BULLETINS DES TRAVAUX
DE LA
SOCIETE MURITHIEWE
DU ¥J^LAIS
ANNÉES 1877 & 1878
PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE
MM. Wolf, président, à Sion ; Favrat, vice-prcsideiit, à Lausanne
D' Morthier, professcnr, à Ncuchâtel.
Vlh ET VIII' FASCICULES
LAUSANNE
IMPRIMERIE GEORGES BRIDEL
1879
BULLETINS DES TRAVAUX
DE LA
r f'
SOCIETE MURITHIENNE
DU ¥iLLAIS
ANNÉES 1877 & 1878
PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE
MM. Wolf, président, à Sion ; FaYrat, vice-président, à Lausanne
D'' Morthier, professeur, à Nenchâtel.
Vlh ET Vlll*^ FASCICULES
JUBXAML
LAUSANNE
IMPRIMERIE GEORGES BRIDEL
1879
PROCÈS -VERBAL
de la séance du 16 août 1877, à Lavey-les-Bains.
Le 16 août 1877, la Société murithienne, suivant décision
prise à Martigny, tenait sa séance annuelle à Lavey-les-
Bains.
Les membres qui avaient répondu à l'appel du comité
trouvèrent une bienveillante réception à l'hôtel des Bains,
où M. Pasche mit un élégant salon à leur disposition.
La séance commença à dix heures. M. le professeur Wolf,
président, ouvrit la session par une allocution, où, com-
mentant succintement l'activité de la Société, il constata,
malgré les embarras financiers, un progrès continuel, une
augmentation sensible du nombre des membres et l'exten-
sion croissante de l'échange des communications scientifi-
ques.
M. le professeur Roux, de Nyon, présente ensuite à l'as-
semblée un échantillon complet cVAsclepias syriaca, et il
expose les propriétés et qualités de cette plante au point de
vue de l'industrie et de l'apiculture. (Voir aux mémoires.)
M. Jules Emonnet, de Marligny, lit une biographie de
M. le chanoine G. Delasoie. Le ton ému, les paroles élo-
quentes de M. Emonnet, ravivent chez tous les sociétaires
le souvenir de la perte douloureuse que la Société vient
d'éprouver dans la personne du savant chanoine, qui fut un
de ses fondateurs, son président pendant longtemps et un
de ses membres les plus zélés et les plus instruits.
M. Favrat, de Lausanne, vice-président, lit une notice
sur la vie et les mérites de M. le D'' Jean Muret, de Lausanne,
_ 4 —
juriste distingué et savant botaniste, une des gloires du
canton de Vaud.
L'assemblée, sur l'invitation de son président, se lève
tout entière en signe de sa vénération pour la mémoire de
ces deux pionniers des sciences naturelles.
Viennent ensuite des communications botaniques de
MM. Favrat, Wolf et Mermod. M. Favrat présente deux
hybrides rares et nouveaux : 1" Le Saxifraga Aizoon-Co-
tyledo7i, trouvé par lui sur Algabi, Simplon, le 18 juil-
let 1877, et le jour précédent, à la descente du Simplon,
par MM. Christ et WolL
2» Le Polenlilla Fragariastrum-micrantfia , qu'il a trouvé
au Mont, sur Lausanne, en compagnie de M. Vetter.
Il montre ensuite de beaux échantillons du Rosa vestita
Godet var. lalifolia Godet, provenant du Bouveret, station
unique, pour le Valais, de ce magnifique rosier.
Il présente aussi le Capsella rubella Reul., qu'il a trouvé
pour la première fois en Valais, au Bouveret, en juin 1877
(plante retrouvée abondamment en 1878, par M. Wolf, aux
environs de Roche) ; puis le Galium Wirtgeni Fr. SchuUz,
conslaté depuis cinq ou six ans dans le bassin du Léman
et le Bas-Valais jusqu'à Sion.
Il présente enfin un singulier Aster, trouvé par M. Wolf,
sur des rochers calcaires, en-dessus de la route de Sion à
Vex. Cette plante rappelle au premier abord VA. alpinus,
mais elle en diffère par un port plus élancé, plus grêle, et
surtout par ses fleurs presque bleues et non lilas ; on pour-
rait croire un instant à un Aster Arnellus- Alpinus , mais la
plante est toujours monocéphale et il n'y a pas d'AmeUiis
dans la contrée. Pro memoria, et en attendant qu'il ait vu la
plante vivante et sur place, M. Favrat l'a nommée Aster
Wolfii. Dans la 3« édition de son Excursionsflora, M. Gremli
a admis cette plante comme variété, et il la nomme Aster
alpinus L., var. Wolfii Favrat.
M. Wolf, qui continue d'explorer fructueusement les
Alpes valaisannes, fait part à la société d'une superbe collée-
— 5 —
tion d'Hieracium rares ou intéressants récoltés par lui dans
les Alpes de la vallée de Cogne en Piémont et au Galogne,
près de Bovernier. Plusieurs des formes exposées sont cri-
tiques et du plus haut intérêt. Nous citerons, entre autres :
H. pallidiim Biv,, pag. 83 de l'Epicrisis g. H. de El.
Fries. (Vallée de Cogne.)
H. lanalellum Arvet-Touvet. (Vallée de Cogne.) (Arvet-T.,
Monographie des Pilosella et des Hieracium du Dauphiné,
pag. 35.)
H. pteropogon Arvet-Touvet, qui est une forme du H.
lanatum Vill. (Vallée de Cogne.) Le lanatum Vill. ne se
trouve pas en Valais.
H. incisum Koch {subcœsmm Pries), très belle plante du
pied du Catogne, près de Bovernier.
M, Mermod, instituteur à Bex, a fait une découverte d'un
grand intérêt, celle du Jimcussquarrosiis, sur l'alpage dlse-
nau, Alpes vaudoises, plante dont l'unique station en Suisse
était celle du Gotthard, vallée d'Urseren. M. Mermod pré-
sente de nombreux échantillons de cette belle plante.
Il est ensuite procédé aux élections bisannuelles. Au pre-
mier tour de scrutin sont nommés :
Président, MM. Wolf, professeur à Sion,
Vice-président, Favrat, professeur à Lausanne.
Secrétaire, Henzen, préfet des études à Sion.
Caissier, Borel, Marc, pharmacien à Bex.
Bibliothécaire, Muller, G., pharmacien à Sion.
M. Taramarcaz, ancien caissier, a donné par lettre sa démis-
sion, en rendant les comptes. La séance est levée et un mo-
deste banquet rassemble les sociétaires dans un autre salon.
Des toasts chaleureux terminent dignement la première par-
tie de la fête.
La majeure partie des membres se rendent ensuite à l'in-
vitation de MM. les chanoines de Saint-Maurice, pour visiter
l'abbaye et son précieux trésor. Une promenade à la grotte
des Fées, une des curiosités naturelles des environs, est en-
suite décidée, et la Société s'y rend en corps.
— 6 —
Le fond de la grotte, éclairé aux feux de Bengale, produit
avec son lac et sa cascade l'effet le plus magique et le plus
saisissant.
L'aimable attention qui préside à cette promenade se re-
trouve au sortir de la grotte, et la collation du départ est
gracieusement offerte à MM. les botanistes par M. le préfet
Chapelet. De bonnes paroles sont encore échangées, puis une
partie des membres rentre dans ses foyers, tandis que l'autre
se met en route pour une excursion botanique du côté de la
dent de Mordes. (Voir aux mémoires.)
Zermatt, au pied du mont Cervin, a été désigné comme
lieu oe réunion pour 1878.
Ont été reçus membres de la Société à la réunion de Lavey :
MM. D'" GiTz, Viège, Valais.
D"" Christ, Hermann, Bàle.
D-- Alioth, S., Bâle, t 1878.
Schneider, Ferdinand, pharm., Bâie,
Rév. chanoine Carron, Cam., prof, au Grand Saint-
Bernard.
Chenevard, Paul, à Genève.
ScHMiDELY, A., naturaliste à Genève.
Walther, pasteur à Aubonne.
Sandoz, pharm. à Aigle.
Rey, instituteur à Vevey.
Anex, Phil., inst. à Gryon.
Mayor, h., stud, théol. à Lausanne,
Roux, Félix, inst. à Sainte-Croix.
Vetter, inst. au collège d'Aubonne.
D"" en philosophie Gottfried Haller, de Berne.
Outre MM. Delasoie et Muret, la Société a aussi perdu, en
1876, M. le D*" Dixon, un de ses membres les plus assidus.
DIX -HUITIÈME RÉUNION
DE LA
SOCIÉTÉ MliRITHIEPil DE BOTANIDllE
DU VALAIS
à Zermatt, vallée de Viège, les 23, 24, 25 et 26 juillet 1878.
L'assemblée générale a lieu le 23 juillet, à 2 heures, en
plein air^près de l'hôtel du RifFel. Présidence de M. Wolf,
professeur, président.
Membres présents :
MM. Favrat, professeur, vice-président, Lausanne.
BoREL, Marc, pharmacien, caissier, Bex.
MuLLER, pharmacien, conservateur de l'herbier, Sion.
Thomas, Jean-Louis, naturaliste, Bex.
Daval, inspecteur forestier cantonal, Vevey.
D"" MoRTHiER, professeur, Neuchâtel.
Bertrand, Edouard, Genève.
Jaccard, instituteur, Aigle.
Barberini, Edouard, Sion.
DuFLON, inspecteur des écoles, Villeneuve.
Vetter, instituteur, Aubonne.
Tripet, Fritz, instituteur, Neuchâtel.
Martin, Charles, Genève.
Rév. J. C. W. Taskers, Glarens.
D-- H. Ghrist, Bâle.
F. Paillard, notaire à Bex.
Ce dernier remplit les fonctions de secrétaire ad hoc.
— 8 —
M. le président souhaite la bienvenue aux sociétaires qui
ont répondu à l'appel du comité en venant assister à la réu-
nion de Zermatt.
La parole est accordée à M. Borel, caissier, pour donner
connaissance des comptes de l'exercice de 1877.
Les recettes se sont élevées à Fr. 1042 30
Les dépenses à » 893 20
Excédent des recettes sur les dépenses Fr. 149 10
L'assemblée décide de déposer ce solde à la caisse ouvrière
de Bex.
Le résultat heureux et inattendu de l'exercice de 1877 est
dû, d'une part à la souscription ouverte par le comité et fa-
vorablement accueillie par les sociétaires, dont les dons se
sont élevés à la somme de 284 fr. ; et d'autre part à la géné-
rosité de l'Etat du Valais, qui a fait à la société une alloca-
tion de 250 fr.jCe qui a permis de boucler les comptes sans
déflcit, malgré les charges qu'a fait peser sur la caisse l'im-
pression des fascicules 5 et 6, augmentés de la Flore du
Simplon.
M. Borel donne lecture de quelques lettres de sympathie,
qu'il a reçues à l'occasion de la souscription.
L'assemblée vote à l'unanimité de sincères remerciements
au conseil d'Etat du Valais, pour l'appui bienveillant qu'il
a donné à la société, ainsi qu'à M. Borel, pour son activité
et ses soins dévoués. — Le comité est chargé de communi-
quer au conseil d'Etat du Valair^ le vote qui le concerne.
Sont annoncés comme démissionnaires :
MM. Béranger, père, Lausanne.
Blanchet, Charles, Montagny (Vaud).
BlOLEY.
Contât, François, Monthey (Valais).
Mermod, ancien instituteur, Sépey (Vaud).
M"!*' Muller-Conus.
Ont refusé de payer leur cotisation et sont considérés
comme démissionnaires :
- 9 —
MM, Spiess, pharmacien à Porrentruy (Berne).
Franc, pharmacien à Monthey (Valais).
Bader, pharmacien à Genève.
L'assemblée décide de nommer un comité de rédaction
composé de trois membres. Ce comité aura pour mission
de veiller à la composition du bulletin et d'en soigner la
publication.
Sont nommés par acclamation membres de ce comité
Messieurs Wolf, président; Favrat, vice-président; doc-
teur MoRTHiER. Ensuite de la proposition de M. Muller,
conservateur, il est accordé un crédit de 30 francs pour
entretien de la bibliothèque et correspondance de l'année
courante.
M. Vetter annonce qu'il a découvert à Aubonne un hy-
bride entre le Capsella Bursa pasloris et le C. rubella.
M. Jaccard annonce qu'il a trouvé le Malaxis Lœselii Sw,
à Barges près Vouvry (Valais).
M. BoREL propose que le comité de rédaction soit chargé
d'étudier la question de la publication d'une nouvelle Flore
du Valais.
M. Tripet estime que pour le cas où la proposition de
M. BoREL serait adoptée , il faudrait se borner à publier un
simple catalogue avec indication des localités.
M. Vetter se joint à cette dernière proposition ; seule-
ment il propose d'ajouter , comme dans le catalogue de
Reuter, quelques notes sur les plantes critiques.
Sur la proposition de M. Morthier, l'assemblée décide le
renvoi pur et simple de la question au comité de rédaction,
qui fera rapport à la prochaine réunion.
Il est entendu que le comité fera appel aux membres, pour
renseignements sur les plantes et localités.
Sont reçus à l'unanimité membres actifs:
MM. Tripet, Fritz, instituteur, Neuchâtel.
Schnetzler, professeur, Lausanne.
Chavannes, Sylvius, inspecteur des collèges commu-
naux, Lausanne.
- 10 —
Martin, Charles, Genève.
CoRTHÉSY, Félix, instituteur, Bex.
Rév. J. C. W. Taskers, Clarens.
Dr ScHACHT, Sierre.
La ville de Sion est choisie comme siège de la réunion
de 1879. Si le temps le permet, il sera organisé une excur-
sion dans la vallée d'Hérens.
M. le président clôture l'assemblée en remerciant les
membres présents, qui tous sont venus de loin à la réunion.
L'assemblée se disperse ensuite de côté et d'autre , sous
la direction des chefs d'excursions , pour explorer les envi-
rons de l'hôtel du Rifîel, si riches en plantes rares et en
vues splendides sur le mont Rose, le mont Cervin, le Weiss-
horn, et leur cortège de glaciers.
Pour le compte rendu des excursions, voir aux mémoires.
Le secrétaire ad hoc :
F. Paillard.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
SUR
LE CHANOINE GASPARD DELASOIE
CURÉ DE BOVERNIER
PAR
JULES EMONNET
ÉTUDIANT EN DROIT, A MARTIGNY- BOURG
' Messieurs,
Invité par notre président M. Wolf à donner une notice
nécrologique sur le chanoine Delasoie, je reculai d'abord
devant cette tâche aussi difficile que nouvelle pour moi.
Mais , considérant que le principe fondamental de toute
société est l'aide mutuelle, que chacun de ses membres doit
concourir au but commun dans la mesure de ses forces et
selon les moyens dont il dispose, je revins de ma première
détermination, et me décidai enfin à acquiescer au désir de
notre président, en premier lieu, pour faire preuve de ma
bonne volonté, ensuite, pour céder à un sentiment de pro-
fonde gratitude envers ce vaillant et illustre promoteur de
la science, qui a bien voulu m'honorer de son amitié et à
qui je dois le plaisir de me trouver en ce moment au mi-
lieu de vous. C'est à ce double titre que j'entreprends cette
notice.
Gaspard Delasoie est né à Sembrancher le 30 juillet 1818.
Doué de précieuses qualités et de grands talents, il manifesta
de bonne heure un goût très prononcé pour tout ce qui a
— 12 —
trait à la science. Après avoir commencé ses études dans son
lieu natal, il alla les terminer à l'abbaye de Saint-Maurice
où il obtint des places distinguées. Cette maison était pour
notre canton, alors comme aujourd'hui, le rendez-vous des
jeunes gens avides de puiser à ce foyer de la science une
éducation sérieuse et une solide instruction. Les premières
années du jeune étudiant s'écoulèrent paisiblement dans la
soumission et le travail. L'amour de l'étude s'alliait chez lui
à la gaieté la plus expansive : il était afïable, d'un caractère
franc et ouvert, d'une humeur joyeuse et prévenante; aussi
sut-il s'acquérir toutes les sympathies.
Elevé dès sa plus tendre enfance dans la pratique de la
piété, la vocation du jeune Delasoie n'était pas douteuse.
C'est vers l'âge de vingt ans qu'il manifesta ouvertement
l'intention de se vouer au service du Seigneur et de s'ense-
velir dans la retraite dans cet antique et célèbre hospice,
sublime monument placé par la religion sur le chemin de
l'humanité en péril. Il entra le 13 septembre 1838 dans la
congrégation des chanoines réguliers du Grand-Saint-
Bernard, à laquelle il s'attacha irrévocablement.
C'est avec la plus courageuse résolution qu'il va grossir
les rangs de ces victimes du dévouement et du sacrifice, d'è
ces anges tutélaires de la faiblesse humaine, isolés sur ces
rochers escarpés, loin de toute vie, de toute végétation, seuls
au milieu des ruines dans le fracas de la lempêle. Il n'hésite
pas à se retirer dans cette lugubre solitude qu'on pourrait
appeler le chaos du monde et qui serait mortelle à toute
existence humaine, si l'esprit de Dieu n'y résidait pas.
A l'instar de ses devanciers qui, depuis Muriih, ont pour
la plupart occupé un rang distingué dans les annales des
sciences naturelles en Valais, le chanoine Delasoie, déjà à
cette époque, considérait la botanique comme son délasse-
ment favori ; aussi lui consacrait-il ses rares moments de
loisir. Les sommités voisines étaient souvent le but de ses
excursions et les pics les plus dangereusement escarpés ont
été témoins de ses courses alpestres. Aussi le soir le voyait-
— 13 —
on rentrer à l'hospice, non comme le chasseur teint du sang
de sa victime, mais le cœur content et sa boîte garnie d'un
butin plus précieux.
Mais sa vie, déjà bien restreinte dans l'intérieur du couvent,
va désormais se mouvoir dans un cercle plus étroit encore.
Son activité et son intelligence ayant attiré sur lui l'attention
de ses supérieurs, il occupe le poste d'économe avec charge
de la réception des voyageurs, du mois d'août 1845 au mois
de novembre 1848. Ce poste honorable, mais harassant, lui
fait lier connaissance avec maintes notabilités scientifiques
ou autres avec lesquelles il fut plus tard en relation. Pour-
tant voilà plus de dix ans que M. Delasoie vit dans celte at-
mosphère glacée à 2473 mètres au-dessus du niveau de la
mer. Puisse-t-il bientôt respirer un air plus salubre et plus
tempéré! C'est ce qui advient. En novembre 1848, il est
nommé chapelain et professeur à Sembrancher.
Là nous le voyons prêtre fervent, pasteur zélé, patriote
éclairé, professeur dévoué, prenant part aux récréations de
ses élèves, s'associant à leurs jeux et à leurs joyeuses évolu-
tions. C'est ici, d'autre part, que se montre dans tout son jour
sa réputation de botaniste. Déjà son nom a franchi les fron-
tières valaisannes, déjà cet infatigable touriste a vu ses
honorables efforts couronnés de succès. C'est pourquoi , en
savant désintéressé , il sent le besoin de communiquer le
résultat de ses recherches et le fruit de ses travaux. Le
21 août 1861 la « Société helvétique des sciences naturelles »
le reçoit dans son sein. Le 13 novembre de la même année
nous le voyons à Saint-Maurice membre fondateur de la
« Société Murithienne. » à la vice-présidence de laquelle il est
appelé dès la première séance. Le 22 mai 1862, il est reçu
membre de la « Société d'histoire de la Suisse romande. » —
L'histoire, cette école des mœurs et de la politique, comme
chez tout homme de cœur, exaltait son âme d'un noble en-
thousiasme.
Comme membre de la Murithienne, son action a été im-
mense et prépondérante. Il fut constamment fidèle à toutes
— 14 —
les réunions, qu'il orna des richesses de son esprit et de ses
remarquables talents.
Son prennier soin est de donner, dans le but d'indiquer
l'altitude et la situation des plantes, un tableau lixant la hau-
teur en mètres de plus de 400 stations, à partir du Léman
aux plus hautes cimes du pays ; ensuite, il présente un cata-
logue des //î'erada croissant spontanément dans notre flore,
par où il nous montre combien la science avait progressé
depuis Murith, dont le Guide du botaniste portait le nom-
bre des Hieracia à 33 et lui à près de 60. Ce sont depuis,
dans chaque réunion, des communications scientifiques du
plus haut intérêt, qui toutes font honneur à son travail et à
son esprit investigateur. Tantôt il nous exhibe des échantil-
lons de plantes rares, telles que VAndrosace imbricala , le
Polentilla inclinata, etc. , tantôt des plantes nouvelles pour
notre Flore, telles que le Saxifraga Murithiana, le Hieracium
Miirithianium , le Hieracium corymbosum , le Sempervivum
Delasoiei, le Rosa Delasoiei, \e Roua Boverneriana, etc.,
toutes cueillies par lui jusque sur les escarpements des
rochers et inconnues même pour la Suisse. Nous lui devons,
de plus, de riches collections de roses, dont une ci-haut
nommée porte son nom, un catalogue complet des arbres et
arbustes du Valais, un autre catalogue détaillé de 150 plantes
les plus rares de notre flore et enlai bien d'autres travaux
analogues.
Les excursions alpestres étaient, je l'ai dit, une des nobles
passions de M. Delasoie. En véritable observateur de la na-
ture , toujours il en tirait d'importantes conséquences pour
la science. Tl en rend compte avec un charme attrayant. Ces
nombreux rapports tous imprimés dans les bulletins, par-
semés de saillies, ont été accueillis avec de vives marques
d'approbation ; c'est que l'écrivain sait conduire le lecteur à
travers forêts et prairies tout en folâtrant et l'instruisant des
curiosités du sol.
N'oublions pas non plus ses importants mémoires roulant
l'un sur le Gui, ce parasite si vénéré chez les druides, l'au-
- 15 —
tre sur les Fougères , où il entre dans d'utiles et minutieu-
ses recherches sur ces cotylédones cryptogames, dont il décrit
les qualités et le mode de propagation , un troisième sur les
Semperviva , extrait de sa correspondance avec le regretté
D' Lagger. Ce genre difficile, dont il a recherché toutes les
formes différentes, a par ses soins notamment enrichi la
flore valaisanne. Une de ces espèces porte son nom et rend
hommage à son mérite dans nos ouvrages scientifiques.
Jusqu'ici M. Delasoie a constamment conservé son poste de
vice-président de la société, dès le 13 novembre 1861. Dans
la huitième séance , tenue à Aigle le 15 septembre 1868, il
en est nommé président en remplacement de M. Tissières
décédé. Ce poste d'honneur donne libre cairière aux res-
sorts de son éloquence, car l'art de bien dire lui est familier.
Son discours d'ouverture de la réunion d'Aigle témoigne de
ses vastes talents oratoires. Ce discours magnifique, inséré
aux bulletins (deuxième fascicule) , auxquels nous ne sau-
rions faire mieux que de renvoyer ceux qui seraient désireux
d'avoir une juste idée de sa verve entraînante et de sa parole
choisie, traite des diverses productions organiques et inor-
ganiques du Valais. Il nous prouve qu'il s'est montré le
digne successeur de M. Tissières.
Remarquable aussi est son discours d'ouverture de la
réunion de Sierre du 9 septembre 1869. Comme le précédent,
conçu en termes poétiques, plein de nobles et patriotiques
pensées, il nous manifeste clairement le but constant de ses
dignes efforts : la propagation de la science en Valais. « Vous
voyez, dit-il, toute l'importance qu'il y a à ce que notre
société aille chaque année placer sa tente dans les diversen-
droits du canton ; elle y porte le goût de l'étude, elle y laisse
d'agréables souvenirs, elle réveille des intelligences en-
dormies , en un mot, elle provoque une généreuse émula-
tion. » L'orateur fait l'éloge de la botanique et en démontre
les charmes.
Mais ce n'était pas seulement la botanique qui occupait
le savant chanoine, rien de ce qui touche à l'histoire naturelle
— 16 —
ne lui était étranger. La zoologie, la minéralogie, surtout la
géologie faisaient partie de son programme. A cet égard, il
nous a laissé une intéressante notice géologique du Valais,
déterminant exactement les différents terrains (\m s'y ren-
contrent en suivant les deux grandes chaînes de montagnes
qui bordent la vallée. Cette étude jette une vive lueur sur
la formation géologique du canton.
M. Delasoie a écrit la biographie du chanoine Chavin,
curé de Compesières (Genève), membre de la Murithienne.
Il a recueilli un herbier contenant, en 1866 déjà, 3000
espèces ; considérablement enrichi jusqu'en 1876, il en
compte aujourd'hui plus de 4000. En outre, il nous reste de
lui des notes manuscrites pour un mémoire sur la botanique.
Comme membre des sociétés « Helvétique des sciences
naturelles » et « d'Histoire de la Suisse romande, » ses vastes
connaissances le firent justement apprécier et furent toujours
d'un grand poids dans leurs délibérations.
La section Monte Rosa du Club alpin , dont il était mem-
bre honoraire, avait en lui un aimable touriste et un orateur
désopilant. UEclio des Alpes, N» 1 de l'année 1876, organe
des sections romandes du Club alpin suisse, a reproduit sa
charmante description de celte merveille encore inconnue
jusqu'à ce jour : les Gorges du Durnand. Ces quelques lignes,
que je regrette de ne pouvoir rappeler ici , donnent le véri-
table cachet de son humoristique et élégante plume. Fidèle
au but qu'il poursuit, il termine en indiquant aux natura-
listes les richesses qu'ils peuvent rencontrer dans ces som-
bres abîmes.
Nous avons laissé M. Delasoie chapelain et professeur à
Sembrancher pour le suivre comme membre des sociétés
savantes. Reprenons le fil de sa biographie.
M. Delasoie demeure à Sembrancher de novembre 1848
à septembre 1865 , époque à laquelle il est nommé curé de
Bovernier. A tout autre, ce séjour dans unevallée resserrée,
dans la gorge même d'Entremont, eût peut-être paru mono-
tone, mais lui qui consacre tout son temps à Dieu et à la
— 17 —
science, l'ennui ne peut l'atteindre. Aimé et respecté de ses
fidèles, vénéré des pauvres, pour lesquels les trésors de sa
charité sont inépuisables, entouré de l'estime de tous, le
brave curé a vécu onze ans dans ce village, heureux comme
un père au milieu de ses enfants.
Gravir le versant d'une colline, la boîte au dos , la pioche
sur l'épaule, ou s'enfoncer dans l'épaisseur d'une forêt à la
recherche d'une plante rare ; correspondre avec les natura-
listes des divers cantons de la Suisse et même de l'étranger ;
escalader montagnes et glaciers, sonder chaque roche, chaque
caillou qui roule sous ses pieds, pour étudier les phénomènes
de la formation du globe ; s'adonner à la culture de son
jardin entourant le presbytère, scruter les merveilleux
travaux des abeilles dont il fait une étude spéciale, tels sont
les divertissements auxquels il sait courir en dehors des
charges inhéi^entes au sacerdoce.
Un autre jour , c'est le mont Chemin qui attire ses pas,
Chemi7i où sont pittoresquement assis les gracieux , mais
trop rares chalets de Martigny, à l'ombre desquels il aime à
se prélasser. C'est là que, dimanches et fêtes, il vient célébrer
les saints offices dans cette rustique chapelle , où il semble
que le cœur s'épanche mieux, que l'âme s'élève avec plus
d'ardeur au milieu des merveilles de la création.
La musique, la plus noble expression du sentiment, il la
cultive aussi avec bonheur, car il ne néglige rien de ce qui
peut orner le cœur et l'esprit. Combien de touristes pour le
Grand-Saint-Bernard se souviendront d'avoir trouvé un gîte
ou un abri sous l'humble toit du charitable curé et d'avoir
bercé leurs oreilles aux sons harmonieux de ses instruments.
Sa porte est toujours ouverte, non seulement à la jeunesse de
Martigny ou des environs avec laquelle il aime à se récréer,
non seulement à l'indigent manquant de pain, mais aussi au
voyageur exténué ou surpris par les éléments déchaînés.
Cependant vers la fin de 1876 la santé de M. Delasoie dé-
cline sensiblement. Il quitte sa paroisse pour se rendre à
Martigny, où il endure les plus cruelles souffrances avec la
2
— 18 —
résignation du véritable chrétien. Bientôt les ressources de
la nnédecine sont impuissantes à conjurer le mal et Dieu le
rappelle à lui le 27 février 1877, à l'âge de cinquante-huit ans.
Ses obsèques ont eu lieu le l^r mars à Bovernier où il
avait désiré être enseveli. Une foule compacte, accourue des
diverses parties du canton , l'accompagna à sa dernière de-
meure. Sa mort a été vivement ressentie par tous ceux qui
l'ont connu. La congrégation du Grand-Saint-Bernard a
perdu en lui un membre distingué, la société Murilhienne
un savant infatigable, la patrie un bon citoyen.
Modèle de tolérance, il avait su, tout en conservant digne-
ment ses convictions, se faire les meilleurs amis des per-
sonnes dont les idées étaient diamétralement opposées aux
siennes. Sa cordialité avait gagné tous les cœurs. Heureux
donc d'avoir emporté avec lui dans la tombe l'estime et la
considération de tous ses confédérés, particulièrement de ses
bons amis de Vaud. La presse suisse unanime exprima ses
regrets par des paroles pleines d'éloges pour le défunt.
Dors en paix dans ta couche funèbre, vaillant champion
de 1-a science, digne continuateur desMurith, des Blanc, des
Bion, des Tissières. Jouis du bonheur que le ciel t'a octroyé
en retour de tes vertus. La patrie reconnaissante te bénit.
Récemment encore, à la réunion de Martigny-Bourg,tubus
à la santé des vétérans en encourageant la jeunesse à mar-
cher sur leurs traces. Oui, cette jeunesse que tu aimais s'ap-
pliquera à suivre leurs traces en te prenant pour guide,
comme le phare lumineux qui devra la conduire au port.
Dors en paix sur tes lauriers : ton souvenir ne périra point
parmi nous. Ton exemple sera suivi et le Valais marchera
en avant dans la voie du progrès scientifique.
Martigny-Bourg, 2 juillet 1877. j^^^^ EmONNET.
Le comité de rédaction croit devoir ajouter à cette intéressante notice
qu'un des grands mérites botaniques de l'excellent chanoine, c'est sa dé-
couverte du mont Clou, sur Bovernier, cotnme station botanique des plus
riches, surtout (jour les Rosa et les Sempervivum. C'est là qu'il a trouvé
entre autres ces deux rares et belles Montanœ : le Rosa longepedumulata
et le /{. sanguisorbella.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
SUR
LE D' JEAN MURET, DE LAUSANNE
Messieurs,
Les lignes qui suivent ne sont point une étude complète
sur la vie et les travaux de l'homme éminent dont nous dé-
plorons la perte, il faudrait pour cela un volume, et c'est
une simple notice que j'ai l'honneur de vous présenter. Au
surplus, une foule de détails sur la vie et le caractère de
notre regretté Jean Muret sont consignés dans les spiri-
tuelles correspondances de M. le professeur Rambert pu-
bliées dans la Gazette de Lausanne, les 1, 2 et 3 mai 1877.
Ces trois lettres sont ce qui a paru de plus complet jusqu'à
présent sur notre savant ami, et j'y renvoie ceux de nos so-
ciétaires qui ne les connaîtraient pas; ils les liront avec le
plus grand plaisir. Les articles de M. Rambert me parais-
sent d'ailleurs un engagement pris de nous donner un jour
le volume dont je parlais plus haut, et de faire ainsi pour
Jean Muret ce que l'éminent professeur a si heureusement
fait pour Alexandre Vinet. Je demeure donc dans le mo-
deste cadre que je me suis tracé, et qui est plus en rapport
avec celui de notre bulletin.
Jean Muret naquit le 21 mars 1799. Son père, Jules
Muret, avocat distingué, était alors membre du sénat helvé-
tique et résidait à Lucerne; il devint plus tard conseiller
d'Etat et landamman du canton de Vaud. C'est un des ma-
— 20 —
gistrats qui, avec Henri Monod et Auguste Pidou, ont le plus
contribué à l'organisation du canton de Vaud, lors de son
entrée dans la Confédération, en 1803.
Destiné à la carrière du droit, le jeune Muret fit ses pre-
mières études au collège et à l'académie de Lausanne, Il
alla les poursuivre et les achever en Allemagne et à Paris.
Dès qu'il eut obtenu son doctorat, il rentra à Lausanne, où
il ne pratiqua pas longtemps, appelé qu'il fut de bonne heure
aux fonctions de juge au tribunal de première instance, puis
au tribunal d'appel, dont il fut l'un des membres les plus
distingués. Il en fit partie jusqu'en 1845, où la révolution
l'écarta. Mais le peuple ne tarda pas à lui rendre justice et
il fut élu membre du Grand conseil. Dès lors, à chaque nou-
velle législature, conservateurs et radicaux le portèrent à
l'envi sur leurs listes, et il fut toujours l'un des premiers
élus. C'est que, des deux côtés, on savait qu'on avait affaire
à un homme droit, consciencieux et d'une fermeté de carac-
tère à toute épreuve. Muret, en effet, ne coridamnait jamais
une idée à priori et parce qu'elle venait du parti opposé,
il la pesait et l'examinait, et dût-il déplaire à ses amis poli-
tiques, il votait selon sa conscience el jamais selon le mot
d'ordre. Il présida souvent le Grand conseil, et soit comme
président, soit comme député, il contribua par sa parole
nette et persuasive au développement et au progrès des in-
stitutions et des lois. Muret n'était jamais verbeux et am-
poulé, comme nombre d'avocats, « qui sont la plaie des
assemblées délibérantes. » (C'est lui-même qui me le disait
un jour.) Il se contentait d'aller droit au cœur de la ques-
tion et de la résoudre par une argumentation serrée, à
laquelle il était difficile d'échapper.
Appelé à la constituante, lors de la révolution pacifique
de 1861, Muret en fut élu président à une immense majo-
rité. Son dernier acte officiel fut la proclamation qui porte
sa signature et qui fut adressée au peuple pour lui recom-
mander l'acceptation de la nouvelle constitution que cette
constituante venait d'élaborer. Mais sa carrière de citoyen
— il —
n'était point close et il continua de s'intéresser vivement à
toutes les questions publiques, politiques, sociales ou reli-
gieuses, et dans tous ces donaaines il avait des idées larges,
libérales, mais avecsagesse et prudence. Né sous la république
unitaire, il fut, lui, fédéraliste convaincu, et il vota énergique-
ment contre les deux révisions. Il était pour le régime des
concordats dans toutes les questions délicates où l'on risque
de froisser des populations très diverses. Mais il trouvait que
la centralisation de 1848 était nécessaire et il l'avait votée.
« Laissez donc les cantons s'entendre entre eux, disait-il,
quand ils en sentiront la nécessité, mais ne les forcez pas. »
Messieurs, ce résumé de la carrière politique de Jean Muret
est bien incomplet, mais j'ai hâte d'en venir au côté qui
nous intéresse tout particulièrement dans cette longue et
laborieuse carrière.
Avant 1845, la botanique fut loin d'être pour notre ami
l'amie de toutes les heures. Les devoirs du magistrat pas-
saient les premiers. Ce n'est pas à dire que la science
aimable par excellence n'ait pas commis quelques indis-
crétions, car enfln il est difficile d'être botaniste à demi.
Un jour, par exemple, Jean Muret faisait avec le tribunal
criminel en corps une inspection des lieux où s'était commis
un homicide. La circonstance était très grave, l'accusé pré-
cédait le cortège entre deux gendarmes. C'était dans les bois
qui dominent Mex, village du district de Cossonay, à l'occi-
dent de Lausanne. Les juges étaient en habit noir, comme
il convenait. Tout à coup, Jean Muret aperçoit un Carex
nouveau pour lui , ou du moins qu'il n'avait pas encore
récolté lui-même, c'était le Carex pilosa. Il eut un instant
d'indécision, puis rapidement il arracha le pied, le plia en
deux et le glissa dans son portefeuille. La dignité du tribu-
nal n'en fut pas amoindrie, et le cas n'en fut pas moins
consciencieusement instruit et jugé.
Si mes souvenirs sont fidèles, ce serait à la suite d'une
indisposition que notre excellent ami aurait commencé à
s'occuper de botanique. C'était dans les premiers temps de
22
sa carrière judiciaire. En séjour de convalescence dans une
cure de village, chez un pasteur de ses parents, il faisait des
promenades journalières et en rapportait quelques plantes
qu'il déterminait. Mais, peu à peu „ ce qui n'était qu'un
passe-temps devint une étude sérieuse et méthodique, et
Jean Muret conçut l'idée de composer un herbier helvé-
tique.
Jusqu'en 1862, la botanique dut compter avec les devoirs
de l'homme d'Etat, mais dès lors il s'y livra tout entier,
sans toutefois négliger ses devoirs de citoyen et sans man-
quer un seul scrutin, sauf une seule fois qu'il s'arrangea
avec le professeur Rambert, qui, dans le cas particulier,
était d'une opinion contraire , et ils ne votèrent ni l'un ni
l'autre, ce qui ne changea rien au résultat. Le fait est qu'on
était au mois des violettes et qu'il y en avait de fort intéres-
santes, critiques et nouvelles dans la contrée de Montreux et
de Villeneuve. Il avait dû conserver pourtant une fonction
publique, celle de membre du conseil communal, mais il la
résigna bientôt, ou plutôt il déclina une nouvelle réélection,
et il se trouva entièrement libre. Au fait, il avait fourni une
belle carrière politique, et il lui était bien permis, à l'âge de
65 ans au moins, de se retirer du monde officiel pour ache-
ver l'exploration de son domaine favori, la flore helvétique.
Quand on quitte la magistrature pour la science, même pour
la botanique, ce n'est pas précisément prendre sa retraite et
se livrer au repos. Et pour Jean Muret, du moins, jamais il
ne fut plus actif que dans les dix années qui s'écoulèrent
encore jusqu'au moment où Tâge et les infirmités ralentirent
peu à peu son ardeur infatigable.
Les résultats de ses investigations, qu'il a poursuivies du-
rant une quarantaine d'années, constituent un herbier con-
sidérable qui a été acquis par l'Etat de Vaud, et qui dépose
au musée cantonal à Lausanne. C'est sans contredit l'her-
bier suisse le plus complet et le plus authentique; les
échantillons sont bien préparés et nombreux; et pour les
plantes rares, qui ne comptent que peu de localités, toutes
— ^23 —
les localités sont représentées. Il ne comprend que les pha-
nérogames ; les fougères et les plantes inférieures ne s'y
trouvent pas. Notre ami a été sage, il s'est restreint, et il a
pu ainsi donner tous ses soins, toute son attention, au champ
qu'il a exploré. Il aurait pu, d'un autre côté, sortir de nos
limites politiques et faire entrer dans la composition de son
herbier les plantes de la Valleline, de Cogne et de l'Italie
subalpine, y compris le Salève et le Jura français; mais il a
préféré s'en tenir à un herbier national, car c'est bien le
nom qu'il faut lui donner, herbier qui lui a dotmé suffisam-
ment de travail et qui constitue un véritable monument.
Ses idées étaient à ce sujet si bien arrêtées, qu'il s'enquérait
toujours minutieusement des limites, quand il allait re-
cueillir quelque plante sur l'extrême frontière. Le Crépis
jiibala, par exemple, croît sur le revers tyrolien du Fimber-
pass, dans la basse Engadine méridionale. Quand on lui
donna ce renseignement. Muret hocha la tète en disant que
ce n'était pas en Suisse. Mais sur de nouveaux renseigne-
ments, il consulta la carte Dufour, et vit avec bonheur que
la limite se trouvait fort au-dessous de la ligne de faite, et
que le rarissime Crépis croissait sur terre suisse. Alors il
partit et trouva la charmante composée. « Ainsi, vous, ju-
riste, vous n'exerceriez pas même votre droit de l'amelage^
lui disais-je un jour. Vous savez, quand les rameaux de
l'arbre du voisin pendent chargés de fruits sur votre terrain,
les fruits vous appartiennent. — Bislinguo, me répondit-il,
ce sont deux questions : il y a le code rural et la botanique.
Une plante a beau étendre ses rameaux sur territoire suisse,
si elle est enracinée sur sol étranger, je n'y touche pas.» Entre
les années 1860 et 1870, Muret fit un grand voyage en Alle-
magne et en Autriche, où il visita entre autres son ami le
bourgmestre Schneider, de Magdebourg , mais il n'herbo-
risa pas. Il m'a plus d'une fois répété, en me parlant de ce
voyage, que si jamais il avait été tenté, c'est sur les hauteurs
de Buda-Pest, oîi il trouva une végétation splendide, variée,
tout orientale et naturellement toute nouvelle pour lui.
24
Pourtant il tint bon : en botanique, comme en politique, il
avait ses principes et il y restait fidèle.
Le récit des nombreux voyages botaniques de Jean Muret
et des mille et une aventures et anecdotes qui s'y rapportent
formerait un gros volume, un Miiretimia bien autrement
original et piquant que celui du XV!" siècle. Parmi ces
aventures, il en est au moins une que je voudrais citer, parce
que Victor Ruffy, de Lutry, qui fut président élu de la Con-
fédération, y joue un rôle essentiel. C'était à l'époque de
fièvre qui a précédé et suivi la révolution vaudoise de 1845.
Victor Ruffy, alors jeune licencié en droit, donnait tous ses
loisirs à la botanique, et il avait accompagné Muret dans un
voyage aux Corni-di-Canzo et au lac de Côme. Or un soir, à
Lecco, au retour d'une riche herborisation, nos deux amis
mettant leurs plantes en papier dans une chambre aux fenê*
très toutes grandes ouvertes, Ruffy, dans l'exubérance de sa
gaîté, se mita chanter tout son répertoire d'étudiant, y com-
pris la Carmagnole. A l'ouïe de ces affreux couplets, la po-
lice autrichienne accourt. On demande aux botanistes stu-
péfaits d'où ils viennent, ce qu'ils font à Lecco, et l'on exige
leurs pnpiers. Conduits au poste, on les interroge et on veut
les incarcérer comme suspects d'idées subversives. On les
relâche enfin, mais en leur intimant l'ordre de vider les lieux
sur-le-champ.
— Mais enfin qu'avons-nous fait, demandent nos deux
amis ?
— Vous avez chanté des chansons révolutionnaires, leur
répond-on ; et ils doivent déguerpir.
Muret a souvent rappelé à V. Ruffy sa malencontreuse
Carmagnole.
Sans avoir rien écrit durant sa longue carrière botanique,
le savant docteur a rendu de signalés services à la science,
en communiquarit généreusement à ses nombreux amis et
relations, soit en Suisse, soit en Allemagne et en France, les
précieux résultats de ses herborisations, accompagnés de
notes critiques toujours précieuses et ordinairement décisi-
— 25 —
ves. Il n'a guère créé d'espèces, il était très prudent de ce
côté-là, et l'on ne peut citer que le Hieracium Favrali, des
bois du Jorat, sur Lausanne. Mais de bonne heure, et dès l'é-
poque où Nœgeli publiait son excellente monographie du
genre Cirsium et en débrouillait les nombreux hybrides,
Muret constatait les mêmes faits dans le genre Primula. En
1837, il découvrait au col de l'Albula un Primula nouveau,
qu'il n'hésitait pas à considérer comme hybride des P. gra-
veolens Heg et integrifolia L. ; c'est le P. Muretiana Moritzi.
Fort de ce fait, il observa attentivement la primevère poly-
morphe connue sous le nom de Primula variabilis Goupil,
et il fut bientôt amené à la conviction que le type nommé
P. variabilis était composé de deux hybrides, les P. grandi-
flora-officinalis et grandi fïora-elatior. Enfin, le P. média Pe-
term. est devenu le P. elaiior-ofjîcinalis. Ces faits dûment
acquis ont donné chez nous et ailleurs une nouvelle impul-
sion à l'étude des hybrides. Sur la question de l'hybridité,
notre ami n'admettait pas que certaines espèces s'en allas-
sent les unes dans les autres par une série d'intermédiaires;
il admettait des formes, des variétés et des hybrides ; aussi
n'était-il pas d'accord avec les botanistes qui ne veulent rien
savoir des hybrides et ne voient partout que des espèces.
D'ailleurs il était peu refendeur , comme il disait ; mais
quand il avait acquis sur le vif la conviction qu'un type était
constant et distinct, il séparait hardiment, et parfois même
il confirmait l'auteur et le rassurait sur la valeur de son
espèce. C'est ce qui arriva, entre autres, pour le Capsella
rubella de Reuter, qu'il a longtemps observé, et sur le
compte duquel il a rassuré le savant botaniste de Genève :
« C'est sa meilleure espèce et il a l'air d'en douter I » l'ai-je
entendu dire plus d'une fois. En effet, le G. rubella est un
type excellent, qu'on a retrouvé dès lors en France, en Italie
et en Hongrie, et qui a passé dans le domaine des faits acquis.
Dans les dernières années de son activité, Jean Muret a
surtout poursuivi les plantes rares, critiques ou nouvelles
pour la Suisse, et pour arriver à ses fins, il n'épargnait ni le
— 26 —
temps ni la peine, et faisait, s'il le fallait, trois ou quatre
voyages à la recherche de la même plante : c'est ce qui a eu
lieu pour le Ccirex slrigosa et pour les Pyrola umbellata et
média, pour ne citer que celles-là. Dès qu'une plante intéres-
sante lui était signalée, il se renseignait, prenait des notes et,
le moment venu, partait directement pour la localité indi-
quée. Un ami lui adressait-il quelques beaux échantillons
d'une plante qu'il n'avait pas encore recueillie, il en mettait
deux en herbier, notait l'époque et la station, et l'année sui-
vante la plante nouvelle était poursuivie et il la rapportait
triomphalement. Ce qu'il voulait surtout, c'était de voir les
plantes vivantes chez elles et de les récolter lui-même. Aussi
les étiquettes étrangères sont-elles relativement rares dans
son herbier, sauf pour les deux genres Riibus et Rosa, qu'il
n'a pas abordés et pour lesquels il s'en est remis aux spé-
cialistes de ses amis, MM. Fischer, Mercier et Gremli, entre
autres, pour les ronces, et M. Rapin pour les roses.
En 1875, Muret fit encore plusieurs voyages : il revit
entre autres le Tessin, un des cantons qu'il a le plus visités,
et où son ami, M. le conseiller national Franzoni, était sûr
de le voir venir une fois par année, au printemps ou en été.
Au mois de juin, il avait déjà fait le voyage de Zurich pour
aller dénicher le Pyrola média aux sources de la Tœss, et à
la fin d'août on le voyait à Payerne et à Avenches, pour le
Chenopodium urbicum, et à Courlevon, entre Morat et Fri-
bourg, pour un Sedinn que M. Wolf lui avait indiqué comme
étant le Fabaria. Puis il n'herborisa plus. Il ne lit plus même
sa promenade d'automne aux Pierretles sous Lausanne,
pour faire sa moisson habituelle tï Heleocharis Lereschii. Il
était abattu et souffrant. Il ne lui fut pas même possible
d'intercaler les plantes de l'année dans son herbier, qui avait
déjà été transporté au musée, et il dut me charger de ce
soin. L'année 1876 se passa de même dans l'abattement et
la souffrance. Il allait et venait dans l'appartement, mais il
ne sortait plus guère. Il lisait volontiers, mais plus de choses
attachantes pour l'esprit, cela le fatiguait. Ce qu'il préférait,
— 27 —
c'étaient des récits gais, simples ou naïfs. Il relut avec bon-
heur les Contes de Perrault et le Docteur Festus de Tôpffer.
De botanique, il n'en était plus question, sauf qu'il mit de
l'ordre dans ses doubles qui forment eux-mêmes un herbier
assez considérable. Il demeura plus ou moins debout jus-
qu'au milieu de janvier 1877 ; mais à cette date, ou tôt après,
il dut se mettre au lit pour n'en plus sortir, et le 8 février
il était enlevé à sa famille, à ses nombreux amis et à la
science ; il était âgé de près de 78 ans.
Vous parler des nombreuses relations de notre cher et
savant ami m'entraînerait trop loin. J'ajouterai seulement
que dès qu'on avait fait sa connaissance, on l'aimait, c'était
irrésistible : sa bonne humeur, sa gaîté de bon aloi, sa cor-
dialité vous gagnaient. Et quel précieux compagnon dans les
courses ! Comme il était au courant de tout, des plantes, des
localités et des auberges. Et quelle joie témoignaient par-
tout les aubergistes et les bonnes gens chez lesquels il avait
l'habitude de loger, quand ils revoyaient sa bonne figure
épanouie reparaître à l'horizon avec la grande boîte blanche
et le piolet !
Parmi les mots qui lui revenaient souvent après une riche
herborisation, il aimait à répéter celui de son excellent ami
Emmanuel Thomas : Ah ! nous sommes bien malheureux !
une sorte d'ironie à rebours à la façon de Voiture. Eh bien.
Messieurs, il me semble que nous pourrions aussi nous
appliquer ce mot, m.ais sans figure cette fois et dans son
sens propre; en effet, Jean Muret tenait assez de place dans
nos affections et dans la Société murithienne pour m'auto-
riser à dire ce que vous pensez tous : c'est que nous som-
mes bien malheureux de Tavoir perdu 1
L. Favrat.
NOTICE SUR 111 PLANTE TEXTILE
COMMUNIQUÉE A LA SOCIÉTÉ MURITHIENNE
RÉUNION DE LAVET-LKS-BAINS, 1877
par M. Fréd. ROUX, ancien pharmacien, à Nyon.
Dans une notice sur le papier, préparée en 1867 à l'occa-
sion de la réunion à Lausanne de la Société suisse de phar-
macie, je signalais la pénurie de matières premières où se
trouvaient les papeteries par suite de la disparition des
chiffons, employés à d'autres usages, et la nécessité pour ces
établissements de s'adresser à de nouvelles substances, telles
que le bois de sapin et autres, pour donner suite à leur in-
dustrie.
Cette question dès lors n'a pas cessé de m'intéresser, et
j'ai cru trouver dans la plante qui fait l'objet de cette notice
une matière textile de valeur assez sérieuse pour m'engager
à vous la signaler. Je veux parler de VAsclepias syriaca L.,
qu'on pourrait facilement acclimater dans notre pays, et qui
donnerait, je crois, les meilleurs résultats.
Dans Vllluslration suisse du 1" mars 1873, page 119, on
lit : « On vient de découvrir, dans le Turkestan, une plante
fibreuse, à laquelle on a donné le nom scientifique à^Apocy-
num venatum et qui pousse à l'état sauvage avec une telle
abondance qu'on peut s'attendre à la voir bientôt paraître
sur les marchés commerciaux. Les fibres, aussi tendres,
aussi délicates que celles du lin, aussi fortes et aussi ré-
sistantes que celles du chanvre, la rendent, par la combi-
naison des qualités propres à chacune de ces plantes, bien
— 29 —
supérieure à toutes deux. Les Russes vont probablement
essayer de la transplanter en Europe. »
Je ne connais pas encore V Apocynum venatuni (ou plutôt
venetum, car je soupçonne ici une faute d'impression), dont il
est question dans cet article, mais je suis convaincu que tout
ce qu'on en dit peut s'appliquer également à VAsclepias
syriaca L., qui, introduite dans ma propriété il y a quelques
années, s'y est propagée d'une manière remarquable, même
sur une terrasse, à travers des couches assez profondes de
gravier, et malgré tous les soins qu'on a pris pour l'extirper
des endroits qu'elle envahissait.
L'Asclepias syriaca L., appelée aussi Herbe à la ouate,
est originaire de l'Amérique du Nord et non de la Syrie,
comme son nom, imposé par erreur, pourrait le faire croire.
Decaisne, pour éviter toute confusion, l'a appelée Asclepias
Cornuli, en mémoire de Cornuti, qui, en 1665, décrivit les
plantes du Canada.
Cette plante présente une souche vivace longuement tra-
çante; des tiges annuelles herbacées, épaisses, dressées,
simples ou très rarement rameuses, pubescentes et s'élevant
jusqu'à près de deux mètres, quand le terrain est frais ; les
feuilles opposées, ovales, elliptiques, sont courtement acu-
minées, glabres en dessus, pubescentes en dessous, briève-
ment pétiolées, à nervures secondaires parallèles; les pédon-
cules extra-axillaires ou terminaux supportent des ombelles
formées de nombreuses petites fleurs rougeàtres, odorantes,
à lobes de la corolle ovales, trois ou quatre fois plus courts
que les pédicelles; les follicules ovales, enflés, tomenteux,
sont hérissés de pointes molles inégales ; les graines sont
fixées sur un placenta longitudinal et portent au sommet
des aigrettes longues et brillantes. Toute la plante contient
un suc laiteux abondant, dont les propriétés n'ont, à ma
connaissance, pas encore été étudiées.
Les tiges de l'Asclepias, outre qu'elles ont deux ou trois
fois l'épaisseur de celles du chanvre, présentent une couche
de tissu fibreux proportionnellement plus forte, et si nous
- 30 —
établissons un parallèle entre ces deux plantes, nous croyons
que l'avantage est à l'Asclepias. En effet, le chanvre, plante
annuelle dioïque, exige pour sa culture le meilleur terrain,
beaucoup de soins et d'engrais ; il produit des tiges relative-
ment minces, recouvertes d'une couche de fibres assez mince
aussi, et en plus sa graine. L'Asclepias est une plante vivace,
très rustique, hermaphrodite, se développant presque sans
soins ni engrais dans des terrains graveleux peu propres à
d'autres cultures; elle produit des tiges épaisses, recouvertes
d'une couche épaisse aussi de tissu fibreux; les aigrettes
dont ses graines sont surmontées peuvent être utilisées
comme un édredon végétal qui a bien sa valeur comme
garniture de coussins et de duvets; enfin ses fleurs fournis-
sent un précieux aliment aux abeilles, au point que les api-
culteurs de la Suisse et de l'Allemagne en propagent la
culture autant qu'ils le peuvent et que depuis plusieurs
années je reçois de tous côtés des demandes de graines, aux-
quelles je ne puis répondre que très imparfaitement.
L'Asclepias, comme toutes les plantes vivaces, croît lente-
ment et ne donne de fleurs et de fruits que la 4« ou 5«= année;
encore chaque tige porte-t-elle à peine trois ou quatre fruits,
malgré ses nombreuses fleurs; mais une fois en train la
plante se propage sans secours.
Je crois donc pouvoir recommander la culture de VAscle-
pias Cornuti Den. en raison des nombreux avantages que
présente cette plante, et de l'excellent parti qu'on en peut
tirer, soit comme plante textile, soit comme plante à papier.
F. R.
Note de la rédaction. L'Apoeynum venetum L. croît en plusieurs loca-
lités au nord-est de l'Adriatique. Voir Koch et flores locales. Si c'est bien
la même plante que celle du Turkestan, il n'y aurait pas à l'introduire
en Europe, comme le pensait V Illustration suisse de 4873.
LISTE
de quelques localités nouvelles de plantes
rares ou intéressantes du Valais.
Draba Traunsteineri Hoppe, Saas, près de la chapelle de
Hoh-Lerch, comme M. Wolf.
Fumaria Schleicheri Soy-Will. ; F. Alpina Rion, Saas,
Polygala alpina Perr. et Song (Polygala glacialis Brûgg.),
Zwischbergenpass.
Trifolium saxalile Ail., Simplon (entre Algabi et la ga-
lerie de Gondo).
Oxylropis fœlida DC, Gemeinealp (Zwischbergenpass).
Oxytropis cyanea MB., Corne de Sorrebois, Gemeinealp.
Aslragalus aîislatiis l'Hérit., Simplon, avec Trifol. Saxal.
Getimi ncUnalum Sch\e\ch. (G. montanum-rivale), Riederalp
sur Mœrel.
Rosa alpina adjecla Deségl,, Binnthal, Eislen (Lœlschenthal).
B. Grenieri Deségl., Binn, Simplon.
B. longicruris Chr. (Alpina-pomifera), Simplon, Binn.
B. monlana grandifrous Christ., Eisten (Lœtschenihal).
B. rubrifolin jiirana Gaud,, Simplon, au-dessus d'Algabi.
B. Franzonii Christ. ( pomifera - rubrifolia). Eisten (Lœ-
tschental).
Alchemilla piibescens MB., Allmagell, Bislinen.
Sedum repens Schleich., Corne de Sorrebois.
Semperviviini barbulaium Schott, RifTel.
S. Funkii Braun, Binnthal, Gemeinealp.
S. tomenlosum Lehm et Schnittst., rochers de la galerie
sur Bovernier.
- 32 —
Semperviviim Gaudini Christ, Gemeinealp. C'est le S.Wul-
feni du Synopsis de Gaudin , pour ce qui est de la
localité de Zwischbergen, et le globiferum de la FI. hel-
vétique du même auteur. (M. Schneider, dans une note
subséquente, rapporte sa plante au S. Piltonii Schott, ce
qui mérite confirmation. Le S. Gaudini Christ se trouve à
Cogne, au Val Tournanche, au Saint-Bernard, sur Macu-
gnaga, pied du Monte -Moro et aux Zwischbergen.) La
plante du Saint Bernard et celle du Val Tournanche m'ont
été données pour S. Grandiflorum Haw., ce que je n'ai
pu contrôler, n'ayant pas de description. Jusqu'ici je
n'ai vu en Suisse que deu.x Seinpervivum jaunes, le Wul-
feni de l'Engadine et le Gaudini. (Note de L. Farrat.)
Hhaerophyllum aureum L., deux formes tout à fait glabres,
Ried (Lœtschenthal).
Laserpilinm Gaudini Moretti, Zwischbergen.
Pleurospermuin auslriacum Hoffm., gorges entre Simplon
et Algabi.
Galinm pumilum Lam., Simplon. (Retrouvé en 1876.)
Arleinisia nnna Gaud., Gemeine Alp.
Achillea Mille folium-iomenlosa,e\\\.i^e Stalden et la Huteck.
(Septembre 1859.)
A. alrala-moschata , un seul échantillon, Langenthalalp
(Eginen).
ChnjsaïUfiemum alpinum, var. minimum Gaud., Gemeine
Alp.
Cirsinm acaule-heterophyllum, Fee (vallée de Saas).
Centnurea nigrescens Willd, Gondo, Zwischbergen.
Cenlaurea axillaris Willd (G. seusana Gaud.).
Dans la forêt de sapins au-dessus de Schallberg (Simplon),
chemin de Staffelstatt, avec Hier, piclum et lanalum.
Hieracium Pilosella, capilnlis pluribus, Binnerfurge.
H. Auricula- Pilosella (H. auriculaeforme Fries), Schalbet.
H. sphœroceplialum FrœL, AUmagell.
H. sahinum Seb. et Maur., Binnerfurge.
H. glanduliferum Hoppe var. calvescens, Blinnenalp.
— 33 —
H. glaucopsis Gren et Godr., Fee (Saas).
H. Schmidlii Koch, Eisten (Lœlschenthal), Saas, entre Viège
et Stalden.
H. alratum Tries, Maieiiwand.
H. Trachselianum Ghristener, Binnthal.
6 var. hirsulum, Rawyl.
H. pseiidoporreclum Ghristener gorges de Gondo.
H. iridenkUum Fr., route du Simplon au-dessus de Gondo.
H. slriclum Fr., au-dessus d'Algabi, le long du sentier vers
le village du Simplon ; dans le Gerenthal.
H. valdepilusiwi. Vill., alpe de Louvie (Bagnes).
H. Valesiamm Fr., au-dessus de Goppenstein (Lœtschen-
thal).
//. cydoniaefolmm Vill., Gerenthal.
Campanula hononiensis L., Fory (Sembrancher).
Eiiphrasia alpina Lam., Langenthalalp (Eginen).
Betonica hirsula L., au-dessus de Ried (Lœtschenthalj, aux
Ravins, alpe de Louvie (Bagnes).
Galeopsis Reichenbachii Reut., Saas.
Stalice alpina Hoppe, Betlelmatten (1860), Gemeinealp.
PolijcnemuDt majus Alex. Br., Gampel.
Nigritella angnslifoUa-odoraiissima (N. suaveolens Koch),
Riederalp sur Mœrel.
Listera cordala R. Br., Oberwald.
Molinia serolina M. et K., Gampel, montant dans le Lœ-
lschenthal.
Equisetum hiemale L., Binnenfurgge.
F. Schneider, pharmacien.
Juillet 1877 et novembre 1878.
NOTE
sur le Capsella rubella Reiit.
Remarque préliminaire. A la fin de mai 1878 j'avais en-
voyé cette notice à M. le président de la société vaudoise
des sciences naturelles pour communication à la société.
Comme il n'en avait pas été question dans les séances sui-
vantes de la société, je la croyais oubliée ou perdue. Voilà
pourquoi , lors de la réunion de la société murithienne à
Zermatt, le 23 juillet de cette année, je me suis cru en droit
d'en faire la communication à la société murithienne. Mais
je fus tout à coup surpris, en recevant en octobre le bulletin
de la société vaudoise, N" 80, d'y voir figurer ma notice, de
sorte qu'elle fait ici double emploi. J'aurais seulement à y
ajouter que depuis lors j'ai appris que la plante hybride en
question était déjà connue de quelques botanistes français,
entre autres de feu M. Grenier, qui lui avait donné le nom
de Capsella gracilis et qui avait tiré de ce fait d'hybridité les
mêmes conclusions que moi.
Quoique la plupart des botanistes modernes aient admis
le G. Rubella, découvert par M. Reuter, il y en a cependant
encore un certain nombre qui, s'appuyant sur la grande
ressemblance de cette plante avec sa congénère si poly-
morphe le Capsella Bursa pastoris, ne veulent voir dans la
première qu'une variété de la seconde. Le fait suivant me
semble lever tous les doutes à cet égard.
— 35 —
J'avais introduit, il y a une douzaine d'années, à Aubonne,
le Capsella riibella provenant de Montreux. Cette plante
s'était beaucoup répandue dès lors, et quoiqu'elle se trou-
vât souvent mêlée au Capsella Bursa pastoris , je n'avais
jamais eu de difficulté à la reconnaître immédiatement.
Ce printemps j'observai, dans un endroit en friche, beau-
coup de plantes hybrides : Capsella Bursapasloris X ru-
bella , au milieu d'innombrables parents. Les plantes
hybrides tiennent le milieu entre les deux parents, quant
à la coloration et à la grandeur des fleurs. Elles sont ordi-
nairement plus élevées que les parents, ce qui se voit sou-
vent dans les plantes hybrides en général ; leurs grappes
fructifères sont très allongées, portant sur des pédoncules
assez courts de petites silicules stériles (!) dont la forme a
aussi quelque chose d'intermédiaire entre les deux parents.
Or comme on n'a jamais observé d'hybrides stériles en-
tre une variété et son type, mais seulement entre deux es-
pèces du même genre, il résulte du fait observé que le Cap-
sella nibella Reut. doit être considéré par tous les botanistes,
quelle que soit l'école qu'ils suivent, comme une bonne
espèce.
J. Vetter.
Aubonne, le 25 mai (16 nov.) 1878.
NOTE
sur le Ranunculus Rionii, Lagger,
PAR F.-O. WOLF
Gremli dit dans la 3^ édition de son Excursionsflora fiir
die Schweiz, page 55 :
Ranunculus aqualilis L. d. R. Rionii Lagg. — Etarnines
plus courtes que l'ovaire, réceptacle conique; fruits 80-90.
(Les var. pancistamineus Tausch. , DroueiH SchuUz et
confervoides Fr., n'ont que 20-30 fruits.) Valais, Sion, Sail-
lon.
Ducommun, dans sa Flore suisse, décrit ce Ranunculus
comme espèce, pag. 14, et il se trouve aussi mentionné
dans Nyman (Sylloge Florae europaeae), pag. 174, sous le
nom de Ratracliium Rionii Nym., et dans la Flora de Ra-
tisbonne nous trouvons, année 1848, pag. 49 et 50, la note
suivante de notre regretté confrère le D' Lagger :
Ranunculus Rionii, nouveau Ranunculus aqualilis de la
Suisse, par le D'' Lagger, à Fribourg en Suisse.
Mon ami Rion, de Sion en Valais, m'écrivait, il y a déjà
trois ans, qu'il croyait avoir trouvé un nouveau Ranunculus
aqualilis, qu'il ne pouvait rapporter à aucune variété dans
l'excellente Synopsis de Koch.
— 37 —
Je le priai sans retard de vouloir bien observer ultérieu-
rement ce Ranunculus, et de m'envoyer l'année suivante
quelques exemplaires frais pour les examiner ; mais des
occupations nombreuses retardèrent la réalisation de ce
désir jusqu'à l'automne passé, où mon ami, en tournée ad-
ministrative, rencontra par hasard la plante en question,
qui était en pleine fleur et en fruits.
Son opinion qu'il avait afl'aire à une nouvelle espèce fut
confirmée par des observations répétées et il me communi-
qua un certain nombre d'exemplaires bien conservés et
instructifs. En les examinant de plus près, je pus me con-
vaincre que le Ranunculus soumis à mon examen n'avait
pas encore été décrit.
Cependant pour ne pas précipiter la publication d'une
hypothèse et augmenter ainsi la confusion en établissant de
nouvelles espèces insoutenables, je soumis l'opinion de mon
ami et la mienne, ainsi que des exemplaires de la plante en
question, par l'entremise de M. Buchinger à Strasbourg,
au célèbre connaisseur de Batrachium, M. Godron à Nancy.
Voici ce qu'il me répondit : « Le Ranunculus que vous
m'avez transmis est en eff"et une nouvelle et bonne espèce,
qui se rapproche surtout des Ranuncuhis paucislamineus
Tausch. et Ranunculus Drouetii Schultz. »
Affermi par ce jugement non équivoque et catégorique
d'un botaniste aussi distingué que Godron, je n'hésite plus à
désigner la plante nouvellement découverte sous le nom de
mon respectable ami, qui depuis nombre d'années s'est
acquis tant de mérites en ce qui concerne la Flore valai-
sanne.
J'y ajoute la diagnose suivante :
Ranunculus Rionii mihi. Caulis obtusangulus. Folia
omnia submersa, setaceo-multitîda, peliolata, laciniis undi-
que patentibus. Alabastra depresso-globosa. Flores parvi,
petalis quinque obovatis, albis, ungue flavo. Fovea neclari-
fera margine prominulo crassiusculo , saepe in tubulum
— 38 —
membranaceum oblique Iruncatum producta. Stamina ova-
riorum capilulo breviora. Stigmata linearia. Carpella mi-
nima, subturgida, transverse rugosa, immarginata, subglo-
bosa, in capitule saepe 80-90. Receplaculum pilosum ,
ovato-vel etiam elongato-conicum.
In stagnis quibusdam circa Sedunum (Sien) in nullius
alterius Batrachii consortio ; floret sub finem Augusti et
initium septembris.
La nouvelle espèce, comme le fait observer M. Godron,
se rapproche surtout des Ranimculus Droiielii Schultz et
paiicistammeus Tausch. ; toutefois il s'en distingue entière-
ment, surtout de ce dernier, par ses étamines plus courtes,
son réceptacle conique et son style, ainsi que par sa flo-
raison plus tardive. Ne connaissant pas, malheureusement,
le Ranunculus Drouetii, je ne puis comparer ma plante
avec ce dernier.
Dans l'herbier de feu M. le chanoine Rion, conservé au
Musée cantonal de Sion, j'ai trouvé la note suivante écrite
de la main même de M. Rion :
Ranunculus Rionii Lagger vel Ranunculus Sedunensis
mihi. Gaule obtusangulo, foliis omnibus submersis setaceo
multifidis petiolatis, laciniis VNmQVE patentibus j alabaslris
DEPRESSo-GLOBosis ; peUiUs QuiNQUE obovalis ; slaminibus
ovariorum capitula breviopjbus, stigmatibus linearibus,
carpellis subturgidis transverse rugosis, immarginatis, sub-
glabris, apice breviter apiculalis.
Habitus, rameaux, feuilles et fleurs du Ranunculus aqua-
tilis à petites fleurs, et à feuilles toutes submergées. Mais
notre plante s'en distingue facilement par les étamines rela-
tivement courtes et par la forme des bourgeons à fleurs et
du style, qui rappellent le Ranunculus divaricatus , dont
elle s'éloigne par ses pétioles et la forme de ses feuilles, et
par la proportion des étamines relativement à l'ovaire
(Fruchtknotenkœpfchen), qui montre son affinité avec le Ra-
nunculus fluilans, dont elle s'écarte cependant par la forme
-so-
dés feuilles, le nombre et la forme des pétales, ainsi que par
la forme des bourgeons à fleurs.
Etang de la Maladeire près Sion, où il ne se trouve aucune
autre forme. Parmi les Ranunculus aquatilis qui dans les
alentours abondent dans tous les fossés et tous les étangs,
je n'ai jamais pu la découvrir. II est remarquable que chez
nous le Ranunculus aquatilis n'ait pas encore été vu avec des
feuilles flottantes.
Descriptio plantœ vivœ.
Caulis obtusangulus. Folia omnia submersa setaceo-mul-
tifîda, petiolata, laciniis undique patentibus. Alabastra de-
presso-globosa. Flores parvi, pelalis quinqtie obovatis. albis,
ungue flavo. Fovea nectarifera margine promimdo, cras-
siusculo , saepe in tubulum membranaceum oblique trun-
catum producto. Stamina ovariorum capitula breviora. Stig-
mata linearia, Carpella minima, subturgida transverse
rugosa, immarginata, subglabra, in capitule seepe 80-90.
Receptaculum pilosum, ovato-vel saîpius elongato-conicum.
In stagnis quibusdam circa Sedunum, in nullius alterius
Batrachii consortio, floret sub finem Augusti et initium
septembris.
L'étang de la Maladeire est aujourd'hui desséché, par
conséquent la localité classique du R. Rionii est détruite.
Mais il se trouve encore au lac de Mont d'Orge près Sion,
dans les petits lacs du bois de Finges près Sierre, sur les
bords desquels fleurit VEuplirasia viscosa L. à l'ombre du
Pinus sylveslris, et à Saillon dans le bas Valais.
Je l'ai encore reçu des environs d'Augsbourg en Bavière,
récolté par M. SafTnisch. Il y est tout à fait identique au
nôtre.
COMRIBITION A LA BRYOLOGIE
DES ALPES PENNINES
NOTE COMMUNIQUÉE PAR M. KŒRNER, PHARMACIEN A AIGLE,
DE LA PART DE M. PAYOT , DE CHAMOUNIX
Feu M. Dewies, ensuite d'une excursion dans les Alpes
pennines, a eu l'obligeance de faire part à M. Payot d'une
partie de ses récoltes, et ce dernier a bien voulu nous com-
muniquer la liste suivante, dont quelques espèces peuvent
intéresser les bryologues.
Dicranum virens. Au Riffelberg.
Desmatodon Laureri Schp. Au Riffelberg.
Desniatodon latifolius Schp. Au Riffelberg.
Barbula gigantea Hopp. Cascade de Pissevache.
Bryiim latifoliiim, var. Schleicheri. Argentière.
Bryum torquescens. La Bâtiaz.
Bryum ÏAidivigii Schp. Glaciers du Tour et du Trient.
Trichostomum glaiicescem. Findelen, Zermatt.
Mnium orthorynchum. Findelen, Zermatt.
Grimmia leucophœa. Sommet du Monte-Moro.
» commutata. Martigny.
» conferla. Les Pozettes et Zermatt.
» SchuUzii. Tête-Noire, Martigny.
» anodon. Tète-Noire, Martigny.
— 41 —
Philonotis seriata. Mitten, entre la vacherie et l'hospice du
Grand- Saint-Bernard.
Encalypta rhabdocarpn. Zermatt.
» ciliala. Zermatt.
Dissodon Frœlicfiianus Grew. Zermatt.
Meesia uliginosn. Zermatt.
Barlramia granntensis. Entre les glaciers du Tour et du
Trient.
Cynodontium polycarpon Schp. Riffelberg.
Didymodon denliculatns Schp. Sur les confins du Valais,
près des glaciers du Tour et du Trient.
Orlholrichum tenelltim.
slramineum. ) ^^ descendant du col de la
speciosum. p^^^,^^ , Martigny :
» obtusifoltum. '
» pallens. Sur les saules, près du Rhône.
Anomodon allenualus. Schw. J Près des gorges du Trient,
Leucodon morense. ) rochers onrjbragés.
Eurhynchmm slrigosum. Fentes de rochers près de l'hospice
du Grand-Saint-Bernard.
Diphyscium foliosum. Zermatt.
Grimmia elalior Schp. Zermatt.
Grimmia commuUUa Schp. Zermatt.
Chamounix, 1" avril 1876.
EXCURSION BOTANIOUE DE MORCLES
APRÈS LA RÉUNION DE LAVEY
16 et 17 août 1877.
Le massif de la dent de Mordes, entre les cantons de Vaud
et du Valais, est au point de vue botanique une des contrées
les plus intéressantes des Alpes suisses. La flore des Alpes
granitiques et celle des calcaires s'y abordent et s'y mélan-
gent, grâce aux terrains de transition qui s'y trouvent. Le
Polygala alpina Perr. et Song., VAnemone siilfurea, le Bu-
pleurum stellahim, VAchillea moschata, VAndrosace carnea,
le Sisymbrium pinnalifidiim et le Luziila liilea, entre
autres, y représentent la flore des terrains siliceux. A l'arête
de Javernaz, contrefort sud-ouest de la dent, il suffît de
passer du flanc nord au flanc sud pour s'apercevoir d'un
changement dans l'aspect du tapis végétal. Ces circonstances
ont fait du massif de la dent de Mordes une des stations
les plus anciennement visitées des botanistes , puisqu'au
milieu du dernier siècle Haller y signalait déjà bon nombre
de plantes.
Vu du midi, le massif se présente sous la forme d'une
pyramide écrasée , étayée à l'est et à l'ouest de puissants
contreforts. La pente méridionale est brisée par le ressaut
de Ballacrêta, sorte de large corniche ondulée et coupée de
couloirs, au pied de laquelle la pente fuit de nouveau pour
s'arrêter au Creux de Dzéman , sous le contrefort de l'ouest,
— 43 —
et au vallon de Mordes sous celui de l'est. Au centre la
pente descend jusqu'au Rhône, coupée de couloirs fort raides
et de légers ressauts où s'étalent quelques alpages.
Tel est, à grands traits, le champ d'exploration que le
comité avait arrêté. Malgré tout l'attrait d'une pareille course,
trois sociétaires seulement se sont décidés à accompagner
le vice-président, qui devait diriger l'excursion. Ce sont
MM. Wolf, président, M. le pasteur Walther, d'Aubonne, et
M. Pittier, instituteur au collège de Chàteau-d'Œx.
Avant d'énumérer les principales trouvailles faites sous la
dent de Mordes, le rapporteur doit signaler deux plantes
trouvées sous la grotte de Saint-Maurice : le Solidago vale-
siaca Bor., qui ne paraît être qu'un Virgaurea forma um-
brosa, et un Rosa canina, très grand et très flaccide, rapporté
au Rosa fiUformis Ozanon par le D'' Christ ùi lilt. arfFavrat.
Ce rosier croît à l'ombre et au nord, et il ne paraît non plus
qu'une forme locale du canina.
Partis des bains de Lavey le 16 août vers le soir, la nuit
nous surprit en route et elle était tombée quand nous arri-
vâmes au petit village de Mordes, chez Charles Guillat, ex-
cellent guide et intrépide chasseur de chamois. Nous nous
faisons un plaisir de le recommander en passant aux chas-
seurs et explorateurs de tout genre, y compris les simples
touristes, car le pays mérite aussi d'être vu pour lui-même.
Et maintenant voici la liste de ce que nous avons trouvé
de mieux, y compris diverses bonnes plantes aussi pour les-
quelles nous n'avons pas eu le temps de nous détourner, ou
qui étaient passées.
De Mordes aux chalets d'Arbignon, par les alpages de
l'est et le sentier :
1" Entre le village et le torrent :
Paridisia Liliaslrum Bert., passé, hauteurs à gauche.
Rosa Chavini Rap., sec. Christ et Cottet; R. alpestris sec.
Rapin, sur le chemin et en dessus à gauche.
44 —
Rosa abietina Gr., var. Favrali Christ, in Flora; talus à
gauche.
Rosa micranlha Sm. , petite forme, forêt à gauche. Plus
quelques Rosa critiques.
2° Entre le torrent et Arbignon.
Géranium bohemiciim, dans une éclaircie, surtout sur l'em-
placement d'anciennes charbonnières.
Rosa micranlha Sm,, var, Salvanensis Delasoie et Christ.,
feuilles très velues, peu glanduleuses en dessous.
Rosa sderophylla Scheutz., sec. Christ.; Rosa pseiidopsis
Gremli; conf. Gremli, Excursfl., éd. III.
Rosa pomifera Herrm., forma.
Pcucedanum auslriacum Koch, abondant.
Hieraciiim riipicolum Ft., sec. Christ.
Calamagroslis varia Link, forma?
Erigeron Villarsii Bell.
Serralula Rhaponticum DC, couloir qui fait limite entre
Vaud et Valais, surtout dans le haut.
Pitius monlana Mill.,var.?, en dessus d'Arbignon ou Haut-
de-Collonges.
Orcliis pallens L., passé; après le torrent, à l'orient des
chalets.
3° Creux de Dzéman.
Hieracium ochroleiicum Schl.! Pentes sud du Creux, en
dessus de la Pierre-aux-Chamois, loc. classique.
Hieracium ochroleiicum, — prenanlhoides Favrat, Bull. soc.
murith., 1874.
Bupleurum slellalum L., même localité.
Sedum Anacampseros L., plus haut, à droite.
Hieracium alpinum L., var, Halleri, id.
Anémone vernalis L., haut de la pente, sur l'arête,
Geniiana purpurea L, , en redescendant vers le fond du
Creux,
Geniiana purpurea L., flore luleo, id.
— 45 —
Gentiana pnnctata h., id.
» Gaudiniana Thom. [G. punclala-purpureaj, id.
Solidago virgaiirea L., var. alpeslris, en lemontant contre
Baliacrêta, grande forme à feuilles étroites.
Hieracium subnwale...! Plante étrangère que Lagger disait
avoir été trouvée sur l'arête entre le Creux de Dzéman et
l'alpe de FuUy. L'indication étant fort douteuse et le dé-
tour de deux heures au moins, nous ne sommes point
allés à sa recherche.
40 Sur Baliacrêta.
Hieracium Gandini Christ. (H. dentalum Hoppe, pro parte.)
» longifolimn Schl.
Campanula Sclieiichzeri Vill., var. valdensis.
Aslragalus aristatus L'Hérit.
Viola cenisia L., dans les éhoulis.
5° Arête ou Croix de Javernaz (contrefort de l'ouest).
Sieversia replans, Sprgl., en montant dans la direction de la
dent.
Saxifraga opposilifolia L., id.
Lohis corniculatus L., var. alpimis Gaud., id.
Polygala alpina Perr. et Song., sur l'arête.
Anémone snlfnrea L., pentes méridionales et sur l'arête.
Rammculus gladalis L., en remontant l'arête.
Ranuncukis parnassifolius L. , endroit dénudé , près de
l'arête, flanc sud.
Luzula lulea L., flanc sud.
Trifolium alpinum. L., id.
» » var. fl. pallido parvulo , id.
Sisîjmbrinm pinnalifidiim DC. , Braya Koch, flanc sud ,
près des chalets en ruines.
Hieracium Pseudocerintlie Gaud., Koch, petits rochers sous
l'arête, flanc sud, rare.
Pulmonaria montana Lej. (P. mollis auct. plur, non Wolff),
flanc sud vers le haut.
— 46 —
Primula Auricula-viscosa (Vill.), entre les parents, petits
rochers, flanc sud.
Androsace helvelica Gaud., rochers abrupts et délités en
montant vers la dent.
Androsace piibescens DC. {alpina Gaud.), id.
Androsace helvelica — piibescens, çà et là parmi les parents.
Plante à distinguer sur le vif, autrement ce n'est pas
facile, id.
Arabis pumila Jacq., id.
SaussiireadepressaGren., schistes et débris vers la Vire-au-
Bœuf, au nord de l'arête, en tournant par le haut du
cirque de Javernaz; la plante se trouve aussi à l'est de
l'arête, si on longe le pied des rochers dès les Androsace.
Au surplus elle existe sur plusieurs points du massif, plus
haut ou plus bas, dans des terrasses analogues, mais elle
y est toujours plus en feuilles qu'en fleurs.
Campanule cenisia L, 1 ^ . ^, , ^^.
Carex curvula AU. ^"^ Perns-Blancs, entre la Vire-
Ceraslium latifolium I ^u-Bœuf et le pied de la dent.
Achillea alrala et moschata, pentes méridionales du massif,
dans le haut, éboulis. Localité où l'on pourrait trouver
l'hybride. U Achillea moschata doit être aussi dans les
rocailles du fond de Dzéman. (Haller.)
Achillea atrata-macrophyla, A. Thomasiana Hall f., couloirs,
région des Alnus virid'is, vallon de Javernaz, rare.
Festuca violacea Gaud., fond du vallon de Javernaz, éboulis.
6° Descente de Mordes aux bains de Lavey.
Vicia tenuifolia DC, sous le village.
Cephalaria alpina Schrad., id.
Ononis rolundi folia h., id., au premier contour du chemin.
Hieraciiim picttim Schl., plus bas, rochers.
Hieracium valesiacum Fr., rochers buissonnés.
Hieracium amplexicaule L.
Rosa tomentella Lem.
Brunella grandi flora Jacq., /l. albo.
— 47 —
Calaminlha nepetoides Jord., entre les bains et la cascade,
et aussi çà et là dans le bas de la pente.
Pastinaca opaca, Bernh., entre les bains et la cascade.
Lammm hybridum Vill. (incisum Willd), cultures, environs
des bains, printemps.
Scorzonera austriaca Willd., pied des rochers, à l'occident
des bains.
Populus hybrida Bieb,, sec. Muret, à l'endroit où l'ancien
pont traversait le Rhône.
Hieracium brevifolium Tauscher, sec. Christ., au-dessus de
la route de Lavey, sur le chemin de ce village à Mordes.
C'est une forme à'umbeUalum.
Cenlaurea Scabiosa L., fl. albo, près des bains. (Pittier, Oct.
1878.)
7° Au pas de la Crottaz, entre Eslex et Outre-Rhône.
Arabis nmralis AIL, rare, j
Arabis saxalilis. ) Avant le pas.
Vesicaria nlriculata. '
Erigeron rnpeslris Schl., station la plus occidentale de cette
jolie espèce.
Nota. Gremli, dans sa 3^ éd., fait du rnpeslris une va-
riété de Valpinus, ce que ne sauraient admettre ceu.x qui
ont vu la plante vivante et en place, à Bagnes, à Zermatt, à
Fee (Saas), à la Crottaz, etc. , presque toujours dans les
fissures de rocher, de la plaine aux sommités. A la Crot-
taz, il croît à quelques mètres au-dessus du Rhône; à Fee,
à plus de 2000 mètres s. m., sur les bords du glacier du
fond. Valpinus n'a pas une aire verticale aussi étendue.
Le rupestris est essentiellement une plante de rochers qui
monte ou descend avec eux. Il n'est pas indifférent comme
Valpinus à la nature de la roche ; du moins, je ne l'ai pas
vu sur le calcaire , et il est nul sur les chaînes occiden-
tales des Alpes vaudoises. A la Crottaz, il croît dans les fis-
— 48 —
sures du gneiss. Notre savant ami reviendra sans doute
à l'espèce de Schleicher.
Hieracium pictum SchI,, même localité.
Viscaîia vulgaris Schl., au delà du pas, vers Outre-Rhône.
Nepeta nepeloides Jord., id.
Le rapporteur, L, Favrat.
M. Wolf a trouvé à Ballacrèta deux plantes que nous
avons rapportées au Hietiiciiini Trachselianum Christh. , et
qui seraient exactement H. elisttm Arv.-Touv., var. canes-
cens, et H. elisum Arv.-Touv., var. nigrescens (catal. du bas-
sin du Rhône), selon communication de M. Arvet-Touvet
lui-même.
HERBORISATIONS VIÈGE-ZERMATT
31-36 juillet IST^S
Notes de NIIM. JACCARD, D^ MORTHIER, TRIPET, VETTER, WOLF
FAVRAT, coordonnées et condensées par MM. Morthier et Favrat.
Ici encore, nous n'indiquerons que les plantes plus ou
moins intéressantes ou critiques. L'énumération de tout ce
qui a été vu ou récolté serait fastidieuse et sans intérêt.
Pour une foule de plantes qui se trouvent un peu partout,
nous ne donnons que l'indication générale des localités.
En arrivant à Viège, le 21 dans l'après-midi, quelques
membres de la société firent une petite excursion sur la
route de Tourlemagne et trouvèrent, entre autres, les
plantes suivantes :
Dictaums albus, inabordable ; rocbers au-dessus de la vieille
route.
Uierachim piclum Schl., rupicohim Fr., tridentalum Fr.
Linaria ilalica Trev.
Erysimum helvelicum DC.
Polenlilla inclinala Vill., en fruits.
Centaiirea valesiaca Jord.
Crupina vulgaris Cass,
Achillea selacea W. Kit.
Le même jour ils trouvèrent encore, soit à Viège même,
soit aux environs :
Un Trilicum rapporté par M. Boissier au T. bifloriim Brig-
noli, et observé par lui sur les digues de la Viège.
— m —
Ce Trilicum a bien des épis violacés et un pori siii gêner is
quand il croit au sec et au soleil, comme sur les digues;
mais il reprend le port et tous les caractères du caninum
dans les lieux frais, et la plante des digues n'est qu'une
forme locale raccourcie et plus ou moins colorée par une
forte insolation. La plante type, soit le T. caninum, a été
retrouvée un peu partout en montant à Zermatt, et MM. Mor-
thier, Vetter et Favrat, entre autres, ont pu se convaincre
qu'il n'y a pas autre chose dans la contrée.
Scirpus Tahernœmonlam Gmel.
Onobrychis arenaria DC. , lieux herbeux au-dessus des
vignes.
Silène nocliflora, champ à gauche en allant à la gare.
Crépis teclorum, descendue sans doule de la vallée de Saint-
Nicolas.
Lactncn aiigustana Ail., dans le cimetière.
Hieracium Iridenlaltim Fr., au bas du bourg.
PItelipœa cœerulea G. A. Mey., au-dessus des vignes.
Nota. Sur la rive gauche de la Viège, en face du bourg,
pentes et coteaux intéressants : Vicia Gerardi abondant ;
Hieracium umbellalum var. Coronopifolium, sec. Christener,
in litt ad Favrat. En montant, talus et terrains négligés :
Bromus squarrosus var. /5. villosus Koch, etc.
De Viège à Stalden, 22 juillet :
Daphne alpina, abondant parmi les Juniperus sabina, à
gauche en montant.
Ecliinops spliœrocephalus, vignes et bords du chemin.
Géranium divancalum, à Neubrûcke ; cherché en vain par
plusieurs sociétaires ; il y était naguère assez fréquent.
Lactuca virosa, çà et là, bords du chemin.
» augvslana AH. id.
» scariola forma inermis ; feuilles lobées-roncinées,
côte médiane nue. h'auguslana a les feuilles entières ;
sous Stalden.
— 51 —
Hyssopus officinalis, Pimpinella nigra.
Podospermiim laciniattim, Thalictrum fœtidum.
Oxylropis Halleri b. veliitinus Siblh, et 0. pilosa.
Chenopodium opnlifoUum et Vulvaria, en jeunes fleurs.
Erysimtim helveticum, un peu partout.
Onosma slellulalnm W. K., un seul pied à gauche en mon-
tant.
Asperula monlana Willd.
De Stalden à Saint-Nicolas :
Erysimum helveticum D.C.
Camelina dentata Pers., champ de lin à Nieder Grœchen.
Juniperns Sabina, fréquent sur les rochers et affleurements.
Lychnis flos Jovis Lam., Crépis tectonim, sous Saint-Nicolas.
Géranium divaricatum L., avant de passer le premier pont
de la Viège ; abondant surtout dans un champ de pommes
de terre, sous le chemin.
Silène valesia L., rochers à droite, entre Stalden et Kalpe-
Iran.
Phœnixopns vimineus Rchb., lieux secs, rocheux.
Spergulnria rnbra Presl.
Euphrasin? Voisine du maialis Jord, mais plus ou moins
tomenteuse-grisâtre.
Cette même plante se trouve au-dessus de Fûrgangen
et d'Obergestelen (Haut-Valais), dans la vallée de Binn et
près Bevers, en Engadine.
Asperula montana Willd.
Salvia Sclarea L., à fleurs jaunes ; jardins de Saint-Nicolas.
Selaginella helvelica Spr., un peu partout, endroits frais,
jusque dans le haut de la vallée.
Bosa caballicensis Pug (R. Glauca var.), à gauche en mon-
tant, 20 minutes de Stalden.
Rosa sanguisorbella Chr. {montana var. in Christ Rosen der
Schweiz). Rochers, entre Stalden et Kalpetran.
Singulière forme , découverte antérieurement par
- o'I
M. Wolf. Elle s'écarle beaucoup du type du Mont Clou,
localité classique, par ses feuilles elliptiques rappelant
celles du graveolens ou du sepium. Peut-être un graveo-
lens-munlana.
Rosa graveolens var. pseiidoagreslis Burnat et Gremli, Ros.
Alp. maritimes ; après le deuxième pont à 20 minutes au-
dessous de Saint-Nicolas.
Trigonella monspeliaca, Myosotis slricla, Lacluca virosa, et
Arabis auriculata; cette dernière plante dans deux sta-
tions : rochers à gauche, en dessus du premier pont de la
Viège, et buissons à droite en dessus du second pont, sans
doute ailleurs encore.
De Saint-Nicolas à Zermalt :
Crépis tectorum, montée dans la forêt, le long de la route,
tantôt après le pont de Saint-Nicolas ; très peu.
