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Full text of "Bulletins des travaux de la Socit Murithienne .."

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BULLETINS  DES  TRAVAUX 


DE   LA 


SOCIETE  MURITHIEWE 

DU  ¥J^LAIS 

ANNÉES    1877    &    1878 

PUBLIÉS  SOUS  LA  DIRECTION  DE 

MM.  Wolf,  président,  à  Sion  ;  Favrat,  vice-prcsideiit,  à  Lausanne 
D'  Morthier,  professcnr,  à  Ncuchâtel. 


Vlh  ET  VIII'  FASCICULES 


LAUSANNE 

IMPRIMERIE    GEORGES     BRIDEL 
1879 


BULLETINS  DES  TRAVAUX 


DE   LA 


r f' 


SOCIETE  MURITHIENNE 

DU  ¥iLLAIS 

ANNÉES    1877    &    1878 

PUBLIÉS  SOUS   LA  DIRECTION  DE 

MM.  Wolf,  président,  à  Sion  ;  FaYrat,  vice-président,  à  Lausanne 
D''  Morthier,  professeur,  à  Nenchâtel. 


Vlh  ET  Vlll*^  FASCICULES 


JUBXAML 


LAUSANNE 

IMPRIMERIE     GEORGES     BRIDEL 


1879 


PROCÈS -VERBAL 


de  la  séance  du  16  août  1877,  à  Lavey-les-Bains. 


Le  16  août  1877,  la  Société  murithienne,  suivant  décision 
prise  à  Martigny,  tenait  sa  séance  annuelle  à  Lavey-les- 
Bains. 

Les  membres  qui  avaient  répondu  à  l'appel  du  comité 
trouvèrent  une  bienveillante  réception  à  l'hôtel  des  Bains, 
où  M.  Pasche  mit  un  élégant  salon  à  leur  disposition. 

La  séance  commença  à  dix  heures.  M.  le  professeur  Wolf, 
président,  ouvrit  la  session  par  une  allocution,  où,  com- 
mentant succintement  l'activité  de  la  Société,  il  constata, 
malgré  les  embarras  financiers,  un  progrès  continuel,  une 
augmentation  sensible  du  nombre  des  membres  et  l'exten- 
sion croissante  de  l'échange  des  communications  scientifi- 
ques. 

M.  le  professeur  Roux,  de  Nyon,  présente  ensuite  à  l'as- 
semblée un  échantillon  complet  cVAsclepias  syriaca,  et  il 
expose  les  propriétés  et  qualités  de  cette  plante  au  point  de 
vue  de  l'industrie  et  de  l'apiculture.  (Voir  aux  mémoires.) 

M.  Jules  Emonnet,  de  Marligny,  lit  une  biographie  de 
M.  le  chanoine  G.  Delasoie.  Le  ton  ému,  les  paroles  élo- 
quentes de  M.  Emonnet,  ravivent  chez  tous  les  sociétaires 
le  souvenir  de  la  perte  douloureuse  que  la  Société  vient 
d'éprouver  dans  la  personne  du  savant  chanoine,  qui  fut  un 
de  ses  fondateurs,  son  président  pendant  longtemps  et  un 
de  ses  membres  les  plus  zélés  et  les  plus  instruits. 

M.  Favrat,  de  Lausanne,  vice-président,  lit  une  notice 
sur  la  vie  et  les  mérites  de  M.  le  D''  Jean  Muret,  de  Lausanne, 


_  4  — 

juriste  distingué  et  savant  botaniste,  une  des  gloires  du 
canton  de  Vaud. 

L'assemblée,  sur  l'invitation  de  son  président,  se  lève 
tout  entière  en  signe  de  sa  vénération  pour  la  mémoire  de 
ces  deux  pionniers  des  sciences  naturelles. 

Viennent  ensuite  des  communications  botaniques  de 
MM.  Favrat,  Wolf  et  Mermod.  M.  Favrat  présente  deux 
hybrides  rares  et  nouveaux  :  1"  Le  Saxifraga  Aizoon-Co- 
tyledo7i,  trouvé  par  lui  sur  Algabi,  Simplon,  le  18  juil- 
let 1877,  et  le  jour  précédent,  à  la  descente  du  Simplon, 
par  MM.  Christ  et  WolL 

2»  Le  Polenlilla  Fragariastrum-micrantfia ,  qu'il  a  trouvé 
au  Mont,  sur  Lausanne,  en  compagnie  de  M.  Vetter. 

Il  montre  ensuite  de  beaux  échantillons  du  Rosa  vestita 
Godet  var.  lalifolia  Godet,  provenant  du  Bouveret,  station 
unique,  pour  le  Valais,  de  ce  magnifique  rosier. 

Il  présente  aussi  le  Capsella  rubella  Reul.,  qu'il  a  trouvé 
pour  la  première  fois  en  Valais,  au  Bouveret,  en  juin  1877 
(plante  retrouvée  abondamment  en  1878,  par  M.  Wolf,  aux 
environs  de  Roche)  ;  puis  le  Galium  Wirtgeni  Fr.  SchuUz, 
conslaté  depuis  cinq  ou  six  ans  dans  le  bassin  du  Léman 
et  le  Bas-Valais  jusqu'à  Sion. 

Il  présente  enfin  un  singulier  Aster,  trouvé  par  M.  Wolf, 
sur  des  rochers  calcaires,  en-dessus  de  la  route  de  Sion  à 
Vex.  Cette  plante  rappelle  au  premier  abord  VA.  alpinus, 
mais  elle  en  diffère  par  un  port  plus  élancé,  plus  grêle,  et 
surtout  par  ses  fleurs  presque  bleues  et  non  lilas  ;  on  pour- 
rait croire  un  instant  à  un  Aster  Arnellus- Alpinus ,  mais  la 
plante  est  toujours  monocéphale  et  il  n'y  a  pas  d'AmeUiis 
dans  la  contrée.  Pro  memoria,  et  en  attendant  qu'il  ait  vu  la 
plante  vivante  et  sur  place,  M.  Favrat  l'a  nommée  Aster 
Wolfii.  Dans  la  3«  édition  de  son  Excursionsflora,  M.  Gremli 
a  admis  cette  plante  comme  variété,  et  il  la  nomme  Aster 
alpinus  L.,  var.  Wolfii  Favrat. 

M.  Wolf,  qui  continue  d'explorer  fructueusement  les 
Alpes  valaisannes,  fait  part  à  la  société  d'une  superbe  collée- 


—  5  — 

tion  d'Hieracium  rares  ou  intéressants  récoltés  par  lui  dans 
les  Alpes  de  la  vallée  de  Cogne  en  Piémont  et  au  Galogne, 
près  de  Bovernier.  Plusieurs  des  formes  exposées  sont  cri- 
tiques et  du  plus  haut  intérêt.  Nous  citerons,  entre  autres  : 

H.  pallidiim  Biv,,  pag.  83  de  l'Epicrisis  g.  H.  de  El. 
Fries.  (Vallée  de  Cogne.) 

H.  lanalellum  Arvet-Touvet.  (Vallée  de  Cogne.)  (Arvet-T., 
Monographie  des  Pilosella  et  des  Hieracium  du  Dauphiné, 
pag.  35.) 

H.  pteropogon  Arvet-Touvet,  qui  est  une  forme  du  H. 
lanatum  Vill.  (Vallée  de  Cogne.)  Le  lanatum  Vill.  ne  se 
trouve  pas  en  Valais. 

H.  incisum  Koch  {subcœsmm  Pries),  très  belle  plante  du 
pied  du  Catogne,  près  de  Bovernier. 

M,  Mermod,  instituteur  à  Bex,  a  fait  une  découverte  d'un 
grand  intérêt,  celle  du  Jimcussquarrosiis,  sur  l'alpage  dlse- 
nau,  Alpes  vaudoises,  plante  dont  l'unique  station  en  Suisse 
était  celle  du  Gotthard,  vallée  d'Urseren.  M.  Mermod  pré- 
sente de  nombreux  échantillons  de  cette  belle  plante. 

Il  est  ensuite  procédé  aux  élections  bisannuelles.  Au  pre- 
mier tour  de  scrutin  sont  nommés  : 

Président,  MM.  Wolf,  professeur  à  Sion, 

Vice-président,  Favrat,  professeur  à  Lausanne. 

Secrétaire,  Henzen,  préfet  des  études  à  Sion. 

Caissier,  Borel,  Marc,  pharmacien  à  Bex. 

Bibliothécaire,  Muller,  G.,  pharmacien  à  Sion. 

M.  Taramarcaz,  ancien  caissier,  a  donné  par  lettre  sa  démis- 
sion, en  rendant  les  comptes.  La  séance  est  levée  et  un  mo- 
deste banquet  rassemble  les  sociétaires  dans  un  autre  salon. 
Des  toasts  chaleureux  terminent  dignement  la  première  par- 
tie de  la  fête. 

La  majeure  partie  des  membres  se  rendent  ensuite  à  l'in- 
vitation de  MM.  les  chanoines  de  Saint-Maurice,  pour  visiter 
l'abbaye  et  son  précieux  trésor.  Une  promenade  à  la  grotte 
des  Fées,  une  des  curiosités  naturelles  des  environs,  est  en- 
suite décidée,  et  la  Société  s'y  rend  en  corps. 


—  6  — 

Le  fond  de  la  grotte,  éclairé  aux  feux  de  Bengale,  produit 
avec  son  lac  et  sa  cascade  l'effet  le  plus  magique  et  le  plus 
saisissant. 

L'aimable  attention  qui  préside  à  cette  promenade  se  re- 
trouve au  sortir  de  la  grotte,  et  la  collation  du  départ  est 
gracieusement  offerte  à  MM.  les  botanistes  par  M.  le  préfet 
Chapelet.  De  bonnes  paroles  sont  encore  échangées,  puis  une 
partie  des  membres  rentre  dans  ses  foyers,  tandis  que  l'autre 
se  met  en  route  pour  une  excursion  botanique  du  côté  de  la 
dent  de  Mordes.  (Voir  aux  mémoires.) 

Zermatt,  au  pied  du  mont  Cervin,  a  été  désigné  comme 
lieu  oe  réunion  pour  1878. 

Ont  été  reçus  membres  de  la  Société  à  la  réunion  de  Lavey  : 

MM.  D'"  GiTz,  Viège,  Valais. 

D""  Christ,  Hermann,  Bàle. 
D-- Alioth,  S.,  Bâle,  t  1878. 
Schneider,  Ferdinand,  pharm.,  Bâie, 
Rév.  chanoine  Carron,  Cam.,  prof,  au  Grand  Saint- 
Bernard. 
Chenevard,  Paul,  à  Genève. 
ScHMiDELY,  A.,  naturaliste  à  Genève. 
Walther,  pasteur  à  Aubonne. 
Sandoz,  pharm.  à  Aigle. 
Rey,  instituteur  à  Vevey. 
Anex,  Phil.,  inst.  à  Gryon. 
Mayor,  h.,  stud,  théol.  à  Lausanne, 
Roux,  Félix,  inst.  à  Sainte-Croix. 
Vetter,  inst.  au  collège  d'Aubonne. 
D""  en  philosophie  Gottfried  Haller,  de  Berne. 

Outre  MM.  Delasoie  et  Muret,  la  Société  a  aussi  perdu,  en 
1876,  M.  le  D*"  Dixon,  un  de  ses  membres  les  plus  assidus. 


DIX -HUITIÈME  RÉUNION 


DE   LA 


SOCIÉTÉ  MliRITHIEPil  DE  BOTANIDllE 

DU  VALAIS 
à  Zermatt,  vallée  de  Viège,  les  23, 24, 25  et  26  juillet  1878. 


L'assemblée  générale  a  lieu  le  23  juillet,  à  2  heures,  en 
plein  air^près  de  l'hôtel  du  RifFel.  Présidence  de  M.  Wolf, 
professeur,  président. 
Membres  présents  : 
MM.  Favrat,  professeur,  vice-président,  Lausanne. 

BoREL,  Marc,  pharmacien,  caissier,  Bex. 

MuLLER,  pharmacien,  conservateur  de  l'herbier,  Sion. 

Thomas,  Jean-Louis,  naturaliste,  Bex. 

Daval,  inspecteur  forestier  cantonal,  Vevey. 

D""  MoRTHiER,  professeur,  Neuchâtel. 

Bertrand,  Edouard,  Genève. 

Jaccard,  instituteur,  Aigle. 

Barberini,  Edouard,  Sion. 

DuFLON,  inspecteur  des  écoles,  Villeneuve. 

Vetter,  instituteur,  Aubonne. 

Tripet,  Fritz,  instituteur,  Neuchâtel. 

Martin,  Charles,  Genève. 

Rév.  J.  C.  W.  Taskers,  Glarens. 

D--  H.  Ghrist,  Bâle. 

F.  Paillard,  notaire  à  Bex. 
Ce  dernier  remplit  les  fonctions  de  secrétaire  ad  hoc. 


—  8  — 

M.  le  président  souhaite  la  bienvenue  aux  sociétaires  qui 
ont  répondu  à  l'appel  du  comité  en  venant  assister  à  la  réu- 
nion de  Zermatt. 

La  parole  est  accordée  à  M.  Borel,  caissier,  pour  donner 
connaissance  des  comptes  de  l'exercice  de  1877. 

Les  recettes  se  sont  élevées  à  Fr.  1042  30 

Les  dépenses  à »      893  20 

Excédent  des  recettes  sur  les  dépenses Fr.    149  10 

L'assemblée  décide  de  déposer  ce  solde  à  la  caisse  ouvrière 
de  Bex. 

Le  résultat  heureux  et  inattendu  de  l'exercice  de  1877  est 
dû,  d'une  part  à  la  souscription  ouverte  par  le  comité  et  fa- 
vorablement accueillie  par  les  sociétaires,  dont  les  dons  se 
sont  élevés  à  la  somme  de  284  fr.  ;  et  d'autre  part  à  la  géné- 
rosité de  l'Etat  du  Valais,  qui  a  fait  à  la  société  une  alloca- 
tion de  250  fr.jCe  qui  a  permis  de  boucler  les  comptes  sans 
déflcit,  malgré  les  charges  qu'a  fait  peser  sur  la  caisse  l'im- 
pression des  fascicules  5  et  6,  augmentés  de  la  Flore  du 
Simplon. 

M.  Borel  donne  lecture  de  quelques  lettres  de  sympathie, 
qu'il  a  reçues  à  l'occasion  de  la  souscription. 

L'assemblée  vote  à  l'unanimité  de  sincères  remerciements 
au  conseil  d'Etat  du  Valais,  pour  l'appui  bienveillant  qu'il 
a  donné  à  la  société,  ainsi  qu'à  M.  Borel,  pour  son  activité 
et  ses  soins  dévoués.  —  Le  comité  est  chargé  de  communi- 
quer au  conseil  d'Etat  du  Valair^  le  vote  qui  le  concerne. 

Sont  annoncés  comme  démissionnaires  : 
MM.  Béranger,  père,  Lausanne. 

Blanchet,  Charles,  Montagny  (Vaud). 

BlOLEY. 

Contât,  François,  Monthey  (Valais). 
Mermod,  ancien  instituteur,  Sépey  (Vaud). 
M"!*'   Muller-Conus. 

Ont  refusé  de  payer  leur  cotisation  et  sont  considérés 
comme  démissionnaires  : 


-  9  — 

MM,  Spiess,  pharmacien  à  Porrentruy  (Berne). 
Franc,  pharmacien  à  Monthey  (Valais). 
Bader,  pharmacien  à  Genève. 

L'assemblée  décide  de  nommer  un  comité  de  rédaction 
composé  de  trois  membres.  Ce  comité  aura  pour  mission 
de  veiller  à  la  composition  du  bulletin  et  d'en  soigner  la 
publication. 

Sont  nommés  par  acclamation  membres  de  ce  comité 
Messieurs  Wolf,  président;  Favrat,  vice-président;  doc- 
teur MoRTHiER.  Ensuite  de  la  proposition  de  M.  Muller, 
conservateur,  il  est  accordé  un  crédit  de  30  francs  pour 
entretien  de  la  bibliothèque  et  correspondance  de  l'année 
courante. 

M.  Vetter  annonce  qu'il  a  découvert  à  Aubonne  un  hy- 
bride entre  le  Capsella  Bursa  pasloris  et  le  C.  rubella. 

M.  Jaccard  annonce  qu'il  a  trouvé  le  Malaxis  Lœselii  Sw, 
à  Barges  près  Vouvry  (Valais). 

M.  BoREL  propose  que  le  comité  de  rédaction  soit  chargé 
d'étudier  la  question  de  la  publication  d'une  nouvelle  Flore 
du  Valais. 

M.  Tripet  estime  que  pour  le  cas  où  la  proposition  de 
M.  BoREL  serait  adoptée ,  il  faudrait  se  borner  à  publier  un 
simple  catalogue  avec  indication  des  localités. 

M.  Vetter  se  joint  à  cette  dernière  proposition  ;  seule- 
ment il  propose  d'ajouter ,  comme  dans  le  catalogue  de 
Reuter,  quelques  notes  sur  les  plantes  critiques. 

Sur  la  proposition  de  M.  Morthier,  l'assemblée  décide  le 
renvoi  pur  et  simple  de  la  question  au  comité  de  rédaction, 
qui  fera  rapport  à  la  prochaine  réunion. 

Il  est  entendu  que  le  comité  fera  appel  aux  membres,  pour 
renseignements  sur  les  plantes  et  localités. 

Sont  reçus  à  l'unanimité  membres  actifs: 
MM.  Tripet,  Fritz,  instituteur,  Neuchâtel. 
Schnetzler,  professeur,  Lausanne. 
Chavannes,  Sylvius,  inspecteur  des  collèges  commu- 
naux, Lausanne. 


-  10  — 

Martin,  Charles,  Genève. 
CoRTHÉSY,  Félix,  instituteur,  Bex. 
Rév.  J.  C.  W.  Taskers,  Clarens. 
Dr  ScHACHT,  Sierre. 

La  ville  de  Sion  est  choisie  comme  siège  de  la  réunion 
de  1879.  Si  le  temps  le  permet,  il  sera  organisé  une  excur- 
sion dans  la  vallée  d'Hérens. 

M.  le  président  clôture  l'assemblée  en  remerciant  les 
membres  présents,  qui  tous  sont  venus  de  loin  à  la  réunion. 

L'assemblée  se  disperse  ensuite  de  côté  et  d'autre  ,  sous 
la  direction  des  chefs  d'excursions  ,  pour  explorer  les  envi- 
rons de  l'hôtel  du  Rifîel,  si  riches  en  plantes  rares  et  en 
vues  splendides  sur  le  mont  Rose,  le  mont  Cervin,  le  Weiss- 
horn,  et  leur  cortège  de  glaciers. 

Pour  le  compte  rendu  des  excursions,  voir  aux  mémoires. 

Le  secrétaire  ad  hoc  : 
F.  Paillard. 


NOTICE  BIOGRAPHIQUE 


SUR 


LE  CHANOINE  GASPARD  DELASOIE 

CURÉ  DE  BOVERNIER 

PAR 

JULES  EMONNET 

ÉTUDIANT    EN    DROIT,    A    MARTIGNY- BOURG 


'  Messieurs, 

Invité  par  notre  président  M.  Wolf  à  donner  une  notice 
nécrologique  sur  le  chanoine  Delasoie,  je  reculai  d'abord 
devant  cette  tâche  aussi  difficile  que  nouvelle  pour  moi. 
Mais ,  considérant  que  le  principe  fondamental  de  toute 
société  est  l'aide  mutuelle,  que  chacun  de  ses  membres  doit 
concourir  au  but  commun  dans  la  mesure  de  ses  forces  et 
selon  les  moyens  dont  il  dispose,  je  revins  de  ma  première 
détermination,  et  me  décidai  enfin  à  acquiescer  au  désir  de 
notre  président,  en  premier  lieu,  pour  faire  preuve  de  ma 
bonne  volonté,  ensuite,  pour  céder  à  un  sentiment  de  pro- 
fonde gratitude  envers  ce  vaillant  et  illustre  promoteur  de 
la  science,  qui  a  bien  voulu  m'honorer  de  son  amitié  et  à 
qui  je  dois  le  plaisir  de  me  trouver  en  ce  moment  au  mi- 
lieu de  vous.  C'est  à  ce  double  titre  que  j'entreprends  cette 
notice. 

Gaspard  Delasoie  est  né  à  Sembrancher  le  30  juillet  1818. 
Doué  de  précieuses  qualités  et  de  grands  talents,  il  manifesta 
de  bonne  heure  un  goût  très  prononcé  pour  tout  ce  qui  a 


—  12  — 

trait  à  la  science.  Après  avoir  commencé  ses  études  dans  son 
lieu  natal,  il  alla  les  terminer  à  l'abbaye  de  Saint-Maurice 
où  il  obtint  des  places  distinguées.  Cette  maison  était  pour 
notre  canton,  alors  comme  aujourd'hui,  le  rendez-vous  des 
jeunes  gens  avides  de  puiser  à  ce  foyer  de  la  science  une 
éducation  sérieuse  et  une  solide  instruction.  Les  premières 
années  du  jeune  étudiant  s'écoulèrent  paisiblement  dans  la 
soumission  et  le  travail.  L'amour  de  l'étude  s'alliait  chez  lui 
à  la  gaieté  la  plus  expansive  :  il  était  afïable,  d'un  caractère 
franc  et  ouvert,  d'une  humeur  joyeuse  et  prévenante;  aussi 
sut-il  s'acquérir  toutes  les  sympathies. 

Elevé  dès  sa  plus  tendre  enfance  dans  la  pratique  de  la 
piété,  la  vocation  du  jeune  Delasoie  n'était  pas  douteuse. 
C'est  vers  l'âge  de  vingt  ans  qu'il  manifesta  ouvertement 
l'intention  de  se  vouer  au  service  du  Seigneur  et  de  s'ense- 
velir dans  la  retraite  dans  cet  antique  et  célèbre  hospice, 
sublime  monument  placé  par  la  religion  sur  le  chemin  de 
l'humanité  en  péril.  Il  entra  le  13  septembre  1838  dans  la 
congrégation  des  chanoines  réguliers  du  Grand-Saint- 
Bernard,  à  laquelle  il  s'attacha  irrévocablement. 

