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B u L r. E 1 1 ^
DE I.A SOClliTlC
DES AMIS DE L'UNIVERSITÉ
DE LVON
H l L L i: I I N
1)K I.A SOCIKTK l)i:S
AMIS DE L'UMVIiUSITÉ
DE LYON
, Co.Min-: DK PUBLICATION
E. HUL'\'IKI{, professeur à la Faoullo de Droit :
C. LATREILLE. professeur au Lycée Ampère, secrélaire adjoinl
(le la Société des Amis de l'Université ;
E. MA"\'ET, cliarj^é de cours à la Faculté des Sciences ;
Cl. UEGAUD, ag'régé à la Faculté de Médecine:
A. AVADDINGTON, professeur à la Faculté des Lettres.
Rédacteur en chef: (It-. REGAIJD.
VINGT -QUATR lÈME ANNÉE
1910-191 1
LY(JN
A. UEY r.T G'
-1 , r u 0 (j c II t i i
PARIS
iM.VSSOX ET C'^^
Boulevard Si-Germain. 120
AS
162,
1-7 . ^ ,
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^d
Paul REGNAUD
1838-1910
B U L L E l I N
DE LA SOCIETt:
DES AMIS DE L'UNIVERSITÉ
DE LYON
NOTICE SUR PAUL RE&NÀUD
(1838 — 1910)
La Faculté des lettres porte, pour la seconde fois en un an, le
deuil d'un de ses professeurs honoraires. Après M. Berlioux,
emporté au printemps de 1910, elle vient de perdre, le 18 no-
vembre dernier, M. Regnaud, un de ses membres les plus
anciens, puisqu'il avait été nommé à Lyon en février 1879. J'ai
eu le privilège d'être son collègue durant vingt-deux ans, et j'ai
pu, dans ce long espace de temps, apprécier ses belles qualités
de cœur et d'intelligence. Aussi, quoique incompétent pour
juger son enseignement et son œuvre, ai-je accepté comme un
honneur la mission de rappeler brièvement aux lecteurs du
Bulletin sa vie, et de dire ce que valait l'homme.
Paul Regnaud était né le ig avril i83.8, à Mantoche, en
Haute-Saône, dans un pays agreste qui resta son centre et son
séjour d'élection. Toute sa vie, d'ailleurs, s'est écoidée sur
une étendue de terre restreinte, presque uniquement, sauf
quelques années à Sèvres et à Paris, dans le Sud-Est de la
France, et plus spécialement dans la vallée de la Saône. Des
campagnes qui l'avaient vu débuter modestement dans la vie,
il descendit le lleuve paisible jus(ju'à son coniluent avec Te
Rhône, pour enseigner à l'Université de Lyon. Tl revenait,
chaque année, dans son pays d'origine, où il avait trouvé une
compagne dévouée, et où il dut à ses concitoyens le mandai
de conseiller général qu'il garda dix-huit ans. Parvenu à l'Age
Amis Univ.. xxiv. 1
2 NOTICE Sl'H PAUL REGNAID
de la retraite, il aspirait à se reposer dans le village natal ;
c'est par un accident de la destinée qu'il est mort à 8anary,
sur les rives de la .Méditerranée ; du moins a-t-on ramené à
Manloche sa dépouille mortelle pour (juil y dormît le dernier
sommeil.
Fils d'un grefiier de Justice de paix, victime du :> Décembre,
il avait pris part, dans son enfance, aux travaux de la cam-
pagne. Plus tard, il a fait souvent allusion à ces humbles com-
mi'ncements, dont il avait le bon sens de ne pas rougir, reven-
diquant même avec fierté le nom de k paysan » que lui décer-
nait, dans une lettre, un de ses amis de Gray. Son instruction,
d'ailleurs, n'avait pas été négligée, et je me suis laissé dire
que c'était en gardant les moutons, dans le recueillement de
la vie champêtre et sous la voûte des cieux, qu'il avait conçu
l'idée de devenir un savant. Peut-être lut-il alors au grand
air ses premiers livres sur l'Inde. Comme par un retour vers
le berceau de l'humanité, vers lequel l'orientaient ses fonc-
tions de pâtre, il se sentit poussé à étudier l'histoire et la lan-
gue de nos ancêtres aryens ; et il devait finir par suivre la
vocation que lui indiquait la nature !
Les étapes en furent assez longues. H passa par 'industrie
et le commerce, occupant d'abord une situation modeste dans
la métallurgie, aux usines de Fraissans, dans le Jura(i856-i865),
puis dirigeant à Sèvres, près Paris, avec son beau-frère, un
commerce de fers et de charbons que ruina la guerre de 1870.
Au milieu de ces occupations que le souci de l'avenir rendit
souvent absorbantes, il n'avait jamais perdu de vue la carrière
choisie. Il s'y préparait pendant les veillées, se procurant de
son mieux les livres nécessaires et les lisant avidement. De
Sèvres, où il résida près de huit ans, il était facile de se rendre
à Paris : dès 1868, il entra à l'Kcole des Hautes Etudes et y
travailla a\ec acharnement. Les cataclysmes de l'année ter-
liblc le ti-ouvèrent prêt à faire son devoir de patriote, soit
(■<jmme garde national à Sèvres, soit comme mobilisé aux
avant-postes du Grand-Montrouge, pendant le siège de Paris.
Après la paix, il se remit courageusement à la besogne, et,
en iN;'^, il obtenait le diplôme de l'Ecole des Hautes Etudes.
D'importants travaux, publiés dans la Bibliothèque de
l'Ecole, ne taidèrenl pas à le faire connaître. Ce sont des
NOTICi: SUR P.VLJ. l'.EGNAlO ij
Matériaux pour servir c) ihisioirc de la philosophie de l'Inde,
<j[ui se trouvent dans les lonies XWllI et XXXIV, parus en
1876 et 1878. Il y expliquait et commentait de son mieux les
« Upanishads » ou révélations de Brahma, traitant successive-
ment, en linguiste et en philosophe, de l'être comprenant le
sujet et l'objet en étal d'union, de lètre divisé en sujet et objet,
enlin de la réunion du sujet et de l'objet. Ces savantes spécula-
lions ne suffisaient pas à son infatigable activité : il menait
alors de front, avec ses travaux de sanscrit, une collaboration
hebdomadaire à Vlndépendant de la Haute-Saône ; il entra
même, en 1876, à la Démocratie Franc-Comtoise de Besançon,
dont il resta rédacteur en chef plus de deux ans. Il était bien
près de se consacrer à la politique, quand ses anciens maîtres
se souvinrent de lui. Michel Bréal, inspecteur général de
l'Instruction publique," lui offrit d'entrer dans l'enseignement
supérieur pour y professer la grammaire générale et le san-
scrit ; le i*"" février 1879, il était nommé maître de conférences
à la Faculté des lettres de Lyon.
Dès lors la carrière universitaire, carrière de professeur et
de chercheur à la fois, le prit tout entier, et il se voua à sa
double tâche avec abnégation. Sa puissance de travail était
grande : il n'y eut guère d'année oii il ne fît paraître plusieurs
articles de revue ou quelque livre. Saris entrer dans une énu-
mération qui serait fastidieuse, et que les termes techniques
de grammaire ou les sonorités barbares du sanscrit risque-
raient de rendre parfois inintelligible, je signalerai seulement
quelques-unes de ses principales œuvres : d'abord sa thèse de
doctorat sm- la Rhétorique sanscrite, suivie de textes inédits
(^i88'i) ; puis les Mélanges de linguistique indo-européenne
11885) ; les Essais de linguistique évolutionniste (i886j ; l'Ori-
gine et la philosopJiie du langage (1888), le Rig-Véda et les
origines de la mythologie indo-européenne (1892), les Pre-
mières for nies de la religion dans VInde et la Grèce (1894), h(
Phonétique comparée du sanscrit et du zend (1895), les Elé-
uwnts de grammaire comparée du grec et du latin (2 volumes,
T895-1896), l'Origine des idées éclairée par la science du lan-
O'^O^ '^1904). -T'en passe, et peut-être de celles auxquelles il
tenait le plus. « Fils de ses œuvres », comme le lui écrivait
un de ses compatriotes, ou inieuv " autodidacte >, comme il
4 NOTICK SI li PAUL I\E(;.\ALl)
aimait à s'appeler lui-même, liegnaud avait des idées toujom'S
originales, parfois aventureuses, et que la critique ne ménagea
pas ; il les défendit avec talent, avec àpreté, comme sa chose,
comme sa création. 11 est permis de regretter certaines de ses
hypothèses, par trop risquées ; tout le monde, du moins, doit
s'incliner devant sa haute valeur scientifique, comme devant
l'ardeur et la sincérité de ses convictions.
Nature un peu fruste et simple, avec un tempérament chaud
et un caractère loyal, il tenait à ses théories comme à ses
enfants ; c'était un croyant en matière de science, aussi bien
qu'un laborieux. Persuadé qu'il possédait la vérité, il n'avait
de cesse qu'il ne l'eût exposée sous toutes ses faces ; il accu-
mulait les textes et les raisonnements ; il craignait toujours
de n'avoir pas le temps d'achever son œuvre, et ses derniers
travaux portent la marque d'une hâte presque fébrile : il les
a présentés d'ordinaire comme des ébauches, qu'il a dû mettre
au jour sans les perfectionner, de peur que l'âge n'arrêtât sa
pensée et sa plume ! Tel je l'ai connu de 1886 à 1908, tel l'ont
connu ses élèves, auxquels il savait comnumiquer ses enthou-
siasmes, et dont plusieurs lui ont voué une reconnaissance
méritée.
Cette vie d'effort intense et fécond eut sa récompense. Une
chaire magistrale, l'unique chaire de sanscrit en France, avec
celle de la Sorbonne, avait été créée pour lui à Lyon, en 1887,
et l'estime de ses collègues l'avait désigné successivement pour
être assesseur du Doyen, puis membre du Conseil de l'Univer-
sité. Après la mort d'Abel Bergaigne, il songea à la Sorbonne
et sa candidature rallia un nombre honorable de suffrages. Sa
renommée scientifique s'était répandue en Europe et jusqu'en
Asie. Couronné plusieurs fois par l'Institut, et membre d'hon-
neur de la Société Asiatique de Calcutta, il fut nommé, en
1903, chevalier de la Légion d'honneur. L'âge et la maladie
ralentirent seuls sont admirable activité, et, quand l'heure de
la retiaite sonna, en 1908, il emporta les regrets unanimes
des membres de l'Université de Lyon.
Hegnaud n'était pa< seulement un maître dévoué et un
savant désintéressé ; c'était encore un bon citoyen. Fils et
petit-lils de lépublicains éprouvés, il avait pris exemple sur
eux ; républicain de la veille, il servit son parti, dès 1869, par
NOTICE SUR PAUL REGNAUD 5
la parole et par la plume. On le vit conseiller courageusement
l'abstention lors du plébiscite de 1870, par lequel, comme par
un tour de passe-passe, l'Empire désemparé cherchait à s'as-
surer une fois de plus l'investiture populaire. Le journalisme
et la politique avaient un attrait particulier pour cette nature
ardente. J'ai dit qu'avant d'entrer dans l'enseignement, il avait
collaboré à diverses feuilles de Gray et de Besançon : son rôle
au 16 mai 1877 et lors du boulangisme fut ce qu'il devait
être, le rôle d'un avertisseur clairvoyant. Plus tard, en 189 1,
il fit campagne pour le Sénat, et son échec ne le découragea
pas ; conseiller général pour le canton d'Autrey, en Haute-
Saône, il en remplit consciencieusement les fonctions jus-
qu'en igo6.
La mort de Paul Regnaud n'a laissé indifférent aucun de
ses anciens collègues, et sa mémoire leur restera chère. Ne
leur a-t-il pas laissé le plus précieux exemple, celui d'une vie
vouée au culte de la science et du bien public' ! En m'inclinant
pieusement sur sa tombe, qu'il me soit permis d'adresser aux
plus affligés, à sa veuve et à ses enfants, un très respectueux
et très cordial souvenir.
Albert Waddington.
LK CENTENAIRE DE L'LMVERSITÉ DE BERLIN
Par M. AvGisTE EHHHARD,
Professeur à la Faculté des Lettres de Lvon
L'Université de Berlin avait convié les Universités du monde
entier et quelques-uns des corps savants les plus illustres à
célébrer avec elle, au mois d'octobre dernier, le centième anni-
versaire de sa fondation. La commémoration de cet événement
ne fut pas seulement une suite de spectacles pompeux et pitto-
resques ; elle fit apparaître, en pleine évidence, les forces inti-
mes qui font la vie d'une grande L^niversité ; en même temps
qu'elle frappait les yeux par l'éclat des fêtes, elle fournissait
aux étrangers venus pour y prendre pail, une ample matière
à réflexions.
Une première constatation fut pénible pour les représentants
des Universités françaises. Lorsqu'ils se trouvèrent tous réunis,
ils étaient cinq, délégués par les Universités de Paris, de Dijon,
de Lyon, de Montpellier et de Toulouse. C'était vraiment trop
peu. Ils eurent du premier coup cette impression que la France
ne s'était pas fait, aux solennités du Centenaire, une place suf-
fisante, et ils en éprouvèrent un malaise (jiie rien ne put
dissiper. Renseignements pris, l'abstention de la grande majo-
rité des Universités françaises n'était nullement motivée par
des scrupules patriotiques ou j);ir des appréhensions que rien
ne justifiait. Elle avait poiu" causes, chez la plupart, des habi-
tudes d'apathie et d'inertie, conséquences d'un long régime
de tutelle admini>trative, et chez (pichiues-unes, hélas ! la dif-
ficulté ou mêm<' l'impossibilité de prélever sur des budgets
modestes, la somme nécessaire à l'envoi d'un délégué. Dans
une circonstance où des hommes étaient accourus de toutes
les parties du monde, même des ]>]\\< reculées, telles (|\i<' 1(;
LE CENTENAIRE DE L'UNIVERSITÉ DE BERLIN 7
Cap, l'Australie, l'Amérique du Sud, le Japon, pour participer
à une fête de l'Intelligence, lorsque les Universités les plus
humbles, comme celles de la Suisse, s'imposaient un sacrifice
pour venir affirmer là, avec des protestations de sympathie,
leur existence et leur vitalité, la France a failli n'être repré-
sentée que par les Universités de Paris et de Montpellier, les
deux seules qui ne se fussent point contentées d'une adhésion
gratuite. Sans les bonnes volontés individuelles qui ont dis-
pensé de toute contribution pécuniaire trois de nos Universités
provinciales, la nuit qui envelpppe ces dernières aux yeux de
l'étranger (sauf deux ou trois exceptions) eût été encore plus
noire. Cet effacement de notre pays a profondément affligé
ceux de ses amis que nous avons rencontrés à Berlin. Ils ont
déploré ce qu'ils appelaient l'abandon de notre intérêt natio-
nal, une abdication, presque une trahison.
Les fêtes s'ouvrirent, le soir du lo octobre, par un service
religieux qui fut célébré à la Cathédrale et dont la partie
essentielle, encadrée par des chants magnifiques, fut un ser-
mon prononcé par le doyen de la Faculté de théologie. L'idée
dominante du prédicateur fut la corrélation intime qui existe-
rait, à son sens, entre la Religion et l'Université. Voilà une
conception qui, certes, paraîtrait paradoxale en France. Jus-
qu'à quel point était-elle personnelle à l'orateur ? Jusqu'à quel
point répondait-elle au sentiment de ses collègues laïques ?
Il était malaisé d'obtenir, à ce sujet, des indications nettes.
Quelques-uns seulement laissaient deviner leur préférence
pour une Université qui ne porterait pas attachée à son flanc
la Faculté de théologie et dont l'indépendance vis-à-vis de tout
dogme religieux serait ouvertement proclamée. Cependant il
y a lieu de remarquer qu'en faisant une place à l'enseignement
théologique, les Universités allemandes se mettent en harmo-
nie avec les habitudes religieuses du pays et que c'est là une
des surfaces multiples pai' oh elles restent en communication
avec lui.
La solennité principale fut celle qui réunit, le matin du
II octobre, dans la salle de la nouvelle Aula, c'est-à-dire dans
l'ancienne Bibliothèque Royale, transformée et offerte par
l'Etat à l'Université, l'empereur, sa famille, les grands digni-
taires* de l'Empire, le corps diplomatique, les professeurs des
8 LK CENTKNAIRE W. L'IMVF.nSlTK DE BERLIN
Université? allemandes, les déléijations étrangères et des délé-
gations d'étudiants, ('-e premier n Festakt » fut quelque chose
de plus (ju'un spectacU' iliiii pittoresque grandiose. Sans doute
il \ t'iil li'i une éblouissante mise en scène, un faslc de brillants
uuil'oruies, de costumes d'ajiparal aux couleurs et aux coupes
Aariées, de bannières, décliarpes cl de ilécorations, dans un
fracas de faufari-s 1 rii ini|ihales. Mai- derrière ces signes exté-
rieurs de force et de prestige, apparurent, dans la plupart des
discours (jui furent prononcés et dans (luelques actes qui les
accompagnèrent, les raisons profondes qui font de l'Université
de Berlin une puissance de première grandeur Une de ces
raisons, c'est la solidarité étroite qui s'aflirma enlr(> les pou-
voirs publics et ri niveisité. L'empereur qui, se souvenant avec
satisfaction d'avoir été étudiant, se servit pour saluer ses audi-
teurs du terme de « Kommililonen », ne parla pas seulemei>l
en tant qu'héritier des IhjhenzoUern, dont il se plut à rappeler
la bienveillance pour VAlma mater et dont il se disait heureux
de suivre la tradition. Suprême personnification de l'Etat, il
proclamait, avec l'accent chaleureux d'une foi sincère, l'union
intime entre la monarchie prussienne et la première Université
du royaiune. L'Etat ne se contentait pas, à l'occasion du jubilé,
d'offrii- en cadeau le palais de l'Aula, ni de prendre à son
compte une grande partie des frais des fêtes. Son chef souve-
rain donnait une preuve plus éclatante encore de sollicitude. Il
annonçait à l'Université le don d'une somme de ])rès de dix
millions de marks, recueillie à son instigation, povu' être affec-
tée à la création d'instituts de libre recherche scientifique, et
il fai-ail j)iévoir que là ne s'arrêterait point l'élan de sa géné-
rosité. Un autre pouvoir, la Ville de Berlin, voulut montrer
fpi'il entourait, lui aussi, l'Université d'une sympathie éclai-
r('e. Le maire apportait comme cad(>au la somme de deux cent
mille rnaik- destinée à des bourses de voyage. C'est ainsi (|u'en
cette si'-ance mémorable les autf)i"ilés les plus hautes manifes-
tèient à l'Université leur actif dévouement. Le désir de concou-
rir î'i sa prospérité, d'entretenir et de développer en elle une
puissance intellectuelle, orgueil de la nation, éclata d'une
manière saisissante dans r<iithousiasuie unanime avec lequel
furent chanlé><, j)our clore la cérémonie, les antiques couplets
du (Unidraiiius 'ujiinr. l'^iudianl^, professeurs, ministres, gêné-
LE CENTENAIRE DE L'UNIVERSITÉ DE ItEHLIN (J
raux, tous les disaient avec la même ardeur, et au premier
rang l'on remarquait, lançant à pleins poumons le : « Vivat
Academia ! Vivant Profcssores ! )> l'empereur radieux et
convaincu.
Une partie de cette cérémonie avait été remplie par les
harangues que prononcèrent les représentants des délégations
étrangères. Les délégués français avaient choisi comme porte-
paroles M. Henri Poincaré, de l'Université de Paris. C'est au
moment où notre orateur monta sur l'estrade, escorté de ses
quatre compatriotes, (jue nous, fûmes le plus humiliés de la
petitesse de notre groupe. Malgré l'ampleur que nous essayions
de donner aux plis de nos robes, nous tenions une place mi-
nime. Sans parler des Américains, venus en masse, nous étions
éclipsés même par .les Suisses. Nous ne l'emportions en nom-
bre que sur les Japonais, qui étaient trois, et sur deux autres
pays représentés chacun par une seule unité, la Grèce et la
Turquie. Au moment de défiler devant le Recteur, M. Erich
Schmidt, qui, superbe sous sa chape de velours rouge brodée
d'or, s'était acquitté, avec autant de vaillance que de brio,
de sa lourde tâche d'orateur toujours sur la brèche, les délé-
gués déposaient sur une table les adresses que leurs Universités
leur avaient confiées. Les riches relku'es, les somptueux écrins
ou les étuis modestes qui renfermaient ces documents formè-
rent un imposant monceau.
L'adresse déposée au nom de l'Université de Lyon était con-
çue en ces termes :
<i L'Université de Lyon est heureuse de se faire représenter
à 1;'. célébration du Centenaire de la fondation de l'Université
de Berlin. En s'associant avec empressement à la commémo-
ration d'un événement, d'un acte, qui proclama hautement la
foi souveraine en l'Idée, elle reste fidèle à la tradition fran-
çaise, qui est de glorifier partout les victoires de l'esprit.
« Appelée à la vie en un moment où, selon la parole du
monarque dont sa naissance illustra le règne, « l'Etat devait
remplacer par des forces intellectuelles les forces physiques
qu'il avait perdues », l'Université de Berlin réalisa totalement
les vœux et les espérances de ses créateurs. En même temps
qu'elle contribuait à restaurer la patrie, elle s'élevait, dès ses
(l(''biits, aux: plus pures spéculations, et pendant tout un siècle
10 LE CENTENAIRK l»l. I/IMVERSITÉ UE BERLIN
elle a montré coiniiifut mic inivcMsilc' pcul coopérer égale-
ment à la grandeur nati(^nalc et aux progrès de l'humanité.
(i Dan.< ce premier i*lade de son existence, quels ilôts de
clarté elle a répandus sur l'univers ! Elle a brillé dans tous
les domaines de la pensée, grâce à dos pléiades de talents dont
rénumération, commençant par Fichte, Schleiermacher, Nie-
buhr, Savigny, se terminerait par (|uelques-uns des noms les
plus fauieux de la science contemporaine.
' l.'l niversifé de Iaou bénéficie, comme le monde entier,
du labeur qui s'accomplit à Berlin. Ses maîtres vivent chaque
jour en intimité d'idées avec ceux de son illustre sœur. Parmi
ses membres, il en est plus d'un qui aurait, aussi bien que le
représentant qu'elle a choisi, retrouvé avec émotion et recon-
naissance, en revenant dans le palais vénérable du prince
Henri, les souvenirs de sa jeunesse et l'écho de la parole de
maîtres aimés.
<( Puisse l'Université de lierliii poursuivre, dans la séiénilé
d'une paix ininterrompue, l'œuvre commencée dans les an-
goisses et les tribulations ! Puisse-t-elle, pendant des siècles
de gloire et de prospérité, continuer à se distinguer parmi les
puissances de l'esprit qui mènent l'hiunanilé vers les rives
lumineuses de l'avenir ! »
Dans la même salle de l'Aula, dans un décor non moins
pompeux, eut lieu le troisième jour une autre cérémonie un
peu moins imposante par suite de l'absence de l'empereur,
mais fort intéressante aussi. Elle commença par un exposé
succinct que fit de l'histoire de l'Université de Berlin, au cours
de son premier siècle d'existence, M. le professeur Lenz, au-
teur d'une monumentale histoire de l'Université dont les deux
premiers volumes, les seuls terminés sur les cinq projetés, ont
été offerts aux délégués étrangers. Ensuite les doyens des qua-
tre Facultés proclamèrent, avec toute la majesté des formes
liadilionnelles, au son des fanfares, les noms des personnes
au\(|iielles était décerné le grade de docteur Jinnoris causa.
l ne pionioliou accueillie avec enthousiasme fut celle de l'em-
pereur Guillaume II, nommé docteur en droit. D'autres pro-
motions à signaler fureni celles du chancelier de l'empire,
M. de Bethmaim llolhveg, à (pii cet honneur fut fait par la
Faculté de théologie, de M. Henri Poincaré, nommé docteur
LE CKISTENAIRE DE L'INIVERSITÉ DE BERLIN 11
en médecine, ol de plusieurs autres de nos compatriotes,
MM. Boutroux, Chuqud, Antoine Meillet, Jean Perrin, Emile
Picard, nommés docloms en philosophie, sans oublier celle
de -Mme (-osima Wagner, à qui fut aussi décerné ce dernier
tilre. On a particulièrement admiré l'ingéniosité avec laquelle
la Faculté de médecine justiliait ses choix, notamment lors-
qu'elle honorait de son diplôme un romancier, un peintre et
un musicien, ces hygiénistes de l'âme,
La partie matérielle des fêtes, consistant en un lunch offert,
le soir du lo octobre, dans les salles de l'Université, et en un
grand banquet servi le lendemain dans les bâtiments du parc
de l'Exposition, fut unanimement appréciée et détruisit toutes
les préventions contre la cuisine allemande. Ces vastes agapes
avaient été précédées, avant l'ouverture des fêtes, de récep-
tions partielles organisées par les représentants des diverses
spécialités en l'honneur de leurs collègues immédiats. C'est
ainsi que nous eûmes le plaisir d'assister, le 9 octobre, au
banquet qui réunissait les professeurs d'histoire ancienne et
de littérature. Cette réunion eut un caractère intime et cor-
dial, heureux présage de l'accueil qui allait nous être fait les
jours suivants. Un symptôme particulièrement agréable pour
nous fut l'approbation exceptionnellement chaleureuse que
reçurent des paroles prononcées à cette vraie fête de famille
au noin des Universités françaises.
Ces banquets ne laisseront pas .seulement d'aimables souve-
nirs aux gourmets ; ils n'ont pas été seulement pour nos col-
lègues berlinois un moyen de nous toucher par la générosité
d«^ leur hospitalité. Ils provoquaient de- précieux échanges
d'idée.s et par moments des manifestations de sentiments
dignes d'être notées. Si dans les nombreuses conversations que
nous avons eues avec les représentants d'enseignements variés,
nos interlocuteurs ont été très réservés lorsqu'il s'agissait de
la conception de l'Université liée à des formes religieuses ou
à des institutions politiques, il est d'autres questions qui les
mettaient plus à l'aise. Une idée, par exemple, qui vint en
discussion, fut celle d'I niversités sans Facultés, c'est-à-dire la
suppression de limites arbitrairement assignées aux divers
domaines de la science, de classifications surannées qui n'ont
plus qu'une valeur de cadres administratifs, D'autres contro-
12 LK CKM'r.NAIIii: MK I/UNMYERSITr: DE BERLIN
verses s'élabliroiU au sujet du transfert de l'Université de Ber-
lin. Beaucoup d'esprits pensent qu'une immense capitale n'est
pas un lieu favorable aux études. De ce nombre était l'ancien
directeur de l'enseignement supérieur, M. Althoff, qui avait
élaboré le projet de l'installation de l'Université dans la ban-
lieue, à Dahlem, où se seiait construite une cité exclusivement
universitaire. Quoique les fêtes du Centenaire aient renouvelé
pour un temps indéfini le bail (pii lie la Ville de Berlin et
l'Université, le plan de M. AltliolT garde des partisans.
Un sentiment qui s'est fait jour dans beaucoup d'entretiens
avec une persistance et une force significatives, c'est le désir
de voir se créer des relations étroites entre professeurs de
l'iance c\ dAllcmagne. L'Allemagne fait un échange de maî-
tres avec les Etats-Unis d'Amérique, mais sans paraître atta-
cher à cette institution un très grand prix. Elle préférerait un
échange f[ui se ferait entre elle et la France, et c'est en très
haut lieu que cette idée semble avoir un appui. L'Université
de Berlin est très heureuse de compter parmi ses membres
notre compatriote, M. ILagucnin, dont elle apprécie hautement
les brillants services. ]\L llcmi l^oincaré a été sollicité de faire
deux conférences à l'occasion de sa délégation aux fêtes du
Centenaire. Une invitation semblable a été faite à M. Saba-
liei-, doyen de la Faculté des sciences de Toulouse, qui pren-
dra la parole au cours de cet hiver à la Société de Chimie. On
voudrait multiplier ces apparitions de maîtres français devant
des auditoires allemands, et l'on souhaiterait la réciprocité. Un
homme appaïaîtrait à tous particulièrement qualifié, par la
supériorité de sa ciillmc et l'enverguie de sa pensée, pour
remplir, un des premiers, en France, une mission de confé-
rencier, c'est l'éminent helléniste, M. de WilamoAvilz-Moellen-
dorff. Le Collège de France, qui dispose d'un fonds spécial
pour favori.ser de pareilles œuvres d'apostolat scientifique, ver-
rait son choix ratifié par l'unanimité des lettrés d'Allemagne
et daillcins, s'il faisait appel an concouis du grand savant, (jni
est en même temps un onilciii' de la botiiic école.
Nr)tre coMipIc rciubi présenterait une lacune impardonnable
s'il ne signalait le rùle rpie les étudiants ont joué pendant les
fêtes. Ils apporlèicnl an\ aiilorilés académiques un concours
empressé, avec un désintéressemeiil (pii, de la part de jevmes
LE CENTE>AIHK DE L'LNIVEHSITÉ DE BEHLI.N 13
gens, équivaut à de la inunilicence. L'esprit de corporation,
que l'on disait en déclin depuis quelques années, ne semble
pas près de mourir. 11 a provoqué, à l'occasion du Centenaire,
entre les nombreuses associations, une émulation qui a pro-
duit des effets admirables. Un coup d'œil féerique fut celui
que présenta la retraite aux llambeaux dans la soirée du lo oc-
tobre. Au nombre de trois mille, tous porteurs de torches, la
plupart avec la vareuse à brandebourgs et la casquette d'uni-
forme, les étudiants, parmi lesquels avaient pris place des
corporations d'étudiantes, défilèrent devant l'Université au
moment où le lunch y réunissait les invités. Coupé d'espace
en espace par des musiques militaires et par des voitures
luxueusement attelées à la daumont, où étaient assis les
chefs des corporations, en tenue de gala, sous leurs bannières
déployées, l'immense cortège se déroula comme un gigan-
tesque serpent de feu devant nos yeux émerveillés, décrivant
des évolutions multiples avec un ordre et une précision qui
n'excluaient pas cependant l'enthousiasme juvénile. Ce fut un
exemple frappant de la force de la discipline allemande, ob-
servée même par la jeunesse académique. S'il y eut des masses
de police considérables, elles servirent à protéger la liberté de
mouvements de cette jeunesse contre la pression de la foule
qui débordait des trottoirs, et non à la réprimer. Tout était
réglé, prévu, dans cette colossale manifestation, jusqu'à une
équipe d'infirmiers, répartis sur toute la longueur du cortège,
jusqu'à des balayeurs qui étouffaient immédiatement les flam-
mèches tombées des torches.
C'est aux étudiants que les grandes cérémonies de l'Aula
durent une bonne partie de leur éclat. Postés avec leurs ban-
nières, en tenue d'apparat, des deux côtés de l'escalier et sur
le pourtour de la salle, ils formaient une guirlande humaine
d'un superbe effet. C'est grâce à leur activité et à la bourse
de leurs parents, largement mise à contribution, que réussit
brillamment une garden-party où l'on vit, en une suite de
tableaux soigneusement composés, avec une grande variété de
costumes, une reconstitution amusante de la vie de l'étudiant
allemand à travers les âges. Leurs habitudes de méthode et de
discipline se révélèrent encore dans l'organisation d'un Kom-
niers gigantesque, auquel assistèrent près de dix mille per-
l'i LK (;i:mi:.\aihk dk limvehsitk dk beiuj.n
s^oiiiR'S. .Malgré l'aboiidaiKH' dos libations et l'aninialioii joyeuse
des conversations, le bruit ne dégénéra pas un instant en
tniHultc, et les signaux ([ui eoniniandaient le silence pour
amener soit un chant, soit un iliscours, étaient sui^is d'obéis-
sance immédiate.
Ce Kniutncrs montra combien l'Université est restée chère
à ceux (|ui l'ont fréquentée et combien tous se souviennent
nM'v fierté de leur passé académique. Les anciens étudiants de
la Friderica Guilelnia étaient accourus de tous les points de
l'Allemagne et de l'étranger ; beaucoup avaient apporté, dans
un carton laissé au vestiaire, la casquette de la corporation
religieusement conservée depuis quarante ou cinquante ans, et
dont les couleurs vives se détachaient sur la neige de leurs
cheveux ; leurs voix grêles s'associaient avec une conviction
louchante au chant (jui célébrait la ^ie joyeuse et superbe de
l'étudiant, O aile BurscJienJicrrlicliheit ! Les distances que la
vie avait mises entre les uns et les autres étaient abohes. La
table qui nous avait été assignée réunissait, avec des étudiants
actuels et des « Philistins » de toutes sortes, le recteur, les
doyens des Facultés, y compris celui de la Faculté de théo-
logie, et le Ministre de l'instruction publique. Ce dernier resta
quatre heures durant sans bouger de sa chaise, vidant fami-
lièrement ses chopes de bière à la santé de ses voisins. Cette
fidélité aux souvenirs de jeunesse, cet attachement inébran-
lable à VAlma inafcr, dont tous les disciples, débutants et
« vieux messieujs », puissants et obscurs, fraternisent à la
première rencontre, est assurément une des assises sur les-
quelles repose la force des Universités allemandes. Il se fonde
en ce moment une Société des Amis de l'Université de Berlin.
Elle n'aura pas de peine à se recruter ; elle existe depuis long-
temps de fait, et de vrais « amis » n'ont pas attendu sa cons-
titution officielle pour se signaler par des largesses.
Au cours de ce Koinmcrs, connue dans toutes les réunions
précédentes, des discours nombreux et enthousiastes furent
prononcés. \ii\ é\()(juaiit rép()(|iic Ih'tokiiic de 1810, les ora-
teurs ris(ju;iiriil de se laiss<'r ('(itriiîiier à des paroles qu'il
eût été pénible à un l'ranc^ais d entendre. Il ne se commit
point de ces excès. Toutes les harangues prononcées par les
Allemands, def)uis l'empereur jusqu'à l'étudiant le plus novice
LK CENTENAIRE DE L'UNIVERSITE DE RERLIN 15
ont été d'une coneclioii irréprochable. Un mol d'ordre avait
été donné pour qu'aucune note violente ne blessât une oreille
étrangère, et cette consigne fut strictement observée. Si l'on
a pu entendre parfois des paroles déplaisantes, ce n'était point
d'un Allemand qu'elles émanaient, mais de certains délégués
étrangers dont l'admiration pour l'Allemagne ne sut éviter
le langage de la llagornerie et du servilisme.
A l'égard des Français, les Allemands ne se sont pas con-
tentés d'être corrects ; leur courtoisie était sans contrainte,
leur cordialité réelle et spontanée. Nous avons fait de notre
mieux, quant à nous, pour q'ie l'on nous pardonnât d'être
si peu nombreux et pour montrer que nous savions reconnaî-
tre vivement le prix de l'accueil qui nous était fait.
Notre conclusion sera qu'il serait chimérique de rêver pour
les Universités françaises, abstraction faite de celle de Paris,
une puissance comparable à celle que vient de révéler l'Uni-
versité de Berlin. Les conditions d'existence sont trop dissem-
blables de part et d'autre. Mais nous pourrions faire notre
prolit de plusieurs leçons qui nous ont été données par les fêtes
du Centenaire. Il nous est permis d'exiger que dans notre
démocratie les pouvoirs publics aient pour notre enseigne-
ment supérieur une sollicitude et pour les personnes de ses
maîtres une déférence au moins égales à celles dont le chef
d'une monarchie féodale et militaire a donné chez nos voisins
l'exemple éclatant. Il nous est permis de souhaiter que nos
Universités puisent, comme celle de Berlin, des forces dans un
contact intime avec le pays, contact qui sera possible et fécond
si elles savent s'attacher, par des souvenirs tenaces, tous ceux
(jui ont prolité de leur enseignement, si elles s'appliquent à
créer autour d'elles une atmosphère de généreuse sympathie.
Un autre vœu, c'est que nos Universités élargissent leur hori-
zon, qu'elles ne restent pas des Facultés juxtaposées, égoïste-
ment confinées dans leurs sphères, qu'elles ne se contentent
pas de laisser leurs membres poursuivre isolément et modes-
tement un labeur souvent glorieux. Il importe qu'elles rayon-
nent au dehors, (ju'elles se fassent connaître dans le monde en
tant ((ue centres de recherche scientilique, (pi'elles détruisent
une légende, trop répandue, hélas ! à l'étranger, celle d'une
France dont toute l'énergie intellectuelle a reflué vers Paris,
16 Ij; CKNTENAlHi: M. I/l NIVEHSITi': DK MEKLIN
tandis que la |>ro\iiu'o est uiu- slej)!»- morne où sont égarées
(iuel(iiies individualités de mérite. Il importe quelles tiennent
leur rang dans les occasions où se passent en revue les contin-
gents des hommes de pensée et que, par de légers sacrifices
pécuniaires, elles assurent à la science française la représen-
tation large qui lui revient dans les assises internationales de
l'esprit.
Tant (jue nos l iiiversilés pro\ inciales ne recevront pas de
l'Etat et des populations ambiantes une partie de l'aide effi-
cace qui n'a jamais fait défaut à l'Université de Berlin, tant
qu'elles-mêmes limiteront leurs préoccupations aux petits
intérêts spéciaux de chaque Faculté, elles resteront les officines
d'autrefois (jui formèrent d'honorables générations de méde-
cins, d'avocats, de notaires et de professeurs. Elles ne seront
que de vagues linéaments d'Universités, des possibilités en-
trevues par un cerveau de philosophe, des organismes aussi
frêles que Vhomunculus, l'être humain chimiquement obtenu
par Wagner, le disciple de Faust, dans un bocal.
CHRONIUUE UNIVERSITAIRE
NOTE DU COMITÉ DE PUBLICATION
J.'aiiicle inlitiih' (c V Institut des sciences naturelles de Lyon
et le projet du Grand Séminaire », put)lié dans le fasc. VI du
Bulletin, ayant soulevé certaines criticiues, le Comité de publi-
cation tient à déclarer <jue la responsabilité de cet article
incombe exclusivement à la Faculté des sciences, dont il
éntane.
CONSEIL DE L'UNIVERSITÉ
SÉANCE DU 3U AVRIL 19l0
Présidence de M. Hugou.neni^), vice-président.
Tous les membi'es du Conseil sont présents.'
Cnuniiiinirarions diverses. — Décret autorisant M. le professeur
Lépine à taire valoir ses droits à la retraite à partir du i*"" novembre
iijio, et le nommant professeur honoraire. M. Hugounenq rappelle
la fjrande situation scientifique du professeur Lépine, sa participa-
tion aux travaux du Cïonseil de l'Université, dont il a été vice-prési-
dent, et exprime ses legrets de voir cesser sa collaboration active à
l'enseif^Miement médical.
Décret par lequel M. Bénard, maître de conférences à la Faculté
des sciences, est nommé professeur de physique à la Faculté des
sciences de Bordeaux, et est remplacé à Lyon par M. Thovert, maître
de conférences à la Faculté des sciences de Grenoble. M. Depérel
Amis Univ., .\xiv. ■^
18 CHI{(»MUli: IMVKHSITAIHI':
rappellf i\uv M. Thovrrl t-st un iincifii t-lt-Vf de la Faciiitt' et (juc ses
uicUlres sont parliciilit'Tcniciil liciin-iix iJe le vi)ir rovcnir parmi eux.
Lettre par Ia«juelle M. !.• Maiic de Lyon fait connaître (piil sera
bientôt donné satisfaction au ncxhi émis par le Conseil de 11 niversité
relativement à la création de tramways mettant en coniniunication
IT'niversité avec le centre de la ville.
Lettre par laquelle M. le Ministre fait connaître (pi il alliihue une
somme de i.ooo francs à la fondation du l)"" (lavailldii |Mim favoriser
les études médicales de début.
Lettre par laquelle M. le Ministre présente (juelques objections au
sujet de la création d'un diplôme universitaire d'inpénieur-chimislc.
L'affaire sera renvoyée devant le Conseil de la Faculté des sciences,
pour (pi'cllc présente, s'il y a lieu, ses observations.
Souscriptions. — Le Conseil vote :
1° Une somme de 5o francs pour l'érection à .Montpellici- d'im mo-
nument à Rabelais ;
■2° Une somme de loo francs pour le monument Ampère, à l'oley-
mieux.
Cours libre. — Le Conseil avilorise, pour l'année scolaire kjio-hjii,
l'ouverture, à la Faculté de droit, d'un cours libre d' « histoire diplo-
matique », (jui sera professé par M. Fleury de Saint-Charles, docteur
en droit de celte Faculté. Le Conseil décide, toutefois, que cette auto-
risation n'est donnée (pie sous réserve de la production, en temps
voulu, ibi programme dcMailié, cpii n'iMait pas joint à la demande
d'aiil<iri<ation.
l'rninolion. — Sur la demande de Al. le Ministre, le Conseil vole
la déjtense nécessaire pour la promotion de classe de M. le professeur
Wcill (chaiic d'I niversité).
S1':ANCI£ du 21 MAI i'.)in
Présitlence de M. le Rectei;k.
Présents : MM. Flurer, Depéret, Clédat, Courmont, Pollosson, Vi-
jrnon, Chabot, F'abia, .Tosserand.
Absent excusé : M. Garraud.
Coiiitinininilioits diverses. — Seul pinmiis, à la dalc du i" jan-
vier i()io : il la r'- classe, MM. Couy, Clédal el Fontaine ; à !a
a" classe, MM. llii^^ounenq, Raphaël Dubois, Allègre et Mariéjol ; à
la y, MM. Lambert, .Tosserand, Rrouilhel el Reauvisage. M. Lacôte.
CONSKIL KK L'I MVKHSiTl': 19
chai','-»' (le cour? à la FaciilU' drs k-llrcs, roçoil éjfalenicnl mu; aug-
montation de traitoMiont.
Après (nioUiiU's (ihsfiAatioiis de M. le doyen Clédal. le tilre el le.
ln-of^Tainrne du nouveau cours libre d'histoire diploniati(iue eonlié à
jM. de Saint-Charles sont ap[)rouvés définitivement.
Iiie exposition s'ouvrira à Glasgow en 191 1 ; un Sous-Coniité
franco-écossais a été constitué dans le but de rechercher les ohjt-ts
historiques se rattachant aux rapports d'étroite amitié qui ont uni
les deux pays.
Communication est donnée de l'adresse écrite par M. Ehrhard en
vue de la célél)ration du centenaire de l'Université de Berlin. 11 est
décidé que la lecture en sera faite '"'n langue française.
M. le Recteur donne lecture du rapport de M. Louis sur le fonc-
tionnement du service photographique au cours de l'année scolaire
1908-1909. Le total des travaux exécutés s'est élevé à 3.o84 fi". 20.
M. le doyen Appelle par une lettre adressée à M. le Recteur, fait
connaître que les professeurs désireux de faire lire une communica-
tion au Congrès scientifique de Buenos-Ayres devront en faire l'envoi
à M. Mârtinenche, poste restante à Bueiios-Ayres.
Transformation de cours à la Faculté des lettres. — M. Virolleaud,
chargé d'un coui3 d'histoire des religions, rétribué par la Ville de
Lyon, a adressé sa démission à M. le Recteur. La Faculté des lettres
demande la transformation de ce cours en un cours d'anticpiités
gallo-romaines de Lyon et de la région lyonnaise, en vue duquel le
Conseil général a déjà voté, sous forme de cours libre, une somme
de i.5oo francs. La rétribution totale serait donc de 3. 000 francs. Des
démarches seront faites dans ce sens auprès de la Municipalité.
Lecteur d'aïuilais. — Pai'mi les candidats aux fonctions de letteur
d'anglais à la Faculté des lettres, le choix du Conseil se porte, con-
formément à la proposition de M. le doyen Clédat, sur M. Linaberry,
de l'Université d'Harward.
Diptôrrie d'inijéiiieur-chiiniste. — M. le Recteur soumet au Conseil
un nouveau projet de création d'un diplôme d'ingénieur-chimiste,
accessible aux seuls élèves de l'Ecole de chimie industrielle, innua-
triculés à ri iiiversilé. Le Cïonseil donne un avis favorable.
Compte d'iutmuiistralion et l)ud(jet additionnel de Wniversité. —
M. le Recteur étant sorti de la salle des délibérations, le compte
d'aduiiuistralion de l'I'nivcrsité est approuvé par le Conseil.
Sin- les relicpials disi)ouii)lcs, il est accordé aux divers services les
•20 r.HRONKjl K IMVKUSITAIKK
'rrédils li-aprî's, qui li<:iinMoiil vu dépense au budget additionnel :
Faeulté de droit : 1.800 franrs ; FacMdté de médecine : -.î.ooo francs ;
Faculté des sciences : i.tj^ô francs ; [•'acuité des lettres : 1.770 francs:
Laboratoire de Tamaris : 5oo francs : Iniversité : 4-i85 francs. En
outre. M. le Recteur est autorisé à acheter un titre de rente fran-
çaise jusiiu'à concuncnce d un capital tle -iio.ooo francs.
('.nrnplis d'ndtiiitiistnitioii cl bi;</;/<'/.v nilililionucls ilt's Fdrultés. —
Ces différents coniptes et budgets ont été successivement approuvés
tels qu'ils ont été présentés par les Doyens.
Office iinlioiinl des Etudiants étnii}<iers. — M. le Recteur met le
Conseil au courant des discussions engagées et des décisions prises au
(•(»urs de l'Assemblée i)réparatoire à laquelle il 11 pris part ; il donne
lecture d'un projet de modifications à apporter aux statuts. Sous
réserve que ces modifications seront définitivement adoptées, le
Conseil estimç (pie 1 Iniversité de Lyon doit adhérer à l'Ofiice : il
donne mandat ilans ce sens à M. le Recteur.
FAClLTli i)l>: DROIT 21
FACULTE DE DROIT
RAPPORT DE M. LE DOYEN ILUREH
pour l'année scolaire 1909-1910
I. — Personnel.
Par arrêté du 3o avril 1910, MM. Lambert, Josserand et Brouilhct
ont été promus de la quatrième à la troisième classe.
Par arrêté du :> août, MM. Huvelin et Lévy ont été nommés officiers
de l'Instruction publique.
L'année 1910 nous réservait une douloureuse émotion. Le 28 sep-
tembre, M. Mabire, professeur honoraire à notre Faculté, s'éteignait
au jour anniversaire de sa naissance. Il avait quatre-vingt-deux ans.
Les hommes qui arrivent à un âge très avancé deviennent volon-
tiers indifférents à tout ce qui ne touche j^as d'une manière immé-
diate à leur santé, à leurs intérêts, à leurs habitudes, comme si la
diminution de leurs forces les contraignait à réserver pour eux-
inênies ce qu'il leur en reste.
Il n'en était pas ainsi de M. Mabire ; bien qu'il fût à la retraite
depuis douze ans, jamais il ne s'était désintéressé de nous. Après
avoir été un des professeurs de la fondation, après nous avoir donné
pi'iulaiit vingt-tiois ans son labeur, son talent et son savoir, il nous
conservait toute la chaleur de son affection. Cette année mênit:-
malgré des infirmités cruelles, il venait s'asseoir au milieu de nous,
à nos réunions ; vers la lin de l'été, comme par un prcsscntiniciil do
sa lin prochaine, il faisait don à notre bibliothèque de tous les ou-
vrages de droit (lu'il avait conservés.
Tous ceux d'entre nous (jni oui pu rire avertis à temps se sont
empressés de venir à Lyon |)our assister aux obsèques du collègue
aimé, dont l'âge avait pu affaiblir les forces, mais non les facultés
intellectuelles et la puissance arfrriivc. .l'ai adressé, au nom de la
Faculté, l'adieu suprême à celui cpie nous Aenit>ns de |)ei(!n'. cl dont
le sou\cnii- restera \i\anl lui milieu i\r nous.
.22 CHRONIQUE UNIVERSITAIRE
Trois mois avant, nous avions conduit à sa dornit're demeure notre
appariteur Dclauncy. Il avait appartenu à la Faculté pendant dix-
neuf ans. Je tiens à saluer ici la niriunirc iU' ce modeste cl dcvouc
serviteur.
II
Etudiants.
Le nombre des jeum-s ^--cns (jui, pendant l'aniit'c kjocj-iqio, ont
fait acte de scolarité dans la Faculté de droit de Lyon, c'est-à-dire
qui ont pris au moins une inscription, ou qui ont sid»i un examen,
ou qui se sont fait immatriculer, a été de 6()3.
En 1908- 1909, il était de C5/|.
L'augmentation est de 3g.
Les 693 se répartissent ainsi :
Capacité .
Première année
Deuxième année
Troisième année
Doctorat .
Ecole de notariat
91
198
126
io5
i33
4o
Total
693
Les 693 élèves ayant fait acte de scolarité se répartissent, comme
toujours, en quatre groupes (i) :
Elèves ayant pris des inscriptions et ayant suhi des examens : ^23,
soit 61 pour 100.
Elèves ayant pris des inscriptions, mais n'ayant pas sul)i d'exa-
mens : 99, soit ifi pour 100.
(i) Répartition des 693 élèves :
Capacité fi" annécj .
— (■•'■* — ) •
i""* année
Doctorat d'Klal. . .
Doctoral (l'Université
Notariat
'i'(il;in\
Inscrits et
Imniatri-
examines
Inscrils
rCxaniinés
CUll'S
Totaii:
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—
^
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FACULTÉ DE DROIT 23
Elèves ayant subi des examens sans avoir pris d'inscriptions : S3,
soit 19. pour loo.
Elèves siniplemtMil iniinatricuh-s : 88, soit i3 pour loo.
Le nombre des inscriptions prises en vue des grades a été de
1.809 (0-
Il était, l'année dernière, de i.6o5 (2).
Il y a donc, en 1909-1910, une augmentation de 20^ sur le cbiffre
total par rapport à l'année précédente.
Si on envisage chacun des groupes d'étudiants, on constate qu'il
y a diminution de i3 pour la première année de capacité, et aug-
mentation pour chacun des autres groupes, savoir :
Deuxième année de capacité 9
Première année de licence 95
Deuxième année de licence 38
• Troisième année de licence 5
Doctorat d'Etat 62
Doctorat d'Université 8
Les 1.809 inscriptions en vue des grades ont été prises par 481 élè-
ves, ce qui donne, par élève inscrit, une moyenne de 3,76.
(i) Inscriptions de l'Année
Capacité (i""^ année).
— (■.« — ).
i""* annéo .
o<=
Doctorat d'Etat . .
Doctorat d'Universiti'
Totaux .
Novembre Janvier
44
i53
io3
!)i
'.5
4t>o
43
28
i4i
08
84
4i
^■••7
Mars
4f.
3i
i'i3
97
88
38
Mai
107
3o
458
Totaux
173
581
4o5
359
itKÎ
8
1 .801)
(2) Comparaison des inscriptions des années :
1908-1909
Capacité fi'"^ année) 18G
— (n« — ) I"
i'^ année 486
.,e _ 367
3« — 354
Doctorat d'Etat loi
Doctorat d'Univorsitc »
Totaux i.fioS
173
—
i3
120
+•
0
58 1
+
9;'
4o5
+
38
359
+
0
ir,3
+
{■rr
8
+
S
1 .809
^i CHBOMyiE r.NlVERSlTAIRE
Le nombre des inscriptions pour les conférences facultatives a été
de 13; (i).
En iijog, il était de 65.
C'est donc uiit^ augnifulalion de 72.
Ces inscri|ttii)ns ont été prises par 90 élèves, dont /17 ont suivi
les exercices pendant l'annét' entière, 35 pendant le premier semestre
seulement, et 8 pendant le deuxième seulement.
III.
Examens.
Pendant l'année 1 909-1 910, la Faculté de droit de Lyon a jugé
871 épreuves préalables à la collation des grades institués par l'Etal
ou IT niviMsité (2).
(i) Répartition des élèves inscrits aux conférences
i'* année. . .
2« — . . .
3" — . . .
Doctorat juridique.
— politique.
Totaux
Pour les
Pour
le
Pour le
deux
premier
deuxième
.emestres
semestre
semestre
Tolau
27
8
4
39
12
5
2
If)
4
3
2
!)
3
10
»
i3
I
9
»
10
4:
35
O'^
(a) Examens de l'année scolaire 1909-i910 :
Nombre
-\dmis-
Propor-
.\.jour-
Propor
EXAMENS
total
sions
tion %
nements
tion %
Capacité (i®''
examen).
4o
21
52
19
48
— (2"
- )• .
39
24
61
i5
39
i" année (i
"■* épreuve) .
l52
lOI
66
5i
34
— (2
= - ) .
i/,3
108
75
35
25
2" année (i
" épreuve) .
ii5
89
y /
26
23
— (?
* - ) .
IIO
9«
89
12
II
.3* année (i
■■* épreuve) .
94
79
84
i5
16
— (2
* - ) •
95
89
93
6
7
Dottoral
l 1" examen
i4
S
57
6
43
Sciences
) 2* examen
23
i(l
70
/
3o
juridiques
f Thèse . .
9
9
100
»
))
Doctorat
( I*'' examen
1 •»* cxanu'M
r Thèse . .
12
9
75
;>
25
Sciences
9
.f>
55
'\
45
politiques
II
10
9'i
I
10
Examen de
( au .furidiquc
'.:
I
5o
i
5o
passage
1 au Politique
•>
2
100
»
»
Doctoral d'Universilc
I
I
100
»
»
Toi
aux. . .
■'^7'
(■.7(1
76.97
201
23.08
FACULTK DE DUOIT 25
En 1908-1909, le nombre des épreuves réglementaire avait <'té
(le 861.
11 y a donc e'j une léfrère progression : 10.
Si l'on compare, dans leurs détails, les chiffres de 1909 et ceux de
1910, on constate une diminution pour la capacité : 79 au lieu de 81,
en moins : :^ ; pour la ileuxième année, 99.5 au lieu de 233, en moins :
8 ; pour la troisième année, 189 au lieu de 202, en moins : i3 ; pour
le doctorat (diplôme d'Etat) : 82 au lieu de 86 , en moins : 4; en tota-
lité : 27.
Mais, par compensation, il y a une augmentation pour la pre-
mière année : 296 au lieu de 259,, en plus : 36 ; pour le doctorat
d'Université : en plus : i ; au total, 37.
La différence est donc bien ramenée en plus à 10.
Les 871 épreuves ont été suivies de 670 admissions et de 201 ajour-
nements. La praportion des admissions est d'environ 77 pour 100,
celle des ajournements de 23 pour 100.
En 1909, la proportion des admissions était de 81 pour 100 et
celle des ajournements de 19 pour loo.
Les 788 épreuves : pour la capacité (79), pour le baccalauréat
(020 [225 + 295]) et pour la licence (189) ont été jugées par
2.5 10 suffrages, ainsi répartis :
Boules blanches 426 soit 17 %
Boules blanches-rouges 544 — 22 %
Boules rouges 922 — 36 %
Boules rouges-noires 5o4 — 20 %
Boules noires ii4 — 5%
2.5io 100 %
Les bonnes notes (très bien et bien) sont dans la proportion de
39 pour 100, les mauvaises (médiocre et mal) dans la proportion de
25 pour 100. La note moyenne (assez bien) représente 36 pour 100.
Les 83 épreuves orales des aspirants au doctorat (diplôme d'Etat •.
82 ; diplôme l'Université : i) ont été jugées par 309 suffrages ainsi
répartis :
Boules blanches i52 soit 49 %
Boules blanches-rouges .... gS — 3i %
Boules rouges 52 — 17 %
Boules rouges-noires 10 — 3 %
Boules noires » — » %
309 — 100 %
26 CHROMQIE INIVERSITAIRE
L'éloge règlement aiiv, résnllant de 1 nnaiiimilé des houles blan-
ches, a été olttcnu :
Pour le premier examen île baccalauréat, par MM. Vcrnel. Amer,
Gras, Hinot, Bahraoui, RéroUe, Tézier.
Pour le deuxième examen de baccalauréat, par MM. Vernus, Sadek-
Fahmy, Moquet, Monin, .Monifouilloux, Rarraya. Mikhaïl. Debout.
Brun, Bert.
Pour l'examen de licence, par MM. de Montgros, Mouret, Nicolas,
Laurent, Giboudot, Camus, Pinseau.
Pour le premier examen de doctorat, pur MM. B(^urua\, Martinet,
Magnillat. Metzger.
Pour le deuxième examen de doctorat, par M. Cinquin.
Pour la thèse de doctorat (sciences juridiques), par MM. Cohendy,
Vernay, Rouast.
Pour la thèse de doctorat (sciences politiques et économiques),
par M^I. Pondcveaux, Rouast, Duret, Touzet.
Pour l'examen de passage au doctorat politique, par M. Rouast.
Des mentions spéciales d'éloge, résultant d'un vote unanime du
jury, ont été accordées, en outre de l'éloge réglementaire, à
MM. Cohendy, Rouast, Magnillat, Metzger, Cinipiin, Duret, Vernay.
Pendant l'année, la Faculté a délivré a/j certificats de capacité,
f)3 diplômes de bachelier, 85 diplômes de licencié et 19 diplômes do
df)cteur. soit, en totalité, gai,
Au lendemain de la proijiulgation de la loi établissant le service de
deux ans, je pensais avoir à cpnstalj'r ync diminution de nolv^ jjopu-
lation scolaire.
C'est le phénomène contraire (pii s'est produit. En 1908-1909,
l'augmentation est de 87 sur l'année précédente (617-65^).
En 1 909-1 910, elle est de 89 (65/4-693).
L'accroissement de notre clientèle semble tenir à ce que les éta-
blissements de commerc»', d'industrie ou de finance ont une ten-
dance à préférer, parmi les candidats aux emplois dont ils dispo-
sent, ceux qui ont fait des études juridiques.
Il serait téméraire d'affirmer d'iiiic manière positive que ce mou-
vement continuera. Il est cepcmlaiil permis de croire à sa durée. Le
développement du [nogrèç rpnd Ic^ rapports sociaux de plus en
jilus (■(»ni|»M(|Uf's : les (jucijtions (pi'ils font naître sont de plus en
plus nombreuses et imporliin^'S. 11 semble don<- naturel (pie l'ensei-
gnement des Facultés dont la mission est d'étudier ces rajtporls soit
d'autant phl« leelierebé.
FACILTK bE bKOrr 27
RAPPORT SI R LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
Monsieur Je Recteur,
J'ai l'honneur de vous adresser le rapport que vous avez bien
\oulu me demander sur les étudiants étrangers inscrits à la Faculté
de droit de Lyon (année 1909-1910).
Ces étudiants se répartissent comme suit :
Egyptiens :i4
Japonais 4
Suisse I
Bulgare i
Serbe i
Je n'ai de renseignements particuliers à vous donner que sur les
Egyptiens qui, par leur nombre, forment un groupe d'vine certaine
iî'iportance.
Ces étudiants ont trouvé, en dehors des cours de l'I niversité, les
ressources suivantes :
A. Institut oriental libre, d'études juridiques et sociales. — Cet
Institut fournit gratuitement aux étudiants égyptiens de première
aimée de licence :
1° Pendant le premier semestre, des conférences de revision sur
les divers cours de la Faculté, conférences faites partie en langue
arabe, partie en langue française ;
2° Pendant toute l'année, des conférences d'introduction à l'étude
du droit musulman, et des corrections de travaux écrits ;
Aux étudiants égyptiens de seconde année, des conférences : 1° de
droit musulman ; 2° de législation et jurisprudence égyptiennes ;
Aux étudiants de troisième année :
1° Une conférence hebdomadaire de droit égyptien ;
2° Des exercices de rédaction d'actes (adaptation des formulaires
français aux dispositions des Codes égyptiens), faite avec le concours
de M. Bally, directeur de l'Ecole de notariat-;
Aux étudiants de doctorat :
1° Correction de leçons et de conférences ;
2° Direction dans la [)ré|)araru>n de sujets de thèse empruntés au
cercle de leur civilisation.
Cet Institut a été créé et est dirigé par M. Lambert, dans des
•28 CHHOMlili: IMVKHSlTAIRi:
conditions absohiinont désintéresstV«s. Li's succès ohlonus par les étu-
(liiinls ('^-^N plicns dans nos examens «M nos concours, qu'ils seni-
lilaicnt affronter dans des conditions diniériorité résultant de leur
oxtranéilé même, sont dus assurément à rinipulsion continuelle
(prij-; reçoivent des conférences et e\ercict>s de llnslitut.
B. Comilé lyonnais île hi Mission laïque. — Ce Comité a créé,
dans l'intérêt de* étudiants en p'néral. et spé(Malcmenl des Orien-
taux :
1° Lu bureau de placement familial ;
a° Des cours de vacances (du i8 juillet au i" novembre) :
3° Des promenades d'études destinées à faire connaîfic aux étu-
diants étrangers nos induslries, nos roua^'-es administratifs, nos insti-
tutions économiques ;
f\° Le Comité se charp-e, en outre, de ser\ir d'inteiinédiaire aux
familles pour le paienieni des liais de pension et des dioits d'études
de leurs enfants.
C. Office sdvial de Lyon. — Cet Office j^rend part à l'organisation
des [)ronienades d'études et convie les étudiants orientaux à des cau-
series du soir sur des (piestions d'action é(dnonii(]ue et sociale.
D. Associations d'élndianls. — ' Les éindianis (''gyptiens possèdent
deux groupements :
L'Association des Etudiants ('gyptiens de II niversilé de Lyon,
dans les locaux de l'Association (îénérale des llhulianls ;
Le Club Egyittien, i. rue de la Ré|)ubli(jue.
PUBLICATIONS DES PROFESSEURS DE LA FACULTÉ DE DROIT
pendant Vanni'-p scolaire li>()}>-J9 10
Appleton (Charles). — Un Digeste de poche (Compte rendu dans la
\fim'elle Uerue historique, 1909, p. ^27). — La Cité annamite,
pat brifant ''Compte rendu dans la Bévue qénératc du Droit,
ii)oi(, p. /j.")0) — Fontes juris romani antejustiniani, par Ricco-
boiKj, Baviera et Ferrini (Com[)te rendu dans la lievue générale.
du Droit, i()0(>, p. f\~'\). — L'EnseignemenI du droit en France
néglige-t-il les sources .'' (Revue (jénérale du Droit, ^(\o\), p. 5ii).
bol \ii;it fEinil'-i. — De la nécessité d'une loi française sur les régies
iMiinii ipid-.'s (Annales de la liéfjie directe, 1909, p. lôa). — Le
KAClLTi; DE DIIOIT 29
Domaiiif illiiiiilt' de l.i iiiiiiiiciitalisalioii (Annales de la Régie
directe, 1909, p. 235). — Le Budget de quatre milliards : la
[)r<i<iressi(in des budgets, ra[)p()rl présenté à la Société d'Econn-
inie politique et d'Economie sociale de Lyon, séance du 10 dé-
cembre 1909. — Le .lul)ilé de M. Léon Walras (Questions pra-
tiques de législation ouvrière, 1909, p. 235). — Une Enquête
américaine sur les régies municipales (Questions pratiques,
1909, p. 353). — Les Régies municipales, i vol. in-12, 443 p.,
Paris, (). Doin, 1910 (Collection de la Bibliothèque de Sociologie
appliquée) . — Les Finances du Japon en 1909 (Revue de science
et de législation financières, 1910, p. 94). — La Plus-value des
immeubles en France, rapport présenté au premier Congrès des
sciences administratives, Bruxelles, juillet 1910. — Watrin et
Bouvier, Code rural et Droit usuel, 3® éd., i vol in-8, ii45 p.,
Paris, Larose et Tenin, 19 10. — Collaboration à la Jurispru-
dence générale (Oalloz), à la Revue critique de législation et de
jurisprudence, à la Revue alpine, etc.
Bouvier-Bangillon (Armand). — De l'apport en Société d'un fonds
de commerce (Annales de Droit commer^cial,- 1910). — La Légis-
lation nouvelle sur les fonds de commerce (Revue politique et
parlementaire, 19 10). — Bévue de jurisprudence : lois des
17 mars et i*^' avril 1909 (Lois nouvelles, 1910, i" partie).
Brouilhet (Charles). — Le Conflit des doctrines dans l'économie
politique contemporaine, i vol. in-12, 3o6 p., Paris, Alcan,
1910. — Bapport présenté à la Société d'Economie politique et
d'Economie sociale de Lyon sur les faits économiques de l'an-
née 1909. — Collaboration aux Questions pratiques de législation
ouvrière : Syndicats de fonctionnaires, 1909, p. i ; les Trois
états du socialiste, 1909, p. 3i3 ; l'Economie politique et la
faillite éventuelle du darwinisme, 1910, p. 11 ; Opinions sur
l'actionnariat ouvrier, 1910, p. 65 ; l'Economie commerciale,
1910, p. 128 ; l'Histoire des doctrines économiques, 1910,
p. 242. — Bapport à la Faculté de droit de l'Université de Lyon
sur un programme projeté d'économie politique.
CoiiENDY (Emile). — Précis de législation civile et commerciale, à
l'usage des écoles pratiques de commerce et des écoles primaires
supérieures (en collaboration avec M. Martel), i vol., Paris, Delà-
grave, 1910. — Précis de législation ouvrière à l'usage des écoles
pratiques d'industrie et des écoles primaires supérieures (en
collaboration avec M. Grigaut), i vol., Paris, Delagrave, 1910.
Garraud (Bené). — Le Centenaire des Codes criminels ; le Code
pénal de tSro et l'évolution du droit pénal. Conférence faite
ciO (.llhd.Mnl i: l MNKHSITAIl;!':
au ('.(>ii;:irs de la Socii'lr «^'i-iK-ralf clos prisons en niio {lievur
pcnili'uliiiirr, n)i(i). — (;()n<.'n's |)»''nitenliairL' de W ashinirton
(Ir it)i<' : ia|i|>(irt lail au nom de la Sociéli' générale des prisons
sur la «pu'slion de la (( scnlonci" indétcrniiiiée ». — (lonfïrés de
Il nion inlcnialionalc de Bruxelles, ii|io : la Héfrlemenlation
inleiiialimialr de l'ext ladilion (:•'' (piesliou du Congrès) (Bulle-
Un de l'Union iniernidiundle du Dndl pénal, Congrès de Bruxel-
It'sl. — Congrès de l'Union dos Sociétés do patronage de Franco:
oonnuunieations cl rapports : i° sur les Commissions de surveil-
lance dos prisons et leur rôle de patronage; 2° sur rinlerdietion
de séjour ; 3° sur rAp[)lication de la loi sur la prostitution des
mineurs (Coinple rendu du Al*" Congrès).
(joN.NAiu) (Hené). — Les Communautés paysannes on Croatio-Slavo-
nie (Musée social, janvier 1910). — T. a ( joatie-Slavonie, situation
économique actuelle (Revue économique Jnlern(dionale, mars
i()io). — En Croatie, mœurs et costumes (la Province, mars-
mai 1910). — Notices hibliographi(pies (lievue d'Economie poli-
tique).
lli VKLIN (Paul). — Mot (( Solulio » dans le Dictionnaire des anUijuilés
(jrecques et romaines de Daremlfcra et Saçitio. — Les Lond)ards
en Flandre v[ dans les iU'u\ Bourgognes (\ iertetjahresschrifl fiir
Soci(d-und \\ irlschaftgeschicltle, i()i(i, V l'asc). — Collabora-
tion à V Année sociologique, l. M, cliapitre des (( Obligations ».
JossEHwn (Louis). — Les Transports, fasc. l, fx») p., Paris, A. Rous-
seau, lf)io.
Lamkiue (Irénéo). — Le Premier Minislre en Angleterre ; à jiropos
du livre de M. Marcel Sibert (Nouvelle Revue hisloriijue de droit
français et éiranger, i()io).
Lkvv (Kmmanuolj. — Le Mariage (Revue socialiste, mai ayio). —
La Peine (Revue socitdisle. août u)\o). — Le Lien juridique (Re-
vue de métaphysique et de morale, novembre 1910). — N(^>le
sur (I le droit considéré comme science » (Questions pratiques
de législation ouvrière, novemljrc 1910).
Pic (Paul). — Interprétai ion des traités internationaux (Revue géné-
rale de Droit international puldic, 1910). — Notes dans la .Juris-
prndrncr Cénérate Dutloz : D. I'., 1909, I, 5i3 (exécution m
France i\r< jugrinniK ilaliriis) ; I). /'., 1910, 1, i :n (Aiqdica-
lion aux apprculis dr la loi de 1 S9-S sur les accidents du travail).
Etudes parues dans les Questions pratiipies de législation ou-
vrière : les \u(laces de la démocratie sociale anglaise, 1909,
p. :i/|5 ; le Conllil ile^ .h.clrines sociales au début du xx" siècle,
1910, p. i'^'^ ; Cbi'Mii<iues législatives ; Notices bibliographiques.
DIVERS
To pdlronloloiiii' inundiitc et la Société des .\?nis de rUnioersitc de
Lyon. — r.e grand événement scientifique de ces dernières semaines
est la fondation, à Paris, par S. A. S. le Prince Albert de Monaco,
d'un Institut de Paléontologie humaine.
Le Prince, qui a déjà doté la France d'un Institut et d'un Musée
océanographiques a fait part de Sja décision à M. le Ministre de
rinstruction publique, dans les termes suivants :
Moiisieiu' le Ministre,
Ail cours de ma vie laborieuse, j'ai souvent regretté qu'une place plus
^Miindc ue fût i>as attribuée, dans le mouvement intellectuel de notre époque,
à l'étude du mystère qui enveloppe les origines de l'humanité. A mesiuc
que mon esprit s'éclairait par la culture scientifique, je souhaitais plus ar-
dfumient de voir établir sur une base métbodique les investigations néces-
saires pour évoquer les traces fugitives que nos ascendants ont laissées dans
le sein de la terre pendant une incalculable succession de siècles. Et je
pensais que la pbilosophie et la morale des sociétés humaine's seraient moins
incertaines devant l'histoire des générations écrite avec leur propre pous-
sière.
Aussi, quand j'ai iiui d'asseoir le domaine de rocéanograpbie sur le-
Institutions de Monaco et de Paris, j'ai consacré une partie de mes efforts
à la recherche des moyens qui permettront de développer la paléontologie
humaine. Et, après la création du Musée anthropologique de Monaco, bientôt
enrichi par de véritables trésors ; après la publication des merveilles trou-
vées dans les cavernes de l'Espagne, j'ai résolu de créer, près d'un centre
universitaire, un foyer puissant d'études basées sur des fouilles méthodiques.
Aussitôt j'ai choisi la capitale de la France, où déjà ma première création.
l'Institut océanographique, se développe très largement.