Silène quadrifida, lieux frais,
Sculellaria alpina, près du torrent de Randa.
Brassica campeslris L., dans les champs.
Hieraciiim Schmidlii Koch, rupicolum Fr., blocs et rochers
sous Zermatt. Gremli 3'^ édit. réunit ces deux plantes,
Erigeron Villarsii Bell, et rupeslris Sclil. {riipestre Schl. in
Sched, in herb, suo,), mêmes stations,
Echinospermiim deflexiim Lehm., lieux frais, en plus d'un
endroit.
Hieracitim sabimim Seb. Maur., talus sous Zermatt, très
beau et en grande quantité.
Allium strictîim Schrad. et A. fallax Don., rochers sous
Zermatt.
Androsace seplentrionalis L, sous Zermatt, cultures.
Colchicum alpiniim DC, un seul en fleurs, prés sous Zermatt.
Rosa cinnamomea var. fulgens Chr, Randa , Herbrigen,
Taesch., tout le fond de la vallée de Randa aux abords du
glacier du Gcerner.
Note. MM. Favrat et Gremli ont trouvé abondamment le
cinnamomea dans le Hauf-Valais, sous Munster, août 1878,
et sans doute la mênie forme que celle de Randa, etc. Il
reste à éclaircir si les stations valaisannes recèlent le type
et la variété du D"" Christ, ou s'il n'y a en Valais qu'une
seule forme, la var. fulgens.
Basa pomifera-rnbrifolia (Franzonii Chr.), avant le Seeli-
bnicke, près Randa.
Basa alpina var. acAileata, sous Randa, à la sortie des bois.
» glmica Vill. et coriifolia Fr., çà et là.
)> roriifolia- fulgens , trouvé par le D'' Christ, derrière
l'hôtel de Randa.
Note. B. fulgens, coriifolia- fulgens et pomifera-rnbri-
folia, rapportées vivantes par M. Volf, sont cultivées dans
son jardin, à Sion.
Course de Zermatt au Rsefel, 23 juillet :
I. En montant à l'alpe Augstkummen :
Alsine nmcronala L. et recurva Wahinb.
Trifolium pallescens Schreb.
Erigeron Villarsii et rupeslris, qui sont un peu partout dans
le fond de la vallée.
Pedicularis roslrala, Scidellaria alpina, Pimis Cembra, Ve-
ronica friUiculosa, Carex hispidula Gaud. ; cette der-
nière plante est répandue sur les flancs ouest et sud du
plateau du Rsefel.
Aquilegia alpina L., Plantago bidentataMurïih. el Hieraciiim
Laggeri Fr. (//. glaciale var.)
II. De l'Augstkummenalp à l'hôtel du Rsefel.
Trifolium saxalile AU., Anémone Halleri en fruits, Aquilegia
alpina L., Hulchinsia brevicaulis Hpp. {affinis Jord.?),
Euphrasia minima Schl. var fl. alho. Scirpus alpimis Schl.,
bords des canaux de dérivation, abondant.
Alchemilla pubescens M. B., avec fissa et pentaphyllea.
Oxylropis lapponica Gaud. et 0. Gaudini Reut. (0. cyanea
auct. non Bieb., sec Gremli 'â'^ éd.)
— 54 —
ViscariualpinaFr., Genliana tenella Rottb., G. brachyphylla
Vill. ei nival i s L.
Hieracium glaciale var. Kochii Grernli 3^ éd. {H. breviscapum
Koch non DG.)
Androsace carnea L., Saxifraga aspera L., bryoides L.,
exarala Vill., variant Sieb. {nmscoides auct.), Seguieri
Sprg, et platiifolia Lap.
Pedicularis rostrala L., Euphrasia alpitia Lam,, Chamœ-
orchis alpina Rchb., Carex hispidula Gaud., fœlida, capil-
laris, mgra, alrala ei fetrugineaj Juniperus nanaWiWd. ;
Salix relusa var. serpyllifolia et S. herbacea.
Thlaspi corymbosum Gay, rocailles à gauche du sentier
montant d'Augstkummen à l'hôtel.
Thlaspi alpinum Jacq., stations analogues, en montant par
le petit sentier à droite.
Polygala alpina Perr.Song., Eriophorum Scheuchzeri Hoppe,
Lloydia serotina Rchb., Gaya simplex Gaud,, Agrostis
alpina Scop. et rupeslris Ail.
Plateau de Rsefél et escarpements du flanc sud:
Bon nombre des plantes de la montée, et de plus, les
suivantes :
Anémone baldensis L.
Ranunculus parnassifolius L.
Arabis cœrulea Hânk,
Thlaspi alpinum-corymbosum, près du petit lac, pied nord
du Rifl'elhorn, et en plus d'une autre localité.
Alyssum alpestre L., pentes sud du Gœrnergrat, en dessus
du sentier, vers le bas de la descente.
Alsine venia Bartl.
Cerastium pedunculalum Gaud.
Anthyllis Vultieraria var. rubriftorn.
Polentilla viinima, frigida, grandiflora forma minor {Vale-
siaca Huet?)
Herniaria alpina Yill.
— 53 —
Leucanlhemum alpimim var. minimum Gaud.
Gnaplmlium supiniim, Artemisia glacialis, spicala et Mutel-
lina.
Phyleuma pauciflorum L.
Geniiana bavarica var. rolundifolia lloppe. Cimbricala îichl.
non Frœl.)
Erilrichium namtm Schrad..
Linaria alpiua Mill., forme granitique, n'ayant pas la gorge
orangée.
Veronica bellidioides L.
Androsace pubescens BC, glacialis Hoppe et imbricata Lam.,
cette deinière surtout dans les escarpements du flanc sud.
avec le Phyleuma humile Schl.
Arelia Vilaliana L.
Tofieldia glacialis Gaud., forme extrême, glaciaire, du caly-
culala.
Juncus arclicus Willd.
Carex alerrima Hoppe, bicolor Ail., membranacea Hoppe.
Trisetum stibspicahirn et disiicliopliylliim Beauv.
Poa laxa Hank., minor et disHchophylla Gaud. nemoralis
va)', glauca Gaud.
Festuca alpina Sut., Halleri AU., violacea Gaud., pilosa
Hall, t., pumila Chaix et varia Hânk.
Course au Schwarzsee et au Hôrnli, 24 juillet.
Aster alpinus L., fl. d'un pourpre foncé.
Sempervivum monlanum, arachnoideum, et sans doute plus
d'une forme nouvellement décrite comme espèce.
Artemisia nana p. parviflora Gaud.
Cirsiinn helerophyllum Ail.
Ces premièies plantes dans le bas de la montée. Plus
haut, du Schafberg au Schwarzsee .
Callianthemum rulœfoliiim G. A. Mey,
Rammculus pyrenœus L.
Arabis bellidifolia Jacq.
— 56 -
Cardamine alpina et resedifolia.
Tfilaspi alpinnm, corymbosum et l'hybride.
Hulcliinsia alpina RBr. et brevicaiilis Hoppe.
Oxylropis Gaudini Reut. et montana DC.
Astragalus leontinus, Phaca astragalina et australis.
Polenlilla muUifida, nord-est du Schwarzsee.
L'ambigiia (frigida-muUifida) a été cherché en vain,
Hieracium sphœrocephalum Frœl. i Schafberg au Schwarz-
Alchemilla piibescens Bieh. \ see, abond. sel. Wolf.
Saussurea alpina DC. et depressa Gren. ??
Artemisia glacialis L.
Leontodon pyrenaicus Gonan.
Gentiana lenella Rottb.
Pingtiicula grandi flora Lam.
Rumex nivalis Ueg. Indiqué par M. Jaccard. Cité jusqu'ici
aux Grisons, dans le massif du Sentis et dans l'Oberland.
Plus haut, contre le Hôrnli :
Draba Zahlbriickneri Host., frigida et Johannis.
Braba Traunsteineri Hoppe, a été trouvé plus haut encore,
en 1873, par M. Wolf, lors de son ascension au Cervin.
Viola cenisia, Campanula cenisia nicerasliumlalifoliumvar.
glaciale Gaud., sur les moraines.
Crépis jubata Thom., moraine au pied du Hôrnli.
Polenlilla nivea et frigida.
Saxifraga bi flora et opposilifolia.
Phylenma pauciflorum, Erilrichium nanum, Androsace pu-
bescens, glacialis et imbricata.
Oxylropis fœlida DC, au Hôrnli,
Et nombre d'autres plantes déjà rencontrées.
Environs de Zermatt. Hauteurs à l'occident du village et
fond de la vallée, vers le glacier du Gœrner, 24 et 2o juillet.
Bupleurum ranunculoides L., petite forme, lieux secs ou
rochers autour du village.
Campanula spicata L., mêmes stat. et dès le bas de la vallée.
I
— 57 —
Androsace seplenlrionalis L., cultures, moissons, jusque
dans les derniers petits champs du fond.
Fiimaria Schleicheri Soy.-Will. (F. alpina Rion), mêmes
stations, dès les villages en dessous de Zermatt.
ErysUiiuni helveiicum DC, le type et une forme réduite,
souvent tout à fait naine, var. pumilum Gaud.
Hieraciinn sabinum Seb. Maur., prairies élevées du fond,
vers le glacier.
Erigeron acris-Villarsii, en compagnie des parents; sentier
sur les hauteurs , en revenant du glacier du Gœrner,
(Vetfer et Favrat.)
Astragaliis leonlimis, Allium slriclvm et fallax, hauteurs du
fond.
Myosotis slricta Link, cultures, talus des chemins.
Arlemhia nana ^. parviflora Gaud.
Feslitca pilosa Hall. f. et Poa nemoralis var. glaiica Gaud.,
vers le glacier.
Centaurea nerrosa, Tanacelum vulgare.
Echinospermum deflexnm Lehm., dans le village.
Trifnliiim alpestre L.
Heracleum monlanum Schl., Canini bulbocaslamim Koch. et
H. Spoudylinin var. elegans Jacq.
Slipa pennala, Tlialictrum fœlidum.
Arlemisia vulgaris. forma foliis ulrinque tomentosis.
Knaulia sylvalica, fl. rubris.
Rosa fulgens-pomifera ? autour de Zermatt (Favrat et Vetter.)
C'est Vanoplantha Christ.
Rosa alpina, formes; R. fulgcns Chr. et alpina- fulgens, têtes
buissonnées, sur le chemin du glacier du Gœrner (Wolf.)
Hieraciuni Scfimidlii Koch., avant Zermatt.
Thlaspi...? groupe de Valpeslre, dissepimenta.
Scleranthus... ? groupe du perennis.
Note. Le R. alpina-fttlgens, rapporté vivant par M. Wolf,
est cultivé dans son jardin, qui renferme en outre, wne foule
de plantes rares du Valais.
LA YÉGÉTATION DE LA SUISSE
DAS PFLANZENLEBEN DER SCHWEIZ
Zurich, chez F. Schullhess
I»AR- LE D' H. CHRIST
Nous devons un nouvel ouvrage à la plume de notre ami
le D"" Hermann Christ, de Bàle, membre de la Société Mu-
rithienne, ouvrage traitant de nouveau de la riche flore de
la Suisse.
Ce pays, il est vrai, est petit, mais plein de contrastes et
de beautés harmoniques. Aucun pays, resserré entre des
limites aussi étroites n'ofi"re autant de richesse et de variété
dans ses aspects. Située entre l'Europe méridionale et sep-
tentrionale, n'embrassant qu'une faible partie de la chaîne
des Alpes, du Mont-Blanc au mont Œitler, la Suisse réunit
à elle seule les beautés des paysages les plus variés de notre
partie du globe: la mer et les steppes seules ne sont point
représentées dans ce petit espace.
Nulle part ailleurs le monde des Alpes n'atteint un déve-
loppement plus grandiose et aussi bien caractérisé par les
sites brûlants et arides des pays du sud-ouest, que par ceux
du froid et sombre Nord.
Les hautes Alpes sont sillonnées en tous sens par des val-
lées nombreuses ; la végétation de la plaine monte dans les
unes jusqu'au pied des glaciers, tandis que dans les autres
règne partout la fraîcheur de la flore alpestre. Partout au
pied de cette chaîne s'étend un plateau accidenté, formant
— 59 —
un parc riche et varié, tel que nous ne le retrouvons nulle
part ailleurs sur le versant de la vaste chaîne des Alpes.
De nombreux lacs alpestres remplissent les profondeurs de
nos vallées, et leur donnent l'aspect le plus riant et le plus
enchanteui'. C'est surtout sur le versant sud de nos Alpes,
dans la zone insubrienne, que cet aspect frappe et saisit : car
ici la pente des hautes alpes se précipite avec plus de rapidité
vers des bassins naturels, au bord desquels s'étale une na-
ture pleine de magnificence et de splendeur, nature plus
riante encore en plusieurs points que celle même de l'Italie.
En Suisse, toutes les formations de terrain, tous les cli-
mats de l'Europe alternent. Les extrêmes sont fortement
tranchés, mais pas autant, cependant, que la situation et
la configuration du pays pourraient le faire penser, grâce à
l'action adoucissante du vent d'ouest, auquel la Suisse est
ouverte jusqu'à ses frontières de l'est. C'est ainsi que nos
plus hautes cimes n'offrent jamais les froids intenses des
plaines de la Russie.
Mais c'est surtout dans la végétation qui orne nos vallées
et nos montagnes jusque sur leurs plus hautes arêtes, que
se présentent tous ces avantages. Grâce à la diversité de sa
configuration, à sa situation au seuil du sud, sur la ligne de
démarcation de deux zones climatériques, la richesse végé-
tale de notre pays ne peut être surpassée. Quel contraste
frappant déjà dans nos régions boisées : ici les foiêts de
châtaigniers, dans lesquelles le cyclamen exhale ses par-
fums et où resplendissent les genêts ; là, une forêt de hêtres
avec ses épais et agréables ombrages ; plus loin, un taillis
de mélèzes aux branches élégantes, aux pieds desquels nous
admirons déjà la flore des Alpes.
Plus loin encore, ces immenses forêts de pins avec leur
majesté sévère, auxquelles les neiges de l'hiver prêtent seules
quelque éclat ; enfin, le sombre arole du Nord, au pied du-
quel l'ours cherche son repos, et même sur plusieurs de
nos montagnes, le dur Pinus montana des Pyrénées a trouvé
une autre patrie.
— 60 —
Ici, la végétation des bords de la Méditerranée, là, à quel-
ques kilomètres plus haut, les représentants de la zone des
forêts de la Sibérie.
Plus grande est la diversité dans la végétation moins
élevée des arbrisseaux, des buissons et des gazons. Quel
contraste frappant! Les rochers brûlés du Valais, où rever-
dissent à côté des Opuntias et des Iris, les buissons d'aman-
diers et de figuiers, parmi lesquels percent çà et là, comme
des étoiles, la bleue hépatique, le Bulbocode de l'Espagne
occidentale et la brillante corolle de l'Adonis du printemps,
et quelques heures plus haut seulement, nous voyons un
gazon serré, formé de Carexel à'Eriophorum, habitants des
contrées arctiques, luttant au bord des neiges pour leur
courte existence; enfin la blanche et transparente anémone
du printemps, qui vient d'éclore à l'instant et qui hier en-
core était couverte du manteau de l'hiver.
Quelles influences climatologiques agissent sur la répar-
tition de ces plantes? quelles sont leurs diverses prove-
nances? quels traits caractéristiques se manifestent dans
leur groupement? quelle place occupent-elles par rapport à
la végétation des pays qui nous avoisinent? enfin quelle est
leur histoire ? Telles sont les questions que le savant auteur
s'est posées et a cherché à résoudre dans son Pflanzenleben
qui est écrit dans un style clair et précis, et qui respire
partout cet amour de la nature et cette fraîche poésie que
nous retrouvons dans tous ses ouvrages.
Dans l'ouvrage du D"" Christ, nous trouvons réuni tout ce
qu'ont pu fournir sur cet inépuisable sujet trente années de
travail et d'études. Chaque ligne de cet ouvrage est em-
preinte de l'ardent amour avec lequel l'auteur a embrassé
son sujet, et d'une vive reconnaissance pour les nombreuses
bénédictions que le Créateur a répandues sur sa patrie.
Nous ne saurions assez encourager les membres de la
Société Murithienne à lire ce précieux travail, et nous re-
mercions cordialement l'auteur de nous avoir procuré de
nouveau de vraies et saines jouissances.
— Ci -
Nous lerminerons ces quelques lignes en donnant un
aperçu très restreint de cet ouvrage.
Après avoir tracé les règles générales, les principes de
terminologie, etc., qui doivent guider l'auteur, il nous dé-
crit d'après les classiques idées du grand Haller, les diffé-
rentes régions, leurs altitudes, leurs caractères et climats.
Il nous décrit leurs limites supérieures et inférieures, en
se basant sur les observations que Wahlenberg a faites pour
la Suisse septentrionale, Heer, pour le canton de Glaris,
Rion pour le Valais, et Fischer pour l'Oberland bernois.
Ces différentes régions sont :
I. La région inférieure, qui se divise en :
A. Région insubrienne des lacs transalpins et de leurs
alentours enchanteurs,
B. Région du bassin du Rhône :
a) Genève.
b) Le bassin du Léman.
c) Région de transition du lac au Valais.
d) Le Valais central.
C. Les vallées du Jura,
D. Zone des lacs et du fôhn, à la limite septentrionale
des Alpes.
E. Vallée du Rhin,
II. Région des bois de haute futaie :
rt) Du haut plateau de la Suisse.
b) Des vallées des Alpes :
c) De la région du châtaignier et des autres arbres des
contrées insubriennes.
III. Région des conifères.
IV. Région alpine (du Valais, du Tessin, des Grisons,
de l'Oberland bernois et de la chaîne septentrionale.)
- 62 —
Enfin suivent encore des études sur la flore du Jura, ses
relations avec les Vosges et la Forêt-Noire, ses lignes de
végétation et leurs causes climatologiques et géologiques; des
observations statistiques et l'histoire de notre flore (périodes
tertiaire et glacière).
A cet ouvrage sont jointes quatre cartes et quatre chro-
molithographies.
La première carte nous donne une idée de la répartition
de la culture de la vigne et de quelques plantes de la zone
du fohn {Seduni hispanicum , Asperula taurina, Cyperiis
longus, Hyperimm Coris) : la seconde traite de la répartition
des forêts. La troisième nous donne quelques exemples de
l'apparition toute particulière et locale de plusieurs plantes
alpines: Primula integrifolia , Senecio uniflonis , incamis
et carniolicus^ Androsace pubescens et lactea, Saxifraga Co-
tylédon et inutala, Heradeum alpinum, Campanula Raineri.
Dans la quatrième carte enfin, l'auteur nous fait foir gra-
phiquement le résultat de toutes ses observations au sujet
des flores propres à chaque région.
Les quatre chromolithographies représentent des groupes
caractéristiques de la vie végétale prise dans les différentes
zones: la végétation des rochers brûlés à Sion {Opuntia
Ephedra, AtHemisia valesiaca) ; un groupe de châtaigniers
et un autre de Pinus Cembra et de Larix, et enfin une es-
quisse d'un marais du haut Jura près des Ponts (Neuchàtel).
Rarement la lecture d'un livre nous a procuré tant de
jouissance et de satisfaction. Oui, c'est bien là le fruit d'un
grand travail et des études consciencieuses de toute une vie,
et d'un cœur plein d'amour pour le Créateur et la création.
Nous devons ajouter pour les entomologues, que l'ou-
vrage du D"" Christ renferme à chaque page d'intéressantes
observations sur les papillons propres aux diverses zones
végétales.
Enfin, pour ceux de nos lecteurs qui n'en ont pas encore
connaissance, nous faisons suivre la liste des publications
antérieures de M, le D"" Christ,
— 63 —
1. Pflanzengeographische Notizen uber Wallis. (Annales
fie la Société bàioise des sciences naturelles, 1857.) C'est le
résultat des excursions que le D^" Christ a faites avec Muret,
Piamhert et Rion, dans les diverses contrées du Valais.
2. Ueber die Verbreitung der Pflanzen der alpinen Ré-
gion der eiiropœischen Alpenkelle. Mémoires de la Société
helvétique des sciences naturelles, 1863.
Nous trouvons encore :
3. Dans les annales de la Société botanique de France,
compte rendu de la session extraordinaire de Pontarlier, en
juillet 1869, pag. 54 : Observations sur l'origine des espèces
jurassiques, spécialement sur celle des espèces disjointes.
4. Die Rosen der Schwciz mit Rerûcksichtigutig der um-
liegenden Gebicte Mittel- und Sûd-Europa's.
Et comme supplément, dans la Flora, de Ratisbonne, di-
vers articles sur les Rosa nouveatix ou critiques de la Suisse
et d'autres contrées. 1874, N"s 13 et 34 ; 1875, N»* 18 et 19 ;
1876, No 24 ; 1877, N^^^ 26, 27 et 28.
Un ou deux articles ont aussi paru dans le Journal of
Roiany, un entre autres sur le R. Sclerophylla Scheutz.
Cette monographie des roses de la Suisse a fait époque
en Allemagne et en Suisse ; aussi MM. Burnat et Gremli
ont-ils adopté entièrement dans leurs études sur les roses
des Alpes maritimes les principes et le système de leur
« maître, » comme ils aiment à l'appeler.
5. Dans les annuaires du Club alpin suisse, nous lisons
plusieurs articles sortis de sa plume :
Vol. II (1862), pag. 339 : Im flore des Alpes.
Vol. VIT (1871), pag. 45 : La végétation du Sainl-Gothard.
Vol. IX (1873), pag. 361 : La flore des Alpes du Tessin.
Vol. XI (1875), pag. 3 : Les Alpes d'Unterwaldel les Alpes
limitrophes d'Uri.
Vol. XII (1876), pag. 360 : Die Alpcnrose (le rosage ou
rhododendron.)
Sion, printemps 1879.
F.-O. WOLF.
CATALOGUE DE LA BIBLIOTHÈQUE
DE LA
SOCIÉTÉ MURITHIENNE DE BOTANIQUE
DU VALAIS
Augsbourg. Naturhistorischer Verein. — Bericliten. Jahrg.
1869,71,73,75,77.
Aarau. Gesellschaft. — Festscbrift 1869.
Annecy. Société florimontane. — Revue savoisienne 1878,
N°^ 2 à 12.
Berlin. Botanischer Verein der Proviuz Brandenburg. —
Verhandlungen Jahrg. 1873, 74, 75, 76, 77.
Bienne. Société jurassienne d'émulation. — Actes, années 1876,
4 cahiers; 77, 7 cahiers.
Brème. Naturvvissenschaftlicher Verein. — Abbandlungen,
années 1875, 76, 77, 78.
Bern. Naturforschende Gessellschaft. — Mittheilungen Jahrg.
1870, 71, 72, 73, 74, 75, 76 II, 78 II.
Bâle. Naturforschende Gessellschaft. — Verhandlungen, Jahrg.
1875, 76. - 1874 I, 75 II, 76 I, II, III, 78, I.
Buda-Pesth. Termesztrasji Fuzeteck. 1877, I, II, III, IV;
1878, 1.
Berne. Société helvétique des sciences naturelles. — Compte-
rendu 1876-1877.
Bistritz. Gewerbe-Schule. — Jabresbericht, 1877-78.
Coire. Naturforschende Gesellschaft Graudbundens. — Berich-
ten Jarbg. 1866, 67, 68, 69, 70, 72, 73, 75, 76, 75-76, 76-77.
— 65 —
Colmar. Société d'histoire naturelle. — Bulletins, années 1873,
74,75,76,77-78.
Carlsruhe. Naturwissenschaftlicher Verein. — Verhandlungen
1876.
Châlons-sur-Saône. — Anneus, 1878, 4 cahiers.
Dresde. Naturwissenschaftlicher Gesellschaft « Isis ». —
Sitzungs-Berichten, Jahrg. 1875, 76, 77, 78 I. - Histoire
naturelle du Caucase.
Dantzig. Naturforschende Gesellschaft. — Schriften Jahrg.
1875, 1876, 4 cahiers; IV B, 1, 2, 3.
Fribourgen Brisgau. Naturforschende Gesellschaft. — Jahrg.
1870, III, IV; 1873 cahiers I, II, III, IV; 1877-78 cahiers
I, II, III.
Fulda. — 1875, 76, 77, 78, 79, 7 cahiers.
Géra. Gesellschaft v. freund. der Naturwissenschaft. — Jahrg.
1863, 64, 68, 69, 70, 73, 74 (Jahresberichten) Verhandlungen
B. I, II, III.
Grenoble. Société dauphinoise d'échange. — Bulletins, 74, 75,
76, 77 I II. Liste des plantes échangées dans les années 74,
75, 76, 77.
Gênes. Società Crittogamologica. — Commentario, années
1861,62, 63, 4 cahiers.
Genève. Echo des Alpes. — 1878 I, II, III, IV ; 79 I.
Heidelberg. Naturhistorisch-medicinisch. Verein. — Verhand-
lungen, B. II, H. II, III.
Hambourg-Altona. Naturwissenschaft Verein 75, 76, 77.
Lausanne. Société vaudoise des sciences naturelles. — Bulle-
tins N™ 69 à 80.
Lyon. Société d'études scientifiques. — Bulletins 1874, n"" I, II ;
77, n''^ I, II; 78, n^I. Société de botanique, annales 73-74 bis,
74-75, 75-76, 76-77. Catalogue de la flore du bassin du
Rhône, 2-5.
Luxembourg. Société botanique du Luxembourg. — Mémoires
et travaux, 1873 II, III; 1874 I.
Linz. Verein fiir Naturkunde, Jaresbericht 1-9.
Landshut. Botanischer Verein, 1877 I.
Lisieux, Bulletin de la société d'horticulture et de botanique
T.1, 1-5;T. II, T. 111,1.
Montpellier. Société d'horticulture et de sciences naturelles
de l'Hérault. - 1878, I, II, III, IV .
5
- 66 —
Padone. Vol. I à V. VI, 1.
Paris. Feuille des jeunes naturalistes, vol. 1870-1879; 1879 1 à 5.
Société botanique de France, sessions extraordinaires. —
Tomes 7 à 13; 15 à 17.
Semur. Société des sciences historiques et naturelles, 76-77.
Trieste. Società Adriatica d. Scienz. natural. — Bolletini, vol.
m, CI, II, III ; vol. IV, CI, IL
Toulouse. Société d'histoire naturelle, II" année, fasc. 1, 2,
Vienne. Zoologisch-Botanische Gesellschaft. — Verhandluugen
B. XXV, XXVI, XXVII.
L'échange des travaux scientifiques a lieu maintenant avec
plus de trente sociétés.
II. Ouvrages et brochures.
D' Kilias. — Eisensâuerling v. Val. Sinestra.
Worm-Muller. — Transfusion und Plethora.
Siebcke. — Enumeratio Insectorum Norvegicorum. 4 fasci-
cules.
D'' Zchokke. Der Wassermangel in einem Theile der Schweiz.
J. Chenaux. — Le diable et ses cornes.
V. Thielau. — Der Kalk in seinen Beziehungen zum pract.
Leben.
Wunschmann. — Ueber die Gattung Nepenthes.
Suter. — Flora helvetica.
Linnée. — Gênera plantarum.
J. Gay. — Monographie des Lasiop étalées.
C. II. Persoon. — Figures coloriées de champignons rares.
D. Viviani. — Fragmenta florœ italicœ.
J. de Notaris. Musci italici.
A. V. Haller. — Icônes plantarum Helvetiae.
L. Franc. — Atlas autographique de plantes.
Mina Palumbo. — Storia naturale del Madonie.
D'' Fauconnet. — Herborisation sur le Salève.
J.-C Zetterstedt. — Dispositio muscorum frondosorum in
monte kinekuUe, nascentium.
V. Payot. — Enumération des mousses des environs du Mont-
Blanc.
- 67 -
Comte Jaubert. — De l'enseignement de la botanique à Paris,
G, Passerini. — Suiracido carbonico emesso dalle plante.
J. de Notaris. — Osservazioue suU'alcune specle diaire ilaliane.
C.-M. Guldberg. — Etudes sur les mouvements de l'atmos-
phère.
C. de Seuc. — Windrose des sudlich Norwegens.
Arwet-Touet. Monographie des Hieracia et Pilosella.
P.Mantellier. — Esterlings de Saucerre.
J. Chenaux. — Petits traités de botanique populaire. — La
sauge. — La belladone. — L'éthuse. — La stramoine.
A. V. Haller. — Enuraeratioplantarum Helvetise.
Abbé Cottet. — Glossaire patois des noms de quelques plantes .
F. V. Tschudi. — Les oiseaux et les insectes nuisibles.
J. Chenaux. — Le diable et sa queue.
Binet-Hentsch. — Le groupe de la Bernina.
0. Thomas. — Guide pratique de l'amateur de fruits.
Institution Smilhsonnienne. — Liste des publications.
Sion, décembre 1878.
JusT. MuLLER, bibliothécaire.
TABLE DES MATIÈRES
PAGES
Procès-verbal de la séance du 16 août 1877, à Lavey-les«-Bains . . 3
Dix-huitième réunion de la Société Murithienne de botanique du
Valais, à Zermatt, vallée de Viège, les 23, 24, 25 et 26 juillet 1878 7
Notice biogiaphique sur le chanoine Gaspard Delasoie, curé de Bo-
vernier, par Jules Emonnet, étudiant en droit, à Marligny-Bourg 11
Notice biographique sur le D"^ Jean Muret, de Lausanne 19
Notice sur une plante textile, communiquée à la Société Murithienne,
réunion de Lavey-les-Bains, 1877, par Fréd. Roux, ancien phar-
macien, à Nyon 28
Liste de quelques localités nouvelles de plantes rares ou intéres-
santes du Valais 31
Note sur le Capsella rubella Reut 34
Note sur le Ranunculus Rionii, Lager, par F.-O. Wolf 36
Contribution à la Bryologie des Alpes pennines. Note communiquée
par M. Kœrner, pharmacien à Aigle, de la part de M. Payot, de
Chamounix ■^O
Excursion botanique de Mordes, après la réunion de Lavey, 16 et
17 août 1877 *2
Herborisations Viège-Zermatt, 21-26 juillet 1878. Notes de MM. Jac-
card, D'' Morthier, Tripet, Vetter, Wolf, Favrat, coordonnées et
condensées par MM. Morthier et Favrat 49
La végétation de la Suisse. (Das PllanzeulebenderSchweiz.) Zurich
chez F. Schulthess, par le D" H. Christ 58
Catalogue de la bibliothèque de la Société Murithienne de botanique
du Valais 6*
•1^4^
BULLETIN DES TRAVAUX
DE LA
' __^ ^
SOCIETE MURITHIENNE
DU VALAIS
ANNÉE 1879
PUBLIÉ sous LA DIRECTION DE
.HM. Wolf, piesideni, à Sioii; Favral, \ice-piésideiil, à Lausanne
D'' Morlliici', [iiofesseur, à Neuchàlel.
■ X*^^ FASCBCUI^K
NEUCHATKL
IMI'RIMKRIE DE JAMES ATTINGEI!
1880
/^
/
BULLETIN DES TRAVAUX
DE LA
y ^
SOCIETE MURITHIENNE
DU VALAIS
ANNÉE 1879
PUBLIE SOUS LA DIRECTION DE
IH. Wolf, présideiil, à Sioii; Favrat, vice-présidenl, à Lausanne
D' Morthier, itrnl'fssciir, à Nencliàlel.
B^^ F.l^C^iCrLiK
NEUCHATEL
iMPRIMF.RIF. DE JAMES ATTINGER
DIX-NEUYIEME KEUNION
DR LA
m\lM IIIIIÎITIIIEIE DE ROTÂ^IOllE
DU VALAIS
il SipiTP, avec excursion ;i Vercorin et dans la vallée des Anniviers
les 23, 24 el 23 aoùH87!».
Le 23 août, à 4 heures de l'après-midi, les membres présents
se réunissaient dans une des salles de l'hôtel lîaur, et M. le
professeur Wolf, président, ouvrait la séance par le discours
suivant :
Messieurs et chers collègues,
« Il y a aujourd'hui dix ans, notre société était déjà réunie à
Sierre, pour sa neuvième session. Après avoir, depuis lors,
visité successivement neuf autres localités valaisannes et effleuré
parfois le sol vaudois, nous nous retrouvons réunis ici, où
autrefois le Hd chanoine Delasoie vous souhaita, mieux que
je ne saurais le faire, la bienvenue, et nous retraça en termes
éloquents l'histoire de cette petite ville, en nous faisant le
tableau de ses richesses. Depuis, bien des orages ont passé sur
nos tètes et éclairci nos rangs. Permettez-moi de rappeler à
votre souvenir ces tètes vénérables, blanchies sous les labeurs
de la science et dont nous avons amèrement déploré la perte.
» M. le comte de Courten, d'abord, qui par sa chaleureuse
réception, s'est attiré la reconnaissance de tous ceux d'entre
nous qui étaient présents ici, il y a dix ans ; puis, notre tant
_ /t —
regretté Delasoie, qui par son dévouement pour l'humanité
et pour la science, ne recula pas devant la souflrance et hâta
sa fin par des labeurs trop arides ; Fauconnet, qui succomba
aussi sous le faix du travail, et enfin notre vétéran, l'infatiga-
ble Jean Muret, le botaniste légendaire, qui fit en sa vie pour
l'étude de la dispersion des espèces en Suisse, plus qu'au-
cun autre avant lui. Paix aux cendres de ces vétérans que
nous avons tant aimés ! Que leur souvenir nous soit un puissant
stimulant et que nous y puisions de nouvelles forces pour tra-
vailler ardemment à l'étude de notre chère patrie suisse !
» Messieurs, l'an dernier, dans sa réunion de Zermatt, la
Murithienne choisissait comme prochain lieu de réunion le
chef-lieu de notre canton, la ville de Sion. Mais, sur l'aimable
invitation de quelques amis de Sierre, votre comité prit sur
lui de changer le lieu de la réunion et de le transporter dans
cette dernière localité. Peut-être nous en saurez- vous gré, car
nous vous avons transportés à la porte d'une de nos vallées
alpines remarquable à tous les points de vue, la vallée d'An-
niviers. Vous verrez là une population robuste, célèbre par
ses mœurs patriarcales et hospitalières. J.-J. Rousseau nous en
a laissé une peinture qui nous montre combien est intéressant
le genre de vie primitif des Anniviards, genre de vie qui n'a
guère changé jusqu'à nos jours. Schinner, Desor et surtout le
P. Furrer dans son histoire du Valais, nous ont retracé l'his-
toire de Sierre et des localités qui l'environnent.
» Girard dans ses lettres sur le Valais, décrit aussi d'une
manière toute spéciale la vallée d'Anniviers.
» Le géologue Gerlach a commencé ici à s'initier aux secrets
enfouis dans les entrailles de la terre, alors qu'il était ingé-
nieur des mines des environs d'Ayer. Outre ses Coyitrihutions
à la carte géologique suisse,, il décrivit la constitution oro-
graphique de la vallée et ses richesses minéralogiques dans ses
Bergwerke des Kantons Wallis. En remontant la vallée trans-
versale d'Anniviers, nous traversons successivement les rochers
des diverses formations de l'ère primaire. D'abord des gypses
métamorphosés, intercalés au milieu du Pantiskalk et des
— 5 —
QuiirziLs. puis de puissantes assises de schistes cristallins do
même origine : des schistes calcareo-talqueux recouverts ici et
là par les alluvions glaciaires forment le substratum de la
partie supérieure de la vallée, qui atteint cependant encore les
gneiss des massifs centraux.
C'est dans les schistes métamorphiques que se trouvent la
plupai't des exploitations de minerais de la vallée.
On en tire de la magnésie, des oxydes de fer, du manga-
nèse et du cobalt, en quantitt's plus ou moins considérables.
— Le D'' Girard a aussi donné une description très détaillée
des richesses minérales de cette vallée dans ses geologischen
Wanderuuf/en. Déjà Murith. dans son Guide du Botaniste,
nous entrelient de la Flore des Anniviers. Puis Rion la par-
court en compagnie de M. le comte de Courten, dont les collec-
tions furent plus tard données au Musée cantonal valaisan.
Christ y fit plusieurs excursions et y signala le premier plu-
sieurs espèces rares, surtout du genre Ro»ier. — Partant de
Sierra et remontant le glacier de la Dent-Blanche et du Weiss-
horn, nous parcourons successivement toutes les régions bota-
niques, depuis la zone inférieure, telles que le Grenadier.
l'Amandier, les Glaucium , l'Flu])hrasia viscosa et beaucoup
d'autres. jus(|u'aux sommets ardus où la végétation naine de
la région nivale lutte contre l'àpre haleine du nord et les glaces
éternelles. Mais pour ceux qui ne pourront atteindre à ces der-
nières, la récolte n'en sera pas moins fructueuse : dans la partie
moyenne de la vallée, le vagabond Géranium bohemicuni
et son congénère le G. dlvaricatma., la charmante Linnaea
horealis et beaucoup de Roses et d'autres plantes rares seront
la récompense de ceux que l'ardeur du soleil et la déclivité des
rampes n'effrayeront pas.
» Nous n'entrerons pas dans plus de détails, car nous vou-
lons réserver à nos compagnons de demain quelques surprises
(|ui perdraient tout le charme de la nouveauté, si nous les dé-
voilions ici. Du reste, Delasoie, dans son discours d'ouver-
ture de 1869, inséré dans les Bulletins, le fit déjà en termes des
plus éloquents. Puis, tout à l'heure, M. le D"" Schacht nous
entretiendra lui-iiiènie du pays qu'il liai)ite et à la population
duquel il consacre ses forces et sa science, mieux que nous ne
saurions le faire.
» Il me reste donc à déclarer ouverte la dix-neuvième session
de la Société murithienne, en souhaitant à chacun de vous,
collègues et amis, la plus cordiale bienvenue. »
Etaient présents à la séance :
MM. Favraï, professeur, vice-président, Lausanne.
BoREL, Marc, pharmacien, caissier, Bex.
MuLLER, G., pharmacien, bibliothécaire, Sioii.
DE Chastonay, pharmacien, Sierre.
DuFLON, inspecteur des écoles, Villeneuve.
Emmonet, avocat, Martign\ .
D"" MoRTHiER, professeur, Neuchàtel.
D*" ScHACHT, Sierre.
ScHNETZLER. profcsscur, Lausanne.
Rev. J.-C.-W. Tasker, Clarens.
PiTTiER H., Chàteau-d'Oex.
M. PiTTiER est nommé secrétaire ad hoc. •
M. BoREL, caissier, présente les comptes qui se résument de
la manière suivante :
Solde du compte de 1878 Fr. 149 10
Contributions de 1879 » 423 —
Total Fr. 572 10
Dépenses diverses » 63 80
En caisse Fr. 508 30
sur quoi il reste à payer les frais d'impression du Bulletin des
années 1877 et 1878.
Les comptes sont approuvés et de chaleureux remerciements
votés à M. Borel pour la sollicitude qu'il voue à la caisse de la
société.
— 7 —
M. BoHËL propose de |))élever fr. 100 sur le boni de cette
année et de les placer comme fonds de réserve, et cette propo-
sition est votée sans opposition.
Sont ensuite présentés et admis à l'unanimité comme mem-
l)res actifs.
MM. Barbey, W illiam, à Valleyres, près Orbe (Vaud).
DE CûUHTEN, Joseph, candidat médecin, a Sieri'o.
Ckuchet, pasteur, à Montpreveyres (Vaud).
FoNïANNAz, pharmacien, Cossonay (Vaud).
Mouel, Alfred, théologien. Lausanne.
PoRRET, Edouard, école secondaire, Villeneuve.
DE RoTEN, Albert, étudiant, à Sion,
DE Werra. Joseph, candidat médecin, Loèche.
Le Comité est réélu pour deux ans comme suit :
Président, MM. F'.-O. Wolf, professeur.
Vice-président, \J Favrat, professeur.
Secrétaire., Favre, Rd chanoine.
Caissier . Borel, pharmacien.
Bibliothécaire, Muller, G., pharmacien.
M. le Président annonce le décès d'un des membres de la
Société, le comte René de Menthon.
Sur l'invitation de M. le curé Favre, à Bovernier, faite en
son nom par M. le Président, la Société décide de tenir dans
cette localité sa prochaine session. Elle aura lieu au mois de
juin 1880, et sera accompagnée d'une course au Mont Clou,
célèbre par les découvertes de Delasoie, et si possible d'une
excursion au lac Champex et au Catogne, localités des plus
riches aussi au point de vue botanique.
Les questions administratives étant ainsi liquidées, M. de
Chastonay lit la traduction française d'un intéressant travail
du D"" Schacht, sur la climatologie de Sion, de Sierre et du
Valais en général.
M. le professeur Schnetzler entretient ensuite l'assemblée
— 8 —
du mode de fécondatiuii de quelques plantes, eu parlieulier de
lAriiiH crinitum (A. muscivorum. L. Hl.) des Baléares et
de la Sardaigne. Sa communication, qui captive rapidement
l'attention des auditeurs, vient ajouter un fait de plus à l'appui
de l'idée que les modifications que l'on observe dans les orga-
nes floraux de certains genres, ont lieu en vue d'assurer l'exis-
tence non-seulement de l'espèce, mais aussi de l'individu.
M. BoREL met sous les yeux de l'assemblée utie série de (jcn-
tianes qui s'hybridisent, avec leurs produits, qui paraissent
assez fréquents dans les hauts pâturages des Alpes de Bex. Ce
sont :
Gentiana lutea L, donnant avec G. purpurea L. G. Tho-
masii Hall (G. hybrida).
Gentiana lutea L. donnant 'à\ec 2nmctata L. G. Charpen-
tieri Thom. (Schl.)
Gentiana purpurea L. donnant avec ptinctata L. G. Gaic-
diniana Th.
Toutes ces gentianes sont très-bien {)réparées, de manière à
mettre en évidence leurs caractères respectifs. M. Borel nous
a aussi apporté des échantillons frais de Gentiana purpurea
à fleurs blanches. Ce cas d'albinisme, du, comme on sait, à une
altération des fonctions de nutrition, a déjà été observé à des
degrés divers d'accentuation par plusieurs des membres pré-
sents. Suivant M, Favrat, la fleur complètement albinisée de
la Gentiana punctata présente une teinte d'un blanc laiteux
et la ponctuation n'existe plus.
M. ScHMiDELY, de Genève, a fait don à la Société d'un fasci-
cule de plantes rares ou critiques. M. le Président en profite
pour rappeler au bon souvenir de chacun l'herbier de la Muri-
thienne.
M. WoLF attire aussi l'attention sur un nouveau Veronica,
voisin du V. hellidioides L., découvert à Belalp et Hiederalji,
dans les montagnes de Naters, et décrite par Townsend.
M. Favrat nous entretient ensuite d'une Rose du groupe R.
sepium, d'un Rosa gravenlens Gr. et God. à fleurs roses,
trouvé à Ausserbinn, localité riche en espèces critiques de ce
— 0 -
i»enre. Non loin de là, on a aussi décoiivcM't un autre Rosier
rapporté d'abord au R. S(?'piayii, puis distribué ensuite j>ar
Favrat, sous le nom de R. Vetteri Fav. La diagnose en sera
publiée dans les Beitràge ziir Flora der Schioeis de Gremli.
D'après M. Favrat, le Rosa alpestris R. est un eoniposituni
de plusieurs autres espèces. Il l'a poursuivi dans ses diverses
stations vaudoises, espérant éclaircir la question. La foi-ine qu'il
a trouvée à Morcles et que Rapin a cru reconnaître ])our son
espèce n'est pas autre ciiose d'après lui que le Rosa inontana
Vill. type et d'après M. Christ, le R. Chavini Rap. Ces deu\
derniers sont d'accord pour dire que la Rose de Morcles n'est
pas V alpestris et M. Favrat pense que la forme de la Comhal-
laz, dans les Alpes d'Ormont-dessous, s'en rappi'oche davan-
tage, tout en estimant qu'il faut rechercher au Salève le véri-
table type de Rapin. Il serait bon de le retrouver et d'en sépa-
rer ce qui ne s'y rapporte pas.
M. WoLK fait circuler un fort bel échantillon de la Carlina
acanthifnlia Ail, découverte par lui en compagnie du Trago-
pogon crocifolius L., sur les pentes du versant nord de la
vallée d'Aoste, entre St-Oyen et St-Rémy. C'est la station la
plus rapprochée de la Suisse de cette espèce qui est originaire
des Alpes méridionales.
M. Favrat annonce le retour dans les collections cantonales
vaudoises de l'herbier de Gandin, qui était devenu la propriété
de Sir Hooker, directeur du Jardin Botanique de Kew (Angle-
terre). Sur les demandes de M. W. Barbey, Sir Hooker con-
sentit à l'échanger contre un herbio- conforme à la troisième
édition de V Excursions flor a de Gremli. M. Barbey pritgéné-
i-eusement les frais à sa charge et M. Favrat fut chargé de la
confection de la collection à remettre en échange. Il arrive au
bout de sa tache, mais un certain nombre de plantes lui man-
c|uent encore pour lesquelles il réclame l'appui des sociétaires
de la Murithienne. Quant à l'herbier de Gandin même, son état
est loin d'être des plus satisfaisants. Les échantillons sont pas-
sablement détériorés et la valeur en est plutôt historique que
scientifique. Cependant, à ce dernier point de vue, les Grami-
— lu-
nées préseiileiil un i^raiid intérêt en ce sens quelles ont servi
de base à un ouvrage classique : VAgrostologia helvet. Il y a
trouvé des plus i-ares formes, entre autres le Poa cœsia Gaud.,
provenant de la Gemmi, où il n'a jamais été retrouvé.
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée et, en
attendant le modeste banquet ([ui doit suivre, les assistants
s'en vont admirer la belle collection des Coléoptères des envi-
rons de Sierre, obligea nmient exposée par son propriétaire, le
D'' Schacht.
Il n'est point d'habitude de faire entrer dans un procès- ver-
bal les détails du banquet. Qu'il nous soit permis cependant de
rappeler le vœu exprimé par M. le D'' Sghnetzler à la suite de
son toast à Murith et Abram Thomas, de voir la Société réédi-
ter dans sa forme originale la correspondance de ces deux sa-
vants naturalistes, réunie dans le Guide da botaniste qui
voyage dans le Valais. Puisse cette idée ne point rester à
l'état de projet et voir bientôt sa réalisation.
Les journées du 24 et du 25 ont été consacrées à une excur-
sion dans la vallée d'Anniviers. Cette excursion, parfaitenient
réussie, a fourni une al)ondante et riche moisson botanique aux
quelques membres amateurs qui n'ont pas craint la fatigue et
la chaleur.
Pour le secrétaire,
H. PlTTIER.
QUELQUES OEJ^ERVATIONS
sur Arum critinum Ait.
John Lubhock, dans son ouvrage intitulé Insectes et fleurs.
traduction française de Barbier, 1879. dit : « Les petits insectes
sont attirés par le spadice coloré de l'Arum maculatu^n; ils
espèrent trouver dans le tube du nectar et un abri ; s'ils \ pénè-
trent avant que les stigmates soient arrivés à maturité, ils se
trouvent emprisonnés par une rangée de poils qui, tout en leur
[)ermettant d'entrer, les empêchent de sortir. Touteibis, au
bout de quelque temps, la maturité des stigmates est accomplie
et chacun d'eux distille une goutte de nectar pour consoler
sans doute les insectes de leur captivité. Les anthères mûris-
sent alors et déversent leur pollen, qui tombe sur les insectes
et adhère à toutes les parties de leur corps. En même temps,
les poils qui barraient leur chemin se dessèchent, ce qui per-
met aux insectes de sortir et d'aller porter le pollen dont ils
sont couverts sur les stigmates d'une autre plante. On trouve
(juelquefois plus de cent petites mouches à l'intérieur d'un
Arum. Dans ce cas, il y a évidemment grand avantage poui'
la plante à ce que les stigmates ai-rivent à maturité avant les
anthères. »
Aricyn crinitam Ait. (Dracic/iculus crinitus Schott) est
une fort belle aroïdée des iles Baléares, de la Sardaigne, etc.
La spathe, d'un violet pourpre, est recouverte intérieurement
de poils visqueux d'un poui'pre foncé; le spadice, qui a plus
d'un décimètre de longueur, est garni de longs poils de la
même couleur. Cette belle coloration suflîrait déjà pour attirer
lattention des insectes qui cherchent leur nourriture au fond
de la spathe des aroïdées. Mais celle de l'Arum crinitura
— 12 —
ippaïKl une oikuir si prononcée de chair corrompue (pie les
insectes qui pondent leurs (t'ufs sur les corps des animaux en
décomposition sont attirés en grand nombre par l'odeur de
notre Arum. J'ai trouvé au fond de la spathe une belle mouche
aux reflets verts métalliques (Musca Cœsar). qui était là
par douzaines. Elle avait pondu ses œufs et de nombreuses
petites larves ram|)aient entre les poils visqueux de la spathe.
Des mouches communes et même des acarides ou petits cirons
se trouvaient en grand nombre au fond de la spathe fraîche-
ment épanouie de l'Arum crinitura.
Examinons si ces nombreux j)etits animaux se trouvaient là
dans les mêmes conditions que les petites mouches dont parle
M. Lubbock.
L'entrée et la sortie de la prison ])résentent d'abord quel-
ques différences. Les poils ^IcVArum. maculatu/ii. qui ne sont
autre chose que des étamines avortées, sont dirigés de haut en
l)as et facilitent ainsi l'entrée des insectes. Les organes sexuels
avortés du spadice d'Aricm crinitum. de même que les
poils qui recouvrent ce spadice jnsquau sommet, sont dirigés
de bas en haut, et sans présenter un grand obstacle aux insectes
(|ui veulent pénétrer jusqu'au fond de la spathe, ils ne facili-
tent certainement pas cette entrée, preuve les mouches qu'on
trouve déjà prises et mortes entre les poils du sommet du
spadice.
En revanche, les poils visqueux (pii garnissent la surface
intérieure de la spathe sont dirigés de haut en bas et présen-
tent certainement un obstacle à la sortie pour les insectes qui,
venant du fond de la spathe, voudraient franchir la partie
rétrécie de cette dernière qui sépare la partie inférieure du
spadice de la partie supérieure. Delpino (Ulteriori Osserva-
zioni suUadicogamia nel regno végétale 1875) range les ^r?<?>is
[)armi les plantes qui etnprisonnent les insectes exportant le
pollen des Arums protogynes dans d'autres fleurs plus jeunes.
En examinant sous le microscope les ovaires cVArum crini-
tura au moment où l'on trouve de nombreuses mouches au
fond de la spathe épanouie, on voit que le stigmate est prêt à
— 18 —
recevoir le pollen, et j'ai trouvé à sa surface quelques grains
(le ce <lernier. On y observe en môme temps un grand noînhre
(le cristaux (i'oxalate de calcium.
Les étamines, quoique les anthères au moment de l'ohserN a-
tion n'aient pas encore été ouvertes, renfei-maient du pollen
parfaitement mùr et il suffisait de la moindre pression pour le
faire sortir en masse des anthères.
Toutes les mouches que j'ai trouvées dans la spathe d'Arum
crinitum étaient mortes. Sans vouloir nier que le pollen que
j'ai trouvé sur les stigmates ait été apporté par des mouches,
il me semble que pour VArum crinitum l'exportation du pol-
len par les insectes qui viennent du fond de la spathe ne doit
pas avoir une grande importance.
Tout en admettant la possibilité que les mouches puissent
apporter sur les stigmates du pollen d'une autre plante, elles
peuvent dans notre espèce porter du pollen des fleurs m;iles
sur les fleurs femelles de la même spathe, car la fécondation
des fleurs monoïques par le pollen du même individu ne pré
sente pas autant d'inconvénients que celle qui s'opère dans
l'intérieur d'une fleur hermaphrodite. Mais il me semble
difficile d'admettre que les mouches qui se .sont régalées du
nectar des stigmates d'Aru^n crinitum exportent ensuite dans
d'autres spathes le pollen qui s'est déversé sur elles, connue
l'indique Lubbock. pour Ariun maculatum; car, je le répète,
toutes les mouches que j'ai trouvées au fond de la spathe étaient
mortes, et certes, ce ne sont ni leurs larves qui meurent bien-
tôt faute de nourriture, ni les acarides qui ont exporté du
pollen. Du reste, les mouches qui descendent au fond de la
spathe d'Arum crinitum ne sont pas attirées par le nectar des
stigmates, mais par l'odeur de chair corrompue de la spathe
sur laquelle elles pondent leurs (pufs, et, empêchées de sortit
de leur prison par les poils visqueux qui se trouvent dirigées
de haut en bas à la sortie du renflement inférieur de la spathe,
elles meurent bient(")t. Lorsqu'on examine ces mouches mortes,
on trouve, après quelques jours, leur enveloppe chitineuse;
les parties molles, albumineuses, ont disparu : et ce n'est pas par
— 14 —
simple dessication, car l'insecte se trouve sur une surface cou-
verte de poils remplis de liquide et la matière visqueuse exsu-
dée recouvre une partie de la surface intérieure de la spathe.
Ces poils sont remplis d'un liquide coloré en rouge violet et
bleu. Lorsqu'on traite le liquide violet ou bleu par de l'acide
sulfurique dilué, il prend une belle coloration d'un rouge vif.
La matière colorante ainsi rougie par un acide redevient vio-
lette ou bleue sous l'influence de l'ammoniaque. Lorsqu'on
traite avec un acide les poils qui renferment un liquide d'un
rouge pourpre, ils changent à peine de couleur, tandis que,
avec l'ammoniaque, ils prennent une belle coloration bleue.
Les poils d'un rouge pourpre qui recouvrent la surface inté-
rieure de la spathe d'Arum crinitum renferment fort proba-
blement un acide qui, semblable à celui des poils de Drosera,
peut contribuer à la transformation des matières azotées des
insectes en matières absorbables par la spathe. Mais on m'ob-
jectera que la spathe d'Arunt cyinÀtum avec sa belle couleur
pourprée n'est pas une feuille verte capable d'exécuter un tra-
vail d'assimilation. Lorsqu'on plonge cette spathe entière avec
son spadice dans une solution saturée de borax, la matière
colorante diffuse rapidement dans cette solution et au bout de
C[uelques jours la spathe est complètement verte comme une
feuille ordinaire.
Tout en admettant la possibilité du transport du pollen par
les mouches dans VArum crinitum, surtout directement des
étamines, soit sur les stigmates d'une autre plante, soit sur
ceux du même individu, il me semble que ces insectes avec
leurs larves jouent encore un autre rôle dans la vie de cette
plante, en fournissant à la grande feuille verte, qui assimile
parfaitement comme une autre feuille, une quantité considé-
rable de matières azotées.
Ainsi le nom donné à cette plante par Linné (ilias. Arum
muscivorum, avait bien sa raison d'être. Ajoutons ici en ter-
minant qu'au-dessus des étamines fertiles on trouve toutes les
transitions entre les étamines et de simples poils. Cependant,
ces soi-disant poils présentent une structure bien différente des
— 15 —
poils proprement dits. Ils sont formés d'un tissu cpidermique.
d'un parenchyme et d'un cordon vasculaire axial composé de
trachéïdes. Les étamines ainsi transformées me paraissent jouer
le rôle d'organes glanduleux semblables aux étamines avortées
du Parnassia jiahistris. La présence de nombreuses bactéries
sur les mouches prises et mortes entre les poils du spadice
iVArum crinitum nous indique qu'il s'agit ici d'une simple
putréfaction des matières albumineuses de l'insecte. Au-dessous
des étamines fertiles on trouve encore des étamines avortées.
Entre les étamines et les pistils se trouvent six gros poils ou
appendices entre lesquels on observe des ovaires plus ou moins
avortés, allongés. Ces derniers poils résultent évidemment d<>
l'avortement des ovaires.
Th. ScHNETZLER, professcur.
SUR UNE NOUVELLE ESPECE DE VERONfCA
par M. To-wnsend *.
J'ai récemment découvert une nouvelle espèce de Veronica,
qui a été probablement jusqu'ici confondue avec le Veronica
hellidioides L., mais qui me semble en être très-distincte ; car
les caractères qui différencient l'une de l'autre ces deux i)lan-
tes sont fort nombreux.
La Société voudra bien me permettre de placer d'abord sous
ses yeux la diafiiiose du Veronica hellidioides h. et celle de
la plante nouvelle, suivie d'une description étendue de cette
dernière, pour laquelle je propose le nom de Veronica li la-
ciiia.
Veronica hellidioides L. Sp. édit. 2, p. 15, n° 1 i et herh.l
Herh.; Richt. Codex linnœanus, n** 77, p. 27.
Foliis obovatis cuneatis obtusissimis superne minute subcre-
natis, inferioribus majoribus subrosulatis , pilis glandulosis
eglandulosisque intermixtis aut totis eglandulosis, foliis caii-
linis oppositis 3 paribus remotis obovatis cuneatis, racemo ter-
minali glanduloso- villoso ; calycis laciniis 4 subaequalibus
oblongis sub apice intus glanduloso- villosis; corollae limbo lu-
ride cieruleo quadriddo , laciniis subrotundis integerrimis;
stylo tereti ; ovario non sulcato ; capsula obovato-rotunda stepe
emarginata. Perennis. — In graminosis AI()ium. Jul.-Aiig. An-
llieraî pallide purpnre<e, Stolones tenues.
Veronica lilacina., sp. nov.
' Cet article a paru dans les Bulletins de la Socléld botanique de
France, t. XXV, 1S78, et c'est avec l'autorisation de l'auteur que nous le
reproduisons, comme contenant la descripliou d'une nouvelle espèce de
Veronica du Valais.
— 17 —
Tota planta pilis articulatis glanduloso-villosa ; Ibliis ellip-
tico-ol)lonii;is obtasis iiTCi^uIariter serratis, inferioribus niajo-
lihus sul)rosulatis. l'oliis caulinis oppositis 3-4 parilius remolis
(•lliplic()-()l)loiigis, siiperiorihiis bracteilDriuibus, raceino ternii-
nali: calice inequaliter 4-0 partito, laciniis elliptico-oblongis
vel b'nearibus intus glabris ; corolUv limbo quadri-vel cpiinque-
iido, pallide roseo-violaceo. laciniis ovatis einarginatis, vel
erosis; stylo ad basin lateraliter compresse ; ovario sulcato;
capsula oblonga vel ovato-oblonga truncata emarginata. Pere-
nis. — In graniinosis dinnosis siccioril)us alpiuin, ineunte
Jidio. Bel-Alp et Riederhorn. dans le canton du Valais; Daii-
[)hiné'?; Cambredases^ clc, dans les Pyrénées. — Anthera"
.dha'. Stolones grandes, dense foliati. Color coroll;e exsiccata;
atropurpureus.
Le rhizome est couché, radicant, assez épais, rameux, cou-
vert d'anneaux relevés produits par les restes des t'euilles flé-
tries ; les rameaux sont feuilles, se terminant en rosette lâche,
souvent stérile ; l'axe des rosettes fertiles devient arqué-ascen-
dant, puis dressé, forniant une tige cylindrique de lo à 'ia cen-
tifuètres. plus épaisse dans sa partie supérieure, portant eM\i-
ron trois paires de feuilles qui sont beaucoup plus courtes que
les entre-na'uds, et se terminant en grappe dressée courte et
serrée. Des aisselles des feuilles radicales naissent des stolons
(jets rampants) très-feuillés, qui atteignent une longueur de 'À
il 7 centimèti'es. Avant que les capsules aient mûri, ces jets
s'allongent pendant l'été et l'autonme, et avant l'été suivant
la plupart des feuilles ont péri, à l'exception de celles de la
losette terminale, de l'axe de laquelle s'élève la tige florale.
[^es entre-nœuds des feuilles du rhizome sont très-courts. Les
feuilles sont sessiles, opposées, un peu connées, oI)longues.
obtuses, un peu rétrécies en bas, la moitié ou les deux tiers
supérieurs inégalement dentés en scie. Elles sont environ deux
fois et demie plus longues que larges, ondulées et creusées en
gouttière. Les feuilles inférieures de la tige florale sont pres-
que .semblabl(>s ;i celles du rhizome: les feuilles mo\ennes sont
plus petites, olilougues ou olilongues-lancéolées; \vs j'euilles
— 18 —
supérieures sont encore plus petites, plus étroites, et bractéi-
fornies. La i^rappe, d'abord courte, s'alloni^e pendant la florai-
son, et chaque Heur est pourvue dune liractée elliptique-oblon-
i^ue, spatulée, {)resque deux fois plus longue que le pédicelle
de la fleur et toujours plus longue que celui du fruit. Les fleurs
sont opposées ou imparfaitement verticillées, les pédicelles
courts, courbés en dehors pendant la floraison, enfin dressés.
Le calice est plus long que les pédicelles ; les divisions sont au
nondii-e de quatre à sept, dont lune est souvent rudimentaire.
les autres sont elliptiques, elliptiques-linéaires ou linéaires,
obtuses, glabres en dedans, dressées après la floraison. La co-
rolle est environ deux fois plus longue que le calice, d'un lilas
pâle, teintée de rouge, la gorge blanche ; les divisions de la
corolle sont au nombre de quatre, souvent de cinq et même de
six, la division suj)érieure est un peu rétrécie à son extrémité :
toutes les divisions sont plus ou moins échancrées ou denticu-
lées. Les anthères sont ovales-cordiformes, d'un blanc éclatant,
un peu plus courtes ({ueleslvle. Lest) le est long, cylindri-
que, latéralement comprimé au-dessus de l'ovaire, et quand la
corolle vient de tomber, il se montre plus long de moitié que
le calice. Le stigmate est pourpre. L'ovaireest couvert de poils
glanduleux, appliqués les uns sur les autres dans ses trois
quarts supérieurs ; il est parcouru sur chaque côté par un sil-
lon étroit perpendiculaire. La capsule est ovale ou ovale-ellip-
tique, tronquée, le plus souvent éniarginée, plus longue que
large du tiers de sa longueur, et presque deux fois plus longue
que le calice; elle est renflée, mais un peu comprimée latéra-
lement et en dessus, marquée d'un sillon profond sur chaque
face, et couverte de poils glanduleux (pii diminuent en lon-
gueur de haut en bas. Les graines sont nombreuses, suborbi-
culaires, fauves, ou concaves-convexes, très-minces, d'un jaune
terne très-pàle. La plante est vivace.
Toute la plante est couverte de poils courts, articulés et glan-
duleux. Elle fleurit depuis le commencement jusqu'au milieu
de juillet.
Les stolons sont robustes, et ils portent des feuilles grandes
— 19 —
et nombrouses avant que le fruit soit mùr. La préfoliaison des
feuilles est visiblement demi-équitante. L'axe de la rosette du
stolon et niènie les feuilles sont dirigés horizontalement. Les
lernn'naisons des segments du calice et des dents des feuilles
sont distinctement jaunes et calleuses (ces callosités , bien
(|u'elles existent dans le V. hcllidioides, n'y sont pas si pro-
noncées). La couleur des feuilles est d'un vert jaune un peu
pâle. La plante se trouve assez al)ondanunent sur le Bel-AIp,
dans le canton du Valais. Elle habite les coteaux qui sont secs,
boisés et exposés au soleil, à une altitude de 19iO à 2300 mè-
tres, où elle se trouve associée à Arctostaj^hi/los alpina. Vac-
cinium Mi/rtillus et Uva-ursi, Lu~-ula latea, etc. Je l'ai
trouvée aussi au somniet du Riederhorn, ((ui s'élève à cnNiroii
2410 mètres, vis-à-vis du Bel-AIp, mais à l'est du glacier d'A-
letsch.
Il me reste maintenant à indiquer, au moyen d'une compa-
raison plus étendue, en quoi T. bellidioides diflère de T. lila-
cina.
V. hellidioides est ordinairement plus petit, avec la tige
plus grêle, les feuilles plus petites, les capsules plus grandes
et d'une forme différente. Les feuilles sont moins dentées ; celles
de la tige sont plus courtes, obovales-cunéiformes, le plus sou-
vent tronquées, entières ou faiblement crénelées-dentées ; les
poils des feuilles ne sont pas tous glanduleux, car il existe
toujours des poils sans glandes, et il arrive souvent que les
poils sont tous sans glandes. Les divisions du calice sont plus
larges, subégales, au nombre de quatre, et il existe des poils
glanduleux sur la partie supérieure et intérieure des divisions.
Les divisions de la corolle sont plus larges, suborbiculaires ;
la couleur de la fleur est bleu foncé. Les étamines sont d'un
pourpre pâle. Le style est plus court que les étamines, et ordi-
nairement il ne dépasse pas les divisions du calice au moment
où la corolle vient de tomber. La grappe est plus lâche ; les
lleurs sont pour la plupart solitaires et opposées, la première
paire souvent écartée des fleurs supérieures; les bractées sont
souvent plus courtes que les pédicelles. Le calice est courbé en
- 20 -
dehors sur le fruit. L'ovaire n'est pas sillonné. La capsule est
obovale-orbiculaire, plus ou moins rétrécie du bas : les poils
sur les capsules sont plus longs et plus égaux. Les graines sont
plus grandes. Les jeunes stolons s )nt plus petits, avec les feuil-
les plus })etites, moins nombreuses, plus en rosette et plus
dressées. Dans la préfoliaison, les bords d'une feuille sont sim-
[)len)ent appliqués aux: bords de la feuille opposée. Sur quel-
ques centaines de plantes que j'ai examinées, je n'ai trouvé
que deux ou trois exemplaires qui n'avaient aucune apparence
de demi-équitation. En tout cas on devrait examinei' les feuilles
dans leur première jeunesse. Bien qu'on trouve cette plante-
dans la zone des Buissons, elle embrasse une aire bien plus
grande, et s'élève jusqu'à ^7^0 mètres.
Je n'ai pu trouver, ni dans les Flores générales, ni dans les
Flores locales, aucune description qui donne à croire que les
botanistes aient reconnu deux formes de Veronica hellnUoi-
(les L.
Il n'existe qu'un exemplaire de Veronica bellidioidcs dans
riierbier de Linné. Sous l'exemplaire se trouve, de l'écriture^
même de Linné, le mot « Allione », et au bas de la feuille.
« bellidioides M » delà même écriture. La plante est un vrai
« hellidioides ».
Le texte de Linné dans le Codex hntanicus Linnœanns de
Richter (p. 27), me semble favoriser l'opinion qu'il ne connais-
sait pas la plante que je nomme Veronica Ulaclaa. Les mots
« foliis... crenat'ts » et ceux de Haller, « foliis ovatis subas-
peris », qui sont cités par Linné, donnent à croire que c'était
la plante la plus répandue et (|ue je décris comme Veronica
bellidioides., que Linné avait en vue ; de plus, dans la des-
cription originale de Haller. se trouvent les mots : « Flores...
colore cœruleo... fructus... maxinius », mots qui se rappor-
tent à Veronica bellidioides., et non pas à Veronica lilacina.
Gaudin, dans la Flore Ilelv.., t. I, p. Wï. dit : « In montibus
valesiacis », mais sa desci'iption est celle du T'. bellidioides *^l
non pas du V. lilacina; le V. bellidioides se trouve en abon-
dance dans le canton du Valais. Villars, dans son Hisf. des
— 31 —
pi. de Daiiph. (t. II. p. 11), dit de V. bellidioides (.[xxellc se
termine par un épi de fi,eurs rougeâtres, rajoprochées, obs-
cures, assez petiies, an.cquelles succèdent autant de capsu-
les velues plus allont/ées dans cette espèce. Dans cette des-
cription, les mois fleurs rougeâtres et capsules allongées s'ap-
pliquent avec beaucoup plus d'exactitude au V. lilacina (:\u'nu
r. bellidioides. Serait-il possible que le V. bellidioides L. fût
remplacé dans le Dauphiné par le F. lilacina, et que Villars
n'eût connu que cette forme?
•J'ai consulté l'herbier de Kevv, et, parmi les nombreux
exemplaires qui portent le nom de V. bellidioides dans cet
herbier, je trouve plusieui's exemplaires de T'. lilacina. Je
trouve deux exemplaires dans l'herbier Bentham, l'un avec
une étiquette de l'écriture de M. Bentham, ainsi conçu : « Ve-
ronica bellidioides, Gambredases. )](). (î. 26(1105)», et le se-
cond, d'une autre écriture, ainsi conçu : « V. bellidioides.
Gambredases. Arn. et Benth. (1105)». Ge dernier exemplaire
était autrefois dans l'herliiei- de sir J. Hooker: il est probable
que ces exemplaires viennent tous les deux de la même sta-
tion et de la iuènie source, et (jue le second fut donné à sir J.
Hooker par M. Arnott, cjui a accompaj^né M. Bentham dans son
voyage dans les P\ rénées en 18^0. Dans le Cat. des pi. indig.
des Pyr.^ etc., publié par M. Bentham, il n'existe que le nom
de V. bellidioides.. sans station désignée pour la plante. Enfin,
dans l'herbier même de Bentham, il y a encore quatre exem-
plaires du V. lilacina., dont trois sont du Pic du Midi., 15-7-59,
et un du port de PaiUières, 20-7-25 (1376).
Dans Iherbier de J. Gay à Kew se trouvent en manuscrit,
de sa propre écriture, des indications très-intéressantes sur le
V. bellidioides, mais il n'y a rien qui montre ((ue M. J. Ga)
connût le Veronica lilacina. Tous les exemplaires de son her-
bier sont du Veronica bellidioides.
M. J. Gay écrit : « Le Veronica bellidioides esiU\'S-\'é\icini\n
dans toute la chaîne des Alpes , et sur les deux versants,
flepuis Nice jusqu'à la Styrie.
" Ainsi que dans les Pyrénées, au sonnnet de Gomalade,
— 22 —
près Pffits de Mollo (XdUirl!). entre le port d Uo elEsquierry !.
au pic du Midi de Bigorre (Des Moul.), au cirque de Gavfirnie
(Des Moul.), sans compter plusieurs autres localités indiquées
par Lapeyrouse.
» Se retrouve très-loin de la chaîne des Alpes et des Pj ré-
nées : 1° sur le Schneekopf, montagne du Riesengel)irge, (|ui
s'élève à 4500 pieds et plus au-dessus du niveau de la mer (d'a-
près toutes les Mores de Silésie et de Bohème) ; 'i^ dans les i)ics
de la Macédoine et de la Thrace (Griseb., Spicil... 75, 70, 127) :
oo dans les montagnes du Banat (Roch. PL Banat. rar,,
p. ()7) ;
«< Manque dans tout le reste du monde, notamment en Espa-
gne, dans l'Apennin, en Sicile, en Sardaigne et en Corse, en
Grèce, en Dalmatie, dans la Carniole, dans les Carpathes, au
mont Baido, dans les montagnes de la P^orét-Noire, dans les
Vosges, dans le Jura, dans les montagnes du plateau central de
la France, en Laj)onie, dans le Caucase et dans tout l'empire
russe, tant européen qu'asiatique
» La grappe terminale et la nature des poils des feuilles
(composés de trois ou quatre cellules, non de cinq, six ou sept)
distinguent le F. hellidioides du V. aphylla^ avec lequel
Vaillant l'a confondu dans son herbier. 3 septembre 1848. »
Il en existe aussi dans l'herbier de Kew deux exemplaires
étiquetés, « Veronica hellidifolia L., Juin, au-dessus de Ba-
gnères, Pyrénées » ; tous deux appartiennent au V. lilacina.
Il y a aussi un exemplaire de V. lilacina parmi plusieurs de
V. hellidioides collés sur une feuille de papier qui vient de
l'herbier de Sir Jos. Banks à Kew.
M. le professeur C. C. Babington a eu l'obligeance de cher-
cher dans l'herbier de Cambridge, où il a trouvé deux exem-
plaires qui sont probablement le V. lilacina, l'un dans les
plantes pyrénéennes de Spruce, « Esquierry. 3 sept. 1848 »:
l'autre, un exemplaire très-pauvre, dans l'herbier de Léman,
provenant du « Galibier, Dauphiné, Aug. 40. S. Haden ».
La planche de Reichenbach, dans ses Icon. FI. gerni. et
helv. tab. MDCCXVI. IV et V. représente sans doute le V.
8.
Veronica bellidioides L.et Veronica lilacina (Townsend)
— 28 —
helliflioidcsL. L;i tnl). 2Adii F/ora silesiaca de A. .]. Krocker.
Vratislnviri' , 1787, représente niissi le T'. hellidioides L.
Quant aux planches de Haller et de Sturni, je n'en puis parler
avec certitude : il est possible que les artistes aient eu sous
les yeux les deux espèces.
Je communiquerai avec grand plaisir des exemplaires de
V. lilacina aux botanistes qui désireront les posséder, s'ils
veulent bien m'écrire ii mon adresse : F. Townsend Esq., Ho-
nington Hall. Shipston on Slour. Angleterre.
Ex'plication des fgures de la iilancho.
V\^. 1. Veronica lilacina Nob. — Plante de grandeur naUirelle.
Fig. "l. La môme, en fruits.
Fig. 3. Veronica hellidioides L. — En fruits.
Fig. 4 et 5. Calice.
Fig. 6. Corolle.
Fig. 7. Capsules du Y. lilacina.
Hg. 8. Calice.
Fig. 9. Corolle.
l'ig. 10. Ca|)sules du V. hellidioides.
Fig. \\ et M. Rejets rampants du mênne.
Fig. 1.3. Rejet rampant du V. lilacina.
Fig. 14 et 15. lîourgeons des rejets rampants du Y. hellidioides,
grossis 20 fois.
Fig. 10 et 17. Bourgeons des rejets du Y. lilacina, grossis 20 fois.
— 26 —
vallée est aussi fermée du côlé de l'OuesL et n'a de coinimini-
cation avec le bassin du lac de Genève que par une espèce de
iiorae se dirigeant en anele droit du côté Nord-Ouest, entre la
Uent de Morcles et la Dent du Midi. — Le Valais possède ainsi
un climat et une flore caractéristiques, différant complètement
de ceux des environs du lac Léman et encore plus de ceux du
nord de la Suisse.
Le bois de Finges et le cône de l'IIlgraben forment dans ce
bassin au-dessus de Sierre une ligne tranchée entre la partie
inférieure plus chaude et la partie supérieure plus froide. —
Nous ne nous occuperons que de la première. Les matériaux
me manquent pour pouvoir indiquer la température annuelle
moyenne de Sierre; on n'a pas fait d'observations suivies et
les miennes propres ne forment pas une série régulière et ne
serviront qu'à expliquer quelques faits particuliers. — Je prends
donc pour base les obsei'vations très-exactes de la station de
Sion, éloignée de Sierre de 3 lieues seulement. L'altitude de Sion
est de 536 mètres, celle de Sierre de 552 mèties, une différence
très-peu sensible. Je fais suivre les indications sur la tempéra-
ture annuelle des saisons et des mois en comparaison de celles
de Montreux. en degrés centigrades.
Moyenne. Hiver. Priiit. Eté. Autoinne. Maxim. Minimum.
Sion. 10,61 1,2 11,2 19,3 10,5 32,1 —10,2
Montreus. 10,45 2,41 10,4 18,69 10,65 29,7 — 8,7
Dec. Janv.Fév. Mars. Avril. Mai. Juin. Juill. Août. Sept. Oct. Nov.
Sion. 1,2 —0,8 3,2 5,3 11,7 16,5 18,4 20,9 18,7 17 10,3 4,3
Montreux. 2,5 0,8 3,8 5 10,6 15,5 17,8 19,9 18,2 16,3 10,4 5,1
La quantité de pluie tombée est à Sion de 74cm, donc beau-
coup inférieure à celle de Montreux, 'l^Sc". Cette minime quan-
tité de pluie dans une vallée enclavée dans les montagnes
indique à elle seule un climat particulier. Il faut y ajouter la
distribution de cette pluie qui diflère de toutes les autres con-
trées de la Suisse, sauf le canton du Tes.sin. — Partout la pluie
est plus fréquente en été ; à Sion en été 26 %, vers l'automne
27 o/p. A cette circonstance correspond le nombre de jours
sereins: comparé même au Tessin, le Valais possède un ciel
plus serein. En 1874, Lugano notait L39 jours parfaitement
— 27 —
sereins, le Valais 145. Les mois les plus délavorables soiil ici
décemiire et mai, à Lugano décembre et juin. — Sous le ra|)-
port des nuages, Sion et Lugano accusaient en 1871 leschilïVes
suivants :
Moyenne. Ut'c. Juiiv. Fév. Mars. Avril. Mai. Juin. Juill. Août. Sept. Oct. Nov.
Sion. 4,3 2,4 5,0 .'^,4 3.2 5,8 3,4 6,0 3,8 3,7 4,5 4,7 6,3
Lugano. 4,4 2,0 7 2,3 4,0 4,3 3.7 5,6 3,8 4 4,9 4,7 6.05
Les l)rouilIards proprement dits sont très-rares, les vents
n'y ont nulle part un accès direct: la vallée, protégée par des
remparts naturels, est tout à fait à l'abri des vents du Nord et
de l'Ouest. Tous les vents, tant ceux de l'Ouest et du Sud-Ouest
f|ui balaient le lac de Genève, que ceux du Nord et Nord-Ouest
passant le Jorat, s'engouffrent dans la gorge de Saint-Maurice
à Martienv et .soufflent dans la direction Sud-Ouest dans la
vallée du Rhône. Ce vent se fait presque constamment sentir,
surtout dans la partie inférieure jusqu'à Sion, et provoque le
phénomène qui aura surpris maint voyageur, que tous les
arbres qui longent le chemin de fer entre Martigny et Sion ont
une direction Sud-Ouest et penchent leurs branches contre le
cours du Rhône. — Le fœhn, le vent chaud du Sahara, le
sirocco du Valais, fait seul exception. Il se précipite par la plus
large et plus basse coupure du col tlu Simplon dans la vallée,
et souffle, souvent avec impétuosité, dans la direction Nord-
Ouest.
En résumant ce que nous venons de dire, nous pouvons
admettre que le Valais possède un climat relativement doux,
sec et à forte insolation, en adoptant spécialement celui du
centre, à Sion, comme type.
La température de l'automne est la même qu'à Montreux :
celle de l'hiver est un peu plus basse; en mars elle s'élève plus
rapidement; le printemps qui, à Montreux, selon M. Christ,
laisse percer, à un degré modéré, il est vrai, l'àpreté de la
nature cisalpine, est plus chaud, ainsi que l'été. — Avec une
température moyenne de 10,6° et une altitude de la vallée de
533 mètres, l'atmosphère doit nécessairement être plus pure et
plus fortifiante.
— 28 —
L;i liaute température s'explique suffisamment par la confi-
i^'uration de la vallée. Le versant nord, surtout les rochers nus.
escarpés et perpendiculaires, s'échauffent sous l'action de l'in-
solation et d'un ciel rarement couNcrt, et deviennent de véri-
tables collecteurs de chaleur, d'autant plus que les vents per-
çants et glacés n'ont pas d'accès. M. le chanoine Rion fut le pre-
mier qui donna cette explication judicieuse du grand nombre
de jours sereins et de la grande sécheresse. Les couches d'air
réchauffées dans la vallée montent vers les hauteurs, entraî-
nant avec elles les vapeurs d'eau dont elles se déchargent
dans les régions plus fi'oides sous forme de pluie et de brouil-
lards qui enveloppent les cimes des montagnes, tandis qu'elles
sont remplacées par des couches refroidies et séchées descen-
dant des hauteurs ; il s'établit ainsi une circulation permanente.
Une autre cause qui provoque si souvent la pluie fait encore
défaut : ce sont les courants d'air froid à travers des couches
chaudes, saturées de vapeurs, et vice-versa. Car tous les vents
ont la même direction et. tout en se déchargeant de leur con-
tenu deau de l;i manière mentionnée, les \ents humides ont
encore le privilège d'arrêter les nuages reposant dans le Haut-
Valais. Ce fait est démontré en sens inverse par le f(i?hn. Cha-
rrue fois que celui-ci cesse, le ciel, de limpide (|u'il était, se
couvre d'épais nuages, et le vent d'en-bas venant à soutUerdès
que le fœhn cesse, la pluie toml)e en abondance, mais pas long-
temps. Nous avons ainsi souvent l'occasion d'observer en été.
que, tandis que le Haut-Valais est couvert, pendant plusieurs
jours, d'épais nuages, que la pluie ne cesse de tomber depuis
le lac de Genève jusqu'au-delà de Saint-Maurice, et que le vent
chasse continuellement dans la vallée de gros nuages qui
côtoient les flancs des montagnes, le ciel nous sourit avec son
plus beau bleu. Le même fait se répète encore avec les orages
si fréquents des montagnes bernoises: ils sont là menaçant
au-dessus des cimes altières. nous en poursuivons le chemin,
entendons les décharges électriques et le roulement du tonnerre,
et dans notre vallée le soleil ne cesse de nous inonder de ses
rayons vivifiants.
— 29 —
Le clitiiat tout particulier du Vnlais crée une (lore particu-
lière aussi. M. II. Christ la iléciit d'une main de maître dans
son récent ouvrage sur la vie végétale de la Suisse. Sans être
précisément un botaniste, chacun lira avec le plus grand intérêt
les livraisons (pii ont paru jusqu'à présent de ce livre attrayant
et instriictii'. — Je me ])ermets d'y puiser quelcpies passages.
M. Christ dépeint d'abord la flore de la mer Méditerranée, de la
zone riveraine de Gènes aux Pyrénées et à la Provence. Celle-ci
monte le courant du Rhône, en s'afraiblissant toujours, [lour
venii" s'éteindre au Fort de l'Ecluse. — k Dès que nous attei-
gnons le magnifique Léman, dit l'auteur cité, nous louions une
flore plus froide, moins caractérisée: les rives du lac noU'renl
plus que des vestiges des espèces de la zone méridionale. (>>
n'est qu'en remontant le cours de ce beau Rhône, jeune el.
impétueux, dans le canton du Valais, que nous rencontrons de
nouveau les plantes méridionales que nous avons quittées au
Fort de l'Ecluse : Rhus eotinus^ Crupina, Acer opulifoliurn^
RuscuS; Ononis natrix et Columnœ, Coronilla mininia ;
oui, nous trouvons au centre de la vallée, à Sion, des espèces
qui allèctionnent les pays les plus chauds, et les Opuntia, les
amandiers et les grenadiers croissent à l'état sauvage sur les
flancs des rochers. La sabine odoi'iférante, les artemisia, les
légumineux arbustiformes à fleurs dorées (Ononis nairix,
Colutea) sont autant de témoins d'une végétation méridio-
nale. »
La végétation de la vallée, enrichie de types provenant de
la llore du bassin rhodanique français, prête au cantnn du
V'alais un caractère méridional forlem^nt accentué, mais mêle
d'un joli contingent de plantes alpines méridionales etfl'espèces
spécifiques ([ui sont en si grand nombre qu'elles prêtent ;i la
flore de ce pays un caractère original etdistinctif. — Les forêts
de pins .sont une spécialité du Valais, notamment sur les mame-
lons aux environs de Sierre el au Bois de Finges. Ces arbres
sont plus petits (|u'en Allemagne, mais pittoi-csques et d'une»
structure méridionale. \j Euplirasia iriscosrr, plante alpine d[i
Sud, habile dans leur voisinage, et partout pendent aux bran-
- 80 -
ches de ces pins les filages du méridional Bomhi/.r Pithyo-
campa.
En février déjà, la flore débute par Gagea saxatilis et
Bidhocodium veraum, celle-ci [)assant d'Espagne en Provence
et cessant en Valais. Plus tard paraissent : Aaeinone montana.
Adonis vernalis, Viola arenaria, Oxytropis velutina, Ra-
nunculus gramineus; parmi les graminées Trisetum Gaudini
et Poa concinna, c II est évident, dit de nouveau M. Christ,
que cette riche flore printanière, où brillent (juelques remar-
(|uables plantes bulbeuses, est due à l'influence du passage
subit de la température de l'hiver à celle du printemps. — En
été, les coteaux en apparence si stériles du Valais étalent une
flore admirable en richesse et en originalité. Parmi les espèces
caractéristiques, nous citerons avant tout : Artemisia vale-
siaca, les graminées, Stipa jiennata et cajrillata, Kœleria
valesiaca et gracilis^ Festuca oviua f. valesiaca ei Epliedra
helvetica. — Parmi les plantes endémiques, M. Christ cite
notamment : V Arte^nisia valesiaca, Clyp)aeola Jonthlapsi,
/', Gaudini. Ephedra helvetica, Centaurca tricolor f. vale-
siaca, Androsœmum officinale f. grandifolimn, Biscutella
lœvigata f. saxatilis et Iris virescens. — « Ces dernières
espèces ne se trouvent avec assurance et de forme identique
que dans le Valais. » — Puis, la superbe Tulipa Oculus solis
Gaud-de-Saint-Am, et avant tout Iç Trisetum Gaudini, Poa
concinna, Festuca ovina f. valesiaca. Ces graminées domi-
nent et se trouvent partout en grand nombre. « Par la présence
de pas moins de trois espèces endémiques, le gazon des rochers
ilu Valais acquiert l'importance d'un véritable phénomène
végétal, qui ne se répète pas dans l'Europe centrale. Aucune
autre contrée de notre pays ne présente des plantes vivant en
société en telles masses et sous forme endémique comme ces
graminées, et le Valais acquiert ainsi l'importance d'un centre
de création qui peut rivaliser avec les Alpes maritimes et leurs
saxifrages, ou avec les dolomites du Tjrol méridional et ses
daphne petrœa ; car. dans ces régions extrêmes orientales et
occidentales, ces plantes sont des raretés, en Valais ces raretés
sont la masse. »
- 31 -
M. Christ mentionne encore, comme un phénomène unique
en Suisse, l;t llore autonmale du Valais, qui est un indice du
caractère climatérique de l'été. — Quelques plantes, réduites
par la séclieresse au sommeil pendant l'été, ne se réveillent et
n'étalent leurs Heurs qu'à la faveur des pluies d'automne. Entre
la iiraminée Molinia serotina et le Ci/clamen neapolitanum
végète V Artemisia valesiaca; il est important de constater
(|ue cette espèce, qui donne le haut ton dans la' société des
plantes, ne fleurit complètement qu'en octobre.
Nous rencontrons non moins de curiosités dans le monde des
insectes. — Sans parler des espèces propr-ement alpines, nous
trouvons dans la plaine chaude et sur les collines plusieurs
espèces qui ap[)artiennent à la faune de la Russie méridionale
et de la Hongrie ou qui n'habitent que sur le versant sud des
Alpes et le midi de la France, mais ne dépassent nulle part les
Alpes. — Parmi les papillons je citerai, — toujours d'après
M. Christ, — les suivants : Argynais Pandora et Lycœna
Jolas. tous deux habitant les régions méridionales de la Hon-
grie jusqu'au midi de la France: AntJiocharis Belia.^ et Pa-
bjommatus Gordius, Zygiena Ephialtes, semblables à l'es-
pèce russe méridionale; le Satyrus Cordula, Lycœna Sebrus
et Escheri des Alpes méridionales: puis Erehia Evias^ émigré
de l'Espagne en Valais et apparaissant encore dans la Haute-
Engadine.
Les cicades sont encore, en dehors des régions du Nord, une
apparition particulière au Valais: nous citons : Cicada Or ai
Qi hd'matodes., c[ui grillotent sur les arbres pendant les jours
chauds en juillet et août. Parmi les coléoptères les buprestes
comptent beaucoup de représentants, notannnent Ancylochelra
fiavomaculata, Chrysohothris chrysostigma^ Melanophi/a
tarda et decostigma. Les suivants sont très-intéressants :
Scraptia ferruginea Kiesew. jusqu'à présent inconnu ailleurs
qu'aux environs de Sierre, puis Rhizotrogus Pini. Pliylln-
perta campestris, Cetouia viridis et morio^ Oherea Euplurr-
Ime, Purpuricenus Koehleri, Balaninus Elephas, A/ds
ptuictata. — Parmi les hyménoptères, M. Frei-Gessner. <le
Genève, qui vient chaque année ici pour étudier ces intéres-
sants insectes, a pareillement trouvé plusieurs espèces qui
n'habitent que !c midi de l'Europe.
Les conditions climatériques ([ue nous venons de décrire
iujrn[)tent en soinnie pour h\ (iistance Marlii;ny-Louèche. — l^es
inlkiences de nature locale se l'ont cependant aussi sentir. La
zone la plus chaude se trouve entre Mailii^ny et Ardon. en-
dessous de Sion : les rochers souvent perpendiculaires et dénu-
dés de la chaîne Nord y sont constamment exposés à l'ardeur
des rayons du soleil, et deviennent de véritables brasiers fjui
j)roduisent en été une chaleur quasi-tropicale, tandis (|ue toute
la plaine est abandonnée à l'action tarissante des vents (|ui
souillent den-bas. — La situation de Sion est déjà meilleure;
celle de Sierre est la meilleure (sans froisser personne), réunis-
sant tous les avantages du climat valaisan. — Je me permets
de transcrire d'abord quelques observations météorologi(jues.
L'année 1878 fut une année très-défavorable en Suisse; l'hiver
1878-1879 exceptionnellement rigoureux. La température
moyenne en septembre et octobre 1878 était à Sion 15,1" et
10.5'\ tandis qu'elle devait être de 17° et 10,3'^; à Sierre. la
température était pendant ces deux mois 16,3° et 11,3". — La
températui-e moyenne de l'hiver, décembre 1878, janvier et
février 1879 était à Sion 0,03°, à Sierre 0,96°: le minimum
à Sion — 11,-°, îi Sierre, comme à Sion le 24 décembre, — 10':
Je maximum à Sion li°, à Sierre, aussi le 10 février comme ii
Sion, 13". — La température annuelle moNcnne de Sion et de
Sierre ne diitére guère, pour autant que j'ai pu l'observer et
comparer, ce qui peut provenir de la plus grande chaleur- du
soleil à Sion. — Les différences de température à Sierre et i\
Sion, les fluctuations moins rapides, l'hiver plus doux et l'été
plus tempéré de Sierre s'expliquent par ce fait. — Sion est plus
ouvert du côté de l'Ouest et [)lus exposé aux vents et en été ;i
la chaleur du rayonnement des rochers perpendiculaires.