C'est  avec  la  plus  courageuse  résolution  qu'il  va  grossir 
les  rangs  de  ces  victimes  du  dévouement  et  du  sacrifice,  d'è 
ces  anges  tutélaires  de  la  faiblesse  humaine,  isolés  sur  ces 
rochers  escarpés,  loin  de  toute  vie,  de  toute  végétation,  seuls 
au  milieu  des  ruines  dans  le  fracas  de  la  lempêle.  Il  n'hésite 
pas  à  se  retirer  dans  cette  lugubre  solitude  qu'on  pourrait 
appeler  le  chaos  du  monde  et  qui  serait  mortelle  à  toute 
existence  humaine,  si  l'esprit  de  Dieu  n'y  résidait  pas. 

A  l'instar  de  ses  devanciers  qui,  depuis  Muriih,  ont  pour 
la  plupart  occupé  un  rang  distingué  dans  les  annales  des 
sciences  naturelles  en  Valais,  le  chanoine  Delasoie,  déjà  à 
cette  époque,  considérait  la  botanique  comme  son  délasse- 
ment favori  ;  aussi  lui  consacrait-il  ses  rares  moments  de 
loisir.  Les  sommités  voisines  étaient  souvent  le  but  de  ses 
excursions  et  les  pics  les  plus  dangereusement  escarpés  ont 
été  témoins  de  ses  courses  alpestres.  Aussi  le  soir  le  voyait- 


—  13  — 

on  rentrer  à  l'hospice,  non  comme  le  chasseur  teint  du  sang 
de  sa  victime,  mais  le  cœur  content  et  sa  boîte  garnie  d'un 
butin  plus  précieux. 

Mais  sa  vie,  déjà  bien  restreinte  dans  l'intérieur  du  couvent, 
va  désormais  se  mouvoir  dans  un  cercle  plus  étroit  encore. 
Son  activité  et  son  intelligence  ayant  attiré  sur  lui  l'attention 
de  ses  supérieurs,  il  occupe  le  poste  d'économe  avec  charge 
de  la  réception  des  voyageurs,  du  mois  d'août  1845  au  mois 
de  novembre  1848.  Ce  poste  honorable,  mais  harassant,  lui 
fait  lier  connaissance  avec  maintes  notabilités  scientifiques 
ou  autres  avec  lesquelles  il  fut  plus  tard  en  relation.  Pour- 
tant voilà  plus  de  dix  ans  que  M.  Delasoie  vit  dans  celte  at- 
mosphère glacée  à  2473  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer.  Puisse-t-il  bientôt  respirer  un  air  plus  salubre  et  plus 
tempéré!  C'est  ce  qui  advient.  En  novembre  1848,  il  est 
nommé  chapelain  et  professeur  à  Sembrancher. 

Là  nous  le  voyons  prêtre  fervent,  pasteur  zélé,  patriote 
éclairé,  professeur  dévoué,  prenant  part  aux  récréations  de 
ses  élèves,  s'associant  à  leurs  jeux  et  à  leurs  joyeuses  évolu- 
tions. C'est  ici,  d'autre  part,  que  se  montre  dans  tout  son  jour 
sa  réputation  de  botaniste.  Déjà  son  nom  a  franchi  les  fron- 
tières valaisannes,  déjà  cet  infatigable  touriste  a  vu  ses 
honorables  efforts  couronnés  de  succès.  C'est  pourquoi ,  en 
savant  désintéressé ,  il  sent  le  besoin  de  communiquer  le 
résultat  de  ses  recherches  et  le  fruit  de  ses  travaux.  Le 
21  août  1861  la  «  Société  helvétique  des  sciences  naturelles  » 
le  reçoit  dans  son  sein.  Le  13  novembre  de  la  même  année 
nous  le  voyons  à  Saint-Maurice  membre  fondateur  de  la 
«  Société  Murithienne.  »  à  la  vice-présidence  de  laquelle  il  est 
appelé  dès  la  première  séance.  Le  22  mai  1862,  il  est  reçu 
membre  de  la  «  Société  d'histoire  de  la  Suisse  romande.  »  — 
L'histoire,  cette  école  des  mœurs  et  de  la  politique,  comme 
chez  tout  homme  de  cœur,  exaltait  son  âme  d'un  noble  en- 
thousiasme. 

Comme  membre  de  la  Murithienne,  son  action  a  été  im- 
mense et  prépondérante.  Il  fut  constamment  fidèle  à  toutes 


—  14  — 

les  réunions,  qu'il  orna  des  richesses  de  son  esprit  et  de  ses 
remarquables  talents. 

Son  prennier  soin  est  de  donner,  dans  le  but  d'indiquer 
l'altitude  et  la  situation  des  plantes,  un  tableau  lixant  la  hau- 
teur en  mètres  de  plus  de  400  stations,  à  partir  du  Léman 
aux  plus  hautes  cimes  du  pays  ;  ensuite,  il  présente  un  cata- 
logue des //î'erada  croissant  spontanément  dans  notre  flore, 
par  où  il  nous  montre  combien  la  science  avait  progressé 
depuis  Murith,  dont  le  Guide  du  botaniste  portait  le  nom- 
bre des  Hieracia  à  33  et  lui  à  près  de  60.  Ce  sont  depuis, 
dans  chaque  réunion,  des  communications  scientifiques  du 
plus  haut  intérêt,  qui  toutes  font  honneur  à  son  travail  et  à 
son  esprit  investigateur.  Tantôt  il  nous  exhibe  des  échantil- 
lons de  plantes  rares,  telles  que  VAndrosace  imbricala ,  le 
Polentilla  inclinata,  etc. ,  tantôt  des  plantes  nouvelles  pour 
notre  Flore,  telles  que  le  Saxifraga  Murithiana,  le  Hieracium 
Miirithianium ,  le  Hieracium  corymbosum  ,  le  Sempervivum 
Delasoiei,  le  Rosa  Delasoiei,  \e  Roua  Boverneriana,  etc., 
toutes  cueillies  par  lui  jusque  sur  les  escarpements  des 
rochers  et  inconnues  même  pour  la  Suisse.  Nous  lui  devons, 
de  plus,  de  riches  collections  de  roses,  dont  une  ci-haut 
nommée  porte  son  nom,  un  catalogue  complet  des  arbres  et 
arbustes  du  Valais,  un  autre  catalogue  détaillé  de  150  plantes 
les  plus  rares  de  notre  flore  et  enlai  bien  d'autres  travaux 
analogues. 

Les  excursions  alpestres  étaient,  je  l'ai  dit,  une  des  nobles 
passions  de  M.  Delasoie.  En  véritable  observateur  de  la  na- 
ture ,  toujours  il  en  tirait  d'importantes  conséquences  pour 
la  science.  Tl  en  rend  compte  avec  un  charme  attrayant.  Ces 
nombreux  rapports  tous  imprimés  dans  les  bulletins,  par- 
semés de  saillies,  ont  été  accueillis  avec  de  vives  marques 
d'approbation  ;  c'est  que  l'écrivain  sait  conduire  le  lecteur  à 
travers  forêts  et  prairies  tout  en  folâtrant  et  l'instruisant  des 
curiosités  du  sol. 

N'oublions  pas  non  plus  ses  importants  mémoires  roulant 
l'un  sur  le  Gui,  ce  parasite  si  vénéré  chez  les  druides,  l'au- 


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tre  sur  les  Fougères ,  où  il  entre  dans  d'utiles  et  minutieu- 
ses recherches  sur  ces  cotylédones  cryptogames,  dont  il  décrit 
les  qualités  et  le  mode  de  propagation  ,  un  troisième  sur  les 
Semperviva ,  extrait  de  sa  correspondance  avec  le  regretté 
D'  Lagger.  Ce  genre  difficile,  dont  il  a  recherché  toutes  les 
formes  différentes,  a  par  ses  soins  notamment  enrichi  la 
flore  valaisanne.  Une  de  ces  espèces  porte  son  nom  et  rend 
hommage  à  son  mérite  dans  nos  ouvrages  scientifiques. 

Jusqu'ici  M.  Delasoie  a  constamment  conservé  son  poste  de 
vice-président  de  la  société,  dès  le  13  novembre  1861.  Dans 
la  huitième  séance  ,  tenue  à  Aigle  le  15  septembre  1868,  il 
en  est  nommé  président  en  remplacement  de  M.  Tissières 
décédé.  Ce  poste  d'honneur  donne  libre  cairière  aux  res- 
sorts de  son  éloquence,  car  l'art  de  bien  dire  lui  est  familier. 
Son  discours  d'ouverture  de  la  réunion  d'Aigle  témoigne  de 
ses  vastes  talents  oratoires.  Ce  discours  magnifique,  inséré 
aux  bulletins  (deuxième  fascicule) ,  auxquels  nous  ne  sau- 
rions faire  mieux  que  de  renvoyer  ceux  qui  seraient  désireux 
d'avoir  une  juste  idée  de  sa  verve  entraînante  et  de  sa  parole 
choisie,  traite  des  diverses  productions  organiques  et  inor- 
ganiques du  Valais.  Il  nous  prouve  qu'il  s'est  montré  le 
digne  successeur  de  M.  Tissières. 

Remarquable  aussi  est  son  discours  d'ouverture  de  la 
réunion  de  Sierre  du  9  septembre  1869.  Comme  le  précédent, 
conçu  en  termes  poétiques,  plein  de  nobles  et  patriotiques 
pensées,  il  nous  manifeste  clairement  le  but  constant  de  ses 
dignes  efforts  :  la  propagation  de  la  science  en  Valais.  «  Vous 
voyez,  dit-il,  toute  l'importance  qu'il  y  a  à  ce  que  notre 
société  aille  chaque  année  placer  sa  tente  dans  les  diversen- 
droits  du  canton  ;  elle  y  porte  le  goût  de  l'étude,  elle  y  laisse 
d'agréables  souvenirs,  elle  réveille  des  intelligences  en- 
dormies ,  en  un  mot,  elle  provoque  une  généreuse  émula- 
tion. »  L'orateur  fait  l'éloge  de  la  botanique  et  en  démontre 
les  charmes. 

Mais  ce  n'était  pas  seulement  la  botanique  qui  occupait 
le  savant  chanoine,  rien  de  ce  qui  touche  à  l'histoire  naturelle 


—  16  — 

ne  lui  était  étranger.  La  zoologie,  la  minéralogie,  surtout  la 
géologie  faisaient  partie  de  son  programme.  A  cet  égard,  il 
nous  a  laissé  une  intéressante  notice  géologique  du  Valais, 
déterminant  exactement  les  différents  terrains  (\m  s'y  ren- 
contrent en  suivant  les  deux  grandes  chaînes  de  montagnes 
qui  bordent  la  vallée.  Cette  étude  jette  une  vive  lueur  sur 
la  formation  géologique  du  canton. 

M.  Delasoie  a  écrit  la  biographie  du  chanoine  Chavin, 
curé  de  Compesières  (Genève),  membre  de  la  Murithienne. 

Il  a  recueilli  un  herbier  contenant,  en  1866  déjà,  3000 
espèces  ;  considérablement  enrichi  jusqu'en  1876,  il  en 
compte  aujourd'hui  plus  de  4000.  En  outre,  il  nous  reste  de 
lui  des  notes  manuscrites  pour  un  mémoire  sur  la  botanique. 

Comme  membre  des  sociétés  «  Helvétique  des  sciences 
naturelles  »  et  «  d'Histoire  de  la  Suisse  romande,  »  ses  vastes 
connaissances  le  firent  justement  apprécier  et  furent  toujours 
d'un  grand  poids  dans  leurs  délibérations. 

La  section  Monte  Rosa  du  Club  alpin ,  dont  il  était  mem- 
bre honoraire,  avait  en  lui  un  aimable  touriste  et  un  orateur 
désopilant.  UEclio  des  Alpes,  N»  1  de  l'année  1876,  organe 
des  sections  romandes  du  Club  alpin  suisse,  a  reproduit  sa 
charmante  description  de  celte  merveille  encore  inconnue 
jusqu'à  ce  jour  :  les  Gorges  du  Durnand.  Ces  quelques  lignes, 
que  je  regrette  de  ne  pouvoir  rappeler  ici ,  donnent  le  véri- 
table cachet  de  son  humoristique  et  élégante  plume.  Fidèle 
au  but  qu'il  poursuit,  il  termine  en  indiquant  aux  natura- 
listes les  richesses  qu'ils  peuvent  rencontrer  dans  ces  som- 
bres abîmes. 

Nous  avons  laissé  M.  Delasoie  chapelain  et  professeur  à 
Sembrancher  pour  le  suivre  comme  membre  des  sociétés 
savantes.  Reprenons  le  fil  de  sa  biographie. 

M.  Delasoie  demeure  à  Sembrancher  de  novembre  1848 
à  septembre  1865  ,  époque  à  laquelle  il  est  nommé  curé  de 
Bovernier.  A  tout  autre,  ce  séjour  dans  unevallée  resserrée, 
dans  la  gorge  même  d'Entremont,  eût  peut-être  paru  mono- 
tone, mais  lui  qui  consacre  tout  son  temps  à  Dieu  et  à  la 


—  17  — 

science,  l'ennui  ne  peut  l'atteindre.  Aimé  et  respecté  de  ses 
fidèles,  vénéré  des  pauvres,  pour  lesquels  les  trésors  de  sa 
charité  sont  inépuisables,  entouré  de  l'estime  de  tous,  le 
brave  curé  a  vécu  onze  ans  dans  ce  village,  heureux  comme 
un  père  au  milieu  de  ses  enfants. 

Gravir  le  versant  d'une  colline,  la  boîte  au  dos ,  la  pioche 
sur  l'épaule,  ou  s'enfoncer  dans  l'épaisseur  d'une  forêt  à  la 
recherche  d'une  plante  rare  ;  correspondre  avec  les  natura- 
listes des  divers  cantons  de  la  Suisse  et  même  de  l'étranger  ; 
escalader  montagnes  et  glaciers,  sonder  chaque  roche,  chaque 
caillou  qui  roule  sous  ses  pieds,  pour  étudier  les  phénomènes 
de  la  formation  du  globe  ;  s'adonner  à  la  culture  de  son 
jardin  entourant  le  presbytère,  scruter  les  merveilleux 
travaux  des  abeilles  dont  il  fait  une  étude  spéciale,  tels  sont 
les  divertissements  auxquels  il  sait  courir  en  dehors  des 
charges  inhéi^entes  au  sacerdoce. 

Un  autre  jour ,  c'est  le  mont  Chemin  qui  attire  ses  pas, 
Chemi7i  où  sont  pittoresquement  assis  les  gracieux ,  mais 
trop  rares  chalets  de  Martigny,  à  l'ombre  desquels  il  aime  à 
se  prélasser.  C'est  là  que,  dimanches  et  fêtes,  il  vient  célébrer 
les  saints  offices  dans  cette  rustique  chapelle  ,  où  il  semble 
que  le  cœur  s'épanche  mieux,  que  l'âme  s'élève  avec  plus 
d'ardeur  au  milieu  des  merveilles  de  la  création. 

La  musique,  la  plus  noble  expression  du  sentiment,  il  la 
cultive  aussi  avec  bonheur,  car  il  ne  néglige  rien  de  ce  qui 
peut  orner  le  cœur  et  l'esprit.  Combien  de  touristes  pour  le 
Grand-Saint-Bernard  se  souviendront  d'avoir  trouvé  un  gîte 
ou  un  abri  sous  l'humble  toit  du  charitable  curé  et  d'avoir 
bercé  leurs  oreilles  aux  sons  harmonieux  de  ses  instruments. 
Sa  porte  est  toujours  ouverte,  non  seulement  à  la  jeunesse  de 
Martigny  ou  des  environs  avec  laquelle  il  aime  à  se  récréer, 
non  seulement  à  l'indigent  manquant  de  pain,  mais  aussi  au 
voyageur  exténué  ou  surpris  par  les  éléments  déchaînés. 

Cependant  vers  la  fin  de  1876  la  santé  de  M.  Delasoie  dé- 
cline sensiblement.  Il  quitte  sa  paroisse  pour  se  rendre  à 
Martigny,  où  il  endure  les  plus  cruelles  souffrances  avec  la 

2 


—  18  — 

résignation  du  véritable  chrétien.  Bientôt  les  ressources  de 
la  nnédecine  sont  impuissantes  à  conjurer  le  mal  et  Dieu  le 
rappelle  à  lui  le  27  février  1877,  à  l'âge  de  cinquante-huit  ans. 

Ses  obsèques  ont  eu  lieu  le  l^r  mars  à  Bovernier  où  il 
avait  désiré  être  enseveli.  Une  foule  compacte,  accourue  des 
diverses  parties  du  canton ,  l'accompagna  à  sa  dernière  de- 
meure. Sa  mort  a  été  vivement  ressentie  par  tous  ceux  qui 
l'ont  connu.  La  congrégation  du  Grand-Saint-Bernard  a 
perdu  en  lui  un  membre  distingué,  la  société  Murilhienne 
un  savant  infatigable,  la  patrie  un  bon  citoyen. 

Modèle  de  tolérance,  il  avait  su,  tout  en  conservant  digne- 
ment ses  convictions,  se  faire  les  meilleurs  amis  des  per- 
sonnes dont  les  idées  étaient  diamétralement  opposées  aux 
siennes.  Sa  cordialité  avait  gagné  tous  les  cœurs.  Heureux 
donc  d'avoir  emporté  avec  lui  dans  la  tombe  l'estime  et  la 
considération  de  tous  ses  confédérés,  particulièrement  de  ses 
bons  amis  de  Vaud.  La  presse  suisse  unanime  exprima  ses 
regrets  par  des  paroles  pleines  d'éloges  pour  le  défunt. 

Dors  en  paix  dans  ta  couche  funèbre,  vaillant  champion 
de  1-a  science,  digne  continuateur  desMurith,  des  Blanc,  des 
Bion,  des  Tissières.  Jouis  du  bonheur  que  le  ciel  t'a  octroyé 
en  retour  de  tes  vertus.  La  patrie  reconnaissante  te  bénit. 
Récemment  encore,  à  la  réunion  de  Martigny-Bourg,tubus 
à  la  santé  des  vétérans  en  encourageant  la  jeunesse  à  mar- 
cher sur  leurs  traces.  Oui,  cette  jeunesse  que  tu  aimais  s'ap- 
pliquera à  suivre  leurs  traces  en  te  prenant  pour  guide, 
comme  le  phare  lumineux  qui  devra  la  conduire  au  port. 
Dors  en  paix  sur  tes  lauriers  :  ton  souvenir  ne  périra  point 
parmi  nous.  Ton  exemple  sera  suivi  et  le  Valais  marchera 
en  avant  dans  la  voie  du  progrès  scientifique. 

Martigny-Bourg,  2  juillet  1877.  j^^^^   EmONNET. 

Le  comité  de  rédaction  croit  devoir  ajouter  à  cette  intéressante  notice 
qu'un  des  grands  mérites  botaniques  de  l'excellent  chanoine,  c'est  sa  dé- 
couverte du  mont  Clou,  sur  Bovernier,  cotnme  station  botanique  des  plus 
riches,  surtout  (jour  les  Rosa  et  les  Sempervivum.  C'est  là  qu'il  a  trouvé 
entre  autres  ces  deux  rares  et  belles  Montanœ  :  le  Rosa  longepedumulata 
et  le  /{.  sanguisorbella. 


NOTICE  BIOGRAPHIQUE 


SUR 


LE  D'  JEAN  MURET,  DE  LAUSANNE 


Messieurs, 

Les  lignes  qui  suivent  ne  sont  point  une  étude  complète 
sur  la  vie  et  les  travaux  de  l'homme  éminent  dont  nous  dé- 
plorons la  perte,  il  faudrait  pour  cela  un  volume,  et  c'est 
une  simple  notice  que  j'ai  l'honneur  de  vous  présenter.  Au 
surplus,  une  foule  de  détails  sur  la  vie  et  le  caractère  de 
notre  regretté  Jean  Muret  sont  consignés  dans  les  spiri- 
tuelles correspondances  de  M.  le  professeur  Rambert  pu- 
bliées dans  la  Gazette  de  Lausanne,  les  1,  2  et  3  mai  1877. 
Ces  trois  lettres  sont  ce  qui  a  paru  de  plus  complet  jusqu'à 
présent  sur  notre  savant  ami,  et  j'y  renvoie  ceux  de  nos  so- 
ciétaires qui  ne  les  connaîtraient  pas;  ils  les  liront  avec  le 
plus  grand  plaisir.  Les  articles  de  M.  Rambert  me  parais- 
sent d'ailleurs  un  engagement  pris  de  nous  donner  un  jour 
le  volume  dont  je  parlais  plus  haut,  et  de  faire  ainsi  pour 
Jean  Muret  ce  que  l'éminent  professeur  a  si  heureusement 
fait  pour  Alexandre  Vinet.  Je  demeure  donc  dans  le  mo- 
deste cadre  que  je  me  suis  tracé,  et  qui  est  plus  en  rapport 
avec  celui  de  notre  bulletin. 

Jean  Muret  naquit  le  21  mars  1799.  Son  père,  Jules 
Muret,  avocat  distingué,  était  alors  membre  du  sénat  helvé- 
tique et  résidait  à  Lucerne;  il  devint  plus  tard  conseiller 
d'Etat  et  landamman  du  canton  de  Vaud.  C'est  un  des  ma- 


—  20  — 

gistrats  qui,  avec  Henri  Monod  et  Auguste  Pidou,  ont  le  plus 
contribué  à  l'organisation  du  canton  de  Vaud,  lors  de  son 
entrée  dans  la  Confédération,  en  1803. 