J'ai fait choix d'un terrain où s'élèvera l'Institut de paléoiiloiogie hu-
maine, et j'ai désigné les premiers savants qui dirigeront ses travaux scien-
liiiques; j'ai aussi nommé un Conseil d'administration, qui gouvernera ses
lessoiu-ees financières.
Il faut ajouter que je ne limite pas à l'innneuble qui sera construit à
Paris le patrimoine du nouvel Institut; les collections que j'ai réunies à
Monaco, bien que destinées à y demeurer tant que seront suivies mes vo-
lontés pour leur conservation, deviennent l'objet d'une donation condition-
nelle de ma part à l'Institut de paléontologie humaine, auquel j'ai dt)niié
pour son fonctionnement un capital de 1.600.000 francs.
Désireux que cette fondation me survive dans les conditions les plus fa\o-
rables pour le progrès de la science, je prie le Gouvernement français de
la reconnaître d'utilité publique et d'en approuver les statuts.
Veuillez agréer. Monsieur le Miiii^lre. les assurances de ma haute consi-
dération.
Albert, prince de Monaco.
32 DIVKHS
l.ii (iircctioii ilu iii'iMt'l liisliliil a l'-tô cimlié»' par li- l'inuf à iiii
mailif «Muincnl. M. Maircllin BduIi', pnifesseur il»- pak-onloloy^if au
Must'uiu national (l'Histoire natuiTlIc, vi à ileux savants bien connus:
M. r.iMir lirt'iiil ti M. l'aMié OluM'niaïer, l'un professeur à l'I nivei-
>ilf tic Friliourg, l'autre i)rivat-docent à IT niversilé Je Menue.
Il n est pas sans intérêt, ni |>eut-ètre sans utilité, de remarquer,
(laus le Bulletin cli' la Société des Amis de l'Université de Lyon, cpio
eette Soeiété a depuis longtemps compris l'importance de la paléonto-
logie humaine et en a encouragé le développement à Lyf)n autant
tjue ses ressources le lui permettaient. Par son initiative, jointe à
celle (lu Conseil de I l niversité, cette science nouvelle est en;*eignée
depuis plusieurs années à la Faculté des sciences. Tout récemment
encore, elle votait, en faveur du laboratoire (le M. le 1)"" Lucien
-Mayel, une allocation assez importante destinée à l'acquisition d'in
struments de première nécessité. D'autre part, à diverses reprises,
l'Association française |)our l'Avancement des sciences a facilité,
par son aj)piii et ses subventions, les recherches et les fouilles qui
sont le complément obligé du cours d'anthropologie et de paléon-
tologie humaine.
L'Tjniversité de Lyon est actuellement la seule Université française
où cette science, officiellement reconnue, ait une place dans l'ensei-
gnement que doivent suivre les candidats aux certificats d'études
supérieures de sciences naturelles. Mais les ressources de l'Université
de Lyon, et plus encore celles de la Société des Amis de l'Université,
sont des plus modestes, et, pour (pie puissent se développer un jour,
largement, recherches, travaux originaux et enseignement, il faut
souhaiter qu'un don généreux ou un legs important viennent per-
mettre à Lyon de rivaliser sur ce ]>()\n\ avec Paris.
Notre grande cité provinciale n ii lieii à espérer de la capitale, (pii
affecte de l'ignorer profondément : du moins possède-i-elle un patri-
moine et un domaine scienlincjue suffisants pour (pie les savants
Konnais |iuissent marcher de pair avec leurs colb'-gues parisiens. Il
s'agit sim|il(iiiiiit d'assurer, puis d'augmenter les ressources maté-
rielles (pii sont ia condition nécessaire de la mise en valeur des res-
sources scientifiques - — ft, >Mr cette œuvre de décentralisation, .«^e
concentrent depuis longtemps |f< clforls (!<■ la Socii'-té des Amis de
Il ni\<'rsilé di- Lvon.
L'Iiiijiri/ni^ur-fîi'Taiil : A. iinv.
BULLETIN
UE LA SOCIETE
DES AMIS DE L'UNIVERSITÉ
DE LYO^
L'AME ET LA DESTINEE DE SULLY PRLDHOMME
l'ar M. ('.AMiLBii IIKMUN '.
Mesdames, M€ssieLirs,
En lu'appelanl a parler ici de Sully Prudhomme devant
l'élite de la société lyonnaise, les Amis de l'Université non
seulement m'ont fait un honneur dont je suis lier et recon-
naissant, mais surtout ils mont offert la plus parfaite occa-
sion de remplir un devoir impérieux et doux à la fois, qui,
plus que partout ailleurs, m'incombait à Lyon, dans la patrie
d'origine et d'élection de mon regretté Maître et ami. C'est
moins encore en mon nom personnel qu'au nom de la mé-
moire du poète, de sa famille et de ses héritiers littéraires,
dont j'ai l'honneur d'être, que j'adresse tout d'abord à la
Société des Amis de l'Université, à son éminent et sympathi-
que Président et à ses collaborateurs l'expression d'une sincère
gratitude.
Lorsqu'il légua, selon lexpressifjii même de ses dernières
volontés, (( à quatre amis plus jeunes que lui, possédant toute
sa confiance et lui ayant donné de sérieux gages d'affection,
— ce sont MM. Auguste Dorchain, Albert-Emile Sorel, Désiré
l.eiiHMic et le disciple présent aujourd'hui parmi vous, —
le soin de [x'ipéluer et de défendre ses j)riiic'q)es littéraires et
ses idées philosophique*) », Sully Prudhonnne leur donnait
i\ la fois une preuve inestimable de confiance et une mission
des plus délicates à remplir. Publier les œuvres posthumes :
II) Conférence fait.' à la Sorirt,' ,h's W/i/.s ,lr l'I nirnsUr lyoinniis>\ )«'
■:■'. janvier nin •
.Amis Univ., xxu. 3
;^i LAMI-: 1:T la l)i:STI.\ÉK DK SLLLV l'HLDHOMMi:
lc6 Lpacca, le Lien social, les Pensées ; alliibuei' uu coiicuuia
le pii.Y uimucl de poésie, fondé du vivant même de Sully Pru-
dhomnie ; conserver pieusement des souvenirs matériels, deve-
nus pour eux des reliques ; travailler activement, par la parole
et par la plume, à la dilïusion et à la glorilication des œuvres
du maître, telle est, désormais, la tâche que les héritiers spi-
rituels de Sully Prudhomme accomplissent de concert. Si ma
résidence actuelle à Lyon m'a privé de la joie d'assister, il y
a quelques semaines, à la première réunion des amis person-
nels du poète, dans sa maison même que nous avons conser-
vée à Paris telle qu'il l'habita, du moins ai-je, aujourd'hui,
cette précieuse compensation de grouper autour de moi nom-
bre de ceux (juil appelait ses u amis inconnus », dans celte
cité lyonnaise à laquelle il était resté si fidèlement attaché.
Je ne vous apprendrai pas, en effet, (jue si Sully Pru-
dhomme a vu le jour à Paris et s'il appartient à la France
entière par sa gloire littéraire, il est Lyonnais par ses origines
de famille ; il était même de la Croix-Rousse, ce qui est être
presque deux fois Lyonnais. Par sa mère, née Clotilde Caillai,
il était apparenté aux vieilles familles lyonnaises des Caillai
et des Bertrand. Une partie de la jeunesse du poète se passa
dans la maison du :>.S de la rue des Gioriettes (aujourd'hui rue
Joséphin-Soularyj, dont il devint plus tard possesseur, après la
mort de vieilles parentes, auxquelles il était resté très affectueu-
sement attaché. Il aimait à venir se reposer dans cette demeure
familiale, <( où il trouvait toujours l'accueil le plus tendre et
où il aimait à jouir d'une vue grandiose sur le Rhône (i) ».
Ce fui à Lyon que Sully Prudhomme fit le dernier voyage
qu'il put entreprendre avant la terrible attaque qui l'inmio-
bilisa pendant ses dernières années : ici était vraiment resté
son cœur, entre le souvenir d'une délicieuse idylle d'enfance
et celui de l'une des crises les plus profondes et les plus déci-
sives (juait traversées la conscience du penseur. L'image de
la ville de Lyon était la première qui (occupât, chaque malin,
la vue de Sully Prudhomme : deux belles cartes anciennes
de Lyon étaient suspendues dans la chambre à coucher de la
villa de Chàlenay. Ces cartes, nous savions combien notre
(i) Lettre à Edouard Cicriici . i:i février 189.?.
L'AME ET LA DESTI.NÉE DE SILLV l'KLDHOMME 35
cliei" Sully j leiiuil, cl iioua uvoiio piccicusciiiout cunscivé ce
tciiioigiuigc iiiutciiel de son iidclc amour pour 1 antique cité
qui avait été le berceau de sa race.
Je ne vous parlerai pas, aujourd'hui, Messieurs, de l'œuvre
littéraire de Sully i*rudhoninie : tout ce qu'on peut dire de
juste et d'essentiel sur le poète, le fin lettré, qui est à la fois
le premier magistrat et le premier professeur de cette ville,
vous l'a exposé, il y a deux ans, dans une excellente confé-
rence présente encore à toutes les mémoires (i). >» 'attendez
pas non plus l'imprévu d'anecdotes biographiques : la vie si
unie, si simple, si pure du poète -des Solitudes n'offrirait à la
curiosité des indiscrets, qui pratiquent la <( petite histoire »
des grands hommes, qu'un assez mince aliment, et des amis
surs ont déjà fait revivre, avec tout le tact possible, la person-
nalité de l'homme intime en ce qu'elle peut avoir d'intéres-
sant pour le public (2). Je ne m'étendrai pas, eniin, sur la
doctrine proprement philosophique du métaphysicien, du logi-
cien, de l'esthéticien et du moraliste si profond et si original
que fut Sully Prudhomme dans ses ouvrages de prose. C'est
là une étude assez ardue, même pour des lecteurs habitués à un
haut degré d'abstraction. Si, par hasard, quelqu'un avait la
tentation de s'initier à cette partie de l'œuvre de mon maître,
je le renverrais à un travail d'ensemble (jui n'a jamais pré-
tendu qu'à quelque utilité documentaire (3). Ce que je vou-
drais vous présenter seulement ici, c'est ce que je conserve
de meilleur entre tous les souvenirs de Sully Prudhomme,
l'image de son âme même, afin de mieux vous faire compren-
dre peut-être ce que fut la destinée de l'homme qui portait
cette âme en lui. Si les hasards des circonstances extérieures
disposent, en effet, dans une large mesure, du sort des hom-
mes d'action, c'est, au contraire, dans les profondeurs mêmes
du caractère que prennent leur principe les pensées, les sen-
timents et les actes dont la suite nécessaire se développe dans
(i) Conft-renc»' do M. Edouard Herriot à la Société d'auditions musicales
cl littéraires, p\ibliée dans la Cliansoii française.
{■?.) Gaston Paris. Poètes et penseurs. — Léon Bernard-Derosne. Sur le vif.
— Albcrl-llmile Sorel, Sully Prud'nomme intime. Revue hebdomadaire, nu-
méro du 17 décembre 1910.
(?>) La Philosophie de Sully Prudhomnw, [yar G. Hémon, Paris, F. Alcan,
1907.
•>■> L AMI i:r LA DESTINEI- DE SLLL\ PKlDHUM.Ml.
l'existence de? pt'iisi-iirs voués à la méditation intérieure. Une
œuvre l'st le bilan dune vie et une vie est la nianit'estalion
dune ànir.
*
* *
Toutes les beautés de celle ànie, Sully Prudliomme les por-
tail peintes sur son doux et gra\e visage, dans ses regards
toujours voiles d une brume iegere, (jui semblaient voir au
Ueuans ou a 1 iiiiini sans cesser d envelopper dune caresse
sympainique i ami sur qui ils se posaient, au moment de céder
au desir de laire revivre devant tous, Messieurs, cette admi-
rable et si pure physionomie, telle que je la revois dans ma
mémoire et dans mon cœur, j'éprouve, je vous l'avoue, celte
sorte de pudeur qui nous retient de louer publiquement ceux
qui nous lurent trop chers ; j'ai peur aussi de ne pas trouver
de paroles qui vous lassent aimer assez cet homme exquis
pour lequel ses familiers eurent tous un véritable culte. Pcr-
mettez-iijoi de laisser la parole au confrère de Sully Pru-
dliomme à l'Académie française, M. Henri Lavedan, en vous
lisant cette délicieuse page, écrite il y a quelques jours, au
moment où se sont réunis les amis du poète disparu : « ... Il
était docte, amène, indulgent, exquis, d'une langueur de poète
et de malade, avec la profonde et ensorcelante séduction des
taciturnes qui consentent à parler, de ceux dont la vie n'est
qu'un isolement où passent de grands rêves. Ses mains blan-
ches et sans force gardaient la noblesse du front qui, si sou-
vent avait reposé sur elles. Il nous donnait bien l'image un
peu inclinée, attentive et lumineusement douce du sage qui
apparaît quand le festin va finir, fait dans le respectueux
silence d'un instant le tour de la lable, daigne s'y asseoir à
la dernière place, qui devieni aussilol la première et tient,
le coude sur la nappe où sont dispersés les fruits, de magni-
fiques el limpides propos qui tombenl sur l'esprit échauffé
des convives comme de larges gouttes d'eiin iraîche. On avait
loujouis soif de l'entendre <'t on l'écoutait avec autant d'admi-
ration ([ue de tendresse. Et il n'inspirait si délicieusement
celte lendresse fjue parce que lui-même en était prodigue.
\ii<-i criiiinie, (riii-liiiel el -ans jimiai- a\oii- apj)iis, il en
savait l<>ii- le- «.ccreU. il ii pu (l;iii- <r< poèmes en exprimer
L'AMK ET LA DESTINÉE UE SILLV l'HLDHOMME :{7
toutes les nuances avec une délicatesse et une maîtrise de
charme presque féminines. La tendresse fut son élément et
il la dégageait. Elle était dans la bure et le velours de ses yeux
bruns, dans la dolente lassitude de son geste, dans les acceiils
de sa voix mélodieuse comme un accoi'd de lyre
n Tel on l'a connu toujours, même aux jours où la dou-
leur humaine lui fit le divin honneur de le distinguer et d'élire
chez lui domicile. Il l'accueillit avec son ordinaire et séraphi-
que bonne grâce, et il fut alors vraiment » le plus faible de
la nature », le roseau pensant et souffrant. Mais il avait, dans
ses apparentes flexibilités, l'âme d'un stoïcien. Le mal ne put
jamais rien contre son nonchalant courage. Il endurait des
tortures quotidiennes, armé d'un sourire de résistance qui ne
le quittait pas. Ne songeant qu'à plaindre les malheurs des
autres, il en oubliait les siens. Et c'est ainsi qu'il nous quitta,
dans la saison des verveines, pour la « dernière solitude »,
après avoir chanté les yeux, les étoiles, les mélancoliques pei-
nes d'amour, et puis, en des stances plus hautes, le bonheur,
la justice, les éternelles vérités... (i). »
Oui, telle était bien l'impression merveilleuse d'harmonie,
de beauté morale, d'équilibre, de sérénité jusque dans la souf-
france, qui se dégageait avant tout de cet homme si simple,
si modeste, qui avait toujours l'air d'ignorer son génie. Toute
son attitude attestait la vie spirituelle intense du penseur plus
souvent absorbé dans sa méditation solitaire cfue livré à l'ac-
tion dans la mêlée sociale. Sans être insociable, ni fier, ni
inhospitï^lier, Sullv Prudhomme ne se donnait tout entier
qu'à auelaues intimes, réservant aux « amis- inconnus » cette
sympathie toute intellectuelle plus féconde et plus profonde en
son genre que celle qui naît des relations personnelles et qui,
du moins, ne dérobe point trop souvent au poète les heures
précieuses de la réflexion ou du rêve. Une sorte de réserve
pudiaue l'amenait à fuir toute présentation de soi, toute
renrésentation publiaue de ses mérites moraux ou de sa valeur
littéraire, comme s'il eût pris pour devise ce conseil d'mi autre
grand poète ;
Ami, cache ta vie et répands ton esprit.
(i) H. Lavcdan. Annnlpx pclHiquex ri littérnireR. n° du ^5 dérembre 1910.
38 L'AME ET LA DESTINÉE DE SULLY PRUDHOMME
Et pourlant (iiiels trésors de bonté ne recouvrait pas cette
apparente concentration d'une sensibilité d'autant i)his tendre
peut-être qu'elle était moins expansive ! Peu d'hommes ont eu,
je crois, une pareille aptitude à la sympathie affectueuse et
ofénéreuse, sans le moindre mélange d'égoïsme ou d'orgueil.
Un constant unisson s'élablissait entre le cœur de Sully
Prudhomme et les émotions de tout ce c|ui, autour de lui,
aimait ou souffrait. Mais de toutes les manières de sentir, celle
des vrais sentimentaux est celle qui s'extériorise le moins, en
même temps qu'elle a le plus profond retentissement dans la
vie intérieuiv. Ce n'est ni la sensibilité aiguë, toujours égoïste
en son principe et excessive en ses effets, des sensuels ; ni la
fougue prompte et expansive des émotifs ; ni le trouble mo-
ral des passionnés : toute émotion ici s'intellectualise, acquiert
par là une durée presque indéfinie et intéresse la conscience
entière où le sentiment s'épanouit invisiblcment. L'homme
de cœur qui en est possédé ne cultive pas non plus, avec une
sorte de sensiblerie raffinée, son plaisir ou sa peine pour en
jouir ou s'en jouer ; il les éprouve en toute sincérité ; 51 n'en
a ni vanité, ni fausse honte, mais il les respecte. S'il les ana-
lyse, ce n'est point pour subtiliser sur les choses du cœur,
mais pour en faire l'objet d'un examen de conscience lucide
et recueilli. Le sentiment s'intensifie par la réflexion même
et l'âme où règne cette sensibilité épurée s'ouvre chaque jour
davantage à l'amour désintéressé.
Parce que la nature de Sully Prudhomme était aussi fonciè-
rement portée à l'amour d'autrui et à l'intelligence des senti-
ments d'aulrni. elle devait faire de lui un véritable artiste.
L'Ame de l'ail iste est hospitalière aux belles formes qui repré-
sentenl l'expression des choses dès qu'elles portent seulement
SUT elles le reflet de quelque caractère humain. Sully Pru-
dhomme liii-inême l'a dit quelque pari : l'admiration estheti-
fpie est une des formes de la sympathie ; lorsqu'une beauté
fait invasion en nous et nous force à la contempler dans l'en-
thousiasme ou dans l'extase, il faut l'accueillir comme un
hôte dans notre maison (ï). Combien plus puissant est encore,
dan« une son'^il^ilité si jTtentissanle, l'écho direci des souffran-
(i) LT^Tprcssinn ihinx les liraiix-nrh. cliii]). vni.
L'AME ET LA DESTINÉE DE SULLY PRUDHOMMI- 39
ces humaines ! La sympathie n'est plus seulement alors passi-
vement hospitalière, elle devient active, héroïque s'il le faut :
c'est le sentiment même de la Justice. Qui donc a plus pâti
que Sully Prudhomme dans sa conscience de juste en face
du mal immérité d'aulrui P Qui donc a plus joui que lui de
la beauté dans son âme de poète ouverte à toute admiration ?
Ceux qui ont mal connu le poète des Vaines tendresses et
des Solitudes ont exagéré souvent les tendances pessimistes
de son œuvre et en ont conclu à la tristesse foncière de son
caractère. Non, Sully Prudhomme ne fut pas proprement un
triste ; il avait même des heures de gaîté que seuls ses fami-
liers connaissaient, mais il n'a jamais goûté pleinement la
joie de vivre. Toute sa vie il a lutté contre la souffrance phy-
sique et plus encore contre la hantise de douloureux souve-
nirs et d'angoisses rnorales indéfiniment avivées par les efforts
de sa pensée spéculative. De là, dans son attitude comme dans
l'accent de ses poèmes, quelque chose de las, d'assourdi et
d'incliné qui nous affecte, à son contact, d'un indéfinissable
sentiment de tristesse. Mais sa mélancolie n'était ni l'aigreur
rageuse et blasphématrice des grands pessimistes, ni la tris-
tesse voluptueuse et maladive des romantiques, qui s'exagé-
raient leurs douleurs pour mieux s'en délecter ; non pas même
l'abandon de l'ascète faisant avec résignation l'offrande de sa
douleur au Dieu dont il subit les rigueurs ; c'était simplement
cette sagesse adoucie, sereine et forte dont Marc-Aurèle a pro-
noncé le nom dans la parole oià s'exhala son dernier soupir :
'( .Equanimitas ». C'est bien lui, d'ailleurs, ce stoïcien cou-
ronné, que Sully Prudhomme prenait pour modèle, quand il
écrivait dans le poème du Bonheur :
0 grand Zenon, patron de ces héros sans nombre,
Accoudés sur la mort comme on s assied à l'ombre
Et n'offrant qu'au devoir leur pudiciue amitié.
Tu fus le maître aussi du divin Marc-Aurèle,
Celui dont la douceur triste et surnaturelle
Etait faite à la fois de force et de pitié... (i).
Ceux qui pensent et qui cherchent, ceux qui prennent
(t^ Lp Bmihenr. La Phllnxrtphio nncienne.
4(» i.'A.Mi: i:t la destinék m sllly prldhommf,
loules choses au séiioux sonl iircossainMiieiil porh's ^iiiuii à
la tiislesse, du moins à la f?ravilr, cl la mélancolie naturelle
de Sully Prudhomme ne pouvait ipie s'accentuer avec la pia-
lique assidue des méditations philosophiques.
Il ne faudrait pas croire, »'n elTet, que l'auteur de tant i]v
poèmes où sont si lînement décrites (. les affections obscures
et ténues de l'àme » ait vécu surtout de la vie toute sentimen-
tale des poètes. Sully Prudhomme était avant tout un intellec-
tuel, passionnément épris de vérité positive et d'une sincérité
absolue dans la recherche ou l'affirmation de ses croyances.
Un de ses disciples, M. P. Desjardins, l'a appelé « le poète des
scrupules » ; c'est dire trop ou trop peu, car, à coté des scru-
pules intellectuel;''' et moraux qui paralysent l'essor de la pen-
sée, Sully Prudhomme a eu l'active curiosité des esprits forts.
Il reste vrai, cependant, que, sans cesse ronjsrée par le doute
spéculatif, sa raison a poussé souvent jusqu'à l'excès sa cons-
tante exigence de clarté, d'évidence et de perfection logique.
Quand un homme d'intelligence supérieure possède à la fois
une aptitude éminente à tout analyser, à tout réfléchir, à tout
critiquer, et une probité morale (pii se fait péché de toute affir-
mation téméraire, il est nécessairement fort malheureux. Or,
si Sully Prudhomme était doué du premier de ces dons, qui
fait les philosophes, il n'avait pas leur détachement moral au
milieu des spéculations théoriques. Toutes les vicissitudes de
sa pensée discursive avaient un profond retentissement affectif
dans sa conscience ; elles y prenaient la portée presque tra-
gique d'épreuves et la gravité de cas de conscience. Lui-même,
le poète comparait son àme à un prisme vivant :
Comme un rayon solaire au sortir de sa source,
DroU cl blanc, s'il rencontre un prisme dans sa course,
\u cJioe .s'y décompose ei, d'un spectre irisr.
\a colorer Vécrnn qui le reçoit hrisé.
L'âme perd sa candeur en traversant la vie.
Le dur milieu terrestre, oi'i son essor dévie.
Par le heurt la divise et lui fait découvrir
Tous ses pouvoirs latents d'aimer et de souffrir.
Or ce livre, où des ans la diverse influence
Varie une chanson que le soupir nuance.
L'A.MK i:t la bicsTiM'r, ni-: sili.v imu dhoM-Mk /il
Est récniu diapré par le rcjlct viuanl
iJ'unc ànic qu'analyse iitt monde en l'éprouvant (i;.
î!>ull\ l'iLidhomiiie no pordit point, cependant, cette « can-
deur » des intelligences sérieuses et sincères, ennemies de
foute ironie sceptique comme de tout sophisme. Non seulement
il eut toujours l'horreur du mensonge, en tant que celui-ci
dupe et trahit quoiqu'un, mais il redouta même cette sorte
de mensonge intérieur qu'est toute compromission de l'intel-
ligence avec elle-momo ou toute complicité du cœur avec la
raison. C'est co qui explique cette ingénuité simple et droite,
presque naïve, qu'il no perdit jamais, alors que, par ailleurs, îa
spéculation avait fait de lui un critique pénétrant. Il cherchait
la vérité partout et ne se payait pas de songe ou de men-
songe : co n'est pas toujours la meilleure manière d'être heu-
reux, mais c'est, à couj» si*n\ la seulo manière de restoi' hon-
nête.
Quand une croyance engageait non seulemeni son esprd,
mais sa volonté dans l'action morale, les scrupules de Sully
Prudhomme s'aggravaient encore. Cette conscience si pure a
été sans trêve hantée par le fantôme des responsabilités pos-
sibles, dans la plus louable, mais aussi la plus lancinante des
inquiétudes : la peur de mal faire et la peur de faire du mal.
L'idée de faire souffrir quelqu'un était intolérable à 'et
homme si parfaitement bon, comme, par ailleurs, il craienait
d'abaisser en lui, si peu que ce fût, la dignité morale de l'hu-
manité. Aussi indulgent aux autres qu'intransigeant envers
soi, ce modeste, si humble quand il s'agirssait de sa valeur
individuelle, devenait d'un orgueil presque surhumain et d'un
rigorisme intraitable quand il y allait de la noblesse même de
notre espèce : « // faut être un homme, s'en rendre compte et
le maintenir », telle était la fière devise qu'il avait adoptée.
M^iis c'était là plutôt le critérium de ses jugements moraux
théoriaues qu'une maxime d'action pratique. Tout en glori-
fiant l'action forte, Sullv Prudhomme l'a peu pratiquée, ou
plutôt il l'a presque entièrement réduite à une inflexible dis-
cipline intérieure, repliant toute son activité contre ses ten-
(i) Epigraplie du Prisme.
42 L'ami: kt la destinle de sully prudhomme
danccs passionnelles ou l'épuisant dans l'effort d'un formi-
dable travail cérébral. 11 a peu agi parce qu'il a été un timide
et un délicat : ces deux traits essentiels de son caractère expli-
queraient bien des aclrs de sa \ie et bien des iispi'cls de son
œuvre.
La tiniidilé est une sorte d'inlirniité du caractère, qui peut
venir de l'orgueil ou de la faiblesse de la volonté, mais dont
la source ordinaire est précisément cette recherche de l'absolu
et de la perfection morale par une conscience trop scrupuleuse,
jointe à la vulnérabilité d'un cœur trop tendre et à l'exces-
sive clairvoyance d'un esprit trop apte à prévoir les risques
de l'avenir. Un limide tel que Sully Prudhomme éprouve une
crainte instinctive des contacts sociaux directs, par lesquels
il peut souffrir et qui l'obligeront presque fatalement à enga-
ger, en agissant, une responsabilité redoutée. Si j'en avais
le loisir, je vous présenterais, Messieurs, un parallèle bien
suggestif entre la timidité supérieure de Sully Prudhomme et
celle d'un autre penseur admirable, qui fut presque son frère
en angoisses spirituelles : Amiel. L'auteur du Journal intime
nous a retracé, en termes saisissants, le mal de trop délibérer,
de trop sentir, de trop penser, ce purisme de la perfection qui
paralyse la volonté, stérilise les meilleures résolutions et fait
manquer le bonheur parce qu'on n'a pas osé faire à temps le
geste décisif qui l'eût fixé. Amiel aussi nous a exposé la para-
doxale contradiction psychologique qui nous fait « viser ins-
tinctivement à ce qui nous manque » et nous stimuler par la
parole à faire ce qui nous coûte le plus : sans doute s'expli-
querait-on par là que Sully Prudhomme, avec des velléités
infinies d'action que lui dictait comme un devoir sa nature
généreuse, ait été souvent paralysé par les scrupules anxieux
d'une conscience peut-être trop timorée, par la faiblesse d'un
corps malade cjue trahissaient ses forces, et aussi par une
insurmontable timidité.
Dans la fierté morale des consciences solitaires et scrupu-
leuses, comme celle de Sully Prudhomme, entre aussi une très
largo part de ])udenr, .sentiment plus esthétique encore que
moral, qui fait les purs, les chastes et les délicats. Je ne crois
pas qu'il y ait, parmi nos grands écrivains français, un auteur
qui ait possédé à un si haut degré cette pureté merveilleuse
L'AME ET LA DESTINÉE DE SULLY PRUDHOMME 43
de l'imagination et du cœur. Pas un vers dans son œuvre,
pas un acte dans sa vie ne pourrait offenser la délicatesse des
ànies les plus saines ; lout, chez Sully Prudhoninie, était vou^
à cette haute perfection esthétique des mœvus où la beauté sr
confond avec la vertu et qui unit dans une même qualité du
caractère, la délicatesse, le goût de l'artiste à la pureté du saint.
Il n'est arrivé au doux Sully de sortir de son habituelle indul-
gence que pour dénoncer, avec une sévère énergie, l'art volup-
tueux et lâche d'Alfred de Musset, et le ton de ses vers n'est
devenu acerbe, presque brutal même, que pour flétrir la bêtise
obscène et le rire insultant, sources d'un art corrompu où s'en-
tretiennent nos pires déchéances (i). Les purs seuls connais-
sent les joies saintes de l'admiration et les grands dégoûts,
qui sont leur sauvegarde contre toutes les laideurs d'ici-bas.
Sully Prudhomme nous apparaît donc, Messieurs, sous les
traits d'un homme prédestiné par tous les éléments de son
caractère à vivre d'une vie intérieure intense, toute cérébrale,
à la fois très intellectuelle et très affective. Sa nature inquiète
et tendre, concentrée par une réserve naturelle, mais toute
offerte par l'amour d'autrui, devait reporter sur un idéal inté-
rieurement contemplé une puissance infinie de sympathie et
d'admiration, en mêm€ temps que sa pensée, avide de vérité,
devait se consumer en des efforts surhumains pour atteindre
à l'Absolu. Les titres mêmes de ses principales œuvres n'en
sont-ils pas le témoignage symbolique ? La Vie inférieure, les
Vaines tendresses, les Epreuves, les Solitudes, le Pristne, tous
ces noms nous retracent bien les vicissitudes du. cœur du poète,
comme la Justice, le Bonheur, le Testament poétique, et cett^
interrogation suspensive : Que saîs-je ? qui sert de titre à la
profession de foi philosophique du penseur, nous disent élo-
quemment quels problèmes ont hanté la conscience et la rai-
son de Sullv Prudhomme.
Si, vraiment, selon les lois ordinaires de l'humanité, l'ame
d'un homme détermine sa destinée, comment s'accomplit,
(i) A Alfred de Musset (Stances et poèmes). — Le pe'ple sUnniise (les
Solitudes). — Le rire (les Vaines tendresses).
H i.'AMi: Kl i.\ DKSTnÉr: dk si lly l'iaDHOMMi:
chez Sully l'jiulhoiniiie, ce pass^age de ruiio à l'aulro ? Son
cœur lit de lui un poèlc, son génie spéculatif un philosophe,
la connivence de son cœur cl de sa pensée, un ainanl de lidéal,
le conilit île sa pensée et de sou eœui-, uu(^ \ietinie du mal de
l'Absolu : il vécut de son idéal multiple, dont il poursuivit
vainement l'imité et raccomplissemenl intégral, il s'en
enchanta, il en souffrit jusqu'au martyre, et participa sous
tous les rapports à la destinée des grands idéalistes, que n'as-
souvit point par ses visions surnaturelles et ses affirmations
indiscutées la foi parfaite des mystiques.
En se vouant à la Poésie, Sully Prudhomme n'entendit
jamais satisfaire seulement ses prédilections d'ailistc, ni con-
quérir la gloire assez factice de l'homme de lettres. 11 se fait
du poète et de la Poésie une idée si haute, qu'il défmit l'une
(( l'univers mis en musique par le cœur », et assigne à l'autre
une mission supérieure, celle « d'oublier et de faire oublier
l'odieux de la réalité », d'être le consolateur de ceux qui souf-
frent, le purificateur des consciences, l'entraîneur des éner
gies. u Le poète, (pii proposerait pour idéal la consécration
par une forme pure des hautes douleurs, j'entends les dou-
leurs que suscite au cœur un généreux amour méconnu, ou
la pensée aux prises avec les mystères de l'origine et de la
destinée de notre espèce, ou enfin l'aspiration enchaînée vers
une cité terrestre meilleure, vers un monde moins horrible
que notre planète, ce poète-là, le véritable à mon avis, doit
respecter en soi la source des larmes (i). )> T.a destinée d'un
tel poète fut celle, en effet, du Maître qui la caractérisait avec
tant d'éloquente conviction.
S'il n'avait été qu'un poète, un l'êveur, un cœur chantaTit
et retentissant, là se seraient bornés les mao-nifinues destins
de cet homme si accessible à tontes les émotions humaines et
si apte à admirci- toutes les beautés naturelles ou morales ;
mais il portait en lui le démon de l'anal vse nui vent savoir
de tontes choses le pourauoi. le comment, le principe ; qui
cherche à iustiOer ce que le cœur ressent et prétend partout
dépasser ce fpi'jl lient pour atteindre à ce qu'il ignore. Alors
(i) Lettre inédite écrite en réponse à iine enquête sur les rapports de
l 'alcoolisme avec l'inspiration littéraire ol artistique.
L'AME El LA DESTINEE DE SULLY PRlDHOMMi: 15
s'est livré, dans celte conscience pleine de contrariétés, le duel
acharné, qui a commencé dès la première adolescence et n'a
fini qu'avec la mort, entre le génie spéculatif et le génie poé-
tique de Sully Prudhomnie. Une véhémente protestation du
cœur contre les négations de l'intellect, une opiniâtre résis-
tance de l'intellect aux suggestions du cœur, voilà l'initiale
contradiction qui, sans cesse agite et déchire l'âme incorrup-
tible du penseur :
En moi-même se livre un combat sans vainqueur
Entre la foi sans preuve et la raison sans charme (i).
u 11 est bien malheureux l'homme qui est né poète et phi»
losophe tout ensemble. 11 considère les deux faces de toutes
choses et pleure ainsi sur le néant de ce qu'il admire. Il est
à plaindre aussi celui qui n'est que philosophe, car il l'est
souvent aux dépens du cœur, la source de nos joies. Mais
heureux le poète, si l'illusion n'est pas la pire des misères ! n
s'écriait Sully Prudhomnie dans cet admirable cahier de Pen-
sées de jeunesse, que nous publierons prochainement. Cette
âme contemplative qui aspira constamment à l'état de repos
indéfini que procurerait seule à la pensée la possession de l'Ab-
solu, eut donc encore pour destinée d'osciller sans relâche
entre les deux pôles extrêmes de soii double génie,
Cherchant son équilibre au prix de son repos (2),
sans l'atteindre jamais, même au seuil de l'éternité.
On s'explique sans peine, dès lors, la prédominance pré-
maturée que prirent, chez Sullv Prudhomnie, les soucis mé-
taphysiques, humains, esthétiques et philosophiques sur les
intérêts terrestres et les sentiments personnels, dans une vie
sublimée, désormais vouée à la recherche héroïque de l'Ab-
solu. Le bonheur misérable dont se contente le commun des
hommes es[ sans prix pour l'élite morale à laquelle apparte-
nait le noble esprit (pli, à vingt ans, écrivait ces lignes : « Ce
(fui est corruptible et sujet aux accidents ne peut jamais être
une source de bonheur, car il ne faut pas confondre le bon-
(i) La Justice, Première veille.
(•^) Lu Corde raidr (le Prisme),
ic L'ami: kt la dlstlnke de sully prldhomme
licLii, (jui doit ctic durable, uvec le plaisir, iiécessaiiemeiit
pas:?agcr. Nous devons chercher le bonheur dans les choses
inviolables : la science, la résolution, l'amour. Le bonheur est
essentiellement de ce monde, car on y peut étudier, on y a de
puissantes tentations à combattre, et la poésie nous y fait tout
aimer. » « On est heureux par ce (ju'on sent et non par ce
qu'on est ; mais on est grand par ce qu'on pense, et point
par le bonheur. Oh ! sevrez-nous de jouissances, mais non
pas d'infortunes ! Combien l'homme heureux est inférieur à
celui qui sait souffrir ! Nous tenons à honneur de souffrir avec
force, comme le soldat tient à la blessure qui lui décore la
poitrine (ij. » Conscient de cette très haute conception qu'il
s'était faite de la vie et du bonheur, le poète enfin va nous
révéler à la fois tout le secret de sa destinée et « la Source des
vers )» tels qu'il s'est donné mission d'en chanter de sa voix
inspirée :
Contre les votuplés des plus lieureux du inonde
Je 7i' échangerais pas les maux que j'ai soufferts :
C'est le plus (jrand soupir qui fait le plus beau vers.
Ou railleuse ou perfide, ô femme brune ou blonde,
Merci ! je dois par vous mes stances à mes pleurs.
Si j'appris à rytlimer l'étnotion profonde,
Je dois mon chanl à nies douleurs.
Contre les voluptés des j}lus heureux du monde
Je n' échangerais pas les t)iaux que j'ai soufferts :
Pour mon cœur déchiré les cœurs sont grands ouverts.
Il reconnaît en eux ce Cjui sanglote ou gronde.
Et, quand ils ont crié du fond de leurs malheurs,
Il trouve en soi toujours mi cri qui leur réponde :
J'en dois l'accent à mes douleurs.
Contre les voluptés des jtius heureux du monde
Je n'échangerais pas les maux que j'ai soufferts :
L'étoile a plus de prix dans les deux plus couverts,
Rien de cher ne se livre où In lumière abonde,
(i) Pensées.
L'AME tT LA DESTlNliE DE SLLLY PRL'OHOMME 47
l.'kiocr aide à sentir les intimes clialeiirs
Dont je Jais le cliifiat de l'Eden que je fonde :
Je dois mon rêve à mes douleurs (i).
Ces vers admirables el ces profondes maximes nous livrent
cnlin, Messieurs, le mot même de cette ame et de sa vie, mais,
mieux encore, ce qu'ils nous apportent, c'est le critérium
moral auquel on peut, d'une façon générale, éprouver la
valeur d'un caractère et d'une œuvre : à savoir, qu'un homme
vaut par la qualité des douleurs qu'il est capable d'accepter
sans faiblir et par la qualité des joies dans lesquelles il a placé
son bonheur. Or, c'est pour avoir vécu en idéaliste absolu que
Sully Prudhomme a fait sa destinée par les plus hautes dou-
leurs et les plus pures joies auxquelles puisse parvenir la con-
science humaine, lorsqu'elle s'élève assez au-dessus de soi pour
rejeter tout égoïsme, pour s'harmoniser à tout l'univers et
pour vivre dramatiquement une philosophie.
Ceux qui montent jusque-là sont des élus marqués d'un
signe inexplicable, et Sully Prudhomme s'étonnait parfois
d'éprouver en lui cette vocation mystérieuse qui l'appelait à
une destinée presque surhumaine :
Je me dis quelquefois : De quelle ruée es-tu ?
Ton cœur ne trouve rien qui l'enchaîne ou ravisse
Ta pensée et tes sens, rien qui les assouvisse :
Il semble quuti bonheur infini te soit dû.
Pourtant, quel paradis as-tu jamais perdu ?
A quelle auguste cause as-iu rendu service ?
Pour ne voir ici-bas que laideur et que vice,
Quelle est ta beauté propre et ta propre vertu ?
A mes vagues regrets d'un ciel que j'imagine,
A mes dégoûts divins il faut une origine ;
Vaitiet)ient je la chei-che en nion co'ur de Vunon.
Kl moi-même, étonné des douleurs que j'exprime.
J'écoute en moi pleurer un étranger sublime
Qui m'a toujours caché sa patrie et soîi nom (2).
(i) La Source des vers. Poômc publié dans Epaves (1908) et composé en
18G7.
(:>.') UElrauijcv 1 1rs; ](iinrs Icndrcssesj.
48 I.A.MK ET LA DESTINÉE DE SLLLY l'RLDHOMMl
Pcul-c'Uv, se deniaiide-t-il <et ceci, iMessieuis, vous inté-
resse pailiculièieinent, puisque la mère du poêle était lyon-
naise), peut-être y eut-il une liliation mystérieuse entre l'in-
quiétude de 1 àme maternelle et les angoisses du lils :
(Jii dit que U'a désirs des mères
Pendant qu'elles portent Venjant,
Fussent-ils d'étranges chimères,
Le marquent d'un signe vivant ;
Que ce stigmate est une image
De l'objet qu'elles ont rêvé,
Qu'il croît et s'incruste avec l'âge,
Qu'il ne peut pas être lavé !
Et le VŒU, bizarre ou sublime.
Formé dès avant le berceau,
Comme dans la chair il s'imprime,
Peut marquer Vàme de son sceau.
Quel fut donc ton cruel caprice.
Le jour où tu conçus mon cœur,
0 toi, pourtant ma bienfaitrice,
Toi qui m'as légué ta douleur ?
Quand tu m'aimais sans me connaître.
Pâle et déjà ma mère un peu,
Un nuage voguait peut-être
Comme une ile Itlnnrhe au ciel bleu ;
Et n'ds-lii pas dit : " (Jti'on m'y mène !
C'est h) (pif je reiu: demeurer ! »
L'ddsis éhiil surlnimaliic
l'.i rinliiii l'a l'ail plfurrr.
Tu crias : <( l)es ailes, des ailes ! »
Te soulevant pour défaillir...
Et ces heures-Jn furent celles
Où lu m'as senti tressaillir.
LAME ET LA DESThNEK DE MLLY l'HLDHUMME 19
De là vient que toute ma vie,
Hall urine, faillie, incertain,
Je traîne l'incurable envie
De quelque paradis lointain (i)...
Ce piirudi?, iioii pas perdu, mais allendu el espéré, c'est
i "idéal complexe enfanté par toutes les aspirations du poète ;
c'est son rêve de félicité dans la plus haute perfection morale ;
c'est sa vision esthétique de beauté réalisée dans les corps el
dans les âmes ; c'est l'assouvissement de sa curiosité spécula-
tive enfin satisfaite par la connaissance et la certitude : c'est
la fin des vertueux efforts de la conscience intégralement réa-
lisée par l'action souveraine de la libre volonté ; c'est, en un
mot, l'idéal tout philosophique du Beau, du Vrai, du Bien,
tel qu'il est décrit " dans le poème du Bonheur. Sully Pru
dhomme a exprimé, dans un terme nouveau et très cararacté-
ristique, ïaspiration, tout ce que fait éprouver à l'àme fer-
vente et nostalgique de l'idéaliste la contemplation intérieure
de ce « paradis lointain >
L'aspiration est une forme supérieure de la joie, puisqu elle
suscite le plus ardent et le plus délicieux des désirs spirituels ;
elle est aussi un élan, un essor, puisqu'elle provoque un
enthousiasme actif ; elle est enfin la source d'un toiument
sans fin, puisqu'elle n'atteint jamais ici-bas son objet idéal
•' La contemplation éveille dans l'àme une joie qui s'épa-
nouit d'abord sans mélange, mais l'extase est en germe dans
la contemplation. Dès qu'une œuvre d'art nous fait rêver, en
nous donnant conscience de notre capacité- de bonheur, elle
nous fait bientôt, par cela même, sentir tout ce qui nous man-
que pour la combler : dès lors, Vaspiration commence et avec
elle le sentiment niélaneoli(|ue de l'inassouvi prend naissance...
C'est un ravissejnenl dont le délice est grave el confine même
à la tristesse, car l'àme \ sent à la fois l'infinité de son ambi-
tion et les bornes de sa puissance ; elle y reconnaît f[ue ses
aptitudes sont inférieures à ses aspirations ; «'Ile jouit de sou
rêve et soiijïrc de ne jouir (|ue d'un rêve (2). »
1) Le aignc (les Solitades).
(■'.) UExprc.ssion dons les bi'iiii,r-(irl>
Anii> Univ., xxiv.
50 L'AME I:T la IH-STINKF-: UI: SILLY I'MLDHOMME
, Si. (loue. Vaspinilioii coiislituc l'état moral où vil pi'e!?«jue
coiislainiiu'iil l'idéaliste, la destinée de ce dernier est à la fois
la plus heureuse et la plus cruelle de toutes, puisque, au lieu de
passer de l'objet d'une joie à celui d'une souffrance, en com-
pensant l'une par l'autre, il souffi<' et jouit tout ensemble d'un
même objet, d'ailleurs iriéel. \V\ou n'égale en félicité les extases
paradisiaques inhérentes à la vie intérieure épurée et subli-
mée par l'amour platonique de l'Idéal, lien no dépasse en hor-
reur les affres sans issue des âmes enchaînées dans les étroites
limites de la condition terrestre et aspirant à l'Absolu dans
leiu' ambition démesurée. (( L'inachevé n'est rien », disait
amèrement Amiel : et Sully Frudhomme osait prononcer l'im-
prudente parole sur la(|U('lle tout idéaliste a joué son bon-
heur et sa paix : « ïoul ou lien (i) ! »
(>r ma soij csf <•('//(' de l' homme.
Je nui [MIS de désir moyen.
Il me fuiil l'éitlc cl lu somme,
Il me Janl le sdiircniin hien ''>.) !
Ainsi toujours, du ras isscincnl fcrNcni tics lu'iucs où l'Idéal
se révèle et sourit, aux an<;oisses désespérées (jui niarquent un
retour au sentiment de l'impuissance humaine, l'existence des
hommes (|ui vivent dans la hantise de l'Absolu est une per-
pétuelle crise morale, un " tourment di\in >>, une <( agonie »
spiiituelle. Devons-nous les envier ou les plaindre, ces êtres
surhumains qui sont à la fois des élus et des damnés ? Admi-
rons-h's du moins, (piand nous de\(ins à leurs sublimes aspi-
ralion< une œii\re comme celle de SidK Piudhommc.
• ♦
♦ *
\'iisj>h(iri<>u peul [^rendre dans la conscience de l'idéalisle
aulanl de formes di\eises (pi'en ajïecle l'Idéal lui-même, et
sous chacune de ces formes elle aj)porte un ordre caiactéris-
ticjue de joies et de souffrances. Là où ne s'agite point la des-
(\) Tout (UI rifii 'les Efireuvi'x. Donlei. — Trop lard (les Vaines ten-
dresses).
{■/) Ih'fdllhiiifc ri scrnpiilf îles ]'(ilnrs Irinlrissea) .
L'AMfcl ET LA DESTLMili DE SLLLV PKUDHUMME 51
linée mélupliysiquc de riiommo, conime dans l'uspiiuliuii ù
jouir des belles loriiies ou des ceililudes positives, la somme
des joies excède de beaucoup celle des douleurs ; mais il n'en
\d plus de même s'il s'agit des aspirations morales et reli-
gieuses où tout l'être est engagé. Dans l'angoisse de l'erreur
ou de la faute possible, comme dans l'impuissance à lixer
dignement l'essence de l'Absolu divin, la pensée du chercheur
d'idéal se torture, sans autre compensation que les joies d'une
conscience pure ou les effusions d'un mysticisme imprécis. Et
c'est ainsi que de ses premières aspirations à l'amour humain
et de ses beaux enthousiasmes d'artiste, Sully Prudhomme
est passé par degrés aux tragiques aspirations de l'homme de
cœur vers la Justice idéale, aux douloureuses spéculations de
la raison pure et aux désespoirs du mystique privé de l'objet
surnaturel de son culte. La succession de ses aspirations, au
cours des différents Ages de sa vie et des phases de sa carrière
de poète-philosophe, a constitué une sorte de dialectique ascen-
dante de l'amour et de la pensée, dans laquelle chaque élé-
ment du caractère de l'homme a contribué pour sa part à
l'histoire de sa destinée.
La première des aspirations de Sully Prudhomme fut la
moins ambitieuse et la plus commune, mais aussi la plus
cruellement déçue. Il rêva le bonheur au foyer, près d'une
compagne aimée, dans une union bien assortie, car sa con-
ception de l'amour n'avait rien de romanesque : « Ne pas dire •
je Faimerai joujours, c'est avouer qu'on n'aime pas ; le dire,
c'est justifier le mariage », écrivait-il dans son Journal de
jeunesse. On sait comment celle qu'il avait élue se retira de
lui pour en épouser un autre, combien il resta fidèle au sou-
venir de cet amour méconnu et combien fut généreux son
pardon après la plus cruelle des épreuves. Sans donner ail-
leurs son cœur, il se demanda seulement plus tard s'il avait
le droit de renoncer à l'amour parce que sur cette terre il
n'avait pas possédé la femme aimée. LTne passion malheureuse
devint un sentiment tout platonique et spiritualisé, comme
celui do Pétrarque, et se mua en poésie :
»
Vous qui m'avez, dans Vâge où d'autres son! heureux,
Fait assez de cJiagrin pour inr rendre poêle.
5:-' LAME Kl LA DESTINKE DE StLLV l'hlDHOM.ML
louî» par (jui j'ai, dans Ingr m) vicrv t\s7 une fête,
Vu la vie à travers les larmes de mes yeu.v.
Je ne rous en l'eiij- filus 'ii...
Ces VL'iï> dt's Epaves, qui rt'slcitnl iiicomm^ du public jus-
qu'à la mort du poète, sont toute la « sereine vengeance » de
l'auteur exquis à qui le mal d'une <i vaine tendresse » et d'une
perpétuelle < solitude » n'a jamais arraché que des plaintes
aussi nobles que discrètes. 11 remit à « plus tard », dans un
monde meilleur, l'espoir de rf^trouver, sous les traits merveil-
leux de quelque vStella, celle (ju'il ne cessa d'aimer sur terre
avec mélancolie :
J'aurai Jait mon ehoix sur la terre :
Je ne posséderai qu'aux deux (2).
Aussi bien l'inquiet esprit de Sully Prudhomrne apportait-
il dans son aspiration à l'absolu de la tendresse ses scrupules,
ses défiances et ses dégoûts coutumiers. Il avait peur de ne
pas donner le bonheur à celle qu'il eût épousée, peur de
nuire ''6'K peur de transmettre à sa postérité les douleurs de
sa pauvre chair souffrante et les tristesses de son <( cœur faible
et sombre » (^4^' Puis les amours terrestres sont décevantes
et éphémères..
Ici-bas tous les lilas meurent,
Tous les chants des oiseaux sont courts :
Je rêve aux étés <pii demeurent
Toujours...
Iri-I)(ts les Irrre.s cifleiireni
S(ms rien laisser de leur rrlours ;
Je rère aux haisers (jiii ilenieurent
Toujours...
(i) Scn-iiif reiujmticr f l'j[tiives).
(a) Aux vieuj- ribid.).
(3) Peur de niiirr (Wùd.j.
(^) VfPit (les ]'(ilnes lemlrrsses) i
L'ami: et la destinke dl sllly PhiuHoMMK r,3
Ici-bas tous les hommes pleurent
Leurs amitiés ou leurs amoum .
Je rêve aux couples qui demeurcnl
Toujours (i)...
Le poêle se ronlenlera de rêver ù l'amour infini el élernel
dans une idylle surnaturelle, comme relie du Bonlieur, entre
des amants non seulement heureuv et fidèles, mais encore
jouissant d'un amour héroïque sanctifié par la beauté d'un
sacrifice moral consenti en commun,
Fiers et si)rs d'uii honlieur inuiiuahle et (focjné (p.).
Renonçant donc à l'amour terrestie et aux joies du foyer, il
ne répondra à la u pitié tardive » d'une ingrate que par ces
mots si fiers, où s'annonce le passage à une aspiration déjà
plus haute ;
Adieu, laisse: mon cœur dans sa lomhc projondc.
Mais ne le plaignez pas, car, s'il est mort au monde,
Il a fait son suaire avec un pan du ciel (3) !
Sully Prudhomme va, dès lors, s'élever au-dessus des senti-
ments personnels pour vouer toute la sympathie de son grand
cœur à la foule des êtres qui sentent et souffrent dans l'huma-
nité. Il connaîtra dans toute leur beauté les aspirations à
l'universelle paix, à l'amitié fraternelle des peuples, des cités
et des personnes. Il laissera s'émouvoh" en lui l'ardente pitié
qui (( rend tous les cœurs grands ouverts pour son cœur
déchiré » :
Des maux plus grands que înoi, que j'ai peine à décrire,
M'obsèdent : peine étrange et dont on peut sourire ;
Mais de tout refléter j'ai le triste pouvoir.
Tout l'ahime desrend dans le moindre miroir
Et tout le bruit des mers tient dans un coquillage.
Est-ce ma faute, hélas ! si ma pitié voyage,
Si je peux réfléchir dans U7i seul de mes pleurs
Un théâtre itifini d'innombrables malheurs,
(i) Ici-Bas [Stances et poèmes j.
(2) Le Bonheur.
fS) Pitié tardive (Epaves).
54 L'AME IT LA DESTINKI-. \)E SLLLY PHLDHOMMK
Si touU's les douleurs de la terre et des mondes
Foitt tressaillir mon (}n}e en ses cordes jjrofondes (i) ?
;Souk'im par cotU' a^piraliou Jiiagiianinu', Sully Pindhoniiuo
se constiliu' lapotre de la Paix cl le champion df la Justice,
et le voici Iraiisporlé des joies saintes qui sont la récompense
des bienfaiteurs. Mais ces joies ont leur rançon. Si générale
est la misère des êtres qui peuplent ce bas monde, que le
cœur du poète a étendu à linlini sa faculté de souffrir en sym-
patliisant iivec la souffrance universelle :
J'ai voulu tout aimer et je suis malheureux,
Car j'ai de /ho/j tourment multiplié les causes :
ry innombrables liens, frêles et douloureux,
Dans l'univers entier vont de mon âme aux choses...
Ma vie est suspendue à ces fragiles nœuds
Et je suis le captif des mille êtres que j'aime :
Au moindi'e ébranlement qu'un souffle cause en eux.
Je sens un peu de moi s'arracher de moi-même (9).
Puis, très vite aussi, l'aspiration à la sympathie spirituelle
se heurte à la difficulté insurmontable qu'éprouvent les âmes
à se pénétrer iiintiiclli'iuent. Comme les étoiles de la « Voie
lactée »,
... cha^uiie luit
Loin des scrurs qui senihlent près d'elle.
Et la solitaire immortelle
Brûle en silence dans ht nuit (?>).
Enfin, au moment même où il \ienl de s'écriei', j)lein de
ferveur humanitaire :
Quelque chose de l'homme a traversé mon âme
El j'ai tous les soucis de la frolernité (f\),
un (h'iiKiili bnilid est donné par les horreurs de la (luerre
de rNyoaii paliiol isinr de cet exeelleii! Prançais en même temps
(i) La Juslire, H' veille,.
(2) Les Chaînes (Stances el poèmes).
/"S) Ln Voie larlée (les .Soliludes).
■ '1 1 Hotiid siiin (les Kfirt-uvcs ).
L'AME ET LA DESTINÉE DE SILI.Y l'RlDHOMME 55
qu'aux aspirations morales de ce juste. Non seulement il
trouve dans l'humanité, au lieu de la solidarité, de la dignité
morale et de la bonté, la haine et la violence, mais encore il
découvre avec horreur l'universel effet des farouches lois natu-
relles formulées par Dar\vin : guerre entre espèces, guerre dans
l'espèce, sacrifice des faibles aux forts, triomphe des instincts
inférieurs sur les essors de la conscience, intérêts cachés
viciant en leur fond les plus belles apparences du sentiment.
Il dresse alors contre la Nature et son injuste auteur ce formi-
dable réquisitoire qu'est le poème de la Justice, en dépit du
plaidoyer contraire que persiste à soutenir dans sa conscience
une invincible foi morale. (( Uindignation est la colère de la
justice (i) » : cet admirable cri résume toute l'inspiration de
l'œuvre si puissante dans laquelle le poète, après avoir ins-
titué la critique de l'aspiration humaine à l'Absolu de la Jus-
tice et après avoir fait sien le remords du mal souffert par
les victimes au profit des élus, s'enferme dans le sanctuaire
inviolable de sa conscience et proclame le devoir pour l'homme
de conserver sa dignité morale par l'usage justicier et pro-
gressif du « pouvoir qui choisit et qui crée (a) », la libre
volonté du Bien. Si, dans la vie réelle, les forces du poète tra-
hirent parfois, comme nous l'avons vu, ses généreuses aspi-
rations à l'action directe, du moins Sully Prudhomme, après
s'être fait volontairement le défenseur de Paris assiégé pen-
dant la Guerre, et avoir appliqué en mainte occasion l'intègre
jugement de sa claire conscience, eut-il le droit d'espérer,
comme André Chénier, « son juge et son modèle », unir sur
sa tombe
Le laurier du poète à la palme du juste (?>).
A l'aspiration esthétique vers un Absolu de Beauté, le déli-
cat artiste que fut Sully Prudhomme dut moins d'angoisses
que de jouissances. Il prit seulement cette aspiration pour cri-
térium suprême de la seule beauté digne d'une admiration
pure de tout mélange. « Ah ! certes, y aspire quand j'ad-
mire, et ce que j'admire, c'est l'Inconnaissable imprimant à
(i) Pensées incdites.
(2) Les Destins.
(31 L« Juslici'. KjtU<>(iiic.
5<". LA Ml. i;r i.\ in:sTiM';i: in; sli.lv phidhomme
la l'orme les euruclèie?^ de l'e^ï^ui duiil elle anime tout le monde
accidentel, et ininvitaiit à monter aussi (i). » S'il reconnut
et éprouva les voluptés parfaites de l'artiste (|ui crée lui-même
1 objet de son admiration, il sonlTiil toujours de ne pouvoir
réaliser tout son Idéal. « l/arlisl»- reste inférieur au maître
invincible qu'il porte en soi et ne peut égaler, et il y a dans
le secret désaveu de ses meilleures œuvres par ses aspirations
une cause de mélancolie incurable (a)- » C'est bien ce purisme
exigeant en matière d'art qui rattache Sully Pnidhomme aux
scrupuleux poètes de l'Ecole parnassienne.
On ignore souvent que l'auteur du Vase bi'isi' fut de bonne
heure initié aux sciences exactes et qu'il connut à quelque
degré les joies intellectuelles et les aspirations scientifiques
de l'illustre mathématicien qui fut son successeur ù l'Acadé-
mie française, M. H. Poincaré. Ne va-t-il pas jusqu'à mettre
en parallèle les jouissances qu'il doit à la géométrie avec celles
que lui procure la poésie ?
Alors, pour me sauver du douie,
J'ouvre un Euclide avec innour :
Il propose, il prouve, j'écoute,
Et je suis inondé de jour.
L'évidence, éclair de V étude,
Jaillit et nie laisse enchanté :
Je savoure la certitude.
Mon seul rrni lionheur, nia santé 18) !...
Mais l'envers de ces plaisirs de l'intelligence, c'est la .souf-
france de la curiosité inassouvie en face du nombre infini d(^s
vérités ignorées qui restent à découvrir, c'est l'impatience d'être
limité par la lenteur et la courte portée de la pensée humaine ;
// me manque la ruse et l'humble patience
Que la recherche humaine exige tour à tour ;
Pour accroître, rayon par rayon, la science,
Je suis trop dédaiqneux d'un grêle demi-jour.
Il me faut la lumière éclatante et sans home (\) !...
'1) Que HuiS'je?
2) L'Expression dans les henux-arfs.
(3) Ln Poésie (Sitnnces et Poèmes).
(Il) Solitaire ( Epaves j.
L'ami: i:t la diîstlnék dk si llv phi dhommk .'t
C'est la lassitude de raisonner sans trêve et sans l'espoir d'ar-
river jamais iiii repos contemplatif :
(Hi! penser ê le nielle men t !
Je suis rpoiiranh' d'être homme (i).
(l'est enfin h- douiv demi Suli\ Prudhomme a tan! de t'ois
crié l'horreur tragique :
Le doute est douloureux à traîner, comme un deuil c?.) !
Le doute t-t l'ionorance, en effetf déçoivent moins encore
l'aspiration tout intellectuelle de la pensée spéculative que !a
grande soif de certitude métaphysique à laquelle toutes les
religions ont répondu. La voici donc enfin, cette aspiration
suprême où la conscience de Sully Prudhomme a rencontré
des angoisses morales telles, du fait du conflit de ses tendances
mystiques et de son génie philosophique, qu'il faut remonter
Jusqu'à Pascal poiu- en rencontrer d'aussi poignantes.
On a dit. Messieurs, sur la religion ou l'irréligion de Sully
Prudhomme tant de choses, souvent fausses, d'ailleurs, que
je suis bien forcé d'insister un peu sur cette question. Sully
Prudhomme n'a pas été, quoi qu'on ait prétendu, un véritable
mystique et un ascète égaré par la philosophie, et pas davan-
tage un homme déterminément irréligieux ou athée, qui ait
jamais attaqué les croyances religieuses de quelqu'un, ni même
renoncé à s'en donner une. Il avait seulement une « piété
hardie », selon son expression même (3) ; il ne voulait pas se
plier sans examen à des formules dogmatiques toutes faites,
ni renoncer à satisfaire à la fois les exigences de sa raison et
les aspirations de son cœur dans l'idée qu'il cherchait à se
faire de son Dieu. C'est là, certes, l'attitude adoptée par tout
libre-penseur et condamnée par tout croyant ; mais, loin de
critiquer la notion du divin dans l'espoir d'abolir l'objet chi-
mérique de tout culte, il ne faisait que céder, en spéculani
sur la Divinité, à son ardent besoin de croyance religieuse.
" Dieu, c'est ce qui me manque pour le comprendre », disait-
fi) Toujours (Stances el Poèmes).
(2) La Justice.
'?>) Pitir bardif îles F.preuvex. Doute).
58 I. AMK r.T LA DI-STIMÎi; UK SII.LY PRLDHOMMF.
il. « Tu uv. luc clierrhorais p;i.'« si lu ne m'avais déjà trouvé »,
eût répondu Dieu à Sully Prudhomme comme à Pascal, si la
Critique de Kaul n'avait armé le penseur moderne d'une
mélliode de dialeoli(]ue propre à perpétuer en lui le doute
métaphysique. Deux obstacles essentiels se dressaient devant
la conscience de Sully Prudhomme : l'impossibilité d'assigner
à Dieu une essence mélaphysi(|ue qui ne fut jjas entachée d'un
assez grossier anthropomorphisme, et la difficulté de concilier
1 in justice des lois naturelles avec la bonté du Créateur :
Quand la ^aiure en nous nïii ee qu'oti nomn\e l'âme,
Elle a eonfre elle-même armé son propre enfant :
L'esprit qu'elle a fait juste au nom du droit la blâme.
Le eœur (ju'elle a fait haut la méprise en rêvant (i).
Mais, sans jamais s'en tenir aux spéculations purement
abstraites de la théologie rationnelle, ni se livrer non plus à
laulorité d'une direction confessionnelle, Sully Prudhomme
a eu un constant souci des choses de la religion ; il a beau-
coup souffert de n'avoir aucune foi définie, et il n'a jamais
cessé de travaille!" à s'en définir une, mais sans transiger avec
lui-même pour l'obtenir des surprises du cœur.
(l'es! ici même, à la Croix-Rousse, que se déroula d'abord,
dans la vie de Sully Prudhomme, une première crise reli-
gieuse très importante, dont il m'a fait, en ces termes le récit :
« I/en.seignement religieux que j'ai reçu précéda de beaucoup,
chez moi, ces. préoccupations capitales auxquelles il apportait
des réponses prématurées que consacraient dix-neuf siècles de
crédit. Comme tous les catholiques, j'ai fait ma première
communion encore enfant, avec une docilité passive aux
enseignements du cathéchiste ; mais ma foi ne pouvait être, à
cet âge, (prune suggestion, un assentiment aveugle à la foi
d'autrui. Elle retarda néanmoins l'éclosion de mes pensées
propres, car l'insinuation précoce de la doctrine chrétienne
dans les âmes neuves les marque d'une empreinte très pro-
fonde, parfois même ineffaçable, quand ces âmes sont sérieu-
ses et tendres. J'attribue à cette influence latente une révolu-
tion singulière qui s'opéra subitement en moi. J'avais dix-huit
(i) .Sur /'( MorI fU's Viiinrs Icndrcssrs).
LAMR ET LA DF.SÏINKK l)K SLLLY PRLDHOMMK 59
ans ; je venais d'abandonner Ja classe de lualhéniatiqucs spé-
ciales, où je me deslinais à l'Ecole polylechnique. J'étais
bachelier es sciences el j'aspirais au modeste diplôme de ba-
chelier es lettres. Je l'obtins l'année suivante, à Paris ; mais
c'était à Lyon, chez des cousins, que je préparais mon examen.
Lyon est une ville dont les habitants sont des catholiques en
majorité croyants et pratiquants : mes cousins étaient de ceux-
ci. Faut-il, pour expliquer le coup de foudre moral dont il
s'agit, unir à l'influence plus haut signalée celle du milieu
où je me trouvais transplanté ? C'est probable. Quoi qu'il
en soit, je me réveillai, une nuit, tout autre que je ne m'étais
endormi deux heures auparavant, ou, du moins, bien changé,
car je m'écriai en moi-même : « Comment ai-je pu douter un
instant d'une doctrine dont la vérité m'apparaît soudain si
éclatante ? » En effet,- je voyais directement, je sentais la divi-
nité de Jésus, et tous les nuages qui avaient jusque-là obscurci
pour moi les dogmes me semblaient dissipés. Je m'agenouil-
lai, je fis une prière dont je ne me rappelle plus les paroles,
et le lendemain je conçus le projet de me faire dominicain. Ce
projet, favorisé par mes hôtes, échoua lorsque je me fus réins-
tallé à Paris. Ce qu'il y a de remarquable dans cette conver-
sion, c'est que quatre ans de discipline scientifique ne s'y oppo-
sèrent point. Le contact renouvelé avec la société parisienne,
où j'avais renoué mes relations intellectuelles, la propagation
en France d'ouvrages allemands de savante et minutieuse cri-
ti(pie attaquant les fondements du christianisme, tels que !a
Vie de Jésus, par Strauss, eurent bien vite raison de ma
ci'oyance improvisée. Je redevins ce que j'étais auparavant, un
chercheur inquiet, désabusé, mais non découragé. J'avais
gagné à cette expérience de savoir ce que c'est que la foi, et,
pai' suite, cVvu contracter le respect. Comme je l'avais possé-
dée, malgré vm commerce de quaire ans avec les sciencts
positives, j'avais perdu le droit de la déclarer incompatible
avec la méthode et l'esprit de ces sciences. Je devais, du
moins, l'avouer assez dominatrice, assez puissante sur la pen-
sée, pour faire oublier au croyant ou lui faire pallier les objec-
tions rationnelles Ci). »
(i) Pri'fnce iVrito par Sully I'iikIIiouiiho |)oiu- le li\i • do (1. Ilônion *iir
sa Philo-;o|>liio.
♦!<• LA.MK KT LA I)EST1.N>!e DE SULLY PhLDHOMME
De cet éclair de foi religieuse devait rester toujours, pour
Sully Prudhomme, une incurable nostalgie de l'Absolu divin.
Le vide que laissait au cœur du poète sa croyance perdue l'a
fait crier do souffrance ol de (Iclrossc dans des vers comme
ce <i»nnel des Eprciwes :
Je voudrais bien prier, je suis plein de soupirs !
Ma cruel Je raison veut que je les contienne.
\/ les vœud' suppliants d'une mère chrétienne,
M l'exemple des saints, ni le sumj des martyrs,
M tnon l)esoin d'aimer, ni mes grands t'epentirs,
M mes pleurs n'obtiendront que la foi me revienne.
C'est une angoisse impie et sainte que la miemie :
Mon doute insulte en moi le Dieu de mes désirs.
Pouj'tant je veux prier, je suis trop solitaire.
Voici que j'ai posé mes deux genoux à terre :
Je vous attends. Seigneur ; Seigneur, etes-vous là ?
J'ai beau joindre les mains, et le jront sur la Bil)le,
Redire le Credo cjue ma bouche épela.
Je ne sens rien du tout devaîit moi. C'est horrible (i) !
Plus s'avançait dès lors la vie dolente et inquiète du pen-
seur, plus s'accentuait en lui cette angoisse religieuse qu'il
appelait (( le Tourment divin » (2). Tantôt il espérait triom-
pher du doute par une spéculation critique plus profonde,
tantôt, au contraire, repris par les aspirations mystiques de
son cceiu', il se prêtait avec un abandon non pas complaisant,
mais attentif et recueilli, aux suggestions religieuses. C'est
ainsi que, pendant la dernière année de sa vie, tandis que,
d'une part, il prenait dans une Préface, présentée au public
comme son Testament philosophique, des précautions antici-
pées contre une défaillance possible de sa ferme raison devant
la mort, il entretenait, d'autre part, une correspondance sui-
(i) La Prière (les Epreuves. Doute).
l'a) Le Tnurrnt'iil divin flf Prisme).
L'AME ET LA DESTINÉE DE SLLLY PRLDHU.MME tîl
vie sur des questions religieuses avec un jeune prêtre desprit
très large, M. 1 àbbé Martin, correspondance que mon xMaitre
nie communiquait, au fur et à mesure, pour que je restasse
le conlidenl et le témoin averti de l'état exact de ses croyan-
ces. Ce fut là, je vous l'assure, Messieurs, un noble et émou-
vant spectacle pour le disciple qui suivit les dernières convul-
sions de cette conscience torturée par le doute religieux ; et je
ne puis m empèclier, en songeant à la destinée tragique de
Suiiy Frudnomme, de me représenter avec un saisissant con-
traste la lin sereine de Spinoza et de Pascal. Spinoza, affranchi
de toute croyance dogmatique et pleinement confiant dans la
puissance de sa raison, construit pièce à pièce son Ethique, se
promet à lui-même la béatitude éternelle, la véritable paix
de l'âme que l'homme possède pour toujours quand il a vu
les choses sous l'aspect de l'éternité, et il linit dans la sérénité
du sage qui a conquis sa certitude par la pensée. Pascal, après
avoir traversé la plus affolante crise morale que jamais
peut-être homme ait subie, renonce à la spéculation, humilie
sa raison, s'en fie désormais aux seules suggestions de son
aspiration mystique et meurt avec cette exclamation triom-
phante qu'on trouve écrite sur l'amulette cachée contre son
cœur : « Joie ! joie ! pleurs de joie ! Renonciation totale et
douce. Eternellement en joie pour un jour d'exercice sur la
terre ! » Ainsi tous deux retrouvent h paix ; l'un en se livrant
aveuglément à la foi, l'autre en rompant sans retour avec elle.