Le mont (|ui de Lens descend entre Saint-Léonard et Sierre,
jusque dans la vallée et le Rhône, enferme Sierre du côté de
I Ouest et le protège contre les vents (|ui sont poussés vers la
partie sud de la vallée. Le fonds de Sierre s'élève doueenient; il
est couvert de végétation, ce qui tempère l'ardeur du soleil. Il
faut encore prendre en considération les fluctuations journaliè-
res de la température ; mais il ne suffit pas. comme cela se pra-
tii|ue, d'indiquei' seulement les maxinia des fluctuations jour-
nalières, quoiqu'ils aient lem- intérêt. L'oscillation journalière
normale a son minimum au lever du soleil, atteint le maximum
entre 1-2 heures de l'après-midi, et de là retombejusqu'au len-
ilemain matin. — Pour apprécier les conditions climalériques
d'un lieu, il faut prendre en considération trois facteurs princi-
paux : d'al)ord la diflerencc de température entre le mininunnet
le maximum (on prend pour norme la température;! 7 heures du
matin et à 1 heure après-midi), la fluctuation restant normale :
ensuite la déviation de cette dernière, les sauts de la température
diurne, en dernier lieu les diflerences de la moyenne tempé-
rature tl'un jour à l'autre. Les différences diurnes sont plus
fortes dans l'intérieur des continents (climat continental) et
les pays entre les tropiques, que sur le littoral, plus fortes par
un ciel serein et une atmosphère sèche que par un ciel cou-
vert et une atmosphère humide et brumeuse. L'accroissement
très-rapide de la température du matin à midi, par conséquent
des nuits froides et des jours chauds, sont nuisibles à la santé ;
de même une différence très-peu sensible de la tenqjèrature
diurne et nocturne, qui indi(|ue un climat frais, humide et
brumeux. Une température pareille, surtout si elle est élevée,
énerve: c'est la plus pernicieuse pour l'Européen, par exem-
ple dans les bas-fonds du golfe mexicain, le littoral occidental
de l'Afrique, en Bengale, etc. Une fluctuation diurne moyenne
comme celle du mois de Janvier à Sierre de 5,4" avec maxi-
mum et mininmm de 8,8'' et 3,5" est de fait beaucoup plus
agréable et saine, que la moyenne très-basse du même mois à
Berne de3,8*\ mais avec un maximum de 9,7» et surtout un
minimum de 0,i°. Le 8 janvier, le thermomèti'e marquait à
Berne — B,^", (),10o et 0,3°, à 7, 1 et 9 heures. C'est une tem-
pérature très-uniforme mais à coup sûr pas agréable; à Sion,
les maxima moyens des fluctuations diurnes se trouvaient être
3
- 34 -
pendant les années 1874-1878 en hiver 8,4°, au printemps
11°, en été et automne 10"; elles sont donc restées dans des
limites modérées. A Sierre ces maxima semblent ne pas aller
si haut; mais même les forts maxima des nuclualions diurnes,
(juand ils restent dans le cadre normal des évolutions de la
température, sont plus supportables et moins pernicieux qu'un
(lécroissement rapide de la température, qui renverse le mou-
vement normal, de sorte que le maximum est aux heures mati-
nales et que le thermomètre est plus bas à 1 heure après midi
(|u'à 7 heures du matin. Ces fluctuations sont toujours la con-
séquence du saut brusque des vents dans la direction Nord-
Est, ce qui arrive souvent à Berne, aussi à Genève et à Lau-
sanne ; je ne l'ai jamais observé à Sierre, et ce fait est d'une
importance caractéristique pour son climat.
Les variations de la moyenne température diurne d'un jour
i\ l'autre sont aussi très-importantes. A Sierre, celles-ci étaient
en septembre 1878 en moyenne de 1,03° avec un maximum
de 3,60; depuis Décembre jusqu'à Février 1878 à 79 — lSi°
avec des maxima de 4 à 4,6", une fois 5.9° par l'efïét du
fd'hn. A Sion, on notait pendant le même temps 1,7°; à Berne,
i,17o avec maxima de 8,3° et des chutes de 7,2".
Le climat de Sierre doit donc être considéré, en résumé,
comme très agréable et très-sain. Quand même l'hiver est un
peu plus froid qu'à Montreux, cette circonstance est largement
compensée par l'absence des brouillards et le plus grand nom-
bre de jours sereins et radieux dont résulte la douceur de la
température des après-midis. Le prinlenips est presque tou-
jours beau, et l'automne ne connaît pas les froids jusqu'à fin
Novembre. Une température en général uniforme, l'accroisse-
ment et le décroissement réguliers delà température diurne
sans fluctuations importantes distinguent le mieux le climat de
de Sierre. Nous pourrions ajouter ici les quelques lignes que
notre ancien président, feu D'' Fauconnet. a consacrées à notre
localité dans ses « Excursions botaniques dans le Bas-Valais » :
mais l'auteur et l'ouvrage j)récité sont trop connus des
membres de cette docte assemblée, pour que je me hasarde ii
— B5 —
faire des redites. Nous arrêterons donc là notre traduction de
l'excellente bi-ochure de M. le l)-' Schacht. Puisse la lecture
t|ue je viens de faire, contribuer à justifiei- l'honneur de votre
visite et à vous faire emijorter un bon souvenir de la réunion
(le 1879 !
CONTRIBUTIONS A LA
FAUNE ENTOMOLOGïQIiE DU VALAIS
I
liNSECTES RARES CAPTURÉS SUR LE SIMPLON
Lhte comniumquce 'par M. le c/ianoine Kosset.
Obs. Les espèces les plus rares sont en italiques.
1
Coléoptères.
Cicindela chloris Dej. Pristonychus amethystinus
— nionlicola Heer. Dej. (Et. Joris)
Cychrus rostratus L. Beiiibidiiitn nivale Godet.
— attenuatusFabr. (Et. Joris^ — rhœticum Heer.
Carahus depressus Jurine. — glaciale Heer.
— auronilens F. — alpinuni Dej.
— convexus F. (Val. Rausis) Dytiscus lapponicusCyll. (Val
— s\ Iv eslr'is var.alpi mes Jion. Rausis).
Nebria Jokischii Sturm. Agabus congener PK.
— Gyllenhali Schonh. — biguttatus 01.
Cyniindis vaporariorurn L. Hydroporus pictus F. (Val.
Pteroslichusiimltipiinctat Dej. Rausis)
— maurus Duft. — septentrionalis Heer.
— crihatus Dej. — halensis F. (Et. .loris)
— rutilans Dej. (Et. Joris) — nivalis Heer.
— spinolœDej. id. Helophorus alpinus Heer.
Amara nionlicola Zimm, — glacialis Heer.
— ruiocincta S. Lomecliusa struniosa Gr. (Val
— erratica Duft. Rausis)
Harpalus Chevrieri Heer. Dinarda dentata Gr. V. Rausis.
— o/ —
Qiiedius nionlanus Hocr.
— alpcstris Heer.
Aiilhophagus testaceiis Gr.
Necrophorus sepulchralis
Heer.
Cryptorhypnus valesiacus
Stierl. (nova species. E. Jor.)
Cratonychus conicus Stierl.
(nova species, Et. Joris)
Ayriotes Laichaitingii Gred.
(Et. Joris)
Uiacantims rugosiis Gerni.
CorymbitesmelancliolicusFab.
(Et. Joris)
Podabrus alpinus Payk.
Rhagonycha nigripes Redt.
— rhœtica Stierl.
Pygidia laricicola Ksw.
Malthodes trifurcatus Ksw.
Niptus crenatus F.
Isomira liypocrita Muls.
Polydrusus paradoxus Stierl.
— amœnus Gerni.
Otiorhynchus griseopunctatus
Schh.
— amplipennis Fairm.
— chrysocomus Gerra.
— lepidopterus F.
— helvetius Schh.
— ovatus L.
— désert us Rosenh.
— pauxillus Rosenh.
Hylobins pineti F.
— abietis L.
Pissodes pini L.
— notatiis F.
— Harzynifo Herbst.
Phytœcin Sinij)lonica Stierl.
(nova species Et. Joris)
Pachyta quadriniaculata L.
— interrogationis L.
Judolia cerambyciformis Schr.
— sexmaculata L.
Carilia virginea L.
Acniieops collaris L.
Leptura virensL.
— maculiforniis De Geer.
Oreina luctuosa Diift.
— runulosa Suffr.
— speciosa L.
— pretiosa Suffr.
— superba 01..
— vittigera SuHV.
— nivalis Suffr.
— speciosissima Scop.
— clongata Suffr.
— troglodytes Kiesw .
— monticola Dult.
— tristis Fab.
— cacalife Schr.
Gonioctena affinis Schh.
— nivosa Suffr.
Luperus viridipennis Germ.
Idalia alpina Muls.
— inqiiinata Muls.
Harmonia impustulata 1^.
Scymnus abietis Pai/k.
Hémiptères.
Strachia dominula Harris. Goreus scabricornis Panz.
Schirus bigultulatus L. Nysius Thymi Wolf.
— aIbomarginellusF.(E. Jor ) — punctipennis H. S.
Cimex viridissimus F. Hoiiialudema abietis L.
Pentaloma juniperina L. Megalocera longicornis F.
Alydus rupestris Fifh.' Suida littoralis L.
3
Lépidoptères.
Extrait du catalogue de M. Joris Et.
Parnassius Mneiuosyne
Pieris CalUdice
— — Var. Bryoniœ
Antocharis Siniplonia
Colias palœno
Lycœna Argus
— eumedon
— orbitulus
— Icarus
— Damon
— Arion
Argynnis Vallcsina
— Niobe
— Amathusia
Melitœa Phœbe
M. Didyiiia
Arge Glotho
— Psyché
Erebia Cassiope
— Pyrrha
— Evias
— Manto
Chionobas Aello
Satyrus Hormione
— Eudora
Zygicna transalpina
— medicaginis
Agrolis Simplonia
Crambus Zermattensis
Setina Andcrregii, etc., etc.
— 39 —
li
LISTE DES PAPILLONS
(le l;i classe des Rhopnlocères récollés clans la vallée du Rhône
|)ar le révérend J. C. W. Tasker, B. A., à Glarens, et classés
d'après la nonicnclalure du Catalogue des LcpicUqHères de
0. Staudinger.
La liste des localités où les papillons ont été capturés est
ifidiquée de la manière suivante :
I signifie de Vevey à Martigny.
II » de Aigle à Sepey.
III » les Diahlerets et Chamossaire.
lY » environs de Rossinières et Cliàteau-d'Oex.
V » de Sion à Evolena et Arolla.
VI » de Sierre à Zinal.
VIÎ » de Viége à Zermatt.
a) Riffel. h) Gornergrat., c) Schwarzsee.
YIII )) Eggischhorn.
Papilio Sinon (Podalirius) très P. Napi.
abondant Mai 1877. — — Var. Rryonise V. VIL
— Machaon. — Callidice. VI. VIL VIIL
Parnassius Apollo. — Daplidice.
— Delius. V. VI. VIL Antocharis Belia Var. Ausonia
— Mnemosyne. IV. Gemnii et VII, et une fois à Bex. Avril
Simplon. 26, 1870.
Aporia Cratœgi. — Gardamines.
Pieris Brassicœ. En Août 1876 Leucophasia Sinapis.
il y avait une invasion de Colias Palaeno VIL VIIL
cette espèce pareille à elle — — Var. Werdandi deux
de Cardui en 1879. fois (VII c.) Juillet 18, 1877.
— Rapœ. — Phicomone IV. VI. VIL
— 40
C. Hvile, très abondjuits et
très beaux, automne 1870.
— Edusa
— — Var. Hélice II.
Rhodocera Rhamni,
Meiita^a Cynthia VII, très abon-
A. Adippe.
— — Var
— Paphia.
— — Var
Vanessac-album
— Polvchloros.
Cleodo.va? II.
Vaiesina.
dants derrière l'hôtel du Rif UrticcO.
tel.
— Aurinia (Arlemis)
— — V. Merope (VI' ''c''<^-)
— — V. Provincialis?? Bex
Mai i22, 1878.
— Cinxia.
— Phœbe 11. V. VI. VII.
— Didynia.
— — Var. Alpina II. VI.
très abondants entre Sierre
et Vissoye.
— Athalia.
— Parthenie. II. IV.
— — Var. Varia VII.
Argynnis Euphrosyne.
— Pales. m. IV. VI. VII. VIII.
— — Var. lsis(lV. Gorjeon) Pararge Maera.
(VII a et c.) — Hiera II.
— Dia. — Megaera.
— Amathusia. — Aegeria
— Daphne, VI mi-chemin en- — Achine (Dcjanira) très ab.
près de l'Hôtel des Bains à
très- Aigle. Juin 25.
Satyrus Hermione 11. VI. VII.
— Aicyone ? II.
— Circe (Proserpina 1. 11. VII.
— Semele, I, VI, Vil.
VI et — Statilinus. VIII. près de
Betten.
— Jo
— Anliopa
— Atalanta
— Cardui. En auLoinne 1(S7^
Cardui était presque aussi
abondant que pendant l'an-
née 1879.
Limenitis Populi, II. une fois
près de Sepey.
— Camilla
— Sibilla
Apatura Iris. Juillet ^^7. 1874
à Rossinièrcs pendant une
semaine 37 exemplaires ont
été pris.
Melanargia Galathea.
tre Sierre
et Vissoye.
— ino. n. m. IV. VI
abondants
à Zinal.
— Lathonia
— Agiaia.
Niobe IV.
VI. vn.
- — Var.
Eris IV.
VII.
- 41 —
S. St. Yar. Allionia. Pas de E. Gorge Rillcl et GorncrGrat.
Cheville. — — Er\ iiis ? RilVel et Goi--
— Dryas (Phiedra) II. VI. VII. ner Grat.
— ActaeaVar.CordulalI.VII. — Goante. V. VI. VII.
EpinepheleLycaonlI. VI. VII. — Pronoe VIII
— .lanira — — Var. Pitho, très abon-
— Hyperantus. dants h Rossinières.
Coenoiiyiiipha Iphis I. III. — Aethiops Esp. (Medea SV.)
— Arcania deux fois à Vey Ligea III. IV.
teaux. — Euryale VI. VII.
— — Var. Satyrion (Philea) Nemeobius Lucina
IV. V. VI. VII. Thecla Betulae I. 11. IV.
— Pamphilus — Spini I. II. IV.
Oencis Aello V. (VII. c") — W. album I. II. IV.
Erebia Melampus III. IV. V. — Uicis
VI. VII. — Acaciae, près d'Aigle.
— Mnestra (VII a et e) — Quercus II. VI.
— Manto Esp. (Pyrrha S. V). — Rubi
111 Chaniossaire. (IV Col de Polyoïnmatus Virgaureie V.
Philisma, Corjeon et Rubli). VI. VII.
— Ceto IV. V. VII. — — Var. Zermattensis VII
— Médusa. Rochers de Naye. et très abondants près de Zi-
Juin 10, 1873. ^ nal.
— Oeme III. Chaniossaire et — Hippothoe L (Eurydice
IV. Rott) IV. VII.
— StygneO.(PireneHb.). IV. — — Var. Eurybia VI. VII.
etColdeCouz. — Alciphron Var. Gordius
— Evias (deux), mai 5, 1876 VI. VII.
vis-à-vis Martigny près de — Dorilis H. IV. VII.
Dorenaz. — PhUeas II. VII.
— Glacialis (v. Alecto?) Gor- Lycaena Boetica. Sept. ^5 et
ner Grat. Oct. i^ 1876, trois fois près
— Lappona Esp. (Manto S. V). d'Aigle,
VII a et c. — Argiades Pall. (Tiresias
— Tyndarus IV. V. VI. Vil. Rott), Juillet 17, 1876, une
— — Coecodronms? Riffel. fois près d'Aigle,
— 42
L. Ar'gjroloxus Bgstr. (Argon L. ArgiolUvS 1. li.
S, V.). — Sebrustrès abondants près
— — unepetito variété? une de Bex, Mai 20 etc.
denii-heure avant d'arriver — Minima Fuessl. (Alsus SV.)
à Zermatt. — Semiargus VI. VII.
— Optiiete Vil. en route pour — Cyllarus. ti'ès abondants
llidel. près de Bex, Mai 20 etc. .
— Bâton VII, près de Visp. — MeianopsfBexMai 20 etc.
— Pheretes Zinai et en roule — Aicon. Bex et Champery. ']
pour Riffel sur la dernière — Arion II. IV. VII.
pente sous l'hôtel où descend Spilothyrus Alceae I. II.
le l'uisseau. — Lavatherae I. II. VII. 1
— Orl)itulus V. VII. Syrichthus Carthanii Vil.
— Astrarche Bgstr. (Medon — Alveus.
Esj).) — Serratulae VI. VIL
— — Var. Allous II. iV. — — Var. Gaccus? VI. VU.
VII. — Cacaliaelliflèlprèsderiiùl. :|j
— Eros III. Chamossaire. VI. — Malvae
VII. — — Var. .laras II, près
— Icarus. d'Aigle.
— — ab. Icarinus. II. IV. — Sao. VI. VII.
— EuuiedonEsp./^GhironRotl) Nisoniades Tages.
Les Plans et V. Hesperia Lineola? II. III.
— Amanda VII. — Acteon II. une fois Juillet
— BelIargusRott(Adonis.SV.) 29,1879.
— — ab. Ceronus. I. II. IV. — Sylvanus
— Coridon. — Gomma
— Hylas Esp. (Dorylas Hb.) Garterocephalus Palaemon.
— Damon Pall. (Paniscus. J. S. E). Les
— Donzelii VI. VIL Plans Ghamossaire.
J'ai dans ma collection un A. Pandora qu'on prétend avoir ,
pris près de Vevey??
43 -
111
CONTUlBUÏiON A LA FAUNE DES COLS^OPTÊRES
DU VALAIS
Première liste par le Docteur Schacht.
(Il imraltra phis tard lui supplément. )
Indication des signes.
rr.
W.
n.
Rdt.
alp.
Eif.
Vs.
r. sii;nifie rare
»
D'après le ('atalui;ut'
Ircs-rare \ c^es Goléoplères
propre au Valais ^e la Suisse du Docteur
■ ' 1 ^' I ' Stierluî.
nouveau pour le Valais /
Redlenbaclier
Alpes
Einfischthal ou Val d'Anniviers
Wisp on Viége
Quand il n'y a pas d'indication de localité, les insectes ont
été pris à Sierre ou dans les environs.
Ire Famille
Cicindelides.
Cicindela campestris
— h y brida
— sylvicola
Elaphrus nliginosus r
Omophron linibatum
Notiophilus palustris
Nebria picicornis
— castanea alp.
G. chioris. alp.
— I itéra ta Vs.
— germanica
1^ Famille
Carabides.
Carabusauratus
— auronitens. alp.
— intricatus
Calosonia sycophanta
Cychrus rostratus alp.
44 —
Bnichimis cropitans
C\ niindis a\illaris Diifl. r
Dromius linearis
— quadrimaculatus
— sigma r.
Lebia chlorocephala
— crux minor.
— turcica
Clivina fossor
PanagfRUS crux major
Callistus lunatus
Chiaonius vestitus
— nigi'icornis rr.
— tibialis
Godes helopioides r.
Licinus depressus
Badister bipustulatus
Anisodactylus binotatus
Diachromus germanus
Ilarpaliis sabulicolu
— monticola
— azureus
— ruficornis
— calceatus
— hottentota
— (b'stingucndus
— aeneus
— discoideiis r.
— lateicornis r.
— ruliripes
— tardas
— FrOlicliii
— serripes
— anxius
— neglectus r.
— fuscipalpis r.
H. pici[)ennis r.
— griseus
— caspius
— ignavus
— rafibarbis Rdt. n.
— incertus n.
— ferrugineus Rdl. n.
— complanatus Rdl. n.
Slenolophus leutonus Sclii".
Âcupalpus meridianus
Pterostichus
Subgenus Poecilus cupreus
— dimidialus r.
— lepidus.
Subgen. Omasous vulgaris -
— nigrita
Subg. Pterostichus multiputic-
talus
— fasciato punctatus
— Justusii Rdt. rr. n.
— cribratus. Simploii.
— crenatus Rdt. n.
Subg. Abax. Strioia
Zabrus gibbus
Amara
Subg. Brad\tus fui va
— apricaria
— consularis
Subg. Celia ingenua r.
— erratica
Subg. Percosia patricia
Subg. Amara familiaris
— trivialis
— curta
— similata
Galathus cisteloïdes
— 45 —
C. fulvipes Tachypus pnllipes
— luscus r. — flavipes
— niehinocephalus Beriibidium
— niicfopterus rr. Saas. Subg. Lejn pygmneuni
Anchonienus — Scli;ippeli. ii.
Siil)ij;. Platynus angusticollis — teiielluin
Sub. Ancliomenus pi-asinus — articulatum
Snbg. Agonum soxpunelatus Subg. Loplia quacb'iguttatiiin
— paruinpuMi'Iatus — ustnlatiiiii n.
— gracilipes r. Subg. l'ei-ypliu.s (Iccorum
— luliginosus n. — ruficorne r.
Olislopus rotundatus r. — lunatuin r.
10'^ Famille
Pectinicornes.
Lucanus cervus Plalycerus caraboïdes
Dorcus parallelopipedus Sinoden(b'<)n cyb'ndricum
11*' Famille
Lamellicornes.
Sisyphus Sclia-fTeri Subg. Apliodius fimetarius
(lopi'is biuaris — granarius
nnl!)()[)hagu.s tages — iiiiiiiuii(hi.s r.
— tanrus — inquinalus
— milans Geotrupes stercorarius
— cœnobita — pulridarius
— fracticornis — uiutalor
— nuchicornis — sylvaticus
— ovatus — vernalis
— Schi'el)eri Hopba farinosa
Onilicellus flavipos HoiualopMa ruricola
Apliodius Serica brunnea
Sul)g. Colobopterus erralicus Hhizotrogus uiaGuMcolbs r,
Subg. Euplourus subterraneus — pini r. \V.
Sub". Teuchestes fossor — solstitialis
- 46
H. assiiuilis
Polypbylla lullo i r.
Melolontha vulgaiis
Anisoplia aij;iicola r.
Anoinala Friscliii
Phylloperlha campostris r.
— horticola
Oryctes grj pus rr. W.
Cetonia
Siihg. Oxythyrea hirtolla
Subii. Leucoscelis sticlica
Subg. Celonia aurala
— (loricola
— id. Var. inetallica r.
— aenea Rdt.
— marmorata.
Gnoriiuus variabilis r. Einf.
— nobilis
Trichiiis fasciatus
— abdominal is
Yalgus liernipterus
Oicerca berolinensis. r.
Foocilonota docipiens. n.
Ancylocheira rustica
— I)unctata
— Ilavomaculala W.
— octogultala
Clirys()l)()t!iris clif\sostigma i
• — allinis
— Solieri n.
12" Famille
Buprestides.
Anthaxia manca. r.
— nitidula
— sepulchralis r.
— morio r.
— f{uadripuncla!,i.
Agriliis bigullalus
— laticornis
— ])ratensis
— viridis Saas
Pluienops decostigma r. Sion. — aufichalceus r.
— tarda r. — convexicollis Hdt, rr. n.
\¥ Famille
FyHcnémidées.
'Melasis buprestoïdcs rr. Vs.
15'^ Famille
FAatérides.
Adelocera fa.sciata r. Evolène. E. n'iliiop.s var. .srrofa r,
Lacon iiiurinii.s — pallidus? Hdt. n.
Elater .sanguineiLS Gardiophorus thoraciciis
— balteatiis r. — rufipes r.
- 47 -
C. nigerrinuis r. Ludiiis Cerruiïineus rr.
• — einereus r. CoryiiiiMtes hauimtodes
— e(jaiseli r. — tesselatus
— riuisculus ~ ameicoHis var. aulicusalp.
— vestigialis n. — cupreus. v. œriiginos. 'n\.
— asellus n. Diacantlius a'neus
Mclanotii.s castanipes — rugosus alp.
— riillpes — holoserieeus
— ciassicollis Synaplus filiformis
Liinonius cylindriciis Agrioles linealus
Allious lianiiorrhoïdalis — obscurus
— longicoilis — pilosiis
— Iiirtus n. — sputator
— alpinus. Alp. n. — iislulatus (blandus Rdt.)
17" Famille
Cj/p/ionùlées.
Dascilliis eorvimis alp. H. pallidii.s Udt. n.
Helode.s niiiiutus, var. mêla- Cyphon j^adi
mira SlitM'l ? — Variabilis
18'' Famit-le
Lj/cidées.
nictyoplerus sanguineus
19'' Famille
Lampy ridées.
La m py ris noctiliica
ile Famille
Telephoridées.
Tlielephorus aiiilominalis T. lividus
— t'iiscus — assiinilis
— riislicus — bicolor
— tri.stis ;d|) — liannorrlioïdalis
— (»i)scurus — pulicarius
48
T. (lispar. Rdt. n.
— pilosus alp. r.
Rhagonycha fui vus
— nigripes. alp.
— pallidus
Mallhiiius fiisciaUis
— fljivcolus
Malacliius îoneus
— viridis r.
Glerns mutillariiis. r
— formicarius
Trichodes apiaiius
Ptinus fur
— latro
Boslrichus capucinus
Blaps .similis
— morlisaga
Opad'um s.thiilosuni
(l(jnodera luperiis
Cislela cerambdides r
M. inargiiiellus
— geniculatiis
— pulicarius
— spinnipeniiis Rdt? n.
Antliocoiiius l'asciatiis
Dasytes flavipes
— tarsalis Rdl. n.
— serratus Rdt. n.
Cosiniocomus pallipes Rd
i^2« Famille
Cleridées.
Coryneles coeruleus
— violaceus
— rufipes. n.
^4" Famille
Pfiniilrs.
Priohiiim castaneuin. r.
iTr- Famille
Bostrichides.
:28e Famille
Tenebrionides.
Tcnehiio inolitor
Diaperis holeti
::29« Famille
Cistelidées.
HyiiK'iialia fiisca
Isoiiiira iimiiua
Cteniopus sulphureus
Omophius lepturoïdes
— 49 —
0. pinicola Rdt. n.
30*^ Famille
Pijthides.
32^' Famille
Larjrides.
\j. hirta
33" Famille
Pyroch ro idées .
P. sntrapa
35^ Famille
Anthicidées.
N. cornu tus
36" Famille
MordeUidées.
Monlolla fasciala M. pumila
Miinlellistena .ixillaris. rr. — j)aivula r.
38" Famille
Meloïdées.
Rhinosimus planirostris
F.aiîria atripes
Pyrochroa coccinea
Noloxus monocei'os
Moloë proscaraijaeus
Mvlahris variaijilis
F. Fiisslini
Ganlliaris vesicatoria
39c Famille
Œdémér idées .
Anoncodes rulivonlris OE. virescens
— ustulata — lurida
Asclera c(jerulea — laLcM-alis W.
Oedemera podagraria» Chrysantliia viridissima
— (lavipes Mjcterus curculionoTdes r.
Bruchus pisi
Urodon suluralis
Liophloous nuhilus
Barynotns ohscuriis
— m a rga ri la ce us al p.
Bi'ach\(!eres incanus
Metallites mollis
P()l\(!rusus micans
— sericeus
Tanymecus palliatus
Chlorophamis viridis
— pollinosus r.
— salicicola r.
— 50 —
40e Famille
Rhyncophores.
Anlhribus albinus r.
4ie Famille
Curculionides.
C. sulciioslris
Rliiiiocylhis latiroslris
Liiriims stui'nus r.
— Jaceœ
— Carlinac r.
Lixus angiislatiis r.
— j)()llinosus r.
— (iliformis
Lopyriis colon
— hinotatns
Hvloltius ahietis.
Otiorhynchus griseopuncf. Ys. Pissodos picea» r
— septentrionis
— pici[)es
— sulcatus
— 0 va tus
Phyllobius calearatus
— psitîacinus
— mus. r.
— hetulae
— oblongus
Phytonomus punctatus
— lascicuiatus r.
Slcphanoclconus turhatus. r.
Bolln noderes albidus
Loucosomus oj)iitiialmicus
Megaspis alternans
Gieonus trisidcatus r.
— pini
Erirhinus festuc»
A pion craccfe
— vernale
— elegantuluin r.
— va ripes
— ruficrus Kdl. n.
— assimile
— flavipes
— aethiops
— jestivuin Rdl. n.
Apoderus coryli
A II (d a bus c u rc u I i o n oïd es
Pdnncliites aura tus r.
— ceruleocephalus rr.
— iiequalus
— 51 —
R. populi
— betuleti
Mai^dalinus carbonarius r
— rufus. Sierre
— frontalis r.
— aterrimus rr.
Biilaninus luicum.
— tosselalus r.
— villosus r.
— pyrrhocoras
— elophas n.
Arithonoiiins ulmi r.
— recUrostris
— incurvus rr.
Orcliestos scutellaris
Sibynes canus
Cionus Scropluilaricie
— thapsus
— Olivier! r.
Nanophyes Lytliri
Gymnetron Teler r.
— cylindriroslris Rdt. n.
Cryplorhynclius Lapatlu
Ceutorhyncluis ecliii
— horridiis Rdt. n.
Baridius T album
Cossonus liiiearis
H\lur2;us lijiiiiperda rr
— piniperda Rdt. n.
Spondylis l)nprestoï(les
Ergates laber r.
Aegosoma seabricnriK^ r.
Cerambyx héros
— Scopoli
Piirpuriceniis Koehleri
Aromia m ose h a ta
Callidiuin violaceuin
Phymatodes variabilis
Semanotiis undatiis rr.
Hylotrupes bajuliis
Crioiiiorplius Itiridus
Aseinuiu slrialuiii r.
4!^e Famille
Scnlytides.
Toniicus lypographiis
— stenotjraplius
45'^ Famille
Cerarahycides.
Crioccphalus riisticiis
Plagiunotus détritus r,
— arcuatus
Glytus ai'ietis
— verliasci. r.
— plebeius
— niassiliensis
— ornalus Rdt. n.
— rusticus Rdt. n,
Anaglyptus luysticus
Stenopterus rufus
Neculalis major rr.
Laniia lextor.
Monohamnus sutor
Astynomus aedilis
Leiopus nebulosus
Acanthoderus varius. r.
Pogonocherus fasciculatus
— hispidus
Mesosa nubila r.
Aiiipstlietis lestacea r.
Compsidia populnea
Ancvrea carcharias
Saperda scalaris
— tremiihn r.
Oberea oculata r.
— euphorbiae r. Sieri'o
— linearis r.
Phytoecia Ephippium r.
— nigricornis r.
Opsib'a virescens
Rhagiuin mordax. r.
— indagator.
Oxymirus ciirsor AIp.
52 —
Toxolus meridianus.
Pachyta lamed. Alp. rr.
— inlerrogationis Alp.
— clathrata alp. r.
— quadriniaculata
Carilia virginea
Acinœops. collaris
Judolia octomaculata n.
Strangalia revestita. r.
— melanura
— bifasciata.
— maculata.
Leptura virens. alp.
— cincta.
— testacea
— sanguinolenta
— fulv^a
— scutellata. alp. r.
.Vadonia livida r.
Anoplodera rufipes r.
Grammoptera ruficornis.
46^ Famille,
Ch ryso m e lides .
Donacia menyanlhidis r.
— nigra r.
— aflinis. r.
Lema cyanella
— melanopa
Subg. Gynandrophthalma cya-
nea
— affinis.
Subg. Coptocephala scopolina
Bromius vitis
Crioceris duodeciiiipunctala Gryptocephalus imperialis
— coryli
— varieeatus
— asparagi.
Clythra
Subg. Labidostom.tritlentatar. — fasciatus r
— axillaris r. — violaceus
Subg. Clythra quadripunctata — sericeus
58 —
C. fiureolus
— hypochaericlis
— lobatus rr.
— flavipes '
— bipunctatus
— vittatus.
— niinutus r.
Phratora vulgatissima
— vitelliiiie
Pi'asocuris aucta
Adiinonia tanaceti
— rustica
Galleruca viburni
— cratœgi
— gracilis. i-.
— lineola
— gcrninus
— tenella
— I)ilineatus rr.
Malacosoma lusitanica
— inorœi
Agelastica al ni
— duodecinipiinclalus n.
Luperus flavipes
— bipustulatiis ii.
— betulinus
— pini r.
Crepidodcra transversa
Pachybrachys histrio
— e voleta
— — Var. bisignalusRdl. 1
■. — inodeëri
— hieroglyphicus
Graptodera erucse
Chrysomela staphylaea
— oleracea
— sanguinolenta
Teinodactyla Verbasci
— marginata r.
— lutescens Rdt. n.
— violacea
Phyllotreta pr-ocera
— fastuosa
— si nu a ta r.
— lamina r.
Sphœroderma testacea
— fucata
Plectroseelis concinna
Oreina luctuosa alp. r.
Dibolia rugulosa r.
— speciosa id.
Psylliodesaffinis
— tristis id.
— rufilabris Rdt. n.
— cacalicB id.
Cassida rubiginosa
— Andersclii id. n.
— lucida.
Lina œiiea
— nobilis rr.
— lapponica rr.
— ferruginea
— populi
— nebulosa
— treniulœ
— thoracica
Gastronhysa pohc;oni
— obsoleta
Plagiodera arnioraciœ
04
4 —
48" Famille.
Endomjjchides.
Mycetina cruciata alp. r.
49e Famille.
Coccinellides.
Hippodamia tredocimpunctata Calvia 14 — guttala
— septemniaculata rr. Halyzia 16— ii;iiLtala r.
Anisosticla noveindecirnpuncl. Vihidia 12 — gutata
Goccinella 14 — pustulata
— variabilis
— septempunctata
Adalia hipanctata
— undecimnotata
— dispar. n.
Adonia mutahilis
Harmonia margiiie punctata
— impustulata
Myrrha 18 — gultaLa
Thea 22— punctata
PropyUea 14 — punctata
Anatis ocellata r.
Micraspis 12 — punctata
Mysia ol)longo-guttata.
Chilocorus renipuslulatus
— hipustulatus
Exochoinus 4 — pustulatus
Lasia globosa
LE8 ENVIRONS DE SAILLON
ET SES CARRIÈRES DE MARBRE
Par le prof. F.-O. W^OLF. — Traduit par H. PITTIER.
Au nord de l'imposant massif du Mont-Blanc, on voit se sé-
jviror l'une de l'autre deux chaînes de montagnes moins éle-
\ées, mais néanmoins profondément découpées et riches en
vallons étroitement encaissés; en pentes abruptes et en sites
[pittoresques : ce sont les groupes des Aiguilles rouges et de
("Arpille.
Tout comme les assises du premier de ces groupes traver-
sent la vallée du Rhône à Evionnaz et vont s'enfoncer là sous
la Dent de Mordes, nous trouvons le promontoire des Fola-
terres vis-à-vis de Martigny et la paroi escarpée de la monta-
gne qui s'étend deFully à Saillon, composés de roches qui ap-
partiennent au groupe de l'Arpille et qui s'enfoncent également
sous la grande voûte jurassique qui s'étend jusqu'au Rhône.
Je crois reconnaître près de Saillon les mêmes assises géolo-
giques qu'à Martigny-Bathiaz. Là comme ici, le calcaire juras-
sique recouvre le gneiss de l'Arpille, et même la présence
d'une mince couche de marbre saccharoïde au nord des ruines
du Château de la Bathiaz me paraît l'analogue de la zone beau-
coup plus puissante de trias dans laquelle se trouvent les car-
rières de marbre de Saillon.
Les restes pittoresques des châteaux forts du moyen-âge que
l'on aperçoit ici et là sont bien connus des voyageurs, mais ce
pays, « contrée brillante et ouverte, au coloris méridional, aux
larges horizons et aux lointains vaporeux», ce sanctuaire de
la déesse Flora, est bien plus célèbre encore par ses richesses
végétales. Des vins généreux croissent sur les coteaux de Ra-
— 5G —
voire, comme sur ceux de Branson et de Fulls : là nous trou-
vons encore quelques individus du Rhuscotinus L. ; ici. entre
Fully et Saillon, une magnifique forêt de châtaigniers retentit
des stridentes modulations de la cigale, pendant que VArgyn-
nis Pandora, à la fois le plus rare et le plus beau de nos
papillons diurnes, se balancesur ces majestueuses coupoles. Au
pied des troncs noueux de ces arbres, le lézard vert se cache
sous le gazon bigarré des fleurs des Vicia Gerardi, onohry-
chioides, cracca^pisiformis, diimetorum, (\ç:\Orobus niger.,
de la Potentilla recta aux brillantes corolles et des odorantes
Orchidées, h" Artemisia valesiaca aux teintes argentées, le
Hieracium lanatum aux larges feuilles cotonneuses, le char-
mant Hieracium pictwin^ et le Hieracium ligusticum ornent
les roches dénudées de Saillon. Ces trois épervières à fleurs
d'un beau jaune, tout différent de celui que produit la jalousie,
peuvent correspondre avec le rare Dracocepliaban austria-
cum à fleurs d'un bleu violet, perchésur la l'ochede Biedron, de
l'autre côté de la vallée, en compagnie d'un échappé de la Hon-
grie, le Sisgmbriu77i pannonicum descendu des pentes arides
d'Iserabloz où il avait été signalé il y a déjà longtemps. Les
figuiers et les amandiers se sont naturalisés dans cette chaude
contrée ainsi que d'autres plantes introduites par la culture,
telles que la Garance, l'Hysope et le Fenouil, et quelques plan-
tes d'ornement comme le Bagnaudier arborescent et le Chèvre-
feuille d'Etrurie. Mais toutes ces magnificences sont écli[)sées
par deux chétives petites plantes, particulières au Valais, et
dont la capture fait la joie des botanistes. J'ai découvert au-
dessous de Saillon, en quantité, le délicat Trisetum Gaudi-
nianum J^oiss. qui cache dans les éboulis de rochers ses épil-
lets mordorés, et Murith avait déjà observé le Clypeola Gau-
dini Trachsel, mignonne Crucifère qui étale ses colonies au
pied des murs en ruines du château de Saillon.
Il y a déjà cinq ans qu'un soir, fatigué d'une longue herbo-
risation, je trouvai un accueil cordial dans l'idyllique moulin
de Saillon-les-bains. Il avait été transformé en hôtellerie quel-
ques semaines auparavant, et le célèbre peintre français Cour-
— 57 —
l)i't. exilé de sa pairie, en était le premier client. Il \ passa
tout le reste de l'été presque seul. La Saleuce coule ici dans
une profonde gorge qui mérite certainement une visite, sur-
tout maintenant que l'abord en est facilité par un nouveau
chemin avec galeries et ponts. Cette gorge creusée par le tra-
vail incessant des eaux ne peut, il est vrai, rivaliser avec cel-
les du Trient et du Durnand , mais elle présente cependant
bien des particularités intéressantes, ne fût-ce que la grotes-
(jue tète de géant qui forme un spectacle unique en son genre.
Les veux, le nez et l'antre caverneux où l'imagination popu-
laire a su voir une bouche, laissent échapper mille fdets d'une
eau cristalline qui coule en brillantes cascatelles par dessus les
longues feuilles de scoloj)endre qui forment la barbe du mons-
tre, et vient se perdre dans un bassin profond que n'éclaire
jamais aucun rayon de soleil. Quelques cal)anes en planches
placées sur le crâne de cette tête de géant ne gâtent en rien le
coup d'œil ; elles servent à retenir l'eau d'une source tiède
déjà connue depuis longtemps et utilisée par les gens du pays.
Voici ce qu'en dit le D'' Schinner i en son naïf langage :
« Il existe près de Saillon une source d'eau tiède minérale.
On la croit ferrugineuse : son dépôt est le même que celui des
eaux de Louèche. Quelles que soient ses qualités, les diver-
ses guérisons que cette eau a opérées sur nombre de personnes
encore vivantes, prouvent son efficacité ; la source entre dans
l'eau dont les habitants de Saillon font usage, et c'est à ce mé-
lange qu'on attribue Tabsence des goitres et du crétinisme. Il
est de fait qu'il ne s'y trouve ni goitreux ni crétin, tandis que
Leytron et Fully, qui avoisinent Saillon, en fourmillent-.
» Je suis même instruit de bonne part, que des tilles de ce
premier endroit arrivées à Saillon, y ont perdu le goitre qu'el-
les y ont apporté ; que des plaies regardées comme incurables
' Description du Département du Simplon, ou de la ci-devant Républi-
que du Valais, pajx. 495.
* Depuis les magnifiques travaux entrepris pour la correction du Rhône
et le dessèchement de ses marais, les cas de l'une et de l'autre de ces tris-
tes maladies, dues surtout auK émanations paludéennes, deviennent de
plus en plus rares.
— SS-
CI diverses maladies culannées ont été guéries par l'effet de
cette eau. »
Dans le môme ouvrage, nous lisons que le château de Sail-
lon fut jadis la résidence de la noble famille de ce nom, laquelle
fournit au Valais deux évéques, Wilhclmus II et Yerinus, au
commencement du XIIÎ" siècle. Bientôt après, cette famille s'é-
teignit et le manoir fut détruit par les Yalaisans, l'an 1475.
après leur victoire sur les Savoyards, à la bataille de Planta.
Au pied occidental du rocher sur lequel sont assis les restes
du vieux Burg, une puissante source s'échappe des entrailles
de la montagne et forme le ruisseau que nous devons franchir
pour nous rendre à la carrière de marbre. Nous nous élevons
sur la pente rapide, d'abord à travers le vignoble, puis sous
les maigres ombrages d'une forêt de chênes (Quercus jmbes-
cens), et nous atteignons en trois quarts d'heure environ les
deux galeries ouvertes. Déjà du bas de la vallée on pouvait
reconnaître les parois escarpées des roches jurassiques, si dif-
férentes par leur structure des masses arrondies du gneiss de
l'Arpille qu'elles recouvrent. Ces calcaires s'élèvent d'abord de
Saillon à la Grand'Garde, puis vont de là entourer la dent de
FuUy dont elles forment le sommet. (D'ici se détachent chaque
printemps d'énormes avalanches dont la masse de neige per-
siste jusque fort avant dans l'été, ce qui fait qu'il est parfois
|)ossibIe. en se plaçant sur une de ces collines de neige, de
cueillir de là en juin des cerises mûres sur les arl)res qui crois-
sent à côté.) Entre le calcaire jurassique et le gneiss de l'Ar-
pille se trouve intercalée une bande étroite qui appartient en
partie au trias, et en partie au grès houiller, d'après l'excel-
lente carte géologique de Renevier, qui indique aussi la pré-
sence du maibre, mais en laissant dans le doute l'âge de la
formation à laquelle il appartient. Dans sa Géologie des Alpes
pennines, Gerlach ne mentionne pas les marbres de Saillon.
mais bien d'autres qui me paraissent semblables et qui sont
intercalés dans les gneiss et les schistes micacés des vallées
de la Sesia, de la Strona et de la Toce, au versant sud du mas-
sif du Mont-Rose, et dans lesquels s'ouvrent les carrières dès
I
— 59 —
longlenips célèbres des marbres d'Ornavasso et de Candaglio.
La Ibruialion à laquelle appartienaeiit ces gisements, ainsi
que les calcaires, les dolomies et même les serpentines qui les
accompagnent, resta une énigme pour Gerlach. Cette question
encore des plus obscures sera peut-être éclaircie par une étude
comparée des marbres de Saillon et des vallées italiennes avec
ceux des îles de Paros et d'Ëubée, puisque le marbre extrait
lie ces carrières à répocpie où les sculpteurs atticjues taillaient
leurs plus beaux ouvrages, se rencontre aussi au milieu des
gneiss et des schistes micacés.
La plu{)art des géologues modernes considèrent les schistes
cristallins comme des roches métamorphiques, et je crois qu'on
ne se tromperait guère en regardant aussi nos marbres comme
des calcaires basiques métamorphosés. (Voir la note à la fin.)
En tout cas, les gneiss qui accompagnent le marbre à Saillon
ont exercé une influence, sinon sur sa formation, du moins
sur les modifications des divers genres de marbre, et je revien-
drai là-dessus en faisant la description des différentes couches.
Dans le journal périodique zuricois i^die Eisenbnhn », vol.
Vil, n" ^ï. du 28 novembre 1877, et dans la sixième année du
journal parisien « V Architecte » n» IS, du 13 avril 1878, nous
trouvons deux articles remarquables, dus probablement à la
même plume, lesquels font une description exacte et détaillée
des carrières de marbre de Saillon. Le dernier de ces travaux
est le rapport officiel de la Commission chargée de l'examen
de ce marbre, lors de l'exposition universelle de 1878, où il a
obtenu un prix.
Nous empruntons ce qui suit au premier travail, en y ajou-
tant quelques observations personnelles.
« L'exploitation des carrières de niarbre de Saillon se fait
par le moyen de deux galeries éloignées l'une de l'autre de 500
mètres. Leur hauteur au-dessus de la vallée est d'environ i(X)
mètres pour la première et de 400 m. pour la seconde. Connue
linclinaison des bancs est d'environ 35° dans la direction de
l'axe de la vallée et que les galeries ont environ 30" de pente,
les blocs extraits peuvent facilement être amenés au jour. Les
- 60 -
voùles souterraines n'exigent aucun autre support que les pi-
liers naturels laissés en place.
» Actuellement, trois couches de marbre seulement sont en
exploitation, mais un trou de sonde établi dans la galerie su-
périeure a révélé l'existence de trois autres. Ceux auxquels-on
travaille maintenant contiennent les espèces de marbre sui-
vants :
» Premier banc.
» Marbre dont la coloration fondamentale est la même (|uc
celle de certains marbres d'Italie et est connue sous le nom de
bleu de Turf|uie. Outre des taches floconneuses d'un blanc jau-
nâtre, cette variété est traversée par des veines d'un jaune
d'or. Elle est connue sous le nom de » Schweizer-Porter ». —
Puissance de la couche, 1 mètre 50.
» Deuxième banc,
» Marbre blanc qui rivalise avec le marbre de Paros par sa
grande solidité, sa pureté et sa transparence, ainsi que par la
beauté de son grain. D'après une analyse faite à l'école des
mines à Paris, il se compose presque exclusivement de carbo-
nate de chaux, avec une densité de 2,7; il peut aussi bien être
utilisé comme pierre lithographique que pour des travaux de
statuaire. En outre, ses débris pulvérisés pourront servir à la
fabrication des eaux gazeuses et procurer ainsi à la Suisse une
nouvelle source de revenus. — Puissance de cette couche, en-
viron 1 mètre. »
Je dois ici remarquer que malheureusement le marbre blanc
mis à jour jusqu'à présent est trop fendillé pour qu'il soit pos-
sible d'en obtenir des morceaux suffisants pour les travaux
de statuaire. Il se peut cependant qu'à une plus grande pro-
fondeur il soit en meilleur état. Le prix-courant de la Société
d'exploitation des marbres de Saillon a été imprimé à Paris
sur des pierres provenant de cette couche. Monsieur Brauns,
chimiste à Sion, a bien voulu analyser divers échantillons que
j'avais détachés moi-même des roches de Saillon; il a trouvé
- 61 -
que le marljre blanc était du carbonate de chaux sans magné-
sie, par conséquent plus pur que ceux de Carrare qui en ren-
ferment des traces, et à cause de cela apte à être employé
comme moyen de fusion dans la fonte des minéraux. 11 l'uti-
lise déjà à cet effet dans les fonderies de Sierre, où sont fon-
dus les divers minéraux de la vallée des Anniviers. Traité à
froid par l'acide chlorhydrique, le marbre blanc se décom|)ose
avec une forte elfervescence, sans laisser de résidu. Mais le ci-
polin, qui forme la troisième couche, se comporte tout dilierem-
ment. L'effervescence est aussi très-forte et la plus grande par-
tie de la roche, formée de carbonate de chaux, se décompose
également. Mais il reste une espèce de squelette lamelleux, se
pulvérisant facilement, constitué par des silicates qui renfer-
ment de la magnésie et de l'alumine, probablemetit du talc ou
du mica et de la chlorite. Ces matières étrangères, dues certai-
nement au voisinage des gneiss de l'Arpille, donnent au cipo-
lin son coloris finement veiné.
« Troisième banc.
» Véritable cipolin antique, marbre que l'on cherchait en
vain déjà depuis des siècles et qu'on a dû extraire autrefois de
l'Eubée ou des environs de Carthage. Il y a quelques années,
une société anglaise avait fait, sans résultat, des dépenses
énormes pour retrouver en Afrique les carrières d'où les an-
ciens Romains tiraient cette espèce de marbre, ce qui prouve
sufïisanmient sa valeur, car il est considéré comme supérieur
à tous les autres.
» Ce marbre, dont l'authenticité, comme cipolin, est recon-
nue, présente un coloris bleu-verdàtre, blanchâtre, ou d'un
jaune d'ivoire. La couche se compose de deux parties : la su-
périeure, d'une épaisseur de 80 centimètres, présente suitoul
des reflets sombres ou d'un bleu verdàtre, pendant que la par-
tie inférieure, épaisse de plus de l'",5 est d'une teinte beau-
coup plus claire, ou bien couleur de vieil ivoire, avec des ta-
ches verdàtres.
» Ce marbre peut aussi bien être em|)loyé pour des colonnes
- 60 _
(le grande dimension que pour dos travaux d'architecture plus
fins, car il est livré en blocs de 8 à 10 m. de longueur. On peut
adnn'rer des morceaux s})]endides de cette nature dans l'église
de St-Sulpice à Paris, où six colonnes de cette espèce de mar-
bre, provenant des ruines d'un temple romain, ornent l'autel
de la sainte Vierge.
» Dans les derniers temps, le cipolin retrouvé à Saillon a été
employé entre autres dans la construction du nouvel Opéra à
Paris, puis dans les églises de Fourvières (Lyon), et de saint
François-Xavier (Boulevard Montparnasse à Paris), et dans
beaucoup d'autres monuments, surtout en Angleterre. Nous
reproduisons encore, à propos de ce marbre, l'opinion de M.
C. Garnier, l'architecte du nouvel Opéra à Paris, qui s'exprime
comme suit, dans les pages 200 et 211 de sa Monographie : ^
« Parmi ces marbres, il en est un qui a un intérêt particu-
culier : c'est celui qui forme, avec deux types différents, les
deux gaines placées à droite et à gauche de la grande porte
de l'escalier, au niveau de l'entrée de l'orchestre. Ce marbre
est du Cipolin ; or, jusqu'à ce dernier temps, sauf les carrières
de l'Ile d'Eubée, où l'on trouve encore les restes de l'ancienne
exploitation faite par les Roniains, les gisements antiques de
ce marbre décoratif étaient perdus ; et depuis plus de quinze
cents ans les blocs de Cipolin que l'on a employés dans divers
monuments provenaient tous des débris des temples d'autre-
fois. C'était là, au pointde vue delà décoration marmoréenne,
un très-grand inconvénient : car, de tons les calcaires rubannés.
le Cipolin est, sans conteste, celui c[ui est le plus beau, le plus
somptueux et le plus riche de coloration douce et harmonieuse.
Je m'étais adressé en Grèce pour avoir quelques moi'ceaux de
ce marbre précieux ; mais l'exploitation est délaissée et il au-
rait fallu payer ces morceaux bien plus cher que je ne le pou-
vais, et même plus cher qu'ils ne valaient. J'avais donc re-
noncé à doter l'Opéra de cette belle matière, lorsque, un an
' Monsieiu' Charles Garnier m"a aniicaleinent aiitoris»^ ii reproduire ici
son ju;ieineiit et ,'i eorri<2:er r.ne petite erreur san.s inipurtauee.
K.-O. \Voi,F.
— 63 -
environ avant l'aclièvement des travaux, je reçus des échan-
tillons de ce marbre, provenant (J'une carrière du Canton du
Valais en Suisse. L'écliantillon qui m'était soumis avait toutes
les qualités de dessin et de coloration du Cipolin antique, et,
enthousiasmé par la nouvelle découverte de ce marbre, je
voulus que l'Opéra possédât les premiers n)orceaux: qui de-
vaient être extraits. Je fis marché à un prix modique et qui
n'atteignait pas la valeur des marbres ordinaires, et comman-
dai immédiatement deux gaines ([ui devaient être prises dans
deux l)ancs ditlérents, l'un ayant une coloration douce et piUe,
l'autre une coloration plus vive et plus soutenue. Ces deux
échantillons d'une nouvelle carrière ont certainement un grand
intérêt, et si à l'avenir les découvertes du canton du Valais
se continuent, et si, grâce à cette exploitation, le Cipolin peut
encore être employé dans la décoration marmoréenne, il ne
sera peut-être pas indifïerent de savoir que la France a la pre-
mière encouragé cette renaissance d'une si s|)Ien(lide matière.»
Les trois autres couches, sur l'existence desquelles les son-
dages ont donné des preuves suffisantes, et qui commencent
dans les dépôts inférieurs actuellement en exploitation se sui-
vent dans l'ordre suivant :
« Quatrième banc.
» Egalement du cipolin antique, mais presque sans nuance
verte. Il est surtout à fond blanc, traversé par de minces vei-
nes d'un bleu-violet. — Puissance, 1 mètre 50. »
» Cinquième banc.
« Marbre d'un noir profond et d'une densité particulière,
avec une épaisseur de 1 m. »
Cette espèce de marbre, chauiïé au chalumeau, devient d'un
blanc de neige : il est donc coloié en noir par du caritone, ce
qui parle en faveur d'un métamorphisme inlln(Micé ici par le
voisinage des roches anthracifères.
- 64 -
« Sixième banc,
» Marbre avec de magnifiques taches vcrles sur un fond
blanc, La puissance de cette couche n'est pas encore détermi-
née; la sonde y a pénétré sur une profondeur de 1 m. 50, sans
l'avoir traversée.
» Il ressort de ce qui précède que les carrières de Saillon foui-
nissent toute une collection des marbres les plus fins, dont une
partie ne se trouvent pas dans le commerce et défient par con-
séquent toute concurrence. Il ne faut surtout pas perdre de vue
qu'actuellement le cipolin n'est exploité qu'à Saillon et de-
vient par là un monopole d'une grande importance, parce que.
en raison de sa beauté, il ne manquera pas d'être employé à
la décoration architectonique, conime du temps des Romains,
dès qu'il sera connu. »
Note du traducteur. A première vue, il semble qu'il ne
peut être question de considérer les marbres de Saillon comme
tlu basique épigénique, puisque les couches en sont infratria-
siques. Mais si l'on considère que M. le professeur Renevier
attribue ici au trias des calcaires dolomitiques sans fossiles que
plusieurs géologues regardent comme métamorphiques, on
pourra admettre l'idée de M. Wolf, et faire rentrer dans le lias,
non seulement les marbres, mais les calcaires dolomitiques
qui leur sont superposés.
Dans une étude géologique restée inachevée du bassin de la
Grande Eau (Vaud), j'étais arrivé aux mêmes conclusions pour
les calcaires dolomitiques de cette vallée, mais sans réunir
assez de preuves pour établir le fait d'une manière certaine.
Une étude attentive des environs de Saillon permettra peut-
être d'élucider la question dans un sens ou dans l'autre.
H. PiTTIER.
EXCURSION BOTANIQUE
de Sierre à la vallée d'AnnivIers, les 24, 25 et 26 août 1879.
En partant de Sierre pour se rendre à Chippis, on traverse
la vallée du Rhône, qui est couverte de collines formées de
graviers glaciaires sur lesquelles les espèces suivantes se trou-
vaient généralement répandues :
Btcffonia macrosperma Gay, Xeranthemum inapertum
W., Eragrostis ')ninor \{o?,i., Podosperrmcm laciniatum DC,
Scahiosa agrestis W. et K., Pùnjnnella nigra "Willd, Passe-
rinaannuaSpv., Hieracium niveum Millier, Hieracium ni-
veuniy<^ piloselloides, Micropus erectus h.. Isatis Villarsii
Gaud., Chondrilla juncea L.^Phœnixopus vimineus Rchb.,
et près des rives du Rhône Equisetwm ramosissimum var.
altissimum Al. Rr.
En montant de Chippis à Vercorin, sur les pentes arides de
la montagne, on rencontre : Euphrasia salisburgensis, var.
cuprea Jord., Euphrasia majalis Jord., Hieracium vale-
siacum Fr., forme normale à feuilles presque entières, Hiera-
cium sempronianum Wolf.
Quelques minutes avant d'arriver à Vercorin, un grand
buisson de Rosa stenosepala Ch. (R. alpina X coriifolia),
Hieracium prenayithoides Vill. var., Hieracium valesiacum.
Fr. à feuilles incisées et rapprochées les unes des autres dans
le haut de la tige, ce qui lui donne tout à fait l'apparence du
H. sahaudum des jardins botaniques.
Autour des maisons du village de Vercorin, le Géranium
divaricatum L. et Galeopsis Reichenbachii Reut. ne sont
pas rares.
En quittant Vercorin par le sentier qui conduit à Vissoie,
— 66 —
on traverse d'abord des prairies parsemées de haies où les
rosiers sont extrêmement abondants. On y cueille entre autres
Rosa alpina var. aeuleata DC, Rosa Franzonii Chr. (R.
ferruginea X pomifera), Rosa coriifolia Fr. sous diverses
formes, Rosa pomifera Herrm. en plusieurs variétés, R. mon-
tana Chaix, etc. Ensuite le sentier serpente dans un bois de
conifères, où se irowyeni H y pochœris maculatah., Epipo-
gium aphyllum Sw., en petite quantité, et plus loin un vaste
défrichement tout couvert de Géranium bohemicum L. Avant
d'arriver à Painsec, une espèce de Hieraciura exerce la saga-
cité des botanistes experts de l'expédition. Les uns le considè-
rent comme une forme très-développée du H. amplexicaule,
les autres comme le H. perfoliatum Frôl : ce n'est que plus
tard qu'il a été reconnu comme H. laciucœfolium Arvet-
Touvet, qui se trouve dans quelques autres localités du Valais.
A une petite distance de cette plante, les rochers ombragés sont
ornés d'une autre espèce de Hieracium à fleurs relativement
très-grandes; c'est le H. Wolfîanum Favre, que M. Favrat
considère comme identique avec H. rupicolum Fr.
En allant de Vissoie à Zinal par Saint-Luc, on trouve près
de ce dernier village plusieurs formes de Rosa coriifolia Fr.,
Rosa pomifera var. cornuta Christ, var. Grenieri D. eXvar.
recondita Pug., Rosa montana var. Chavini sec. Christ;
dans les champs près d'Ayer Fumaria Schleicheri Soyg. W.,
sur les rochers ombragés du côté gauche de la rivière Linnœa
horealis L., Allosorus crispus Bernh. Une pluie continue vint
arrêter l'herborisation et ne permit pas d'explorer les alen-
tours du glacier de Zinal. En descendant de Vissoie à Sierre,
on trouve un superbe buisson de Rosa Sœvensis Rap. au
bord de la route, puis Arabis muralis Berst. fruct., Potentilla
rupestris L. et caulescens L., Ononis rotundifolia L., Isatis
Villarsii Gaud., Calamintha nepetoides Jord., Odontites
viscosa Rchb., au-dessus et au-dessous de Niouc, Arabis
saxatilis AIL, Artemisia valesiaca Ail., Centaurea vale-
siaca Jord., etc.
— 67 —
Hieracium sempromanum Wolf. Cette plante se rapproche
beaucoup du H. Vulgatum Fr., dont elle difl'ère surtout par
les longs poils blancs qui couvrent la surface inférieure et le
bord des feuilles, ainsi que les pétioles ; en outre, les feuilles
radicales forment une rosette qui est encore en pleine vigueur
à l'époque de la floraison. Une observation subséquente dé-
montrera si cette forme n'est qu'une variété villeuse du Hie-
racium vulgatum Fr., ou une bonne espèce.
Hieracium Wolfianum Favre. Le chanoine Favre a créé
cette espèce d'après des exemplaires cueillis sur les rochers
près de Bovernier. Elle a les calathides du H. Rupicolum Fr.,
mais encore plus grandes, et les feuilles du H. incisum Hopp.
ou même du H. prœcox Jordan. D'après M. Wolf, elle pour-
rait bien être un H. rupicolwn yc^prœcox. M. Favrat la con-
sidère comme une forma umhrosa du Hieracium rupicolum
Fr.
Hieracium lactucœfolium Arvet-Touvet {H. amplexi-
cauli yc prenanthoides). Plante tenant beaucoup du H. pre-
nanthoides Vill., mais couverte sur toutes ses parties de
poils glanduleux, sans poils simples; panicule du prenanthoi-
des, mais à périclines un peu plus gros et à écailles moins
obtuses; tige moins forte que dans le //. ochroleucum Schl.,
à peu près comme dans le prenanthoides, mais à port un peu
plus raide; feuilles intermédiaires entre celles du H. ample-
a^zcaw^e et celles du H. prenanthoides, ressemblant assez pour
la forme à celles d'un Cer,inthe, mais dentées, quelques fois
même assez fortement; elles sont auriculées-amplexicaules à
la base, au-dessus de laquelle elles s'étranglent un peu, mais
bien moins que dans \q prenanthoides ; elles se terminent par
une forme ovale-aigiie, les plus inférieures sont détruites sous
l'anthèse, les suivantes ne sont pas ou très-peu rétrécies en
forme de large pétiole, et les extrêmes supérieures sont ova-
les-acuminées, sans étranglement au-dessus de la base; ses
ligules sont ciliées et ses achènes d'un pourpre clair ou bruns.
(Monograjyhie des Hieracium du Dauphiné.)
Cette espèce a été observée dans plusieurs localités du Va-
— 68 —
lais par M. Wolf, entre autres près de Viége, de Naters et
d'Unterbciech.
NOTE SUR
L'ISATIS VILLARSII GAUD. HELV.
Cette plante a été trouvée à Sierre et dans le Val d'Anniviers
au-dessus de Niouc, lors de l'herborisation de la Société Muri-
thienne, les 24, 25 et 26 août 1879. Les exemplaires répondent
tout à fait à la description deGaudin : Caulis brevior, ramosus,
pilis longis hirtus, foliis confertis sœpeque fasciculalis, undique
villosis, ad nervum hirtis, vix ac ne vix glaucescentibus, etc.
Mais 1'/. Villarsii Gaud. n'est décidément qu'une forme
œstivale et automnale de 1'/. tinctoria, et, comme la plupart
des individus de seconde floraison, elle a quelque chose d'anor-
mal qui a pu la faire prendre au premier abord pour une es-
pèce distincte.
On peut observer cette seconde floraison, toujours plus ou
moins rare et accidentelle, dans toutes les stations du type, et
nous l'avons vue aussi à Lausanne le 14 septembre de la même
année, en compagnie de M. Gremli. Les échantillons étaient
exactement semblables à ceux du Valais.
De Gandolle (FI. fr. et Prodr.) fait de cette forme une /.
tinctoria var. hirsuta. Reichenbach, FI. excurs., ne fait que
reproduire Gandin. Il n'a certainement pas vu la plante, puis-
qu'il dit que selon DC. et Gaudin elle croit en Valais. Rion,
édité par MM. Wolf et Ritz, cite /. Villarsii avec un point
interrogatif. Koch., syn., cite la plante en note, sous 1'/. tinc-
toria^ en ajoutant que, selon de Charpentier, c'est une plante
douteuse. Ducomumn, Tasciienbuch (Soleure 1869), donne
1'/. Villarsii comme espèce, et lui assigne connne synonyme :
/. tinctoria var. alinna Koch, ce que je ne trouve pas dans
le Synopsis IIl'^ éd., où Koch dit seulement que, selon Grise-
bach, c'est une variété de /. alpina AIL, ce qui est certaine-
ment erroné.
— 69 —
Dans sa Flore de la Suisse et de la Savoie, le D"" Bouvier
reprend i'o[)inion de de Caîidolle et donne à 1'/. tinctoria une
variété hirsuCa (syn. du /. Villarsii Gaud).
Les Flores de MM. Rapin, Gremli et Morthier ne parlent pas
de la plante de Gaudin, et, à vrai dire, il y a longtemps qu'on
la considérait comme fabuleuse et beaucoup de botanistes y
avaient renoncé. C'est qu'on voulait absolument la trouver en
dehors du /. tinctoria, ce qui ne pouvait aboutir; et en effet,
personne que je sache n'a trouvé autre chose en Valais. Seule-
ment, partout où le /. tinctoria abonde, non-seulement en
Valais, mais ailleurs, on trouve d'abord, en avril et mai, la
forme normale, glaucescente, glabre, sauf quelque villosité
dans la région radicale; puis plus tard, en juillet, août, sep-
tembre, çà et là la variété hirsuta DC, soit 1'/. Villarsii Gaud.
Or, ce dernier dit positivement de sa plante : floret restate.
Il paraît, selon Reichenbach (Addenda), que 1'/. dahnatica
Mil!, se rapporte à cette même forme œstivale et automnale qui
pourrait bien avoir reçu d'autres noms encore.
En somme, je suis porté à croire qu'en Valais, en Savoie,
en Dauphiné, les plantes recueillies sous les noms d'/. alpina
Villars, non Ail., /. tinctoria var. hirsuta DC, /. Villarsii
Gaud., se rapportent toutes à la forme ipstivale et automnale
du /. tinctoria, et qu'on ne saurait voir là ni une espèce, ni
même une variété.
\J Favrat.
DER STOFFWEGHSEL DER HEFEZELLE
BEI DER ALKOHOLG^HRUNG
von D^ -WILHELM SGHAGHT .
Durch die wichtigen Untersuchungen von Pasteur wurde
die schon friiher von Schwann, Mitscherlich und Anderen auf-
gestellte Ansicht bestatigt, dass die Gahrungserscheinungen
durch die Anwesenheit niederer Organismen, Zellen, Pilzen,
sogenannter Fermentorganismen, bedingt seien. Pasteur schloss
weiter daraus, dass die Gilhrungsvorgange als Stoffwechsel-
prozesse der Fermentorganismen zu betrachten seien. Es bildet
dièse Ansicht einen grossen Fortschritt gegenuber der iilteren
Contacttheorie. Liebig erlauterte dièse bekannthch so, dass das
Ferment, selbst ein in Umsetzung begriffener Korper, seine
innere Bewegung mechanisch auf das Giihrungssubstrat uber-
trage und dessen Spaltung dadurch bewirke. Dabei blieb es
ganzlich unerklilrt, welcher Art dièse innere Bewegung des
Fermentes sei oder wie dièse sich auf einen andern Korper
ilbertragen und in diesem Spaltungen eigenthumlicher Art
anregen konne. Im Grunde genommen, bieiben dièse Fragen
auch nach der Pasteur'schen Ansicht offen ; der Vorgang ist
nur in das Innere der Zelle verlegt, aber nicht erklart. Nur
dadurch bahnt dieselbe das richtige Verstandniss an, insofern
die Gahrung aïs der Yorgang, das Résultat des Lebens der
Zelle — der Hefezelle — betrachtet wird. Entschieden ist es
aber kein Fortschritt, sondern verhindert eher die Erkenntniss
des wirklichen Vorganges, wenn man neuerdings den Begriff
der Gahrung dahin feststellen will, als die Zerlegung eines
Substrates durch einen andern Korper (Ferment), welcher
— 71 —
dabei seibst langere Zeit unverandert bleiben kilnne. Dièse
Définition, wobei i^anz irrig der Nachdruck nur zu leicht auf
das « unverandert bleiben » gelegt wird, bietetden scheinbaren
Vortheil, dass nun unter den Fermentkorpern auch die soge-
nannten nicht organisirten Fermente, wie Ptyalin, pankreati-
sclier Saft, Pepsin u. a m, konnen inbegriffen werden, womit
aber zusamniengeworfen wird, was gar nicht zusammen
geliOrt. Auf der andern Seite, allerdings folgerichtig und mit
mehr Recht, kann der Begriff des Fermentkorpers seibst auf
die hoiieren Pflanzen und Thiere ausgedehnt und dièse Giih-
rungsorganismen genannt werden, insofern sie in der That
fortwithrend Stofife zerlegen und dabei seibst in ihrer Zusam-
mensetzung, Solange sie sich im Gleichgewichtszustande der
Ernahrung befinden, constant bleiben. Nach dieser Auffassung
ist eine Einsicht in das Wesen des Stoffwechsels schlechterdings
unmOglich. Das Leben kann nicht aufgefasst werden als nur
bestehend in der ausserlichen Einwirkung des lebenden Kur-
pers auf die zu zerlegenden StofTe — Giihrungssu!«trat, Nah-
rungsstoffe — zum Zwecke der Warme und Kraftproduktion.
Das Leben der Fermentkôrper, sagen wir, nach dem weitesten
Begriffe derselben : der hoheren Thierorganismen, besteht in
deren fortwahrender inneren Bewegung und Umsetzung, wo-
bei die gesammte Zusammensetzung derselben immerhin
unverandert zu bleiben erscheint, durch fortwilhrende Neu-
bildung oder Bea;eneration des Umgesetzten. Dièse Thatigkeit
und die Erhaltung derselben : der lebenden, zerlegenden Kor-
per, muss in ganz anderer, innigerer Beziehung stehen zu
dem Substrat, den Nahrungstofîen, als nur in der Anregungzu
der Spaltung dieser. Mit der Aufklarung dièses Verhaltnisses
ist der erste Schritt gethan zur richtigen Erkenntniss des We-
sens des Stoffwechsels, des Lebens, nicht nur der Resultate,
der Productedesselben, mitdenen man sich fast ausschliesslich
beschaftigt hat und mit deren Kenntniss man den Prozess des
Stoffwechsels ergriindet zu haben glaubt.
Untersuchen wir nun den Vorgang des Stoffwechsels, wie
er in primitivster Form bai der am genauesten bekannten und
— 72 —
studirten Gahrung, der AIkoholgahrung, in der Hefezelle statt-
findet.
Der Vorgang ist zunachst folgender. Die liefezelien nehinen
denZuckerausderGahrungsfliissigkeitiasicliauf, verschlucken
ihn und scheiden als Résultat ihres StofTwechsels die Spaltungs-
produkte aus, neben Alkohol und Kohlensiiure noch Bernstein-
siiure und Glycerin. Ob die Zellen, nach Pasteur, dabei noch
Sauerstoff aufnehmen und verbrauchen, lassen wir dahinge-
stellt. Der Inbalt der Zellen ist eine eiweissartige Substanz;
sind Eiweisskorper in der Giihrungsflussigkeit vorhanden, so
nimnit die Masse der Hefe zu, die Zellen vermehren sich, die
Hefe wachst.
Der Vorgang wird also eingeleitet durch eine Attraction,
welche von den Zellen auf den Zucker ausgeiibt wird. Selbs-
verstandlich ist eine gewisse Warme erforderlich, wie wir aus
Erfahrung wissen, dass aile organische Vorgiinge nur zwiscben
gewissen, nach unten und oben eng begrenzten ïemperaturen
moglich sind. Dièse Attraction ist zunachst eine spezifische,
indem die Zelle nur gahrungsfahigen Ïrauben-Zucker — auch
Albuniinate — aufnimmt, nicht aber andere in der Losung
befindliche Stoffe, wie Weinsaure, Salze, Extractiv- und Farb-
stoffe. Wir kOnnen sie eine specifische nennen, weil andere
Fermentorganismen, auch die verschiedenen Zellen hohei'er
Thierorganismen, Anziehungen auf andere Stoffe und Verbin-
dungen ausiiben, die der besonderen Art der Zellen eigenthlira-
lich sind und von der Zusammensetzung des Inhaltes der ver-
schiedenen Zellen abhangen. Dièse Attraction ist ferner keine
einfache, sogenannte physikalische, wie sie zwischen Atomen
und Molekulen angenommen wird; sie ist auch ganzlich ver-
schieden von einer rein chemischen, wie sie ein wasseranzie-
hendes Salz, z. B, Chlorkalium, auf Wasser ausiibt. Dièses
Salz entzieht der umgebenden Luft allerdings das Wasser, das
letztere und das Salz erleiden dabei aber keine Veranderung,
als dass dièses mit deni Wasser zerfliesst, sich darin auflost ;
damit hOrt die Attraction auf, weitere Thiitigkeit oder Um-
setzungen finden nicht statt. Bei der Hefezelle ist jedoch die
— 73 —
Attraction nur der Beginn weiterer Thatigkeit, eines Prozesses,
der nun don Zerfall des angezogenen Stoffes zur Folge hat. Die
Hefezelle ist ein fur sich existirendes, geschlossenes Elément,
ein lebendes Elément; jede nach aussen wirkende Thatigkeit,
also auch Attraction und Stoffaufnahme, kann nur auf innerer
Thatigkeit, Bewegung und Umsetzung der den Zelleninhalt
bildenden Molekiile beruhen. Da wir eine seibstthatige Substanz
aber, welche nur aus innerer Ursache, von sich aus, thiitig ist
und wirkt, fiir einen widersprechenden, undenkbaren Be-
griff halten, so kann die nothwendige innere Thatigkeit der
Zelle nur entslehen, indem sie ausgelost wird durch eine von
aussen kommende Erregung, einen Reiz. Wir sehen dies auch
an den Folgen. Der Zucker wird niclit aufgenommen uni in
der Zelle zu bleiben, sich mit dem Zelleninhalt zu verbinden ;
(1er Reiz, der zuerst Attraction hervorgerufen, wirkt weiter.
Virchow, in seinen Epoche machenden. cellularpathologischen
Untersuchungen, schreibt jeder Zelle Irritabilitiit zu und zwar
unterscheidet er nutritive, funktioneUe und formative Reiz-
barkeit. Bei einem so niederen, primitiven Organism wie der
Hefezelle kOnnen wir wohl nur von nuLritiver Reizbarkeit,
in ihrer einfachsten Form, reden, aber dièse miissen wir der-
selben zuschreiben. Wir sagen also, der Zucker in der Giih-
rungsfliissigkeit bilde fur die Hefezelle einen Reiz, in Folge
dessen Attraction und Aufnahme von Zucker in die Zelle slatt-
findet : also Thatigkeit; sobald aber durch einen Reiz eine
Thatigkeit ausgelost wird, muss zu der Aeusserung derselben
lebendige Kraft vorhanden sein und verbraucht werden.
Woher ruhrt dièse und in welcher Richtung wirkt sie? Wir
bezeichnen das Streben der unverbundenen chemischen Ele-
mente, der Atome, nach Vereinigung, mit dem gegenwiirtig
gebrauchlichen Ausdruck als Spannkraft; bei der chemischen
Yerbindung der Atome verschwindet dieselbe und es wird
lebendige Kraft oder Warme frei. Zur Trennung dieser ver-
bundenen Atome wird lebendige Kraft oder Warme verbraucht
und zwar nach dem Gesetz der Erhaltung der Kraft ebensoviel
als bei der Vereinigung frei wurde. Je fester die Atome in
— 74 —
einer Verbindung sich vereinigt finden, um so mehr lebendige
Kraft wird zur Trennung der Atome oder deren Ueberfiihrung
in losere Verbindung verbraucht, die alsdann als Spannkraft
in denselben vorhanden ist. Je loser die Atome in einer Ver-
bindung zusammenhiingen, um so mehr Spannkrafte sind
vorhanden, welche aïs lebendige Kraft frei werden, wenn
sich dièse Atome zu einfacheren, festeren Verbindungen ver-
einigen.
Von den physiologisch wichtigsten Gruppen der organischen
Verbindungen, den stickstofïhaltigen und stickstofTfreien, be-
sitzen die letzteren, die Fette und Kohlehydrate, eine grOssere
Constanz ihrer Verbindung; sie zersetzen sich und faulen nicht
fur sich, dagegen werden sie durch Fermente leicht gespalten;
sie sind direkt, oder ihre Spaltungsprodukte, brennbar und
liefern bedeutende Warmemengen durch Oxydation ihres
Wasser- und Kohlen-StofTs zu Wasser und Kohlensaure. Die
AIhuminate haben offenbar ein loseres Atomengefuge, sie zer-
setzen sich ausserordentbch leicht und sind hervorragend faul-
nissfahige Kdrper; es sind sehr komplexe Verbindungen mit
hohem Atomengewicht und ganziich unbekannter chemischer
Constitution; wir wissen nur, dass sie im hôheren thierischen
Organismus Spaltungen beim StofTwechsel erleiden und man
bezeichnet als ihre Componenten stickstoffhaltige, einfachere
Verbindungen, Kohlehydrate (Glykogen) und Fette. Da wir
den Albuminaten die losere Atomenverbindung zuschreiben,
also die meisten Spannkrafte, und in dieser Form am meisten
lebendige Kraft in ihnen angehauft ist. so soUte man annehmen,
dass gerade sie vorzugsweise im thierischen Korper zur Pro-
duktion von Warnie und Kraft dienen wilrden. Dem ist aber
durchaus nicht so, wenigstens nicht direkt. Die Fette und
Kohlehydrate sind es vielmehr, welche fur den thierischen
Organismus durch ihre Verbrennung die Quelle der Wiirme
und Kraftproduktion bilden. Direkt konnen sie nun nicht mit
Sauerstoflfsich verbinden, wenigstens bei der Temperatur des
thierischen Korpers; um zur Verbindung mit SauerstofTgeeig-
net zu werden, miissen sie erst gespalten, ihre Atome in losere
— 75 —
Verbindung umgesetzt werden; hiezu ist nun lebendige Kraft
nothig und dièse zu liefern, das ist eben die Aufgabe der Albu-
minate. In welcher Weise das geschieht, das sehen wir am
einfaclîsten bei dem Stoffwechsel der Hefezelle.
Wir sagen : durch den Reiz, welchen der Zucker auf die
Zelle ausiibt, wird in dieser eine Thatigkeit ausgelOst, wird
lebendige Kraft frei. Wir betrachten die Reizbarkeit einer
Substanz, also hier des die Zelie erfiillenden Albuminates, als
auf deren chemischer Constitution beruhend; in der Physiolo-
gie spricht man von chemischen, elektrischen und mechani-
schen Reizen, aile dièse bewirken eine Altération der chemi-
schen Constitution der reizbaren Substanz. Wie dièses zu denken
sei, das liisst sich aus den neuern Aiischauungen iiber die Mo-
lekular-Constitution und Atomenverkettung der organischen
Verbindungen ableiten. Die Untersuchungen hieriiber wurden
uns jedoch zu vveit fuhren; es ist hier nicht der Ort dazu und
genugt es darauf hinzudeuten. In unserm Falle regt also der
durch den Zucker ausgeilbte Reiz eine innere Umsetzung der
Molekiile des Zelleninhaltes an, es miissen Spannkriifte ver-
schwinden, damit lebendige Kraft frei werden kann, und dies
ist nur m()glich, indem einzelne oder sammtliche Atomgruppen
des Zelleninhaltes, des Albuminates, sich in festere Verbindung
vereinigen; es erfolgt also eine beginnende Spaltung. Der Wi-
derspruch, der sich hier zu ergeben scheint, dass lebendige
Kraft frei werden soll bei einer beginnenden Spaltung, also
Trennung, wobei ja Kraftverbrauch stattfinden muss, hebt
sich leicht wenn wir bedenken, dass bei dem Entstehen feste-
rer Verbindungen sofort weit mehr lebendige Kraft frei wird,
als zur Trennung der sehr lose zusammenhangenden und wie
wir wissen auf die geringsten iiusseren Einwirkungen ausein-
anderfallenden Atomgruppen der Albuminate verbraucht wird.
Aus der Art wie die Albuminate im thierischen Korper, wie
oben erwahnt, zerfallen, miissen wir diesen die ïendenz zu-
schreiben, dass sich die Atome leicht zu bestimmtcn einfache-
ren Atomgruppen, allgemein in eine stickstoflhaitige und eine
stickstoiïfreie (jede derselben kann wieder in mehrere zerfallen,
— 76 —
wie (lie letztere in Glycogen and Fett) zusammenschliessen.
Ist dièse innere Un)setzung nun die Folge des Reizes, so wird
dabei, indem Spannkrafte verschwinden, wohl genilgend lebeu-
dige Kraft frei, um die Erscheinungen der Attraction und der
bei der Giihrung auftretenden Warme zu erkiaren. Weitere
Folgen kOnnten aber nicht eintreten; die Zusammensetzung
des Zeileninhaltes, worauf doch die Thatigkeitder Zelle beruht,
wjire verandert, das Alburainat zerstOrt, die Thiitigkeit der
Zelle also erloschen. Ein Prozess hiitte begonnen, aber sofort
still gestanden. Wir sehen in Wirklichkeit das Gegeatheil :
die Gahrung schrcitet fort, die Zellenlhatigkeit hOrt nicht auf ;
der Zelleninhalt, das Albuminat ist also nicht zerstôrt oder hat
sich wieder hergestellt. Das letztere ist aber nur mOglich, wenn
die innere Umsetzung der Atome des Albuminates, welche zur
Bildung einfacherer, festerer Verbindungen fiihrt, allein oder
doch vorzugsweise die eine der Hauptgruppen, die stickstofï-
haltige oder die stickstofïïreie betrifft. Yon der ersteren konnen
wir das nicht annehmen, sie musste zur Restitution des Albu-
minates ersetzt werden und ein Ersatz vvare nicht mOglich, da
die Gahrung auch in einer Zuckcrlosung erfoigt, in welcher
keine EiweisskOrper enthalten sind, ausser der Hefe selbst. Es
ist also die stickstofïïreie Atomgruppe, oder ein Component
derselben, welche ganzlich zerstOrt wird, indem sie sich zu
Alkohol und Kohlensaure zusammenschliesst; durch die Bil-
dung dieser einfacheren, festeren Verbindungen (namentlich
der Kohlensaure) wird lebendige Kraft frei, genligend um der
stickstoffhaltigen Atomgruppe den Verlust an Spannkraften,
den sie im Beginn der Umsetzung ebenfalls erlitten, zu ersetzen,
die Atome des angezogenen Zuckers zu lockern und ihn dadurch
geeignet zu machen, von der stickstoffhaltigen Atomgruppe
und den allenfalls vorhandenen anderen Componenten der stick-
slofffreien aufgenommen zu werden zur Wiederherstellung des
Albuminates. Mit der v^Uigen Restitution des Albuminates
erlangt dièses seine Reizbarkeit wieder und der Prozess be-
ginnt von Neuem und fahrt fort. Das Albuminat hat offenbar
keine Attraction mehr gegen Alkohol- und Kohlensaure, dièse
I
— 77 —
werden von den von Neuem angezogenen Zucker verdrangt
und ausgeschieden.
Man kann hier einwenden, dass kein geniigender, mit Nolh-
wendigkeit zwingender Grund einzig aus dem Spiel der Atom-
krafte und der wirksamen chemischcn Afîinitaten konne her-
geleitet vyerden, um die Wiederherstellung des All)iiininates
zu erkliiren : es musse noch etwas hiezu beitragen und dièses
sei eben als eigenthumiiche Wirkung des Lebens der Zelle
anzunehmen. Ich gebe das zu. Aber das Leben braucht nicht
hiezu als etwas eigenthumiiches, der chemischen Zusamnien-
setzung der Zelle von aussen hinzugefiigtes, etwa urspriinglich
entstandenes, von Zelle zu Zelle ubertragenes und somit uner-
kliirbares aufgefasst zu werden. Wir nehmen das Leben als
die Gesammteinwirkung des Organism, sei es einer auf der
niedersten Stufe der Entwicklung stehenden, isolirten Zelle
oder eines dei- hoheren, thierischen Organismen, auf die ein-
zelnen Organe, Zellen oder organische Verbindungen, welche
die Erlialtung deren Zusammensetzung bedingt, respektivedie
Wiederherstellung derselben bestimmt, indem dièse durch den
Prozess des Stoffwechsels fortwahrend gestôrt wird. Es ist
dièse Einwirkung, das Leben, sonach als eine Kraft zu bestini-
men und man kann sie Lebenskralt nennen; aber durchaus
nicht in dem Sinne des fruheren, halb mystischen Begriffes,
zu dessen Widerlegung mit allen Waffen der Wissenschaft ge-
stritten wurde ; wir fassen dieselbe gewissermassen aïs die
Resultate der sammtlichen Einwirkungen der Atome, Atom-
gruppen und Verbindungen aufeinander. Dièse hier nur kurz
angedeutete Auffassung des Lebens, welche durchaus nichts
Mystisches enthalt und sich mit hinreichender Scharfe aus der
physikalisch-chemischen molekular-atonnstischen Anschauung
entwickeln lasst, gewahrt uns die Mdglichkeit, den oben ent-
wickelten und nicht vollig hinreichenden Grund der Restitu-
tion des Albuminates zu ergjinzen. Da nicht aile Molekule des
Albuminates gleichzeitig, sondern nur nach und nach, in Um-
setzung gerathen, so ist wohl immer die Mehrzahl als intakt
zu betrachten, welche das Leben der Zelle reprasentiren und
— 78 —
die in Umsetzung begriffenen zur Wiederherstellungbestimmen.
Wir finden in unserer Auffassung fernerliin den Erkliirungs-
grund, fiir weitere bei der Gilhrung auftretende Erscheinungen.
Ist nilmlich in der Gahrungsfliissigkeit kein Ersatz-AIbuminat
vorhanden, so ist ein gegebenes Quantum Hefe nicht im Stande
Ijeliebig viel Zucker zu zerlegen, sondern ebenfalls nur ein be-
stimmtes Quantum, worauf alsdann die Gahrung aufhOrt. Es er-
kliirt sich dièses zunachst daraus, das nach dem Gesetz der Er-
haltung der Kraft bei der Fortdauer des Prozesses ein nothwen-
dig entstehender Kraft vorlust durch den ganzlichen Zerfall von
Albuminatmolekiilen, indem dieselbe durch Bildung festerer
Verbindungen einen grossen Theil ihrer Spannkraft abgeben,
gedeckt werden muss ; zweitens verliert der schwacher wer-
dende Rest der intakten Molekiile an bestinimendem Einfluss
auf die Restitution, die Lebenskraft in dem oben angegebenen
Siime wird schwacher, erlischt, die Zelle stirbt und die Gah-
rung hort auf. Sind dagegen Albuminate in der Giihrungsfliis-
sigkeit gegeben, so werden auch dièse in (h'e Zelle mit dem
Zucker aufgenommen, gerathen mit in den Umsetzungsprozess
und werden, erst in beginnendem Zerfall begriffen, durch die
Einwirkung des Zelleninhaltes bestimmt — oder vielmehr
deren Gomponenten — sich als ein dem Zelleninhalt homogènes
Albuminat zu restituiren, theils als Ersatz des alteren, zerfal-
ienen, theils die Masse vermehrend. Die Zelle gerath dadurch
in einen Zustand. den wir nach Virchow als formative Reizuna;
bezeichnen konnen: es entsteht durch Theilung eine neue.die
Hefe nimmt zu, sie wachst. Dass solche Albuminatzersetzungen
jederzeit bei der Gahrung stattfinden, darauf deuten wohl die
andern bei dieser auftretenden Spaltungsprodukte, als Bern-
steinsaure und Glycerin, ganz bestimmt eine nicht naher unter-
suchte neben den Hefezellen sich fîndende, organische, nicht
organisirte Substanz, ein Auswurfstofï".
Resiimiren wir noch liber das Gleichgewicht der gewonne-
nen und verbrauchten lebendigen Kraft bei unserm Prozesse.
Der Reiz bewirkt Verlust an Spannkriiften : lebendige Kraft
wirdfrei; Kraft wird verbraucht durch Attraction und Auf-
- 79 -
nahme von Zucker, ferner durch Lockerung von dessen AtO'
men ; Kraft wird frei durch Zusammenscliliessen der Spaltungs-
produkte, namentlich durch Bildung von Kohlensaure ; ver-
braucht wird dieselbe durch Abgabe an die stickstoffhaltige
Componente uni deren anfanglichen Verlust an Spannkriiften
zu ersetzen, ebenso an die andere stickstofiïreie, sofern eine
solche vorhanden; ausserdem aussert sie sich als Giihrungs-
warme. Ob bei der Vereinigung der Componenten mit dem
gelockerten Zucker zur Wiederherstellung des Albuminates
Kraft frei wird, da eine Verbindung entsteht, oder viehnehr
Kraft zur Erzeugung von Spannkraften verbraucht wird, da
das ganze Albuminat eine sehr lose Verbindung mit starken
Spannkraften darstellt, kOnnen wir noch nicht entscheiden.
Schliesslich wird der Saldo des Kraftverlustes l)ei dem ganzen
Kreislauf des Prozesses durch den allmahligen Zerfall des Albu-
minates ausgeglichen.
Wir sehen in dem Stoffwechsel der Hefezelle das Schéma
des StofFvvechsels jedes, auch des hoheren, thierischen Orga-
nismus. Selbstverstiindlich kann dieser Prozess, den wir hier
nur in der primitivsten Form untersucht haben, sich in der
mannigfaltigsten Weise aussern, jenachdem das thatige Albu-
minat verschiedene Componenten besitzt, demgemass verschie-
dene Spaltungsprodukte erzeugt und nicht nur Zucker, sondern
auch Fette aufnehmen kann; ein sehr complexes Albuminat
(viclleicht Hamoglobulin) kann sogar einfachere Albuminate
bei der Umsetzung als Componenten aufnehmen, ganz oder die
Spaltungsprodukte derselben. Modifizirt wird der Prozess noch
durch Zufuhrung von Sauerstolf, was wir bei der Hefezelle
nicht berucksichtigen zu diirfen glaubten. Im Allgemeinen
erkennen wir nun den Grund, warum streng genommen nur
Fette und Kohlehydrate als Nahrungstoffe zu betrachten sind,
die Albuminate dagegen als Verarbeiter derselben. Es versteht
sich, dassauch letztere ersetzt werden miissen und auch indi-
rekt, durch Spaltung, Fette und Kohlehydrate, also Nahrungs-
stolTe, liefern. Wir erkennen auch den Grund der Constanz der
Harnstoffausscheidung, das heisst warum die Mengc dosselben
- 80 -
nicht in dem Verhaltnisse zunimmt, bei gesteigerter Kraft- und
Warme-Produktion, wie die ausgeschiedene Kohlensaure. Wei-
tcre Folgerungen zu ziehen ist hier nicht der Ort. Ich habe ini
Vorstehenden nur den Gahrungsprozess behandeln wollen, als
einen Gegenstand, der auch in weiteren, naturwissenschaftli-
chen Kreisen Interesse finden kann, indem ich die vOllige
Ausfiihrung und Anwendung auf die Erklarung verschiedener
Problème derErnahrung in einer besonderen Arbeit den Fach-
genossen vorlegen werde.