Destiné  à  la  carrière  du  droit,  le  jeune  Muret  fit  ses  pre- 
mières études  au  collège  et  à  l'académie  de  Lausanne,  Il 
alla  les  poursuivre  et  les  achever  en  Allemagne  et  à  Paris. 
Dès  qu'il  eut  obtenu  son  doctorat,  il  rentra  à  Lausanne,  où 
il  ne  pratiqua  pas  longtemps,  appelé  qu'il  fut  de  bonne  heure 
aux  fonctions  de  juge  au  tribunal  de  première  instance,  puis 
au  tribunal  d'appel,  dont  il  fut  l'un  des  membres  les  plus 
distingués.  Il  en  fit  partie  jusqu'en  1845,  où  la  révolution 
l'écarta.  Mais  le  peuple  ne  tarda  pas  à  lui  rendre  justice  et 
il  fut  élu  membre  du  Grand  conseil.  Dès  lors,  à  chaque  nou- 
velle législature,  conservateurs  et  radicaux  le  portèrent  à 
l'envi  sur  leurs  listes,  et  il  fut  toujours  l'un  des  premiers 
élus.  C'est  que,  des  deux  côtés,  on  savait  qu'on  avait  affaire 
à  un  homme  droit,  consciencieux  et  d'une  fermeté  de  carac- 
tère à  toute  épreuve.  Muret,  en  effet,  ne  coridamnait  jamais 
une  idée  à  priori  et  parce  qu'elle  venait  du  parti  opposé, 
il  la  pesait  et  l'examinait,  et  dût-il  déplaire  à  ses  amis  poli- 
tiques, il  votait  selon  sa  conscience  el  jamais  selon  le  mot 
d'ordre.  Il  présida  souvent  le  Grand  conseil,  et  soit  comme 
président,  soit  comme  député,  il  contribua  par  sa  parole 
nette  et  persuasive  au  développement  et  au  progrès  des  in- 
stitutions et  des  lois.  Muret  n'était  jamais  verbeux  et  am- 
poulé, comme  nombre  d'avocats,  «  qui  sont  la  plaie  des 
assemblées  délibérantes.  »  (C'est  lui-même  qui  me  le  disait 
un  jour.)  Il  se  contentait  d'aller  droit  au  cœur  de  la  ques- 
tion et  de  la  résoudre  par  une  argumentation  serrée,  à 
laquelle  il  était  difficile  d'échapper. 

Appelé  à  la  constituante,  lors  de  la  révolution  pacifique 
de  1861,  Muret  en  fut  élu  président  à  une  immense  majo- 
rité. Son  dernier  acte  officiel  fut  la  proclamation  qui  porte 
sa  signature  et  qui  fut  adressée  au  peuple  pour  lui  recom- 
mander l'acceptation  de  la  nouvelle  constitution  que  cette 
constituante  venait  d'élaborer.  Mais  sa  carrière  de  citoyen 


—  il  — 

n'était  point  close  et  il  continua  de  s'intéresser  vivement  à 
toutes  les  questions  publiques,  politiques,  sociales  ou  reli- 
gieuses, et  dans  tous  ces  donaaines  il  avait  des  idées  larges, 
libérales,  mais  avecsagesse  et  prudence.  Né  sous  la  république 
unitaire,  il  fut,  lui,  fédéraliste  convaincu,  et  il  vota  énergique- 
ment  contre  les  deux  révisions.  Il  était  pour  le  régime  des 
concordats  dans  toutes  les  questions  délicates  où  l'on  risque 
de  froisser  des  populations  très  diverses.  Mais  il  trouvait  que 
la  centralisation  de  1848  était  nécessaire  et  il  l'avait  votée. 
«  Laissez  donc  les  cantons  s'entendre  entre  eux,  disait-il, 
quand  ils  en  sentiront  la  nécessité,  mais  ne  les  forcez  pas.  » 
Messieurs,  ce  résumé  de  la  carrière  politique  de  Jean  Muret 
est  bien  incomplet,  mais  j'ai  hâte  d'en  venir  au  côté  qui 
nous  intéresse  tout  particulièrement  dans  cette  longue  et 
laborieuse  carrière. 

Avant  1845,  la  botanique  fut  loin  d'être  pour  notre  ami 
l'amie  de  toutes  les  heures.  Les  devoirs  du  magistrat  pas- 
saient les  premiers.  Ce  n'est  pas  à  dire  que  la  science 
aimable  par  excellence  n'ait  pas  commis  quelques  indis- 
crétions, car  enfln  il  est  difficile  d'être  botaniste  à  demi. 
Un  jour,  par  exemple,  Jean  Muret  faisait  avec  le  tribunal 
criminel  en  corps  une  inspection  des  lieux  où  s'était  commis 
un  homicide.  La  circonstance  était  très  grave,  l'accusé  pré- 
cédait le  cortège  entre  deux  gendarmes.  C'était  dans  les  bois 
qui  dominent  Mex,  village  du  district  de  Cossonay,  à  l'occi- 
dent de  Lausanne.  Les  juges  étaient  en  habit  noir,  comme 
il  convenait.  Tout  à  coup,  Jean  Muret  aperçoit  un  Carex 
nouveau  pour  lui ,  ou  du  moins  qu'il  n'avait  pas  encore 
récolté  lui-même,  c'était  le  Carex  pilosa.  Il  eut  un  instant 
d'indécision,  puis  rapidement  il  arracha  le  pied,  le  plia  en 
deux  et  le  glissa  dans  son  portefeuille.  La  dignité  du  tribu- 
nal n'en  fut  pas  amoindrie,  et  le  cas  n'en  fut  pas  moins 
consciencieusement  instruit  et  jugé. 

Si  mes  souvenirs  sont  fidèles,  ce  serait  à  la  suite  d'une 
indisposition  que  notre  excellent  ami  aurait  commencé  à 
s'occuper  de  botanique.  C'était  dans  les  premiers  temps  de 


22  

sa  carrière  judiciaire.  En  séjour  de  convalescence  dans  une 
cure  de  village,  chez  un  pasteur  de  ses  parents,  il  faisait  des 
promenades  journalières  et  en  rapportait  quelques  plantes 
qu'il  déterminait.  Mais,  peu  à  peu  „  ce  qui  n'était  qu'un 
passe-temps  devint  une  étude  sérieuse  et  méthodique,  et 
Jean  Muret  conçut  l'idée  de  composer  un  herbier  helvé- 
tique. 

Jusqu'en  1862,  la  botanique  dut  compter  avec  les  devoirs 
de  l'homme  d'Etat,  mais  dès  lors  il  s'y  livra  tout  entier, 
sans  toutefois  négliger  ses  devoirs  de  citoyen  et  sans  man- 
quer un  seul  scrutin,  sauf  une  seule  fois  qu'il  s'arrangea 
avec  le  professeur  Rambert,  qui,  dans  le  cas  particulier, 
était  d'une  opinion  contraire ,  et  ils  ne  votèrent  ni  l'un  ni 
l'autre,  ce  qui  ne  changea  rien  au  résultat.  Le  fait  est  qu'on 
était  au  mois  des  violettes  et  qu'il  y  en  avait  de  fort  intéres- 
santes, critiques  et  nouvelles  dans  la  contrée  de  Montreux  et 
de  Villeneuve.  Il  avait  dû  conserver  pourtant  une  fonction 
publique,  celle  de  membre  du  conseil  communal,  mais  il  la 
résigna  bientôt,  ou  plutôt  il  déclina  une  nouvelle  réélection, 
et  il  se  trouva  entièrement  libre.  Au  fait,  il  avait  fourni  une 
belle  carrière  politique,  et  il  lui  était  bien  permis,  à  l'âge  de 
65  ans  au  moins,  de  se  retirer  du  monde  officiel  pour  ache- 
ver l'exploration  de  son  domaine  favori,  la  flore  helvétique. 
Quand  on  quitte  la  magistrature  pour  la  science,  même  pour 
la  botanique,  ce  n'est  pas  précisément  prendre  sa  retraite  et 
se  livrer  au  repos.  Et  pour  Jean  Muret,  du  moins,  jamais  il 
ne  fut  plus  actif  que  dans  les  dix  années  qui  s'écoulèrent 
encore  jusqu'au  moment  où  Tâge  et  les  infirmités  ralentirent 
peu  à  peu  son  ardeur  infatigable. 

Les  résultats  de  ses  investigations,  qu'il  a  poursuivies  du- 
rant une  quarantaine  d'années,  constituent  un  herbier  con- 
sidérable qui  a  été  acquis  par  l'Etat  de  Vaud,  et  qui  dépose 
au  musée  cantonal  à  Lausanne.  C'est  sans  contredit  l'her- 
bier suisse  le  plus  complet  et  le  plus  authentique;  les 
échantillons  sont  bien  préparés  et  nombreux;  et  pour  les 
plantes  rares,  qui  ne  comptent  que  peu  de  localités,  toutes 


—  ^23  — 

les  localités  sont  représentées.  Il  ne  comprend  que  les  pha- 
nérogames ;  les  fougères  et  les  plantes  inférieures  ne  s'y 
trouvent  pas.  Notre  ami  a  été  sage,  il  s'est  restreint,  et  il  a 
pu  ainsi  donner  tous  ses  soins,  toute  son  attention,  au  champ 
qu'il  a  exploré.  Il  aurait  pu,  d'un  autre  côté,  sortir  de  nos 
limites  politiques  et  faire  entrer  dans  la  composition  de  son 
herbier  les  plantes  de  la  Valleline,  de  Cogne  et  de  l'Italie 
subalpine,  y  compris  le  Salève  et  le  Jura  français;  mais  il  a 
préféré  s'en  tenir  à   un  herbier  national,  car  c'est  bien  le 
nom  qu'il  faut  lui  donner,  herbier  qui  lui  a  dotmé  suffisam- 
ment de  travail  et  qui   constitue  un  véritable  monument. 
Ses  idées  étaient  à  ce  sujet  si  bien  arrêtées,  qu'il  s'enquérait 
toujours  minutieusement  des  limites,  quand   il    allait  re- 
cueillir quelque  plante  sur  l'extrême  frontière.  Le  Crépis 
jiibala,  par  exemple,  croît  sur  le  revers  tyrolien  du  Fimber- 
pass,   dans  la  basse  Engadine  méridionale.   Quand  on  lui 
donna  ce  renseignement.  Muret  hocha  la  tète  en  disant  que 
ce  n'était  pas  en  Suisse.  Mais  sur  de  nouveaux  renseigne- 
ments, il  consulta  la  carte  Dufour,  et  vit  avec  bonheur  que 
la  limite  se  trouvait  fort  au-dessous  de  la  ligne  de  faite,  et 
que  le  rarissime  Crépis  croissait  sur  terre  suisse.  Alors  il 
partit  et  trouva  la  charmante  composée.  «  Ainsi,  vous,  ju- 
riste, vous  n'exerceriez  pas  même  votre  droit  de  l'amelage^ 
lui  disais-je  un  jour.   Vous  savez,  quand  les  rameaux  de 
l'arbre  du  voisin  pendent  chargés  de  fruits  sur  votre  terrain, 
les  fruits  vous  appartiennent. —  Bislinguo,  me  répondit-il, 
ce  sont  deux  questions  :  il  y  a  le  code  rural  et  la  botanique. 
Une  plante  a  beau  étendre  ses  rameaux  sur  territoire  suisse, 
si  elle  est  enracinée  sur  sol  étranger,  je  n'y  touche  pas.»  Entre 
les  années  1860  et  1870,  Muret  fit  un  grand  voyage  en  Alle- 
magne et  en  Autriche,  où  il  visita  entre  autres  son  ami  le 
bourgmestre  Schneider,  de  Magdebourg ,  mais  il  n'herbo- 
risa pas.  Il  m'a  plus  d'une  fois  répété,  en  me  parlant  de  ce 
voyage,  que  si  jamais  il  avait  été  tenté,  c'est  sur  les  hauteurs 
de  Buda-Pest,  oîi  il  trouva  une  végétation  splendide,  variée, 
tout   orientale    et   naturellement   toute   nouvelle  pour  lui. 


24  

Pourtant  il  tint  bon  :  en  botanique,  comme  en  politique,  il 
avait  ses  principes  et  il  y  restait  fidèle. 

Le  récit  des  nombreux  voyages  botaniques  de  Jean  Muret 
et  des  mille  et  une  aventures  et  anecdotes  qui  s'y  rapportent 
formerait  un  gros  volume,  un  Miiretimia  bien  autrement 
original  et  piquant  que  celui  du  XV!"  siècle.  Parmi  ces 
aventures,  il  en  est  au  moins  une  que  je  voudrais  citer,  parce 
que  Victor  Ruffy,  de  Lutry,  qui  fut  président  élu  de  la  Con- 
fédération, y  joue  un  rôle  essentiel.  C'était  à  l'époque  de 
fièvre  qui  a  précédé  et  suivi  la  révolution  vaudoise  de  1845. 
Victor  Ruffy,  alors  jeune  licencié  en  droit,  donnait  tous  ses 
loisirs  à  la  botanique,  et  il  avait  accompagné  Muret  dans  un 
voyage  aux  Corni-di-Canzo  et  au  lac  de  Côme.  Or  un  soir,  à 
Lecco,  au  retour  d'une  riche  herborisation,  nos  deux  amis 
mettant  leurs  plantes  en  papier  dans  une  chambre  aux  fenê* 
très  toutes  grandes  ouvertes,  Ruffy,  dans  l'exubérance  de  sa 
gaîté,  se  mita  chanter  tout  son  répertoire  d'étudiant,  y  com- 
pris la  Carmagnole.  A  l'ouïe  de  ces  affreux  couplets,  la  po- 
lice autrichienne  accourt.  On  demande  aux  botanistes  stu- 
péfaits d'où  ils  viennent,  ce  qu'ils  font  à  Lecco,  et  l'on  exige 
leurs  pnpiers.  Conduits  au  poste,  on  les  interroge  et  on  veut 
les  incarcérer  comme  suspects  d'idées  subversives.  On  les 
relâche  enfin,  mais  en  leur  intimant  l'ordre  de  vider  les  lieux 
sur-le-champ. 

—  Mais  enfin  qu'avons-nous  fait,  demandent  nos  deux 
amis  ? 

—  Vous  avez  chanté  des  chansons  révolutionnaires,  leur 
répond-on  ;  et  ils  doivent  déguerpir. 

Muret  a  souvent  rappelé  à  V.  Ruffy  sa  malencontreuse 
Carmagnole. 

Sans  avoir  rien  écrit  durant  sa  longue  carrière  botanique, 
le  savant  docteur  a  rendu  de  signalés  services  à  la  science, 
en  communiquarit  généreusement  à  ses  nombreux  amis  et 
relations,  soit  en  Suisse,  soit  en  Allemagne  et  en  France,  les 
précieux  résultats  de  ses  herborisations,  accompagnés  de 
notes  critiques  toujours  précieuses  et  ordinairement  décisi- 


—  25  — 

ves.  Il  n'a  guère  créé  d'espèces,  il  était  très  prudent  de  ce 
côté-là,  et  l'on  ne  peut  citer  que  le  Hieracium  Favrali,  des 
bois  du  Jorat,  sur  Lausanne.  Mais  de  bonne  heure,  et  dès  l'é- 
poque où  Nœgeli  publiait  son  excellente  monographie  du 
genre  Cirsium  et  en  débrouillait  les  nombreux  hybrides, 
Muret  constatait  les  mêmes  faits  dans  le  genre  Primula.  En 
1837,  il  découvrait  au  col  de  l'Albula  un  Primula  nouveau, 
qu'il  n'hésitait  pas  à  considérer  comme  hybride  des  P.  gra- 
veolens  Heg  et  integrifolia  L.  ;  c'est  le  P.  Muretiana  Moritzi. 
Fort  de  ce  fait,  il  observa  attentivement  la  primevère  poly- 
morphe connue  sous  le  nom  de  Primula  variabilis  Goupil, 
et  il  fut  bientôt  amené  à  la  conviction  que  le  type  nommé 
P.  variabilis  était  composé  de  deux  hybrides,  les  P.  grandi- 
flora-officinalis  et  grandi fïora-elatior.  Enfin,  le  P.  média  Pe- 
term.  est  devenu  le  P.  elaiior-ofjîcinalis.  Ces  faits  dûment 
acquis  ont  donné  chez  nous  et  ailleurs  une  nouvelle  impul- 
sion à  l'étude  des  hybrides.  Sur  la  question  de  l'hybridité, 
notre  ami  n'admettait  pas  que  certaines  espèces  s'en  allas- 
sent les  unes  dans  les  autres  par  une  série  d'intermédiaires; 
il  admettait  des  formes,  des  variétés  et  des  hybrides  ;  aussi 
n'était-il  pas  d'accord  avec  les  botanistes  qui  ne  veulent  rien 
savoir  des  hybrides  et  ne  voient  partout  que  des  espèces. 
D'ailleurs  il  était  peu  refendeur  ,  comme  il  disait  ;  mais 
quand  il  avait  acquis  sur  le  vif  la  conviction  qu'un  type  était 
constant  et  distinct,  il  séparait  hardiment,  et  parfois  même 
il  confirmait  l'auteur  et  le  rassurait  sur  la  valeur  de  son 
espèce.  C'est  ce  qui  arriva,  entre  autres,  pour  le  Capsella 
rubella  de  Reuter,  qu'il  a  longtemps  observé,  et  sur  le 
compte  duquel  il  a  rassuré  le  savant  botaniste  de  Genève  : 
«  C'est  sa  meilleure  espèce  et  il  a  l'air  d'en  douter  I  »  l'ai-je 
entendu  dire  plus  d'une  fois.  En  effet,  le  G.  rubella  est  un 
type  excellent,  qu'on  a  retrouvé  dès  lors  en  France,  en  Italie 
et  en  Hongrie,  et  qui  a  passé  dans  le  domaine  des  faits  acquis. 
Dans  les  dernières  années  de  son  activité,  Jean  Muret  a 
surtout  poursuivi  les  plantes  rares,  critiques  ou  nouvelles 
pour  la  Suisse,  et  pour  arriver  à  ses  fins,  il  n'épargnait  ni  le 


—  26  — 

temps  ni  la  peine,  et  faisait,  s'il  le  fallait,  trois  ou  quatre 
voyages  à  la  recherche  de  la  même  plante  :  c'est  ce  qui  a  eu 
lieu  pour  le  Ccirex  slrigosa  et  pour  les  Pyrola  umbellata  et 
média,  pour  ne  citer  que  celles-là.  Dès  qu'une  plante  intéres- 
sante lui  était  signalée,  il  se  renseignait,  prenait  des  notes  et, 
le  moment  venu,  partait  directement  pour  la  localité  indi- 
quée. Un  ami  lui  adressait-il  quelques  beaux  échantillons 
d'une  plante  qu'il  n'avait  pas  encore  recueillie,  il  en  mettait 
deux  en  herbier,  notait  l'époque  et  la  station,  et  l'année  sui- 
vante la  plante  nouvelle  était  poursuivie  et  il  la  rapportait 
triomphalement.  Ce  qu'il  voulait  surtout,  c'était  de  voir  les 
plantes  vivantes  chez  elles  et  de  les  récolter  lui-même.  Aussi 
les  étiquettes  étrangères  sont-elles  relativement  rares  dans 
son  herbier,  sauf  pour  les  deux  genres  Riibus  et  Rosa,  qu'il 
n'a  pas  abordés  et  pour  lesquels  il  s'en  est  remis  aux  spé- 
cialistes de  ses  amis,  MM.  Fischer,  Mercier  et  Gremli,  entre 
autres,  pour  les  ronces,  et  M.  Rapin  pour  les  roses. 

En  1875,  Muret  fit  encore  plusieurs  voyages  :  il  revit 
entre  autres  le  Tessin,  un  des  cantons  qu'il  a  le  plus  visités, 
et  où  son  ami,  M.  le  conseiller  national  Franzoni,  était  sûr 
de  le  voir  venir  une  fois  par  année,  au  printemps  ou  en  été. 
Au  mois  de  juin,  il  avait  déjà  fait  le  voyage  de  Zurich  pour 
aller  dénicher  le  Pyrola  média  aux  sources  de  la  Tœss,  et  à 
la  fin  d'août  on  le  voyait  à  Payerne  et  à  Avenches,  pour  le 
Chenopodium  urbicum,  et  à  Courlevon,  entre  Morat  et  Fri- 
bourg,  pour  un  Sedinn  que  M.  Wolf  lui  avait  indiqué  comme 
étant  le  Fabaria.  Puis  il  n'herborisa  plus.  Il  ne  lit  plus  même 
sa  promenade  d'automne  aux  Pierretles  sous  Lausanne, 
pour  faire  sa  moisson  habituelle  tï Heleocharis  Lereschii.  Il 
était  abattu  et  souffrant.  Il  ne  lui  fut  pas  même  possible 
d'intercaler  les  plantes  de  l'année  dans  son  herbier,  qui  avait 
déjà  été  transporté  au  musée,  et  il  dut  me  charger  de  ce 
soin.  L'année  1876  se  passa  de  même  dans  l'abattement  et 
la  souffrance.  Il  allait  et  venait  dans  l'appartement,  mais  il 
ne  sortait  plus  guère.  Il  lisait  volontiers,  mais  plus  de  choses 
attachantes  pour  l'esprit,  cela  le  fatiguait.  Ce  qu'il  préférait, 


—  27  — 

c'étaient  des  récits  gais,  simples  ou  naïfs.  Il  relut  avec  bon- 
heur les  Contes  de  Perrault  et  le  Docteur  Festus  de  Tôpffer. 
De  botanique,  il  n'en  était  plus  question,  sauf  qu'il  mit  de 
l'ordre  dans  ses  doubles  qui  forment  eux-mêmes  un  herbier 
assez  considérable.  Il  demeura  plus  ou  moins  debout  jus- 
qu'au milieu  de  janvier  1877  ;  mais  à  cette  date,  ou  tôt  après, 
il  dut  se  mettre  au  lit  pour  n'en  plus  sortir,  et  le  8  février 
il  était  enlevé  à  sa  famille,  à  ses  nombreux  amis  et  à  la 
science  ;  il  était  âgé  de  près  de  78  ans. 

