  des  demandes  de 
subventions  qui  lui  ont  été  adi'essées,  et  pour  quelque  temps  il  sera 
condamoé  à  une  gestion  moins  généreuse  et  plus  prudente. 

Mais  il  envisage  l'avenir  avec  tranquillité,  car  une  propagande 
énergique,  faite  au  début  de  l'année,  dans  les  milieux  susceptibles 
de  s'intéresser  à  l'Université,  nous  a  valu  beaucoup  d'adhésions  et 
a  comblé  les  vides  inévitables  que  les  départs  ou  la  mort  font  parmi 
nous. 

Cet  effort,  nous  le  renouvellerons  au  début  de  la  saison  prochaine. 
Le  but  désintéressé  que  nous  poursuivons  nous  garantit  du  reproche 
de  prosélytisme  indiscret.  Récemment  encore,  nous  avons  eu  la 
preuve  que  nos  intentions  étaient  bien  comprises,  et  notre  Président 
a  obtenu  pour  la  Faculté  des  sciences  le  don  de  la  belle  collection 
Faisan.  C'est  là  un  véritable  service  d'Amis  de  l'Université,  et  nous 
sommes  heureux  de  vous  le  signaler,  pour  remercier  en  votre  nom 
nos  généreux  donateurs,  et  pour  répandre  la  contagion  de  l'exemple. 

En  votre  nom  encore.  Messieurs,  je  désire  remercier  les  conféren- 
ciers que  nous  avons  eu  l'honneur  d'applaudir  cette  année. 

M.  le  commandant  Paul  Renard  nous  a  rassurés  dans  notre  an- 
goisse patriotique  sur  la  force  et  la  valeur  de  notre  flottille  aérienne, 
et  avant  même  les  exploits  prodigieux  de  ces  derniers  jours,  il  avait 
ouvert  à  nos  yeux  la  perspective  des  espoirs  infinis. 

M.  Lefèvre-Pontalis,  dans  une  leçon  instructive  et  accompagnée  de 
l»elles  projections,  a  dressé  sous  nos  regards  le  château  fort  du 
moyen  âge,  d'abord  forteresse  rudimentaire,  puis  formidable  cité 
guerrière,  aux  trois  enceintes  successives,  entourant  le  donjon  d'un 
rempart  d'eau  et  d'une  armure  de  pierre. 

M.  Camille  Hémon  nous  a  dévoilé  l'âme  de  Sully  Prudhomme, 
tourmentée  par  l'angoisse  métaphysique  et  mourant  de  l'inguéris- 
sable blessure  que  la  passion  de  la  vérité  fait  aux  intelligences  pré- 
destinées. Cette  lutte  tragique  d'un  noble  esprit,  aux  prises  avec  le 
mystère  de  l'absolu,  M.  Hémon  l'a  ressuscitée  en  philosophe  averti 
et  en  disciple  fervent. 

M.  André  Hallays,  avec  son  éloquence  brillante  et  chaleureuse,  a 
fait  revivre  devant  nous  Prosper  Mérimée,  comme  inspecteur  des 
mommients  historiques,  sauvant  de  la  mine  et  des  restaurations, 
plus  malfaisantes  encore,  les  beaux  édifices  dont  notre  teri'e  de 
France  s'était  parée  à  l'époque  gallo-romaine  et  surtout  au  moyen  âge. 

A  la  suite  de  M.  Edouard  Herriot,  nous  avons  fait  un  charmant 
pèlerinage  d'art  à  Constantinople,  dans  cette  ville  où  tant  de  peuples 
et  de  civilisations  se  sont  mêlés  au  cours  des  siècles.  Ce  fut  une 
minute  d'exquise  jouissance,   quand  M.   Herriot,   sur  le  chemin   du 


211  SOCIKTI':   DKS  AMIS  DK  L'IMVKHSITK 

ivtour,  nous  iil  ^Tavir  ;nc'c  lui  la  luoutaync  sainte  do  l'AcropoIr,  cl 
nous  prostt'ina  aux  pieds  de  la  di\ine  Atliéna. 

Kulin,  dans  une  eonl'érenee  d'une  haute  portée  soeiaU',  M.  (Ihailley 
nous  a  dit  cpie  la  Franee  avait  laissé  lléchir,  au  cours  du  dernier 
sièele,  Ihérilaffe  de  jirloire  de  ses  pères,  mais  que  nous  avions,  dans 
rintelligence  de  notre  race,  dans  son  génie  inventif,  dans  l'héroïsme 
de  nos  aviateurs  et  de  nos  soldats  coloniaux,  des  raisons  d'espérer, 
ou  mieux,  la  certitude  que  notre  pays  maintiendra  ses  traditions 
de  force  et  de  grandeur. 

L'évocation  de  ces  heaux  souvenirs  d'éloquence  et  d'esprit  ne  va 
pas  sans  quelque  mélancolie.  Car  le  recrutement  de  nos  conféren- 
ciers devient,  chaque  année,  plus  difficile  :  des  Syndicats  d'orateurs 
se  sont  créés,  et  le  taux  de  la  parole  publique  est  fixé  très  haut.  Ils 
sont  de  plus  en  plus  rares  les  hommes  de  talent  assez  fortunés  ou 
assez  généreux  pour  se  résigner  à  n'être  que  des  apôtres  et  à  ne 
désirer  que  l'honneur  d'être  inscrits  au  livre  d'or  de  notre  Société. 

Ceux-là,  puissions-nous  les  ti'ouver,  pour  (pi'ils  s'associent  à  notre 
œuvre  et  (pi'ils  travaillent  avec  nous  au  développement  de  cette 
Université  que  la  ville  de  Lyon  se  plaît  à  entourer  de  ses  sympathies 
les  [)lus  ardentes  et  les  plus  généreuses. 


RENOUVELLEMENT  DL   GOMITK 

On  procède  au  renouvellement  partiel  du  (Comité  (art.  0  des  sta- 
tuts). Les  administrateurs  dont  les  noms  suivent,  arrivés  à  la  fin  de 
leur  mandat,  sont  réélus  pour  une  période  de  trois  ans  :  MM.  Aynard 
(Edouard),  Bouvier,  Coignet,  Depéret,  Fontaine,  Gérard,  Isaac, 
Lameire,   Lépine,   Mangini  (Marc),   Morel  (Ennemond),   Sabran. 

Sur  le  vote  de  l'Assemblée,  MM.  Arloing  et  Hocquard,  décédés, 
sont  remplacés  par  MM.   Polin  et  Fernand   Arloing. 

M.  A.  Waddington  est  élu  pour  une  période  d'un  an,  en  l'empla- 
cement de  M.  Coste-Labaume,  décédé. 

M.  Pradel  est  élu  pour  \me  période  de  deux  ans,  en  remplacement 
de  M.  Permezel,  décédé. 


STATLTS  DK  LA  SOCll^TK  215 


STATUTS    DE    LA    SOCIÉTÉ 

Approuvés  par  arrêtés  préfectoraux  des  13  et  19  décembi^e  1889 
et  du  22  juin  1895  et  modifiés  par  l'Assemblée  générale  du 
11  Avril  1905. 


Article  phemiek.  —  La  Société  des  Amis  de  rUiiiveisité  de  Lyon  a  pour 
objet  le  développement  de  l'Université  de  Lyon. 

Akt.  2.  —  L'accès  en  est  ouvert  à  tous  les  amis  des  hautes  études,  sur 
la  présentation  de  deux  membres  et  moyennant  le  versement  d'une  cotisa- 
tion annuelle  minima  de  lo  francs.  Les  dames  peuvent  faire  partie  de  la 
Société.  Les  étudiants  pourront  adhérer  moyennant  le  versement  d'une  co- 
tisation annuelle  de  5  francs. 

Art.  o.  —  Seront  membres  fondateurs  les  membres  de  la  Société  qui  ra- 
chèteront leur  cotisation  par  un  versement  de  5oo  francs  une  fois  donnés. 

Art.  i.  —  Les  ressources  de  la  Société  se  composeront  des  cotisations 
annuelles,  des  versements  des  membres  fondaleiirs,  des  subventions  de  l'fital, 
des  départements  et  des  communes,  et  de  toutes  les  libéralités  qui  lui  seront 
faites  d'une  manière  générale  ou  pour  un  objet  déterminé. 

Art.  5.  —  La  Société  continuera  la  publication  du  Bulletin  des  travaux 
de  VUniversité  de  Lyon  et  le  distribuera  à  tous  ses  adhérents.  Elle  organisera 
des  conférences  scientifiques,  littéraires,  artistiques.  Elle  pourra  subvention- 
ner les  laboratoires,  les  bibliothèques,  les  publications  de  l'Université,  et 
faire  de  nouvelles  créations. 

Art.  g.  —  La  Société  sera  administrée  par  un  Comité  de  quaiante-deux 
membres  élus  par  l'Assemblée  générale  parmi  les  sociétaires.  Les  membres 
du  Comité  sont  élus  pour  trois  ans  :  le  Comité  est  renouvelable  par  tiers 
chaque  année.  La  première  année,  l'ordre  du  renouvellement  sera  déter- 
n)iné  par  le  sort. 

Vrt.  7.  -  Le  Comité  est  autorisé  à  faire  tous  les  actes  qui  se  rapportent 
;ni  but  de  la  Société  et  a  les  pouvoirs  les  plus  étendus  pour  la  gestion  de 
ses  affaires.  Il  se  subdivise  en  trois  Sous-Comités  : 

i"  De  propagande  et  de  conférences  ; 
2°  De  finances  ; 
3°  De  publication  du  Bulletin. 

Ce  dernier  Sous-Comité  sera  composé  de  professeurs  de  l'enseignement 
supérieur. 


21G  SOCIÉTÉ  DES  AMIS  DK  L'UMVERSITK 

Ani.  8.  —  Le  Comité  noinnu'  un  présidont,  deux  vîce-présidents,  un  secré- 
taire général,  deux  secrétaires  adjoints  et  un  trésorier. 

Aivr.  9.  —  Le  Comité  rend  lompte  de  sa  gestion  à  l'Assemblée  générale 
annuelle.  Il  doit  faire  in>primor  et  distribuer  chaque  année  la  liste  des 
membres  de  la  Société,  et  celle  des  libéralités  ou  subventions  qui  lui  auront 
été  accordées. 

AuT.  10.  —  L'Assemblée  générale  se  compose  de  tous  les  membres  de  la 
Société.  Elle  se  réunit  tous  les  ans,  dans  le  cours  des  trois  premiers  mois  ; 
elle  est  présidée  par  le  président  du  Comité  ou,  à  son  défaut,  par  l'un  des 
vice-présidents.  Elle  approuve  les  comptes  ;  elle  nomme  les  membres  du 
Comité. 

Art.  II.  —  Tout  membre  de  la  Société  qui  désire  envoyer  sa  démission 
doit  le  faire  avant  le  i5  décembre  de  chaque  année. 