I
ÙBER DAS SCHWEIZERISCIIE BURGERRECHT
VON
RÏÏYNGHOLOPHU^^ PLUMIPES LUCAS
EINER MILBE
Note von Dr. G. Haller in Bern. Mitglied der Société
murithienne.
In (leii Ami. Soc. eut. 4 Série IV. p. ^()(). vei'otJ'entlichle Lu-
cas eine Note (Remarques sur une Arachnide trouvée aux en-
virons de Boghar en Algérie) iiber eine kleinc Milbe aus der
Kamilie der Erdmilben oder Trombididen, welclie er mit Vor-
belialt der bereils von Dugés gestil'teten Gattung Rliyncholo-
phus beigesellte und der er den Speciesnamen plumipes bei-
iegte. Sie kennzeichnet sicli durcli die pinselformige Beliaarung
des l'unl'ten Fussgliedes am vierten ausserordentiich verliingei'-
len Fusspaare. Lucas vergleicht die Bildung etwa mit derje-
nigen an den Kuhlei'giiedern gevsisser Cei-amb)ciden, woriiljer
ich nicht urtheilen kann. \\ ir finden dann liber dièse inter-
ressante Milbe nocii folgende Notiz von Frauenfeld (Zool. bol
Ges. XYIIL }>. H{)i) : «Der von Rosenhauer in den Thieren
Andalusien's aul'gezahlte zierlicho Rh. phmn'pes, welchen Herr
Erbei' aucli sehr zaldreicii aus ivorl'u braclite, liât lange be-
biischelle Hinterbeine. » Hieraul' sclieinen sich unsere nocli
sehr mangelhaften Ivemitnisse dièses Thieres zu beschriinken.
denn trotz der sehr mangelhal'ten Beschreibung und Abl)il-
dung konnte ich keine weitere Notiz darilber auflinden. Es ist
iiun Frey-Gessner's Verdienst dièse htibsche Acarine in der
Schweiz aufgefunden zu haben. Er schreibt mir hieriiber :
« Es sind mir bis dato zwei Gegendeh bekannt, wo ich das
Thierchen auf kurzgrasieeni trockenem Wies und Ackerbo-
— 8-2 —
(len aufgefmiden halie : Um Sifieis ziemlicli liiiulig an drei
Stellen (Aile Ruine, Abliiiiiize (les Kloster's und Hhoneuferhijiiei
obei'lialb GlareN) und bei Mailij^U} ani Tour de la Batia Hiiiiel.
Am Tage ineist unter oder an Steinen und Steiuchen. Reim
Aulheben derselben lauten sie ai:i gehobenen Stein oder am
Roden rasch fort, indeni sie ihre /iei'liclien Hintcriusschen wie
Sclileppen nach sich zielien. — Letzles .lahr (1879) fand ich
nirgendsaucli nur eiii Sliick, vielleichtsind sie m'chtjedes Jahr
/u liaben (Mai oder Juui?)» — l)i(> Exeuiplare von diesen
Kundorton UieilLe dev Ihalige Enloinologe deu Herren Pavesi
und Leberl mil; lelzlerer ist seiliier gestorijen. I)a nun dièse
(Jelehrleu meities \\ issc-ns diesc liir uiisere milleleuropaische
Acaj'iiienl'auna ncue ,Millir iiocli iiiclit (>r\\alinl liaben. halte
ieli es fur gehoteu diesel Liicke auszuiullen. Idi besitze leider
nur ein eiiiziges Sliiek dieser li(ll)sclien Art, das noeh dazu
(ieseldeelits unreif ist. welclies icii noeli dev lliite des verstor-
beneu Di*. ÎAîb(M"l \erdanke: wohin seine eigeiien Exemplare
gekommen siiul, liabc ich uicht erfahren konneu. Nach mei-
neni Pneparate eine erncute Beschreibung nel)sl Abbildung zu
geben, wage ich nicht und behalte mir daher \ or auf das hiib-
sche Thierchen zuriickzukominen, sobald mir ein giucklicher
Zufall das uothwendige Material in die Hand gespielt liai.
LATHYRUS APHAGA, L. VAR. FOLIATA
Note de M, J. Vetter, à Aubonue.
Il y a environ vingt-cinq ans que j'ai trouvé à Schleitheim.
canton de Schaffhouse, une variété de Lathyrus Aphaca, qui
me semble mériter d'être connue plus généralement. J'avais
alors récolté et envoyé en Allemagne 80 parts de cette va-
riété, qui doit par conséquent se trouver dans beaucoup dlier-
biers d'Allemagne. Malgré cela, aucune flore n'en a lait men-
tion, autant que je sache. En été 187'.), j'ai prié un botaniste de
Schatîliouse de chercher et de l'écolter pour moi cette plante.
Il m'en a envoNé quelques échantillons cjuil a trouvés dans
une autre localité, près du village d'Ober-Hallau, distante
d'une lieue de celle où j'avais trouvé ma plante. Ce qui distir)-
gue cette variété du type, c'est que les pétioles, au lieu d'être
terminés en vrille, portent à leur extrémité une foliole unique,
linéaire lancéolée, longue de () à 10 millim. et large de 1 à "l
millim. Cette variété, qui juscju'à présent n'a ét(i observée que
dans le canton de Schailhouse, pourrait bien se trouver aussi
dans la Suisse occidentale, et je voudrais engager les botanis-
tes qui trouveraient le type, à rechercher celte variété.
SUPPLÉMENT AU
CATALOGUE DE LA BIBLIOTHÈQUE
DE LA SOCIÉTÉ MURITHIENNE
L Oavrage.s acquis par échange.
Augshurg. Naturhistor, Verein. Yerlumdl. N" 25.
Auxerre. Société des sciences naturelles de l'Yonne. Vol.
Berlin. Botan. Ver. d. Prov. Brandenhurg. .lahrg. 20.
Bern. Naturlotsch. Gesellscli. (906-922: 923-93(5: 937-9(51 :
9(52-978).
Bistritz. Gewerbesclmle. .Jahreshericht. V.
Bremen. Naturwissench. Ver. (B. V-4; B. VI-l.)
Bonn. Naturhistor. Verein. Jahrg. 3. 4. 5. 6.
Bruxelles. Société royale de botanique. T. de 9 à 18,
Chdlon-s'ur-Saône. Société de sciences naturelles. N"*^ 5.
C. 7.
Buda-PcstJi. Musée national hongrois. Termeztraji Fuzetok
(1878. 2. 3.).
Dresden. Nalurwissensch. Gesellscli. «Isis». Verliandl.
(1878. 2.; 1879. 1.)
Genève. Echo des Alpes. (1879. 1. 2. 3. \.: 1880. 1.)
Freiburg i/B. Naturlorscli. (}csellsch. (B. VIL 1. 2. 4.)
Grenoble. Société dauphinoise d'échange. Bulletin N" 8.
Gôrlitz. Naturforsch. Gesellsch. Verhandl. B. XVI.
Heidelberg. Naturhist. medicinisch. Verein. Verhandl. (B.
IL 4.
Kiel. Naturwissench. Ver. f. Schleswig-Holstein. (B. IL 2.;
B. m. 2.: B. IV. 2.)
— 85 —
Landshut. Botaniscli. Verein. Verluind. 1876-77.
Lausanne. Société vaudoise des sciences naturelles. 81. 8^.
()ffenhach a M. Ver. 1'. Naturkunde. Bericht. 17. 18.
Nîmes. Société d'et. des sciences naturelles. Bulletins.
(1871). 1 à {t: 1880. 1.)
Padoue. Soc. venet. trientiu'. d. scz. natur. (1871). Bollet.;
Atli. Vol. YI, fasc. "i.- 1880. Bollet.)
Pa)'is. Société botanique de France. Bulletin. 11). ^0. il.
Paris. Feuille des jeunes naturalistes. (1871). 5 à ["i: 1880.
1 à :\.
Annecy. Société Floriniontane. Bévue savoisienne. (1870;
1880. 1 à 4.)
Semur. Société des sciences historiques et natui'eiles. An-
nées 14. 15.
Trieste. Soc. Adriatic. de se. natur. (N'^ 1. Vol. V.)
Vienne. Zoolog. Botan. Verhand. B. XXVIII.
Washington. Départ, of. Agricult. Bapport. Année 1877.
II. Dons.
Taschenkalender l'iir Pflanzensaniinler.
FiscJier. Flora von Bern.
De Candolle. Introduction à l'étude de la botanique. ^ \ol.
Déséglise et Durand. Description de nouvelles menthes.
Schildknecht. Flora von Freiburg i B.
Mémoires de l'Institut national genevois. 1 vol. N" XIX.
Leresche et Levier. Decas plantarum novar. Hispani;c.
Moritzi. Die Pflanzen Graubiindens.
D\ingreville. Flore valaisane.
Breitenstein. Microscopische Pflanzenl)ildei".
Z)'" Fauconnet. Excursions botani(|ues dans le Bas- Valais.
» Promenades l)otaniques aux Voirons.
Waisenkindern von Zurich. Anieitung zur Pflanzenkunde.
Z)'' Moritzi. Flora der Schweiz.
Gandin. Flora helvetica. 7 Vol.
LISTE DES
MEMBRES m LA iSOGIÉTÉ EN J880
Membres fondateurs en 18()1.
iMM. Delasoie, Gaspjii'd, chanoine du Graiid Sainl-Beinaid.
f en 1877.
Coriuil, Oiu'\s\Mi(\ mcclecin-véléi'inairc, Vou\r\.
Dixon, James-Henri, J^ausanne. -}-
(lard, Maurice, chanoine de Saint-Maurice.
Taraniarquaz. Etienne, pharmacien, Semhraiicher.
Schmidt, Ad., docteur-médecin, Vienne.
Membres actifs ver as en 1861.
MM. (raron, Benjamin, docteur-médecin, Bagnes.
Frossurd, Basile, chanoine du Grand Saint-Bernard, f
Reçus en 186^.
MM. Burcher, Herm., pharmacien, Evian.
Thomas, Jean-Louis, naturaliste, Be\.
Bérard, Ed.. chanoine, Aosle.
Deléglise. P.-J.. prévôt du Grand Saint-BernartL 31ar-
tign\ .
Huet du Pavillon, Ed., instituteur, Genève.
Goumand, Eug., médecin-vétérinaire, Martigiij.
Haussknecht. Charles, professeur, léna.
Reçus en 1863.
MM. Chenaux, Jean, curé à Vuadens, Fribourg.
Cottet, Michel, chanoine à Gruyères, Fribouig.
— 87 —
l'iiillard, Félix, notaire, Be\.
Miifmoiid, Jules, curé à Villiu-iiuixmd. Fiiltoui!.;.
\)c Mf>ntlieys. avocat, Sien.
Reçus en 18(54.
jliM. Ilciizcii. .i!)!)é. préfet des étutics, Sion.
iJorcI, Marc, [iliarmacion, Be\.
lianier, Jos., abbé, Thonon. France.
Reçus en. 18(5').
MM. ie comlc de Menllion, René, (-^lioisN . Friiiicf, -[en 1870.
IManclion. F., professeur, Montpellier. France.
TaNei'nier, Ant., président du lril)unal, Martignx.
Reçus en 18(i(i.
MM. Resse, Pierre, professeur, ciianoine de Saint-Maurice.
RIancliet. Adolphe, naturaliste, Lau.sanne.
Tornay, Et. -Louis, chanoine du Sainl-Rernard. cure à
Orsières.
Wolf, Ferd.-Otto, professeur, Sion.
Pavot, Venance, naturaliste, Chamonix.
Reçus en 18(57.
MM. K(i;rner, Armand, pharmacien. Aiule.
Rock, chanoine, desservant à Aigle.
Paccolat, chanoine, curé à Vetroz.
Deferr, chanoine, curé à Bagnes.
Reçus en 1868„
MM. Ret'k, docteur-médecin, Monthej.
Daval. inspecteur-ibi'eslier, Vevey.
Favrat, [)rofesseur, Lausanne.
Dulex-Ansermoz, rédacteur du Messager //es Alpes,
Aigle.
Godet, Cil. -Henri, professeur, Neuchàtel. -j- en 1879.
Norujand, instituteur, Gi'ion.
— 88 —
Schaller, J.-L., docteur-médecin, Frihouri,' en Suisse, -|- 'J|
en 1880.
ïroillet, préfet à Bagnes.
D'Odet, Maurice, notaire, Saint-Maurice.
Reçus en 1869.
MM. DeChastunaN, |)harniacien, Sierre.
Rapin, Daniel, naturaliste. Genève.
Fauconnet, Ch. docteur-médecin, Nyon, -j- en 1876.
Chapelet, conunandant, Saint-Maurice.
Reçus en 1870.
MM. Chausson, docteur-médecin, Gimel, Vaud.
Youilloz, Ant.. piiarmacicn, Martigny.
Reçus en 1871 .
MM. Lerch, .Jules, docteur-médecin, Couvet, Neuchàtel.
Gabiaud, Et., avocat, Sion.
Favre, Em., chanoine du Saint-Bernard, curé à Bovcr-
nier.
Bader, Gustave. Couvet. Neuchàtel.
Reçus en 1872.
MM. Andrcae, pharmacien, Fleurier, Neuchàtel.
Burnal. En)ile. ingénieur, Nant sur Veve\ .
De Stockal[)cr, chanoine, vicaire-général, Sion.
Muller, Gustave, pharmacien, Sion.
Yallegia, Luigi, Gasal, Italie.
Reçus en 187o.
MM. Thomas, César, Bex.
Deséglise, naturaliste, Genève.
D'' Moi'tliier, Paul, professeur. Neuchàtel.
Zimmermann. Ernest, notaire, Viège.
De Kalbermatten, Louis, prop., Sion.
— 89 —
Reçus en 1874.
MM. Douisch, Arthur, pharmacien, Rome.
Boni Ilot, Jean, jardinier.
Bourne, Paul, ancien pharmacien, Genève.
Roux, Frédéric, professeur, Nyon, Vaud.
Yodoz. Ânt., pasteur, Novilie, Vaud.
Gard. Maur.. employé au chemin de ler, Lausanne.
Reçus en 1875.
MM. I)' Abhcl. .Iules, chanoine, curé de la ville de Sinn.
Barberini, E(hnond, étudiant forestier. Sion.
Bertrand-Olivier, |)ropriétaire. Lausanne.
Biolle\, Henri, conseiller d'F^tat. Sion.
Duc, Louis, jardinier. Chèvres, Genève.
Gorcelles. Ad. -Charles, membre de la Société des arts et
de l'Institut de Genève.
Furger, Ant., médecin-vétérinaire, Sion.
Galerini. Ant., lil)raire, Sion.
Pittier. Fr., instituteur, Chàteau-d'OEx.
D"' .lean Muller, professeur à l'Académie de Genève.
Bitz. Raph., peinti-e, Sion.
Reçus en 1876.
MM. Leresche, pasteur, Rolle.
D'' C. von Nœgeli. professeur à l'Uiiiversité de Munich.
Schwartzmann, Mich., instituteur, Bex.
.laccard, instituteur au collège d'Aigle.
E. Burdet, instituteur au collège d'Aigle.
Duflon, instituteur à Villeneuve.
D'" Dutoit. professeur à l'Université de Berne.
Woltr, Henri, forestier, Sion.
D"" Imsand, préfet du collège de Brigue.
Emmonet, .Iules, avocat. Martigny -Bourg.
Tilliet, Paul, professeur, Lyon.
De la Blanchardière, Château du Val, près Matignon
(Côtes-du-Nord), France.
— !J0 —
Reçus en 1877.
MM. D'- Christ, Hermanii, Bàle.
!)'• Aliolh, Bàle, f en 1878.
Gilz, docteiir-niédecin. Yiè^e.
Schnei(](;r, Ferd.. pliai'iii.Tcien. Biilc.
Carron. Caïu..^ chanoine du Sainl-Beiiiard. professeui .
Simplon.
(>hene\ar'd, Paul, Genève.
Schniidely, Aug., naturaliste, Genève.
He\, instituteur. Yevev.
Anex. Fliil., instituteur, Gryou, V.iud.
3îayor, Henri, stud. ^Aeo^., Lausanne.
Roux, Féli\, instituteur à Sainle-(iruix.
Yetter, naturaliste, Aubonne.
!)'• Haller. Gottfried, Berne.
Reçus en 1878.
MM. Ti-ipet, Fritz, instituteur, Neuehàtel.
Selinetzier, professeur à l'Académie de Lausanne.
Chavannes, Sylvius, inspecteur des collèges cotnnuuiau\.
Lausanne.
Martin. Cliarles, directeur de la Ban(|ue de et à Genève.
Coi'thésy, Félix, instituteui', Bex.
Rév. J.C. W. Tasker. Glarens.
D'- Schacht. Sion.
Reçus en 1879.
3iM. Barbejj, William, à Valleyres, ()rès Orbe, Vaud.
De Gourten, .loseph, cand. niéd., Sierre.
Gruchet, pasteur, Montpreveyi'es, Vaud.
Pontannaz, pharmacien, Gossonav. Vaud.
Moral, Alfred, théol., Lausanne.
Porret, Ed., école secondaire, Villeneuve.
Boten, Alb.. étud., Sion.
De Werra, .los..^ cand. méd., Loëclie.
— 91 —
Reçus dam la session du printemps 1880.
Mermet, instituteur, Aigle, Vaud.
Calpini. Lucien, cand. méd., Sion.
De Preux. Aug., étud.. Sion.
Wegener, étud., Si(»n.
Membres honoraires.
MM. Alphonse de Candolle, professeur éni<Mite. Genève.
Ed. Boissier, naturaliste, Genève.
L. Monier, protasseur à Louhans, Franee.
Morei-Fatio, à Beauregard, Lausanne.
Lees, Edwin, esq. Worcester.
Thon).son, .1. H., vicar of Cradieii.
Huet du Pavillon. AU'red, Frolisdorll.
De Notaris, professeur, Gènes, f
De Parlatore, professeur, Florence, t
D'' Muret, Jean, Lausanne, f en 1877.
Passerini, .1.. directeur du jardin botani(|ue d<> Gènes.
King, L. V., Rév. chanoine de Worcester.
Grèves, Henr\, M. P. S.. Florence.
Hanimer, colonel, conseiller fédéi-al, Berne.
TABLE
Pages.
Séance du 2:> août 3
Quelques observations sur .4 rvoy? cr/7//u<;;/ Ai'f 11
Sur une nouvelle espèce de Vcrniiicjt. par j\1. Townsend
I avec planche) H)
Les conditions cliniatériques de Sierre, par le D' Scliacht . "ih
( j)ntiil)utions à la l^^aune entonio!oiii(|ue du Valais . . . )U)
1. Insectes rares capturés sur le Siniplon :
1 . Coléoptères '>6
"1. ]lénii|)tères '^xS
'■\. Lépidoptères 08
H. Liste des pa|)illons ^U)
in. Contril)utioii à la l'auiK' des coléoptères .... '{'?>
Les environs de Saillon et ses carrières de marbre, par lt>
proL ¥.-{). Woif :iri
JAcursion botanique de Sierre à la vallée dAnniviers . . {\l\
Note sur \' Isatis J'illarsii Gaud. hclc (tS
l)er StolVweclisel d(M' Hel'ezelle bei der AlcooIjiJi bruni.', von
D' Wilhelni Scliacbt 70
Ueber das scbwei/eriscbe Huriierrecht von l\b\ ncbolopbus
pbnnipes Lucas einer Milbe, von U' (I. llaller. in Berii . <Si
LatJup-us Aphaca, L. car. foHata. note de M. J. Vetter 8!]
Supplément au cataloi^ue de la Société H'i
Liste des niend)res de la Société Ht»
BULLETIN DES TRAVAUX
DK LA
^ ^
SOCIETE MURITHIENNE
DU VALAIS
ANNÉE 1880
PUBLIE SOUS LA DIRECTION DE
MM. Wolf, président, à Sioii; Favial, viceprésideiil, à Lausanne;
* D^ Morlhier, professeur, à Neuchàlel.
ULe FASCIClJliE
Vff-
NEUCHATEL
IMPRIMERIE DE JAMES ATTINGER
1881
BULLETIN DES TRAVAUX
DE LA
SOCIETE MURITIIIENNE
DU VALAIS
ANNÉE 1880
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE
MM. Wolf, président, à Sioii; Favral, vice-président, à Lausanne;
D"^ Mdrlliier, professeur, à Neucliâtel.
xe FASCicriii:
NFAICHATEL
IMPRIMERIE DE JAMES ATTINGER
1881
VINGTIEME REUiNION
DR LA
SOCIÉTÉ MllRITHIEME DE Um\m
DU VALAIS
à Bovernier, les 1!) el 1(5 juin 1880, avec excursion aux gorges
(le Durnand el à Cliampex.
Le 15 juin à 9 heures du malin, les membres présents se
réunissaient dans une des chambres du presbytère de Bovernier
et M. le professeur Wolf, président, souhaitait la bienvenue à
MM. les sociétaires, en leur rappelant que c'était sur l'aimable in-
vitation de M, le chanoine Favhe, secrétairejde la Société, qu'on se
trouvait réunis dans la maison habitée pendant bien des années
par M. le chanoine Delasoie, ce champion int'alii<al)le des études
botaniques, qui recevait avec tant de plaisir- et damabilité
les collègues qui venaient lui faire visite. « Mais si notre ami
n'est plus, dit-il, la botanique n'est pas morte sous ce toit,
puisque son successeur le remplace avantageusement sous tous
les points de vue. » Ensuite M. Wolf dit quelques mots de la
séance à laquelle il avait convoqué les amateurs de violettes
au mois d'avril à Sion, séance dansla(|uelle quelques nouveaux
membres ont été admis dans la Société. Puis il fait une descrip-
tion des gorges de Durnand et des travaux hardis exécutés par
quelques intrépides ouvriers de la connnune d'Orsières pour
rendre ces gorges accessibles, et propose d'y faire une visite
pendant l'après-midi.
La journée de demain sera employée à faire une excursion
— 4 —
botanique au lac de Champex, site des plus riants et riche en
plantes rares.
Etaient présents à la séance:
MM. WoLF, professeur, président, Sion.
Favre, Rd chanoine, secrétaire, curé, à Bovernier.
BoREL, M., pharmacien à Bex, caissier.
MuLLER, G., pharmacien à Sion, l>ihliothécaire.
D"" Christ, professeur, Bàle.
D"" MoRTHiER, professeur, Neuchàtel.
Rev. J.-G.-V. Tasker, Clarens.
Crughet, pasteur, Montpreveyres (Vaud).
Tripet, Fritz, instituteur, Neuchàtel.
Duc; L% jardinier. Chèvres (Genève).
JuNOD, Henri, étudiant, Neuchàtel.
Jaccard, in.stituteur au collège d'Aigle.
BuRDET, E., instituteur au coMège d'Aigle.
Taramarcaz, E., pharmacien, Saint-Brancher.
Roux, Fréd., professeur, Nyon.
ScHWERTZMANN, M., instituteur, Bex.
Emonnet, J., avocat, Martigny-Bourg.
Mayor, h., stud. théol., Lausanne.
CoRTHÉsY, Félix, instituteur, Bex.
DuFLON, inspecteur d'écoles, Villeneuve.
Tavernier, Ant., conservateur des hypothèques, Martigny.
Tavernier, E.-M., avocat, Martigny-Bourg.
Gex, notaire, Martigny-Bourg,
M. le chanoine Favre, secrétaire, donne connaissance à l'as-
semblée d'une lettre par laquelle M. Ed. Porret, à Villeneuve,
donne sa démission de membre de la Société Murithienne.
Le même lit ensuite une lettre de M. H. Pittier, professeur
à Chàteau-d'OEx, proposant à la Société de reprendre entière-
rement l'étude de la Flore valaisanne, ou plutôt de la Flore de
dispersion des espèces en Valais, en offrant de se charger lui-
même de commencer ce travail, qu'il espère mènera bonne fin
avec le concours de tous les membres de la Société. Voici les
moyens qu'il propose comme point de départ de ce travail :
1" La Société Murithienne fera appel à la bonne volonté de
l'un de ses membres (pas de Comnn'ssion) pour établir, au
moyen des données actuelles, un catalogue méthodi(iuc des
espèces végétales qui se trouvent dans le Valais. Ce catalogue
sera présenté à la prochaine séance de la société (M. Pittier
s'offre pour faire ce travail, d'autant plus qu'il l'a déjà com-
mencé, et a déjà exécuté quelque chose d'analogue pour le
canton de Vaud).
i° La Société choisira chaque année un champ d'excursion
défini et limité, tel qu'un vallon ou une section de vallée
principale, et y fera une exploration complète dans toutes ses
parties, surtout les moins connues. Les membres de la Société
s'engagent dans la mesure de leur possible à faire de ce champ
d'exploration le but de leurs excursions individuelles et à y
récolter la plus grande somme de renseignements sur la disper-
sion de toutes les espèces de plantes, tant vulgaires que rares.
3° Les renseignements ainsi réunis seront transcrits dans un
registre établi à cet effet. Lorsqu'ils seront en quantité suffi-
sante, il pourra résulter de leur discussion par des hommes
compétents un travail homogène sur la Flore valaisanne.
4° Le champ d'exploration pour l'année 1880-81 comprendra
le bassin hydrographique de la DransedeMartigny. Les stations
y seront indiquées d'après la carte fédérale au Vioooao ^^ d'après
celle du Glubalpin; chacune d'entre elles comprendra un rayon
moyen ne dépassant pas un kilomètre.
Après une discussion animée à laquelle prennent part
MM. WoLK, Christ, Morthibr, Favre, etc., la Société accepte en
principe la proposition de M. Pittier. en ce sens qu'on com-
mencera par faire un catalogue aussi complet que possible de
toutes les espèces découvertes en Valais et qu'on enverra ce
catalogue à tous les membres de la Société, en les priant d'y
ajouter leurs observations, tant sur les nouvelles espèces que
sur l'étendue de l'aire d'habitation de chaque espèce. En
d'autres termes, les propositions 1 et 3 faites par M. Pittier
— 6 —
sont adoptées, y compris son offre de commencer le travail
tandis que les propositions i et 4 sont repoussées, quoique
excellentes en elles-mêmes, à cause des difficultés que présen-
terait leur exécution.
M. le D'- MoRTHiER lit une nécrologie de M. Ch.-H. Godet
savant naturaliste neuchàtelois, ancien membre de la Société
Murithienne, et l'impression de ce travail dans les bulletins est
votée,
M. WoLF indique de nouvelles stations pour trois espèces
rares, ce sont : 1° Equisetum umbrosum Meyer, qui n'avait
été signalé jusqu'ici qu'à Saas-Balen. M. Wolf a trouvé cette
espèce à Isérable, à Bérisal sur le Simplon, dans les vallées
d'Ann.viers et de Réchy, à Nax et aux Mavens de Sion.
20 Euphrasia viscosa L. Cette espèce se trouve en quantité
en montant à Varone, de l'autre côté de la Dala, près de
Louèche et dans le bois de Finge, près de Nioue. 3" Galimn
pedemontanum AU., qu'on ne connaissait qu'à Branson, a été
trouvé à Ardon par M . Jaccard. et en haut de Naters par M.' Wolf.
M. le Dr Christ de Bàle demande s'il est vrai que le Saxi-
fraga Cotylédon L. existe près de Naters. Sur la réponse
affirmative de M. Wolf, M. Christ considère cette station
comme nitéressante au point de vue de la géographie botanique,
parce que cette plante passe pour habiter exclusivement le
versant méridional des Alpes. A cette occasion, il mentionne la
découverte du Centaurea axillaris W. à Mehibaum sur
Naters.
M. Tripet dépose sur le Bureau un exemplaire de la brochure
que M. le professeur de Rougemont à Neuchàtel publie en ce
moment sur le Helicopsyche sperata Mac-Lachlan. Cet animal
que les zoologistes classaient jusqu'ici parmi les crustacés, a été
définitivement remis parmi les insectes, M. de Rougemont avant
prouvé que la coquille héliciforme n'était que le fourreau de
l'insecte pendant la métamorphose. C'est près d'Amalfi, dans
les environs de Naples, que M. de Rougemoint a observé cet
insecte et a pu en élever; mais comme M. Brémi prétendait en
avoir trouvé à Pissevache (Valais), M. de Rougemont est venu
— 7 —
explorer cette localité, et n'a rien découvert, ce qui lui pa-
raissait prohaljle, parce que cet animal n'habite que les
cascatelles d'eau attiédie. Néanmoins il recommande aux na-
turalistes du Valais de rechercher encore si par hasard cet
insecte intéressant ne se trouverait pas à quelque autre cascade
de cette région. (Voir la brochure déposée à la bibliothèque de
la Société.)
M. WoLF communique un travail sur différents hybrides de
Pedicularis publiés par la Société Dauphinoise d'échanges,
travail qui sera reproduit dans les bulletins de la Société Mû-
ri thienne.
La Société vote des remerciements unanimes à M. Martin, de
Genève, pour les livres scientifiques dont il a fait don à la bi-
l)liothèque; elle approuve ensuite la dépense faite par le comité
pour l'achat de vin d'honneur à offrir à la Société Helvétique
des sciences natui'elles, et décide de ne pas se faire représenter
ofliciellement à la fête de Brigue.
M. WuLF annonce que les candidats suivants ont été admis
comme membres actifs à la réunion de Sion au mois d'avril :
MM. Mermet, instituteur, Aigle.
Calpini, Lucien, à Sion.
DE Preux, Auguste, à Sion.
Wegener, à Brigue.
Ensuite les candidats suivants sont admis à l'unanimité:
MM. Jacob, Baptiste, naturaliste, à Corcelles, (Neuchâtel).
D^ E. BuGNON, professeur, à Lausanne.
M. Borel présente ses comptes pour l'exercice de 1880, qui
se résument de la manière suivante:
Solde du compte de 1879 Fr. 508 30
Cotisations de 1880 » 356 —
Total des recettes . . Fr. 864 30
Dépenses diverses et impressions .... » 838 80
En caisse Fr. 25 50
— 8 —
Les comptes ci-dessus sont approuvés et de chaleureux
remerciements sont votés à M. Borel, pour la sollicitude et le
dévouement qu'il apporte à l'administration des finances de la
Société.
Sont décidées, pour l'après-midi, une promenade botanique
aux environs des Gorges de Durnand, et pour le lendemain
une excursion au lac de Champex; toutes deux feront l'objet
d'un rapport spécial.
La Société désigne Bex comme lieu de réunion pour l'année
prochaine.
Les tractanda étant épuisés, la séance est levée à midi.
Après trois heures de séance on éprouve le besoin d'aller pren-
dre l'air, et tout le monde finit par se rendre au jardin de
M. le curé, où les uns examinent un rucher bien garni et dont
les abeilles sont fort empressées à butiner, les autres, une petite
collection de Hieracia, accompagnée (Je Corydalis luiea, et
d'une grande touffe à' Asclepias syriaca, qui a été envoyé à
Bovernier parM. Roux, de Nyon, lequel est fort enchanté de voir
comme cette plante a prospéré.
Le secrétaire^
E. Favre, chanoine.
RAPPOUT
sur la promenade aux goryes de Diiriiand el l'excursion
au lac Cliainpex.
Après un repas copieux assaisonné de toasts, dont nous ne
mentionnerons que celui de M. le Di" Christ aux religieux du
Saint-Bernard, M. le président donne le signal du départ pour la
promenade aux gorges de Durnand. La Société se divise en
deux groupes; les plus intrépides prennent le chemin de
Ghamj)ex jusqu'à l'Acharlay pour redescendi-e de là dans les
gorges au bas desquelles ils retrouveront le second groupe qui
s'y rend par la grande route et les attendra au petit pavillon.
Les botanistes, arrivés au han des Vallettes^ commencent par
faire provision de Hieracium Wolfianum Favre, que la plupart
d'entre eux voyaient pour la première fois. M. le D"" Christ y
observe aussi de jolis et intéressants Rosiers tout en faisant la
chasse aux papillons. Au-dessus des maisons de Bémont, M.
Wolf déniche une touffe d'Asplenium germanicum Weiss. sur
un bloc de granit, et quelques tiges de Thlaspi hrachypeta-
lum Jord. en fruits. On admire le Visearia purpurea Wimm.
dont les fleurs rouges s'aperçoivent de loin dans toutes les
prairies. Plus haut, vers l'endroit où le sentier descend dans
les Gorges, on cueille Potentilla rupestris L., Trifoliutn al-
pestre L.^AJuga genevensis et Cytisus alpinus Mill. répandu
tout le long des gorges.
Après avoir descendu une forte pente par un sentier en zig-
zags, on côtoie le torrent sur les bords duquel se trouvent en
abondance Dentaria digitata Lam., Cardamine impatiens
- 10 —
L., Mœhrmgia muscosa L., ConvallariaverticillataL.^ etc.
En descendant la gorge, on arrive près des Jumeaux chantés
par M. Delasoie, et on se repose un instant à leurs pieds. On
admire les Ifs {Taxus haccata L.) fixés dans les parois de
rochers et qui laissent pendre leurs branches d'un beau vert.
Ensuite arrive une succession interminable d'échelles sous
lesquelles le torrent se précipite par dessus les rochers en
cascades et en cascatelles. On s'arrête de temps en temps pour
admirer ce paysage grandiose et par place effrayant, et enfin
on arrive au pavillon, où les vieux qui n'aiment pas les ca-
brioles nous attendent pour prendre un rafraîchissement. Mais
l'heure s'avance et comme plusieurs des sociétaires doivent
aller prendre le train à Martigny, on ne se fait pas tirer l'oreille
pour partir. Aux Vallettes, on se serre cordialement la main
avant de se séparer, et tous se disent « au revoir à Bex. » Ceux
des membres qui restent pour prendre part à l'excursion du
lendemain traversent la rivière sous le village des Vallettes,
au moyen d'un mauvais pont jeté sur la Dranse, et côtoient les
vignes qui garnissent ce coteau pour cueillir Potentilla recta
L., Potentilla argentea L., Potentilla inclinataN\\\.^ hybride
des deux espèces précédentes. Vicia onohrychioides L., Hie-
raciura Zizianum Tausch., etc. De retour à Bovernier, chacun
s'occupe de mettre ses plantes sous presse et, après une colla-
tion au presbytère, va chercher un peu de repos pour se
préparer à la course du lendemain.
Le 16 juin, à l'aurore, tout le monde est sur pied, prêt à
partir pour le lac de Champex; mais la cuisinière ne s'étant
pas réveillée après ses fatigues du jour précédent, le déjeuner
n'est pas prêt. Sur la proposition de M. le curé Favre, les
botanistes vont faire un tour au-delà du village au lieu dit les
Iles, et reviennent au bout d'une demi-heure chargés de roses
parmi lesquelles on peut signaler entre autres Rosa Reuteri
X montana^ bel hybride, Rosa Pouzini Tratt, Rosa macro-
carpa Pug., Rosa Bovernieriana Crép.^ etc., qu'on se hâte de
mettre dans les cartons. On déjeune prestement et la caravane
se met en marche composée de MM. Wolf, président, Favre
— 11 —
secrétaire, D^ Christ, D^ Morthier, Cruchet pasteur, Tripet,
Juuod, Duc, Jaccard et Burdet.
Jusqu'à l'Acharlay on suit la même route (|ue le jour précè-
dent. Plus loin on recueille plusieurs espèces de Hieracium
du groupe des Cymella., parmi lesquels on peut citer H. pilo-
selloides Vill., //. cymosum Vill.. //. Zizianum., etc. Entre les
chalets du Crettet et ceux du Pouproz, on trouve dans les
prairies irriguées Potentilla heptaphylla Mill. en beaux
exemplaires. Au-delà du chalet des Favre on récolte le Thlaspi
brachypetalum iovd, en fleurs et en fruits, Potentilla hepta-
phylla Mill., Viola canina L., Rosa pyrenaicaGou., Strep-
topusamplexifolius DC. Tout le monde marche avecentrain et
après un dernier assaut de rampe nous arrivons au Mariotty,
où nous faisons une petite halte pendant laquelle M. Tripet
fait une provision de Peclicularis tuherosa L. On examine les
rosettes de feuilles du Hieracium Schmidtii Tausch., qui n'est
pas encore en fleurs, et M. Favre présente à la Société un
exemplaire de Centaurea en bouton, qui est considéré comme
appartenant au Centaurea axillaris Willd. Après une heure
de marche sur un terrain ondulé, on arrive au point culminant
du col, d'où on aperçoit devant soi le charmant lac de Cham-
pex. Le long du chemin on récolte Eriophorum alpinum L.,
Colchicum alpinum L. Pedicularis recutita L., Rihes pe-
trœum Wulf, etc. Sur le haut du col se trouve Viola Thoma-
siana Perr. et Song., et en approchant du lac. Anémone sul-
farea L., Anémone alpina L., Centaurea montana L,, Rosa
resinosa Gren., etc.
Pendant qu'on prépare le dîner, quelques sociétaires vont
examiner les rives du lac, où ils retrouvent pour la première
fois depuis Murith Vaccinium Oxycoccos L. et Drosera rotun-
difolia L., près de l'endroit où on amarre les barques. Quand
chacun s'est sufîisamment restauré et que le compte est réglé,
toute la compagnie repart avec entrain pour descendre à Or-
sières où nous arrivons vers 3 heures. Le chemin est rapide
et rocailleux; heureusement que le ciel est couvert. Au-dessus
du village de Chez-les-Reuses, M. le chanoine Favre nous con-
— 12 —
duit à la localité où il a découvert en 1876 le Géranium no-
dostimL., plante qui n'avait pas encore été signalée dans le Va-
lais. De là à Orsièresla pente est couverte de rosiers, mais l'élan
qu'on avait pris pour arriver aussi vite que possible au bas de
la descente ne permet pas de s'arrêter pour les étudier. Cepen-
dant on t'ait une pause sur les bords de la Dranse poui' prendre
un exemplaire du Lunaria biennis Moench, qui est assez
abondant près de la cure, mais pourrait bien s être naturalisé
anciennement de graines provenant d'un Jardin. Après s'être
restaurée, toute la Société part en voitures pour Martigny où on
arrive à temps pour prendre le dernier train qui emmène
chacun dans ses pénates, et on se sépare en répétant encore
une fois « au revoir à Bex l'année prochaine. »
Le secrétaire,
E. Favre, chanoine.
NOTICE BIOGRAPHIQUE
SUR GHARLES-HKNRI GODET
Charles-Henri Godet est né à Neuchiitel, le 16 septembre
1797. Après avoir fait ses études au collège de la ville, il se
rendit à Zurich, où il se livra pendant deux ans exclusivement
à l'étude des langues mortes enseignées alors par les Hottinger,
les Orelli, etc. De là il entra en qualité de professeur de grec à
l'institut Fellenberg à Hofvvyl, où il noua des relations pré-
cieuses, et eut l'occasion de voir plusieurs personnages célèbres.
En 1822 il partit pour la Russie en qualité de précepteur des
enfants du comte de Orlowsky qui habitait en Podolie le châ-
teau de Maliovvsee. Ordinairement l'atmosphère paraît lourde
en Russie aux jeunes Suisses qui vont y passer quelques années
et Gh.-H. Godet n'échappa pas à cette influence pendant les
sept années qu'il résida en Podolie. Ge fut alors qu'il se mit
avec ardeur à l'étude des sciences naturelles, principalement
de la botanique et de l'entomologie, pour combattre leheimweh
qui le tourmentait. Il avait découvert dans la bibliothèque du
château un vieux livre de botanique qui lui servit de point de
départ pour l'étude des plantes qu'il cueillait dans ses prome-
nades. Plus tard il entra en relation avec plusieurs savants
russes, entre autres avec Steven qui lui procura l'occasion de
faire un voyage intéressant.
Le gouvernement impérial avait chargé en 1828 le conseiller
de Steven de visiter les établissements russes au Gaucase, et
il proposa à M. Godet de l'accompagner. Gette proposition fut
acceptée avec plaisir et les deux naturalistes parcoururent
- 14 -
ensemble la Crimée et les montagnes du Beschtau qui forment
le premier contrefort du Caucase du côté du Nord. Malheu-
reusement Steven tomba malade et la guerre qui était dans
ce moment très acharnée entre les Russes et les Circassiens
ne permit pas à M. Godet de pénétrer dans la chaîne cen-
trale du Caucase, mais il poussa ses explorations au pied
des montages jusqu'à Derbent. Ce n'était pas facile, ni
agréable de voyager à cette époque dans ces régions. On trou-
vait bien à chaque station des chevaux à demi-sauvages qui
vous emportaient avec une rapidité extraordinaire jusqu'à la
station suivante; mais les voitures construites pour supporter
aussi bien que possible les effroyables cahots de ces chemins à
peine tracés, n'ont pas de ressorts et on y endure un cruel
supplice. Encore faut-il être bien content quand on n'est pas
lancé sur la route par un soubresaut inattendu. En outre,
la chaleur, le manque d'eau et les moustiques tourmentaient
les voyageurs. On était parfois obligé de se désaltérer avec de
l'eau fangeuse puisée dans une mare. Dans certaines stations
il n'y avait pas de chambres, et il fallait passer la nuit sous la
voiture par une pluie torrentielle, ou bien, si l'on trouvait
quelque maison de Tartare, il fallait se coucher sans examiner
de trop près tout ce que le toit abritait. Un jour que M. Godet
den)an(lait au propriétaire d'une de ces maisons, s'il pouvait
lui procurer un grand scorpion de Perse. « Rien n'est plus fa-
cile, lui répondit-il ; alors après avoir entouré sa main d'un
mouchoir, il examina la paroi de près et ne tarda pas à lui
présenter un superbe spécimen de scorpion, puis il ajouta: « Si
pendant la nuit vous en sentez qui se promènent sur vous,
n'ayez pas peur, et ne les touchez pas, ils ne vous feront pas
de mal. » A certains endroits, il fallait prendre une escorte de
Cosaques, à cause du voisinage des belligérants, et plusieurs
fois les voyageurs arrivèrent dans des villages incendiés et dont
les ruines fumaient encore. M. Godet voulait aller jusqu'à
Bakou, le pays des adorateurs du feu, mais le débordement du
fleuve Samar ne lui permit pas de dépasser Derbent. Il revint
en passant par les fameux bains du Caucase, qui étaient déjà
- 15 —
alors fréquentés par une noml)reuse clientelle de baigneurs
allemands, polonais et russes, surtout de militaires, et après
quatre mois de voyage, il se retrouvait en août à son point de dé-
part, rapportant avec lui une riche collection d'insectes et de
plantes sur laquelle il publia des notes dans les Annales des
voyages en 1830.
De retour à NeuchAtel en 1829, M. Godet devint précepteur
des fils du comte James de Pourtalès, à Paris. Ce fut là qu'il
entra en relation avec les premiers entomologistes de l'époque,
Latreille, comte Dejean, etc. Ces messieurs étaient très avides
d'insectes du Caucase, en échange desquels ils étaient disposés
à donner tout ce qu'ils avaient de meilleur en fait de doubles.
C'est ainsi que M. Godet avait réuni une superbe collection de
coléoptères qu'il a laissée à l'un de ses fils. Il devint membre de
la Société entomologique de France, dans les mémoires de la-
quelle il a publié plusieurs travaux. Dejean a donné son nom
à [plusieurs espèces d'insectes, par exemple Cetonia Godetii,
Baris Godetii, Cyrtonota Godetii, etc. Une des plus belles
espèces qu'il avait rapportées du Caucase était le Procerus
caucasiens, gros carabe dont il avait réussi à se procurer
de nombreux exemplaires, en montrant d'une main le dit
insecte aux petits Tartares, et en leur offrant de l'autre un
kopeck. Ces intelligents gamins partaient au galop, et ne tar-
daient pas à revenir avec plusieurs Procerus à la main.
Cependant l'entomologie ne lui faisait pas oublier la iwtani-
que. Dans son voyage au Caucase, M. Godet avait fait plusieurs
fois des imprudences pour augmenter sa collection de plantes.
Ainsi, il racontait qu'un jour, s'étant aventuré sur un des
sommets du Beschtau, malgré la guerre qui rendait ces para-
ges dangereux, il aperçut toutà-coup une magnifique touffe
de pavots rouges, probablement le Papaver orientale L., au
bord d'une paroi de rochers. Au moment où il avançait la
main pour saisir cette belle plante, la pierre sur laquelle il
avait posé le pied se détacha et il dégringola sur la pente rapide.
Alors il ferma les yeux, s'attendant à être mis en pièces; mais
par un hasard providentiel, sa boîte de botanique s'accro-
— lé-
cha dans les branches d'un arbre auxquelles il resta suspendu,
et il se tira de cette aventure sans avaries; mais le beau pavot
n'avait été qu'une vision passagère, car il lui fut impossible de
le retrouver. Le plus cruel mécompte qu'il éprouva fut de
perdre, en traversant les steppes, le meilleur de ses paquets
de plantes sèches, qui fut lancé hors du véhicule avec le do-
mestique par uti violent cahot. Le domestique rejoignit à pied
la station suivante, mais le précieux paquet ne se retrouva
pas, malgré la récompense promise au staroste de la station,
s'il parvenait à le renvoyer à l'adresse du comte Orlowsky. A
Paris, M. Godet se lia surtout avec M. Spach, conservateur de
l'herbier du Jardin des plantes, avec lequel il resta en corres-
pondance jusqu'à sa mort. M. Spach lui dédia le genre Gode-
tia, dont bon nombre d'espèces sont maintenant cultivées
comme plantes d'ornement. Il enti'a aussi en relations suivies
avec Guvier, et lors de son enterrement il fut l'un de ceux qui
portèrent le cercueil du grand homme. A propos de Guvier il
racontait volontiers l'anecdote suivante: Dans les soirées où
il recevait beaucoup de monde, Guvier aimait à causer avec
les jeunes gens. Un jour il engagea une conversation sur les
insectes avec un jeune naturaliste qui exprimait ses opinions
d'un ton fort tranchant: «Monsieur, lui dit Guvier, avez-vous
jamais disséqué un insecte? — Non, répondit l'interlocuteur,
avec un peu d'embarras. — Eh bien, commencez par en dissé-
quer un, après vous reviendrez et nous pourrons reprendre
notre conversation. »
M. Godet suivit à Paris les cours de Thenard, de Vuillemin,
de Gousin, de St-Girardin. Il entra en relation avec Audouin,
Bois Duval, Milne Edwards, alors jeunes et pleins d'avenir, ce
qui ne l'empêchait pas de cultiver la musique et de faire sa
partie dans des quatuors où Bériot jouait le premier violon.
Il fut aussi mis en relation avec Humboldt, qui se préparait à
partir pour l'Amérique, où il allait entreprendre son grand
voyage avec Bonpland. Il lui proposa de l'accompagner, mais
après quelques hésitations, M. Godet renonça à une entreprise
qui aurait dérangé tous ses plans. En effet, il allait partir pour
— 17 —
Berlin avec ses élèves qui devaient y suivre les cours de l'uni-
versité. Là, il put suivre lui-même les cours de Ritter, d'Eli-
renberg et faire connaissance des principaux botanistes. Il fit
en 1833 avec ses élèves un voyage à l'ile de Rugen, en Dane-
mark et en Suède. Ils poussèrent jusqu'à Fahlun pour en visiter
les mines célèbres, si riches en minéraux de toute sort^. A
Upsal, M. Godet alla faire visite à la fille de Linné, qui était
alors fort âgée et le reçut fort bien. Ce ne fut pas sans émotion
qu'il vit la demeure du célèbre botaniste et son jardin botani-
que où il cueillit un rameau du tilleul que Linné avait planté
de sa propre main et un exemplaire de Linnœa horealis L.
Revenu à Neuchàtel en 1834, il épousa M"e Hélène Gallot, sa
cousine-germaine. Les procès- verbaux de la Société des sciences
naturelles, fondée en 183i, le montrent membre assidu: il
succéda en J836 à Agassiz comme secrétaire de la section
d'histoire naturelle, médecine etc. C'est là que parut, en 1839,
son Enumérâtion des plantes vasculaires du pays de Neuchàtel,
ouvrage pour lequel il fut obligé de faire de nombreuses excur-
sions dans toutes les parties du canton, essentiellement pour
vérifier les indications du capitaine Chailletqui lui avait confié
le catalogue des plantes de son herbier, mais ne lui avait pas
permis d'examiner l'herbier lui-même. Ce n'est qu'à la mort de
Chaillet que son herbier, légué au musée de la ville, put être
inventorié.
En 1837, il fut nommé inspecteur des études et élu membre
du Conseil de ville et il occupa ces deux charges jusqu'en 1848.
Pendant cette période, Ch.-H. Godet délaissa peu-à-peu l'ento-
mologie pour vouer tous ses loisirs à la botanique. Il espérait
pouvoir installer définitivementun jardin botaniqueà Neuchàtel.
Malheureusement cette fondation qui ne reposait que sur des
souscriptions particulières devint d'un entretien trop coûteux
aux actionnaires, et le Jardin botanique, qui était déjà très
riche en espèces, fut vendu et son emplacement occupé par
un café -brasserie. Pendant l'été, M. Godet faisait chaque
année un petit voyage dans les Alpes pour se retremper dans
l'air vivifiant des montagnes, et étudier surplace la Flore alpine.
- 18 -
On peut lire dans le Bulletin de la société Murithienne de 1870
un petit travail sur les plantes alpines dans lequel il a exprimé
une partie des observations qu'il avait faites dans ces courses.
C'est aussi pendant ces excursions qu'il a récolté de nombreux
exemplaires de roses, dont M. Christ a pu faire usage pour la
confection de son ouvrage classique: die Rosender Schweiz.
Les changements qui survinrent dans le Canton de Neuchâtel
en 1848 l'engagèrent à donner sa démission d'inspecteur des
éludes. Après le départ de M. Hollard, le successeur de M.
Agassiz, il se chargea provisoirement de donner les cours
d'histoire naturelle au gymnase de Neuchâtel pendant une
année, mais comme il refusait de prêter le serment à la répu-
blique, il rentra dans la vie privée, au grand regret des
étudiants.
Pour utiliser ses loisirs, il donna des cours publics, publia
ses centuries de plantes desséchées du Jura, et se mit avec
ardeur à travailler à la Flore du Jura., qui lui valut les suf-
frages de tous les naturalistes et une médaille d'or du roi de
Prusse ; elle fut aussi récompensée d'une médaille de bronze
à la grande exposition qui eut lieu à Berne en 1857. La Flore
avait paru en 1854 et fut suivie d'un supplément fort intéres-
sant en 1869. Elle le mit en relation avec un grand nombre de
botanistes et fut proljablement une des causes qui le firent ap-
peler comme membre du jury à la grande exposition horticole
de Florence en 1877. Malgré ses 80 ans, il accepta avec joie
cette fonction, qui lui donna l'occasion de parcourir l'Italie vers
laquelle il s'était senti attiré pendant toute sa vie.
Il avait été un des premiers membres de la Commission ad-
ministrative du musée d'histoire naturelle de Neuchâtel fondé
par MM. Coulon père et fils et il y siégeait avec Agassiz, DuBois
de Montperreux et d'autres amis dévoués à la science. Il s'oc-
cupait spécialement de l'herbier, collection considérable com-
posée de dons faits par des Neuchàtelois établis dans toutes les
parties du monde, et il a travaillé à le mettre en ordre jusqu'à
la fin de sa vie.
De 1859 à 1876 il fut bibliothécaire de la bibliothèque pu-
— 19 —
bli'quo de Neuchàtel; c'est pendont ce temps que fut pubffé
le premier catalogue, grand travail .auquel il prit une part
active.
Une telle activité, bien loin de nuire à sa santé, l'avait
maintenu sain de corps et d'esprit. Cependant, lors d'une
course à Interlaken et au Beatenberg vers la fin de l'été 1879,
après avoir admiré la vue des Alpes dans toute sa splendeur,
il ne put s'empêcher de s'écrier « Qu'elles sont belles, mais
c'est la dernière fois que je les vois. » En effet, quelques se-
maines plus tard, il expirait après quelques jours de maladie.
Pour conclure, je n'ajouterai que quelques mots du professeur
Schimper de Strasbourg, en apprenant sa mort: « Il était un
de ceux pour qui la science n'est pas seulement une aifaire de
savoir, mais aussi un besoin du cœur; pour lui la botanique
était une science aimable et pleine de poésie. »
D"" P. MORTHIER.
EXCURSION BOTANIQUE (Aller et Reloiir)
de Martigny (Valais ) à Cogne (Val d'Aoste )
du 5 au 14 juillet 1880,
par M. le prof. F.-O. "Wolf et M. le chanoine E. Favre.
Que n'ai-je la muse d'Oi'phée et la lyre d'Apollon et je chan-
terais mon voyage; mais, hélas! je ne puis que le relater en
simple botaniste.
Résolus depuis des années déjà, défaire une course botanique
dans la vallée de Cogne (Aoste), mon ami Wolf et moi, nous
nous donnons rendez-vous à Martigny (Valais). L'un et l'autre
y sommes fidèles, et le o juillet, favorisés d'un temps splendide,
nous quittons Martigny (ait. 475'") pour prendre la route du
Grand Saint- Bernard. Au-dessus du village de la Croix (ait.
500"'), nous rencontrons en masse le Pastinaca 02iaca Bernh.
qui se trouve au-dessus de la route sur un sol mouvant. Cinq
minutes plus loin, après avoir dépassé le village de Broccard
(535'") au-dessus de la route, nous voyons la Potentilla ru-
pestris L. et la Lychnis Viscaria L. Quelques pas plus loin,
près d'une source qui sert à alimenter Martigny en passant
sur la Dranse au moyen d'un chevalet, nous rencontrons la
Rosa Bovernieriana Crép. et la Stellaria graminea L. De
là jusqu'à la forge du Durnand, nous ne trouvons rien d'inté-
ressant; mais, aussitôt après, nous voyons encore dans les
prairies la magnifique Lychnis Viscaria L. et l'Impatiens
noli-tangere L. Après quoi, nous arrivons aux Vallettes(630™)
Entre ce dernier village et Bovernier, nous récoltons Hiera-
cium corymbosum Pries et H. Zizianum Tausch. A Bover-
nier même (621'"). sur le cimetière, nous voyons Corydalis
— 21 —
lutea L. et Barharea augustana Bois. Au sortir du village,
nous rencontrons diverses espèces de rosiers, entre autres :
Rosa montanayC Reiiteri Christ, R. ■}nacrocarpa Pug., R.
Pouzzini, etc., ainsi que quelques pieds du Hieracium bra-
chiatum Bertol. Un peu plus loin se fait remarquer à son
splendide capitule V Echinops sphaerocephalus L. et Rosa
longepedunculata Delas. Au sortir des vignes de Bovernier,
en quittant la route et en nous dirigeant à gauche dans la
tbrèt dite La Fory, nous récoltons encore Hieracium hrachia-
tum Bert., H. Favrei Wolf, inédit, H. rupicolum Fries.,
H. pictwn Schl., Campanula hononiensis L., Vesicaria
utriculata Lani. et Arahis saxatilis AU. Plus loin, près
d'une galerie dite le Scex-percé (roc percé), nous voyons di-
verses formes de magnifiques rosiers, parmi lesquels Rosa
alpestris Hap., R. montana Vill., R. lutetiana Lehm. R.
rotundifolia Rau, R. macrocarjoa Pug., R. pervaga Gand.,
Erigeron rupestre Schl . , Vesicaria utriculata Lam . , Daphne
alpina L., Melica ciliata L., Hieracium rupicolum Fries,
H. pseicdo-Cerinthe Gaud., H. amplexicaule L. et H. pul-
monarioïdes Vill. Quelques pas plus loin, vers les ruines dites
Maison des Trappistes, plusieurs jolis Rosaencove et Veronica
prostrata L. De là après avoir traversé la rivière, nous quittons
la route et nous nous dirigeons à droite où nous récoltons de
suite Rosa Perrieri Song. et Kœleria cristata Pers. var ?
Après quoi nous nous avançons jusqu'au rocher à pic dit
La Rappaz, sur les croupes duquel nous faisons provision du
Sisymhrium austriacum Scop., Athamanta creiensis L.,
Hieracium Delasoiei Lag., //. glaucopsis ou saxetanwin
Gren., H. dentatum var. hirtum Lag., //. Jacquini Vill. et
Orchis odoratissima L. Après cela nous rentrons à la route
pour arriver à Sembrancher; mais sur notre passage nous
récoltons encore à Crettaz-à-Paulet Anémone moyitana nutans
Gaud. et Stipa pennata L. A Sembrancher- (709'"), chef-lieu
du district, la vallée se partage en deux branches par de hau-
tes montagnes; à gauche est la grande, belle et riche vallée
de Bagnes et à droite le prolongement de celle d'Entremont.
99
■^^ ^j^ ■"■•
-Cj^
Quoique nous puissions atteindre le but de notre excursion par
les deux vallées, nous nous déterminons pour la dernière,
parce qu'elle est moins longue et les moyens de locomotion
plus faciles. Laissant donc Sembrancher derrière nous, nous
arrivons à une bifurcation de routes, dont l'une (celle de gau-
che) conduit au lieu dit La Tannerie, berceau du célèbre Mu-
rith, et l'autre (celle de droite) continue pour le Saint-Bernard;
c'est celle que nous allons suivre. Un peu au-dessus de la
route, sur notre droite, est un petit monticule sur lequel nous
récoltons encore LychnisViscaria L., Draha montana Koch.,
et Erysimum virgatum Roth. Après avoir dépassé le premier
pont jeté sur la Dranse, vis-à-vis d'une carrière de dalles,
nous rencontrons dans les rochers Hieracium tomentosum.
Ail., H. pictum Schl. et Ononis rotundifolia L. Arrivés à la
Duay, premier hameau d'Orsières, nous quittons la route car-
rossable pour monter à la vieille route et le long de celle-ci
nous trouvons une quantité de beaux rosiers, tels que: R. salœ-
vensis Rap., R. Reuteri Godet, R. intricata Gren., R. Dela-
soiei Lag. et Pug., R. montana Vill., R. Pierrieri Song. R.
flrma Pug., R. Bellavallis Pug., R. frutetorum Bess., R.
Lusseri Lag. et Pug., R. Vallesiaca Pug., etc., etc. Arrivés à
Orsières, nous avons aussi la vallée qui se divise en deux
branches par de hautes montagnes; à droite, la vallée de
Ferrex que nous prendrons au retour; à gauche, celle du
Saint-Bernard que nous suivrons. Au sortir d'Orsières (890™),
nous grimpons une pente assez raide, sur un sol mouvant,,
heureusement qu'elle n'est pas longue. Dieu aussi, pour nous
dédommager de la pente, fait étaler à nos yeux sur son sommet
en masse le Hieracium Pilosella- piloselloïdes (forme de
lyrachiatum., tout à fait distincte de celle de la Fory), Po-
tentilla inclinata Vill., Hieracium Delasoiei Lag., et par la
vieille route en bas: Linaria striata DG. Nepeta nuda L.,
Saponaria Vaccaria L., Rosa Delasoiei Lag., Hieracium
Valesiacum Fries, Crépis fœtida var. glahrescens Mihi,
Podospermum laciniatum DG. et Astragalus ^nonspessu-
lanus L. Jusqu'à Liddes nous ne voyons plus rien qui puisse
- 23 —
attirer notre attention, si ce n'est dans les champs VApera
purpurea Gaud. Entre Liddes (1348™) et le pont d'Al-
lèves (1530'"), nous récoltons Bunias erucago L., Scutel-
laria alpina L., C ynosurus echinatus L., Brassica campes-
tris Gaud., Hieracium auriculœ forme Fries, H. longifo-
lium Schl., H. pulmonarioïdes Vill., Erysimum virgatum
Roth et Potentilla inclinata Schl., près du pont d'Allèves.
Aussitôt après avoir traversé le pont, nous remarquons en
quantité sur la route le H. strictiun Fries, qui n'est pas
encore prêt à être récolté, et un peu plus loin le Lathyrus
Lusseri Heer, Barharea augustana Bois., et plusieurs inté-
ressants Rosa. Nous voici à Lorette où nous trouvons H. auri-
culœ for me ¥ nés, H. loYigifolium Schl., H. strictum, Fries,
Veronica spicata L. et IJypochœris maculatn L. De là, en
quelques minutes nous sommes au Bourg de Saint-Pierre (1644™)
et quelques pas après avoir dépassé ce village, nous faisons la
magnifique découverte d'un Hieracium PiloseUa X A uricula^
Vicia onohrychioïdes L. et plusieurs Rosa. Un peu plus loin,
Barharea augustana Bois., et Géranium lividum L'Hérit.
Vers les rochers de Tzaraire nous moissonnons l'élégante Gen-
tiana ramulosa Tiss., H. ptseudo-Cerinthe Gaud.; à Fourtz,
le Meum Mutellina Gaertn., Pla-ntago hidentata Murith, et
Cynosurus echinatus L, Un peu plus loin, de l'autre côté
de la rivière, la Serratula Rhaponticum DC. Vis-à-vis de
la cantine de Proz (1800™) nous prenons le Bupleurum stel-
latian L. et le B. ranunculoïdes L., ainsi que le splendide
Hieracium Murithianum Mihi., qu'il ne faut pas confondre
du tout avec le H. armerioïdes Arvet-Touvet; celui-ci a les
feuilles et la tige vertes, tandis que le mien les a fortement
glauques, presque blanchâtres. Aii lieu dit Marengo, près du
chalet de la Pierraz, nous trouvons le Hieracium Halleri
var. tubulosum Gaud., Potentilla Tormentilla Nesil. et Aco-
nitum hehegynum DC. A la Pierraz (2100™) montagne du
Saint-Bernard, nous récoltons Hieracium aurantiacuni L.,
//. velutinum Hegt., Centaurea phrygia L., b) helvetica
Gaud. et ba) flore alho Gaud., Cent, ambigua Thom., Achil-
— 24 -
lea serrata Retz., Chœrophyllum elegans Gaud., Areyiaria
Marschlinsii Koch, Sagina nivalis Fries, Spergularia ru-
bra L., Potentilla alpestris Hall, et Saussurea alpina DC.
A l'Hôpital nous faisons provision de Potentilla aurea L.,
Alchemilla alpina L., Alch. subsericea Reut., Hugueninia
tanacetifolia Rchb., Achillea moschata Wulf., Sagina
glabra Willd. et Astrayitia minor L. Entre l'Hôpital et la
Coinbaz, avant d'arriver au Grand Saint-Bernard, nous récol-
lons diverses espèces rares, entre autres: Cardamine alpina
Willd., Cerastium glaciale Gaud., Cerast. pedunculatum
Gaud., Leontodon pratense var. Reuteri DC., Hieracium
glaciale Lach., Braya pinnatifida Koch., lianuyiculus gla-
cialis L. et var. holosericeus Gaud., Carex approxiniata
Hopp., Carex fœtida AU., C. sempervirens Vill., C. micros-
tyla Gay, et C. vitilis Fries. Nous voici à l'hospice du Grand
Saint-Bernard (2472™), p^Qp voir ce que le botaniste peut ré-
colter dans ses environs, il suffît de jeter un coup d'œil sur le
Guide du Botaniste sur le Saint-Bernard, par M. le ch. Tis-
sières, (jue l'on peut se procurer en s'adressant au Rév. Père
Clavandier à l'hospice ou au soussigné M. le ch. E. Favre,curé
a Bovernier. Près de l'hospice, nous avons surtout cueilli le
Ranunculus aconitoïdes Gaud., Hieracium Halleri Hopp.,
H. alpinurn L. et Aronicum -scorpioïdes DC. A la sortie du
lac (versant italien), au lieu dit Mont Cubit: Valeriana celtica
L., Arenariarecurva k\\., Achillea nanah., Ach. moschata
Wulf., Ach. hybrida Gaud., (nano X! moschata) Androsace
carnea L., Hieraciwtn glaciale Lachn., H. piliferum Hopp.,
H. glanduliferum Hopp., Salix Lapponum L., S. glauca L.
S. reticulata L., S. retusa L., S. serpyllifolia Scop., S.
herbacea L. Dans les pâturages au-dessous : Hugueninia
tanacetifolia Rchb., Aquilegia alpina L., Care.c digitata
L., GnaphaliumnorvegicwmVjnn.., Pedicularis rostrata L.,
P. tuberosa L., P. incarnata Jacq. P. atrorubens Schl.,
P. foliosa L., P. recutita L., P. verticillata L., Sagina
glabra Willd., Saxifraga controversa Sternb., Arenaria
Marschlinsii Koch., Ranunculus pyrenœus L. var. h)plan-
Oi^
tagineus Koch. et var. hupleurifolius DC. Aux Combes, en
dessous de la Cantine d'Aoste, nous récoltons plusieurs excellen-
tes espèces, parmi lesquelles: Allium victorialis L., Orchis
glohosa L., Orch. hifolia L., Betonica hirsuia Koch, Iliera-
cium sabinum Séb,, R. auriculœfbrine Fvies^ IT. glaciale X!
Auricula Nob., H. ochroleucuni Schl., //. cydoniaefolium
Vill., //. alhidum Vill., H. Pilosella L., H. Peleterianum
Mérat, Euphrasia hirtella Jord., Thalictrum saxatile DC.
et Thaï, fœtidum L. Au fond des Contours, entre la Cantine
d'Aoste et Saint-Rémy, nous récoltons une magnifique touffe de
Hier. Pilosella X Auricula., et près de là le Bupleurum
ranunculoïdes L. et la Sagina procumhens L. En sortant de
Saint-Rémy (1630™), nous rencontrons en grande quantité la
Barbarea augustana Bois., Linaria italica Trév., Silène
Vallesia L., Sisynibrium strictissimum L., Sisymb. Sophia
L., Cirsium Eriophoricm Scop., Statice playitaginea A!!.,
Scutellaria alpina L. et plusieurs magnifiques rosiers. Entre
les Contours au-dessous de Saint-Rémy et Saint-Oyen, nous
récoltons Tragopogon crocifolius L., Carlina acanthifolia
L., et Hieraciuni Schmidtii Tausch. Au village de Saint-
Oyen (1450'"), dans les prairies, nous fauchons pour ainsi dire
la Centaurea axillaris Willd., Cirsium heterophyllum AH.
et dans les haies le Sisymbrium strictissimura L. Il y a long-
temps que le soleil a disparu à l'horizon, le crépuscule com-
mence à paraître; après une course de 14 lieues, nous décidons
que nous passerons la nuit à Saint-Oyen, c'est le soir du pre-
mier jour.
Aujourd'hui (6 juillet), nous partons pour Aoste en voiture,
de sorte que nous ne récoltons pas grand'chose le long do la
route; cependant entre Condémine et Gignod, nous prenons le
Xeranthemuni inapertum Willd., eX Inula montana L. Ar-
rivés à Mont-Cenis, près de la ville d'Aoste, nous descendons
de voiture et nous faisons une excursion aux alentours, où
nous récoltons du côté des vignes: Inula montana L., In.
spirœifolia L., Inula salicina L., Bifora radians Bieb.,
Erodium c?co>zmm Willd., Podospermum calcitrapifolium
DC. Rubia tinctorum V,.^ Herniaria hirsutah.^ Eryngium
campestre L., Aegilops caudata L., Kentrophyllum lana-
tum DC, Lonicera etrusca Sav., Erysimum canescens
Rotb., Kochia prostrata Schrad., Trihulus terrestris L.,
Chenopodium augustanum Ail., Sisyynhrimn Tillieri'^QW.^
Nasturthtm sylvestre Brown.^ Adonis miniata Jacq., Isatis
tinctoria L., Anchusa italica Retz., et Chondrilla ri gens
Rchb. Après cette excursion assez fatigante, nous nous restau-
rons un peu, car nous en avons besoin. C'est 9 heures du matin;
nous quittons Aoste pour prendre la route royale de Cogne.
D'Aoste à Cogne, il y a 7 à 8 lieues d'un chemin assez pénible
surtout depuis Aymavilles. A quelques pas de la ville, vis-à-
vis du château de Mont-Fleuri, nous ramassons en quantité
sur les bords de la route l'élégant Crépis pulchra L., Chlora
perfoliata L., et une remarquable Bellis perennis L.
A une lieue environ de la ville, nous arrivons au château
T'oy;d de Sarre, où nous récoltons Tragopogon crocifolius L.,
Kochia iirostrata Schrad., Trihulus terrestris L., Erysimum
canescens Roth, Ononis coluynnae Ail., Artemisia vallesiaca
Murith, Centaurea vallesiaca Jord., Celtis australis L.,
Micropus erecfus L. et Olea europaea L. Avant de quitter la
)'oule royale pour prendre le chemin qui conduit à Aymavilles,
«dans les rochers sous la route, nous remarquons la rare Chei-
lanthes ndora Sw, complètement brûlée par le soleil. Vers
le pont entre Sarre et Aymavilles : Onosma echioïdes L.,
Carlina acanthifolia Ail., Podospermum laciniaium DC,
Chennpodium scoparia L. Qi Anchusa italicaRelz. Au-dessus
d'Aymavilles-Saint-Léger, par la vieille route, qui est une
rampe rocailleuse, nous récoltons la Campanula hononiensis
h..^Verhascum floccoswm W. etK. Arabis scabra AU., Lactuca
viminea Schultz., et encore Artemisia vallesiaca Murith. Un
peu plus haut, dans un petit village: Trifolium nigresccAis
Viv., Thalictrian majus Jacq. et quelques pas plus loin :
Oxytropis Ilalleri Bung.. Dianthus Carthusiannrum L. et
Hieracium tomentosicm AU. Après avoir passé le pont sur le
torrent de la Grand'Eyvie (Grande eau), nous moissonnons
— 27 —
tout de suite : Nepeta Nepetella L., Sisy mhrium austri acum
Scop., Silène Vallesia L. et un peu plus loin Galium rubruni
L. — Avant d'arriver à Vièyes : Hieracium sabaudum L.,
II. jjsrfoliatum F roe\., H. Zizianum Tausch., Campanula
spicata L., que nous avons remarquée tout le long depuis
Sarre à Cogne et un remarquable Rosa. Après avoir dépassé le
village de Yièges (1148™), nous découvrons sur le chemin le
Saxifraga granulata L. et plus loin Silène vallesia L., Al-
sine Villarsii M. K., Vcsicaria utriculata L., Erigeron
rupestre Schl., Linnœa borealis L., Daphne alpina L. et
Statice plantaginea Ail. — Après avoir traversé de nouveau
le torrent sur le pont de Laval (1384'") et en avoir repris la
rive droite, dans un lieu dit Barma-peleuza (Barme poilue),
nous récoltons Sinapis Cheiranthus Koch., Sempervivura
Gaudini Christ, Alsine Villarsii M. K., Vicia lathyroïdrsh..,
Astra gains Alopecuroïdes L. et Potentilla jyensylvanica L.
(voir la note de F.-O. Wolf). De là à Epinel (1476m), premier
hameau de Cogne, nous ne rencontrons rien de nouveau. A
peu près à mi-chemin, entre Epinel et Crettaz, sous le chemin,
nous rencontrons le Rosa nbtusifolia Desv. avec le Hieracium
Zizianum Tausch. et au-dessus du chemin nous rencontrons :
Astragalus Alopecuroïdes L. et Tragopogon porrifolius L.
— Après quelques minutes, nous atteignons le village de
Crettaz au confluent du torrent de Yalnonthey etde la Grande-
Eyvia (1500"). Après Crettaz, nous repassons sur la rive gauche
du torrent et après avoir traversé les magnifiques prairies de
Pré-Saint-Ours, nous arrivons à Cogne, soit la ville (1543'") chef-
lieu de la vallée. Je vais demander l'hospitalité à M. le curé Cha-
monin, chanoine et archiprètre, homme d'une complaisance et
d'une amabilité à toute épreuve, qui sait allier les soins zélés et
assidus de son ministère pastoral aux sciences naturelles et
géographiques. Comme je m'y attendais, je suis le bienvenu
et reçu comme tel. Mon ami Wolf alla se loger à l'hôtel de la
Grivola, qu'il connaissait depuis deux. ans. La journée a été
laborieuse, chaude et pénible; nous sonjmes contents de pren-
- 28 —
dre un peu de repos, car nous en sentons le besoin, et c'est le
soir du second jour.
A la pointe du jour, ce matin (7 juillet), accompagnés de
M. l'abbé Carrel, Rév. recteur de Cogne, honune fort aimable
et surtout fort complaisant, très versé dans les sciences natu-
relles et météorologiques, connaissant parfaitement la géogra-
phie botanique du lieu qu'il habite, nous dirigeons notre
course sur Chavanis. Peu après avoir quitté le village de Cogne
par un chemin passable, nous rencontrons sur notre route la
délicate Atragene alpina L., Rihes spinosa Ail., qui se
trouve un peu partout à Cogne; à quelques pas au-dessus de
nous, nous pourrions récolter encore Linnœa horealis L.,
mais nous ne voulons pas nous détourner de notre chemin.
Nous traversons la rivière et nous avançons sur Champlong et
un peu plus loin dans la montée, nous commençons à récolter
en masse: Centaurea axillaris Willd., Sey/i2^ervivum Gau-
(lini Christ, Astragulus aristatus L'Hérit., Hieracium
Schmidtii Tausch., Daphne alpina L. et Hier, perfoliatuin
Froei. Toujours en avançant, nous récoltons abondamment le
Cacuhalus alpinus Lnik.., Nepeta Nepetella L. Quelques
pas plus loin, Alsine Villarsii M. K., Astragalus monspessu-
lanus L., Scutellaria alpina L., Myosotis deflexa Wahl.,
puis Thalictrum fœtidum var., glahrum Koch., Rosa pirn-
pinellifolia L. à fleurs blanches. Hier, lanatum Vill., //.
lanaio yc^ pictum, H. 'pidum Schl., H, Pteropogon kr\ .-
Touv. Enfin nous arrivons à la cha])ell6 du Crèt (2017'"), où
nous trouvons les plantes suivantes : Mathiola varia DC,
Pedicularis gyroflexa Vill., Campanula Allionii Vill.,
Hier. prunelloefoUutn Gouan. {Crépis pygmœa L.,) Saxi-
fraga diapensoïdes Bellard., Aethionema Thomasii Gay,
(seule localité classique connue), Artemisia glacialis L.,
Potentilla multiflda L. De la chapelle du Crèt à Chavanis,
nous rencontrons tout de suite: Oxytropis campestris DC,
Oxyt. fœtida DC. Oxytr. lapponica Gaud., Phaca aus-
tralis L., Carex capillaris L. et un peu plus haut : Alyssum
montaniim L., Anémone Halleri AU., Potentilla pedemon-
— 29 -
tana Reiit., Saponaria lutea L. Près de Chavanis nous
récoltons: AchiUea herha-rota Ail., Achillea lanata Spr.,
Valeriana celtica L., Val. saliunca Ail., Alsine inxicrnnata
L., Astrantia niinor L., Adenostyles leucophylla Rchb.,
Rhodiola roseaVi. Q\,\w%(\\x^h. celle allilude VAlyssuni cara-
pestre L. Entre le chalet de Chavanis (23(X)'n) et celui du
Brouillol (2450™), au milieu de jolis pâturages nous récoltons:
Sa.cifraga eœarata Vill., Sax. controversa Sternb., Sax.
retusa Gouan., Achillea montana Schl., Oxytropis cyanea
M. B., Ranunculus rutœfolius L., Ran. aquatilis L. var....?
Statice alpina Hopp., Priraula pedemontana Thom., Pedi-
C'ularis gyroflexa Vill., Ped. rosea Wulf., Ped. cenisia
Gaud., Cerastium alpinum L., Thlaspl alpinuin Jacq. et
Valeriana saliunca Ail. — Depuis le Brouillot par le col de
la Nuova au val Soana ou l'Arrieta, à la limite supérieure du
sapin, on récolte le Dianthus tener Balb., plante extrêmement
rare, à laquelle nous renonçons pour cette fois, vu qu'il se fait
déjà tard. Nous descendons donc par dessous le chalet de Cha-
vanis où nous rencontrons Saus'surea alpina DC. Hugueni-
nia tanacetifoUa Rchb., Saxifraga controversa Sternb. et
Carex bicolor Ail, Nous traversons ensuite le torrent, nous
montons sur les rochers qui sont au N. de la chapelle du Crèt,
où nous allons saluer la plante la plus élégante de la journée:
CortHsa MatthioU que nous récoltons pour la première fois.
Le soleil vient de disparaître à l'horizon, nous nous hâtons
de regagner Cogne où nous arrivons deux heures après la nuit
chargés d'un magnifique butin. C'est le soir du troisième
jour.
Aujourd'hui (8 juillet), nous nous acheminons du côté du
Filon de Licone en passant par Molina. Au commencement de la
montée, qui est rude, nous rencontrons: Saponaria ocymoï-
des L., Nepeta Nepetella L., Hier, lanato X pictîim: un
peu plus haut dans le vrai chemin du Filon, nous retrouvons
encore: Aethionema Thomasii Gay, en quantité Campanula
Allionii Vill. , Taraxacuni lœvigatuni DC. , Cerastium
alpinum L., Draha pyrenaica L.. Silène acaulis var. pede-
ces parages, pour aller coucher à Saint-Oyen, où nous arrivons
vers minuit avec un riche hutin, car tous nos cartons regorgent
de plantes rares. C'est le soir du cinquième jour.
Après un repos de quelques heures, dont nous avions bien
besoin, nous repartons le matin (10 juillet) pour le Grand
Saint-Bernard, où nous passerons le reste de la journée à soi-
gner nos précieuses récolles. Demain étant un jour consacré au
Seigrieur, nous le passerons aussi à chanter ses louanges à
l'hospice du Grand Saint-Bernard.
Aujourd'hui (li juillet) nous quittons l'hospice toujours cher du
Grand Saint-Bernard, et nous nous acheminons du côté du Col
Fenêtre (!2714"') où nous récoltons Draha fladnizensis "Wulf.,
Linaria alpina DC, Ranunculus glacialis var. holoseri-
ceus Gaud., Saxifraga planifolia Lap., Sax. oppositifolia
L., Sax. androsacea L. et un peu plus bas vers les lacs : Poten-
tilla minimaHall.., Pedicularis fasciculata Bell.* Anémone
haldensis \j., Arenaria polygonoïdes h., Herniaria alpina
Koch. et Hedysarum ohscurum L. De là nous arrivons à la
montagne du Plan-de-la-Chaux, nous traversons celle des Ars,
où nous prenons le Colchicum aljrinum DC. et V Allosurus
cWsjoMs Bernh. Delà rien d'intéressant jusqu'à la montagne de
la Léchère (1883™) où nous rencontrons Hieracium sahinum
Séb., H. villosum var. elongatum Gaud., H. cœsiuin Fries.,
H. prenanthoïdes Vill.< Campanula thyrsoïdea L., Epilo-
hium trigonuni Schrk., Achillea macropJnjlla L., Pedicula-
ris foliosa L. et un peu au-dessus du côté N.-O. au lieu dit La
Grand-Luy, nous récoltons Kernera saxatilis Rchb., Phaca
frigida L., Ph. alpina h.. Gypsophila repensh., Oxytropis
^cyanea M.B., Hedysarum ohscuru7n L., Rosa alpina \ar.
l'cevis Christ, Athamanta cretensis L., Valeriana montana
"^Ïj., Carduusdefloratoy<^PersonataBriis,.., Leontodon hastilis
var. cripatus Godr,, Gentiana angustifolia Murith. Pedicu-
laris gyrofl,exa Vill. et DracocepJialum Ruyschinna L.
Après cette récolte nous partons pour Branche (1384'") où
nous, tYonvons, Anémone alpiina VQV. monstruosa Rion., An.
narcissiflora L., Thlaspi hrachypetalum Jord. Plus loin au
- 33 -
village d'Issert (1080'»), nous récoltons Euphrasia montana
Jord., Géranium phœum ysr. lividum Koch., Orohus luteus
L. et Hieracium alpestre Griesb. A la Proz d'Orsières, nous
prenons: Cardamine pratensis L. et dans les champs à côté :
Bunias aspera Retz. Nous arrivons enfin à Orsières après une
course de huit lieues. Fatigués, nous nous disposons à aller
prendre un peu de repos pour réparer nos forces pour demain,
qui sera certainement la journée la plus pénible de toute notre
excursion, car nous avons l'intention de gravir le Mont Catogne
(2600™) en passant par le lac de Ghampex, vers lequel il y a
un petit hôtel de montagne où MM. les voyageurs peuvent lo-
ger, même pendant plusieurs jours comme pension d'été; on y
est très bien soigné et à des prix très raisonnables; s'adresser
au propriétaire Daniel Grettez, à Orsières. G'est le soir du hui-
tième jour.
Ce matin (13 juillet^ nous laissons Orsières derrière nous
pour grimper une rude pente qui nous conduit Ghez les Reuzes.
Le long de la montée nous rencontrons: Rosa salœvensis
Hap., R. Bellavallis Pug. Au-dessus du village précité, nous
récoltons \e Géranium nodosum L. que j'ai découvert en 1876;
plante nouvelle pour le Valais et rare en Suisse. D'ici en trois-
quarts d'heure de montée assez raide nous atteindrons le lac
de Ghampex (146S™). Le long de la montée nous rencontrons
par-ci par-là le Hieracium tomeniosum A[\., H.pictum Schl.
et H. Delasoiei Lag. Nous voici au lac, sur les bords duquel
nous récoltons: Vaccinium Oxycoccos L. qui n'y avait plus
été trouvé depuis Murith, et Drosera rotundifolia L. Dans les
environs: Centaurea montana L., Anémone alpina L., An.
sulphurea Wulf., Viola ambigua Thom., Rosa resinosa
Gren. et Arnica montana L. De là nous faisons l'ascension du
Gatogne (2600'"). G'est une montée dure et difficile, par un
mauvais sentier de chèvres; il faut nécessairement un guide
sûr pour ne pas s'y perdre. Le long de la montée, nous pre-
nons Vicia sylvatica L., Viola amhigua ïhom., Viola pin-
nata L., Androsace helvetica Gaud. Arrivés sur la cîme, nous
passons sur le versant qui regarde Sembrancher, nous tra-
3
- 34 —
versons les rochers et les pâturages où nous moissonnons Ra-
nunculus alpestris L., Arabis pumila Jacq., Helianthemwin
œlayidicum Wahl., Gypsophila repens L., Hieraciutn Lag-
geri Schultz, H. aiirantiacum L., //. sahinum Seb., H.
murorum var. abortivicm Mihi., H. Schmidtii Tausch.,
Gentiana glacialis Koch., Veronica aphylla L., Ver. saxa-
tilis L., Pinus Cembra L., Alliuni Victorialis L., Carex
fœtida AU., Sesleria disticha Pers. (rarissima) et Avena
sabspicata ÇÀa'ww . Après quoi nous contournons le sommet du
Catogne et nous redescendons au lac de Champex où nous met-
tons nos plantes sous presse tout en prenant quelques rafraî-
chissements, dont nousavonsun grand besoin. Nous quittons ce
site pittoresque pour rentrer dans nos foyers. Une demi-heure
après avoir quitté le lac, nous rencontrons le Colchicum al-
pinuni L., Pedicularis recutita L., Centaurea axillaris
Willd., Eriophorum alpinum L., Pedicularis tuberosa L.,
Drosera rotundifolia L., et Hieraciuni Schmidtii Tausch.
Arrivés aux mayens de Bovernier, entre la Poyaz (1215'")
et les Favres, nous récoltons Potentilla interfnedia L.,
Viola canina L., Streptopus a^nplexifolius DC. et Thlaspi
virgatum Gren. Entre les mayens du Pourproz et du Crettet
(1052™), encore Thlaspi virgatum Gren. et Potentilla
intermedia L. Un peu plus bas, à l'Acharlay, Hieracium
cymosum Vil!., Erythrea centaurium Pers., Hieracium,
vallesiacum Fries. et Potentilla rupestris L. Dans les
gorges du Durnand, nous prenons: Cardamine impa-
tiens L., Dentaria digitata La m., Arabis Turita L. et
Mœhringia muscosa L. Dans la foret du Ban des Vallettes,
nous récoltons : Hieracium Wolfianum Mihi. inédit et Rosa
Lusseri Lag. et Pug. Nous arrivons enfin à Bovernier, où nous
nous restaurons un peu, après quoi nous allons nous caser dans
nos portefeuilles, car nos jambes n'en veulent plus savoir.
C'est le soir du neuvième jour.
Ce matin (14 juillet) frais et dispos, nous achevons notre
excursion générale par- une petite course du côté des vignes où
nous récoltons Potentilla inclinata Vill., Pot. recta L., Pot.
4
— 35 -
argentea L., Vicia onohrychioïdes L. avec un Hieracium.^
probablement Zïjm«i(/u Tausch. Après quoi nous rentrons à
la route au village des Vallettes où nous nous quittons, mon
ami Wolf pour retourner au milieu de sa famille à Sion et moi
pour rentrer dans mon presbytère à Bovernier.
Emile Favre, curé, chanoine du Grand Saint-Bernard.
MM. les botanistes qui désireraient se procurer les plantes
en tout ou en partie, récoltées dans cette excursion générale,
peuvent s'adresser, et cela au plus tôt, à M. Ferd.-Othon Wolf,
professeur à Sion, Président de la Société Murithienne de bota-
nique du Valais, ou à M. le chanoine Em. Favre, curé, à Bo-
vernier, secrétaire de la susdite Société, en leur adressant la
liste des plantes qu'ils désirent.
Note sur le Carlina longifolia Rclib.
Dans une course que MM. Bernet, Schmidely et Chenevard
de Genève faisaient pendant l'été passé dans les montagnes de
Mordes, ces messieurs ont découvert le Carlina longifolia
Rchb. en assez grande quantité dans les roches boisées, sur le
sentier de Mordes à Dzéman, entre la Tète de l'homme mort
et les chalets de Haut d'Arbignon, à l'altitude approximative
de 1500 mètres. Elle était en fleurs au milieu d'août et en bons
fruits un mois plus tard.
Cette espèce se distingue au premier coup d'oeil du Carlina
vulgaris^ par ses feuilles planes, non pliées en carène, atté-
nuées à la base, si nuées -dentées, portant à chaque dent deux
ou trois épines non divariquées, et beaucoup plus minces que
celles du C. vulgaris. Cependant on trouve çà et là quelques
pieds sur lesquels la divarication des épines est bien caracté-
risée. Par contre les autres caractères essentiels décrits dans la
Flore française de G. et G., dans le Synopsis de Koch et la
- 36 -
Flora orientalis de Boissier ne présentent rien de constant.
Ainsi les caiathides sont de grandeur variable; les folioles du
péricline dépassent presque toujours le rayon dans la calathide
centrale des exemplaires oligocéphales, mais ce fait ne se pré-
sente qu'exceptionnellement dans les caiathides latérales; et
même parmi les individus monocéphales, on en trouve dont
les folioles involucrales atteignent à peine le rayon. L'aigrette
de l'akène est bien deux fois de la longueur de la graine; mais
M. Schmidely a présenté à la Société de botanique de Genève
de nombreux exemplaires de Carlina vulgaris L. des environs
de la ville, dans lesquels l'aigrette était ausssi deux fois plus
longue que le fruit.
La difïérence indiquée par G. et G. dans la forme des pail-
lettes du réceptacle n'a pas été étudiée suffisamment, pour que
l'on puisse se prononcer sur la valeur de ce caractère. Néan-
moins il est probable qu'une étude attentive de cette espèce
aura pour résultat de la réduire au rôle de simple variété du
C. vulgaris L. Par contre le Carlina nehrodensis Guss., réuni
par Koch et G. et G. au Carlina longifolia Rchb. en diffère
complètement par la forme de ses feuilles.
La plante de Mordes, comparée avec les exemplaires de
l'Herbier général du muséum à Paris, provenant des Vosges et
de Transylvanie, n'en diffère absolument en rien; mais les
exemplaires de Sibérie ont des feuilles beaucoup plus étroites
et très aranéeuses, et les épines des dentelures sont beaucoup
plus fines.
En tous cas, la plante de Mordes est bien la même que celle
signalée par Boissier dans les Vosges, l'Auvergne, les Alpes
d'Autriche et la Transylvanie, qu'on en fasse une espèce ou
une simple variété de Carlina vulgaris L.
— 37 —
Notes sur quelques espèces de Pedicularis.
(Extrait des Bulletins de la Société Dauphinoise)
Pedicularis Barrelieri ^chh.^ FI. excurs.. p. 362, n° 2465.
— Pcd. adscendens Gaud, FI. helv. IV, p. 145, nonSchl. nec
Hoppe nec Sternb. — Le sort de cette rare et curieuse plante
est vraiment malheureux : deux fois mal nommée, elle a tou-
jours été plus ou moins mal décrite par les auteurs qui, dans
les diagnoses qu'ils nous en ont laissées, paraissent s'être co-
piés les uns les autres. Gaudin, le premier, la fit connaître et
la distingua du P. tuherosa L.; mais il eut le tort de lui don-
ner le nom de P. adscendens Schl., lequel n'était autre que
le P. tuberosa lui-même; outre que ce nom d' adscendens était
très impropre pour une espèce qui est des plus généralement
dressée comparativement aux P. gyroflexa, tuberosa, ce-
nisia, rostrata, etc.