En Sully Prudhomme il y avait un Spinoza et il y avait un
Pascal. Oscillant de l'un à l'autre, il aurait voulu recevoir à
la fois les réconforts de la raison et les consolations que donne
l'extase paradisiaque aux croyants : il n'a ru ni les uns ni
les autres, et il est mort entre les deux.
En vain, à un âge moins avancé, Sull\ Piudlioiunn" avait
cru pouvoir se résigner ;i la privation d»" li>ul cultr :
Le sage en pai.r qui <l<>il snii rquilihre au doufe,
Satis regarder rahittie insoitdahle el béant,
Trop }ieureu.r d'échapper ail faux pas qu'il redoute^
N'ose diviniser te Tout ni le ^éanf.
A se passer il' au Ici sur Icrrr il se résigne
tV: L AMK E\ LA l»ESTlM:i: DK SI LLV PRLOHOMMK
El laiiisc le isulcil embellir la prisuii
Où, libre de valoir, salisjail d'èlre digne,
Il rèce une éelaireie inutwnse à l'horizon (i).
L'approche de la iiiuil, que le sloïque poclc des SoUludca
ne icdoutail que pour le mystère dont elle est la révélation,
ré\eillait de jour en jour davantage les angoisses de l'aspi-
ration religieuse inassouvie. Le poète Jean Aicard me rappor-
tait, l'an dernier, une parole bien signilicative que notre cher
Maître et ami prononça lors de leur dernier entretien : « La
mort, oui, tant qu'on a la vie devant soi, c'est de la spécu-
lation métaphysique ; maintenant elle est là, le trou est creusé,
il faut y descendre : qu'y a-t-il dans le fond ? » Et à François
Coppée, qui aflirmait avec sérénité ses convictions déiiniti-
Aenient affermies de chrétien, le pauvre Sully répondait avec
un d()ul(jureux accent : u Ah ! Coppée, vous ne savez pas
connue vous êtes heureux (2) î »
Le jour suprême (,7 septembre 1907;, où \int celte mort,
heureusement douce et prompte, par une étrange coïncidence,
(pii semble presque symbolique, le dernier mot (pi'ait tracé
la main de Sully Prudhonnne, cpielques heures avant sa lin,
sur une lettre inachevée, c'est u Peui-èlre... » Peut-être ! 11
est là tout entier le douloureux poète des aspirations toujours
renaissantes et toujours déçues. Peut-être est-il un monde
meilleur <( où l'Idéal prend corps au lieu d'être rêvé P » Peut-
être existe-t-il un Dieu juste et bon par delà ce monde mau-
vais où l'on souffre et pèche, où tous les lilas meurent, où les
honunes pleurent leurs amitiés ou leurs amours D Peut-être
est-il une vision du Vrai absolu, des réalités éternelles, par
delà les convulsions stériles d'une raison dont les conceptions
contradictoires se détruisent lune l'autre ? Peut-être l'aspi-
rati(jn révélatrice qui transporte le cœur du poète, du cher-
cheur et (le l'homnie de bien a-t-elle un objet transcendant et
lécl (laiiv |('(|ii('| s'absorberont les ànies capables de le pres-
sentir ;• Pciit-ètrc... ■' Oui, c'était bien là à la fois l'expression
de. la iii(i(l(-lic iiilcllcci iiclle de ce scrupuleux penseur, le cri
(i; Les Dieux s'en vont (Epaves).
{:>.) M. !•'. Miissoii. Distouis luoiioiaé pour la iccoplioii de M. Poincoré
à l'Académie.
L'A.Mi: 1:1 LA DESTlNtE Di: SILLY l'KUUHUiMMb: 63
d'angoisse de son sentiment religieux privé d'un Dieu vivant,
et le mot d'espoir avec le(|uei il réservait son droit à aspirer à
un Idéal invinciblement proclamé par sa conscience.
L'admiration pleine de respect et aussi de pitié (juinspire
à tout témoin de la destinée de Sully Prudhomme l'absolue
sincérité intérieure de cette âme, tourmentée jusqu'au bout
par le mal de l'Absolu, de l'inlini et du Parfait, une voix élo-
quente, celle d'un des plus chers amis du Maître, s'en est faite
l'interprète. Dans la cérémonie intime où les amis de Sully
Prudhomme, réunis autour de lui dans la villa de Châtenay,
vinrent fêter son Jubilé académique, ou plutôt lui dire un
dernier adieu avant sa fin, qu'on pressentait prochaine,
M. Georges Lafenestre rendit publiquement au Poète de l'As-
piration le bel hommage qui lui était dû :
Où donc est le Boniiear ? Où donc esl la Justice ?
En vain, dans ta poignante et tendre anxiété,
T appuyant sur le bras charmant de la Beauté,
Ta sûre conseillère et la consolatrice,
Tu coulus avec eux construire l'édifice
Solide et clair où grandirait l'Humanité.
Ils Vont fui, comme a fui l'errante Vérité,
Sans que, même pour toi, le rêve s'accomplisse.
Martyr par tes vertus, martyr d'ânie et de corps,
Par l'amour, le devoir, par l'angoisse infinie
Qui t'oppresse devant le Mal, comme un remords,
Tu payas assez cher la rançon du génie '
Pour espérer revivre, après tant d'agonie,
Sous le }}iml)e des Saints, daihs la gloire des Morts !
Toute celte généreuse et pure existence devait-elle donc être
anéantie brusquement par la mort ? L'ardente aspiration d'une
àme si fervente pouvait-elle avorter dans son œuvre, comme
elle avait déçu déjà les vœux de celui qui la portait en lui ?
Non, non ! Cette survivance et ce triomphe que le poète n'osait
pas se promettre à lui-même, il semble ((u'une voix d'en haut
lui ait, sur sa tombe même, enjoint d'y aspirer encore au delà
de la nioil. Le jour des obsèques de mon Mailre, à l'éiilise
(54 L AME Kl LA DESTINÉE DE SULLY PRUDHOMME
de lu .Madeleine, à Paris;, pendant que. dans la iristesse des
chants funèbres, je pleurais amèrement, près des restes de ce
corps dolent qui allait tpiitter la face du soleil, pendant que
je mesurais avec désespoir le vide dont nous allions souffrir
sans la présence réelle de cet homme infiniment bon, éclata
tout à coup, dans un hymne vibrant, l'appel impérieux du
Christ devant le tombeau de Lazare le Ressuscité : « Eppheta '
Epplieta ! Lève-loi, ressuscite ! '< clamait la voix divine sur
le cercueil du poète endormi. N'était-ce pas, en vérité, la der-
nière objurgation de l'Idéal à celte conscience qui l'avait tant
aimé, mais n'avait jamais osé l'affirmer tout à fait ? Dans
une indicible émotion, j'eus alors, Messieurs, la vision forti-
fiante et consolante d'une survivance spirituelle de celui qui
n'avait vécu que par l'esprit ; et j'entendis retentir dans ma
mémoire le sublime cantique à l'héroïsme des martyrs de l'Idéal
que Sully Prudhomme lui-même avait chanté pour les glo-
rieux aéronautes du ballon le Zénith :
Mourir uà les regards d'âge en âge s'élèveni.
Où tendent tous les fronts qui pensent et qui revent.
Où se règlent les temps graver son souvenir.
Fonder au ciel sa gloire et, dans le grain qu'on sème
l<ur terre propager le plus pur de soi-)}iènn'.
('\'sl peut-être ejpirer, mais ce n'csl pas finir !
.\on ! de sa vie i'i tous léguer l'œuvre cl t'c.reinple,
C'est la revivre en eux plus profonde et plus ample,
C'est durer dans respèce en tout temps, en h>ut lieu.
C'est finir d'crisler dans l'air où l'heure sonne
Sous h' fnnli'unc élroil qui home la [lersoniu'.
Mais piïur commencer d'élrc à la façon d'un dieu !
L'ririnilr du sage esl dans les lois qu'il trouve ;
Le délice éternel que le poète éprouve,
C'est un soir de durée au cu'ur des amoureux.
Cm- r ini niorhdilé , l'ànic dr ci'ii.r (pi'on <nmc.
C'i'sl l'essence du liit-n, du licnii, du v/ni, hicti tnème,
l'.l rcu.r-là seuls son! morts ijui n'nni rien hnssé d'eux (i) 1
(t) L.' ZniiUi, T87S.
L'AME ET LA DESTl.NKE DE SlLLV PRUDHOMME 65
Saluons donc, Messieurs, avec une pieuse vénération, sur
celle lerre lyonnaise, qui a donné au poète sa mère et, par elle,
a insufllé en lui l'âme grave, indépendante, laborieuse et fer-
venle de voire race, saluons en Sully, Prudhommc (juciquc
chose de plus rare que le talent, de plus précieux que le bon-
heur, de plus impérissable que le génie, de plus divin que la
Poésie même : une haute et pure conscience.
Aiilis L'Hiv. , .\:4iv.
UART A CONSTANTLNOPLE
«
Par M. EDouAni. HERHIOT
Maire de Lvon.
Mesdames el Messieurs,
On a coutume, aujourd'hui, d'inscrire Conslanlinople au
nombre des « villes d'art célèbres » ; dans une collection d'ou-
vrages qui se publie sous ce titre, à côté de Bruges et d'Ypres,
de Cordoue et de Grenade, de Florence ou de Uavenne, la
capitale de la Turquie a fait l'objet d'une intéressante mono-
graphie de M. H. Barth {-ï), où l'on s'efforce heureusement de
démontrer que, passionnante pour l'amateur de problèmes his-
toriques, véritable confluent de races et de religions, l'antique
Byzance n'est pas moins précieuse à connaître pour ceux qui
courent le monde en (juèle des trésors de l'art humain. Les
manuels les plus résumés d'histoire de l'art, el, par exemple,
le délicieux Apollo, de M. Salomon Ueinach, font au moins
une place à la grande église de Sainte-Sophie, qui marque,
en plein vi" siècle, l'épanouissement des influences asiatiques
à Byzance (3) ; ils prononcent sans insister les mots d'art turc.
Je partage ces opinions sur la richesse de Constanlinople, el,
très modestement, sans auciiiic prélenlion a la science, je vou-
drais essayer de vous les communicpier, pour répondre à l'in-
vitation aimable de la Société des Atnis de l'Université. Vous
me permettrez de laisser à ce récit, forcément rapide et très
incomplet, la forme d'impressions ; je n'ai pas d'autre ambi-
(i) CoiifV'ieiice f;iil(3 à iii S'ocit'/r <lrs Amis de riJniocrsHc, le uG février
191 1.
(■2) l'iiri<. I.iimcii». n.)o(i.
(3) Ajiitllu. pp. ()S cl (|i».
L'AKT A COiNSTANTlNOPLE 67
lion que d'éveiller \uUe cuiiosilc et de vous inviter, si pos-
sible, au voyage.
Pour donner quelque intérêt à eette étude, une description
du cadre serait nécessaire. J'y insisterais davantage si d'excel-
lents écrivains n'avaient, bien mieux que je ne saurais le faire,
décrit Constantinople et ses environs, qui en sont insépara-
bles. C'est M. Claude Farrère, peignant, avec une sobriété
expressive, dans l'Homme qui assassina, la vieille Byzance et
« cette grosse maritorne de Sainte-Sophie, peinturlurée de
rouge et de jaune, comme une paysanne cossue qui ne sait
pas se farder », ou Stamboul, toujours jeune, plantée de mina-
rets victorieux comme d'une forêt de lances, le pont sur la
Corne-d'Or, « le plus prodigieux pont de toute la terre ronde »,
les silencieuses ruelles turques où glissent des femmes voilées
et furtives, le Bosphore et, partout répandus, les cimetières
qui font si étrangement voisiner les morts avec les vivants.
C'est Marcelle l'inayre, écrivant ses Notes d'une voyageuse en
Orient. C'est Loti, Loti surtout. On peut discuter ses idées, ou
peut-être son caractère. Ses Désenchantées ont provoqué, même
en Orient, plus d'une critique et plus d'un sourire ; et j'ai
trouvé un jour, flânant dans Stamboul, une petite brochure,
publiée au Caire (i), oii sa théorie de la femme turque est assez
sévèrement jugée. Cependant, de l'aveu des Orientaux, aucun
écrivain n'a mieux que lui décrit la magie de Constantinople.
Si vous en doutiez, relisez les Désenclianlées, relisez Aziyadé,
ou bien encore, dans le volume qui a pour titre la Galilée, les
pages un peu moins connues qu'il a consacrées à la Mosquée
verte, de Brousse. Nul mieux que lui n'a connu Stamboul, le
Stamboul silencieux du soir, « se découpant en bleuâtre sur
le ciel imprégné d'une vague lumière de lune,... vaporeux,...
agrandi, avec ses coupoles tout à fait géantes et sa silhouette
séculaire, inchangeable, ponctuée de feux sans nombre (2) » ;
— le Stamboul glacé de l'hiver, dans la saison qui rend plus
tristes les avenues bordées de tombes et de fontaines, qui donne
(ij Les « Désenchantées », de M. P. Loli. par O. Lulfi Bey Fikii. Caire.
Impr. Idjtihad, 1907.
(■i) Les Désenchantées, p. 57.
6ti L'AHT A CU-NSTANTI.NOPLE
un ton gris aux coupoles el des couleurs de mort au ciel
obscur (i; ; — le Stamboul bleu du printemps, plein d'oiseau.v
et de branches, tiède et lumineux, — et quoi encore, Stamboul
tel qu'il apparaît en septembre, lorsque la c belle teinte rose
des bruyères se meurt de jour en jour et se change en une cou-
leur de rouille sur les collines d'Asie », lorsque, u dans la
Nallèe de Béicos, les colchiques violets sont Ikuris à profusion
parmi l'herbe line des pelouses ■» el que " la jonchée des
Ceuilles de platanes, la jonchée d'or est partout répandue ».
Si je cite ces quelques tableaux, Mesdames et Messieurs,
c'est pour combattre dans vos esprits une idée qui s'y est peut-
être installée. Lorsque l'on pense à Constantinople, l'imagina-
tion songe tout naturellemenl à des ondes de lapis, à des
palais étincelanls, à des firmaments de saphir. Cette vue n'est
pas exacte. Ainsi que me le faisait un jour remarquer un de
mes amis turcs, Ismaïl Djenani Bey, l'une des âmes les plus
fines de ce pays si riche en finesses, Constantinople est le pays
de la nuance et de la demi-teinte. Ce n'est encore l'Orient qu'à
moitié. Dans la nature comme dans les œuvres humaines, les
contrastes voisinent. Sur les rives du Bosphore, auquel sont
attachées tant de légendes, de vieilles maisons de bois vivent
en familiarité avec des palais aux dentelles de marbre ; cer-
tains coins m'ont rappelé notre Maurienne. Il est des
jardins qui évoquent, avec la fadeur en moins, le lac Majeur
ou le lac de Corne ; mais, derrière Therapia, dans la vallée
de Buyuk-Déré, j'ai retrouvé des bois pareils à ceux de France,
des chênes inclinés sur des loutes cjui s'efforcent de devenir
fîançaises, elles aussi ; des Iroupeauv paissant vn des prés qui
'"iil pu être verts : (!••>. clieniins creuv fu\ant sous les ormes et
If.N {hàlai^iiicrs. tout l'onmic ;'i Monlnioiencv : le vallonnement
de rKstcicl fiançais, iwcv une \égélalii>ii moins méridionale.
Pour se souvenir- ((ue l'on esl en C>rienl, il faut revenir sur 'e
détroit fleuii de Noiles el lra\aill('' par l'incessante a<.>ilation
de la mer \oire. l.n encoïc, je ne -ni^ dépaNsé (jn'à moitié,
le soleil (pii (loeend -wi riioi i/on nuance d'ondnc^ douces
"I de linc- linnièiev |c- cinie^ a/roiidies de> beaiiv bois
(j) Les lJ<'seiii:liiinlrr)i, [i. ijii.
(2) Ibid., p. 365.
L'AHT A CONSTANTINUPLK CO
de l'ambassade do France, Au fond de la baie de Beïcos, que
garde un kiosque blanc et rose aujourd'hui abandonné, les
maisons de bois, rouges et brunes, alignées le long de quel
(|ues larges allées, cscaladenL la colline à la façon d'un village
alpeslre. Ta lumière apaisée (hi coiiehanl baigne le paysage ;
il a, du reste, beaucoup perdu depuis (pie d'horribles usines
sont venues enfumer et enlaidir ce groupe de maisons char-
mantes et menues. Non, lien, ici, ii(> me déconcerte : ni cette
vallée où liayazid II a planté ses jardins, ni ce petit cap, vêtu
de cyprès, où le Khédive d'Egypte attend patiemment, pour
regagner su patrie, des jours plus calmes et de meilleures nou-
velles ; et je saluerais pres(jue connue des amis ces vieux palais
de bois sans gi-and style, a[)puyés sur des pilotis chancelants
ou avancés au bord extrême de l'eau, si lems petites fenêtres,
égales et sans relief, n'avaient un air secret (\o conlideuf'e et
de mvsière.
■ * !
♦ *
Il faut donc en finir axQC la tradition d'une Constantinople
sans cesse rutilante. Ici tout est variété, diversité, contraste ;
c'est bien l'impression que nous offre une étude, même rapide,
des trésors d'art accumulés sur ce sol merveilleux.
Et, tout d'abord, on sait qu'une partie de la Grèce antique
y demeure comme emprisonnée. Constantinople a un Musée
nrchéoloqique, touffu, confus, sans cesse en changement, mais
admirable. L'Asie Mineure, Ephèse, Pergame, Priène, Trall-^s
lui ont fourni quelques-uns des plus beaux spécimens de l'art
antique. Quelle émotion pour un helléniste, s'il n'est pas devenu
tout à fait indigne, de retrouver là, échoués au milieu du
monde musulman, l'éphèbe de Tralles, petit berger, jeune
lutteur ou — je hasarde cette hypothèse - — jeune acteur,
sculpté en marbre blond des Iles, appuyé, dans une attitude
charmante, au pilier qui le soutient, les bras cachés sous les
plis de la tunique ; — cette nymphe aussi qui vient de Tralles.
l'Athena de Leptis ou cette danseuse de Pergame, empruntée
à un monument circulaire, si gracieusement posée sur la pointe
du pied droit : de la main gauche, elle tient légèrement sa
robe qui l'enveloppe tout entière, ne laissant à nu qu'une
partie de la hanche : — ou bien encore l'athlète mutilé en
70 LAHT A r.ONSTANTINOPLE
bronze et tous ces ineiius objets délicieux : camées d'agallie
(le Perganie ; ivoires du trésor d'Ephèse, qui ont pris, en vieil-
lissant, des tons de bois dur ; terres cuites de Myrina ou jouent
Kros et Aphrodite ; poupées ; vases de terre cuite à fond d'or
et cette bande d'or phénicien avec les yeux symboliques, telle
qu'elle se plaçait sur la face du mort ?
-Nous devons au célèbre Hamdi Bey la conservation de ces
merveilles ; nous la devons aussi à la science française et, en
particulier, à M. André Joubin, dont il m'est agréable de citer
ici le nom. C'est lui qui nous a donné l'une des meilleures
descriptions de ces fameux sarcophages de Sidon, bien con-
nus des archéologues, mais dignes d'être connus de tous les
amateurs d'art (i). Ils sont classés avec raison parmi les plus
belles œuvres de la sculpture grecque, et je voudrais tenter
de vous donner une idée de leur beauté.
L'histoire même de leur découverte ne manque pas d'intérêt.
— Un paysan, labourant son champ, aux environs de Saïda,
l'antique Sidon, dégage un puits et des tombeaux. Hamdi Bey,
par des fouilles méthodiques, découvre deux hypogées et vingt-
six sarcophages, que des voleurs avaient déjà défoncés à coups
de marteau pour en dérober les objets d'or. Là s'était endormi
pour toujours, au vi* siècle, Tabnith, roi de Sidon, et, jusqu'à
la fin du IV* siècle, la nécropole n'avait cessé de recevoir des
tombeaux, dont la diversité pose déjà un problème : <( les uns
grecs, les autres égyptiens, d'autres asiatiques ; ceux-ci com-
muns et grossiers, ceux-là d'une beauté accomplie (a). » Le
Musée de Constantinoplo m'offrira donc, par ses sarcophages,
l'occasion d'étudier, comme en un raccourci, toute la sculp-
ture grecque, " depuis l'imitation égyptienne jusqu'au plus
admirable type phidiosque d (?>'}. (U'hù-ci fait songer aux
sculptures d'Olympie ; cet autre, en marbre blanc, avec des
traces de peinture bleue, est, me dit-on, contemporain de Phi-
dias.
.Te suis venu à Conslanlinople ijoui- chercher des impressions
^i) Voir, on particulii r. le Citlalogue sommaire des Musées impériaux
^Monuments funéraires), rionslantinople, typogr. Ahmed Ihsan, loof), el le
livre de Ilarndi Hey et Tli. Heinaeli, l'nr. lu'cropoh' royale, à Sidon, Paris,
Leroux.
(9.) Catalofjiie cité, p. 4-
(.^j Ibirl.. p. 5.
L'ART A GONSTA.NTINOPLE 71
d'art nouvelles, et voici que je m'attarde, mais sans regret,
devant ces tombeaux, sur ces blocs de Paros. Peu à peu, ces
tombeaux ont pris eux-mêmes des formes de temple. Le sarco-
phage du Satrape me retient et m'enchante. Sous la tiare et le
manteau flottant, sceptre en main, le maître surveille l'envolée
du quadrige ; des fenmies, des serviteurs animent la .scèn!,*.
Sur cette autre face, c'est une scène de chasse ; les cavaliers
luttent contre un fauve ou travaillent à modérer leurs che-
vaux effarés. Ici, c'est une scène funèbre, gracieuse et calme.
Mon savant guide a raison : dans ce petit chef-d'œuvre, dans
ce temple en miniature, avec son toit à frontons, revit le style
délicat et plein d'émotion de l'art ionien, au moment où il va
se fondre dans l'art antique, « entre 470 et 'i5o » (i). Mais cet
autre tombeau, le sarcophage Lycien, ne m'est-il pas plus
émouvant encore, s'il est vrai, comme il faut le croire, qu'il
soit directement inspiré des frises et métopes du Parthénon ?
Il n'est pas de plus pur Paros, et c'est vrai : je reconnais les cen-
taures des célèbres métopes ; ces Amazones chassant au lion,
ces cavaliers poursuivant un sanglier sont l'œuvre d'un artiste
qui a vu et admiré l'immortelle chevauchée des Panathénées.
Avec le sarcophage des « Pleureuses », nous descendons au
iv^ siècle. J'admire encore les belles formes du temple grec,
la frise si vivante avec sa variété de personnages et d'animaux,
l'habileté du décor, la diversité des figures de ces femmes dou-
loureuses, vêtues d'une pareille tunique, différentes de geste
et d'expression ; tout de même, cet art me paraît dans son
habileté moins sincère ; j'y trouve de la convention, de la lit-
térature. Mais voici le sarcophage d'Alexandre. En face de ce
monumeni, je vois que j'ai écrit, sur mon carnet de voya-
geur, cette mention naïve : « Un des chefs-d'œuvre de l'art
humain ». Me serais-je trompé ? J'entends avec joie le savant
que j'ai déjà cité me dire, ce qui justifiera peut-être. Mesdames
et Messieurs, mon enthousiasme et mon insistance à vous par-
ler de ce sujet : « Le sarcophage d'Alexandre apparaît comme
une des créations les plus originales, les plus étonnantes qui
aient jamais jailli du ciseau d'un sculpteur. Œuvre complexe
et réfléchie d'un esprit profondément caleulateiu-, elle a con-
(j) Cntnlnqiie cité, p. 8.
7-2 i;\l!T A CONSTAMINOI'I.I.
serve li>utt' la sponliim'-iir- il luiilc la fraîclu'iii' (l'iiii gôiiir libi'^
'.'( primo saulicr. A la fois architecte, sculpteur et peintre, l'in-
coiuparable artiste, qui s'est assimilé la science élaboréi" dans
deux siècles d'efforts, s'élève bien au-dessus de ces acrpiisilions :
chez lui. la puissance créatrice domin»^ loul d') ».
Combien je regrette tle ne pouvoir ('Noipicr j)ar dt-s mois ce
chef-d'œuvre ! Le sarcophage d'Alexandre denifurt' comme
une réduction du Parthénon ot l'artiste peut refaire, près de
lui, la divine méditation de Renan sur l'Acropole. Ce morceau
de marbre pentélique doit suffire à éveiller une vocation ou
à confirmer une croyance. Et quelle fraîcheur de vie ! A peine
si la peinture a pâli. Sous le toit orné d'acrotères, parmi les
ornements délicats sans mollesse, les Grecs nus et armés com-
battent la flottante Iroupe des Perses ; rien qui ne soit expressif
dans le costume, ou dans le geste. Nous sommes à Issus ou
bien à Arbèles ; Parmenion et le roi Alexandre lui-même pour-
suivent de la lance des cavaliers perses, dont l'un semble déjà
mourant. Sur d'autres faces comment des scènes de chasse. Rien
de plus vivant, et, tout ensemble, de plus mesuré. L'œuvr(>
est si précise qu'on a pu la rattacher au canon de Lysippe et la
dater des Aingt dernières années du iv* siècle. Peu m'importe d^
savoir pour qui ces merveilles ont été composées. Le plus beau
de ces sarcophages a-t-il été vraiment destiné ù cet Alexandre,
dont le personnage, si facile à reconnaître dans la scène de
bataille, réapparaît dans la scène de chasse, accourant pour
secourir le cavalier perse que menace un lion ? L'imagination
aimerait à unir ce grand nom et cette grande œuvre ; ce serait,
paraît-il, de la témérité. 11 n'v en a aucune, de toute façon, à
affirmer nue le Musée de ConstantinoDle renferme présente-
ment iiuelfiues-uncs des plus nures productions de l'art srec :
et peut-être estimerez-vous, Mesdames et Messieurs, riu'il y a
là, déjà, une raison suffisante pour justifier l'espèce <le pèle-
rinage que nous avons entrepris.
*
* *
(jonstantinoplc nous réserve-t-elle d'autres impressions de
cette vigueur .' — Nous sommes tentés maintenant de cher-
Ci) Catalogue cité, p. lo.
I.'AKT \ CONSTANTIN'OPLE 73
fhor CCS éniolions dans l'arl byzanliii. Mais, d'abuid, y a-l-il
un art byzantin ? On vdit comment la ([uostion peut se poser
dans une ctiide aussi rapide. Voici une ville dont Constantin
fait, en l'an 3.So, sa résidence; au partage de l'Empire, elle
devient la capitale de l'Orient. On nous dit que, par l'éclat de
ses moninnenls, elle a surpassé liome, Uenversée au vi" siècle
par un tremblement de terre, nous savons qu'elle a été recon-
struite avec plus de luxe encore. Assiégée à maintes reprises,
au cours des Ages, prise au xni" siècle })ar les croisés, qui y
fondent l'Empire franc d'Orient, a-t-elle construit, a-l-elle su
conserver une œuvn* qui puisse être retenue cojnme un témoi-
gnage éclatant de l'art humain ?
Si je pose la question à M. Charles Diehl, auteur de ce consi-
dérable et remarquable Manuel d'art byzantin, qui s'adresse
non seulement aux savants, mais à toutes les personnes culti-
vées (i ), je vois bien d'avance quelle sera sa réponse. N'en doutez
pas, me déclare-t-il. Il y a eu un art byzantin, non pas, comme
on l'a prétendu autrefois, « immobile, impuissant à se renou-
veler et qui, sous la stricte sui\eillanee de l'Eglise, borne son
effort millénaire à répéter indéfiniment les créations de f(uel-
ques artistes de géni€ ». Il y a eu un art byzantin, u capable
d'originalité et d'invention créatrice », magnifique de florai-
son au siècle de Justinien, renouvelé à l'époque des empereurs
Macédoniens et Commènes, tout prêt encore à se transformer
au xiv" et au xv" siècles. Ce fut un art vivant, >^ dont le déve-
loppement suit une courbe logicjue, continue et progres-
sive « la"). La grande révolution historique du début du iv^ siè-
cle, qui amène le triomphe de l'Eglise, en faisant du christia-
nisme une reliffion d'Etat, en provociuant la construction de
vastes et splendides églises, donne à l'art un essor important ;
elle crée, à proprement parler, un art nouveau, officiel sans
doute, avec une tendance à l'uniformité et à la fixité, soumis
à l'influence des civilisations orientales, inspiré par les tradi-
tions de l'antiquité helléni(pie, mais impressionné aussi par
l'art original de la Perse, et par suite amoureux de la pompo.
du décor et du costume. On nous invite donc à rechercher à
(i) Paris, Alphonse Picard, loio.
''2) Préface.
7'i i;aht a constantinople
Con^tanlinoplc les traces d'un ail qui aurait combiné les
inllut'uci's lit" l'Oiit'ul cl de la (îrèce ; cl, sans doulc, on m'in-
(juirir' un peu en nrcnseignanl que <( la puissante influence
oiienlale raidit cl ^laça les souples et vivantes créations où
la (îrccc avait mis tant de beauté et de charme » (i). Mais je
ne \eu\ pas me décourager et je pars, suivant mon nouveau
guide, à la recherche des chefs-d'œuvre de l'art byzantin.
Je ne sais rien de mélancolique, Mesdames et Messieurs,
comme une proinriunle byzantine à travers la Conslantinople
moderne. — Il a jilu. Quelque* nuages blancs traînent encore
dans l'air comme pour faire ressortir le bleu lavé du ciel. T.a
Colonne brûlée, d'où je partirai pour c<;tte sévère promenade,
ne donne plus qu'une bien piètre idée du Forum de Constan-
tin. Même lorsqu'elle fut apportée de Rome, elle devait mon-
trer plus de prétention que de grâce ; mais une statue d'Apol-
lon la surmontait, à cinquante mètres de hauteur. Aujoin^d'hui,
ravagée par le temps et les incendies qui ont noirci son por-
phyre, suppoiiée par la plus grossière des maçonneries, elle
r/esf plus (piun repère pour l'archéologue ; l'artiste n'a rien
à y admirer.
Cependant, sur cette rue, l'une des plus modernes de Constan-
tinople, et qui s'appelle aujourd'hui la rue Divan-Yalou, pas-
sait la voie triomphale qui venait du Forum d'Arcadius et
traversait le Forum de Constantin. Dans ce quartier voisinent
les theinies de Zeuxippe et l'Octogone. L'avenue descendait en
pente douce vers le Bosphore, conduisait au Forum Augusteon
et à l'Hippodrome. — Récemment encore, une large esplanade,
encadrée de monuments disparates, mais ?i l'entrée dégagée,
donnait au moins à l'antique Hippodrome un air de solitude
et de grandeur. Il était émouvant de se dire que .So.ooo hom-
mes avaient péri dans cette enceinte, lors de la révolte de
Nika, fpie loo.ooo personnes pouvaient s'y rassembler, qu'elle
passait en éclat le Cirque Maxime de Rome ; il était facile d'y
évoqu< r une fête byzantine : l'empereur escorté des sénateurs
et dignitaires entrant dans sa loge, au-dessus de la terrasse
armée de gardes, les musiciens gravissant les plates-formes, les
chars jaillissant à travers les poitiques, et toute une foule ins-
ro Pîipc i3.
L'AKT A CONSTANTINOPLK 75
tallée dans le cirque, non pour s'y réjouir pendant quelques
heures, mais pour y vivre pendant plusieurs jours (i). On sait
ce (ju'il r^ste aujourd'hui de l'ancien Hippodrome et de la
Spimi, où triomphait, parmi les statues des empereurs, l'Hercule
colossal de Lysippe. L'obélisque de Théodose est sans art ; la
colonne Serpentine napparaîl plus que comme une précieuse
curiosité ; et je n'accorde aucun intérêt à la Pyramide muréo.
Pour trouver quelque émotion d'art dans ce quartier jadis si
prodigieusement vivant, il faut supprimer par la pensée le
Ministère de l'Agriculture et le Musée des Janissaires, descen-
dre à droite par des rues semi-désertes, ombragées de treilles
et bordées de boutiques de fruits, se heurter aux formidables
substructions en briques de l'Hippodrome. Même dans les
quartiers les plus tristes de Rome, il n'est rien de plus
désolé, de plus abandonné que ces ruines. Il faut cheminer
dans des ruelles mortes, entre des maisons silencieuses, pour
découvrir la petite Sainte-Sophie, sur le bord de la Marmara,
là où se dressaient le port de Julien et le palais de Porphyre.
Quelle misère ! J'attends toujours que l'art byzantin m'offre
son chef-d'œuvre. Je remonte les ruelles mortes, je longe de
nouveau l'Hippodrome ; je regagne l'antique Augusteon et je
rencontre enfin la merveille attendue. Sainte-Sophie.
Ici, je puis de nouveau m'exalter sur l'art humain. — Ce
n'est pas que je m'émeuve sans peine (2"). Je discerne, dès
l'abord, un goût du colossal, un amour du luxe brutal qui
me choquent par leur violence ; je songe aux belles ruines
antiques amenées ici en esclaves, au pillage de porphyre et
de marbre ordonné par Justinien. Mon àme d'helléniste impé-
nitent se cabre ; il me semble que cette œuvre fut faite moins
d'art que de science et d'argent ; une pensée d'orgueil la fit
naître. Pourquoi donc, si cette église est vraiment un chef-
d'œuvre d'équilibre, a-t-il fallu l'étayer de ces horribles contre-
forts ? Pourquoi toutes ces portes, sinon pour la complication
byzantine des cortèges ? J'admire, comme il convient, la cou-
pole, mais surtout pour son audace, comme on s'étonne devant
un beau problème élégamment résolu. Chaque groupe d'orne-
(i) Voir Djolal r.:J>a(l. ConstontmopU'. ])p. i:?S et sniv.
(•j) II faut liro. sur Sainte-.'^ophie. le cliapitrc de Diehl. Manurl rilé,
pp. l 'n f t ?"i\ .
T<'' I. Ain \ CO.NSTWTINUl'I.i:
meiils iiii' parail ilf mt-inu, [n'i^ cii ?ui, fort remarquable. La
sculpture brode la pierre et l'allège, mais elle ne la fait pas
vivre. A terre les jaspes, les albâtres, les porphyres, mèlé>
avec la j)rofiision la plus riche, forment, me dit-on, un tapi»
• •Il un janliii (i. In lapis, oui, mais un jardin, non pa>.
l.'d'il se (livcrlii à rechercher les nuances des Ions, les combi-
naisons des marbres, à remarquer l'habile emploi des métaux
précieux ou de l'ivoire. Le cœur — le mien du moins — n'esl
pas touché. Je reproche à cet admirable monument de ^exc^s ;
cl, tout en arpenlanf la nef immense, belle surtout de son
soleil, je me répèle, par une de ces obsessions, comme lous
les voyageurs en ont sans doute, le conseil que nous donne
Ruskin : u Votre œuvre d'art doit être faite à la gloire de quel-
que chose ((ue vous aimez. .. Décidément, je sens Ici luoln'*
l'amour que l'orgueil.
Je reprends donc, avec un sentiment (|ui esl de l'admiralion
plus que de l'émotion, mu jn-oinenadc byzantine. Je reviens
sur mes pas ; je lourjie le dos au Bosphore ; je laisse à droite
le plateau du Vieux Serai, où s'élevaient jadis les thermes d'Âr-
cadius et l'Acropole. Une seconde avenue, qui partait, commo
la première, de lAugusteon, traversait le For\nn de Théodoso
Je vais tout droit à la petite mosquée Kahrié, c'est-à-dire à
l'ancienne chapelle du monastère de Chora, où l'on m'a dit
que je pourrais oublier un peu In «ï^randeur démesurée de
Sainte-Sonhie. Je finis par trouver le petit sanctuaire, au fond
de Stamboul, du côté de la porte d'Andi'inople, dans un quar-
tier peu habité, vrai village sur la limite de la ç-rande ville.
Tl n'est pas campé sur un sommet comme l'orgueilleuso
Mehmed Fatih Djami ou la Suleiman-Djami. 11 cache, dans un
creux de vallée, ses murs blancs et jaunes, ses petites coupoles
grises' ; de pauvres constructions de bois l'encadrent ; un vieil
iman à manteau jaune circule au milieu d'un croupe de fem-
mes turaues, dont l'une chante le Koran ; de délicieuses petites
filles, voilées de blanc et de noir, .sont assises familièrement
sur les premières marches de la chaire. Ici, comme je me sens
plus à l'aise ! Ces mosaK|ues délicieuses, qui décf)rent les deux
narthex h.), elles sont enfantines, elles aussi, sans doute ; mais,
(i) Dielil, jj. i5i.
''2) Voir Dirhl. Mnniiil. ],]>. -?,> c\ «iiiv.
L'AHT A CUNSTANTINUPLI; 7 7
iiuliiiées sur les lidèles, penchées vers les âmes, elles veulent
nous enseigner cl nous loucner. hlles racontent naïvement,
clans leur pueni langage, la vn* de la Vierge el la vie du L-nrist,
les pauiarcnes, les pioplieies. biles s inspirent du texte qui,
pour i artiste, est un texte sacré, mais elles l'humanisent ; ici,
je vois de vrais jardins, de vrais oiseaux, de vraies jeunes liiles,
de vrais niencliants. L'art, déjà plus souple, du xiv" siècle,
compai'able à 1 art de Giotlo, a mis sa grâce sur la raideur
byzantine et le mot de chef-d'œuvre, cette fois, vient tout
naturellement sur les lèvres. Voici qui est naturel et vivant.
Uegardez, au-dessus de la porte qui sépare les deux vestibules,
ce panneau où sont représentées les jeunes filles à qui les prê-
tres vont distribuer la laine pour filer le voile du temple. Elles
sont six, habilement groupées, un bandeau blanc dans les che-
veux. L'artiste a savamment indiqué les plis des longs voiles
bleus ou rouges qu'une bande d'or termine. Marie, vêtue de
noir, la face légèrement inclinée et nimbée, reçoit la laine de
pourpre des mains d'un des trois prêtres assis suf un long
siège bas. C'est un vrai petit tableau, à peine archaïque, dans
un décor de temple. La perspective y est appliquée et les
ligures, traitées avec une discrétion charmante, ont toute l'ex-
pression que la mosaïque puisse donner.
Au sein de la ville byzantine, Kahrié Djami semble une oasis
de vie dans un décor de mort. Le reste est trop brutal et triste-
ment grandiose. La double muraille minée s'effrite lentement
sur les talus lépreux ; construction formidable et laide, avec
ses étages alternés de brique et de pierre, percée de niches et
flanquée de tours quadrangulaires. D'espace en espace, un joli
coin, comme celui du Tekfonr Seraï. Des figuiers, de beauv
noyers ombragenl les terrasses extérieures et les fossés. LTne
verrerie tur(jue s'est installée dans ces décombres ; la terre, les
herbes sauvages ont tout envahi. Des arbrisseaux croisscnl sur
les murs. Mais la façade intérieure, avec .ses deux étages de
fenêtres h plein cinirc et ses décorations géométriques, ne
manque pas d'élégance. \ii soleil couchant, le palais sem-
ble rose ; du haut des fenêtres, lorsque ce quart ici- élait réservé
à l'Kmpereur, la vue plongeait sur la Corne-d'Or. Maintenant,
il est envahi de maisonnettes, de cimetières, de jardins clos ;
c'est le (loinainc de la retraite et du ^ilencc.
78 L AHT A COlNSTANTLXOPLE
Le roî^le, cVsl lu luoil. Mgii Kupou concspond, ptiiuîl-il, à
l'uiicieimo porte Ghaisius. Dans cette rue mal pavée, bordée de
tombes, Justinien passa pour son entrée triomphale. Je cher-
che en vain le palais des Blachernes ; je longe la partie basse
des murailles par une série de ruelles où les derniers chiens
de Constantinople se sont réfugiés. D'étroits jardins masquent
la vue de la mer toute proche. Sans doute, un autre palais
s'élevait ici ; les tours sont encadrées de murs formidables,
contre lesquels luttent des buissons sauvages ; pareils à
d'énormes fruits noirs, des éperviers peuplent les branches.
L Eyoub de Loti est tout près ; mais ce coin me semble encore
plus mélancolique ; il n'y a peut-être pas de lieu au monde
plus propre à recevoir une méditation sur la mort. La misère
turque y a cherché son refuge ; des débris antiques aident à
vivre de sordides petites maisons ; une minuscule mosquée
ouvre sur la ruelle ses fenêtres étroites. L'ordure encombre les
niches des vieux murs. Vers la fin du jour, j'ai pris un âpre
plaisir à m'interroger ici sur les impressions que l'art byzan-
tin m'a laissées et dont vous m'avez permis de vous citer quel-
ques-unes. Décidément, c'est un art intermédiaire et ce n'est
que cela ; je comprends sa valeur historique, le mérite qu'il
a eu à combiner la tradition grecque et les influences orien-
tales, la liberté de la vie et l'immobilité. Mais ces deux élé-
ments étaient contradictoires ; unir deux influences, ce n'est
•pas se fjiirc une durable originalité. Sainte-Sophie est une
œuvre capitale ; l'église des Saint-Apôtres, que les Turcs ont
détruite, garde la gloire d'avoir inspiré Saint-Marc de Venise.
L'art byzantin nous éblouit par son luxe et nous séduit parfois
par son élégance ; la liberté naturelle de l'esprit himiain y
prend, contre le dogmatisme, plus d'une revanche. Je retiens
cependant l'aveu de son meilleur historien : « 11 intéresse plus
qu'il n'émeut (2) » ; je me sens rassuré si ces impressions
hâtives concordent avec les conclusions du savant le plus minu-
tieux.
* *
La doctrine de l'iiniiiobilité va triompher maintenant. — Nous
(i) Ce sont ]»r('(;i.s(''niciit les coiiclusioiis de Diechl, Manuel, Conclusion.
(2) Diehl, Manuel, p. 817.
LAUT"A CONSTAiMI>UI'Li; 7'J
avons rencontré à Conslanlinople la souplesse greeque, l'url
lIo transition (|u'est le byzanlinisnie ; si vous nie permettez
maintenant, Mesdames et Messieurs, de vous donner quelques
impressions sur les monuments de la ville turque, cette étude,
tout incomplète (ju'elle soit, pourra vous laisser une impres-
sion d'ensemble qui vous aiderait dans vos recherches de
détail. Tout en étant trop long peut-être pour une conférence,
il me faudra aller très vite, et je m'en excuse comme d'une
trahison. Cette fois encore, je pourrais prendre pour guides
linéiques savants français. Un de nos architectes, M. Saladin,
a écrit un Manuel d'art musulman, qui est d'une admirable
richesse (i), et que suit tout un volume indispensable aux ama-
teurs d'art ; il est l'œuvre de M. Gaston Migeon, et a été con-
sacré par lui aux arts plastiques et industriels. Mais, contraint
que je serai d'écourter jusqu'au crime les observations néces-
saires, je veux faire au moins à mes amis jeunes-turcs une
politesse que je leur dois. Djelal Essad Bey, autrefois soldat,
écrivain aujourd'hui, a rédigé sur les monuments et, en par-
ticulier, sur les monuments turcs de Constantinople, un
livre (2) que je recommande à votre attention. Djelal Essad
est, comme beaucoup de jeunes-turcs, un ardent nationaliste ;
il ne veut pas que l'art de son pays puisse être considéré conmic
une imitation servile des arts persan, arabe et byzantin ; il
affirme <( l'individualité de l'art turc (?>) » ; il se refuse à admet-
Ire (jue la religion nmsulmano ait gêné son développement. II
déclare, ce dont il me permettra de douter, ((ue le Koran est
un '( véritable miracle littéraire » et, avec la sécurité que domic
l;i foi, — non sans fournil', au reste, de bonnes raisons (/j), —
il poursuit sa démonstration en l'appliquant aux différentes
sortes de momnnents turcs, dont on rencontre des spécimens
à Constantinople : mosquées, fontaines, bains, palais, habita-
tions privées.
Nous ne povnrons pas, faute de temps, suivre Djelal Essad
on toutes ses visites ; je n'oserai pas, faute de science, discuter
ses théories, plus généreuses, semble-t-il. que vraiment criti-
(i) Paris, Alptionsc Picard, 1907.
('ji) Paris, Laurens, éditeur, ifK'o.
(3) Page i53.
(4) Voir, par cM'inpIc. |)|i. i8j. i83.
.^0 L'viri" A (,o>sta.mi.\ui'Ll;
que!?. Je Ji'fsiïyifiai iiioiii»' pas d<e vous fuiiv tiiUt'i au \icux
>ciai. Je tiiuiMiHi un e.voinpie, je non cnoisiiai qu un, mais
Je laciiLiai qu ji mui picin (ic nciis. J(} ic dfuiaiiaeiai a la mos-
(ju..«- uf oanMiiian i , (|(ii aunuiic loul MaïuDouJ et quj niaïquc
le- piucj giaiiu eiioii uc 1 an luic au xm siècle; celle lois
eiieoie, je il ai d autre désir que de vous donner, dans loulc
sa iraiienise, une impression.
La mosquée de buleïman, c'est la gloire de Conslanlinoplf
Vvec SCS dépendances, elle occupe un cmplacemenl considO
lanie au-dessous des gicfiides casernes du Seraskiérat, c'est-à-
dire du Aliiiislère de Ja guerre. Nous sommes là en plein cœur
de Stamboul, à deux pas du Minislèrc des linances, dans un
quartier cependant désert. De larges rues, — larges pour Cons-
tiiiiliiioplc, — <»ù pi-rsonne presque ne passe, fuient dans la
direction de la C.onic d'Or'. Des balcons de bois, avec des l'enè-
tres giillagées, indéliuiment pareilles, surplombent ; et de
beaux arbres dominent les jardins, franchement verts, sans
l'ordinaire souillure de poussière, pareils aux arbres de nos
banlieues françaises. Et, comme toujours, de la vie intérieure
de ces maisons aux yeux clos rien ne se devine. Pas de ces
bavardages sur le jtas des portes «•oinme chez nous, l.a vie
familiale demeure enclose ; la jeune Turquie n'y a rien «•haiigé
l ne petite place avec son pavage à la turque ; la fontaine
habituelle, mais, celle-ci, toute simple et vulgaire ; une courte
avenue bordée de boutiques qui se sont placées sous le>? cou-
poles écrasées d'une anliqu<' médressé. Une porte, fort sim-
ple aussi, dans la muiaille percée de fenêtres à grosses grilles,
cl \oici la cour de la jnosquée (jui nous donne une première
idée de sa splendeur, fa Suleïmanié, c'est, à la fois, le chef
d'cL'UMe de Soliman le Législateur et de son architecte Sinan.
h arl ollonian, au x\ i" siècle, n'a jien produit de plus achevé.
|]||c i'\()(nic le <ou\<'nir impérissable i\r celui (|ue l'Histoire
a a|)|)rl('' hnil ensemble ■ le flrand. le ( '-on(|uérant, le Magnili-
que, le I .('gislii leii I i, le< canq)agnes conire la Hongrie vX
coiilre l'diodes, corilic \enise e[ ( '.liai le^-( )iii ni , la sigiialuiC
des Oapilulafions avec l'rançois 1", le< condjats conire les
Perses et la piise de Bagdad, et, cejKndant, parmi lant de
gunes, le règne de la justice et de l'intelligence, uti remar-
(jualilr (lïdi I (r;i(liiiini-li alion. le- lii-lorîen- nnjsulmans et,
I
L Al;i A (.((.NSÏAMINOPLE «I
Lii pari k- Lil ici , Djelal Essad, sont liers di' l<iii Sijiuu. l]:^
uni liiison ; ce nom mériterait d'être mieux connu à l'oc-
cident de l'hurope. .'Miian, originaire de Lappadoce, était le
lils cl un Grec. A vuigl-lrois ans, il est admis, cominc apprenti,
dans le corps des janissaires. 11 avait étudié les éléments de
l'architecture ; au cours d'une guerre, il se lit remarquer en
construisant des galères pour les troupes. Ce fut le début de
sa fortune ; devenu premier architecte du sultan Selim, il
construisit, dit-on, 80 mosquées, 00 chapelles, un grand nom-
bre de bibliothèques, d a'jueducs, (ïiinaiets, de ponts,
,'^.'i palais, ?>') bains, des fontaines et un nombre considérable
de monuments de toute sorte. On prétend (juil Aécut plus
de iio années. L'inscription (jui orne son tombeau, près de la
Suleïman-Djami, dit de lui, dans le style emphatique de
l'Orient, que l'un de ses ponts « a la beauté de la voie lactée )>
et que sa mosquée d<' Suleïman est k l'image du Paradis ».
Et, cependant, Sinan considérait que la inos(iuée Selim, con-
struite par lui à Andrinople, était plus habile encore.
La Suleïman-Djami apparaît à la fois comme une œuvre
considérable et une merveille de goût. Elle était entourée de
plusieurs écoles, d'un hôpital, d'une de ces auberges pour les
étudiants que l'on nomme des imarcts, et que l'on rencontre
si souvent à Constantinople. Ces constructions, à peu près
l'.uites pareilles, coiffées de leurs coupoles grises, forment
encore, autour de la mosquée, un véritable quartier, pittores-
que dans sa monotonie'; mais l'esplanade murée, plantée de
cyprès et de platanes, isole le chef-d'œuvre et lui donne la
perspective nécessaire pour faire valoir l'harmonie de ses pro-
portions. Dans ce Stamboul oii tout est si petit, si réduit, si
ramassé, cette terrasse paraît immense.
On peut admirer ici hi mosquée dans sa rorme classique.
Pour !♦' plan, rien de plus simple. Lin rectangle divisé en deux
parties, de surface presque égale : le har'un qui l'orme la cour,
le parvis, — et la mosquée elle-même. Les minarets s'élèvent
au-dessus des quatre angles du iiarim, les deux postérieurs
plus élevés. L'aspect de l'ensemble est d'une parfaite harmo-
nie ; la masse énorme de la mosquée paraîtrait lourde sans ces
quatre lances aiguës. Dans nos cathédrales gothiques, la flèche
semble soulever l'édilice loul entier, par une sorle d'appel mys-
Auiis Univ., x.\i\, '•
62 L AKl A CU.NSTA.MI.NUl'Li:
ÎKiuc ; la inosquéc ii a pas cel élan, mais elle ne manque ni
de eliarme ni d élégance.
La porte principale semble aujourd'hui abandonnée. i?ans
doute, elle est trop solennelle pour les exercices pieux de cha-
que jour. C'est une belle niclie en stalactites, étroite, mais
élancée, surélevée de quelques marches au-dessus du sol de
la cour déserte. Abandonné aussi le grand parvis dallé de mar-
bre blanc, orné de colomies de porphyre et de granit rose.
La fontaine est muette. On n'entre plus que par les portes laté-
rales, près des galeries à arcades dont l'adjonction nuit un peu
à la sévère simplicité de l'ouvrage.
Aujourd'hui, troisième jour de Ramazan, j'ai (pielque peine
à entrer dans la mosquée. Un grand personnage vient d'arri-
ver en calèche à deux chevaux, précédé d'un piqueur et les
imams en paraissent fort agités. J'en serai quitte pour adniirei
un peu longuement les beaux arbres du jardin muré où repose
le sultan Suleiman et pour jeter les yeux sur le magnilique
paysage qui s'étale au pied de la terrasse, par delà les petites
cheminées des médressés : l'entrée de la Corne d'Or et du Bos-
phore, Scutari, la Marmara et le Vieux Serai tout blanc parmi
les cyprès. Je puis entrer enfin. L'impression est profonde. La
coupole, revêtue, par malheur, d'enduits déplorables, s'éclaire
de nombreuses fenêtres à plein cintre qui laissent tomber sur
le porphyre des colonnes et sur le marbre, hélas ! doré, des
chapiteaux une lumière atténuée et très douce. Ce monument
relève de l'art le plus grand et le plus pur. (c Si l'on en excepte
les merveilleux vitraux en plâtre ajouré, œuvres de Serkoch
Ibrahim... et ({uelques belles inscriptions, ou dorées sur mar-
bre ou peintes sur faïence, et le lambris de faïence du mur du
mihrab «jui couvre ce mur jusqu'à la naissance de la voûte,
c'est aux colonnes de porphyre, aux voussoirs de marbre noirs
et blancs, aux stalactites, aux proportions des baies, des
arcades et des supports, à la cadence des lignes des aies et
des coupoles que rarchitecte a emprunté ses moyens d'expres-
sion (0 »• H n'est pas d'œuvre plus simplement belle, et,
cependant, ici encore, comme à Sainte-Sophie, la froideur du
monument me déconcerte ; celle austérité implacable me
(i) Suludin, ouo. cilc, pp. 5io, 5ii.
L ART A COMSTANTIiNUPLE 83
déroute. Je cherche en vain ce qui nous paraît, à nous autres
Occidentaux, être le principe môme de l'art : la vie. La mos-
(luéc Suleïmanié m'inspire un désir immense d'aller revoir la
danseuse de Pergame.
C'est un sentiment du même ordre que j'ai éprouvé en face
des autres monuments turcs de Conslantinople, dans les autres
mosquées et dans les turbés, dans le petit kiosque des faïences,
plutôt persan qu'ottoman, semble-t-il, ou dans le kiosque
de Bagdad. Entrons, en passant, si vous le voulez bien,
au lurbé de Chah-Zadé. C'est là qu'il faut admirer l'art
céramique des Turcs, leurs charmantes faïences cloison-
nées. Elles recouvrent toutes les faces, entre les fenêtres
ornées de volets en bois ouvragé. C'est une harmonie de vert
clair, de bleu tendre, de bleu sombre et de jaune. Les fleurs
stylisées sont encadrées de iilets blancs. Dans des cartouches
d'un bleu profond, de belles et savantes écritures blanches se
détachent. La lumière qui pénètre par les petites fenêtres ogi-
vales à vitraux en devient tout azurée. Notre goût moderne
aimerait peut-être un peu plus de sobriété, car la muraille est
recouverte sans interruption, mais les couleurs sont si heu-
reusement-choisies et, dans la monotonie forcée de l'ensemble,
le dessin est si heureusement varié que le regard est charmé ;
on ne donne guère qu'une attention distraite aux trois cata-
falques des princes, drapés de vert clair, surmontés d'une large
cage de bois ouvragé. Il y a là tout un art original et remar-
quable, à peine exploré, encore mal connu, mais nous ne
pouvons le goûter vraiment qu'en oubliant pour un temps
nos idées classiques et les principes qui sont pour nous à la
base même de l'art.
*
Cette impression me permettra. Mesdames et Messieurs, de
vous présenter enfin une conclusion qui ne sera, elle-même,
qu'une dernière impression. — Oui, Conslantinople est une ville
d'art et l'une des des plus riches peut-être, l'une des plus vastes
assurément. Jo me demande cependant, en terminant cette
esquisse hâtive et pleine de lacunes, si elle m'a procuré les
mêmes émotions que la Grèce antique et, puisque vous m'avez
l>erinis de donner à cette conférence la forme d'un récit de
•^i LAIU A CO.NSÎAMLN'UPLL
voyage, je vou!j prie dv m'auloriscj-, pour Unir, à iii'iiilui-
roger sur ce point devant vous.
Je me souviens du jour où j'abordai lAeropole avee la joie
naïve d'un vieil étudiant...
Sous le soleil vertical, l'attique de l'Are dlhidrien. qui
limite la ville de Thésée, découpe ses baies de marbre pentéli-
que sur le bleu tendre du ciel où naviguent quelques nuages
blancs. La pierre a pris cet incomparable ton brun (pii donne
aux ruines d'Athènes cette patine brûlée, iniinimeni plus
chaude que la patine italienne, même à Pestuni. Sur la vaste
terrasse de l'Olympieion. t'neadrée de cyprc.'>, llanquée d'un
IX'tit jardin poussiéreux de tamaris et de poivriers, treize
colonnes alignées, avec leurs architraves jetées comme des
ponts, chantent la magnificence du temple que le iT siècle de
notre ère acheva. Dans ce cadre immense se déroulait la fêle
des Panhellénies ; et, cependant, ce n'est pas là, au milieu de
cette foret de colonnes géantes qu'il faut chercher la véritable
àme hellénique. Hadrien ne termina cette œuvre que pour
égaler sa gloire à celle du dieu ; il se divinisa lui-même aux
cotés de Zeus. Il avait trouvé le cadre préparé depuis des siècles ;
il se crut suffisant à l'emplir. Cette emphase nous choque el
nous décourage d'admirer.
Illusion sans doute, mais, jusqu à ee qu "n me la détruise,
je ne veux admirer ici (|ue de belles idées vêtues de formes
simples. Je veux voir de beaux mythes traduits en marbre
pentelique. Je suis venu pour Dionysos et pour Athena. El
là encore, dans le théâtre dionysiaque, si élégant cependant,
d'une élégance ultra-classique, j<^ lenconlre la ligure d'Ha-
diien qui m'offusipie. h' \<»udrais nu cadre plus simpi»' pour
y placei' mon dieu paNsan. Tout de même, asaiit (pie le IhéàUe
ne fût reconstruit avec ce luxe, c'est ici ([uc lurent joués les
Iragirpies et Aristophane, el ^()ilà dr ([iioi méditer.
Chaque âge a voulu s'eiiq^arer à soji piolil de la glorieuse
colline. Le cluisjiiinisine n"a-t-il pas mis une petite croix, jues-
ijuiiie et (•••iiiiiic li(iii|cii>e. à reiitiée de la grotte (|iie 'llirasyllos
le ehorège voulut consacrer à |)ioii>sos. L'Udéoii d'Iléiode
Atticus choque [)ar sa magnilieence brutale. Témoignage,
dit-on, de piété conjugale ! On doute de la sincérité d'un
sentiment (|ui s'expiinie si biuyammenl.
LAliT \ CONSTAMINOFLK Hfi
Le long de lu roule qui s'élève uu\ Propylées, ces bouquets
d'oliviers clairsemés et de cactus sauvages me sont, pour
goûter la véritable Acropole, une meilleure préparation.
Cette désolation, où rien ne gêne plus l'idée, m'enchante.
Pour qui est vraiment dévoué à la pensée hellénique, un ter-
rain nu sous le ciel qui le brûle suffit à faire surgir les images.
On ne souffre, ici, que de l'envahissement du paysage par ses
monuments grossiers. En art, tout ce qui est médiocre, même
moyen, est inutile, voire dangereux ; nulle part cette vérité,
essentielle aux démocraties elles-mêmes, ne s'affirme mieux
qu'ici. Si je demande à l'Acropole de me donner une leçon
d'esthétique, c'est la réponse que j'en reçois.
Cette colline fauve qui descend, face au Parnès, est-ce vrai-
ment la Pnyx, le lieu d'assemblée du peuple, avec ce rocher
pour tribune •} Cette autre petite colline, faite de gros blocs
roses, entaillée d'un rude escalier de seize inarches, au som-
met duquel je domine le temple de Thésée, est-ce vraiment
le siège de l'Aréopage' <} Le lemps me manque pour m'en
informer. A peine pourrai-je regarder, au delà du champ d'oli-
viers et dans un nuage de poussière dorée, le long ruban de
la Voie Sacrée.
Un vent violenl fait bruire les petits chardons secs. Fran
rhissons la porte où M. Beulé prit la précaution d'inscrire lui-
même sa gloire. Ici encore, il faut enlever par la pensée le
piédestal du monument d'Agrippa. (Sur ces murs bien en vue,
(|ue de réclames à travers l'histoire !) Pour la première fois,
sur les larges dalles blanches de la haute terrasse, au pied du
portique dorique, j'éprouve en toute sa force l'impression
attendue. Dans les quelques mètres carrés de sa cella, le petit
temple d'Athena Nike enferme toutes les perfections que
je recherche. .T'y retrouve la trace d'Athena que j'avais perdue.
.Te n'oublierai plus de ma vie cette blancheiu' cristalline et
dorée. Quelle vue sur le précipice, el sur le Parnès et sur la
mer. La déesse de bois n'est plus là, qui tenait dans se?
mains la grenade et le casque : je l'y replace en pensée, pieu-
sement.
Me voici préparé à contempler le Parthénon lui-même. .Te
gravis les dernières marches du rocher profondément raviné.
La statue colossale d'Athena Promachos par Phidias s'élevait
86 L'ART A CONSTANTINOPLE
sur cette aire. J'avoue (juo je ne regrette pas de ne plus la voir.
Dans les reconstruetions de l'Acropole, où j'ai appris, même
avant de la connaître, le triomphe d'une esthétique fondée sur
l'équilibre et sur la raison, j'ai toujours été choqué de voir
émerger, au-dessus même des Propylées et de l'Euchlhcion, ce
colosse de neuf mètres, fait du produit des dîmes. Pour mon
jugement, ce fut une faute de goût, comme la colonne Ven-
dôme, et moins excusable dans ce cadre, un monument d'or-
gueil qui eût gêné Renan venant prier sur l'Acropole.
Je me trompe peut-être ; mais je cherche à me défaire ici
des idées toutes préparées et des admirations de commande. —
Voici Athena encore sous sa forme d'Hygieia, puis sous sa
forme d'Erganè. La voici dans son Parthénon. Je suis enfin
pleinement ému, pleinement heureux. La déesse qui m'ac-
cueille sur la blonde Acropole, elle est, elle, au moins, bien
vivante. Elle est forte ; son bras puissant, qui ne craint pas
la bataille, protège les cités et c'est à son courage qu'elle doit
de porter une Victoire sur sa main étendue. Après la lutte,
elle est sage et c'est elle qui assure la paix, qui inspire l'élo-
quence et les résolutions prudentes ; du haut de l'Acropole,
elle veille « sur les principes humains du droit attique (i) ».
Elle est jeune ; elle maintient la santé et encourage la mater-
nité. Elle est laborieuse ; elle inspire les arts et jusqu'aux
plus humbles métiers. Aux yeux de ce peuple si sincèrement
humain, elle apparaît comme le plus haut symbole de l'intel-
ligence humaine et les fêtes ou les monuments qui lui sont
consacrés n'ont d'autre objet que d'exalter, sous toutts ses for-
mes, la vie. — La profonde émotion que j'ai ressentie sur
l'Acropole m'explique, par comparaison, les réserves que j'ai
faites sur les spectacles d'art de Constantinople. Malgré moi,
c'est la Grèce que j'y ai recherchée. J'espère cependant que
ces réserves ne m'auront pas rendu trop injuste envers les
autres formes d'art que j'y ai rencontrées. Pour les goûter
pleinement, il faut sortir de soi-même, s'initier à des for-
mules qui ne sont pas les nôtres, faire un effort d'intelligence,
se replacer au centie de civilisations et de religions dont nous
sommes éloignés. Effort assez diffirilo pour le voyageur qui
Yi) Dofhnrmo," Mythologie <U' la Grèce nnlique, p. 83.
L'ART A CONSTANTINOPLE 87
passe et qui veut noter sincèrement ses impressions ! Décidé-
ment, Constantinople est une cité trop riche d'histoire, trop
complexe pour qu'on puisse la ramener à quelques définitions.
Au terme de cette étude, j'en sens vivement toute l'insuffi-
sance ; j'aurais atteint mon but, toutefois, si j'avais pu vous
suggérer le désir ou de la revoir ou de la connaître et de véri-
fier par vous-mêmes les quelques impressions d'art que je
vous ai proposées.
cil HOMO lE UMVrRSITVIKi:
CONSEIL DE L'UNIVERSITÉ
SKANCK bU 5 JriLLF/l i91n
Présiclont^o de M. le Rectki r.
Présents : ^IM. Fliirer, Hu^'^onnonq, Dopérel. ("-ouruKuil. Pollosson,
C;iial»ot, Fal)ia, Josserand.
Iacusi- : M. (larraiid.
(jiliiniiiiiicdlioiis (lirrrsi-s. — Par (l('(i('t du 'S mai, M. liocuie (sl
nommr professeur de clinique médicale. Pai- décret du •>/( .juin,
\l. (Idllef est nr.mmé professeur de jîatliolitoie interne.
M. \aney, maître de conférences, est promu de la (pialiième à la
troisième classe à dater du i"" janvier ii)io. M. lîarnain passe, à la
même date, de la troisième à la deuxième classe.
M. Renel obtient nn con^é pendant le cours de l'annéi^ scolaire
U)IO-IC)II.
I.e lanx de l'inlérèt servi aux sommes déposées en compte courant
au Trésor puMic ayant été abaissé à i ",',, i\l. le Ministre des finanees
a décidé- que l'intérêt de i,5o % bonifié aux comptes de dépôt par
la Caiss(^ des dépots et consio-nations sera réduit à i "o à dater du
i''"" Janvier 191 1 .
Un diplôme d'études agronomiques supérieures de l'Université de
T.yon a été institué par arrêté ministériel du t /j juin 1910.
I",n vertu d'un arrèti'' ministériel du 01 mai ii)io, le certificat
d'études supérieures de sciences d'astronomie, délivré par la Faculté
des sciences de Lyon, est remplacé, à partir de tqto, par un certificat
d' (( astronomie approfondie )>.
M. Offret représentera l'Universitc' de Lyon au XL Congrès géolo-
gique international à Stockholm.
l.r \' riongrès international de géographie se tiendra à Rome,
in 11)11, du if) au :>?. octobre.
La ."Société d'Encouragement des sciences expérimentales et de
jcuis applications pratiques, du nom de Christophe Ladentzoff, dans
une cii< niairc de propagande, sollicite des adhésions.
CONSr.ll. liK L'IMVKHSlTr 89
l.c (lonst'il pn-nd (Kniiaissancf d'un texte de l'iidrcssc ivdiy^ôn
par M. Elirliaid en \ ne d<;.s l'êtes de l'Université de Berlin.
M. ]•• Recteur donne lecture du rapport de M. Maurice Couianl
sur le cours de lanyuc chinoise el les cours relatifs à l'Extrènie-
(^rienl pondant rann(''e i()()()-T9rn.
('.oniniission mlmiitislntlirc. — M. le Minisire des Iravauv puldics
sio'nale à M. le Minisire de l'InsIruclinM publique l'oppoilunilé (^u'il
Y aurait à instituer, dans chaque département, des Commissions
administratives composées de représentants de toutes les Adminis-
trations civiles et militaires appelées à passer les marchés de travaux
ou fournitures et chargées d'établr et de reviser les bordereaux de
salaires el de durée de travail par le décret du lo août 1899. ^^- P^i^'l
Pic est désigné par le (lonseil pour faire partie de la Commission
instituée dans le déparlement du Rhône.
Chaire de pathologie el île thérapeutique générales. — A la suite
du transfert de M. Collet dans la chaire de pathologie interne, It^
Conseil de la Faculté de médecine émet un vœu tendant au maintien
de la chaire de pathologie et de thérapeutique générales : c'est dans
le même sens que se [irononce le Conseil de l'Université.
Inscriptions à la Faculté de médecine. — Conformément au vœu
émis par la Faculté de médecine, il est décidé que les dates aux-
quelles les inscriptions pcturront être prises à ladite Faculté seront
fixées comme suit : du 2^) octobre au 6 novembre, du 10 au 20 jan-^
vier, du 10 an '>:) avril, du 9.0 juin au i'^^'' juillet.
Cours libres. — Le Conseil décide le renouvellement des cours libres
de MM. Laeassagne, Tellier, Seyewelz, Pierron, Montel, Clémencin
et Vallas.
Renouvellement des cours unicersitaires. — Les cours universitaires
sont renouvelés purement et simplement. Toutefois, le cours de bi-
bliographie française, confié précédemment à M. Fontaine, est attri-
bué à M. Baldensperger.
Cours d'antiquités lyonnaises. — A la suite de la démission de
M. Virolleaud, le Conseil avait demandé à la Ville de s'intéresser
à la transformation du cours de l'histoire des religions en un cours
d'antiquités lyonnaises. Le Conseil mimicipal vient de voler, dans ce
but, une subvention de i.ooo francs. Le Conseil général avait alloué
tout récemment, pour le même objet, une Sduime égale.
on r.lIROMQlF INIVERSlTAIRi:
Comil,' des AniHiles. — Le rapport de l'agent exécutif fait res-
sortir \v ( hiffre des disponibilités. Le Comité propose de les attri-
Ituer en partie à ^HL Doneieux et Riffaterre. Ces propositions sont
ratifiées par le Conseil.
Bihlidlhniiie dr Na/o/ur/NC. — - Notre Consul à Saloni(pie signale
la fiiuilalion d'une bililiotliripie publique dans eefte ville et de-
niandt» pour elle des ouvrages. M. le Bihliotiiéeaire en chef propose
d'envoyer un exemplaire des publications des Annales et un exem-
plalif des ouvrages m double ou en lrij)le, dont la désaffectation
serait demandée à M. le Aliidslre. Os propositions sont approuvées
par le Conseil.
Bourse Utnuiequin. — Le Conseil accorde, à titre exceptionnel,
une somme de lao francs, (pii \i(>ndra grossir le montant de cette
bourse.
SFUNCE du 12 NOVEMimE 191o
Présidence de M. Hugounenq, vice-président.
Présents : M^L Hugounenq, Flurer, l^epérel, Clédal, André, Vi
gnon, Josserand, Pollosson, Fabla, Chabot, Flamme, Garraud.
Excusé : -M. Courmont.
Comniunicaiions diverses. — M. Hugounenq rapitelle que, depuis
lii dernière séance du Conseil, l'Université a perdu un de ses plus
anciens collaborateurs, M. Mabire, professeur honoraire à la Faculté
de droit, qui a siégé pendant longtemps au Conseil de l'LTniversité
et <pii. dans sa verte vieillesse, s'intéressait toujours à ses travaux.
Il exprime les regrets du Conseil et l'associe à ceux qui ont été
exprimés au nom de la Faculté de droit par M. le doyen Flurer.
\rièl(' ]iar lequel M. Baldensperger, professeur à la Faculté des
lettres, est chargé du cours de |ilt('rature moderne à la Faculté des
lettres de Paris.
Arrêtés divers nommant des chargés de cours, des maîtres de
conférences et des chefs de laboratoires.
.\rrèté créant un dix-neuvième certificat d'études supérieures do
sciences portant sur la physi j i?, 1 1 cliimie et les -ciences naturelles
(S P. C. N.).
M. Goblot est désigné pour remplacer M. Bal(lensj).M;i.'er dans la
Commission de la bibliothèque.
Iinilalion au Congrès des Oijenlalisfes.
.\nn(dcs )!(' VUnirersUr. — Le Conseil, a|)iès avoir pris connais-
CONSEIL l)K L'IMVERSITK 91
sance d'une lettre de M. Lameire, autorise la traduction <run travail
de M. Legrand, intitulé Aaoç, paru dan? les Annales de VUniversilé.
et dont la propriété littéraire est réservée à l'Université.
