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Full text of "Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Bulletins d l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique"

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BULLETINS 


DE 


L'ACADEMIE  ROYALE  DES  SCIENCES, 


UES 


LETTRES  ET  DES  BEAUX-ARTS  l)E  BELGIQUE. 


BULLETINS 


DE 


L'ACADEMIE  ROYALE 


l)ES 


SCIENCES,   DES  I.ETTRES  ET  DE8  BEAUX-ARTS 


DE   BELGIQUE. 


IRENTB-NBUYIEMB  ANNEB.—  2°-''  SERIE,  T.  XXX. 


BRUXELLES, 

F.    HAYEZ,   IMPRIMEUB    DE    i/aCADEMIE    ROYALR    DE   ItELGIQUE. 

1870 


*  ■■* 


BULLETIN 


DE 


L'ACADEMIE  ROYALE  DES  SCIENCES, 


DES 


LETTRES  ET  DES  BEAOX-ARTS  DB  BEL6IQDB. 


1870.  —  N«  7. 


CLASS£  DES  SCIEHCES. 


Seance  du  S  juillet  1870. 

M.  G.  Dewalque,  directeur,  president  de  TAcad^mie. 
M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp^tuel. 

.  Sont  presents  :  MM.  J.  d'Omalius  d'Halloy,  L.  de  Ko- 
niDcky  P.-J.  Van  Beneded,  Edm.  de  Selys  Longchamps, 
le  vicomte  B.  du  Bus,  H.  Nyst,  Th.  Gluge,  L.  Melsens, 
J.  Liagre,  F.  Duprez,  Ch.  Poelman,  Ern.  Quetelet,  H.  Maus, 
M.  Gloesener,  A.  Spring,  E.  Candeze,  F.  Donny,  Ch.  Mon- 
ligny,  M.  Steichen,  A.  Brialmont,  £.  Dupont,  membres; 
E.  Catalan,  Ph.  Gilbert,  assoctes;  Ed.  Mailly  et  F.  Folie, 
correspondants, 

^"^^  S^.RIE,  TOME  XXX.  i 


1 


{  2) 


CORRESPONDANCE, 


La  classe  apprend  la  morl  de  Tun  de  ses  associ^s  de  ia 
section  des  sciences  naturelles,  M.  Moreau  de  Jonnes, 
n6  en  Bretagneen  1776,  d^cede  k  Paris  au  commencement 
du  mois  de  juin  dernier. 

—  M.  le  Ministre  de  la  guerre  transmet  la  6™*  livraison 

de  la  Carte  topographique  de  la  Belgique.  ^ 

—  M.  le  baron  de  Gericke,  Ministre  des  Pays-Bas, 
adresse,  au  nom  de  son  gouvernement,  un  nouvel  exem- 
plaire  des  feuilles  14, 19  et  20  de  la  Carte  g^ologique  de  la 
Neerlande. 

Remercfments. 

—  Les  etablissements  suivants  accusent  reception  du 
dernier  envoi  annuel  de  publications  acad^miques :  Tin- 
stitut  des  ing^nieurs  civils  de  Londres,  la  Soci6t6  royale  de 
physique  d'fidimbourg,  I'Observatoire  d'Oxford,  I'Academie 
de  Stanislas  k  Nancy,  la  Soci6t6  des  sciences  naturelles  de 
Luxembourg,  la  Soci^le  des  naturalistes  de  Giessen,  Tuni- 
versit6  de  Koenigsberg ,  I'Academie  royale  des  sciences  de 
Munich,  TUniversite  de  Dorpat  et  TUnivcrsite  de  I'liltat  de 
New-York,  k  Albany. 

—  La  Society  des  naturalistes  de  Fulda  adresse  ses  pre- 
miers travaux. 

—  M.  Ed.  Robin,  de  Paris,  communique  de  nouveaux 


C  5  ) 
documehts  manuscrils  et  imprimes  sur  ses  travaux.  —  Re- 
inerclmenls  el  (Mpdt  aiix  archives. 

—  MM.  F.  Terby  et  G.  Bernaerts  adressenl,  Tun  pour 
Louvain  et  Tautre  pour  Malines,  la  lisle  des  orages  obser- 
ves depuis  lei" Janvier  1870  jusqu'i  ce  jour. 

—  M.  Cavalier  communique  le  resume  de  ses  observa- 
tions m^t^orologiques  failes  k  Ostende  pendant  les  mois 
de  mai  el  juin  derniers. 

—  La  classe  rcQoit  de  ses  membres  les  ouvrages  sui- 
vants  en  hommage  : 

i^  Cours  d' analyse  de  Vuniversile  de  Liege  :  Algebre, 
Calcul  differentiel.  Premiere  par  tie  du  calcul  integral,  par 
M.  E.  Catalan;  i  vol.  in-8°; 

2**  Lesprogres  recents  de  la  zoologie  en  France;  comptc 
rendu  du  rapport deM.  Milne-Edwards,  par  M.  Bellynck; 
i  broch.  in-8** ; 

3**  De  lafonction  poteiitielle  et  du  potentiel,  par  R.  Clau- 
sius,  traduit  de  I'allemand  par  M.  F.  Folic;  i  vol.  in-8°.  — 
Remerciments. 

—  Les  travaux  manuscrils  suivants  seront  Tobjet  d'un 
examen  : 

1**  Recherches  sur  la  constitution  de  I'acide  phloretique 
et  sur  I'acide  sulfo'hydrocynamique,  pSiT  M.  Lucien  de 
Koninck.  (Commissaire&:  MM.  Melsens  et  Stas.) 

2®  £tude  zoologique  et  anatoinique  du  genre  Macrosto* 
mum  et  description  de  deux  especes  nouvelles,  par  M.  Ed. 
Van  Beneden.  (Commissaires :  MM.  P.-J.  Van  Beneden  et 
Poelraan.) 

3^  Observations  sur  la  rencontre  accidentelle  du  chlo- 


(4) 

rure  amtnonique  dans  le  bassin  houiller  de  Liege,  par 
M.  Renier  Malherbe.  (Commissaires  :  MM.  de  Koninck  et 
Dewalque.) 

4*  Note  sur  le  slereograplie  de  poche  et  $ur  son  emploi 
pour  lever  des  plans^  bdtiments^  etc,  au  moyen  de  la  pho- 
tographie,  par  M.  J.-F.  Plucker.  (Commissaires :  MM.  Liagre 
et  Candfeze.) 


RAPPORTS. 

Sur  Vexistence  de  puits  naturels  dans  la  crate  senonienne 
du  Brabant;  par  M.  F.  Van  Horen. 

«  La  notice  dont  je  viens  de  reproduire  le  litre  et  sur 
laquelle  la  classe  a  demand^  un  rapport  est  relative  ^  des 
cavit^s  que  M.  Van  Horen  a  observ^es  dans  la  craie  pres 
de  Jandrin  et  qu'il  considere  comme  des  puits  naturels. 

La  craie  dont  il  s'agit  faisant  partie  du  massif  cr^tac^ 
de  Maestricht,  od  Ton  connait  depuis  longtemps  de  nom- 
breux  puits  naturels,  la  d^couverte  d'autres  puits  ne  serai t 
pas,  en  elle-mSme ,  une  circonstance  qui  demanderait  une 
mention  sp^ciale ,  mais  les  details  que  I'auteur  donne  sur 
la  disposition  des  mati^res  qui  remplissent  ces  cavit^s  et 
sur  les  couches  qui  les  recouvrent  me  paraissent  m^riter 
d'etre  publics. 

L'auteur  indique  imm^diatement  au-dessus  de  la  craie 
une  couche  d'argile  brune  de  4  ^  5  centimetres  d'^paisseur, 
laquelle,  au  lieu  de  remplir  les  cavit^s,  se  prolonge  le  long 
de  leurs  parois  comme  les  salbandes  des  filons.  Vient  en- 


(  S  ) 

suite  une  assise  de  sable  plus  ou  moins  melange  de  ma- 
tieres  ^trang^res  et  qui  se  prolonge  dans  Tinterieur  des 
cavit^s  au  milieu  de  I'argile  qui  en  tapisse  les  parois.  La 
surface  sup6rieure '  de  celte  assise  sableuse  n'esl  plus 
affect^e  par  les  depressions  des  cavit^s,  ce  qui  annonce 
que  la  formation  de  celles-ci  et  leur  remplissage  ^taient 
terminus  lorsque  la  couche  sableuse  a  cessS  de  se  d^poser. 

Sur  ce  depdt  sableux  se  Irouve  une  couche  de  60  centi- 
metres que  Tauteur  appelle  diluvium  et  quil  dit  composee 
de  silex  brisks  et  de  cailloux.  Yient  ensuite  le  d^pot  de 
limon  qui  joue  un  role  si  important  dans  la  Hesbaye. 

Le  pen  d'^levation  de  I'escarpement  ou  I'auteur  a  fait 
ses  observations  ne  lui  ayant  permis  de  suivre  les  cavites 
qu'il  d^cril  que  sur  une  profondeur  de  14  d^cim^lres,  il  y 
a  de  ces  cavites  qui  pourraient  bien  etre  des  poches  rem- 
plies  de  haut  en  bas  plutdt  que  des  puits,  mais  je  crois  que 
c'est  avec  raison  que  I'auteur  appelle  ;)Mt7s  les  deux  cavites 
representees  sur  sa  planche,  car  je  ne  con^ois  pas,  si  la 
plus  grande  de  ces  cavites  s'^tait  remplie  de  haut  en  bas , 
comment  ses  parois  pr^senteraient  I'esp^ce  de  tuyau  argi- 
leux  que  Ton  y  repr^sente,  tandis  que  ce  tuyau  se  com- 
prend  facilement  dans  la  supposition  des  Ejaculations  inte- 
rieures,  puisque  de  premieres  ejaculations  argileuses  ont 
pu  remplir  la  cavitE  et  ensuite  d'autres  Ejaculations  sa- 
bleuses  se  faire  jour  au  milieu  de  Targile. 

Quant  a  la  terminaison  qQe  presente  la  petite  cavite 
figurEe  sur  la  planche,  elle  pent  provenir  de  ce  que  sa 
direction  a  deviE  de  celle  du  plan  de  Tescarpement. 

J'ai  rhonneur  de  proposer  k  la  classe  dVdonner  Tim- 
pression  dans  le  Bulletin  de  la  notice  de  M.  Yali  Horen  et 
de  la  planche  qui  Taccompagne.  ]» 


/       (  6  ) 

JHappo»'§  tie  Mf.  fyetraf^rte. 

€  Lc  rapport  de  notre  venere  confrere,  M.  d'Omalius 
d'Halloy,  a  suffisamment  fait  connaitre  a  TAcademie  le 
sujet  el  la  valeur  de  la  note  de  M.  Van  Horen.  Mais  puisque 
mon  savant  maitre^  en  discutant  les  fails  observes  par 
Tauteur,  croit  y  Irouver  de  nouvelles  preuves  en  faveur  de 
I'opinion  qui  consid^re  les  puits  naturels  comrae  creus6s 
de  bas  en  haul,  et  ayant  servi  k  des  ejections  geys^riennes 
dont  les  restes  les  remplissent,  Je  ne  puis  laisser  ignorer 
qu'ilm'est  inapossible  de  me  rallier  k  cetle  maniere  de  voir, 
bien  que  je  sois  partisan ,  d'une  naaniere  gen^rale,  de  I'hy- 
pothese  des  Ejections  geys^riennes,  si  vaillamment  sou- 
tenue  par  M.  d'Omalius  d'Halloy. 

Tandis  que  Ton  ne  connait  pas  de  puits  naturels  fermes 
par  le  haul,  on  en  a  observe  beaucoup  qui  sont  fermes  par 
le  bas,  ce  qui  oblige  k  admeltre  qu'ils  ont  6te  remplis  par 
le  baut.  Je  n'h^site  pas  a  considerer  tous  nos  puits  naturels 
de  la  craie  comme  se  trouvant  dans  ce  cas.  Pour  ce  qui 
concerne  ceux  que  M.  Van  Horen  a  observes  dans  la  craie 
de  Jandrain  ,  M.  d'Omalius  «  croit  qu'un  certain  nombre  de 
»  ces  cavites  pourraient  bien  elre  des  poches  remplies  de 
»  baut  en  bas,  plutdt  que  des  puits.  d  Remarquons  d'abord 
que  cette  derniere  expression  tend  k  definir  les  puits  par 
un  reraplissage  de  bas  en  baut :  c'est  1^  ce  qui  est  en  ques- 
tion. 11  n'y  a  pas  a  h^siter,  selon  moi,  sur  le  mode  de  rem- 
plissage  des  petites  cavites  dont  il  s'agit.  Mais  mon  savant 
matlre  ajoute  :  «  Je  crois  que  c'est  avec  raison  que  I'auleur 
»  appelle  pjuiis  les  deux  cavites  representees  sur  sa  plancbe, 
D  car  je  ne  con^ois  pas,  si  Ja  plus  grande  de  ces  cavites 
D  s'etait  remplie  de  baut  en  bas,  comment  ses  parois  presen- 


(7) 

»  teraienl  I'espece  de  tuyau  argileux  que  Ton  y  represenle, 
>  tandis  que  ce  tuyau  se  comprend  ais(5iaent  dans  la  sup- 
»  position  des  Ejaculations  int6rieures.  d 

Je  suis  amen6  a  dire  que  j'appr^cie  la  chose  tout  autre- 
ment.  Je  consols  difficilement  des  puits  remplis  d'argile  se 
rouvrant  pour  laisser  passer  des  sables,  et  je  ne  concois 
pas  comment,  en  ce  cas ,  le  courant  aurait  m^nagE  le  tuyau 
argileux  sur  la  presence  duquel  M.  d'Omalius  a  bas6  son 
raisonnemcnt. 

Pour  moi,  la  formation  de  la  couche  d'argile  qui  tapisse 
regulierement  les  puits  dont  nous  parlons  s'explique  aisE- 
ment.  En  effet,  celle  argile  ne  se  borne  pas  k  revetir  Tin- 
terieur  de  la  cavitE  creusee  dans  la  craie,  en  passant  sur 
toutes  ses  inegalites;  elle  recouvre  de  m^me  toute  la  sur- 
face supErieure  de  cette  roche.  Sa  formation  resulte  de 
rinliltration  des  eaux  superficielles,  qui  arrivent  i  la  craie 
chargEes  de  particules  limoneusesen  suspension,  lesquelles 
s'arretent  k  la  surface  de  la  craie,  roche  inflniment  moins 
permeable  que  les  sables  qui  la  recouvrent,  el  y  forment 
lentemenl  la  couche  argileuse  dont  il  s'agit,  tandis  que  la 
craie  est  dissoute  par  Tacide  carbonique. 

Je  me  joins  volontiers  i  M.  d'Omalius  d'Halloy  pour 
proposer  k  la  classe  d'insErer  dans  son  Bulletin  la  note  de 
M.  Van  Horen  avec  la  planche  qui  Faccompagne.  » 


«  Vous  venez  d*enlendre  que  notre  savant  confrere 
M.  Dewalque  ne  partage  pas  ma  fa^on  de  penser  sur  la  for- 
mation des  puits  naturels  par  des  ejaculations  inlericures. 
Je  suis  loin  de  dire  qu'il  a  tort,  car  je  reconnais  que  le  plus 


(8) 
grand  nombrc  des  g^ologues  n'est  pas  de  mon  avis  et  que, 
dans  les  questions  hypolhdliques  de  ce  genre,  la  diversite 
d  opinion  est  la  regie  ginerale. 

Jc  ne  rep^lerai  pas  ici  ce  que  j'ai  dit  dans  d'aulres  occa- 
sions, en  faveur  de  la  Iheorie  des  ejaculations;  je  me  bor- 
nerai  k  faire  connaitre  les  motifs  qui  m'empechent  de  me 
rallier  k  Topinion  attribuant  k  des  infiltrations  venues  d'en 
haut  la  formation  de  la  couche  d'argile  qui ,  dans  le  cas 
dont  il  s'agit ,  repose  entre  le  sable  et  la  craie,  ainsi  que 
celle  du  tuyau  argileux  dont  sont  tapissees  les  parois  du 
plus  grand  des  puits  figurfe  par  M.  Van  Horen.  Jetie  peux, 
en  effet,  concevoir  comment  des  infiltrations  qui  se  seraient 
produites  apres  la  formation  de  la  couche  de  sable  auraient 
pu  former  une  couche  reguli^re  d'argile  entre  ce  sable  et  la 
craie,  ni  comment  ces  infiltrations  auraient  pu  tapisser  les 
parois  du  puits  sans  s'etre  etendues  dans  la  masse  sableuse 
qui  remplissait  celui-^ci.  La  supposition  que  j'ai  indiquee 
me  parait  plus  simple  et  plus  en  rapport  avec  la  disposition 
des  sables  et  des  argiles  de  nos  grands  filons,  oil  ces  ma- 
tieres  se  presentent  quelquefois  comme  si  Tune  avait  6te 
seringu6e  dans  I'autre. 

Notre  savant  confrere  semble  desapprouver  la  maniere 
dont  je  distingue  les  puits  naturels  et  les  poches;  mais 
comme  je  suppose  que  les  puits  ont  ete  formes  par  des 
emanations  sorties  de  I'int^rieur  de  la  terre,  tandis  que  les 
poches  sont  evidemment  des  cavit^s  creusees  et  remplies 
par  des  causes  ext6rieures,  il  convient  que  j'indique  le 
sens  dans  lequel  je  fais  usage  de  ces  denominations,  p 

Conform6ment  aux  conclusions  de  ses  rapporteurs,  la 
classe  vote  Fimpression  du  travail  de  M.  Van  Horen  dans 
les  Bulletins. 


(9) 


Sur  les  trous  vitellins  que  presenfent  le$  (Bufs  fecondes  des 
Amphibiens,  par  le  docteurC.  Van  Bambeke. 

«  M.  le  doctcur  Van  Bambeke,  pr^paraleur  d*anatomie 
compar^e  k  I'Universite  de  Gand,  dont  TAcad^jpie  a  public 
I'an  dernier  le  m^moire  sur  le  developpemenl  de  Toeuf  du 
Pelobate,  a  adress^  k  la  classe  une  notice  concernani  une 
particularity  digne  d'allention  qu*il  a  observ^e  sur  les  (Bufs 
fecondes  des  Amphibiens. 

Au  raois  de  juiu  1868,  il  constate,  pour  la  premiere 
fois,  sur  des  oeufs  fecondes  d'AxoIotI,  imm^diatement 
apr^s  la  ponte,  Texistence  de  fossettes  ou  trous  a  la  sur- 
face du  vitellus.  Ces  trous,  visibles  k  un  faible  grossisse- 
ment,  occupent  les  deux  hemispheres,  mais  principalement 
le  superieur  ou  fence;  ils  sont  en  nombre  tr^s- variable, 
de  un  a  douze;  disposes  sans  ordre  apparent,  parfois  ires- 
rapprocbes  et  meme  plus  ou  moins  confondus  entre  eux. 
Quelquefois,  au  lieu  de  trous,  il  se  rencontre  des  sillons 
ou  gouttieres  qui  ne  resultent  pas  de  la  fusion  de  plusieurs 
trous.  Les  fossettes  non  fusionnees  sont  reguli^rement 
circulaires,  et  il  est  k  remarquer  que  le  diametre  de  ces 
derni^res  est  sensiblement  le  meme.  L'aspect  des  trous 
varie  selon  qu'ils  siegent  sur  ITi^misph^re  fonc6  ou  sur 
rh^misph^re  clair. 

Ces  trous  vitellins  ne  se  rencontrent  pas  seulement  sur 
I'oeuf  des  Axolotls,  mais  se  voient  aussi  sur  ceux  des  Tri- 
tons Alpeslris,  Taenialus  et  Helveticus.  M.  Van  Bambeke 
les  a  constates  egalement   sur  les  ceufs  des  Batraciens 


(10) 

anoures.  Uii  scul  auleur  en  fait  mention,  c'est  Remak, 
qui  les  a  signales  sur  Toeuf  de  la  grenowille  verte.  Mais 
cet  auteur  a  commis  une  double  erreur  :  «  La  premiere, 
»  qu'il  imporle  surtout  de  relever,  j^  c'est  que  Remak  a 
decrit  corame  trous  vitellins,  la  fovea  germinativa;  la  se- 
coude,  c'est  qu'il  affirme  que  Provost  et  Dumas  ont  deja 
parle  de  I'existence  de  ces  trous;  celle-cin'est,  pour  ainsi 
dire,  que  la  consequence  de  la  premiere,  car  ces  auleurs 
n'ont  aper^n  que  la  fossette  germinative  qu'ils  appellent 
improprement  cicatricule.  Apres  s'etre  arrfit^  un  instant 
sur  le  dianietre  variable  des  trous  chez  les  diverses  especes, 
M.  Van  Bambeke  insiste  sur  ce  point  qu'il  ne  les  a  observes 
que  dans  les  cas  oil  les  spermalozoides  avaient  pu  arriver 
au  contact  des  ovules.  Les  trous  vitellins,  contrairement  a 
ce  qui  arrive  pour  la  fossette  germinative,  ont  disparu  ou 
ne  tardent  pas  a  disparailre  du  moment  que  le  premier 
meridien  s'est  form6. 

Apres  avoir  ^tabli  les  apparences  exterieures  de  ces 
perforations,  M.  le  docteur  Van  Bambeke  s'occupe  de  la 
maniere  dont  les  trous  vitellins  se  comporlent  par  rap- 
port a  rinterreur  de  Toeuf. 

Pour  cela  il  se  sert  du  proced6  qui  lui  a  donn^  d'excel- 
lenls  r^sullats  dans  son  etude  sur  le  developpement  du 
P6lobate  brun  :  il  a  recours  k  des  coupes  minces,  trans- 
parenles,  obtenues  sur  des  oeufs  pr^alablement  durcis.  II 
a  pu  demon  Irer  de  cette  maniere  que  ces  trous  sont  Ten- 
tree  d'un  conduit,  dont  le  trajet  est  indique  par  sa  colora- 
tion fonc^e  et  qui  aboutit  k  une  dilatation,  sorte  de  nw- 
cleus  terminal,  g^n^ralement  de  forme  ovalaire,  enloure 
d'une  sorte  de  zone  constitute  par  des  stries  rayonnantes 
de  la  substance  vitelline.  La  longueur,  la  direction  de  ces 
conduits  varient  beaucoup.  Nous  ne  suivrons  pas  Tauteur 


( H ) 

clans  la  description  minutieuse  qu'il  en  fait,  parce  qu'il 
nous  faudrail  tout  copier  de  peur  d*oubIier  un  detail  essen- 
tiel.  Nous  preferons  renvoyer  au  travail  lui-meme  ainsi 
qu'^  la  planche  qui  Tacconipagne. 

A  quoi  faut-il  attribuer  ces  conduits?  II  nous  parait 
hors  de  doute  qu'il  s'agit  de  la  penetration  d'un  corps 
Stranger  dans  Finterieur  du  vitellus;  a  Taspect  general  des 
V  conduits,  leur  petit  diametre  et  notamment  la  presence  du 
»  pigment  entraine  dans  leur  interieur,  ne  permeltent  pas, 
»  nous  semble-l-il,  une  autre  explication.  »  Le  corps  etran-? 
ger  ne  serait  autre,  d'apr^s  Topiuion  de  M.  le  doct^.ur  Van 
Bambeke,  que  le  spennatozoide;  Newport  n*a-t-il  pas  vu, 
en  effet,  les  sperinatozo'ides  traverser  la  membrane  la  plus 
interne  de  I'oeuf  et  disparaitre?  Notre  auleur  avoue  n'avoir 
jamais  vu  cette  penetration,  signalee  par  le  naturaliste  an- 
glais, mais  celle-ci  lui  est  prouvee  par  la  disposition  des 
trous  et  des  conduits  :  ils  out  un  diametre  sensiblement 
uniforme  chez  chaque  espece,  plus  grand  chez  celles  dont 
Ics  spermatozoides  sont  plus  volumineux  (Tritons  et  Axo- 
lotl);  la  disposition  spirale  ou  ondulee  des  conduits  s'ex- 
plique  par  le  mode  de  progression  de  ces  animalcules 
quand  ils  perforent  les  membranes  (serpentine  motion, 
Newport).  Les  trous,  generaleraentronds,  forment  parfois 
des  especes  de  sillons  ou  gouttieres;  cette  variante  s'ex- 
pliquerait  encore  par  le  mode  de  penetration  des  elements 
fecondaleurs  qui,  d'apres  Newport,  percent  les  membranes 
perpendiculairement  ou  sous  un  angle  incline  legerement 
de  I'un  ou  de  Taulre  cote.  Enfin  les  trous  vitellins  dispa- 
raissent  au  moment  «  de  Tapparilion  du  premier  meridien, 
»  c'est-a-dire  a  une  epoque  oil  Taction  des  spermatozoides 
»  est  devenue  inutile.  »  Par  tons  ces  motifs  M.  Van  Bam- 
beke  croit  done  que  ces  trous  vitellins  sonl  le  resullal  de 


(  12) 

la  penetration  des  spermatozoides  dans  Tinterieur  de  I'oeuf. 
11  avaitcru  d'abord  pouvoir  en  inffirer  une  hypothese  jetant 
quelque  lumi^re  sur  Taction  ult^rieare  de  ces  elements 
fecondaleurs  et  «  vu  la  Constance  des  trous  vitellins,  la 

>  ressemblance  de  leurs  dilatations  terminales  avec  les 
»  noyaux  des  spheres  de  segmentation ,  la  plus  grande  fre- 

>  quence  de  ces  dilatations  dans  la  zone  sus-^quatoriale  » 
il  supposa  «  qu'une  de  ces  dilatations  pourraitbienpersister 

>  el  devenir  le  nucleus,  point  de  depart  de  la  fragmentation. 

>  Mais  une  telle  mani^re  de  voir,  ajoute  I'auleur,  n'est  pas 

>  soutenable  en  presence  de  ce  qui  se  passe  dans  Toeuf  des 

>  Anoures;  14,  les  trous  vitellins  sont  Texception  et  cepen- 
»  dant  les  oeufs  completement  priv6s  deces  trous  se  deve- 
»  loppent;  ils  ne  sont  done  pas  une  condition  n^cessaire  de 
»  la  fecondation  et  ne  doivent  pas  6tre  consideres  comme 
»  la  voie  normale  suivie  par  les  spermatozoides.  > 

Je  suis  port6  a  accepter  Texplication  que  fournit  I'au- 
teur  sur  ce  detail  d'embryologie  comparee;  je  regrette 
seulement  qu'il  n'ait  pu  nous  donner  cette  opinion  que 
sous  forme  d'hypothfese  et  que  Tobservation  directe  ne  lui 
ail  pas  perrais  de  Tavancer  comme  un  fait  r6el.  Esperons 
que  plus  lard  il  seia  plus  heureux  et  qu'il  parviendra  a 
nous  fournir  la  demonstration  sensible  de  la  penetration 
des  spermatozoides  dans  I'ovule  par  les  trous  vitellins. 

Quoi  qu'il  en  soil,  j'ai  I'honneur  de  vous  proposer  d'im- 
primer  dans  les  Bulletins  de  FAcad^mie  le  travail  de 
M.  Van  Bambeke,  d'adresser  des  remerciments  k  I'auteur 
etdeTengager  h  continuer  ses  recherches  int6ressantes. » 


(  i5) 


Hmppowi  a»  M.  Sehwann. 

«  Quoique  le  fait  de  la  penetration  des  corpuscuies 
spermatiques  dans  le  vitellus  paraisse  dtre  definitivement 
acquis  a  la  science ,  des  observations  qui  viennent  la  con- 
firmer  et  qui  donnent  plus  de  details  sur  leur  marche  et 
leur  fin  doivent  fitre  re?ues  encore  avec  int^r^l.  Le  travail 
de  M.  Van  Bambeke  renferme  des  observations  de  ce  genre. 
Remak  avait  d6ja  observe  sur  Toeuf  f^cond^  de  Rana  viri- 
dis  un  grand  nombre  de  trous  qui  paraissent  traverser 
les  enveloppes  de  I'oeuf.  II  les  assimile  k  la  fossette  ger- 
minative.  M.  Van  Bambeke  a  constat^  des  ouvertures 
analogues,  plac^es  irregulierement  sur  I'oeuf  feconde  de 
TAxoIotl,  de  plusieurs  esp^ces  de  Tritons  et  de  Batraciens 
anoures.  Ses  recherches  rendent  fort  probable  I'opinion  que 
ces  trous  sont  des  traces  du  passage  des  corpuscuies  sper- 
matiques dans  rint^rieur  du  vitellus.  En  voici  les  preuves : 
ces  Irons  n'existent  pas  avant  la  fecondation  et  sont  dis- 
perses irregulierement  sur  toute  la  surface  de  Toeuf ,  mais 
de  preference  sur  la  face  superieure  opaque;  leur  dia- 
metre  est  le  meme  sur  chaque  espece  d'animal  et  plus 
grand  que  chez  une  autre^  espece,  lorsque  les  spermato- 
zoides  respectifs  ont  un  volume  plus  grand;  si  Ton  durcit 
I'oeuf  et  si  Ton  y  fait  ensuite  des  coupes  minces,  on  pent 
reconnattre  dans  le  vitellus  un  canal  commen^ant  au  trou , 
penetrant  jusqu'^  une  certaine  profondeur  du  vitellus, 
quelquefois  jusqu'au  quart  du  diametre  et  se  terminant  1^ 
par  un  petit  eiargissement;  les  parois  de  ce  canal  sont 
colorees  par  du  pigment  qui  paraft  avoir  ete  enlraine  de 
la  couche  coloree  de  la  surface  du  vitellus  vers  I'interieur. 
Ces  raisons  sont  concluantes  :  des  lors  ces  trous  se  dis- 


( 1* ) 

tinguenl  de  la  fossettc  germinative  par  le  fail  que  celle-ci 
cxislc  dej^  avant  la  fecondalion.  II  me  semble  probable 
que  des  traces  analogues  du  passage  des  spermatozoides 
se  trouveront  chez  d'autres  oeufs  si  on  les  examine  a  un 
moment  assez  rapproche  dela  fecondalion  accomplie;  peul- 
etre  cliez  les  animaux  sigtiales  la  cicatrisation  s'opere-t-elle 
plus  lentement  que  chez  les  autres. 

Je  m^associe  volonliers  aux  conclusions  de  mon  hono- 
rable confrere,  M.  Poelman.  d 

Conform^ment  aux  conclusions  de  ces  rapports,  la 
classe  vote  Timpression  du  travail  de  M.  Van  Bambeke 
dans  les  Bulletins. 


Esquisse  geologique  sur  le  Maroc,  par  M.  Mourlon,  d'apres 
une  collection  de  roches  et  de  fossiles  recueillis  par 
M.  ring6nieur  Desguin. 

«  M.  ring6nieur  Desguin  a  rapport6  du  Maroc  une  col- 
lection de  roches  et  de  fossiles  qu'il  a  donn^e  au  Musee 
de  Bruxelles,et  M.  Mourlon,  apr6s  avoir  fait  une  6tude 
sp^ciale  de  ces  objets  ainsi  que  des  notes  de  M.  Desguin , 
a  r6dig6  k  leur  sujet  la  notice  pr^sent^e  i  I'Academie. 

Cette  notice,  qui  annonce  que  son  auteur  est  tresau 
courant  de  la  science,  donne  non-seulement  des  details 
interessants  sur  des  contr6es  presque  inconnues,  mais  elle 
rectifie  quelques-unes  des  rares  notions  que  Ton  avail  sur 
une  par  tie  de  ces'contrtes. 


(15) 
J'ai,  eo  consequence,  I'honneur  de  proposer  i  la  classe 
d'ordonner  Timpression  de  la  notice  de  M.  Mourlon  dans 
le  Bulletin,  p 

M.  Dewalque,  second  commissaire ,  ayant  adhere  aux 
conclusions  de  ce  rapport,  la  classe  vote  I'impression  de  la 
notice  de  M.  Mourlon  dans  les  Bulletins, 


Note  stir  les  surfaces  a  courbure  moyenne  constante, 

par  M.  De  Tilly. 

Jla|»|»o»*f  de  .flf.  JP.  Mi'oiie. 

€  Le  travail  qui  estsoumis  k  Tappr^ciation  de  la  classe 
louche  k  Tune  des  questions  qui  ont  le  plus  pr^occupe  les 
geonietres  depuis  Euclide.  Jusqu'au  commencement  de  ce 
siecle ,  pcrsonne  n'avait  song6  k  douter  un  instant  de  Texac- 
tilude  absolue  du  postulatum  invoqu6  par  le  cel^bre  geo- 
metre  grec,  quoiqu'on  ne  fiit  pas  enti^rement  satisfait  des 
differentes  demonstrations  qu'on  avait  essay6  d'en  donner; 
mais  il  s'est  trouv^  r^cemment  des  esprits  qui  ont  &t&  jus- 
qu'i  le  regarder  comme  n'^tant  qu'approximalivement 
exact,  c'est-^-dire,  pour  m'exprimer  math6raatiquement, 
qu*ils  I'ont  rejet^  comme  absolument  faux. 

Peut-etre  leurs  idees  fussent-elles  tomb^es  dans  I'oubK 
si  elles  n'avaient  ete  appuy^esde  I'aulorite  de  Gauss;  mais 
en  les  voyant  concorder  avec  celles  de  cet  Eminent  ana- 
lyste,  plusieurs  geomelres  les  ont  reprises,  et  sont  arrives 
ides  r^sultats  gen^raux  sur  la  geometric  de  certains  genres 
de  surfaces,  r^suitats  auxquels  on  aurait  pu  parvenir  par 


(  16  ) 

une  autre  voie ,  mais  qui  ont  6l6  provoqu^s  par  ces  recher- 
cbes  sur  le  postulatum. 

Avanl  d'aborder  Texamen  du  travail  de  M.  De  Tilly,  je 
crois  d'aboid  devoir  me  prononcer  cal^goriquenoienl  contre 
Topinion  6mise  par  Lobatsch.ewsky ,  et  qui  semble  partagee 
parM.  Houel,  que  le  postulatum  d'EucIide  serait  faux;en 
laissant  de  cdt6  les  demonstrations  qui  en  ont  ete  donnees 
par  Legendre  et  par  notre  savant  confrere  M.  Lamarle ,  je 
n'en  veux  d'autre  preuve  que  celle  qui  est  fournie  par  les 
geometres  memes  qui  le  nient.  lis  conviennent,  en  effet, 
que  la  trigonometrie  sph^rique  est4nd6pendantedu  postu- 
latum, et  que,  si  le  plan  pouvait  etre  regarde  comme  coin- 
cidant  rigoureusement  avec  une  sphere  d'un  rayon  infini, 
le  postulatum  serait  demontre;  mais  loin  d'admettre  Tiden- 
tite  du  plan  avec  une  sphere  d'un  rayon  infini ,  ils  ont  6te 
jusqu'a  donner  a  celle-ci  le  nom  d'horisphere.  Si  on  leur 
repond  que  Poncelet  a  prouv6  que  Tenveloppe  de  I'espace 
indefini  (enveioppe  qui  est  bien  certainement  une  sphere 
d'un  rayon  infini)  est  un  plan,  ils  diront  que  la  demonstra- 
tion de  Poncelet  repose  implicitement  sur  le  postulatum. 

Examinons  done  directement  ce  que  peut  6tre  une  ho- 
risph^re  :  soit  un  plan  horizontal,  et  deux  spheres  de 
meme  rayon  tangentes  k  ce  plan  en  un  m^me  point.  Tune 
au-dessus,  I'autre  en  dessous;  pour  qu'elles  deviennent 
des  horisph^res,  il  faut  que  leur  rayon  devienne  infini ;  or, 
aussi  longtemps  que  la  sphere  ne  coincide  pas  avec  le  plan, 
jopourrai  certainement  en  imaginer  une  autre,  comprise 
entre  cette  premiere  et  le  plan ,  dont  la  courbure  sera 
moindre,  et  le  rayon ,  par  consequent,  plus  grand;  le  rayon 
de  la  premiere  n'est  done  pas  infini.  On  n'arrive  evidem- 
ment  k  la  limite  que  quand  les  deux  spheres  coincident 
entre  elles  et  avec  le  plan ;  et  ici,  comme  parlout,  le  pas- 


(17) 

sage  a  la  iimitc  determine  un  cliangemcnt  dans  la  nature 
de  la  grandeur  variable,  el  la  liiiiite  des  spheres  n'est  plus 
une  sphere.  C'est  parce  que  Ton  regarde  souvenl  Tinfini- 
menl  grand ,  ainsi  que  rinfiniiiient  petit,  comme  des  gran- 
deurs reelles,  que  Ton  arrive  a  des  consequences  dont 
I'etrangctd,  pour  ne  pas  dire  plus,  frappe  les  esprils  aux- 
quels  une  longue  habitude  ne  les  a  pas  rendues  fami- 
lieres. 

Mais ,  tout  en  rejetant  les  consequences  fondees  sur  la 
negation  du  poslulatum,  on  pent  parfaitement  admettre 
qu'un  geometre  n'invoqtie  pas  ce  postulatum  dans  ses  tra- 
vaux,  et  Ton  n'aura  pas  le  droit  de  s'etonner  qu'il  n'arrive 
k  aucune  contradiction  :  il  ne  fait,  en  somme,  qu'oraettre 
un  principe,  sans  le  remplacer  par  un  principe  contradic- 
toire  :  ses  resultals  seronl  done,  les  uns,  d'accord  avcc 
lous  ceux  qui  ne  reposent  pas  sur  ce  principe;  les  autres, 
plus  generaux  que  ceux  auxquels  ce  principe  sert  de  base, 
mais  renferniant  ceux-ci  comme  cas  particuliers. 

Cesl  k  ce  dernier  point  de  vue  que  s'est  place  M.  De 
Tilly.  Dans  un  travail  ant^rieur  qui  a  paru  dans  les  rae- 
moires  de  I'Acad^mie,  il  a  pos6  les  bases  d'une  cinema- 
tique  qui  ne  serait  pas  fondle  sur  le  postulatum,  et  c'est 

ft 

des  formules  mSmes  de  cette  cin6matique  qu'il  part  dans 
son  travail  actuel. 

En  examinant  avec  attention  le  point  de  depart  de  la 
cinematique,  il  m'a  sembl^  qu'on  pourrait  en  d^duire  le 
postulatum,  et  je  me  suis  demande  si  celui-ci  n'est  peut- 
Hre  pas  contenu  implicitement  dans  ce  point  de  depart 
m6me. 

Cette  deduction  pourrait  se  faire  en  peu  de  lignes :  mais 
pour  monlrer  clairement  qu'il  n'y  a  pas  quelque  pi^ge 
habilement  cache  sous  des  formules  qu'on  est  trop  dispose 
2"®  s6rie,  tome  XXX.  2 


(48) 

k  admettre,  tant  elles  sont  familieres,  j'accentucrai  tous 
les  poinls  qui  sembleraient  pouvoir  impliqiier  un  poslulat, 
ce  qui  in^enlrainera  certainement  k  quelques  longueurs^ 
j'indiqucrai  ensuite  quel  est  le  passage  qui  repose  peuU 
^tre,  au  fond,  sur  un  postulat  deguis^. 

Supposons  un  point  anime  d'une  vitesse  t;  le  long  d^une 
droite  AB,  et  cette  droitese  Iransporlanl  avec  une  vitesse 
t  en  restant  constamment  pcrpendiculaire  k  une  droite 
AC;  si  les  deux  longueurs  AB  et  AC  representent  ces  deux 
vitesses,  ii  est  clair  que  la  position  du  point  mobile,  apres 
I'uniti  de  temps,  se  trouvera  k  Fextr^mit^  D  de  la  droite 
CD  perpendiculaire  k  AC  et  ^gale  en  longueur  a  AB;  nous 
nommerons  AD  la  vitesse  resultanley  etnous  la  represent- 
lerons  par  V. 

Pour  distinguer  la  vitesse  du  point  mobile^  sur  la  droite 
AB,  de  celle  dont  cette  droite  est  anim^e,  nous  convien- 
drons  d'appeler  la  premiere  :  vitesse  propre,  et  la  seconde  : 
vitesse  de  transport. 

Si  nous  nous  donnons  la  r^sultante  AD ,  et  les  directions 
descomposantes,  nous  determinerons  leurs  grandeurs,  en 
vertu  de  la  defmition ,  en  abaissant  du  point  D  une  perpen- 
diculaire DC  sur  la  direction  de  la  vitesse  de  transport : 
DC  sera  la  vitesse  propre,  AC  la  vitesse  de  transport. 

Les  grandeurs  de  ces  deux  vitesses  ne  dependent  done 
quede  la  grandeur  de  la  resultante ,  et  des  angles  comple- 
mentaires  a  et  ^  que  la  direction  de  cette  resultante  fait 
avec  celles  des  composantes. 

II  s'agit  avant  tout  de  prouver  que  ces  composantes  v 
et  t  sont  donn^es  par  des  expressions  de  la  forme 

v  =  Vy(a);     «  =  V^(/3). 

Ce  point  sera  6tabli  en  vertu  de  la  remarque  soulign^e 


(19) 

plus  haul,  si  Ton  parvient  a  faire  voir  que,  si  v  Qi  t  devien- 
nent  n  (bis  plus  grands,  V  deviendra  ce  ineme  nombre  de 
fois  plus  grand. 

Or,  si  pour  representer  Ics  vitesses  nv  ei  nt,  Ton  choi- 
sit  une  unil6  de  longueur  n  fois  plus  petite  que  la  prec6- 
dente,  il  est  clair  que  ces  vitesses  seront  representees  de 
nouveau  par  AB  et  AC,  et  que  leur  resultante  le  sera  done 
par  la  raeme  longueur  AD  que  precedemment;  cetle  resul- 
tante sera  done  devenue  n  fois  plus  grande,  puisqu  elle  est 
mesur^e  par  une  unite  de  longueurn  fois  plus  petite. 

On  pourrait  arriver  au  meme  r^sultat  en  choisissant,  au 
lieu  d^une  unite  de  longueur,  une  unite  de  temps  n  fois 
plus  petite  dans  le  second  cas  que  dan^  le  prenaier. 

Ceci  admis,  il  s'ensuit  done  que  : 

La  Vitesse  propre  du  point  est  egale  a  la  resultante  mul- 
tipliecpar  tine  certaine  fonction  9  de  Vangle  de  leurs  di- 
rections; et  que  la  vitesse  de  transport  est  egale  a  la  resul- 
tante multipliee  par  une  certaine  fonction  vl;  de  Vangle  de 
leurs  directions, 

II  est  evident,  du  reste,  que  les  formes  de  ces  fonctions 
restent  les  memes,  quelle  que  soit  la  grandeur  de  Tangle. 

Actuellement,  si  nous  d^composons  la  vitesse  propre  et 
la  vitesse  de  transport  chacune  en  deux  composantes,  Tune 
de  transport  suivant  une  perpendiculaire  a  la  resultante, 
Fautre  propre  suivant  cette  resultante  m^me,  il  est  clair 
que  les  deux  composantes  dirigees  suivant  la  perpendicu- 
laire doivent  6tre  egales,  sans  quoi  la  resultante  ne  serait 
pas  dirigee  suivant  AD. 

Or, en  vertu  des conclusions  precedemment soulign^es, 
la  premiere  de  ces  composantes  est  v\p  ((3)  ou  Vcp  (a)  4j  ((3) ; 
la  seconde  est  tf  (a)  ou  V^  ((3)  v^  (a). 


(20) 

De  \k  r^sulte  que  les  deux  fonctions  ^^  et  ^  sont  identi- 
ques,  ou,  en  d  autres  termes,  que  chacune  des  deux  com- 
posantes  peut  Stre  prise  indiff^remment  comme  vitesse 
propre  ou  eomine  vitesse  de  transport ,  sans  que  la  r^sul- 
tante  change. 

Mais  si  nous  prenons  maintenant  v  pour  vitesse  de 
transport,  et  t  pour  vitesse  propre,  ia  r^suitante  qui 
devra,  comme  nous  venons  de  le  dire,  Stre  la  m^me  que  la 
pr^c^dente,  se  trouvera,  d'apr^s  la  definition,  en  ^levant 
k  Textr^mite  de  AB  une  perpendiculaire  ^gale  k  AC;  Tex- 
tr^mit^  de  cette  perpendiculaire  sera  Fextr^mit^  de  la 
r^sultante,  et  tombera  par  suite  au  point  D  mSme;  les 
deux  triangles  ACD  et  ABD  sont  done  ^gaux,  et,  par 
suite,  les  angles  en  D  sont  respectivement  ^gaux  i  a  et 
k  p\de  sorte  que  lesquatre  angles  A ,  B ,  C,  D  sont  droits, 
ce  qui  est  le  postulatum  sous  une  autre  forme. 

Mais  cette  demonstration  n'implique-t-elle  elle-mSme 
aucun  postulat?  Nous  n'oserions  I'affirmer;  car  le  raison- 
nement  que  nous  avons  fait  pour  ^tablir  que  les  compo- 
santes  t?  et  ^  sont  de  la  forme  V(pa  et  V^P  pourrait,  sem- 
ble-t-il ,  se  transporter  en  g^om^trie  pure  sous  une  forme 
peu  diffi6rente,  et  impliquerait  alors  le  postulat  suivant, 
que  M.  Delbceuf  place  en  t^te  de  la  g^om^trie  (1)  : 

On  demande  que  tout  quantum  homogene  puisse  etre 
considere  comme  Vimage  reduite  ou  agrandie  d'un  quan-- 
turn  plus  grand  qu  plus  petit. 

Nous  avons  dit,  en  effet,  que  si  les  composantes  devien* 
nent  n  fois  plus  grandes,  la  r^sultante  ledevientaussi;  et 


(i)  ProMgomdnes  philosophiques  tie  la  g^om4lrie,  p.  148.  Li^ge. 
J.  Desoer. 


quoique  nous  n'ayons  pas  change  la  grandeur  de  la  figure 
dans  DOtre  demonstration,  il  n'est  pas  certain  cependanl 
qu'au  fond  de  Tartifice  que  nous  avons  employ^  ne  soit 
cache  le  postulat  en  question. 

Quoi  qu'il  en  soit,  ii  parait  ^tabii,  par  ce  qui  precede, 
que  la  cin^matique ,  si  elle  n'implique  pas  le  postulat,  y 
conduit  n^cessairement.  On  pourra  dire  k  la  verite,  que  nos 
raisonnements  ne  sont  applicables  que  dans  le  cas  ou ,  des 
deux  vitesses  composantes.  Tune  est  une  vitesse  propre  el 
Tautre  une  vitesse  de  transport,  mais  qu'ilsne  le  sont  plus 
du  moment  ou  les  deux  vitesses  sont  consider^es  comme 
simultanees;  nous  r^pondrons  que  dans  ce  cas  m^me,  la 
proportion naliie  des  composantes  k  la  r^sultante  doit 
s'etablir  par  un  raisonnement  identique  k  celui  dont  nous 
avons  fait  usage;  et  alors,  encore  une  fois,  ou  ce  raison- 
nement implique  le  postulat,  ou  il  le  renferme  comme  con- 
sequence. 

Apres  ces  d^veloppements,  dans  lesquels  I'importance 
du  sujel  m'a  oblig^  k  entrer,  sur  le  point  de  depart  du  tra- 
vail qui  a  pr^c^d^,  dans  les  m^moires  de  TAcademie,  celui 
qui  est  soumis  en  ce  moment  k  la  classe,  je  n'ai  plus  que 
quelques  mots  k  ajouter  relativement  a  ce  dernier  travail. 

Comme  le  fait  remarquer  I'auteur,  c'esl  la  lecture  d'un 
travail  de  M.  Beltrami  qui  lui  a  sugger^  I'idee  de  d^duire  de 
sa  cinematique  abstraite  les  r^sultats  Irouves  par  le  geo- 
m^tre  italien;  et  il  y  arrive  avec  la  plus  grande  aisance. 
Cette  concordance  entre  des  r6suitats  de  m^thodes  si  diff^- 
rentes  temoigne  en  faveur  de  la  logique  de  ces  deux  m^- 
thodes.  Ce  qu'elles  pr^sentent  de  plus  reroarquable ,  c'est 
que  leurs  r^sultats,  que  Ton  avail  consid^r^s  d'abord  comme 
apparlenant  k  une  geomelge  purement  imaginaire,  sont 
enli^remenl  applicables  k  la  g^ometrie  euclidienne  des  sur- 


(  22  ) 
faces  h  courbure  raojenne  conslante  el  negative,  appeltes 
pseudospheres  par  M.  Beltrami. 

L'auteur  pense,  avec  M.  Houel,  que  Ton  peut  tirer  de  la 
celle  conclusion  qu'il  est  desormais  impossible  de  demon- 
irer  le  postulalum  dans  le  plan  ,  puisque  celte  demonstra- 
tion serait  ^galement  applicable  sur  une  pseudosphere , 
pour  laquelle  le  postulatum  n'a  pas  lieu.  Cependant,  si  Ton 
pouvait  prouver  qu'un  quadrilat^re  forme  de  deux  lignes 
geod^siques  et  de  deux  6quidislanles  sur  une  surface  a 
courbure  moyenne  constanle  peut  avoir  quatre  angles 
droits,  et  cela  ne  semble  nullement  impossible,  le  postu- 
latum serait  demontr^  (1). 

Pen  familier  avec  celte  geometric,  cen'est  que  sous  ton tes 
reserves  que  je  fais  cette  objection,  &  Fappui  de  laquelle 
semble  venir  toutefois  la  deduction  que  j'ai  faile  prec6- 
demraent  du  postulalum  au  moyen  de  la  cin^matique  plane. 

II  est  vrai  que  par  demonstration  du  postulatum  Tauteur 
semble  entendre  une  demonstration  tout  k  fait  directe, 
comme  celle  qui  consisterait  k  prouver  par  construction 
qu'une  perpendiculaire  et  une  oblique  doivent  se  rencon- 
trer;  et,  dans  ce  cas,  la^demonstration  qu'il  donne  de  I'im- 
possibilit^  de  cette  preuve  par  construction,  me  semble 
satisfaisante. 

Par  son  travail ,  M.  De  Tilly  a  apporte  son  contingent  a 
ces  recherches  qui  meritent  de  fixer  rattention  des  philo- 
sophes,  et  desquelles  sorlira  un  jour  une  demonstration  du 
postulatum  qui  convaincra  les  plus  incredules. 


(1)  C'esl  ainsi,  par  exemple,  que  si  la  geometric  non  euclidienne  de  la 
sphere  peut  demontrer  que  les  quatre  angles  d'un  quadrilalere  forme  de 
deux  meridiens  et  de  deux  paralleles  sent  droits,  on  en  deduira  le  postu- 
latum dans  le  plan. 


(23) 

J'ai  done  Thonneur  de  proposer  k  la  classe  Tinsertion  du 
travail  de  M.  De  Tilly  dans  ses  Bulletins  el  de  voter  des 
remercinoents  k  Tauteur  pour  son  interessanle  communi- 
cation. » 


«  L'analyse  que  notre  savant  confrere,  M.  Folie,  vient 
de  donner  du  m6moire  de  M.  De  Tilly,  facilite  beaucoup  ma 
t^iche,  et  je  remercie  mon  collegue  d'avoir  bien  voulu,  k 
ma  demands,  se  charger  des  fonctions  de  premier  commis- 
saire.  Je  me  bornerai  done  k  preciser  quelques  points  de 
la  question. 

Et  tout  d'abord ,  je  tiens  a  constater  que  le  travaiJ  actuel 
de  M.  De  Tilly  est  6crit  dans  la  geometric  ordinaire  ou 
euclidienne.  Si ,  pour  ne  pas  rep^ter  tons  les  calculs ,  I'au- 
teur  renvoie  a  eeux  qu'il  a  d^veloppfe  dans  ses  Etudes  de 
cinematiqueabstraite,  ii  n*en  est  pas  moins  vrai  que  c'est 
d'une  maniere  tout  euclidienne  qu'il  ^tudie  aujourd'hui 
les  surfaces  k  courbure  moyenoe  constante,  surfaces 
dans  lesquelles  la  propri^te  correspondante  au  postulatum 
n'existe  pas. 

Je  tiens  ^galement  a  constater  que  je  partage  les  doules 
que  notre  savant  confrere  exprime  lui-meme,  au  sujet  de 
la  rigueur  des  trois  essais  de  demonstration  du  postulatum 
qu'il  donne  dans  son  rapport. 

D'abord,  le  theor^me  de  Poncelet  qu'il  rappelle  implique 
efFectivement  le  postulatum. 

En  second  lieu ,  de  ce  que  Ton  pent  faire  passer,  par  un 
meme  point  d'un  plan,  une  infinite  de  spheres  tangentes 
dont  la  courbure  decroit  indiifiniment,  ce  n'est  pas  une 


(24) 

raison  pour  en  conclure  rigoureusement  que  ce  plan  lui- 
meme  est  la  limite  de  la  sphere,  en  d'autres  termes,  que 
I'horisphere  des  g^ometres  non  euclidiens  n'est  autre 
chose  que  le  plan. 

En  troisieme  lieu  enfin,  c'est  avec  raison,  me  semble-t-il, 
que  M.  Folie  se  demande  k  lui-nr^rae  si  sa  demonstration , 
tir^.e  de  la  cinematique,  nimplique  pas  le  postulatum  :  en 
eflfet,  elle  s'appuie  implicitement  sur  la  notion  de  la  simili- 
tude  des  triangles,  laquelle  depend  du  postulatum.  D'ail- 
leurs,  cette  demonstration  prouverait  trop ,  car  elle  pent  se 
repeler  sur  la  sphere,  pour  un  point  assujetti  a  se  mouvoir 
sur  cette  surface,  et  de  la  elle  conduit  a  des  consequences 
qui  sont  en  opposition  avec  la  geometric  euclidienne. 

La  demonstration  du  postulatum  ne  serait  meme  pas 
acquise  si  I'on  pouvait  prouver,  comme  le  demande  notre 
confrere,  qu'un  quadrilatere,  forme  de  deux  lignesgeod6- 
siques  et  de  deux  equidistantes,  sur  une  surface  a  courbure 
mojenne  conslante,  pent  avoir  quatre  angles  droits.  En  eflfet, 
il  n'existe  pas,  jusqu'aujourd'hui  du  moins,  une  th^orie  des 
surfaces  k  courbure  moyenne  conslante  qui  soit  indepen- 
dante  du  postulatum  :  on  ne  pourrait  done  pas  invoquer 
cette  theorie  pour  demonlrer  le  postulatum  lui-meme. 

J'ai  cru  devoir  entrer  dans.ces  details,  afin  de  preciser 
nettement  Tinterpretation  que  je  donne  a  certains  points 
du  rapport  de  notre  savant  confrere,  au  sujet  desquels  il 
etait  reste  quelques  doutesdans  mon  esprit.  Je  me  rallie, 
du  reste,  enti^rement  aux  conclusions  de  ce  rapport.  » 

Conformement  aux  conclusions  de  ces  deux  rapports, 
la  classe  vote  Timpression  du  travail  de  M.  De  Tilly  dans 
les  Bulletins, 


(23) 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


line  remarque  sur  radmission  d'une  force  vitale  en  physio- 
logie;  par  M.  le  D'  Gluge,  membre  de  TAcad^mie. 

J'aurais  voulu  ne  pas  prendre  part  k  la  discussion  qu'a 
soulevee  M.  d'Omalius,  malgre  le  respect  affectueux  que 
Je  professe  pour  notre  illustre  confrere,  parce  que  je  ne 
pense  pas  qu'une  telle  discussion  puisse  amener  un  re- 
sultat  utile  pour  une  Acadi^mie  des  sciences;  mais  la 
communication  faite  a  la  Corapagnie  par  notre  savant  con- 
frere, M.  Poelman,  a  fait  quelque  bruit  k  I'etranger;  on 
somme  pour  ainsi  dire  les  professeurs  de  physiologic  de 
la  Belgique  de  declarer  s'ils  adoptenl  encore  une  force 
vitale  sp^ciale.  Mes  opinions  sur  ce  point  sont  parfaite- 
ment  connues;  elles  sont  publiees  dans  mon  Manuel  de 
physiologie[\y  Neanmoins  voici  en  pen  de  mots  ma  pens^e. 

II  existe  deux  classes  de  connaissances  produites  par 
rintelligence  humaine.  Les  premieres  sout  le  resultat  du 
travail  des  organes  des  sens ,  combine  avec  celui  du  cer- 
veau.  Quand  on  a  decouvert  les  lois  d'apres  lesquelles  les 
phenom^nes  de  la  nature  se  produisent ,  alors  naissent  les 
sciences;  selon  le  mot  profond  de  Bacon.  «  A'on  estscientia 
nisi  imiversalium y  singularium  non  est  sciential  »  Eh 
bien,  la  force  vitale  est  dans  ce  cas;  personne  n'a  pu  jus- 
qu'a  present  par  une  m^thode  scientifique  connue  en  de- 


(I)  Edition  If,  1854,  p.  11 


(26) 

monlrer  I'exislence.  Nous  voyons  des  phenomenes  des 
corps  vivants ,  nous  ne  savons  rien  d'une  force  speciale ; 
et  noire  devoir  est  d'etudier  le  corps  vivant  avec  les  raemes 
moyens  et  d'aprte  les  monies  m^thodes  que  les  corps 
dits  inertes.  Les  progr^s  modernes  de  la  physiologic  sont 
dus  k  cette  vue  large  des  ph^nom^nes  de  la  nature.  On 
n'adinel  plus  sans  demonstration  Texistence  d*une  force 
diiferenle  pour  la  naissance  d'une  plan^te  et  d'un  animal. 
Magendie  (1)  me  disait  un  jour  que  ce  serait  le  plus  grand 
service  qu'on  piit  rendre  a  la  physiologic  si  Ton  parvenait 
k  demontrer  que  la  contraction  musculaire  est  un  ph^no- 
mene  purement  physique  et  chimique  sans  Tintervention 
d'aucune  force  vitale.  On  est  parvenu  k  le  demontrer. 
Qu'on  se  soil  trop  souvent  h&le  d'appliquer  nos  connais- 
sances  physiques  et  chimiques  actuelles  k  I'interpr^tation 
des  organismes  vivants,  je  ne  le  conteste  pas,  mais  cela  ne 
prouve  rien  pour  I'existence  d'une  force  vitale  speciale. 
Quant  au  rapport  des  forces  avec  la  matiere,  je  ne  com- 
prends  pas  Texistence  d'une  force  separee  de  celle-ci,  et  le 
mot  d'un  grand  philosophe,  que  la  force  est  une  cause  qui 
se  suffit  k  elle-meme,  est  et  reste  une  enigme  pour  raoi. 
II  n'y  a  qu'uhe  cause  qui  se  suffit  k  elle-meme,  et  celle-14 


(1)  Qu'il  me  soil  permis  de  rappeler,  a  celte  occasion ,  qu'en  1838  j'ai 
cree  a  notre  universiie  de  Druxelles  le  cours  de  physiologic  experiraen- 
lale,  qui  avail  6le  puremeni  Iheorique  jusqu'alors  et  celui  d'analomie 
palhologique.  Sorli  des  legons  de  Magendie,  le  createur  de  la  physiologic 
experimenlale  moderne,  el  honore  de  son  amitie,  grSce  k  la  recoinnnan- 
datioQ  de  M.  de  Humboldt ,  j'aurais  voulu  conlinuer  sur  le  domaine  de  la 
physiologic  des  travaux  que  j*ai  dti  reslreindre  principalement  ^  celui  de 
Fanatomie  palhologique.  La  position  modesle  des  professeurs  de  notre 
universiie  libre  ne  leur  pcrmel  pas,  comme  a  ceux  de  TEtat,  de  s'occuper 
exclusivement  de  la  science. 


(  27  ) 

esl  inabordabie  ^  la  science  humaine.  A  la  seconde  serie  des 
connaissances  produites  par  Fintelligence  apparliennent 
celles  qui  concernent  le  moi  libre  et  imperissable;  ce  sonl 
des  connaissances  que  j'appellerai  d'inluilion,  parce  qu'il 
n'est  pas  possible  d'endonner  la  demonstration  scientifique 
comme  de  celles  de  la  premiere  ciasse ;  elles  sont  accept6es 
de  contiance  par  ceux  qui  ne  peuvent  accomplir  le  mcme 
travail  iutellectuel;  elles  sont  d^veloppees  de  generation 
en  g^n^ralion,  modiliees  par  les  races  et  les  lieux.  Nier  k 
cause  de  Tabsencede  demonstration  scientifique  Texistence 
de  ce  moi  libre  et  imperissable,  c'est  retourner  au  matc- 
rialisme  brutal  du  negre  sauvage  de  TAfriquc  centrale  dont 
nous  parle  sir  Samuel  Baker  dans  son  voyage  a  la  decou- 
verte  des  sources  du  Nil. 


Rectification  a  la  notice  sur  un  nouveau  genre  de  pois- 
sons  de  la  craie  superieure  (i),  par  M.  L.  de  Koninck, 
mcmbre  de  TAcademie. 

A  la  seance  du  mois  de  fevrier  dernier  j'ai  decrit  une 
espece  de  poisson  pour  laquelle  j'ai  et6  oblige  de  creer 
un  nouveau  genre,  par  la  raison  que  je  n'ai  pu  la  rap- 
porter  k  aucun  des  genres  actuellement  connus.  Malheu- 
reusement  le  nora  dWnkistrodus  ayant  deja  &i6  employe 
par  M.  Debey  (2),  je  me  trouve  dans  la  necessit6  de  le 
changer  en  celui  de  Ancistrognathus ,  qui  m'a  ^t^  sugg^re 
par  sir  Philippe  de  Malpas  Gray  Egerton ,  et  qui  a  I'avan- 


(1)  Bulletins  de  Mead.,  2"  serie,  t.  XXIX ,  p.  75. 

(2)  Voir  Plclel ,  Traite  de  paUontologie ,  t.  1  ,p.  253, 


(28) 

lage  d'ex primer  encore  mieux  son  caractere  de  plaque 
dentale,  tout  en  conservantrindication  de  la  forme  qu'elie 
possMe  et  qui  a  donn^  lieu  au  nom  primitivement  choiisi. 


M.  Melsens  communique  verbalement  quelques*  expe- 
riences sur  la  vitalite  de  la  leviire  de  biere;  elles  font  suite 
aux  communications  d^posees  dans  les  seances  de  juin  et 
d'aout  1866  et  de  Janvier  1868. 

En  ce  qui  concerne  la  levure  de  biere ,  les  experiences 
nouvelles  confirment  compl^tement  les  anciennes. 

M.  Melsens  expose  ensuite  le  r^sultat  d'exp6riences  rela- 
tives au  vaccin;  ii  a  refroidi  k  80"C  au-dessous  de  z^ro  en- 
viron du  virus  vaccin  d'origine  jennerienne;  la  dur^e  du 
refroidissement  a  h&  de  plus  d'une  heure,  et  malgre  Taction 
du  froid,  le  virus  vaccin  avait  conserve  son  activite  sp^ciale. 

La  vaccination  par  du  virus  prealablement  soumis  au 
refroidissement  a  &ie  pratique  par  M.  le  D'  Jacobs;  M.  Mel- 
sens donne  lecture  de  la  lettre  de  ce  savant  m^decin. 


Note  sur  les  surfaces  a  courbure  moyenne  constante;  par 
M.  J.-M.  De  Tilly,  capitaine  d'artillerie,  professeur  a 
rficole  militaire. 

Les  surfaces  dont  la  courbure  moyenne  est  constante  se 
divisent  en  trois  categories,  suivant  que  cette  courbure  est 
nulle,  positive  on  negative. 

Les  surfaces  dont  la  courbure  moyenne  est  nulle  (sur- 
faces d^veloppables)  peuvent  s^appliquer  sur  un  plan  par 
une  simple  flexion  de  leurs  elements,  sans  extension ,  con- 
traction, d^chirure,  ni  duplicature.  On  en  d^duit  aisement 


(29) 

que  la  g^om^trie  (ou  si  I'on  veut  la  Irigonom^trie )  des 
figures  trac6es  sur  une  surface  developpable  est  la  m^me 
que  celle  des  figures  Irac^es  sur  un  plan ,  pourvu  que  Ton 
remplace  les  lignes  droites  par  les  lignes  g^odesiques  de 
la  surface  developpable,  lignes  g^od^siques  parmi  les- 
quelles  se  trouvent  les  g^n^ralrices  recliiignes  dans  ce 
cas  particulier. 

Les  surfaces  dont  la  courbure  moyenne  constanle  est 
positive  peuvent  s'appliquer  de  la  mSme  mani^re  sur  une 
sphere,  et  leur  g^om^lrie  est  la  m^me  que  celie  de  la  sur- 
face spb^rique,  les  lignes  g^odesiques  rem  plaint  les  arcs 
de  grand  cercle. 

Ces  r^sultats  sont  connus ,  mais  il  restait  une  lacune  en 
ce  qui  concerne  la  g^ometrie  des  surfaces  dont  la  courbure 
moyenne  constanle  est  negative.  Elle  vient  d'etre  combine 
par  M.  Beltrami,  professeur  k  Tuniversit^  de  Bologne  f), 
qui  a  d^montr^  que  la  g^om^trie  euclidienne  de  ces  sur- 
faces, que  j'appellerai ,  d'apres  lui,  pseudosph^res ,  est  la 
m^me  que  la  geom^trie  non  euclidienne  du  plan. 

A  ce  geom^tre  revient  done  la  priorite  de  cette  d^cou- 
verle  (**),  que  Ton  doit  considerer  comme  iroportante, 
puisque  la  g^om^trie  des  surfaces  en  question  se  trouve 
ainsi  faite,  tout  d'une  pi^ce,  par  les  g^ometres  non  eucli- 
diens,  et  k  leur  insu. 

Ceci  pos6,  et  au  risque  d'etre  rang^  au  nombre  de  ces 
calculateurs  studies  dont  parle  Poinsot,  qui  vout  apr^s 


(*)  Saggio  d'interpretazione  della  geometria  non  euclidea ,  Giornale 
di  matematiche,  t.  VI,  1868;  traduit  par  M.  HoucI  et  ins^r^  dans  les 
Annates  scientifiques  de  I'Ecole  normale  superieure,  I.  VI ,  1869. 

(**)  11  y  avail  cependant  sur  les  propri^tes  des  surfaces  pseudosphe- 
riques  quelques  travaux  anlerieurs  que  M.  Beltrami  siguale  lui-meme. 


(30) 

coup  rechercher  dans  leurs  formules  des  resultals  qu'ils  n'j' 
eussent  point  vus  si  d'aulres  ne  les  y  avaient  decouverls 
par  des  voies  differentes;  je  demande  ia  permission  de  faire 
observer  que,  pour  celui  qui  connait  les  raisonnemenls 
et  les  calculs  developpes  dans  mes  Etudes  de  mecanique 
abstraite  (*),  le  th^oreme  de  M.  Beltrami  peut  se  d^mon- 
trer  en  moins  de  lignes  que  ce  savant  n'y  eonsacre  de  pages. 

En  effet,  si  je  considere  une  figure  trac^e  sur  une  sur- 
face k  courbure  constante  (nulle,  positive  ou  negative); 
que  je  la  fasse  glisser  sur  cetle  surface  en  la  deformani 
par  flexion,  mais  sans  extension,  contraction,  d^chirure, 
ni  duplicature,  et  que  j'assujettisse  deux  de  ses  points  k 
decrire  la  ligne  g^odesique  qui  les  joint,  je  puis  appelcr 
un  pareil  mouvement  une  translation.  Si,  au  contraire, 
j'assujettissais  un  point  k  rester  immobile,  je  pourrais 
appeler  le  nouveau  mouvement  de  la  figure  une  rotation, 

Des  lors,  celte  belle  definition  donnee  par  M.  Lamarle  : 

«  Une  courbe  plane  est  la  trace  d'un  point  qui  glisse 
sur  une  droite  mobile,  qui  est  la  taugente,  pendant  que 
cette  droite  tourne  autour  de  lui  dans  le  plan,  d  peut  se 
transformer  et  s'etendre  comme  suit  : 

«  Une  courbe  trac6e  sur  une  surface  a  courbure  moyenne 
constante  est  la  trace  d*un  point  qui  glisse  sur  une  ligne 
geod^sique  tangenie  k  la  courbe,  pendant  que  cette  ligne 
geod^sique  tourne  autour  de  lui  dans  la  surface,  »  le  mot 
tourne  etant  compris  dans  le  sens  qui  vient  d'etre  attache 
k  la  rotation  sur  une  pareille  surface. 

Que  Ton  reprenne  main  tenant  les  Etudes  de  mecanique 
abstraite,  depuis  la  page  il ,  mais  en  se  pla^ant  dans  la 


{*)  Tome  XXI  des  M^moires  couronnis  et  autres  m&moires  publies  par 
TAcademie  royale  de  Belgique.  (Coll.  iD-8<>.) 


(31  ) 

geom^irieeuclidienne;queron  remplace  partout  Texprcs- 
sion  plan  par  surface  a  courbure  moyenne  constanle  et 
Texpression  droite  par  ligne  geodesique;  que  Ton  fasse 
toujours  tourner  simultan^ment  le  syst^me  des  deux  lignes 
geodesiques,  langenle  et  normale,  el  glisser  celle-ci  par 
translation  avec  le  point  decrivant;  que  Ton  engendre  les 
circonferences  et  les  equidistanles  comme  dans  le  plan , 
sauf  i  tenir  compte  des  conventions  pr6cedenles{  ce  qui 
rend  circR  el  eqR  enti^rement  d^lermin^es  en  fonction 
de  R ,  ainsi  que  a>  en  fonction  de  t;  et  de  R ,  dans  ces  deux 
courbes,  d'apr^s  des  propriet^s  connues  des  surfaces  con- 
sider6es,  et  Ton  s'apercevra  tres-aisement  que  tous  les 
raisonnements  subsistent  comme  je  I'avais  d6]k  remarqu6 
(pp.  27  et  34)  -pour  la  sphere,  surface  a  courbure  uni- 
forme.  Mais  maintenant  il  suffit  qne  la  courbure  moyenne 
soil  constante. 

On  ne  fera  aucune  hypoth^se  sur  le  signe  de  eqB.  —  1 
sauf  k  remarquer  que  ce  signe  reste  toujours  le  m^me  sur 
une  meme  surface.  II  faudra  done  se  conformer  aux  pres- 
criptions des  pages  32  et  35,  c'est-^-dire  que  les  Equa- 
tions (13)  k  (16)  et  (21 )  devront  s'Ecrire  : 


'  'AA' 


IT  CO 


(15).     .     .     .     e/yAA'— 1==d= 

^    ^  '  v'  circ  i 

(14).     .     .      eq  {a -{- b)  =  eq  aeq  b7h-j-civcb, 

(15) i  =[eq^  a  ^  J  circ  a, 

4 


(16)     eq(a  -^  b)  =  eq  aeqb:±i  \/{eq*a  —  1)  {eq*b  —  1). 

circ2R  t  /  circ*R 

(21.     .     .     .      -r-j7-=2\/l±— — . 


(32) 

Moyennant  ces  modifications  et  quelques  autres  moins 
imporlantes  qui  ne  sauraient  arrfiter  un  g^ometre,  on  ne 
Irouvera  aucune  difficulte  jusqu^au  moment  de  Tintegra- 
tion  (p.  22).  Alors  il  faudra  choisir  enlre  la  premiere  inte- 
grale  indiquee  k  cette  page  et  la  seconde  (p.  30)  ou,  en 
d'aulres  termes,  enlre  les  trois  hypothtees  R'=  1 ,  R'  <  i ^ 
R'  >  1,  mais  ce  choix  m^me  ne  saurait  6tre  douleux.  En 
effet,  1**  sur  les  surfaces  d^veloppables  on  a  R'  =  l  puis- 
qu'elles  doivent  pouvoir  6tre  superpos^es  par  flexion  sur 
un  plan ;  2**  pour  les  surfaces  h  courbure  moyennc  con- 
stanle  et  positive  on  a  R'  <  1 ,  puisqu'elles  sont  develop- 
pables  sur  une  sphere;  3°  sur  les  pseudospheres  on  a  R'>  1 , 
puisque  sans  cela  leur  geometric  serait  celle  du  plan  ou 
celle  de  la  sphere,  et  des  lors  elles  seraient  developpables 
sur  Tune  de  ces  surfaces,  ce  qui  est  impossible  puisqu'elles 
n'ont  pas  meme  courbure  moyenne;  d'ailleurs  on  verra 
plus  loin  que  les  pseudospheres  ont  des  lignes  g^odesiques 
asymptotes  entre  elles,  ce  qui  exclut  I'analogie  parfaite 
avec  le  plan  et  la  sphere. 

Prenanl  done  R'  >  1 ,  comme  dans  la  geometric  non 
euclidienne,  on  pent  poursuivre  toutes  les  conclusions  de 
mon  memoire  et  il  en  r^sulte  que  la  geometrie  euclidienne 
des  pseudospheres  est  la  meme  que  la  geometrie  non  eucli' 
dienne  du  plan.  De  meme  on  pent  consid^rer  la  cin^ma- 
lique,  la  statique  et  la  dynamique  des  syst^mes  plans 
^tablis  dans  ce  memoire  comme  ^tant  la  cinematique,  la 
statique  et  la  dynamique  des  syst^mes  de  points  mat^riels 
assujettis  i  se  mouvoir  sur  une  pseudosphere. 

En  somme,  la  methode  que  j'ai  expos6e  pour  obtenir 
les  formules  fondamentales  de  la  geometrie  non  eucli- 
dienne possede,  par  rapport  aux  autres  methodes  con- 


(53) 

nues  (*),  outre  Fa  vantage  de  n'employer  que  des  construc- 
tions planes  et  des  quantil6s  r6elles,  de  se  rfeumer  en 
quelques  resultats  simples  et  de  eonduire  tout  naturel- 
lament  aux  applications  m^caniques,  celui  de  se  prater 
mieux  k  I'interpr^tatiou  des  resultats,  du  moins  en  ce  qui 
concerne  la  g^om^trie  plane. 

De  cette  interpretation  r^sulte,  comme  le  fait  reniar- 
quer,  avecraison,  M.  Hoiiel  (**),  quMI  est  desorroais  im- 
possible de  demontrer  le  postulatum  d'Cuclide  sans  sortir 
du  plan,  puisque,  si  Ton  y  parvenait,  ce  ne  pourrait  etre, 
k  moins  de  cercle  vicieux,  que  par  Femploi  de  propri^tes 
communes  aux  deux  sciences  eiiclidienne  et  non  eucli- 
dienne;  d^s  lors  la  demonstration  pourrait  ^tre  r^petee, 
mot  pour  mot,  dans  la  science  euclidienne,  sur  les  sur- 
faces a  courbure*  moyenne  constante  negative  ou  pseudo- 
spheres,  oh  elle  conduirait,  par  consequent,  a  une  con- 
clusion fausse,  puisque  la  geometric  et  la  mecanique  de 
ces  surfaces  ne  sont  pas  les  memes  que  celles  du  plan. 

On  volt  done  qu*a  Tavenir  toute  demonstration  du 
postulatum  par  la  geometric  plane  ou  la  mecanique  des 
systemes  plans  pent  etre  reieguee,  sans  examen,  dans  les 


{*)  Lobalschewsky,  cit^  dans  mon  memoire  pr^c^ent;  Bolyai,  La 
science  absolue  de  Vespace,  traduit  par  M.  Hoiiel ;  Battaglini,  Comptes 
rendusde  l'Acad4miedes  sciences  physiques  et  malMmaliquesde  Naples, 
juiu  1867;  Giornale  di  matematiche ,  t.  V,  p.  217,  traduit  par  M.  Hoiiel  et 
insert  aux  Nouvelles  annales  de  mathimatiques ,  t^^  serie,  t.  VII ,  1868. 

(**)  Hoiiel,  iVb/e sur  VimpossihiliU  de  demontrer,  par  une  construction 
plane  y  le  principe  des  paraMles  dU  postulatum  d'Euclide;  extrait  des 
Nouvelles  annales  de  matMmatiques ,  S^es^rie,  t.  IX,  1870,^p.  3.  Ce 
memoire  est  aussi  insere  sous  une  forme  un  peu  diff^rente  dans  les  Proces 
verbaux  des  stances  de  la  SociH6  des  sciences  physiques  et  naturelles 
de  Bordeaux;  seance  du  30  decembre  1869.  (Voyez  pp.  6  k  8  de  cette 
edition. ) 

2"**  S^RIE ,  TOME  XXX.  3 


casiers  oii  dorment  les  projets  de  mouvement  perp^* 
(uel  f ). 

Quant  k  Tinterpr^taiion  dc  la  g^om^trie  non  euclidienoe 
a  Irois  dimensions,  elle  a  &i&  faite  aussi  par  M. Beltrami  ('*) 
en  s'appuyant  sur  la  consideration  analylique  des  espaces 
k  pliis  de  trois  dimensions.  D'accbrd  avec  M.  Hoiiel  (***), 
je  pense  que,  dans  Tetat  actuel  de  la  question,  on  ne  pent 
pas  decider  d^une  maniere  absolue  si  la  demonstration 
du  poslulatum  d'Euclide  est  encore  possible  par  Temploi 
des  trois  dimensions.  J'espere  y  revenir. 

S'il  s*etail  agi  d^s  Tabord,  non  pas  d'^tablir  toule  la 
geometric  des  pseudospb^res ,  comme  cela  vient  d'etre 
fait,  mais  seulement  de  prouver  que  le  postulatum  n'est 
pas  demontrable  par  des  constructions  planes,  on  edt  pu 
proc^der  d'une  maniere  plus  simple. 

Que  Ton  consid^re  une  courbe  plane,  rapport^e  k  des 
axes  rectangulaires,  langente  a  Taxe  des  x,  asymptote 
k  Faxe  des  2/  et  ayant  pour  Equation  : 


et  qu'on  la  fasse  tourner  autour  de  I'axe  des  y,  on  engen- 
drera  ainsi  une  pseudosph^re  de  revolution,  ou  du  moins 


(*)  Hoiiel,  iVo/c  sur  VimpossibililS,  etc,,  edition  de  Bordeaux,  p.  8. 

C^*)  TMorie  fondamentale  des  espaces  de  courbure  constante:  Annali 
01  Matematiga  pdra  eo  appligata,  !2™«  serie,  t.  II,  traduit  par  M.  Hoiiel 
et  insure  dans  Ics  Annates  scientifiques  de  TEcole  normale  sup^rieure, 
t  VI,  1869.  On  peut  voir  aussi,  a  eel  egard ,  Helmholtz  :  Sur  les  fails  qui 
seroent  de  base  a  la  giomelrie ,  extrait  des  actes  de  la  Society  d'bistoire 
naturelle  et  de  medecine  de  Heidelberg,  I.  IV,  et  traduit  par  M.  Hoiiel. 

(***)  Voir  la  note  (**)  de  la  page  precedente. 


(  3S  ) 

ie  noyau  de  cetle  surface  dont  les  nappes  superposees 
s'enroulent  indefiniment  sur  ce  noyau. 

Alors,  par  des  methodes  connues,  on  s'assurera  trfes- 
ais^ment : 

1°  Qu*en  chaque  point  de  celle  surface  Ie  produit  des 
rayons  de  courbure  des  sections  principales  est  constant 
et  6gal.&  —  a^  ( —  parce  que  ces  sections  laissent  Ie  plan 
tangent  entre  elles),  d'oii  r^sulte  qu'une  partie  quelconque 
de  cette  surface  peut  glisser  sur  la  surface  par  flexion ,  mais 
sans  extension,  contraction,  d^chirure  ni  duplicature; 

2**  Qu'entre  deux  points  quelconques  de  celle  surface 
il  exisle  une  seule  ligne  geod^sique,  ou  un  seul  plus  court 
cheniin  sur  la  surface,  ce  que  Ton  voit  en  amenant  ces  deux 
points  sur  une  meme  ligne  geodesique  meridienne  par  Ie 
glissement  d'une  portion  de  surface  qui  Ie  contienl. 

Ccia  suffit  pour  prouver  que  loute  demonstration  du 
postulatum  sur  Ie  plan  reussirait  aussi  sur  la  pseudosphere 
de  revolution;  or,  1^  Ie  principe  des  paralleles  ne  peut  pas 
exi^ter  puisqu'on  voit  clairement  que  loutes  les  lignes 
geod&iques  meridiennes  sont  asymptotes  entre  elles. 

La  demonstration  ainsi  presentee  ne  peut  soulever  que 
des  objections  de  detail  faciles  k  refuter. 

Je  me  borne,  en  ce  moment,  a  en  rencontrer  deux, 
qui  paraissent  les  plus  importantes. 

V  On  pourrait  dire  que  Ie  plan  jouit  d'une  autre  pro- 
priety fondamentale  que  ne  possede  pas  la  pseudosphere , 
Ie  retournement.  On  repondra  que  Ie  retournement  n'est 
jamais  necessaire  dans  la  geometric  plane ;  on  Temploie 
.  quelquefois  pour  demontrer  rapidement  Tegalite  de  deux 
figures,  mais  celle  egalite  peut  toujours  se  demontrer 
autremenl. 

2^  On  pourrait  dire  que  les  lignes  geodesiques  ne  sont 


(36) 

pas  infinies  dans  les  deux  sens  et  s*arrStent  brusquement 
au  parall6le  maximum ,  mais  eela  n'infirme  en  rien  la  pos- 
sibility de  rep^ter  sur  la  pseudosph^re  les  constructions 
qui  seraient  cens^es  d^montrer  le  postulatum  sur le  plan, 
car  ces  constructions  devant,  dans  chaque  hypothese  pos- 
sible, 6tre  limit^es,  on  pourrait  toujours  les  commencer 
sur  la  pseudosph^re  en  un  point  situ6  assez  loin  du  paral- 
lele  maximum  pour  qu'elles  ne  pussent  jamais  arriver 
jusqu'a  ce  parall^le. 

II  reste  k  indiquer  quelle  est,  dans  Tinterpretation  des 
formules  non  euclidiennes,  le  sens  precis  de  la  quantity  M. 

Dans  le  plan  M=oo ;  dans  la  sphere  de  rayon  Uy  on  a 
M  =  27ra  ( p.  32,  des  Etudes  de  mecanique  abstraile.) 

On  a  d^j^  vu  que,  dans  la  pseudosphere  de  revolution, 
a  pent  6tre  consid^r^  comme  jouant  le  rdle  de  rayon  pseu- 
dosph^rique,  parce  que  la  courbure  s'exprime  par  —  7^^- 
Je  dis  de  plus  que  Ton  a  M  =  ^^a,  comme  dans  la  sphere. 

Pour  cela ,  on  pent  remarquer  que  circ  a  et  circ  x  sont 
deux  arcs  semblables  d'horicycles  pseudosph^riques  dont 
les  rayons  g^od^siques  difi%rent  de  s ,  arc  eompris  entre 
les  points  dont  les  abscisses  sont  x  et  a.  On  a  done 


M/?^<^±^^  ^^JClLtfA 


o       2  ^  "        ^J[i 

~  = —- =  e"   (puisque  fcst  infini). 

D'oii 

M  ,      a 
s  =  —  loc  -  • 

2n     ^  X 

D'autrepart, 


s 


=y'^v^-(iF=«'<- 


(37) 

La  comparaison  des  deux  valeurs  de  s  fournit  M=27ra9 
ce  que  Ton  trouverail  aussi  en  exprimant  de  deux  ma- 
nieres  Taire  de  r^volulion  engendr^e  par  s  autour  de  Taxe. 

Dans  toute  autre  surface  k  courbure  moyenne  constante, 
M  a  nalurellement  la  m^me  valour  que  dans  la  surface 
plane,  la  sphere  ou  la  pseudosphere  de  revolution  sur  la- 
quelle  elle  pent  se  d^velopper. 


Sur  ['existence  de  puits  naturels  dans  la  craie  senonienne 
du  Brabant y  par  F.  Van  Horen,  docteur  en  sciences 
naturelles,  k  Saint-Trond. 

11  y  a  deux  ans  environ,  le  hasard  me  fit  rencontrer, 
dans  la  craie  senonienne  du  Brabant,  des  excavations  sem- 
blables  k  celles  qui  sont  designees  sous  le  nom  de  <r  puits 
naturels  »  ou  «  orgues  g^ologiques.  »  Je  n'attribuai  pas 
alors  k  celte  d^couverte  assez  d'importance  pour  la  juger 
digne  de  la  publicity;  mais  comme  une  observation  de 
m^me  nature,  quoique  d'un  m^rite  plus  grand,  s'est  pre- 
sentee dernierement  a  TAcademie ,  mes  propres  rechercbes 
m'ont  sembie  acquerir  un  inter^t  d'actualiie,  et  je  crois 
utile  de  les  relater  brievement. 

Les  puits  dont  je  viens  de  parler  s'observent  entre  Jan- 
drain  et  VVanzin,  dans  un  affleurement  escarpe  de  la  craie 
senonienne.  Us  ont,  en  general,  la  forme  d'un  cone  ren- 
verse  et  tr^s-allonge,  k  section  circulaire  ou  elliptique.  A 
partir  de  leur  base,  parfois dilatee  en  entonnoir,  ils  descen- 
dent  en  s'attenuant  avec  une  grande  regularite,  et  lorsque 
leur  extremite  inferieure  est  accessible ,  Ton  peut  constater 
qu'ils  se  terminent  en  pointe  emoussee. 


(38) 

Leurs  dimensions  sont  (res-variables  et,  en  moyenne,in- 
ferieures  a  celles  des  puits  observes  en  d'autres  localites. 
Parfois  leur  longueur  ne  depasse  que  quelques  decimetres. 
En  revanche,  j'ai  poursuivi  les  puits  les  plus  considerables 
sur  une  profondeur  de  1",10  el  1"',40  sans  pouvoir  en 
atteindre  la  terminaison  que  cachent  les  eboulis.  Le  dia- 
m^tre  de  leur  base  atteint  un  maximum  de  60  centimetres. 
II  est  de  55  centimetres  dans  le  puits  A,  de  largeur 
moyenne,  que  repr^sente  la  planche  ci-joinle.  Une  section 
passant  k  mi-hauteur  du  puits  B  mesure  H  centimetres 
de  diametre. 

La  craie  (I)  presente,  k  cet  affleurement,  une  surface 
ravinee  et  tres-irr^guli^re.  Elle  est  fine  et  d'une  purele 
remarquable,  renferme  des  grains  assez  rares  de  glauconie 
plus  ou  moins  alteree,  et  n'est  que  tr^s-faiblement  argi- 
leuse,  bien  qu'elle  soit  traversee,  en  quelques  endroits,  par 
des  bandes  minces  d'argile  verte.  Elle  ne  contient  d'autre 
fer  que  celui  qui  entre  dans  la  composition  des  grains  de 
glauconie. 

Une  couche  d'argile  brune  (II,  a),  de  4  i  5  centimetres 
d'epaisseur  moyenne,  couvre  en  tous  points  la  surface  de 
la  craie.  Cette  argile  est  eminemment  ferrugineuse  etdoit 
sa  coloration  a  la  limonile  dont  elle  est  impregnee.  Par 
suite  de  ce  caracter^,  elle  ne  saurait  etre  consideree  comme 
le  r^sidu  laisse  en  place  par  la  dissolution  des  couches  su- 
perficielles  de  la  craie.  Elle  se  continue  sur  les  parois  des 
puits  et  les  tapissejusqu'au  fond. 

Au-dessus  de  cette  argile  vicnt  un  sable  en  general 
assez  fin,  legerement  argileux,  pen  glauconifere,  et  con- 
tenant  des  particules  crayeuseset  blanchalres  qui  sont  cal- 
careuses,  mais  a  un  degre  Irop  faible  pour  donner  avec  les 
acides  une  effervescence  bien  marquee.  Une  partie  des 


(39) 

grains  dojot  il  se  compose  cof)siste  en  parUcules  de  silex, 
de  couleur  variable.  Quelques-unes  de  cclles-ci  conservenl 
encore,  sur  une  partie  de  leur  surface,  la  couche  blan- 
chatre  qui  caract^rise  les  silex  de  la  craie. 

Cette  couche  sableuse  se  subdivise  en  deux  zones  assez 
vagvement  d^finies. 

L'inffirieure  (11,  b)  se  distingue  de  la  sup6rieure  par  une 
couleur  plus  brun^tre  et  une  composition  plus  ferrugi- 
neuse.  Elle  contient  de  rares  feuillets  d'argile  verle  et  des 
bandes  tr^-^minces  d*une  argile  brun^tre  identique  a  celle 
qui  surroonte  la  craie.  Le  sable  qui  la  constitue  se  con* 
tinue  dans  les  puits  (1)  et  les  remplit  a  I'inl^rieur  de  la 
couche  argileuse  qui  en  rev6t  les  parois.  II  s'y  charge  acci- 
dentellement  de  petits  fragments  d'une  argile  coloree  en 
noir  par  des  mati^res  ligniteuses.  Ses  lignes  de  stratifica- 
tion sont  paralleles  k  la  surface  de  la  craie,  dont  elles  sui- 
vent  toutes  les  inegalit6s.  A  leur  passage  au-dessus  des 
puits,  elles  ne  montrent  aucune  inflexion. 

La  seconde  zone  (IF,  c)  est  jaun^tre.  Elle  renferme,  prin- 
cipalement  k  sa  partie  sup^rieure,  d'abondants  debris  de 
tuifeany  dans  la  disposition  desquels  il  est  diilicile  de  re- 
connaitre  une  stratification  r^guliere.  Une  partie  de  ces 
debris  doivent  etre  rapport^s  au  «  tuffeau  de  Lincent;  » 
d'autres  montrent  plus  d'analogie  avecrle  tufleau  maestrich- 
tien.  lis  ont,  en  g^n^ral,  perdu  presque  completemenl  la 
nature  calcareuse  que  cesroches  pr^senlent  dans  les  loca- 
lites  du  voisinage. 

La  limite  sup^rieure  de  la  couche  sableuse  aflecte  une 
direction  k  pen  pres  entierement  independanto  des  ine- 


{\)  Quelques  puils  dc  tres-petije  dimension  sont  loutefois  remplis  exclu- 
sivcmenl  par  I'argile  brune. 


(40) 

galites  de  lacraie.  Cette  couche  presente^en  moyenne^inie 
puissance  de  pres  de  1  m^tre.  Des  deux  zones  qui  la  com- 
posent,  la  sup^rieure  est  la  plus  developpee. 

Les  sables  precedents  sont  surmontes  d'un  diluvium  (III) 
epais  de  60  centimetres  environ  el  compost  de  silex  gros 
et  brises,  mei^s  a  des  cailloux  de  grosseur  variable.  La  stra- 
tification de  ce  diluvium  ne  s'est  point  d^rang^e. 

La  coupe  se  termine  par  une  couche  peu  puissante  de 
limon  brun  (IV). 

Dans  la  description  pr6c6dente  j'ai  mentionne,  k  diverses 
reprises,  que  la  stratification  des  couches  sup^rieures  a  la 
craie  n'a  pas  subi  d'alteration.  En  d'autres  localites,notam- 
ment  a  Maestricht  et  au  Norfolk,  il  a  ^te  constate,  au  con- 
traire,  que  le  terrain  sus-jacent  aux  puits  s'est  effondre 
pour  les  remplir,  et  Ton  a  conclu  de  ce  fait  que  T^rosion  des 
puits  natureis  est  posterieure  au  depot  des  roches  qui  les 
recouvrent,  et  doit  ^tre  attribute  k  Tinfiltration  des  eaux 
pluviales.  Cette  double  bypotbese  est  combattue  par  la  dis- 
tribution r^guli^re  des  couches  de  Jandrain.  Celle-ci  prouve 
a  r^vidence  que  les  puits  de  cet  endroit  se  sont  for^s  an- 
t^rieurement  au  d^pdt  de  la  couche  argilo-sableuse  qui 
leur  est  immediatement  sup^rieure  (1). 

L'^ge  de  ces  puits  ne  saurait  n^anmoins  etre  fixe  avec 
une  approximation  suffisante,  par  suite  de  Tincertitude  qui 
regno  sur  la  place  que  cette  couche  elle-m^me  doit  occuper 
dans  la  s^rie  des  terrains.  Dumont,  sur  la  carte  desaffleu- 
rements,  rapporte  cette  derni^re  k  Triage  inferieur  du  sys- 
teme  landenien.  Cette  determination,  bas^e  vraisembla- 
blement  sur  des  considerations  purement  stratigraphiques. 


(1)  Peut-etre,  a  Maestricht  et  k  Norwich,  le  role  des  eaux  pluviales 
s'cst-il  borne  a  Telargissement  de  cayiles  dej^  existanles. 


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Iit/i.  G-.  Sevcrcif7zs,B--  -ujoelhs 


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(41  ) 

ne  me  semble  point  pouvoiritre  admise.  Les  sables  de  Jan- 
drain  sent,  en  effet,  ^videmment  posterieurs  aux  roches 
dont  lis  ren ferment  les  debris.  Parmi  ces  derni^res  nous 
avons  mentionn^  le  «  tuffeau  de  Lincent;  »  et,  d'autre 
pari,  les  parcelles  d'argile  ligniteuse  me  semblent  provenir 
du  land^nien  sup^rieur.  D'apres  ces  donn^es ,  les  sables 
cit^s  seraient  posterieurs  a  la  totality  du  systeme  lande- 
nien.  Leur  composition  min^ralogique  n'offre  d'ailleurs  pas 
assez  d*analogie  avec  les  autres  systemes  tertiaires  des  en* 
virons  pour  qu'on  puisse  les  identifier  avec  ces  derniers. 
Eu  egard  k  leur  nature  d^tritique,  je  serais  plutdt  dispose 
k  les  considerer  comme  le  prelude  de  la  formation  diiu- 
vienne.  N^anmoins,  en  I'absence  de  fossiles,  je  pr^fere 
m'abstenir  d'^mettre,  sur  la  date  de  leur  depdt,  des  hypo- 
theses qui  ne  seraient  pas  suffisamment  confirmees  par  la 
ratification  des  faits. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE. 


ECHBLLE    iloi. 

I.  Graie. 

IL  Couche  argilo-sableuse,  d'un  ^ge  iiideteimine. 

a.  Bande  d'argile. 

b.  Zone  de  sable  brun-rougeaire. 

c.  Sable  jaun^tre,  avec  fragments  de  tutl'eau. 
in.  Diluvium. 

IV.  Limon  brun. 
X.  Eboulis. 
A  et  6.  Puits  nalurels. 


(42) 


Esquisse  geologique  sur  le  MaroCj  par  M.  Michel  MourloD, 
aide-natural  isle  au  Mus^e  royal  de  Bruxelles. 

Le  Musee  de  Bruxelles  ayant  re^u  une  collection  de 
roches  et  de  fossiles  recueillis  au  Maroc  par  M.  Tingenieur 
Desguin,  et  I'^tude  de  cette  collection  nous  ayant  6te  con- 
fiee,  nous  nous  sommes  attaches  a  en  tirer  le  meilieur 
parti  possible.  Malheureusement,  M.  Desguin  a  ^te  peu 
Tavorise  par  le  temps  durant  son  voyage ,  et  la  maladie, 
jointe  au  manque  de  courtoisie  des  Arabes,  Ta  souvent 
emp6ch6  de  poursuiyre  ses  recherches  comme  il  eiil  ete 
desirable  de  le  faire  dans  Tinteret  de  la  science  geologique. 
Toutefois,  malgre  ces  circonstances  d^favorables,  le  nom- 
bre  des  materiaux  qui  nous  sont  passes  par  les  mains 
nous  parait  suffisant  pour  que  nous  pi*(ssions  tenter  de 
Jeter  quelque  lumiere  sur  les  terrains  auxquels  ilsse  rap- 
portent. 

M.  Desguin  a  d'abord  visite  les  environs  de  la  petite 
ville  de  Mazagan  (Ydida),  situ^e  sur  la  c6te  et  a  Test  du 
cap  de  cc  nom;  il  penetra  ensuite  dans  Tint^rieur  jusqu'au 
marche  de  TIat  ou  Tziata,  k  mi-chemin  de  Maroc,  puis  il 
explora  le  littoral  oceanique  a  partir  du  cap  Saffy,  au  sud, 
jusqu'^  Mazagan  et  Azimour,  au  nord.  II  se  rendit  eniin 
par  mer  a  Tanger,  donl  il  parcourutles  environs,  et  ter- 
mina  ses  excursions  au  Maroc  en  penetrant  jusqu'^  Fas 
ou  Fez,  qui  en  est  Tune  des  capitales. 

De  tout  cet  itin^raire  il  n'y  a  que  la  partie  avoisinant 
Tanger  qui  ail  ete  visitee  par  un  g^ologue  avant  que 
M.  Desguin  penetrat  dans  ces  contr^es  inhospitalieres. 
Quant  aux  aulres  parties,  elles  etaient,  on  pent  I'affirmer, 


(  43  ) 

lout  a  fait  vierges  d'investigations  scientitiques,  et  c'est  1^ 
surlout  ce  qui  nous  engage  a  presenter  a  I'Acaddmie  cette 
note,  quelque  incomplete  qu'elle  puisse  6lre. 

I.  —  AziMOUR ,  Mazagan  et  Saffy. 

Toute  la  region  exploree  par  M.  Desguin ,  tant  sur  la 
c6te,  dans  le  court  espace  qui  s6pare  Mazagan  d'Azimour, 
que  dans  Tint^rieur,  fait  partie  de  la  province  de  Doukala, 
si  reroarquable  par  son  ^tendue  et  sa  grande  fertilite.  Cest 
un  pays  de  plaine  et  par  cela  meme  tr^s-ingrat  pour  T^tude 
de  la  g6ologie.  Nous  esp^rons,  n^anmoins,  que  I'exaroen 
des  echantillons  qui  y  out  ete  recueillis,  joint  aux  notes 
qu'a  bien  voulu  nous  communiquer  M.  Desguin,  nous 
permettra  de  donner,  au  moins,  un  aperQu  de  la  geo- 
logic de  cette  contr^e. 

Le  terrain  qui  constitue  la  plaine  de  Doukala  est  le  plus 
souvent  reconvert  par  la  terre  v^getale  et  n'apparatt  gufere 
h  la  surface  que  sur  les  collines  pen  ^levees  que  Ton  y 
rencontre  ^^  et  \k.  Les  Echantillons  provenant  des  envi- 
rons de  Mazagan,  et  particulierement  ceux  recueillis  au 
SSE.  de  cette  ville,  dans  un  endroit  appelE  Sidi-Moussa, 
nous  semblent  bien  caracteriser  ce  terrain  sous  le  rapport 
lithologiqiie.  Gesontd'abord  des  calcaires  lufaces,  parfois 
crayeux  et  blanch^tres,  dans  lesquels  sont  intercalEs  des 
cailloux  ainsi  que  des  cpquilles  marines  telles  que  solen , 
venus,  modiole,  cardium,i  etc.  Les  caract^res  de  cetlc 
roche  pr^sentent  de  si  grands  traits  de  ressemblance  avec 
ccux  que  d^crit  M.  Coquand  pour  les  travertins  de  la 
partie  septentrionale  du  Maroc  (1),  que  noussommes  portes 

(1)  Bull,  de  la  Soc.  geolog.  de  France,  I  IV,  p.  1 188. 


(  44  ) 

a  leur  attribuer  uoe  origiDe  commune  el  k  les  regarder 
soitcomme  appartenant  k  un  terrain  fluvio-marin,  soit,  a 
I'exemple  de  M.  Coquand  pour  ses  travertins,  comme  fai- 
sant  partie  d*un  terrain  d'eau  douce  remani^  par  les  cauK 
de  la  mer.  Outre  ces  calcaires  tufac^s,  qui  semblent  faire 
compl^teroent  d^faut  k  une  certaine  distance  de  la  cole, 
nous  avons  un  calcaire  grossier  blanch^tre,  des  siles:  et 
un  calcaire  fetide  bleu^tre  rappelant,  jusqu'a  un  cerlaio 
point,  ie  calcaire  gris  cendre  ou  noir^trc  et  bitumineux 
que  d^crit  M.  VUle  dans  son  terrain  saharien  (1),  avec 
cetle  difference,  toutefois,  que  ce  dernier  est  le  plus  sou- 
vent  caract^rise  par  la  presence  de  petites  paludines, 
tandis  que  le  ndtre  Test  par  de  petites  perforations  ver- 
miculiformes. 

Les  depressions,  parfois  considerables,  que  presentent 
ce  terrain  sont  occupees  par  un  conglomerat  tr^s-poreux 
a  petits  grains  passant  au  calcaire  grossier  et  que  Ton  ex- 
ploite  dans  le  pays  comme  pierre  de  construction.  Quoique 
ce  conglomerat  renferrae  en  abondance  une  vari^te  d'he- 
lice  que  M.  Nyst  rapporte  k  Y Helix  vermiculata,  espece 
vivant  actuellement  dans  la  contr^e,  et  se  trouve,  en  outre, 
associe  k  un  limon  sableux  calcarif^re  egalement  k  helice 
et  d'apparence  recente,  il  serait  aussi  lemeraire ,  pensons* 
nous,  d*assigner  une  date  contemporaine  k  ce  conglomerat 
que  de  rapporter  les  assises  qui  le  supportent  au  terrain 
saharien  de  M.  Yille,  en  se  basant  uniquement  sur  la  na- 
ture min^ralogique  d'un  nombre  aussi  restreint  d'echan- 
tillons  que  celui  que  nous  possedons.  On  verra  neanmoins, 
par  ce  qui  va  suivre,  que  interpretation  qui  parait  le 


(1)  Voy.  Ann,  des  mines,  t.  VII,  1865,  et  Voyage  d! exploration  dans 
les  bassins  du  Hodna  et  du  Sahara,  Paris,  1868. 


(48) 

mieux  s^accorder  avec  les  faits  observes  en  difiT^rcnts 
points  de  la  region  qui  nousoccupe,  consiste  ^  regarder 
les  roches  d^crites  jusqu'ici  corome  appartenant  au  terrain 
post-pliocene. 

En  parcourant  la  plaine  de  Doukala,  tant'au  nord  jus- 
qu'^  Azimour,  qui  en  est  la  capitale  et  se  trouve  situ^e  a 
trois  lieues  de  Mazagan  et  k  quarante  metres  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer ,  que  vers  le  sud^  le  sol  est  reconvert  de 
cailloux  crayeux.  Pen  avant  d'arriver  au  marche  de  TIat, 
qui  est  le  point  le  plus  meridional  dans  Tinterieur  du 
Maroc  sur  lequel  nous  possedions  quelques  donnees ,  le  sol 
change  tout  k  fait  d'aspect  :  les  cailloux  crayeux  dispa- 
raissent,  et  une  immense  plaine  de  sables  et  de  cailloux 
quartzeux  s'^tend  au  loin.  C'est  k  la  limite  de  ces  cailloux 
crayeux,  dans  un  endroit  appel^  Si-Ammer,  que  se  trouve 
un  escarpement  produit,  sans  doute,  par  quelque  ^boule- 
ment  recent.  La  partie  inferieure  de  cet  escarpement  se 
compose  d'argile  et  de  marne  rouges  ferrugineuses ,  puis 
vient  une  couche,  form^e  en  majeure  parlie  d'huttres, 
dans  laquelle  se  rencontre  aussi  la  Teredina  personala 
et  que  M.  Nyst  croit  pouvoir  rapporter  au  terrain  6oc6ne ; 
ensuite  une  seconde  couche  fossilif^re  qui  semble  bien 
repr^senter  le  terrain  mioc^ne.  Parmi  les  coquilles  re- 
cueillies  dans  cette  derniere  couche ,  M.  Nyst  y  a  d^ter- 
min^  : 

Balanus  sulcatujs. 

Pecten  Beudanti. 

Area, 

Buccimmi  prismaticum  ? 

Conus. 

Enfin,  k  la  partie  sup^rieure  de  Tescarpemenl  se  re- 
trouvent  les  assises  decrites  pr6c6demmenl. 


(46) 

Si  cet  escarpement  de  Si-Ammer  temolgne  ainsi    de 
I'existence  des  terrains  eocene  et  miocene  dans  celte  re- 
gion marocaine,  I'examen  des  points  les  plus  Aleves  dc  la 
c6le  occidentale  depnis  Safify  ou  Azfl,  dans  la  province 
d'Abda  jusqn'a  Mazagan,  tend  k  elablir  aussi  Texislencc 
du  terrain  pliocene  dans  celte  meme  region.  Et,  en  effet, 
si  nous  nous  transportons  au  cap  Saffy,  qui  a  plus  de  ceni 
soixante-dix  metres  d'altitude,  rious  le  voyons  forme  d'lin 
calcaire  argileux  rouge^tre  dans  lequel  abondent  les  Cy- 
clostomes,  les  Cylindrelles  et  surtout  une  variete  d'Heliee 
qui  ue  pent  6(re  confondue  avec  celle  de  Mazagan  a  cause 
de  sa  petite  taille. 

Ce  caractere,  joint  a  la  nature  mineralogiquc  de  la 
roche  ainsi  qu*^  certaines  considerations  sur  les  rapports- 
stratigraphiques  qui  noussemblenl  devoir  exister  entre  cc 
terrain  et  ceux  dont  Tescarpement  de  Si-Ammer  nous  a 
devoile  la  presence,  nous  ont  porte  k  regarder  ce  calcaire 
a  helice  comme  devant  rentrer  dans  la  partie  supi^rieure 
de  la  serie  tertiaire.  Et  ce  qui  parait  devoir  donner  un 
certain  caractere  de  certitude  k  cette  mani^re  devoir, 
c'est  que  M.  Coquand  croit  aussi  pouvoir  ranger  ce  cal- 
caire k  helice,  d*apr^s  la  description  que  nous  lui  en  avons 
donn^e,  dans  le  terrain  saharien  qu'il  regarde  comme 
pliocene  sup6rieur. 

Toutefois,  si  nous  r^flechissons  que,  d'une  part, 
M.  Ville  persiste  k  consid6rer  le  terrain  saharien  comme 
quaternaire,  et  que,  d'autre  part,  M.  Coquand  ne  formule 
son  opinion  qu'en  se  basant  sur  ce  qu'il  a  observe  en 
Alg^rie  etdans  la  province  de  Constantino,  et,  par  conse- 
quent, sous  toutes  reserves,  nous  ne  pourrons  evidemment 
regarder  la  presence  du  terrain  pliocene ,  dans  la  region 
qui  nous  occupe,  comme  un  fait  d^finilivement  acquis  a  la 


(  47  ) 

science  que  par  suite  d'observations  ult^rieures  suscep- 
tibles  d'etablir  la  r^alite  de  nos  conjectures. 

En  continuant  k  longer  la  c6te,  on  arrive  au  cap  Cantin 
qui  n'a  que  soixante  metres  d'altitude  et  ou  Ton  remarque 
des  cavites  creusees  par  hs  flots  dans  un  calcaire  grossier 
blanch^tre.  A  quelques  lieues  de  lii,  on  rencontre,  apr^s 
avoir  traverse  le  fleuve  Aher,  une  montagne  de  ce  nom 
form^e  d'un  calcaire  k  h^lice  analogue  h  celui  du  cap  Saffy ; 
et  il  n'est  pas  sans  importance  de  voir  ce  calcaire  a  h^lice 
former  les  points  les  plus  &\e\6s  de  la  c6te,  car  dans  le  cas 
ou  ce  serait  bien  r^ellement  un  calcaire  pliocene,  comme 
nous  le  supposons,  on  pourrait  constater  dans  cette  partie 
du  Maroc,  comme  cela  a  d^j^  &i&  fait  en  plus  d'un  point 
de  TAtlas ,  Fexhaussement  des  assises  subapennines,  tandis 
que  ces  dernieres  conservent  leur  horizontalite  dans  le 
Sahara,  ce  qui  tend  k  ^tablir,  comme  on  le  sait,  que  le 
soul^vement  de  I'Atlas  appartient  bien  au  systeme  de  la 
chalne  principale  des  Alpes. 

A  pariir  de  la  montagne  d*Aher  jusqu'^  Mazagan,  les 
^chantiilons  recueillis  pr^s  des  mines  de  Titt  ou  Tett,  k 
Sidi-Bousid  et  sur  divers  points  de  la  c6te  se  composent 
de  marnes  Manch&tres,  de  gres  et  eniin  d'un  calcaire  gros- 
sier analogue  a  celui  que  nous  avons  indiqu^  plus  haut 
comme  faisant  partie  du  terrain  post-piioc&ne  des  envi- 
rons de  Mazagan. 

II.  —  Taisger  et  ses  environs. 

M.  Desguin,  en  se  rendant  au  Maroc,  ignoraft  Texis- 
tence  du  m^moire  de  M.  Coquand  sur  la  partie  septen- 
trionale  de  cette  con  tree.  Cela  est  d'autant  plus  regrettable 
que  ce  travail  eut  ^te  pour  lui  un  guide  pr^cieux  et  lui 


(48) 

eAt  £vit^  bien  des  courses  inutiles  en  appelant  directemen  t 
son  attention  sur  les  points  les  plus  iraportants  a  ^lucider 
aux  environs  de  Tanger.  II  ne  sera  cependant  pas  sans 
int^rdty  pensons-nous ,  de  rapprocher  les  faits  que  nous 
croyons  pouvoir  dMuire  de  notre  6lude  de  eeux  observes 
par  M.  Goquand  il  y  a  plus  de  vingt  ans. 

Le  terrain  qui  domine  aux  environs  de  Tanger  est  ca- 
ract^ris^ ,  d*apres  M.  Coquand,  par  la  presence  de  fucoides, 
et  ce  savant  Ta  consid^r^  comme  le  repr^sentant  de  la 
craie  superieure,  partageanten  cela  Terreur  que  faisaient, 
du  reste,  tous  les  g^ologues  k  cette  ^poque.  Aujourd^hiii 
que  les  travaux  de  Pareto  sur  I'apennin  septer^trional,  ainsi 
que  ceux  de  M.  Studer  et  d'autres  geologues  sur  le  terrain 
nummulitique  de  la  Suisse  ont  apport^  la  lumiere  sur  ce 
point,  on  est  d'accord  pour  regarder  le  terrain  k  fucoides 
comnae  superieur  au  terrain  nummulitique  proprement  dit 
et  comme  devant  rentrer,  par  consequent,  dans  la  partie 
superieure  du  terrain  eocene. 

Mais  les  fucoides  sont-ils  bien  r^ellement  aussi  abon- 
dants  aux  environs  de  Tanger  que  Tassure  M.  Coquand? 
G'est  ce  don t. nous  sommes  amenes  k  douter  par  Texanien 
des  veg^taux  fossiles  que  renferme  la  collection  du  Musee. 
Et,  en  effet,  nous  cri!kmes  aussi  tout  d'abord  que  ces  der- 
niers  etaient  bien  les  fucoides  dont  parle  M.  Coquand, 
mais  Texamen  qu'a  bien  voulu  faire  M.  Goemans  de  ces 
v^g^taux  est  venu  modifier  consid^rablement  notre  opi- 
nion sur  ce  point.  Ge  dernier  nous  a  fait  remarquer ,  en 
effet,  que  tous  les  ^chantillons  de  notre  collection  appar- 
tiennent^  la  m^me  esp^ce  et  que,  tout  en  se  rapprochant 
fort  de  certaines  algues  secondaires  et  tertiaires  connues 
sous  les  noms  de  Phymatoderma  j  d^Alcyonidiopsis  et  de 
Granularia^  ils  ne  reproduisent  pourtant  exactement  au* 


(49) 

cun  de  ces  types.  Certains.  ecliaDtillons  presentent  mtoe 
un  corps  central  et  une  enveloppe  corticale  distincle,  ce 
qui  est  contraire  k  la  structure  anatomique  des  algues. 
L'exislence  de  ces  deux  couches  rappellerait  plul6t,  d'apres 
M.  Coemans,  ces  polypiers  coralliens  oil  Ton  trouve  une 
tige  centrale  dure  et  une  couche  dermatique  spongieuse 
et  molle  dans  laquelle  vit  Tanimal.  Or,  si  i'on  reflechit  que 
dans  le  Coral  rag  d'Angleterre  et  de  la  Rochelle,  par 
exemple,  les  chondrites  s'y  trouvent  associes  aux  coraux, 
nous  serons  amenes  a  montrer  quelques  reserves  dans  la 
determination  rigoureuse  du  terrain  qui  renferme  ces  ve- 
g^taux  fossiles.  Ce  terrain,  qui  est  tres-developpe  aux 
environs  de  Tanger,  comme  nous  i'avons  deja  fait  remar- 
quer,  a  une  composition  min^ralogique  qui  inspire  encore 
davantage  le  doute  et  vient  en  quelque  sorte  justifler  nos 
reserves*  Voici,  d'apres  les  donnees  que  nous  poss^dons, 
quelles  nous  paraissent  elre  la  disposition  et  la  nature 
min^ralogique  de  ce  terrain  :  un  sysl^me  de  gres,  de 
psammites  et  de  schistes  occupe  un  tr^s-grand  espace  et 
pent  meme  6tre suivi  sur  tout  le  littoral,  k  parlir  de  Tan- 
ger jusqu'au  cap  Spartel  (ras  Chbertil),  k  Touest  el  jusqu'au 
cap  Malabat  k  Test.  C'est  ce  m^rae  systfeme  que  Ton  re- 
trouve  puissamment  developp^  en  allant  de  Tanger  a  Fas 
ou  Fez,  comme  nous  le  verrons  plus  loin.  Les  grte  sont 
g^neralement  poudinguiformes  et  le  plus  souvent  rouges 
ou  bigarrfe;  ils  sont  tr^s-ferriferes  et  Ton  y  rencontre  fre- 
quemment  des  fissures  remplies  de  limonite;  quelquefois 
ils  sont  charbonneux  et  renferment  m^me  de  petits  nids 
de  houille;  ils  sont  associes  a  des  schistes  ainsi  qu'^  des 
psammites  peu  coherents,  parfois  friables  et  g^neralement 
schistoides  et  micac^s;  quelquefois  aussi  les  psammites 
se  pr^sentent  sous  la  forme  de  nodules. 

2™*  SfeRIE,  TOME  XXX.  4 


Au  del^  du  cap  Spartel,  vers  le  sud  et  le  long  du  lit- 
toral oc^aniquc,  des  calcaires  siliceux  jauDdtres,  concr^- 
tioDH^s  et  'parfois  rooge&tres  et  poudinguiformes ,  suc- 
c^dent  aux  gr^s^  tandis  qu'au  cap  Malabat  ce  sont  des 
schistes  niicaces  qui  apparaissent  k  la  surface.  Malheureu* 
sement,  nous  n'avons  rien  qui  puisse  nous  renseignelr  sur 
rSge  de  ces  calcaires. 

Le  systeme  de  gr^s,  de  psammites  et  de  schistes  dont 
il  vient  d*£tre  question  limite^  en  quelque  sorte,  tout  un 
autre  terrain  d'apparence  plus  r^cente  et  qui  se  compose, 
d'apr^s  les  mat^riaux  de  notre  collection ,  d'argile  rou- 
ge&tre,  d'argile  smectique  (gassoul  des  Arabes),  d'argile 
gypseuse,  de  marne  schisto'ide,  de  calcaire  siliceux,  de 
calcaire  argileux  bleu&tre  (alb^r^ze),  de  maciguo,  de 
schistes  noirfttres  k  v^getaux  fossiles  et  enfin  de  schistes 
tr^s-fissiles,  doux  au  toucher,  de  couleur  verte  et  rouge 
lie  de  vin  et  alternant  avec  des  couches  d'ocre  et  de  san- 
guine. Dans  une  tranch^e  au  cimeti^re  des  juifs  k  Tanger, 
ces  schistes  sont  associ^s  k  des  lits  minces  de  calschistes, 
k  des  amas  de  sperkise  et  sont  reconverts  en  stratification 
discordante  par  un  conglom^rat  madr^porique ,  des  con- 
cretions siliceuses  et  des  sables  de  formation  r^cente. 

Une  particularity int^ressante,  k  propos  de  ce  terrain, 
•  c*e8t  que  Ton  y  rencontre ,  tout  autour  de  Tanger  et  k 
une  certaine  distance  de  cette  ville,  depuis  Tembouchtire 
de  la  riviere  des  juifs  jusqu'a  Gharf,  sur  la  route  de  Tanger 
k  T^tuan ,  un  calcaire  aux  formes  les  plus  bizarres :  tantdt 
on  croirait  y  voir  les  cornets  de  Tamp^lite  de  Ghokier  ou 
bien  encore  les  cone  en  cone  des  Anglais;  d*autres  fois,  au 
contraire,  il  semble  que  ce  soient  de  v^ritables  formes 
organiques,  et  notre  v6ner6  confrere,  M.  d'Omalius  d'Hal- 
toy,  qui  a  bien  voulu  les  examiner,  croit  que  Ton  a  fait 


(SI  ) 

renlrer  dans  le  r^gne  organique  des  corps  qui  lemerilaient 
moins  que  ceux  dont  il  est  ici  question.  M.  Coquand ,  an 
conlraire,  assimile  ces  calcaires,  d*apr^s  la  description  que 
nous  lui  en  avons  denude,  ^  ceux  qu'il  a  observes  dans  le 
fiysch  de  I'apennin  bolognais  et  qu'il  regarde  comme  en- 
(ierement  inorganique.  Sans  vouloir  nous  ^tendre  davan-* 
tage  sur  la  nature  de  ces  calcaires,  nous  ferons  remarquer 
que  si  ce^derniers  sont  bien  r^ellement  analogues  ^  ceux 
que  M.  Coquand  a  observ<§s  en  Italic,  nous  sommes  auto- 
ris6s  k  les  regarder  comme  contemporains  du  terrain  au 
sein  duquelon  les  rencontre  aux  environs  de  Tanger.  Et, 
en  effet,  celui-ci  repr^sente  bien  la  partie  sup^rieure  du 
terrain  Eocene  ou  flysch  si  bien  caracteris^  en  Toscane,  et, 
ce  qui  le  prouve,  c'est  la  presence  du  terrain  cretace,  sur 
lequel  il  repose,  ^  Souani  et  ^  Meharain ,  villages  situes  k 
peu  de  distance  et  au  sud  de  Tanger. 

Parmi  les  fossiles  recueillis  dans  ces  localites  les  inoc^- 
rames  et  les  huitres  dominent.  M.  Nyst  y  a  reconnu  : 

Ostrea  IVicaisei. 
Ostrea  syphax,  Coq. 
Gtobichoncha  ponderosa  ? 
Trigonia  (moules). 
Radiaires  (ind^t.). 

L'existeiice  du  calcaire  a  inoc^rames,  aux  environs  de 
Tanger,  constitae  un  fait  des  plus  interessants  pour  la 
geologic  du  Maroc  en  ce  qu'il  nous  montre  la  similitude 
existante,  sous  le  rapport  des  terrains  secondaires  et  ter- 
iiaires,  entre  cette  contr^e  et  la  province  de  Constantine, 
ou  M.  Coquand  a  constat^  que  le  terrain  Eocene  repose 
toujour s  sur  un  calcaire  a  inoc^raraes. 

Reste  maiotenant  a  savoir  quel  est  Vkge  du  syst^me  de 


(  S2  ) 
gres,  dc  psammiles  et  de  schistes  qae  nous  avons  vu 
limiter,  sur  tout  le  littoral  aux  environs  de  Tanger,  le 
terrain  dont  il  vient  d'etre  question.  M.  Goquand  com- 
prend  ce  systeme  sous  la  denomination  de  gres  a  fucoides 
et  croit  pouvoir  le  ranger  aujourd'hui  dans  la  partie  infe- 
rieure  du  terrain  6oc6ne.  Malgre  toute  Tautorite  qui  s'at- 
tache  aux  travaux  de  ce  g^ologue  dans  la  partie  qui  nous 
occupe,  nous  somnies  amenes,  n^anmoins,  k  form uler  sur 
r&ge  de  ces  gres  une  opinion  diff^rente  de  la  sienne,  et  ce 
qui  justifiera,  pensons-nous,  celte  t6m6rit6  de  notre  part, 
c'est  que,  d'apr^s  le  m^moire  lui-m6me  de  M.  Coquand, 
ces  gres  doi vent  etre  bien  pen  caract^rises,  si  toutefois 
ils  existent,  entre  Tanger  et  T6tuan,  ainsi  que  sur  tout 
Tespace  parcouru  au  Maroc  par  M.  Goquand;  tandis  qu'ils 
prMominent,  au  contraire,  sur  la  plupart  des  points  qu'a 
visites  M.  Desguin  aux  environs  de  Tanger  et  k  une  assez 
grande  distance  au  sud  de  cette  ville. 

Ces  gr^s  sont  k  peu  pr^s  compl^tement  depourvus  de 
fossiles,  et  quant  aux  veg^taux  qu'ils  renferment  et  que 
M.  Coquand  rapporte  aux' fucoides,  nous  croyons  avoir 
suffisamment  justifi6  nos  reserves  sur  leur  veritable  na- 
ture. Si  done  nous  faisons  abstraction  de  ces  v^getaux 
problematiques ,  les  caract^res  pal6ontologiques  nous  fai- 
sant  d^faut,  il  ne  nous  restera  plus,  pour  determiner  I'age 
de  nos  gres,  que  les  caracteres  mineralogiques.  Quoique 
ces  derniers  soient  gen^ralement  insuffisants,  nous  croyons 
cependant  devoir  appeler  Tattenlion^es  g^ologues  sur  les 
analogies  vraiment  remarquables  qui  semblent  exister 
entre  nos  gres  et  ceux  de  Nubie,  du  Liban,  d'Egypte  et 
du  Sinai  dont  parle  M.  Lartet  dans  son  Essai  sur  la  geo^ 
logic  de  la  Palestine  et  des  contrees  avoisinantes  qui  a  si 
brillamment  inaugure  la  nouvelle  revue  g^ologique  de 


(53) 

MM.  Hubert  et  Alph.  Milne-Edwards  (1).  La  description 
que  fail  M.  L.  Lartet  des  gr^s  de  Nubie  et  des  roches  qui 
]ui  sont  associees  est  si  conforme  a  celle  que  nous  avons 
doon^e  plus  baut  des  gres,  psammites  et  schistes  des  en- 
virons de  Tanger  qu'elle  nous  semble  de  nature  k  jeter 
un  jour  nouveau  sur  TSge  de  ces  derniers  en  6tablissant, 
en  quelque  sorte,  le  synchronisme  de  ces  deux  terrains. 
Or,  comme  M.  Lartet  et,  avant  lui,  les  geologues  Botta, 
Blanche,  Ebreniberg,  Lefevre  et  Russeger  ont  cru  pou- 
voir  classer  les  gr^s  de  Nubie  dans  la  partie  la  plus  inf6- 
rieure  du  terrain  cr^tac^,  et  cela  en  Tabsence  presque 
complete  de  fossiles,  nous  avons  tout  lieu  de  croire  qu'il 
en  est  de  mfinie  pour  les  gr^s  de  Tanger  et  que,  loin 
d'apparlenir  k  la  p^riode  lertiaire,  comme  le  pense  M.  Co- 
quand,  c'est  bien  plut6t  au  commencement  de  la  periode 
cretacee  qu'il  faut  faire  remonteria  date  de  leur  apparition. 
Nous  ne  pouvons  evidemment  presenter  celte  nouvelle 
interpretation  des  gres  de  Tanger  que  sous  toutes  reserves, 
puisqu'il  Tie  nous  a  point  6te  donn6  de  les  ^tudier  sur 
place.  Toutefois  nous  ferons  remarquer  que  s'il  est  inte- 
ressant  de  retrouver  au  Maroc  et  sur  une  grande  6cbelle 
les  gres  d'Orient  qui  ont  excite  k  un  si  haul  point  I'atten- 
tion  des  geologues,  cela  n'a  rien  qui  doive  nous  etonner, 
puisque,  comme  le  rapporte  M.  Lartet  dans  I'excellent 
ouvrage  pr6cit6,  MM.  Renou  et  Ville,  d'une  part,  ont 
depuis  longtemps  d^ji  signalc  en  Algerie  Fexistence  de 
gres  blancs  et  rouges  que  le  premier  de  ces  observateurs 
rapporte  au  terrain  cretace,  et  que,  d'autre  part,  M.  Co- 
quand  a  d^crit  dans  son  Memoire  sur  la  geologic  et  la  pa-- 
leontologie  de  la  province  de  Constantine  (2)  des  gres 


(1)  Voy.  Ann.  des  sciences  geologiques,  t.  I  et  11. 

(2)  MSm,  de  la  Soc,  d* Emulation  de  la  Provence ,  t.  II ,  p.  29. 


(84) 

saos  fossiles  de  treole  k  quarante  metres  d'epaisseur, 
alternant  avec  des  argiles  et  des  marnes  friables  et  se 
presentanl  dans  cette  contree  a  la  partie  inferieure  du 
terrain  crelace. 

IIL  —  Tanger  a  Fas  ou  Fez. 

Les  donnees  que  nous  avons  sur  la  region  comprise  entre 
Jes  villes  de  Tanger  et  de  Fas  ou  Fez,  s6par6es  Tune  de 
I'autre  d'environ  cinquante  lieues,  sont  malheureusement 
peu  considerables.  Nous  esperons  n^anmoins,  a  I'aide 
des  renseignenients  qu'a  bien  voulu  nous  communiquer 
M.  Desguin,  de  pouvoir  donner  au  moins  une  idee  ap- 
proximative de  la  geologic,  tout  k  fait  inconnue  jusqu^ici, 
de  cette  region. 

Le  terrain  des  environs  de  Tanger  que  nous  avons  rap- 
porte  au  flysch,  se  poursuit  jusqu'^  une  certaine  distance 
au  sud  de  cette  ville;  il  est  interrompu,  comme  nous 
Tavons  vu  plus  haut,  par  le  calcaire  a  inoc^rames  qui 
apparait  a  la  surface  aux  villages  de  Souani  et  de  Mfha- 
rain.  Au  dela  nous  retrouvous  les  gres  que  nous  avons  vus 
si  bien  developpes  sur  tout  le  littoral,  k  partir  de  Tanger 
jusqu'au  cap  Spartel.  Ces  gres  sont  diriges  de  Test  a 
Pouest  et  inclines  vers  le  nord;  ils  se  presenlent  en  cou- 
ches puissantes  et  forment  k  eux  seuls  des  chaines  de 
montagne  considerables.  Parmi  ces  dernieres  la  plus  im- 
portante  est  celle  qui  determine  le  bassin  du  d^troit  de 
Gibraltar  et  dont  la  direction  est  du  nord-est  au  sud- 
ouest. 

Au  point  ou  M.  Desguin  Ta  gravie  et  qui  est  Tunique 
defil^  pour  se  rendre  a  Fas,  cette  chaine  est  appelec  Hdk- 
bel'Hamra  (terre  rouge),  a  cause  des  gres  rouges  el 
bigarres  dont  elle  est  exclusivement  composee.  En  pour- 


(53) 

suivant  vers  le  sud ,  on  entre  dans  le  versant  de  l*oc^an 
Atlantique,  le  pays  est  toujours  montugneux  et  jasque 
pres  de  la  \iile  d'Alksar,  situ6e  au  55^  degr^  de  latitude 
et  au  8*  degre  de  longitude  environ,  les  grfes  ne  cessent 
de  se  montrer  que  sur  les  plateaux,  ou  des  argiles  et  des 
sables  les  recouvrenl  fr^quemment,  et  dans  les  vallees, 
ou  se  trouve  un  ealcaire  dont  nous  ne  possedons  point 
d'echan  til  Ions,  mais  qui,  d'apr^s  M.  Desguin,  serait  iden- 
tique  k  ceux  de  Souani  et  de  Meharain  que  nous  savons 
appartenir  au  terrain  cr^tac^.  La  grande  extension  de  ces 
gr^s  dans  Tinterieur  du  Maroc  est  encore  un  caractere  qui 
semble  devoir  les  rapprocher  des  gres  dc  Nubie,  lesquels, 
en  effet,  peuvent  etre  suivis  en  Orient,  comme  le  rap- 
porle  M.  Larlet,  sur  une  6tendue  de  vingt  degres  depuis 
le  Liban  jusqu'^  TAbyssinie. 

A  partir  du  point  ou  se  terminent  les  gres,  s'etend  une 
immense  plaine  au  milieu  de  laquelle  s'^leve  la  ville  d'AI- 
ksar  et  qu'arrosent  le  Warou  appele  aussi  Oued-el-Ksar  et 
YOued^el-'Kous  (fancien  fleuve  Luccos  des  Romains).  Au 
deli  de  ce  fleuve,  le  sol  est  reconvert  de  cailloux  roules 
et  d'un  poudingue  ferrugineux,  lequel  constitue  de  puis- 
santes  assises  dans  la  partie  montagneuse  qui  limite  au 
sud  la  grande  plaine. 

C'est  ici  qu'apparait ,  pour  la  premifere  fois,  une  roche 
constituant  aussi  k  elle  seule  des  chaines  de  montagnes 
considerables.  Cette  roche  a  Faspect  d'une  argile  endurcie, 
elle  happe  a  la  langue,  mais  ne  se  d^laie  pas  dans  Teau, 
ce  qui  nous  parait  bien  representer  les  caracteres  de  Tar- 
gilite  de  Cordier;  et  comme  elle  fait  leg^rement  efiferves- 
cence  avec  les  acides,  nous  croyons  pouvoir  la  rapporter 
a  Targilite  calcarifere  mentionn^e  par  M.  d'Omalius  dans 
son  excellent  Prectij  clementaire  de  geologic. 


(56) 

« 

Au  de\k  dcs  montagnes  d'argilite  calcarifere  et  dc  pou-» 
dingue  ferrugineux,  on  traverse,  avant  d'arriver  i  Fas, 
les  pays  d'Elgharb  el  d'OuIed  Eissa  qu'arrosent  plusieurs 
cours  d'eau  iinportants.  La  nature  des  echantiilons  qui  en 
proviennent  nous  senable  indiquer  la  presence,  dans  celie 
par  tie  du  Maroc,  d'un  terrain  analogue  k  celui  qu'a  observe 
M.  Coquand  dans  la  partie  tout  k  fait  septentrionale  de 
cette  contree,  aux  environs  de  T^tuan,  et  que  ce  g^ologue 
rapporte  k  la  p^riode  jurassique  en  le  divisant  en  quatre 
elages  distincts  caracteris^srespeclivement  pardesmarnes, 
des  dolomies,  un  calcaire  gris  k  odeur  de  petiole  et  un 
calcaire  lithographique  avec  silex  pyromaque.  Or,  nous 
retrouvons  precisemenl  dans  notre  collection,  outre  de 
nombreux  silex,  un  calcaire  gris  f6tide  et  une  doloraie 
presentant  tous  les  caracteres  indiqu^s  par  M.  Coquand 
pour  celle  de  T^tuan  et  particulierement  la  propri^te  d'of- 
frir  une  surface  rugueuse  et  d6chiquel6e.  Cette  doloraie 
est  tres-abondante  dans  la  region  qui  nous  occupe  et  parait 
aussi  former  k  elle  seule  plusieurs  grandes  chaines  de 
montagnes.  II  ne  serait  done  pas  sans  importance  de  pou- 
voir  determiner  avec  precision  P^ge  du  terrain  auquel  elle 
se  rapporte.  Malheureusement  lout  ce  que  nous  pouvons 
faire,  c'est  de  constaler  les  analogies  exislantes  entre  ce 
dernier  el  le  terrain  jurassique  de  Tetuan  que  M.  Coquand 
n'a  pu  determiner  lui-raeme  qu'a  I'aide  de  caracteres  mi- 
neralogiques  et  straligraphiques. 

Nous  avons  encore,  dans  notre  collection,  quelques 
echantiilons  de  calcaire  coquillier  recueillis  ^galement  dans 
le  pays  d'Ouled  Eissa,  non  loin  de  la  riviere  d'O.  Mhellah, 
et  qui  rappellenl  les  roclies  analogues  du  Muschelkalk; 
mais  s'il  est  vrai  de  dire,  pour  celle  partie  du  Maroc 
comme  pour  celle  qu'a  visitee  M.  Coquand,  que  le  calcaire 


(S7) 

jurassique  revele  souvent  les  caracteres  du  Muschelkalk, 
nous  aurons  encore  un  indice  de  plus  de  la  presence  du 
terrain  jurassique  dans  rinl^rieur  du  Maroc. 

L'argilite  calcarifere,  dont  nous  avons  parle  plus  haul, 
est  aussi  •tres-r^pandue  dans  toute  la  region  qui  nous  oc- 
cupe,  et  sa  couleur  blanche  tres-prononc6e  permet  de 
reconnaitre  k  une  grande  distance  les  montagnes  qui  en 
sent  fornixes.  Parmi  celles-ci  nous  citerons  le  raont  Kili- 
kha,  ou  ont  <^t^  recueillis  les  echantillons  de  notre  collec- 
tion. Mais  c'est  surtout  k  parlir  de  la  terre  de  Borais,  dont 
le  sol  est  compost  d'un  limon  rouge  de  brique  trfes-ferru- 
gineux  et  calcarifere,  jusque  pres  de  Fas,  que  cette  roche 
est  le  plus  abondante. 

Les  poudingues  que  nous  avons  signales  plus  haut  dans 
la  grande  plaine  d'Alksar  se  retrouvent  aussi  dans  la  pro- 
vince d'Ouled  Eissa,  ainsi  que  dans  celle  d'Elgharb,  ou  ils 
sont  traverses  par  un  dyke  d'6cIogite. 

Ces  poudingues  paraissent  etre  tout  a  fait  ind^pendants 
de  I'argilite,  et  s'il  nous  etait  permis  de  conjecturer  sur 
Tage  deces  roches,  en  nous  basant  uniquement  sur  leur 
aspect  cxt^rieur  et  sur  leur  nature  mini^ralogique,  nous 
dirions  que  les  poudingues  semblent  etre  de  formation 
tertiaire,  tandis  que  I'argilite  parait  plutot  devoir  ^tre 
rang^e  dans  la  serie  sccondaire. 

Citons  enfin,  pour  terminer,  les  depots  de  sel  gemme 
et  de  gypse  diss6min6s  danscetle  partie  du  Maroc  et  dont 
on  trouve  des  traces  jusque  dans  le  terrain  tuface  de  Fas 
ou  Fez. 


(58) 


Sur  les  trous  vitellins  que  presentent  les  ceufs  fecondes  des 
Amphibiens,  parle  docleur  Van  Bambeke,  preparateur 
d'anatomie  compar^e  et  de  physiologie  humaine  a  TUni- 
versile  de  Gand, 


I. 


En  observaol  pour  la  premiere  fois  (juin,  1868)  des 
oeufs  r<6condes  d*AxoloU  imm^diatement  apr^s  la  ponle, 
je  remarquai  moyennant  un  faible  grossissement,  a  la  sur- 
face du  vitellus,  des  esp^ces  de  fossetles  ou  trous  (Gg.  3). 
Constamment  je  retrouvai  ces  trous  sur  la  grande  majo- 
rite  des  oeufs  provenant  de  pontes  ult^rieures  et  examines 
dans  les  conditions  qui  pr^cMent.  lis  occupent  les  deux 
hemispheres,  mais  principalement  le  sup^rieur  ou  fonce. 
Leur  nombre,  du  reste,  est  tres-variable  :  tantdt  il  n'ea 
existe  qu'un  seul,  tandis  que  d'autres  fois  j'en  ai  compte 
jusqu'a  douze.  lis  sont  disposes  sans  ordre  apparent;  par- 
fois  certains  d'entre  eux  sont  tres-rapproch^s ,  et  il  peut 
meme  arriver  que  deux  ou  un  plus  grand  nombre  se  con- 
fondent  plus  ou  moins;  il  n'est  pas  rare  non  plus  de  ren- 
contrer  des  sillons  ou  goutti^res  qui  ne  resultent  pas  de  la 
fusion  de  plusieurs  trous  et  dont  Texistence  peut  s'expli- 
quer,d'une  autre  maniere,  comme  nous  le  verrons  bient6l 
(Bg.  1  et  2). 

Les  fossettes  non  fusionn^es  sont  r^guli^rement  circu- 
laires,  et  il  est  digne  de  remarque  que  le  diam^tre  dc  ces 
derni^res  est  sensiblement  le  meme:  on  dirait,  si  une  telle 
comparaison  est  permise,  des  pertes  de  substance  pro- 


(89) 

duites  par  unseul  emporte-pi^e.  L'aspect  des  trous  varie 
selon  qu'ils  si^gent  sur  I'h^misphere  fooce  ou  sur  lli^* 
misph^re  clair.  Sur  le  premier,  ils  se  presentent  sous 
forme  de  points  obscurs  entour^s  d'un  bourrelet  qui  tran- 
che souvent  sur  le  reste  de  Toeuf  par  une  (einte  plus  pale; 
sur  rhemisphere  infMeur  ils  apparaissent  comme  des  ta- 
ches  gris4tres,  et,  en  cet  endroit,  le  bourrelet  est  raoins 
evident. 

Ces  trous  vitellins  sonl-ils  propres  a  Toeuf  des  Axoiotis 
seulenient?  Dans  le  but  de  r^soudre  cette  question,  j*exa- 
minai,  au  printemps  de  Tannee  derniere,  les  OBufs  de  la 
plupart  de  nos  Tritons  indigenes  {Tr.  alpeslrisy  Laur., 
Tr.  taeniatuSf  Schneid.,  Tr.  helveticusy  Razouroowski 
{palmipes,  Lair.)  (1).  Chez  toutes  ces  especes,  je  ren- 
contrai  une  disposition  en  tout  comparable  a  celle  des 
oeufs  du  Siredon,  L'oeuf  du Tr,  alpestris  (2) ,  qui,  sous  le 
rapport  du  volume  et  de  la  coloration,  ressemble  beaucoup 
k  celui  du  p6rennibranche  mexicain,  est  aussi  celui  qui 
s'en  rapproche  le  plus  par  I'aspect  exterieur  des  Irons 
vitellins  (Og.  1  el  2).  Chez  les  deux  aulres  especes  [Tr. 
taenialus  et  helvelicus)  que  nous  avons  pu  examiner,  cet 
aspect  est  quelque  peu  modifie  par  la  coloration  plus  p^le 
de  rhemisphere  superieur. 

Mais  il  n*y  a  pas  que  Toeuf  des  Urodeles  qui  pr^senle 
les  trous  vilellins,  on  les  trouve  aussi  sur  celui  des  B^tra- 
ciens  auoures,  et  dej^  Remak  les  avail  signales  chez  la 


(1)  Jereussis  a  trouverun  mile  el  une  femelledu  Tr.  crislalus.,  Laur., 
tres-rare  dans  les  environs  de  Gand ,  niais  je  n'obtins  pas  d'oeufs  de  cette 
espece. 

(2)  11  n'esl  question  ici  que  de  Poeuf  propremenl  dil ,  abstraction  failc 
des  couciies  enveloppantes. 


(60) 

grenouille  verle.  Voici  ce  qu*il  dit  en  note  a  la  page  130 
de  son  grand  ouvrage  (1)  :  <  Sehr  aiiffalend  sind  an  dem 
»  befruditeten  Eie  vor  der  Furchung  iind  selbst  nach 
»  dem  Beginn  derselben  eine  Anzahl  zerstreuter  dunkeler, 
j>  schon  von  Prevost  und  dumas  [Ann.  des  sc.  nat.,  t.  II, 
»  1824,  p.  165)  erkannter  Punkte^  die  auf  dem  braunen 
i>  Felde  bei  15  facher  Vergrosserung  hervortreten.  Am 
»  obere  pole  des  Eies  pflegt  einer  durch  seine  Crosse 
»  sich  auszuzeichnen,  die  Punkte  machen  den  Eindruck 
»  von  Gruben  oder  Lochern.  Auf  dem  unteren  hellen 
»  Felde  unterscheide  ich  zu^eilen  auch  eine  grosse  An- 
»  zahl  heller  Punkte,  die  den  dunkelen  Punkten  der 
»  oberen  Halfte  zu  entsprechen  scheinen.  i>  Getle  note, 
que  nous  transcrivons  en  entier,  renferme  une  double 
erreur.  La  premiere,  qu'il  importe  surtout  de  relever,  est 
celle-ci  :  d*apres  Remak,  un  des  trous  situes  au  pole  su- 
perieur  de  Toenf  se  distingue  des  autres  par  son  volume; 
or,  ce  pr6tendu  Irou  est  la /brea  germinatti)a  qui  n'a  rien 
de  commun  avec  les  trous  en  question  (comparez  les 
(ig.  5  et  4).  Deja  Prevost  et  Dumas,  dit  le  m^me  auteur, 
out  reconnu  les  trous  vitellins;  nous  avons  en  vain  chercbe 
la  moindre  allusion  k  ce  sujet  dans  le  c^lebre  travail  de 
ces  savants  embryologistes.  lis  parlent,  il  est  vrai  (p.  109 
et  non  p.  165,  le  m^moire  ou  il  est  question  du  d^veloppe- 
ment  de  Toeuf  de  la  grenouille  finissant  ^  la  page  121) 
d'une  tache  circulaire  qui  n'est  autre  que  la  fossetle  ger- 
minative  et  qu'ils  appellent  improprement  cicatricule;  el 
c'est  ce  qui  explique  sans  doute  la  citation  de  Remak,  cet 
auteur  rangeant  la  fovea  parmi  les  trous  vitellins. 


(1)  Untersuchunyen  Uber  die  Enlwickelung  der  Wirbelthiere,  Berlin, 
1851. 


(61  ) 

Nous  avoDs  vu  les  Irous  vitellins  sur  les  {Biifs  de  la 
Grenouille  verte,  de  celle  a  tempes  noires  el  du  P6lobale 
bruD.  Chez  ces  differeots  anoures,  ils  sont  conslamment 
plus  pedis  que  ceux  de  I'cBuf  de  J-Axololl  el  des  Trilons 
(comparez  la  fig.  1  6  de  la  pi.  IX  de  Touvrage  de  Remak 
et  nos  fig.  1  &  5).  Je  doule  qu'un  observaleur,  m^me  dou6 
d^excellents  yeux,  piil  les  apercevoir  sans  le  secours  de  la 
loupe ;  il  n'en  est  pas  ainsi  pour  les  esp^ces  cilees  en  der- 
nier lieu.  En  oulre  Texislence  des  Irons  vilellins  nous  a 
paru  Sire  moins  conslanle  sur  les  oeufs  des  Balraciens 
anoures  que  sur  ceux  des  Urodeles;  ici  elle  est  la  rfegle, 
I^,  au  contraire,  elle  devieal  Texceplion.  Cest  tout  ce que 
nous  pouvons  dire,  pour  le  moment,  des  ceufs  k  Irons 
vitellins  des  anoures,  le  temps  nous  ayant  manquS  pour 
les  soumellre  a  Texamen  microscopique ;  nous  poss^dons 
toutefois  une  preparation  d'ceuf  f6cond6  de  Pelobale  qui 
montre  que ,  dans  TintSrieur  de  la  substance  vitelline,  ces 
trous  sont  comparables  k  ceux  de  Foeuf  des  Urodeles. 
QuoiquMI  en  soil,  ii  sera  surtout  question,  dans  le  pre- 
sent travail ,  des  trous  vitellins  des  oeiifs  d'AxolotI  et  de 
Tritons. 

Examinons  d'abord  dans  quelles  conditions  les  trous 
vitellins  se  prSsentent.  N'ayant  point  eu  jusqu'ici  Tocca- 
sion  de  dissSquer  une  femelle  adulte  d'AxoIotl ,  nous  igno- 
rons  quels  sont  les  caracteres  de  Toeuf  encore  renferm^ 
dans  Toviducle  chez  cette  espSce;  mais  nous  pouvons 
affirmer  que  chez  les  Salamandrines  cities  plus  haul ,  Tosuf 
ne  presente,  avant  la  ponte,  aucune  trace  de  fossette  on 
de  trous  (l).Cest  aussi  vainement  que  nous  les  avons 


(1).  II  est  hien  entendu  qu'il  nepeuletre  questiOD  ici  de  la  fossette  ger- 
minative. 


(62) 

cherch^s  sur  les  (eufs  pondus  par  des  femelles  s^parees 
des  mdles.  Partout,  au  contraire,  oili  les  spermalozoides 
peuvent  arriver  en  contact  avec  le  globe  vitellin,  on  trouve, 
dans  rimmense  majority  des  cas,  les  trous  en  question  : 
c'est  ainsi  qu'on  constate  leur  presence  sur  les  oeufs  presque 
imm^diatement  apr^s  la  ponte ,  et  qu*on  pent  aussi  les 
rencontrer  sur  ceux  extraits  du  cloaque  :  il  r^sulle,en 
effet,  des  recherches  de  Gegenbauer  que  lesspermatozoides 
evacu^s  sous  forme  de  paquets,  sortes  de  spermato- 
phores,  sont  appliques,  par  le  m^le,  sur  le  cloaque  de  la 
femelle  (1).  Ceci  explique  parfaitement  la  facile  penetra- 
tion des  Elements  f^condateurs  dans  le  cloaque. 

Les  trous  vitellins  ont  g^n^ralement  disparu  quand  le 
premier  m^ridien  apparatt;  et,  dans  tous  les  cas,  ils  ne 
tardent  pas  k  le  faire.  II  est  k  remarquer  qu'il  n*en  est  pas 
de  meme  de  la  fossette  germinative  que  Remak  confond 
avec  les  trous  vitellins.  Elle  perd  en  effet  quelques-uns  de 
ses  caracteres,  —  on  constate  notamment  la  disparition 
du  point  central,  —  mais  elle  persiste  sous  forme  d'uoe 
tache  pk\e  encore  tres-apparente ,  non-seuiement  aprte  la 
formation  du  premier  meridien ,  mais  meme  avec  le  frac- 
tionnement  en  huit  et  en  seize. 

II. 

£tude  migrosgopiqub  des  trous  vitellins. 

Pour  savoir  comment  les  trous  vitellins  se  comporient 
dans  I'int^rieur  de  Toeuf  et  avant  de  pouvoir  ^mettre  quel- 
que  hypoth&se  sur  leur  signification ,  nous  disposions  d*une 


(1)  GrundxUge  der  Fergieichenden  aruUomie,  2<><  Auflage.  Leipzig , 
1870,  p,  891. 


(  63  ) 

seule  ressource  :  Texamen  de  coupes  transparenles  faites 
sur  les  (Bufs  pr^alablemeDl  durcis.  Nous  avons  en  reoours , 
dans  ce  but,  k  la  m^thode  indiqu^e  dans  notre  travail  sur 
led^veloppemenl  du  Pelobate  brun(i). 

Mais  avant  d'eutamer  I'^lude  microscopique  des  trous 
vitellins,  et  pour  mieux  comprendreleur  disposition,  il  ne 
sera  pas  inutile  de  nous  arrSter  un  instant  sur  certains 
caractdres  de  structure  de  Toeuf  apres  la  ponte.  On  voit  sur 
les  coupes  transparentes  de  la  sphere  vitelline  de  TAxolotl 
et  des  Tritons,  comme,  du  reste,de  celle des Batraciens  en 
g^n^ral,  que  la  coloration  fonc^e  de  I'b^mispbdre  sup^- 
rieur  est  limit^e k  la  couche  corticate  (voir  fig.  5,6  et  7). 
Cette  couche,  qui  disparait  k  Tendroit  de  la  fossette  ger- 
minative,  atteint  sa  plus  grande  ^paisseur  (en  moyenne 
24  a)  sur  les  parties  lat^raies  de  celle-ci,  puis  s^amincit 
graduellemeut  en  allant  vers  T^quateur  au  niveau  duquel 
elle  s'arr^te  g^n^ralement.  On  remarque  en  outre,  dans 
I'h^misphere  sup^rieur,  une  zone  moins  fonc^e  que  la 
couche  corticate  dont  elle  est  fr^quemment  s^par^e  par  un 
espace  plus  clair.  Quand  la  coupe  passe  par  le  centre  de 
I'ceuf  et  dans  un  plan  perpendiculaire  k  I'^quateur  en  tra- 
versant  la  fossette  germinative,  on  constate  souvent  la 
presence  d*un  noyau  plus  p^le  k  Tendroit  de  cette  der- 
niere,  noyau  que  la  zone  fonc^e  semble  contourner  :  aussi 
est-ce  g^n6ralement  sous  la  fovea  que  cette  zone  se  rap- 
proche  le  plus  du  centre  de  la  sphere  vitelline. 

Dans  Toeuf  de  TAxoiotl,  la  zone  fonc^e  affecte  une  dispo- 


(1)  Recherches  sur  le  d4veloppement  du  Pelobate  brun  (Pelobatus 
fuscuSj  Wagl.)f  t.  XXXI V  des  M^moires  couronn^s  et  M^moires  des 
SAVANTS  Strangers  ,  pablie  par  rAcademie  rojrale  des  sciences ,  des  lettres 
el  des  beaux-arts  de  Belgique ,  1 868. 


(64) 

sition  toute  sp^ciale  et  qu'on  ne  reDContre  point  cbez  les 
Salamandrines  ni  chez  les  Balraciens  anoures  (fig.  7).  Sur 
UD  fond  plus  color^  d'ailleurs  que  celui  des  parties  avoisi- 
nantes,  des  granules  fonc^s  Torment  une  sorte  de  reseau 
pigmentaire  consistant  en  une  infinite  de  corps  ^toiles  dont 
les  prolongements  s*anastomosent  entre  eux  a  la  maniere 
de  ceux  des  cellules  du  tissu  connectif;  plusieurs  des  pro- 
longements des  corps  les  plus  excentriques  aboutissent  a 
la  Peripherie  de  Toeuf  (fig.  8). 

Dans  I'oeuf  f^conde  de  TAxolotl ,  aussi  bien  que  dans 
celui  des  Trilons,  on  ne  decouvre  d'abord  aucune  trace  de 
noyau.  L'endroit  plus  p^le  qui  correspond  k  la  fovea  n*a 
certainement  pas  cette signification;  ce qui  le  prouve,  c*esl 
que,  g^n^ralement,  les  m^ridiens  ne  passent  pas  par  cette 
Ibssette.  Pas  plus  que  dans  Toeuf  du  Pelobate,  nous  n'avons 
renconlr6,dans  riiemisph^re  superieur,la  cavit6  et  le  canal 
y  aboutissant  decrits  par  von  Baer  (1). 

C'est  dans  rh^misphere  superieur  qu'on  rencontre  sur- 
tout  les  trous  vitellins;  nous  verrons  que  leurs  renflements 
terminaux  ne  depassent  pas  ordinairement  la  zone  foncee 
de  cet  hemisphere. 

L'h^misphere  inf^rieur  ne  presente  rien  de  remarquable ; 
il  est  toujours  peu  colore,  et  les  elements  vitellins  y  sont 
bien  visibles  et  plus  volumineux  que  ceux  de  la  zone 
fonc6e  de  rh^misph^re  superieur. 

Si  nous  passons  k  Texamen  microscopique  des  trous  vi- 
tellins, nous  voyons  que,  dans  les  coupes  les  mieux  r^us- 
sies,  il  est  permis  de  les  suivre  depuis  leur  origine  a  la  p^- 
riph^riede  I'oeuf  jusqu'i!i  leur  terminaison  dans  Tint^rieur 


(1)  Fmc»  cit. 


(68) 

du  vitellus  (fig.  5,  6,  9  et  10).  On  y  rcmarque  alops  deux 

parlies  dislijoctes  :  nn  conduit  indique  par  sa  coloration 

fonc^e  et  une  dilatation,  sorte  de  nucleus,  k  laquelle  le 

conduit  aboutit.  La  longueur  de  celui-ci,  y  conopris  son 

renflement  terminal ,  sa  direction  varient.  Gette  derniere 

est  g^n^ralement  rectiligne  quand  le  conduit  est  court, 

mais  ceiuirci  se  prolonge-t-il  davantage ,  sa  direction  est 

celle  d'une  ligne  courbe  ou  d'une  ligne  brisee;  d*autres 

fois  on  observe  une  disposition  en  spirale  ou  ondulee  li- 

mit^e  k  une  partie  du  conduit  ou  se  montrant  sur  tout  son 

irajet;  ce  dernier  6tat  £tait  surtout  evident  sur  un  ceuf  de 

Triton  fielveticus  (dg,  H). 

Nous  avons  trouve  comme  plus  grande  longueur  des 
conduits,  en  mesurant  une  ligne  men^ede  la  base  k  Tori- 
gine  de  la  dilatation  nucleaire,  264  fx.,  soil  a  peu  pres  le 
quart  du  diametre  de  Toeuf.  Toutefois,  par  suite  de  la  cour- 
bure  des  conduits,  leur  extr^mit^  interne  est  plus  rappro- 
ch^e  de  la  peripheric  que  du  centre  du  globe  vitellin.  Leur 
largeur,  gen^ralement  plus  considerable  k  la  base  (16  fx.), 
diminue  apres  un  trajet  plus  ou  moins  long,  pour  conserver 
alors  le  mSme  diametre  (en  moyenneS  fx.)  jusqu'i  la  dila- 
tation terminale. 

Dans  .quelques  coupes  qui  semblent  n'avoir  enlam6 
qu'une  certaine  longueur  du  conduit,  nous  voyons  ce  der- 
nier se  bifurquer  brusquement  de  mani^re  k  figurer  une 
sorte  de  T  ou  dT  renvers^  ((ig.  12).  D'autres  Ibis  un  simple 
eiargissement  remplace  les  deux  branches  du  T  (Gg.  7). 

On  a  Yu  que  le  trajet  du  conduit  est  indiqu6  par  une 
coloration  plus  fonc<^e;  il  est  manifeste  que  cette  coloration 
est  due  k  la  penetration  du  pigment  de  la  couche  corticale 
dans  rinterieur  du  vitellus.  La  zone  fonc^e  de  Themisphere 
sup^rieur  semble  suivre  ce  mouvement.  Dans  quelques 

2'"'  S^RIE,  TOME  XXX.  5 


(66) 

circonstances,  el  en  ^loignant  ou  rapprocliant  robjectif, 
on  voit  deux  lignes  fone6es  limilant  un  espace  plus  clair; 
ceci  se  remarquc  raremenl  a  la  base  du  conduit  ou  I'accu- 
noulation  du  pigment  est  considerable. 

Sur  les  coupes,  la  dilatation  terminale  a  g^neralement 
une  forme  ovalaire ,  le  grand  axe  de  Fovale  prolongeant 
celui  du  conduit  lui-mSme.  Gomme  maximum  de  longueur 
de  cet  axe,  je  trouve  32  ^.  La  longueur  du  petit  axe  est  en 
moyenne  de  16 /x.,  soit  la  moiti6  de  celle  du  precedent.  La 
dilatation  terminale  se  distingue  par  sa  coloration  plus 
claire;  un  pigment  fonc6,  semblable  k  celui  de  la  trainee, 
ne  se  retrouve  qu'i  la  p6riph6rie  de  la  dilatation  nucl^aire; 
tout  autour  de  celle-ci  est  une  espace  de  zone  formee  par 
des  stries  rayonnantes  de  la  substance  vitelline;  Tetendue 
de  cette  zone  6quivaut  ^  peu  pr^s  k  la  plus  grande  longueur 
de  la  dilatation  elle-mSme.  La  zone  perinucl^aire  est  ge- 
neralement  plus  p^le  que  le  vitellus  qui  I'entoure.  Enfin  il 
n'est  pas  rare  de  rencontrer  une  sorte  de  nucl^ole  au  centre 
de  la  dilatation. 

'  Tels  se  presentent  les  trous  vitellins  sur  Themisphere 
sup^rieur.  Ceux,  beaucoup  plus  rares,  de  rh^misph^re  in- 
fi6rieur  s*en  distinguent  surtout  par  leur  coloration  moins 
foncee;  Tabsence  d'une  couche  de  pigment  k  la  peripherie 
de  cette  partie  de  Toeuf  explique  cette  difference. 

On  conceit  ^galement  que  Taspectdes  preparations  doit 
varier  d'apres  que  les  trous  vitellins  ont  M  entam^s  en- 
ti^rement  ou  en  partie,  dans  le  sens  de  leur  axe  ou  per- 
pendiculairement  k  ce  dernier  (fig.  5,  a  droite). 


(67) 


III. 


A  quoi  faul-il  allribuer  les  conduits  que  nous  venons 
de  d^crire?  D'abord  il  nous  parait  hors  de  doute  qu'il 
s*agit  de  la  penetration  d'un  corps  Stranger  dans  Tint^rieur 
du  vitellus;  Taspect  g^n^ral  des  conduits,  leur  petit  dia- 
metre,  et  notamment  la  presence  du  pigment  entraine 
dans  leur  int^rieur,  ne  permettent  pas,  nous  semble-t-il, 
une  autre  explication.  Quant  in  la  nature  du  corps  pene- 
trant, nous  devons,  jusqu'a  ce  moment,  nous  contenter 
d*emettre  une  hypoth^se,  mais  qui  a  pour  elle  une  grande 
somme  de  probabilite :  les  agents  penetrants  seraient  les 
spermatozoides.  Yoici  les  principaux  arguments  en  faveur 
de  celte  mani^re  de  voir. 

Nous  s&vons  dej^  que  les  oeufs  dans  Toviducte  et  ceux 
non  fecondes  ne  presentent  pas  de  trous  vttellins. 

Newport (1) el apres  lui  BischoffetLeuckart(2)ont  vu  les 
elements  fecondateurs  penetrer  par  des  mouvements  actifs 
a  travers  les  differentes  couches  enveloppant  I'oeuf  des  Ba- 
traciens  jusqu'a  la  membrane  la  plus  interne  (membrane 
vitelline?)  (5)  en  contact  intime  avec  le  vitellus.  Jusque-1^ 
les  trois  observateurs  que  nous  venons  de  citer  sont  d'ac- 


(1)  On  the  Impregnation  of  the  ovum  in  the  Amphibia  (First  and  se- 
cond series,  1850  et  1852). 

(2)  Bestcltigung  des  von  D^  Newport  bei  denBatrachiern  und  />•  Barry 
bei  den  Kaninchen  behaupteten  Eindringent  des  Spermatosoiden  in  das 
i?t.  Giessen,1854. 

(5)  Une  revision  des  enveloppes  de  l*oeuf  des  Batraciens,  sarloat  au 
point  de  vue  comparalif ,  est  necessaire;  nous  ne  nous  y  arr^terons  pas 
aujourd'hui. 