Vous  parler  des  nombreuses  relations  de  notre  cher  et 
savant  ami  m'entraînerait  trop  loin.  J'ajouterai  seulement 
que  dès  qu'on  avait  fait  sa  connaissance,  on  l'aimait,  c'était 
irrésistible  :  sa  bonne  humeur,  sa  gaîté  de  bon  aloi,  sa  cor- 
dialité vous  gagnaient.  Et  quel  précieux  compagnon  dans  les 
courses  !  Comme  il  était  au  courant  de  tout,  des  plantes,  des 
localités  et  des  auberges.  Et  quelle  joie  témoignaient  par- 
tout les  aubergistes  et  les  bonnes  gens  chez  lesquels  il  avait 
l'habitude  de  loger,  quand  ils  revoyaient  sa  bonne  figure 
épanouie  reparaître  à  l'horizon  avec  la  grande  boîte  blanche 
et  le  piolet  ! 

Parmi  les  mots  qui  lui  revenaient  souvent  après  une  riche 
herborisation,  il  aimait  à  répéter  celui  de  son  excellent  ami 
Emmanuel  Thomas  :  Ah  !  nous  sommes  bien  malheureux  ! 
une  sorte  d'ironie  à  rebours  à  la  façon  de  Voiture.  Eh  bien. 
Messieurs,  il  me  semble  que  nous  pourrions  aussi  nous 
appliquer  ce  mot,  m.ais  sans  figure  cette  fois  et  dans  son 
sens  propre;  en  effet,  Jean  Muret  tenait  assez  de  place  dans 
nos  affections  et  dans  la  Société  murithienne  pour  m'auto- 
riser  à  dire  ce  que  vous  pensez  tous  :  c'est  que  nous  som- 
mes bien  malheureux  de  Tavoir  perdu  1 

L.  Favrat. 


NOTICE  SUR  111  PLANTE  TEXTILE 

COMMUNIQUÉE  A   LA   SOCIÉTÉ   MURITHIENNE 

RÉUNION  DE  LAVET-LKS-BAINS,  1877 
par  M.  Fréd.  ROUX,  ancien  pharmacien,  à  Nyon. 


Dans  une  notice  sur  le  papier,  préparée  en  1867  à  l'occa- 
sion de  la  réunion  à  Lausanne  de  la  Société  suisse  de  phar- 
macie, je  signalais  la  pénurie  de  matières  premières  où  se 
trouvaient  les  papeteries  par  suite  de  la  disparition  des 
chiffons,  employés  à  d'autres  usages,  et  la  nécessité  pour  ces 
établissements  de  s'adresser  à  de  nouvelles  substances,  telles 
que  le  bois  de  sapin  et  autres,  pour  donner  suite  à  leur  in- 
dustrie. 

Cette  question  dès  lors  n'a  pas  cessé  de  m'intéresser,  et 
j'ai  cru  trouver  dans  la  plante  qui  fait  l'objet  de  cette  notice 
une  matière  textile  de  valeur  assez  sérieuse  pour  m'engager 
à  vous  la  signaler.  Je  veux  parler  de  VAsclepias  syriaca  L., 
qu'on  pourrait  facilement  acclimater  dans  notre  pays,  et  qui 
donnerait,  je  crois,  les  meilleurs  résultats. 

Dans  Vllluslration  suisse  du  1"  mars  1873,  page  119,  on 
lit  :  «  On  vient  de  découvrir,  dans  le  Turkestan,  une  plante 
fibreuse,  à  laquelle  on  a  donné  le  nom  scientifique  à^Apocy- 
num  venatum  et  qui  pousse  à  l'état  sauvage  avec  une  telle 
abondance  qu'on  peut  s'attendre  à  la  voir  bientôt  paraître 
sur  les  marchés  commerciaux.  Les  fibres,  aussi  tendres, 
aussi  délicates  que  celles  du  lin,  aussi  fortes  et  aussi  ré- 
sistantes que  celles  du  chanvre,  la  rendent,  par  la  combi- 
naison des  qualités  propres  à  chacune  de  ces  plantes,  bien 


—  29  — 

supérieure  à  toutes  deux.  Les  Russes  vont  probablement 
essayer  de  la  transplanter  en  Europe.  » 

Je  ne  connais  pas  encore  V Apocynum  venatuni  (ou  plutôt 
venetum,  car  je  soupçonne  ici  une  faute  d'impression),  dont  il 
est  question  dans  cet  article,  mais  je  suis  convaincu  que  tout 
ce  qu'on  en  dit  peut  s'appliquer  également  à  VAsclepias 
syriaca  L.,  qui,  introduite  dans  ma  propriété  il  y  a  quelques 
années,  s'y  est  propagée  d'une  manière  remarquable,  même 
sur  une  terrasse,  à  travers  des  couches  assez  profondes  de 
gravier,  et  malgré  tous  les  soins  qu'on  a  pris  pour  l'extirper 
des  endroits  qu'elle  envahissait. 

L'Asclepias  syriaca  L.,  appelée  aussi  Herbe  à  la  ouate, 
est  originaire  de  l'Amérique  du  Nord  et  non  de  la  Syrie, 
comme  son  nom,  imposé  par  erreur,  pourrait  le  faire  croire. 
Decaisne,  pour  éviter  toute  confusion,  l'a  appelée  Asclepias 
Cornuli,  en  mémoire  de  Cornuti,  qui,  en  1665,  décrivit  les 
plantes  du  Canada. 

Cette  plante  présente  une  souche  vivace  longuement  tra- 
çante; des  tiges  annuelles  herbacées,  épaisses,  dressées, 
simples  ou  très  rarement  rameuses,  pubescentes  et  s'élevant 
jusqu'à  près  de  deux  mètres,  quand  le  terrain  est  frais  ;  les 
feuilles  opposées,  ovales,  elliptiques,  sont  courtement  acu- 
minées,  glabres  en  dessus,  pubescentes  en  dessous,  briève- 
ment pétiolées,  à  nervures  secondaires  parallèles;  les  pédon- 
cules extra-axillaires  ou  terminaux  supportent  des  ombelles 
formées  de  nombreuses  petites  fleurs  rougeàtres,  odorantes, 
à  lobes  de  la  corolle  ovales,  trois  ou  quatre  fois  plus  courts 
que  les  pédicelles;  les  follicules  ovales,  enflés,  tomenteux, 
sont  hérissés  de  pointes  molles  inégales  ;  les  graines  sont 
fixées  sur  un  placenta  longitudinal  et  portent  au  sommet 
des  aigrettes  longues  et  brillantes.  Toute  la  plante  contient 
un  suc  laiteux  abondant,  dont  les  propriétés  n'ont,  à  ma 
connaissance,  pas  encore  été  étudiées. 

Les  tiges  de  l'Asclepias,  outre  qu'elles  ont  deux  ou  trois 
fois  l'épaisseur  de  celles  du  chanvre,  présentent  une  couche 
de  tissu  fibreux  proportionnellement  plus  forte,  et  si  nous 


-  30  — 

établissons  un  parallèle  entre  ces  deux  plantes,  nous  croyons 
que  l'avantage  est  à  l'Asclepias.  En  effet,  le  chanvre,  plante 
annuelle  dioïque,  exige  pour  sa  culture  le  meilleur  terrain, 
beaucoup  de  soins  et  d'engrais  ;  il  produit  des  tiges  relative- 
ment minces,  recouvertes  d'une  couche  de  fibres  assez  mince 
aussi,  et  en  plus  sa  graine.  L'Asclepias  est  une  plante  vivace, 
très  rustique,  hermaphrodite,  se  développant  presque  sans 
soins  ni  engrais  dans  des  terrains  graveleux  peu  propres  à 
d'autres  cultures;  elle  produit  des  tiges  épaisses,  recouvertes 
d'une  couche  épaisse  aussi  de  tissu  fibreux;  les  aigrettes 
dont  ses  graines  sont  surmontées  peuvent  être  utilisées 
comme  un  édredon  végétal  qui  a  bien  sa  valeur  comme 
garniture  de  coussins  et  de  duvets;  enfin  ses  fleurs  fournis- 
sent un  précieux  aliment  aux  abeilles,  au  point  que  les  api- 
culteurs de  la  Suisse  et  de  l'Allemagne  en  propagent  la 
culture  autant  qu'ils  le  peuvent  et  que  depuis  plusieurs 
années  je  reçois  de  tous  côtés  des  demandes  de  graines,  aux- 
quelles je  ne  puis  répondre  que  très  imparfaitement. 

L'Asclepias,  comme  toutes  les  plantes  vivaces,  croît  lente- 
ment et  ne  donne  de  fleurs  et  de  fruits  que  la  4«  ou  5«=  année; 
encore  chaque  tige  porte-t-elle  à  peine  trois  ou  quatre  fruits, 
malgré  ses  nombreuses  fleurs;  mais  une  fois  en  train  la 
plante  se  propage  sans  secours. 

Je  crois  donc  pouvoir  recommander  la  culture  de  VAscle- 
pias  Cornuti  Den.  en  raison  des  nombreux  avantages  que 
présente  cette  plante,  et  de  l'excellent  parti  qu'on  en  peut 
tirer,  soit  comme  plante  textile,  soit  comme  plante  à  papier. 

F.  R. 


Note  de  la  rédaction.  L'Apoeynum  venetum  L.  croît  en  plusieurs  loca- 
lités au  nord-est  de  l'Adriatique.  Voir  Koch  et  flores  locales.  Si  c'est  bien 
la  même  plante  que  celle  du  Turkestan,  il  n'y  aurait  pas  à  l'introduire 
en  Europe,  comme  le  pensait  V Illustration  suisse  de  4873. 


LISTE 

de  quelques  localités  nouvelles  de  plantes 
rares  ou  intéressantes  du  Valais. 


Draba  Traunsteineri  Hoppe,  Saas,  près  de  la  chapelle  de 
Hoh-Lerch,  comme  M.  Wolf. 

Fumaria  Schleicheri  Soy-Will.  ;  F.  Alpina  Rion,  Saas, 

Polygala  alpina  Perr.  et  Song  (Polygala  glacialis  Brûgg.), 
Zwischbergenpass. 

Trifolium  saxalile  Ail.,  Simplon  (entre  Algabi  et  la  ga- 
lerie de  Gondo). 

Oxylropis  fœlida  DC,  Gemeinealp  (Zwischbergenpass). 

Oxytropis  cyanea  MB.,  Corne  de  Sorrebois,  Gemeinealp. 

Aslragalus  aîislatiis  l'Hérit.,  Simplon,  avec  Trifol.  Saxal. 

Getimi  ncUnalum  Sch\e\ch.  (G.  montanum-rivale),  Riederalp 
sur  Mœrel. 

Rosa  alpina  adjecla  Deségl,,  Binnthal,  Eislen  (Lœlschenthal). 

B.  Grenieri  Deségl.,  Binn,  Simplon. 

B.  longicruris  Chr.  (Alpina-pomifera),  Simplon,  Binn. 

B.  monlana  grandifrous  Christ.,  Eisten  (Lœtschenihal). 

B.  rubrifolin  jiirana  Gaud,,  Simplon,  au-dessus  d'Algabi. 

B.  Franzonii  Christ.  (  pomifera  -  rubrifolia).  Eisten  (Lœ- 
tschental). 

Alchemilla  piibescens  MB.,  Allmagell,  Bislinen. 

Sedum  repens  Schleich.,  Corne  de  Sorrebois. 

Semperviviini  barbulaium  Schott,  RifTel. 

S.  Funkii  Braun,  Binnthal,  Gemeinealp. 

S.  tomenlosum  Lehm  et  Schnittst.,  rochers  de  la  galerie 
sur  Bovernier. 


-  32  — 

Semperviviim  Gaudini  Christ,  Gemeinealp.  C'est  le  S.Wul- 
feni  du  Synopsis  de  Gaudin ,  pour  ce  qui  est  de  la 
localité  de  Zwischbergen,  et  le  globiferum  de  la  FI.  hel- 
vétique du  même  auteur.  (M.  Schneider,  dans  une  note 
subséquente,  rapporte  sa  plante  au  S.  Piltonii  Schott,  ce 
qui  mérite  confirmation.  Le  S.  Gaudini  Christ  se  trouve  à 
Cogne,  au  Val  Tournanche,  au  Saint-Bernard,  sur  Macu- 
gnaga,  pied  du  Monte -Moro  et  aux  Zwischbergen.)  La 
plante  du  Saint  Bernard  et  celle  du  Val  Tournanche  m'ont 
été  données  pour  S.  Grandiflorum  Haw.,  ce  que  je  n'ai 
pu  contrôler,  n'ayant  pas  de  description.  Jusqu'ici  je 
n'ai  vu  en  Suisse  que  deu.x  Seinpervivum  jaunes,  le  Wul- 
feni  de  l'Engadine  et  le  Gaudini.  (Note  de  L.  Farrat.) 

Hhaerophyllum  aureum  L.,  deux  formes  tout  à  fait  glabres, 
Ried  (Lœtschenthal). 

Laserpilinm  Gaudini  Moretti,  Zwischbergen. 

Pleurospermuin  auslriacum  Hoffm.,  gorges  entre  Simplon 
et  Algabi. 

Galinm  pumilum  Lam.,  Simplon.  (Retrouvé  en  1876.) 

Arleinisia  nnna  Gaud.,  Gemeine  Alp. 

Achillea  Mille folium-iomenlosa,e\\\.i^e  Stalden  et  la  Huteck. 
(Septembre  1859.) 

A.  alrala-moschata ,  un  seul  échantillon,  Langenthalalp 
(Eginen). 

ChnjsaïUfiemum  alpinum,  var.  minimum  Gaud.,  Gemeine 
Alp. 

Cirsinm  acaule-heterophyllum,  Fee  (vallée  de  Saas). 

Centnurea  nigrescens  Willd,  Gondo,  Zwischbergen. 

Cenlaurea  axillaris  Willd  (G.  seusana  Gaud.). 

Dans  la  forêt  de  sapins  au-dessus  de  Schallberg  (Simplon), 

chemin  de  Staffelstatt,  avec  Hier,  piclum  et  lanalum. 

Hieracium  Pilosella,  capilnlis  pluribus,  Binnerfurge. 

H.  Auricula- Pilosella  (H.  auriculaeforme  Fries),  Schalbet. 

H.  sphœroceplialum  FrœL,  AUmagell. 

H.  sahinum  Seb.  et  Maur.,  Binnerfurge. 

H.  glanduliferum  Hoppe  var.  calvescens,  Blinnenalp. 


—  33  — 

H.  glaucopsis  Gren  et  Godr.,  Fee  (Saas). 

H.  Schmidlii  Koch,  Eisten  (Lœlschenthal),  Saas,  entre  Viège 
et  Stalden. 

H.  alratum  Tries,  Maieiiwand. 

H.  Trachselianum  Ghristener,  Binnthal. 
6  var.  hirsulum,  Rawyl. 

H.  pseiidoporreclum  Ghristener  gorges  de  Gondo. 

H.  iridenkUum  Fr.,  route  du  Simplon  au-dessus  de  Gondo. 

H.  slriclum  Fr.,  au-dessus  d'Algabi,  le  long  du  sentier  vers 
le  village  du  Simplon  ;  dans  le  Gerenthal. 

H.  valdepilusiwi.  Vill.,  alpe  de  Louvie  (Bagnes). 

H.  Valesiamm  Fr.,  au-dessus  de  Goppenstein  (Lœtschen- 
thal). 

//.  cydoniaefolmm  Vill.,  Gerenthal. 

Campanula  hononiensis  L.,  Fory  (Sembrancher). 

Eiiphrasia  alpina  Lam.,  Langenthalalp  (Eginen). 

Betonica  hirsula  L.,  au-dessus  de  Ried  (Lœtschenthalj,  aux 
Ravins,  alpe  de  Louvie  (Bagnes). 

Galeopsis  Reichenbachii  Reut.,  Saas. 

Stalice  alpina  Hoppe,  Betlelmatten  (1860),  Gemeinealp. 

PolijcnemuDt  majus  Alex.  Br.,  Gampel. 

Nigritella  angnslifoUa-odoraiissima  (N.  suaveolens  Koch), 
Riederalp  sur  Mœrel. 

Listera  cordala  R.  Br.,  Oberwald. 

Molinia  serolina  M.  et  K.,  Gampel,  montant  dans  le  Lœ- 
lschenthal. 

Equisetum  hiemale  L.,  Binnenfurgge. 

F.  Schneider,  pharmacien. 

Juillet  1877  et  novembre  1878. 


NOTE 

sur  le  Capsella  rubella  Reiit. 


Remarque  préliminaire.  A  la  fin  de  mai  1878  j'avais  en- 
voyé cette  notice  à  M.  le  président  de  la  société  vaudoise 
des  sciences  naturelles  pour  communication  à  la  société. 
Comme  il  n'en  avait  pas  été  question  dans  les  séances  sui- 
vantes de  la  société,  je  la  croyais  oubliée  ou  perdue.  Voilà 
pourquoi ,  lors  de  la  réunion  de  la  société  murithienne  à 
Zermatt,  le  23  juillet  de  cette  année,  je  me  suis  cru  en  droit 
d'en  faire  la  communication  à  la  société  murithienne.  Mais 
je  fus  tout  à  coup  surpris,  en  recevant  en  octobre  le  bulletin 
de  la  société  vaudoise,  N"  80,  d'y  voir  figurer  ma  notice,  de 
sorte  qu'elle  fait  ici  double  emploi.  J'aurais  seulement  à  y 
ajouter  que  depuis  lors  j'ai  appris  que  la  plante  hybride  en 
question  était  déjà  connue  de  quelques  botanistes  français, 
entre  autres  de  feu  M.  Grenier,  qui  lui  avait  donné  le  nom 
de  Capsella  gracilis  et  qui  avait  tiré  de  ce  fait  d'hybridité  les 
mêmes  conclusions  que  moi. 


Quoique  la  plupart  des  botanistes  modernes  aient  admis 
le  G.  Rubella,  découvert  par  M.  Reuter,  il  y  en  a  cependant 
encore  un  certain  nombre  qui,  s'appuyant  sur  la  grande 
ressemblance  de  cette  plante  avec  sa  congénère  si  poly- 
morphe le  Capsella  Bursa  pastoris,  ne  veulent  voir  dans  la 
première  qu'une  variété  de  la  seconde.  Le  fait  suivant  me 
semble  lever  tous  les  doutes  à  cet  égard. 


—  35  — 

J'avais  introduit,  il  y  a  une  douzaine  d'années,  à  Aubonne, 
le  Capsella  riibella  provenant  de  Montreux.  Cette  plante 
s'était  beaucoup  répandue  dès  lors,  et  quoiqu'elle  se  trou- 
vât souvent  mêlée  au  Capsella  Bursa  pastoris ,  je  n'avais 
jamais  eu  de  difficulté  à  la  reconnaître  immédiatement. 
Ce  printemps  j'observai,  dans  un  endroit  en  friche,  beau- 
coup de  plantes  hybrides  :  Capsella  Bursapasloris  X  ru- 
bella ,  au  milieu  d'innombrables  parents.  Les  plantes 
hybrides  tiennent  le  milieu  entre  les  deux  parents,  quant 
à  la  coloration  et  à  la  grandeur  des  fleurs.  Elles  sont  ordi- 
nairement plus  élevées  que  les  parents,  ce  qui  se  voit  sou- 
vent dans  les  plantes  hybrides  en  général  ;  leurs  grappes 
fructifères  sont  très  allongées,  portant  sur  des  pédoncules 
assez  courts  de  petites  silicules  stériles  (!)  dont  la  forme  a 
aussi  quelque  chose  d'intermédiaire  entre  les  deux  parents. 

Or  comme  on  n'a  jamais  observé  d'hybrides  stériles  en- 
tre une  variété  et  son  type,  mais  seulement  entre  deux  es- 
pèces du  même  genre,  il  résulte  du  fait  observé  que  le  Cap- 
sella nibella  Reut.  doit  être  considéré  par  tous  les  botanistes, 
quelle  que  soit  l'école  qu'ils  suivent,  comme  une  bonne 
espèce. 

J.  Vetter. 

Aubonne,  le  25  mai  (16  nov.)  1878. 


NOTE 

sur  le  Ranunculus  Rionii,  Lagger, 

PAR  F.-O.  WOLF 


Gremli  dit  dans  la  3^  édition  de  son  Excursionsflora  fiir 
die  Schweiz,  page  55  : 

Ranunculus  aqualilis  L.  d.  R.  Rionii  Lagg.  —  Etarnines 
plus  courtes  que  l'ovaire,  réceptacle  conique;  fruits  80-90. 

(Les  var.  pancistamineus  Tausch. ,  DroueiH  SchuUz  et 
confervoides  Fr.,  n'ont  que  20-30  fruits.)  Valais,  Sion,  Sail- 
lon. 

Ducommun,  dans  sa  Flore  suisse,  décrit  ce  Ranunculus 
comme  espèce,  pag.  14,  et  il  se  trouve  aussi  mentionné 
dans  Nyman  (Sylloge  Florae  europaeae),  pag.  174,  sous  le 
nom  de  Ratracliium  Rionii  Nym.,  et  dans  la  Flora  de  Ra- 
tisbonne  nous  trouvons,  année  1848,  pag.  49  et  50,  la  note 
suivante  de  notre  regretté  confrère  le  D'  Lagger  : 

Ranunculus  Rionii,  nouveau  Ranunculus  aqualilis  de  la 
Suisse,  par  le  D''  Lagger,  à  Fribourg  en  Suisse. 

Mon  ami  Rion,  de  Sion  en  Valais,  m'écrivait,  il  y  a  déjà 
trois  ans,  qu'il  croyait  avoir  trouvé  un  nouveau  Ranunculus 
aqualilis,  qu'il  ne  pouvait  rapporter  à  aucune  variété  dans 
l'excellente  Synopsis  de  Koch. 


—  37  — 

Je  le  priai  sans  retard  de  vouloir  bien  observer  ultérieu- 
rement ce  Ranunculus,  et  de  m'envoyer  l'année  suivante 
quelques  exemplaires  frais  pour  les  examiner  ;  mais  des 
occupations  nombreuses  retardèrent  la  réalisation  de  ce 
désir  jusqu'à  l'automne  passé,  où  mon  ami,  en  tournée  ad- 
ministrative, rencontra  par  hasard  la  plante  en  question, 
qui  était  en  pleine  fleur  et  en  fruits. 