Ain.  ii>.  —  Des  sections  de  la  Société  seront  instituées  dans  les  princi- 
pales villes  de  la  région  lyonnaise.  Chaque  section  nommera  son  Bureau 
particulier  et  fixera,  d'après  les  convenances  locales,  le  taux  de  la  cotisa- 
tion. Le  produit  des  cotisations  sera  envoyé  à  Lyon,  au  trésorier  général. 
Des  conférences  pourront  être  faites  chaque  année,  dans  les  villes  possédant 
une  section,  par  les  professeurs  de  l'Université  de  Lyon  ou  par  des  confé- 
renciers étrangers  délégués  par  la   Société. 

Art.  i3.  —  En  cas  de  dissolution  de  la  Société,  qui  ne  pourra  être  pro- 
noncée qu'à  la  majorité  absolue  des  membres  de  la  Société,  les  fonds  seront 
remis  aux  Facultés  de  l'Klat,  à  L\i»m.  pour  aider  encore  aii  (hHelopponicnt 
de  l'enseignement  supérieur. 

Art.  i/|.  —  Les  discussions  politiques  ou  religieuses  sont  interdites  dans 
les  réunions  de  la  Société. 

Art.  i5.  —  Aucune  modification  ne  pourra  être  apportée  aux  présents 
statuts  avant  d'avoir  été  discutée  et  adoptée  en  Assemblée  générale  des 
sociétaires. 


CONSEIL  UADMIMSTHATION  DE  LA  SOCIÉTÉ  217 


CONSEIL    D'ADMINISTRATION    DE    LA    SOCIÉTÉ 

(Janvier    1912) 


BUREAU 


MM.  MoKEL  (Euiieuioud j ,  ijvésident,  27,  quai  Tilsitt. 

Caillemer  (Exupère),  vice-président,  3i,  rue  Victor-Hugo. 
ViLLAKD   (Pierre),   vice-président,  6.  quai  d'Occideiil. 
GiLLET  (Edmond),  vice-président,  3y,  boulevard  du  Nord. 
BÉK.AKu  (D''  L.),  secrétaire  génénd,  i,  quai  de  l'HôpitaL 
Aynaru  (Francisque),   trésorier,   luj,  boulevard  du  Nord. 
Waddington  (Albert),  secrétaire  adjoint,  5,  place  d'Helvétic 
Latkeille  (G.),  secrétaire  adjoint.  G,  place  Morand. 


ADMINISTRATEURS 

MM.   Appleton  (Charles),  professeur  à  la  Faculté  de  droit,  48,  rue  Franklin. 
Arloing    (Fernand).     professeur    agrégé    à     la     Faculté    de     médecine. 

35,   place   Bellecour. 
Audibert,   professeur   à   la    Faculté   de   droit,   à    Paris,    55,    boulevard 

Arago,  XI V^  arr. 
Aynard  (Edouard),  député  du  Rhône,  3i,  boulevard  du  Nord. 
Bouvier   (Emile),    professeur   à    la    Faculté   de   droit,    186,   avenue   de 

Saxe. 
Cazeneuve  (D""),  député  du  Rhône,  à  Paris,  17,  rue  Duroc. 
Chabot,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  48,  cours  Vitton. 
Glédat  (Léon),  doyen  de  la  Faculté  des  lettres,   l'.g,   rue   Molière. 
CoiGNET    (.Jean),    président    de    la    Chambre    de    ((nnincK c     1  >.    ipini 

des  Brotteaux. 
Depéret,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences.  23,  route  de  Sain-Bel.  Tas- 

sin-la-Demi-Lune 
Faltre  (Alfred),  direclcur'  de  l'École  vélériiiairc.    11.    iiif  <l' Vl.ir''i  ic. 
Falcouz  (Augustin),  i.  rue  de  Longchamps,  à  Paris. 
Flurer,  doyen  de  la  Faculté  de  droit,  6,  place  Ollier. 
Fontaine  (Léon),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres.  53.  rue  Molière. 
Garin  (Joseph),  avocat,  7,  place  Bellecour. 

Garraud,  professeur  à  la  Faculté  de  droit.  79,  rue  de  l'Hôtel-de-Ville. 
Gérard,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences.  «7.  avenue  do  Noailles. 
GiLLET  (Joseph),  industriel,  p.  (piiii  de  Serin. 


Aliiis  Univ.,  xxiv. 


lô 


-1^  SOCIÉTÉ  DES  AMIS  I)K  LT.MVKRSITÉ 

MM.    Hlgounenq,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine,  17,  avenue  de  Noailles. 

IsAAC  (Aug.),  président  de  la  Chambre  de  commerce,  12,  quai  des 
Brolteaux. 

Lacassagne  (A.),  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  i,  place  Ras- 
pail. 

Lameire,  professeur  à  la  Faculté  de  droit,  3,  chemin  du  Signal,  à 
Sainte-Foy-lès-Lyon. 

La>nois  (M.),  professeur  adjoint  à  la  Faculté  de  médecine,  i4,  rue 
Emile-Zola. 

LÉpiNE  (R.),  professeur  à  la  P'aculté  de  médecine,  2,  place  Gaillelon. 

Lumière   (Auguste),   21,   chemin   Saint-Victor. 

MouAT,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  10,  place  des  Gélestins. 

Mangim  (Marc),  17^,  avenue  de  Saxe. 

Oberkampf   (^Ernest),   20,  avenue  de  Noailles. 

Permezel  (Léon),  négociant,  87,  place  Bellecour. 

Perrin  (Jean),  notaire  honoraire,   19,  cours  du  Midi. 

PoLi.N,  directeur  de  l'École  du  Service  de  Santé  militaire. 

Le  Président  de  l'Association  des  Anciens  Elèves  de  la  Faculté  du 
droit,   i5,  quai  Claude-Bernard. 

Sabran  (Hermann),  ancien  président  du  Conseil  général  d'administra- 
tion des  Hospices  civils,  10,  place  Morand. 

ViGNON  (Léo),  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  6,  chemin  Saint- 
Fulbert. 


SECRÉTARIAT 

M.  Latreille,  professeur  au  Lycée  Ampère,  G,  place  Morand,  secrétaire  ad- 
joint. 


Le  Secrétaire  (jénérul  est  visible  au  siège  de  la  Société,  16,  rue  du  Plat. 
En  cas  d'absence,  s'adresser  à  M.  Métrnl,  secrétaire  du  Sauvetage  de  VEn- 
faiice  (bureau  dans  le  même  local). 


CONSEIL  D'ADMINISTRATION  DK  L\  SOClÉTl': 


2l'j 


nommes  en  :  - 

1908 

1909 

rééligiblcs  en  : 

1911 

1912 

MM. 

MM. 

Bouvier. 

OBliUKAMPl  . 

MoREL  (Emiemonil). 

Caillemer. 

Arloi.ng. 

Cazenelve. 

Aynard. 

Goste-Labaume. 

Gravasse. 

Falcouz. 

COIGNET. 

Garrald. 

Depéret. 

Gillet   (Joseph). 

Fontaine. 

GiLLET  (Edmond). 

Gérard. 

Lacassagne. 

Lameire. 

Lannois. 

ISAAC. 

MORAT. 

LÉPINE. 

Lumière   (Auguste 

Mangini  (Marc). 

Perrin. 

Sabran. 

ViLLARD    (P.J. 

LISTE     DES     ADMINISTRATEURS 

1907 
1910 

MM. 

Appleton. 

BÉRARD. 

Casati-Brociiier   (S.). 

Chabot. 

Glédat. 

Faure. 

Flurer. 

Garin. 

hugounenq. 

Latreille  (G.). 

Mariéjol. 

Permezel. 

ViGNON    (Léoj. 

Président     Association 

Anciens  Élèves  ue  la 

Faculté  de  droit. 

Ont  été  nommés  en  1902  et  en  I90U  : 
1°  En  remplacement  de  M.   Berthélemy  (1900),  démissionnaire:  M.  Gab- 

HAUD    ; 

3°  En  remplacement  de  M.  Mangini  (Félix)  (1901),  décédé:  M.  Béhard  ; 

3°  En  remplacement  de  M.  Tessandier  (1901).  démissionnaire:  M.  E.  Bou- 
vier. 

Ont  été  nommés  en  1905: 

1'^  En  remplacement  de  M.  Morin-Pons  (Henri),  décédé:  M.  Lumière  (Au- 
guste) (igoS); 

2°  En  remplacement  de  M.  Barbier,  démissionnaire:  M.  Léo  Vignon,  et, 
pour  compléter  la  liste,  M.  Casati-Brochier  (Sylvestre)  (1904)  et  le  Prési- 
dent DE  l'Association  des  Anciens  Élèves  de  la  Faculté  de  Dworr  ; 

3°  En  remplacement  de  MM.  Claudot  et  Hirsch.  démissionnaires,  et 
Hebatel,  décédé:  MM.  Vaillard,  Lameire  et  Mangini  (Marc); 

4°  En  remplacement  de  M.  Cambefort,  décédé:  M.  Gillet  (Edmond). 
.4  été  nommé  en  1908: 

Vai  remplacement  de  M.  Vaillard,  démissionnaire:  M.  Gravasse. 

-4  été  nommé  en  1909  : 
En  remplacement  de  M.  Pila  (Ulysse),  décédé:  M.  Latreille. 

.4  été  nommé  en  1910: 
En   remplacement  de   M.    Lortet,   décédé:    M.    Flure«. 

Ont  été  nommés  en  1911: 
En   remplacement  de  MM.   Hocquabd  et   Auloinc,  d(''cédés  :   MM. 
Fernand  Arloing. 

En  remplacomeni  de  M.  Guste-Labaume,  décéilé  :   M.    \.   W  ai.ihm.ton 
En  remplacement  de  M.   Permezel,  décédé:  M.   Pradel. 


IV.L 


2i*o  SOCIÉTK  DKS  AMIS  DK  L'LNIVKKSITi: 


LISTE   DES  MEMBRES  DE  LÀ  SOCIÉTÉ* 


Membres    Fondateurs 

MM.  Ancel.  administrateur  de  la  Compagnie  du  Gaz,  12,  rue  du  Plat. 

Andrié  (Paul),   27,   boulevard   du   Nord. 

Ay.nard  (Ed.),  député  du  Rhône,  3i,  boulevard  du  Nord. 

Aynard  (F.),  banquier.   19,  rue  de  la   République. 

BoNNARDEL,  président  de  la  Compagnie  de  Navigation,  3,  quai  d'Occi- 
dent. 

BouTHiER,  vice-président  du  Crédit  Lyonnais,  9,  rue  des  Archers. 

Cabaud,   5,   rue  de   Penthièvre. 
*Cambefort  (J.),  banquier,  i3,  rue  de  la  République. 

D""  Carrier  (Albert),  médecin  des  hôpitaux,  i3,  rue  Laurencin, 
*Carrier  (A.),  conseiller  général  de  l'Ain. 
*CuABRiÈREs.  trésorier  général  du  Rhône. 
*CuABRiÈuEs  (Aug.),  20,  rue  Lafont. 

Chambre  de  Commerce  de  Lyon. 

Comptoir  National  d'Escompte,   Lyon. 

Conseil  général  du  Rhône,  Lyon. 