(68) 

cord ;  raais  Bischoff  el  Leuckarl  ii'ont  passurpris  les  sper- 
matozoides  perforanl  la  membrane  vitelline;  tout  au  plus 
ont-ils  aper^u  qiielques-uns  de  ces  animalcules  dans  Tes- 
pace  compris  entre  cette  membrane  et  le  vitellus  au  mo- 
ment de  la  formation  du  premier  m^ridien.  Newport,  au 
contraire,  avance,  dans  son  second  ra^moire  (1),  qu'il  a  vu 
les  spermalozo'tdes  traverser  la  membrane  et  disparaitre. 
C'est  tout  ce  que,  dans  un  examen  de  ce  genre,  Topacif^ 
de  Toeuf  permetlrail  de  constaler.  Nous  avons  examine, 
d'apr^s  la,  m^thode  pr6conis6e  par  les  auteurs  qui  pr6c6- 
dent,  les  oeufs  de  la  Grenouille  verte,  de  TAxolotl  et  des 
Tritons,  raais  jamais,  jusquici,  soil  sur  des  oeufs  fScond^s 
naturelleraent,soit  sur  ceux  qui  T^taient  artificiellement, 
nous  n'avons  vu  la  penetration  i  travers  la  membrane  vi- 
telline, signaiee  par  Newport.  Toulefois  nous  altachons 
assez  peu  d'imporlance  k  ces  resultats  n^gatifs  :  il  s'agit, 
en  efTet,  d'observations  trfes-d6licates,  et  TexceHent  analo- 
miste  anglais  les  avail  repet^es  un  grand  nombre  de  fois 
avant  de  surprendre  les  spermatozoides  pergant  la  mem- 
brane la  plus  interne  de  Toeuf ;  il  cite,  du  reste,  comme  t^- 
moins  de  sa  decouverte,  les  noms  de  plusieurs  savants. 
Aussi  croyons-nous  que  les  observations  de  Newport  four- 
nissent  un  s^rieux  argument  k  Tappui  de  Thypoth^se  que 
les  trous  vitellins  sont  produits  par  les  spermatozoides. 

Une  autre  preuve  est  fournie  par  la  disposition  de  ces 
trous  memes.  Nous  avons  vu  que  leur  orifice  pr6sente,  pour 
chaque  esp^ce,  un  diametre  sensiblement  uniforme;  chez 
les  Tritons  et  les  Axolotis,  ce  diametre  est  toujours  plus 
considerable  que  chez  les  Batraciens  anoures;  or,  il  est  k 


(1)  Loc.  cit.,  note  a  la  page  271. 


(  6»  ) 

remarquer  que  les  spermatozoides  des  derniers  soot  plus 
petits  que  ceux  des  Urod^les,  dont  le  diamelre  transverse 
est  surtout  augment^  par  la  pr^euce  d'une  sorte  de  cr^te 
ondulante.  11  y  aurait  done  un  rapport  entre  la  largeur 
des  trous  et  T^paisseur  des  spermatozoides.  D'un  autre 
cdt^,  la  disposition  en  spirale  ou  ondulee  que  pr^sentent 
parfois  les  conduits  s'explique  parfaitement  par  le  mode 
de  progression  ( 5er/)en/me  motion)  des  spermatozoides  au 
moment  oit  ils  perforcnt  les  membranes  (1). 

Nous  avons  vu  aussi  que  les  trous  sont  g^n^ralement 
rends,  mais  que  d'autres  foisils  sont  remplac^s  par  des 
especes  de  sillons  ou  gouttieres.  Le  mode  de  penetration 
des  elements  fecondateurs  observe  par  Newport  pent  en- 
core expliquer  ces  differences  :  ces  elements,  dit  le  savant 
anglais,  sont  dirig^s  par  rapport  k  Ja  membrane  vitelline  : 
€  Usually  peripherally,  but  sometimes  inclined  at  slight 
»  angles  to  one  side  on  the  other  (2).  i^ 

Eutin  nous  savons  que  les  trous  vitellins  disparaissent 
au  moment  de  Tapparition  du  premier  meridien  ou ,  dans 
tons  les  cas,  pen  de  temps  apres  le  debut  de  la  segmenta- 
tion ,  c'est-^«dire  a  une  epoque  oil  Taction  des  spermato- 
zoides est  devenue  inutile  (3). 

Si  les  trous  vitellins  sont  en  effet  produits  par  les  sper- 
matozoides —  et  nous  ne  voyons  guere  d'autre  explication 
possible  —  viennent-ils  jeter  quelque  lumiere  sur  Taction 
produite  par  ces  elements  fecondateurs  dans  Toeuf  des 


(1)  Voir  Newport,  he.  xit.,  p.  274  du  second  memoire. 

(2)  lb.,  p.  275. 

(3)  G'est  ici  le  lieu  de  dire  que  les  ceufs  morts  sont  frequemnient  recou- 
vei'ts  de  tacbes  et  de  depressions  de  formes  variables  qu'il  imi>orte  de  ue 
pas  confondre  avec  les  trous  vitellins. 


(70) 

Balraciens?  La  Constance  des  trous  vitellins  chez  I'Axo- 
lotl  et  les  Tritons ,  la  ressemblance  de  leurs  dilatations 
terminales  avec  les  noyaux  des  spheres  de  segmentation , 
la  plus  grande  frequence  de  ces  dilatations  dans  la  zone 
suS'^quatoriale ,  nous  firent  d'abord  supposer  qu'une  de 
ces  dilatations  pourrait  bien  persister  et  devenir  le  nucleus , 
point  de  depart  de  la  fragmentation.  Mais  une  telle  ma- 
ni^re  de  voir  n'est  pas  soutenable  en  presence  de  ce  qui 
se  passe  dans  Toeuf  des  anoures;  I&,  nous  Tavons  vu  pr^ce«- 
demment,  les  trous  vitellins  sont  Texception ,  et  cependaot 
les  oeufs,  compl^tement  priv6s  de  ces  trous,  se  developpent ; 
ils  ne  sonl  done  pas  une  condition  n^cessaire  de  la  fecon- 
dation  et  ne  doivent  point  Stre  consid^r^s  comme  la  voie 
normale  suivie  par  les  spermatozoides. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE. 


Les  figures  5-12  sont  dessin^s,  k  la  chambre  claire,  d'apres  des 

ooupes  transparentes. 


Fig.  1  et  2.  CUufs  fecondes  de  Triton  alpestris,  Laur.,  une  quinzaine  de 
fois  grossis  el  debarrasses  des  couches  enveloppanles^, 
montrant  une  par  lie  de  la  fovea  germinaliva  et  plasieurs 
trous  vitellins. 

—  3.   (£uf  d'Axolotl  examine  dans  les  memes  conditions  ,  montrant 

aussi  une  partie  de  la  fovea  et  quelques  trous  vitellins. 

—  4.  OEuf  d'AxolotI  vu  par  le  p61e  superieur  pour  montrer  Telat  de  la 

fossette  germinatlve  imm^diatement  apres  la  ponte. 

—  5.  Coui)e  transparente  d'oeuf  de  TV.  alpestris,  montrant  a  gauclie 

un  trou  vitellin  complet  ( conduit  et  dilatation  terminale). 
Hartnack ,  Syst.  2 ,  ch.  CI. 


'v.;?i',-j-,  ik/t  de-  7'Ai-ad.  Ro^^  ^  ^df7a':^:ie 


(71  ) 

Kig.  6.  Coupe  transparente  d'oeuf  de  Tr.  alpeslris,  montranl  trois  irous 

vitellinsdaDsl'hemispbere  saperieur.  Meme  grossissement. 

—  7.  Coupe  d'oeuf  d'Axolotl.  On  y  voit  un  Irou  vitellin  el  la  disposi- 

tion, caract^ristique  cbez  cetle  espece ,  du  reseau  pigmen- 
laire  de  la  zone  foucee  sus-equaloriale.  Meme  grossissement. 

—  8.  Fragment  d'une  coupe  transparente  d'oeuf  d'Axololl ,  forlement 

grossi  (Hartn.  Syst.  5,  cb.  CI ),  pour  monlrer  la  disposi- 
tion du  reseau  pigmentaire. 

—  9.  Fragment  de  la  coupe  representee  fig.  6 ,  plus  fortement  grossi 

(150). 

—  10.  Fragment  de  la  coupe  representee  fig.  5,  au  meme  grossissement 

que  la  figure  pr^cedenle. 

—  11.  Fragment  de  coupe  d'oeuf  de  rrf7oy»  Ae/t^e/tcti^^  Razoumowski; 

la  section  a  entame,  sur  une  certaine  longueur,  un  con- 
duit vitellin  et  sa  dilatation  terminale;  le  conduit  est  on- 
dule.  Meme  grossissement  que  pour  les  figures  9  et  iO. 

—  i'i  Fragment  de  coupe  d'oeuf  d'AxolotI ,  montrant  un  conduit  vitellin 

bifurque.  M^me  grossissement  que  pour  les  figures  9  k  1 1 . 


(72) 


CLASSE   DES  LETTRES. 


Seance  du  4  juillet  1S70. 

M.  E.  Defagqz  ,  directeur. 

M.  Ad,  Qcjetelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont presents :  MM.  Ch.  Steur,  J.  Grandgagnage,  J.  Rou- 
lez,  P.  Gachard,  Ad.  Borgnet,  Paul  Devaux,  P.  De  Dec- 
ker, F.-A.  Snellaerl,  J. -J.  Haus,  M.-N.-J.  Leclercq,  Ch. 
Faider,  le  baron  Kervyn  deLetlenhove,  R,  Chalon,  Ad. 
Malhieuv  J.-J.  Thonissen,  Th.  Juste,  F6lix  N6ve,  Alph. 
Wauters ,  Henri  Conscience,  membres ;  Nolet  de  Brauwere 
Van  Steeland  et  Auguste  Scheler,  associes;  N.  Laforet  el 
Alph.  Le  Roy,  correspondants. 

M.  L.  Alvin,  membre  de  la  classe  des  beatix-arlSy  et 
M.  Ed.  Mailly,  correspondant  de  la  classe  des  sciences, 
assistent  k  la  seance. 


CORRESPONDANCE. 


M.  le  Ministre  de  rinl^rieurenvoie  pour  TAcademie  uii 
exemplaire  du  tome  II  de  la  Correspondance  de  Margue- 
rite d'Autriche,  duchesse  de  Par  me,  avec  Philippe  II 
[19  decembre  1561 — 6  jtiin  1565).  —  Remerctments. 

Le  meme  haut  fonctionnaire  transmet,  pour  ^tre  dislri- 
bues  a  dix-sept  membres  de  la  classe,  dix-sepl  exemplaires 


(  73  ) 

du  meme  volume,  formant  suite  k  I'envoi  du  tome  V^  de  ce 
recueil,  fait  aux'mSmes  acad^miciens  le  19  Kvrier  1868. 

—  La  classe  renvoie  k  l*examen  de  MM.  Snellaert,  Con- 
science  et  De  Decker  le  travail  manuscrit  suivant  de 
M.  Frans  de  Potter  :  Hebberechts  Godshuisj  gewoonlijk 
Schreiboom  genaamd. 

—  M.  le  secretaire  perpetuel  communique  les  listes  qu'il 
a  fait  dresser,  pour  les  commissions  d*histoire  et  de  litt^- 
rature  flamande,  des  institutions  qui  ont  accuse  reception 
du  dernier  envoi  annuel  des  publications  de  ces  commis- 
sions. 

—  M.  R.  Chalon  fait  hommage  des  Supplements  qu'il 
vient  de  publier  en  1  cah.  in-4'*  k  ses  Recherches  $ur  les 
monnaies  des  comtes  de  Namur.  —  Remerclments. 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


M.  Th.  Juste  donne  lecture  de  la  notice  quMI  a  consacree 
a  la  vie  et  aux  travaux  de  feu  Ed.  Ducpetiaux,  notice  des- 
tin^e  a  paraitre,  avec  le  portrait  du  d^funt,  dans  VAnnuaire 
de  mi. 

—  La  stance  a  et6  terminee  par  une  communication 
verbale  de  M.  Gachard ,  relative  a  un  episode  in^dit  de 
la  journee  du  25  aoiit  1830  concernant  la  mani^re  dont 
ont  ete  sauvegard^s  les  batiments  du  Mus^e  de  Tindustrie, 
a  Bruxelles. 


(74) 


GLASSE  IIES  BEAUX-ARTS. 


Seance  du  7  juillel  1810. 

M.  Ch.-A.  Fraikin,  direcleur. 

M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents  :  MM.  L.  Alvin,  N.  De  Keyser,  F.-J.  Felis, 
G.  Geefs,  C.-L.  Hanssens,  A.  Van  Hassell,  Joseph  Geefs, 
F.  De  Braekeleer,  Ed.  F6lis,  Edmond  De  Busscher,  Alph. 
Balat,  Aug.  Payen,  le  chevalier  L.  de  Burbure,  J.  Franck, 
Gust.  De  Man,  Ad.  Siret,  Julien  Leclercq,  Ernest  Slinge- 
neyer,  Alex.  Robert,  membres;  Ed.  de  Biefve  etBosselet, 
correspond  ants. 

M.  J.  Nolet  de  Brauwere  van  Steeland,  associe  de  la 
classe  des  lettres  ^  assiste  k  la  stance. 


CORRESPONDANCE. 


M.  le  Ministre  de  Tinterieur  annonce  que  M.  Tinant, 
statuaire ,  vient  de  terminer  le  modele  du  buste  de  feu  M.  Ic 
commandeur  de  Nieuport,  et  il  exprime  le  d^sir  qu'un  ou 
deux  des  membres  statuaires  de  la  ^lasse  veuillent  bien 
examiner  ce  module,  k  Teffet  de  renseigner  le  gouverne- 


(78) 

inenl  sur  le  point  dc  savoir  s'il  y  a  lieu  d'en  auloriser  Texe- 
cution  en  marbre. 

Conform^ment  aux  dispositions  prises  en  assemblee 
generate  du  12  mai  1868,  par  les  trois  classes,  au  sujet 
des  bustes  des  acad^miciens  d^funts,  il  est  decide  que  le 
renvoi  de  cette  d^pficbe  aura  lieu  k  la  classe  des  sciences, 
S  laquelle  le  commandeur  appartenait  le  plus  sp6cialement 
par  ses  travaux  et  dont  Tavis,  par  consequent,  doit  6lre 
entendu  avant  qu'elle  salisfasse  au  d^sir  qu'ex prime  le 
gouvernement. 

—  M.  L.  Alvin  offre  un  exemplaire  du  troisifime  volume 
de  sa  Galeriedes  Con/ewiporam^.  Get  ouvrage  est  consacre 
a  F.-/.  Navez^  sa  vie,  ses  wuvres  et  sa  correspondance,  — 
La  classe  remercie  M.  Alvin  pour  cet  hommage. 

—  La  Soci^te  acad^mique  d'arcbilecture  de  Lyon  exprime 
le  d^sir,  en  offrant  le  premier  volume  de  ses  travaux,  de 
recevoir,  par  contre,  les  publications  academiques.  —  Ac- 
cept6. 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Un  ^change  de  considerations  a  eu  lieu  en  Ire  plusieurs 
membres  au  sujet  de  diverses  questions  artistiques. 


(76) 


OUVRAGES  PRESENTES. 


Gachard  (P.).  —  Corrcspoddance  de  Mai^ueritc  d'Aulricbe, 
duchesse  de  Parme,  avec  Philippe  II,  tome  II  (i9  decembrc 
1501-5  juin  1565).  Bruxelles,  1^70;  in-4«. 

Alvin  {L.y  —  Galerie  de  contemporains  :  Fr.  J.  Navcz ,  sa 
vie  5  ses  oeuvres  et  sa  correspondance.  Bruxelles,  1870;  in-12. 

Chalon  (/?.).  —  Recherches  siir  les  monnaies  des  comtes 
de  Namur.  Supplements.  Bruxelles,  1870;  in-i"". 

Mathieu  (Ad.).  — Gloire,  amour,  charite.  Poesie  lue  a  la 
stance  publique  de  la  elasse  des  lettres  de  TAcademie  royaie , 
le  1 1  mai  1870.  Bruxelles ;  in-S**. 

Catalan  (Eugene),  —  Cours  d'analysc  de  runiversile  de 
Liege.  Algebre,  Calcul  differentlel.  Premiere  pariie  du  calcul 
integral.  Bruxelles,  1870;  in-8<». 

Bellynck  [A),  —  Les  progres  rdcents  de  la  zoologie  en 
France ;  corapte  rendu  du  rapport  de  M.  Milne-Edwards.  Paris- 
Bruxelles,  1870;  in-8». 

Van  Raemdonck  (/.)  —  Gerard  de  Cremer  ou  Mercator, 
geograpbe  flamand.  Saint-Nicolas,  1870;  gr.  in-8^ 

Graindorge  (J.).  —  Question  de  licence,  problemc  de  rae- 
canique.  Paris,  1870 ;  ili-8^ 

Graindorge  (/.).  —  Sur  quelques  integrates  definies.  Paris, 
1870,in-8\ 

Falisse  ( V.)  et  Graindorge  (/.).  —  Traite  d'algebre  elemen- 
taire,  1^*  partie.  Liege,  1870;  in-8*». 

Pasquier-Nalinne  (Ch,),  —  Resume  d*un  travail  sur  les 
produits  et  les  sous-produits  de  la  distillation  des  houilles. 
Li^ge,  1870;in-8«. 

De  Potter  (Frans)  en  Borre  (Pieter).  —  Geschiedenis  der 
rederijkerskamcr  van  Veurne.  Gand,  1870;  in-8**. 

Degive  (A.)  et  Van  Herlsen  {£,).  —  Observations  relatives 


(77) 

h  la  virulence  ct  a  la  contagion  de  la  phthisic  tiiberculeu$e. 
Bnixelles,  1870;  in-8^ 

Musee  de  Vindmirie  de  Belgique,  —  Bulletin,  tome  LVII, 
rk°«  4  a  6.  Bruxelles,  1870;  3  cah.  in-8». 

Commissions  royales  d'art  et  d'archeologie  a  Bruxelles.  — 
Bulletin,  9«*  annee,  n°«  5  et  6.  Bruxelles,,  4870;  in-S". 

SocieU  royale  de  numismalique  a  Bruxelles.  —  Revue  de 
la  numismatique  beige,  5"''  serie ,  tome  II,  3"**  livr.  Bruxelles, 
i870;  in-8». 

Bevuede  Betgique^  2'"''  anne«,  6*°*  Jivr.  Bruxelles,  1870; 
in-8«. 

VAbeilley  revue  pedagogique  publieeparTh.  Braun,XVI'"* 
annde,  S""*,  4"^'  et  5"*  livr.  Bruxelles,  1870;  3  cah.  in-8". 

Societe  royale  des  bemtx-^arts  et  de  littSrature  de  Gand.  — 
Annde  1869-4870, 1"  et  2'"*'  livr.  Gand,  1870;  in-8^ 

MeSsagerdes  sciences  historiques,  1870,  n°  3.  Gand;  in«8". 

Jnstitut  archeologique  de  la  province  de  Luxembourg  ^  a 
Avion,  —  Annales ,  tome  Vl,  1*'  cahicr.  Arlon  j  1870;  gr.  in-8^ 

Bataviaasch  genootschap  van  kunsten  enwetensehappen.  — 
Verbandelingen ,  vol.  XXXIII;1  vol.  ia-4°;  —  Tijdschrift, 
vol.  XVI,  2-6;  XVII,  i-6;  XVIII,  1;  10  cah.  in-S^  -Notulen, 
vol.  IV,  2;  V,  VI,  VII,  1 ;  4  cah.  in-8*»;  —  Catalogus  der  ethno- 
graphische  afdeeling  van  het  museum;  1  cah.  in-8''; — Gatgalpgus 
der  nuroismatische  afdeeling  van  bet  museum;  1  cah^  in-S^ 

Begnault  ( F.).  —  Relation  dcs  experiences  pour  determiner 
les  loisi  et  les  donates  physiques  necessaires  ^u  calcul  des  ma- 
chines k  feu.  Tome  III.  Paris,  1870;  in-4\ 

Barral  (7.-^1.).  —  L'agriculture  du  nord  de  la  France. 
Tomes  I  et  II.  Paris ,  1870;  2  yol.  In-S^ 

Travaux  de  reforme  dans  les  sciences  midicuUn  el  naUU' 
relies  dus  a  M.  Edouard  fiobin,  Pam^  18^9;  i»-8*. 

Mehay.  —  Note  sur  les  areometres  a  ppi^s  oon^t^t  et  l^ur 
emploi  d^ns  les  9ucreri«$  et  tea  di»tillfi?ie6i  Conipi^ne,  1870; 
in-8«. 

ffovelaeque  {Abel}.  —  Note  mv  la  prononeiation  et  la  trans- 


(78) 

criplion  de deux sifflantes  sanscrites.  Paris,  1869;  ia-8'*. 

SuppUment  a  la  note  sur  la  fondation  de  I'ancien  porf  de 
Cherbourg  par  Hile  de  Caligny  {Louis  Roland),  Paris,  187(1; 
in-8^ 

icole  impMale  poly  technique ,  a  Paris,  —  Journal ,  t.  XXVI, 
iS"**  cahier.  Paris,  1870;  in-4". 

Society  giologique  de  France,  a  Paris,  —  Bulletin,  2*"*  serie, 
tome  XXVI ,  1869,  n»  7 ;  tome  XXVII  ,1870,  n"  2  et  3.  Paris; 
3  call.  in-8®. 

Societe  mMeorologique  de  France,  —  Annuaire,  tome  XVI, 
1868,  Bulletin  des  seances,  feuilles  20-25.  Paris,  1870;  cah. 
in-8«. 

Societe  de  biologic  de  Paris.  —  Comptes  rendus  des  seances 
et  memoires,  tome  II  de  la  i^  s<5rie,  1865.  Paris,  1866;  in-8". 

Revue  des  questions  historiques,  i"*  annce,  16"*'  livr. 
Paris,  1870;  gr.  in-8". 

Societe  des  antiquaires  de  Picardie,  a  Amiens,  —  Bulletin , 
annee  1870,  n*  I.Amiens,  1870;  in-8^ 

Academic  imperiale  des  sciences ,  lettres  et  arts  d' Arras.  — 
Mdmoires,  2*  serie,  tome  III.  Arras,  1869,  in-8". 

Societe  academique  de* Maine  et  Loire,  d  Angers,  —  Me- 
moires, tomes XXI ^  XXIV.  Angers,  1867-1868; 4  broch. in -8«. 

Societe d'JE mutation du  Doubs,  a  Besan^on,  —  Memoires, 
Z''  serie,  10*  vol.2«  p.  1864-1869;  4«  serie,  3*  et  4«vol,  1867- 
1868.  Besan^on,  1868;  3  vol.  in-8^ 

Societe  imperiale  des  sciences  naturelles  de  Cherbourg,  — 
Memoires,  tomes  XIII  et  XIV  (2«  serie,  tomes  III  et  IV).  Cher- 
bourg, 1868-1869;  2  vol.  in-8». 

Societi  dunkerquoise  pour  I' encouragement  des  sciences,  des 
lettres  et  des  arts,  —  Memoires,  1867-1868, 1868-1869, 13*  el 
14*  vol.  Dunkerque,  1869;  2  vol.  in-8^ 

Societe  des  sciences  naturelles  de  Strasbourg,  —  Bulletin , 
2*  annde,  n"  8,  9  et  10  (fin).  Strasbourg,  1869;  3  feuilles 
in.8«. 

Societe  impiriale  d'agriculture  de  Valenciennes.  —  Revue  . 


(79) 

ngricole,  22"*  annec,  lome  XXIV,  n"  4.  Avril.  Valenciennes, 
i870;in-8^ 

Societe  academique  d' architecture  de  Lyon,  —  Annates, 
tome  I".  Exercice  1867-1868.  Lyon  ,  i869;gr.  in-8''. 

Society  de  geographic  de  Paris.  —  Bulletin ,  S"®  serie;  1869, 
Janvier  a  decembre,  1870,  Janvier  a  mars.  Paris;  4  cab.  in-8". 

KonigL'prevssische  Akademie  der  Wissenschaften  zu  Ber- 
lin. —  Monatsberiebt,  Marz,  April  und  Mai  1870.  Berlin^  1870; 
3  cab.  in-8^ 

Sternwarte  zu  Bonn.  —  Astronomiscbe  Beobacbtungen  von 
Dr.  Fr.  W.  A.  Argelander,  VIP"  Band,  2  Abtb.  Bonn,  1870; 
in-4''. 

Mittelrheinischer  geologischer  Verein  zu  Darmstadt.  — 
Karten  und  Mitlbeilungen  :  section  Alsfeld  und  section  Allen- 
dorf-Treis.  Darmstadt,  1869-1870;  2  cab.  in-8"  avec  carte. 

Verein  pur  Nalurkunde  zu  Fulda.  —  Bericbt,  I.  Fulda, 
1870;in-8°. 

Speyer  (Oscar).  —  Die  Ostracoden  der  Casseler  Tertiiirbil- 
dungen.  Cassel,  1865;  in-8^ 

Speyer  (Oscar),  —  Systematisches  Verzeicbniss  der  in  der 
nachsten  Umgebung  Fulda's  vorkommenden  Land-  und  Siiss- 
wasscr-  Concbylicn.  Fulda,  1870;  in-8°. 

Archiv  der  Mathematik  und  Physik,  berausgegeben  von 
J.-A.  Gruncrt,  LI  Tbeil,  4  Heft.  Greifswald,  1869;  in-S*. 

Naturhistorisch  -  medizinischer  Verein  zu  Heidelberg.  — 
Verbandlungen,  Band  V,  5.  Heidelberg,  1870;  in-8". 

Historische  Commission  bei  der  K,  Akademie  der  Wissen- 
schaften zu  Munchen.  —  Gescbicbte  der  Stadt  Rom,  von 
Alfred  von  Reumont.  HP"  Band,  2^*  Abtb. :  Das  modcrne  Rom. 
Berlin,  1870;  in-8''. 

Verein  fiir  vaterldndische  Naturkunde  in  Wurttemberg  zu 
Stuttgart.  —  Wurttemb.  naturw.  Jabresbefte^  Jabrg.  XXV,  2 
und  5  Heft.  Stuttgart,  1869;  in-8^ 

Kongelige  Danske  V idenskabernes  Selskab  i  Kjobenhavn. 
—  Vidensk.  Selsk.  Skrifter,  S**'  Raekke,  Naturvidenskabelig 


(80) 

og  niatlieraalisk  afd.,  8  Bd.,  VI,  VII,  9  Bd.,  I,  hislorisk  og  |Jji- 
losophisk  afd.,  4  Bd.,  IV.  Gopenhague;  4  cah.  in-4".  —  Over- 
sigt,  i869,  n""  5.  Gopenhague;  in-8^ 

Ethnological  Society  of  London.  —  Journal ,  vol.  1 ,  a"'  2 , 
3,  4;  vol.  II,  n^'  i ,  2.  Londres,  1869-1870;  5  cah.  in-8\ 

Scientific  opinion,  part  XX,  vol.  3,  June  1870.  Londres; 
in-4°. 

A  catalogue  of  Maps  of  the  British  possessions  of  India 
and  other  parts  of  Asia,  Londres,  1870;  in-8°. 

The  american  journal  of  science  and  arts,  second  series , 
vol  XLIX,  n**'  146, 147.  New-Haven,  1870;  2  cah.  in-8°. 

Peabody  institute,  Baltimore.  —  Mr.  Peabody's  letter  of 
September  22,  1869.  Baltimore,  1870;  in-8\ 

Academic  imperiale  des  sciences  de  Saint-Petershourg.  — 
Memoires,  tome  XIV,  n*»»  8,  9  (dernier);  tome  XV,  n°M  ,2, 
3  et  4.  Siiint-Petersbourg ;  6  cah.  in-4° ;  —  Bulletin ,  tome  XIV, 
n**'  4,  5et  6  (dernier).  Saint- Petersbourg;  3  cah.  in-4". 

Physikalischer  central- observatoriums  zu  St.'Petersburg. 
—  Jahresbericht  fur  1869.  St.-Pdtersbourg,  1870;  in-4\ 

Societd  Reale  di  Napoli.  —  Rendiconto  delle  tornate  e  dei 
luvori  deir  Accademia  di  scienze  morali  e  politiche,  anno  IX**, 
quaderno  di  Gennaio  a  Marzo  1870.  Naples,  1870;  in-8''. 

Luvini  {Giovanni),  —  Saggio  di  un  corso  di  fiscia  elemen- 
tare  proposto  alle  scuolo  italiane ,  quarta  edizione.  Turin ,  1 868 ; 
in-12. 

Luvini  (Giovanni).  —  Alcunc  sperienze  e  considerazioni  in- 
torno  air  adesione  tra  solidi  e  liquidi.  Turin,  1870;  in-8*'. 

Academia  real  das  sdmcias  de  Lisboa.  —  Jornal  de  scien- 
cias  mathematicas,  physicas  e  naturaes.  Num.  9,  Junho  de 
1870.  Lisbonne,  1870;  in -8^ 

Soci^dad  de  ciencias  fisicas  y  naiurales  de  Caracas.  —  Var- 
gasia ,  num.  4,  5,  6,  7.  Garacas,  1868-1870;  4  cah.  in-8". 


BULLETIN 


DE 


L'ACADEMIE  ROYALE  DES  SCIENCES, 


DES 


LETTRES  ET  DES  BEADX-ARTS  DB  BELGIQDE 


1870. —  N*>  8. 


€LASSE  DES  SGIEHGES. 


Seance  du  6  aout  1870, 

M.  G.  Dewalque  ,  directeur,  president  cle  rAcad6mio. 
M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents  :  MM.  J.  d'Omalius  d'Halloy,  L.  de  Ko- 
ninck,  P.-.I.  Van  Beneden,  H.  Nyst,  Gluge^,  Melsens, 
J.  Liagre,  F.  Duprez,  Poelman,  E.  Quetelet,  H.  Maus, 
M.GIoesener,  A. Spring,  CandSze,  Eug.Coemans,  F.Donny, 
Ch.  Monligny,  Steichen,  E.Dupont,  membres;  E.Catalan, 
Ph.  Gilbert,  associes;  C.  Malaise,  Louis  Henry,  Al.  Briarl, 
correspondants. 

2*""  Sl^RIE,  TOME  XXX.  6 


(  82  ) 


CORRESPONDANCE, 


La  classe  apprend  la  mort  de  Tun  de  ses  associes, 
M.  Jean-Th6odore  Lacordaire,  Aec&d^k  Li6ge,  le  18  juillet 
.  dernier,  k  T^ge  de  soixante-neuf  ans  et  quatre  mois. 

Les  condol6ances  de  la  CompagniQ  ont  ^t^  exprimees 
par  M.  le  secretaire  perp^tuel  k  la  famille  du  d^funt. 
»   Le  corps  a  6t^  transport^  en  Picardie,  et  le  service, 
suivi  de  Tenterrement,  a  eu  lieu  k  ftosiferes,  le  vendredi 
22  du  m^me  mois. 

La  Compagnie  n'a  pu ,  k  cause  de  ces  dispositions,  dele- 
guer  de  deputation  aux  fun^railles  de  cet  Eminent  confrere 
et  y  faire  exprimer  ses  regrets. 

—  M.  le  Ministre  de  rint^rieur  et  plusieurs  membres 
de  ]a  classe  envoient  diff6rents  ouvrages  imprimis  destines 
a  la  biblioth^que.  Ces  livres  seront  mentionn^s  au  Bulletin 
de  la  stance. 

—  Le  mSme  haut  fonctionnaire  a  donn^  connaissance 
que  M.  Tinant,  artiste  statuaire,  a  termini  le  modele  du 
buste  de  feu  le  commandeur  de  Nieuport  et  a  demand^ 
que  la  classe  des  beaux-arts  ddl^guat  deux  de  ses  mem- 
bres, k  I'effet  de  renseigner  le  Gouvernement  sur  le  point 
de  savoir  s'il  y  a  lieu  d'autoriser  rex^cutiou  en  marbre  de 
ce  module. 

La  classe  des  beaux-arts,  saisie  de  cette  communication 
dans  sa  derni^re  stance,  a  decide  qu'il  en  serait  ref^r^ 
k  la  classe  des  sciences,  k  laquelle  le  d^funt  devait  plus 


(  83  ) 

sp^cialement  apparlenir  par  ses  iravaux.  Celle-ci,  confor- 
m^ment  an  r^glemcot  sur  les  bustes,  nomrae  commissaires 
MM.  Ad.  Quetelet  et  d'Omalius,  tous  les  deux  anciens  con- 
fr^resdu  d6funt,  pour  prendre  une  decision  sur  la  demande 
du  Ministre. 

M.  d'Omalius  a  d^clar^  s'en  referer  a  Tavis  de  M.  Ad. 
Quetelet,  qui  se  joindra  aux  commissaires  que  designera 
la  classe  des  beaux-arts. 

—  Les  soci^tes  savantes  dont  les  noms  suivent  remer- 
cient  pour  les  derniers  envois  et  adressent  leurs  r^cenls 
travaux  : 

La  Soci6t6  Pbilomatique  de  Paris;  la  Soci^te  deBiologie, 
k  Paris;  la  Soci6l6  Induslrielle,  i  Angers;  la  Society  An Ihro- 
pologique,  k  Londres;  la  Soci^t^  Entoraologique,  k  Lon- 
dres;  la  Soci6t6  Math^matique ,  k  Londres;  la  Society  des 
naturalisles,  k  Dresde;  la  Soci^te  des  naturalistes,  a  Gies- 
sen;  la  Soci6t6  des  sciences,  k  Harlem;  le  Comit^  g^olo- 
gique  d'ltalie,  k  Florence;  le  Bureau  de  la  recherche 
giologique  de  la  Su6de,  ^ Stockholm;  I'Acad^mie  imperiale 
de  m^decine,  k  Saint-P^tersbourg;  la  Soci^t^  des  sciences 
physiques  et  naturelles,  k  Caracas. 

—  M.  F.  Terby  adresse  de  nouveaux  renseignements 
sur  les  orages  observes  cette  ann^e  k  Louvain,  ainsi  que 
sur  r^clipse  de  lune  du  12  juillet  dernier. 

—  M.  Altenrath  communique  des  observations  sur  un 
bolide  aper<;u  k  An  vers  le  26  juillet,  vers  dix  heures  trois 
minutes  du  soir. 

—  M.  Cavalier  transmet  le  r^sum^  des  observations 


(84) 

m^t^orologiques  faites  k  Ostende  pendant  le  mois  de 
JuilletlSTO. 

—  M.  Ad.  Quetelet  pr6sente  ses  observations  sur  I'etat 
de  la  vegetation  k  Bruxelles  le  21  avril  dernier. 

M.  Malaise  pr^sente  les  meraes  observations  pour  Gem- 
bloux. 

—  La  Society  hollandaise  des  sciences  a  Harlem  com- 
munique le  comple  rendu  de  sa  stance  publique  annuelle 
du  mois  de  mai  1870. 


CONCOURS  DE  1870. 


M.  le  secretaire  perpetuel  annonce  que  le  terme  fatal 
du  concours  de  cette  annee  est  expire  depuis  le  1*'  aofit. 

Le  seul  m^moire  re^u  le  50  mai  dernier  (1 )  concernait 
la  premi£:r£  question  du  programme;  il  portait  pour  titre  : 
Etude.sur  les  procedes  suivis  pour  determiner  les  elements 
du  magnetisme  terrestre.  ■ —  MM.  Gloesener,  E.  Quetelet 
et  Montigny  ont  ete  nommes  commissaires. 

—  Un  anonyme  exprime  le  desir  de  voir  reculer  le 
terme  fatal,  afin  de  pouvoir  presenter  un  travail  en  reponse 
k  la  sixiJSME  QUESTION  dc  ce  concours :  Faire  connaitrey 
nolamment  au  point  de  vue  de  leur  composition y  les  roohes 


(1)  Voir  Bulletins,  2"«e  s^rie,  I.  XXIX,  p.  065. 


(85) 

plutoniennes  ou  eonsiderees  comme  telles,  de  la  Belgique  el 
de  VArdenne. 

La  classe  ne  peut,  d'apr^s  les  r^glements,  acceder  a 
cette  demande,  mais  elle  en  prend  acte  pour  revenir  sur 
cette  question ,  lorsqu'elle  s'occupera  de  la  formation  de 
son  procbain  programme. 


RAPPORTS. 


Recherches  sur  la  constitution  de  Vacide  phloretique  el  sur 
I'acide  sulfohydrocinnaniique ,  par  M.  L.  de  Koninck. 

«  Dans  le  travail  soumis  au  jugement  de  la  classe, 
M.  Lucien  de  Koninck  a  eu  pour  but  de  recbercber  la  place 
que  Tacide  phloretique  doit  occuper  dans  la  s^rie  des  acides 
aroma  tiques.  II  a  essay^  ainsi  de  soumettrea  une  verifica- 
tion exp^rimentale ,  I'bypotbese  de  MM.  Glaser  et  Bucba- 
nan  qui  consid^rent  Tacide  pblor^tique  comme  de  Tacide 
ortbo-oxypb^nyl-propionique  normal.  Les  diffi^rents  et  in- 
g^nieux  essais  quMl  a  tenths  dans  cette  direction  n'ont  pas 
conduit  au  resultat  pr^yu.  Sous  ce  rapport  le  travail  de 
M.  L.  de  Koninck  ne  contient  que  le  r^cit  de  Tinsucc^s  de 
ses  tentatives,  mais  il  est  des  circonstances  ou  la  connai^- 
sance  des  insucces  pr^sente  un  veritable  intir^t.  Cette  con- 
uaissance  cmpecbe  d'autres  cbimistes  de  s'engager  dans  la 
meme  voie. 

La  note  de  M.  de  Koninck  est  terminee  par  une  etude 


(  86  ) 

(le  I'acide  sulfohydrocinnamique  et  de  ses  composes  metal- 
liqucs. 

Cette  parlie  est  trailee  avec  beaucoup  de  soin.  Elle  est 
appuy6e  d'analyses  qui  me  paraissent  parfaitement  exe- 
cutees  et  qui  rev^lenl  une  veritable  habilete. 

J'ai  Thonneur  de  proposer  k  la  classe  d'ordonner  I'im- 
pression  de  ce  travail  dans  le  Bulletin  de  la  seance  et  de 
voter  des  remercimenls  k  Tauteur.  p 

M.  Melsens  s'^tant  rallie  aux  conclusions  de  son  savant 
confrere,  la  classe  a  vot6  Tirnpression  de  la  notice  de  M.  de 
Koninck  dans  les  Bulletins. 


tltude  zoologique  et  anatomique  du  genre  Macrostomum  el 
description  de  deux  especes  nouvelles;  par  M.  Edouard 
Van  Beneden. 

«  11  existe  dans  Teau  douce  et  dans  Teau  de  mer  des 
animaux  a  robe  ciliee,  d'un  tres-haut  interet  sous  divers 
rapports.  Le  naturaliste  qui  veut  se  faire  une  bonne  idee 
de  la  division  du  travail,  surtout  dans  les  appareils  de  la  vie 
de  conservation,  ne  saurait  en  trouver  de  plus  favorables. 
Ce  qui  prouve  principalement  leur  importance ,  c'est  qu'ils 
optete,  dans  ces  dernieres  annees,  I'objetdes  recherches 
des  plus  eminents  naluralistes  :  MM.  Oscar  Schmidt,  Max 
Scbullze^  ClaparMe  et  d'aulres  s'en  sont  activement  oc- 
cup^s. 

Nous  voulons  parler  des  Turbellaries  Rhabdoceles. 


(  87  ) 

M.  £d.  Van  Beneden  a  rencontr^  dans  le  eours  de  ses 
recherches  deux  de  ces  formes  enti^rement  nouvelles  pour 
la  science;  Tune  d'eau  douce,  Tautre  marine;  il  a  ^tudi^ 
avec  soin  leurs  divers  appareils. 

Sous  le  rapport  syst6matique»  M.  £d.  Van  Beneden 
trouve  que  Tanatomie  des  difl(6rentes  esp^ces  du  genre 
Macro&tomnm  differe  suffisammeni  des  autres  Rhabdoc^les 
pour  en  former  une  famiUe  distincte  dans  laqueile  il  cr^e 
deux  genres  nouveau^,  Omalostomum  et  Mecynostomum. 

m 

L'esp6ce  nouvelle  d'eau  douce  qu'il  a  d^couverte  pres 
de  Lotttain  se  place  dans  le  genre  Macrostomum,  sous  le 
nom  de  M.  viride.  • 

L'autre  esp^ce  marine  nouvelle  prend  rang  dans  le 
genre  Omalostomum,  sousle  nom.d'O.  Claparediiy  k  cdte 
de  rO.  SchuUzii.  Le  genre  Mecynostomum  ne  renferme 
qu'une  seule  esp^ce,  le  M,  auritum,  observ6  par  M.  Schuitze. 

La  notice  qui  'est  soumise  a  notre  examen  est  faite  avec 
le  mSme  soin  que  les  travaux  pr6c^dents  de  Tanteur,  et 
une  belle planche,  repr^senlant  tout  Tanimal  et  son  orga- 
nisation,  i'accompagne ;  nous  n'hesitons  done  pas  k  deman- 
der  k  TAcad^mie  d'en  ordonner  Timpression  dans  les  Bui- 
tetins.  9 

Conform^ment  aux  conclusions  dece  rapport,  la  classc 
vote  rimpression  de  la  notice  de  M.  Edouard  Van  Beneden 
dans  les  Bulletins. 


(88) 


Nole  Stir  le  stereog raphe  depoche^  etc,  par  M.  Plucker. 

€  La  note  de  M.  Plucker  se  compose  de  deuK  parties  : 

l""  L*application  de  la  pbotograpbieau  lever  des. plans; 

S""  La  description  d'un  instrument  portatif  de  photo- 
graphie. 

Dans  la  premiere  partie,  Tauteur  expose  la  m^tbode 
basee  sur  Temploi  des  vues  perspectives  pour  la  construc- 
tion des  plans,  metbode  dont  Beautemps*Beaupre  paratt 
avoir  le  premier  conseill6  Tusage.  On  la  trouve  d^crite 
dans  rinstruction  redig<^e  par  ce  savant  en  1835,  lors  du 
voyage  autour  du  monde  entrepris  par  la  frigate  la  Bonite. 
Cette  m^thode  permet  aux  navigateurs  de  relever,  dans 
uue  reconnaissance  rapide,  la  configuration  generate  des 
contrees  qu'ils  explorent ,  et  meme  celle  des  rivages  qu'ils 
ne  peuvent  aborder. 

L'execution  en  est  fort  simple.  De  deux  stations  sepa- 
rees  par  une  distance  connue,  par  exemple,  de  deux 
embarcations  au  mouillage,  on  dessine  avec  soin  les  per- 
spectives suivant  lesquelles  se  profilent  les  objets  dont  on 
veut  determiner  la  position  sur  le  plan;  deux  angles  ob- 
tenus  en  visant,  des  deux  extremit^s  de  la  base,  un  meme 
objet  comprisdans  les  deux  perspectives,  suffisent  ^  faire 
Forientation,  et  il  ne  reste  plus  ensuite  k  Top^rateur  (\\\'k 
combiner  sur  le  papier,  ^  I'aide  d'une  construction  g^o- 
melrique,  les  deux  vues  pittoresques  qu'il  a  dessinees, 
pour  transformer  celles-ci  en  un  plan,  dont  Texactitude 
est  proportionnelle  k  la  precision  de  son  dessin. 

La  metbode  de  Beautemps-Beaupre  fut  vivement  re- 


(89) 

commaod^e  par  le  colonel  Leblanc;  mais  son  emploi  se 
repandit  peu ,  et  resta  limits  k  quelques  cas  speciaux. 

Le  chef  de  bataillon  du  g^nie  Laussedat,  professeur  a 
r£lcole  polytecbnique ,  coAvaiucu  des  avantages  que  pr6- 
sente  celte  m^lhode ,  et  persuade  que  son  abandon  presque 
g^n^ral  devait  Stre  attribae  k  la  difiiculte  qu'offr  e  le  paysage 
d'aprte  nature ,  et  k  rinsufflsance  de  T^ducation  artistique 
re<;ue  par  les  ingenieurs ,  s'appliqua  k  modifier  les  condi- 
tions d'ex^cution,  de  telle  sorteque  la  representation  exacte 
des  perspectives  (At  possible,  m^e  a  un  dessinateur  peu 
experiment^.  II  atteignit  ce  but  par  I'emploi  de  la  cbambre 
claire instrument  qui  fournit  des  perspectives  fort  exactes. 

La  substitution  des  eprenves  photographiques  aux  vues 
dessin^s  k  la  main  dans  la  ebambre  claire  fut  la  conse- 
quence naturelle  des  progrfes  realises  par  la  photographic, 
et  elie  simpliGa  considerablement  Tapplication  de  la  m^- 
thode  Beautemps.  Des  experiences  faites  en  1861  et  1862 
par  les  ofiiciers  du  g^nie  de  la  garde  imperiale  constate- 
renl  Tefficacite  de  la  nouvelle  melhode,  et,  en  1865,  le 
general  Morin  mettait  sous  les  yeux  de  TAcademie  des 
sciences  de  Paris  le  r^sultat  le  plus  important  de  ces 
experiences  :  le  plan  detailie  de  Grenoble  el  de  ses  envi- 
rons, d*une  exactitude  parfaite,  embrassant  une  etendue 
de  plus  de  20  kilometres  carres,  et  execute  entierement  au 
moyen  de  vingt-neuf  vues  photographiques  prises  de  huit 
stations  differentes.  Les  operations  sur  le  terrain  n'avaienl 
pas  exige  plus  de  soixante  beures,  et  le  travail  de  cabinet 
a  ete  terroine  k  Paris  en  moins  de  deux  mois. 

De  ce  qui  precede,  il  resulte  que  I'emploi  des  perspec- 
tives photographiques ,  tel  que  M.  Plucker  Tindique  dans 
sa  note,  compte  depuis  longtemps  deja  au  nombre  des 
methodes  topographiques. 


(  90) 

L'appareil  decrit  dans  la  note  ne  differe  de  la  chambre 
noire,  adoptee  par  la  plupart  des  photographes  voyageurs, 
que  par  quelques  details  de  construction,  dont  les  uns 
ont  pour  but  de  faciliter  I'orientation ,  et  les  aulres  de 
rendre  rinstrument  portatif. 

La  question  de  rendre  portative  la  chambre  noire  a  donn6 
naissance  k  une  foule  de  combinaisons ,  mais  eile  est  tout 
k  fait  accessoire :  chaque  photographe  la  r^sout  k  sa  fa^n, 
et  reste  convaincu  qu'il  a  trouvela  meilleure  solution. 

La  photograpble  des  voyages  s'est  cependant  enrichie, 
depuis  quelques  ann^es,  de  plusieurs  instruments  remar- 
quables ,  parmi  lesquels  on  peut  citer  les  suivants  :  1*"  Tap- 
pareil  automatique  de  Bertsch ,  qui  permet  d'op6rer  sans 
qu'il  soit  necessaire  de  mettre  au  foyer;  et  ^  la  chambre 
noire  pholograpbique  de  Dubroni,  qui sert  en  mSme  temps 
de  laboratoire  pour  op^rer  en  pleine  lumi^re. 

L'inslrument  de  M.  Plucker  ne  pr6sente  pas,  comme 
ceux-ci,  une  modification  essenlielle  de  la  chambre  noire 
ordinaire.  G'est  tout  simplement  ce  dernier  appareil,  dis- 
pose de  mani^re  k  pouvoir  dire  d^mont^  en  trois  parties :  la 
chambre  proprement  dile ,  le  pied  et  le  genou.  Or,  il  existe 
des  instruments  analogues,  qui  ne  se  composent  que  de 
deux  parlies,  la  chambre  et  le  pied,  et  qui  sont  tres-porta- 
tifs,  parce  que  le  genou  y  fait  partie  du  pied,  etque  celui-ci 
ne  prdsente  pas  plus  de  volume  qu'une  canne  ordinaire. 

La  note  de  M.  Plucker  est  r6dig6e  avec  clart6  et  simpli- 
city; mais  elle  ne  renferme  rien  de  neuf,  et,  pour  ce 
motif,  je  crois  devoir  m'abstenir  d'en  proposer  I'impres- 
sion  dans  nos  recueils.  Je  me  bornerai  done  k  demander  k 
la  classe  que  des  remerciments  soient  adress6s  k  I'auteur 
pour  sa  communication.  ]» 


(  9i  ) 


<  Ainsi  que  vient  dc  le  dire  mon  savanl  collogue  M.  le 
colonel .  Liagre ,  la  notice  de  M.  Plucker  se  compose  de 
deux  parties  :  la  premii^re  traite  de  I'application  de  la 
photographic  au  lever  des  plans.  Sur  cette  mati^re  je 
decline  toute  competence  et  m'en  r^f^re  enti^rement  k 
Tavis  du  premier  rapporteur. 

Quant  k  la  seconde  partie,  je  pense  que  Tappareil  qu'y 
decrit  M.  Plucker  a  divers  merites  que  ne  poss^dent  pas 
les  instruments  de  Bertsch  etDubroni,  le  dernier  notam- 
ment  ^tant  plu&ing^nieux  que  pratique,  et  que,  en  conse- 
quence ,  la  publication  en  serait  utile. 

Mais  en  presence  de  TinsufiSsance  scientiiique  de  la 
premiere  partie ,  TinterSt  de  la  notice  se  reporte  tout  en- 
tier  dans  la  seconde  qui  s'adresse  plus  particuliereraent  aux 
photographes.  Ceux-ci  ayant  leurs  publications  sp^ciales, 
je  pehse  qu'elle  y  trouvera  mieux  sa  place. 

Je  me  rallie  done  aux  conclusions  du  premier  rapport.  » 

Conform^ment  aux  conclusions  de  ces  deux  rapports , 
la  classe  vote  des  remercimenls  k  Tauteur  pour  sa  commu- 
nication et  en  decide  le  d^pdt  aux  archives. 


—  Une  note  de  M.  P.  Guyot ,  de  Nancy,  sur  le  dosage 
des  fluorures  solubles,  sera  ^galement  d^pos^e  aux  ar- 
chives; cette  note  ayant  d^ji  paru  dans  un  recueil  scienti- 
iique, la  classe  ne  pent  en  ordonner  Timpression. 


(92) 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Sur  les  forces  viiales,  nouvelle  communication  de  M.  J. -J. 
d'Omalius  d'Halloy,  membre  de  TAcad^raie. 

Les  eclaircissements  que,  malgr^  mon  insuffisance,  je 
me  suis  permis,  dans  nos  stances  des  2  avril  el  4  juin  (!)• 
de  demander  k  nos  confreres  phjsiologistes,  relativement 
aux  opinions  sur  les  forces  nitales,  nous  ont  valu  trois 
savanles  communications;  mais  ces  beaux  travaux  ayant 
ete  Merits  avantque  mes  questions  eussent  ete  imprim^es, 
leurs  auteurs  n'ont  pas  ^te  a  meme  de  s'en  occuper  d'une 
maniere  sp^ciale. 

Le  premier,  M.  Poelman  (2),  nous  aexpos6  les  principes 
generaux  de  son  enseignement,  et,  bien  loin  de  chercher 
a  defendre  les  opinions  qui  me  paraissent  presenter  des 
diflicultes,  il  s'est  borne  a  d^velopper  une  th^orie  ou, 
comme  moi,  il  admel  Texistence  des  forces  vitales. 

Le  second,  M.  Schwann,  dont  les  "travaux  ont  si  puis- 
samment  contribu^  aux  progres  de  la  physiologic  moderne, 
est  entre  (5)  dans  des  considerations  qui  vont  au  dela  des 
eclaircissements  que  j'avais  demandes  et  qui  sont  d'un 
ordre  trop  eleve  pour  que  je  puisse  les  aborder.  Toute- 
fois,  comme  mon  savant  confrere  se  declare  adversaire  de 


(1)  Bulletins  de  I' Academic  royale  de  Belgique,  i870, 1.  XXIX,  p.  680. 

(2)  Ibid. ,  p.  469. 
(5)  Ibid. ,  p.  683. 


(  93  ) 

la  force  vilale  et  compare  raccroissementdeselres  vivants 
a  la  cristallisatioD ,  je  me  permettrai,  quel  que  soil  mon 
respect  pour  un  maitre  aussi  c6l6bre,  de  dire  qu'il  y  a, 
selon  moi,  une  6norme  difference  entre  Taccroissement 
des  ^tres  vivants  et  la  cristallisation.  En  effet,  cetle  der- 
ni^re,  due  4  une  propriety  inherente  4  la  matiere,  a  tou- 
jours  lieu  lorsqu'elle  n'est  pas  empAch^e  par  une  cause 
quelconque.  L'aiitre,  au  contraire,  n'a  lieu  que  quand  la 
matiere  a  ^te  douee  de  la  vie  par  Taclion  d'un  etre  vivant. 

Je  dirai  encore  que  M.  Schwann  admettant  qu'ily  a  chez 
rhomme  un  principe  immat^riel ,  il  me  semble  qu'il  poui^ 
i*ait  ^galement  admettre  Texistence,  chez  les  aotres  dtres 
vivants,  d'une  force  ind^pendante  de  la  matiere. 

Le  Iroisidme ,  M.  Gluge,  qui  s'est  aussi  rendu  e^l^bre 
par  des  ouvrages  de  physiologie,  repousse  (1)  la  force  vi- 
tale  comme  une  hypothese  dont  la  science  n'a  pas  besoin , 
et ,  quoi  qu'il  ne  dise  pas  d'une  maniere  trandi^  par 
quelle  autre  hypothese  il  la  remplace,  il  est  Evident  qu'il 
suppose  que  les  ph6nom^nes  de  la  vie  sont  dus  auK  forces 
physico-chimiques,  puisqu'il  ajoute  que  Ton  n'admet  plus 
maintenant  sans  demonstration  Fexistence  -d'une  force 
differente  pour  la  naissance  d'une  plan^te  et  d'nn  animal. 
Or,  cette  hypothese  me  parait  absolumenl  contredife  par 
la  circonstance  que  le  mouvement  vital  ne  se  mantfeste 
que  quand  il  a  ^t^  communique  k  la  matiere  par  nn  6tre 
vivant;  et,  quoique  nous  ne  soyons  pas  a  m^me  de  de- 
mon trer  d'une  maniere  positive  comment  se  sont  forroees 
les  planetes,  je  crois  que  nous  en  savons  assez  pour  pou* 
voir  assurer  qu'elles  ne  sont  pas  nees  par  voie  de  genera- 
tion comme  les  animaux. 

— — ^  ■  ■  I  ■         I  I    <  I  !■  ■  ■ '    ■  ■  I  .     .1  I      .  » 

(1)  Bulletins  de  I'Acad^mieroyalede  Belgique,  i870, 1.  XXX,  p.  25. 


(94) 

Mon  savant  confrere  dit  ensuite  que  Ton  est  parvenu  a 
(l^montrer  que  la  contraction  rouscuiaire  est  un  ph6no* 
mene  purement  physique.  Si  cette  assertion  se  rapporte 
aux  moQvements  que  Ton  produit  au  moyen  de  F^lectri- 
cit^  dans  les  muscles  d'un  animal  mort  depuis  peu,  je 
r^ponds  que  ce  ph^nomtee  annonce  seulement  que  les 
musetes  de  cet  animal  oni  eaoserve  une  organisation  qui 
permet  a  T^lectricit^  de  produire  des  effets  analogues  k 
ceux  que  determinaient  les  forces  vitales,  car  si  ce  pfa^no- 
m^ne  6tait  dA  k  des  forces  inseparables  de  la  matidre ,  il 
ne  cesserait  pas  d'etre  possible  d6s  que  les  muscles  com- 
mencent  k  s'alt^rer.  Cette  inseparability  ne  serail  pas  plus 
prouv^e  si  Tassertiou  doot  il  s'agit ,  a jant  un  sens  beau- 
coup  plus  etendu ,  indique  que  son  auteur  partage  Topinion 
que  Taction  des  nerfs  sur  la  mati^re  se  transmet  au  moyen 
de  reiectricite,  car  ce  serait  seulement  une  application 
du  principe  6nonce  dans  ma  communication  du  4  juin, 
c'est-i-dire  que  I'hypothfese  des  forces  vitales  n'empfiche 
pas  d'admettre  que  les  effets  de  la  vie  sur  la  mati^re 
s'exercent  au  moyen  des  forces  pbysico-chimiques ,  de  la 
m&me  manidre  qu'un  industriel  dispose  les  choses  de  fa^on 
a  mettre  ces  forces  dans  le  cas  de  decomposer  des  corps 
et  d'en  former  de  nouveaux. 

M.  Gluge  dit  encore  qu'il  ne  con^oit  pas  de  forces  sans 
matiere ,  et  je  conviens  qu'une  force  ne  pent  se  manifester 
k  nos  yeux  si  elle  n'agit  pas  sur  la  matiere ;  mais  est-ce  \k 
une  raison  sufBsante  pour  pouvoir  dire  que  la  force  ne 
peut  exister  sans  la  matiere?  Pouvons-nous  dire  que  la 
force  qui  anime  une  bille  en  mouvement  est  inseparable 
de  la  matiere  de  cette  bille,  puisque  cellen^i  perd  son 
mouvement  au  boiit  d^un  temps  determine? 

Je  me  permets  ces  nouvelles  observations  dans  Tespoir 


(9S) 

qu'elles  pourront  porter  nos  savants  physioiogistes  k  ne 
pas  trouver  au-dessous  d'eux  de  r^pondre  aux  trois  ques- 
tions que  je  leur  avals  soumises,  savoir  : 

Pourquoi  la  matiere  ne  peut-elle  s'organiser  sans  in- 
tervention d'un  etre  vivant? 

Pourquoi  les  etres  vivants,  qui  sont  g^n^raiement  com- 
poses des  mSmes  elements,  se  reproduisent-ils  en  coiiser- 
vant  rimmense  quantite  de  formes  qui  lescaract^risent? 

Pourquoi  ces  i&tres  sont-ils  soumis  a  la  mori? 

J'avoue  que,  dans  Fhypolh^se  de  rins^parabilit^  de  la 
force  et  de  la  matiere  pour  les  pk^omenes  de  la  vie,  il 
m'est  impossible  de  concevoir  une  reponse  k  ces  ipois 
questions,  tandis  que,  dans  Thypotbese  des  forces  vitales, 
leur  solution  me  parait  aussi  simple  que  celle  de  la  bille 
qui,  k  la  suite  d'un  choc,  se  meut  en  suivant  la  direction 
imprim^e  et  s'arrete  au  bout  d'un  temps  en  rapport  avec 
la  force  du  choc. 


H.  P.-J.  Van  Beneden  fait  une  communication  verbale 
sur  ses  divers  travaux  concernant  les  baleines. 

<  ....On  ne  possede^  dit-il  ensuite,  aucun  renseigne- 
ment  positif  sur  le  point  de  savoir  si  la  baleine  de  la  mer 
d'Okhotsk  et  du  detroit  de  Behring  est  la  meme  que  celle 
qui  habite  la  cote  du  Groenland  et  du  Spitzberg.  J'espere 
toutefois  que  cette  question  pourra  recevoir  biei|t6t  quel- 
ques  ^claircissements.  Yoici  ce  que  m'6crit  sur  ce  sujet 

• 

notre  illustre  confrere  M.  von  Baer,  dans  une  letlre  datee 
de  Dorpat : 

c  Je  prends  un  grand  int^ret  k  vos  travaux  sur  les  ce- 
»  tac^s;  depuis  longlemps  j'ai  voulu  m'occuper  de  ce 


(96) 

»  groupe  de  mamraiftres,  mais  le  defaut  de  mal6riaux  des 

»  musses  de  Sainl-Petersbourg  et  de  Konigsberg  m'en  a 

D  emp6ch6. 

»  En  recevant  voire  travail  sur  la  distribution  geogra- 

»  phique  du  genre  Balaena,  j'ai  profite  du  voyage  de 

»  M.  von  Maidel ,  qui  est  parti  pour  le  nord  de  la  Sib^rie 

»  et  qui  se  rend  jusqu'au  pays  des  Tschoukchi,  pour  lui 

»  recommander:  I'^de  s'assurer  jusqu'ou  s'6lend  la  baleine 

»  de  ces  c6ies;  2**  d'apporler,  si  e'est  possible,  une  t6te 

j>  de  ce  c6tace  avec  ses  fanons.  M.  von  Maidel  n'est  pas 

p  zoologiste,  mais,  k  la  demande  du  gouvernement  russe, 

T>  ii  va  passer  un  6t6  et  deux  hivers  dans  ces  conlrees,  et 

D  il  ne  d^pendra  point  de  lui  s'il  ne  recueille  pas  de  pr^- 

D  cieux  renseignements. 

»  Que  voire  carte  sur  la  distribution  g^ographique  des 

1^  baleines  est  exacte  egalement  dans  ces  contr^es,  il  n'y 

p  a  pas  ^  en  douter,  mais  il  ne  pent  pas  etre  nuisible  de 

D  nous  assurer  s'il  n'y  a  pas  de  baleines  h  Touest  et  sur 

D  les  bords  de  la  glace.  Des  morses,  on  n'en  a  pas  vu  non 

)>  plus  k  Touest,  mais  on  en  comprend  aisement  la  raison : 

p  c'est  qu'il  n'y  a  point  de  Fucus  et  que  ces  plantes  raa- 

D  rines  avec  les  mollusques  bivalves  qui  s'y  attachent 

»  forment  leur  principale  nourriture.  C'est,  du  reste,  en- 

]>  core  une  question  de  savoir  si  les  baleines  de  ces  pa- 

D  rages  appartiennent  a  la  m^me  esp^ce  que  celles  du 

7>  Groenland  et  de  la  baie  de  Baffin!  Les  morses  ne  sont 

»  pas  lout  k  fait  les  morses  de  I'ouest,  leurs  canines  sont, 

»  sans  comparaison,  plus  fortes;  si  cette  diffiSrence  indique 

»  une  esp6ce  i  part  ou  une  variety,  qui  pent  le  savoir! 

»  Dans  la  distribution  geographique  des  Baleinopteres, 

j>  je  ne  vois  pas  figurer  la  Baleinopt^re  qui  est  si  commune 

D  an  cap  Nord.  J'ai  rapporte  moi-m6me  un  cr^ne  de  cette 


(97) 

i>  esp^e,  k  travers  la  I.aponie,  h  Saint-P^tersbourg.  Je  me 
»  propose  de  le  faire  dessiner  el  de  vous  en  envoyer  le 
»  dessin.  Probablemenl  vous  reconnaitrez  I'espece.  » 

M.  Van  Beneden  pense  que  c'est  de  la  Balacnoplera 
borealis  que  M.  von  Baer  a  rapporle  le  cr^ne.  II  fail  remar- 
quer  ensuite,  d'apres  une  note  que  le  docteur  Gray  vienl  de 
publiera  Londres,  que  sir  George  Grey,  le  gouverneur  de  la 
Nouveile-Z^lande,  a  obtenu  une  tele  de  baleine  de  Tile  de 
Kawan  (Nouvelle-Zelande),  qu'il  a  presenlee  au  mus^e  de 
Wellington,  el  que  celle  t^le  indique  I'existence  d'une 
esp^ce  toute  distincte  dans  ces  parages.  M.  le  docteur  Gray 
la  rapporle  k  la  Balaena  {Neobalaena)marginata,  II  reste  a 
savoir  si  celle  espece  occupe  la  Iroisienie  zone  de  riiemis- 
ph^re  auslral ,  zone  qui  s'elend  enlre  le  cap  de  Bonne- 
Esp^rance  et  TAustralie. 

M.  Van  Beneden  se  propose  de  presenter  bientdl  a 
I'Acad^mie  un  travail  sur  le  sujeldont  il  vienl  d'enlretenir 
la  classe. 


Stir  la  determination  de  Vairede  Vellipsoide; 
par  M.  E.  Catalan ,  associe  de  I'Acad^mie. 

L'illustre  inventeur  de  la  Ih^orie  des  fonclions  ellip- 
tiques  a  repr^senle,  par  deux  formules  diff^renles,  Faire  A 
d'un  ellipsoide  quelconque.  La  premiere  formule,  sur  la- 
quelle  Legendre  n'a  peut-elre  pas  suiBsammenl  insist^, 
permet  de  developper  A  en  s6rie;  la  seconde,  qu'il  obtient 
en  d^composant  la  surface  en  rectangles  formes  par  des 
lignes  de  courbure^  contient  une  somme  d'inl^grales  ellip- 
tiques,  des  deux  premieres  esp^ces,  respectivemenl  mul- 

2"®  S^RIE,  TOME  XXX.*  7 


(98) 

tipH^es  par  des  constantes.  Malbeureusement,  la  decom- 
position dont  il  s'agit  conduit  k  des  calculs  tr^s-penibles , 
malgre  les  reductions,  presque  inesper6es,  dues  au  g^nie 
de  I'auteur. 

Aucun  g^ometre,  que  je  sache,  n'avait  simpliB6  la  so- 
lution du  probleme  resolu  par  Legendre,  lorsque,  en  1839, 
je  fis  connaitre  (*)  une  metho Je  indirecte ,  applicable  k  un 
grand  nombre  de  cas,  et  qui  conduit  rapidement  k  la  se- 
conde  formule  de  Legendre. 

II  y  a  cinq  ans,  k  propos  de  I'byperboloide  gauche,  j'ai 
fait  observer  que  cette  m^thode  equivaut  k  la  decomposi- 
tion de  la  surface  en  rectangles  formes  par  des  sectioj^is 
paralleles  a  I'un  des  plans  principaux  etpar  leurs  trajec- 
toires  orthogonales  (**). 

Dans  la  note  que  j'ai  Thonneur  de  pr&enter  k  I'Aca- 
demie,je  fais  voir  que  le  premier  proc6d6  de  Legendre 
6quivaut,  lui-m6me,  a  la  decomposition  dont  je  viens  de 
parler.  Si  le  grand  geomfetre  n'avait  pas  ete  s^duit  par  les 
«  resultats  elegants  i>  que  «  semblait  promettre  (***)  p  Tem- 
ploi  des  lignes  de  courbure,  il  aurait,  tr6s-probableraent, 
trouv6  la  m^thode  k  laquelle  je  suis  parvenu  en  1839. 


I. 


L'^quation  de  Tellipsoide  6lant 


/«'S  -.'S  m''i 

^      y      ^      M  ,M\ 

h—  H =  1,  (1) 

a  p  y 


(*)  Journal  de  Liouvilley  tome  IV,  p.  323. 

(**)  Melanges  mathematiques ,  pp.  7,  8. 

(***)  Tram  des  foncliom  elliptiques ,  tome  I",  p.  352. 


(  99  ) 
Taire  lolale  est  donn^e  (*)  par  la  formule 


dans  laquelle  les  variables  x,  j/,  positives ,  satislbnt  a  la 
condition 

De  plus,  pour  fixer  les  id^es,  on  suppose 

a  >  p  >  r.  (4) 

La  premiere  melhode  de  Legendre  consiste  k  fa  ire 
js'=ayco8e,    x'  =  asinflsin  ^,    y' =  psin  0cos  5>,    (5) 

d*apres.lesconditionjs  (4), 

1  >  a  >  6  >  0.  (7) 

Au  moyen  d'un  calcul  tres-simple,  dont  on  pent  voir  le 
detail  dans  I'ouvrage  cite,  la  forraul&(2)  devient 

A  =  SajB /^^ /^^  dyd^  sin  B  l/i  —  (o*sin*  5^-t-6«cos«f)  sin'fl  :  (8) 


0  0 


c'est  celle-ci  que  le  c^lfebre  auteur  d^veloppe  en  s6rie. 


(*)   Fonct.  ellipt.,  tome  I«s  p.  352. 

(**)  Pour  rendre  plus  facile  la  comparaison  des  precedes,  j*ai  l^gdrement 
modifie  les  notations  employees  par  Legendre. 


•, 


•   •     -   •••  • 


•  • 


..    •  -     • 


• 


(100) 

II. 

Dans  le  Memoire  sur  la  reduction  d'une  classe  d'inte- 
grales  multiples  (') ,  la  formule  (2)  est  remplac^e  par 

les  variables  x,  y,  respeclivement  (5gales  i  ac'a,  j/'P,  satis- 
font  k  la  condition 

«^'-*-y*<'^.  (iO) 

Soient 

F  (v)  =  rCdxdy  [/i  —  a*x'  —  6y ,  (11) 

on  d^monlre  ais^ment  (**)  que 


/^*  dv 

A  =  -8ap/     —  F(i;). 


(15) 


Pour  calculer  F (v) ,  ou  sa  deriv^e  F'(»),  je  suppose 

X  =  w  sin  y ,    y  =  M  cos  Y ;  (14) 

j'obtiens 

F  (v)  =  /   *  rfr  /  wc?w  V/l  ^  (o* sin*  T  H-  6* cos*  w)  uX**) ,  (1 5) 

0  0 

-F'(v)=—  /  "^dYl/l— (tt*sin*T-t-6'cos*M')(1— V*); 


(*)  Journal  de  Liouville,  lome  IV. 
('*)  Journal  de  Liouville,  t.  IV,  pp.  330  etsuivantes. 
(***)  l\  est  inutile,  quant  ^  present,  de  metlre  F  (v)  sous  forme  d'inle- 
grale  definie  simple. 


w        w 


(  iOl  ) 
puis 

^ dY  /  rft?  l/i  —  (tt* sin*  T -f- 6 -  cos' Y)  ( I  —  V*).  (1 6) 

0  0 

Si  Ton  fait  v  =  cos  0,  les  forraules  (8),  (16)  rentrent 
Tune  dans  Fautre.  Done  la  methode  fondee  siir  la  variation 
du  parametre  v  lie  differe-pas^  au  fond^  de  la  premiere 
methode  de  Legendre, 


HI. 


Les  trajectoires  orthogonales  des  sections  paralleles  au 
plan  des  x'y\  ou  les  lignes  de  plus  grande  pente  de  J'ellip" 
soide^  sont  caraclerisees  par  la  condition 

6V  dy' 

Soient  rfs  I'el^ment  d'une  ligne  de  niveau  ^  dcr  Tel^ment 
d'une  trajectoire  : 

rfA  ^  dsd7. 

Premierement,  si  Ton  differentie  I'^quation  (1)  en  suppo- 
sant  z'  conslante,  et  que  Ton  fasse 


—  = Sltlf,      —  = cos^, 

on  a 

rfx'=-l/r'-: ^'*cos  /^'/'      rfi/'=^l/r'— J3'*sin/rf/,  (18) 


y/y'-z" 


ds  = df  i/a*  cos*  f  -4-  p*  sin*  -/.  (1 9) 


*  •   •  •  •.     • ••! 

•  ••*••       •     • 


(  d02  ) 

En  second  lieu,  Tequalion  (1),  differentiee  par  rapport 
aux  Irois  variables,  donne 


pVrfx'  -4-  «*t/'rfy'  =  —  ^  z'dz' ; 
d'ou,  a  cause  de  la  relation  (17) : 

ou ,  ce  qui  est  equivalent : 

ap*       z'(i;s'  sin  -f 


dx'  =  - 


^y  =  - 


^  \/y«__2'*  a* cos*/  -+-  p'^sin*^' 
o?p      z'dz'  cos  y' 


r  \/y«_  2'*  a* cos*/  -f  /3*sin*^' 
II  resulte,  de  ces  valours  : 


\  

d\  =  -d^'dzVU^-^r^r''  -  ^'')(a*cosV-f-|3*sin*/) ; 
y 

ou  plutdt,  si  Ton  fait  usage  des  abreviations (6) ,  que  Ton 
integre,  et  que  Ton  multiplie  par8  : 

^  =  ^  f^H  f  dz'\/y'-.(r'-z'%  (tt*sinV'+6*cosV).(21 ) 


Cetle  nouvelle  expression ,  si  Ton  remplace  z'  par  y cos  G, 
ser^duitencoreala  formule  (8);donc,coranienousravons 
annonce,  la  premiere  methode  de  Legendrc  equhaut  a  la 
decomposition  de  la  surface  en  rectangles  formes  par  des 
lignes  de  niveau  et  des  lignes  de  plus  grande  pente. 


•  •r    •••••• 

*  • 


(  103  ) 


IV. 


Soil,  dans  la  derniere  ^galit^,  z'  =  yX  :  il  vienl 
A  =  Sap  f^^'l  f  ^^  V/(a'sin'y'-t-  6»cos' {.')().«—!)  -t-  1 .  (22) 


En  g^n^ral , 


f  rfil/P;i«  +  Q  =  i 


>/pTq.-Q-/V/p-^^p^Q 


i/p 


V^Q 


on 


/"diV/Pi'+Q=i 

0 


2l/p    \/pTQ-\/P 


done,  dans  la  formuie  (22),  I'int^grale  relative  k  "k  est 


i       1  I— o'sin'y'— 6'cos^-/  ,1  -t-Vo'sin'y' -4-6'cos'?'. 
-       ^  l/a*  sin^  /  -♦-  6* cos*  /    i  _-V/o«sin*/ -t-'t^cos'/ 


Si  Ton  fait 


a'  sin*  y'  -^  6*  cos'  ^'  =  R*, 


cette  formuie  se  change  en 


A  =  27rai3  -♦-  2a 


Mais,  si  Ton  suppose 


?/'*■  (s 


R    / 


1  ^  R 
1  — R 


o  =  sinfx,    6=aA, 


(23) 


(24) 


(25) 


(  104  ) 

on  a  (*) : 


A  =  27rr'  + 


done 


E{A,f^)-H?^\/l4'F(fc,p);  (26) 


f  1  — a*sin*y  —  b'^cos^f    1  n-  l/a*sin^'^  -f-  //cos*^ 


1    /^f1— a*i 


sin*  ^  -♦-  6*  cos*  y    i  —  l/a*  sin*  ^  -t-  6'  cos*  ^ 


1  —  a 


2 


==  »/(l— «»)(l  -6')— 1  +  aE(fc,^)-f- F(it,M); 

a 

relation  probablement  connue.  Elledevient,  pour  a  =1  : 


\  -.  62  ^.^  cos*  cfdf  1  -+-  l/i-(1— 6*)cos*?» 

/       —  g =— JH-  E,  (fc). 

^/       l^l  — (1  — 6*)cos*y    1  — l/j— (l-6*)cos*y 
Lorsque  6  =  0,  eelte  nouvelle  egalite  se  r^duit  a 


/ 


';?  f  .  cot  -  9  = ; 

cos  ^    *  "2^       4       !2 


ce  qui  est  exact  (**). 

Enfin,  si  Ton  fait  6  =  0  dans  la  relation  (27),  on  Irouve 
eette  autre  formule,  assez  simple  : 

X 

1     />f      1-a*sin*y     1-4-asiny         /.- ^        x 

—  /      (if : 1- : —  =  a(l/i — a^  ~i  )  +  arcsina. 

T,/  sin »         1  —  asm  v         ^  ^ 


(*)   Journal  dc  Liouville,  tome  IV,  p.  328. 

('*)  Sur  quelques  questions  relatives  aux  fonctions  elliptiqueSy  p.  11 . 


• 


•  • 


•?  •••   -     • 


•  ••  •    -•  •  •  •   • 
•  •••  \  • 


(  105  ) 


Reckerches  sur  la  conslilution  de  I'acide  phlorelique,  el  sur 
Vajcide  sulfohydrocinnamique,  par  M.  L.-L.  de  Koninck, 
docleur  en  sciences  et  ingenieur  honoraire  des  mines. 


I. 


La  serie  de  con^pos^s  organiques  comprise  aujourd'bui 
sous  le  nom  d'acides  aroma liques,  forme  sans  contredit 
Tune  des  classes  les  plus  interessantes  de  ces  composes. 
Depuis  que  M.  Kekul^,  par  sa  Iheorie  de  la  conslilution 
du  benzol,  type  de  tous  les  composes  aromatiques,  a 
montr6  la  direction  qu'il  y  avail  k  suivre,  F^tude  de  ces 
corps  a  fait  des  progres  rapides  et  remarquables. 

La  Iheorie  fait  pr^voir  pour  la  plupart  des  composes 
aromatiques  un  nombre  d'isoraeres  qui  augmenle  rapide- 
menl  avec  le  nombre  des  atomes  de  la  molecule  et  celui 
des  ^I6ments  qui  y  sonl  reprfeenles.  Une  des  series  les 
plus  riches  en  isomeres  connus  est  celle  des  acides  dialo- 
miques  unibasiques  de  la  formule  C^H^^O^  {^)i  ^  celle 
serie  appartiennenl  :  I'acide  melilotique,  I'acide  hydro- 
paracoumarique,  I'acide  phenyllactique,  I'acide  xylelini- 
que,  I'acide  oxymesitylenique,  I'acide  phIor6li(iue,  I'acide 
isophlor^lique  et  I'acide  tropique.  La  conslilution  des  cinq 
premiers  est  parfailement  connue,  mais  il  n'en  est  pas  de 
meme  des  trois  aulres ;  nous  avons  essaye  de  combler  celle 
lacune  en  cherchant  k  determiner  la  constitution  de  I'acide 
phlorelique. 

MM.  Glaser  el  Buchanan,  dans  leur  inldressanl  travail 


(!)  Theoriquemenl  67  isomeres  sonl  possibles. 


V  '^ 


(  106  ) 

sur  la  syn these  de  Tacide  hydroparacoumarique  (1),  emi- 
rent  riiypolhese  que  Tacide  phlor^tique  est  de  I'acide  or- 
tbooxyphenylpropionique  normal,  correspondant  aux  acides 
m^lilotique  et  hydroparacoumarique  qui  sont ,  Inexperience 
Fa  prouve,  les  acides  oxyph^oylpropioniques  normaux,  le 
l)remier,  de  la  s^rie  des  m6tad6riv6s  du  benzol ,  le  second , 
de  la  s6rie  des  parad6riv6s. 

Sur  rinvitation  du  D**  Glaser  m^me ,  nous  avons  cherche 
h  verifier  exp6rimentalement  son  hypothese. 

Deux  voies  nous  etaient  ouvertes  :  la  premiere,  que 
nous  pourrions  nommer  analytique,  consistait  k  remplacer 
dans  Tacide  phlor^tique,  I'atome  d'hydroxyle  OH  par  un 
atome  d'hydrogine  H;  I'aulre,  la  voie  synth^tique,  consis- 
tait a  introduire  k  la  place  convenable,  dans  I'acide  phenyl- 
propionique  normal ,  un  atome  d'hydroxyle  en  remplac^- 
ment  d'un  atome  d'hydrog^ne.  Nous  avons  essaye  d'abord 
d'alleindre  notre  but  k  I'aide  de  la  premiere  m^thode  el,  a 
cet  effet,  nous  avons  cherch6  a  transformer  Facide  phlor^- 
tique  en  un  bichlorure ,  en  le  soumettant  k  la  distillation 
avec  un  exc6s  de  perchlorure  de  phosphore;  mais  nous 
avons  pu  nous  convaincre  avec  M.  Hlasiwelz,  qui  a  fait  la 
meme  experience,  que  dans  cette  reaction,  il  ne  se  pro- 

OH 

duit  que  le  monochlorure  Cfi  H^  <  ^^,  _  ^jj*  _  qq  ^, 

Cette  m^thode  nous  faisant  d6faut,  nous  avons  eu  re- 
cours  a  la  seconde.  Mais  sachant  que  MM.  Glaser  et 
Buchanan  avaient  tenle  de  la  realiser  k  I'aide  des  derives 
nitre  et  brome,  et  qu'ils  ont  iie  conduit^,  dans  I'uu  comme 
dans  I'autrc  cas,i  I'obtention  d'un  paraderive  qui  n'est 
autre  que  I'acide  hydroparacoumarique,  nous  avons  espere 
que  le  radical  SO^H  aurait  d'autres  tendances  que  NO^  et 

(I)  Zeilschrifl  fUr  Chemie.  Ig"""  annee,  p.  193. 


'   •    •  •••  \  • 


(  107  ) 

Br,  et  que  par  son  interm^diaire  nous  pourrioiis  obtenir  un 
ortboderive,  les  m^tad^riv^s  ne  se  produisant  que  rare- 
ment,  et  par  voie  iodirecte. 

Nous  pr^par^ines,  par  consequent,  de  la  maniere  que  nous 
indiquerons  plus  lain,  de  Tacide  suifohydrocinnamique. 
En  attendant,  le  professeur  von  Barth  publia  les  resultats 
qu'ii  avait  obtenus  par  la  fusion  de  racide  phloretique  avec 
un  exc^s  de  potasse;  par  cette  operation  Tacide  phlore- 
tique est  transform^  en  actde  paraoxybenzoique.  On  doit 
conclure  de  1^  que  dans  Tacide  phloretique  les  deux  chaines 
laterales  ont  la  mcme  position  relative  que  dans  Tacide 
hydroparacoumarique  et  on  est  conduit  h  admettre  que  la 
cause  de  la  difference  reside  dans  la  constitution  du  groupe 
carbon^. 

Nous  ne  pouvions  plus  esp^rer  obtenir  de  I'acide  phlore- 
tique au  moyen  de  la  fusion  du  sulfohydrocinnamate  de 
potassium,  mais  cetle  operation  avait  encore  de  riul6rel, 
car  elle  pouvait  nous  fournir  un  nouvel  acide,  ou  au  moins 
des  donnees  nous  permettant  de  determiner  la  s^rie  a  la* 
quelle  apparlient  I'acide  sulfohydrocinnamique. 

Tons  les  essais  que  nous  avons  faits  nous  ont  donn^ 
de  I'acide  benzoique,  dont  I'identite  a  ete  coustatee  par  sa 
maniere  de  se  sublimer,  par  son  point  de  fusion' et  par 
I'analyse  de  son  sel  de  baryum. 


II. 

Stir  I'acide  sulfohydrocinnamique. 

Pour  preparer  cet  acide,  on  dissout  de  I'acide  liydrocin- 
namique  dans  un  melange  d'acide  sulfurique  ordinaire 
et  d'acide  sulfurique  fumant;  on  chaulfe  jusqu'a  125*^0, 


(108) 

temperature  a  laquelle  on  maintient  la  dissolution  pen- 
dant environ  une  heure,  puis  on  la  verse  dans  une  assez 
grande  quantite  d'eau;  I'acide  hydrocinnamique  non  trans- 
form^ se  pr^cipile  en  gouttelettes  buileuses  ou  cristallise 
par  refroidissement  de  la  liqueur;  on  le  s^pare  par  d^can- 
tation.  La  m^lhode  generalement  employee  pour  s^parer 
un  sulfacide  de  Texc^s  d'acide  sulfurique  auquel  il  est 
forceraent  melange,  methode  qui  consiste  k  traiter  le  me- 
lange par  un  excfes  de  carbonate  de  baryum  ou  de  plomb, 
n'est  pas  applicable  sans  modification,  dans  le  cas qui  nous 
occupe;  Tacide  sulfobydrocinnamique  donne,  avec  un 
exc^s  de  ces  carbpnales,  des  composes  pen  solubles.  Pour 
tourner  cette  difiiculte,  nous  avons  traite  le  melange 
d'abord  par  une  quantite  decarbonate  de  baryum  insuffi- 
sante,  puis  nous  y  avons  ajout6  de  Teau  de  baryte  jusqu'i 
cessation  de  precipitation.  Arrive  k  ce  point,  nous  sepa- 
rames  la  liqueur  du  pr6cipit6  de  sulfate,  et  nous  la  divi- 
s&mes  en  deux  parties  egales;  Tune  de  ces  parties  fut 
rendue  neutre  au  papier  de  tournesol,  au  moyen  de  la 
baryte,  puis  ajout^e  a  la  seconde;  de  cette  maniere  on  a 
en  dissolution  du  sulfohydrocinnamate  acide  de  baryum 
que  Ton  en  retire  pjar  evaporation  et  qui  se  pretebien  a  la 
puridcation. 

On  pent  egalement  mettre  a  profit  pour  I'obtention  du 
sulfacide,  la  propriete  qu'il  a  de  former  un  sel  de  cuivre 
insoluble  dans  I'eau;  dans  ce  cas,  au  lieu  de  saturer  par 
le  carbonate  et  Thydrate  de  baryum,  on  neutralise  par  le 
carbonate  de  sodium;  on  concentre  la  liqueur  par  evapo- 
ration et  on  enleve  le  sulfate  de  sodium  qui  cristallise  par 
le  refroidissement;  on  etend  de  nouveau  avec  de  I'eau  et 
on  porte  k  robullilion;  Taddition  d'une  dissolution  de 
sulfate  de  cuivre  determine  la  formation  d'un  precipite 


(  109  ) 

bieu  p4ie  qu'oii  laisse  deposer  et  qu'on  separe  par  fil- 
tration. 

Pourextraire  I'acide  de  ce  sel,  on  le  met  en  suspension 
dans  Teau  et  Ton  traite  par  nn  courant  d'acide  sulfhydriqne. 

Voici  les  propriet^s  de  I'acide  sulfohydrocinnamique  et 
de  quelques-uns  de  ses  sets. 

Acide  sulfohydrocinnamique  C^H^^SO-'^ 

Get  acide  a  6t6  obtenu  en  prc^cipitant,  soit  une  dissolu- 
tion du  sel  acide  de  baryum  par  la  quantity  exactement 
n6cessaire  d'acide  sulfurique,  soit  une  dissolution  du  sel 
acide  de  cuivre  ou  de  cadmium  par  I'acide  sulfhydriqne. 
On  filtre,  puis  on  6vapore  au  bain-marie;  on  s'arrfite  quand 
la  liqueur  prend  une  consistance  sirupeuse,  et  on  laisse 
I'operation  se  continuer  sous  I'exsiccaleur ;  il  se  forme  S  la 
surface  une  mince  croAte  cristalline,  et  dans  la  liqueur  il 
se  depose  des  cristaux  hexagonaux  aplatis  qui  nous  ont 
paru  devoir  6tre  rapport6s  au  syst^me  clinorhombique. 

L'acide  est  tr6s-soluble  dans  I'eau;  il  est  meme  deli- 
quescent k  I'air  charge  d'humidit^  :  une  petite  quantity 
laiss^e  k  I'air  se  trouve  tantdt  crislallisee,  tanldt  dissoule , 
suivant  les  conditions  d'humidit^  et  de  temperature. 

H  n'a  pas  ete  possible  d'obtenir  cet  acide  sous  une  forme 
convenable  pour  I'analyse,  mais  la  composition  de  ses  sels 
ne  laisse  pas  de  doute  sur  la  formule  qu'on  doit  lui  attribuer. 

Snlfohydrocinnamate  acide  de  potassium  C^  H^  K  SO^. 

Ce  sel  a  et6  obtenu  en  precipitant  exactement  une  dis- 
solution de  snlfohydrocinnamate  acide  de  baryum,  par  le 
sulfate  neutre  de  potassium;  il  est  tres-soluble  dans  I'eau 


(  no ) 

et  sc  depose  de  3a  dissolution  dans  ce  liquide,  sous  forme 
de  croutes  blanches;  pour  I'oblenir  cristallis^,  on  ajoule 
de  Talcool  k  sa  dissolution  concentric  et  chaude;  il  se 
depose  par  refroidissement  en  paillettes  blanches  nacrees. 
II  est  exempt  d'eau  de  cristallisation.  Un  dosage  de  potas- 
sium a  fourni  le  r6sultat  suivant : 

0^',7^54  ont  donn^  par  calcination  avec  de  I'acide  sul- 
furique  0«',2514  de  sulfate  neutre  de  potassium. 

TROUV^.  CALCULI. 

K«/o 14.32  14.58 

Sidfohydrocinnamate  de  potassium  SC^HJK^SO^  H-  H^O. 

On  Tobtient  en  neutralisanl  une  dissolution  du  sel  pre- 
cedent; il  cristallise  par  refroidissement  d'une  dissolution 
saturee  dans  Talcool  6tendu,  en  petits  prismes  clinorhom- 
biques  aplatis  parall^Iement  k  leur  plan  de  sym^trie; 
chauffe  sur  une  lame  de  platine,  il  fond,  puis  se  boursoufle 
en  degageant  une  odeur  aromatique  et  laisse  un  charbon 
volumineux. 

0'^',4249,  chauffifis  progressivement  jusqu'ii  160^C,  ont 
perdu  0^0121. 

TROUV^.  CALCULI. 

H«0"/o      ....      2.85  2.86 

La  meme  quantity  de  substance  a  donn6  0*',2230  de 
sulfate  neutre  de  potassium. 

TROUV^.  GALGUL^. 

K% 23.53  24.77 


(  m  ) 

Sulfohydrocinnamate  neutre  (Tammonium 
C»H«0SO^2NH3h.H2O. 

On  dissout  racide  libre  dans  un  excfes  d'anunoniaque  ct 
Ton  abandonne  a  I'evaporation  spontan6e ;  le  sel  se  depose 
k  Fetat  cristallin;  mais  on  I'obtient  plus  beau  et  plus  pur 
en  ajoutant  de  I'alcool  absolu  k  une  dissolution  aqueusc 
chaude  et  concentric;  il  se  depose  alors  par  refroidis- 
seraent  en  lames  rhorabiques  transparentes. 

0«%6312  de  substance  ont  donn6  0«',4368  de  platine. 

TROUV^.  CALCULI. 

NH«o/o     ....      H.92  12.06 

C'est  de  cette  determination  que  nous  avons  conclu  a  la 
presence  d'une  molecule  d'eau  de  cristallisation,  la  deter- 
mination directe  de  Teau  dans  les  sels  ammoniques  ^tant 
toujours  plus  ou  raoins  sujette  k  caution.  Anhydre,  le 
sulfohydrocinnamate  neutre  d'aramonium  devrait  conte- 
nir  12,88  %  d'ammoniaque. 

Sulfohydrocinnamate  acide  de  baryum 
C«8H*8BaS2Oi0-h3H2O. 

Brut,  c'est-i-dire  encore  fortement  colore,  il  se  depose 
par  refroidissement  d'une' solution  aqueuse  satur^e,  en 
croutes  dures  et  compactes;  purifie,  il  est  Wane  et  se  de- 
pose en  mamelons  h^risses  de  pointes  cristallines.  Tl  cris- 
tallise  le  mieux  d'une  solution  contenant  une  petite  quan- 
tity d'acide  libre.  C'est  par  I'analyse  complete  de  ce  sel  que 


(  112  ) 
nous  avons  cl6termin6  la  formule  de  Tacide*  sulfohydrocin- 
namiquc;  voici  Ics  differents  r^sultals  obtenus  : 

I.  1*',5125  de  substance  ont  perdu  par  dessiccation  it 
H5**C  dans  un  courant  d'air  sec  0*^^I04  d'eau. 

II.  0*^4624  de  substance  ont  donn6  par  combustion 
0^,1569  d'eau.  (Le  dosage  du  carbone  a  &i6  manqu^  par 
suite  d'un  accident.) 

Til.  0*%4232  de  substance  ont  donne  par  combustion 
0^5246  d'acide  carbonique  et  0'%1523  d'eau. 

lY.  0^,4495  de  substance  ont  donn6  par  precipitation ,  au 
moyen  d'acide  sulfurique,  0*',1601  de  sulfate  de  baryum. 

V.  0%%64  de  substance  ont  donn^  par  precipitation , 
au  moyen  d'acide  sulfurique,  0*',2026  de  sulfate  de  ba- 
ryum. 

VI.  0^',4541  de  substance,  fondue  avecdu  carbonate  de 
sodium  et  du  nitrate  de  potassium,  ont  donne  par  precipi- 
tation, au  moyen  du  chlorure  de  baryum,  0"^,3316  de  sul- 
fate de  baryum, 

Exprim^s  en  centi^mes,  les  resultatssont  les  suivants  : 


I.   II. 

III.    IV. 

V. 

VI. 

CALCULE. 

c  .  . 

—   — 

33.65   — 

— 

33.29 

H  .  . 

-   3.77 

3.97   — 

— 

— 

3.70 

Ga  .  . 

—   — 

-   20.94 

21.03 

21.11 

S  .  . 

—   — 

—    — 

— 

10.03 

9.86 

Eau  . 

.  8.62 

—    __ 

8.32 

Sulfohydrocinnamate  neutre  de  baryum 
C9H8BaSO^-hH20. 

On  ajoule  a  une  dissolution  du  sel  pr6c6dent,  de  Thydrate 
de  baryum  en  l^ger  exces;  on  precipite  Texces  par  un 
courant  d'acide  carbonique  et  on  filtre.  La  liqueur  laisse 


(  115  ) 

d^poser,  aussi  bien  par  evaporation  spontan£e  que  par 
Evaporation  au  bain-marie,  des  croi^tes  blanch&tres  non 
crista! lines.  Nous  ne  sommes  pas  parvenu  a  obtenir  ce  sel 
a  Tetat  cristallisE. 

1*^,7554  de  substance  ont  perdu  0*%0876  par  dessic- 
cation. 

TROUY^.  CALCULI. 

HH)«/a     ....       8,05  4.70 

LMnexactitode  de  cette  determination  provient  appa- 
remment  de  I'^tat  d'agr^gation  du  sei. 

1^,6478  de  substance,  privee  de  son  eau,  ont  donnE 
par  precipitation ,  au  moyen  de  Tacide  sulfurique,  1^,0530 
de  sulfate  de  baryum. 

TROOV^.  CALCOL^. 

BaWo 37.53  37.57 

Sulfohydrodnnamate  acide   de  cadmium 
C«8HJ8CdS«O»0H-4H2O. 

On  pr^cipile  exactement  par  le  sulfate  de  cadmium  une 
dissolution  de  sel  acide  de  baryum  et  Ton  Evapore.  Le  sel 
de  cadmium  cristallise  facilement;  la  quantity  que  nous 
avions  k  notre  disposition  Etait  trop  faible  pour  que  nous 
pussions  obtenir  des  cristau.\  bien  d^tinis. 

l*',1950de  substance  ont  perdu  pardessiecation  k  125°C, 
(r,1326. 

TROUVl  CALGULli. 

H»ov«  .  ;  .  .    n.io  nai 

La  mSme  quantity  de  substance,  dissoute  dans  Peau  et 

2"'  SfeRIE,  TOME  XXX.  8 


(  Hi  ) 

traitee  par  un  courant  d*acide  sulfhydrique,  a  donn^ 
0'^',26S0  de  sulfure  de  cadmium. 

TROUV^  CALCULI. 

Cd% 17.24  17.45 

Sulfohydrocinnamate  neutre  d'argent  C^H^Ag^SO"*. 

Dans  rinleaiion  de  preparer  le  sel  acide,  nous  avons 
melange  des  dissolutions  chaudes  de  sulfohydrocinnamate 
acide  de  potassium  et  de  nitrate  d'argent;  par  refroidis- 
sement,  il  s'est  depos^  des  paillettes  blanches  nacr^esque 
nous  avons  recueillies  et  analysees. 

0^^,8489  de  substance  ont  donn^  0«',5461  de  chlorure 
d'argent,  soit : 

TROUVE. 

Ag'>/o 48.43 

I.e  sel  etait  exempt  d'eau. 

Ce  resultat  nous  donna  la  preuve  que  nous  avionsobtenu 
le  sel  neutre;  en  effet,  celui-ci  contienl  : 

CALCCLE. 

Ago/o 48.63 

Le  sel  acide  qui  se  forme  evidemment  d'abord  se  de- 
double  done  en  acide  libre  et  en  sel  neutre. 

Sulfohydrocinnamate  acide  de  cuivre 
C*8H>»CuS*O»0h-4H2O. 

En  precipitant  exactement  une  dissolution  de  sel  acide 
de  baryum  par  une  dissolution  de  sulfate  de  cuivre,  on 
obtient  une  liqueur  verte  qui,  par  concenlralion,  prend 


(  415  ) 

une  couleur  vert-6naeraude  magnifique  et  laisse  deposer 
un  sel  cristallis6  vert-pomme  et  un  sel  bleu  fk\e  amorphe. 
Ce  dernier  est  le  sulfohydrocinnamate  basique  de  cuivre; 
pour  eviter  sa  formation,  il  faut  ajouter  a  la  liqueur  une 
assez  forte  proportion  d'acide  libre. 

L'analyse  du  sel  cristallis6  nous  a  donn^  les  r^sultats 
suivants  : 

i  ",6070  de  substance  ont  perdu  par dessicca lion  0*',!  898. 

TROUV^.  CALCULI. 

H«0«/ 11.80  12.13 

La  mSme  quantite  de  substance  contenait  0'',1708  de 
cuivre. 
Rapport^  a  la  matiere  seche  : 

TROUY^.  CALCULI. 

Cuo/o 12.05  12.06 

Rapport^  k  la  matiere  humide  : 

TROUV^.  CALCULI. 

Cu«/o 10.65  10  69 

Sulfohydrocinnamate  basique  de  cuivre. 

Ce  sel  a  une  grande  tendance  k  se  former,  ainsi  que  le 
montre  sa  production  pendant  Tevaporation  d'une  disso- 
lution de  sel  acide.  II  se  depose  apr^s  quelques  instants 
d'une  dissolution  de  sulfohydrocinnamate  neutre  de  potas- 
sium additionn6e  de  sulfate  de  cuivre.  II  est  amorphe  et 
insoluble  dans  I'eau.  L'analyse  fournit  des  r^sultats  qui  se 
rapprochent  de  la  composition  calcul^e  pour  la  formule 


(116) 

C<8H<8Ca3SSO<2  +  3H30;  le  sel  aurait  alors  la  coosii- 
lution  repr^stintte  par.  ia  forrante  ei-dessous : 

~™    ^CH«  — CB«— C06  — CU--OH 
"^CH'  — CH«-r-COO.— C»-OH. 

Un  atome  de  cuivre  (Ca)  dialomique,  en  se  subsiitu^nt 
aux  deux  atomes  d'hydrogfene  des  radicaiii'SO^H  de  deux 
molecules  d'acide,  tient  celles-ci  rfiunies;  ies  deux  autres 
atomes  de  cuivre  sc  subslUuent  par  une  affinite  aux  atomes 
d'hydrogfine  des  radicaux  COOH  etont  Icjursecondie  affihil^ 
satisfaile  chacun  par  un  atome  d*hydroxyle  OH. 

Qu*il  nous  soil  permis ,  en  terminant,  d'exprimer  notre 
reconnaissance  h  M.  le  professeut  Kekul6,  sous  la  direction 
duquel  ce  travail  a  ite  fall,  et  h  M.  le  doctcur  Glaser,  qm 
nous  en  a  inspire  I'id^e. 


EUide  zoologique  et  analomique  du  genre  Macrostomum  el 
description  de  deux  especes  nouvelleSy  par  M,  Edouard 
Van  Beneden,  docleur  en  sciences  nalurelles. 

Dans  une  eau  stagnante  des  environs  de  Lou  vain  (fosse 
dit  du  Moulin  de  fer),j*ai  decoilvert,au  mois  dejuillet 
de  Tannic  derniere,  une  jolie  Turbellariee  qui,  par  I'en- 
serable  de  son  organisation,  se  rapproche  beaucoup  d*un 
Rhabdoc^le  d^crit  depuis  longtemps  par (Ersted  (i)  sous 
le  nom  de  Mncrostamum  hisirix.  J'ai  Thonneyr  de  pre- 


<1)  OEtsXe^i  Bnttouff  einer  systemaliaehen  Eintheiiung  und  spedellen 
Beschreibung  der  PlaUioUrmer.  Copenhague,  1844. 


(H7) 

scnter  a  la  elasse  lai  deseription  die  eet  anrmal  nouveau 
pour  la  science^  €t'je  propose  de  le  designer  sous  le  nom 
de  Macros tomum  viride>_ 

Dans  moo  m^moire  sur  la  composiiioa  et  la  significa- 
tion de  lWf(1)Vj'ai  figure  pi.  IV,  fig.dO,un  autre Rhabdo- 
cele  nouveau ,  lrotiv6  enf  abondarice  au  iiiilieu  des  Fucoidees 
el  des  Zpst^raeees  s.ur  les  cdles  de  Bretagne  (Concarneau). 
Cet£e  ^pece  est  .yoisine  de  celle  que  Claparede  a  trouv^e 
k  Saipt-YaasJ  sur  la  cd^e  de  Normandie  et  qu'il  a  d^crite 
sous  le  uomieMqcro&lomum  Schultzii  {^).  J'ai  dedie  I'es- 
peiQ^iiouvelle^  tr9^y^e  ea  Bretagne^au  c^l^brei  naturalisle 
de  Gen6vey',Qn  J'^pela»t  Macrostomum  Claparedii,  Je 
donnerai  id  la  description  de  celle.  jolieespece,  et  je  ferai 
suivre  ritMdo,^^  ces  formes  nouvelles  des  considerations 
qui  m'ant  porjle-^erigep  ep  f^miUe  le  genre  Macrpslomum 
et  a  y  etablir  Irois  coupes  g^n^riquesj..  , 

Macrostomum  vfridf,  Ed.  Van  Ben. 

Cette  es|)6ce  atteint  une  longueur  d,e  deux  millimetres 
environ,  sjijr  que  largeur  moyenne  d'un  demi-milJimetre. 
Elle.se  fait  iQ^qt  (('abordi  remarquerpar  sa  coloration  d'un 
vert  brun^tre,  qui  depend  de  ce  que  Tintestin  est  gen^- 
raljapdent  ramptii  4,'uae  jqii^^ntUe  C9nsideral)le  de  debris  de 
differenles.alguesi  de,nayic^l|es  et  d'autres  plantes  mono- 
cellair^s.  C'Q$]t.  pour  rappeler  , cette  particularite  que  je 
propose  Je.Aorp  spepifique  da  vinrff 

■  *  ■  I      ^.^       I      j      j       P  I  I  I    ^    nil  I      I  >|     #      H    ii*#  *        t  i|  I   j  I  I    I  V    T      ■      ■!      >  ■.!■>■  I  <j   ■  ■        ■    I   ij     ,1  I  -.  \^ 

(I) '  Edouard  Van  Beneden-,  fhch^rches  sw  la  camposHiori  et  la  aigni- 
ficalion  de  I'ceuf,  Mtu.  cour.  de  l'Agad.  roy.  de  Belgique,  t.  XXXIV. 

(2)  ^douard  Claparede,  Beobachtungeniiber  Analomie  undEntwickc- 
lungsgeschichle  wirbettoser  Thiere  an  dor  KUste  von  Normandie  an- 
gestellL 


(H8) 

Legerement  aplati  dans  toute  sa  longueur  et  tronque  en 
avant,  le  corps  s'^largit  progress) vement  d'avanten  arriere 
jusque  vers  le  milieu  de  sa  longueur  et  se  termine  par  une 
expansion  caudale  organisee  de  fa^on  k  pouvoir  fonction- 
ner  comme  une  sorte  de  ventouse. 

Je  donnerai  successivement  la  description  des  differents 
appareils. 

TEGUMENTS. 

Toute  la  surface  du  corps,  k  Texception  de  Texpansion 
caudale ,  est  couverte  de  cils  vibratiles  Ires-greles  et  Irte- 
courts.  Les  cils  sont  implant^s  a  la  surface  d'une  membrane 
cutanee  a  pen  pres  transparente,  form^e  d'une  substance 
fondamentale  finement  granuleuse,  dans  laquelle.  se  trou- 
vent  repandues  des  v^sicules  claires  serrees  les  unes  centre 
lesautres.  Ces  v^sicules  ont  une  forme  ellipsoidale  regu- 
liere,  et  a  premiere  vue  on  les  prendrait  pour  des  elements 
cellulaires;  Max  Schultze  (1)  a  demontre  que  ces  corps 
v^siculaires  ne  sont  pas  des  cellules,  et  qu'il  faut  les  consi- 
derer  plutdt  comme  des  lacunes  situees  dans  la  substance 
protoplasmatique  de  la  peau. 

On  trouve  dans  la  coucbe  cutanee  une  quantite  consi- 
derable de  petits  b&tonnets  formes  d'une  substance  refrin^ 
genie  de  nature  organique,  mais  non  chitineuse.  Ces  baton- 
nets  ont  la  forme  de  massues,  a  grosse  extr^mite  dirig^e 
vers  Texterieur;  ils  sont  uniform^ment  distribues  dans  la 
peau,  oil  ils  occupent,  soit  la  substance  granuleuse. qui 
separe  les  ^l^ments  v^siculaires  transparents ,  soit  I'inte- 
rieur  m^me  de  ces  ^l^ments.  . 

La  surface  du  corps  est  presque  compl^tement  depour- 

(1)  Max  SchuUze,  Naturgeschichte  der  Turbellarien. 


(HP) 

vue  de  soies  longues  et  raides  semblables  a  celles  que  pre- 
sente  le  Macrostomum  histrix.  On  en  trouve  neanmoios 
trois  ou  quatre  de  chaque  c6te  de  la  ligne  m^diane  k  Tex- 
tr^mit^  ant^rieure  du  corps. 

Je  \ieDs  de  dire  que  Textremit^  caudale  est  organis^e  de 
fagon  k  pouvoir  foDClionuer  comme  veutouse  :  sur  tout  son 
pourtour,  elle  estcouverte  de  petiles  papilles  transparenles 
et  contractiles,  qui ,  par  ieur  extremity  libre ,  peuvent  con- 
tracter  adherence  avec  ies  corps  solides  sur  lesquels  rampe 
Tanimai.  Entre  ces  papilles,  on  trouve  (^k  ei\k  quelques 
soies  raides,  d'une  longueur  peu  considerable.  Ces  soies 
prennent  chez  le  Macrostomum  Schultzii  un  enorme  deve- 
ioppement  et  donnent  a  cette  partie  du  corps  un  aspect 
tout  particulier  (1). 

Dans  r^paisseur  de  Texpansion  caudale,  ies  b^tonnels 
sont  plus  nombreux  que  dans  Ies  autres  regions  du  corps. 

Sur  toute  la  surface  de  Tanimal,  la  peau,  nettemenl  deli- 
mitee,  est  s^par6e  du  parenchyme  sous-jacent  par  une  ligne 
de  demarcation  nette  et  tranchee.  II  n'en  est  pas  ainsi 
dans  Texpansion  caudale.  —  Dans  cette  region  on  distingue 
une  couche  de  (ibrilles  musculaires  affectant  une  disposi- 
tion rayonn^e.  Dans  le  restedu  corps  je  n'ai  pas  observe,  sous 
la  peau,  la  couche  de  fibres  musculaires  que  Max  Schultze 
a  reconnue  cbez  on  grand  nombre  de  Rhabdoceles. 

.SYSTfeME   NERYEUX. 

II  consiste  en  une  bande  transversale  de  substance  ner- 
veuse  tres-dislincte  an  milieu  du  parenchyme  du  corps, 
grace  k  une  transparence  plus  grande  que  celle  des  organes 

(1)  Claparede ,  /oc.  ciU  pl-  IV,  fig.  1 


(  120  ) 

avoisinants.  Elle  est  situ^  k  peu  de  distance  au-devanl  du 
buibe  buccal  etpr^sente  deux  renflements  lat^raux ,  relies 
enlre  eux  par  une  partie  moins  ^largie,  une  sorte  de  com- 
missure. Ces  deux  renflements  lat^raux  rappelient  la  com* 
position  de^  centres  nervenx  des  Turbellarr^  plus  Aleves, 
Chez  lesquefeon  trouve  deux  ganglions  relife  entre  eux  par 
une  commissure  m^diatie.  La  bande  nervease  se  prolonge 
sur  les  deux  cdt^s  de  la  ligne  m^diane  en  un  cordon  blan- 
cb&lre  qui  se  dirige  en  arrifere  et  en  dehors  et  qu'on  ne 
pent  suivre  que  dans  un  court  trajet. 

Organes  de  sens. 

Un  peu  en  arrifere  de  I'organe  nerveux  central,  imme- 
diatement  au-devant  du  bulbe  buccal,  on  trouve  les  yeux. 
lis  sont  au  nombre  de  deux  et  consistent  en  une  simple 
tache  de  pigment  norr,  eniour^e  d'une  zone  circulaire 
transparente,  probablement  de  nature  nerveuse,  qui  est  en 
continuity  de  substance  avec  la  masse  nerveuse  centrale. 
On  n'y  trouve  aucune  trace  d'un  organe  refringent  compa- 
rable i  un  cristallin. 

Apparefl  digestif. 

II  est  formi  dun  bulbe  musculaire  volumineux,  s'ou- 
vrant  k  Text^rieur  par  une  fente  longitudinale  (la  l>oucbe), 
et  d'un  reservoir  allonge,  termine  en  cul-de-sac  k  Textr^- 
mit4  posterieure  du  <5orps  (rinlestin).  Les  parois  de  Tintestin 
ne  sont  pas  rectilignes;  elles  sont  irr^guli^rement  ondulees 
ou  plissees ,  de  fa^on  k  circonscrire  un  grand  nombre  de 
diverlicules  lat^raux ,  dont  la  forme  et  la  disposition  varient, 
a  chaque  instant,  par  suite  des  mouvements  que  le  canal 


(  121  ) 
digestif  execute.  Pendant  ces  mouvements  de  contraction 
de  I'intestin  yon  reconnatt  aisemenl  Texistence  d'une  cavile 
distincte  situee  entre  les  parois  inteslinales  el  le  paren- 
chyme  du  corps.  Elle  est  remplie  d'un  liquide  incolore, 
qui  recoil  les  protiuits  de  la  digestion  et  qui  fait  fonction  de 
sang.  Dans  I'^paisseur  des  parois  du  tube  digestif  on  recon- 
natt des  cellules  arrondies  ou  ovo'ides ,  dans  lesqueUes  on 
distingue  un  ou  plusieurs  globules  r6fringents  de  coloration 
brunlitre.  Dans  lesdifferents  individus  que  j*ai  eus  sous  les 
yeux,  le  lube  digestif  itail  renapli  de  debris  de  v^g^taux 
et  surtout  de  navicelles  de  differentes  dimensions.  Je  n'ai 
pu  constaler  dans  rinlestin  T^xistence  d'un  mouvement 
vibratile,  observe  par  Max  Schultze  chez  le  Macrostomum 
histrix, 

Appareil  EXCR6TE€R. 

0.  Schmidt  (1)  et,  apr^s  lui,  Max  Schultze  (2),  onl  decril 
chez  certains  Turbellaries  un  appareil  vasculairo  dans  le- 
quel  circule  un  liquide  incolore  et  transparent.  Get  appareil 
s'ouvre  a  Texterieur ,  comme  Ta  monlr6  0.  Schmidt ,  ct  le 
liquide  y  est  mis  en  mouvement  par  Taction  de  cils  vibra riles 
Ires-longs,  inserts  sur  les  parois  des  vaisseaux.  0.  Schmidt 
et  Max  Schultze  ont  d^signe  cet  appareil  sous  le  nom  de 
sysl^me  aquifere;  ils  le  considerenl  comme  servant  k  la  cir- 
culation de  I'eau  oxyg^nee  k  Tinterieur  de  I'organisme,  et, 
par  consequent,  k  la  respiration. 

J'ai  constat^  I'existence  d'un  double  sydt^me  de  vais- 
seaux Ires-compliques  chez  le  Macrostomum  viride.  Aux 


(i)  Oscar  Schmidt,  Die  Bhabdocwlen  Slrudelwilrmer  dessUssen  Was- 
«0rj.  Jena,  1848. 
(2)  Loc.  ciL 


(  m ) 

deux  coles  du  corps  on  voit  un  canal  transparent  decrire 
des  ondulations  irregulieres ;  il  donne  naissance  a  un  grand 
nombre  de  branches  coUaterales  qui  se  portent,  les  unes 
en  avant,  les  autres  en  arriere,  pour  s'anastomoser  entre 
elles  et  avec  le  ironc  principal;  ces  branches  coUaterales 
donnent  naissance  a  des  rameaux  de  plus  en  plus  grSles, 
qui  se  ramifient  dans  le  parenchyme  du  corps.  Aux  deux 
extremiles  de  Tanimal  le  Ironc  principal  se  r^sout  en 
branches  ramifl^es  tr^s-tenues;  les  ironcs  les  plus  volumi- 
neux  se  Irouvent  vers  le  milieu  du  corps.  Je  n*ai  pu  decou- 
vrir  les  points  ou  ces  canaux  s'ouvrent  h  I'exterieur. 

Get  appareil  presente  les  plus  grandes  analogies  avec 
I'appareil  vasculaire  des  Tr^matodes  et  des  Cesloides;  et 
comrne  il  est  bien  etabli  que  chez  ces  Helminthes  le  sys- 
t6mc  vasculaire  est  un  appareil  excreleur,  je  suis  tres-porte 
a  croire,  contrairement  a  Topinion  emise  par  0.  Schmidt 
et  Max  Schultze,  qu'il  joue  le  meme  rdle  chez  les  Rhabdo* 
celes.  La  respiration  doit  s'op6rer  avec  la  plusgrande  faci- 
lile  par  la  surface  du  corps  toute  couverle  de  cils  vibratiles 
et  depourvue  de  cuticule,  et  Ton  ne  voit  gu6re  la  necessite 
pour  ces  animaux  d'avoir  un  appareil  aquifere  pour  faci- 
liter  les  ph^nom^nes  de  respiration.  L'existence  d'un  appa- 
reil excreteur  n'avait  pas  encore  ^t6  signal^  jusqu*ici  chez 
les  Macrostomiens. 

Appareil  sexuel. 

Gomme  tons  les  Rhabdoceles ,  le  Macrostomum  viride 
est  hermaphrodite.  L'appareil  femelle,comme  I'appareil 
m^le,  est  constitu^  de  deux  moiti^s  semblables  :  il  existe 
deux  ovaires  et  deux  testicules.  Les  testicules  sont  situes 
au-devant  des  ovaires  aux  deux  cdtes  du  corps,  et  on  les 
voit  en  grande  partie  ^  c6te  du  tube  digestif. 


(.123) 

Appareil  male. 

II  se  conslitue^comme  nous  venons  de  ie  dire,  de  deux 
testicules  pourvus  chacun  d*uD  canal  deferent,  qui  est,  en 
grande  parlie,  cache  par  les  ovaires.  Ces  canaux  se  reu- 
nissent  en  un  canal  excreleur  unique,  qui  aboulit^  a  la 
partie  poslerieure  du  «orps,  k  une  vesicule  ^eminale  dont 
les  parois  se  continuent  avec  un  p6ni$  corn^.  La  vesicule 
s^minale  et  le  penis  sont  entoures  d'une  couche  de  fibres 
musculaires  de  forme  circulaire,  destinees  k  comprimer  la 
vesicule  pendant  Taccouplement  et  a  produire  Ti^jaculation 
du  sperme. 

Les  testicules  out  une  forme  ovoide  allongee  a  grosse 
extremity  dirig6e  en  arriere.  L'extremite  anterieure  est 
remplie  d'une  masse  granuleuse;  dans  la  partie  la  plus 
elargie,  on  voit  des  faisceaux  de  filaments  spermatiques 
enroules  en  boule  et  a  differents  degres  de  developpement. 

* 

Appareil  femelle. 

II  se  constitue  de  deux  ovaires  allonges  en  forme  de 
tubes,  a  grosse  extremity  dirigee  en  arriere  et  en  dedans. 
Ces  tubes,  depourvus  de  parois  propres,  sont  creuses  dans 
le  parenchyme  du  corps.  L'extremii6  anterieure  dcs  deux 
tubes  est  remplie  d'une  masse  protoplasmatique  tenant  en 
suspension  desnoyaux  plus  ou  moins  volumineux,  qui  sont 
les  jeunes  vesicules  germinativos.  Dans  la  partie  la  plus 
large  du  tube,  les  oeufs  tendent  k  sindividualiser  et  a  se 
separer  les  uns  des  autres,  grace  a  Tapparition  de  siilons 
dans  la  masse  protoplasmatique  commune  :  ces  siilons  pro- 
gressent  de  la  peripheric  vers  le  centre  du  tube;  ils  out 


pour  eilfit  de  separer  les  ceafs  cTabord  fondusen  nne  masse 
comniiiae  et  de  deliinileraulour  de  cbaqoe  v^icule  germi- 
native  une  eoucbe  dislincte  de  protoplasme. 

Chez  tons  les  Rhabdoeriks  les  Yemenis  nutricifs  du 
vitellus  se  d^veloppent  daes  des  glandes  distindes  que 
j'ai  appel^es  deutoplasmigenes  (1).  Dans  les  Macrostornvm 
il  n'exisle  pas  deglande  sp^ciale  pour  l'6labarfUion  des  ele- 
ments nutritifs  du  vitellus  :  c'est  le  protoplasme  des  oeufs 
qui  fait  fonclion  de  cellules  s^cr^loires,  et  TcBuf  elabore 
lui-meme,  aux  d6pens  du  liquidc  nourricier,  les  il^ments 
destines  k  nourrir  le  futur  embr}X)D«  Cependant,  thez  le 
Macrostomum  viride ,  il  se  d^veloppe  dans  le  parenebyme, 
qui  eotoure  les  omfs  les  plus  avancite ,  des  cellules  chargdes 
degranulatioDS  vitellines,  qui  p^n6trentdan»le  protoplasme 
des  oeufs  encore  d^potirvus  de  membrane^,  pour  se  fondre 
avcc  le  corps  protoplasmatiqoe  de  I'oeuf.  C'est  14  un  pheno- 
mene  d'une  haute  importance.  II  demontre  bien  la  vraie 
signilication  des  glandes  qui  ont  porte  cbez  les  Tren^atodes 
le  nom  de  vitellogeties :  ces  glandes  n«(£Iaborent  ni  le  vitel- 
lus de  Toeuf ,  ni  an  produit  comparable  5  Talbumine  des 
oiseaux;  elles  s^cretent  Ies41<^ments  nutritifs  du  vitellus : 
Ic  deufcc^lasme.  An  point  de  vue  de  la  th6orte  cellulaire, 
le  fait  observe  cbez  le  Macrostomum  viride  a  nne  grande 
importance :  une  cellule  protoplasmaii<}ne  peut  done  bien 
ceriainement  manger  une  autre  cellule  et  la  faire  p^n^trer 
k  son  int^rieur.  La  forme  ruditneiitaire  da  deutoplasmi- 
g^ne  cbez  notre  esp^ce  montre  bren  qm  Tappareil  sexuel 
du  Macrostomum  viride  est  interm4diaireen!re  rappareil 
complete  des  autres  Rbabdoc^les  et  Totaire  simple  des 
'        ■  -  - 

(t)  Edouard  Van  Bencden,  Recherches  sur  la  compost  (ion  et  Id  signi- 
fication de  Vosuf. 


(  125  ) 

auires  Macros tomiens  ^  des  Dendrocelies  el  des  Nemertiens. 
Souvent  on  troovie'  an  oeaf  conapi^tenient  d£vel^pp(3  el 
pourvu  d'une  membraQe  mince,  incoiore  et  transf)aren(e 
enlre  ies  eitr^mil^  posl^rieores  des  deux  ovaires.  Je  ri'ai 
pud^c<mvrir  rorifioe  par  ofii  Ies  OBufs  sont  ^vacu6$. 

Omalostomom  Claparedh,  Ed.  Van  Ben. 

Stnon.  Macroslomum  Claparediiy  Ed.  Van  Ben.  {Mem.  iur  la  compoi,  et  la 
signif.  de  I'oeuf,  pi.  IT,  fig.  10). 

Cette  espece  est  marine.  Je  I'ai  troav^e  en  assez  grande 
aboadanee  au  milieu  de  diffSrents  Fucoides  et  de  Zostera, 
siur  Ies  €6le8  de  Ja  Bretagne  (Goncarneau).  Longue  de  0,5 
h  0,6 de  millimetre,  elle  priisente  un  corps  fasiforme  qui, 
comme  cfaez  le  Macrastomum  viride,  se  termine  par  une 
expansion  caudate  organis^e  de  fa^on  a  permettre  k  Tani-* 
mal  de  se  fixer  sur  Ies  corps  solides. 

La  peau,  d'une  ^paisseurpeu  considerable,  est  reeou- 
verte  de  cils  vibratiles  beaucoup  plus  longs  que  oeiix  du 
Macrostomum  viride.  Elle  se  distingue  surlouten  ee  qu^elle 
renferme  des  b^tonnets  tres*allonges,  dont  Textr^mite 
cfBl^e  depasse  la  surface  du  corps  de  la  moiti^  de  leur  lon- 
gueur environ.  Ces  bdtonnets  affectent  la  forme  de  piquants 
et  sont  uniformiSmenl  r^partissur  toute  la  surface  du  corps, 
k  Texception  de  Texpaosion  caudale  ou  ils  font  complete- 
menl  defaut.  Glaparede  a  observe  chez  Tespece  qu'il  a 
decrite  sous  le  nom  de  Macroslomum  Schukzii  (irouvd^ 
Saiut-Yaast-la'^Hongiie  sur  Ies  c6ies  de  Normandie),  la 
roeme  particularity  :  <  Die  St'abeben  hervorragen  elwas 
mil  ihren  Spitze  fiber  der  Oberflache  der  Haut.  p  Mais  Ies 
b4lonnets  sont  tres-peu  volumineux  chez  I'espece  des  cdtes 
de  Normandie.  lis  sonl  rudimentaircs,  compares  k  ceux 


(  126  ) 

de  Tesp^ce  observie  4  Concarneaa ,  et  chez  cette  derniere 
lis  ne  sent  jamais ,  comme  chez  le  Macrostomum  Schultzii, 
disposes  en  faisceaux  de  trois  Mtoonets. 

li  n'existe  pas  k  la  surface  du  corps  de  soies  raides  et 
d^licales  comme- celles  que  Clapar^de  a  signal6es  chez  I'es- 
p^ce  qu'il  a  d^crite.  L'extr6mit6  caudale  elargie  est  cou- 
verte  de  petites  papiilesd'une  extreme  delicatesse,  transpa- 
rentes  etcoutractiles;  par  leur  extremity  libre  elles  peuvent 
s'attacher,  comme  le  feraient  autant  de  petites  ventouses 
pedicul^es,  aux  corps  solides  avoisinants,  et  Pexpansioa 
caudale  du  Macrostomum  Claparedii  peut  jouer  le  rdle  d*un 
organe  d'adhesion  tr^&-puissant. 

Je  n'ai  pas  trouv6  de  traces  du  systeme  nerveux.  Les 
yeux  cansisteot  en  deux  taches  oculaires  form^es  d'un 
pigment  fonc^.  lis  out  une  forme  circulaire  et  sont  plus 
volumineux  que  dans  les  autres  especes  du  m4me  genre. 
Comme  chez  I'esp^ce  marine  d^crite  par  GlaparMe,  ils  se 
trouvent  situ^s  derrtere  le  bulbe  buccal ,  tandis  que  chez 
le  Macrostomum  histrix  et  chez  le  viride  ils  sont  places 
en  avant  de  la  bouche. 

Le  bulbe  buccal,  sittt6  tout  pr^s  de  Textr^mit^  ant6- 
rieure  du  corps,  pr&ente  une  forme  ovalaire  :  il  est  com- 
prim^  lat6ralement  et  s'ouvre  k  I'ext^rieur  par  une  fente 
longitudinale,  qui  mesure  la  moiti^  environ  de  la  longueur 
du  bulbe.  Au  bulbe  buccal  fait  suite  un  intestin  k  parois 
delicates  que  je  n'ai  pu  saisir  dans  toute  la  longueur  du 
corps,  et  qui  n'est  bien  reconnaissable  que  dans  la  moiti^ 
anterieure  de  Fanimal ,  oh  il  renferme  des  d6bris  d'algues 
marines.  II  n'existe  pas  de  traces  d'appareil  excr6teur. 

L'appareil  sexuel  femelle  est  unique  et  situe  sur  la 
ligne  mediane;  il  consiste  en  un  tube  aveugle  k  parois 


(  127  ) 

propres,  dont  rextr^mit^  ant^rieure  est  remplie  d'line 
masse  protoplasroatique  commuDe ,  tenant  en  suspension 
des  noyaux  cellulaires  qui  sont  les  v6aicules  germinatives 
en  voie  de  formation. 

Le  germig^ne  des  Macrostomwn  ne  differe  done  en  rien 
d'essentiel  de  celui  des  autres  Rhabdoc^les.  Mais  chez  eax 
le  protoplasme  ne  se  d^limite  en  une  couche  distincte  au- 
tour  des  v^sicules  qu'apr6s  s'^tre  charg^,  dans  la  partie 
infi^rieare  du  canal,  qui  fait  fonction  de  deutoplasmigene, 
de  globules  refringents,  qui  sont  les  elements  natritifsdu 
vitellus.  Cette  delimitation  du  protoplasme  autour  des  v^- 
sicules  germinatives  se  fait  k  la  suite  d'un  ^tranglement 
qui  apparait  entre  deux  oeufs  voisins  et  qui  s'aceuse  de 
plus  en  plus,  jusqu'^  ce  qu'a  ia  fin  Toeuf  le  plus  avance  se 
detache  compl^tement  des  autres.  Ceux-ci  forraent  par 
leur  reunion  une  veritable  chaine,  en  continuite  de  sub- 
stance avec  le  liquide  pretoplasmatique  ^  noy4ux  qui  rem* 
plit  Textr^mite  en  cul-de-sac  du  tube  sexuel.  II  y  a  done 
cbez  cette  esp^ce  fusion  complete  entre  le  germigene  et  le 
deutoplasmigene :  les  deux  parties  constitutives  du  vitellus 
se  ferment  dans  un  seul  et  meme  organe,  et  les  oeufs 
eiaborent  eux«mdmes  les  elements  nutritifs  pour  le  futur 
embryon. 

L'appareil  femelle  est  pourvu  d*un  orifice  sexuel  distinct 
de  celui  qui  sert  i  r^limination  de  la  liqueur  m^le,  comme 
c'est,  du  reste,  le  cas  chez  les  diffi6rentes  especesdu  genre 
Macrosiomum.  Ce  caract^re  distingue  encore  les  Macros- 
tomiens  de  tous  les  autres  Rhabdoc^les.  Le  genre  Convo- 
lula  seul  se  trouve,  sous  ce  rapport ,  dans  le  m^me  cas  que 
les  Macrostomiens. 

L'appareil  male,  silu6  pres  de  I'extr^mite  post^rieure 
du  corps  9  se  constitue  de  quelques  vesicules  spermig^nes, 


(  128  ) 

d'une  v^sicule  s^minale  et  (run  p^nis  cofd^  dont  les  parois 
se  contiouent  avec  celles  de  la  v^sicule  s^minale. 

On  le  voit,  ie  Macrosiomum  Claparedii  presenle  de 
grandes  analogies  d'organisation  avec  Tesp^  de  la  Mancbe 
d^crite  par  Clapar^de ;  mais  ces  deux  espdces  i^'^loiguent 
beaucoup  du  Macrostomum  histrix  ei  d^at  M^rostomum 
viride.  Leur  organisation  est  beaueoup  plus  simple,  et 
celte  simplification  s'accuse  par  Tabsence  de  certains  ap- 
pareils  comme  par  T^tat  plus  rudimentaire  que  revdtent 
d'autres  organes. 

A  Texemple  de  OErsted ,  0.  Schmidt  a  bas^  la  classifica^ 
tion  des  Rhabdoceles  sur  les  caracti^restir^s  de  la  constitu- 
tion et  de  la  position  de  la  boucbe,  et,  aux  quatre  divisions 
^tablies  par  OErsted,  il  en  a  ajout^  deux  autres  :  celle  des 
Opistomiens  et  celle  des  Schizostomiens. 

Xa  famille  des  Schizostomiens ,  caract^ris^e  par  une 
bouche  consistant  en  une  fente  longitudinale ,  situ6e  pres 
de  I'extr^mit^  ant^rieure  du  corps,  comprend  deux  genres: 
le  genre  Schizostomum  et  le  genre  Macrostomum.  Max 
Schultze  a  adopts  cette  classification. 

Une  classification  bas^e  sur  un  caractere  unique  ne 
pcul  £tre  acceptee  comme  classification  naturelle  qu'^  la 
condition  que  ce  caractere  entraine  avec  lui  des  modific>a- 
tions  dans  Tensemble  de  Torganisation.  ^organisation  du 
genre  Schizostomum  est  tres-diff(Srente  de  celle  des  Macros- 
tomiens  et  se  rapprocbe  beaucoup  plus  des  M^sostomiens. 
Le  bulbe  musculaire,  que  0.  Schmidt  d^signe  sous  le  nom 
de  OS  suctorium,  est  bien  certainement  le  bulbe  buccal ,  et 
Torgane  qu'il  consid^re  comme  Tentr^e  du  tdbe  digestif 
a  une  tout  autre  signification. 

S'il  faut  ranger  le  genre  Schizostomum  dans  la  famille 


(  129  ) 

des  M^sostomiens,  il  ne  reste  dans  ta  sixieme  division  des 
Rhabdoc^les,  telle  qa'elle  a  ^l^  ^tabiie  par  0.  Schmidt  et 
adoptee  par  Max  Schultze,  qae  le  seul  genre  Maa'os- 
tamum,  k  moins  d'admettre  avec  V.  Cams  (1 )  que  les  genres 
Orthastomuvn  y  Schizoprora,  ConvolutUf  Teleostomum^ 
Proporus  et  Varticeros  appartiennent  k  la  mdme  famille. 
Mais  il  est  bien  ^yident  que  e'est  la  un  groupement  pure- 
ment  artificiel:  la  famille  des  Schizostomiens  renfermerait, 
dans  ce  cas,  des  organisations  essentiellement  diff^renles, 
et  qui  n'ontque  ce  seul  caract^re  commun  d*avoir  labouche 
situee  k  Textremit^  ou  pr^s  de  Textr^mite  ant^rieure  du 
corps. 

L'organisation  des  diflTerentes  esp^cesdu  genre  ilf acro^^ 
iomum  diffi^re  suffisamment  de  celle  des  autres  Rhabdo- 
c^les  pour  justifier  la  creation  d'une  famille  des  Macros- 
tomiens,  ayant  la  mSme  importance  que  les  divisions 
d6sign6es  sous  le  nom  de  ProstomienSf  Mesos tomiens  y 
Derostomiens  et  Opistomiens. 

La  famille  des  Macrostomiens  se  caract(&rise  : 

l""  En  ce  que  le  germigene  et  le  deutoplasmigene  sont 
confondus  en  un  seul  et  m^me  organe;  2°  en  ce  qu*il 
existe  deux  pores  genitaux,  Tun  m&le,  I'autre  femelle; 
Z""  en  ce  que  la  bouche  consisle  en  une  fente  longiludinale 
conduisant  dans  un  bulbe  musculeux,  situ£  tantdtau- 
devant,  tantdt  derridre  les  taches  oculaires;  A""  les  yeux 
manquentou  consistent  en  une  simple  tache  pigmentaire; 
lis  sont  constamment  d^pourvus  de  cristallin. 

Les  deux  premiers  caracteres  separent  les  Macrosto- 
miens de  tous  les  autres  Rhabdoc^les.  Par  la  constitution 


(i)  V.  Gams  ond  Gerstagker,  Handbueh  der  Zoologie. 

2"*  S^RIE,  TOME  XXX.  9 


(  130  ) 

de  leur  appareii  sexuel  les  Macrostomiens  se  rapprocbeni 
des  N6mertiens  et  des  Dendroc^les. 

Mais  rorgaDisalion  est  loin  d'etre  uuiforme  dans  cette 
famille :  le  Macrostomum  auritum  decrit  par  Max  Sehultze 
se  distingue  de  I'espece  primitivement  connue  et  d^crite 
par  (Xrsted,  1**  en  ce  qu'il  est  depourvu  d'yeux;  2°  en  ce 
qu'il  pr^sente  un  organe  servant  k  Taudition  et  qui  est 
situ6  sur  la  ligne  m^diane  au-devant  de  la  bouche.  On 
n'en  trouve  aucune  trace  chez  les  autres  Macrostomiens. 

Au  contraire,  I'espfece  d'eau  douce  que  j'ai  d6crite  sous 
le  nom  de  Macrostomum  viride  est  tr^s-voisine  du  Macros^ 
tomum  histrix,  et  Tespece  msirine  que  j'ai  fait  connaitre 
sous  le  nom  de  Macrostomum  Claparedii  se  rapproche 
beaucoup  de  Tesp^ce  marine  decrite  par  ClaparMe  sous  le 
nom  de  Macrostomum  Schultzii, 

Les  esp^ces  qui  rentrent  dans  la  famille  des  Macrosto« 
miens  se  rangent  autour  de  trois  types  d'organisation , 
qui,  ^  cdt^  de  caracteres  communs^  pr^sentent  entre  eux 
des  differences  suffisantes  pour  justifier  I'i&tablissement  de 
trois  genres  distincts.  Je  propose  de  conserver  le  nom  g6ne- 
rique  de  Macrostomum  pour  Fancienne  esp^ce  decrite  par 
QErsted,  k  cdt^  de  laquelle  se  place  la  nouvelle  espece 
d*eau  douce  :  le  Macrostomum  viride. 

Les  deux  esp^ces  marines  se  distinguent  du  genre 
Macrostomum,  en  ce  que  leur  appareii  sexuel  femelle  est 
simple  et  en  ce  que  Tappareil  m^le  consiste  en  quelques 
v6sicules  spermig^nes  situ^es  dans  le  voisinage  du  penis. 
Je  propose  pour  ces  esp^ces  le  nom  g^n^rique  de  Omalos^ 
tomum  (de  opaAo;,  aplati),  pour  rappeler  Taplatissement 
lateral  du  bulbe  buccal.  Ce  genre  comprend  deux  especes : 
YOmxilostomum  Schultzii  et  VOmalostomum  Claparedii. 

Le  Macrostomum  auritum,  M.  Sch.,  se  distingue  des 


(  *51  ) 
precedents  par  Texistence  d'un  organe  de  I'audilion  et  par 
I'absence  d'yeux.  Je  propose  pour  lui  le  nom  de  Mecynos- 
tomum  (fAj/xyyfi),  allonger),  qu'il  juslifie  fort  bien ,  par  Tallon- 
gement  considerable  de  la  fente  buccale.  Le  genre  com- 
prend  I'esp^ce  Mecynostomum  auritxim. 


IIIAGR08T0MUN ,  dlrsted. 

Ge  genre  comprend  des  especes  d'eau  douce.  L'appareii 
fcmelle  est  double.  L'appaveil  mSle  comprend  deux  teslicules 
places  au-devant  des  ovaires.  Les  yeux  sont  silues  au-devant  de 
la  bouche.  II  n'existe  pas  de  trace  d'otolithe. 

Macrofltoamin  hlatrlz,  (Ursted. 

La  surface  du  corps  est  couverte  de  soles  raides  et  allongdes. 
La  partie  postdrieure  du  corps  n'est  pas  transformde  en  appa- 
reil  d'adhesion.  Le  pdnis  a  la  forme  d'un  crochet  recourbe. 

Station,  Eaux  douces  de  TAlIemagne  du  Nord.  G6tes  de  la 
Baltique  (1). 

MAerofllomain  Tlrlde^  Ed.  V.  Ben. 

Le  corps  est  d^pourvu  de  piquants  dans  la  plus  grande  par- 
tie  de  sa  surface.  L'extrdmite  caudale  est  organis^e  de  facon 
k  foiictionner  comme  le  ferait  une  ventouse.  Le  penis  est  re- 
courbd  en  S. 

Station.  Eaux  stagnantes  des  environs  de  Louvain. 


(1)  Gette  espece,  souvent  observee  dans  Teau  douce »  a  ete  trouvee 
par  0.  Fabricius  et  par  Max  Schultze  dans  les  flaques  d'eaa  stagnante  le 
long  des  c6tes  de  la  Baltique. 


(  132  ) 

Genre  OmALOSTOMUJII,  Ed.  V.  Ben. 

Ge  genre  comprend  des  especes  inarines.  L'appareil  sexual 
femelle  est  simple.  L^appareil  m^Ie  consiste  en  quelques  vesi- 
cules  spermigenes  disposees  autour  du  pdnis^  derriere  les 
ovaires.  Les  yeuxsont  situes  derriere  la  bouche.  II  n'existe  pas 
d'otolithe. 

•■nalofliomani  SchnliBll,  Glapar. 

Synon.  Macrostoiidv  Schultxii.  (Glapar.,  Beob.  iiber  Anal.und  Eniwick, 
wirbelloser  Thiere.) 

A  la  surface  du  corps  on  trouve  de  petits  baton  nets  depas- 
sant  a  peine  la  peau ,  et  rcuni^  en  fascicules;  ils  sont  entremeles 
dc  soies  raides  et  ddlicates.  La  partie  posterieure  du  corps , 
transformde  en  ventouse,  presentedespapilles  d'adhesion  entre 
lesquelles  on  trouve  de  longues  soies  trSs-effilees.  Lo  bulbe  buc- 
cal est  situ^  fort  loin  de  Textremite  anterieure  du  corps. 

Station.  C6tes  de  Norraandie.  S'-Vaast. 

Omalosiomatti  Claparedtt,  Ed.  V.  Ben. 

Si/non,  Macrostomum  Glaparbdii.  {Recherches  sur  la  composition  et  la  tigni- 
fkalion  de  Voeuf,  pi.  IV,  fig.  10.) 

La  surface  du  corps  est  couverte  de  batonnets  qui  depassent 
la  peau  de  la  nioitid  de  leur  longueur.  Elle  est  ddpourvue  de 
soies.  La  partie  posterieure  du  corps,  couverte  de  papilles 
d'adhesion,  est  d^pourvue  de  soies  et  de  piquants.  Le  bulbe 
buccal  est  tres-rapproche  de  rextreraitd  anterieure  du  corps. 

Station.  C6les  de  Bretagne.  Concarneau. 

Genre  MECYNOSTOinUM,  Ed.  V.  Ben. 

L'appareil  sexuel  feraelle  est  double.  L'appareil  ra^le  con- 
siste en  quelques  vesicules  spermigenes  disposees  autour  dc 
I'orifice  sexuel.  Les  yeux  manquent.  Sur  la  ligne  mcdiane,  au- 
devant  du  bulbe  buccal ,  existe  un  otolitlie  unique. 

Station.  C6tes  de  la  Baltique. 


Mari'rtstomutii    viride.     Ed.  V. 


C  133  ) 

Espece.  JMeeynostomam  aarKuia  y  M.  Scb. 

SynoH.  MictosTovDK  auritdk.  (MasL  SchuUze ,  Beilrdge  zur  Katunjeschichte 
der  Tnrbellarien.) 


Tableau  synoplique. 


FAMILLB. 


MAGROSTOMIENS. 


Magrostomuh,  OErst .    . 


Ohalostomum  ,  £d.  V.  Ben. 


Megynostohuh  ,  Ed.  V.  Ben. 


M.  histrix,  OErst. 
M.  Viride,  Ed.  V.  Ben. 

0.  Schultzii,  Clap- 

0.  Claparedii,  Ed.  V.  Ben. 

M.  auritum,M.  Sch. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE. 


Macrostomum  viride. 

c.  Peau. 
en.  Centres  nerveux. 

y.  Yeux. 

n.  Gordons  nerveux  qui  portent  des  centres. 

fb.  Fente  buccale. 
bb.  Bulbe  buccal. 

i.  Intestin. 
ce.  Ganaux  excretetirs. 

I,  Testicules. 
cd.  Ganaux  deferents. 
vs,  Vesicule  seminale. 

p.  Penis. 

g.  Germigene. 
cv,  Gellules  deutoplasmatiques. 

0.  OEuf  mur  pourvu  d'une  membrane. 


(  134  ) 


GLA8SE  DES  LETTRES. 


Seance  du  i"^  aout  i870. 

M.  E.  Defacqz,  directeur. 

M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents:  MM.  Ch.  Steur,  J.  Grandgagnage,  J.  Rou- 
lez,  P.  De  Decker,  F.-A.  Snellaert,  M.-N.-J.  Leclercq, 
M.-L.  Polain ,  Ch.  Faider,  le  baron  Kervyn  de  Leltenhove, 
R.  Chalon,  Ad.  Mathieu,  J.-J.  Thonissen,  Alph.Waulers, 
Conscience,  membres;  Nolet  de  Brauwere,  Aug.  Scheler, 
associes;  E.  De  Laveleye,  fimile  de  Borchgrave,  corres- 
pondanls. 

M.  Ed.  Mailly,  correspondant  de  la  classe  des  sciences , 
assiste  k  ia  seance. 


CORRESPONDANCE. 


M.  le  Minislre  de  rinterieur  adresse  divers  ouvrages  im- 
primes  pour  la  bibliolheque  de  rAcademie.  —  Remerci- 
ments. 

—  Les  Archives  de  I'Enapire,  FiEcole  imp^riale  des 
Charles  et  la  Soci^t^  de  geographic ,  k  Paris ,  la  Soci^ie 


,      (  135  ) 

d'histoire  et  d'archeologie  de  Ch&hons-sur-Sadne ,  la  Sociel6 
des  antiquaires  de  Londrcs,  la  Bibliothcque  de  la  ville  de 
Berne,  TUniversite  de  Gottingue  et  rUniversit6  de  Vienne 
remercient  pour  le  dernier  envoi  de  publications  acade- 
miques. 

—  La  Society  des  antiquaires  de  Londres  a  saisi  cette 
occasion  pour  completer,  par  un  volumineux  envoi  de  ses 
travaux,  la  collection  qu'en  possfede  la  Compagnie. 

—  La  Soci6t6  hollandaise  des  sciences  de  Harlem  com- 
munique son  programme  de  concours  de  Tannee  1872. 

—  M.  le  baron  Kervyn  de  Leltenhove  prfeenle  un 
exemplaire  du  tome  XI  des  Chroniques  de  Froissart,  qu'il 
vient  de  publier  dans  la  collection  des  oeuvres  des  grands 
ecrivains  du  pays.  —  Remerciments. 

—  La  classe  re^oit^  egalement,  de  divers  membres, 
I'hommage  des  ouvrages  suivants  et  en  remercie  les  au- 
teurs  : 

1°  Discours  prononce  par  le  baron  /.  de  Witte  tors  de 
son  installalion,  dans  la  seance  du  45  mat  4870  ^  de  pre-- 
sident  annuel  deVAcademie  d'archeologie  de  Belgique; 

2°  Cnriosites  numismaliques ,  16®  article;  3**  Don  Juan 
Peres,  notices  par  M.  R.  Chalon ; 

4**  Anneessens,  poeme,  par  M.  Ad.  Mathieu;  3®  Edition. 


(  136  ) 


l:t£GT10NS. 


MM.  Augusle  Schelef  et  Alphonse  Le  Roy  onl  et6  de- 
signes  pour  faire  partie  de  la  commission  academique 
chargee  de  la  piiblicatioo  d'une  colleclioa  des  oeuvres  des 
grands  ecrivaijasdu  pays. 


COMMUNICATIONS  ET  tEGTURES. 


Sur  une  inscription  lutine  relative  a  un  attentat  contre  la 
vie  de  Vempereur  Septime  Severe  et  de  la  famille  impe' 
rialCf  par  M.  J.  Roulez,  membre  de  TAcademie. 

Dans  mon  rapport  sur  les  memoires  envoyes  k  notre 
dernier  concours  en  r^ponse  k  la  question  sur  Septime 
Severe ,  j'ai  signale  (1),  entre  autres,  une  inscription  latine 
de  la  Tunisie,  qui  avait  echappe  aux  recherches  des  con- 
currents et  qui  contient  une  allusion  i  nn  ev^nement  du 
regae  de  c^t  empereur.  La  note  dans  laqueUe  j'ai  essaye 
de  determiner  cei  ev^nement  ayant  prLs  une  4rop  grande 
extension  pour  etre  jointe  k  mon  rapport,  j'ai  cru  devoir 
la  teniren  reserve  et  la  communiquer  ulterieurement  k  la 
classe. 

L'inscdption,  comme  je  Tai  dit,  est  gravee  sur  un  autel 

(i)  Bulletins  de  VAcademie  royale  de  Belgique ,  3«  ser.,  i.  XXIX ,  p.  525. 


(  137  ) 

d^terr6  dans  la  vilie  du  Kef,  Tancienne  colonie  romaine 
Sicca  Veneria;  en  void  le  lexte,  tel  qu'il  est  donn^  par  le 
voyageur  fran^ais,  M.  Gu^rin ,  I'auieur  de  la  decouverte  (1 ) : 

lOV!  •  OPT  •  MAX 

CONSERVATOBI  «  SAN 
CTlSSmORVM  «  PRINCI 

4 

PVM  •  D  •  D  •  N  •  N 

IMP  •  CAES  •  L  •  SEPTIMI  •  SEVERI  •  PER 

TINACIS  •  AVG  •  ARAR  •  ADIA 

B  •  PART  •  MAX  •  FORTISSIMl 

FELICISSIHI  •  PONT  •  MAX  •  TR 

POT  •  XVI  •  COS  •   III    •  P  •  P  •  ET 

IMP  •  CAES  •  M  •  AVRELl  •  ANTO 

NlNl  •  PII  •  AVG  •  PARTHICl  •  TR  •  POT 

XI  •  IMP  •  II  -COS  •  lii  •  p  •  p  •  ei  P.  Sept 

imi '  Getae  *  nobilissimi 

Cktes  •  cos  '  u  (2).  ET  •  iVLiAE  •  Aug 

HATRIS  •  AVG  •  ET  •  CASTRORVM 

OB  • CONSERVATAM  • EORVM  •  SA 

LVTEM  •  DETECTIS  •  INSIDIIS 

BOSTIVM  •  PVBUCORVM 

D    D        P    P 

A  Jupiter  fr^s-6on,  trh-grandy  conservateur  des  princes 
ires-saints,  nos  maitresj  Vempereur  Cesar  L,  Septime 
Severe,  Pertinax,  Auguste,  Arahique ,  Adiabinique ,  Par* 
ihique  tres-grand ,  trhS'Vaitlant y  trbs-heureuxy  grand-pon- 
tife,  investi  de  h  puissance  tribunitienne  pour  la  16'  foiSj 


(1)  Voyage  archdologique  dans  la  r4gence  de  Tunis,  t.  II,  p.  6:2. 

(2)  La  fin  de  la  douzi^me  ligne,  la  treizi^me  et  le  commencement  de  la 
qaatof  zi^me  offr^t  nile  ^cune,  provenadt  de  oe  qu- apr^  h  mort  de  Geta, 
Garacalla  ordonna  de  marleler  le  nom  et  les  litres  de  son  frere  sur  les  in- 
scriptions dans  tout  Tempire.  La  restitution  conjecturale ,  imprimee  en 
caract^res  ilaliques,  est  de  moi. 


(  138  ) 

Qonsul  pour  la  3%  pdre  de  la  patrie  et  I'empereur  Cesar 
M,  Aurile  Antonin,  Pieux,  Auguste^  Parthique,  revitu 
de  la  puissance  tribunitienne  pour  la  11*  fois,  acclami  im- 
perator  pour  la  SI",  consul  pour  la  3%  p^re  de  la  patrie 
(et  de  P.  Septimius  Geta,  tresAllustre  Cesar j  consul  pour  la 
SI'fois),  et  de  Julie,  Auguste,  rn^re  d'Auguste  et  des  camps, 
en  reconnaissance  de  la  tonservation  de  leurs  jours ,  par 
la  revelation  d'un  conlpldt  forme  par  des  ennemis  publics. 
(Get  autel  a  ^t^  erige)  d^apres  un  decret  des  Dicurions,  aux 
frais  de  la  colonic, 

Nousdevons,  avant  tout,  fixer  T^ge  de  Tinscription.  II  se 
d^duit  d'une  maniSre  g^n^rale  d'abord  de  certaines  ^pi- 
thetes  accol6es  aux  noms  des  deux  empereurs  en  comme- 
moration de  Jeurs  vicioires :  Tatlribution  a  Severe  de  celle 
de  Parthique  Ires-grand,  et  k  Caracalla  de  celle  de  Par- 
thique, indique  une  date  post^rieure  a  la  seconde  guerre 
contre  les  Parlhes  (1 ),  et  l^bsence  k  la  suite  de  ces  6pith6tes 
de  celle  de  Britannique,' pour  le  pfere  conime  pour  le  fils, 
accuse  une  date  ant^rieure  a  leur  expedition  dans  la  Bre- 
tagne.  Ensuite  le  titre  de  mater  Augusti,  et  non  Augusta- 
rum,  donne  k  rimp^ratrice  Julie,  prouve  qu'^  T^poque oil 
rinscription  fut  redigee,Geta  u'avait  pas  encore  re?ule  titre 
d'Auguste,  lequel  lui  fut  confere,  comme  on  sait,  apr^s 
son  arriv6e,  en  Bretagne,  Tan  209  apres  jesus-Cbrist  (2). 
Mais  rinscription  Tournit  d'autres  indices  ^  qui  permettent 
d'en  fixer  la  date  d'une  maniere  plus  precise  :  nous  y  trou- 
vons  mentionnfe  le  scizieme  tribunat  de  Severe  et  le  on- 


(1)  Sur  les  medailleS)  le  surnom  de  Parthique  tres-grand  est  donn^  k 
Severe  i  partir  de  I'annee  ^00,  el  h  Caracalla  depuis  rating  201.  Voir 
Ecltel,  Doctrina  Nummor.  Veter.,  t.  VII,  p.  192  el  p.  222. 

(2)  IbicL,  p.  250, 


(  139  ) 

zieme  tribunat  de  Caracalla,  qui  tous  les  deux  tombent 
dans  Fannie  208  (1 ) ;  c'est  ^galement  Tannee  du  tmsierae 
coDsulat  de  ce  dernier.  Toutes  ces  donn6es  diverses  con- 
courent  done  k  6tablir  qu*il  faut  placer  en  208  I'^rectron 
de  notre  monument  epigraphique. 

Dans  celte  meme  ann6e  eut  lieu  le  depart  de  Severe  et 
de  ses  ills  pour  la  Bretagne,  et  les  mSdailles  de  Severe,  de 
Caracalla  et  de  G^ta  (2)  nous  apprennent  qu'il  fut  pr^c^de 
d'un  congiarium  au  peuple.  Mais  les  auteurs  anciens  ne 
font  mention  ni  d'un  complot  contre  la  vie  de  ces  princes, 
ni  d'aucun  fait  qui  s*y  rattacherait  de  pr^s  ou  de  loin.  II 
n'est  question  dans  Thistoire  de  Severe  que  d'un  seul 
attentat  contre  sa  vie ,  dont  Tauteur  aurait  6li  son  prdfel 
du  pr^toire  Plautien  et  qui ,  vrai  ou  faux ,  amena  la  chute 
et  la  fin  tragique  de  ce  favori  de  Tempereur. 

Get  6v^nemenl  est  raconte  par  deux  historienscontem- 
porains,  mais  leurs  versions  sont  differentes.  Selon  Dion 
Cassius  (5) ,  Garacalla,  qui  avait  ^pous^  la  fille  de  Plautien, 
fatigu6  bien  vite  de  la  tutetle  de  son  beau-pere,  et  voulant 
s'en  defaire  k  tout  prix,  sugg^ra  k  Saturninus  et  k  deux 
autres  centurions  une  accusation  contre  le  pr^fet  du  pre- 
toire  :  ceux-ci  vont  reveler  a  Severe  que  Plautien  les  a 
charges,  eux  el  sept  aulres  officiers,  de  tuer  les  deux  Au- 
gustes,  et  ils  montrent  Tordre  ^crit  qu'ils  se  sont  fait  re- 
mettre.  Le  pr^fet  du  pr^toire  est  immedialement  appele 
au  palais;  1^^  tandis  qu'il  se  justifie  et  que  Severe  prete 
Toreille  k  ses  paroles,  Garacalla  s'elance  sur  lui,  lui  arrache 
son  epee,  le  frappe  du  poing  et  Tetit  tue  de  sa  propre 


(1)  Eckel,  au^  endroits  cites  h  la  note  precedenie  et  p.  187  el  p.  206* 

(2)  Ibid.,  p.  230. 

(3)  LXXVI,21,3.  sw. 


(  440  ) 

main  s'U  ii*en  out  ete  empSch^  par  sm  p^re;  mai&  Plaulien 
ne  put  tapper  k  la  mort;  un  eeelave  du  prince  la  lui 
donna  sur  i'ordre  de  son  maitre. 

D'apres  H^rodien  (1),  Plautien,  effray^  du  refroidisse- 
ment  de  S^v^^e  k  son  4gard  et  des  menaees  de  Caracalla, 
prit  la  r^s<rfution^  poiir  ne  pas  succomber  lni«-mdme,  de 
faire  p^rir  les  deux  Augustes  et  de  s'emparer  de  Tempire. 
II  cboisit  pour  Tex^ution  de  son  projet  un  tribun  oiiHtaire 
du  nom  de  Saturninus^  dans  lequel  il  ayait  la  plus  grande 
confiance.  Cehii^ei  aecepte  la  ptoposilioB,  mais  exige  on 
ordre  ^rit,  et,  muni  de  cette  piSee ,  va  r^v^ter  le  complot 
k  S^v^re.  Comme  rempereur  ne  voulait  pas  y  erbire,  Satur- 
ninus  fait  appeier  Plautien,  sous  le  pr^xte  que  le  crime 
est  consomm^4  Le  pr^fet  du  pr^toire  accourt  et,  introduit 
dans  I'appartemeut  do  i'empereur,  il  y  trouve,  au  lieu  de 
deux  cadavres,  le  pere  et  le  fils  vivants;  il  se  trouble,  ne 
sait  expliquer  sa  presaice  au  palais  k  une  heure  inac-* 
coutum^e,  ni  surtout  pourquoi  il  porte  une  cuirasse  sous 
ses  vdtements,  et  Caracalla  ordonne  k  ses  gens  de  le  mas« 
sacrer. 

Les  deux  historiens  ne  se  contredisent  qu'en  un  seul 
point  essentiel.  Le  r6cit  d6  Dion  r^duit  Tattentat  k  une 
infame  machination  de  Caracalla;  celui  d'Herodien  pre- 
sente  Plautien  comme  Tauteur  du  complot  form^  pour 
satisfaire  son  ambition.  On  regarde  g^neralement ,  et  avec 
raison,  ^elon  moi,  la  version  de  Dion  Cassius  comme  la 
vraie,  mais  je  ne  crois  aucunement  que  celle  d'H^rodien 
ait  et6  arrang6e  par  cet  historien.  Je  soupc^nne,  au  con- 
trairc,  que  la  premiere  n'a  6t6  connue  que  de  peu  de  per- 


(1)  III,  11 ,  pp.  83-94, ed.  Bekker,  Leips.  1855. 


(  14-1  ) 

sonnes  et  dans  ceitaines  spheres  de  la  soci6l6 ,  tandis  que 
la  seconde  seule  a  eu  cours  dans  tepidblie  et  a  &\ii  propagee 
dans  tout  Fempire. 

Suivant  le  r^cit  d'H^rodien,  Severe  et  son  fite  ne  dureni 
leur  saliit  qu'^  la  r^vdation  de  SatQrniniis;  oette  particu- 
larity conoorde  parfaitement  avec  la  phrase  de  notre  in- 
scription :  Ob  eonaervatofm  satutem  eorum  dete^k  insidih 
hostium  publicorum.  Le  mot  in^idicB  (1)  caract^rtse  conve- 
nablement  le  menrtre  pr6m6dite  centre  les  deoxeivipe- 
reurs,  d(Hit  les  assassins  devaient  s'ap|iraeher  sdusd6  faux 
pr^testes.  Dans  le  teste  d'H6rodien  (2),  Caracalla  quatifie 
Plantten  d'ennemi^  et  cV^  pap  ce  mot  qu*it  edt  ^galement 
d^signe  aveo  ses  complices  dans  noire  inscription.  II  re^t 
sans  doute  l^ette  designation,  mi  pdree  qa'il  a  4t6  r^elle- 
ment  d^eiar^  emiemi  par  le  s6nat  (S),  soit  h  cause  de  la 
nature  de  I'attentat  qui  est  un  crime  de  i^se^majest^ ,  c%st- 
&-^dire  contre  (a  rSpublique  ou  oontre  Tempereur,  dans 
leqoel  edle-'Ci  se  personnifiait  (4). 


(1)  Gic.  ep^l  ad  AtUe.  Xli,iO.  «  Maredlus  InskKis  interfectus  est  » ; 
Ad  Q.  Fr,  l\,  3|  4 :  «  losidiis  yitse  $\i^  o  ;  Cat.  II ,  12  :  a  Insidias  cssBdis 
atque  incendiorum  deposcere  « ;  fr.  5,  §  5,  Dig.  de  S.  G.  Silau.  29,5  u  in- 
carianecatus  vel  medici  insidiis  •;  fr.  15,  §  1,  Dig.  de  Manum.  Vend. 

40,2  :  «  contra  latrones  tueri  (dominam) insidias  detegere  »;  Theod. 

Cod,  iX,  7.  c.  4,  f  I  ad  leg.  juK  de  adult. :«  Harttx)  mortis  par»se' insi- 
dias » ;  /cL  IX,  38,  c.  de  induig.  crim;  a  insidise  venenorum  •. 

(2)  III,  11 ,  p.  94  :  fovsucoLt  rdv  ftvJpa  <5;  oiJLoX(yyovfj:iya^  noXeittov, 
(3)-  Fr.  5, §  1 ,  Dig,  de  cap.  minut.  4,5  :  Quos  senatus  hostes  judicavit 

(vel.)  lege  lata  ».  HosHs  a  ici  Tacception  d*ennemi  de  la  patrie,  et  il  ne 
pavall  pas  que  Taddition  de  pub^Hcus  ajoute  quelque  chose  k  cetle  idee. 
Les  deux  mots  reunis  se  rencontrent  non-seulement  dans  notre  inscrip- 
tion, mais  eneore  ebez  Tite  Li  v.  VI,  19,  o&  tls  sont  appKcpi^  ^  Manllus , 
et  dans  le  Cod.  Theod.  X ,  8,4  de  bon.  vac. 
(4)  Ulpian  fr.  11  Dig.  ad  leg.  jul.  Itfaj.  48,4  :  «  Hostili  animo  adversus 


(  142  ) 

Le  pr^tendu  attentat  de  Piautieo  fut  commis  Tan  205 
ou  204  aprte  J6su&-Cbrist  (1)  et  Tautel  de  Sicca  Veneria  fut 
erig6f  comme  nous  I'avons  vu,  en  I'ann^e  208.  II  s'ecoula 
done  un  interyalie  de  quatre  k  cinq  ann^es  entre  Fevene- 
ment  et  la  consecration  du  monument  comm6moratif.  Con- 
form^ment  k  I'usage  le  plus  frequent,  les  titres  donnes  aux 
princes  sont  ceux  qu'ils  portaient  k  I'^poque  de  la  redac- 
tion de  I'inscription  et  non  pas  en  Tannic  od  eut  lieu  le 
crime  qu'elle  mentionne. 