Son  opinion  qu'il  avait  afl'aire  à  une  nouvelle  espèce  fut 
confirmée  par  des  observations  répétées  et  il  me  communi- 
qua un  certain  nombre  d'exemplaires  bien  conservés  et 
instructifs.  En  les  examinant  de  plus  près,  je  pus  me  con- 
vaincre que  le  Ranunculus  soumis  à  mon  examen  n'avait 
pas  encore  été  décrit. 

Cependant  pour  ne  pas  précipiter  la  publication  d'une 
hypothèse  et  augmenter  ainsi  la  confusion  en  établissant  de 
nouvelles  espèces  insoutenables,  je  soumis  l'opinion  de  mon 
ami  et  la  mienne,  ainsi  que  des  exemplaires  de  la  plante  en 
question,  par  l'entremise  de  M.  Buchinger  à  Strasbourg, 
au  célèbre  connaisseur  de  Batrachium,  M.  Godron  à  Nancy. 
Voici  ce  qu'il  me  répondit  :  «  Le  Ranunculus  que  vous 
m'avez  transmis  est  en  eff"et  une  nouvelle  et  bonne  espèce, 
qui  se  rapproche  surtout  des  Ranuncuhis  paucislamineus 
Tausch.  et  Ranunculus  Drouetii  Schultz.  » 

Affermi  par  ce  jugement  non  équivoque  et  catégorique 
d'un  botaniste  aussi  distingué  que  Godron,  je  n'hésite  plus  à 
désigner  la  plante  nouvellement  découverte  sous  le  nom  de 
mon  respectable  ami,  qui  depuis  nombre  d'années  s'est 
acquis  tant  de  mérites  en  ce  qui  concerne  la  Flore  valai- 
sanne. 

J'y  ajoute  la  diagnose  suivante  : 

Ranunculus  Rionii  mihi.  Caulis  obtusangulus.  Folia 
omnia  submersa,  setaceo-multitîda,  peliolata,  laciniis  undi- 
que  patentibus.  Alabastra  depresso-globosa.  Flores  parvi, 
petalis  quinque  obovatis,  albis,  ungue  flavo.  Fovea  neclari- 
fera  margine  prominulo   crassiusculo ,  saepe   in  tubulum 


—  38  — 

membranaceum  oblique  Iruncatum  producta.  Stamina  ova- 
riorum  capilulo  breviora.  Stigmata  linearia.  Carpella  mi- 
nima,  subturgida,  transverse  rugosa,  immarginata,  subglo- 
bosa,  in  capitule  saepe  80-90.  Receplaculum  pilosum , 
ovato-vel  etiam  elongato-conicum. 

In  stagnis  quibusdam  circa  Sedunum  (Sien)  in  nullius 
alterius  Batrachii  consortio  ;  floret  sub  finem  Augusti  et 
initium  septembris. 

La  nouvelle  espèce,  comme  le  fait  observer  M.  Godron, 
se  rapproche  surtout  des  Ranimculus  Droiielii  Schultz  et 
paiicistammeus  Tausch.  ;  toutefois  il  s'en  distingue  entière- 
ment, surtout  de  ce  dernier,  par  ses  étamines  plus  courtes, 
son  réceptacle  conique  et  son  style,  ainsi  que  par  sa  flo- 
raison plus  tardive.  Ne  connaissant  pas,  malheureusement, 
le  Ranunculus  Drouetii,  je  ne  puis  comparer  ma  plante 
avec  ce  dernier. 

Dans  l'herbier  de  feu  M.  le  chanoine  Rion,  conservé  au 
Musée  cantonal  de  Sion,  j'ai  trouvé  la  note  suivante  écrite 
de  la  main  même  de  M.  Rion  : 

Ranunculus  Rionii  Lagger  vel  Ranunculus  Sedunensis 
mihi.  Gaule  obtusangulo,  foliis  omnibus  submersis  setaceo 
multifidis  petiolatis,  laciniis  VNmQVE  patentibus  j  alabaslris 
DEPRESSo-GLOBosis  ;  peUiUs  QuiNQUE  obovalis  ;  slaminibus 
ovariorum  capitula  breviopjbus,  stigmatibus  linearibus, 
carpellis  subturgidis  transverse  rugosis,  immarginatis,  sub- 
glabris,  apice  breviter  apiculalis. 

Habitus,  rameaux,  feuilles  et  fleurs  du  Ranunculus  aqua- 
tilis  à  petites  fleurs,  et  à  feuilles  toutes  submergées.  Mais 
notre  plante  s'en  distingue  facilement  par  les  étamines  rela- 
tivement courtes  et  par  la  forme  des  bourgeons  à  fleurs  et 
du  style,  qui  rappellent  le  Ranunculus  divaricatus ,  dont 
elle  s'éloigne  par  ses  pétioles  et  la  forme  de  ses  feuilles,  et 
par  la  proportion  des  étamines  relativement  à  l'ovaire 
(Fruchtknotenkœpfchen),  qui  montre  son  affinité  avec  le  Ra- 
nunculus fluilans,  dont  elle  s'écarte  cependant  par  la  forme 


-so- 
dés feuilles,  le  nombre  et  la  forme  des  pétales,  ainsi  que  par 
la  forme  des  bourgeons  à  fleurs. 

Etang  de  la  Maladeire  près  Sion,  où  il  ne  se  trouve  aucune 
autre  forme.  Parmi  les  Ranunculus  aquatilis  qui  dans  les 
alentours  abondent  dans  tous  les  fossés  et  tous  les  étangs, 
je  n'ai  jamais  pu  la  découvrir.  II  est  remarquable  que  chez 
nous  le  Ranunculus  aquatilis  n'ait  pas  encore  été  vu  avec  des 
feuilles  flottantes. 

Descriptio  plantœ  vivœ. 

Caulis  obtusangulus.  Folia  omnia  submersa  setaceo-mul- 
tifîda,  petiolata,  laciniis  undique  patentibus.  Alabastra  de- 
presso-globosa.  Flores  parvi,  pelalis  quinqtie  obovatis.  albis, 
ungue  flavo.  Fovea  nectarifera  margine  promimdo,  cras- 
siusculo ,  saepe  in  tubulum  membranaceum  oblique  trun- 
catum  producto.  Stamina  ovariorum  capitula  breviora.  Stig- 
mata  linearia,  Carpella  minima,  subturgida  transverse 
rugosa,  immarginata,  subglabra,  in  capitule  seepe  80-90. 
Receptaculum  pilosum,  ovato-vel  saîpius  elongato-conicum. 

In  stagnis  quibusdam  circa  Sedunum,  in  nullius  alterius 
Batrachii  consortio,  floret  sub  finem  Augusti  et  initium 
septembris. 

L'étang  de  la  Maladeire  est  aujourd'hui  desséché,  par 
conséquent  la  localité  classique  du  R.  Rionii  est  détruite. 
Mais  il  se  trouve  encore  au  lac  de  Mont  d'Orge  près  Sion, 
dans  les  petits  lacs  du  bois  de  Finges  près  Sierre,  sur  les 
bords  desquels  fleurit  VEuplirasia  viscosa  L.  à  l'ombre  du 
Pinus  sylveslris,  et  à  Saillon  dans  le  bas  Valais. 

Je  l'ai  encore  reçu  des  environs  d'Augsbourg  en  Bavière, 
récolté  par  M.  SafTnisch.  Il  y  est  tout  à  fait  identique  au 
nôtre. 


COMRIBITION  A  LA  BRYOLOGIE 

DES  ALPES  PENNINES 


NOTE   COMMUNIQUÉE   PAR   M.    KŒRNER,    PHARMACIEN    A   AIGLE, 
DE   LA    PART   DE   M.    PAYOT ,    DE   CHAMOUNIX 


Feu  M.  Dewies,  ensuite  d'une  excursion  dans  les  Alpes 
pennines,  a  eu  l'obligeance  de  faire  part  à  M.  Payot  d'une 
partie  de  ses  récoltes,  et  ce  dernier  a  bien  voulu  nous  com- 
muniquer la  liste  suivante,  dont  quelques  espèces  peuvent 
intéresser  les  bryologues. 

Dicranum  virens.  Au  Riffelberg. 
Desmatodon  Laureri  Schp.  Au  Riffelberg. 
Desniatodon  latifolius  Schp.  Au  Riffelberg. 
Barbula  gigantea  Hopp.  Cascade  de  Pissevache. 
Bryiim  latifoliiim,  var.  Schleicheri.  Argentière. 
Bryum  torquescens.  La  Bâtiaz. 

Bryum  ÏAidivigii  Schp.  Glaciers  du  Tour  et  du  Trient. 
Trichostomum  glaiicescem.  Findelen,  Zermatt. 
Mnium  orthorynchum.  Findelen,  Zermatt. 
Grimmia  leucophœa.  Sommet  du  Monte-Moro. 

»        commutata.  Martigny. 

»        conferla.  Les  Pozettes  et  Zermatt. 

»         SchuUzii.  Tête-Noire,  Martigny. 

»         anodon.  Tète-Noire,  Martigny. 


—  41  — 

Philonotis  seriata.  Mitten,  entre  la  vacherie  et  l'hospice  du 

Grand- Saint-Bernard. 
Encalypta  rhabdocarpn.  Zermatt. 

»  ciliala.  Zermatt. 

Dissodon  Frœlicfiianus  Grew.  Zermatt. 
Meesia  uliginosn.  Zermatt. 
Barlramia  granntensis.  Entre  les  glaciers  du  Tour  et  du 

Trient. 
Cynodontium  polycarpon  Schp.  Riffelberg. 
Didymodon  denliculatns  Schp.   Sur  les  confins  du  Valais, 

près  des  glaciers  du  Tour  et  du  Trient. 
Orlholrichum  tenelltim. 

slramineum.  )     ^^  descendant  du  col  de  la 
speciosum.  p^^^,^^  ,  Martigny  : 

»  obtusifoltum.  ' 

»  pallens.  Sur  les  saules,  près  du  Rhône. 

Anomodon  allenualus.  Schw.  J     Près  des  gorges  du  Trient, 
Leucodon  morense.  )         rochers  onrjbragés. 

Eurhynchmm  slrigosum.  Fentes  de  rochers  près  de  l'hospice 

du  Grand-Saint-Bernard. 
Diphyscium  foliosum.  Zermatt. 
Grimmia  elalior  Schp.  Zermatt. 
Grimmia  commuUUa  Schp.  Zermatt. 

Chamounix,  1"  avril  1876. 


EXCURSION  BOTANIOUE  DE  MORCLES 

APRÈS  LA  RÉUNION  DE  LAVEY 
16  et  17  août  1877. 


Le  massif  de  la  dent  de  Mordes,  entre  les  cantons  de  Vaud 
et  du  Valais,  est  au  point  de  vue  botanique  une  des  contrées 
les  plus  intéressantes  des  Alpes  suisses.  La  flore  des  Alpes 
granitiques  et  celle  des  calcaires  s'y  abordent  et  s'y  mélan- 
gent, grâce  aux  terrains  de  transition  qui  s'y  trouvent.  Le 
Polygala  alpina  Perr.  et  Song.,  VAnemone  siilfurea,  le  Bu- 
pleurum  stellahim,  VAchillea  moschata,  VAndrosace  carnea, 
le  Sisymbrium  pinnalifidiim  et  le  Luziila  liilea,  entre 
autres,  y  représentent  la  flore  des  terrains  siliceux.  A  l'arête 
de  Javernaz,  contrefort  sud-ouest  de  la  dent,  il  suffît  de 
passer  du  flanc  nord  au  flanc  sud  pour  s'apercevoir  d'un 
changement  dans  l'aspect  du  tapis  végétal.  Ces  circonstances 
ont  fait  du  massif  de  la  dent  de  Mordes  une  des  stations 
les  plus  anciennement  visitées  des  botanistes ,  puisqu'au 
milieu  du  dernier  siècle  Haller  y  signalait  déjà  bon  nombre 
de  plantes. 

Vu  du  midi,  le  massif  se  présente  sous  la  forme  d'une 
pyramide  écrasée ,  étayée  à  l'est  et  à  l'ouest  de  puissants 
contreforts.  La  pente  méridionale  est  brisée  par  le  ressaut 
de  Ballacrêta,  sorte  de  large  corniche  ondulée  et  coupée  de 
couloirs,  au  pied  de  laquelle  la  pente  fuit  de  nouveau  pour 
s'arrêter  au  Creux  de  Dzéman  ,  sous  le  contrefort  de  l'ouest, 


—  43  — 

et  au  vallon  de  Mordes  sous  celui  de  l'est.  Au  centre  la 
pente  descend  jusqu'au  Rhône,  coupée  de  couloirs  fort  raides 
et  de  légers  ressauts  où  s'étalent  quelques  alpages. 

Tel  est,  à  grands  traits,  le  champ  d'exploration  que  le 
comité  avait  arrêté.  Malgré  tout  l'attrait  d'une  pareille  course, 
trois  sociétaires  seulement  se  sont  décidés  à  accompagner 
le  vice-président,  qui  devait  diriger  l'excursion.  Ce  sont 
MM.  Wolf,  président,  M.  le  pasteur  Walther,  d'Aubonne,  et 
M.  Pittier,  instituteur  au  collège  de  Chàteau-d'Œx. 

Avant  d'énumérer  les  principales  trouvailles  faites  sous  la 
dent  de  Mordes,  le  rapporteur  doit  signaler  deux  plantes 
trouvées  sous  la  grotte  de  Saint-Maurice  :  le  Solidago  vale- 
siaca  Bor.,  qui  ne  paraît  être  qu'un  Virgaurea  forma  um- 
brosa,  et  un  Rosa  canina,  très  grand  et  très  flaccide,  rapporté 
au  Rosa  fiUformis  Ozanon  par  le  D''  Christ  ùi  lilt.  arfFavrat. 
Ce  rosier  croît  à  l'ombre  et  au  nord,  et  il  ne  paraît  non  plus 
qu'une  forme  locale  du  canina. 

Partis  des  bains  de  Lavey  le  16  août  vers  le  soir,  la  nuit 
nous  surprit  en  route  et  elle  était  tombée  quand  nous  arri- 
vâmes au  petit  village  de  Mordes,  chez  Charles  Guillat,  ex- 
cellent guide  et  intrépide  chasseur  de  chamois.  Nous  nous 
faisons  un  plaisir  de  le  recommander  en  passant  aux  chas- 
seurs et  explorateurs  de  tout  genre,  y  compris  les  simples 
touristes,  car  le  pays  mérite  aussi  d'être  vu  pour  lui-même. 

Et  maintenant  voici  la  liste  de  ce  que  nous  avons  trouvé 
de  mieux,  y  compris  diverses  bonnes  plantes  aussi  pour  les- 
quelles nous  n'avons  pas  eu  le  temps  de  nous  détourner,  ou 
qui  étaient  passées. 

De  Mordes  aux  chalets  d'Arbignon,  par  les  alpages  de 
l'est  et  le  sentier  : 

1"  Entre  le  village  et  le  torrent  : 

Paridisia  Liliaslrum  Bert.,  passé,  hauteurs  à  gauche. 
Rosa  Chavini  Rap.,  sec.  Christ  et  Cottet;  R.  alpestris  sec. 
Rapin,  sur  le  chemin  et  en  dessus  à  gauche. 


44  — 


Rosa  abietina  Gr.,  var.   Favrali  Christ,  in  Flora;  talus  à 

gauche. 
Rosa  micranlha  Sm. ,  petite  forme,  forêt  à  gauche.  Plus 

quelques  Rosa  critiques. 

2°  Entre  le  torrent  et  Arbignon. 

Géranium  bohemiciim,  dans  une  éclaircie,  surtout  sur  l'em- 
placement d'anciennes  charbonnières. 

Rosa  micranlha  Sm,,  var,  Salvanensis  Delasoie  et  Christ., 
feuilles  très  velues,  peu  glanduleuses  en  dessous. 

Rosa  sderophylla  Scheutz.,  sec.  Christ.;  Rosa  pseiidopsis 
Gremli;  conf.  Gremli,  Excursfl.,  éd.  III. 

Rosa  pomifera  Herrm.,  forma. 

Pcucedanum  auslriacum  Koch,  abondant. 

Hieraciiim  riipicolum  Ft.,  sec.  Christ. 

Calamagroslis  varia  Link,  forma? 

Erigeron  Villarsii  Bell. 

Serralula  Rhaponticum  DC,  couloir  qui  fait  limite  entre 
Vaud  et  Valais,  surtout  dans  le  haut. 

Pitius  monlana  Mill.,var.?,  en  dessus  d'Arbignon  ou  Haut- 
de-Collonges. 

Orcliis  pallens  L.,  passé;  après  le  torrent,  à  l'orient  des 
chalets. 

3°  Creux  de  Dzéman. 

Hieracium  ochroleiicum  Schl.!  Pentes  sud  du  Creux,  en 
dessus  de  la  Pierre-aux-Chamois,  loc.  classique. 

Hieracium  ochroleiicum,  —  prenanlhoides  Favrat,  Bull.  soc. 
murith.,  1874. 

Bupleurum  slellalum  L.,  même  localité. 

Sedum  Anacampseros  L.,  plus  haut,  à  droite. 

Hieracium  alpinum  L.,  var,  Halleri,  id. 

Anémone  vernalis  L.,  haut  de  la  pente,  sur  l'arête, 

Geniiana  purpurea  L,  ,  en  redescendant  vers  le  fond  du 
Creux, 

Geniiana  purpurea  L.,  flore  luleo,  id. 


—  45  — 

Gentiana  pnnctata  h.,  id. 

»        Gaudiniana  Thom.  [G.  punclala-purpureaj,  id. 

Solidago  virgaiirea  L.,  var.  alpeslris,  en  lemontant  contre 
Baliacrêta,  grande  forme  à  feuilles  étroites. 

Hieracium  subnwale...!  Plante  étrangère  que  Lagger  disait 
avoir  été  trouvée  sur  l'arête  entre  le  Creux  de  Dzéman  et 
l'alpe  de  FuUy.  L'indication  étant  fort  douteuse  et  le  dé- 
tour de  deux  heures  au  moins,  nous  ne  sommes  point 
allés  à  sa  recherche. 

40  Sur  Baliacrêta. 

Hieracium  Gandini  Christ.  (H.  dentalum  Hoppe,  pro  parte.) 

»         longifolimn  Schl. 
Campanula  Sclieiichzeri  Vill.,  var.  valdensis. 
Aslragalus  aristatus  L'Hérit. 
Viola  cenisia  L.,  dans  les  éhoulis. 

5°  Arête  ou  Croix  de  Javernaz  (contrefort  de  l'ouest). 

Sieversia  replans,  Sprgl.,  en  montant  dans  la  direction  de  la 

dent. 
Saxifraga  opposilifolia  L.,  id. 
Lohis  corniculatus  L.,  var.  alpimis  Gaud.,  id. 
Polygala  alpina  Perr.  et  Song.,  sur  l'arête. 
Anémone  snlfnrea  L.,  pentes  méridionales  et  sur  l'arête. 
Rammculus  gladalis  L.,  en  remontant  l'arête. 
Ranuncukis   parnassifolius  L. ,  endroit  dénudé ,  près    de 

l'arête,  flanc  sud. 
Luzula  lulea  L.,  flanc  sud. 
Trifolium  alpinum.  L.,  id. 

»  »        var.  fl.  pallido  parvulo ,  id. 

Sisîjmbrinm  pinnalifidiim  DC. ,  Braya   Koch,  flanc  sud , 

près  des  chalets  en  ruines. 
Hieracium  Pseudocerintlie  Gaud.,  Koch,  petits  rochers  sous 

l'arête,  flanc  sud,  rare. 
Pulmonaria  montana  Lej.  (P.  mollis  auct.  plur,  non  Wolff), 

flanc  sud  vers  le  haut. 


—  46  — 

Primula  Auricula-viscosa  (Vill.),  entre  les  parents,  petits 
rochers,  flanc  sud. 

Androsace  helvelica  Gaud.,  rochers  abrupts  et  délités  en 
montant  vers  la  dent. 

Androsace  piibescens  DC.  {alpina  Gaud.),  id. 

Androsace  helvelica  —  piibescens,  çà  et  là  parmi  les  parents. 
Plante  à  distinguer  sur  le  vif,  autrement  ce  n'est  pas 
facile,  id. 

Arabis  pumila  Jacq.,  id. 

SaussiireadepressaGren.,  schistes  et  débris  vers  la  Vire-au- 
Bœuf,  au  nord  de  l'arête,  en  tournant  par  le  haut  du 
cirque  de  Javernaz;  la  plante  se  trouve  aussi  à  l'est  de 
l'arête,  si  on  longe  le  pied  des  rochers  dès  les  Androsace. 
Au  surplus  elle  existe  sur  plusieurs  points  du  massif,  plus 
haut  ou  plus  bas,  dans  des  terrasses  analogues,  mais  elle 
y  est  toujours  plus  en  feuilles  qu'en  fleurs. 

Campanule  cenisia  L,    1  ^      .    ^,  ,    ^^. 

Carex  curvula  AU.         ^"^  Perns-Blancs,  entre  la  Vire- 

Ceraslium  latifolium    I      ^u-Bœuf  et  le  pied  de  la  dent. 

Achillea  alrala  et  moschata,  pentes  méridionales  du  massif, 
dans  le  haut,  éboulis.  Localité  où  l'on  pourrait  trouver 
l'hybride.  U Achillea  moschata  doit  être  aussi  dans  les 
rocailles  du  fond  de  Dzéman.  (Haller.) 

Achillea atrata-macrophyla,  A.  Thomasiana  Hall  f.,  couloirs, 
région  des  Alnus  virid'is,  vallon  de  Javernaz,  rare. 

Festuca  violacea  Gaud.,  fond  du  vallon  de  Javernaz,  éboulis. 

6°  Descente  de  Mordes  aux  bains  de  Lavey. 

Vicia  tenuifolia  DC,  sous  le  village. 

Cephalaria  alpina  Schrad.,  id. 

Ononis  rolundi folia  h.,  id.,  au  premier  contour  du  chemin. 