Crédit  Lyonnais,  Lyon. 
*Dambmann,  3,  place  Saint-Clair. 
*Descours  (André),  4,  rue  des  Deux-Maisons. 

Falcouz  (Augustin),   i,  rue  de  Longchamps,  Paris. 
M"     Veuve  Ferrand,  8,  quai  des  Brotteaux. 

MM.'D""  Gayet,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine.  106,  rue  de  l'Hôtel-de- 
Ville. 

Gensoul  (Paul),   ingénieur,   ^2,  rue  Vaubecour. 

GiLLE  f Louis),  industriel,  37.  quai  Claude-Bernard. 
*Gillet  (François). 

GiLLET  (Joseph),   10,  quai  de  Serin. 

GiLLET  (Edmond),  39-/11,  boulevard  du  Nord. 

*GuiLLEMiNET  (A.),  président  de  la  Société  de  pharmacie.  3o.  rue  Saint- 
Jean. 

Jacquand,  ancien  président  du  Tribunal  de  commerce.  29.  quai  Tilsitt 

Jacqiier  'F.),  banquier.  /i.  rue  de  la  Bourse. 

*D'"  Laroyenne,  i)rofesseur  à  la  Faculté  de  médecine. 
D""  LÉPiNE.  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  2.  place  Gaillelon, 

*Letord,  ancien  président  de  la  Chambre  des  notaires. 

'  Les  noms  niarqu^'s  d'un  astérisque  sont  ceux  des  Membres  décédés. 


LISTF   DES  MRMBRRS  DE  LA  SOCIÉTÉ  221 

MM.  LiLiENTHAL,  négociant,   19,  rue  du  Bàt-d'Argent. 
*LoRioL  (de),  ingénieur. 

*LonTET  (D""),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  de  médecine,  Oullins. 
*Mangini  (Félix),  ingénieur. 
*Mangini   (Lucien),   ingénieur. 

Martelin,  conseiller  général  de  l'Ain,  12,  quai  Tilsitt. 
MoREL  (Ennemond),  27,  quai  Tilsitt. 

Oberkampf  (E.).  administrateur  des   Hospices,   ao,  aveniie  de  Noailles. 
*D'"  Ollier,  professeur  à  la  Facvilté  de  médecine. 
*Permezel,    87,  place  Bellecour. 
RiAZ  (de),   68,   quai  de   Serin, 

Sabran   (H.),   ancien   président   du   Conseil   d'administration   des   Hos- 
pices de  Lyon,   10,  place  Morand. 
Seguin  (Augustin),  ingénieur,  26,  rue  du  Luxembourg,  Paris,  6*. 
M"     Sévène,  56,  avenue  de  Noailles. 

Société  Lyonnaise  de  Dépôts  et  Comptes  courants,   Lyon. 
MM.*Soulier   (H.),   administrateur   des   Hospices. 

D""  Soulier,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  17,  place  Bellecour. 
Stengelin  (A.),   à  Ecully. 

Tessandier,  trésorier-payeur  général  de  la  Gironde,  régent  de  la  Ban- 
que de  France  à  Bordeaux. 
Vautier  (Th.),  professeur  adjoint  à  la  Faculté  des  sciences.  82,  quai 

Saint-Antoine. 
*Vernet  (Edmond),  consul  de  la  Confédération  suisse. 
Vignon  (J.),  ancien  administrateur  des  Hospices,  9,  place  Morand. 
*Vitta  (le  baron  J.), 

Donateurs 

MM.*BouvARD  (Eugène),  26,  place  Tolozan. 

CoLLAiN,  à  Sabran,  par  Bagnols  (Gard). 


Sociétaires 

MM.  Achard,  banquier,  consul  de  Suisse.  12,  rue  de  la  République, 

Agnès,  82,  boulevard  de  la  Croix-Rousse, 

Aguettant  (Noël),  27,  quai  Tilsitt. 

Alaix,  21,  chemin  de  la  Favorite,  Saint-Just. 
M"'     Albessard,    i,    place    Raspail. 
MM,   Algoud,   i,  rue  Childebert 

Allègre,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  29,  rue  Sainl-Cill.cil .  Mon- 
plaisir, 

Ambert,   19,  quai  Jayr, 
M°"     Amieux,  i4,  cours  Gambetta, 
M"'     André,    i3,   quai   des   Riottcaux. 
MM.  André,   directeur   de   l'Observatoire   de   Saint-Genis-Laval. 

Andrémasse,  4,  quai  Saint-Clair. 

Anginier,  capitaine  au  22^  d'infanterie,  à  Sathonay. 

Appleton  (Ch.),  professeur  à  la  Faculté  de  droit.  48.  rue  Franklin. 

Appleton  fJ.),  professeur  à  la  Faculté  de  droit,  3,  place  Gensoul. 

Araud,  fabricant,   21,  cours  Morand. 


222  SOt.lÉTK  DES    VMIS  OH  I.'UMVRRSITr. 

.M"'      AuciiiNAUD,  35,  cours  d'Hcrbouvillc. 

MM.    Aiu-oiNo.  professiMir  agrégé  à  la  Faculté  do  médecine.  '^'^.  place  Belle- 
cour. 

AsHER  et  Cie,   i3,  unter  den  Linden.  Berlin. 

AssADA  (Ivan),  étudiant  en  lettres,  i3,  rue  Bugeaud. 

Ai'BERT  (Louis),  3,  rue  de  Fleury,  à  Oullins. 

Al  uiBERT.  professeur  à  la   Faculté  de  droit.  55.  boulevard   Arago,   i/j", 
Paris. 

AuDiFFRED,  sénateur  de  la  Loire,  33,  rue  François  I*"",   Paris,  8*. 

AuLois  (Hubert),  /(,  rue  des  Deux-Maisons. 

AuRAND  (D''),  24  bis,  place  Bellecour. 
M"      Al  VERONE.  5i,  cours  Morand. 
MM.    AvNARD  (Ed.).  déj)uté  du  Bhône,  3i,  boulevard  du  Nord. 

AvNARD  (F.),  banquier,   iq.   rue  de  la   Bépublique. 

Baboin  (Aimé),  3i,  rue  Boyale. 

Baboin  (Eugène),   lo,  rue  du  Plat. 
M"'      Baoary,  37,  cours  de  la  Liberté. 

Baguenault  de  Puchesse,  II,  boulevard  du  Nord. 

Baiixy,  3,  cours  Vitton  prolongé. 

Bai.land,  trésorier  des  Hospices  civils  de  Lyon.   iS/j.  avenue  de  .'saxe. 
M"      Bai.ay  (L.),  3,   place   Puvis-de-Chavannes. 
MM.   Bala  Y,  ingénieur,  9,  place  Puvis-de-Chavannes. 

Balay  (Félix),   notaire,    17.   rue   du    Bât-d 'Argent. 

Balay,    23,   quai  Tilsitt. 

Bai.df.nsperger,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  à  Paris. 

Bam.eidier,  administrateur  des  Hospices.   5,  quai  Gailleton. 

Bamet,  avoué,   7.  quai   de   l'Hôpital. 
M°'     Bardin.  24.  rue  Tronchet. 
MM.    Bardot,  professeur  au  lycée  Buffon.  3.  rue  Ferdinand-Fabrc.   Pari*. 

Baiu.f.t  (Joseph),  29,  rue  de  Sully. 

Barral.  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine.  7.  rue  Boissac. 
M"'      Bahrier,   /j.   place   Saint-Clair. 
M.  et  M"*  Bai  D,   i.  place  Baspail. 
MM.    Bayt.e,   secrétaire   de   l'Université.    18,   quai   Claude-Bernard. 

BR\t:VERiE,  chargé  de  cours  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon,  29,  rue 
de  Sully. 

Beaivisace.   professeur  à  la   Faculté  de  médecine,  sénateur  du   Bhône, 
à  Paris. 
M'"      Beu-ion,  s,  quai  Saint-Clair. 
M"'     Bellon,   27,   grande  rue  de  la   Croix-Bousse. 
M^L    BÉNARD,  profi-sseur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Bordeaux. 

BÉitAiU)   iD"").   agrégé  à   la   Faculté   de   médecine,    i,   quai    de    rilôpil.d. 

Behger  (Paul),  capitaine  d'artillerie.  8,  quai  d'Occident. 

Bkhgkr  (.t.).   2,  petite  rue  des  Cloriclle-;. 
M"'      Bernard,   44,   avenue  de   Noailles. 
MM.   Bernard  (P.),   3i,  rue  Paul-Clienavin-d. 

Berïaix,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  36.  quai  Gailleton. 

BEHTnANr».  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  ofi.  rue  Montbernard. 

Behthand  (H.),  8,  avenue  de  Noailles. 
M  '  Beutrand  (U.),  8,  avenue  de  Noailles. 
MM.   Besse,  professeur  honoraiie  an  Lycée.  24.  montée  Saint-Barthélémy. 


LISTE  DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  223 

M.       Desserve,   22,   quai   Saint-Vincent. 
M"*     Boeuf,  07,  rue  de  la  République. 
M"*     Berthelon,  45,  rue  Creuzet. 
MM.  BicKERT,  79,  place  des  Jacobins. 

BiROT  (D""),  3i,  rue  du  Plat. 

BiROT   (E.),   ancien    notaire,    9,    rue   des    Remparts-d'Ainay. 

BiTAR,  2o4,  cours  Gambetta. 

BizoT,  inspecteur  des  finances,   27,  quai  Tilsitt. 

BizoT,  5,  rue  Alphonse-Fochier. 

BizoT  (E.),  3o,  rue  du  Plat. 

BizoT  (Victor),  8,  rue  Sala. 
M"*     Blancrard,  institutrice,  9,  rue  Lebrun. 
M.      Bleton,  étudiant  en  lettres,   i4,  quai  de  la  Bibliothèque. 
M"     Blin,  12,  rue  Burdeau. 
MM.   Bloch,  33,  rue  de  la  République. 

Boas-Boasson,  9,  quai  de  la  Guillotière. 

BocuzE,  7,  avenue  du  Parc. 

Bonaparte   (prince  Roland),   10,  avenue  d'Iéna,  Paris,   ifi^. 

Bonhomme  (P.),  i45,  cours  Lafayette. 

BoNNAMouR,  20  bis,  rue  Godefroy. 

Bonnet  (E.),  ingénieur,  i,  quai  de  la  Guillotière. 

Bonnet  (Amédée),  étudiant  en  médecine,  i,  quai  de  la  Guillotière. 

BoNNEViE  (Comte  de),  9.  rue  Boissae. 

BoRY,  49,  cours  Gambetta. 

BorcHEMoussE,   ingénieur,   63,   rue   des  Maisons-Neuves.   Villeurbanne. 

BouFFiER,   37,  place   Bellecour. 

BouLADE,  2  bis,  chemin  de  Monplaisir  à  Saint-Alban. 

Bouquet,  6,  rue  de  la  Bourse. 

BouRGEOT,  21,  rue  Sala. 

BouRJAiLLAT,    i3,   cours  Gambetta. 

BoussAND,  6,  quai  de  l'Hôpital. 
M"*     BoussoN,  i48,  rue  de  Vendôme. 
MM.   BouTAN,   53.   boulevard   du   Nord. 