Suivant  les  r^cits  de  Dion  et  d'H^rodien,  Severe  et  Cara- 
calla  auraient  &i&  seuls  d^sign^s  par  Plautien  au  fer  des 
centurions,  tandis  que,  selon  le  t^moignage  de  notre  in- 
scription, la  vie  de  G^ta,  second  fils  de  Severe,  et  celle 
de  rimperatrice  auraient  ^galement  6t6  en  danger.  Nous 
devons  conclure  de  1^  que ,  loin  de  Rome,  dans  les  pro- 
vinces, les  proportions  de  I'attentat  auront  ^t^  exag^rees. 

Du  reste  la  colonic  de  Sicca  Veneria  n'a  pas  ^t^  seule 
k  rendre  graces  aux  dieux  pour  Theureuse  conservation  de 
la  famille  imp^riale.  Le  mus^e  du  Louvre  possede  un  mo- 
nument epigraphique  d^terr^  k  Philippeville,  Tancienne 
Rusicada  (2) ,  et  qui  se  rapporte,  je  pense ,  au  mdme  ^v^ne- 
ment.  Des  monuments  semblables  auront  probablement  ete 


rempublicam  vel  principem  animatus  * ;  Paul.  Sent,  V,  29,1 :  «  Lege  julia 
majestatis  tenetur  is  cujus  ope  coDsiliove  adversus  imperatorem  vel  rem- 
publicam arma  mota  sunt  ». 

(i)  Eckel,  ouvr.  cit,  p.  183. 

(2)  Clarac,  Mus^e  de  sculpture ,  U  II,  part.  II.  Inscriptions ,  pi.  LXXI , 
n«>  14  :  lovi  o.  m.  ||  Apennino  \\  conserva  ||  tori  \\  Dominor  ||  tin.  ||  fortis- 
simo II  rum  II  felicissimo  ||  rumque  \\  imperatorum  :  Orelli  Henzen  5613. 
La  mutilation  d'une  n  ^  la  Eixi^me  ligne  prouve  que  Tinscription  ne  peut 
avoir  ete  r^digee avant  Tannee 209,  dans  laquelle  G^ta  a  et^  cr^  Auguste. 


(  145  ) 

eleves  dans  d'autres  locality  Don-seulement  de  TAfrique, 
mais  d*autres  provinces  de  Tempire,  et  je  ne  serais  nulle- 
meat  surpris  que  les  recherches  des  concurrents  ne  Ics 
missent^  mSine  d*ajouter  de  nouvelles  inscriptions  k  celles 
que  j'ai  signal^s  k  leur  attention. 


(  iU  ) 


CLASSE  DCS  BEA.UX-ARTS. 


Seance  du  4  aout  1S70, 

M.  Ch.-A.  Fraikin,  directeur. 

M.  Ad.  Qubtelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents :  MM.  L.  Alvin,  N.  De  Keyser,  G.  Geefs, 
G.-L.  Hanssens ,  J.  Geefs,  Ed.  F^tis ,  Edm.  De  Busscher, 
J.  Portaels,  Alph.  Balat,  Aug.  Payen,  le  chevalier  L^on  de 
Burbure,  J.  Franck,  G.  De  Man,  Ad.  Siret,  J.  Leclercq, 
Ern.  Slingeneyer,  Alex.  Robert,  membres;  Ed.  De  Biefve, 
correspimdanL 

M.  Ed.  Mailly,  correspondant  de  la  classe  des  sciences, 
assiste  h  la  stance. 


CORRESPONDANCE. 


M.  le  Ministre  de  TiDt^rieur  adresse  un  exemplaire  de 
Touvrage  intitute  :  F.-/.  Navez,  sa  vie,  ses  csuvres  ei  sa 
correspondance,  par  M.  L.  Alvin.  —  Remerctments. 

— L'Academie  d'arch^ologie  de  Belgique  communique  le 
programme  de  son  concours  pour  1872,  dans  lequel  figure 
une  question  concernant  les  beaux-arts. 


(  44S  ) 


RAPPORT& 


La  Society  des  architectes  du  d^partement  du  Nord ,  k 
Lille,  en  adressant  le  programme  de  son  premier  concours 
d! architecture  sur  oeuvres  executeesy  avait  demande  h  la 
classe  ses  bons  conseils  sur  ce  systeme  de  concours  et  avait 
exprim6  le  d^sir  de  voir  accepter  la  mission  de  juger  les 
conditions  pr^cisees  par  le  programme.  Ces  pieces  avaient 
&i6  renvoyees  a  la  section  d'arcbitecture. 

M.  Balai  donne  lecture  du  rapport  qu*il  a  formute  k  ce 
sujet  et.auquel  ont  souscrit  MM.  De  Man  et  Payen. 

La  classe  v^pr^s  avoir  entendu  Tavisde  differenls  mem- 
bres  sur  ce  document ,  decide  que  communication  ofiScieuse 
de  Topinion  emise  par  ses  commissaires  sera  donnee  a  la 
Soci^t^  de  Lille. 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Lorsdu  dernier  concours  de  composition  musicale ,  deux 
cantates,  celles  deJIM.  Mathieu  et  Pardon,  ont  obtenu,  k 
parity  de  voix,  un  second  prix.  D'aprds  communication 
minist^rielle,  la  premiere  de  ces  cantates  sera  ex^cut^e 
dans  la  prochaine  stance  publique. 

La  classe  est  consultee  sur  le  point  de  savoir  si  I'execu- 
tion  de  la  deuxiSme  cantate  peut  Stre  admise  dans  la  mSme 
solennit^. 

^^  S£r1E,  tome  XXI.  iO 


(  146  ) 

En  presence  de  Tavis  favbrable  ^mis  par  la  section  de 
musique,  on  s'accorde  k  desirer  que  les  deux  cantates 
soient  ex6cul6es. 

—  Un  membre  saisit  celte  occasion  pour  demander 
qu'une  stance  supplementaire  ait  lieu  au  commencement 
du  mois  de  septembre,  afin  que  la  classe  soit  k  raeme  de 
faire  tous  ses  pr4paratifs  pour  la  stance  publique  annuelle. 

Cette  proposition  est  admise  et  la  reunion  supplemen- 
taire est  flxee  au  jeudi  8  septerobre. 

—  La  classe  s'est  ensuite  occupee  des  dispositions  a 
prendre  pour  le  prochain  jubile  s^culaire.  Elle  a,  en  con- 
sequence, charg6  Irois  de  ses  membres  de  s'entendre  s^r 
les  moyens  de  realiser,  en  ce  qui  la  concerne,  les  disposi- 
tions prises  lors  de  la  derniere  assemblee  g^n^rale  des  irois 
classes. 


OUVRAGES  PRfiSENTfiS. 


Commission  royale  d'histoire,  a  Bruxelles.  —  Chroniques 
beiges  :  Carlulaire  de  Tabbaye  de  Saint-Trond,  public  par 
M.  Cb.Piot.  Tome  1".  Bruxelies,  1870;  iii-4".  —  Compte  rendu 
des  seances ,  5™''  s^rle ,  tome  XII ,  i  *'  bulletin.  Bruxelies ,  1 870; 
in-8«. 

Quetelet  (Ad.).  —  Annales  meteorologiques  de  robservaloire 
royal  de  Bruxelies,  S'"^'  annee,  Janvier  h  juin  1870.  Bruxelies; 
C  feuilles  in-4*. 

Commission  academique  de  publication  des  oeuvres  des 


(  U7  ) 

(jrands  ecrivains  du  pays.  —  OEiivres  de  Froissart,  piibliecs 
par  M.  Ic  baron  Kcrvyn  de  Lcltcnhovc*  Clironiques ,  lome  XI. 
Bruxellcs,  1870;  in-8". 

Commission  royal e  de  publication  des  anciennes  lois  et 
ordonnances  de  la  Belgique.  —  Coulumes  des  pays  de  Liege, 
par  J.-J.  Raikem  et  M.-L.  Polain.  Tome  [".  Bnixelles,  1870; 
in-4". 

Exposition  universelle  de  Paris  en  1867,  —  Jury  beige. 
Documenls  et  rapports.  Bruxelles,  1870;  4  vol.  in-8^ 

Conseils  provinciaux  des  neuf  provinces  de  la  Belgique. 
—  Expose  de  la  situation  administrative  pour  Tannee  1870. 
Annexes  a  Texpose de  1 868  du  Ilainaut,  d'Anvers  et  de  Namur; 
12  vol.  in-8^ 

Caisse  de  prevoyance  etablie  a  Mons  en  faveur  des  ouvriers 
mineurs.  Commission  administrative.  Rapport  annuel  de  1869. 
Mons,  1870;  in-4». 

De  Wilte  (/.).  —  Disrours  prononce  lors  de  son  inauguration 
de  president  annuel  dei'Academie  d'arcbeologie  de  Belgique 
dans  la  scanee  du  25  mai  1870.  Anvers,  1870;  in-8". 

Chalon.  (/?.).  —  Curiosiles  numismatiques,  XVI™*  article. 
Bruxellcs,  1870;  in-8^ 

Chalon  (/?.).  —  Don  Juan  Peres.  Bruxellcs,  1870;  in-8°. 

Mathieu  (Adolphe),  —  Anneesscns.  5™*  edition.  Bruxellcs, 
1870:  in-8«. 

Catalan  (F.),  —  Remarques  sur  une  note  de  M.  Darboux , 
relative  a  la  surface  des  centres  de  coiirbure  dune  surface 
algcbrique.  Paris,  1870;  in-4*. 

Henry  (L),  —  Nouvelle  mctbode  gencrale  de  preparation 
des  combinalsons  organiques  cblorobromees.  Paris,  1870; 
in-8". 

Henry  (Louis),  —  Sur  la  tribrorabydrine.  Paris,  1870; 
in-4". 

Henry  (L.).  —  Untersucbungen  iiber  die  Aetberderivatc 
der  Mebratomigen  Alkobole  und  Saiiren. Berlin,  1870;  in-8^ 


(  148  ) 

Le  Roy  (Alphonse).  —  Notice  sur  la  vie  el  Ics  travaux  de 
Jean-Baptiste  Brasseur.  Rome,  1869;  ia-4''. 

Desguin  {Pierre),  —  filudc  sur  le  Maroc,  accoinpagnee  de 
deux  cartes.  Arivers,  1870;  in-8°. 

Thielens  {Armand),  —  Acquisitions  de  la  flore  beige  depuis 
la  creation  de  la  Soci^te  royale  de  botanique  jusques  et  y  com- 
pris  I'annee  1868.  Mons,  1870;  ia-8\ 

[Weemaes  {E.),]  —  Trojaansche  oorlog.  Vondaanmelding 
en  Mededeeling.  Anvers,  1870;  in-8^ 

Chalon{Jean).  — Revue  des  Loranthacees.  Mons,  1870;  in-8°. 

Genard  (P.).  —  Antwerpsch  arcbievcnblad,  derde  dcel, 
Bladz.  43-59  en  tilel  en  tafel.  Anvers,  i870;  in-8". 

Sulbout.  —  Le  Luxembourg,  IV'"''  fascicule.  Arlon;  gr.  in-8*. 

Lelievre  (X.).  —  Institutions  namuroises.  Institutions  judi- 
ciaires  du  comte  de  Namur.  Namur,  1870;  in-8**. 

Revue  de  Relgique,  2"*  ann^e,  7"*  et  8"*®  livr.  Bruxclles, 
1870;2cah.  in-8". 

Societe  royale  de  botunique  de  Belgiquey  a  Bruxelles.  — 
Bulletin,  tome  IX,  n<*  1.  9°*®  annee.  Bruxelles,  1870;  1  cah. 
in-8«. 

'Societe  paleonlologique  et  archeologique  de  Varrondisse- 
merit  judiciaire  de  Charleroi.  —  Documents  et  rapports , 
tome  III.  Mons,  1870;  in-8». 

La  Belgique  horticole y  ju'm  et  juillet  1870.  Liege;  in-8\ 

Musee  de  I'industrie  de  Belgique,  a  Bruxelles. —  Bulletin, 
n"  7  et  8.  Bruxelles,  1870;  2  cah.  in-4°. 

Academie  royale  de  medecine  de  Belgique.  —  Mcmoires  cou- 
ronncs  et  autres  memoires,  collection  in-8%  tome  l*'.  2""'  fas- 
cicule. Bruxelles,  1870;  in-8^  —  Bulletin,  annee  1870, 
o"*^  serie.  Tome  IV,  n**  5.  Bruxelles,  1870;  cah.  in-8*. 

Annates  d'oculistique ,  SS""*  annee,  tome  LXllI;  5""  ct 
e^Mivr.  Bruxelles,  1870;  cah.  in-8^ 

L'Abeille,  publice  par  Ch.  Braun,  XVI"**  annee,  4"'«  a  6"* 
livr.  Bruxelles,  1870;  3  cah.  in-8". 


(  149  ) 

Van  de  Casteele  (Desire)  el  Van  derStraeten  (Edmond).  — 
Maitres  de  chant  et  organisles  de  Saint-Donatien  et  de  Saint- 
Sauveur  a  Bruges.  Bruges,  1870;  in-8". 

Janssens  {£,).  —  Annuaire  de  la  raortalite  dans  la  ville  de 
Bruxelles  pendant  Tannee  1869.  8"«  annec.  Bruxclles,  1870; 
in-8^ 

Delesse.  —  Lithologie.  Paris,  in-8°; 

Delesse.  —  Lithologie  der  Meer  der  alien  Welt.  Berlin ,  1870; 
in-8*. 

Perrey  (Alexis).  —  Note  sur  les  Iremblemcnts  dc  lerre  en 
1868,  avec  supplements  pour  les  annees  anlerieures  de  1845 
a  1867.  (XX VI"*  releve  annuel.)  Bruxelles,  1870;  in-8°. 

Revue  hritannique,  1870,  n"  7.  Paris;  in-8". 

Societe  de  geographic  de  Paris,  —  Bulletin ,  avril-mai  1 870. 
Paris ;  cah.  in-8°. 

Societe  geologique  de  France ^  a  Paris. — Bulletin ,  2'""  scric, 
tome  XXVII,  1870,  n*>  4.  Paris;  in-8«. 

Revue  et  magasin  de  zoologiepure  et  appliquee,  par  M  F.-E. 
Gucrin-M^neville.  1870,  n«  6.  Paris;  cah.  in-8\ 

Revue  des  cours  scientifiques  de  la  France  et  de  I'etranger. 
7"*  annee,  n*»  27  a  39   Paris,  1870;  13  cah.  in-4^ 

Revue  des  cours  litteraires  de  la  France  et  de  I'etranger, 
1"^'  ann^e,  n"  27  a  39.  Paris,  187(1;  13  cah.  in-4^ 

Academic  imperiale  des  sciences,  lettres  et  arts  d' Arras.  — 
Memoires,  2'"*  serie,  tome  II.  Arras,  1868;  in-8°. 

Societe  imperiale  havraise  d'etudes  diverses,  —  Rccucil  des 
publications,  34"'  et  35'"*  annees,  1867  et  1868.  -  Proces- 
verbaux  des  stances  des  8  Janvier,  14mai,  9  juillcl,  10  scp- 
tembre,  12noveml)re1869  el  14  Janvier  1870.  Le  Havre,  2  vol. 
in-8*»  et  5  feuilles  in-8°. 

Societe  imperiale  des  sciences,  a  Lille.  —  Memoires,  1869. 
3""  serie,  7'»«  vol.  Lille,  1870;  in-8«. 

Comite  flamand  de  France,  a  Lille.  —  Bulletin  :  tome  IV, 
nM2;  tome  V,  n*>  6.  Liile,  1870;  2  cah.  in-8". 


( ^so ) 

Sociele  libra  d' emulation ,  Hu  commerce  el  de  IHndusirie  de 
la  Seine-In ferieure,  a  Rouen.  —  Bulletin  des  Iravaux,  1868- 
1869,  n"  12.  Rouen,  1869;  in-8^ 

Sociele  archeologique,  historique  et  scienlifique  de  Soissons, 

—  Bulletin,  1''*'  serie,  tome  XX;  2™*  sdrie,  tome  I  avec  com- 
plement. Soissons,  1866-1868;  5  vol.  in-8^ 

Sociele  imperiale  d'agricullure ,  a  Valenciennes.  —  Revue 
agricole,22™*annec,tome  XXV, n"'  5  et  6.  Vfilencienncs,  1870; 
2  call.  iii-8\ 

I/ollandsche  Maalschappij  der  Wetenschappen  ie  Harlem. 

—  Verhaudelingen,  S""*  serie,  tome  I,  1  et  2.  Harlem;  2  call. 
in-4**;  —  Archives,  tome  V,  1''%  2*"'^  et  5"*  livr.  Harlem;  3  call. 
in-8°. 

Maalschappij  der  Nederlandsche  letter kunde  ie  Leiden.  — 
Gcdichten  van  Willem  van  Hildegaershercli,  uitgegeven  door 
D-^  W.  Bisschop  en  D^  E.  Verwijs.  La  Hayc,  1870;  in-8''. 

Koninklijke  Natuurknndige  Vereeniging  in  Nederlandsch 
Indie.  —  Natuurkundig  tijdschrift,  deel  XXXI,  T*^'  serie, 
dccl  I,  aQev.  1-3.  Batavia,  1869;  in-8". 

Kops  (Jan).  —  Flora  Batava ,  voortgezet  door  F.  W.  Van 
tlcdcn,  2rr  en  212*  aflev.  Leyde,  1870;  2  call.  in-i«. 

Onderzoekingen  gedaan  in  het  physiologisch  laboraforium 
der  Leidsche  Hoogeschool,  uitgegeven  door  0' A.  Heynsius. 
Twecde  deel.  Leyde,  1870;  in-8°. 

Owen  (Richard). —  Monograph  on  the  british  fossil  celacea 
from  the  red  crag  N"  I.  Containing  Genus  Ziphius.  Londres, 
1870;  in-i». 

Society  of  antiquaries  of  London.  —  Archaeologia,  vol.  52 
a  40,  l'^*'  p.,  41  et  42,  l'^*'  p.  Londres,  1847  a  1869;  20  cah. 
in-4^  —  Proceedings,  second  series,  vol.  1,  II ,  HI,  IV,  n"  1 1\  7. 
Londres,  1859-1869;  29  cah.  in-S".  —  Lazamons  brut,  or 
chronicle  of  Britain;  a  poetical  semi-Saxon  paraphrase  of  the 
Brut  ofWacc,  by  sir  Fred.  Madden.  Londres,  1847;  3  vol.in-8^ 

Asiatic  SocieUj  of  Bengal  at  Calcutta.  —  Journal,  part  I,  n*  1 , 


( isi ) 

d870;  —Proceedings,  n*>  IV,  april  1870.  Calcutta;  2  cah.  in-8". 

Chemical  Society  of  London.—  Journal^  new  series,  vol.  VII, 
may-june-jiily  1870.  Londres;  3  cah.  in-8". 

Royal  geographical  Society  of  London.  —  Proceedings, 
vol.  XIV,  n"  11.  Londres;  cah.  in-8'';  —  Journal,  vol.  XXXIX, 
1869.  Londres;  1  vol.  in-8^ 

London  Mathematical  Society. —  Proceedings,  vols.  I  and  H  j 
from  January  1865  to  noveraber  1869.  Londres;  2  vol.  in-8^ 

British  Meteorological  Society  of  London.  —  Proceedings, 
vol.  I,  n««  5-8;  vol.  II,  n°»  9-20;  vol.  Ill,  n-*'  21-32;  vol.  IV, 
n*'  55-44;  vol.  V,  n""  45-49.  Londres,  1863-^870;  43  cah.  in-8°. 

Numismatic  Society  o^f  London.  —  The  Numismatic  chro- 
nicle, 1870,  part  II.  Londres;  in-8®. 

Anthropological  Society  of  London.  —  The  Anthropological 
review,  n"*  2-5,  9-29.  Vol.  I  a  VIII;  nouvelle  serie,  vol.  I, 
n^'  1.  Londres;  25  cah.  in-8".  —  Memoirs,  vol.  I,  II,  III, 
1865-1869.  Londres;  5  vol.  in-8^  —  TranslaUons  :  l"  Waitz's 
introduction  to  anthropology;  2"  on  the  phenomena  of  hybri- 
dily  in  the  genus  homo  by  D*"  Paul  Broca;  5°  the  plurality  of 
the  human  race,  by  George  Pouchet;  4°  lectures  on  man,  by 
Carl  Vogt;  5°  Blumenbach  (J.-F.)  —  Lives  and  anthropolo- 
gical treatises;  6''  Lake  habitations  and  prehistoric  remains  by 
B.  Gastaldi ;  6  vol.  in-8\ 

Statistical  Society  of  London.  —  Journal,  vol.  XXXIII, 
part  II,  June  1870.  Londres;  in-8". 

Zoological  Society  of  London.  —  Transactions,  vol.  VII , 
parts  1-2.  Londres,  1869-1870;  2  cah.  in-8^  —  Proceedings 
for  the  year  1869,  parts  II -HI,  inarch -juae,  november  and 
december.  Londres,  1870;  2  cah.  in-8°. 

Kaiserliche  Akademie  der  Wissenschaften  in  Wien.  — 
Sitzung  der  Mathem.-Naturw.  Clgsse,  Jahrg.  1870,  n°»  XIII, 
XIV,  XV,  XVI,  XVII.  Vienne,  1870;  5  feuilles  in-8». 

Geographische  Anstalt  zii  Gotha.  —  Miltheilungen ,  1 6.  Band, 
VI  und  VII.  Gotha,  1870;  2  cah.  in.4". 


(  152  ) 

Physikalischer  Verein  zu  Fmnkfurt  'am  Main.  —  Jahres- 
Bericht,  Jahr  1868-1869.  Francfopl  S/M.,  1870;  in-8^ 

Oberlausitzische  Gesellschaft  der  Wissenschaften  zu  Gor- 
lilz,  —  Scriptores  rerum  Lusaticarum ,  neue  folge,  IV'"  Band. 
G6rHtz,1870;in-8«. 

Aslronomisehe  Gesellschaft  zu  Leipzig.  —  Vierleljalips- 
si'lirift,  \^'  Jahrg.,  5'"  Heft.  (Juli,  1870).  Leipzig,  1870; 
in-8°. 

Sveriges  geologiska  undersbkning  till  Stockholm.  —  Tionde 
Haftet.  Bladen  51 ,  32,  55,  54  och  55  :  Upsala,  Orbyhus, 
Svenljunga,  Anial  och  Baldersnas,  Samt  Geologisk  Ofversegts- 
karta  ofvcr  Bergarterna  pa  Ostra  Dal«  Stockholm,  1870;  5  cah. 
in-8"  el  7  carles  in-plaoo. 

Soci4ie  imperiale  geographique  de  Russie^  a  Saint- Peters- 
bourg,  —  Compte  rendu  des  travaux  pour  1869;  —  Bulletins, 
tome  V,  n"  2  i  8;  tome  VI,  n*"  1  a  4;  —  Memoires,  tome  II. 
Saint-Petersbourg,  1869;  1  vol.  et  12  cah.  in-8*»  (en  russe). 

i?.  Comitato  geologico  d'ltalia  nel  Firenze.  —  Bollettino , 
anno  1 870,  a«  6.  Floreivee,  1 870 ;  ia^\     . 

Commissioner  of  patents  of  the  United  States,  —  Annual 
report  for  the  year  1867.  Washington,  1868;  4  vol.  in-8". 

Observalorio  de  marina  de  San  Fernando.  —  Anales ,  sec- 
cion  2%  observationes  meteorologicas,  ano  1870,  enero^abril. 
San  Fernando,  1870;  gr,  in-4^ 

Instituto  historicOy  geographico  e  ethnographico  do  Brasil 
no  Rio  de  Janeiro. —  Revista  trimensal,  tome  XXJI,  parte  2'; 
lomo  XXIII ,  parte  1'.  Rio  Janeiro,  1869-1870;  2  cah.  in-8". 


BULLETIN 


DE 


L'ACADEMIE  ROYALE  DES  SCIENCES, 


DES 


LKTTRESET  DES  BEADX-ARTS  DE  BELGIQOE. 


1870.  —  No-  9  ET  10. 


GLASSE    DES    BEAVX-ARTS. 


Seance  du  8  septembre  4870. 

M.  F.-J.  F^Tis,  doyen  d'&ge,  occupe  le  fauteuil. 
M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  prisents :  MM.  L.  Alvin,  C.-L.  Hanssens,  J.  Geefs, 
F. De  Braekeleer,  Ed.  F^tis,  Edm.  DeBusscher,  Alp.  Balat, 
le  chevalier  L^on  de  Burbure,  J.  Franck,  G.  De  Man,  Ad. 
Sirel,  J.  Leclercq,  Em.  Slingeneyer,  Alex.  Robert,  mem" 
bres;  Ed.  de  Biefve,  correspondant. 

2"*  SfiRIE ,  tome  XXX.  1 1 


(  1S4  ) 


CORRESPONDANCE. 


La  classe  est  inform^e  que  les  dispositions  n^cessaires 
sont  prises  avec  le  Departement  de  Fint^rieur  pour  Texe- 
cutioD,  par  rercbestre  du  Conservatoire  royal,  de  la  partie 
luusicale  de  la  stance  publique  procbaine.  II  ne  reste  plus 
b.  la  classe  qix'k  determiner  le  jour  et  I'beure  ainsi  que  le 
prograoime  de  cette  solennit6,  dans  laquelle  seront  ex6cu- 
t^es  les  cantates  de  MM.  Matbieu  et  Pardon,  qui  ont  ob- 
tenu,  en  partage,  un  second  prix  au  grand  concours  de 
composition  musicale  de  Tann^e  derniere. 

—  M.  le  Minislre  de  Tint^rieur  transmet  une  copie  du 
proces-verbal  du  jury  qui  a  jug6  le  grand  concours  de  pein- 
ture  de  1870.  II  en  r6sulte  que  le  premier  prix  a  6t6  d6- 
cern6 ,  k  Punanimit6 ,  moins  une  voix ,  k  M.  Xavier-Auguste 
Mellery,  de  Laeken,  et  qu'un  second  prix  a  ete  accorde, 
k  I'unanimite,  k  M.  Cbarles  Ooms,  de  Desscbel. 

Conform^ment  k  la  demande  de  M.  le  Ministre,  ce  r6- 
sultat  sera  proclam6  en  stance  publique  de  la  classe. 

—  M.  Ad.  Quetelet  fait  connaitre  que  la  classe  des 
sciences  I'a  d6s]gn6,  conjointement  avec  M.  d'Omalios,  qui 
a  d^clar6  s'en  r6fi6rer  k  son  confrere,  pour  appr6cier,  avec 
les  deux  statuaires  que  la  classe  des  beaux-arts  est  appel^e 
k  designer  dans  la  stance  de  ce  jour,  la  ressemblance  et  le 
m^rite  artistique  du  buste  de  feu  M.  le  commandeur  de 
Nieuport. 

MM.  G.  Geefs  et  Fraikin  seront  pri^s  de  se  joindre  k 
M.  Quetelet  et  de  faire  un  rapport. 


( im ) 


CONCOURS  DE  1870. 


Un  m^moire  poptant  pour  litre :  Stude  de  V influence  ita- 
lienne  sur  I' architecture  dans  les  PayS'Bas,  et  pour  devise: 
€  Si  Tarchitecture  est  la  mesure  du  degr£  de  civilisation 
et  de  g^nie  d'un  peuple,  est-ce  i  tcftt  que  le  peuple  romain 
occupe  la  premiere  ligne?  »  a  4t6  envoy6  en  r^ponse  aux 
deuxieme  et  troisieme  questions  suivantes  du  concours  de 
cette  ann6e  : 

1**  Rechercher  I'epoque  a  laqvelle  V architecture  a  subi, 
dans  les  Pays-Bas,  Vinfluence  italienne. 
2®  Apprecier  Rubens  comme  architecle, 

€  En  r^unissant  les  deux  questions  mises  au  concoiirs 
par  la  classe  des  beaux-arts  :  1®  Rechercher  Vinfluence  ita- 
lienne  sur  C architecture  dans  les  Pays-Bas;  2^  Apprecier 
Rubens  comme  architected  I'auteur  du  m^moire  a  ^t^,  en 
quelque  sorte^  entrain6  &  faire  I'histoire  complete  de  la 
p^riode  od  les  Pays-Bas  virent  naitre ,  grandir  et  d^e-* 
n^rer  Tarchitecture  de  la  Renaissance ^  dont  tant  de  grands 
maitres  nous  out  laisse  des  oeuvres  remarquables, 

Le  plan  du  travail  est  bien  coordoxm^;  I'auteur  le  divise 
en  six  chapitres. 

Dans  le  premier,  il  s'attache  k  d^montrer  comment 
ritalie,  pen  sympathique  au  style  sombre  et  m^lancolique 
de  Tart  ogival,  s'^prit,  au  contraire,  des  splendeurs  de 


(186) 

Tart  oriental,  des  campaoiles  dores  et  des  brillantes  mo- 
sai'quesdu  style  byzantin;  comment,  par  on  retour  insen- 
sible, mais  progressif  vers  les  traditions  que  Ini  avail 
l^gu^es  rantiquit6,  elle  vit  6clore  au  XV**  si^cle  cet  art 
nouveau  qui  prit  nom  Renaissance  italienne;  comment 
cette  resurrection  intellectuelie,  ramenant  aux  formes 
pures  et  ^I^gantes  de  Tantiquit^^  ouvrit  une  ere  nouvelle 
aux  arts,  aux  lettres  et  aux  sciences. 

II  indique  par  quelles  circonstances  cette  renovation  se 
r^pandit  bientdt  en  Espagne  et  en  France;  enfin,  il  inu- 
m^re  la  nombreuse  phalange  d'artistes  et  d'^crivains  qui, 
«  k  cette  epoque,  dit-il ,  offrit  au  monde  le  plus  magniflque 
D  spectacle  de  Fextension  du  genie  humain.  > 

Dans  le  deuxi^me  chapitre,  Tauteur  aborde  la  premiere 
question  et  recherche  par  quelles  influences  la  Renaissance 
italienne  si'introduisit  aux  Pays-Bas;  le  systdme  qu'il  pr^- 
sente  est  tres-ingenieux  et  trfes-logique  :  «  La  cause  pre- 
»  mi^re,  dit-il,  doit  dtre  attribute  k  la  representation  des 
]>  motifs  du  style  de  la  Renaissance  et  aux  fonds  d*archi- 
»  tecture  dontnos  peintres,  qui  avaient  fait  le  pilerinage 
D  d'Ttalie,  encadraient  leurs  compositions.  »  II  cite  les 
nombreux  artistes  qui  les  reprodiiisirent  dans  leurs  ta- 
bleaux et  attirerent  ainsi  Tattention  sur  ces  formes  nou- 
velles  et  elegantes. 

A  la  suite  des  peintres  vinrent  les  graveurs  et  imagiers. 
«  Bientdt,  dit-il,  les  sculptures,  les  meubles,les  vitraux, 
D  les  manuscrits  et  les  menus  accessoires  somptuaires 
»  reproduisirent  le  sysl^me  decoratif  de  la  Renaissance; 
9  I'architecture,  aux  Pays-Bas,  ful  peinte  et  sculptee  avant 
»  d'etre  b^tie.  » 

Toutefois,  il  ajoule  que  les  premiers  jalous  de  notre 
histoire  de  la  Renaissance  monumentale  b^tie  n'eurent  pas 


(  1S7  ) 
pour  auteurs  des  artistes  indigenes,  et  il  attribue  la  pre- 
miere construction  de  ce  style,  ^lev^e  k  Bruges  en  1495 
(I'hdtel  consulaijre  des  Biscaiens)^  k  un  artiste  espagnol. 
Le  type  de  celte  construction  est  le  seul  argunaent  sur 
lequel  il  fonde  son  dire. 

L'auteur  fait  ensuite  une  longue  enumeration  des  con- 
structions du  genre  italien  <^lev6es  dans  les  Pays-Bas  par 
DOS  architectes;  il  en  donne  de  nombreux  et  int^ressanls 
details;  mais  il  ne  semble  pas  s'^tre  attach^  k  la  recberche 
des  travanx  ex^cut^s  par  des  artistes  italiens,  dont  cepen- 
dant  quelques  noms  sont  connos :  il  ne  cite  que  le  Milanais 
Pizzoni,  arcbitecte  de  la  catb^drale  de  Namur  (S^-Aubin), 
et  Servandoni,  arcbitecte  florentin,  qui  fit  I'hdtel  d'Ursel 
k  Bruxelles,  le  cb^teau  du  due  d'Arenberg  k  Engbien  et 
un  autre  cb4teau  pres  d'Alost. 

Le  troisieme  cbapitre  est  eonsacr^  a  la  d^adence  du 
style  it^ien  aux  Pays-Bas,  oil  les  jesuites ,  appel^s  en  1586 
par  le  prince  de  Parme,  <  propagerent,  dit  l'auteur,  les 
»  f r6cef les  borominiens  et  ^difierent  dans  les  principales 
9  villes  une  foule  d'^glises ,  de  colleges  et  autres  6tablis- 
»  semen ts  dans  le  style  que  cet  ordre,  alors  considera- 
»  blement  r^pandu,  avait  adopts  k  Rome  et  dont  le  type 
>  ^tait  Veglise  du  Jesu,  » 

'Les  tendances  decora tives  et  tb^dtrales  de  cette  epoque 
influ^rent  sur  les  conceptions  architecturales  dont  les 
lignes,  de  plus  en  plus  tourment^es,  contournees,  se 
charg^renl  pen  a  pen  d'ornements,  de  bossages,  de  com- 
parliments,  de  consoles  enroulees,  de  cartoucbes  zoo- 
pbites,  de  valves,  de  coquilles  dites  de  saint  Jacques,  etc. 

C'est  alors  que  parut  la  premiere  publication  arcbitec- 
tufale  de  la  decadence  italienne  dont  les  motifs,  dit-il ,  sont 
encore  sees  et  timides. 


(  *88  ) 

li'auteur  d^taille  ensuite  les  nombreus^  conslructioos 
des  j^suites  et  d'autres  ordres  religieux ;  il  ^num^re  les 
arcbitecies  ]qs  plus  c^l^bres  de  cette  periode  aiosi  que 
leurs  (Buvres, 

Daos  ee  cbapitre  fort  long  et  un  peu  diffus,  il  y  a  cer- 
taines  reticences  et  certaines  incertitudes*  G'est  ainsi  que, 
page  57,  il  cite  parmi  les  ceuvres  de  Jacob  Yan  Cannpen 
la  maUon  du  prince  Maurice  a  La  Haye,  et  que,  pages  64 
et65,  en  parlant  de  Pierre  Post,  il  indique  egalement, 
coomie  etant  une  de  ses  constructions,  la  maison  du  prince 
Maurice  a  La  Haye,  dont  il  fait  un  pompeux  eloge. 

L'auteur  du  m^moire  aborde  ici  Tautre  question  et  con- 
sacre  k  Rubens  et  k  son  ecole  les  quatri^me  et  cinqui^me 
chapitres, 

11  dit  comment  les  motifs  de  la  decadence  ilalienne^ 
trait^s  jusqu'alors  par  nos  architectes  d'une  mani^re  froide 
et  monotone,  prirent,  sous  Tillustre  maitre,  un^  allure 
plus  m^le,  plus  puissante  et  plus  exub^rante,  en  harmonie 
enOn  avec  le  caractere  ^leve  et  la  fougue  du  graud  peintre; 
comment,  par  ses  conceptions  pittoresques  et  d^coratives, 
il  sut  exercer  une  influence  telle  qu'il  modifia  le  style  de 
Tarchitecture  aux  Pays*Bas  et  cr^  la  Renaitsance  italo- 
flamande,  aux  proportions  massives,  aux  saillies  accusees 
et  aux  formes  plantureuses,  et  comment  il  forma  une 
nombreuse  et  brillante  ^cole. 

II  passe  en  revue  tous  les  travaux  du  domaine  de  Tar- 
chitecture  que  Ton  doit  k  Rubens;  il  cite,  en  les  refutant, 
ceux  qui  lui  sont  attribu^s;  il  explique  les  causes  de  cette 
pr^tendue  paternity,  et,  apr^s  une  description  fort  d^taillee 
de  la  maison  du  cel^bre  peintre  k  An  vers,  et  de  ses  splen- 
dides  compositions  d'arcs  de  triomphe  et  de  cbars  executes 
pour  les  fetes  donn^es  par  cette  ville,  il  termine  en  faisant 


(  ^89  ) 

lenum^ration  des  ceavres  de  ses  Aleves  et  de  scs  imi- 
tateiirs. 

c  Cependaot,  ajoute-t-il,  les  traditions  primitives  al- 
»  laient  en  s'amoindrissant ,  et,  apr^s  trois  gi^n^rations 
»  d'artistes,  le  style  Rubens  avait  quelqne  peu  perdu  de  la 
i>  fougue  prin>esauti6re  des  anciens  jours.  > 

Au  sixieme  et  dernier  chapitre,  Tatitenr  nous  monlre 
le  style  rocaille,  patronn^  par  M"**  de  Pompadour,  r^nant 
chez  nous,  sans  partage,  de  1760  ^  1780.  c  Alors,  dit-il, 
»  notre  d^dence  ^tait  complete,  et  ce  furent  des  ^tran- 
»  gers  qui  vinrent  chez  nous  relever  le  noble  an  de  Vitruve 
>  dont  lis  appliqu^rent  les  principes  a  de  nombreuses  con- 
9  structionsd'hdtels,  de  chateaux,  d'abbayes,  etc.  » 

€  Yinrent,  dit-il,  les  malheurs  de  la  Republique,  le 
»  premier  Empire,  le  r^ne  de  Guillaume  sous  lequel  les 
9  tendances  architecturales  se  port^rent  vers  les  etudes  de 
»  Tantiquit^  :  celles^ci,  en  1825,  firent  place  au  roman* 
9  tisme  et  a  la  resurrection  du  grand  art  ogival.  Enfin, 
]>  de  nos  jours,  dit-il,  domine  F^clectisme  absolu  de 
»  style  uni  k  Paffranchissement  de  la  pens^e  artistique.  » 

Ce  travail,  fort  ^tendn ,  g6neralement  bien  charpente  et 
dont  ce  qui  precede  est  une  rapide  analyse,  denote  chez 
Fauteur  des  connaissances  s^rieuses  et  temorgne  de  nom- 
breuses  recherches;  ce  m^moire  pent  etre  considere  comme 
une  (Buvre  aussi  complete  que  permettent  de  la  faire  les 
documents  parvenus  jusqu'4  nous;  il  est  ecrit  avec  un 
certain  brio,  dans  un  style  gen^ralement  facile  et  correct; 
toutefois,  I'auteur  devrait  etre  invite  k  revoir  son  travail , 
k  rectifier  certains  passages ,  i  en  completer  et  corriger 
certains  autres. 

Je  pense  qu'il  y  a  lieu  d'accorder  h  Fauteur  la  recom- 
pense proposee,  tout  en  laissant  k  Fappreciation  de  la 


( ifio ) 

.clause  U  cas  excepUopael  qai  ae  pp^eate  par.  la  reunion 
d^  (lotti.  qii^stion$r  Icait^s  dans  ce  m^sioire.  » 


M.  Afph.  B4lat,  second  commissaire ,  s^est  ralli6  aux 
conclusions  dii  rapport  ci-dessus. 


ilappoW  fie  jy«  JBfifotfCif^  P'0t40, 

<  Le  m^mmre  en  F^poDse  ^  la  deoxieme  question  du 
programme  de  i  870  renferme  des  aper^us  judkieux  rela* 
t^vemeot  4  I'mfluencedu  go&t  italien  sur  Parcbitect^re 
daii&  1^  Pays-Bas,  depuis  son  origine  jusqu'ii  la  deca- 
dence k  iaqmlh  aboutirent  see  exc^i  On  y  trouve  d'ex* 
csellents  renseignements  sur  les  aircbitectes  qui  ont  ap* 
pliqu^^  dabs  DOS  provinces,  lesprincipes  de  ia  renaissance 
italienne,  aisisi.que  sur  kurs  travaux.  /e  souscris  volon- 
tiers  aux::  ^loges  donniSs  par  mon  bonoraUe  cdtdgue, 
M.  De MffBTy  & I'auteur  de  c6  travail;  mais  je  ne  puis  adopter 
les  condusions  qui  tendent  ^  lui  faire  atuibuer  le  prix 
foude  par  FAcad^mie,  k  cause  des  imperfections  qui  le 
ddparent  «t  qu*une  revision  attentive  devra  feire  dispa- 
raitte^  avant  qn'il  soit  possible  d'en  voter  I'impression. 

Ge^  qbi  maaque  en  premier  lieu ,  dans  le  m^moire  sor 
leqiffil  nous  avons  j^nous  prononcer,  oe  sont  les  vues 
d'eBsemUe.  On  y  raaoarque  beaueoup  de  particutarites 
interessantes  asspr^ent,  maiB  dont  Teadiainement  est 
tr4^p  vagueinent  indiqu^.  Les  faits  y  etouffei»t  ^  en  quetqoe 
sorle,  les  id^es.  II  y  a  eu,  ^  I'introduction  du  style  italien 
d'arebi^ture  dans  les  Pays-Bas,  des  causes  g^n^rales  que 


(  161  ) 

je  ne  troiive  pas  suffisamment  ibdiqu^es.  On  ne  voit  pas 
assez  comment  tes  aitisles  flamaiids  furent  ames^s  k  d^ 
serter  les  traditions  de  I'^cole  nationale ,  pour  subir  Tin- 
fluence  italienne. 

L'auteiir  a  exprimd  certaines  id^s  que  l-Academie  parat- 
trait  apprjouver  si  elle  couronnait  soa  mdmoire,  et  cootre 
lesquelles  elle  doit,  au  contraire,  protester.  G'est  ainsi 
qu'en  parlant  de  Goeberger,  il  dit  qu'il :  c  fut  ^  la  fois 
artiste  et  habile  constructeur ,  deux  qualit^s  qui  semblent 
s*exclure.  >  Ges  qualit^s.  s'exclueot  .si  peu,  que  leur  reu- 
nion est  certaioement  indispensable.  Gelui  qui  n'est  pas 
k  la  fois  arlisle  ei  cokistructeur  n^est  pas  no  arcfaiteete;  ii 
ne  poss^de  pas  I'efisemble  des  facult^s  et  des  connais* 
sances  qui  lui  sont  B^essaires  pour  exerc^  son  art 

L'auteur  dit  aiUeuis  que  :  <  L'art  de  la  renaissance  ne 
pouvait  manquer  de  tomber  Aum  le  pagantsme.  SMI  filit 
reste  exclusivement  c^^tien^  il  n'aurait  pas  retF0uv6  ia 
forme  9  c'esl^ii^ire  qu'il  serait  mcompiet.  >  Gela  pourrait, 
jasqu'a  an  obtain  point,  se  dice  de  la  peinlure  et  de  la 
sculpture,  bien  que  la  n^oessit^,  pour  ces  deux  arts,  de 
s'impr^gner  de  paganisme  soit  loin  d'^re  d^montr^;  inais 
I'archftecture^  que  Tauteur  du  m^moife  doit  ^voir  parti- 
cuii^rement  en  vue,  repousse  absolumenC  Tapplieation  de 
cette  th^i^ie.  Uarchitectore  ogtvale  ^tait  un  art  complet. 
La  renaissance  a  cr6^  un  style  nomveau  formd  du  melange 
de  deux  styled,  el  nous  ne  mdconnaissons  pa^s  le mSrite 
des  combioaisons  qn'ont  obtenues  les  artistes  du  seiaitoe 
siiele  par  la  fusion  des  deux  ^Mineols;  mais  elle  n'a  pas 
eompi^6  rarcl»teclure  du  moyes  &ge  qui^tait  entiiire,  et 
dont  les  formes  n'avaient  nullement  besom  d*6tre  perfee- 
tionn^s. 

Youlant  rendre  pleine  justice  k  Vredeman  De  Vries, 


( l«i ) 

excellent  artiste  auquel  Androuet  Du  Cerceau  a  fait  de 
nombrenx  emprunts,  Tauteur  parle  de  ce  dernier  dans 
des  termes  trop  pen  mesures;  il  le  qnalifie  iesordide  bou^ 
tiquier  d'ceuvres  d'art;  de  maitre  huguenot  avide  d'ecus. 

m 

«  Vredeman,  dit-il,  ^tait  en  relations  amicales  avec  An- 
drouet Do  Cercean,  Tarchitecte  parisien  qui ,  en  retour 
de  ses  sonnets  et  de  ses  bons  offices ,  ne  se  gSna  pas  de 
le  piller  effront^ment.  »  Ce  n^est  pas  ainsi  qu'il  convient 
de  parler  de  Tauteur  des  Plus  excellents  bdtiments  de 
France y  m^me  en  reconnaissant  qn'il  a  souvent  copi£ 
Vredeman  De  Vries.  L'expos^  des  fails  suffit,  en  pareil 
cas;  il  est  inutile  de  recourir  k  Tinjure,  surtoul  en  ^rivant 
un  ouvrage  s^rieux.  Ajoutons  que  I'architecte  parisien  si 
maltrait^  par  Tautcur  du  memoire  ^taitd*Orl^ans. 

En  parlant  de  T^tat  de  Tarchitecture  en  France  au 
XVII'"*'  siAcle,  I'auleur  s'exprime  ainsi :  «  Sous  la  protec- 
tion ^ciairee  du  cardinal  de  Richelieu,  il  se  forma  une 
g^n^ration  d^arlistes  qui ,  proc^dant  h  la  fois  des  Italiens 
)3t  des  Fiamands,  allait  enfin  donner  ^  lornementation  la 
physionomie  toute  fran^aise  qu'elle  eut  sous  Louis  XIV  et 
sous  la  r^gence.  >  II  fallait,  sous  peine  de  faire  passer 
pour  une  ironie  une  proposition  sincere  et  vraie,  dire  ce 
que  cette  generation  d'artistes  ajouta ,  de  son  propre  fonds, 
aux  emprunts  qu'elle  faisait  k  I'ltalie  et  k  la  Flandre  pour 
composer  un  style  fran^is. 

L'auteur,  par  inadvertance ,  tombe  dans  des  contradic- 
tions plus  apparentes  que  r^elles  sans  doute,  qui  provien- 
nent  de  ce  qu'il  ne  pise  pas  toujours  assez  les  expressions 
qu'il  emploie  et  de  ce  qu'en  ^crivant  il  va  au  6e\k  de  sa 
pensee.  En  parlant  de  Rubens  comme  architecte,  dans 
diff^rents  passages  de  son  memoire,  il  exprime  snr  ce 
maitre  des  opinions  qui  ne  sont  pas  tout  a  fait  d'accord. 


( m) 

Tantdt  il  signals  son  influence  comme  dangeretise  et  tant6t 
il  Texalte.  Aprds  aYoir  dit  (p.  42)  :  a  Si  Rubeos  n'^tait 
pas  veou  au  moode,  Yetiius  eti  probablement  lail  dcole 
et  ramen^  par  son  influence  notre  architecture  anx  grands 
modules  italiens  du  commencement  du  XVI""^  sidcle;  mais 
en  vertu  du  prestige  que  possdde  le  g^nie^  le  goi^t  et  les 
tendances  de  son  illustre  ^leve  devaient  fatalement  pr^* 
valoir ,  »  il  s'exprime  aiusi  ( p.  74 ) :  «  Ge  qui  demeure 
incontestablement  av^r^,  c'est  que,  dans  le  seul  Jivre  des 
Arcs  de  trioa4)hey  Rubens  compte  des  compositions  archi- 
tecturales  titaniques  dont  les  moindres  suffiraient  pour  le 
placer  bien  haut  au  tirmament  de  Tart  pr^s  de  ces  demi- 
dieux  qui  s'appellent  Iclinus,  Gerard  de  SaihtrTroad  ou 
Brunellescbi.  »  L'auteur  ^rit  avec  conviction,  nous  en 
sommes  certain;  mais  il c^de  trop  ^  Fentrainement  de  son 
id^e  du  moment,  oubliant  ce  qu'il  a  pu  dire  auparavant. 

Une  juste  proportion  n'a  pas  ^t6  ^tablie  par  I'auteur 
entre  les  diverses  parties  de  son  m^moire.  II  en  est  aux- 
quels  il  a  donn^  trop  de  developpements,  tandis  que  d'au- 
tres  sont  trait^es,  au  contraire,  trop  sommairement.  Grand 
admirateur  de  Yredeman  De  Yries,  artiste  tres-remarqua- 
bles  d'ailleurs ,  Tauteur  s'etend  avec  une  complaisance  exa- 
g^ree  sur  sa  biographie  et  sur  ses  oeuvres  qu'il  analyse 
minutieusemen^,  sans  oublier  de  tracer  de  sa  personne  un 
portrait  oil  pas  la  moindre  particularity  n'est  omise.  C*est 
une  monograpbie  introduite  au  milieu  d'un  travail  general 
et  qui  9  quelque  interessante  qu'elle  puisse  £tre,  n'en  nuit 
pas  moins  a  rharmonie  de  Tensemble.  D'autres  maiires  sont 
iniiniment  rooins  bien  trait^s  que  Yredeman,  proportion-* 
nellement  k  leur  m^rite. 

L*auteur  dit  (p.  15)  que :  c  En  1529  un  maitre  inconnu, 
Brugeois  de  naissance,  ex^cuta  la  fameuse  cbeminee  du 


(  164  ) 

Franc  de  Bruges  dont  la  renbmm^e  est  europ6enne.  h  La 
chemiD^e  du  Franc  de  Bruges  n*est  pas  Tceuvre  d'un 
mattre  inconna.  On  sail  aujourd'hui  qu*elle  fut  ex^cutee 
d'apr^s  les:  des^rns  de  Lancelot  Blondeel ,  le  peintre  bru- 
geois,  second^  pour  la  conduite  du  travail  par  Guyot  Ban- 
grant  de  Malines.  On  a  mSme  les  noms  des  sculpteurs  qui 
fnrent  charges  de  ^'exficution. 

Le  chapitre  VI  du  ra^moire  pourrait  etre  avantageuse- 
ment  retranchi.  L'auteur  y  parle  sommairement  des  tra- 
vaux  d'architeclore  ex^ent^s  au  commenceoient  de  cesiAcle. 
II  en  dit  trop  on  trop  pen  sur  ce  sujet  qui,  dans  tons  les 
cas,  est  Stranger  i  la  question  pos6e  par  rAcad^mie.  Ce 
qu'il  app^He  une  Conclusion  n'en  est  pas  une.  Ce  fragment 
ne  prfeente  pas  de  vues  d'ensemble;  H  n'est  qu'un  r^sum^ 
inutile  des  chapitres  pr6c^ents  auxquets  il  n'ajoute  rien. 

II  y  a  des  noms  et  des  termes  techniques  qui  appellent 
des  rectifications.  Je  citerai  notamment  les  alterations  sni- 
vantes  :  Vredeman  Vries  poor  De  Vries,  Lanschonias 
pour  Lampsonius  (I'auteur  d'nn  ^loge  de  Lambert  Lom- 
bard); triglype  pour  triglyphe  (un  des  otnements  de  la 
frise  de  I'ordre  dorique).  Pour  ce  dernier  mot,  je  croirais 
k  ud  lapsus  calami,  s'il  n'^tait,  k  vingt  reprises,  mal  ortho- 
graphic dans  le  eouratit  du  m6moire. 

La  redaction  du  m^moire  a  grand  besoin  d'^U^e  revue. 
II  serait  irijuste  d*exiger  que  Fanteur  d*uii  travail  sur  une 
question  isp^ciale  de  stcienoe  on  d*art  ftt  preuve  d*un  m^rite 
litteraire  transcendant.  Ce  qn'on  reprocbera  k  celoi-ci, 
ce  n'est  pas  de  n'avoir  point  fait  du  style ,  c*est,  au  coa- 
traire,  d'en  avoir  Voulu  trop  fah*e,  en  cboisissant  mal  ses 
modules.  Au  lieu  d'exposer  les  faits  et  les  ideas  avec  sim- 
plicity, il  tombe  dan^  Tabus  des  phrases  sonores  et  des 
formules  ampouldes  qui  ont  cours  dans  certaines  pro- 


( im ) 

dQctioQ$  da  la  petite  Htt6ratqre  franfiaise  cQDjbsmpQraine. 
Qaelquefois  aussi  il  pousae  la  faoiili^i;it^,4}i. style, juisqu'^ 
la  triviality.  II  y.a,  sous  ce  double  rapport,  beaucoup  k 
corrig<^  dans  le  lo^pioire ,  avant  qu'il  ,p^]sse  etre  livr^  k 
riatpressioD. 

La  devise  ne  fait  point,  k  propreipent  parier^  partie 
d'un  memoirede  concours.  Capendaqt  celle  qu'a  .plac^e 
notre  auteur  en  tete  de  son  travail  ne  me  semble  pas 
pouvoir  dtre  pass^  sous  silence  ^  p^rqe  qu'elle  renferme 
I'enonc^  d*mie  proposition  absolument  fausse,.  Yoiei  cette 
devise :  Si  V architecture  est  la  mesur$  du  d^gre  de  civili- 
sution  ei  de  genie  d'un  peuple,  est-ce  a  tort  que,  le  peuple 
romain  <Kcupe, la. premiere  ligne?  Nous  r^pondnons  que 
c'est  assur^ent  ^  tort,  $*il  ^tfiit  vrai  que  le  peuple  roipain 
occupltlapreoiiiri^.  b'gne^  dans  la  spbi^re  d'id^s  oik  se 
place  I'auteun  G'est  aux  Grecs,  createiurs  des  ordres  d'ar- 
cbiteciure,  .qu'appartient  de  droit  le  premier  rang  parmi 
les  nations  class^es  d'apres  les  litres  que  donn/ent  les  ma- 
nifestations du  g6nie  artiste.  Cette  superiority  ne  leur  a 
jamais  ^t^  contest^e ,  que  nous  sachions.  A  Texception  de 
Tare  et  de  ses  d^riv^s,  les  Romains^  n'oat  rien  iqv^t^  en 
arcbiteclure ;  ils  oDt  tout  emprunt^  aux  Grecs.  Us  n'opt 
trouv^,  comme  artistes,  que  Tordre  composite,  melange 
d'iomque  et  de  eorinlhien,  ainalgameide  deux  elements 
d*origine  grecque.  La  [proposition  contenue  dans  la  devise 
du  sK^moire  n'est  done  pas  admissible,  H  j'ai  cm  devoir 
signaler  k  Tauteur  la  m(§prise  qu'il  a  commise  en.  Tinscri- 
vant  en  tilede  son  ol^moire. 

En  r^um^)  si  rauteur  a  fait  sou  vent  preuve  de  s^voir 
elde  sagaciti6  dans  le  courant  de  sq%  travail,  il  n'a,  pas 
fMToduit  uoe  oeuvre  assez  satisfaisante^  dans  son  ensemble, 
pour  que  rAcad(§mie  puisse  luj  accorder  la  m^daille  d'or. 


(  466  ) 

Je  m  voterais  que  pour  uoe  recompense  qui  aurait  ie 
caractere  d'un,  encouragement.  j> 

A  la  suite  d'uo  ^change  d'observatioos  eutre  les  com* 
missaires  el  differed ts  membres ,  la  classe  d^ide,  en  prin*- 
cipe,qu'on  ne  peut  pas  admeitre  que  deux  questions  soient 
trait6es  dans  an  g^ul  m6moire,  m^me  lorsqu'dles  offrent 
de  certains  points  de  contact,  par  la  raison  que  Tune 
d'elles  doit  presque  infailliblement  dire  sacrifi^  k  I'autre 
qui  Tabsorbe  et  s'oppose  a  ce  qu'elle  regoive  tons  les  deve- 
loppemeuls  auxquels  elle  donnerail  lieu,  si  on  reovisa* 
geail  s^par^ment. 

La  classe  conslale^  en  second  lieu ,  que  eel  tnconv^nient 
s'esl  pr6sent6  dans  la  ciroonstance  dont  il  s*agit,  I'auieur 
du  m6moire  re^u  par  TAcademie  ayant  seulement  trail^ 
comme  Episode  la  question  relative  k  Rubens  consid^r^ 
comme  architecte,  qui  aurait  pu  donner  lieu  k  un  travail 
plus  ^tendu  et  plus  complet. 

Ayant  egard  aux  oonstd^rations  {M^^sept^es  par  I'un  des 
commissaires  et  auxquels  les  deux  autres  d^clarent  se 
rallier,  la  classe  decide  que  le  m^moire  en  r^ponse  k  la 
question  :  ^tudier  Vinflxience  italienne  sur  Varchitecture 
dans  les  Pays'Bas,  tout  en  renfermant  des  parties  fort  bien 
trait^es,  presente  des  imperfections  qui  ne  permettent  pas 
de  lui  accorder  la  mMaille  d'or.  La  classe  n'hc^siterait  pas 
k  d6cerner  a  son  auteur  la  m6daille  d*argent,  si,  en  Tac- 
ceptant  et  en  se  faisant  connaitre ,  celui-ci  ne  se  privait  de 
la  possibilite  de  prendre  part  k  un  nouveau  concours  sur  la 
m6me  question.  Elle  pense  mieux  consul ter  les  int^rets  de 
cet  auteur,  aussi  bien  que  ceux  de  I'Acad^mie  qui  doit 
d6sirer  de  ne  couronner  et  de  ne  publier  que  des  travaux 
enti^rement  satisfaisants,  en  remettant  la  question  au 


(  167  ) 

concours,  eet  ajournement  permettant  k  I'aoteur  de  revoir 
son  m6inoire ,  de  le  completer,  d*ea  faire  disparattre  les 
imperfections  qui  lui  ont  &i&  signal^es  par  les  commis- 
saires,  de  le  corriger  enfin  sous  le  rapporl  de  la  forme. 
Ainsi  envisag^e,  ia  simple  remise  de  la  qu^s^tion  au  con- 
coursest  plus  honorable  et  plus  avantageuse  pour  Tauteur, 
que  ne  le  serait  robtention  de  la  m6daitie  d'argent. 

La  classe  -decide  done  que  la  question  :  Etudier  fin^ 
flvence  ilalienne  sur  f  architecture  dans  les  Pays^Bas,  sera 
de  nouveau  portee  au  programme  de  fann^e  prochaine. 
Elle  arr^te ,  en  outre,  que  la  question  :  Apprecier  Rubens 
comme  architected  disparattra  du  programme  du  prochain 
concours,  pour^^tre,  s'il  y  k  lieu,  reproduite  ultMeu* 
rement. 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


f^a  classe  s'est  occup6e  des  pr6paratifs  de  la  seance 
publique  annuelle,  qui  fera  encore  I'objet  d'une  reunion 
pr^paratoire  laquelle  aura  lieu  la  veille  de  cette  solennit^. 


(468) 


CLASSE  DES  BEAUX-ARTS. 


Seance  du  23  septembre  4870. 

M.  Ch.-A.  Fraikin,  directeur. 

M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents  :  MM.  L.  Alvin,  F.-J.  F^tis,  Guillaume 
Geefs,  Cb.-L.  Hanssens,  J.  Geefs,  Ferd.  De  Braekeleer, 
£d.  Fetis,  Edm.  De  Busscher,  Portaels,  Alph.  Balat,  Aug. 
Payen,  J.  Franck,  Gustave  De  Man,  Ad.  Siret,  Julien  Le- 
elercq,  Ernest  Slingeneyer,  Alex.  Robert, memfrres. 


CORRESPONDANCE. 


Une  lettre  du  palais  annonce  que  le  Roi ,  Protecteur  de 
la  Compagnie,  assistera  k  la  stance  publique  de  la  classe. 

M.  le  Ministre  de  Tint^rieur  a  fait  part,  ^galement ,  que 
Sa  Majest6  honorera  de  sa  presence  cette  solennit^. 

—  S.  A.  R.  Monseigneur  le  comte  de  Flandre  a  fait 
exprimer  ses  regrets  de  ne  pouvoir  assister  k  la  meme 
stance. 

—  M.  le  Ministre  de  Tint^rieur  informe  qu'd  d^faut  du 


(169) 

Temple  des  Augustins,  c'est  au  Palais  ducal  que  devra  avoir 
lieu  la  stance  publique^  donl  la  date  est  fix^e  au  samedi, 
24  de  ce  mois,  k  une  heure. 

Une  leltre  dumfime  D^partemeht  a  anndnc^  I'ex^cution 
des  cantates  de  MM.  Mathieu  et  Pardon ,  qui  out  obtenu ,  en 
partage,  le  second  prix  lors  du  grand  concours  de  compo- 
sition musicale  de  1869. 


PR^PARATIFS  DE  LA  STANCE  PUBUQUE.  " 

Conformeraent  k  Tarticle  15  dii  rfeglement  int^rieur, 
M.  Ch.-A.  Fraikin  donne  lecture  du  discours  qu'il  se  pro- 
pose de  prononcer  en  sa  qualite  de  directeur. 

M.  Ad.  Quetelet  donne,  k  son  tour,  connaissance  des 
pieces  qu'il  lira ,  en  sa  quality  de  secretaire  perp6tuel ,  pour 
proclamer  les  r6sultats  du  concours  de  la  classe  et  ceux 
du  grand  concours  de  peinture  de  cette  ann^e. 

M.  le  secretaire  perp6tuel  annonce,  en  m^me  temps,  que 
toutes  les  dispositions  son t  prises  pour  la  solennite  du  len- 
demain. 


2"*''  Si^RlE,  TOME  XXX.  ^  12 


(  170  ). 


GL4SSE  DES  JBEAIJX-iiRTS. 


Seance  publique  du  2i  septembre  1870. 

(Au  Palais  ducal,  a  1  beura) 

M.  Ch.-A.  Fraikin  ,  directeur. 

M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp6tuel. 

Sont  presents  :  MM.  L.  Alvia,  F.-J.  Ffilis,  Goiriauine 
Geefs,  Ch.-L.  Hanssens ,  Jos.  GeeCs,  Ferd.  De Braekeleer, 
Ed.  Fdtis,  Edffl.  De  Busscher,  AlphiHise  Balat,  Ang. 
Payen,  le  chevalier  L6on  de  Barbure,  J.  Frainek^  Gost. 
De  Man,  Ad.  Siret,  Julien  Leclercq,  Sliiigeneyer,  Alex. 
Rohevi,  membres, 

Assistaient  k  la  j^aoce  : 

Classe  des  scuinces.  —  MM«  Dewalqoe ,  dtrecteur  el  ipt^ 
sident  de  rAcad^mie,  Du  Mortier,  U  de  Kooinck)  le 
vicomte  B.  du  Bus,  H.  Nyst,  Gluge,  Melsens,  J.  Liagre, 
F.  Duprez,  Poelman,  Ern.  Quetelet^  M.  Gloesener,  Ch. 
Montigny,  E.  Dupont,  membres;  E.  Lamarle,  E.  Catalan » 
associes;  Ed.  Mailly,  correspondant. 

Classe  des  lettres.  —  MM.  Sleur,  J,  Roulez,  Gaebard, 
P.  De  Decker,  M.-N.-J.  Leclercq,  IML-L.  Polaio,  le  baron 
J.  de  Witte,  Ch.  Faider,  le  baron  Kervyn  de.  Letteobove, 
R.  Cbalon,  Th.  Juste,  Felix  Neve,  Alph.  Wauters,  H.  Con- 
science, membres^  J.  Nolel  de  Brauwere  van  Steeland,  ' 
associe. 


(  171  ) 

Le  programme  de  la  solennit^  se  composait  de  : 

i""  Fausf  laatste  Nacht,  traduction  flaraande,  par 
M.  E.  Hiel ,  de  la  scSne  lyrique  avec  choeurs  de  M.  Gustave 
I^Sy^9  d'Anvers,  laur^at  dn  concours  des  caotates  fran- 
^isesde  1869;  musiqae  de  M.  F6\\x  Pardon,  second  prix, 
en  partage,.  du  grand  concours  de  composition  musicale 
de  la  mSme  ann^e ; 

2*^  Discours  de  M.  Ch.-A.  Fraikin,  directeur  de  la  classe; 

3''  Proclamation ,  par  M.  Ad.  Quetelet,  ^ecr^taire  perp^-^ 
tuel  de  I'Acad^mie,  des  r^sultats  des  concours  de  Tannee 
1870; 

4"  La  demiere  Ntiit  de  Faust,  sc6ne  lyrique  avec 
choeurs,  paroles  de  M«  Gustave  Lagye ,  musique  de  M.  Emile 
Malbieu,  seeond  prix ,  en  partage,  du  grand  concours  de 
composition  musicale  de  1869. 

Le  texte  original  des  paroles  des  cantates  a  d6}k  ^i&  im- 
prim^ ,  avec  la  traduction  flamande ,  dans  le  compte  rendu 
de  la  s^nce  publique  de  la  classe  des  beaux-arts  du  mois 
de  sepiembre  1869  (1),  solennit^  dans  laquelle  ont  ^i&  pro- 
clam6s  les  r^sultats  du  concours  des  cantates,  ainsi  que  dn 
grand  concours  de  composition  musicale  de  cette  ann^e.  Le 
premier  prix  de  ce  concours  a  et6  d^cern6  k  M.  J.-B.  Vanden 
Eeden,deGand. 

Le  Palais  ducal  avait  re^ju  une  ornementation  speciale 
pour  la  circonstance. 

Une  foule  nombreuse  et  ^I^gante  remplit  la  grande  salle, 
ainsi  que  les  loges. 

S.  Exc.  M.  Savile  Lumley ,  ministre  pl6nipotentiaire  de 

-  -  ^ —  ^        - 

(1)  Voir  Bulletins,  ^  s6rie,  tome  XXYIf I ,  page  305. 


(  172  ) 

la  Grande-Bretagne ,  assiste  k  la  solennit^  dans  la  loge 
diplomatique. 

A  une  beure ,  Sa  Majesty  le  Roi ,  Proteeteur  de  FAca- 
d^mie,  qui  avait  fait  prdtenir  qn-ii  se  proposait  d'assister  a 
la  stance,  est  arriv^  accompagn^ de  Sa  Majesty  la  Reioe  et 
d'une  suite  compost  de  M.  le  comte  Th.  YanderstraeleiH 
PoDthoz ,  grand  marshal  de  ia  coor,  de  M.  le  colonel 
comte  I.  Vanderstraeten-PoQthoz^  aide  de  camp,  de  H"*'' 
la  comtesse  d^Yves  et  to  comtesse  d'Ursel,  dames  du  pa- 
lais,  ainsi  que  de  M.  le  capitaine  bapon  Vaa  Rode,  ofiScier 
d'ordonnance.        ' 

Le  bureau  de  la  classe,  composd  de  M.  Gh.^A.  Fraikin , 
drrecteur ;  et  de  M.  Ad.  Quetelet ,  seor&taire  perp^tuel ,  aiosi 
que  M.  Dewalque,  president  de  TAcad^mie,  et  M.le  baron 
Kervyn  de  Lettenhove,  membrede  la  ciasse  des  lettres  et 
Ministre  de  Tint^rienr,  sont  ail^  recevoir  Lours  Majest^s  k 
la  porte  du  grand  vestibule  d'entr^e-  • 

Apr^s  les  compliments  d*usage ,  Leurs  Majesty  ont  6t& 
conduites  k  la  loge  rojale. 

M.  Pardon,  auteur  de  la  cantate  flamande ,  a  pris  la 
direction  de  Torchestre  du  Conservatoire  royal  pour  I'exi- 
cution  de  son  oeuvre,  qui  a  &ii  interpr^t^e  par  M"^  Gob- 
baerts ,  MM.  Warnots  et  de  Ligne ,  la  SoeiiSt^  de  Choeurs 
rOrph6on  ^  de  Bruxeiles,  et  des  dames  amateurs. 

De  vifs  applaudiissements  ont  accueilli  cette  cantate* 

M.  Gh.-A. Fraikin  a  pris  ensuite  la  parole  en  quality  de 
directeur  et  a  prononc^  le  dtsconrs  suivant  : 

€  Messieurs, 

»  Nous  voyons  toujours  avec  un  nouveau  plaisir  se 
renouveler  les  f^tes  de  septembre,  qui  terminent  les  beaux 
jours  de  Tannic.  Le  public  se  souvient  avec  oi^ueil  des 


:( in ) 

temps  passes  et  contemple  aTec  une  sorte  de  reconnais- 
sance Tavenir  qui  lui  est  encore  pr6par6. 

^  Cette  fois,  son  bon&eair  est  molns  complete  au  milieu 
des  ^v^nemeots  d^sastrenx  qui  out  eu  lieu  autour  de  nous. 
MaiS;  n'ayant  pu  les  pr^venir,  la  Belgique  ,se  console  en 
songeant  au  soulagement  qu^elle  eherche  k  y  apporter  et 
en  tendant  une  main  amie  dux  malheureux  qu'elle  a  vus 
tomber.  La  pius  sincere  sympalbie  se  r^pand  autour  d'elle, 
elle  ne  songe  qu'aui  souffrances  de  ses  fr^res. 

»  Pour  nous  distraire  en  ces  tristes  circonstances ,  fi^lici- 
tons-nous  de  pouvoir  jeter  les  yeux  sur  notre  histoire  ei 
spdcialement  ThiGftoire  des  beaux-arts^  lesquels  ont  tou- 
jours  fait  la  consolation  de  Thomme  dans  ses  instants  d'an- 
goisse  et  de  douleur. 

9  PermettezHaioi  done  de  porter  vos  regards  vers  ces 
travaux  heureux  qui  sotilagent  Tboi^me  au  milieu  de  ses 
peineset  lui  pr^parenijiaaveoir  qu'ii  envisagera  toujours 
avee  satisfaction  :  je  veux  parler  des  jours  donnas  aux 
beaux-arts,  source  tranquille  pour  les  pen  pies  qui  savent 
les  culti^rer,  et  qui  forment  des  titres  bonorables  pour  son 
pass^. 

»  Pour  ne  parler  que  des  arts,  les  triompbes  que  pent 
citer  la  Belgique  lui  vaudront  toujour^  Festime  des  autres 
nations.  On  verra  avec  plaisir  un  petit  pays,  tel  que  le 
ndtre,  qui  a  pu,  pendant  des  guerres  continuelles  qui  Ten- 
touraient,  cuhiver  la  musique  de  la  maniere  la  plus  bril- 
lante,  jusqu'k  Roland  de  Laitre  et  durant  plus  de  denx 
sidles.  Toutes  les  capitales  de  TEurope  ont  possede  des 
musiciens  beiges  ^minents,  qui  occupaient  alprs  les  pre- 
miers rangs;  et  il  en  fidt  de  m^me  pour  la  peinture,  la 
sculpture  et  tous  les  arts  dn  dessin.  On  n^oubliera  jamais  la 
grande  ^cd^Ie  flamande  et  son  illustre  cbef  Rubens,  autour 


(  474  ) 

duquel  se  groupaient  les  artistes  qui  comptaieni,  entre 
autres,  !e  c616bre  Van  Dyck. 

»  Mais  ce  que  I'^lranger  perd  peut-6tre  trop  de  vue , 
c'est  la  grande  et  belle  6cole  de  Van  Eyck,  de  Tillustre 
inventeur  de  la  peinture  k  I'buile,  que  les  peintres  les  plas 
renomm^s  de  TEurope  venaient  visiter  avec  des  sentiments 
de  respect  et  de  sympathie. 

i>  Ce  respect  etait  bien  merite ,  car  cette  ecole  eiit  seule 
sufli,  comme,  en  Allemagne,  celle  d'Albert  Diirer,  pour 
faire  le  plus  grand  bonneur  k  la  Belgique;  elle  pouvait  se 
soutenir  dignenoent,  avec  ses  nombreux  Sieves,  au  milieu 
des  6coles  les  plus  c^l^bres  qui  se  formaient  alors. 

i>  Le  grand  nom  de  Rubens  a  peut-etre  nui  k  cette 
gloire ,  que  nous  sommes  fiers  de  poss^der  aussi.  II  sem* 
blerait  que  le  Beige  n'est  capable  que  de  suivje  les  pas  de 
ce  grand  maitre  anversois»  en  oubliant  le  merite  de  sa 
premiere  6cole. 

]>  En  louant  Rubens,  ce  prodige  par  sa  fermete  dans  le 
grand  art  qu'il  a  professe  avec  tant  de  distinction;  en  le 
meltant  k  la  tete  des  peintres  qui  ont  sp^cialement  en  vue 
le  mouvement  et  la  hardiesse  du  dessin,  on  a  trop  oubli^, 
peut-^tre ,  qu'il  existait  en  Belgique  une  autre  ^cole ,  celle 
de  Van  Eyck,  qui  semble  chercher  son  triomphe  au  mi- 
lieu de  la  tranquillity  et  de  la  gr^ce  de  ses  compositions. 
Quoique  ex6cut6s  aux  premiers  jours  de  la  Renaissance, 
ses  ouvrages  se  rangent  encore  au  premier  rang  dans  la 
peinture  que  I'art  pourrait  nommer,  a  Tinstar  des  lettres, 
la  peinture  sacree, 

i>  Bien  des  connaisseurs  ont  pr^tendu,  avec  raison  sans 
doute^que  cet  artiste  illustre  ^tait peut-etre  un  chefd'^cole 
plus  silr  que  le  c^l^bre  Rubens,  dont  rimmeose  talent 
semble  enti^rement  concentre  dans  sa  persg^nne. 


(  175  ) 

»  Le  repos,  la  disposition  tranqaille  des  sujets  convien- 
nent  mieux  au  peintre,  en  general,  que  les  mouvements 
violents,  que  les  poses,  en  quelque  sorle  forcees,  qui  ne 
sent  cr^^es  que  par  le  sentiment  et  une  profonde  connais- 
sance  du  jeu'des  miiscles  et  de  Tanatomie.  Ce  dernier  genre 
de  peintore  ne  peut  convenir  qu'^  des  artistes  habiles  ayant 
la  connaissanceintime  d'une  foule  de  difficuU^s  et  d*un  art 
port^kson  plus  haut  point  de  d^veloppement ;  tandisque 
Fart  plus  tranquille  de  Van  Eyck  permet  i^  une  grande 
d^lfcatesse  de  sentiments  et  de  perceptions  d'^x primer  ses 
pensees  et  d'etudier  les  efifels  divers  du  tableau. 

»  Si  nous  rappefons  ici  T^cole  de  Van  Eyck,  si  opposee 
k  celle  de  Rubens ,  ce  n'est  certes  pas  pour  diminuer  le  m6- 
rite  de  Tun  de  ces  grands  maltres  et  pour  augmenler  celui 
de  Tautre.  Nous  n'avons  d'autre  but  que  de  faire  valoir 
Tavantage  immense  qu'a  poss^d6  notre  petit  pays  de  for- 
mer, sous  deux  des  grands  maitres  qu'a  vus  naitre  la  pein- 
ture,  deux  talents  atissi  divers  et  aussi  remarquables;  c'est 
d'insister  surtout  sur  le  manque  de  justice  qu*il  y  aurait  k 
n'estimer  pas  suflisamment  fun,  tout  en  croyant  relever 
Taulre.  Tous  deux  resteront  debout  dans  leur  grandeur, 
et  nous  serons  toujours  heureux  de  pouvoir  les  montrer 
comme  les  deux  figures  artistiques  les  plus  imposantes 
qu'ait  produites  la  Belgique.  lis  formeront  k  Jamais  ses 
plus  beaujt  litres  de  gloire  et  chacun,  dans  son  genre,  ser- 
vira  de  modfele.  » 

L'assembl^e  a  r^pondu  par  des  applaudissements  k  ce 
sympathique  t^moignage  exprim^  en  feveur  de  T^tat  ac- 
tnel  du  pays,  ainsi  que  pour  les  souvenirs  artistiques  in- 
voq«fe  k  cetle  occasion. 

M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp6ttiel,  a  prodam6  en- 


(  176  ) 
suite^  de  la  maniere  suivante,  les  r^ultats  des  coDcours 
de  I'ann^e  1870 : 

GONGOURS  DE  LA  GLASSE. 

Un  m^moire  portant  pour  litre  :  l^tude  de  I'influenee 
Ualienne  sur  Varchitecture  des  Pays-Bas,  et  pour  devise  : 
Si  rarchitecture  est  la  mesure  du  degr6  de  civilisation  et 
de  g^nie  d'un  peuple,  est-ce  k  tort  que  le  peuple  romain 
occupe  la  premiere  ligne?  —  a  6i6  envoy6  en  r6ponse  aux 
deuxi^me  et  troisiSme  questions  du  programme  de  con- 
cours  de  cette  ann^e. 

Con form^men faux  conclusions  des  commissaires  char- 
g6s  d'examiner  ce  travail ,  la  classe  a  pris  les  resolutions 
suivantes : 

Aux  termes  des  principes  qui  regissent  ses  concoui^s, 
I'Acad^mie  ne  peut  admettre  qu'un  m^moire  soit  pr^sent^ 
comrae  solution  de  plus  d'une  question;  en  consequence, 
la  classe  a  recherche  k  quel  sujet  Toeuvre  r^pondait  le  plus 
directement  et,  de  I'avis  de  ses  trois  commissaires,  elle  a 
reconnu  que  c'^tait  au  deuxi^me,  concernant  I'^poque  a 
laquelle  Farchitecture  a  subi,  dans  les  Pays-Bas,  I'influence 
italienne. 

Tout  en  appr^ciant  le  veritable  merite  du  m6moire,  la 
classe  n'a  pu,  conform^ment  aux  conclusions  des  rapports, 
lui  d^cerner  la  m^daille  d'or.  Elle  a  d^cid^  que  la  question 
sera  r^serv^e  pour  un  prochain  concours  et  elle  esp^re  que 
le  concurrent  y  reproduira  son  oeuvre,  apres  avoir  tenu 
compte  des  observations|des  commissaires. 

GRAND  GONGOURS  DE  PEINTURE. 

Conform^ment  aux  resolutions  du  jury  charge  de  juger 
le  grand  concours  de  peinture  de  1870,  institu^  par  le 


(m) 

Gouvernement  aupres  de  TAcad^mie  royaledes  beaux-arls 
d'Anvers,  le  premier  prix  a  6le  d6cern6  k  M.  Xavier-Au- 
guste  Mellery,  de  Laeken. 

Un  second  prix  a  ^le  d6cern6  k  M.  Charles  Ooms,  de 
Desschel  (province  d'Anvers). 

Le  sujet  du  concours  6lait :  Le  prophete  £lie  va  trouver 
le  rot  Ochosias  et  lui  predit  sa  mort. 

Les  deux  Iaur6ats  sont  venus  reeevoir,  des  mains  de  Sa 
Majesty,  la  r^compens^  qu'ils  avaient  m^ril^e.  Le  Roi  a  bien 
voulu  les  complimenter  sur  leurs  succ^s. 

m 

M.  Emile  Mathieu  est  aII6  ensuite  prendre  la  place  de 
chef  d'orchestre  pour  diriger  son  oeuvre,  faile  sur  les  pa- 
roles fran^aises  du  poeme  couronn^.  Celle  cantale  a  el6 
interpr^tee  par  M"*  Gobbaerls,  MM.  Warnots  et  Mathieu, 
la  Soci6te  des  Choeurs  de  Bruxelles  et  des  dames  amateurs. 

L'assemblee  a  vivement  applaudi  ce  morceau. 

Sa  Majesty,  qui  avait  manifest^  le  d^sir  de  se  faire  pre- 
senter MM.  Pardon  et  Mathieu,  a  accueilli  avec  sa  gracieuse 
bienveillance  habituelle  M.  Mathieu,  seul  present,  accom- 
pagn^  de  M.  F.-J.  F6tis,  et  lui  a  adress6  ses  compliments. 

Leurs  Majestes  se  sont  ensuite  retirees,  reconduiles  par 
le  bureau  de  la  classe. 


(  178  ) 


CLASSE  »W.S  ^CIMJUCM^ 


Smnc0du$octQ/)fe187O»j 

M!  (j.DEWALQUfi,  directear/preisident  de  rAcad^mie. 
M.  Ad.  'Qcet^le^ ,' secretaire  perp6tuel. 

Sont  presents  :  MM.  J.  d'Omaliua  d'Halloy,  J.*Su  Slas^ 
L.  de  Koninck,  P.-J.  Van  Beneden,  Edm.  de  Selys  Long- 
chdin{)»$^vte  vieomte  B./du  Bus^U^i^jfit/Glugfiy  Melseas, 
J,  Uape^  F.Duj)«e{(4  Poedinan;  E^  Qiieteiieiy  H.  Mans, 
M.Gioe^a0r^  A^Spring^'Caiid^ge^  F«.  DoBQy^Gb^MoDtigay^ 
SXekhen^  6).  I)ufQMi^  menibres;  El  Lamarte,  fi,  Catalan^ 
ass^om;  EJdf.V9rr]^i/Sd.  Mailly  et  A.  Briajfl,  corres- 


'   \  CORRESPONDANCE, 


M.  le  Ministre  de  rinterieur,  par  trois  leltresdififerentes, 
a  ad ress6, divers  ouvrages  destines  &  la  bibliolh^que. 

-^'  M.  L;  Henry,  cotrespoftdant,  envoie,  i  titre  d'hom- 
mage,  line  houVelJe  brochnre  de  sa  composition. — Remer- 
cimentsl 

—  Le8  ^tablissement?  do»t  tes  tioms  suit^t  accuseni 
r^cepiioa  d6  deraier  eavoiide  pufalicatiofis  acad^miques,  et 


(  479  ) 

quelqiies-uns  adressent,  par  contre,  ieurs  r^cents  travaux : 
le  Mus^e  Teyler,  k  Haiiem,  I'Acad^mie  des  sciences  de 
Rouen,  I'ln^ltut  natfonal  ^e  Genive,  4a86(^6(i6  linn^enne 
de  Londres,  la  Soci^te  royale  g^ographique  et  la  Soci6t6 
math^matique  de  la  mSme  ville ,  TOffice  m^teorologique 
de  Calcutta,  ia  Soci^t^  imp^riale  des  oaturaiistes  et  la 
direction  des  Mus^  de  Moscou ,  rA(^d6mie  des  sciences 
de  Hongrie,  a  Pes^h,  rAcadiSwie  de$  sciences  ^t  I'pb^^r- 
vatoire  de  Madrid ,  I'Acad^mie  royfile  des  s^ieoc^?  e\j  la 
section  g^ologique  de  la  direction  g^n^rale  des  travaux 
g^odfeiques  de  Lisbonne.  ^ 

—  L'Institut  Smithsonian,  de  Washington ,  iransmet, 
en  fld^me  temps  queses  derniers  travaux,  lis  pubtications 
des  ^tablissements  scientiflqnes  des  £2tats<<TJdis'  en  rda« 
tions  d*4cbange  avec^  la  Gompagnie.  €es  '^taUlissements 
sont :  la  Biblioth^ue  pqblique  d'Albany,  I'Acad^ie  des 
sciences  de  Boston  et  la  Soci^t^  d*histoire  natureHe  de  la 
mdme  vijle,  TAssociation  am^ricaine  pour  Tavancement 
des  sciences ,  TAcad^mie  des  sciences  de  Chicago ,  le  Lycee 
d'histoire  naturelle  de  New-York ,  TAcad^mie  des  sciences 
naturelles  de  Philadelphie,  la  Soci^t^  philosophique  et 
FAssociation  pbarmaceutique  de  la  m^me  ville,  la  Soci^te 
d'histoire  naturelle  de  Portland,  I'lnstitut  d'Essex  k  Salem, 
FAcad^mie  Peabody  des  sciences,  de  la  mdme  ville,  les 
d^partements  de  Tint^rieur,  de  la  tr&orerie,  de  Tagricul- 
ture  et  de  riostruction  publique  k  Wasbingtop^  D^s  f?emer- 
ctments  sont  aussi  adress^s  par  q\ielqiies«unj$  die  ces  ^ta- 
biissements  pour  Tenvoi  des  travaux  de  TAcademie* 

—  MM.  Terby  et  Desnineaux  commumqueat  Ieurs 
observations,  fiitea  k  Loovain  tAk  Kain^  pr^s  de  Toornai, 


(  180  ) 

sur  Taurore  bor^ale  du  24  septembre  dernier,  qui  a  ete 
^galemenl  observ^e  par  MM.  Ad.  et  Ern.  Quetelet  k  TObser- 
vatoire  de  Bruxeiles. 

—  M.  Duprez  envoie  le  r6sum6  de  ses  observations  m^- 
t^orologiques  faites  k  Gand  en  1869,  destin^  au  recueil  des 
pb^nom^nes  p6riodiques. 

—  M.  le  secretaire  annonce  avoir  re^u  de  M.  Tcrby, 
pour  Louvain;  de  M.  Berna^rts,  pour  Malines;  de  M.  Cava- 
lier, pour  Ostende;  de  M,  Vertriest,  pour  Somerghem ;  de 
M.  Brauck,  pour  Chimay,  et  de  M.  D.  Leclercq ,  pour  Liege, 
des  notes  sur  les  orages  de  cette  ann^.  Ces  observations 
paraitront  dans  le  Bulletin  k  ia  suite  des  documents  sem- 
blables  relev^s  pour  Bruxeiles  par  I'Observaloire  royal. 

—  Les  travaux  manuscrits  suivants  seront  Tobjet  d*un 
examen  : 

1°  Recherches  physicO'Chimiques  sur  les  Articules  aqua^ 
tiques,  premiere  partie,  par  M.  Felix  Plateau. — Commis- 
saires  :  MM.  Schwann,  Gluge  et  Poelm^n; 

2°  Sur  un  principe  de  statique  maleculaire  avance  par 
M.  Liidtge,  par  M.  G,  Vander  Mensbrugghe.  —  Commis- 
saires  :  MM.  J.  Plateau  el  Duprez. 


RAPPORT. 


Depuis  la  derniere  stance,  M.  Perreul,  k  Iseure,  prfes  de 
Moulins,  a  adresse  une  communication  sur  la  d^couverte 
d'une  nouvelle  force  motrice. 

M.  Liagre,  k  qui  cette  note  a  6t6  renvoy6e  pour  examen , 


(  181  ) 

doDDe  lecture  de  son  rapport.  Conformement  aux  conclu- 
sions qu'il  pr^sente ,  la  classe  decide  le  depot  aux  archives 
du  travail  de  M.  Perreul,  ainsi  que  du  rapport  auquel  il  a 
donne  lieu. 


l^LEGTIONS. 

La  classe  se  constitue  ensuite  en  comity  secret  pour 
s'occuper  des  candidatures  aux  places  d'associ^s  de  la  sec- 
tion des  sciences  naturelles  de  venues  vacantes  par  le  d6cis 
de  MM.  Moreau  de  Jennys  et  Lacordaire.  Elle  est  appel^e 
k  prendre,  en  mSine temps,  une decision  relativcment  aux 
places  de  correspondants. 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Les  Echmeis  et  les  Naucrates  dam  leurs  rapports  avec 
les  poissons  qu'ils  hantent;  par  M.  P.-J.  Van  Beneden, 
membre  de  TAcad^mie. 

Depuis  quelque  temps  d6j^ ,  je  guettais  Toccasion  de 
visiter  deux  poissons  dont  le  genre  de  vie  et  la  nourriture 
sont  encore  probl6matiques;  je  veux  parler  des  Echeneis 
ou  Remora  et  des  Pilotes  ou  Naucrates;  les  premiers 
s'attachent,  comme  on  le  sait,  aux  grands  poissons  bons 
nageurs,  par  les  plaques  de  la  t^te,  les  autres  sont  accom- 
pagn^  des  Requins  ou  les  accompagnent  toujours,  associa- 
tion qui  leur  a  valu  le  nom  de  Pilotes, 

Ces  Echeneis  \ivent-ils  aux  d^pens  des  poissons  aux- 


(  182  ) 

qtieteils  s'attacheRt,  ou  se  noQiTissent-ils  poor  fear  propre 
compte  par  tear  propre  iiidastrie?Eii  "d'aiitres  termes,  $ont- 
its '  parasites  oa  eommensaax,  ne  demandant  ati  Sqaale 
qu'une  place  pour  alter  pfus  fite,  on  gtte  poor  dtre  plus 
en  sttrbt^  ? 

Oe6  P</oi6s  viven^its  de  quelques  (Minis  des  Requins, 
desrestes  q^i  tombentde  lenr  proie,  oo  p6chent-its,  eomme 
les  Requbs  edxi-mdmes/dans  les  m^mes  eaux? 

Le  miisee  de  Loavain  ne  m'avait  pas  fourni  assez  de 
mal^iaut  pour  la  Boiutton  de  ee  probl^me ;  je  n'avais  de 
ces  getir^s  int^ressants  que  des  poissons  de  petite  taille^ 
conserves  dans  la  liqueu*,  et  donl  t'estoniac  6tait  compte 
tement  vide. 

J*ai  proflte  de  mon  passage  k  Londres^  me  rendant  k 
VAM0cittiion  britannique  de  Liverpool,  pour  meltre*^  con- 
tribution les  magaifiques  collections  du  British  Museum, 
que  les  savants  ditieefeiirs  de  tel  ^Cabfissement  unique 
mettent  si  obKgeamment  4  la  disposition  de  tons  ceux  qui 
travaiiteiit.  Mon  savant  confrdre  et  ami  le  doeteur  Giintber, 
qui  a  80tt$  sa  direceion'  la  ciasse  des  poissens  et  des  Rep^ 
tfies^a  bien  voutci  m'atder  k  onvrir  an  certain  nombre 
d'entre  ook>  etgr&ee  k  sa  complaisante cooperation,  nous 
avoiis^pu  mieux  nousassurer  de  leur  genre  de  vie  que  si 
noas  avions  visits  les  parages  quils  faantent. 

En  ottvrantleurestomac,  nous  avonspris  ^onnaissanee 
de  l^r  mena,  et  voici  le  r^sultat  de  cette  visite  domici* 
liaire. 

Le  premier  poisson  que  nous  examinonis  est  tm  Echeneis 
Naucrates  de  Bahia;  son  eslomac  est  vide  sauf  on  fragment 
de  eoquille  que  nous  croyons  devoir  rapporter  au  genre 
Halialiii 

Le  secMd  est  on  B^neis  remora  de  SS  centimetres  de 


( 1«3 ) 

lou^jh  pea  pife?:,  proveaant  de  Sainfce-fl^l^e,  Sm  esto- 
mac est pldo.  En  rouvrant ,  uousy  txoiiypi^iiQi i^fiarfeiiii 
de  poisson  q^^  le.resmplit  prei^up  cpfflpl^temj^il,  et  des 
vert^bres  i^QJi^s  dopt^  la  elmir  e$|L  dig^e<^  , . 

Dans  un  autre  Echeneis  remora  nous  trouTQpa  plu** 
sieurj^.p^i^.poi^flp  de  4^x.  cepti^jfiJipesideplDiftgipp^^ir- 
teiiaq.t^i  une-ip^fnejesp^p^,  .(>  g^t,  w^<lH.led^ 
iher,  de  Jeiine^. PUg^^^., {iVau<Pr«*^«  df^cfpr )  doqiiiCJi^vicr^ 
fi|it un^ence.npiiye^u^Qas ,^6  aqn^ deii^aiic/^r^.I^eibQijal 

L'^tiquette.  jM)j:tait  <)/d.  <^{J^o%  .aiM^i^iifi^ 

L^.questji^];!  est  dp^t  <#;id^  fjOttr.jesi  t^l^nei^  :  ife 
mangent  des  poissons  vivants;  ils  ne  vivent  pas  aux,  di^ns 
des  Squales  m^  h^m^h-  Hjs  s'^taWjssjea* ,  fe  ne-  knr,  de- 
mandentqu'up^^placQ.paiar  altei:  plus  vlt^et^e.suiileAtet.r 
dans  les  fn^^s  ^ef^i^if*  ^  raide  j^.  lew  pi?^pre.. industries  ils 
ne  sont pas;  plus pa^^^itesdespois&aiisqiii les  portent;^ qm^ 
les  cavaliers.  ne^Bont;  parasjfe^  du  ,eJwv8l  qufil^  iiiontent. 
lis  se  seryeatdes  Itequins  patu!  ^ti^e  ^nduHs^4)lii$'tite.el 
plus  loin  dans  des  eaux  p0issonneu^a«  oii^  ih  ppiirroiit 
packer  k  c^  de  leur,  hdilie*  L^  B^«ift$,:et  If^  'Ecbeneja 
mangent  jusqu*4  unqertain  pojnl  4^0^  les:  meioes  .esiuit 
et  j'aUais.dire  ds^ns  le  j»6fi)e;  pUl^.:pui58tt3Jls.id»Qi»saent 
tons  les  deux  c^  qi^i  ^st  h  le^r  qoip^sjen^in^eppuriUt/graii* 
dear  cpmnfe  pwr  le  godt,  et^  k  c^  poiatd^ vue,  oes  pois- 
sons soQt  dei.Nf^l^  <^Ofmnen^ux«  Jl^  se  nQiirn$^Qt  comme 

les  Coronules  et  les  Tubicinelles  qui  ont'6lu  domicile  fiiNr 
la  t6te  ousftr  )e  dps  de^^a/m^.  ,  - ,  i  ;  :r  .  : 
Majs  comin^iBt  tnouve^-oa  daa^  t'estpmaCs  du  pi^mier 
un  morcesiu  de  coquiUe  d'^o^to/isi  daa^.  la  s^cpnd  quel- 
ques  yert^bres  d'un  poisson,  quelques  vert^bres  seulem^^r 
et  uB  BLOi^Q^au.  die  ppisi^  co^ip^.aUv  miiiey  dit  cerpsi? 


(  iSi  ) 

Ces  vert^bres  proviennent  6videmment  d'une  amorce, 
dont  I'Echeneis  a  diger6  la  chair,  et  le  morceau  de  poisson 
en  place  est  I'amorce  qu'il  venait  d'avaler  au  moment 
ou  il  a  ei&  pris  et  mis  dans  la  liqueur.  En  examinant  les 
l^vres  on  en  trouvait  la  preuve  :  la  peau  ^tail  d6chir6e  par 
rhamcQon  au-dessus  des  os  maxillaires. 

Quant  au  morceau  decoquille,  11  est  a  supposer  que  ce 
n'est  pas  VEcheneis  qui  est  all6  chercher  ce  Mollusque  au 
fond  de  la  mer ,  mais  qu'il  a  ava1£  et  diger6  le  poisson  qui 
s'en  est  repu. 

Nous  avons  ensuite  fait  la  visite  de  quelques  Pilotes  qui 
n'avaient  pas  moins  de  55  centimetres  de  long. 

L'estomac  du  premier  renfermait  un  morceau  de  poisson 
et  des  pelures  de  pomme  de  terre ;  il  portait  comme  seule 
indication  de  lieu  :  c  de  FOc^an.  d 

Dans  un  second  nous  avons  troov6  des  crustac^s  de 
15  millimetres  de  long.  , 

Dans  un  troisi^me  Testomac  contenait  ^galement  des 
debris  d'un  poisson  qui  le  remplissaient  compl^tement;  il 
provenait  de  Madire. 

Un  quatri^me  renfermait  encore  des  crustac^s  (le  Ty- 
phis rapax,  Edw.  et  un  autre  Amphipode  encore  ind6- 
termin^) ,  un  morceau  de  peau  de  poisson  et  un  debris  de 
fucus. 

Le  Pilote  est  done  egalement  ichthyopbage  et  crusto- 
phage,  et  Ton  pourrait  mtoe  dire  qu'il  est  omnivore  puis- 
qu'il  avale  indistinctement  tout  ce  qu'il  trouve  sur  son 
passage. 

II  a  aval6  les  debris  de  pommes  de  terre  qu'on  a  jet6s  par- 
dessus  bord ,  il  a  avaie  le  poisson  qui  a  servi  d'amorce ,  et 
il  n'a  pas  dMaigne  les  crustaces  ni  les  autres  corps  flot- 
tants  qu'il  a  trouv^s  k  sa  port^e. 


(  188  ) 

On  peul  en  conclure  qu'il  n'y  a  d'auire  rapport  entre  le 
Pilote  et  le  Requin  que  de  vivre  dans  les  mdmes  eaux; 
chacun  d'eux  guette  avec  avidil6  la  p^ture  qui  est  propor- 
tionn^e  k  sa  laille. 

J*avais  done  soup^onn^  k  tort  que  le  Pilote  nage  avec 
les  Squales  dans  le  but  d'ailraper  les  restes  de  leurs  repas 
ou  de  sucer  les  f^ces  dont  la  substance  nutritive  n'est  sans 
doute  pascompletement  dpuisee. 


—  M.  Van  Beneden  fait  ensuiie  une  communication 
verbale  au  sujet  des  intentions  de  M.  Dohrn ,  de  Ji&na,  de 
poursuivre  I'^tude  de  la  vie  des  animaux  dans  des  aqua- 
riums qui  seraient  organises,  d'abord  dans  la  M^diter- 
ran6e,  k  Naples,  puis  dans  d'autres  mers,  de  mani^re 
k  offrir  aux  naturaliste^  tout  le  materiel  n^cessaire.  II 
demande  en  m6me  temps,  au  nom  de  i'auteur,  que  TAca- 
demie  veuille  bien  accord  er  son  appui  moral  k  la  realisa- 
tion de  cette  idee ,  destinee  k  apporler  de  grands  change- 
men  ts  dans  la  science. 

La  classe  accede  k  ce  d^sir. 


2™*  SfiRIE,  TOME  XXX.  13 


(  486  ) 


CLASSE  DES  LETTRES. 


Seance  du  10  petobre  487&y 

M.  E.  Defacqz  ,  directeur. 

M,  Ad.  QuETELET,  secretaire  perp^tueL, 

Sont  presents :  MM.  Ch.  Steur,  J.  Grandgagnage,  J.  Rou- 
lez,  Gachard^  A.  Borgnet,  Paul  Devaux^  F.-A.  Snellaert, 
J.-J.  Haus , M.-N.-J.  Leclercq ,  le  baron  de  Witle,  le  baron 
Kervyn^le'Leltenhove,  R.  Chalon ,  Ad.  Malhieu ,  J.-J.  Tho- 
nissen,  Th.  Juste,  F^lix  Nfeve,  Alph.  Wauters,  H.  Con- 
science, wc^nftres;  J.  Nolet  de  Brauwere  van  Steeland  et 
Aug.  Scheler ,  associes. 

M.  L.  Alvin,  membre  de  la  classe  des  beaux^arts,  et 
Af.  Ed.  Mailly,  correspondant  de  la  classe  des  sciences, 
assistent  k  la  stance. 


CORRESPONDANCE, 


La  classe  est  inform^e  de  la  mort  de  M.  Alexis  Bogaers, 
Tun  de  ses  associ^s,  d^c^de  subitement  k  Spa,  le  11  aoiHt 
dernier,  line  lettre  de  condoleance  a  ^t^  ^erite  k  la  TanHlle 
du  d6fuDt. 

—  M.  le  Ministre  de  rint^rieur  fait  parveiiir,  pour  la 
bibliotheque  de  la  Compagnie*  un  exemptatre  de  Von* 


(  187  ) 

vrage  intitule  :  Biographies  contemporaines :  Le  baron  de 
Gerlache,  ancien  president  du  Congres  national ,  etc.,  par 
M.  Th.  Jaste. 

M.  le  comte  Arrivabene, fissoci^ ,  adresse ,  k  titre  d'hom- 
mage,  un  exemplaire  de  son  livre  portant  pour  titre  : 
Alcuni  scrilti  nmrali  ed  economicL 

M.  Ad.  Mathieu  offre  un  exemplaire  de  sa  derniere 
composition  po^tique ,  intitul^e  :  Sursum  corda  ! 

Des  remerctments  sont  Tot^  par  la  classe  pour  ces 
diffi^ents  dons. 

—  UAcad^mie  dliistoire  de  Madrid,  la  Commission 
imp^riaie  arch^ologique  de  Saint-P^tersbourg  et  la  Soci^t^ 
historique  de  Pensylvanie,  k  Philadelphie,  remercienl 
pour  le  dernier  envoi  de  publications  acad^miques. 


=? 


RAPPORTS. 


HebberechtS'Godshuis ,  gewoonlijk  Schreiboom  genaamd , 

notice  par  M.  Frans  De  Potter. 

€  Les  ifistittttions  de  bienfaisanoe  que  nous  devons  aux 
vertus  de  nos  p^res  s'en  vont  rapidement,  surtout  dans 
Fancienne  capitale  de  la  Flandre.  Si  le  raarteau  destruc- 
teur  travaille  en  foveur  des  finances  des  hospices,  entre  les 
mains  desqods  la  plupart  decesinstitutions^taientpass^es, 


(1S8) 

k  coup  sAr  i[  brise  le  chatnon  <|uitaua<$lmit1e'pri&sent  m% 
temps  ant^rieurs.  Les  institotkms  de  bi^n^ii^iice  i9o6t  an 
m^iue  degr^  que  nos  liAtels  de  ville,  que  ^6^  b^ffirois,  que 
nos  cath^drales,  les  t^moins  historiqtieft  de  fespfit  qin,  isiax 
diffSrents  slides ,  prdsidait  k  notre  itiotfreAieHrfioei^.  Leor 
aboIitioD  successive  tte  peut  done  Hte  entisa^^e  pftr  les 
Flamands  que  comine  faisant  partie  d'OM  oeuvre  de  deis* 
tructioD  dirig^e  centre  Fespric  national.  CW  atesi  que  le 
fait  est  apprec]6  par  la  grande  majork^:       ' 

La  derni^re  de  ces  fondations  entev^e  d^ns  la  vilte  de 
Gand  k  son  institution  primitive,  est  Tbospite  Hebbereeht, 
plus  connu  sous  le  nom  de  Schfeibodm  (arbre  pleureur). 
Le  m6moire  que  M.  Frans  De  Potter  pr^seieite  i  la'-cksse', 
en  renferme  lliistoire  et  donne  un  tabkau  de^on  orgatiisa- 
tion.  L^ouvrage  se  divise  en  trois  parties,  traltant  4e  Vim- 
toire,  de  la  fondation,  de  Torganisation,  de  la  ebapeite 
Schreiboom  et  de  la  devotion  qui  s'y  raltache.  Les  sources 
consul t^es  par  I'auteur  sent  les  archiveis  de  Taiibaye  de 
Saint-Pierre  au  mont  Blandin,  lez^and,  cons^v^es  aox 
archives  de  la  Flandre  orientale ,  et  (es  livres  des  comptes 
de  rhospice  d6pos£s  aux  m^m^s  archiVee^. 

La  commune  de  Saint-Pterre,  annex^e^la  tlRe  de  Gand 
sous  le  regime  fran(^is,  poss^dait  jadis  deux  bdpitaux,  I'un 
refuge  de  \ieillards,  Tantre  destrn^  ku  sotilagement  de  ma- 
lades  indigents  et  aii  logement  de  pdterms.  Le  premier  ^ait 
connu  sons  le  nomde Sint'Geest'k&spit(ial{Mp\\j9A  du  Saint- 
Esprit),  Tautre  sous  celui  de  Bebbeihechts^Godihuts  (baspioe 
de  Hebberechtj.  C'est  de  ce  dernier  qiie  M.  De  Potter  voos 
presente  la  monographfe. 

A  en  croire  les  apparences,  ee  serait  k  tine'famille  Heb* 
berecht  que  Thospice  de  ce  nom  diVt  son  existence.  Cest 
r^ellement  ce  que  SandeTus,  et  a)[yrdi^1ni  tbtts  eeox-qiii 


,(  189  ) 
wt  tml^ilfi  quQ$AiQnv  pc^i^^f^l:-  Saf^d^i^  etaii  ini$  sur 
€eU6.ii»)ieitpai!,Cpi:p^lif»  Vw*  4er  Mo^r©,  avoqatau  conseil 

i9iii{^r.:Sinie0fuii,  p4ikn  4fi]e^u^^4e.  heerenprela^  van 
Smt'Pkieri^S>^^:  cat  wvrage,  Van  dej  Moere  dfeigne 
Wwme  fofl^a^^pi;  de.l!^taWissemeiit.^ea9  .He^bbj^re^^t,  mort 
.e»i1527* irVjnev^rdfil'bistpriien  s$  coipprjepd  en  parlie  par 
le  faJ^u'amXyiif  sjeiilc^  I'l^pfie^JDefamiJle  E{ebberecht  6lait 
encore  dans  Taisanqe^*  ]M*iD^:PaUer  doute.du  f^it,  d'ahord 
panlfi  qw0  Mi^Qn,  jl^^gO  Tabbf^yei  de  SaintTPieTre  avail  Wad* 
]ni«i9Ur$it0ii'd^!r(bwpi£ey.efi$uite.pa^  uo  acta 

deiSga  f  i^aft^du^iRT^t  dfj^Sa^^itTpi^rre,  rhospice  est  de- 
sjgoti  5QU$  Ui4^n)iQaiip9  d^  haspUalifi  HaQbertiy  et  dans 
4ift\aMlre  mt^^^A^^.so^s.^l^iAe^^^  Ec- 

beftf.l^'.nQjp[^:^eMebberech4'  serait  done 

M  tr^uc4ionfth^Uf^  ilu  noo;r:la|[|iD  J^c&er/245> 

Cepeu^iniiVmimi  diJk  mempire:  croit  i  la  possibilile 
qu%n  membi^  ck  \^  famUla  Hebberecht  ait  plus  tard  par- 
tiaip^  i  I'^agrandis^^imant  de  rinsttlutiop.  ,Pans  un  travail 
puUt^odeppij^^  OQe  M*  De  Poller  a  presen^^  son  m^moire, 
M.  Van  LokerenttlM  I  savant  bi^torjograpb^  de  Tabbay^  de 
S0totfrPi€«fre>5nP95  apprend  qure^d^a  en  1246  et  1277, 
diverjS6&  d^ay^nafinrept  faitea^  Thospioe  {Me$safferjies 
Hifime^hiH^i^Sx  1 870 » pp.  231  ^55).  M.Yan  Lokeren 
68C  Element;  d'a(;^<»rd  avec  noire  auleur  sur  Torigine 
de  te  fqndaUon;  Sfjloalui,  «  d^s  piMes  authentiques  6ta- 
bli^eDtque^ise  j:efuge  ej^isCait  d^j^  en  1259  et  que  Torigine 
j60  doitt  dtfse  attii^Q^  a  ra^^aya  df  $aini-Pi.erre  mSme.  ]> 

Apr^s  les  origines,  Tauteur  traile  de  rorgauisatiou  de 
i!bOBpi€^M  i^u^  Xyf  3i^le  rjnstitutipn  Hebbereebt  poss^dait 
d^^ temrea I da^Sipluaieurs  communes  de  la  Flandre^  ainsi 
que  deiSi  r^nte^  $ur  dea^  biens-fands;  de  plus  elle  jouissail 


(  190  ) 

en  partidpatiCH)  de  plusieurs  ^molumefiU  dimn^s  par  Tab- 
baye. 

Le  refuge  ^taitdirig^  par  une  ^updrieure,  appel^e  M6re 
ou  Maltresse  (Moedery  Meesteresse)  ^  appartenaot  parfois  A 
Tune  des  premieres  families  de  Gand.  Elle  tenail  rang 
parmi  les  prebendiers,  dootle  nambre  variait  de  seise  i 
quarante.  Aux  jours  de  £St6  eile  jouissait  de^quelqi^spri* 
vil^ges  innocents. 

Les  prebendiers  etaient  divis^  en  deux  eateries  : 
les  uns  avaient  deoieare  fixe  dans  I'hoi^ke^  ies  aulres  y 
avaient  libre  sortie.  Get  externat  etatt  permanent  on  tein<^ 
poraire;  dans  le  dernier  cas  on  s'ffbs^tait  ie  lour  pour 
travailler  et  on  rentrait  le  soir.  Les  prebendiers  apparte*- 
naient  indistinctement  aux  deux  sexes^  et  il  a*etdft  pas 
itire  de  rencontrer  dans  Tasile  mari  et  femni^.  A.  partir  dn 
XVIIP  siede  les  bommes  en  sont  exclus  et  ra  tt'admet  que 
de  vieilles  femmes  pauvres.  L'admissfon  etait  au  pouvoir 
exclusif  dn  pr^lat  de  Saint-Pierre. 

Le  pr^beudier  detait  pourvoir  au  moins  k  isa  aourriture, 
ce  qui  se  lalsse  deduire  de  la  nature  des  subsides  qu'il  re- 
cevait.  La  pension  etait  d'un  escalin  par  semaine;  de  plus 
on  recevait  une  livre  de  gros  pour  bois  de  ebauffage  et  deux 
escalins  pour  legumes.  II  y  avait  en  outre  des  subsides  ex- 
traordinaires  kh  Noel,  au earnaval,  k  la  veille  du  meis de 
mai  (meigeld)^  k  la  saint  Jean.  On  etait  mime  parfois  regale 
de  pain  chaud ,  qui  figure  au  budget .  personnel  pour  )a 
somme  de  trois  sols.  Cela  se  pratiquait  au  XVIIP  siede. 
Le  total  des  depenses  pour  tons  les  prebendiers  montail 
alors  a  la  somme  de  soixante^dnq  livres  dix-sept  escalins 
quatre  gros.  En  1787  les  revenus  de  I'hospice  etaient  de 
sept  cent  trois  livres  *un  escalin  six  gros;  les  depenses,  de 
six  cent  qcmtre^vingt^quatorze  livres  seize  escalins. 


(  <91  ) 
•  Jjes  slipuiatioas  pour  Tentr^e  dans  I'^iaUissement  diff^- 
rarent,  mais  elles  ^taient  toules  favorables  aux  pr^bendiers 
et  k  leurs  h^itiers.  L'iaventaire  des  bieus  de  B^trix  Van 
dePale,  d6ei§dee  ea  1402,  accuse  an  avoir  sup^rieur  k  dix- 
hiiit  livresde  gros,  Cette  petite  fortune  proveaait  peul*6lre 
ea  partie  d'^nomies  failes  sur  les  subsides,  en  partie  du 
travail  pendant  le  sejour  de  cetle  personne  k  Thospice.  II 
etait  d'usage  qu*on  y  iil&t  le  lin. 

II  notts  reale  un  regiement  d'ordre  int^rieur  de  Tannde 
1446,  determinant  les  devoirs  r^ciproques  des  chefs  et  des 
pr^bendiers*  Un  acte  de  nommation  remontant  k  I'annee 
i309  oonsiate  les  droits  et  les  devoirs  des  administra- 
teurs* 

La  troisidme  partie  du  m^moire  traite  de  la  ehapelle  at- 
tenante  k  Thospioe ,  connne  «ous  le  nom  de  ehapelle  de 
^<^re^Dani6^ux-Neiges ,  ou  de  ehapelle  de  Notre-Dame 
au  Sck^tiboom^  Cest  un  expose  bistorique  des  differents 
travaux  ex^cut^s  k  rentreiien  eC  k  TembeUissement  de 
cette  Qba|>eUe,  devenue  c616bre  comme  lieu  de  pelerinage 
visits  surtout  par  des  m^res  afiiig^es  de  la  perte  ou  de  la 
maladie  d'un  enfant  ch£ri. 

/  Le  m^mdire  de  M.  De  Potter,  expose  avec  elart^,  appuye 
denombreuses  pi^s  justificatives  en  en  tier  ou  en  extraits, 
^i  uu  precieux  monument  pour  Thistoire  de  la  society 
flamande  aux  siecles  pr^o^dents,  et  Ogurera  avec  honneur 
dans  le  Bulletin  de  TAcad^mie.  » 


HmpporB  ffe  Jf .  C9n9eiene0. 


.     «  Je  partage  Fopinion  de  mon  honorable  confrere, 
M.  Snellaert»  sur  le  m^rite  de  la  notice  presentee  k  I'Aca- 


(199) 

d^mie  par  M.  De  Potter,  et  suis  ^galement  d'avis  qii'il  y  a 
lieu  d'accorder  k  ce  travail  une  place  dans  le  Bulletin.  > 


•  i       ->'%*•      5 


Jl€i|i|»9t*l  de  Jr.  0e  M^eher 


♦   .t. 


«  Je  m'as^qcie  auxappr^iatioiis  de  mes  deux  hooora- 
bles  confreres  et  j'adbere  k  leurs  conclusions.  >. 

•-  •  ••  • 

* . '.  . '       .    ■ 

.  Conforui^iqent  aux  conclusion^  dq  ses  coniinissaires^  la 
ciasse  vote  rimjuession  de  ce$  rapports  ain$i  que  de  la 
notice  de  M.  De  Potter  dans  les  Bulletins. 


i 


COMMUNfCATlONS  ET  LECTURES. 


,  ,iyi^  le  barpn.  K/erv.yu,  de  Letteohove  donae  lecture  d'une 
npiiil^  T;ititMJ[ee  :  Le^  interpolations  des-  manuscrits  de 
Eri^mart,  i^lm^  qu'il.a  fait  precederde  considerations 
verbales  ^r  te  mem^  3u}6tw 

Goa)n)e.ce,  travail  ^t  destine  a  u^e  publieatton  sp^cial^, 
il  ne  paraitra  pas,  .d*a{^r^s  le  d^sir  de  IVutettr>  dans  les 
Bulletins. 


■  v 


(  193  ) 


he  droit  crifriinel  de  la  Grece  legendaire;  par  M.  J.-J.  Tho- 

nissen ,  membre  de  TAcad^mie. 

Au  deli  des  limites  des  temps  historiques,  rimaginalion 
puissante  et  f^cohdg  des  Grecs  avail  p1ac£  tout  un  monde 
plein  de  iomiere  et  de  vie,  oix  les  dieux  et  les  hommes, 
rivalisant  dli^rolsme  et  de  g^nie,  livraient  des  batailles, 
b&lissaient' des  cit^s,  fondaient  des  dynasties  royaies  et 
inventaient  les  arts  qui  devaient  illustrer  la  race  privile- 
giiee  d^s  Heilignes.  Les  philologues  et  les  historiens  ont 
lengtemps  pr^tendu  que  les  merveilles  de  ce  monde  my- 
thique  ^taienl  des  foils  reels,  des  ^v^nements  ordinaires, 
exalt^s  et  embellis  par  Texaltation  po^tique  des  aMes  et 
le  patriotisme  orgueilleusement  credule  des  masses;  mais 
cette  pretention,  malgr6  Tesprit  ing^nieux  et  sagace  de 
ses  d^fenseurs,  a  dA  c^der  devant  les  recherches  appro- 

a 

fondles  et  la  critique  plus  severe  des  savants  de  noire 
si^Ie.  II  est  aujourd'hui  d^montr^  que  les  poemes  attri- 
bu^s  k  Homi^re ,  k  H^siode  et  aux  autres  chantres  de  Fsige 
h^roiqne  ne  fournlssent  aucune  indication  certaine  et 
irrecusable  sor  tes  dvenemeats  ant^rieurs  au  IX""  siecle 
avMt  notre  ere.  On  peat  admirer  les  charmes  de  la  1^- 
gende,  la  richesse  et  les  m&les  beant^s  de  la  po^sie 
epique;'mai$  on  ne  doit  y  voir,  k  un  degr6  quelconque, 
les  annates  primitives  du  monde  bell^niqne  (i). 


(1)  .11  est  assuremenl  possible  que  des  fails  hisloriqaes  se  trouvent 
mel^  ^  oes  fables;  mais  nous  n'aTons  aacan  moyen  de  les  discerner  avec 
certitude.  M.  Grote  {Histoire  de  la  Grece ,  pr^f.)  fait  commencer  rhistoire 
r^elle  des  Grecs  ^  la  premiere  olympiade,  c*est-^- dire  en  776  avant 
Jesus-Christ. 


( in ) 

II  eiKesUuHnemeiiltoPsque,  faisant^ibatracljfim  des  exploits 
doa  hpros  ist  4e$  di6u& » ao  on  vf e  le^  poemes  l^gendaices  de 
Id  Gr^edans  le  Beul  dessein  d'y  qbestihar  df s  iableaux  de 
la  Vie  6tde9  £oatittaea«df»  HeUi&n^  aud^bot  des  temps  his- 
jtoiiiipiii^s.  Onyjtfojui^e'dloi^  des  iadioes  iic^n^br^tti^^  d6$  ten- 
seigftaiiefl>ts  pnkt«v>d^i  kaditiofis  el  i^e$  ^xemplies  doat 
la  critique  (a  piue^ausCl^e  ne  saoraU ^^eoiioditfe  Fiiopor* 
iaooe^  Aece|»4aat  avecoirgii^j^  TorgaAiisatipBifiKieialedeleur 
patrife  ^'igoofaat  la*  lei^dii^  pisogcea  icoftiliniide:  rhuinaQit^ , 
saim  Gonhais^anodLdea'iQceaffs,  des  laogaesiei*  d^^ 
.tionsi  do&idutrbsi  pe«!pkfi,.tesr  poetos  le^.n^ietix  dou^s  ne 
pmmttiX  i^bapper^  ila  ft^siBtlfide  hepi:oAui4e3,$0os  uoe 
forme  plus  ou^m^insibarilkiHei  ies.  id6^s  e(  Jes  habitudes 
di^Jeurs  eontemporains*  Tan^is  que  rimaginatioii  suffisait 
poqri  iQi^eoi6r  idesj  l4tte$  gigaqteBquds  Qt  dqs  aye^tves 
mferMQJIIeus^v  r^a^  etie  jrap^ode^^  danaJ!espr€ssiofi  d^ 
sentfttleii]^:etd^$jA<e««a»rj&ll^i@arf^r«^ieQt.:J^^ 
de  la  soci^t^  au  milieu  de  laquelle  its  avaient  toujours  vecu, 
qui  avait  seule  frappS  leurs  regards  et  dans  laquelle  ils 
voyaienit  le-  type^le  plus  i6ieT6  de  la  eiYUtsation  de  leur 
siede.  Dannaint  a  leurji  Wros  une  beantg  dfvitie,  une  force 
surhumaiDe,  its  leur  attribuai^nt  des  exploits  <^t  des  triom- 
pbes.d4paas9P.t  .le&.pwportipns  4aJa,,\ie  ?4elie;  mats  ces 
h^ros*pr0digieu&(re5t)aieiil  desGrecset  conservaJenl,  dans 
le$  relations  de  la  vife  sociale,  toules  les  habitudes  et  tous 
les  pi;^jug^s  de,  lieuys/c^qpt^ropprains.  L'OI^  lui-meme 
n'&imii  cpi'une  cit^  greeque  idi§aUsee»  ou  regaaieot  les 
li»ities',>  les  passiotis  ^  les  intriguea^t  les  jalousies  qui  di-- 

vrsaientiesGWcsd6'l'&geh6rol(j[ufetlK  '     '    ' 

-  'u  M    — "■■_'■     ,■  .'  ' — "■'  V  (V 7^ — ..  ';:.    5^;.;.'  ,  •    ■'.'    "n   '.    ' — ' 

(1)  Jtipile»^,  erttc^  Mlfiet^ye  aptielalt  le'  pltt^  grtlttd  des  rois,  convoqaait 
Tagora  des  dieux ,  comme  Agamemnon  convoquait  Tagora  des  bommes, 


(  195  ) 

Tout  en  reBa^ganD  &  I'idee  d'appliqnef  aa<  s^^t^ebis- 
i6ri(}ue  et  cbroQologkpi^  mx  6?^Qdmebtg  4e  la  t^^ade 
grecqae,  on  pent -dooe,  cosbme  Fa  dit  MJ  Grole,  meltre 
ces  ^t^nemeiits  k  piroflt  coiniM-manummts  pr^eiie&x  d^un 
elat  de  sod^t4,  de  sentimenit  et  d^kitellfgenoe, -qiii  doit 
£tre  le  point  de  d^paM  de  toirtes  les  iQ^nestigalionsMSfurJes 
id^es  et  te^  eontumes  de  la  race  beU^nique  (1).  i 

C'est  en  nous  plaint  ^  ce  pci»nt  de  viie,  que  nous  oons 
sommes  demand6  qoelles  itaientles  fiotio^s  que  4e$  Grec^ 
de  eetle  ^poqiie  reeol^  avaient  deia  hatore^  de  Hexepcice 
et  de6  r^ultats  d^  la  jostiee  erimineUe;  en  dlautreslepmes^ 
ce  qu'^tait  le  droit  de  pahir  panni  les  aqodlres  d^Arisiote 
et  de  Plalon!)  &  Tanbe  des  temps  histdriqines.     - 

Nous  allons  essayer  de  repmidre  k  oelte  questton ,  au-* 
tant  que  le  permetlent  la  p^nurie  et  le  caractere  inoomplet 
des  renseignements  qui  nous  tot  ^le  ti'aitsmis  par  les 
poemes  bom^riques  et  les  traditiei^  plas  i^4entes  (^^ 


I ' , 


el  Th^is  resnpHssaU  ie  rOle  de  hirmiiltmde,  VIJI.^l;  XK,4ietsuW.; 
edit.  Didot).  Aris(ote  coustatait  c^  fait  irrecusable  quand  il  c^^it  que  les 
Grecs  avaieat  dono^  leurs  habitudes  aux  dieux,  de  meme  qu'ils  les  repre- 
senlaienl  k  leup  image.  (Po/i7.,  liv.  I ,  c.  1.)  ■  •     '    • 

(1)  Hi^oire  de  la  OtSce,  tome  II,  page  i93tie1a  tr^ctetioiv  fk'dn^ise.  ^ 
(3)  NoQs  atons  sartout  cpnsQUe  4es  Q^avras  a^trilni^s  i  Honpereel  k 
Hesiode,  parce qu'elles  renferment  le dep6t  le  plusaDcienetJe .plus com- 
plet  des  traditions  qui  se  rapportent  aux  moeurs  de-la  Grece  primitive. 
C*est  k  ce  litre  que  nous  invoquons  leur  aulorit^,  sans  nous  preoccuper 
des  controverses  soulevees  au  sujet  de  leur  composition  et-^  letirJ^e. 
Parmi  les  sources  post^rieureay  oous-aYODS  .9Ccoi^^  iu»e,9|teiit|on  iNiriicju*- 
li^re  aux  poetes  tragiques  qui  ont  pris  pour  tbeme^ de  i^rs.travaux  ^es 
ev^nements  emprunt^s  k  T^ge  h^roique.  Malgre  les  erreurs/Ies  contra- 
dictions et  fes  anachronlsme^qa*oii  remarquedans  tears  trag^dies,il  est 
incoat^table  ^ue  Qelles-ci  CQQUennent  upe.paftie  (»)iisid4;rablQ,d(ts  tradi- 
tions pojmlaii*es  de  la  Grecq. 


y\   : 


-J'^\  ».l  M'  -ii  '  -.■•-'*^>  *'^  -il' /:  H.jj. ;-•;;•  ;'ii  "hi^M/'.ii.  ''-/'...•..■  «'.;  . 

le;  droit  e.laienl.(lfs^9flW¥aUQ4s  I^;  maiUfp^  t^^r 

jugeaient  ies  diff^rends  qui  sorgissaient  entre  leurs  peu- 
"ptes  (1).  *  C'est  te  flls  de  Saturne/disair  H&iode,  qui  a 

ft  £aits  (2)«  ]t  Toote^led^^olitanieddestii^es^  ^rol^0erle$ 
faibfi^,  J^^abstiiiie/  Fbrdr^'Ji  k'  yiol^toce ; a  .mainteni^'la 
coDCorde  au  sein  des  cites  ^t  des  fainilies.^taieat  le  pro- 
duU}  d'vn^  maiiife&tatim  direete  etvperniao^nie  de  la  vo- 
loiit6  diVifte,  L'irdAe  A^ fa  Ipi,  avec  ffe  sens  ^tta mtite  que 
lui  attribueDt  Ies  nation^  modernes,  o^existait  pas  dans  la 
SQci.^t6  bftm^rique,  oii  le  ittdme  «i(*  servail  k  jd^jgner  tea 
oracles  d^sdieux  etied  droits desmartels(9^f(rrF^)  (5).  Ho^ 

j(i)  ./liadf^  U  Safr^.SSO;  Uy  197$  IX^^v i^  0(ft/w<f«,  XIX,  i7d.  H^ 

:(2>.lie£j0rav0^l££  etfe^fiitr&;y. 279^  280; MiuCebrs :(Did6(V 
<5h#;tidtf,  i>^8;il,  iOerV,  76l;fX,  W/99.  OdywArylX,  211k 
Hfm»eik  Apoltw^i.V^^iiAioA'^^U^iiHitnnx  v.  9;  Hois 

verrons  plus  loin  que,  dans  le  langage  (l*HMi6fe9;^0e&<74^>9^€t'dfpL<d^o'-> 
#^«a 80Di< syniHigwDies.   .   .'  :.-!••  ;  "■       .'    • 

Qqel^iHbli  Je9  r«i«u^  ^i(>»  <^ptTf mr,  djft^eni  le;jugiMDeot»  le 
fait  de  juger  (lliade,  XVI,  SB7.  Ody^Ue,  XI » Sl^)  el  mtoe  TftoUOfi  4e 


<  4#7  ) 

m^re  ne  connaissait  pas  mSme  le  terme  dont  les  poetes , 
les  historiehs  et  les  philosophes  plus  rapproch^s  de  nous 
se  sont  servis  pour  d^signen  les  lois  buniaioes  (ySyLoi)  (1). 
Les  splieres  aujourd'hui  distinctes  de  la  religion,  de  la  mo* 
ralit^  et  dudrc^'^tiiicNilt^Oiilbil^i^^l^  of^  unite  non  en- 
core developp6e  (2). 

'A^VMa^ki^tii  fe  teis'iigbtirfette^  fet^ti^lVe  de  la 
rdce^efleii^u'^vc^s  {H«^^  l)H^ttiitiv^^ 
dte  Si  rtj^«cSVfe,^tfs;une^^^  d^ns 

1^  ^5tiM)ofi^)iie1ng6ntetii  et  ]|^t^  ta'myf 

thdtt^^6  de' h^  Qt^c^'jfti^HheJ'tbxim^k^ 

filies  piiissafils,  des'd^tei^es  imriiortiEill^s.>La  L6i  oii  tlS^uit^ 

130;  ?^Vl,  91 ,  4d5;  XXIV,  ^86.  Les  j^eupLep  barbares  el  sans  loi^  sont  dits 

.aivdsoiiveitiri»tetMfi^^  iKUlii/  tk^clis 

qi^  le.rifoU.Avt?»W^^U,rtfs.p%rUca^^^^  i^ifi^f  p^.teilRfioMcSipji 

(yoy.  HermaAn.U^cr  Gesetz,  Gesetzgebung,  etc.,  in  ^riechischei\^lW^ 
thurneipffk  siiiv.Yfe6ttWue,  i849)/Cetle  dfsiiniriori  est  icVkns  im- 
portabds,  pofij^iiie  Idtite^'f^slii^isl^T^tioidteiiidrit'etliieiit  i^gp^i^s  divides. 

XIV,56;XVlII, 2^5,508;  XIX,  43, 168;  XXIV,  255.  Hymne  d  Apollon, 

€e3Xk>adlli6QS  st»  rbri|?ihe'^^YMie  ilU  drpil  o6t&Lr0tftLjaiiafe  odtt)|ii$te- 
ment  abandooBeds  enXr^isft.  ^fs  Sophpetei  QS«fiij^-rof »  t:  Sd3'>et  dufiv^ 
ThQcydide>livi1Iv«l  STM^iaitOto^  ^i^/liv.  <  .Yil  r  pv^  377,  .^dil^S^fai^lder 
^naot):  fDemeslb&ed;  P/«<2/o2/^,  ^OA^rtf  4*iao<mt^;  TD^^idjLbVdinl^lius 
(]Mt)t(;  ebpysippef  ^di6  par,PiuUiqud9>;(?tffttt«^'cli(>f^        ifoioimip, 

(1)  Dans  Les  travaux  et  les  jours  d'H^siode,  on noMSMAiredasttS  toh  te 
]iiot»^/iio<,  aunngolier*  L^h6«Biird6<^mot4im»V&i«xted*fIohidl^a  cl^^ 
Ae  8Jgi»fe|ttra(*sfepbe<tt^^rj^pp/,  li^^^ 

(2)  Nagelsbach,  Homerische  Theologie,  sect.  V,  p.  23. 


(  108  ) 

{s^){i)j  ta  Jusliee<Mi1e  lk6k{&bcif^{^4VOfdve{E^iibf)^ 
et'leJSeraiQntC'ojBiM^  (l),tiiin6form&eB  persbimeft  viviamtes 
etd?aies>  t!^8erYeBiuB  (Mtunent-s^^e  k  la  fraude,  d  la 
viotencev  k  la  ri^volte,  au  parjure,^  rkiiquil^  soas  touted 
sea  fermes.  La  Juatiee  surioat,  fliie  deTMtnseiiu  roi 
des  dieiix ,  assise  ^  c6t6  da  trdne  de  aofi  p^,  ne  se  iasse 
jamais  do  iimomet  les ^erfmes  tt  Ae  r^ciamer  ienr  chki- 
msnl  BWttufUat  ^«  EHe  est  (a  dialfitiutrice'iilfaitlibtedea 


.\i\  Tb^ml9  (de  T^f^Oi  iqpi  mftMstiaqaedidse'^  saipkice,  sjoabolistf 
tout  c^.ijai  e^  jjfsi^  et  I6g^  tout  ce  qui  est  confocme  am.  «xi^nce$  de 
la  vie  sociale  (voy.  la  note  3  de  la  page  196).  Dans  rOlympe^  eJle  convoqae 
rassemMee  des  ili^ux  et  distiibue  aux  immortels  la  part  qui  leur  revient 
dan^  1^  tonquets  c^lesves  {Ifiade ,  XX ,  4  et  suIt.;  XV,  87  ec  sniv.).  Sur  la 
terre,  elle  preside  aux  a^semblees  des  rois  et  de&  p9uple&,  et  lemr  bn^ire 
les  id^s  gen^r^gses,  les  reflations  utiles  (0^89^e,  II,  Q8  et  suW.  lUade^ 
I,  238;  XI i  779,  807; XIV,  386).  Hesiode  en  fait  la  fille  du  Giel,  la  soeur 
de  Saturne,  ta  mere  des  Heures  et  des  Parques.  Th^ogonie,  v.  133,  901 
et  suiv.  Gomp.  Appollodove,  liv.  I»  c.  3,  §  1»  el  Bymne  a  Jupiter  (XXII), 
v.  2>5. 

(2)  Suivant  Hesiode  (Th4ogonie^  v.  901  et  suly.)  ^t  ApoUodore  (Uv,  f, 
c.  3,  S  1)  Aui/  est  Tune  des  filles  de  Jupiter  et  de  Themis.  —  Au  d^bat 
de  la  TMogonk,  Hdsiode  distSngue  tr^s-neltement  emre  0i^p/{  et  Auof 
(V.  85,  86)^ 

Pour  la  signification  ordinaire  des  mots  Bi^t(;  et  ^tjcn  dtns  le  texte 
d^Homdre,  voy.  la  note  3  de  la  page  196. 

(3)  Ewofiu] ,  Tune  des  Heures,  ^tait  aussi  Olle  de  Jupiter  et  de  The- 
miS;(Pi$siode,  TMogmiStV.  901,  902;  ApoUodore,  U v.  I,  €«  3,  S  0- 
Homdre  garde  le  silence  sur  Euvo/ccuf,  et  H^iode  n'en  parle  qu'^  Pen- 
droit  que  nous  venous  de  clter. 

(4)  *  Op^co; ,  tils  de  la  Discorde ,  frappe  les  juge^  i^iques,  les  hommes 
injustes  et  surlout.  oeux  qui  se  reudenl  coupables  de  parjure*  (H^aiode, 
Th^ogonie,  v.  231  et  suiv. ;  le^  Iravanx  §t  les  jours,  y,  2ia,  804  et  suiv.) 
Gomp.  Sophocle,  (Mdipe  a  Colonne,  v.  1766  et  ,1767. 

(5)  Hesiode  lui  assigne  formellement  ce  r61e  (Les  tnvoaudB  et  les  jours, 
V.  236  et  suiv.).  ~  Cooh).,  v,  220  et  suiv.  D^mostb^De>  Plaidoyer  confre 
Aristogiton,  1 1 ;  ^dit.  di^e.  Sqpbocle,  OEdipe  a  Cokmnej  1382. 

Nemesis  ou  la  Vengeance  divine  ne  se  trouve  pas  encore  personnifite 


( m ) 

dons  6u  d^s  oMlimfsnt^  c^testes^  soivant  qua  kisJh<>^emes; 
se  mpproebent^oui  s'^lQign6iit.d€6, .>M)i^ <de  I'liqiiite^.  <<L» 
»  lusike^ditHi6siodevfiiiit4mJ4NirapairtrioBiphep 
1  jufie.  JBUe^'mdigQe*  etJr^aiUipa]:loal  quelle  se  voit 
1^  outr.ag^e.  9^|Ie$.  bommes^  d^Yorateiirs.de  {NPtseut^ 
».  {i^p<kfQLm)f  .»4tq  fl^dcfot  de  \  Qriini0el&.  aini^ls.  fiftiivecie 
»  d'ttP  fttt^gei  ^iii&parKSoiif t  en  ptei«raDilcfitf£ds  ef  le&toH 
t  b^diea  pjGm{^v.^pQria]it  h  malh^r  jl  c^xi  ^  Kaak 
»  chass^e  et  n*ont  pas  jug4  avec  droiture.  Mais  ceox  qoi.^ 
»  ne  s'^rtent  pas  du  droit  sentier,  voient  fleurir  leurs 
»  villes  etprosplrer  tear8peuple^4:la(paii^  o^lte  noiirrfee 
*  Aes  jennes  gens' {KoupoTpifCi)  J  rfegile  datas  Tear  pays ,  et 
»  jamais  Jupiter  h  la  longue  vue  ne  Ijeujr  ^pyoie  I^  gperre 
»  d^streu^e.  Jitn^ai^  la  famine  on  la  hontea'^ttainli  ees 
»  iDortels  ^qnitdbl^ ;  iis  e^l^brenl  paisiblement  ienrs 
»  joyeux  festins;  Ja  terre  leur  prpdigue  upelabondante 
»  nourriture;  pour  enx^  Ifi  cheoe  d^s  inooLagni^fPpfta 
»  d^glaads  sur  sa.ckne  qides  abeiUes  d^s.^s  flanes;; 
»  leurs  brebis  sontcharg^es  d*une  ^paisse  toison.....  Mais 
»  qnand  les  mortels  se  livrent  k  riujure  fune^t^  et  aUx 
»  actions  vici^ses^  Jupiter.^  h  longue  vue*  lew  ioflige  an 
»  prompt  ch&timent.....  Du  haut  des  cieux,  il  d^cfaatne  h 
»  la  fois  deux  grands  fl^aux^  la  peste  et  la  famine  v^t  I^^i, 
>  peupIesp(Sri5sent{l)l  1^  ^  ,  = 

Un  \astei  syst^e  de  <eroyanees  religieuses,  destinies  Si 


■  I    ■     if      ■■■   ^     ■«■    I    I     ■   1^1    >!■  >l    I     PIBIi]    f      -tf^P*   »^l.i^H 


dans  Hom^e.  On  end^cottrre  toat  Ira  plus'une  nblion  fndeci^e  danS  fes 
passages  suivaiits  :  HUxd^,  Xlfl,  il9,  422;  XIV,  80,  556{  xlVlI,  254. 
Odyssie,  F,  550;  II,  »36;XVll,48l.  Celte  notion  est  plus  d^velopp^e, 
mais  toujours  incomplete  dans  }es  Serifs  d^^siode  (voy.  ThSogonie, 
V.  223.;  Les  Iravauw  et  les  fours,  v.  195  et  sulv.). 

(t)  Les  tra»auax  et  les  jours,  t.  59. 217-266;  tradnction  de  If.  Bignan. 
—  Nous  retieAdrons  plnS  loin  sof  cette  influence  de  la  justice  quant  k  la 
destinte  des  peapies  chez  lesquels  elle  est  bonor^  ou  m^nnue. 


(  200) 

agir  $ur  la  conscience  et  k  brider  les  passions  des  malfai>- 
teurs,  ^lait  la  consequence  naiurelle  de  cetle  th^ogonie  pri- 
mordiale.  Partout  oil  le  violateur  dn  droit,  le  contemptear 
de  la  Justice,  portait  ses  pas  on  dirigeait  ses  regards,  il 
trouTait  la  colere  divine  personnifl^  de  mani^re  k  troubler 
profond^ment  Timagination  d'une  race  superstilieuse  et 
crMule.  Messagers  infatigables  de  la  Justice,  tout  un 
peuple  de  g^nies  immortels,  plac^  sous  les  ordres  de  Ju-- 
piter,  parcourait  les  cit6s  et  les  campagnes,  pour  observer 
les  actions  bonnes  ou  mauvaises  des  hommes,  et  surtout 
celles  des  grands.  «  0  rois,  disait  H^iode^  redoutez  le  cbd^ 
»  timent,  car  les  immortels,  m^l^s  parmi  les  bommes, 
»  aper^oivent  ceux  qui  rendent  des  arrets  iniques,  sans 
»  craindre  la  vengeance  divine.  Par  I'ordre  de  Jupiter,  sar 
»  la  terre  fertile,  trente  mille  g^nies,  gardiens  des  mortels, 

>  observent  leurs  jugements  et  leurs  actions  coupables , 

>  et,  revfitus  d'un  nuage,  parcourent  le  monde  entier  (i). » 
Caches  sous  des  d^guisements  divers,  les  dieux  les  plus 
puissants  de  I'Olympe  ne  d^daignaient  pas  de  visiter  la 
terre,  pour  d^couvrir  les  iniquites  et  recueillir  les  im- 
precations des  victimes  du  crime  (2).  Compagnes  insepa- 
rables du  remords,  embl^mes  vivants  de  la  colore  divine, 
les  redoutables  Erinnyes,  que  toute  injustice  irritait,  que 
Teffusion  du  sang  rendait  furieuses,  s'attacbaient  pour  ainsi 
dire  aux  flancs  des  coupables,  les  arrachaient  au  sommeil, 
les  torturaient  dans  leur  corps  et  dans  leur  kme ,  aiin  de 
venger  ceux  qui  ne  savaient  pas  se  venger  eux-m^mes  (3). 


(1)  H^iode,  Les  Iravaux  et  les  jours,  v.  122,  252  et  suiv. 

(2)  Odyss^ ,  XVII ,  485-487. 

(3)  Iliade^  IX,  455  el  sulv.,  571;  XV,  204;  XIX,  87  et  suiv.,  258  el 
suiv.;  XXI,  412.  Odyss^e,  II,  135;  XI,  280;  XVII,  475;  XX,  78.  Suivant 
H^siode,  les  firinuyes  font  une  ronde  mensueUe  pour  veoger  le  sermeDt 


{ aoi  ) 

Enfio,  au  sommat deoette  ioiaiigabl^  et  iofi^iHibtepoUce 
diviae,  —  s'il  efiit  permis  de  s'^xprioier  de  la  MOtl^i  r^f^^*- 
naitJagraodaet ioaj6i^tu^$i& figure: du  fil^de 9aMi!?Qi@^dfl 
dieu  arm^  dela  foudre,  qi^i  faisait  pfos^p^er  les,faniilles 
des  jasies  et  esLteffannait  l^s^eriwo^/^  avoQ  twte  loBf  4^8- 
cendai^^  (1 ).  .         ,;   . 

AiAsi  les  lohj  0(1  pour  mieux  dire  las  ^^oatiimeaoali^ 
nales,  B'^taieDt,pa&  seoLeioant  divin^S)  psgp  Jeiiirioi^p^^; 
elles  joui^aient,  ea  outre,  de  la.prQtqciip^  jo^^ss^nte, 
de  la  sauvegaii^de  invisible  d#s  ;ba)^i{sa)i3. JiWiKHMrteia  de 
rOlynipe*  Quapt  ^u.  b|ijt  de  la  l^isdpUoniqii^U^^iCrjmi^ 
nelJe,  11  ^ait  toutsiussi  clairamepln  ^yiQbQU$6  idaA$  lei^ 
croyaDces  poputaires.  Spu8  la  protfqUon  det  Jupitavy  Tadr 
versaire  indomp table  da  Mar^v  la  Dr4Mt  ,(4i»i»>,  l-Ofdri? 
(evvo^)  et  la  Paiit  (Eip^Kif),  fille$  a^gM^te^  da  Th^i^  at 
du  roi  des  diaux,  marcbaient.da/Qooaert.at :v(9iUa|€aiA'SU|' 
lea  iravaux  des  sjiortels.  (2).  c  j&eouta  la.  vo^>  da  Ja JHstiea, 


{Les  Iravaux  et  les  jours,  v.  186,  803  et  m\s^.  Dans  le  seiil  passage  oU 
Homdre  parle  d'un  chatiment  k  subir  dans  la  vie  future,  il  afflrme  que 
les  Erinnyes  punissenl  le  parjure  mgme  au  del^  de  ta  iotnhe  (lliade , 
XIX,  258-*ie0).  Comp.  Apollodore,  III,  7.  Pausaiiias,  IX',  5;}^;  30.  Big- 
rodole,IV,149.  « 

Pour  connaitre  le  parti  que  les  poetes  tragiques  ont  tire  de  la  croyance 
aux  Erinnyes,  11  suffit  de  lire  les  Eumenides  d^Eschyle.  Yoy.  encore 
Euripide,  Oreste^  v.  516  et  suiv.  Sophocle,  £lec(re ,  v.  HO  el  saiv.,  1386 
et  sttlv.  .      '  .     i  ■ 

(1)  Hiade,  I,  ^8,  339;  III,  104  et  suiv.,  ^76  et  suiv., 208  et  suiv.; 
IV,  160  et  suiv.,  234  et  suiv.;  XVI,  584  et  suiv.;  XIX,  258  et  suiv. 
Odyssee,  1 ,  278  et  suiv. ;  XIII,  S13  et  suiv.;  XIV,  83  et  suiv.,  284;  XXII , 
39  et  suiv.  Hesiode,  Les  travaux  et  les  jours  ^  v.  217-290,  520  et  suiv. 
€k>mp.  Eschyle,  Cho4phoreSf  v.  659  et  suiv. 

(2)  lliade ,  V,  888  et  suiv.  Hesiode,  TMogonie ,  v.  901-903. 

2""  S^RIE,  TOME  XXX.  14 


(  202  ) 

»  sMcrie  H^stode^etrenonce  pour  toujoors  k  la  vioieBce, 
»  teJl^  69t  la  loi  qne  le  fil8  de  Saturne  a  impos^e  aux  loor* 
»  tel8.  II  a  permisaux  oiseaux  rapid^s,  aaxaDimaux  sau* 
»  vages,  de  se  d^vorer  lea  uns  les  aatresv,  parce  qa'ii 
»  n'existe  point  de  justice  parmi  eux ;  mais  il  a  donne 
»  aux  homooies  cette  justice,  le  plus  {Hr6cieux  des  l)ien- 

»  fails L'ordre  est  pour  les  otortels  le  premief  des 

9  biens,  le  d^sordre  le  plus  grand  des  maux  (1).  > 

Quelques  si^cles  plus  tard,  quand  la  Gr^ce  eut  atteint 
Kapogeedesa  glorieuse  civilisation,  D^mosthene  disait  en- 
core aux  Ath^niens  :  «  L'Ordre(Euyo^ti7),  ami  de  T^uite, 
est  le  plus  ferme  souUen  des  villes  et  des  peuples  (2).  » 

Depouill^s  des  fleurs  de  {'imagination  et  des  charmes  de 
la  po^sie,  ces  sentences  et  ces  symboles  voulaieni  dire  que 
la  l^islation  doit  avoir  pour  fin  derniere  la  security  des 
personnes  et  la  protection  des  propri6t6s. 

II. 

Exercice  du  pouvoir  judiciaire, 

Le  caraclSre  profond^ment  religieux  que  nous  venons 
d'assigner  au  droit  primitif  de  la  Gr^ce  se  retrouve  dans 
Texercice  du  pouvoir  judiciaire. 

Les  Grecs  d'Hom^re  et  d'Hesiode  ne  connaissaient  pas 
ces  precautions  minutieuses,  ces  restrictions  jalouses ,  qui 
vinrent  plus  tard  modifier  et  limiter  Texercice  de  Tautorite 
supreme,  k  T^poque  brillante  ou  le  seul  nom  de  Thomme 


(1)  Hesiode,  Ls8  travaiuB  et  les  jours,  y.  274  et  suiv.,  471 ,  472. 
(:2)  Plaidoyer  contre  Aristoffiton^  11.  (Edit  cit.) 


(  205  ) 

iDvesti  d'uii  pouToir  absolu  (rt^pawo;)  faisait  fp^mir  dMndi- 
gDatioD  les  fiers  eitoyeds  de  Sparle  et  d^Alhdnes.  Totltes  les 
foiactioDs  politiqoes  que  eomportait  la  soci^ti^  rud^  ei  f^ri- 
mitive  des  temps  b^roiques  ^taient  CoBcentr^es  am  oiains 
dei&rois.  Ceux^i  n^^taient  pas  seuiemenlle^  chefs  l^gitimed 
de  la  cit^,  les  hoinfiies  les  plus  puissaots  et  les  pt0$  redou^ 
tes :  ils  exer<;aient  uoe  ai2torit6  divine^  ils  6taient  les  repre>* 
sentants,  les  d^li^gu^s^  les  <  6l6ves  de  Jupiter  (/sitf^evkq; 
^loTptfieg),  D  qm  (eor  avait  donn^  le  sceptre ,  embi^me  *de  la 
puissance  souveraiue  (1).  Uo  conseil  (p<ji;:^if),  comp^^  tf  Aja- 
ciens  oa  de  Chefs  {r4p(>vr€<i)  (2)  el  si^geant  &cms  leur  pi-^si- 
dence,  ne  les  g<§nait  pas  plus  que  l*assembM^  populbire 
(iyopjf)  qu'lls  convoquaient,  dirigeaient  et  rompftienl  an 
gr6  de  leur  caprice,  a  11  faut,  dit  Homere,  un  seul  roi, 
»  un  seul  chef,  k  qui  le  fils  de  Saturne  accorde,  pour  gou^ 
»  verqer  les  hommes,  le  sceptre  et  les  droits  {trxijirTp^u  rif^t 
»  0^p/(TTa;).  »  Hesiode  se  faisait  T^cho  fiddle  des  tradi- 
tions religieuses  et  politiques  de  ses  ancetres,  quand  il 
s'^criait :  «  Les  rois  viennent  de  Jupiter. »  En  fait,  leur 
pouvoir  etait  quelquefois  m^connu,  quand  Tige  ou  les  in- 


(1)  lliade,\,  258;  II,  101  €t  suiv.,  196, 197,  445;  IX,  98, 106  el  suiv.  ; 
XVII,  54,  251.  Odyss^e,  IV,  591;  X,  266;  XIX,  179.  Bfmm  dBacefm^, 
V.  11. 

(2)  Le  mot  d^sigDe  k  la  fois  un  vieillard,  un  chef,  un  homme  d'un  rang 
^lev^.  Les  vers  404  et  suiv.  du  chant  11  de  Vlliade  prouvent  clairement  que 
les  Anciens  de  T^ge  heroique,  pas  pi  as  que  les  Andens  dlsra€l»  n^^ialedt 
pas  toujours  des  vieillards.  Quelquefois  Qom^e  enoiploie  les  ternoes 
tf  i/oxTf ? ,  dpi(TTot ,  dpKTTyje^ ,  sntKpoLTiovTe^ ,  KOLroLK0ipcLveovTS(i ,  etc.  Par- 
fois  m4me  il  se  sert  du  mot  ^oLailvis^ ;  mai«  iilors  reosea»bte-de  la  phi>ase 
permet  toujours  de  les  distinguer  des  rois  proprement  dits.  Voy.  J  Hade, 
II,  188,405,  789;  HI,  149;  XVllI,  505  et  suiv.  Odyss^e,  l,  595-401; 
VI ,  54, 54;  XXI ,21 ,  et  les  testes  cil^s  k  la  oote  suivaute. 


(aw) 

tirm^ti^si  ayaient  alEaiUi  l^rs  forces;  mais,  en  droit,  iis 
^taieAt  incontest^bleineMt  les  m^li^res  (1). 

U  sujQBt  de  rappeler  cses  faito  pour  prouver  im'oa  ^t 
JoiA  alora  des  tb^riee  ^avaut^.et  eocapliqu^esy  i  Taide 
4edqtt^leB  Iq  pbiloaopbe  deS^agyr^  «.'e^n^.de ,  prouver 
(tue4ou»  les  aitoyeas  doivani;  ^e  ossoei^)^  h  rexjercice  de 
la  jMridiciion.  crooineUe  (2)4  Coqs^e  las , vFiqjs  4^  Hade, 
^ui  vidai^fit  lea  dAfferendfi  et  pi^ii^94eiil>^  maUsiiteiirs 
aunottt  d^'Brahm^,  l6s  roia  gr,ec6.d^8  ^mem  l^geodaires 
rm<iaienti  1^  j  untied  ^^  v^artu.  d*OQ^  deli^gatioo,  divide,  he 
maiabieQ  de  •F'^pdrd  et,  la  conaervaMoo  de^  ceufuim^  na- 
iionaies  figmaiaitit  au  premier  rang  d^lisiurs.  devoirs;  le 
commikiHl^aMDt  et  la  lari^iion  ^iaiant  les  attribats  du 


(1)  On  a  beaucoup  ecrit  sur  le  caracl^re  de  ta  royaut^  grecque,  de 
fnetneque  sur  les  attributions  de  (a  povXif  et  de  ri^^j^tf.  Ge  D*est  (as  lei 
le  lieu  de  renouveler  ce  d^bat.  L'opinion  que  nous  avons  ^mise  s^appuie 
sur  de  nombreux  textes  d'Hom^re.  Voy.,  outre  les  lextes  cites  a  la  note  1 
de  la  page  205.,  fliade^  I,  80^  176;  II,  48  et  3d$v^  98  et  saiv,^  196-206, 
aii-276;  IV,  558,-  V,  4645  VII ,  365  et  suiv.;  IX,  9  et  snir.,  6&  et  salv., 
96"! 06;  X,  195 «t sviv. ; Xlf ,215, 214;  XVil, ^58^251 ;  XVIH, 512, 515; 
XfX ,  51.  OdysB^e ,  1, 89, 90, 270  et  suiv.;  II ,  6 ,  7^14, 25  6t  suiv.,  22aet 
sui?;rni,  157-,  IV,  174  01  suiv.,  691  j  V,  7  et  saiv.;  VII,  ii,  1S6»  187; 
XI,  255;  XVI,  40O  et suiv.;  XVlIi,  85,  557  el  suiv.  Gbea^  les  Pbeacieos, 
un  roi  r^gnait  avec  le  concojirs  de  ddUze  chefs  ^mais  III  Bi^rae  le  foi  pro- 
noffoe  ceHe  senteiice  significative :  «  Mon  pouvoir  tieiit  lieude.celui  du 
pettpl^,  «  et  Homdre  ajoote  :  «  Les  Pb^aoieas  le  respie^tent  cojnme  une 
divinite  n  (Odyssee,  VI,  197;  VII)  11;  Vllf,  586  et  suiv.;  XI,  555).  A 
Hhdqtre ;  Laerte,  ayant  perdu  ses  fonses ,  est^obHge  dese  reSftgier  k  la  cam- 
pagne;  mais  les  tisurpatlons  des  pr^tendants  a'ont  pas  aoeamti  ses  droits 
toykvLX  (Ody^^e,  I,  587).  Gomp.  H^lode,  Th^ome,  t.  96.  CftlUmaqae , 
Bytnne  t  Jupiter*;  v.  79;  Tbucydide,  1 , 5.  Pausafltas-,  VU^  6«2.Soiibocle, 
i4fi%&ne,  666  et  suiv.  E^chyle,  Prom^thih  MeAoffi^,  v*  ^14.  Eatipide, 
F^cti5e,v.555,55e. 

(2)  Polidqm,  TiV.  Vllf ,  t.  2.  {Mt.  Bartli^eitty  Saiot-Hiiaipe.)  Platen 
avait  Willis  la  mdmepena^e  {Loii,  VI^  561);  6dit.  Scboeider  (Didot). 


(  205  ) 

sceptre  qu^lenr  *vait  doAiwS  it  toi  des  dieaX'.  BaiiB'le 
langage  h  la  fois  ^neirgiqtie  et  nalif  dlf om^eV  l^s  rcfe  soht 
par  exceHeiicie  'fe^:ja»titiiei*d  de  fed^s  peiif)leife  {4i>cx&^hoi , 
^A'ffro^Ao/)  (4). 'JHpitei*  les  inspire  et  Hicafev  mvifeJbte  i 
tfcsye^x  mortals,  se  ptoce Jk  leiirs  cWfis  quand  Hs'ireftideiii 
fa  justice  ail  ^petipfe^  (2).  De  ttiStoe  eoeote  qu6  1e»  rdis^'de 
rindebr&bthanique,  i\^  ahireiit  fes  b^fi^ictiobs  ddlestds 
sttflimation  ^iiHsgOFuVerneht,  s'ils  rendefll?id^s?y»^«fid6ttls 
^quftdbles.  Hom^re  De  cdntiait  pds  de  gloirepW^lat^tite 
que  ceHedu  Jtigie  qaf  b^lHe  par  Ja  sagesse  ef  J'^ijuit^'ife-iges 
arr^t^  !  i  Qiiatid^  les  i^ois ,  ^it-il ,  maintietiueut  la  j^dstioe, 
>  feiir  gloire  s^^H^e  ju8qu*attx  d^Ux.  Aetwir "d'edQC'lcte 
i  dbaiDp^  fertiles  prodiiisent  d«  richer  fi»dksM$;tes 
-»  arbres  plknt  soii&kJaix jde&iruilaL;Jes  traup.e^  mul- 
»  tiplient  coDstainmeDt;  la  mer  abonde  en  poissons,  et 
»^«ou$  leurslois  les  peuples  praiiquent.Ia,  vertu(S)*  »  i&fais 


^5.  Bymm  aM^rcui^\.\.  3f3-3S4.  H^sfocte /TA^hiigonte,  v.  ^1  etsuiv., 
8S  let  mfv.;^Leitramux  et  ksjom'Sf  ^;274:et  ^aivi;  fVa^irnl^i  XXfll 
(64litv  Lebl^.  Li&'rDi)  wa^  de  lupiter  Juge  sur  la  iern  \e&-^i^^fBi^^^s 
vivaQts,coinmD'lflDos  statae  daos  les  tisfe^  sur  lea  co«(e^t{aion$  qisA,  $Rr- 
gfssenteDtrele5dmes<0(;fy£^de^XI,  560).  .. 

(3)  H^fiiode,  Th^g&aie^y.  434.  Leatmmuopet  le$  jours i ^*  9, 36^>, 
(3)^  Odys8^e,  XlXy  109  efcsniv. ;i  tl>a(Ui£tion  de  Mi  GifUfit.'C(Hnp..  He^iode, 
Th4ogorvi^,  v.  80  et  s«f«r^  Zid4  /rdjbuwas  #^  iujoiATB,  v.  :23iSkS37.        .    , 

Dans  leiMNai>a-^i)Aafma^£idalra,  on  tronve  ies.memas  cr^;smM3es.po- 
pQlaires.  Le  roi  qui  foil  fleurir  la  justice  atlire  sur  soti  peuple.toute^^.Ies 
beD^ietieos  celestes.  Son  t'oyanme  prosp^re  %  «Diiime  un  avbre  ai^rqse 
9  avee  soin.  «  De  meme  qif  lodra  (roi  du  Clel)  Terse  de  T^au  en  aban- 
dance,  le  roi » renapUssaDl  scrupuleusement  sa  mission  de  juge ,  repai^d  sur 
ses  peuples  une  pluie  de  bienfaits.  Sa  renommee  s'etsnd  dans  le  niond  e 
«  comme  une  gootte  d'huile  de  sesame  dans  uiie  onde  pure.  »  Voy.  mes 
ttudes  sur  thiatoire  du  droit  <}riminel  des  p&uple^anmm,  L  1 ,  p.  1^ 


(  206  ) 

auasi^  qnand  ils  sont  infid^les  k  leur  oiissjon  divine,  ie  roi 
des  dieux  s*irrite  et  couvre  de  calamit^gi  la  terre  oil  la  jus- 
tice g^mit  sous  les  coups  de  ceux  qui  doivent  en  etre  ies 
premiers  soutiens.  «  Souvenl,  dil  le  cbantre  de  I'lliade, 
»  la  terre  d^pouill^e  g^mit  sous  le  poids  de  sombres  tem- 
»  petes,  dans  Ies  jouru^es  d'automue,  ou  Jupiter  verse 

>  d'abondantes  pluies,  irrit^  contre  Ies  bumaias  qui,  k 
»  Fagora,  jugent  avec  violence  en  torturant  le  droit,  cbas- 
p  seiot  la  ju3tice  et  ae  craignent  pas  la  vengeance  des 
»  dieux.  Alors  tous  Ies  fleuves  d^bordent,  Ies  torrents 
»  decbirent  Ies  flancs  des  collines,  Ies  ondes  gonfl6es  se 
»  precipitent  de  la  cime  des  monts,  courent  k  grand 
D  bruit  jusqu'a  la  mer  et  d^lruisent  Ies  travaux  du  labou- 

>  reur  (1).  * 

Cependant  Ies  rois  n'etaient  pas  seuls  investis  du  droit 
de  juger.  Dans  Ies  poemes  bom^riques,  comme  dans  Ies 
antiques  annales  d'lsrael,  on  trouve  des  Anciens  (rif»yr£<), 
qui  siegent  sur  la  place  publique  et  rendent  leurs  arrets  a 
la  face  du  ciel  et  sous  Ies  yeux  du  peuple  (2).  Nous  ver- 
rons  plus  loin  que  cbaque  cite  grecque  avait  ^  I'agora 
c  une  enceinte  sacr^e,  b  ou  ces  magistrats  delib^raient  et 
se  pronoA^ieat  sur  ies  diff^reods  qu'on  venait  soumettre 
k  leur  appreciation.  lis  ne  s'assemblaient  pas  a  de  longs 
intervalles,  quand  des  faits  sortant  de  la  spb^re  des  ^v^ 
nements  ordinaires  venaient  inqui^ter  et  troubler  Ies  ci- 
toyens.  Leur  existence  se  rfivfele,  au  con traire,  avec  tous 


(1)  I  Hade ,  XVI,  384  et  suiv.  Yoy.  ci-dessus,  page  199,  une  citation  ana- 
logue d'H^iode. 