Hieraciiim  picttim  Schl.,  plus  bas,  rochers. 

Hieracium  valesiacum  Fr.,  rochers  buissonnés. 

Hieracium  amplexicaule  L. 

Rosa  tomentella  Lem. 

Brunella  grandi flora  Jacq.,  /l.  albo. 


—  47  — 

Calaminlha  nepetoides  Jord.,  entre  les  bains  et  la  cascade, 

et  aussi  çà  et  là  dans  le  bas  de  la  pente. 
Pastinaca  opaca,  Bernh.,  entre  les  bains  et  la  cascade. 
Lammm  hybridum  Vill.  (incisum  Willd),  cultures,  environs 

des  bains,  printemps. 
Scorzonera  austriaca  Willd.,  pied  des  rochers,  à  l'occident 

des  bains. 
Populus  hybrida  Bieb,,  sec.  Muret,  à  l'endroit  où  l'ancien 

pont  traversait  le  Rhône. 
Hieracium  brevifolium  Tauscher,  sec.  Christ.,  au-dessus  de 

la  route  de  Lavey,  sur  le  chemin  de  ce  village  à  Mordes. 

C'est  une  forme  à'umbeUalum. 
Cenlaurea  Scabiosa  L.,  fl.  albo,  près  des  bains.  (Pittier,  Oct. 

1878.) 

7°  Au  pas  de  la  Crottaz,  entre  Eslex  et  Outre-Rhône. 

Arabis  nmralis  AIL,  rare,  j 
Arabis  saxalilis.  )  Avant  le  pas. 

Vesicaria  nlriculata.  ' 

Erigeron  rnpeslris  Schl.,  station  la  plus  occidentale  de  cette 
jolie  espèce. 

Nota.  Gremli,  dans  sa  3^  éd.,  fait  du  rnpeslris  une  va- 
riété de  Valpinus,  ce  que  ne  sauraient  admettre  ceu.x  qui 
ont  vu  la  plante  vivante  et  en  place,  à  Bagnes,  à  Zermatt,  à 
Fee  (Saas),  à  la  Crottaz,  etc. ,  presque  toujours  dans  les 
fissures  de  rocher,  de  la  plaine  aux  sommités.  A  la  Crot- 
taz, il  croît  à  quelques  mètres  au-dessus  du  Rhône;  à  Fee, 
à  plus  de  2000  mètres  s.  m.,  sur  les  bords  du  glacier  du 
fond.  Valpinus  n'a  pas  une  aire  verticale  aussi  étendue. 
Le  rupestris  est  essentiellement  une  plante  de  rochers  qui 
monte  ou  descend  avec  eux.  Il  n'est  pas  indifférent  comme 
Valpinus  à  la  nature  de  la  roche  ;  du  moins,  je  ne  l'ai  pas 
vu  sur  le  calcaire ,  et  il  est  nul  sur  les  chaînes  occiden- 
tales des  Alpes  vaudoises.  A  la  Crottaz,  il  croît  dans  les  fis- 


—  48  — 

sures  du  gneiss.   Notre  savant   ami   reviendra  sans  doute 
à  l'espèce  de  Schleicher. 

Hieracium pictum  SchI,,  même  localité. 

Viscaîia  vulgaris  Schl.,  au  delà  du  pas,  vers  Outre-Rhône. 

Nepeta  nepeloides  Jord.,  id. 

Le  rapporteur,  L,  Favrat. 


M.  Wolf  a  trouvé  à  Ballacrèta  deux  plantes  que  nous 
avons  rapportées  au  Hietiiciiini  Trachselianum  Christh. ,  et 
qui  seraient  exactement  H.  elisttm  Arv.-Touv.,  var.  canes- 
cens,  et  H.  elisum  Arv.-Touv.,  var.  nigrescens  (catal.  du  bas- 
sin du  Rhône),  selon  communication  de  M.  Arvet-Touvet 
lui-même. 


HERBORISATIONS  VIÈGE-ZERMATT 

31-36  juillet  IST^S 

Notes   de  NIIM.  JACCARD,   D^   MORTHIER,   TRIPET,   VETTER,  WOLF 
FAVRAT,  coordonnées  et  condensées  par  MM.  Morthier  et  Favrat. 


Ici  encore,  nous  n'indiquerons  que  les  plantes  plus  ou 
moins  intéressantes  ou  critiques.  L'énumération  de  tout  ce 
qui  a  été  vu  ou  récolté  serait  fastidieuse  et  sans  intérêt. 
Pour  une  foule  de  plantes  qui  se  trouvent  un  peu  partout, 
nous  ne  donnons  que  l'indication  générale  des  localités. 

En  arrivant  à  Viège,  le  21   dans  l'après-midi,  quelques 
membres  de  la  société  firent  une  petite  excursion  sur  la 
route   de   Tourlemagne   et   trouvèrent,    entre  autres,  les 
plantes  suivantes  : 
Dictaums  albus,  inabordable  ;  rocbers  au-dessus  de  la  vieille 

route. 
Uierachim  piclum  Schl.,  rupicohim  Fr.,  tridentalum  Fr. 
Linaria  ilalica  Trev. 
Erysimum  helvelicum  DC. 
Polenlilla  inclinala  Vill.,  en  fruits. 
Centaiirea  valesiaca  Jord. 
Crupina  vulgaris  Cass, 
Achillea  selacea  W.  Kit. 

Le  même  jour  ils  trouvèrent  encore,  soit  à  Viège  même, 
soit  aux  environs  : 
Un  Trilicum  rapporté  par  M.  Boissier  au  T.  bifloriim  Brig- 

noli,  et  observé  par  lui  sur  les  digues  de  la  Viège. 


—  m  — 

Ce  Trilicum  a  bien  des  épis  violacés  et  un  pori  siii  gêner is 
quand  il  croit  au  sec  et  au  soleil,  comme  sur  les  digues; 
mais  il  reprend  le  port  et  tous  les  caractères  du  caninum 
dans  les  lieux  frais,  et  la  plante  des  digues  n'est  qu'une 
forme  locale  raccourcie  et  plus  ou  moins  colorée  par  une 
forte  insolation.  La  plante  type,  soit  le  T.  caninum,  a  été 
retrouvée  un  peu  partout  en  montant  à  Zermatt,  et  MM.  Mor- 
thier,  Vetter  et  Favrat,  entre  autres,  ont  pu  se  convaincre 
qu'il  n'y  a  pas  autre  chose  dans  la  contrée. 

Scirpus  Tahernœmonlam  Gmel. 

Onobrychis  arenaria  DC.  ,  lieux  herbeux  au-dessus  des 
vignes. 

Silène  nocliflora,  champ  à  gauche  en  allant  à  la  gare. 

Crépis  teclorum,  descendue  sans  doule  de  la  vallée  de  Saint- 
Nicolas. 

Lactncn  aiigustana  Ail.,  dans  le  cimetière. 

Hieracium  Iridenlaltim  Fr.,  au  bas  du  bourg. 

PItelipœa  cœerulea  G.  A.  Mey.,  au-dessus  des  vignes. 

Nota.  Sur  la  rive  gauche  de  la  Viège,  en  face  du  bourg, 
pentes  et  coteaux  intéressants  :  Vicia  Gerardi  abondant  ; 
Hieracium  umbellalum  var.  Coronopifolium,  sec.  Christener, 
in  litt  ad  Favrat.  En  montant,  talus  et  terrains  négligés  : 
Bromus  squarrosus  var.  /5.  villosus  Koch,  etc. 

De  Viège  à  Stalden,  22  juillet  : 

Daphne  alpina,  abondant  parmi  les  Juniperus  sabina,   à 

gauche  en  montant. 
Ecliinops  spliœrocephalus,  vignes  et  bords  du  chemin. 
Géranium  divancalum,  à  Neubrûcke  ;  cherché  en  vain  par 

plusieurs  sociétaires  ;  il  y  était  naguère  assez  fréquent. 
Lactuca  virosa,  çà  et  là,  bords  du  chemin. 
»       augvslana  AH.  id. 

»       scariola  forma  inermis ;  feuilles  lobées-roncinées, 

côte  médiane  nue.    h'auguslana  a  les  feuilles  entières  ; 

sous  Stalden. 


—  51  — 

Hyssopus  officinalis,  Pimpinella  nigra. 
Podospermiim  laciniattim,  Thalictrum  fœtidum. 
Oxylropis  Halleri  b.  veliitinus  Siblh,  et  0.  pilosa. 
Chenopodium  opnlifoUum  et  Vulvaria,  en  jeunes  fleurs. 
Erysimtim  helveticum,  un  peu  partout. 
Onosma  slellulalnm  W.  K.,  un  seul  pied  à  gauche  en  mon- 
tant. 
Asperula  monlana  Willd. 

De  Stalden  à  Saint-Nicolas  : 

Erysimum  helveticum  D.C. 

Camelina  dentata  Pers.,  champ  de  lin  à  Nieder  Grœchen. 
Juniperns  Sabina,  fréquent  sur  les  rochers  et  affleurements. 
Lychnis  flos  Jovis  Lam.,  Crépis  tectonim,  sous  Saint-Nicolas. 
Géranium  divaricatum  L.,  avant  de  passer  le  premier  pont 

de  la  Viège  ;  abondant  surtout  dans  un  champ  de  pommes 

de  terre,  sous  le  chemin. 
Silène  valesia  L.,  rochers  à  droite,  entre  Stalden  et  Kalpe- 

Iran. 
Phœnixopns  vimineus  Rchb.,  lieux  secs,  rocheux. 
Spergulnria  rnbra  Presl. 
Euphrasin?  Voisine  du  maialis  Jord,  mais  plus  ou  moins 

tomenteuse-grisâtre. 

Cette  même  plante  se  trouve  au-dessus  de  Fûrgangen 
et  d'Obergestelen  (Haut-Valais),  dans  la  vallée  de  Binn  et 
près  Bevers,  en  Engadine. 

Asperula  montana  Willd. 

Salvia  Sclarea  L.,  à  fleurs  jaunes  ;  jardins  de  Saint-Nicolas. 

Selaginella  helvelica  Spr.,  un  peu  partout,  endroits  frais, 
jusque  dans  le  haut  de  la  vallée. 

Bosa  caballicensis  Pug    (R.  Glauca  var.),  à  gauche  en  mon- 
tant, 20  minutes  de  Stalden. 

Rosa  sanguisorbella  Chr.  {montana  var.  in  Christ  Rosen  der 
Schweiz).  Rochers,  entre  Stalden  et  Kalpetran. 

Singulière    forme ,    découverte    antérieurement     par 


-  o'I 


M.  Wolf.  Elle  s'écarle  beaucoup  du  type  du  Mont  Clou, 
localité  classique,  par  ses  feuilles  elliptiques  rappelant 
celles  du  graveolens  ou  du  sepium.  Peut-être  un  graveo- 
lens-munlana. 

Rosa  graveolens  var.  pseiidoagreslis  Burnat  et  Gremli,  Ros. 
Alp.  maritimes  ;  après  le  deuxième  pont  à  20  minutes  au- 
dessous  de  Saint-Nicolas. 

Trigonella  monspeliaca,  Myosotis  slricla,  Lacluca  virosa,  et 
Arabis  auriculata;  cette  dernière  plante  dans  deux  sta- 
tions :  rochers  à  gauche,  en  dessus  du  premier  pont  de  la 
Viège,  et  buissons  à  droite  en  dessus  du  second  pont,  sans 
doute  ailleurs  encore. 

De  Saint-Nicolas  à  Zermalt  : 

Crépis  tectorum,  montée  dans  la  forêt,  le  long  de  la  route, 

tantôt  après  le  pont  de  Saint-Nicolas  ;  très  peu. 
Silène  quadrifida,  lieux  frais, 
Sculellaria  alpina,  près  du  torrent  de  Randa. 
Brassica  campeslris  L.,  dans  les  champs. 
Hieraciiim  Schmidlii  Koch,  rupicolum  Fr.,  blocs  et  rochers 

sous  Zermatt.  Gremli  3'^  édit.  réunit  ces  deux  plantes, 
Erigeron  Villarsii  Bell,  et  rupeslris  Sclil.  {riipestre  Schl.  in 

Sched,  in  herb,  suo,),  mêmes  stations, 
Echinospermiim  deflexiim  Lehm.,  lieux  frais,  en  plus  d'un 

endroit. 
Hieracitim  sabimim  Seb.   Maur.,  talus  sous  Zermatt,  très 

beau  et  en  grande  quantité. 
Allium  strictîim  Schrad.  et  A.  fallax  Don.,  rochers  sous 

Zermatt. 
Androsace  seplentrionalis  L,  sous  Zermatt,  cultures. 
Colchicum  alpiniim  DC,  un  seul  en  fleurs,  prés  sous  Zermatt. 
Rosa  cinnamomea  var.  fulgens    Chr,    Randa ,    Herbrigen, 

Taesch.,  tout  le  fond  de  la  vallée  de  Randa  aux  abords  du 

glacier  du  Gcerner. 

Note.  MM.  Favrat  et  Gremli  ont  trouvé  abondamment  le 


cinnamomea  dans  le  Hauf-Valais,  sous  Munster,  août  1878, 
et  sans  doute  la  mênie  forme  que  celle  de  Randa,  etc.  Il 
reste  à  éclaircir  si  les  stations  valaisannes  recèlent  le  type 
et  la  variété  du  D""  Christ,  ou  s'il  n'y  a  en  Valais  qu'une 
seule  forme,  la  var.  fulgens. 

Basa  pomifera-rnbrifolia  (Franzonii  Chr.),  avant  le  Seeli- 

bnicke,  près  Randa. 
Basa  alpina  var.  acAileata,  sous  Randa,  à  la  sortie  des  bois. 

»      glmica  Vill.  et  coriifolia  Fr.,  çà  et  là. 

)>      roriifolia- fulgens  ,  trouvé  par  le  D''  Christ,  derrière 

l'hôtel  de  Randa. 

Note.  B.  fulgens,  coriifolia- fulgens  et  pomifera-rnbri- 
folia, rapportées  vivantes  par  M.  Volf,  sont  cultivées  dans 
son  jardin,  à  Sion. 

Course  de  Zermatt  au  Rsefel,  23  juillet  : 

I.  En  montant  à  l'alpe  Augstkummen  : 
Alsine  nmcronala  L.  et  recurva  Wahinb. 
Trifolium  pallescens  Schreb. 

Erigeron  Villarsii  et  rupeslris,  qui  sont  un  peu  partout  dans 
le  fond  de  la  vallée. 

Pedicularis  roslrala,  Scidellaria  alpina,  Pimis  Cembra,  Ve- 
ronica  friUiculosa,  Carex  hispidula  Gaud.  ;  cette  der- 
nière plante  est  répandue  sur  les  flancs  ouest  et  sud  du 
plateau  du  Rsefel. 

Aquilegia  alpina  L.,  Plantago bidentataMurïih.  el  Hieraciiim 
Laggeri  Fr.  (//.  glaciale  var.) 

II.  De  l'Augstkummenalp  à  l'hôtel  du  Rsefel. 
Trifolium  saxalile  AU.,  Anémone  Halleri  en  fruits,  Aquilegia 

alpina  L.,  Hulchinsia  brevicaulis  Hpp.  {affinis  Jord.?), 

Euphrasia  minima  Schl.  var  fl.  alho.  Scirpus  alpimis  Schl., 

bords  des  canaux  de  dérivation,  abondant. 
Alchemilla  pubescens  M.  B.,  avec  fissa  et  pentaphyllea. 
Oxylropis  lapponica  Gaud.  et  0.  Gaudini  Reut.  (0.  cyanea 

auct.  non  Bieb.,  sec  Gremli  'â'^  éd.) 


—  54  — 

ViscariualpinaFr.,  Genliana  tenella  Rottb.,  G.  brachyphylla 

Vill.  ei  nival i s  L. 
Hieracium  glaciale  var.  Kochii  Grernli  3^  éd.  {H.  breviscapum 

Koch  non  DG.) 
Androsace  carnea  L.,    Saxifraga  aspera  L.,  bryoides  L., 

exarala  Vill.,  variant  Sieb.  {nmscoides  auct.),  Seguieri 

Sprg,  et  platiifolia  Lap. 
Pedicularis  rostrala  L.,  Euphrasia  alpitia  Lam,,  Chamœ- 

orchis  alpina  Rchb.,  Carex  hispidula  Gaud.,  fœlida,  capil- 

laris,  mgra,  alrala  ei  fetrugineaj  Juniperus  nanaWiWd.  ; 

Salix  relusa  var.  serpyllifolia  et  S.  herbacea. 
Thlaspi  corymbosum   Gay,   rocailles  à  gauche  du   sentier 

montant  d'Augstkummen  à  l'hôtel. 
Thlaspi  alpinum  Jacq.,  stations  analogues,  en  montant  par 

le  petit  sentier  à  droite. 
Polygala  alpina  Perr.Song.,  Eriophorum  Scheuchzeri  Hoppe, 

Lloydia  serotina  Rchb.,  Gaya  simplex  Gaud,,  Agrostis 

alpina  Scop.  et  rupeslris  Ail. 

Plateau  de  Rsefél  et  escarpements  du  flanc  sud: 

Bon   nombre  des   plantes  de   la  montée,  et  de  plus,  les 
suivantes  : 

Anémone  baldensis  L. 

Ranunculus  parnassifolius  L. 

Arabis  cœrulea  Hânk, 

Thlaspi  alpinum-corymbosum,  près  du  petit  lac,  pied  nord 

du  Rifl'elhorn,  et  en  plus  d'une  autre  localité. 
Alyssum  alpestre  L.,  pentes  sud  du  Gœrnergrat,  en  dessus 

du  sentier,  vers  le  bas  de  la  descente. 
Alsine  venia  Bartl. 
Cerastium  pedunculalum  Gaud. 
Anthyllis  Vultieraria  var.  rubriftorn. 
Polentilla  viinima,  frigida,  grandiflora  forma  minor  {Vale- 

siaca  Huet?) 
Herniaria  alpina  Yill. 


—  53  — 

Leucanlhemum  alpimim  var.  minimum  Gaud. 

Gnaplmlium  supiniim,  Artemisia  glacialis,  spicala  et  Mutel- 

lina. 
Phyleuma  pauciflorum  L. 
Geniiana  bavarica  var.  rolundifolia  lloppe.  Cimbricala  îichl. 

non  Frœl.) 
Erilrichium  namtm  Schrad.. 
Linaria  alpiua  Mill.,  forme  granitique,  n'ayant  pas  la  gorge 

orangée. 
Veronica  bellidioides  L. 
Androsace  pubescens  BC,  glacialis  Hoppe  et  imbricata  Lam., 

cette  deinière  surtout  dans  les  escarpements  du  flanc  sud. 

avec  le  Phyleuma  humile  Schl. 
Arelia  Vilaliana  L. 
Tofieldia  glacialis  Gaud.,  forme  extrême,  glaciaire,  du  caly- 

culala. 
Juncus  arclicus  Willd. 

Carex  alerrima  Hoppe,  bicolor  Ail.,  membranacea  Hoppe. 
Trisetum  stibspicahirn  et  disiicliopliylliim  Beauv. 
Poa  laxa  Hank.,  minor  et  disHchophylla  Gaud.  nemoralis 

va)',  glauca  Gaud. 
Festuca  alpina  Sut.,  Halleri  AU.,   violacea  Gaud.,  pilosa 

Hall,  t.,  pumila  Chaix  et  varia  Hânk. 

Course  au  Schwarzsee  et  au  Hôrnli,  24  juillet. 

Aster  alpinus  L.,  fl.  d'un  pourpre  foncé. 

Sempervivum  monlanum,  arachnoideum,  et  sans  doute  plus 

d'une  forme  nouvellement  décrite  comme  espèce. 
Artemisia  nana  p.  parviflora  Gaud. 
Cirsiinn  helerophyllum  Ail. 

Ces  premièies  plantes  dans  le  bas  de  la  montée.  Plus 
haut,  du  Schafberg  au  Schwarzsee  . 

Callianthemum  rulœfoliiim  G.  A.  Mey, 
Rammculus  pyrenœus  L. 
Arabis  bellidifolia  Jacq. 


—  56  - 

Cardamine  alpina  et  resedifolia. 
Tfilaspi  alpinnm,  corymbosum  et  l'hybride. 
Hulcliinsia  alpina  RBr.  et  brevicaiilis  Hoppe. 
Oxylropis  Gaudini  Reut.  et  montana  DC. 
Astragalus  leontinus,  Phaca  astragalina  et  australis. 
Polenlilla  muUifida,  nord-est  du  Schwarzsee. 
L'ambigiia  (frigida-muUifida)  a  été  cherché  en  vain, 
Hieracium  sphœrocephalum  Frœl.  i  Schafberg  au  Schwarz- 
Alchemilla  piibescens  Bieh.  \  see,  abond.  sel.  Wolf. 

Saussurea  alpina  DC.  et  depressa  Gren.  ?? 
Artemisia  glacialis  L. 
Leontodon  pyrenaicus  Gonan. 
Gentiana  lenella  Rottb. 
Pingtiicula  grandi flora  Lam. 

Rumex  nivalis  Ueg.  Indiqué  par  M.  Jaccard.  Cité  jusqu'ici 
aux  Grisons,  dans  le  massif  du  Sentis  et  dans  l'Oberland. 

Plus  haut,  contre  le  Hôrnli  : 
Draba  Zahlbriickneri  Host.,  frigida  et  Johannis. 
Braba  Traunsteineri  Hoppe,  a  été  trouvé  plus  haut  encore, 

en  1873,  par  M.  Wolf,  lors  de  son  ascension  au  Cervin. 
Viola  cenisia,  Campanula  cenisia  nicerasliumlalifoliumvar. 

glaciale  Gaud.,  sur  les  moraines. 
Crépis  jubata  Thom.,  moraine  au  pied  du  Hôrnli. 
Polenlilla  nivea  et  frigida. 
Saxifraga  bi flora  et  opposilifolia. 
Phylenma  pauciflorum,  Erilrichium  nanum,  Androsace  pu- 

bescens,  glacialis  et  imbricata. 
Oxylropis  fœlida  DC,  au  Hôrnli, 

Et  nombre  d'autres  plantes  déjà  rencontrées. 