Bouteille,  à   Saint-Rambert-l'Ile-Barbe. 

BouvERET  (D""),  médecin  des  hôpitaux,  9,  quai  de  l'Hôpital. 

Bouvier  (Ad.),  ingénieur,   25,   avenue  de  Noailles. 

Bouvier  (E.),  professeur  à  la  Faculté  de  droit,  186,  avenue  de  Saxe. 

Bouvier-Bangillon.  professeur  à  la  Faculté  de  droit.  28.  quai  Claude- 
Bernard. 
M"*     BoYÉ,  9,  avenue  Berthelot. 
MM.  Breittmayer,  8,  quai  de  l'Est. 

Brésard-Néel,  2,  place  de  la  Miséricorde. 

Brochier  (Joseph).   27.  cours  Lafayette. 

Broliquier,  17,  rue  du  Bât-d 'Argent. 

Brosset-Heckel,  56,  avenue  de  Noailles. 

Brossf.t-Heckel,  4,  rue  Auguste-Comte. 

Brunner,  61.  rue  Pierre-Corneille. 

Brouilhet,  professeur  à  la  Faculté  de  droit,  127,  rue  Pierre-Corneille. 

Brunot.   professeur   à   la   Sorbonne.    io5.   boulevard    ."^aint-Michel.   Pa- 
ris,  5^, 

Bruyas  (Paul),  73,  rue  Pierre-Corneille. 

Bûche,  professeur  au  Lycée  de  Lyon,  8,  rue  de  Lorraine. 


2-^'t  SOCIKTK  DKS  AMIS  l)K  L'IMVKKSITK 

MM.  BunEL.  architecte,  3o,  quai  Saint-Vincent. 
BuRELLE,  ingénieur  civil,  i,  rue  Vaubecour. 
BussAT  {i.),  29,  rue  de  Sully. 
BusQUET,  avocat,  229,  avenue  de  Saxe, 

Cade  (D"").  médecin  des  hôpitaux,   10,  rue  de  la   Charitt'. 

Gahuzac,  27,  avenue  de  Noailles, 

Caillemer,  doyen   honoraire  de  la   Faculté  de  droit,   3i,  rue  Victor- 
Hugo. 

Cambkiout  (O.),    banquier,    i3,    rue    de    la    République. 

Cambefort  (G.),  4,  rue  de  la  République. 

Cambefort  (^Ch.),  58,  rue  de  la  Boëtie,  8*,  Paris. 

("ambefoht  f Emile).    ly.   avcmic   Duquesno. 

Cambon,  39,  rue  Centrale. 

Garret  (J.),  industriel,  9,  rue  de  Bonnel. 

Gasati,  3i,  rue  Ferrandière.  ^ 

Gasati-Bbochier,   I,  rue  Alphonse-Fochier. 

Gazeneuve,   professeur   à    la    Faculté   de   médecine,    sénateur,    17,    rue 

Duroc,   7®,   Paris.  .. 

Chabot,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  48,  cours  Vitton.  f 

Chaboud,  90,  rue  Duguesclin.  Ç' 

Chabrier  (.Tulos),   12,  place  Morand. 

Chaîne,  avoué,  90,  rue  de  l'Hôtel-de-Ville. 

Chaîne,  notaire,  i5,  rue  Emile-Zola. 
M'"     Chaintreuil,   directrice  de    l'école  primaire   supérieure,   8,   rue  d'Au- 
vergne. 
M.       Chamonard  (Henri).  87,  quai  Gailleton. 
M"     Chantre  (Ed.),  53.  boulevard  du  Nord. 
MM.  Chantre  (Glaudius),   71,  rue  de   la   République. 

Chappuis  (Cl.),  176,  avenue  de  Saxe. 

Chapotot,  docteur  en  médecine,  75,  avenue  de  Saxe. 

Charbon,  notaire,  60,  avenue  de  Noailles. 

Gharléty,  directeur  de  l'Enseignement,  à  Tunis. 

('harvoi.in  (Michel),  8,  rue  Barrême. 

GiiASTEL,  vice-président  du  Tribunal,  iG,  rue  Duquesne. 

Ghatin,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  33,  place  Bellecour. 

Ghatmier  (D*"),  3,  rue  des  Gélc«iins. 

Ghavannes.   108,  avenue  de  Saxe. 

Ghazette,  avocat  à  la  Cour,  9,  place  des  Terreaux. 
M"     Chevalier,  2,  rue  Martin. 

M.      Ghevai.ier-.Toly.  conseiller  à  la  Coin-  d'appel.   17.  cours  d'Herbouville. 
M"'     GnivAT.  0,  place  des  .Jacobins. 
MM.  Ghomei..  architecte,   22,  rue  Gonstantine. 

GiNQuiN,  étudiant  en  droit,  7,  rue  de  la  Platière. 

Claraz,   56,  avenue  de  Noailles. 

Clavette  (Pierre).  74,  rue  Vendôme. 

Clédat,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres,  29,  rue  Molière. 

Glehmont  (F.),   architecte,    l'i.   place   de   la   MartiniÎTe. 
M  ■     Glérino,  villa  Clérina,  à  Saint-Cyr-au-Monl-d'Or. 
.MM.  Gllzet,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  282,  avenue  de  Saxe. 

Cochet,   238,  rue  Boilean.  .^ 

GoHENDv.  professeur  à  la   F'aculté  de  droit,  23.  quai  de  la  Guillotière,  ^ 


i 


LISTE  DKS  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  2:=i5 

MM.  CoiGNET   (Jean),   j)ivsi(loiif    de    la    Clmnibr.'   fU>   roinnicico.    i--.   quai   (l<-s 
Brotteaiix. 
CoLLOMB,  23,  rue  Franklin. 
CoLLONGUE  (de),   io8,  ruc  Tronchet. 

CoLLON  (G.),  administrateur  des  Hospices,  58,  cours  Morand. 
CoLONNA  d'Istria,  professeur  au  Lycée  Carnot,   i45,  boulevard  Males- 

herbes,    Paris,    17*. 
CoMPAYRÉ,  membre  de  l'Institut,  inspecteur  général  de  l'Enseignement 

secondaire,   80,  avenue  de  Breteuil,   i5^,   à   Paris. 
CoNDAMiN  (D""),  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine,  89,  rue  Duquesne. 
CoNVERT  (Philippe),  notaire.  Meximieux  (^Ain). 
Cotte  (Léon),  2,  quai  de  Retz. 
CoTTET  ET  Cie,  8,  rue  de  la  Bourse. 
CoTTiN,    119,  Grande-Rue,   à  Oullins. 
CoTTiN  (Louis),   25,  rue  Sala. 
Courant  (Maurice),  maître  de  conférences,  3,  chemin  du  Chancelier, 

Ecully  (Rhône). 
Courbet,   i4,  rue  Sainte-Hélène. 
M°*      CouRjoN,  i4,  rue  de  la  Barre. 

MM.  CouRMONT   (D""  Jules),   professeur   à   la   Faculté   de   médecine,   ?ifi,   quai 
Gailleton. 
CoURMONT  (D""  Paul),  33,  rue  Sainte-Hélène. 
CouTAGNE  (G.),  ingénieur,  29,  quai  des  Brotteaux. 
Couturier,  maître  de  conférences.   Faculté  des  sciences,    i/i,  quai  de 

l'Est. 
CoviLLE,  recteur  de  l'Académie  de  Clermont-Ferrand. 
Cox  (Raymond),  directeur  du  Musée  des  tissus,  Palais  du  Commerce. 
Craponne,  ingénieur,  9,  rue  Sala. 
Crétin-Perny,  1^9,  avenue  de  Saxe. 
CuAz  (Aug.),  avocat,  24  bis,  place  Bellecour. 
Guilleret  (D''),  16,  rue  Emile- Zola. 
Cumin  (Louis),  6,  rue  de  la  République. 
CuRiAL,    5,   rue   Constantine. 
Cusset  (Denis),    i,  rue   Godefroy. 
CussET   (D"^).   3.   quai   Saint-Clair. 
CuziN  (D*"),  829,  avenue  de  Saxe. 

Dailly,  9,  montée  Saint-Laurent. 

Dalin,  I,  place  de  la  Miséricorde. 

Dambmaw,  8,  place  Saint-Clair. 

Damour,  10,  rue  Paul-Chenavard. 

Daver,  représentant  de  commerce,  fin,  rue  Mercière. 

David,  28,  quai  de  la  Guillotière. 

Debilly,  Chessy-les-Mines. 

Debolo  (Marcel),  3,  rue  Président-Carnot. 

Degors  (R.).   étudiant.   5n,   rue   Piorre-Corneille 

De  Hansy,  227  bis,  avenue  de  Saxe. 

Déléant,  117,  rue  Pierre-Corneille. 

Delerce,  85,  cours  Gambelta. 

Deleuze  (M.),  3,  cours  du  Midi. 
M"'     Della-Tana,  i35,  avenue  de  Saxe. 
M,      Delorière,  administrateur  des  Hospices.  16.  quai  des  Brotteaux. 


226  SOCIÉTÉ  DES  AMIS  DE  L'UNIVERSITÉ 

MM.  Delon  (Jean),   i3,  place  Puvis-de-Chavannes. 

Delore  (Emile),  agent  de  change,  ■?..  place  de  la  Bourse. 

Démange,  55,  lue  Auguste-Comte. 

Demeure,  /|0,  rue  de  l'Hôtcl-de-Ville. 

Demolrs  (Pierre),  docteur  en  droit,  à  Saint-Germain-sur-l'Arbresle. 

Denis,  25,  boulevard  du  Nord. 

Depkrit,    doyen    de    la    raculté   des   sciences,    53,    quai    du    Vernay,   à 
Calnirc. 

Deschamps,  conseiller  à  la  Cour  d'appel,  25,  rue  Malesherbes. 

Descollonges,    place    Croix-Luizet,    à    Villeurbanne. 

Desjuzelr,  ingénieur,  87,  cours  du   Midi. 

DÉTROYAT,  ancien  administrateur  des  Hospices,  45,  quai  Gailleton. 

Deval  (Gustave),  45,  avenue  de  Noailles. 

Devay,  négociant,  8,  rue  Sala. 
M'"    Devèze  (L.),  74,  rue  de  Créqui. 

Devienne,  i,  rue  Vaubecour. 
MM.  Devme,  36,  rue  de  la  Thibaudière. 

DiEDERicns  (J.),   II,   quai   des   Brotteaux 

Dietz  (Gaston),  8,  quai  des  Brotteaux. 

DoLBEAU  (M.),  25,  rue  Malesherbes. 

Doncieux  (Louis),  préparateur  à  la  Faculté  des  sciences,  3,  rue  de  Ja* 
rente. 

Don  (D""),  55,  montée  de  la  Boucle. 

DoR  (D'"  Louis),  9,  rue  Président-Carnot. 

DoRNiER,  3,  rue  Fénelon. 

DoYON  (Maurice),  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  6,  place  Carnet. 