(2)  llicide,  XVIII ,  503,  et  ci-dessus  note  2  de  la  page  203.  —  Voy.,  pour 
Ies  Anciens  d'lsrael  et  poor  leurs  fonctions  judiciaires,  mes  Eludes  cilees 
a  la  nole  3  de  la  page  205. 


(  i07  ) 

}es  caracteres  d'uHe  institutioii  permaQente.  lis  si^eaient 
depuis  le  matin  jusqn'a  TheuFe  du  repas  du  soir(l),  et 
leur  juridictioD  s'exei^ait  pour  ainsi  dire  sans  relliebe ,  au 
point  que  le  melodieux  poete  d'Asera  adresse  de  violents 
rq>ro€hes a  ceux  qui,  au  lieu  d'enseroencer  leurs  etiamps, 
de  soigner  leur  b^tail  et  d'engranger  leur  p^eolte,  pas- 
saient  de  tongues  heures  sur  la  place  publique,  pour 
s»ivre  les  proems  et  se  repattre  de  scaodales  judiciaires. 
a  0  Pers&s,  disait-ii  k  son  fr^e,  grave  bien  ces  oonseils 

»  au  fond  de  ton  kme Ne  regarde  pas  les  proems  d*un 

»  eeil  curieux  et  n'^coute  pas  les  plaideurs  sur  la  place 
D  publique.  On  n'a  pas  de  temps  k  perdre  dans  les  que- 
»  i*elles  et  les  contestations,  lorsque  pendant  la  saison 
]>  propice  on  n'a  pas  amass^,  pour  toute  Tann^ ,  les  fruits 
i»  que  produit  la  terre  et  que  prodigue  C^r^s  (2).  » 

Mais  quel  ^tait  lecaract^e  r^el,  ou  pour  mieux  dire,  le 
caractere  l^gal  de  ces  juges,  dans  leurs  rapports  avee  les 
plaideurs  et  avec  la  puissance  publique?  £^taient<ils,  comme 
Font  cru  Plainer  et  Waebsmuth,  de  simples  concilia teurs, 
des  arbitres  dep(^rvus  de  tout  pouvoir  coercitif,  que  les 
plaideurs  eux-m^mes  choisissaient  parmi  les  hommes  que 
Tage^  le  savoir  ou  les  services  rendus  d^signaient  a  la 
conGance  de  leurs  concitoyens  (5)?  Doit-on  voir  en  eux 
des  juges  proprement  dits,  que  les  parties  iot^ress^es 


(2)  Les  travaux  et  les  jours,  v.  27  et  suiv. — La  c^lebre  sc^ne  judicial  re 
figuree  sur  le  boudier  d'AchiHe  et  dont  nous  parlerons  plus  loin  est  de- 
crite  par  Homere  comme  un  eveoement  ordinaire  de  la  vie  des  Grecs. 

(3)  Plainer,  Notiones  juris  et  justilicB,  ex  HOmeri  et  Hesiodi  carmi" 
nibus  expUcaUSf  p.  77.  —  Wacbsmulh,  Hellenische  Alterthumskunde , 
t.  II,  pp.  164  et  165.  (Edit,  de  1829.) 


(  208  ) 

cboisisBaient  Hbrenttn t  parmi  Jes  Anoiens  de  la  d%t  {i)  ? 
Faul^il  les  <:on6id6fer '  comaie  des  mstgisOrats  permanents 
d^sigo^s*  pur*  ieS'  rm ,  par  rassjearfai^'de6' A'Dciens  [ptnfXij) 
ou  par  le  peuple?  Convient-il,  enfin,  d'admettre  qo'il 
eaistait  entre  eax  Bt  Jes  fois  une  r6partiUei[Y>de  i$oinp6~ 
tenoi^^  ea  ce^fstoKf  qoe'eeux^ci  d(§cidaienlt  st^k  les  oi^uses 
leslpliisgjra^ei^'(2)?   •  '-     •  *     " 

'  Ofiiidfirit'renotioeri  vouIxHT  r^soodiie  loutes  ces  qiies- 
tioosavectiinel'CeHitade  en0B^e.'La  rareti§  dto  testes  et 
rineohf^eiice  'des  ^itradilidtis  "qtri  s6  rapportent  i  cet  &ge 
l^intam  ddJaGr^oecomnmttdefittTiie  extr^m^^ 
t'eiiBineii des iprobldmes- histdrique&  Ilnous  setnble  cepea- 
da«t5  qiie  Fiiypmhtee  feiisfe  par  WachsanuCh  et  Platner 
doil'dtm^^ideiBiBfettt  ^cart6e.  Foarquoi  laumit^on  impo96 
a  da'  sioiple^  toikd\itiimr$\f  i  cl6s  iatenai^diaifes  dSpMrtos 
de  tom^autt^it^  effBclive,  I-ob)igatfOQ  d-entendre  les  jrfai- 
dittwet  iesi^molns  en  presence  do  peuple^  de  d^ifterer 
^1  dejugef  sur  la  place  puMiq«e?  L'^dat  de  cette  puWicite 
satis  Itmites  serait  Md  k  Tencontre  du  but  poursuivi  par 
les  parties  'intApea$6es.  €e  n*eSt  qu'i  I'iSgard  d.'ime  sentence 
obligatdire  qtie  la  garantie  de  la  publicity,  en  d'autres 
te^mes;  le  CMtrdlede  la  nation  petit  ^tre  raisonnabiement 
CKig^  On  ne' doit  pas  datantag^  s'arriSler  k  Tid^e  d'one 
magistrature  permanente  ^lue  par  le  peuple  rassembl^  k 
Tagora.  Dans  la  soci^t6  hom^rique ,  le  peuple  ^tait  con- 
voque  pour  assister  a  Texamen  ou  k  la  promulgation  des 
decisions  prises  par  les  rois  et  les  chefs.  On  Jui  permettait 


(I)  Hypottafese ndse  en  avam  par  Scfaoemann  {Grieehisi^his  AUerthUtMr, 
t.  I,p.  38).         '-'-■■• 

(^)  Gette  quesdoii  est  pit^ee,  mavs  boh  r^solue,  dans  Fdavrage  de 
Scboemanii  que  nous  yeaonsde  citer  (p.-2^. 


(  209  ) 

de  maiufester  son  approbation  ou  son  m^contentemeDt  par 
de^  aeclamations  >ou  de»  raarmures;  mais  il  ne  participait, 
k  UD  d^r^  qiielconqae,  k  Feiercicede  la  puissance  pu«- 
blique. 

A  notre  aviB^  le  sysl^me  le  plus  conforme  k  Torganisa- 
tioB  de  la  soeij^i^  hom^rique  consiste  k  attribu^r  au  roi  le 
pouvoir  de  designer  les  Anciens  charges  de  remplir  les 
ftmctioQS  de  juge.  D'^ne  part,  la  juridiction  ^taii  incon- 
testablement  Ton  des  attribtils  essentiels  de  la  royaut6; 
car  c'^tai t  aux  rois  que  Jupiter  avait  donn6 ,  avec  le  sceptre, 
te  droit  et  Tobligation  de  statuer  sur  les  diffi6rends  qui  sur- 
gissaient  entre  leurs  sujets.  D'auire  part,  la  sc^ne  judi- 
eiaire  f^ur^e  sur  le  bouelier  d'Achille  prouveque  les  juges, 
au  RHXinent  ou  ils  se  levaient  pour  prononcer  la  sentence, 
pra^aient  en  main  le  sceptre ,  embl^me  de  Fautorit^  souve- 
raine  (1).  Get  usage,  comnie  d'autres  pratiques  judiciaires 
que  jQOtts  allons  decrire ,  eilt  ^t^  pen  compatible  avec  le 
rdle  de  simples  arbitres  depourvus  d'une  d^l^gation  de  la 
puissance  publique.  On  pent  pr^sumer  k  bon  droit  que 
Temploi  da  sceptre  avait  pour  but  de  rappeler  que  I'exer* 
cice  de  la  juridiction  restait  toujours  une  Emanation  de 
la  dignity  royale.  Les  juges  ^taient  les  repr^eniants ,  les 
del^guesdu  roi  qui  ne  voulait  ou  ne  pouvait  pas  juger  lui-* 
mfime  (2)* 


(1)  IHade,  XVIII,  50b. 

(2)  Le  sceptre,  coosid^r^  comme  embldme  de  la  dignite  royale,  joue 
un  grand  r61e  dans  les  poemes  homeriques.  L'expression  rois  (Ucor^s 
du  sceptre  revient  saps  cesse  {^Taivrov^g  pcsaiXeifg)*  De  \k  les  lodutiOQs  : 
]es  peuples  soot  soumis  k  leur  sceptre,  payez  vos  tributs  sous  son 
sceptre »  etc.  Les  rois  allies  d'Again^noo  prenuent  en  main  le  sceptre, 
quand  ils  parlent  a Tagora;  ilselevent  le  sceptre  quand  ils foB( une {mto- 


(  210  ) 

Comme  dernier  trait  de  cette  organisation  prioiitive,  it 
importe  de  remarqaer  que,  d*apres  plusieurs  passages 
d'Hom^re  et  d'H^siode,  les  coutumes  de  T&ge  h^roique 
n^admettaient  pas,  en  dehors  de  la  jaridietion  royale,  de 
tribunaux  composes  d'un  juge  unique;  niais  le  nombre  de 
magistrals  requis  pour  rendre  one  seutenee  valable  nous 
est  completement  inconno  (1). 

llf. 

Procedure, 

La  simplicity  de  la  procedure  egalaii  celle  de  Torganisa- 
tion  judiciaire. 

Nulle  part  on  ne  decouvre,^  cette  ^poque  eloignee,  une 
trace  quelconque  de  la  ih^orie  savante,  mais  rigoureuse- 
ment  conforme  k  la 'nature  des  choses,.  qui  voil  dans  le 
delit  un^  atleinte  aux  int^rels  collectifs  de  la  soci^te  et 
confie  a  celle-ci  le  soin  d'en  assurer  la  repression.  Ici  I'in- 
dividu  directement  Ifee  par  le  crime  apparait  seul  en  cause. 
S'il  garde  le  silence,  le  coupable  echappe  a  loute  peine. 
S'il  accepte  un  dedommagement,  la  soci^te  n'intervient 
que  pour  ratifier  et  faire  executer  les  conventions  arretees 


messe  solennelle.  Les  herauls  portent  le  sceptre.  On  jure  par  le  sceptre,  etc. 
IHade,  I,  234-240;  II,  86, 101;  VII,  277  et  suiv.,  412;  IX,  ISO;  X,  321 
et  suiv. ;  XXIII ,  568.  Ochfss^e,  II ,  37,  231.  —  Pour  la  forme  du  sceptre  et 
les  aulres  questions  soulev^es  k  ce  sujel,  voy.  Seboemann ,  ouvr.  ciL,  1. 1, 
p.  55  et  suiv. 

(i)  Daus  un  seul  passage  de  VOdyss^e  (XH ,  439) ,  il  est  parl^  d'un  jage 
ausingufier;  mais  ailleurs  Hom^reen  parle  toujours  au  pluriel  {/Hade , 
XVI,  5S6,  587; XVII I,  506).  Hesiode,  rappelant  le  proc^  iojuste  que  lui 
avait  inlenle  son  frere  Perses ,  mentionne  egalement  plusieurs  juges  {Les 
travaux  et  les  jours,  v.  38,  220 ,  221 ,  248  et  suiv.). 


(  an  ) 

entre  les  parties.  Biea  des  si^cles  devaient  s'^couler  avant 
le  jour  oil  le  legislatear  criminie],  a  la  suite  d*une  inter- 
minable s6rie  d'efforts  et  de  deceptions,  devait  entin  com- 
prendre  que,  dans  la  sphere  du  droit  p6nal,  les  souffrances 
individuelles  renferroent  toujours  des  lesions  sociales. 

Quelques  vers  de  la  c^lebre  description  du  bouclier 
d'Achille  nous  fournissent,  sous  des  couleurs  vives  et  sai- 
sissantes,  le  tableau  d'un  proces  jug6  par  des  magistrats 
de  r^ge  heroique. 

€  Plus  loin,  dit  le  poete,  une  grande  foule  est  rassembl^e 
»  ^  Tagora.  De  violents  d^bats  s'^levent.  II  s'agit  du  rachat 
»  d'un  meurtre ;  Fun  des  plaideurs  affirme  I'avoir  entiere- 
»  ment  pay6;  Tautre  nie  I'avoir  re^u.  Tons  deux  d^sirent 
»  que  le  diff^rend  soit  vid6  au  mojen  d'une  enquete  (ixi 
9  laropi)  (1).  Le  peuple,  prenant  partie  pour  Tun  ou 
>  pour  Tautre,  appiaudit  celui  qu'il  favorise.  Les  herauts 
»  r^clament  le  silence;  et  les  Anciens,  assis  dans  Fen- 
»  ceinte  sacr^e,  sur  des  pierres  polies,  crapruntent  les 
»  sceptres  des  herauts  k  la  voix  retentissante.  lis  s*ap- 
»  puient  sur  ces  sceptres  lorsqu'ils  se  Invent  et  prononcent 
i>  tour  k  tour  la  sentence.  Devant  eux  sont  deux  talents 
»  d'or  destines  k  celui  qui  aura  le  roieux  prouve  la  justice 
»  desa  cause  (2).  » 


(1)  Noas  uous  ^cartons  ici  de  la  traducUon  de  M.  Giguet,  portant : 
«  Tous  deux  desirent  que  les  juges  en  decident. «  Le  mot  tcrcop ,  celui 
qui  sait,  est  souvent  employe  pour  designer  uu  temoin,  au  lieu  de  /uapru; 
ou  /xaprupo^.  Dans  les  lois  de  Solon ,  les  temoins  sont  appeles  iSuki  ,  ceua^ 
qui  savent.  Voy.  Schoemann,  op,  cit,  1. 1,  p.  50.  —  Les  Grecs  de  celte 
epoque  compreuaient  si  Men  Timportance  de  Tenqu^te,  qu'Ilesiode  pro- 
clame  la  maxime  &uivante  :  •  Ne  badine  pas  m^me  avee  ton  frere  sans 
Tasisistance  d'un  temoin.  »  (Les  travaitx  et  les  jours  ^  v.  371.) 

(2)  Iliade ,  XVIll ,  497  et  suiv. 


Ce  predeux  fragment,  npprocfa6'de  (fuelque&aHtres 
pifisigesid'Homi^pe  dt  d'fl^tode  4  fail>«saoiteni6Dt  ieoanattfe 
iei»lbnfieis^6a^i!a)es  deriiislriiciion  etdu'jug^        ' 

ISiegeq^t  depnis  te  matra  joisqu'av^i^&s  dU'Soiir  (1)^ Je& 
yugesisei  r^tmi^saieat  ii  I'agoca  ydans  le>^oasiQage  (des  aa«* 
tels  (2),  sous  les  ifeg^&d«a  dieuseti^u^penpbi  peadaul 
<|iBe  de&h^pants  ^  porleiirs  de  aspires ,:  maraliradjantrrdi^dre 
ei  repvm^iimi  le^  maatfestations^^apfois  braj'iafttesi  des 
syndpatisiieB  de  la  lcuite(3).  ABSi»  sixrcdes  jtUg^j  de  fpietre^ 
comme  les  juges  des,  vieilles  sagas  du  Nord ,  daos  ube  m^ 
eeisrte  8kaH^(ii}^it4{  jeiJMX4j):qtit'le8>$6paraUcdfi^  assisUiits, 
ils/avaiefit  ^ta^l^ce  d'euxi  le  ^manctetB^  et  Jedefeodewr, 
^galefideafi asfis,  maiscSQ teYaaltouni atonrpoicir.eGiDpoaei? 
leiirs  pti^teotioiis  (4)l  .Les  magrslratST  recevaient  enaaifae 
les;  d^posiljdiis  deS't^oias  e(  d^Uti^rateot  v  sans  d^sefiH 
paprer^  suria  soiutkm  lidonneri^  lUige<^La  dMibhtBiioA 


t  .1' 


(2)  //mde,xi,  807,808. 

(5)  Au  V. 800  due:  XVllf de  Vlliade,  Tuti des plaideurs settible s^adreS- 
ser  air  peuple.  Celui-ci  /eu-^ffbt ,  manlf^Uit  s^^  syta[^athies  par  des  acda- 
malia«s  et  des:  mataiiKes,  mais  le$  4noi<sQs  ■  jageaieiat  senl^.  Honieie 
applique  aw^  assistants  Tepitbete  d'Apfu^oi,  fautore^  (Iliade ,  v.  S03). 
PlusieuFS  siecles  apres,  il  arrivait  encore  k  Ath^nes  qiieraccusateurou  le 
pr^veuu  s'adressail  direciemenl  au  peuple.  (Voy.  Eschfne,  Ih^ocds  de 
tambassa^,  185, 184;  Otu$toreBattici,  edit  Didoti  t;Il,  ^.:dS).--«  Pme 
les  aatres  coniro verses,  philologiqnes  avixquelley  les  y*  4^7  et  suiv.  da 
c.  XV n I  ont  donne  daissance,  on  pent  consul ter  Plainer,  op.  cit.,  p.  77  et 
suiv.;  mais  eel  auteur  se  trompe  ^videmment  lorsque,  pour  revoqueren 
doute  la  publicite  des  d^bats,  il  affirme  que  les  mots :  >aot  (Tftv  oiyopij,  etc., 
peuvetil  s'appliquer  anx  i^m?»ins'  tie  la  nece  d6nt  U  -desieriptioD  ptecMe 
eelle  de  ia  sc^ne  jodimire.  .  ^ 

(4)  Dans  ks.eOfera,  oil  Minos  -cofttiQue  a  retnplir  le  rdle  de  juge  poor 
les  contestations  qui  surgissent  entre  les  kmes ,  les.  pUidears  se  leYent 
quand  lis  exposent  leurs  griefs  {Odyssee,  XI,  568^571  >.     . 


(  2i5  ) 

lermmee,  il9  $e  levaient,  emproniaient  le  sceptre*  des 
Mrauts  et  prwfifti^eiK  la  seiiteiite.  Um  oertadne  vsiteari 
probabiemeQiifd^tefininiJe^a^iie  iriboDai^  dtnk  ^posi£e 
dans  renceinte  et devena^l k. propria de edui^qaioirte- 
Bflit  ^l^n  de  'eause*-  G'litaU  :su  i'^and  deia^partie  ssceopi^ 
han^elQ  peiaejdir|i>iaideur>t^Ba!<k'aire(l).     )  .  «- 

€es  reoseigiieineiitsMnt  preei&etolaiiis;  mais  Ids  douses 
reeommefioent  anssit^t^que^  latssaot  dei  cdteles  fprmes 

Bien  jse  peitMiVe  qiie Jes  l^mDiosiassent  obl%i^6de  ptAl&t 
sernient;  maisv  sand  enoo^if  le  reproehe  de  selivrer^ 
dm  conjedUTesibasardeusto, od peut'sopposm^queileiserr 
meat  6tai t  fn^quemmant  MUre  mx  ptaideum  y  soil  par  les 
jusesv  saitpar  lapartie  adversev;  Quaiid  on  lit  lea  poSmes 
baib^riqueB,  ilJbstimpo8sibledeiDe:paaiitD^vivetiient  frapp^, 
d'une  part,  de  la  frequence  du  serment  dans  toutes  les  con- 
jonctures  de  la  vie  des  personnages,  d'autre  part,  du  carac- 
t^re  redoutable  que  lui  attribuent  les  chefs  et  les  peiiples. 
T)m^JHy^rke,ff^,Mmure,  on  yoit  c^.dieu ,  encore  fip fan t, 
jS6  declarer  pc^^  k  affirmer*  sous  serment  qu'iJ^  n'la  pas  vole 
les  boeufiS'd'Apolion  (2).  Dans  le«  jeos  fan^bfes  c^bres 
par  Acbille  aiitour  da  bAcher  de  Patrocle,  Antiloque  est 
forc^  de  renoncer  au  prix  de  la  course  des  chars  ^parce 
qu'il  refuse  de  prater  le  serm^t  que  MSn^las  M  .d^f«re 
en  ces  termes :  t  Viehs  pir6s  de  tnoi,  ^d  rejetotf  deitfj^ter ! 

' '      I .  j    ,.  .  I ■  1  f  ■      - ■  -'       ..:.     i  :'...■    ' ^    : . ■  .  .  .       i/r.     .  . ^r  . . . :  ■ .     ■    1    I    .  1 ; ■  1  ■ .       ■    -..   ■  .♦  ■  ■ 

•  .  '  •     •         .  -  .  <  c - ■  ■        '•■••-.: 

(i\  Iliads,  Xiv807;;XVI,3»7;  XVIII^,49T  et  Mlv.  Ody«f^>  Sil>  459. 
Bymne  d  Mercure,  v.  324.  Hesiode,  Les  IravatmH  Ub  jotirs ,  v.S9i  Sui- 
v«it  06  p<)et8,  le  tp«iiiii^e  jwit  4^  (msilkteeatix  jiigements. 

(/Wd.,v.766'«tSuiy.)  •  < 

(2)  V.  274  et  suiv.,  585  e  t  suiv. 


.     (  214  ) 

*  Viens,  comme  le  droit  Vindique  ( ...  J  efft<;  l^riv);  place- 
»  toi  debout  devant  tes  coursiers  et  ton  char,  prends  daos 

>  tes  mains  ie  fouet  dont  lu  les  excitaii&,  touche  tes  cour* 

>  siers  et  jare  que  eest  involontaipemeiit  et  non  par 
t  artifice  que  tu  as  embarrass^  moo  char  (1).  »  Oq  jurait 
par  Jupiter,  par  Ie  eiel,  par  Ie  soleil,  la  terre  et  les  mers, 
par  Tofode  sacree  du  Styx-,  par  tous  les  4ieus:  infernaui , 
et  Ton  ^tait  profond^ment  convaincu  que  jamais  le  par- 
jure  n'6chappait  au  chdtimeat.  «  Sous  la  terre,  s'6crie  le 
»  chantre  de  Tlliade,  les  firinnyes  vengeresses  font  expier 

9  aux  humains  les  serments  trompeurs La  mort  et  les 

»  afflictions  attendent  les  coupables Si,  d^s  mainte* 

]>  nant^  Ie  roi  de  I'Olympe  refuse  de  les  puair,  il  ies 
9  atteindra  plus  tard  (2).  »  Les  dieux  ni6mes<^taieat  s^ve- 
rement  ch&ties  quand  lis  manquaient  k  la  foi  jur^e  (5). 

Gominent  admettre  que  les  plaideurs  et  les  juges  nV 
vaient  pas  aper^u  les  avantages  judiciaires  du  serment, 
dans  une  soci6t(l  oti  il  etait  si  souvent  pr^tiqu6  et  ou  les 
croyances  religieuses  lui  donnaient  une  sanction  redou* 
table?  Une  telle  snpposition  est  d'autant  plus  inadmissible 
qne ,  datis  Les  travaux  et  les  jours ,  le  poete  d'A^ra ,  apr^ 
avoir  longtemps  parl6  des  plaideurs  et  des  juges,  place  k 


(1 )  made,  XXni ,  441 ,  870  et  suiv. 

(2)  made,  XIX,  258-260;  III,  278,  279;  IV,  160  el  suiv.,  27f ,  272. 
Quelquefois  le  sermenl  ^tait  aceompagn^  d^impr^caiions  {made,  II f,  98 
et  suiv.)  Comp.  Iliade,  XXII,  254,  et  Hesiode,  Les  travaux  el  les  jours, 
V.  282  et  suiv. 

Les  figypliens,  les  Hebfeux  et  beaucoup  d'autres  peuples  de  Tantiquil^ 
croyaient  fermement  que  la  divinile  se  chargeait  elle-m^me  de  la  puoi'- 
tion  exemplaire  du  faux  sermenl.  Voy.  mes  Etudes  sur  fhistoire  du  droit 
criminel  des  peuples  anciensy  1. 1,  p.  130;  t.  II,  p.  141. 

(3)  Hesiode,  Theogonie,  v,  793  et  suiv. 


(  218  ) 

la  fin  de  son  discours  ces  paroles  significatives  :  «  £viie 
:»  les  cinqaiemes  jours  ^  qui  soot  fuuestes  et  terribles;  car 
p  on  dit  que  ks  Briojoiyes  parcoureat  alors  ia  terre,  ea 
p  vengeant  Horcos-  qae  la  Diseorde  enfanta  pour  !e  eh&ti- 
»  ment  des  parjures  (1).  j>  Toul  nous  permet  de  croire 
que  Platon  ne  s'eesurtait  pas  des  traditions  pjriaiitives  de  la 
GrSce,  qnand  il  disait  que  Rbadamanthe  avait  fait  du  ser- 
mon t  uft  moyen  de  decision  judiciaire  (2). 

II  est  plus  dif&cile  de  savoir  de  quelle  maniere  les  juges, 
dont  rintervention  ^tait  si  fr^quemment  requise  (5),  fai* 
saient  comparaitre  les  plaideurs  et  les  tenH>ins  r^calci-^ 
trants,  de  quelle  mani^re  ils  faisaient  accepter  et  ex^euter 
leurs  arrets.  A  cet  egard ,  les  poemes  cycliques  gardent  un 
silence  absoiu.  On  peut  tout  au  plus  presumer  que  les  he- 
rauts,  «  porteurs  de  sceptres,  »  qu'on  trouve  cou&tam- 
ment  k  Tagora,  k  cdte  des  juges,  interveoaient  k  la  fois 
dans  Tassignalion  des  pr^venus  et  dans  I'ex^cution  dea 
jugements  (4).  II  est  au  moins  certain  que  les  moyens 
d'ex6cution  ne  manquaient  pas;  les  plaintes  d'Hom^re 
et  d'H^siode  sur  les  malheurs  causes  par  les  jugements 
ioiques  suffiraient  seules  pour  en  fournir  la  preuve.  Com- 
ment le  dernier  auraitril  signal^  Tabus  de  la  justice  comme 
le  mal  dominant  de  son  ^poque ,  si  les  sentences  judiciaires 


0)V.  802-804. 

(2)  Lois,  X\l,  p.  485;  edit.  Schneider  (Didot). 

(3)  Voy.  ci-dessus ,  p.  206. 

(4)  II  importe,  en  effet,  de  remarquer  que  la  confiscation  des  valeurs 
deposees  au  pied  du  tribunal  ne  fournissait  pas  toujours  le  moyen  de  se 
tirer  d'embarras.  Hesiode  par|e  de  proces  internes  du  cheX  d'usurpation 
d'immeubles ,  de  deplacemenl  de  boroes ,  etc.  U  dit  que  le  bon  juge  fait 
restituer  les  choses  derobees.  Th^ogonie,  v.  88  el  sulv.;  Les  Iravaux  ct 
les  jours y  57  et  suiv. 


(  216  ) 

n'avaient  6i&  que  de  vaines  et  impuissanles  formules  ?  II 
semble  m^me.que  la  partie  l^^e,  agissant  sous  sa  respon- 
sabilit^  persoDoelie,  avail  le  droit  de  s'emparer  du  delin- 
quant  et  de  le  d^tenir  jusqu'au  jour  des  debats,  k  moins 
qu'il  ne  fourntt  une  caution  suffisante  pour  r^pondre  de 
toutes  les  consequences  ^ventuelles  du  d^lit.  Telle  est  du 
moins  la  conclusion  quMI  est  permis  de  d^diiire  de  T^trange 
Episode  concernant  Mars  et  Yulcain,  raconl^  au  buiti^me 
cbant  de  TOdyss^e.  Pendant  que  Mars,  pris  au  pi^ge, 
g^mit  dans  les  merveilleux  filets  tendus  par  le  forgeron 
divin,  Neptune  dit  a  ce  dernier  :  €  Romps  ces  liens,  et  je 
»  te  promets  que  ce  dieu  (Mars),  au  gr^  de  tes  d^sirs^  te 
»  paiera  Tamende  de  Tadult^re  (^/%aVp*a)-  —  Ab!  r^pond 
»  rillustre  boiteux,  on  ne  donne  pas  de  pareils  ordres. 

>  La  caution  des  m^cbants  est  une  mauvaise  caution 
»  (ittXoLi  kyyuat).  Comment  pourrai-je  te  contraindre  dans 
p  I'assembl^e  des  immortels ,  si  Mars  fuyait ,  ayant  ^cbapp^ 
p  S  sa  dette  et  k  mes  liens?  —  Si  Mars,  r^pond  Neptune , 
»  prend  la  fuite  pour  se  soustraire  k  sa  dette ,  je  te  payerai 
»  moi-mdme  ce  qui  sera dA.  — Ab!  dit  le  dieu  outrage,  je 

>  ne  puis  ni  ne  dois  refuser  ta  parole  (1).  » 

Telles  sont  les  notions  incompletes  que,  dans  T^tat  ac- 
tuei  de  la  science ,  nous  poss^dons  de  la  procedure  usit^e 
parmi  les  Grecs,  k  Taube  des  temps  bistoriques. 

T^cbons  maintenant  de  savoir  comment  les  contempo- 
rains  d'Hom^re  et  d'Hesiode  envisageaient  les  d^lits  et  les 
peines. 


(I)  Odyssde.Wn,  332,347  et  suiv. 


(  217  ) 

IV. 
Les  dUits  et  le$  peines. 

U  ne  faut  pa8  demaoder  aui^  Helleaes  de  T^ge  h(ipi- 
rique  un  code  criminel  oil  les  d^lits  et  les  peines  soleot 
d^termin^s  avec  une  pr^cUion  rigpureuse,  Depuis  plu- 
sieurs  siecles,  les  H^breuii;  poss^daiejQt  les ;  aijhnir^bles 
d^crets  de  Molse,  quaud  les  Grecs,  eacore  priv6s  de  Vn^e 
de  r^criture,  a'avaient  d'autres  lois  qu'uq  ,peUt  n^fribr^e 
de  coutumes  plac^es  spus  T^gide  des  croyapci^  r^igje^ises. 
A  leurs  yeux,  le  delit  6tait  siroplemeot  iid  fail  dommagea- 
ble,  qui  l^itimait,  ^  defaut  de  payement  d'uQe  aoieiftdf  ou 
composition^  Texercice  d*uae  yeage^n^e^  taptdt  iqdividitelle 
et  tantdt  collective,  suivantque  Tacte  ^tait  attentatoire  aux 
iut^r^ts  g^n^raux  du  people  ou  aux  iat^ir^ts  parliculiers 
d'un  ou  de  plusieurs  ^itoyens. 

Quand  le  fait  6tait  de  la  nature  de  ceux  que  les  codes 
modernes  rangent  dans  la  cattigorie  des  crimes  dirig^s 
centre  T^tat,  le  peuple  lui*m£me,  I6s^  d^s  ses  int^rSts 
collectifs^  dans  sa  vie  nationale ,  se  ruait  sur  le  couppble 
et  le  faisait  disparaitre  du  nombre  des  vivants.  La  lapi* 
dation  etait  alors  le  ch^timent  ordinaire,  et  c'est  en  ce 
sens  qu'Hector  dit  k  P^ris ;  a  Les  Troyens  sont  trop  crain- 
»  tifs;  ils  auraient  dejA  dik  te  donoer  un  vetement  de 
»  pierre  pour  te  punir  des  maux  que  tu  leur  causes  (1 ).  » 


(1)  Iliade,  111,57.  Comp.  Odyss^e,  XVI,  580  et  suiv.,  424  et  suiv. 
Eschyle,  Agamemnon,  y.  1616,  oil  le  choear  (Ht  k  £giste  :  «  Gondamn^ 
par  le  peuple,  tu  seras  lapide.  »  —  Dans  TAjax  de  Sophocle,  les  soldats 
veulent  Eraser  Teucer  sous  une  grele  de  picrres  (v.  719  et  suiv.;  251). 
Voy.  aussi  Euripide,  Ore«/0 ,  v.  442;  Pausanias,  II,  32.  —  M^medans 

2°^®  SilRIE,  TOME  XXX.  15 


(  218  ) 

Parfois  aussi  les  rois,  pour  assurer  rex^cution  des  ordres 
que  r^damait  le  salut  public  ou  le  maintien  de  la  s6curite 
g^n^rale ,  y  attachaient  comme  sanction  une  menace  de 
mort  ou  d'exil  centre  ceux  qui  oseraient  les  enfreindre; 
et,  dans  ce  cas,  la  peine  ^tait  ex^cut^,  sans  forme  de 
proces^  par  des  soldats  d6sign6s  k  cette  fin  ou  par  la 
foule  (1).  Le  sacrilege,  la  trahison,  la  concussion,  I'espion- 
nage,  la  r^volte,  en  un  mot,  tons  les  crimes  dirig^s  centre 
les  int^r^ts  g^n^raux,  n'avaient  pas  d'autre  r^pressitm. 
Gelle-ci  ^tait  subordonn6e  aux  rancunes  et  aux  passions 
des  chefs,  aux  exag^rations  et  aux  perils  des  entratne*- 
ments  populaires.  Suivant  Tdnergiqae  adage  qu'Hom^re 
place  sur  les  levres  de  Nestor,  le  perturbaleur  du  repos 
public  ^tait  sans  loi,  sans  famille  et  sans  foyer  (ce6/|x^(rrov9 
dvicTTiozy  afpijTbip).  La  pa  trie  cessait  de  prot^ger  le  flls  dena- 
ture qui  Tattaquait  dans  ses  int^rets  essentiels  (2). 

A  regard  des  d^lits  dirig^s  centre  les  personnes,  c'etait 
encore  la  vengeance  qui  servait  de  premier  ei6ment  de 
repression.  Dans  le  doifiaine  du  droit  criminel ,  F£tat  ne 
se  croyait  nullement  oblige  de  cfa&tier  les  auteurs  d^actea 
attentatoires  aux  droits  prives  des  citoyens.  La  commu- 
naute  nationale  ne  se  preoccupait,  comme  telle,  que  des 


les  temps  bisloriques,  les  exemples  de  cette  execution  sommaire  ne  man- 
quent  pas.  Voy.  Thucydide,  V,  60.  Pausanias,  Vlll/23. 
Chez  les  Juifs,  le  jugement  de  zele  6tait  fonde  sur  le  m^me  principe. 

(1)  Odyss^e,  XVI,  376  et  suiv.  Les  poeles  grecs  qui  ont  pris  le  sujet  de 
leurs  travaux  dans  les  traditions  de  Tage  herojque,  rapportent  de  nom- 
breux  exemples  de  cet  usage.  Dans  V Antigone  de  Sophocle,  Cr6on(v.  35 
et  suiv.)  ordonne  de  faire  lapider  par  le  peuple  ceux  qui  donueFont  la  sepul- 
ture a  Polynice.  Dans  Les  Septdevant  Thdbes,  d'Eschyle  (v.  196  el  suiv.)> 
Et^cle  tient  le  m^me  langage.  Voy.  encore  Eurlpide,  Los  PMniciennes, 
V.  1632  et  suiv.  II  est  inutile  de  multiplier  ces  citations. 

(2)  //«ade,IX,63. 


(  219  ) 

seuls  attentats  qui  mena^aient  directemeot  et  immMiate- 
ment  son  exbtence,  son  repos  on  son  bien-^tre.  Au  del^ 
de  ce  eercle  restreint^  la  famille  de  rindividu  16s6devait 
ellermdme  puDtr  les  coopables,  et  ceax-d,  pour.^chapper 
k  oette  F^elion  iaevitAble ,  n'avaieat  d'auire  moyen  que 
Foffm  d'uae  iodeuiDit^.  Si  ceUe«ei  ^tait  aceef^tee,  le  droit 
de  vengeanee  disparaissail  ayec  toutes  ses  coos^quaioes. 
Les  juges  nloterTenaieiit  que  pour  assurer  le  payi^iieut  de 
la  somine  stipul^e  (1). 

Od  a  pr^teado  que  ies  coutuii^s  g^n^Ies  de  1'^  h^- 
roSque  eoBsacraient  Je  prineipe  du  talioa,  qui  est  A6]k  un 
premief  prpgr^  dans  la  sfbkre  du  droit  p^nal ,  un  premier 
obstacle  k  i'iacticm  brutaie  et  d^sordonn^e  de  la  vengeance 
indiTidaelle ,  en  ce  sens  qu'il  s'oppose  k  ce  que  Tintensit^ 
du  ehl^timeat  d^fvass^  celle  de  I'oflense  reQue.  U  est  pro<p 
bable  que  les  HeU^nes  de  cette  ^poque  ^talent  parvenus  k 
un  degr4  suiBsant  de  culture  intelleetuelle  pour  aperee- 
voir  les  avantages  de  cette  r^gle ,  qu'on  d^ouyre  k  Fori- 
gine  de  la  l^islation  criminelle  d'une  fouie  de  peuples. 
Les  Grecs  les  plus  ^clair^s  out  professe  cette  opinion. 
Aristote  fait  remonter  la  loi  du  tation  jusqn'ik  Rhada- 
naanthe  (2).  Le  plus  ancien  des  poetes  lyriques,  Archi- 
loque ,  s'^criait :  «  Je  connais  une  grande  r^gle^  c'est  de 
»  rendre  exaeteoieut  le  nial  k  celui  qui  me  Ta  inflig^  (5).  » 
Eschyle  ajoutait,dans  les  Gho^phores :  c  Mai  pour  mal  est 
»  la  sentence  des  vieux  dges  (4).  >  Mais  il  n*en  est  pas 

(1)  Voy.  cl-ctessttSyp.  911. 

(2)  Morale  ANicomaqMy  liv.  V^  c.  5. 

(3)  Th^ophili^  e|nseopt  AiUiocheni ,  od  Autolycum  Ubri.  HI ,  liv.  il ,  S7. 

(4)  V.3i3, 314.  Gomp.^  v«  121  et  9uiv.,et  Agamemnon ^  v.  1560  eisuiv. 
Sophocle,  CEdipe  d  Colonne,  229  et  sui?.,  270  et  suiv.  D^moslti^nes, 
Plaidoyer  contre  Timocrate,  139, 140. 


n 


(  220  ) 

moins  vrai  que  les  (exles  d'Hom&re  et  tl'H^siode,  lavoqu^s 
par  le8  jumoonsultes  et  les  philologoes  do  XIX^  siecle 
pour  ^iabiir  rexisteoce  de  ce  mode  de  retribution  daos  la 
soei^t^  hbm^fique^  sout  loin  de  foumir  des  arguments 
d^isifs.  Ces  textes  prouveut  que  les  h^ros  d'Homere 
avaient  le  sentiment  profond ,  inn6  dans  la  conscience  ho- 
maiue ,  de  la  l^gitimit^  de  la  souffrance  mfl%6e  a  Tauteur 
d'une  action  injuste  et  Yiolente;  mais  ils  n'attestent  pas 
que  la  vengeance  ne  pouvait ,  sans  devenir  eriminelle  i 
son  tour,  d^passer  les  proportion^  de  Tinjure.  11  est  diffi- 
cile d'apercevoir  le  principe  du  talion  dans  le  discours  si 
sou  vent  cite  d'H^cube  a  Priam :  <  ...  Que  ne  puis-je,  atta- 
in cfa^e  aux  flancs  d'Acbille,  d^vorer  ses  entrailles.  Ses 
»  actes  auraient  alors  re^u  leur  juste  recompense  (1).  >  La 
question  n'est  pas  m^me  r^soiue  par  le  vers  d'H^tode  que 
nous  a  conserve  Aristote  et  oti  celui«ci  croit  reconnaitre 
Tesprit  de  RJbadamanthe  :  «  S'il  eprouvait  ce  qu'ii  fit  anx 
»  autres,  ce  serait  Teffetd'unedroite  justice  (2).  » 


(1)  /(iad0,  XXIV,  212, 213. 

(2)  Morale  d  Nicomaque,  liv.  V,  c.  5.  —  Plainer  (Op,  ciL,  p.  115  et 
157)  Yoit  uoe  preuve  de.radmission  de  la  regie  du  talion  dans  les  mots 
avTtrx  ipya  {Jliade,  XXIV,  213;  Odyss^e ,  XVU,  51 ,  60).  II  cite  encore 
les  vers  378  et  379  du  premier  cbant  de  VOdys84e ,  oil  Telemaque  prie  les 
dieux  de  faire  tomber  sur  les  pr^tendants  une  punition  merit^e.  II  se  pre- 
vaut  enQn  d'un  vers  d'H6siode,oU  le  poete,  apr^s  avoir  bi^m^  Thomme 
qui  s'enrichit  par  la  violence,  s'ecrie :  a  Jupiter  s'irrite  coutre  cet  bomme 
»  et  lui  envoie  un  cb^timent  terrible  en  echange  de  ses  iniquit^s.  >  (Les 
travaua)ei  lea  jours,  v.  334.)  II  est  Evident  que  ces  textes  ne  prouvent 
clairement  qu'une  seule  cbose ,  la  conscience  de  la  l^gilimit^  de  la  peioe. 
lis  sont  plutdt  des  maximes  morales  quedes  r^les  de  legislatioii.  M.  Her- 
mann (Uber  Grunds&Ue  und  Anwendung  des  Srafrechis  im  griechis- 
schen  AUerthume,  pp.  6  et  suiv.)  reproduit  ropinion  de  Plainer,  en  y 
ajoulant  quelques  sentences  emprunl^es  h  des  philosophes  et  h  des  poetes 


(224  ) 

Le  seul  fait  mcontestable  y  c'est  que ,  pour  ies  d4lits 
contre  Ies  personnes ,  tout  le  syst&me  de  repression  con- 
sistait  dans  nn  droit  de  vengeanoe  individnelle,  susceptible 
d'etre  remplace  par  ane  indemnity  ou  amende,  iibrement 
accept6e  par  rindividu  16se  ou  par  Ies  membres  de  sa  fa- 
n^Ule. 

Cette  amende,  qui  portait  des  noms  divers  (1),  n'^tait 
pas  fixe  oomme  dans  Taneien  droit  germanique.  D^battue 
entre  Fagresseur  et  la  victime,  elle  variait  suivant  Tinten- 
site  de  I'outrage  et  ['importance  de  la  Idsion  causae  par  le 
deiit.  II  est  meme  essentiel  de  remarquer  que  le  dommage 
materiel  ne  servait  pas  seul  de  base  an  calcnl  des  parties 
interess^es.  Une  part  de  la  somme  exig^e  ou  ofFerte  servait 
de  compensation  k  i'injnre  rcQue,  au  trouble  cause,  k  Tat- 
teinte  portee  k  la  dignite  de  Thomme  (2).  Au  IIP  cbant 
de  I'iliade,  dans  le  traite  qu'il  propose  aux  Troyens,  Aga- 
memnon reclame,  outre  la  restitution  d'Heiene  et  celle  des 
tresors  enleves  k  Meneias,  «  Tindemnite  (r/pa;)  qu'il  con- 
vient  de  payer  (3). »  Au  XXIP  chant  de  I'Odyssee,  Ies  pre- 
tendants,  pour  apaiser  la  colore  d'Ulysse,  offrent  k  celui-ci 
des  bceufs ,  de  Tor  et  de  Tairain,  independamment  du  prix 


post^rieurs  a  Hesiode.Maisil  s*agit  pr^cis^ment  de  savoir  si  ces  sentences 
reproduisenl  exactement  Ies  ideesdes  contemporains  et  des  predecesseurs 
du  poete  d*Ascra. 

(1)  7ro/v)f  (lliadej  III,  290;  IX,  633,  636;  XVIII,  498),  t/^)/,  princU 
palemeni quand  il  s*agit  de  dommages  causes  aux  biens  {lliadCy  III,  286, 
288,  459;  V,  532.  Odyss^e,  XXII,  57),  iioixdypiot^  en  mali^re  d^adultere 
{Odyssey  VIII,  332),  M  {fliade,  XIII,  669.  OdyssSe,  II,  192).  Comp. 
Pausanias,  III,  i5. 

(2)  En  employant  te  mot  somme  dans  le  sens  de  valeur ,  nous  n'enten- 
dons  pas  resoodre  la  question  de  savoir  s'll  y  avait  de  Targent  monnaye 
du  temps  d^Uomdre. 

(3)  iliade^  III,  285,  286,290,  459. 


(  222  ) 

des  comestibles  qu'ils  avaient  d^vor^  dans  son  palais  : 
«  Nous  ne  larderons  pas,  discnt-ils,  a  d^oarner  la  ven- 
»  geanee  en  presence  de  tdus  les  citoyaas.  Tout  ce  que 
»  nous  avons  d^vor^  dans  ton  palais,  nous  t'en -donneroim 
»  le  prix ;  chaeun  de  nous  t'am^nera  des  bceufs,  de  Tair^To, 
»  de  Tor,  Jusqu'a  ce  que  ton  coeur  se  r^jouisse.  Avant  eetk 
»  expiation,  personne  nepeut  U  reprocher  ta  colere  (i).  » 
Parfois  mdme,  Tamende  6tait  uniquement  esig^e  k  cause 
du  trouble  caus^.  Au  III*  chant  de  TOdyssie,  Tun  desfou- 
gueux  adorateups  de  Penelope  menace  arnsi  I'augure  Ha- 
lithers^s  :  «  Prends  garde!  Si  tu  abuses  de  Fascendant  de 
»  I'Age  et  du  savoir,  pour  exciter  ce  jeune  homme  (T6I6- 

»  maque),  en  le  trompant  par  des  paroles  irritantes , 

>  nous  te  ferons  payer  une  amende  ( e^Aj/ )  dont  tu  ne  t'ac- 
»  quitteras  pas  sans  douleur  (2). »  II  y  avail  dans  celte  ma- 
niAre  d'envisager  la  reparation  p^cuniaire  un  premier  Ele- 
ment de  progr^s,  nn  premier  jaioii  dans  la  tongue  s^rte 
d'essais  qui  devaient,  plusieurs  sidles  pins  tai^d ,  conduire 
les  legislateurs  k  la  notion  rationnene  de  Tamende  pe- 
nale  (3). 

C'est  surtoiit  en  mati^re  d'homicide  que  ces  moenrs 
judiciaires  de  la  Grece  homerique  se  manifestent  avec  le 
caract^re  que  nous  venons  de  leur  atlribuer. 

Malgr^  la  gravity  du  crime  et  la  perturbation  sociale  qui 
en  est  la  consequence  inevitable,  r£tat  n'intervenait  pas 
dans  la  repression  du  meurlre;  c'6tail,  a  ses  yeux,  une  af- 
faire de  famille  (4). 

(1)  Odyss^e,  XXII,  55  et  suiv. 

(2)  Odyss^e,  II ,  i87  el  suiv. 

(3)  Plainer  {Op.  cit.^  p.  1 16)  a  dej^  fall  remarquer  que  rinderanite  D^elait 
pas  la  simple  reparalion  du  dommage  maleriel. 

(4)  Dans  les  temps  posterieurs,  Alhenes  se  vantait  d'avoir  la  premiere 


(  225  ) 

La  famille  du  mort  ^tait  seule  charg^e  de  venger  le  saug 
yets6;  c'etait  k  la  fois  son  droit  at  son  devoir.  Le  fils,  le 
p6re,  le  frdre,  qui  ch&tiaient  Fassassin,  n'^taient  pas  seule- 
ment  sans  reproche  aux  yeux  de  leurs  concitoyens;  ils  se 
coavraient  de  gloire  en  r^pandant  de  leurs  propres  mains 
le  sang  des  eoupables.  « Iguores^tu ,  dit  Miner ve  en  s'adres- 
»  sant  au  fits  d'Ulysse,  ignores-tu  quelle  gloire  s'est  ac- 
»  quise,  parmi  tons  les  hommes,  le  divin  Oreste  poor 
»  avoir  immol^  le  perfide  £gisthe,  meurtrier  de  son  illustre 
»  p^re  (1).  »  L'immolation  de  Tassassin  6tait  unesortede 
sacrifice  expiatoire  offert  aux  manes  de  la  victime  (2). 
Mourir  sans  vengeance  6tait  un  malhear  et  une  honte  (3). 
La  famille  qui  restait  impassible  en  presence  du  meurtre 
de  Tun  des  siens  se  couvrait  d'infamie  :  a  Nous  ne  pour- 
>  rons  plus  vivre  sans  honte,  ei  cet  outrage  rejaillira  sur 
»  nous  jusqu'^  la  post^rit^,  si  nous  ne  vengeons  pas  nos 
»  fils  et  nos  fr^res,  !>  s'^crient  les  parents  des  pr^tendants 
tu^s  par  Ulysse  (4).  Les  rois  m6mes,  quand  ils  versaient  le 
sang  de  leurs  sujets,  n'^taient  pas  k  Tabri  de  cette  ven- 
geance obligatoire.  Homere  le  savait  si  bien  que,  pour 
expliquer  la  vie  paisible  d'Ulysse  apr^s  le  massacre  des 


admis  des  actions  judiciaires  |>our  caasede meurtre  (Isocrate,  Pandgyrique, 
10).  Cette  maniere  de  voir  ^tait  compt^tement  etrang^re  k  la  Grece  home- 
rique. 

(1)  Odyss^e,  1,298  el  suiv.  —  Au  cbant  111,  Homere  ajoute : «  Les  Grecs 
»  lui  dooneront  une  grande  gloire  et  les  hommes  k  venir  le  celebreront.  a 
Voy.  Iliade,  IX,  563  et  suiv.  Odys84e,\,  40, 41 ;  III,  197, 198,  203,204, 
307 ;  IV,  346,  347 ;  XXII ,  480  et  suiv. 

(2)  «  Qu'il  est  beureux  pour  le  beros  qui  n'est  plus  de  laisser  ud  fils  qui 
»  leveDge!»Ody5«^0,ni,196.Comp.  11,143,  et//ia«fe,XlV,484et483. 

(5)  Telemaque  souhaite  ce  malbeur  aux  pretendants.  Odyssee^  1,380; 
II,  143.  Comp.  lliade,  XIII,  639;  XIV,  484,  485. 
(4)  Odyssee ,  XXIV,  430  et  suiv. 


(  224) 

pr^teodants^  il  est  oblige  de  faire  descendre  Jupiter  de 
rOIytapi,  <  afin  dWaeer  chez  lefr  oitoyeDS  d'ltbaquele  sou- 
»  venir  du'  meurtre  de  leurs  flis  et  de  leurs  fp^esr(l}.  » 
La  ccfutame  avait  d'autant  plus  de  foree  <|u*elie  ^taUsane- 
tionn^epar  les  oroyanoes  religieuses^  Au  sem  de  rassem- 
bl^e  des'  dieax,  Minerve,  arppvenaut  qu'£giathe  est  tooib^ 
sous  les  coups  da  fils  d'AgamemnoQ ,  dit  k  Jupiter  :  c  Le 
»  li6co8  est  ^tendu^  frapp^  d'un  eoup  m^ritie.  Perisse  de 
>  mtoe  quiconque  rimitera  (2).  »  Piusieurs  siMes  aprte 
Homere,  So|ibode^  cberchani  dai»  ces  antiques  traditions 
le  sujet  de  rnue.>de  aes  tragedies  immortelles,  moutra  la 
YiHe  de  Thebes  plong6e  daus  la  desolation ,  liyr6e  a  la  fa- 
mine ei  k,  la  peste,  parce  que  le  sang  de  Laiqe  ^tait  rest£ 
sa&s  veogesuiee  (3). 


■*AH««Maa«Mi*MWM**>a^Hii«ai^B-*«i**ai<^i^B*^ 


(i )  Odyssee ,  XXIV,  353 ,  450  ei  Suiv.,  484 ,  488.  Bf inen-e  die-  m^me  vient 
recondite!*  les  (kux  t>ftkt)d  (v.  348  et  suiv.).  ' 

(9)  Odysfiiid,  1 ,  47.  Cpmp.  fiasiode^  fiouclier  (TiJerculey  v.  14  et  suiv. 
ApolMore,  liv.  lU^  c.  7,  §  6.. 

(3)  OEdipe  rot ,  v.  14  et  suiv. ;  100  et  suiv.  Ici,  comme  dans  sa  tragedie 
d^6lectre\  Sophocle  expose  la  rdgle  de  la  vengeance  da  $ang  avec  ane 
eiag^ration  po6tu}ue.'(Vof  tHeotre,  v.  344  et  suiv.,  41%^  1415  et  suiv.)  On 
peut.eD.dire  autant  d'Escbyle  {Cho&phores ,  63  et  suiv.,  400  et  suiv.,  530 
321).  —  Quoi  qu'il  en  soit,  la  vengeance  du  sang  existaii  dans  la  Grece 
primitive  avec  la  plupart  des  caracteres  qu'elie  presente  dans  les  antiques 
coutumes  de  TDrient.  (Voy;  mes  Etudes  mr  CMsiaire  du  droit  criminel 
des  peupks  antiens ,  t.  lii  p.  ^8  et  enivjj.  Mais  oo  ae  renooatre  dans  les 
poemes  hom^riques  aucune  distinction  entre  rbonaicide  volontaire  et  Tbo- 
mieide  iiwokmiaipe,  distinction  qu'on  trmive  dan«  Je  dcoit  mosaique  ei 
dans  le  droit  grec  plus  rapproch^  de  nous. 

On  s'est  demamle  si,  k  defaut  de  parents,  le  meurtre  poavait  Stre  veige 
par  d^autres  citoyens.  11  nous  semble,  comraei^  Plainer  fOp.  et<.,pp.  121- 
132),  Qa*uoe  t^jftonse  n^ative  doit  resulter  des  vers  suiv. :  Odyssie,  XV, 
272,275;XXltl,  H8  et  suiv.  11  est  vrai  qu'du  vers  £75  on  parle  de  freres 
et  de€OiDpagoois(sTa/);  maiseeux^ci  n*y  Qgurent  que  comme  assoeies  a 
la  poursuite  faite  par  les  membres  de  la  femiiie. 


•   (  225  ) 

Pour  ^bapper  it  ee  redoutable  p^ril,  le  meurlrier  n'avait 
d  aotre  moyen  que  la  fuite  sur  Ic  sol  Stranger.  Aa  XV^ 
cbant  de  TOdyssee,  Theoclym^ne  dit  a  T^l^maqoe,  au 
moment  oii  celui-ei  va  s^eloigner  des  rivages  d'Argos  : 
«  J'abandoDiie  ma  patrie^  oi!i  j'ai  immol^  un  eitoyen  d'uoe 
»  puissante  famille.  Ses  nombreux  fr^res,  ses  compa- 
»  gnons  (1)  habiient  Argos^  f6conde  en  coursiers,  et 
»  exercent  un  grand  pouvoir  sur  les  Grees.  Je  fuis  pour 
»  ^viter  de  tears  mains  la  mort  et  la  sombre  Parque. 
»  H^ias ,  ma  destin^e  est  d^errer  d^ormais  parmi  les  hu- 
»  mains!  Re^is-moi  sur  ton  navire  en  suppliant,  ne 
»  sooffre  pas  qu'ils  m'arrachent  la  vie  :  car  sans  doute,  ils 
»  me  poursuivent  (2).  »  Le  sang  appelant  le  sang,  la  fuite 
du  coupable  avait  &i6  favoris^e  k  la  fois  par  les  mceurs  et 
par  la  religion,  parcequ'on  y  voyait  le  moyen  de.  pr^venir 
une  longue  s^rie  de  meurtres.  L'opinion  publique  impri- 
raait  une  fl^trissure  k  Tindividu  qui  tachaitde  sesoustraire 
a  I'exil,  apr^s  avoir  r^pandu  le  sang  de  son  semblable;  elte 
ne  voulait  pas  que  Thomme  puissant  et  riche,  qui  se  trou- 
vait  en  presence  d'adversaires  faibles  etd6sarmes»  pAts'af- 
franehir  de  eette  coutume  salutaire  (3).  On  chercbait  dans 
la  fuite  du  raeurlrier  le  r^sullat  que  le  grand  legislateur  des 
Hebreux  avait  si  admirablement  oblenu  par  Tinstitution 
des  villes  d'asile.  Aussi  le  fugitif  devenail-il  un  suppliant 
{iKETtfi)  et  se  troQvait-il  comme  tel  sous  la  protection  spe- 


<l)  Vey.,  pour  le  rdlede  ces  compagnons,  la  note  precedente. 

<2)  Odyssie,  XV,  271  et.suiv. 

(3)  Telle  est  pent-^tre  rexpKcalion  naturelle  des  v.  tlS  et  siiiv.  du 
cbant  XXIII  de  VOdyss^e ,  qui  oat  donue  lien  k  ianl  de  commeitiaires. 

Hercale  lu^mtoe,  ayant  involontairement  tue  £uDome»  sesoumet  k 
Texil ,  pour  temoigner  de  sod  respect  euvers  la  loi  ( ApoUodore  ,11 ,7,6). 


(  226  ) 

dale  <fes  dieux  (1).  On  esp6rail  qae  son  absence  caltnerait 
]e^  haines,  iafif^lblifiait  les  ressentiments  et  faciliterait  de  la 
sOf te  raeceptati<m  d'une  indemnil^  p^cuniaire  (2). 

■La  famille,  inveslie  du  droil  de  chfttJer  les  meurlriers, 
^viili;  ell  efitet/Ia  factift*  de  leur  accordcr  le  pardon  moyen- 
Dant  tine  compositron  on  amende  [noivif).  Chez  les  races 
6£BiHtqae&,  }es  parents  qui  renon^aienlt  k  la  vengeance, 
qni  ae^l^laieiit  «  le  prix  da  sang  !>,^taient  marques  d'ane 
taehe  itid6l6bfte  de  hontcl  et  d'infamie  (5);  mais  aueun  in- 
^ifee  d^o  s^littieiit  Analogue  ne  se  r5v6fe  dans  les  poem^ 
honfii^riqufes.  Le  chantre  de  TtHade  d^crit  comme  un  6ve- 
nemenrt  ordinaire  de  la  vie  desGrecs^f^pisode  judiciaire 
figfif^  snr  to  bouelier  d'Achille  (4).  Rien  n'empfichait  les 
parents  d'accepier  la  rangon  du  meurtre,  qnand  m^ttie  la 
vieiime  ^lait  urt  fils  on  un  fVflre.  «  H^ros  sans  mis6ricorde! 
i  dlt  Ajari  Si  Aehllle:*  N'accepte-t-on  pas  la  ran^on  do 
»  meurtre  d'uii  Mri6  et  mfeme  d'un  fils?  Oiii, le  meurlrier 
1^  reste  parml  le  pehple  Ibrsqu'll  a  paye  une  forte  amende. 
>  Son  ennfemi  Consent  it  calmer  soti  &me  kn  recevant  one 
»  riche  ran^on  (ttou'  diroThaq)  (S).  ^  Non-seulement  la  fa- ' 


(1)  /iifldlfliXYl,  37*5XXIV,477  et  sulv.  Ody^s^,  V,  447,  448;  VII, 
164i  leSJHesiode,  Bmtciier  d'AchilU,  v,  13,  83-8«. 

(2)  Dans  les  poemes  d'Homere  et  d'Hesiode ,  oii  voit  frequemment  appa- 
Tiiitre  •des  individns  'Obliges  de  fair  leur  pdtrie,pairce  qallsont  verse  ie 
sang  d'un  conciloyen.  iliade,  II,  664;  XIII,  696;  XV,  335,  432;  XVI, 
574;  XXIIIv  8B,'86;i  XXIV,  4«(>,  48^:  0#5^,  XHfi  ^9,  272,273; 
XIV;  380v«at;  XV,  224,  272;  XXIH,  117  el  suit.  H^siode,  Bouciier 
d'AoMUe,  U^  13,!  84 ;  Fmgm^ita,  LIU.  €onip.  Apoltodore,  lir.  II,  c.  7« 

(3)  Moise  avaji'meine  exfpressement  defendu- PacceptaUon  de  la  raii^on 
d'fin  homicide  folDntliipe.  (Voy/pour  les  peuples  orientamt,  mes  Etude$ 
cite^  \  ii  ll\  p^i  1 83  tet  sui v ,  288  et  sui v.) 

(4y  Vdy.  ei-46fesil*,  p.  2M 
($)  //ta(i0,lX,C32etsuiy. 


(  2?7  ) 

mille  qui  transigeait  ^ctiappait  k  toqVe  fl^tri^$i3Jt^^  ^ai^^oii 
hl^mail  celies  qm  se  inoRtraieQLmeji^QraMe^Cl)^  La^boote 
n'atleignait  qm  Ws  Grimes  qui  rast^i^nt  i^o^pssibl^  eq  .pr/e- 
sance.  du  crioie  per  p^^r4  surla  per^oniiQ  ;d'un  4^  ieqrs. 
V^m^  4u  lopr.t  etait  een^^  veng!§6 ,  ses  iriftnos,  irrjit^s 
js^apai^ajept i  quand  Tassas^ia  avait  ^  faree^  d^*  a6.d^>- 
pquillei^  d'u^e  {)arUe  plu$  ou  moias  ,^aiiisid^rabl0,d6./9Qn 
patiimoioe.  Ausai^  des  rin$taiit  que  |a  iraasacMoa  ^l^it 
condue^  le  droit  de  vepg^eance  cessait,  ie  coupable  repre- 
nait  son  rang  dan^  la  spdetd  civile.^t  rel)gie4ise^(2)>,  ^isi 
des.  cont^st^iQnS:Sur.gi$saieiit  ^r  r^x^euiion.dqjCoDrtratr 
les  juges  eiai60t9ppele^)^. decider  (5):  Oo  aeti^Qihve.dPOfi 
Jes  vers  d'Hono^re  et  d'Hesioda  auwue  Iracc?  dci  o^jUe  piiri** 
iication  reljgieiise  qui ,  ji  une^  ap(>qu^  plus  jr^cen tie  v^^it 
r^putee  iDdisj)eiisabie.  pour  permettxe  TaoQC^  de  i'a^m  et 
des  temples^  ^lui.qiii  avaj^^u  le  malbe^r  de  y^p^ndre  le 
sang  humaifi ;  Homere  a'emploie  pas  uoe  seule  foii^  l^s  iqots 
/xivfff^a^  ayoi  i  iiXfrn,  qu'oR  reocoDtre  SI  MqueiQ»^i  dfdQS 
les  cBuvres  ,plus  r^ceales  pour  designi^r  Ja.soi^Ulurp  con- 
tract6epar  rhamicide.(4).  ,,    .  , 


IX,  632  et  suiv.),  o^mbine  avec  eekli  dePhoeiiix  (iJiactej'lX*  49S  «t 

(S)' « II  r#$t« (le ieioiirfcriear^ut.>a  ptiy^  lau'ancdn)  pantit  l^peaiile,  ^  dit 
Am  HUade ,  XK ,  m4()*         ...         •       .    \ 

^)  La  preuve  de/c^lte  »l!egati(Hi^  reBSonJi  VAMente.  de  Utidle6iirip&kni 
da  boQcUer  d'AohiHe*  -*-  £$ahyle  Af  dmcLejis^r^  'iChdiphoWt,  09'«t 
suiv,  400  ei  suiiF.)  m  dhaqt  que  le  aajig  absorb^  pabK  laT  terle  \idssSQ  one 
teobe  qui  ae  pml  leire  iai v4e  que  par  le  saag  ehi  meuvtiner.  /    •     i 

(4)  Dana  VllM^,^^  ^^oil  rauleur  de  riMinf iicide: MqueDfecir  ks  oito^iis 
et  les  etrangers,  sans  leur  imprimer  a«e&ne'$OHUkifie:(IX>^  092  el-smir.; 
will,  498;  XXIll,  175  et  suiv.;  XXIV,  4eN>,4SIK  A«  tbautXXIlde 
rOdyss^e,  Ulysse,  au  lieude  faire  des  lustrations  el  d'iuvoquer  )e$  dieux , 


(  228  ) 

Ep  mati^re  de  d^Iits  eontre  les  ukbufs^  Homere  ne  mw* 
tionne  que  radullere;  il  nous  appfeod  que  h  violation  de 
la  foi  coDjugale  ^tait  punie  d*une  ameode,  iodepeDdam*- 
meptd^e  la  restitMUon  dea  pr^seoto  de  ooce  (Mpa)  (1). 
All  VIII''  chant  de  TOdyssee,  les  dieuxi  k  Taspect  de  Mars 
et  de  Vi^ou^  $»urpris  en  JQagr^aL  d^lit,  se  diseni  enireeux  : 
<  La,  perver^ild  ne  vaut  pas  la  vertu.  Le  .pfesaot  atteutl 

• 

p  r^gile*  Yulcain,  malgr6  son  iufirmil^^  Tempofte  par  son 
»  adresse  sur  Mars,  le  plus  rapide  des  dieux,  et  il  obtiendra 
»  Tan^eude  due  pour  adultere  (fic^^arpia)  (2).  »  Quant  au 
vol  ^t  aux  autres  aXtentats  contre  les  bieos,  il  esl.  difficile  de 
dire  en  quoi  consislait  leur  repression.  Le  voleur  dev-aitnl 
simplcment  indemniser  la  personne  d^pouill^e?  Etait-il 
tenu,  cQiAme  dans  le  droit  mosaique  et,  plus  tardi  dans  ie 
droit  ath^nien,  de  pa^er  plusieurs  fois  la  vale^ur  des  objets 
d6rob6s?  Les  d^pr^datio]>s,  qui  l^itimaieat  b  guerre avec 
les  p^upl^s  (Strangers,  doanaient-elles  ouverture  h  un  cer- 
tain droit  de  vengeance  entre  concitoyens?  II  est  probable 
que  ce^  qujestioas  ne  s^ont  jamais  qompletement  r^lues. 


"**< 


so^coDtente  de  l)rtller  du  soufre  daus  la  salle  qii£  le  sang  des  pretejidanls 
av^U  H)ULU^eet  remplie  d'uoe  vapeur  ioliecte  (v.  481  ^i  suiv).  Plainer 
{Op,  cit.,  p.  121)  et  Lobeck  {Aglaophamus  seu  de  tiieologiae  Myslicae 
Graecorum  causis,  t.  l,  p.  300, 1. 11,  pp  967-969)  ont  tres-bien  prouve 
que  les  mythographes  et  les  bisloriens  grecs  ont  commis  un  anacbro- 
ntame  en  attfibuant  ^  Tepoque  d^Hom^re  la  purlfiefttion  religiease  des 
meurtriers.  Le  plus.ancien  exemple  de  cette  purification  se  trouvedans 
les  fragments  de  Pepopee  d'ArcUnus,  de  Milet,ou  Ton  voit  Ulysse  purifier 
Achilledu  meurlre  de  Thersite.  —  L*opinion  de  Plainer  et  de  Lobeck  n*esl 
cependferiU  pits  uniVersellement  admise.  Mtiller  (tlie  Dorier,  t.  T,  p.  338, 
en  note)  el  Wacbsmutb  (Out?,  cit.,  t.  II ,  p.  162) ,  d'autres  auteurs  encore, 
pretendent  que  le  silence  d'Hom^re  ne  suffit  pas  pour  nous  autoriser  a 
affirraer  que  la  purification  religieuse  n'eiait  pas  osit^e  de  son  temps. 

{i)  Od^«s^0,VIIf,3f8,3i9. 

(2)  Odyes4e,  VIII ,  329  et  sulv. 


(  229  ) 

Ud  seul  fait  se  trouve  ^  Tabri  de  toute  cofitestation ;  c'est 
rexistence  de  coutumets  fixes,  de  r^gled  g^ii^rdlement 
admises^,  destinies  h  garantir  les  droits  de  ia  ptDprfet^ 
individuelle.  L^  accents  indign^s  d^Hom^re  et  d'H^sickle, 
quand  ils  parienl  des  magrstrats  iniijlies  qui  jugenl  atec 
violence  et  t  tewrureiyt  le  droit  >,  supposent  raauifestenient 
qne  les  homines  chargfe  de  dispenser  h  justice  avaient 
k  suhrre  un  criterium  plus  sftr  et  plus  6\evS  que  ies'  inspi^ 
rations  mobiles  de  leur  conscience  individuelle.   * 

Le  vol  de  fruits  et  de  betail,  principales  richess^s  des 
Grecs  de  ce  siecle,  n'^tait  pas  rare;  mais,  lei  encore, 
le  sentiment  religieux  venait  supplier  S  I'insuiBsance  et 
aux  lacunes  de  la  legislation  positive.  L'individu  qui  ^'ap-- 
propriait  le  bien  d'autrui  encourait  k  la  fois  la  colere  des 
dieox  et  le  m^pris  de  ses  eoncitoyens.  «  La  lib^ralilfi  est 

>  utile,  dit  H^i^ode,  mais  la  rapine  est  funeste  et  ne  cause 
»  que  la  mort...  Celui  qui,  fort  de  son  impudence^  coramet 
»  nn  larcin, malgr^  la  n^dicit^  du  profit, sent  le  remords 
»  d^hirer  son  ctetir  (1).  »  La  reprobation  du  cfd  et  de 
la  terre  atteignait  m^me  celui  qui  commettait  des  d^pr^^ 
dations  $ur  le  sol  Stranger  :  <k  Le&  dieux  bienheoreux , 

>  s'^crie  Homire ,  balssent  la  violence  et  honorenl  parmi 
»  les  hommes  la  justice  et  r^quit^.  Les  mechaiits  tiiemes, 
»  lorsqu'ils  fondent  sur  une  terre  etrangfere,  Iprsqu'ils 
»  s'emparent  du  butin  que  Jupiter  laisse  tomber  en  lairs 
»  mains,  ne  voguent  point  vers  leurs  foyers  avee  leurs  na- 
»  vires  remplis,  sans  que  la  crainte  de  la  vengeance  divine 
»  tombe  en  leurs  esprits  (2). »  Par  contreJe  juge  qui,  gar- 


(1)  Le$  travaux  et  les  jours  j  v.  357  et  suiv- 

(2)  Odyss^e,  XIV,  83  et  suiv.  —  11  suffitde  cUer  ces  vers  pour  prouver 
combien  quelques  auteurs  modernes,  reproduisant  une  erreur  commise 


(250) 

dien  incorruptible  du  droit,  ch&tiait  la  rapine  et  faisait  res- 
tituer  les  objets  d^robes,  ^tait  entour^  du  respect  et  de 
Tamour  de  ses  concitoyens;  il  devenait  un  personnage 
presque  divin  :  «  Tandis  qu'il  marche  dans  la  ville,  dit 
»  H6sipde,  les  citoyens  remplis  d*untendre  respect  Tin vo- 
»  quent  comme  un  Dieu;  et  il  britle  au  milieu  de  la  focde 
»  assemblee.  »  Sa  gloire  ^iaft  sans  rivale  «  lorsque,  ne 
»  s'^cartant  jamais  du  droit  sentier^  il  rendait  une  justice 
»  ^ale  aux  Strangers  et  k  ses  concitoyens  (1).  » 

■  ■       liliafcl      »         »i^<       |Illll»Oll  >■■!■■>         ■■!>  i»i>lil>B)l|l        '  l|li>;i>l|llJt>B  W^^m^^       II  III 

■  I 

par  ThucydiJe  (1»  5),  se  trompent  en  afiirmant  que  les  Crecs  d'Hom^re 
avaSent  si  peu  1e  sentiment  de  h  proprl^l^ ,  quMIs  envtugeaieiit  ooMiiie 
licivea  la  pinlerie  et  les  depredations  oominifies  au  detrimept  des  eunoi- 
gejr$.  .Nestor*  H.est  veai,  demande  h  Tel^maque,  cdmme  le  cyclope  k 
Uijfsse :  «  Pourquoi  sillonnez-voCis  les  humides  chemins?  Est-ce  poar 
»  quelquc  ndgoce,  oii  naviguez-vous  h  raventar^  comme  des  pirate's,  qui' 
»  errent  en  etposani  ieor  vie  et  portent  te  mailkeur  ehea  les  Strangers 
»  (Octf^$^^  111 ,  71  et.satv. ;  IX ,  232 et  $uiv ).  >  Mais i  que oette demande 
fiHt.oiiiAQ  fA^  pas  blessante  pour  ceuxJi  qui  on  Tadressait,  il  est  certain 
que  les  d^redalions  en  pays  Stranger,  hors  le  cas  de  guerre,  ^taienl 
sev6rement  inlerdites.  (Voy.  bdyssSe,\\\ ,  42S  et  sulv.)  D^jSi  dans  Tati- 
tiqnit^,  Talf^gaiion  de  Thucydide  avait^t^  re/Qt6e  par  Arlsiarque*  (Yoy. 
S.  Sbhoi.  adi  Odk^  lUtli.Etistathe,  p.  14^5.)  D'autres  prauves  ontete 
recueWies  par  Schoemann  {Ouvr.  oiL^  1. 1,  pp.  44  et  45).  Les  exemples  cU^ 
par  PlaUier  { Op,  c}7.»p.  124  et  suiv.)  sont  des  faits  de  guerre.. 

(1)  H'esiode,TA^og'on/e,  V.  91  et  suiv.  Les  travaux  et  les  fourSt.v.iSS 
et  suiv.  —  H  eithie  Icf  une  remarquable  aiialogle  eatre  Ids  tradiUons  primi* 
iiroi  des  (^ree^  et  eelles  des  Hel)reux.  Hesiode  dit  qm  les  juges  iocorrap- 
tiUe^  brillent  c^mme  des  dieux.  jtfoise  les  appelle  des  bommes  divins ,  dea 
dieux  (Elohim).  (Voy.  mes  6tudes  cit.>  t.  I ,  pp.  200  et  suiv.) 


(234  ) 


V. 


<  '     ! 


Cot^clmion.  ..  .     ,  . 

*  •  » •    . »  * 

En  (lejroierr^sultat,  il  suffit  de  combiner  les  fails  exposes 
dans  les  lignes  qui  precedent,  pour  savoir  que  la  legisla- 
tion crimin^ile  de  la  Grece  h^roique  ^tait  immensement 
inf^rieure  k  celle  de  la  Jud^e  et  de  Tlnde  br^hmanique. 

Dans  la  sphere  de  la  procedure  et  de  Torganisalion  ju- 
diciaire,  on  remarque  Tabsenee  de  ioiitie  notion  du  carao 
t^re  antisocial  du  d^lit.  M^me  pour  le  meurlre,  qui  ^tait 
incontestabiemeat  le  crime  dominant  de  T^poque  Ja  pour- 
suite  et  la  repression  di^pendaient,  k  tous^gards,  du  oapriee 
des  parties  I6s6es,  et  rien  ne  permet  de  supposer,  avec 
Schoemann(l),qu'une  exception  exislailau  detriment  de 
ceux  qui  avaient  assassine  leurs  procbes  parents.  Tandis 
que,  chez  les  H6bretix,  il  ^tait  s^vdreraenl  defenda  da 
recevoir  la  «  ran<;on  du  sang  » ,  parce  que  Ton  ne  voulait 
pas  que  les  coupables  pussent  trpuver  dans  leurs  richesses 
le  moyen  de  racheter  leur  vie;  pendant  que,  chez  les  aulr.es 
peupies  contemporains  de  I'Asie,  Fopinion  ptiblique  fl^- 
trissait  ^nergiquement  la  famifle  qui  abdiquait  son  droit 
de  vengeance,  aucune  iclee  de  hlktae  ou  deliohte  n'attei- 
gnait  le  Grec qui,  moyennant  uue  indemnite  pi^Mniaire, 
consentait  k  se  rteoncilier  avec  le  roeurtrier  de  I'un  des 
siens.  La  publicity  des  d^bats  et  dii  jugement  forme ,  avec 
I'obligation  de  rendre  une  justice  ^gale  aux  citoyens  et  aux 
Strangers  (2),  le  seul  cdt^  par  lequel  les  juges  d*Hom^re 


(1)  Ouv.  cit.,  1. 1»  p.  48. 

(2)  H^siode,  Les  travaux  et  les  jours,  v.  225, 326. 


(  252  ) 

et  d'H^siode  se  rapprochent  des  Anciens  qui  siegeaient  aux 
portes  des  villes  dlsrael.  Encore  ceux-ci  6taieot*iIs  pris 
dans  tout  le  peuple,  tandis  que  les  magislrats  grecs  appar- 
tenaient  exclusivement  k  la  classe  privil^gi^e  des  conseillers 
el  des  compagnons  du  roi  (repovreg). 

Dans  le  domaine  du  droit  p^nal  propremeat  dit,  la  ven- 
geance individuelle  et  I'amende  constituaient,  avec  la  lapi- 
dalion  ou  I'exil  pour  les  crimes  dirig^s  contre  I'£tat ,  tout 
le  syst^me  de  repression.  Quand  le  peuple  tout  entier  se 
sentait  les^,  il  tuait  Je  coupable  ou  le  contraignait  k  fuir 
au  del^  des  fronli^res;  tandis  que,  si  Tacte  n'avait  pro- 
duit  qu'un  dommage  individuel,  la  partie  l^s^e  etait  senle 
charg^e  du  soin  de  chatier  Tagresseur,  k  moins  que  ce- 
lui-ci  ne  pr^f^r^l  payer  uue  indemnity.  On  n'avait  pas 
meme  vaguement  entrevu  la  doctrine  sup^rieure  qui,  en 
altribuant  au  pouvoir  social  la  mission  de  punir  les  d^lits, 
met  k  la  disposition  de  r£tat  des  moyens  de  contrainle  et 
de  repression  inlerdits  aux  simples  citoyens.  Hom^re,  il 
est  vrai,  parle  de  cachots  d'airain  (1);  il  attribue  k  Hector 
le  projet  de  fixer  honteusemenl  la  tSte  de  Patrocle  sur  un 
vil  poteau  (2);  il  nous  montre  des  corps  d^coup^sen  lam- 
beaux  (3),  des  cadavres  jet^s  aux  chiens  et  aux  vau- 
tours  (4),  des  captifs  charges  de  liens  (5),  des  hommes  et 
des  femmes  mutil^s,  pendus,  frappes  de  glaives  (6).  Mais 
ces  r^ciusions  et  ces  morts  violentes  sont  le  r^sultat  de 


(1)  Iliade,  V ,  586.  Gomp.  Hesiode,  TMogonie^  v.  729  et  suiv. 

(2)  i/tade, XVUI,  177. 

(3)  OdyM^d,XVIlI,339. 

(4)  Uiade^W , 393.  Odyss4e,  111 ,  259. 

(5)  Odt/««ce,XV,  232.  Comp.,  XI,  292  el  suiv. 

(6)  Odyssie,  XXII, 445, 471 ,  474  et  suiv.  Comp.,  173  et  suiv.,  et  XXI 
500,501. 


(  235  ) 

vengeances  royales  ou  de  haines  populaires,  et  nalleinent 
le  produit  regulier,  legal ,  d'une  sentence  judiciaire.  En 
les  transformant  en  peines  usitees  parmi  les  Grecs  de  cette 
epoque  lointaine ,  on  agirait  conrnie  les  jurisconsultes  de 
Tavenirqui,  lisant  les  lamenlables  exploits  de  la  Terreur, 
voudraient  convertir  en  peines  fran^aises  du  XVIII*  siecle 
les  mitraillades  de  Lyon  ou  les  noyades  de  Nantes. 

line  telle  legislation  ne  pouvait  offrir  de  garanties  s4- 
rieuses  pour  le  maintien  de  I'ordre,  la  defense  des  faibles , 
la  s^curite  des  citoyens  depourvus  des  dons  de  la  fortune. 
C'^tait  surtout  dans  sa  force  personnelle  et  dans  Tappui 
de  sa  famille,  que  rindividu  devait  chercher  une  protec- 
tion que  ne  lui  fournissaient  pas  les  institutions  rudiraen- 
taires  de  la  vie  politique.  Toujours  arme,  le  Grec  de  T&ge 
l^gendaire  se  prot^geait  en  se  raontrant  constamment  pr6t 
k  opposer  la  force  k  la  force  (1).  Ce  fait  est  d'autant  plus 
incontestable  que ,  malgr^  la  vivacity  des  croyances  popu- 
laires  et  les  menaces  incessantes  de  la  colore  divine,  les 
juges  etaient  loin  de  se  montrer  inaccessibles  k  la  corrup- 
tion ,  k  rintrigue ,  k  la  v^nalite  la  plus  scandaleuse.  Homere 
les  menace  de  la  colore  du  ciel  (2) ,  et  Hesiode  ne  trouve 
pas  d'accents  assez  ^nergiques  k  son  gr^  pour  fl^trir  ces 
juges  «  d6vorateurs  de  presents  [Scopofdyoi)  i>  qui  osent 
outrager  la  justice,  fille  de  Jupiter,  vierge  auguste,  que 
les  dieux  mdmes,  habitants  de  TOIympe,  redoutent  et 
v6n6rent  (3). 


(1)  Thucydide,  1, 6.  Odyss^e.Wl,  70  et  suiv. 

(2)  Voy.  ci-dessus,  pp.  199,  206.  Goinp.  Hesiode,  Fragment  127 :  «  Les 
»  presents  persuadeot  les  dieux,  les  presents  persuadent  les  rois  ven^ra- 
»  bles.  n 

(3)  Hesiode,  Les  travaux  et  les  jours ,  V ,  256  et  suiv. 

2"'''  sI:rie,  tome  xxx.  16 


1 


(  254  ) 

II  est  probable  que,  dans  les  malieres  p^nales,  le  rdle 
de  ces  juges  se  bornait  k  statuer  sur  le  payemenl  des  com- 
positions, lorsqu'il  s'agissait  d^attentats  contre  les  per- 
sonnes,  et  sur  les  demandes  en  restitution  et  en  indem- 
nites,  quand  le  d^bat  avait  pour  point  de  depart  un  delit 
contre  les  propri^tes.  A  certains  6gards,  on  pourrait  meme 
af&rmer  que  la  juridiction  criminelle  proprenient  dite 
n^existait  pas  dans  la  Gr^ce  hom^rique;  puisque  la  sen- 
tence venait  toujours  aboutir  k  des  condamnations  civiles. 
£clair6s  et  integres,  les  tribunaux  ^taient  d*un  faible 
secours  aux  ppprim^s;  corrompus  et  v^naux,  its  deve- 
naient  les  complices  et  les  soutiens  des  oppresseurs.  Pour 
connaitre  les  miseres  et  les  souffrances  qui  devenaient  irop 
souvenl  le  lot  du  plaideur  d^pourvu  de  richesses  et  d'in- 
fluence,  il  suffit  de  lire  la  fable  de  T^pervier  et  du  rossignol 
racontee  par  H^siode  :  «  Un  epervier  venait  de  saisir  un 
»  rossignol  k  la  voix  sonore  et  I'emportait  k  travers  les 
]>  nues.  D^chir6  par  ses  serres  recourbees,  le  rossignol 
p  g^missait  tristement;  mais  T^pervier  lui  dit  avec  arro- 

>  gance  :  Malheureux!  pourquoi  ces  plaintes?  Tu  esau 
»  pouvoir  du  plus  fort;  quoique  chanteur  harmonieux, 
»  tu  vas  oil  je  te  conduis;  je  peux  k  mon  gre  ou  faire  de 
»  toi  mon  repas  ou  te  rendre  k  la  liberie.  Ainsi  parla 

>  Tepervier  au  vol  rapide  et  aux  ailes  ^tendues.  Malheur 
»  k  rinsens6  qui  ose  lutter  contre  un  ennemi  plus  puis- 

>  sant  (1)!  »    • 

Au  milieu  des  d^sordres  et  des  violences  qui  deparent 
la  soci^t^  hom^rique,  le  jurisconsulte  d^couvre  cependant 
quelques  6l^ments  de  progr^s,  quelques  germes  de  reno- 


(1)  Les  travaux  et  les  jours ,  v.  201  et  suiv. 


(  235  ) 

vatioQ.  La  publicity  des  d^bats,  la  solennit^  du  jugemcnl, 
la  recommandation  de  rendre  une  justice  ^gale  au  citoyen 
et  k  Tetraoger,  Texistence  d'une  amende  depassant  les 
proportioos  du  dommage  materiel,  d^nolent  ud  premier 
pas  dans  les  voiesde  la  science.  D'autre  part,  des  lois  plus 
^lev^es  et  plus  completes  devaient  r^sulter  ud  jour  de  la 
perception  nette  etclairedu  but  que  le  l^gislateur  doit 
s'efforcer  d'aiteindre,  jointe  au  sentiment  vif  et  profond 
de  Texcellence  de  la  justice  et  de  la  grandeur  des  bienfaits 
qu'elle  r^pand  sur  les  peuples  qui  ne  s*^cartent  pas  de  ses 
imp^rissables  d^crets  (1).  Mais,  ici  m^me,  combieu  les 
poetes  grecs  ne  sont-ils  pas  inferieurs  au  legislateur  inspire 
des  H^breux,  disant  aux  descendants  de  Jacob,  plusieurs 
Slides  avant  la  naissance  d'Homere  :  c  Rechercbez  ar- 
p  demment  la  justice;  ne  vous  d^tournez  ni  k  droite,  ni 
9  k  gauche;  n'ayez  point  d*^gard  k  la  quality  des  per- 

9  sonnes Maudit  soit  celui  qui  viole  la  justice  dans  la 

»  cause  de  I'etranger,  de  la  veuve  et  de  Torphelin.  Maudit 
1  soit  celui  qui  rcQoit  des  presents  pour  r^pandre  le  sang 
»  innocent  (2)!  j>  A.  quelle  distance  ne  sont-ils  pas  d^- 
pass^s  par  le  legislateur  myst^rieux  de  I'lnde  br^hmanique, 
quand  celui-ci,  exaltant  la  mission  providentielle  du  G^nie 
du  ch^timent,  fait  ressortir,  avec  une  admirable  Eloquence, 
la  grandeur  du  r6le  que  la  justice  criminelle  est  appelee  k 
jouer  au  milieu  des  institutions  nationales  (3). 

Dans  Fordre  religieux ,  les  Grecs  d'Hom^re  et  d'H^siode 


(1)  Voy.  ci-dessus,  pp.  199  et  202. 

(2)  Deut4ronome,  XVl,  18-20;  XXVII,  19-23.  Voy.  mes  i^tu des ,  cil., 
1. 1,  pp.200  et  suiv. 

(3)  Lois  de  Manou,  VII,  14-21 ,  et  mes  Etudes,  cit.,  t.  I ,  pp.  10  et 
suiv. 


(  236  ) 

etaient  parvenus  k  combiner  un  vaste  systeme  de  repres- 
sion, oi  toutes  les  exigences  Etaient  prevues,  ou  lous  les 
details  se  trouvaient  r^gl^s,  depuis  la  police  judiciaire  qui 
constate  le  d^lit  jusqu'^  I'inlervention  inevitable  du  juge 
qui  en  assure  le  ch^timent.  Comment  ces  memes  Grecs, 
places  sur  le  terrain  de  la  vie  pratique ,  n'avaient-ils  trouve 
que  les  coutumes  incoherentes,  rudimentaires,  que  nous 
venons  d'esquisser?  Ce  phenom^ne  n'est  pas  rare  dans  This- 
toire  de  la  legislation.  Bien  souvent  les  id^es  s^ei^vent  at 
la  lumiere  p^n^tre  dans  Tune  des  spheres  du  droit,  pendant 
que  les  t^nebres  et  la  barbaric  continuent  k  regner  dans 
toutes  les  autres.  Mais  cette  situation  n'est  que  transitoire. 
Tdt  ou  tard  le  mouvement  se  d6veloppe ,  Tesprit  de  critique 
gagne  du  terrain  et  la  legislation  tout  entiere  entre  reso- 
lilment  dans  la  voie  des  reformes. 

C'est  Tune  des  intirmites  de  Tesprit  humain  de  ne  jamais 
apercevoir  la  verite  dans  toute  son  etendue.  Presque  tou- 
jours,  la  science  et  le  progres  sont  le'resultat  d'efiforts 
seculaires,  et  la  seule  gloire  que  cbaque  generation  puisse 
ambitionner,  c'est  d'ajouter  quelques  pierres  a  un  edifice 
qui  doit  grandir  sans  cesse  et  dont  elle  ne  pent  pas  meme 
entrevoir  les  proportions  definitives. 

Nil  sine  magno 
Vita  labor e  dedit  mortalibus  (1 ) ! 


(1)  Horace » Satires ^  liv.  I,  s.  9. 


(  237  ) 


Hebberechts-Godshuis ,  gewoonlijk  Schreiboom  genaamd; 

notice  par  M.  Frans  De  Potter. 

Van  lieverlede  verdwijnen  in  ons  land  de  instellingen 
van  liefdadigheid ,  door  de  vroomheid  en  de  edelmoedig- 
heid  onzer  middeleeuwsche  voorouders  opgericht.  Thans, 
dat  een  der  oudste  en  nuttigste  gesticbten  van  dit  slag  in 
de  stad  Gent  opgehouden  heeft  le  bestaan,  komt  bet 
ons  voor,  dat  de  tijd  gekomen  is  eene  historische  scbets 
op  te  hangen  van  dit  afgescbafte  godshuis,  gedurende  meer 
dan  zes  bonderd  jaren  de  scbuilplaats  des  beboeftigen  ou- 
derdoms. 

In  't  S'-Pietersdorp  te  Gent  bestonden  er  vroegertijds 
twee  bospitalen :  een  voor  ouderlingen,  en  een  voor  beboef- 
tige  zieken.  De  Spieghel  van  de  eerweerdighe  heeren  pre^ 
taeten  van  de  oude,  wytvermaerde  ende  exempte  abdye  van 
Sente  Pieters,  door  M""  Cornelis  van  der  Meere,  advocaat 
in  den  Raad  van  Ylaanderen  en  grii&er  van  't  opperleen- 
hof  van  S*-Pieters,  in  1682  opgesteld,  meldt  dat  eene.dezer 
wijkplaatsen ,  in  de  XIV*  eeuw  door  Jan  Wort  opgericbt, 
onder  den  naam  van  't  Hospitael  van  den  H.  Geest  bekend 
was.  Het  andere,  geslicbt  om  oude  lieden  te  ontvangen, 
en  doortrekkende  pelgrims  gedurende  drie  dagen  te  ber- 
bergen,  zou,  volgens  Sanderus,  te  danken  zijn  aan  eenen 
rijken  Gentscben  poorter,  Jan  Hebberecht,  naar  wien  bet 
zijnen  naam  zoude  gekregen  bebben  [Flandria  illustrata,l). 
De  ridder  Dierigkx,  in  zijne  Memoires  sur  la  ville  de  Gand, 
en  al  de  andere  scbrijvers,  die  over  dit  bospitaal  bandel- 
den ,  zegden  dit  getrouwiijk  na. 


\ 


(  258  ) 

Men  veroorlove  ons  dit  feit ,  althans  voor  een  deel ,  id 
twijfel  te  trekken.  Dat  M''  Cornelis  van  der  Meere  de 
sticbtiog  aan  Jan  Hebberecht  toeschrijft,  hoeft  niet  te  ver- 
wonderen  :  te  zijnen  lijde,immer$,was  de  genoemde  wijk- 
plaats  voor  beboeftigen  sedert  lang  onder  den  naam  van 
Hebberechts-Godshuis  bekend^  en  de  familie  Hebberecht, 
die  sedert  de  middeleeu\¥en  iii  Gent  verbleef,  was  toen 
nog  begoed.  Wat  Sander  us  belreft,  naar  alien  schijn  heeft 
deze,  bij  't  opstellen  zijner  historische  schets  van  Gent, 
CoRNELis  VAN  DER  Meere  eenvoudig  nageschreven. 

Er  zijn  twee  redenen,  welke  ons  doen  aarzelen  Jan 
Hebberecht  als  sticbter  van  het  godshuis  te  erkennen :  de 
eerste  is  gegrond  op  het  feit,  dat  volgens  de  oudste  oor* 
konde  met  betrekking  tot  de  instelling,  en  die  tot  het  jaar 
1260  opklimt,  het  bestuur  toen  reeds  der  S^-Pietersabdij 
toebeboorde.  Inderdaad ,  de  charter  van  gemeld  jaar,  in- 
houdende  dat  de  verzorgers  van  't  hospitaal  vijf  bunder 
bouwland  te  Deurle  gekochl  hadden,  zegt  duidelijk,  dat 
die  aankoop  met  de  toestemniing  des  prelaats  geschied  was, 
en  behelst  geen  woord ,  hetwelk  grond  laat  om  te  onder- 
stellen,  dat  een  derde  persoon  er  gezag  of  toezicht  over 
had  (I). 

De  tweede  reden ,  onzes  dunkens  niet  minder  geldig  dan 


(1)  (1  Universis  praeseDtes  litteras  inspecturis,  Gerardus  domiDus  de 
Bodes ,  miles ,  et  Mabilia  ejus  uxor  domina  de  Wlndeke  et  de  Weda ,  sa- 
lutein  in  Domino.  Noverit  universitas  vestra  quod  provisores  bospilalis 
villae  sancti  Petri  Gandensis,  noslro  interveniente  consensu,  emerint 
justo  et  legitime  praetio  mediante,  erga'  Walterum  de  Walenbeke,  ad 
opus  dicti  hospitalis ,  quinque  bonaria  terrae  arabilis  jacentis  in  parochia 
de  Dorle  in  loco  qui  dicitur  Hameeds....  »  (1260). 

( Charters  der  St-PietersaJbdij.  Provinciaal 
archief  van  Oost-Vlaanderen.) 


(  239  ) 

de  voorgaande ,  om  alle  denkbeeld  nopens  eenen  wereld- 
lijken  stichter  uit  te  sluiten,  is,  dat  ten  jare  1269  het  bos- 
pitaal  aangeduid  wordt  onder  eenen  naam,  naar  welken  de 
familie  Hebberecht  zelve  den  haren  bekomen  heeft :  «  Jo- 
»  bannes  de  Scalda,  divina  permissione  abbas  sancti  Petri 

»  Gandensis,  totusque  eonventus  ejusdem  loci coiices- 

D  simus  hospitali  Hecberti,  in  villa  nostri  existenti...  —  » 
In  eene  andere  oorkonde,  van  den  21  September  1275, 
leest  men  :  «  Hospitali  sancti  Ecberti  (1)...  »  Dit  laatste 
stuk  neemt,  onzes  inziens,  alien  twijfel  weg.  Er  kan  bier 
geene  quoestie  zijn  van  eene  familie  Hebberecht,  niaar  wel 
van  een  den  H.  Egbert  toegewijd  gesticbt.  En  inderdaad ! 
niet  alleen  is  Hebberecht  de  Nederlandsche  vorm  van  Eg- 
berlus,  maar,  afgaande  op  den  grafzerk  van  Jan  Hebbe- 
recbt,  veelks  opscbrift  wij  verder  mededeelen,  kan  deze 
bezwaarlijk  ais  stichter  aangemerkt  worden,  aangezien  hij 
eerst  in  1527  stierf ,  en  dus  niet  in  1274  kon  heilig  ver- 
klaard  zijn.... 

De  sticbtingsakte  van  bet  bospitaal^  is  niet  tot  ons  ge- 
komen ;  altbans  zij  is  in  geen  der  cartulariums  der  S*-Pie- 
tersabdij  overgescbreven,  noch  maakt  het  onderwerp  eener 
charter  van  gemeld  sticht  uit.  Hoeft  dit  te  verwonderen? 
Er  zijn  meer  leemten  in  de  archieven  der  S*-Pietersabdij , 
hoeveel  daar  ook  van  zij  overgebleven.  De  volgende  aan- 
teekening  van  Cornelis  van  der  Meere,  met  betrekking 


(1)  •«  Universis.praesentes  litteras  inspecturis  Theodoricus  divina  per- 
missiona  abbas  totusque  couventus  sancti  Petri  Gandensis,  saiulem  in 
Domino.  Noverint  universi  quod  nos  tenemur  annuatim  hospitali  sancti 
Ecberti  in  tribus  et  dimidio  modiis  tritici ,  talis  quale  mplendinum  dictum 
Glapscietein  communi  lucratur  de  jure...  Datum,  anno  Domino  MCCiLXXV, 
in  die  beati  Mathei  apostoli  et  evangelisti.  » 

(Voormelde  charters.) 


1 


(  240  ) 

tot  den  oorsprong,  is  bloot  als  een  verzinsel  te  beschouwen 
—  immers  de  steller  daarvan  had  slecbts  eenen  blik  in  't 
archief  der  abdij  te  slaan,  om  van  de  ongegroDdheid  zijner 
bewering  overtuigd  te  zijn.  «  Het  voorzegde  hospitael,  » 
(zoo  lezen  wij  in  ziJQ  werk),  c  hecft  zyn  beginsel  geDomeD 
»  ten  jaere  1402,  wanneer  den  prelaet  van  S*-Pieters,  on- 
j>  derhoort  hebbende  dat  er  differente  arme  lieden  door  de 
j>  groote  koude  ende  ellende  by  nachte  op  strate  gbestor- 

>  ven  waren,  ghedreven  synde  door  conapassie,  beeft  doen 
»  oprechten  op  syne  jurisdictie ,  ter  plaetse,  alwaer  stont 
»  het  cruyce  van  den  H.  Hegbertus,een  hospitael  ter  eeren 
i>  van  den  H.  Geest  ende  van  de  H.  Moeder  Gods  Maria, 

>  alwaer  hy  uyt  mededoogentheid  heeft  beginnen  I'aen- 
»  veerden  eenige  der  ellendigste  menseben.... » 

De  ridder  Dierigx,  wiens  haat  tegen  de  kloosters  nit 
zijne,  onder  bloot  historiscb  oogpunt  zeer  verdienstelijke 
schriften,  blijkt,  beticht  dus  de  S*-Pietersheeren  gansch  ten 
onreohte  van  schriftvervalsching ,  ten  einde  het  geloof  te 
doen  ontstaan,  dat;  de  naam  van  Hebberechty  den  stichter, 
in  dien  van  S.  Ecberli  zoude  veranderd  geworden  zijn :  van 
uitschrabbing  of  overschrij ving  eens  woords  is  op  die  oor- 
konden  geen  het  minste  spoor. 

Ook  heeft  Dierigx  het  mis,  daar  hij  beweert,  dat  de  ab- 
ten  van  S*-Pieters  zich  in  de  XV«  eeuw  de  meesterschap 
van  't  hospitaal  begonnen  toe  te  eigenen.  De  waarheid  is, 
dat  zij  er  toen  reeds  lang  in  het  voile,  onbetwiste  bezit  van 
waren.  De  oudstovergeblevene  rekening  van  't  hospitaal, 
opklimmende  tot  het  jaar  1401,  draagt  ten  hoofde  deze 
volgende  regelen ,  welke  daaromtrent  geenen  den  rainsten 
twijfel  overlaten  :  «  Deze  rekeninghe  was  overghegheven 
»  her  Janne  Milote^  moonch  van  sente  Pieters^  her  Wan- 
D  tren  tKinde,  priester,  ende  Willemme  Hutenhove,  ten 


(  244  ) 

>  BETELE  ENDE   BT  ZEKENEN   GOMMISSIEN  VAN  MINEN  HEERE 

>  YAN  SENTE  PlETERS.    > 

De  abten  van  meergemeld  sticht  waren ,  overigens ,  al- 
tijd  naijverig  op  bet  recht,  dat  zij  in  't  godsbuis  badden  : 
deoudste  begefingsakten  van  provenen,  tot  de  XV*  eeuw 
opklimmende,  zijn  ook  te  dien  opzicbte  zeer  duidelijk.  De 
prelaten  schrijven  er  in ,  dat  bun  «  de  disposilie  van  Eb^ 
»  brechts  hospitale  gheheel  ende  alleene  toebehoirt  ( 1 )  » 
en  was  er  eene  plaats  door  de  proviseerders  of  bezorgers 
der  inricbting  toegewezen,  dan  werd  dit,  uitwijzens  bet 
volgende  stuk,  door  den  abt  bekraebtigd  : 

«  Confirmatie  van  eenre  provenden,  vercocht  in  Ebbrechts 

»  hospttael. 

»  Wij  Jan,  etc.  doen  te  wetene  alien  lieden,  dat  overmids 
dat  ons  ghebleken  zijn  zekere  node,  daer  in  dat  Ebbrecbts- 
hospitael,  gbestaen  in  onse  doorp  van  sente  Pieters  bij  Ghend 
es ,  ende  mids  de  beede  van  eersamcn  ende  wisen  lieden , 
dies  ons  gbebeden  bebben ,  wij  den  proviserers  van  Eb- 
brechts bospitale  gheconsenteert  bebben,  dat  zij  eenen  Pie- 
ters Van  der  Doerent  ende  Margriete  Willaerts,  Pieters  wet- 
teleke  wive  vors.,  de  provendc  int  vors.  hospitael  vercopen 
mochten.  Ende  ons  bij  baren  letteren  ende  baren  zeghel 
blijct,  dat  zij  ghedaen  bebben  in  der  manieren,  dat  hare  let- 
tren  inhauden,  dor.de  welcke  onse  presente  ghesteken  zijn , 
so  eist  dat  wij  den  selven  coop  ratifyeren  ende  confirmeren 
by  desen  presenten  (2) > 

Is  er  geene  enkele  oorkonde,  die  voor  de  sticbting  door 
Jan  Hebberecbt  pleit,  andere,  daarentegen,  lalen  onder- 


{\)  Tweede  Charterboek  der  S^-PietersabdiJ,  bl.  20.  Prov.  arch. 
(2)/dem,bl.  19. 


(  242  ) 

stellen,  dat  het  hospitaal  wel  degelijk  door  de  abdij  in  het 
leven  werd  geroepen .  Door  de  voormelde  charter  van  1269, 
om  slechts  van  6ene  te  gewagen,  droeg  de  toenmalige  pre- 
laat  van  S*-Pieters  het  godshuis  acht  bunder  heide  op, 
gelegen  te  Guntersvoorde ,  bij  't  moeras  van  Zv«^ijnaarde, 
onder  beding,  leder  jaar  in  de  voorraadschuur  zijner  ge- 
meenschap  voor  ieder  afgestaan  bunder  6en  holster  haver 
te  geven.  —  Ons^Junkt,  dat  de  abt  dergelijke  gift  niet  zou 
gedaan  hebben  aan  een  godshuis,  over  hetwelk  hij  geen 
voile  gezag  zou  hebben  gehad.* 

Was  nu  Jan  Hebberecht  geheel  en  al  vreerad  aan  de  lief- 
dadige  inrichting?  Bij  ontstentenisaan  stellige  oorkonden 
is  deze  vraag  moeilijk  te  beantwoorden;  zelfs  de  jaartdlleo, 
welke  men  betrekking  tot  den  Gentschen  poorter  opgeeft, 
doen  grooten  twijfel  over  de  echtheid  der  beweringen  onl- 
staan.  Het  grafschrift,  dat  wij  hier  naar  Sander  us  naede- 
deelen,  helpt  het  raadsel  zeker  niet  oplossen  : 

Anno  Domini  1 527  in  crastino 
Nativitatis  Beatae  M ariae  Virginis 

OBIIT...  DICTUS  de  TaNNIIS.  OrATE 
PRO    EO. 

Jan  Hebberecht  overleed  dus  in  1327.  Hem  eenen  ou- 
derdom  toekennende,  die  maar  zelden  bereikt.wordt,  bij 
voorbeeld  tachtig  jaren,  dan  zou  hij  geboren  zijn  in  1247, 
en  't  godshuis  op  een-en-twintigjarigen  leeftijd  —  on- 
derstellende  dat  het  in  1268  tot  stand  kwara  —  gesticht 
hebben.  Nu,  kan  men  aannemen  dat  een  jongeling  zieb 
van  een  aanzienlijk  gedeelte  zijner  fortuin  zoude  ontbloot 
hebben  om  een  godshuis  te  stichten?  Dergelijk  gedacht 
althans  komt  zelden  op  in  de  eerste  jeugd,  wanneer  de 


(  243  ) 

geest  doorgaans  naar  stoffelijke  genietingen  slreeft.  — 
Maar  het  gesticht  beslond  reeds  in  1239,  gelijk  eene  on- 
loochenbare  oorkonde  getuigl,  en  zoo  vervall  van  zelf  alle 
gissing  aan  de  oprichting  door  Jan  Hebberecbl,  wiens 
naam  met  het  bovenstaande  woord  Taniis  geene  hoege- 
naamde  overeenkomst  heeft.  Mogelijk  is  Jan  Hebberecbt 
een  bij  uitstek  zorvuldig  proviseerder  van  't  godshuis  ge* 
weest;  mogelijk  beeft  bij  de  stichting.uitgebreid  tot  de 
kostelooze  berberging,  gedurende  drie  dagen,  der  door- 
trekkende  pelgrims,  docb,  wij  berbalen  het,  dit  alles  is 
slecbts  gissing :  oorkonden  daarover  zijn  niet  in  te  roepen. 

De  prelaten  van  S*-Pieters  lieten  altijd  eene  groote  be- 
zorgdheid  voor  de  liefdadige  wijkplaats  des  beboeftigen 
ouderdoms  blijken. 

In  den  beginne  der  XV*'  eeuw  bestonden  de  inkomsten 
van 't  godshuis  uit  renten,  gevestigd  op  grondgoederen  te 
&*-Pietersdorp,  in  de  stad  Gent  en  elders;  voorts  bezat  de 
instelling  landen  te  Deurle,  Zwijnaarde,  AfsneS,  Nazareth, 
S'-Baafs-Vijve,  S**-Maria-Oudenhove,  S*'-Maria-Lierde,  Dik- 
kele,  Merelbeke,  Landskouter,  't  goed  te  Worme  in  Vel- 
zeke,  enz.,  enz. 

Jaarlijks  bad  het  godshuis  ook  eenige  voordeelen  van  de 
in 't  S'-Pietersdorp  uitgaande  processien ;  de  rekening  over 
het  dienstjaar  1401-1402  houdt  daaromtrent  den  volgen- 
den  post  in  :  «  Item  van  apporte,  als  men  ons  Vrouwen 
>  omdrouch  't  sente  Pieters,  5  sehellinghen.  Item  van  den 
»  beckene  (1)  ten  aflate  tonser  Vrouwen  tsente  Pieters, 
»  4  sch.  3  den-  (2).  > 


(1)  Beckene,  bekken ,  offerschaal. 

(2)  Archie f  der  S'-Pietersabdij, 


(  244  ) 

Hel  getal  provenen  verschilde  tusschen  de  16  en  40. 
Ten  jare  1401  waren  er  39;  in  1405, 35;  in  1680, 17,  en 
op  verschillige  tijdstippen  der  vorige  eeuw  bedroeg  het 
getal  aldaar  onderhoudene  personen  slechts  16.  De  moe- 
der  of  overste  telde  in  het  onderhoud  voor  twee  provenen, 
dit  wil  zeggen,'dat  zij  van  alles,  wat  den  inwonenden  lie- 
den,  hetzij  in  spijs,  drank,  brandbout  of  geld,  als  anders- 
zins  verstrekt  werd,  het  dubbel  genool. 

In  1520ontving  elke^provenier  voorfzijn  onderhoud, 
iederen  zaterdag,  4  schellingen  parisis;  eike  maand  2 
schellingen ;  op  den  kerraisdag,  of 't  verjaarfeest  der  kerk- 
wijding,  2  schellingen;  op  Vastenavond,  tarwe  bloem  voor 
1  groot ,  om  koeken  of  wafels  te  bakken ,  en  te  Kerstdag 
en  op  S^-Jansfeest ,  4  schellingen. 

Gedurende  de  XVIIP  eeuw  beliep  de  onderstand  tot 
1  schelling  groote  in  de  week;  voor  kermisgeld  en  op 
den  Vastenavond,  8  grooten;  6  grooten  voor  c  heetbrood; » 
8grooten  voor  S*-Jansgeld;  1  pond  groote  voor  houtgeld; 
8  grooten  voor  Kerstavondgeld ;  1  schelling  2  grooten  voor 
Meigeld;  2  schellingen  voor  «  polagegeld,  »  hetgeen,  voor 
alien,  eene  jaarlijksche  som  van  65  pond  17  schellingen 
4  grooten  bedroeg  (1).  —  De  geneesheer,  die  de  zieken 
verzorgde,  ontving  jaarlijks  de  som  van  2  pond  6  schel- 
lingen 8  grooten  tot  loon. 

De  begeving  der  provenen  behoorde,  zoo  wij  reeds  zeg- 
den,  den  abt  van  S*-Pieters  toe.  Er  werden  zoowel  mannen 
als  vrouwen  opgenomen,  althans  naar  't  schijpt  tot  de 
XVIII*  eeuw,  wanneer  men  er  nog  slechts  oude  behoeflige 


(1)  De  inkomsten  van  H  hospitaal  beliepen  in  1787  tot  703  pond  1  schel- 
liDg  6  grooten;  de  uitgaven  tot  694  pond  16  schellingen. 


(  245  ) 

vrouwen  aaovaardde  (1).  Mannen  werden  ook  weleens  in 
de  plaals  van  vrouwen,  deze  ook  ter  vervanging  van  man- 
nen, ingevolge  de  omstandigheden ,  aanvaard  (2). 

Zeer  dikwijis  zien  wij  aan  man  en  vrouw  van  een  zelfde 
gezin,  te  gelijken  tijde,  de  herbergzaamheid  schenken. 
Aldus  in  1525  aan  Lukas  Meere  en  zijne  echtgenoote 
Christina  Manniens;  in  1566  aan  Frans  de  Cueninck  en 
Joanna  Haecx,  en  meer  anderen. 

De  voorwaarden,  mils  welke  de  behoeftigen  in  *t  ge- 
sticht  werden  opgenomen,  waren  in  de  begevingsakte 
duidelijk  bepaald.  Ter  inlichling  deelen  wij  hier  een  dezer 
stukken  mede  : 

«  Allen  den  ghenen,  die  dese  presente  lettren  zullen  zien 
ofte  hooren  lesen,  Gheeraert,  bij  den  ghedooghe  ens  Heeren 
abt  van  sente  Pieters  cloostere,  by  Gendt,  van  sente  Bene- 


(1)  tt  De  Yii«  dach  van  Laumaend  int  jaer  Xllll<=  XII,  ter  beden  vau 
Pieter  Sersymoes ,  Pieler  Vecke ,  Jan  vander  Maren,  Jan  Strijc  ende  Da- 
neels  Forlmuer,  sheeren  cnapen  in  Ghent,  word  ghegheven  bij  minen 
beere  de  provende  ende  stede  in  Ebbereciits  hospitael  Janne  Wandelaert, 
ivaer  af  den  vors.  Janne  zijn  lettereu  ghegheven  onder  mijns  heeren  se- 
ci*eten  zeghel ,  zuike  als  beboirt.  » 

(Tweede   Charterboek  van   S*- Pieters, 
bl.  20  Y^  Prov.  arch.) 

«  Item  den  lesten  dach  van  Septembre  int  jaer  XIIII«  XUI  gaf  mijn 
vors.  heere  Margrieten  van  Grayloodt,  Jans  wijf  van  den  Eyghenen,  tbroot 
ende  provende  int  vors.  hospitael ,  doen  ledich  staende  bg  den  doot  van 
Willem  Waelkine....  » 

{Idem.) 

(3)  «  In  1546  werd  opgenomen  Jacob  van  Hecke,  na  H  overlijden  van 
Gillls  de  Valckenaere;  in  1537  Anlooa  Deuijs,  in  de  plaats  van  Barbara 
Van  Ecke;  in  1562  Jan  de  Burchgrave,  na  H  overlijden  van  Philip  van 
Roo;  in  1594  Pieter  vander  Goten,  na  den  dood  van  Govaert....  » 


(  246  ) 

dictus  ordene,  int  biscopdom  van  Doornijcke,  saluut  in  onzen 
Heere.  Doen  te  wetene  dat  wij,  dien  de  dispositie  van  Ebbrechts 
hospitale,  ghestaen  in  ons  dorp  ende  heerscepe  van  sente  Pie- 
ters  bij  Ghendt,  alleene  ende  gbeheelicken  toebehoort,  omme 
Godswille  ende  ter  bede  ende  contemplatie  van  goede  lieden 
ende  bij  speciale  gratie  hebben  ghegbeven  ende  bij  dezen  pre- 
senten  lettren  gheven  onsen  gheminden  in  Gode,  Jacop  van 
Hecke,  filius  Gillis,  de  provende  ende  stede  van  den  voors.  hos- 
pitale^ ghevallen  bij  den  overJijdene  van  Gillis  de  Valckeneere, 
met  alien  den  rechten,  vervallen,  prouffijten  ende  emolumen- 
ten ,  die  daertoe  behooren  mogben ,  in  aire  vormen  ende  ma- 
nieren,  dat  dertigh  andere  provengiers  int  voor-s.  hospitaal 
ghecostumeert  zijn  te  hebbene,  ofte  hebben  zullen,  belmuden 
dies  dat  bij,  Jacop,  houden,  doen  ende  draghcn  zal  alzulcke 
obedientie,  dienst  ende  servituten,  als  andere  provengiers  ende 
provengierigghen  van  den  zelven  hospitale  ghecostumeert  zijn 
te  doen  ende  houden ,  sender  eenighe  nieuwicheden  als  van 
andere  sepultnre  te  begheerne  dan  alleeniie  int  keerckhof  van 
onser  Liever  Vrauwe  keercke  binnen  onsen  voorseyden  dorpc 
ende  heerscepe,  ofte  andersins  yet  voort  te  stellene. 

»  Ende  voort,  dat  bij  al  zijngoet  tzijnen  incommene  brin- 
ghen  zal  int  voorseyde  hospitael,  ende  dat  daeraf  boven  zijn 
redelike  teere  ende  coste  naer  zijn  doot  blijven  zal,  zal  den 
zelven  hospitale  toebehooren,  zonder  dat  eenichsins  bij  vorme 
van  ghiften  van  testamente  ofte  anderssins  wech  te  moghen 
ghevene  ofte  verminderen.  Ontbieden  daeromme  ende  beve- 
len  onsen  ontfanghere,  die  nu  es  ende  hier  naemaels  weseo 
zal,  dat  hij  hem  Jacob  hiertoe  ontfanghen  ende  in  possessie 
s telle,  ghelijc  daertoe  behoort  ende  ghecostumeert  es,  hem 
doende  ende  latende  ghebruucken  onser  voors.  gratie  ende 
ghifte  zonder  eenich  wederzegghen,  want  wijt  alzoo  ghehou- 
den  ende  volcomraen  willen  hebben.  In  oorconden  desen  pre* 
senten  lettren  ghegheven  onder  onsen  secreten  zeghele,  hier 


(  247  ) 

an  ghehanghen  den  veerthiensten  dach  in  Meye  int  jaer  ons 
Ueeren  duust  vijf  hondert  sesse  ende  veertig  (i).  » 

Volgens  bovenslaande  akte  moet  al  het  goed ,  door  de 
proveniers  na  hunnen  dood  achtergelaten,  aan  't  godshuis 
blijven;  maar  er  zijn  voorbeelden,  dat  van  deze  schikking 
afgezien  en  eene  andere  gemaakt  werd.  Zoo  vinden  wij, 
dat  Frans  de  Geuninck  en  zijne  vrouw  Joanna  Haecx  ten 
jare  1567  werden  aangenomen ,  onder  beding  dat,  na  den 
dood  van  den  laatsllevende,  hunne  erfgenamen  twee  pond 
betalen  zouden  ten  profijte  der  inslelling ,  naits  weike  som 
zij  over  hel  nagelaten  goed  vrijelijk  beschikken  mochten. 
In  1503  was  Pieler  van  der  Cote  aanvaard,  op  voor^ 
waarde,  dat  na  zijn  overlijden  zijn  bed  aan  't  geslicht 
blijven,  of  zijne  erfgenaraen  de  som  van  een  pond  betalen 
zouden;  een  andere,  in  1594 aangenomen,  moest  een  bed 
achterlaten  <  ghesloffeert  met  alle  sijne  loebehoorten,  enz. » 
Dergelijke  bepalingen  laten  toe  te  oordeelen ,  met  welke 
inschikkelijkheid  het  godshuis ,  ten  opzichte  der  prove- 
niers ,  bestuurd  werd. 

De  lieden,  welke  het  brood  des  hospitaals  verkregen, 
behoorden ,  vooral  in  de  middeleeuwen  ,  niet  alle  tot  den 
eigenlijk  gezegden  behoefligen  stand.  De  oudste  ons  be- 
kende  hospitaalrekening,  die  van  het  jaar  1401-1402,  toont 
dit  duidelijk  aan.  Inderdaad ,  wij  lezen  er  in,  dat  de  nala- 
tenschap  eener  zekere  Beatrijs  van  der  Pale,  op  hetzelfde 
tijdstip,  tot  ruim  18  pond  groote  beliep  (2). 


(1)  Charters  der  S*'Pietersabdij,  Doos  1500-1509.  Prov.  archief. 

(2)  «  Dit  es  tgoeds,  dat  bleef  na  Beatrisen  vander  Pale.  Eerst  Id  ghelde 
II  noble  Vlaemsche,  i  inghele,  i  Macheleere,  i  Pieter,  i  Manekin  maille, 


(  248  ) 

Onder  de  k  meesterigghen  >  of  moeders  van  het  hospi- 
taai  vinden  wij  zelfs  meer  dan  eenen  naam  van  oudadel- 
lijke  familien  :  Elisabeth  de  Gruulere,  onder  andere,  ver- 
vulde  die  belrekking  tot  het  jaar  haars  overlijdens,  1548. 

In  geval  van  ziekte  werden  de  proveniers  goed  verzorgd; 
wij  lezen  in  de  hospitaalrekening  over  het  dienstjaar  1572- 
1573,  dat  de  toenraalige  moeder,  gedurende  hare  ziekte, 
Franschen  en  Rijnschen  wijn  en  «  deversche  ander  deli- 
cieuse  spijzen  »  verkreeg.  EIke  provenier,  van  welken 
stand  hij  ook  in  de  maatschappij  was,  bekwam  na  zijo 
overlijden  eene  ordentelijke  begrafenis.  Wij  zien  uit  de 
rekeningen  der  XV®  eeuw,  dat  de  lijken  toen  geolied,  en 
doorgaans  door  de  Broeders  van  de  Vest,  dit  waren  de  Celle- 
broedersy  grafwaarts  werden  gedragen.  De  meesteriggeo 
allien  werden  in  de  kapei  des  gestichts,  de  anderen  op 
het  parochiekerkhof  van  S'-Pieter3  begraven. 


maken  xv  lib.  ii  s.  ende  in  bescedenen  ^^helde  iii  lib.  x  s.  gr.,  comt 
xviii  lib.  XII  s. 

»  Juwelen  binnen  baus  vercocht : 

»  Margarete  van  Waes,  i  graweu  froc  met  de  caproene. 

»  Lijsbet  van  der  Gronen,  i  ghemingden  froc. 

»  Margarete  van  der  Dorens,  van  i  witten  roc. 

»  Glais  Drabbe,  van  in  percussenen. 

»  De  vrouwe  Daens ,  van  xii  lib.  tinenwercs,  elc  lib.  ii  s.,  maect  xxiiii  s. 

»  De  beghine  die  so  achterwaerde ,  i  pot,  i  kelel,  ende  i  becskin,  van 
al...  xviii  s. 

»  Item  de  selve  beghine ,  van  i  coursette. 

x>  Galleken  djoncwijf,  van  eenen  cuerse..  » 

«  Up  de  maerct  vercocht : 

0  Item  van  eenen  bedde  ontfaen  in  lib.  iiii  s. 

•  Item  van  i  scaprade ,  i  lys,  iii  sittecassene ,  ii  hoyken ,  ii  quaede  scriD- 
kine,iii  lib.  vii  s.  » 

a  Als  van  den  goede,  dat  bleef  na  de  doot  van  Boudin  Zeghers  so  re- 
kenen  de  proviserers  niet  ontfaen ,  mids  dat  sijn  wijf  de  proviseurs  dede 
bleken  bij  zekeren  brleven  ende  bezegeldhede,  dat  de  achterste  van  hem 


(  249  ) 

Wij  loonden  hooger  aan ,  dat  in  't  hospitaal  ook  echtpa- 
ren  werden  aanvaard,  —  eene  bij  uitslek  edelmoedige  ge- 
dachte ,  welke  men  in  deze  laalste  tijdens  weleens  beweerd 
heeflals  eene  nieuwigheid  te  moelen  invoeren. 

Ook  waren  er  proveniers ,  die  niet  in  't  hospitaal  ver- 
bleven,  maar  ten  huize,  hetzij  lijdelijk,  hetzij  bestendig, 
ondersteund  worden  —  een  andere  vorm  van  liefdadigheid 
welken  men  insgelijks  als  eene  verbetering  of  vinding  van 
onzen  tijd  onlangs  te  Gent  heeft  heringevoerd....  Reeds  in 
den  beginne  der  XV"*®  eenw  was  dit «  uutwonen  » gedoogd. 
Ter  bewijze  hiervan  diene  het  volgende  uittreksel  uit  de 
rekening  over  het  dienstjaar  1401-1402  : 

<  Dit  sijn  de  provengiers  van  Ebbrechts  hospitale,  die  in 


hleven  al  tgoed  behouden  soude  sijn  leven,  ende  dan  getroawelike  laten 
den  hospilale.  » 

»  Onlfaen  van  goede,  dat  bleven  es  na  de  dode  provengiers  binnen 
desen  jare ,  ghestorven  int  hospitael. 

»  Eerst  van  der  vrouwen  van  Praet. 

»  In  ghelde  ii  noble  Vlaemsche,  i  Pieter,  i  Rijnscbe  gulden,  i  Holians 
gulden,  dewelke  maken  xi  lib.  xviii  s.,  ende  in  bestedenen  gelde  xiiu  lib. 
X  s. 

»  In  juweleu  binnen  den  huus  verkocht  : 

»  Eerst  de  vrouwe  Daens,  xxmi  lib.  lenewercs,  elc  lib.  ii  s.,  maect 

XLVIII  s. 

.  »  Item  deselve  vrouwe  van  eerenwerke,  xv  lib.,  elc  lib.  ii  s.  iiu  den., 
maect  xxxv  s. 

»  Item  noch  deselve  van  lodenen  ghewichte  vi'/,  lib,  elc  lib.  mid., 
maect  ii  s.  ii  d. 

)>  AUise  vander  Dorent  van  een  wafelizer  ende  van  een  groenen  ca- 
proene ,  van  elken  vi  s.,  xii  s. 

»  Verkocht  up  de  maerct : 

»  Scaprade,  scrinken,  tafele,  scraghe,  forcbier  ende  oude  cleederen , 
waer  af  van  al  men  ontQuc  xiii  lib.  iii  s.,  etc. 

»  Somme  van  dezen  lxxx  lib.  xxiii  d.  gr.  » 

( Voormeld  archie f. ) 
S"**"  SjilRIE,  TOME  XXX-  '  17 


(  250  ) 

$i;hebreke  gheweest  sijn  van  haren  weecghelde  te  ontfane,  mids 
dat  sij  buten  waren,  elc  ii  s.  vi  d.  de  weke,  anno  XIUl''  ende  een. 

»  P.  Goelaerd,  xi  weken. 

»  Jan  de  Vrieze,  in  weken. 

»  Glais  Drabbe,  i  weke. 

»  Lievin  Hudgebout,  xui  weken. 

»  Jan  Venant,  i  weke. 

»  Lijsbette  sBaermakers ,  lu  weken. 

»  Margareta  van  Waes ,  x  weken. 

»  De  vpouwe  van  Carrebrouc,  i  weke. 

»  Margareta  Scoemans,  i  weke. 

»  Clara  Moeraerts ,  i  weke. 

»  De  eruderigghe ,  i  weke.  —  Somme  xi  lib.  xvn  s.  vi  d. 
paris.  j> 

Dit  gebruik  bleef  in  zwang  tot  in  de  XVil^  eeuw,  immers 
de  rekening  over  1616-1618  maakt  er  nog  gewag  van  : 

«  Eerst  betaelt  bij  ordonnantie  verbale  van  mijn  eerw.  heere 
den  prelaet  ende  proost  ande  provengiers  van  den  voors.  hos- 
pitale,  te  weten  ,  die  binnen  woonen,.*,  xlhi  lib.  xix  s.  gr. 

»  Ende  aengaende  de  provengiers,  die  huyten  den  godshuuse 
woonerif  die  plaebten  tehebbene  eenen  stuver  ter  maendt.  • 

De  moeder  had  gezag  over  de  andere  proveniers ,  als- 
mede  den  last ,  deze  in  de  ehristelijke  leering  te  onder- 
wijzen;  te  waken,  dat  ze  te  behoorlijken  tijde  hunne 
godsdienstige  plichten  kweten,  en  hen  des  morgans  en  des 
avonds  door 't  geklep  der  bedeklok  ter  kapel  te  roepen  (1). 


(1)  «  Gadwalus,  bij  de  graiie  Godts  ende  des  H.  Apostels  Stoel  Tao 
Roomen,  abt  der  exempte  abdije  van  St  Pielers ,  nevens  Geiid  ,  enz.  Doen 
te  weten  dat  wij\  aen  me  alleen  d*administratie  ende  dispositie  van  het 
hospitael  van  0.  L.  Vr.,'geseyd  Ebberechts  hospitael,  ende  der  cappelle 
vant  selve ,  staende  ontrent  de  Petricellepoorte,  is  toekomende,  soo  ler 
causen  van  sijne  primitive  fondatie,  giften  ende  continuele  weldaedea 


(  2S1  ) 

Boven  haarloon  (20  pond  groote  in  de  vorige  eeuw),ge- 
noot  zij  nog  eenige  kleine  voordeelen,  zooals  't  gebruik  van 
eeaen  afzonderlijken  tuin;  eenen  eierkoek  op  de  kermis, 
wanneer  de  andere  gasten  een  witbrood  bekwamen,  enz. 
De  kermisdag  werd  vanouds  in  't  hospitaal  met  luister  en 
zeer  genoeglijk  doorgebracht.  't  Was,  zoo  wij  reeds  zegden, 
het  tijdstip,  waarop  het  wafelijzer  voor  den  dag  gehaald 
werd,  evenals  het  Vastenavondfeest  door  eenen  koekebak 
werd  gevierd  (1).  Eerstgemeld  gebak  was  samengesteld  uit 
bloem ,  kruiden  en  zeem ,  en  had ,  denken  wij ,  den  vorm  der 


als  vaa  de  stigtinge  ende  erbauwinge  der  selve,  onlangs  door  ons  ge- 
daen ,  mils  het  overlijden  van  Agnes  van  Maldert,  in  haer  leven  meestersse 
in  het  voorseyd  hospitael,  in  haere  plaetse  gesteld  hebben  haere  zuster 
Rosa  van  Maldert,  haer  gev^de  de  niagtom  de  arme  vrouwkens  preben- 
daire  in  het  selve  hospltael  le  regeren  volgens  gewoonte,  ende  de  selve 
t'onderhoaden  in  de  calholijke  religie  ende  vreese  Godts,  hun  behooriijk 
te  cathechiseren  ende  instrueren,  als  ook  te  corrigeren  in  alles ,  waerin 
sij  sauden  misdoen,  mitgaders  hun,  siek  sijnde,  behulpsaem  te  sijn, 
ende  wel  te  sorghen ,  dat  zij  tijdelijk  de  HH.  Sacrameuten  outfangen  ,  als 
ook  alle  morgende  en  avonde  door  de  klocke  de  selve  te  vermaenen  tol 
hetgebedj  peys  ende  vrede  te  doen  onderhouden,  ende  te  beletten  alle 
oneenigheden  —  waervoor  sij  sal  genieten  de  gewoue  jaerlijkschegagie 
ende  in  het  selve  hospitael  haere  woonste  genieten.  Vervolgens  ordon- 
neren  wij,  soo  aen  den  heer  ontfanger  van  het  selve  hospitael  ende  ea- 
pelle  als  aen  alle,  die  aldaer  prebende  genieten  ofte  woonachlig  sijo,  de 
selve  Rosa  van  Maiden  als  meestersse  te  erkennen,  ende  versoeken  alle 
andere  haer  behulpsaem  te  sijn. 

»  Dese  onse  commissie  maer  duereude  tot  ons  wederroepens,  verleent 
in  onse  abdije  den  8  Maert  1788.  » 

GuDWALUs,  abt  van  S^-Pieters. 
(Meergemeld  archie f.) 

(1)  u  Item  van  cruude,  van  zeeme,  van  blommen,  daer  men  de  wa- 
felle  af  biech,  die  men  deelde  ter  widinghe  der  priesters  ende  der  <jlerc- 
ken....  nil  s. 

»  Item  betaelt  van  blommeghelde  te  Vastelavonde ,  xxxi  proveiigiers, 

elkenxii  xxxi  s.  » 

(Rekening  van  1425.) 


n 


(  252  ) 

lekkere  Kortrijksche  wafels  van  heden  —  «  wafelkins,  > 
zoo  men  'l  in  de  rekening  over  het  jaar  1470  beslempelL 
De  priesters  en  kapelbedienden,  die  op  gemelde  plechtig- 
heid  de  goddelijke  diensten  verrichlten,  werden  er  mede 
bij  mee  en  bier  vergast. 

De  gezonde  en  tol  werk  bekwame  proveniers  brachten 
hunnen  tijd  niet  in  ledigheid  door.  De  rekeningen  der  XV* 
en  XVI*  eeuw  leeren  ons,  dat  er  gesponnen  werd.  Het  voor 
'thospitaal  noodige  linneu  werd  er  echter  nietgeweven  (1). 

De  moestuin  van  't  gestichl,  waarvan  nog  heden  een 
klein  deel  is  overgebleven ,  strekte  zich  aanvankelijk  tot 
aan  de  Petercellepoort,  langsheen  de  stadsvesl,  uit.  't  Was 
een  gebruik  met  verscheidene  koeien ,  voorzien  van  eenc 
weide  (2)  en  een  wachthuizeke  (3),  welk  laatste  doorde 
Gentenaren  in  de  XVI*  eeuw  werd  afgebroken. 

De  wederzijdsche  plichten  der  overste  en  der  proveniers 
vinden  wij  uitgedrukt  in  't  reglement,  dat  door  den  pre- 
laat  der  S-Pietersabdij  in  1468  werd  uitgevaardigd.  W^ij 
zien  uit  dit  stuk,  dat  de  provenier,  in  de  algemeene  avond- 
gebeden  afwezig,  gestraft  werd  met  eene  boet  van  12  pen- 


(1)  tt  Item  in  sent  Giliis  daghe ,  ten  candellaren  omme  keerseo  mede 
t^  coopene ,  doer  mede  dat  de  provengiers  spinnen^  es  belaelt  ii  s.  p. » 

{Rekening  van  1470-1471  eo  aodere.) 

u  Item  betaelt  van  eenen  stieke  iijwaets  te  wevene  omme  int  hospitael 
te  besighene  binnen  desen  jare,  xxxvi  s.  iv  d.  gr.  » 

( Rek. ) 

(2)  «  Item  Giliis  Seys  te  gratien  gbedaen  van  siner  buerlnghen  vander 
sindinghen  in  de  Veste ,  mils  dat  de  scapen  m^ns  heeren  van  Vlaenderen 
of  weedden  ende  der  inbringben ,  xv  s.  » 

{Rekening  over  1445-1446  ) 

(3)  u  Item  van  Philips  Gausse  ende  Coppin,  die  verheghent  ende  vcr- 
vast  bebben  twakehuusekin ,  staende  up  de  Veste ,  ii  lib.  viii  s.  p.  » 

{Idem  over  1541-1542.) 


(  2§3  ) 

ningen ;  wie  deze  gebeden  meer  dan  tweemael  in  de  week 
verzuimde  bij  te  wonen,  of  zonder  verlof  der  Moeder 
builen  't  hospitaal  vernachlte,  verbeurde  al  den  onder- 
stand,  op  welken  hij  die  week  recht  had.  De  proveniers 
waren  verplicht  zwarle  of  grauwe  kleeren  te  dragen,  zon- 
der versierselen.  Elkaar  onbeleefd  toespreken  of  mishan* 
delen,  ongehoorzaamheid  jegens  de  overste,  werd  ook  met 
boete  gestrafl.  —  De  Moeder,  van  haren  kant,mocht  nie- 
mand  verlof  geven  om  uit  bet  gebed  te  blijven  of  buiten 
't  geslicht  den  nacht  door  te  brengen,  tenzij  om  geldige 
redenen;  meer  dan  tweemaal  in  de  week  mocht  zij  dit 
geenen  provenier  toestaan,  tenzij  in  geval  van  ziekle.  Het 
openen  en  sluiten  der  deuren  op  de  door  't  reglement 
bepaaJde  uren ,  alsmede  de  bewaring  der  sleutels,  was  haar 
voorts  opgedragen  (1 ). 


(1)  «  Wij  Philips,  bij  den  gbedooghe  ons  heeren  abdt  van  sente  Pieters 
clooster  bij  Ghend,  wien  de  dispositie  ende  Iregement  van  Ebbrechls 
hospitale,  ghestaen  ende  gheleghen  binnen  onsen  beerscepe  van  sente 
Pieters,  bij  Gbend ,  gheheel  ende  alleene  toebehoort,  doen  te  wetene  alien 
lieden,  dat  wij,  om  te  onderhoudene  den  dienst  Gods  ende  te  voedene 
paeys  onder  de  provengiers  vanden  vors.  hospitale,  zij  man  of  wijf,  van 
wat  state  dat  zij  zijn,  ende  omme  tproflBjt  vanden  zelven  hospitale,  ach- 
tervolgbendedeorbuerlijkeende  lovelijke  ordonnancien  vanden  zelven  hos- 
pitale, hebben  gheordonneert  ende  ghemaect,  ende  hij  desen  presenten 
ordonneren  ende  maken  zekere  statuten  ende  ordonnancien  om  die  ton- 
derhouden  te  zijn  van  nu  voorlane,  in  der  manieren  bier  naervolgbende. 
Eersl  zo  bevelen  wij  ende  ordonneren  den  provengiers  van  den  vors. 
hospitale,  dat  elc  van  bemlieden,  zij  man  ofte  wijf,  zij  van  den  begbinsel 
toeten  hende  tsavens  ter  bedingben  int  voors.  hospitael ,  up  de  verbuerte 
van  twalif  penninghen  paris.,  die  af  teslane  vanzijnder  provenden  ten 
hende  van  der  weke,  het  en  zij  bij  orlove  van  der  meesterigghe,  ende  zo 
wie  meer  dan  twee  waerven  de  weke  ter  vors.  bedinghe  ghebreect, 
binnen  den  hospilaele ,  die  zal  verbueren  de  ghebeele  provende  van  dier 
weken.  Item  zo  wie  buuten  den  vors.  hospitaele  vernacht  zonder  oorlof 
van  den  meesteriggben ,  die  zal  verbueren  zijne  ghebeele  provende  van 


(  254  ) 

Minder  is  ons  bekend  aangaande  bet  eigenlijke  godshuis 
voor  de  arme ,  door  Gent  reizende  pelgrims,  weike  er  gedu- 


dier  weken.  Item  dat  de  meeslerigghe  niemant  oorlof  gheven  en  zai 
vander  bedinghen  te  blevene  Doch  om  bulen  le  vernacbleDe,  bet  en  zij 
om  redelijke  noddsaken.  Item  dal  de  meesteiigghe  niement  oorlof  gheven 
en  zal  van  der  bedinghen  te  blivene  meer  dan  twewaerfsten  de  weke, 
bet  en  ware  dat  zij  Int  godshuus  ziec  lagben.  Item  dat  de  vors.  meeste- 
riggbe  niement  oorlof  gheven  en  zal  om  buten  te  vernachten  om  wat 
noodsaken  dat  zij ,  boven  twee  nachten  de  weke.  Item  dat  de  vors.  mees- 
terigghe  zal  ghehouden  zijn  alle  de  dueren  van  den  vors.  hospitaele  te 
doen  sluten,  van  Baefmesse  tot  Paeschen  tsavens  te  zeven  hueren,  ende 
tsmorghens  ter  redelijker  hueren  in  claren  daghe  open  te  doen  doene, 
ende  van  Paeschen  tot  Baefmesse  doen  sluten  zal  de  vors.  dueren  te  ne- 
ghen  hueren  van  den  avende ,  ende  die  tsmorghens  open  te  doen  doene  ter 
redeliker  bueren  als  boven ,  van  welken  dueren  zij  de  sluetels  onder  baer 
nemen  zal  ter  hue»*en  als  die  dueren  gbesloten  zuUen  zijo,  ende  niement 
huut  noch  in  laten  binnen  den  tijde,  dat  de  dueren  behooren  gbeslooten 
te  zijn.  Item  dat  de  vors.  meeslerigghe  ende  elc  van  den  vors.  proven- 
giers  hemlieden  simpelic  draghen  zullen  ghecleet  met  zwaerten  ofte  met 
grauwen,  ende  dabiten  ghemaect  simpelic,  aizo  et  behoort.  Item  zo  wan- 
neer  eenich  van  den  vors.  provengiers,  zij  man  of  wijf,  den  anderen 
qualic  toespreken  zal ,  zal  de  mesdade ghe  verliesen  de  heelft  van  zijoder 
provende  van  dier  weke.  Item  zo  wie  dat  handslaet  in  quaetheden  an 
eenen  anderen ,  die  zal  ghecorrigeert  zijn  ter  ordonnancie  van  ons.  Item 
zo  wie  de  meesteriggbe  zeggben  zal  eeneghe  scofSerichede,  die  zal  zijne 
provende  verliesen  eene  weke  lane.  Item  die  hand  an  de  meeslerigghe 
sloeghe  in  quaetheden  die  zal  slaen  Tonser  correctien.  Item  zo  wie  van 
den  vors.  provengiers,  zij  man  of  wijf,  alle  zijn  goed  int  vors.  hospitael 
niet  brocht  en  heeft,  ghelijk  d'inhouden' van  den  lelteren  van  zijoder 
ghifien  wel  verclaert,  dat  hij  dat  goed  int  vors.  hospitael  bringhe  tus- 
schen  dit  ende  Kersavonde  naest  commende ,  up  de  peine  zijn  broot  te 
verliesene.  Ende  omme  dal  alle  dese  dinghen  zullen  bliven  wel  onder- 
houden ,  zo  hebben  wij  dese  le(tren  doen  zeghelen  met  onsen  zeghel  int 
jaer  ons  Heeren  duust  vier  bondert  achte  ende  tsestich,  den  tiensten 
dagh  van  Novembre.  »> 

{Oorspronkelijk  stuk,  op  perkament,  voor- 
zien  van  een  {geschonden)  zegel  in  roo- 
den  was,  —  Provinciaal  archie f.) 


,  (  255  ) 

w 

rende  drie  dageo  kosteloos  geherbergd  en  gespijsd  werden. 
Instellingen  van  dien  aard ,  welke  men  schier  in  alle  steden 
onzes  lands  heeft  aangelrofifen ,  waren  eene  hoogsle  nood- 
zakelijkheid  in  eenen  tijd,  loen  voor  kleine  zoowel  als  voor 
groote  misdrijven  vonnissen  werden  uitgesproken,  die  eene 
bedevaart  naar  meer  of  min  vergelegene  plaatsen  voor- 
schreven  (1).  Manslag,  diefte,  zelfs  eenvoudige  overlre- 
ding  van  de  politieverordeningen,  beleedigingen ,  enz. , 
werden  veelal  door  eene  bedevaart  geboet,  hetzij  naar  bid- 
plaatsen  in  ons  land,  hetzij  naar  Spanje,  Duitsehland,  Italie 
of  bet  Heilige  Land,  volgens  de  gewichtigheid  der  misdaad 
of  overtreding.  De  verzorging  der  pelgrims,  die  in  Hebbe- 
rechts  godshuis  ook,  in  geval  van  ziekte,  tot  bun  voile 
herstel  verpleegd  werden,  beboort  niet,  zoo  wij  meenen, 
tot  de  oorspronkelijke  sticbting,  maar  was  er  reeds  in  de 
XV*  eeuw  in  zwang.  Gewoonlijk  ontvingen  zij  er  erwten- 
soep,  en  bekwamen  er  in  den  winter  vuur,  om  zich  te  ver- 
warmen  (2). 

Een  mannelijke  bediende  was  gelast,  hen 's  avonds  naar 
bed  te  geleiden  en  des  och tends  te  wekken  (3). 


(i)  Uitwijzens  een  stuk,  in  H  kerkarcbief  van  Ooslakker  bewaard ,  werd 
ten  jare  1770  een  inwoner  dier  gemeente  veroordeeld  om,  tot  slraffe 
eener  verergernis  in  zijne  parochiekerk ,  boven  de  betaling  eener  boel, 
eene  bedevaart  naar  0.  L.  Vrouw  van  Schreiboom  te  doen. 

(2)  tt  Item  ghegheven  voor  de  passanten  ende  pr»  vanden  hospitale 
van  Baefmesse  98  tot  Paeschen  99,  om  polaige  te  raaken,  twee  sacken 
erweten ....  vi  lib.  xv  s.  iiii  gr.  « 

v(  Item  gbecocbt  tot  beboufve  van  den  vorn.  bospitale  om  de  passanten 
tsnavens  te  gheven  drij  hondert  mutsaerts....  xxxvi  s.  «> 

(/?6&emngf  ot?er  1598-1599.) 

(3)  «  Item  betaelt  den  cnape  ,  die  binnen  desen  jaere  de  aerme  lieden 
int  hospitael  snavons  te  bedde  gbedaen  beeft  ende  smorghens  uutgbe- 
laten ,  xxvi  sch.  p.  « 

(/dm  over  1520-1521.) 


(  256  ) 

Hoe  goed  beheerd,  hoe  bloeiend  ook,  bad  bet  gesticht 
tocb  somlijds  met  moeilijkheden  te  kampen.  De  aairwe- 
zigheid  van  landloopers  en  bedelaars  in  den  tuin ,  of  zelfs 
in  de  kapel,  bracbt  meermaals  de  vrome  bewoneren  der 
schuilplaats  in  opscbudding.  De  rekening  van  1569-1570 
maakt  gewag  van  eenen  «  manspersoon,  versleghen  van 
eenen  under  en  bedelaercy  's  morgens  ter  clocken,  »  terwiji 
talrijke  rekeningen  der  XVIP  eeuw  eenen  post  bebelzen 
als  degene,  dien  wij  over  't  jaar  1659-1660  aantrefiFen  : 
«  Item  aen  d'officieren  van  d'aerme  caemer  omme  somtijts 
»  te  coramen  besoucken  thospitael,  om  te  sien  of  daer 
t>  gheen  vaghebonden  ofte  verloopen  soldaeten  logieren, 
1  voor  bun  brandewyngbelt  ende  nienwejaeren ,  iii  lib. 
]»  nil  scbellingben  groote.  » 

Een  laatste  woord  over  bet  besluur  der  goederen ,  aan 
'I  bospitaal  toebeboorende.  Wij  spreken  booger  van  de 
bezorgers  of  proviseerders.  De  recbten  en  plicbten  dezer 
bedienden  staan  volkomen  uitgedrukt  in  eene  aanstellings- 
akte  van  den  jare  1399,  weike  wij  bier  letterlijk  laten 
volgen  : 

«  Wij  Gheeraerd ,  bij  den  ghedoeghe  ons  Heeren  abd  van 
S.  Pieters,  etc.  Doen  te  wetene  alle  lieden ,  dat  omme  dat 
Ebbrechts  hospital,  gestaen  in  ons  dorp  ende  herseep  van  senle 
Pieters  bii  Ghend,  te  onse  despositie  staet,  ende  wij  omt  vor- 
siide  hospital  met  reden  en  bij  besceede  gheregiert  te  zine,  be- 
trouwende  in  de  trouwc  ende  neerstigheid  van  onse  beminde 
Gherem  van  Oestrem  ende  Janne  Widaeghem,  dezelve  Gherem 
ende  Janne  hebben  ghestelt  ende  ghemaect  ende  by  dezen  pre- 
scnte  stellen  ende  maken  proviseurs  ende  onlfanghers  van  den 
vors.  hospital,  van  alle  den  landen,  mersschen,  heeltwin- 
ninghen,  ervehke  renten  ende  alle  andre  emolumenten  ende 
profiten,  den  vors.  hospitale  toebehorende,  waer  dat  gestaen 


(  287  ) 

of  gheleghen  zij,  wederroepende  alien  andren  proviscnrs  ende 
ontfanghers  van  den  vors.  hospitale,  die  voor  de  date  dezer 
presente  ghesiin  hebben;  heinlicden  ghevende  vullen  macht, 
autoriteit  en  special  bevel ,  de  pachte  van  de  pachlers  of  sculden 
van  al  den  vors.  landen,  heeltwinninghen ,  ervelike  rentcn, 
ende  alle  andre  emolumenten  ende  profiten  den  vors.  hospitale 
toebehoorende ,  waer  dat  zij  ghestaen  en  gheleghen  siin,aIso 
zij  nu  verpacht  staen  of 'also  zijse  naermaels  eener  terrain  van 
IX  jaren  lane  ende  daer  onder,  te  loyalen  pachte  verpachlcn 
zullen  te  profite  van  den  vors.  hospitale,  metgadcrs  den 
achterstellen ,  die  men  de  vors.  hospitale  sculdich  ende  tachlcr 
cs ,  te  ontfane.  De  huusen  van.  den  vors.  hospitale ,  binnen 
ende  buten,  waer  zij  ghestaen  zijn,  te  reparerenen,  ende  te 
ghereke  te  houden.  Gomende  int  vors.  hospital  den  ghone,  die 
wij  den  provende  ghegheven,  of  zij  bij  ons  ottroye  vercochl 
sullen  hebben  te  vercoepenen,  tprovengiers  liven  of  bij  ter- 
minen,  tghelt  van  sulcken  vercochten  provendcn  ende  ca- 
nieren,  metgaders  daer  naer  de  dood  der  provingiei*s  van  de 
vors.  hospitale  bliven  sal,  te  ontfane  :  de  sculden  daer  af  in 
wette  te  trecken  voer  zo  wat  heeren,  jugen  of  justiciers,  dat 
hem  ghelieven  ende  behoeren  sal,  gheestelike  of  weerlike, 
ende  daer  te  vervolghene  ende  elc  sonderlinghe  toten  vullen 
payementen,  quittantien  van  dies  zij  ontfaen  sullen  hebben, 
up  dat  mens  begeert  gheven.  Alle  ervelike  renten  ende  lasten 
diet  vors.  hospital  bij  causen  van  sinen  goeden  sculdig  mach 
wesen,  betalende,  ons  lettren  van  quittantie,  certificatie  ende 
declaratie  van  dies  zij  betaelt  sullen  hebben  in  de  voors.  saken, 
metgaders  goeder,  ghetrauwer  ende  clare  rekeninghe  van  al 
dies  huerlieder  vorsiide  ontfang  bcloept  of  beloepen  sal ,  of  de 
sculds  vullewettich  overbringhende,  te  doene.  Omt  welke  wel 
en  ghetrouwelike  ende  ten  profite  van  den  vors.  hospitale  te 
doene,  wij  den  vors.  Gherem ,  om  dat  hii  de  meeste  pine  heeft, 
gheconsenteert  hebben  elx  jaers  xu  pond  par.  Vlacmscher 
munten ,  ende  de  vors.  Janne  elx  jaers  x  pond  par.  der  raun- 
ten  vors.,  also  langhe  als  zie  ontfanghers  wesen  sullen ,  etc.  » 


(  258  ) 

Thans  eenige  woorden  over  de  kapel  van  het  hospilaal. 

Deze  bidplaals  staat  onder  de  bescherming  van.  0.  L 
Vrouw  van  Zeven  Weeen,  ook  0.  L.  Vrouw  ter  Sneeuw 
en  0.  L.  Vrouw  ten  Schreiboom  geheeten.  De  eerste  dezer 
benamingen  hoeft  voor  de  christenen  geene  uitlegging;de 
Iweede  wordt  door  geene  oorkonde  of  legende  opgehelderd. 
De  oclaaf  van  0.  L.  Vrouw  ter  Sneeuw  word  jaarlijks  van 
5  lot  13  Augusli  in  de  kapel  gevierd.  Wat  de  derde  betreft, 
onder  welke  de  bidplaals,  en  zelfs  gansch  het  gesticbt, 
doorgaans  door  het  volk  genoerad  wordt,  deze  komt  van 
de  verbeelding  der  groep  op  'Ihoogaltaar  voort.  Maria,  de 
borst  door  zeven  zwaarden  doorstoken,  zit  aen  den  voet 
eens  booms,  en  houdl  op  hare  knieen  't  lijk  haars  Zoons, 
van  't  Kruis  afgedaan.  Deze  verbeelding  werd  tijdens  de 
middeleeuwen  gewoonlijk  de  Nopd  Gods  geheeten.  — De 
hier  bedoelde  boom,  in  den  vorm  van  een  kruis  gesneden, 
is  een  wilg,  treurwilg,  weleer  schretende  boom,  of  bij  ver- 
korting  schreiboom  genaamd  (1). 

Nopensde  goddelijke  diensten  in  de  kapel  is  onsbekend, 
dat  deze  gedurende  de  XVI*  eeuw  gemeenlijk  door  Min- 
derbroeders  werden  verricht.  Men  las  er  alsdan  drie  missen 
in  de  week.  De  verjaring  van  de  kerkwijding  werd,  zoo 


( 1 )  Buiten  de  Petercelle  of  Kortrijksche  poort ,  tusschen  H  eiode  ?aa  deu 
Schreiberg  en  den  Molenberg ,  stond  er  vroeger  een  eeuwenoude  boom , 
Schreiboom  geheeten.  Onder  zijne  lommerrijke  scbaduw  knielden  bede- 
vaarders  en  voorbijgangers,  ter  vereering  van  't  houten  kruis,  dat  aao 
dien  boom  bevestigd  was.  Dit  houteu  kruis  werd  ten  jare  1310  vervangen 
door  een  in  Aalslerschen  of  Brabantscben  steen,  door  Jao  Eebins  ten 
koste  van  S'-Jacobsgodshuis  gemaakt.  Weinigen  tijd  daarna  werd  ter- 
zelfde  plaats  een  kapelleke  gebouwd,  toegewijd  aan  0.  L.  Vrouw,  en  hel- 
welk  op  eene  landkaart  der  XVII«  eeuw,  in  't  provinciaal  arcbief  van  Genl 
l)erustende,  onder  den  naam  van  Schreiboom  is  aangeduid. 


(  259) 

wij  reeds  gezien  hebben,  feeslelijk  herdachl :  op  dien  dag 
kwam  nu  eens  de  schgolmeesler  der  S'*-Pielersabdij  met 
zijne  leerlingen  (1),  dan  de  zangkapel  der  hoofdkerk  de 
diensten  door  musiek  en  slemgeluid  opiuisteren  (2).  — 
Eene  charier  van  1521  leert  ons,  dat  Willem  de  Brune 
toen  de  som  van  120  ponden  Ylaamsch  aan  het  godshuis 
opdroeg,  om  er  eene  kapelnij  te  slichlen  (3). 

Krachlens  eene  bulle  van  pans  Clemens  X  werd  in  de 
kapelden  IGApril  1716 eene  broederschap van  O.L.Vrouw 
van  Zeven  Weeen  opgericht.  Een  Notilieboekje,  onder  H 
archief  der  S'-Pietersabdij  berustende,  behelst  het  relaas 
van  een  groot  getal  mirakelen,  door  voorspraak  van  de 
Moedermaagd  in  deze  bidplaats  geschied ,  en  gestaafd  door 
notarieele  attestatien.  De  toeloop  van  geloovigen  was  hier 
ongemeen  groot;  immerskranken  van  alio  slag  vieiden  zich 
met  de  verwachting,  dat  zij  er  hun  herstel  bekomen  zou- 
den.  Bracht  die  godsvrucht  het  hospitaal  voordeel  bij, 
't  was  evenwel  niet  zonder  grooten  last  en  moeilijkheden  : 
vooral  in  de  rekeningen  der  XVII*  eeuw  leest  men  van 
geschenken ,  «  ghegheven  aen  de  ofliciers  van  de  Aerme 
i>  Kamere,  voor  een  nieuwjaer,  om  de  schoyers  etc.,  iiyt 
i>  Hebberechts  hospitael  te  jaeghen...  d 

Er  kwamen  pelgrims  van  alle  kanten,die,  gelijk  in 


(1)  «  Item  den  scoolmeester  met  zijoeu  kinderen  van  der  messen  te 
ziiighene,  viii  s.  » 

( Rekening  tan  't  h ospitaal,  i  445- 1 446.) 

(2)  u  Betaelt  an  M^*  Mattbijs ,  saogmeestere  van  S^  Baefskeercke ,  voor 
vijf  jaereu  ghesongben  te  hebben  met  sijne  sanghers  ende  criaelen  in  de 
kerckwijdingbe  van  den  voorn.  hospitaele ,  xxv  s.  gr.  » 

{Reken.  van  1521-1526.) 

(3)  Arcbief  der  Burgerlijke  Godsbuizen  van  Gent. 


(  260  ) 

andere  bedevaartplaatsen, eene  kleine  gedenkenis  van  hier 
raeedroegen  (1).  In  den  aanvang  der  XVII ^  eeuw  was  op 
het  zoogenaamde  papieren  vaantje  eene  prachlige  koper- 
gravuur,  in-4°  formaat,  0.  L.  Vrouw  van  den  Schreiboora, 
en  in  't  verschiet  de  kapel  afgebeeld.  Men  las  er  't  volgende 
jaarschrifl  op  : 

Onse  Lieve  Vranwe  van  Schrejiioom ,  gevieri  op 
dlieerlichede  van  S*"  Picters  ncvens  Gliend. 
Dies  Late  MlraCULa  eXUberant. 
DagheLYCX  Ware  MlraCkeLg  (i  722). 

Eene  andere  afbeelding  der  kapel,  ook  in  vorm  van  be- 
devaartvaantjens/werd  ten  jare  1847  door  C.  Onghena, 
van  Gent,  gegraveerd. 

Voor  de  geloovigen,  die  de  kapel  van  0.  L.  Vrouw  ten 
Schreiboom  bezochten ,  was  een  handboekje  vervaardigd , 
te  Gent  in  1720  gedrukt,  en  getiteld  :  Litanie,  gebeden 
ende  lofsanck  tot  de  A,  H.  maget  Maria  van  Schret/boom, 
Dit  boekje  behoort  tegenwoordig  lot  de  zeldzaamheden. — 
Bij  Boudewijn  Manilius  werden  ten  jare  1663  een  paar 
berijrade  gebeden  ter  eercf  van  0.  L.  Vrouw  van  Schrei- 
boom gedrukt,  eindigende  met  de  volgende  regelen  :  «  Als 
»  men  yet  particuliers  van  Onse  Lieve  Vrouwe  begbeert, 
»  men  leest  het  neghen  daghen ,  van  den  eenen  saterdagh 
»  tot  den  anderen ,  ende  men  krijcht  hier  door  baete.  »  — 
Dit  alles  moge  strekken  tot  een  bewijs  van  het  vertrouwen, 
met  welk  de  christenen  deze  bidplaats  bezochten. 

Sedert  de  X  V*'  eeuw  was  de  kapel  met  een  schoon  kunsl- 


(1)  De  kaarseii  en  wassen  beeldekeiis ,  hier  jaarlijks  door  de  bedevaar- 
ders  opgeofferd ,  badden  gemiddeld  eene  waarde  van  156  pond  groole  of 
omirent  1,722  franken  onzer  tegenwoordige  munt. 


(  261  ) 

gewrochl  versierd :  de  Gentsche  beeldsnijder  Daneel  Hoy- 
BAERD  (Heybaerd?)  vervaardigdc  er  in  1427  eene  altaar- 
tafel  of  beeldwerk  met  figuren  voor,  weike  niet  min  dan 
36  pond  18  schellingen  4  deniers  groote  kostte,  eene  re- 
delijk  goede  som  voor  dien  tijd.  Tot  het  belalen  dezer  som 
badden  eenige  edelmoedige  personen  ten  beloope  van  27 
pond  4  schellingen*4  deniers  bijgedragen  (1). 

De  rekening  over  't  dienstjaar  1408-1409  maakt  gewag 
«  van  baste,  daer  men  de  matte  mede  maecte,  die  in  de 
capelle  leeght,  »  en  in  de  XV^  eeuw  werd  de  vloer  op  't 
feest  van  Kerstdag  en  Paschen,  gelijknoede  op  de  wijdings- 
verjaring,  naar  het  toen  algemeen  in  zwang  zijnde  gebruik, 
met  stroo  belegd.  In  de  XVP  eeuw  vinden  wij  vdor  het 
altaar  eene  metalen  kroon  hangen  (2). 


(1)  tt  Dat  hier  naer  volghende  es  den  cost,  die  wij  ghedaen  hebbeii 
om  de  tafele  te  doen  maken  in  Ebbrechts  ospitael ,  in  de  capelle  up  den 
outaer,  als  wijse  bestaetden  te  doen  makene  an  Daneele  Hoybarde, 
van  lijfcoop,  vi  s.  » 

tt  Item  van  der  tafele  te  doen  makene  ende  te  stofferene,  als  sobeslaet 
was  in  staes  wercke  te  makenne  an  Daneel  voers.,  betaelt  xxxvi  lib.  » 

«  Item  om  als  de  tafele  gbehaelt  was ,  doe  deden  wij  bezien  were- 
liedeu ,  die  hem  wel  der  an  bevroeden  oft  dwerc  vuicommen  was ,  alsoet 
Daneel  voers.  beleede  te  makenne.  Doe  wasser  verdronken  vi  s.  » 

tt  Item  van  der  tafele  te  halenne  van  Daneels  voers.  toet  int  bospKael 
XIV  d.  Somme  x^ixvi  lib.  xiiii  s.  iiii  d.  » 

'»  Hier  teghen  hebben  wij  te  baten  van  den  goeden  lieden ,  diere  ler 
tafele  bouf  ghegheven  hehben....  tsameu  xxvii  lib.  lui  s.  iiii  d.  » 

tt  Item  betaelt  Lauwereins  Gheerbout  van  den  gordinen ,  ijserin  roeden 
te  cuertenne  ende  te  makene,  ende  van  den  haken,  daer  de  gordin- 
roeden  in  ligghen ,  ende  van  eenen  ijsere ,  dat  ghesleghen  es  om  d'aulaer 
tafelle  in  de  capelle,...  viii.  » 

{Beken.  van  1427-1428.) 