Répartition de la subventian de VEtat. , — Le Conseil décide (|ue
cette répartition se fera sur les mêmes bases et avec les mêmes chif-
fres que l'an dernier.
Budget de l'Observaloirc. — Les prévisions du Inidii-el sont adop-
tées telles qu'elles ont ét('' dressées.
Institut de chimie. — H est institué nne Commission spéciale,
composée de MM. Hugounenq, André, Vignon et Courmont, povir
étudier sur place différentes questions intéressant l'Inslitut de chi-
mie (chauffage, service d'incendie, réparations et aménagements
nouveaux).
Donation Brossette. — Le Conseil accepte la subvention de M. Bros
sette pour la création d'un poste d'assistant au cotirs de chirurgie
infantile professé par M. \ové-.Tosserand. Il adresse au généreux
donateur ses plus sincères remerciements.
Rapports annuels des doyens. — 11 est donné lecture par MM. les
Doyens de leurs rapports annuels, (pii seront résumés dans le raj)-
port général.
Décanut de la Faculté des lettres. — Après (pie le Conseil a eu pris
connaissance du procès-verbal de présentation pour le décanat de
la Faculté des lettres par l'Assemblée de cette Faculté, il est procédé
au vote. M. Clédat est présenté en première ligue, M. Chabot en
seconde ligne. M. le Président et M. André félicitent M. Clédat des
sept présentations successives dont il a été l'objet et de la confiance
persistante de ses collègues. Le Conseil s'associe, par ses applaudisse-
ments, à cette marque de profonde estime.
SÉANCE Dl' 3 DÉCI-:MBRE l-.lIO
Présidence de M. le Recteur.
Tous les membres sont présents.
Décès. — M. le Recteur fait part au Conseil du décès, survenu
depuis sa dernière réunion, de M. Regnaud, professeur honoraire à
la Faculté des lettres. Le regrell('- défunt avait (u-cupé longtemps
'.»V CHROMQllv INIVERSITAIRi:
avec ilislinclicui la ihaiiv ilr saiixril. L'cslinio de ses tollî-giu'S l'ait-
pela à siéger au Conseil de l'I niversilé, dont il fut même vice-pré-
sident. Ses concitoyens lavaieiil élu conseiller général. Les sympa-
thies de ses collègues raccompagnèrent dans sa retraite, et le CouscmI
de ITniversité s'associe an deuil de la Faculté des lettres.
."SiiiniiKilintis. — M. le Heclein' c()muiuni(pit' li-s n<>niinalions sui-
vantes :
M. ("lédat, iloyen de la Faculté des lettres ,
M. P. Coiu'monl, professeur de |)athologie générale à la Faculté
de médecine.
M. Vessiot, chargé d'un cours de calcul ditïércntiel à la Sor-
Imhiuc.
\1. <Miillemard, agrégé à la Faculli' d(> uii-ilct ine,
Affaire disciplinaire. — Le Conseil commence à examiner une
affaire disciplinaire de fraude an baccalauréat. L'inculpé fait défaut.
La discussion commencée à celle séance sera continuée à une séance
ultérieure du Conseil.
fiiulyels de l'L'nicersilé i-l des Facutlés. — Les budgets de i'I ni-
versité et des Facultés sont approuvés, après quelques observations,
tels qu'il* ont été |u<»posés par M le hi^cjcnr e| jiai MM. les Doyens.
Ejliiiclt'iirs d'incendie. — Le Conseil vole un ci'édit de j .000 francs
pour Taihal d'extincteurs qui seront répartis entre les Facultés, l'in-
-lituf de chimie et l'Observatoire.
!^iippléance di' inurs. — M. .1. Applrlon. pM.tesseur à la Faculli-
de droit, demande à se faire sujjpb'-er \>,\r M. Viiiieiix, docteur en
droit, dans un cours de droit adminisiralif eomplémeutaire. Cette
suppléance est autorisée.
('.un {('rriiii-s dt' ni(dln''niidi(iiH's tjént'rides. — Le Conseil est d'avis
de niaiuleiiir la conférence de mathémalicpies générales dont M. Ves-
siot était chargé, et qui devient vacanli' pai' suite de son départ. La
vacance sera publiée au liiillelin de l'inslrnclion piihliinie.
Insuffisance de inniii.r. — \|. |)epéiel deniandt' iprune Commis-
sion soit noMiméc pour eoiislaler l'insuffisance des U)caux où se
trouvent plaeées les ((p||e(lions de géoloi^ie et iccherclier les voies
et moyens pour les lran>p<»iler aillem<. Il lui est donné satisfaction.
La Commission est comi)osée de M\I. njïiei, Flamme, Chabot. Ilu-
gouneu(|. .losseraufl.
CONSEIL DK L'UMVEHSITi: «CJ
Affectation au Musée d'Iiyijiène dea locuiu: délaissés par la miné-
mlixjie. — M. Coiirmont deniande que les locaux occupés par la
minéralogie et laissés vacants lui soient attribués pour être affectés à
la création trun musée d'hygiène, et (ju'un crédit tle 900 francs lui
soit t)uvert pour opérer le déménagement des collections. Le Conseil
décide, sur la proposition de la (lommissiou des finances, de faire
examiner la question par la ('ommission (pi'elle vient de nimmier
pour examiner les locaux de la géologie.
Cours de hibli(i<iraphie française. — Le cours se trouve supprimé
par suite du départ de M. Baldens[)erger. Le (conseil \ote le principe
de son ré-laMissemeul .
Vacances du Jour de l'un. — Les \aeances du Jour de l'an sont
lixées du samedi soir •i'\ décemlne au lundi soir • j;ui\ii'r.
Legs Crouzet. — La 'Faculté des lettres, à laquelle sont attribués
les arrérages du legs Crouzet, fait approuver l'emploi des fonds à la
continuation des fouilles archéologiques de la cdlline de Fourvière.
Happorl de M. Ehrliard. déléyué de l'i^nirersilé au centenaire de
l'Université de Berlin. — M. le Recteur donne lecture d'un rapi)orl
des plus intéressants de M. Ehrhard sur les fêtes du centenaire de
l'Université de Berlin. Le Conseil manifeste le désir que ce rapport
soit imiirimé,
i'rojet de fondation d'un Instilul de l'Université de Lyon en lur
quie. — M. le Recteur appelle lattention du Conseil sur 1 intérêt
que [)résenlerait l'extension et l'expansion de l'L niversité- de Lyon
en Turquie, et, par voie de conséquence, l'organisation dr loui-
destinés à attirer à II niversité de Lyon la clientèle d'éfudianis otto-
mans.
SÉANCE Dl in DliCEMURE l'.UO
Présidence de M. Li; RecTklU,
Tous les membres du Conseil étaient pi('sents, à l'exceptiiui 'le
M. C.ourmonI, excusé.
V propos de la ]ectur( du pi'o(ès-\erbal, M. !<• doyii (llédat de-
mande (pie la vacaneii du cours de bibliogra|»liie soil publiée au
liullelin de l'I nslruclian puldiijiic. \[)prouvé.
Commission de ta hildiidlièipif. — M. Offret est dé'sigiK' pour faire
|)arlic de celle Commission, eu rcmplaccmeni de M. \essiol.
94 (IIUONIQUE UNIVERSITAIRE
iS'oiniiuilinit. — M. llitzard est chargé d'uii ((uii;; de lilUruliiio
muclt'iiii- romparéo à la Facullc des lettres.
Cumjc. — l 11 congé lie Iruiî» mois est accordé à M. l'icrrel, pru-
l\-sseiir de clinique des maladies mentales.
Envoi de livres. — Communication de M. le Bibliothécaire an-
nonçant un envoi d'ouvrages en double au Comité (( Union et Pro-
grès » de Salonique.
Conférences. — M. Fiidey est délégué par l'Université d'Harvard
pour faire à l'I niversité de Lyon deux conférences sur la France
aux Etats-Unis dans le passé et dans le présent.
Transfert de services. — Il est donné lecture du rapport de la
Commission nommée pourétudier la question de l'aménagement de
locaux à la Faculté de médecine cl à la Faculté des sciences.
En ce qui concerne le musée d'hygiène que se propose de créer
M. Courmont, le Conseil : i° approuve le transfert du matériel et
lies vitrines, ainsi que leur aménagement dans le local resté libre
par le départ des collections de minéralogie ; 2° vote l'allocation
dune somme de /i5o francs pour frais de transfert. Cette sonune
figurera au budget additionnel.
En ce qui concerne les collections de géologie de la Faculté des
sciences. M. le doyen Depéret est autorisé à faire établir par l'archi-
Iccle de l'Université un devis d'aménagement d'une salle et d'une
voie d'accès à cette salle.
Affaire disciplinaire. — L'ordre du jour appelle l'examen, com-
mencé lors de la séance précédente, des poursuites intentées pour
fraude au baccalauréat.
SÉANCE Dl 7 JANVIER l'Jll
Présidence de .M. le Uecih h.
Etaient i)résenls : MM. Flurer, Depérel, Cl(''dal, .l(»sscrand, Car-
raud, Pollos.son, Vignon, Chabot, Fablii.
Absents et excusés : MM. Hugounemi, André, Courmont, Flamme.
.M. le Recteur annonce la décoration de M. Soulier, professeur
honoraiie. et lui adresse les félicilations du Conseil.
l!(il)l>i)rl annuel. — M. Garraud domii' Irclurc du rapport annuel
(jiii (joil élic pn'sciilé, au nom du Conseil de II niversité, à M. le
COISSEIL I)K L LiNlVERSlTi; '.l.j
iMiiiistn- lie l'Instruction publique, sur les travaux de l'Universilc
[tendant l'année scolaire i(jo<j-i»jio.
Après approbation de ce rapport par le Conseil, il en est donné
lecture en présence des bienfaiteurs de l'Université. Des observations
intéressantes sont présentées sur diverses questions par M. Enne-
niond Morel, vice-président de la Chambre de coninicrcc et prési-
dent (le la Société des Amis de l'Université, notamment sur la su[)-
I)ression du cours d'Assyriologie et sur la progression des étudiants
étrangers.
Après le départ de M. Ennemond Morel, que M. le Rccieur remer-
cie au nom de l'Université, la séance du Conseil est reprise.
Fondulioii Hannequin. — Les anciens étudiants d'Arthur Manne-
quin, ayant pris l'initiative d'une souscription en vue d'honorer sa
mémoire, ont réuni une somme de 4ooo francs qui a été affectée à
la fondation d'une bourse à l'étranger. Cette bourse, du montant de
3oo francs, devra être périodiquement attribuée à un étudiant de
philosophie de la Faculté des lettres.
Le titulaire de la bourse devra faire un voyage ou séjour de trois
semaines à l'étranger, soit dans l'année même où elle lui aura été
attribuée, soit, avec l'autorisation du Doyen, l'année suivante. Il
devra adresser, dans les trois mois suivant son retour, un rapport
au Recteur sur l'emploi qu'il en aura fait et l'utilisation de son
séjour.
Un projet de règlement conforme à ces dispositions est api)rouvé
par le Conseil.
Bibliothèque de Suloniqae. — Sur avis de M. le Ministre des affai-
res étrangères, les envois de livres à la bibliothèque de Salonique
sont suspendus. Les ouvrages qui se trouvent en cours de route
seront ré[)artis, par les soins de notre Consul, entre les diverses
Œuvres françaises.
Inslitnl de cldniie. — La Commission de chauffage de l'Institut
de chimie est chargée d'étudier un mode de chauffage spécial isi-
par service. Pour aider à cette instruction, il est convenu que les
quatre chefs de service de l'Institut de chimie devront remettre à
la Commission un rapport spécial sur le procédé le plus économi(iue
de chauffage de leur service.
Cours d'ditliquités lyonnaises. — La Faculté des lettres propose
de conlier le cours d'anlicpiilés lyonnaises à M. Germain de Mon-
tauzan. La candidature (1(! M. Germain de Montauzan est approuvée
par le Conseil et sera soumise à l'agrément de IM. le Uecteur.
96 CHROMUli; IMVKKSITAIRE
Cours (h hiblii.>ijni[)liii\ M. Ila/anl i'<l im-st-iih'' [tour Ir ((niis
clo bibliographie l'rain;aisc.
HenoLiveUi'nienl du Hvrcuii. — Il est [»niit'(li.\ an linllcliii scrrcl. à
l'élection du Bureau i»<iui I année i()i''
M. li('|i('Mii est ('In ^ iee-président.
M. ('.haiinl rsl (■lu secrétaire.
Commission de lu bibdidhhjue. — M. Brouilliet, proi'esseur à la
Faculté de droit, est désigné comme membre de la Commission de
la bibliothèque, en remplacement de M. Pic, piofcsscur à la Fa-
culté de dmit, démissionnaire.
Sl^ÂNCli DU li .lANVIFlR 1911
Présidence de M. lk Rectelu.
Présents : ^IM. Depéret, Flurer, Hugouuenq, Clédat, (îarraud, Jos-
serand, Courmont, Pollosson, Fabia, Chabot, Flamme.
Confcreitce de tn(dhriniili<juei;. — P(tur la conférence df mathéma-
tiques rétribuée [»ar 11 ini\»'isil(''. la Faculté des sciences ])ropose
M. Le Vavasseni'. l.e \<A>- a lien un scrutin secret cl (i(''siniic M. T-c
Vavasseur.
\ffain' ilis<'i pliiKiirc. — Le (lonseil s'occujm- dune altairc (lisci-
pl inaire.
SI-:ANCfc: DU H FI^VRŒH l'Jll
Présidence de M. le Kecteuk.
Présents: M.M. Depéret. Flurer, llugitilnciKj, Clcdal, \ndrc, .losse-
rand, Gariaud, ( '.'ninnont, Niunon, Flanmic. labia, Chabot, Pol-
losson,
\(eu. — M. l'Iannuc propose an Conseil de soumettre à M. le .Mi-
nistre le vo'ii suiAiinl : (pie, dans les eus on nu ('-tudiaid aura été
(luni d'e\<"lnsiiin leni polaire, le lemps de la peine ne piii-^se pas s<!
confondre avec les années de sei\iee militaire. I,e Conseil jirie
.M. Flamme de r('(li;.'-er ce \(en a\ee ses eoiisi(|(''ranl'- pour la pro-
chaine séance.
Coiniitnniraliiiiis iliiwrses. — AI. le llceleur lait part au Conseil
des comninnieations sui\aiites :
CONSEIL DE L'UNIVERSITE 97
M. Finley, délégué de l'Université Harvard (l'oiidation Hyde), fera
à Lyon, les 6 et 8 mars, deux conlerences en anglais.
Le prix Humbert P"" pour 1910 a été, par la Commission interna-
tionale, attribué à M. VV. Schulthers, de Zurich, pour sa Pathologie
<•/ Thérapie de hi colonne vertébrale.
Les fêtes du millénaire normand auront lieu du 5 au iS juin et
ettjuprendront un Congrès, qui sera tenu du 6 au 10, sous la prési-
dence de M. Liard.
Invitation au IV*^ Congrès international de philosophie, qui aura
lieu à Bologne, du () au 11 avril 191 1.
L'Université de Christiania demande à l'Université de Lyon d'en-
voyer un représentant aux fêtes de son cinquième centenaire (5 et
') septembre 191 iV
Affaire disciplinaire. — Le Conseil s'occupe d'une affaire disci-
|»linaire.
Laboratoire de Tatnarif>. — M. le Recteur donne connaissance
d'une proposition de M. le professeur Dubois, tendant à la suppres-
sion du poste de concierge du laboratoire de Tamaris (le service
étant assuré par d'autres moyens) et à la création d'un poste de
directeur.
La Commission des finances est d'avis d'accepter et de soumettre
au Ministre cette pro])osition. Le Conseil adopte cet avis.
Comité dvs Annales., — Le Conseil prend connaissance ilu rapport
de ^L le [)rofcsseur Laineirc et en approu\e intégralement les pro-
l)ositions.
Cours de phonétique ed-périmentate. — Conformément à l'avis
fa\orable de la Faculté des lettres, le Conseil autorise l'ouverture
d'un cours libre de phonélicjue expérimentale, ({ui sera fait |>;n
^l 1*01 teau, professeur au Lycée Ampère.
iJonalion. — Leclure est donnée d'une lettre île iMM. Jean Faure
et Johannès Villard et de Mme Fabre, qui s'engagent ensemble à ver-
ser une soiiune de 1 ono tfaucs pendant une preuiière période de
trois années, [lonr iiii cours complémentaire de chirurgie expéri-
uientale. La Faculté de médecine a douué un avis fa\orable à celle
création, dont le principe est approuvé.
Centenaire de l'Université de Suint-Andrea^s. — M. Thomas, pro-
fesseur à la Faculté des lettres, est désigné comme représentant de
l'Université aux fêtes dti 500*" anniversaire de l'Université de Saint-
\ndrews.
.\iî)i-^ l'iiiv., XMV, I
FACULTÉ DES LETTRES
ilÂPPOHT DE M. LE DOYEN CLEDAT
pour L'année scolaire f 909-19/0
Dans le courant de la dernière année beolaire, la Faculté des lettres
a perdu un de ses professeurs honoraires, M. Berlioux, (}ui avait eu
l'honneur dinaug^urer l'enseignement de la géographie à la Faculté
(juelques années après la guerre, et dont les leçons brillantes atti-
raient la foule dans notre ancien local du Palais Saint-Pierre. Fixé
à Lyon après sa retraite, il avait continué à s'intéresser à son an-
cienne Faculté, et nous avions eu le plaisir de le voir assister à
l'inauguration de l'Institut de géographie, organisé par ses succes-
seurs, oii un beau relief du Jura, donné par lui, rappelle une de
ses meilleures publications. Nous conserverons fidèlement le souvenir
de cet excellent collègue.
Le donateur qui nous avait permis, en iyo5, de créer l'enseigne-
ment de l'Assyriologie, ayant retiré sa subvention, nous avons eu le
regret de supprimer ce cours, et le jeune collègue qui en était chargé
nous a (juiltés après avoir abandonné aussi la conférence d'histoire
des religions, instituée par la Ville, qui lui avait été confiée.
M. Zinnnermann, qui était déjà notre collaborateur pour la géo-
graphie coloniale, a été chargé de la suppléance de M. de Marlonne,
dont nous annoncions l'an dernier la nomination à Paris. M. le Mi-
nistre ne pouvait faire un meilleur choix.
MM. Fontaine, ("-lédal, Vllègre, Mariéjol, Homo, Hamain, Lévy-
.^^chneider ont été l'objet ilune i)romotion de classe, M. Douady a
été nonuné officier d'Académie.
("-t'Ite année, pour la première l'ois, l;i bourse de voyage Arthur
llann<'([uin a été attribuée à deux étudiants en philosophie,
MM. Blan.het et Siméon.
LAURKATS Di: LA FACULTl': bKS LETTRES POIR LWNNÉE SCOLAIRE 1909-10
Langufsclassiques : M. Zi:\ \co. Histoire; MM. (jVENEAI , Lkvkque.
Philosophie: MM. PoNCEAv, Bost. .\nglais : M. Guiran.
FACULTÉ DES LETTRES
99
ÉLÈVlîlS OL ANCIENS ÉLÈVES DE LA lACLLTÊ
ADMISSIBLES OU REÇUS DANS LES DIFFÉRENTS CONCOURS
AijréyuUvn de pliilosoplùe, G admissibles : MM. Berrod, Bertiaud,
Blancliet, JNabert, Ponceau, Siniéou ; 3 reçus : MM. Blauchet,
BeiTod, Nabert.
Agrégation des lellres, 4 admissibles : MM. Binon, Demimuid, Gotte-
land, Trémeau ; 2 reçus : MM. Binon, Gotteland.
Agrégation de grammaire, 2 admissibles et reçus : MM. Guillon (3^")
et Percherancier (4'').
Agrégation d'histoire, 10 sous-admissibles : xMM. Arqué, Bourgin,
Camus, ChoUey, Genevray, Gueneau, Kopf, Lévèque, Locus-
sol, Pouthas ; 3 reçus : MiM. Gueneau, Cholley et Arqué.
Agrégation d'allemand, 1 admissible et reçu : M. Garçon.
Agrégation d'italien, i admissible et reçue : Mlle Maricby.
Certificat d'anglais, 1 admissibles et reçus : Mlle Giriat, M. Mor-
fin (i").
Inspection primaire, reçus : MM. Prince et Lanier ; admissibles :
MM. Bugnard, Fonteret et Jolliel.
Professorat des Ecoles primaires, reçu : M. Bernard ; admissibles :
Mlles Cécillon et Gippet, M. Delfolie.
Direction des Ecoles normales, reçue : Mlle Décourt.
STATISTIQUE
Etudiants de la Faculté.
Doctorat et études spéciales ....
Agrégation et diplôme d'études supé-
rieures
Licence
Certificats de langues vivantes .
Enseignement secondaire ( Certificat .
des jeunes filles . . . ( Agrégation
Inspection primaire
Professorat des Ecoles | Lettres . .
normales ( Sciences .
Certificat d'études françaises (étudiants
étrangers
ETUDIANTS
DE LYON
55
79
29
40
36
«4
'-94
VOYA-
GEUKS
38
COHRES-
, PONDANTS
3o
7'
109
i3
10
36
«4
362
ICH)
CHRONIQUE UNlVERSITAlRK
l,es t''tiidiaiitï> il»' liccnco ou daf.'^ir^ation et île tcrtilieals de langues
vivantes se répartissent, eoninie suit, entre les diverses spécialités :
< a c
r '<'• "s
AGBEr.ATION
Lettres
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Grammaire ....
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1 1
r.o
DIPLOME D ETUDES SUPERIEURES
F-anpiics classiques.
Philosophie . .
Histoireetfîéographie
Ungofs p| lilteralures ( AlleraaDj
i-ImngiTi's litanlfs. I ingiai
Lanpucs classiques
Philosophie .
Histoire . .
Allemand . .
Anglais . .
Italien . . .
.
3
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cEuriiicA'r u Ai'TirrDE a i, enskigne.mem des langues vivami;s
Allemand
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Anglais
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Italien
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5
I
I
24
43
KACl'LTK DES I.KÏTUES loi
Etudiants appartenant à d'autres /tcadémies.
Sur les 21 éludianls (agrégation ou corlificat) qui venaient suivre
les cours du jeudi, 7 appartenaient à lie^; \cadéinies autres (pie eelli*
lie Lyon, savoir :
Clermont .... i
Grenoble 5
Montpellier 1
Sur les 9 correspondants pour la préparalion à l'agrégation ou aux
certificats d'aptitude, H appartenaient à des Académies antres que
celle de Lyon, savoir :
Aix 3
Ghambéry i
Clermont 2
Etudiants étranglera.
Les étudiants étrangers, aspirant au certificat d'études françaises,
appartenaient aux nationalités suivantes :
Anglais 2
Allemands 5
Italiens 2
Russes iî
Japonais i
i3 étudiants étrangers, non inscrits pour le certificat d'études
françaises, suivaient nos cours et nos conférences pour se perfection-
ner dans la connaissance de la lang-ue française.
Enfin, les élèves femmes étaient au nombre de io4, ainsi réparties
Doctorat et études spéciales 2
Agréaration et diplôme d'études supérieures. . C
Licence 7
Certificat de langues vivantes. ...... 3o
Enseignement secondaire des jeunes filles . . 10
Inspection primaire 10
Professorat des écoles normales 82
Certificat d'études françaises 7
10-i
CHRÛNIQIB UNIVERSITAIRE
EXAMENS
Licence.
LANGUES CLASSIQUES
Candidats lo
— ajournés 6
— admis 4
Mentions : Très bien »
— Bien »
— Assez bien »
— Passable 4
PHILOSOPHIE
Candidats 1 1
— ajournés ^
— admis 6
Mentions : Très bien »
— Bien »
— Assez bien 2
— Passal)le 4
HISTOIRE
Candidats 8
— ajournés 3
— admis 5
Mentions : Très bien »
— Bien »
— Assez bien >
— Passable .">
ALLEMAND
Candidats ....
— ajournés .
— admis . .
Mentions : Très bien
— Bien . .
— Assez bien
— Passable .
Candidats ....
— ajournés ,
— admis .
Mentions : Très bien
— Bien . .
— Assez bien
— Passable .
ITALIEN
Candidats ....
— ajournés .
— admis .
Mentions : Très bien
— Bien . .
— Assez bien
— Passable .
I.ii'eiiee scindée.
Par applitalioM du (U'ciet d\\ 3 septembre 1908, 27 candidats ont
subi l'un des parties de la licence es lettres avec mention (( Langues
vivantes » ; 1,") ont été admis et 12 ont été ajournés.
Total :»^(>nt'ral pour les diffVrents ordres de licence.
ANN^i:
l'RKCÉnENTE
(>andidals examinés
— ajournés
— admis
Mentions: Très bien
— Bien
— Assez bien
— Passable
Les caïuiidals iccns se ré[)art issciit ainsi
Boursiers de l'Etat ....
— de la Ville
Etudiants libres
— en droit
Répétiteurs
Correspondants
37
'9
18
1/
25
22
FACULTÉ DES LETTRES
103
DIPLOME D'ÉTUDES SUPÉRIEURES
LANGUES CLASSIQUES
Examinés 6
Reçus 5
Mentions : Très bien »
— Bien »
— Assez bien 3
— Passable. ..... 2
PHILOSOPHIE
Examinés 5
Reçus 5
Mentions : Très bien 2
— Bien »
— Assez bien 2
— Passable i
HISTOIRE ET GEOGRAPHIi;
Examinés ....
Reçus
Mentions : Très bien
— Bien . .
— Assez bien
— Passable.
LANGUES ET LITTERATURES
ÉTRANGÈRES VIVANTES
Examinés \
Reçus 4
Mentions : Très bien x
— Bien 1
— Assez bien . . . • . »
— Passable 3
DIPLOMES D'ETUDES SUPERIEURES
NOMS DES ETl'DIANTS
SUJETS DE MEMOIRES
NATURE PU niPLOME
I. — Session de IVovemlire 1909.
Sauzet (Joannès-Etne).
Rougier (Paul- Auguste-
Louis).
Bickert (Armand).
Camus(Georges-Louis\
M"« Ehrhard (Marcelle-
Marie).
Charles Nodier et le Roman-
tisme.
Les géométries non euclidiennes
et leurs conséquences philo-
sophiques.
Les journaux et les brochures
à Lyon du début de la Révo-
lution au 10 Août.
.\mbassade en Turquie de Jean
de Gontaut-Biron, baron de
Salignac (1604-1610).
Henri Heine et la Musique.
Langues et Littératures
classiques.
Philosophie.
Histoire et Géographie.
Id.
Langues et Littératures
étrangères, vivantes.
Allemand.
Gros (Jacques).
II. — Session de Juin 1910.
Evolution des idées esthétiques Langues et Littératures
de George Sand.
Lesigne(Pierre-Alexan- L'Infinitif dans Plaute et Té-
dre-Félix). rcnce.
Parayre (Albert Marie- Le meurtre d'Agrippa Postumus
Alphonse). d'après Tacite. — Annales. I.
Seguin (Louis-Eugène- Le Réalisme et l'Elément juri-
François-Marie). dique de 1 œuvre de Balzac
(La Comédie humaine).
Zevaco (Jean-Domini- Etude de sémantique (Molière,
que). Mlsnnthrope, acte^').
classiques.
Id.
Id.
Id.
Id.
lC4.t CHRONlyli: LMVERSITAIUK
NOMS MES ÉTUDIANTS SL'JETS DE MÉMOIXES NATURE DU HM'LOME
Arène (Joseph- Adol- La Philoi^ophie de Xavier Bicliat. l'iiilosophie.
phe-Augusle).
lîost (Pierre). Essai sur le Syllogisme hypo- Id.
Ihétiqiio depuis ses origines
jusqu'à la Logique de Pnrl -
Royal.
Ménard AnLoine-Léon- William .lames et Renouvier. — Id.
.Mphonse). Pragmatisme et Néo-Oiti-
cisme.
Ponceau (Robert -Del- Les Trois Réaliti-s cartésiennes. Id.
phin)
Arnaud (Georg. -Emile). La bordure des Cévennes méri- Histoire et Géographie,
dionales
Bonnet (Scraphin-L''). Elude sur Adrien I\'. Id
Laurent Germain-Fran- I.i.' motif du Trésor dans la Langues et Littéiatures
çois-.Marie). légende des Xibelungc.
Broche (Gaston-Louis- Etude sur le ProméHiée délivri'
Esmaly). de Shelley.
M"'' Roi (Marguerite- Ballade romantique.
Baplistine-Rose .
EXA.MEXS ni: DOCTORAT
I. — Diplôme d'Etat.
M. Dutacq (Auguste-François).
/'' Thèse : Histoire politique de Lyon pendant la Révolution de 1848.
?*■ Thèse : Gustave Rouland, ministre de l'Instruction Publique (,i856-i863).
II. — Doclorat de l'iînlversiti'.
M. Amato (Modeste-François-PHul).
Thèse : La Comédie italienne dans le théâtre de Pierre Larivey.
M"' OUion (Scipionie-Alexandrine-Ma rie-Elisabeth).
Thèse : Les idées philosophiques, morales et pédagogiques de M™e de Staël.
étrangères
, vivantes.
Allemand.
Id.
.anglais.
Id.
Id.
PUBLICATIO.NS DES PROFESSEURS DE LA FACULTÉ DES LETTRES
Pendant l'année scolaire i909-i9t0
Allègre. — Le prolog'ue des Acharniert!^ (Revue des Etudef; grec-
ques, octobre 19 10).
F. BALDKNSPEn(,F.R. — Etude (l'histoiie littéraire, a'' série. — Le voyage
de Cœllie à Paris (Bihiiolhèqiic universelle, septembre 1910). —
Notes lexicologiques ''Rev. de philol. françcdse, 1910). — Lettres
inédites de Litfré et de son père h A.-W. Schlegel (Mélanges
Wilniotte}.
KACLJ.TK DKS I.KTThES lO:.
K. RertaliX. — La inaîlic portugais du xv'' siècle, Nuno Gonçalvos
(Revue de l'art ancien et moderne, août 1910). — La Femme et
l'art du moyen âge français (Revue de Paris, i5 novendH-e
1909). — A Lisbonne, les journées des 4 t^t •'"> octobre (Revue
de Paris, iT) octobre 1910). — Donatelio (Collection des Maîtres
de l'art, ii)io). — L'Exposition rétrospective de Saragosse (i90(S),
idi)um de 11 5 pL, don! lu en couleur, avec texte historique
et critiijue en français et en espagnol, i vol. gr. in-'» de 3fio p,,
Saragosse et Paris, 19 10.
\. Bertrand, — ■ In manifeste féministe au \vi° siècle, Corneille
Agrippa. — Archires d'antliropoluriic criniinelle : Mouvenien!
psychologique et sociologique,
Chabot, — L'école sur mesure (Revue pédagogique , juillet 1910). —
Le péril de l'enseignement secondaire (Revue pédagogiciue, oc-
tobre 1910),
L. ClÉdat, — ReiHW de ptiUtdogie framudsc, t. \MV. — Ao^O/rs
d'histoire (te l'urlinigraplie, Paris, Le Soudier.
M. Cot RANT, — La succession au trône de Chine (Annales des scien-
ces politiques, i5 janvier 1910). — La ine politique dmis les
deux mondes, Extrème-Orienl , troisième année, 1910. — C.ala-
logve des Itères citinois, etc., de la BIbliollièque iSationale, \. II,
n"' 4424 'i •'•♦^89, 19 10.
.1. DouADV. — Les langues vivantes et les Facultés (les Langues mo-
dernes, 1910).
A. EnRHARD. — Franz Crillparzer, Sein Lebeu imd seine \\ erke,
•j'' .\uflage, Beck, Miinchen, 1910 {■:>.'' édit. allemande de l'ou-
vrage Fran: Crillparzer, le Théâtre en Autriche). - — Das Leben
de Franz Grillparzer, le Théâtre en Autriche). — Das Leben
einer Tanzerin, Fanny Elssler, Beck, Miinchen, 19 10 (édition
allemande du livre. Une Vie de danseuse, Fanny Elssler).
Ph. Fabia. — Le premier consulat de Petilius Cerialis. Contribution
à l'exégèse des Histoires de Tacite (Revue de philologie, janvier
1910). — Sénèque et Néron (Journal des Savants, juin 1910). —
Sipariujyi et Sparsio (Dictionnaire des antiquités grecques et
romaines). — Comptes rendus bibliographiques dans la Revue
de philologie, le Journal des Savants et là Wnchensehrift fiir
Klas.'iische Philologie.
H. Leciiat. — Sommaire d'histoire de l'art grec : introduction à
l'édition française du Guide Rœdeker de la Grèce, Leipzig,
1910. — Notes archéologiques, I et II (Revue des études ancien-
nes, 1910, p. ii7-i5i et ,S'î5-364V
J06 CHROMULE UNIVERSITAIRE
Legrant). — Daos, tableau do la comédie grecque pendant la période
dite nouvelle (Annales de l'Université de Lyon, série 11, I. Wll).
Li'vY-ScHNEiDER. — Lc gouvernement insurrectionnel de l'Hôtel de
Ville en novembre i83i et le rôle de L.-M. Pérenon (Revue d'his-
toire de Lyon, mai-juin et 'piillet-août 1910). — Les jirélimi-
naires du i5 mai i8/j8 f/a liévtduHon de IS'18, seplemhre-octo-
lire M)io. — ('hroni(]ue de la Heone «/'/i/v/o/'/c de Lyon.
V. LoRET. — L'inscription d'Ahmès, fils il'Ahana, publiée avec notes
et glossaire, Caire, in-4, 1910 (BihUolhèqiie d'étude, t. III). —
Le nom égyptien de l'Oi-yx (dans L. Lortet et C. Gaillard, Faune
momifiée de l'ancienne Egypte, t. II), Lyon, grand in-4, 1910.
— Sur la valeur syllabique d'un signe hiéroglyphique (extrait de
Sphin.v, revue critique d'égyptologie, t. XIV), Upsala, in-8, 1910.
M. Mignon. — Un point d'histoire des littératures française et ita-
lienne comparées : la chanson bachique d'Adam Billaut, Aussi-
tôt que la lumière... et le Testamento di Giacomo Tros du P. Igna-
zio Isler (J\oies critiques), Clamecy, 1909. — Jules Renard
(Ihid., 1910). — Un chef-d'œuvre oublié de la littérature fran-
çaise à la fin du wuf siècle : les Mémoires de Carlo Goldoni
(1787), Paris, 1910 (conférence faite à la Société d'études ita-
liennes, Sorbonne, mars 1910). — Firenze (appunli di leltcratur.i
0. di arte) Bulletin de la Société pour la propagation des langues
étrangères en France. — Confribulo allô studio dell' italianisin;)
iiclla Francia contemporanea : la Cena dette Beffe, di Sem Re-
nelli, e la Beffa di .Tean Richepin, Bisveglio italiano. — La dis-
sertation italienne au baccalauréat. Bulletin italien (et / tèmi
ilidiani netV esame di licenza liceale in Francia, dans le Marzocco,
Florence). — Bibliographie des auteurs du programme d'agréga-
tion pour 191 T (Bulletin de la Société d'études des professeurs
de langues méridioindes) .
Ramain. — Sur l'emploi de riiiliiiitif d'exclamation chez Plante et
chez Térence (Bévue de ptiil<d<igie, octobre 1910).
W. TiioM\s. — Tlir cliissical niovemcnt in France and in England
duriiig thc -^rcond hall' i.f tlic Wlith century (Revue de l'en-
seigncmenl des langues /■mv/zi/cn, octobre 1909). — • Le senti-
ment de raiiioiir cIk'z Raroii et chez Shakespeare (Revue des
cours et conférences, novembre 1909). — Articles de bibliogra-
phie anglaise dans la Revue des cours et conférences (décembre
if)09). — A Discussion on Milton's lïeroic Line (The Modem
Jjuiqinige ]^eT'ieu\ janvier 1910").
NÉCROLOGIE
Charles-Edouard HOCQUARD
:SIÉDECIN-INSPECTEUR
DIRECTEUR DE l'kCOLE DU SERVICE DE SANTÉ MILITAIRE
ET DE l'hôpital MILITAIRE d'iXSTRUGTION DESGENETTES
Le médecin inspecteur Hocqnard est mort à Lyon, le ii janvier
191 1, après une courte maladie. Ses funérailles ont eu lieu le i3 jan-
vier, à 10 heures du matin. Ai)rès la levée du corps, devant le char
funèbre amené au milieu de la cour de l'Ecole du Service de santé
militaire, des discours -ont été prononcés par M. le médecin princi-
pal de i''" classe Renaut, sous-directeur de l'Ecole, M. le médecin
inspecteur Nimier, directeur du Service de santé du Gouvernemont
militaire de Lyon et du XI V ("orps d'armée, M. le professeur Huoov -
NENQ, doyen de la Faculté de médecine, M. le D'' Masson, président
de la Société d'ophtalmologie de Lyon, M. le médecin inspecteur j^n'-
néral Delorme, président du Comité technique de santé, M. le général
Robert, gouverneur militaire de Lyon, commandant le \l\^ corps
d'armée. Le cortège se mit ensuite en marche, pix'cédé, entouré et
suivi par les troupes de la garnison, jusqu'à la gare de Perrache. Le
corps fut dirigé sur Sens (Yonne), où eurent lieu la cérémonie reli-
gieuse et l'inhumation.
M. le médecin inspecteur Hocqnard faisait partie du (ionseil d'ad-
ministration de la Société des Amis de l'Université.
Voici les discours prononcés ])ar M. le médecin |iriiici|)al Renauf et
par iM. le doyen Hugonnenq.
Discours de M. le Médecin principal de l^e Classe RENAUT
Sous-Directeur de l'Ecole du Service de .Santé Militaire,
Médecin-Chef de l'IIopilal Militaire d'Instruction Desgenettes.
(( Monsieur le (jouvernenr,
(( Monsieur le Médecin Inspecteur général,
« Messieurs,
(( Au nom de tout le [)cis()nii('l dt' l'Ecole du S('i\ ice de sanlé mili-
taire et de l'hôpital militaire d'inslruclion Desgeneltes, j'apporte à
noire Direclcni-, le nK'-dt'ciii iiispccliMii' Hocqnard, avec nos adicuv
108 NÉCROLOGIE
supi'c'iaes, U' [rmoignngo de la profonde aflliclion dans lai|uellc
nous plon^n'ut sa fin pxémaluréo et sa brusque disparition.
« Lors du congé universitain' de lin d'année, (juoique déjà un peu
fatigué, il ne crut pas devoir retarder une absence motivée par d'im-
périeux devoirs de famille : te déplacement détermina progressive-
ment une aggra\alion iiisidieusi> dun malaise d'al)ord méconnu. Kn
rejirenanl la diieetion, le .H jan\ier, il voulut faire, comme d'hai)i-
tude, le rapport du matin ; son faciès profondément altéré, ses orbites
excavées, son air de souffrance nous frappèrent tous de stupeur et
de pitié ; malgré ses efforts pour surmonter sa faiblesse, il ne put
continuer- el dut remonter à son appartement, prendre le lit d'ofi
il ne s'est pas relevé, d'où, jusqu'à la dernière minute possible, il
s'occupa des affaires de l'Ecole.
« Un mal implacable, minant tout l'organisme et ne se localisant
nulle part, d'autant plus perfide qu'il n'offrait pas de points d'at-
taque, a terrassé en quelques jours cette constitution si robuste, qui
avait résisté à tant d'agressions antérieures, au cours des séjours
coloniaux. Aussi, notre Directeur, insouciant de lui-même, ne pensa
pas, tout d'abord, être atteint sérieusement ; il craignit de provo-
quer la moindre alarme parmi les chers siens ; il ne crut pas, il ne
voulut pas être malade, et, par ce surmenage téméraire, il épuisa sa
résistance et tomba à bout de forces.
« Si les soins, par leur empressement et par leur qualité, avaient
pu enrayer cette terrible affection, la sollicitude professionnelle, dont
fut entouré le médecin inspecteur Hocquard, devait assurer la gué-
rison. Tout ce que la science la plus éclairée peut placer au service
du dévouement le plus absolu fut mis en œuvre, sans trêve ni relâ-
che. Mais rien n'y fit, rien ne put retarder la fatale échéance. Ainsi,
s'est brusquement et brutalement brisée une carrière médico-militaire
particulièrement brillante, que je suivis attentivement, de plus ou
moins près, à son aurore comme condisciple, en son plein éclat
comme compagnon d'armes, à son couronnement comme subor-
donné.
(( Compatriotes de Lorraine, encore que des deux côtés opposés de
la nouvelle frontière, Hocquard et moi, à deux années d'études de
distance, nous prîmes part, à des échelons divers, au premier con-
cours d'admission pour l'emploi d'élève du Service de santé militaire
qui eut lieu après la guerre de 1870. La date de ce concours à Nancy
est restée fixée dans ma mémoire ; il avait lieu en septembre i8t3,
quelques jours après la réoccupation française de la ville, après les
trois dures années de garnison prussienne.
(( Hocquard, candidat à douze inscriptions, entrait directement au
NECROLOGIE * 109
Val-de-Gi'âce, où l'on passait alors deux années, r[ on je n arrivais
moi-même que deux ans plus tard, au moment où il allait en sortir,
à la fin de 1875. Je vois encore la haute stature, la lirillante pres-
tance du jeune aide-major, à la physionomie mobile, parfois sévère
et même impérieuse, mais pi-esque toujours souriante et séduisante.
C'est alors qu'il fut désigné pour Lyon, où il devait passer quelques
années, qu'il mit largement à [«rolit, grâce à ses merveilleuses qua-
lités d'adaptation, pour se perfectionner dans l'ophtalmologie, deve-
nir chef de clinique de cette spécialité, et s'attacher à son maître et
à sa famille de façon si durable, qu'en ces derniers jours, un récon-
fort puissant a été donné à son entourage par ses amis de la pre-
mière heure.
(( Quelques années plus tard, en janvier 1884, il y a vingt-sept
ans, presque jour pour jour, une vingtaine de médecins militaires,
dont j'étais comme aide-major, s'embarquaient à Toulon, jtonr aller
au Tonkin constituer le' personnel des ambulances du corps expédi-
tionnaire. Parmi eux, était le médecin-major de ?." classe Hocquard.
Au cours de la traversée, nous admirions son entrain irrésistible, sa
superbe assurance, sa confiance dans le succès. A. ces souvenirs loin-
tains, qui, dans la fuite des années, ont pris les teintes roses
d'Extrême-Orient, je me permets d'associer M. le médecin inspecteur
Nimier. Lui, à l'ambulance de la première brigade, a été mieux placé
que moi pour connaître et apprécier alors celui que nous conduisons
aujourd'hui à sa dernière demeure, et (pii \ient encore accroître la
liste funèbre, déjà longue, de ceux qui ne sont pkis, parmi les gais
camarades de voyage à bord du transport T {nnainite.
« Après le Tonkin, un court séjour dans le grade de médecin
major de 2*^ classe, si court même que nous pouvons le citer comme
une brillante exception dans le corps de santé, puis Madagascar, les
deux principalats rapidement franchis, le chapeau d'inspecteur ob-
tenu à cinquante-quatre ans, telles sont les étapes que le médecin
inspecteur Hocquard a parcourues dans un cycle de vingt années,
admirablement ser\i par une volonté tenace, par une ambition légi-
time et par une a[)titude toute spéciale à l'organisation et an com-
mandement.
« (les solides et remarquables (jiialilés d<\ aient surtout s'utiliser à
l'Ecole du Service de santé, dont il piil la direction au mois de mars
dernier. Justement désireux de faire face aux multiples exigences de
cette situation, il eid à cœur de connaître, dans tous ses détails, dans
tous ses rouages, une organisation complètement nouvelle pour lui,
puisque, tout comme moi, n'étant pas passé par inie Ecole, il avait
mené la vie libre (TiHudianl jus([u'à son enlive an 'N'al-de-Cù'àcC;
110 • .NKCROLOGIK
(( Mais iflto coiuliliuii hr'iiio lui doiiiui uiic l'acilitô |)liis yraiulc
(J-assiniilalion, [nmr itôiU'IiL'r uiif or^'-miisalion et un l'cgiiue que ses
émineuls dcNaucieis a\aifMl auiélidiés tie[)uis la fondation en 1889.
Depuis celle époque, six directeurs se sont succédé à TEcole, et tous
encore, dont (piatre dans le cailre de réserve, et les deux prédéces-
seurs iiniuédiats, niéilecins iiispccleurs généraux, suivent son évolu-
tion, sinléresseid à ses succès et, aujourd'hui, déi)lorenl le coup
cruel qui a l'rapi)é le septième titulaire de l'emploi.
(( Le médecin inspecteur Hocquard, respectueux de la tradition,
s'était im[>osé Ténorme tâche de se documenter sur tout ce qui avait été
l'ail avant lui, de façon à ne tenter quelques moilitications, si elles deve-
naient nécessaires, (ju'avec prudence et en toute connaissance de cause.
(( 11 sentait combien la mission de diriger, dans son régime inté-
lieur, une école dont l'enseignement est donné à l'extérieur par la
Faculté, exige de grandes qualités d'affînement psychologique et de
jugement méticuleux, pour allier l'élasticité et l'indépendance indis-
pensables aux éludes médicales, si complexes et si fragmentées, avec
la discipline nécessaire à une colleclivité de jeunes gens destinés à
devenir des médecins de l'armée.
(( Provoquer chez les élèves un meilleur rendement de leur travail
personnel, les taire profiter dans la plus large mesure des précieuses
ressonri'es de la i'iu nlti'- el des hôpitaux, tel était le programme que
s'était inipMsi' le iiK'ilecin ins[)eeteni' Hocquard, en y ajoutant des
printipes d'éduealidn médico-militaire à a|)pli(pier aux rares mo-
ments laissés libres par les études professionnelles.
(( En tenant compte de l'état d'esprit de la jeunesse universitaire
actuelle, plus [iraticpie e| plus revendicatrice que notre génération,
qui péchait peiit-èlic par l'insouciance et par une certaine tendance
sentimentale, il aspirait à eiuoyer au \ al-de-Ciràce, mieux encore
qu'aupara\aiil, des ilocteiirs en médecine dotés de solides connais-
sances. H voulait (pie les fntnis aides-majors puissent répondre di-
gnement à tnules les exigences de la \ ie mililaiie, et conserver le
gont du travail, après la scolariti'. pi)ur augmenter constamment leur
acquis au cours de leur carrière : enlin, il soidiailait les voir, comme
lenrs anciens, prali<pier les \erlns médico-militaires esseulielles d'hu-
manit(', de dé\onement, de di'-sinléi'essenK'nt .
(( \près avoir aecmnulé les malé-riaux à pied d'o'uvre, sur le pt)int
de t<'nlei (le< am('lii)ralioiis pour faciliter le travail personnel des
élèves et pour leur donni'r la possibilité de mettre au point, h
l'Ecole, les résultats des cliniques et des travaux pratiques, le méde-
cin inspectenr llnecpiaid es! eidevé à sa tache, sans avoir eu la
-ati-lactifin ile^-^aNei mie ni(''tli()(le d'élargi^semeii I el d'inilialive.
>ECROLUGli: 111
« Il di!»pui;iîl (Ml ijle'iiu- [niissauco de li';i\all, laissuiil cbiiuclicc
l'œuviv iiu'il levait do tenter. 11 a succombé avec la préoccupation
d'une nii-ssion à remplir, avec le regret de l'abandonner inachevée.
(c Après avoir douté un instant du mal, il s'est néanmoins senti
sérieusement frappé, lorsque les symptômes qu'il analysait ne pou-
vaient plus lui laisser de doutes. Alors, sans défaillance, avec sang-
froid, il a envisagé sa fin prochaine. Courageusement, il a fait ses
dernières recommandations à la compagne qui avait été la joie de
son foyer, et au fils dont il était le premier maître et l'ami.
(( A ces deux êtres chers, si cruellement frappés, l'Ecole adresse,
par ma v^oix, ses plus vives condoléances, en leur assurant que l'époux
cl le père qu'ils pleurent y laissera le germe d'une moisson féconde,
avec le souvenir de sa valeur scientififjue, avec l'exemple de ses ser-
vices militaires, qui font honneur au corps de santé. »
Discours de M. le Professeur HUGOUNENQ
Doyen de la Faculté de Médecine el de Pharmacie de Lyon.
« Messieurs,
« La Faculté de médecine avait à cœur de se joindre à ceux que
réunit la triste cérémonie de ce jour et de prendre sa place dans ce
cortège, pour saluer, avant l'ultime séparation, le Directeur de
l'Ecole du Service de santé militaire.
« Notre collaboration avec le personnel de la grande niaisoii (pi'ii
dirigeait est étroite ; elle est de tous les jours, prescjue de tovis les
instants, et, comme elle n'a jamais cessé d'être pour nous la source
de satisfactions très hautes, nous avons été atteints par le deuil qui
vous frappe et nous réclamons notre pari de la douleur qui vous
étreint.
(( Aux premières années de notre Faculté, M. Ilocquard nous avait
appartenu comme chef de clinicpie du professeur Gayet ; hier en-
core, à peine revenu parmi nous, il acceptait la vice-présidence du
Congrès de médecine dont notre collègue. M. Teissier, doit diriger
les travaux au cours de la session prochaine. Sa vie était donc mêlée
à notre vie, el. au surplus, pour être des nôtres, ne lui suffisait-il
pas de vous appartenir ?
(( Avec lui, les rapports de service toujours cordiaux, que l'Ecole
entretient avec la Faculté, avaient rapidement dépassé le cercle des
relations officielles, même les plus courtoises, et quoi de plus naturel,
quand on avait eu fac(> de soi cet homme ouvert et droit, à l'o'il
clair, au regard vif, à la physionomie intelligente et fine;* On n'était
11-2 NÉCROLOGIE
pas longtemps avec lui, sans (ju'il laissât paraître ralïection qu'il
portail à son Ecole, et aussi l'attachement qu'il avait pour la Faculté.
II travaillait sans cesse à perfectionner l'instruction de ses élèves, à
mieux armer pour la lutte les futurs médecins dont la direction lui
était confiée.
(( Né en Lorraine, M. Hocquard avait grandi tou{ près de la fron-
tière que de terribles événements nous ont imposée ; il atteignait
l'âge d'homme au lendemain des pires catastrophes, celles que n'ou-
blieront jamais ceux qui les ont connues. Aussi, au cours de nos
entretiens, à travers le souci constant qu'il avait de mieux faire, ai-je
cru voir briller quelquefois la flamme des ambitions réparatrices que
son patriotisme entretenait religieusement !
« C'était donc un homme, dans la plus belle acception de ce mot,
que celui qui nous a tpiittés pour toujours : un homme dont l'idéal
soutenait l'action, à travers une existence bien remplie. C'est à cet
homme que vont nos regrets, nos souvenirs, notre tristesse, et c'est
encore ému par ces sentiments (jue je dépose, sur le cercueil du
Directeur de l'Ecole du Service de santé militaire, l'hommage do la
liante estime et de l'attachement profond que la Faculté de médecine
avait pour lui. m
L'Iinjtrinieur-Géranl : A. Rr:v.
)1%
BULLETIN
DE LA S O C I li T li
DES AMIS DE L'UNIVERSITÉ
DE LYON
M. HENRI MÂBIRE
Par M. E. CAILLEMEU.
Au mois d'octobre 18-5, M. Wallon, alors Ministre de
l'Instruction publique, estima que le vote récent d'une loi pro-
clamant la liberté de l'enseignement supérieur devait avoir
pour conséquence obligée la création d'une Faculté de droit
de l'État à Lyon. Il convoqua en session extraordinaire le
Conseil supérieur de l'Instruction publique, qui devait émettre
un avis préalable au décret d'institution du nouvel établisse-
ment, et il chargea notre inspecteur général, M. Charles
Giraud, du choix du personnel.
J'étais le premier des agrégés reçus dans les concours que
ce maître éminent a présidés, et ma qualité d'aîné m'a tou-
jours valu de sa part une bienveillance exceptionnelle.
M. Giraud, ayant résolu de me confier le décanat de la Faculté
de droit de Lyon, m'appela à Paris, d'abord pour siéger, sous
sa direction, dans le jury du Concours général annuel entre
les étudiants de troisième année de toutes les Facultés de droit
de France, puis pour examiner avec lui les candidatures aux
diverses chaires que l'on allait établir. Chaque jour, dans l'in-
tervalle des séances du jury, nous discutions les titres des
postulants, professeurs en exercice, agrégés, docteurs honiniis
ou admissibles des derniois concours.
tfn soir, M. Giraud me demanda si j'acceplerais sans Irop
.\mis l'niv., xxiv. 8
114 M. Ht.MU MAlîlUK
'de icsislaiicc un proresseur de grand méiile, a^unl déjà, pen-
dant une dizaine d'années, enseigné, avec succès, dans la
Faculté de droit de Douai, mais d'un caractère très irascible, et
avec lecjuei la vie coniniune pouvait être assez diflicile. J'avais
alors des illusions, que le temps et l'expérience ont partielle-
ment dissipées, sur l'influence qu'un doyen peut acquérir sur
ses collègues en leur témoignant confiance et sympathie, en
encourageant leurs travaux, en rendant justice à tous leurs
efforts, en obtenant pour eux les récompenses et les distinc-
tions qu'ils ont légitimement acquises. Ma réponse à la ques-
tion de M. Giraud fut aflirmative.
Dès le lendemain, j'entrai en relations avec M. Mabirc, et,
immédiatement, je pus constater que le professeur, avec lequel
il était, disait-on, si malaisé de vivre, était l'un des hommes
les mieux élevés, les plus courtois, les plus gracieux, les plus
aimables, les plus conciliants que l'on puisse rencontrer, et
celte première impression n'a jamais été modifiée. J'ai vécu
avec M. Mabire, pendant Aingt-trois ans d'une collaboration
presque quotidienne, sans que le moindre conllit ait surgi
entre nous. Le jour des funérailles de notre regretté collègue,
mon successeur, M. le Doyen Flurer, a pu, sans redouter de
contradiction parmi tous ceux qui ont connu M. Mabire, for-
muler ce jugement qui confame le mien : (( Jamais ce profes-
seur n'a dit un mot blessant pour un de ses collègues ; jamais
on n'a observé en lui le moindre signe de maiivaise humeur
(»u d'impatience. >>
D'où venait une réputation si mal justifiée ? On le verra
bientôt, et le danger de notes improvisées, données ab irato à
un fonctionnaire par un administrateur qui ne l'a vu qu'une
seule fois et dans des circonstances exceptionnelles, sera, une
f<ii< (le plus, démontré.
• *
M. M;il)ir(' .biiii-Maric-dliarles-Ilcmi t, n'était pas, comme
beaucoup (le ses amis le croyaient, parisien de naissance et
(f éducation. Son père, fonclionnaiie j)ublic dans l'Adminis-
hiilion des Douanes, a\ail éh'- attaché au port de Cherbourg,
et c'est dans cette ville que notre collègue est né, le 'M sep-
lembre 1828.
M. Hli.NRl MAHIKE 11.)
Je lie 1 ai jamais eiilendu parler de ses éludes primaires ou
secondaires ; mais je suis porté à croire qu'il les fit en Nor-
mandie, puisque c'est devant la Faculté des lettres de Caen
(pi'il subit les épreuves du baccalauréat. Il fut jugé digne du
grade le 7 août iS/if).
Quelques années plus lard, au moment de sa majorité, il
habitait Nantes. C'est dans cette ville qu'il prit part au tirage
au sort pour le recrutement de l'armée. Toute sa première
jeunesse a donc été vécue en province.
Bachelier à dix-sept ans, il paraît avoir assez longtemps
hésité sur le choix d'une carrière.
Au moment où allait éclater la Révolution du :>4 février lS^S,
L> dernier Ministre de l'Instruction publique du Gouvernement
de Juillet, M. de Salvandy, préparait, d'accord avec la Commis-
sion des Hautes Études juridiques, une loi créant, en dehors
des Facultés de droit, une École pour l'instruction spéciale des
futurs fonctionnaires de l'Administration intérieure et du ser-
^ice des Affaires étrangères. Le Gouvernement provisoire, dans
lequel siégeaient plusieurs hommes favorables à l'institution
d'une École de ce genre, s'appropria le projet de M. de Salvandy,
et, dès le 8 mars i848, sur un rapport de AI. Hippolyte Carnol,
il décida la création d'une École nationale d'administration.
Cette École fut annexée au Collège de France, et les élèves
furent, à beaucoup de points de vue, assimilés aux élèves de
l'École polytechnique. Le système des études fut immédiate-
ment réglementé et une grande publicité fut donnée dans la
France entière au programme des examens d'admission.
La nouvelle institution fut accueillie par l'opinion publique
avec une faveur exceptionnelle. Deux cents places étaient mises
au concours. Quelques statisticiens disent qu'il y eut quinze
cents candidats ! Ce qui est certain, c'est que, pour Paris seu-
lement, il y en eut quatre cent soixante-trois, et, comme, en
dehors de Paris, il y eut des examens subis dans vingt-trois
grandes villes de province, le chiffre indiqué peut n'être pas
trop exagéré.
L'École fut inaugurée le 8 juillet i848, et les élèves suivirent
immédiatement les cours, sans que la période habituellement
consacrée aux vacances fût pour eux une cause d'interruption
ou de suspension des exercices.
11(1 M. IIK.MU MMilUK
Lf t^uc'cè-s lui -i iiuoiiloslabic (lue, \v jour niôiue de rouvor-
ture, une nouvelle proniolion l'ut annoncée pour 1848-18/19.
Les concurrents furent encore très nombreux, et le jury pro-
nonça cent six admissions.
Le nom de M. Afabire ligure siu' la lisle des élus de la
deuxième piomolion. Le i.S février 1819, le Ministre de l'In-
slruelion [)ul)li(]ue l'informa (|ue, par suite des examens d'ad-
mission de novembre cl de décembre i8'|8, sur la pioposilion
du jurN spécial désigné à eel effet, il l'avait, par arrêté du
01 jan\iei' t8'i9, nommé élè\c de r]'>ole d'administration,
avec le numéro d( u\.
L'enlliousiasme a\er lequel celle Tlcole avail été inslallée ne
fut pas de longue durée. L'Assemblée nationale ne se mon-
tra pas d'abord trop défavoiable. Il y eut même un projet
de loi présenté par M. de Vaulabelle et un très remarquable
rapport de ]\L Bourbeau, d'après lesquels bien des réformes
ou des améliorations devaient être introduites dans le régime
de l'École ; son existence ne paraissait pas compromise.
A la suite de l'élection de Louis-Napolcon Bonaparte à la
présidence de la liépublique, il y eut (|uel(|iies manifestations
d'iioslilité coiilre le nouvel établissement. Les dispositions hos-
tiles s'accentuèreiil lorscjue l'ASseinblée législative eut rem-
placé l'Assemblée nationale. On n'osait pas dire que rensei-
gnement des sciences politicjues et économiques, donné par
d'éminents professeurs dans l'École d'administration, était inu-
tile pour de futurs administrateurs et de futurs diplomates ;
mais on affirmait que cet enseignement pouvait être assez faci-
lement organisé dans les Facultés de droit, et qu'une École
spéciale élait inutile... L'expérience devait cependant montrer
que de vives résislances s'opposaient à toute addition proposée
aux cadres traditionnels de l'enseignement juridique.
1 ne loi du 9 août t8'i9 suppiima l'École nationale d'ad-
niini>li alioii. ( )n (il subir aux élèxcs des examens extraordi-
naires moti\és j)ar la dissolution, et on délivra À ceux d'entre
eux qui obtiment des notes satisfaisantes des certificats de
capacité.
L^n de ces cei lificats fut remis à M. Mabire le 20 novem-
hie iStfiÇ) ; il porte les signatures de trois hommes, qui, tous, ont
occupé de hautes situations et ont attaché leur nom à d'im-
M. iii:.NKi MAumi'; 117
poitanles publications : M. do Paiicu, M. lîoiilalignicr,
.M. Alfred Blanche.
^r. Mabire n'avait pas été seulement un bon élève ; il avait
aussi conquis l'estime et l'affection de ses camarades. Une Com-
mission de quinze membres ayant été nommée, au lendemain
de la suppression de l'École, pour veiller à l'exécution des
dispositions de la loi du 9 août dans la mesure où elle assurait
aux anciens élèves certains avantages, M. Mabire fut élu aux
premiers rangs de cette Commission, le 19 août 1849 (^)-
Notre collègue avait gardé bon souvenir de l'année par lui
consacrée aux études administratives. Lorsque, en 1876, IM. Hip-
polyte Carnot, le rapporteur de i848, proposa au Sénat de
rétablir l'École d'administration, l'avis préalable des Facultés
de droit fut demandé par la Haute Assemblée. M. Mabire prit
une part très active aux délibérations de la Faculté de Lyon,
cpii le chargea de résumer et de justifier les solutions qu'elle
croyait devoir donner aux questions a résoudre.
Les élèves de l'École se dispersèrent à peu près dans toutes
les directions. Pour le prouver, il suffit de rappeler que, vers
1880, l'ancienne École nationale d'administration était repré-
sentée à Lyon, non seulement par M. Mabire, mais encore par
M. Victor de Limoges, curé de la paroisse du Sacré-Cœur ; par
M. Allégret, professeur à la Faculté des sciences ; par M. Emile
Belot, professeur à la Faculté des lettres ; par M. Joseph Bon-
nel, professeur au Lycée Ampère ; par M. Arthur de Gravillon,
ancien magistrat, homme de lettres et statuaire ; par M. Julien,
négociant, et par M. Gabriel Marinet, employé à la Bibliothè-
que municipale de la rue Gentil.
Pour leur faciliter l'accès de nouvelles carrières, (piclciue-;
privilèges avaient été accordés aux anciens élèves de lltcole
d'administration. Ceux de la seconde promotion étaient notam-
ment autorisés à prendre cumulativeinent dans les l'acnltés de
di'oil ((uatre inscriptions et à subir les exainois do fin (ianiiéc
(i) Celte Commission n\\ pas cessé de fonctionner tlepnis iS'io, cl,
cliaque année, son président, M. Cliarles Trancliant, ancien conseiller d'État,
pnl)iie. en son nom, une plaqnelle comméniorafive de l'École nationale
d'administration et des anciens élèves que la mort frappe successivement.
Le nombre des snr\i\aiils c^l bien lédiiil : Ic-^ ]Au< jeunes sont oclo.irc-
naires.
118 M. nr.MU MA15IRK
VU dehors des sessions lixées par les lèglenienls. M. .Mubiro
mit à profit dans la Faculté de Paris ces deux autorisations,
ce ([iii lui permit d'être bachelier en droit dès le 12 février
i85i, el licencié le 3o avril i852. Cette irrégularité dans ses
études n'eut pas d'influence sur la valeur de ses épreuves, puis-
que, quatre fois sur cini], il mérita une mention d'éloge.
Le 10 juillet i853, il se fit inscrire sur le tableau des avocats
stagiaires près la Cour d'appel de Paris. Mais il continua à
suivre les cours de la Faculté de droit en vue du doctorat. Il
fut jugé digne de ce grade le 28 février i855. après la soute-
nance de thèses ayant pour sujets la pétition d'hérédité en droit
romain et la séparation de corps en droit français.
Le décret du 22 août i8o4, sur l'organisation des Académies,
venait de faire disparaître les suppléances perpétuelles existant
dans les Facultés de droit depuis iSo'i, et de décider que les
fonctions des anciens suppléants seraient à l'avenir remplies
par des agrégés, nommés au concours comme leurs devanciers,
mais institués pour dix années seulement. Le statut sur l'agré-
gation, complément nécessaire du décret, n'était pas encore
publié, lorsque M. Mabire fut admis au doctorat. 11 parut le
20 décembre i855 et ne reçut sa première application que le
2 novembre i856.
Bien que résolu à se consacrer à l'enseignement du droit,
M. Mabire ne se fit inscrire ni pour le premier concours, ni
pour les concours qui furent successivement ouverts en i858,
en 1861 et en i864. Cette continuité dans l'abstention, alors
que des candidats plus jeunes et moins connus affrontaient
les épreuves et réussissaient, étonnait ses amis. Elle avait pour
excuse la haute idée que M. Mabire s'était faite du professorat
et son désir de s'en rendre de plus en plus digne par une
patiente préparation.
Ce fut seulement en i865 qu'il se décida à concourir.
Ceux qui l'ont connu à son arrivée à Lyon, en 1875, et qui
se rappellent avec quelle assurance, dans les salons où on
s'empressait de l'accueillir, il prenait la parole, soit pour déve-
lopper une thèse plus ou moins paradoxale, soit pour réciter
ï
M. HK.NRI MABIHi: U'.t
de longues pièces de vers ou d'agréables laouologues, auronl
peine à croire que, devant un jury composé de magistrats et
de professeurs expérimenlés, dans la chaire où sont placés les
candidats, son émotion était si grande qu'elle le paralysait. Le
trouble alla même un jour jusqu'à l'évanouissement et la
séance dut être suspendue. Lorsqu'il revint à lui, ses amis, et,
en particulier, un de ses anciens maîtres, M. Valette, eurent
grand'peine à l'empêcher de renoncer à la lutte.
11 échoua en i865, mais son échec ne le découragea pas.
Par décret du i8 avril i865, une Faculté de droit venait
d'être créée à Douai. Le Ministère, n'ayant que peu d'agrégés
disponibles, se montra disposé à nommer d'emblée professeurs
titulaires quelques docteurs recommandables par leur âge ou
par leurs services, sans exiger d'eux l'agrégation. Pareil fait
s'était produit, l'année précédente, au moment de la création
de la Faculté de droit de Nancy, et il n'avait pas donné lieu
à de trop vives doléances de la part des agrégés en exercice.
Une des nouvelles chaires fut offerte à M. Mabirc. C'était,
sans doute, une grande favevu" au lendemain d'un insuccès.
Mais il ne faut pas oublier que notre futur collègue avait alors
trente-sept ans, et que son doctorat remontait à plus de dix
années. D'autres docteurs, qui acceptèrent sans hésitation,
n'étaient ni aussi âgés, ni aussi honorablement connus.
Si séduisante que fût la proposition, M. Mabire ne l'accepta
pas. Il tenait à avoir, comme presque tous les professeurs, le
titre d'agrégé, et, comme un nouveau concours était prévu
pour l'année 1866, il voulait subir une deuxième fois les
épreuves.
Mais, à défaut du professorat, une délégation temporaire
ayant été demandée pour lui, il ne la refusa pas. Un arrêté
ministériel du 8 septembre i86.5 le chargea du deuxième cours
de droit romain à la Faculté de droit de Douai.
M. Mabire concourut en 1866 et fut alors reçu agrégé dans
les conditions les plus honorables. Le Jury lui attribua In
deuxième des huit places mises au concours.
A peine institué, notre collègue s'empressa de demander le
titulariat, qu'on lui avait offert spontanément, lorsqu'il était
simplement docteiu. Quelle fut sa surprise en entendant cette
réponse du Directeur du personnel : « TTn agrégé ne peut être
1-Jtl M. llKMîl MAIlllU-:
(ituhl^i^L• quf l()i?cjiril a déjà, peiidanl deux ans, enseigné
- dans la chaire qu'il veut occuper définitivement. Telle est la
règle commune à tous les agrégés, et M. l'agrégé .Mabiro doit
en subir l'application. »
Ainsi, alors quil nélait pas agrégé, l'Administration se
déolarail prèle à le nommer directement titulaire, comme elle
a\ail fait à .Nancy, en 186/4, pour M. Paringault et pour M. Lom-
bard, comme elle venait de faire, à Douai, en 1860, pour
M. Liégeois, et, maintenant (luil avait un titre de plus et un
titre bi-illamment conrpiis, {'Ile lui imposait im stage do deux
ans !
Si modéré ([uil fùl d liabitudc, M. Alabirc ne se soumit pas
sans protester. Sa protestation fut même très vive, si vive (pie,
malgré les circonstances qui l'atténuaient, le Directeur du per-
sonnel crut devoir en fixer le souvenir. M. Mabire ne s'incline
pas avec résignation devant un règlement dont on a toujours
imposé l'observation aux docteurs reçus agrégés, alors qu'on
ne le lui aurait pas appliqué s'il eût été simplement docteur.
Il faut en conclure (pie M. Mabiic a un bien mauvais carac-
tère !
.le me hâte d'ajouter que la durée du stage fut abrégée et
réduite à une année seulement. Institué agrégé le 3o avril 1866,
attaché à la Faculté de droit de Douai le 19 mai suivant et
chargé d'un cours de droit civil, M. Mabire fut nommé pro-
fesseur titulaire de droit civil par décret du 9.4 mai 1867.
* '
* *
M. Mabire a enseigné dans la Faculté de droit de Douai
jusqu'à la fin de l'année scolaire 1874-1875. Le moment est
venu de caractériser son enseignement.
Des six professeurs qui, dans la Faculté de Paris, ensei-
gnaient le droit c'wU à l'époque où notre collègue se préparait
à la licence et au doctorat, M. Bugnel est évidenmient celui
qui a eu la plus grande influence sur sa formation juridique.
Sans être absolument hostile aux études historiques, M. Bu-
gnet ne ménageait pas les épigrammes aux historiens du droit.
Il leur demandait volontiers s'il est bien utile d'aller rechercher
la solution des problèmes contemporains dans de vaines anti-
M. HKMU MAHIHI': 121
quités, ai» unliquis Jubulis discerc, alors qu'il est si facile
d'observer soigneusement les faits actuels et de s'inspirer des
exigences de la pratique quotidienne des affaires. Il s'était
même approprié cette réllexion que, lorsqu'on a devant soi
des édifices modernes aussi parfaits que le sont nos Codes, on
perd son temps à fouiller dans de vieilles ruines pour y trouver
(juelques misérables cailloux.
M. Bugnet n'était pas non plus favorable aux longues médi-
tations philosophiques, et ses querelles avec le bon M. Oudot,
dont le cours débutait par de nombreuses leçons sur la con-
science et la science du devoir, sont restées légendaires. Quel
profit peut-il y avoir à mettre en conllit la loi et l'équité ? Ne
vaut-il pas mieux remplacer les dangereuses distinctions, dans
lesquelles se plaisait Pothier, entre le for intérieur et le for
extérieur, par l'analyse minutieuse des textes ?