Drut   (Lazare"),   directeur   de   Tusino   Giilel,   8A.   rue   Flachel.   Villeur- 
banne. 

Dubois  (A.),  i5,  rue  Centrale. 

DuBREUiL,  avocat,   5,  rue  du  Peyrat. 

DuBREUiL  (D*"),  53,  rue  de  la  Charité. 

Duc  (André),  chemin  de  Merlus,  3.  à  Oullins. 

DuFotRT  (Y)^),   i3,   place  Carnot. 

Dumas  (D''),  6,  rue  Auguste-Comte. 
M""    DuMONT,  27,  rue  Cavenne. 

Dupont,  ancienne  montée,  à  Ecully. 
MM.  Durand  (Eug.),  45,  avenue  de  Noailles. 

DuRU  (Lucien),  11,  rue  des  Dahlias. 

Duseigneur  (Maurice),   4?,  avenue  de  Noailles. 

Dussuc  (H.).   i3,  quai  Saint-Clair. 

l^COLE     NORMALE     d'InsTITUTEURS    DE     LyON. 

EiiRARD,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  80,  rue  Molière. 

Elmer   (Daniel),   b'>..  bonlrvard   du   Nord. 

Enjolras,  à  Saint-Fons. 
M"     Etterlen,  6,  rue  Sala. 
MM.  Eymard  (Gaston),   4.  quai   des   Brottoaiix. 

Fabia,  professeiir  à   la   Faculté  des  lettres,    12,   place  Carnot. 
Fabre  (D''),  professeiir  à  la  Faculté  de  médecine,  i.  place  des  Jacobins. 
Fabre  fD""),  chirurgien   de  riIùlol-Dioii,  au  Puy  (Haute-Loire). 
Faurax  fL.).  conseiller  général.  5,  avenue  de  Noailles. 


LISTK  DES  MI:MBRI:S  I»E  la  société  '4'il 

MM.   Fauue,   professeur  à   l'Ëcolo   vétc'rinaire,    ii,   rue  d'AIrréiie. 

Favier,   étudiaut  en   droit,    '\().   rue   Aupusle-Comle. 

Favier,  6,  rue  de  Condé. 

Favre,   i33,  rue  de  Sully. 

Favre-Gilly  (D""),   29,  cours  Morand. 

Fayolle  (J.),  pharmacien,   5o,  rue  de  la   Pyramide. 

Fea  (DM,  Saint-Cyr-au-Mont-d'Or. 

Ferrand,  ingénieur,  34,  rue  Sainte-Hélène. 

Ferrand    (Ferd.),    gi,    cours    Gambetta. 

Ferrand  (Lucien),   8,  quai  des  Brolteaux. 

FiNAZ,   45,   quai   Gailleton. 
M'"      FiNAZ,  27,  quai  Tilsitt. 

MM.  Firmery,  inspecteur  général  de  l'Enseignement  secondaire,  87,  boule- 
vard  Saint-Michel,   Paris,   5®. 

Flamme,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  9,  quai  Claude-Bernard. 

Fleischmann,  directeur  de  la  Province  dentaire,  9,  place  des  .Tacobins. 

Florence,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  68,  chemin  des  Gran- 
des-Terres. 

Flurer,  doyen  de  la  Faculté  de  droit,  6,  place  Ollier. 

Fontaine,  professeur  et  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres,  53 
rue  Molière. 

Fontaine,  20,  avenue  de  Noailles. 

Fontanel  (D""),   II,  rue  Romarin. 

F0URNIER  (Société  anonyme  de  l'Agence),   i/|,  rue  Confort. 

Frachon  (Louis),  2/1,  place  Tolozan. 

François,  docteur  en  droit,  3,  quai  des  Célestins. 

Frécon  (Paul),  25,  avenue  de  Noailles. 

Friedlaender,  I,  rue  de  l'Hôtel-de-Ville. 

Froment,   2,  rue  Duquesne. 

Froment  (D'),  9,  cours  Morand. 

Fructus,  négociant.   5,  quai   Saint-Clair. 

M'"     Gache,   7,  rue  Tronchet. 

M"'     Gacoone  !  Henri),   3o.   rue  du   Plat. 

M.      Gagneur,   22,   quai   des   Brotteaux. 

M°'     Gailleton,   71,   rue  de  la  République. 

MM.  Gallavardin  (D'),  médecin  des  hôpitaux.  H,  quai  de  l'Hôpital. 

Galland.  avocat,   2,  rue  des  Célestins. 

Gallet,    instituteur,    chemin    de   Cusset.   Villeurbanne. 

Gangolphe,  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine,   i5,  place  Bellecour. 

Gauin,   avocat,   président   de   l'Enseignement  professionnel   du    Rhône, 
7,    place    Bellecour. 
M"*     Garriod  (Henri),  55,  rue  Auguste-Comte. 
MM.  Garnot  (Paul),   11,  quai  de  la  Pêcherie. 

Garraud,  professeur  à   la   Faculté  de  droit,   79,  place   des  Jacobins. 

Geneste,  architecte,  Cap-d'Ail  (Alpes-Maritimes). 

Gentil  (C),  17,  rue  Centrale. 

Gensoiil  (P.),  42,  rue  Vaubecour. 

Georg,  libraire,  passage  de  l'Hôlel-Dieu. 
M°'     Gérard,  institutrice,  35.  cours  Gambetta. 
\\  '     GÉRARD,  institutrice,  /|/|.  rue  Servienl. 
M.      Gérard,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences.  70,  rue  de  Criilon. 


228  SOCifiTfi  DES  AMIS  DE  LTNlVERSITfi 

MM.   Gérard-Jacquier,    i,   quai   de   la    Pêcherie. 

GÉRARD  (Marc),  étudiant.   i3,  quai  de  la  Guillotière, 

Geynet,  5,  place  Saint-Nizier. 
M"  Gilardin,  3i,  place  Bellccour. 
MM.  GiLLET  (Paul),   9,   quai   de   Serin. 

GiLLET  (Charles),  9,  quai  de  Serin. 

GiLOT  (Victor),  21,  boulevard  Victor-Hugo,  à  Mustapha  (Alger). 

GiNDRE  (Ludovic),  6,  place  Bcllecour. 

GiNOLx,  in.^pecteur  d'Académie,   à   Sainf-I^ficnno. 
M""    GiRARD-CoNDAMiN,    i8,   placc   Morand. 

GiRARDON  (Henri),  5,  quai  des  Brotteaux. 
MM.  GiRAUD  (Gabriel),  6,  rue  Duquesne. 

GiRAUD  (Edouard),  36,  quai  Gailleton. 

GiRAUD  (Marcel),  étudiant,  45,  rue  Malesherbes. 

Giraud-Teulon,  à  la  Mulatière. 

GiscLON,   4o,  rue  Victor-Hugo. 

GiULiANi    (D'),    44,    rue    Victor-Hugo. 

GoRART.   docteur  en   droit,   député   du   Rhône.   46.   quai   Saint-Vincent. 

GoDi.NOT  (Em.),  9,  quai  Tilsitt. 

GoiFFON,  I,  boulevard  du  Nord. 

GoMN,   36,   rue  Malesherbes. 

GoNNON,  pharmacien.  i4,  rue  Victor-Hugo. 

GoNSOLiN,  33.  rue  des  Chartreux. 

GouLLiouD  (D'),  7,  quai  Tilsitt. 

GoiLON,  64  bis,  rue  de  Marseille. 

Gourd,  député  du  Rhône,  34,  place  Bellecour. 

GouBJU,  conseiller  général,  64,  rue  de  la  République. 

GouTORBE,  16   bis,  rue  Gasparin. 

Goyard  (Auguste),  28,  rue  de  la  République. 

Grand  (D""),   Ars-en-Ré  (Charente-Inférieure). 

Grandclément  (D""),  7,  place  Bellecour. 

Granet,  4,  place  d'Ainay. 

Grasset,   professeur   à   la   Faculté   de   médecine,   6,    rue  Jean- Jacques 
Rousseau,  Montpellier. 

Grellet-Dumazeau.  conseiller  à  la  Cour  d'appel.  10,  rue  du  Plat. 

Grémion-Menuau  (D'"),  2,  place  du  Petit-Change. 

Gros  (D'),  48,  cours  Morand. 

Gros,   49,   rue  de  la   République. 
M"*     Gros,  67,  avenue  de  Noailles. 
MM.  Grouès,  166,  avenue  de  Saxe. 

Gruber,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  77,  avenue  de  Saxe. 
M"     Gueulin,   32,   cours   Lafayette. 
MM.  GuÉNEAU  (P.),  fabricant,  45,  avenue  de  Noailles. 

GuÉRiN  (Ferdinand),  4,  quai  de  Retz. 

GuEX,   3o,  rue  Sainte-Hélène. 

GuiART,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine.  36,  quai  Gailleton. 

GuicHARD,  avoué.  4,  rue  des  Célcstins. 

Guir.ARn.    ingénieur,    10,   chemin   de   la   Belle-Allemande. 

Guii.T.iERMOND.    19.  Tue  dc   la   Rér)ublique. 

GuiLuoT.  notaire,  4,  place  des  Jacobins. 

GurMET  TE.).  I,  place  de  la  Miséricorde. 

Gi'TMANN  (H.),  9,  boulevard  du  Nord. 


LISTE  DES^MLMBKES  DE  LA  SOCIÉTÉ  229 

MM.   GLrM.\^^   (Jules),   lo,  quai   Saiiil-Clair. 

GuTMANN  (P'erdiuaiid),  :>,  a\fiiiiL'  de  JNoailk-s. 

GuTTMANN  (Otto),   2,  couis  d'Herbouvillc. 
M"'"    GuïTiNGER,    la,   place   Puvis-de-Cliavauues.     - 

Guy-Delorme,  3,  place  Puvis-de-Chavannes. 
MM.  Guy,    laij   rue  Pierre-Corneille. 

Hv  . 

Hartaut  (C.),  négociant,   lo,  montée  des  Carmélites. 

Harward-College,   Cambridge,   Massachusets. 

Harwood,  i33,  cours  Gambetta. 

Heinrich-Christian,  96,   avenue  de  Saxe. 

HÉMON  (Camille),  professeur  au  Lycée,  /ly,  rue  Cuvicr. 
M°'     Henry,  274,  avenue  de  Saxe. 
MM.   HÉRARD  (J.),  négociant,  5i,  boulevard  des  Brotteaux. 

H0EPL1   (J.-H.),   5,   rue   Louis-Vittet. 

HoFFET  (H.),  chez  M.  Charbonnier,  6,  rue  du  Bât-d'Argent. 

Hoffher,  i37,  avenue  de  Saxe. 

HoLSTEiN,  administrateur  du  Comptoir  National  d'Escompte  et  admi- 
nistrateur des  Hospices,  11,  rue  du  Bât-d'Argent. 

HoRAND  (DO,  99,  rue  de  l'Hôtel-de-Ville. 

HuGOUNENQ   (Dn,    doyen    de    la    Faculté   de    médecine,    17,    avenue    de 
Noailles. 

HuGUET  (Ed.),  avocat,  29,  x'ue  Gasparin. 