{^)  «  Item  betaelt  der  meesterigghe  van  dat  zo  heeft  doen  maken  de 
crooue  in  de  capelle  up  ende  nedergaende  net  eender  wippe....  xii  s.  » 


(  262  ) 

Thans  treft  men  nog  in  de  bidplaats,  onder  andere  ver- 
sierselen,kleine  tafereelen  aan,  voorstellende  deff.  Coleia, 
S.  Bonaventuruy  S.  Antoon  van  Padua,  en  de  Zeven  Weeen, 
het  laatstgenaelde  door  Jan  van  der  Plaetsen. 

Tijdens  de  vorige  eeuw  waren  de  diensten  in  deze  bid- 
plaats zoo  zeer  vermenigvuldigd ,  dat  de  pastoor  der  paro- 
chiekerk  van  S*-Pieters  het  noodig  oordeelde,  den  prelaat 
der  abdij  te  verzoeken,  de  uitbreiding  der  godsdienstoefe- 
ningen,  weike  der  parochiekerk  nadeel  toebrachten ,  tegen 
te  gaan  (1). 


(1)  »  Aen  den  eerweirdighsien  heer  prelaet  der  exempte  abdije  ©on 
5'«  Pieters  nevens  Ghendt.  • 

«  Verthoonende  in  alle  eerbiedigheyt  heer  ende  meester  Winwalocus 
Pliara/jjn,  religieus  der  voorDoemde  exempte  abdije  van  S"  Pieters  ne- 
vens Gbendt,  ende  pastor  der  parochiale  kercke  van  Onse  L.  Vronwe 
Sinte  Pieters  vornoemt,  dat  sij ,  siende  de  toecommende  mine  ende  on- 
derganck  van  onse  parochiale  kercke,  doordien  dat  de  kercke,  om  soo  te 
segghen,  verlaeten  wordt  van  de  parochianen,  lef  oorsaecken  van  de 
parochiale  diensten,  die  ghedaen  worden  in  de cappelle  van  Schreyboom; 
men  distribueert  er  de  H.  Communie,  men  weydter  de  Lichtmis  keirsen, 
op  Asschewoensdagh  men  geeft  er  cruyskens ,  men  heeft  emu  cortelijckse 
een  solemnele  octave  geviert  van  de  geloovigbe  zielen ,  waerloe  de  gene- 
gene  weekelijks  een  oort  uytlegghen,  de  welcke  tot  soo  eenen  grooten 
nomber  ghecomen  sijn ,  dat  het  sjaerlijcks  ontrent  de  hoodert  guldens 
uytbrenght.  Desen  jaere  1766  op  den  feestdagh  van  H.  Cruysverheffin- 
gbe  wederom  eene  solemnele  misse  en  lof.  Sijnder  eenighe  ghebuerten , 
besonderlijck  van  buylen  de  Petercelle-ende  Heuverpoorte,  de  welcke 
eenige  votive  ofle  zielmissen  plaghten  te  doen  celebreeren  in  bun  paro- 
chiekercke,  sij  gaen  van  gelijckeu  naer  de  voorseyde  capelle  van  Schrey- 
boom;  men  gaet  daer  te  offeren,  men  stelt  daer  lijkbaere,  soo  datter 
anders  uiei  en  manqueert  als  begraeven,  hetgone  allenskens  soude  vol- 
ghen ,  waer  het  saecke  daer  niet  in  voorsien  en  wiert ;  welcke  nieuwig- 
heden  ten  meeslen  deele  begonst  zijn  tsedert  de  pastor jj  ven  .0.  L. 
Vrouwekercke  door  Ul.  eerweirdigheyts  religieusen  bedient  wort,  ende 
groote  schaede  ende  prejudicie  toebringen  aen  de  moederkercke.  Dan  ge- 


(  263  ) 

Hospitaal  en  bidplaats  werdea  verscheidene  malen  her- 
bouwd.  Het  houten  gewelf,  achter  't  altaar,  alsmede  de  to- 
ren,  bekwamen  eene  herstelling  in  't  jaar  1427  (1);  de  ge- 
bouwen  van  't  hospitaal  werden  ten  jare  1436  tot  beloop 
van  ruim  145  pond  hersteld;  in  1510  werd  het  toreken 
vernieuwd,  en  bekroond  met  een  ijzeren  kruis,  dat  de 
Gcntsche  schilder  Jan  de  Schooner  kleurde  en  ver- 
guldde  (2). 


merckt  ick  dusdanoighe'schaedeUjcke  nieawighedea  niet  en  can  beletten , 
sonder  niijne  oversten  te  kennen,  oorsaecke  ik  mij  tot  uwe  eerwaerdig- 
heyt  keere. 

»  Biddende  believe  gedient  te  wesen,  gb^considereert  de  redenen 
voorscbreven,  ende  de  aermoede,  waerin  onse  kercke  sigh  vindt,  van  te 
beletten,  dat  men  in  de  capelle  van  Scbreyboom  in  toecomende  geen  paro- 
cbiaie  diensten  meer  en  sal  celebreren,  in  prejudicie  van  de  moeder- 

den  Suppliant,    . 
W.  Pharazun  ,  pastor  6.  M.  Gandae.  » 

(1)  «  Betaelt  Pieter  Cuenicxdonc  van  den  zolderkin  te  makenne  bachten 
den  outaer  in  de  capelle  ende  boven  an  de  torre  te  makenne  ant  hoeft 
vander  scelle  iii  ijseren  banden  te  slane...  x  s.  » 

( Rekening  van  1 427-1 428. ) 

<2)  «  Item  betaelt  Pb.  Kerstiaen,  Bouwijn  de  grafmaker  ende  noch 
een  anderen  cnape  van  tgat  te  maken,  daer  torrekin  staet,  vander  stel- 
lingbe  te  makenne  ende  doude  torrekin  ofte  doene,  al  tsamen  in  lib. 
xviii  s.  p.  » 

«  Item  van  \^  iii«  correelen,  betaelt  v  s.  gr.  elc  duust,  xv  lib. 
XVIII  s.  p.  » 

a  Item  ghecocht  bij  Govaert  Douwe  witle  steeue ,  omme  tselve  torre- 
kijn ,  ende  die  te  doen  hauwen  van  Jan  van  Dickele  xxi  lib.  xix  s.  p.  » 

«  Item  betaelt  Pieter  Litteljans  van  eenen  ijserin  cruuce  up  torrekin 
te  maken  ende  ander  ijserwercb  verbesicht  an  tselve  torrekijn ,  xiiii  lib. 
XV  s.  nil  d.  p.  » 

tt  Item  betaelt  Jan  de  Scooner  van  tselve  cruuce  te  schilderen  ende 
vergulden  iiii  lib.  xvi  s.  p.  » 

(Idem  van  ioiO-roli.) 


(  264  ) 

Eene  andere  herbouwing  des  hospitaals  had  plaats  ia 
1 541 ,  en  kostte  471  pond  7  schelliugen  5  deniers  pari- 
sis  (1);  vijf  jaren  later  werd  eene  som  van  614  pood  18 
s.  p.,  in  <(  leparatien  ande  nieu  htiusen  i>  besteed;  in  1548 
eene  som  van  45  pond  12  sch.  voor  twaalfduizend  ver- 
wrochte  baksteenen.  Omtrent  bet  jaar  1555  bouwde  men 
eenige  panden.  Eindelijk  werden  hospitaal  en  kapel  in 
1771  en  1772  gansch  berbouwd;  daarvoor  deed  de  abt 
van  S'-Pieters,  Godwal  Seiger,  een  verscbot  van  ruim 
9,000  pond,  terwiji  bet  geslicbl  zelf  er  voor  9,335  pond 
15  scbellingen  groole,  of  56,014  gulden  14  stuivers  toe 
bijdroeg.  Het  zijn  deze  gebouwen,  zeer  eenvoudig  van 
stiji ,  welke  beden  nog  bestaan. 

Het  groote  portaal,  alsook  de  kapel,  zijn  versierd  met 
talrijke  portretten  van  kinderen,  die  bij  bunne  geboorte, 
of  tijdens  eene  ziekte,  door  bunne  ouders  aan  Maria  wer- 
den toegewijd. 

Het  beeld  der  Moedermaagd,  in  de  kapel  bewaard,is 
zeer  oud,  en  onlsnaple  aan  de  woede  der  Geuzen  en  Sans- 
Culotten.  Het  is  op  de  feestdagen  ombangen  met  bet  oude 
kleed  van  goudlaken  en  gebloemde  brocade.  Gbristus  en 
Maria  bebben  ieder  eene  rijke,  met  edelgesteenten  ver- 
sierde  kroon  van  zilver  op  bet  boofd;  de  zeven  zinnebeel- 
dige  zwaarden  zijn  van  betzelfde  metaal. 

Zeggen  wij  nog,  aleer  deze  beknopte  gescbiedenis  van 
een  der  oudste  en  seboonste  liefdadigbeidsinstellingen 
onzer  stad  te  sluiten ,  dat  bet  in  de  kapel  van  0.  L.  Vrouw 
van  Scbreiboora  Mas,  dat  de  nieuwgekozene  prelaten  der 


(1)  «  Betaell  Joes  vanden  Veegate  van  xl™  coreelsteeneu  ,  die  hij  ghe- 
leidt  beeft  int  hospitael,  te  in  lib.  p.  van  den  duust ,  comt  cxx  lib.  p   « 


(  268  ) 

S*-Pietersabdij,  bij  hunne  blijde  intredey  door  twee  of  drie 
andere  abteo  bijgestaan,  pontiticaal  werden  gek]eed,en 
\an  hier  processiewijs,  met  den  baljuw,  de  schepenen, 
meiers  en  griffiers  hunner  heerlijkheid  naar  de  abdijkerk 
werden  geleid. 


2"*  S^RIE,  TOME  XXX.  18 


(  266  ) 


CLASSE  DES  BEAVX-ARTS. 


Seance  du  6  octobre  1870, 

M.  Ch.-A.  Fraikin,  directeur. 

M.  Ad.  Qubtelet,  secretaire  perp6tuel. 

Sont  presents  :  MM.  L.  Alvin,  F.-J.  F6tis,  G.  Geefs, 
C.-L.  Hanssens,  J.  Geefs,  F.  De  Braekeleer,  Ed.  F6tis, 
Edm.  De  Busscher,  Alph.  Balat,  Aug.  Payen,  le  chevalier 
L6on  de  Burbure,  J.  Franck,  G.  De  Man,  Ad.  Siret,  J.  Le- 
clercq ,  Em.  Slingeneyer,  Alex.  Robert ,  membres. 


PROGRAMME  DE  CONCOURS  POUR  1871. 


La  classe  adopte  les  quatre  questions  suivantes  pour  le 
concours  de  cette  ann6e  : 


PREMIl^RE   QUESTION. 

Sous  quelles  formes  I'idee  satirique  s'est'elle  manifestee 
dans  Vart  flamand  du  moyen  age?  Indiquer  les  principaux 
monuments  des  arts  graphiques  et  plasliques  ou  cette  idee 
a  recu  son  expression. 


(  Wl  ) 

DEUXI&ME    QUESTION. 

.  Exposer  Vetat  de  la  musique  aux  Pays-Bos  et  dans  le 
pays  de  Liege  durant  le  XVIIP  Steele.  Indiquer  quels  ar^ 
tistes  compositeurs  et  virtuoses  beiges  se  sont  distingues  a 
cette  epoquey  tant  dans  les  provinces  beiges  qu'd  Vetranger, 

TROISI^ME  QUESTION. 

Rechercher  Vepoque  a  laquelle  V architecture  a  subiy  dans 
les  Pays'Bas ,  influence  italienne,  Indiquer  les  person- 
nages  auxquels  on  doit  attribuer  cette  influence  et  citer  les 
ceuvres  des  artistes. 

QI^ATRIJfellE   QUESTION. 

Faire  Vhistoire  des  ateliers  de  gravure  qui,  du  com- 
mencement du  XW  siecle  a  la  findu  XVIII  siecle,  ont 
exisli  dans  la  ville  d'Anvers.  Citer  les  noms  et  indiquer  la 
nationalite  des  artistes  y  peintreSj  dessinateurs^  graveurs 
qui  ont  travaille  pour  ces  ateliets.  Apprecier  leurs  ouvrages 
au  point  de  vue  special  de  Vart  du  graveur. 

La  valeur  des  m^dailles  d'or,  presentees  comme  priK, 
est  port^e  k  la  somme  de  huit  cents  francs  pour  la  pre- 
miere et  la  deuxi^me  question ;  elle  sera  de  mille  francs 
pour  la  troisi^me  et  la  quatri^me. 

Les  m^moires  destines  aux  concours  doivent  ^tre  Merits 
lisiblement,  r^diges  en  fran<;ais,  en  latin  ou  en  flamand, 
et  adress^s,  francs  de  port,  au  secretaire  perp^tuel  avant 
Iel*'juinl871. 

L'Acad^mie  demande  la  plus  grande  exactitude  dans 


(26») 

les  cilalions  et  exige  que  les  auteurs  indiquent  les  Editions 
et  les  pages  des  livres  quMIs  citeront. 

Od  n'adtnettra  que  des  planches  manuscrites. 

Les  auleurs  ne  mettront  point  leur  nom  k  leur  ouvrage; 
lis  n'y  inscriront  qu'une  devise,  qu'ils  reproduiront  dans 
un  Lillet  cachet^,  renfermant  leur  nom  et  leur  adresse. 
Faute  par  eux  de  satisfaire  h  cette  formalite,  le  prix  ne 
pourra  leur  etre  accord^. 

Les  ouvrages  remis  aprSs  le  lernie  prescril  ou  ceux  donl 
les  auleurs  se  feront  connaitre,  de  quelque  mani^re  que  ce 
soil,  serontexclus  du  concours. 

Les  auteurs  des  m^moires  ins^r^s  dans  les  recueils  de 
TAcad^mie  ont  droit  k  recevoir  cent  exemplaires  particu- 
liers  de  leur  travail.  lis  ont,  en  outre,  la  faculte  de  faire 
tirer  des  exemplaires,,  en  payant  k  rimpntneur  une  indem- 
nity de  quatre  centimes  par  feuille. 

L'Acad^mie  croit  devoir  rappeler  aux  concurrents  que 
les  m^moires  qui  ont  ^t6  soumis  k  son  jugement  restent 
d6p6s6s  dans  ses  Archives  comme  ^tant  devenus  sa  pro- 
prt^t^.  Toutefois ,  les  auteurs  peuvent  en  faire  prendre  des 
copies  k  leurs  frais,  en  s'adressant,  k  cet  effet,  au  secre- 
taire perp^tueK 

La  elasse  s'occupe  ensuite  des  questions  pour  le  eon- 
cours  de  1872,  mais  elle  remet  la  formation  du  programme 
de  cette  ann6e  ^  la  prochaine  stance. 


(  269  ) 


COMMUiNlCATIONS  ET  LECTURES. 


M.  fid.  F6ds  donne  lecture  de  la  derniere  partie  de  ses 
Etudes  sur  I'art.  ^ 

La  classe  reraercie  Thonorable  academicien  pour  cette 
communication 9  et  decide,  d'apres  le  desir  de  Fauteur, 
que  Tensemble  du  travail  prendra  place  dans  le  volume 
sous  presse  des  M^moires  in-8". 


OUVRAGES  PRfiSENTfiS. 


Juste  (Theodore).  —  Les  fondateurs  de  la  monarchic  beige : 
Le  baron  de  Gcrlache.  Bruxelles,  1870;  in-S**. 

Mathieu (Ad.).  —  Stirsum  corda !  poenM3.  Bruxelles,  1870; 
in-8^ 

Morren  (Ed.).  —  Sur  rinfluence  de  la  lumierc;  */*  feuille 
in-8'>. 

ffenry  [£.).  —  Action  du  penlaohlorurc  el  du  pentabro- 
m«re  de  phosphore  sur  divers^ ethers.  Paris,  1870;  in-S**. 

De  Cannaert  d'lJamalt  {Arthur).  —  Qiielques  mots  sur  la 
campagne  actuelle.  Malines,  1870;  in-8^ 

D'Otreppe  de   Bouvette'{Alb.).  —  Essai  de  tablettes  lid-     •* 
geoises,  108*  livr.  Lidge,  1870;  in-i2. 

Mevlemans  (Auguste).  —  La  Roumanie  et  le  prince  Charles 
de  Hohenzollern.  Precis  hislorique  ct  appreciation  commer- 
ciale.  Bruxelles,  1869;  in-8°. 


^ 


(270) 

Meuletnans  (Auguste),  —  L'empire  du  Maroc  et  ses  rela- 
tions commerciales  avec  la  Belgique;  2'  Edition.  Bruxelles, 
i870;in-8\ 

Meuletnans  (Auguste),  —  La  Republique  de  I'Equateur. 
Bruxelles,  4870;  in-8. 

Meuletnans  (Auguste).  —  L'Egypte  et  ses  relations  cooimer- 
ciales  avec  la  Belgique.  Bruxelle^,  4870;  in-8^ 

Meuletnans  (Auguste),  —  La  Serbie  au  point  de  vue  du  com- 
merce beige.  Bruxelles,  4870;  in-8^ 

Sociele  de  Vhistoire  de  Belgique.  —  Collection  de  mdmoires, 
a*""  serie,  XVII"*  siecle  :  Histoire  de  Tarchiduc  Albert,  par 
M.  de  Montpleinchamp,  annot^e  par  A.-L-.P.  de  Robauix  de 
Soumoy.  Bruxelles,  4870;  in-8''. 

Societi  d' Emulation,  d  Bruges. —  M^moires,  HI'"*  serie, 
tome  V,  n"  2-3.  Bruges,  1870;  in-8^ 

L' Illustration  horticole,  tome  XVII,  5"*  el  6*"*  livr.  Gand, 
i870;in-8». 

Commissions  royales  d'art  et  d'archeologie,  a  Bruxelles.— 
Bulletin,  IX'  annee,n"  7  et  8.  Bruxelles,  1870;  in-8^ 

Academie  d'archeologie  de  Belgique,  a  Anvers.  — Annales, 
2*  serie,  tome  VI,  1",  2"  et  3"  livr.  Anvers,  1870;  2  cah.  in-8*. 

Institut  archiologique  liegeois.  —  Bulletin,  tome  X,  2*  livr. 
Liege,  1870;  in-8^  —  Catalogue  descriptif  du  musee  provin- 
cial de  Lidge  (premiere  suite).  Liege;  in-8^ 

Societe  malacologique  de  Belgique.  —  Annales,  tome  IV, 
annee  1869.  Bruxelles;  in-8^ 

Societe  historique  et  litteraire  da.  Tournai.  —  Bulletin, 
tome  XIV.  Tournai ,  1 870 ;  in-8^ 

Annales  des  travaux  publics^  tome  XXVIII. Bruxelles, 4870; 
in-8*. 

Le  Bibliophile  beige  y  V*  ann^e,  liv.  7, 8, 9  et  10.  Bruxelles, 
1870;  4  cah.  in-8». 

Societe  royale  de  numismatique ,  a  Bruxelles.  —  Revue  de 
la  numismatique  beige,  5'  serie,  tome  11,  4'  livr.  Bruxelles, 
1870;  in-8'. 


(  271  ) 

Revue  de  I'instruciion  publique  en  Belgique,  —  XVIII*  an- 
D<5e,  2*  et  3*  livr.  Gand,  1870;  2  broch.  m-8^ 

Journal  des  beaux-arts  et  de  la  litterature,  sous  la  direction 
de  M.  Ad.  Sirel.  —  Xlh  annee,  n^  43, 14, 15, 16,  17,  18  et 
19.  Saint-Nicolas,  1870;  7  feuilles  in-4*. 

L'Abeille, revue  p^dagogique,  par  Th.  Braun.—  XVI*  annee, 
7"  et  8*  liv.  Bruxelles ,  1870;  2cah.  in-8^ 

De  Vlaamsche  school,  jabrg.  1870,  12^13, 14  en  15.  aflev. 
Anvers ;  4  feuilles  in-4''. 

Annales  d'oculistique,  33*  annee,  1'*  et  2'  livr.  Bruxelles, 
1870;  cab.  in-8*. 

La  charite  sur  les  champs  de  batailUf  VI*  annee,  n""  1,  2  et 
3;  juillet,  aotkt  et  septembre  1870.  Bruxelles,  3  feuilles  in-4*. 

La  Tribune  veterinaire,  V'ann^e,  7*  a  9*  fascicules.  Bruxelles, 
1870;  3  cab.  in-8». 

Annales  de  VUectricite  medicale,  XI*  annexe,  4*  h  6*  fasci- 
cules. Bruxelles,  1870;  3  cab.  in-8*. 

Soeiite  de  pharmacie  de  Bruxelles yXW^  annee,  n**7a  9. 
Bruxelles,  1870;  3  cab.  in-8*. 

Echo  medical  et  pharmaceutique  beige ,  P*  ann^e,  n**  1,  2, 
3,4,5  et  6.  Bruxelles,  1870;  6  cab.  in-8^ 

La  Presse  medicale  beige,  XXII*  annee,  n**  40  k  52. 
Bruxelles,  1870;  13  feuilles  in-4^ 

Academic  des  sciences  de  Paris.  —  Comptes  rendus  bebdo- 
madaires  des  stances,  tome  LXXI,  n*'  1  a  7.  Paris,  1870; 
7  cab.  in-4'*. 

Journal  de  V agriculture,  fonde  et  dirig^  par  J.-A.  Barral, 
1870,  tome  III,  n**  96,  97,  98  et  99.  Paris,  1870;  4  cab.  in-8". 

Bulletin  hebdomadaire  de  Vagriculture,  fondd  et  dirigd  par 
J.-A.  Barral,  annee  1870,  n**  27  h  38.  Paris,  1870;  12  cab. 
in-8«. 

Revue  de  V instruction  publique,  de  la  litterature  et  des 
sciences,  en  France  et  dans  les  pays  Grangers,  XXX*  annee, 
n"  14  i  24.  Paris,  1870;  11  doubles  feuilles  in-4«. 


(  272  ) 

Revue  des  cours  seientifiques  de  la  France  et  de  I'eirangery 
1^  aanee,  n~  40  et  4i.  Paris,  4870;  2  cah.  in-4*. 

Revue  des  cours  litteraires  de  la  France  et  de  I'etranger, 
VlPann^,  n"  40  ct4i.  Paris,  1870;  2  cah.  iii-4°. 

Nouvelles  m^Uorologiques,  1870,  n*  7.  Paris,  1870;  cah. 
iD-8». 

Revm  hebdomadaire  de  chimte,  {Hibii^esousladirecUonde 
M.  Ch.  Mene,  W  ann^e,  n«*  36  i  41.  Paris,  1870;  6  cah.  in-8*. 

Societe  de  geograpkie  de  Paris.  —  Bulletin,  juin  1870. 
Pans ;  in^". 

Society  philomatique  de  Paris.  —  Bulletin,  tome  Vll,  Jan- 
vier, fevrier  et  mars  1870.  Paris;  in-8°. 

Societi  des  antiquaires  de  Pieardie,  a  Amiens.  —  Bulletin, 
annee  1870,  n""  2.  Amiens;  in-8\ 

La  Sante publique ,  n«*  77  a 84.  Paris,  1870;  8  feuilles  in-4*. 

Societe  des  antiquaires  de  la  Morinie,  a  Saint-Omer.— 
Bulletin  historique ,  XVIII'  annee,  69%  70%  71 «  et  72*  livr. 
Annde  1869.  Saint-Omer ;  2  cah.  in-8*. 

Vreede.  —  Redevoering  uitgesprokcu  op  het  XI'  Nedcr- 
landsch  taal-en  letterkundig  congress  te  Leuven  op  6  Septem- 
ber 1 869.  In-8^ 

Koninklijk  instituut  voor  de  taal-land-en  volkenkunde  van 
Nederlandsch  Indie.  —  Bijdragen,  derde  volgreeks,  V**'  deel, 
I**'  stuk.  'S  Gravenhage,  1870;  in-8°. 

Historische  genootsehap  gevestigd  te  Utrecht.  ^  Kroniek, 
25'"  jaarg.,  1869,  ¥«*•  serie,  S**'  deel.  Utrecht,  1870;  in-8«..— 
Werken ,  uieuwe  serie,  n'  5 :  Membrials  and  time-s  of  P.  P.  Ju- 
riaan  Quint  Ondaatje,  by  Mr.  G.  M.  Davies.  Utrecht,  1870; 
in-8«. 

Naturforseher  Gesellschaft  in  Bern.  —  Mitthcllungen  aus 
dem  Jahre  1869.  N'  684-711.  Berne ,  1870:  in-8^ 

Schweizerische  naturforschende  Gesellschaft  in  Bern.  — 
55.  Jahrcsversammlung  in  Solotliiirn ,  am  23,  24  und  25.  Au- 
gust 1869.  Jahresbcricht  1869.  Solothurn,  1870;  in-8^ 


(  273  ) 

Deutsche  geologische  GeselUehaft  zu  Berlin.  —  Zcitschrift, 
XXII.  Band,  3.  Heft.  Berlin  ,1870;  in-S'*. 

Zoologisehe  Gesellschaft  zu  Frankfurt  A.I M.  —  Der  zoolo- 
gische  Garten,  XI.  Jahrg.,  n'  4  zu  6,  i870.  Franeforl  S./M,, 
4870;6cah.  in-S^. 

Justus  Perthes  'geographischer  Anstalt  zu  Gotha.  —  Mil* 
theilungen  Ton  Dr.  A .  Petermann,  i  6.  Baud ,  Vlil  uad  IX.  Gotha, 
i870;2cah.  in-4«. 

Archiv  der  Mathematik  und  Physik,  herausgegebcn  von 
J.-A.  Grunert)  LII.  Theil,  I.  Heft.  Greifswald,  1870;  in-8°. 

ffeidelberger  Jahrbucher  der  Literatur  yUnier  Mitwirkiing 
der  vier  Facultaten ,  LXIII"^*'  Jahrg.,  4*",  5**S  6»«  und  7^"  Hefte. 
April  und  Juli  4870.  Heidelberg,  i870;  2  cah.in-a^ 

Konigliche  physikalisch-oekonomische  Gesellschaft  zu  Ko- 
nigsberg.  —  Geologische  Karte  der  Provinz  Preussen  :  Sect. 
4.  Tilsit.  Das  Memcl  Delta.  Berlin,  1870;  in-folio. 

KdnigL  Bayer.  Akademie  der  Wissenschaften  zu  Miinchen. 
—  Sitzungsberichte,  1870,  I,  Hefte  2,  3,  4.  Munich,  1870; 
5  cab.  in-8^  —  Abhandlungen  dermath.-phys.Classe,X.  Band, 
3.  Abth.;  —  Abhandlungen  der  philos.-philol.  Classe,  XII. 
Band,  1.  Abth.;  —  Die  Entfaltung  der  Idee  des  Menscheu  durch 
die  Wcllgeschichte,  Vortrag  von  Wilhelm  Preger.  Munich^ 
1870;3'Cah.  in-4''. 

K.  K.  Sternwarte  zu  Prag.  —  Magnetische  und  raelcoro- 
logische  Bcobachtungen  iin  Jahre  1869,  XXX'""'  Jahrgang. 
Prague,  1870;  in-4*. 

Anthropologtsche  Gesellschaft  in  Wien. —  Mittheilungen, 
1.  Band ,  n'  4.  Vienne,  1870;  cah  in-8». 

K.  K.  Geologische  ReichsanstaU  zu  Wien.  —  Abhandlungen, 
IV,  9  und  10  :  Die  Fossilcn  Moliusken  des  tcrtiaer-beckens 
von  Wien,  von-Dr.  Moritz  Homes,  II.  Band,  Nr.  9  und  10 :  Bi- 
valven.  Vienne,  1870;  in-4».  —  Jahrbuch,  Jahrg.  1870,  XX. 
Band,  n'  2.  Vienne;  in-8". 

K.  K.  Universitdt  zu  Wien.  —  Offentliche  Vorlesungen  im 
Wint«r-Semester  1870-71.  Vienne  ,1870;  in-4°. 


(274) 

K.  K.  Zoologiseh^Botanisehe  Gesellsehafi  in  Wien.  —  Ver- 
handlun^n  ,  Jahrgang  1869,  XIX.  Band.  Yienne,  18^;  io-R*. 

Von  FrattenfeU  (Georg  ritier),  —  Beitrage  zur  Fauna  der 
Nicobaren,  III.  Vienne,  4869;  in-8^ 

ifasskarl  (Carolus).  —  CommolinaceaB  indicse,  imprimis  ar- 
chipelagi  indici ,  adjectis  noanullis  hisoe  terris  alienis.  Vienne, 
i870;in-8«. 

Kongelige  danske  Videnskabernes  Sdskabs  i  KjSbenhavn. 

—  Overaigt,  1868,  n<>  6;  4869,  n« 4;  1870,  n""  1.  Copenhague; 
3  cah.  in-^''. 

Academie  imp4riale  des  sciences  de  Saint- Peterri>ourg.  — 
Memoires;  VII*  s^rie,  tome  XV^  n"*'  S  ii  8  et  dernier.  Saint- 
Petersbourg,  1870;  4  cah.  in-4^  —  Bulletin,  tome  XV,  n«'  1 
et  2.  Saint-P^tersbourg,  1870;  2  cah.  in-8*. 

Imperalorskij  Sini^  Pelerburgskij  Universiiet  v  tecinye 
50  lit.  Istorieeskaja  zapiska  sosttivlennaja  W.  W.  Grigorjerym. 
Saint-Petersbourg,  1870;in-8^ 

Sravvtitelnij  slowar  ttiretsko-tatarskieh  narecij.  SoeL  Bu- 
dagato  dip.  ^-oL  Saint-P^lersbourg,  1869 ;  in-8^ 

Commission  imperiale  archiologique  y  d  SainUPHenbourg. 

—  Corapte  rendu  pour  Tannee  1868,  avec  un  atlas.  SainwPd- 
tersbourg,  1869;  1  vol.  in-4^et  1  Cah.  in-folio. 

Europaeus  (/>.*£.-0.).  —  Die  finnisch-ungarischen  Spra- 
chen  und  die  Urheimath  des  Mensehengesehl^chtes.  Helsingfors; 
in-12. 

Brandt  (/.*F.).  —  ErgSnzungen  und  Berichtigungen  zur 
Naturgeschichte  der  Familie  der  Alcideu.  Saint^Petersbourg, 
1869;inr8». 

Brandt.(J.'F,)  —  Uber  das  Haarkleiddesausgestorbenen  nor- 
dischen  (biischelhaarigen)  nashorns  (Rhinoceros  tiehorhinus). 
Sain  t-P^tersbourg ,  1 869 ;  in-8^ 

Brandt  {J.^F.)  — Ueber  die  von  fierrn  Magtster  Adolph 
Gbebel  auf  seiner  persiscben  Reise  bei  der  Stadt  Maragha  in 
der  Provinz  Aderiieidjan  gefundenen  Saugethierreste.  Riga, 
1870;  in-4*. 


(  ^75  ) 

Brandt  (/.-F.)  —  Neue  llntersiichtfngen  iiber  die  in  den 
altaischen  Hohlen  aufgefundenen  Saugethierreste,  ein  Beitrag 
zur  quaternaren  Fauna  des  Russischen  Reiehes.  Satnt^Pdters- 
boupg,  i870;in-8^ 

Societe  imperiale  des  natnralisies,  d  Mosceu,  —  Bulletin, 
ann^  1869,  n""  4.  M(yscou  ,4870;  in-8^ 

Societe  imperiale  d' agriculture  de  Moscou.  —  Journal, 
tome  IV,  n«  2.  Moscou,  1870;  iii-8^ 

Arriv(d)ene  {Jean).  —  Alcuni  scritti  moral!  ed  ecenomici, 
preceduti  da  un  dlscorso  del  prof.  Dino  Carina.  Florence, 
-i870;in-12. 

Zantedeachi  (Fr.)  —  Delle  burrascbe  dell'-  atmosfera  solare 
e  della  possibile  loro  connessione  colle  burras6he  de^r  atmos- 
fera terrestre.  Venise,  1870;  in-S". 

Zantedeschi  (Fr,).  —  Intomo  air  elettro-cbtinica  applicala 
air  industria  e  alle  belle  art!.  Padoue ,  1870;  ithS"*. 

Societd  italiana  di  scienze  naturali  di  Milano.  -^  Atti , 
vol.  XII,  fasc.  II,fog]i  16al  26.  Milan,  1870; cab.  tn-8^ 

/?.  comitato  geologico  d' Italia  net  Firenze,  —  BoUettino, 
anno  1870,  n»»  7  e  8.  Florence,  1870;  in-8». 

Society  of  antiquaries  of  London.  —  Archaeologia ,  vol.  42, 
part  2.  Londres,  1870;  1  vol.in*4*. 

Geological  Society  of  London.  —  Quarterly  journal,  vol. 
XXVI ,  pari  3  (n«»  103).  Londres ;  in-8*. 

Linnean  Society  of  London.  —  Transactions,  vol.  XXVI, 
part  4;  vol.  XXVII,  parts  1  and  2*  Londres,  1869-1870;  3  cab. 
in-4^ 

Institution  of  civil  engineers  of  London.  —  Minutes  of 
Proceedings,  vol.  XXIX*-XXX.  Session  1869-1870,  parts  I  and 
II.  Londres,  1870;  2  vol.  in-8^ 

Mathematical  Society  of  LoHdon.  — •  Proceedings,  n"*  21, 

22-24,  25,  26,  27, 28  and  29-31.  Londres,  1870;  5  cab.  ]Q-8». 

Meteorological  Society  of  London.  —  Proceedings,  vol.  V, 

n°  50.  Londres,  1870;  in-S".  —  Meteorology  of  England, 


(  276  ) 

during  tbc  quarter  ending  juoe  30,  i870.  Londres,  1870; 
in-8°. 

The  English  mechanic  and  mirror  of  Science  (Scientific  opi- 
nion). --Vol.  XI,  n-  276, 277,  ^1 ,  282,  283.  Londres,  1870; 
5  cah.  in-4*.  .  - 

Nature,  a  weekly  illustrated  Journal  of  Science,  1870, 
n***  56  a  50,  Londi*es ;  1 3  cah.  gr.  in-8". 

Badcliffe  ohsei^vatory ,  Oxford.  -*  ResuHs  of  astronomical 
and  meteorological  observations  made  in  the  year  1867,  under 
the  superintendance  of  the  rev.  Robert  Main.  Vol.  XXVII. 
Oxford,  1870;  in-8^ 

Asiatic  Society  of  Bengal  at  Calcutta.  -^  Proceedings,  may 
und  June  1870;  —  Journal,  part  II,  n*  2,  1870.  Calcutta; 
5  cah.  in-S**. 

Smithsonian  Institution  at  Washington.  —  Coatributions 
to  knowledge,  vol.  XVI.  Washington,  1870;  1  vol.  in-4**;  — 
Miscellaneous  collection,  vol.  VIII  and  IX.  Washington,  1869; 
2  vol.  iu-8*»;  —  Report,  1868.  Washington,  186^;  in-8P, 

Portland  Society  of  natural  history ^^ — Third  Report  of  the 
Commissioner  of  Fisheries  of  the  St-ate  of  Maine,  1869#  Au* 
gusta,  1870;in-8^ 

American  Academy  of  arts  and  sciences ^  Boston,  -r-  Pro- 
ceedings, vol.  VIll,  1-17.  Boston,  1868;  in-8*>. 

Boston  Society  of  natural  history.  —  Proceedings ,  vol.  XU, 
feuilles  18-26,  avril-mai  1869,  titre  et  table;  vol.  Xill, 
feuilies  1-14,  aout  1869  —  mars  1870.  Boston;  in-8'»;  — 
Address  delivered  on  the  centennial  anniversarv  of  the  birlh 
of  A.  von  Humboldt,  by  Louis  Agassiz.  Boston,  1869;  in-8^ 

American  association  for  the  advancement  of  science.  — 
Proceedings,  XVII°^^  meeting,  held  at  Chicago,  Illinois,  Au* 
gust  1868.  —  Programme.  Cambridge,  1869;  in-8^ 

Academy  of  sciences  of  Chicago.  —  Transactions,  vol.  1 , 
part  2.  Chicago,  1869;  in'4«;  -—  Board  of  Trade ,  1867, 1868, 
1869.  Chicago;  3  vol.  in-8°. 


(  27.7  ) 

Lyceum  of  natural  history  at  NeuyYorL-^  Annah,  vol.  IX, 
fcuillcs  40-20  (feb.  1869-mapch  1870).  New-York;  in-8^ 

American  philosophical  Society  held  at  Philadelphia,^  Pro- 
ceediags,  voL  XI,  n^'^  8t2  and  85.  Phikdelpbie,  1869-1870; 
2  cah.  in-8». 

Academy  of  natural  sciences  at  Philadelphia.  —  Journal, 
new  series,  vol.  VI,  part  IV;  vol.  VII,  second  series.  Phila- 
delphie,  1869;  1  vol.  et  un  cah.  in  4°;  — *  American  journal 
of  eonchology,  4869-1870,  voL  V,  parts  1-2.  Pbiladelphie, 

1  cab.  in-^^;  —  Proceedings,  1868.  Pbikidelpbie;  6  cah.  in-8^ 
Details  of  an  unpaid  claim  on  France  for  Sl4y000,000 

francs,  guaranted  by  the  parole  of  Napoleon  ///.  Phtladel- 
phie,  1869;in'8». 

Peabody  Academy  of  science,  at  Salem.  —  Record  of  ame- 
rican  entomology  for  the  year  1868,  edited  by  A.-S.  Packard. 
Salem,  1869;  in-S"^;  —  First  annual  report  of  the  trustees, 
January  1869.  Salem,  1869;  ln-8'';  —  The  american  naturalist, 
vol.  Ill  and  vol.  IV,  n«'  1 ,  2.  Salem,  1869-1870;  15 cah.  in-8^ 

United  States  coast  Survey ,  Washington,  —  Report  of  the 
superintendanee  showing  the  progress  of  the  Survey  during 
the  year  1866.  Washington,  1866;  in-4^ 

Monthly  report  of  the  deputy  special  commissioner  of  the 
revenue  f  in  charge  of  the  bureau  of  statistics,  Treasury  De- 
partment, months  ended  July  51 ,  1869-january  51 ,  1870« 
Wasthington;  7  cab.  in-4^ 

Department  of  agriculture  at  Washington,  -^  Annual  rc- 
porl  for  1868;  ~  Monthly  reports  for  1869.  Washington; 

2  vol.  in-8^ 

Essex  Institute  at  Salens,  —  Proceedings  and  eommuntca- 
tions,  voL  VI)  part  1,  1868.  Salem,  1870;  in-8°;  —  Bulletin, 
vok  1 , 1 869«  Salem ;  in-8^ 

County  Ackerbau^Oesellschaften  zu  Columbus  {Ohio),  — 
XXIII"^  Jahresbericht.  Columbus,  1869;  in•8^ 

The  american  journal  of  science  and  arts,  second  scries, 


(  278  ) 

vol.  L  (Whole  number,  €.),  a""  148  and  449.  New- Haven, 
i870;acah.  ia-a^ 

Adam${John  Quincy),  —  Oration  on  the  life  and  character 
of  Gilbert  Metier  de  Lafayette.  Boston ,  i85$;  in^*. 

[Cass  {General),]  —  France  :its  king,  ^ourt,  and  govern- 
ment; by  an  american.  New-York,  4848;  in*8\ 

The  AlboMy  dirutory  for  the  year  commencing  July,  4 , 
4858.  —  Albany;  in-8». 

Third  annual  catalogue  of  the  officers  and  students  of  Vas- 
sar  College,  Poughkeepsie,  JV.  F.48A7-4M8.  Mew-York,  4868; 
in-8". 

Harvard  CoUege.  —  Catalogas,  4860.  Cambridge  near  Bos- 
ton; ln*8*. 

Barnard  {Daniel  D.\.  •>—  Speeches  and  reports  in  the 
assembly  of  New- York  at  the  annual  session  of  4858.  Albany, 
48S8;  in-8'. 

Sumner  (Charles),  -*-  The  scholar,  the  jurist,  the  artist, 
the  philanthropist ,  an  address  before  the  Phi  Beta  Kappa 
Society  of  Harvard  University.  Boston,  4846;  in•^^ 

Clinton  (Q^orge  W.)»  —  An  address  delivered  at  the  closing 
exercises  of  the  twenty- third  term  of  the  normal  school  of 
the  State  of  New-York,  July  44),  4856.  Albany,  4856;  in-^. 

Ganneit  {Ezra  S.).  *^  An  address  delivered  at  the  foneral 
of  rev.  William  Bllery  Ghanoing ,  D.  D.,  in  the  Federal  Stneet 
meeting-house,  October  7,  4842.  Boston,  4842;  in-^. 

Prison  discipline  Society ,  Boston,  -*-  Twenty-fifth  annual 

■ 

report  of  the  board  of  managers,  may  4850.  Boston,  4850; 
in-8". 

Univetriity of  th0. Stale efBfeuyYork^  ai  Albany. ^^-^  £igbty- 
iirst  and  eighty-second  annual  repont  of  the  regents,  Albaov, 
4868-4869;  ^  vol.  iu-S^;  —  Fifty- saeood  annual  report  of 
the  trustees.  Albany^  4670;  in^S*.^  Twenfyrsceond  annual  re- 
port of  the  regents  on  the  eondilion  lof  ilbe  fltaie  erinnet  of 
natural  hi8U»*y,  4869.  Boston,  4869;  in-^. 


(  279  ) 

Columbia  inMution  far  the  deaf  and  dumb,  —  Twelfth 
annual  report,  for  the  year  ending  June  50,  iS6d.  Washiog- 
ton,iS69;in-8*. 

Medical  Societt/  of  the  district  of  Columbia.-^  Anniversary 
oration  delivered,  September  26, 1866,  by  J>M.  Toner.  Was- 
hington, 1869;  in-8». 

Anderson  (Benjamin),  — Journey  to  Musardu.  New-York , 
4870;in-i2. 

Ball  {Wm.^i[.).  —  CttiservatifMis  on  tbe  geology  of  Alaska, 
In-^"";  —  Alaska  and  adjoining  territory,  1869;  1  earle  in- 
piano;  —  Materials  for  a  monograph  of  the  family  Lepithlae. 
1869;  in-8*';  --<  Conohelogical  oetes  :  Note  on  Oc^pus  punc- 
tatus,  Gabb.;  On  a  new  subfamily  of  fluviatile  mollo^ea;  On  a 
species  of  HeHx  from  California  supposed  to  be  new;  5  feuilles 
in-8«. 

Hinrichs  {Gustave),  —  Contributions  to  molecular  science, 
or  atomechanics,  1868,  n«'  I  and  %  Iowa  City,  1868 ;  in-8°. 

Children  's  Aid  Societtf  of  New^York.  —  Eleventh  annual 
report.  New -York,  1864;  in-8*. 

Curtis  (B.'R.),  —  Executive  power.  Boston ,  4862 ;  in-12. 

Capen  (Nahum).  —  A  Memorial  to  congress  on  the  subject 
of  an  international  copy-richt  Law.  Boston,  1844;  in-^S"". 

Carter  (H.-W*).  —  An  Essay  read  before  an  association  of 
Sunday  school  teachers  in  Boston,  June  50,  18^7.  Boston, 
1838;  in-8^ 

Manual  for  the  use  of  the  legislature  of  the  State  oflfew- 
Yorfc,  i*5».  Albany,  1869.;  in-12. 

Gould  [Augustus- A.),  —  Report  on  the  in  vertebrate  of 
Massachusetts,  second  edition,  comprising  the  molhisca  edited 
by  W.-G.  Binney.  Boston,  1870;  in-8^ 

Gould  (Benjamin"  Apthorp).  —  The  transatlantic  longi- 
tude, as  determined  by  the  Coast  Survey  expedition  of  1866. 
Washington,  1869;  in-4^ 


(  280  ) 

Hayden  (F.-F.),  —  Preliminary  report  of  the  United  States 
geological  Survey  of  Colorado  and  New  Mexico.  Washington, 
1869;  in-8°;  —  Geological  report  of  the  exploration  of  the 
Yellowstone  and  Missouri  rivers,  1859-1860.  Washington, 
1869;  in-8*;  —  Annual  report  of  the  seeretary  of  the  interior 
showing  the  operations  of  the  Department  for  the  year  1869. 
Washington,  1869;  in-8''. 

Lapham  (L-A.),  —  New  geological  map  of  Wisconsin,  pre- 
pared mostly  from  original  observations.  Milwaukee,  1869; 
in-plano. 

Sociedad  Mexicana  de  hisioria  natural ,  Mexico.  —  I^  Na- 
turaleza,  entrega  1"-Xl%  junio  de  186^-abril  de  1870.  Mexico; 
11  cah.  in-4^ 


BULLETIN 


DE 


L'ACAD^MIE  ROYALE  DES  SCIENCES, 


DES 


LETTRES  ET  DES  BEAUX-ARTS  DE  BEL6IQDE. 


4870. —  No  H. 


CLASSE  DES  SCIENCES. 


Seance  du  5  novembre  1870, 

H.  G.  Dewalque  ,  directeur,  president  de  TAcad^inie. 
M.  Ad.Quetelbt,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents  :  MM.  J.  d'Omalius  d'Halloy,  J.-S.  Slas, 
L.  de  Koninck,  P.-J.  Van  Beneden,  Edm.  de  Selys  Long- 
cbamps,  le  vicomle  B.  du  Bus,  H.  Nyst,  Melsens,  Gluge, 
J.  Liagre,  F.  Duprez,  Poelmau,  E.  Quetelet,  H.  Maus, 
M.  Gloesener,  A.  Spring,  Cand^ze,  Eugene  Coemans, 
F.  Donny,  Ch.  Monligny,  Steichen,  Brialmont,  E.  Dupont, 
membres;  E.  Catalan,  associe;  Ed.  Morren,  C.  Malaise, 
A.  Bellynck,  Ed.  Mailly,  A.  Briart  el  H.  Valerius,  corres- 
ponSants. 

2T*  s£rie,  tome  XXX.  i9 


^  t 


(  282  ) 
CORRESPONDANCE. 

Les  societ^s  savantes  dont  les  noms  suivent  remercient 
pour  les  derniers  envois;  quelques-unes  adressent,  en 
m^roe  temps,  leurs  r^cenles  publicatioDs  :  TAcad^mie 
royale  des  sciences  de  Munich,  la  Soci^te  chimique  de 
Berlin,  la  Soci^t^  royale  des  sciences  de  Copenhagae,  la 
Soci6t^  g^ologique  d'fidimbourg,  TOffice  met^orologiqoe 
de  Calcutta,  la  Soci^te  de  geographic  et  de  statislique  de 
New-York. 

—  M.  G.  Schenzl,  directeur  de  TObservatoire  de  Bnde 
(Pesth),  annonce  que  son  gouvernement  a  resolu  la  crea- 
tion d'observatoires  sous  la  direction  d'un  institut central, 
k  la  tete  duquel  il  a  &i6  place,  pour  les  observations  m^t^o- 
rologiques  en  Hongrie. 

—  M.  Ad.  Quetelei,  en  pr^sentant  une  note  sur  Taurore 
boreale  des  24*25  octobre  dernier,  observee  a  Brnxelles, 
k  Louvain,  k  Kain  (pres  de  Tournai),  k  Gembloux,  etc., 
communique  la  liste  des  orages  observes  pendant  cette 
ann^e a  Arendonck,  pres  d'Anvers,  par  M.  Coomans,  et  i 
Gembloux,  par  M.  Malaise. 

L'impression  de  ces  documents  aura  lieu  dans  le  fin/- 
leliuy  avec  les  observations  semblables  rei^ues  d&jk  pour 
d'autres  localit^s  du  pays.  Ce  travail  sera  suivi  du  tableau 
que  M.  Quetelet  a  dress6 ,  afin  de  montrer  la  marche  des 
orages  en  Belgique  et  leur  frequence  pendant  Tann^e  con- 
ran  te. 

-—  La  classe  regoit  6galement  communication  de  notes 
sur  les  phenom^nes  p^riodiques  des  animaux  et  des  plaotes. 


•    (  283  ) 

Ces  observations,  qui  prendront  place  dans  les  Memoires 
in-4%  comprennent  I'^tal  de  la  v^g^tation  k  Waremme, 
le  21  octobre  1870,  par  M.  de  Selys  Longchamps  et  k 
Bruxelles,  par  M.  Qiielelel;  k  Gembloux ,  le  21  avril  et  le 
21  octobre,  par  M.  Malaise;  k  Melle,  le  21  octobre,  par 
H.  Bernardin. 

—  Les  travaux  manuscrits  snivants  sonl  renvoy6s  k  des 
rapporteurs : 

i°  line  balenoptere  capturee  dans  I'Escaut  en  1869, 
m^moire  par  M.  P.-J.  Van  Benedcn.  —  (Gommissaires  : 
MM.  du  Bus  et  de  Selys  Longcbamps.) 

2"*  Note  stir  le  stereographe  de  poche,  par  M.  Plucker. 
—  (Comrnissaires :  MM.  Liagre  et  Candeze.) 

3°  Fails  nouveaux  concernant  le  selenium,  note  par 
M.  P.  Guyot.  —  (Commissaire :  M.  Melsens.) 

—  M.  Gluge  offre  un  exemplaire  de  son  discours  inaugu- 
ral prononce,  conime  recteur  de  I'Universit^  de  Bruxelles, 
en  seance  publique  du  10  octobre  dernier. —  Remerct- 
ments. 


RAPPORTS. 


Recherches  physico-chimiques  sur  les  articules  aqnaliqties; 

m^moire  par  M.  F.  Plateau. 

n  M.  F6lix  Plateau  a  6ludi^,  dans  un  m^moire  assez 
^tendu,  Taction  des  sels  en  dissolution  dans  Teau  et  Tin- 
fluence  de  Teau  de  mer  sur  les  articules  aquatiques  d'eau 


n 


(  284  ) 

douce  9  de  m^ine  que  I'influence  de  Teau  douce  sur  les 
crustac^s  inarms. 

L'aclioD  des  differents  sels  absorb^s  par  la  peau  des 
vertebres  a  ele  etudi^e  depuislongtemps;  j'ai  fait  conoat- 
Ire,  ily  a  une  trenlained'annees,  Taction  singuliere  d'une 
solution  de  bicarbonate  de  soude  et  d'autres  sels  sur  la 
gvenomWe  {Unlersiichung en y  II,  1841,  p.  75);  mais  ces 
sortes  de'recherches  n'avaient  pas  6te  faites,  que  je  sache, 
sur  les  vertebres.  M.  Plateau  a  done  t^ch6  de  remplir  une 
lacune  qui  existe  dans  la  physiologie  compar^e. 

II  me  serait  impossible  de  donner  un  resume  de  ces 
recherches,  donl  le  r^sultal  est  formula  en  un  grand  nom- 
bre  de  conclusions.  Je  pense  que  les  observations  de  M.  Pla- 
teau peuvent  interesser  les  naluralistes,  et  j'ai  Thonneur 
de  proposer  Tinsertion  de  son  travail  dans  les  Memoires  de 
la  Compagnie.  i» 

M.  Poel man,  second  commjssaire,  souscrit  a  ce  rapport. 


^  De  nombreuses  experiences  out  dej^  ete  faites  sur  la 
question  de  savoir  si  des  animaux,  surtout  des  poissons, 
vivant  dans  Teau  douce,  peuvent  continuer  k  vivre  dans 
I'eau  de  mer  et  vice  \ersk.  M.  F61ix  Plateau  a  Iraite  cette 
question  pour  les  articules  aquatiques  et  Ta  poursuivie  plus 
loin  que  ses  devanciers  ne  Tavaient  fait.Comme  on  pouvait 
s'y  attendre,  il  trouve  pour  les  articules  d'eau  douce,  trans- 
port's dans  I'eau  de  mer,  que  ceux  qui  ont  une  respiration 
a'rienne  supportent  ie  changement,  tandis  que  ceux  qui 
ont  une  respiration  branchiale  et  cutan'e  meurent  d'au- 
tant  plus  vite  que  cette  respiration  est  plus  d'velopp^e. 


(  283  ) 

Par  quelle  propri^t^  I'eau  de  mer  tue-t-elle?  Esl-ce  parce 
qu'elle  est  un  milieu  plus  dense?  ou  est-ce  par  Tune  ou 
I'autre  des  substances  qu'elle  renferme  en  solution? 

Dans  les  experiences  de  M.  Plateau,  la  plupart  des  arti- 
cules  essayes  vivaient  h  I'aise  et  tous  existaient  plus  long- 
tenops  dans  une  solution  de  sucre  de  la  densite  de  Teau  de 
mer  que  dans  celle-ci  m^me. 

La  density  du  milieu  n'est  done  pas  la  cause  de  la  mort. 

Pour  essayer  si  ce  sont  les  sels  de  la  mer,  et  quels  sels, 
qui  produisent  I'effet  nuisible,  M.  Plateau  prepare  des  solu- 
tions des  principales  substances  min^rales  de  Feau  de  mer, 
de  chlorure  sodique,  potassique  et  magn^sique,  et  de  sul- 
fate magn^sique  et  calcique.  Chaque  solution  ne  contient 
qu*une  ou  deux  de  ces  substances,  en  quantity  telle  que  le 
poids  du  sel  soit  ^gal  k  celui  de  toutes  les  mati^res  fixes 
de  I'eau  de  mer. 

L'exp^rience  montre  que  les  solutions  des  cblorures 
sodique  ou  magnesique  ont  un  efiet  aussi  nuisible  que  Teau 
de  mer  meme^  tandis  que  les  sulfates  restenl  k  peu  pres 
sans  effet. 

M. Plateau  demon tre  que  les  animaux  d*eau  douce  vivant 
dans  Teau  de  mer,  ou  dans  ces  solutions,  absorbent  dans 
leur  corps  des  cblorures  et  en  rendent  si  on  les  place  plus 
tard,  apres  un  lavage  ext^rieur  soigne,  dans  une  petite 
quantity  d'eau  distill^e.  Les  sulfates  dans  ces  conditions 
sont  h  peine  absorb^s  par  Tanimal  et  une  solution  de  sul- 
fate magnesique  ne  tue  pas,  quand  meme  elle  a  une  den- 
site  semblable  k  celle  de  Teau  de  mer. 

Une  seconde  s^rie  d'exp^riences  comprend  les  articul^s 
marins  ploughs  dans  Teau  douce.  Tons  meurent  au  plus 
tard  apr^s  neuf  heures,  et  Tanalyse  constate  qu'ils  aban- 
donnent  du  sel  marin  de  leur  corps  k  I'eau  douce  ambiante. 


(  286  ) 

Ici  aussi  la  daisite  diff6rente  do  milieu  n*est  pas  la  cause 
de  la  mort,  puisqu'ils  ne  vivent  pas  plus  longlemps  dans 
de  I'eau  suer^e  de  la  density  de  Feau  de  mer  que  dans  Teau 
douce.  Le  sel  marin  est  done  la  condition  indispensable  de 
leur  existence. 

M.  F^lix  Plateau  fait  ressortir  que  tons  ces  faits  s*ex- 
pliqnent  par  les  lois  de  Pendosinose,  de  la  diffusion  et  de 
la  dialyse,  et  que  c'est  le  peu  de  diffusibilit^  des  sulfates 
qui  rend  comple  de  Tinnocuit^  de  ceux-ci  compar6e  aux 
chlorures. 

Je  m'associe  volontiers  aux  propositions  de  mes  h<mo* 
rabies  confreres  en  proposant  Timpression  da  travail  de 
M.  F^lix  Plateau  dans  les  Memoires  de  TAcad^mie.  > 

Conform^ment  k  ces  conclusions,  rimpression  du  travail 
de  M.  Plateau  est  vot6e. 


Sur   un   principe   de   slatique  moleculaire   avance  par 
M.  Lucltge;  note  par  M.  G.  Van  der  Mensbrugghe. 

<K  Un  jeunepbysicienallemand,M.Liidtge,a  public  r^cem* 
ment  une  note  dans  laquelle  il  cherche  a  6tablir  que  la 
tension  d'une  lame  liquide  augmente  k  mesure  que  T^pais- 
seur  de  cetle  lame  diminue.  11  cite,  a  Fappui  de  cette  pro- 
position, pi  usieurs  experiences,  dont  la  principale  consiste 
k  r6aliser,  k  chacun  des  orifices  d'un  tube  cylindrique  creux, 

• 

une  lame  liquide  convexe;  selon  lui,  si  les  deux  lames  sont 
formees  du  mtoe  liquide,  mais  ont  des  epaisseurs  diffe- 


(  287  ) 

rentes,  la  plus  mince  se  montre  toujours  moins  courbe  que 
I'autre^  et  accuse  ainsi  une  tension  plus  forte. 

Corame  ce  resullat  est  en  opposition  directe  avec  ceux 
de  mes  propres  experiences;  comme,  d'ailleurs,  il  n'a  sa 
raison  d'etre  dans  aucun  principe  th^orique;  comme,  enfin, 
M.  Liidtge  ne  donne  pas  de  details  sur  sa  maniere  d'op^rer, 
j'ai  pri6  M.  Van  der  Mensbrugghe  de  r6p6ter  I'experience 
dout  il  s'agit,  en  prenant  toutes  les  precautions  pour  evi- 
ter  les  causes  d*erreur;  c'est  ce  qu'il  a  bien  voulu  faire,  el 
il  a  consign^,  dans  la  note  actuelle,  la  description  minu* 
tieuse  de  son  proc^d^;  or  les  r<^suUa(s  qu'il  a  obtenus 
confirment  pleinement  les  miens,  et  Ton  doit  en  conclure 
que  M.  Liidtge  a  et^  trompe  par  quelque  cause  perturba- 
trice  inaperQue.  M.  Van  der  Mensbrugghe  donne,  en  outre, 
I'explication  rationnelle  d'une  autre  des  experiences  dii 
physicien  allemand.  II  se  borne  1^,  et  je  pense,  avec  lui, 
que  cela  est  suffisant. 

La  note  soumise  k  mon  examen  me  parail  oflrir  beau- 
coup  d'int^ret,  en  ce  qu'elle  lend  k  emp6cher  qu'une  opi- 
nion erron^ene  se  propage;  j'ai  done  Thonneur  de  proposer 
rinsertion  de  cetle  note  dans  les  Bulletins  de  rAcademie.]> 

Gonform^ment  aux  conclusions  de  ce  rapport,  auquel  a 
adher^  M.  Duprez ,  second  commissaire,  la  classe  vole  I'im- 
pression  de  la  note  de  M.  Van  der  Mensbrugghe  dans  les 
BuUelins, 


(288) 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Aurore  borSale  des  24  et  SS  octobre  4870,  observ^e  k 
rObservatoire  royal  de  Bruxelles  (1). 

Le  ph^nomene  a  6t^  annonc^  le  24,  k  midi,  par  un  ac- 
croissement  dans  la  d^clinaison  magn^tique.  Plus  tard « 
Pintensit^  de  la  force  magn^tique  a  ^galement  augmente. 
*  Le  soir,  par  un  ciel  nuageux,  on  a  pu  voir  les  lueurs 
de  Taurore.  Vers  H  Vs  heures,  il  s'est  forme  dans  I'ONO. 
une  plaque  ros6e  qui  projelait  un  rayon  jusqu'au  zenith. 

Le  25  au  matin  les  aimants  s'6taient  calm^s,  quoique 
rintensile  tiit  plus  faible  que  les  jours  pr^c^dents;  mais  a 
5  heures,  ils  ^taient  de  nouveau  compl^tement  troubles. 
A  4  heures ,  la  d^clinaison  se  trouvait  augmentSe  de  plus 
d'un  degr^  et  la  force  6tait  devenue  ^norme. 

La  d^clinaison  a  ensuite  diminu^  assez  rapidement^et, 
dans  la  soiree  elle  etait  en  dessous  de  la  valeur  moyenne. 
L'in tensity,  qui  ^tait  restee  tr^s-grande,  a  flechi  brusque- 
ment  apr^s  6  heures ,  et  toute  la  soiree  elle  est  restee  un 
pen  faible. 

A  6**  20",  on  a  vu  le  beau  phenomene  de  la  nuee  rouge. 
Le  ciel  ^tait  completement  convert,  mais  avait  partout 


(1)  Pour  les  autres  aurores  bor^ales observees  en  1870,  voir  Bulletins, 
2»«  s^rie,  tome  XXIX,  pages  16, 63, 176, 536;  tome  XXX,  page  179. 


(  2^9  ) 

une  teinte  rose  vif,  uniforme,  qui  a  persiste  environ  iO  mi- 
nutes. Vers  6**  40",  plaque  d'un  rouge  vif  vers  le  z^nilh; 
elle  passe  ensuite  dans  le  NE.  A  7  heures ,  partout  oil  les 
nuages  paraisseiit  moins  epais,  on  vott  des  plaques  rouges. 
A  7**  25™,  le  ciel  est  convert,  il  n'y  a  plus  de  couleur. 

Vers  8**  35",  le  ciel  se  dteouvre  en  partie;  on  voit  la 
lueur  blanche  de  Taurore  dans  le  N.  et  le  NO.  sur  un  fond 
de  nuages  sombres.  A  8^  45'",  plaque  d'un  beau  rouge 
cerise  dans  TOSO.,  k  SO""  de  hauteur,  et  lueurs  rougeStres 
dans  Test.  Vers  9**  10",  plaque  d*un  beau  rouge  cerise  dans 
le  NE.,  k  Sty  de  hauteur,  qui  disparait  apres  5  beures. 

A  iO  heures,  plaque  rouge  dans  I'OSO.,  une  autre  dans 
I'E.;  au-dessusdes  blancheurs  de  Paurore,  dans  le  NO., 
long  nuage  uni  et  plus  baut  teinte  rouge. 

A 10**  10",  rayons  verlicaux  dans  le  NO.,  Tun  d'une  teinte 
rouge&tre,  Tautre  blanc. 

A  10^31™,  beau  rayon  rouge  s'^levant  verlicalemenl  un 
pen  k  Test  de  ^  de  la  grande  Ourse ;  en  meine  leraps  la 
plaque  rouge  dans  f  OSO.  et  celle  de  I'E.,  un  pen  vers  le 
nord ,  augnienlent  de  vivacity. 

Ce  rayon  persiste  seulement  pendant  deux  minutes. 

AH*"  24",  lueur  rougeatre  de  peudedur^e  dans  le  NE. 

Des  Eclairs  ont  ^te  observes  pendant  la  soiree  dans  le 
NE.  et  le  NO. 

D'apres  des  communications  revues  de  MM.  Terby ,  k 
Louvain,  Malaise,  k  Gembloux,  Cavalier,  i  Oslcnde,  Flo- 
rimond  Desrumeaux,  a  Kain,  pres  de  Tournai,  Van  G^el, 
a  Lokeren,  les  manifestations  de  cette  aurore  ont  ele  ob- 
serv6es  ^aiement  dans  ces  localit^s. 


(  290  ) 


Notes  sur  les  orages  observes  en  Belgique  pendant 

ranneeWOii). 


La  classe  a  insure ,  depois  plnsieurs  ann^es,  dans  ses 
Bulletins f  les  observations  failes  dans  diff^rentes  localites 
da  pays  sor  les  orages  et  les  manifestalions  6leclriqaes. 
.  Pendant  Fannie  qui  vient  de  s'ecouler,  le  concoars  aclif 
d  intelligent  des  personnes  qui  ont  bien  voulu,  dans  ces 
divers  lieui ,  ol)server  ces  pbenom^nes,  ne  m'a  pas  fait  de- 
faut.  J'ai  I'honneur  de  communiqner  k  la  classe  le  r^sultat 
de  leurs  observations,  comprenant  les  mois  d'octobre  1 869  a 
octobre  1870,  que  je  fais  pr6c6der  des  notes  recueillies  ^a- 
lement  pendant  celte  p^riode  k  TObservatoire  royal  (Ad.  Q.). 

Bruxelles.t-  Observatoire  royal. 

(Du  U'  ociobre  1869  au  l***  novembre  1870.) 

1869.  —  Le  2  octobre,  Eclairs  dans  le  NO.  a  partir  de 
7  heures  du  soir. 

Le  4  novembre,  k  6  7^  heures  du  soir,  pluie  melee  de 
grfile;  Eclairs  ensuite.  —  Vers  6  Va  heures,  tempete,  el 
vers  9  heures,  nouveaux  Eclairs  dans  I'E. 

Le  10  novembre,  eclair  vers  6  V*  heures  du  soir. 

Le  IS  decembre,  all**  2S"*  du  matin ,  forte  averse  m^lee 
de  neige;  peu  de  temps  apr6s,  forte  (;r£le.  A  11**  40", 
coup  de  tonnerre. 


(I)  Pour  la  lisle  pr^cedente  d'orages ,  voir  Bulletins,  2™* seric ,  l.  XXIX, 
pp.  531  &  345  et  404  a  425. 


(  29i  ) 

1870.  —  Le  22  mai,  k  \  V2  h.  du  matin,  Eclairs  dans  TO. 

A  midi  25  minutes,  roulement  de  lonnerre;  orage  et 
pluie  aprds  i  beure  de  rapres-midi. 

Led  Juin,  a  3  Vj  h.  de  rapr^-inidi,  fort  orage  :  deux 
coups  de  tonnerre,  averse,  grfile.  L'orage  cesse  vers  4  V2  h. 

Le  46  juin,  queiques  Eclairs  le  soir. 

Le  S3  juin  f  entre  10  et  11  h.  du  soir,  eclairs  dans  le  N. 

Le 25  juin,  vers  4  V2  faeures  du  matin,  forte  averse  et 
deux  violents  coups  de  tonnerre. 

Le  1*^  juillety  k\\  1/2  heures  du  soir,  Eclairs  dans  le  NC. 

Le  9  juillet y  k  midi  30",  orage;  averse  a  1  heure. 

De  8  ^  8  V2  heures  du  soir,  nouvel  oi^ge ,  dans  le  NO. 

Le  lOjuilltiy  vers  minuit  et  a  3  b.  du  matin ,  orage  et 
pluie. 

Le  41  juillet,  vers  4  V2  heures  du  mating  orage. 

Vers  9  V*  heures  du  soir,  eclairs  et  tonnerre. 

Le  42juillet,  vers  9  V2  h.  du  soir ,  Eclairs ;  pluie  k  10  h. 

Le  25  juillet,  a  6  ^U  heures  du  soir,  gouttes  de  pluie; 
de  7  3/4  heures  k  minuit,  pluie  et  orages  intermittents. 

Le  26  juitlet^  a  2  V2  heures  de  Taprte-midi,  le  ciel  se 
couvre  de  nimbus,  puis  il  commence  h  pleuvoir;  orage 
et  forte  averse  ensuite,  jusque  vers  5 ^U  heures. 

Le  27  juittet,  vers  4^/4 h.  de  I'apr^s-midi,  orage  dans  le^ 
NO. ;  plusieurs  forts  coups  de  tonnerre  se  font  entendre. 

Vers  9  */2  heures  du  soir,  et  aprfes,  Eclairs  dans  fc  NO. 

Le28  juillety  aprSs  9  heures  du  soir,  Eclairs. 

Le  30  juillety  i  8  '/a  heures  du  soir,  pluie  el  orage;  a 
9  heures,  Eclairs  dans  le  SO. 

Le  34  juilletj  de  10  V2  heures  ill  heures  du  matin, 
orage  et  forte  pluie;  la  pluie  continue  encore apr^s  Torage. 

Vers  11  V2  heures  du  soir,  Eclairs  dans  I'ONO. 

Le  5  aout,  de  4  ^  5  h.  de  Tapr^s-midi,  orage  ct  pluie. 

Le  9  aout,  tonnerre  vers  4  heures  de  I'apr^s-midi. 


(  292  ) 

Le  19  aout,  entre  2  Va  et  3  Vs  heures  d«  matin,  orage 
el  forte  pluie  mel^e  degrele. 

Le27  aoiu,  k  midi,  pluie;  k  midi  5  minutes,  roulement 
de  tonnerre. 

Le  6  septeml^e,  k  2  7*  t.  de  Fapres-midi ,  orage  et  pluie. 

Le  9  octobre,  le  ciel ,  beau  raprfes-midi ,  se  couvre  vers 
4  V2  h. ,  surtout  dans  TO.  et  le  N.  A  4'*  40"*,  coup  de  ton- 
nerre; a  4'*  45",  deux  eclairs  lointains  dans  TO.  sonl  suivis 
de  faibles  roulements  de  tonnerre.  Vers  5  h.,  forte  averse. 
—  Pluie  le  soir  k  partir  de  H  %  heures. 

Le  S5  octofcre, Eclairs  vers  H  '/^  heures  dii  soir,  pen- 
dant une  aurore  bor^ale. 

Le  26  octobre,  Eclairs  dans  le  NO.  et  le  NE.  pendant  la 
soiree. 

Le  37  ociobre,  Eclairs  le  soir  dans  I'E.,  le  N.  et  le  NO. 

Le  2S  octobre,  k  9^  50°*  du  soir,  fort  Eclair  dans  le 
NNE.;  quelques  instants  apres,  roulement  de  tonnerre 
lointain. 

De  9  Va  k  10  Va  heures,  averses  intermittentes. 

LouvAiN.  —  M.  F.  Terby. 

(Du  1^'  ociobre  1869  au  1«  novembre  1S70.) 

1869.  —  Le  8  decembre,  a  10  h.  du  soir,  pluie;  nom- 
breux  reflets  semblables  k  des  eclairs  lointains  dans  le  N. 

Le  IS  decembre f  vers  IP  45"  du  matin,  grele,  puis 
quelques  coups  de  tonnerre; a  midi  30  minutes,  la  direc- 
tion du  vent  ^tait  0.  (1). 

1870.  —  Le  16  mat,  ^  5  h.  du  matin,  tonnerre  prolonge; 

■   111 ■ ■  II y^— »— ^1— —I ^— »ii II    I        »M— ^ 

(1)  La  direclion  du  vent  est  prise  d'apres  les  Duages. 


(  295  ) 

pluie;  elle  augineale  ^  5*»  10™;  k  3*»  30"*,  direction  du  vent : 
SSO.  La  nu6eorageuse  coiivrait  TE.,  le  SE.  et  le  S. 

Le  22  maiy  k  midi  2"",  pluie  tranquille;  ciel  orageux 
dans  le  NO.  el  le  N.;  i  midi  25",  direction  du  vent :  SO. 

De  I''  45"  du  soir  k  2»»  20",  orage  passant  du  SO.  a  TE. ; 
deux  coups  de  tonnerre  et  pluie  l^gere. 

Le  6  juin,  de  2^»  28"  k  Z^  4"  du  soir,  orage  passant  de 
FE.  au  S.  Direction  du  vent ;  NE.  A  2*»  44",  gouttes  de 
pluie,  puis  vent  violent  et  grands  tourbillons  de  poussiere; 
k  2^  49",  averse  mel^e  de  grele,  eclair  et  fort  coup  de 
tonnerre;  a  2*»  52",  Tintervalle  entre  T^clair  et  le  tonnerre 
6tait  d'environ'9secondes;a2**54",  il  6tait  de  ISsecondes. 

A  3^  46",  orage  lointain  passant  par  le  NNO;  quelques 
coups  de  tonnerre;  a  4  heures,  averse. 

Le  10  juin  J  vers  5  beures  du  soir ,  J'ai  cru  entendre  nn 
coup  de  tonnerre  excessivemeut  prolonge  dans  TElNE.; 
Duees  sombres  et  orageuses  dans  le  NO.  et  le  N.  pendant 
cette  apres-midi.  Apres  7  heures,  un  pen  de  pluie. 

Le  17  juin,  a  6''  55"  du  niatin  ^  tonnerre;  petite  averse 
entre  7  et  8  heures.  Direction  du  vent :  0.  Le  tonnerre 
s'est  encore  fait  entendre  dans  le  lointain  k  9^  30"  et  vers 
10  heures.  —  Coups  de  vent  aprds  cet  orage. 

Le  23  juin,  k  Q^  15"  du  soir,  Eclairs. 

Le  25  juin y  k  4*»  40"  du  matin,  tonnerre;  ciel  sombre 
dans  le  N.;  averse;  direction  du  vent :  NO. 

Le  8  juiltet,  apres  8'»  15"  du  soir,  nuages  orageux, 
surtout  dans  le  S.  J'ai  cru  enlendre  quelques  coups  de  ton- 
nerre tr^s-lointains  dans  le  SSE.  et  le  SE. 

Le  9  juillet,  de  midi  35"  k  l^  35",  orage  passanl  du  S. 
au  N.  A  1**  20",  grosses  gouttes  de  pluie  et  vent;  i  1*>25", 
averse,  vif  Eclair  et  coup  de  foudre;  un  arbre  a  ^te  fou- 
droy^  k  cette  heure  k  H6verl6,  pr6s  de  Louvain.  A  1*»  35", 
Eclairs  et  tonnerre  dans  le  N.  et  le  NO. 


(  294  ) 

A  Z^  40"*,  tonnerre  dans  le  S.  et  le  SSE.;  pluie  a 
3»»45«. 

De  7^  13"  4  7b  53",  orage  passant  da  SO.  au  NO. 
Direction  du  vent  k  7**  13"  :  SO.  A  7*»  43",  averse;  eHe 
repren4  k  1^  51". 

Nouvel  orage  a  S^  f 0" ;  Eclairs  roageSitres ;  k  S^  20", 
Ir^vif  Eclair  el  fort  lonner re. 

A  8^  3^,  ^Jairs  continueis  dans  TE. 

A  9»»  38",  ils  partem  k  la  fois  da  SO.,  da  S.,  da  SE.,  de 
TE.  et  da  NO;  roolements  lointains  de  lonnerre.  A  10^  5", 
Eclairs  encore  dans  le  N.  et  I'E. 

Le  H  juillety  vers  9*>  10"  du  soir,  Eclair ,  puis  quelqoes 
roulements  de  tonnerre  vers  TO.;  ensuite  averse,  qui  dure 
encoreilO**  15". 

Le  25  juillet,  de  8^  15"  du  soir  k  S^  5^,  un  orage 
lointain  passe  du  SO.  k  I'O. ;  Eclairs  et  tonnerre.  A  9*>  18", 
pluie  de  coiirte  durie.  Des  eclairs  se  montraient  encore 
aprte  10  beures. 

Le  W  juillet,  de  2*»  10"  da  soir  k  3*»  15",  violent  orage 
passant  da  SSE.  au  N.  et  ao  NO.  Direction  du  vent  k 
^  35"  :  S.  A  2*»  10",  gouttes  de  pluie;  averse  tres-ibrte  a 
2*^39".  A  2^  42",  trait  presque  vertical  et  coup  de  foadre 
au  SE.  du  lieu  d'observation ;  quelqties  instants  apres,  vif 
^lair  et  violent  coup  de  foudre  presque  simultaD^. 
L'a verse,  toujdurs  lrte-ai)ondante,  ne  diminae  qu'4  3^8". 

De  3'»  20"  k  A^  20",  second  orage  tr^s- violent  passant 
du  S.  an  N.  La  pluie  est  de  noaveau  tr6s-abondante.  A 
3*»  39",  a  3^  43"  et  k  3^  44",  coups  de  foudre  blatant  k 
pen  de  distance  du  lieu  d'observation. 

D'aprfes  les  renseignements  que  fai  recueillis,  Irois 
points  de  la  villeont  et^  foudroy^s;  je  citeraisp^cialemenl 
la  fabrique  de  papiers  peints  de  M.  Everaerts,  situ^e  k  pen 
de  distance  de  mon  habitation. 


(  295  ) 

Le  2!7  juillety  vers  2  heares  da  soir,  roulements  de  ton- 
nerre;  nuage  orageux  dans  le  S.,  le  SO.  et  le  SSE.  A 
3*>  50"*,  tonnerre  plus  frequent  dans  le  SE.;  direction  du 
vent :  ENE. 

Vers  O^*  30",  Eclairs  lointains  dans  le  SE.  et  I'E. 

Le  30  juillety  dfes  7  heures  da  soir,  tonnerre  fr^qaent 
dans  le  SSE.  Direction  du  vent :  SE.  Le  ciel  se  coavre  de 
nuages  cuivr^s  k  7*'  53°°  et  an  violent  orage  semble  se  pre- 
parer. A  8  heures  9  beaux  traits  de  Jupiter  dans  ie  S.;  ton- 
nerre apr^s  19%  puis  apres  12";  vent  et  pluie.  Get  orage 
s*eloigne  ensuite  par  le  SO.  et  TO.  A  9^  45"",  Eclairs  dans 
rO.  11  pleut  encore. 

Le  51  juillet,  de  9^  30""  du  matin  k  midi ,  nuages  ora- 
geux passant  du  SE.  et  du  S.  k  TO  et  au  NO.;  Ie  tonnerre 
gronde  toule  la  matinee;  pluie  assez  abondante. 

A  9"  50"*  du  soir,  eclairs  dans  TE.,  puis  dans  le  N£. 

Le  I""  aout ,  vers  5  heures  du  soir,  j'ai  cru  entendre  un 
coup  de  tonnerre  lointain;  nimbus  dans  ie  N.;  direction 
du  vent :  0. ;  quelques  gouttes  de  pluie.  A  6^  3"*,  coup  de 
tonnerre;  nimbus  dans  le  S.,  le  SO.  et  TO., averse;  a  6^ 25"*, 
direction  du  vent :  NO. 

Le  5  aout,  k  2**  57"*  du  soir,  tonnerre ;  ciel  orageux  dans 
le  N.  II  vient  de  tomber  un  pen  de  pluie. 

De  3**  49""  k  4**  35"*,  nuages  orageux  dans  le  NO.;  roo- 
lements  de  tonnerre;  direction  du  vent :  SO.  Tonnerre  plus 
frequent  k  4**  35"*;  vent. 

A  5**  15"*,  encore  quelques  coups  de  tonnerre;  petite 
pluie  ensuite. 

Le  9  aoui,  de  3**  15"*  du  soir  k  3^  24"*,  orage  passant  du 
NO.  au  SO.  A  3^  21"*,  iro  peu  de  pluie;  direction  du  vent: 
NNE. 

Le  19  aoui,  de  3  ^  4  b.  du  matin ,  Eclairs  nombreux 


(  296  ) 

et  brillants;  roulemenls  de  tonnerre  et  pluie  assez  abon- 
dante.  Jusqu'^  3**  7",  riotervalle  entre  Ttelair  et  le  ton- 
nerre est  success! vement  :  6  secondes,  HS  8%  3*.  De  3** 
H"  a  3**  25",  il  d^croit  de  nouveau  de  9^  i  3».  A  3»»  55", 
les  Eclairs  se  produisaient  dans  le  S.;  ce  centre  ezplosif 
passe  au  SE.  a  4  h.  Direction  du  vent  a  4  h. :  ONO. 

A  1**  41"  du  soir^  coup  de  tonnerre;  gouttes  de  pluie; 
nuee  orageuse  passant  par  le  SO.;  direction  du  vent :  NO. 
A  1^  52",  le  ciel  est  ^galement  orageux  dans  TE. 

Le  SO  aoutj  averses  dans  la  matinee;  kW  31"  du  ma- 
tin, tonnerre  prolong^;  nu6e  orageuse  dans  I'E.  el  TENE. ; 
direction  du  vent :  NO. 

De  2'^  7"  du  soir  i  2*»  19",  orage  passant  de  TO.  a  I'OSO.; 
quelques  coups  de  tonnerre.  A  2**  19",  tonnerre  sec,  mais 
6loign6.  Direction  du  vent :  NO. 

A  3  heures ,  averse.  De  3**  53"  a  4**  9" ,  orage  passant 
de  I'ENE.  k  FE.;  direction  du  vent  :  NO. 

Le  26  aoui,  k  3**  45"  du  matin,  eclairs  et  tonnerre  ^loi- 
gn6s.  A  4  heures,  direction  du  vent :  NO.;  les  Eclairs  ont 
lieu  dans  TE. 

Le  2!7  aoiitf  de  midi  4"  a  midi  27",  orage  passant  du 
NO.  a  rO.  A  midi  27"  un  peu  de  pluie. 

De  l**  52"  du  soir  k  2*»  40",  orage  allant  du  NE.  k  VK; 
k  2  heures,  pluie. 

Le  30  aoutj  k\\^  54"  du  matin ,  tonnerre  dans  le  NO.; 
k  midi  7",  un  peu  de  pluie;  direction  du  vent :  NO.  En- 
suite  les  nuages  occasionnent  un  obscurcissement  tres- 
sensible  et  une  averse  pendant  laquelle  se  sont  produits, 
vers  midi  38",  deux  Eclairs  assez  lointaius,  suivis  de  ton- 
nerre. 

Le  5  septembre^  vers  3  h.  du  soir,  on  a  enlendu  deux 
coups  de  tonnerre.  A  4h.,  la  direction  du  ventetait  OSO. 


(  297  ) 

Le  6  septembre,  vers  2''  20""  du  soir,  coup  de  tonnerre 
et  pluie.  A  Z^  50°*,  tonnerre;  del  orageux  dans  le  SO.  Di- 
rection du  vent :  SO. 

Le9  octobre,  de  5**  lo"*  i  ^^  50"*  du  soir,  nuees  ora- 
geuses  allanl  du  NO.  et  du  iN.  k  I'E.  et  au  SE.  Eclair  et 
deux  coups  de  tonnerre.  A  5  Va  heures,  averse. 

LeSS  octobre,  Eclairs  dans  le  N.  pendant  toute  la  dur^e 
d'une  aurore  bor^ale. 

Le  37  octobre y  Eclairs  dans  le  N.  le  soir;  vers  9  heures, 
quelques  coups  de  tonnerre.  A  10**  10°*,  averse. 

Le  28  octobre,  k  7  V2I1.  et  i  10  li.  du  soir,  Eclairs  dans  le  N. 

Malines.  —  M.  G.  Bernaerls. 

(Du  1*'  QCtobre  1869  au  1"  octobre  1870.) 

1869.  —  Le  27  octobre,  i  2**  25°*  du  soir,  neige  tr6s- 
forte,  vent  0.;  coup  de  tonnerre  prolong^  a  2^  45"*. 

Le  4  novembre,  on  assure  avoir  aper^u  quelques  (Eclairs 
lointains  vers  6**  45"*  ou  7  heures  du  soir. 

1870.  —  Le  46  maiy  k  4**  30"*  du  matin  environ,  deux 
coups  de  tonnerre;  a  5  heures,  forte  pluie. 

A  2^  5"*  du  soir,  un  orage  assez  faible  passe  du  SO.  dans 
I'E. 

Le  22  mat,  k  midi  V:2,  roulement  de  tonnerre  dans  le 
SO. ;  decharge  plus  rapprocli^e  k  1  heure ;  pluie. 

Le  6  juin,  k  2**  55°  du  soir,  coup  de  tonnerre  assez  faible 
dabs  le  SE. 

A  3**  20"*  du  soir,  orage  venant  du  NE.,  vent  fort,  pluie; 
un  peu  de  gr^Ie  4  3**  40°*. 

Le 25  juin,  k  4**  10"  du  matin,  coup  de  tonnerre  assez 
intense.  La  foudre  torabe  pres  de  Wavre-Notre-Dame. 
L'orage  parait  marcher  >ers  le  NO. 

2°*®  SI^RlEy  TOME  XXX.  20 


(  298  ) 

LeSjuillet,  i  10^  35"*  du  matin,  forte  pluie;  coup  de 
tonnerre  lointain  4  10**  45™. 

Le  9  juillet,  kV  20""  du  matin ,  Eclairs  trfts-faibles. 

A  1**  10"  du  soir,  fort  orage  venant  du  S.,  6clairs  fre- 
quents ,  tonnerre  peu  bruyant ,  forte  pluie. 

Le  soir,  4  7**  40™,  quelques  coups  de  tonnerre  lointain; 
i  8**  35™  un  orage  assez  faible  passe  du  S.  dans  le  NE.;  vers 
8**  50™,  les  Eclairs  deviennent  tr6s-fr6quents  dans  TE. 

Eclairs  \ifs  et  nombreux  dans  I'OSO.,  i  H  ^/i.heures. 

Le  iO  juillet,  k  minuit  10™,  nombreux  eclairs  brillants 
et  coups  de  tonnerre  dans  TO.;  a  minuit  30™,  forte  pluie; 
Torage  se  perd  ensuite  dans  I'ONO. 

Le  U  juillet,  k  Q^  5™  du  matin  et  k  9^  10™  du  soir, 
Eclair  et  coup  de  tonnerre. 

Le  25  juillel,  a  8**  10™  du  soir,  eclair  et  coup  de  ton- 
nerre; pluie  a  8**  26™. 

A  9**  15™,  Eclairs  assez  frequents  dans  TO.;  I'orage  passe 
dans  rONO.  k  9^  25™,  en  donnant  quelques  coups  de  ton- 
nerre assez  faibles  et  tr^s-^loign^s. 

A  lO**  50™  elk  11*"  5™  du  soir,  Eclair  et  coup  de  ton- 
nerre; pluie  assez  forte,  mais  de  courte  dur^e ,  a  H**  10™. 
Get  orage  semble  se  diriger  du  SO.  au  NE. 

Le  36  juillet,  k  2**  35™  du  soir ,  coups  de  tonneiTe  dans 
I'E.  et  dans  le  SE. ;  a  3  heures  dans  le  SE.  et  ie  SO.  Le 
cenlre  explosif  du  SO.  atteint  le  zenith  vers  3**  20™  en  don- 
nant des  Eclairs  vifs,  des  coups  de  tonnerre  violents  et  one 
pluie  torrentielle  m^l^e  d'un  peu  de  gr6le.  A  3**  40™,  des 
Eclairs  presqne  non  interrompus  el  de  forts  roulements  de 
tonnerre  se  produisent  dans  le  N.  Les  d^charges  continoent 
dans  le  lointain  jusque  vers  4**  30™. 

Le27  juillet,  kZ^U  heures  du  soir,  coups  de  tonnerre 
dansleNE. 


(  299  ) 

A  5  heures ,  Eclairs  el  coups  de  tonnerre  dans  le  NO.  et 
le  SO.  Cet  orage  semble  se  diriger  vers  le  S.  ou  le  SO. 

Le  S8  juillet,  k  minuit*  eclairs  dans  le  S.  et  le  SE.,  rou- 
lements  de  tonnerre  (res-faibles  et  tres-61oign6s. 

A  minuit  V2,  ies  d^charges  se  produisent  dans  le  S. 

Le  30  juillet ,  i  8**  10"  du  soir,  Eclairs  et  coups  de  ton- 
nerre lointain. 

Le  51  juillet f  k  10*"  15™  du  matin,  coups  de  tonnerre 
dans  le  S. 

Le  3  aout,  a  5**  10"  du  soir,  forte  averse;  coup  de  ton- 
nerre lointain  k  5**  43". 

Le  5  aout,  vers  2  V2  ou  2  ^U  heures  du  soir,  tonnerre 
lointain.  A  4  heures,  tonnerre  dans  le  S. ,  puis  dans  le 
SE.;  enfin  a  4»»  20"  dans  le  NE. 

A  4  V2  heures  du  soir,  nouvelles  d^charges  dans  le  S.; 
I'orage  passe  k  4^  35"  dans  le'SE.;  Ies  detonations  de- 
viennent  tr6s-fortes  a  4**  50";  k  4'*  55",  Ies  eclairs  et  Ies 
coups  de  tonnerre  se  produisent  dans  le  NE. 

Le  9  aout,  coup  de  tonnerre  vers  3  heures  du  soir. 

Le  18  amity  vers  11  heures  du  soir ,  coups  de  tonnerre 
lointain. 

Le  49  aout,  fort  orage  de  2  V2  k  3*/^  h.  du  matin;  pluie 
mod^r^e.  Les  d^charges  se  produisent  principalement  dans 
TE.  et  le  SO.  L'orage  semble  se  diriger  du  N.  au  S. 

A  8^  30"  du  soir,  Eclair  dans  I'O.  ? 

Le  20  aouty  tonnerre  lointain  vers  4  heures  du  soir. 

Le  27  aout,  k  11^  45"  du  matin,  forte  averse;  k  midi 
forts  roulements  de  tonnerre  dans  le  S.  et  le  SO.  Vent :  0. 

Le  30  aout,  ill  '/i  heures  du  matin,  coups  de  tonnerre 
dans  le  NO.,  puis  a  midi  10"  dans  le  NK. 

Le  3  septembre,  ^  \^  55"  du  soir,  coup  de  tonnerre 
lointain. 


(  300  ) 

A  5*»  40"^  Eclair  brillanl  et  coup  de  tonnerre;  forte 
pluie;  vent  sup^rieur :  OSO. 

Le  6  seplembre,  k  2**  55"  du  soir,  Eclair  et  coup  de  ton- 
nerre dans  rO.,  suivi  de  quelques  decharges  plus  faibles  et 
plus  ^loign^es.  Vent  sup6rieur  :  S. 

Le  8  septembref  de  3*»  30"  k  4*»  30"  du  matin ,  on  as- 
sure avoir  aper^u  des  Eclairs  dans  le  N. 

Arendonck  (1).  —  M.  C.  Cooinans. 

(Du  1«'  Janvier  au  25  octobre  1870.) 

Le  3  maiy  enlre  10  et  H  heures  du  matin,  des  coups  de 
tonnerre  sont  entendus  au  NO.  Averses  intermittentes  pen- 
dant toute  la  journee,  non  accompagn^es  de  decharges 
^lectriques;  direction  des  nuages :  NO.  k  SE. 

Le  1'^juin,  entre  5^  30™  el  6  heures  du  soir,  forte  pluie 
et  gr6Ie;  quelques  coups  de  tonnerre. 

Le  3  juin,  enlre  10  et  11  heures  du  matin  ,  pluie ;  ton- 
nerre tres-eloign6. 

Le  Sjuirif  vers  6  heures  du  soir,  orage  lointain  dans  le 
N.  et  le  NE. 

Le  6  juin,  k  2**  45"  du  soir,  orage  au  NE.;  pluie  et 
gr6le. 

Le  Hjuin,  entre  4  et  4'*  30"  du  matin,  ainsl  qu'i  8  heu- 
res, tonnerre  lointain  au  SO. 

Le  S3  fain,  vers  4  heures  de  Tapres-midi,  la  tempera- 
ture, tr^s-elevee,  baisse  subitement.  Des  orages  semblent 
traverser  Textr^me  horizon  NE.,  se  dirigeant  vers  le  S.  De 
9»»  15"  i  9^  45"  du  soir,  Eclairs  dans  le  SE. 

(1)  LocaliU  situ^e  sur  la  frontiere  NE.  de  la  province  d^Anvers. 


(  301  ) 

Le  9  juillet,  de  2**  30"**  h  Z^  30"  du  soir,  orage  assez  vio- 
lent. —  Nouvel  orage  de  8  Vj  heures  i  9^  48". 

Le  fS  juillet  y  a  midi  45",  tonnerre  loin  tain  an  S. 

Le  i 5  juillet,  vers  2^  45"  du  soir,  forte  pluie  d'orage, 
puis  d^charges  61ectriqnes. 

Le  i6  juillet,  a  2*"  15"  du  soir,  orage  lointain  dans  le 
SO. 

Le  S5  juillet  J  vers  10  heures  du  soir,  Eclairs  dans  TO., 
puis  tonnerre  6loign£;  pluie  l^ere:  L'orage  paratt  se  mas- 
ser  au  S. ;  les  Eclairs  continuent. 

Le  S6  juillet^  vers  3  et  5  heures  du  matin,  tonnerre 
lointain. 

A  2*>  15"  du  soir,  tonnerre  6Ioigne  dans  I'E. 

A  3*»  30",  un  orage  se  forme  i  TO.  A  6  heures,  il  sevit 
avec  beaucoup  d'intensit^;  pluie  tr6s-forte.  11  s'6Ioigne 
ensuite  lentement  vers  I'E.;  les  Eclairs  persistent  dans 
cette  direction  jusque  vers  9  heures. 

Le  37  juillet^  vers  3  heures  du  soir,  orage  dans  le 
SE.,  puis  dans  le  SO.  A  8*»  45"  du  soir,  Eclairs  dans  TE. 
et  dans  le  SE.;  ils  persistent  tonte  la  soiree. 

Le  50  juillet,  vers  5  heures  du  soir,  orage  dans  le  N.  et 
TE.,  se  dirigeant  au  S. 

Le  5  aoiit,  k  4^  30"  du  soir ,  orage  k  TO.,  se  dirigeant 
au  N.;  tonnerre  lointain. 

Le  19 aout, de  2*>  15"  du  matin  i 3*»  30"  environ,  orage; 
Eclairs  presque  continus  dans  toutes  les  directions,  princi- 
palement  le  NE. ;  quelques  coups  de  tonnerre  rapproch^s; 
forte  pluie. 

Vers  2  heures  du  soir,  tonnerre  lointain. 

Le  2S  aout ,  vers  9*»  30"  du  soir,  Eclairs  dans  le  N. 

Le  26  abut,  k  1  heure  du  matin  et  ensuite ,  Eclairs. 

Le  6  septembre,  k  2**  35"  du  soir,  orage  k  I'horizon  0., 


(  302  ) 

se  dirigeant  vers  le  N.;  tonnerre  eloign^.  Vers  5**  15°,  pluie. 

Le  1i  octobre,  vers  midi,  un  coup  de  tonnerre  lointaia 
parait  avoir  ^l6  entendu ;  ciel  tourment^. 

Le  25  octobre,  k  9  heures  du  soir ,  pendant  une  magni- 
fique  aurore  bor^ale  qui  dure  depuis  6  heures,  quelques 
eclairs  tr^-^loign^s  au  N. 

SoMERGEM  (1).  —  M.  P.  Verlriesl. 

(Du  i*' Janvier  au  i"  oclobre  1870.) 

Le  15  Janvier,  vers  8  */2  h.  du  soir,  Eclair  suivi  d'un  long 
roulemenlde  tonnerre,  i  TO.;  direction  des  nuages:  ONO. 

Le  5  mars  J  vers  8  heures  du  soir,  Eclairs  au  S.  et  au 
SSO.;  un  peu  de  pluie  pendant  la  nuit. 

Le  16  mat  J  vers  1  heure  de  Tapr^s-midi ,  deux  coups  de 
tonnerre  k  I'E.;  vent  0.  tres-faible.  La  nu6e  orageuse 
s'avance  vers  I'E. 

Le23mai,  enlre  7  heures  et7*»10°  du  matin,  trois  faibles 
coups  de  tonnerre;  vent  d'apr^s  les  nuages  :  SO.  De  ?•» 
15"  i  7^ 20°,  quelques  grosses  gouttes  de  pluie;  a  7*>30°, 
le  tonnerre  gronde  encore  k  TO.,  oil  Tborizon  est  convert 
de  nuages  orageux  jusqu'au  N. 

Le  6  juin,  le  ciel  est  serein  le  matin  et  le  vent  NNE.; 
k  midi  de  petits  cumulus  se  ferment  k  Thorizon  E.  A  4  b. 
du  soir,  vent  un  peu  fort  du  NNO.,  tonnerre  k  I'E.;  direc- 
tion des  nuages :  ENE. ;  a  5  V^  h.,  quelques  grosses  gouttes 
de  pluie;  Torage  passe  ensuite  de  I'ENE.  au  SSE. 

Le  17  juin,  au  matin,  un  orage  passe  du  SSO.  k 
I'ENE. ;  quelques  gouttes  de  pluie  k  7  72  heures.  Le  ciel 
est  6galement  orageux  k  TO. 


(1)  Entre  Gand  et  Bruges. 


( 303  ) 

Le  24  juiiij  k  9^25"  du  soir,  Eclair  et  un  coup  deton- 
nerre  au  NO.;  vers  10  heures,  un  peu  de  pluie. 

Le  25  juifiy  a  3^/4 heures  du  matin,  orage;  pluie  inter- 
mittente. 

Le  i""  juillety  k  7  heures  du  soir,  tonnerre  lointain; 
I'orage  passe  de  I'ONO.  au  NE.  A9'/2  heures, nouvel  orage, 
au  NO.;  de  10*»  15"  k  10 72  heures,  pluie  tranquille. 

Le  9  juillet,  i  5  h.  du  matin ,  le  vent  6tait  k  I'ENE.;  a 
10  V2  h.,  il  tourne  au  SSO.  Vers  midi  je  crois  entendre  le 
tonnerre  au  SE.  A  1  ^U  heure,  orage  et  un  peu  de  pluie 
jusqu'i  2  h.;  I'orage  passe  lentement  dii  SSO.  au  NE.  A 
75/4  heures  du  soir,  le  tonnerre  gronde  encore  faiblement 
au  S.  et  au  SE,  et  quelques  goultes  de  pluie  tombent. 

Tout  k  coup,  a  8*^  20",  un  tres-vif  Eclair  est  suivi 
presque  imm6diatement  d'un  formidable  coup  de  ton- 
nerre :  la  foudre  vient  de  lomber  sur  un  arbre,  k  quelque 
distance  du  lieu  d'observation.  La  pluie  augmente  un  peu 
k  8  V2  heures  et  cesse  a  8^/4  heures. 

A  95/4  heures,  Eclairs  Ir^s-vifs  au  S.  et  tonnerre. 

Depuis  11^/4  heures  jusqu'i  minuit^*  (le  10),  orage 
tr^s-violent  et  forte  pluie  m616e  de  grele;  Eclairs  tres-vifs 
et  tonnerre  bruyant  presque  sans  interruption ;  vent  fort. 
L'orage  s'avance  lentehaenl  vers  le  N.,  puis  la  pluie  et  le 
vent  diminuent  pour  cesser  k  minuit.3/4. 

La  foudre  est  tomb^e  pendant  la  nuit  en  qnatre  endroits 
difffirents  de  Somergem,  mais  toujours  sur  des  arbres. 
Dans  une  autre  commune  elle  a  mis  le  feu  k  une  maison 
et  a  tu6  un  jeune  homme. 

Le  15  juillet,  k  1  */2  h.  de  Tapres-midi ,  tonnerre  au  SO. 

Le  25  juillety  le  tonnerre  gronde  sourdement  a  parlir 
de  5  V2  heures  du  soir;  a  6 V2  heures,  un  faibleorage  passe 
du  SO.  au  NNO.;  k  7  heures,  tonnerre  lointain  dans  le  S. 
L'orage  ne  cesse  que  vers  9  V2  heures. 


(  304) 

Qu^lques  gouttes  de  pluie  entre  6  et  7  hcures  du  soir  et 
k  8V2  heures,  pendant  5  minutes. 

Direction  du  vent :  ^  5  h.  du  matin,  ENE.;  &  8  b.,  E.;  a 
.midi,ESE.;Ji  1  h.  du  s6ir,SE.;  i  4  h.,  SSO. ;  4  4  3/*  h., 
0. ;  &  5  */i  h.,  NO.,  et  enfin  k  6  h.,  0. 

Le  26  juillety  temps  orageux  le  matin;  1e  tonnerre  se 
fait  entendre  au  S. ;  direction  du  vent :  SO.  De  6^  55" 
jusqu'aTlO™,  pluie  k  tr^-grosses gouttes;  Forage  s*avance 
du  S.  au  NO.;  direction  du  vent :  NO. 

A  midi  le  ciel  se  couvre  uuifoi*mement  au  S.  et  Ton  en- 
tend  le  tonnerre  dans  cette  direction ;  de  2  V^  heures  a 
5  Vi  heures,  gouttes  de  pluie.  L'orage  se  dirige  ensuite  tres- 
lentement  au  NNE.  et.paralt  k  peu  pres  stationnaire;  on 
en  tend  encore  le  tonnerre  k  6^  15"*. 

Le  27  juillety  de  4  heures i  7*>  20"  du  soir,  orage;  pluie 
tranquille  depuis  7  ^JA  heures  jusqu'i  7  ^U  heures. 

Le  50  juillet,  k  9  V2  h.  du  soir,  Eclairs  et  tonnerre  tres- 
^loign6,  au  SE.;  quelques  gouttes  de  pluie  pendant  la  nuit. 

ft 

Le 51  juilletf  k  midi, orage  lointain  passant  du  NE.  au 
NO.;  de  midi  k  1  heure  un  peu  de  pluie,  ainsi  que  de 
5  */i  heures  k  5  V2  heures. 

Le  4*"  aouty  Ji  iOV^  heures  du  matin,  tonnerre  au  NO.; 
k  2  heures  de  Tapres-midi,  tonnerre  k  TO.;  pluie  tran- 
quille depuis  4  heures  jusque  vers  4*»  15". 

Le  5  aout,  k  2^  45°"  de  I'apr^s-midi,  orage  allant  du  S. 
auNE.;  pluie  tranquille. 

Forte  pluie  pendant  la  nuit. 

Le  9  aout,  k  midi  20°*,  orage  et  pluie.  De  2  4  3  heures 
du  soir,  un  nouvel  orage  passe  de  TENE.  au  SE. 

Le  19  aduty  k  minuit  V4,  orage  :  tr^s-vifs  Eclairs  et  ton- 
nerre bruyant;  la  foudre  tombe  sur  un  arbre  de  notre 
commune.  De  7  V^  ^  8  V^  heures  du  matin ,  pluie ;  rafales 
de  pluie  a  ^0^  20". 


(  305  ) 

Le  20  aout,  i  H**  iO"»  du  matin  el  a  4^  55«*  da  soir, 
grosses  goiittes  de  pluie  m6l6es  de  grele.  A  S'*  10"  irois 
conps  de  tonnerre  au  SE.;  h  5*^25™  coup  de  tonnerr^dans 
le  NE.  Pluie  le  soir  et  pendant  la  nuit. 

Le  26aout,  ^  6  V^  heures  du  matin ,  faible  orage  venant 
de  rONO.;  pluie  jusqu'a  8 heures.  A  8*/^  heures,  la  pluie 
recommence  el  le  tonnerre  gronde  k  TO.  el  au  NO. 

A  9^  25™  du  matin ,  nouvel  orage  et  pluie  continue 
jusqu'a  10V2  heures. 

Le  27  aouty  k  i^  15™  du  soir,  faible  orage  allant  au  SE. 

Le  29  aoiit,  k  7 */*  heures  du  soir,  coup  de  tonnerre  au 
S. ;  la  nuee  orageuse  se  dirige  vers  le  SSE. 

Le  3  septembrcy  pluie  depuis  5  heures  du  matin  jusqu'i 
iO^li  Tieures.  A  midi  72 ,  le  vent  inf^rieur  etait  NO.,  le  su- 
perieur  SO;  i  l**  55™  le  vent  souffle  assez  fort  de  TO. 
A  l**  40™  orage  et  tres-grosses  gouttes  de  pluie;  a  ^^ 
43™,  la  pluie  devienl  plus  intense  et  continue  jusqu'a  2  V2 
heures.  Ond6e  depuis  3*»  45™  jusqu'a. 3*»  53™. 

Led  septembrey  petite  pluie  depuis  5*/*  heures  du  matin 
jusqu'a  73/4  heures.  — Vers  1  heure  de  I'apres-midi,  ton- 
nerre au  S. :  I'orage  semble  passer  du  S.  k  I'ENE.;  sa  plus 
grande  inlensite  a  lieu  vers  2*»  20™.  La  pluie,  qui  etait 
faible  k  1  heure,  augmente  vers 2  heures,  puisdiminue 
pour  redevenir  plus  forte  vers  4^/4  heures  du  soir. 

Le9ociobre,  k  ^  V4  heure  de  I'apr^s-midi,  un  orage 
passe^  du  SO.  a  I'E.  —  A  3  ^/i  heures,  nouvel  orage  qui 
se  dirige  egalement  vers  I'E.;  forte  pluie  pendant  15  mi- 
nutes et  Eclairs  tr^s-vifs;  un  coup  de  tonnerre  assez  fort. 

Le  25  octobre,  eclairs  au  NNO.  pendant  unc  anrore 
boreale. 

Le  26  octobre^  eclairs  k  I'OSO.  k  7  V2  heures  du  soir. 

Le  27  oclobre,  orage  k  5  heures  du  soir.  A  6''  5™,  Eclair 


(  306  ) 

tres-vif  suivi  presque  immediatement  d'un  coup  de  ton- 
nerre  ^  rouleraents  pleins  et  ^clatants;  grele  abondanle  au 
meme  moment,  pendant  7  minutes. 

A  8  ^i  heures,  nouvel  orage  dans  le  NO.  A  8  */2  heures, 
assez  forte  pluie  mel^e  de  grele. 

A  9  heures,  Eclairs  dans  le  NNO. 

Le  28  octobre,  vers  7  heures  du  soir,  eclairs  a  TO.  A 
8  */4  heures,  Eclairs  et  tonnerre  au  NO.;  k  S^  25"",  forte 
averse  m^l^e  de  grele. 

A  9  heures,  on  en  tend  encore  le  tonnerre;  des  eclairs 
assez  vifs  se  montrent  aussi  dans  le  NO. 

OsTENDE.  —  M.  J.  Cavalier. 

(Da  1" Janvier  aa  l"novembrel870.) 

Le  S2  ma?V  pendant  la  nuit  et  jusqu'a  9  heures  du  ma- 
tin, orage. 

Le  17  juin,  de  ^^  50"  a  &"  SO*"  du  matin,  orage  :  forts 
roulemenls  de  tonnerre  6loign6,  eclairs  et  un  peu  de  pluie. 
Vent :  OSO.;  pression  atmosph^rique  :  757°*"*,39;  tempe- 
rature de  I'air  :  18°40  C. 

Le  24  juiriy  de  8**  45"  i  9^  30""  du^oir,  orage :  vifs 
Eclairs  et  forts  coups  de  toryierre;  averse  de  pluie  et  de 
grele  de  6'"",i.  Vent  inferieur :  0.,  vent  d'apres  les  nua- 
ges  :  NO;  pression  atmosph^rique :  758""",10;  tempera- 
ture: 13^45. 

Le  i'^juillet,  k  9^  30"  du  soir,  orage  et  forte  pluie; 

vent :  OSO. 

Le  9  juillet,  .de  &"  25"  k  &"  55"  du  soir,  orage  tres- 
violent,  eclairs  et  tonnerre  continus,  averse  de  pluie 
et  de  grele  donnant  23"",35.  Pression -atmospherique  : 
757""J0;  temperature :  22°20;  vent  inferieur :  N;  vent 


(  307  ) 

des  nuages :  0.  —  Entre  6**  35"  et  6**  40",  il  y  eut  Irois 
Eclairs  violaces,  suivis  de  tres-forls  coups  de  tonnerre;  a 
6**  45",  un  trait  de  feu,  produisant  un  sifflemenl  aigu,  passa 
du  ciel  au  rivage,  i  quelques  pas  Ji  TO.  de  Tancien  pliare; 
ce  coup  de  foudre  produisit  une  violente  secousse.  La 
foudre  est  encore  tomb^e  a  trois  reprises ,  deux  fois  en 
ville  et  une  fois  dans  les  dunes,  k  I'E.  A  8  heures  du  soir, 
le  barom^tre  inarquait  7o7"",53  et  le  thermometre  accu- 
sait  une  temperature  de  19°;  la  direction  du  vent  infe- 
rieur  6lait  OSO. 

Le  S5  juillety  k  ^^  30"  du  soir,  orage.  —  A  9  heures, 
eclairs,  du  NO.au  NE. 

Le  51  juillety  de  1  ^  5  heures  du  soir,  temps  orageux ; 
tonnerre  lointain. 

Le  18  aout,  de  10  V2  Ji  11  72  heures  du  soir,  violent 
orage ;  eclairs  continuels.  Enlre  11**  et  IP  15",  la  foudre 
est  tomb^e  trois  fois  sur  la  mer;  vent :  NNO. 

Le  19  aoiity  de  1*"  lo"  a  2  heures  du  matin,  vifs  eclairs 
et  fort  tonnerre,  grele  et  pluie;  la  foudre  est  tomb6e  dans 
les  environs  d'Ostende. 

Le  25  aout,  de  10  V2  h.  k  10**  50"  du  soir,  orage  precede 
d'un  tourbillon  allant  du  NNO.  k  TO.;  pluie,  6clairs  el  ton- 
nerre 6loign6. 

Le  26  aoutj  de  5  ^  7  7^  h.  du  matin,  orage  et  averse  de 
grele. 

Le  5  septembre,  i  10  heures  du  soir,  tonnerre  6loigne. 

Le  21  octobrCf  a  5  72  heures  du  soir,  violent  orage :  Ires- 
vifs Eclairs  et  fort  tonnerre;  vent  inf^rieur :  SSO,  vent  des 
nuages  :  ONO;  averse  de  grele  pendant  5  minutes,  don- 
nan  t  4"",95  d'eau. 

Enlre  7  V2  et  8  heures,  nouvel  orage,  accompagne  de 
pluie  et  de  gr^le. 

Le  28  octobrCf  k  6  V2  heures  du  soir,  eclairs  a  TE, 


(  308  ) 


Gerpinnes.  —  M.  V.  Van  G^el. 

<Du  i"  Janvier  au  i^*"  septembre  1870.) 

Le  16  mat  J  tonnerre  lointain  vers  4"*  5"  da  soir ;  na6e 
d'orage  venantde  TO.;  pluie,  forte  un  moment. Roulements 
frequents  de  tonnerre  de  4**  15"  Ji  4''  20™. 

La  pluie  cesse  vers  4''  30™  et  Torage  disparait  a  TE. 

Le  6  juitiy  vers  5  heures  du  soir,  roulements  de  ton- 
nerre lointain;  orage  venant  de  I'E.  Pluie  douce  vers  4 
heures  du  soir ;  elle  cesse  vers  4**  30™. 

Le  16  juiuj  vers  9  V2  heures  du  soir,  Eclairs  au  S. 

Le  17  juiriy  ^  8^  30™  du  matin,  roulements  de  tonnerre 
lointain. 

Le  9  juillety  vers  2**  45™  du  soir,  roulements  de  ton- 
nerre lointain;  nu6e  orageuse  a  TO. 

A  7**  35™  et  i  7**  45™,  coup  de  tonnerre;  orage  venant 
du  SO. 

A  7**  58™,  roulementde  tonnerre;  I6g6re  averse. 

Temperature  etouffante.  La  pluie  dure  dix  minutes. 

L'orage  disparait  au  NE. 

A  8^  15™,  Eclair  violac6  caract^ristique,  suivi  de  roule- 
ments de  tonnerre. 

A  8**  55™,  eclairs  frequents;  forte  pluie  inlermittente. 

Le  ciel  est  orageux  sur  tout  Thorizon.  La  pluie  cesse 
vers  10  heures. 

Le  10  juillety  temps  orageux  toute  I'aprfes-midi. 

Le  1  /  juillety  de  5  a  6  heures  du  matin,  roulements  de 
tonnerre;  pluie  douce. 

A  midi,  orage  venant  du  S.;  roulement  de  tonnerre  loin- 
tain. 

A  7**  20™  du  soir,  roulements  de  tonnerre;  quelques 
gouttes  de  pluie*  Orage  allant  du  SO.  au  NE. 


(  309  ) 

Temps  excessivemeut  orageux  loule  la  journee. 

A  9  heures  du  soir,  Eclairs  au  S.,  suivis  de  coups  de 
tonnerre.  Pluie. 

Le  iSjuUlet,  de  «^  45™  k  9**  30™  du  soir,  Eclairs  au  S.; 
roulements  de  tonnerre  loiotaio ;  quelques  gouttes  de  pluie. 
(Observalion  faite  a  Lokereo.) 

Le  W  juilletf  roulements  de  tonnerre  vers  1*"  15"  du 
soir;  orage  venant  de  TO.  A  1**  25™,  pluie.  A  1**  30™  et  i 
1**  35™,  eclairs  suivis  de  coups  de  tonnerre;  la  pluie  re- 
double d'intensit^.  A  i^  45™,  pluie  forte,  mel6e  de  grfilons 
assez  remarquables  par  leur  dimension.  A  1^  50™,  coup  Je 
tonnerre.  LVage  disparalt  k  TESE. 

XV'  56™,  nouvcl  orage  approchanl  du  SSO.;  eclair 
suivi  de  coup  de  tonnerre.  La  pluie  cesse  pour  reprendre 
vers  2  h. ;  elle  est  de  pen  de  dur^e.  L'orage  s'eloigue  ^  TE. 

Le  25  juillety  roulements  de  tonnerre  vers  8  heures  du 
soir;  quelques  gouttes  de  pluie.  L'orage  disparait  dans  le 
N;  Eclairs  et  roulements  de  tonnerre  vers  cette  parlie  de 
I'borizon . 

Le26  juillet,  a  5**  45™  du  soir,  roulements  de  tonnerre: 
orage  venant  de  TO.  A  6*»  15™,  6clairs;  k  &^  30™,  pluie; 
eclairs  suivis  de  coups  de  tonnerre.  La  pluie  cesse  vers  7  h. 

A  8  heures  du  soir  et  pendant  toute  la  soiree,  Eclairs  et 
roulements  de  tonnerre  au  S. 

Le  27  juillety  vers  8  heures  du  soir,  Eclairs  et  roule- 
ments de  tonnerre;  quelques  gouttes  de  pluie.  Vers  9*»30™, 
Eclairs  i  I'ENE. 

Je saisis  Toccasion  de  faire  ici  la  remarque, que  tous  les 
orages  venant  de  TO  se  sont  pour  ainsi  dire  partag^s  en 
deux  parties  k  environ  une  lieue  et  demie  d'ici.  Tune  se 
dirigeant  vers  le  N.,  Taulre  vers  le  SE. 

Eu  ^gard  aux  localit^s  distantes  de  Gerpinnes  d'un  cer- 


(  310  ) 

tain  rayon ,  nous  avons  ^l^  bien  mal  partag^s  par  la  pluic 
durant  tout  T^te. 

Le  50  juillety  de  6heures  a6^  30"  du  soir,  roulements  de 
tonnerre  continuels.  A  6*»  45",  quelques  gouttes  de  pluie; 
coups  de  tonnerre  plus  rapproch^s.  Arc  en  ciel  k  I'ESE. 

Roulements  de  tonnerre  jusque  vers  8  heures. 

£clairs  pendant  toute  la  soiree.  Orage  dans  le  N. 

Le5l  juillet,  roulements  de  tonnerre  de  9  heures k  9^30" 
du  matin, 

A  9*»  55",  pluie  l^g^re;  elle  cesse  vers  lO**  15".  Tempe- 
rature excessivement  douce. 

A  11*^  50",  roulements  de  tonnerre. 

Le  S  aouty  vers  midi  30",  orage  venant  de  TO.;  roule- 
ments de  tonnerre.  Forte  pluie,  qui  dure  jusqu'a  l**  10". 

A  3  h.  du  soir,  nouvel  orage  venant  de  TO.;  roulements 
de  tonnerre;  vent  violent.  L'orage  disparait  au  N.  Pluie 
de  3*»  12"  k  5*»  40".  Le  tonnerre  continue  igronder. 

Le  9  aoiit,  k  3*^  50"  du  soir,  orage  venant  de  TE.;  rou- 
lements de  tonnerre.  A  4  heures,  eclair  suivi  de  tonnerre. 
Pluie,  cessant  vers  4^  20";  elle  reprend  dans  la  soiree. 
(Observation  faite  a  Lokeren.) 

Le  10  aouty  de  T^  30"  k  8  heures  du  matin,  roulements 
de  tonnerre  lointain. 

Le  20  aoutf  k  2*»  50"  du  soir,  roulements  de  tonnerre 
lointain. 

Le  26  aout,  k  10*'  50"  du  matin,  orage  venant  de  TONO.; 
roulements  de  tonnerre  con  tin  us.  Pluie. 

A  H^5",  Eclair  suivi  de  tonnerre;  la  pluie  redouble 
d'intensil^.  Grele. 

A  H**  10",  Eclair  suivi  imm^diatement  d'un  coup  de 
tonnerre. 

A  H*>  12",  Eclair  et  coup  de  tonnerre. 

L'orage  disparait  vers  ll'^  30". 


(  311  ) 
Chimai.  —  M.  Brauch. 

(Du  l*' Janvier  au  V  aout  1870.) 

Le  4  marsy  vers  2'*  30°'  du  soir,  tonnerre. 

Le  IS  maty  de  H^  30"  du  soir  ^  minuit  50"  (le  16), 
Eclairs;  un  coup  de  tonnerre;  pluie  cette  nuit, 

Le  18  maty  a  H*»  30"  du  soir,  Eclairs. 

Le  221  maiy  a  midi  30",  tonnerre  et  vent  violent;  a  V' 
30"  du  soir,  pluie. 

Le  16  juiiiy  a  10  heures  du  soir,  Eclairs. 

Le  9  juilletj  i  2*»  30"  du  soir,  deux  coups  de  tonnerre. 
De  9^  15"  4  9»»  30",  Eclairs;  forte  pluie  vers  9»>  30". 

Le  11  juilleiy  orage  entre  4  el  5  h.  du  matin ;  forte  pluie. 

Le  26  juillety  fort  orage  a  partir  de  6*»20"  du  soir; 
pluie  abondante  h  7**  5";  \es  eclairs  se  montrent  et  le  ton- 
nerre gronde  encore  all  heures. 

Le27juillet,  vers  H  heures  du  soir,  Eclairs  et  tonnerre  ; 
forte  pluie  vers  minuit. 

Le  50  juillet,  tonnerre  k  5*»  40"  du  soir. 

Le  51  juillet,  orage  depuis  midi  30  minutes  jusqu'i 
1  Vah.  du  soir;  pluie. 

Gembloux.  —  M.  C.  Malaise. 

(Dq  1^'  Janvier  au  1"  novembre  1870. ) 

Le  26  mai,  de  1  7^  ^  2  heures  du  soir,  pluie  abon- 
dante et  quelques  coups  de  tonnerre.  Vent  du  NO. 

Le  6  juin,  de  2  a  3  heures  du  soir,  pluie  abondante  et 
quelques  coups  de  tonnerre.  La  foudre  incendie  le  clocher 
de  Gembloux. 

Le9  juillety  de  8  i  8  Va  heures  du  matin,  orage;  pluie 
abondante.  Vent  du  SO. 


(  312  ) 

Le  S3  juillet,  entre  2  et  3  heures  du  soir ,  orage  au  S.; 
venti^du  SO. 

Le  26  juillet^  de  6  &  8  heures  du  soir,  orage  au  S.; 
vent  du  SO. 

Le  27  juillet,  de  1  i  2  heures  du  soir,  violente  averse 
et  coups  de  lonnerre  frequents.  Vent  du  SE. 

Le  3/  juillet^  de  9  V^  i  lO'/s  heures  du  matio,  orage  et 
coups  de  tonuerre.  Vent  du  SO.,  tourhant  ensuite  au  NE. 

Le  26  aoxit,  de  11  k  12  heures  du  matin,  pluie  abon- 
danle  el  plusieurs  coups  de  tonnerre.  Vent  du  NO. 

Le  30  aout,  de  5  i  7  heures  du  soir,  orage  a  I'E.  et 
au  S.  Vent  du  SO. 

Le  21  octobre,  vers  9  heures  du  soir,  Eclairs  au  NE. 

Li6ge.  —  M.  D.  Leclercq  (i). 

(Du  1"  septeinbre  1869  au  3  septembre  1870.) 

1869.  —  Le  2  octobre,  de  7  i  9  h.  du  soir,  Eclairs  a  TO. 

Le  IS  decembrey  vers  1  heure  du  soir,  orage  accompa- 
gn6  de  pluie  et  de  grele ;  vent  sup6rieur :  ONO. 

1870. — Le  16  maiy  vers  5  heures  du  soir,  quatre  coups 
de  tonnerre  se  font  entendre;  pluie  peu  abondante,  a 
larges  gouttes. 

Le  6  juiiiy  vers  1  '/a  heure  de  faprte-midi,  orage,  pluie 
et  grele;  vent  superieur  :  NE.  A  4  V^  heures,  averse  et 
deux  coups  de  tonnerre. 


(1)  Les  notes  sur  les  orages  observes  a  Liege  sont  exlrailes  d'uQ  me- 
inoire  que  M.  D.  Lecleccq  a  adresse  ^  TAcademie  Ce  travail  porfe  pour  litre : 
Sur  les  orages  et  les  lempStes  a  Liege  et  dans  la  province ^  du  i""  septent" 
bre  1869  au  /•*  septembre  1870, 


(  315  ) 

Le  2!5  juiuy  k  5  heures  du  matin ,  tooQerre. 

Le  9  juillet,  vers  4  heures  du  soir,  pluie  peu  abon- 
dante;  orage  ensuite.  A  8  */«  heures ,  nouvel  orage  au  NE. 

Le  U  jiiillet,  vers  5  h.  de  I'apr^s-midi,  coup  de  lon- 
nerre.  Orage  de  8^/4^9  ^/i  h.  du  soir;  pluie  peu  abondante; 

Le  iSl  juillet,  vers  10  heures  du  matin,  orage;  vent 
d'apr^s  les  nuages  :  SO. 

Le  iOjuillet,  vers  2  heures  de  Tapres-raidi  et  de  5  V^  i 
4  heures ,  orage  et  un  peu  de  phiie. 

Le  25  juillel,  h  4  heures  de  I'apres-midi ,  6clair  suivi 
d'un  trAs-fort  coup  de  tonnerre;  quelques  goutles  de  pluie 
ensuite.  —  A  minuit  la  pluie  6tait  abondante  et  des  6clair^ 
sillonnaient  encore  le  ciel. 

Le  27  juillet,  tonnerre  vers  midi;  violent  orage  et  forte 
pluie  ensuite.  Vent  sup^rieur  :  NE. 

De  9  heures  du  soir  k  minuit ,  nouvel  orage. 

Le  28  juillety  vers  6  heures  du  soir,  un  fort  coup  de 
tonnerre  se  fait  entendre;  il  est  suivi  d'une  pluie  assez 
abondante. 

Le  50  juillety  Eclairs  et  tonnerre ,  non  accompagn^s  de  • 
pluie. 

Le  31  juillety  k  8  heures  du  matin ,  Eclairs  et  tonnerre. 
Le  vent  inf^rieur,  qui  ^tait  NE.  au  commencement  de 
Forage,  s'est  fix6  k  ONO.  k  9  heures  el  k  S.  vers  midi. 
A  ce  moment,  six  grondements  sourds  se  sont  produits. 

Vers  3  */*  heures  de  Tapres-midi ,  pluie  et  tonnerre. 

Le  y**^  aouty  k  midi,  coup  de  tonnerre  suivi  de  pluie. 

Le  5  aouty  tonnerre  vers  4  heures  de  I'apres-midi.  — 
Midairs  le  soir  et  forte  pluie  pendant  une  heure  environ. 

Le  19  aouty  de  4  Va  ^  8  Va  heures  du  matin,  fort  orage 
accompagne  d'une  pluie  abondante.  Les  nuages  sontame- 

2"**  Sl^RIE,  TOME  XXX.  21 


(  314  ) 

n^s  par  un  vent  SE-SSE.,  qui  passe  success! vemeQt  par  S., 
SSO.,  SO.,  OSO.  Le  veut  inf<6rieur,  de  NO.  qu'il  6tait  au 
commeDcement  de  Torage,  a  pass^  k  SO.  pendant  les  ma- 
nifestations ^iectriques ,  puis&ONO.,  NNO.,  et  il  est  enfin 
revenu  i  NO. 

La  foudre  est  tomb^e  k  Chinee ,  k  Herstal  et  k  Vieoune. 

Les  22  et  25  aout^  roulements  de  tonnerre  lointain. 

Le24  emit,  ki\  heures  du  soir ,  orage  et  pluie. 

Le  25  aouty  vers  4  heures  du  soir,  tonnerre  lointain. 

Le  26  amt,  k  4  heures  du  matin ,  Eclairs  et  tonnerre. 

Le  27  aouty  de  IVa  heure  de  Faprds-midi  k  2*»42", 
Eclairs  et  tonnerre.  Le  vent  sup^rieur  6tait  NO.,  et  le 
vent  infi§rieur  a  pass^  de  TONO.  &  NE.  pour  sooffler  de  ce 
point  pendant  Forage. 

Le  5  septembre,  k  midi ,  coup  de  tonnerre  suivi  de  pluie. 
Le  vent  sup^rieur  passe  du  SO.  k  TO. 

A  midi  7^9  Eclairs  et  tonnerre  non  accompagn^s  ni  soivis 
de  pluie. 

A  4  heures  de  I'apres-midi,  nouvel  orage;  la  foudre tombe 
en  plusieurs  endroits,  mais  sans  causer  de  grands  degits. 

LiJ^GE.  —  M.  G.  Dewalque. 

(Da  1"  Janvier  an !«'  no?embre  1870.) 

Le  16  maiy  orage  vers  5  heures  du  soir. 

Le  6  juin,  orage  v^rs  1  heure  de  Tapres-midi. 

Le  25  juin,  vers  5  72  heures  du  matin,  violent  orage i 
Aubel;  la  foudre  tombe  sur  Teglise,  mais  ne  cause  que 
des  deg&ts  insignifiants. 

Le  9  juillety  orages  avec  pluie,  k  Li^ge,  k  3,  9  et 
10  heures  du  soir. 


(  31S  ) 

Le  H  juilletf  orage  loialain  de  5  7*  ^  8  heures  du  soir. 

Le  ISjuillet,  orage  avec  pluie  4  10  heures  du  matin. 

Le  30  juillet,  de  6  i  8  heures  du  soir,  orage  avec  pluie. 

Le  3/  juillet  y  oTSige  et  pluie  k  3  heures  du  soir. 

Le  7  aout,  k  6  heures  du  soir,  orage  et  pluie. 

Le  19  aouty  vers  3  h.du  matin, orage  avecpluieetgrdle. 

Nouvel  orage,  avec  pluie,  k  9  V*  heures  du  matin. 

Le  24  aouty  orage  lointain  vers  11  heures  du  soir. 

Le  23  aoiity  coup  de  tonnerre  vers  3  h.  de  I'apres-midi. 

Le  27  aout,  orage  vers  1  ^U  heure  de  I'aprfes-midi. 

Le  5  septembre,  orages  avec  pluie,  k  midi  25"™,  1"  iS™ 
du  soir  el  4  heures.  La  foudre  tombe  en  divers  endroits 
et  occasionne  quelquea  d^4ts. 

Le  29  octobre,  tonnerre  vers  3  heures  du  matin. 

Nous  avons  indique  dans  le  tableau  suivant  les  dates 
auxquelles  se  sont  produits,  dans  les  difliSrents  lieux 
d'observation,  les  orages  de  I'annee  1870,  afin  de  per- 
mettre  de  mieux  juger  de  leur  marche  et  de  leur  frequence. 


(316) 


RtSVll 


» 

BRUILELLES. 

LOUVAIN. 

MALINES. 

ARENDONCK. 

SOHERGEl. 

(Qbiervaioiie.) 

{U,  T9rhj.) 

(X.  BcrnaerU.) 

(M-Gooanana.) 

(M.  VertHsi.) 

• 
» 

» 

» 

» 

43jaDTier. 

» 

» 

» 

9 

3  mars*. 

B 

» 

» 

3  mai. 

a 

» 

46  iiiai. 

46  mai. 

D 

46  mai. 

22mai. 

22  — 

22    - 

W 

22  - 

» 

» 

» 

V 

k 

» 

» 

» 

4,3  et5juin. 

a 

6  juin. 

6  juin. 

6  juin. 

6  juin. 

6  juin. 

» 

40   — 

» 

N 

» 

46  juin  *. 

47   — 

» 

47  juin. 

47  join. 

23  *  et  25  jain. 

23*et25juin. 

25  juin. 

23 

24et25joia. 

4"juillet*.- 

» 

2  juiilet. 

» 

4«- juiilet 

9     - 

8et9juillet. 

9    — 

9  juiilet. 

9       - 

40     - 

» 

40    - 

» 

a 

44     - 

44  juiilet. 

41    - 

B 

a 

42*   -     . 

h 

» 

42  et  43  juiilet. 

43  juiilet. 

» 

» 

» 

46  juiilet. 

B 

25juillct. 

25  juiilet. 

25  juiilet. 

25    - 

25juUleL 

26     — 

26     - 

26 

26    — 

26    - 

27     - 

27     — 

27    - 

27    — 

27    - 

28*  — 

» 

28    - 

» 

a 

'SO     — 

30  juiilet. 

30    - 

30  juiilet. 

SDjoilleL 

34     — 

34     — 

34    - 

B 

31    - 

» 

4e»'  aoat. 

» 

» 

4«  aoAt. 

5  aiOtiL 

5      - 

3  et  5  aoat. 

5  aoat. 

5     - 

9   - 

9      — 

9    — 

a 

9     -      ' 

49  - 

49  et  20  aoat. 

48,  49  et  20  aoat. 

49  aoat 

49et20aoAL  ' 

» 

a 

B 

22*- 

» 

B 

26  aoat. 

» 

26*- 

26  aoat 

27  aoat. 

27    - 

27  aoat. 

» 

27    - 

» 

30    — 

30    - 

B 

29  - 

» 

3  septembre. 

3  septembre. 

» 

3  septembre. 

6  septembre. 

6        - 

6et8  *     — 

6  septembre. 

6       - 

9  octobre. 

9  octobre. 

44  octobre. 

9  octolire. 

25*et26*octob. 

25*    - 

25*    — 

25*cl«-oeLj 

27*et28     — 

27et28*octob. 

27et28od.    j 

(1)  Toote  date  aul 

Tie  d'ao  aat^risqva  In 

idlqae  qve  dea  ^elain  i 

temUwunI  oat  ii6  obaei 

*▼£§• 

Poor  Malin«8 1 

ea  obaerratiooa  a'arW 

ftent  au  i**  octobre,  p 

oar  Ar«iidoack  aa  IS  0( 

etobr«,pavfiuplM" 

(*)  Obtcrration  fi 

iltc  k  Lokerea. 

1 

(317) 


ORAOBS  fiE  1870  (<). 


OSTEKDE. 

GERPINNES. 

CUIMAI. 

GEMBLOUX. 

LIEGE. 

■— 

— 

— 

— 

(MM.  Lrclereq  et 

(M.  Cavalier.) 

(M.VanGerl.) 

(M.  Brauili.) 

(li.MalBi9«.) 

D«wnlque.) 

» 

» 

» 

» 

B 

9 

» 

4  niars. 

B 

» 

» 

u 

u 

» 

» 

» 

if)  mai. 

45  et  48*  mai. 

B 

46  mai. 

22  mai. 

» 

22  mai. 

B 

» 

» 

» 

» 

26  uiui. 

B 

» 

» 

» 

B 

B 

D 

6  juin. 

» 

6  juin. 

6 juin. 

» 

» 

B 

B 

B 

17  juin. 

16  *  et  47  juin. 

46  juin*. 

w 

B 

24    - 

» 

» 

B 

25  juin. 

1*'  juillet. 

» 

» 

» 

B 

9       — 

9  juillet. 

9  juillet. 

9  juillet. 

9  juillet. 

» 

40    - 

» 

» 

» 

» 

11    -_ 

41  juillet. 

n 

41  juillet. 

» 

42,*)- 

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» 

42     - 

M 

16    - 

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»        / 

46     - 

25  juillet  *. 

t5    — 

» 

25  juillet. 

25 

» 

26    — 

26  juillet. 

26     — 

B 

1 

» 

27    - 

27    - 

27     - 

27  juillet. 

» 

9 

B 

» 

28     - 

9 

«W  juillet. 

30  juillet. 

» 

30     - 

81  juillet. 

31    - 

31    — 

31  juillet. 

31      - 

» 

» 

» 

4"  aoul. 

» 

5  aoilt. 

a  aoi^l. 

5      - 

» 

9(^)ct40- 

B 

7      — 

18  et  49  aoat. 

20    - 

» 

49      - 

» 

» 

» 

22, 23  et  24  aoflt 

25  et  26  ao(kt. 

26  SioUt, 

26  aot^t. 

25  et  26  - 

V 

B 

27  aoat. 

» 

30aoiil. 

B 

» 

B 

3  septembre. 

5  septenibre. 

B 

B 

» 

• 

» 

U 

B 

B 

» 

27et28*oclob. 

27  octobre  *. 

29  octobre. 

■  1*  Mptembre  ei  pov 

irChimaiaal'^aout.  1 

sues  vont  jasqu'au  1" 

novembre  pour  let  aal 

reslocalil^s. 

(  318  ) 
Au  moment  de  terminer  Fimpression  des  notes  qui  pre- 
cedent, nous  avons  encore  re?u  de  M.  Coomans  les  ren- 
seignements  suivants  sur  les  orages  observes  k  Anvers 
pendant  Tann^e  1870. 

Anvers.  —  M.  C.  Coomans. 

(Du  1«'  Janvier  au  !«>'  novenibre  1870.) 

Le  5  marsy  entre  9  et  10  heures  du  soir,  stairs  eloi- 
gn^s  dans  le  SE. 

Le  4'"  juin,  de  5**  30™  k  6  heures  du  soir,  pluie  tor- 
rentielle  et  grele;  quelques  d^charges  ^lectriques  ensuite. 

Le  6  jiiin^  k  4'»  30"  du  soir,  orage  venant  du  NE.;  a 
4**  45"*,  pluie  assez  forte  mSl^e  de  gr^le.  L'orage  s'^loigne 
vers  rOSO. 

Le  Qjuillel,  vers  1  heure  du  soir,  un  orage  venant  do 
SO.  couvre  I'horizon  SE.  et  I'E.  Vers  2^  10",  ThorizoD 
s'^paissit  aussi  a  10.  et  au  SO.  L'orage,  ailant  du  SO.  au 
NE.,  passe  sur  Anvers;  un  coup  de  foudre  parait  avoir 
atteint  le  paratonnerre  de  la  calh^drale. 

Vers  8  heures  du  soir,  orage  au  N.;  il  s'^loigne  ensuite 
dans  cette  direction.  A  11*»  30",  6cJairs  vifs  au  SO. 

Le  10  juillety  k  12**  30"  du  matin ,  orage  venant  du  SO. 

Le  20  juillet\,  i  P  47"  du  soir,  orage  du  NE.;  averse. 

Le  26  jiiillety  k  i^^  50"  du  matin,  un  orage  passe  au 
S.  d'Anvers,  se  dirigeant  de  TO.  a  TE.;  quelques  coups  de 
tonnerre  rapproches. 

A  1*>  20"  du  soir,  nouvel  orage,  de  memc  direction  que 
le  pr^c^dent;  tonnerre  lointain. 

A  3">  30",  orage  au  S. 

Le  27  juillet,  orage  vers  2  heures  du  soir. 


(319) 
Vers  S""  -JS",  orage  venant  du  SO.  et  se  dirigeanl  i  I'E. ; 

« 

lonnerre  lointain. 

Vers  6  heures  du  soir,  nouvel  orage  venant  du  N.;  forts 
coups  de  tonnerre.  Au-dessus  d'Anvers,  Torage  semble  se 
diviser;  les  decharges  electriques  cessent  compl^tement 
ensuite.  Plusieurs  coups  de  foudre  paraissent  avoir  port6 
dans  la  partie  S.  de  la  ville. 

Le  3  aoiity  k  6  heures  du  soir,  tonnerre  loin  lain  k  I'E., 
au  S.  et  au  SO. 

Le  S  aout,  k  5  heures  du  soir,  un  orage  venant  du  S. 
passe  sur  Anvers;  i  4^  15",  forte  averse. 

Le  8  aoutj  de  1^  i^T  ^  5  h.  du  soir,  orage  passant  par 
I'horizon  S.,  se  dirigeant  a  TE. ;  tonnerre  lointain.  A  4  h., 
un  nuage  orageux  occupe  tout'Ie  SE.,  le  S.  et  le  SO. 

Le  9  aout,  k  2^  45*°  du  soir,  deux  coups  de  tonnerre 
ont  ete  entendus.  L'orage  semble  passer  du  SO.  au  N.,  au- 
dessus  de  I'Escaut  et  de  la  Flandre.  —  Pluie  k  partir  de 
5  heures. 

Le  f9  aouty  de  2  a  5  heures  du  matin,  orage;  pluie 
tres-intense. 

Le  20  aout,  pendant  toute  la  journ^e,  ciel  tres-tour- 
ment6. 

Vers4*»15™  du  soir,  lonnerre  lointain;  coups  spora- 
diques. 

Le  22  aoiity  vers  9  heures  du  soir,  Eclairs  dans  le  NO. 

Le  26  aoiity  a  2  heures  du  matin  environ,  tonnerre 
lointain;  eclairs  durant  loute  la  nuit.  ^ 

Le  6  septembre,  a  2*»  SO"*  du  soir,  orage  au  S.,  se  diri- 
geant vers  le  NE.;  coups  de  tonnerre  jusqu'i  2'»50'". 

Le  27  octobre,  de  S^  15"*  k  8^  4S'"  du  soir,  orage  au  S. ; 
pluie  torrentielle. 


(  320  ) 

» 

Une  Balcenoptera  musculus  capturee  dans  VEscaut;  notice 
par  M.  P.-J.  Van  Beneden,  membre  de  rAcad6mic. 

J'ai  i'honneur  de  presenter  k  la  classe  un  m^moire  (i) 
renfermant  la  description  du  squelette  d'une  Bal^noptere 
qui  s'est  fait  capturer  Tannee  derni^re  dans  I'Escaut  et  que 
mon  fils  a  eu  le  courage  de  sauver  de  la  destruction ,  mal- 
gr6  r6tat  de  putrefaction  avanc^e  dans  lequel  se  trouTait  le 
cadavre  au  moment  oti  il  en  a  fait  I'&cquisition. 

Cette  Bal6noptere  est  venue  pr6cis6ment  se  faire  pren- 
dre au  moment  ou  une  discussion  s^^tait  ^lev^e  entre 
mon  savant  ami  le  docteur  Gray,  du  British  Museum^  et 
moi ,  sur  la  valeur  attribute,  au  point  de  vue  systematiqae, 
k  la  bifidite  de  la  premiere  cdte  de  ces  animaux.  Le  doc- 
teur Gray  a  etabli  parmi  les  baleines  et  les  Balenopteres 
des  genres  qui  reposent  principalement  sur  ce  caractere 
et  qui,  i  mon  avis  du  moins,  n'ont  pas  de  raison  d'etre. 

La  bifidit6  de  la  premiere  cdte  est,  non  une  disposition 
normale,  mais  une  conformation  acciden telle  dont  le  zoo- 
logistene  peut  pas  plus  tenir  compte  dans  la  systematisa- 
tion  que  des  anomalies  et  des  monstruosit^s. 

C'est  une  anomalie  pareille  k  celle  que  nous  presente  le 
grand  squelette  de  Bal6nopl6re  d'Ostende,  6chou6  eo  1827, 
et  une  nouvelle  preuve  que  le  genre  Sibbalditts,  ainsi  que 
le  genre  Hunterius,  doivent  etre  supprim6s. 

Le  cetace  qui  est  venu  ^chouer  dans  FEscaul  est  une 
vraie  Bal^noptere  ordinaire  de  I'espece  qui  penetre  parfois 
dans  k  M^diterran^e  et  que  Ton  coonatt  gen^ralemcnt  au- 
jourd'hui  sous  le  nom  de  Musculus, 

(1)  Voir  la  presentation  de  ce  memoire  page  283. 


(  321  ) 

L'annee  1869  a  ete  particuHerement  favorable  a  la  ceto* 
logic :  ind^pendamment  de  la  baleine  qui  a  fait  son  entree 
dans  TEscaut  vers  le  milieu  du  mois  de  mai,  un  individu 
m^le  de  la  meme  espece  a  ^t6  trouv^  en  mer,  a  quelques 
lieues  du  Havre,  et  remorque  par  des  pSeheurs  anglais,  k 
deux  milles  a  Test  de  Portsmouth.  II  avait  61  pieds  de  lon- 
gueur. G'est  le  20  novembre  qu'on  Ta  trouve  flottant,  en 
proie  aux  attaques  des  poissons  et  des  oiseaux.  Au  mois 
de  d^cembre,  une  femelle  de  Bal^nopt^re  est  entree  dans 
le  Frith  of  Forth,  en  Ecosse,  et  Ton  est  parvenu  beureu- 
sement  h  la  capturer;  c*est  evidemment  une  femelle  chas- 
s^e  de  ses  parages  habituels  et  qui  cherchait  k  p^n^trer 
dans  une  baie  pour  y  mettre  bas.  Elle  portait  un  baleineau 
qui  n'avait  pas  moins  de  vingt  pieds  de  longueur.  Le  Mys- 
ticite  du  Havre  a  ^t^  ^tudie  par  M.  Flower  (1),  qui  Ta 
reconnu  pour  une  Balcenoptera  musculus,  Gelui  d'Ecosse 
a  i5t6  d6crit  en  partie  par  le  professeur  Turner,  qui  Ta  rap- 
porte  k  la  BalcBtioptera  Sibbaldii  (2). 

Le  professeur  Turner,  d*£dimbourg,  qui  a  pu  eludier  la 
femelle  adulte  et  le  foetus,  qui  est  du  sexe  m^le,  nous  ap- 
prend,  dans  sa  notice  int6ressante  sur  le  sternum  et  les 
OS  innomines,  qu*une  autre  femelle  de  la  meme  espece, 
egalement  grosse,  est  allee  se  perdre  sur  les  coles  de 
Shetland  au  mois  d'octobre  (5). 


(1)  Flower,  Notes  on  four  specimens  of  the  common  Fin-whale  (Pliy- 
salus  antiquorum)  stranded  on  the  south  coast  of  England.  Vroceed. 
ZooL.  Soc,  1869. 

(2)  Prof.  Turner,  Prelim,  notice  of  the  great  Fin-4vhale  recently  stran- 
ded at  Longniddryy  in-8*.  Edimbourg,  1869-70. 

(3)  Prof.  Turner,  On  the  sternum  and  ossa  innominata  of  the  Longnid- 
dry  whale  (Balsenoptera  Sibbaldii).  Journal  of  anatomy  and  puysiolout, 
vol.  IV. 


(  3M  ) 

JNous  avons  done  eu  dans  la  mSme  ann^e  quatre  Balenop- 
C§res  qui  soot  venues  se  perdre  sur  les  c6tes  d'Europe,  ei 
toules  les  quatre  appartiennent  aux  deux  grandes  especes 
qui  ban  teat  r^ulidrement  le  nord  de  FAtlaDtique.  N'y 
a*t-il  pas  lieu  de  sapposer  que  ceite  apparition  est  le  re- 
suital  de  la  nouvelle  peche  qui  est  organis^e  en  Idande) 
non  pour  les  baleines  qui  ont  disparu ,  mais  pour  les  Ba- 
I^ooptSres  que  Ton  dedaignait  jusqu'^  present? 


Sur  un  principe  de  slatique  moleculaire  avance  par 
M.  Lv4tge;  par  M.  G.  Van  der  Mensbrugghe,  rep^titeur 
a  I'universit^  de  Gand. 

D'apres  les  travaux  de  M.  Plateau  (1)  et  de  Dupre  (2), 
la  tension  des  lames  liqiiides  est  tout  a  fait  independanle 
de  leur  ^paisseur,  taut  que  cette  derniere  surpasse  le 
double.du  rayon  d'activil6  sensible  de  Tattraction  mole- 
culaire; au-dessous  de  cette  liniite,  la  force  contractile 
iraitendiminuant.Or,  dans une note  r^cente(5),  M.  Liidlge 
a  cberche  k  prouver  que  les  lames  liquides  acquierent,  au 
contraire,  unc  tension  d'autanl  plus  forte  qu'elles  devien- 
nentplus  minces.  Voici  Texperience  principale  sur  laquelle 
Fauteur  appuie  sa  conclusion  : 

11  realise  deux  lames  planes  aux  extr^mites  d'un  cy- 


(1)  Recherches  exp^rimenteUes  et  tMoriquessur  les  figures  dSquilitre 
des  liquides  sans  pesanteur,  ^°^*  s^rie,  §§  31-33  (M£h.  de  Ckcxo  i>c 
BELG.,t.  XXXIII,  isei). 

(2)  TMorie  m^canique  de  la  chaleur ,  chap.  IX ;  Paris,  1869. 

(3)  Ueber  die  Spannung  flUssiger  Lamellen{Xyy.  de  M.  Poggemmirff, 
1870,  vol.CXXXIX,  p.efO). 


(  3^  ) 
lindre  ei^ox,  puis  il  insiiffle  de  Tair  a  rinterieur,  <)e  ma- 
Diere  a  rendre  ees  lames  convexes;  si  les  tensions  de 
celles-ei  sont  ^gales,  ce  qui  a  lieu  n^ecssairement  quand 
on  n'emploie  qa*un  seul  et  meme  liquide,  les  deux  calottes 
laminaires  doivent  eiercer  la  meme  pression  et  avoir  con- 
seqi^mment  la  meme  eourbure;  le  eontraire  a  lieu  dans 
le  cas  ou  les  tensions  sont  inegales,  c'est-^-dire  quand  on 
se  sert  de  deux  liquides  diff^rents.  Mais,  d'aprte  M.  Liidtge, 
il  est  possible  de  constater  aussi  des  differences  de  eour- 
bure dans  deux  calottes  form^es  du  meme  liquide  :  il 
suffit,  pour  cela,  de  produire  la  seconde  lame.lorsque  la 
premiere  montre  d^j^  des  couleurs;  en  soufflant  alors  de 
I'air  dans  le  cylindre,  on  pent  voir  loujours,  selon  I'au- 
teur ,  que  la  calotte  r^alisee  en  dernier  lieu  a  le  plus  grand 
rayon ,  et  qu'ainsi  la-  lame  la  plus  mince  a  la  plus  forte 
tension.  €  Ges  experiences, »  dit  M.  Liidtge,  <i  ont  ^te  faites 
avec  des  cylindres  en  verrc  et  en  metul,  avec  de  Teau  de 
savon  et  une  solution  de  bois  de  Panama ,  et  bien  que  des 
mesures  precises  n'aient  point  paru  nteessaires,  Tepreuve 
faite  sur  desi  lames  de  solution  de  savon  j>  (sans  doute  le 
liquide  glyc^rique  de  M.  Plateau)  «  a  montre  qu'en  cinq 
minutes  la  tension  s'esl  accrue  de  2,8  a  2,84.  » 

Comme  ces  faits  sont  en  disaccord  formel  avec  les 
observations  si  rigou reuses  de  M.  Plateau  sur  les  lames 
liquides,  ce  physicien  m'a  pri<5  de  soumetlre  au  contrdle 
d'exp^riences  precises  la  conclusion  de  M.  Liidtge;  ce 
contrdle  parait  d^autanl  plus  utile  que  le  physicien  alle- 
mand  n*indique  ni  les  dimensions  des  cylindres  dont  il 
s'est  servi,  ni  la  position  qu'il  leur  donne,  ni  le  degr6  de 
convexity  des  calottes  r6alis6es,  ni  les  moyens  qu'il  em- 
ploie  pour  constater  les  differences  de  eourbure  des  deux 
lames;  d'autre  part,  il  ne  se  demande  point  si ,  outre  le^ 


(  324  ) 

differences  des  teastons  des  deux  calottes,  iln'y  a  pas 
d'autres  causes  pouvaot  donner  lieu  k  des  differences  6Btre 
les  flecbes  des  deux  lames.  II  sembie  done,  k  priori,  que  ie 
principe  avanc6  par  M.  Ludlge  se  trouve  etay6  sur  des 
faits  d^pourvus  de  precision  et  de  nettet^;  d*aiileurs  ce 
principe  n'est  en  rapport  avec  aucune  id^e  theorique  ad-* 
raiser  En  consequence,  je  vais  d^crire  quelques  expe- 
riences de  v^ritication  que  j'ai  lach6  de  rendre  aussi  rigou- 
reuses  que  possible. 

Apres  avoir  fixe  horizontalementv  sur  un  support  con- 
venable ,  un  cylindre  creux  en  fer  blanc  de  4  centimetres 
de  diam^tre  et  de  15  centimetres  de  longueur ,  j'araeneeu 
contact  avec  Ie  bond  de  cbaque  ouverture  pr^alableaieDt 
mouille  de  liquide  glycerique,  une  lame  plane  realis^e 
dans  un  anneau  de  7  centimetres  de  diametre,  que  j'en* 
l^ve  ensuite,  et  j'obliens  ainsi  deux  lames  planes  qui 
ferment  Ie  cylindre;  alors,  au  moyen  d'un  tube  effile  ega- 
lement  mouill6  de  liquide  glycerique,  j'insuffle  de  fair  a 
rinterieur  de  Tappareil,  jusqu'au  moment  oti  les  calottes 
produites  sont  un  pen  moindres  que  des  hemispheres. 
Comme  Ie  gaz  introduit  est  plus  chaud  que  Tair  ambiant 
(je  souffle  avec  la  boucbe),  j'attends  six  a  huit  minutes, 
pendant  lesquelles  je  depose  constamment  des  gouttes  de 
liquide  glycerique  k  la  partie  sup^rieure  de  chacune  des 
lames;  ces  gouttes,  en  se  distribuant  en  partie  k  la  sur- 
face des  Ogures  laminaires,  les  empechent  de  s^amincir. 
Quand  je  juge  que  les  deux  faces  de  chaque  calotte  sont 
en  contact  avec  de  Tair  k  la  m^me  temperature,  je  vise  au 
sommet  de  Tune  des  lames  avec  la  lunette  d*un  cath^to- 
metre  dont  Taxe  est  horizontal  et  parallele  k  celui  du 
cylindre;  des  ce  moment,  je  laisse  s'amincir  graduelle- 
ment  la  lame  dont  Ie  sommet  a  ^t^  mis  au  point,  tandis 


(  325  ) 

que,  par  le  depdt  de  gouUes  successives,  je  maintiens  k 
Fautre  lame  une  ^paisseur  pour  laquelle  se  montrent  lou- 
jours  le  rose  et  le  vert  des  derniers  ordres;  de  celte  ma- 
niere,  des  deux  calottes  dont  je  compare  les  tensions, 
Tune  a  une  fipaissear  sensiblemenl  constanle,  et  Tautre, 
devenanl  de  plus  en  plus  mince,  ne  larde  pas  a  $e  colorer 
des  teintes  les  plus  vives ,  surlout  vers  la  partie  sup^rieure. 
En  operant  ainsi ,  j'ai  constat^,  4  diverses  reprises,  que, 
pendant  toute  la  dur^e  de  la  lame  la  plus  mince  (dix  4  vingt 
minutes  (1),  I'image  du  sommet  de  cette  lame  dcmeure  en 
contact  a\'ec  le  fil  vertical  du  reticule.  A  la  v^rite,  j'ai 
observe  parfois,  dans  cette  image,  de  petites  deviations 
tantdt  h  droite,  tant6t  a  gauche  du  fil  du  reticule,  mais 
elles  n'ont  comport^  jamais  que  10  Ji  15  centiemes  de 
millimetre.  II  est  done  permis  de  conclure  de  14,  contrai- 
rement  au  principe  de  M.  Liidtge,  que  la  tension  est  restee 
sensiblement  la  m^me  dans  Tune  et  dans  Tautre  des  deux 
calottes  laminaires. 

J'ai  dit  plus  haut  que  je  rendais  les  deux  lames  a  peu 
prds  h^misph^iques ;  c'est,  en  effet,  de  cette  mani^requ'on 
se  place  dans  la  condition  la  plus  avantageuse  pour  obser- 
ver une  variation  ^ventuelle  de  tension*  dans  la  calotte  la 
plus  mince;  pour  le  demontrer,  il  suffit  de  chercher  la  re- 
lation qui  existe  enlre  les  accroissements  infiniment  petits 
que  prennent  la  fl^clie  et  le  rayon  de  courbure  de  la  calotte 
en  question.  Soient  p  la  pression  exerc^e  par  chacune  des 
calottes,  r  le  rayon  des  spheres  auxquelles  elles  appartien- 


(1)  Le  liquide  giycerique  que  j*ai  employe  etail  prepare  depuis  fort 
longtemps,  de  sorte  qa'il  avail  perdu  une  partie  de  ses  proprieles;  ainsi, 
une  bulle  d'un  decimetre  de  diametre  d^posee  sur  un  anneau,  d'npres  la 
methode  de  M.  Plateau ,  persistait  au  maximum  une  heure. 


(  326) 
nent,  et  i  la  tension  coramune  des  deux  lames  soppos^es  de 
mSiue  epaisseur;  on  aura  la  relation  connue :  p  »»  — .  Cete 
pos6f  si,  dans  Tune  des  calottes,  t  prend  nn  accroissement 
infiDimenl  petit,  p  el  f  varienl  aussi,  de  maniere  qu'on 
pent  6crire  : 

rdt  —  tdr 

dp  =  i       — ; 

cette  calotte  ayant  change  de  diiaensious,  Tautre  lame 
limilera  aussi  un  volume  different,  mais  raccroissemeBi 
de  pression  y  sera  le  meme ,  et  donne  par 

tdr' 

ici  I'epaisseur  n'ayant  pas  varie,  la  tension  est  demeur^e 
la  m^me ,  tandis  que  le  rayon  r  a  pris  un  certain  accroisse- 
ment dr\  Or,  il  est  ais6  de  prouver  que  dr'  =  dr.  En  effel, 
si  \=frei  y =fr'  sont  les  volumes  limit^s  par  lesdeux 
calottes,  on  a  evidemmenl  dS==^f'rdry  d\'^=f'r'dr' ;  mais 
la  somme  Vh-  V  est  constante,  et  r'  est  primitivement 
egal  4  r;  done  dV=:  —  dV  et  dr'  =  —  dr.  II  resulte  de 
\k  que 

rdt  —  tdr  tdr 


dp  =  ^' :«2 


7' 


d'ou 


rdt 

dr  =     — - 
2t 


done  Taccroissement  dr  du  rayon  est  proportioouel  au 
rayon  r  lui-mdme.  II  convient,  par  consequent,  d*operer 
sur  des  lames  assez  grandes ;  c'est  pourquoi  j'ai  donn^  ao 
cylindre  un  diamfetre  de  4  centimetres,  et  Ton  ne  peal 


(  327  ) 

guere  d^passer  cette  valeur  sans  diininuer  beaueoup  la 
dur^e  des  lames. 

Pour  obtenir  maiutenant  dr  en  fonction  de  Taccroisse*- 
ment  de  la  flecbe  /*de  la  calotte  la  pbs  mincer,  noiQmf>ns 
p  le  rayon  du  cylindre  et  remarqnons  que 

r  = 


et 


II  s'ensuit  que 


d'oii 


2/- 
dr=-.  ' -df. 


Le  maximum  de  d/*  correspond  done  a  /'=p,  c'est-i-dire 
qu'il  importe,  comme  je  Tai  dit  ci-dessus,  de  donner  aux 
calottes  un  rayon  aussi  rapproche  que  possible  de  celui  du 
cylindce.  II  ne  faut  pas ,  cependant ,  que  Tune  ou  I'autre 
lame  d^passe  quelque  peu  Themisph^re,  car,  dans  ce  cas, 
r^quilibre  peut  6tre  rompu  par  les  causes  les  plus  minimes. 

Dans  le  calcul  que  je  viens  d'effectuer,  j'ai  fait  abstrac- 
tion de  la  variation  qu'^prouve  la  pression  de  Pair  int^- 
rieur  au  cylindre  en  vertu  d'une  variation  de  tension  de 
Tune  des  lames;  de  ce  cbef,  cette  pression  ne  varie,  en 
effet ,  que  d'une  quantite  tout  h  fait  negligeable. 

Si,  dans  les  observations  pr^c^dentes,  je  n'ai  pas  com- 
part entre  elles  les  fltehes  des  deux  calottes,  le  motif  en 
est  que  ces  filches  peuvent  dtre  in^gales  non-seulement 


^ 


(  328  ) 

par  suite  d'uDe  difference  entre  les  tensioDs  des  deux 
lames,  mais  encore  parce  que  les  bases  du  cylindre  me- 
tallique  peuvent  n'^tre  pas  exacteoient  circulaires,  egales 
et  paranoics;  or,  ces  conditions  doivent  6lre  ^videmment 
r^unies,  pour  que,  &  ^galite  de  tension  des  lames  qui  s*ap- 
puienl  sur  les  bases ,  les  fleches  soient  rigoureusement 
Egales  entre  elles.  II  faut,  en  outre,  donner  au  cylindre  ia 
position  horizontale,  sans  quoi  Taction  de  la  pesanteur 
diminue  un  pen  la  fl^che  de  la  lame  situee  le  plus  haut, 
tandis  qu*elle  augmente  celle  de  la  lame  inferieure.  II  est 
probable  que  M.  Liidtge  est  arrive  k  sa  proposition  pour 
n'avoir  pas  fait  usage  d'un  proc6d6  entiferement  indepeu- 
dant  de  Tune  ou  de  Tautre  des  causes  perturbatrices  que 
je  viens  de  signaler. 