Prenant successivement chaque article du Code civil, M. Bu-
gnet en donnait lentement lecture ; puis, suivant son expres-
sion, il le disséquait, mettant en relief les mots les plus saillants,
et précisant la portée de chacun d'eux. Ce travail achevé, il
appliquait l'article à quelque espèce empruntée à la vie judi-
ciaire, et dans laquelle figuraient des personnages fictifs, sou-
vent assez nombreux, dont chacun se distinguait des autres
par un numéro d'ordre traditionnel : Prinius, Secundus, Ter-
tius, etc. Ses développements, d'une clarté lumineuse, étaient
parfois présentés sous une forme si familière qu'elle provo-
quait des sourires. Il ne s'en offusquait pas, il s'en réjouissait
plutôt, parce que, disait-il, le souvenir des termes qu'il avait
employés fixerait dans la mémoire de ses auditeurs la doc-
trine qu'il avait voulu leur enseigner.
Il avait surtout l'amour de la précision et l'horreur du
vague.
Ce que je viens de dire pour caractériser l'enseignement
de M. Bugnet évoquera certainement dans la mémoire des
élèves de M. Mabire une image des leçons de leur ancien maî-
tre. La métliode était la même. Mais, entre ces deux juris-
consultes, il y avait pourtant une différence notable. M. Mabire
n'avait pas la rudesse de langage que l'on a souvent reprochée
à l'ancien berger franc-comtois. Il avait, au plus haut degré,
le culte des belles-lettres, et ses exposés étaieni toujours d'uno:
1-^-j M. m;. MU MAHinr:
leiiiarcjiuibJc puii-tc de l'ortiK'. 11 ne se résigiiuil juèiiie pas à
donner aux personnages (juil jnettait en scène les tradition-
nelles appellations scolastiques ; les noms de Prunus, Sccundus
et autres élaienl remplacés par des prénoms familiers, An-
toine, Bernard, C'démenl, Daniel, au milieu desquels, grâce à
l'observation dun ordre alphabétique; les auditeurs se recon-
naissaient très aisément.
Il ne serait pas sans intérêt de reproduire plusieurs des exom-
ples à laide desquels il s'efforçait d'illustrer certaines distinc-
tions, qui, à première vue, semblent particulièrement subtiles
el que les étudiants ont peine à s'assimiler. Le parallèle entre
le cheval (jue l'on attache à sa voilure et le cheval que l'on
attache à la culture, d'autres parallèles entre des catégories
de tiers et des catégories d'ayants cause, sont restés tradition-
nels dans la Faculté.
Un trait commun à M. Bugnet et à M. Mabire était un
dévouement sans réserve aux élèves laborieux. M. Bugnet,
descendu de sa chaire, restait volontiers « le maître » pour
les disciples dont il avait remarqué le zèle, l'intelligence el
l'aptitude aux sciences juridiques. Même pendant les vacances,
il était heureux quand ils s'adressaient à lui, et, s'ils en expri-
maient le désir, une hospitalité cordiale leur était accordée, sur
un des plateaux du Jura, dans sa maison de Bolandoz, où sa
bonhomie aimait à revivre le temps passé. M. Mabire n'allait
pas jusqu'à proposer à ses auditeurs de le suivre à Paris ou siu'
les bords de la Rance, dans le village de la Flourie, où, chaque
année, il se reposait, pendant quelques semaines, des fatigues
de l'enseignement. Mais, tous les jours, à la Faculté, il se
tenait, pendant de longues heures, à la disposition do ses
élèves, complétant et rectifiant les notes prises à son cours, ou
répondant, avec ime inlassable bienveillance, aux questions
qui lui étaient posées. Dès sa première leçon, avant même de
définir le droit, il se plaisait à dire qu'un professeur de Faculté,
r[ui a conscience de ses devoirs, n'est, en réalité, qu'un vieil
étudiant, plein d'affection pour ses jeunes camarades, leur
donnant l'exemple d'un travail opiniâtre et ne reculant devant
aucun effoil pour faciliter leur tache.
M. iir.Mu MAitiiu-: r23
Au moment où M. Charles Giraud choisissait le personnel
de la Faculté que l'on allait créer à Lyon, M. Mabire demanda
à quitter la Faculté de Douai et à être transféré dans l'une des
chaires de droit civil du nouvel établissement d'enseignement
supérieur. Sa requête fut, comme je l'ai dit au début de cette
notice, favorablement accueillie. Mais, par égard pour d'autres
postulants, plus anciens que M. Mabire, et spécialement pour
plusieurs professeurs appartenant à la Faculté de Grenoble,
— que le Ministère ne voulait pas désorganiser au profit de la
nouvelle Faculté, — et auxquels des réponses dilatoires étaient
adressées, en réservant l'avenir, M. Mabire fut simplement
chargé du deuxième cours de droit civil à Lyon. Officiello-
ment, il était maintenu professeiu' à Douai.
Son transfert régulier n'eut lieu que le i^"" décembre 1877,
alors que les autres candidatures étaient abandonnées. Il n'est
pas sans intérêt de remarquer que le décret, qui l'a nommé
« professeur de Code civil à la Faculté de droit de Lyon », le
qualifie seulement : « agrégé des Facultés de droit », et ne fait
pas la moindre allusion à sa qualité de professeur titulaire
dans la Faculté de droit de Douai.
A Lyon, M. Mabire a été deux fois choisi par ses collègues
pour présenter le rapport annuel imposé par les règlements sur
les concours de la précédente année scolaire. Il s'acquitta de
ces mandats dans les séances du ilx novembre 1876 et du
3 novembre 1890. Chaque fois, bien que, suivant le mot de
Charron qu'il prit pour devise, il eût surtout à cœur, parlant
à la belle jeunesse, de lui donner de bons et sévères pré-
ceptes, plutôt que de la chatouiller d'éloges, il obtint un succès
de bon aloi. Fidèle à sa méthode, il s'efforça de mettre en garde
les lauréats contre l'abus des cours et des lectures. Il les enga-
gea surtout à se préserver du brouillard des notions superfi-
cielles, et à se livrer à des efforts prolongés de méditation pour
développer l'énergie de leurs facultés. Que de fois il a dit à
ses élèves qu'il ne voyait pas en eux des sacs à remplir, mais
bien plutôt des outils à aiguiser !
Vt\ discours de rentrée, que notre collègue prononça dans
|-2i M. HKMU MAhlHI-:
la séuiice solennelle du 5 novembre i884, fui plus diversement
jugé, et motiva même des critiques officielles, que, malgré
son exquise courtoisie et sa philosophie loléraiilc, il n'accepta
pas san< protester.
C-'était au lendemain de la pronudgation de la loi du !'.7 juil-
let i88/|, portant rétablissement du divorce et modifiant sur
certains points les dispositions du Code civil. M. Mabire, qui
avait déjà, en i855, écrit sur le divorce et la séparation de
corps, prit la loi de i884 pour sujet du discours réglementaire.
Lue dans une nombreuse assemblée, où les juristes étaient
en minorité évidente, une étude consacrée à l'explication d'une
loi nouvelle, si intéressante qu'elle soit pour l'ordre social,
semblait, à première vue, ne pas devoir beaucoup charmer les
auditeurs. Quel plaisir pourraient-ils trouver à entendre l'ex-
posé détaillé de nombreuses différences entre l'ancien divorce,
le divorce de i8o3 à 1816, et le nouveau divorce, alors surtout
que l'orateur affirmait, dès le début, qu'il se tiendrait stricte-
ment sur le terrain juridique ? — Convaincu que tous
les genres sont bons hors le genre ennuyeux, M. Mabire pré-
senta beaucoup de questions de droit, sous une foinie très
élégante et d'une clarté admirable, mais aussi avec une cer-
taine verve parfois toute gauloise, accompagnée de réflexions
humoristiques, que l'on ne rencontre guère dans les livres de
droit.
L'œuvre fut écoutée avec une bienveillance évidente, les
signes d'approbation fju'ent fré(|uents et il y eut d'unanimes
applaudissements. Malgié la dmée exceptionnelle de la lecture,
près de deux heures ! il n'y eut pas un mouvement d'impa-
tience, pas de sorties intempestives, pas le moindre mur-
mure...
J'avais eu, avant la séance, communication du manusciit,
et j'avais prévu deux critiques : l'une relative à la dinée du
discours, l'autie portant sur quehpies phrases dont le ton
n'était peut-être pas en complète harmonie avec la giavité
habituelle de nos séances universitaires. Je fis part de mes
scrupules à l'orateur. A ma demande de (juclques coupures
dans le texte, coupures provisoires, dont il ne serait pas tenu
compte an iiioinent de l'impression, M. Mabire répondit qu'il
lui élail impo^vjblc rie rdiancher une seule phrase, toutes les
M. IIK.MU MABim: iSîo
parties de son étude se reliant étroitement les unes au\ autres.
Il refusa également d'atténuer les passages qui pouvaient don-
ner lieu à des reproches d'oubli des traditions. Il ajouta même,
ce qui m'empêcha d'insister, que son neveu, à qui il avait
donné lecture d'un de ces passages, l'avait supplié de lui en
faire le sacrifice, parce qu'il pouvait compromettre la réus-
site d'un de ses piojets d'avenir. <' Je lui ai opposé, me dit
.M. Alabire, un refus absolu. Pourquoi m'inclinerais-je aujour-
d'hui devant votre requête, si amicale qu'elle soit ? »
Le rôle de censeur n'a rien d'agréable, surtout le rôle de
censeur officieusement choisi, et je ne formulai aucun veto.
M. Mabire lut son discours tel qu'il l'avait écrit. Je me rassu-
lais, d'ailleurs, pendant la séance solennelle, en constatant
que notre collègue était chaleureusement applaudi ; mais un
mot que le président, M. le Recteur Charles, m'adressa à
voix basse, me laissa quelque inquiétude sur les suites pos-
sibles.
Et, en effet, dès le lendemain, des protestations surgirent.
Le Comité de perfectionnement de l'enseignement supérieur
lyonnais fut saisi de doléances. Il ne leur donna pas de sanc-
tion ; il se borna à décider, en principe, que, à l'avenir, aucun
discours ne serait prononcé dans la séance de rentrée sans lui
avoir été préalablement soumis.
Quand le moment fut venu d'imprimer le procès-verbal de
la séance solennelle du 5 novembre i884, M. Charles exprima
à M. Mabire le désir que deux ou trois phrases fussent, sinon
retranchées, au moins modifiées et atténuées. La réponse de
M. Mabire fut telle qu'on pouvait l'attendre de sa déférence
accoutumée : «. Faites vous-même sur les épreuves les suppres-
sions ou les corrections que vous jugerez convenables ; je les
subirai sans rien dire. Mais, dans un tirage à part, je rétabli-
rai intégralement le texte dont j'ai donné lecture. »
M. Charles n'insista pas plus que je ne l'avais fait a^ant la
séance. Le discours fut publié tel qu'il avait été prononcé.
Grande fut notre surprise lorsque, le i8 mars i885, le Minis-
tre invita M. Charles à lui envoyer un exemplaire du discours
de M. Mabire en soulignant les passages qui avaient dû plus
particulièrement appeler l'attention du Comité de perfection-
nement. M. Charles en marqua trois, ((ui se trouvent aux
126 M. HENRI MAHIBli
pages 28, 29 et /j3 de la publication oflicielle. Il ajouta : « Le
travail de M. Mabire n'auiait rien perdu à s'alléger de ces
quelques traits d'esprit ; nuiis l'auditoire a écouté l'orateur
avec beaucoup de bienveillance el nul ronuuentaire désobli-
geant n'a paru dans les jouinaux. »
L'affaire n'eut pas d'autre suite.
M. Mabire a professé le droit civil à Lyon de 1870 à 1898.
Il enseignait avec une régularité exemplaire ; car, pendant
ses vingt-trois ans d'exercice, il n'a demandé qu'un seul congé,
à l'occasion de la maladie et de la mort de sa mère, et encore
son absence fut-elle de très courte durée. A ses trois leçons
hebdomadaires, dont chacune, suivant les anciennes traditions,
durait une heure et demie, il ajoutait, chaque semaine, une
leçon de droit civil approfondi, à l'adresse spéciale des aspi-
rants au doctorat, mais qui était également suivie par les meil-
leurs aspirants à la licence. Les objets habituels de ce cours
complémentaire étaient alternativement la transcription hypo-
thécaire et la prescription.
La haute valeur de l'enseignement de M. Mabire est attestée
par les succès que ses élèves ont obtenus dans les concours
généraux. Neuf des lauréats de la Faculté de droit de Lyon ont
été bien véritablement ses disciples et plusieurs d'entre eux
honorent aujourd'hui l'enseignemeul supérieur.
* *
La lin de 1 année scolaire i897-iN()(S devait marquer le terme
de la vie enseignante de M. Mabire ; car, avant le i^"" novem-
bre 1898, il allait alteindre ];i II mile d'âge établie pour les
professeurs de l'enseignement sui)érieur. L^ii décret du 26 avril
1898 l'admit à faire valoir les droits (jue trente-trois années de
services lui donnaient à une pension de retraite et lui conféra
le litre de professeur honoraire.
Au cours de sa longue carrière, M. Mabire avait obleiui
toutes les promotions, toutes les distinctions honorifiques qu'un
professeur peut ambitionner. Officier d'Académie le i5 sep-
tembre 1876, officier de l'Instruction publique le i4 juillet
188.2, il avait, le 3o octobre 1894, reçu la croix de chevalier
de la Lésion d'honneur des mains du Ministre de l'Instruction
M. HENUI MAblRE 127
publique, M. Georges Leygues, venu à Lyon pour présider la
séance de clôture du deuxième Congrès international de l'En-
seignement supérieur. Le 7 mai 1891, ^ur la proposition de
M. xMassicault, Résident général de France à Tunis, le Gouver-
nement beylical lui avait envoyé la croix de commandeur du
Nichan-Iftikhar, en reconnaissance de la bienveillance qu'il
avait témoignée à deux jeunes Tunisiens, venus en France
pour y obtenir la licence en droit, et dont, pendant trois ans, il
avait dirigé les études... Il était, depuis le 26 décembre 189 1,
professeur de première classe.
Les suffrages de ses collègues l'avaient, dès 1880, désigné
pour siéger dans le Conseil académique, et son mandat avait
été, sans interruption, toujours périodiquement renouvelé. Il
avait été également, de 1886 à i8g8, régulièrement élu mem-
bre du Conseil général des Facultés, puis du Conseil de l'Uni-
versité, et, en ces qualités, le Ministre le nomma toujours
assesseur du Doyen (i).
Si long qu'eut été déjà son enseignement, M. Mabire était
tenté de le prolonger. Sur le désir qu'il en exprima, la Faculté
proposa à M. le Recteur Compayré de le charger, malgré son
admission à la retraite, du cours complémentaire de droit civil
approfondi. La demande fut suivie d'effet, et, en Aertu d'un
arrêté rectoral du 20 juillet i8g8, notre collègue put encore
monter en chaire.
Il eut, tout d'abord, un assez grand nombre d'auditeurs.
Mais, à notre époque, oii les cours obligatoires sont très nom-
breux, un enseignement dépourvu de la sanction d'un examen
ne s'adresse qu'à une élite. Les vides ne taidèrent pas à étie
fi) En méiiioirc du long ciiseigiieiueut de M. Mabire, ses collègues et
ses élèves ont fait frapper, par les soins de M. Henri Dubois, deux médailles
d'argent, et les lui ont offertes, dans une fête intime, au mois de novem-
bre 1898. On lit sur la première : <( A M. Henri Mabire, professeur à la
Faculté de droit de Lyon de 1876 à 1878 ; hommage de ses collègues » ; sur
la seconde : « A M. Henri Mabire, professeur à la Faculté de droit de Lyon,
ses élèves reconnaissants. »
Quelques années plus tôt, le 2^ mai 189a, en présence des plus hautes
autorités de Lyon, la Faculté avait célébré le vingt-cinquième anniversaire
de la promotion de M. Mabire au titulariat. Nous n'avons pas oublié les
témoignages de sympathie, qui furent, à cette occasion, prodigués à notre
excellent collègue.
128 M. HKMU MAHIKI':
si sciit>ible!5 que iiotiu collègue ne cieinaiida pus, pour laiiiiée
lîSyy-iyoo, le reiiouvelleineiil de sa délégalioii.
Sans rien sacrilier des éludes obligatoires pour maintenir
son enseignement au courant de l'évolution législative ou judi-
ciaire, M. Mabire avait toujours suivi avec beaucoup d'atten-
tion les productions de notre littérature française. Aussi
demanda-t-il à d'incessantes lectures une distraction à l'isole-
Uient relatif dans lequel il avait toujours vécu et qu'augmen-
tait encore son admission à la retraite, l'endant une dizaine
d'années, il resta le fidèle habitué du Cercle du commerce, et
l'on n'observa pas en lui les dépressions ordinaires de la vieil-
lesse. On était fondé à espérer que, par privilège héréditaire,
il dépasserait de beaucoup la limite des phis longues vies. Sa
vénérable mère, que beaucoup d'entre nous ont connue, avait
quatre-vingt-quatorze ans, lors(ju'elle mourut le 8 mars 1891,
et encore succomba-t-elle par l'effet de lésions résultant d'un
accident dont elle avait été victime. Mais, peu à peu, si bril-
lante qu'elle parût encore, la santé de notre collègue s'altéra
gravement. Des malaises douloureux l'obligèrent à modifier
son genre de vie. On ne le rencontra plus aussi souvent qu'au-
trefois ; il se renferma presque absolument chez lui et la
perspective d'une séparation définitive s'imposa à tous, à lui
connue à ses amis.
M. Mabire est mort à Lyon, le ai septembre 1910, le jour
même où il accomplissait sa quatre-vingt-deuxième année.
Près de son cercueil, M. le Doyen Flurer s'est fait le touchant
interprète des sentiments de gratitude que cet excellent collè-
gue a inspirés à ses collaborateurs et à ses élèves, et de la peine
que sa mort a causée à tous ceux qui l'ont intimement conmi.
Je m'associe bien cordialement à l'éloge qu'il a fait de notre
vieil ami. Je m'unis à ses regrets, avec d'autant plus de raison
que je suis à l'âge où, suivant la parole d'un moraliste, on ne
se laisse plus séduire par la première fleur d'affections nou-
velles et où l'on ne remplace pas les amis qui disparaissent.
LEÇON D'OUVERTURE
COURS D'ANTIQUITÉS LYONNAISES
Par M. GERMAIN de MONÏAUZAN.
Mesdames, Messieurs,
C'est, vous ne l'ignorez pas, à la libéralité du Conseil
municipal de Lyon et du Conseil général du Rhône qu'est due
la fondation du cours d'Antiquités lyonnaises qui s'ouvre
aujourd'hui. Il convient donc que ma première parole soit
un témoignage de gratitude à l'égard de ces deux Assemblées,
si généreusement préoccupées, non seulement de veiller aux
intérêts pratiques, à la prospérité matérielle de la cité et de
la région qui l'environne, mais encore de conserver et d'ac-
croître son renom de haute et féconde culture intellectuelle ;
de fortifier enfin son espoir en l'avenir par la connaissance
plus complète d'un passé dont, plus qu'aucune autre ville de
France, elle a le droit d'être fière.
L'Université, en m'honorant de son choix pour cet ensei-
gnement nouveau, m'a fait crédit d'une confiance dont je
sens tout le prix, et que je m'efforcerai de ne pas décevoir.
L'auditoire devant leciuel je vais avoir l'honneur de parler
voudra bien de son coté, je l'espère, m'accorder une indul-
gence aussi grande que celle dont j'ai déjà bénéficié.
Ces leçons d'archéologie avaient eu en effet l'an dernier,
ici même, comme une préface, dans le cours libre que j'étais
autorisé à professer. En l'inaugurant, j'avais exposé de façon
sommaire dans quel esprit des recherches sur Lyon gallo-
lomain me semblaient devoir être abordées. En présence des
documents d'inégale valeur (|ue nous possédons, tels rpie, d'une
Amis Univ., xxiv. ^
130 LEÇON D'OLVEUTLHE
part, le nior\oilleu\ assemblage dinscriplions anliques de
nulle Musée, provenant toutes ou presque toutes du sol de la
ville, et, de l'autre, les histoires, relations, commentaires de
toute sorte publiés aux diverses époques sur lAigdumuu, n'était-
il pas essentiel d'opérer dabord un classement de tous ces maté-
riaux, par degré d'aulhenlieilé et d'importance, et, réservant
les momiments épigraphiques, surs et inattaquables, de passer
en revue les auteurs d'écrits variés ? N'y aurait-il pas, disais-je,
un intérêt capital à sonder la bonne foi, à peser l'autorité
personnelle de chacun d'eux, à scruter leurs procédés de
recherches et leurs sources d'iiifornialions ? Allégés ainsi une
fois pour toutes du bagage inutile que constituent les dires
sans fondement, les légendes souvent bizarres ou puériles
accréditées par la longue pratique d'une transmission sans
examen, ne nous trouverions-nous pas plus à notre aise pour
interpréter les monuments qui survivent, et choisir entre les
hypothèses plausibles qui les concernent ? N'était-ce pas, enfin,
la garantie d'une intuition désormais plus clairvoyante et d'une
méthode plus judicieuse pour procéder à des investigations
nouvelles ?
Le caractère provisoire et la durée incertaine d'un cours
libre ne permettaient pas de remplir avec ce programme préli-
minaire une année qui pouvait être unique. Mieux valait, tout
en s'inspirant de l'esprit qui le dictait, jeter un coup d'œil
d'ensemble sur l'archéologie romaine de Lyon, et mettre en
évidence quelques faits principaux, attestés par les relations
les plus aulhenti(pies et par les plus considérables des vesHges
retrouvés. On voudra bien me permettre de faire, tout d'abord,
une courte revision de ce premier travail.
* *
l)ès le <lébul, une question se posait. Considérant le coii-
lliienl de la Saône et du lUiùue avant la fondation de la colonie
romaine, nous nous somnics deniandé comment il avait pu
se faire (pic, malgié toutes les raisons d'ordre naturel, social,
stratégique, coninicrciiil, (pii auraient dû déterminer depuis
des siècles la créalioii diine grande cité sur cet admirable
eni[)la(('nienl, relni-ci lïil jii-(|iriilors demeuré désert et vide.
bl CUIRS DA.MlULirÉS LVU.N.NAISKS 131
Cui un peut s'autoriser du silence de tous les historiens dignes
de foi, de César en particulier, qui n'y mentionne pas même
une bourgade. Si une ville existait là, elle était en tout cas
de bien faible importance. L'examen des relations politiques
entre les différents peuples de la Gaule nous a fourni de ce
fait étrange une explication plus que vraisemblable. Aux Ségu-
siaves, tribu assez faible en regard de ses puissants voisins,
Eduens, AUobroges, Arvernes et Séquanes, on avait laissé la
possession du coniluent sans doute avec la condition de n'y
pas fonder d'établissement considérable. On conjurait ainsi
l'hégémonie qu'aurait prise infailliblement un peuple déjà
fort, voulant mettre à profit l'occupation de ce poste excep-
tionnel.
Après avoir iixé, à l'aide de plusieurs textes anciens com-
parés, la date, le lieu exact et les circonstances de la fondation
opérée par Munatius Plancus, nous avons suivi les progrès
de la colonie, les premiers efforts de ses habitants pour en
faire une ville riche, bientôt puissante, tout à l'heure capitale
de la province : résultats obtenus grâce à la politique du nou-
veau maître de Rome, l'empereur Auguste, et de son ministre
Agrippa, qui organisèrent la Gaule conquise et firent de Lyon
son centre administratif. Le récit des pénibles tiraillements
qui accompagnèrent alors la mise en vigueur d'un système
fiscal encore arbitrairement établi nous a donné l'occasion de
saisir sur le fait la naissance et la propagation d'une de ces
légendes indiquées il y a un instant, et d'en faire justice : pres-
que tout ce qui a été écrit par les modernes sur le fameux
procurateur Licinus, l'impudent déprédateur du pays soumis
nous est avec évidence apparu comme un pur roman, florai-
son parasite et luxuriante d'une très sèche et très courte men-
tion historique.
Cependant la politique d'Auguste poursuivait à nos yeux
ses heureux effets par l'institution des réunions solennelles de
la population des Gaules, que représentaient officiellement les
délégués de ses soixante cités, autour de l'autel colossal érigé
en l'honneur de la majesté de Rome et de la dignité impériale.
Reprenant avec soin l'examen des fragments incontestables de
l'autel retrouvés près du Jardin des Plantes, et (pion voit au
Musée, reconstituant aussi, d'après les plans de l'arehéolo.i^iie
132 LEÇO.X D'OUVEKTURK
Mailin-Daussigiiy, les ruines d'un amphithéâtre, mises à
découvert il y a cinquante ans sous le sol de ce même jardin,
nous avons pu écarter plusieurs hypothèses, téméraires ou
fausses, concernant l'emplacement des grandes solennités gallo-
romaines, et localiser celles-ci exactement sur les pentes infé-
rieures de la colline Saint-Sébastien.
Notre étude est devenue, dès lors, toute archéologique. Après
avoir quitté Lyon pour voyager à travers le réseau des grandes
routes qu'Agrippa lit rayonner autour de la métropole des
Gaules, après avoir examiné la structure de ces chemins, éva-
lué l'importance de leur transit, nous sommes revenus en sui-
vant le tracé des quatre grands aqueducs qui enroulent encore
leurs sinuosités et enfoncent leurs ramifications dans tous les
replis des montagnes environnant au loin la ville. Ces anti-
ques ouvrages, par leur variété de conception et d'aspect,
par leuis part icuhui tés technicpies parfaitement reconnaissa-
bles, même en l'état actuel, peuvent être comptés parmi les
témoignages les plus curieux et les plus grandioses de la civi-
lisation romaine dans les provinces de l'empire. Tous venaient
aboutir au sonmiet ou sur les versants de la colline de Four-
vière, où se dressait la ville officielle avec ses palais, ses temples
principaux, son théâtre, son amphithéâtre colonial. Celui-ci,
reconnu il y a vingt ans, au-dessus de l'Antiquaille, dans la pro-
priété de M. Lafon, fut, sous Marc-Aurèle, témoins des héro'i-
ques souffrances des martyrs chrétiens, compagnons de saint
Pothin. Le récit authenticpie et contemporain de ce sanglant
épisode, c'est-à-dire la lettre des chrétiens lyonnais, reproduite
telle quelle par l'historien Eusèbe, nous a servi à rétablir les
faits dans leur simplicité, et à signaler l'imprudence de cer-
taines localisations proposées, puis adoptées sans raisons suffi-
santes, et même contre toute sorte de bonnes raisons : il suffit
de citer la piétendue prison de saint Pothin ou le soi-disant
palais des enqjereurs à rAnti(|iiaillt'.
En passant aux mines, malheureusement bien informes, du
petit théâtre (pic renferme l'enclos des Dames de la Compas-
sion, et (pii était ton! voisin de l'amphithéâtre, il était inté-
ressant de se deiiiandei' (juels spectacles pouvaient y attirer
une foule habituée aux exercices violents et aux exhibitions
biulales de r;iutic enceinte. Tout contribue à faire supposer
DU COURS D'ANTIQUITES LYONNAISES 133
que le mime, avec ses intrigues sommaires et ses vulgaires
plaisanteries, la pantomime avec son art consommé, mais
pervers et malsain, d'attitudes et de gestes, y étaient plus en
honneur (jue les scènes spirituelles des vieilles comédies latines
ou que les tirades sublimes des tragiques grecs et de leurs
imitateurs romains.
C'est le mélange curieux d'une sauvagerie presque bestiale
et d'un mysticisme étrange, inquiet, passionné, qui constitue
l'intérêt captivant des monuments tauroboliques retrouvés dans
le Aoisinage de ce théâtre, et que nous avons étudiés à la suite.
Mais nous avons ressenti comme un apaisement, auquel s'est
bientôt jointe une sympathie progressive pour ces Lyonnais
qui furent nos pères, en voyant ce mysticisme grandir et
s'épurer à la fois, devenir vraiment pieux et simple dans les
inscriptions religieuses que le sous-sol de Saint-Just a livrées
en abondance. Ici, c'était le culte de Mithra, avec ses longues
épreuves de purification, à côté de la dévotion à la bienfai-
sante et maternelle Isis, et un peu partout la naïve confiance
aux dieux domestiques, aux dieux Lares, prudemment associés
à la providence plus visiblement active de l'autorité impé-
riale. Plus loin, au carrefour de Trion et sur toute la colline
de Saint-Irénée, c'étaient les tombeaux, humbles ou somp-
tueux, groupés en dehors de l'enceinte urbaine, bien instruc-
tifs par tous les renseignements qu'ils apportent sur la société
du temps, les attributions des charges publiques, les métiers
et les corporations : les uns et les autres si simplement émou-
vants par ce qu'ils révèlent de l'âme populaire de cette époque,
de ses peines et de ses joies, de ses enthousias-mes et de ses rési-
gnations, de ses amours et de ses deuils. Cette connaissance
de l'homme d'autrefois, de celui surtout qui a vécu sur le
même sol que nous, qui l'a rendu habitable, utile, fécond, qui
y a été paisiblement enseveli après avoir accompli sa tâche,
n'est-ce pas, en définitive le plus intéressant et le plus noble
but de l'archéologie ? 11 prête parfois à la raillerie, cet amour
des vieilles pierres, ce triomphe à la découverte d'un pan de
mur, ce soin méticuleux à gratter un informe tesson. Et,
pourtant, c'est sur ce pan de mur que s'édifiera peut-être la
reconstitution d'une période d'histoire politique jusque-là mal
connue, c'est d'après ces humbles débiis, recueillis en grand
134 I.KCUN U'OIVKHTLRK
I. ombre t't comparés, (iiic l"(tii j)oiiira tiéciirc la ^ ic sociale,
lindusliic Jt's ciloyens d'une ville, leurs habitudes, leurs
goûts, sédentaires ou voyageurs, la fixité, ou la mobilité et le
mélange des races qui ont peuplé la région ; qu'enfin pourra
naître une histoire plus complète, plus sûre et plus vraie sou-
vent que celle (jui nctus vient des annales écrites.
Sur cette colline de Fourvière notamment, où, à l'époque
romaine, tant d'événements se sont passés, que nous ne per-
cevons encore qu'éclairés d'une lueur vacillante et incertaine,
combien il serait à souhaiter qu'une exploration du sous-sol,
tentée avec (juelque méthode et quelque continuité, fît de nou-
veau sortir de terre, soit des alignements de murailles attestant
tel ou tel monument de nature définie, soit des tionçons de
colonnes, des revêtements ornés, des vases et des statues, des
inscriptions surtout : qu'elles fussent pareilles simplement, en
abondance et en intérêt, à celles que le hasard d'une tranchée
de chemin de fer fit découvrir à Trion, et qui furent si habi-
lement classés et interprétées par MM. Allmer et Dissard. La
Faculté des Lettres est sur le point d'ouvrir là-haut quelques
sillons de recherche. Sans doute on ne peut savoir ce que
donneront ces premiers coups de pioche. Mais, fussent-ils
infructueux, le champ est assez vaste pour qu'on puisse long-
temps conserver l'espoir d'une bonne moisson.
Pour le moment, à part les quelques piliers d'aqueducs au
voisinage de Lovasse, et les vestiges, assez peu distincts, d'un
grand réservoir à l'extrémité nord, le plateau proprement
dit de Fourvière, dont le sol, sur une grande partie de son
étendue, a été peu remué depuis des siècles, ne fournit
qu'une matière fort restreinte à une description archéologique.
Et c'est à peine si, en poursuivant d'ici notre promenade, nous
avons pu noter autre chose que ce grand mur, d'épaisseur
colossale, qui bornait sans doute le forum parallèlement à la
rue Cléberg, et dont la continuation dans le sens perpendicu-
laire s'aperçoit à présent le long de la montée de Fourvière,
grâce à la démolition d'un vieil immeuble qui s'y appuyait :
découverte intéressante et c|ue complétera peut-être celle d'au-
tres massifs très épais, enfouis mm loin de là, et dont les ali-
gnements, les interruptions et les brèches pomraient bien
f[uelque jour nou'; éclairer sur la configuration, l'étendue et
DU COir.S D'ANTIQIITÉS LYONISAISi' S 135
la slabililé de ce foniiii, dont rinipoilanco cl luèiiu' l'aullicii-
licité semblent, malgré tout, soulever encore quekjues contro-
verses.
Et, (juant aux souleiiains, aux dédales inextricables jus-
qu'ici d'étroites galeries voûtées, dont les régions élevées de
la colline sont, à divers niveaux, perforées, {presque à la façon
d'une couche minérale en exploitation, nous en obtiendrons
aussi, j'espère, le moment venu, après les longues et patientes
recherches qu'il faudra, l'explication rationnelle et la loi mé-
thodique. Seules, à présent, des conjectures sont possibles :
encore faut-il ne les formuler qu'avec prudence. Ce qui est
hors de doute, c'est que ce sont des galeries d'écoulement. On
y trouve quelques prises d'eau. Mais celles-ci sont-elles ancien-
nes P Conséquence d'une sorte de drainage que ces galeries
produisaient naturellement, de telles prises d'eau n'ont-elles
pas été aménagées pour profiter d'une canalisation toute prête,
formant jadis un système d'égouts ? Etant des premiers hos-
tile aux légendes, en matière d'archéologie, je me garderai
bien d'en créer à mon tour.
J'ai usé de la même prudence devant mes auditeurs de l'an-
née dernière, en parlant des petits réservoirs, bassins, con-
duits signalés tout le long du versant septentrional de la col-
line : c'est le temps et les investigations progressives qui nous
renseigneront mieux. Nous nous sommes trouvé bien plus à
notre aise quand nous nous sommes mis à étudier, en sui-
vant le cours de la Saône depuis Vaise et l'Observance, quel-
ques-unes des nombreuses inscriptions qu'ont laissé reparaître,
ou le sol quand on l'a remué, ou les murs des vieilles mai-
sons, les bas ports en divers endroits, les piliers de l'ancien
pont du Change, démoli il y a une cinquantaine d'années.
Dans ces inscriptions, c'était la vie active, la vie commerciale
de la cité gallo-romaine, qui ressuscitait à nos yeux. Toutes
attestaient dans ce Lyon antique — témoignage particulière-
ment attrayant et flatteur pour les Lyonnais d'aujourd'hui, —
cette même activité, ce même amour du travail inventif et
du trafic ingénieux, qui font de notre cité, comme on l'a dit,
la plus régulière et la |)lus intelligente ruche de France. C'est
seulement quand on n'a pas dégénéré qu'il est agréable de
retrouver ses quartiers de noblesse. Nous aurons à revenir.
136 LKr.O.N llOlVKin'LHK
plus tard, .•^ur cliucuiie de ces corporations de négociants et
d'artisans qui firent la richesse de Lugdunum, et ce ne sera
pas la partie la moins intéressante du programnie que nous
auron> à remplir.
Pour terminer enliii cel aperçu létiospi-clif de nos occupa-
lions (le l'an dernier, je ra})pellerai que nous nous sommes effor-
cés de retrouver approximativement le tracé ancien des deux
cours d'eau au pied et autour de la ville, que non seulement
nous les avons vus se réunir, un peu plus en amont qu'à pré-
sent, immédiatement au-dessous d'Ainay, comme auxvni* siècle
encore, mais que, tandis que le Rhône s'étalait du ccMé de
l'Est, en formant de nombreux hrotteaux, il formait également
deux grandes îles, par jonction avec la Saône, avant le con-
fluent définitif ; l'une était l'île d'Ainay ; l'autre était comprise
entre deux bras fluviaux, dont le plus au midi couvrait l'em-
placement de Bellecour, le plus au nord la place des Terreaux :
ce dernier passait ainsi au-dessous de l'autel célèbre de Rome
et d'Auguste. Et nous consacrions la dernière conférence à la
description et à l'interprétation du mommient écrit le plus
précieux qu'ait livré le sous-sol lyonnais, je veux dire de la
fameuse table Claudienne, plaidoyer solennel de l'empereur
Claude pour obtenir aux notables gaulois, déjà citoyens
romains, droit d'honneurs dans la capitale du monde, en d'au-
tres termes, pour faire octroyer aux vaincus de jadis les mêmes
prérogatives qu'à leurs vainqueurs, même celles d'entrer au
Sénat, d'être investis des magistratures les plus hautes, et de
commander au peuple romain.
*
* *
Nous voici donc ramenés à pied d'œuvre ; mais, cette fois,
avec le loisir de procéder à une étude plus approfondie et plus
complète. Bien connaître d'abord et bien évaluer l'abondance
et la qualité de nos sources de renseignements, dresser en
quelque sorte le bilan de nos certitudes, en distinguant celles
que nous tenons des auteurs anciens et celles que nous ont
apportées les recherches modernes; nous appliquer à voir clair,
en un mot, dans les séries de documents, après avoir passé en
DU COURS D'ANTlunTKS LYONÎSAISKS 1:57
revue eciix qui les ont fournis, tel était, je le rappelle, mon
premier but ; tel sera notre travail de cette année.
Les textes anciens, contemporains de l'époque gallo-romaine,
par lesquels nous sont parvenus les faits d'histoire concernant
Lugdunum (,ou Lugudunum, pour employer la dénomination
primitive) ne sont ni nombreux, ni détaillés, il s'en faut de
beaucoup. Non seulement aucun écrivain latin ou grec n'a
composé une histoire suivie de Lyon, mais encore les faits
qui s'y sont passés n'ont été relatés par les uns ou les
autres qu'en tant qu'ils se rattachaient à l'histoire générale
de Rome, de ses empereurs, de son sénat, de ses guerres et de
sa politique. Il est rare de trouver même une page entière
retenant le lecteur sur Lyon. Bien plus souvent, ce que l'on
recueille, c'est un exposé de quelques lignes, une courte men-
tion, ime simple allusion intervenant à travers le récit. Cer-
tains des événements les plus graves qui aient éprouvé la
ville, tels que l'incendie qui éclata sous le règne de Néron et
faillit la réduire à néant, seraient restés ignorés de nous, sans
cette lettre de Sénèque à un de ses amis, dans laquelle, décri-
vant le désastre a\ec plus de grands mots que d'indications
précises, il se préoccupe surtout d'en tirer une leçon morale.
Extraits de correspondances, vers épars cueillis chez les poètes,
sèches nomenclatures des listes officielles ou des itinéraires,
voilà tout ce qui, s'ajoutant aux documents fournis par Stra-
bon, Dion Cassius, Tacite et Suétone, a servi, avant les décou-
vertes de l'archéologie, à constituer l'histoire de Lyon antique.
Tous ces textes, nous pourrions les examiner de prime abord,
en les classant, soit par auteur, soit selon l'ordre chronologi-
(pie des faits, et en les soumettant de nouveau à une étude cri-
tique. Mais tous ont été connus et utilisés rar les historiens
modernes de Lvon, dont la série commence au début du
XVI* siècle, et il sera moins monotone à la fois et plus profitable
de nous reporter à ces sovutcs au fur et. à mesure de l'usage
que nous en verrons faire par nos écrivains. Ceux-ci nous appa-
raîtront plus ou moins intelligents, consciencieux, dignes de
foi, selon leur manière de les interpréter, en les laissant intac-
tes ou en les altérant, amplifiant, dénaturant. De ces interpré-
tations mauvaises, nous chercherons à indiquer, s'il est pos-
sible, les circonstances et les causes. D'autre pari, nous aurons
138 l.r.r.oN D'orVEHTLHI-:
à eiucgislivr, ni icjclanl les apciciyplifs v[ li's douteux, les
apports nouveaux provenant des découvertes archéologiques.
Et notre base de travail sera linalemcnt constituée.
Il ne faut pas se le dissimuler : elle nous apparaîtra i)lus
restreinte (prauparavanl, avec de vastes lacunes et de chance-
lantes incertitudes. Songeons qu'il s'est écoulé dix siècles entre
le temps où Lyon se dressait dans sa splendeur, en deux grou-
pes harmonieux et superbes — ville coloniale d'un côté, ville
gauloise de l'autre, — et l'époque où, sur une part de l'em-
placement qu'elles occupaient devenue inhabitée, soit dénu-
dée, soit couverte de bois ou de vignes, on s'avisa qu'il serait
curieux et instructif de considérer les traces de la civilisa-
tion romaine. Pendant ces mille ans, combien de monuments
s'étaient effondrés, les uns consumés par les incendies, minés
par les mouvements du sol, les autres jetés à terre par le choc
des batailles et des invasions, par les représailles politiques et
religieuses ? Combien avaient été anéantis jusque dans leurs
fondements, par le pillage et par la dispersion une à une de
leurs pierres ? Car, à chaque instant, celles-ci étaient utilisées
dans la ville et même au dehors, au loin, pour des construc-
tions nouvelles. Quoi d'étonnant, à une épofjue où Suger, abbé
de Saint-Denis, songeait à faire venir de Rome, pour son
monastère, les grands blocs massifs des thermes de Dioclétien ?
Des générations avaient vu ces ruines et ces transformations
sans en être frappées, sans en transmettre le souvenir.
Sénèque ne désigne aucun des jnulli[)les monuments, selon
lui disparus dans l'espace d'une nuit, et qu'il savait par ouï-
dire magnifiques. Ils se relevèrent, i)lus nombreux et plus
beaux sans doute, car la ville, au ii' siècle, atteignit l'apogée
de sa prospérité. La vengeance exercée par les soldats de Sep-
time-Sévère contre les Lyonnais défenseurs d'Albin, le rival
qu'il venait d'écraser, ruina Lyon une seconde fois. La ville
se releva encore, mais aucun auteur ne prend soin d'in-
diquer ce qui était resté debout, ni ce qui disparut définiti-
vement, ni ce (pie fut l'aspect nouveau, déjà tout différent
peut-être, de la cité. N'y eut-il pas dès lors des modifications,
l'abandon de certains quartiers, dans la ville amoindrie, aban-
don suivi de l'extension vers d'autres côtés ? En tout cas, dès
le début du tv* siècle, la distinction entre le territoire de la
DU COURS DAXTIQUITKS LYONNAISKS 139
colonie et celui des Trois-Gaules s'est effacée, et l'autel célè-
bre ne voit plus se reproduire à ses pieds les grandes solennités
nationales. Puis ce sont les Barbares qui passent : il faut se
défendre. On construit à coup sûr plus de forts, plus de tours
que de portiques et de palais. D'ailleurs, il n'y a pas de texte
de la loi qui garantisse ici, comme à Rome, la conservation des
monuments. Le custos nitentium l'erurn (gardien des œuvres
d'art), que la Notitia dignitaturn mentionne parmi les magis-
trats romains, ne devait pas exister dans les provinces. Enfin,
le Christianisme, devenu maître de l'empire, précipite la di.s-
parition des temples comme de tout ce qui rappelle les cultes
abolis. ~ '^';
Sidoine- Apollinaire et Grégoire de Tours ont quelque peu
décrit les basiliques de Lyon : ce mot ne désignant déjà plus
les palais de justice, mais s'appliquant aux églises chrétien-
nes. Quant aux monuments civils, qui, certes, existaient bien
encore, ces deux personnages n'en disent rien. Et cependant
le premier était, au v^ siècle, un grand seigneur, parent d'un
empereur, puis courtisan d'un autre ; le second, deux cents
ans plus tard, fréquentait aussi les résidences princières. Nous
devinons seulement, par quelques indications vagues, que la
population s'était de plus en plus retirée des hauteurs de la
ville pour se concentrer sur les deux bords de la Saône. Le
siège du gouvernement s'y était, semble-t-il, transporté aussi.
Cependant l'on admirait encore, au sommet de la colline
de Plancus, le vieux forum, datant de Trajan, dont les édifices
dominaient la cité de leur imposante grandeur. En 84o, ainsi
nous l'apprend une chronique du xi* siècle, ces édifices s'écrou-
lent : peut-être étaient-ils depuis longtemps chancelants, par
suite de vétusté et d'abandon. Alors s'étend sur la vieille cité
romaine la profonde nuit du moyen âge. Un feu, une lueur
vivace y veille pourtant : l'amour des libertés civiques, entre-
tenu, je pense, par quelque souvenir lointain et confus des
anciennes franchises coloniales. Quand, au xin^ siècle, les
archevêques et le chapitre eurent poussé à bout, par leurs
exigences, la population lyonnaise, écrasée d'impcMs et de cor-
vées, les bourgeois montèrent à l'assaut de la forteresse de
Pierre-Scize et du cloître de Saint-.Tust, où s'étaient cantonnés
les chanoines, et ils élevèrent à leur tour, sur tous les points
140 LKÇON DdLVKinrHE
do la collinr, tU-s rocloules, des forts, délendus, disputés, pris
et repris. Sur ce champ de bataille, en activité pendant plu-
sieuis années successives, que pouvait devenir ce qui subsis-
tait dos constiuctions romaines, sinon des retranchements
et des barricad(>s, litialonioul abattus, démantelés pierre à
|)iorro ? Rappelons-nous qu'à liome, pendant les guerres des
(jibelins, les partis ennemis avaient transformé en camps
retranchés, ceux-ci (les Frangipani), les arcs du forum, le Sepii-
zonium du Palatin ; ceux-là (les Orsini), le tombeau d'Hadrien
et le théâtre de Pompée ; d'autres, (les Savelli) , le théâtre de
Marcellus. A la suite do ces fureurs et de ces dévastations,
l'abandon s'était fait, l'herbe avait poussé sur le forum, où
n'apparaissaient plus (juo (juekjues ruines éparses, entre les-
quelles broutaient des bestiaux : on ne le connut plus que sous
le nom de Canipo vaccino. Et quand, par un reste de fierté
patriotique, les Romains du xni" siècle cherchaient à évoquer
ce que rappelaient ces ruines confuses, ils avaient recours à
un petit livre, composé depuis une centaine d'années, les Mira-
hilia urbis Romœ, où, parmi (]uel(|ues montions exactes, s'en-
tassaient les plus louides méprises, oh les traditions héroïques
s'enchevêtraient dans les épisodes de la Vie des Saints, où le
Cotisée était pris pour le temple du Soleil, et où l'on appelait
Varcus Nervœ (arc de Nerva), — arca di Noé.
Si les Romains ont été capables d'oublier à ce point l'his-
toire de leur ville et de la contaminer do semblables légendes,
comment les Lyomiais ne seraient-ils pas excusables d'en avoir
laissé pénétrer quelques-unes dans la leur, incomparablement
moins riche, et, par suite, bion plus susceptible d'être envahie
par les faits controuvés ?
Et c'est pourquoi, Mesdames et Messieurs, s'il fut glorieux
pour un Rionzi, pour le célèbre tribun du xiv' siècle, de réveil-
ler le peuple do Romo on clamant à ses oreilles les mots gran-
dioses fpii rotonlissaiont jadis sur le forum do la vieille Répu-
blique ; si on l'admire de s'être assujolli lui-même à fouiller
patiemment le sol pour ressusciter les blocs séculaires qui
y étaient enfouis et dont il déchiffrait sans se lasser les
inscriptions ; si on l'honore d'avoir ainsi donné le premier
élan à la Renaissance romaine, — il est juste que nous, Lyon-
nais, nr)ns admirions nos f)oros du xm" siècle qui, atteints les
Dl CUIKS lJ'A.NH(jllTI'S LYONNAISES lU
premiers en France de ce souille puissant veim d'Italie, enthou-
siasmés de la pensée et de l'art antiques, songèrent, eux aussi,
à évoquer la gloire de leur ville en la rattachant à la gloire
romaine, et surent rappeler avec éclat, par leurs études et leurs
découvertes, que Lyon avait été jadis la capitale des Gaules.
C'est en partie sous cette inspiration que notre cité devint,
pour un temps, la capitale littéraire de la France. Il ne faut pas
l'oublier.
LEÇON nOLVKRTllRE
Il f
coins T)K CLIMOUi: MÉDlCALi:
l'ai- M. If |)roressL-ur HO(,>rE.
I.f jeudi \> mars dcniici-, M. le professeur Roijiic prenait posses-
sion (If hi cliiiirc (If (.lini(|iic médicale à laijuelle l'avait appelé un
vott' imaniiiic du Conseil de la Facidtr de médecine de Lyon, au
départ de M. Ir professeur \\. L(''|iini', nommé professeur liono-
raire.
Dans ram|iliil In'àl ic de la cliirKpic nuMlicalc de ril(Mt'l-l)ieu se
pressait la f(»ul»' conipaclr des colléf.'-ues, des amis, des élèves, du
nouveau professeur de ejinicpie, tous venus à celte véritable solennité
scientifique, entraînés par le même élan de sympathie, d'affection,
et, pour beaucoup, de profonde reconnaissance envers le maître
• •minent auquel ils devaient p(Mi ou l)eaucoup de leur formation scien-
lifiipie, ou pour l'ami df'voué el bon innnimeiit auquel ils avaient
eu recours dans les moments pénibles et dans les heures douloureuses
de leur existence... Il était diflicile de résister à cette ambiance de
seiilimeiits allant si sincèrement au co'ur même, et c'est avec une
émotion contre laipielle il luttait avec peine et (pii se devinait pro-
fonde à cliacpie parole, à chacpie «reste, (pie I\I. Rocpie retraça l'ieuvre
scieni iliqiie du professeur H. Lé'pine. Il exposa é^'-alemeiil de manière
exiièmemcnl claire, précise, sa façon de comprendre e| la haute
cullun' scientilitpie médicale, et rensei<rnemenl de la diniipie mé-
dicale.
Le l(>\|e //( crlfiiso de la leçf)n inauf^urale de M. Hocpie a été pid)lié
il y a queUpies semaines dans la Prorinre médicale, du moins a-t-il
scniblé au r,o7uité de n'daclion du liiilh'lin de Iti Saciélé des Amis
de J'IJni rersilé ipiil coiixenail d'en lian-criic ici (pichpies passafres.
1)1" COIRS DK CLINIUIK MKHICALi: 1 i3
l't'UX ;iyaiil [«lus s{)(''('iiilt'iiii'iil Irail à rt'-iniiiciil invilrcesscur de
yi. Roque, le yraml savant lyonnais, R. Lépine, une des j^^loires de
la science franc^aise, sinon même de la science mondiale.
D"" Lucien Maveï.
(( La cliiiiie doiil je prends aujuurdliui possession — a
dit M. Roque — est de fondation récente : elle a été créée avec
la Faculté de médecine, en 1877, et, dès sa naissance jusqu'à
ce jour, pendant trente-quatre ans, elle est restée entre les
mains du même titulaire : de M. le professeur Lépine. C'est
lui qui a créé, qui a installé, qui a fait vivre et prospérer cette
clinique. C'est lui qui, passant sa vie dans ses salles et dans ses
laboratoires, y dépensant toute son activité et toute son intel-
ligence, a créé ici ce foyer d'activité scientifique qui a rayonné
au loin, assurant la réputation et le bon renom de la Faculté
lyonnaise.
(( Il n'est pas en France, à l'étranger, en Europe, dans le
monde entier, de savant plus hautement estimé, plus univer-
sellement connu que M. le professeur Lépine. Or, les innom-
brables travaux qui ont assuré sa réputation sont tous sortis
de cet hôpital et de ces laboratoires. On conçoit par quels
liens profonds il devait être attaché à cette clinique qu'il avait
créée, qu'il avait fait prospérer, à laquelle il avait donné sa
vie tout entière...
« Résolu à continuer l'œuvre du Maître, j'ai dû essayer, au
travers de ses innombrables publications, de chercher ce qui
avait fait sa force, sa puissance, de mettre en vedette les idées
directrices qui l'avaient guidé dans ses efforts, de me pénétrer
de ce qu'avait été son esprit scientifique.
« Et avec une netteté et uti relief étonnants, M. le profes-
seur Lépine m'est a{)paiu dans son œuvre clinicpie, comme un
novateur et un précurseur dont toutes tes idées trioiuplient
uujourcVhui.
(( Lépine, dès le premier jour, fui. en effet, un tjiologiste
ardent et convaincu : il aborda la cliniciue avec celte idée
directrice très netle (jue la maladie n'était que la déviation des
actes biologiques normaux : pour lui, elle ne pouvait être
caractérisée par un groupement de symptômes toujours arbi-
144 LKÇit.N O'OLVKRTLKli
traire, schéiiiuliqut' cl pai licllcinciil inexact, connue l'ensei-
gnait la pathologie.
(^ Elle ne ponvail pas non plus dépendre dune lésion ana-
toniicpie des organes, ni d'une lésion viscérale macroscopique,
ni même d'une lésion cellulaire reconnue au microscope. Ces
lésions, qu'il connaissait mieux que personne, étant allé, dès
la première heure, les étudier dans les laboratoires de Gonheim
et de A irchow, sont importantes à connaître, mais elles sont
secondaires ; elles ne sont ipie le résultat et non la cause de
la maladie.
<( Celle-ci est essentiellement constituée par un trouble fonc-
tionnel. C'est lui qui est à la base des symptômes observés et
des lésions trouvées à l'autopsie. C'est lai qui est la cause de
la maladie, c'est lui qu'il faut combattre, c'est lui qu'il faut
modilier si on veut soulager et guérir la maladie.
« A la base de la clini(jue, telle que la comprend Lépine, du
preniher jour où il prit possession de sa chaire, ce qu'il doit y
avoir, c'est la pathologie générale, c'est la physiologie patho-
logique et surtout et avant tout, c'est la chimie biologique.
(( Cette idée directrice de toute l'œuvre de Lépine me paraît
tellement nette, que je ne puis me défendre de croire que si,
en 1878, récemment nommé à Paris à l'agrégation et aux
hôpitaux, s'il abandonna la capitale, où s'ouvrait pour lui
l'avenir le plus certain et le plus brillant, s'il vint à Lyon, ce
fut sans doute pour se rapprocher de sa ville natale ; ce fut
sans doute sous l'influence d'affections anciennes qu'il était
heureux de retrouver, mais ce fut surtout pour avoir de suite
une clinique où il put appliquer et f(drc triompher ces idées
scientifiques (|ui lui étaient chèies cl (|u'il avait puisées
dans les laboraloiies de (iharcol, de Ri()œn-Se(|uard cl de
Ludwig.
« Messieurs, cette orientation de la clinicpu' \ers la cliiuiie
biologique vous paraît aujourd'hui chose simple et toute natu-
relle. C'est un concept qui tend à étie universellement admis.
C'est la doctrine défendue actuellement par tous les cliniciens.
Mais, il y a trente-cinq ans, les doctrines étaient différentes
et il fallait vraiment de la foi et de l'audace poui' les coiuballre
et les battre en brèche.
« Il y a trente-cinq ans, on avait cru d'abord (ju'on pouirait
UU CULHS DE CLLNItlLE iVIÉUICALE Viô
appliquer à la clinique les procédés qui venaient de triompher
dans les sciences naturelles. On s'était imaginé que les espèces
morbides avaient la même fixité, la même délimitation natu-
relle que les espèces animales et végétales ; ce qu'il importait
alors d'établir, c'était une nomenclature nosologique assez
vaste : Sauvage reconnaissait 3oo espèces morbides. Le cadre
étant trouvé trop étroit, CuUen et Pinel en admettaient 600,
et il put sembler un instant que la tâche du clinicien fut d'af-
fecter, à chaque maladie observée, sa place dans un cadre noso-
logique préétabli.
« Mais on vit bientôt que les espèces morbides n'étaient, en
réalité, que des abstractions, qu'elles ne méritaient pas le nom
d'espèces, que les cas particuliers, les cas isolés, intermédiaires,
étaient la règle et ne 'rentraient jamais exactement dans le
cadre établi par le pathologiste.
« On chercha donc un autre procédé et toute une école juste-
ment illustre, toute puissante il y a trente-cinq ans, celle de
Laënnec, de Louis de Cruvellier et de Bouillaud, cherchant
à la clinique une base moins mouvante, crut la trouver dans
l'anatomie pathologique, dans l'étude de la lésion macrosco-
pique.
« La clinique devenait l'art d'observer et d'étudier les symp-
tômes qui permettaient de prévoir et de diagnostiquer la lésion
ultérieurement, décelable à l'autopsie.
« Bientôt on ne se contenta pas du simple examen des orga-
nes, on entra dans le détail d'une analyse plus minutieuse avec
l'examen microscopique, on étudia non plus seulement les
viscères, mais les tissus et les cellules qui entraient dans leur
composition : sous l'influence de Virchow, ces recherches arri-
vèrent à un haut degré de perfection et il semblait qu'on ne
dut pas aller plus loin : que le clinicien devait se borner à
penser anatomiquement et que tous ses efforts devaient tendre,
en face d'un symptôme observé, à indiquer la lésion adéquate
ainsi révélée.
(( C'est contre cette tendance, c'est contre ces doctrines que,
dès le premier jour, s'éleva le professeur Lépine, montrant que
la lésion macroscopique ou même microscopique est seule-
ment réactionneUe, qu'elle n'a pas de rôle pathogénique,
quelle n'est pas la cause mais la conséquence des maladies.
Amis Univ.. xxiv. - '"
146 LEÇOiN D'OL VKUTIHE
qu'elle ii est elle-même, en somiiie, qu un symptôme plus
précis, plus tangible et plus matériel.
« L'idée que toute maladie a une lésion anatomique pour sub-
stratum, serait pour Lépine une idée décourageante, car la
lésion constituée étant incurable, toute thérapeutique serait
inutile.
« Tandis qu'avec la théorie (pi'il soutient, il n'y a pus de
corrélation forcée, fatale, d'une part, entre le trouble fonction-
nel primordial qu'il faut savoir chercher, déceler et qui est la
maladie même ; d'autre part, entre les symptômes qui sont les
troubles fonctionnels apparents et la lésion anatomique visi-
ble (|ui n'est (ju'une réaction et une conséquence.
« Le trouble fonctionnel primordial, trouble physiologique,
chimique, biologique n'entraîne pas nécessairement la lésion
anatomique. Celle-ci en est la conséquence possible, mais non
pas certaine : elle peut même être évitée, si on sait trouver à
temps et traiter la déviation initiale des actes biologiques. Ce
n'est pas anafoniiquement qu'il faut penser, comme on l'en-
seignait il y a trente-cinq ans, c'est pathogéniquenient, dit
Bouchard, c'est physiologiquetnent , dit Lépine, et tous deux,
parallèlement, menèrent le bon combat pour le triomphe de
leurs idées...
(( Aujourd hui, l'accord est fait. Les idées défendues toute
sa vie par le professeur lyonnais ont presque cessé d'être ori-
ginales, puisfiue tout le Jiiondc les admet en totalité ou en
partie. Mais il lui reste le grand honneur d'avoir été un pré-
curseur, d'avoir largement contribué à orienter le premier la
clinique dans la voie large et féconde oii elle s'engage aujour-
d'hui. !
(( Ce résultat a été obtenu sans polcmicpie, sans soulever
jamais de débat doctrinal. S'il eût été combatif, s'il avait eu
le goût des discussions ardentes, Lépine aurait pu être un chef
d'école. Toujours prudent et léservé dans l'exposé de ses théo-
ries scientiliques, il préféra se rallier plus lentement, mais
plus sûrement l'opinion médicale en agissant sur elle par la
seule orientation constante de ses travaux scientifiques. Ses
publications pendant quarante ans furent incessantes : Lépine
avait une curiosité d'esprit (pii l'intéressait à toutes les décou-
bl COUHS bK CLIMULI': Ml^blCALli 1 i7
vertes, à toutes les idées nouvelles. Son activité inlassable le
poussait à tout étudier, à tout essayer, à tout expérimenter.
(( Le temps nous manque pour donner une analyse, même
succincte de son œuvre médicale. Son Traité du. diabète, son
ouvrage capital, et ses Publications tfiérapcaliques montrent
bien la préoccupation constante qui le guidait de toujours tout
subordonner à la physiologie pathologique et à la chimie bio-
logique.
(( Lépine a travaillé vingt ans pour nous donner son livre
sur le diabète sucré : c'est par dizaine de mille que se chiffrent
ses dosages et ses analyses du sucre du sang...
« De même, en parcourant la Semaine médicale, la Revue
de médecine, le Lyon médical, les Comptes rendus de la Société
de biologie, et tous ces journaux, dont Lépine était le collabo-
rateur assidu et constant, presque hebdomadaire, on reste stu-
péfait du nombre énorme d'articles qu'il consacra à la Théra-
peutique et à la Matière médicale.
(( Pas un médicament n'a paru, pendant ces trente dernières
années, sans qu'il l'ait analysé ou expérimenté.
(( On sait ses études sur la digitale, sur la digitaline, qu'il
connaissait et maniait si bien ; sur l'antipyrine, dont il indi-
qua le premier l'efficacité dans les maladies nerveuses ; sur le
gallobromol, l'atropine, le sulfonol, la cocaïne, la strophan-
tine, la caféine, l'acétaniline, le salol, la terpine, le benzoate
de soude, etc., etc.
« Or, ce thérapeute consommé, dont les études éparses, si on
les réunissait et les condensait, formeraient un véritable traité
de matière médicale, arrivait à conclure, à la On de sa car-
rière, que les médicaments spécifiques sont infiniment rares
et que tout agent médicamenteux introduit dans l'organisme
n'agit, le plus souvent, qu'en provoquant une réaction de
l'organisme.
« Tl se séparait ainsi de Bouchard, (pii onseigne que toute
thérapeutique doit être pathogéniqiie. Lépine, biologiste
ardent, convaincu de la nécessité de déterminer la pathogénic
de tout état morbide observé, ne croyait pas que cette patho-
génie fût capable de dicter un traitement m ronébifion directe
avec elle.
« En face de notre pauvreté en médicaments s()é(ifi(|ue>, il
148 LKÇON D'OIVERTUIŒ
avouait qu un dovaii se borner, le plus souvenl, à faire de la
médication réactionnelle.
« Le plus souvent, c'est sur la nature médicatrice qu'il faut
compter. »
(( Mais il faut savt)ir solliciter et réveiller l'énergie de l'orga-
nisme défaillant. 11 faut être capable de provoquer ses réac-
tions. Il faut avoir l'art de mettre en jeu ses moyens de défense.
« Pour cela, le biologiste peut employer les procédés les plus
divers et parfois les voir réussir.
« C'est ce qui nous explique qu'en thérapeutique, Lépine,
en face des idées nouvelles, en face des méthodes proposées,
était toujours si libéral, si accueillant ; ne les rejetait jamais
a priori, ne les déclarait jamais absurdes avant de les avoir
essayées ; était toujours prêt à les examiner, à les expéri-
menter, mais avec sagesse, avec léllexion, avec prudence.
« Vous le voyez, Messieurs, de quelque côté que nous nous
tournions, sous quelque aspect que nous envisagions l'œuvre
de Lépine, depuis ses premières publications, de 1875 et 1878,
jusqu'à son Traité du diabète, jusqu'à ses articles de ces der-
nières années : toujours c'est le même esprit scientifnjue qui
l'anime.
" 1! a toujours suivi la même voie où il s'était engagé au
début de sa carrière. Il a toujours tout subordonné à la phy-
siologie pathologiciiie et à la chimie biologiciue. »
\A M. l'xKjiir, ;i|iir< ;i\(>ir coiisiK ri'- an pro^Taiiiim- de son ensei-
^'nemeiil la (iciixirnir partie de sa leçon, lerniiiiail ccllf-ci en ces
termes :
« Lnoii, bien avant d'être une ville universitaire, fut une
grande ville hospitalière justement célèbre. Ses médecins ont
toujours eu le renom de cliniciens sages, instruits, avisés et
])iudenls.
« Toute notie ambition est de conserver intactes ces saines
traditions de la clinique médicale lyonnaise et de contribuer
pour notre part à la formation de générations médicales possé-
dant les mêmes qualités ataviques de sagesse, de prudence et
de pondération.
DU COURS DE CLINIQUE MEDICALE W)
« Soyez-nous fidèles, acceptez sans les discuter, subissez nos
méthodes d'enseignement.
H Ne vous laissez rebuter ni par les exercices propédeutiques,
ni par les travaux pratiques de clinique, ni par les démonstra-
tions anatomo-pathologiques.
(( Suivez attentivement les examens méthodiques pratiqués
au lit du malade, pratiquez-les vous-mêmes.
i< Et, j'en suis sûr, nous ferons de vous de bons praticiens,
utiles et secourables à leurs malades, aptes à faire des dia-
gnostics prudents et sages, capables d'instituer des traitements
efficaces et rationnels, dignes en tous points de ce vieil et bon
renom de la clinique du professeur Lépine, que nous avons
à cœur de conserver. »
CIIROMOIE UNIVERSITAIRE
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
RAPPORT DE M. LE DOYEN HUGOUNENQ
sur la situation de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Lyon
pendant l'année scolaire i909-i910
L'année scolaire qui vient Je s'écouler a été marquée par des
deuils, et aussi par des modifications nombreuses dans le personnel
de la Faculté de médecine.
Le 26 décembre 1909, notre doyen honoraire, M. Lortet, succom-
bait après une longue existence, dont on a pu dire, dans une cir-
constance solennelle, qu'elle avait été consacrée tout entière à la
science et à la patrie. Appelé au décanat de la Faculté de Médecine
et maintenu à ce poste d'honneur pendant vingt-huit ans, jusqu'à sa
retraite, par la confiance de ses collègues, M. Lortet a dirigé notre
Faculté à travers les difficultés et les obstacles que les événements
opposent toujours aux progrès des institutions naissantes. A ces
heures difficiles, les qualités moyennes ne suffisaient pas : il y fal-
lait une rare connaissance des hommes, un caractère conciliant, une
largeur de vues qui permettait de tracer la route à suivre, une auto-
rité capable de se faire accepter sans contrainte par des collabora-
teurs dont quelques-uns étaient de tout premier rang.
De cette tâche redontaljle, M. Lortet s'est acquitté avec un succès
dont témoignent i~i l'cini ceux de ses collègues qui ont été associés
à ses premiers efforts.
Notre ancien doyen avait, dans le monde scientifique, une physio-
nomie particulière : loin de se confiner dans l'étude d'une spécialité,
il avait porté ses investigations sur plusieurs domaines.
C'était, dans tous les sens du mot, un voyageur épris de grands
espaces, et dont la curiosité, toujours en éveil, marquait partout sa
trace par une observation judicieuse, une expérience bien faite, un
aperçu clairvoyant. S'il eut fallu classer ce naturaliste dans un
groupe d'esprits, on l'eût rangé volontiers à côté de ces Anglais qui,
à l'exemple de Tyndall, de John Lubbodc et de quelques autres, ont
eu de la vie une conception si intelligente et si heureuse.
A la génération de M. Lortet appartenait un autre de nos collègues
rpie la mort nous a enlevé le 2 novembre 1909, M. le professeur
FACILTI-: DK MI'DIXINK i:T Di: l'IlAHMACIi: 151
Mayel. Ancien méilfiin dos hùpilaux, AI. Mayet avait a[)parlt'nu dès
l'origine à la Faculté, où il avait occupé la chaire de pathologie
générale. C'était un travailleur d'une haute conscience, qui s'était
appliqué à l'étude de l'héniatologic, et, plus tard, à la solution du
problème que propose à la sagacité des chercheurs, la question du
cancer. Ce collègue, dont l'existence a été si digne, était entouré de
la respectueuse estime de tous : la mort l'a séparé de nous trois ans
après son admission à la retraite.
La limite d'âge a des rigueurs que nous avons tous cruellement
ressenties quand notre éminent collègue, M. le professeur Lépine, a
quitté l'enseignement de la Clinique médicale.
A la création de notre Faculté, M. Lépine avait déjà conquis les
titres d'agrégé et de médecin des hôpitaux de Paris, et il avait la
certitude de compter parmi les maîtres de la grande Ecole pari-
sienne. Mais son ambition était d'une qualité plus rare : c'est à Lyon,
dans son pays natal, que M. Lépine est venu donner l'exemple d'une
vie où l'accomplissement sans défaillance du devoir quotidien n'a
pas cessé d'être embelli par un idéal scientifique fécond et élevé.
Professeurs et disciples unissent leur respect et leur reconnaissance
pour saluer le maître qui, depuis le i'"' novembre 1910, a été admis
à la retraite.
A la suite du départ de M. Lépine, M. Roque, professeur de Patho-
logie interne, a été nommé professeur de Clinique médicale, et
M. Collet, professeur de Pathologie générale, a succédé à M. Roque.
Dans une autre section, la mise à la retraite de M. Cazeneuve a
déterminé la vacance de la chaire de Chimie organique et toxico-
logie. Sur la présentation du Conseil, M. le Ministre a désigné, pour
occuper cette chaire, M. Morel, agrégé. Nous adressons à ce nouveau
collègue nos vœux de bienvenue.
M. Rarral, maintenu à l'exercice comme agrégé, a été chargé, sans
limite de temps, à partir du i"'" février 1910, d'un cours complé-
mentaire de chimie minérale et analytique.
MM. Sambuc et Regaud, agrégés également rappelés, ont été char-
gés de divers services ressortissant à leur spécialisation respective.
L'année scolaire 1910-1911 inaugure une de ces périodes triennales
qui mettent fin à l'exercice d'anciens agrégés et, par voie de consé-
quence, appellent à l'activité une promotion nouvelle. Si cette orga-
nisation assure, à intervalles réguliers, à notre corps enseignant le
concours d'un élément jeune et actif, elle nous prive de la colla-
boration d'un groupe d'hommes éprouvés, dont le départ est juste-
ment regardé comme le défaut le plus grave du statut de l'agrégation
dans les Facultés de médecine.
l'>2 CHKONiyiK UNIVERSITAIRE
En ivmithntMiu'ut de MM. Paul Courmont, Chatin, Tixier et Vil-
lard, agrégés, dont le temps d'exercice est expiré, de M. Mouneyrat,
démissionnaire, de M. Causse, décédé, les concours de 1910 ont fait
entrer à la Faculté MM. Cade, Mouriquand, Fernand Arloing. Leri
che, Tavernier, Thévenot, Latarjet, Guillemard et Bretin, d(vnî les
travaux antérieurs avaient mis en évidence tout le mérite.
.\u début de l'année scolaire, l'Administration de la Faculté avait
\u ses pouvoirs renouvelés pour une période de trois ans par la nomi-
nation de M. Hugounenq comme doyen et de M. Jules Couiinont
comme assesseur.
Enfin, nous avons été heureux d'applaudir aux distinctions hono-
rifiques conférées à quelques-uns d'entre nous : M. le professeur
Roque a été nommé chevalier de la Légion d'honneur ; MM. Paul
r.ourmont, Gayet, Nové-.Tosserand, Villard et Bretin, agrégés, ont été
promus officiers de l'Instruction publique ; M. Chaumonnot, secré-
taire-adjoint, a reçu la même distinction. Les palmes académiques
ont été accordées à MM. Voron, Nogier et Latarjet, agrégés, ainsi
qu'à MM. Trillat, chef de clinique, et Dubreuil, préparateur.
Nous avons eu la satisfaction de voir la Municipalité de Lyon
mettre à exécution la réfection des toitures de nos divers pavillons,
et nous remercions vivement M. le Maire et l'Administration muni-
cipale de cette réparation devenue indispensable à la protection du
matériel et à la sauvegarde des bâtiments.