HuvELiN,  professeur  à  la  Faculté  de  droit,  269,  grande  rue  d'OuUins. 

MM.  Illaire,  9,  quai  de  l'Est. 

Lmbert  (Louis),  38,  rue  du  Plal. 

In-Albon,    i5j   rue  Malesherbes. 

Is.AAC   (Aug.),   président   de   la   Chambre   de   commerce,    12,   quai   des 

Brotteaux. 
IsAAC  (Louis),  5,  quai  de  la  Guillotière. 
IsAAC  (Ilumbert),   33,  boulevard  du  Norti. 
IsiDOR,  33,  avenue  de  Noailles. 

Jaboulay  (D''),  professeur  à  la  Faculté  de  médecine.  54,  rue  de  la  Ré- 
publique. 

Jacob  (D""  Maurice),  5,  rue  Childebert. 

Jacquemont,  71,  avenue  de  Saxe. 

Jacquet  (A.),  25,  cours  de  la  Liberté. 
M°"     Jalon,   4 3  rue  de  Bonald. 
M.      Jamin  (D''),  i/i,  rue  Emile-Zola. 
M°*     Jandin,   60,   cours   Morand. 
MM.  Janné,  /i6,  Grande-Bue,  à  Oullins. 

Jabrige,   professeur   honoraire   au   Lycée   de   Lyon,   5,   rue   Pierre-Cor- 
neille. 

Jakrosson  (Albert).  3:^  a\ciiue  do  Noailles. 
M"'     JoANNARD,  I,  quai  des  Brotteaux. 
MM.  Joly,  9,  cours  de  la  Liberté. 

JoMAiN,  2,  rue  Octavio-Mey. 

Josserand,  professeur  à  la  Faculté  de  droit,  Sg,  quai  Gailleton. 

JouBERT,  7,  quai  des  Étroits. 

JouBiN.  recteur  de  l'I^niversité.  3o.  rtie  Cavennc. 


230  socirrn':  i)i:s  amis  dk  i;i  mvkhsitk 

AIM.   Jlillahu.  8.  luo  Barième. 

Jlilhk,  étudiant  cmi   inédcoiin',   5('),  avenue  de   Noailles. 

Julien,  Saint-Gcnis-Laval. 

JuLLiEN,  professeTU-  à  la  Faoulti'  des;  lettres,  9,  quai  de  la  Guillotièrc. 

Kœhler,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  29,  chemin  du  Guilloud. 

KoETsciiET,    ingénieur,    24,    quai    Claude-Bernai'd. 

Kleinclausz,   professeur  à   la    Faculté   des   lettres,    48,   rue   Pierre-Cor' 

neille. 
KiJiMA,  consul  du  Japon,  ii5.  lue  Tronchet. 

Lacassagne,  professeur  à  la  Faculté  île  médecine,  i,  place  Raspail. 

Lachomette  (de),  ingénieur,  l[,  quai  de  la  Pêcherie. 

La  Croix-Laval  (Alexis  de).  5,  quai  d'Occident. 

La  Choix-Laval  (Maurice  de),  5,  quai  d'Occident. 

Lapon,    professeur    honoraire    à    la    Faculté    des    sciences,    5,    rue    du 
Juge-de-Paix. 

Laholsse,  9,  rue  Sébastien-Gryphe. 

Lambeut  (E.),  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Lyon,  6,  rue  Mo- 
lière. 

Lameire,   professeur  à   la   Faculté   de   droit,   3,   chemin   du   Signal,  à 
Sainte-Foy. 

Lang,  4,  rue  Thimonnier. 

Lan.nois  (D""),  professeur  à  la  Faculté  de  médecine.   i4.  rue  Émile-Zola. 

Laprade  (V.   de),   10,  rue  de  Castries. 

Laprévote,  6,  rue  Basse-Combalot. 

Larousse,    directeur   du    Crédit    Foncier   de    France,    Sa,    boulevard    du 
Nord. 

Larrard  (de),  directeur  de  la  Banque  de  Finance. 
M'"     Lascombe,  institutrice,  46,  rue  Saint-Jean. 
MM.  Lassara,  84,  avenue  de  Saxe. 

Latreille,  professeur  au  Lycée  Ampère,  6,  place  Morand. 

Lavirotte,  notaire.  4,  cours  Morand. 
M°°     Lebert,  28,  rue  Sala. 
MM.  Leclerc  (D""),  médecin  des  hôpitaux,  12,  rue  de  la  République. 

Legouis,  maître  de  conférences  à  la  Sorbonne,  Paris. 

Legrand,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  60,  avenue  de  Noailles. 

Lehmann,   I,  rue  du  Souvenir. 

Lehmann,   176,  avenue  de  Saxe. 

Lépine  (Ph.),   i5,  place  des  Terreaux. 

Leplant,  67,  rue  des  Maisons-Neuves,  Villeurbanne. 
\r"     L'Eplattemer  (Jules),  56,  avenue  de  Noailles. 
\IM.   Leuiciu;,   in,  quai  Claude-Bernard. 

Lesbre,  professeur  à  l'École  Vétérinaiic,  tj5,  aveime  de  Noailles. 

Lestra,  notaire,  33,  avenue  de  Noailles. 

Lestra  (D''),  6,  rue  de  la  Pyramide. 

Letord  (Joseph),  notaire,  18,  rue  du  Bât-d'Argenl. 

LÉVY  (Marc),  professeur  à  l'Ëcole  Vétérinaire,  .H.  quai   Cluud<'-Bt  inaid. 

LÉVY,  receveur  des  finances  en   retraite,   3,   quai   Saint-Clair. 

Lévv-Schneideh,    professeur  à   la   Faculté   des  lettres,    10,   cours  de   la 
Liberté, 


LISTE  DES  Mi:.MltKi:S  W.  LA  suciÊn':  231 

MM.  LiGNON,  ancien  président  du  Tribunal  de  connnercc,    i/|(j,   grande   rue 
de   la   Guillotière. 

LocAUD,  38,  quai  Gailleton. 

LooQUiN    (René),    maître    de    lonférences,  à    l;i    Fucullé    des    scienees, 
2  23,   avenue   de   .Saxe. 

LoEWE.NGARD,  cousul  d'Allemagne,  ô~,  boulevard  du  Nord. 

Lombard,   29,  cours  Morand. 

LoMBARD-GÉRiN,  ingénieur,  90,  boulevard  de  la  Croix-Rousse. 

LoHDEREAU,  Ingénieur,   i,  place  Saint-Clair. 
M""    LoRENTi,   38,   boulevard   des   Hirondelles. 

LouBAT,   3o,   quai   Claude-Bernard. 
M.      Louis,  photographe  de  l'Université,  2,  rue  Jacques-Moyron. 
M'"     LoYON,  institutrice,   2,  rue  d'Algérie. 
MM.  LoYON,  étudiant,  76,  rue  Jacquard. 

Lumière  (Auguste),  21,  rue  Saint-Victor,  Lyon-Monplaisir. 

Lumière  (Louis),   21,   rue  Saint-Victor,   Lyon-Monplaisir. 

Lyandrat,    7,    cours    Lafayette    prolongé. 

M°"     Macé,  02,  avenue  de  Noailles. 

MM.  Madimer,  administrateur  du  Crédit  Lyonnais,   16,  avenue  de  Noailles. 

Mallen,  avoué,  65,  rue  de  l'Hôtel-de-Ville. 
M°'     Mangini  (Félix),  i,  quai  de  l'Hôpital. 
MM.  Mangini  (Marc),   174,  avenue  de  Saxe. 

Mangini  (^Lucien),   21,  rue  de  Bonnel. 

Mantelier,  3,  quai  Saint-Clair. 

Marais  (Baron  du),  10,  rue  des  Marronniers. 

Marduel,  2,  rue  Sainte-Hélène. 
M"*     Marchegay,  18,  chemin  des  Fontanières,  Sainte-Foy-Iès-Lyon. 
MM.  Mariéjol,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres.  32,  cours  de  la  Liberté. 

Marmorat,  66,  boulevard  du  Nord. 

Marrel  (J.j,  5,  avenue  de  Noailles. 

Martin,  90,  rue  Masséna. 

Martin,  peintre,   96,   avenue   de   Saxe. 

Martin,  7,  rue  de  Bonnel. 

Marthouret,   23,  quai  Claude-Bernard. 

Masson,  libraire,   6,  rue  de  la   République. 

Matheron,  ingénieur,   2,  montée  Sœur  Vially. 
M""     Maurel,  61,  boulevard  du  Nord. 
MM.  Maurel  (J.),  12,  rue  des  Fantasques. 

Mauret  (Fiançois),  10,  rue  de  la  Charité. 

Mauvernay,  administrateur  des  Hospices.   2.   place  Morand. 

Mauvernav  (Pierre),  10,  quai  de  l'Est. 

\1ayet  iO'"!.  cliargé  de  i()in<  l'i   l;i   Finiilli'   de-   «icMccs.    1").   nie   Fniilc- 
Zola. 
\!        Mayet,   25,  place   Bellecuui-. 
MM.  MELON,   19,  place  Tolozan. 

Mettetal  CR.),  étudiant  en   médecine,   32,  cours  de  la   Liberté. 

Mettetal,  étudiant  en  droit,  38,  cours  de  la  Liberté. 

Meyer  (Julius),  10,  quai  Saint-Clair. 
M°*     MiALON,   5,  rue  Audran. 
MM.  Michel,  i/|,  quai  de  l'Hôpital. 

MicoLiER,  avoué.  10,  rue  de  la  Barre. 


23-^  SOCIÉTH  DES  AMIS  l)K  L'CMVEHSITK 

M\l.    MrGNu.v,    lo.    rue   Président-Carnot. 

MiLLAunoN  (Henri),  étudiant  en  droit,  ti,  quai  de  l'Hôpital. 

MiLL.\UD,  sénateur  du  Rhône,  avenue  Kléber,  78,  Paris,  16®. 
M'       Millet,   :>65,  avenue   lierthelct. 
MM.   MiLLEVoYE  {h),  avocat  à  la  Cour  d'appel,  i-i,  quai  de  TKst. 

Mille voYE   (J.),   avocat,    i3,   quai   de   l'Est. 
M'"     Mi.vGAT,  directrice  d'école,   17,  avenue  Berlhelot. 
M.      MiRocoLRT,  i5,  avenue  Berthelot. 
M"     Mistral,    5o,   rue   de   la    République. 
M.      MoLARD,  pharmacien,  25,  cours  Lafayette. 
M"'      MoNMER.   I.   boule\ard  de  la  Croix-Rousse. 
MM.   MoNOD,  pasteur.   i4,  rue  de  Margnolies,  à  Caluire. 

MooYER,  professeur  honoraire  à  la  Faculté  de  médecine,  4i,  rue  des 
Tournelles. 
M'"     MoNTAGNON,  ii5.  boulevaid  de  la  Croix-Rousse. 

MM.  Morand   (Marins),   secrétaire  de   la   Chambre   de  commerce,   Palais  du 
Commerce. 

MoRAT.   professeur  à   la   Faculté   de  médecine.   10.   place  des  Gélestins. 