Environs  de  Zermatt.  Hauteurs  à  l'occident  du  village  et 
fond  de  la  vallée,  vers  le  glacier  du  Gœrner,  24  et  2o juillet. 

Bupleurum  ranunculoides  L.,  petite  forme,  lieux  secs  ou 

rochers  autour  du  village. 
Campanula  spicata  L.,  mêmes  stat.  et  dès  le  bas  de  la  vallée. 


I 


—  57  — 

Androsace  seplenlrionalis  L.,    cultures,  moissons,  jusque 

dans  les  derniers  petits  champs  du  fond. 
Fiimaria  Schleicheri  Soy.-Will.    (F.  alpina  Rion),  mêmes 

stations,  dès  les  villages  en  dessous  de  Zermatt. 
ErysUiiuni  helveiicum  DC,  le  type  et  une  forme  réduite, 

souvent  tout  à  fait  naine,  var.  pumilum  Gaud. 
Hieraciinn  sabinum  Seb.  Maur.,   prairies  élevées  du  fond, 

vers  le  glacier. 
Erigeron  acris-Villarsii,  en  compagnie  des  parents;  sentier 

sur  les   hauteurs  ,  en  revenant  du   glacier  du  Gœrner, 

(Vetfer  et  Favrat.) 
Astragaliis  leonlimis,  Allium  slriclvm  et  fallax,  hauteurs  du 

fond. 
Myosotis  slricta  Link,  cultures,  talus  des  chemins. 
Arlemhia  nana  ^.  parviflora  Gaud. 
Feslitca  pilosa  Hall.  f.  et  Poa  nemoralis  var.  glaiica  Gaud., 

vers  le  glacier. 
Centaurea  nerrosa,  Tanacelum  vulgare. 
Echinospermum  deflexnm  Lehm.,  dans  le  village. 
Trifnliiim  alpestre  L. 
Heracleum  monlanum  Schl.,  Canini  bulbocaslamim  Koch.  et 

H.  Spoudylinin  var.  elegans  Jacq. 
Slipa  pennala,  Tlialictrum  fœlidum. 
Arlemisia  vulgaris.  forma  foliis  ulrinque  tomentosis. 
Knaulia  sylvalica,  fl.  rubris. 
Rosa  fulgens-pomifera  ?  autour  de  Zermatt  (Favrat  et  Vetter.) 

C'est  Vanoplantha  Christ. 
Rosa  alpina,  formes;  R.  fulgcns  Chr.  et  alpina- fulgens,  têtes 

buissonnées,  sur  le  chemin  du  glacier  du  Gœrner  (Wolf.) 
Hieraciuni  Scfimidlii  Koch.,  avant  Zermatt. 
Thlaspi...?  groupe  de  Valpeslre,  dissepimenta. 
Scleranthus...  ?  groupe  du  perennis. 

Note.  Le  R.  alpina-fttlgens,  rapporté  vivant  par  M.  Wolf, 
est  cultivé  dans  son  jardin,  qui  renferme  en  outre,  wne  foule 
de  plantes  rares  du  Valais. 


LA  YÉGÉTATION  DE  LA  SUISSE 


DAS    PFLANZENLEBEN    DER    SCHWEIZ 

Zurich,  chez  F.  Schullhess 
I»AR-    LE     D'     H.     CHRIST 


Nous  devons  un  nouvel  ouvrage  à  la  plume  de  notre  ami 
le  D""  Hermann  Christ,  de  Bàle,  membre  de  la  Société  Mu- 
rithienne,  ouvrage  traitant  de  nouveau  de  la  riche  flore  de 
la  Suisse. 

Ce  pays,  il  est  vrai,  est  petit,  mais  plein  de  contrastes  et 
de  beautés  harmoniques.  Aucun  pays,  resserré  entre  des 
limites  aussi  étroites  n'ofi"re  autant  de  richesse  et  de  variété 
dans  ses  aspects.  Située  entre  l'Europe  méridionale  et  sep- 
tentrionale, n'embrassant  qu'une  faible  partie  de  la  chaîne 
des  Alpes,  du  Mont-Blanc  au  mont  Œitler,  la  Suisse  réunit 
à  elle  seule  les  beautés  des  paysages  les  plus  variés  de  notre 
partie  du  globe:  la  mer  et  les  steppes  seules  ne  sont  point 
représentées  dans  ce  petit  espace. 

Nulle  part  ailleurs  le  monde  des  Alpes  n'atteint  un  déve- 
loppement plus  grandiose  et  aussi  bien  caractérisé  par  les 
sites  brûlants  et  arides  des  pays  du  sud-ouest,  que  par  ceux 
du  froid  et  sombre  Nord. 

Les  hautes  Alpes  sont  sillonnées  en  tous  sens  par  des  val- 
lées nombreuses  ;  la  végétation  de  la  plaine  monte  dans  les 
unes  jusqu'au  pied  des  glaciers,  tandis  que  dans  les  autres 
règne  partout  la  fraîcheur  de  la  flore  alpestre.  Partout  au 
pied  de  cette  chaîne  s'étend  un  plateau  accidenté,  formant 


—  59  — 

un  parc  riche  et  varié,  tel  que  nous  ne  le  retrouvons  nulle 
part  ailleurs  sur  le  versant  de  la  vaste  chaîne  des  Alpes. 
De  nombreux  lacs  alpestres  remplissent  les  profondeurs  de 
nos  vallées,  et  leur  donnent  l'aspect  le  plus  riant  et  le  plus 
enchanteui'.  C'est  surtout  sur  le  versant  sud  de  nos  Alpes, 
dans  la  zone  insubrienne,  que  cet  aspect  frappe  et  saisit  :  car 
ici  la  pente  des  hautes  alpes  se  précipite  avec  plus  de  rapidité 
vers  des  bassins  naturels,  au  bord  desquels  s'étale  une  na- 
ture pleine  de  magnificence  et  de  splendeur,  nature  plus 
riante  encore  en  plusieurs  points  que  celle  même  de  l'Italie. 

En  Suisse,  toutes  les  formations  de  terrain,  tous  les  cli- 
mats de  l'Europe  alternent.  Les  extrêmes  sont  fortement 
tranchés,  mais  pas  autant,  cependant,  que  la  situation  et 
la  configuration  du  pays  pourraient  le  faire  penser,  grâce  à 
l'action  adoucissante  du  vent  d'ouest,  auquel  la  Suisse  est 
ouverte  jusqu'à  ses  frontières  de  l'est.  C'est  ainsi  que  nos 
plus  hautes  cimes  n'offrent  jamais  les  froids  intenses  des 
plaines  de  la  Russie. 

Mais  c'est  surtout  dans  la  végétation  qui  orne  nos  vallées 
et  nos  montagnes  jusque  sur  leurs  plus  hautes  arêtes,  que 
se  présentent  tous  ces  avantages.  Grâce  à  la  diversité  de  sa 
configuration,  à  sa  situation  au  seuil  du  sud,  sur  la  ligne  de 
démarcation  de  deux  zones  climatériques,  la  richesse  végé- 
tale de  notre  pays  ne  peut  être  surpassée.  Quel  contraste 
frappant  déjà  dans  nos  régions  boisées  :  ici  les  foiêts  de 
châtaigniers,  dans  lesquelles  le  cyclamen  exhale  ses  par- 
fums et  où  resplendissent  les  genêts  ;  là,  une  forêt  de  hêtres 
avec  ses  épais  et  agréables  ombrages  ;  plus  loin,  un  taillis 
de  mélèzes  aux  branches  élégantes,  aux  pieds  desquels  nous 
admirons  déjà  la  flore  des  Alpes. 

Plus  loin  encore,  ces  immenses  forêts  de  pins  avec  leur 
majesté  sévère,  auxquelles  les  neiges  de  l'hiver  prêtent  seules 
quelque  éclat  ;  enfin,  le  sombre  arole  du  Nord,  au  pied  du- 
quel l'ours  cherche  son  repos,  et  même  sur  plusieurs  de 
nos  montagnes,  le  dur  Pinus  montana  des  Pyrénées  a  trouvé 
une  autre  patrie. 


—  60  — 

Ici,  la  végétation  des  bords  de  la  Méditerranée,  là,  à  quel- 
ques kilomètres  plus  haut,  les  représentants  de  la  zone  des 
forêts  de  la  Sibérie. 

Plus  grande  est  la  diversité  dans  la  végétation  moins 
élevée  des  arbrisseaux,  des  buissons  et  des  gazons.  Quel 
contraste  frappant!  Les  rochers  brûlés  du  Valais,  où  rever- 
dissent à  côté  des  Opuntias  et  des  Iris,  les  buissons  d'aman- 
diers et  de  figuiers,  parmi  lesquels  percent  çà  et  là,  comme 
des  étoiles,  la  bleue  hépatique,  le  Bulbocode  de  l'Espagne 
occidentale  et  la  brillante  corolle  de  l'Adonis  du  printemps, 
et  quelques  heures  plus  haut  seulement,  nous  voyons  un 
gazon  serré,  formé  de  Carexel  à'Eriophorum,  habitants  des 
contrées  arctiques,  luttant  au  bord  des  neiges  pour  leur 
courte  existence;  enfin  la  blanche  et  transparente  anémone 
du  printemps,  qui  vient  d'éclore  à  l'instant  et  qui  hier  en- 
core était  couverte  du  manteau  de  l'hiver. 

Quelles  influences  climatologiques  agissent  sur  la  répar- 
tition de  ces  plantes?  quelles  sont  leurs  diverses  prove- 
nances? quels  traits  caractéristiques  se  manifestent  dans 
leur  groupement?  quelle  place  occupent-elles  par  rapport  à 
la  végétation  des  pays  qui  nous  avoisinent?  enfin  quelle  est 
leur  histoire  ?  Telles  sont  les  questions  que  le  savant  auteur 
s'est  posées  et  a  cherché  à  résoudre  dans  son  Pflanzenleben 
qui  est  écrit  dans  un  style  clair  et  précis,  et  qui  respire 
partout  cet  amour  de  la  nature  et  cette  fraîche  poésie  que 
nous  retrouvons  dans  tous  ses  ouvrages. 

Dans  l'ouvrage  du  D""  Christ,  nous  trouvons  réuni  tout  ce 
qu'ont  pu  fournir  sur  cet  inépuisable  sujet  trente  années  de 
travail  et  d'études.  Chaque  ligne  de  cet  ouvrage  est  em- 
preinte de  l'ardent  amour  avec  lequel  l'auteur  a  embrassé 
son  sujet,  et  d'une  vive  reconnaissance  pour  les  nombreuses 
bénédictions  que  le  Créateur  a  répandues  sur  sa  patrie. 

Nous  ne  saurions  assez  encourager  les  membres  de  la 
Société  Murithienne  à  lire  ce  précieux  travail,  et  nous  re- 
mercions cordialement  l'auteur  de  nous  avoir  procuré  de 
nouveau  de  vraies  et  saines  jouissances. 


—  Ci  - 

Nous  lerminerons  ces  quelques  lignes  en  donnant  un 
aperçu  très  restreint  de  cet  ouvrage. 

Après  avoir  tracé  les  règles  générales,  les  principes  de 
terminologie,  etc.,  qui  doivent  guider  l'auteur,  il  nous  dé- 
crit d'après  les  classiques  idées  du  grand  Haller,  les  diffé- 
rentes régions,  leurs   altitudes,  leurs  caractères  et  climats. 

Il  nous  décrit  leurs  limites  supérieures  et  inférieures,  en 
se  basant  sur  les  observations  que  Wahlenberg  a  faites  pour 
la  Suisse  septentrionale,  Heer,  pour  le  canton  de  Glaris, 
Rion  pour  le  Valais,  et  Fischer  pour  l'Oberland  bernois. 

Ces  différentes  régions  sont  : 

I.  La  région  inférieure,  qui  se  divise  en  : 

A.  Région  insubrienne  des  lacs  transalpins  et  de  leurs 

alentours  enchanteurs, 

B.  Région  du  bassin  du  Rhône  : 

a)  Genève. 

b)  Le  bassin  du  Léman. 

c)  Région  de  transition  du  lac  au  Valais. 

d)  Le  Valais  central. 

C.  Les  vallées  du  Jura, 

D.  Zone  des  lacs  et  du  fôhn,  à  la  limite  septentrionale 

des  Alpes. 

E.  Vallée  du  Rhin, 

II.  Région  des  bois  de  haute  futaie  : 

rt)  Du  haut  plateau  de  la  Suisse. 

b)  Des  vallées  des  Alpes  : 

c)  De  la  région  du  châtaignier  et  des  autres  arbres  des 

contrées  insubriennes. 

III.  Région  des  conifères. 

IV.  Région  alpine  (du  Valais,  du  Tessin,  des  Grisons, 
de  l'Oberland  bernois  et  de  la  chaîne  septentrionale.) 


-  62  — 

Enfin  suivent  encore  des  études  sur  la  flore  du  Jura,  ses 
relations  avec  les  Vosges  et  la  Forêt-Noire,  ses  lignes  de 
végétation  et  leurs  causes  climatologiques  et  géologiques;  des 
observations  statistiques  et  l'histoire  de  notre  flore  (périodes 
tertiaire  et  glacière). 

A  cet  ouvrage  sont  jointes  quatre  cartes  et  quatre  chro- 
molithographies. 

La  première  carte  nous  donne  une  idée  de  la  répartition 
de  la  culture  de  la  vigne  et  de  quelques  plantes  de  la  zone 
du  fohn  {Seduni  hispanicum ,  Asperula  taurina,  Cyperiis 
longus,  Hyperimm  Coris)  :  la  seconde  traite  de  la  répartition 
des  forêts.  La  troisième  nous  donne  quelques  exemples  de 
l'apparition  toute  particulière  et  locale  de  plusieurs  plantes 
alpines:  Primula  integrifolia ,  Senecio  uniflonis ,  incamis 
et  carniolicus^  Androsace  pubescens  et  lactea,  Saxifraga  Co- 
tylédon et  inutala,  Heradeum  alpinum,  Campanula  Raineri. 
Dans  la  quatrième  carte  enfin,  l'auteur  nous  fait  foir  gra- 
phiquement le  résultat  de  toutes  ses  observations  au  sujet 
des  flores  propres  à  chaque  région. 

Les  quatre  chromolithographies  représentent  des  groupes 
caractéristiques  de  la  vie  végétale  prise  dans  les  différentes 
zones:  la  végétation  des  rochers  brûlés  à  Sion  {Opuntia 
Ephedra,  AtHemisia  valesiaca)  ;  un  groupe  de  châtaigniers 
et  un  autre  de  Pinus  Cembra  et  de  Larix,  et  enfin  une  es- 
quisse d'un  marais  du  haut  Jura  près  des  Ponts  (Neuchàtel). 

Rarement  la  lecture  d'un  livre  nous  a  procuré  tant  de 
jouissance  et  de  satisfaction.  Oui,  c'est  bien  là  le  fruit  d'un 
grand  travail  et  des  études  consciencieuses  de  toute  une  vie, 
et  d'un  cœur  plein  d'amour  pour  le  Créateur  et  la  création. 

Nous  devons  ajouter  pour  les  entomologues,  que  l'ou- 
vrage du  D""  Christ  renferme  à  chaque  page  d'intéressantes 
observations  sur  les  papillons  propres  aux  diverses  zones 
végétales. 

Enfin,  pour  ceux  de  nos  lecteurs  qui  n'en  ont  pas  encore 
connaissance,  nous  faisons  suivre  la  liste  des  publications 
antérieures  de  M,  le  D""  Christ, 


—  63  — 

1.  Pflanzengeographische  Notizen  uber  Wallis.  (Annales 
fie  la  Société  bàioise  des  sciences  naturelles,  1857.)  C'est  le 
résultat  des  excursions  que  le  D^"  Christ  a  faites  avec  Muret, 
Piamhert  et  Rion,  dans  les  diverses  contrées  du  Valais. 

2.  Ueber  die  Verbreitung  der  Pflanzen  der  alpinen  Ré- 
gion der  eiiropœischen  Alpenkelle.  Mémoires  de  la  Société 
helvétique  des  sciences  naturelles,  1863. 

Nous  trouvons  encore  : 

3.  Dans  les  annales  de  la  Société  botanique  de  France, 
compte  rendu  de  la  session  extraordinaire  de  Pontarlier,  en 
juillet  1869,  pag.  54  :  Observations  sur  l'origine  des  espèces 
jurassiques,  spécialement  sur  celle  des  espèces  disjointes. 

4.  Die  Rosen  der  Schwciz  mit  Rerûcksichtigutig  der  um- 
liegenden  Gebicte  Mittel-  und  Sûd-Europa's. 

Et  comme  supplément,  dans  la  Flora,  de  Ratisbonne,  di- 
vers articles  sur  les  Rosa  nouveatix  ou  critiques  de  la  Suisse 
et  d'autres  contrées.  1874,  N"s  13  et  34  ;  1875,  N»*  18  et  19  ; 
1876,  No  24  ;  1877,  N^^^  26,  27  et  28. 

Un  ou  deux  articles  ont  aussi  paru  dans  le  Journal  of 
Roiany,  un  entre  autres  sur  le  R.  Sclerophylla  Scheutz. 

Cette  monographie  des  roses  de  la  Suisse  a  fait  époque 
en  Allemagne  et  en  Suisse  ;  aussi  MM.  Burnat  et  Gremli 
ont-ils  adopté  entièrement  dans  leurs  études  sur  les  roses 
des  Alpes  maritimes  les  principes  et  le  système  de  leur 
«  maître,  »  comme  ils  aiment  à  l'appeler. 

5.  Dans  les  annuaires  du  Club  alpin  suisse,  nous  lisons 
plusieurs  articles  sortis  de  sa  plume  : 

Vol.  II  (1862),  pag.  339  :  Im  flore  des  Alpes. 

Vol.  VIT  (1871),  pag.  45  :  La  végétation  du  Sainl-Gothard. 

Vol.  IX  (1873),  pag.  361  :  La  flore  des  Alpes  du  Tessin. 

Vol.  XI  (1875),  pag.  3  :  Les  Alpes  d'Unterwaldel  les  Alpes 
limitrophes  d'Uri. 

Vol.  XII  (1876),  pag.  360  :  Die  Alpcnrose  (le  rosage  ou 
rhododendron.) 

Sion,  printemps  1879. 

F.-O.  WOLF. 


CATALOGUE  DE  LA  BIBLIOTHÈQUE 


DE    LA 


SOCIÉTÉ   MURITHIENNE   DE   BOTANIQUE 

DU    VALAIS 


Augsbourg.  Naturhistorischer  Verein.    —  Bericliten.  Jahrg. 

1869,71,73,75,77. 
Aarau.  Gesellschaft.  —  Festscbrift  1869. 
Annecy.    Société   florimontane.    —  Revue   savoisienne   1878, 

N°^  2  à  12. 
Berlin.    Botanischer  Verein  der    Proviuz    Brandenburg.    — 

Verhandlungen  Jahrg.  1873,  74,  75,  76,  77. 
Bienne.  Société  jurassienne  d'émulation.  —  Actes,  années  1876, 

4  cahiers;  77,  7  cahiers. 
Brème.  Naturvvissenschaftlicher    Verein.   —    Abbandlungen, 

années  1875,  76,  77,  78. 
Bern.  Naturforschende  Gessellschaft.  —  Mittheilungen  Jahrg. 

1870,  71,  72,  73,  74,  75,  76  II,  78  II. 
Bâle.  Naturforschende  Gessellschaft.  —  Verhandlungen,  Jahrg. 

1875,  76.  -  1874  I,  75  II,  76  I,  II,  III,  78,  I. 
Buda-Pesth.   Termesztrasji  Fuzeteck.   1877,  I,  II,  III,   IV; 

1878, 1. 
Berne.  Société  helvétique  des  sciences  naturelles.  —  Compte- 
rendu  1876-1877. 
Bistritz.  Gewerbe-Schule.  —  Jabresbericht,  1877-78. 
Coire.  Naturforschende  Gesellschaft  Graudbundens.  —  Berich- 

ten  Jarbg.  1866,  67,  68,  69,  70,  72,  73,  75,  76,  75-76,  76-77. 


—  65  — 

Colmar.  Société  d'histoire  naturelle.  —  Bulletins,  années  1873, 

74,75,76,77-78. 
Carlsruhe.  Naturwissenschaftlicher  Verein.  —  Verhandlungen 

1876. 
Châlons-sur-Saône.  —  Anneus,  1878,  4  cahiers. 
Dresde.    Naturwissenschaftlicher    Gesellschaft  «   Isis   ».  — 

Sitzungs-Berichten,  Jahrg.  1875,   76,  77,  78  I.  -  Histoire 

naturelle  du  Caucase. 
Dantzig.  Naturforschende  Gesellschaft.   —   Schriften  Jahrg. 

1875, 1876,  4  cahiers;  IV  B,  1,  2,  3. 
Fribourgen  Brisgau.  Naturforschende  Gesellschaft.  —  Jahrg. 

1870,  III,  IV;  1873  cahiers  I,  II,  III,  IV;  1877-78  cahiers 

I,  II,  III. 
Fulda.  —  1875,  76,  77,  78,  79,  7  cahiers. 
Géra.  Gesellschaft  v.  freund.  der  Naturwissenschaft.  —  Jahrg. 

1863,  64,  68,  69,  70,  73,  74  (Jahresberichten)  Verhandlungen 

B.  I,  II,  III. 
Grenoble.  Société  dauphinoise  d'échange.  —  Bulletins,  74,  75, 

76,  77  I  II.  Liste  des  plantes  échangées  dans  les  années  74, 
75,  76,  77. 

Gênes.  Società  Crittogamologica.  —  Commentario,  années 
1861,62,  63, 4  cahiers. 

Genève.  Echo  des  Alpes.  — 1878  I,  II,  III,  IV  ;  79  I. 

Heidelberg.  Naturhistorisch-medicinisch.  Verein.  —  Verhand- 
lungen, B.  II,  H.  II,  III. 

Hambourg-Altona.  Naturwissenschaft  Verein  75,  76,  77. 