Le bateau vermoulu qui, depuis si longtemps, donnait, sur le
Rhône, un asile insuffisant et précaire au service de la Morgue, a
définitivement disparu. A la suite d'une entente avec l'Université, la
Ville a construit, au fond du jardin de la Faculté, en bordure sur
la rue Pasteur, une morgue pourvue des installations les plus per-
fectionnées : ime porte spéciale ménagée sur le jardin permet au
personnel du laboratoire de médecine légale et aux élèves qui suivent
l'enseignement de pénétrer dans un amphithéâtre fort bien amé-
nagé pour la pratique des autopsies. Nos étudiants trouveront ainsi,
sur i)lace, sans «piitter la Faculté, d'importantes ressources dont
leur instruction bénéficiera heureusement.
Les divers enseignements se sont poursuivis régulièrement au
cours de l'année qui vient de s'écouler, au moins jusque vers le
milieu de juin. .V cette époque, les concours d'internat et d'externat
retiennent loin de la Faculté les étudiants qui y participaient et ceux
de leurs camarades naturellement désireux de suivre ces épreuves
intéressantes. Les cours et travaux pratiques sont alors désertés et
la plupart d'entre noiis souhaitent, comme nous l'avons demandé
plusieurs fois à l' Xdniinistration des Hospices, que ces concours
FACULTÉ DK MKDECIM-: liT l)K l'HAKMACIK 15S
soient reporlcs au mois de jiiillel ou au mois (i'ocloi)re, pendant la
période où les exercices de la Faculté sont suspendus.
Il faut signaler aussi une perte de temps regrettable, au début du
semestre d'été : les élèves pourvus de six inscriptions se présentent
presque tous à l'examen d'anatomie ; la session très chargée dure une
quinzaine, pendant laquelle les étudiants, préoccupés par l'examen,
ne peuvent suivre utilement les leçons et les exercices du second
semestre. Certaines Universités étrangères ont résolu la difficulté en
reprenant les cours le i5 ou le 25 octobre pour les interrompre, au
commencement de mars, pendant la passation des examens.
D'autres réformes, plus générales et plus profondes, s'imposent
d'ailleurs pour parer aux inconvénients dont la gravité met en péril
l'existence même de la scolarité médicale. Nos enseignements sont de
plus en plus désertés. Tel cours, autrefois suivi par i5o à 200 élèves,
ne réunit à grand'peine que 3o ou ^o auditeurs ; tel professeur qui
groupait jadis autour de sa chaire un auditoire important, ne
compte plus ses étudiants que par quelques unités ; plusieurs confé-
rences doivent être interrompues faute d'élèves pour les suivre.
Quant aux travaux pratiques, ils sont trop souvent réduits à des simu-
lacres accomplis à la hâte, sans intérêt et sans profit. Nos grandes
Ecoles, autrefois si vivantes, se contenteront-elles d'être des foyers
de recherches et des Commissions d'examens ? Si importantes que
soient ces fonctions, elles ne sauraient leur suffire et il faut bien
examiner de près les origines de la crise que nous subissons.
Les raisons en sont nombreuses : le recrutement de nos élèves a
subi des modifications ; la tendance étroitement utilitaire, qui tenait
peu de place dans l'esprit des générations précédentes, prédomine
partout aujourd'hui, même dans les milieux autrefois plus désinté-
ressés et, en un sens, plus idéalistes. D'autre part, la multiplicité des
traités didactiques, dans toutes les branches, incline les étudiants m
négliger la leçon orale, malgré la supériorité incontestable de celle-ci
sur le livre, si bien fait soit-il. Enfin, en créant un trop grand
nombre d'enseignements complémentaires, les Facultés n'échappent
pas à la part de responsabilité qui leur incombe ; à mon sens, elles
l'aggravent en dispersant leur effort. Trop de cours seraient à suivre :
on n'en fréquente aucun.
Si quelques-uns de ces facteurs sont les résultats d'une évolution
qu'on ne peut guère modifier, il n'en est pas de même de certains
défauts d'organisation qui contribuent à l'acuité de la crise, si même
ils ne l'ont pas provoquée.
Les règlements qui permettent à un étudiant d'interrompre la sco-
larité quand et comme il veut, les dispositions qui ont supprimé
154 ClinOMuri:; r.MVEItSlTAlKK
cette sanction saliitairi', indispensable pour !•■ travail réjj'ulier des
deux semestres : l'examen de fin d'année, imposé à tous, sans excep-
tion, à date fixe, ces mesure? malheureuses ont ruiné l'enseignement
médical.
L'économie de la scolarité est si défectueuse qu'il est facile d'éluder
certains exercices pratiques et même d'écourter parfois le stage hospi-
talier : il suffit d'interrom{)re au moment voulu le cours régulier
des inscriptions et de ne le reprendre que l'examen passé. Comment,
alors, imposer utilement des exercices que comporte ime spécialité,
(juand l'étudiant a satisfait à l'examen qui y correspond ? Et si cette
assiduité rétrospective vient à être imposée, quel intérêt apportera
l'élève à un travail fastidieux, parce que désormais sans influence
sur le résultat de ses examens ultérieurs ? Faut-il ajouter qu'un inter-
valle de six ou huit mois s'écoule parfois avant que les mêmes cours
ou les mêmes travaux pratiques ne recommencent, et qu'entraîné
par sa scolarité, l'étudiant les a depuis longtemps perdus de vue.
On saisit ici le défaut fondamental du système : l'absence de
concordance entre l'année scolaire, cadre naturel et qui devrait être
immuable, de la scolarité et des examens aberrants, livrés à la fan-
taisie, d'ailleurs clairvoyante et bien renseignée, des candidats.
Il ne semble pas qu'il puisse exister de méthode de travail plus
défectueuse que l'actuelle réglementation des études médicales. La
supprimer pour lui substituer un appareil mieux compris et mieux
adapté à l'instruction des élèves est un devoir impérieux qui s'im-
pose sans aucun retard.
On ne prêtera jamais trop d'attention au cri d'alarme que font
entendre ceux qui, voyant de près le péril, ont l'obligation de le
dénoncer. Qu'il leur soit permis d'ajouter que les règlements les
meilleurs sont inefficaces quand on ne fotirnit pas les moyens d'exé-
cution suffisants à ceux qui sont chargés de les appliquer. Trop de
laboratoires sont pauvres ; toutes nos cliniques sont misérables ; les
uns et les autres réclament les ressources qu'exigent l'instruction
pratique des élèves et le travail de la recherche. Il nous faut, pour
poursuivre utilement notre œuvre, l'appoint de crédits plus consi-
dérables et mieux répartis dans les divers chapitres de nos budgets.
L'intérêt de la science j\istifierait, à lui seul, ces sacrifices, si les
exigences de la santé publique ne les imposaient pas comme une
absolue nécessité.
On trouvera ci-joint des renseignements statistiques sur la popula-
tion scolaire e| les actes de la Faculté.
Le Doyen, L. Higouneno.
FACILTK I)K MRDKCINK KT l)K l'HAFOlACIK lôô
RAPPORT SUR LA SITUATION DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
inscrits à la Faciillé de Médecine pendant L'année scolaire 1909-1910
Pendant l'année scolaire 1909-1910, 3() étudiants étrangers ont été
inscrits à la Faculté mixte de médecine et de pharmacie de l'Univer-
sité de Lyon, 35 pour la médecine et i pour la pharmacie. Ils se
répartissent comme suit par ordre de nationalités : r Anglais, i Alle-
mand, 2 Grecs, H Bulgares, i Serbe, 3 Turcs, 12 Russes, 2 Persans,
5 Egyptiens et 4 Américains. Parmi eux, se trouvaient 6 femmes.
3i poursuivaient des études en vue d'obtenir des titres d'Université
(3o le doctorat universitaire (médecine) et i le diplôme universitaire
de pharmacie de i''" classe). 5 postulants le diplôme d'Etat de doc-
teur, dont 4 pourvus du diplôme français de bachelier et i ayant
obtenu l'équivalence de son diplôme de fin d'études secondaires du
lycée de Galatz avec le baccalauréat français. Les 3i étudiants dis-
pensés de ce dernier grade en vue du diplôme universitaire de
docteur ou de pharmacien apportaient tous des diplômes de fin
d'études secondaires des lycées de leurs pays d'origine. 3 d'entre
eux, I Russe et 2 Egyptiens, ont été jugés dignes, pendant cette
année, du grade de docteur de l'Université de Lyon, mention « mé-
decine ».
Comme l'an dernier, 2 groupes seulement se trouvent constitués en
Sociétés à Lyon : les Egyptiens, qui forment une Société officielle
dont l'organisation offre de nombreux avantages au point de vue
matériel et intellectuel, et les Bulgares, dont le groupement n'a en-
core qu'un caractère officieux. Les autres catégories d'étrangers sont
trop isolées ou trop peu nombreuses pour pouvoir se former en
Sociétés.
Les Consulats universitaires, nonmiés par le Conseil de l'Université,
ont continué à exercer leur patronage. Ce sont :
MM. Hugounenq, doyen de la Faculté de médecine, pour les étu-
diants russes, bulgares, roumains et serbes ;
Lacassagne, professeur à la Faculté de médecine, pour les étu-
diants tiircs et égyptiens ;
Pic, professeur à la Faculté de médecine, pour les étudiants suisses ;
Paul Courmont, agrégé à la même Faculté, pour les étudiants de
pays de langue anglaise.
L. Hugounenq.
150
CHKONKU i: r.MVKHSITAlKI-:
MfiDECINE
Insrriptiun* et ExameiiN prnilnnt rmiiiôp acolnire l90f>-IOlO.
Inscriptions. — Ditclorat : 2.223.
EXAMKNS
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FACLLTii m: MKI)IX;iNK I:T DK I'HAUMACIK
107
PHARMACIE
Inscriptions et Examen»» pendant l'année scolaire I90H-I9i0
Inscriptions : t" classe : 3i4. — a"" classe : o.
EXAMENS
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DIPLOME SUPERIEUR EXAMEN ET THESE
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DOCTORAT DE l'uNIVERSITÉ (pHARMACIe)
Examen .
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Diplômes
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pharmaciens de i''* classe
Examen de validation de stage
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Examen semestriel . . .
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3« — —
Thèse
Diplômes
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»
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90,62
98,36
pharmaciens de 2*^ CLASSE
Examen de validation , de stage
i" Examen de fin d'année
2' — —
I" Examen de fin d'études
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Thèse
Diplômes
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Examen
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HERBORISTES (2" CLASSe)
Examen
A'isa du certificat d'aptitude . .
33,33
14,28
6,25
13,95
9,37
II)
1,63
5o
158
CHKO.MQll-: LMVKRSn VlRi:
TABLEAU RESUME
EXAMENS
Examens de fin d'études .
Thèses
Diplômes ....
1146
1 12
1 12
9^2
112
116
81,32
100
100
CIIIlUUGIKNS-DtlNTlSTES
l'IIARM.VClE
Kxamens de validation de stage .
Examens de fin d'année uu semes-
triels
Examens de lin d'études. . . .
Thèses
Diplômes
13.-)
3
37
•7
127
3
37
Examens
Visa du certificat d'aptitude
m;iin<>HisTES
•I 9
100
87 . 12
94.07
100
100
88,88
100
214
Examens
. . .
• • i
64 i
59
92
18
5
Diplômes
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1 1
S.XGES-FEMMES
100
»
Examens
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Examens.
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Diplômes
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100
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,8,67
7.81
8.-9
12,87
5.92
.. , ,,11 • i t Médecine .... a.riaS
iNoinbie total des inscriptions { ,,, ,. ,
' ( rliarmacie. . . . 014
Total. . . . 2.537
Elèves ayant pris des inscriptions 665
Elèves en cours d'examens probatoires 326
Elèves dont la scolarité a été interrompue .... 248
Nombre total des étudiants inscrits. . 1.239
FACULTÉ Uii MCbEClM:: liT DK l'HAUMACIK 159
Inscriptions. — Examens.
Le nombre total des inscriptions prises pendant l'année scolaire
1909-iyio a été de 2.537, dont 2.223 pour la médecine et 3i4 pour
la pharmacie. C'est une diminution de iii6 pour la médecine et de
38 pour la pharmacie.
Les examens de fin détudes ont atteint le nombre de i.i46 pour
la médecine, de 64 pour les chirurgiens-dentistes et de i35 pour la
pharmacie, soit une diminution de 80 pour la médecine, une aug-
mentation de 4 pour les chirurgiens-dentistes et une diminution de
7 pour la pharmacie.
Les thèses de doctorat en médecine (Etat) ont atteint le nombre de
109, soit une diminution de 35.
La Faculté a délivré, en outre, 3 diplômes de docteur de l'Univer-
sité (médecine), 3 diplômes de docteur de l'Université (pharmacie) et
21 certificats d'études d'hygiène.
Le total des élèves est de 1.239, qui peuvent être répartis en trois
catégories principales : 1° élèves ayant pris des inscriptions, 665, soit
une diminution de 39 ; 2° élèves en cours d'examens probatoires,
326, soit une diminution de 17 ; 3° élèves dont la scolarité a été
interrompue par divers motifs (préparation à l'internat ou à l'exter-
nat des hôpitaux, service militaire, etc.), 248, soit une augmentation
de 28.
Sur ce total de 1.239, i-025 appartiennent à la médecine et 2i4 à
la pharmacie. C'est une diminution de 21 pour la médecine et de 7
pour la pharmacie.
Concours.
Concours pour une place de chef de clinique médicale (service de
M. Teissier) : i candidat ; M. Thévenot, nommé.
Concours pour une place de chef de clinique chirurgicale (service
de M. Jaboulay) : i candidat ; M. Duroux, nommé.
Concours pour une place de chef de clinique obstétricale : 2 can-
didats ; M. Bourret, nommé.
Concours i)our une place de chef de clinicpie infantile : 1 candidat;
M. Hérard, nommé.
Concours pour une place de chef de clinique dermatologique :
2 candidats ; M. Moutot, nommé.
Concours pour une place de prosecteur : 8 candidats ; M. Arnaud,
nommé.
Concours pour deux places d'aide d'anatomie : 7 candidats ;
MM. Perrin et Lambert, nommés.
I6n CHROMAI K L.MVERSITAIBK
Concours pt)ur uiu' plate de suppléant des chaires de physique et
de chimie à l'Kcole de médecine tle Grenoble : -.i candidats ; M. Do-
dero. nommé.
Concours pour une place de suppléant des chaires de pharmacie et
de matière médicale à l'Ecole de médecine de Grenoble : i candidat ;
Mlle Barrier, nommée.
Concours pour les Bourses.
Médecine, 2" année : i candidat ; M. Martine, nommé.
Médecine, 3*^ année : 6 candidats ; MM, Archimbaud, Didier,
Guyonnet, Maurzot, Rigaud et Salle, nommés.
Médecine, 4" année : 2 candidats ; MM. Brunet et Maillefert, nom-
més.
Bourses de voyage.
M. Garin, étudiant en médecine : Bourse de 5oo francs. — Mis-
sion : (( Etude des parasites intestinaux de l'homme à l'hôpital
Sadiki de Tunis. »
M. Arnaud, étudiant en médecine : Bourse de 3oo francs. —
Mission : « Etude du traitement des péritonites aiguës en Allema-
gne. »
M. Niquet, étudiant en pharmacie : Bourse de 3oo francs. —
Mission : « Etude des collections de matière médicale des Musées
de Londres. »
PUBLICATIONS DU CORPS ENSEIGNANT DE LA FACULTÉ
pendant l'année scolaire 190i)-i9IO
ANATOMIE
Testut (L.), professeur : i" Truite d'Aïutloinie huiiuilne, Cf édition,
entièrement refondue, l^ vol. gr. in-S" : tome P"", Ostéologie,
Arthrologie, Myidogie, avec 882 fig. dans le texte, dont 798 tirées
en couleurs ; tome II, fasc. i, Angéiologie, avec 324 figures,
dont 263 tirées en couleurs ; tome II, fasc. 2, Système nerveux
central, avec 663 figures, dont BgB tirées en couleurs ; tome III,
fasc. I, Système nerveux périphérique, avec 199 figures, dont
i63 tirées en couleurs. (Le fascicule 2 du tome III et le tome IV,
FACULTÉ DE MÉDFXINK KT DE PHAKMACIE iGl
(onninant l'ouvrage, sont parus actuellement.) — 2° Précis
d'Anatomie topographiqiie, 3® édition, t vol. in-12.
ANATOMIE GÉNÉRALE ET HISTOLOGIE
Renalt (J.), professeur, et Dibreuil (G.), préparateur : Histogenèse
du cartilage hyalin des Mammifères (C. R. de la Soc. de Biolo-
gie, 9 avril 19 10). — Contingence et conditions de l'incorpora-
tion des fibrilles connectives à la substance fondamentale des os
(C. B. de la Soc. de Biologie, 23 avril 1910). — Sur le morcel-
lement résorptif du cartilage hyalin (C. R. de la Soc. de Biolo-
gie, 18 juin 1910). — Le morcellement résorptif du cartilage
hyalin dans l'ossification primaire des cartilages des cornets du
nez (C. R. de l'Association des Anatomistes, Bruxelles, août
1910).
Regaud (CL), agrégé : Etudes sur la structure des tubes séminifères
et sur la spermatogénèse chez les mammifères (suite, 3* partie)
(Arch. d'Anatomie microscopique, t. XI, fasc. 2 et 3, i4o pages,
i3 fig. dans le texte, 82 fig. en 4 planches hors texte, en noir
et en couleurs, Masson, édit.). — Particularités d'action des
rayons de Rôntgen sur l'épithélium séminal du chat (i fig.)
(Soc. de BioL, 19 mars 1910). — Etude analytique et critique
du décret du 11 janvier 1909 (portant réorganisation des études
médicales) en ce qui concerne le régime des examens (Bull, de
l'Assoc. des Membres du Corps enseignant des Fac. de méd.,
"f- année, n° 6).
Regaud (Cl.) et Favre (M.), médecin des hôpitaux : Note sur cer-
tains filaments ayant probablement la signification de mitochon-
dries, dans la couche génératrice de l'épiderme (i fig.) (C. R.
Acad. des Sciences, 28 février 1910). — Sur la nature des fibres
d'Herxheimer ou filaments basaux de l'épiderme (Soc. méd. des
hop. de Lyon, 5 avril 1910 ; Lyon médical, 29 mai 1910).
Regaud (Cl.) et Nogier (Th.), agrégé : Stérilisation complète et défi-
nitive des testicules du rat, sans aucune lésion de la pea«i, par une
application unique de rayons X filtrés (C. R. Acad. des Sciences,
27 décembre 1909).
DuBREUiL (G.), préparateur : L'appareil mitochondrial (périnème,
mitochondries, chondriomites) dans la lignée cellulaire allant
du lymphocite à la cellule osseuse (C. R. de la Soc. de Biologie,
25 juin 1910). — Mitochondries des ostéoclastes et des cellules
.de Bizzozero (C. R. de la Soc. de Biologie, 9 juillet 1910). —
.\mis Univ., xxiv.
162 CHRONIQUE ^UNIVERSITAIRE
Vacuoles à lipoïdes des osléoblasles, des cellules osseuses et des
oslooclasles (C. R. de la Soc. de Biologie, 23 j^uillet 1910). —
Ledilication des travées architecturales osseuses (C. R. de l'As-
sociation des Anatomistes, Bruxelles, août 1910).
CLINIQUE CHIRURGICALE
Jaboulay, professeur : Statistique de gastro-entérostomies faites avec
le boulon qui tient en place sans sutures (Lyon chirurg., 1910).
— Interventions sur le sympathique cervical et sur le corps thy-
roïde dans la maladie de Basedow (Lyon chirurgical, 1910). —
Stades de développement d'une sarcosporidie dans un épithé-
liome du sein (F^rovince médicale, décembre 1909). — Enve-
loppe épilhélioïde d'une sarcosporidie et bourgeon épithélial
dans le cancer du sein (Province médicale, septembre 1910).
— Cellules d'une sarcosporidie de la chèvre et de tumeurs
humaines. Cultures du cancer (Province médicale, novem-
bre 19 10). — Action de certaines sérosités pathologiques
(Lyon médical, août 1910). — Anévrysme traumatique de l'axil-
laire (Province médicale, juin 1910). -— Hanche bote ou coxa
vara (Ibid., juillet 1910). — ■ Péritonite tuberculeuse (Journal des
Praticiens, 1910). — Myxosarcome de la cuisse (Revue prat. de
M éd. et de Chir., juillet 1910). — Ostéosarcome myéloïde de
l'extrémité supérieure du tibia (Id., août 1910). — Luxation de
l'épaule (Courrier Médical, 1910). — Tumeur ou tuberculose
de l'extrémité supérieure de l'humérus C/c/., 1910). — 'Diabète et
cancer du sein (Id., 1910). — Cancer de l'os maxillaire supérieur
fid., 1910). — Présentations à la Société de Médecine de Lyon :
Malade opéré d'un anévrysme axillaire, 1910 ; malade opéré
d'une résection simultanée de la clavicule et de l'omoplate, 1910 ;
erreur de sexe, 1910, etc.
CLINIQUE DES MALADIES CUTANÉES
ET VÉNÉRIENNES
Nicolas (J.) : Follicule de Ktister et l'oriuatinns hisloldgitjues tuber-
culoïdes dans la sy|)hilis (Livre jubilaire du professeur Teis-
sier).
Nicolas (J.) «'l Kavhk (M.) : Les réseaux élasli(pies de la paroi propre
des glandes sudoripares (Annales de DennaUdogie, octobre
T910).
tACLLTE DE MLDKCl.NE ET DE PHAHMACIE 163
^ICOLAS (J.), professeur, et Jambon (A.) : Hygiène de la peau et du
cuir chevelu, i vol., .I.-B. Baillière, 1910. — Les fards (Paris
médical, 3 déceml)ro 1910).
Nicolas (J.) et Moutot (H.) : Urticaire pignienlaire (Province médi-
cale, 5 mars 19 10). — Des nouveaux moyens de diagnostic pra-
tique de la syphilis (Journal médical français, i5 avril 1910).
Nicolas (J.), Favre (iM.) et Charlet (L.) : Intradermoréaction et cuti-
réaction avec la syphiline chez les syphilitiques (Comptes ren-
dus de la Société de Biologie, 12 février 1910). — Intradermo-
réaction et cutiréaction avec la syphiline chez les syphilitiques
(Comptes rendus de la Société médicale des Hôpitaux de Paris,
25 février 19 10). — Comparaison des résultats fournis par l'in-
tradermoréaction à la syphiline et par la séro-réaction de VVas-
sermann (Comptes rendus de la Société médicale des Hôpitaux
de Paris, 22 avril 1910). — Réactions des syphilitiques à la
tuberculine (Comptes rendus de la Société médicale des Hôpi-
taux de Paris, 11 mars 1910). •
Nicolas (J.), Favre (M.), Augagneur (A.) et Charlet (L.) : Réaction
des syphilitiques à l'injection sous-cutanée de tuberculine
(Société médicale des Hôpitaux de Lyon, décembre 1910).
Thèses.
Barrière (L.), Contribution à Vétude de l'urlicaire pigmenlaire. —
P. HuTEAU, La réaction de Wassermann. — L. Guilmaln,
Valeur comparée des réactions de Parges et de Wassermann. — ■
M. BoNjEAN, Valeur clinique de la réaction de Bauer-Stern. — ■
E. Chénelat, Sur les gommes syphilitiques simulant des sar-
comes. — A. AuGAGNEUR, Etudc sur les réactions des syphili-
tiques à la tuberculine.
CLINIQUE GYNÉCOLOGIQUE
PoLLOsso.N, professeur : Cancer du col utérin propagé à la vessie et
aux uretères. Indications opératoires (Comm. au Congrès de Tou-
louse, septembre 1910). — La rachianesthésie en gynécologie
(Communication au Congrès de Toulouse, septembre 1910.
Violet : L'utilisation plastique de l'utérus par inclusion inter-vésico-
vaginale dans la cure des prolapsus génita\ix (Revue de Gyné-
cologie, décembre 1909). — Sur la cure de la cystocèle vagi-
nale ou hernie pré-utérine (Lyon médical et Annules de Gyné-
cologie).
164 CHHOMULi: UNIVEKSITAIRE
VioLtr et Bkumki : Sur ranatoiiiif pathologique de la eystoeèle vagi-
nale (Lyon chirurcjicul et Aniidles de Gynécologie) .
Violet et Fircher : La rachistovainisation en gynécologie (Lyon chi-
rurgical, novembre 1910). — Les formes anatomiques et clini-
ques des prolapsus. Déductions thérapeutiques (Congrès de Gyné-
cologie ef d'0})sléfri({ue de Toulouse, septembre 1910).
Thèses.
MicoLiER, Le Irailenienl des fistules vésicii-vagimdes hautes par
voie ahdomino-vnginale. — (1\(;lio, Etude sur les dysménorrhées.
— CiiAPiis, Lu réfection du plancher pelvien dans les grands pro-
lapsus. — Du Lai RENS de la Barre, Etude sur la cysiectomie totale
chez la femme. — Brvisset, Les pyométries dans le cancer du col.
— DiCRLET, La rachinnesthésie en gynécologie. Etude sur 150 cas
personnels.
CLINIQUE MEDICALE
Teissier (.1.), professeur : Valeur séiniolicpie de l'albuminurie chez
les diabétiques (Presse méd. d'Egypte et l''rovince méd., n° ;?5,
1909). — bap[i(til >ur Kenseignement de la ilini(jue médicale.
Projet tie n'-organisation. Enseignement propédeutique. Exerci-
ces de laboratoin-s. Tarvaux originaux. Exigences d'un service
complet : personnel et outillage ( ■\ssoci(dion des membres du
corps enseignant des Facultés de médecine, novembre 1909). —
Médication spéci(i(jue de la tulx'rculose (Revue scientifique,
décembre 1909). — Albuminurie j)rélid»erculeuse et albuminurie
paratuberculeuse (Semaine médicale, i"'" décembre 1909). —
Tuberculosi e sua cura specifica (Gazzetta degli ospedali e délie
('.liitichc. n" 7, ii)ni). — Sur le [)hénomène de la glycosurie
pliiorid/iipic fn\isagée corunic signe d'insuffisance fonctionnelle
(lu l(iic cl accessoirernciil siii' l'inlluence de l'injection sous-
cutanée de glycogène comme source de glycosurie passagère (en
colla!)oration avec M. Rebattu) (Académie des Sciences, 7 juil-
l'I njio). — Uecherches cxpériiuentales sur le sérum de la
veine rénale (en collaltoraliou a\ec le D"" Thévenot) (Société de
Biologie, juillet 1910J. — (l()m|>lication de l'aorlite sous-dia-
phragmaticpie. .\ngor abdominal. Œdème intestinal aigu (publié
en langiif ilalienne dans la Gazetla internazionale di Medecina,
C.hirurgia, Igitne, Inleressi professionali, 1910). — Contribu-
tion pcrsoniicilr ;iM\ thèses de (jocloial i\r : Hkm;m, liapports
FACULTE DK MEOECINK ET UK l'HAUMACIK 165
(Je In chlonirie nrinaire avec l'hypertension artérielle, 1909-
1910 ; MoMER, Valeur sémiologiqne de l'alhuminerie dana sea
rapports avec le rein niot)ile, 1909-1910 ; Di foir, Paralysies
radiciilaires du plexus brachial, ékctro-diagnosiic, éteclru-
pronostic, traitement, 1909-1910 ; Kebatïu, L'épreuve de la
phloridzine, sa valeur séméiologique et pronostique dans l'in-
suffisance hépatique et rénale.
Ahloing (F.), agrégé : Variations du pouvoir chiniiotactique en rap-
port avec la virulence du bacille tuberculeux (en collaboration
avec M. Henri Gimbert) (Extrait du Livre jubilaire du professeur
J. Teissier, décembre 1909, et Société de Biologie, janvier 1910).
— Sur quelques particularités hématologiques de la tuliercu-
lose pulmonaire. La « figure du sang d'Arneth » (en collabora-
lion avec M. Maurice Genty (Extrait dvi Livre jubilaire du profes-
seur J. Teissier, dé'cembre 1909, et Journal de Physiologie et
Pathologie générales, mars 1910). — Sur quebpies cas de tuber-
culose pulmonaire traitée par le sérum de Marmorek (Société
médicale des Hôpitaux de Lyon, 21 décembre 1909). — Des
rapports entre la virulence et le pouvoir chimiotactique du
bacille tuberculeux (en collaboration avec M. Henri Gimbert)
(Société médicale des Hôpitaux de Lyon, 18 janvier 1910). —
Thérapeutique spécifique de la tuberculose. Bactériolysine. Vac-
cination antituberculeuse. Leçon du professeur Maragliano
recueillie à la Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu de Lyon (Pro-
vince médicale, -aQ février 1910). — Variations du nombre des
leucocytes neutrophiles dans la tuberculose pulmonaire (Société
médicale des Hôpitaux de Lyon, S mars 1910).
Cade (A.), agrégé : Contribution à l'étude des hématies granuleuses
en collaboration avec M. J. Chalier) (-Soc. méd. des Hôpitaux
de Lyon, novembre 1909 ; Province médicale, 22 janvier 1910).
— Occlusion aiguë duodénale artério-mésentérique (en collabo-
ration avec AL Jalifier) (Société médicale des Hôpitaux de
Lyon, décembre 1909 ; Province nnédicale, janvier 1910, p. 58).
— Rupture s])ontanée de l'aorte (en collaboration avec AL Mu-
rard) (Société nu'dicale des Hôpitaux de Lyon, 1910). — Rela-
tions entre le parasitisme intestinal et les entérorragi<'s occultes
(en collaboration avec M. Ch. Garin) (Archives des nialadies de
l'appareil digestif et de la nutrition, novembre 1910). — Cancer
de la région vatérienne (Société médicale des Hôpitaux de Lyon,
1909), — Syndrome d'insuffisance capsulai re aiguë par hémor-
ragie surrénale bilatérale consécutive à une hémorragie céré-
brale (en collaboration avec M. Rebattu) (Société médicale des
166 CHRONIQUE UNIVERSITAIRE
Hùpilon.r lie Lyon, i<)io). — Duodénitt' ulcéreuse urémique (en
tollahoration avec M. Lucien Thévenof) (Société médicale des
Hnpilniix de Lyon, 1910). — Entérite tricocépVialienne (en colla-
boration avec M. Ch. Garin) (extrait du Livre jubilaire du profes-
seur J.Teissier, décembre 1909). — Id. (Archives des maladies de
l'appareil difjesiij et de la nuirilion, 1910). — Précis des mala-
dies de l'estomac et de l'intestin, un volume de la « Collection
Teslut », loio pages avec 162 figures dans le texte et deux
planches en couleurs hors-texte. Paris, 0. Doin, éditeur, juin
1910. Préface de M. le professeur J. Teissier.
Mayet (Lucien) : L'Epilepsie commune (Epilepsie dite essentielle)
fasc. IX des Consultations médicales françaises. A. Poinat, édit.,
Paris). — La Epilepsia comun (Epilepsia llamada essencial)
Id., en langue espagnole). — Clinique d'autrefois. Un cas
d'ostéomalacie : Anne-Elisabeth Supiot, 2 figures (Province mé-
dicale, 1909). — L'indice céphalique des épileptiques (extrait
du Livre jubilaire du professeur J. Teissier, décembre 1909,
une carte dans le texte). — Id. (.Journal des médecins prati-
ciens de Lyon, i5 août 1910). — Fréquence de la carie dentaire
suivant les régions et répartition géographique des mauvaises
dentitions en France, deux cartes dans le texte (Province médi-
cale, 2 avril 1910). — Un cas de rougeole évoluant sans fièvre
(Province médicale, 4 juin 1910). — Le rôle du médecin dans
une œuvre de colonies scolaires de vacances (Comminiication
au Congrès international des Œuvres de colonies de vacances,
Paris, 1910). — Id. (Province médicale, 2/4 septembre 1910).
— Secrétariat de la rédaction de la Province médicale, journal
hebdomadaire de médecine se publiant à Paris, sous la direction
scientifique de trois professeurs de chacune des Facultés de
médecine provinciale (12* année).
Thévenot (Lucien) : Anévrysme disséquant expérimental (en colla-
boration avec le D"" Bonnamour (Société de Biologie, h décembre
igo9). — L'athérome expérimental est-il la conséquence d'une
action mécanique ou toxique ? (Extrait du Livre jubilaire du
professeur J. Teissier, décembre 1909). — Duodénite ulcéreuse
urémique (en collaboration avec le ÏV Cade) (Société médicale
des Hôpitaux de Lyon, i""" février 1910, et Lyon médical, 1910,
I, p. 051). — Mort subite par thrombose de l'artère pulmonaire
(en collaboration avec M. Rebattu) (Société médicale des Hôpi-
taux de Lyon, if) février 1910, et Lyon médical, 1910,
I, p. 72/j). — Deux cas d'anévrysme de l'aorte ouverts dans
l'œsophage fou coljaboraliou avec le l)"" Pallasse) (Société médi-
FACULTI': DR MKDECINF. ET DE PHARMACIE 167
cule des Hôpitaux de I.yon, 1 5 IV-vritT mio). — Du mode d'ac-
tion de l'adrénaline dans la production de l'athérome expé-
rimental. Dissociation des propriétés toxiques, vaso-motrice et
athéromatogène (en collaboration avec le D'" Bonnamour) (Jour-
nal de Physiologie et de Pathologie générales, i5 mars 1910). —
Coexistence d'un anévrysme de la crosse de l'aorte avec un
paquet ganglionnaire médiastinal secondaire à un néoplasme
gastrique latent (en collaboration avec M. Rebattu) (Société
médicale des Hôpitaux de Lyon, 22 février 1910, et Lyon médi-
cal, 10 avril 1910). — Syndrome thalamique (Société médi-
cale des Hôpitaux de Lyon, 1910). — Traitements locaux par
le sérum antidiphtérique (Lyon médical, 5 juin 1910). — Can-
cer primitif du poumon à type pleurétique (épanchement sé-
reux). De la forme pleurétique pure du cancer pleuro-pulmo-
naire (en collaboration avec M. Rebattu) (Province médicale,
1910, p. 272). — Sérothérapie des néphrites (Journal médical
français, i5 octobre 1910).
Roi'BiER : Sur quelques recherches hématologiques au cours de
néphrites (extrait du Livre jubilaire du professeur J. Teissier,
décembre 1909). — La formule leucocytaire (hémoleucocytaire)
dans la varicelle (en collaboration avec le professeur Weill)
(Société de Pédiatrie, 1909). — Sur un anévrysme de la base
du ventricule gauche coïncidant avec une endocardite parié-
tale subaiguë (avec M. Bret) (Archives des maladies du cœur
et des vaisseaux, 1910). — La paraplégie spasmodique perma-
nente au cours de l'urémie lente (en collaboration avec le pro-
fesseur Pic) (Lyon médical, 1909). — Endocardite chronique
métapneumonique (contribution à l'étude de l'endocardite pneu-
monique) (en collaboration avec M. A. Lacassagne) (Province
médicale, novembre 1910).
Pallasse (Eug.) : Gliome du lobe temporal droit avec surdité bilaté-
rale et réaction inflammatoire méningée (Lyon médical, 5 dé-
cembre 1909). — Deux cas d'anévrysme de l'aorte ouverts dans
l'œsophage (en collaboration avec M. Lucien Thévenot) (Lyon
médical, 27 mars 1910). '■ — Quelques cas de paralysie radicu-
laire du plexus brachial. Electrisation. Guérison (en collabora-
tion avec le D'" Chanoz) (Lyon médical, 1910. — Albuminurie
au cours du rein mobile (extrait du Livre jubilaire du profes-
seur J. Teissier, décembre 1909).
Sauvonat : Influence de la tuberculose sur la minéralisation du
cobaye (en collaboration avec M. Rebattu) (Société de Biologie,
ifi juillet 1910). — Effets glycosuriques du glycogène en injec-
1H8 CHKOMULl-: IMVKPSITAlKI-:
lions sous-cutanées (en collaboration avec M. le professeur .T.
Teissier et M. Rebattu) (Lyofi médical, 1910, 11^ p. 33). —
Teneur en chaux de rexpectoration des tuberculeux pulmonaires
(Pnn'ince médicale, 1910, p. 647). — Teneur en chaux de
l'urine des tuberculeux pulmonaires (en collaboration avec M. J.
Rçl)alfu) (Province médicale, 1910, p. 392). — Un cas d'albu-
minurie de Bence-Jones (protéinurie thermolytique) (en colla-
boration avec le D'' P. Savy) (Province médicale, 1910, p. ^ii).
Chanoz (M.) : Sur l'étude analytique de l'action physico-chimique
de l'électricité sur les tissus vivants (extrait du Livre jubilaire
du professeur .1. Teissier, décembre 1909).
Rkbatti (.1.) : Mort subite par thromliose de l'arflit-re pulmonaire
(en collaboration avec M. Lucien Thévenot) Société médicale
des Hôpitaux de Lyon, i5 février 1910). — Coexistence d'un
anévrysme de l'aorte avec un paquet ganglionnaire médiastinal
secondaire à un cancer gastrique latent (en collaboration avec
le D' L. Thévenot) (Société médicale des Hôpitaux de Lyon,
22 février 1910). — Syndrome de l'insuffisance capsulaire aiguë
par hémorragie surrénale bilatérale consécutive à une hémorra-
gie cérébrale (en collaboration avec M. Cade) (Société médicale
des Hôpitaux de Lyon, 22 février 19 10). — Syndrome thalami-
que (en collaboration avec M. L. Thévenot) (Société médicale
des Hôpitaux de Lyon, 17 mai 1910). — Notes sur les effets gly-
cosuriques du glycogène en injections sous-cutanées (en colla-
boration avec M. le professeur J. Teissier et M. Sarvonat) (So-
ciété médicale des Hôpitaux de Lyon, 17 mai 19 10). — Note sur
l'épreuve de la glycosurie phloridzique envisagée comme signe
d'insuffisance hépatique (en collaboration avec M. le professeur
J. Teissier) (Académie des Sciences, [^ juillet 1910). — Teneur en
chaux de l'urine des tuberculeux pulmonaires (en collaboration
avec le D"" Sarvonat) (Province médicale, 17 septembre 1910).
— Influence de la tuberculose sur la minéralisation chez le
cobaye (vu collaboration avec le D"" Sarvonat) (Société de Bio-
■ logie, 1(3 juillet 1910). — Etude critique sur l'épreuve de la
phloridzine. Sa valeur sémioloçiique et pronostique dans Vin-
suffisance hépaTuiue et rénale (Thèse de Lyon, 157 pages, 1910).
CLINIQUE MÉDICALE
M. M. LÉPiNE, professeur.
Lesieur (Ch.), agrégé. Froment et Roctiaix ; Œdèmes aigus du pou-
mon. Comparaison du taux de l'urée et des chlorures dans le
FACILTÉ DE MÉDF.CINI' KT 1)K PHARMACIE 169
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pilnux de Paris, 1909 ; Société médicale des Hôpitaux de Lyon,
7 décembre 1909 ; Lyon médical, 2 janvier 1910, p. 2/1).
Lesieir (Ch.), Froment et Crémieu : Septicémie eberthienne et
endocardite maligne (Société médicale des Hôpitaux de Lyon,
- décembre 1909 ; Lyon médical, 2 janvier 1910, p. 27).
Lesieur (Cb.), Froment et Golombet : Paralysie diphtérique tardive
généralisée, longtemps rebelle malgré la sérothérapie inten-
sive (Société médicale des Hôpitaux de Lyon, i" février 1910 ;
Lyon médical, i3 mars 1910, p. 607).
Lesieur (Ch.), Froment et Crémieu : Large inocclusion du trou de
Rotai sans cyanose ; survie prolongée ; développement inusité
de la valvule de Thébésius ; vibration systolique dure (Société
médicale des Hôpitaux de Lyon, i4 décembre 1910 ; Lyon mé-
dical, ifi janvier 1910, p. 122).
Lesiei R (Cb.), Froment et Garin : Hémiplégie pneumonique et
pneumococcie méningée sans réaction leucocytaire du liquide
céphalo-rachidien (Société médicale des Hôpitaux de Paris,
19 novembre 1909 ; Société médicale des Hôpitaux de Lyon,
3i mai 1910 ; Lyon médical, 28 août 1910, p. 826).
Lesieur (Ch.), Froment et Mazel : Cancer primitif de la plèvre
(Société médicale des Hôpitaux de Lyon, 7 juin 1910 ; Lyon
médical, 2 octobre 1910, p. 558).
Lesieur (Ch.) : Sur l'albumoptysie (albumino-réacfion des crachats
du professeur H. Roger: 190 observations personnelles) (Société
médicale des Hôpitaux de Lyon, 7 juin 1910 ; Lyon médical,
2 octobre 1910, p. 558).
Crémiei et Gâté : Trois cas de tuberculose inflammatoire. Rhuma-
tisme tuberculeux. Kystes du creux poplité (Gazette des Hôpi-
taux, i5 septembre 1910, p. i443).
Thèses.
Berthet, De l'isolement dans la fèvre typhoïde. — Bolotte,
Contribution à l'étude de Vérysipèle (traitement et prophylaxie). —
BoRMOTTE, Contribution à l'étude des variations du taux de l'urée
dans le liquide céphalo-rachidien à l'état pathologique et principa-
lement au cours de l'urémie. — Ciiappet, Contribution ô l'étude
de la pathogénie des hémiplégies pneumoniques.
170 CHROMOl i: IMVERSITAIRE
CLINIQUE OPHTALMOLOGIQUE
RoLLET, professeur : l'raiteinent du ptosis par la blepharopexie à ciel
ouvert (liev. (jén. iVOphialmoUigie, 38 février 1910). — Remar-
ques sur 2.43o extractions de cataractes (Revue générale d'Oph-
talmologie, 3i août 1910). — Pronostic des cancers primitifs
de l'orbite (Société française d'OphlaUnologie, mai 1910). —
Nouvel électro-aimant géant pour l'extraction des corps magné-
tiques intra-oculaire (Revue générale d'Ophtalmologie, 3o juin
1910). — De l'extraction des corps magnétiques à l'aide de
l'électro-aimant, aciers et fers peu ou pas magnétiques (Revue
générale d'Ophtalmologie, 3i octobre 1910). — L'exophtalmie
unilatérale du goitre exophtalmique (Société d'Ophtalmologie
de Lyon, mai 1910).
Roi,lp;t et AuRANn : Essai de tuberculinothérapie oculaire expéri-
mentale (Revue général d'Ophtalmologie, 3i janvier 1910).
RoLLET et Grandclément (L.) : Dacryoadénite subaiguë (Société
d'Ophtalmologie de Lyon, 3 novembre 1909). — Syphilis ocu-
laire à forme rapide chez un sénile (Société d'Ophtalmologie de
Lyon, 3 novembre 1909). — Kératite interstitielle compliquant
un zona ophtalmique (Société d'Ophtalmologie de Lyon, juin
1910). — Obsliuction de l'artère centrale de la rétine (Société
d'Ophtalmologie de Lyon, mai 1910). — Syndrome sympathique
à la suite d'un traumatisme de l'épaule (Société d'Ophtalmrdogie
de Lyon, mai 1910).
Thèses.
SoDERLiNH, Contribution à l'étude de la l;éndile syphilitique gom-
meuse. — Mazet, Contribution à l'étude du lipome sous-conjoncti-
val, — GoLOWiNSKY, Considérations sur ^JiSO extractions de cata-
ractes. — Le Gras de Vaubercev, Les symptômes oculaires unila-
téraux dans le goitre exophtalmigue . — - RioT, De l'emploi du rouge
écarlate en lhrr(ipeiili(juc oculaire.
CLINIQUE MÉDICALE INFANTILE
Weill, professeur, et Moi uiQiANr), agrégé : Typhobacillose et mani-
festations tardives de l'infection tuberculeuse aiguë chez l'enfant
(Presse médicale, 27 novembre 1909). — Fausse typhoïde d'ori-
gine bacillaire (Soc. méd. des Bôp. de Lyon, 3o novembre 1909).
FACULTÉ DE MÉUECIM': KT DK l'IlAHMACIK 171
— Le rhumatisme prolong»'- des goitreux (Presse médicale, i8 dé-
ceml)re 1909). — Thrombose du pressoir d'Hérophile ; hydro-
céphalie consécutive (Société national de Médecine, 28 novem-
bre 1909). — Etapes radioscopiqucs de la formation d'une
caverne tuberculeuse (Société des Sciences médicales, décem-
bre 1909). — Ichtyose thyroïdienne (Société national de Méde-
cine, janvier 1910). — Autosérothérapie pleurale (Société médi-
cale des Hôpitaux, janvier 19 10). — Le triangle axillaire de
la pneumonie infantile (Société de Pédiatrie de Paris, mars
1910). — Le délire dans la méningite tuberculeuse (Société de
Pédiatrie de Paris, mai 1910). — Importance de l'auscultation
médiate chez l'enfant (Société médicale des Hôpitaux, avril
1910). — Symptômes de localisation dans la méningite tuber-
culeuse (Société des Sciences médicales, avril 1910). — Dia-
gnostic de la pleurésie médiastinale antérieure (Société médi-
cale des Hôpitaux, avril 1910). — Le triangle primitif d'hépa-
tisation pneumonique (Presse médicale, 1910). — Topographie
des localisations pulmonaires de la pneumonie infantile (Société
de Pédiatrie de Paris, mai 1910). — Traité de thérapeutique
appliquée de M. le professeur A. Robin (sous presse) : Articles :
a) Méningite tuberculeuse ; b) Hydrocéphalie ; c) Paralysie
infantile ; d) Hémiplégie cérébrale infantile ; e) Maladie de
Lit Ile ; f) Ictère des noviveau-nés ; g) Maladies congénitales du
cœur ; h) Vertiges. — Myocardite scarlatineuse et mort brus-
que (r^resse médicale, décembre 1910).
Weill et PoLicARD : Cytologie du liquide céphalo-rachidien (colo-
ration au neutral-roth) (Archives de Médecine des enfants, octo-
bre 1910).
Weill et Gardèbe : Cirrhose du foie d'origine syphilitique (Société
médicale des Hôpitaux de Lyon, décembre 1910).
Wfill : Physiologie du thymus (Rapport au Congrès de Pédiatrie
de Paris, juillet 1910). — La double glande thymique (Lyon
médical, novembre 1910). — Précis de Médecine infantile, en
deux volumes (3^ édition), in Collection Testut, décembre 1910.
MouRiQUAND (travail de la Clinique de M. le professeur Weill) : La
pesée quotidienne des pleurétiques (Société médicale des Hôpi-
taux de Paris, décembre 1910).
CLINIQUE OBSTÉTRICALE
Fabre, professeur : Précis d'obstétrique, i vol, de 76.'» pages avec
4fi6 figures, Paris, Baillière.
172 CHROMgUK TNIVERSITAIHE
Fabre et ÏRiLLAT, chef de clinique : Au^rmentation du poids du
foie et de la rate par rapport au poids du corps dans la syphi-
lis héréditaire (Réunion obstétricale de Lyon, ■.>■>. décembre
i0<^9)- — Emploi de la radiOj?raphie pour la recherche des
lésions au cartilafjc de conjugaison dans la syphilis hérédi-
taire (Eodem loco, même. date). — Opération de Gigli pour
bassin cyphotique (Eodem loco, 23 février 1910). — Grossesse
et accouchement chez une malade atteinte d'atrophie muscu-
laire proo-ressive, type Adam Duchesne. (Eodem loco, même
date). — Bassin à exostoses. Opération de Gigli (Eodem loco,
21 avril 19 10). — Embryotomie en écharpe (Eodem loco, même
date). — Hypertrophie très marquée de l'utérus dans un cas
de grossesse (Eodem loco, 19 mai 1910).
Trillat : Opération de Gigli pour bassin aplati et généralement
retiré (Eodem loco, 19 mai 1910). — Un nouveau signe de
luxation congénitale de la hanche. La jambe en équerre (Eodem
loco, 22 février 1910). — In cas d'aplasie monili forme des
cheveux (Eodem loco, 3o mars 1910).
Fabre et Bovrret, moniteur de clinique : Du danger d'infection
des maternités j)ar les portions saines de streptocoques (Eodem
loco, décembre 1909). — Deux cas de décollement prématuré
du placenta normalement inséré (Eodem loco, février 1910).
— De la détermination de la virulence des streptocoques dans
les suites de couches (Eodem loco, avril 1910). — Une épidémie
de fièvre puerpérale ayant comme point de départ un porteur
sain de streptocoques (Eodem, mai 1910). — Quelques notions
nouvelles sur les streptocoques des suites de couches. Les por-
teurs sains. Les porteurs imprévus. La détermination de la viru-
lence des streptocoques (L'Ostétrique, août 1910).
Fabre et Jarricot, chef du laboratoire : Sur l'absence congénitale
du radius (Bulletin de la Société d'Obstétrique de Paris, n° 4,
pp. 2r2-2i5, 2 fig.). — L'n cas de dysplasie périostale avec sur-
vie (Eodem locn, n" f), pp. 299-803, r fig.").
Jarricot .• Contril)ulion à l'étude des monstres polygnatliiens et
plus j)arficulièremenl des hypognathes et des auguathes (en
collaboration avec M. le prof. F.-X. Lesbre) (Jourmd de VAnato-
mie et de la Physiologie, 1910, n° 2, pp. lOÔ-iA:"), 17 fig-)- — '
Consultations de nourrissons et Ecoles normales d'institutrices
(communication au Congrès de Toulouse (1910) de VAssociation
française pour l'avancement des sciences). — Sur l'enseignement
appliqué de l'hygiène infantile dans les consultations de nour-
rissons rcommuuication an ///*' Congrrs inlernalinnal d'Educa-
FACLLTI': bh MKUKCIMi ET bl- PHAHMACIli: 173
iion futniliale, Bruxelles, 1910). — Louis Lortet et les Etudes
ég-yptologiques (Bulletin de la Société des Sciences naturelles
de Tarare, 1910). — Rôle social et pratique du fonctionnement
des consultations de nourrissons et des gouttes de lait, i vol.
de XXIII-32I pages, chez Jeannin, à Trévoux, 1909.
Thèses.
Rhenter, Essai sur la physiologie de la contraction utérine. —
PiLOD, Granulée généralisée et puerpéralité. — Bernard, Contribu-
tion à l'étude du déterminisme des sexes. — Blondel, Occlusion
intestinale par coudure de l'angle gauche du colon.
HYGIENE
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— L'automobile et les postes départementaux de désinfection
(Revue pratique d'Hygiène municipale, septembre 1910). —
Les rayons ultra-violets. Stérilisation de l'eau potable par la
lampe en quartz à vapeur de mercure (Revue scientifique,
2!i septembre 1910). — Rapport sur l'Hygiène publique dans
le département du Rhône, 1910 ; Précis de Bactériologie
(fi'^ édition), 1910. — La stérilisation de l'eau par les rayons
ultra-violets (Rapport au Congrès d'Hygiène alimentaire,
Bruxelles, octobre 1910).
CouRMONT (J.) et Lesiex R (Ch.), agrégé : Sur l'origine périphérique
de certains cas de tuberculose pulmonaire (Bull, et Mém. de
la Société médicale des Hôpitaux de Paris, 18 février 1910.
CoLRMO.NT (.1.) et NoGiEK (ïli.) : La stérilisation de l'eau potable par
les rayons ultra-violets (L'Hygiène générale et appliquée, jan-
vier 1910).
CoLRMONT (,!.), NouiER (Th.) et RocnAix (A) : L'eau stérilisée par les
rayons ultra-violets contient-elle de l'eau oxygénée ? Pouvoir
stérilisant de l'eau oxygénée (Compte rendu de l'Académie des
Sciences, 3o mai 1910). — Nouvelle méthode pour l'élude de
la transparence ultra-violette ^1. F. A. S., Congrès de Toulouse,
août 1 9 1 o) .
CoLRMo.Nï (.1.) et KociiAix (A.) : Le chien, porteur de bacilles
d'Eberth (Bulletin de l'Académie de Médecine, 28 juin 1910. —
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17 i CHRONIQUE IMVERSITAIRE
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de Biologie, i6 juillet 1910).
CoiRMONT (J.), Lannois et DiFOURT. — A propos d'un cas de lèpre
contagieuse. Réflexions sur l'isolement obligatoire de certains
malades infectieux (Bulletin de l'Académie de Médecine, 26 avril
191Q).
Lesieur (Ch.) : Une réunion sanitaire provinciale à Paris (Lyon
médical, 12 décembre 1910). — Sur la pathogénie des para-
lysies diphtériques (Société médicale des Hôpitaux de Lyon,
i^"" février 1910). — Sur la pathogénie de l'hémiplégie pneu-
monique (Société médicale des Hôpitaux de Paris, 1909). —
Le carnet sanitaire individuel dans les écoles municipales de
Lyon (Lyon médical, l^ septembre 1910). — Sur l'albumoptysie.
Lalbumino-réaction des crachats de Roger : 190 observations
personnelles (Société médicale des Hôpitaux de Lyon, 7 juin
1910). — A propos des cartes à jouer (L'Hgiène populaire, sep-
tembre 1910). — Préparation et choix du médecin scolaire
(Rapport au Hl'' Congrès international d'Hygiène scolaire, Paris,
août 19 10, et Annales d'Hygiène publique et de Médecine
légale, octobre 19 10). — Les progrès récents réalisés en hygiène
dans les écoles municipales de Lyon (Section lyonnaise de la
Ligue d'hygiène scolaire, juillet 1910). — Données épidémio-
logiques actuelles sur la contagiosité de la fièvre typhoïde
(Livre jubilaire du professeur J. Teissier, 1909). — Voir Cli-
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Lesieur (Ch.) et Tuevenot (L.) : Le traitement antirabique dans la
région lyonnaise (Journal de Physiologie el de Pathologie géné-
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Lesieur (Ch.) et Vigue (P.) : Les restaurants gratuits pour mères
nourrices (L'Hygiène populaire, septembre 1910).
Lesieur (Ch.), Froment et Crémieu : Septicémie éberthienne et
endocardite maligne (Société médicide des Uôpilnux de Lyon,
7 décembre 1909).
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(L'Hygiène populaire, mars 1910). — La lutte contre les mala-
dies contagieuses en Allemagne (Revue pratique d'hygiène mu-
nicipale, urbaine et rurale, mars 1910). — Les microorganis-
mes de la carie dentaire (Province médicale, avril 1910). —
Les rayons ultra-violets et leurs api)lications à l'hygiène ali-
mentaire (Bulletin des sciences phannarcdogiques, juillet 1910).
PiociiMN ( \.) el TiiÉvKNOT fi..) : Noiivcllf iik'IIkmIc |i(iiir difféiciicier
FACULTE DE MEDECI.M- ET DE l'HAUMACIE 175
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moyens de les différencier (Revue d'Hygiène et de Police sani-
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bactériologique du streptococcus nasalis) ( Journal de Physiologie
et de Pathologie générales, mai 1910).
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(Compte rendu de la Société de Biologie, 29 octobre 1910). —
Signification de la réaction du neutralrot. Essai sur son méca-
nisme (Compte rendu de la Société de Biologie, 5 novembre
1910). — Microbes.de la fermentation ammoniacale et réaction
du neutralrot (Société médicale des Hôpitaux de Lyon, 8 novem-
bre 19 10).
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de Lyon, 9 novembre 1909). — Sur la nature et la valeur des
réactions cutanées dans les revaccinations. Essai d'interpré-
tation (Journal de Physiologie et de Pathologie générales,
i5 septembre 1910).
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contre le cancer de la souris inoculée avec des tumeurs modi-
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7 décembre 1909). — Recherches expérimentales sur le cancer
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Contribution à l'étude de l'érysipèle (traitement et prophylaxie). —
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1 rr. CHUOMQI i: i.mvkksiïaihe
(■( sithic nnn suhmenjé. Epuration ile>; eaux (l'alimentalion. — Beh-
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19 H) à Clermont-Ferrand, Chaumont, Montbrison et Moulins-
sur-Altier) . — Le présent et l'avenir de la prophylaxie et de
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Contribution à l'étude de la contagion tuberculeuse par la voie
concept ionnelle et de la prédisposition à la tuberculose (Asso-
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1910. supp. Band). — La liilx'rculose oviaire dans ses rapports
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Lyon et Société de Biidocjie, i()io).
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Arloino (Fernaud) et Di fovrt (André) : liéiiioculalioii de la luber-
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résultat (les expériences (Société de Bi(do<ii<', •>.() lévrier 19K»).
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culeuses expériiiieiitiiles iirodiiites |»ai' le bacille de Koch en
FACULTÉ UK MÉDECINR ET DE PHARMACIE 177
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Vertébrés à sang froid (Société de Biologie, - mai 1910).
Arloing (Fernand) : Voir les travaux de la Clinique du professeur
Teissier.
Thkvenot (Lucien) : Voir les travaux de la Clinique du professeur
Teissier.
Ferry : Séro-diagnosiic et séro-pronostic des épanchements articu-
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PATHOLOGIE INTERNE
Collet, professeur : Précis de pathologie interne, 6^ édition, novem-
bre 1909. — Paramyoclonus multiplex (en collaboration avec
AL Delachanal) (Soc. des Sciences méd. de Lyon, 0 avril 1910).
— Caverne tuberculeuse chez un nourrisson de trois mois
(en collaboration avec M. Delachanal) (Société des Sciences
médicales et Lyon médical, 28 août 19 10). — Périchondrite
cricoïdienne (Lyon médical, 17 avril 1910). — Périchondrite
tuberculeuse du cricoïde (Lyon médical, i" mai 1910). —
Sténose syphilitique laryngotrachéale (Lyon médical, 29 mai
1910). — Rachitisme et tuberculose (en collaboration avec M.
Delachanal) (Lyon médical, 19 juin 1910). — Méningite à pneu-
mocoques métapneumonique chez im nourrisson de quatre
mois (en collaboration avec M. Girard) (Société des Sciences
médicales de Lyon, !i mai 19 10). — Trachéostomie temporaire
pour corps étrangers trachéobronchiques (Lyon médical, sep-
tembre 1910). — Thyroïdite suppurée au cours d'une coque-
luche (Ihid.j. — Hommage à la mémoire du professeur Mayet
(Bulletin des Amis de rUniversité, juillet 1910).
PHYSIQUE MÉDICALE
Directeur: M. le professeur Cii zkt.
Clizet, professeur : Action des rayons X sur le développement du
cal (Soc. méd. des Hop. de Lyon, janvier 19T0 ; Congrès interna-
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variable pour lelectrodiagnostic (Société médicale des Hôpi-
taux de Lyon, 18 avril 19 10 : Annales d'Electrohiologie et de
Biologie médicale, mai 1910). — Radiographies stéréoscopiques
des travées osseuses (Sodé té des Sciences médicales de Lyon,
avril 19T0). — Sur lelectrodiagnostic de la paralysie infantile
Amis Univ. XXIV.
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des Hôpil<ni.r de Lyon, mai i()io). — Innumce des rayons \
sur la consolidation des fraclures (Conipli's rendus de l'Aca-
démie de médecine, juillfl kjio). — Sur léleclroeardiogra-
pliic (Cuntirès inlernalional d'KlecIrologie et de Wadiokxjie mé-
dicales, lîarcelone, kjio : Associalion française pour l'avance-
incnl des sciences, Tonl(Mise, 1910). — Résultats éloignés de
raction des rayons X sur la glande mammaire (Congrès inler-
iKilionnl d'KlecIrologie cl de Radiologie médicales, liarcelone,
i((io). — Sur runificaliim des juélliodcs cl des mesures en élec-
Irodiagnoslie (Rapporlj [Congrès inlcrnalionitl d'Electrologic
el de Radiologie nu:dicales, Barc(donc, kjio ; \nindes d'Electro-
biologie, aoùl i()io).
No(;iKK, agré^M' : A[t|)areil radiol(ii;i(|uc nni\crscl pour radioscopie,
radiograjjliie et radiothérapie (.1 /<•//. (l'clrcirivilc nirdic., lo no-
vembre i\)Oi), p. 84:0. — Conimenl on |)cul disliiii^uer prali-
(juemcnl les jiclils calculs de la \essie des taches du bassin
(Archives d'éleclricilé médicale, ■>') iio\eudire i()oq, p. 8-S). —
Les rayons ultra-violets et leur ap|)li(alion à l'hygiène (Confé-
rence, s(dle des Sociélés savajtles, liS, rue Ser[ietile, Paris, :>5 no-
vembre i90()). — Appareil poui- la slérilisalion tics licjnides par
les rayons uhra-\iolcls (Lyon médical, - décend)r(^ igoj)). —
Attaches instantanées universelles pour tous les ap[)areils élec-
triipies (Archives d'éleciricité médicide, 10 décembre i<)0(),
p. (j'>.',^) . — Apparat zur Slerilisieiung \ou TriuUw asser dundi
die ultra-violetten Slrahlcn (Medizinische klinil:, janvier 1910).
— Une seule radioi,riaphi(> donne-t-elle d'un objet une notion
exacte et suflisaule dans la |irali(pic :' (Lyon médicid, (1 février
J910). — Action bactc'-ricide des lampes en (piariz à vapeur de
nu.'reure CArchive d'éleclricilé tiu'dicale, m fé\ rier 1910). — La
production arlilicielle des layons actini(pies el les indications
■générales de leur em|iloi Ihérapeidique (Itiipporl au Congrès
inlernalio)uil de l'hysiolhénipie, Pai'is. ■> a\iil iijio). — ITne
iiou\elle jU(''lliiM|e t\i' lad io^ ra pi i ic i u<lau iani'c' (Lyon méitical,
.*> avril 1910). — Les rayons ull la-violels et leur application
industrielle à la stérilisation i\c> eaux et autres licpiides (Confé-
rence faile sous les mispices de la l'echniiiue Moderne, sidle des
Sficiélés s(n'nnles, l'ai'is, i .'l a\ril 1910). Action biologique
de la lani[)e en ijuarlz de Kronuiyer (Archives d'éleclricilé médi-
cale, 10 juin 1910J. — Les derniers progrès de la radiographie
rapide, '\'\ [lafres (Rapport au Congrès de V Associalion française
FACILTK UK MI-DKCIM: KT 1)E PIIAH.M.VCIK 170
[)niir l'uvancemenl r/c.<; sciences, Toulouse, août 1910) (Iraduil
en allemand). — Mesures spectrograpliiques de la transparence
ultra-violellc de diverses substances ((]ongrès de VA. F. A. S.,
Toulouse, août 1910). — Etat aeluel de la pliotothérapic et de
ses diverses modalitt'S (HapporI au Comjirs iniermdiunal de
Radiologie et d'Electricité, Bruxelles, sei)teinltre k^io).
-NoGiER et Coi HMOM- (.1.) : Les rayons idtra-\ iolels : leur application
à la Médecine, à l'Hygiène et à rindiislric. noliiinincnt à la sté-
rilisation de l'eau potable (Monde nicdicul. i f) décembre 1909,
p. 1057). — Stérilisation de l'eau potable pai- les layons ultra-
violets ; appareil pour la stérilisation des eaux destinées à l'ali-
mentation (Hygiène générale et appliquée, janvier 1910). — Die
Stérilisation des Trinkwassers durcli ultraviolette Strahlen (Me-
dizinische Klinil,-, janvier 1910).
>oGiER, CoLRMONT f .1 . ) et RocuATX (A) : L'eau stérilisée par les
rayons ultra-violets contient-elle de l'eau oxigénée ? Pouvoir
stérilisant de l'eau oxygénée (Comptes rendus de l'Académie des
sciences, 3o mai 1910). — Nouvelle 7néthode pour l'étude de
la transparence ultra-violet le (Congrès de VA. F. A. S., Tou-
louse, août 1910).
\ooiER et Gai TiER (Cl.) : Action des rayons ultra-violets sur les pro-
duits colorés que tlonnent avec le réactif iodo-ioduré, l'amidon
et le glycogène (Société de Biologie, 16 juillet 1910).
NoGiER et Grvshev ; Allas de radiographie chirurgicale, i\o pages,
64 schémas, 2/10 figures (J.-B. Baillière, Paris, mars 1910).
NoGiER et Grtgnard, professeur de chimie générale à la Faculté de
Nancy : Manuel d'Analyse chimiciue à l'usage des candidats au
P. C. A. et aux certificats d'études supérieures (^ édition, revue,
corrigée, augmentée, Lyon, Célard, imp., décembre 1909).
NoGiER et Lacassagne : Nocivité des rayons X, fdtrés ou non filtrés
(Congrès de l'A. F. \. S., Toulouse, août 1910).
NoGiER et Malot : Diagnostic et localisation des corps étrangers
intra-oculaires par la radiographie rapide (Thèse de Malot, \V al-
iéner, éditeur, 85 pages, 10 figures, janvier r9ii>).
NoGiER et Regaud : Stérilisation complète el <lclluilivc des testicules
du rat sans aucune lésion de la peau par une application uni-
que de rayons X filtrés (Comptes rendus de l'Académie des
sciences, 27 décembre 1909).
Cha>oz : Contribution à l'étude de la polarisation électrique des tis-
sus (3^ Mémoire, suite) (Annales d'Electrobiologie et de Radio-
logie, 1910, n"" I, 2, 3 et 4). — Sur l'étude analytique de l'ac-
18U r.HHOMQlE lîSIVEHSITAIIii:
lion jiliNsii o-iliiiiiiiiiif (If 1 (''IccUiciU'" sur los lissus \i\aiils
(Livre jubUaiir du prufesseur Teiasier ; Anttales d'Eleclrobiv-
liKjie et de HadiokHjie, i«)io, n° 5). — Quelques cas de paraly-
sie radioculaire du plexus tracliial ; traitement électrique ; gué-
rison (Société des Sciences inédictdes de Lyoïi, 1910 ; Lyon
tnédicul, itjio : Journut des Médecins pndiciens de Lyon et de
ta région, i<)i(> ; Annales d'ElecIroInoloijie e( de liadiolo(jie,
lijio, 11° 0). — Considérations sur laetion Iheriuicpie de l'élec-
tricité tra\»'rsanl les tissus vivants (Congrès nalion(d de Bar-
celone, scptenilire 1910). — Sur uu cas de hrùlure (de la pari
des électrodes) oltsei'vée dans leniploi bipolaire du petit solé-
noïde de haute fréquence (Congrès inlernaiiimal de Barcelone,
septembre 1910). — Traitement de la fissure anale par le cou-
rant de haute fréquence et de haute tension (Société des Méde-
cins praticiens de Lyon et de la région, 1910).
Jalbert de Beaujev : Recherclies sur la mesure des tjuantilés de
rayons X par la méthode électroscopicpie (Thèse de Lyon, 1909-
1910 ; Annales d'Eleclrobiologie , novembre 1909). — Sur la
quantité de chaleur dégagée à lanticalhode des ampoules de
Rontgen (Journal de l*hysique, mars 1910). — Electromètre à
feuille mobile destiné à l'élude des rayons X (Annales d'Elec-
trobiologic et de Radiologie tnédicale, avril 1910). — Sur la
méthode de Klingelfurs pour la mesure des (pianlilés de
rayons X (Arcfiices d'électricité médicale, mais 1910).
SERVICES ET ENSEIGNEMENTS DIVERS
M. G. GAYET. a};réjic, cliirurgicn des hôpitaux.
(JAVEï : Lithiase biliaire ; cholécystouiie et drainage de l'hépatiipie
(Société des Sciences médicales; Lyon médical, 12 décembre
1909, p. 1027). — Cancer du corps thyroïde ; thyroïdeclomie ;
guérison confirmée dix-huit mois après (Société de Chirurgie
de Lyon, 9 décembre 1909). — Deux cas de décollement juxta-
épiphysaire de l'extrémité inférieure du libia (Société de Chi-
rurgie de Lyon, i3 janvier 1910). — Traunuttisme ancien du
poignet ; arrèl de dé\el(tppement (Société de Chirurgie de Lyon,
séance du 17 féviicr 19111). — Hychonéphrose intermittente ;
résection <)rlh()[>é(liquc du liassiud (Société de Chirurcjie de
Lyon, i.'i a\ril 1910 ; Lyon chirurgical, 1910, p. 196). — Rétré-
cissemenl de l'urèlre ; uréthoplaslic veineuse (Société des Scien-
VACLLTK DE MEDECINK ET DE PHARMACIE 181
ces méilicnk's de Lyon, juin 1910). — Mégacôluii (Suciélé de
<'liirur(jie de Lyon, séance du lO juin 1910). — Notes sur ([uel-
(jues lu'inies à sac incomplet (Coiujrès fntnrnis de C.ltiruvfjie ,
l'aris, octobre 1910).
(ivMiT cl Ckoziek : Syndrome appendiculairc cl liilx iculosc (Lyon
chirurgicid, 1910, p. 498). — Cancer ilu ca-ciirn ; oxlirpafiou
(Société des Sciences médicales de Lyon ; Lyon tnrdiad, ^'S mars
1910, p. 589)
(r\M;T et J.vLiFiEu : E[)ithéIioma de la lèvre ; ablalion en masse du
plancher de la bouche (Société des Sciences médicales ; Lyon
médical, i3 mars 1910, p. 58i). — Corps étranger du genou
(Société des Sciences médicales ; Lyon médical, i3 novembre
1910). — Hermaphrodisme masculin ; orchile (Société des
Sciences médicales, séance du i3 avril 1910). — Ostéome post-
trauniatique au niveau des muscles épicondyliens (Société des
Sciences juédicales, 12 janvier 1910).
Thèses.
Clvlolles, De la craniotomie à lambeau. — Roi ceux, La dislo-
cation verticale de l'estomac. — Lombaretv, Le genu reciinmtum
post-traumaticiue.
M. PATEL, agrégé, chirurgien des hôpitaux.
Patel, agrégé : Décollement épiphysaire tle l'extrémité inférieure
(bi tibia (Société de Chirurgie, i3 janvier 1910). — Résection
bilatérale des saphènes (Société des Sciences médicales, 2 mars
1910). — Infarctus hémorragique de l'intestin grêle (85 cm.) ;
ablation ; guérison (Société de Chirurgie, 19 mai 1910).