Deux ou trois ans après Gaudin, Reichenbach, Flora excur-
soria, p. 362, décrivit cette même plante; et, pour les raisons
que nous venons de donner, ne croyant pas pouvoir l'appeler
P. adscendens., il lui donna le nom de P. Barrelieri, se fon-
dant sur ce que Barrelier était le seul, à sa connaissance, qui eût
figuré jusque là cette plante « Barrel. 469, hucusque sola icon;
nam apud Bocc. citatum a Barrel., Linn. et mutuatoribus
frustra quœsivi » 1. c. Mais, postérieurement, dans ses Ad-
denda, p. 862, il reconnut que Barrelier n'avait fait que re-
produire la figure donnée par Boccone en l'agrandissant :
« Adde : Bocc. in Mus. di Fisica, t. VIII, n° 9 f. 2 ic. di-
minuta » 1. c, p. 862. D'où il résulte que si Reichenbach avait
trouvé la fig. de Boccone au moment où il publiait sa Pédicu-
laire, c'est P. Bocconi qu'il l'eût appelée et non Barrelieri.
Ce nom du moins eût été à l'abri de contestations. En effet, la
fig. donnée par Boccone, quoique très grossière, ne s'adapte
point trop mal à notre plante; la phrase descriptive « Alecto-
rolophos montana, flore albo luteo » Bocc. Mus. di Fisica,
p. 325, n'y contredit pas, et l'auteur n'ayant laissé aucune in-
- 38 -
dication de localité, il était difficile de rien contrôler. Mais il
n'en est pas de même pour Barrelier: il précisa la localité de
sa plante « in editioribus Moroni montihusu Barrel. Plantœ
per Gall. Hisp. Ital. ohservatœ., p. 22, c'est-à-dire une mon-
tagne située presque à l'extrémité méridionale de l'Espagne,
dans la prov. de Séville (par 12° 12' long, ouest et 37» 7' latit.
nord), où aucun botaniste, que nous sachions, n'a jamais in-
diqué le P. Barrelieri, qui, d'après Boiss. et Reut., Willk. et
Lang. est complètement étranger à l'Espagne. Barrelier lui-
même d'ailleurs, dans sa phrase descriptive, prend soin de
confirmer le fait et nous laisse clairement entendre qu'il avait
en vue une autre espèce, lorsqu'il ajoute: « Flores modo pur -
purei, modo alhi » 1. c, p. 22, n" 210, caractères qui, ni l'un
ni l'autre, ne peuvent s'appliquer à notre plante. Voyez, à ce
sujet, l'opinion du savant éditeur de Barrelier, les synonymes
cités par lui, 1. c, et voyez dans Linné, Spec, p. 848, l'espèce
à laquelle ces synonymes sont rapportés.
Toutes ces difficultés eussent été levées, si Reichenbach,
adoptant l'usage généralement admis en pareil cas, eût appelé
cette plante P. Gaudini, du nom de celui qui, le premier,
l'avait réellement fait connaître. Toutefois, nous avons conservé
le nom donné par Reichenbach, parce que c'est un nom déjà
répandu, qu'il a été adopté par Koch et par Gren. et Godr.,
et que, suivant l'avis du célèbreFries, «non novis nominibus
sed novis observationibus opus est. »
Les points sur lesquels cette plante a été le plus généralement
mal décrite sont: 1° Le calice, dont les lobes sont rarement
très entiers, mais ordinairement crispés-denticulés ou dentés
ou même laciniés.
2*^ La fleur qui est d'un jaune paille (luteolus)., du moins dans
nos Alpes (devenant par la desssiccation rougeàtre furfuracée
sur lecasque)et non d'un blanc jaunâtre (pallide ochroleucus)
comme dans le tuberosa ni surtout blanche (albus). Reichen-
bach, qui le premier lui a donné cette dernière couleur, n'avait
sans doute jamais vu la plante, et s'en était rapporté sur ce point
à Barrelieri
- 39 -
3° La tige, qui n'est pas ordinairement ascendante, comme
le dit Gandin, 1. c, mais presque toujours dressée, comme
l'avait remarqué Reichenbach, 1. c.
En somme, les caractères qui nous ont paru le mieux sépa-
rer cette plante du tuberosa, dont elle est très voisine, sont:
la couleur de la fleur, le calice plus petit et plus étroitement
campanule, paraissant constamment glabre, excepté sur les
bords des lobes parfois pubescents; l'épi ordinairement plus
allongé et plus lâche; la tige plus souvent dressée; les feuilles
radicales et inférieures plus glabres, prenant généralement,
par la dessiccation, une teinte noirâtre semblable à celle du
P. incarnata. (Com^nuniqué par M. Arvet-Touvet.)
Pedicularis Vulpii Solms-Laub., in OEst. bot. Zeitschr.
■1865, p. 174. — Ped. incarnato-tuberosa Vulp. in litt. ad
C. Fisch. OEst. m Flor. 18o4, p. 97, etc. — Ped. foliis al-
ternis, pinnis semipinnatis, floribus rostratis ochroleucis
dense spicatis Allion. Rarior. Ped. stirp. specim., p. 51 et
tab. XL. f. 2 (1755) et in FI. ped. h 63-64 obs. ad P. incarna-
tam et IH, lab. IV f. 2 interata (1785).
Cette Pédiculaire, que nous avons observée sur plusieurs
points de nos Alpes, notamment à Brandes-en-Oisans, sur tout
le massif des Rousses et du Lautaret, est néanmoins une plante
toujours rare chez nous. Elle ne vient point par cantons et en
abondance, couvrant des espaces considérables, comme Vin-
carnata, le tuberosa, le comosa, etc., mais de loin en loin,
par touffes isolées et toujours en compagnie du tuberosa et de
['incarnata, dont elle partage les caractères et dont il y a tout
lieu de la croire hybride.
Souche forte, indurée., munie entre les pétioles des feuilles
de nombreuses écailles longuement lancéolées; tiges fine-
ment pubescentes-aranéeuses ou glabrescentes, ordinairement
dressées dès la base, plus rarement un peu courbées-ascendantes;
feuilles radicales et inférieures glabres ou glabrescentes, assez
semblables à celles de V Asplenium Halleri., plus finement et
plus profondément pinnatiséquées et incisées-dentées que dans
V incarnata et noircissant moins par la dessiccation ; épi plus ou
— 40 —
moins allongé, généralement plus serré que dans Vincarnata,
mais moins que dans le tiiberosa; bvixclées pennatiséquées^ ou
les supérieures tri-multiséquées, à lobes incisés-dentés; calices
campanules, jî^?<s ou moins pubescents ou laineux^ les infé-
rieurs sur l'épi à lobes incisés-dentés en crête, ou au moins
dentés (nous ne les avons pas vus parfaitement entiers comme
les représente la lig. citée d'Allioni); covoWe d'un blanc à 2)eine
jaunâtre et souvent un peu colorée de pourpre au sommet,
terminée par un bec allongé comme dans les deux parents pré-
sumés; étamines à anthères colorées de pourpre, à filets
les plus longs p^MS ou moins barbus dans le haut et quelque-
fois autant que dans le P. tuberosa! et non glabres comme
dans Vincarnata!
JedoisàM. le professeur F,-0. Wolf et au R. chanoine Favre,
par l'intermédiaire de mon vénérable ami l'abbé Chaboisseau,
d'avoir pu comparer nos échantillons avec ceux de Suisse, du
val de Fen, dans le canton des Grisons, et du Grand Saint-
Bernard. Je n'ai pas trouvé (sur le sec) de différences appré-
ciables. Il serait possible, néanmoins, qu'il y eût deux hybri-
des, l'un tenant plus du tuberosa et l'autre de Vincarnata.
Parmi les échantillons provenant du Grand Saint-Bernard,
se trouvait une Pédiculaire très distincte que je crois nouvelle
et que je vais décrire, espérant qu'elle pourra être publiée
prochainement. ( Com muni qu''- par M. Arvet-Touvet.)
Pedicularis Murithiana Arv.-T, — (Ped. tuberoso-recu-
tita Arvet-Touvet.)
Cette espèce, très voisine du P. atrorubens Schl., pennina
Gaud., s'en distingue principalement:
1° Par la corolle (à en juger sur le sec) d'un blanc jaunâtre.,
simpletncnt colorée de pourpre., plus brusquement atténuée
en un bec encore plus court;
2° Par les étamines à anthères pâles et non colorées de
pourpre, à filets tomenteux ainsi que le tube de la corolle à
leur point d'insertion, et non glabres ou glabrescents , les
deux plus longs barbus-laineux dans le haut et non simple-
ment poilus;
— 41 —
3o Pai- son c;ilice moins velu-laineux, à lobes plus briève-
ment acuminés et plus visil)lement dentés:
4'J Par ses bractées tri-pennatiséquées, à lobes incises-
dentés en crête;
5° Par son épi plus court;
6° Par sa tige plus grêle, moins élevée, ordinairement
nae dans les deux tiers inférieurs et ne portant supérieure-
ment fjuc 3-5 feuilles réduites, alternes et ne formant pas in-
volucre;
7° Par ses feuilles plus profondément pennatiséquées et inci-
sées-dentées, les radicales lâchement et brièvement pubes-
centes sur le pétiole et sur le rachis inférieurement;
8° Par sa teinte plus paie, d'un vert gai^ ne noircissant pas
ou peu par la dessiccation.
Le haut des calices, la partie supérieure des bractées, efr
même des feuilles, sont oi'dinairement teintés de pourpre. Elle
me parait être un P. tuberoso-recutita^ de même que Vatro-
rubens serait un incarnato-recutita.
Comme ce dernier, elle se distingue nettement du sudeiica
Willd., dont elle a le port et un peu l'aspect, par sa corolle
assez brusquement courbée en bec court, tronqué-émarginé et
4-6 denté et non régulièrement courbée en faux, à bec tronqué,
simplement prolongé aux angles à sa partie inférieure en une
dent subulée; et de plus par la couleur de sa fleur et par ses
étamines dont les filets sont barbus-laineux dans le haut et non
glabrescents, etc., etc.
Par son bec très court, par ses anthèi'es pfîles et non colorées
de pourpre, par son épi, par ses feuilles qui tiennent de celles
du P. recutitaL.. et non de Vincarnata Jacq, elle ne peut
être confondue avec le P. Vulpii Solms-Laub.
Je dédie cette espèce à la Société Murithienne et par consé-
quent à la mémoire du célèbre Murith qui, le premier, suivant
Gaudin, FI. helv., IV, p. 140, observa le P. atrorubens Sch\.,
espèce hybride voisine de celle-ci et, comme elle, habitant le
Grand Sainl-Bernard. — Pâturage de Combes. Jt. — Detexit
Rev. Favre; communie, profess. O.-F. Wolf sub nomine P.
- 42 —
incarnato-tuherosœ missa. (Communiqué par M. Arvet-
Touvet.)
Note sur le Viola coUina Bess., flore albo.
J'ai reçu le 10 juin 1880, de M"" Rosine Masson, à Lausanne,
une douzaine d'écliantillons de cette plante, avec prière de les
offrir de sa part à la Société Murithienne. N'ayant pu assister
aux réunions de la Société en 1880, je m'acquitte dans le bulle-
tin de cette agréable commission. Ces échantillons proviennent
d'une localité nouvelle : pied du Muveran, dans les Alpes de
Bex. C'est jusqu'à présent l'unique station vaudoise de cette
rare et jolie forme. La plante vaudoise n'a pas la fleur parfai-
tement blanche, comme celle du Valais; elle est légèrement
lavée de violet à l'état frais; mais c'est bien encore l'albinos
du collina. Elle se reconnaît d'ailleurs immédiatement à ses
stipules pectinées, aux dents ciliolées, et doit certainement
rentrer dans le collina. Je ne vois pas que le V. collina
albinos du Valais et de Vaud diffère de la plante des environs
de Bàle, que le D"" Christ m'a communiquée sous le nom de V.
declivis Dumoulin, nom que j'ai appliqué d'abord au collina
albinos., que j'ai signalée au Valais dès 1865.
L. Favrat.
— 43 —
Viola Christii Wolf.
(Viola caloarato X tricolor var. bella.)
Die Umgegend von Branson, im Unterwallis, und der Auf-
steig von da nach Joux.-brùlé (1585 m.) ist jedom Schweizer-
botaniker wohi bekannt, jahrlich werden vom dortigen
Pflanzcnreichthum neue Besucher herangelockt,
Schon irii Monat Februar und Marz komnien dieerstcn Wan-
derer liera ngezogen, um Bidbocodiu7n vernum, L. und Gagea
saxatilis Koch zu sammeln ; einige Wochen spater sind es die
Anémone montana Hopp., Corydalis australis Haussm.,
Saxifraga hulbifera L., Galium pedemontamf,ni L., Orchis
samhucina L., Lathyrus sphaericus Retz, Helianthemum
salicifolium L., und viele andere Seltenheiten, die sie zurn
Wiederkomnien einladen. — Ja bis in den SpStherbst hincin
bietet die unermtidliciie Flora reiche Beute und setzt alsdann
ihreni Werke die Krone auf : Die Bevsohner ans dem entfern-
ten Entremonts und Bagnes fullen unter Jubel ihre Fasser
mit k(jstlichem Weine, feurig, vsn'e der achte Spanier.
Anfangs Mai 1879 traf ich daseibst mit Freund Favrat zusam-
men ; es galt diessmal 2 seitene Veilchen aufzusuchen, die nahe
der Alphutten von Joux-brùlé sich angesiedeit hatten. Unsere
Ausbeute an diesem Tage war ausserst reich, von der Rhone-
ebene an bis hinauf zur Schneegrenze ; der KUrze wegen werde
ich aber diejenigen Pflanzen nicht erwahnen, die jedem Bo-
taniker, weil der Flora von Branson eigen, gar wohl bekannt
sind und die auch uns Beide weniger anzogen, indem wir
uns diessmal hauptsachlich mit dem Aufsuchen von Veilchen
beschaftigten. Niemals friiher jedoch hatten wir eine solch
grosse Menge von Galium pedemontanum L. bemerkt; weite
Strecken, Uber den ganzen Bergriicken hinauf, durchflocht
das schwachliche Pflanzchen Gras und Buschwerk. Auch der
bis jetzt noch nicht genugsam geschatzte Erigeron rupestris
Schleich., den Collège Favrat wieder an's Tageslicht gezogen,
— 44 —
schiniickt hier die Spalten der crystallinischcn Schiefer, und
war uns, besonders in seiner lebhaft rosenrothen Varietat,
sehr willkommen.
Von besondercni Reize aber war fiir uns der heutige Aus-
flug durch seinon erwahnensworthen Reiclithum an Arten aus
der Classe der Violarieen. In den Aeckern, Weinbergon und
;in vegetationsfreien Stellen nahe bei Branson und uber Folla-
terre hinauf ist Viola tricolor, var. vallesiaca Thom. (V. mi-
nima Gautl) sehr verbreitet ; iin Buschwerk derselben Région
isl neben Viola odorata L. besonders die im Centralwallis sehr
verbreitete Viola Steveni (Bess.?) und Viola Favrati Hausk.
angesiedeit, und an etwas freiern, steinigen Stellen Viol;» are-
naria DC.
Auch Viola hirta L. (blau und weiss), V. permixta Jord.
(nach nieiner Ansicht hier in zwei Formen : V. hirta X o^io-
rata, und V. hirta X Steveni), und Viola collina Bess. gehciren
dieser Région an.
Je hoher wir steigen, desto seltener werden dièse Arten und
werden nach und nach durch Stamniverwandte ersetzt. So
V. vallesiaca Thorn. durch die grossblumige, gelbleuchtende
V. bella Jord., die bis weit liber Joux-brùlé hinauf die GeroU-
halden ziert und anstatt V. arenaria DC. finden wir V. Ri-
viniana Rchb. Mit besonderm Vergniigen sammelten wir hier
die Hybride von V. arenaria X Riviniana, welche Forin schon
Irtiher von H. Burnat und im letzten Jahre auch von mir bei
Brainis beobachtet wurde, Spiitern Besuchern gelingt es viel-
leicht, auch hier die Hybride V. mirabilis X Riviniana auf-
zufinden, was uns trotz der zahireichen Reprasentanten beider
Stammarten nicht gelang ! Hingègen sammelte ich dièse Form
schon Ofters in dem Waldchen hinter Tourbillon bei Sitten.
Wir nahen uns endiich den Alphutten von Joux-brùlé, dem
Ziele unserer Wunsche. Ein besonderes Gluck begiinstigt uns
heute. In den Felsen unterhalb derselben finden wir V. scia-
phi la Koch in Frucht, etwas weiter oben noch in Bliithe und
eine halbe Stunde noch hoher endiich auch V. Thomasiana
Perr. et Song. — Die Matten von Joux-brùlé aber pranglen in
- 45 -
reichsteni Bliithenschmucke : Orchis pallens L. und sanilmcina
L. nahtnen unsere voile Auftiierksauikeit in Ansi)ruch, deiin
nie salien wir sie so [)rachtig und in so grosser Menge. Po-
tentilla inlermedia Gr. suchten wir an der bekannten Stelle
vergebens ; es war zu friihe.
Ein ganz unverliofFter Fund aber enlschadigte mich. Schon
taiisendmal in meinem Leben halje ich die tiefvioletteFarbung
der Y. calcarata liewiindert; niemals aber ul^erraschle mich
dies liebliche Alpenkind durch einen soich blendenden Blick,
wie heute hier. Am Rande des lichten Waldes, aber noch voll-
koinmen der Sonne ausgesetzt, stand ein einzigcr Stock, grOs-
sere Tracht und Blumen, besonders aber das eigenthiuiiHeh
leuchtende Colorit derseli)en, schillernd zwischen violett, blau
und seegriin, zogen von Weitem schon meine Aut'rnerksainkeit
aut'sich. Sorgfaltig grub ich ihn ausund ergedeihtund mehrt
sich seitdein zu Vieler Freude in ineinein Garten. Durch niihe-
res Vergleichen ergab sich, dass diess Unicuni die Hybride
zwischen V. calcarata und V. tricolor. var. bella Jord. ist: Der
ganze Wuchs, die Form der Blatter und Nebenbliitter, die
ausserordentliche Lange des Sporns und die Farbung der Blu-
nienkrone neigen bald zur einen odei- andern Art hinilberoder
halten die Mitte. Beigegebene vergleichende Beschreibung erlau-
tert dies und ich fiige ihr nur noch bei, dass die Pflanzesich in
meinem Garten durch Stolonen sehr vermehrt und vom ersten
Friihjahr an bis spat in den Herbst hinein immerwâhrend
bliiht. Sie triigt haufig Samen, der insgesammt als steril sich
erwies. Ein neuer Beweis seiner Hybriditat.
Wegen seiner Lieblichkeit habe ich das neue Pfliinzchen
meinem iieben Freunde. dem Herrn D"" Christ in Basel, deni
poesiereichsten aller Schweizer Naturforscher, zu Ehren be-
nannt. Moge er dièse Wiedmung als Beweis der Erkenntlich-
keit annehmen, die der dankbare Junger seinem uniibertreff-
lichen Meister zollt. F. 0. Wolf.
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- 48 —
Enumération des LICHENS VALAISANS nouveaux trouvés
par le professeur Millier, à Genève,
et publiés par lui antérieurement dans la Flore de Ratisbonne.
Obs. Les lichens qui suivent ne se rapportent qu'k une petite partie de
tous ceux, fort nombreux, mais non encore étudiés, que l'auteur a
collectés dans diverses parties du Valais.
1. Psorotichia cleistocarpa Mull. arg. in Flora Ratisb. 187^,
p. 506, au liord de la Dranse sous Bovernier.
2. Physcia obscura v. subiiigricansejusd. I. c. 1874, Licheno-
logische Beitriige (ou L. B.) n. 10, Mauvoisin dans la vallée de
Bagnes.
3. Placodium subcandicans ej. 1. c. 1874. L. B. N» 21, entre
Loui'tier et Fionay.
4. Diploicia epigsea v. ang-ustata — 1874, L. B. n. 11, à To-
remhec dans la vallée de Bagnes.
5. Lecanora Agardhianoides v. subdelibuta — 1872, p. 534,
entre Senibrancher et La Garde.
6. Callopisma (s. Pyrenodesmia) variabilis c. lecideinum —
1874. L. B. n. 13, à Torembec.
7. Lecidea (s. Biatora) prasinella — 1872. p. 484, sur Larix
au-dessus de Bovernier.
8. L. (s. Lecidella) speciosa — 1874, L. B. 24, à Torembec.
9. L. (s, Lecidella) œneo-virens — 1874, L. B. n. 22, à To-
rembec.
10. L. (s. Lecidella) virescens — 1874, L. B. n. 23, à Mau-
voisin, vallée de Bagnes.
11. L. (s. Lecidella) paratropoides — 1874, L. B. n. 16, à
Torembec.
12. L. (s. Lecidella) laboriosa — 1874, L. B. n. 4 à Cham-
pey sur Orsières.
13. L. (s. Lecidella) Lithophiloides — 1874, L. B. n. 5, à
Ghampey.
— 49 —
. 14. L. (s. Lecidella) sabuletorum v. granularis — 1874, L.
B. n. 14, à Torernbec.
15. L. (s. Lecidella) Inamœna — 1874, L. B. n. 13, à To-
rernbec.
16. L. (s. Lecidella) vicinalis — 1874. L. B. n. 20, à Mau-
voisin.
17. L. (s. Lecidella) aggregantula — 1874, L. B. n. 27, sur
Lecanora polytroi)a à Toreuil)ec.
18. Patellaria (s. Biatorina) endodesmia — 1874, L. B. N" 29,
à Mauvoisiu.
19. P. (s. Bilimbia) faucig-ena — S 871, p. 404, gorges de Bo-
vernier.
20. P. (s. Catillaria) Aspicilise — 1872. p. 488, bord de la
Dranse sous Bovernier.
21. Rhizocarpon obscuratum v. diffractum — 1874, L. B.
N° 30, à Mauvoisiu.
22. Rh. geographicum v. médians — 1874, L. B. N» 17, à
Mauvoisiu.
23. Opegrapha vulgata v. Rhododendri — 1874, L. B. N» 7,
à Champey.
24. Verrucaria truncata — 1874, L. B. N'^ 18, à Toreuibec.
25. V. subtilis — 187't. L. B. N" 31, à Mauvoisiu.
26. Sagedia (s. Thelidium) anisospora — 1874, L. B. N» 32,
à Torernbec.
27. S. (s. Arthopyrenia) subconfluens — 1872, p. 505, sur
Pinus Cembra près Champey.
28. S. (s. Pharcidia) constrictella — 1874, L. B. N« 19, sur
Placodium fulgeus v. alpinuin à Torernbec.
29. Polyblastia fusco-argillacea a cinerea — 1874, L. B,
No 33, à Toreuibec et à Mauvoisiu.
30. P. gneissiaca — 1874, L. B. N" 34, à Torernbec.
31. P. flavicans — 1874, L. B. N» 35, à Torernbec.
32. Spolverinia valesiaea — 1874, L. B. N« 20, à Mauvoisiu.
- 50 —
Lichens collectés par MM. Privât et Bader
entre l'Augstbordpass et le pied de la pyramide du Schwarzliorn
sur Tourtemagne,
à 2790-2850 mètres ou 9300-9500 pieds d'altitude,
et communiqués à l'auteur par les mêmes.
i. Gyrophora corrug-ata; Umhilicaria corrugata'^yl. Scand.
p. 64 : Privât.
2. G. cylindrica v. nudiuscula; Umbilicaria polymorpha c.
nudiusGula SchaM*. Enurn. p. 26 : Bader.
V. mesenteriformis; Umbilicaria polymorpha c. me-
senteriformis Schier. Enum. I. c. : Bader.
V. denticulata; Umhilicaria polymorpha h. deniiculata
Schter. I, c. : Bader, Privât.
V. crinita; Umhilicaria polymorpha v. crinita Schser.
1. c. : Bader, Privât.
V. fimbriata ; Umbilicaria polymorpha cl. fimhriata
Schœr. I. c. : Bader.
V. micrdphylla; Gyrophora polymorpha v. micro-
phylla Azni Exs. 251 : Privât.
3. G. proboscidea Ach. Meth. p. 105 : Bader.
4. G. reticulata Th. Fries Scand. p. 166: Bader, Privât.
5. Parmelia encausta V. atro-fusca ; Parmelia ceratophylla
V. atro-fusca Schier. Enum. p. 42 : Bader.
6. Parmelia lanata Wallr. — Th. M. Fries Scand. p. 126 :
Bader.
7. Placodium chlorophanum Flot. Schles. 31 : Privât.
8. PI. concolor p angustum Arnold Brenner p. 234 : Privât.
9. Psora fuliginosa (Tayl.) v. pyrenaica: Lecidea confusa
V. pyrenaica Nyl. Scand. p. 216 : Privât.
10. Thalloidima conglomeratum Mass. Rie. p. 97 : Privât.
— 51 —
H. Lecanora sordida v. carneo-pallens; Zeora sordîda a
glaucoma f. carneo-pallens Korb. Syst. p. 134: Privât.
l!2. L. (s. A.spicilia) depressa Nyl. Lapp. or. p. 137 : Privât,
Bader.
13. L. (s. Aspicilia) plumbeola Miill. Arg., hypothallus ater,
thallus cpesio-plumbeus, opacus, diiïracto-areolatus, v. areohe
dispersa^, angulosœ, planœ, haud rimulosio, nionocarpicœ;
apotbecia immersa,i/3 ™'" tantuni lata, supra thallurn haud
emergentia, sat regulariter orhicularia, fusco-atra, opaca, uia-
defacta mollia, depresso-concaviuscula, et quasi ab ipsa areola
late thallino-marginata, margo proprie sic dictus haud emer-
gens; lamina* cum hypothecio hyalina, mollis, epitbecium ful-
vo-fuscescens, paraphyses molles cohierentes ; asci superne
valde pachyderme!, 8-spori; sporœ in ascis irregulariter bisor-
iales, 18-20 [jl ' longîc, 9-10 pi latfo. — Prope Lecanoram My-
rini Nyl. in Flora "l 869 p. 413, Th. Fries Scand. p. 283 lo-
canda est. Apothecia et thallus valde similia juvenili Lecidete
plumbcce Mass., sed hriec Lecidea tum sporis caret et epithe-
cium cœterum virescenti-fuscum est et areoke thallina' sub
gravissima lente fissurino-rimulosa? sunt. Asci cseterum et go-
nidia in nostra Lecanora cum iis sectionis AspiciiiiB conve-
niunt. — A cl. Privât et Bader 1. c. lecta est.
14. L. (s. Aspicilia) fumosula Mull. Arg., hypothallus niger ;
thallus areolato-ditïracLus. areoke planiuscuke v. subconvexa^
atro-brunneœ, v. dein brunneo-argilIacea\ margine haud ad-
scendentes, monocarpicœ: apothecia in centre areolarum sita,
inmiersa, supra thallurn haud emergentia, ab ipso thallo tu-
mescente et circa discum albescente et émergente spurie mar-
ginata, discus Va™" \à^\xs. atro-fuscus, opacus et nudus; la-
mina mollis cum hypothecio hyalino-alba, epitbecium olivaceo-
fuscescens, paraphyses conglutinatie, asci 8-spori; sporœ in
ascis superne pachydermeis irregularitei- biseriales, oblongo-
ellipsoidea^ 10 [x longte et 4'/2!x l.itffi. — Juxta L. cupreo-gri-
seam Th. M. Fries inserenda est. — Prima fronte Lecideam
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athroocarpam Ach., s. L. fumosœ f, polygoniam simulât, sed
areolœ aliœ, apothecia haud nigra, hypothecium liyalinum, et
lamina « Aspiciiite », gonidiis globosis diametro I2-14iji. cequan-
tibus pnedita. Ab omni Lecidea fusco-atra s. L, fumosa Auct.
differt apotlieciis iramersis non plane atris. Areolae obscuriores
satis CLim iis Lecideae atro-brunneœ quadrant sed apothecia
valde recedunt. — Ibidem lecta a cl. Privât.
15. Lecidea (s, Biatora) vernalis Ach. Meth. p. 68; Th. Fries
Scand. p. 4i27, sur des gazons de mousses mortes : Privât.
16. L. (s. Biatora) amabilis Mull. Arg., thalius in hypothallo
atro insulatim crescens, insuUe subconfluentes, irregulares,
crassiuscuho, piano-convexse, e pallide carneo v, persicino al-
bidae, rimulosœ; apothecia sicca atro-fusca, madefacta pallide
fusca V. rubello-fusca, immersa, e thallo non v. leviter tantura
emergentia, immarginata, discus leviter convexus; lamina et
hypothecium hyalina, epithecium fulvo-fuscescens, paraphyses
conglutinatœ, asci 8-spori ; spone (hyalina; et simplices) 10-15[j.
longœ, 5-7 jx latio, ovoideœ v. oblongo-ovoidea;. — Species exi-
mia : thalius quasi médium tenet inter L. armeniacam et L.
elatam, ad illum L. marginatœ accedens, at apothecia colorata.
A proxima L, Taylori Mudd Man. p. 199, Leight. Lich. FI. éd.
2, p. 297, s. L. lœvigata Nyl. Enum. gén. p. 143 statim differt
thallo minus piano et apotheciis immersis et insuper sporis mi-
noribus. A L. coarctataet thallo et sporis et paraphysibus lon-
gius distat. — A cl. Privât lecta.
17. L. (s. Lecidella) armeniaca v. intermedia Mull. Arg., hy-
pothallus ater valde prtedominans, areoUe discretœ, e badio
flavicantes, demum rimulosœ et crebre ruguloste. — Quasi mé-
dium tenet inter L. armeniacam p nigritam Schœr. et v. mela-
leucam Th. Fr. — ad pedem montis Rothhorn supra Tourte-
magne ait. 2820 >» : Privât.
V. nigrita Scha-r. Enum. p. 107 : Bader.
18. L. (s. Lecidella) senea Duf. in Fries Lich. Europ. p. 108,
Nyl. Prodr. p. 134 : Privât.
19. L. (s. Lecidella) Privati Mull. Arg., thalli areolte in hy-
pothallo bene evoluto atro dense dispersée, planiusculœ, par-
— 53 —
vulfe, Iuri(lo-v. vircnti-fuscip, nitidul;ip, nuirgine nonniliil ar-
reclae et sicpe pallidic v. pallidc pulverulenta"; apothecia innata,
angulosa, plana et nuda, atra, rnargine tenui subindistincto atro
cincta, lamina hyalina, epithecium olivaceo-nigricans, hypothe-
cium obscuralum (tenuissimum visum hyalinum), paraphyses
conglutinatœ, asci 8-spori ; sporaioblongato-ellipsoidejie, 9-lO(x
longœ, 4-4i/.2(x latœ. — Primo intuitii fere L. athroocarpam
Acii., Th. Fries Scand. p. 483, s. Psoram fumosam f. polygo-
niam Anzi simulât, sed hypothallus est eximie prœdominans,
i. e. areolœ longe magis discreta», magis virentes, sporœ minu-
tie omnino diversœ et paraphyses conglutinatœ. A L. fusco-atra
differt apotheciis innatis et sporis minoribus. L. ocellulata Th.
Fries I. c. p. 484 dein dissimilis est et sporis majoribus gaudet.
— Areolte vulgo monocarpicie sunt, hinc inde tamen aggre-
gatini :2-5-carpic«! evadunt et apothecia tum albido-marginata
apparent. — Ad pedem montisSchwarzhorn ait. 2820'" : Privât.
20. L. (s.Lecidella)latypea Ach. Meth. Suppl. p. 10: Bader.
21. L. (s. Lecidella) silacea Ach. Meth. p. 48 (thallo ferrugi-
neo) : Privât.
22. L. (s. Lecidella) lapicida Ach. Meth. p. 37 : Privât.
f. oxydata; Lecidella lapicida oxydata KOrb. Par.
p. 208 : Privât.
f. ecrustacea Anzi Exs. 399 : Bader.
23. L. (s. Lecidella) polycarpa Fr. L. Europ. p. 305 : Bader.
f. oxydata; Lecidella polycarpa * oxydata Korb. Par.
p. 208 : Privât.
24. L. (s. Lecidella) declinans Nyl. f. ecrustacea Mull.Arg. :
Privât.
2o. L. (s. Eulecidea) confluens v. ochromela Nyl. Add. Lich.
Boliv. p. 381 : Privât.
f. steriza Mail. Arg. l. c. : Bader.
V. subcalcarea Nyl. Scand. p. 225 : Privât.
26. L. (s. Eulecidea) platycarpa Ach. L. Univ. p. 173 : Privât,
Bader.
27. L. (s. Eulecidea) Dicksonii Ach. Meth. p. 55 : Privât.
28. L. (s. Eulecidea) fusco-atra a fumosa Th. Fries. Scand.
p. 525 : Bader.
— 54 —
29. L. (s. Sarcogyne) tephrodes Mail. Ary., Sjoorastatia ci-
nerea Korb. Par. p. 2)55.
30. Rhizocarpon g^eminatum Korb. Sysl. p. 259 : Bader.
31. Rh. geographicum v. atro-virens Korb. Syst. p. 263:
Bader.
32. Tichothecium pyg-mseuin Korb. Sert. p. 6, sur Lecidea
fusco-atra v. lumosa : Bader.
Lichens des pentes gypseuses au-dessus des plâtrières
de Granges, Valais moyen, cueillis et communipés à l'auteur
par Monsieur le président Wolf.
1. Placodium bracteatumv. campestre Midi. Arg., Lecanora
bracteata a. campes tris ïh. M. Fries Scaud. p. 223; Lecanora
friahilis p bracteata et y citrina Schccr. Enum. p. 64, pr. p.
— Le thalle est plus clair, plus souffre que dans la var. alpina
de la vallée de Bagnes, et il est bien fructifié dans cette localité.
2. Placodium (sect. Acarospora) nodulosum Mull. Arg., Par-
melia nodulosaEl. Fries Lichenogr. europ. p. 185(ad specim.
Dufoureana); Urceolaria nodulosa Schœr, Enum. p. 92.
Thallus mono})hyllinus, dein subcrustaceo-confluens; squamu-
lae 1*2-3'"'" lat.e, obtuse crenato-lobatœ, applanatte, medio
vulgo uîonocarpica?, dein ampliores et varie intricatiin spurie
confluentes et partim prolifero-lobatae et pro parte noduloso-
intumescentes, crassula^, lacteœ, cretaceo-v. minute granuloso-
pulveruIentiB, conjunctim thallum grosse noduloso-glebosum
formantes; apothecia prirnum nunc margine aibo prominente
tenui cincta, nunc eo plane destituta et in thallum iminersa.
dein ob squamaruni turgescentiam magis prominenlia et 1 ad
1 '^/gi'iii |.^tf) ^x latins aut angustius aut vix distincte ab ipso
thallo marginata et Lecanoram simulantia, semper plana aut
demum convexiuscula, juniora rufo-sanguinea, demum obscure
fusca aut nigricantia; sporœ in ascis multisporis globosfe v.
— 55 —
globoso-ovoideœ, 4-5i/2[x longœ. — Cette plante fort rare et
bien peu connue n'a été observée jusqu'ici qu'en Espagne. Les
échantillons du Valais sont bien conformes, sous tous les rap-
ports, à ceux de mon herbier, de l'Espagne, et qui viennent de
Dufour même.
3. Urceolaria scruposa v. cretacea Sch;vr. Enum. p. 90; la
plante est bien typique et conforme aux échantillons de Schier.
Lich. helv. exs. N^ 291.
4. Psora decipiens f. dealbata Mass. in Korb. Par. p. 119.,
— Croît avec la forme suivante.
f. cretacea Miill. Arg., thalli squamulœ cretaceo-albai, pri-
mum heves, deincretaceo-pulverulentfe. — Quand la plante est
stérile, elle s'approche des squamules du Placodiura nodulosum,
avec lesquelles elle croît parfois mêlée, mais on l'en distingue
aux squamules concaves.
5. Thalloidima alutaceum Anzi Neosymb. p. 9, trouvé seule-
ment à l'état stérile et avec les spermogonies.
6. Lecidea (sect. Lecidella) scabridula Miill. Arg., apothecia
in thalio aliène hospitnntia. erumpentia, mox emerso-sessilia,
similia iis Lecideœ supersparsœ Nyl., sed crassius et promi-
nentius marginala, scabrido-opaca, atro-fusca, madefacta sub-
mollia ; epithecium fuscum, lamina et hypothecium hyalina,
illud inferne fuscum, paraphysjes facile segreganda^, tenella?,
asci auguste cylindrici, 8-spori ; sporre 9-11 [x long;e, cire. 3-4[jl
latae, hyalinye, simplices (etiam in solut. k), oblongo-ellipsoi-
deœ, utrinque obtusœ. — Crescit in jugis thallinis Placodii
nodulosi.
Licheas des peates 'rocheuses situées au N.-O. du pont du Ehône
entre Brigue et Naters,
cueillis par l'auteur le 15 sept. 1880, à l'occasion de la réunion
à Brigue de la Société helTétipe des sciences naturelles.
1. Omphalariapulvinata Nyl. L. Par. 103, v. laxa Mail. Arg.
Ccespitum laciniée fere segregatim crescentes, basi tamen laxe
— 56 —
gregatim ad gomphum communern aheunles, valde evolut?e,
elongat;e, subinde 1-1 1/3'^'° longue, adscendentes, juvéniles ta-
men ut in forma normal! confertim Cces|iitosa', undique lœves,
subnigne v. fusco-nigne, siccie rigidœ, madefacUo satis molles.
Apothecia juvenilia tantum visa. — Abondamment sur les pa-
rois de roches humides.
V. pachyphylla Mull. Arg. Thallus 1-2 i/g*^™ '^itus, mono-
phyllus, varie inciso-partitus et lobatus; lacinite insigniler in-
crassatœ, siccœ eximie rigidte, amplœ, i-lS"*™ latae, nigrae v.
fusco-nigrse, tota superficie superiore priesertim verruculo-
so-asper?e v. nigro-granulospc. Apothecia non bene evoluta.
— Valde distinctaet speciem propriam simulans, prima fronte
Plectopsoram cyathodem Mass. imitans, at structura anato-
mica omnino diversa , gonidia enim in séries moniliformes
disposita non offerens. Cseterum ad amussim cum Omphalaria
pulvinata quadrat et a varietate prœcedente separatim cres-
cit. Plantée insuper Algis nonnullis prœsertim e Scytonema-
cearum ordine conspurcat;e sunt. — Sur les mêmes parois de
roches humides que la var. précédente.
2. Thyrea Notarisii Mass. Sched. crit. p. 107, N» 174. Abon-
damment et bien fructifié sur les mêmes roches humides que
les deux précédents. — Le thalle est souvent finement granu-
leux, et son intérieur ne montre pas les filaments hyalins rami-
fiés qui se voient dans les Omphalaria. Je l'avais déjà observée
auparavant en Suisse, sur des parois humides de calcaire entre
Aigle et le Sépey. La plante est répandue dans le Midi.
3. Stereocaulon nanum Ach. Meth. p. 315. Sur les blocs de
la pente, mais rare. Celte singulière plante, connue seulement
à l'état stérile, et qui n'est très probablement pas un vrai Stereo-
caulon, ne semble pas avoir été observée en Suisse depuis
Schleicher, car Sch^erer ne l'avait jamais trouvée (vid. Schœr.
Spicileg. p. 273). Elle est comme une Lepra dendroide, haute
de 2-8"""^, d'un blanc cendré légèrement bleuâtre sur le vivant.
4. Physcia pulverulenta Fr. v. lilacina; Parmelia pulveru-
lenta v. lilacina Arnold in Flora 1863 p. 2. Sur les blocs.
5. Placodium valesiacum Miill. Arg. Thallus cire. l-4c™ dia-
— 57 —
métro œquans, lotus opaco-aihus, leniiissinie siihpulvei'iiloiitus,-
centro nreolato-depresso-glehosus, peripherice pulchrc elfigu-
rato-laciniatus, laciniiip arcte adnata», adpresso-adplanatœ,
Liltimaî latiusciile rotiindata^ et subcrenatae, marcine ultimo
nonniliil turuido et subgranuloso leviter concavfe; apothocia
nutnerosa, 1-1 Vs™"' ''^^"- niargo tenais et primum prominehs,
albus, demiim undulatus: discus subplanus, gilvo-fuscescens
V. gilvo-pallescens, epruinosus; lamina cum hypothecio hya-
lina, epithecium crassiuscule flavescenti-fuscum, paraphyses
conglutinatffi, asci subangusti, 8-spori; spone oblongo-ellipso-
idese v. ovoideae, H-1^[;l longse, 5-6[jl latœ; gonidia diametro
10-1 2 IX œquantia. — Primo intuitu fere cum PI. savicolo v.
alhopulverulento convenit, sed apothecia aliter colorata, thal-
lus undique albus et laciniao ultinife subconcavie iatiusculœ,
quo charactere, pneter sporaruni minutiem et colorem apothe-
ciorum, etiam a subsimili PI. suhcandicante Miill. Arg. e val-
lée de Bagnes, di versa est. — Sur les blocs, rare. «
6. Buellia heteropsis Mull. Arg. Simillima est diversissiniie
Lecideœ confluentulœ Mull. Arg. (in Flora Ratisb. 187:2, p.
536, ubi sporaesimplices et hyalinœ), nec non Buelliam nlym-
picam Miill. Arg. (Licli. Beitr. N° 159) satis bene simulans at
magis stenospora et microspora et hypothecio crasso atro-fusco
pnedita, athallina (thallus saltem non observatus); apothecia
numerosa, approximata (haud seriata), plana, Vs'Vi"'" \'aI<^-,
prominenter et tenuiter marginata, discus rufescenti-ater v.
ater, demum turgescens v. hemisph;ericus, intus concolor; la-
mina hyalina, epithecium fuscum, hypothecium crassum et
atro-fuscum, paraphyses graciles, superne capitatœ et articu-
latae, asci cylindrici, apice pachydermei, 8-spori; sporte gra-
ciles, 10-12 [;l longae, 31/2-5 v, saepius S^/^ix latae, oblongato-
ellipsoideae, e viridi fuscœ, 2-loculares. — Prima fronte facile
pro forma macra Lecideœ crusfulaùe aut L. goniophilœ lia-
benda. — Sur les blocs de la pente chaude.
7. Encephalographa (sect. Dactylospora) pulvinata Mull.
Arg., Leciographa pulvinata Rehm in Lojka Bericht 1869,
p. 500. — Parois de roches humides sur Dermatocarpon minia-
- 58 -
tum V. papillosum, assez fréquemment. — Les paraphyses et
autres parties de la lamina jaunâtre présentent les micro2;oni-
(iies et la plantule est donc un Lichen parasitique, non un
Fungus du groupe des Hystérinées.
8. Dermatocarpon miniatum Th. Fries Arct. p. i253 v. papil-
losum Miill. Arg., Endocarpon miniatum v. papillosum Anzi
Cat. p. 102. — Sur les mêmes roches humides que les Ompha-
laria.
— V. pruinosum Miill. Arg., Endocarpon miniatum v. pt^ui-
nosum Mass. Hic. p. 183. — Avec la var. précédente.
9. Endocarpon adscendens Miill. Arg., Dermatocarpton pu-
sillum V. adsceidens Anzi Cat. p. 103, et Lich. Longob. exs.
N" 219; Dermatocarpon pulvinatum Korb. Parerg. p. 308,
excl. syn. Th. Fr. — Sur les blocs, mêlé à Collema Tnultifidum
V. jacohœifolium Schser., à divers endroits de la localité,
même en bas dans les prés.
IQ. Enddcarpiscum GuepiniNyl. in Flora 1864. p. 487.— Sur
les blocs, observé seulement à l'état stérile, mais son mode de
fixation et son système vertgonimique ne laissent pas de doute
sur la plante.
Dans la même localité je crois avoir reconnu sur place d'au-
tres Lichens rares, comme Limboria actinostom.a^ Paora tes-
iacea et probablement une Pyrenopsis ; mais n'étant pas pour-
vu des outils nécessaires, je n'ai pu en détacher des échantil-
lons pour en faire l'étude exacte.
Enumération de pelques Lichens des hautes Alpes du Valais
recueillis à plus de 10,000 pieds ou de 3,000 mètres
d'altitude et communiqués à l'auteur par des membres (cités)
du Club alpin suisse.
1. Collema multifidum f. terrestris Arn. Ausll. 11 Serlosgr,
p. 18, au sommet du Mettelhorn, à 3,410'» : Kundig.
- 59 -
i. Gyrophora corrugata; Umhilicaria corrugata Nyl.
Scand. p. 119, au Weissmies dans la vallée de Saas, à 4,000'" :
prof. Wolf.
3. G. cylindrica Ach. Meth. p. 107, f. fimbriata Ach. Univ.
p. 224; Umhilicaria polymorpha d. fimbriata Schœr. Enum.
p. 26, au Schwarzhorn sur Tourtemagne, à 3200™ : Eberhardt
et Privât.
f. denudata; Gyrophora prohoscidea^ denudata Turn. et
Borr. Lich. Brit. 219; Umhilicaria poly^norpha ol cylindrica
et nudiuscula Schter. Enum. p. 22, au Weissmies, 4,000'" :
Wolf.
4. G. reticulata Th. M. Fries Scand. p. 166; Umhilicaria
anthracina y reticulata Schaer. Enum. p. 28, au Schwarz-
horn sur Tourtemagne, 3,200™ : Bader, et au Distelgrat de
l'Aletsch, 3,400n>: Âlfr. Brun.
5. Parmelia encausta v. atro-flisca; Parmelia ceratophylla
â atro-fusca Schter. Enum. p. 42, au Distelgrat dans le Stock
de l'Aletsch 3,400™ : Alfr. Brun, au sommet du SchOnhorn
(Simplon) : Wolf, et au Za de Lano : Wolf.
6. P, fahlunensis Ach. Meth. p. 203, au Schwarzhorn sur
Tourtemagne, 3,600™ : Privât.
7. P. styg-ia Ach. Meth. p. 203, avec la précédente : Privât.
8. P. lanata Wallr. Comp. 3, p. 529, au Distelgrat de l'Aletsch,
3,400™ : Alfr. Brun, au Schwarzhorn sur Tourtemagne, 3,600™:
Privât.
f. minuscula Nyl. Lapon, or. (Suppl.) p. 120, à la Bella
ïola, 3,090™ : Kiindig, et au Matterhorn ou Cervin : GiJttinger.
9. Amphiloma ele^ans v. ferax Mlill. Arg. in Flora Ratisb.
1875 Lich. Beitr. N^ 36, au Distelgrat de l'Aletsch, 3,400™:
Alfr. Brun.
f. discretulum, thalli licinulae abbreviatie et plus minusve
discreto-sparsse (stériles tantum visae), forma, crassitie, super-
ficie et colore bene cum var. ferace congruentes, cœterum pro
parte frigore ut videtur albidœ fact;e et quasi bicolores; au
sommet de la Rosa-Blanche : Wolf.
10. Placodium (sect. Acarospora) chlorophanum Fw'. L. Flor.
— 60 -
Siles. 31, Pleopsidium flavum var. chlorophanum Kdrb.
Syst. p. 114, au Weissmies dans la vallée de Saas, 4,000™ :
Wolf.
V. rugulosum, habitus, thalli et apothecioruin forma ut in
prœcedente, sed thallus minus kete flavuset superficie undique
minute rugulosus et opacus; sporœ evolutœ ex apotheciis vix
leviter emergentibus 3-5 [x longœ et 1 Va''^!^ latte, copiosissinice.
— Au sommet du Schonhorn (chaîne du Simplon), sur Horn-
blende : Wolf.
11. PI. concolor v. angustum Arnold Brenner p. 234, à la
Dufourspilze du Monte-Rosa : Wolf, sur le Sallel et dans le Ka-
min (cheminée) de la même montagne : Wolf, au Distelgrat de
l'Aletsch, à 3,400™ : Alfr. Brun, et au sommet de la Dent du
Midi, à environ 3,200™ : Chavel.
V. subeffusum; Sguamaria concolor v. siihejfusa Nyl. in
Buliet. de la Soc. bot. de France 1863, p. 261, au Weissmies,
vallée de Saas. à 4.(X)0m : Wolf.
12. PI. disperso-areolatum Korb. Syst. p. 117, Haut de Cry :
Wolf, à la Cabane du Matterhorn : Wolf, au sommet du Mettel-
horn, à 3,400'" : Kiindig, au Distelgrat de l'Aletsch, à 3,400™ :
Alfr. Brun.
13. PL gracile Miill. Arg. in Flora Ratisb. 1875, p. 61 (L. B.
N" 38), Distelgrat de l'Aletsch, 3,400™ : Alfr. Brun.; et au
Weissmies, à 4,000™ : Wolf.
f. atrata Mull. Arg. 1. c, avec la précédente au Distel-
grat : Alfr. Brun.
v. amœna Mull. Arg. 1. c, avec les deux précédentes:
Alfr. Brun.
14. Thalloidima cong-lomeratum Mass. Rie. p. 97, au Distel-
grat de l'Aletsch, à 3,400™ : Alfr. Brun, et au sommet du
Monte-Rosa : G. de Candolle.
15. Lecanora polytropa p alpina f. acrustacea Sch<Tr. Ennm,
p. 81, au Weissmies. à 4,00{^™ : Wolf.
16. L. (s. Aspicilia) cacuminum Miill. Arg. in Flora Ratisb.
1868, p. 369, au sommet de la Dent du Midi : C de Candolle,
Chavel.
- 61 -
17. L. (s. Aspicilia) depressa Nyl. Scand. Suppl. p. 137;
Lecanora gibbosa p lœvata Th. M. Fries Scand. p. 276, au
Distelgrat de l'Aletsch, à 3,400 ■" : Alfr. Brun.
f. athallina: Lecanora cinerea v. lœvata f. athallina
Nyl. Notis. Sallsk. e.v Th. Fr. Scand. p. 227, au sommet du
Mettelhorn, à 3,400'" : Kiindig. — Notre plante ne montre que
çà et là un faible rudiment de thalle blanchâtre comme anneau
incomplet autour des apothécions.
18. Lecania (s. Haematomma) ventosa Mull. Arg. Lich. ge-
nev. p. 47, Hœtnato'nitna ventosum Korb. Syst. p. 152,
SchvvarzhornsurTourtemagne, à 3,200"' : Privât et Eberhardt.
19. Blastenia ferruginea v. melanocarpa Mull. Arg. in Flora
Ratisb. 1875, p. 62, au Distelgrat de l'Aletsch, à 3,400'" : Alfr.
Brun.
20. Lecidea (s. Biatora) decolorans v. granulosa Wahlenb.
Lapp. p. 477, stérile, au Schwarzhorn sur Tourlemagne, à
3,200"' : Eberhardt.
21. L. (s. Lecidella) armeniaca v. aglssotera; L. aglœotera
Nyl. in Flora 1872, p. 365, avec la précédente : Eberhardt.
22. L. (s. Lecidella) elata Schœr. Enum. p. 123, au sommet
de la Dent du Midi, à 3,200"' : Chavel.
23. L. (s. Lecidella) plumbea Mass. Rie. p. 74, Anzi Cat.
p. 81, au Distelgrat de l'Aletsch, des traces seulement, à 3,400"':
Alfr. Brun.
24. L. (s. Lecidella) Wolfiana Miill. Arg. thallus orbillas vix
centimetrum latas efficiens, ex olivaceo/usco-nigricans, tarta-
reus, subrimoso-areolatus, areolte in hypothallo nigro subgle-
bosie et obsolète foveolato-rugulosœ, nitidulse; apothecia atra,
sessilia (non deplanato-adpressa), VrVs'""' ^^^^, plana, tenuis-
sime marginata, margo vix prominens demumque evanescens,
discusnitidulus, evolutus leviter convexusetater; lamina nana
et hyalina, superne seruginosa, epithecium intense smaragdino-
aeruginosum, hypothecium hyalinum, paraphyses conglutina-
tœ, asci oblongo-obovoidei, superne late rotundato-obtusi et
pachydermei, 8-spori; sponesimplices ethyalinte, 6-9(0. longœ,
4[x latte, latius v. angustius ellipsoideœ. — Similis L. inserenœ
— 63 -
Nyl. e monte Ben Lawers. sed magis nitidula et microspora.
Prima fronte etiam L. tenebrosam Fvv. simulât, quje apotheciis
subinnatis, lamina muito altiore et paraphysibus facile segre-
gandis pneter alia distat. Juxta Lecideam griseo-atram Fw.
inserenda est. — Ad saxa gneissiaca montis Weissmies, in
valle Saas, altit. 4,000°!, cum Placodio chlorophano et Gyro-
phora corrugata : prof. Wolf, oui grato animo dicata,
25. L. (s. Lecidella) lapicida f. ecrustacea; Lecidea poly-
carpa f. ecrustacea Anzi Exs. N" 399 et Muil. Arg. in Flora
1875, p. 63; avec le N» 23 : Alfr. Brun.
26. L. (s. Lecidella) declinans Nyl. in Flora 1878, p. 243, f.
ecrustacea; thallus deficiens; apothecia plana v. demum con-
vexa, solitaria v, pro parte conglomerata, epithecium olivaceo-
nigricans, lamina obscure subhyalina, hypothecium valde et
late obscurato-pallidum, paraphyses superne distincte articu-
latae, non moniliformes; sporœ ellipsoidcce, 10-13[x longue. In
monte Malterhorn s. Cervin ad Cabane du Club alpin, 3,200"' :
Wolf, Giittinger.
V. CYC\ocâ,ri^&; Lecidea ochromela v. cy clocarpa MuU.
Arg. in Flora 1871. p. 402, au Schwarzhorn sur Tourtemagne,
à 3,200'" : Privât.
Ohservatio. Sub Lecidea ochromela thallo ferrugineo 3 et
ultra Lichenes diversi occurrunt :
a) Lecidea confliœns f. ochromela Nyl. Add. Lich. And.
Boliv. p. 381, sporis parvis ut in vera L. confluente Ach., la-
mina virente, liypothecio crasso fusco-nigro, etiam in monte
Schuarzhorn, sed minus alte a cl. Privât lecta est.
h) Lecidea declinans f. ochronela. quœprimitiva L. con-
fluens v. ochromela Ach. Meth, p. 41, Univ. p. 174 esse vide-
tur, quiB etiam L. lapicida 4 ochromela Nyl. Scand. p. 226,
sporis pauUo majoribus, lamina virenti-obfuscata, hypothecio
cr'asso fumoso-fusco, tenui viso obscure hyalino, frequens in
Alpibus graniticis europa^is.
c) Lecidea lapicida v. oxydata; Lecidella lapicida f. oxy-
data KOrb. Par. p. 208, hypothecio pallido v. subincolorato-
hyalino. qua» in monte Schwarzhorn paullo infra 10,000 ped.
etiam a cl. Privât lecta est.
27. L, (s. Lecidella) subinvoluta Mull. Arg., thallus deficiens:
jipotheciii ut in L. Kiindigiana, formam gracilein LecidoiC Pilati
siinulaiitia, seinper concava, alte et crasse subinvoluto-margi-
nata, margo nitidulus; lamina cum hypotheciohyalina, epithe-
cium pulchrecœruleum, paraphysesfacilesegregandie, superne
distincte articulât*, asclH-spori; sporicsuboblongato-ellipsoidene,
14-15[x long;e, 5tx lat;e. — Valde Lecideani Kiindigianam si-
mulans, sed hypothecium et spone alia. A L. Pilati gracilitate,
paraphysihus iiaud conglutinatis et sporis majoribus distincta
est. — Ad saxa gneissiaca in monte Weissmies vallis Saas,
ait. 4,000m : Wolf.
^ 28. L. (s. Lecidella) vitellinaria N)\. Bot. Notis. 1852, p. 177,
Scand. p. 218, sur le thalle de Gandelaria vitellina, au Weiss-
mies : Wolf, au Rothhorn sur Zermatt : Mull. Arg., et aussi au
Mont-Blanc, aux Buts du Miage au-dessus des Contamines :
Mull. Arg.
29. L, (s. Eulecidea) confluens Acli. Meth. p. 40, Nyl., Th.
Pries., Korb., au Schwarzhorn sur Tourtemagne, à 3,200'":
Privât et Eberhardt.
f. steriza; Biatora confluens ^steriza Miill. Arg. Enum,
Lich. gen. p. 55, à la Cabane du Matterhorn, avec Lecidea
declinans f. ocrustacoa : Wolf, et au Weissmies : Wolf.
30. L. (s. Eulecidea) vorticosa Korb. Syst. p. 251, au Distel-
grat de l'Aletsch. à 3,4œ'" : Alfr. Brun.
31. L. (s. Eulecidea) KùndigianaMull. Arg., thallus deficiens;
apothecia nigra, Va'Vs""" '•^'^^•' semper gyalectiformi-concava,
alte prominenter et quasi involuto-marginataet demum grosse
plicato-angulosa, discus planus, subinde marginibus magis
conniventibus quasi rimiformis; lamina 40-50[jl alla, intense
œruginosa, epithecium nigro-œruginosum, hypothecium cras-
sum et intense atro-fuscum, paraphyses conglutinatie, asci an-
gustiusculi et 8-spori; sporaî 10-14[/. longœ, 3-3*/o2[a latte, pri-
mum ellipsoidccB. dein elongato-ellipsoidecC (caîterum hyalinse
et simplices). — Ad L. Pilati Korb. etL. auriculatam Th. Fries
accedit, sed apothecia multo minora, semper alte et nitide
marginata, sporie majores. L. plana Lahm dilFert hypothecio
- 64 -
hyalino aliisque. — Ad saxa qiiartzosa in summo monte Bella
Tola, altit. 3,090'" : Kundig (cui species grato aninio dicata),
et ad saxa quartzoso-s'chistosa montis Weissmies. ad 4,000 •" :
Wolf.
32. L. (s. Eulecidea) Gûttingeri Mull. Arg. thallus tartareus,
ochraceo-cinereus, dilïracto-areolatus, areolte vexato-rimulosEe
et acute verruculosœ, hypothallusconcolor; apothecia V5-V2"""
lata, pulvinulatim aggregata et partina subsolitaria, adnato-
superficialia, nigra, nitidula, semper proniinenter n)arginata
et mox rugoso-plicatula, margo turgidalus, sœpe satis conni-
vens, disons planus et ater; lamina intense œruginosa, cire.
40-50[x alta, epithecium ceruginoso-nigricans, hypothecium
crassum atro-fuscum, paraphyses arcte eonglutinatae, asci ob-
longato-obovoidei 8-spori; spone 9-13 (x longœ, 4-5 p. latœ,
ovoidetc vel oblongato-ovoideœ, cœterum simplices et hyalincio.
AffinisL. confœderanti Njl. in Flora J873, p. 296, qute sporis
rainoribus et apotheciis arctius congestis differt. — Apothecia,
si crescunt segregatim, haud maie L. Kundigianam extusintus-
quesimulant, sedsporseambitu latiores, apothecia plusminusve
dense aggregata margine paulo tenuiore undulato et subcre-
nato cincta sunt. — Crescit in periculoso monte Matterhorn seu
Cervin : Giittinger (cui species grate dicata).
33. L. (s. Sporastatia) morio v. coracina Schœr. Enum.
p. 108 pr. p., Sporastatia testudinea p coracina Th. M.
Fries Arch., p. 224, au Schwarzhorn sur Tourtemagne, à 3000'":
Privât et Eberhardt, au Schonhorn du Simplon : Wolf, et au
Matterhorn ; Giittinger.
34. L. (s. Sarcog-yne) simplex v. strepsodinea; Sarcogyne
privigna v. strepsodinea Korb. Syst., p. 266; au Distelgrat
de l'Aletsch, à 3400'» : Alfr. Brun.
35. L. (s. Eimulariella) limborinella Miill. Arg,, thallus ob-
soletus; apothecia fusco-nigra, opaca, rugulosa, Va '""^ '"'''^j
madefacta mollia, convexa, margo crassus, valde connivens et
discum usque ad depressionem punctiformi-urceolarem centra-
lem obtegens, dein in lobos irregulares 4-6 rumpens et apo-
thecia stellatim aperientia simulans, juvenilia vertice rima
- 65 -
stelhiri aperientiti, raro centro latiuscule aperta: lamina salis
alla, cum livpothecio fuscescenti-hyalina, epitheciuni fuscum,
asci myriospori: spora^ arciininulissimœ, laie eliipsoidea^,
loni^iludine lantuin ^jj. ;equanles. — Sarcogyne urceolata Anzi
nostra:' habita accedit, sed sporis gaudet majorihus subglobosis
cire. 4[j. longis,'etcurn L. siniplice coadunari non potest. — Ad
saxa micaceo-quartzosa monlis Weissinies, Saasthal, ait. 4000"i:
Wolf.
Similis Lecidea limborina Lamy Cat. N" 46^, seu Rimularia
limborina Nyl. in Flora 1868, p. 346, sporis majusculis et ascis
8-sporis omnino di versa est et Lecidea^ sectionem Rimulariam
Miill. Arg. constituit. Sect. Rimulariella differtenim a Lecideœ
seet. Rimularia : ascis multisporis.
36. Buellia verruculosa Th. Fries v. tenella Mull. Arg., Buel-
lia oceUata v. tenella Miill. Arg., in Flora 1875, p. 6i; au
Distelgratde l'Aletsch, à 3,400 '» : Alfr. Brun.
37. Catocarpus alpicolus; Buellia alpicola Anzi Cal.
p. 90, Th. Fr. Spitzb., p. 4r3, Lecidea alpicola Nyl. Scand..
p. 247; Rhizocarpon chionophilum Th. Fries Scand., p.
612 ; au sommet de la Dent du Midi : Chavel.
38. Catocarpus Anzianus Miill. Arg., similis Rhizocarpi
geographici varietati atrovirenti, at apothecia minora, mox
convexa, asci 8-spori, spora^ 2-loculares, tantum circa 10-16[x
longcB.
— — a genuinus Mull. Arg., Buellia effigurata Anzi Cal.,
p. 90; Exs. 284, thalli areohe angulosa% supra hcves, citrino-
flava?, hypothallus niger fere omnino obsoletus. spone absque
halone amplo 12-14 (x longœ, vix duplo longioi^es quam lata\
— Thallus non efïiguratus est, sed inler areolas specim. An-
ziani areoke aliœ magis effiguratje occurrunt quœ Placodio
chloropliano adscribendœ sunt. — In Alpibus editissimis Bor-
miensibus : Anzi I. c.
p intermedius Miill. Arg., thallus magis virens et hypo-
thallus ater inler areolas valde pranlominans, areohe Iseves,
sporœ ut in var. a, sed leviter minores. — Hœc est Lecidea
geographica v. sphœrica Sch;er. Spicil. p. 124 elEnum. p. 106
5
- 66 —
(fide specim. Schser.), qua* a cl. Korber (Syst. p. 262) dubi-
tanter ad Rliizocai-pum viridiatrum relata fuit. — Incacuniine
montis Susten : Schier., et in sumirio Monle-Rosa : Cas. de
Gandolle (in hb. Mull. Arg.).
Y rugulosus Miill. Arg., hypothallus ater valdeevoiutus,
areol» subverruciformes, niargine hypothallo subatro cincta»,
superficie ex atro-virente expallentes et rimuloso-rugoste; spo-
ne 10-15[ji. longae, duplo et quod excedit longiores quani latie,
i.e. ambitu paullo angustiores quain in var. a et fi. — Habilu
bene distat, sed superficies areolarum etiain in aliis Lichenibus
simibter variât (ex. gr. in Placodiis et in Rliizocarpo geogra-
phico) et anibitus sporarum non satis differt ut planta spécifiée
segregari possit. — Habitat in monte Malterhorn s. Cervin :
Giittinger.
39. Rhizocarpon geographicum v. alpicolum Ktirb. Syst.
p. 263, Alpes sur Zermatt : Kundig.
40. Nesolechia Bruniana Mull. Arg., in Flora Ratisb. i875,
p. 62; au Distelgrat de l'Aletscli, à 3,400"', parasitique sur
le thalle du Tlialloiditna conglomeratum : AllV. Brun.
41. Tichothecium gemmiferum Korb. Par. p. 468, au sommet
de la Dent du Midi, sur le thalle de divers Lichens: Chavel.
IVEATE^IAXJX
POUR SERVIR A
LA FAUNE DES INSECTES DU VALAIS
Par E. FREY-GESSNER
ORTHOPTÈRES (Orthoptera).
Dans le Traité de zoologie du D»" C. Glaus, professeur h Vienne
en Autriche (ouvrage traduit en français par le prof. Moquin
Tandon, Paris 1878), l'auteur introduit les insectes comme qua-
trième classe (Hexapodes) du cinquième type (Arthropodes).
Les Orthoptères en forment le premier ordre. Ces insectes
possèdent des organes buccaux pour mordre et pour broyer ;
leur métamorphose est incomplète et, comme caractère de l'or-
dre, ils possèdent deux paires d'ailes en général dissemblables;
cependant ces ailes sont souvent courtes, même rudimentaires,
ou bien elles manquent complètement.
Voici l'arrangement des sous-ordres :
1. Thysanoures. Comprend les familles des Campodides, des
Podurides et des Lepismides. On trouve ces insectes surtout
sous l'écorce desséchée des arbres, sous les pierres, dans les
mousses, même dans les armoires où sont conservées les provi-
sions de bouche; il y en a qui sont bien connus sous le nom
de « puces de neige », parce qu'on les rencontre assez souvent
sur les bords de la neige, quand un beau soleil a commencé à
fondre cette couverture jetée par l'hiver sur le terrain.
2. Orthoptères proprement dits, dont nous nous occupe-
rons dans ce petit travail.
— 68 —
3, Orthoptères pseudo-névroptères, renfermant les familles
des Thripsides, des Psocides. des Termites, des Perlides, deg
Ephémérides et des Libellulides. Les ailes des individus com-
plètement développés sont membraneuses, offrant toutes les
quatre la même structure; il n'y a que les Perlides dont les
ailes postérieures soient pi issées, seulement en forme d'éventail
avec un petit nombre de plis. Les larves et nymphes des trois
dernières familles vivent dans l'eau.
Orthoptères proprement dits (Orthoptera genuîna).
La tète est bien développée, parfois très grande, les mandi-
bules fortes et inégalement dentées; ils sont grands mangeurs,
doués d'une digestion admirable. Les ailes antérieures sont
plus étroites que les postérieures, plus dures, parfois coriaées;
les ailes postérieures membraneuses se plient en éventail chez
les Blattes (voir: Etude sur l'aile des Orthoptères, par M. H'
de Saussure. Zool. V^ Série, ïom. X, cah. 3) et chez les For-
ficules même encore une ou deux fois en travers, particula-
rité qui se présente admirablement dans les ailes compliquées
des Forficules, qui les cachent sous leurs courtes élytres. Les
mâles de la plupart des Locustaires, des Grylliens et des Acri-
diens ont la faculté de striduler; cette propriété se rencontre
aussi chez quelques femelles de Locustaires, on verra plus tard
de quelle manière. M. A. Yersin a bien observé quelques-uns
de ces chants et les a mis en notes (voir ses travaux sur la stri-
dulation des Orthoptères dans les bulletins de la Société vau-
doise des sciences naturelles : 1832, 1853 et 1834).
Il y a des Orthoptères à l'état parfait pendant toute l'année;
ceux des maisons s'accommodent pourtant moins aux saisons
que ceux qui vivent en plein air. En général, les œufs sont
pondus en automne, ordinairement dans la terre, dans des en-
droits cultivés ou non, exposés au soleil. Ces insectes savent
parfaitement choisir les endroits qui ne sont pas remués pen-
dant le développement des œufs. Le printemps fait éclore les
jeunes larves, qui sont dépourvues d'ailes, mais ressemblent du
— 69 —
reste aux adultes; elles "mangent autant que possible pendant
l'été, en changeant plusieurs fois de peau jusqu'à l'état parfait.
Une particularité essentielle de la métamorphose incomplète,
c'est que la nymphe n'entre pas en état de repos avant de se
transformer en insecte parfait; elle se remue et mange comme
dons l'état de larve. Il y a des Orthoptères à ailes et élytres
courtes, et même rudimentaires ou nulles, qui au premier coup
d'(til sont difficiles à distinguer comme larves, nytnphes ou in-
sectes parfaits. Les larves et nymphes ne sont pas encore capa-
bles de s'accoupler, leurs organes génitaux ne sont pas encore
parfaitement développés et la position des ailes est renversée.
C'est encore M. A. Yersin qui a décrit les mues de ces insectes
dans un de ses nombreux travaux (Note sur la dernière mue
des Orthoptères et note sur les mues du grillon champêtre :
Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles, 1855
et 1838). En automne, après avoir soigné leurs œufs, la plu-
part des Orthoptères périssent; il n'y a que quelques Blattes,
Grillons, Forficules et des plus petits Acridiens qui hivernent
soit dans les maisons, soit sous la mousse, dans des amas de
feuilles tombées, sous des pierres ou en d'autres lieux abrités
contre les rigueurs de l'hiver. Gomme nul cj,re n'est garanti
contre les parasites, les Orthoptères sont aussi envahis par ces
pensionnaires incommodes; non seulement ils sont tourmentés
à l'extérieur par des mites, mais ils le sont à l'intérieur par
des insectes diptères et hyménoptères et par des vers intesti-
naux qui ont souvent une longueur étonnante. Bon nombre
sont mangés par les oiseaux, les mantes, les fourmis, etc.
Les Orthoptères sont assez nombreux en espèces, mais c'est
surtout dans les pays chauds que se trouve la plus grande
masse des espèces et des individus de cette famille, surtout
ceux de grande taille et ceux dont les formes bizarres nous
étonnent. L'Europe nourrit relativement peu d'Orthoptères
(environ 350 espèces), et la Suisse, malgré la disposition favo-
rable de la chaîne des Alpes, dont les vallées divergent dans
toutes les directions de la boussole, n'est pas même dotée d'une
centaine d'espèces. G'est en Valais que se trouvent la plupart
- 70 -
de ces dernières; il n'y a que l'extrémité Est des Alpes suisses
et surtout le Tessin qui nourrissent une douzaine d'espèces
d'Orthoptères qu'on n'a pas encore trouvés en Valais, et qu'on
n'y trouvera probablement jamais.
Dans un petit travail sur les Orthoptères du Tessin (Mitthei-
lungen d. Schweiz. entoni. Ges. 1872, Tom. IV, pag. 17), j'ai
appelé ce canton le pays des Locustaires, tandis que je nomme
le Valais le pays des Acridiens. Dans les montagnes, la faune
ne présente rien de bien intéressant, mais dans les parties boi-
sées des environs du lac de Lugano, les Locustaires abondent
en individus et en espèces, tandis que les alluvions sablonneu-
ses du Valais, ses terrains à gazon court, ses marais plus ou
moins desséchés et ses collines arides à Sion et à Sierre, brûlées
par le soleil, parfois sans pluie pendant des semaines, favorisent
évidemment le développement des Acridiens. C'est justement
la chaleur intense de l'été dans le Bas- Valais qui a fourni à
cette région quelques espèces méridionales que l'on chercherait
vainement dans les autres parties de la Suisse; il faut même
parcourir de grandes distances dans les pays voisins avant de
retrouver des terrains favorables au développement de ces mê-
mes espèces. C'est aussi le Bas- Valais qui est le domicile per-
manent d'une sauterelle migratoire, et d'où, dans certaines
années, elle se répand sur tout le territoire de la Suisse occi-
dentale et septentrionale.
Heureusement les ravages des Orthoptères, dont on entend
parler de temps en temps dans les pays chauds, même au midi
de la Russie, ne sont pas connus en Suisse, ni même dans la
patrie de notre sauterelle migratoire. Les années dans lesquelles
ces destructeurs se multiplient tellement que, par instinct, ils
entreprennent leurs migrations, sont assez rares; comme ce
ne sont que des parties restreintes de terrain cultivé que ces
Orthoptères attaquent de la sorte, leurs dégâts sont plus ou
moins limités. Quant aux autres espèces, quoique nombreuses
en individus, leurs dégâts dans les pâturages, les jardins ou
les cultures sont encore moins considérables. Il y a quelques
années qu'on s'est plaint de la masse d'Acridiens observés dans
— 71 —
la Haute-Engadine. Je n'ai pas appris que quelque chose de
semblable fût arrivé en Valais. Les plus désagréables ici sont
encore toujours les grillons et les cafards dans les maisons, les
coui'tillières dans les jardins et les perce-oreilles dans les fruits :
poires, pèches, raisins, etc.
Toutes les espèces qu'on trouve en Valais, sauf deux, sont
décrites et en partie figurées dans le magnifique ouvrage du
D"" L.-H. Fischer, de Fribourg: Orthoptera europœa, Lipsiœ,
1853. Ecrit en latin, cet ouvrage classique traite de l'anatomie
extérieure et intérieure de ces insectes; il est orné de 18 belles
planches en partie coloriées.
M. le D'' G. Schoch a publié un petit travail en allemand :
Die schiceizerischen Orthoptern, avec des tables analytiques
pour faciliter la détermination. Zurich, Verlag von Câsar
Schmidt, 1876. Il y a là aussi un catalogue des espèces euro-
péennes, où les synonymes sont mentionnés, ce qui est bien
utile pour le classement des espèces décrites en même temps
par Fischer, de Fribourg, et par F.-X. Fieber, de Ghrudim. Ce
dernier a publié un synopsis des Orthoptères d'Europe dans
le journal scientifique Lotos, Prag, 1853, III.
Pour le classement d'après les nouveaux systèmes, on peut
aussi consulter les magnifiques ouvrages de M. G. Brunner de
Wattenwyl, à Vienne, sur les Blattaireset les Phanéroptérides,
et les brillants volumes de M. H' de Saussure, à Genève, sur
les Mantides et les Grillons. Mais dans ces ouvrages sont décri-
tes les espèces connues de tous les continents terrestres, de
manière que les quelques représentants du Valais y sont per-
dus comme quelques grains de sable dans les alluvions du
Khône.
Un travail intéressant a été fait par M. R. Meyer-Dur : Ein
Blick ilber die schweizerische Orthopternfauna , Bern 1859.
Dans l'introduction, l'auteur choisit une excursion dans le Va-
lais, depuis la Furka jusqu'à l'embouchure du Rhône, pour
démontrer la distribution horizontale et verticale des espèces.
Je profite ici de l'occasion qui m'est offerte pour remercier
les vénérables Religieux du Saint-Bernard et du Sim{)lon,
— 72 —
MM. CHinille Rosset et Etienne Joris, qui ont étudié les mœurs
(Je beaucoup d'insectes des environs de leurs célèjjres stations,
qui m'ont favorisé de leurs récoltes entomoiogiques et commu-
niqué leurs précieuses observations.
Les espèces connues des Orthoptères proprement dits sont
divisées par les auteurs en sept familles : Forficules, Blattides,
Mantides, Phasmides, Acridides, Locustideset Gryllides. Toutes
ces familles sont représentées en Valais, sauf les Phasmides.
Les Forficules, les Blattides et les Gryllides ne sont représen-
tées que par quelques espèces, les Mantides par une seule,
tandis que les Acridiens et les Locustaires abondent. La plu-
part des Orthoptères aiment la chaleur; il y a pourtant dans
les hautes Alpes quelques espèces qui sont propres à ces régions
froides. Rarement on en trouve dans l'intérieur des forêts,
mais on en rencontre abondamment dans les localités décou-
vertes. On verra aussi que les espèces d'une famille présentent
dans leurs mœurs des analogies qui les distinguent de celles
d'une autre famille.
Voici enfin la liste des espèces qu'on peut trouver en Valais :
Fam. Forficulides (Dermatoptera Burm.).
Les Forficules ou perce-oreilles sont bien connues partout;
leur surnom est une erreur aussi grande que si on rangeait la
cigogne parmi les oiseaux utiles. C'est pour sur un hasard fort
rare qu'une Forficule pénètre dans l'oreille d'un être quel-
conque. En général, les perce-oreilles se nourrissent de végé-
taux frais ou pourris; cependant j'ai rencontré assez souvent
des limaçons et des escargots à moitié morts entourés par de
nombreuses forficules qui semblaient s'en nourrir. Assez sou-
vent en automne on trouve ces gourmandes dans les grappes
de raisin, dans les pèches, les abricots, les poires, les fraises
et autres fruits dépourvus d'acidité. On n'en connaît que huit
espèces en Suisse, dont six ont été observées en Valais.
Forficula biguttata Fahr. Commune partout dans les hautes
Alpes, au-dessus de la limite supérieure des forêts. On la trouve
— 73 —
par familles sous les pierres. Le mâle se distingue par ses pin-
ces courbées en deux sens. Leurs mœurs ont été soigneuse-
ment observées par M. G. Kosset.
Forflcula auricularia L. La plus coimnune de toutes, ré-
pandue du Bas- Valais jusque dans les hautes Alpes. C'est l'es-
pèce qu'on trouve dans les fruits. Selon la forme plus ou moins
allongée ou circulaire de la pince du mâle, Fieber a distingué
les variétés cyclolabia et tnacrolabia.
Forficula albipennis Hagb. Dans les mêmes localités que la
précédente, assez souvent sur les arbres et les arbrisseaux,
beaucoup plus rare dans les montagnes. Les pinces des mâles
sont j)lus grêles.
Chelidiira alpina Bon. Découverte en Valais par M. G.
Rosset, dans les environs des bâtiments (dépendances de l'Hos-
pice du Saint-Bernard) dits : La Pierre. M. G. Rosset a très
bien observé les mœurs de cette espèce alpine, et c'est avec
grand plaisir que je cède à mon vénérable ami l'occasion de
publier lui-même ses observations dans les bulletins de la
Société murithienne.
Chelidura acanthopygia Gêné. Dans le Bas- Valais, moins
localisée que la précédente et moins rare; elle est le plus fré-
(|uente en automne dans les feuilles déjà sèches et roulées par
des insectes dont il est bien possible que la Ghelidura cherche
les chenilles pour sa nourriture.
Copiscelis minor de Geer. Gommun partout dans le voisi-
nage des fumiers; aime beaucoup à voler dans les champs,
comme certains coléoptères et petites mouches.
Fam. Blattides (Blattes, Kakerlacs, Cafards).
Ces animaux sont privés de pattes sauteuses; ils sont plutôt
plats que bombés et sont considérés comme omnivores.
Periplaneta americana Fabr. Espèce américaine, mais qui,
comme d'autres insectes de cette catégorie, s'introduit dans les
navires, voyage dans des pays lointains et, quand elle trouve
une nouvelle contrée favorable à sa progéniture, elle s'y accli-
-^ 74 —
mate et se propage comme les espèces indigènes. Cette espèce
se trouve pourtant assez rarement en Suisse.
Styiopyga orientaUs Fahr. C'est aussi une espèce arrivée
de l'étranger, mais déjà depuis bien des siècles et venant de
l'Est. On la trouve dans beaucoup de maisons, et elle doit être
considérée comme devenue complètement indigène. Elle est
bien connue chez nous sous le nom vulgaire de Cafard.
Phyllodromia germanica L. C'est la troisième espèce do-
miciliée dans les maisons; on la rencontre assez souvent et en
grandes sociétés dans les boulangeries et autres bâtiments qui
renferment des appareils de chauffage et des provisions de
farine.
Les autres espèces vivent en plein air, où on les trouve par-
ticulièrement dans le feuillage des buissons et des arbres sans
distinction, sous les grandes feuilles en rosettes des espèces
appartenant aux genres Carduus, Plantage, Verbascum, dans
les mousses, etc.
La plus commune est :
Ectohia lapponica L. (penspicillaris Hbst. F.).
On rencontre moins souvent :
Ectobia pallida Oliv. (livida Fabr.), et encore plus rare-
ment,
)) vittiventris Costa.
» ericetorum Wesm. qui est la plus petite de ces
espèces. .le l'ai trouvée à Sierre, sur les pins, sous les grandes
feuilles de chardons couchées par terre, et dans les toufles
d'Artemisia.
Fam. Mantides (Mantodea).
Les espèces de la Famille des Mantes habitent de préférence
les pays chauds; aussi n'y en a-t-il guère plus d'une dizaine
en Europe, et il ne reste pour le Valais que la seule
Mantis religiosa L., qui pourtant est assez commune dans
tout le Bas- Valais, partout où il fait assez chaud pour obtenir
par la culture un bon vin. On en remarque deux variétés, une
verte plus commune, et une brune plus rare, mais qui se trou-
- 75 —
vent ensemble dans les mêmes localités. L'insecte arrive à son
complet développement vers la fin du mois d'août et en sep-
tembre. Les femelles posent leurs œufs rangés dans une masse
spongieuse de la grandeur d'une moitié de noix, et la collent
contre la surface inférieure des pierres.
Il est facile d'élever ces singuliers insectes, seulement il faut
les tenir séparément, si on ne veut pas qu'ils se dévorent les
uns les autres. On les nourrit de toute sorte d'insectes plus
faibles qu'eux-mêmes; les Mantides sont carnassières.
Fam. Gryllides (Gryllodea).
Gryllotalpa vulgaris Latr. (la Courtilière).
Ce vilain insecte est aussi en Valais l'horreur des jardiniers;
il se nourrit de racines, et comme le terrain des cultures est
moins dur à traverser et que par conséquent les racines y sont
plus tendres, le taupe-grillon recherche de préférence ces loca-
lités.
Le taupe-grillon dépose ses œufs dans un trou qu'il se creuse
dans la terre. La manière de vivre de ces insectes est identique
à celle des autres grillons; seulement ils restent continuelle-
ment sous terre, et n'en sortent que pour chercher un autre
endroit, lorsque leur ancien domicile ne leur fournit plus assez
de nourriture, on bien s'il s'agit pour le mâle de la recherche
d'une femelle. On a prétendu qu'en détruisant les courtilières
on ferait autant de tort aux cultures qu'en prenant les taupes,
et que ces insectes se nourrissent de vers de terre; mais on a
déjà assez souvent observé que les vers ne font pas autant de
dégâts que les taupes-grillons. Quand on met les jeunes plantes
de salades, de choux, etc., en terre, et que l'on voit ces végé-
taux s'enfoncer et disparaître enfin complètement sous terre,
c'est bien là le fait de la courtilière et non celui du ver de
terre; mais, comme il y a des carnassiers enragés parmi les
chenilles des papillons, il peut bien arriver que, par un goût
particulier, des courtilières mangeront à l'occasion des vers de
terre. Dans tous les cas, la courtilière doit être considérée
comme plus nuisible qu'utile.
— 76 —
Drins les environs de Genève, on trouve dans le sable njouillé
du Rhône un tout petit taupe-grillon, le Tridactylus varie-
gaius Illig. Je ne l'ai pas encore trouvé dans les alluvions du
Rliône à Viège, Sierre, Sion et Martigny, mais il est possible
que ce joli insecte, tout à fait inofïensif, habite les sables de
l'embouchure du Rhône entre Chossel et Bouvcret. Ces courti-
lières font leurs galeries presque à la surface du sable mouillé,
ne s'éloignant que bien peu du centre de leur demeure. Quand
on les dérange, elles sautent comme des puces et il est ditlicile
de s'en emparer si l'on n'a pas de filet.
Parmi une centaine d'individus, il yen a à peine un qui soit
complètement ailé, tandis que les véritables taupes-grillons,
dans leur état parfait, sont tous ailés, mâles et femelles.
Chez plusieurs auteurs, les Courtilières sont détachées des
autres Orthoptères comme une famille à part : Gryllotalpina,
et les Tridactylus forment un genre de la famille Xyodea.
Véritables Grillons (Gryllodea Burm.).
Insectes en général herbivores, se trouvant, sauf le Gryllus
domesticus L., en pleine terre ou en plein air. Les antennes
sont longues et fines comme chez les Locustaires, mais les tar-
ses sont composés de trois articles, ce qui les distingue facile-
ment des Locustaires qui en ont quatre. Les mâles se font
remarquer par des sons stridulents, plus ou moins éclatants
suivant les espèces. Cette stridulation, appelée chant du grillon,
est produite par le frottement horizontal des deux élytres (ailes
supérieures), dont la nervure est tout autrement disposée que
dans les femelles muettes.
Le Valais nourrit cinq ou six espèces de Grillons :
Œcanthus pellueens Scop. Ce Grillon, mince, long d'un
pouce à peu près, de couleur jaunâtre, se trouve surtout sur
les Artemisia, sur les buissons isolés, dans les endroits les
plus secs et les plus chauds du Bas- Valais. Son chant est assez
aigu, mais n'est pas si fort que celui du grillon champêtre.
- 77 —
Liogryllus canipestris L. Insecte très commun et bien
connu partout. Il vit dans des trous peu profonds, dans les
champs cultivés ou incultes, se nourrissant de racines et de
feuilles, et il est rangé parmi les insectes nuisibles. Son cricri
aigu est trop connu pour être mentionné avec plus de détails.
Gryllus domesticus L. Vit dans les maisons et dans les mê-
mes conditions que les Cafards et la Blatta gernianica.
Nemobius sylvestris Fahr. Très commun et vivant en gran-
des sociétés dans les buissons.
Nemobius Heydeni Fisch. Un tout petit grillon noir; il a
été trouvé par M. Yersin dans les terrains marécageux de l'em-
bouchure du Rhône, entre Bouveret et Vouvry.
Myrmecophila acervoy^um Panz. Il y a déjà bien des an-
nées que M. R. Meyer-Dur et moi nous retournions des pierres
sur un terrain d'alluvions pour chercher des insectes, lorsque
tout à coup mon ami s'écria : « Myrmecophila! » et une se-
conde après : « échappée! » Nous étions dans le rayon d'une
fourmilière étendue. Immédiatement nous commençâmes à tra-
cer un cercle d'un mètre de diamètre autour de l'endroit en
question, c'est-à-dire que nous enlevâmes toutes les pierres
pour soustraire des lieux de refuge au précieux insecte: puis
nous débarrassâmes notre cirque de tous les cailloux, bien dé-
licatement, cela va sans dire, pour ne pas écraser le petit gril-
lon : rien! Alors nous tournâmes encore des centaines de pier-
res en suivant les galeries des fourmis dans plusieurs directions
hors du cercle: rien! Nous creusâmes le terrain sablonneux
aussi profondément que s'étendaient les galeries: rien! Pour-
tant, M. Meyer-Dur connaissait bien les Orthoptères, il ne pou-
vait pas s'être trompé; la seule preuve de son existence me
reste dans ces mots de mon ami : « je suis sur que c'était une
Myrmecophila y>. — C'est bien possible: l'insecte est assez
rare, mais on le rencontre dans des fourmilières en France, en
Allemagne et jusque dans la Russie méridionale. En dépit de
nombreuses recherches, je ne l'ai pas encore rencontré dans le
Valais, mais je ne suis pas éloigné de croire qu'on l'y trouvera
un jour.
Fam. Locustides (Locustaria).
Les individus de cette famille, ailés et aptères, se trouvent
particulièrement dans les terrains où ils peuvent monter sur
les plantes, sur les arbustes et même sur les arbres. Quand on
entend un cricri aigu, si ce cri part d'un arbre ou d'un arbuste
et que ce ne soit pas celui d'une Cigale, on peut être sûr que
c'est une Locustaire qui le produit. Les antennes sont longues
et grêles; les femelles possèdent un oviscapte en forme de la-
me de sabre, plus ou moins droit ou courbé et plus ou moins
long, mais toujours bien visible. Les mâles produisent leurs
cris à l'aide d'un tambour situé à la base des élytres, de la
même manière que les grillons. Il y a des espèces qui vivent
paitout, mais dispersées, d'autres en sociétés plus ou moins
nombreuses. Nulle part on ne se plaint de dégâts causés par
les Locustaires. La plupart aiment, comme les autres Orthop-
tères, les parties les plus chaudes d'un pays: cependant il y en
a quelques espèces qui montent jusqu'à la limite supérieure
des forêts.
Ephippigera vitium Serv. Peu commune, vit ça et là dans
les vignes, sur les genièvres, etc. Mâles et femelles possèdent
des élytres raccourcies et des ailes bien rudimentaires; malgré
ce désavantage, les deux sexes peuvent produire des sons assez
forts.
Orphania denticauda Chp. Dans les grands herbages touf-
fus des Alpes, entre 1300-12000'", mais assez rare. M.Yersin l'a
trouvée dans les environs de la Dent-de-Morcles.
Odontura (Barhitistes Chp.) serricauda Fabr. Sur les ar-
bres et les buissons près de Sierre et de Martigny, probable-
ment aussi ailleurs. Assez rare. En juin et juillet.
Odontura punctatissima Base. Plus commune que l'espèce
précédente, dans les mêmes localités et aux mêmes époques.
Je l'ai trouvée assez souvent sur les pins des collines à Sierre,
sur les buissons de chênes et de noisetiers à Martigny.
Phaneroptera falcata Scop. Une Locustaire des plus gra-
cieuse, assez commune partout dans la plaine sur les Artemisia,
— vo-
ies chardons, dans les vignes et les buissons; je l'ai aussi trou-
vée sur les terrasses près de Niouc, en août et septembre.
Meconema varia Fahr. Le plus délicat de tous; ce joli
insecte se rencontre le plus souvent sur les feuilles des noise-
tiers; je ne l'ai jamais trouvé en nombre considérable.
Conocephalus mandihularis Chp. Cette espèce est assez
commune dans des endroits humides du Tessin, et se ren-
contre aussi dans des localités analogues des lacs de Zurich et de
Genève; je ne serais pas étonné qu'on la tr'ouvàt un jour dans
les terrains marécageux de Bouveret; mais elle n'a pas encore
été vue en Valais.
Xiphidium fuscum Fahr. Très commun dans les terrains
humides, se tenant contre les tiges des roseaux, Juncacées, Gy-
péracées et autres plantes aquatiques.
Locusta viridissima L. Gommune partout, sur les arbres
et arbustes ; on entend sa stridulation pendant tout l'été, et
tous les cris-cris qui continuent le soir après le coucher du
soleil proviennent de cette espèce. Les cigales, les acridiens
et les grillons champêtres ne chantent qu'au grand soleil.
Locusta cantans Charp. Se trouve plus rarement, et plu-
tôt dans les montagnes, à une hauteur de 1000 à 1500 mètres.