L'auteur  a  cru  pouvoir  appuyer  encore  son  principc  sur 
Texp^rience  suivante  :  Quand  un  fil  de  cocon  fix^  en  deux 
points  d'un  anneau  en  fil  de  fer  est  ins6r6  dans  une  lame 
de  liquide  glyc^rique  occupant  cet  anneau  et  l^gerement 
inclin^e  k  Tborizon,  ce  fil  dessine  d'abord  une  sorte  de  chai- 
nette  dont  le  sommet  est  en  bas,  puis  se  relive  pen  k  pen 
et  finit  par  devenir  convexe  vers  le  haut.  M.  Liidtge  ex- 
plique  ce  mouvement  ascensionnel  en  disant  que,  des  deux 
parties  dans  lesquelles  le  fil  de  cocon  partage  la  lame,  la 
sup^rieure  est  plus  mince  que  Tinf^rieure  et  a  cons^uem- 
ment  une  plus  forte  tension.  Or  j'ai  r^p^t^  un  grand 
nombre  de  fois  cette  experience  avec  un  anneau  solide 
de  7  centimetres  de  diam^tre,  et  j'ai  constate  le  plus  sou- 
vent  que^  au  bout  de  quelques  minutes,  la  lame  inferieure 
montre  les  couleurs  les  plus  vives,  surtout  dans  le  voisi- 
nage  des  points  d*attache  du  fil,  tandis  qn'k  la  partie  su- 
perieure  ne  s'observent  que  le  rose  et  le  vert  des  derniers 
ordres,  du  moins  k  queique  distance  de  Tanneau  solide.  On 


(  329  ) 

voit  que,  si  le  priucipe  de  M.  Ludtge  ^lait  exact,  Iq  fil  de 
cocon,  au  lieu  de  monler,  devrait,  au  contraire,descendre 
davaotage  et  se  tendre  de  plus  en  plus.  Mais  comment  se 
rendre  compte  du  mouvement  reel  du  ill,  si  Ton  ne  pent 
Tattribuer  k  une  difference  entre  les  tensions  des  portions 
laminaires  qu'il  s^pare?  Je  crois  que  la  th^orie  de  ce  ph6- 
nom^ne  est  la  suivante  : 


On  sait  que  le  fil  est  baign^  par  deux  petites  masses  li- 
quides  concaves  dont  les  surfaces  se  raccordent  avec  les 
faces  sup^rieure  et  inf^rieure  des  portions  laminaires  ad- 
jacentes :  or  imaginons  un  plan  normal  au  fil  en  un  de  ses 
points,  et  supposons  la  section  de  ce  fil  circulaire ;  evidem- 
ment  le  plan  dont  il  s'agit  coupera  le  systeme  suivant  les 
lignes  representees  dans  la  figure  ci-jointe,  od,  pour  plus 
de  clarte,  on  a  fortement  exag^r^  les  dimensions  effec- 
tives. Soient  a  Tangle  que  fait  avec  le  plan  de  la  lame  la 
tangente  au  point  de  contact  de  Tune  des  surfaces  concaves 
et  de  la  section  du  fil  d*un  c6te  de  celui<ci,  ^  Tangle  cor- 
respondant  au  point  de  contact  situ6  de  Tautre  cdt6,  y  Tin- 
clinaison  de  la  lame ,  t  la  tension  du  liquide  glyc^rique  et 
p  le  poids  de  Tensemble  de  la  section  du  fil  et  des  petites 
masses  liquides  qui  y  adherent;  en  regardant  les  quatre 
petites  surfaces  courbes  comme  sym^triques  par  rapport 
au  plan  moyen  de  la  lame,  nous  aurons  pour  la  condition 
d'^quilibre  du  systdme  : 

2J  cos  a  =  2<  cos  p  -4-  p  sin  y. 
2"*  SfeRIE,  TOME  XXX.  22 


(  330  ) 

Celle  equation  montre  1**  que  si  y=^o^  e'est-a-dire  si 
raniicau  solide  est  horizon lal,  on  a  a=p,  ce  qui  clait 
evident  a  priori;  2'  que  si  y  est  assez  faible,  et  qu'en 
outre,  oc  est  notablement  moindre  que  (3,  la  conaposaale 
2^  cos  a  peut  I'ernporter  sur  la  somme  des  deux  autres  et 
d^s  lors  il  doit  se  produire  un  mouvement  asceusionnel 
du  systeme ;  3°  que  ce  mouvement  peut  s'effectuer  d'au- 
tant  mieux  aux  divers  points  du  fil,  que  (3  I'emporte  da- 
vantage  sur  a;  si  )/=:90%  le  poids  total  p  agit  de  haut  en 
bas,  et  ce  n*est  plus  qu'aux  points  oil  a  est  de  beaucoup  in- 
ferieur  ^  P,  que  le  til  prend  un  mouvement  vers  le  haut. 
Ges  consequences  th^oriques  sont  parfaitement  confirmees 
par  Tobservation  directe;  ce  qui  precede  verifie  deji  les 
deux  premieres;  quant  a  la  troisi^me,  on  constate,  en  rea- 
lity, qu'avec  une  lame  liquide  verticale,  le  fil  ne  manifeste 
un  mouvement  ascensionnel  qu'aux  portions  les  plus  voi- 
sines  des  points  d'attache;  les  portions  moyennes  du  fil 
lendent,  aucontraire,  ^  abaisser  le  systeme,  parce  que  ie 
poids  p  y  est  trop  grand  et  qufe  (3  y  est  6gal  k  a. 

Les  faits  dont  il  vient  d'etre  question  montrent  d^ja  fort 
bien  que  les  portions  laminaires  les  plus  minces  n'exerceot 
point  la  plus  forte  traction  :  c*est  ce  qn*on  peut  encore  coo- 
stater  en  laissant  tomber  un  leger  nuage  de  poudre  de  ly- 
copode  a  la  surface  d'une  lame  inclin^e  et  presentaot  vers 
le  haut  des  couleurs  du  premier  ordre  :  on  aper^it  alors 
non  des  mouvements  ascendants,  mais  des  deplacements 
tout  k  fait  irr^guliers  qui  ne  peuvent  ^tre  dus  qu'a  un  dd- 
faut  d'homog^neit^  dans  les  parties  constitutives  de  la 
lame. 

Pour  terminer  cette  note,  je  vais  d^crire  une  autre  ex- 
perience assez  curieuse  et  qui  me  parait  encore  en  opposi- 
tion absolue  avec  les  id^es  de  M.  Liidtge.  Aprte  avoir  r6a- 


(  331  ) 

lis^  ane  lame  dans  ua  anneau  solide  de  7  centimetres  de 
diam^tre,  je  depose  sur  celte  lame  un  contour  ferm^  en 
ill  de  cocon  et  ayant  une  douzaine  de  centimetres  de  lon- 
gueur, puis  je  creve  la  portion  laminaire  interieure  au  fil; 
j*obtiens  ainsi,  comme  je  I'ai  dit  dans  une  autre  communi- 
cation, un  contour  parfaitement  circulaire  et  qui  se  main- 
tient  h  pen  pr^s  en  ^quilibre  dans  une  portion  quelconque 
de  la  tame  restante,  pourvu  que  I'anneau  solide  soit  exac- 
tement  horizontal;  jincline  alors  d'environ  10"*  le  plan  de 
cet  anneau ;  k  Tinstant  mdme ,  le  contour  flexible  se  meut 
vers  la  partie  superieure  de  la  lameet  y  demeure  en  ^qui- 
libre,  aussi  longtemps  que  cette  derni^re  a  une  ^paisseur 
suffisante;  mais  quand,  au  bout  de  quelques  minutes,  la 
lame  s'est  amincie  jusqu'^  montrer  des  couleurs  vers  le 
haut,  le  contour  mobile  descend  peu  k  peu,  bien  qu'il  faille 
admettre  que  T^paisseur  de  la  lame  est  plus  forte  au-des- 
sous  qu'au-dessus  du  fil  de  cocon ;  ce  mouvement  continue 
graduellement,  k  mesure  que  I'amincissement  k  la  lame  est 
plus  prononce;  au  bout  d*un  quart  d'heure,  le  contour  cir- 
culaire louche  la  partie  inferieure  de  Tanneau  solide. 

Cette  experience  pent  ^expliquer  d'une  mani^re  fort 
simple :  la  lame  liquide  et  le  contour  circulaire  en  fil  de 
cocon  ferment  un  ensemble  de  parties  ponderables  qui 
sont  mobiles  les  unes  par  rapport  aux  autres;  cons^quem- 
ment,  requilibre  ne  pent  avoir  lieu  k  chaque  instant  qu'^ 
la  condition  que  le  centre  de  gravity  du  syst^me  soit  le 
plus  bas  possible;  or  quand  la  lame  est  relativement 
epaisse,  c'est-i-dire  ne  montre  pas  encore  de  couleurs, 
le  fil  de  cocon  et  la  petite  masse  qui  y  adhere  ont  un  poids 
negligeable  par  rapport  au  liquide  consutuant  cette  lame ; 
c'est  pourquoi  le  contour  gagne  le  haut  de  la  figure,  dont 
le  centre  de  gravity  est  alors  aussi  bas  que  possible.  Mais 


(  352  ) 

bientdt  la  lame  se  colore  et  s'amincit  de  plus  en  plus ;  il 
doit  done  arriver  un  moment  oil  le  fil  aura  un  poids  plus 
grand  qu'une  portion  laminaire  de  meme  circonf^rence ,  et 
sera  entrahi6  par  consequent  vers  le  bas;  aussi  on  le  voit 
descendre  lentement,  ainsi  que  je  Tai  dit,  jusqu'4  ce  que 
son  poids  predominant  tui  fasse  occuper  la  partie  infe- 
rieure  de  la  lame. 

Pour  contrdler  cette  explication,  il  suffil  de  d^poser  alors 
une  s^rie  de  gouttes  de  liquide  glycerique  ^  la  partie  sup^- 
rieure  de  la  lame  :  au  bout  de  qtielques  iqstafits,  T^paisseur 
de  cette  demi^re  augmente  et  Ton  constate  que  le  con- 
tour mobile  remonte  peu  &  pen  jusqu'^  la  partie  la  plus 
eiev^e. 


—  La  classe,  en  dernier  lieu,  s'est  constitute  en  comity 
secret,  d'aprfes  I'articIeTdu  reglement  general,  pour  d^li- 
b^rer  sur  les  candidatures  aux  places  vacantes. 


(  333) 


€LASSE   DES  LETTRES. 


Seance  du  7  novembre  1810. 

M.  J.-J.  Haus,  vice-direcleur,  occupe  le  fauteuil. 
M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents :  MM.  Ch.  Steur,  J.  Grandgagnage,  J.  Kou- 
lez,  Gachard,  A.  Borgoet,  Paul  Devaux,  F.-A.  Snellaert, 
M.-N.-J.  I-.eclercq,  M.-L.  Polaio^  le  baron  de  Wille, 
Ch.  Faider,  le  baron  Kervyn  de  Lettenhove,  R.  Chalon, 
Ad.  Malhieu,  Tb.  Juste,  F^lix  Nive,  Alpbonse  Wauters, 
H.  Conscience,  membre's;  J.  Nolet  de  Brauwere,  Auguste 
Scheler,  asl^ocies;  N.-J.  Laforet  el  Em.  de  Borchgrave, 
correspond  ants, 

M.  L.  Alvin,  membre  de  la  classe  des  beaux- arts ,  et 
M.  Ed.  Mailly,  correspondanl  de  la  classe  des  sciences, 
assistent  a  la  seance. 


CORRESPONDANCE. 


M.  le  Ministre  de  Tint^rieur  demaude,  par  deux  depe- 
ches  difTSrentes,  la  liste  double  des  candidats  pour  les  ju- 
rys  cbarg^s  de  juger  le  concours  quinquennal  d'histoire 
nationale  (5"*  p^riode)  et  le  concours  quinquennal  des 
sciences  morales  et  politiques  (4™%p6riode). 

La  classe  a  proc^d^,  en  comit^  secret,  &  la  formation  de 
ces  listes,  qui  seront  communiquees  k  M.  le  Ministre. 


(  334  ) 

—  La  classe  revolt,  k  litre  d'hommage,  les  ouvrages  sui- 
vants : 

V  Tome  I"  de  la  Chronique  des  dues  de  Btmrgogne, 
edil6e  par  M.  le  baron  Kervyn  de  Lettenbove  et  publi^e 
dans  la  collection  des  chroniques  beiges  in^dites  de  ia 
Comnaission  royale  d'histoire;  1  vol.  in-4'*; 

^  La  premiere  partie  du  tome  III  (Br^s- Charlemagne) 
de  la  Biographic  nationale,  M\i6e  par  la  Commission  aca* 
d^mique  chargee  de  cette  publication;  1  cahier grand in-S"*; 

3°  Pi6ce  de  vers,  par  M.  Ad.  Mathieo;  in-8*. 

M.  Gachard  presente,  au  nom  de  M.  Armand  Basehet, 
•un  exemplaire  de  I'ouvrage  qoe  ce  savant  a  consacre  aox 
Archives  de  Venise  et  qui  est  pr6c6d^  de  la  dedicace  sui- 
vante :  «  A  Messieurs  de  rAcADi^MiE  royale  de  Belgiqce.  » 

Des  remerciments  sont  vot^s  pour  ces  difG^rents  dons. 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Une  THjfcODiCJfcE  AU  iV'  SINGLE.  —  Tite  de  Bostro;  notice 
par  M.  N.-J.  Laforet,  correspondant  de  TAcad^mie. 

U  faut  avoir  longtemps  vecu  dans  le  commerce  des  pbi* 
losophes  de  Fantiquit^  et  des  ^crivains  des  premiers  siecles 
de  notre  6re  pour  comprendre  ce  quHl  a  coiit6  d'efforts  et 
de  pers^v6rante  Anergic  au  christianisme  pour  nettoyer,  si 
je  puis  le  dire,  la  raison  humaine;  pour  la  d^gager  de  cette 
masse  d'erreurs,  de  prejug^s,  de  sophismes,  qui  la  para- 
lysaient  et  T^touffaient  en  quelque  sorte  en  la  souillant; 
pour  la  rendre  enfin  a  elle-mfime,  en  lui  restituant  son 


r 


(  335  ) 

eclat  naturel  et  sa  vraie  puissance.  Sans  doute ,  les  apolo- 
gistes  Chretiens  combattaient  pour  la  foi  ^vang^lique;  mais 
ils  combattaient  tout  autant  pour  la  revendication  des 
droits  dc  la  raisoo  naturelle,  fondement  necessaire  de  la 
foi;  il  suffit,  [)our  s*en  convaincre,  d'ouvrir  les  Merits 
du  philosophe  saint  Justin ,  de  Teflullieo ,  de  Clement 
d'Alexandrie,  d'Origene,  de  Minucius  Felix.  Tout  I'ensei- 
gnement  chretien  visait  k  relever  la  raison  de  ses  mines 
et  k  retablir  dans  leur  piiret6  les  grandes  lignes  de  la  reli* 
gion  noturelle.  Et  ces  legions  de  martyrs  dont  le  sang  coula 
presque  sans  interruption  durant  trois  siecles,  quel  ^(ait 
on  r^alite  leur  crime  aux  yeux  de  la  societ6  pa'ieone?  Cest 
qu'ils  refusaient  desacritier  k  des  superstitions  qui  ^taient 
un  opprobre  pour  la  raison  et  un  outrage  pour  la  con- 
science. 

Quand  le  paganisme  fut  k  demi  vaincu  par  la  puissance 
manifestement  divine  de  la  religion  de  Jdsus-Christ,  il  se 
produisit  parmi  les  lettres  qui  s'obstinaient  k  ne  pas  s'in- 
cliner  devant  Tautorile  de  I'Eglise  chr^tienne  un  mouve- 
ment  profondement  desordonn^  de  deviation  iutellectuelle 
et  morale,  mille  fois  plus  dangereux  pour  la  raison  que  les 
extravagances  des  religions  paiennes.  Ce  mouvement  phi- 
losophico-religieux  est  tr6s-connu  dans  I'histoire  sous  le 
nom  de  gnoslicisme.  Les  gnostiques  ne  combattent  plus 
directement  le  christianisme;  ils  s'honorent,  au  coutraire, 
de  lui  emprunter  bien  des  elements,  sauf  a  les  alterer  et  a 
les  corrompre  en  les  m^langeant  a  des  theories  moiti^  hel- 
l^niques,  moiti6  orienlales,  et  en  noyant  le  tout  dans  un 
oc^an  de  reveries  enfantees  par  une  imagination  en  d6lire. 
Le  gnosticisme  v^cut  longtemps,  se  produisant  sous  les 
formes  les  plus  varices.  La  plus  celebre  et  la  plus  vivace 
de  ces  formes  fut  sans  contredit  le  manich^isme,  si  forte- 


(  336  ) 

meDt  r^fut^  par  r^crivain  doDt  je  veux  eatreleoir  aojour- 
d'hui  la  classe. 

Vous  n'ignorez  pas,  Messieurs,  qu'^ia  tin  du  XYH''  sie> 
cic,  un  esprit  tres-d6ii^  et  tres-sublil,  maisfaux,  le  seep- 
tiqiie  Bayle ,  teata  de  rehabiliter  la  th^rie  maDicbeenDe 
desdeux  priDcipes  contraires  en  Topposant ,  sous  forme 
d'objeclion  iusoluhle ,  k  Texistence  du  mal  sous  ^empire 
d'un  Dieu  unique  et  infinimeni  boo.  Cost  cette  tentatiTe 
insens^e  de  Bayle  qui  valut  k  la  scienee  la  Theodic4e  de 
Leibniz,  ce  chef-d'oeuvre  incomparable  de  haute  Erudition 
et  dc  vraie  philosophie.  Observons  en  passant  que  le  lerme 
de  Theodicee  est  de  la  creation  de  Leibniz,  et  qu'il  Tem- 
ploie  dans  son  sens  ^tymologique  et  propre,  comme  expri- 
mant,  non  une  doctrine  complete  snr  Dieu,  mais  la  justi- 
fication de  la  Providence.  La  th^se  que  Bayle  essaya  de 
rajeunir  avait  &i^  r^fut^e  avec  ^clat  d^s  les  {»*emiers .  si^ 
cles  du  christianisme  par  plusieurs  de  nos  apologistes;  car 
cette  th^se,  si  contraire  qu'elle  soit  a  la  raison  et  au  boo 
sens,  ^tait  au  fond  de  la  plupart  des  conceptions  religieu- 
ses  et  philosophiques  du  paganisme.  Mais  aucun  ^crivain 
aneien  ne  la  r^futa  aussi  completement  ni  avec  plus  de 
puissance  que  Tite  de  Bostra.  A  ce  litre  seul,  il  m^rite,  a 
a  coup  si^r ,  une  place  distinguee  dans  les  annates  de  la 
philosophic;  et  je  m'^tonne  que  les  plus  r^ents  historiens 
allemands  Taient  pass6  sous  silence  (1) :  il  y  14  un  impar- 
donnable  oubli.  II  importe  d'introduire  cette  valevr  nou- 
velle  dans  la  circulation  scientifique. 


(1)  MM.  A.  Sloekl  et  Huber,  dans  leor  Histoire  de  la  phHosophie  des 
Peres,  ont  ouhlie  lotalement  cet  auteur,  qui  avait  beaucoup  plus  de  litres 
k  y  figurer  que  d'autres  ^  qui  ils  y  out  donne  place.  Bitter  D*en  parle  pas 
non  plus,et  M.  Ueberweg  ne  le  menlionne  pas  davantage  dans  sou  Ma- 
nuel, d*ailleurs  si  complel. 


(  537  ) 

Tite  appartient  au  IV"  siecle  comme  Athanase,  Basile, 
Gregoirede  Nazianze,  Gregoire  de  Nysse,  Ambroise,  Au- 
gusUn  et  tant  d'autres  esprits  superieurs  qui  ont  fait  de  ce 
si^la  r&ge  d'or  de  la  litt^rature  chretienne.  II  etait  evdque 
de  Bostra,  m^tropoie  de  TArabie.  II  fut  persecute  par  Ju- 
lian TApostat.  On  ne  connait  pas  exac(ement  la  date  de  sa 
mort;  on  sail  seuiement  qu'il  mourut  sous  Fempereur  Va- 
leDB  (1),  par  consequent  avant  Tann^e  578.  Saint  J^rdme 
le  compte  au  nombre  des  P^res  qui  sont  aussi  verses  dans 
les  doctrines  des  philosophes  et  dans  Ferudition  profane 
que  dans  la  science  sacr^e  (2). 

L'ouvrage  du  savant  6v^que  de  Bostra  contre  les  maui- 
ch^ens  comprend  quatre  livres.  Nous  poss^dons  les  trois 
premiers  dans  leur  langue  originale,  en  grec.  Le  texte  grec 
du  quatrieme  est  perdu;  nous  n*en  avons  plus  que  Vargu- 
menu  Ce  livre  a  ^teretrouve  rteemment  dans  une  traduc- 
tion syriaque  parmi  les  nombreux  manuscrits  du  monas- 
tere  de  Nitrie;  M.  Lagarde  a  publie  cetle  version  syriaque 
a  Leipzig,  en  1859.  Ce  quatrieme  livre  appartient,  commo 
le  troisieme,  a  la  th6ologie  positive. 

La  solution  du  probleme  de  I'origine  et  de  la  nature  du 
mal  suppose,  Messieurs,  une  connaissance  exacte  de  Dieu 
et  de  ses  rapports  avec  le  monde.  La  metaphysique  est  au 
fond  de  toutes  les  questions,  et  par  une  raison  fort  simple, 
c'est  qu'elle  est  la  region  des  principes.  Pour  peu  qu*on 
veuille  approfondir  une  question  el  ne  pas  s'arreter  aux 
surfaces,  qui  ne  peuvent  satisfaire  que  la  demi-science,  on 
rencontre  necessairement  la  metaphysique.  Aussi  le  mani- 
ch^isme  a-l-il  sa  tbeorie  sur  Dieu  et  surf  origine  des  choses 


(1)  Saint  Jerome,  De  viris  illustribus,  c  102. 

(2)  Epist.  70  {At.  84) ,  ad  Magnum,  §  IV. 


(  338  ) 

en  geoerai,  et  Ton  ne  peut  r^futer  pbilosophiquement  sa 
doctrise  du  mal  qu'en  remootant  jusqa'Ji  cette  th^orie,  oil 
la  doelrine  duraalprendsa  source.  Tite  Ta  parfaitemeat 
compris.  li  combat  le  systeaie  manicheeo  sur  le  terrain  de 
la  mdtapliysique  plus  encore  que  sur  k  terrain  de  la  morale 
proprement  dite.  Je  sigoalerai  en  peu  de  mots  les  principes 
qu'il  oppose  aux  doctrines  du  manich^isme  sur  les  causes 
^ternelles  du  moiide  et  sur  la  nature  des  substances  cr^ees; 
puis  je  parlerai  de  son  explication  de  Torigine  da  mal. 

I. 
De  Dieu  et  de  ses  rapports  avec  le  monde. 

Le  manicheisme  tient  par  ses  racines  &«la  philosophie 
paienne,  qui,  ignorant  les  vrais  rapports  de  Dieu  avec  le 
monde,  n'a  jamais  eu  une  idee  nette  du  mal  moral  et  a  ton- 
jours  incline  k  en  chercher  la  cause  dans  un  principe  sub- 
stantiellement  mauvais.  Tite  entre  dans  beaucoup  de  de- 
tails surlesdoctrines  m^me  secondaires  des  manicheens(l). 
Je  me  bornerai  a  resumer  ce  qu*il  dit  des  points  fondamen- 
taux  ou  de  la  m^tapbysique  du  systeme. 

Manes,  voulanl  d^montrer  que  Dieu  n'est  point  I'auteur 
du  mal,  place  k  cdt^  de  lui  un  principe  mauvais,  incree  et 
vivant  comme  lui,  toujours  en  lutte  et  en  guerre  avec  lui; 
principe  que  Dieu  est  impuissant  a  detruire,  puisque,  etant 
iucr^e  et  ^ternel,  sa  substance  est  absolument  indepen- 
dante.  C'est  ainsi  que,  pour  fuir  la  fum^e,  comme  dit  le 
proverbe ,  Man^s  se  jette  dans  le  feu  (2).  II  y  aurait  done 

(1)  Adversus  manichaeoSt  lib.  I,  c.  13-20,  ap.  Migne,  Patrologia 
graeca,  t.  XVIH. 

(2)  Ibid.,  lib.  I ,  c.  1 . 


(  559  ) 

a  c6te  du  Dieu  parfait  et  infinimem  bon  un  priDcipe  eler* 
nei  on  un  Dieu  essenliellement  roauvais,  le  mat  eo  per- 
sonne,  independaot  du  Dieti  parfait  et  son  rival.  Le  monde 
est  TooTrage  de  ces  deux  prinoipes  oppos^,  quoiquc  lebon 
prineipe  seul  ait  agi  en  vue  de  ie  produire  (i).  Le  mauYais 
principe  se  confond  avee  la  mati^re.  Cellerci  s'agilait  sans 
ordre^  engendrant,  croissant ^  se  ddveioppant,  produisant 
de  nombreuses  puissances,  et  ignorant  Texistence  du  Bien 
absolu.  Lorsqu'elie  le  ccmnut^  die  tenta  de  s'^lever.vers 
lui  et  d'usurper  son  domaine.  Le  Bien  envoya  une  certaine 
puissance  destin^e  k  moderer  la  mati^re  en  Tattirant  k  elle. 
Cette  rencontre  s'accomplit.  La  matiere  s'unit  k  la  puis- 
sance en  voy^e  par  le  Bien ,  elle  Tabsorba ,  et  de  ce  melange 
naquit  le  monde.  Le  monde  est  le  melange  des  contraires. 
De  l^  des  choses  bonnes  et  des  cboses  mauyaises,  suivant 
qu'elles  participent  de  la  puissance  divine  ou  de  ta  ma- 
tiere (2).  Ukme  vient  du  bon  principe,  le  corps  et  la  chair 
du  mauvais  (5).  L'action  de  Dieu  n'a  pas  pu  delruirelemal 
inherent  aux  choses  materielles;  ellesdemeurent  fatalement 
mauvaises,  et  notre  corps  est  conime  une  bele  fauve  que 
r^me  ne  r^ussit  pas  pleinement  k  charmer  (4).  Le  mat  est 
dans  la  nature  mSme  des  choses;  il  y  a  des  substances  es- 
sentiellement  mauvaises.  Rien  ne  pent  les  rendre  bonnes. 

Ces  doctrines  accusent  manifeslement  une  notion  trte- 
fausse  de  la  nature  de  Dieu  et  de  I'origine  des  choses. 

R^pondant  a  cette  imagination  manich^enne,  que  la 
matiere  vit  Dieu  et  se  porta  vers  lui,  Tite  observe  que, 


(1)  /Wd.,c.l2. 

(2)  Ibid. 

(3)  Ibid.,  c.  13. 

(4)  Ibid.,  c.  53  el  passim. 


C  340  ) 

loin  de  voir  Dieu,  la  mati^re  ne  peut  pas  mdme  eu  coDDal- 
tre  Texistence.  II  distingue  alors  tr^s-justement  entre  con* 
naltre  qu*une  chose  est  et  voir  Tessence  de  cette  chose. 
Nous  Savons  que  Dieu  est^  nous  le  connaissons  dans  une 
certaine  mesure ;  mais  nous  ne  pouvons  pas  le  voir  dans 
son  essence.  La  raison,  en  nous  enseignant  que  Dieu  existe, 
nous  dit  en  m^me  (emps  qu'il  ne  peut  y  avoir  qu'an  seul 
principe  eternel  et  infini.  Les  notions  naturclles  [al  xari 
fuffiy  ivvoixt)  ne  permettent  point  d'admettre  deux  prtncipes 
conlraires  des  choses.  Aucun  d'eux  ne  serait  infini.  Tun 
£tant  limits  par  Tautre;  tons  deux  seraient  born^s.  Or, 
c'est  une  impi^t6  de  limiter  Dieu  et  de  ne  pas  confesser 
qu*il  est  inflni  (1).  C'est  tout  k  fait  en  dehors  des  notions 
communes  (rm  koivw  hvotav  exrd^) ,  qui  nous  dictent  que 
Dieu  est  parlout  et  que  sa  nature  est  infinie  (2).  Non ,  la 
raison  naturelle  ne  reconnait  point  deux  principes  contrai- 
res  quant  k  la  substance.  Ces  principes  auraient  n^cessai- 
rement  bien  des  choses  communes.  D'abord  ils  auraient  de 
commun  le  nom  de  substance,  et  seraient  ainsi,  en  tant 
que  substance,  non  pas  contraires,  mais  semblables.  En- 
suite  tons  deux  seraient  vivants  et  en  outre  incr^es.  Mais 
sMl  en  est  ainsi ,  s'ils  ont  absolument  les  m^mes  caract^res, 
les  m^mes  propri^tes,  loin  d'etre  contraires,  ils  ne  seront 
pas  mSme  dissemblables,  et  la  pens^  n*apercevra  pas 
de  diff(Srence  en  ire  eux  (5). 
En  parlant  du  bon  et  du  mauvais  principe,  continue 
^   

(1)  ...  dp*oiiy  (TUfinenspaT/xevcv  sxoirepov  darfpaj  r^v  oCktWv  sdroi,  xi 
O'J^srpcv  drepiopKTTOv'  nepiopiieiv  6^  Karouffloiu  tsv  Ot'oy,  xat  p^  aTrfpayrcvt 
ei^evoLt  re  koli  ojxoXoye7v,  ttw;  oO  Iiolv  0LtTeth\  ibid.yC.  5. 

{i)  Ibid. 

(3)  Jbid.j  c.  8. 


{Ui  ) 

notre  pbilosophe,  les  manich^ens  mettent  les  qualit^s 
avant  la  substance,  ce  qui  est  absurde.  Quoiqu'il  ne  con- 
vienne  point  d'employer  le  terme  de  qualite  quand  11  s'agit 
de  Dieu,  n^anmoins  Velre  a  une  priority  de  raison  sur  la 
maniere  d'etre;  et  Vetre  ici  est  marqu6  par  ces  mots :  une 
substance  vivante  et  increee  (1).  Diront-ils  que  des  qualit^s 
contraires  sont  survenues  k  ces  deux  prlncipes?  Rien  de 
plus  absurde  qu'une  pareille  assertion ;  car  il  ne  survient 
rien  k  ce  qui  est  incr^^  :  ce  qui  n*a  pas  re^u  T^tre  ne  re- 
(oit  pas  la  maniere  d*£tre,  il  n'y  a  pas  d'accident  dans  T^tre 
par  soi  et  absolu  (2).  Dans  les  £tres  .cr^^s  et  relatifs,  on 
rencontre  des  qualit6s  contraires^  bien  que  les  substances 
comme  telles  ne  soient  pas  oppos^es  les  unes  aux  autres. 
Ainsi  le  blanc  et  le  noir  dans  le  corps,  la  vertu  et  le  vice 
dans  r^me.  Parmi  les  qualit^s  des  substances  finies,  les 
unes  sont  inseparables  des  etres  od  elles  se  trouvent,  d*au- 
tres  leur  sont  purement  accidentelles  et  peuvent  en  6tre 
s^par^es.  Mais  en  Dieu  toute  quality  est  exclue ;  ce  qu*on 
affirme  de  lui  c'est  lui-mdme^  car  il  est  simple  et  exempt 
de  toute  composition  (5).  11  est  essentiellement  parfait  et 
infini. 

II  n'y  a  done  pas  deux  principes  ^ternels  contraires,  il 
n*y  a  qu'uu  seul  Stre  par  soi ,  principe  de  Texistence  de 
tous  les  etres  (4).  Les  naanicheens  veulent  qu'on  appelle 


ivyoi^  Tp6noi(  T/va  rd  e]yat  rov  roioy^e  flvai  npoTepeuet,  To  6i  elvou 
ffif/Aau/fra/  x^^  ouaia  yhd  re  xai  ayivvyiroq.  Ibid,,  c.  9. 

(2)  ...  ayewiJTa  yip  ov^ev  eniffu/i^iyet  *  Z  yap  rd  eivaufjaii  iiriffuysmf^ 
rouTCd  ov^k  rd  rouiffSi:  eHvat.  Ibid. 

(3)  ...  It2  6i  rov  Beou  nstaa  fihv  iroiortu  sK^itXijraty  eneiiif  ye  ov^h 
uv  KaXetrai,  trepw  irctpaOrov  anXovi  yip  kol  0L<juvBer6^  hrtu.  Ibid. 

(4)  ...  ev  T^^ai  fiSyov  a>j;Ow;  ev,  roJi  nMi  rov  Hvau  oipxQv,  Ibid.,  c.  10. 


(  542  ) 

la  mati^r^de  tous  les  nomg  contraires  a  ceux  qu'on  donne 
k  Df6u.  Si  Dieu  est  iumiftre,  la  mati^re,  principe  contraire, 
sera  t^n^bres;  s'il  est  le  bien,  elle  sera  le  mal.  Que  si  noas 
noHimons  Dieu  la  v6rit^  par  soi  {a:^roa>i/9my),  il  faudra 
manifestetnent  appeter  son  contraire  le  mensonge  (-psv^o:). 
Mais  comment  ce  qoi  est  v^ritablement  (ra  6L)ifBo^  ov),  ainsi 
qu'ils  raffirment,  peut-il  Hre  mensonge?  L'elre,  r^tre 
veritable,  est  necessatrement  vrai  comme  tel,  it  ne  saurait 
dtre  mensonge.  De  mSme,  si  le  bien  en  soi  est  nomaie  in«- 
corruptibility  (iT^a^poix),  le  mal  devra  ^tre  appet^  CLorrup- 
tion  (f^dpa).  Corruption  de  quoi?  Du  bien?  Impossible. 
Corruption  de  la  corruption  mdme?  Alors  quelle  reali7« 
peut<-elie  avoir?  Mais  cela  n'a  pas  de  sens.  La  corruption 
suppose  une  chose  autre  qo*elle-mdme,  une  chose  qui  se 
corrompt.  La  corruption  pure^  se  corrompamt  elle-mdme, 
si  Ton  peut  ainsi  parler,  c'est  Tabsence  de  toute  r^atit^  d^s 
Torigine.  Tout  cela  r^pugne  k  la  raison.  Ce  qui  est  incr66 
et  ^ternel  est  inaccessible  k  la  corruption  et  k  la  mort : 
rincr66  est  au-dessus  de  Tordre  p6rissable  (4). 

Voiii  certes,  Messieurs,  vme  page  de  solide  «t  forte  m^ 
taphysiqne.  Le  principe  du  mal  on  le  mal  absolu,  oppose 
par  le  manich^isme  an  principe  du  bien,  au  bien  absolu, 
loitt  d'etre  une  r^alit^  ^ternelle,  vivante,  active,  souverai- 
nement  puissante,  ne  se  peut  (^oncevoir  que  comme  la 
supreme  privation  de  toute  r^lit^.  fje  mal,  ainsi  que  le 
r6p6te  fr^quemment  T^v^que  de  Bostra,  n'est  que  la  pri- 
vation du  bien ,  comme  Terreur  est  la  privation  de  la  verity, 
la  mort  la  privation  de  la  vie,  les  t^nftbres  la  pcivation  de 


irava  yap  rou  f^dprGu  rd  ayhnfTov,  Ibid.,  c.  H. 


(  345  ) 

la  lumidre  (1).  II  n'y  a  pas  plus  de  mal  ^ternel  et  subsistant 
en  soi  qu'il  n'y  a  d'erreur  ou  de  mort  ^ternelle  eUubsUn- 
tielle. 

Ce  que  la  lumi^re  est  au  corps,  poursuit  notre  phtloso- 
phe,  la  v^rite  Test  k  Vkme,  et  ce  que  les  t^n^bres  soni  aux 
yeux,  rignorance  et  le  mensange  le  sent  k  Tesprit.  Ni  les 
t^nebres  ni  Terreur  ne  sont  substantieljes  ou  ne  possMeot 
de  r^lit^  propre;  la  lumidre  et  la  v^rite  sont  seules  r^el- 
les  (2).  Cest  Dieu  qui  est  la  v^rit6  par  soi*  Et  c'est  parce 
qu'il  est  la  v^rit6  qu'il  est  lumjere,  non  pas  lumidre  sensi- 
ble, mais  lumi^re  intelligible;  car  la  Iqinidre  intelligible 
u'est  autre  cbose  que  la  lumi^re  de  la  v6rit6  (5). 

Le  manicheisme  ne  reconnatt  point  la  creation  propre-^ 
ment  dite,et  le  monde  est  pour  lui  un  melange  d'^l^ments 
^man^s  de  la  nature  du  principe  du  mal  et  de  la  nature  de 
Dieu.  L'&me  des  choses,  nous  Tavons  vu,  est  une  puissance 
divine  absorbee  par  la  matiere,  et  i'4me  de  Thomme  en 
particulier  est  une  Emanation  du  bon  principe  (4).  II  suit 
de  la,  remarque  fort  justement  Tite,  que  si  les  &mescou- 
pables  souffrent  et  sont  punies,  Dieu  punit  en  elles  sa  pro- 
pre nature;  ce  qui  est  le  comble  de  Tabsurde.  D'nn  autre 
cdte,  si  elles  ne  sont  pas  punies,  quoique  coupabtes,  que 
devient  la  notion  du  mal ,  qui  se  rassasre  de  jouissances  en 
cette  vie  et  est  k  Tabri  de  tout  ch&timent  dans  rautre(S)? 
Enfin,  ou  Dieu  a  uni  volontairement  T^me  au  corps,  et 


'   (1)  C/:  lib.  n,c  17, 18 et  19. 
(2)  Lib.  II,  c.  19. 

(5)  ...  ei  y^p  ^  6  9^; ,  ^  voffrdv,  ou  yap  ^if  opxrw^  fQ^  6fjXov^  otq 
aAjfOcia  *  ^  yap  voepdy  ov^v  aXXo^  nX^  aAi^Ofioe;.  ibid, 
(4)  Lib.  I,  c.  29. 
(5) /6id.,c.31. 


(  344  ) 
alors  il  est  la  cause  des  p^ch^s  des  homines,  puisque  cetle 
unioQ  est  la  source  fa  tale  de  tout  peche;  ou  il  a  et^  forc6 
d'6tablir  cette  union,  et  ainsi  il  a  ^te  vaincu  par  le  mat  (1). 
Le  dogme  d'un  Dieu  unique,  cr^ateur  de  tout  ce  qui 
existe,  peut  seul  expliquer  rationnellement,  avec  I'origine 
des  choses ,  Torigine  du  mal  et  le  Yrai  caract^re  de  Tordre 
moral  tout  entier.  Dieu  seul  est  par  soi ,  tout  le  reste  est 
son  ouvrage,  et  toutes  les  oeuvres  de  la  creation  sont 
bonnes  et  dignes  de  sa  sagesse  (2).  D'oii  vient  done  ie 
mal?  Tres-certainement  il  ne  vient  pas  du  Cr^ateur,  et  il 
ne  le  faut  chercher  dans  aucune  des  r^alit^s  telles  qu'elles 
sont  sorties  de  ses  mains.  Les  manich^ens,  pour  soutenir 
leur  insoutenable  syst^me ,  se  plaisaient  ^  produire  cer- 
tains d^fauts  apparents  de  la  nature,  ils  nommaienl 
des  6tres  malfaisants  et  dangereux.  L'eveque  de  Bostra 
leur  r^pond  en  developpant  cette  these,  si  profondement 
vraie,  et  que  les  progr^s  de  la  eosmologie  ont  si  bien  jus- 
tifl^e  depuis,  que  tous  les  Stres  sont  bons,  mais  diverse- 
ment  bons,  faits  pour  des  usages  divers;  que  nul  des  etres 
qui  composent  Tunivers  n'a  ^t^  cr^e  sans  raison ,  que  les 
plus  petites  choses  comme  les  plus  grandes ,  soit  au  ciel , 
soit  sur  la  terre,  ont  leur  raison  d'etre;  qu'un  lien  etroit 
rattache  toutes  les  parties  du  monde  comme  les  membres 
d'un  mSme  corps,  et  que  vouloir  en  retrancher  quetque 
chose  comme  superflu  et  inutile  serait  mutiler  Foeuvre 
enti^re  de  la  creation  (5).  —  Je  ne  suivrai  pas  Tauteur  dans 
les  developpements,  d^ailleurs  n^cessairement  tres-incom- 


(1)  /6id.,c.24. 

(2)  ...  Ilia  ^i  oipx^j  *rwv  cXwv,  xai  f/^  Qed^  6  rot  TroLvra  ^jffjuoupyjjffoc^f 
xjiAa  re  xai  r$;  avrov  aofixg  a^toL,  Lib.  II,  c.  1. 

(3)  Ibid. 


(  34S  ) 

plets,  qu'tl  donne  k  cette  grande  thtee  en  r^futant  les 
objections  de  detail  du  maQich^isme;  quMI  saffise  de  I'avoir 
signal^. 

II  faut  voir  desormais  comment,  apr^s  avoir  ^cart^  les 
principes  de  la  theorie  manich^enne  sur  Torigine  et  la 
nature  du  mal ,  il  resout  lui-m^me  ce  probl^me  si  plein 
d'un  douloureux  intdret. 

IL 

De  la  vraie  source  du  mal  moral  et  de  la  sagesse  du  gou" 

vernement  de  la  Providence, 

Le  mal  moral  n'apparatt  sur  la  terre  que  dans  Thomme 
et  par  Thomme  :  il  a  sa  source  dans  la  liberty  humaine  (1). 
Le  mal,  c'est  tout  ce  qui  se  fait  contre  la  raisbn ;  user  des 
choses  contrairement  k  la  raison  ,  c'est  p6cher  :  la  raison 
nous  a  6te  donn^e  pour  juger  les  choses  naturelles  el  en 
r^gler  Temploi  (2).  II  n'y  a  que  les  etres  dou^s  de  raison 
qui  puissent  pecher.  Le  mal  moral  est  une  deviation  libre 
de  Tordre  trac6  par  la  raison,  cet  ordre  6tant  Texpression 
de  la  sagesse  et  de  la  volont6  de  Dieu.  La  raison  et  la 
liberty  se  supposent,  et  tout  ^tre  raisonnable  est  par  la 
radme  un  6tre  libre.  Tile  revient,  a  diverses  reprises,  sur 
ce  point  capital,  que  le  p6ch^  n'est  point  de  Tordre  mate- 
riel ou  physique,  comme  le  pr^tendaient  les  manicheens, 
maisde  Tordre  moral  et  libre;  qu'il  reside  dans  des  actes. 


(1)  Adversus  manich.,  lib.  II,  c.  1  et2. 

(2)  ...  c3;flya/  d^apr/ocy  jrxu  xb  napa,  Xvyov  npoLTTOfiLSVou,,^  rav  koltol 
fuatv  if  ofkoytaTOi  xpij(Tt;  iroiet  Tjyv  ait-oLpTtouf '  XSyoq  Se  «v  Ijiiiv  SoKifioLo-- 
T/jc3;  Twj/  KOLTOL  fuctv,  /6id.,  c.  2. 

2*"*  Sl^RIE,  TOME  XXX.  23 


(  346) 

non  dans  des  substances.  La  mati^re,  dit-il ,  ^tant  priv^ 
de  raison,  est  par  elle-m^me  incapable  de  mal  moral.  En 
nous,  ce  n'est  point  la  concupiscence  qui  fait  par  soi  le 
p6ch6 ,  c'est  le  choix  et  la  libre  determination  de  la  vo- 
lont6,  qui  ^claire  la  raison ;  s*il  y  a  absence  de  raison,  il  y  a 
absence  de  faute.  Ce  n'est  point  Taction  malerielle  en  soi 
qui  constitue  le  mal;  autrement  le  juge  qui  inflige  la  mort 
au  coupable  commettrait  un  homicide  comme  Tassassin  (1). 
Dieu  a  cr^^  Thomme  intelligent  et  libre,  connaissant  le 
bien  et  le  mal  et  pouvant  choisir  Tun  ou  Tautre.  Et  pour- 
quoi  Dieu  a-t-il  donn^  &  Thomme  ce  p^rilleux  pouvoir 
d*oti  devaient  sortir  tant  de  maux?  La  r^ponse  est  facile, 
suivant  T^v^que  de  Bostra.  Si  I'homme  eflt  ^t^  cr64  im- 
peccable, il   ne  serait  pas  devenu  bon,  dans  Tacception 
morale  de  ce  mot ;  la  verlu  pour  Thomme  suppose  cetle 
possibility  du  mal  (2).  Qu'on  n'objecte  point  que  cette 
possibility  du  mal  est  un  d^fauten  soi,  qu'elle  accuse  une 
imperfection  manifesteet  que,  par  consequent,  elle  nede- 
vrait  pas  se  rencontrer  dans  un  ouvrage  ordonn^  par  la 
sagesse  infinie.  Dieu  a  cr^^  Thomme  parfait ,  mais  homme, 
c'est-a-dire  6tre  fini  et  born^,  k  la  fois  spiritne)  et  cor- 
porel,  m&\&  aux  choses  sensibles  au  milieu  desquelles  il 
est  appel6  k  vivre  en  exer^ant  sur  elles  une  vraie  royaut6. 
Simple  creature,  creature  libre  associ^e  a  la  mati^re, 
rhomme  est  naturellement,  k  ce  double  titre,  sujet  k  d^ 
vier,  comme  il  est  capable  de  marcher  dans  la  droiie  ligne 
de  la  raison.  II  ne  faut  pas  ici  comparer  Thomme  k  Dieu. 
Dieu  est  souverainement  bon  et  juste  par  nature,  parce 


(1)  Lib.  I,  c.  11,  25 . 27  et  28. 

(2)  El  yap  nsitobfycey  ^jx5?  o  Bed;  A^uvxrovi  nxvttf  npdi  auapriav,  o-jx 
civ  ysyovoL/xsv  a.yoLBotK,r»  X,  Ibid  ,  c.  2. 


(  547  ) 

qu'il  esl  I'filre  ^ternel  el  absolu;  il  est  impeccable,  il  ne 
pent  pas  faire  le  mal ,  non  par  impuissance  et  faiblesse, 
mais  parce  gu'il  est  parfail  et  que  la  volonte  est  imtnuable 
dans  le  bien ,  identique  k  sa  nature  (1).  II  n'en  saurait  6tre 
ainsi  de  rhomme.  II  n'est  pas  identique  au  bien;  c'esl  una 
creature  qui  a  une  destinee  morale  k  accoraplir  et  qui  pent 
I'atteindre  ou  la  manquer  suivanl  qu'elle  s'unira  au  bien 
ou  s'en  d^tournera.  La  vcrtu ,  chez  Thomme  soumis  de  la 
sorte  a  Tepreuve  que  reclame  la  nature,  doit  etre  le  r6- 
snltat  de  Teffort  el  du  travail  propre  (2).  Nous  choisissons 
enlre  la  verite  et  Terreur  corame  nous  choisissons  entre 
le  bien  et  le  mal ;  et  Dieu  a  du  nous  permeltre  I'erreur 
afin  de  rendre  m6ritoire  le  choix  de  la  verite  (3). 

Cette  liberty  de  choisir  entre  le  vrai  et  le  faux ,  enlre  la 
verlu  et  le  vice,  est  tout  ensemble  an  bienfait  et  un  hon- 
neur  pour  I'homme ;  car  c'est  par  elle  qu'il  s'^leve  et  de- 
vient  digne  d'^loge  (4). 

Ce  sonl  1^,  Messieurs,  des  principes  profondement  vrais 
et  qui,  par  la  mani^re  surloul  dont  ils  sont  pr^sent6s,  d6- 
celent  un  penseur.  Cependant  I'^veque  de  Bostra,  dans 
ies  developpements  ou  il  entre  pour  les  mellre  davantage 
en  lumiere,  ne  demeure  pas  toujours  6gal  k  lui-mSme;  il 
lui  arrive  d'employer  des  raisonnements  qui  ont  peu  de 
valeur,  et  il  tombe  dans  des  longueurs  et  des  redites  qui 
nuisent  k  la  marche  de  son  argumentation  :  le  traits  contre 
les  Manicheens  est  plein  de  choses  sol  Ides ,  mais  on  se  trom- 
perait  en  y  cherchant  un  modele  de  composition  litteraire. 


(i)  Lib.  I,c.  2etS. 
(-2)  Ibid.,  c.  3. 

(3)  Ibid.,  c.  19. 

(4)  Ibid.,  c.  4. 


i 


(  348  ) 

Notre  philosophe  ne  se  borne  pas  k  expliquer  et  a  jusli- 
fier  Texistence  du  mal  moral  dans  un  naonde  qui  est  tout 
entier  I'ouvrage  d'un  Dieu  inflninaent  bon  et  juste;  il  en- 
treprend  de  prouver  la  sagesse  de  la  Providence  dans  le 
gouvernement  de  Thumanit^,  et  d'expliquer  cette  distri- 
bution des  biens  et  des  maux  physiques  qui  choquait  tani 
les  manich^ens.  II  a  soin ,  en  discutant  cette  these,  de  rap- 
peler  deux  principes  incontestables  que  la  philosophic ,  au- 
Jourd'hui  encore,  est  trop  souvent  tent^e  d'oublier ,  savoir 
que  Dieu  est  la  sagesse  infinie,  et  que  I'esprit  de  rhomme, 
6tant  fini  et  borne,  'ne  pent  pas  tout  comprendre.  Nous 
comprenons  quelque  chose,  et  ce  que  nous  comprenons, 
observe-t-il,  de  Teconomie  providentielle  suffit  pour  nous 
autoriser  k  en  affirmeria  sagesse,  la  m^me  oil  nous  ne  la 
comprenons  pas.  Dieu  veut  que  nous  ayonsfoi  en  lui;  nous 
Savons  avec  certitude  qu'il  est  inQniment  sage  et  que  Tuui- 
vers  est  son  oeuvre :  pourquoi  douterions-nous  de  la  sagesse 
de  sa  conduite  alors  meme  que  nous  ne  pouvons  nous  en 
rendre  compte  d'une  fa^on  positive  et  claire?  Ne  serait-ce 
pas  une  intolerable  pretention,  k  des  intelligences  bornees, 
de  vouloir  p^n^trer  toutes  les  voies  d'une  intelligence  sans 
bornes?  Non,  Thomme  ne  doit  pas  tout  comprendre  dans 
I'oeuvre  de  la  providence  de  Dieu;  ce  serait  contraire  k  la 
nature  des  choses  (1).  II  y  voit  un  pen,  et  ce  peu  lui  garan- 
tit  sufBsamment  la  sagesse  de  tout  ce  qu'il  ne  voit  pas  (2). 

On  prenait  texte,  pour  accuser  le  gouvernement  de  la 
Providence,  des  in^galites  qui  r^gnent  parmi  les  hommes, 
du  cortege  de  miseres  qui  suit  partout  la  race  humaine, 


(1)  Lib.  II,  c.  23,  28, 

(2)  Ta  (Ji^  oXiyoL  xaTaXa|x6avo/xfva  TtffTig  yu/srut  Twy  ^i^  xaraXaix- 
CawpieVwy,  Ibid.y  c.  25. 


(  349  ) 

du  triomphe  trop  frequent  du  vice  sur  la  vertu.  Theme  re- 
pris  et  d^velopp^  avec  un  certain  ^clat  dans  les  temps  mo- 
dernes  par  Bayle,  k  qui  Leibniz,  ainsi  que  je  le  rappelais 
au  d^but  de  ce  travail,  r^pondit  avec  la  hauteur  et  lalar- 
geur  du  g^nie  par  ses  immortels  Essais  de  theodicee.  J'ana- 
lyserai  rapidement  les  r^ponses  de  I'eveque  de  Bostra  k  ces 
recriminations  aveugles  d'esprits  ^gares  ou  corrompus. 

II  ne  faut  pas  oublier  que  Tite  suppose  constamment 
que  rhomme,  dans  la  condition  pr^sente,  n'est  plus  tel 
que  Dieu  Ta  fait  a  I'origine,  qu'il  est  d^chu  par  la  faute  de 
ses  premiers  parents,  et  que  cette  d^ch^ance  entraine  n6- 
cessairement  apres  elle  bien  des  maux  physiques.  Dieu  a 
sans  doute  prevu  la  chute  en  creant  Thomme  et  en  lui  ac- 
cordant la  liberie;  mais  Thomme,  nous  I'avons  vu,  ne  se 
con^oit  pas  sans  la  liberty,  et  ceite  liberie,  naturellement 
faillible ,  devait  se  gouverner  elle-meme  et  choisir  entre  le 
bien  et  le  mal.  La  provision  de  Tabus  d'une  chose  si  excel- 
lente  et  d'ailleurs  inherenle  h  la  nature  raisonnable  pou- 
vait-elle  d^tourner  la  sagesse  infinie  de  la  cr^er?  fividem- 
ment  non.  Ces  principes  pos^s ,  voyons  les  faits  de  la  vie 
humaine  en  eux-memes. 

On  se  plaint  des  inegalit^s  de  la  vie.  Notre  philosophe 
repond  que  ces  in^galit^s  sont  le  fait  de  Thomme  et  non  de 
Dieu.  Dieu  nous  donne  k  tous  la  m^me  nature  avec  les 
m^mes  facult^s,  la  meme  ^me,  le  m^me  corps;  tousnais- 
sent,  grandissent,  se  d^veloppent  de  rodme  et  out  la  meme 
fin.  Dieu  a  ^tabli  de  la  variety  parmi  les  hommes,  mais 
nulle  inegalit^  r^elle  et  proprement  dite  (i).  Les  in^galites 


(i)  ...  rou  d'j  e'iif  rd-dvitTov  ryj;  rov  &eov  6totKij(T£COi ^  7ro/x/).tay,  oifit 
aviGor^xoL  Toi^  KOLB'ijfAXi  avTiBivTOi]  lib.  II,  c.  11 ;  ibid.,  c.  7. 


(  350  ) 

proviennent  de  la  liberie  humaine,  dont  les  actes  ont  des 
consequences  qui  se  prolongenl  h  travers  les  generations. 
D'ailleurs  pourquoi  faire  tant  de  bruit  de  cette  inegalite,  la 
plus  remarquee  de  toutes,  de  la  richesse  et  de  la  pauvret6? 
Est-ce  que  la  richesse  rend  n^cessairement  Thomme  heu- 
reux,  meme  en  ce  monde?  Non,  ni  la  richesse  ne  rend  heu- 
reux  ni  la  pauvret^  malheureux  (1).  Le  bonheur  est  int^- 
rieur,  il  a  son  si6ge  dans  Tame,  il  est  le  privilege  de 
r^me  qui  fait  ce  pourquoi  Dieu  Fa  creee,  c'est-a^lire  qui 
pratique  la  vertu.  Pauvrete  et  richesse,  ce  sont  la  des  cho- 
ses  du  dehors  qui  n'atteignent  pas  rhomme  lui-meme  :  le 
riche  et  le  pauvre  ne  different  que  par  I'exterieur  (2).  Au 
reste,  la  richesse  et  la  pauvrete  ont  leur  raison  providen- 
tielle,  elles  doivent,  dans  les  desseins  de  la  sagesse  de 
Dieu,  s'harmoniser et  se  servir  muluellement  dans  I'inie- 
ret  moral  de  riiomme  (3).  Cest  k  cet  interet  moral  qu'il 
faut  toujours  en  revenir,  puisqu'il  est  vraiment  le  centre 
de  tout  pour  une  creature  intelligente  et  libre;  c'est  de  ce 
point  de  vue  qu'il  faut  juger  les  choses  humaines  et  appre- 
cier  le  gouvernement  de  la  Providence.  L'essentiel  pour 
rhomme  en  cette  vie  est  d'acqu^rir  de  la  vertu,  le  reste 
est  accessoire  (4).  Or,  les  soufTrances,  les  calamiteset  les 
fl6aux  peuvent  etre  tres-utiles  pour  la  pratique  de  la  vertu. 
Trop  souvent  la  prosperite  enivreet  aveugle,  elle  asservit 
rhomme  aux  biens  apparents  de  ce  monde  et  le  pr^cipite 
dans  le  desordre;  c'est  alors  qu'une  calamite  qui  s'abat  tout 


(1)  ...  e>(>>;  6e  ovre  rd  tXdvtsIv  iioucdptov,  auVf  to  revEaOou  IXesivov. 
Ibid.y  c.  8. 

(2)  *AX>>)jXoiy  S^  ^lOLfipooiTi  /LcSyov  rj  Twv  e^aOsv  jrfp/6o>y.  Ibid.,  c.  8. 

(3)  Ibid.,  c.  7. 

(4)  Ibid.,  c  7. 


(  351  ) 

a  coup  sur  lui  le  rappelle  au  devoir  et  au  sentiment  de  sa 
vraie  destin^e :  nous  avons  besoin  de  temps  a  autre  de  ces 
secousses  qui  reveillent  uotre  ^me  et  Tarrachent  aux  seduc- 
tions ^nervantes  de  la  mollesse  (1).  L'auteur  developpe 
avec  quelque  detail  cette  th^se  f^conde  de  Futility  morale 
des  maux  physiques.  II  montre  comment  les  biens  et  les 
maux  sont  distribu^s  de  mani^re  k  empecher,  autant  que 
possible,  rhomrae  d'oublier  Dieu  et  de  s'oublier  lui-mSme. 
Dieu  veut,  dit-il,  que  nous  senlions  notre  incessanle  de- 
pendance  a  son  egard,  que  nous  implorions  son  assistance 
quand  nous  souffrons,  que  nous  lui  rendions  graces  lors- 
que  Ja  temp^te  apais^e,  le  calme  et  la  serenite  renaissent, 
confessant  qu'il  est  le  maitre  supreme  et  que  tout  est  enlre 
ses  mains.  Ces  vicissitudes  des  biens  et  des  maux  servent 
merveilleusement  k  nous  tenir  ^veill^s  et  k  reporter  notre 
ame  vers  Dieu  (2). 

Que  si,  comme  on  le  voit  assez  frequemment,  le  juste 
est  persecute,  tandis  que  le  mediant  triomphe,  quel  grief 
y  a-t-il  1^  contre  la  sagesse  du  gouvernement  de  la  Pro- 
vidence? Cest  un  d^sordre  sans  doute,  mais  qui  est  le 
resifltat  de  la  liberty  humaine,  le  don  le  plus  beau  et  le 
plus  glorieux  de  la  sagesse  et  de  la  bont^  de  Dieu.  D'ail- 
leurs,  Dieu  fait  sortir  Tordre  de  ce  d^sordre,  qui  est  I'ou- 
vrage  de  Tliomme.  Par  1^  en  effet  le  juste  est  eprouv6;  s'il 
r^pond  k  la  gr&ce,  sa  vertu  grandit,  s'^pure,  se  perfec- 
tionne ;  et ,  en  echange  de  ces  persecutions  d'un  jour,  il  se 
prepare  une  ample  moisson  de  gloire  immortelle  (3). 

(1)  ...  SiovroLi  yoLp  avBp^roi  xcei  rotovTOiv  rivm  0LV3Lfjivi!i(7SW  Kara.  kcu~ 
poy;,  7rp3€  rh  ^leyeipeadciu  rdv  voDv,  jcoil  t^«  nXebvOi;  pcKTTcavifq  a7ra>>aT- 
TScBat,  Ibid.f  c.  14. 

(2)  ma.,  c.  15. 

(3)  /6td.,  c.9etl0. 


(  382  ) 

L'^fflinent  moralisie  observe  encore  que  dans  une  na- 
tion I'injustice  et  la  tyrannie  des  chefs  sont  un  juste  cMti- 
ment  des  faules  des  sujets  (1).  II  ajoute  que  Dieu  permet 
les  guerres,  qui  provienoent  de  la  faute  des  bommes  (2), 
comme  il  permet  d'autres  maux  d^cbain^s  sur  le  OMHide 
par  la  mecbancet^  bumaine  :  permission  necessaire,  dit-il, 
pour  metlre  fin  au  p6cb^  tout  en  le  cb&tiant  (3).  Que  le 
juste  tombe  k  la  guerre,  continue-t-il ,  c'est  un  bienfait 
pour  lui,  car  il  re^oit  le  fruit  de  ses  travaux,  la  mort  le 
met  en  possession  du  bonbeur  du  ciel. 

Voila,  Messieurs,  le  r^sum6  des  consid^ations  que 
Tev^que  de  Bostra  d^veloppe  en  r^ponse  aux  objections 
du  manicb^isme  conlre  la  sagesse  du  gouvernemenl  de  la 
Providence.  La  liberty  bumaine  et  le  caract^re  de  la  vie 
pr^sente,  vie  d'^preuve  et  de  preparation,  suffisent  k  ex- 
pliquer  les  d^sordres  od  les  disciples  de  Manes  s'imagi- 
naient  follemenl  d^couvrir  Taction  d'un  principe  mauvais 
par  essence. 

Apr^s  avoir  discut^  les  doctrines  manicb^ennes  sur  le 
terrain  de  la  pbilosopbie,  Tite  les  combat  dans  leur  appli- 
cation k  nos  saintes  £crilures.  C'est  I'objet  des  deux  der- 
niers  livres  de  son  ouvrage.  Je  ne  le  suivrai  point  sur  ee 
domaine  purement  tb^ologique;  qu'il  me  suffise  d'indiquer 
le  point  de  vue  g^n^ral  de  cette  nouvelle  pol^mique. 
Manes  rejetait  TAncien  Testament  comme  Toeuvre  du 
mauvais  principe;  il  n'acceptait  quele  Nouveau  Testament, 


(1)  Lib.  II,  c.  10. 

(2)  ...  cnep  ivBpunuUf  a>>oy%t  $eov  nltffifiiXijfia..  Ibid.,c.  11. 

(3)  ...  iS(7T£  7io>f/uo?  oux  t^yov  Beov^  olXIol  (Tvyx'^P^^^^  dvoLyxaJa.  ei; 
fjt.kv  uTOiplocv  Tiiiapioiq  Kara  r.^q  a/xapr/lxs^,  koltol  6k  t6  aXijOkq ,  f/;  TtXoi 
avriji.  Ibid.,  c.  12. 


(  353  )  . 
qu'il  regardait,  dans  la  plupart  de  ses  parties  du  moins, 
comme  Toeuvre  du  bon  principe,  eo  opposition  avec  les 
enseignements  donnes  au  peuple  juif ;  quelques  parties  du 
Nouveau  Testament  lui  paraissaient  aussi  marquees  du 
cachet  du  mal,  et  il  les  condamnait  bautement :  ce  sec- 
taire,  plus  paien  que  chretien ,  ne  recevait  des  livres  sacres 
du  christianisme  que  ce  qu'il  croyait  pouvoir  interpreter, 
sans  tenir  d'ailleurs  grand  compte  des  lois  de  Texegese, 
conformement  k  son  absurde  th^orie.  L'^veque  de  Bostra 
n'a  pas  de  peine  k  montrer  la  saintete  des  £critures  que 
Taucien  peuple  de  Dieu  a  16gu^es  aux  Chretiens  et  a  faire 
ressortir  T^clatante  harmonie  des  deux  Testaments. 

L'etude  de  ce  remarquable  trait6  contre  les  manicb^ens 
iu'a  plus  d'une  fois  j*emis  en  memoire  les  Essais  de  theo" 
dicee  de  Leibniz.  Ces  deux  Merits  ont  le  meme  objet  ge- 
neral, la  justification  de  la  Providence,  et  presenlent 
assez  sou  vent  des  considerations  semblables.  L'oeuvre  de 
Leibniz  est  assurement  tres-superieure  k  celle  de  Tapolo- 
giste  du  IV"*"  siecle;  il  est  pourtant  regrettable  que  Tim- 
mortel  auteur  de  la  Theodicee  n'ait  pas  insist^  davantage, 
dans  la  question  du  mal  moral  et  de  ses  suites ,  sur  le  r6le 
necessaire  de  la  liberte  humaine  dans  les  conditions  ou 
elle  doit  s'exercer  en  cette  vie.  L'evdque  de  Bostra  a 
mieux  compris  que  le  pbilosophe  allemand  ce  role  capital 
de  la  liberte.  II  ne  sera  pas  bors  de  propos  de  consigner 
ici,  en  terminant,  deux  observations  d'un  caractere  ge- 
neral oil  le  grand  philosopbe  du  XYII™®  siecle  ne  fait  que 
reproduire  en  d'autres  termes  les  principes  si  bien  exposes 
par  r^crivain  dont  nous  venons  d'analyser  le  travail.  Je 
veux  parler  de  la  possibility  du  mal  moral  et  des  preten- 
dus  defauts  que  des  esprits  k  vue  naturellement  tres- 
courte  s'imaginent  d^couvrir  dans  Toeuvre  de  Dieu.  «  On 


(  354  ) 

peut,  dit  Leibniz,  prendre  le  mal  nn^laphysiquement, 
physiquement  et  moralemenl.  Le  mal  metaphysique  con- 
siste  dans  la  simple  imperfecUon ,  le  mal  physique  dans  la 
souffrance,  et  lemal  moral  dansle  peche(l}.  ]>  Le  mal  me- 
taphysique ne  peut  pas  ne  pas  exister  dans  le  monde, 
puisque  toute  creature  est  de  soi  imparfaite  et  limit^e.  Le 
mal  physique  et  le  mal  moral  ne  sont  pasnecessaires,  mais 
leur  possibility  resulte  du  mal  metaphysique  (2).  «  II  y  a 
une  imperfection  originale  dans  la  creature  avant  le  p^che, 
parce  que  la  creature  est  limit^e  essentiellement;  d'oii 
vient  qu'elle  ne  saurait  tout  savoir  et  qu'elle  se  peut  trom- 
per  el  faire  d'autres  fautes  (3).  »  L'intelligence  el  la  vo- 
lonte  de  la  creature,  etanl  imparfaites,  peuvent  faillir  et 
s'^carter  de  leur  voie ;  de  1^  I'erreur  61  le  p6ch^. 

Quant  aux  vices  qui  semblent  d^parer  le  monde  et  que 
relevaient  si  flerement  les  manich^ens,  n'y  a-t-il  pas,  re- 
marque  Leibniz,  une  souveraine  impertinence  a  condam- 
ner  de  la  sorte  une  oeuvre  dont  on  ne  connait  qu'une 
imperceptible  partie?  Le  peu  que  nous  en  connaissons 
exaclement  nous  r^vele  un  artifice  merveilleux ;  ne  se- 
rait-il  pas  rationnel  d*en  induire  que  les  parties  que  nous 
connaissons  mal ,  et  od  nous  croyons  apercevoir  des  im- 
perfections et  des  d^fauts,  doivent  d^celer  la  meme  sagesse 
a  celui  qui  les  voit  nettement  telles  qu'elles  sont?  €  Si  quel- 
ques-uns,  ajoule  ce  grand  homme,  alleguent  Texperience 
pour  prouver  que  Dieu  aurait  pu  mieux  faire,  ils  s'erigenten 
censeurs  ridicules  de  ses  ouvrages ,  et  on  leur  dira  ce 
qu'on  r^pond  k  tous  ceux  qui  critiquent  le  precede  de 


(1)  TModicee,  n.'ii. 

(2)  Ibid. 

(3)  Ibid.,  n.  20. 


(  3S5  ) 

Dieu,  et  qui  de  cetle  mfime  supposition,  c'esl-a-dire  des 
pr^tendus  defauts  du  monde,  en  voudraient  inferer  qu*il 
y  a  un  mauvais  Dieu,  ou  du  moins  un  Dieu  neutre  entre 
le  bien  et  le  mal;...  on  leur  repondra  :  Vous  ne  con- 
naissez  Iq  monde  que  depuis  trois  jours,  vous  n'y  voyez 
guere  plus  loin  que  votre  nez,  et  vous  y  trouvez  k  redire. 
Attendez  k  le  connaltre  davantage,  et  y  considerez  surtoul 
les  parlies  qui  presentent  un  tout  coraplet...,  et  vous  y 
trouverez  un  artifice  et  une  beauts  qui  va  au  del^  de  Tima- 
gination.  Tirons-en  des  consequences  pour  la  sagesse  et 
pour  la  bont6  de  Tauteur  des  choses,  encore  dans  les 
choses  que  nous  ne  connaissons  pas  (i).  > 

(1)  Theodic^e,  n.l94. 


(  386  ) 


GLASSE  DES  BEAIIX-ARTS. 


Seance  du  3  novembre  1870. 

M.  Ch.-A.  Fraikin  ,  directeur. 

M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perpetuel. 

Sont  presents :  MM.  L.  Alvin,  N.  De  Keyser,  F.-J.  Felis, 
G.  Geefs,  Ch.-L.  Hanssens,  A.  Van  Hasselt,  J.  Geefs,  Ferd. 
De  Braekeleer,  Ed.  Fetis,  Edm.  De  Busscher,  J.  Portaels, 
Alpb.  Balat,  Aug.  Payen,  le  chevalier  Leon  de  Barbure, 
J.  Franck,  G.  De  Man,  Ad.  Siret,  J.  Leclercq,  Ern.  Slin- 
geneyer,  Alexandre  Robert,  membres^  Robert -Fleury, 
associe. 

M.  Ed.  Mailly,  correspondant  de  la  classe  des.  sciences, 
assiste  a  la  stance. 


CORRESPONDANCE. 


La  classe  a  perdu,  au  commencement  de  cette  ann^, 
Tun  de  ses  associ^s  de  la  section  de  peinture,  M.  Je^n- 
Victor  Schnetz,  d^c^de  k  Paris  au  mois  d'avril  i870. 

—  M.  le  secretaire  perpetuel  annonce  qu'il  a  pris  les 


f 


(  357  ) 

dispositions  n^cessaires  pour  faire  paraitrc,  vers  la  fin  dc 
Fannie,  YAnnuaire  de  1871.  Ce  recueil  coraprendra  trois 
notices,  a  vac  portraits,  de  membres  de  la  classe  :  celle  de 
M.  Navez  par  M.  Alvin,  de  M.  Leys  par  M.  Ed.  Fetis,  el 
de  M.  de  Beriot  par  M.  F.  F^lis, 

M.  le  baron  de  Wilte,  de  la  classe  des  lettres,  a  bien 
voulu  consacrer  ^  Tun  desassocife  d^c^d^s,  M.  Gerhard, 
une  notice  qui  parattra  ^galement  dans  ce  volume. 

La  classe  des  sciences  aura  une  notice  sur  M.  von  Mar- 
tins, par  M.  Spring,  et  la  classe  des  lettres  une  notice,  avec 
portrait,  surM.  Ed.  Ducpetiaux,  par  M.  Th.*  Juste  et  une 
notice  sur  M.  P.  Van  Duyse,  par  M.  Snellaerf. 


'  Elections. 

Conform^ment  ^  Tarticle  2  du  r^glement  g^n^ral,  les 
sections  de  peinture,  de  sculpture,  d'architecture  el  de 
musique  se  sont  r6unies  avant  la  stance,  pour  dresser  la 
lisle  double  des  candidats  aux  places  vacantes. 

La  classe,  apr^s  avoir  approuv^  les  presentations  faites 
par  les  diffi^rentes  sections,  decide  la  comnaunication  de  ce 
docunoient  k  lous  les  membres,  avant  la  prochaine  stance. 


(  3S8  ) 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Loi  de  periodicite  de  Vespece  humaine;  notice  par 
M.  Ad.  Quetelet  (I),  secretaire  perp6luel  de  i'Aca- 
demie. 

Vers  la  fin  de  I'annee  1814,  au  moment  oil  les  lycees 
cessferent  d  exister  dans  nos  provinces,  mes  premiere  d6- 
lassements  me  port^rent  vers  les  arts  du  dessin  et  vers  la 
po6sie.  C'est  alors  que  me  vint  ^galement  Tid^e  de  m'oc- 
cuper  des  proportions  de  Thomme  et  de  reunir  tous  les 
travaux  qui  avaient  et6  faits  sur  ce  sujet  important.  Eo 
me  fixant  a  Bruxelles,  je  ne  perdis  cependant  pas  de  vue, 
au  milieu  de  mes  occupations,  la  theorie  de  Thomme  et 
celle  de  sa  conformation  physique,  comme  le  prouvent  les 


(1)  A  Pepoque  de  la  r^organisatioo  de  rAcademie  royale  de  Belgique, 
en  1846,  la  classe  des  beaux-arts  eDtreprit  uoe  grande  oeuvre  qui  avail 
pour  objet  de  mettre  en  evidence  le  developpement  des  travaux  de  uos 
ancetres  et  de  rappeler  les  phases  de  notre  brillante  histoire,  particu- 
lierement  pour  la  musique  et  pour  les  arts  du  dessin ,  qui  ont  place  la 
nation  beige  en  premiere  ligne.  Ghacun  des  membres  voulut  concourir  a 
payer  ce  juste  tribut  de  reconnaissance  aux  artistes  des  temps  passes.  Uue 
commission,  composeede  MM.  F.  Fetis,A.Van  Hasselt,  Alvin,  Bock,Scbayes 
et  Quetelet,  fut  nommee  pour  diriger  cette  entreprise  nationale,  et  les 
membres  prirent  Tengagement  de  s'occuper  d^s  lors  de  ces  vastes  tra> 
vaux.  L'un  d'eux  presente  aujourd'hui  son  tribut  dans  cet  hommage  pa- 
triotique.  M.  Quetelet  depose  les  premieres  feuilles  imprimees  de  son 
AnlhropomMrie  ou  de  son  ouvrage  sur  les  Proportions  du  corps  hu- 
main. 


(  359  ) 

premiers  volumes  des  m^moires  de  TAcad^mie  royale  de 
Bruxelles.  Mais  je  ne  pus  6tudier  ee  sujet  que  dans  mes 
loisirs;  et,  plus  tard,  aid6  de  plusieurs  de  mes  collogues  de 
TAcademie,  je  parvins  k  r6unir  ces  documents  sur  la  plus 
grande  echelle.  Je  citerai  particulierement  MM.  Madou, 
Navez,  Calamatta,  Robert;  el,  d'une  autre  part,  nos  plus 
habiles  anatomistes,  MM.  Gluge,  Schwann,  Spring, 
Guielte,  etc.;  je  recueillis  en  m6me  temps  les  mesures 
et  les  dessins  des  modules  qui  m'^taient  n6cessaires.  Mes 
relations  avec  les  artistes  et  les  savants  Strangers  me 
permirent  egalement  de  recourir  aux  connaissances  de 
MM.  Godefroy  Scbadow,  le  docteur  Cams,  Horace  Vernet, 
Villerm^,  Jomard,  le  docteur  Granville,  etc. 

Les  savants  qui  se  sont  occupes  des  ouvrages  nombreux 
sur  les  proportions  de  Thomme,  se  rappelleront  peul-elre 
que  Ics  meilleurs  documents  ne  donnent  que  les  dimen- 
sions de  quelques  figures  les  mieux  dessin^es  d'apres  leur 
jugement.  Ainsi,  le  traite  de  Claude  Audran^  g^n^ralement 
employ^  dans  les  ateliers  de  peinture  et  d'architecture,  ne 
fait  connaitre  que  les  statues  les  plus  c^lfebres  de  Tanti- 
quit^.  On  ne  pent  certes  accueillir  de  meilleurs  choix;  mais 
c'est  r^duire  toute  la  th6orie  des  proportions  de  I'homme 
aux  dessins  d'une  douzaine  de  chefs-d'oeuvre,  qui  sont 
effectivement  ce  qu'on  pent  imaginer  de  plus  beau  et  de 
plus  Elegant  dans  la  stature  humaine. 

Quelques  figures,  dans  les  meilleurs  ouvrages  memes  , 
suilisent  pour  en  d^duire  les  dimensions  g^n^rales;  je  n'en 
excepte  pas  meme  les  traites  de  Schadow  et  de  Leonard 
de  Vinci. 

Ce  serait  r6duire  singulierement  la  science  des  propor- 
tions de  Thommeque  de  la  comprendre  dans  un  cadre  aussi 
^troit.  C'est  cependant  devant  d'aussi  vastes  lacunes  dans 


(  360  ) 

la  connaissance  de  la  structure  humaine,que  la  science  s^est 
arr^tee  jusqu'^  present.  Je  ne  parlerai  pas  eusuite  de  la 
structure  et  des  proportions  des  enfants :  Raphael,  le  pre- 
mier, sentit  le  besoin  de  rem^dier  aux  d^fauts  ^normes  de 
conformation  que  Ton  remarquait  encore  dans  les  oeiivres 
des  peintres  qui  ont  devanc^  son  £cole.  Ces  hearts  toute- 
fois  ne  se  montrent  pas  che^  les  artistes  anciens. 

II  ^tait  done  utile  de  connaitre  ce  qui  avail  £te  entrepris 
jusqu'4  ce  jour  pour  fixer,  chez  les  diflf^rents  peuples,  la 
connaissance  du  corps  humain.  Cette  int^ressante  ^tude 
avail  ^t^  faite  par  les  plus  grands  hommes  qui  onl  concouru 
a  la  renaissance  des  arts :  puis,  on  s'en  est  lenu  au  peu  de 
renseignements  qui  ont  ele  recueillis.  Aujourd'hui  meme, 
nous  en  sommes  encore  ^  peu  pr^s  au  mSme  point.  Le  pre- 
mier livre  de  mon  ouvrage  rappelle,  autant  que  possible, 
tout  ce  qui  a  ^t^  fait  chez  les  diif^rents  peuples  et  aux 
diverses^poques  pour  connaitre  les  proportions  humaines. 
Je  me  suis  donn6  beaucoup  de  peine  pour  m'en  procurer 
Fensemble  et  en  presenter  les  r^sultals. 

Dans  le  livre  suivant,  a  la  connaissance  de  Vindividu,  je 
l^chede  substituer  la  connaissance  deVespece,  et  c'est  ce 
travail  immense  qui  m'a  cMt^  tant  de  soins,  malgre  robli- 
geance  et  les  lumieres  des  amis  6clair6s  qui  ont  bien  voula 
m'aider.  J'ose  croire  aujourd'hui  que  ces  longs  et  penibles 
travaux  m*ont  conduit  k  la  d^couverte  de  quelques  lois 
d'une  grande  f6condit6,  a  c6t^  desquelles  on  aurait  lou- 
jours  pass^  infructueusement  en  suivant  la  marche  adoptee 
jusque-li.  Je  me  bornerai,  cette  fois,  k  indiquer  une  seule 
de  ces  lois,  comme  ^tant  Tune  des  plus  simples :  je  parle 
de  la  taille  de  Thomme,  pour  un  ^ge  donn£. 

Je  suppose,  par  exemple,  que,  dans  un  pays  quelconque, 
on  ait  mesure  tons  les  hommes  de  vingt  ans  et  qu'on  les 


(  361  ) 

ait  classes  d*apr6s  Tordre  de  grandeur  :  toutes  ces  tallies , 
depuis  la  plus  grande  jusqu'^  la  plus  petite,  devraieot  se 
succ^der,  semblerait-il ,  d'une  maniere  d6sordonnee;  elles 
suivent,  au  contraire,  en  r^alit^,  Tordre  le  plus  r^gulier. 
La  premiere  fois  que  j'eus  Toccasion  de  faire  cette  re- 
marque>  ee  fut  au  sujet  d'un  ensemble  de  consents  qu*on 
avait  mesur^s,  en  abandonnant  ceux  qui  tombaient  en  deqk 
ou  au  deli  des  tallies  demand^es  par  la  loi.  La  curiosity  de 
cet  ensemble  me  porta  k  rechercher  si  les  nombres,  non 
^employ^s  dans  le  calcul,  pourraient  se  placer  en  comple- 
tant  la  loi.  Ge  complement  se  v6rifia  en  effet. 

J'ai  essay^,  de§  lors  d'examiner  si  cet  ordre  remarquable, 
que  j'avais  observe  pour  la  France,  sur  les  tailles  militaires 
inscrites,  se  v^riGerait  aussi  pour  la  Belgique.  Je  reconnus 
identiquement  la  mSme  loi  et  je  ne  fis  point  difficulte  de 
rindiquer,  tant  le  principe  paraissait  ^videmment  ^tabli; 
mais  on  h^sitait  k  y  croire.  Les  hommes  les  plus  s^rieux 
cependant  ^tudierent  la  marche  des  nombres,  et  les  An- 
glais, ainsi  que  les  Am^ricains  du  Nord,  ne  firent  aucune 
difficult^  d'avouer  la  proposition  contre  laquelle,  disaient- 
ils,  des  preventions  s'^taient  d'abord  61ev6es  chez  eux. 
Les  savants  am^ricains  et  les  £cossais  v^rifi^rent  aussi, 
comme  je  Tavais  d^ji  fait,  cette  loi  sur  la  poitrine  des 
hommes  de  leurs  armies  et  elle  se  montra  avec  la  plus 
grande  Evidence.  Depuis  ce  temps,  M.  le  professeur  Bodio 
a  reconnu,  de  son  cdt6,  d'apres  trois  annees  d'observation , 
Fexistence  de  la  mdme  loi  sur  les  tailles  des  miliciens  de 
ritalie  (i  i'exception  des  provinces  v^nitiennes).  Qu'on  me 
permette  de  rappeler  ici  ces  diffi^rents  nombres  :  les  per- 
sonnes  habitudes  aux  sciences  d'observation  n'auront  pas 
besoin  d'explications ,  je  crois,  pour  me  comprendre. 

2"**  SfiRIE,  TOME  XXX.  24 


(  562  ) 


DISTRIBUTION  DE  1,000  HOMMES  PAR  ORDRE  DE  TAILLES  (»)• 


VALEUR 
m^trlque. 


France  (*). 


Belgiqtie  (>>. 


EUti  Uai8(4). 


Elats-OnU  {*), 


lialie  (S). 


4,33 
d,36 

1,39 

4,42 

4,45 

4,49 

4,52 

4,54 

4,57 

4,60 

4,62. 

4,65 

4,68 

4,70 

4,73 

4,76 

4,79 

4,81 

4,84 

4,87 

4,90 

4,92 

4,94 

4,96 

2,00 


0,5 

4,6 


4,3 


11 

2i 

44 

73 

105 

132 

145 

140 

118 

87 

WW 

oo 

32 

16 

7 


3 
1 
0,3 

» 

» 
» 
» 
» 


4,000 


0,4 
0,3 

4 
3 
7 

44 

28 

53 

407 

436 

460.  , 

450 

436 

407 

53 

28 

44 

7 

3 

4 

0,3 
0,4 


4,000 


» 
» 

2 

» 

» 

3 

9 

24 

.42 


72 

107 

437 

453 

446 

121 

86 

63 

28 

43 

5 

2 

V 

» 


4,000 


» 

■» 

» 
1 
4 
11 
24 
45 
.75 


409 

137 

150 

142 

117 

84 

52 

28 

13 

6 

2 

1 


4,0  0 


5 

22 

47 

80 

416 

4S0 

4a6 

450 

116 

80 

47 

22 

o 

1,5 


4,000 


{*)  Les  botnmes  tiiaicDt  meiuHf  au  mdmeAge  (vera  20  ans)  en  France,  en  Belgiqne  el  en  Italic. 
En  Am^rique,  les  lei/iea  avaient  eu  lieu  dans  un  Age  pins  avaneii;  ajontons  auMi  que  TAme- 
rieain  des  Ciats-Unis  est  pins  grand,  en  g^n^al,  que  riiomme  du  centre  de  I'Europe. 

(S)  ThioHedu  probabiUli$,  par  Ad.  Quetelet ,  page  401,  vol.  ln-8*,  1846. 

(S)  Phjfiiqut  »odale,i»*  Edition,  Ad.  Qaelelet,  I*'  vol.  1869. 

(4)  Congrit  statialique dt  Berlin,  S"*  vol.,  page 748, 1865  ,  et  InvtsttgatUmt  in  the  AuUurop^ 
logical  (faiiilicf,  ete.,  by  B.-A.  Gould,  1  vol.  tn-8*,  1869,  Hew- York. 

(B)  PhyHqut  loeialtf  S"«  Mition ,  tome  II,  page  W,  in-S*,  1869. 


(  363  ) 

L'exemple  concernant  la  France  avait  attir6  toute  mon 
attention.  Quelque  incomplet  qu'il  fut,  je  cherchai  cepen- 
dant  a  rattacher  aux  nombres  conniis  ceux  que  je  pouvais 
croire  en  avoir  ete  detaches.  Je  regardai  ce  genre  de  pro- 
bleme  comme  digpe  de  la  plus  grande  sollicitude,  parce 
que,  dans  les  terraes  donn6s,  je  Irouvais  une  suite  et  une 
sym^trie  que  je  so4ip§onnais  devoir  exister  aussi  dans  les 
chiffres  qui  me  manquaient.  Je  finis,  avee  beaucoup  de 
soins,  par  retablir  la  s^rie  des  nonobres  formant  lacune  : 
jetrouvai  egalennent,  pour  la  Belgique,  la  serie  des  nom- 
bres dont  je  donne  la  serie  moyenne  pour  plusieurs  pro- 
vinces. Des  savants  Strangers  voulurent  bien  s'occuper 
alors  du  meme  probleme;  ils  firent,  de  leur  cdt6,  les  re- 
cherches  n^cessaires  pour  s'eclairer  sur  la  valeur  de  la  loi 
que  j'indiquais,  J'ai  eu  le  bonheur  de  voir  ainsi  plusieurs 
hommes  de  talent  repondre  a  ma  demande  et  me  fournir, 
pour  la  continuite  de  mes  recherches,  les  m^mes  armes 
que  quelques-uns  croyaient  d'abord  tournees  contre  moi ; 
c'est  de  cette  mani^re  que  j'obtins  les  cbnfirmations  de  la 
loi  trouvee,  successivement  dans  dififerents  pays. 

Vers  ces  derniers  temps,  les  Am^ricains  d'une  part  et 
les  ficossais  de  Taulre,  en  operant  sur  plusieurs  corps  de 
leurs  troupes,  ont  trouve  que  la  meme  loi  s'observe  sur  la 
circonference  des  poitrines.  Je  dirai  plus  :  cette  loi  est 
applicable  non-seulement  5  la  grandeur  des  merabres  du 
corps,  mais  encore  au  poids  des  hommes,  h  leur  force  et  a 
tons  leurs  elements  physiques.  J'aurai  I'occasion  de  parler , 
dans  une  autre  circonstance,  de  la  beauts  et  de  la  coordi- 
nation de  ces  lois,  qui  lient  enire  elles  toutes  les  facultes 
de  Thomme  et  qui  en  forment,  on  peut  le  dire,  un  des 
elements  les  plus  remarquables  de  la  creation,  sous  le 
rapport  des  propriet^s  auxquelles  elles  donnent  lieu. 


(  364  ) 

Cette  loi  de  ]a  periodicity  de  Tespece  bumaiDe  nc  s'ap- 
plique  pas  seulement  k  I'homme  et  en  g^n^ral  k  la  nature 
vivante,  on  la  retrouve  encore  de  la  maniere  la  plus  pro- 
nonc^e  dans  les  phenom^nes  physiques,  dans  ceux  de  la 
m^teorologie ,  par  exemple.  Je  me  permettrai  de  citer  un 
seul  exemple,  pour  faire  juger  de  sa  f^condite  et  de  la 
necessity  de  ne  pas  envisager  les  ph^nom^nes  relatifs  a 
rhonune,  comme  ^tant  isol^s  et  purement  accidentels. 

II  existe  des  lois  remarquables  dont  quelques-unes  sont 
de  la  g^n^ralite  la  plus  grande,  et  qu'il  importe  de  connah 
tre,  surtout  si  I'on  chercbe  k  determiner  Tbomme  sous  le 
rapport  de  Vespece  et  non  de  Yindividualite. 

Ce  que  je  viens  de  dire  sur  Fordre  des  tailles  dans  Tes- 
pece  bumaine ,  et  en  general  sur  tons  les  dtres  vivants, 
s*observe  ^galement  sur  la  marcbe  des  temperatures.  Void 
ce  que  je  faisais  connaitre,  il  y  a  plus  de  dix-buit  ans  (1), 
dans  notre  classe  des  sciences,  k  propos  de  variations  de 
temperature  qui  suivent  exactement  les  mdmes  lois  que 
les  variations  de  la  taille  bumaine.  Les  pbenomenes  ne 
sont  pas  les  m^mes,  mais  les  effets  sont  identiques;  c*est- 
^-dire  que  la  loi  des  variations  tbermometriques,  pendant 
les  temps  plus  ou  moins  bumides  et  pendant  le  coursd^une 
annee,  subit  les  memes  variations  que  presente  Tordredes 
tailles  de  Tbomme  pour  un  m^me  ^ge.  Pour  permettre  d*en 
juger,  j'ai  compare,  pendant  un  espace  de  neuf  annees 
(1842  a  1850),  les  temperatures  des  pluies  aux  tempe- 


(1)  Bulletins  de  VAcad^mie  royale  de  Belgique  (classe  des  sciences), 
le  3  juillet  1852,  t.  XIX,  2"  partie,  pp.  303  et  suivantes.  —  Sur  le  clinuU 
de  la  Belgique  t  5«  parlie.  —  Sur  les  pluies  ^  t.  IX,  pp.  86  et  suivantes  des 
Annales  de  l'Observatoire  royal  de  Bruxelles,  1852.  —  Meteorologie 
de  la  Belgiquey  par  A.  Quetelet,  1  vol.  in-8S  p.  167;  an.  1867. 


(  365  ) 

ratures  moyennes  des  memes  epoques  dans  les  circonstan- 
ces  ordinaires;  puis  j'ai  classe  les  ecarts  en  plus  et  en 
moins  par  ordre  de  grandeur.  J'ai  trouve  ainsi  que,  sur 
1562  observations,  188  m*ont  donne  des  ecarls  absolument 
mils  ou  ned^passanl  pas  un  demi-degre  centigrade;  deux 
observations  m'ont  donne,  pour  plus  grand  ecart  en  plus, 
10  degr^s,  et  une  seule  m*a  donne  —  10"* :  lous  les  autres 
ecarts  ont  ele  compris  entre  ces  deux  valeurs;  682  etaient 
positifs  et  692  n^gatifs.  Je  les  ai  classes  en  groupant 
ensemble  ceux  qui  Etaient  d'lm  meme  nombre  de  degr^s, 
sans  differer  d'un  demi-degre  en  plus  ou  en  moins;  ce  qui 
m'a  fourni  21  groupes  qu'on  Irouvera,  dans  le  tableau  ci- 
joint,  5®  colonne;  et,  dans  la  coionne  suivante,  se  trouvent 
les  m^mes  nombres  reduits  proportionnellement  de  mani^re 
A  donner  pour  somme  1000.  En  jugeant  de  I'avenir  par  le 
passe,  j'etais  done  auloris6  k  considerer  comme  egales  les 
chances  d'avoir  des  ecarts  lhermom6triques  positifs  ou  n6- 
gatifs. 

Si  Ton  compare  ces  nombres  i  ceux  qui  sont  donnes 
dans  la  7*  colonne  du  tableau  et  qui  resultent  imm6diate- 
ment  du  calcul  (les  nombres  sont  ranges  d'apres  la  courbe 
binominale)  y  on  trouvera  qu'ils  en  different  moins  qu'ils 
ne  different  entre  eux.  Ainsi ,  Ton  a  compte  108  observa- 
tions pour  lesquelles  la  temperature  pendant  les  pluies  s'est 
ecart^e  de  -i-  1**  de  la  temperature  habituelle;  et  121  pour 
lesquelles  Fteart  de  la  temperature  a  ete  de  —  1°.  Ces 
ecarts  different  entre  eux  plus  qu'avec  le  nombre  119  que 
donne  la  tbeorie.  Les  deux  groupes  suivants  sont  115  et 
105;  ce  dernier  est  identiquement  le  m^me  que  celui 
donne  par  la  theorie;  les  deux  groupes  suivants  encore  sont 
75  et  87:  la  th6orie  donne  80,  et  ainsi  de  suite. 


.  I 


(  366  ) 

Les  ecarls  par  rapport  k  la  temperature  normale  pen- 
dant les  pluie8  se  soot  done  produits  comme  se  pr^sente- 
raienl  des  boules  blanches  et  noires  en  meme  nombre  sor- 
tant  d'une  urne  par  groupes  de  20  el  pouvant  donner 
toutes  les  combinaison§  possibles ,  depuis  celle  qui  ren- 
ferme  20  boules  nx}ires  jusqu*^  celle  qui  renferme  20  bou- 
les blancbes.  Le  groupe  le  plus  probable  est  celui  oil  les 
boules  blanches  et  les  boules  noires  sont  en  nombre  ^gal; 
et,  dans  notre  exemple,  ou  les  hearts  positifs  sont  com- 
penses  par  les  ecarls  n^gatifs.  Ainsi,  des  anomalies  de 
temperature  pendant  les  pluies  se  neutralisent  dans  les 
resultats  generaux  de  Tann^e.  La  marche  des  chiffres  est 
ici  exaclement  la  m^me  que  dans  Texemple  donn^. 

La  ligne  binominale  marque,  par  la  grandeur  de  ses  or- 
donnees,  le  nombre  plus  on  moins  grand  d'individus  d*un 
m^medge,  en  partant  du.point  central  oil  se  trouve  I'homme 
moyen^  et  en  allant  vers  les  maximum  et  minimum,  soit 
vers  Tordonn^e  superieure  (les  geants),  soit  vers  Fordoo- 
n^e  inf^rieure  (les  nains).  D'une  aulre  part,  la  ligne  bino- 
minale marque,  par  la  grandeur  de  ses  ordonnees,  Tinfluence 
des  pluies  sur  I'etat  thermometrique  de  Tair  :  en  partant 
du  point  central,  ou  se  trouve  la  temperature  moyenne  qui 
arrive  le  plus  frequemment,  on  remonte  i  Tordonn^e  su- 
perieure  (temp,  maximum) ,  ou  Ton  descend  k  rordonnee 
la  plus  basse  (temp,  minimum). 


(  567  ) 


BCART 

dela 

TBVPliaATVMB 

Bomate. 


NOMBRE  I>'0BSERVATIOMS 
de 


1813 

k 
1844. 


iO« 

0 

9 

4 

8 

3 

7 

•6 

6 

13 

5 

27 

4 

42 

3 

54 

2 

66 

i 

76 

0 

62 

i 

70 

2 

U 

3 

5i 

4 

25 

5 

21 

6 

43 

7 

7 

8 

4 

9 

0 

iO 

0 

TOTAUX. 


1845 

k 
1847. 


595 


0 
4 


4 


4 


49 

28 
27 
54 
49 
62 


58 

54 

30 

•29 

4 

6 

4 

4 

0 


495 


—  La  classe  s'occupe  cnsuite  de  diff^rents  objets  a 
Tordre  du  jour,  concernant  le  jubil6  s^culaire  de  TAca- 
d^mie  et  une  proposition  faite  par  le  comit^  directeur  de 
la  caisse  centrale  des  artistes  beiges. 

—  Avaot  de  lever  la  stance,  M.  le  directeur  adresse  des 


[ 


(  368  ) 

felicitations  k  M.  Roberl-Fleury,  present  a  la  reunion.  L'ho- 
norable  associe  remercie  pour  ce  temoignage :  il  est  heu- 
reux,  ajonle-t-il,  de  saisir  cette  occasion  pour  offrir  ses  re- 
merclments  lant  pour  son  election  que  pour  la  uaauiere 
dont  ses  compatrioles  soiU  accueillis  dans  notre  pays. 


OUVRAGES  PR£SENT£S. 


Commission  royale  d'histoire ,  a  Bruxelles.  —  Chroniqucs 
relatives  a  riiisloire  de  Ja  Belgique  sous  la  domination  des 
dues  de  Bourgogne,  publiees  par  M.  le  baron  Kervyn  de  Let- 
tenhovc ,  tome  I".  Bruxelles,  1870;  in-4°. 

Commission  de  la  biographie  nationale.  —  Biographic 
nationaie,  tome  III,  1'**  partie  (Bres-Charlemagne).  Bruxelles, 
1870;  gr.  in-8^ 

Universite  de  Liege.  —  Reouverture  solennelle  des  cours, 
an n(5e  1870-1871.  Liege,  1870;  in-8*. 

Commissions  royales  d'art  et  d'archeologie  d  Bruxelles,  — 
Bulletin,  IX»«  annec,  n'*  9.  Bruxelles,  1870;  in-8^ 

Gluge  {Th.),  —  La  liberie  d'enseigner  et  la  liberty  d'ignorer, 
discours.  Bruxelles,  1870;  in-8°. 

Bougard  (X.).  —  Preparation  a  la  langue  universelle.  Liege, 
1870;  in-8*. 

Francken  {Victoy).  — Manuel  de  chimiegen^rale  theorique. 
Bruxelles-Liege,  1870;  2  vol.  in-12. 

Devillers  (Leopold),  —  Description  analytique  de  carlu- 


(  569  ) 

laires  et  de  chartriers ,  accompagn^e  du  texte  de  documents 
utiles  a  Phistoire  du  Hainaut,  tome  V.  Mons,  1870;  in-8^ 

Messager  des  sciences  historiques,  annee  1870,  5"*  livr. 
Gand,  1870;  in-8«. 

L illustration  horticole,  3"*  s^rie,  1*'  vol.,  7'*«  livr.  Gand, 
1870;gr.  in-8*. 

Annales  de  I'ilectricite  mMicale,  XI"*  annee,  7'"%  8"'  ct 
Q"**  fascicules.  Bruxelles,  1870;  3  cah.  in-8'*. 

Institut  royal  grand-ducal  de  Luxembourg.  —  PuUica- 
lions  de  la  section  des  sciences  naturelles  et  mathematiques, 
tome  XI,  ann^es  1869  et  1870.  Luxembourg,  1870;  in-8^ 

Societe  des  antiquaires  de  la  Morinie  a  Saint-Omer,  -^ 
Bulletin  historique,  XIX"**  annde,  73"*  et  74"'  livr.  Saint- 
Omer,  1870;  in-8*. 

Deutsche  chemische  Gesellschaft  zu  Berlin.  —  Berichte, 
!'«',  11^'  iind  III"' Jahrg,  n^'  1-14.  Berlin,  1867-1870;  in-8^ 

Heidelherger  Jahrbucher  der  Literatur,  unter  Mitwirkung 
der  vier  FacuUalen;  LXIII"*'  Jahrg.,  8«"  Heft.  August  1870. 
Heidelberg;  in-8^ 

Finska  Vetenskaps-Societetens  til  Helsingfors.  —  Ofversigt, 
XII,  1869-1870;  --  Bidrag  till  Kannedom  af  Finlands  natur 
och  folk,  XV°'»«-XVI°^*  Haflete.  Helsingfors,  1870;  3  cah. 
in-8«. 

Societe  imperiale  d'agriculture  de  Moscou. —  Journal,  1870, 
n°  3.  Moscou ;  in-8''  (en  russe). 

Accademia  pontificia  de  Nuovi  Lincei,  Roma.  —  AUi, 
anno  XXII,  sessiones  1*-7*.  Rome,  1869;  3  cab.  in-4^ 

Edinburgh  geological  Society.  —  Transactions ,  vol.  1 , 
part  III.  Edimbourg,  1870;  in-8\ 

Royal  geographical  Society  of  London,  —  Proceedings, 
vol.  XIV,  n««  3-4.  Londres,  1870;  2  cah.  in-8^ 

Statistical  Society  of  London.  —  Journal,  vol.  XXXllI, 
parts,  September,  1870.  Londres ; in-8^ 


(  370  ) 

Asiatie  Society  of  Bengal  at  Calcutta,  —  Proceedings, 
august,  1870.  Calcutta ;  in-S^ 

Blanf'ord  (Henry  F,).  —  Report  of  the  meteorological  repor- 
ter to  the  governmeot  of  Bengal.  —  Meteorological  abstract 
for  the  year  1869.  Calcutta,  1870;  in-4°. 

New-York  State  agricultural  Society,  at  Albany, — Transacr 
tions,  1867,  vol.  XXVII.  Albany,  1868;  2  vol.  in-8\  —  First 
and  second  reports  on  the  statistics,  pathology  and  treatment 
of  the  epizoolic  disease  known  as  the  rinderpest.  Albany,  4867; 
in-8°. 

Chamber  of  commerce  of  the  State  of  New-York.  —  Eleventh 
annual  report  for  the  year  1868-69.  New -York,  1869; 
in-8^ 

Swinburne  (John).  —  Compound  and  comminuted  gun-shot 
fractures  of  the  thigh.  Albany,  1864;  in-8^ 

Manual  for  the  use  of  the  legislative  of  the  State' of  New- 
York,  1870,  Albany,  1870;  iii-12. 

A  nnual  report  of  the  general  agent  for  the  relief  of  sick  and 
wounded  soldiers  of  the  State  of  New-York.  Albany,  1865; 
in-8^ 

Legislative  honors  to  the  memory  of  president  Lincoln. 
Albany,  1865;  in-8*'. 

Lewis  ( Tayler).  —  State  rights  :  a  photograph  from  the 
ruins  of  ancicn  Greece.  Albany,  1865;  in-8". 

Annual  message  of  the  governor  of  the  Stale  of  New-York, 
1868,  1870,  Albany,  1868-1870;  2  vol.  in-8». 

National  Board  of  Trade  held  in  Richmond.^  Proceedings 
of  the  second  annual  meeting.  December,  1869.  Boston,  1870; 
in-8\ 

Johnson  [Edwin-F.),  —  Railroad  to  the  PaciBc  Northern 
route.  Its  general  character ,  etc.  New-York ,  1854;  in-8*. 

Charter  of  the  city  Albany,  as  amended  by  the  Legislature 
of  1870.  Albany,  1870;  in-8^ 


(  571  ) 

Fifth  and  fourth  annual  report  of  the  metropolitan  fire 
department  of  the  city  of  New-York.  New-York,  1869-4870; 
2  vol.  in-8*. 

American  geographical  and  statistical  Society  at  New- 
York.  —  Journal,  1870,  vol.  II,  part  II.  New- York,  1870; 
in-8«. 

American  Society  of  civil  engineers  at  New-York.  — 
Transactions,  n^XIV.  Regular  meeting,  march  10  ih.,  1870. 
New-York;  in-8". 

Rufes  and  regulations  of  the  Green-wood  cemetery,  1870. 
New-York;  in-8*». 

Cooper  Union  for  the  advancement  of  science  and  art  at 
New-York.  —  Annual  report  of  the  trustees,  1864,  1866, 
1869.  New-York;  3  cah.  in-8«. 

Insurance  department  of  the  State  of  New-York.  —  Reports 
1867-1869.  New-York;  3  vol.  in-8». 

Annual  report  of  the  State  geologist  of  New-Jersey ^  for 
1869.  Trenton,  1870;  in-8«. 

Annual  report  of  the  ad judant  general  of  the  State  of  New- 
York,  vol.  I.  Albany,  1865;  in-8«. 

Extra  American  exchange  and  review.  Philadelphic;  'in-8°. 

New-York  association  for  improving  the  condition  of  the 
poor.  -—  ao'*"  and  26'»»  annual  reports.  New-York,  1868-1869; 
2  cah.  in-8^ 

Report  on  the  state  of  the  New-York  hospital  and  Bloo- 
mingdale  asylum  for  the  year  1869.  New -York,  1870; 
in.8\ 

University  of  the  State  of  New-York  at  Albany.  —  SS*"* 
annual  report  of  the  condition  of  the  state  cabinet  of  natural 
history.  Albany ,  1 869 ;  in.8^ 

Hitchcock  (C.-H.).  —  First  aryiual  report  upon  the  geology 
and  mineralogy  of  the  State  of  New-Hampshire.  Manchester, 
1869;  in-12. 


(572  ) 

Introductory  report  of  the  commissioner  of  patents  for 
1865.  Washington,  4864,  in-8«. 

Wilson  {H,),  —  New-Yopk  city  Business  directory,  1867- 
1868.  New-York;  in-1 2. 

Wilson  {H.).  —  Trow's  New-York  city  directory,  vol. 
LXXX I ,  i  868.  New-York ;  in-8^ 


BULLETIN 


DE 


L'AGADEMIE  ROYALE  DES  SCIENCES, 


DES 


LBTTRES  ET  DES  BEAUX-ARTS  DE  BELGIQDE. 


1870. —N«  i± 


GLASSE  DES  SCIENCES. 


Seance  du  3  decembre  1870. 

M.  G.  Dewalque,  directeur,  president  de  l'Acad6mie. 
M.  Ad.  QuETELET,  secretaire  perp6tuel. 

Sont  presents  :  MM.  J.  d'Omalius  d'Halloy,  J.-S.  Slas, 
L.  de  Koninck,  P.-J.  Van  Beneden,  Edm.  de  Selys  Long- 
champs,  le  vicomte  B.  du  Bus,  H.  Njst,  Gluge,  Melsens, 
J.  Liagre,  F.  Duprez,  Poelman,  E.  Quetelet,  H.  Maus, 
M.  Gloesener,  A.  Spring,  Candeze,  Eugene  Coemans, 
F.  Donny,  Ch.  Monligny,  Steichen,  E.  Dupont,  membres; 
Th.  Schwann,  E.  Lamarle,  E.  Catalan,  associes;  C.  Ma- 
laise, A.  Bellynck  et  Ed.  Mailly,  correspondants. 

2"**  SfeRIE,  TOME  XXX. 


(  574) 


CORRESPONDANCE. 


MM.  les  questeurs  du  S^nat  et  de  la  Chambre  dcs  repre- 
sentants  adressent  des  cartes  de  tribune  reserv^e  pour  la 
session  legislative  de  1870-1871.. —  Remerctments. 

—  La  Soci^teentomologique  italienne  de  Florence,  de 
creation  r^cente,  demande  Techange  des  publications.  — 
Accord^,  pour  les  Bulletins  et  VAnnuaire, 

—  Les  etablissements  suivants  adressent  leurs  derniers 
travaux  et  remercient  pour  Tenvoi  des  publications  acad^ 
miques  :  la  Soci^l^  danoise  des  sciences,  i  Copenbagne; 
la  Society  des  sciences  de  Finlande,  a  Helsingfors;  la  So- 
ciety d'agriculture  de  Moscou;  TAcad^mie  des  Nouveaux- 
Lync^es,  a  Rome;  TObservatoire  de  marine  de  San-Fer- 
nando, pr^s  de  Gadix;  la  Soci^te  geographique  et  slalis- 
tique  de  New -York;  FObservaloire  du  college  Harvard,  k 
Cambridge  (£lats-Unis),  et  FObservatoire  naval  de  Was- 
hington. 

—  M.  Aug.  Bellynck  presenle  ses  observations  bola- 
niques  sur  Teffeuillaison  et  la  floraison  observees  k  Namur 
pendant  Tann^e  1870,  ainsi  que  Tetat  de  la  vegetation, 
dans  la  meme  localile,  le  21  octobre  dernier. 

—  Les  travaux  manuscrils  suivants  sonl  presenles  : 

1*  Note  sur  Vextension  des  tlieoremes  de  Pascal  etde 
Brianchon  aux  courbes  planes  et  aux  surfaces  du  troisiime 


(  375  ) 

ordre  et  de  la  troisieme  classe,  par  M.  F.  Folic.  —  Com- 
missaires :  MM.  Gilbert  et  Catalan ; 

2°  Note  swr  une  methode  propre  a  determiner  la  d«5- 
tance  de  la  terre  au  soleil^  par  M.  Griffe.  —  Commissaires : 
MM.  Liagre  el  E.  Qiietelet. 


l^LEGTIONS. 


Les  membres  sortants  de  la  commission  speciale  des 
finances  pour  1870,  MM.  le  vicomle  B.  du  Bus,  Van  Be- 
neden,  Wesmael,  Liagre  et  Gluge  sont  r6elus,  k  Tunani- 
mil6,  pour  Tannic  1871. 


RAPPORTS. 


Memoire  de  M.  Van  Beneden  sur  une  Balenopfere  capturee 
dans  I'Escaut^  en  1869;  extraits  du  rapport  de  M.  le 
vicomte  Du  Bus. 

«  ...  Les  vert^bres  sont  I'objet  de  nombreuses  et  d'impor- 
tantes  observations.  Mais  ici  je  ferai  une  remarque  k  pro- 
pos  de  ce  passage  sur  la  septieme  cervicale :  «  Comme  dans 
»  tous  lescetac^s,  Tapophyse  transverse  inferieure  manque 
»  et  on  n'en  decouvre  meme  pas  de  trace.  »  L'absence  de 
cette  apophyse  pent  etre  constante  dans  les  cetac^s  de  la 
faune  actuelle,  mais  je  suis  en  mesure  d'aiBrmer  qu'il  y  a 


(  376  ) 

des  dauphiDs  de  la  p^riode  terliaire  dont  la  septidme  cer- 
vicale  porte  une  apophyse  transverse  inferieure  bien  d6ve- 
lopp6e. 

L'animal  qui  fait  I'objet  de  ce  m^moire  offre  encore  une 
particularity  tout  k  fait  accidentelle.  Les  os  de  Favant-bras 
de  Tun  des  menabres  ont  H&  brisks  et  perces  d'un  trou  que 
Tauteur  attribue,  non  sans  raison,  a  Teffet  d'une  de  ces 
balles  expjosibles  dont  les  baleiniers  se  servent  depuis 
quelques  annees  pour  s'assurer  de  leurs  proies.  Get  acci- 
dent paratt  avoir  produit  les  osteophytes  qui  couvrent  une 
partie  de  la  surface  ext^rieure  de  ces  os  et  y  forment  une 
esp6ce  de  gaine  protectrice.  Une  photographic  jointe  au 
m6moire  en  donne  une  idee  exacte.  Les  affections  de  ce 
genre,  qu'elles  soient  dues  k  une  cause  ext^rieure  ou  non, 
ne  sont  pas  rares  chez  les  cetacfe.  Le  beau  squelette  du 
Mysticetus  du  Mus6e  de  Bruxelles  en  offre  un  exemple 
remarquable  dans  ses  premieres  verlebres  caudales.  Les 
c6tac6s  de  la  periode  tertiaire  n'en  sont  pas  exempts  non 
plus,  et  je  puis  citer  plusieurs  cas  d'osteophytes  plus  ou 
moins  developp^s  dans  des  vertebres  de  dauphins  du  crag 
d'Anvers...  » 

Conformement  aux  conclusions  favorables  de  ce  rap- 
port, ainsi  qu'aux  conclusions  identiques  du  rapport  dont 
M.  Edm.  de  Selys  Longchamps,  second  commissaire,  a 
donn^  lecture,  la  classe  vote  Timpression  du  travail  de 
M.  P.-J.  Van  Beneden  dans  le  recueil  des  M^moires  in-4". 


(  377  ) 

Note  sur  le  stereographe  de  poche,  par  M.  Plucker.  ' 

«  La  nouvelle  note  de  M.  Plucker  est  un  abr6g6  de  celle 
sur  laquelle  j'ai  d^ja  eu  rhonoeur  de  faire  un  rapport  dans 
la  stance  du  6  aout  dernier.  L'auteur,  ^laguant  de  son 
premier  travail  les  considerations  th^oriques  qui  se  rap- 
portaient  k  une  m^thode  g^n^rale  d6ja  connue,  insiste  par- 
ticulierement  aujourd'hui  sur  la  description  du  stereogra- 
phe de  poche  iniagine  par  lui,  et  sur  les  avantages  que 
prfeente  cet  instrument,  au  point  de  vue  de  la  facility  du 
transport  et  de  la  simplicite  des  manipulations. 

L'instrument  de  M.  Plucker,  que  j'ai  eu  sous  les  yeux 
et  que  j'ai  vu  op^rer,  est,  en  effet,  tres-portatif,  tres-sim- 
ple,  et  pent  rendre  d'excellents  services  aux  topographes 
qui  voudront  faire  concourir  la  photographic  au  lever  des 
plans.  J'ai,  en  consequence,  I'honneur  de  proposer  k  la 
classe  d'inserer  dans  son  Bulletin  la  note  de  M.  Plucker.  » 

M.  Candeze,  second  commissaire,  s'est  joint  k  son  hono- 
rable coUegue,  M.  Liagre,  pour  prier  I'Academie  de  pu- 
blier  dans  les  Bulletins  la  note  en  question. 

Conformement  a  ces  conclusions,  le  travail  de  M.  Pluc- 
ker paraitra  dans  les  Bulletins. 

—  Une  notice  de  M.  P.  Guyot,  sur  le  seleniumy  qui  avail 
eie  renvoy^e  k  I'examen  de  M.  Melsens,  sera  d^posee  aux 
archives. 


1 


(  378  ) 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Uaurore  boreale  du  19  novembre  1870;  note  de  M.  Ad. 
Quetelet ,  direcleur  de  TObservatoire  de  Bruxelles. 

Apres  les  brillantes  aurores  bor^ales  des  mois  de  sep- 
tembre  et  d'octobre  de  cetle  ann^e,  nous  avons  eu,  le  19 
novembre,  uue  nouvelle  apparition  de  ce  beau  phenomene. 
A  9  heures  du  soir,les  barreaux  aimant^setaient  deranges: 
la  declinaison  et  Tintensit^  avaient  sensiblement  diminue 
et  sont  resides  faibles.  J'ai  eu  I'occasion  d'observer  ce  ph6- 
nom^ne  avee  mon  fils,  pendant  toute  la  soiree. 

A  9  h.  33  m.,  deux  rayons  se  sont  6lev^s  entre  T^toile  5 
et  jf  de  la  queue  de  la  grande  Ourse;  celui  de  Torienl  6tait 
rougeatre  et  I'autre  jaunalre. 

A  9  h.  46  m.,  un  large  rayon  s'est  forme  par  Tazimuth  de 
28""  ouest  environ ;  il  n'a  pas  persist^  plus  de  trois  minutes. 

Vers  10  h.  25  m.,  une  lueur  rouge  se  montreau-dessus 
du  fond  sombre  de  I'aurore,  a  une  hauteur  de  20*"  k  25*. 
Cette  lueur  passe  par  ade  la  Lyre.  A  10  h.  40  m.,  elle  se 
voit  pres  de  (J  du  Cygne.  Ensuite,  elle  s'est  affaiblie  et  Ton 
n'a  plus  distingue  de  rayons. 

L'aurore  boreale  a  6t6  ^galemenl  observ^e  k  Louvain  par 
M.  Terby,  et  a  Verviers,  d'aprds  la  remarque  de  M.  De- 
walque. 

—  A  10  h.  20  m.,  on  a  vu  dans  le  NO.  un  petit  m^teore 
d'aspect  rouge&lre,  qui  a  paru  raser  les  ^toiles  inf^rieures 
de  la  lete  du  Dragon  :  il  semblait  se  mouvoir  vers  I'ENE. 
presque  horizontalement,  puis  est  descendu  dans  une 
courbe  fortement  parabolique.  Sa  raarche  ^tait  lente. 


(  379) 


Stir  ['apparition  periodique  des  eloiles  plantes  du  mois  de 
novembre  WO;  note  de  M.  Ad.  Quetelet,  direcleur  de 
rObservatoire  de  Bruxelles. 

Le  beau  pb^Dom^ne  des  ^toiles  filantes,  doDt  la  periode 
du  mois  de  oovembre  des  anuses  1866  et  1867  a  donne 
de  si  brillants  resultats,  a  ete  cootrarie,  cetle  ann^e,  k 
Bruxelles  par  T^lat  nuagcux  du  ciel.  Au  surplus,  pendant 
une  ^claircie  qui  a  dur6  environ  une  heure,  je  n'ai  aper^u , 
en  observant  avec  mon  tils,  qu'une  seule  etoile  filante. 

A  Louvain,  I'elat  du  ciel,  d'apres  ce  que  m'a  6crit 
M.  Terby,  a  egalemenl  empecb^  les  observations. 

M.  H.-A.  Newton,  du  college  Yale  (New-Haven,  Conn.), 
m'^crit,  k  la  date  du  19  novenabre,  qu'un  petit  nombre  de 
m^t^ores  sen  lenient  ont  ete  aper^uscetteann^e,  le  14  no- 
vembre, 4  New-Haven. 

c  Six  de  nous ,  dit-il ,  veill^rent  depuis  1 1  h.  5  m.,  le  15 
au  soir,  jusqu'4  5  h.  45  m.  du  matin^  le  1 4.  Nous  vimes  dans 
cet  intervalle  155  m^tiiores  :  79  seulement  avaient  leur 
point  d*^mergence  dans  la  constellation  du  Lion,  et  encore 
pour  une  partie  d'entre  eux,  cette  irradiation  n'etait,  selon 
toute  probabilit<^ ,  qu'accidentelle.  J'en  conclus  que  le 
nombre  de  vrais  m^t^ores  de  novembre  n'^galait  pas  celui 
des  m^t^ores  sporadiques.  Des  nuages  s'^leverent  entre  5 
et  4  heures  et  couvi  irenl  le  ciel  k  pen  pres  jusqu'4 1'au- 
rore.  Nous  piimes  nous  convaincre,  en  regardant  a  travers 
des  ^claircies,  qu'il  n'y  a  pas  eu  d'augmentation  sensible 
d*activite  jusqu'4  six  heures  du  matin. 

»  Le  15  novembre,  au  matin,  trois  observateurs  avaient 
aper^u,  en  trois  heures,  k  partir  de  minuit  et  demi,  51  me- 


(  380  ) 

leores,  dont  6  seulement  fureot  sigoal^s  comme  semblant 
^merger  de  la  constellation  du  Lion.     . 

»  Le  ciel  fut  nuageux  dans  la  nuit  du  15.  Le  14,  entre 
11  heures  du  soir  et  minuil,  j'eus  la  chance  de  voir  quel- 
ques  espaces  clairs  du  ciel,  mais  il  n*y  avail  pas  d'apparence 
de  m^teores;  aucun  ne  fut  aper^u. 

»  Le  nombre  absolu  des  m^t^ores  visibles  pendant  ces 
nuils  n'a  ^t^  probablement  que  le  tiers  ou  le  quart  dece 
qu'il  aurait  &ie  par  un  ciel  sans  lune. 

>  M.  B.-V.  Marsh,  k  Burlington,  N.  J.,  vit  trois  etoiles  en 
une  heure  et  demie,  commenQant  k  1 Y^  h.  du  matin,  le  14: 

11  d'entre  eux  etaient  de  vrais  m6t6ores  de  novembre. 

j>  M.  leprofesseurC.-G.  Rock  wood,  k  Brunswick,  as- 
sist6  de  deux  personnes,  compta  82  m^t^ores  en  2  h. 

12  m. ,  le  m^me  matin  :  66  d'entre  eux  rayonnaient  da 
point  plac6  dans  la  constellation  du  Lion. 

»  —  II  y  eut  une  aurore  bor^ale,  le  matin  du  14.  Les 
grandes  aurores  bor^ales  du  14  octobre  et  du  24  octobre 
furent  ici  tres-remarquables.  La  derniere  offrit  une  bande 
curieuse  de  lumi^re  rosee,  large  de  10  a  15  degr^, 
placee  vers  I'^quateur,  et  qui  persista  pendant  plusieurs 
heures.  » 


Observations  sur  Vosteographie  des  Cetaces,  par  M.  P.-J. 
Van  Beneden ,  membre  de  FAcad^mie. 

Dans  le  num^ro  du  mois  de  septembre  dernier  des 
Annals  and  Magazine  of  natural  history,  le  docteur 
J.-G.  Gray,  du  British  Museum^  fait  quelques  observations 
sur  YOsteographie  des  Cetaces  que  je  publie  k  Paris  avec 
la  collaboration  de  M.  Paul  Gervais.  —  Comme  plusieurs 


(  381  ) 
de  ces  remarques  soDt  adress^es  par  erreur  k  mon  colla- 
borateur,  tandis  que  moi  seul  je  suis  responsable  de  tout  ce 
qui  a  et^  imprim^  jusqu'^  present,  je  me  trouve,  quoique 
bien  a  regret,  dans  la  necessite  de  rectifier  quelques  inexac- 
titudes qui  ont  echapp6  au  directeur  du  British  Museum. 

D'abord,  le  docteur  Gray  assure,  je  ne  sais  sur  quel 
fondement,  que  c'est  moi  qui  fais  les  frais  de  cette  publi- 
cation, qu'il  veut  bien  qualifier  de  beautiful  and  expensive 
work.  C'est  une  erreur !  Ce  n'est  pas  moi,  c'est  M.  Arthus 
Bertrand  qui  a  entrepris  cette  publication,  comme  il  avait 
entrepris  la  grande  oi^t^ograpbiede  Blainville;  c'est  a  nous, 
auteurs,  a  fournir  le  texte  et  le  dessin  des  planches. 

Je  me  suis  charge  de  tout  ce  qui  concerne  les  Baleines, 
et  M.  Gervais  des  G^todontes.  Les  livraisons  qui  ont  paru 
n'ont  pour  objet  que  les  premiers  de  ces  animaux,  et  c'est, 
par  consequent,  a  moi  que  s'adressent  les  observations 
critiques.  Sans  les  ^venements  politiques,  une  nouvelle 
livraison  aurait  suivi  de  pres  les  aulres  avec  ma  signature 
seule  a  la  fin  des  baleines. 

Je  ne  me  rends  pas  compte  pourquoi  le  docteur  Gray, 
au  lieu  de  s'ocGuper  de  notre  publication  en  commun, 
comme  il  Tannonce,  commence  par  des  observations  sur 
un  livre  que  M.  Gervais  a  publie  seul  sur  la  zoologie  et  la 
pal^ontologie  en  France.  II  ne  m'appartient  pas  de  r^pondre 
au  nom  de  mon  collaborateur,  quoique  je  trouve  les  obser- 
vations du  docteur  Gray  fort  peu  justifi^es ,  et  quand  le 
moment  opportun  arrivera ,  M.  Gervais  ne  se  trouvera  pas 
en  peine,  je  pense,  de  justifier  ses  assertions.  —  Esp6rons 
que  le  moment  n'est  pas  ^loigne  od  les  hommes  de  science 
pourront  reprendre  a  Paris  leurs  paisibles  travaux. 

Le  point  principal  sur  lequel  je  suis  encore  toujours 
en  disaccord  avec  le  docteur  Gray,  concerne  I'importance 


(  382  ) 

systematique  de  la  premiere  cdte  de  certains  cetac6s.  Le 
savant  directeur  est  revenu  sur  cette  question  et  maintient 
toutes  ses  divisions  g^n^riques.  Dans  la  derniere  seance  de 
la  classe  (1),  j*ai  apporie  k  cette  discussion  un  nouveau  fait, 
qui  y  mettra  fin,  je  le  crois  du  moins;  depuis  lors,  j'ai  con- 
state un  nouvel  exemple  decdtecervicalesupplemenlaire 
dans  un  jeune  squelette  de  Dugong  des  iles  Philippines, 
pr6par6  avec  soin  par  le  docteur  Semper.  Le  professeur 
Reinhardt  a  ^galement  signal^  la  presence  d'une  cdle  sup- 
pl^mentaire  cervicale  dans  un  squelette  d'Orca  de  Groen- 
land. 

Prendre  cette  anomalie  pour  base  de  r^tablissemenl 
systematique  des  genres  ou  des  espfeces  est,  nous  le  r6pe- 
tons,  contraire  k  tout  principe  rationnel  de  classification. 

Ce  qui,  du  reste,  aurait  du,  depuis  longterops,  oiivrir 
les yeux,  c'est  que  la  premiere  cdte  de  la  grande  balenop- 
tere  de  Tile  Marguerite,  qui  est  au  Museum  k  Paris,  pre- 
sente  des  traces  de  cette  bifurcation  et  que  cette  division 
se  reproduit  4galement  a  Textremit^  inf^rieure  de  ce  roeme 
OS.  Pour  etre  rigoureux,  il  faudrait  ^galement  erigeren 
genres  distincts  ceux  qui  pr^sentent  la  biGdit6  inferieure. 
On  trouve  cetle  derniere  disposition  dans  plusieurs  sque- 
lettes  de  Mysticetes  et  de  Cetodontes. 

II  s'agit  ici  de  faits  et  non  de  th^orie ,  et  ce  n^est  pas  ma 
faute  si  ces  observations  ont  pour  effet  de  rayer  du  cata- 
logue toute  une  categoric  de  genres  et  d'especes. 

La  question  est  de  savoir  si  la  bifidit^  de  la  premiere 
cdte  est  un  ^tat  normal  ou  une  anomalie  accidentelle  qui 
se  reproduit  cbez  plusieurs  mammiferes  et  qui  nVst  meme 
pas  tr6s-rare  cbez  Thomme.  Le  docteur  Gruber  a  public, 

(1)  Voir  Bulletins  de  rAcadmie,  2^  s6rie,  t.  XXX,  p.  320. 


(  383  ) 

naguere,  un  memoire  fort  inl^ressant  sur  la  c6le  cervicale 
supplmenlaire  chez  rhomme,  dans  les  m^moires  de  I'Aca- 
d^mie  des  sciences  de  Saint-P(5lersbourg(l). 

Le  second  point  sur  lequel  nous  ne  sommes  pas  d'ac- 
cord  est  relatif  k  la  distribution  geograpbiqne  des  baleines 
par  zones. 

II  n'est  pas  d^montr^,  d'apres  le  direcleur  du  British 
Museum,  que  la  baleine  francbe  n'ait  pas  eu  autrefois,  k 
I'epoque  de  la  grande  peche,  une  extension  plus  grande 
que  celle  qu'elle  a  aujourd*bui,  et  si  son  aire  geographique 
n'a  pas  ^te  moins  limitee  qu*elle  ne  Test  maintenant.  Cela 
revient  a  celle  question  :  Cuvier  a-t-il  eu  raison  de  croire 
que  la  baleine,  chass^e  dans  la  Manche  jusqu'^  la  fin  du 
XVII*  siecle,  a  recul6  successivement  devant  les  baleiniers 
pourse  r^fugier  finalement  au  milieu  des  glaces? 

Cuvier  a  ele  induil  en  erreur  par  Scoresby,  le  ci5l6bre 
baleinier,  qui  a  ^crit  le  livre  le  plus  important  sur  cette 
pfiche.  A  r^poque  ou  Scoresby  a  commence  la  peche  de  la 
baleine,  le  Nordcaper  avait  dej^  presque  disparu.  H  ne  pou- 
vait  faire  mention  que  de  la  baleine  francbe,  la  seule  qu'il 
eiki  a  perdue. 

De  1780  k  1850,  on  a  tenu  note  a  Holsteinsborg  (2)  de 
toutes  les  baleines  capturees;  les  registres  qui  renferment 
ces  notes  ont  ete  compulses  par  le  professeur  Reinbardt,  de 
Copenbague,  et  il  en  resulte  que  la  baleine  du  Groenland 
qnitte  ces  parages  pour  retourner  au  nord  aumoisd^avril. 
A  Disco-Bay,  un  pen  plijs  au  nord,  elle  arrive  k  peu  pres 


(1)  Tom€Xin,no2. 

(2)  II  y  avail  des  etablUseinents  danois  ^  Sukkertoppen  (65°  25'et38'), 
k  Holsteinsborg  (66-  15'),  a  Godbavn  (69»  15')  et  ^  Omenak  (71«>).  Esch- 
richt. 


(  384  )     * 

en  m^me  temps,  mais  quitte  plus  tard.  Pendant  Vei&  on  ne 
la  voit  qu'au  78*  degr^. 

Pendant  plus  d*un  quart  de  si^cle,  on  n'en  a  jamais  vu 
d^passer  le  64*  degr6,  si  ce  n'est  deux  ou  trois  jeunes  qui 
ont  6l6  captures  au  62*  et  an  61*  degr6. 

Aujourd'hui  que  ces  animaux  sont  presque  delruits,  les 
quelques  rares  individus  qui  se  montreot  font  encore  leur 
apparition  k  la  meme  ^poque  et  dans  les  memes  parages. 

Ne  peut-on  pas  rigoureusement  conclure  de  ces  fails 
que  la  baleine  est  conGn^e  dans  des  limites  d^terminees, 
que  ces  limites  sont,  aujourd'hui  comme  autrefois,  au  sud, 
le  64*  degr^,  et  que  Ton  a  eu  tort  de  croire  que  la  baleine 
chass^e  par  les  Basques  dans  la  Manche  avait  fui  devant 
I'homme ,  pour  se  r^fugier  au  milieu  des  glaces? 

La  baleine  francbe  est  un  animal  polaire  qui  Emigre 
p^riodiquement,  qui  a  ses  stations  Gxes  et  qui  ne  francbit 
pas  le  64*  degr^. 

Peut-on  admettre  que  ce  m^me  animal,  qui  ne  quitte 
pas  les  glaces  du  cercle  polaire,  soil  venu  autrefois  visiter 
r^guli^rement  la  Mancbe  ou  le  golfe  de  Gascogne? 

C'est  le  grand  merite  de  feu  notre  ami  Eschricht  d'avoir 
combattu  cette  idee  et  d'avoir  d^montr^  que  la  baleine 
chass^e  par  les  Basques  formait  une  espece  k  part,  hantant 
seulement  les  regions  temp^r^es  du  nord  de  TAtlantique. 

Les  baleiniers  islandais  du  XII*  siecle  distinguaient  deja 
deux  sortes  de  baleines,  Tune  au  sud  et  I'autre  au  nord.  Les 
naturalistes  Du  Hamel,  Camper  et  mSme  Lac^pede  s'ac- 
cordent  a  dire  que  la  baleine  que  les  Hollandais  appelaient 
NordcapeVy  les  Norw^giens  et  les  Islandais  Sldtbak  ct  les 
Frangais  Sarde,  que  cette  baleine  faisait  son  apparition  en 
hiver  dans  le  golfe  de  Gascogne,  qu'au  prin temps  ellese  re- 
tirait  vers  les  bancs  de  Terre-Neuve  et  la  c6te  d'Am^rique. 


(  38S  ) 

11  est  ^galement  reconnu  qu'en  Am^rique,  surtout  vers  le 
voisinage  du  cap  God,  il  se  faisait  une  pSche  de  la  baleine 
en  ^l6. 

Cette  baleine  que  Ton  p^chait  dans  la  Manche  a  ^t^  la 
premiere  d^truile,et  si  par  hasard  il  s'en  pr^sente  encore 
en  Europe,  c'est  toujours  au  milieu  de  Fhiver.  C'est  au  mois 
de  f^vrier  1854  que  la  derniere  a  fait  son  apparition.  Nous 
ne  savons  posilivement  k  quelle  6poque  de'l'ann^e  la  ba- 
leine que  le  professeur  Al.  Agassiz  a  pr^par^e  pour  le 
mus^e  de  Cambridge  a  H&  captur^e,  mais  nous  avons 
tout  lieu  de  croire  que  c'est  en  6l6 ,  puisque  le  courageux 
savant  est  rest^  sur  place  pendant  plus  de  quinze  jours^ 
ayant  souvent  les  jambes  jusqu'aux  genoux  dans  le  putri- 
lage;  il  n'aurait  pu  conduire  ainsi  ce  travail  pendant  Thiver. 

Nous  aurions  done  pour  cette  seconde  esp^ce ,  comme 
pour  la  premiere,  des  stations  fixes  en  hiver  et  en  ^t^,  et 
nul  doute  que  ces  stations  ne  correspondent  avec  I'epoque 
de  la  parturition  et  Tapparition  de  la  p&ture.  On  a  reconnu, 
dans  les  deux  h^misph^res^  que  les  femelles  se  retirent 
dans  les  bales  pour  mettre  bas  pendant  que  les  m&les 
restent  au  large. 

Si  pendant  un  long  laps  de  temps,  et  k  T^poque  surtout 
oil  cette  p^cheetait  florissante,  ces  animaux  ne  sont  pas 
sortis  des  limites  od  ils  sont  confines ,  il  est  a  supposer 
qu'ils  ne  les  ont  pas  franchies  dans  d'autres  circonstances 
ou  k  d'autres  ^poques,  et  il  nous  parait  clairement  ^tabli 
aujourd'hui  que  Cuvier  a  eu  tort  de  croire  que  la  baleine, 
chassee  par  les  Basques,  ^tait  la  m^me  que  celle  qui  est 
confin^e  aujourd'hui  dans  les  glaces  du  cercle  polaire. 

Ces  animaux  sont  presque  d^truits  sur  les  cdtes  du 
Groenland  etau  Spitzberg,  mais  ceux,  en  petit  nombre, 
qui  ont  surv^cu,  font  encore  aujourd'hui  leur  apparition 
dans  les  m^mes  parages  k  la  mSme  ^poque. 


1 


(  386  ) 

La  baleine  australe  parait  en  4te  sur  la  cdte  d'Afrique, 
el  c*esl  en  hiver  qu'on  fait  la  p^che  dans  les  parages  des 
lies  Tristan  d'Acunha. 

S'il  en  est  ainsi  pour  les  deux  esp^ces  les  mieuK  con- 
nues,  et  que  tous  les  faits  bien  constates  pour  d'autres 
especes  s'accordeul  avec  ceux-ci,  ne  peut-on  pas  en  inferer 
que  les  baieines  des  deux  hemispheres  se  comportent  de  la 
m^me  maniere? 

La  baleine  captur^e  sur  la  cdte  d'Amerique  et  k  laquelle 
le  professeur  Cope  a  donne  le  nom  de  Balcena  cisarctica 
est,  selon  nous,  la  meme  qui  faisait  jadis  regulierement 
son  quartier  d'hiver  en  Europe.  Le  docteur  Gray  ne  partage 
pas  cet  avis. 

Pour  resoudre  directement  par  Tobservation  cette  inte- 
ressanle  question,  nous  nous  sommes  adress4  au  profes- 
seur Cope,  qui  a  bien  voulu  nous  envoyer  de  Philadelphie 
un  OS  d'oreille  de  sa  nouvelle  espece.  Nous  avons  prie  le 
professeur  Reinhardt,  de  Copenhague,  de  comparer  cetos 
d'oreille  avec  celui  du  squelette  de  Pampelune  de  son 
mus^e,  le  seul  connu  actuellement  en  Europe. 

Quoique  le  premier  os  provienne  d'un  adulte  et  le  se- 
cond d'un  jeune,  ce  qui  rend  la  comparaison  plus  difficile, 
il  est  cependant  evident,  d'apr^s  le  professeur  Reinhardt, 
qu'il  n'y  a  rien  qui  fasse  supposer  que  ces  os  proviennenl 
d'une  espece  dislincte.  Et  ce  qui,  pour  moi,  est  de  loule 
evidence,  c'est  qu'ils  indi(|uent  tous  les  deux  des  affinites 
beaucoup  plus  grandes  avec  la  baleine  australe  qu'avec  la 
baleine  duGroenland.  Le  professeur  Reinhardta  bien  voulu 
nous  envoyer  le  dessin  de  cet  os  et  ses  dimensions,  et  nous 
sommes  persuade  que  les  deux  squelettes  proviennent  de 
la  m^me  espece. 


(  387  ) 

Cesl  Tavis  aussi  d*Eschrichl  et  du  professeur  Reinhardt , 
que  les  baleines  capturees  par  les  Ang1o-Am6ricains  sur  les 
cdtes  de  Nao tucket  et  de  New-Englaod  sont  des  Sardes. 

Du  reste,  la  science  sera  bienldl  en  possession  de  la 
description  du  squelelte  de  Saint-Sebastien  par  le  profes- 
seur Reinhardt,  et  le  professeur  Al.  Agassiz  ainsi  que  le 
professeur  Cope  ne  tarderont  sans  doute  pas  k  faire  con- 
nailre,  dans  tous  leurs  details,  les  squelettes  des  musees 
de  Cambridge  et  de  Pbiladelphie. 

Je  me  permettrai  de  citer,  au  sujet  de  cette  partie  de 
mon  travail,  Topinion  d'une  savante  autorit^,  M.  von  Baer, 
de  TAcademie  de  Saint -Petersbourg,  qui  s'est  occup6  de- 
puis  pres  d*un  demi-si^cle  de  c^lte  question;  et  celle  d*un 
homme  pratique  qui  a  parcouru,  k  di verses  reprises,  les 
mers  du  Sud  et  le  nord  du  Paciiique,  le  capitaine  Jouan 
de  Cherbourg. 

.  «  Dass  ihre  Zeichnung  der  Verbreitung,  auch  in 

diesen  Gegenden ,  im  allgemeinem  richtich  ist,  kann  nicht 
bezweifelt  werden.  Aber  es  kann  nicht  schaden  zu  erfah- 
ren  ob  nicht  weiter  westlich  und  zwar  am  Eisrande  zu- 
weilen  Wallfisch  sich  zeigen  »,  m'ecrit  von  Baer.  «  Que 
YOtre  dessin  de  la  repartition  des  baleines,  ^gaiemenl  dans 
ces  contrees,  est  en  general  exact,  cela  ne  pent  6tre  r6- 
Yoque  ien  doute;  mais  il  ne  pent  nuire  de  s'assurer  si  plus 
loin  k  Touest,  et  surtout  le  long  des  glaces,  il  n'existe  pas 
de  baleines.  » 

«  Votre  distribution  g^ographique  des  baleines 

s'accorde  bien,  tr^s-bien,  avec  ce  que  disenl  les  baleiniers 
les  plus  dignes  de  foi,  et,  de  plus,  elle  concorde  parfaite- 
ment  (pour  ce  qui  est  du  nord  du  Pacifique)  avec  ce  qui  a 
6ie  reconnu  de  la  direction  des  courants  dans  cette  partie 
du  globe,  direction  qui  joue  un  grand  rdle  dans  I'affaire  des 


(  388  ) 

grands  c^tac^s,  j>  m'^crit  le  capitaine  Jouan  de  Cherbourg, 
apr^s  la  publication  de  ma  notice. 

En  r^sum^  donc^  nous  croyons  pouvoir  mainlenir  les 
propositions  suivautes  : 

I""  La  bifidit^  de  la  premiere  cdte  est  un  £tat  anormal, 
resultant  de  la  presence  d'une  cdte  cervicale,  qui  se  repro- 
duit  dans  plusieurs  mammif^res,  mais  plus  particulierement 
dans  I'ordre  des  c6tac6s ; 

2°  II  existe  deux  especes  de  baleines  v^ritables  (Rigth- 
whales)  au  nord  de  TAtlantique  et  sur  les  cdtes  du  Groeo- 
land,  l^une  la  baleine  franche ,  nomm^e  aussi  la  baleine  de 
Greenland ,  I'autre  la  sarde  ou  le  Nordcaper ; 

S*"  Ces  deux  esp^ces  ont  chacune  leurs  stations  a  des 
epoques  fixes  et  ne  frequentent  point  les  m^mes  eaux ;  les 
limites  meridionales  de  Tune  sont  les  limites  septentrio- 
nales  de  I'autre ; 

4^  C'est  la  m^me  esp^ce  qui  visite  les  cdtes  d'Europe  en 
hiver  et  les  cdtes  d'Am^rique  en  ^iL 


Note  sur  le  stereographe  de  poche,  par  M.  J.  Plucker,  sous- 
lieutenant  d'artillerie,  k  Anvers. 

L1d6e  d'enaployer  la  photographic  pour  les  operations 
topographiques  ne  date  que  d'hier;  cependant  elle  a  deji 
et6  realis6e  dans  divers  pays,  en  France  et  en  Prusse,  par 
exemple,  et  plusieurs  lev^s,  faits  h  Taide  des  dessins  pro- 
duits  par  la  lumiere,  ont  montr^  ce  que  Ton  pouvait  atten- 
dre  de  la  nduvelle  m^thode  et  en  ont  fait  ressortir  les  avan- 
tages  et  les  inconv^nients. 

Cette  m^thode,  qui  permet  de  faire  la  topographic  d'un 
terrain  sans  le  parcourir  en  tous  sens,  et  qui  enregistre 


(389  ) 

rapideraent  tous  les  elements  d'lm  leve,  offre,  en  outre,  le 
pr^cieux  avantage  de  reproduire,  sous  une  forme  pittores- 
que  (par  les  vues  stereoscopiques  surlout),  I'aspect  des 
lieux;  de  plus,  elle  reduit  le  temps  n^cessaire  aux  opera- 
tions sur  le  terrain  in  une  duree  bien  moindre  que  celle 
exig6e  par  les  methodes  ordinaires.  Ces  qualites  rendent 
la  pholograpliie  Ires-precieuse  pour  les  reconnaissances 
militaires,  les  voyages  d'exploration ,  etc. 

Un  des  inconvenients  qu'offrail  Temploi  dela  photogra- 
phic etait  la  necessity  d'emporter  avec  soi  un  materiel 
considerable,  lourd  et  volumineux.  Voici  comment  s'ex- 
prime  k  ce  sujet,  dans  son  rapport,  la  commission  militaire 
nommee  a  Toccasion  de  Texposition  universelle  de  1867 
[Revue  militaire  fran^aisey  novembre  1869)  : 

< En  tout  ^tat  de  cause,  il  parait  desirable  de 

»  reduirc  a  de  plus  modestes  proportions  le  materiel  n6- 
»  cessaire  aux  operations  photographiques;  il  serait  au 
»  moius  difficile  k  un  officier,  charge  d'une  simple  recon- 
p  naissance,  de  transporter  a  sa  suite  tous  les  instruments 
»  qui  ont  sei;Yi  k  r^tablissemeut  du  plan  presente  a  I'expo- 
»  silion  et  qui  fait  Fobjet  de  ce  rapport ........  La 

]»  reduction  des  appareils  a  de  plus  petites  dimensions  et 
»  la  simplification  des  manipulations,  noussemblent  des 
9  perfectionnements  indispensables  pour  vulgariser  Tap- 
p  plication  de  la  photographic  a  r^tude  du  terrain.  » 

C*est  apres  avoir  d^crit  les  appareils  photographiques 
exposes,  tels  que  ceux  de  MM.  Chevallier,  Dubroni ,  etc., 
dont  cependant  elle  faisait  T^loge  et  ressortir  le  merite, 
que  la  commission  a  emis  les  vceux  ^nonc^s  ci-dessus. 

Les  diverses  considerations  indiqu^es  plus  haut  m'ont 
amene  k  presenter  k  T Academic  le  ster^ographe  de  poche, 
qui  est  un  appareil  photographique  peu  volumineux  et  (r^s- 
2""®  s£rie,  tome  XXX.  26 


(  390  ) 

l^ger,  tout  en  etant  assez  complet  pour  pouvoir  servir  aux 
operations  topographiques.  Toutes  les  parlies  du  ster6o- 
graphe  peuvent  etre  mises  en  poche, sauf  le  pied,  qui  forme 
une  canne  de  dimension  usuelle.  Les  photographies  que 
Ton  obtient  k  Taide  decet  appareil  sont,  on  ster^oscopiques, 
ou  simples,  et  ont  alors  de  85  k  95  millimetres  de  cdte. 
(Elles  peuvent  elrc  agrandies.)  Le  poids  total  du  stereo- 
graphe,  y  compris  le  pied,  est  de  I  kilog.  300;  en  y  ajou- 
tant  celui  de  douze  plaques,  suffisant  pour  faire  trois  lours 
d*horizon ,  il  ne  d^passe  pas  2  kilog.,  poids  qui  n'est  nulle- 
ment  gSnant,  puisquMI  pent  etre  r^parti  dans  les  poches  de 
I'operateur. 

Le  temps  n^cessaire  k  la  mise  en  stalion  du  stereographe 
est  de  une  minute  seulement ;  le  temps  de  pose  varie,  sni- 
vanl  la  lumi^re,  de  quinze  a  soixante  secondes.  On  peut 
faire  un  tour  d'horizon  en  moins  d'une  demi-heure,  et  ciuq 
minutes  suffisent  pour  prendre  une  vue  st^reoscopique,  y 
compris  le  montage  et  le  demon tage  de  TappareiL 

Quant  au  leve  des  plans,  le  slereographe  est  approprie 
u  la  m^thode  employee  en  Prusse,  en  1867,  par  le  depar- 
tement  de  la  guerre  (1),  laquelle  est  plus  simple  et  plus 
complete  que  la  m^tbode  fran^aise  (Laussedat  el  autres). 
Cette  derniere  exige,en  effel,  que  Ton  releveles  stations 
de  I'appareil  photographique  k  I'aide  des  instruments  topo- 
graphiques ordinaires,  tandis  que  la  m^lhode  prussienne 
determine  la  position  de  ces  poiuls  par  la  photographic 
seule. 

Pour  employer  cette  m^thode,  il  faul : 


(1)  Voir  la  Zeitschrifi  pUr  die  preussischen  Artillerie  und  Ingenieur 
Offiziere ;  annee  18G8. 


(  59i  ) 

1^  Que  la  plaque  sensible  et  I'objectif  puissent  tourner 
aotoor  d'oFO  axe  vertical ; 

2"  Que  dans  ce  moavement  la  plaque  reste  constammenl 
verticale,  et  Taxe  de  Tobjeetif  horizonial ; 

3**  Que  I'on  puisse  faire  un  tour  d'horizon  complet. 

Le  sl^r^ographe  remplit  ces  diverses  conditions.  II  est 
muni,  en  outre,  d'uiie  aiguille  aimant^e,  destin^e  k  Torien- 
(ation  de  la  base  du  lexL  De  plus,  les  tubes  formant  le 
pied  peuvent  s'ajuster  bout  k  bout,  de  fa^on  a  former  un 
double  ou  un  triple  metre,  subdivis^,  qui  peut  servir  a 
mesurer  les  longueurs. 

DESCRIPTION. 

Le  st(^r£ographe  de  poche  se  compose  : 

1"  De  la  chambre  noire.  La  chambre  noire  est  automa- 
tique  ({).  Elle  est  form^e  d'un  cadre  en  bois  (caoutchouc 
durci,  m^tal)  relie  k  Tobjectif  par  une  pyramide  quadran- 
gulaire  en  drap,  et  par  deux  ^triers  metalliques.  Ces  diver- 
ses parties  se  rabattent  les  unes  dans  les  aulres  et  restent 
r^unies  pendant  le  transport.  Repliees,  leur  volume  est 
celui  d'un  parall^lopip^de  de  12*  X  JO*  X  2*,5;  aussi  se 
mettent-elles  facilement  en  poche. 

La  chambre  noire  se  distingue  de  celles  employees  ac- 
tuellement,  par  son  petit  volume  d'atK)rd,  provenant  de 
Fabsence  de  la  planchette  de  base  et  du  verre  d^poli,  et 
ensuite  par  les  appendices  suivants  : 

a.  Quatre  pointes,  fix^es  k  I'interieur  du  cadre  au  milieu 


(1)  D'apres  le  principe  que  les  images  des  objets  silues  k  plus  de  ciu- 
quanle  fois  la  distance  focale  de  Pobjectif  (soil  k  3n,73  el  au  del^  pour 
l<*  st^reograpbe),  se  formenl  loutes  au  foyer  principal. 


(  392  ) 

des  parois  ei  qui,  en  se  projetani  siir  la  photograpbie, 
donnent  les  extremites  de  deux  droites,  se  coupant  a  angle 
droit,  et  dont  rintersection  est  la  projection  du  centre 
optique  de  Tobjectif  sur  le  plan  de  Timage; 

6.  Un  (il  k  plomb  universe!,  servant  k  rendre  verticale 
Tune  des  droites  indiquees  ci-dessus  et  borizontale,  Tautre; 

c.  Un  oculaire  et  un  guidon,  pour  diriger  Taxe  de  Tob- 
jeclif  vers  les  points  de  repere,  pris  sur  le  terrain ; 

d,  line  aiguille  aimantee,destin^e  a  determiner  I'azimut 
de  la  base  du  leve; 

€.  Un  pivot,  muni  d'un  repere. 

2**  Des  chassis.  Les  cbftssis  diflferent  compl^tement  de 
ceux  on  usage.  Us  se  composent  de  deux  lames  de  carton, 
ou  de  m^tal  mince,  r^unies  par  deux  r^glettes,  raunies  en 
leur  milieu  de  pelites  bandes  faisant  saillie,  et  contiennent 
chacun  deux  glaces  de  18  cent,  sur  9,5  cent.;  leurs  bouts 
sont  ferm^s  par  de  petits  liroirs  metalliques.  Le  volume 
des  ch&ssis  est  moindre  que  le  double  de  celui  des  glaces 
qu'ils  contiennent. 

Dans  les  chsissis  en  usage,  les  glaces  sensibles  sont  fixes 
et  se  demasquent  a  Taide  de  tiroirs,  glissant  devant  elles 
dans  des  coulisses  (ce  qui  fait  que  leur  volume  est  si  con- 
siderable), tandis  que,  dans  les  chassis  du  ster^ographe, 
ees  tiroirs  sont  supprimes  et  ce  sont  les  glaces  elies-memes 
qui  p^netrent  dans  la  chambre  noire,  pour  y  Sire  impres- 
sionnees.  Une  aiguille  d'acier  sert  k  pousser  les  plaques 
dans  I'appareil,  tandis  qu'un  crochet  plat,  en  acier  ^gale- 
ment,  a  pour  fonction  de  les  faire  reutrer  dans  les  chassis, 
apr&s  qu'elles  ont  subi  Taction  de  la  lumiere. 

3**  Du  trepied.  Le  tr^pied  se  compose  d'un  genou  hemi- 
sph^rique  k  crochet  et.de  quatre  tubes,  rentrant  Tun  dans 
I'autre,  pour  coustituer  une  canne  de  18  millimetres  de 


(  393  ) 

diam^tre  (i).  Le  plus  gros  de  ces  tubes  est  plus  court  que 
les  trois  autres  et  if  est  termiue,  k  Yun  de  ses  bouts,  par 
ia  demi-sph^re  du  genou  qui  sert  de  pommeau  k  la  canoe; 
Fautre  extr^mil^  du  tube  porte  une  bague  mobile,  divis^e 
en  six  ou  sept  parties  egales,  et  correspondant  au  pivot  de 
la  chanibre  noire.  Getle  bague  mobile  scrt  a  pbotographier 
un  tour  d^horizon  en  six  ou  sept  vues  partielies,  ie  repere 
dont  le  pivot  est  muni  venant  se  placer,  pendant  la  rota- 
tion de  la  chambre  noire,  successivement  en  regard  de 
cbacune  des  divisions  de  la  bague,  qui  sont  numerotees. 
La  demi-sphere  joue  dans  un  creux  circulaire,  pratique 
dans  une  piece  triangulaire  en  bois  ou  en  m^tal,  et  s\y  (ixe 
a  Taide  d'un  crochet,  muni  d'une  vis  de  traction.  La  piece 
triangulaire  porte  trois  tenons^  charnieres,  servant  k  atta- 

ft 

cher  les  trois  tubes  du  pied. 

Ce  nouveau  genou  a  Tavantage  de  se  demontcr  facile- 
ment,  d'etre  moins  volumiiieux  et  plus  ferme  que  le  genou 
spherique  ordinaire,  le  contact  dans  ce  dernier  ayant  lieu 
irregulierement,  tandis  que,  dans  celui  du  st^reographe,  il 
se  fait  sur  une  zone  fixe. 

Le  proc^de  pholographiquc  a  employer,  avec  le  stereo- 
graphe,  est  le  collodion  sec  (tannin  melang6  de  dextrine  et 
d'acide  gallique).  II  permet  d'eviter  Temploi  des  produils 
chimiques  sur  le  terrain ,  et  est  aussi  sAr  que  le  collodion 
humide,  si  Ton  a  soin  d'essayer,  au  prealable,  une  des  gla- 
ces,  car  toutes  celles  qui  sont  prepar^es  en  mSme  temps, 
dans  les  memes  bains,  ont  les  memes  propri^t^s.  Les  pla- 
ques se  conservent  bonnes  pendant  plusieurs  mois  etsont 
toujours  prates  a  etre  employees.  Elles  ont,  de  plus,  Tavan- 


(1)  M.  Ie  D'  Candeze  est  le  premier  qui  ail  employe  irols  lul)es,  iTiUruiil 
Tiiu  dans  raulre^comme  Irepied. 


(  394  ) 
tage  de  ne  pas  exiger  un  temps  de  pose  exact,  comme  cela 
a  lien  avec  les  plaques  humides;  on  obtient  de  bonnes 
epreuves,  m£me  si  la  pose  a  6te  double  ou  triple  de  celle 
qui  eAt  ii&  strictement  n^cessaire.  (Voir,  a  ce  sujet,  la  mo- 
dification que  j'ai  apport^e  au  mode  de  ddveloppement  du 
collodion  sec,  et  qui  a  ^t^  d^crite  dans  le  Bulletin  beige  de 
la  photographiey  numero  de  mai  1870.) 


—  La  stance  a  <^te  termin^e  par  une  communication 
verbale  de  M.  P.-J.  Van  Beneden ,  sur  le  Protoptems  an- 
necteus  de  Gambie  (Afrique);  cet  animal,  qui  intrigue 
beaucoup  les  zoologistes ,  est  tant6l  reptile,  tantdt  poisson, 
ainsi  que  le  fait  remsirquer.M.  Van  Beneden.  On  pcnse 
qu'il  forme  un  groupe  interm^diaife  :  il  respire  par  des 
branchies ,  des  poumons  et  par  des  narines  s'ouvrant  dans 
la  bouche.  Son  genre  de  vie  est  tr^s-extraordinaire. 


La  classe  decide  que  sa  seance  publique  annuelle  aura 
lieu  le  vendredi,  16  de  ce  mois,  a  1  heure,  dans  la  Grand* 
salle  des  Academies,  au  Mus^e. 

Une  seance  preparatoire  aura  lieu  le  jeudi,  15,  pour  pro- 
ceder  aux  elections,  au  jugemenl  du  concours  et  s*oceuper 
des  preparatifs  de  la  solennite  du  lendemain. 


(  395  ) 


CLASSE   D£S  LETTRES. 


Seance  (In  3  deceinbre  1870. 

M.  J.-J.  Haus,  vice-directeur,  occupo  le  fauleuil. 
M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents:  MM.  Ch.  Steur,  J.  Grandgagnage,  J.  Rou- 
lez,  Gachard,  A.  Borgnet,  Paul  Devaiix,  F.-A.  Snel- 
laerl,  le  baron  de  Witte,  le  baron  Kervyn  de  Lettenhove, 
R.  Chalon,  Ad.  Mathieu,  Tb.  Juste,  U.  Giiillaume,  Felix 
Neve,  Alph.  Wauters,  H.  Conscience,  membres;  J.  Nolet 
de  Brauwere  van  Sleeland,  Aug.  Scheler  et  Am^dee 
Thierry,  de  I'lnstitut  de  France,  associes;  Ena.  de  Borch- 
grave ,  correspondant. 

MM.  L.  AWm^  membre  de  la  classe  des  beaux^arts, 
Ed.  Mailly,  correspondant  de  la  classe  des  sciences  et 
Eicbhoff,  de  rinslilut  de  France,  assistent  a  la  seance. 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Ministre  de  Tint^rieur  demande  que  la  classe 
s'occupe  de  la  formation  de  la  liste  double  des  candidats 
pour  le  jury  qui  sera  charg6  de  juger  le  concours  triennal 
de  lilt^raturevdramalique  tlamande  (5*  p^riode). 

La  classe  a  procede,  en  comity  secret,  ^  la  formation  de 
cette  liste,  qui  sera  communiquee  a  M.  le  Ministre. 


(  396  ) 

—  Le  meme  haul  fonctionnaire  a  fait  parvenir ,  pour  la 
bibliatheque  de  TAcademie,  le  tome  V  de  la  Description 
analytiqu£  des  cartulaires  et  charlriers  de  la  ville  de 
Mvns,  par  M.  L.  Devillers.  —  Remerciments. 

—  MM.  les  quesleurs  du  Seuat  et  de  la  Cbambre  des 
representanls  adressent  des  cartes  de  tribune  r(Bserv6e 
pour  la  session  legislative  de  1870-1871.  —  Remerci- 
ments. 

—  Le  Mus^e  n^erlandais  d'antiquites,  k  Leyde,  annonce 
renvoi  de  la  25^  livraison  des  JEgyptische  monumenten. 

—  Le  Mus6e  germanique  de  Nuremberg ,  FAcademie 
des  sciences  morales  et  politiques  de  Madrid ,  la  Societe 
des  antiquaires  de  Londres  et  I'Universite  de  Saint-Louis 
(fitats-Unis)j^  remercient  pour  le  dernier  envoi  de  publica- 
tions acaddmiques. 

—  M.  L.  Galesloot,  cbef  de  section  aux  arcbives  du 
royaume,  auteur  d'une  note  sur  differenles  antiquites  des 
environs  de  Bruxelles,  inseree  dans  les  Bulletins  (2*  serie , 
tome  XXVIII ,  p.  506),  annonce  qu'il  va  reprendre  ce  sujel 
dans  un  memoirequ'il  presentera  bientot  a  TAcademie. 

—  La  classe  recoil,  en  bommage,  les  ouvrages  sui- 
vanls  : 

1**  Napoleon  III  et  la  Belgique;  le  Iraite  secret,  d'apres 
des  docvments  nouvcaaXy  par  M.  Tb.  Juste; 

^1^  Commentaire  du  Code  penal  beige,  tome  111,  H*, 
l^""  et  IS''  livraisons,  par  M.  G.  Nypels. 

Remerciments. 


(  397  ) 

CONCCWJRS  DE  STASSART   POUR   UNE   NOTICE   SUR  UN  BELGE 

G^LJ^BRE. 

La  classe  est  inform^e  que  le  double  concours  extraor- 
dinaire de  Stassart  pour  une  notice  sur  Mercator  et  une 
notice  sur  Van  Dyck ,  dont  le  terme  fatal  expirait  le  30  no- 
vembre  dernier,  n'a  pas  donn^  de  resultat. 

Sur  la  demande  de  la  classe  des  beaux-arts,  saisie  de 
ce  fait ,  le  concours  sera  proroge.  Le  nouveau  terme  fatal 
sera  indiqu^  ultdrieurement. 


ELECTIONS. 


La  commission  speciale  des  finances  pour  1870,  com- 
post de  MM.  De  Decker,  le  baron  de  GerlacLe,  Ch.  Faider, 
Gachard  et  M.-N.-J.  Leclercq ,  est  maintenue  pour  1871. 


COMMUNICATIONS  ET  LECTURES. 


Marie   de  Brabant,   duchesse  de  Baviere  (1256);  par 
M.  fimile  de  Borchgrave,  correspondant  de  TAcademie. 