MoREL   (Henri),    :>,    ijlace   Gailleton. 

MoREL  (Albert),  professcui-  à  la   Faculté  de  nuMlecine,   i.H,  quai  Claude- 
Bernard. 

Morel-Cazeneuve.    i5,   rue  Chazières. 
M"'     Morel  (Théodose),  87,  cours  d'Herbouville. 
MM.  MoTTARD,  9,  rue  Boissac. 

Mouisset,  22,  quai  des  Brotteaux. 

MovET,  consul   de  l'UruguaN.   2'!.  cours  Lafayette. 

Ml'Mer  (Paul),  avoué  à  la  Cour,  170,  avenue  de  Saxe. 

Musée  historique  des  Tissus,  au  Palais  de  la  Bourse. 

MusY  I Pierre),  52.  grande  rue  de  la  Croix-Rousse. 

M°"     Nathan,  3,  rue  Alphonse-Fochier. 

M.      Navarre  (D""),  i3,  rue  Emile-Zola. 

M"*     Naville,  56 j  avenue  de  Noailles. 

MM.  Nicolas,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  19,  place  Morand. 

Nizier-Garioux,   2.   rue   Saint-Côme. 

NoAiLLE,  1x4,  quai  Pierre-Scize. 

NoGuiER-ViEXNois,    178,   grande  rue  de  la  Guillotière. 

Nové-Josserand  (D""),  professeur  agrégé  à   la  Faculté  de  médecine,  9, 
rue  des  Archers. 

MM.    (  )BERKA.MIM      f Kiiiesl  I .     ad iH jiiist la Icli C     (\f<     ilo-^pices.     :><).     aveinif     ilc 
Noailles. 

((HKUkAMi'i    ill.i.   k).   ciicniiii    de    la    Dar^'oiic    Saiiil -lîainlici  l-rilc-Baibe. 

Observatoire    de    Saint-Genis-Laval. 

Offret,   professeur   à   la   Faculté  des   sciences,   53,   chemin   des  Fias, 
Monplaisir. 

Ogier,  /i,  rue  Duquesne. 
M'"     OliviÉri,  7,  chemin  Saint-Irénée. 
MM.  Ollier,  avocat  à  la  Cour  d'appel,  3,  quai  Gailleton. 

Ollivier,  4/1,  rue  de  Sèze. 

Onofrio,  II,  quai  des  Célestinsj 


LISTE  OES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  233 

M""     P.vc  ^_^Ia^lluis^•  du),  Ci/|.   rue   Suint-Michrl. 
MM.  Pagno.n  (Pierre),  3,  quai  d'Occident. 

Parado.n  (J.),  20,  qviai  Fulcliiron. 

Pariset  (E.),   26,  quai   Saint-Vincent. 

Pascalon,  16,  rue  du  Garet. 
M""     Pascal-Vassivièbe,   21,  rue  Duquesne. 
MM.   Passot,  vice-président  du  Tribunal  civil,  /jS,  avenue  de  Noailles. 

Paufique  (Martial),  3,  rue  Alphonse-Fochier. 

Paviot  (D''),  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  /jg,  rue  de  la  Répu- 
blique. 

Peiron,  avoué,  19,  rue  d'Algérie. 

PÉLissiER,  80,  avenue  de  Saxe. 

Pelletier,  5,  rue  du  Jardin-des-Plantes. 

Permezel  (Henri),  3o  bis,  place  Bellecour. 

Permezel  (Georges),  07,  place  Bellecour. 
M°°     PÉROussE,  4i,  rue  Sainte-Hélène. 

MM.   Perreau,  ancien  professeur  d'histoire  mililaire  à  l'LÎcolc  de  Saint-G\r, 
17,  rue  du  Cherche-^Iidi,  Paris. 

Perrin,  notaii'e  lionoraire,  19,  cours  du  Midi. 

Perrin  (A.),  65,  rue  des  Maisons-Neuves,  Villeurbanne. 

Perrin  (Paul),  33,  boulevard  du  Nord. 

Perrot  (Paul),  villa  Perrot.  promenade  des  Anglais,  Nice. 

Perroud,  avocat,  16,  place  Bellecour. 

Petit,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  2,  rue  Tronchet. 
M'"      Petitjean,  2,  avenue  du  Doyenné. 
MAI.  Philippe  (D""),  28,  rue  Grenette. 

PiATON,  ingénieur  civil,  liQ,  rue  de  la  Bourse. 

Pic  (P.),  professeur  à  la  Faculté  de  droit,  2,  place  OUier. 

Pic  (A.),  médecin  des  hôpitaux,  professeur  à  la  Faculté,   43,  rue  de 
la  République. 

PiCHOT  (Antoine),   maison   Chabrières-Morel,    20,  rue  Lafont. 

Pierret,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  265,  cours  Gambetta. 
M°*     PiÉRY,  5,  rue  Emile-Zola. 
MM.  PiGNAL,  capitaine,  i,  quai  des  Brotteaux. 

Platet  (Paul),  directeur  du  Crédit  Lyonnais.  iS,  rue  do  la  République. 

Planchon,   industriel,    287,   cours   Gambetta. 

D""  PoLicARD,   i,  place  Raspail. 

PoLLOssoN  (M.),  professeur  à  la  Faculté  de  médecine.  5,  place  Bellecour. 

PoLLossoN  (A.),  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  8,  rue  du  Plat. 

Poncet,  professeur  à   la   Faculté  de  médecine,  33.  place  Bellecour. 

PoNCET  (E.),  3i,  avenue  de  Noailles. 
M'"     PoNCET,  22,  quai  de  Bondy. 
M°"    PoNCiN,   20,  rue  d'Enghien. 
M.      PoNDEVEALX,  avoué,  7,  rue  Neuve. 
M""'    PoNDEVEAUx,  25,  ruc  d'Enghien. 

PÔNE,  125,  rue  de  Vendôme. 
M.      PoNSOT,  avoué,  i.  place  des  Jacobins. 
M""     Pontet,  20,  rue  Lafonf. 

Porchère,  institutrice,  3,  avenue  Berthelot. 

Porte,    7,  rue  de   la   République. 
AIM.  PoRTERET,  pharmacien  en  chef  à  l'Hôtel-Dieu. 

Poucet  (Casimir),  12,  quai  Saint-Vincent. 

Amis  Univ.     \xiv. 


•^34  socii':!!-:  i)i;s  amis  i»k  i.  iMM-hsiTi'; 

MM.  ruLJADK,  7,  rue  Molière. 

PouLLET,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine,  iu5,  grande  rue 

de   la   Guillotière. 
PouzET,  professeur  au  Lycée,  3o,  rue  de  l'Annonciade. 
Pjîauel  (Louis),   ï8,  rue  Jarenle. 

Prandières  (de),  au  Point-du-Jour,  78,  chemin  des  Massues. 
Prévost,   182,   avenue  de   Saxe. 
PuECH  (Colonel),   7,  place  Carnot. 

QciNTERO  (D""),  3,  rue  Duquesne. 

Radix  (Etienne),  maison  Pelletier  frères,  7,  rue  de  la  République. 

Raffix  (DO,  lao,  aveime  de  Saxe. 

Rascol,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées,  i4.  rue  Jarente. 

Rebolrceau,  7,  rue  Alphonse-Fochier. 

Regaud  (F.),  avocat,  3i,  rue  Grenette. 

Regaud  (D""  CL),  professeur  agréée  à  la  Faculté  de  médecine,  C,  place 
Ollier. 

Reglaix  (A.),  17,  avenue  de  Xoailles. 

Regnault  (M.),  19,  chemin  de  Vinatier,  à  Rron  (Rhône). 

Renavt,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  6,  rue  de  l'IIôpital. 

Rev,  imprimeur-éditeur,   4,  rue  Gentil. 

REYXArD,  I   bis,  chemin  de  Montauban. 
M""     Hevxai  11,    /;(),   boulevard    de   la    Croi\-Roiis<c. 

PiEYXAui),  1.55,  cours  Emile-Zola. 
MM.  RiBouD,  20,  rue  des  Capucins. 

RiBouD  (Antoine),  ancien  administrateur  des  Hospices,  3,  quai  des  Rrot- 
teaux. 
M"'     RiBouD  (Léon),   27,  quai  Tilsitt. 
MM.  Richard,  architecte,  67,  rue  Galande,  Paris,  5*. 

Richard,  189,  avenue  de  Saxe. 

Riche,  préparateur  à  la  Faculté  des  sciences,  56,  avenue  de  Noailles. 

Rtciiold,  229,  avenue  de  Saxe. 

RiGAL  iD""),  i5,  avenue  Rerthelot. 

Rigollot,  professeur  adjoint  à  la  Faculté  des  sciences,  43,  chemin  des 
Grandes-Terres. 

RiNCK,   2,  rue  Sainte-Hélène. 

RocHAix,  pharmacien,  2,  rue  Octavio-Mey. 

RoGxiAT  (Louis),  architecte,  281,  avenue  de  Saxe. 

RoGMAT  (Marcel),  étudiant,  i,  place  des  Jacobins. 

Roland,   52,   rue   de   Sèze. 

RoEi.ET,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  10,  rue  des  Archers. 

Roman  (\.),  17,  avenue  de  Noailles. 

Roman.  2,  quai  Saint-Clair. 

RoQi'E,   étudiant  en   sciences,   G,   quai   Saint-Clair. 

Roque  fD"")»  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  5,  place  de  la  Charité. 

HoQi  E,  0,  quai  Saint-Clair. 

RossF.T  (A.),  fabricant,  9.  rue  du  Griffon. 

RouGiER  (D""),  26,  jdace  Bellecour. 
M'     RoLVEYRE,    4,   quai   Gailleton. 
MM.  Rov  (Camille),  74,  cours  de  la  Liberté, 


LISTE  DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  230 

MNL  RuBELLiN,  avocat,  19,  place  Bellecour. 

RuPLiNGER,   professeur  au   Lycée,    12,   rue   Molière. 

Sabran  (Francis),  directeur  de  la  Caisse  d'Epargne,  i4,  rue  Gentil. 

Sagnon,  3,  rue  d'Egypte. 

Saint-Charles   (F.    de).    Sainl-Étiennc-la-Yarenne    i^Rhône). 

Saint-Cvr-Penot,  dircclciu-  de  l'École  de  commerce,  3.4,  rue  de  la  Clm- 
rité. 

Saint-Laurent  (J.  de),  10,  rue  de  l'Abbaye-d'Ainay. 

Salnte-Marie-Perrin  (Antoine),   i3,  rue  du  Plat. 

Sauzey,   27,  quai  Tilsitt. 

Sarolia  (Jean),  ingénieur  en  chef  des  Forces  Motrices  du  Rhône,  G,  rue 
de  Jussieu. 

ScHOEN  (A.),   ingénieur.   /|8,  rue  de   la   Réiniblique. 

ScuuLZ  (Paul),  10,  quai  de  l'Est. 

.ScHULz  (Maurice),    i,   quai  de  l'Est. 

Scjilltz  (Léon),  /|0,  boulevard  du  Nord. 