A Miez, au-dessus de Vouvry, j'en rencontrai une fois des cen-
taines sur les haies vivantes et les barrières sèches le long du
sentier; les pentes venaient d'être fauchées. A un autre en-
droit, j'en trouvai des douzaines dans un petit champ de pom-
mes de terre, à peu près à la hauteur de Vissoie, dans le \'al
d'Anniviers.
Pterolepis cinereus Zett. Pas rare sur les buissons à la li-
sière de la forêt, ordinairement par paires. Le mâle se distin-
gue par un son assez faible « tsig-tsig », prononcé à intervalles
plutôt longs que courts.
Pterolepis alpinus Vers. Annales de la Société entomolo-
gique de France, 1858. Sér. III. Tome VI, p. 111, pi. 4, fig. I.
Yersin a découvert cette espèce à la Dent-de-Morcles, sous la
région des rhododendrons (Alpes d'Enhaut). Il est probable
- 80 -
que cet orthoptère se rencontrera aussi dans les montagnes
voisines du Valais.
Platycleis grise as Fabr. Voilà encore une espèce extrê-
mement répandue et commune, depuis la plaine jusque dans
les Alpes, sans pourtant dépasser la région des forêts.
Platycleis hrevipennis Charp. Beaucoup plus rare que la
précédente, cherchant de préférence des endroits moins secs;
elle se trouve en sociétés peu nombreuses dans les prairies de
la plaine et des Alpes, sans dépasser la région boisée.
Platycleis hicolor Phil. Comme la précédente, mais pré-
férant des gazons plus secs.
Platycleis brachypterus L. Encore une espèce qui aime à
vivre en sociétés et dans les beaux gazons des Alpes, entre
1000 et 2000 mètres.
Platycleis Saiissurianus Fr. (Mitlheilungen der schweiz.
entomol. Ges. Vol. IV, p. 8, tab. 1, fig. 1.) Partout dans les
Alpes, entre 1500 et 2500 mètres: elle affectionne plutôt les
endroits arrosés par un filet d'eau que les gazons secs. Je l'ai
d'abord découverte en descendant depuis Luc par les moulins
à Missions (Val d'An ni viers) ; mais, depuis lors, j'en ai ren-
contré dans les vallées d'Entremont et de Bagnes, sur les pen-
tes de la Dent-de-Nendaz, au Simplon, à la Furka, à l'Eggisch-
horn, etc.
Decticus verrucivorus L. Grande et grosse espèce, vivant
dans les gazons secs ou humides sans distinction ; depuis le
Bas-Valais jusqu'à la Furka, et des profondeurs des vallées
jusqu'à bien au-dessus de la région des forêts. On distingue
des nuances vertes, qui sont les plus communes, et des bru-
nes. Les élytres et les ailes sont ordinairement courtes, ne dé-
passant guère le corps; les individus amplement ailés sont
assez rares, ce qui est le cas aussi avec les autres espèces de
ce genre, excepté la première, dont les ailes sont toujours par-
faitement développées.
— 81 —
Fam. Acridiens (Acridiodea).
Ces orthoptères, appelés aussi criquets, ne montent pas sur
les arbres; au contraire, on les trouve toujours dans les gazons
par terre et en grandes sociétés. Ce sont eux. qui sont connus
comme grands ravageurs des cultures. Leurs antennes sont
filiformes, plus courtes que le corps; chez les femelles, il n'y
a pas d'oviscapte visible en forme de lame ; les mâles font
leur nmsique comme celle des instruments à cordes; ils frot-
tent leurs jambes contre une série de nervures parallèlles et
plus fortes placées dans un certain champ de leurs élytres.
Ceux qui possèdent relativement les plus longues nervures sont
aussi ceux dont le cri est le plus fort.
Arcyoptera variegata Sulz. Voilà déjà un musicien à voix
perçante. Il est assez commun dans les pâturages des monta-
gnes jusqu'à une hauteur de 2000 à 3000 mètres, dans toute
l'étendue du canton. Les femelles sont beaucoup plus grandes,
leurs ailes sont courtes et sont impropresau vol, tandis que les
mâles sont plus favorisés sous ce rapport et volent avec faci-
lité.
Stenohothrus (Gotnphocerus Chp.) sibiricus L. Un vérf-
table habitant des hautes Alpes, au-dessus de la région des
bois. Les Gomphocerus ont les antennes filiformes avec un ren-
flement terminal comme les papillons diurnes. Les tibias anté-
rieurs des mâles sont considérablement renflés, caractère qui
ne se trouve chez aucune autre espèce des orthoptères suisses.
MM. C. Rossetet L. Joris m'en ont envoyé des quantités du St-
Bernard et du Simplon, et j'en ai récolté encore dans plusieurs
endroits des montagnes du Valais.
Stenohothrus rufus L. (Gomphocerus). Partout, mais pas
si nombreux que St. higuttulus. On le trouve depuis le fond
des vallées jusqu'au-dessus des bois des montagnes.
Stenohothrus higuttulus Pz. (Gomphocerus), Habite de
préférence les gazons courts et secs dans le fond de la vallée;
je l'ai trouvé à Martigny (Tour de la Bâthiaz). à Sion, sur le
Tourbillon, et dans les environs de Sierre.
6
— 82 —
Stenobothrua biguttalus L. Sous le nom de (Chorthippus)
variahilis, Fieber réunit les anciennes espèces biguttulus L.,
arvalis Burni., bicolor Chp., fiaxu^scens Gm., mollis Chp.,
qu'il regarde, soit couinie s\nonynies, soit comme variétés
d'une seule espèce, et il distingue et décrit encore d'autres va-
riétés, surtout d'après les couleurs. On reconnaît tout de suite
les mâles à la longue villosité laineuse qui couvre la poitrine
et les pattes antérieures, et il est vraiment difficile, pour ne
pas dire impossible, de trouver des caractères pour la sépara-
tion de ces formes en plusieurs espèces. Yersin croyait avoir
trouvé des différences dans le chant et soutenait l'existence des
trois espèces : biguttalus, arvalis et mollis. Pour adirmer
l'une ou l'autre opinion, il faudrait avoir le temps d'étudier
ces insectes en plein air, de les observer dans leurs mœurs et
dans leur accouplement, ce (|ui exige beaucoup de temps libre,
et il n'> a que peu d'hommes qui puissent en disposer.
Cette espèce est la plus couunune et la plus répandue de
toutes; elle diminue en nombre en montant dans les hautes
Alpes, où une autre espèce la remplace en sens inverse relati-
vement à la distribution verticale.
Stenobothrus vagans Fieb. Cette petite espèce semble être
assez rare au Valais: je ne l'ai rencontrée que sur quelques
terrasses de la colline du château de Schinner (Goubin), près
Sierre.
Stenobothrus hœmorrhoïdalis Chp. Ce joli petit acridien
est fréquent en septembre sur la colline de Tourbillon, à Sion,
et dans des localités analogues. On distingue aussi chez cette
espèce deux couleurs, brune et verte, vivant ensemble dans
les mêmes endroits.
Steaebothrus apricarlus L. Espèce très localisée et rare
en Suisse. M. Mejer-Dur l'a trouvée à Viège, et je l'ai rencon-
trée sur l'Eggischhorn.
Stenobothrus morio Fabr. (inelanopterus De Br.). Com-
mune sur les pentes bien exposées au soleil; le mâle est un
chanteur de premier ordre. On rencontre le plus grand nom-
bre d'individus entre 1000 et 2000 nièti-es de hauteur.
— 88 —
Stenohothrus lineatus Panz. Un joli aciidicn vert, l'ouge
et blanc, dont le mâle fait aussi beaucoup de bruit, mais avec
moins de force que le précédent, Il est encore plus répandu
que celui-ci et sur des terrains analogues.
Steuobothrus viridulus L. et
» rafipes Zett. (Zetterstedti Fieb.). Deux es-
pèces bien communes dans toute l'étendue du canton, la pre-
mière surtout dans les montagnes depuis 1500 mètres et au-
dessus, la seconde plus répandue dans la vallée; mais souvent
on rencontre des ruflpes en compagnie du viridulus. Les
m;iles se distinguent facilement j)ar la couleur de leur abdo-
men, dont la partie postérieure et supérieure est rouge-cina-
l>re chez les rufipes et verdàtre chez le viridulus. Les femelles
sont presque identiques.
Stenobothrus dorsatus Zett. Dans les terrains humides,
souvent en grand nombre.
Stenobothrus pratorum Fieb., avec sa variété : montnnus
Fieb. Espèce extrêmement commune partout, surtout dans les
pâturages des Al[)es; c'est cette espèce qui rivalise en nombre
d'individus avec le St. biguttulus., le remplaçant presque
complètement dans les hautes Alpes, et lui cédant le terrain
peu à peu vers les parties inférieures et plus sèches des val-
lées.
Stenobothrus (Chri/sochraon Fisch.) dispar. Heyer. Assez
rare; dans les prairies humides avec St. dorsatus Zett.
Stenobothrus (Chrysochraon Fisch.) brachypterus Oczk,
(Oczkagi Fieb.). Commun dans les pâturages à gazon sec et
court de toute la région boisée.
Mecostethus parapleurus Hagb. et
» grossus L. Encore deux espèces dont la pre-
mière habite les plaines, l'autre les Alpes; mais toutes deux
les parties marécageuses ou du moins fort humides. Nombreux
dans ces localités.
Aiolopus thalassinus Fabr. Pas rare, mais singulièrement
distribué par petites familles. En partie dans les terrains sa-
blonneux des alluvioiis du Rhône, d'autres dans les vignes ou
— 84 —
les gazons courts. Les colonies de la variété : tergestinus
Muhif., à tibias uniformément pâles, sont plus rares; j'en ai
trouvé clans l'alluvion à Viège et à Sierre.
Caloptenus italicus L. Jolie espèce à ailes roses, répandue
dans tout le canton, sur toutes les pentes sèches et bien expo-
sées au soleil, jusqu'à une hauteur de 1000-1^00 mètres.
Podisma alpina Koll. Cette espèce commence à paraître à
une hauteur de ICXK) mètres environ. C'est celle des orthop-
tères qui pénètre le plus avant dans les forêts. On la trouve
toujours en grandes sociétés.
Podisma pedestris L., à tibias bleuâtres, et
» frigida Boh.., à tibias rouges, sont deux, espèces
à élytres rudimentaires, qui ne se trouvent que dans les pâtu-
rages des hautes Alpes, au-dessus de la région des forêts ; mais
elles sont répandues et nombreuses sur toute l'étendue des
montagnes au sud et au nord du Valais.
Pachyiylus cinerascens Fieh. Nous voilà enfin arrivés à
notre migratoire. C'est le plus robuste acridien du Valais, ha-
bitant permanent des alluvions sablonneuses du Khône: je l'ai
rencontré en grand nombre à Viège, à Sierre et entre le pont
de Chessel et Villeneuve. On trouve des variétés de couleurs,
depuis le brun-foncé, presque noir, jusqu'au brun^clair et à un
vert-mousse magnifique. J'ai déjà mentionné plus haut quel-
ques particularités de ses mœurs. On peut lire des observations
développées sur ce sujet dans le cahier de novembre 1858 des
archives des sciences de la Bibliothèque universelle ^ où
M. Yersin a exposé ses expériences concernant une des migra-
tions. A cette époque, on ne savait pas encore que l'orthoptère
en question n'est pas le véritable Pachytylus migratorius
F'isch., comme il est nommé par l'auteur de l'article — Une
petite note sur les migrations de 1858 et 1875 se trouve dans
mon travail sur les orthoptères d'Argovie, publié dans les
communications de la Société d'histoire naturelle de ce can-
ton (1880. Cah. II, pag. 11), et j'ai sous les yeux une troisième
note publiée par mon collègue. M. Albert Muller, sur l'arrivée
de la sauterelle migratoire au bord du lac de Bienne, dans les
- 85 —
annales do la Société helvétique des sciences naturelles, à An-
dermatt, 1875 (^Luzern 1876), paj^. 188-190. Il m'est impossible
de réunir tout ce qui a été publié dans les journaux suisses sur
le pacliytylus et ses migrations. Enfin, je crois que, pour la
connaissance des mcBurs de notre orthoptère redouté, le meil-
leur est d'avoir recours à la brochure de M. Yersin,
Psophus stridulus L. Assez répandu dans les pâturages
secs et sur les pentes à gazons courts. Comme chez le précé-
dent et les suivants, on n'entend pas de stridulation; la ner-
vure des élytres ne présente pas ces cordes et intervalles pro-
noncés, mais le mâle de cette espèce produit en volant, à l'aide
du battement de ses ailes, un bruit analogue à celui d'une cré-
celle, et ce bruit dure pendant tout le temps de son vol. Les
femelles sont grosses, à ailes peu développées; elles sautent
lourdement entre les herbes Comme des crapauds. Les ailes
postérieures sont rouges, avec l'extrémité noire.
Œdipoda (Œdalens Fieh.) nigrofnsciata Latr. Une ma-
gnifique espèce, répandue partout dans le bassin de la Médi-
terranée, qui se trouve abondanmienl dans les gazons courts
de la colline de la tour de la Bàthiaz, près de Martigny, et sur
les collines autour de Sion et de Sierre. Elle varie pour les
couleurs du corps comme la migratoire. Les ailes postérieures
sont jaunâtres, avec une bande noire qui en sépare le dernier
tiers.
Œdipoda (Ctyjiohippus Fieh.) cœrulescens L. Acridien à
ailes bleues, avec la bande noire placée aux deux tiers de la
longueur des ailes. Commune partout, et à toutes les hauteurs.
Œdipoda {CtyiKjliippus Fieh.) germanica Fabr, (Fahricii
Fieh.). Moins commun que le précédent, et ne s'élevant pas si
haut dans les montagnes; il se tient sur les pentes arides bien
exposées au soleil. Espèce absolument semblal)le en grandeur
et sculpture à la cœrulescens L., mais à ailes postérieures
rouges au lieu de bleues.
Certains auteurs réunissent ces deux espèces en une seule,
et non sans raison; je serais presque tenté d'être du même
avis, car j'ai dans ma collection deux individus des environs
- 86 -
de Sierre, dont les ailes postérieures montrent les deux cou-
leurs rouge et bleue à côté l'une de l'autre.
Œdipoda (Sphingonotus Fieb.) cœrulans L. Jolie espèce
d'un gris tendre, à ailes postérieures bleu-clair, uni et sans
bandes. Répandue aussi bien sur les pentes arides et rocheu-
ses que dans les sables chauds des alluvions. Depuis Viège jus-
qu'à l'embouchure du Rhône. Très commune, entre autres à
Tourbillon, à Sierre, à Martigny et dans ses environs.
TetrLv hipunctata L. Partout. iusf|u'à une hauteur de 2000
mètres: nulle part en sociétés, mais distribué par tout le pays
sans distinction de terrain
Tetrix suhulata Fabr. Moins con)nRme, mais dans les
mêmes localités que la précédente.
Ces deux espèces varient énormément dans la distribution
de leurs couleurs eris. brun et noir. Fieber cite et décrit vinat
et une variétés de la bipunctata et quinze de la subulata.
Voilà enfin la liste terminée ; elle contient soixante-neuf es-
pèces, dont l'existence en Valais a été observée et constatée, et
trois dont on peut dire qu'il est problable qu'elles s'y trouvent
aussi ; mais le Valais est si étendu, le nombre de ses vallées et
de ses Alpes si considérable, et, de plus, certaines espèces d'or-
thoptères sont tellement localisées, que je ne serais pas étonné
qu'on trouvât un jour, dans des endroits non encore explorés
de cette contrée, des espèces rares ou nouvelles à ajouter à
celles qui font l'objet de ce petit travail.
— 8^
Tel ou tel insecte est-il nuisible ou utile?
On m'a souvent posé celte question.
Or, il est fort difficile d'y répondre catégoriquement. En
efïét, il y a des espèces qui sont généralement considérées
comme utiles, parce qu'elles se nourrissent de mauvaises her-
bes; mais quand la culture détruit ces végétaux et leur subs-
titue des blés, des betteraves, des légumes, des vignes, etc.,
voici ce qui se passe dans le monde des insectes. Les espèces
délicates, ne trouvant plus leur nourriture habituelle, péris-
sent ; les espèces tenaces, par contre, s'accommodent fort bien
des })lantes des cultures et deviennent d'autant plus ravageuses
que les plantes cultivées leur fournissent une nourriture suc-
culente et abondante. Alors, d'insectes utiles, elles deviennent
insectes nuisibles. Par exemple, le Vanessa Cardui est ordi-
nairement fort inoOensif, tant à l'état de chenille qu'à celui de
papillon, et se nourrit de chardons; mais, il y a deux ans, à la
suite de l'invasion qui a eu lieu, ces papillons ont déposé leurs
œufs sur les artichauts aux environs de Genève, et les horti-
culteurs ont poussé de grands cris de malédiction contre ces
malfaiteurs. En Autriche, les larves d'un coléoptère, Silpha
opaca, se nourrissent habituellement de racines <lu Chelido-
nium majus, mauvaise herbe de la pire espèce. Or, on vient
à couvrir un vaste espace de terrain de betteraves, et les lar-
ves de silpha trouvent cette racine sucrée tellement à leur
goût, qu'elles y pullulent et font de grands ravages dans la
plantation ; c'est ainsi qu'un insecte utile devient insecte nui-
sible.
On peut lire, d'un autre côté, dans les journaux qui s'occu-
pent des ravages du phylloxéra, que ce redoutable insecte n'a
jamais pénétré dans les vignes dans le voisinage desquelles on
laisse croître des plantes d'absinthe. Aussi doit-on bien recom-
mander aux Valaisans de se garder de détruire ce qu'ils appel-
lent la "rande absinthe, si abondante sur leurs coteaux. Il
- 88 -
vaut mieux profiter fie tous les moyens préconisés pour se ga-
rer contre ce terrible insecte, que de laisser disparaître la
vigne, qui produit un des vins les plus délicieux et les plus
• 1 I o •
sains de la Suisse.
SUPPLÉMENT AU
gataloCtUE de la bibliothèque
DE LA SOCIÉTÉ MURITHIENNE
I. Ouvrages acquis jyar échange.
Annecy. Société florimontane, Revue savoisienne, 1880
complet.
Auxerre. Société des sciences historiques et naturelles de
l'Yonne. Bulletin n» 33.
Béziers. Société d'histoire naturelle. Bulletins 1876-77-78,
LU.
Bistritz. Jahresbericht. VI.
Bremen. Naturwissensch. Verein. B. VI. "1. 3.
Brest. Société académique Bulletins II, VI. 1.
Bruxelles. Société royale de botanique. Tom 19.
Bomi. Naturhistor. Verein .lahrç;. Gb. 7.
Buda-Pesth. Musée national hongrois. Termeztraji Fiizetok.
1880. 1. t. 3.
Châlous-sur-Saône. Société des sciences naturelles. Cahiers
8 et 9.
Caire. Naturlbrsch. Gesellsch. fur Graubiinden. Bericht
Daniig. Naturforsch. Gesellsch. B. IV. 1. 2. 3. 4.
Dresden. Naturwissensch. Gesell. « Isis ». 1872. G. t.
Genève. Echo des Alpes. 1880, N^^ 1, 2, 3, 4.
» Institut national genevois. Bulletin Tome XXII.
TABI^E
Séance des 15 et 16 juin 1880 3
Rapport sur la promenade aux gorges de Durnand et l'ex-
cursion au lac Ghampex 9
Notice biographique sur Ch. -Henri Godet 13
Excursion botanique de Martigny à Gogne, par M. le prof.
F.-O. Wolf et M. lechanoine È. Favre 20
Note sur le Garlina longifolia Uchb 35
Noie sur quelques espèces de Pédiculaires 37
Note sur le Viola collina Bess. flore aibo, par M. Favrat , 42
Viola Ghristii Wolf 43
Enumération de lichens valaisans, par le prof. Millier, à
Genève 48
Matériaux pour servir à la faune des insectes du Valais
(Orthoptères), par E. Frei-Gessner 07
Tel ou tel insecte est-il nuisible ou utile? 87
Su|)plénient au catalogue de la bibliothèque 89
BULLETIN DES TRAVAUX
DE LA
r r
SOCIETE MURITHIENNE
DU VALAIS
ANNÉES 1881 c5<: 1882
PUBLIE SOUS LA DIRECTION DE
, Favral, vice-présidenl à Lausanne, et D'' Morlhier, professeur à Neucliâlel
Par suite de la démission de M. Wolf.
ILI' F^fiCICUIii:
^'
NEUGHATEL
IMPRIMERIE DE JAMES ATTINGER
1883
BULLETIN DES TRAVAUX
DE Î.A
r r
SOCIETE MURITHIENNE
DU VALAIS
ANNÉES 1881 cSc 1882
PUBLIE SOUS LA DIRECTION DE
MM. Favial, vice-présidoiil à Lausanne, et D'' Morlhier, professeur à Ncur liàlel
PcLi- suite de la démission de M. Wolf.
xi^ FAj«i5ric^riii<:
NEUGHATEL
IMPRIMERIE DE JAMES ATTINGER
1883
Vetter, naturaliste, à Aubonne.
CoRTHÉsY, Félix, instituteur, à Bex.
Rév. J. C. W. Tasker, à Clarens.
Cruchet, pasteur, àMontpreveyres.
MoREL, Alph., maître de sciences naturelles, à Aigle,
PicHARD, Phil., prof"-, à Château d'OEx.
BuRGER, A., France.
Paillard, P., fils, à Bex.
Chérix, Aug., conseiller municipal, à Bex.
M. Wolf, président, ouvre la séance à l'Hôtel-de-Ville, à
Bex, par le discours suivant :
« Très honorés Messieurs et chers Collègues,
« C'est au mois de novembre 1861, qu'à Saint-Maurice, dans
la maison de M. d'Angreville, quelques amateurs de la belle na-
ture se réunissaient pour fonder la Société Murithienne. Vingt
ans à peine se sont écoulés dès lors, et de grands changements
se sont faits dans nos rangs. Plusieurs fondateurs de notre
chère Murithienne ne sont plus des nôtres. Tissières, d'Angre-
ville, Dixon, Delasoie, Luder, Frossard, Lagger, Muret, Godet,
sont des noms chéris par nous, des hommes travailleurs qui
chérissaient notre Murithienne, et qui, comme nous, portaient
dans leurs cœurs ce même amour inaltérable pour la plus ai-
mable des sciences, pour cette flore si riche de notre belle pa-
trie. Depuis sa fondation, la Murithienne tint régulièrement sa
réunion annuelle et visita pendant la belle saison un grand
nombre de localités de la vallée du Hhône. Mais nos excur-
sions ne se sont pas bornées au Valais, car souvent nous avons
mis pied à terre chez vous, chers voisins du canton de Vaud;
nous y avons plusieurs fois cherché l'hospitalité et toujours
trouvé l'accueil généreux d'une amitié sincère et éprouvée.
Dans son discours d'ouverture, à Aigle, lors de la huitième réu-
nion de notre Société en 1868, notre regretté président Dela-
soie a exprimé ses doutes sur la prospérité d'une société scien-
tifique dans un pays dont la position topographique est si peu
favorable à l'esprit d'association. Aujourd'hui même, malgré
nos vingt ans d'existence, qui peut nous rassurer sui* l'avenir
de notre Société?
« En jetant mes regards sur l'assemblée d'aujourd'hui, c'est
encore dans les paroles et les convictions de M. Delasoie que je
puise mon espérance et ma consolation.
« Vous vous êtes chargés vous-mêmes, messieurs, de dissi-
per nos craintes en venant les premiers vous ranger sous notre
bannière. Oui, je le dis avec orgueil, c'est vous, cbers confé-
dérés, qui nous avez soutenus; c'est vous, zélés coopérateurs
du canton de Vaud, qui, les premiers, avez répondu à notre
appel, et, comme des sentinelles avancées, avez dit : «Nous
« marcherons en avant, suivez-nous I » Nous vous en remer-
cions.
« Chers amis de Vaud, il est encore un souvenir que je dois
réveiller dans vos cœurs, un souvenir qui est devenu une tra-
dition populaire dans vos contrées, qui fait votre gloire, qui
vous a acquis à tout jamais l'estime du monde savant, les
noms de vos concitoyens : ïhoniiis, de Giiarpentier, Gaudin,
Schleicher et Muret sont gravés dans nos camrs! Et si ces
hommes, vos frères, sont vôtres, nous aussi, nous les récla-
mons en partie et à juste titre ; car de même que nous formons
aujourd'hui, au sein de notre chère Murithienne, une seule fa-
mille, de même aussi Murith, le Linné des Alpes, et ses sa-
vants confrères du Grand-Saint-Bernard, s'étaient liés a\'ec
vos Thomas, Gaudin et Schleicher, notre Venctz avec votre
Chai"pentier, et le chanoine Rion avec le docteur Muret.
« Ces hommes de mérite ont travaillé, comme nous aujour-
d'hui, à explorer notre belle patrie pour en constater les ri-
chesses végétales. Oui, les années (|ui se sont écoulées de 1793
à 1806 ont été témoins de l'amitié de deux grands naturalistes,
Thomas et Murith; du zèle avec lequel ces hommes infatiga-
bles ont parcouru en commun nos vallées encore inconnues ,
et avec le même intérêt que le jeune écolier lit les lettres de
Robinson Crusoé, nous aimons à relire les lettres pleines de
charme qu'ont échangées entre eux ces pionniers de la bota-
nique des Alpes.
« Le mémoire sur les variations de la température de la
Suisse, publié par l'ingénieur Venetz en 1821, et l'essai sur
les glaciers et sur le terrain erratique du bassin du Rhône, par
Jean de Charpentier, publié en 1841, sont des ouvrages qui
ont fait époque dans l'étude de la géologie ; ils ont modifié, re-
manié l'étude de cette science, et l'ont ainsi épurée de ses plus
grandes erreurs.
« En 1829, le savant pasteur de Nyon, l'ami intime des reli-
gieux du Grand-Saint-Bernard, publia sa Flora helvetica^ cet
ouvrage classique, qui est encore aujourd'hui le livre indis-
pensable de tout botaniste suisse.
« N'oublions pas non plus les rapports d'intimité qui exis-
taient entre le docteur Muret et le chanoine Rion. Le premier
avait reçu du ciel le bonheur de pouvoir vouer de nombreuses
années à la botanique, son étude favorite, et de pouvoir créer
ainsi un herbier modèle et sans égal, pendant que le chanoine
Rion succombait à la fleur de l'âge, au milieu de ses études,
victime de son zèle infatigable, mais nous laissant cependant
en manuscrit un travail estimable, son Guide du botaniste en
Valais.
« Nous saluons en leur union la prospérité de notre Société.
Que les noms de Murith et d'Abraham Thomas soient inscrits
pour toujours sur notre bannière. L'union fait la force.
« C'est sous ces auspices que je m'estime heureux d'ouvrir
la vingt-unième séance annuelle de la Société Murithienne
du Valais. »
•M. le président a la profonde douleur de faire part à l'as-
semblée de la perte que la Société vient de faire par la mort
prématurée de M. l'abbé Henzen, préfet des études, à Sion, et
de M. Kœrner, pharmacien, à Aigle, un des membres les plus
assidus de nos réunions. Le premier a quitté cette vie le
12 mars, et le second le 23 juin de l'année cour-ante, et tous
les deux pour aller, nous l'espérons, dans un monde meilleur.
Les candidats suivants, présentés par différents membres de
— 7 —
léi Société, sont reçus par acclamation membres actifs de la So-
ciété Muritliienne du Valais :
MM. Crépix, directeur du jardin botanique de l'Etat, à Bruxelles.
Chaudet, F., prof'' au collège de Morges.
CoAz, inspecteur forestier fédéral, à Berne.
D'" Frey-Gessxer, E., aux Grands-Philosophes, 5, Genève.
l'Abbé Lanibr, vicaire, à Savièse.
DE RivAz, Paul, ingénieur, à Sion.
Di" BucQuoi, officier d'Académie, à Perpignan.
Chérix, Aug., conseiller nmnicipal, à Bex.
PiGHARD, Phil., prof'", à Château d'OEx.
Mathey, Albert, instituteur, à Yernex-Montreux.
L'assemblée passe à la reddition des comptes, présentés par
M. Borel, caissier de la Société. Sur la proposition de M. Wolf,
l'assemblée vote à M. Borel des remerciements bien mérités.
Vient ensuite le compte rendu de la Bibliothèque de la So-
ciété par le bibliothécaire, M. Muller, ainsi que la lecture
d'une lettre de ce dernier, par laquelle il s'excuse de ne pou-
voir assister à la réunion.
M. Wolf annonce à l'assemblée que M. le professeur Studer,
président de la Commission géologique de la Société helvéti([ue
des sciences naturelles, à Berne, a fait don à notre bibliothèque
de la collection complète des matériaux et cartes géologiques
de la Suisse. Il propose de voter un télégramme de remercie-
ments au donateur pour ce précieux cadeau; cette proposi-
tion est votée par acclamation. Il communique ensuite le por-
trait de feu 31. le docteur Fauconnet, ancien président, donné
par M. Sues, à Genève. M. le secrétaire est chargé de remer-
cier officiellement le donateur.
M. Barbey, membre de la Murithienne, propose par l'entre-
mise de M. Wolf, d'ajouter un article à nos statuts, disant qu'il
est facultatif à chacun des membres de la Murithienne de payer
une fois pour toutes une certaine somme, afin d'être par le
— 8 —
fait déchargé de toutes cotisations annuelles ultérieures. Un
long débat s'engage sur cette question et api-ès plusieurs pro-
positions concernant la somme à verser par les membres qui
désirent s'acquitter en un seul versement, le chiffre de
soixante-dix francs est sorti victorieux de réj)reuve.
M- Wolf annonce l'assemblée que la Murithienne a été
convenablement représentée à la réunion de la Société des
sciences naturelles à Brigue, puisqu'elle y comptait une quin-
zaine de membres.
On pa.sse ensuite à l'élection du nouveau comité. Sur la pro-
position de M. F. Paillard, notaire, à Bex, l'ancien comité est
confirmé par acclamation, sans tenir compte des protestations
de ce dernier.
Viennent ensuite les communications scientifiques, dans l'or-
dre suivant :
M. Tasker fait une communication des plus intéressantes
sur quelques papillons nouveaux pour le Valais.
M. Besse, chanoine de l'abbaye de Saint-Maurice, sur les
oiseaux du pays, en réponse à un article intitulé : Excursions
ormthologiques en Suisse.
M. Beck^ chanoine desservant à Aigle, sur les marbres de
Saillon.
M. Vetter, sur un Dianthus hybride, provenant, pense-t-il.
des D. Armeria et D. superhus. Sur la proposition de M. Bur-
nat, cette splendide plante est baptisée, séance tenante, par
M, Vetter, du nom de Dianthus Wol/îi, en l'honneur de notre
président. Elle provient des Croisettes, sur Lausanne.
A propos d'hybrides, MM. Wolfel Burnat vecommandent
h l'assemblée l'ouvrage de Briigger sur les hybrides du canton
des Grisons: l'éminent naturaliste de Nant ajoute de plus qu'ils
doivent porter un nom certain et non les deux noms réunis de
leurs parents ; c'est pour cette raison qu'il a proposé le baptême
du précédent.
M. Paillard présente un magnifique pied de Primula Au-
ricula y<i hirsuta, provenant de Vallerette.
— 9 -
M. d'Odet présente, de la part de M. Burger, une brochure
sur le déboisement des campagnes, dans ses rapports avec la
disparition des oiseaux utiles à l'agriculture.
M. Davall montre une plante de pommes de terre sur la-
quelle on voit, à l'aisselle de chaque feuille, une petite pomme
de terre qui se forme, et qu'on pourrait appeler joo//i»ie d'air
et non pomme de terre. Cette observation a été faite l'année
dernière à Bovernier par M. le curé Favre.
M. Roux réclame le droit de cité dans la flore vaudoise
pour V Asphodelus albus, puisqu'il se trouve dans ses limites,
non loin de Bex. ^
M. Vetter communique à l'assemblée les plantes suivantes,
de fraîche récolte, provenant de son jardin : Crépis albida,
Linaria triphylla, Anchusa Barrelieri, Centaurea macu-
losa, Galium lœvigatum, Knautia hyhrida, Micromeria
piperella, Buphthalmum grandi florum. Crépis pulchra,
Crambe filiformis, et annonce à l'assemblée qu'il a découvert,
à Lavey-les-Bains, la Scutellaria Anolumnœ.
M. Wolf indique l'existence d'une nouvelle localité euro-
péenne pour la PotentiUa pensylvanica, découverte en com-
pagnie de M. le chanoine Favre, dans la vallée de Cogne. Ce
dernier proteste et prétend que la plante de Cogne, bien que
voisine de la précédente, n'est point la même que celle de
Murcie; il la regarde comme une espèce nouvelle, qu'il conti-
nuera d'appeler du nom qu'il lui a donné sur place, Poten-
tiUa sanguisorbifolia, du moins jusqu'à étude plus appro-
fondie.
M. le Secrétaire lit quelques notes sur quelques espèces
rares, ainsi qu'une notice historique sur les petits poissons
qui vivent dans le lac du Grand-Saint-Bernard. Le même pré-
sente encore à l'assemblée une plante fraîche, cueillie par lui
pour la première fois en 1876, à Fully, et hier dans la plaine
de Martigny, plante nouvelle pour le Valais, c'est le Melam-
pyrutn cristatum L.
^ A la lecture du procès-verbal, séance de Brigue 1882, M. P'avrat fait
observer qu'il y a certainement confusion, et qu'il s'agit sans doute d'un
— 10 —
L'assemblée apprenant que M. Pittiei", à Chàteau-d'OE.v, n'a
pas accepté les propositions faites à Bovcrnier au sujet de l'éla-
boration d'un nouveau Guide du botaniste en Valais^ propose
un nouveau mode de procéder, consistant en ce que chaque
membre communiquerait à M. Favrat, professeur à Lausanne,
tous les renseignements qu'il pourrait sur la flore du Valais.
M. Favrat ferait ensorte de faire paraître chaque année dans
nos bulletins un certain nombre de familles ; pour l'année pro-
chaine, par exemple, on recueillerait les renseignements pour
les six premières familles.
Les parties administrative et scientifique étant épuisées, la
séance est levée. Vient le banquet qui a lieu au Logis-du-
Monde, et après lequel le plus grand nombre des sociétaires
présents se mettent en route pour les Plans de Frenières. Le
lendemain matin, on partait de là de très bonne heure, malgré
un temps très douteux, et grâce à notre excellent guide, M. J.-L.
Thomas, nous faisons ample moisson de plantes très rares, à
Pont-de-Nant, aux alpages du Richard et à la Varaz. Mais, au
col des Essex, le temps se gâte tout do bon et nous sommes
forcés de nous diriger sur les chalets d'Anzeindaz, en aban-
donnant les riches alentours du glacier de Paneyrossaz.
Un petit dincr alpestre nous réunit encore une fois, puis on
se donne une poignée de mains et l'on se dit au revoir dans la
vallée de Binn.
Chanoine E. Favhe, secrétaire.
11 —
Herborisation aux Alpes de Bcx.
(Itinéraire suivi par les sociétaires après la réunion du 25 juillet. 1881 : de
Bex aux Plans de Freiiières, de là au Vallon des Plans, puis k Pont-de-
Nant, à l'alpage du Richard et au vallon de la Vai'az. De là, par le col
des Bssex, à l'alpe d'Anzeindaz et retour à Bex par le vallon de Solalex
et Gryon.)
Les Alpes de Bex, canton de Vaud, comprennent le massif
de montagnes limité à l'occident par le torrent de la Gryonne,
au nord-est par l'arête des Diablerets, à l'est par l'arête de la
chaîne Sex-Percia d"Anzeindaz-Muveran-Dent-de-Morcles, qui
fait limite entre Vaud et Valais. Celte région forme un angle
qui s'ouvre sur la vallée du Rhône, entre les Devons de Bex à
l'occident et le hameau d'Es Lex à l'orient. Le sommet de cet
angle est au Pas-de-Cheville, à l'est de l'alpage d'Anzeindaz.
L'itinéraire suivi par les sociétaires en 1881, 25 et 26 juil-
let, tourne autour du chaînon Bovonnaz-Argentine, qui s'élève
entre l'Avançon d'Anzeindaz et celui des Plans, et se termine
brusquement au midi à la jonction de ces deux torrents.
La course a été fort gâtée par le mauvais tenips; toutefois de
bonnes plantes ont été récoltées, surtout dans le tractus des
Plans à Anzeindaz.
Comme le rédacteur de la présente notice n'a reçu aucune
communication sur cette herborisation, il doit se borner à in-
diquer les principales plantes qu'offre l'itinéraire.
En montant de Bex aux Plans, on rencontre, déjà dans la
zone du châtaignier, les premières plantes alpestres, comme
VAstrantia major; elles deviennent plus nombreuses à me-
sure qu'on s'élève, et dès le joli hameau de Frenières, on est
en pleine flore alpestre. On peut de là, ou suivre la route, ou
prendre un sentier qui part du hameau et monte à travers les
prairies aux rochers des Echelles, où l'on trouve au pied d'un
rocher caverneux, VArahis serpyllifoUa.
Au vallon des Plans, on peut déjà faire toute une herborisa-
— 12 —
tion dans les prairies quand elles ne sont pas fauchées. Il y a
de bonnes plantes tout autour sur les flancs du vallon, ou à ses
abords : Cephalaria alpina, Hieracium gothicum, Buph-
thahnum salicifolium, Lathyrus heterophyUus, Gentiana
Asclepiadea, Agrùnonia odorata (rare), Epipogon ajyhyl-
lum^ Streptopus amptlexifolius, Anthriscus nitida Garck.,
Pyrola unifiora^ Carex tenuis.^ Circœa alpina, Aspidium
montanum. Listera cordata, Arabis brassicœformis, Epilo-
hium spicatuvi flore alho , Hieracium dentatum hirtum
Lagger et Pries et Pseudo - Cerinthe Gaud., Galiiim Aj^a-
rine v. tenerum, Angelica montana, etc.
Sur le plateau de Pont-de-Nant, blocs et rochers : Hiera-
cium Cotteti (rare), Arabis serpyllifolia, Ononis rotundifo-
lia, Carex tenuis^ Agrostis Schleicheri, Festuca alpina,
etc.
En montant au Richard, lieu dit « à la Barme, » rochers ca-
verneux : Hieracium pseudo-cerinthe, Arabis serpyllifolia,
Poa netnoralis, forma monstrose cirrhosa.
Au Richard : Euphrasia hirtella Jord. A la montée de la
Varaz : les trois Rhododendrons^ V Aconitum variegatum L.
Vers le haut, à gauche, hauteurs de Caufin : Calamagrostis
Halleriana, Poa hybrida Gaud., Athyrium rhœticum,
Acotiitum variegatum, etc.
Graviers de la Varaz : Poa minor et distichophylla, etc.
Fond de la Varraz, lieu dit « à la Bouellaire» : Delphiyiium
elatum, Aspidium rigidum. Plus haut : Hieracium variés,
PJtaca alpina, Carex firma, capillaris ; et, en appuyant
contre les hauteurs de Paneyrossaz, saules alpins. Autour du
glacier de Paneyrossaz : Juncus Jacquini (rare), Alsine bi-
fiora, Oentiana brachypliylla, Salix Myrsinites et autres,
Draba Johannis^ frigida^ tomentosa ^ Gentiana tenella
(rare), Saxifraga varians, p)lanifolia^ et peut-être l'hybride,
Saxifr. controversa, etc.
Au nord-est du col des Essex, direction du Pas-de-Cheville :
Hieracium glaciale, alpinum, Erigeron uniflorus, etc.
— 1"^ —
Au sud-ouest, pied des lapiaz d'Argentine : Hieracium al-
pimcni, Calamagrostis tenella, etc.
Du col des Essex à Anzeindaz, par les hauteurs au sud des
chalets : Hieracium Trachselianum [Oxydoa Fr.) GaucUni
pseudo-porrectum Christen., et autres, Leontodon autum-
nalis V. pratensis (rare).
Descente d'Anzeindaz à Solalex, dans le haut, gazons pier-
reux: Hieracium longifolium, villosum elongatuni, Trach-
selianum, scorzonerœfolium et var., glaucum, vogesiacum^
Thalictrum majus, etc. ; vers le torrent, Salix cœsia, dont
on n'a trouvé jusqu'ici que la femelle; plus bas, le long du
torrent: Salix grandifolia, incana ; à la limite supérieure
des arbres : Pinus montana, var.
Bas de Solalex, sentier du Méruet : Salix grandifolia h.
lanata Gaud. (S. albicans Bonjean).
De là à Gryon, par le grand chemin, rien de particulier.
Autour de Gryon, quelques Rosa intéressants. Hauteurs de
Jorogne, à l'occident : Eriophorum gracile, Mulgedium Plu-
mieH., Deschampsia flexuosa.Aax Posses, sous Gryon : Po-
Iggonatum multi/foruin v. bracteatuni Thomas, rare; La-
thyrus Nissolia, Rosa verticillacantha. Plus bas, à Fenalet :
Scrophularia vernalis. Aux Devens : Scutellarna Columnœ,
plante qu'on a trouvée aussi aux bains de Lavey.
Nota. — h' Asphodelus alhus, indiqué par erreur autour
de Lavey, s'est trouvé être un Ornithogalwin pyrenaicum.
Il eût été bien extraordinaire qu'une pareille plante eût
échappé aux Thomas et à Schleicher, qui ont si souvent ex-
ploré la contrée, sans parler de Muret, de Leresche, et de tant
d'autres.
L. Favrat.
- 14 -
Rapport sur la marche de la Bibliothèque.
L'a bibliothèque de la Société murithienne, comprenant ac-
tuellement environ 500 volumes et brochures, est installée
dans le local de la section Monte-Rosa du C. A. S., à Sion.
Les sociétés et rédactions avec lesquelles nous sommes en
relations d'échange sont au nombre de 52, se répartissant
comme suit :
Allemagne 10 Luxembourg .... 2
France 14 Italie 1
Suisse 7 Brésil 1
Autriche-Hongrie. . . 6 Etats-Unis .... 1
Belgique 1
Depuis la publication du dernier Bulletin, de nouvelles re-
lations d'échange ont été nouées avec la Société d'histoire na-
tionale de Hanovre et le Musée national brésilien à Rio-de-
Janeiro.
Nous avons en outre reçu de la Commission géologique fédé-
rale douze volumes des matériaux que publie cette commission,
accompagnés de dix-huit cartes géologiques.
Sion, le 2i^ juillet 1881.
G. MuLLER.
15 —
Comrauiiicaliou entoinologiqiie de M. J. C. W. Tasker.
D'après le désir exprimé par notre très honoré président, je
vous envoie quelques notes sur la communication que j'ai faite
à Bex, pour attirer en même temps votre attention sur des
papillons qui ont été exposés à cette occasion. J'y ai montré :
1. Un exemplaire de A. Belia var. Simplonia, pris à Bex
le 25 avril 1870.
"i. Deux exemplaires (5 et 9 de L. Batoïi (Hylas),
pris au même endroit le 2 mai 1881, Ces exemplaires sont
surtout remarquables par la localité peu habituelle où ils ont
été trouvés.
3. Des exemplaires Ô ®'' 9 ^^ ''^ nouvelle variété de
L. zephyrus var. Lycidas. J'en ai trouvé au mois de juil-
let 1880 et au mois de juin 1881, sur la route du Simplon,
vers la seconde maison de refuge (Schallberg), ainsi que près
de Viège, sur la route de Zermatt, dans l'année 1878. Une
étude détaillée de cette dernière espèce, accompagnée d'une
gravure coloriée très bien exécutée, a été publiée dans le der-
nier Bulletin de la Société entomologique suisse.
4. Des exemplaires Ô 6t 9 ^^ L. Amanda^ pris dans
les marais de Martigny, le 22 juin 1881. — Dans le Bulletin de
la Société Murithienne de l'année 1879, quand on me (it l'hon-
neur de publier une liste des papillons que j'avais trouvés, je
me suis trompé en donnant au L, Escheri le nom de L.
Amanda. M. le docteur Christ, à la réunion de 1880, s'est
aperçu de mon erreur et l'a corrigée, en me disant que le seul
endroit en Suisse où L. Amanda se trouvait, c'était Tarasp.
Quelques jour's après, j'envoyai à M. le docteur Christ un exem-
plaire de Lycœna^ choisi parmi quati'e ^ que j'avais trou-
-le-
vés près de Martigny le 14 juin 1880, et dont j'avais beaucoup
de peine à déterminer l'espèce. Il le nomma' le véritable L.
Ainanda. Le 22 juin 1881, je retournai au même endroit, et je
pris 22 ^ et 15 9 à'A^nanda. Le 13 juillet, à Viège , je
trouvai un bel exemplaire d'Amanda ^ .
5. Des exemplaires de A. Selene, pris dans les marais du
Bouveret le 16 juin 1881. C'était la première fois que j'en
trouvais de cette espèce, quoiqu'elle ne soit pas rare à Lau-
sanne.
6. Des exemplaires de la belle espèce Mamestra splendens,
dont M. le professeur Frey ne fait aucune mention dans son
excellent ouvrage sur les Lépidoptères de la Suisse. A Aigife,
j'en ai souvent pris, attirés par la lumière de la lampe et par
le sucre. J'en ai recueilli quelques exem{)laires à Clarens à la
lumière de la lampe, du 22 mai au 15 juillet.
7. Un exemplaire d' Anomogyna Lactahilis. ainsi nommé,
autant que je m'en souviens, par le docteur Rossler, de Wies-
baden. Je l'ai trouvé à Zermatt le 12 juillet 1877. Le profes-
seur Frey ne le donne pas dans sa liste des Lépidoptères suis-
ses. Dans son catalogue n" 1542, M. le docteur Staudinger
donne comme localité « Lap. hor. Noio. Mont. Sih. oy\ »
Ici, je demanderai la permission de faire les corrections et
additions suivantes dans ma liste publiée dans le Bulletin de
1879. L'espèce A. Belia var. Ausonia, indiquée comme ayant
été prise à Bex et à Zermatt, ne serait autre que la var. Sim-
plonia. J'ai reçu dès lors le vrai Ausonia de Gibraltar. J'ai
également pris Simplonia près de Bérisal. M. Cyntliia et
Œneis jEUo sont très abondants sur le Bortel-Alp, près de
Bérisal (14 juillet). M. Aurélia est abondant près de Viège
(12 juillet). A Daphne et S. Carthami sont très abondants
vis-à-vis de Martigny (14 juin).
J'ai pris un exemplaire 9 de A. Pandora , de toute
beauté, le 2 août 1881, près de Niouc, val d'Anniviers. Pa-
vage Hiera est très répandu à Bérisal (25-30 juin). S. Stati-
linus (var. AlUonia??), très abondant à Pontis, val d'Anni-
viers, le 15-25 août. E. Ejnphron var. Cassiope, à Bérisal,
25-30 juin, E. Evias, assez fréquent près de Bérisal, mois de
juin. L. Orion, près de Bovernier le 15 juin, et vis-à-vis de
Martigny, le 18 juin 1880. L. Donzellii^ abondant sur la rive
opposée à la petite chapelle de Saint-Laurent entre Vissoye et
Zinal. J'ai oublié dans ma première liste L. Argus ^ générale-
ment répandu. «S'. Caca lire, fréquent sur le Bortel-Alp, à Bé-
risal, 25-30 juin.
J.-C.-W. Taskeu,
— 18 —
Réponse à un article inliinlé :
Excursions oraithologiques en Suisse.
On lit dans la Revue et Magasin zoologiques, n^ 187, pa-
raissant à Paris, un article intitulé : Excursions ornithologi-
ques en Suisse :
« La Suisse, si célèbre par la variété et la beauté de ses si-
tes, qui offrent, sur un espace restreint les aspects les plus di-
vers, ne pouvait manquer d'attirer les étrangers qui viennent
en foule chaque année pour l'admirer. Cependant, il est une
classe de voyageurs qui semblent la laisser un peu de cùlé.
C'est ainsi que les naturalistes, à l'exception des géologues et
des botanistes, paraissent redouter de s'y fixer, au moins assez
longtemps, pour y faire des explorations et enrichir la science
de leurs observations.
« Le Valais, bien connu par la richesse de sa flore, ne peut
manquer d'offrir aux ornithologistes une foule d'espèces rares
et un vaste champ d'explorations intéressantes. Malheureuse-
ment, cette contrée, ajoute l'auteur de l'article, est complète-
ment fermée pour la science. Les lois établies dans le but loua-
ble de la conservation du gibier y sont très sévères, et mal
avisé serait un ornithologiste qui demanderait en temps pro-
hibé une autorisation spéciale pour continuer ses études. Pour
lui, la loi sera inexorable, et on ne lui permettra pas même,
après l'ouverture de la chasse, de rechercher les petits oiseaux
que l'on conserve précieusement dans l'intérêt de l'agricul-
ture. »
Il est cependant incontestable que la Suisse offre, et le Va-
lais à son exemple, une grande hospitalité à tous les hommes,
et de préférence aux savants, et que les naturalistes sont bien
— 19 —
reçus dans tous les cantons où la science est en honneur et
qu'ils reçoivent des autorités l'appui qui leur est nécessaire
dans le but de poursuivre leurs recherches.
Tous les ornithologistes n'ont qu'à se féliciter de la bien-
veillance des autorités cantonales, qui ont toujours accordé
une grande protection et une large permission à ceux qui la
demandaient dans un but scientifique; mais le Valais, aussi
bien que les autres cantons, ont su faire respecter les lois pour
préserver les oiseaux contre le naturaliste et le braconnier
ignorant et destructeur. Et quel est l'homme, quel est le natu-
raliste ami des fleurs et des couleurs, qui ne s'intéresserait pas
à ces habitants des airs? Les plantes sont ensevelies pendant
longtemps sous une couverture de neige et n'ont ainsi que
quelques mois pour parcourir les phases de leur évolution an-
nuelle. C'est le moment où nous allons les surprendre dans
leur élégante toilette. Los oiseaux, par contre, ne nous quit-
tent jamais et nous ofl'rent une variété de couleurs qui l'em-
porte sur celle des plantes alpines les plus recherchées. Il est
donc bien juste qu'on prenne leur défense et que la Confédé-
ration même ait établi des lois pour les préserver contre les
destructeurs. Il est regrettable que l'auteur de l'article inti-
tulé : Excursions ornithologiques en Suisse n'ait donné
qu'un catalogue tout à fait incomplet des oiseaux qui habitent
les cantons de Fribourg, Unterwald et Valais; mais on com-
prend facilement cette lacune, puisqu'il n'a pu séjourner que
quelque temps dans ces cantons et sans permis de chasse.
C'est donc dans le but de la combler que je prends la liberté
de dresser le catalogue des oiseaux du Valais, dont le nombre
s'élève au moins à 150, à l'exception de ceux qui ne quittent
presque jamais le lac et qui, d'après M. Revon, naturaliste
genevois, ne comptent pas moins de liO espèces qui seront
l'objet d'un travail postérieur, tandis que l'auteur n'en énu-
mère que 108 en tout. Je suivrai l'ordre de classification de
l'auteur et je ferai précéder d'un astérisque les noms des espè-
ces omises.
20 —
Oiseaux du Valais.
Gypaète barbu (Gypaètes barhatus).
Cet oiseau se trouve encore sur les montagnes du Haut-Valais,
mais il parait devenir de jour en jour plus rare. On lit dans
Les Alpes qu'un chasseur abattit, il y a peu de temps, et as-
somma à coups de crosse un Gypaète magnifique, mesurant
plus de 12 pieds d'envergure. Il reçut du Gouvernement une
prime de 36 francs.
Aigle royal (Aquila fulva).
Très commun aux environs de FuUy et de Nendaz. J'ai reçu
plusieurs exemplaires provenant de ces deux localités. D'après
Moquin-Tandon, deux petites filles du voisinage d'Alesse (Va-
lais), l'une âgée de cinq ans, l'autre de trois, jouaient ensem-
ble, lorsqu'un aigle de taille médiocre se précipita sur la pre-
mière, et malgré les cris de sa compagne, malgré l'arrivée de
quelques paysans, l'enleva dans les airs.
Après d'activés recherches sur les rochers des environs, re-
cherches qui n'eurent d'autre résultat que la découverte d'un
soulier, d'un bas de l'enfant et de l'aire de l'aigle, au milieu de
laquelle étaient seulement deux petits environnés d'un amas
énorme d'ossements de chèvres et d'agneaux, un berger ren-
contra enfin, près de deux mois après l'événement, le cadavre
de l'enfant gisant sur un rocher, à moitié nu, déchiré, meurtri
et desséché. Ce rocher était à une demi-lieue de l'endroit où
l'enlèvement avait eu lieu.
Circaète Jean-le-Blanc (Circœtus gallicus).
On le dit rare dans nos contrées; cependant un bel exem-
plaire de cette espèce, tué dans les environs de S*-Maurice,
m'a été apporté dernièrement, i
Buse commune (Buteo vulgaris).
01
*Bondrée apivore (Pernis apivorus).
Un exemplaire de cette espèce a été tué dernièrement au
Bois noir, près de S'^-Maurice.
Milan royal (Milvus regalis).
Commun dans les environs d'Evionnaz.
Milan noir (Milvus ater).
Faucon pèlerin (Falco peregrinusV
Faucon cresserelle (Tinnunculus aiaudaricus).
Autour ordinaire (Astur palumisarius).
Epervier ordinaire (Accipiter nisus).
* Epervier majeur (Accipiter major).
L'habitat du grand epervier, ditDegland, n'est pas bien dé-
terminé. Cet oiseau n'a été rencontré jusqu'ici qu'en Suisse et
en France. Cependant, malgré le doute des ornithologistes,
plusieurs exemplaires provenant du Valais m'ont été remis.
Effraye commune (Strix flammea).
Hulotte chat-huant (Syrnium aluco).
Chevêche commune (Noctua minor).
"Nyctale de Teng-malm (Nyctale Tengmalmi).
* Surnie chevêchette (Strix pygmea).
Grand-Duc (Bubo maximus).
Hibou moyen Duc (Otus vulgaris).
Scops (Scops Aldrovandi).
Engoulevent (Caprimulgus europœus).
Martinet alpin (Cypselus melba).
Connu au bourg de Louèche, où il niche sur l'église. Ce qu'il y
a de singulier, c'est que cet oiseau ne se trouve déjà plus à Sion,
ni dans le Bas- Valais, où il est remplacé par le
Martinet noir (Cypselus murarius).
Hirondelle de cheminée (Hirundo rustica).
Hirondelle de fenêtre (Hirundo urbica).
Hirondelle de rocher (Hirundo rupestris).
Très commune le long des rochers de S*-Maurice, où elle ni-
che la plupart du temps dans des endroits inaccessibles.
Martin pêcheur (Alcedo hispida).
"Guêpier (Merops apiaster).
22 —
'Loriot (Oriolus galbula).
Corbeau ordinaire (Corvus corax).
» corneille ( » coronae).
» mantelé ( » cornix).
» freux ( » frugilegus).
» choucas ( » monedula).
*Chocard des Alpes (Pyrrhocorax alpinus).
Grave ordinaire (Coracia gracula).
Casse-noix ordinaire (Nucifraga caryocatactes).
Pic ordinaire (Pica caudata).
Coucou g-ris (Cuculus canorus).
Geai ordinaire (Garrulus glandarius).
Dryopée noir (Dryopejus martius).
Pic épeiche (Picus major).
» épeichette (Piculus horlorum).
» cendré (Gecinus canus).
» vert ( » viridis).
Picoïde tridactyle (Picoïdes tridactylis).
Torcol vulgaire (Yunx torquilla).
Sitelle torchepot (Sitta cœsia).
Grimpereau (Gerthia familiaris).
» brachydactyle ( » brachydactyla).
Tichodrome échelette (Tichodroma muraria).
On l'observe souvent en hiver contre les murs du clocher de
l'église de l'Abbaye de St-Maurice. Vers le mois d'avril il rega-
gne les hauteurs.
Huppe vulgaire (Upupa epops).
Gobe-mouche gris (Muscicapa griseola).
» noir ( » atricapilla).
» à collier ( » collaris).
Pie-grièche grise (Lanius excubitor).
» écorcheur ( » collurio).
» rousse ( » rufus).
Etourneau vulgaire (Sturnus vulgaris).
Moineau domestique (Passer dornesticus).
» friquet ( » mon ta nus).
Bouvreuil vulgaire (Pyrrluila vulgaris)
* » ponceau ( » coccinea).
Bec-croisé ordinaire (Loxias curvirostra).
G-ros-bec vulgaire (Coccothraustes vulgaris).
'Verdier ordinaire (Fringilla chloris).
* Pinson des Ardennes ( » montirringilla).
» ordinaire ( » Ccclebs).
Un nul très curieux de cette espèce a été trouvé dans le jar-
din de l'Abbaye de S'-Maurice. En l'examinant avec un peu
d'attention, il ne fut pas difficile de s'apercevoir que, sur un
nid servant de base et fait avec soin, se trouvait un second nid
fixé sur le premier, de manière qu'il n'était possible de les
séparer qu'en exerçant une légère traction. Mais ce qu'il y
avait de plus extraordinaire dans ce cas, c'est que les deux
nids contenaient des œufs, et que ceux du premier n'avaient
pas été couvés.
Niverolle des neiges (Fringilla nivalis).
Chardonneret élégant (Carduelis'elegans).
Tarin ordinaire (Fringilla spinus).
* Serin méridional (Serinus meridionalis).
*Venturon alpin (Citrinella alpina).
'Linotte vulgaire (Gannabina linota).
Proyer d'Europe (Emberiza miliaria)
Bruant jaune ( » citrinella).
» hortolan ( » hortulana).
" schœnicole ( » schœniculus).
Alouette des champs (Alauda arvensis).
» lulu ( » arborea).
* » huppée ( » cristata).
Pipi spioncelle (Anthus aquaticus).
* » des prés ( » pratensis).
Bergeronnette printannière (Motacilla flava).
» grise ( » alba).
» boarule ( » sulphurea).
Rossignol ordinaire (Pliilomela luscinia).
Commun le long des montagnes des environs de S'^-Maurice et
sur les bords du Rhône.
— 24
'Rossignol progné (Philomela major).
Rouge-g-orge familier (Rubecula familiaris).
Rouge-queue de murailles (Ruticilla phaenicura)
» tithys (Sylvia tithys).
*Rubiette de Caire (Ruticilla Cairii).
Merle draine (Turdus viscivorus).
» noir ( » merula).
» à plastron ( » torquatus).
* ï grive ( » musicus).
* » de roche ( » saxatilis).
» bleu ( » cyaneus).
Cincle plongeur (Ginclus meridionalis).
Traquet motteux (Saxicola OEnanthe).
Tarier ordinaire (Pratincola rubetra).
» pâtre ( » rubicola).
Fauvette des jardins (Sylvia hortensis).
» à tête noire ( » atrica pilla).
Bec-fin grisette (Curruca cinerea).
Pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix).
» fitis ( » trochilus).
» veloce ( » rufus).
'Rousserole turdoïde (Sylvia turdoides).
» effarvate ( » arundinacea).
Accenteur alpin (Accentor alpinus).
» chanteur ( » modula ris).
Troglodyte mignon (Troi^lodytes parvulus).
Roitelet huppé (^Regulus cristalus).
» triple-bandeau ( » ignicapillus).
Mésange noire (Parus aler).
» charbonnière ( » major).
» bleue ( » cœruleus).
» huppée ( » cristalus).
Nonnette vulgaire ( » silicarius).
>' des marais ( » alpestris).
Orite à longue queue ( » longicaudus).
Pigeon ramier (Palumbus torquatus).
— 35 —
*Pigeon colombin (Palunibus renas).
"Tourterelle vulgaire (Turtur auritus).
Tétras lyre (Tétras tetrix).
» urogalle ( » urogallus).
Gelinotte des bois (Bonasa sylvestris).
Lagopède muet (Lagopus mutus).
Perdrix bartavelle (Caccabis grtecaV
» rouge ( » rufa).
Caille commune (Coturnix major).
'Bécasse ordinaire (Scolopax rusticola).
"^dicnème criard (J^dicnemus crepitaus).
Héron cendré (Ârdea cinerea).
» blongios ( » minuta).
'Butor étoile ( » stellaris).
* Bihoreau d'Europe (Nycticorax euro[)ceus).
'Pluvier doré (Pluvialisapricarius).
* Vanneau suisse (Vanellus helveticus).
"Pluvier gravelot (Gharadius hiaticula).
' Vanneau huppé (Vanellus cristatus).
Bécassine ordinaire (Gallinago major).
Crexdes prés (Grex pratensis).
Gallinule ordinaire (Gallinula chloropus).
Râle d'eau (Ralus aquaticus).
Canard sauvage (Anas boschas).
» milouin ( » fera).
Foulque noire ( Fulica atra).
Grèbe castagneux (Podiceps miner).
Plongeon lumme (Golymbus arcticus).
Deux beaux exemplaires ont été capturés, l'un près du
Bouveret, l'autre à Trois-Torrents. Toutes les espèces et varié-
tés mentionnées ci-dessus et celles du lac se trouvent dans le
musée de l'Abbaye de St-Maurice, où on peut les voir.
Gliaiioine P. Besse, professeur.
26
Marbres antiques de Saillon.
Dernièrement se sont réunis au Grand-Hôtel de Saxon-ies-
Bains MM. les actionnaires de la Société anonyme des Car-
rières de marbres antiques de Saillon. Cette société était
présidée par M. Joseph Barman, docteur en droit, ancien mi-
nistre de Suisse à Paris; elle a pour directeur M. Otto Ossent,
ingénieur technique, et pour directeur commercial, M. Emile
Krug, résidant à Saxon. Ses banquiers sont: à Bàle, MM. Veil-
lard et C®, d'Aigle; à Saxon, M. Joseph Fama.
Dès les cinq heures, le 5 juillet, MM. les actionnaires, au
nombre de 20 environ, se sont rendus en voiture aux Carriè-
res, en traversant le Rhône sur le pont dit « de Saillon. » Celte
distance est franchie en moins de demi-heure. Quand je dis
carrières, je veux parler de l'usine établie récemment au pied
de la montagne, dans un bas-fond marécageux et tète de ligne
du càble-chemin de fer aboutissant aux Carrières. Elles sont
situées à 930 mètres d'altitude et 460 mètres au-dessus de la
plaine du Rhône. Ce n'est guère que depuis le mois de mars
que l'usine fonctionne. Pour l'isoler des eaux stagnantes, on a
dû considérablement exhausser le sol ; elle est néanmoins soli-
dement construite. On y remarque quatre scieries à cadre,
deux refendeuses, deux polisseuses, un tour de forte dimension,
le tout mis niécaniquementen mouvement par un arbre-essieu,
longeant l'usine de part en part avec transmissions nécessaires,
par le moyen d'une machine à vapeur très perfectionnée, de la
force de vingt-cinq chevaux, et par une turbine, mise en mou-
vement par les eaux intermittentes de la Sarvaz, nom d'une
source merveilleuse sortant à gros bouillons du pied de la
montagne, à 200 mètres environ en amont et vis-à-vis de l'u-
— 27 —
sine ; les eaux de celle source, captées à grands frais, Cornient
une chule artificielle de 5 mètres, donnant 1000 litres par se-
conde, et pouvant produire la force de 50 chevaux.
Ces deux moteurs sont placés aux deux extrémités de l'u-
sine et se suppléeront mutuellement, selon les circonstances et
les nécessités du moment, puisque, comme nous l'avons dit, la
Sarvaz est intermittente.
On sait que les difficultés multiples, réputées insurmonta-
bles, que présentait la descente des blocs, ont été longtemps
un des principaux obstacles à l'exploitation régulière des car-
rières de marbre de Saillon par leurs anciens propriétaires;
mais ces difficultés sont aujourd'hui vaincues, grâce à rintelli-
gence, au savoir et à la hardiesse audacieuse, on peut bien le
dire, de M. Otto Ossenl, ingénieur delà compagnie. Un chemin
de fer de 1000 mètres de longueur, de 80 centimètres de lar-
geur, dont les pentes varient de 32 à 80 %, à voie unique,
avec croisement au milieu, permet de descendre en moins
d'une heure de temps des blocs de 8 à 10,000 kil. ; la résis-
tance absolue du cable en fil d'acier étant de plus de 50 tonnes
et permettant aux wagons chargés de remonter les wagons
vides.
Spectacle merveilleux! Si le moindre dérangement survient
pendant la marche d'un convoi, il est arrêté instantanément
par le moyen de freins puissants et reste conjme suspendu
dans l'espace.
Une autre difficulté, d'un caractère encore plus dangereux,
c'est le mode actuel de transport de blocs aussi considérables
depuis l'usine à la gare de Saxon, éloignée de 3/4 de lieue; à
moitié distance entre ces deux points, on franchit le Rhône sur
un vieux pont en bois, établi sur pilotis, et dont les plateaux
vacillent un à un sous les pieds des chevaux. C'est un vrai
miracle qu'il ne se soit encore produit aucun accident. Pour
les prévenir, l'assemblée générale de MM. les actionnaires a
voté, sur la proposition de la direction, le 5 juillet, une somme
de i200,000 fr., à l'unanimité, m'a-t-on dit, pour construire un
— 28 —
chemin de fer avec pont sur le fleuve, destiné exclusivement
aux divers services des carrières. C'est faire grandement les
choses! Honneur et succès aux bailleurs de fonds.
Le nombre des ouvriers employés à la carrière varie de 40
à 50, ceux de l'usine de 20 à !2o.
Sous le rapport géologique, le gisement des marbres divers
de Saillon est une curiosité géologique des plus remarquables.
Pour l'architecture profane, mais surtout pour l'architecture
religieuse, les marbres de Saillon sont une découverte pré-
cieuse et une ressource de la plus haute importance, car, grâce
à elle, "on peut, sans crainte de se tromper, affirmer que pas
une cathédrale, pas un seul palais, voire même pas une seule
église de village, ne s'élèvera désormais sans recourir à ce tré-
sor caché par le Créateur dans les entrailles de la montagne de
Saillon. Ce sera surtout la Suisse qui bénéficiera la première
de cette riche trouvaille : on reproche volontiers aux Suisses
de bâtir leurs demeures avec trop de luxe, de consacrer de
trop fortes sommes à élever leurs monuments publics, et au
clergé et à nos braves et religieuses populations d'orner trop
somptueusement leurs églises et leurs temples. Que dira-t-on
lorsqu'on verra à l'avenir dans nos nouvelles églises des autels
gothiques en cipolin, des colonnades torses en turquin, des ta-
bles de communion à jour en vert de Saillon resplendir dans
tout leur éclat. Quelle admiration encore quand, pour honorer
la mémoire de nos grands hommes ou les vertus modestes de
nos parents et amis, nos cimetières se couvriront de mar-
bres valaisans rivalisant, surpassant même en monuments
funèbres les cimetières les plus richement dotés? Car c'est
là le côté distinctif des marbres antiques de Saillon, que
leur beauté, leur variété, leur finesse et leur ténacité sont
un vrai trésor pour l'art décoratif. Pour moi qui ai eu
l'inappréciable bonheur de visiter Rome et d'en admirer avec
plaisir les richesses artistiques, je n'ai vu que dans la basilique
de Saint-Pierre et Saint-Paul, hors des murs, des marbres qui
puissent être comparés avec les merveilles marmoréennes de
Saillon. Qu'on en juge plutôt par la nomenclature qui en a été
- 29 -
faite dans le rapport officiel de la commission chargée de l'exa-
men des marbres de Saillon, lors de l'exposilion universelle de
Paris en 1878, commission présidée par M. F. Flamant, de la
6e section, et par le célèbre feu M. E. Viollet-le-Duc, président
de la Société des architectes. Voici un extrait de ce rapport.
Première couche : Vert moderne.
Ce banc, très compact, d'une teinte très régulière, a jusqu'à
2 m. SO d'épaisseui' ; la dimension des blocs n'est limitée que
par les moyens de transport.
Deuxième couche : Cipolin grand antique.
Au-dessus du banc vert moderne, et sans intermédiaire, se
trouve le cipolin grand antique, épaisseur de i mètre environ.
Ce banc, dont le fond est blanc ou ivoire clair, avec des veines
gris-bleu foncé, vertes et violettes, de coloration très vive, sur-
passe de beaucoup en beauté tous les cipolins de l'antiquité.
Marbre plus riche n'existe pas ; à grain très fin, il est suscep-
tible d'un très beau poli. En longueur et en largeur les dimen-
sions ne sont pas limitées.
Troisième couche : Cipolin ruhané.
Ce cipolin forme le troisième banc des marbres reconnus
utiles jusqu'à ce jour, d'une épaisseur moyenne de 1 m. 30. Il
se distingue du précédent par un coloris plus sévère, fond
jaune ivoire, avec veines d'un gris violet et vert foncé; taillé
en colonnes, il est d'un efTet des plus somptueux.
Quatrième couche : Portor suisse ou Turquin de Saillon.
Marbre gris-clair et foncé. Ces bancs qui se suivent sans
intermédiaire sont composés d'un marbre gris, de nuances dif-
férentes, uni ou veiné de blanc ou de jaune; ils forment un
banc de trois mètres d'épaisseur très homogène, compacte et
susceptible d'un très beau poli, qualité commune du reste à
tous les marbres de Saillon.
Première observation. — Il est à remarquer qu'entre les
bancs de la deuxième et de la troisième couche (cipolin grand
antique et cipoliti rubanné) il y a une couche d'un marbre
noir très dense, et ensuite d'un marbre gris-jaunâtre, peu com-
pact, dont l'épaisseur totale est d'environ 3 m. Yu leur état
fissuré, ils n'ont pu être utilisés.
Deuxième observation. — Au-dessus du cipolin rubanné,
il existe une couche d'épaisseur variable d'un marbre blanc à
grain très fin, très dense, très laiteux et très homogène; mais,
malheureusement très fissuré aussi. 11 est plus pur que le sta-
tuaire de Carrare; comme il est d'une extrême finesse, on es-
père l'utiliser comme pierre lithographique. Cette couche me-
sure 1 m. 60.
Troisième observation. — Une autre couche intermédiaire
forme le jaune, veiné de 1 m, 80 d'épaisseur. C'est un marbre
à fond jaunâtre, veiné d'un gris violet, d'un très beau dessin,
mais également fissuré et ne produisant pas des blocs d'assez
forte dimension pour pouvoir être mis à profit. 11 forme la
transition entre les bancs inférieurs et les couches de marbres
gris du gisement supérieur.
Par cet exposé succinct, le lecteur se fera facilement une idée
de l'importance et de l'avenir prospère de la nouvelle indus-
trie qui vient de surgir en Valais, ayant pour protecteurs et
pour appuis des hommes courageux, rompus aux affaires et
décidés aux plus grands sacrifices pour la mener à bien. Quand
on a déjà exposé un demi-million pour les premières étu-
des et l'outillage rigoureusement nécessaire et qu'on peut
compter sur la réserve, on ne peut qu'admirer ces hommes de
dévouement et faire des vœux pour que leur œuvre soit cou-
ronnée d'un plein succès. Espérons que l'immense paroi de
rochers abrupts qui domine au couchant la vieille tour de
Saillon et qui contient dans ses flancs tant de richesses et d'es.
pérances, ne disparaîtra pas comme tant d'autres filons du Va-
lais, dont les bouleversements géologiques font le désespoir des
minéralogistes.
Nos vœux les plus sincères pour qu'il n'en soit pas ainsi des
carrières de Saillon et qu'elles soient inépuisables, comme le
— 31 -
courage qui les exploite, comme la fortune qui les protège, les
talents qui les dirigent, et la charité qui les inspire et les fera
bénir. Le signataire de ces lignes est heureux de faire connaî-
tre publiquement le magnifique don qu'il a reçu dernièrement
de la 1 Société des marbres antiques de Saillon, » consistant en
une croix monumentale de 2 m. i^5 de haut, en cipolin ru-
banné.^ et de 15 cm. de diamètre, forme cylindrique, supportant
un Christ de deux tiers de grandeur naturelle, placés aujour-
d'hui l'un et l'autre sur le maître-autel de l'église du B. Nicolas
de Flue, d'Aigle, dont ils sont le plus bel ornement. Que MM. les
actionnaires, les membres de l'adminislralion et en pai-liculier
les deux membres de la direction, MM. Ossent et Krua;, recoi-
vent l'assurance des sentiments religieusement reconnaissants
pour l'accueil si gracieusement empressé fait à sa supplique en
laveur de l'église dédiée à Aigle à l'illustre pacificateur de la
patrie suisse il y a 400 ans, dont l'anniversaire séculaire va se
célébrer prochainement à Fri bourg.
Aigle, le 16 juillet 1881.
Leur très obligé serviteur,
Chanoine Beck, desservant.
— 39 —
Dianthiis Wolîii S. Vetler.
Iniuitlius Armeria x superlms.
Pendant l'été 1879, mon fils, C, Vetter, pasteur à Yvonand,
m'apporta une plante d'oeillet qu'il avait trouvée dans les clai-
rières aux environs des Croisettes, au-dessus de Lausanne,
qu'il regardait comme un hybride de Dianthus superbus. La
seule fleur qui se trouvait encore sur cette plante était déjà
trop gâtée pour pouvoir en dire quelque chose: c'est pourquoi
je m'empressai de planter la précieuse trouvaille dans mon jar-
din. L'année suivante, 1880, je me trouvais en voyage pendant
la floraison de cet œillet. Cependant un échantillon, séché par
ma femme, me montra clairement que c'était bien une plante
h\ bride de Dianthus superbus. Quant à l'autre parent, j'hési-
tais encore; mais un examen fait en commun avec MM. Bur-
nat et Gremli nous donna comme résultat que ce devait être le
Dianthus armeria. D'ailleurs dans la localité des Croisettes,
on ne pourrait guère trouver d'autres Dianthus que D. super-
bus, qui est en grande quantité, et D. Armeria. Pendant l'été
1880, la plante s'était tellement développée dans mon jardin
d'Aubonne, que, lors de mon déménagement à Yvonand, je
pouvais la diviser en 15 plantes. C'est de ces 15 plantes dis-
posées en bordure que proviennent les échantillons distribués
aujourd'hui. Dès le printemps de cette année, la bordure pro-
mettait une floraison extra-riche; et en efTet, au commence-
ment de juillet, elle présentait, sur une longueur de 4 mètres
environ, et d'un mètre de largeur, une surface demi-cylindri-
que de fleurs splendides qui embaumaient tout le jardin. C'est
sur une plante vivante de cette bordure que j'ai fait la des-
cription qui suit. Sans doute, il se peut que d'autres hybrides
de ces deux mêmes espèces présentent des caractères diffé-
— 33 —
rents; cependant, je n'ai pas jugé tout à fait inutile de donner
une description de la plante, telle qu'elle a été découverte par
mon fils.
Diagnose : Souche vivace, assez forte^ émettant ordinai-
rement une tige centrale dressée et ramifiée sur toute sa
longueur^ et en outre des tiges latérales ascendantes, ra-
mifiées dans leur tiers supérieur. Hauteur moyeyine de la
'plante : 60 à 80 centimètres. Panicule coryynhiforine,
très fournie. Fleurs solitaires ou gétninées à l'extrémité
des rameaux sur des pédoncules courts. Ecailles calyci-
nales ovales, brusquement atténuées en longue arête her-
bacée qui atteint la moitié du tube calycinal. Tube calyci-
nal grêle, cylindrique., finement strié, terminé par des
dents lancéolées et longuement subulées. Fleurs d'abord
rose-pâle., puis de plus en plus rose foncé, très odorantes,
de la grandeur de celles du D. Cfesius. Pétales non conti-
gus, barbus à la base du limde, fendus dans leur tiers an-
térieur en lanières linéaires, entières ou bifides. Anthères
oblongues. Capsules grêles, cylindriques, s'ouvrant ordi-
nairement pendant qu'elles sont encore vertes, renfermant
j)eu ou point de graines développées. Feuilles à 3, à 5 ner.
vures, linéaires-lancéolées, planes, légèrement sillonnées à
la nervure principale , longues de 6 à 8 cent., et, au mi-
lieu, larges de 1 cent.., rudes sur les bords.
On a signalé d'autres Dianthus hybrides, mais celui-ci n'a
pas encore été trouvé, que je sache, et je le nomme, en l'hon-
neur de mon cher et savant ami, président de notre Société,
M. le professeur Wolf, à Sion : Dianthus Wolfii.
.1. Vetter.
Note de la Rédaction : Il a été constaté plus tard, par MM.
Burnat, Gremli et Vetter, que la plante ci-dessus décrite est le
Dianthus Courtoisii Rchb., c'est-à-dire un Dianthus^ barba-
tus X superbus. (Conf. Rchb. fl. germ. excurs. p. 806).
— 34
Noies sur quelques plantes rares du Valais.
Bràba ynuralis L. que MM. Gaudin et Murith indiquent au
pied du mont d'Ottan « ad clivum arduum vice qua pagulus
seu suburbium la Batiaz intratur impendentem , monti
Ottan et colli les Marques contiguuni » pourrait y avoir
disparu ou être l'objet d'un lapsus calami^ comme indication,
car les docteurs Dupin et Fauconnet, de Genève, ont décou-
vert, il y a plus de vingt ans, cette plante rare pour la Suisse,
près du village du Guercet, où elle se trouve en certaine abon.
dance. Cette année, au moment où elle se trouvait en pleine
floraison dans cette localité, j'ai été à plusieurs reprises la
chercher dans la localité classique, mais en vain. Peut-être
que Gaudin et Murith auraient dû dire : au pied du mont Che-
min, au lieu du mont d'Ottan. Du reste, Bàle est la seule autre
localité indiquée en Suisse pour cette plante.
Calepina Corvini Desv., indiquée par Murith près du vil-
lage de Branson, s'y trouve réellement et en bonne quantité.
Je doute fort qu'elle se trouve à Saint-Maurice. Elle est moins
erratique qu'on le dit, car à FuUy elle se maintient d'une ma-
nière constante dans une prairie, sous le village de la Colom-
bière. Qu'elle soit plus ou moins erratique dans les champs et
vignes de Branson, cela se comprend, vu que nos laboureurs
arrachent cette plante de leurs cultures comme toute autre
mauvaise herbe. Ailleurs, en Suisse, elle n'a encore été trou-
vée qu'à la Leopoldshohe, près de Bàle.
Trigonella monspeliaca L., indiquée par Murith à Fully,
se trouve en quantité au bord de la route, entre le pont du
Rhône et le village de Branson. On la rencontre encore çà et là
vei's le village de la Coloml)ière et près de Sion. Plante endé-
mique pour le Valais.
- 35 -
Lathyrus sphœricus Retz., que Lagger indique à Branson,
et Gaudin en Valais, n'est pas rare sur les pelouses incultes et
rocheuses des vignes des Folleterres, entre le pont du Rhône et
le village de Branson. Je l'y ai récoltée cette année en bonne
quantité. Nos auteurs ne l'indiquent ailleurs en Suisse que
près de Genève.
Oalium pedemontanum Ail., que Murith et Venetz indi-
quent au-dessus du village de Branson, se trouve aussi dans
les mêmes localités que le Lathyrus sphœricus et le Calepina
Corvini L. Il n'est pas commun sous la Colombière. Il est in-
diqué aussi au Tessin.
Poa dura Scop. se trouve en abondance dans plusieurs lo-
calités de Fully (Colombière, Fory), à Leytron, Saillon, Rid-
des, Saint-Pierre, Ardon, Sion, etc. ; mais pas ailleurs en
Suisse.
Sisymhrium pannonicum Jacq., indiqué à Iserabloz, se
trouve toujours en abondance dans cette station; je l'ai récolté
cette année en outre sur Mazembroz.
Ranunculus Rionii Lagger. Détruit dans la localité clas-
sique près de Sion, par suite du dessèchement de l'étang où il
végétait luxurieusement, se trouve en masse entre le village du
Guercet et celui de Charrat.
Chanoine E. Favre, secrétaire.
- 36 —
NOTICE HISTORIQUE
sur les petits poissons du lac du Grand-SaM-Bernard.
Quelle est l'origine des petits poissons du lac du Grand-Saint-
Bernard? Voici les quelques renseignements que je puis don-
ner à ce sujet, après avoir frappé à toutes les portes.
En premier lieu, me dit feu le chanoine Dorsaz, ancien pro-
cureur général de la maison du Saint-Bernard, on y a apporté
de Martigny, vers l'année 1817, un mauvais poisson du petit
Hhàne, meunier, tanche ou carpe. Cette année-là tout alla pour
le mieux, mais l'année suivante déjà ce poisson avait disparu.
Comme on avait pris en hiver quelques individus congelés
avec la glace, et qu'ils avaient repris vie au dégel, on se di-
sait : ce poisson réussira sur le mont Jou, Mais en cela on s'é-
tait trompé.
En 1820, on en apporta du lac de Champey (meunier?). Le
succès ne fut pas meilleur.
Enfin, deux ans plus tard, donc vers 182i!, un paysan de la
vallée d'Aoste eut la bonne idée de nous en apporter d'un lac
qui se trouve du côté du Petit-Saint-Bernard. Est-ce sur terri-
toire savoisien ou aostain? C'est ce que j'ignore, vu que je n'ai
pu obtenir ni l'indication du lieu, ni le nom du lac d'où ils
provenaient. Le fait est qu'ils étaient gros comme de petits
lézards, et que c'est précisément de cette dernière espèce que
descend le poisson que nous voyons dans le lac du Grand-
Saint-Bernard, et qui est excellent à manger.
Quelques années plus tard, probablement en 1827, nous y
avons apporté quatre truites prises dans une nasse à Ceresay,
sous le village de Saint-Rémi (Aoste). On en a revu une seule
l'aunée suivante, près de l'issue du lac, puis elle a aussi dis-
paru. Comme la truite aime les eaux courantes, il est probable
— 37 —
qu'elle est redescendue par le couloir pour re2;<iij;ner la vallée.
Je crois d'ailleurs qu'il est inutile de tenter de mettre une au-
tre espèce de petits poissons avec de la truite, parce que cqUc-
ci les dévorerait infailliblement.
Enfin, on a tenté d'y apporter des grenouilles prises au pied
nord du col, mais elles n'y ont pas frayé et l'on n'y a jamais
vu de têtards. Un an ou deux plus tard, on en a encore re-
marqué un ou deux individus isolés dans le terrain tourbeux
au nord du temple de Jupiter.
Voilà les renseignements sur les essais faits jusqu'ici. Si l'on
voulait en venir à d'autres tentatives, il faudrait peut-être
jeter au milieu du lac, c'est-à-dire là où il est le plus profond,
les débris de la boucherie, afin de nourrir le poisson pendant
l'hiver, vu que, ce qui descend de l'abattoir, ou bien n'arrive
pas au lac, ou bien s'arrête à l'entrée, où il est enveloppé par
la glace que les poissons ne peuvent rompre.
Je serais heureux si ces quelques renseignements pouvaient
engager l'un ou l'autre de nos savants à étudier et à détermi-
ner les petits poissons du Grand-Saint-Bernard.
Chanoine E. Favre. secrétaire.
VINGT-DEUXIÈME RÉUNION
DE LA
SOCIETE IIERITHIEPE DE BOTyiOllE
DU VALAIS
Tenue à Brigue le l*' aoùl 1882, avec excursions daus la vallée de Binii.
La séance est ouverte à Ll heures. Etaient présents :
MM. WoLF, F.-O., professeur, à Sion, président.
Favrat, Louis, professeur, à Lausanne, vice-président.
ScHNETZLER, J.-B., professeur de botanique à l'Acadéniie de
Lausanne.
Jaccard, h., instituteur à Aigle.
MOREL, A., » »
Crochet, D., pasteur, à Montpreveyres (Vaud).
DuFLON, inspecteur des écoles, à Villeneuve.
Pittier, h., instituteur, à Château d'OEx.
Assistaient en outre à la séance :
MM. Favrat, Aug., étudiant, à Lausanne.
Favrat, Victor, » »
Rosset, » à Bex.
Vu l'absence du titulaire, M. H. Pittier est désigné comme
secrétaire.
— 40 —
M. le jirésident souhaite en quelques mots la bienvenue aux
membres présents; puis il est procédé à la lecture des procès-
verbaux, lesquels sont adoptés, et ensuite à la présentation
(les comptes qui sont immédiatement acceptés, avec remercie-
nients au caissier, M. Borel, pharmacien à Bex.
Recettes : fr. 368.
Dépenses : fr. iifîi 5(5 c.
Il reste dû par le caissier, après balance, fr. 113 44 c.
Vu l'état peu florissant des finances de la Société, il ne sera
pas publié de bulletin pendant l'exercice de 1882.
M. le président rappelle la perte de MM. Schneider, jihar-
macien à Bàle, et de la Harpe, médecin à Lausanne, tous deux
enlevés récemment à la science et à leurs amis. Il propose
comme membres actifs :
MM. Marshall-Hall, à Veytaux. présenté par le Hév^' Tasker.
BmîNXEU, inspecteur forestier, à Brigue, présenté par M.
Wolf.
Carthésy, instituteur, au Sepey (Vaud), présenté par M.
A. Mermod.
Ils sont proclamés membres de la Société.
Le Catalogue de la Flore vaudoise^ de MM. T. Durand ei
H. Pittier, don des auteurs, est déposé sur le bureau, ainsi
que le Guide du botaniste et du touriste dans les Alpes
pennines, de M. Venance Payot., naturaliste à Chamounix,
don de l'auteur.
Il est donné lecture d'une invitation du comité d'organisa-
tion de l'Exposition nationale suisse à Zurich, à participer à la
dite Exposition. Le comité ayant déjà pris l'initiative à ce su-
jet et décidé d'exposer les publications de la Société, ainsi
qu'une série des plantes les plus rares du Valais, ses décisions
sont ratifiées à l'unanimité, et chacun des membres de la So-
ciété est sollicité de concourir à la réussite de ce projet.
L'ordre du jour appelle ensuite la fixation du lieu de réu-
nion pour 1883. Chàteau-d'OEx dans le Pays-d'Enhaut vaudois
est désigné sur la proposition de M. //. Pittier. Le soin de
déterminer l'époque de cette réunion est laissé au comité.
— 41 —
Les questions d'ordre administratif étant épuisées, il est
passé aux questions scientifiques.
Revenant sur la question du Catalogue de la Flore va-
laisanne, M. Pittier énumère les motifs qui l'ont engagé à
refuser de se charger de la préparation de ce travail aux con-
ditions imposées par le comité. Il expose ensuit<^ les désavan-
tages que présente le mode de procéder adopté dans la der-
nière session pour l'élaboration de ce catalogue (voir aux Acta
de J 881), et remet en question le projet régional qu'il avait
soumis antérieureuienl. Appuyée par MM. Schnetzler et Fa-
vrat, la proposition de M. //. Pittier de reprendre l'étude de
la dispersion des espèces en Valais sur des bases plus en har-
monie avec les principes de la géographie botanique est mise
aux voix et adoptée. L'étude d'une première région est im-
médiatement votée. Cette région comprend la partie du Valais
à l'occident d'une ligne allant de la Dent de Mordes, par le
mont Brun, au coude du Rhône, et de là suivant la ligne de
séparation des bassins hydrographiques du Trient et de la
Dranse de Martigny. M. //. Jaccard est chargé de condenser
les matéi'iaux. Ce premier travail mettra en évidence les la-
cunes qui restent à combler pour arriver à une connaissance
quelque peu complète de la llore de cette partie du Valais et
permettra aux botanistes qui dirigeront leurs excursions de ce
côté de concourir à ce but.
M. le président communique ensuite un excellent travail
de MM. Vetter et Barbey^ sur une Floride adventive du
hassiyi de l'Orbe et sur quelques autres plantes intéressantes.
M. Favrat à\i i\Vi'\\ -à reçu de ces Messieurs des échantillons
de ce qu'ils considèrent comme étant du Rosa pimpinellifo-
lia DC, et qui lui parait être une forme du R. alpina X ^P'^-
nosissima. Quant au Rosa rnhella Sm., ajoute M. Favrat,
c'est une espèce anglaise (|ue les Anglais eux-mêmes connais-
sent fort peu. Nombre de nos botanistes croient l'avoir récoltée
en Suisse, mais aucun des échantillons examinés par lui ne lui
ont permis de conclure à l'existence de cette plante chez nous.
Toujours ces échantillons proviennent de localités où le R. al-
— 42 —
pina L. et le R. piynpinellifolia DC. croissent mêlés (sauf
dans la localité de MM, Vetter et Barbey), et ils présentent à
tous les degrés les caractères de transition de l'une de ces
deux espèces à l'autre. En conséquence, M. Favrat pense
qu'il faut définitivement abandonner l'idée de l'existence d'un
Rosa rubella Sm. en Suisse et lapporter au Rosa aljnna"^
spinosissima toutes les indications données sous son nom.
M. H. Jaccard a observé à Neuchàtel la plante de Chau-
luont et la croit aussi intermédiaire entre R. alpina et R. spi-
nosissima.
M. Du/Ion dit avoir récolté à la George, près Roche, le R.
ruhella auct. helv. à fleurs roses.
M. Jaccard donne ensuite une description ti'ès intéressante
de la colonisation des digues du Rhône par une série de plan-
tes jusqu'ici étrangères à la Suisse. Il mentionne en outre la
présence de plusieurs autres espèces rares dans les alluvions
de la Gryonne. Sur la demande du président, M. Jaccard
promet de rédiger sur ce sujet une note pour le bulletin.
M. le professeur Wolf annonce qu'il a retrouvé dans la
gorge de Gondo, au Simplon, le Galiian pumilum., qui y
avait été signalé autrefois, et qu'on croyait disparu. M, Wolf
a aussi découvert au-dessus de Nax une nouvelle station de
Linnœa borealis L., qui est maintenant reconnue en Valais
aux localités suivantes : vallées de Saas et de Saint-Nicolas,
mais surtout celles de Tourtemagne et d'Anniviers; sur Nax,
dans la vallée d'Hérens; dans la forêt du col de Téte-Noire, et
enfin à l'extrémité occidentale du canton, au Creux-de-No-
velle. Cette espèce est donc assez répandue dans le Valais. M.