II  y  aurait  un  livre  inl^ressant  et  curieux  k  ^erire  sur 
rhisloire  des  princesses  beiges  mariees,  pendant  I'^poque  du 
moyen  age,  h  Telranger.  Occupes  que  nous  sommes,  un  peu 
exclusivement,a  ne  consid^rer  que  le  c6l6  interne,  si  j'ose 
parler  ainsi,  de  notre  passe,  nous  n^gligeons  trop  souvent 
de  suivre  les  traces  que  laisserent  plusieurs  noms  beiges 


(  598  ) 

dans  diverses  coutrees  de  I'Europe  et  nous  oubiions,  sauf 
Tune  ou  Taulre  exception,  les  personnages  qui,  i  celle 
meme  ^poque,  formaient  presque  le  seul  lien ,  mais  un  lieo 
vivant,entre  laBelgique  et  les  autres  nations.  Pen  de  pays 
virent,  autant  que  le  ndtre,  les  Qlles  de  leurs  princes,  con- 
tracter^  T^trangerdes  alliances illustres.  La  listeen  serait 
longue  &  dresser;  cependant,  sans  vouloir  les  enum^rer 
toutes,  nous  pouvons  en  rappeler  quelques-unes.  Des  le 
onzi^me  si6cle,  une  princesse  de  Flandre,  Mathilde,  fille 
de  Baudouin  V,  alia  s'asseoir  sur  le  trdne  d'Angleterre  avee 
le  premier  roi  normand  qui  loccupa,  Guillaume  le  Con- 
queranl.  Une  autre,  Adele,  fille  de  Robert  le  Prison,  regna 
en  Danemark  avec  Saint-Ganut.  La  premiere  femme  de 
Pbilippe-Auguste  fut  encore  une  princesse  flamande,  Isa- 
belle,  fille  de  Baudouin  YIIL  La  maison  de  Brabant  ne 
contracta  pas  de  moins  nobles  unions.  Une  fille  du  due 
Henri  I  ^pousa  Tempereur  Othon  IV,  et  Marie,  fille  de 
Henri  HI,  devint  la  femme  de  Philippe  le  Hardi,  roi  de 
France;  enfin,  une  fille  de  Jean  le  Victorieux  parlagea  le 
Ifdne  des  C^sars  d'Allemagne  avec  Tempereur  Henri  VU. 
Philippine  de  Hainaut  fut  couronnee  reiue  d'Angleterre 
par  son  ^poux  £douard  HI,  et  sa  tante  Marguerite  epousa 
Tempereur  Louis  de  Bavi^re.  Une  autre  princesse  beige, 
Yolende  de  Namur ,  monta  avec  son  mari ,  Pierre  de  Cour- 
tenay,  sur  le  trone  de  Byzance  qu'avait  d6j&  occupe  son 
frere  I'empereur  Baudouin  I.  On  sail  k  quelles  hautes  desti- 
nies parvint  la  famille  ducale  de  Luxembourg.  Les  prin- 
cesses de  cette  maison  eurent  leur  part  de  cette  gloire. 
Beatrix,  soeur  de  Jean  rAvengle,  fnl  la  premiere  femme 
de  Charles-Robert,  roi  de  Hongrie  :  les  deux  nobles  races 
d'Anjou  et  de  Luxembourg  s'unissaienl  dans  les  conlrees 
voisines  deTOrient.  Marie,  sceur  d(3  Beatrix,  fiit  mariee  i 


(  399  ) 

Charles  IV  le  Bel ,  roi  de  France.  Cette  Enumeration  s'al- 
longerail  considerablement  si  Ton  voulait  y  comprendre  les 
princesses  qui  s'allierent  k  des  comtes  et  dues  souverains , 
hors  des  Pays-Bas.  Ce  c6i&  de  notre  hisloire  nationale  n'a- 
t-il  pas  trop  €i6  laissE  dansrombre?ll  ne  saurail.^tre,  dans 
tous  lescas,  superflu  de  le  signaler. 

Quoi  qu'il  en  soil,  Texistence  de  ces  femmes  illuslres  ne 
s'ecoulait  pas  toujours  dans  ToisivetE  sterile  des  cours , 
comme  on  pourrait  etre  tent6  de  le  croire.  Plus  d'une 
d'entre  elles  fut  initiee  k  la  polilique  de  son  mari  et  joua, 
au  t^moignage  des  cbroniqueurs,  un  rdle  dans  les  desti- 
nies de  sa  nouvelle  pa  trie.  D'autres  ne  furent  pas  a  I'abri 
des  persecutions  de  la  fortune.  On  veut  des  romans,  a  dit 
quelque  part  M.  Guizot  :  Que  ne  regarde-t-on  de  pr^s  h 
rhistoire !  Rien  n'est  plus  vrai.  II  y  a  telle  et  telle  de  nos 
princesses  que  les  poetes  ont  chanties  et  dont  Texistence 
agit^e  se  pr^terait  aux  romans  les  plus  emouvants.  C'est 
qu'on  trouve  dans  Thistoire,  dtudi^e  dans  ses  recoins  inti- 
mes,  tout  comme  dans  le  roman  proprement  dit,  les 
mSmes  passions  humainesamenan  ties  m^mes  catastrophes, 
et  cela  k  un  degrE  plus  eminent,  puisque  r^motion  du 
drame  s'y  double  de  tout  rint^ret  de  la  verity.  Qui  ne  se 
souvient  de  la  terrible  et  touchante  histoire  de  la  reine  de 
France,  Marie  de  Brabant,  sauvee  par  son  frdre,  Jean  le 
Yictorieux ,  des  persecutions  d'un  ministre  corrompn  et  de 
la  jalousie  d'un  roi  ombrageux  ?  Une  autre  prrncesse  de 
Brabant,  nomm^e  egalement  Marie,  et  tante  de  la  gra- 
cieuse  reine  de  France,  fut,  comme  cette  derniere,  accusEe 
d'un  crime  odieux;  mais  moins  heureuse  qu'elle,  elle  ne 
vit  pas  un  fr^re  chevaleresque  voler  a  son  secours  et  elle 
succomba  sous  la  colere  d'un  epoux  aveuglE.  G'Etait  la  du- 
chesse  de  Baviere.  Son  histoire  est  presque  inconnue  chez 


(  400  ) 

nous  et  il  nous  a  paru  qu'elle  m^ritait  d'etre  lir^e  de  I'ou- 
bli.  Le  but  de  cette  etude  est  done,  non  point  d'terireune 
biographie  de  la  princesse,  —  ce  que  le  defaut  de  sources 
ne  permet  pas,  —  mais  de  rassembler  les  traits  principaui 
que  nous  ont  conserves  les  chroniqueurs  contemporains 
pour  faire  revivre,  si  imparfaitement  que  ce  soit,  dans  le 
cadre  des  ^venements  de  T^poque,  la  flgure  de  Finfortu- 
nee  Marie  de  Brabant.  Le  r^cit  qui  va  suivre  sera  comme 
un  cbapitre  ddtach^  de  ce  livre  in^dit  dont  nous  parlions 
plus  haut. 

I. 

A  r^poque  oii  se  pass^rent  les  evenements  que  nous  al* 
Ions  essayer  de  retracer,  I'Allemagne  etait  plongee  dans 
Tanarchie.  Elle  traversait  une  des  phases  les  plus  critiques 
de  la  lutte  du  sacordoce  et  de  Tempire.  La,  comme  en  Ita- 
lic, le  parti  guelfe  luttait  a\ec  les  papes,  les  communes 
lombardes  et  tons  les  amis  des  franchises  provinciales  pour 
le  maintien  des  municipes,  des  droits  locaux, des  autono* 
mies  historiques,  tandis  que  le  parti  gibelin  poursuivait, 
avec  les  empereurs  de  lamaisondeHohenstaufen.rabsorp- 
tion  des  petites  nationalites  et  la  centralisation  au  profit 
du  pouvoir  absolu.  On  connait  les  effets  de  cette  lutte  san- 
glante  sur  laquelle  il  serai t  superflu  d'iosister  ici.  Maishien- 
tdt  les  rivalites  de  personnes  sc  meierent  aux  interets  po- 
litiques.  Frederic  II  vit  s'opposer  de  son  vivant,  comme 
antiempereur,  d*abord  Henri-Raspon ,  landgrave  de  Thu- 
ringe(124>6),et,  un  peu  plus  tard,  le  jeune  comte  Guillaume 
de  Hollande;  d^courage,  trahi  par  la  fortune  et  abandonne 
de  ses  anciens  partisans,  il  alia  mourir  de  chagrin  au  fond 
d'un  chateau  du  royaume  de  Naples.  Get  ^v6nement  ne  mo- 
diOa  pas  sensiblement  la  situation.  Guillaume  etait,  a  la 


(  401  ) 

vdrite,  elu  roi  des  Romaios;  mais  tin  grand  nombre  de 
princes  et  de  seigneurs  ne  voulurent  point  le  reconnailre, 
et  se  donnerent  pour  souverain  le  tils  de  Frederic  [I,  Con* 
rad  IV,  dej^  roi  de  Sicile  et  de  Jerusalem.  Par  suite  de  ces 
d^chirements  int^eurs,  la  puissance  des  princes  s'etait 
accrue  peu  a  peu  el  elevee  bienldljusqu'a  la  superiority 
terriloriale  (Landeshoheit).. 

Si  les  grands  tirerenl  parti  de  cet  etat  de  choses  pour 
etendre  et  accroitre  leur  fortune  politique,  une  fouie  de 
petits  vassaux  en  protiterent  pour  s'enrichir  aux  d^pensde 
leurs  voisins.  I.es  guerres  privies  devinrent  d'une  fre- 
quence inusitee.  Voici  un  tableau  rapide  de  la  situation 
vers  le  milieu  du  treizieme  siecle,  telle  que  la  d^peint  un 
chroniqueur :  «  Tandis  qu*augmentait  Tagitation  des  par- 
tis en  Allernagne,  les  dissensions  civiles  prirent  des  pro- 
portions inou'ies.  Le  plus  fort  opprimait  le  plus  faible. 
Certains  chevaliers  vivaient  de  rapines,  exercaient  intpu- 
n^ment  des  brigandages,  maraudaient  sur  les  chenains  pu- 
blics, dressaient  des  guets-apens  de  tout  genre.  D'autres 
volaient,  pillaient,  tuaient  pretres,  bourgeois,  paysans, 
marchands,  partout  oti  il  y  avail  le  moindre  espoir  de  bu- 
tin.  Quelques  seigneurs  prelevaient  des  impdts  sans  cesse 
nouveaux  el  ecrasaient  leurs  vassaux  sous  le  poids  des 
corvees  et  des  tailles.  La  plupart  d*entre  eux,  d^daignant 
de  reconnaitre  le  nouveau  roi,  n*ob^issaienl  plus  aux  lois 
de  TEmpire,  mais  se  cr^aient  des  lois  k  eux-ifiemes.  Les 
Prisons  el  les  Flamands  refus^rent  d'ex^cuter  les  ordres 
qu*ils  avaient  re^us.  Et  il  n*y  avail  personne  pour  affermir 
la  monarchic,  battue  en  br^che  de  toutes  parts  (i).  » 


(i)  Aventini,  Annates  Boiorum,  Ingolstadt ,  1554,  pp.  606,  697. 


(  402  ) 

La  paix  ne  r^gnait  pas  davanlage  de  ville  k  vilie,  de  pays 
it  pays.  Pour  porter  remade  k  cette  situation  on  tout  an 
moins  pour  en  att^nuer  les  consequences,  soixante  villes 
rh^nanes  et  autres  form^rent  entre  elles  une  alliance  offen- 
sive et  defensive  contre  tous  les  perturbateurs  de  la  pais 
publique.  Au  noAibre  de  ces  villes  ^taient  Aix-la-Chapelle, 
Cologne,  Luxemboui^,  Bonn,  Mayence,  Worms,  Stras- 
bourg, B&le,  Fribourg,  Brisach,  Heidelberg,  Franc- 
fort,*  etc.  Puis,  ayant  besoin  d*un  chef ,  elles  pri^rentle 
due  Louis  de  Bavi^re,  pala tin  du  Rhin,  d'entrer  dans  la 
ligue.  Le  due  accepla.  Ce  fut  le  signal  d'une  recrudescence 
d'hostilit^s.  Louis  de  Bavi^re  donna  ordre  alors  k  ses 
troupes  de  se  joindre  k  celles  des  villes  conf^d^r^es  et  se 
disposa  k  se  mettre  k  leur  tSte. 

Toutefois,  comme  sur  ces  entrefaites,  il  avait  ^pous^  la 
princesse  Marie  de  Brabant,  il  assigna  k  sa  jeune  femme, 
pour  residence ,  le  chateau  de  Donav^erth,  oCi  elle  atten- 
drait  son  retour,  en  compagnie  de  sa  belle-soenr,  la  reine 
Elisabeth  de  Sicile. 

La  maison  de  Bavi^re,  k  laquelle  venail  de  s'allier  la 
famille  ducale  de  Brabant,  comptait  au  nombre  des  plus 
illustres  de  TEurope.  On  sait  que  les  Bavarois  ^taient  un 
des  principaux  peuples  de  race  germanique  qui  s'^tablirent 
en  Europe  lors  des  grandes  migrations.  lis  obeis^aient  i 
des  princes  indigenes  qui  conserv^rentlongtemps  une  in- 
d^pendance  absolue.  Lorsqu'ils  se  trouv6rent  trop  faibles 
pour  r&ister  efficacement  aux  hordes  des  Avares  et  des 
Huns,  lis  invoqii^rent  le  secours  des  rois  franks.  Gvkce  a 
cet  appel, Charlemagne  put  r^duire la  Bavi^re  en  province 
franke.  Apres  le  premier  partage  de  ses  fitals,  opere,  en 
817,  par  Louis  le  Pieux,  le  fils  cadet  de  ce  prince,  Louis, 
plus  lard  surnomme  le  Germanique ,  devint  roi  de  Bavi^. 


(  ^3  ) 
Ses  descendants  gouvern^rent  le  pays  jiisqu*a  rexlinctiou 
de  la  famille  carolingtennc  qui  tmil  avec  Louis  TEnfant 
en  911.  Alors,  un  chefindig^ne,  Arnould,  fut  reconnu  par 
les  grands  et  le  clerg6  comme  due  de  Baviere.  II  descendait 
de  la  famille  des  Sebeyern,  famiile  qui  s'etait  etablie,  pen- 
dant les  migrations,  sur  les  bords  du  Danube ,  aux  envi- 
rons de  Ratisbonne  et  comptait,  des  les  premiers  temps, 
parmi  les  plus  nobles  et  les  plus  puissantes  de  la  Baviere. 
Les  Sebeyern  se  vantaient  d'avoir  eu  plusieurs  alliances 
avec  les  Garolingiens. 

Les  Bavarois  voulaient  qu'Arnould  pr!t  le  titre  de  roi. 
Mais  Conrad  T,  ayant  ^t^  elu  Empereur,  pretendit  main- 
tenir  Tinlegril^  de  TEmpire,  el  Henri  I,  qui  lui  succ^da, 
mauifesta  le  m^me  dessein.  Arnould  dut  done  renoncer 
au  litre  royal,  reconnut  Henri  pour  suzerain  de  toute  la 
G^rmanie,  lui  preta  bommage  et  rcQut  la  Baviere  comme 
ducbe  souverain  et  independant,  Arnould  U  espera,en 
947,  que  Tempereur  Otbon  I  Finvestirait  des  m^mes  pre- 
rogatives; mais  son  espoir  futde^u.  Olbon  donna  le  ducb^ 
k  son  propre  fr^re  Henri ,  prince  turbulent  et  ambitieux  k 
qui  il  voulait  enlever  tout  pretexle  de  r^volte.  Arnould 
recourut  aux  armes.  II  fut  vaincu.  La  famille  de  Sebeyern 
se  vit  ainsi  privee  de  la  souverainet^  de  la  Baviere  et  dut 
se  r^signer  a  vivre  dans  ses  terres  patrimoniales. 

Pen  k  pen  elle  se  subdivisa  en  plusieurs  brancbes,  de- 
signees sous  le  nom  de  leur  fief  principal.  Celte  de  Wit- 
telsbach  en  est  k  la  fois  la  plus  importante  et  la  plus 
connue.  Les  Sebeyern  v^curent  loin  des  orages  poliliques 
qui  bouleverserent  TAIIemagne  et,  s'ils  reprirent  un  ins- 
tant les  armes,  ce  fut  pour  combattre  les  infideies.  Au 
bout  de  deux  siecles,  nous  les  voyons  se  ranger  du  cdte 
des  Hohenstaufen ,  dont  ils  devinrenl  les  plus  (ideles 


(  .404  ) 

allies.  L'empereur  Fr^d^ric-Barberonsse  nomma  le  comte 
de  Scheyern-Dachau  due  de  Croatie  et  de  Dalmatie,  el 
comme  le  fils  de  ce  dernier  n'eiit  pas  d'enfant,  tous  ses 
biens  pass^rent  aux  Wittelsbach  que  repr^sentait  alors 
Othon  VI. 

Ce  fut  pour  recompeoser  les  services  d'Othon  que  Fre- 
deric lui  donna  le  duche  de  Bavi^re  (1160)  qu'une  sen- 
tence des  princes  allemands  venait  d'enlever  k  Henri  le 
Lion,  de  la  maison  des  Guelfes.  Sans  donte  le  duch6  n'avait 
plus  son  ^tendue  primitive;  des  terriloires  considerables 
en  avaient  et6  detaches;  mais  ce  n*en  ^tait  pas  moins  en- 
core un  noble  apanage. 

Othon,  devenu,  comme  due,  le  premier  de  ce  nom, 
^pousa  une  princesse  beige,  Agn^s,  fille  de  Louis,  comte  de 
Looz,  et  r^sida  d*ordiuaire  au  chateau  de  Kelheim  dont 
son  fils  Louis  I  garda  le  surnom.  Son  petit-fils,  Othon  11, 
le  GlorieuXy  rendit  i  sa  maison  son  antique  dclat  el  obtint 
le  palatinat  du  Rbin.  II  ful  p^re  de  Louis  11, 1'epoux  de 
Marie  de  Brabant. 

Comment  le  prince  de  Bavi^re  fut-il  amen^  k  demander 
la  main  de  la  princesse  Marie?  £tait-ce  la  un  mariage  d'in- 
clinalion  tel  qu'on  en  vit  quelquefois  entre  souverains  au 
moyen  ^ge?  £tait-ce  plutdt  une  union  arrangee  entre  les 
families,  comme  il  arrivait  le  plus  souvent?  C'est  h  cette 
derni^re  hypothfee  qu'il  semble  qu'on  doive  s'arreter. 

On  connait  les  destinies  glorieuses  de  la  maison  de  Bra- 
bant et  nous  avons  rappel^  les  alliances  illustres  qu'elle 
contracta ,  recherch^e  qu'elle  6tait  par  les  rois  et  les  empe- 
reurs.  Lepere  de  la  future  Spouse  du  due  de  Baviere  ^lail 
Henri  II,  que  son  caract^re  loyal  et  chevaleresque  fit  sur- 
nom mer  le  Magnaninye.  II  avail  Spouse,  en  premieres 
noces,  Marie  de  Souabe,  fille  de  Tempereur  Philippe, 


(  405  ) 

assassine  k  Bamberg  par  Othon  de  Wittelsbach,  cousin  des 
souverains  de  la  Baviere  (1208).  Henri,  IIP  du  nom,  son 
fils  ain^,  lui  succ^da.  Sa  fille  ain^e,  Mathilde,  ^pousa  Ro- 
bert, comte  d'Artois,  du  sang  royal  de  France.  Une  autre 
de  ses  filles,  Beatrix,  devint  Ja  bru  de  sainte  Elisabeth  de 
Hongrie,  ducbesse  de  Thuringe,  par  son  manage  avec 
Herman,  fils  de  la  sainte.  EnQn,  la  cadette  des  filles  du 
premier  lit  de  Henri  II,  Marguerite,  prit  le  voile. 

Devenu  veuf,  Henri  le  Magnanime  convola,  en  se- 
condes  noces,  avec  Sophie,  fille  de  sainte  Elisabeth, 
laquelle  lui  donna  deux  enfants,  £lisabeth ,  ainsi  nomm^e 
en  I'honneur  de  sa  v^n^rable  grand*m^re ,  et  marine  au 
comte  de  Brunswick,  et  Henri,  surnomm^  TEnfant,  parce 
qu'il  n'avait  que  neuf  ans  a  la  mort  de  son  pere.  Louis 
TEnfant  fut  le  premier  prince  de  Hesse  et  devint  le  fon- 
dateur  d'une  dynastie  i  laquelle  les  ^venements  de  1866 
out  enlev^  sa  souverainet^  six  fois  s^culaire. 

II  n'dtait  pas  inutile  d^elablir  k  grands  traits  la  g^n^a- 
logie  des  parents  de  Marie  de  Brabant,  que  nous  aurons 
acheve  de  faire  connaitre  en  disant  que  Marie,  T^pouse  du 
due  de  Baviere,  6tait  la  seconde  fille  du  premier  lit  de 
Henri  le  Magnanime. 

H. 

Sur  la  naissance,  TMucation  et  la  jeunesse  de  la  prin- 
cesse  Marie,  les  auteurs  de  Tdpoque  gardent  le  plus  impe- 
netrable silence.  Ce  qui  paratt  certain,  c'est  qu*elle  fut, 
d^s  son  bas  &ge,  fiancee  au  due  de  Baviere.  <  Dans  une 
cour  pieni^re,  tenue  le  6  Janvier  1236,  dit  une  chronique, 
Tempereur  Frederic  II  et  d'autres  princes  firent  en  sorte 
que  la  fille  (ou  une  fille?)  du  due  de  Brabant  fAt  fiancee 

2"*  SfeRIE ,  TOME  XXX.  27 


(  406  ) 

au  due  de  Bavifere  (1).  »  S'agit-iJ  bien  ici  de  la  princesse 
Marie?  II  est  permis  de  le  supposer,  puisque  ce  futelle 
qui  ^pousa  plus  lard  le  due  Louis.  Celui-ei ,  n6  au  eb&teaa 
de  Heidelberg,  le  13  avril  1229,  n'avait  alors  que  sept  aos: 
nous  verrons  plus  loin  k  quelles  eonjeetures  pent  donner 
lieu  la  reeherehe  de  Tage  de  la  princesse.  Enfin  la  par- 
ticipation effective  de  I'Empereur  et  de  plusieurs  autres 
princes  a  eet  arrangement  permet  dinduire  que  le  mariage 
en  question  devait  servir  de  couronnement  k  Tune  ou 
Tautre  combinaison  d'£tat.  Gar  ce  n'est  pas  d'aujourd'faui 
que  datent  les  unions  bashes  sur  des  convenances  de  fa- 
mille  ou  destinies  k  ^tablir  ou  a  cimenter  des  interets 
politiques.  Quels  ont  pu  etre ,  dans  le  cas  actuel,  la  com- 
binaison ou  les  interets  poursuivis  par  Frederic  H  et  ses 
amis?  L'histoire  ne  fournit  point  de  donnees  positives  a 
cet  6gard.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  est  evident  que  cette  pro- 
messe  de  mariage  ne  pouvait,  aux  yeux  du  droit  naturel, 
engager  que  ceux  qui  I'avaient  faite;  toutefois,  d'apres  les 
id^es  revues,  elle  devait  tier  mSme  ceux  qui  en  avaient 
et6  I'objet.  Cest  ainsi  que,  vingt  ans  plus  tard,  se  eonclut 
Tunion  entre  le  due  Louis  de  Baviere  el  la  princesse  Marie 
de  Brabant. 

La  date  exacte  du  mariage  ne  saurait  etre  precisee; 
mais  divers  indices  permettent  de  la  placer  a  Tannee  1255. 
Voici  les  motifs  qui,  jusqu'i  preuve  contraire,  nous  font 
adopter  cette  opinion. 

(1)  c  ...  Imperator  curias  . . .  condixerat  eo  anno,  videlicet  apud  Mo- 
guntiam  priraam,  secundam  apud  Augustam  in  festo  beati  Martini,  ter- 
ciam  in  epipbania  domini  apud  Rhenum.  Ubi  eliam  Imperator  et  alii 
principes  egerunt  ut  filia  ducis  Brabancie  filio  ducis  Bavarie  copularetur  • 
Jnnales  Scheftlarienses ,  ap.  Perlz.  —  Bohmer,  Witlelhachische  Reges- 
en,  conjecture  que  ce  fut  k  Haguenau,  p.  17. 


(  407  ) 

A  la  mort  du  due  Othon  II  le  Glorieux,  son  fils  atn£, 
Louis, aurait  dd  recueiHir  seul  Th^ritage  de  ses£tats;  mais, 
par  des  causes  qui  sent  demeur^es  inexpliqu^es,  Henri, 
frSre  cadet  du  due  Louis,  ^leva  des  pretentions  sur  une 
partie  considerable  du  territoire,  et,  apr^s  une  lutte  qui 
dura  pr6s  de  deux  ans,  les  freres  en  vinrent  k  un  arrange- 
ment qui  se  termina  par  un  partage.  Louis  eonserva  la 
Baviere  superieure,  le  pays  situ^  vers  les  Al pes,  les  do- 
inaines  h^reditaires  de  la  maison  de  Wittelsbach,  la  vi- 
comte  de  Nuremberg  avec  les  biens  et  juridictions  y  appar- 
tenants,  enfin  le  Palatinat  du  Rhin.  Henri  re^ut  la  Bavi^re 
inferieure,  le  long  du  Danube  et  de  Tlsar,  le  margraviat 
de  Cham,  le  comt6  de  Bogen,  etc.  Cette  transaction  ent 
lieu  k  Landshut,  le  25  mars  1255  (1).  C'est,  parait-il,  pen 
de  temps  apr^s  que  Louis  ^pousa  Marie  de  Brabant  (2); 
car,  le  14  octobre  de  la  m^me  annee,  il  entra  dans  la 
confederation  des  villes  du  Rhin  (5)  dont  nous  avons  parle 
plus  haut,  et  c'est  alors  qu'il  assigna,  nous  Favons  dit, 
pour  residence ,  a  sa  jeune  femme  le  chateau  de  Dona- 
werth.  II  semble  done  que  Ton  puisse  admettre,  toujours 
jusqu'i  preuve  contraire,  que  le  mariage  eut  lieu  entre  le 
mois  de  mars  et  le  mois  d'octobre  1255  (4). 


(1)  Bobmer,  Wittelsbach.  Begesten^  a"  1255,  p.  25.  —  Aventini  i4?i- 
naleSy  1.  c.  —  S5IU,  Ludwig  der  Strenge,  p.  31 ,  Niirnberg,  1837. 

(2)  «  Ludovicus  Mariam  sororem  Hainrici  Brabant  in  uxorem  ducit, 
novamque  nuptam  cum  Elisabelba  sorore  regina  Palestinae  Werdeae 
Sueviae  habiiare  jubet,  ipse^d  hhenum  contendit. »  Avent.,1.  c. 

(3)  Bohmer ,  Wittelsbach.  Regesten ,  p.  26. 

(4)  Tolner,  Bistoria  Palal%n.y  t.  II,  p.  401;  I'auteur  d'un  article  sur  le 
meurtre  de  Marie,  public  dans  le  Archiv  fUr  Geschichte,  Statistik^  Lite- 
ratur  und  Kunst,  de  Hormayr,  1828,  pp.  105-109;  Raumer,  Geschichte 
der  Bohenstaufen,  3«  Edition,  t.  IV,  p.  347,  et  d'autres  historiens  placent 
le  mariage  le  2  aoilit  1254,  sans  appuyer  cette  indication  d*aucune  preuve. 


(  408  ) 

Un  detail, en  apparence  iosignifiant^  confirme  peut-etre 
indirectement  cette  induction.  L'attachemeDt  des  Wit- 
telsbacb  pour  la  maison  de  Hohenstaufen  6tait  iradilioo- 
nel.  Olhon  II,  le  Glorieux,  avait  tout  sacrifi^  pour  Frede- 
ric II  —  sa  fille  Elisabeth  avait  epous6  le  fils  de  Conrad  IV 
—  et  il  pref^ra  mourir  dans  Tinterdit  de  TEglise  que 
d'abandonner  la  cause  de  TEmpereur.  Le  due  Louis  h^rita 
de  ces  sentiments.  II  soutint  energiquement  les  droits  de 
son  beau-fr^re  Conrad  contre  le  roi  des  Romains,  Guil- 
laume  de  Hollande ,  et  se  montra  Tadversaire  de  ce  der- 
nier,  m^me  apr^s  la  mort  de  Conrad,  dont  il  soutint  alors 
le  tils  Conrardin.  Cependant,  dans  une  circonstance  uni- 
que, il  donna  une  preuve  de  d^vouement  ou,  si  Ton  aime 
mieux,  de  d^f^rence  envers  le  roi  des  Romains.  Voici  i 
quelle  occasion. 

Apr^s  la  mort  de  Conrad  IV  (1254),  plusieurs  villes  im- 
p^riales  du  Rbin  reconnurent  pour  suzerain  Guillaume  de 
Hollande.  La  redoutable  forteresse  de  Trifels ,  pr^s  Lan- 
dau ,  ouvrit  ses  portes  au  jeune  roi  qui  put  se  montrer  14 
dans  tout  F^clat  de  sa  dignity.  Toutefois,  un  grand  nom- 
bre  de  seigneurs  rest^rent  rebelles  k  son  autorite,  et  Tan 
d'eux,  le  comte  Herman  de  Rietberg,  alia  si  loin  qu*il  osa 
faire  prisonni^re,  avec  toute  sa  suite,  la  princesse  de  Bruns- 
wick, femme  du  roi  Guillaume,  laquelle  se  rendait  k  Tri- 
fels, et  la  retenir  captive  dans  son  chateau  (nov.  1255). 
A  la  nouvelle  de  cet  attentat,  le  due  Louis  de  Baviere  alia 
assi^ger  le  cb&teau  de  Rietberg  et  fit  delivrer  la  reine 
(4  decembre). 

Que  ce  fut  Ik  simplement  un  acte  de  courtoisie  chevale- 
resque  envers  une  noble  femme,  rien  n'est  plus  possible; 
mais  on  y  pent  voir  aussi  une  conduite  inspir^e  par  des 
motifs  de  haute  convenance.  Par  son  mariage  avec  Marie 


(  409  ) 

de  Brabant,  le  due  Louis  ^tait  devenu  le  cousin  germain 
de  Guillaume  de  Hollande  dont  la  m^re,  Mathilde,  ^tait  la 
soeur  du  p^re  de  Marie.  Guillaume  avail  ^pous£  une  prin- 
cesse  de  Brunswick,  le  mari  d*£lisabeth  de  Brabant,  soeur 
de  Marie.  Sans  vouloir  accorder  plus  dimportance  qu'il 
ne  convient  aux  alliances  de  famille,  on  pent  supposer, 
avec  quelque  vraisemblance ,  que  les  liens  multiples  d*une 
parent^  si  procbe  ne  furent  pas  sans  influence  sur  la  de- 
termination que  prit  Louis  de  Bavi^re  de  delivrer  la  jeune 
reine  des  Roiiiains,  et  peut-elre  les  prieres  de  Marie  ne 
furent  pas  dtrang^res  k  cette  determination.  Aussi  bien , 
les  bistoriens  s'accordent  k  reconnaitre  que  ce  fut  le  seul 
service  que  rendit  Louis  au  roi  des  Romains,  et  son  nom 
ne  figure  pas  une  fois,  parmi  les  t^moins,  dans  les  cbartes 
de  Guillaume  de  Hollande  (1). 


IIL 


Le  cb^teau  de  Donawertb  4tait  situ6  dans  une  ile  for- 
mic par  le  Danube  et  son  affluent,  la  Wernitz,  au  milieu 
d'une  con  tree  rianle  et  pittoresque  (2).  B&ti  sur  un  rocber, 
au  commencement  du  X""  siecle,  par  le  comle  Hupald  de 
Dillingen,  et  nomm6  Mangoldstein  du  nom  de  Mangold, 
fils du  comte,  le  cb^teau  servit  de  residence  aux  membres 
de  cette  famille,  jusqu'&  Texfinction  des  derniers  de  la 


(1)  Bobmer,  /.  c,  p.  27.  —  Soltl,  /.  c,  p;  34. 

(2)  Wdrth^  werth,  werd,  signifie,  dans  le  dialecte  de  rAllemagne 
m^ridionale,  tie  ou  terrain  d'alluvion.  La  WerDilz,  qui  prend  sa  source 
pr^s  du  chateau  de  Schillingsfurst,  se  divise  en  deux  bras,  forme  ceile  tie 
ou  worth  et,  ^  quelque  cent  pas  plus  loin  oil  les  bras  se  rejoignent,ellese 
jette  dans  le  Danube. 


(  410  ) 

race,  en  1191.  II  devint  alors  la  propri^t^  des  Hohenstaa- 
fen  et  passa  bientdt  apres  aux  dues  de  la  haute  Bavi^re. 

C'est  la  que  la  princesse  de  Brabant  alia  habiter  avecsa 
belle-soeur,  la  reine  Elisabeth, la  jeune  veuve  de  CoDrad(l). 
Conrad,  ^lu  roi  des  Romains,  en  opposition  k  Guillaume  de 
Hollande,  £tait  mort  le  20  mai  1254,  k  Lavello,  dans  la 
basse  Italie,  oCi  il  s'^tait  rendu  pour  prendre  possession  de 
Naples.  [1  ne  laissait  qu'un  enfant  de  deux  ans ,  le  jeune 
Conradin,  qui  devait  un  jour  porter  sa  t^te  sur  Fechafaud. 
Get  enfant  ^tait  le  dernier  rejeton  de  cette  celebre  maison 
de  Hohenstaufen  nagu^re  si  puissante  en  Allemagne,  qui, 
dans  ses  opinidtres  efforts  pour  reunir  I'ltalie  k  TEinpire  et 
la  poss^der  a  titre  h^r^ditaire,  s'etait  lanc^e  dans  one  lutte 
acharnee  contre  les  papes  et  les  villes  libres  de  la  Penin- 
sule,  qui  avait,  dans  des  guerres  incessantes,  entreprises 
pour  realiser  ce  plan  irrealisable,  sacrifie  repos  et  fortune 
et  s^etait  finalement  vou^e  k  une  mine  complete. 

Deux  dames  ou  damoiselles ,  dont  Thistoire  a  conserve 
les  nomSy  tenaient  compagnie  a  la  duchesse  de  Baviere  et 
k  la  reine  de  Sicile :  c'etaient  Mathilde  de  Peilstein  et  He- 
lica  de  Prennberg. 

Les  princesses  et  les  autres  habitants  de  Donawerth  ne 
tard^rent  pas  a  recevoir  des  bulletins  de  victoire :  i'expedi- 
tion  du  due  Louis  r^ussit  completement.  II  abolit  les  noa- 
veaux  imp6ts,  assi^gea  les  chateaux  des  detrousseurs,  en 
rasa  un  grand  nombre,  fit  pendre  les  plus  coupablesd'entre 
les  brigands,  ramena  les  rebelles  au  devoir,  et  chassa  de 
leurs  terres  ceux  qui  ne  voulurent  point  se  soumettre. 
Puis,  ^tendant  le  cercle  de  ses  operations,  il  fit  entrer  dans 


(1)  Elisabeth  n'avait  qu'uoe  vingtaine  d'ann^s.  On  Tavait  mari^oa 
plutdt  fiancee  a  Conrad  des  le  1  seplembre  1246. 


(  in  ) 

la  ligue  les  plus  influents  des  princes  et  seigneurs  voi- 
sins  (1)  et  procura  ainsi  quelque  repos  i  son  pays  £puis6. 

II  ne  restait  plus  k  soumettre  qu'une  seule  ville,  la  fiere 
cit£  d'Augsbourg,  dont  les  bourgeois  deGaient  toutes  les 
attaques  du  due.  Pour  en  venir  k  bout,  Louis  etal^it  un 
camp  retrancb^  autour  de  la  ville  et  r^solut  de  reduire  les 
habitants  par  la  famine.  C'est  k  ce  moment  qu'un  drame 
lugubre  vint  assombrir  son  existence,  drame  dont  la  le- 
gende  s'est  empar^e,  que  les  chroniqueurs  et  les  hislo- 
riens  ont  racont^  diversement,  sur  lequel  plane  encore  une 
obscurit6  redoutable,  et  dont  on  ne  parviendra  peut-Stre 
jamais  k  percer  le  myst^re. 

Parmi  les  seigneurs  de  la  suite  du  due,  aucun  ne  pos- 
sedait  sa  coufiance  et  son  amiti^  au  meme  degr6  qu*un 
chevalier,  renomm^  par  ses  vaillants  exploits,  qui  £tait, 
suivant  les  uns,  le  sire  d'Ottlingen,  suivant  d'autres,  le  rau- 
grave  Ruchon  ou  Henri  de  Peilstein.  Pendant  les  veillees 
qui  avaient  precede  la  campagnedu  Rhin,le  chevalier avait 
^te  admis ,  avec  les  autres  gentilshommes  de  la  cour  pa- 
latine,^ jouer  aux  Rebecs  avec  la  duchesse.  Marie  de  Bra- 
bant avait  rhabitude  de  lui  dire  vous  {ihrzen)^  tandis 
qu'elle  tutoyait  [diizen)  d'autres  personnes  de  son  entou- 
rage. Le  seigneur  la  supplia  de  lui  faire  la  meme  faveur; 
mais,  soit  que  la  princesse  vouMt  r^server  comme  une 
gr^ce  ce  qu*il  semblait  r^clamer  comme  un  droit,  soit  en- 
core, ce  qui  est  plus  probable ,  qu'elle  pressenttt  que  c^tte 


(1)  Entre  autres,  les  archeveques  de  Mayence,  de  Cologne  et  de  Treves; 
les  eveques  de  Worms,  de  Strasbourg,  de  B^le  et  de  Metz  ;  les  waldgraves 
Conrad  et  Emicbon;  Tbierry,  seigneur  de  Katzenellenbogen ;  Frederic  et 
Ulbylde  de  Linange;  Bercbtold  de  Ligenbagen ;  Poppon  et  Sophie  de  Zuricb 
Ulrlc  de  Ferrette,  Gerlach  de  Lunebourg,  etc. 


(  iU  ) 

demande  cachait  des  arri6re-pens6es  dont  elle  ne  pouvait 
encore  d^m^ler  loute  la  porlee,  tant  y  a«t-il  qu'elle  refusa. 
Le  seigneur  revint  a  la  charge :  la  princesse  refusa  de 
nouveau  et  avec  plus  d'energie. 

Siipces  eotrefaites,  la  guerre  comment  et,  comme  nous 
Tavons  dit,  traina  en  longueur.  Le  si^ge  d'Augsbourg  re- 
tarda  le  reiour  du  due  a  Donawerth,  bien  au  deli  du  terme 
qu*il  avail  fixe.  Fatigu^e  de  sa  solitude,  la  princesse  ecrivit 
a  Louis  de  Bavi^re  pour  le  prier  de  revenir  au  chateau  de 
Donawerth  et  de  con6er  le  commandement  des  troupes  k 
Tun  de  ses  capitaines.  Elle  Ecrivit  en  mSme  temps  an 
chevalier  que,  s'il  pouvait  determiner  le  due  k  revenir, 
elle  lui  accorderait  volontiers,Ji  son  retour,  ce  qu'elle  avait 
toujours  refus^  jusque-li.  Elle  ecrivit  cela  naivement,  sans 
penser  k  mal  et  sans  se  douter  que  cette  phrase  devait  lui 
etre  imput^e  k  crime  et  devenir  la  cause  de  sa  niorC.  Puis, 
elle  confia  les  deux  leltres  k  un  messager ,  le  pressant  de 
faire  diligence. 

Le  messager  partit,  arriva  au  camp,  plus  lard  nomrn^ 
Friedberg,  et  remit  au  due  la  missive  qui  lui  ^taitdestin^e. 
II  s*informa  en  meme  temps  du  chevalier.  —  Que  lui 
veux-tu?  demanda  brusquement  le  due  Louis  au  porteur 
de  la  lettre.  —  J'ai  un  message  pour  lui  de  la  part  de  la 
duchesse,  r^pondit  I'homme. 

Aussitdt  le  d^mon  de  la  jalousie  mordit  le  prince  au 
coeur.  —  Donnez-moi  le  message,  dit-il,  avec  le  plus  grand 
caFme,  a I'^tranger;  je  le  remettrai  moi-m^me  au  sire,  lors- 
quMl  sera  de  retour.  En  effet,  le  chevalier  op^rait  une  di- 
version du  cdt^  oppos^  de  la  ville  ou  se  trouvait  le  prince. 

Le  messager,  sans  defiance,  remit  la  lettre  au  due,  et 
s'eloigna. 

Rest^  seul ,  Louis  de  Bavi^re  donna  libre  cours  a  sa 
fureur. 


(  413  ) 

D'une  main  treroblante,  ii  ouvre  la  lettre  et  d^vore  des 
yeux  les  quelques  lignes  envoy^es  par  la  duchesse.  Ces 
paroles,  dont  il  ne  saisit  pas  Ic  veritable  sens,  lui  semblent 
une confirmation  ^vidente  de  ses  soup<;ons;  point  de  doute, 
il  exisle  un  commerce  adullere  entre  sa  femme  et  le  che- 
valier, el  il  jure,  par  les  serments  les  plus  formidables,  de 
punir  sans  retard  T^pouse  infid^le. 

II  monte  a  cheval  et,  suivi  de  deux  ecuyers,  quitte  le 
camp  au  galop. 

On  arriva  dans  la  nuit  au  chateau  de  Donawerth.  Le 
clairon  des  sentinelles  eut  bientdt  r6veill6  les  habitants. 
Marie  de  Brabant  et  sa  belle-soeur,  la  reine  Elisabeth,  ne 
furent  pas  les  dernieres  a  accourir.  Aussitdt,  d*une  voix 
^trangl^e  par  la  colore,  le  due  reproche  i  sa  femme  son 
infidelity  et,  en  meme  temps, il  tire  de  son  sein  la  lettre  ac- 
cusatrice.  Laprincesse  s'explique  alors  Tindignation  de  son 
^poux;  mais  comme  elle  se  sait  innocente,  elle  lui  parte 
le  langage  de  la  raison  et  de  la  v£rit6,  et  Jui  expose  sans 
detours  le  pr^tendu  myst^re.  Elle  ne  fait  qu*exciter  da  van- 
tage la  fureur  de  Louis  de  Bavi^re  qui  lui  annonce  qu'elle 
va  mourir.  En  vain  elle  jure  qu'elle  est  innocente  et  fait 
appel  k  tons  ceux  qui  Tentourent;  en  vain  la  reine  Elisa- 
beth, prostern^e  aux  pieds  de  son  fr^re,  t&che  de  Tapaiser 
par  ses  larmes  et  ses  prieres ;  en  vain  elle  le  conjure  de 
differer  une  vengeance  dont  il  ne  se  repentira  que  trop 
tdt :  tout  est  inutile. 

Louis,  qui  semble  en  proie  k  un  acc^s  de  d^mence,  donne 
ordre  au  soldat  qui  ^tait  de  garde,  de  trancher  la  t^te  de 
rinfortun^e  princesse,  et  celle-ci,  en  entendant  cet  arret 
barbare ,  s'^vanouit.  Le  shire  ob6it  machinalement,  et  la 
t^te  de  Marie  de  Brabant  alia  rouler  aux  pieds  de  son 
mari.  La  reine  Elisabeth  s'enfuit  ^pouvant^e.  Mais  la  vue 


(  414  ) 

du  sang,  loin  de  calmer  le  due,  ne  fit  qu^augmenter  sa 
rage.  Comme  la  suivante  de  la  duchesse,  Helica  de  Prenn- 
berg,  lui  reprochait  sa  folle  cruaut6,  le  due  la  frappa  lui- 
m^me  et  il  ordonna  de  pr^cipiter  de  la  tour  la  femme  du 
gouverneur  du  eMteau ,  qu'il  aceusait  d'etre  la  eompliee 
de  I'adult^re. 

Cette  horrible  trag^die  se  passait  le  18  Janvier  1256. 

Une  tradition  ajoute  que  dans  la  nuit  qui  suivit  le  erime, 
le  due  Louis,  en  proie  k  un  affreux  cauchemar,  et  deji 
poursuivi  par  le  remords  vengeur,  vit  apparaitre  au  pied 
de  son  lit  le  speetre  de  sa  femme.  La  tete  adherait  au  tronc, 
seulement  une  bande  de  sang  de  la  largeur  du  doigt  lui 
entourait  le  col  comme  un  collier  naturel.  Des  larmes  rou- 
laient  des  yeux  de  Marie  de  Brabant  et  elle  dit  d*une  voix 
plaintive  k  Louis  de  Baviere  qu'elle  venait  lui  pardonner 
sa  cruaul^;  mais  que,  pour  expier  son  crime  aux  yeux  des 
hommes,  il  devait  se  rendre  k  Rome  et  accomplir  la  peni- 
tence que  le  souverain  pontife  lui  imposerait. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  cette  vision,  lorsque  le  due  de 
Baviere  parut  le  matin  aux  yeux  de  ses  serviteurs,  on  re- 
marqua  avee  stupeur  que  ses  cheveux  avaient  blancbi  pen- 
dant cette  nuit  fatale :  il  n'avait  que  vingt-sept  ans. 

Avant  d'aller  plus  loin,  passons  au  crible  de  la  critique 
le  r^cit  qui  precede. 

{A  continuer,) 


(  415  ) 


GLASSE  DES  BEAUX- ARTS. 


Seance  du  1'^  decembre  1870. 

M.  Ch.-A.  Fraikin  ,  directeur. 

M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents  :  MM.  L.  Alvin,  F.-J.  F^lis,  G.  Geefs, 
A.  Van  Hasselt,  J.  Geefs,  Ed.  Fetis,  Edm.  De  Busseher, 
Alph.  Balat,  Aug.  Payen,  le  chevalier  L^on  de  Burbure, 
J.  Franck,  G.  De  Man,  Ad.  Sirel,  J.  Leclercq,  Em.  Slin- 
geneyer,  Alexandre  Robert,  membres;  De  Biefve,  corres- 
pondant. 

M.  Ed.  Mailly,  correspondant  de  la  classe  des  sciences, 
assiste  a  la  stance. 


CORRESPONDANCE. 


Une  circulaire  de  M.  le  gouverneur  du  Brabant,  relative 
au  Te  Deum  du  15  novembre  dernier  pour  la  fete  patro- 
nale  du  Roi,aete  conimuniqu^e  k  MM. les  acad^miciens. 

—  M.  le  Ministre  de  Tint^rieur  adresse  un  exemplaire 
du  budget  de  son  d^partement  pour  1871.  —  Remerct- 
ments. 


(  416  ) 

—  MM.  les  questeurs  du  S^nat  et  de  la  Chambre  des 
repr^sentants  adressent  des  cartes  de  tribune  reserve 
pour  la  session  legislative  de  1870-1871. —  Remerciments. 

—  M.  le  secretaire  perp^tuel  signale,  parmi  les  der- 
ni^res  publications  acad^miques  parues,  la  premiere  par- 
tie  du  tome  III  de  la  Biographie  nationale. 

—  M.  F.-J.  F6tis  pr&ente  la  notice  qu'il  vient  de  r&li- 
ger  sur  la  vie  et  les  travaux  de  Charles  de  B^riot,  membre 
de  la  classe,  d^c^d^  le  8  avril  1870.  —  Des  remerciments 
sont  adress^s  k  M.  F6tis  pour  ce  travail,  qui  prendra  place 
dans  VAnnuaire  sous  presse. 


GONCOURS  DE  STASSART  POUR  UNE  NOTICE  SUR  UN  BELGE 

GEIjEBRE. 

M.  le  secretaire  perpetuel  signale  que  le  concours  pour 
une  notice  sur  Van  Dyck,  au  sujet  duquel  la  classe  a  et^ 
consult^e ,  et  dont  le  terme  fatal  expirait  le  30  novembre 
dernier,  n'a  pas  donn^  de  r^sultat.  —  II  en  sera  r^f^re  k  la 
classe  des  lettres,  qui  a  ouvert  ce  concours,  comprenant 
aussi  une  notice  sur  Mercator.  Une  prolongation  du  d6lai 
fatal  sera  demand^e. 


Elections. 


La  commission  sp6ciale  des  finances  de  la  classe,  insti- 
tute en  vertu  de  Particle  41  du  r^glement  g^n^ral  et  com- 
pos^e,  pour  1870,  de  MM.  L.  Alvin,  F.-J.  F^tis,  Fraikin, 
G.  Geefs  et  Partoes,  est  maintenue  pour  1871. 


(  *17  ) 


CONCOURS  POUR  1872. 


La  classe  inscril,  d^s  h  present,  les  questions  suivantes 
au  programme  de  concoars  de  cette  ann^e  : 

PREMliiRE  QUESTION. 

Faire  Vhistoire  de  la  sculpture  en  Belgique  aux  XVII"^' 
et  XVllf^  siecles. 

deuxi£:me  question. 

Apprecier  les  travaux  des  peintres  beiges  qui  ont  fleuri 
dans  la  seconde  moitie  du  XVIlt^  siecle. 

Une  m^daille  d'or,  de  la  valeur  de  mille  francs,  estdes- 
tin^e  k  la  premiere  question,  et  une  medaille  d'or,  de  la 
valeur  de  six  cents  francs,  est  r^serv^e  a  la  seconde. 

Le  terme  fatal  expirera  le  1"  juin  1872. 

Les  formalit^s  k  remplir  sont  les  m&mes  que  pour  le 
concours  de  iSli  (1). 


(1)  Voir  Bulletins,  ^*  s^rie,  tome  XXX ,  pages  267  et  sniv. 


(  418  ) 


CL/lSSe    D£S    SCIENCES 


Seance  du  15  decembre  1870. 

M.  G.  Dewalque,  direcleur,  pr&ident  de  TAcad^mie. 
M.  Ad.  Quetelet  ,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents  :  MM.  J.  d'Omalius  d'Halloy,  J.-S.  Slas, 
L.  de  Koninck,  P.-J.  Van  Beneden ,  Edm.  de  Selys  Long- 
cbamps,  le  vicomte  B.  du  Bus,  Gluge,  Melsens,  J.  Liagre, 
F.  Duprez,  Poelman,  E.  Quetelet,  H.  Maus,  M.  Gloesener, 
A.  Spring,  Candeze,  Eug.  Coemans,  F.  Donny,  Ch.  Mon- 
tigny,  Steichen,  Brialmont,  E.  Dupont,  membres;  E.  Ca- 
talan, associe;  A.  Bellynck,  correspondant. 


CORRESPONDANCE. 


Une  lettre  du  palais  informe  que  Leurs  Majest^s  ne 
pourront,  k  regret,  assister  k  la  s^nce  publique  du 
16  decembre. 

S.  A.  R.  le  comte  de  Flandre  a  fait  connattre  egalement 
quMl  ne  pourrait  se  rendre  k  Tinvitation  de  la  classe. 

—  M.  le  Ministre  de  Tint^rieur  adresse  une  copie  d'un 
arr6t6  royal  du  o  d^embre,  nommant  M.  L,  Gallait,  direc- 


(  419  ) 

teur  de  la  classe  des  beaux-arts  pour  1871,  president  de 
rAcademie  pour  la  mSme  ann^e. 

—  Le  mSme  haul  fonctiounaire  fait  parvenir,  pour  la 
Bibliotheque,  les  iivraisons  213  et  214  de  la  Flora  batava. 
—  Remercimenls. 

—  L'observatoire  royal  de  Berlin  remercie  pour  le  der- 
nier envoi  de  publications  acad^miques. 

—  M.  Ad.  Quetelet  communique  une  lettre  de  M.  H-.-A. 
Newton,  de  New-Haven  (fitats-Unis) ,  sur  I'apparition  des 
^toiles  fliantes  de  la  periode  du  mois  de  novembre. — Cette 
lettre  prendra  place  apres  la  communication  sur  le  meme 
sujet,  pr6sent6e  lors  de  la  derni^re  stance. 

—  M.  le  secretaire  perp^tuel  pr^sente  le  r&um6  des  ob- 
servations m^t^orologiques  faites  k  Somergem,  pendant  le 
mois  de  novembre  1870,  par  M.  P.  Vertriest. 

—  M.  L.  de  Koninck  offre,  au  nom  des  auteurs, 
MM.  L.-L.  de  Koninck  fils  et  Dietz ,  Touvrage  suivant : 
Manuel  pratique  d'analyse  chimique  appliquee  a  I'indus- 
trie  du  fer.  —  Remerciments. 

—  MM.  Gilbert  et  Catalan  sont  nomm^s  commissaires 
pour  I'examen  d*un  m^moire  de  M.  Saltel,  intitule :  These 
sur  certains  systemes  de  courbes  geometriques. 


(  420  ) 


GONGOURS  DE  STASSART  POUR  UNE  NOTIGE  SUR  UN  BEL6E 

II  est  donn^  connaissance  de  la  prorogation ,  par  la  classe 
des  lettreSy  du  coDCours  pour  la  Dotice  sur  Mercator,  au 
sujet  duquel  la  classe  des  sciences  avait  H&  consult^e. 


Elections. 

La  classe  procMe,  en  comity  secret,  conformeroent  a 
I'article  2  du  reglement  g^n^ral,  au  remplacement  de  deux 
associ^s  de  la  section  des  sciences  naturelles,  MM.  Moreau 
de  Jonn^s  et  Lacordaire,  d^c^d^s  pendant  le  courant  de 
I'annee  1870.  Elle  procede  6galement  k  I'election  de  deux 
correspondants. 

Le  r^sultat  de  ces  nominations  sera  proclam^  en  stance 
publique  de  la  classe. 


CONCOURS  DE  1870. 


Un  seul  m^moire  a  6i^  re<;u  en  r^ponse  au  concours  de 
cette  ann^e. 
II  concernait  la  premiere  question ,  ainsi  eon^ue  : 

Examiner  et  discuter  les  precedes  suivis  pour  determi" 
ner  la  declinaison,  Nnclinaison  et  Vintensite  magnetiques 


(  421  ) 

du  globe  terrestre,  ainsi  que  les  variations  seculaires  et 

■ 

diurnes^  el  porlait  pour  devise  : 

Si  I'on  consid^re  I'intensit^  magn6tique  horizontale  en  admetlant 
la  distinction  des  saisons ,  et  en  ayant  ^gard  k  la  variation  diurne , 
•   on  trouve  des  r^saltats  assez  remarquables. 

(Ad.  Qdetelet,  Physique  du  globe.) 

Void  les  rapports  des  commissaires  qui  avaienl  et6  char- 
ges d^examiner  ce  travail  : 

<  I.es  elements  du  magn^tisme  du  globe  terrestre  sont 
de  plusieurs  esp^ces  : 

La  d^cliaaison  et  Tinclinaison  relatives  de  Taiguille  ai- 
mantee  ou  du  barreau  aimant^  en  un  lieu  quelconque  du 
globe,  sa  d^clinaison  el  son  inclinaison  absolues,  c'est-i- 
dire  exprim^es  par  une  unit^  fixe  et  d^termin^e,  les  inten- 
siles  totales  relative  et  absolue  du  magnetisme  terrestre, 
ainsi  que  leurs  composantes  horizontales  et  verticales  en 
un  lieu  quelconque  de  la  terre. 

Quelles  sont  les  methodes  les  meilleures  a  suivre  pour 
determiner  le  plus  exaclement  possible  chacun  des  ^le- 
menls  pr^nommes? 

Ces  elements  eprouvenl  chacun  trois  sorles  de  varia- 
tions, des  variations  seculaires,  periodiques  et  diurnes. 
Quels  proc6d&  faul-il  employer  pour  determiner  chacune 
de  ces  variations  aussi  exaclement  que  possible? 

Quel  est  le  mode  de  suspension  le  plus.exact  de  Taimant 
mobile  soumis  a  Texperience?  Faul-il  preferer  les  aimanls 
mobiles,  legers  (de  moins  de  50  grammes,  par  exemple),  k 
des  aimanls  mobiles  lourds  (de  2,  de  4,  de  6  kilogrammes), 

2™*  S^.RIE ,  TOME  XXX.  28 


(  422  ) 

ou  r^iproquement  ?  Comment  atl^oue-t-OD  les  r^istances 
au  mouvement  de  TainiaDt  mobile,  telles  que  le  frotle- 
ment,  la  resistance  et  les  couranls  d'air,  les  momeDts 
d'inertie,  la  torsion  des  ills  de  suspension,  Tinfluence  de 
la  temperature  sur  les  aimants,  et  comment  tient-on 
compte  par  le  calcul  des  effets  nuisibles  de  la  torsion  des 
tils  de  suspension,  et  de  la  temperature  qu*on  ne  peut  em- 
pficher  d'agir? 

Les  questions  k  traiter,  on  le  voit,  soot  oomhreuses, 
et  plusieurs  sont  difficiles  et  delicates.  II  faut  decrire  bon 
nombre  d'instruments,en  exposer  et  en  appr^cier  la  theo- 
rie,  et  Justifier  celle-ci  par  des  experiences  et  des  obser- 
vations. Une  exposition  raisonn^e  et  critique  des  metho- 
des  perfectionnees  et  r^centes ,  propos6es  pour  r^soudre 
les  questions  indiqu^es  pr^cedemment,  constituerail  un  en- 
semble (corps)  de  doctrines  sur  le  magn^tisme  terrestre  qui 
serait  fort  utile. 

La  question  pos^e  par  I'Academie  avait  precis^ment  pour 
but  de  provoquer  un*  travail  de  ce  genre. 

Nous  allons  maintenant  voir  comment  et  jusqu'^  quel 
point  ce  but  a  ^te  atteint  par  Fauteur  de  la  r^ponse  faite  i 
cette  question. 

Le  m^moire  soumis  k  mon  examen  se  compose  de  deui 
parties  distinctes.  La  premiere  est  th^orique,  Tautre  con- 
tient  la  description  des  instruments  recents  principaux, 
leurs  applications  et  la  maniere  de  s'en  servir. 

Dans  un  avant-propos ,  I'auteur  fait  voir  les  difficultes 
inh^rentes  k  T^tude  du  magn^tisme  terrestre.  II  passe  en- 
suite,  sans  donner  de  plan  explicatif  des  mati^res  k  trai- 
ter, au  sujet  m^me  de  la  question.  Dans  les  quatre  pre- 
miers paragrapbes,  il  explique  longuemenl  la  distribution, 
rinductton  et  la  conservation  de  la  force  magnetique  dans 


(  423  ) 

les  aimaots,  et  la  constiiiilion  de  celte  force  dans  leurs 
diff^rentes  parlies. 

Dans  le  §  V,  portant  le  tilre  :  Aimantation,  I'auteur  ex- 
pose d'abord  comment  se  developpe  le  magn^tisme  dans 
un  barreau  d'acier  par  Tinfluence  d'un  barreau  aimanle;  il 
d^crit  toutesles  m^thodes  d'aimanlation  connues,  les  com- 
pare entre  elles  et  en  deduit  comme  consequences :  1"*  que 
la  m^thode  de  la  simple  touche  est  tres-commode  et  tr6s- 

• 

bonne  pour  aimanter  des  barreaux  lagers,  et  que,  en  outre, 
elle  est  susceptible  de  donner  beaucoup  de  force  si  Ton 
emploie  des  inducteurs  puissants;  2^  que  toutes  les  m^tho- 
des  donnent  des  r^sultats  plus  forts  quand  on  applique 
I'inducteur  sur  toutes  les  faces  du  barreau;  5°  que  la  m^- 
thode  de  la  double  touche  k  p6les  fixes  et  separ^s  en  con- 
tact avec  le  barreau  d'acier,  les  pdles  sup^rieurs  6tant  r6u- 
nis  par  un  barreau  de  fer,  est  tres-puissante ;  4°  que  par 
ia  m^thode  d'aimantation  h  Taide  d'un  6lectro-aimant  a 
deux  branches,  anim6  par  un  courant  6lectrique  tr^s-in- 
tense,  on  developpe  dans  les  barreaux  d'acier  des  magn^- 
tismes  plus  puissants  que  par  toutes  les  autres  m^thodes , 
et  que,  en  outre,  cette  m^tfaode  n'est  pas  seulement  la  plus 
puissante,  mais  aussi  la  plus  commode,  la  plus  prompte 
et  la  plus  propre  k  ne  pas  donner  lieu  k  des  points  conse- 
quents. 

Apres  avoir  appr^ci^  les  m^thodes  d'aimantation,  I'au-* 
teur  expose  successivement  dans  le  m^me  paragraphe  les 
lois  d'aimantation  par  frictions  successives,  constal^es,  il  y 
a  di}k  longlemps,  par  M.  A,  Quetelet^  et  les  lois  de  la  de- 
|)erdition  du  magn^tisme  des  barreaux  aimant^s.  D'apr^s 
a.A.Quetelety  <  I'aimantation  primitive  est  toujoursia  plus 
:»  puissante  :  elle  ne  fait  que  s'affaiblir  par  les  renverse- 
»  ments  successifs  de  la  polarity ;  mais  les  differences  de- 


[ 


(  424  ) 

»  viennent  de  plus  en  plus  faibles  '^  mesure  que  les  ren- 
»  versements  se  multiplienl.  » 

<  Le  retablissement  de  la  polaril6  primilive  est  toujours 
»  le  plus  facile,  landis  que  riDversion  devient  de  plus  en 
»  plus  difficile  k  mesure  que  le  nonibre  d'inversions  s*ac- 
»  croit.  » 

<  Le  maximum  de  force  d'un  barreau  ou  d'une  aiguille 
»  ne  s'acquiert  que  par  des  frictions  completes,  c'est-a- 
»  dire  failes  sur  toutes  les  faces.  Les  aimants  inducteurs 
»  donnent,  toutes  choses  egales,  aux  barreaux  de  memes 
»  dimensions  qu'eux ,  une  force  magn^tique  ^gale  a  celle 
»  qu*ils  possedent,  et,  dans  les  barreaux  de  dimensions 
D  difierentes,  les  forces  acquises  sont  comme  les  cubes  des 
»  dimensions  homologues.  d 

«  Quand  on  opere  sur  des  aimants  avec  des  inducteurs 
»  plus  faibles  qu'eux,  on  affaiblil  les  premiers.  » 

On  sail  qaun  barreau  d'acier  aimanl^  r^gulierement  et 
abandonne  k  lui-m^me,  perd  petit  a  petit  de  sa  force;  mais 
cette  d^perdition  se  fait-elle  suivant  une  certaine  loi?  Con- 
tinue-l-elle  indefiniment  ou  s'arr6te-l-elle  apres  qu'elle  est 
parvenue  k  une  certaine  limite  de  decroissement?  M.  Han- 
steen,  savant  physicien  et  astronome  norw^gien,  a  le  pre- 
mier cberch6  k  d^montrer  que  la  deperdition  dont  il  s'agit 
^tait  soumise  k  une  loi,  et  il  a  trouve  que  cette  loi  de  de- 
croissement suivait  une  progression  geometrique ,  jusqu*a 
une  certaine  limite  au  dela  de  laquelle  elle  restait  conslante. 
II  a  observe  qu'un  de  ses  aimants  n'atteignait  la  limite  ile 
dt^croissement  qu^au  bout  de  quatorze  ans  et  demi,  tandis 
qu'un  autre  s'en  approcbait  au  bout  de  sept  mois.  L*auleur 
du  m^moire  qui  nous  occupe  n'admet  pas  la  loi  de  Han- 
sieen;  il  rapporte  des  experiences  de  lA.Lamont  qui  prou- 
vent  que  la  temperature  exerce  une  notable  influence  sur 


(  425  ) 

les  forces  des  aimants  en  modifiant  leur  degr6  de  trempe, 
influence  donl  Hansteen  ne  tenait  pas  compte  dans  ses 
recherches. 

A  la  On  du  paragraphe  YI,  Tauteur  recommande  que 
I'acier  k  choisir  pour  en  faire  de  bons  aimants,  soil  homo- 
gene,  d'une  constiluiion  mol^culaire  uniforme  et  k  grains 
fins;  <  autrement  la  trempe, »  dit-il,  <  ne  sera  pas  uni- 
»  forme  non  plus;  le  barreau  s'aimantera  diificilement  et 
i>  k  un  faible  degr^.  »  Quant  au  mode  de  la  trempe,  <  le  bar- 
reau, »  dit  Tauteur,  «  ne  devra  pas  etre  tremp6  trop  chaud 
ou  brA16.  Le  bon  acier  fondu  anglais  (d'une  densite  de  7,79 
k  7,93)  devra  6tre  chaufl(§  graduellement  et  trfes-uniforme- 
ment  jusqu^au  rouge  brillant  (prenant  dans  le  feu  les  cou- 
leurs  jaune-paille)  et  puis  etre  immerg6  soudain  dans  une 
grande  masse  d'eau  froide.  j>  C'esl  ce  mode  de  trempe  qui 
parait  k  I'auteur  tr^s-propre  k  donner  de  bons  aimants. 

Quels  poids  faul-il  donner  aux  aimants  mobiles  dans 
les  recherches  magn^tiques?  Le  c^lebre  Gauss  s'est  servi, 
dans  ses  savantes  recherches  sur  le  magnelisme  terrestre, 
d'aimants  de  deux,  de  quatre,  meme  de  dix  kilogrammes; 
M.  Lamont,  au  contraire,  apr^s  avoir  essaye  des  aimants 
lourds  et  des  aimants  lagers  de  cinquante,  de  quatre-vingts 
grammes  et  m^me  des  aiguilles  qui,  dans  plusieurs  expe- 
riences, ne  pesaient  que  quelques  grammes,  a  reconnu 
qu'il  y  avait  avantage  k  se  servir  d'aimants  legers :  car  les 
aimants  minces  prennent  rapidement  la  temperature  du 
milit'u  environnant  et  ils  atteignent  une  grande  r^gularite, 
ainsi  que  le  degr^  de  trempe  convenable  dans  tons  les 
points;  enferm^s  dans  des  boites  etroites  et  par  consequent 
hors  de  toute  influence  des  courants  d^air,  ils  indiquent, 
d^apr^s  les  observations  de  M.  Lamont^  les  deviations  de 
leurs  positions  d'equilibre  promptement  et  exactement.  Ces 


(  426  ) 

raisons  sonl  celles  qui  determinent  Tauteur  k  adherer  i 
ropinioi>  du  savant  astronome  de  Munich. 

Dans  le  §  VII,  Tauleur  determine,  par  des  considera- 
tions tant  dynamiques  que  statiques,  la  mesure  des  forces 
inagnetiques,  el  il  ^tablit  cette  mesure  en  vue  du  magne- 
tisme  terrestre,  en  adoptani  Tunit^  de  force  magn^tique 
propos^e  par  Gauss. 

Dans  le  §  VIII,  ayant  pour  titre  :  Quelques  proprietes 
des  aimants  simples^  est  espos^,  sous  la  forme  purement 
tbeorique,  Fensemble  des  questions  que  comporte  Tetude 
du  magnetisme  terrestre  et  qui  sont  k  resoudre  dans  les 
observatoires  magn^tiques.  Cest  ainsi  qu'en  mecanique 
on  traite  d'abord  la  theorie  du  pendule  simple  ou  fictif  et 
qu'apres  on  expose  celle  du  pendule  compost. 

Dans  le  §  IX,  intitule  :  Moment  magnetique  d'un  aimant 
compose,  Tauteur  determine  le  moment  magnetique  d'un 
aimant  compost  et  enseigne  k  trouver  la  vraie  direction  de 
Taxe  magnetique  d'un  aimant. 

Dans  le  §  X,  portant  le  titre  :  Oscillations  d'un  aimant 
horizontal,  resistance,  moment  d^inertie^  Fauteur  etablil 
d'abord  une  formule  g^nerale  qui  conduit  k  I'expression 
de  la  dur^e  des  oscillations  d*un  aimant  compost,  en  fonc- 
tion  de  son  moment  magnetique  et  de  son  moment  d'iner- 
tie;  il  determine  la  duree  pour  le  cas  oil  Tamplitude  de 
Taimant  a  une  valeur  finie  et  dans  celui  oA  cette  ampli- 
tude est  inftnimenl  petite.  Quant  aux  procedes  k  suivre 
pour  compter  les  oscillations,  il  prefere  celui  suivi  par 
A,  Quetelet  k  celui  adopte  par  Gauss.  Ce  dernier  pointe  aa 
passage  de  Taiguille  dans  le  meridien ,  ce  qui  oblige  Tob- 
servateur  a  se  tenir  plus  pr^s  de  finstrument  que  si  Tod 
pointe  aux  extremites  de  Tamplitude,  comme  font  A,  Que- 
telet  et  Sabine;  la  difference  des  observations  faites  par 
Gauss  et  A,  Quetelet  ne  montait  qu'4  0",05. 


(  427  ) 

Dans  ce  meme  paragraphe ,  I'auteur  ^tudie  la  resistance 
due  au  froltement  des  pivots  des  aiguilles,  celle  de  Fair 
proporlionnelle  k  la  vitesse,  et  celle  de  la  torsion;  il  re- 
commande  meme  de  ne  pas  negliger  la  resistance  d'un  sim- 
ple fil  de  soie  et  introduit  dans  la  formule  des  oscillations  les 
coefficients  de  correction  relatifs  aux  resistances.  L'auteur 
indique  comment  oh  determine  par  le  calcul  le  moment 
d'inertie  de  Taimant  si  sa  forme  est  reguli^re,  et  comment, 
dans  les  autres  cas ,  on  le  determine  par  le  proc^de  de 
Gauss. 

Dans  le  §  XI ,  qui  est  intitule :  Action  reciproque  de  deux 
aimants  horizontaux,  Tauteur  veut,  sans  aucun  doute, 
exprimer  Taction  magn^tique  du  globe  terrestre  sur  une 
et  sur  deux  aiguilles,  ou,  en  d'autres  termes,  Tinlensite 
relative  et  I'intensite  absolue  du  magn^tisme  terrestre. 
L'intensite  magnetique  de  la  terre  se  determine  en  faisant 
osciller  une  aiguille  aimant^e  placee  dans  le  meridien  ma- 
gnetique, en  tenant  compte  de  Tinfluence  de  tons  les  coef- 
ficients correcteurs  dont  nous  avous  appr^cie  les  effets  pr^- 
cedemment.  Si  elle  (Faiguille)  conservait  toujours  la  meme 
force  magnetique,  dans  tons  les  lieux  et  dans  tons  les 
temps,  on  obtiendrait  la  valeur  absolue  de  la  force  magne- 
tique du  globe  terrestre ;  mais  cela  n'ayant  pas  lieu,  on  ne 
determine  ainsi  que  l'intensite  relative.  Pour'obtenir  Tin- 
tensite  absolue,  il  faut  determiner  Fintensite  magnetique 
du  globe,  independamment  Au  magnetisme  de  Taiguille. 
C'est  i  Poisson  que  revient  I'bonneur  d'avoir  resolu  le 
premier  ce  probleme  important.  Sa  methode  consiste  k 
faire  osciller  separement,  par  Tinfluence  du  magnetisme 
terrestre,  deux  aiguilles  a  et  6,  la  premiere  de  Tintensite 
magnetique  fei  la  seconde  de  Tintensite  /*',  k  placer  en- 
suite  les  centres  de  gravite  de  ces  deux  aiguilles  sur  la 


(  428  ) 

lu^me  ligne  parall^le  k  h  force  directrice  du  globe  dans  le 
m^me  meridien ,  et  k  faire  osciller  a  sous  rinfluence  da 
magnetisme  du  globe  terrestre  et  de  b  en  repos;  de  faire  os- 
ciller ensuile  b  sous  Finfluence  de  la  terre  et  de  a  en  re- 
pos. Par  cette  m^thode,  on  obtient  trois  equations  dont  les 
seconds  membres  contiennent  les  quantil^s  k  determiner 
par  les  experiences,  et  dont  les  premiers  membres  sont  res- 
pectivement  xf,  xf  ei  ff  ^x  etant  I'intensite  cherchee  de 
la  terre.  On  voit  qu'en  multipliant  la  premiere  Equation 
par  la  seconde,  et  qu*en  rempla^ant  le  produit  ff  par  sa 
valeur  d^duite  de  la  troisieme,  on  connaitra  x,  les  au- 
tres  quanlites  6tant  k  determiner,  comme  on  vient  de  le 
dire,  par  des  experiences.  Poisson  n'a  pas  cherche  ces 
donnees  exp^rimen tales,  «t,  de  plus,  il  avait  choisi  deux 
aiguilles  a  et  6  d*inclinaison  et  plac^es  dans  le  meridien 
magnetique,  ce  qui  occasionnait  des  difficult^s,  puisque 
MM.  Moser  et  Riess  n'ont  pas  r^ussi  k  verifier  sa  m^thode 
exp^rimentale. 

L'auteur  du  m^moire  expose,  discute  et  critique  la  me- 
(hode  de  Poisson ,  que  M.  Lamont  a  perfectionnee  en  em- 
ployant  des  aiguilles  horizontales,  comme  le  montre  Tau- 
teur. 

Gauss  a  propose  une  autre  m^thode  pour  r^soudre  le 
m^me  problfeme;  elle  consiste  :  1"  k  faire  osciller,  par 
I'aclion  magnetique  du  globe,  une  aiguille  aimantee  hori- 
zontale  plac^e  dans  le  meridien  magnetique;  ^'^  k  faire  de- 
vier  la  meme  aiguille  du  meridien  par  un  aimant  fixe  per- 
pendiculaire  au  meridien  et  passant,  s'il  etait  prolonge,  par 
le  milieu  (ou  le  centre)  de  I'aiguille ;  cet  aimant,  place  k  la 
distance  r,  faisait  devier  la  m^me  aiguille  d'un  angle  v;  or, 
avec  ces  quantites  t;  et  r  et  toules  celles  contenues  dans 
Texpression  t  de  la  duree  connue  des  oscillations  de  Tai- 


(  429  ) 

guille,  Gauss  a  form^  deux  equations  au  moyen  desquelles 
il  eliminait  la  force  magnetique  M  de  i'aiguille,  ealcu- 
lait,  par  consequent,  independamment  de  M,  la  compo- 
sante  horizon  tale  T  du  raagnetisme  de  la  terre,  et,  par 
suite,  la  force  naagn^tique  totale,  en  mnltipliant  T  par  le 
cosinus  de  Tangle  de  rinclinaison  magnetique  du  lieu  d'ob- 
servation.  En  exprimant  ce  produit  par  Tunit^  adoptee  par 
Gauss ,  on  obtenait  Tintensit^  cherch^e  pour  le  lieu  d'ob- 
servation. 

L'auteur  du  memoire  expose,  avec  quelques  simplifica- 
tions ,  tons  les  calculs  faits  par  Gauss  et  meme  ceux  assez 
longs  que  I'illustre  savant  a  fails  pour  obtenir  toutes  les 
corrections  n^cessaires  et  desirables. 

Dans  le  §  XII ,  intitule  :  Influence  de  la  temperature, 
Tauteur  montre  comment  il  faut  tenir  compte de  Finfluence 
de  la  temperature  sur  les  aimants,  laquelle  modifie  la 
trempe  de  ceux-ci  et  fait  varier  par  suite  leur  inlensite 
magnetique.. 

Par  tie  descriptive  et  appliquee.  —  Dans  cette  partie, 
l'auteur  du  memoire  dont  nous  parlous  ne  pouvait  guere 
faire  autre  chose  qu'eraprunter  la  description  des  princi- 
paux  appareils  faite  par  leurs  auteurs  memes,  ou  par  ceux 
qui  s'en  servent  le  plus  fr^quemment.  lis  sont  e.videmment 
le  mieux  k  memede  fournirles  donnees  de  leurs  observa- 
tions et  de  leurs  experiences ,  et  aptes  a  juger  ou  S  appr6- 
cier  les  qualites  des  instruments  employes.  Aussi,  Tauteur 
du  memoire  dont  nous  parlous  a-t-il  du  elre  simple  histo- 
rien  de  la  description  et  des  usages  des  appareils. 

Quant  k  la  redaction,  elle  est  claire  et  correcte.  Des 
figures  aidenl  encore  h  en  rendre  la  lecture  plus  facile. 

Yoici  cependant  quelques  additions  a  faire,  qui  ren- 
draient  le  travail  plus  complet : 


(  430  ) 

1**  L'auteur  n'a  pas  donn^  de  precede  pour  compter  le 
nombre  d'oscillalions; 

2""  II  n'a  pas  parl^  de  rinfluence  de  Tequation  person- 
nelle  dans  les  observalions,  ni  de  la  mauiere  de  TatteDuer 
aulant  que  possible; 

S""  II  aurait  pu  insister  plus  sur  les  avantages  qu'on  troa- 
verait  k  faire  les  observations  a  distance  des  instruments; 

4°  II  n'a  pas  indiqu^  le  proc^d6  d'Arago,  consistant  k 
determiner  la  force  magn^tique  d'une  aiguille  aimant^e 
tournant  par  Tinfluence  d'une  plaque  de  cuivre  en  rotation 
dans  un  plan  perpendiculaire  k  la  direction  de  la  force  ma- 
gn^tique  de  la  terre,  et  par  consequent  hors  de  toute  in- 
fluence de  cette  force,  afin  de  Texprimer  ensuite  par  une 
valeur  absolue  fixe  et  determinee; 

5"*  L'auteur  ne  touche  pas  la  question  si  importante  de 
savoir  si  les  observations  par  I'enregistrement  automatique 
obtenu  soit  par  le  proc^de  mecanique  de  Lamont^  soit  par 
la  photographic,  soit  enfin  par  I'electricite,  sont  aussi 
exactes  que  celles  faites  d'apr^s  les  methodes  suivies  gen^- 
ralement;  href,  il  edi  et^  important  d'examiner  l""  s'il  y  a 
avantage  k  employer  les  methodes  que  je  viens  de  ciler; 
2°  de  faire  voir  en  quoi  consiste  cet  avantage; 

6°  L'auteur  a  omis  de  d^crire  les  appareils  Electro- 
dynamiques  inventus  par  W.  Weber,  et  d^pos^s  aujour- 
d'hui  k  I'observatoire  de  Goettinguej  pour  faire  toutes  les 
observations  sur  le  magnetisme  du  globe  terrestre.  II  pa- 
rait  que  les  observations  deviennent  beaucoup  plus  sim- 
ples et  les  r^sultats  au  moins  aussi  exacts. 

Le  memoire  dont  nous  nous  occupons  a  toutefois  exige 
beaucoup  de  recherches  et  coute  k  l'auteur  de  grandes 
peines  pour  rassembler  les  mat^riaux  divers  et  nombreux 
qui  y  sont  exposes.  II  contienl  pen  de  fails  nouveaux, 


(  43i  ) 

sauf  la  solutioD  d'un  probl^me  k  peine  ^nonc^  par  Gauss , 
relatif  aux  momeols  magnetiques,  et  de  grandes  simpliO- 
calions  introduites  dans  les  calculs  relatifs  k  la  th^orie  de 
rinclinateur  magn^tique.  La  question  proposee,  il  est  vrai, 
ne  demandait  pas  pr^cisement  du  nouveau,elle  exigeait 
surtout  {'exposition  et  Tappr^ciation  critique  des  procedes 
existants. 

La  premiere  partie  du  m^moire  contient  des  connais- 
sances  ^l^menlaires  qu'il  conviendrail  de  relrancher  et 
d'autres  qu'on  pourrait  abreger  et  simplifier,  mais  qui, 
cependant,  n'alt^rent  en  rien  le  fond  du  memoire,  qui 
renferme  de  tres-bonnes  choses.  Ce  travail,  ainsi  reforme, 
deviendrait  un  ouvrage  vraiment  utile  k  la  science,  parce 
qu'il  contiendrait,  r^uni  en  un  petit  volume,  tout  ce  quil 
est  int^ressant  de  connattre  sur  la  grave  question  du  ma- 
gnetisme  du  globe  terrestre. 

En  consequence,  nous  proposons  d'accorder  le  prix  a 
Tauteurdu  m^moire.  > 


€  Le  magn^tisme  terrestre  est  une  des  branches  de  nos 
connaissances  qui  fixe  le  plus  I'attention  en  ce  moment; 
outre  Tinteret  extreme  quWre  au  savant  cetie  force  mys- 
t^rieuse,  qui  est  liee  si  6troitement  avec  la  th^orie  mol6- 
culaire  des  corps  et  avec  la  constitution  de  notre  globe,  le 
ph^nomene  brillant  de  I'aurore  bor^ale  et  les  bouleverse- 
ments  atmosph^riques  qui  accompagnent  souvent  les 
grands  mouvements  de  I'aiguille  aimant^e,  attirent  force- 
ment  Fattention  des  personnes  les  moins  port^es  k  obser- 
ver les  ph^nomenes  de  la  nature. 


(  432  ) 

Quand  on  veut  exprimer  num^riquement  I'intensit^  de 
C€tte  force  et  la  grandeur  des  angles  qui  tixent  sa  direction 
dans  I'espace,  on  se  Irouve  en  presence  d'un  grand  nom- 
bre  de  questions  d^licates,  qui  exigent  le  concours  de  I'ha- 
bile  observateur  et  du  savant  calculateur.  Les  conditions 
que  doit  remplir  un  bon  ainoant,  les  appareils  au  moyen 
desquels  il  doit  etre  observe,  les  precautions  qu'il  faut 
prendre  pour  6viter  les  causes  d'erreurs,  les  formules  qui 
doivent  etre  employees  pour  faire  passer  dans  le  domaine 
scientifique  les  rdsultats  imm^diats  de  Tobservation,  sont 
autantde  parlies  differentes  qui  demandent  ^galement  tous 
les  soins  du  physicien.  La  question  pos^e  par  rAcad^mie 
offrait  d'autant  plus  d'inl^r^t,  que  le  raagn^tisme  terrestre 
^tant  une  science  toute  recente,  les  diverses  recherches 
math^matiques  et  physiques  qui  Font  amende  k  son  etat 
actuel  se  trouvent  diss^niinees  dans  un  grand  nonibre  de 
recueils  sou  vent  difficiles  k  consul  ter. 

Le  nDemoire  parvenu  en  reponse  k  la  question,  et  qui 
porte  pour  ^pigraphe  :  c  Si  Ton  considere,  etc., »  est  divise 
en  dix-sept  chapitres.  Les  six  premiers  sont  consacr&  a 
etablir  les  definitions  preliminaires,  k  exposer  les  lois  de  la 
distribution  du  magn^tisme  dans  les  barreaux  etadecrire 
les  differents  proc^d^s  d'aimantation.  Je  crois  inutile  d'in- 
sister  sur  cette  partie  du  travail,  qui  fait  Tobjet  d'un  exa- 
men  si  complet  dans  le  savant  rapport  du  premier  com- 
missaire. 

Dans  le  cbapitre  YII,  Tauteur  aborde  la  question  de  la 
mesure  des  forces  magn^tiques.  On  sait  que  Gauss,  le  pre- 
mier, a  fourni,  il  y  a  une  quarantaine  d'ann^es,  des  proc6- 
d^setdes  m6lhodesde  calcul,  qui  ont  permis  de  determiner 
avec  une  grande  precision  la  valeur  de  Tinlensite  absolue 
du  magn^tisme  terrestre.  Des  essais  avaient  d^j^  ete  tentes, 


(  433  ) 

a  la  virile,  raais  ils  avaient  donne  des  r^sultals  peu  satis- 
faisants.  Gauss,  adoptaot  pour  unit^  de  lemps  la  seconde 
de  temps  moyen  solaire,  pour  unit6  de  longueur  le  milli- 
metre et  pour  unite  de  poids  le  milligramme,  a  choisi  comme 
unite  de  (luide  magnetique  la  quantite  de  fluide  qui,  agis- 
sant  sur  une  autre  quantity  de  fluide  ^gale,  produit  sur  la 
masse  1  ^  la  distance  1  une  acceleration  ^gale  ^  1. 

Si  Ton  fait  osciller  un  barreau  horizontal  suspendu  par 
son  centre  de  gravity  et  qu'on  determine  la  duree  d'une 
oscillation  infiniment  petite ,  on  peut  calculer  en  fonction 
de  cette  duree  et  du  moment  d'inertie  du  barreau  la  valeur 
de  la  composante  horizontale  du  magn^tisme  terrestre 
multipli^e  par  le  moment  magnetique  du  barreau.  Pour 
trouver  la  premiere  quantite,  il  faut  doncelrminer  le  mo- 
ment magnetique  du  barreau ;  c'est  ce  que  Gauss,  adoptant 
une  id^e  deja  emise  par  Poisson,  a  execute  en  faisant  in- 
tervenir  un  second  barreau  fixe  nomme  barreau  diiflecteur. 
Celui-ci  peut  occuper  des  positions  diverses,  mais  genera- 
lement  on  le  place  horizontalement,  au  meme  niveau  que 
le  premier  aimant  et  sur  la.ligne  normale  au  meridien 
magnetique  men^e  par  le  point  de  suspension.  Le  barreau 
suspendu  se  trouve  alors  devie  de  sa  position  d'equilibre  et 
prend  une  position  nouvelle  sous  Tinfluencedu  magn^tisme 
de  la  terre,  de  Taction  du  barreau  deflecteur  et  de  la  torsion 
du  fil  de  suspension.  La  nouvelle  equation  amene  une 
nouvelle  inconnue,  le  moment  magnetique  du  second  bar- 
reau, mais  comme  on  peut  faire  agir  celui-ci  dans  plusieurs 
positions,  on  a  les  elements  necessaires  pour  eiiminer  les 
moments  des  deux  barreaux  et  trouver  enfin  I'expression 
numerique  de  la  composante  horizontale  du  magnetisme 
terrestre.  On  en  deduit  immediatement  la  force  totale, 
quand  on  connatt  rinclinaison.  Tel  est  en  quelques  mots 


(  434  ) 

le  principe  de  la  methode  que  la  science  doit  i  Gauss. 

L'auteur  du  memoire  commence  par  etablir  les  condi- 
tions d*equilibre  et  de  mouvement  des  aimants  simples 
agissanl  Tun  sur  faulre  ou  soumis  k  Taction  directrice  da 
globe.  L'aimant  simple  est  un  appareil  ficlif  compose  de 
deux  points  magnetiques  de  polarites  contraires,  reunis 
par  une  Hgne  droite  rigide  et  sans  pesanteur;  en  admeltant 
qu'un  point  magnetique  agit  sur  un  autre  point  magneti- 
que,  proportionneilement  k  la  quantity  de  fluidequ'il  con- 
tient  et  suivant  ie  rapport  inverse  des  carr^  des  distances, 
comme  I'a  avanc^  Tobie  Mayer,  et  comme  cela  a  et6 
demontr^  depuis,  on  peut  aisement  traiter  toutes  les 
questions  qui  se  rattachent  k  un  tel  syst^me  m(§cdniqae. 

Abordant  ie  cas  des  aimants  composes,  Tauteur  donne 
avec  soin  les  moyens  de  calculer  les  di verses  corrections 
qu'il  faut  faire  subir  aux  r^sultats  des  observations  avant 
de  les  employer  dans  Ie  calcul;  il  traite  de  la  reduction  du 
temps  d'oscillation  d*un  barreau  dont  les  amplitudes  attei- 
gnent  une  certaine  grandeur  au  temps  d'oscillation  dans  un 
arc  ^vanouissant.  La  resistance  de  Tair  au  mouvement  d*un 
barreau  oscillant,  les  frottements  des  pointes  et  des  axes, 
la  torsion  des  fils  Gxent  ensuite  son  attention.  La  determi- 
nation du  moment  d*inertie  d'un  corps,  qui  est  un  calcul 
fort  simple  quand  le  corps  est  homog^ne  et  geom^trique, 
devient  une  question  delicate  quand  il  s'agit  de  barreaux 
munis  d'accessoires,  tels  qu'etriers,  etc. ;  Tauteur  indique 
les  m^thodes  employees  par  Gauss  et  par  M.  Lamont  pour 
les  evaluer.  Enfin  il.  traite  de  rinfluenee  de  la  temperature, 
qui  agit  de  deux  manieres  diff^rentes,  soit  en  changeant 
les  dimensions  des  corps,  ou  en  alterant  leur  magn^tisme. 

Dans  le  chapitre  XI,  la  ih^orie  de  Taction  r^ciproque 
de  deux  aimants  composes  est  expos^e  d'iine  maniere 


(  43S  ) 

tr6s-compIete.  Les  calculs  de  Poisson  el  de  Gauss  y  sont 
donoes  en  detail  daus  le  cas  du  mouvement  vibratoire 
et  dans  I'hypothese  de  I'elat  statique.  Les  modifications 
apport^es  par  M.  Lamont  i  ces  deux  methodes,  solt  en  pla- 
tan t  les  aiguilles  horizon  tales  ou  en  disposant  le  barreau 
d^flecteur  normalement  k  Taiguille  d^viee,  au  lieu  de  le 
mettre  normalement  au  m^ridien  magn^tique,  y  sont 
rappel6es,  ainsi  que  les  changements  que  ces  dispositifs 
apportent  dans  les  formules. 

Apres  avoir  ainsi  expose  les  diverses  m^thodes  propo- 
s^es  pour  la  mesure  de  la  force  magnetique  absolue,  Tau- 
teur  decrit  les  appareils  en  usage  pour  determiner  la  force 
horizontale  relative,  tels  que  Fappareil  bifilaire  ou  les  in- 
struments portatifs  destines  k  faire  osciller  une  meme  ai- 
guille horizontale  dans  des  lieux  diff^rents. 

Les  chapitres  XIII  et  XIV  sont  consacr6s  k  la  descrip- 
tion des  appareils  destines  a  observer  la  direction  de  la 
force  magnetique ;  ils  sont  divis^s  en  deux  classes :  les  incli- 
nom^tres,  qui  servent  a  mesurer  Tangle  que  fait  la  direction 
de  la  force  magnetique  terreslre  avec  un  plan  horizontal , 
et  les  declinometres,  qui  mesurent  Tangle  compris  entre  la 
projection  horizontale  de  cette  force  et  le  meridien  astro- 
nomique. 

Enfin  Tenregistrement  automatique  des  donn^es  du 
magnetisme  est  etudie  dans  le  chapitre  XVL  L'auteur  exa- 
mine successivemenl  les  proc^des  employes  depuis  long- 
temps  k  Munich  par  M.  Lamont,  la  m^lhode  propos^e  par 
un  de  nos  savants  confreres  et  enfin  Tenregistrement  pho- 
tographique. 

Le  m^moire  est  termini  par  quelques  details  pratiques 
sur  la  forme  et  les  dimensions  des  instruments,  sur  leur 
installation  et  les  procddds  d'observation  en  usage. 


(  436  ) 

Je  pense  que  le  memoire  pr^sente  au  concours  repood 
bien  a  la  question  posee  par  TAcademie.  II  y  a  certaine- 
ment  quelques  lacunes;  d'aulre  part,  quelques  chapilres 
auraieot  pu  etre  abreges  en  supprimaot  des  details  pea 
interessants,  mais,  dans  son  ensemble,  ce  travail  sera 
utile  aux  progres  du  magn^tisme  terrestre;  j'ai  en  conse- 
quence I'honneur  de  proposer  k  la  classe  d'accorder  le  prix 
k  son  auteur. 


«  En  presence  des  rapports  des  deux  premiers  commis- 
saires,  rapports  auxquels  il  serait  difficile  de  rien  ajouter, 
je  me  bornerai  k  dire  que  je  me  rallie  entierement  aux 
observations  de  mes  honorables  confreres  et  k  leur  appre- 
ciation sur  le  merite  du  travail  que  j'ai  examine.  L'auleur 
a  satisfait  aux  conditions  les  plus  importantes  qui  de- 
coulent  de  la  question  mise  au  concours,  dans  son  expose 
des  principaux  procedes  de  determination  des  Elements  du 
magneiisme  terrestre,  et  cela,  apr^s  avoir  d^veloppe  les 
considerations  tbeoriques  sur  lesquelles  reposent  ces  pro- 
cedes. Get  expose  offre  ainsi,  sous  une  forme  convenable, 
un  ensemble  de  donnees  qu'il  sera  tres-utile  de  trouver 
reunies  pour  Tobservation  de  ce  grand  pbenom^ne  naturel. 
A  la  verite,  le  travail  presente  quelques  lacunes  qui  ont 
ete  signaiees  :  ainsi,  Tauteur  aurait  dil  s'etendre  sur  les 
procedes  d'enregislrement  pbotographique  des  variations 
magnetiques;  il  se  borne  a  decrire  sommairement,  comme 
il  le  dit  lui-meme,  Tun  des  sysl^mes  de  M.  Brooke  qui 
fonctionnent,  depuis  plus  de  vingt  ans,  a  Tobservatoire  de 


C  437  ) 

Greenwich,  en  passant  sous  silence  les  appareils  magne- 
iographiques  de  m6me  esp^ce  que  M.  F.  Ronalds  a  install^s 
a  I'observatoire  de  Kew,  vers  la  m^me  6poque.  Toulefois 
les  remarques  que  nous  a  sugg6r6es  un  examen  attentif 
de  ce  travail,  et  dont  les  raisons  d^etre  sont  susceptibles 
d'etre  att6nu6es,  comme  les  premiers  rapporteurs  le  pro- 
posent,  laissent  au  memoire  son  m^rite  r^el.  Je  me  joins 
done  volontiers  k  mes  savants  confreres,  en  ayant  I'hon- 
neur  de  demander  k  la  classe  de  decerner  le  prix  k  Tauteur 
du  travail.  > 

La  classe ,  conformement  aux  conclusions  favorables  des 
rapports  qui  pr6c6dent,  vote  la  m^daille  d'or  k  I'auteur  du 
memoire  presente.  L'ouverture  du  billet  cachet^  joint  k  ce 
travail  fait  connaitre  qu'il  est  dA  k  M.  Louis  Perard ,  pro- 
fesseur  de  physique  k  Tuniversit^  de  Li^ge. 


PR^PARATIFS  DE  LA  STANCE  PUBLIQUE. 

Conformement  k  Tarticle  17  de  son  r^glement  int^rieur, 
la  classe  entend  la  lecture  pr^alable  des  pieces  destinies  k 
la  stance  publique  du  lendemain  et  prend  les  dispositions 
definitives  pour  I'organisation  de  cette  solennit6. 


2"**^  s6rie»  tome  XXX.  29 


(  438  ) 


GLASSE  DES  SCIEHCES. 


Seance  publique  du  16  decembre  1870. 

M.  G.  Dewalque,  directeur, president  de  TAcademie. 
M.  Ad.  Quetelet,  secretaire  perp^tuel. 

Sont  presents:  MM.  J.  d'Omalius  d'Halloy,  L.  de  Ko- 
ninck,  P.-J.  Van  Beneden,  le  vicomte  B.  du  Bus,  H.  Nyst, 
Gluge,  Melsens,  J.  Liagre,  F.  Duprez,  Poelman,  E.  Que- 
telet, M.  Gloesener,  E.  Candeze,  F.  Donny,  Ch.  Montigny, 
E.  Dupont,  membres;  Lamarle,  E.  Catalan,  A.  Bellynck, 
associes;  Ed.  Morren  et  Ed.  Mailly,  correspondants. 

Assistaient  k  la  stance  : 

Classe  des  lettres :  MM.  Sleur,  J,  Roulez,  Gacbard,  Paul 
Devaux,  M.-N.-J.  Leclercq,  le  baron  J.  de  Witte,  Ch,  Fai- 
der,  le  baron  Kervyn  de  Lettenhove,  R.  Chalon,  Tb.  Juste, 
le  general  Guillaume,  Alpb.  Wauters,  H.  Conscience,  mem- 
bres; J.  Noletde  Brauwere  van  Steeland,  associe. 

Classe  des  beaux-arts  :  MM.  Cb  -A.  Fraikin,  directeur; 
L.  Alvin,  GuillaumeGeefs,  Jos.  Geefs,  Ed.  F^tis,  Edm.  De 
Busscber,  Auguste  Payen ,  le  cbevalier  Leon  de  Burbure, 
J.  Franck ,  Gust.  De  Man ,  Ad.  Siret,  Julien  Leclercq  et 
Alex.  Robert,  membres. 


(  439  ) 

M.  G.  Dewalque ,  directeur,  a  ouvert  la  stance  par  un 
discours,  vivement  applaudi,  Stir  la  marche  des  sciences 
minerales  en  Belgique.  Ge  travail  parattra  plus  loin. 

M.  Aug.  Bellyuck,  associ^,  a  ensuite  donn^  lecture  de 
la  notice  suivante  : 

Les  anomalies  chez  Vhomme  et  chez  les  animaux. 

Messieurs  , 

Je  oe  m^attendais  nullement,  il  y  a  quelques  jours,  a 
rhonueur  de  prendre  aujourd'bui  la  parole  dans  cette  en- 
ceinte; la  redaction  precipit^e  de  mon  travail  reclame  done 
I'indulgence  de  naes  auditeurs. 

Le  snjet,  Messieurs,  dont  je  viens  vous  entretenir,  c'est-i- 
dire  Les  anomalies  chez  Vhomme  et  chez  les  animaux,  n'est 
pas  seulement  de  nature  k  piquer  Iji  curiosity,  il  jette  en 
mSme  temps  de  grandes  lumieres  sur  Thistoire  des  ani- 
maux et  surtout  de  Thomme,  et  son  £tude  acquiert  chaque 
jour  une  plus  grande  importance. 

La  science  des  anomalies  ou  monstruosites  a  re^u  le 
nom  de  teratologie,  et  il  importe,  avant  tout,  de  la  bien 
d^fmir.  La  teratologic  dont  il  est  ici  question  comprend 
r^tude  des  deviations  organiques  que  Thomme  et  les  ani- 
maux apportent  en  naissant.  On  ne  considere  done  pas 
comme  telles  les  deformations  dues  k  des  accidents  pos- 
terieurs  k  la  naissance,  ou  k  des  maladies,  non  plus  que 
les  diflbrmites  provoqu^es  k  dessein  par  des  parents  dena- 
tures. II  n'est  pas  rare  de  rencontrer  sur  nos  foires  de  ces 
etres  deformes  que  la  cupidite  exploite,  et  au  sujet  des- 


(  440  ) 

quels  la  police  n'est  pas  toujours  assez  en  ^veil.  Cest  aux 
auteurs  de  ces  atrocit^s  qu'il  coDviendrait,  a  juste  litre, 
d'appliquer  le  nom  de  monstres,  mais  daus  un  ordre  d'id^es 
different  de  celui  qui  fait  le  sujet  de  cet  eutretien. 

HiSTORiQUE.  —  Nous  ue  somroes  plus  au  temps  oil  les 
monstres  ^talent  des  objets  d'epouvaote  et  des  presages  de 
calamit^s.  line  famine,  u.ae  guerre,  une  ^pid^mie,  trou- 
vaient  toujours  un  pr^curseur  dans  quelque  £tre  difforme 
contre  lequel  les  lois  ne  manquaient  pas  de  sevir.  —  Jus- 
qu'au  XVII""*  si^cle,  on  approuva  les  lois  grecques  et  ro- 
maines  qui  condamnaient  i  mort  les  enfants  affect^s  de 
monstruosit6,  et  ce  n'est  qu'en  1 605  que  le  m6decin  Rio- 
Ian  avan^a,  comme  une  nouveaut^  bardie,  qu*on  pouvait 
d^sormais  se  dispenser  de  faire  p^rir  les  sexdigitaires ,  les 
macroc^pbales ,  les  grants  et  les  nains,  et  qu'il  suflSsait  de 
les  soustraire  a  tons  les  regards;  quant  aux  autres,  il  vou- 
lait  qu*on  les  mit  ^  mort  sans  d^lai.  C'est  par  allusion  a 
cette  coutume  barbare  qu'un  dicton  populaire  repete  en- 
core de  nos  jours,  qu'iV  faut  etouffer  le  monstre. 

On  couQoit  en  eifet  que  nos  p^res,  dans  leur  simplicite, 
aient  6i6  saisis  d'effroi  en  entendant  les  recits  fantastiques 
accr^dit^s  de  leur  temps,  ou  en  examinant  les  figures  hor- 
ribjes  don  I  fourmillent  les  ouvrages  d'Ambroise  Pare, 
d'Ulysse  Aldrovande,  de  Fortunio  Liceti  et  de  Caspar 
Scbott.  Dans  la  plupart  de  ces  figures  cependant,  comme 
dans  les  personnagcs  de  la  fable,  il  existe  ordinairement 
un  fond  de  v6rit6.  Ces  prelendus  portraits  n'ont  pas  6ie 
faits  d'apres  nature;  tons  les  caract^res  sont  exag^r^s,  les 
membres  sont  agenc^s  d'une  mani^re  impossible,  et  on  y 
repr^sente  k  T^tat  adulte  des  monstres  qui  ne  naissent  ja- 
mais viables.  —  Trop  souvent  aussi  des  voyageurs  cr^ 
dules  ont  accueilli  avec  confiance  des  traditions  fondees 


(  441  ) 

sur  des  fails  mal  observes.  G*est  aiasi  que  des  peuples  igno- 
rants,  voyant  pour  la  premiere  fois  des  hommes  k  cheval, 
s'imagiD^rent  que  le  cavalier  et  sa  mooture  ne  faisaient 
qu'un  :  c'est  Torigine  probable  des  centaures.  —  II  n'est 
pas  rare  non  plus  de  rencontrer  chez  des  brocanteurs  de 
mauvaise  foi  des  aniroaux  fabriqu^s  de  toutes  pieces,  r^u- 
uissant  sur  un  in^me  individu  des  parties  empr unties  k 
des  especes  diverses.  Plus  d'uu  naturaliste  s'est  laiss^  du- 
per  de  la  sorte,  et  Cuvier  lui-meme,  nomrn^  expert  par 
les  tribuuaux  pour  coostater  si  un  gros  poisson  n'^tait  pas 
form^  de  la  reunion  de  deux  petits,  h^sita  longtemps  et 
eut  bien  de  la  peine  k  d^in^ler  la  fraude.  II  est  facile  k  un 
empailleur  adroit  de  surajouter  k  un  animal  une  tete  ou 
un  membre.  La  greife  animale  pent  m^me  op^rer  des  an- 
nexions de  ce  genre  sur  des  animaux  vivants,  et  produire 
aussi  des  monstres  doubles.  On  con^oit  d^s  lors  que  des 
t^moins  dignes  de  foi  d^posent  en  faveur  de  faits  que  la 
nature  d^savoue  et  qui  ne  sont  dus  qu'^  la  supercherie. 

Ce  ne  fut  que  vers  le  milieu  du  XVIII"**  siecle  que  les 
pr^juges  commenc^rent  k  tomber  et  que  les  monstres  de- 
vinrent  des  sujets  de  curiosity  et  d'un  int^r^t  vague.  Mais 
il  faut  arriver  k  ces  derniers  temps  pour  voir  les  anomalies 
devenir  un  objet  int^ressant  d'etude,  et  repandre  la  lu- 
miere  sur  Tanatomie  et  la  physiologie.^Les  monstruosit^s 
ne  sont  plus  desormais  un  d^sordre  aveugle;  des  lois  ont 
preside  k  ces  productions  insolites,  etdans  bien  des  cas  il 
a  ^t^  possible  de  les  faire  nattre  k  volont^. 

On  nous  permettra  d*ex  poser  bri^vement  les  deviations 
les  mieux  constatees,  et  de  faire  voir  comment  certains 
faits,  en  passant  par  la  bouche  du  vulgaire,  ont  ^te  plus 
d'une  fois  denatures. 

Isidore  Geoffroy  S^-Hilaire  fait  remarquer  que  les  ano- 


(  442  ) 

malies  portent  sur  la  suppression  des  organes,  sur  leur 
nombrej  leurs  connexions ^  leur  position^  leur  volume,  leur 
forme ^  leur  composition  elementaire^  ou  sur  plusieurs  de 
ces  conditions  r^unies. 

I. 

Toutes  les  anonialies  ne  pr^sentent  pas  la  m^me  gravity. 
En  g^n^ral,  celles  qui  ne  portent  que  sur  des  organes  ayant 
plusieurs  homologues,  comme  les  vert^bres,  les  cotes,  les 
doigts,  les  dents,  les  pattes,  les  anneaux  du  corps,  les  ar- 
ticles des  antennes...,  ne  nuisent  en  rien  aux  fonctions  de 
la  vie  et  passent  souvent  inapergues. 

Parmi  les  anomalies  peu  graves,  il  faut  citer  en  premiere 
ligne  le  nanisme  et  le  gigantisme.  On  a  vu  des  nains  dans 
tons  les  pays,  et  notre  honorable  secretaire,  M.  Ad.  Que- 
telet,  qui  a  toujours  eu  tanl  i  coeur  le  progres  des  sciences, 
en  a  signale  plusieurs  en  Belgique  dans  le  courant  de  ce 
si^cle;  il  leur  a  consacr^  des  notices  int^ressantes  dans  les 
Bulletins  de  TAcad^mie  (1),. —  La  taille  des  plus  petits  ne 
paratt  pas  avoir  ^t6  au-dessous  de  SO  centimetres.  Depuis 
longtemps  on  a  rel^gu6  parmi  les  fables  Thistoire  de  ce 
nain  ^gyptien  auquel  Nic^pbore  Galliste  ne  donne  qae  la 
taille  d'une  perdrix,  et  celle  du  poete  Aristratus  qui,  au 
rapport  d'Ath^n^e,  ^tait  tellement  petit  qu'il  ^cbappait  k 
la  vue.  —  On  attribue  g^n^ralement  le  nanisme  k  un  mau- 
vais  £tat  de  sant6,  et  on  ne  le  rencontre  gu^re  cbez  les 
animaux  a  T^tat  sauvage.  —  Au  temps  oA  les  nains  ser- 
vaient  k  Tamusement  des  princes,  ou  a  vu  des  marchands 
en  faire  une  branche  de  commerce  et  chercher  k  arreter 


(1)  Bulletins,  !'•  s6rie,  t.  XVII;  1850. 


(  443  ) 

le  d^veloppement  de  quelques  malheureux  enfants  en  les 
tortnrant  par  des  bandelettes. 

Les  geants  aussi  ont  eu  leur  histoire  fabuleuse.  L'aca- 
d^micien  Henrion,  en  1718,  assignait  k  Adam  125  pieds, 
k  Kve  118,  et  k  leurs  descendants  une  taille  graduellement 
decroissante.  Ces  statures  extraordinaires  accreditees  chez 
les  anciens  n'^taient  bashes  que  sur  des  temoignages  mal 
precises  ou  indignes  de  confiance ,  et  les  pretendus  osse- 
ments  de  grants  decouverts  a  diverses  ^poques  etaient  des 
OS  d'el^phants,  de  roastodontes,  de  cetac^s,  et  d'autres 
grands  aniroaux.  —  Les  tallies  gigantesques  bicn  consta* 
tees  ne  s'^lfevent  gufere  au  dela  de  8  i  9  pieds,  et  le  g^ant 
Goliath  dont  il  est  fait  mention  au  l""'  livre  des  Rois  ne 
paratt  pas  avoir  d^passe  celte  limite. —  Les  grants  sont  en 
general  faibles  de  corps  et  d'esprit,  lents  et  paresseux,  et 
leur  vie  est  courle.  Berkeley,  au  si^cle  passe,  parvint,  par 
certains  principes  hygieniques,  k  produire  sur  un  enfant 
une  taille  d'environ  8  pieds,  mais  le  geant  mourut  vieux  k 
20  ans.  —  On  ne  connait  pas  non  plus  de  geants  parmi  les 
animaux. 

L'accroissement  de  la  taille,  qui  s'arrete  ordinairement 
a  repoque  de  la  puberte,  presente  parfois  une  precocite 
anomale,  Le  recueil  de  PAcademie  des  sciences  de  Paris 
de  1758  mentionne  un  enfant  de  six  ans  qui  avait  une 
taille  de  six  pieds  et  la  barbe  d'un  homme  de  trente  ans; 
d^s  lors  il  cessa  de  croitre  et  devint  contrefait. 

Toutefois  Taugmentation  et  la  diminution  de  volume  ne 
sont  pas  toujours  reparties  d'une  maniere  egale  sur  tout 
le  corps,  comme  dans  le  nanisme  et  legigantisme;  on  a  vu 
des  tetes  de  geant  sur  des  epaules  de  nain  et  d'autres  par- 
ties du  corps  egalement  disproportionnees.  —  Certains  in- 
dividus  ont  une  predisposition  au  developpement  du  sys- 


(  444  ) 

leme  adipeux;  t^moin  les  femmes  des  Boschimans  qui,  k 
rinstar  des  chameaux,  portent  en  croupe  une  ^norrae  ioupe 
de  graisse.  —  II  en  est  de  meme  du  sysleme  pileux.  — 
Plusieurs  de  ces  anomalies  peuvent  r^sulter  d'un  arr^t  par- 
tie!  de  d^veloppement,  ou  d'un  d^veloppement  trop  rapide, 
et,  par  une  sorte  de  balancement  des  organes^  on  voit  sou- 
vent  un  organe  se  d^velopper  aux  d^pens  d*un  autre. 

Les  oiiganes,  en  conservant  leur  volume  normal,  peu- 
vent aussi  d^vier  dans  leur  forme.  La  deformation  de  la 
tete  des  idiots  et  des  hydroc^pbales,  et  celle  de  divers 
membres,  se  rencontre  chez  les  animaux  aussi  bien  que 
Chez  rhomme. 

Les  anomalies  de  couleur  ne  sont  pas  moins  remarqaa- 
bles.  On  sait  que  la  coloration  de  la  peau  n'est  que  super- 
ticielle;  sa  mati^re  colorante  est  produite  k  Tint^rieur  de 
r^piderme,  et  suivant  que  ce  pigment  est  plus  ou  moins 
abondant,  Undividu  est  noir  ou  blanc,  ou  pr^sente  une 
nuance  interm^diaire.  La  cause  de  cette  anomalie  nous 
^chappe  enti^rement.  Cbez  les  albinos,  la  matiere  colo- 
rante fait  completement  d^faut;  chez  le  negre  elle  atteinl 
son  maximum;  des  uns  aux  autres,  la  transition  est  insen- 
sible. Les  animaux  aussi  nous  fournissent  un  grand  nombre 
d'exemples  d^albinisme  et  de  melanisme,  meme  k  I'^tat  sau- 
vage.  —  Si  le  melanisme  est  partiel,  il  donne  lieu  parfois 
k  ces  taches  bien  connues  qui  peuvent  ressembler  k  cer- 
tains objets,  et  que  le  vulgaire  attribue  a  Timagination  de  la 
m^re.  C^tait  une  de  ces  taches  irr^guli^res  que  portait  sur 
la  poi trine  une  petite  fille  n^e  k  Valenciennes  en  1795;  on 
crut  y  voir  la  figure  du  bonnet  de  la  liberty ;  il  n*en  fallut 
pas  davantage,  aux  yeux  du  gouvernemenl  de  ce  temps-lji, 
pour  m^riter  k  la  m^re  un  dipldme  de  patriotisme  et  une 
pension  de  400  francs. 


(448  ) 

Quant  aux  anomalies  de  structure,  on  a  signal^  des  pla- 
ques ou  des  prolongements  corn^squi  recouvraient  lapeau. 
Le  fait  le  plus  connu  est  celui  d'un  Anglais,  nomm^  Lam- 
bert, surnomra6  VHomrne  pore-epic :  il  s'est  reproduit  pen- 
dant trois  generations,  et  il  a  ^t^  parfaitement  observe  et 
decrit  en  1802  par  le  docteur  Tilesius. 

La  disposition  des  parties  s'^carte  aussi  parfois  des  re- 
gies ordinaires.  Oh  a  vu  le  cerveau,  les  poumons,  le  coeur, 
les  visceres,  les  reins...,  hors  de  leur  place  accoutumee.  — 
Le  renversement  du  pied  ou  pied-bot  et  la  torsion  des  au- 
tres  membres  ne  sont  pas  rares.  —  Les  dents,  les  ongles, 
les  poils,  les  cornes...,  prennent  aussi  tres-souvent  des  di- 
rections insolites.  —  Enfin,  le  d^placement  des  vaisseaux, 
des  nerfs,  des  muscles,  des  ligaments...,  est  egalement  tres- 
frequent. 

La  connexion  des  organes  entre  eux  offre  aussi  de  nom- 
breuses  anomalies.  Tantdt  les  dents  sont  hors  de  rang  et 
entremeiees  comme  un  bataillon  en  deroute;  tantdt  les 
divers  canaux  du  corps  vont  d^boucher  par  des  voies  inac- 
coutumees.  —  Ici,  les  ouvertures  naturelles,  la  bouche, 
I'anus,  les  conduits  auditifs,  les  narines,  les  paupieres, 
riris.  sont  iroperfores,  et  il  faut  les  ouvrir  violemment 
par  une  incision;  li,  au  contraire,  il  existe  des  perfora- 
tions du  diaphragme,  de  Forobilic,  de  la  joue...,  dues  k 
un  arret  de  developpement.  —  Chez  les  uns,  par  un  de- 
veloppement  outre  mesure,  c'esl  la  fusion  des  yeux,  des 
conques  auditives,  des  reins,  des  poumons,  des  hemis- 
pheres cerebraux,  des  doigts,  des  dents,  des  c6tes,  c'est 
Fadherence  de  la  langue  au  palais;  chez  les  autres,  ce  sont 
des  divisions  et  des  fissures,  dont  plusieurs  donnent  lieu, 
chez  rhomme,  au  bec-de-lievre  y  h  la  gueule-de-loup,  et  k  la 
division  de  la  langue  comme  chez  les  reptiles. 


(  446  ) 

Le  nombre  joue ,  a  son  tour,  un  grand  r61e  dans  les  ano- 
malies du  r^gne  animal.  On  a  vu  des  individus  totalement 
priv6s  de  dents;  un  autre,  par  compensation ,  en  avail  jus- 
qu'i  72.  —  Les  cdtes  et  les  verlebres,  surtout  celles  de  la 
queue,  se  trouvent  aussi  parfois  reduites;  d'autres  fois,  au 
conlraire,  it  s'en  pr^sente  de  surnum^raires.  La  bifurcation 
d'une  cdte  cbez  plusieurs  c^tac^s  (baleines ,  baleinopteres) 
avail  donn^  lieu  k  la  creation  de  genres  nouveaux ;  un  de  nos 
honorables  collogues,  M.  P.-J,  Van  Beneden,  a  fait  voir  qu'il 
n'y  avait  \k  qu'une  anomalie  accidcntelle  et  queces  genres 
inlrus  n'ont  nulle  raison  d'etre.  —  On  a  vu  plus  d*une  fois 
des  doigls  manquer  a  I'appel,  et  dans  d'autres  cas,  en  re- 
vanche, on  en  comptait  jusqu'a  6, 7  et  8  i  chaque  membre. 
Ce  qu'il  y  a  de  remarquable,  c'est  que  cesdoigts  multiples 
peuvent  se  transmettre  par  g^n^ration ,  et  les  families  de 
sedigiti  n'6taient  pas  rares  chez  les  Romains.  —  Quelque- 
fois  aussi  on  a  vu  les  poils  faire  d^faut,  comroe  cbez  les 
chiens  turcs,  tandis  qu'on  a  connu  des  bommes  dont  tout 
le  corps  <^tail  velu. 

La  plupart  des  anomalies  de  ce  premier  embrancbement 
ne  pr^sentent  rien  de  grave  et  n'empficbent  point  I'indi- 
vidu  qui  en  est  affect^  de  parvenir  k  T^ge  adulte.  II  en  est 
de  meme  dans  la  categoric  qui  va  suivre  et  h  laquelle  on  a 
donn^  le  nom  d'H^Ti^ROTAXiEs. 

IL 

Ici,  tousles  organes  internes  out  une  disposition  inverse; 
ceux  qui  sont  ordinairement  a  droite  se  trouvent  du  cdt^ 
gaucbe,  et  cela  a  Tinsu  de  celui  meme  qui  offre  ce  pb6no- 
m^ne.  Nos  journaux  ont  fait  connattre,  il  y  a  pen  d*ann^es, 
un  de  ces  cas  d'inversion  splanchnique  cbez  un  professeur 


(  447  ) 

d'anatomie  d'une  de  nos  universit^s,  et  qu'oD  n'a  pu  con- 
stater  qu'aprfes  son  decfes  ( 1 ). — M.  Dareste  a  trouve  que  cetle 
inversion,  trfes-rare  chez  I'homme  et  chez  les  mammifferes, 
est  trfes-fr^quente  chez  les  embryons  de  poule,  et  il  est  par- 
venu k  la  produire  arliGciellement.  II  lui  a  suffi  pour  cela 
de  placer  les  oeufs  de  fagon  que  leur  axe  f(it  dans  une  si- 
tuation oblique  par  rapport  k  Taxe  des  tuyaux  de  chaufTe 
de  la  couveuse,  et  que  leur  pdle  aigu  fflt  plus  6lev6  que 
leur  pdle  obtus;  il  faut  en  ro^me  tenops  un  certain  abaisse- 
ment  de  temperature;  de  cette  maniere  on  provoque  un 
exces  de  developpement  a  la  gauche  de  I'embryon  et,  par 
suite,  une  inversion  organique.  Mais,  dans  cette  experience, 
les  poulets  sont  toujours  hydropiques,  et  on  n'a  pu  jus- 
qu'ici  les  faire  eclore. 

Certains  animaux  dont  la  forme  n*est  pas  sym^trique 
peuvent  m^me  presenter  une  inversion  generate  qui  se 
manifeste  a  Fexterieur,  et  il  n'est  pas  rare  de  rencontrer 
des  escargots  dont  la  coquille  tourne  en  sens  inverse,  et 
des  poissons  pleuronectes,  comme  le  turbot,  qui  portent 
du  cdie  droit  leurs  deux  yeux  qui  normalement  se  trouvent 
du  cdte  gauche.  En  un  mot,  c'est  I'etat  normal  vu  dans  un 
miroir. 

III. 

Les  hermaphrodismes f  dont  on  a  tantparle  k  tontesles 
^poques,  sont  aussi  des  anomalies  qui  Torment  une  divi- 
sion a  part.  Cette  reunion  des  deux  sexes  sur  le  meme  in- 
dividu  est  T^lat  normal  de  certaines  classes  d'animaux; 
chez  les  autres,  elle  est  accidentelle.  II  est  k  remarquer  que 


(1)  M.  Dresse, professeur  k  I'universite  de Li^^e. 


(  448  ) 

bien  souvent  I'liermaphrodisme  n'est  qu'apparent.  Lors- 
qu'il  existe  chez  les  mammif^res  et  surtout  chez  rhomme, 
Tun  des  appareils  est  toujours  rudimeDtaire,  le  developpe- 
menl  de  Tun  entrave  celui  de  Tautre.  C'esl  k  tort  qu'on  a 
voulu  expliquer  cette  anonialie  par  la  fusion  de  deux  indi- 
vidus;  rindividu  est  toujours  unique.  —  Parmi  les  fails 
mentionn^s  par  les  auteurs,  nous  ne  pouvons  passer  sous 
silence  ceux  que  M.  Siebold  a  observes  pendant  quatre  ans 
dans  une  ruche  d'abeilles.  Presque  tons  les  individus  diffe- 
raient  entre  eux.  L'uh  ^tait  ro^le  du  cdt^  droit  et  femelle 
du  cdt^  gauche ;  T.autre  6tait  mk\e  par  devant  et  femelle 
par  derri^re,  et  r6ciproquement ;  celui-ci  6tait  male  k  Tin- 
terieur  et  femelle  k  Texterieur;  celui-li,  interieurement 
m41e  d'un  cdt6  et  femelle  de  I'autre,  offrait  le  contraire  au 
dehors;  chez  plusieurs,  les  anneaux  du  corps  ^taient  alter- 
nativement  m^les  et  femelles;  en  un  mot,  la  nature  sem- 
blait  avoir  ^puis^  chez  eux  toutes  les  combinaisons  imagi- 
nables.. 

IV. 

Nous  arrivons  k  une  4'"''  cat^gorie  de  faits  anormaux , 
beaucoup  plus  graves  et  auxquels  surtout  on  a  donne  le 
nom  de  monstruositj^s.  Les  uns  ne  possedent  que  les  ele- 
ments d'un  seul  individu,  les  autres  sont  des  monstres  dou- 
bles ou  triples,  Parmi  les  premiers  nous  citerons  des  indi- 
vidus priv^s  de  bras  et  de  jambes,  et  dont  les  mains  et  les 
piedssontins^r^sdirectemenl  surle  tronc;on  leuradonne 
le  nom  de  PhQcomef.es  parce  qu'on  les  a  compares  a  des 
Phoques.  —  Quelques-uns  ont  des  membres  priv6s  de 
doigts,  d'autres  n'ont  pas  de  membres  du  tout,  ou  n'ont 
que  les  membres  inf^rieurs.  Ces  sortes  de  monstruosit& 
ne  sont  nullement  incompatibles  avec  la  vie.  —  II  en  est 


(  449  ) 

autrement  lorsqu'il  y  a  fusion  plus  ou  moins  complete  des 
membres  abdominaux  ,  qui^  souvent  alors,  sont  terminus 
par  un  pied  unique  ou  par  un  simple  moignon,  comme  on 
repr^sente  ies  sir^nes  de  la  fable;  la  vie,  dans  ce  cas,  n'est 
que  de  quelques  heures.  II  en  est  de  meme  lorsqu'il  y  a 
Eventration  des  visc^res,  deformation  ou  hernie  du  cer- 
veau,  et  k  plus  forte  raison  quand  le  cerveau  manque. 

Parmi  Ies  autres  monstres  qui  ne  naissent  pas  non  plus 
viables,  on  pent  citer  encore  ceux  qui  pr^sentenl  I'alro- 
phie  de  Tappareil  nasal,  ainsi  que  le  rapprochement  ou  la 
fusion  desyeux.  Ges  derniers,  pourvus  d'un  oeil  unique 
dans  une  orbite  mediane>  rappellent  Ies  Cyclopes  de  la 
fable.  Le  nez  atrophia  est  reduit  k  une  petite  trompe  qui 
atteint  rarement  la  longueur  d'un  nez  normal.  Eh  bien, 
cette  rhinocephalie  a  suffi  aux  anciens  pour  leur  faire  ad- 
mettre  des  hommes  a  t^te  d'EIEpbant ,  et  ils  Ies  ont  figures 
dans  leurs  livres  par  un  adulte  muni  d'une  t^te  veritable 
d*un  de  ces  animaux,  avec  sa  longue  trompe,  ses  Enormes 
defenses,  et  ses  grandes  oreilles  pendantes.  —  L'atrophie 
de  la  face,  qui  reunit  Ies  deux  oreilles  sur  la  ligne  mE- 
diane,  ne  permet  non  plus  qu*une  vie  6ph6mere. — Lorsque 
la  t^te  elle-m^me  est  atrophi^e  ou  qu'elle  fait  compl^te- 
ment  defaut,  ou  bien  lorsque  le  corps  privE  de  visc^res  est 
reduit  k  une  simple  bourse,  la  vie  cesse  avec  la  rupture  du 
cordon  ombilical. 

Enfin,  le  corps  peut  Stre  reduit  k  une  masse  irr^guli^re 
compos^e  surtout  d'os,  de  dents,  de  poils  et  de  graisse; 
dans  cet  Etat  d'imperfection,  il  ne  saurait  vivre  qu'en  para- 
site aux  depens  de  sa  m^re.  Ces  masses  inertes  ont  pour- 
tant  leur  existence  propre,  et  leur  gestation  peut  durer 
un  demi-si^cle ;  on  leur  a  trouvE  parfois  des  dents  de  la 
seconde  dentition.  Les  anciens  attribuaient  k  ces  moles  la 


(  450  ) 

faculte  de  marcher  sans  membres ,  de  voler  sans  ailes ,  et 
de  rentrer  a  volont^  comme  ies  Didelphes  dans  la  cavit^ 
oil  s'6tait  op6r6  leur  d^veloppement. 

Jusqu^ici  nous  n'avons  parl4  que  des  monstres  simples. 
II  en  est  d'autres  cbez  lesquels  on  trouve  r^unis  Ies  Ele- 
ments de  deux  sujets.  Les  monstres  doubles  sont  aussi 
tres-varies  cbez  I'bomme  et  cbez  les  animaux.  11  est  k  re- 
marquer  que  Tunion  a  presque  toujours  lieu  par  les  faces 
homologues,  el  que  les  organes  des  deux  sujets  sont  dis- 
poses plus  ou  moins  sym6triquement  des  deux  c6t^  da 
plan  d^union. 

Dans  la  plupart  des  cas,  Ies  deux  individus  offrent  le 
m^me  degrE  de  d^veloppemenl,  et  cbacun  contribue  pour 
sa  quote-part  k  la  vie  commune.  —  Buflbn  a  d^crit  lon- 
guement  le  monstre  bi-femeile  connu  sous  le  double  nom 
d'H^lene  et  de  Judith;  ces  jumeaux  Etaient  nes  en  Hongrie 
en  1701  etmoururenti  vingt-deux  ans.  L'union  avaitlieu 
par  derri^re.  —  On  a  vu  aussi  des  jumeaux  qui  Etaient 
unis  front  a  front,  et  qui  vEcurent  dix  ans.  D*autres  adhE- 
raient  entre  eux  par  le  sommet  de  la  tete,  d'autres  par 
leurs  bassins.  —  Les  deux  freres  siamois,  nes  en  18H  et 
encore  en  vie  en  ce  moment,  sont  reunis  par  rextr6mil6 
inf^rieure  du  sternum;  plus  d'une  fois  ils  ont  songe  i  se 
faire  sEparer.  Une  operation  de  ce  genre  avail,  dit-on^ 
reussi  vers  la  fin  du  XVIIl"*  si6cle  :  c'^taient  deux  soeurs 
qu'on  avail  d^sunies  des  leur  enfance.  —  On  a  vu  des 
unions  encore  plus  iniimes  et  plus  Etendues,  oil  il  n*y  avail 
plus  qu*une  seule  cavilE  tboracique;  dans  un  pareil  cas, 
la  mort  date  de  la  naissance. 

Quelquefois  les  deux  t^tes  sonlconfondues,  et  le  monstre 
a.  deux  visages;  la  moitiE  de  cbaque  face  appartient  aiors 
au  m^me  individu.  La  viability  de  ces  Janus  est  iropro- 


( >tsi ) 

bable;  a  plus  forte  raison  lorsque  la  fusion  est  encore  plus 
grande  el  que  Isi,  t^le  parail  unique  et  simple.  —  II  faut 
rel^guer  parmi  les  fables  ces  lievres  k  buit  pattes  dont 
quatre  paraissent  sur  le  dos,  et  qui,  poursuivis  par  le 
chasseur  et  fatigues  de  courir,  sereiournent  brusquement 
sur  les  pattes  rest^es  inactives  et  recommencent  k  courir 
de  plus  belle.  Ces  monstres  ne  sont  pourtant  pas  impossi- 
bles, mais  leur  viability  n'est  pas  probable. 

On  a  beaucoup  parl6  du  monstre  nomme  RiUa-Chris' 
Una  n^  en  Sardaigne  en  1829,  et  qui  mourut  a  Paris  4g6 
de  buit  mois;  il  n'^tait  double  qu*i  sa  par  tie  sup<^rieure; 
Tune  des  jambes  appartenait  k  Ritta  et  Tautre  k  Christina, 
comme  le  prouvait  le  chatouillement.  La  mort  de  la  pre- 
miere entraina  celle  de  sa  sceur.  —  On  cite  ^galement  un 
monstre  bi-m&le  du  meme  genre  qui  mourut  en  Ecosse  a 
Yingt-huil  ans. 

Enfin ,  la  fusion  des  deux  corps  pent  aller  jusqu*^  faire 
croire  au  premier  abord  qu'on  n'a  affaire  qu'^  un  seul 
individu. 

Pour  completer  ce  tableau,  il  ne  nous  reste  plus  qu'^ 
signaler  les  monstres  parasitaires.  —  Qu'on  se  figure  un 
individu  normal  porlant  sur  lui  un  autre  individu  tr^s-petit 
et  vivant  i  ses  depens.  Ce  parasite  reste  ordinairement 
stationnaire,  tandis  que  son  hdte  poursuit  sa  croissance; 
il  peut  £tre  plus  ou  moins  complet  ou  se  trouver  r^duit  a 
quelques  membres.  La  vie  de  ces  etres  paVait  purement 
veg^tale,  et  les  actions  exerc6es  sur  eux  sont  souvent  per- 
Ques  par  le  sujet  principal.  —  Un  des  parasites  les  plus 
singuliers  que  Ton  connaisse  est  reduit  k  une  lele  de  gran- 
deur ordinaire  ins^r^e  par  son  sommet  sur  le  sommet  de 
la  t^le  principale.  Vepicome  le  plus  counu  est  celui  qui 
naquit  au  Bengale  en  1785.  Lorsqu'il  vint  au  monde,  la 


n 


(  452  ) 

sage-femme  ^pouvant^e  le  jeta  dans  le  feu ,  mats  on  Ten  re- 
lira  et  il  gu^rit  de  ses  blessures;  il  mourut  k  Ykge  de  cinq 
ans  de  la  morsure  d*une  vip^re.  La  t^le  accessoire  ^tait 
pen  sensible ;  elle  semblait  pourlant  partager  les  joies  et 
surlout  les  chagrins  de  la  iSte  normale.  Un  monstre  sem- 
blable ,  mais  plus  imparfait,  a  6i&  signal^  en  1828  par  le 
docteur  Vottem  de  Li^ge. 

Ce  qui  semble  surtout  d^passer  les  limites  du  vrai, c'est 
Yendocymie,  c'est-i-dire  le  parasilisme  par  inclusion.  Le 
parasite  plus  ou  moins  informe  est  emboit^  dans  I'indi- 
vidu  normal.  Cette  inclusion  pent  avoir  lieu  dans  une 
poehe  sous  la  peau  ou  dans  rabdoinen,  et  cette  sorte  de 
gestation,  ordinairement  inaper^ue  pendant  la  vie  du  pro- 
prietaire,  n'est  devoilee  que  par  Tautopsie.  On  a  vu  un 
homme  de  cinquante  ans  porter  dans  son  corps  un  de  ces 
parasites  qui  vivait  k  ses  depens.  Dernierement  encore, 
uos  journaux  rapportaient  un  fait  semblable ,  et  leur  t^- 
moignage  aura  rencontr^  plus  d'un  incr^dule.  Et  pourtant 
la  science  a  donn^  de  ces  faits  une  explication  assez  natu- 
relle.  II  est  probable  que  le  plus  petit  de  ces  jumeauxa 
adh^r^  aux  intestins  du  plus  grand ,  lorsque  ceux-ci  ^taient 
encore  pendants  bors  de  Tabdomen ;  la  rentr^e  des  intes- 
tins du  sujet  principal  a  eu  pour  r^sultat  la  traction  et 
I'inclusion  de  Tautre. 

Mais  il  est  temps  de  mettre  fin  k  cette  Enumeration  dej4 
bien  longue.  —  Les  monslres  triples^  beaucoup  plus  rares, 
sont  soumis  aux  mSmes  lois  que  les  monstres  doubles.  — 
On  ne  counait  pas  de  monstres  quadruples. 

II  est  k  remarquer  que  le  nombre  des  anomalies  d^croit 
k  mesure  qu'on  descend  dans  la  sErie  animale.  Elles  sont 
bien  plus  communes  chez  les  animaux  domestiques  et  sur* 
tout  chez  I'homme ,  et  quelques-unes  sont  transmissibles 


(  453  ) 

par  generation.  —  Les  filres  affect^s  par  les  anomalies  Jes 
plus  graves  n*ont  aucune  chance  de  viability,  k  moins  qu'ils 
ne  vivent  en  parasites  sur  des  sujets  bien  portants. 

Chez  les  monstres  doubles ,  il  y  a  duality  physique  et 
morale;  la  sensibility  n*est  commune  que  pres  des  points 
de  contact.  Soumis  pendant  toute  leur  vie  aux  m^mes  in- 
fluences, ils  ont  souvent  les  memes  id^es,  les  monies  d^sirs ; . 
il  y  a  chez  eux  parity ,  mais  non  unit^;  ils  ne  pensent  et 
n'agissent  pas  toujours  de  la  meme  mani^re,  et  plus  d'une 
fois  on  les  a  vus  en  mesintelligence.  —  Tons  les  monstres 
doubles  observes  jusqu'ici  ^taient  ou  bim^les  ou  bife- 
melles.  —  Enfin,  les  monstres  moitie  hommes,  moiti^  ani- 
maux,  auxquels  croyaient  nos  aieux,  et  que  le  sceptique 
Voltaire  admettait  de  la  meilleure  foi  du  monde,  sont  pu« 
rement  imaginaires ;  une  hybridit^  de  ce  genre  sera  tou-> 
jours  impossible. 

Quant  aux  causes  des  anomalies,  ce  sont  des  perturba- 
tions qui  peuvent  pr^c^der  la  f6condation,  ou  Faccompa- 
gner  ou  la  suivre.  Un  grand  nombre  de  cas  sont  dus  k  une 
violence  ext^rieure  ou  k  de  fortes  impressions  morales. 
Mais  c*est  k  tort  que  le  vulgaire  attribue  des  anomalies 
delerminees  d'avance  k  imagination  de  la  mere.  Sans 
doute  le  moral  pent  influer  sur  le  physique  au  point  de 
mettre  obstacle  au  developpement  normal;  mais  un  objet 
que  Ton  voit^  que  Ton  craint  ou  que  Ton  desire,  n'aura 
jamais  assez  de  puissance  pour  imprimer  son  image  sur  le 
corps  d'un  enfant  qui  n'est  pas  n^. 

L'etude  des  lois  qui  president  ^la  formation  des  anoma- 
lies a  permis,  dans  beaucoup  de  cas,  de  produire  arliGciel- 
lement  des  monstres.  —  On  a  exp^rimente  sur  les  oeufs  de 
la  poule  en  les  secouant,en  les  maintenant  dans  des  posi- 
tions insolites,  en  enduisant  partiellement  la  coquille  d'une 

2"'  SfeRIE,  TOME  XXX,  30 


(  454  ) 

substance  impermeable  a  rair,  et  on  a  obtenirdes  poussiDS 
iocomplels,  estropi^s  de  toutes  les  fagons.  Mais  c'est  sur* 
tout  en  donnant  k  Toeuf  un§  certaine  position  par  rapport 
a  la  chaleur  que  M.  Dareste  a  pu  produire  des  anomalies 
pr^vues  d'avance.  II  a  constat^  aussi  qu*une  temperature 
sup^rieure  k  40  degr^s  determine  souvent  le  nanisme,  et 
il  conclut  que  TarrSt  de  developpement  est  la  cause  pro- 
cbaine  de  la  plupart  des  monstruosit^s  simples.  —  M.  Le- 
reboullet  a  oper^  sur  des  oeufs  de  brocbet,  et  il  a  obtenu 
des  poissons  doubles  et  triples. 

L'ensemble  des  fails  que  nous  venous  d'exposer  nous 
fait  voir  ]usqu*oili  la  nature  pent  s'ecarter  de  sa  marche 
ordinaire.  La  nature,  sans  doute,  n'a  pas  epuis^  toutes  ses 
ressources ;  plusieurs  anomalies  que  presentent  les  ani- 
maux  pourraient  egalemenl  se  retrouver  chez  Thomme,  et 
r^ciproquement;  mais  it  est  des  limites  qui  ne  seront  pas 
d^passees. 

•Comme  on  pent  lentrevoir,  r^tude  des  anomalies  est 
propre  k  dissiper  bien  des  pr^jug^s,  el  k  faire  tomber  bieo 
des  r^cits  absurdes;  elle  joue  un  grand  rdle  dans  Tana- 
tomie  J  la  physiologic  et  la  zoologie.  —  Elle  a  aussi  des 
rapports  intimes.avec  la  medecine  legale :  plus  d*une  fois 
on  a  souleve  devant  les  tribunaux  des  questions  de  sexe  et 
de  viabilile;  les  avocats  peuvent  avoir  k  discutertles  cas 
de  succession^  de  mariage^  de  vengeance  des  lois  chez  les 
etres  doubles.  —  Enfin,  la  tbeologie  k  son  tour  peut  y  ap- 
prendre  que  tout  ^tre  vivant  n^  de  la  femme,  quelle  que 
soil  sa  forme,  est  un  elre  humain;  que  dans  les  monstres 
doubles,  aussi  bien  que  dans  les  unitaires,  les  plus  impar- 
fails  sont  egalemenl  dou^s  d'une  kme  cr^^e  k  Timage  de 
Dieu,  el  que  mellre  fin  k  rexislence  de  ces  eires  est  no 
crime  d'homicide  dans  les  mSmes  conditions  que  chez  les 


(  458  ) 

£tres  normaux.  —  Enfin^nous  pouvons  conclure  de  ce( 
expos^  q?ie  dans  Toeuvre  du  Cr^ateur  rien  n'est  laiss^  au 
hasard;  les  deviations  les  plus  elranges  ont  leurs  lois,  et 
I'ensemble  de  ces  lois  porte  la  lumi^re  sur  le  plan  g^n^ral 
de  la  creation.  En  un  mot,  cette  6tude  est  digne  de  tout 
point  qu'on  s'y  livre  et  qu  on  en  tienne  compte  dans  Ten- 
seignement. 


Avant  de  passer  k  la  proclamation  des  r^sultats  du  con- 
cours  et  des  Elections,  M.  le  secretaire  perpetuel  s'est  liev^ 
pour  annoncer  que  M.  le  baron  Kervyn  de  Letlenhove,  Mi- 
nistre  de  Tint^rieur  et  membre  de  la  classe  des  lettres, 
ayant  ete  force  de  s'absenter  avant  la  fin  de  la  seance,  il 
allait  donner  lecture  des  arretes  royaux  de  promotion  et 
de  nominations  suivantes  dans  I'Ordre  de  Leopold : 

1®  Au  grade  d'officier^  M.  Constantin  Wesmael,  membre 
de  la  classe  des  sciences,  president  du  conseil  de  surveil- 
lance du  Musee  royal  d'histoire  naturelle; 

^  Au  grade  de  chevaliers^  MM.  Dewalque  (G.),  direc- 
teur  de  la  classe  des  sciences  et  professeur  a  I'universit^ 
de  Liege;  Nyst  (P.-H.)  et  I'abb^  Coemans  (E.),  membres 
de  la  classe  des  sciences;  Nfeve  (F.),  membre  de  la  classe 
des  leltres;  le  chevalier  de  Burbure,(L6on)  et  Siret  (Ad.), 
membres  de  la  classe  des  beaux-arts. 

Les  acclamations  de  TassemUee  ont  accueilli  chacune  de 
ces  nominations. 


(  456  ) 

M«  le  secretaire  perp^tuel  a,  en  dernier  lieu,  proclame 
les  r^sultats  suivants  du  concours  et  des  Elections  : 


CONCOURS  DE  1870. 


Un  seul  m^moire  est  parvenu  k  la  elasse  en  r6p<)nse  au 
concours  decelteannee.  II  concernait  la  premiere  question 
du  programme  et  portait  pour  litre  :  Elude  sur  les  procedes 
suivis  pour  determiner  les  elements  du  magnetisme  terres- 
tre^  Sa  devise  etait:5i  Fon  considere  Vintensile  magnetique 
horizontale  en  admettant  la  distinction  des  saisohs,  et  en 
ayant  egard  a  la  variation  diurne,  on  trouve  des  resultats 
assez  remarquables,  (Ad.  Quetelet.) 

ft 

Conform6ment  aux  conclusions  favorables  des  rapports 
des  commissaires  charges  d'examiner  ce  travail ,  la  elasse 
a  decerne  sa  m^daille  d'or  k  Tauteur,  M.  Louis  P^rard, 
professeur  de  physique  a  Tuniversit^  de  Li^ge, 

M.  P6rard,  present  k  la  seance,  est  venu  recevoir,  des 
mains  de  M.  le  directeur,  la  recompense  academique. 


Elections. 

Pendant  Tannee  qui  va  s'^couler,  la  elasse  a  perdu  deux 
de  ses  associ^s  de  la  section  des  sciences  naturelles,  MM.  La- 
cordaire  et  Moreau  de  Jonn^s.  Elle  a  appel^,  par  ses  suf- 
frages, k  ces  places  vacantes,  M.  Charles  Darwin,  membre 


(  ^^7  ) 

de  la  Society  royale  de  Londres  ,et  M.  Auguste  Bellynck, 
professeur  au  college  de  la  Paix ,  a  Namur,  el  d&]k  corres- 
pondant  de  la  classe  depuis  le  15  dicembre  1865. 

La  classe  a  ^lu  en  meme  temps  deux  correspondanls, 
M.  Edouard  Van  Beneden  ,  docteur  en  sciences  naturelles 
et  laur^at  de  la  Compagnie,  a  Liege,  et  M.  De  Tilly  (J.-E.), 
capitaine  commandant  d'artilierie  et  professeur  k  TEcole 
militaire,  k  Bruxelles. 


Coup  d'oeil  sur  la  marche  des  sciences  minerales  en  Belgique, 
discours  prononc^,  lors  de  la  §^ance  publique  de  la  classe 
des  sciences  du  16  decembre  1870,  par  M.  G.  Dewalque, 
directeur  de  la  classe  des  sciences  el  president  de  TAca- 
demie. 

Messieurs, 

II  y  a  trente-cinq  ans,  k  noire  premiere  stance  publi- 
que, Cauchy  retra^ait  dans  celle  enceinte  le  tableau  des 
progres  de  la  geologic  accomplis  chez  nous  depuis  la 
reorganisation  de  TAcad^mie.  Appel^  par  I'usage  k  Phon- 
nenr  de  prendre  aujourd'hui  la  parole  devant  vous,  j'ai 
cru  que  I'exemple  donn^  par  cet  emment  ing^nieur  ^tait 
bon  k  imiter,  et  qu'un  expose  succinct  des  nouveaux  pro- 
gres de  celle  science  dans  noire  pays  ne  manquerait  peut- 
etre  pas  d'Si-propos  ni  d'inl^rdt.  Sans  doute  je  suis  le  pre- 
mier k  reconnaitre  tout  ce  qu'une  revue  de  ce  genre  a  de 
Irop  special ,  et  je  sens  mieux  que  perspnne  mon  impuis- 
sance  a  en  dissimuler  Taridite  sous  le  charme  de  la  forme; 


(  458  ) 

mais  les  patriotiques  sympathies  doDt  \ous  accompagnez 
ia  marcbe  des  sciences  sur  le  sol  beige,  et  la  haute  impor- 
tance que  vous  y  attachez,  sont  bien  failes  pour  rassurer 
mes  craintes  et  m'enhardir  k  affronter  un  p^ril  oik  j'aurai 
du  moins  la  consolation  de  pas  succomber  en  vain.  Je  me 
permettrai  done,  Messieurs,  aprfes  un  rapide  coup  d'oeil 
]et6  sur  les  recberches  r^centes  des  auteurs  beiges  dans  le 
champ  de  la  min^ralogie,  de  vous  signaler  les  principaux 
r^sultats  des  travaux  plus  nombreux  et  plus  varies  qu'ils 
ont  entrepris  dansle  domaine  de  la  geologic. 

Renfermee  dans  d'etroites  limites,  ne  possedant  qu*un 
tr^s-pelit  nombre  de  roches  ^ruptivesetdes  gites  m^talli- 
ftres  peu  varies,  la  Belgique  n'est  guere  riche  en  espfeces 
min^rales;  et  cette  circonstance  explique  en  parlie  pour- 
quoi  Ton  s'y  est  moins  livre  qu'ailleurs  aux  recberches 
min^ralogiques.  Ce  n'est  que  de  loin  en  loin  que  nous  y 
voyons  parattre  quelques  notices  consacr^es  k  la  descrip- 
tion de  la  delvauxite  (1),  de  la  hatchettite  (2),  etc.  (3); 
aussi,  ce  que  nous  savons  de  la  composition  de  nos  min^- 


(1)  DamoDt,  Notice  sur  une  nouvelle  espece  de  phosphate  ferriquef 
1838 ,  Bull,  de  l'Agad.  de  Brux.,  t.  V,  p.  296.  —  A  la  page  147  du  meme 
volume  setrouve  un  extrait  d'une  letlre  de  Delvaux,  contenant  une  pre- 
miere analyse  de  cette  espdce. 

(2)  Gbandelon,  Notice  sur  la  hatchet  tine  de  Balda%-Lalore,  commune 
de  Chokier,  province  de  Li^ge ,  ibid.,  p.  ^96. 

(3)  Duprez,  Note  sur  raerolithe  tombed  Saint'DenisWestrem ,  1855, 
Bull,  de  l'Agad.  roy.  de  Belg.,  t.  XXJJ,2«  part.,  p.  54. 

Van  Beneden ,  Sur  un  a^rolithe  tomh^  en  Belgique ,  le  7  d4cemhre  1863; 
ibid.,  2«  s6rie,  t.  XVI ,  p.  621 .  —  Dewalque,  idem ;  ib.,  p.  622.—  Haidinger, 
idem,  t.  XVII,  p.  137. 

D'Omalius  d'Halloy,  Sur  des  echantillons  de  phosphate  de  chaux  de- 
cQUverts  d  Ramelotpar  M.  Dor;  ibid.,  t.  XVIII,  p.  5. 

6.  Dewalque,  Note  sur  le  gisement  de  la  chaux  phosphatee  en  Bel- 
gique; ibid.,  p.  8. 


(  459  ) 

raux  les  plus  interessants  est  dii  presque  exclusivement, 
j'ai  le  regret  de  devoir  le  dire,  ^  des  savants  Strangers. 
Aucune  de  nos  rocbes  6ruplives  D*a  ^t^  analysee;  et  nous 
D'aurioDS  que  des  pr^somptions  touebant  leur  composi- 
tion, si  un  savant  ingenieurde  Paris,  M.  Delesse,  n'avait 
fait  connaitre  celle  du  porphyre  de  Quenast  et  de  Les- 
sines  (1).  II  y  a  pourtant  tout  lieu  de  croire  qu*un  travail 
d'ensemble  sur  nos  eurites,  nos  diorites,  nos  porphyres  et 
les  rocbes  scbistoides ,  probablernent  m^tamorphiques,  qui 
s'y  lient,  permettrait  d*en  ^tablir  la  classification  d*une  ma- 
ni^re  positive,  et  nous  fournirait  des  ^l^ments  indispen- 
sables  a  la  solution  des  problemes  qui  se  rattachent  k  leur 
formation.  Aussi,  comprenant  tout  I'interet  qu'il  y  a  a 
combler  cette  lacune,  la  classe  des  sciences  a-t-elle  mis 
cette  question  au  concours.  Esperons  que,  parmi  nos 
jeunes  cbimistes,  si  nombreux,  il  s'en  trouvera  d'assez 
z^les  pour  tenter  Fentreprise,  d*assez  babiles  pour  la  me- 
ner  a  bonne  fin.  On  pent  dire  bardiment  k  celui  qui  r^us- 
sira ,  quil  aura  attacb^  son  nom  k  une  oeuvre  qu*on  ne 
reprendra  pas  de  sitdt. 

Les  minerais  m^talliques ont  donn^  lieu,  on  le  con^oit, 
k  de  nombreuses  analyses,  tant  dans  les  usines  que  dans  les 
^colesdes  mines;  mais  les  premieres  sont  bien  rarement 
publi^es ,  et  toutes  ont  principalement  pour  but  le  dosage 
du  metal  qu'il  s*agit  d'obtenir  et  celui  de  quelques  impu- 
ret^s  de  nature  k  le  souiller.  L'^cole  des  mines  de  Li^ge 
fait  connaitre  chaque  ann^e  les  r^sultats  d'analyses  nom- 
breuses de  nos  minerais  de  fer ,  de  zinc  et  de  plomb;  mais 
ce  n'est  pas  la  min^ralogie  qui  est  appel^e  k  en  profiter. 


(i)  Stir  le  porphyre  de  LetsineSf  Bull,  de  l^Agad.  rot.  de  Belgiqce, 
t.XVll,  l'«parlie,p.328. 


(  460  ) 

Les  eaux  miu^rales  de  noire  pays  ont  exerc^  le  talent 
de  quelques-uns  de  nos  meilleurs  chimistes;  n^anmoms, 
i]  suifit  de  jeler  un  coup  doeil  sur  le  tableau  comparatif 
des  analyses  qui  en  ont  ^te  faites  k  diverses  6poques,  pour 
reconnaitre  que  leur  composition  est  encore  bien  impar- 
faitement  connue  (1).  L'^tude  des  variations  que  cette 
composition  presente  suivant  les  conditions  meteorolo- 
giques,  est  encore  ^  faire.  C*est  li,  il  est  vrai,  un  travail 
difficile  et  de  longue  haleine;  mais  les  localit^s  qui  tirent 
de  pareilles  sources  le  principal  ^l^ment  de  leur  prosp^ 
rit6,  ont  tout  int^ret  k  faire  connaitre  quelle  en  est  exacfe- 
ment  la  composition.  Nous  avons  appris  avec  une  vive  sa- 
tisfaction que  la  ville  de  Spa,  suivant  Texemple  donne  par 
tant  de  villes  ^trang^res,  a  confie  la  tache  d*analyser  ses 
eaux  min^rales  k  une  commission  comp^tente  (2). 

Si  r^tude  d^laillee  de  nos  min^raux  n*a  pris  jusqu'ici 
qu'un  faible  essor,  il  serait  injuste  de  ne  pas  signaler  nos 
progr^s  tres-r^els  pour  la  statislique  min^ralogique.  D^ji 
nous  poss^dions,  sur  les  esp^ces  qu'on  rencontre  chez  nous, 
les  vari^t^s  qu'elles  pr^sentent,  parfois  meme  leur  compo- 
sition, de  pr^cieux  renseignements  consignes  pour  la  plu- 
part  dans  des  m^moires  couronnes  par  TAcademie  avant 
1835.  Dumont  y  a  beaucoup  ajout^  dans  sa  description  du 
terrain  ardennais  et  du  terrain  rhenan;  puis,  coordonnant 


(1)  Voir  dans  mon  Prodrome  (Tune  description  geologique  de  la  Bel- 
gique, Liege,  1868,auquelje  crois  pouvoir  renvoyer  pour  les  ci  la  lions,  le 
lableau  oU  j'ai  l4cb6  de  rendre  ces  analyses  aussi  comparables  que  pos- 
sible. 

(2)  MM.  Cbandelon ,  professeur  de  chimie  inorganique ,  et  Kupfersch- 
laeger,  professeur  de  docimasie  a  Puniversile  de  Liege ;  MM.  Donny,  pro- 
fesseur de  chimie  industrielle ,  et  Swarts,  professeur  de  chimie  generate 
.^  runiversite  de  Gand. 


(  461  ) 

l^s  donnees  fournies  parses  devauciers  et  celles  qu'il  devait 
a  ses  longues  observations,  I'iilustre  savant  que  je  viens  de 
nommer  nous  a  donn^  (1),  avec  I'enumeration  de  loules 
nos  espfeces  minerales,  findication  de  leurs  principales  va- 
ri^tes,  des  localites  oix  elles  ont  ^te  trouv^es  et  des  terrains 
auxquels  elles  appartiennent. 

Des  travaux  d'un  autre  ordre  n'ont  pas  ete  moins 
utiles. 

Depuis  quarante  ans,  un  savant  et  v^n^r^  confrere  s'est 
acquis  des  droits  tout  particuliers  k  notre  reconnaissance, 
non-seulement  par  des  m^moires  originaux ,  mais  encore 
par  la  publication  d'ouvrages  g^neraux  qui  ont  beaucoup 
contribu^  k  r^pandre  le  goiit  de  la  science  et  i  en  faciliter 
r^tude.  Sous  le  tilre  d'£lements,  de  Precis  ou  d'Abrege  de 
geologie,  M.  d'Omalius  d'Halloy  a  publi6  successivement 
jusqu*^  huit  Editions  d'un  ouvrage  (2)  dans  lequel  une  part 


(i)  Tableau  des  terrains  de  la  Belgique  rangSs  dans  I'ordre  de  super- 
position. Tableau  des  min^raux  et  des  roches  quHls  renfermenl  ranges 
m^lhodiquement.  Indication  sommaire  du  gisement  des  mineraux  et  des 
roches  et  de  leurs  principaux  usages ;  Exposje  de  la  situation-du  royaume 
DE  Belgique,  1841-1850.  Brux.,  1852;  in-4o  — Reimprime  sous  le  titre  : 
Coup  d'ceil  sur  le  gisement  et  sur  les  principaux  usages  des  mindraux 
et  des  roches  en  Belgique;  (Brux.,  s.  d.),  gr.  in-4<>  de  12  pages. 

(2)  Voici  les  litres  de  ces  publicatioDs,  sur  lesquelLes  nous  auroDS  k 
revenir  ; 

Elements  de  geologie,  Paris,  1831;  in-8«>.  —  Reimprime  k  Bruxelles, 
en  1852,  sans  la  participation  deFauteur. 

Introduction  a  la  geologie  ou  premiere  partie  des  elements  cThistoire 
naturelle  inorganique.  Paris,  1833;  in-8». 

Elements  de  geologie,  2«n«  edit.  Paris,  1835;  in-8». 

Elements  de  geologie  ou  seconde  partie  des  elements  d^inorganomie 
particulidre ,  3™«  edit.;  Paris,  1839;  in-8«. 

Elements  de  geologie ,  seconde  partie  des  elements  d'histoire  naturelle 


(  462  ) 

plus  ou  moiDS  considerable  est  faite  k  la  miQ^ralogie.  Eo 
1831,  il  se  borne  k  donner  une  classiflcation  des  roches; 
mais,  deux  ans  plus  tard,  son  Introduction  a  Vitude  de  la 
geologie  est  consacr^e  en  grande  partie  k  Tex  pose  m^tho- 
dique  de  nos  connaissances  sur  les  min^raux  aussi  bienque 
sur  les  roches.  L'auteur  annonce  inodestement  que  son 
seul  but  ^lant  d'etre  utile  aux  commen<^ants,  il  a  g^n^rale- 
ment  suivi  le  Traite  de  Beudant,  paru  depuis  pen,  sauf 
pour  la  classiflcation,  don  I  le  principe  appartient  surtout  a 
Brongniart;  mais  le  lecteur  y  trouve  k  chaque  pas  Tem- 
preinte  de  ce  jugement  silr  et  de  cette  critique  fine  et 
sagace  dont  r^minent  naturaliste  nous  a  donn^  tant  de 
preuves  et  que  nous  admirions  encore  tout  r^cemmeDt. 
Aussi,  la  plupart  des  modifications  qu'il  a  propos^es  ont 
et6  favorablement  accueillies. 

On  doit  ^galement  k  Dumont  un  grand  travail  d*en- 
semble  sur  la  min^ralogie  syst^matiquc;  Les  Tableaux 
analytiques  des  mineraux  et  des. roches,  que  notre  savant 
mattre  a  inserts  dans  le  tome  XII  des  Memoires  de  TAca- 
d^mie,  ^tant  pen  connus,  je  vais  en  dire  quelques  mots. 

On  sait  que  la  plupart  des  min^ralogistes  font  inter- 
venir,  dans  la  definition  de  Tesp^ce  min^rale,  k  la  fois  la 
composition  et  la  forme;  mais  aussi tdt  I'accord  cesse,  et  il 


inorganique,  3°>«  Mil.,  Braxelles ,  1858;  in-8*>. —  Sans  la  participation  de 
Tautear. 

Introduction  d  la  geologie,  premiere  partie  des  4l6ments  dliistoire  na- 
turelle  inorganique  ,^^  edit.,  Bruxelles,  1838;  ln-8". 

Des  roches  consider4es  mineralogiquement.  Paris,  1841 ;  in-S^ 

Precis  elemenlaire  de  geologie.  Paris,  1843;  inS^. 

Abr4ge  de  geologie.  Bruxelles,  1853;  4  vol.  in-i^.  {Encycl.  Jamar). 

Idem.  Paris-Bruxelles,  1855;  1  vol.  in.l2. 

Idem,  7>»«  edit.,  Bruxelles,  1862;  in-8«. 

Precis  elementaire  de  geologie,  S^*  edit.,  Paris-Bruxelles,  1868;  in-8». 


(  463  ) 

existe  des  classiflcations  purement  cristallograpbiques , 
comme  d'autres  soDt  puremeDt  chimiques.  De  plus,  que 
Tod  r^unisse  ou  noa  en  uue  seule  espice  deux  mtn^raux 
dimorphes,  il  y  a  deux  maniferes  d'6lablir  une  classification 
oil  iDlervient  la  chimie,  suivant  que  Ton  constitue  les  fa- 
milies d'apr^s  la  nature  de  Tel^ment  min^ralisateur  ou 
electro-n^gatif,  ou  bien  d'aprte  celle  du  m6tal  mineralis6 
ou  de  Tel^raent  6lectro-positif.  Sans  entrer  dans  plus  de 
details,  disons  tout  de  suite  que  Dumont,  adoptant  la  d^fir 
nition  ordinaire  de  I'esptee,  r6unit  dans  la  meme  fainille 
les  esp^ces  qui  ont  le  meme  616ment  6lectro-negatif  et  cet 
^I6ment  lui-m^me :  il  distribue  ensuite  les  families  en  deux 
classes,  les  min^raux  comburables  et  les  combur6s;ces 
classes  sont  divisees  en  ordres,  dans  lesquels  les  families 
sont  rang6es  par  Tensemble  des  propriet^s.  Somme  toute, 
cette  classification  est  encore  une  des  moins  imparfaites 
que  nous  poss^dions. 

Nous  ne  pouvons  en  dire  autant  de  la  distribution  des 
especes  dans  les  families.  Comme  Tindique  le  nom  de  Ta- 
bleaux analytiques  donn^  a  son  travail ,  Dumont  s'est  ef- 
forc^  de  combiner  la  m^tbode  analytique,  autant  que  pos- 
sible dichotomique,  avec  la  m^thode  naturelle,  afin  de 
faciliter  aux  commen^ants  la  determination  de  I'espece, 
c'est-^-dire  la  recbercbe  du  nom  ^  donner  k  T^cbantillon 
qu'ils  ^tudient.  Des  tentatives  de  ce  genre  seront  toujours 
infructueuses;  aussi  I'auleur  est-il  arriv^  parfois  k  des  divi- 
sions purement  artificielles ,  et  k  des  rapprochements  qui 
ne  sont  certainement  pas  dans  la  nature  (J). 


XI)  MenlionDons  eDCore  i°  de  Glaussen:  Essai  dune  nomenclature  et 
cIcLsaification  des  roches  (Tapr^s  leurs  caract^res  chimiques,  min^ralo^ 
giques  et  geologiques.  Bruxelles,  1845;in-8<>;  opuscule  rare,  ipai^  que 


(  464  ) 

VoyoDS  maintenant  les  r^sultats  principaux  des  recher- 
ches  g^ologiques. 