— Ilydropisie de la vésicule biliaire (Société de Chirurgie,
26 mai 1910). — Castration totale pour fibrome et pyosali)yn\
rompu (Société des Sciences médicales, i*"" juin 1910). —
Luxation sous-asiragaliennc avec déviation du pied en dedans
(Société de Chirurgie, 16 juin 1910). — Ablalion de la clavicule
pour ostéosarcome (Société de Chirurgie, >3 juin 1910). —
Prostatectomie suspubienne après cystoslomie datant de dix ans
(Société des Sciences médicales, juin 1910). — Hernies nnilli-
ples (Société des Sciences médicales, juin 1910). — Mégacolon :
Rapport présenté au VF Congrès de Gynécologie, Obstétrique et
Pédiatrie, Toulouse, septembre 1910). — Abcès de la fosse ilia-
iH'À r.lIRONlgLE INIVEHSITAIRE
(jiic droite tlori-rinc cabale (l\ |ihlilfs siipfiiirt't's) (Coiiyrès ih;
C.liirunjic, Paris, iijioV
liKHAUi) et Patel, agréjrés : \ (ilmiiiniiiv aiigioiue du psuas gaiiclK',
ayant érodé l'os iliaque, ablation, guérison (Société de Chirurgie,
:î8 avril 1910). — Tuberculose rénale massive, fermée d'em-
blée : népbrectomie par voie antérieure (Province médicale,
1" janvier 1910).
Gavet et Patel, agrégés : Le traitement cbirurgical du mégacôlon
chez l'adulte (Lyon chirurgical, décembre 1910).
Patel et Cotte : Sur les fistules ombilicales consécutives aux cliolé-
cystites calculeuses (Rerue de Cliirurgie, ni juillet 1910).
Thèses.
lÎKTOMU). .-1 propos de quelques lenlulivcs d'urélliniphislic vei-
neuse. — Christim. Contrihulion it Vélude de la hernie inguino-
interstitielle chez la femme. — Koeppelin, Les abcès de la fosse
iliaque droite d'origine ca'cale (typhliles suppurées). — Le Lan-
dais, Les abcès de la fosse iliaque gauche d'origine sigmoïdienne
(sigmo-périsigmoïdites suppurées). — Montagard, Les hernies de la
trompe utérine. — Sat vage, Tumeurs ligneuses périurétrales et leur
dégénérescence ncnplasique. — Serriès, Contribution à l'étude de
la hernie de Laugier.
n. Léon TIIÉVEIVOT, chargé tics f.. net ions d'a^réj^é.
JiiÉvE.NOT (Léon) : Le traitement chirurgical des plaies de la rate.
Etude comparée des diverses méthodes (Province médicale,
4 juin 1910). — La tuberculose des articulalions, des gaines
synoviales et des bourses séreuses, O. Doin, éditeur, Paris, 1910.
TixiER et TiiÉVE.NOT : Les abcès froids de la ])arf)i tlioraci(|ue d'ori-
gine articulaire (Lyon chirurgical, janvier i9i<^0-
TnÉVENOT et Ball : Ktude comparée, chez l'homme e| h's animaux,
des lésions tuijerculcuses des articulations, des gaines tendi-
neuses et des bourses séreuses (tuberculose spécifique et tuber-
culose inflammatoire) (Revue de la Tuberculose, février 1910).
Bkuaru et TuÉvENOT : Rupture spontanée d'hvdrocèle (Société des
sciences médicales, ■>."» mai 1910).
LES TRAVAUX DE M. P. REGNAUD
Comme suite à la notice de M. Waddiiigton, nous donnons ci-après
une appréciation des travaux de M. Regnaud par son successeur à la
Faculté, M. Lacôte :
« M. P. Regnaud fut un 'grand travailleur, un esprit constructeur
et systématique. Ses ouvrages sur la doctrine des Upanishads, sur la
rhétorique sanscrite, ses éditions et traductions de textes littéraires
et didactiques ont enrichi lindianisme de précieux instruments
d'étude ; il a rendu à cette discipline de signalés services, tant par
son enseignement que par diverses publications. Mais les travaux
qu'il prisait le plus sont ceux qu'il a consacrés au Véda et à la lin-
guistique indo-européenne. Il avait été l'un des premiers élèves de
Bergaigne, dans le temps où celui-ci appliquait à l'exégèse interne
du Rig-Véda son admirable puissance d'abstraction et de générali-
sation. Mais, tandis que Bergaigne, plus tard, faisait passer les études
védiques sur le terrain de l'histoire et orientait les recherches vers
le monde des faits, M. Regnaud, devenu à son tour un maître émi-
nent, resta fidèle à la direction première et demeura dans le monde
des idées. Comme Bergaigne, possédant à fond la langue védique, il
pensait qu'il fallait étudier les textes avec la rigueur philologique,
.comme lui, il cherchait dans la liturgie primitive l'explication des
^hymnes ; mais, croyant trouver dans le Véda les marques d'une
[haute antiquité, il l'interprétait dans l'esprit du système qu'il avait
'conçu, comme un docmuent pré-iiulien, indo-européen, capable
'd'éclairer les origines religieuses de notre race, mieux encore, un
stage primitif de la pensée humaine. Par là, il se rattachait à l'an-
cienne école de la mythologie comparée ; par ailleurs il en répu-
diait la méthode ; il occupait, parmi les exégètes, une place à part.
Ce qu'il a dépensé de labeur, de science et d'éloquence pour défen-
dre son point de vue, la liste de ses publications l'atteste. Dans la
discussion, M. Regnaud était un adversaire redoutable ; il excellait
à découvrir le point faible des doctrines ; ne subsistàt-il de son œu-
18't LES TRAVAUX DE M. P. REGNALD
\re que la partie critique, elle suffirait à honorer son nom. Mais,
qu'on soit ou non convaincu par ses arguments, on est frappé par
lortlonnance logique de ses théories. La brièveté de la vie. les néces-
sités d'une polémique multiple ne lui ont pas laissé le temps de
condenser son système en une œuvre harmonieuse. Pour qui se
donne la peine d'en colliger les éléments, d'en embrasser l'ensemble,
il apparaît comme une vision des étapes hypothétiques de l'esprit
Innnain, depuis le jour oîi des primitifs versaient dans le feu domes-
tique une libation intéressée jusqu'à celui où, les mythes étant nés,
surgirent ensuite la poésie et l'art dramatique d'une part, la spécu-
lation philosophique de l'autre. Les travaux de M. Regnaud sur la
grammaire des langues indo-européennes s'insjjirent des mêmes ten-
dances. Il estimait pouvoir remonter, j)ar l'indo-européen, à un
état très primitif iln liiiigage. C'est par un li\re sur l'origine du lan-
gage qu'il préluda à ses grands travaux de linguistique. Là encoi'e,
la fin qu'il assignait à ses recherches était toute philosophique : mon-
ter le langage évoluant selon des lois simples et l'évolution des
idées conditionnée par celle de la langue. Dans toute tentative de
ce genre, tant valent les principes et la méthode, tant valent les
résultats. L"a\enir (It'terniinera si ceux qu'a posés M. Regnaud étaient
corrects et féconds. Mais, ce qu'il ne refusera jamais à sa mémoire,
c'est le juste tribut d'hommage que méritent l'élévation du but visé,
la ^igueu^ de la j)ensée, la sincérité dans la rerhcrclie du vrai, le don
sans réserve de soi-même à la science. »
F. Lacôte.
L'Imiirimeur-GéranI : A. IHev.
Il H
,^
Ci
m
Raphaël LÈPINE
PROFESSEUR HONORAIRE A L'UNIVERSITE DE LYON
BULLETIN
DE LA S(JCI1;TE
DES AMIS DE L'UNIVERSITÉ
DE LYON
JUBILÉ SCIENTIFIQUE
DE M. LE PROFESSEUR R. LÉPIiNE
Le diiiiaiiclic 'ri octobre dernier, l'iil jeiiiis au [Jiol'esseui"
Lépine le « Livre jubilaire » écrit par ses collègues, par ses
élèves, par ses amis de France et de l'Étranger.
Dès lo heures du matin, dans l'amphithéâtre de la clinique
médicale de M. le professeur Roque, successeur du professeur
Lépine, à l'Hôtel-Dieu, se pressait la foule de ceux qui avaient
tenu à témoigner au maître éminent leurs sentiments de s>^m-
pathie, de respectueuse gratitude, ou, pour beaucoup, de
reconnaissance et d'affection.
A lo h. 1/2, de longs applaudissements saluent l'arrivée de
Raphaël Lépine. Autour de lui se pressent ;
MM. Joubin, recteur de l'Université de Lyon ; Caillemer,
doyen honoraire de la Faculté de droit, président du Conseil
d'asministration des Hospices civils de Lyon ; llug()unen(|,
doyen de la Faculté de médecine ; Polin, directeur de l'École
du Service de Saiité militaire ; le professeur-sénateur Mara-
gliano, de Gênes ; Landouzy, doyen de la Faculté de médecine
de Paris ; Chauveau, de l'Académie des sciences ; le médecin-
inspecteur Nimier ; les professeurs Mis (de Berlin), Mariani (de
Gênes), d'Espine, Bard, Mayor (de Genève), Hénrijean, Beco,
Nolf (de Liège), Verhaegcn (de Rrux(>lles), Chauffard, PierrO
Teissier, Gilbert-Ballet, Rénon i,de Paris), etc.
Amis Univ., xxiv.
186 JLIîILl': SCIK.NTIFIOIK
Dan:> l'assistance :
M. Lépinc, préfet do police, Irèic du professeur U. Lépine ;
MM. les professeurs et docteurs Xelter, Léri, Balzer, Gaillard,
Kabbé, Loeper, LcrebouUet, Gastou, etc. (de Paris) ; Grasse! ,
Carrieu, Rodct (de Montpellier) ; Bernheim, Parisot (de Nancy);
Mossé (de Toulouse) ; Pitres, Arnozan, Cruchet (de Bordeaux) ;
Rappin (de Nantes) ; Carrière, Minet (de Lille), etc. ; Roque,
Renaut, Lacassagne, Nicolas, Teissier, Weill, Collet, Jules
Courmont, Paul Courmont, Pollosson, Guiart, Cluzet, Paviot,
Rochet, Fabre, Pic, Pierret, Beauvisage, Cazeneuve, Morel,
Florence, Jaboulay, Morat, Lannois, professeurs à la Faculté de
médecine de Lyon ; Commandeur, Lesieur, Patel, Martin, Ar-
loing, Thévenot, Voron, Bérard, Durand, Barrai, Regaud, Jean
Lépine, Villard, Leriche, Mouriquand, Tavernier, Nové-Josse-
rand, Latarjet, Cade, agrégés à la Faculté de médecine de
Lyon ; Garel, Mouisset, Lyonnet, Leclerc, Barjon, Bonnet,
Favre, Mollard, etc., médecins des hôpitaux de Lyon.
MM. Couvreur, Mayet, de la Faculté des sciences de Lyon.
M. Bayle, secrétaire de l'Université.
M>L les docteurs Froment, Grange, Lucien Thévenot, Dor,
Michon, Lévy, Dreyfus, Philippe, Sarvonat, Crémieu, Tellier,
Jacqueau, Aurand, Cordier, Rome, Tolot, Pallasse, Savy, Cha-
lier, etc., de Lyon.
M. le médecin-principal Renaud ; MM. les médecins-majors
Marotte, Meyer, Job, Lafforgue, Spire, Jude, etc.
MM. les docteurs Blanc (de Saint-Etienne), Mazeran (de Châ-
tcl-Guyon), Linossier, Dufourt, Vauthey (de Vichy), Revillet
(d'Allevard), Rifaux (de Chalon), Porge (de Saint-Nectaire),
Chauvet (de Rovat), Gimberl (de Cannes), etc.
Discours de M. le Professeur G. Roque,
l'riifrsxciir de <'.Uni<iue Mi'dicile ;i l l'iilvcrsitr de Lyon.
Mon cher Maître,
Vos élèves, vos amis, vos collègues, ceux de Paris et ceux
de l'Etranger, ont voulu vous adresser, au jour de votre retraite,
l'hommage public de leur respectueuse admiration. Et, pour don-
ner à cette cérémonie — toute simple et toute intime — sa signi-
ï
l)EJ\. LE PKUl'ESSiaU K. LÉl'LM': 187
licalioii bien e.vacle, c'est dans cette salle iiièmc où vous avez
prodigué tant d'enseignements féconds et éclatants ; c'est à
proximité de ces laboratoires oii se sont élaborés tous ces tra-
vaux qui ont porté voire renommée dans le monde entier ;
c'est au seuil de ces salles hospitalières où, pendant trente-cinq
ans, vous avez donné aux malades vos soins éclairés et dévoués;
c'est dans ces lieux où s'est écoulée votre laborieuse existence ;
c'est dans ces lieux où vous avez travaillé, où vous avez pensé,
où vous avez vécu toute votre vie intellectuelle et scientifique
— que nous avons voulu nous grouper pour vous dire tout ce
que nous éprouvons pour vous de respect et de reconnaissante
affection.
Et si j'ai l'honneur de vous saluer ici au nom de tous, vous
en savez la raison : c'est que vous-même m'avez appelé à vous
suppléer dans cette clinique que vous avez fondée et que vous
avez illustrée.
Mon cher Maître, tous les médecins ici réunis veulent que je
vous répète en leur nom ce qu'a bien voulu exprimer le pro-
fesseur Bouchard dans la dédicace de votre Livre jubilaire.
Tous s'unissent à moi pour saluer respectueusement celui qui,
étant un savant, voulut rester toujours un médecin ; celui qui,
toute sa vie, a été le serviteur respectueux de l'observation,
celui qui eut une part prépondérante dans les progrès et dans
l'orientation de la médecine moderne ; celui qui enseignait il y
a quarante ans et qui enseigna toute sa vie que le médecin doit
penser physiologiquement ; celui qui laisse une œuvre émi-
nente, tout entière basée sur la physiologie pathologique et
sur la chimie biologique.
Et c'est parce que tous nous connaissons cette œuvre, que
tous nous nous réclamons de vos idées et de vos méthodes, que
nous vous adressons ici l'hommage de notre admiration.
Mon cher Maître, les Lyonnais, vos élèves, réunis ici en si
grand nombre, veulent que je salue en vous un des fondateurs
glorieux de leur Faculté.
Nous nous souvenons tous qu'il y a trente-cinq ans, agrégé
et médecin des hôpitaux de Paris, ayant dans la eapitale Vavc-
nir le plus brillant et le plus certain, vous n'avez pas hésité ri
revenir dans votre ville natale pour prêter à notre Faculté nais-
sante le concours de vos lumières et de vos talents.
188 JLIULI': SCIENTIFIQUE
Nous savons sans doute que, poiu- assurer sa grandeur et sa
prospérité, vous avez eu dillustres collègues : Bénédicl Teis-
sier, Chauveau, Ollier, Arloing..., pour ne citer que quehiues
noms, et de ceux-là seulement qui nous ont quittés, mais (juel
qu'ait été l'éclat jeté sur notre Université par les mémorables
travaux de ces savants, nous savons tous (}ue c'est spécialement
à vous, à votre activité scientilique inlassable, à vos publica-
tions quotidiennes dans tous les journaux et dans toutes les
revues de médecine, à vos communications incessantes dans
les Congrès du monde entier, nous savons tous que c'est à
vous surtout que nous devons la diffusion de notre réputation
et de notre bon renom à l'étranger.
Et les Lyonnais, vos compatriotes, gardent dans leur mé-
moire le souvenir des services que vous leur avez rendus. Ils
vous prient par ma voix d'agréer l'hommage de leur recon-
naissance.
Tous ceux qui vous ont connu intimement, familièrement,
tous ceux qui savent ce qu'a été votre vie parmi nous depuis
trente-cinq ans — une vie tout entière consacrée au travail,
au culte pur et désintéressé de la Science — tous ceux qui vous
ont connu ennemi de l'éloge et de la réclame, dédaigneux des
honneurs et des récompenses, insoucieux de la clientèle et de
vos intérêts matériels, ne connaissant de la vie que les devoirs
et les accomplissant tous, ne vous laissant distraire de votre
labeur acharné que pour vous dévouer à quelque œuvre d'in-
térêt général ou de solidarité sociale, à la gestion des affaires
de notre ville, à l'administration de nos hôpitaux — tous
ceux-là estiment qu'une telle vie austère et studieuse, faite
exclusivement de travail, de désintéressement et de dévoue-
ment, est un modèle et doit être donnée en exemple. Et tous
ceux-là qui osent se dire vos amis s'unissent à moi, mon cher
Maître, pour vous saluer à l'heure de votre retraite et vous
adresser par ma voix l'hommage affectueux de leur plus pro-
fond respect.
DR M. LF, PROFESSEUR R. LÊPINR 189
Discours de M. le Professeur Collet,
Prnfesftciir de Pathologie Interne à la Faculté de Médecine de Lyon.
Mon cher Maître,
Lorsqu'il y a deux mois vous avez été atteint par la limite
d'âge, vos élèves se sont demandé quel était le souvenir qui"
pouvait vous être le plus agréable d'emporter, et tous ont été
d'avis que leur respectueux attachement ne pouvait mieux
s'exprimer que par la rédaction d'un livre où chacun d'eux
apporterait sa contribution personnelle. C'était une éloquente
manière de rendre hommage à l'enseignement reçu, c'était
tussi pour chacun iine touchante façon de vous rendre, en
quelque sorte, sans avoir, certes, la prétention de s'acquitter,
une partie de ce qu'il avait reçu de vous. Mais nous nous som-
mes bientôt aperçus que notre collaboration ne pouvait rester
limitée à un cercle étroit : votre enseignement a largement
dépassé les bornes de cette Faculté, vos travaux universelle-
ment connus vous ont valu ces amitiés illustres qui donnent
du prix à la vie, et, dès lors, il eût été injuste de vous priver,
vous qui avez plus d'une fois recruté vos élèves parmi les
maîtres, de vous priver de ce précieux gage de leur admira-
tion et de leur sympathie.
Ainsi est né ce magnifique volume, qui ne devait être pri-
mitivement qu'un petit recueil, rapidement devenu un monu-
ment de gratitude et d'estime, monumentiim aère perennius,
et on peut vous le dire à vous en toute sincérité, puisque vos
traits sont depuis longtemps gravés sur ce bronze. Nous remer-
cions ces éminents collaborateurs français et étrangers d'avoir
bien voulu se joindre à nous et d'avoir fait ainsi de notre
modeste fête de famille une imposante manifestation. Elle
vient bien à son heure, cette manifestation, au début de ce
XIP Congrès de médecine dont vous avez été il y a dix-sept
ans le premier rapporteur ; dont vous avez été plus tard, à
Liège, le président vénéré. Elle est bien à sa place dans ce
service hospitalier où vous avez instruit des générations d'étu-
diants et de praticiens ; oii, pour la première fois à Lyon, la
biologie a été appliquée à la clinique ; où vous avez encouragé
l'.tO JIBILK SCIENTIFIQIK
les olïorts de tous en donnant asile à toutes les innovations : à
la lar\ npfologie, dès 1880, puis à l'olologie, plus près de nous
à la radiologie, car, avant de se développer au dehors, ces
branches de la médecine ont été d'abord abritées par vous.
Elle est bien à sa place en ce vieil IIostel-Dieu, où vous passiez
plus de moitié de votre vie, près de ce laboratoire où, bien
avant le jour, s'allumait votre lampe studieuse. Imbu de l'apho-
risme hippocraticjue, ars longa vita brevis, en renonçant volon-
tairement à toutes les occupations vaines qui rendent plus
rapide la fuite du temps, grâce à cette vie simple dont tout le
monde parle, que tout le monde loue, mais que bien peu
consentent à mener, vous êtes parvenu à augmenter le nombre
des heures fécondes, à combiner la double existence du méde-
cin et du biologiste. Aussi saluons-nous en vous l'un des fon-
dateurs de la clinique moderne, en même temps que vos décou-
vertes thérapeutiques vous classent parmi les bienfaiteurs de
l'humanité.
Comme le bon ouvrier, vous pouvez vous reposer et, après
avoir semé pendant plus de trente ans, contempler avec satis-
faction la moisson qui lève. D'ailleurs, cette cérémonie ne
s'assombrit pas pour vous de la mélancolie d'une séparation,
car cette séparation est déjà un fait accompli depuis plus d'un
an, sans que votre labeiu' scientinque s'en soit ralenti. A
mesure que vous descendez la vallée de la vie, s'ouvrent devant
vous de plus larges horizons ; de la comparaison des innom-
brables faits que vous avez observés jaillit la vérité. Vous con-
tinuez à penser et à écrire au fond de cette baie hmiincuse de
la Ciotat, où ceux qui, comme moi, ont eu le plaisir de vous
visiter dans votre retraite, ont puisé plus de foi dans l'avenir,
plus de force que dans le spectacle des plus jeunes activités.
Et maintenant, mon cher Maître, après avoir vainement essayé
d'exprimer l'admiration de tous, permettez-moi de vous remet-
tre en leur nom le Livre jubilaire, digne couronnement de
vf»lre raiiière do professeur, do niodocin et de savant Ti).
(i ) Voici l<"i nr>ni« (lr« colliilior nli'iiis du Ij\rc jiiliilnirc de M. le ])roffs?oiir
I.('|>inf' :
MM. h-< |irofc^«Miis cl (1(M leurs: jJcco (de Licjfc), l$injf kIc Co|)ciiliiif,Mic),
sir Laiilci- hiimlon kIc Ixmdicsj, rcnaiiini ((h; Roinc), de (iiovaniii (de
Pndniic), Ilciirijcaii ^dc Lierre), Kroiiockf-r ("do lîenip), Laache (de Christia-
DK M. Li: PROFKSSRIU R. LÉIMNR 191
Discours de M. le Professeur Cazeneuve,
Si'nuleur (tu Rhône.
Mon cher Maître,
Me reportant à cette époque, déjà bien lointaine, de 1877 et
1878, je m'aperçois que j'ai été un des premiers attachés à
votre chaire, pour vous apporter ma modeste collaboration.
Notre Faculté venait d'être créée, — et j'étais votre chef des
travaux de chimie, travaillant dans un petit laboratoire con-
senti par l'Administration des Hospices de l'époque, labora-
toire qui, pour être modeste, disposait déjà de quelques res-
sources.
Cette circonstance" devait me réserver une place aujourd'hui
parmi tous ceux qui vous ont approché au cours de votre
professorat, qui ont apprécié votre enseignement fécond et ont
tenu, à l'heure du repos, après un long labeur, à vous appor-
ter un témoignage de haute admiration et de profonde affec-
tion.
Si vous n'avez pas fait de moi un clinicien, la faute en est
à moi-même, comme la faute en est encore à moi-même si,
ensuite, j'ai fait un homme politique. J'ai donc été votre plus
mauvais élève. Quant à vous-même, n'ayez pas la modestie de
nia), de Meyer (de Bruxelles), Pafella (de Sienne), Quoirolo (de Pise), Slosse
(de Bruxelles), Williamson (de Manchester).
MM. les professeurs et docteurs: Abelous (Toulouse), Achard. Ballet, Bou-
chard (Paris), Bcrnheim (Nancy), Blanc (Saint-Etienne), Carrieu (Montpel-
lier), Chauffard. Landouzy, Lotulle, Linossicr (Paris), Lathuraz (Epernay),
Leduc (Nantes), Mairet (Montpellier), Mossé (Toulouse), Nodet (Bourp), Porot
(Tunis), Richet, Roger (Paris). Vergely (Bordeaux).
MM. les professeurs et docteurs: Ârloing, Audry, Barjon, Beauvisage,
Bérard, Bonnamour, Bonnet, Boulud, Bret, Cade, Cazeneuve, Chalier, Clu-
zet, Collet, Commandeur, Cordier, J. Courmont (et Rochaix-Charlet),
P. Courmont, Delore, Dor, Dreyfus, Dumas. Duplant, Durand, Faisant,
Favre, Florence, Froment, Gallavardin. Garel, Garin, Gonnet, Goyet. Guiart,
Ilugounenq (et Morel), Jaboulay, Jacqueau, Lannois, Laroyenne (et Bou-
chut). Leclerc, Lépine (Jean), Lesieur (et Colombet), Levrat, Lcvy, Lyonnet,
Martin, Mollard, Morat, Mouisset. Mouriquand, Nicolas. Nové-Josserand,
Patel. Pauly, Péhu, Pic, Pierrct, Piéry (et Le Bourdelis). Plauchu, Regaud,
Renauf, Roihaix, Rochet. Rollet. Rome, Roque, Sarvonat (et Crémieu), Savy
(et Mazel), Teissier, Thévenet, Thévenot, Tolot. Tonrnior. Tripier, Villnnl
(et Tavernier), Voron, Weill (de Lyon).
Soit, au total, iio collaborateurs.
192 ivmhf: sr.iRNTiFiQiK
faire croire que vous ave/ apj^is de moi les secrets de la chi-
mie. L'éloge, en ce qui me concerne, serait tout à fait immé-
rité.
Vous saviez plus de chimie que bien des chimistes et vous
m'avez appris quelque chose, c'est à enseifrner celte science
aux médecins.
Les applications de la chimie à ht physiologie el à la méde-
cine comportent des méthodes particulières, appropriées à des
corps délicats et instables. Les recherches chimiques, sur ce
terrain mouvant qu'anime la vie, réclament toute une initia-
tion inconnue des laboratoires industriels. Si la chimie du
corps humain est régie par les lois de l'affinité, elle revêt une
physionomie toute spéciale lorsque la réaction se déroule au
sein de la cellule vivante.
Vous m'avez appris tout cela à la veille du jour où je devais
prendre les responsabilités d'une chaire importante dans notre
Faculté de médecine. Vos études, vos travaux, vos conversa-
tions journalières à l'occasion do vos malades, vos expériences
physiologiques, dont j'étais le témoin admirateur et intéressé,
ont tracé ma méthode et mon programme. C'est ainsi que je
me suis efforcé d'enseigner aux futurs médecins la chimie qui
leur élail utile, au lieu de celle fjui CDin lent à l'ingénieui' de
Centrale ou de Polytechnique.
Sorti des concours parisiens avec une situation enviée, vous
avez abandonné une cairièic (\n\ s'ouvrait l)rillante à Paris
pour venir innover dans notre jeune Faculté. Innover quoi ?
Tout siinj)lement la méthode véritablement scientifique dans
l'examen du malade, poiu' le plus grand profit du malade
d'abord, et ensuite dans l'intérêt des progrès de la médecine.
Queh|ues-uns furent surpris de ce fju'ils appelaient votre
audace. D'autres souriaient volontiers de voir la place accordée
aux sciences physicf)-chinii(|iies dans vos préoccupations.
Le coup d'œil médical n'avait-il pas suffi jusqu'à ce jour à
guérir les malades ou à les soulager ?
Et la médecine expectante n'était-elle pas le refuge propre
à nous consoler de notre ignorance et à diminuer nos respon-
sabilités, ce qui devait suffire ?
Vous avez voulu apporter dans la clinique un tout autre
esprit. Vous avez pensé que, si la médecine était un art et
\)K M. LE PROFRSSKUR R. LKPINR 193
exigeait une intelligence pénétrante et bien inspirée, ce que
personne ne conteste, elle est avant tout une science très com-
plexe qui a besoin du concours de sciences plus simples, pour
mener à bout l'investigation.
Et vous avez estimé que, si la médecine expectante est en-
core aujourd'hui une mesure de prudence dans l'état insuffi-
sant de nos connaissances, elle ne saurait être un système et
une pratique définitive.
L'observation et l'expérimentation ont marché de pair dans
votre clinique, comme elles marchent de pair dans les labo-
ratoires de nos grands physiologistes.
Et ne sont-ce pas ces méthodes fécondes mises en oeuvre par
le génie qui ont permis à Duchenne de Boulogne, à Pinel, à
Laënnec, à Charcot, pour n'en citer que quelques-uns, de faire
leurs mémorables découvertes et d'éclairer la nature réelle et
intime de la maladie.
Vos illustres précurseurs avaient vivifié en vous votre foi
dans la méthode. Pendant trente-cinq ans, vous avez fait les
découvertes que tout à l'heure on citait avec plus d'autorité
que je ne le pourrai faire moi-même. Pendant trente-cinq ans,
vous avez formé de nombreux élèves, partageant votre amour
inaltérable de la science, c'est-à-dire de la vérité, s'associant à
vos convictions sur la fécondité de la médecine expérimentale.
Et, grâce à votre connaissance des langues étrangères, grâce
à votre esprit de vulgarisation infatigable, vous avez été le
trait d'union entre le progrès évoluant chez nous et celui réa-
lisé au delà de nos frontières. En éclairant nos compatriotes
sur les conquêtes médicales faites à l'étranger, vous avez ré-
chauffé chez nous un zèle qui menaçait de s'endormir.
Vous avez rendu ainsi à la médecine française des services
inoubliables. Vous avez ensuite fait œuvre d'éducation en dé-
veloppant l'esprit scientifique chez d'innombrables élèves. Et
vous leur avez appris, par votre propre exemple, quelque
chose d'un prix inestimable : la culture des qualités du cœur
qui sont la parure du grand médecin.
Votre exquise bienveillance et votre profonde bonté, votre
amour inaltérable de la justice, dont vos élèves, vos compa-
triotes ont éprouvé si souvent les bienfaits, sont pour nous
tous un enseignement précieux et un modèle.
194 jriMlJ'; SCIENTIFIQIK
Discours de M. le Professeur Landouzy,
iKnjen ilc lu l'aciillt' de Mi-di-ciite <lf Paria.
Messieurs,
D'autres, vous scmblera-t-il, mon cher Lépinc, eux aussi,
dans la gerbe commune, glissant la fleur de leurs parisiens
jardins, auraient pu, plutôt que moi, mêler leurs paroles affec-
tueuses à celles que nous venons d'entendre fêter votre jubilé,
glorifier votre labeur.
Pour ce, ne sera-t-elle « polyvalente » la parole du maître
des maîtres, la parole de votre ami affectionné, le professeur
Ch. Bouchard ?
En plus des liens de confraternité qui, à l'Institut, l'unissent
à vous, combien de souvenirs ne le ramèneraient-ils pas à cette
grande école qui, pour s'annoblir, le réclame, lui aussi,
comme un jeune ancêtre ?
Ancêtre, puisqu'un demi-siècle l'a, comme vous, mon cher
Lépine, chargé de services et de travaux sans trop peser sur vos
épaules, sans toucher en rien cette activité et cette foi scienti-
fique qui vous poursuit, vous et lui, par votre studieuse re-
traite.
Si nos confrères de l'Académie de médecine et de la Société
de biologie, si mes collègues de l'Université et des hôpitaux de
Paris m'ont laissé la délicate mission de vous présenter la
gerbe de fleurs épanouies aux rives de la Seine, c'est qu'ils
savaient que, aujoiu'd'hui, nous fêlons aussi les noces de ver-
meil (le la Revue de médecine.
MM. A. Chauveau cl Houcliaid, directeurs-fondateurs, en
1881, de la Revue de médecine, ont laissé à l'un des deux com-
pagnons — je veux dire à l'un des deux rédacteurs de leur
journal — le soin de rappeler la part prépondérante d'initia-
tive qui vous revient dans celle création.
C'était la seconde œuvre de votre jeunesse : quatre ans avant,
n'étiez-vous pas rédarleur en chef, avec Nicaise, de la Revue
mensuelle de médecine cl de cliimrrjie ?
Là, vous maïKjuiez d'espace ; vous jugiez f|ue la séparation
matérielle de la médecine et de la chirurgie s'imposait comme
une nécessité ; vous rêviez pouvoir faire plus grande, pour les
DK M. LE PROFESSEUR R. LÉPINE 195
études médicales, la place des recherches expérimentales ; vous
vouliez faire grande la place de la physiologie pathologique.
Tel à l'hôpital qu'au lahoratoiro, vous vouliez, par le .jour-
nal, enseigner les générations nouvelles, afin de les pénétrer
de cette vérité, par vous toujours vécue : (( Le médecin doit
penser physiologiquement n.
L'orientation que vous imprimiez à la pratique médicale
dans votre enseignement clinique, vous la vouliez pour la
Revue de médecine.
Votre voix était entendue, on répondait à votre appel ; vous
vous réjouissiez d'engager par votre périodique les sciences
médicales vers des sentiers nouveaux.
Vous étiez fiers — convenez-en, puisqu'à ceci se mêlent nos
souvenirs et nos rêves de jeunesse — de compter parmi vos
premiers collaborateurs Arloing et Cornevin, A. Chauveau,
Damaschino, Bouchard, G. Grancher, Ballet, Brocq, Tripier,
Talamon, Parrot, Onimus, Ferré, E. Gaucher, A. Chauffard,
Ch. Richet, Kelsch, Raymond, qui, dès sa fondation, donnaient
à la Revue de médecine les prémices de leur activité et de leur
réputation naissantes.
Ce que vous faisiez de la Revue de médecine, il me plaît de le
proclamer, parce que vous fûtes, avec nos directeurs, le bon
pilote dont le coup de barre donnait à la presse médicale fran-
çaise une orientation vraiment scientifique. C'est là, surtout,
ce que j'avais à dire. De même, j'avais à rappeler les liens —
médecin de l'hôpital Laënnec et doyen de la Faculté de Paris,
je viens les renouer aujourd'hui — qui vous attachent à l'Assis-
tance publique et à l'Université de Paris. C'est là que Lyon,
au compte de la merveilleuse décentralisation, est venu vous
chercher. En vous adoptant, la nouvelle Faculté vous donnait,
jeune, un service dans lequel la bonté de votre cœur et les
ressources de votre esprit se sont, sept lustres durant, dépensés
pour les malades et pour les élèves. Vous avez jeté la bonne
semence qui, levant en riches moissons, avec votre réputa-
tion scientifique, portait au loin la renommée chaque jour
grandissante de l'École lyonnaise.
Vous avez donné (d'autres voix que la mienne l'on dil déjà,
d'autres le répéteront encore), mon cher Collègue, mon rh-r
Ami, aux jeunes générations, l'exemple salutaire d'une vie faite
196 JUBILÉ SCIENTIFIQLK
toute de désintéressement, d'amour pour la science et l'ensei-
gnement, de probité dans l'art, de dévouement au devoir pro-
fessionnel.
Il était bon, il était nécessaire que pareilles paroles fussent
entendues. Il est réconfortant, après le long rappel de vos
travaux, que, en cette fête de l'esprit et du corps, si touchante
en sa simplicité, nous voyions évoquer l'homme de confiance
et de bien que vous êtes.
Ces choses-là, des cœurs reconnaissants, parmi vos élèves,
vos confrères, vos collègues, se sont plu à les répéter : puissiez-
vous, mon cher Ami, les entendre avec la douce émotion que
nous éprouvons à les dire.
Discours de M. le Professeur Henrijean,
Doyen de la Faciilfi' de Médecine de Liège.
Mon cher Maître,
Je suis heureux que les organisateurs de la manifestation
actuelle m'aient permis de prendre la parole. Si je n'avais été
conscient de mon insuffisance, c'était une occasion unique de
faire l'étude d'un homme de science et de caractère. Mais ce
n'est point mon nMe, quel que soit mon désir. D'autres plus
autorisés par leur science et par leur situation feront ce que
je n'ai pu faire, diront la beauté de votre vie et la grandeur
de votre labeur. Je me bornerai à vous dire notre admiration
et à vous en apporter publiquement le témoignage. En igoS,
lorsque, par l'initiative d'un autre maître lyonnais, notre cher
président Teissier, le Congrès français de médecine s'est réuni
à Liège, j'ai eu la joie profonde de vivre quelques jours dans
votre intimité, ce qui m'a permis de me rendre compte de
votre merveilleuse puissance de travail et d'apprécier l'étendue
et la profondeur de votre science. Encore une fois, mon cher
Maître, ce n'est pas à moi (pie revient l'honneur d'étudier votre
œuvre. Le temps me manquerait pour un tel labeur. Mais ce
qu'il m'est permis de vous dire, c'est l'estime et l'admiration
dont vous êtes entouré. Dans mon pays, votre nom est fami-
lier ; dans les milieux nT«''fii^iii^ tons nous sommes appelés à
le citer. Permettez-moi aussi de vous dire, si j'en juge par ce
DE M. LE PUOFESSEUR K. LÉPLNE 197
((uc j'ai cnteiidii en Allemagne, que notre opinion est celle des
savants d'Outre-Rhin.
Ce qui m'a personnellement frappé dans votre œuvre, c'est
la grandeur de vos convictions : basées sur les observations les
plus minutieuses, elles restent pour la plupart inébranlables et
constituent des documents d'une inestimable valeur. Vous avez
dû souvent vous dire, au soir d'un rude labeur : je n'ai pas
perdu ma journée. Votre vie a été belle et votre destinée est
enviable parce que vous avez prêché par l'exemple d'une
grande et noble carrière.
Discours de M. Joubin,
Recteur de iUiiiversilé de Lyon.
Cher et éminent Professeur,
Quelle violence n'a-t-il pas fallu faire à votre habituelle et
incomparable modestie pour que vous acceptiez l'idée de cette
cérémonie, même intime, puisqu'elle ne réunit que nos con-
frères — les plus éminents, il est vrai — du monde entier 1
Si vous êtres l'homme du devoir supérieurement mais simple-
ment accompli, vous admettez difficilement que cela mérite
des félicitations. Je me garderai donc de vous en adresser ;
laissez-moi seulement associer en quelques mots l'Université
de Lyon à la fête de ce jour ; vous avez droit à son hommage,
car nul plus que vous n'a contribué à son bon renom. \ous
l'avez fait briller de votre propre lumière, qui n'est point un
éclat de parade, un éclair aveuglant et fugitif, mais plutôt la
douce lueur de ces rayons mystérieux et acérés qui pénètrent
jusqu'au plus profond des corps et font apparaître aux yeux
émerveillés leur structure intime et secrète.
Je ne me permettrai pas d'analyser après d'autres votre
œuvre de trente-cinq années ; ce Livre jubilaire que l'admira-
tion de vos collègues a rassemblé pour vous, quelque impo-
santes que soient ses dimensions, paraîtrait mince à côté du
Volume qui renfermerait tous vos mémoires ! Si voUs étiez
moins modeste, vous pourriez dire, vous aussi : Exegi moini-
mentum, monument dont on ne sait qu'admirer le plus, de la
solidité ou de l'étonnante unité ; s'il fallait, d'un mot, vous
198 JLBILÉ SCII-NTIFIULII-:
peindre, je rappellerais le Jusduii cl Icnaccni proposite'i viriun
du poêle.
Que de fois, eu parlant en inspeclion matinale, je vous ai vu,
à l'heure où le sommeil de la rue fait l'esprit plus libre, et le
travail plus fécond, vous rendre d'un pas alerte à cet Hôtel-Dieu
qui fut le centre de votre vie ! Vous aviez hâte, tandis que tout
iei)osait encore, d'interroger — dans le silence — la matière, de
lui arracher ses secrets, guidé par une flamme intérieure cha-
que jour plus claire : exemple admirable, poursuivi pendant un
tiers de siècle avec la même simplicité ! Vous paraissiez même
surpris et confus qu'on le remarquât. Vous écriviez, il y a
vingt-cinq ans, à l'un de mes prédécesseurs qui avait obtenu
pour vous l'humble rosette universitaire : « Elle semble témoi-
gner que vous jugez mes services utiles, et une telle appré-
ciation serait extrêmement flatteuse et m'encouragerait beau-
coup à mieux faire. Jusqu'ici, mon enseignement a eu peu
d'éclat, car la clinique, quand on est jeune et sans une vaste
expérience, est fort difficile à professer ! .J'espère avoir ces der-
niers temps gagné au moins de l'autorité et pouvoir laisser
plus tard une clinique bien installée et qui ne soit pas indigne
de la Faculté. »
Si je vous adressais mes compliments à l'occasion de quel-
qu'un de ces mémoires d'une précision si méticuleuse que vous
ne cessiez de |)ublier : <' Mes travaux, me répondiez-vous, ne
méritent pas l'attention des physiciens. J'essaie seulement de
faire de la chimie biologique exacte, ce qui n'est pas facile. La
seule originalité, étant clinicien, est de savoir cela et de faire
de la chimie biologique. Nous ne sommes que trois ou quatre
en Europe dans cette voie. Je suis de plus en plus convaincu
que c'est la vraie voie du progrès en médecine, et mon seul
petit mérite est d'aflinner (pie la science mécanico-chimique
est la seule base de la médecine. Si l'on veut (|ue celle-ci pro-
gresse, il faut toujoins l<'ndre à élever le niveau scientifujuc
pur. »
Vous avez, mon cher Professeur, la grande joie de voir
triompher vos idées en ce XTP Congrès français de médecine ;
votre nom y figure à la place d'honneur auprès des grands
noms de Chauveau et de Bouchard. La science, votre labora-
toire et vos malades, l'Université de Lyon, furent pendant
bK M. LE l'ISdl-'KSSHLU H. LKIMM! 199
liciitc-cinq uns volio uiiiciiic piooccupalioii ; m- vous étonnez
pas que l'Université vous en soit reconnaissaiile ! Bien rares
sont ceux à qui il est donné de réaliser leur rêve ; vous êtes de
ceux-là. Vous écriviez en i884 : « Si je suis revenu à Lyon,
il y a six ans, c'est parce que le ministre d'alors, M. Wadding-
ton, nous a fort sérieusement promis un foyer scientifique, une
Université provinciale. J'y ai cru, naïvement peut-être, j'y
crois encore ; et si je travaille maintenant de toutes mes forces,
c'est avec le désir de contribuer pour ma part, sur mes vieux
jours (si j'y arrive), à fonder un foyer scicnfiiique à Lyon. »
Soyez heureux, mon cher Professeur, aous avez réussi, et le
Ministre d'aujourd'hui, M. Steeg, vous est reconnaissant de
vos efforts : il a tenu à prendre part à cette fête scientifique et
m'a chargé de le représenter auprès de vous, ainsi que M. le
Directeur de l'Enseignement supérieur.
M. le Ministre m'écrit :
« Monsieur le Recteur,
« Le 2 2 octobre, en même temps que s'ouvrira à Lyon le
Congrès des médecins de langue française, sera remis, dans
une solennité à la fois officielle et familiale, un Livre jubilaire
à M. Lépine, professeur honoraire à la Faculté mixte de méde-
cine et de pharmacie de l'Université de Lyon.
<( Je vous serais obligé de me représenter dans cette circon-
stance et d'exprimer à M. Lépine la haute estime que m'inspire
sa longue et belle carrière. Je sais quelle grande place il occu-
pait à la Faculté de médecine et combien, par la valeur de son
enseignement et par le mérite de ses travaux personnels, il a
honoré la Faculté de médecine et l'Université de Lyon ainsi que
la science française.
« Aux marques de respect et d'affection de ses élèves et de ses
amis, je tiens à joindre l'expression de la reconnaissance du
Ministre de l'Instruction publique. "
M. Bayet, votre ancien collègue, inc dil de son côté :
« Mon cher Recteur,
« M. le Ministre a tenu à s'associer, par une lettre qu'il vous
a adressée, aux hommages si mérités qui seront rendus après-
demain à M. Lépine.
« Il y aurait quelque indiscrétion de ma part à joindre mon
témoignage au sien, si je n'étais en droit de rappeler que j'ap-
■MO JLlilLl': SClEi\TlFIULIv
piuliciis oncoiL', par riioiiorariat, à l' université de Lyon, eL
que, d'aulre pari, les Lyonnais ^c)ulaient bien me faire llion-
neur de nie considérer comme quelque peu des leurs.
(( D'autres diront, avec plus d'autorité que je n'en puis avoir,
les services que M. Lépine a rendus à la science, à l'enseigne-
ment et à l'humanité souffrante. Us parleront, comme il doit
en être parlé, de celte belle et noble carrière qui, nous l'espé-
rons tous, se continuera longtemps encore, car nous savons
que, s'il a pris sa retraite, jamais il ne cessera ni de travailler
ni de se dévouer.
u Mais je voudrais rappeler à mes anciens collègues et ap-
prendre à mes nouveaux collègues ce que M. Lépine a fait pour
cette Université de Lyon à laquelle nous étions profondément
attachés, alors qu'elle n'avait pas encore d'existence officielle.
Hardiment, nous employions déjà le mot d'Université —
même, je crois, dans des documents administratifs — mais
surtout nous voulions que cette Université existât de fait avant
que la loi ne se décidât à la reconnaître. Il fallait abaisser les
barrières traditionnelles qui séparaient les Facultés, créer des
relations entre des hommes (jui, malgré la communauté de
l'œuvre poursuivie, s'ignoraient presque complètement ; il fal-
lait faire apprécier la nécessité de cette Université dans la
région et dans la ville où elle allait se développer.
(( Parmi ceux qui se consacraient spontanément à celle lâche,
M. Lépine fut un des plus ardents. Il y apportait sa foi toujours
jeune au service de toute œuvre utile et noble, son dévoue-
ment, son activité inlassables.
« L'Université dont vous dirigez les destinées. Monsieur le
Recteur, lui doit beaucoup, et peut-être trouverez- vous juste
que ce témoignage lui soit rendu par un collègue de ces temps
déjà lointains, qui lui garde une profonde et cordiale affection
et qui regrette vivement d'être empêché de se trouver dimanche
à Lyon. »
Au Ministre de l'Instruction publique, au Directeur de l'En-
seignement supérieur, j'associe l'Université de Lyon, et je vou!^
offre, mon cher Professeur, Texpression de notre reconnais-
sante et affectueuse admiration.
Di: M. LK l'UUFESSKLK U. LKI'I.M;
:iul
Réponse de M.t,le Professeur Lèpine,
Monsieur le Keeleur,
Mon cher Sénateur,
Mes chers Collègues,
Messieurs,
Dans les paroles éloquentes, mais trop bienveillantes, qui
viennent d'être proncées, il y a deux choses : l'expression de
senlinients très affectueux, dont je suis profondément ému, et
des éloges que je ne puis accepter. Je savais que l'amour était
aveugle, mais j'ignorais encore que l'amitié put entraîner à
de telles exagérations. Permettez donc qu'en toute équité je
reporte ces éloges sur tous ceux qui, à Lyon, depuis 1877, pro-
fesseurs, médecins et chirurgiens des hôpitaux, ont contribué
aux progrès de la médecine.
1877 est une date. C'est l'époque de l'organisation de notre
Faculté, qui fui faite, avec une compétence et une hauteur de
vue rares, ainsi qu'avec le seul souci de l'intérêt général, par
M. du Mesnil, directeur de l'Enseignement supérieur, et le
professeur Emile Chauffard, inspecteur général. Ces Messieurs,
voulant créer à Lyon un foyer de haute culture scientifique,
prirent dans l'ancienne École les hommes les plus marquants :
Bénédict Teissier, Glénard, Bouchacourt, Crolas, etc., et à
Lyon, en dehors de l'École, des hommes de haute valeur :
Chauveau, Ollier, Rollet, dont la réputation était déjà mon-
diale ; Lortet, professeur à la Faculté des sciences ; Soulier,
qui devait bientôt écrire un si remarquable traité de thérapeu-
tique ; Raymond Tripier, bien connu comme un excellent ana-
tomo-pathologiste et clinicien ; Léon Tripier, qui organisa un
enseignement de médecine opératoire modèle, etc. A ces hom-
mes on adjoignit des éléments parisiens : Renaut, qui s'était
révélé comme un homme de grand avenir, el Pierret qui,
quoique jeune, avait déjà donné des coups de sonde si péné-
liants dans divers champs de la pathologie nerveuse. De tels
noms étaient un pro(jmmme, et le Gouvernement avait été
bien inspiré en fondant sur eux des espérances d'avenir.
A l'auditoire d'élite devani l('(|uel j'ai riioiiiicur de parler,
il esl superllu d'expliciiicr |>()iii(|ii()i, >il \<iil être n'clleinvnl
pralicpic, renscioiieinciil médical ilcil rlic -ciciililiciiif. Noire
Amis liii\., \\i\.
;iU2 J1151LÉ SCIKMIIIUIK
collègue Reiiaut, dans un rappoil d'une logique iiiél'ulable,
dil même, avec raison selon moi, que, pour être vraiment
scientilique, l'enseignement médical a besoin d'être, non pas
didactique, mais critique. Quoi qu'il en soit, notre méthode,
qui a été d'ailleurs celle de nos aînés, doit être bonne ; car lors
qu'on a, dans ces derniers temps, reproché aux Facultés de ne
pas donner un enseignement suffisamment pratique, nos ad-
versaires ont dû accorder à notre éminent défenseur, le profes-
seur J. Courmont, président de l'Association des membres du
Corps enseignant, que ce qui pouvait être critiquable, ce
n'étaient pas nos méthodes, mais nos ressources matérielles.
Peu après l'organisation de la Faculté, survint la création de
l'École du Service de Santé militaire. Pour ma part, j'en ai été
un des plus chauds partisans. Je n'ai jamais craint, comm.î
quelques-uns, que notre Faculté fût amenée à se transformer
en école professionnelle. En fait, ia présence des élèves mili-
taires apporta la plus utile émulation chez nos étudiants.
Ces craintes étaient d'ailleurs chimériques : la pratique mé-
dicale militaire ne peut différer que par d'infimes nuances de
la pratique civile : l'armée est une partie de la nation, et je
puis dire la partie où sont cultivés surtout les sentiments d'ab-
négation, de dévouement, de discipline indispensables à un
peuple qui ne veut pas périr. Or, ces vertus ne sont pas l'apa-
nage exclusif de l'armée — le médecin civil les pratique parfois
jusqu'à l'héroïsme : les vertus militaires et médicales sont
sœurs.
Le caractère de la Faculté s'est accentué quand elle a eu
l'occasion d'emprunter à Lille, à Bordeaux, à Paris et à Tou-
louse des collègues de grand mérite, et ({uand elle a formé, ce
qui est arrivé rapidement, des agrégés très distingués, qui,
dans les concours siégeant à Paris, ont été particulièrement
remarqués. Le premier en date a été J. Teissier. Presque tous
sont devenus nos collègues ou ont été pourvus ailleurs de chai-
res magistrales. Il s'est accusé encore davantage, avec un per-
sonnel rajeuni, sous l'habile direction de notre éminent doyen,
le professeur Hugounenq.
Quand la création d'une Université a officiellement rappro-
ché les quatre Facultés de notre ville, la notre a naturellement
acquis, dans l'ensemble, une situation morale en rapport aven
1)1-: .M. LK i'UoFi:ssi:i u h. lkimm; 203
riiupoilaiice de ses services. 11 y u eu quelque chose de chauyé
à Lyon : je dois dire, parce que cela a de l'impoiiance, que
les malades oui élé mieux soignés, et je puis ajouter, en pas-
sant, que la considération dont jouit dans le public le corps
médical si distingué de nos hôpitaux a augmenté. Autrefois,
le litre de médecin des hôpitaux passait pour inférieur à celui
de chirurgien. Il en est autrement aujourd'hui qu'il est devenu
si difficile à acquérir. Rien ne serait donc plus erroné que de
supposer qu'il puisse se reproduire quelque antagonisme entre
les membres de la Faculté et les médecins ou chirurgiens des
hôpitaux. La solidarité de leurs intérêts est évidente. U n'existe
non plus à Lyon aucun antagonisme entre la Faculté et l'Ad-
ministration des Hospices. C'est ce que peut affirmer avec plus
d'autorité que moi M. le doyen Caillemer qui, après avoir con-
sacré près d'un demi-siècle de sa vie, si bien remplie, à l'en-
seignement et à l'administration de la Faculté de droit, pour-
suit, dans la présidence du Conseil d'administration des Hos-
pices, sa glorieuse et utile carrière. Il convient môme d'ajouter,
parce que c'est la vérité, que mainte création ou amélioration
dans les services de clinique est due au bon vouloir et à la
collaboration du Conseil des Hospices qui, avec une haute
intelligence des intérêts qui lui sont confiés, a toujours pensé
que tout progrès réalisé dans les cliniques est aussitôt suivi
d'un progrès semblable dans les autres services et sert à l'avan-
cement de la médecine lyonnaise.
Dans cette œuvre de rénovation, beaucoup ont travaillé ; car,
pour accomplir un changement de quelque importance, il faut
un effort collectif. Ln seul homme n'est rien, à moins qu'il
ne soit un Pasteur, un Chauveau, un Bouchard... Si l'Œuvre
mérite des éloges, ceux-ci doivent aller à tous, d'autant plus
qu'il s'est établi entre ces hommes une communauté d'idées.
Mon savant collègue et ami Lacassagne pourrait vous expli-
quer les mystères de l'âme des foules. Ne croyez-vous pas qu'il
peut se créer, entre liotnmes ayant travaillé ensemble pour le
même but, un certain état d'anje (|ui ennoblit, grandit cl élève ?
Cette âme, en tout cas, se révèle dans ce beau volume de
()Oo pages (|ui vient de m'être remis et (pi'a enfanté, m'est-il
dit, l'effort d'une centaine de collaboraieurs. .le le vois pour
la première fois. N'ayant pu le feuilleter encore, il m'est ini-
20i JllilLli SCIK.MIIIoii:
possible en ce iiiuiiieiil de lenieieiei les uuleurs des luéiiioiies
e\eellenls qui le coiiiposeiil. La lecture de ces travaux nie sera
une joie très douce, el j'en sais un gré inlini à ceux, qui ont
eu la délicate pensée de nie l'assurer, mes amis Roque, CoUel,
Lesiem" et Froment.
Je vois que ce volume est préfacé par le professeur Bouchard,
l'illustre auteur de notre doctrine médicale actuelle. C'est pour
moi un honneur insigne.
^ irchow, il y a quelque cinquante ans, avait tenté de nous
en imposer une. Le succès de la Pathologie cellulaire a été
inou'i, tant ce livre était écrit avec un talent prestigieux. Qu'en
reste-t-il .►* Je ne sais, et ne puis que le demander à mon savant
collègue Renaut, plus compétent que moi sur la question. Je
ne saurais cependant mempêcher de vous dire que depuis
longtemps je considère la lésion, même histologique, comme
le fameux mur derrière lequel il s'est passé quelque chose. Au
contraire, la doctrine de Bouchard, basée sur la toxicité, me
parait avoir un avenir durable. Sans doute, elle se modifiera
avec le temps, à mesure qu'on connaîtra mieux le mécanisme
des toxicités, qui sont peut-être en nombre quasi-infini ; mais
le fait de la toxicité prise dans le sens large me paraît inébran-
lable. C'est un nouvel honneur pour la Faculté de Paris, dont
le passé est si glorieux, d'avoir imposé au xx® siècle sa doctrine
médicale, ainsi que mainte autre théorie féconde, par exemple
l'anaphylaxie.
Mon cher collègue Roque, excusez-moi de parler encore mé-
decine dans cet amphithéâtre qui est vôtre, où vous m'avez
avantageusement remplacé et oii vous enseignez avec tant de
sagesse, de talent et de distinction. C'est désormais mon rôle
d'écouter vos savantes leçons, ainsi que celles de vos collègues,
en vieil étudiant que je suis.
Encore une fois, Messieurs, je vous remercie.
Cette émouvante manifestation en l'hoiuieur (hi professeiu'
I, épi ne s"ache\a dans le fracas des applaudissements venant
li'niojgner combien les sentiments exprimés par les divers
oral<'urs étaient paitagés unanimement et du fond du cœur
par Ions ceux (|ui <e jxcs^aicnl autour du Maître vénéré et
aimé 0'' Lucien Mayet.
CHRONIQUE UNIVERSITAIRE
FACULTÉ DES SCIENCES
RAPPORT DE M. LE DOYEN DEPÉRET
pour Vannée scolaire 1909-1910
I. — Organisation.
Aucun changement d'organisation matérielle digne d'être noté
n'est venu modifier la situation de la Faculté des sciences au cours
de la dernière année scolaire. Il importe toutefois de signaler à nou-
veau l'encombrement progressif et de plus en plus gênant des
laboratoires de sciences naturelles par l'accroissement rapide et im-
portant des collections. Les locaux consacrés aux sciences naturelles,
et plus particulièrement aux services de géologie et de botanique,
sont devenus tout à fait insuffisants, et la question va se poser d'un
agrandissement inévitable dans le plus bref délai. Aussi devons-
nous déplorer de la manière la plus vive que le Conseil de l'Univer-
sité, malgré les efforts réitérés de M. le Recteur et du Doyen de la
Faculté des sciences, n'ait pas cru devoir donner suite au projet
grandiose et capital pour l'avenir de notre Université, de la demande
d'affectation du grand séminaire aux collections réunies du Palais
Saint-Pierre et du quai Claude-Bernard. Cette question étant main-
tenant résolue décidément par la négative à la suite d'une autre
affectation donnée aux bâtiments du grand Séminaire, il importera
d'étudier dès à présent les moyens de parer, dans la limite du pos-
sible, aux besoins d'agrandissement les plus urgents et en particulier
l'aménagement des combles de la façade de la Faculté des sciences,
en vue de les transformer en salles de collections.
II. — Enseignements et Diplômes nouveaux
A la suite de demandes faites par le Conseil de la Faculté et par
le Conseil de l'Université, M. le Ministre a autorisé la création à
notre Faculté de trois diplômes nouveaux :
200 CHRONIQUE U.MVERSITAIKE
1° Un diplôme d'inçicnieur chimiste, qui sera délivré, après un
examen théorique et pratique, aux étudiants ayant passé trois années
à rflcole de ohimie industrielle diriffée par M. le professeur Vi»non,
et pourvus de l'examen de sortie de la deuxième année d'études de
cette École. La Faculté aurait désiré pouvoir accorder également le
diplôme d'ingénieur chimiste à des étudiants venus des autres Écoles
ou Instituts de la France et de l'étranger. M. le Ministre n'a pas cru
devoir nous accorder cette faveur, qui n'eût pas manqué d'attirer à
l'ihiiversilé de Lyon un assez grand nomhre de jeunes chimistes fort
instruits et intéressants^ Nous avons l'intention de reprendre un peu
plus tard cette demande.
r!° Un diplôme d'études agronomiques supérieures de VVniversité
de Lyon, diplôme qui sera la sanction de l'ensemble des études
agronomiques théoriques et pratiques organisées à la Faculté depuis
déjà quelques années. Ce diplôme sera accessible, soit aux licenciés
pourvus des certificats d'études supérieures d'ordre agronomique,
soit aux candidats non bacheliers déjà pourvus du diplôme d'études
agronomiques, qui est l'exact équivalent de cette dernière licence.
3° Le titre de l'ancien certificat (.Vastronomie physique a été mo-
difié en celui de certificat d'astronomie approfondie, qui différera
du précédent par un enseignement plus complet de mécanique cé-
leste. Le nouveau certificat sera équivalent du diplôme d'études
supérieures de mathématiques en vue de l'agrégation.
4° Enfin, la Faculté, suivant l'exemple de la plupart des autres
Universités françaises, a demandé et obtenu la création d'un dix-
neuvième certificat d'études supérieures de licence, sous le nom do
P. C. N. supérieur. L'examen différera de celui du P. C. !\ . ordinaire
par l'existence d'une composition écrite sur les sciences physiques et
naturelles et par l'adjonction d'un enseignement spécial fenviron
trente leçons) de géologie et de minéralogie.
Les autres enseignements de la Faculté ont continué sans modifi-
cations notables.
III. — Personnel enseignant
Le |)fis(inMfl enseignani de hi Fariilli' a subi (pirhpu's modifica-
tions parmi les maîtres de conférences.
M. Grignard a été nommé chargé de cours à une chaire de la Fa-
culté des sciences de Nancy, en attendant sa titularisation prochaine.
Ce n'est pas sans une émotion et un chagrin proff)nds que nous nous
séparons de ce chimiste éminent et de ce collègue aimable, qui est
l'un de nos élèves et qui fera le plus grand honneur à la grande
Faculté qui va le recevoir dans son sein.
FACULTE DES SCIENCES 207
M. Grignard a été remplacé, comme maître de conférences de
chimie générale, par M. Locqviin, préparateur à la Faculté des
sciences de Paris. C'est avec une grande satisfaction que nous sa-
luons l'arrivée de ce jeune chimiste, déjà connu par ses nombreux
travaux, et qui a été. au moins à ses débuts, l'élève de notre col-
lègue, M. le professeur Barbier.
En physique, nous avons eu aussi le regret de nous séparer de
M. Bénard, maître de conférences, parti pour Bordeaux comme pro-
fesseur titulaire. M. Bénard laissera à la Faculté le souvenir d'un
travailleur infatigable et d'un charmant collègue. Pour le remplacer,
nous avons le plaisir de voir revenir chez nous, après une courte
absence à la Faculté de Grenoble, M. Thovert, l'un des élèves les
plus distingués de M. le professeur Gouy, et déjà l'auteur de tra-
vaux fort importants, qui font bien augurer de son avenir scienti-
fique.
IV. — Promotions et Distinctions
Comme promotions de classe, nous avons à signaler :
M. GouY, professeur, promu de la 2* à la i" classe ;
M. Dubois, professeur, promu de la 3^ à la 2^ classe ;
M. Vaney, maître de conférences, promu de la 4® à la 3^ classe ;
M. Meunier, chef dés travaux, promu de la 3^ à la 2'' classe ;
M. Seyewetz, chef des travaux, promu de la 4^ à la 3^ classe ;
M. PÉLissiER, préparateur, promu de la 4" à la 3® classe ;
M. Scrreiber, préparateur, promu de la 5" à la 4® classe.
Parmi les distinctions honorifiques conférées à l'occasion de la
nouvelle année, nous sommes heureux de relever les noms de
MM. Conte, chef des travaux, et Beauverie, préparateiir, nommés
officiers de l'Instruction publique, et ceux de MM. Louis, directeur
du laboratoire de photographie, et Gringet, garçon de laboratoire.
nommés officiers d'Académie.
Le prix Julien Peloux, fondé par le général Peloux en faveur de
l'élève sorti le premier de l'École de chimie industrielle, a été attri-
bué cette année à M. Beudet, remplissant cette condition.
Le Doven, C. Dep^ret.
208
CHROMOir. INIVFJSSITMKF.
Renseignements divers Année scolaire lUOU-iUio.
REPAmiTION DES CANDIDATS
AIX CERTIFICATS d'kTIDES SUPÉRIEURES DE LICENCIA.
Astronomie 2
Calcul difTcrcutiel et intégral. . 9
Mécanique rationnelle et aiipli-
quéc II
Mathématiques supérieures. . . 5
Mathématiques frénérales ... 29
Physique générale 26
Physique industrielle 19
Chimie générale 22
Chimie industrielle. . . . . 12
Minéralogie 7
Physiologie 14
A reporter
i56
Ropoil i56
Zoologie 10
Botanique m
Géologie ifi
Géographie physique 1
Chimie et géologie agricoles . . a
Zoologie apjiliquée 1
Botanique agricole 2
Total
Brevet d'études techniques de
chimie industrielle
Brev. dé tildes d'Elec trot echniquc.
CERTIFICATS D ETUDES SUPERIEURES DELIVRES
(sessions DE NOVEMBRE I909 ET JUII.I.ET igiO^I.
Astronomie i
Calcul différentiel et intégral. . 2
Mécanique rationnelle etappliquée 5
Mathématiques supérieures. . . »
Mathématiques générales ... 4
Physique générale 22
Physique industrielle 12
Chimie générale 5
Chimie industrielle to
Minéralogie 5
Physiologie 9
Zoologie 4
A reporter
79
liejiorl 79
Botanique »
Géologie 7
Géographie physique «
Chimie et géologie agricoles . . 3
Zoologie appliquée 5
Botanique agricole »
ToT.M.
94
Brevet dét vides techniques de
Chimie industrielle
Brev. d'études d'Électrotechnique.
P. C. X
Etudiants ayant pris inscription pendant l'année scolaire
\ , '909-'9'o '07
Etudiants immatriculés (Vétérans) 2
/ Candidats à l'agrégation de Philosophie 3
lOludiants bénévoles 3
ToTAi ii5
hésultats des examens du P. C. N.
Examinés Heçus
Novembre 1909 29 20
.luin-juillet 1910 86 69
Totaux ii5 89
FACULTK DES SGIKNCES
209
BACCALACRKAT SKRIE D, I '<" PARTIE
Examinés Heçu^^
Octobre 1909 99 46
Juillet 1910 237 92
ToTAix 336 i38
nACCALArRB;AT a'' partie, MATHEMATIQUES
Examinés
Octobre 1909
Juillet 1910
TOTAI'X.
47
2o3
25o
Reçus
26
118
144
Statistique générale.
Doctoral es sciences (Etat). . . 2
Doctorat de l'Université. ... 4
{ Mathématiques . . 6
Agrégration ) Physique .... i
( Sciences naturelles. 3
Certificats d'études supérieures i34
Certificats d'études P. C. N. . . ii5
ICcole de Chimie (élèves immatri-
Iriculés), non compris les étu-
diants déjà comptés pour les
certificats d'études supérieures, 60
Brevet d'études techniques de
Chimie industrielle 8
A reporter . . . 333
Report 333
Brevet d'études d'Électrotecii-
nique t
Diplôme d'études supérieures. . 2
Aspirants au Professorat des
Écoles Normales iS
Diplôme d'études psycho-physio
logriques »
Etudiants bénévoles 7
i>lèves inscrits dont la scolarité
est momentanément inter-
rompue «44
Total ohnérai 5o5
Mathématiques .
Agréf^ation des Lycées ^ Physique . . . .
Sciences naturelles.
Doctorat es sciences (État)
Doctorat de l'Université
Présentés Admissililes
Reçus
3
SOCIÉTÉ DES AMIS DE LIJNIVERSITE
COMPTE UEISDU DE L'ASSEMBLÉE GENERALE
du 9 Juin i9ii
Etaient présents : MM. Knncmond Morel, président ; Lafroille,
secrétaire général ; Fliirer, doyen de la Faculté de droit, ef. le docteur
Mavet, professeur à la Faculté des sciences.
S'étaient fait exctiser : MM. Edmond Gillet, trésorier ; le docteur
Bérard ; le sénateur Edouard Millaud ; Clédal, doyen de la Facidlé
des lettres, et Rusquet, avocat.
Le procès-verbal de la dernière Asscnnhléo inséré au BiiJletin
(fasc. VI, octobre 1910, p. •;>8r:!) est adopté.
M. i.F PnKsinKNT donne connaissance du rapport financier, pré-
paré par M. (iillcl, tl l'Assemblée vole rap[)r()l)ation des comptes.
RAPPORT 1)1 TRESORIER
Messieurs,
.l'ai l'honneur de vous présenter le lésumé des comptes de notre
Société pour l'exercice 1910.
COMPTE RENDU DE L ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
211
RECETTES
Cotisations 1910 .
Subventions :
Ministère Instruction
publique . 2.000 »
Conseil gé-
néral du
Rhône . . ."ioo »
Chambre de
commerce
de Lyon . 2 . 700 »
\'er sèment
p'' portrait
professeur
Teissier . 4r»4 c")
Versement
Oberkampf
p"" portrait
Lortet . . i83 10
Coupons encaissés par
Société Lyonnaise
Coupons encaissés do-
nation Mannequin.
Intérêts Compte de
Banque
Total des recettes .
Déficit de l'année 1910.
DÉPENSES
7 . 4<o .,
Location.
Réparations au
local . . .
3o
20
Impôts . 77 5o
Io:>
l
5:}5
25
1
Assuran-
ces . 1 1 40
o5 \
\ r». 200.)
Gaz . . 16 i5
Personnel
1
'
1
Traitements et
gratifi-
1
cations .
1.614
95
\
Imprimés , .
2.020
o5
Conférences :
j
Aubert
200
" 1
} . ^147 !■">
Lacour-Gayet
400
i
Cl Renard .
aoo
» 1
1
Lefèvre-Pon-
j
talis. .
200
» j
J
Sténog. des
[
3.488 8(5
Confér''" .
Bioletto . .
3r)
î)4
* 1
» \
1 . 326
))
537 60
Goblot . .
Gambs . .
04
5o
'4 79
Béai (piano).
3o
>')
Projections .
53
» /
17.328 40
1 . 234 o.">
Divers :
Frais de bu-
\
reau. . .
aâi
25
Portrait Bon-
j
det . . .
Donat. Man-
58
Tio f
I . 223
80
nequin . .
45o
» i
PortraitTeis-
1
sier . . .
40 i
o5 /
Subventions :
Aux. Annales
'
Université.
5oo
»
A rUniver-
sité . . . !)
3oo
u f
Sauvetage de
l'Enfance .
20
» /
I 1 .820
»
D'- Cluzet. . I
000
En cou ra gé-
nie n t aux
et. médic. 1
.000
" /
Banques et frais
divei
•s.
22
40
18 562 45
8 . 5r.2
45
212
SOCIKTR DES AMIS DE L'IMYERSITl';
1. 'exercice se solde par un excédent de dépenses de 1.0,3/4 fr. o5,
contre 1.268 fr. 65 l'exercice précédent.
Les cotisations pour 1910 ont atteint un chiffre de 7.4^0 francs,
inférieur de 3'io francs à celles de l'exercice précédent.
Les dépenses sont supérieures de 25o fr. 60 à celles de l'exercice
précédent.
Comme vous le constaterez par la lecture du bilan, le montant
total de nos subventions est supérieur au chiffre de l'année pré-
cédente.
Compte spécial dotation Joseph Gillet.
Solde au 3 1 décembre 1909
Société Lyonnaise . . i.4'"" ^>o
Coupons encaissés en
»9'o
I .5l2 25
2.96.^ 85
Bourse Reynaud
— Noël. .
Intérêts . . .
Solde Créancier
2
0()0
»
5oo
»
i3
»
4r>o
85
2
.968
85
Bilan au 31 décembre 1910.
ACTIF
Capital
92
748 G5
dotât. J. Gillet.
60
248 95
— solde créancier
dotation J. Gillet. .
45o 85
Capital dot. Hannequin
4
000 »
Soldé Créanc. compte
cour. Soc. Lyonnaise
I
817 75
En caisse chez le tré-
sorier
4
.a36 85
Déficiten 1910 1.234 o5
Solde créan-
cier P. et P. 288 65
164
945 40
.448 45
Perte. . 9'|5 40
PASSIF
Capital 157.448 45
Avance sur cotisations
1910 7. 000 »
164.448 45
M. Lafreille lit ensuite le rapport moral sur l'exercice 1910.
RAPPORT MORAL
Messieurs,
Soyez rassurés : le déficit qui vient de vous être annoncé, et qui,
d'ailleurs, est légèrement inférieur à celui de l'année dernière, résulte
de libéralités excessives et non d'un fléchissement dans le chiffre des
COMPTE RK.NDL DE L'ASSEMBLÉE C.É.NÉHALK 2l3
sociétaires. Votre bureau n'a su résister à aucune des demandes de
subventions qui lui ont été adi'essées, et pour quelque temps il sera
condamoé à une gestion moins généreuse et plus prudente.
Mais il envisage l'avenir avec tranquillité, car une propagande
énergique, faite au début de l'année, dans les milieux susceptibles
de s'intéresser à l'Université, nous a valu beaucoup d'adhésions et
a comblé les vides inévitables que les départs ou la mort font parmi
nous.
Cet effort, nous le renouvellerons au début de la saison prochaine.