Wolf ajoute qu'il a trouvé sur le chemin de Longe-borgne à
Nax un Hieracium, qu'il croit intermédiaire entre H. Pelete-
rianum et //. fiorentinu^n AU. Au même endroit croit le
Potentilla inclinata Vill. Il rappelle enfin que les collines
gypseuses de Nax présentent un grand intérêt au point de vue
botanique,
M. Aug. i^rtwrrtï^ signale sa trouvaille du Rubus macroste-
mon Focke sur Chandolin de Savièze,
— 43 —
M. le docteur Clirist a fait parvenir un Catalogue manus-
crit des papillons du Valais.
La liste des communications étant épuisée, la séance est le-
vée à 1 heure. Après un excellent diner, deux voitures empor-
tent vers le Binnthal ceux qui peuvent prendre part à l'ex-
cursion projetée dans cette vallée.
Le secrétaire ad hoc^ H. Pittier.
Pour copie conforme :
Le secrétaire, Chanoine E. Favre.
— 44 —
Herborisatiou dans la vallée de Biun (Haul-Valais)
les 2 et 3 août 18S2, sous la direction de M. Favrat, vice-président.
(Notes de MM.Jaccarcl et Favrat, condensées par ce dernier).
Le Binnthal est, du côté de l'est, la dernière grande vallée
transversale de la haute chaîne valaisanne. Elle vient débou-
cher par une longue et sauvage gorge sous le village de Gren-
giols, à l'endi'oit où la vallée du Rhône s'élève brusquement
d'un gradin pour former le charmant bassin de Lax-Yiesch (ou
Fiesch), Sous le village de Binn, la vallée s'ouvre en éventail :
un vallon se dirige à l'est; c'est le Binnthal proprement dit,
où se trouve le village paroissial; un autre vallon, le Langthal,
s'en va au sud. Vers le fond de ces deux vallons, viennent dé-
boucher, disposés aussi en éventail, trois ou quatre vallons se-
condaires. La plupart de ces derniers aboutissent à des cols,
dont le plus occidental conduit à Bérisal, sur la route du Sim-
plon. Les autres mènent en Italie; ce sont, de l'ouest à l'est:
le Ritterpass ou Passo del Boccareccio; le Geisspfad et l'AI-
brunpass, à l'extrémité orientale de la vallée.
On peut encore sortir du Binnthal par le Rappenthal au
nord-est du village, en passant par les mayens de Nacken, et
tomber par plus d'un passage dans la verte vallée de Conches
(ail. Gombs), bassin supérieur de la vallée du Rhône.
On pénètre dans le Binnthal par Grengiols, ou en partant
de Lax ou Viesch et en passant par Ausserbinn ; ou encore en
traversant le Rhône sous Fiirgangen, et en passant par Miihli-
bach, Aernen et Ausserbinn.
Un hôtel a été construit au village de Binn, en 1881 et 1882,
ce qui attirera sans doute de nombreux touristes et facilitera
le séjour des botanistes, et aussi des géologues, pour lesquels
la vallée oilre le plus grand intérêt.
— 45 —
Les quelques sociétaires qui se sont rendus à Binn ont passé
par Grengiols. C'était dans l'après-midi du l*^"" août. Il n'a
rien été trouvé de bien intéressant ce jour-là : une ou deux
mousses en-delà de Grengiols, entre autres Barbula ruralis;
puis quelques beaux échantillons de Selaginella helvetica.
Dans le haut de la gorge, on trouva W^thionema saxatile,
mais il était bien avancé. Plus haut, vers le débouché, il y a
une belle station de Matthiola valesiaca Gay; mais la nuit
venait, il a fallu laisser cette plante rare pour le retour.
Le lendemain, course aux niayens de Nacken et à l'Albrun-
pass. Voici la liste des bo: nés plantes récoltées :
En sortant du village, le long de la Binn : Seseli Libanotis
var. dattcifoliutn, Erigeron angulosus. En montant à Nac-
ken : Rosa pseudopsis Gremli , pomifera Herrm. Pentes de
Nacken : Hieracium glaucum var., lanatum, puhnona-
rioides, Laggeri Jord. Cette dernière plante, voisine du lana-
tum., paraît être un H. lanatum-pulmonarioides . Plus haut,
au village d'Imfeld, M. Jaccard a remarqué VUrtica urens., à
1568 m. De là, par les forêts et les pâturages, à l'alpe Kuhstaf-
fel : Angelica numtana, Lathyrus pratensis v. Lusseri
Heer, Euphrasia alpina., Arahis alpestris v. glahrata, As-
tragalus aristatus, Sempervivufn Doellianum Lehm, Eri-
geron Villarsii, Salix arbuscula, Herniaria alpina, Se-
duni Rhodiola. Cette dernière plante est surtout abondante
au-dessus de l'alpe Kiihstaffel, où elle croit avec le Juniperus
nana et le Rliododenûron ferra gine uni. Dans la même loca-
lité, petits marécages, M. Favrat a trouvé en petite quantité le
Carex lepidocarpa ïausch., et sur de petits rochers plus ou
moins gazonnés, Luzula spicata, Lloydia serotina et Erige-
ron uniflorus. De Kiihstaffel à l'Albrun : Linaria alpina v.
unicolor (forme des Alpes granitiques), Pedicularis rostrata,
Aronieum Clusii, Lloydia, Saxifraga bryoides, Seguieri
et biflora. Le Priynida longiflora., indiqué au col, n'a pas
été aperçu ; on n'a trouvé que le P. hirsuta Ail.
Le 3 août, MM. Jaccard, Morel et Favrat ont fait une course
dans le Jafiischthal, qui est le vallon le plus occidental du Binn-
— 46 —
thaï. L'herborisation a été intéressante; mais la haute monta-
gne était mauvaise : la végétation avait souffert du froid et se
trouvait passablement en retard. Plantes recueillies : Hiera-
cium Laggeri Jord., Euphrasia alpina et hirtella, Erige-
ron aljnnus v. intermedius Schl. ? Heliantheinutn grandi-
florwïn V. flore aurantiaco, curieuse variété à Oeurs oran-
gées, non signalée jusqu'ici ; Hyiiochœris uniflora, Phleutn
alpinum b. commiitatum, Astragalus leontinus et exsca-
pus^ Linaria alpina v. unicolor, Herniaria alpina. Ara-
bis cœrulea, Achillea nana, atrata et l'hybride. Anémone
baldensis , Festuca varia, Senecio incanus, Avena
Scheuchzeri AU., Cardamine alpina, Ranunculus monta-
nus, Aretia Vitaliana, Silène exscapa, Equisetuyn hye-
male, forme alpine; Carex curvula et nigra, Sedum Rho-
diola^ Viscaria alpina. Valeriana saliunca et Carex 'mem-
branacea, cueillis précédemment par M. Favrat, n'ont pas
été aperçus; ils sont certainement dans la contrée, mais
celle-ci est vaste et il n'est pas facile de retrouver les ancien-
nes pistes. Au retour, sur la rive droite du torrent du Jaffîsch-
thal : Hieracium rhœticum , Salix hastata-Lapponum.
Puis, de nouveau sur la rive gauche : Astragalus leontinus
et exscapiis en fruits.
Ce même jour, les autres sociétaires venus à Binn redescen-
daient dans la vallée du Rhône pour aller à l'Eggischhorn ; ils
ont récolté en fruits et quelque peu en fleurs le rare Matthiola
valesiaca Gay.
Le 4 août, nouvelle dislocation : MM. Jaccard et Morel fran-
chissaient le Ritterpass pour aller tomber dans les gorges du
Simplon et rentrer en Valais par le col du même nom. Ils ont
trouvé en montant au Ritterpass et sur le col même : Campa-
nula excisa Schl., Calamagrostis tenella, Hieracium
rhœticum, Gentiana obtusifolia, Pinguicula grandiflora
Lara,, Sedum alpestre, Alsine Cherleri, Saxifraga Se-
guieri et biflora, Lloydia, HutcJiinsia brevicaulis, Andro-
sace glacialis, Eritrichium nanum et Potentilla frigida.
En descendant, donc sur le plateau italien du col : un Carex
- 47 —
indéterminé, Colchicum alpinum, Dianthus Seguieri, Sa-
rothamnus, Cytisus nigricans, Galium rubrum et lœviga-
tum. Cyclamen europœuyn, Polygala corsica, Centaurea
transalpina Schl.
Le même jour, M. Favrat sortait aussi de la vallée de Binn,
par Ausserbinn, Aernen et Muhlibach et récoltait quelques
Rosa intéressants, entre autres la curieuse sépiacée églandu-
leuse ou à peu près, R. Vetteri F' (Gremli , éd. IV, in not.),
puis un -ff. graveolens fl. roseo, le R. abietina Grenier et
le rare R. glaiica-pomifera.
— 48 —
Notes botaniques sur le bassin de l'Orbe
par J. Vetter et \V. Barbey.
Notre parent et ami, M. le D'^ Mœhrlen, à Orbe, ne perd pas
une occasion, dans ses fréquentes tournées, d'observer avec
une sagacité rare les plantes qu'il rencontre. Il avait remarqué
derrière le cimetière d'Orbe, en Saint-Germain, un champ de
trède contenant plusieurs espèces étrangères. Sous sa con-
duite, nous y avons fait le 20 juin 1882 une herborisation qui
s'est terminée dans le Marais. Si nous prenons la liberté de
présenter ces modestes notes à la Société, c'est que le récent
Catalogue de la Flore vaudoise de MM. Durand et Pittier
(1882) a délimité l'aire géographique de nos espèces vaudoises
et qu'il y a quelque intérêt à poursuivre ces recherches.
En nous rendant de Valleyres à Orbe, nous cueillons dans
la haie de Montchoisi Rosa mollis Sm., dont les belles corol-
les rouges la distinguent de prime abord des nombreuses cani-
nes qui l'environnent; elle est nouvelle pour le bassin de l'Orbe.
Dans cette même haie, le long d'un fossé humide se trouvent
quelques pieds de Sison amomum L., que M. Boissier y a
semé il y a trois ans. Les graines provenaient des fossés du
canton de Genève, près Miolans et Chougny, où il est abondant.
Plus loin, à la croisée des routes d'Yverdon et de Jougne, nous
constatons une belle colonie de Tordilium maximum L., qui
abonde aussi cette année au lieu dit « la dévie des renards, »
sous Bosséaz. Pai- contre, le Lepidiiim latifoUum L. a été
éradiqué non loin de là. Cicuta virosa L. se maintient depuis
plusieurs années près de la njontée de Chavornay, en venant
d'Orbe; nous ne l'avions pas rencontrée précédemment dans
notre bassin.
Les champs de Saint-Germain sont à dix minutes de l'Infir-
merie, au bord de l'Orbe. Outre un grand nombre de vulgari-
- 49 —
tés, nous y cueillons Delphinium Consolida L., Camelina
sativa Citz., Berteroa iticana DC, et trois crucifères nou-
velles poui" la dore suisse : Sisymbrium Columnœ Jacq.,
Brassica elongata Ehrh. et Alyssum Wierzhickii Heuffel,
plante de la Hongrie et de la Russie méridionale. Silène dicho-
toma Ehrh. que nous avions déjà observé en quantité le long
de l'Orbe; une grande Z'r2V/oné'//rt en feuilles, peut-être T. cœ-
rulea Ser., Vicia villosa Roth et Vicia pannonica Jacq.;
ces dernières plantes méridionales n'ont pas encore été indi-
(|uées en Suisse. Nyman. dans son Conspectus (1878), cite
pour la première fois « Helv. mer.^ » tandis c|ue Gremli n'en
fait pas mention dans la 4"^ édition de son Excursions flor a
(^1881). Ensuite Orlaya grandifiora Hoffïn., Centaurea sol-
stitialis L,, puis Centaurea Biebersieinii Ï)C^ qui a été réu-
nie par certains auteurs à Centaurea maculosa Lam. ; mais
la forme que nous avons cueillie à Orbe nous autorise quelque
peu à conserver, après comparaison avec de nombreux échan-
tillons d'herbier, le nom de DC. C. orientalis L. est une belle
espèce à fleurs jaunes, qui n'a pas encore été signalée en
Suisse : elle est vivace et pourra peut-être survivre, malgré
la faux qui a passé sur toute cette végétation exotique.
Cardans hamtilosus Ehrh., plante hongroise et russe, ne
ligure pas dans Gremli, mais est indiquée en Suisse par
Nyman (L c, page 41 i), sur la foi de Grisebach. Il est vrai
que nos échantillons n'ont pas des pédoncules nus jusqu'aux
capitules, comme ceux d'Orient. Artemisia Ahsinthium L.,
Achillea compacta Willd, nouvelle pour la Suisse et qui est
si bien caractérisée par ses longues feuilles soyeuses que nous
avons pu la déterminer quand même elle n'était qu'en bou-
tons. Achillea setacea W. et K. ne figure pas dans le Cata-
logue de MM. Durand et Pittier, pas plus que Anthémis aus-
triaca Jacq., et A. rutheaica M. B., qui n'ont jamais été si-
gnalées dans la flore suisse. Tragopogon major Jacq. n'avait
pas encore été cité dans le canton de Vaud. Nous avons déter-
miné une autre espèce à petites fleurs : T. pra.tensis \j., mais
il se pouri-ait, à cause de la largeur des feuilles et des nom-
- 50 —
breux rameaux, que ce fût le T. hrevirostre DC, espèce de
la Dobrutscha. Nous avons trouvé enfin Sideritis montanah.^
et Triticum cillosum P. B,, espèces étrangères à la Suisse.
Echinospermum Lappula Lehni. n'avait pas encore été aj)erçu
dans le bassin de l'Orbe, et accompagnait les autres plantes
que nous avons mentionnées.
En résumé, toutes ces plantes étrangères se trouvent dans
la Russie méridionale, et il est possible qu'elles proviennent
des criblures des moulins d'Orbe.
Après avoir exploré cette curieuse localité, nous trouvons
sur la berge d'un canal, en plein marais, une superbe toutlé,
solidement établie depuis plusieurs années de Clematis recta
L., que nos Flores romandes ne signalent qu'en Valais; elle
s'est sans doute échappée des jardins d'Orbe, peut-être de celui
de l'illustre Dacall, auquel nous devons l'introduction du Co-
y^ydalis latea DC, de la Linaria cyinhalaria L. (Depuis lors,
M. Mœhrlen a découvert un petit pied de C recta dans le jar-
din Richard.)
Nous cueillons plus loin en abondance Nasturtium ampM-
bium R. Br. et Lathyrus palustris L., mais nous avons beau-
coup de peine à découvrir quelques épis de Carex Buxhau-
mii Wahl., qui, il y a deux ans, formait le fond de la végé-
tation de vastes étendues des marais de Valleyres. Nous en
emportons quelques touffes pour le cultiver à côté du Lysi-
machia thyrsiflora L., disparu aujourd'hui d'Yvonand, ainsi
que le Carex pseudo-Cyperus L., le Sagittarla sagittifolia
L., VHydrocharis morsus ranœ L., et autres victimes de
l'éradicant abaissement des eaux du Jura.
En sortant des marais se trouve le Rosa systyla Bast., que
M. Favrat a été le premier à signaler dans le bassin de l'Orbe,
au bois de Vuavre, commune de Valleyres. Non loin de là,
j'observe avec joie un pied unique d' Epilobium hirsutum X
parvi/lorum Wirn., le premier h} bride de ce genre que je ren-
contre dans la nature, depuis dix ans que je m'en occupe. La
plante se reconnaît au premier coup d'œil par sa taille élevée
qui rappelle le E. hirsutum L., mais avec des fleurs plus pe-
— 51 -
tites. A In croisée des routes d'Yverdon et de Valleyres, nous
avons cueilli abondamment, il y a trois ans, dans les blés :
Centaurea Cyanus L. ilore aibo, que Gaudin a signalé au-
dessus de Burtigny.
Le plateau occupé par l'ancienne ville romaine d'Orbe, au-
dessus de la ferme de Bosséaz et des mosaïques, est rempli de
Bunium hulhocastamun Koch, qui n'est signalé dans nos Flo
res qu'avec quelque hésitation aux environs d'Yverdon. Nos
gamins le connaissent bien et se régalent aux labours, de cette
châtaigne de teire.
Le 14 juillet, nous montions au mont Foiel, contrefort du
Suchet, de 1000 mètres d'altitude, dominant le S.-O. du village
de Baulmes. Notre but était d'y étudier une rose que nous y
avions trouvée en novembre 1881. Elle est ahondante sur une
surface de quelques mètres carrés autour de la borne qui mar-
que le sommet exact du mont Forel. Le Rosa alpina L. s'y
rencontre, toutefois moins abondant. Notre Rosa était détleuri,
en jeunes fruits verts ; ses rameaux sont aiguillonnés comme
ceux du Rosa spinosissinia L., mais à fruits plus rétrécis sur
le calice, et à sépales très allongés. Nous n'osons dire si c'est
le R. spinosissima^ ou un R. ruhella God., au sujet duquel
nos récoltes ne paraissent pas d'accord. Dès que M. Burnat
sera de retour des Alpes maritimes, nous lui soumettrons nos
échantillons. Si c'est la vraie plante de Linné, ce serait une
nouvelle localité intermédiaire entre Saint-Loup et Neucliàlel
et une nouvelle espèce pour le district d'Orbe,
Nous recueillons au sommet du Suchet (1,500 mètres) les
numéros suivants de mousses et lichens dont nous devons la
détermination à la bienveillante obligeance de M. Bernet, de
Genève :
1. Distichium capillaceutn Br. et Sch.
2. Anacalypia latifolia Nées et Hornsch.
3. Lescurœa striata Br. et Sch.
5. Barhula snhulata Brid.
6. Orthothecium rufescens Dicks.
7. Neckera crispa Hedw'.
— 52 —
8. Pterigynandrum filifor'ine Timm.
9. Leptotrichum flexicaule Lej.
10, Orthotrichum (trop jeune, probablement 0. anoma-
lum).
H. Grimmia apocarpa.
13. Encalypta vulgaris Schwaeg. (Nous espérions avoir
trouvé Encalypta eommutata indiqué au Ghasseron.)
14. Bryum pallens var ahhreviatum Schw.
15. B. cœspititium L. (avec Orthothecium rufescens).
16. B. pendulum Sch.
17. Pterigynandrum filiforme ïimm,
12 (Hépatique) Plagiochila asplenioides Nées.
18. (Lichens) Sticta pulmonaria L,
19. Anaptychia ciliaris L.
20. Thalloidima vesiculare Hoffm.
21. Usnea harhata L, var. hirta Ach. '
22. Evernia prunastrih. var. thamnodes Fw.
23. Thallus d'une Cladonia.
A 1000 mètres d'altitude, auprès du chalet de la Mathoulaz,
nous tombons sur une délicieuse colonie de Rasa mollis Sm.
en fleurs.
En terminant, nous nous permettons une remarque biblio-
graphique : page 8 de leur Catalogue de la Flore vaudoise,
MM. Durand et Pittier disent : « Monnard a rédigé un Cata-
logue manuscrit des plantes rares des environs d'Orbe, qui
devint la propriété de la Société vaudoise des Sciences natu-
relles. » Ce document n'est pas dans la bibliothèque de la So-
ciété. Il serait intéressant de le retrouver pour constater l'ap-
pauvrissement (le notre Flore du fait des progrès du drainage,
de l'agriculture et de l'éradication des haies.
53
Florule advenlive des dignes du Rhône
sous YVORNB (Vaud).
Il y a sous Yvorne, sur les digues du Hhône. quelques plan-
tes cidventives dont on s'explique difficilement la présence
dans cette station. Ces digues ont été réparées il y a trois ans,
et c'est dès lors, à ce (|u'il paraît, que ces plantes y sont appa-
rues. Il y a d'abord un énorme Centaurea du groupe du Sca-
biosa, remarquable par ses tiges droites, raides, hautes de
1,(50 m., à longs pédoncules, à calathides plus j)etites que dans
le Scabiosa, et de teinte violacée. Ce Centaurea^ qui n'a pu
encore être déterminé avec certitude, est v^oisin du C. spinu-
losa Roche), si ce n'est lui. Ce serait une plante hongroise.
M. Jaccard y a trouvé encore V Euphorbia virgata^ le Farse-
tia clypeata^ le Gypsophila paniculata, V Anthémis tincto-
ria V. discoidea et le Silène dichotoma, qui paraissent aussi
provenir de Hongi'ie.
— 54 —
Nouvelles indications
pour les environs d'Aigle et la Plaine du Rhône.
A Plantour, près d'Aigle : Sorbus aria =^ torminalis^ Fes-
tuca amethystina.
Dnns la plaine, rive vaudoise : Calamagrostis littorea^
Galium tiliginosum, Samolus Valerandi^ Stenaciis an-
nua, Salix aurita-repens et Sturmia Lœselii. Cette der-
nière plante en immense quantité au nord-est de Chessel, avec
le Gentiana utriculosa. Sur le territoire valaisan : à Colom-
bey : Chenopodium ficifolmm, (trouvé en juin 1883j ; plus à
l'occident: Gladiolus palustris en quantité, Gentiana utri-
culosa, Laserpitiinn prictetiicum, Carex pulicaris^ xan-
thocarpa et pilulifera; ce dernier nouveau pour le Valais,
Rédigé sur des notes fournies par M. Jaccard.
L. Favrat.
— 00 —
Die Ilbopaloceren und Spliingiden von Wallis.
(Mit Ausschluss der Sesien.)
Von D"' H. Christ.
Zeichen : ? fraglich fur Wallis. — s sùdliche Art oder Varietàt.
A alpine Art oder Varietàt.
Papilio L.
Podalirius L. Haiifig im Gebiet fier Laubvvaldungen.
Im U. -Wallis selir liell, und hie und da fast weiss.
Yerbreitung : Orient und wjirmeres Europa.
Machaon L. Hiiufig im Gebiet der Feldkultur bis an deren
obère Grenze.
Verbreitung : Nordhalfte der Erde bis zum Himalaya und
Californien.
Parnas^iims Latr. Weniger gross und mitweniger Roth als
die Ex. des Jura : Unterseite der Vorderfliigel nur selten mit
rothen Flecken. $ meist stark schwarziich.
Apollo L. Hiiufig an felsigen Orten der untern Région; steigt
einzcUi bis zur alpinen Région : Gornergletscher am Abhang
gegen den Schwarzen See 2200 31. Simplon ob Simpeln gegen
das Hospiz 1800 M.
Jene alpinen Ex. klein, schwach gefleckt.
Verbreitung : Nordasien und Gebirge von Europa.
A. Delius Ssp. Verbreitetan den Bachen der alpinen Région.
Untere Grenzen : Mittleres Turtmann-Thal bei 1200 M. Obère
Grenzen : Bei m schwarzen See 2800 M.
Var., besonders 9? "li^ s^hr starken und zahlreichen
rothen Flecken tler Vorderfliigel. So besonders auf dem Sim-
plon.
— 56 —
Verbreilung : Alpenkette. Sehr ahniiche Formen: Inter-
medius M(mi. im Kaukasus und Sibirien.
A. Apollo ^ Delius. Durch die Fiihier, den rothen Apical-
fleck der Vorderflugel und die gesammte Tracht deutlich ais
Hybrid charakterisirt.
Unter beiden Eltern zwischen Simpeln und dem Hospiz bei
ca. 1600 M. 1 5.
Auch von Prof. Frey am Albula nachgewiesen.
Mnemosyne L. Verbreitet, doch stellenweise in der mittlern
Bergregion : Haufig um Berisai am Simplon 1540 M, Einzehier
im Saasthal, im vordern Val d'Hérens. Mayens de Sion, ob
Salvan.
Ex. kleiner, 9 diistercr als die Falter aus Sciilesien, und
denen der Bnsses-Alpes gleich. Juni. 1883 einzehi nooh Ende
Juli.
Verbreitung : Vom \^estlichon Asien durch Ost-Europa bis
Wallis und Basses-Alpes.
Aporia Hb.
Crataegi L. Verbreitet in der Région der Laul)baume ; stoigt
bis ob den Mayens de Sion 1700 M. 1883 dascibst noch Ende
Juli.
Verbreitung: Nordasien und Europa.
Pieris Schrk.
Brassicae L. Haufig im Gebiet der Feldkultur.
Verbreitung : Ebenso.
Rapae L. Gemein im Gebiet der Feldkultur.
Verbreitung : Ebenso.
Eine Aberration mit deutlichem, rundem, schvvarziiclien
Fleck in der Mitte der Oberseite der Unterfliigel. Tourbil-
lon, Sept. 1878, leg. 0. Wolf.
Napi L. Haufig im Gebiet der Laubbaume bis zur Alpen-
region.
Verbreitung : Westliches Asien und Eui'opa.
S. Var. Annaherung zuiVapaeœ Esp. mitfast ungezeichneten
Hinterfkigein, Unterseite.
— 0/ —
A. Var. Bryonise 0. 9 Oberseite vetTliislcrt. Dièse Var. voi'-
herrschend iii den hochsten Lagen ; kommt auch im nordlichen
Finnland und Lappland vor.
A. Callidice Esp. Verbreitet und stellenweise hiiufig auf den
Trift(Mi der alpinen Région bis inOO M. und hoher. Untere
Grenze bei 1450 M. an der Simplonstrasse bel Eggen.
Verbreitung : Alpenkette. Eine sehr ahniiche Form : Chry-
sidice H. S. auch in Weslasien.
Daplidice L. Haufig in den Getreidefeldern und Wiesen der
unlern, warmen Région.
Die Friihlingsform Bellidice 0. noch nicht speziell nachge-
wiesen. aber sicherlich vorhanden.
Verbreitung: Gemassigtes Nordasieii und Europa.
Aiitliocharis B.
S Ausonia Hl). Var. Simplonia Frr. Stellenweise in der nion-
tanen und subalpinen Région, vorherrschend der Penninen-,
seltener der nordlichen Kette.
Bestimrnte Fundorte sind :
Ob dern Leuker Bad : Jjiggi und Benteli.
St.-Bernhard. Yisp : Zimmermann. Zernialt : Riggenbach.
Siniplon in der Saltinenschlucht bis gegenlDOOM., nahe
zur Hoiie des Hospiz.
Verbreitung: Wallis, Piémont: Exilles(Pescetto). Pyrenaen :
(Monnier). Parnass : (Kriiper.)
S. ? Belia Cr. Mit kleinen. rundlichen, silberglanzenden
Flecken der Unterseite der Hauptflugel.
Von Trapp bei Sitten angegeben.
Verbreitung: Orient und Siideuropa.
Cardamines L. Haufig in der Région der Wiesen bis zur
AI[)enregion, wo er bis Juli und Augusl fliegt.
Verbreitung: Orient und Europa.
Lieiicopliasia St.
Sinapis L. Haufig von der Tiefe bis zur Wiesenregion der
Berge.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
Var. Lathyri, Hb. Hauptflugel, Unterseite stark griingrau
verdiistert.
— 58 —
Var. Diniensis B. Unterseite hell.
S. Var. Srysimi Bkh. B nderseits ganz woiss, Ex. klein.
Lelztere Form z. B. an den heissen Felsichiieii ob Varcn
und ob Nalers.
Collas F.
A. Palaeno L. Verbreitet in den Gebiischen von Vaccinium
uliginosum der alpinen Région, stell-onweise haufig.
Slets etwas kleiner und lebhafter gelb als die Ex. des
Schwarzwaldes, der Vogesen und des Nordens.
Yerbreitung : Nordeuropa bis Sibirion.
Aberr. Werdandi H. S. $ gelb slatt weissiich. Einzeln
uberall mil der Hauptform : Z. B. Bellalp, Simpion.
A. Phicomone Esp. Haufig in der alpinen Région : Wiesen
und Triften.
Yerbreitung : Alpenkette.
Hyale L. Haufig in den unlern und mittlern Regionen.
Yerbreitung: Orient und warmeres Europa.
Bdusa F. Haufig in den Wiesen der unlern Région.
Yerbreitung : Oestliche Halbkugel ausser dem Norden.
Aberr. Hélice Hb. 9 weissiich. Einzeln unter der Haupt-
form. Sitten.
Rliodocera B.
Rhamni L. Haufig im Gebiet der Laubbaume.
Yerbreitung: Nordasien und Europa.
TheelaF.
Betulse L. Yerbreitet im Gebiet der Laubh5lzer.
Yerbreitung : Nordasien und Europa.
Spini Schiff. Yerbreitet im Gebusch derwarmen Région.
Yerbreitung: Nordasien und warmeres Europa.
? W. album Kn. Noch nicht speziell nachgewiesen.
nicis Ep Yerbreitet im Gebusch der Laubregion.
• -^^^^i^ ^- \ Noch nicht speziell zu meiner Kenntniss
? Pruni L. , , ^
, \ gelangt.
? Quercus L. '
Rubi L. Yerbreitet im Gebusch der Laubregion.
Yerbreitung : Nordasien und ganz Europa.
— 59 —
Polyoïuuiatos Lalr.
Virs-aurese L. Haufic; im Gebiisch derTanncn- und Larchen-
reii;ion
Verbreitung : Nordasien, nordlicheres Europa, Alpen bis zu
den Basses-Alpes.
A. Var. Zermattensis Fallou. $ dunkel braun-griin, ohne
Gelbroth. In den Thalern derPenninen die herrschende Form.
Besonders schOn an der Hutegg, Saasthal, Zermatt, Evolena.
Aehniich aucli im Maderanerthal nnd Gadmenthal, wahrend
siidlicher. am Mont-Cenis und im nordlichen Skandinavien, die
gewtihniiche, hochgelbe Form des $ auftrilt.
Chryseïs Borkh. Die typische Form 5 feurig-roth mit
blaiiom Hcflex der Oberseitc. Seltener : 1883 ob Nax in Be-
glcil der folgenden Yar. und scîieinbar in sie ubergehend.
Verbreitung: Nordeuropa, und in den nordlichen Voralpen
hei'i'schend.
A.Var.EurybiaO. Haufig in feuchten WiesenderTannen- und
Larchenregion. 9 Oberseite nieist ganz dunkelbraun, § gelb-
roth.
Verbreitung: Altai und Centralaipen.
S. Gordius Latr. An warmen, buschigen Stellen der mon-
tanen Région von Oberwallis, stellenweise : ob Naters gegen
Mehibaum, Fieschwald, Saas- und Zern)att-Tha], Simpeln.
Scheint aus der insubrischen Région, wo er gemein, herubcr
e;e\vandert. Doch auch schon am Salève hei Genf.
Verbreitung : Westliches Siideuropa sudlich der Alpen.
Fine Anniiherung zu Alciphron Rott. (blau iiberflogen, $
diister) kommt nie vor.
Dorilis Hut'n. Gemein in der Wiesenregion.
Verbreitung : Nordasien und Mitteleuropa.
Var. Subalpina Sp. GrOsser, $ und Ç schwarziich. ohne
hellere Fleeken. Wege der obern Bergregion, zerstreut. Ober-
Wallis: Anderegg.
Phlssas L. Gemein in der untern Région.
Verbreitung: Nordasien und Europa, Nordamerika.
S. Var. Bleus F. Meist nur ô . Verdiistert.
- (JO —
Ob Naters.
Helle Hb. Ob dieser Fiilter der nOrdIichen Voralpen (Pila-
tus, Justis-Thal, Gurnigel) in Wallis aiiftrilt, isl zweilellKifl.
Verbreitung : Nordasien und Nordeuropa.
liycaena F.
S. ? Bœtica L. Von Tasker bei Aigle niehrfach gefangen.
Ob in Wallis ?
Verbreitung: Orient und Siideuropa.
Argiades Pall. Zienilich hiiufig in der Laubregion.
Fruhlingsgeneration : Polysperchon Bergslr. klein.
Var. Coretas 0. Klein, unten schwach gelleckt, ohne Roth.
Verbreitung : Nordasien, Mittel- und Siideuropa.
^gon Sehn. Haufig, besonders in der Bergregion.
Verbreitung : Orient, Mittel- und Siideuropa.
Argus L. Ziemlich haufig, besonders in der Bergregion.
Verbreitung: Nordasien und Europa.
Aberr. Argyroynomon Berg. 9 blau. Naters leg. Wull-
schlegel.
Aberr. Argulus Frey. Suppl. kleiner aïs Argyroynomon,
$ intcnsiv l)lau. 0. -Wallis leg. Anderegg.
A. V. iEgidion Meissn. Klein, unten dunkler.
In der subalpinen Région : Saas, Turtmannthal.
Verbreitung : Alpen, Skandinavien.
A. Optilete Kn. Hait zwischen den grossern Ex. Deutsch-
lands und der kleinen Cypay^issus Hb. Skandinaviens und
Finnlands die Mitte.
Zerstreut in der subalpinen Région an Torfsilmpfen. Bellalp,
ob den Mayens de Sion.
Verbreitung : Sibirien, Nordeuropa, Alpen.
S. Zephyrus Friv. Var. Lycidas Trapp. Mittheilungen der
schweizer. entomologischen Gesellschaft 1, 103.
Mittlere Bergregion von Ober-Wallis, mit L. Ëscheri, doch
sparsamer: Berisal und Visp : Jteggi und Benteli, Anniviers
leg. Sulger.
Verbreitung: Der Typus des Zephyrus im Orient bis Grie-
chenlaïul : Lycidas iin Wallis: die sehr ahnliche, blassere
V. Hesperica Ranibur in Andalusien.
— 61 —
Orion Pallas. Von mir mit Tasker im Juni 1879 ol) Bover-
nier gelunden. Ex. kleiner als die der insubrischen Région,
wo der Falter gemein ist und bis gegen Gondo ansteigt.
Verbreitung : Nordasien. Miltei- und Sudeuropa.
Bâton Berg. Zienilich verbreitet in den Gebiischen der war-
men Région, Sitten, Varen, Naters.
Verbreitung : Orient und siidiicheres Europa.
A. Pheretes Hb. Verl^reitet aber vereinzeit in der alpinen
und subalpinen Région. Bei Saas. Im Turtmannthai. Am
Augstkummen. $ fast schwarz, sehr sparsam.
Verbreitung : Sibirien, Skandinavien und wieder in den
Alpen.
A. Orbitulus Prun. Hiiufig in der alpinen Région.
Verbreitung : Alpenkette. Eine verwandte Form : Aquilo
B. im polaren Norden.
Astrarche Bergslr. Haufig, besonders in der Bergregion.
Verbreitung : Nordasien und Europa,
S. Var. Allous Hb. Ohne gelb-rothe Fleckenbinde der Ober-
seite.
An heissen Lehnen der Siidthiiler : Saas, St.-Nikolaus.
A. Eros 0. Verbreitet und oft haufig in der subal[)itien und
alpinen Région. Steigt bis zur Crête de Thion 2600 M. Augst-
kummen 2200 M. Obérer Gornergletscher 2200 M. 9 sehr
sparsam.
Verbreitung : Alpenkette. Eine verwandte Form : Eroïdes
Friv. in Nordasien bis Preussen.
Icarus Rott. Haufig in allen Regionen bis zur alpinen Ré-
gion : Simplon, Zermatt, etc.
Verbreitung: Nordasien und Europa.
Eumedon Esp. Verbreitet und nicht selten in der Bergregion,
besonders an offenen Stellen der Waldung.
Verbreitung : Orient und mittleres Europa, besonders im
Osten.
Amanda Schn. Sumpfwiesen und Wege im U.-Wallis zwi-
schen .^lartigny und Branson in Mehrzahl leg. Tasker. Ich sah
ihn im'îDurf Vex 1883.
— 62 —
Von Ex. von Tarasp duich Kleinheit der 9 und durch sehr
schwache Flecken der Unterseite der Vorderfliigel des 5 ver-
schieden.
Yerbreitung : Nordasien und ostliches Europa bis Wallis.
S, Escheri Hb. Stellenweise hàufig iin Miltel- und 0. -Wallis
in der Bergregion an Wegen : ob Sitten gegen Arbaz, ob Varen,
ob Naters, bel Berisal, iin ZL'rmatter-Thal bis zum Gorner-
gletscher.
Verbreitung : Langs der sudliclien Alpentette.
Bellargus Rott. Haufig in der untern Région.
Yeri)reitung : Durch Siid- und Mitteieuropa.
Corydon Poda. Sehr haufig von (ierTiete bis zur obern Berg-
region,
Verbreitung: Durch Sud- und Mitteieuropa.
Dorylas Hb. Verbreitet und stellenweise zahireich in der
untern Région bis zur Nadelwaldung, an oflënen durren Slellen.
Verbreitung: Durch Sud- und Mitteieuropa.
S. Meleager Esp. Vereinzeit und selten imMittel- und Ober-
Wallis : Leuk, Anniviers.
Das WalliserÇ ist vollig dunkel : Var. Steveni Friv.
Verbreitung : Vonj Orient und Sudost-Europa her.
Damon Schiff. Haufig, besonders im Mittel- und Ober-Wallis
in der warnien Région. Z. B. uni Brieg die gemeinste Lycœne.
Verbreitung : Siidlicheres Europa.
A. Donzelii B. In der obern Tannenregion, zerstreut und
meist einzeln. Turtniannthal J879 zahireich mit yEgidion und
Pheretes^ im Tannenwald ; Saasthal, Zermatt-Thal. 9 sehr
sparsara.
Verbreitung: Nordasien und Skandinavien ; dann wieder
siidliche Alpenkette.
Argiolus L. Haufig, aber stets einzeln im hohen Gebllsch der
Laubregion.
Verbr-eitung : Ganz Nordasien und Europa.
S. Sebrus B. Von Aigle an durch das Rhonethal bis Brieg.
An Wegrandern und Halden der untern Région. Ollon. Sitten.
Varen, etc. April, Mai.
Verbreitung : Yom Orient langs der siidlichen Alpenkette
bis zur Provence.
Minima Fuessl. Haufig an Slegen und Steinen von der Tiefe
bis zur obern Bergregion, und auf den Slrassen selijst bis in
die alpine Région : Simplon, Hospiz.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
Var. Montana Frey. Grosser, beide Geschlechter stark nie-
tallgriin angeflogen, Fiecken der Unterseite nieist grosser.
Gi'asige Triften der Alpenregion : namentlich durch Benteli
und Jœggi am Simplon gefunden. Ebenso auch aus Milhren.
Semiargus Rott. Haufig in ihr Bergregion biszu ikm Alpen.
an Wegen und Strassen.
Verbreitung: Nordasien und Europa.
A. Var. Montana Meyer-Dtirr. Kleiner, verdiistert.
Alpenregion : Simplon, Gornergletscher, etc.
Cyllarus Rott. Zerstreut in der untern Région. Sembrancher
leg. Joris. O.-Wallis leg. Anderegg.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
S. Jolas 0. Von Ja?ggi bei Siders gefangen, wo auch die
Nahrpflanze der Raupe (Colutea arboresceas L.) haufig vor-
konimt. Ex. kleiner, Unterseite starker gefleckt als die unga-
rischen.
Verbreitung : Vom Orient bis Oesterreich. Wallis, obère
Provence.
Alcon F. Hohere Bergregion, zerstreut. Simplon, etc. Ex.
sehr tiefblau gefarbt.
Verbreitung : Zerstreut durch Nordasien und Mitteleuropa.
Arion L. In der typischen Form nicht haufig : Mayens de
Sion.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
A. Var. obscura Christ. Fast schwarz, mit wenig blau an
der Fliigelwurzel.
Haufig in der obern Bergregion, besonders von Ober- Wallis :
Thion, Turtmann-, Saas-, Zermatt-, Simplonthal.
Xemeobius Stph.
? Lacina L. Fundorte nachzuweisen. Ich sah ihn nicht im
W.dlis.
— 64 —
Verbreitung: Milteleuropa.
Apatura F.
? Iris L. Fundorte zu sichern. Wohl nur iin Unter-Wallis.
Verbreitung : Mitteleuropa.
Ilia Schiîî'. In der Laubwaldung. Bei Sitten. Ob Turtiiiann.
? Var. Clytie Schitf. Fundorte zu sichern.
Verbreitung: Miltel- und Osteuropa.
l.inienitis F.
Populi L. Laubvvaldungen ob Martigny: 0. Wolf.
Verbreitung : Mitteleuropa.
Camilla Schiff. Verbreitetin der Laubwaldung. Sitten, Vex,
ïuîtniann.
Verbreitung : Orient und milderes Europa.
? Sibylla L. Fundorte zu sichern. Wolii nur im U.-Wallis.
Verbreitung : Mitteleuropa.
Tauessa F.
? Levana L. Ob im Wallis ? Wohl hOchstens ini untersten
Theil, Falter der Buchenzone.
Verbreitung : Nordasien und Mitteleuropa.
C. album L. Haufig im Bereich des Laubwaldes.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
Polychloros L. Ebenso.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
Urticse L. Sehr gemein. Bis in die obère Alpenregion.
Verbreitung: Nordasien und Europa.
Jo L. Haufig, bis in die Bergregion.
Verbreitung : Ebenso.
Antiopa L. Verbreitet aber einzein, in der Laubregion,
Verbreitung : Ebenso, auch in Nord- und Centralamerika.
Atalanta L. Ebenso.
Verbreitung : Ebenso, auch in Labrador.
Cardui L. Haufig, bis in die obère Alpenregion : Gorner-
gletscher bis 2500 M., etc.
Verbreitung : Ueber beide Halbkugeln.
Melitsea F.
A. Cynthia Hb. Verbreitet in der obern Alpenregion, auf
den otïenen Ablùingen und Riicken.
— 65 -
Verbreitung : Alpenkette.
A. Maturna L. Var. WolfensbergeriFrey. è triib geibbraun,
Dicht rothbraun, fast einfarbig; $ weissgelb gescheckt, ohne
Roth.
Im Vàl d'Anniviers mehrfach : Mennet, Sulger.
Verbreitung : Ganz gleich in Piémont une! den Seealpen :
St. Martin, Lantosque leg. Millière. Auch im O.-Engadin,
Der tiefrothbraun, schwarz und gelblich gefleckteTypus mit
langgestreckten Flugeln geht von Sibirien bis Mitteldeulsch-
land. In Sildtjrol (Ampezzo) ist eine mittlere Form.
? Aurinia Rott. Fundorte zu sichern.
Verbreitung: Nordasien und Europa.
A. Merope Prun. Verbreitet in der obern Alpenregion.
Verbreitung : Alpenkette und Irland.
Cinxia L. Haufîg, besonders in der untern Bergregion.
Wiesen.
Verbreitung: Nordasien, Europa.
Phoebe Kn. Haufig an den Hugeln und in der untern Berg-
region.
Verbreitung : Nordasien und siidlicheres Europa.
S. Var. Occitanica Staud. Cat. Gross, Oberseite weissgelb
gescheckt. Varen, in selir schonen Ex., welche die von
Granada iibertreften.
Didyma 0. Haufig, bis in die Bergregion.
Verbreitung: Nordasien und siidlicheres Europa.
Var. alpina Staud. 5 sehrschwach gezeichnet. 9 Oberseite
der Vorderfliigel stark verdunkelt. Hintertlugel stark braunroth.
Heisse Lehnen : ob Naters, Saasthal. Aehniich auch im Bas-
1er Jura.
Dictynna Esp. Verbreitet in schattigen Laub- und Tannen-
waldungen. Turtmannthal, etc.
Verbreitung: Nordasien und nordiicheres Europa.
Athalia Rott. Verbreitet in der Wiesenregion.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
Aberr. Corythalia Hb. Schwarze Zeichnung fein, Rothgelb
stark vorherrschend. Einzeln unter dem Typus.
5
- 66 -
Aurélia Nick. Im Mittel- und Ober-Wallis im Gebiisch cler
warmen Région verbreitet. Sitten. Turtmann. Fieschwald.
Verbreitung : Nordasien und nordostliches Europa. Wallis.
Var. Britomartis Assm. Unterseite iihnlich wie bei Dic-
tynna. Ob Hyhrid ? Einzeln : Naters, Sitten.
Verbreitung : Sibirien bis nordostliches Deutschland. Wallis.
? Parthenie Bkh. Den Typus der Ebene sah ich im Wallis
nicht.
A. V. varia Bischoff. Klein, verdustert, schwach gezeichnet.
Stellenweise haufig in der obern Alpenregion im Gebiisch :
Bellalp, Gornergletscher, Simplon.
Verbreitung : Gentralalpen.
Argynnis F.
Pales Schiff. Derkleine, spitzflûglige, feingezeichnete Typus
in der obern Alpenregion auf oftener Trift haufig.
A. V. Isis Hb. Grosser, stumpffluglig. In der mittlern Alpen
région im Gebiisch haufig ;
Aberr. Napœa Hb. 9 oben griinlich. Einzeln unter Isis.
Verbreitung : Nordasien, Nordeuropa, Gebirge Siideuropas.
Dia L. Zerstreut in der Laubregion, Sitten.
Verbreitung : Nordasien und Europa, den Siiden ausge-
nonimen.
A. Amathusia Esp. Haufig in der Tannen- und Lcirchen-
region im Gebiisch. Steigt bis ob Simpein 1600 M.
Verbreitung : Nordasien, Nordrussland und Preussen. Alpen.
Daphne Schiff. Verbreitet iin heissen Theil des Thaïes an
Gebusch und Disteln : Martigny: Wullschlegel, Branson: Tas-
ker, Sitten, Leuk: Jenner.
Verbreitung : Nordasien und siidlicheres Europa.
luo Hott. Hie und da im Gebiisch und auf Wiesen der Tan-
nenregion. Turtmannthal haufig; auch Mayens de Sion.
Verbreitung : Nordasien, mittleres und nOrdIicheres Europa.
Latonia L. Haufig an Wegen votn Thaï bis zum Gorner-
gletscher.
Verl)ieitung : Nordasien und Europa.
Aglaja L. Iliiufig in der Waldregion bis zu den Tannen.
- 67 -
Verbreitung: Ebenso,
Niobe L. Haufig in der Tannenregion. Geht bis in die offene
Alpentrift. Z. B. Augstkuinmen 2200 M.
Var. Eris Meig. Ohne Silberflecken ist vorherrscliend, be-
sonders in der Hohe.
Verbreitung : Wie vorige.
Adippe L. Wie Aglaja.
Paphia L. Haufig in der Laubregion.
Verbreitung : Ebenso.
S. Var, Ç valesina Esj3. Griinbraun verdiistert. Irn Mittel-
und O.-Wallis verbreitet : Sitlen : Wolf. Naters. Stalden. etc.
Noch schoner im insubr. Gebiet des Val Vedro. Auch im vor-
dern Graubiinden (Flims) und in Bergell.
S. Pandora Schiff. Sehr vereinzelt in der untern Région.
Kastanienwald vonFouly. Eingang von Anniviers ein schones
bellgrUnliches $ : Tasker. Leuk: Knecht. Im Aostathal hau-
figer.
Verbi-eitung : Vom Orient durch Siideuropa bis Bretagne.
Melauargia Meig.
Galatea L. Haufig in der Wiesen- und untern Waldregion.
Anniilierung an Var. Procida Hbst. : Ob Sitten gegen die
Mayens, etc., auf Kalk.
Verbreitung : Orient und niittleres und siidiicheres Europa
bis Algérien.
Erebia B.
A. Cassiope F. Meist etwas lebhafter gezeichnet als die Ex.
der nordlichen Alpen. Verbreitet und stellenweise haufig in
den Gebiischen und Triften der Alpen région.
Verbreitung : Alpen und Grossbritannien. Auch in der nahe
verwandten Form Epiphron Knoch, auf den deutschen Ge-
birgen.
A. Melampus Fuessl. Haufig in der Tannenregion.
Verbreitung : Alpenkette, Schlesien.
A. EriphyleFr. Einzeln. Von Rothenbach am Rhoneglelscher
und der Mayenwand gefunden.
Verbreitung: Alpenkette: Kiirnthen und Schweiz
— 68 —
A. Mnestra Hb. Verbreitet, doch nicht massenhaft, in der
Gebuschzone der Alpen région. Ob den Mayens de Sion, Gor-
nergletscher, Mayenwand, etc.
Vérbreitung : Alpenkette.
A. Pharte Hb. Zerstreut ebenda.
Vérbreitung: Alpenkette.
A. Pyrrha F. ZiemHch verbreitet in der Tannenregion, doch
weit sparsamer als in den nordiichen Alpen.
DieWalhser Stiicke sind mitdeutlichen, rostgelben Flecken-
binden versehen.
A. Ceto Hb. Haufig in Waldvviesen der Liirchenwaldung.
Ob Sembrancher und in allen Thalern bis zum Simplon und
Gombs.
Vérbreitung : Alpenkette.
Médusa F. In der Laubwaldung, weniger haufig als in der
nOrdlichen Schvveiz.
Vérbreitung: Von Sibirien durch das mittlere und nordiiche
Europa.
A. Oeme Hb. Sehr zerstreut im Gebiet des Tannenwaldes.
A'erbreitung : Alpenkette.
A. Stygne 0. Haufig an steinigen Stellen von der Laub- bis
zur Alpenregion. Juni und Juli.
Vérbreitung : Alpenkette und deutsche Gebirge.
S. Evias Lef. Eine Friihlings-Erebie der obern Laubwald-
und untern Tannenregion von Mittel- und O.-Wallis. Val d'Hé-
rens, Anniviers, Thaler um Brieg. Zahlreich, aber sehr rasch
verûogen.
Vérbreitung : Sudliche Alpenkette, vom Ober-Engadin und
Davos bis Andalusien.
A. Glacialis Esp. Auf Gerollfeldern und Griiten der obern
Alpenregion, verbreitet. Nie geaugt, meist ganz schwarz (V.
Pluto Esp.), oder mit schwach rothlich schimmernder Flatte.
Vérbreitung : Alpenkette.
A. Lappona Esp. Haufig auf offener Trifl und den Halden der
hohern Alpenregion.
Vérbreitung : Altai. Skandinavien. Alpenkette.
- 69 —
A. Tyndarus Esp. Haufig ati Wegen und steinigen Orleti der
Alpenregion.
Auch ganz ohne Augeii (V. Cœcodromus Gn.)
Verbreitung : Alpenkette,
A. Gorge Esp. Haufig und schaarenweise an Felsen und Ge-
rOll der obern Alpenregion, von 2500 bis 2800 M,
Der Typus, grOsser, mit zwei Apicalaugen, z. B. am Aletsch-
gletscher, Mayenwand.
Var. Erynis Esp. Kleiner, oft ohne Augen, z. B. an der Crète
de Thion.
Verl)reitung : Alpenkette.
A. Goante Esp. Haufig in der Liirchenregion. Von Sem-
brancher bis hinauf nach Zermatt.
Verbreitung : Centralalpen.
A. Pronoë Esp. V. Pitho Hb. Sehr dunkel, ohne rostgelbe
Binden, blos mit obsoleten, kleinen, apicalen Augen,
Zerstreut. O.-Wallis: Aletschgletscher, etc. August und Sep-
tember.
Verbreitung : Vom Orient langs der Alpenkette.
Aethiops Esp. Haufig in der untern und mittlern Wald-
region.
Hie und da Annaherimg zu Var. leucotœnia^ Staud., mit
weisslicher Binde der Unterseite der Hauptfliigel.
Verbreitung: Nordasien und Mitteleuropa.
Ligea L. Mittlere Wahlregion, nicht so haufig als in der
nordlichen Schweiz.
Verbreitung : Von Sibirien durch Mitteleuropa.
A. Euryale Esp. Sehr haufig in der obern Waldregion.
Verbreitung : Von Sibirien durch die Gebirge Europa's.
Œneïs Hb.
A. Aëllo Hb. Verbreitet in der obern Alpenregion an GerOll
und Felsen.
Verbreitung : Alpenkette.
Satyrus F. D.
Hermione L. Haufig in der warmen, untern Waldregion,
besonders ob Sitten und Visp.
- 70 -
Kleinere Ex., wciche zwischen den gewOhnlichen vorkom-
riien, stellen die in Norddentschiand allein vorkommende Var.
Alcyone Schifï", dar, Solche ob Sitten, ob Stalden, etc.
Verbreitung : Warmeres Europa bis Kleinasien.
? Circe F. Fundorte zu sichern.
Verbreitung : Ebenso.
'^. Briseïs L. Ebenso.
Verbreitung : Orient und durch das vvarmere Europa.
Semele L. Hiiufig in der warnien Hiigelregion. Besonders
schwarziich bei Staiden.
Verbreitung : Orient und Mitteleuropa.
Arethusa Esp. Selten. Val d'Anniviers leg. Menuet.
Verbreitung : Siideuropa bis Orient.
S. Statilinus Hufn. Var. Allionia F. Durch bedeutenderc
Grosse und deutlich weissgescheckten Suum vom norddeut-
schen Typus verschieden.
Hiiufig an trockenen Felsen und Mauern der ganzen war-
nien Région : Col de Cheville, Sitten, Siders, Anniviers. Brieg.
Verbreitung: Kleinasien und Siideuropa.
S. Cordula F. Hiiufig an buschigen Stellen der Hiigelregion
von Bex bis ins Saasthal (Hutegg) und Berisal 1500 M. Ebenso
ini insubr. Val Vedro.
Hie und da (z. B. Brieg) kommen 9 '"'t gelben Binden auf
der Oberseite beider Flugei vor. Aberr. Pœas Hb.
Verbreitung : Vom Altai und Siidrussiand (Var. Bryce Hb.)
liber Griechenland liings der siidiichen Alpenkelte bis zu den
Basses-Alpes. Von da an nach Westen die kleinere Forni
Actœa Esp.
Dryas Se. Haufig in Wiesen und Gebusch der untern Ré-
gion. Martigny, Sitten, Naters, etc.
Verbreitung: Nordasien und Mitteleuropa.
Pararge Hb.
Msera L. Hiiufig an Mauern und Steinen bis in die Berg-
region.
Verbreitung : Vom Orient durch Europa.
A. Hiera F. Verbreitet in der Tannenregion an schattigen
Felsen.
— 71 —
Verbreitung : Vom Kaukasus liings der Alpenketle. Skanrli-
navien.
Megaera L. Haufig an Mauern (1er luitern Région.
Verbreitung : Vom Orient durcli Europa.
Egeria L. Haufig in schattigern Laubwald.
Hie und da Hinneigung zu der insubr. Form mit braungelben
Flecken.
Verbreitung : Vom Orient durch Europa. Im Siiden in der
kurzfliigligen hochgelben Var. Meone Esp., die bei uns in
ihrer vollendeten Form nicht vorkommt.
? Dejanira L. In Laubwaldung, jedenfalls nicht haufig.
Fundorte zu sichern. Falter der Buchenzone.
Verbreitung : Nordasien und Mitteleuropa.
£pinepliele Hb.
Lycaon Esp. Stellenweise haufig an trockenen Halden der
warmen Région, besonders im Mittel- und Ober-Waliis. Bis
Hutegg im Saasthal und.Berisal am Simplon.
Verbreitung: Nordasien und milderes Europa.
Janira L. Haufig in der Wiesenregion.
Verbreitung : Europa bis Kleinasien.
An warmen Halden mit Hinneigung zur siidlichen Var.
Hispulla Hb,, mit Andeutung von helien Binden beim 9.
Varen.
? Tithonus L. Fundorte zu sichern.
Verbreitung : Milderes Europa bis Kleinasien.
Hyperanthus L. Haufig auf Wiesen der untern Région.
Verbreitung: Von Sibirien durch Mitteleuropa.
Ccenonyiupha Hb.
Iphis Schiff. Verbreitet auf den Wiesen der Hugel- und Berg-
region. Sitten, etc.
Verbreitung : Nordasien und Mitteleuropa.
Arcania L. Haufig im Gebilsch der untern Région.
Verbreitung : Vom Orient durch das mildere Europa.
A. Var. Darwiniana Staud. Kleiner, trilber, weisse Binde
der Unterseite schmal.
Obère Bergregion von O.-Wallis : ob Mehlbaum gegen Bell-
alp. Laquinthal und Simplon.
73
(Auch auf der Giiyna am Comersee.)
A. Satyrion Esp. Haufig aiif Wieseii der Alpenregion.
Verbreitung : Alpenkette.
Pampliilus L. Haufig auf Wiesen bis in die Bergregion.
Verbreitung: Nordasien und Europa.
Spilothyrus Dup.
Alceae Esp. Verbreitet aber einzeln an Halden der unlein
Région.
Verljreitung : Nordasien, Siid- und Mitteleuropa.
? Altheae Hl). Der nOrdlichen (Zurich, Pilatus, Engelberg)
und insubr. Scliweiz (Lugano) ist mir aus Wallis niciit be-
kannt.
Verl)reitung : Orient und ostlichesMittel- und Siideuropa.
S. Lavaterse Esp. Verbreitet an warnien Lehnen der untern
Région bis Stalden.
Verbreitung: Orient und Sudeuropa bis Siiddeutschland.
iSyriclithtis B.
S. Carthami Hb. In zwei Generationen haufig an den Halden
der warmen Région. Branson, Sembrancher, Sitten, Stalden.
Verbreitung : Orient und Sudeuropa bis Mitteideutschiand.
Alveus Hb. Var. Cirsii Rb. Wege der Hugeiregion. Varen.
Var. Fritillum Hb. Wege der Bergregion.
Verbreitung : Orient l)is Mitteleuropa.
Serratulae Ramb. In den nordiichen Alpen geniein (^Engel-
berg, Berner Oberland, etc.), erscheint im Wallis seltener.
Verbreitung : Nordasien bis Mitteideutschiand.
A. Cacaliae Ramb. Haufig in der obern Alpenregion.
Verbreitung : Alpenkette.
Malvse L. Haufig an Wegen des untern und mittlern Région.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
? Aberr. Taras Meig. Nicht selten in den Bergthiilern der
Waadtlander Alpen : Sepey, Gryon. Wohl auch ini Wallis.
Sao Hb. Verbi'eitet an Lehnen der \varu)ern Région.
Verbreitung : Orient und Sudeuropa bis Deulschland und
Belgien.
— 7o —
Nisuiiiades Hb.
Tages L. Haufig an Wegen der uiitern und miltlern Région.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
Hesperia B,
Thaumas Hufn. Haufig in der Bergregion an Wegen, etc.
Verbreitung : Orient, Europa.
Lineola 0. Verbreitet ebenda.
Verbreitung : Nordasien, Europa.
S ? Actœon Esp. Gemein in Piémont : icii habe ihn im
Waliis niclît gesehen.
Verl)reitung: Orient und Siideuropa.
Sylvanus Esj). Haufig. Sehr dunkie Ex. in der Bergregion.
Verbreitung : Nordasien, Europa.
Comma L. Ebenso. Sehr dunkie Ex. in der Alpenregion :
Gorncrgletscher.
Verbreitung: Nordasien, Europa.
Carterocephaliis Ld.
? Palœmon Pall. Im Waliis sah ich den Falter nicht.
Verbreitung : Nordasien, Mitteleuropa.
Aclieroiitia 0.
Atropos L. Verbreitet im Kulturland. Sion, etc.
Verbreitung : Ueberall vvo die Karlotïcl gebaut wird.
ISpliiiix 0.
Convolvuli L. Haulig in der untern und mittlern Région.
Verbreitung : Voin Orient durch Mittel- und Siideuropa.
Ligustri L. Ebenso.
Verbreitung: Nordasien und Mitteleuropa.
Pinastri L. Ebenso.
Verbreitung : Vom Kaukasus durch Europa, den Siidcn
ausgenommen.
Deilepbila 0.
S. Vespertilio Esp. Verl)i'eitet in der Sohie des Rhonethales.
Verbreitung : Siidliche Alpenthaler, Ober-Rhein.
S. Hippophaës Esp. Ebenso, besonders in den grossen Hip-
pophaë-Bestanden von Ober- Waliis.
Verbreitung : Sudliche Alpenthaler.
— 74 —
Galii Rott. Ehenso.
Verbreitung : Vom Orient durch Europa.
Euphorbise L. Hiiufig in der untern und tnittlern Région.
Verbreitung : Vom Orient durch Mittel- und Sudeuropa.
S. Livornica Esp. Verbreitet aber einzein ebenda. Héré-
inance.
Verbreitung : Von Sibirien an durch Siideuropa.
Elpenor L. Hiiafig ebenda.
Verbreitung : Nordasien und Mitteleuropa.
Porcellus L. Einzein ebenda.
Verbreitung : Von Sibirien durch Europa.
Smerinthus 0.
Tilise L. \Vo Lindenbaume vorii.onHiien.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
Populi L. Verbreitet iin Rhonethal.
Verbreitung : Nordasien und Europa.
Ocellata L. In der Région der Obslbaume,
Veri)reitung : Nordasien und 31itteleuropa.
Pterogoii R.
Proserpina Pall. Einzein im Rhonethal.
Verbreitung : Von Sudrussland durch 3Iitleleuropa.
Macroglossa 0.
Stellatarum L. Hiiufig bis in die Rerge.
Verbreitung: Nordasien, Europa.
Bombyliformis 0. Verbreitet in der mittlern Région.
Veriireitung : Von Sibirien durch Europa.
Fuciformis L, Verbreitet ebenda.
Verbreitung : Von Sibirien durch Europa.
Ino Leach.
Pruni Schiff. Einzein. 1878 ein Ex. ani Gornergletscher.
Verbreitung : Nordasien, Mitteleuropa.
Statices L. Hiiufig in Wiesen der untern Rergregion.
Verbreitung : Von Siidrussland durch Mitteleuropa.
S. Var. Heydenreichii Ld. Dunkel gefiirbte Ex. Stalden.
Verbreitung : Vom Orient liiiigs der sildlichen Alpenkette.
A. Geryon ïlb. Var. chrysocephala Nickerl. Wiesen der Al-
penregion. Gornergletscher, Simplon, etc.
— 75 —
Verbreitung: Alpenkette.
Zygîena F.
Pilosellœ Esp. Haufig auf Wiesen der Hiigel- und Berg-
region.
Verbreitung: Von Sibirien durch Mitteleuropa.
Var. PolygalsB Esp. Rothe Strichebreit zusammengeflossen.
Zahlreich und sehr ausgepragt ob Naters, wo die è meist
sehr klein sind.
A. Var. Nubigena Ld. Diinn bekleidet, blassc Alpenform.
In der Alpenregion zerstreut. Simpion. Augstkunimen. Ob
den Ma yens de Sion.
S. ? Brizœ Esp. Gianelli sandte mir sie mit der Fundorts-
angabeM. Rosa (Piémont). Soliten vielleicht solchc Piemont-
Ex. Anlass zur Angabe der Art im Waliis gegeben haben '?
Verbreitung : Vom Orient durch Ungarn und Oesterreich
nacli Siidtyrol.
S. Triptolemus Freyer. Im insubr. Val Vcdro nahe der
Gondo-Grenze.
Verbreitung: Siideuropa von Dalmatien, Siidalpen, Sizilien
bis zur Sierra Nevada.
AchillesB Esp. Haufig in der untern und mitticrn Région
in trockenen Wiesen.
Verbreitung : Von Sibirien bis zum siidiichen Frankreich.
An Var. Bellis Hb. streifende Ex. ob Visp : gross, lebhaft
roth.
Var. ViciSB Hb. Kleiner; Apicalfleck klein, wenig vorge-
zogen. U. -Waliis. St. -Maurice.
A. Exulans Hoch. Haufig auf den Triften der hohern Alpcn-
region.
Verbreitung : Skandinavien und Alpenkette.
Melioti Esp. Ober- Waliis nach Anderegg's Verzeichnissen.
Mayens de Sion 1883.
Verbreitung: Nordnsien und Mitteleuropa.
S. Charon Hb. Im insubr. Val Vedro naho der Gondo-Grenze.
Verbreitung: Westlicher Theil der siidiichen Alpenkette.
Lonicerse Esp. Hiiulig in Gebiischen der Hugel- und untern
Bergregion.
Verbreitung : Von Sibirien bis Frankreich.
S. Var. major Frey. Sehr gross.
O.-Wallis: Stalden, St.-Nikiaus und Hutegg. Haufiger im
insubr. Val Vedro.
S. Var. dubia Stgr. Mit lief gegen dieBasis hin geschwarzten
Unterfliigeln.
Im insulir. Val Vedro nahe der Gondo-Grenze.
FilipendulsB L. Haudg in den Wiesen bis in die Alpen.
Verl)reilung : Voni Orient durch Europa.
A. Var. Mannii H. S. Klein, schwach beschuppt.
Alpenregion : ob den Mayens de Sien, Simplon.
Verbreitung: Alpenkette.
S. Var. Ochsenheimeri Z. Is. Gross, tiefroth, sechsler Fleck
oft fehlend.
Im insubr. Val Vedro nahe der Gondo-Grenze.
Verbreitung : Siidliche Alpenkette.
Transalpina Esp. Hiiufig im Gebiisch der Hiigeiregion bis
Stalden hinauf, in allmaligeni Uebergang zur zinnoberrothen
Var. Hippocrepidis Hbn.
Verbreitung: Mitleleuropa und sudiichc Alpenkette.
Im Aostathal mit fast verschwundenem sechsten Fleck, was
vielleicht Anlass zur Angabe der ostlichen Z. Angelicœ 0. in
diesen Gebieten gegeben bat.
S. Ephialtes L. Verbreitet an den Hiigeln des warmen Thal-
beckens vom Mittel-Wallis und wieder im insubr. Val Vedro
nahe der Gondo-Grenze.
Sechsfleckig und fUnffleckig (V. Médusa Pall.) mit rothem,
selten mit gelbem Giirtel (V. Coronillœ E. und Trigonellœ
E.). Ob Varen, Anniviers, etc.
Verbreitung : Von Sudrussiand durch Oesterreich bis Siid-
frankreich.
'? Die rothfleckige V. Peucedani E. der nordiichen Schweiz
scheint zu fehien.
A. Fausta L. V, Jucunda Meissn. Kleiner als der Typus vom
Jura, kaum gegUrtelt.
Subalpine Région. Von Anderegg stets angeboten.
— 77 —
Vorbreitung : Alpen von Grauhiinden l)is zum Salève.
Carniolica Se. Meist in Var. Hedysari Hl)., oliiie pothen
Giirtel.
Haufig auf Wiesen der Hiigel,
Verbreitung: Vom Orient durch Oesterreich bis Berlin nach
Norden und zu den Basses-Alpes nach Siiden.
Syntomis III.
Phegea L. Hiiuîig in Gebusch der warmen Région von Ober-
Wallis. Visp, Stalden, etc. Noch haufiger im insubr. Yal Vedro
nahe der Gondo-Grenze.
Verbreitung: Vom Orient durch SUd- und Mitteleuropa.
Naciia B,
Ancilla L. Einzeln. Heisser Abhang des Kalkgebirgs ob Sit-
ten gegen die Mayens.
Verbreitung : Wilrmeres Mitteleuropa.
S. Punctata F. Verbreitet in Gebusch der warmen Région
von Mittel- und Ober-Wallis: Leuk, Visp, Stalden, etc.
Verbreitung: Vom Orient durch Sudeuropa.
— 78 —
Liste des Sociétés et Institutions
avec lesquelles la MurltMeEiie entretient nn commerce d'éclange réplier.
1. Aarau. Aargauisch, Naturforsch, Gesellsch.
"i. Annecy. Revue savoisienne.
3. Augsbourg. Naturhistorisch. Verein.
4. Auxerre. Société des Sciences historiques et naturelles
de l'Yonne.
5. Bàle. Naturforschend, Gesellsch.
6. Berlin. Botanischer Verein d. Provinz Brandenburg.
7. Berne. Naturforsch. Gesellsch.
8. Béziers. Société d'Histoire naturelle.
9. Bienne. Société jurassienne d'Emulation.
10. Bistritz (Autriche). Gewerbeschule.
11. Bonn. Naturhistorisch. Verein.
12. Brème. Naturwissenschaftl. Verein.
13. Brest. Société académique.
14. Bruxelles. Société royale de Botanique.
15. Bucla-Pesth. Musée national hongrois.
16. CarlsTulie. Naturwissenschaftl. Verein.
17. Cassel. Botanisch. Centralblatt.
18. » Verein f. Naturkunde.
19. Chdlons-sur- Saône. Société des Sciences naturelles.
20. Coire. Naturforschend. Gesellsch. f. Graubunden.
21. Colmar. Société d'Histoire naturelle.
22. Danzig. Naturforschend. Gesellschaft.
23. Dresde. Naturwissensch. Gesellsch. « Isis. »
24. Dûrckheim. Pollichia.
25. Francforts. IMein, Senkenbergisch. naturforsch. Ge-
sellsch.
— 79 —
26. Frihourg. Revue scientifique suisse.
27. ï Société des Sciences naturelles.
28. Frihourg en Brisgau. Naturforschentl. Gesellscli.
29. Fulda. Yerein fur Naturkunde.
30. Genève. Institut national genevois.
31. » ^éàstciionAeVFjcho des Alpes.
32. Géra. Gesellsch. v. Freund. d. Naturwissench.
33. Gôrlitz. Naturforscliend. Gesellsch.
34. Gratz. Naturwissensch. Verein f. Steiermark.
35. Grenoble. Société botanique dauphinoise d'échange.
36. Hamhourg-Altona. Naturvvissenschaftl. Verein.
37. Hanovre. Naturhistor. Gesellsch.
38. Heidelherg. Naturhistor. medicinisch. Verein.
39. Innsbruck. Naturwissensch. medicin. Gesellsch.
40. Kiel. Naturwissensch. Verein f. Schlesw.-Hoislein.
41. Klausenburg. Novenytain Lapok.
42. Landshut. Botanischer Verein.
43. Lausanne. Société vaudoise des Sciences naturelles.
44. Lrnz. Verein fur Natui-kunde.
45. Lisieux. Société d'horticulture et de botanique du cen-
tre de la Normandie.
46. Luxembourg. Institut royal-graud-ducal.
47. » Société Botanique.
48. Lyon. Société d'Etudes scientifiques.
49. » Société de Botanique.
50. Magdebourg. Naturwissenschaftl. Verein.
51. Montpellier. Société d'Horticulture et de Sciences na-
turelles de l'Hérault.
52. Moscou. Société impériale des Naturalistes.
53. Nîmes. Société d'Etude des Sciences naturelles.
54. Off'enbacJi. Verein fiir Naturkunde.
55. Padoue. Societa Veneto Trentin. d. Scienze natur.
56. Paris. Société Botanique de France.
57. » Feuille des Jeunes naturalistes.
58. Pavie. Brebissonia.
59. Passau. Naturhistor. Verein.
— 80 —
60. Rio-de-Janeiro. Musen nacional.
61. Saint-Gall. Nfiturwissensch. Gesellsch.
62. Semur. Société des Sciences historiques et naturelles.
63. Sondershaasea. Botanisch. Verein.
64. Toulouse. Société d'Histoire naturelle.
65. Trieste. Societa adriatic. d. Scienze natur.
66. Vienne. Zoolog. Botanisch. Verein.
67. Washington. Département de l'Agriculture.
TAJBXjE
Page
Séance des 25 et 26 juillet 1881 3
Herborisation aux alpes de Bex 11
Rapport sur la marche de la bibliothèque 14
Communication entomologique de M. J. C. W. Tasker . . 15
Réponse à un article de la Revue et Magasin zoologiques 18
Oiseaux du Valais 20
Marbres antiques de Saillon 26
Dianthus Wolfii 32
Notes sur quelques plantes rares du Valais .... 34
jNotice historique sur les petits poissons du lac du Grand-
Saint-Bernard 36
Séance du l»'' août 1882 39
Herborisation dans la vallée de Binn 44
Notes botaniques sur le bassin de l'Orbe 48
Florule adventive des digues du Rhône 53
Nouvelles indications pour les environs d'Aigle et la Plaine
du Rhône 54
Les papillons du Valais 55
Liste des Sociétés et Institutions avec lesquelles la Muri-
thienne entretient un commerce d'échange régulier. . 78
Les envois de livres et Revues doivent être
adressés au bibliothécaire de la Société,
M. G. MULLER, pharmacien à Sion.
BULLETIN DES TRAVAUX
DE LA
r r
SOCIETE MURITHIENNE
DU VALAIS
ANNÉE 1883
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE
MM. Favrat, président, à Lausanne, et D^ Morlhier, professeur à Neufhâtel.
xiie FAScieiJiiï:
'Cïr^KÇX^S»'
NEUGHATEL
IMPRIMERIE DE JAMES ATTINGER
1884
BULLETIN DES TRAVAUX
DE LA
r r
SOCIETE MURITHIENNE
DU VALAIS
ANNÉE 1883
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE
MM. Favral, président, à Lausanne, et D'' Morlhier, professeur à Neuehâlel.
Xlle FASCICUIiG
NEUGHATEL
IMPRIMERIE DE JAMES ATTINGER
1884
VINGT-TROISIEME REUNION ANNUELLE
DE LA
SOCIÉTi MURITHIEIE DE BOTANIDUE
DU VALAIS
tenue à Château-d'Œx, le 31 juillet 1883.
Pi'ésidence de M. Favrat, vice-président.
En vertu de la décision prise l'année dernière à Brigue, les
niembres de la Murithienne se sont réunis à Chàteau-d'OEx, le
31 juillet.
A neuf heures, la séance est ouverte. Sont présents :
MM. Favrat, professeur à Lausanne, ince-président.
Chanoine Favre, Emile, à Martigny, secrétaire.
D"" MoRTHiER, à Corcelles, Neuchàtel.
Roux, Fréd., ancien pharmacien, à Nyon.
Jaccard, Henri, professeur, à Aigle.
MoREL, Alph., professeur, à Aigle.
Mermod, a., instituteur à la Coniballaz, Ormonts.
PiTTiER, Henri, professeur, à Chàteau-d'OEx.
MM. Vaugher, de Genève, et Amann, étudiant en pharma-
cie, à Lausanne, assistent aussi à la séance.
Le procès-verbal de la séance de Brigue est lu et adopté.
Les comptes envoyés par le caissier sont vérifiés et acceptés
avec remerciements. Le caissier redoit fr. 269»99.
M. Pittier propose que le format du Bulletin soit ramené à
l'in-octavo, format adopté par toutes les sociétés scientifiques.
De cette façon, on pourra joindre le Bulletin de la Société mu-
rithienne aux publications d'autres Sociétés. La proposition est
appuyée et renvoyée au Comité.
M. Pittier propose qu'il soit accordé un tirage à part aux
auteurs. Après une courte discussion, on décide, sur la propo-
sition de M. Roux, qu'il sera accordé aux auteurs cinquante
exemplaires de leurs travaux, à condition qu'ils en payent le
tirage.
M. Favrat demande si l'on veut continuer à recevoir dans
le Bulletin des travaux étrangers à la botanique. M. Favre
propose qu'on reçoive tous les travaux, mais qu'on ne les pu-
blie qu'au fureta mesure que nos moyens nous le permettront.
M. Pittier et M. Roux font ressortir le fait que la Muri-
thienne n'est pas une société d'histoire naturelle, mais une so-
ciété botanique.
Il est décidé que la question sera mise à l'ordre du jour de
la prochaine assemblée générale, fixée à Sion, sur la proposi-
tion de M. Favrat.
M. Favrat annonce qu'ensuite de la décision prise à Brigue,
il a fait représenter la Société à l'Exposition nationale de Zu-
rich par ses Bulletins et deux cartons de 150 plantes chacun,
avec l'aide de MM. Jaccard et Carron. Des remerciements sont
votés à ces messieurs.
On passe ensuite au renouvellement du Comité qui sera
composé de :
MM. Favrat, professeur, à Lausanne, président.
Favre, chanoine, à Martigny, vice-président.
Jaccard, professeur, à Aigle, secrétaire.
WoLF, professeur, à Sion, bibliothécaire.
Borel, pharmacien, à Bex, caissier.
MM. Chappuis, Aloïs, pharmacien, à Chdteau-d'OEx; Sghardt,
Jean, professeur, à Montreux; Borloz, instituteur, au Sépey,
présentés comme candidats, sont proclamés membres de la
Société.
La séance administrative est ensuite levée, et la séance pu-
— 5 —
blique commence à dix heures et demie dans la salle du tri-
bunal.
A l'ouverture de la séance, M. le président indique les rai-
sons qui ont décidé la Société murithienne à quitter cette fois
le sol valaisan et la vallée du Rhône, pour venir siéger à Châ-
teau-d'CEx. Il rappelle les traditions botaniques qui se perpé-
tuent dans cette localité depuis bientôt un siècle; il cite les
noms du doyen Bridel, du pasteur Leresche, de notre collègue
Pittier, qui s'est déjà fait avantageusement connaître par plu-
sieurs travaux, entre autres par son Catalogue de la Flore
vaudoise^ publié en collaboration avec M. Th. Durand. M. Fa-
vrat fait part à l'assemblée de la mort regrettable de deux so-
ciétaires, décédés dans le courant de l'année : MM. le chanoine
Beck, à Aigle, etTavernier, président du tribunal, à Martigny.
M. le président rappelle aussi le décès de M, Rapin, l'éminent
auteur du Guide du botaniste dans le canton de Vaud, dé-
cédé l'année dernière à Genève. Il fait l'éloge des nombreux
services que le défunt a rendus à la science botanique, à la-
quelle il est resté fidèle pendant sa verte vieillesse et jusque
sur son lit de souffrances.
La parole est ensuite donnée à M. Pittier pour la lecture de
son intéressant travail sur la Flore du Pays d'Enhaut, les espè-
ces caractéristiques qu'elle renferme, leur dispersion et leurs
origines. Ce travail est accueilli avec faveur par l'assemblée,
qui en décide l'impression dans le Bulletiyi. M. Pittier fait cir-
culer ensuite le beau volume publié récemment en Angleterre
par M'"*^ Ward, ouvrage qui renferme une riche collection de
plantes de Rossinières. peintes d'après nature et splendidement
reproduites en chromolithographie.
M. .Iacgard rend compte ensuite de ses herborisations dans
la vallée du Rhône inférieur et la chaîne valaisanne voisine,
de Saint-Maurice au lac. Il cite un certain nombre d'espèces
nouvellement découvertes par lui dans la contrée. Il donne
quelques détails sur l'extension de la maladie qui, depuis trois
ou quatre ans, sévit sur le Populus italica. Partout où il a
passé cet été : vallée du Rhône, environs de Morges, vallée de
— 6 —
l'Aar inférieure et du Rhin, de Bàle à Rheinfelden, il a vu les
peupliers malades, souvent presque morts. Pour peu que la
maladie continue à se développer, ces grandes allées de peu-
pliers, qui donnent tant de caractère à certaines parties de la
plaine, ne seront bientôt plus qu'un souvenir.
M. Favrat nous apprend que notre collègue, le professeur
Schnetzler, a étudié des échantillons de peupliers malades et
a trouvé qu'ils sont attaqués par un champignon. Il expose
aussi, sans la juger, l'opinion d'un savant allemand, qui attri-
bue cet état maladif du P. italica à une dégénérescence sé-
nile de l'espèce, comme cela arrive pour les plantes longtemps
reproduites par boutures, par greffe ou par tubercules, le
cerisier, la vigne et la pomme de terre, entre autres.
Une discussion s'engage au sujet de la présence au Gram-
mont du Viola cornuta, dont M. Jaccard a communiqué des
échantillons apportés de là par le jardinier Froschli à Aigle.
Après quelques paroles échangées entre MM. Favrat, Morthier
et PiTTiER, l'assemblée se range à l'idée que la plante, — ori-
ginaire des Alpes méridionales et des Pyrénées, — aura été
introduite au Grammont par quelque botaniste, comme An-
drecB à Fleurier, Jacob à Vevey, Schleicher et Thomas à Bex,
l'ont fait chacun dans leur voisinage pour un certain nombre
de plantes.
M. le chanoine Favre communique ensuite quelques nou-
velles plantes trouvées par lui : Doronicum Pardalianches,
Mont Chemin ; Carduus defioratus X Personata, Trient ;
Carex pilulifera. Simplon (trouvé à Vionnaz par Jaccard).
M. Roux rend compte d'un procédé nouveau qu'il a inventé
pour faire des figures ou dessins destinés à l'enseignement, de
façon à pouvoir les conserver.
M. Favrat abandonne quelques instants la présidence à
M. Favre, pour faire diverses communications.
Il dépose d'abord sur le bureau la seconde partie du Cata-
logue de la Flore vaudoise, de Durand et Pittier, puis le Ca-
talogue raisonné des Hieracium du Valais, par A. Gremli.
Il donne ensuite des détails fort intéressants sur le Rosa ru-
— 7 —
bella. Tous les échantillons qu'il a recueillis dans les différentes
stations explorées par lui dans le Jura l'ont conduit à considé-
rer cette plante comme un hybride des Rosa alpina et spino-
sissima. Tous les caractères de la corolle, de la forme du fruit,
longueur et épaisseur du pédoncule, nature des aiguillons,
confirment l'hybridité. L'absence d'un des parents dans une
station, — au Mont Forel, par exemple, — n'est pas une rai-
son pour nier la nature hybride de la plante; car l'hybride
peut parfaitement survivre à la disparition de l'un des pa-
rents.
M. MoRTHiER a pris des renseignements en Angleterre. Le
Rosa rubella a été décrit sur un pied cultivé et n'y a jamais
existé à l'état sauvage. A Chaumont, les échantillons varient
et passent par tous les degrés intermédiaires de Valpina au
spinosissima. Il partage donc pleinement l'opinion de M. Fa-
vrat au sujet de l'hybridité du R. rubella.
M. PiTTiER fait remarquer qu'il n'est pas nécessaire que les
parents soient voisins l'un de l'autre : les insectes que la na-
ture a chargés de la fécondation, en transportant le pollen, par-
courent en peu de temps des espaces considérables. A ce pro-
pos, il présente un échantillon A'Aquilegia atrata modifié par
pélorie; il entre dans quelques détails sur le rôle des nectaires
et des insectes dans la fécondation des fleurs. Dans cet échan-
tillon, les éperons ont disparu, et la fleur est revenue à une
forme tout à fait régulière qui rappelle les anémones.
Pour l'étude de la géographie botanique du Valais, le champ
d'excursion de 1883 est maintenu : du coude du Rhône au lac,
avec les bassins latéraux Trient, Vièze, etc.
M. PiTTiER pi-opose une excursion au vallon de Mérils, où
habitent de nombreuses roses. Cette proposition est adoptée.
Le procès- verbal est lu et adopté et la séance est levée à midi
et demi.
Pour extrait conforme :
Le secrétaire,
H. Jaggard.
8 —
Notice botanique sur les Alpes du Pa^'s d'Enhaut.
Grâce à leur position intermédiaire entre les hauts massifs
alpins et les chaînes plus éloignées et moins hardies du Jura,
les Alpes du Pays d'Enhaut offrent une flore d'un intérêt par-
ticulier. Aussi cette partie de la Suisse a-t-elle été explorée de
fort bonne heure par les naturalistes de l'école des Haller et
des Thomas, parmi lesquels il faut citer, outre ces derniers,
Schleicher, Gandin, l'auteur de la Flora helvetica, un bo-
taniste peu connu du nom de Favrod^ originaire de Château-
d'OEx, où il exerçait la profession de maître d'école, et qui
paraît avoir été un habile explorateur; puis le botaniste par
excellence des Vaudois, le vénérable Jean Muret, qui vint à
plusieurs reprises faire sa cueillette, ainsi que le témoigne la
magnifique collection cédée par lui à l'Etat de Vaud, dans la-
quelle on peut le suivre pour ainsi dire pas à pas dans ses
nombreux voyages; M. Louis Leresche^ aujourd'hui l'un des
doyens des botanistes suisses, a aussi contribué pour une large
part à l'étude de la flore de notre vallée pendant les longues
années qu'il y a exercé son ministère.
11 n'entre point dans notre œuvre de donner un inventaire
complet des espèces qui ornent ce coin de pays. Disons seule-
ment qu'il offre des représentants très caractéristiques des di-
verses flores qui se partagent le domaine alpin en général, fait
qui est dû non seulement à la position exceptionnelle signalée
au commencement, mais aussi à la grande variété d'exposi-
tions que présente la vallée.
Le point le plus bas de la Gruyère vaudoise, au milieu du
défilé de la Tine, est à 800 mètres environ au-dessus du niveau
de la mer (425 mètres au-dessus du Léman), c'est-à-dire un
— 9 —
peu plus haut que ce qui est communément admis comme li-
mite supérieure de la région des cultures. D'autre part, le
pays arrive à une élévation de plus de 2500 mètres dans la
chaîne du Chauny, atteignant ainsi la région des neiges éter-
nelles, dont la limite est cependant plus élevée dans le cas
particulier, par le fait de l'isolement des plus hauts sommets.
Le Pays d'Enhaut présente donc seulement deux des quatre
régions généralement admises pour la Suisse, savoir : la ré-
gion montagneuse, jusqu'à 1600 mètres en moyenne, et la
région alpine au-dessus. Mais la contrée est loin de manifester
dans sa végétation la monotonie qu'on pourrait attendre d'un
area si restreint. Partout où le fond de la vallée s'élargit, on
voit les cultures alternant avec de magnifiques prairies. On
rencontre encore des champs de pommes de terre vers 1400
mètres; l'avoine et quelques autres céréales sont aussi fré-
quemment semées dans les champs inférieurs. On a accordé
jusqu'ici peu d'attention aux arbres fruitiers; mais, en re-
vanche, les habitants du pays donnent des soins particuliers à
leurs jardins, lesquels étaient célèbres déjà au commencement
du siècle par la variété extraordinaire de leurs plantes d'orne-
ment. Pour ne citer qu'un exemple de cette richesse en espèces
exotiques, qui parle éloquemment en faveur de la douceur du
climat, nous avons pu constater dans un seul jardin à Chàteau-
d'OEx, dans l'été de 1881, la floraison de plus de cinquante
espèces importées des contrées méridionales, parmi lesquelles
une dizaine appartenaient à la flore de l'Amérique tropicale et
la plupart des autres au bassin méditerranéen. Nous ne par-
lons que des plantes de pleine terre.
il n'est point nécessaire, d'ailleurs, de recourir à de pareils
faits, qui résultent de circonstances accidentelles, pour établir le
caractère favorabledu climat. La nature elle-même nousendonne
dans son propre domaine les preuves les plus évidentes. Depuis
la construction des grandes routes, plusieurs espèces étran-
gères ont envahi la vallée, apportées pour la plupart avec des
marchandises et semées au hasard le long des principales voies
de communication. Parmi elles, les plus curieuses sont le Pastel
— 10 —
(Isatis tinctoria L.j, fréquent le long de la route entre les
Moulins et Rougemont, et signalé pour la première fois en
1860; VIberis pinnata L., charmante crucifère du bassin
méditerranéen, trouvée en 1878 aux Granges, et dès lors sur
différents points; le Caucalis daucoides L., originaire des
coteaux ensoleillés des vallées profondes et croissant abon-
damment près des Granges; la délicate Aspérule glauque (As-
perula galioides Bess.) rarissime en Suisse il y a quelque
vingt ans et aujourd'hui fréquente même au Pays d'Enhaut;
puis, à côté de celles-ci, maintes autres d'un indigénat douteux
ou semblant former autant d'anomalies au caractère général de
la flore. Ainsi la Campanule à larges feuilles (C. latifoLia L.),
magnifique plante des plaines boisées du nord de l'Europe et
de l'Asie occidentale, qui étale ses grande cloches bleues sur
les haies et dans les taillis herbeux, la redoutable Ciguë tache-
tée (Conium maculatwin L,j, introduite, sans doute, par
quelque amateur irréfléchi sur la colline du Temple, où elle
prospère désespérément; la Galanthine des neiges (Galanthus
nivalis L.)^ qui abonde dans les vergers de la Frasse de Rossi-
nières et les embaume au printemps, et bien d'autres encore.
Toutes ces espèces que nous venons d'énumérer, quoique
très intéressantes, ne sont cependant que des exceptions au
caractère général de la flore du Pays d'Enhaut. Sans elles,
l'étude de cette flore n'offre pas moins d'attrait. Avant de
quitter le fond de la vallée, disons encore un mot de quelques
autres voyageuses, moins ambitieuses toutefois que les précé-
dentes, qui bornent leurs migrations à descendre des hau-
teurs pour venir s'épanouir au premier printemps le long de
la Sarine. Près de Château-d'OEx, on rencontre sur le bord de
la rivière une grande prairie couvrant une terrasse d'alluvions
et souvent inondée par les eaux enflées. Ce sont les Ouges. Là,
au moment où les bourgeons timides des frênes et des églan-
tines s'enveloppent encore frileusement de leurs manteaux
d'hiver, on voit fleurir toute une colonie de Gentianes (G. acau-
lis et G. verna L.), d'Astragales (Astragalus alpinus L.) et
d'Oxytropes (Oxytropis montana DC.) que remplaceront plus
— 11 —
tard l'odorante Herminie (Herminium monorchis Rich.j; la
Linaire des Alpes (Linaria alpina L.) et parfois une autre
Gentiane qui ne le cède en rien aux premières (G.Asclepiadea
L). A la même époque, une humble plante, l'Asaret d'Europe
(Asarufïi europœum L.). cache ses corolles insignifiantes
d'un rouge vineux sous ses feuilles luisantes qui égayent la
mousse des sapinaies. N'oublions pas, enfin, une orchidée er-
ratique, le curieux Sabot de Vénus (Cypripedrmn Calceolus
L.)., qui fait parfois de ces rives sa passagère demeure.
Mais une des merveilles de Chàteau-d'OEx, c'est le Narcisse
(Narcissus radiiflorus Salisb.). Plus ou moins avant dans le
mois de mai, suivant la précocité de la saison, les prairies et
les coteaux inférieurs blanchissent, comme si une neige légère,
dernier adieu de l'hiver, était venue les couvrir. Ce sont les
radieuses fleurs du fils d'Apollon, balançant leurs corolles sur
leurs hampes flexibles. Elles se pressent en quantités prodi-
gieuses partout où le sol leur offre un abri et embaument
l'air de leurs délicieux parfums. Puis, au bout de quelques
jours, leurs blanches légions s'élèvent sur les pentes ensoleil-
lées du nord de la vallée, disparaissant vers le bas pour attein-
dre graduellement les sommets, où il n'est pas rare de les ren-
contrer en juin, fleurissant à plus de 2000 mètres d'altitude.