A  vec  la  publication  de  VEssai  sur  la  geologie  du  nord  de 
la  France^  en  1808,  commence  une  periode  de  plus  d*an 
quart  de  si6cle  pendant  laquelle  M.  d*0malius  d'Halloy, 
dans  les  moments  qu'il  peut  d^rober^aux  affaires  politiques, 
prend  une  part  active  aux  controverses  scientifiques  et 
d^veloppe  habilement  la  classification  qu'il  vient  d'6bau- 
cher,  tandis  que  les  concours  ouverts  par  TAcad^mie  sur 
la  constitution  de  nos  diverses  provinces  am^nent  dlmpor- 
tants  progres.  C'est  alors  que  Belpaire  faisait  connaitre  les 
changements  survenus  sur  nos  cdtes,  que  Drapiez  decrivait 
le  Hainaut,  Cauchy^  la  province  de  Namur,  M.  Sleininger 
et  Engelspach-Lariviere,  cellede  Luxembourg,  Dumont  et 
Davreux,  celle  de  Li^ge,  Galeotti ,  celle  du  Brabant.  Le 
m^moire  de  Galeotti,  bien  que  public  en  1837,  appartient 
encore  k  cette  periode ^  qui  se  termine  pen  de  temps 
apr^s  le  rapport  par  lequel  Cauchy  a  inaugur^  nos  stances 
publiques. 

Une  deuxi^me  periode,  caract^ris^e  par  la  preponde- 
rance du  rdle  de  Dumont,  me  parait  commencer  en  1836, 
lorsque  le  gouvernement  lui  confie,  sur  la  proposition  de 
rAcad^mie,'la  mission  de  dresser  la  carte  g^ologique  de 
notre  pays.  A  partir  de  ce  moment ,  et  tandis  que  noire 


je  ne  puis  analyser  ici.  2o  Lambotte  :  Traite  de  mindralogie  pratique. 
Bruxelles,  1842;  in-12.  5®  G.  Dewalque  :  Atlas  de  cristallographie. 
Liege,  1859;  in-8*».  (Get  oavrage  a  ^te  public  pour  mes  eleves;  malbeo- 
reusemenl  les  planches  ont  paru  sans  le  bon  a  tirer,  el  il  s^y  esl  glisse 
plusieurs  erreursde  notation,  faciles  d'ailleurs  ^  corriger  ^  I'aide  de  I*ex- 
plication  des6gures.)  Enfin ,  tout  recemment  la  Societe  des  sciences,  des 
arts  et  des  lettres  du  Hainaut  a  couronne  uu  Manuel  de  mineralogie  pra- 
tique, du  ^  M.  C.  Malaise,  correspondant de  TAcad^mie, 


(  465  ) 

savant  mailre  se  devoue  tout  entier  a  T^lude  du  sol  belg6, 
ses  ^mules  semblent  se  retirer  de  ia  lice  par  respect  pour 
sa  mission  officielle. 

Au  lieu  de  suivre  ici  I'ordre  chronologique  des  publica- 
tions, il  me  semble  preferable  d'examiner  successivement 
les  progres  r^alis^s  dans  la  connaissance  de  chaque  terrain. 
La  methode  stratigraphique  que  Dumont  avait  employee 
avec  tant  de  succes  dans  ses  recherches  sur  la  province  de 
Liege,  lui  resta  toujours  chere,  et  il  finit  par  la  pr^coniser 
exclusivement.  En  faisant  rejeter,  dans  Tetude  de  la  struc- 
ture des  pays  accident^s,  toute  conclusion  tir^e  de  la  su- 
perposition apparente  des  Stages,  il  avait  montre  la  cause 
de  nombreuses  erreurs  oil  ses  devanciers  6taient  tombes, 
et  ouvert  k  la  science  la  direction  dans  laquelle  elle  afait, 
depuis  lors,  de  si  etonnants  progres.  Aussi  la  m^daille  d'or 
de  Wollaston ,  la  plus  haute  distinction  dont  dispos^t  la  So- 

ft 

ciet^  geologique  de  Londres,  vint-elle  a  juste  titre  r^com- 
penser  uned^couverte  aussi  importante.  Mais  il  nesuffitpas 
qu'une  m^tho(|^  soit  bonne  pour  que  tons  lesr^sultats  qu'on 
en  obtient  soient  exacts  et  demontr^s.  Certes,  dans  la  dis- 
cussion que  Dumont  souleva  plus  tard  a  propos  de  la  valeur 
relative  des  donn^es  fournies  par  les  caract^res  stratigra- 
phiques  —  ou  geom6triques ,  comme  il  les  appelait ,  —  et 
par  les  caract^res  paleontologiques,  tous  les  geologues  se 
joindront  k  lui  pour  affirmer  que  la  stratigraphie  bien  Sta- 
bile ne  le  c^dera  jamais  k  la  pal^ontologie ;  mais  la  ques- 
tion delicate,  —  on  fa  parfois  perdu  de  vue,  —  est  pr^ci- 
s^ment  de  savoir  si  la'  stratigraphie  est  bien  ^tablie.  Nous 
en  avons  une  preuve  dans  le  premier  rapport  de  Dumont 
sur  la  carte  g^ologique  (1).  Appliquant  sa  methode  au  ter- 


(1)  Rapport  sur  les  Iravaux  de  la  carle  geolpgique  en  1838;  Bull,  de 
l'Acad.  de  Bruxelles,  t.  V,  p.  634. 


y 


(  466  ) 

rain  ardoisier,  il  chercba  k  determiner  i'&ge  relatif  de  ses 
diverses  assises;  roais  Tessai  etait  pr^matur^.  II  le  recon- 
nut  plus  tard  et  pril  sa  revanche.  En  1849,  il  pr^senta  i 
rAcad^mie,  poar  Sire  transroise  au  gouvernemenl,  la  carte 
g^ologique  manuscritede  la  Belgique,et  le  rapport  final  (1) 
dans  lequel  il  expose  les  modifications  apportees  ^  ses  voes 
ant^rieures  et  la  classification  i  laquelle  il  s*est  arrete.  Le 
terrain  ardoisier  y  est  remplace  par  deux  autres,  Tardeit- 
naU  et  le  rhenan  j  divis^s  chacun  en  trois  systemes  et  s^ 
par^s  par  le  d^faut  de  parall^lisme  des  couches,  autrement 
dit,  par  une  discordance  de  stratification.  II  s'empressa  de 
publier  les  documents  k  Tappui  dans  deux  m^moires  d^ 
taill^  (2)  dont  les  conclusions,  en  ce  qui  conceme  TAr- 
denne,  nous  paraissent  devoir  Stre  maintenues. 

En  1830,Dumont,adoptantla  classification  de  M.  d*Oma- 
lius  d'Hklloy,  separait  le  terrain  houiiler  du  terrain  an- 
thraxif^re.  Il  divisait  ce  dernier  en  quatre  Stages,  dans 
Tacception  g^ologique  du  mot,  alternativement  calcareax 
et  quartzoschisteux.  En  1836,  il  reconnut  que  Tetage 
quartzoschisteux  inl'^rieur  devait  etre  subdivise  en  deux; 
et  cette  distinction  a  ^t^  confirmee  par  ses  successeurs.  En 
1849,  la  carte  geologique  ne  pr^sehte  que  des  modifica- 
tions de  detail.  Le.  terrain  houiiler  perdait  son  rang  pour 
devenir  le  syst^me  sup6rieur  du  terrain  anthraxif^re.  Les 
divisions  ant^rieuresde  cette  derniire  formation  sont  grou- 
pies en  deux  systemes  :  Tun  est  appel^  condrusien,  et 
form^  de  deux  etages,  le  sup^rieiir,  calcareuxj  Tinf^rieur, 

(1)  Bapportsur  la  carte  geologique  de  la  Belgique^  Bull,  de  l*Aca». 
ROT.  DE  Belgique  » t.  XVI,  2«  part.,  p  551. 

(2)  M4moire  sur  le  terrain  ardennaiSt  Mtu.  de  l'Acad.  de  Bruxelles, 
t.  XX,  1847.  —  M^moire  sur  le  terrain  rh^an^  Uiu.  de  l*Acad.  rot.  dc 
BEL(iiQ»E,l.  XXII,  i848» 


(  467  ) 

quartzoschisteux;  Tautre  est  design^  sous  le  nom  d*et/e- 
liefiy  et  comprend  de  meme  un  ^tage  calcareux  et  un 
^tage  quartzoschisteux.  Les  deux  etages  design^s  sous  ce 
dernier  nom  sont  divis^s,  k  leur  tour,  en  deux  parlies. 
Ces  divisions  ^taient  bien  Stabiles,  quelle  que  soit  la  ma- 
niere  suivant  laquelle  on  les  groupe;  aussi  se  sont-elles 
pr^t^es  k  des  perfectionnements  que  nous  verrons  tout  k 
rheure. 

Ajoutons  que  Dumont  divisait,  d^s  1830,  Tetage  calca- 
reux du  systfime  condrusien  —  notre  calcaire  carboniftre 
—  en  trois  assises,  une  inferieure ,  ou  calcaire  k  crinoides, 
une  moyenne ,  ou  dolomie ,  et  une  superieure ,  ou  calcaire 
k  productus.  Cette  division  fut  attaqu^e  au  nom  de  la  pa- 
l^ontologie.  Dumont  reduisit  ses  contradicteurs  au  silence, 
moins  en  leur  rappelant  les  preuves  qu'il  avait  apport^es 
a  Tappui  de  sa  mani^re  de  voir,  qu*en  les  invitant  k  faire 
connattre  les  localit^s  od  Ton  trouverait  la  demonstration 
du  contraire. 

En  1842,  Dumont  preseiita  k  TAcademie  la  description 
des  terrains  secondaires  qui  constituent  la  partie  m^ridio- 
nale  de  la  province  de  Luxembourg  (1);  mais  on  doit  re- 
connattre  que  ce  m^moire  renferme  des  vues  erron^es  k 
cdte  de  pages  trfes-instructives,  et  qu'il  a  pass6  presque 
inaperQu  dans  les  discussions  que  suscita  T^tude  de  ces  ter- 
rains. La  mani^re  defectueuse  dont  Tauteur  expose  la  con- 
stitution du  terrain  triasiquetientprobablementaux  bornes 
trop  ^troites  qu'il  crut  pouvoir  assigner  k  ses  excursions. 
Quoi  qu'il  en  soil,  on  doit  reconnattre  qu'il  a  bien  vu  les 
fails,  tout  en  se  trompant  sur  leur  interpretation.  Quant 


(1)  M4mo%re  sur  lee  terrains  triasique  etjurassique  de  la  province  de 
Luxembourg ,  M^ii.  de  l'Acad.  de  Broxelles  ,  t.  XV. 


( m ) 

au  terrain  jurassique ,  la  plupart  des  divisions  qu'il  y  a  £ta- 
blies  ont  ete  conserv^es  par  ses  successeurs. 

Les  systemes  que  Dumont  avait  reconnus,  en  1850,  dans 
le  terrain  cr^tac^  de  la  province  de  Li^ge,  et  dans  lesquels 
il  voyait  les  Equivalents  des  divers  termes  de  la  s^rie  an- 
glaise,  furent  maintenus  sous  des  noms  nouveaux ,  sauf 
quelques  changements  de  detail,  sur  la  carte  manuscrite 
de  1849,  oil  ils  formerent  quatre  des  cinq  systemes  qu'il 
Etablissait  pour  la  Belgique,  le  cinqui^rae  Etant  forme  de 
roches  propres  au  Hainaut.  Sur  la  carte  imprim^e  qui 
parutdeux  ans  plus  tard^  il  y  ajouta  le  systeme  heersien, 
placE  plusconvenablement,  jusque-1^9  a  la  base  du  terrain 
tertiaire.  Malheureusement,  les  details  qu'il  publia  sur  ces 
formations,  et  les  renseignements  qu'on  trouve  dans  ses 
cours,  Etaient  fort  incomplets  et  manquaient  parfois  des 
developpements  n^cessaires  sur  les  preuves  qu'il  avait  r6u- 
nies.  Nous  verrons  que  les  Iravaux  plus  recents  ont  fini- 
gen^ralement  par  constater  I'exactitude  des  resultats  aux- 
quels  cet  eminent  straligraphe  est  arrivE.  Quant  au  paral- 
lEIisme  qu'il  admellait  entre  ses  subdivisions  et  celles  des 
pays  voisins,  et  raeme  entre  celles  des  deux  massifs  du 
Limbourg  et  du  Hainaut,  il  y  avait  lieu  k  examen;  et  de 
longues  discussions ,  qui  ne  sont  pas  termin^es ,  ont  amen^ 
de  grands  changements  dans  les  id^es  qui  prevalent  au- 
jourd'hui. 

Le  terrain  tertiaire ,  qui  occupe  presque  toute  la  parlie 
basse  de  notre  pays,  attira  I'un  des  premiers  les  observa- 
tions de  Dumont,  qui  en  donna,  en  1839  (1),  une  pre- 
miere classification,  notablement  difiterente  de  celleque 


(1)  Rapport  sur  les  travaux  de  la  carte  gSologique  pendant  Vann^e 
1839,  Boll,  de  i/Acad.  de  Bruxelles,  t.  VI,  2*  part,  p.  464. 


■     (  469  ) 

Galeotti  avail  propos^e  peu  de  temps  auparavant.  II  divi- 
sait  alors  ce  terrain  en  six  syst^mes,  subdivis^s  en  assises 
caraclerisees  par  leur  composition  el  leurs  fossiies.  11  rap- 
portail  les  trois  premiers,  designes  sous  les  noms  de  lan^ 
denien,  de  bruxellien  el  de  tongrien,  au  tertiaire  inf^rieur 
de  la  France  el  de  TAngleterre;  les  deux  derniers,  savoir 
le  hesbayen  et  le  campinien,  ^taient  consid^r^s  comme  ter- 
tiaire sup6rieur;  quant  au  quatri^me,  le  dies  Hen,  Duniont 
ne  le  pla^ait  qu'avec  doule  dans  le  tertiaire  superieur,  a 
cause  des  incertitudes  qui  r^gnaient  encore  k  regard  des 
fossiies  qui  s'y  rencontrent.  En  1849,  il  augmenta  le  nonl- 
bre  des  divisions  en  etablissantliuit  syst^mes,  tout  en  re- 
porlant  le  hesbayen  et  le  campinien  dans  le  terrain  quater- 
naire;  oti  Ton  pent  s'^tonner  qu'ils  n'aient  pas  ^t^  places 
tout  d'al)ord.  Bientdt  deux  nouvelles  divisions  porterent  k 
dix  le  nombre  des  syst^mes  figures  sur  la  carte  imprim^e, 
oil  ils  sont  represent^  parquatorzeteinles.  Diverses  notes 
post^rieures  sont  consacr6es  k  d^raontrer  plusieurs  points 
importants,  notamment  la  place  assignee  k  Targile  de 
Boom  dans  la  s6rie,et  k  etablir  le  paralielisme  de  ces  Stages 
avec  ceux  qui  onl  6t6  reconnus  en  France  et  en  Angle- 
terre  (1). 


*  (I)  Note  sur  la  position  geologique  de  Vargile  rup4lienne  et  sur  le 
synchronisme  des  formations  tertiaires  Me  la  Belgique,  de  VAngleterre  et 
du  nordde  la  France;  Bull,  de  l'Acad.  rot.  de  Belg  ,  t.  XVIII,  2«  part., 
p.  179.  —  Note  sur  la  decouverle  dune  couche  aquifdre  a  la  station  de 
Hasselt;  ibid.,  t  XVIII,  2*  part.,  p.  579.  —  Coupe  du  puits  artesien  de 
Hasselt;  ibid.,  l.XIX,  \^  part.,  p.  29  —  Observations  sur  la  constitution 
geologique  des  terrains  tertiaires  de  VAngleterre  ^  compares  a  ceux  de  la 
Belgique;  ibid.,  t.  XIX,  2«  part.,  p.  344.  —  Coupe  des  terrains  tertiaires 
de  VAngleterre  y  ibid.,  I.  XIX,  3«  pa^l.,  p.  535, 

2"*  s6rib,  tome  XXX.  31 


(  470  ) 

CitODs  encore  deux  notes,  Tune  (1)  relative  aux  matieres 
de  filons,  pour  lesquelles  Dumont  propose  le  nom  de  tor- 
rains  geyseriens,  expression  qui  a  ^t^  aussitdt  re^ue  dans 
fa  science;  Tautre  (2),  faisant  ressortir  la  valeur  des  r^sul- 
tats  fournis  par  Tobservation  des  mouvements  lents  du  sol, 
pour  ^tablir  le  synchronisme  des  subdivisions  d*un  mdme 
terrain  dans  des  contr^es  voisines.  L'importance  de  ces 
vue$  ^gale  leur  nouveaute. 

La  carte  g^ologique  de  la  Belgique  fut  suivie,  k  de  courts 
intervalles,  de  ia  carle  du  sous-sol  de  notre  pays,  de  la 
carte  geologique  de  la  Belgique  et  des  provinces  voisines, 
et  enfin  de  celle  de  TEurope.  La  l^gende  de  ces  deux  der- 
ni^res  resume  de  la  fa^on  la  plus  sommaire  quelques  vues 
nouvelles  sur  la  classification  des  terrains.  Ces  cartes  n'ont 
jamais  ^l^  d^pass^es-sous  le  rapport  de  I'exactitude,  j'allais 
dire  de  la  minutie  des  details;  et  nous  sommes  loin  de  par- 
tager  Tavis  de  quelques  savants,  aux  yeux  desquels  les 
divisions  qu'elles  offrent  sont  trop  nombreuses. 

II  nous  reste  k  mentionner  la  controverse  que  Dumont 
souleva  en  1847  sur  la  valeur  relative  de  la  stratigraphie  et 
de  la  pal^ontologie  (3).  Non  content  de  montrer  que  Tetnde 


(1)  Note  sur  la  division  des  terrains  en  trots  classes  daprds  leurs  modes 
de  formation^  et  sur  Vemploi  du  mot  geyserien  pour  designer  la  troi- 
sieme  de  ces  classes;  Boll,  de  l'Acad.  rot.  de  Belg.,  t.  XIX,  2<  parL^p.  18. 

(2)  Note  sur  I'emploi  des  caract^res  gSometriques  resultant  des  mou- 
vements lents  du  sol,  pour  Stahlir  le  synchronisme  des  formations  giolo- 
giques ;  ibid.,  t.  XIX ,  2«  part.,  p.  514. 

(3)  Sur  la  valeur  du  caractere  paleontologique  en  geologie;  ibid.,  I.  XIV, 
1"  part.,  p.  292.  —  De  Koniocli,  Sur  la  valeur  du  caracth'e  palt^onto- 
logique;  ibid  ,  t.  XIV,  2«  part.,  p.  62.  —  Remarques  sur  lanotice  concern 
nant  la  valeur  du  caractere  paleontologique  en  geologie ,  lue  par  M.  de 
Koninck  d  la  stance  pr^cedente;  ibid.,  p.  113.  —  De  Koninck,  R^pUque 
a  M.  Dumont;  ibid.,  p.  249.  —  Note  eh  reponse  a  la  replique  deM.de 
Koninck;  ibid.,  p.  382.   » 


(  ^71  ) 
patiente  des  caract^res  stratigraphiques  permettait  d'arri- 
ver  k  la  solution  des  problemes  g^ognostiques  le^  plus 
compliqu^s^  il  s'efifor^a  de  prouver  que  les  conclusions 
fournies  par  T^tude  des  fossiles  6taient  n6cessairement 
entach6es  d'erreur.  Je  tfai  pas  Tintention  de  rentrer  dans 
la  discussion.  II  faudrait  d^abord  bien  poser  la  question;  et 
beaucoup  de  savants  reconnaitront,  je  crois,  que,  si  elle 
est  posee  dans  les  termes  absolus  ou  Dumont  F^nonce , 
plusieurs  de  ses  arguments  sont  restes  sans  r^plique.  Tout 
au  moins  adniettra-t-on  que  le  principe  fondamental  des 
applications  de  la  paleontologie  ^  la  stratigraphie  ^tait 
sujet  k  caution.  Mais,  d'autre  part,  nombreux  sont  les  cas 
ou  la  stratigraphie  est  absolument  impuissante,  tandis  que 
les  donn^es  pal^ontologiques  ^chappent  k  de  justes  cri- 
tiques et  peuvent  d6s  lors  6tre  employees  avec  s6curil6. 

Si  je  ne  me  trompe,  la  science  doit  se  f^liciter  des  attaques 
que  Dumont  a  dirig^es  contre  la  paleontologie.  Les  grandes 
facilit^s  que  la  connaissance  des  fossiles  fournit  aux  g^o- 
logues,  avaient  fini  par  entrainer  de  forts  bons  esprits  en 
dehors  des  limites  du  droit  chemin,  tandis  que  d'autres, 
moins  solides,  s'^garaient  tout  k  fait.  On  en  venait  k  faire 
de  la  geologic  dans  le  cabinet,  d'aprfes  I'examen  de  quelques 
^cbantillons,  et  k  classer  les  formations  comme  les  tiroirs 
d'une  collection,  sans  se  demander  quelle  etait  la  valeur  de 
ces  syslemes  en  presence  des  faits  observes  sur  le  terrain. 
Dans  une  telle  situation,  cette  controverse  ne.pouvait 
qu'amener  d*heureux  resultats,  en  obligeant  les  savants  a 
scruter  de  plus  pr6s  la  valeur  de  leurs  m^thodes,  et  en 
les  amenant  a  reconnaitre  les  precautions  a  prendre  dans 
les  supplications.  Depuis  lors,  la  paleontologie  a  ^l^  mieux 
comprise,  et  son  importance  s'est  accrue  dejour  en  jour. 

A  cdte  de  cet  avantage  g^n^ral ,  il  est  juste  de  signaler 


(  472  ) 

(le  ficheux  r^sultats  que  cette  discussion  amena  dans 
notre  pays.  Au  moment  oil  Dumont  la  souleva,  son  col- 
logue, M.  de  Koninck,  venait  d'ouvrir  un  cours  facultatif 
de  pal^ontologie,  dont  le  succes  —  qu'on  pouvait  esp^rer 
des  connaissances  d'un  pal6ontologiste  si  distingue  —  eilit 
probablement  decide  Tinscription  de  cette  science  au  oom- 
bre  des  branches  du  haul  enseignement.  Malheureusement, 
Fascendant  des  opinions  de  Dumont  fit  deserter  le  nouveau 
cours  par  les  Aleves  de  T^cole  des  mines;  etcomme  il  ne  se 
presente  pas,  chaque  ann^e,  des  aspirants  au  doctoral  en 
sciences,  ces  lemons  facultatives  ne  tardOrent  pas  k  etre  sup- 
primdes.  Aussi,  si  cette  branche  importante  ne  figure  pas 
encore  dans  les  programmes  de  I'enseignement  oiBciel,  c'est 
surtout  k  Tinfluence  de  Dumont  qu*il  faut  s'en  prendre. 

Si  la  p^riode  dont  nous  nous  oecupons  est  riche  des 
travaux  de  Dumont,  elle  n*a  guOre  vu  paraitre  d*aulres 
recherches  g^ologiques  que  des  ecrits  sp^ciaux,dus  k  nos 
ing^nieurs  des  mines,  et  relatifs  k  nos  mines  de  fer  et  de 
houille.  Leur  nature,  aulant  que  le  cadre  restreint  dans 
lequel  je  dois  me  renfermer,  m'empechent  de  les  analyser 
ici.  Je  citerai  notamment  la  description  des  gttes  de  mi- 
nerai  de  fer  de  la  province  de  Namur  par  M.  Rucloux, 
aujourd'hui  ingenieur  en  chef  k  Li^ge  (1),  du  Hainaut  par 
M.  V.  Bouhy  (2),  et  de  la  Campine  par  Bidaut  (3);  les 


(i)  Notice  sur  les  dSpdtsmiHalli fires  de  la  province  de  Namur;  1849; 
Ann.  des  travaux  publics  de  Belg.,  t.  VIII,  p.  157.  —  Deuxiime  note  sur 
les  d^pdts  mHalll feres  de  la  province  de  Namur;  1851 ;  ibid.)  t.  X,  p.  33. 

(2)  Notice  sur  le  gisement  et  Vexploitatiqn  du  mineral  de  fer  dans  la 
province  de  Hainaut;  1855^  M^u.  de  la  Soc.  des  sciences,  des  arts  et 
DES  LETTRES  DU  Hainaut,  2«  sede,  t.  iV,  p.  203;  et  Ann.  des  trav.  publ. 
DE  Belg.,  t.  XIV,  p  223. 

(3)  Etudes  des  minerais  de  fer  de  la  Campine;  Ann.  des  trav  pcbl. 
DE  Belg.,  t  V,  p  481 ,  et  t.  VII,  p.  32i. 


(  473  ) 

etudes  sur  les  mines  de  houille  de  la  Belgique  (1),  par  ce 
deroier  ingenieur;  celles,  plus  developp^es,  qu'il  publia 
plus  tard  sur  le  bassin  de  Gharleroi.(^),  et  celles  de 
M.  V.  Bouhy  sur  les  houilles  du  Hainaut  (3);  un  memoire 
interessant  de  notre  savant  confrere,  M.  Houzeau,  sur  les 
souleven)ents>qui  ont  affecte  le  sol  de  notre  pays  (4);  les  re- 
cherches  de  M.  Poncelet,  ingenieur  des  mines,  sur  les  gites 
ardoisiers  de  TArdenne  (5);  celles  de  M.  Clement,  aussi 
ingenieur  des  mines,  sur  la  geologic  de  cette  region  (6); 
celles  de  M.  N.  Dewael  sur  les  environs  d'Anvers  (7);  et, 
enfin,  cedes  par  lesquelles  M.  Alph.  Belpaire,  ingenieur 
des  ponts  et  chauss^es,  reprenant  un  sujet  dont  Tetude 
avait  contribue  h  faire  ouvrir  a  son  p^re  les  portes  de 
TAcad^mie,  a  developp^  nos  connaissances  sur  I'instabilite 
de  nos  cdtes  (8).  Au  moment  ou  Ton  se  preoccupe  des  enva- 
hissements  de  la  mer  et  de  Tensablemeut  de  l*Escaut,qu*on 


(1)  De  la  houille  et  de  son  exploitation  en  Belgique ,  spScialement  dans 
la  province  de  Namur,  avec  une  carte  geologique  en  deux  feuilles; 
Brux.,  etabiiss.  geograpb.,  1837,  iD-4^ 

(2)  ttudes  minerales.  Mines  de  houille  de  Varrondissemcnt  de  Chary 
leroi.  Brux.,  1845,  gr.  in-i",  6  pi. 

(5)  De  la  houille  et,  en  particulier,  des  diverses  especes  de  houille 
explores  au  Couchant  de  Mons  (Belgique);  Mods,  1855,  in-S". 

(4)  Sur  la  direction  et  la  grandeur  des  soulevements  qui  ont  affecte  le 
solde  la  Belgique;  Mem.  de  l'Agad.  roy.  de  Belg.,  t.  XXIX. 

(5)  Des  gites  ardoisiers  de  VArdenne;  Ann.  des  trav.  publ.  de  Belg., 
I.  VII,p.  305;elt.  VIU,p.  60. 

(6)  Description  geologique  de  la  partie  septentrionale  de  la  province' 
de  Luxembourg;  1849;-Ann.  des  trav.  pcbl.  de  Belg.,  t.  VllI,  p.  213. 

/  (7)  Observations  sur  les  formations  tertiaires  des  environs  d^Anvers; 
Boll,  de  l'Acad.  roy.  de  Belg..  t.  XX,  1'*  part.,  p.  30.  * 

(8)  De  la  plaine  maritime  depuis  Boulogne  jusqu'en  Danemark 
(2«  partie).  Anvers,  1855.  (La  premiere  partie  est  la  r^impression  du  me- 
moire  couronn^  d'Ant.  Belpaire  sur  ce  sujet). 


(  474  ) 

nous  permette  cle  signaler  ces  sujels  aux  observateurs  con- 
venablemeut  places  pour  suivre  de  pres  des  phenomenes 
g^ologiques  si  itnportants. 

Toulefois,  il  faut  faire  ici  une  exception  pour  M.  d*Oaia- 
lius  d'Halloy,  dont  ractivit^  ne  s'est  jamais  ralentie.  Outre 
diverses  notes  originates  (1)  et  des  rapports  aussi  ioteres- 
sants  que  nombreux,  on  lui  doit  particuli^rement  son 
Coup  d'ceil  sur  la  geologie  de  la  Belgique  (2) ,  dans  lequel  ii 
r^suma,  d'une  fa^on  aussi  Elegante  que  concise,  Tetat  de  nos 
connaissances,  en  1842,  sur  la  constitution  geologique  de 
notre  pays ;  puis  diverses  editions  de  ses  Elements  de  geo- 
logie ^  dont  j'ai  constat^  plus  haut  i'beur^use  influence.  Les 
derni^res  renferment  un  chapitre  consacre  a  la  geologie 
speciale  de  ia  Belgique,  reproduction  du  Coup  d'oeilj 
soigneusement  revue  et  mise  k  la  bauteur  des  progres  les 
plus  recents. 

Mentionnons  encore  la  Carte  miniere  de  la  Belgique'. 
Apres  avoir  cbarge  Dumont  de  dresser  la  carte  geologique 
du  pays,  le  gouvernement  ne  tarda  pas  a  d^creter  Texe- 
cution  d'une  carle  miniere,  qui  ressortissait  au  departe- 
ment  des  travaux  publics  et  qui  fut  confiee  aux  ingenieurs 
du  corps  des  mines.  En  1842,  parut  la  Carte  administrative 


(1)  Particulierement :  Notice  sur  le  gisement  et  Voriginedes  depdtsde 
minerdis,  (Targile,  de  sable  et  de  phthanite  du  Condroz ;  Boll,  de  l^Acas. 
ROYALE  DE  Brux.,  t.  VIII,  1"  part.,  p.  3i0.  —  Note  sur  les  demieres  revo- 
lutions g^ologiques  qui  onl  agiU  le  sol  de  la  Belgique;  ibid.,  2™«  part, 
p.  237.  —  Sur  I'origine  de  quelques  d^pdts  d*argHe  et  de  sable  tertiaires 
de  la  Belgique ;  ibid.,  t.  IX,  l'«  part.,  p.  26.  —  Note  sur  le  gres  de  Luxem- 
bourg ;  ibid.,  t.  XI,  2'*»e  part.,  p.  292.  —  Note  sur  les  barres  diluviennes; 
ibid.,  t.  XIII,  1"  part.,  p.  24S.  —  Sur  les  revolutions  du  globe  terrestre; 
ibid.,  t.  XIV,  2«'«  part,,  p.  298.  —  Sur  les  depdts  blocailleux;  ibid.,  I.  XV, 
1"  part.,  p.  361. 

(2)  Bruxelles ,  in-8«>.  , 


(  ^75  ) 

et  industrielle,  comprenant  les  mines,  minieres,  carrieres^ 
usinesy  ftCj  de  la  BelgiquCy  dressee  par  les  ingenieurs  des 
mines  et  publiee  sous  la  direction  de  I'ingenieur  en  chef 
Cauchy,  oeuvre  plutot  statistique  et  administrative  que 
g^ologique.  Une  carte  mini^re  proprement  dite  reslait  a 
ex^cuter,  mais  diversps  causes  retarderent  d'ann6e  en  an- 
nee  la  publication  coordonn^e  des  nombreux  documents 
recueillis  par  Tadministralion.  Nous  verrons  tout  k  Theure 
ce  qui  en  advint  dans  la  p^riode  suivante. 

Une  troisi^me  p^riode  commence  a  la  mort  de  Dumont. 
Brise  par  le  travail,  ce  maltre  Eminent  fut  ravi^dans  toute  la 
force  de  Tage,  au  pays  qu'il  honorait  et  k  la  science  qui  lui 
devait  tant,  sans  avoir  pu  d^velopper  les  r^sultats  acquis 
par  ses  laborieuses  investigations.  Apr^s  lui ,  la  carriere 
est  libremeut  ouverte  k  tous,  et  une  jeune  g^n^ration,  en- 
courag^e  a  y  entrer,  se  signale  dans  ces  luttes  fecondes 
que  FAcad^mie,  renouant  le  fil  de  ses  traditions,  provoque 
de  nouveau  sur  le  terrain  geologique.  Pour  esquisser  Thi^- 
toire  des  progres  que  nous  avons  vu  realiser,  je  suivrai 
encore  Tordre  des  formations;  mais  j&dois  signaler  d'abord 
des  travaux  d'un  caracl^re  plus  general. 

Je  mentionnerai  en  premier  lieu  les  dernieres  Editions 
de  VAbrege  ou  Precis  de  geologic  de  M.  d'Omalius  d*Hal- 
*  loy ;  elles  renferment,  outre  le  chapitre  consacr^  a  la  geo- 
logic de  la  Belgique,  des  listes  de  fossiles  de  nos  divers 
etages,  communiqu^es  par  nos  meilleurs  pal^ontotogistes, 
presentant  ainsi  des  garanties  particulieres  d'exaclitude, 
et  partout  consultees  avec  int^ret.  M.  Houzeau  nous  a 
donne,  outre  une  Geographie  physique  de  la  Belgique  (1), 


(1)  Essai  dune  geographie  physique  de  la  Belgique,  au  point  de  vue 
de  rhistoire  et  de  la  description  du  globe.  Bruxelles,  1854;  in-S". 


(  476  ) 

son  Histoire  du  sol  de  I' Europe  (1),  livre  aussi  interessant 
qalnstructif ,  faisant  ressortir  riiiOueoce  de  la  nature  et  du 
relief  du  sol  sur  le  caractere  des  populations  et  les  migra- 
tions des  peuples.  M.  Le  Hon  (2)  a  defendu  avec  yn  talent 
remarquable  Fhypolhese  d'Adhemar  sur  Ja  p^riodicite  des 
deluges.  M.  Mourlon  nous  a  donne  une-  bonne  these  Sur 
roriginedes  volcans  et  des  tremblements  de  terre  (3).  Entin, 
dans  le  Prodrome  d'une  description  geologique  de  la  Bel- 
gique  (4) ,  je  me  suis  efforc^  de  condenser  tout  ce  qu'on 
sait  sur  la  g^ologie  de  notre  pays;  je  dois  beaucoup  aux 
savants  confreres  qui  m*ont  fourni  des  listes  de  fossilcs,  les 
plus  completes  qui  aienl  encore  paru. 

Depuis  la  publication  du  mempire  de  Dumont  sur  le  ter- 
rain ardenuais,  on  n*a  public  que  de  rares  observations 
sur  cette  puissante  formation.  J*y  ai  recueilli  une  fuco'ide, 
puis  M.  C.  Malaise,  professeur  k  Tlnstitut  agricole  de  Gem- 
bloux  et  correspondant  de  TAcad^mie,  en  a  trouv^  une  se- 
conde  espece,  ainsi  que  des  traces  de  trilobites  (5).  Le 
m6me  g^ologua,  associe  k  un  confrere  etranger,  M.  J.  Gos- 
selet,  aujourd'hui  professeur  k  la  faculte  des  sciences  de 
Lille  et  auteur  d*importantes  decouvertes  dans  nos  ter- 
rains primaires  (6),  a  6tudie  le  contact  de  ce  terrain  avec 


(i)  Bruxelles,  1857;m-8». 

(2)  P^iodicitides  grands  deluges.  BruxeUes,  1858;  in-8«;  M^m.  deu 

SOCI^T^    DES  SCIENCES,  DES   ARTS  CT  DES  LETTRES   DU  HaINACT,  2™«  Seiie, 

t.  V.  --  Influence  des  his  cosmiques  sur  la  climafoiogie  el  ia  geologie : 
complement  rectifkatif  de  Vouvrage  inlilule  :  Periodicity  des  grands 
deluges;  Brux.,1858,  in-8". 

(3)  Bruxelles,  i867;  in-8». 

(4)  Liege.  1868;  in-8*. 

^5)  Sur  des  corps  organises  trouv^s  dans  le  terrain  ardennais;  1866; 
Bull,  de  l'Acad.  roy.  de  BELG.,2>°«serie,  t.  XXI,  p.  666. 

(6)  Mem,  sur  les  terrains  primaires  de  la  Belgique ,  des  environs 
d'Avesnes  et  du  Boulonnais.  Paris,  1860;  in-8«. 


(  477  ) 

le  rh^nan,  et  confirm^  d'uDc  mani^re  incontestable  Fexis- 
tence  de  la  discordance  de  stratification  signal^e  par  Du- 
mont.  Ces  observateurs  semblent  disposes  a  rapporter  le 
terrain  ardeqnais  au  silurien,  dont  je  parlerai  k  Tinstant; 
neanmoins.je  le  considere  comme  plus  ancien.  En  outre, 
ils  proposent  pour  ce  terrain  une  nouvelle  classification, 
que  Ton  peut  resumeren  quelques  mots  (1).  Selon  eux,  il 
n'exisle  aucune  preuve  de  superposition  entre  les  diverses 
assises  que  Ton  peut  y  distinguer;  Topinion  de  Dumont 
manque  done  de  preuves;  de  sorte  que  le  plus  simple  est 
de  consid^rer  les  superpositions  apparentes  comme  expri- 
mant  la  realite  de$  faits.  On  est  ainsi  conduit  a  admettre 
quatre  divisions  dans  la  valine  de  la  Meuse,  ou  Dumont 
n'en  reconnaissait  que  deux;  viendrait  ensuite  le  systeme 
salmien.  Toutefois,  le  systeme  de  Fumay  pourrait  etr^ 
r^quivalent  du  salmien,  au  lieu  de  forjmer  la  division  in- 
ferieure.  J'ai  expose  ailleurs  (2)  les  motifs  qui  me  font  con*  * 
server  la  classification  de  Dumont. 

La  partie  de  Tancien  terrain  ardoisier  qui  vient  au  jour 
dans  les  valines  du  Brabant  ou  sur  la  rive  droite  de  la 
Sambre  et  de  la  Meuse,  avait^t6  rapportee  par  Dumont 
aux  deux  premiers  systemes  de  son  terrain  rhenan.  A  la 
suite  du  memoire  de  M.  Gosselet,  qui  la  rangeait  dans  le 
terrain  silurien,  d'apres  les  fossiles  qu'il  y  avait  recueillis, 
une  discussion  s'engagea  devant  I'Academie  et  fit  constater 
enfin  Texactitude  de  la  decouverte  du  jeuue  g^ologue  fran- 
^ais  (5).  Ce  resultat  est  dA  sp^cialement  aux  laborieuses 

_^ .  _^ / 

(1)  Sur  le  terrain  silurien  de  I'Ardenne;  1868;  Bulletin  de  l'Acad, 
ROY.  DE  Belgique,  2«serie,  t.  XXVI,  p.  61. 

(-2)  Ibid.,%.  XXV,  p.  413. 

(3)  Gosselet :  Note  sur  des  fossiles  siluriens  decouverts  dnns  le  massif 
rh6nan  du  Condroz;  Boll,  de  la  Soc.  geol.  de  France,  1861 ,  l.  XVIII , 
p.  538.  —  Malaise  ;  De  Vdge  des  phyllades  fossiliferes  de  Grand-Manii 


(.478  ) 

recherches  de  M.  Malaise.  Sur  rinitialive  de  M.  d'Omalius 
d'Halloy,  I'Acad^mie  mil  au  concours  de  nouvelles  eludes 
sur  ce  terrain,  et  elle  a  couronn6,  raonee  derniere,un 
memoire  deM.  Malaise,  ou  Tauteur  constate  que  tons  le$ 
fossiles  deji  connus  qu*il  y  a  rencontres,  au  nombre  de 
46,  appartiennent  k  la  partie  moyenne  du  terrain  silurien. 
Quant  a  ia  stratigraphie  de  cette  region ,  les  opinions 
de  Peminent  auteur  de  la  carte  geologique  n'ont  subi  que 
de  l^eres  modifications. 

Le  terrain  anthraxifi^re  a  aussi  donne  lieu  a  d'iaipor- 
tants  travaux.  Je  ne  puis  que  faire  allusion  i  ceux  qui  out 
eu-pour  objet  T^tude  des  animaux  et  des  plantes  dont  il 
renferme  les  debris ,  et  parmi  ces  travaux  je  me  reproche- 
rais  de  ne  pas  citer  ceux  qui  ont  fait  la  reputation  de  notre 
savant  confrere,  M.  de  Koninck.  Reunissant  tons  les  docu- 
ments, j'ai  pu  dresser  une  liste  qui  comprend  935  especes 
animates  pour  le  calcaire  carbonifere  seulement.  Pour  me 
borner  ^  la  geologic,  voici  les  principaux  r^sultats  qui 
demeurent  acquis. 

Au  voisinage  de  TArdenne,  au  milieu  de  schistes  gris 


pres  de  Gemhloux;  Bull,  de  l'Acad.  royale  oe  Belg.,  1861 ,  2»*  serie» 
I.  XIII,  p.  168.  —  G.  Dewalque  :  Rapport  sur  la  note  de  M.  Malaise, 
ibid.,  p.  118.  —  D'Omalins  d^Halloy :  Sur  une  nouvelle  Edition  de  CAbregi 
de  geologie;  Bull,  de  la  Soc.  g^oi^  de  France,  186!2,  t.  XIX,  p.  9!21.— 
Barrande  :  Existence  de  la  faune  seconde  silurienne  en  Belgique ;  \UA^ 
p.  754.  —  Id. :  R^ponse  d  M.d'Omaiiuis  au  sujetdes  fossiles  siluriensde 
la  Belgique;  ibid.,  p.  924.  —  Gosselet  :  Stir  les  terrains  primaires  de  la 
Belgique;  Bull,  de  l'Agad.  rotale  de  Belg.,  1862,  2*"<  serie,  t  XV, 
p.  171.  —  G.  Dewalque :  Note  sur  les  fossiles  siluriens  de  Grand-Manil 
pres  de  Gemhloux;  ibid.,  p.  416,  et  Boll,  de  la  Soc.  gi£ol.  de  FRAsa, 
1863 ,  t.  XX,  p.  236.  —  Malaise :  Sur  V existence  en  Belgique  de  nouveaux 
gites  a  faune  silurienne;  Bull,  de  l'Acad.  royale  de  Bblg.,  1864, 
I.  XVIII,  p.  321. 


(  479  ) 

caracteris^s  par  des  fossiles  speciaux ,  se  moritre  une  bande 
calcaire  assez  puissaote,  qui  s'amiocit  giadiiellemeot  vers 
TEsl,  et  que  Duniont  avail  consider^e  comme  form^e  par 
r^tage  calcareux  de  son  systeme  eif^lien  el  rallach^e  k  la 
graiide  bande  du  calcaire  de  Givel.  Les  Iravaux  de  divers 
geologues  y  avaienl  d^j^  signale  des  fossiles  parliculiers, 
el  le  m^moire  de  M.  Gosselet  insisla  sur  ce  poinl.  De  nou- 
velles.recherches  onl  mis  hors  de  doule  I'ind^pendance  de 
ce  calcaire,  qui  apparlienl  a  la  m^me  p^riode  que  les 
schistes  qui  Tenlourenl,  el  ne  se  rallache  pas  au  calcaire 
de  Givet,  comme  Dumonl  Tavail  repr6senl6  sur  sa 
carle  (1).  Ce  fail  imporlanl,  donl  en  doit  snrlonl  la  con- 
naissance  a  la  paleonlologie ,  a  ete  pleinemenl  confirme 
sous  le  rapporl  slratigraphique. 

Les  memes  geologues  avaienl  appele  ratlenlion  sur  un 
ensemble  de  schisles  el  de  calcaires  silu^s ,  dans  le  bassin 
du  Condroz ,  a  Tint^rieur  de  la  grande  bande  du  calcaire  de 
Givel,  et  donl  ils  proposaienl  de  faire  un  ^lage  dislincl, 
caracl^ris^  surloul  par  ses  fossiles.  C'esl  ce  que  de  nou- 
velles  recherches  onl  confirme ;  el  cet  6tage  est  g^nerale- 
menl  connu  aujourd'hui  sous  le  nom  de  calcaire  et  schistes 
de  Frasne  (2).  C'esl  encore  a  Talliance  si  f^conde  de  la 
paleonlologie  el  de  la  stratigraphie  que  nous  devons  ce 
r^sullal. 

Nous  avons  aussi  perfectionne  nos  connaissances  sur  le 
calcaire  carbonif^re,  elage  calcareux  du  systeme  condru- 
sien  de  Dumonl.  D^ja  M.  Gosselet  avail  montr6  que  le  cair 


(1)  G.  Dewalque :  Notice  sur  le  systeme  eifelien  dans  le  bassin  du 
Condroz;  Bull,  de  l'Acad.  rotale  de  Belg.,  1861,  2°**  serie»  t.  XJ, 
p.  67. 

(2)  im. 


(  480) 

caire  de  TourDai,a  crinoides  et  k  Spirifer  mosquensis, 
en  forme  la  partie  inferieure ,  et  le  calcaire  de  Vise,  k  gros 
producriis,  la  partie  superieure.  Dumont  I'avail  doji  de- 
roontre  en  1830,  et  il  est  facile  de  verifier  sur  le  terrain 
Texactitude  de  ses  assertions,  malgre  les  contradicteurs 
qu'elles  ont  rencontres.  D^veloppant  une  subdivision  dont 
le  germe  se  trou ve  dans  le  m^moire de  M.  Gosselet,  M.  E.  Du- 
pont,  aujourd*hui  oiembre  de  TAcad^mie  et  directeur  da 
musi^e  royal  d'histoire  naturelle  de  Bruxelles,  distingua 
dans  cet  etage  six  assises  an  lieu  de  trois;  puis,  pour  mieux 
appuyer  ses  vues,  il  donna  une  petite  carte  g^ologique  des 
environs  de  Dinant,  k  lYcbelle  de  7^*<x>o,  dans  laquelle 
chaque  assise  est  figur^e.  Cest  \k  cerlainement  un  travail 
fort  remarquable,  meme  pour  ceux  -qui  n'admetlent  pas 
toutes  les  idees  de  Tauteur  sur  la  repartition  geographique 
de  ces  diverses  subdivisions  (1).  Nous  sommes  d^accord 
pour  reconnailre  que  les  assises  V  et  VI  correspondent  a 
la  dolomie  et  au  calcaire  k  productus  de  Dumont;  mais, 
tandis  que  je  considere  les  assises  I  i  IV  comma  formto 
aux  d^pens  du  calcaire  k  crinoides  de  mon  savant  maitre, 


(1 )  E.  Dupont :  Notice  sur  les  gUes  de  fossiles  du  calcaire  carbonifere 
des  bandes  de  Florennes  et  de  Dinant;  1861 ;  Bull,  de  l^Acad.  rotale 
DE  BELGiQUEf  2«  serie,  t.  XII,  p.  293.  —  Sur  le  calcaire  carbonifere  de  la 
Belgique  et  du  Hainaut  frangais;  1863;  ibid  ,  I.  XV,  p.  86.  ~  Noliceswr 
le  marbre  noir  de  Bachant  (Hainaut  frangais);  1864;  ibid.,  l.  XVH, 
p.  181.  —  EssaieTune  carte  g^ologique  des  environs  de  Dinant;  1865; 
ibid.,  t.  XX,  p.  616;  et  Bull,  oe  la  Soc.  g^ol.  de  France  ,  1867,  t.  XXIV, 
p.  669. 

Voy.  aussi  le  Compte  rendu  de  la  sesiion  extraordinaire  de  la  Societe 
geologique  de  France  a  Liege;  Bull,  de  la  Soc.  geol.  de  Fra:ccg,  1863, 
t.  XX,  pp.  850  ik  873.  Les  reserves  que  j*ai  faites  alors,  uotammeDt  siir  les 
lacunes,  ont  ete  reproduites  dans  mon  Prodrome  ^  et  je  ies  maintieos 
encore. 


(  481  ) 

M.  E.  Dupont  pretend  que  cette  derni^re  division  corres- 
pond seulement  a  soo  assise  I ,  et  que  les  assises  II  k  lY 
sont  restees  ioconnues  k  Dumont.  L'ignorance  oh  cet  ha- 
bile observateur  serait  reste  k  cet  egard  s'expliquerait, 
selon  lui,  par  les  lacunes  que  presenle  la  s^rie,  c'est-i- 
dire  par  Tabsence  habituelle  de  cerlaines  assises  dans  les 
regions  que  Dumont  a  particulierement  expior^es. 

Le  bassin  anlbraxifere  de  Namur,  compris  entre  les 
bandes  siluriennes  du  Condroz  et  du  Brabant,  n'a  pas  ^ 
donn^  lieu  k  inoins  de  discussions  que  le  massif  du  Con- 
droz, auquel  se  rapportent  surtout  les  observations  qui 
precedent;  mais  la  connaissance  que  nous  en  avons  est 
moins  avancee. 

Au  nord  de  ce  bassin,  la  carte  g^ologique  represente  une 
bande,  interrompue  sur  de  longs  espaces,  qui  appartient 
k  r^tage  quartzo-schisteux  du  sysleme  eifelien;  elle  est 
suivie,  vers  Tint^rieur  du  bassin,  d'une  hande  form6e  par 
r^tage  calcareux  du  m6me  systeme;  puis  viennent  une  se- 
conde  bande  de  T^tage  quartzo-scbisteux,  une  seconde  de 
r^tage  calcareux  eifelien, et,  enfin,  les  bandes  successives 
que  Torment  normalement  les  trois  Stages  du  systeme 
condrusien.  M.  d*Omalius  d'Halloy,  malgre  les  opinions 
contraires  qui  se  sont  fait  jour,  semble  persister  k  consi- 
d^rer  cette  disposition  comme  exacte;  et  cette  opinion  est 
ant^rieure  chez  lui  k  la  publication  de  la  carte  g^ologique. 
N^anmoins,  on  admet  g^n^ralement  aujourd*hui  une  dis- 
position diffi^rente  :  les  deux  bandes  eifeliennes  ne  pr6- 
senleraient  point  de  retour;  mais  il  existerait  1^  une  nou- 
velle  s^rie,  dont  les  termes,  malgre  une  analogic  apparente 
avecles  precedents,  s'en  distingueraient  netlement,  sur- 
tout par  leurs  fossiles,  et  dont  les  rapports  avec  la  s^rie 
du  Condroz  restent  k  determiner.  Ici  commencent  les 


(  482  ) 

obscurit^s.  Certaioes  opinions  ont  £te  reconnues  erronees; 
mais  on  n*est  pas  encore  parvenu  k  6tablir  d^finilivement 
quels  sont  dans  le  Condroz  les  equivalents  des  assises  dont 
il  Skagit  (1). 

Les  travaux  concernant  I'^tage  houiller  ne  sont  pas  aossi 
nombreux  que  Timportance  industrielle  de  cette  formation 
permetlrait  de  Tesp^rer.  M.  Godin  a  public  un  Essai  de  roc- 
cordement  des  couches  de  houille  des  environs  de  Liege  (2), 
et  M.  J.  Jacques,  le  r6sultat  de  ses  recherches  sur  la  houille 
du  m£nie  bassin  (5).  M.  R.  Malherbe  a  donne  una  no- 
tice sur  les  caracteres  qui  pen  vent  servir  k  raccorder  ces' 
couches  (4).  Enfin ,  tout  recemment,  M.  E.  de  Cuyper  a  fait 
paraltre  un  travail  inl^ressant  sur  la  partie  de  cette  for- 
mation qui  avoisine  Fontaine-I'^vdque  (5)  et  oili  Ton  vient 
de  d^couvrir  de  nouvelles  richesses  en  charbon  de  terre. 

II  me  resterait  k  exposer  les  modifications  que  les  Etudes 
pal6ontologiques  ont  fait  introduire  dans  le  mode  de  grou- 
pement  des  divers  Stages  du  terrain  rh^nan  et  de  Tan- 


(1)  Voy.  le  memoire  d^j^  cite  de  M.  Gosselet,  ma  Notice  sur  le  systeme 
eifdlien  dans  le  bassin  de  Namur;  1862;  Bvll.  de  l'Acad.  rotale  de 
Belgique  ,  ^*  s^rie,  t.  XIII ,  p.  146 ;  le  Compte  rendu  de  la  session  extra- 
ordinaire de  la  Society  geologique  de  France  a  L\6ge;  Boll,  de  la  ^c. 
G^OL.  DE  France,  1863,  t.  XX ,  pp.  832  ^  845;  et  moo  Prodrome. 

(2)  Ann.. DES  travaux  publics  de  Belgique,  I860;  t  XIX,  p.  243. 

(3)  iltudes  sur  la  houille  du  bassin  de  Liege  j  Revue  universelle  des 

MINES,   de   la    M^TALLURGIE..  ,  SOUS   LA   DIRECTION   DE  M.  Ch.   DE   CcYPER; 

Li^ge,  1867,  t.  XXII,  p.  149.  (Mem.  cour.  par  rAssociation  des  ingenieurs 
sortis  de  Tecole  de  Liege.)  * 

(4)  Des  caracteres  g6ologiques  propres  au  raccordefnent  des  couches 
de  houille;  1867;  Ann.  des  trav.  publ.  de  Belg.,  t.  XXV,  p.  191. 

(5)  De  failure  generate  du  terrain  houiller  dans  un  bassin  interme- 
diaire^dit  du  Centre-Sudfdans  le  Bainaut;  Revue  universelle  des 
MINES,  etc  Liege,  1870,  t.  XXVIII,  p.  33. 


(483  ) 

tbraxifi^re;  mais  le  cadre  dans  lequel  je  dois  me  resserrer 
ne  me  permet  que  de  mentionner  cette  consequence  im- 
portante  des  travaux  que  je  viens  d'indiquer. 

Je  rappellerai  ici  que  TAcademie,  saisissant  I'occajsion 
d'etre  agr^aUe  au  public  savant  et  aux  industriels,  qui 
appellenl  de  leurs  voeux  une  description  du  systeme  houil- 
ler  analogue  a  celle  que  Dumont  a  donnee  du  terrain  ar- 
dennais  et  du  rh^nan,  a  mis  cette  question  au  concours  en 
i861  sur  ma  proposition /et  I'a  prorogue  pour  un  terme 
de  deux  ans  en  1865.  J'ajoute  avec  regret  que  cet  appel 
n'a  pas  &i&  entendu,  quoique  la  bienveillance  du  gouver- 
nement  eAt  ajout^  une  somme  de  2,000  francs  k  celle  dont 
FAcad^mie  pouvait  disposer  pour  le  prix. 

Pen  de  temps  apr^,  Tadministralion  des  mines  donna 
one  organisation  nouvelle  au  travail  relatif  k  Tex^cution 
de  la  carte  minidre  dont  elle  restait  charg^e.  Un  service 
^p^cial  fut  cr^e,  sous  la  direction  de  M.  Ting^nieur  prin- 
cipal J.  Van  Scherpenzeel-Thjm,  et  un  credit  de  15,000 
francs  lui  fut  allou6  annuellement.  Gr^ce  a  ces  ressources 
et  au  talent  du  directeur,  I'oeuvre  fit  des  progres;  et  Ton 
remarqua  avec  int^rSt,  k  Texposition  Internationale  de 
Paris,  il  y  a  trois  ans,  sept  feuilles  repr^sentant  Failure 
des  couches  de  houille  entre  Li^ge  ei  Seraing,  le  proc6d6 
ing^nieux  destine  k  la  repr^senter,  et  les  nombreuses 
coupes  verticales  k  Tappui ,  recueillies  avec  un  soin  scru- 
puleux.  Depuis  lors,  cette  carte  a  dd  s'^tendre,  et  Ton 
attend  avec  impatience  la  publication  de  la  partie  qui  est 
achev^e.  II  n'entre  dans  Tesprit  de  personne  qu'elle  doive 
rester  en  portefeuille  :  chacun  comprend  que,  en  ajourner 
la  publication  jusqu'i  ce  qu'elle  soit  complete  et  definitive, 
ce  serai t  d^cr^ter  qu'elle  ne  sera  jamais  mise  a  la  disposi- 
tion du  public  qu'elle  int^resse  k  un  si  haut  degr^. 


^ 


(484) 

Les  terrains  secondaires  du  Luxembourg  n'ont  pas 
moios  occup^  les  observateurs ;  et  je  crois  pouvoir  dire 
que  les  longues  discussions  auxquelles  ils  ont  donn^  liea 
ont  amen^  Tun  des  progr^s  les  plus  importants  qu'on 
puisse  constater  dans  T^tat  de  nos  connaissances  geolo- 
giques  depuis  vingt  ans.  J'ai  donn^  une  description  som^ 
maire  du  terrain  triasique  (1);  et  j'aurai  prochainement 
Toccasion  d'exposer  quelques  modifications  k  apporter  au 
classement  de  ces  d^pdts  par  rapport  aux  formations  con- 
lemporaines  de  Test  de  la  France  et  du  sud  de  FAIIe- 
magne.  Quant  au  terrain  jurassique,  dont  la.  constitution 
^tait  surtout  controvers^e,  les  g^ologues  me  paraissent 
s*accorder  aujourd'hui  sur  la  disposition  reelle  de  ses 
assises,  notamment  sur  la  solution  de  la  question,  si  vive- 
ment  debattue  depuis  cinquante  ans,  des  rapports  qui 
existent  enlre  les  gr^s  dits  de  Luxembourg  et  les  marnes 
k  gryphee  arqu^e  (2).  Les  gres  sont  contemporains  des 
marnes;  ces  deux  roches  passent  lat^ralement  de  Funei 
Tautre,  et  dans  chacune  on  pent  distinguer  di verses  zones 
que  la  paleontologie  permet  de  r^uuir  k  celles  de  Tautre  (5). 


(1)  Prodrome  d'une  description  g^ologique  de  la  Belgique;  Liege, 
1868,  in-8«;p.  117. 

(2)  Dans  ma  Descnption  duiias  de  la  province  du  Luxembourg ,  Liege, 
1857,  j*ai  donne  la  lisle  des  travaux  publies  sur  ce  terrain;  elle  neoom- 
prend  pas  moius  de  quarante  ecrits,  donl  vingt  cinq  avaieut  paru  depuis 
1851.  Je  crois  pouvoir  y  renvoyer,  en  y  ajoutant :  Terquem  et  Pielle: 
Le  lias  inferieur  de  la  Meurthe^  de  la  Moselle,  du  grand-duche  de 
Luxembourg,  de  la  Belgigue^  de  la  Meuse  et  des  Ardennes;  Bcll.  de  la 
Soc.  GEOL.  DE  France,  186^,  t.  XIX,  p.  52:2;  d'Omalius  d'Halloy  :  Pr^is 
degeologie;  Bruxelles,  liJcSj  et  mon  Prodrome  d'une  description  g6olo^ 
gique  de  la  Belgique ;  Liege ,  1868. 

(5)  Le  sens  des  denominations  qui  ont  ete  employiees  a  teliemeni  varie, 
surtout  pour  celle  de  gres  de  Luxembourg,  qu'il  m^est  impossible  de  resq- 


(485  ) 

II  ne  reste  guere  de  doute  que  sur  le  classement  de  la  limo- 
nite  oolitbique  exploitee  dans  cette  region  sous  le  nom  de 
mineite.  Quoiqu'elle  soil  rangee  par  presque  tous  les  g6o- 
logues  a  la  partie  sup6rieure  du  lias ,  je  n'ai  pas  encore 
abandonn^  I'opinion  qui  la  considere  comme  la  base  du 
syst^me  bathonieo,  autrement  dit,  de  Toolithe  inf^rieur. 

G'est  surtout  k  la  pal^ontologie  que  nous  sommes  rede- 
\ables  de  nos  prc^r^s  dans  la  connaissance  de  ce  terrain. 
Je  rappellerai,  k  ce  propo^,  que  les  listes  d'animaux  fos- 
siles  trouves  dans  cette  formation  de  Ja  province  de  Luxem- 
bourg, tant  par  mon  excellent  confrere  et  ami,  M.  Ghapuis, 
et  moi-mSme,  que  par  des  observateurs  Strangers,  com- 
prennent  aujourd*hui  236  especes  pour  le  lias  inf^rieur 
(avec  rinfra-lias),  82  pour  le  lias  moyen,  55  pour  le  lias 
sup^rieur  et  120  pour  P^tage  bajocien  (y  compris  la  limo- 
nite  oolitbique  de  Mont-Saint-Martin).  II  y  a  trente  ans,  on 
n'en  connaissait  presque  aucune.  Ges  nombres  permettent 
d'appr^cier,  non-seulement  le,s  progres  de  nos  connais- 
sances  paleontologiques,  mais  encore  le  degr^  de  certitude 
des  conclusioos  qu'on  peut  tirer  du  rapprochement  de  ces 
listes  avec  celles  qui  ont  ^t6  dress^es  dans  les  pays  voisins. 

J'arrive  au  terrain  cr^lac^,  et  je  menlionne  en  premier 
lieu  une  notice  d'A.  Toilliez,  ing^nieur  au  corps  des  mines, 
k  Mons  (1)  :  elle  passe  en  revue  toutes  les  formations , 
mais  elle  est  surtout  inl^ressante  pour  le  terrain  qui  nous 
occupe,  qui  etait  si  imparfaitement  connu,  et  dans  lequel 


mer  ici ,  k  la  fois  avec  concision  et  clart^ ,  cette  longue  controverse  et  le  r<i- 
saltat  qui  parait  deQnitivement  acquis.  Le  lectour  desireux  de  trouver  plus 
de  details  ^  ce  sujet  pourra  consulter  mon  Prodrome  et  ma  Description 
du  lias, 

(1)  Notice  g^ologique  et  statistique  sur  les  carri^res  du  Hainaut; 
Moos,  1858;  M^h.  de  la  Soc.  des  sciences  ,  des  arts  et  des  lettres  du 
Hainaut,  2«"«  ser.,  t.  V. 

2"**^  sfeniE,  TOME  XXX.  52 


^ 


(  486  ) 

il  mention'ne  plusieurs  esp^ces  de  fossiles,  d'un  gijsement 
certain.  11  s'^loigoe  de  DumoDl  en  mettant  au  uoSme  niveau 
le  tourtia  hervien  (du  Hainaut)  et  le  tourtia  nervien. 

line  notice  de  M.  Horion,  docteur  en  sciences  naturelles 
et  en  m^decine ,  a  Li^ge ,  est  aussi  consacr^e  au  terrain 
cr^tace  de  noire  pays  (1).  Disciple  de  Duinont,  Tauteur 
admet  les  divisions  de  son  maitre  et  en  donne  une  des- 
cription plus  d^taillee  que  ses  devanciers;  mais  la  pal^on- 
tologie  Tamdne  k  rectifier  certains  parallelismes.  II  fait 
connattre  quelques  nouveaux  fossiles  de  la  meulej  et 
la  rapporte  au  gaull  des  Anglais;  n^anvioins^  entraioe 
par  Topinion  conomune,  il  r6unil  les  deux  tourtias  de 
Mons  et  de  Tournai,  sur  la  separation  desquels  Dumont 
avail  insist^. 

Nous  devons  encore  citer  le  Guide  de  M.  Ch.  Lehardy 
de  Beaulieu  (2);  les  Coupes  geologiques  des  morls^ter" 
rains  de  MM.  Gilles  et  Harz6,  ing^nieurs  au  corps  des 
mines,  k  Mons  (3) ,  qui  ont  precis6  Tallure  des  d^pdts  dont 
nous  parlons;  les  communications  de  MM.  de  Binckhorst, 
Malaise,  Gonthier,  etc.  (4). 

(1)  Notice  sur  le  terrain  cr^tacS  de  la  Belgique;  Bull,  de  la  Soc. 
GtioL.  DE  France  ,  1859,  ^^^  ser.,  t.  XVI ,  p.  635. 

(2)  Guide  mineralogiqueet  paliontologique  dans  le  Hainaut  et  VEntre- 
Sambre-et'Meuse ;  Mons,  1861;  Mi^m.  de  la  Soc.  des  scisNCESy  des  lettres 

ET  DKS  ARTS  DU  HaJNACT. 

(3)  Coupes  geologiques  des  morls-terrains  recouvrant  le  cotnble  nord 
du  bassin  houiUer  du  Couchant  de  Mons.  (1 861.) 

(4)  J.  Binckhorst  van  Binckhorst :  iVo/tce  giologique  sur  le  terrain  cri- 
tac^  de  Jauche  et  de  Ciply;  1868;  M^m.  de  la  Soc.  des  sciences  deLii^ge, 
l.Xlll,p.3^7. 

C.  Malaise:  Note  sur  le  terrain  cr4tac6  de  Lpnz^e;  Bull,  de  l'Acad. 
ROY.  de  Belg.,  1864,  amo  ser,  t^XVIII,  p.  317. 

£.  Gontbier :  Note  sur  deux  lambeaux  de  terrain  cr^taee  dans  la  pro- 
vince de Namur;  Bull  de  l'Agad.  rot.  de  Belg.,  1867,  S"*  ser.,  I.  XXlll, 
p.  403. 


1 


(  487  ) 

MM.  Briart  el  Cornet  nous  ont  donne  la  premiere  des- 
cription de  la  formation  cretacee  du  Hainaut.  Attaches  a 
de  grands  charbonnages,  ces  habiles  ingenieurs  avaient  eu 
i  s'occuper  des  morts- terrains  qui  recouvrent  le  bassin 
houiller  de  cette  province.  Un  concours  ouvert  a  Mons  par 
la  Soci^te  des  sciences,  des  arts  et  des  lettres  leS  engagea 
k  entrer  dans  la  lice,  et  nous  leur  devons  un  m^moire  qui 
figure  avec  bonneuf  dans  les  recueils  d'une  societe  dont 
nous  ayons  k  louer  rintelligente  initiative  (1).  Depuis  cette 
6poque,  continuant  leurs  etudes  en  commun,  ils  ont  pre- 
sent^ a  TAcademie  diverses  notices  et  les  premieres  parties 
d'un  travail  plus  eiendu  (2).  Parmi  les  resultats  principaux 
qu*on  leur  doit,  je  citerai  :  l""  Tuuite  de  composition  du 
systeme  aachenien ,  que  des  observations  plus  restreintes 
avaient  fait  subdivisex,  et  une  hypothese  ingenieuse,  mais 
controversee ,  du  mode  de  formation  de  ces  depdts;  2**  la 


(1)  Cornet  el  Briarl :  Description  mineralogique,  paleontologique  et  gdo- 
lotjique  du  terrain  crHace  de  la  province  de  Hainaul;  1866;  M^m.  de  la 

SOG.  DES  SCIENCES,  DES  ARTS  ET  DES  LETTRES  DU  HaINAUT  ,  1867,  5™^  S^He  , 
t.  1. 

(2)  £tude  sur  le  terrain  cr^tace  du  Hainaut.  —  Premiere  parlie :  Des- 
cription  mineralogique  et  stratigraphique  de  V4tage  infer ieur;  1866; 

M^M.  GOUR.  ET  MEM.  DES  SAVANTS  ETRANGERSDE  L'AgAD.  ROT.  DE  BeLGIQUE, 

1867,  t.  XXXllJ.  A  ce  travail  est  joint :  Description  des  v^g^taux  fossiles 
rencontres  par  MM.  Briart  et  Cornet  dans  leurs  investigations  du  ter- 
rain crHace  du  Hainaut,  par  M,  E.  Coemans.  —  Description  min&ralo^ 
gique ,  geologique  et  paleontologique  de  la  meule  de  Bracquegnies ;  1866; 
Mem.  GOUR.  etm^h.  des  savants  Strangers  de  l^Acad.  roy.  de  Belgique), 

1868,  t.  XXXI v. —  Note  sur  Vexisiencey  dans  CEntre'Samhre-et-Meusey 
d^un  d^pdt  contemporctin  dn  systeme  du  tufeau  de  Maestricht,  et  sur  I'dge 
des  autres  couches  cretacees  de  cette  partie  du  pays  ;  Bull,  de  l*Agad. 
ROT.  DE  Belgique  ,  1866,  a™"  serie,  t.  XXII,  p.  5:29.  —  Notice  sur  les  de- 
pdts qui  recouvrent  le  calcaire  carbonifere  a  Soignies;  ibid.,  1869, 
t.  XXVIl,  p.  11.  —  Sur  la  division  de  la  craie  blanche  du  Hainaut  en 
quatre  assises ;  1868.  Reserve  pour  Timpression  dans  lesM^M.  de  l'Acad^ 
BQT.  DR  Belgique. 


(  488  ) 

(lecouverle,  dans  la  meule,  de  nombreux  fossiles  repr^sen- 
tanl  la  faune  du  green  sand  de  Blackdown,  dans  le  De- 
vonshire :  la  place  k  assigner  k  ce  dernier  d<^pdt  n'^tant 
pas  encore  nettement  fix^e,  MM.  Horion  et  Go$selet(l) 
rapportent  la  meule  k  T^poque  du  gaull,  tandis  que  nos 
confreres,  suivant  une  opinion  plus  generalement  admise, 
la  rattacbent  au  gres  vert,  qui  a  suivi  imm^diatement  le 
gault;  S**  la  coniirmation,  longtemps  cherchi^e  en  vain,  de 
la  place  que  Duraont  avait  assignc^e  au  tourlia  de  Tournai 
dans  la  s6rie  cr^tac^e  de  cette  region ;  4°  la  division  de  la 
craie  blanche  en  quatre  assises  bien  distinctes  par  leurs 
fossiles,  sinon  par  leurs  caract^res  min^ralogiques.  D'apr^ 
les  listes  de  fossiles  qu'ils  ont  dressees,  on  connait  aujour- 
d'hui  10  especes  aach^niennes,  95  dans  la  meule,  458  dans 
le  tourtia  de  Tournai  et  de  Montignies-sur-Roc,  46  dans 
le  syst^me  nervlen,  34  dans  le  s^nonien  et  155  dans  le 
maestricfatien  de  Giply.  Les  fossiles  du  syst^me  aach^nien 
sont  des  v^g^taux  nouveaux  pour  la  science,  et  nous  en 
devons  la  connaissance  ^  notre  savant  confrere,  M.  E.  Coe- 
mans,  dont  le  talent  nous  permet  d'esp^rer  que  nous  cod- 
naitrons  bientdt  nos  veg^taux  fossiles  aussi  bien  que  leurs 
contemporains  du  rdgne  animal  (2).  Les  especes  de  la  meule 
ont  &i^  d^crites  par  MM.  Cornet  et  Briart.'Un  grand  nom- 
bre  de  celles  qu'on  cite  dans  les  antres  divisions  sont  dues 


(1)  Observations  au  sujet  des  travaux  g^ologiques  de  MM.  Cornel  et 
Briartsur  la  meule  de  Bracquegnies;  Boll,  de  l'Agad.  rot.  de  Belgiqde, 
1870,  2««  s^rie,  t.  XXIX,  p  689. 

(2)  Trois  semaines  sont  ik  {^ine  ^coulees  depuis  le  jour  oh  je  me  faisais 
Techo  de  nos  esperances,  et  notre  excellent  confrere  est  couche  daos  la 
tombe,  apr^s  deux  jours  de  maladie.  C'est  une  perte  douloureuse  pour  la 
classe  des  sciences  oil  il  ne  comptait  que  des  amis,  une  perte  irreparable 
pour  la  science  k  laquelle  il  avait  voue  tous  les  moments  qui  n'etaient  pas 
r^clam^s  par  sa  charite. 


(  489  ) 

aux  recherches  persev^rantes  de  M.  le  baron  de  Ryckholt. 
Voyons  mainlenant  quelques  r^sultals  acquis  k  la  geo- 
logie'du  terrain  tertiaire.  i°  MM.  Cornet  at  Briart  ont  d6- 
couvert  un  nouvel  6tage  (1),  qui  constitue  le  terme  inf6- 
rieur  de  notre  s^rie,  et  qui  rappelle  singulierement ,  par 
ses  caract^res  ext^rieurs  comme  par  ses  nombreux  fos- 
siles,  le  calcaire  grossierde  Paris,  notablenient  plus  recent. 
2""  Le  systeme  heersien,  place  par  Dumont  dans  le  terrain 
tertiaire,  puis  dans  le  cr6tac6,  avait  ^l^  r^int^gre  dans  le 
premier  par  M.  Hebert;  de  nouvelles  recherches  ont  con- 
firn)^  ce  r^sultat  (2) ,  et  fourni  un  certain  nombire  d'ani- 
maux  et  de  plantes  jusqu'alors  inconnus.  3°  M.  le  major 
Le  Hon  a  public  des  materiaux  iraporlauts  pour  la  connais- 
sance  des  environs  de  la  capitale  (3),  notamment  sur  le^ 
mouvements  des  eaux  k  Tepoque  bruxellienne.  i"*  La  partie 
infifirieure  du  systeme  laekenien  a  ete  ratlachee  au  bruxel- 


(1 )  Cornet  et  Briart :  Note  sur  la  cU^couverte,  dans  le  Hainautj  en  des- 
sousde  sables  rapporUs  par  Dumont  au  landenien,  d'un  calcaire  gros- 
sier  avec  faune  tertiaire;  Bull  de  l^Agad.  roy.  de  Belgique,  1865, 
t.  XX,  p.  757.  —  G.  Dewalque  i  Rapport  sur  cette  note;  ibid.,  p.  721.  -— 
D^Omalius  d'Halloy  :  Rapport  sur  la  meme  note;  ibid.,  p.  727.  —  Cornet 
et  Briart:  Note  sur  r extension  du  calcaire  grossier  de Mons  dans  la  val- 
ine de  la  Maine;  ibid.,  1866, 1.  XXII,  p.  523.  —  G.  Dewalque  :  Rapport 
sur  cette  note;  ifctd.,  p.  262;  et  Prodrome,  p.  185.  —  Cornet  el  Briart : 
Description  des  fossiles  du  calcaire  grossier  de  Mons ;  premiere  partie ; 
Gastdropodes ;  1869;  Mem.  gour.  de  l'Agad.  roy.  de  Belgique,  t.  XXXVl. 

(2)  G.  Dewalque :  Prodrome  ^  p.  187. 

(3)  Terrains  tertiaires  de  Bruxelles ;  leur  composition ,  leur  classe- 
ment,  leur  faune  et  leurflore;  Bull,  de  la  SoGr  g^ol.  de  Frange,1862, 
2™«  serie,  t.  XIX ,  p.  804:  —  Hebert  :  Observations  sur  les  syslemes 
bruxellien  et  laekenien ,  faites  a  C occasion  du  m^moire  de  M.  Le  Hon ; 
ibid ,  p.  832.  —  LeHon  :  R^ponseaux  observations  de  M.  Hubert;  ibid., 
1 863,  t.  XX ,  p.  193.—  G.  Dewalque :  Compte  rendu  de  la  session  extraor- 
dinaire de  la  Soci^i6  geologique  de  France  a  LiSge;  ibid.,  p.  761 ;  et 
Prodrome,  p.  203. 


C  490  ) 

lien  (1)  parsuile  de  considerations  ^galement  empruntees 
i  r^tude  des  denudations  qu*a  subies  ce  d^pdt.  5""  La  couche 
fossilif^re  du  Bolderbcrg,  par  laquelle  Dumont  terminait 
son  syst^me  bold^rien,  a  ete  reunie  an  diestien  (2),  auquel 
elle  apparlient  a  tous  egards.  Enfin,  G"",  le  systeme  scaldi- 
sien  a  ^t^  reconnu  h  Test  d'Anvers,  dans  une  partie  assez 
considerable  de  la  region  qui  est  representee  comme  dies- 
tienne  sur  la  carte  geologique  (5).  En  outre,  de  nombreuses 
observations  ont  ete  recueilHes  sur  les  fossiles  des  divers 
etages  de  ce  terrain,  specialement  par  notre  savant  confrere 
M.  Nyst,  et  elles  ont  vivement  edaire  les  rapports  de  ces 
formations  avec  les  depdts  contemporains  des  pays  voisins. 
Nos  connaissances  sur  les  terrains  quaternaires  laissaient 
beaucoup  k  desirer  lorsque  Dumont  fut  enleve  a  la  science. 
Aujourd'hui,  nous  avons  reussi  k  etablir  diverses  subdivi- 
sions; et  si  tout  n'est  pas  connu^  tant  s'en  faut,  des  pro- 
gres  ont  ete  accomplis,  surtout  dans  retude  de  la  vaste 
nappe  de  limon  que  Dumont  designait  sous  le  nom  de 
systeme  hesbayen.  On  sait  aujourd'hui  que  ce  depdt  est 
forme  de  deux  assises  distinctes,  Tinferieure,  plus  jaune, 
et  la  superieure,  plus  rouge.  La  premiere  devient  sableuse 
vers  le  bas  et  manifestement  stratitiee,  puis  elle  se  lie  a 
un  depdt  caillouteux  sur  lequel  nos  connaissances  sont 
encore  incompletes.  Forme  tantdt  de  cailloux  routes  venus 
de  nos  terrains  anciens,  tantdt  de  galets  de  silex  cretace; 
ailleurs,  constitue  de  silex  du  m^me  dge,  plus  ou  moins 
brises,  mais  non  rouies,  qui  semblent  les  debris  restessur 
place  k  la  suite  de  la  disparition  d*une  puissante  assise  de 
craie,  ce  depdt  parait  neanmoins,  par  la  similitude  des 


(1)  G.  Dewalque:  Prodrome,  p. 203. 

(2)  Nysl,  1861.  —  G.  Dewalque  :  Prodrome,  p.  222. 
(5)  Nysl ,  1858.  --  G.  Dewalque  ;  Prodrome,  p.  227. 


.      (  491  ) 

conditions  de  gisement  oil  onM'observe ,  n'elre  que  I'ex- 
pression  variable  d*un  m^me  ph^nom^ne,  un  diluvium 
caracl^ristique  du  commencement  de  nos  formations  qua* 
ternaires.  II  faul  probablement  y  rattacher  les  graviers  qui 
forment  la  base  dcs  sables  campiniens,  dans  lesquels  je  ne 
serais  pas  ^loigne  de  voir  les  contemporains  des  sables  limo- 
neux  stratifii^s  que  Ton  trouve  au-dessus  des  cailloux  (I). 

Mais  d'autres  depdts  caillouteux  sont  bien  plus  impar* 
faitement  connus.  Je  signalerai  surtout  a  Tattention  des 
Observateurs  les  cailloux  roules  de  quartz  blanc  qui  sont 
si  communs  sur  la  rive  gauche  de  la  Sambre  et  de  la 
Meuse,  et  dont  les  plus  limpides  ont  ^t^  celebres  sous  le 
nom  de  diamants  de  Fleurus;  puis  les  cailloux  anguleux 
que  Ton  observe  parfois  k  la  base  du  limon  rouge. 

Sur  I'iniliative  de  notre  savant  confrere,  M.  Van  Be- 
neden ,  TAcademie  recommanda  au  gouvernement  de  nou* 
velles  recherches  dans  nos  cavernes,  et  celui-ci,  avec  une 
liberality  qui  est  d*un  bon  exemple ,  a  bien  voulu  charger 
M.  E.  Dupont  de  reprendre  I'^tude  des  d^pdls  qu'elles 
renferment ;  ce  jeune  g^ologue  s'est  acquitt^  de  celte  mis- 
sion avec  un  succes  retentissant.  II  r^sulte  de  ses  labo- 
ricuses  recherches  que  ces  cavernes  contiennent  aussi  des 
depots  de  deux  ^poques  :  T^tage  inf^rieur  est  form6  de 
cailloux  roules  venus  de  TArdenne  et  susceptibles  de  man- 
quer  souvent ,  de  sables  plus  ou  moins  stratifies  et  d*un 


(1)  G.  Dewalqae:  Prodrome f  p.  236 Si  2S0.  —  Voy. aussi:  Delanoue  : 
De  I* existence  de  deux  loess  distincts  dans  le  nord  de  la  France;  Bull. 
DE  LA  Soc.  G^OL.  DF  FRANCE,  1867,  ^n**  scric ,  t.  XXIV  ,  p.  160;  et  E.  Du- 
pont ;  £tude  sur  le  terrain  quaternaire  des  valines  de  la  Meuse  et  de  la 
Lesse  dans  la  province  de  Namur;  Bull,  db  l*Agad.  boyale  de  Belg., 
1866  ,  2™«  serie,  t.  XXl,  p.  366;  el  Etudes  sur  cinq  cavernes  explorers 
dans  la  vallee  de  la  Lesse  et  le  ravin  de  Falmignoul  pendant  I'He  de  1866 ; 
ibid.,  t.  XXIII,p.  244. 


(  492  ) 

limon  jaun^tre;  le  sup^rieur,  de  cailioux  aDguleux,  de 
tout  volume,  venus  du  voisinage  ou  meme  tombes  des  pa- 
rois,  puis  d'un  limon  rougeatre,  qui  se  lie  fr^quemment 
vers  le  haut,  k  une  masse  secnblable ,  mais  renfermanl  des 
debris  de  I'^poque  actuelle  (1). 

On  doit  k  MM.  Cornet  et  Briart  la  description  detaillee 
d'une  des  plus  belles  coupes  des  limons  et  des  cailioux  (2). 
lis  y  ont  aussi  reconnu  les  restes  des  anciens  travaux  par 
lesquels,  longtemps  avant  la  p^riode  historique,  les  habi- 
tants de  ce  pays  exploitaient  le  silex  de  la  craie  pour  la 
confection  de  ces  baches  taill6es  qu'on  trouve  si  abondam- 
ment  sur  le  plateau  de  Spiennes. 

De  sop  cdt6,  M.  Van  Horen ,  docteur  en  sciences  natu- 
relles  k  Saint-Trond  ,  a  appel^  Tattention  sur  des  particu- 
larit^s  int^ressantes  que  Ton  observe  dans  le  terrain  qua- 
ternaire  des  environs  de  Tirlemont  (3).  L'existence  de  blocs 
partiellement  lustres  et  comme  strips  a  donn^  lieu  a  une 
controverse  qui  pent  ^tre  consideree  comme  termin6e,de- 
puis  la  note  de  M.  Moreau  sur  ce  sujet  (4). 


9 

(i)  Notice  sur  les  fouilles  scientifiques  ex4cuUes  dansjes  cavemes  de 
Furfoos;  Bull,  de  l' Acad,  rot  ale  de  Belg.,  1865,  t.  XX,  p  244.  —  Etude 
sur  les  cavernes  des  bords  de  la  Lesse  et  de  la  Meuse;  ibid.,  p.  824.  — 
l^tude  sur  le  terrain  qualernaire  des  valines  de  la  Meuse  et  de  la  Lesse 
dajis  la  province  de  Namur ;  ibid.,  t.  XXI,  p  566.  —  6tude  sur  cinq 
cavemes  explorees  dans  la  valine  de  la  Lesse  et  dans  le  ravin  de  Fal- 
mignoul  pendant  Nte  de  4866 ;  il)id.,  t.  XXIII ,  p.  244. 

(2)  Sur  ddge  des  silex  ouvr^s  de  Spiennes ;  Boll,  de  l'Agad.  rotale 
DE  Belg  ,  1868, 2'°«  s^rie,  t.  XXV,  p.  126.  —  Rapport  sur  les  d^couvertes 
giologiques  et  arcMologiques  faites  a  Spiennes ,  en  4867 ,  par  MM.  Briart, 
Cornet  et  Houzeau  de  Lehaye;  Men.  de  la  Sog.  des  sc.,  des  arts  et  dbs 
LETTRES  DU  Hainaut  ;  MoBs ,  1868,  3"«  serie,  t.  II,  p.  355. 

(3)  Note  sttr  quelques  points  relatifs  a  la  gdologie  des  environs  de  Tir- 
lemont; Bull,  de  l'Acad.  rotale  de  Belg.,  1868, 2n>e serie,  t.  XXV,  p.  645. 

(4)  Notes  sur  le  grds  landenien;  ibid.,  t!  XXIX ,  p.  490. 


(  495  ) 

EnOn,  M.  Clement,  dans  un  bon  travail  sur  les  mine- 
rals de  fer  de  Luxembourg  (1),  a  tr6s-bien  decrit  les  gites 
dits  d'alluvion  de  cetle  province. 

Nos  terrains  plutoniens  n'ont  donne  lieu  k  aucune  pu- 
blication. Un  nouveau  gisement  de  diorite  a  ete  decouvert 
pres  de  Stavelot  par  mon  frere,  M.  Frangois  Dewalque, 
alors  conservateur  des  collections  minerales  de  I'universite 
de  Li^ge.  J'ai  resume  dans  mon  Prodrome  ce  qu'on  salt 
sur  ces  terrains,  pen  d^velopp^s  chez  nous,  et  j'ai  expos6, 
k  cette  occasion ,  quelques  vues  parliculi6res  sur  les  rap- 
ports mutuels  des  diverses  roches  qui  s'y  rencontrent. 
Youlant  encourager  les  recherches  dans  cette  voie,  TAea- 
d^mie,  sur  ma  proposition*,  a  mis  cette  question  au  con- 
cours;mais  cette  ^tude  ne  pourra  ^tre  men^e  a  bonne  iin 
sans'des  analyses  multipliees,  oper^es  sur  des  echantiltons 
recueillis  avec  discernement.  Les  observateujrs  auront  sur- 
tout  k  se  mettre  en  garde  contre  les  alterations  que  ces 
roches  subissent  facilement,  et  k  rechercher  la  part  k  faire 
au  metamorphisme  dans  leur  production. 

Les  terrains  que  Dumont  a  appeles  geys^riens  ont  une 
haute  importance  par  leur  valeur  industrielle  comme  gites 
de  minerals;  aussi  ont-ils  suscit6  quelques  travaux  relatifs 
aux  amas  de  limonite  qui  sont  exploit^s  activement  sur 
nombre  de  points,  et  qui  forment  un  des  elements  princi- 
paux  de  la  richesse  min^rale  de  notre  pays.  Toutefois, 
comme  ces  travaux  ont  6t6  entrepris  par  des  ing^nieurs 
places  k  un  point  de  vue  particulier,  la  geologic  n'y  tient 
point  la  place  qu'elle  pourrait  revendiquer.  M.  Franquoy, 


(1)  Apergu  de  la  conslUution  gdologique  el  de  la  richesse  min^raledu 
Luxembourg ;  6tenduet  nature,  composition  et  usages  des  gites  ferri^ 
feres  de  la  par  tie  m^ridionale  de  cette  province;  ArloD,  1864,  in-S", 
7  pi. 


n 


(  494  ) 

iogenieur  au  corps  des  mines,  a  Li^ge,  a  d^crit  les  gites 
de  la  province  de  ce  nom  (1),  el  les  a  represenl^s  sur  une 
carte  exlraite  de  celle  de  Dumont.  M.  J.  Dejaer,  ing^nieur 
au  corps  des  mines,  actuellement  k  Mons,  a  fait  connaitre 
en  detail  une  par  tie  de  ceux  de  la  province  de  Namur  ou 
son  service  I'a  fait  r^sider  longlemps;  et,  profitant  de  nom- 
breux  documents  que  lui  a  lib^ralement  communiques 
M.  ring^nieur  en  chef  J.  Rucloux,  il  a  joint  k  son  travail 
des  cartes  k  grande  ^chelle  de  plusieurs  des  gites  les  plus 
remarquables  (2). 

Tout  en  applaudissant  au  talent  dont  out  fait  preuve 
deux  de  mes  anciens  Aleves,  et  en  signalant  un  zele  trop 
rare  pour  n'fitre  pas  encourage,  je  voudrais  qu'il  me  fut 
permis  de  leur  recommander,  comme  k  ceux  qui  vou- 
draient  marcher  sur  leurs  traces,  un  examen  plus  appro- 
fondi  des  questions  g^og^niques  que  souleve  I'^tude  de  ces 
formations,  et  ia  discussion  des  vues  qui  ont  et^  emises  sur 
ce  sujet  par  divers  savants  et  que  personne  n'est  mieux 
qu'eux  en  mesure  de  verifier. 

Les  mines  de  manganese,  de  zinc,  de  plomb,  de  pyrite, 
n'ont  donne  lieu,  que  je  sache,  a  aucune  publication. 
C'est  \k,  on  doit  I'avouer,  une  lacune  f^cheuse  pour  Fin- 
dustrie  comme  pour  la  geologic.  La  manifere  d'etre  de  ces 
depdts  est  sujette  k  varier  consid^rablement  suivant  les 
localites,  et  la  connaissance  de  ces  variations  est  d*autant 
plus  importante  pour  I'industrie  que ,  loin  d'etre  acciden- 


(1)  Description  des  §Ues,  caractere  minSralogique  et  teneur  des  mi- 

nerais  de  fer  de  la  province  de  Liege;  Revue  universelle  des  mines , 

t.  XXV  et  XXVI;  1869. 

(2)  Notice  sur  quelques  gites  de  minerai  de  fer  de  la  province  de 
Namur;  1870j  Ann.  des  travaux  publics  de  Belgique  ,  t.  XXVIII. 


(  498  ) 

telles,  elles  sont  li^es  k  un  ensemble  de  circonstances  dif- 
ficiles  peut-^tre  k  appr^cier,  mais  affectant  une  certaine 
conslance  dans  tout  district  minier.  Aussi  imporle-t*il  in 
eelui  qui  entreprend  une  exploitation  rn^tallique  d'etre 
renseigne  sur  failure  habituelle  des  gites  de  la  contr^e. 
La  tradition  ne  suppl^e  qu'imparfaitement  aux  documents 
Merits;  et  cette  tradition,  puissante  dans  certains  pays  oA 
rindustrie  est  autrement  organis^e,  ne  parvient  pas  a  se 
cr^er  chez  nous.  Je,  ne  sais  si  la  description  d^taill^e  de 
nos  mines  m^talliques  nuirait  a  des  int^rSts  respectables, 
mais  je  suis  convaincu  qu'elle  aurait  evit^  bien  des  m6- 
comptes.  II  est  k  craindre  que  Tindustrie  n'en  ^prouve 
d'autres  a  Tavenir,  quand  on  aura  perdu  le  souvenir  des 
recherches  infructueuses  qui  ont  et^  entreprises  de  nos 
jours,  ou  lorsque  nos  descendants,  reprenanl  Texploita^ 
tion  des  mines  que  nous  abandonnons,  se  trouveront  en 
face  de  Tinconnu ,  semblables  a  nos  contemporaius  qui  s'ef- 
forcent  de  remettre  k  fruit  les  mines  d^laiss^es  par  ceux 
qu'ils  sont  reduits  k  appeler  les  auciens.  El,  si  je  mc  per- 
mets  de  parler  de  la  sorte,  je  suis  loin,qu'on  le  sache,  de 
vouloir  critiquer  les  ing^nieurs  attaches  k  ces  exploita- 
tions :  je  n'ai  d'autre  d^sir  que  de  les  encourager  k  avoir 
assez  de  foi  en  eux-memes  pour  publier  une  foule  de  ces 
faits  qu'ils  ont  Tbabitude  de  communiquer  lib^ralement 
aux  savants  qui  les  interrogent. 

Messieurs,  en  terminant  cette  revue  dont  les  bornes, 
forc^mcnt  restreintes,  m'ontcontraint,  bien  malgr6  moi,  de 
passer  sous  silence  des  ecrits  dignes  d'attention,  vous  me 
pardonnerez  de  vous  soumettre  une  reflexion  accompagn^e 
d'un  voeu. 

Vous  n'aurez  certes  pas  ete  sans  reraarquer  la  part  bo- 


(  496  ) 

Dorable  que  la  pal^ontologie  peut  revendiquer  dans  les 
progres  que  je  viens  d'^num^rer.  Unie  a  la  stratigraphie, 
cette  science,  nous  I'avons  vu,  nous  a  aides  h  faire  de 
pr^cieuses  conqu^tes;  il  y  a  plus,  d'importantes  decou- 
vertes,  celles  du  terrain  silurien  et  du  calcaire  de  Mons, 
par  exemple,  lui  reviennent  exclusivement.  Et  cependaot, 
lacune  regrettable  bieu  que  sou  vent  signal^e,  T^lude  de  la 
pal^ontologie  ne  figure  encore,  ni  au  programme 'du  doc- 
torat  en  sciences  naturelles,  ni  k  celui  des  ecoles  sp6ciaies 
du  gouvernement.  Un  fait  qui  devrait  frapper  tons  les 
yeux  rend  cet  oubli  encore  plus  elrange.  Si  nos  ing6- 
nieurs  peuvent  revendiquer  tons  les  memoires  relatifs  a 
nos  mines  de  fer  et  de  houille,  les  publications  qui  con- 
cernenl  nos  terrains  de  sediment  —  en  mettant  k  part  les 
travaux  de  deux  ing^nieurs  qui  ont  puis6^  Mons  le  goAt 
de  la  pal^ontologie  —  ne  sont-elles  pas  k  pen  pres  exclu- 
sivement I'oeuvre  de  docteurs  en  sciences  qui,  gr&ce  k  leurs 
connaissances  zoologiques  et  aux  conseils  de  leurs  maitres, 
ont  pu  aborder  les  trail^s  g^n^raux  de  paleontologie,  puis 
certains  ouvrages  speciaux  dont  Tintelligence  les  a  mis  en 
possession  de  ressources  nonvelles,  aujourd*hui  indispen- 
sables?  Ces  faits  ont  bien  leur  eloquence.  Messieurs,  el  ils 
me  font  esperer  que  vous  partagerez  volontiers  le  voeu  que 
j'ose  ^metlre  dans  cette  enceinte,  de  voir  bientdt  accorder 
a  une  science  aussi  utile  la  place  qu'elle  merite  k  tant  de 
titres  dans  le  haut  enseignement. 


►oca^' 


(  4-97  ) 


OUVRAGES  PRfiSENTfiS. 


Mathieu  {Ad.).  —  Appel  a  Ja  charite  en  faveur  des  victimes 
de  la  guerre,  poesie.  Bruxelles,  i870;  in-8°. 

Juste  (Theodore)..  —  Napoleon  III  et  la  Belgique.  Le  traite 
secret  d'apres  des  documents  nouveaux.  Bruxelles,  i870; 
in-8°. 

Nypels  [J.'S.'G.).  —  Comraehtaire  du  code  penal  beige, 
4"*  et  3"''  livr.  du  tome  II  et  i'*  livr.  du  tome  IV.  Bruxelles, 
i870;  3  cah.  gr.  in-8^ 

De  Koninck  (L.-L.)  et  Dietz  (Ed.),  —  Manuel  pratique 
d'analyse  chimiqae  appliqiide  a  Tindustrie  du  fer.  Lidge-Paris , 
i87i;  petit  in-8^ 

Eichhoff.  — ;  Conference  sur  Tethnographie  el  la  geographic 
historique.  Bruxelles,  1870;  in-8^ 

Daniell  (W^v-F.).  —  Notice  sur  quelques  condiments  chi- 
nois  fournis  par  la  famille  des  Xanthoxylacees,  traduite  par 
M.  A.  Pr^udhomme  de  Borre.  Gand,  i870;  in-8**. 

Deby  (Julien),  —  Notice  sur  la  chaleur  reelle  ou  effective 
consid^ree  comme  nn  mode  de  la  force  dans  son  application  li 
la  th^orie  des  machines  k  vapeur.  Bruxelles,  i870;  in-S*". 

D'Olreppe  de  Bouvette  [Alb.].  —  Essai  de  tablettes  lie- 
geoises,  107"*'  et  iOQ""  livr.  Liege,  1870;  in-i2. 
'  Society  de  Vhistoire  de  Belgique  j  a  Bruxelles.  —  Mdmoires 
de  Martin-Antoine  Del  Rio  sur  les  troubles  des  Pays-Bas  du- 
rant  Tadministration  de  don  Juan  d'Autriche,  i576-i578;  texte 
latin  inedit  avec  traduction  frangaise ,  etc.,  par  Ad.  Delevigne. 
Tome  II.  Bruxelles,  i870;  in-8°.  —  Chronique  des  ^v^nements 
les  plus  remarquablcs  arrives  a  Bruxelles  de  1780-1 827,  pu- 
blide  par  L.  Galesloot.  Tome  I.  Bruxelles,  1870;  in-8^ 


(  498  ) 

Musee  de  I'industrie  de  Belgique,  —  Bulletin,  tome  LVIII, 
n'*'  4,  5,  6.  Bpuxelles,  1870;  5  cah.  in-8». 

Revue  de  Belgique,  2"*  annee,  10"%  11"%  iS""  livr. 
Bruxelles,  1870;  3  cah.  in-8*. 

VAheille,  revue  pcdagogique  publiee  par  Th.  Braun,  16°' 
annde,  9%  iO""*  el  ii"'  livr.  Bruxelles,  1870;  3  cah.in-8^ 

Willems-Fonds  te  Gent.  —  N"  67.  Jaarboek  van  het  Wil- 
leras-Fonds  voor  1871.  Gand,  1870;  in-8^ 

Journal  des  beaux-arts  et  de  la  litt^rature ,  paraissant  sous 
la  direction  de  M.  Ad.  Siret;  IS"""  annee,  n*"  20  a  24;.  Saiot- 
Nicolas,  1870;  5  feuilles  in-4». 

De  Vlaamsche  School ,  1870.  Bladz.  17, 1 8, 1 9  el  20.  Anvers ; 
4  feuilles  in--4^ 

Bulletin  des  archives  d'AnverSy  tome  IV,  1"  livr.  Anvers, 
1870;in-8'>. 

Sociele  royale  de  botanique  de  Belgique.  —  Bulletin ,  tome 
IX,  n°  2.  Bruxelles,  1870;  in-8^ 

Academic  royale  de  medecine  de  Belgique.  —  Menioires 
couronnds  et  autres  mdmoires,  collection  in-8%  tome  I,  3*°* 
fascicule.  Bruxelles ,  1870;jn-8^  —  Bulletin,  3"**  s^rie,  tome 
I V,  n«  9.  Bruxelles ,  1 870 ;  in-8«. 

Societe  des  sciences  medicales  et  nat'urelles  de  Bruxelles, 
—  Journal  de  medecine,  28"*  annee,  octobre  a  d^cembre. 
Bruxelles,  1870;  5  cah.  in-8°. 

Annates  de  medecine  veterinaire,  19™*'  annee,  40"**  a  12"* 
cahiers.  Bruxelles,  1870;  5  cah.  in-8". 

La  charite  sur  les  champs  de  bataille,  O™**  annee,  n'"  II 
et  12,  dfembrc  1870.  Bruxelles;  2feuillcs  10-4°. 

Societe  de  pharmacie  de  Bruxelles.  —  Bulletin ,  14"*  annee, 
n"  10  a  12,oclobre-deccmbre.  Bruxelles,  1870;  3  cah.  in-8*. 

Annales  d'oculistique,  33"*  ann^e,  3"*  el  4"*  livr.  Bruxelles, 
1870;  cah.  in-8^ 

La  presse  medicate  6e/5fe,  22"* annee ,  n"* 27  k  52.  Bruxelles, 
1870;  13  feuilles  in-4\ 


( *^ ) 

Echo  medical  et pharmaceutique  beige,  i ^*  annde,  n"'  7  et  8. 
Bruxelles,  i870;  2  cah.  in-8". 

Le  Scalpel ,  ^S"*  annee,  n"  1 4  k  26.  Li%,  1870;  1 3  feuilles 
in-4**. 

Societe  de  pharmacie ,  a  Anvers,  —  Journal,  26""*  annee, 
juillet  a  decembre.  Anvers,  1870;  3  cah.  in-8". 

Bulletin  d'hygiene,  i*"*  annee,  n"  4:Bruxelles,  1870;  feuille 
in-8°. 

Annales  deVelectricite  medicate ,  11°'*^  annee,  7"*  a  O"*  fas- 
cicules. Bruxelles,  1870;  3  cah.  in-8°. 

Jnstitut  grand-ducal  de  Luxembourg,  —  Publications  de  la 
seclion  historique,  annee  1869-1870,  III.  Luxembourg,  1870; 
in-4*'. 

De  Colnet'd'Huart,  —  M^rnoire  sur  la  thdorie  mathema- 
tique  de  la  chaleur  et  de  la  lumierc.  Luxembourg,  1870;  in-8% 

Leemctns  (C).  —  Aegyptische  monumenten  van  hct  Neder- 
landsche  Museum  van  oudheden  te  Leydcn,  25*"  aflevering  of 
2*  aflevering  van  de  Hi*  afdeeling.  Leyde,  s.  d.;  in-folio. 

Bulletin  scienlifique ,  historique  et  litteraire  du  departe- 
ment  du  Nord,  a  Lille.  —  Deuxieme  annde,  n°  1 1 ,  novqrabre 
1870.  Lille;  in-8«. 

D'Antas  (Miguel).  —  Les  faux  don  S^bastien;  dtude  sur 
rhistoire  de  Portugal.  Paris ,  1 866 ;  in-8^ 

Konigliche  Akademie  der  Wissenschaften  zu  Berlin.  —  Ab- 
handlungen  aus  dem  Jahre  1869.  Berlin  1870;  2  vol.  in-4*'.  — 
Monatsbericht ,  Juni-August,  September  und  October  1870. 
Berlin ;  3  cah.  in-8''. 

Deutsche  chemische  Gesellschaft  zu  Berlin.  —  Berichte, 
IIP*'  Jahrg.,  n"  16,  17, 18,  19.  Berlin,  1870;  4  broch.  in-8^ 

Archdologischer  Gesellschaft  zu  Berlin.  —  Berichte,  n®  9, 
1869.  —  Dreissigstes  Programm  zum  Winckelmanns  Fest,  von 
H.  Heydemann,  1870.  Berlin;  2  cah.  in-4°. 

Geographischer  AnMalt  aus  Justus  Perthes  zu  Gotha.  — 
Mittheilungen ,  16.  Band,  1870,  X,  XI  und  XH.  Gotha;  3  cah. 
in-4*'. 


(  SOO  ) 

Heidelberger  Jahrbucher  der  Literatur,  LXIII"**'  Jabrg.,  8. 
Heft.  Heidelberg,  1870;  in-8\ 

Astronomische  Gesellschaft  zu  Leipzig.  —  Vierteljahrs- 
schrift,  V.  Jahrgang,  4.  Heft  (October  1870).  Leipzig,  i870; 
in -8". 

Zittel  {Carl  Alfred).  —  Denkschrift  auf  Christ.  Erich  Her- 
maon  von  Meyer.  Munich,  1870;  in-4''. 

Kaiserliche  Akademie  der  Wissenschaften  in  Wien,  —  Sit- 
zung  der  mathem.-naturw.  Classe,  Jahrg.  1870,  n®'  21-27. 
Vienne,  1870;  7  feuilles  in-8\ 

K.  K.  geologische  Reichsanstalt  zu  Wien,  —  Jahrbuch, 
Jahrg.  1870,  XX.  B^  n°  5.  —  Verhandiungen ,  1870,  n"  10- 
12.  Vienne;  2  cah.  gr.  in-8". 

Von  Haidinger  [Wilhelm  riiter\  —  Der  8  November  1845. 
Jubel-Erinnerungstage  Riicklick  auf  die  Jahre  1845  bis  1870. 
Vienne,  1870;  in-8«. 

Anthropologische  Gesellschaft  in  Wien,  —  Mittheikmgen, 
l.Band,n*>  5.  Vienne,  1870,  in-8^ 

Colding  {A.),  —  Extrait  d'un  mdmoire  sur  les  lois  des  eou- 
rants  dans  les  conduites  ordinaires  et  dans  la  mer.  Copen- 
hague,  1870;  in-4". 

Dorpater  Naturforscher-Gesellschaft.  —  Sitzungsberichte , 
IIP"  Band,  1""  Heft,  1869.  Dorpat,  1870;  in-12.  —  Archiv 
fiir  die  naturkunde ,  1"*  serie,  VI''"  Band,  1 .  Liefer. ;  —  2*'  se- 
rie,  Vir^Band,  2^'  Liefer.  Dorpat,  1870;  2  cah.  in-8^ 

Kiirlandische  Gesellschaft  fiir  Literatur  und  Kunst  zu 
Mitau,  —  Sitzungsberichte  aus  dem  Jahrc  186D.  Mitau; 
in-4°. 

Societe  imperiale  d' agriculture  a  Moscou,  —  Journal,  tome 
V,  n"  4.  Moscou ;  in-8'*.  —  (lomple  rendu  de  rassemblee  gene- 
rale  du  22  mars  1870  (v.  st.).  Moscou;  in-8*'  (en  russe). 

SociUe  imperiale  des  naturalistes  a  Moscou.  —  Bulletin, 
annde  1 870 ,  n°  j .  Moscou ;  in-8". 

Kohne  {baron  B,  v.),  —  Der  Tempel  des  Capitolinisclien 
Jupiter  (Nach  den  Miingen) ;  in-8'' 


(  SOI  ) 

Kdhne  (baron  B.  v.),  —  Nekrolog :  P.-J.  Sabatier.  —  F.-A. 
VossbeVg ;  in-8*. 

Carrara  (Fr.).  —  Opuscoli  di  diritto  criminale,  seconda 
edizione,  vol.  I,  II  e  III.  Lucques,  i870;  5  vol.  in-8''. 

Carrara  (Frascesco).  —  Programma  del  corso  diritto  crirai* 
nale  dettato  nella  R.  University  di  Pisa.  Parte  speciale,  vol.  VI. 
Lucques,  i870;  in-8°. 

Savi  {Paolo)  et  Fideli  {FidHe).  —  Storio  naturale  e  medica' 
delle  acque  inineralt  delF  alta  val  di  nievole  e  specialmente  di 
quelle  R.  R.  Terme  di  MontecatiDi.  Pise,  i£70;  in-8^ 

Bellucci  [Giuseppe).  —  Sull*  ozono,  note  e  riflessioni.  Prato, 
1869;in-i2. 

Societd  entomologica  italiana  nel  Firenze,  —  BuUettino, 
anno  P  et  anno  11%  trimestri  i%  2%  3\  Florence,  i869-i870; 
7  cah.  in-8*. 

R,  Accademia  delle  scienze  dx  Torino.  —  Atti,  vol.  V,  Disp. 
i*-7*;  appendice  al  vol  IV.  —  Notizia  storica  dei  lavori  fatti 
dalle  classe  di  scienzi  fisiche  e  matematiche  negli  anni  i864  e 
1863.  Turin ;  9  cah.  in-8^ 

Regio  observatorio  dell'  Universitd  di  Torino.  —  Bollet- 
tino  meteorologico  ed  astronomico,  anno  IV,  1869.  Turin, 
1870;  feuille  in-4<>  oblong. 

Geological  Society  of  London.  —  Quarterly  journal ,  vol. 
XXVI,  part  4.  Londfes,  1870;  in-8^  —  List,  november,  1  st., 
1870;  in.8«. 

Chemical  Society  of  London.  —  Journal,  ser.  2,  vol.  VIII, 
atigust-october  1870.  Lbndres,  3  cah.  in-8°. 

Numismatic  Society  of  London.  —  The  numismatic  chro- 
nicle, 1870,  part  III.  Londres,  in-8^ 

Institution  of  civil  engineers  of  London.  —  The  education 
and  status  of  civil  engineers,  in  the  unitad  kingdom  and  inXo- 
reign  countries.  Londres,  1870;  in-8^ 

Society  of  antiquaries  of  London.  —  Proceedings ,  second 
series,  vol.  IV,  n**  8.  Londres,  1870;  in-8". 

^"^^  S^RIE,  TOME  XXX.  33 


(  802  ) 

Nature,  a  weekly  illustrated  journal  of  science ,  vol.  HI, 
n*'  51  a  60.  Londres,  i870;  10  cah.  in-4\ 

Royal  Dublin  Society.  —  Journal,  n*"  59.  Dublin,  1870; 
in-8\ 

Owen  (/?.).  —  On  Remains  of  a  large  extinct  Lama  (Palau- 
chenia  magna,  Ow.)  from  quarternary  Deposits  in  the  valley 
of  Mexico.  Londres,  1870;  in-4^ 

Asiatic  Society  of  Bengal,  at  Calcutta,  —  Journal ,  part  I, 
n°2,  1870.  Calcutta,  I870;in-8«. 


Fm  DV  Tome  XXX  de  la  2'"''  s^rie. 


BULLETINS  DE  l'aCAD^MIE  KOTALE  DE  BELGIQUE. 


TABLES  ALPH4BfiTIQllES 

DU  TOME  TRENTlfiME  DE  LA  DEUXifiME  S^RIE. 


1810. 


TABLE  DES  AUTEURS. 


A. 

R 

Altenrath,  -^  Communique  ses  observations  sur  un  bolide  observe  ^  An- 

versle26juilletl870,  83. 
Alwn  (L.).  —  Hommage  d*ouvrage,  75;  reelu  membre  de  la  commission 

speciale  des  Gnances  de  la  classe  des  beaux-arts,  pour  1871, 416. 
Anonyme.  ~  Oemaode  de  voir  reculer  le  terme  fatal  du  coucours  de  la 

classe  des  sciences  pour  1870,  84. 
Arrivabene  (U  comte),  -^  Hommage  d'ouvrage,  187. 


BcUat  {Alph.).  —  Lecture  de  son  rapport  sur  le  programme  de  concours 

de  la  Societe  des  architectes  de  Lille,  145. 
Baschet  (jirm.),  —  Hommage  d'ouvrage,  334. 
Bellynck  (A.).  —  Hommage  d'ouvrage,  3;  presentation  des  observations 

botaniques  faites  k  Namur  en  1870,  374;  notice  sur  les  anomalies  chez 

rhomme  et  chez  les  animaux,  439;  elu  associe  de  la  classe  des  sciences, 

457. 
Bernaerts  (G.).  —  Orages  observes  a  Malines  du  1"  octobre  1869  au  t«' 

octobre  1870,  3,  180,297. 


504  TABLE    DBS   AUTEURS. 

Bemardin,  —  D^p6t  de  ses  observations  botaniques  failes  Ik  Melle  ie  21 

octobre  1870,  283. 
Bogaers  {A.).  —  Addodco  de  sa  mort,  186. 
Branch.  —  Orages  observes  ^  Chimay  du  l***  Janvier  au  \^  ao&t  1870, 180, 

311. 

C. 

Candize  {E.),  -^  Commlssaire  pour  ies  notes  de  M.  Plnclter  sar  Ie  stereo- 

graphe  de  poche,  A,  283;  rapports  sur  ces  notes,  91, 377. 
Catalan  (E.),  —  Hommage  d'ouvrage,  3;  note  sur  la  determination  de  Taire 

de  I'ellipsoide ,  97 ;  commissaire  pour  la  note  de  M.  Folie  conceruant  ies 

thtor^mes  de  Pascal  et  de  Branchion,  374;  commissaire  poor  Ie  me- 

moire  de  M.  Saltel  intitule :  Thdse  sur  certains  systemes  de  courbes  geo- 

metriques,  419. 
Cavalier  (/.).  —  Envoi  du  resume  de  ses  observations  met^rologiques 

faites  h  Ostende  en  mai,  juin  et  juillet  1870, 3 ;  orages  observes  ^  Oslende 

du  1»  Janvier  au  1«'  novembre  1870, 180,  306. 
Chalon  (R.).  —  Dons  d^ouvrages,  73, 135. 
Coemans  {E.).  —  Nomme  chevalier  de  TOrdre  de  Leopold,  455. 
Conscience  {ff.).  —  Commissaire  pour  la  notice  de  M.  De  Potter  intitolee: 

Hebberecbts-Godshuis,  etc.,  73;  rapport  sur  ce  travail,  191. 
Coomans  (C).  —  Orages  observes  k  Arendonck  du  l"' Janvier  an  25  oc- 

tobre  1870,  282,  300;  orages  observes  k  Anvers  du  1»  Janvier  aa  1« 

novembre  1870,  318. 

D. 

Darwin  {Ch,),  —  £lu  associe  de  la  classe  des  sciences,  456. 

De  Borchgrave  (E.).  -r-  Marie  de  Brabant,  duchesse  de  Baviere  (1256); 

notice  (premiere  partie) ,  397. 
De  Burbure  (Ie  chev.  L),  —  Nomm6  chevalier  de  i'Ordre  de  Lipoid,  455. 
De  Decker' {P.),  —  Ck>mmissaire  pour  la  notice  de  M.  De  Potter  intitolee : 

Hebberechts-Godshois,  etc.,  73;  rapport  sur  ce  travail,  192;  r^u  mem- 

bre  de  la  commission  sp^iale  des  finances  de  la  classe  des  lettr^  pour 

1871,397. 
De  GerUiche  {Ie  baron).  —  R^elu  membre  de  la  commission  speciale  des 

finances  de  la  classe  des  lettres,  pour  1871,  597. 

4 

De  Koninck  {Laurent).  —  Ck)mmissaire  pour  Ie  travail  de  M.  MalherbecoD- 
cernant  la  rencontre  accidentelle  du  chlorure  ammonique  dans  Ie  bassin 
bottiller  de  Li^ge,  4;  rectification  k  la  notice  sar  un-noaveau  genre  de 
poissons  de  la  craie  sup^rieure,  27. 


TABLE    DBS   ADTBUBS.  505 

De  Koninck  {Lucien).  —  Recherches  sur  la  coostitution  de  Tacide  phlor^- 
tiqae  et  sur  Tacide  sulfohydrocinnamique,  3 1  i05;  rapports  de  MM.  Stas 
et  Melsens  sur  ce  travail,  85,  86;  hommaged'ouvrage,  419. 

De  'Man  (G).  —  Rapport  sur  le  memoire  de  concours  intitule :  Etude  de 
rinfluence  italienue  sur  Farchitecture  dans  les  Pays-Bas,  155. 

De  PoUer  (F.y  —  Hebberecbts-Oodshuis,  gewoonlijk  Schreiboom  ge- 
naamd,  73,  237;  rapports  de  MM.  Snellaert,  Conscience  et  De  Decker 
sur  ce  travail,  187, 191, 192. 

De  Selys  Longchamps  {Edm.)  — Dep6t  de  ses  observations  bolaniques  faites 
ik  Waremme  le  21  octobre  1870, 283;  commissaire  pour  le  memoire  de 
M.  P.-J.  Van  Beneden  intitule  :  Une  balenoptere  capturee  dans  TEscaut 
enl869,t6tVI. 

Desrumeaux  (/?.)•  —  Communique  ses  observations  sur  Taurore  boreale 
du  24  septembre  1870, 179. 

De  Tilly  {J.-M.).  —  Note  sur  les  surfaces  kcourbure  moyenne  constante, 
28;  rapports  de  MM.  Folic  et  Liagre  surce  travail,  15,  23;  elu  corres- 
pondant  de  la  classe  des  sciences,  457. 

Dewalque  (G).  —  Commissaire  pour  le  travail  de  M.  Malherbe  concemant 
la  rencontre  accidentelle  du  chlorure  ammonique  dans  le  bassin  bouiller 
de  Liege,  4;  rapport  sur  la  notice  de  M.  Van  Horen  intitulee:  Sur 
Texistence  de  puits  naturels  dans  la  craie  senonienne  du  Brabant,  6; 
orages  observes  k  Liege  du  1«' Janvier  au  l^^novembre  1870,  314;  dis- 
cours  sur  la  marcbe  des  sciences  min^rales  en  Belgique,  459,  457; 
nomme  chevalier  de  TOrdre  de  Leopold ,  455. 

De  Witte  [le  baron  /.).  —  Hommage  d'ouvrage,  135. 

Dieiz  (Ed.).  —  Hommage  d'ouvrage,  419. 

Dohm  {Ant.). — Communication  verbale  de  M.  P.-J.  Van  Beoeden ,  sur  son 
projet  relatif  k  T^tude  de  la  vie  des  animaux  dans  les  aquariums,  185. 

D'Omalius  {J.^B.).  —  Rapport  sur  la  note  de  M.  Van  Horen  intitulee :  Sur 
Texislence  de  puits  naturels  dans  la  craie  senonienne  du  Brabant,  4; 
supplement  k  ce  rapport,  7;  rappolrt  sur  la  note  de  M.  Mourlon  intitule : 
Esqaisse  g^oiogique  sur  le  Marpc,  14;  commissaire  pour  lebuste  de 
M.  de  Nieuport ,  83, 154 ;  note  sur  les  forces  vitales,  92. 
Du  Bus  {le  vicomte  B.).  —  Commissaire  pour  le  memoire  de  M.  P.-J.  Van 
Beneden  intitule :  Une  balenoptere  captur6e  dans  TEscaut  en  1869, 283; 
extraits  de  son  rapport  sur  ce  travail ,  375 ;  r^eiu  membre  de  la  commis- 
sion speciale  des  finances  de  la  classe  des  sdences^  pour  1871,  tdid. 
Duprex  (F.).  ~  Envoie  le  resume  de  ses  observations  met^orologiques 
faites  k  Gand  en  1869, 180;  commissaire  pour  la  notice  de  M.  Van  der 
Mensbniggbe  intitulee :  Sur  un  principe  de  statique  mol^culaire  avanc^ 
par  M.  Liidtge,  ibid. 


^06  TABLE    DBS   AUTEDRS. 


F. 

Faider  (Ch.).  —  Reelu  membre  de  la  commission  speclale  des  finances  de 

la  classe  des  lettres,  pour  1871,  397. 
Fetis  (Ed.).  —  Rapport  sur  le  memoire  de  concours  intitule  :  £tude  de 

rinfluence  italienne  sur  Tarchi  lecture  dans  les  Pays-Bas,  155;  lecture 

de  la  derni^re  partie  de  ses  Etudes  sur  Tart,  269. 
FH%6  (F.'J.).  —  Presentation  d'une  notice  sur  Ch.  de  Beriol,  416;  reelu 

membre  de  la  commission  speciale  des  finances  de  la  classe  des  beaux- 
arts  ,  pour  1871,  ibid. 
Flaiidre  (S.  A.  R.  le  comte  de).  —  Regrets  de  ne  pouvoir  assister  ^  la 

seance  publique  de  la  classe  des  beaux-arts  et  a  la  seance  publique  de 

la  classe  des  sciences,  168, 418. 
Folie  (F.).  —  Hommage  d'ouvrage,  3;  rapport  sur  la  note  de  M.  De  Tilly 

concernant  les  surfaces  k  courbure  moyenne  constante,  15;  pr^ntatioo 

d*un  travail  sur  Textension  des  theoremes  de  Pascal  et  de  Briancbon, 

374. 
Fraikin  (Ch.^A.).  —  Commissaire  pour  le  buste  deM.de  Nieuport,  154; 

discours  pronouce  k  la  seance  publique  de  la  classe  des  beaux-arts,  172; 

reelu  membre  de  la  commissi<$n  speciale  des  finances  de  la  classe  des 

beaux-arts,  pour  1871, 416. 

G. 

Gachard  (P.),  —  Communication  verbale  concernant  un  Episode  ineditde 
la  revolution  de  1830, 73;  reelu  membre  de  la  commission  speciale  des 
finances  de  la  classe  des  lettresi,  pour  1871, 397. 

Galesloot  {L).  —  Annonce  qu'il  pr^sentera  k  TAcademie  un  memoire  sur 
differentes  antiquites  des  environs  de  Bruxelles,  396. 

Gallait  (L).  —  Nomm^  president  de  TAcademie  pour  1871, 418. 

Geefs  (G.).  —  Commissaire  pour  le  buste  de  M.  de  Nieuport,  154;  r^ela 
membre  de  la  commission  speciale  des  finances  de  la  classe  des  beaux- 
arts,  pour  1871,416. 

Gilbert  (Ph.).  —  Commissaire  pour,  la  note  de  M.  Folie  concernant  les 
tbeor^mes  de  Pascal  et  de  Brianchon,  374;  commissaire  pour  le  me- 
moire de  M.  Saltel  intitule :  Tb^se  sur  certains  syst^mes  de  coorbes 
geom^triques ,  419. 

Gloesener  (M.).  —  Commissaire  pour  le  memoire  de  concours  coDcemaDt 
les  proc^des  suivis  pour  determiner  les  elements  du  magnetisme  ler- 
restre,  84 ;  rapport  sur  ce  travail,  421  < 


TABLE    DES   AUTEURS.  507 

Gluge  (Th.).  —  Une  remarque  sur  radmission  d'une  force  vitale  en  phy- 
siologie,  25;  commissaire  pour  le  m^inoire  de  M.  F.  Plateau  intitule : 
Recherches  physico-chimiques  sur  les  articul^s  aqualiques,  180;  rap- 
port sur  ce  travail ,  283 ;  bommage  d*ouvrage ,  ibid. ;  reelu  membre  de 
la  commission  speciale  des  finances  de  la  classe  des  sciences,  pour  1871, 
375. 

Griff4.  —  Presentation  d'une  note  sur  une  melhode  propre  a  determiner 
la  distance  de  la  terre  au  soleil ,  375. 

Guyot  (P.).  —  D^p6t  aux  archives  de  sa  note  sur  le  dosage  des  fluorures 
solubles ,  91 ;  presentation  d'une  notice  sur  le  selenium ,  283;  dep6t  de 
ce  travail  aux  archives,  377. 

H. 

Henry  {L).  —  Hommage  d'ouvrage ,  178. 


Juste  (Th).  —  Lecture  d'une  notice  sur  ^d.  Ducpetiaux,  73;  bommage 
d'ouvrage ,  396. 

K. 

Ket'vyn  de  Lettenhove  [le  baron).  —  Dons  d'ouvrages,  135,  354;  lecture 
d'une  notice  intitulee  :  Les  interpolations  des  manttscrits  de  Froissart, 
192. 

I- 

Lacordaire  {Th).  —  Annonce  de  sa  mort,  82. 

Lafbret  {N.-J.).  —  Une  Tbeodicee  au  1V™«  siecle:  Tite  de  Boslra;  notice, 

334. 
Leclercq  (/).).  — Orages  observes  a  Liege  du  l«'septembre  1869  au  3  sep- 

tembre1870,  180,312. 
Leclercq  (M.^N.-J.).  —  Reelu  membre  de  la  commission  speciale  des 

finances  de  la  classe  des  letfres,  pour  1871 ,  397. 
Le  Roy  {A.).  ~  Nomme  membre  de  la  commission  chargee  de4a  publica- 

cation  d'une  collection  des  oeuvres  des  grands  6crivains  du  pays,  136. 
Liagre  (7.).  —  Commissaire  pour  les  notes  de  M.  Plucker  sur  le  stereo- 

grapbe  depocbe,4)  283;  rapports  sur  ces  notes,  88,  377;  rapport  sur 

la  notice  de  M.  De  Tilly  concernant  les  surfaces  k  courbure  moyenne 

constanle,  23;  lecture  de  son  rapport  sur  une  notice  de  M.  Perreul 


508 


TABLE  DES  AUTEURS. 


concernant  une  nouvelle  force  motrice,  180;  commissaire  pour  la  oole 
de  M.  Griffi6  relative  a  la  delermiDation  de  la  distance  de  la  terre  aa 
soleil,  375;  reelu  membre  de  la  commission  sp^ciale  des  finances  de  la 
classe  des  sciences,  pour  1871 ,  ibid, 

M. 

Malaise  (C.).—  Dep6t  de  ses  observations  botaniques  faites  ^  Gembloux  le 
21  avril  et  le  21  octobre  1870,  84,  283;  orages  observe  k  Gembloux 
du  I*'  Janvier  au  1«  novembre  1870,  282,  311 . 

Maiherbe  {it.).  —  Presentation  d'un  travail  concernant  la  rencontre  acci- 
dentelle  du  chlorure  ammonique  dans  le  bassin  houiller  de  Liege ,  4. 

Mathieu  (Ad.),  —  Dons  d*ouvrages,  135, 187,  334. 

Mathieu  (E.).  —  Execution  de  sa  cantate  intitulee :  La  derniere  nuit  de 
Faust,  145,  177. 

Mellery  (X,).  —  Laureatdu  grand  concours  de  peinture  de  1870  (1"  prix), 
154, 177. 

Melsens  (L.).  —  Commissaire  pour  la  note  de  M.  Lucien  de  Koninck  con- 
cernant les  acides  phloretique  et  sulfohydrocinnamique,  3;  communi- 
cation verbale  sur  la  lev&re  de  biere  et  le  vaccin,  28;  commissaire  pour 
la  note  de  M.  Guyot  concernant  le  selenium ,  285. 

Ministre  de  la  guerre  {M.  le).  —  Envoi  d*ouvrage ,  2. 

Ministre  de  rinterieur  ( M.  le ).  —  Envois  d'ouvrages,  72, 82, 134, 144, 
178, 186, 396,  415,  419;  envoi  de  dix-sept  exemplaires  du  tome  II  de  la 
Correspondance  de  Marguerite  d'Autriche,  72;  buste  de  M.  de  !..ep- 
port,  74,  82;  r^sultats  du  grand  concours  de  peinture  de  io70, 154; 
inlbrme  que  ie  Roi  assistera  ^  la  seance  publique  du  24  septembre  et 
que  celle-ci  aiira  lieu  au  Palais  ducal,  168;  demande  la  lisle  double 

a 

des  Jurys  des  concours  quinquennaux  d*bJstoire  et  des  sciences  morales 

et  politiques,  et  du  jury  du  concours  triennal  delitt^rature  dramatique 

flamande ,  333 ,  395 ;  envoi  d'une  copie  de  Tarr^te  royal  nommant  M.  Gal- 

lait  president  de  TAcademie  pour  1871 ,  418. 
Ministre  des  Pays-Bas  {M.  le).  —  Envoi  d*ouvrages,  2. 
Montigny  {Ch,).  —  Commissaire  pour  le  memoire  de  concours  concernant 

les  proc^d^s  suivis  pour  determiner  les  Elements  du  magnetisme  ter- 

restre,  84 ;  rapport  sur  ce  travail,  436. 
Moreau  de  Jonnis  {A.). —  Annonce  de  sa  mort,  2. 
Mourlon  (Jf.).  --  Esquisse  g^ologique  sur  le  Maroc,  42;  rapports  de 

MM.  d*Omalius  et  Dewalque  sur  ce  travail ,  14, 15. 


TABLE    PES   AUTEURS  509 


4 

Neve  (F.).  —  Nomine  chevalier  de  TOrdre  de  Leopold ,  455. 

Nypels  {G,).  —  Hommage  d'ouvrage ,  396. 

Nyst  {H,).  —  Nomme  chevalier  de  TOrdre  de  Leopold,  455. 

O. 

Ooms  {€.).  —  Laureat  da  grand  concours  de  peinture  de  1870  (2««  prix), 
154,177. 

P. 

Pardon  (C).  —  Execution  de  sa  cantate  inlitulee :  La  derniere  unit  de 
Faust,  145, 172. 

Partoes  {H,).  —  Reelu  membre  de  la  commission  sp^ciale  des  finances  de 
la  classe  des  beaux-arts  ^  pour  1871 ,  416. 

PSrard  (L). —  Auteur  du  memoire de  concmirs  sur  le  magnetisme,  cou- 
ronne  par  la  classe  des  sciences,  437, 456. 

Perreul.  —  Lecture  du  rapport  de  M.  Liagre  sur  sa  notice  concernant  une 
nouvelle  force  motrice,  180. 

Plateau  (F.).  —  Presentation  d'un  memoire  intitule  :  Recherches  physico- 
chimiques  sur  les  articulesaquatiques,  180;  rapports  de  SIM.  Gluge, 
Poelman  et  Schwann  sur  ce  travail,  283,  284. 

Plateau  (/.).  —  Copamissaire  pour  la  notice  de  M.  Van  der  Mensbrugge 
intitulee  :  Sur  un  principe  de  statique  mol^culaire  avance  par  M.  Liidtge, 
180 ;  rapport  sur  ce  travail ,  286. 

Plucker  (i.-F.).  —  Presentation  d'une  note  sur  le  ster^ograpbe  de  poche  > 
4 ;  rapports  de  MM.  Liagre  et  Cand^ze  sur  cette  note,  88, 91;  presenta- 
tion d*une  nouvelle  note  sur  le  meme  sujet,  283;  rapports  deMM.  Liagre 
et  Gandeze  sur  ce  travail,  377;  impression ,  388. 

Poelman  {€.).  —  Commissaire  pour  la  notice  de  M.  l£d.  Van  Beueden  con- 
cernant les  M acrostomum ,  3;  rapport  sur  ce  travail,  86;  rapport  sur 
le  memoire  de  M.  Van  Bambeke  concernant  les  trous  vitellins  que 
presentent  les  oeufs  fecondes  des  amphibiens,  9 ;  commissaire  pour  le 
memoire  de  M.  F.  Plateau  intitule  :  Recherchee  physico-chimiques  sur 
les  ar ticules  aquatiques ,  1 80 . 


^10  TABLE  DES  AUTEURS. 


Quetelel  (Ad.).  —  Commissaire  pour  le  buste  de  M.  de  ^ieuport,  83, 
154;  dep6t  de  ses  observations  botaoiques  faites  k  Bruxelles  le  21  avril 
el  le  21  oclobre  1870,  285;  aurore  boreale  des24  et  25  octebre  1870, 
288;  orages  observes  k  Bruxelles  du  1«'  octobre  1869  au  1«'  novem- 
bre  1870,  290;  loi  de  periodiche  de  Tespece  humaiue,  358;  aurore 
boreale  du  19  novembre  1870,  378;  sur  rapparition  periodique  des 
^toiles  filantes  du  mois  de  novembre -1 870 ,  379;  presentation  d'une 
leltre  de  M.  Newton  sur  le  meme  sujet,  419. 

Quetelel  (E).  —  Commissaire  pour  le  memoire  de  concours  concernant 
les  procedes  suivis  pour  determiner  les  elements  du  magnetisme  ter- 
reslre,  84;  rapport  sur  ce  travail, 431;  commissaire  pour  une  notice 
de  M.  Griffe  concernant  la  determination  de  la  distance  de  la  terre  aa 


soleil^  375. 


R. 


Robert'Fleury.  —  Assiste  ik  la  stance  du  3  novembre  1870  de  la  classe 

des  beaux-arts,  368. 
Robin  (Ed).  —  Envoi  de  documents  manuscrits  et  imprimes,  2. 
Rot  des  Beiges  (5.  M.  le).  —  Fait  savoir  quMl  assistera  k  la  seance  pubiique 

de  la  classe  des  beaux -arts,  168;  fait  exprimer  ses  regrets  de  ne  pou- 

voir  assistera  la  seance  pubiique  de  la  classe  des  sciences,  418. 
Roulez  (/.).  ^—  Sur  une'  inscription  latine  relative  h  un  attentat  contre  la 

vie  de  Tempereur  Sep  lime  Severe  et  de  la  famille  imperiale,  136. 

.   "S.  . 

Saltel.  — r  Presentation  d'un  memoire  intitule  :  These  sur  certains  sys- 
t^mes  de  courbes  g^om^triques ,  419. 

Scheler  (Aug.).  —  Nomme  membre  de  la  commission  chargee  de  la  publi- 
cation d'une  collection  des  oeuvres  des  grands  ecrivains  du  pays,  136. 

Schenzl  (G.).  —  Annouce  quMl  est  nomme  direcleur  de  rinstitut  meieo- 
rologique  de  Bude,  282. 

Schnelz  (J.-V.).  —  Anuonce  de  sa  mort,  356. 

Schwann  (Th.).  —  Rapport  sur  la  note  de  M.  Van  Bambeke  concernant 
les  trous  vitellins  que  presentent  les  oeufs  fecondes  des  ampliibiens,  13; 
commissaire  pour  le  memoire  de  M.  F.  Plateau  intitule  :  Rechercbes 


TABLE    DES   AUTEURS. 


511 


pbysico-chimiques  sur  les  articules  aquatiques ,  180;  rapport  sur  ce  tra- 
vail ,  284. 

Siret  (Ad.).  —  Nomm^  chevalier  de  TOrdre  de  Leopold,  -455. 

SneUaerl  [F.-A.).  —  Commissaire  pour  la  notice  de  M.  De  Potter  iotitu- 
l^e  :  Hebberechts-Godshuis,  etc.,  73;  rapport  sur  ce  travail,  187. 

Society  acadSmique  d^architecture  de  Lyon.  —  Demande  TechaDge  des 
publications,  75. 

Soc%it6  des  architectes  du  deparlement  du  Nord ,  d  Lille.  —  Rapports  de 
MM.  Balat,  de  Man  et  Payeu  sur  son  programme  de  concours,  U5. 

SociiU  entomologique  de  Florence.  —  Demande  Techange  des  publica- 
tions ,  574. 

Stas  (J.-S,).  —  Ck)mmissaire  pour  la  note  de  M.  Lucien  de  Koninck  con- 
cernant  les  acides  phloreiique  et  sulfobydrocinnamique,  3;  rapport  sur 
ce  travail,  85. 

T. 

Terby  (F.).  —  Orages  observes  k  Louvain  du  1"  octobre  1869  au  !«'  no- 
vembre  1870,  3,  .83,  180,  292 ;  communique  ses  observations  sur  Tau- 
rore  boreale  du  24  septembre  1870, 179. 

Thonissen  (/.-/.).  —  Le  droit  criminel  de  la  Gr^ce  l^endaire;  notice,  193. 

V. 

Van  Bambeke  {€.).  —  Sur  les  trous  vitellins  que  presentent  les  oeufs  fe- 
condes  des  ampbibiens,  58  ;  rapports  de  MM  Poelman  et  Schwann  sur 
ce  travail, 9, 13.    - 

Van  Beneden  {Ed.).  —  !^tude  zoologique  et  anatomique  du  genre  Macros- 
tomum  et  description  de  deux  especes  nouvelles,  3, 116;  rapport  de 
dM.  Poelman  et  P.-J.  Van  Beneden  sur  ce  travail ,  86 ;  6lu  correspon- 
dant  de  la  classe  des  sciences ,  457. 

Van  Beneden  (P.-i.).  —  Commissaire  pour  la  notice  de  M.  Ed.  Van  Be- 
neden concernaut  les  Macrostomum ^  3;  rapport  sur  ce  travail,  86; 
communication  verbale  sur  ses  divers  travaux  concernant  les  baleines, 
95;  les  Ecbeneis  et  les  Naucrates  dans  leurs  rapports  avec  les  poissons 
quMls  hantent,  181 ;  communication  verbale  sur  un  projet  de  M.  Dohrn 
concernant  Tetude  de  la  vie  des  animaux  dans  les  aquariums,  185;  pre- 
sentation d'un  memoire  intitule :  Une  balenopl^re  capturee  dans  TEscaut 
en  1869,  283;  rapports  de  MM.  du  Bus  et  de  Selys  sur  ce  travail,  375, 
376;  notice  sur  une  Balcenoptera  musculo  capture  dans  TEscaut, 


5i2  TABLE   DCS  AUTEURS. 

320;  reela  oieoibre  de  la  commission  speciale  des  finances  de  la  classe 

des  sciences,  pour  1 87 1 ,  375;  observations  sur  I'ost^ographie  des  c^taces, 

380;  communication  verbale  sur  le  Prolopterus  annectetu  de  Gamble, 

304. 
Van  der  Mensbrugghe  {G.).  —  Sur  un  principe  de  statique  mol^ulaire 

avanc^  par  M.  Liidtge,  180, 322 ;  rapports  de  MM.  J.  Plateau  et  Duprez 

sur  ce  travail,  286, 287. 
Van  G4el  (V.).  —  Orages  observes  k  Gerpinnes  du  !«'  Janvier  au !«'  sep* 

tembre  1870,  308. 
Van  Horen  (F.).  —  Sur  Texistence  de  puits  naturels  dans  la  craie  seno- 

nienne  du  Brabant,  37 ;  rapports  de  MM.  d'Omalius  et  Dewalque  sur  ce 

travail,  4,6,7. 
Vet^triest  {P.).  —  Orages  observes  a  Somergem  du  1*'  Janvier  au  l^'oclo- 

bre  1870, 180, 302 ;  dep6t  du  resume  de  ses  observations  meteorolo- 

giques  faites  k  Somergem  pendant  le  mois  de  novembre  1870, 419. 

W. 

Wesmael  (C).  —  R^lu  membre  de  la  commission  speciale  des  finances 
de  la  classe  des  sciences ,  pour  1871 ,  373 ;  promu  au  grade  d'officier  de 
rOrdrede  Leopold,  455. 


TABLE  DES  MATIfeRES. 


Anatomie.  —  Sur  les  trous  vitellins  que  presenteni  les  oeufs  fecondes  des 
amphibiens,  par  M.  C.  Van  Bambeke,  58;  rapports  de  MM.  Poelman  et 
Schwann  sur  ce  travail ,  9, 1 3.  —  Voir  Zoologie. 

Archeologie.  —  M.  L.  Galesloot  annonce  quMl  pr^sentera  ik  rAcad^mle  iin 
m^moire  surdiff^rentes  antiquites  des  environs  de  Braxelles,  396. 

Architecture.  —  Lecture  des  rapports  de  MM.  Balat,  de  Man  et  Payen  sur 
le  proj^mme  de  concours  de  la  Soci^te  des  architectes  de  Lille,  145;- 
rapports  de  MM.  de  Man ,  Balat  et  Ed.  Fetis  sur  le  memoire  de  concours 
intitule :  Etude  de  Tinfluence  ilalienne  sur  Tarchitecture  dans  les  Pays- 
Bas,  155-,  160. 

ArrSl4s  royaux.  —  M.  Gallait  nomm^  president  de  I'Acadtoie  pour  1871, 
418;  M.  Wesmael  promu  au  grade  d'officier  de  I'Ordre  de  Leopold, 
MM.  Dewalque,  Nyst,  Coemans,  Neve,  de  Burbure  et  Siret  nomm^s jche- 
valiers ,  455. 

Astronomic.  —  Renseignements  communiques  par  M.  Terby  sur  Teclipse 
de  lune  du  12  juillet  1870,  ainsi  que  par  M.  Alienrath  sur  un  bolide  vu 
a  Anversle  26  du  m^me  mois,  83;  presentation,  par  M.  Griffe,  d*une 
note  sur  la  determination  de  la  distance  de  la  terre  au  soleil ,  375 ;  sur 
Tapparition  periodique  des  ^toiles  filantes  du  mois  de  novembre  1870; 
notede  M.  Ad.  Quetelet,  379;  presentation ,  par  M.  Ad.  Quetelet,  d*une 
lettre  de  M.  Newton  sur  le  meme  phenom^ne  observe  aux  ^tats-Unis, 
419. 


Biographic.  —  Lecture,  par  M.  Tb.  Juste ,  d'une  notice  sur  Ed.  Ducpe- 
tiaui,  73;  presentation ,  par  M.  F.-J.  Fetis,  d'une  notice  sur  Ch.  de  Be- 
not,  416. 

Botanique.  —  Voir  Ph4nom^nei  periodiques. 

Bustes  des  academiciens  decides.  —  MM.  Ad.  Quetelet,  d'Omalius,  G.  Geefs 
et  Fraikin  nommes  commissaires  pour  le  buste  de  M.  de  Nieuport ,  74 , 
82, 154. 


5i4  TABLE    DES    MATI^RES. 


c. 


Chimie.  —  Recherehes  sur  la  coiistitulion  de  Tacide  phlorelique  et  sur 
Tacide  sulfohydrocinnamique,  par  M.  L.-L.  de  Kooinck,  3, 105;  rap- 
ports de  MM.  Stas  et  Melseos  sur  ce  travail ,  85,  86;  d^p6t  aux  archives 
d'ane  note  de  M.  Gayot  sur  le  dosage  des  flaorures  solubles,  91 ;  presen- 
tatioD,  par  M.  Guyot,  d*une  note  concernaot  le  selenium, 383;  dep6t  de 
cettenote  aux  archives)  377. 

Commission  de  la  Biographie  nationals.  —  Presentation  du  tome  III 
(Br^-Gharlemagne)  de  la  Biographie ,  334. 

Commission  pour  la  publication  des  csuvres  des  grands  ecrivains  du 
pays.  —  Hommage  du  tome  XI  des  Chroniques  de  Froissart^  par  M.  le 
baron  Kervyn  de  Lettenhove,  135;  MM.  Scheler  et  Le  Roy  nOmmes 
membres  de  la  commission,  136. 

Commission  royale  dhistoire,  —  Hommage  du  tome  !«'  de  la  Chronique 
des  dues  de  Bourgogne,  public  par  M.  le  baron  Kervyn  de  Lettenhove, 
334. 

Concoursde  la  classe  desheaux-arts.  —  Rapports  de  MM.  de  Man,  Balat 
et  Ed.  Felis  sur  le  memoire  en  reponse  aux  2«  et  3«  questions  du  con- 
cours  de  1870,  et  intitule:  Etude  de  rinfluenceitalienne  sur  Tarchitec- 
ture  dans  les  Pays-Bas,  155, 160;  programme  pour  1871,266 ;  questions 
pour  1872,  417. 

Concoun  de  la  classe  des  sciences.  —  Mempire  regu  en  reponse  k  la  pre- 
miere question  du  concours  de  1870,  concernant  les  procedes  suivis 
pour  la  determination  des  elements  du  magnetisme  terrestre,  84;  rap- 
ports de  MM  Gloesener,  Ern.  Quetelet  et  Montigny  sur  ce  travail, 421, 
431,  436;  M.  Perard  laureat,  437,  456;  demande  d'un  anonyme  de  voir 
reculer  le  terme  fatal  du  concours  de  1870,  84. 

Concours  de  peinture  (grand),  —  MM.  Mellery  eUOoms  laureats  du  coq- 
coursde"l870,  154,  176. 

Concours  de  Stassarl  pour  une  notice  sur  un  Beige  cSldbre.  —  Proroga- 
tion du  terme  fatal  de  ce  concours,  397,  416 ,  420. 

Concours  quinquennal  des  sciences  morales  et  poliliques.  —  Formation 
de  la  liste  double  du  jury  pour  la  4«  periode,  333. 

Concours  quinquennal  d'hisloire  nalionale.  —  Formation  de  la  liste 
double  du  jury  pour  la  5«  periode,  333. 

Concours  triennal  de  litter ature  dramatique  flamande.  —  Formation  de 
la  liste  double  du  jury  pour  la  S"  periode,  593. 


TABLt:  DBS   MATl^RES.  515 

D. 

Discours.  —  Discours  prononce  par  M.  Fraikin  a  la  seance  publique  de  la 
classe  des  beaux-arls,  172;  discours  sur  la  marche  des  sciences  mi- 

•    nerales  en  Belgique ,  par  M.  Dewalque ,  439 ,  457. 

Dons.  —  Carte  topographique,  par  M.  le  Ministre  de  la  guerre,  2;  cartes 
geologiques,  par  M.  le  Ministre  des  Pays-Bas  ,  ibid.;  documents  impri- 
mes et  manuscrils,  par  M.  Ed.  Robin,  ibid. ;  ouvrages, par  M.  Catalan,  5; 
par  M.  Bellynck,  ibid.;  par  M.  Folic,  t6jd.;  par  M.  le  Ministre  de  Tinte- 
rieur,  72,  82, 134,  144,  178,  186,  396,  415,  419;  par  M.  Chalon,  73, 
135;  par  M.  Alvin,  75;  par  M.  le  baron  Kervyn  de  Letlenhove,  155, 
534;  par  M.  J.  de  Witte,  135;  par  M.  Matbieu,  135,  187,  334;  par 
M.  Henry,  178 ;  par  M.  Arrivabene,  187 ;  par  M.  Gluge ,  283 ;  par  M.  Bas- 
cbet,'  334;  par  M .  Th.  Juste,  596;  par  M.  Nypels,  ibid,;  par  MM.  L.  de 
Koninck  et  Dietz  ,419. 

E. 

li lections  et  nominations.  —  MM.  Scheler  et  Le  Roy  nommes  membres 
de  la  <x>mmission  academique  cbargee  de  la  publication  des  oeuvres  des 
grands  ecrivains  du  pays,  156;  MM.  Du  Bus,  Van  Beneden,  Wesmaef, 
Liagre  el  Gluge  re^lus  membres  de  la  commission  sp^ciale  des  finances 
de  la  ciasse  des  sciences,  pour  1871, 375;  MM.  De  Decker,  de  Gerlache, 
Faider,  Gachard  et  M.-N.-J.  Leclercq  reelus  membres  de  la  commission 
speciale  des  finances  de  la  classe  des  letlres,  pour  1871 ,  397 ;  MM.  Alvin, 
F.-J.  Feiis,  Fraikin,  G.  Geefe  et  Partoes  reelus  membres  de  la  com- 
mission speciale  des 'finances  de  la  classe  des  beaux-arts,  pour  1871, 
416;  M.  Gallait  nomme  president  de  TAcademie  pour  1871,  418; 
MM.  Darwin  et  Bellyuck  ^lus  associes  de  la  classe  des  sciences,  MM.  Ed. 
Van  Beueden  et  J.-M.  De  Tilly  elus  correspondants,  456,  457. 

Apigraphie.  —  Sur  une  inscription  latine  relative  ik  un  attentat  contre  la 
vie  de  Tempereur  Septime  Severe  et  de  la  famille  imperiale,  par  M.  Rou- 
lez,136.  • 

EstMtique.  —  Lecture ,  par  M.  l^d.  Felis,de  la  derniere  partie  de  ses 
Etudes  sur  Tart',  et  impression  de  ce  travail  dans  le  tome  XXIl  des 
Memoires  in-8«»,  269. 

G. 

G^ologie  et Mineralogie.  —  Presentation,  par  M.  Malherbe,  d*un  travail 
intitule  :  Observations  sur  la  rencontre  accidentelle  du  cblorure  ammo- 
nlqu<'  dans  le  bassin  bouiller  de  Liege,  3j  note  sur  Texistence  de  puils 


546  TABLE   DES   MATli^RES. 

natarels  dans  la  crale  s^noDieane  du  Brabant ,  par  M.  Van  Horen,  37; 
rapports  de  MM.  d*0malius  et  Dewalque  sur  cette  note,  4,  6,  7;  es- 
quisse  gtologique  sur  le  Maroc,  par  M.  Mourlon,  42;  rapports  de 
MM.  d*Omalias  et  Dewalque  sur  ce  travail  ,14,15;  discours ,  par  M.  De- 
walque, sur  la  marcbe  des  sciences  min^raies  en  Belgique,459,  457. 

H. 

ffistoire,  —  Hebberechls-Godshuis,  gewoonlijk  Schreiboom  genaamd, 
par  M.  F.  De  Potter,  73,  257;  rapports  de  MM.  Suellaert,  Conscience 
et  De  Decker  sur  ce  travail,  187,  191 ,  192 ;  communication  verbale  de 
M.  Gacbard  sur  un  Episode  de  la  journee  du  25  aoilt  1830  a  Bruxelles, 
73;  le  droilcriminel  de  la  Grece  legeodaire;  notice  par  M.  Thouissen, 
193;  Marie  de  Brabant,  ducbesse  de  Bavi^re  (1256),  notice  (l'«  partie), 
par  M.  E.  de  Borchgrave,  397.  —  Voir  tpigraphie. 

Hisioire  littdraire.  —  Lecture,  par  M.  le  baron  Kervyn  de  Lettenhove, 
d'une  notice  surles  interpolations  des  mauuscrits  de  Froissart,  192. 


Ugislation.  —  Voir  Histoire, 

M. 

Mathdmatiques  pures  et  appliqu^es. Note  sur  les  surfaces  ^  cour- 

bure  moyenne  constante,  par  M.  De  Tilly ,  28;  rapports  de  MM.  Folic 
et  Liagre  sur  ce  travail,  15, 25;  sur  la  determination  de  Taire  de  Tellip- 
soide,  par  M.  Catalan,  97;  presentation,  par  M.  Folie,  d^une  note  sur 
Textensiou  des  iheor^mes  de  Pascal  et  de  Briancbou,  374 ;  presentation, 
par  M.  Saltel,  d'un  memoire  intitule :  Th^se  sur  certains  syst^mes  de 
courbes  g^ometriques,  419. 

M^canique.  —  Rapport  verbal  de  M.  Liagre  sur  une  nole  de  M.  Perreul 
relative  k  une  nouvelle  force  motrice,  180. 

MSUorologie  et  Physique  du  globe.  —  Communication,  par  M.  Cavalier, 
des  r^sum^s  m^teorologiques  de  mai,juiuet  juillet  1870  pour  Ostende, 
3,  83 ;  presentation  d'observations  faites  sur  Taurore  bor^ale  du  24  sep- 
tembre  1870,  179;  presentation,  par  M.  Duprez,  du  resume  des  ob- 
servations meteorologiques  faites  k  Gand  en  1869,  180;  M.  Schenzl 
annonce  la  creation  d'un  observaloire  meteorologique  ik  Bude-Peslb, 
282;  aurore  boreale  des  24  et  25  oclobre  1870,  288;  orages  observes 


TABLE   DES  MATIERES.  5i7 

ea  Belgiqae  en  1870  :  k  Bruxelles,  par  TObservatoire ,  290;  k  Louvain, 
par  M.  Terby ,  292 ;  k  Malines ,  par  M.  Bernaerts ,  297 ;  k  Anvers ,  par 
M.  Coomans,  300;  k  Somergem,  par  M.  Vertriest,  302;  a  Ostende, 
par  M.  Cavalier,  306;  k  Gerpinnes,  par  M.  Van  Geel,  308;  k  Chimay, 
par  M.  Branch ,  311 ;  k  Gembloux,  par  M.  Malaise,  ibid. ;  a  Li^ge,  par 
M.  D.  Leclercq,  312;  k  Liege,  par  M.  Dewalque,  314;  k* Anvers,  par 
M.  Coomans,  318;  Taurore  boreale  da  19  novembre  1870;  note  de 
M.  Ad.  Qaetelel,  378;  dep6t  des  observations  meleorologiques  faites  a 
Somergem,  pendant  le  mois  de  novembre  1870,  par  M.  Vertriest,  419; 
rapports  de  MM.  Gloesener,  Ern.  Quetelet  et  Montiguy,  sur  le  m^moire 
de  concours  concernaut  les  proced^s  suivis  pour  la  determination  des 
elements  du  magnetisme  terrestre,  421 ,  431 ,  436. 
Musique.  —  Execution  des  canlates  de  MM.  Matbieu  et  Pardon  ,143, 
172,  177. 

N. 

N^crologie.  —  Annonce  de  la  morl  de  M.  Moreau  de  Jonn^s,  2 ;  de  M.  Th. 
Lacordaire,  82;  de  M.  Bogaers>  186;  de  M.  Schnetz,  336. 

O. 

Ouvrages  pr^sentes,  —  76 ,  146,  269 ,  368 ,  497. 

« 

P. 

Pal^ontologie.  —  Rectification  a  la  notice  sur  un  nouveau  genre  de  pois- 
sons  dela  craie  sup^rieure,  par  M.  L.-G.  de  Koninck,  27. 

Peinture,  —  Discours  de  M.  Fraikin  sur  Tecole  de  Van  Eyck  et  Tecole 
de  Rubens,  172. 

PhSnomenes  periodiques.  —  Depot,  par  M.  Ad.  Quetelet,  des  observa- 
tions botaniques  faites  k  Bruxelles  en  1870,  84, 283;  id.  par  M.  Malaise, 
pour  Gembloux,  84,  283;  id.  par  M.  de  Selys  Longchamps,  pour  Wa- 
rerame,  283;  id.  par  M.  Bernardin,  pour  Melle,  ibid,;  id.  par  M.  Bellynck , 
pour  Namur,  374. 

Phitosophie.  —  Une  Theodicee  au  IV«si^cle  :  Tite  de  Bostra,  notice  par 
M.  Laforet ,  334. 

Photographie.  -r-  Voir  Topographie, 

Physiologie.  —  Une  remarque  sur  Padmission  d'une  force  vitale  en  phy- 
siologie,  par  M.  Gluge,  25;  communications  verbalesde  M.  Melsens  sur 

2"**  S^RIE,  TOME  XXX.  54 


518  TABLE    DES   HATIERES. 

la  vitalite  de  la  lev&re  d^  blere  et  du  virus  vaccio,  28{  sur  les  forces 

vitales,  par  Bf.  d'Omalius,  92. 
Physique.  —  Sur  un  principe   de    statique   moleculaire  avance    par 

M.  Liidtge,  notice  par  M.  Van  der  Mensbrugghe,  180,  522;  rapports  de 

MM.  Plateau  ci  Duprez  sur  ce  travail  ,286,  287. 
Physique  sociale,  —  Loi  de  p^riodicite  de  Fespece  bumaine,  par  M.  Ad. 

Quelelet,  358. 
Publications academiques,  —  Demandes  d'ecbaoge,  75,374. 


R. 

Rapports.  —  Rapports  de  MM.  d'Omalius.et  Dewalque  sur  la  note  de 
M.  Van  Uoren  concernant  les  puits  naturels  de  la  craie  senonienne  da 
Brabant,  4;  de  MM.  Poelman  et  Schwann  sur  la  notice  de  M.  Van  Bam- 
beke  concernant  les  trous  vitellins  que  preseutent  les  oeufs  fecondes 
des  amphibiens,  9,  15;  de  MM.  d'Omalius  et  Dewalque  sur  la  note  de 
M.  Mourlon  intitulee  :  Esquisse  geologique  sur  le  Maroc,  14,  15;  de 
MM«^ Folic  et  Liagre  sur  la  note  de  M.  De  Tilly  concernant  les  surfaces  a 
courbure  moyenne  constante,  15,  25;  de  MM.  Stas  et  Melsenssuria 
notice  de  M.  L.-L.  de  Koninck  concernant  les  acides  pbloretique  et  sul- 
fohydrocinnamique,  85, 86;  de  MM.  Poelnran  et  P.-J.  Vau  Beneden  sur 
la  notice  de  M.  Ed.  Van  Beneden  concernant  les  Macrostomum,  86; 
de  MM.  Liagre  et  Gandeze  sur  la  prennidre  note  concernant  le  st^reo- 
grapbe  de  poche,  presentee  par  M.  Plucker,  88, 91 ;  lecture  des  rapports  de 
MM.  Balat,  de  Man  et  Payen  sur  le  programme  de  concours  de  la  Society 
des  architectes  de  Lille,  145;  rapports  de  MM.  de  Man,  Balat  et  Ed.  Fe« 
tis  sur  le  memoire  de  concours  intitule :  Etude  de  Tinfluence  italieDiie 
sur  Tarchitecture  dans  les  Pays-Bas,  155,  160;  rapport  verbal  de 
M.  Liagre  sur  une  note  de  M.  Perreul  relative  k  une  nouvelle  force  mo- 
trice,  180;  rapports  de  MM.  Snellaert,  Conscience  et  De  Decker  sur  la 
notice  de  M.  De  Potter  intitulee :  Hebberecbts-Godshuis,etc.,  187, 191, 
192;  de  MM.  Gluge,  Poelman  et  Schwann  sur  le  memoire  de  M.  F.  Pla- 
teau concernant  des  recherches  physico-cbimiques  sur  les  articules 
aquatiques,  285,  284;  de  MM.  F.  Plateau  et  Duprez  sur  la  note  de 
M.  Van  der  Mensbrugghe  intitulee :  Sur  un  principe  de  statique  mol^o- 
laire  avance  par  M.  Liidtge,  286, 287;  de  MM.  Du  Bus  et  de  Selys  sur  le 
memoire  de  M.  P.-J.  Van  Beneden  relatif  a  une  balenoptere  capturee 
dans  TEscaut,  575, 576;  de  MM.  Liagre  et  Candeze  sur  la  seconde  note 
de  M.  Plucker  concernant  le  stereographe  de  poche,  577;  de  MM.  Gloe- 


TABLE    DES   HATIERES.  519 

sener ,  Ern.  Quetelet  et  Montigny  sur  le  memoire  de  concours  concer- 
nant  les  proc^es  sutvis  pour,  determiner  Ics  elements  du  magnetisme 
terreslre ,  421 ,  431 ,  436.  . 

S. 

Seances  pubiiques.  —  Preparalifs  et  programme  de  la  seance  (>ublique  de 
la  classe  des  beaux-arts,  154, 167, 169, 171:;  lettre  du  Palais  informant 
quele  Roi  assistera  k  cette  seance,  168;  preparatifs  de  la  seance  pu- 
bliqae  de  la  classe  des  sciences ,  394,  437;  le  Roi  et  le  CoiJ)te  de  Flan- 
dre  font  exprimer  leurs  regrets  de  ne  pouvoir  assister  a  cette  seance, 
418. 

T. 

Teratologic.  —  Les  anomalies  chez  Thomme  et  cbez  les  animaux,  notice 

par  M.  Bellynck,  439. 
Topographie.  —  Presentation  d'une  note  sur  le  stereograpbe  de  pocbe, 

par  M.  Plucker,  4;  rapports  de  MM.  Liagre  et  Gandeze  sur  cette  note, 

88,  91 ;  note  sur  le  stereograpbe  de  pocbe,  par  M.  Plucker,  283,  388 ; 

rapports  de  MM.  Liagre  el  Gandeze  sur  cette  nouvelle  note,  577. 

Z. 

Zoologie,  —  Etude  zoologique  et  anatomique  du  genre  Macrostomum  et 
description  de  deux  esp^ces  nouvelles ,  par  M.  Ed.  Van  Beneden,  3, 1 16; 
rapport  de  MM.  Poelman  el  P.-J.  Van  Beneden  sur  ce  travail,  86;  com- 
munication verbale  de  M.  P.-J.  Van  Beneden  sur  les  baleines,  95;  presen- 
tation de  recbercbes  pbysico-cbimiques  sur  les  arlicules  aquatiques , 
par  M.  F.  Plateau,  180;  rapports  de  MM.  Scbwann,  Gluge  el  Poelman 
sur  ce  travail ,  283 ,  284;  les  Ecbeneis  et  les  Naucrates  dans  leurs  rap- 
ports avec  les  poissons  quMls  bantent,  par  M.  P.-J.  Van  Beneden,  181 ; 
communication  verbale,  par  le  m^me,  sur  un  projet  de  M.  Dobrn  relatif 
^r^tudedela  vie  des  animaux  dans  les  aquariums,  185;  presentation, 
par  le  m4me,  d'un  memoire  sur  une  balenoptere  capiur^e  dans  PEscaut 
en  1869,  283;  rapports  de  MM.  Du  Bus  et  de  Selys  sur  ce  travail,  375, 
376;  une  Balcenoplera  musculus  captur^e  dans  TEscaut,  notice  par 
M.  P.-J.  Van  Beneden,  320;  observations  sur  Tost^ograpbie  des  cetaces, 
par  le  m^me,  380;  communication  verbale,  par  le  meme,  sur  le  Pro- 
topterus  annecteus  de  Gambie,  394. 


ERRATA. 


Page      3,  ligne  7,  eu  remontant,  au  lieu  de  :  sulfo-hydrocynamique ,  lisez  : 

sulfohydrocinnamique. 

—  144,    —    6,  en  remontant,  au  lieu  de  :  intituU,  lisez  :  intituU, 

—  145,    —    7,  au  lieu  de  :  le  desir  de  voir  accepter,  lisez  :  le  disir  de  lui 

voir  accepter. 


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