Le but désintéressé que nous poursuivons nous garantit du reproche
de prosélytisme indiscret. Récemment encore, nous avons eu la
preuve que nos intentions étaient bien comprises, et notre Président
a obtenu pour la Faculté des sciences le don de la belle collection
Faisan. C'est là un véritable service d'Amis de l'Université, et nous
sommes heureux de vous le signaler, pour remercier en votre nom
nos généreux donateurs, et pour répandre la contagion de l'exemple.
En votre nom encore. Messieurs, je désire remercier les conféren-
ciers que nous avons eu l'honneur d'applaudir cette année.
M. le commandant Paul Renard nous a rassurés dans notre an-
goisse patriotique sur la force et la valeur de notre flottille aérienne,
et avant même les exploits prodigieux de ces derniers jours, il avait
ouvert à nos yeux la perspective des espoirs infinis.
M. Lefèvre-Pontalis, dans une leçon instructive et accompagnée de
l»elles projections, a dressé sous nos regards le château fort du
moyen âge, d'abord forteresse rudimentaire, puis formidable cité
guerrière, aux trois enceintes successives, entourant le donjon d'un
rempart d'eau et d'une armure de pierre.
M. Camille Hémon nous a dévoilé l'âme de Sully Prudhomme,
tourmentée par l'angoisse métaphysique et mourant de l'inguéris-
sable blessure que la passion de la vérité fait aux intelligences pré-
destinées. Cette lutte tragique d'un noble esprit, aux prises avec le
mystère de l'absolu, M. Hémon l'a ressuscitée en philosophe averti
et en disciple fervent.
M. André Hallays, avec son éloquence brillante et chaleureuse, a
fait revivre devant nous Prosper Mérimée, comme inspecteur des
mommients historiques, sauvant de la mine et des restaurations,
plus malfaisantes encore, les beaux édifices dont notre teri'e de
France s'était parée à l'époque gallo-romaine et surtout au moyen âge.
A la suite de M. Edouard Herriot, nous avons fait un charmant
pèlerinage d'art à Constantinople, dans cette ville où tant de peuples
et de civilisations se sont mêlés au cours des siècles. Ce fut une
minute d'exquise jouissance, quand M. Herriot, sur le chemin du
211 SOCIKTI': DKS AMIS DK L'IMVKHSITK
ivtour, nous iil ^Tavir ;nc'c lui la luoutaync sainte do l'AcropoIr, cl
nous prostt'ina aux pieds de la di\ine Atliéna.
Kulin, dans une eonl'érenee d'une haute portée soeiaU', M. (Ihailley
nous a dit cpie la Franee avait laissé lléchir, au cours du dernier
sièele, Ihérilaffe de jirloire de ses pères, mais que nous avions, dans
rintelligence de notre race, dans son génie inventif, dans l'héroïsme
de nos aviateurs et de nos soldats coloniaux, des raisons d'espérer,
ou mieux, la certitude que notre pays maintiendra ses traditions
de force et de grandeur.
L'évocation de ces heaux souvenirs d'éloquence et d'esprit ne va
pas sans quelque mélancolie. Car le recrutement de nos conféren-
ciers devient, chaque année, plus difficile : des Syndicats d'orateurs
se sont créés, et le taux de la parole publique est fixé très haut. Ils
sont de plus en plus rares les hommes de talent assez fortunés ou
assez généreux pour se résigner à n'être que des apôtres et à ne
désirer que l'honneur d'être inscrits au livre d'or de notre Société.
Ceux-là, puissions-nous les ti'ouver, pour (pi'ils s'associent à notre
œuvre et (pi'ils travaillent avec nous au développement de cette
Université que la ville de Lyon se plaît à entourer de ses sympathies
les [)lus ardentes et les plus généreuses.
RENOUVELLEMENT DL GOMITK
On procède au renouvellement partiel du (Comité (art. 0 des sta-
tuts). Les administrateurs dont les noms suivent, arrivés à la fin de
leur mandat, sont réélus pour une période de trois ans : MM. Aynard
(Edouard), Bouvier, Coignet, Depéret, Fontaine, Gérard, Isaac,
Lameire, Lépine, Mangini (Marc), Morel (Ennemond), Sabran.
Sur le vote de l'Assemblée, MM. Arloing et Hocquard, décédés,
sont remplacés par MM. Polin et Fernand Arloing.
M. A. Waddington est élu pour une période d'un an, en l'empla-
cement de M. Coste-Labaume, décédé.
M. Pradel est élu pour \me période de deux ans, en remplacement
de M. Permezel, décédé.
STATLTS DK LA SOCll^TK 215
STATUTS DE LA SOCIÉTÉ
Approuvés par arrêtés préfectoraux des 13 et 19 décembi^e 1889
et du 22 juin 1895 et modifiés par l'Assemblée générale du
11 Avril 1905.
Article phemiek. — La Société des Amis de rUiiiveisité de Lyon a pour
objet le développement de l'Université de Lyon.
Akt. 2. — L'accès en est ouvert à tous les amis des hautes études, sur
la présentation de deux membres et moyennant le versement d'une cotisa-
tion annuelle minima de lo francs. Les dames peuvent faire partie de la
Société. Les étudiants pourront adhérer moyennant le versement d'une co-
tisation annuelle de 5 francs.
Art. o. — Seront membres fondateurs les membres de la Société qui ra-
chèteront leur cotisation par un versement de 5oo francs une fois donnés.
Art. i. — Les ressources de la Société se composeront des cotisations
annuelles, des versements des membres fondaleiirs, des subventions de l'fital,
des départements et des communes, et de toutes les libéralités qui lui seront
faites d'une manière générale ou pour un objet déterminé.
Art. 5. — La Société continuera la publication du Bulletin des travaux
de VUniversité de Lyon et le distribuera à tous ses adhérents. Elle organisera
des conférences scientifiques, littéraires, artistiques. Elle pourra subvention-
ner les laboratoires, les bibliothèques, les publications de l'Université, et
faire de nouvelles créations.
Art. g. — La Société sera administrée par un Comité de quaiante-deux
membres élus par l'Assemblée générale parmi les sociétaires. Les membres
du Comité sont élus pour trois ans : le Comité est renouvelable par tiers
chaque année. La première année, l'ordre du renouvellement sera déter-
n)iné par le sort.
Vrt. 7. - Le Comité est autorisé à faire tous les actes qui se rapportent
;ni but de la Société et a les pouvoirs les plus étendus pour la gestion de
ses affaires. Il se subdivise en trois Sous-Comités :
i" De propagande et de conférences ;
2° De finances ;
3° De publication du Bulletin.
Ce dernier Sous-Comité sera composé de professeurs de l'enseignement
supérieur.
21G SOCIÉTÉ DES AMIS DK L'UMVERSITK
Ani. 8. — Le Comité noinnu' un présidont, deux vîce-présidents, un secré-
taire général, deux secrétaires adjoints et un trésorier.
Aivr. 9. — Le Comité rend lompte de sa gestion à l'Assemblée générale
annuelle. Il doit faire in>primor et distribuer chaque année la liste des
membres de la Société, et celle des libéralités ou subventions qui lui auront
été accordées.
AuT. 10. — L'Assemblée générale se compose de tous les membres de la
Société. Elle se réunit tous les ans, dans le cours des trois premiers mois ;
elle est présidée par le président du Comité ou, à son défaut, par l'un des
vice-présidents. Elle approuve les comptes ; elle nomme les membres du
Comité.
Art. II. — Tout membre de la Société qui désire envoyer sa démission
doit le faire avant le i5 décembre de chaque année.
Ain. ii>. — Des sections de la Société seront instituées dans les princi-
pales villes de la région lyonnaise. Chaque section nommera son Bureau
particulier et fixera, d'après les convenances locales, le taux de la cotisa-
tion. Le produit des cotisations sera envoyé à Lyon, au trésorier général.
Des conférences pourront être faites chaque année, dans les villes possédant
une section, par les professeurs de l'Université de Lyon ou par des confé-
renciers étrangers délégués par la Société.
Art. i3. — En cas de dissolution de la Société, qui ne pourra être pro-
noncée qu'à la majorité absolue des membres de la Société, les fonds seront
remis aux Facultés de l'Klat, à L\i»m. pour aider encore aii (hHelopponicnt
de l'enseignement supérieur.
Art. i/|. — Les discussions politiques ou religieuses sont interdites dans
les réunions de la Société.
Art. i5. — Aucune modification ne pourra être apportée aux présents
statuts avant d'avoir été discutée et adoptée en Assemblée générale des
sociétaires.
CONSEIL UADMIMSTHATION DE LA SOCIÉTÉ 217
CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ
(Janvier 1912)
BUREAU
MM. MoKEL (Euiieuioud j , ijvésident, 27, quai Tilsitt.
Caillemer (Exupère), vice-président, 3i, rue Victor-Hugo.
ViLLAKD (Pierre), vice-président, 6. quai d'Occideiil.
GiLLET (Edmond), vice-président, 3y, boulevard du Nord.
BÉK.AKu (D'' L.), secrétaire génénd, i, quai de l'HôpitaL
Aynaru (Francisque), trésorier, luj, boulevard du Nord.
Waddington (Albert), secrétaire adjoint, 5, place d'Helvétic
Latkeille (G.), secrétaire adjoint. G, place Morand.
ADMINISTRATEURS
MM. Appleton (Charles), professeur à la Faculté de droit, 48, rue Franklin.
Arloing (Fernand). professeur agrégé à la Faculté de médecine.
35, place Bellecour.
Audibert, professeur à la Faculté de droit, à Paris, 55, boulevard
Arago, XI V^ arr.
Aynard (Edouard), député du Rhône, 3i, boulevard du Nord.
Bouvier (Emile), professeur à la Faculté de droit, 186, avenue de
Saxe.
Cazeneuve (D""), député du Rhône, à Paris, 17, rue Duroc.
Chabot, professeur à la Faculté des lettres, 48, cours Vitton.
Glédat (Léon), doyen de la Faculté des lettres, l'.g, rue Molière.
CoiGNET (.Jean), président de la Chambre de ((nnincK c 1 >. ipini
des Brotteaux.
Depéret, doyen de la Faculté des sciences. 23, route de Sain-Bel. Tas-
sin-la-Demi-Lune
Faltre (Alfred), direclcur' de l'École vélériiiairc. 11. iiif <l' Vl.ir''i ic.
Falcouz (Augustin), i. rue de Longchamps, à Paris.
Flurer, doyen de la Faculté de droit, 6, place Ollier.
Fontaine (Léon), professeur à la Faculté des lettres. 53. rue Molière.
Garin (Joseph), avocat, 7, place Bellecour.
Garraud, professeur à la Faculté de droit. 79, rue de l'Hôtel-de-Ville.
Gérard, professeur à la Faculté des sciences. «7. avenue do Noailles.
GiLLET (Joseph), industriel, p. (piiii de Serin.
Aliiis Univ., xxiv.
lô
-1^ SOCIÉTÉ DES AMIS I)K LT.MVKRSITÉ
MM. Hlgounenq, doyen de la Faculté de médecine, 17, avenue de Noailles.
IsAAC (Aug.), président de la Chambre de commerce, 12, quai des
Brolteaux.
Lacassagne (A.), professeur à la Faculté de médecine, i, place Ras-
pail.
Lameire, professeur à la Faculté de droit, 3, chemin du Signal, à
Sainte-Foy-lès-Lyon.
La>nois (M.), professeur adjoint à la Faculté de médecine, i4, rue
Emile-Zola.
LÉpiNE (R.), professeur à la P'aculté de médecine, 2, place Gaillelon.
Lumière (Auguste), 21, chemin Saint-Victor.
MouAT, professeur à la Faculté de médecine, 10, place des Gélestins.
Mangim (Marc), 17^, avenue de Saxe.
Oberkampf (^Ernest), 20, avenue de Noailles.
Permezel (Léon), négociant, 87, place Bellecour.
Perrin (Jean), notaire honoraire, 19, cours du Midi.
PoLi.N, directeur de l'École du Service de Santé militaire.
Le Président de l'Association des Anciens Elèves de la Faculté du
droit, i5, quai Claude-Bernard.
Sabran (Hermann), ancien président du Conseil général d'administra-
tion des Hospices civils, 10, place Morand.
ViGNON (Léo), professeur à la Faculté des sciences, 6, chemin Saint-
Fulbert.
SECRÉTARIAT
M. Latreille, professeur au Lycée Ampère, G, place Morand, secrétaire ad-
joint.
Le Secrétaire (jénérul est visible au siège de la Société, 16, rue du Plat.
En cas d'absence, s'adresser à M. Métrnl, secrétaire du Sauvetage de VEn-
faiice (bureau dans le même local).
CONSEIL D'ADMINISTRATION DK L\ SOClÉTl':
2l'j
nommes en : -
1908
1909
rééligiblcs en :
1911
1912
MM.
MM.
Bouvier.
OBliUKAMPl .
MoREL (Emiemonil).
Caillemer.
Arloi.ng.
Cazenelve.
Aynard.
Goste-Labaume.
Gravasse.
Falcouz.
COIGNET.
Garrald.
Depéret.
Gillet (Joseph).
Fontaine.
GiLLET (Edmond).
Gérard.
Lacassagne.
Lameire.
Lannois.
ISAAC.
MORAT.
LÉPINE.
Lumière (Auguste
Mangini (Marc).
Perrin.
Sabran.
ViLLARD (P.J.
LISTE DES ADMINISTRATEURS
1907
1910
MM.
Appleton.
BÉRARD.
Casati-Brociiier (S.).
Chabot.
Glédat.
Faure.
Flurer.
Garin.
hugounenq.
Latreille (G.).
Mariéjol.
Permezel.
ViGNON (Léoj.
Président Association
Anciens Élèves ue la
Faculté de droit.
Ont été nommés en 1902 et en I90U :
1° En remplacement de M. Berthélemy (1900), démissionnaire: M. Gab-
HAUD ;
3° En remplacement de M. Mangini (Félix) (1901), décédé: M. Béhard ;
3° En remplacement de M. Tessandier (1901). démissionnaire: M. E. Bou-
vier.
Ont été nommés en 1905:
1'^ En remplacement de M. Morin-Pons (Henri), décédé: M. Lumière (Au-
guste) (igoS);
2° En remplacement de M. Barbier, démissionnaire: M. Léo Vignon, et,
pour compléter la liste, M. Casati-Brochier (Sylvestre) (1904) et le Prési-
dent DE l'Association des Anciens Élèves de la Faculté de Dworr ;
3° En remplacement de MM. Claudot et Hirsch. démissionnaires, et
Hebatel, décédé: MM. Vaillard, Lameire et Mangini (Marc);
4° En remplacement de M. Cambefort, décédé: M. Gillet (Edmond).
.4 été nommé en 1908:
Vai remplacement de M. Vaillard, démissionnaire: M. Gravasse.
-4 été nommé en 1909 :
En remplacement de M. Pila (Ulysse), décédé: M. Latreille.
.4 été nommé en 1910:
En remplacement de M. Lortet, décédé: M. Flure«.
Ont été nommés en 1911:
En remplacement de MM. Hocquabd et Auloinc, d(''cédés : MM.
Fernand Arloing.
En remplacomeni de M. Guste-Labaume, décéilé : M. \. W ai.ihm.ton
En remplacement de M. Permezel, décédé: M. Pradel.
IV.L
2i*o SOCIÉTK DKS AMIS DK L'LNIVKKSITi:
LISTE DES MEMBRES DE LÀ SOCIÉTÉ*
Membres Fondateurs
MM. Ancel. administrateur de la Compagnie du Gaz, 12, rue du Plat.
Andrié (Paul), 27, boulevard du Nord.
Ay.nard (Ed.), député du Rhône, 3i, boulevard du Nord.
Aynard (F.), banquier. 19, rue de la République.
BoNNARDEL, président de la Compagnie de Navigation, 3, quai d'Occi-
dent.
BouTHiER, vice-président du Crédit Lyonnais, 9, rue des Archers.
Cabaud, 5, rue de Penthièvre.
*Cambefort (J.), banquier, i3, rue de la République.
D"" Carrier (Albert), médecin des hôpitaux, i3, rue Laurencin,
*Carrier (A.), conseiller général de l'Ain.
*CuABRiÈREs. trésorier général du Rhône.
*CuABRiÈuEs (Aug.), 20, rue Lafont.
Chambre de Commerce de Lyon.
Comptoir National d'Escompte, Lyon.
Conseil général du Rhône, Lyon.
Crédit Lyonnais, Lyon.
*Dambmann, 3, place Saint-Clair.
*Descours (André), 4, rue des Deux-Maisons.
Falcouz (Augustin), i, rue de Longchamps, Paris.
M" Veuve Ferrand, 8, quai des Brotteaux.
MM.'D"" Gayet, professeur à la Faculté de médecine. 106, rue de l'Hôtel-de-
Ville.
Gensoul (Paul), ingénieur, ^2, rue Vaubecour.
GiLLE f Louis), industriel, 37. quai Claude-Bernard.
*Gillet (François).
GiLLET (Joseph), 10, quai de Serin.
GiLLET (Edmond), 39-/11, boulevard du Nord.
*GuiLLEMiNET (A.), président de la Société de pharmacie. 3o. rue Saint-
Jean.
Jacquand, ancien président du Tribunal de commerce. 29. quai Tilsitt
Jacqiier 'F.), banquier. /i. rue de la Bourse.
*D'" Laroyenne, i)rofesseur à la Faculté de médecine.
D"" LÉPiNE. professeur à la Faculté de médecine, 2. place Gaillelon,
*Letord, ancien président de la Chambre des notaires.
' Les noms niarqu^'s d'un astérisque sont ceux des Membres décédés.
LISTF DES MRMBRRS DE LA SOCIÉTÉ 221
MM. LiLiENTHAL, négociant, 19, rue du Bàt-d'Argent.
*LoRioL (de), ingénieur.
*LonTET (D""), doyen honoraire de la Faculté de médecine, Oullins.
*Mangini (Félix), ingénieur.
*Mangini (Lucien), ingénieur.
Martelin, conseiller général de l'Ain, 12, quai Tilsitt.
MoREL (Ennemond), 27, quai Tilsitt.
Oberkampf (E.). administrateur des Hospices, ao, aveniie de Noailles.
*D'" Ollier, professeur à la Facvilté de médecine.
*Permezel, 87, place Bellecour.
RiAZ (de), 68, quai de Serin,
Sabran (H.), ancien président du Conseil d'administration des Hos-
pices de Lyon, 10, place Morand.
Seguin (Augustin), ingénieur, 26, rue du Luxembourg, Paris, 6*.
M" Sévène, 56, avenue de Noailles.
Société Lyonnaise de Dépôts et Comptes courants, Lyon.
MM.*Soulier (H.), administrateur des Hospices.
D"" Soulier, professeur à la Faculté de médecine, 17, place Bellecour.
Stengelin (A.), à Ecully.
Tessandier, trésorier-payeur général de la Gironde, régent de la Ban-
que de France à Bordeaux.
Vautier (Th.), professeur adjoint à la Faculté des sciences. 82, quai
Saint-Antoine.
*Vernet (Edmond), consul de la Confédération suisse.
Vignon (J.), ancien administrateur des Hospices, 9, place Morand.
*Vitta (le baron J.),
Donateurs
MM.*BouvARD (Eugène), 26, place Tolozan.
CoLLAiN, à Sabran, par Bagnols (Gard).
Sociétaires
MM. Achard, banquier, consul de Suisse. 12, rue de la République,
Agnès, 82, boulevard de la Croix-Rousse,
Aguettant (Noël), 27, quai Tilsitt.
Alaix, 21, chemin de la Favorite, Saint-Just.
M"' Albessard, i, place Raspail.
MM, Algoud, i, rue Childebert
Allègre, professeur à la Faculté des lettres, 29, rue Sainl-Cill.cil . Mon-
plaisir,
Ambert, 19, quai Jayr,
M°" Amieux, i4, cours Gambetta,
M"' André, i3, quai des Riottcaux.
MM. André, directeur de l'Observatoire de Saint-Genis-Laval.
Andrémasse, 4, quai Saint-Clair.
Anginier, capitaine au 22^ d'infanterie, à Sathonay.
Appleton (Ch.), professeur à la Faculté de droit. 48. rue Franklin.
Appleton fJ.), professeur à la Faculté de droit, 3, place Gensoul.
Araud, fabricant, 21, cours Morand.
222 SOt.lÉTK DES VMIS OH I.'UMVRRSITr.
.M"' AuciiiNAUD, 35, cours d'Hcrbouvillc.
MM. Aiu-oiNo. professiMir agrégé à la Faculté do médecine. '^'^. place Belle-
cour.
AsHER et Cie, i3, unter den Linden. Berlin.
AssADA (Ivan), étudiant en lettres, i3, rue Bugeaud.
Ai'BERT (Louis), 3, rue de Fleury, à Oullins.
Al uiBERT. professeur à la Faculté de droit. 55. boulevard Arago, i/j",
Paris.
AuDiFFRED, sénateur de la Loire, 33, rue François I*"", Paris, 8*.
AuLois (Hubert), /(, rue des Deux-Maisons.
AuRAND (D''), 24 bis, place Bellecour.
M" Al VERONE. 5i, cours Morand.
MM. AvNARD (Ed.). déj)uté du Bhône, 3i, boulevard du Nord.
AvNARD (F.), banquier, iq. rue de la Bépublique.
Baboin (Aimé), 3i, rue Boyale.
Baboin (Eugène), lo, rue du Plat.
M"' Baoary, 37, cours de la Liberté.
Baguenault de Puchesse, II, boulevard du Nord.
Baiixy, 3, cours Vitton prolongé.
Bai.land, trésorier des Hospices civils de Lyon. iS/j. avenue de .'saxe.
M" Bai.ay (L.), 3, place Puvis-de-Chavannes.
MM. Bala Y, ingénieur, 9, place Puvis-de-Chavannes.
Balay (Félix), notaire, 17. rue du Bât-d 'Argent.
Balay, 23, quai Tilsitt.
Bai.df.nsperger, professeur à la Faculté des lettres, à Paris.
Bam.eidier, administrateur des Hospices. 5, quai Gailleton.
Bamet, avoué, 7. quai de l'Hôpital.
M°' Bardin. 24. rue Tronchet.
MM. Bardot, professeur au lycée Buffon. 3. rue Ferdinand-Fabrc. Pari*.
Baiu.f.t (Joseph), 29, rue de Sully.
Barral. agrégé à la Faculté de médecine. 7. rue Boissac.
M"' Bahrier, /j. place Saint-Clair.
M. et M"* Bai D, i. place Baspail.
MM. Bayt.e, secrétaire de l'Université. 18, quai Claude-Bernard.
BR\t:VERiE, chargé de cours à la Faculté des sciences de Lyon, 29, rue
de Sully.
Beaivisace. professeur à la Faculté de médecine, sénateur du Bhône,
à Paris.
M'" Beu-ion, s, quai Saint-Clair.
M"' Bellon, 27, grande rue de la Croix-Bousse.
M^L BÉNARD, profi-sseur à la Faculté des sciences de Bordeaux.
BÉitAiU) iD""). agrégé à la Faculté de médecine, i, quai de rilôpil.d.
Behger (Paul), capitaine d'artillerie. 8, quai d'Occident.
Bkhgkr (.t.). 2, petite rue des Cloriclle-;.
M"' Bernard, 44, avenue de Noailles.
MM. Bernard (P.), 3i, rue Paul-Clienavin-d.
Berïaix, professeur à la Faculté des lettres, 36. quai Gailleton.
BEHTnANr». professeur à la Faculté des lettres, ofi. rue Montbernard.
Behthand (H.), 8, avenue de Noailles.
M ' Beutrand (U.), 8, avenue de Noailles.
MM. Besse, professeur honoraiie an Lycée. 24. montée Saint-Barthélémy.
LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 223
M. Desserve, 22, quai Saint-Vincent.
M"* Boeuf, 07, rue de la République.
M"* Berthelon, 45, rue Creuzet.
MM. BicKERT, 79, place des Jacobins.
BiROT (D""), 3i, rue du Plat.
BiROT (E.), ancien notaire, 9, rue des Remparts-d'Ainay.
BiTAR, 2o4, cours Gambetta.
BizoT, inspecteur des finances, 27, quai Tilsitt.
BizoT, 5, rue Alphonse-Fochier.
BizoT (E.), 3o, rue du Plat.
BizoT (Victor), 8, rue Sala.
M"* Blancrard, institutrice, 9, rue Lebrun.
M. Bleton, étudiant en lettres, i4, quai de la Bibliothèque.
M" Blin, 12, rue Burdeau.
MM. Bloch, 33, rue de la République.
Boas-Boasson, 9, quai de la Guillotière.
BocuzE, 7, avenue du Parc.
Bonaparte (prince Roland), 10, avenue d'Iéna, Paris, ifi^.
Bonhomme (P.), i45, cours Lafayette.
BoNNAMouR, 20 bis, rue Godefroy.
Bonnet (E.), ingénieur, i, quai de la Guillotière.
Bonnet (Amédée), étudiant en médecine, i, quai de la Guillotière.
BoNNEViE (Comte de), 9. rue Boissae.
BoRY, 49, cours Gambetta.
BorcHEMoussE, ingénieur, 63, rue des Maisons-Neuves. Villeurbanne.
BouFFiER, 37, place Bellecour.
BouLADE, 2 bis, chemin de Monplaisir à Saint-Alban.
Bouquet, 6, rue de la Bourse.
BouRGEOT, 21, rue Sala.
BouRJAiLLAT, i3, cours Gambetta.
BoussAND, 6, quai de l'Hôpital.
M"* BoussoN, i48, rue de Vendôme.
MM. BouTAN, 53. boulevard du Nord.
Bouteille, à Saint-Rambert-l'Ile-Barbe.
BouvERET (D""), médecin des hôpitaux, 9, quai de l'Hôpital.
Bouvier (Ad.), ingénieur, 25, avenue de Noailles.
Bouvier (E.), professeur à la Faculté de droit, 186, avenue de Saxe.
Bouvier-Bangillon. professeur à la Faculté de droit. 28. quai Claude-
Bernard.
M"* BoYÉ, 9, avenue Berthelot.
MM. Breittmayer, 8, quai de l'Est.
Brésard-Néel, 2, place de la Miséricorde.
Brochier (Joseph). 27. cours Lafayette.
Broliquier, 17, rue du Bât-d 'Argent.
Brosset-Heckel, 56, avenue de Noailles.
Brossf.t-Heckel, 4, rue Auguste-Comte.
Brunner, 61. rue Pierre-Corneille.
Brouilhet, professeur à la Faculté de droit, 127, rue Pierre-Corneille.
Brunot. professeur à la Sorbonne. io5. boulevard ."^aint-Michel. Pa-
ris, 5^,
Bruyas (Paul), 73, rue Pierre-Corneille.
Bûche, professeur au Lycée de Lyon, 8, rue de Lorraine.
2-^'t SOCIKTK DKS AMIS l)K L'IMVKKSITK
MM. BunEL. architecte, 3o, quai Saint-Vincent.
BuRELLE, ingénieur civil, i, rue Vaubecour.
BussAT {i.), 29, rue de Sully.
BusQUET, avocat, 229, avenue de Saxe,
Cade (D""). médecin des hôpitaux, 10, rue de la Charitt'.
Gahuzac, 27, avenue de Noailles,
Caillemer, doyen honoraire de la Faculté de droit, 3i, rue Victor-
Hugo.
Cambkiout (O.), banquier, i3, rue de la République.
Cambefort (G.), 4, rue de la République.
Cambefort (^Ch.), 58, rue de la Boëtie, 8*, Paris.
("ambefoht f Emile). ly. avcmic Duquesno.
Cambon, 39, rue Centrale.
Garret (J.), industriel, 9, rue de Bonnel.
Gasati, 3i, rue Ferrandière. ^
Gasati-Bbochier, I, rue Alphonse-Fochier.
Gazeneuve, professeur à la Faculté de médecine, sénateur, 17, rue
Duroc, 7®, Paris. ..
Chabot, professeur à la Faculté des lettres, 48, cours Vitton. f
Chaboud, 90, rue Duguesclin. Ç'
Chabrier (.Tulos), 12, place Morand.
Chaîne, avoué, 90, rue de l'Hôtel-de-Ville.
Chaîne, notaire, i5, rue Emile-Zola.
M'" Chaintreuil, directrice de l'école primaire supérieure, 8, rue d'Au-
vergne.
M. Chamonard (Henri). 87, quai Gailleton.
M" Chantre (Ed.), 53. boulevard du Nord.
MM. Chantre (Glaudius), 71, rue de la République.
Chappuis (Cl.), 176, avenue de Saxe.
Chapotot, docteur en médecine, 75, avenue de Saxe.
Charbon, notaire, 60, avenue de Noailles.
Gharléty, directeur de l'Enseignement, à Tunis.
('harvoi.in (Michel), 8, rue Barrême.
GiiASTEL, vice-président du Tribunal, iG, rue Duquesne.
Ghatin, professeur à la Faculté de médecine, 33, place Bellecour.
Ghatmier (D*"), 3, rue des Gélc«iins.
Ghavannes. 108, avenue de Saxe.
Ghazette, avocat à la Cour, 9, place des Terreaux.
M" Chevalier, 2, rue Martin.
M. Ghevai.ier-.Toly. conseiller à la Coin- d'appel. 17. cours d'Herbouville.
M"' GnivAT. 0, place des .Jacobins.
MM. Ghomei.. architecte, 22, rue Gonstantine.
GiNQuiN, étudiant en droit, 7, rue de la Platière.
Claraz, 56, avenue de Noailles.
Clavette (Pierre). 74, rue Vendôme.
Clédat, doyen de la Faculté des lettres, 29, rue Molière.
Glehmont (F.), architecte, l'i. place de la MartiniÎTe.
M ■ Glérino, villa Clérina, à Saint-Cyr-au-Monl-d'Or.
.MM. Gllzet, professeur à la Faculté de médecine, 282, avenue de Saxe.
Cochet, 238, rue Boilean. .^
GoHENDv. professeur à la F'aculté de droit, 23. quai de la Guillotière, ^
i
LISTE DKS MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 2:=i5
MM. CoiGNET (Jean), j)ivsi(loiif de la Clmnibr.' fU> roinnicico. i--. quai (l<-s
Brotteaiix.
CoLLOMB, 23, rue Franklin.
CoLLONGUE (de), io8, ruc Tronchet.
CoLLON (G.), administrateur des Hospices, 58, cours Morand.
CoLONNA d'Istria, professeur au Lycée Carnot, i45, boulevard Males-
herbes, Paris, 17*.
CoMPAYRÉ, membre de l'Institut, inspecteur général de l'Enseignement
secondaire, 80, avenue de Breteuil, i5^, à Paris.
CoNDAMiN (D""), agrégé à la Faculté de médecine, 89, rue Duquesne.
CoNVERT (Philippe), notaire. Meximieux (^Ain).
Cotte (Léon), 2, quai de Retz.
CoTTET ET Cie, 8, rue de la Bourse.
CoTTiN, 119, Grande-Rue, à Oullins.
CoTTiN (Louis), 25, rue Sala.
Courant (Maurice), maître de conférences, 3, chemin du Chancelier,
Ecully (Rhône).
Courbet, i4, rue Sainte-Hélène.
M°* CouRjoN, i4, rue de la Barre.
MM. CouRMONT (D"" Jules), professeur à la Faculté de médecine, ?ifi, quai
Gailleton.
CoURMONT (D"" Paul), 33, rue Sainte-Hélène.
CouTAGNE (G.), ingénieur, 29, quai des Brotteaux.
Couturier, maître de conférences. Faculté des sciences, i/i, quai de
l'Est.
CoviLLE, recteur de l'Académie de Clermont-Ferrand.
Cox (Raymond), directeur du Musée des tissus, Palais du Commerce.
Craponne, ingénieur, 9, rue Sala.
Crétin-Perny, 1^9, avenue de Saxe.
CuAz (Aug.), avocat, 24 bis, place Bellecour.
Guilleret (D''), 16, rue Emile- Zola.
Cumin (Louis), 6, rue de la République.
CuRiAL, 5, rue Constantine.
Cusset (Denis), i, rue Godefroy.
CussET (D"^). 3. quai Saint-Clair.
CuziN (D*"), 829, avenue de Saxe.
Dailly, 9, montée Saint-Laurent.
Dalin, I, place de la Miséricorde.
Dambmaw, 8, place Saint-Clair.
Damour, 10, rue Paul-Chenavard.
Daver, représentant de commerce, fin, rue Mercière.
David, 28, quai de la Guillotière.
Debilly, Chessy-les-Mines.
Debolo (Marcel), 3, rue Président-Carnot.
Degors (R.). étudiant. 5n, rue Piorre-Corneille
De Hansy, 227 bis, avenue de Saxe.
Déléant, 117, rue Pierre-Corneille.
Delerce, 85, cours Gambelta.
Deleuze (M.), 3, cours du Midi.
M"' Della-Tana, i35, avenue de Saxe.
M, Delorière, administrateur des Hospices. 16. quai des Brotteaux.
226 SOCIÉTÉ DES AMIS DE L'UNIVERSITÉ
MM. Delon (Jean), i3, place Puvis-de-Chavannes.
Delore (Emile), agent de change, ■?.. place de la Bourse.
Démange, 55, lue Auguste-Comte.
Demeure, /|0, rue de l'Hôtcl-de-Ville.
Demolrs (Pierre), docteur en droit, à Saint-Germain-sur-l'Arbresle.
Denis, 25, boulevard du Nord.
Depkrit, doyen de la raculté des sciences, 53, quai du Vernay, à
Calnirc.
Deschamps, conseiller à la Cour d'appel, 25, rue Malesherbes.
Descollonges, place Croix-Luizet, à Villeurbanne.
Desjuzelr, ingénieur, 87, cours du Midi.
DÉTROYAT, ancien administrateur des Hospices, 45, quai Gailleton.
Deval (Gustave), 45, avenue de Noailles.
Devay, négociant, 8, rue Sala.
M'" Devèze (L.), 74, rue de Créqui.
Devienne, i, rue Vaubecour.
MM. Devme, 36, rue de la Thibaudière.
DiEDERicns (J.), II, quai des Brotteaux
Dietz (Gaston), 8, quai des Brotteaux.
DoLBEAU (M.), 25, rue Malesherbes.
Doncieux (Louis), préparateur à la Faculté des sciences, 3, rue de Ja*
rente.
Don (D""), 55, montée de la Boucle.
DoR (D'" Louis), 9, rue Président-Carnot.
DoRNiER, 3, rue Fénelon.
DoYON (Maurice), professeur à la Faculté de médecine, 6, place Carnet.
Drut (Lazare"), directeur de Tusino Giilel, 8A. rue Flachel. Villeur-
banne.
Dubois (A.), i5, rue Centrale.
DuBREUiL, avocat, 5, rue du Peyrat.
DuBREUiL (D*"), 53, rue de la Charité.
Duc (André), chemin de Merlus, 3. à Oullins.
DuFotRT (Y)^), i3, place Carnot.
Dumas (D''), 6, rue Auguste-Comte.
M"" DuMONT, 27, rue Cavenne.
Dupont, ancienne montée, à Ecully.
MM. Durand (Eug.), 45, avenue de Noailles.
DuRU (Lucien), 11, rue des Dahlias.
Duseigneur (Maurice), 4?, avenue de Noailles.
Dussuc (H.). i3, quai Saint-Clair.
l^COLE NORMALE d'InsTITUTEURS DE LyON.
EiiRARD, professeur à la Faculté des lettres, 80, rue Molière.
Elmer (Daniel), b'>.. bonlrvard du Nord.
Enjolras, à Saint-Fons.
M" Etterlen, 6, rue Sala.
MM. Eymard (Gaston), 4. quai des Brottoaiix.
Fabia, professeiir à la Faculté des lettres, 12, place Carnot.
Fabre (D''), professeiir à la Faculté de médecine, i. place des Jacobins.
Fabre fD""), chirurgien de riIùlol-Dioii, au Puy (Haute-Loire).
Faurax fL.). conseiller général. 5, avenue de Noailles.
LISTK DES MI:MBRI:S I»E la société '4'il
MM. Fauue, professeur à l'Ëcolo vétc'rinaire, ii, rue d'AIrréiie.
Favier, étudiaut en droit, '\(). rue Aupusle-Comle.
Favier, 6, rue de Condé.
Favre, i33, rue de Sully.
Favre-Gilly (D""), 29, cours Morand.
Fayolle (J.), pharmacien, 5o, rue de la Pyramide.
Fea (DM, Saint-Cyr-au-Mont-d'Or.
Ferrand, ingénieur, 34, rue Sainte-Hélène.
Ferrand (Ferd.), gi, cours Gambetta.
Ferrand (Lucien), 8, quai des Brolteaux.
FiNAZ, 45, quai Gailleton.
M'" FiNAZ, 27, quai Tilsitt.
MM. Firmery, inspecteur général de l'Enseignement secondaire, 87, boule-
vard Saint-Michel, Paris, 5®.
Flamme, professeur à la Faculté des sciences, 9, quai Claude-Bernard.
Fleischmann, directeur de la Province dentaire, 9, place des .Tacobins.
Florence, professeur à la Faculté de médecine, 68, chemin des Gran-
des-Terres.
Flurer, doyen de la Faculté de droit, 6, place Ollier.
Fontaine, professeur et doyen honoraire de la Faculté des lettres, 53
rue Molière.
Fontaine, 20, avenue de Noailles.
Fontanel (D""), II, rue Romarin.
F0URNIER (Société anonyme de l'Agence), i/|, rue Confort.
Frachon (Louis), 2/1, place Tolozan.
François, docteur en droit, 3, quai des Célestins.
Frécon (Paul), 25, avenue de Noailles.
Friedlaender, I, rue de l'Hôtel-de-Ville.
Froment, 2, rue Duquesne.
Froment (D'), 9, cours Morand.
Fructus, négociant. 5, quai Saint-Clair.
M'" Gache, 7, rue Tronchet.
M"' Gacoone ! Henri), 3o. rue du Plat.
M. Gagneur, 22, quai des Brotteaux.
M°' Gailleton, 71, rue de la République.
MM. Gallavardin (D'), médecin des hôpitaux. H, quai de l'Hôpital.
Galland. avocat, 2, rue des Célestins.
Gallet, instituteur, chemin de Cusset. Villeurbanne.
Gangolphe, agrégé à la Faculté de médecine, i5, place Bellecour.
Gauin, avocat, président de l'Enseignement professionnel du Rhône,
7, place Bellecour.
M"* Garriod (Henri), 55, rue Auguste-Comte.
MM. Garnot (Paul), 11, quai de la Pêcherie.
Garraud, professeur à la Faculté de droit, 79, place des Jacobins.
Geneste, architecte, Cap-d'Ail (Alpes-Maritimes).
Gentil (C), 17, rue Centrale.
Gensoiil (P.), 42, rue Vaubecour.
Georg, libraire, passage de l'Hôlel-Dieu.
M°' Gérard, institutrice, 35. cours Gambetta.
\\ ' GÉRARD, institutrice, /|/|. rue Servienl.
M. Gérard, professeur à la Faculté des sciences. 70, rue de Criilon.
228 SOCifiTfi DES AMIS DE LTNlVERSITfi
MM. Gérard-Jacquier, i, quai de la Pêcherie.
GÉRARD (Marc), étudiant. i3, quai de la Guillotière,
Geynet, 5, place Saint-Nizier.
M" Gilardin, 3i, place Bellccour.
MM. GiLLET (Paul), 9, quai de Serin.
GiLLET (Charles), 9, quai de Serin.
GiLOT (Victor), 21, boulevard Victor-Hugo, à Mustapha (Alger).
GiNDRE (Ludovic), 6, place Bcllecour.
GiNOLx, in.^pecteur d'Académie, à Sainf-I^ficnno.
M"" GiRARD-CoNDAMiN, i8, placc Morand.
GiRARDON (Henri), 5, quai des Brotteaux.
MM. GiRAUD (Gabriel), 6, rue Duquesne.
GiRAUD (Edouard), 36, quai Gailleton.
GiRAUD (Marcel), étudiant, 45, rue Malesherbes.
Giraud-Teulon, à la Mulatière.
GiscLON, 4o, rue Victor-Hugo.
GiULiANi (D'), 44, rue Victor-Hugo.
GoRART. docteur en droit, député du Rhône. 46. quai Saint-Vincent.
GoDi.NOT (Em.), 9, quai Tilsitt.
GoiFFON, I, boulevard du Nord.
GoMN, 36, rue Malesherbes.
GoNNON, pharmacien. i4, rue Victor-Hugo.
GoNSOLiN, 33. rue des Chartreux.
GouLLiouD (D'), 7, quai Tilsitt.
GoiLON, 64 bis, rue de Marseille.
Gourd, député du Rhône, 34, place Bellecour.
GouBJU, conseiller général, 64, rue de la République.
GouTORBE, 16 bis, rue Gasparin.
Goyard (Auguste), 28, rue de la République.
Grand (D""), Ars-en-Ré (Charente-Inférieure).
Grandclément (D""), 7, place Bellecour.
Granet, 4, place d'Ainay.
Grasset, professeur à la Faculté de médecine, 6, rue Jean- Jacques
Rousseau, Montpellier.
Grellet-Dumazeau. conseiller à la Cour d'appel. 10, rue du Plat.
Grémion-Menuau (D'"), 2, place du Petit-Change.
Gros (D'), 48, cours Morand.
Gros, 49, rue de la République.
M"* Gros, 67, avenue de Noailles.
MM. Grouès, 166, avenue de Saxe.
Gruber, professeur à la Faculté des lettres, 77, avenue de Saxe.
M" Gueulin, 32, cours Lafayette.
MM. GuÉNEAU (P.), fabricant, 45, avenue de Noailles.
GuÉRiN (Ferdinand), 4, quai de Retz.
GuEX, 3o, rue Sainte-Hélène.
GuiART, professeur à la Faculté de médecine. 36, quai Gailleton.
GuicHARD, avoué. 4, rue des Célcstins.
Guir.ARn. ingénieur, 10, chemin de la Belle-Allemande.
Guii.T.iERMOND. 19. Tue dc la Rér)ublique.
GuiLuoT. notaire, 4, place des Jacobins.
GurMET TE.). I, place de la Miséricorde.
Gi'TMANN (H.), 9, boulevard du Nord.
LISTE DES^MLMBKES DE LA SOCIÉTÉ 229
MM. GLrM.\^^ (Jules), lo, quai Saiiil-Clair.
GuTMANN (P'erdiuaiid), :>, a\fiiiiL' de JNoailk-s.
GuTTMANN (Otto), 2, couis d'Herbouvillc.
M"'" GuïTiNGER, la, place Puvis-de-Cliavauues. -
Guy-Delorme, 3, place Puvis-de-Chavannes.
MM. Guy, laij rue Pierre-Corneille.
Hv .
Hartaut (C.), négociant, lo, montée des Carmélites.
Harward-College, Cambridge, Massachusets.
Harwood, i33, cours Gambetta.
Heinrich-Christian, 96, avenue de Saxe.
HÉMON (Camille), professeur au Lycée, /ly, rue Cuvicr.
M°' Henry, 274, avenue de Saxe.
MM. HÉRARD (J.), négociant, 5i, boulevard des Brotteaux.
H0EPL1 (J.-H.), 5, rue Louis-Vittet.
HoFFET (H.), chez M. Charbonnier, 6, rue du Bât-d'Argent.
Hoffher, i37, avenue de Saxe.
HoLSTEiN, administrateur du Comptoir National d'Escompte et admi-
nistrateur des Hospices, 11, rue du Bât-d'Argent.
HoRAND (DO, 99, rue de l'Hôtel-de-Ville.
HuGOUNENQ (Dn, doyen de la Faculté de médecine, 17, avenue de
Noailles.
HuGUET (Ed.), avocat, 29, x'ue Gasparin.
HuvELiN, professeur à la Faculté de droit, 269, grande rue d'OuUins.
MM. Illaire, 9, quai de l'Est.
Lmbert (Louis), 38, rue du Plal.
In-Albon, i5j rue Malesherbes.
Is.AAC (Aug.), président de la Chambre de commerce, 12, quai des
Brotteaux.
IsAAC (Louis), 5, quai de la Guillotière.
IsAAC (Ilumbert), 33, boulevard du Norti.
IsiDOR, 33, avenue de Noailles.
Jaboulay (D''), professeur à la Faculté de médecine. 54, rue de la Ré-
publique.
Jacob (D"" Maurice), 5, rue Childebert.
Jacquemont, 71, avenue de Saxe.
Jacquet (A.), 25, cours de la Liberté.
M°" Jalon, 4 3 rue de Bonald.
M. Jamin (D''), i/i, rue Emile-Zola.
M°* Jandin, 60, cours Morand.
MM. Janné, /i6, Grande-Bue, à Oullins.
Jabrige, professeur honoraire au Lycée de Lyon, 5, rue Pierre-Cor-
neille.
Jakrosson (Albert). 3:^ a\ciiue do Noailles.
M"' JoANNARD, I, quai des Brotteaux.
MM. Joly, 9, cours de la Liberté.
JoMAiN, 2, rue Octavio-Mey.
Josserand, professeur à la Faculté de droit, Sg, quai Gailleton.
JouBERT, 7, quai des Étroits.
JouBiN. recteur de l'I^niversité. 3o. rtie Cavennc.
230 socirrn': i)i:s amis dk i;i mvkhsitk
AIM. Jlillahu. 8. luo Barième.
Jlilhk, étudiant cmi inédcoiin', 5('), avenue de Noailles.
Julien, Saint-Gcnis-Laval.
JuLLiEN, professeTU- à la Faoulti' des; lettres, 9, quai de la Guillotièrc.
Kœhler, professeur à la Faculté des sciences, 29, chemin du Guilloud.
KoETsciiET, ingénieur, 24, quai Claude-Bernai'd.
Kleinclausz, professeur à la Faculté des lettres, 48, rue Pierre-Cor'
neille.
KiJiMA, consul du Japon, ii5. lue Tronchet.
Lacassagne, professeur à la Faculté île médecine, i, place Raspail.
Lachomette (de), ingénieur, l[, quai de la Pêcherie.
La Croix-Laval (Alexis de). 5, quai d'Occident.
La Choix-Laval (Maurice de), 5, quai d'Occident.
Lapon, professeur honoraire à la Faculté des sciences, 5, rue du
Juge-de-Paix.
Laholsse, 9, rue Sébastien-Gryphe.
Lambeut (E.), professeur à la Faculté de droit de Lyon, 6, rue Mo-
lière.
Lameire, professeur à la Faculté de droit, 3, chemin du Signal, à
Sainte-Foy.
Lang, 4, rue Thimonnier.
Lan.nois (D""), professeur à la Faculté de médecine. i4. rue Émile-Zola.
Laprade (V. de), 10, rue de Castries.
Laprévote, 6, rue Basse-Combalot.
Larousse, directeur du Crédit Foncier de France, Sa, boulevard du
Nord.
Larrard (de), directeur de la Banque de Finance.
M'" Lascombe, institutrice, 46, rue Saint-Jean.
MM. Lassara, 84, avenue de Saxe.
Latreille, professeur au Lycée Ampère, 6, place Morand.
Lavirotte, notaire. 4, cours Morand.
M°° Lebert, 28, rue Sala.
MM. Leclerc (D""), médecin des hôpitaux, 12, rue de la République.
Legouis, maître de conférences à la Sorbonne, Paris.
Legrand, professeur à la Faculté des lettres, 60, avenue de Noailles.
Lehmann, I, rue du Souvenir.
Lehmann, 176, avenue de Saxe.
Lépine (Ph.), i5, place des Terreaux.
Leplant, 67, rue des Maisons-Neuves, Villeurbanne.
\r" L'Eplattemer (Jules), 56, avenue de Noailles.
\IM. Leuiciu;, in, quai Claude-Bernard.
Lesbre, professeur à l'École Vétérinaiic, tj5, aveime de Noailles.
Lestra, notaire, 33, avenue de Noailles.
Lestra (D''), 6, rue de la Pyramide.
Letord (Joseph), notaire, 18, rue du Bât-d'Argenl.
LÉVY (Marc), professeur à l'Ëcole Vétérinaire, .H. quai Cluud<'-Bt inaid.
LÉVY, receveur des finances en retraite, 3, quai Saint-Clair.
Lévv-Schneideh, professeur à la Faculté des lettres, 10, cours de la
Liberté,
LISTE DES Mi:.MltKi:S W. LA suciÊn': 231
MM. LiGNON, ancien président du Tribunal de connnercc, i/|(j, grande rue
de la Guillotière.
LocAUD, 38, quai Gailleton.
LooQUiN (René), maître de lonférences, à l;i Fucullé des scienees,
2 23, avenue de .Saxe.
LoEWE.NGARD, cousul d'Allemagne, ô~, boulevard du Nord.
Lombard, 29, cours Morand.
LoMBARD-GÉRiN, ingénieur, 90, boulevard de la Croix-Rousse.
LoHDEREAU, Ingénieur, i, place Saint-Clair.
M"" LoRENTi, 38, boulevard des Hirondelles.
LouBAT, 3o, quai Claude-Bernard.
M. Louis, photographe de l'Université, 2, rue Jacques-Moyron.
M'" LoYON, institutrice, 2, rue d'Algérie.
MM. LoYON, étudiant, 76, rue Jacquard.
Lumière (Auguste), 21, rue Saint-Victor, Lyon-Monplaisir.
Lumière (Louis), 21, rue Saint-Victor, Lyon-Monplaisir.
Lyandrat, 7, cours Lafayette prolongé.
M°" Macé, 02, avenue de Noailles.
MM. Madimer, administrateur du Crédit Lyonnais, 16, avenue de Noailles.
Mallen, avoué, 65, rue de l'Hôtel-de-Ville.
M°' Mangini (Félix), i, quai de l'Hôpital.
MM. Mangini (Marc), 174, avenue de Saxe.
Mangini (^Lucien), 21, rue de Bonnel.
Mantelier, 3, quai Saint-Clair.
Marais (Baron du), 10, rue des Marronniers.
Marduel, 2, rue Sainte-Hélène.
M"* Marchegay, 18, chemin des Fontanières, Sainte-Foy-Iès-Lyon.
MM. Mariéjol, professeur à la Faculté des lettres. 32, cours de la Liberté.
Marmorat, 66, boulevard du Nord.
Marrel (J.j, 5, avenue de Noailles.
Martin, 90, rue Masséna.
Martin, peintre, 96, avenue de Saxe.
Martin, 7, rue de Bonnel.
Marthouret, 23, quai Claude-Bernard.
Masson, libraire, 6, rue de la République.
Matheron, ingénieur, 2, montée Sœur Vially.
M"" Maurel, 61, boulevard du Nord.
MM. Maurel (J.), 12, rue des Fantasques.
Mauret (Fiançois), 10, rue de la Charité.
Mauvernay, administrateur des Hospices. 2. place Morand.
Mauvernav (Pierre), 10, quai de l'Est.
\1ayet iO'"!. cliargé de i()in< l'i l;i Finiilli' de- «icMccs. 1"). nie Fniilc-
Zola.
\! Mayet, 25, place Bellecuui-.
MM. MELON, 19, place Tolozan.
Mettetal CR.), étudiant en médecine, 32, cours de la Liberté.
Mettetal, étudiant en droit, 38, cours de la Liberté.
Meyer (Julius), 10, quai Saint-Clair.
M°* MiALON, 5, rue Audran.
MM. Michel, i/|, quai de l'Hôpital.
MicoLiER, avoué. 10, rue de la Barre.
23-^ SOCIÉTH DES AMIS l)K L'CMVEHSITK
M\l. MrGNu.v, lo. rue Président-Carnot.
MiLLAunoN (Henri), étudiant en droit, ti, quai de l'Hôpital.
MiLL.\UD, sénateur du Rhône, avenue Kléber, 78, Paris, 16®.
M' Millet, :>65, avenue lierthelct.
MM. MiLLEVoYE {h), avocat à la Cour d'appel, i-i, quai de TKst.
Mille voYE (J.), avocat, i3, quai de l'Est.
M'" Mi.vGAT, directrice d'école, 17, avenue Berlhelot.
M. MiRocoLRT, i5, avenue Berthelot.
M" Mistral, 5o, rue de la République.
M. MoLARD, pharmacien, 25, cours Lafayette.
M"' MoNMER. I. boule\ard de la Croix-Rousse.
MM. MoNOD, pasteur. i4, rue de Margnolies, à Caluire.
MooYER, professeur honoraire à la Faculté de médecine, 4i, rue des
Tournelles.
M'" MoNTAGNON, ii5. boulevaid de la Croix-Rousse.
MM. Morand (Marins), secrétaire de la Chambre de commerce, Palais du
Commerce.
MoRAT. professeur à la Faculté de médecine. 10. place des Gélestins.
MoREL (Henri), :>, ijlace Gailleton.
MoREL (Albert), professcui- à la Faculté de nuMlecine, i.H, quai Claude-
Bernard.
Morel-Cazeneuve. i5, rue Chazières.
M"' Morel (Théodose), 87, cours d'Herbouville.
MM. MoTTARD, 9, rue Boissac.
Mouisset, 22, quai des Brotteaux.
MovET, consul de l'UruguaN. 2'!. cours Lafayette.
Ml'Mer (Paul), avoué à la Cour, 170, avenue de Saxe.
Musée historique des Tissus, au Palais de la Bourse.
MusY I Pierre), 52. grande rue de la Croix-Rousse.
M°" Nathan, 3, rue Alphonse-Fochier.
M. Navarre (D""), i3, rue Emile-Zola.
M"* Naville, 56 j avenue de Noailles.
MM. Nicolas, professeur à la Faculté de médecine, 19, place Morand.
Nizier-Garioux, 2. rue Saint-Côme.
NoAiLLE, 1x4, quai Pierre-Scize.
NoGuiER-ViEXNois, 178, grande rue de la Guillotière.
Nové-Josserand (D""), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 9,
rue des Archers.
MM. ( )BERKA.MIM f Kiiiesl I . ad iH jiiist la Icli C (\f< ilo-^pices. :><). aveinif ilc
Noailles.
((HKUkAMi'i ill.i. k). ciicniiii de la Dar^'oiic Saiiil -lîainlici l-rilc-Baibe.
Observatoire de Saint-Genis-Laval.
Offret, professeur à la Faculté des sciences, 53, chemin des Fias,
Monplaisir.
Ogier, /i, rue Duquesne.
M'" OliviÉri, 7, chemin Saint-Irénée.
MM. Ollier, avocat à la Cour d'appel, 3, quai Gailleton.
Ollivier, 4/1, rue de Sèze.
Onofrio, II, quai des Célestinsj
LISTE OES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 233
M"" P.vc ^_^Ia^lluis^• du), Ci/|. rue Suint-Michrl.
MM. Pagno.n (Pierre), 3, quai d'Occident.
Parado.n (J.), 20, qviai Fulcliiron.
Pariset (E.), 26, quai Saint-Vincent.
Pascalon, 16, rue du Garet.
M"" Pascal-Vassivièbe, 21, rue Duquesne.
MM. Passot, vice-président du Tribunal civil, /jS, avenue de Noailles.
Paufique (Martial), 3, rue Alphonse-Fochier.
Paviot (D''), professeur à la Faculté de médecine, /jg, rue de la Répu-
blique.
Peiron, avoué, 19, rue d'Algérie.
PÉLissiER, 80, avenue de Saxe.
Pelletier, 5, rue du Jardin-des-Plantes.
Permezel (Henri), 3o bis, place Bellecour.
Permezel (Georges), 07, place Bellecour.
M°° PÉROussE, 4i, rue Sainte-Hélène.
MM. Perreau, ancien professeur d'histoire mililaire à l'LÎcolc de Saint-G\r,
17, rue du Cherche-^Iidi, Paris.
Perrin, notaii'e lionoraire, 19, cours du Midi.
Perrin (A.), 65, rue des Maisons-Neuves, Villeurbanne.
Perrin (Paul), 33, boulevard du Nord.
Perrot (Paul), villa Perrot. promenade des Anglais, Nice.
Perroud, avocat, 16, place Bellecour.
Petit, ingénieur en chef des ponts et chaussées, 2, rue Tronchet.
M'" Petitjean, 2, avenue du Doyenné.
MAI. Philippe (D""), 28, rue Grenette.
PiATON, ingénieur civil, liQ, rue de la Bourse.
Pic (P.), professeur à la Faculté de droit, 2, place OUier.
Pic (A.), médecin des hôpitaux, professeur à la Faculté, 43, rue de
la République.
PiCHOT (Antoine), maison Chabrières-Morel, 20, rue Lafont.
Pierret, professeur à la Faculté de médecine, 265, cours Gambetta.
M°* PiÉRY, 5, rue Emile-Zola.
MM. PiGNAL, capitaine, i, quai des Brotteaux.
Platet (Paul), directeur du Crédit Lyonnais. iS, rue do la République.
Planchon, industriel, 287, cours Gambetta.
D"" PoLicARD, i, place Raspail.
PoLLOssoN (M.), professeur à la Faculté de médecine. 5, place Bellecour.
PoLLossoN (A.), professeur à la Faculté de médecine, 8, rue du Plat.
Poncet, professeur à la Faculté de médecine, 33. place Bellecour.
PoNCET (E.), 3i, avenue de Noailles.
M'" PoNCET, 22, quai de Bondy.
M°" PoNCiN, 20, rue d'Enghien.
M. PoNDEVEALX, avoué, 7, rue Neuve.
M""' PoNDEVEAUx, 25, ruc d'Enghien.
PÔNE, 125, rue de Vendôme.
M. PoNSOT, avoué, i. place des Jacobins.
M"" Pontet, 20, rue Lafonf.
Porchère, institutrice, 3, avenue Berthelot.
Porte, 7, rue de la République.
AIM. PoRTERET, pharmacien en chef à l'Hôtel-Dieu.
Poucet (Casimir), 12, quai Saint-Vincent.
Amis Univ. \xiv.
•^34 socii':!!-: i)i;s amis i»k i. iMM-hsiTi';
MM. ruLJADK, 7, rue Molière.
PouLLET, professeur agrégé à la Faculté de médecine, iu5, grande rue
de la Guillotière.
PouzET, professeur au Lycée, 3o, rue de l'Annonciade.
Pjîauel (Louis), ï8, rue Jarenle.
Prandières (de), au Point-du-Jour, 78, chemin des Massues.
Prévost, 182, avenue de Saxe.
PuECH (Colonel), 7, place Carnot.
QciNTERO (D""), 3, rue Duquesne.
Radix (Etienne), maison Pelletier frères, 7, rue de la République.
Raffix (DO, lao, aveime de Saxe.
Rascol, ingénieur des ponts et chaussées, i4. rue Jarente.
Rebolrceau, 7, rue Alphonse-Fochier.
Regaud (F.), avocat, 3i, rue Grenette.
Regaud (D"" CL), professeur agréée à la Faculté de médecine, C, place
Ollier.
Reglaix (A.), 17, avenue de Xoailles.
Regnault (M.), 19, chemin de Vinatier, à Rron (Rhône).
Renavt, professeur à la Faculté de médecine, 6, rue de l'IIôpital.
Rev, imprimeur-éditeur, 4, rue Gentil.
REYXArD, I bis, chemin de Montauban.
M"" Hevxai 11, /;(), boulevard de la Croi\-Roiis<c.
PiEYXAui), 1.55, cours Emile-Zola.
MM. RiBouD, 20, rue des Capucins.
RiBouD (Antoine), ancien administrateur des Hospices, 3, quai des Rrot-
teaux.
M"' RiBouD (Léon), 27, quai Tilsitt.
MM. Richard, architecte, 67, rue Galande, Paris, 5*.
Richard, 189, avenue de Saxe.
Riche, préparateur à la Faculté des sciences, 56, avenue de Noailles.
Rtciiold, 229, avenue de Saxe.
RiGAL iD""), i5, avenue Rerthelot.
Rigollot, professeur adjoint à la Faculté des sciences, 43, chemin des
Grandes-Terres.
RiNCK, 2, rue Sainte-Hélène.
RocHAix, pharmacien, 2, rue Octavio-Mey.
RoGxiAT (Louis), architecte, 281, avenue de Saxe.
RoGMAT (Marcel), étudiant, i, place des Jacobins.
Roland, 52, rue de Sèze.
RoEi.ET, professeur à la Faculté de médecine, 10, rue des Archers.
Roman (\.), 17, avenue de Noailles.
Roman. 2, quai Saint-Clair.
RoQi'E, étudiant en sciences, G, quai Saint-Clair.
Roque fD"")» professeur à la Faculté de médecine, 5, place de la Charité.
HoQi E, 0, quai Saint-Clair.
RossF.T (A.), fabricant, 9. rue du Griffon.
RouGiER (D""), 26, jdace Bellecour.
M' RoLVEYRE, 4, quai Gailleton.
MM. Rov (Camille), 74, cours de la Liberté,
LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 230
MNL RuBELLiN, avocat, 19, place Bellecour.
RuPLiNGER, professeur au Lycée, 12, rue Molière.
Sabran (Francis), directeur de la Caisse d'Epargne, i4, rue Gentil.
Sagnon, 3, rue d'Egypte.
Saint-Charles (F. de). Sainl-Étiennc-la-Yarenne i^Rhône).
Saint-Cvr-Penot, dircclciu- de l'École de commerce, 3.4, rue de la Clm-
rité.
Saint-Laurent (J. de), 10, rue de l'Abbaye-d'Ainay.
Salnte-Marie-Perrin (Antoine), i3, rue du Plat.
Sauzey, 27, quai Tilsitt.
Sarolia (Jean), ingénieur en chef des Forces Motrices du Rhône, G, rue
de Jussieu.
ScHOEN (A.), ingénieur. /|8, rue de la Réiniblique.
ScuuLZ (Paul), 10, quai de l'Est.
.ScHULz (Maurice), i, quai de l'Est.
Scjilltz (Léon), /|0, boulevard du Nord.
Secrétariat de la Faculté de droit de Lyon, i5, quai Claude-Bernard.
Séguin (L.), directeur de la Compagnie du Gaz, le Mans.
Séligmann, i3, cours Lafayette.
M"* Senn, 5, cours Gambetta.
MM. SÉRis, directeur adjoint île « la Foncière », 12, rue de la Bourse. Pa-
ris, 5®.
Serve-Briquet, Sa, quai Saint- Antoine.
Sevoz, 42, quai Jayr.
M"' Sigaud, 9, cours de la Liberté.
MM. Simon (3.), 60, rue de l'Université.
Simon (Pierre), ingénieur chimiste, Ag, rue Vi( (or-Hugo.
M'" SiSLEY, 45, cours Morand.
Société de Pharmacie, Mairie du 5® arrondissement.
MM. SoRNAY (Jean), conseiller général, Villié-Morgon.
Soubeyran, avocat, 9, rue Pierre-Corneille.
Soubeyran (Daniel), 5i, rue Molière.
Soubeyran (Aug.),'45, rue Malesherbes.
SoucHON (Lucien). 5, place de la Charité.
SoucnoN (Eug.), II, place de la Charité.
Souppe, notaire, à Pont-de-Vaux (Ain).
M"' Steiner-Pons (Ch.), 12, place Puvis-de-Chavannes.
MM. Stengelin, chemin de la Sauvegarde, Ecully.
Strauss (Otto), 77, avenue de Saxe.
M'" Suc, 8, quai de l'Hôpital.
MM. Tardy (Joseph), 00. cours Morand.
Tavernier, ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats, 4, rue des Deux-
Maisons.
Tavernier, ingénieur en chef des ponts et chaussées, 7. rue de Bon-
nel.
Tavernier (H.), ingénieur des ponts et chaussées, 22, cours du Mi<li.
Teissier, professeur. à la Faculté de médecine. 7, rue Boissac.
Teste, industriel, 18, rue de la Claire.
Testenoire, directeur de la Condition des soies. 7. rue Sainf-Polyonrpe.
Testenoire (Fcrd.), 8, quai d'Occident.
236 SOCIKTK DES AMIS Kli L'IMVKRSIïr:
MM. Testlt, professeur à la Faoullc de médecine, 3, avenue dv la Bil)]io-
thèque.
TnÉRAi-, ancien administrateur des Hospices, i5, cours Gambelta.
Thomas, professeur à la Faculté les lettres, 85, boulevard du Nord.
Toi.oT (D""), 9, rue des Archers.
M" Toi.oT, 9G, avenue de Saxe.
MM. Tresca (Pierre), Ecully (Rhône).
TuiPiER (Raymond), professeur à la Faculté de médecine, 26, quai
Gailleton.
M" Tronel, 80, avenue de Saxe.
M. Trucho"/, 20, rue de Sully.
M'" Vacheron, directrice honoraire d'école supérieure. 18, rue de l'Annon-
ciade,
Valayer, 29, avenue de Noailles.
MM. Vala\-er (Paul), 55, boulevard du Nord.
Valayer (Auguste), 2, rue Tronchet.
Vallet, conseiller à la Cour, aS, avenue de Noailles.
Vally, 65, rue de Créqui.
Van Dam, étudiant en médecine, 3o, rue Ducpiesno.
Vanet-, 59, rue de l'Enfance.
M"" Varîlle, I. quai de Retz.
Vavin, g, place Carnot.
MM. Vkrité, 'ifi, quai Claude-Rernard.
Vernay (Jules), 4, place Sathonay.
Verney, docteur en droit, 4, rue du .Tanlin-des-Planles.
Verzier (Paul), 17, rue Auguste-Comte.
Vessiot, professeur à la Faculté des sciences, 4, quai des Brotteaux.
Veyrin (Paul), à la Société Générale, rue de la République, 6.
ViAL (M.), i85, avenue de Saxe.
Victor, conseiller municipal. :>.Ç), rue Amiral-Courlict.
Vidal (D""), médecin en chef du sanatorium Renée-Sabran, à Hyères.
ViGiiiRE, 3, quai de l'Est.
V1G1ÈRE, 53, avenue de Noailles.
ViGNON (Léo), professeur à la Faculté des sciences, chemin de Saint-
Fulbert, à Monplaisir.
ViLLARD (Jules), rue Planit, à Sainte-Foy-les-Lyon,
ViLLARD (P.), docteur en droit, G, quai d'Occident.
ViLLARDn":RE (A. DE la) , 26, placc Bellecour.
M" ViLLARDiÈRE (Edouard de la), 2, place Gensoul.
MM. VioLLET fD.), 8, rue du Sentier.
Vivien (D""), 5, cours Romestang, à Vienne.
VouRLouD, ingénieur, i3, quai Claude-Bernard.
VuLLioD, 70, grande rue de Cuire.
M" ViAL, 3i, rue Malesherbes.
M. W'aijdinoton, professeur à la Faculté d<>s lellres, 5, place d'Hchétie.
M°" \\ ATTKviLLE (de) , i5, quai Saint-Clair.
"MM. \\"i:rLL (D""), professeur à la Faculté de médecine. 08, rue Viclor-llugo.
Weitz (J.), 2, rue de la Méditerranée.
Wenger (F.), 27, rue d'Enghien.
Wenker, conseiller à la Cour, 3, place Ollier,
WiDMANN, ingénieur. 8. quai d'r)(( iilont.
LISTE DKS MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 2:J7
M. WiNCKLER (C), 57, grande rue de Monplaisir.
M"" WmcKLER (Albert), 255, cours Gambetta.
MM. Wyler (Emile), 109, rue Vendôme.
YvRARD, 180, boulevard de la Croix-Bousse.
M'" YvRARD, 180, boulevard de la Croix-Rousse.
MM. ZiNDEL, 125, grande rue de Cuire.
ZiPFKL (Armand), i.'î, route do Vanlx, à Villourbaiine.
TABLE DES MATIERES
de l'Année 1910-1911
1. — ARTICLES ORIGINAUX
Conférences faites à la Société des Amis de l'Université. —
Leçons inaugurales.
Fasc. Pages
Germain de Montauzan. — Leçon d'ouverture du Cours
d'antiquités lyonnaises IV 12;)
Hémon (Camille). — L'âme et la destinée fie Sully-Pru-
dhomme II-III X)
IIerriot (Edouard). — L'art à Conslantinople . . . .11-111 <I6
Roque. — Leçon d'ouverture du Cours de clinique médi-
cale IV 142
II. — SOCIÉTÉ DES AMIS DE L'UNIVERSITÉ
Compte rendu de l'Assemblée générale du 9 juin i()ii . \' liio
Statuts de la Société V 2i.5
Conseil d'administration V 21-
Liste des membres \' 220
III. — CHRONIQUE DE L'UNIVERSITE
CoNSEM. DE l'Université :
Compte rendu des séances I 17
Id. Id. li-lll 8S
Facli.té de Droit :
Rapport de M. le Doyen Fliirer pour 1 iinnée sco-
laire iQttg-iyio 1 -'
Publications des professeurs de la Faculté de
droit pendant l'année scolaire 1909-1910 . . . 1 28
240 TABLE DES MATIÎ-RES
Fuse. Page.
Kacii-té dks Lettrks :
Rapport de M. le Doyen ('Icdnl pour ramiée sco-
laire i90()-i;)io II-III ,)8
Kacii.ti': de Médecim- et de Fiiarmacu: :
Happort de M. le Doyen Hugouncnq sur la situa-
tion de la Faculté de Médecine et de Pharmacie
de Lyon pendant Tannée scolaire i})()9-i9i(). . l\' i5o
Publications du corps enseignant pendant l'année
scolaiie i9()()-i9io IV j(U)
Jubilé scientilique de M. le professeur I. épine (avec
un portrait V iST)
Facii-té des Sciences :
Rapport de M. le doyen Depérct pour Tannée sco-
laire 1 909-1 910 V 2o5
IV. — DIVERS
La paléontologie humaine et la Société des Amis de l'Uni-
versité de Lyon I '.\i
Le centenaire de TL'niversité de lîerlin, par AL Auguste
Ehrard I (i
Les travaux de AL P. Regnaud, par M. F. Lacôti;. . . I\' i8;i
Nécroi-ogu;. — (Charles-Edouard Hoccpiart, médecin-in-
specteur, Directeur deTÉcoledu Service
de santé militaire et de l'Hôpital mili-
taire d'instruction Desgenettes . . . ll-III 107
M. Henri Mabire ^1828-1910) (avec un
portrait), par AL E. Caili.emer ... I\' ii3
Notice sur Paul Regnaud (1838-1910)
avec un portrait), par AL .Aimert A\'ad-
UINGTUN I I
H
L'Iniprimeur-Géranl : A. Rey.
Lyon. — Imprimerie A. Hey, i, rue Gentil. — JSO^iJ
AS Société des «ttii s de l'Uni-
162 • ver si te de Lyon
L7 ^ Bulletin
année 24.
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY
;^-î/-:
'MHS