De ces hauteurs, elles envoient leurs parfums jusqu'au fond
des vallons, sur les ailes légères des brises nocturnes.
Montons à la suite de ce gracieux enfant des monts le long
des pentes de la chaîne de Cray : nous serons récompensés par
une ample cueillette de plantes aussi charmantes que rares.
Le vallon des Mérils nous offre, entre autres, l'Arabette glauque
(Arahis brassicœformis Wallr.); plusieurs Roses parmi les-
quelles la Rose ferrugineuse (R. femiginea Vill.)^ remarqua-
ble par les teintes vineuses de ses feuilles; la Potentille des ro-
chers (P. rupestris L.)^ celle à sept feuilles (P. heptaphylla
MilL), belles plantes du Midi; le Dracocéphale de Ruysh (Dra-
cocephalum Ruyschiana L.), très rare sur les coteaux ro-
cheux, puis la délicieuse Paradisie (Paradisia Liliastrum
Bert.)^ miniature d'une espèce connue du genre Lilium; celui-
— 12 —
ci a aussi un représentant dans le Martagon (Lilium Marta-
gon L.). Et nous en passons bien d'autres dont nous abandon-
nons la découverte à l'amateur.
La violette odorante est très rare au Pays d'Enhaut, mais on
trouve au pied des rochers qui dominent la Dent une autre
espèce du même genre (Viola sciaphila Koch), non moins par-
fumée et qui s'épanouit aussitôt qu'a disparu la neige dont les
avalanches la couvrent chaque hiver. Au printemps, ces mêmes
rochers de la Dent sont littéralement cachés sous une foison
d'Auricules. On y rencontre aussi une des espèces les plus
rares de la Suisse, l'Astragale nain (Astragalus depressus L.)
qu'on a cru pendant longtemps n'exister que sur la colline du
Temple, puis la Stipa capillata, espèce des steppes aralo-
caspiennes. Avançant à l'est, nous entrons dans le vallon de la
Vausseresse, où nous cueillons les espèces des Mérils, plus la
Potentille grandiflore, belle plante qu'on retrouve au Valais.
Plus loin, les coteaux de Combettaz, avec quantité d'Orchidées
rares (Orchis samhucina L,, 0. glohosa L., Gymnadenia
odoratissima Rich., etc., et plusieurs hybrides), puis Cory-
dalis solida Sm. et quelques épervières (Hieracium valde-
pilosum Vill.; H. strictutn Fr.; H. pulmonarioides Vill.;
H. pseudo-porrectii7n Chrisùi., etc.) En Parey, au bas des
rochers dont l'Edelweiss (Leontopodium alpinum Cass.) a
fait sa retraite, la Scutellaire des Alpes (ScuteUaria alpina
L.) cache ses fleurs bleues sous la dentelle délicate des feuilles
du Myrrhis odorata L. Dans les bois de la Yerda, au milieu
des sapins antiques abattus par le temps, ainsi qu'à la lisière
des pâturages, on rencontre la Mulgédie des Alpes (M. alpi-
num Cass.) aux grandes fleurs d'azur, puis la Gesse ailée
(Lathyrus heterophyUus L.) une imitation du Pois de sen-
teur (L. odoratus L.), etc., etc. Et si nous revenions mainte-
nant du côté de Cray, en suivant les hauteurs, notre excursion,
pour être plus difficile, n'en serait pas moins féconde; mais
nous laisserons aux audacieux le charme des surprises nom-
breuses réservées à une telle expédition.
Si nous jetons maintenant un coup d'œil sur les espèces que
— 13 —
nous venons d'énamérer, nous verrons qu'elles ont pour la
plupart un cachet tout à fait méridional, ainsi que nond^re
d'autres qui habitent ces mêmes coteaux ensoleillés de la chaîne
de Cray. C'est qu'en effet leur patrie actuelle doit se chercher
plus au sud : elles sont les restes d'une ancienne flore, refoulée
vers le sud-ouest par suite d'un changement dans les condi-
tions climatériques, changement suivi de près par l'invasion
d'une végétation au caractère plutôt boréal, dont nous allons
découvrir tout à l'heure des représentants. Ces épaves d'un
temps lointain ont pu se maintenir ici et là, dans les Alpes
occidentales de la Suisse, sur les pentes les plus arides et les
plus chaudes des chaînes extérieures et des grandes vallées
s'ouvrant vers l'ouest.
Pendant que nous sommes près de la Verda, allons en ex-
plorer les tourbières : elles nous offriront maintes richesses.
Voici d'abord la Swertie (Swertia perennis L.), une gentia-
née qui élève ses corolles violacées au-dessus du gazon ras ;
puis l'Herbe aux sept doigts {Potentilla Comarum NestL),
rosacée peu gracieuse, aux fleurs d'un pourpre foncé ; une Vio-
lette inodore et chlorotique (Viola palustris L.)\ ensuite la
mignonne Rosée du soleil (Drosera rotundifolia L.), insec-
tivore perfide qui fait scientiller sur ses feuilles hérissées les
gouttelettes limpides qui attireront sa proie; plusieurs espèces
fie Linaigrettes (Eriophorum) occupent aussi la tourbière où
leurs capitules floconneux les font découvrir à première vue ;
enfin, le gazon ras qui forme le fond du tapis est composé
de Carex, dont quelques-uns (C. vitilis Fr., C. canescens
L. et C. capillaris L.), bien que peu apparents, n'en sont
pas moins ce que les botanistes sont convenus d'appeler des
espèces rares.
Tous ces habitants de la tourbière de la Verda appartiennent
à la flore arctique : en passant des pentes rocailleuses et des
coteaux alpins au marais, nous avons franchi l'espace qui sé-
pare du cercle polaire le bassin méditerranéen. Faisons plus,
traversons la vallée et remontons le frais vallon de la Gérine :
le contraste sera encore bien plus grand. Partout dans les sa-
— 14 —
pinaies. la Pyrole uniflore (P. uniftora L.) élève ses grandes
étoiles blanches au-dessus de la mousse humide; la Coralline
de Haller (Corallorhiza innaia R. Br.) et l'Epipogon de
Gmehlin (Epipogium aj^hyllum Sic), deux Orchidées sapro-
phytes sans couleur se cachent au pied des sapins, tandis que
la Goodière rampante (Goodyera repens R. Br.) et le Spi-
ranthe (Spiranthes autumnalis Rich.) représentent la même
famille au milieu des graminées graciles des fraîches clairières.
Mais faisons un dernier effort et montons jusqu'à la sauvage
Pierreuse. C'est là que se cachent les plus précieux réfugiés
de la zone polaire. Nous trouvons d'abord un vrai jardin de
fougères renfermant dans un rayon d'à peine un demi-kilomètre
vingt-deux espèces, soit les cinq huitièmes de celles qu'on ren-
contre en Suisse, Nommons-en quelques-unes : Lomaria Spi-
cant Desv., Athyrium rhœticum Roth., Scolopendrium vul-
gare Sm., Cystopteris alpina Desv., C. montana Link.,
Nephrodium spinulosum Desv., etc. Puis, sur le grand cône
d'éboulis d'où la localité tire son nom, le vrai bijou de la Pier-
reuse, le Pavot des Alpes (Papaver alpinum L.), dont les
corolles blanches et le feuillage pâle se confondent avec lecail-
loutis grisâtre, et enfin nombre d'autres espèces qui revendi-
quent la même origine et parmi lesquelles nous nous conten-
terons de citer la Pédiculaire versicolore ( Pedicularis Œderi
Vahl.), rare plante aux fleurs jaunes tachées de brun, qui se
cache dans la mousse des rochers ^.
Ainsi donc, la plupart des espèces que nous avons signalées
sur les pentes de la chaîne de Cray sont remplacées ailleurs
' Il ne sera peut-être pas sans à propos de faire remarquer que M. Christ,
dans sa Flore de la Suisse et ses origines (Bàle et Genève, 1883) indique
fort mal l'aire occupée par le Pediciclaris Œderi dans les Alpes du Pays
d'Enhaut. D'après la carte III, p, 400, cette plante habite le versant sud-est
des chaînes de Cray et des Gastlose, oti le soleil se fait sentir dans toute
sa force, tandis que dans l'opinion exacte du même auteur (p. 320) elle
recherche les pentes fraîches tournées vers le nord. Au Pays d'Enhaut,
ces stations sont toutes, h deux exceptions à moi connues près, sur le côté
nord-est de la chaîne de Cray et sur les versants nord du massif de la
Gummfluh. Dans les environs de la Dent de Ruth, elle se trouve également
toujours dans les lieux à l'abri du soleil. H. P.
— 15 —
par d'autres différant à la fois par leur caractère et par leur
origine. Là, nous avions les espèces aux teintes chaudes, au
cachet méridional ; ici, les pâles filles du nord. Mais au milieu
de ce changement, quelque chose reste constant qui se mani-
festera d'autant mieux que nous nous élèverons plus haut sur
les versants des montagnes : c'est un troisième élément de la
flore du Pays d'Enhaut, l'élément alpin proprement dit, dont
les représentants sont plus également disséminés et se retrou-
vent partout formant le fond du tapis végétal de la région su-
périeure. Parmi les plantes caractéristiques les plus remar-
quables, nous avons déjà cité quelques Composées (Leonto-
podium, etc.), qui se rencontrent sur l'un et l'autre versant.
Ajoutons-y la Rose des Alpes (Rosa alpina L.), églantine syl-
vicole, dont le nom est généralement appliqué par confusion
aux Rosages (Rhododendron ferrugineum L. ; R. hirsutum
L.), qui croissent à profusion à la Pierreuse et y forment même
un hybride (R. intermedium Tausch.); l'Anémone printa-
nière (A. vernalis L.), les autres Anémones de la région al-
pine; A. alpina, A. narcissiflora et A. haldensis L. sont
arctiques et se rencontrent sur les bords de l'Océan glacial et
même dans les Montagnes Rocheuses; l'Aconit paniculé {Aco-
nitum paniculatum Lam.), les Gentianes jaune et pourprée
(Gentiana lutea L.; G. purpurea L.) et bon nombre d'au-
tres que le manque d'espace nous oblige à passer sous silence.
Disons cependant que la flore alpine devient prédominante à
mesure qu'on se rapproche du massif des Diablerets, et nous
laisserons ainsi entrevoir le genre de végétation que le tou-
riste peut s'attendre à rencontrer dans les Alpes de l'Etivaz,
qui lui offriront un vaste champ à explorer, mais qui sont trop
éloignées de Chàteau-d'OEx pour trouver une place détaillée
dans une notice aussi brève que celle-ci.
H. PiTTIER.
— 16 —
Les Epervières du Valais.
Par A. Gremli.
SOUS-GENRE 1. — PILOSELLA*.
SECTION 1. — PILOSELLINA.
1. H. Peleterianum Mér. ! Exe. 264, B. G. cat. 1, Schleich.
herb. I H, Pilosella pilosissimum Fr. ep. 12, H. Pilosella
Peleterianum Gaud. herb. ! — Simplon, vallées de Saas et
de Saint-Nicolas, Sion, Fully, Branson, Sembrancher, etc.
2. H. Piloselliforme Hoppe. Exe. 264, H. Pilosella alpi-
num Fr. ep. 11. — Indiqué au Simplon (Favre, Guide, 126).
D'après M. Niigeli (Sitzungsher. hair. Acad. Febr. 1873,
328), cette espèce ne va pas plus loin vers l'occ. qu'Ander-
matt (Urserenthal), et l'indication de Christener « Nufenen en
Valais » se rapporte au Nufenen des Grisons (Rheinwald).
3. H. PiloseUa L. Fr. ep. 10 p. p., Exe. 264, B. G. cat. 1.
P incaaum Dec, H. Pilosella velutinum Fr. ep. 12.
Y niveum Miill. argov. — D'après M. Niigeli, on trouve sur
le Simplon tous les passages entre le type et les var. p et y.
4. II. sphœrocephalum FrOl., Fr. ep. 14, Exe. 264, H.
acutifolium Yill, sec. Niig., H. fureatum a Koch. — Comme
le //. piloselliforme, cette espèce est plus répandue dans les
Alpes or. Indiqué en Valais : Simplon (Favre, Guide i'il),
Almagell (Schneider), Schafberg am Schwarzsee (Wolf), Mont
Fully (God., d'après De la Soie), Joux-brùlée (Muret, d'après
Christener in litt.). — Cette espèce , intermédiaire entre les
II. Pilosella et glaciale, ne doit pas être confondue avec
l'hybride de ces deux espèces.
' Voir la classification donnée dans mes N. B. III, 47.
— 47 —
SECTION 2. — AURIGULINA.
Sous-section a. — Euaicriculina.
5. H. alpicola Schleich. herb. ! « ex. M. Moro ».* Fr. ep. 27,
Exe. 267, Gaud. herb. ! (2 ex., l'un de Schleich., l'autre con-
stituant la var. p angustifolium : « spec. angustifolia prope
Legnone in valle Tellina leg. Ph. Thomas »). H. furcatum p
alpicola Koch, Rion Guide. — Espèce excellente et constante,
rarissime et méconnue par Koch et Rchb. f. ; voir NB. Ill, 12.
— Aux stations indiquées dans mon Exe, ajouter : Au-dessus
de l'Hôtel du Riffel (herb. Reut. !) — Une forme assez différente
(v. subglanduliferum Grml-in.) se trouve sur les monts Tatra
(Krivani I in herb. Barbey) : les poils sétiformes sont moins
nombreux, la tige porte de nombreux poils noirs glandulifères
et les involucres sont couverts de poils roussâtres (sur le sec).
Cette variété a été confondue avec le H. glanduliferum; voir
Rehmann in OBZ, 1873, 155.
6. H. glaciale Reyn. Fr. ep. 27, Exe. 267 excl. var. c. B.
G. cat. 2, H. angustifolium Gaud. herb. ! Schleich. herb. p. p.!
p Kochii Grml. Exe. éd. 3 (ann. 1878). H. breviscapum
Koch (non Dec), H. glaciale tenuissimum Arv.-Touv. ! in herb.
Burnat, forme à feuilles étroites. — Zermatt (Buser!), FuUy
(Koch); Col de Torrent, au-dessus du plan de Jupiter, près
l'Hospice du St. -Bernard (Burnat I). — Les « H. breviscapum »
dans Rion Guide et « H. breviscapum (pumilum Lap.) » dans
Tissière BSM. IV, 63, se rapportent probablement à cette va-
riété. — Sur le H. breviscapum Gaud. herb. et le H. repens
Schleich., herb., voir Exe. 267.
6 bis. H. Laggeri. (Schultz bip. I) Fr. ep. 27, B.G. cat. 5.
H, glaciale c. Laggeri Exe. 267. — Eginenthalll avec le H.
glaciale, mais sans H. sabinum; Simplon (Wolf I), Col de Balme
(Christener in litt.)
7. H. Auricula L. Fr. ep. 19, Exe. 265, B.G. cat. 2. H. du-
' Se trouve aussi dans Therb. Schleich. sous le uom de H. alpinum : 10
ex., dont 9 monocéphales, mêlés avec 3 ex. du H. glanduliferum.
2
— 18 —
bium Schleich. lierb.! Gaud. herb. excl. y p et S, qui parais-
sent appartenir au H. glaciale.
Sous-section h. — Cymigera.
7 bis. H. fuscum Vill. Exe. 235, H. suecicum Fr. ep. 20 p.
p.! H. aurantiacum bicolor Gaud. herb. ? — Méribé, val d'Hé-
remence (Wolf!), astolone. — Paraît un H. aurantiacum XAu-
ricula ou un aurant. X glaciale. ,Ie rapporte ici la plante
trouvée par Mercier dans la vallée de la Disclima (Davos; Fr.
a écrit vallée de la Dischone), année 1856, in herb. Reut. I
forme stolonifère, avec l'étiquette : « H. hybridum, entre H.
aurantiacum et H. Auricula. » Fries a ajouté sur l'étiquette :
« H. suecicum Fr. Non hybridum, vulgare in Suecia média et
boreali ubi nuUum H. aurant. vestigium. » Voir NB. III, 13. —
D'après M. Nageli, le H. suecicum de Scandinavie est, en par-
tie du moins, une forme intermédiaire entre les H. Blyttianum
(espèce voisine de H. aurant.) et H. Auricula. M. Peter (in RBZ
1881) dit que le vrai H. suecicum Fr. se trouve dans la Suisse
sept. (Marbach). M. Burnat a trouvé, dans l'Engadine supé-
rieure, le H. fuscum stolonifère. Vill. Voy. a indiqué son es-
pèce au Splugen (elle a des stolons, feuilles glaucescentes ;
l'auteur ne mentionne pas les poils étoiles sur les feuilles). Selon
M. Nageli, la plante de Vill. serait une forme intermédiaire
entre les H. aurant. et glaciale.
8. H. aurantiacum L. Fr. ep. 24, Exe. 265.
p flavum Gaud. I Hall. 50 y (Fully). — Zermatt (Lagg., d'a-
près De la Soie). S'-Bernard (herb. Schleich.!)*.
Y microcephalum Lagg. ! in Greml. Beitr. 93. — Eginenthal
Obs. — Le H. aurant, Hinterhuberi (Schultz bip.) Lagg.
in herb. Keut. ! du Grimsel, n'est qu'un simple lusus; mais
Schneider a trouvé près de la Maienwand une forme curieuse :
tige couverte de 4 ou 5 grandes feuilles, les feuilles basilaires
manquant.
' Le H. aurant. luteum Reut. cat. et herb. ! ne me paraît pas être un H.
aurantiacum.
— 49 —
— H. pratense Tausch. Fv. ep. 23, Exe. 265. — Zermatt
(Griseb. com.). Mont d'Orge, Sion, Les Marques, St-Léonard
(Fauconnet, Exe. bot. Bas-Val.). Au Mt-Catogne sur Sembran-
eher (Pavot, FI. Mont-Blane), Indicationseertainement fausses! Le
vrai H. pratense (H. fallax Auricula p strigosum Gaud. herb. !
« in agris montosis supra Balgach et trans Rhenum pr. Luste-
nau ») ne se trouve en Suisse que dans sa partie sept. -or, ; il
il est très douteux pour le cant. de Schaffhouse, où il a été
indiqué par Christener (et non par moi, comme l'a écrit à tort
God. fl. jur. suppl.); voir NB. I, 29. Je l'ai trouvée hors de nos
limites, près de Constance (auf Torfwiesen beim Tabor u. auf
dem Heidelmoos), terr. bad., avec le H. Pilosella X pratense.
t
SECTION 3. — GYMELLA.
Sous-section a. — Cymosa.
9. H. cymosum L. Exe. 267. H. Nestleri Vill. Koch, H. cy-
mosum a Nestleri B.G. cat., 4.
a tyjncum. H. cymosum genuinum Fr. ep. 36, H. cymosum
verum Schleich. herb. I — Follaterre (Schl.!) Nax (Wolf!).
p Vaillantii (Tausch). H. cymosum pubescens Fr. ep. 35,
H fallax Schleich. herb. ! - In valle Salvan (Schl. !)— Diffère
du H. Zizianum par ses feuilles vertes (non glauques) et sur-
tout par ses poils sétiformes beaucoup plus courts que le dia-
mètre de la tige.
^ Sandozei G,Ym\. NB. III, 13, H. cymosum XP'loselloides?
— Au-dessus de Fully (Sandoz!)
10. H. Sabinum Seb. Maur. Fr. ep. 37, Exe. 267, H. cy-
mosum p sabinum B.G. cat. 4.
p ruhellum Koch. H. multiflorum Gaud. herb. I («Zermatt»),
Schleich. herb. (« aux Gorges de Fully »).
Sous-section h. — Prœalta.
i\.H. Zizianum Tausch. Exe. 266. H. prœaltum Zizianum
Fr. ep. 32, B.G. cat. 3, H. echioides Gaud. syn. et herb.!
— 20 ~
(« naper a Schleich. prope Varonam inventum accepi »), H.
collinum Rap. sec, Ghristener in litt. — Lourtier (Wolf I).
12. H. prasaltum Yill. Fr. ep. 30 p. p., Exe. 266; H. prœal-
tum a Villarsii B.G. cat. 3. — En Valais, les var. typicum
(Rcichenbachii), obsciirum Rchb., hirsutum (H. fallax Dec.),
fastigiosum Grml. et mite Gaud. ! (la dernière : Rhonebrilcke
bei Sitten : Wolf I). — Je n'ai vu de Suisse la var. siolonosum
(H. melachœtum Tausch?) que des environs de Schaffhouse,
où je l'ai cueilli une fois entre la ville et la chute du Rhin, côté
zuricois. — Le II. Bauhini Bess. Exe. 266 (H. prœaltum
Bauhini Fr. ep. 31, H. Auricula Schleich. herb. I cuit.) ne se
trouve pas en Suisse ; la forma hreviseta mentionnée par Fr.
(Wetterhorn) est le H. cymosum Vaillantii.
13. H. piloselloides Vill. Exe. 265. H. florentinum Fr. ep.
29, B.G. cat. 2, H. florentinum lï piloselloides Gaud. herb.l —
Le lusus tenellum Gaud. ! très caractéristique, près de Zermatt
(herb. Barbey I).
SOUS-GENRE IL — EUHIERACIUM.
SECTION 1. — AURELLA.
Sous-section a. — Glauca.
14. H. glaucum Ail. Exe. 275, B.G. cat. 9.
a Willdenowii (Monn. ?) Grml. Le, NB. III, 14. H. glaucum
Fr. ep. 68. — Rion (Guide 133) et De la Soie (BSM I, 21) ont
2 espèces, H. glaucum et bupleuroidesi, mais je doute que la
première s'adapte au vrai H. glaucum, que je n'ai vu de Suisse
que des Grisons et d'Uri. C'est aussi à tort que Fr. ep. 69 rap-
porte ici le H. glaucum graminifolium Gaud., qui appartient à
la var. y-
* Rchb. fl. exe. indique en Valais trois Glauca : H. armeriœfolium Rchb.,
H. saxatile Jacq. et H. glaucum Ail. Le premier est, d'après Fries, le H.
piloselloides tenellum ; le second n'est probablement pas l'espèce de Jac-
quin (= H. saxetanum Fr.), espèce cependant indiquée en Valais par MM.
Arvet-Touvet et Payot ; voir H. arenicola.
— 21 —
p intermedimn Grml. NB. III, 15. — Fee, Saasthnl, an heis-
sen Felsen (herb. Reut. ! Schneider!).
Y hupleuroides (Gmel.) Grnil. NB. III, 14. H. bupleuroides
Gmel. Fr. ep. 72, H. glaucum auct. helv. p. p. m.
Bjuratense Grml. NB. III, 15. H. glaucum I legitimum Gaud.
herb. !, au moins la plante du Salève. — C'est la forme du Jura
qui croît aussi dans lesjAlpes de Bex et peut-être en Valais.
15. //. arenicola God. I in herb. Reut., Exe. 274 (ann.
1881), B.G. cat. 56. H. saxetanum Arv.-Touv. I an Fr.? Voir
NB. III, 14. — Vallée de Gonche (herb. helv. 1).
16. H. Delasoiei Lagg. l|Exc. 274. H. glaucopsis Fr. ep. 70
p. p. — A la Rappaz près Sembrancherl — Feu Christener
m'a écrit : « Das H. Delasoiei Lagg. ist das H. glaucopsis mei-
ner Hieracien der Schweiz, soweit es die Localitiit von Rappaz
betrifTt. Grenier selbst hat mir die Pflanze von dieser Localitat
zweimal als sein H. glaucopsis bestimmt; nun sollerangeblich
anderer Meinung sein. » Le même auteur indique son H. glau-
copsis « unterhalb der Galerie Gondo an der Simplonstrasse. »
— Favre, inBSM V, 121, distingue deux espèces pour le Valais :
H. glaucopsis et H. Delasoiei, indiquant les deux à la Rappaz,
la dernière, en outre, entre La Douay etOrsières; mais je doute
que la première soit le vrai H. glaucopsis. Voir sur ces espèces
B.G. cat. 54.
Sous-section h. — Villosa.
17. H. scorzonerifolium Vill. Fr. ep. 65. Exe. 274. B. G.
cat. 12. NB. III, 13. H. flexuosum Schleich. herb. I (avec une
forme tubuleuse, à styles exsertes, de Pont du Nant). — Des
ex. communiqués sous le nom de H. ehlorœfolium Arv.-Touv.
ne me paraissent pas entièrement identiques à la plante du
Dauphiné et des Alpes maritimes. Voir sur cette dernière B.G.
cat. 11 et 59.
p callianthum (Arv.-Touv.!). Tige plus élevée, velue; feuil-
les plus larges; capitules plus grands. — Lourtier (Wolf! sub:
H. dentatum, ex. déterminé par M. Arvet-Touvet lui-même :
H. callianthum).
— 22 —
17 bis. H. Rapini Grml. in., H. flexuosum helveticum Fr. !
Hier, europ., Exe. 274, H. speciosum Rap. ! non Hornem. —
Zermatt in den Gruben (Lagg in herb. Reut. t).
18. //■ speciosum Hornem. Fr. ep. 66 Exe. 273. — Blat-
talp im Binnthal (Schneider!), Zermatt (Christener in litt.),
Vallée de Bagnes (Muret, d'après Christener in litt.).
19. H. villosum Jacq. Fr. ep. 64 p. p., Exe. 272, H. villo-
sum p B. G. cat, 14, H. eriophyllum Schleich. herb. p. p. f —
Une forme à feuilles sensiblement plus étroites, se trouve dans
l'herb. Reut. ! sous le nom du H. pilosum (Schl.) Lagg. : Distel
in valleEginen.
20. H. elongatum Fr()l. Exe. 272, NB. III, 13. H. villosum
elongatum Fr. ep. 64, B.G. cat. 14, H. villosum intermedium
Gaud. herb. ! — Val Ferret! St-Bernard I etc.
21. H. dentatum Hoppe. Fr. ep. 62 p. p., H. villosum y
dentatum B.G. cat. 14. — Blattalp, vallée de Binn!
3 salœvense Rap. ! NB. III, 13. — Indiqué par M. Favre (in
BSM IV, 64) aux Combes, St-Bernard.
y Jiirtum Lagg. ! Fr. I. c, Exe. 273. H. dentatum X Dela-
soiei ? Wolf in sched. I — A la Rappaz, près Sembrancher.
Mérite d'être distinguée comme espèce. Le H. denticulatum
Schleich. herb. ! ex valle Bagnes, appartient peut-être aussi à
celte forme.
22. H. pseiidoporrectum Christener! in Grml. Exe. éd. 1
(ann. 1866). — Am Fusse des Nufenen im Oberwallis (Lagg.
in herb. Reut. !). Thaï, près de Munster, Dixain de Conches
(Lagg. in herb. Reut.! sub : H. pilosum Heg. et Heer). Binn-
thal (Vulpius, d'après Christener). — D'après M. Arvet-Touvet
(in litt. 1883), cette espèce n'est qu'une forme du H. dentatum.
23. H. Gaudini Christener! Exe. 273, H. Schraderi II den-
tatum Gaud. herb. ! H. subnudum Schleich. herb. ! — Gemmi,
Rawyl, Zermatt, Sionerthal, etc. — Dans l'herb. Reuter, il y
a deux ex. de Camogasc (Haute-Engadine), leg. Muret, avec
une étiquette qui porte les mots: « an H. Gaudini Chr. C'est la
plante que Fries cite dans l'Epie, sous le nom de H. dentatum
pusiolum. » Ces ex. appartiennent au H. Gaudini, forme à feuil-
— 23 —
les un peu étroites. Dans la même enveloppe, il y a deux ex,,
leg. Reut, et annotés : « Hieracium. Col de l'Albula, Grisons,
août 1859 », qui apjvTrtiennent encore au H, Gaudini. Une troi-
sième plante de l'herb. Reuter, dans l'enveloppe du H. denta-
tum, de Silva plana, Engad. 1855, leg. Mercier, étiqueté par
Reut., « H. dentatum pusiolum Fr. ! ep. », me paraît plutôt,
d'après les trois feuilles caulinaires et son indûment moins
abondant, un H, dentatum qu'un H. Gaudini, espèces, du reste,
très voisines. D'un autre côté, le H. subnudum Schl., encore
un H. Gaudini, est rapporté par Fries au H. piliferum. Fries a
donc confondu le H. Gaudini avec les H. dentatum et piliferum;
il forme, en efïet, le passage de l'un à l'autre, cependant il est
plus rapproché du H. dentatum.
Sous-section c. — Barhata.
24. H, piliferum Hoppe, Fr, ep, 62 p. p.. Exe. 272, B.G.
cat. 15, NB, III, 13, H, Schraderi I integrifolium Gaud. herb.
p, p, m. I H. Schraderi Schleich, herb. ! — Une forme à fleurs
tubuleuses : Distel in Eginenthal (Lagg. in herb. Reut. !).
p ramiferum Grml. H. alpinum multiflorum Schleich. herb.!
(« .Javernaz »), H, villosum p (sessilifolium synops.) Gaud,
herb,!, ex. de Schleicher, sub : H. villosum nudicaule ; H.
Schraderi polyanthum Frôl. in Dec. prod. ? — Almagellalp,
Saasthal (Schneider!),
25. H. armerioides Arv.-Touv. ! Exe, 272, B.G. cat, 16, H,
Murithianum Favre! — Simplon (Favre), S*-Bernard (Favre,
Wolf! Burnat! Masson!). — Voir BSM X, 23.
p trichocladum (Arv.-Touv, !). — Zermatt auf einem Fel-
senkamm zwischen Riffelhorn u, Gornergrat, mit Carex ru-
pestris, un ex. (Buser !),
Obs. — Le ff. nigritellum Arv.'Touv, du Simplon (Wolf!),
quoique déterminé par l'auteur, me paraît différer du vrai H.
nigritellum, et appartenir, ainsi que le H. barbatum (Heer)
Lagg. in herb. Reut., à des formes intermédiaires entre les H.
glanduliferum et piliferum,
26. H, glanduliferum Hoppe, Fr, ep. 61, Exe. 271, B,G. cat.
— u —
16. H, alpinum I Allionii Gaud. herb. I, mêlé avec les H. pili-
feram. alpinum et même alpicola (ce dernier = p scapo bi-
floro, a été supprimé dans le synops), H. Schraderi III glabra-
tum Gaud. herb. !, H. glabratum Schleich. herb. ! (la plupart
des ex. appartiennent au lusus calvescens), H. glabratum mi-
crophyllum Schl. herb. (ex. M. Fully = H. alpinum Allionii
minus Gaud. !).
p insigne Favre! Guide 129, Exe. 271. — Simplon (Wolf!),
— M. Favre distingue encore une var. speciosum qui m'est
inconnue. Feu Christener (in litt.) m'a indiqué une var. mul-
ticeps sur le Simplon (Muret) et sur le Gornergrat, près Zer-
matt. — Le JI. fuliginatum (Hut. et Gand. exsicc.l), indiqué
au Simplon par Christener;, d'après Favre Guide 131, pourrait
bien être une variation du H. glanduliferum, mais pas la plante
du Tyrol.
— H. siibnivale Gr. Godr. Fr. ep. 26, Exe. 271, B.G. cat.
15. — indiqué : sur l'arête entre le Creux de Dzéman et l'alpe
de Fully, par Lagg. in BSM VU/ VIII, 45. A rechercher I
SECTION 2. — GERINTHOIDEA.
? 27. H. LawsoniiVill. Exe. 275, B.G. cat. 6, H.'saxatile Fr.
51. — Mont Chemin, prèsMartigny (Thom. ann. 1849, in herb.
Burnat!). Cette espèce mérid. n'a pas été retrouvée. Feu Chris-
tener m'a écrit : « Im Herbar Zollikofer, habe ich ein vom sel.
Rehsteiner eingesandtes Exemplar gesehen, das aus dem Un-
terwallis stammen soll. » — Je ne sais ce que c'est que le H.
saxatile (Willd.) Rion Guide 133, indiqué dans la vallée de
Saas (Vulpius) et à Martigny.
28. H. longifolium Schleich. herb. ! (« in giareosis ad pedem
montis Enzeindaz »). Fr. ep. 59, Exe. 275, H. flexuosum a et
p Gaud. herb.i — Bourg-St-Pierre (Reut. ! Wolf!).
— II. vogesiacum Moug. Fr, ep. 58, Exe. 275. — Indiqué
par M. Rhiner (FI. tabellaire) en Valais.
• A exclure la station jurass. — Les var. y et o fy J3 synops.) et 8 (synops.i
appartiennent au H. scorzonerifolium.
— 25 —
SECTION 3. — ALPESTRIA.
Sous-section a. — Alpina.
29. H. alpinum L. Fr. ep. 42, Exe. 277, B.G. cat. 17. H. a1-
pinum II pumilum et III Halleri Gaud. herb. p. p. m. I H. Hal-
leri et H. pumilum Schleich. herb. ! H. pilosum Schl. herb. p. p.
30. H. rhœticum Fr. ep. 46, Exe. 277. — Placé à tort par
Fries dans les Alpina hypophyllopoda. — Rhonegletscher !l
Maienwand (God. !), Binnthal, Alpe Langenthal. rive droite du
torrent, vers le fond du vallon (FavratI), Simplon (Wolf!
Christener).
Sous-section h. — Atrata.
31. H. atratum Fr. ep. 95, Exe. 277. H. nigrescens Lagg.
in herb. Reut. ! H. alpinum X murorum Briigg. Bast. n^ 218
(« Zermatt »)? — Rhonegletscher !! Maienwand (FavratI), Egi-
nenthall! Voir NB. I, 16.
32. H. Bocconei Gris. Exe. 278, H. hispidum Fr. 46. —
Maienwand (Christener), Simplon (Rap. !), — D'après M. Nii-
geli (Sitzungsber. bair. Acad., Marz 1866, 350), intermédiaire
entre les H. alpinum et prenanthoides.
Sous-section c. — Subprenanthoidea.
33. H. gombense Lagg. ! Exe. 283, H. dentatum salœvense
macrophyllum Fr. ep. 63, H. albinum Lagg. in herb. Reut. I
H. dentatum Lagg, in herb. Reut.! — Eginenthal auf dem
Latt (« Blatt » Fr.), sehr selten (Lagg. !), Col de Nufenen, flanc
occ. (FavratI). Espèce rare, peut-être hybride. «Me paraît
avoir des rapports à la fois avec le H. valdepilosum et avec le
H. dentatum », Arv.-Touv. in litt. 1883. — Los feuilles mon-
trent parfois sur les boi-ds quelques rares poils glandulifères.
34. H. macilentum Fr. ep. 103, Exe. 283. H. anglicum
Lagg. in herb. Reut. t — Ad pedem montis Nufenen in Decuria
Gombensi et in Alpe Kiihmatt (Lagg.!), Eginenthal am faulen
Horn (FavratI). — « Excellente espèce, qui n'a rien de critique
— 26 —
el se reconnaît au premier abord : port d'un jwenayithoides
pauciflora, phyllopode, paucifolié, à inflorescence et calathides
canescentes églanduleuses et grêles », Favrat in BSM V, 92.
35. H.jurassicum Gris. Exe. 284. H. juranum Fr, ep. 104,
B.G. cat. 17, H. cydonifolium Schleich. herb. (« M. Jorogne»),
H. prenanthoides II juranum Gaud. hei'b. ! (« H. Cljailietti N.
a prenanthoidi omnino diversum », ex. du Creux du Van), H.
prenanthoides III Cydoniœfolium Gaud. herb. ! (ex. de Schleich.
« H. cydonifolium »). H. prenanthoides IVdenticulatum Gaud.
(synops.), paraît être H.strictum. — Berbel in Decuria Gom-
bensi (Lagg, in herb. Reut. !, sub : H. prenanthoidi X muro-
rum); Bérisal, montée du Simplon (Favrat!); Thyon (Wolf!),
Val d'Hermance (Wolf!), Mont Clou, près de Sembrancher (De
la Soie, d'après Christener in litt.).
Obs. — Le H. doromci'folium Arv.-Touv. ! qui se trouve,
d'après l'auteur, au pied de la Dent d'Oche (Savoie), me paraît
voisin du H. jurassicum, qui pourrait bien être une espèce col-
lective.
SECTION 4. — PRENANTHOIDBA .
Sous-section a. Euprenanthoidea.
36. H. prenanthoides Vill. Fr. ep. 119 p. p.. Exe. 286, B.G.
cat. 18. H. spicatum Schleich. herb. p. p.! H, prenanthoides I
niultiflorum fi foliis integris Gaud. herb. !
37. JI. perfoliaiii77t Fr6\. Exe. 286 (non H. prenanthoides
perfoliatum Fr. = H. ramosissimum!). — Mont Clou, près
Sembrancher (De la Soie, d'après Christener in litt.). — Je n'ai
vu cette espèce que des cantons de Berne et de Fribourg; elle
est aussi indiquée par Freyn, mais très probablement à tort,
au Creux du Van et au Salève. Christener (in litt.) me l'a in-
diquée « in Weidengebuschenbei Realp(Gisler)et AlpesdeBex
(Favrat). »
38. //. strictum Fr. ep. 121, Exe. 285. H. spicatum Schleich.
herb. p. p. — Gerenthal (Schneider!), oberhall) Algabi am
Simplon (Schneider!), Crans sur Lens (Sandoz!), S^-Pierre au
S'-Bernard(Wolf!).
— 27 —
39. //. valdepilosiim Vill. Fr. ep. 00, Exe. 285, B.G. cnt.
19. H. virescens Schleich. herb. t, forme rapprochée du H. pre-
nanthoides, H. prenanthoides X "^'iHosum?
p Wolfii Grml. NB. IIL 18. — St-Bernard, aux Combes
(Wolf!).
40. H. prœruptorum Godr. NB. III, 19. H. prenanthoides
vogesiacum Gr. Godr., Rclib. f. icon. XIX t. 152 f. 1. — Ulri-
chen (Favrat!). Nos ex, concordent bien avec ceux des Vos-
ges (Hohnek), leg. Schneider (in herb. Burnat), déterminés par
feu Christener, H. prenanthoides vogesiacum, et avec un ex
étiqueté « H. prenanthoides » par Godron, in herb. Reut., ex,
placé par Reuter dans l'enveloppe du H. corymbosum. — D'a-
près M. Favrat, Christener avait déterminé la plante d'Ulri-
chen : H. cydonifolium Gr. Godr. nonFr. (La plante des auteurs
de la FI. de France paraissant, d'après la description, intermé-
diaire entre les H. strictum et valdepilosum, constitue, selon
M. Arvet-Touvet, le vrai H, cydonifolium Vill. (nonFr. = H.
ochroleucum).
Sous-section h. — Siihsahauda.
41. H. valesiacum Fr. ep. 122, Exe. 286, B.G. cat, 19. H.
silvaticum Schleich, herb,! («aux Chênes supra Bex »), H,
compositum Schleich. herb. (« in valle Leuk »), H. sabaudum
Y pGaud. herb.! H. bifrons Arv.-Touv. ! (« Orsières » Wolf).
Ohs. — Dans ce groupe rentrent encore les H. lycopifolium
Frol. et H. Favrati Muret, les deux croissant dans le canton
de Vaud; le premier, d'après Christener in litt., près Chiètres
(Bex, leg. Muret). Payot (fl. Mont-Blanc) l'indique « sur la
Tète Noire, au Trient. y> (?)
Sous-section c. — Picroidea.
42. //. ramosissimum Schleich in herb. Hegetschw. ! Exe,
285, NB. m, 18. H. ramosissimum a Schleicheri B. G. cat.
20, H. prenanthoides perfoliatum Fr.t ep. 120, H. lactucie-
folium Arv.-Touv. p.p, ! BSM. IX. 67, H, prenanthoides I
nmltiflorum a foliis dentatis Gaud. herb.! (ex. de Schleich.
— 28 —
annoté par ce dernier : « H. an diversum a cydonifolio.
Dans les Rocs près Viège). * H. Sabaudum p bybridum Gaud.
herb.!, rapporté à tort par Fries au H. valesiacum. H. helveti-
cum Arv.-Touv.l — Ne se trouve en Suisse qu'en Valais; voir
Exe. I. c. — Le H. viscosum (lactucœfolium hypophyllopo-
dum) Arv.-Touv.l B. G. cat. '21 est indiqué à tort par son au-
teur en Valais ; voir B. G. cat.
43. H. ochroleucum Schleich. herb.! («aux Gorges») Exe.
284, B. G. cat. 22. H. lanceolaturn Schleich. in herb. Gaud.l
H. cydonifolium Fr. ep. 118 (non Vill. d'après Arv.-Touv.)
a tyjoicum. H. ochroleucum Schleich. herb. — Gorges d'A-
lesse (Schl.! Wolf! Favrat! etc.) 2
p piliferum Grml. — Variété assez différente du type, voisine
du H. picroides; voir Exe. 1. c. et Favrat in BSM. III. 57. Les
feuilles sont souvent plus fortement dentées, les involucres
moins noirâtres, munis de poils étoiles plus ou moins nom-
breux. Maienwand (Favrat! Je rapporte à cette forme le H.
cydonifolium mentionné Exe. 285 in not.), Gerenthal (Schnei-
der!) Eginenthal in der Alpe Rossboden (Lagg. I) S*-Bernard
(Wolf! Carron!)
Y Schneideri Grml. NB. III, 50. — Gerenthal (Schneider!)
44. H. picroides Vill. Fr. ep. 118, Exe. 284, NB. III. 50.—
Espèce très rare et critique, composée très probablement de
diverses formes hybrides; voir Favrat in BSM. III. 56 et Exe.
I. c. — Maienwand (Favrat! sub : H. intybaceum X ochro-
leucum piliferum; forme bien semblable à l'intybaceum, mais
poils des feuilles presque toujours en partie non glandulifères;
en outre, les involucres et la couleur des fleurs l'en séparent
sur le vif 3.) Rafloch au Simplon (Favre, d'après Christener in
litt.) — Je n'ai pas vu de Suisse le H. lutescens Hut., qui se
trouve d'après Favre (Guide 134) et Favrat (BSM. III. 57) au
' M. Bail a bien annoté cet ex. : "forsan bona species inter H. amplex.
et prenanth. » Cette espèce manque dans l'herb. Schleicher.
' Favrat (in BSM. vii/viii, 44) indique plus spécialement : Creux de
Dzéman, pentes sud du Creux, en dessus de la Pierre-aux-Chamois.
' Ces ex. sont à peu près identiques au H. Lantoscmiuni B. G. cat.,
plante certainement non hybride.
— 29 —
Simplon. La plante du Tyrol est une forme intermédiaire entre
les H. picroides et ochroleucum ; voir NB. III, oO.
SECTION 5. — INTYBÂCEA.
45. H. intybaceum Wulf. Fr. ep. 138, Exe. 284.
SECTION 6. — ADENOPHYLLA.
Sous-section a. — Amplexicaulia.
46. H. Pseudocerinthe Koch. Fr. ep. 50, Exe. 276, B. G.
cat. 24 H. cerinthoides Schleich. herb.! (« n'est pas gluant
comme le H. amplexicaule».)— Roc percé, vallée d'Entremont
(Lagg.l) Chemin neuf (Muret, d'après Christener in litt.).
47. H. amplexicaule L. Fr. ep. 49 p. p. (excl. la var. opi-
mum = H. Reichenbachii Verl.), Exe. 276, B. G. cat. 25.
48. H. pulmonarioides Vill. Fr. ep. 49, Exe. 276, B. G.
cat. 26.
[3 glaucescens Grml. 1. c. NB. III, 15, H. valesiacum Reut.
herb.! — Galerie de Gondo (Schneider!) Isérable (Wolfl).
49. H. ligusticum Fr. ep. 48 Exe. 277, B. G. cat. 27 (nec
Reut.= H. Reichenbachii Verl.), H. amplexicaule aureum Gaud.
herb.! (« trouvé par Em. Thomas en Bagnes, parmi les rochers
au-dessus de Lourtier. Ses calices hyspides noirâtres, ses fleurs
dorées et les poils rameux des pétioles des feuilles de la base
de la tige, me paraissent remarquables »). — Espèce rare et
critique, bien voisine de la précédente, mais avec un port par-
ticulier; voir Favre in BSM. II, 73. — Lourtier, localité clas-
sique (Wolf!) Isérable (Muret, d'après Christener in litt.), Sem-
brancher sur le Roc percé (De la Soie, d'après Christener in
litt.).
Sous-section h. — Rupicola.
50. H. humile Jacq. Fr. ep. 81, Exe. 278, B. G. cat. 29.
H. Jacquini Vill., H. nigrescens Schleich, in herb. Gaud.! H.
brachiatum Schleich. herb. ! (forme rapprochée de la variation
subiotegrifolium Ser,, à rameaux très allongés, étalés).
— 30 —
p glahrescens Grml. 1. c. — Rappaz (Wolf!)
— H. Cotteti God. in Grml. Beitr. 94, H. humile X muro-
ruin? — Indiqué dans le Binnenthal par...?
SECTION 7. — ANDRYALOIDEA.
Sous-section a. — Lanata.
51. H, lanatum (L.) Vili. Exe. i279 (née Fr.) H. tomentosum
Fr. ep. 78, B. G. eat. 32.
^ Laggeri (Jord.), H. Laggeri Jord., non Fr., H. andrya-
loides pilosum (interinedium synops.). Gaud. herb.! Binnthal!
C'est, d'après M. Favrat, un H, lanatum X pulmonarioides (?)
Je n'ai pas vu de la Suisse le H. pteropogon Arv.-Touv. I va-
riété bien remarquable, indiquée par son auteur en Valais (à
Notre-Dame des Neiges); voir NB. III, 16 et 49. Ce qui est dit
sur ce H. pteropogon in BSM. VII VIII, 5, est une erreur.
— H. andryaloides Vill. Fr. ep. 79, Exe. 279, B. G. eat.
33. — Indiqué à tort en Valais par Koch, Grisebach et Rion,
probablement par confusion avec le H. lanatum Laggeri ou le
H. lanatellum. Voir du reste Favre Guide, 132.
Sous-section h. — Lanatella.
52. H. pictum Schleich. herb. ! ( « supra Stalden ad viam in
vallem Saas; in rupibus et mûris supra S^-Maurice »), Fr. ep.
80, Exe. 279, B. G. eat. 31. H. murorum vulgatum y pictum
Gaud. herb.l (mêlé avec les H. prsecox et Schmidtii ou rupi-
colum).
p Gremlii (Wolf). Exe. 1. c, H. Gremlii Wolf in sched. I —
Brigue (Wolf). — Ici paraît se rapporter, à en juger d'après un
ex. incomplet, le H. bifidum God. in herb. Reut.t («en montant
de Varen aux bains de Louèche, sur le chemin, à droite ») et
peut-être aussi, d'après un ex. en très mauvais état de l'herb.
Gandin, le H. murorum III ramosum p nudicaule Gaud.
Voir NB. III, 16 — Le //. farinulentum Jord.l bien voisin du
H. pictum, ne se trouve pas en Suisse. Le H. rupestre Ail. I
B. G. eat. 30 (nec auct. helv, = H. Trachselianum) nous
— 31 —
manque aussi ; voir Exe. — Les ex. H. ûupictum v. villosum
Sclileich. herb. ! à poils plus nombreux, plus plumeux, plus
entrelacés et à des pédoncules églanduleux (« in M. Alesse et
valle Salvan ») me paraissent appartenir au H. lanatellum
(lanatum X pictum).
SECTION 8 — PULMONAREA.
Sous-section a. — Oreadea.
53. H. Schmidtii Tausch. Exe. 281, B. G. cat. 36. H. palli-
dum Fr. ep. 83, H. murorum vulgatum ineisum Gaud. herb. I
H. bifidum Sclileich. herb. p. p. I — Zermatt (FauconnetI ),
Joux-brùlée (Muret!) Fory près de Bovernier (Wolfl forme à
feuilles étroites, courtement pétiolées, munies en dessous de
poils étoiles, capitules assez petits : H. Favrei Wolft). Les
Combes, S*- Bernard, (Wolft forme à poils sétiformes très longs
et très nombreux).
54. H.rupicolum Fr. ep.82. Exe. 281. H. ovatumSchleich.
herb.l («ex. M. FuUy, Alesse et Salvan») H. murorum vul-
gatum [i bifidum (synops. ; fl. helvet. in not. 102). Gaud. herb.
p.p. m. t H. murorum vulgatum PP macrophyllnm Gaud. synops.
(la var. py bifidum Gaud. herb. ; fl. helv. 103 in not. est le H.
Trachselianum). — Ajouter aux stations indiquées dans mon
Exe. : Finges, dixain deLouëche (Muret), Joux brûlée (Muret),
Saxon (Muret), Chemin du M^Clou à Sembraneher (Delà Soie)
Rochers entre Bovernier et Sembraneher (De la Soie), Saint-
Pierre d'Entremont (De la Soie), Beim alten Grenzthor auf der
Tête-lSoire (Christener). Toutes ces stations, d'après Christener
in litt., lequel m'a écrit: «H. rupicolum Fr. ist in meinen
Hier, der Schweiz unter Schmidtii begriffen. Noch jetzt ist es
mir oft unmoglich rupicolum und Schmidtii aus einander zu
halten. Beide bilden eine Formenreihe, deren Endgiieder
wohl Jeicht zu unterscheiden sind, deren Mittelglieder aber
oft in einander verlaufen. » — Le H. pallidiforme Arv.-Touv.
que l'auteur a reçu du Valais paraît, d'après la description, un
H. rupicolum.
— 32 —
[î Wolfianum (Fawve) Grml. Exe. 1. c, H. Wolfianum Favre!
in BSM. IX. 67. — Bovernier (Wolft), se rapproche, par la
forme de ses feuilles et ses poils moins raides, du H. prœcox.
Obs. Le ff. subrude Arv.-Touv., de la vallée de Saas (Al-
magell, leg. Wolf!) dont je n'ai vuqu'nnseul ex., m'est encore
douteux; voir NE. III, 49.
Sous-section b. — Vulgata.
55. H. Trachselianum Christener! Exe. 280, NB. III, 17. H.
oxydon Fr. ! ep. H. rupestre Gaud. herb.l (rapporté à tort par
FrOl. in Dec. prodr. au H. rupestre AU.), H. saxatile Schleich.
herb.l («in mûris circa Mendrisio»), H. incisum Schleich.
herb.l, H. murorum vulgatum py bifidum incisum Gaud. herb.l
fl. helv. V, 103 in not. ^ — Eginenthal (Lagg.l), Simplon
(Wolfl) Obère Stafïel sur Bérisal (^Favrat), Bonatchesse, vallée
de Bagnes (Muret!). Le lusus hispidum Christener au Rawyl
(Schneider in BSM. vn/vni, 33. — M. Favre (Guide 132) dis-
tingue deux espèces : H. Trachselianum et H. oxydon. Le pre-
mier est peut-être la var. hymenophylluniFr., l'autre la forme
typique du H. Trachselianum.
56. H. cœsium Fr. I ep. 92, Exe. 280 (excl. b. oligoce-
phalum), B. G. cat. 36. — Pas fréquent. Sur Arbaz (Wolfl),
Thyon (Wolfl) Isérable (Wolfl), Torembé, Bagnes (Wolfl),
vallée de Bagnes près du glacier de Gétroz, inter Rhododen-
dra (herb. Reut. déterminé par Fries : H. cœsium alpigenum).
— Le //. cephalodes (cœsium X lanatum?) Arv.-Touv. ! NB.
III, 50, forme bien voisine du H. cœsium, a été indiqué par
son auteur en Valais : « J'ai reçu de Suisse (Valais) une plante
que je rapporte au cephalodes, bien que son péricline ne soit
pas velu. » Dans une lettre à M. Burnat, l'auteur dit que cette
plante serait plutôt un H. Trachselianum.
56 bis. H. Rionii Grml. NB. III. 16 (ann. 1883). H. sub-
' voir les autres synonymes dans mon Exe. Il faut cependant exclure le
H. elisum Arv.-Touv. (voir Favrat in BSM. vii/viii. 48), forme plus voi-
sine du H. caesium, dont elle diffère cependant au premier abord par ses
pédoncules très glanduleux.
— 33 ~
incisum Arv.-Touv. spic. 29 (ann. 1881) saltem p. p. H. cœ-
sium? b oligocephalum Grml. Exe. 280 (non H. oligoceplialum
Arv.-Touv.) — Sion (Wolf I qui croit cette forme plus rappro-
chée du H. pnecox). M. Arvet-Touvet lui-même a déterminé
autrefois les ex. reçus de M. Wolf de la station indiquée, comme
étant son H. oligocephalum; mais ce dernier, d'après des
échantillons communiqués par l'auteur à M. Burnat, est diffé-
rent et me parait très voisin, sinon identique, du H. lanatel-
lum.
57. if. prceco^ Schultz bip ! Gren. fl. jur. (cum descript.
opt,), Exe. 282. H. cinerascens et fragile Fr. saltem p.p., H.
Lingenfeldneri Lagg. in herb. Reut. ! (« Mont d'Orge, cant. de
Fribourg ») H. murorum p prœcox B. G. cat. 37, H. murorum
•vulgatum p fœmina et 8 obtusifolium Gaud. herb.! — Eginen-
thal I Sionerthal! Fully ! Lourtier! et probablement répandu.
p alpicolum Grml. Exe. 281. H. murorum subcœsium Fr.,
saltem p. p. — Arbaz (Wolft) et probablement ailleurs, mais
confondu avec le H. Rionii, dont il est bien voisin.
^^ cinerascens {lova.)., H. cinerascens Jord. ! De la Soie in
BSM. I, 22? Favre in BSM. IV, 65? — Entre Viége et Stalden
(Schneider!). Cette variété est voisine des Oreadea,
Ohs. Le H. incisum Rion Guide, 134, doit être probable-
rapporté à cette forme fi ou au murorum. Le vrai H. incisum
Hoppe Fr. ep. 62 est peut-être un H. murorum X villosum.
58. H. murorum L. p. p. Fr. ep. 91, p. p., Exe. 282. H.
murorum a silvaticum B. G. cat. 37. — Un lusus microce-
phalmn : Mayens de Sion (Wolf!), forêt de pins entre Viége
et Visperterminen (Buser!) i — M. Favre mentionne un lusus
abortivum à fleurs tubuleuses.
p alpestre Gris. — Forme alpine, analogue du H. prœcox jB.
59. H. vulgatum Fr. ep. 98, Exe. 283, B. G. cat. 37. H.
murorum silvaticum Gaud. herb. ! (excl. S integrifolium = H.
' Aussi au Tessin (Muret in herb. Reut.) et « inter Rhododendra en mon-
tant au col de Turlo, revers méridional du Mont Rose (herb. Reut. !) —
M. Arvet-Touvet a déterminé la plante du Valais H. tenue Arv.-Touv.,
mais la plante du Dauphiné me paraît plutôt une forme analogue du H.
Schmidtii.
3
— 34 —
boréale), H. vulgatum et H. silvaticum Favre Guide 133? —
M. Favre mentionne un « //. Pollichiœ Sciiultz, forme du H.
vulgatum. » D'après ce que j'ai vu de Schultz lui-même, le H.
Pollichiœ appartient au H. praecox.
^ pseudomurorum Grml. Exe. 1. c. — Ardon, Louèche-les-
Bains, Sion (Wolf!), forme intermédiaire entre les H. vulga-
tum et murorum.
Y sempronianum (Wolf). Exe. 1. c. H. sempronianum
Wolf! in BSM. IX, 67. — Simplon, Brigue (Wolfl) Forme très
remarquable et à étudier!
Obs. Le II. ramosum avec le syn. de Gaud. et la station
vallée de Couches, dans Rion Guide, se rapporte probablement
au H. pictum. — Le II. murorum III ramosum, Gaud. (H.
scabrum Gaud. herb.) est, d'après Fr. ep. 101, le vrai H. ra-
mosum W^ K. (« Gaudini e descriptione verum, at ab amicis
liberalissimis in Helvetia nunquam recepi »). Dans l'herb.
Gaud., il y a trois ex., l'un de Zurich dans les bois entre la
ville et le Katzensee, est un simple vulgatum ; l'autre de Rey-
nier, Pierrabot (Neuchàtel), Chaillet 1814 est encore un H. vul-
gatum. — Koch n'ayant pas vu des ex. du H. ramosum de la
Suisse, a copié Hegetschweiler «auf dem Berge Jovat (Jorat!)
bei Lausanne, où l'on ne trouve rien de semblable, mais bien
le H. Favrati. — Le H. ramosum Schleich. hei'b., malheureu-
reusement sans station, paraît être le vrai H. ramosum. —
Quant au H. canescens Schleich. ! (H. murorum vulgatum
intermedium Gaud. !) l'espèce décrite sous ce nom par Fr. ep.
99 me paraît être, en partie du moins, \e H . Dollineri 'èchwhz
bip. I (H. kevigatum Gris. Rchb. f. , H. argutidens Dollineri
Fr. Hier, europ.), espèce voisine du H. Trachselianum et comme
cette dernière tirant vers les Glauca, Le H. canescens Schleich.
herb. ! sans indication de localité, est une plante bien curieuse,
intermédiaire aussi entre les Aurella et les Pulmonarea, peut-
être hybride (H. dentatura X murorum??)
SECTION 9. — AUSTRALIA.
Cette section, qui contient des espèces méridionales, comme
— 35 —
les H. Virgaurea, Coss. (H. italicum et Virgaurea Fr,) H.
provinciale Jord. etc., n'est pas représentée en Valais. Ce-
pendant M. Arvet-Touvet, dans une lettre à M. Burnat (Janv.
1882), a écrit sur une étiquette ajoutée aux ex. du H. hetero-
spertHum Arv.-Touv, : « Je crois l'avoir vu au Valais.» M. Ar-
vet-Touvet a peut-être pris pour son H. heterospermum, espèce
voisine de H. provinciale, la plante distribuée par MM. Wolfet
Favre sous le nom de ff. boréale X valesiacum, de Bover-
nier. Ce dernier est semblable au H. concinnum Jord. I in herb.
Reut., forme du H. boréale, mais les pédoncules de la plante
du Valais portent des poils glandulifères (très courts) parfois
assez nombreux. C'est une forme à étudier.
SECTION 10. — ACGITIPRINA.
Sous-section a. — Tridentata (Pseudo-pulmonarea).
60. H. tridentatum Fr. ep. 116, Exe. 288, B. G. cat. 39 p.p.,
NB. m, 20. H. lœvigatum Schleich. herb. ! (mêlé avec le H. um-
bellatum) H. sabaudum o lanceolatum et s ambiguum Gaud.
herb. p.p. Route du Simplon au-dessus de Gondo (Schneider!),
S'-Nicolas (Favrat !), Sion (Wolf !).
61. H. gothicum Fr. ! ep. 114, p.p., Exe. 288. — Sem-
brancher (Christener in litt.).
Sous-section b. — Sabauda.
62. H. boréale Fr. ep. 130, Exe. 287, B. G. cat. 40, N. B.
111, 20. H. sabaudum y latifolium Gaud, herb. !
p subhirsutum Grml. 1. c. Soc. Dauph. exsicc. N" 21511 —
Sion (Wolf!).
62 bis H. pseudocorymbosutn Grml. NB. III, H. corym-
bosum Exe. 287 (non Fr.). Bovernier!
— //. sabaudum L. Fr. ep. 129, Exe. 288 (nec Gris. Rchb.
f.), H. sabaudum a maximum Gaud. herb. ! (Le H. sabaudum
Ser. Cichor. exs. cité par Gandin appartient en effet à cette es-
pèce très rare et peu connue). — Indiqué par Rion (Guide 133)
en Valais, probablement à tort.
— 36 —
Sous-section c. — Lhnbellata.
— H. hrevifolium Tausch. Fr. ep. 132, Exe. 288, NB. III,
21. — Au-dessus de la route des bains de Lavey, sur le chemin
de ce village à Mordes (Favrat!; voir BSM. vii/viii, 47). Pour-
rait bien se trouver aussi en Valais.
63. H. umbellatum L. Fr. ep. 135, Exe. 289, B. G. cat. 42.
H. sabauduinSchleich. herb. p. p. m.l H. umbellatum Schleich.
herb.l (dont un ex. de la vallée de S'-Nicolas, à feuilles allon-
gées étroites, 10 à 12 cm sur 8 à 10 ™'"). — Le lusus corono-
pifolium^ près de Stalden, vallée de Saas (Schneider!) — De
la Soie (BSM. I, 24) mentionne une « var. hirtum, involuere à
poils glanduleux. » Certainement il n'existe pas des H. um-
bellatum à involucres poilus-glanduleux !
Hybrides.
Les deux sous-genres Pilosella et Euhieracium sont bien
tranchés et les hybrides indiqués entre les espèces de ces deux
sous-genres, comme le H. murorum X piloselloides Briigg.,
H. glaciale X glanduliferum Briigg. etc., sont certainement
faux.
A. Hybrides du sous-genre Pilosella.
\. H. aurantiacw^ny^ glaciale Exe. 289, H, corymbuli-
ferum Arv.-Touv. saltem p. p.! — S^-Bernard (Wolf!). Les
feuilles portent des poils étoiles en dessous; celles du H. auran-
tiacum X Auricula en sont dépourvues. Voir H. fuscum.
2. H. aurantiacu7n X sabinum, NB. I, 49. — S^-Bernard
(Wolf I). Me parait encore un peu douteux. *
3. H. Auricula X glaciale, Exe. 289. H. Smilhii Arv.-
Touv. — Combes et Menouve du S'-Bernard (Favre in BSM.
V, 121 et 135).
4. H. Auricula X Pilosella^ Exe. 289. H. auriculiforme
Fr. ep. 17, B. G. cat, 5. — Pas rare, surtout dans le Bas- Valais.
^ Du reste, M. Nâgeli (Sitzungsber. bair. Acad. Mârz 1866. 34) a aussi vu
cet hyl)nde de la Suisse.
— 37 —
5. //. glaciale X PUosella, Exe. 289. H. Faurei Arv.-
Touv. B. G. cat, 5. Maienwand ! ! Egineiithal!! S^-Bernard!
6. H. glaciale X sahinum, Exe, 289. H. eorymbuliferum
Arv.-Touv, p. p. — S*-Bernard (Wolf!)
7. H. Peleterianum X PUosella. ^ M. Niigeli (Sitzungsber.
bair. Aead. Mai 1867, 472) a trouvé sur le Simplonune forme
intermédiaire qu'il eroit hybride.
8. H. PUosella X piloselloides. Favre in BSM. V, 134;
Exe. 289. H. Nilgelii (Schultz fr.) Grml. 1. c. et in B. G. cat.
6 et 52. H, caricinum Arv.-Touv,! H, virgatum Schleich. herb,l
(« in eollibus siccis prope Sedunum »), — Sionerthal ! Orsièresl
9. H. PUosella yc^prœaltum, Exe. 289. H. fallacinum F.
Sehultz, B, G, eat. 6; H. brachiatum Bert.? Fr. ep, 16, saltem
p.p.; H, bybridum Gaud. herb, I H. hybridum y bifurcum
Favre Guide 127, H, bifurcum Schleich. herb,! — Nax! Alessel
Fully! Joux brûlée! etc,
— H. PUosella incanum X sphœrocephalum ? Exe. 289.
H. furcato X incanum Lagg. apud De la Soie in BSM. I, 19;
Beitr. 93. — Je n'ai pas vu cette plante. Feu Chrislener m'a
écrit (Janv. 1870) : « Er ist im Distel im Eginenthal gefunden
worden. Inter parentes rarissimum, schreibt Lagger. Hait
ziemlich genau die Mitte zwischen'den Eltern. » Mais ce « H.
furcatum », l'un des parents, est-il bien le H. sphœrocephalum,
espèce qui jusqu'ici n'a pas été indiquée dans l'Eginenthal?
Peut-être ce furcato X incanum n'est-il qu'un H. Pilosella in-
canum X glaciale (H. hypoleucum Arv.-Touv. I)
10. H. Pilosella X Zizianum, Exe. 289. li. Villarsii F.
Schultz! saltem pp. — Lourtier (Wolf!)
Obs. On pourrait bien encore trouver en Valais les H. au-
rantiacum X PUosella (H. Moritzianum Heg. anno 1840,
H. versicolor Fr. ep. 15, H. fulgidum Saut. ! d'après un ex. de
l'herb. Barbey, H. stoloniflorum W. K. sec. Nageli) et H. Pi-
losella X sahinum (H. biflorum Arv.-Touv.). Ce dernier a été
trouvé par M. de Biitté dans le canton de Berne (Reidigalp).
' M. Wolf (BSM. XI, 42) croit avoir trouvé un H. Peleterianum x piloT
selloides près de Nax.
— 38 —
B. Hybrides du sous-genre Euhieracium.
11. H. lanatiim X pictum, Exe. 289. H. lanatellum Arv.-
Touv. I saltem p.p., H. pictum villosum Schleich, herb. (voir
ci-dessus). — Simplon, Riddes et Sion (Wolf et Favrat!)
12. H. piliferum X villosum^ Exe. 289. — Torembé
(Wolf!)
— H. ochroleucum y<^ prenanthoides . M. Favrat (BSM.
111, 58) croit avoir vu cet hybride aux Gorges d'Alesse,
M. Favre (BSM. V, 121) aux Combes et à l'Ardifagoz (Saint-
Bernard).
♦
ABRÉVIATIONS.
B. G. cat. z= Burnat et Gremli, Catalogue des Hieracium des Alpes
maritimes 4883.
Beifr. = Gremli, Beitrage zur Flora der Schweiz. 1870.
BSM. = Bulletin des travaux de la Société murithienne. Fasc. I
(1868),fasc. 11(1873), fasc. III (1875), fasc. IV (1875),
fasc. V(1876), fasc. VII et VIII (1879), fasc. IX (1880),
fasc. X (1881). — Contenant diverses observations
sur le genre Hieracium par De la Soie. (Les Hieracia
du Valais, fasc. I;, Favre., Favrat et Wolf.
Christener Hier. d. Schw. = Christener, die Hieracien der Schweiz,
1863.
Exe. = Gremli, Excursionsflora fur die Schweiz. Edition 4
(1881).
Favre Guide=¥divrG, Guide du botaniste sur le Simplon (1875).
Fr. ep. = Pries, Epicrisis generis Hieraciorum (1861).
Nâgeli Sitzungsber. = Nijgeli, Sitzungsberichte der bairischen Aca-
démie (1866, 1867 et 18731.
NB. = Gremli, Neue Beitrage zur Flora der Schweiz. (Heft I
(1879), Heft H (1882), Heft HI (1883).
OBZ. = CEsterreichische botanische Zeitschrift.
RBZ . =: Flora soit Regensburger botanische Zeitung.
Rion Guide =zK\on, Guide du botaniste en Valais, Sion 1872.
Tissière =. Tissière, Guide du botaniste sur le Grand Saint-Ber-
nard (1868).
— 39 —
La grève de Versoix, près Genève.
« Le moellon chasse la plante, » nous répète M. B, Verlot,
l'aimable chef de l'Ecole de botanique du Jardin des Plantes de
Paris, chaque fois que nous visitons la grande ville. « Les mil-
lions s'enfouissent dans les élucubrations de l'architecte du
Muséum et le goût pour la plante disparait avec la place qu'elle
occupait. »
Sous une autre forme, la maladie de la pierre envahit notre
beau Léman : les grèves disparaissent sous les quais. Entre la
frontière vaudoise et le Rhône, une seule bande avait échappé
à l'encombrement de la « Meillerie » ; elle appartenait à la
commune de Versoix, qui l'a vendue à un Français, d'origine
genevoise. Une somptueuse villa s'y étale bien en avant dans
le lac. Son propriétaire ne se doute pas qu'elle est fondée sur
un cimetière, et, comme aucune pierre funéraire n'en marquera
la place, nous venons ici lui élever un modeste mausolée.
Entre l'embouchure de la Versoix et le Creux-de-Genthod s'é-
tendait une grève caillouteuse, d'environ un demi-kilomètre de
longueur, laquelle était un vrai jardin botanique. La flore lit-
torale n'est jamais brillante ; mais tous les botanistes Suissesse
croyaient obligés de venir en pèlerinage à Versoix pour y
cueillir quelques espèces qui ne se trouvaient nulle autre part
sur le sol helvétique : l'une d'entre elles n'a pas même d'autre
habitat dans le monde entier.
C'est la Duriœa Reuteri Mont, découverte par le regretté
Reuter, dans la vase humide du bord du lac, à l'embouchure
de la Versoix, en octobre 1851 ; cette hépatique croissait en
compagnie de ses congénères les i?tccm^^flMca et crystalUna.
Ces dernières sont des plantes communes, tandis que le Duriœa
Reuteri Mont, a disparu à tout jamais; le genre Duriœa ne
— 40 —
compte qu'une autre espèce qui est africaine: D. helicophylla
Bory et Mo^i^., décrite dans les Annales des sciences naturelles,
vol. m de la série 1, p. 228
Ce genre Duriœa ne doit pas être confondu avec Durieua
de la famille des Ombellifères créé par Boissier et Reuter dans
leurs Diagnoses PI. Nov. Hispaniœ 14.
L'ex-station de Versoix était caractérisée par des mares
recouvertes en été par les hautes eaux du lac ; lorsque celles-ci
se retiraient, elles laissaient, abritées par les bancs de gravier
qui les séparaient du lac, des flaques d'eau stagnante qui sub-
sistaient pendant l'arrière-saison et l'hiver. C'est là qu'au milieu
de la Limosella aquatica L., Litorella lacustris L., Scirpus
supinus L., etc., on récoltait en octobre la charmante Elatine
heœandra DC. que Gaudin taxait de rarissima. En effet, ce
seul représentant de la famille des Elatinées dans notre Suisse
romande, ne se trouvait que dans cette unique station ; avec
elle, l'espèce est aussi perdue pour la Flore Helvétique.
Quant au Scirpus supinus L., il se retrouvera peut-être à
l'embouchure du Boiron près de Nyon, et il existe d'ailleurs
sur la grève des Pierrettes à l'occident de Lausanne.
Nous signalerons enfin, comme ayant été détruite avec l'Ela-
tine, une intéressante Potamée :
Z annichellia tenuis Reuter^ que son auteur caractérisait
comme suit, dans une note de son herbier: Stigmate ovale entier
ou obscurément sinué ou échancré au sommet, trois fois plus
large que le style et le dépassant. Etamine d'abord de la lon-
gueur du style et ovale biloculaire, devenant trois fois plus
longue à la fin ; anthère ovale biloculaire, courtement apiculée
au sommet. Carpelles 2-4 dressés-étalés, légèretuent compri-
més, courbés en arc, cristés et denticulés sur le dos, terminés par
un bec égalant le quart de sa longueur. Tiges capillaires, ra-
meuses, très fines, blanchâtres, rampant dans le sable ou la vase,
où elles sont fixées par de longues fibres blanches et simples.
Feuilles très fines linéaires-subulées, aiguës, d'un vert-brun,
parcourues par une nervure (|ui égale le tiers de leur largeur.
Stipules fugaces, intra-pétiolaires, membraneuses, entourant
étroitement la tige et la base des jeunes feuilles.
— 41 —
Zannichellia tennis^ ajoute Fleuter, me paraît bien distincte
de Z .hrachystemnn Gay i\m croit abondamment dans le Rhône
au-dessous de sa sortie du lac. Cette dernière est une plante
bien plus grande, à tiges longues d'un demi-pied, flottantes,
rampantes seulement à leur base, de l'épaisseur d'un gros fil
à coudre ; ses feuilles sont étalées, d'un beau vert, ses fruits
du double plus gros terminés par un bec plus épais, subulé
conique, égalant seulement un tiers de leur longueur-; ses stig-
mates sont plus grands, orbiculaires, sinués sur les bords à tissu
très lâche et papillaire.
Nous ne pouvons nous prononcer sur la valeur de cette
espèce, que Gremli ne mentionne pas dans son Excursionsflora ;
elle mérite toutefois d'être signalée aux recherches ultérieures
des botanistes suisses, afin qu'elle puisse être retrouvée dans
notre flore, — En attendant il serait intéressant que le nou-
veau propriétaire de Versoix consacrât une partie de sa pro-
priété au rapatriement des espèces éradiquées, à supposer toute-
fois que ces fières et modestes plantes consentent à se plier à
la culture. — Nous en doutons pour VElatine.
Valleyres, janvier 1884.
W. Barbey.
M. Barbey a adressé à la rédaction du Bulletin, pour être
joint à sa note sur la grève de Versoix, un extrait d'un article
de M. le professeur W. Hofmeister, sur la morphologie des
mousses^ publié dans les Berichte ilher die Verhandlungen
der Kôniglich Sdchsischen Gesellschaft der Wissenschaften
zu Leipsig. — Mathematisch-Physische Classe. Jahrgang
i884.
Au 1 1 de son travail, M. Hofmeister parle du développement
du Riella Reuteri Mont.
Parmi les formes si variées des hépatiques, le genre Riella
de Montagne (Ann. Se. nat. III S. t. XVIII, fasc. 1, p. \ ; Duriœa
a. a. 0. t. T, p. 228, t. Il, p. 50) se distingue tout spécialement
par l'extrême singulai"ité de son port. Mais le Riella (Du-
— 42 —
riœa) helicophylla de l'Algérie, avec son feuillage dressé en
forme d'escalier toarnant, haut de trois pouces, dépasse encore
ses congénères en originalité, et c'est certainement une des plus
admirables productions du règne végétal.
Les études M. Hofmeister sur le genre Riella ont été faites
sur le Riella de Versoix, type qui reproduit dans de moindres
proportions la végétation de la plante du nord de l'Afrique. C'est
à Reuter, qui a eu l'obligeance de lui envoyer de nombreux
échantillons de la plante vivante, que M. Hofmeister a du les
matériaux de ses savantes recherches.
Pour le travail lui-même, voir la publication citée p. 92-95,
ainsi que la planche IV.
43 —
Herborisations de la Société Murithienne,
durant la session de Chdteau-d'Œx, 31 juillet- i août 1883.
Notes de MM. Jaccard., Amann et Favrat.
La Sarine, qui descend du Sanetsch, à l'extrémité occidentale
des Alpes bernoises, traverse trois bassins pour gagner le pla-
teau suisse. Le bassin supérieur s'étend du Sanetsch à Gessenay
et appartient au canton de Berne; le bassin inférieur s'ouvre
en amont de Montbovon et s'étend jusqu'en aval de Bulle au
canton de Fribourg; les deux se dirigent du sud au nord. Le
troisième, intermédiaire entre les deux premiers et s'y soudant
à angle droit, forme le district du Pays-d'Enhaut, au canton de
Vaud. Vers les extrémités de ce bassin se trouvent les deux vil-
lages de Rossinières, à l'occident, et de Rougemont, à l'orient ;
entre les deux, à l'endroit où la vallée est le plus élargie, s'étale
en plein soleil le joli bourg de Chàteau-dŒx, chef-lieu et centre
de la contrée. C'est une station d'été des plus fréquentées et où
les pensions demeurent dans les prix doux. Au point de vue
botanique, nous nous bornerons à dire que toute la contrée
est fort intéressante et riche surtout en Rasa et en Hieracium;
d'autres détails risqueraient d'empiéter sur le consciencieux
travail de notre collègue M. Pittier, publié dans le présent
Bulletin.
Nous en venons donc aux deux herborisations qui ont pu
avoir lieu toutes deux le l^r août. II y avait bien une prome-
nade au programme pour l'après-midi du 31 juillet, mais le
temps était détestable et nos botanistes se sont rabattus sur
une mémorable partie de quilles. Le l*^"" août au matin, les
brouillards étaient à mi-côte, mais la pluie avait cessé et au
premier rayon de soleil qui les a percés, deux expéditions sont
parties : l'une, officielle, au vallon et sur les pentes des Mérils,
et retour par les rochers de la Dent de Chàteau-d'OEx, station
— 44 —
qui domine le bourg au M.-N.-E. ; l'autre, non officielle, à la
Pierreuse sur le flanc sud, au S.-E. du bourg.
Les Mérils et rochers de la Dent.
Ont pris part à l'excursion : MM. Pitlier, Jaccard, More! et le
rapporteur.
En montant par les prairies à faucher, autour d'une étable,
nous avons récolté en ti'ès jeunes fleurs un Mentha du groupe
du candicans Crantz, silvestris L. : c'est la forme Favrati
Dés. et Dur. Descr. de nouv. menthes, Gand 1879. A vrai dire,
nous ne pensons pas qu'elle valût la peine d'être nommée et il
nous est impossible de la distinguer d'une foule d'autres can-
dicans. Et quant aux étamines incluses, nous tenons pour
certain que deux types, absolument identiques d'ailleurs,
peuvent parfaitement se rencontrer l'un à étamines exsertes et
l'autre à étamines incluses. En tenant compte de tous ces cas
d'hétérostylie ou d'hétérostaminie, on pourrait distinguer et
nommer bien d'autres formes encore, non seulement dans les
Labiées, mais dans plusieurs autres familles, les Borraginées et
les Primulacées entre autres. Il ne faut pas étreindre l'espèce
dans une camisole de force, mais lui laisser un certain champ
de variation.
Plus haut, à la lisière des forêts, nous avons rencontré /?os«
mollis et tomentosa Sm., en jeunes fruits ; dans la ti'aversée
des forêts, qui ne tardent pas à s'éclaicir, ont été récoltés,
entres autres: R. pomifera Herrm. assez typique, R. corii-
folia f. suhcollina Christ Ros. der Schweiz, R. pomifera
var. proxi^na Christ in Flora 1874 (R. proxima Cottet in
sched.), forme remarquable et qui fait penser à un R. pomi-
fera-tomentosa ; enfin un rosier encore plus singulier, à fleurs
roses, à fruits rappelant le tomentosa, mais plutôt hispides-
aciculés qu'hispides-glanduleux, à folioles très irrégulièrement
biserrées ou même à dents simples, surtout dans les feuilles
supérieures des rameaux florifères. Les fleurs, décidément
roses, et les aiguillons absolument crochus, empêchent de
— 45 —
penser à un tomentosa. Comme cette forme a dû être vue et
récoltée par Deséglise, qui a séjourné à Châteaud'OEx et a
visité les stations des Mérils, nous attendrons de savoir ce qu'il
en fait, plutôt que de risquer un nom.
Toujours dans la région boisée ou buissonnée, nous avons
vu plusieurs buissons de Corylas Avellana L. var. glandu-
losa Shutthv. La base des cupules est ordinairement couverte
de soies purpurines et glanduleuses, inégales et souvent très
longues. Mais ce caractère nous a paru varier sur le même
buisson. Les fruits n'étaient pas assez avancés pour qu'il fût
possible de bien juger de leur forme. Cette variété paraît
appartenir à la région alpestre, soit dans le Jura, soit dans les
Alpes.
Parmi les autres plantes de quelque intérêt, nous devons
signaler les suivantes, observées ou récoltées au-dessus des
stations de Rosa :
j^cidium cornutum GmeL, qui avaitcomplétement envahi
un grand Sorbus aucuparia. *
Hieracium glaucum, villosum, elongatwm^ scorzonerœ-
folium.
Arahis hrassicœforniis .
Dracocephalum Ruyschiayia. abondant.
Betonica hirsuta, idem.
Paradisia Liliastrmn.
Serratula Vulpii Fisch. Oost.
Primula officinaUs var. suaveolens.
Peucedanutn austriacum.
Veronica fruticiilosa.
Carex clavœformis Hoppe. Espèce peu connue, rappelant
le glauca^ mais plutôt verte, à épis femelles souvent longue-
ment atténués vers la base. Emmanuel Thomas récoltait cette
plante dans le haut du Solalex, à la montée d'Enzeindaz, Alpes
de Bi'x. Nous l'avons vue au Rœfel et à Findelen, sur Zermatt.
Carlina Inngifolia Rchb. Plante jusqu'ici très rare pour la
Suisse, trouvée d'abord par M. Chenevard, de Genève, entre
l'alpage d'Arbignon et Mordes, et par feu M. Schneider, de Bàle,
— 46 —
au vallon des Mortais (Fribourg). C'est M. Jaccard qui a décou-
vert le premier exemplaire aux Mérils. La plante, selon Gillet
etMagneFl.fr., se trouve dans les Vosges et en Auvergne.
Ses feuilles sont étroites, allongées, longuement atténuées,
ciliées épineuses, non dentées-lobées. Ce Carlina appartient
à la région alpestre ou même subalpine, chez nous du moins,
et se retrouvera probablement dans d'autres stations des Alpes
occidentales.
Au retour, en redescendant par les rochers de la Dent et un
très mauvais petit sentier où le rapporteur a fait la grimace,
les plantes suivantes, entres autres, ont encore été signalées ou
récoltées :
Allium montanum Schm.
Athamanta cretensis.
Juniperus Sabina.
Peucedanum aicstriacum.
Rhamnus alpina et picmila.
Pinus uncinata Ram.
Coronilla vaginalis.
Lathyrus heterophyllus.
Valeriana offlcinalis imr. angustifolia.
Rosa ferruginea VilL, forma pedunculis hispidulis. Peut-
être la var. jurana de Gaudin.
La Pierreuse.
MM. Amann et Vaucher y ont récolté entre autres:
Pedicularis Oederi Vahl, P. versicolor Wahlnb.
Veronica fruiiculosa.
Hutschinsia alpina.
Papaver alpinum.
Androsace Chamœjasme.
Pyrola uniflora.
Listera cordata.
Rhododendron hirsutum.
Géranium lividum.
47 —
Achillea atrata.
Saxifraga varians (muscoides des auteurs, non Ail.)
» androsacea, oppositifolia.
Salix hastata^ retusa, reticulata.
En outre, nombre de fougères, entre autres VAthyrium
rhœticum L. et le Cystopteris alpina Link.
M. Amann a d'ailleurs récolté ou constaté de nombreuses
cryptogames, lichens, hépatiques et mousses. Les premiers
appartiennent aux formes les plus répandues. Voici la liste
des mousses :
Cinclidotus aquaticus.
Bartramia ÛEderi.
» pomiformis.
Bryum turbinatum.
Barbula aciphylla.
» subulata.
» ruralis.
» tortuosa.
Mnium undulatum.
» cuspidatum.
B spinosum.
Trichostomum flexicaule.
Didymodon rubellus.
Distichium capillaceum.
Dicranum scoparium.
ïetraphis pellucida.
Encalypta streptocarpa.
Philonotis fontana.
Weisia viridula.
Racomitrium lanuginosum.
Orthotricum speciosum.
Ulota crispa.
» Hutchinsiae.
Dicranella varia.
Fissidens adiantoïdes.
» bryoïdes.
Hypnum Schreberi.
» comniutatum.
» uncinatum.
» molluscum.
» Cristacastrensis.
» filicinum.
» cupressiforme.
Hylocomium splendens.
» triquetrum.
» tamariscinum.
Brachythecium rutabulum.
Brachythecium salebrosum.
Neckera crispa.
Homalia trichomanoïdes.
Camptothecium lutescens.
Homalotheciumsericeum.
Webera nutans.
» carnea.
Meesia uliginosavar. alpina.
etc.
Nous ne saurions ternnner ce rapide compte rendu sans
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dire un mot des jardins de Chàteau-d'Œx, où prospèrent un
nombre considérable de belles plantes étrangères. Nous savions
déjà par M. Louis Leresche que tout réussit dans ces jardins,
grâce à une forte humidité et à une forte insolation. Il pleut
beaucoup dans la vallée, mais Chàteau-dOEx et ses environs
immédiats sont dominés au nord par les pentes fort raides de
la chaîne de Cray, qui s'élèvent à plus de mille mètres au-
dessus du bourg et font espalier. En outre, les plantes sont
protégées en hiver par les neiges, et, bien reposées quand
viennent les premiers chauds rayons, elles poussent avec vi-
gueur et fleurissent abondannnent. La station est à tel point
favorable, que M. Leresche a pu cultiver dans son jardin, à
une altitude d'environ 1000 m., des plantes d'Espagne, d'Italie
et d'autres contrées méridionales.
Lausanne, 4 février 1884.
Le rapporteur,
L. Favrat.
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Stations nouvelles et plantes non encore signalées
dans le Valais inférieur.
Principales espèces récoltées par M. Jaccard
en 1882 et 1883.
I. Plaine inférieure, de Colo^nbey au lac.
Ranunculus Lingua, de Vouvry à Illarsaz ; Hutchinsia pe-
trœa, Illarsaz, Coloinbey ; Viola stricta, Colombey ; Tunica
saxifraga, Illarsaz, Vouvry ; Drosera rotundifolia, marais de
Vionnaz ; Herniaria glabra, Illarsaz ; Carum Carvi, Illarsaz,
Vionnaz, Vouvry; Laserpitiuni prutenicum, marais de Colom-
bey à Vionnaz ; Artemisia Absinthium, Gnaphalium dioicum,
Illarsaz : Arnica montana, quelques pieds, marais tourbeux de
Vionnaz parmi les Pinus Pumilio, avec Drosera, Pinguicula
vulgaris et alpina (celle-ci rare) et Lycopodium Selago ; Ser-
ratula tincloria, tout le marais ; Scrofularia Ehrharti, Colom-
bey-Muraz ; Melampyrum pratense , Vionnaz ; Euphorbia
Gerardiana, Illarsaz, Vouvry ; Chenopodium ficifolium, re-
trouvé à Colombey-dessous (Favrat et Jaccard), j'en ai cueilli
aussi quelques pieds à Collonges et Dorenaz ; Populus alba,
çà et là de Monthey au lac ; Populus hybrida, digues à Illarsaz
et Barges, Populus candicans Ait. (ontariensisauct.), une ligne
de beaux arbres entre Colombey-dessous etMuraz, et quelques
pieds çà et là; Pop. angulata WK., introduit assez récemment
en Valais, et par milliers d'échantillons sur la rive vaudoise,
où les arbres les plus anciens, plantés en 1838, mesurent trois
pieds de diamètre à la base; Sparganium simplex et minimum,
marais de Vionnaz ; Orchis incarnata et palustris, Gymnade-
nia odoratissima, marais, Muraz et Vionnaz ; Platanthera
chlorantha, Muraz ; Gladiolus palustris, commun entre Muraz
et Vionnaz ; Leucoium vernum, commun à Vouvry, où il a
été pris pour le Galanthus nivalis (Rion) Guide du bot. en
Valais) ; AUium acutangulum, Cladium Mariscus, Colombey-
lac ; Rhynchospora alba, Vionnaz; Carex nitida, Illarsaz;
Carex pulicaris, pilulitera — celui-ci nouveau pour le Valais
4
— 50 —
— Vionnaz; Carex Xanthocarpa, Muraz-Vionnaz: Carex pseud.-
Cyperus, commun à Vionnaz.
Alopecurus fulvus et geniculatus, Colombey, Vionnaz, Vou-
vry, Bouveret; Calamagrostis littorea, Vouvry; Nardusstricta,
marais de Muraz-Vionnaz ; Equisetum variegatum ethiemale,
bords du Rhône, d'illarsaz à la Porte-du-Sex.
II. Montagnes.
Ranunculus aduncus, massif des Cornettes (à Darbon,
France); Turritis glabra, M* Ottan, Vernayaz, la Barmaz; Bras-
sica campestris, Finhauts, Trient village ; Draba frigida, D* de
Valère, Cornettes; D. tomentosa, Cornettes; Camelina dentata,
Tète-Noire; Polygala de pressa, col de Balme ; Viola canina,
Gueuroz, Salvan, val d'Illiers ; V. mirabilis-sylvatica, pieds
des rochers à Vionnaz ; V. cenisia, Salanfe ; Silène rupestris,
commun aux Alpes de Salvan; Mœhringia polygonoides, Sa-
lanfe, Finhauts; Rubus Villarsianuset Bellardi, Circa^a alpina,
Val Saint-Barthélemy ; Sedum annuum, vallée de Salvan ; S.
Anacampseros, Joux-Brùlée ; Sempervivum Dollianum, Cor-
nettes; Saxifraga Androsacea, Grammont ; S. Cotylédon,
Gorges du Trient entre Salvan et Finhaut, et du Triège à Tende
et Emaney ; Heracleum Sphondylium b. elegans , Taney ;
Peucedanum austriacum, Alpes de Vionnaz; Scabiosa agrestis,
au Rosey ; Erigeron glabratus, Grammont ; Achillea macro-
phylla, Van-Haut; Senecio lyratifolius, Creux-de-Novel ; Cen-
taurea nervosa, Alpes de Vouvry, Vionnaz, Morgins ; Phœ-
nixopus vimineus, le Rosey ; Hieracium alpinum, type et var.
Halleri, juranum, longifolium, pseudoporrectum, au Grammont;
Campanula latifolia, Val Saint-Barthélemy; Gentiana alpina
Vili., Grammont; Pyrola chlorantha, sur Saint-Gingolph ;
Globularia nudicaulis, Illiers ; Salix glauca, helvetica, hastata,
arbuscula b fœtida, serpyllifolia, Salanfe; Allium victorialis,
Luzula spicata, Grammont ; Juncus triglumis, Eriophorum
Scheuchzeri, Salanfe, D'' de Valère ; Carex brunnescens, Her-
bagères. Col de Balme ; C. bicolor, Salanfe ; Lycopodium
clavatum. Val d'Illiers, rive droite ; Asplenium germanicum,
bords du Trient, Van-Bas, Joux-Brûlée.
TABLE
Pages
Séancedu31 juillet 1883 3
Notice botanique sur le Pays d'Enhaut 8
Les Epervières du Valais 16
La grève de Versoix 39
Herborisations de la Société murithienne 43
Stations nouvelles et plantes non encore signalées dans le
Valais inférieur 49
\
♦..
New York Botanical Garden Librar
3 5185 00259 6
85