Secrétariat  de  la  Faculté  de  droit  de  Lyon,  i5,  quai  Claude-Bernard. 

Séguin  (L.),  directeur  de  la  Compagnie  du  Gaz,  le  Mans. 

Séligmann,   i3,  cours  Lafayette. 
M"*     Senn,  5,  cours  Gambetta. 

MM.   SÉRis,  directeur  adjoint  île  «   la  Foncière  »,  12,  rue  de  la  Bourse.  Pa- 
ris,  5®. 

Serve-Briquet,  Sa,  quai  Saint- Antoine. 

Sevoz,  42,  quai  Jayr. 
M"'     Sigaud,  9,  cours  de  la  Liberté. 
MM.   Simon  (3.),  60,  rue  de  l'Université. 

Simon  (Pierre),  ingénieur  chimiste,  Ag,  rue  Vi(  (or-Hugo. 
M'"     SiSLEY,  45,  cours  Morand. 

Société  de  Pharmacie,  Mairie  du  5®  arrondissement. 
MM.   SoRNAY  (Jean),  conseiller  général,  Villié-Morgon. 

Soubeyran,  avocat,  9,  rue  Pierre-Corneille. 

Soubeyran  (Daniel),  5i,  rue  Molière. 

Soubeyran  (Aug.),'45,  rue  Malesherbes. 

SoucHON  (Lucien).  5,  place  de  la  Charité. 

SoucnoN  (Eug.),   II,  place  de  la  Charité. 

Souppe,  notaire,  à  Pont-de-Vaux  (Ain). 
M"'     Steiner-Pons  (Ch.),   12,  place  Puvis-de-Chavannes. 
MM.  Stengelin,  chemin  de  la  Sauvegarde,  Ecully. 

Strauss  (Otto),  77,  avenue  de  Saxe. 
M'"     Suc,  8,  quai  de  l'Hôpital. 

MM.  Tardy  (Joseph),  00.  cours  Morand. 

Tavernier,  ancien  bâtonnier  de  l'Ordre  des  avocats,  4,  rue  des  Deux- 
Maisons. 

Tavernier,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  7.  rue  de  Bon- 
nel. 

Tavernier  (H.),  ingénieur  des  ponts  et  chaussées,  22,  cours  du  Mi<li. 

Teissier,  professeur. à  la  Faculté  de  médecine.   7,  rue  Boissac. 

Teste,  industriel,   18,  rue  de  la  Claire. 

Testenoire,  directeur  de  la  Condition  des  soies.  7.  rue  Sainf-Polyonrpe. 

Testenoire  (Fcrd.),  8,  quai  d'Occident. 


236  SOCIKTK  DES  AMIS  Kli  L'IMVKRSIïr: 

MM.    Testlt,  professeur  à  la  Faoullc  de  médecine,  3,  avenue  dv  la   Bil)]io- 
thèque. 

TnÉRAi-,  ancien  administrateur  des  Hospices,  i5,  cours  Gambelta. 

Thomas,  professeur  à  la  Faculté  les  lettres,  85,  boulevard  du  Nord. 

Toi.oT  (D""),  9,  rue  des  Archers. 
M"     Toi.oT,  9G,  avenue  de  Saxe. 
MM.  Tresca  (Pierre),  Ecully  (Rhône). 

TuiPiER    (Raymond),   professeur   à    la   Faculté  de   médecine,    26,    quai 
Gailleton. 
M"     Tronel,  80,  avenue  de  Saxe. 
M.      Trucho"/,  20,  rue  de  Sully. 

M'"    Vacheron,  directrice  honoraire  d'école  supérieure.   18,  rue  de  l'Annon- 
ciade, 

Valayer,   29,  avenue  de  Noailles. 
MM.  Vala\-er  (Paul),  55,  boulevard  du  Nord. 

Valayer  (Auguste),  2,  rue  Tronchet. 

Vallet,  conseiller  à  la  Cour,  aS,  avenue  de  Noailles. 

Vally,   65,   rue  de   Créqui. 

Van  Dam,  étudiant  en  médecine,  3o,  rue  Ducpiesno. 

Vanet-,  59,  rue  de  l'Enfance. 
M""     Varîlle,   I.  quai  de  Retz. 

Vavin,  g,  place  Carnot. 
MM.   Vkrité,  'ifi,  quai  Claude-Rernard. 

Vernay  (Jules),  4,  place  Sathonay. 

Verney,  docteur  en  droit,  4,  rue  du  .Tanlin-des-Planles. 

Verzier  (Paul),  17,  rue  Auguste-Comte. 

Vessiot,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  4,  quai  des  Brotteaux. 

Veyrin  (Paul),  à  la  Société  Générale,  rue  de  la  République,  6. 

ViAL  (M.),  i85,  avenue  de  Saxe. 

Victor,  conseiller  municipal.   :>.Ç),  rue   Amiral-Courlict. 

Vidal  (D""),  médecin  en  chef  du  sanatorium  Renée-Sabran,  à  Hyères. 

ViGiiiRE,  3,  quai  de  l'Est. 

V1G1ÈRE,  53,  avenue  de  Noailles. 

ViGNON  (Léo),  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  chemin  de  Saint- 
Fulbert,  à   Monplaisir. 

ViLLARD  (Jules),  rue   Planit,   à   Sainte-Foy-les-Lyon, 

ViLLARD  (P.),  docteur  en  droit,  G,  quai  d'Occident. 

ViLLARDn":RE   (A.    DE   la)  ,   26,   placc   Bellecour. 
M"     ViLLARDiÈRE   (Edouard   de  la),    2,   place   Gensoul. 
MM.   VioLLET  fD.),  8,  rue  du  Sentier. 

Vivien  (D""),  5,  cours  Romestang,  à  Vienne. 

VouRLouD,   ingénieur,    i3,   quai   Claude-Bernard. 

VuLLioD,  70,  grande  rue  de  Cuire. 
M"      ViAL,  3i,  rue  Malesherbes. 

M.       W'aijdinoton,  professeur  à  la  Faculté  d<>s  lellres,  5,  place  d'Hchétie. 
M°"     \\  ATTKviLLE  (de) ,    i5,   quai   Saint-Clair. 
"MM.    \\"i:rLL  (D""),  professeur  à  la  Faculté  de  médecine.  08,  rue  Viclor-llugo. 

Weitz  (J.),  2,  rue  de  la  Méditerranée. 

Wenger   (F.),    27,    rue    d'Enghien. 

Wenker,  conseiller  à  la  Cour,  3,  place  Ollier, 

WiDMANN,  ingénieur.  8.  quai   d'r)((  iilont. 


LISTE  DKS  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  2:J7 

M.      WiNCKLER  (C),  57,  grande  rue  de  Monplaisir. 
M""     WmcKLER  (Albert),  255,  cours  Gambetta. 
MM.  Wyler  (Emile),  109,  rue  Vendôme. 

YvRARD,   180,  boulevard  de  la  Croix-Bousse. 
M'"     YvRARD,  180,  boulevard  de  la  Croix-Rousse. 

MM.  ZiNDEL,   125,  grande  rue  de  Cuire. 

ZiPFKL  (Armand),  i.'î,  route  do  Vanlx,  à  Villourbaiine. 


TABLE    DES   MATIERES 

de  l'Année  1910-1911 


1.  —  ARTICLES  ORIGINAUX 

Conférences  faites  à  la  Société  des  Amis  de  l'Université.  — 

Leçons  inaugurales. 

Fasc.      Pages 

Germain  de  Montauzan.  —  Leçon   d'ouverture   du  Cours 

d'antiquités  lyonnaises IV       12;) 

Hémon  (Camille).  —  L'âme  et  la  destinée  fie  Sully-Pru- 

dhomme II-III         X) 

IIerriot  (Edouard).  —  L'art  à  Conslantinople     .      .      .      .11-111         <I6 

Roque.  —  Leçon  d'ouverture  du  Cours  de  clinique  médi- 
cale       IV       142 


II.  —  SOCIÉTÉ  DES  AMIS  DE  L'UNIVERSITÉ 

Compte  rendu  de  l'Assemblée  générale  du  9  juin   i()ii      .  \'  liio 

Statuts  de  la  Société V  2i.5 

Conseil  d'administration V  21- 

Liste  des  membres \'  220 


III.  —  CHRONIQUE  DE  L'UNIVERSITE 

CoNSEM.  DE  l'Université  : 

Compte  rendu  des  séances I  17 

Id.  Id.  li-lll         8S 

Facli.té  de  Droit  : 

Rapport  de  M.  le  Doyen  Fliirer  pour  1  iinnée  sco- 
laire iQttg-iyio     1         -' 

Publications    des    professeurs    de    la    Faculté    de 

droit  pendant  l'année  scolaire  1909-1910  .     .     .  1         28 


240  TABLE  DES  MATIÎ-RES 

Fuse.      Page. 

Kacii-té  dks  Lettrks  : 

Rapport  de  M.  le  Doyen  ('Icdnl  pour  ramiée  sco- 
laire i90()-i;)io II-III  ,)8 

Kacii.ti':  de  Médecim-  et  de  Fiiarmacu:  : 

Happort  de  M.  le  Doyen  Hugouncnq  sur  la  situa- 
tion de  la  Faculté  de  Médecine  et  de  Pharmacie 
de    Lyon  pendant  Tannée  scolaire  i})()9-i9i().      .        l\'        i5o 

Publications  du  corps  enseignant  pendant  l'année 

scolaiie  i9()()-i9io IV       j(U) 

Jubilé  scientilique  de  M.  le  professeur  I. épine  (avec 

un  portrait V        iST) 

Facii-té  des  Sciences   : 

Rapport  de  M.  le  doyen  Depérct  pour  Tannée  sco- 
laire 1 909-1 910 V       2o5 


IV.   —  DIVERS 

La  paléontologie  humaine  et  la  Société  des  Amis  de  l'Uni- 
versité de  Lyon I  '.\i 

Le  centenaire  de  TL'niversité  de   lîerlin,  par  AL   Auguste 

Ehrard I  (i 

Les  travaux  de  AL   P.  Regnaud,  par  M.  F.  Lacôti;.      .      .       I\'        i8;i 

Nécroi-ogu;.    —  (Charles-Edouard  Hoccpiart,   médecin-in- 
specteur, Directeur  deTÉcoledu  Service 
de  santé  militaire  et   de  l'Hôpital  mili- 
taire d'instruction  Desgenettes     .      .      .  ll-III        107 
M.    Henri  Mabire   ^1828-1910)  (avec    un 

portrait),  par  AL  E.  Caili.emer    ...       I\'        ii3 
Notice    sur    Paul    Regnaud   (1838-1910) 
avec  un  portrait),  par  AL  .Aimert  A\'ad- 
UINGTUN I  I 


H 


L'Iniprimeur-Géranl  :  A.  Rey. 


Lyon.  —  Imprimerie  A.  Hey,  i,  rue  Gentil.  —  JSO^iJ 


AS  Société  des  «ttii  s  de  l'Uni- 

162  •        ver si te  de  Lyon 
L7   ^  Bulletin 

année  24. 


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