Lausanne.  Société  vaudoise  des  sciences  naturelles.  —  Bulle- 
tins N™  69  à  80. 

Lyon.  Société  d'études  scientifiques.  —  Bulletins  1874,  n""  I,  II  ; 

77,  n''^  I,  II;  78,  n^I.  Société  de  botanique,  annales  73-74  bis, 
74-75,  75-76,  76-77.  Catalogue  de  la  flore  du  bassin  du 
Rhône,  2-5. 

Luxembourg.  Société  botanique  du  Luxembourg.  —  Mémoires 

et  travaux,  1873  II,  III;  1874  I. 
Linz.  Verein  fiir  Naturkunde,  Jaresbericht  1-9. 
Landshut.  Botanischer  Verein,  1877  I. 
Lisieux,  Bulletin  de  la  société  d'horticulture  et  de  botanique 

T.1, 1-5;T.  II,  T.  111,1. 
Montpellier.  Société  d'horticulture  et  de  sciences  naturelles 

de  l'Hérault.  -  1878,  I,  II,  III,  IV . 

5 


-  66  — 

Padone.  Vol.  I  à  V.  VI,  1. 

Paris.  Feuille  des  jeunes  naturalistes,  vol.  1870-1879;  1879  1  à  5. 

Société  botanique  de  France,  sessions  extraordinaires.  — 

Tomes  7  à  13;  15  à  17. 
Semur.  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles,  76-77. 
Trieste.  Società  Adriatica  d.  Scienz.  natural.  —  Bolletini,  vol. 

m,  CI,  II,  III  ;  vol.  IV,  CI,  IL 
Toulouse.  Société  d'histoire  naturelle,  II"  année,  fasc.  1,  2, 
Vienne.  Zoologisch-Botanische  Gesellschaft.  —  Verhandluugen 

B.  XXV,  XXVI,  XXVII. 

L'échange  des  travaux  scientifiques  a  lieu  maintenant  avec 
plus  de  trente  sociétés. 


II.  Ouvrages  et  brochures. 

D'  Kilias.  —  Eisensâuerling  v.  Val.  Sinestra. 

Worm-Muller.  —  Transfusion  und  Plethora. 

Siebcke.  —  Enumeratio  Insectorum  Norvegicorum.  4  fasci- 
cules. 

D''  Zchokke.  Der  Wassermangel  in  einem  Theile  der  Schweiz. 

J.  Chenaux.  —  Le  diable  et  ses  cornes. 

V.  Thielau.  —  Der  Kalk  in  seinen  Beziehungen  zum  pract. 
Leben. 

Wunschmann.  —  Ueber  die  Gattung  Nepenthes. 

Suter.  —  Flora  helvetica. 

Linnée.  —  Gênera  plantarum. 

J.  Gay.  —  Monographie  des  Lasiop étalées. 

C.  II.  Persoon.  —  Figures  coloriées  de  champignons  rares. 

D.  Viviani.  —  Fragmenta  florœ  italicœ. 
J.  de  Notaris.  Musci  italici. 

A.  V.  Haller.  —  Icônes  plantarum  Helvetiae. 

L.  Franc.  —  Atlas  autographique  de  plantes. 

Mina  Palumbo.  —  Storia  naturale  del  Madonie. 

D''  Fauconnet.  —  Herborisation  sur  le  Salève. 

J.-C  Zetterstedt.  —  Dispositio  muscorum  frondosorum  in 
monte  kinekuUe,  nascentium. 

V.  Payot.  —  Enumération  des  mousses  des  environs  du  Mont- 
Blanc. 


-  67  - 

Comte  Jaubert.  —  De  l'enseignement  de  la  botanique  à  Paris, 
G,  Passerini.  —  Suiracido  carbonico  emesso  dalle  plante. 
J.  de  Notaris.  —  Osservazioue  suU'alcune  specle  diaire  ilaliane. 
C.-M.   Guldberg.  —  Etudes  sur  les  mouvements  de  l'atmos- 
phère. 

C.  de  Seuc.  —  Windrose  des  sudlich  Norwegens. 
Arwet-Touet.  Monographie  des  Hieracia  et  Pilosella. 
P.Mantellier.  —  Esterlings  de  Saucerre. 
J.  Chenaux.  —  Petits  traités  de  botanique  populaire.   —  La 

sauge.  —  La  belladone.  —  L'éthuse.  —  La  stramoine. 
A.  V.  Haller.  —  Enuraeratioplantarum  Helvetise. 
Abbé  Cottet.  —  Glossaire  patois  des  noms  de  quelques  plantes  . 
F.  V.  Tschudi.  —  Les  oiseaux  et  les  insectes  nuisibles. 
J.  Chenaux.  —  Le  diable  et  sa  queue. 
Binet-Hentsch.  —  Le  groupe  de  la  Bernina. 
0.  Thomas.  —  Guide  pratique  de  l'amateur  de  fruits. 
Institution  Smilhsonnienne.  —  Liste  des  publications. 

Sion,  décembre  1878. 

JusT.  MuLLER,  bibliothécaire. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


PAGES 


Procès-verbal  de  la  séance  du  16  août  1877,  à  Lavey-les«-Bains  .  .       3 

Dix-huitième  réunion  de  la  Société  Murithienne  de  botanique  du 
Valais,  à  Zermatt,  vallée  de  Viège,  les  23,  24,  25  et  26  juillet  1878      7 

Notice  biogiaphique  sur  le  chanoine  Gaspard  Delasoie,  curé  de  Bo- 
vernier,  par  Jules  Emonnet,  étudiant  en  droit,  à  Marligny-Bourg    11 

Notice  biographique  sur  le  D"^  Jean  Muret,  de  Lausanne 19 

Notice  sur  une  plante  textile,  communiquée  à  la  Société  Murithienne, 
réunion  de  Lavey-les-Bains,  1877,  par  Fréd.  Roux,  ancien  phar- 
macien, à  Nyon 28 

Liste  de  quelques  localités  nouvelles  de  plantes  rares  ou  intéres- 
santes du  Valais 31 

Note  sur  le  Capsella  rubella  Reut 34 

Note  sur  le  Ranunculus  Rionii,  Lager,  par  F.-O.  Wolf 36 

Contribution  à  la  Bryologie  des  Alpes  pennines.  Note  communiquée 
par  M.  Kœrner,  pharmacien  à  Aigle,  de  la  part  de  M.  Payot,  de 
Chamounix ■^O 

Excursion  botanique  de  Mordes,  après  la  réunion  de  Lavey,  16  et 
17  août  1877 *2 

Herborisations  Viège-Zermatt,  21-26  juillet  1878.  Notes  de  MM.  Jac- 
card,  D''  Morthier,  Tripet,  Vetter,  Wolf,  Favrat,  coordonnées  et 
condensées  par  MM.  Morthier  et  Favrat 49 

La  végétation  de  la  Suisse.  (Das  PllanzeulebenderSchweiz.)  Zurich 
chez  F.  Schulthess,  par  le  D"  H.  Christ 58 

Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  Société  Murithienne  de  botanique 
du  Valais 6* 


•1^4^ 


BULLETIN  DES  TRAVAUX 


DE    LA 


'    __^     ^ 


SOCIETE  MURITHIENNE 

DU  VALAIS 

ANNÉE      1879 

PUBLIÉ  sous  LA  DIRECTION  DE 

.HM.  Wolf,  piesideni,  à  Sioii;  Favral,  \ice-piésideiil,  à  Lausanne 
D''  Morlliici',  [iiofesseur,  à  Neuchàlel. 


■  X*^^     FASCBCUI^K 


NEUCHATKL 

IMI'RIMKRIE     DE    JAMES    ATTINGEI! 

1880 


/^ 


/ 


BULLETIN  DES  TRAVAUX 


DE    LA 


y  ^ 


SOCIETE  MURITHIENNE 

DU  VALAIS 

ANNÉE      1879 


PUBLIE  SOUS  LA  DIRECTION   DE 

IH.  Wolf,  présideiil,  à  Sioii;  Favrat,  vice-présidenl,  à  Lausanne 
D'  Morthier,  itrnl'fssciir,  à  Nencliàlel. 


B^^      F.l^C^iCrLiK 


NEUCHATEL 

iMPRIMF.RIF.  DE  JAMES  ATTINGER 


DIX-NEUYIEME  KEUNION 


DR    LA 


m\lM  IIIIIÎITIIIEIE  DE  ROTÂ^IOllE 

DU    VALAIS 

il  SipiTP,  avec  excursion  ;i  Vercorin  et  dans  la  vallée  des  Anniviers 
les  23,  24  el  23  aoùH87!». 


Le  23  août,  à  4  heures  de  l'après-midi,  les  membres  présents 
se  réunissaient  dans  une  des  salles  de  l'hôtel  lîaur,  et  M.  le 
professeur  Wolf,  président,  ouvrait  la  séance  par  le  discours 
suivant  : 

Messieurs  et  chers  collègues, 

«  Il  y  a  aujourd'hui  dix  ans,  notre  société  était  déjà  réunie  à 
Sierre,  pour  sa  neuvième  session.  Après  avoir,  depuis  lors, 
visité  successivement  neuf  autres  localités  valaisannes  et  effleuré 
parfois  le  sol  vaudois,  nous  nous  retrouvons  réunis  ici,  où 
autrefois  le  Hd  chanoine  Delasoie  vous  souhaita,  mieux  que 
je  ne  saurais  le  faire,  la  bienvenue,  et  nous  retraça  en  termes 
éloquents  l'histoire  de  cette  petite  ville,  en  nous  faisant  le 
tableau  de  ses  richesses.  Depuis,  bien  des  orages  ont  passé  sur 
nos  tètes  et  éclairci  nos  rangs.  Permettez-moi  de  rappeler  à 
votre  souvenir  ces  tètes  vénérables,  blanchies  sous  les  labeurs 
de  la  science  et  dont  nous  avons  amèrement  déploré  la  perte. 

»  M.  le  comte  de  Courten,  d'abord,  qui  par  sa  chaleureuse 
réception,  s'est  attiré  la  reconnaissance  de  tous  ceux  d'entre 
nous  qui  étaient  présents  ici,   il  y  a  dix  ans  ;  puis,  notre  tant 


_  /t   — 

regretté  Delasoie,  qui  par  son  dévouement  pour  l'humanité 
et  pour  la  science,  ne  recula  pas  devant  la  souflrance  et  hâta 
sa  fin  par  des  labeurs  trop  arides  ;  Fauconnet,  qui  succomba 
aussi  sous  le  faix  du  travail,  et  enfin  notre  vétéran,  l'infatiga- 
ble Jean  Muret,  le  botaniste  légendaire,  qui  fit  en  sa  vie  pour 
l'étude  de  la  dispersion  des  espèces  en  Suisse,  plus  qu'au- 
cun autre  avant  lui.  Paix  aux  cendres  de  ces  vétérans  que 
nous  avons  tant  aimés  !  Que  leur  souvenir  nous  soit  un  puissant 
stimulant  et  que  nous  y  puisions  de  nouvelles  forces  pour  tra- 
vailler ardemment  à  l'étude  de  notre  chère  patrie  suisse  ! 

»  Messieurs,  l'an  dernier,  dans  sa  réunion  de  Zermatt,  la 
Murithienne  choisissait  comme  prochain  lieu  de  réunion  le 
chef-lieu  de  notre  canton,  la  ville  de  Sion.  Mais,  sur  l'aimable 
invitation  de  quelques  amis  de  Sierre,  votre  comité  prit  sur 
lui  de  changer  le  lieu  de  la  réunion  et  de  le  transporter  dans 
cette  dernière  localité.  Peut-être  nous  en  saurez- vous  gré,  car 
nous  vous  avons  transportés  à  la  porte  d'une  de  nos  vallées 
alpines  remarquable  à  tous  les  points  de  vue,  la  vallée  d'An- 
niviers.  Vous  verrez  là  une  population  robuste,  célèbre  par 
ses  mœurs  patriarcales  et  hospitalières.  J.-J.  Rousseau  nous  en 
a  laissé  une  peinture  qui  nous  montre  combien  est  intéressant 
le  genre  de  vie  primitif  des  Anniviards,  genre  de  vie  qui  n'a 
guère  changé  jusqu'à  nos  jours.  Schinner,  Desor  et  surtout  le 
P.  Furrer  dans  son  histoire  du  Valais,  nous  ont  retracé  l'his- 
toire de  Sierre  et  des  localités  qui  l'environnent. 

»  Girard  dans  ses  lettres  sur  le  Valais,  décrit  aussi  d'une 
manière  toute  spéciale  la  vallée  d'Anniviers. 

»  Le  géologue  Gerlach  a  commencé  ici  à  s'initier  aux  secrets 
enfouis  dans  les  entrailles  de  la  terre,  alors  qu'il  était  ingé- 
nieur des  mines  des  environs  d'Ayer.  Outre  ses  Coyitrihutions 
à  la  carte  géologique  suisse,,  il  décrivit  la  constitution  oro- 
graphique de  la  vallée  et  ses  richesses  minéralogiques  dans  ses 
Bergwerke  des  Kantons  Wallis.  En  remontant  la  vallée  trans- 
versale d'Anniviers,  nous  traversons  successivement  les  rochers 
des  diverses  formations  de  l'ère  primaire.  D'abord  des  gypses 
métamorphosés,   intercalés  au    milieu  du   Pantiskalk   et    des 


—    5    — 

QuiirziLs.  puis  de  puissantes  assises  de  schistes  cristallins  do 
même  origine  :  des  schistes  calcareo-talqueux  recouverts  ici  et 
là  par  les  alluvions  glaciaires  forment  le  substratum  de  la 
partie  supérieure  de  la  vallée,  qui  atteint  cependant  encore  les 
gneiss  des  massifs  centraux. 

C'est  dans  les  schistes  métamorphiques  que  se  trouvent  la 
plupai't  des  exploitations  de  minerais  de  la  vallée. 

On  en  tire  de  la  magnésie,  des  oxydes  de  fer,  du  manga- 
nèse et  du  cobalt,  en  quantitt's  plus  ou  moins  considérables. 
—  Le  D''  Girard  a  aussi  donné  une  description  très  détaillée 
des  richesses  minérales  de  cette  vallée  dans  ses  geologischen 
Wanderuuf/en.  Déjà  Murith.  dans  son  Guide  du  Botaniste, 
nous  entrelient  de  la  Flore  des  Anniviers.  Puis  Rion  la  par- 
court en  compagnie  de  M.  le  comte  de  Courten,  dont  les  collec- 
tions furent  plus  tard  données  au  Musée  cantonal  valaisan. 
Christ  y  fit  plusieurs  excursions  et  y  signala  le  premier  plu- 
sieurs espèces  rares,  surtout  du  genre  Ro»ier.  —  Partant  de 
Sierra  et  remontant  le  glacier  de  la  Dent-Blanche  et  du  Weiss- 
horn,  nous  parcourons  successivement  toutes  les  régions  bota- 
niques, depuis  la  zone  inférieure,  telles  que  le  Grenadier. 
l'Amandier,  les  Glaucium  ,  l'Flu])hrasia  viscosa  et  beaucoup 
d'autres.  jus(|u'aux  sommets  ardus  où  la  végétation  naine  de 
la  région  nivale  lutte  contre  l'àpre  haleine  du  nord  et  les  glaces 
éternelles.  Mais  pour  ceux  qui  ne  pourront  atteindre  à  ces  der- 
nières, la  récolte  n'en  sera  pas  moins  fructueuse  :  dans  la  partie 
moyenne  de  la  vallée,  le  vagabond  Géranium  bohemicuni 
et  son  congénère  le  G.  dlvaricatma.,  la  charmante  Linnaea 
horealis  et  beaucoup  de  Roses  et  d'autres  plantes  rares  seront 
la  récompense  de  ceux  que  l'ardeur  du  soleil  et  la  déclivité  des 
rampes  n'effrayeront  pas. 

»  Nous  n'entrerons  pas  dans  plus  de  détails,  car  nous  vou- 
lons réserver  à  nos  compagnons  de  demain  quelques  surprises 
(|ui  perdraient  tout  le  charme  de  la  nouveauté,  si  nous  les  dé- 
voilions ici.  Du  reste,  Delasoie,  dans  son  discours  d'ouver- 
ture de  1869,  inséré  dans  les  Bulletins,  le  fit  déjà  en  termes  des 
plus  éloquents.    Puis,  tout  à  l'heure,  M.  le  D""  Schacht  nous 


entretiendra  lui-iiiènie  du  pays  qu'il  liai)ite  et  à  la  population 
duquel  il  consacre  ses  forces  et  sa  science,  mieux  que  nous  ne 
saurions  le  faire. 

»  Il  me  reste  donc  à  déclarer  ouverte  la  dix-neuvième  session 
de  la  Société  murithienne,  en  souhaitant  à  chacun  de  vous, 
collègues  et  amis,  la  plus  cordiale  bienvenue.  » 

Etaient  présents  à  la  séance  : 

MM.  Favraï,  professeur,  vice-président,  Lausanne. 
BoREL,  Marc,  pharmacien,  caissier,  Bex. 
MuLLER,  G.,  pharmacien,  bibliothécaire,  Sioii. 
DE  Chastonay,  pharmacien,  Sierre. 
DuFLON,  inspecteur  des  écoles,  Villeneuve. 
Emmonet,  avocat,  Martign\ . 
D""  MoRTHiER,  professeur,  Neuchàtel. 
D*"  ScHACHT,  Sierre. 
ScHNETZLER.  profcsscur,  Lausanne. 
Rev.  J.-C.-W.  Tasker,  Clarens. 
PiTTiER  H.,  Chàteau-d'Oex. 

M.  PiTTiER  est  nommé  secrétaire  ad  hoc.  • 

M.  BoREL,  caissier,  présente  les  comptes  qui  se  résument  de 
la  manière  suivante  : 

Solde  du  compte  de  1878 Fr.  149  10 

Contributions  de  1879 »     423  — 

Total Fr.  572  10 

Dépenses  diverses »      63  80 

En  caisse Fr.  508  30 

sur  quoi  il  reste  à  payer  les  frais  d'impression  du  Bulletin  des 
années  1877  et  1878. 

Les  comptes  sont  approuvés  et  de  chaleureux  remerciements 
votés  à  M.  Borel  pour  la  sollicitude  qu'il  voue  à  la  caisse  de  la 
société. 


—     7     — 

M.  BoHËL  propose  de  |))élever  fr.  100  sur  le  boni  de  cette 
année  et  de  les  placer  comme  fonds  de  réserve,  et  cette  propo- 
sition est  votée  sans  opposition. 

Sont  ensuite  présentés  et  admis  à  l'unanimité  comme  mem- 
l)res  actifs. 

MM.  Barbey,  W  illiam,  à  Valleyres,  près  Orbe  (Vaud). 
DE  CûUHTEN,  Joseph,  candidat  médecin,  a  Sieri'o. 
Ckuchet,  pasteur,  à  Montpreveyres  (Vaud). 
FoNïANNAz,  pharmacien,  Cossonay  (Vaud). 
Mouel,  Alfred,  théologien.  Lausanne. 
PoRRET,  Edouard,  école  secondaire,  Villeneuve. 
DE  RoTEN,  Albert,  étudiant,  à  Sion, 
DE  Werra.  Joseph,  candidat  médecin,  Loèche. 

Le  Comité  est  réélu  pour  deux  ans  comme  suit  : 

Président,  MM.  F'.-O.  Wolf,  professeur. 
Vice-président,  \J  Favrat,  professeur. 

Secrétaire.,  Favre,  Rd  chanoine. 

Caissier .  Borel,  pharmacien. 

Bibliothécaire,  Muller,  G.,  pharmacien. 

M.  le  Président  annonce  le  décès  d'un  des  membres  de  la 
Société,  le  comte  René  de  Menthon. 

Sur  l'invitation  de  M.  le  curé  Favre,  à  Bovernier,  faite  en 
son  nom  par  M.  le  Président,  la  Société  décide  de  tenir  dans 
cette  localité  sa  prochaine  session.  Elle  aura  lieu  au  mois  de 
juin  1880,  et  sera  accompagnée  d'une  course  au  Mont  Clou, 
célèbre  par  les  découvertes  de  Delasoie,  et  si  possible  d'une 
excursion  au  lac  Champex  et  au  Catogne,  localités  des  plus 
riches  aussi  au  point  de  vue  botanique. 

Les  questions  administratives  étant  ainsi  liquidées,  M.  de 
Chastonay  lit  la  traduction  française  d'un  intéressant  travail 
du  D""  Schacht,  sur  la  climatologie  de  Sion,  de  Sierre  et  du 
Valais  en  général. 

M.  le  professeur  Schnetzler   entretient  ensuite   l'assemblée 


—    8    — 

du  mode  de  fécondatiuii  de  quelques  plantes,  eu  parlieulier  de 
lAriiiH  crinitum  (A.  muscivorum.  L.  Hl.)  des  Baléares  et 
de  la  Sardaigne.  Sa  communication,  qui  captive  rapidement 
l'attention  des  auditeurs,  vient  ajouter  un  fait  de  plus  à  l'appui 
de  l'idée  que  les  modifications  que  l'on  observe  dans  les  orga- 
nes floraux  de  certains  genres,  ont  lieu  en  vue  d'assurer  l'exis- 
tence non-seulement  de  l'espèce,  mais  aussi  de  l'individu. 

M.  BoREL  met  sous  les  yeux  de  l'assemblée  utie  série  de  (jcn- 
tianes  qui  s'hybridisent,  avec  leurs  produits,  qui  paraissent 
assez  fréquents  dans  les  hauts  pâturages  des  Alpes  de  Bex.  Ce 
sont  : 

Gentiana  lutea  L,  donnant  avec  G.  purpurea  L.  G.  Tho- 
masii  Hall  (G.  hybrida). 

Gentiana  lutea  L.  donnant  'à\ec 2nmctata  L.  G.  Charpen- 
tieri  Thom.  (Schl.) 

Gentiana  purpurea  L.  donnant  avec  ptinctata  L.  G.  Gaic- 
diniana  Th. 

Toutes  ces  gentianes  sont  très-bien  {)réparées,  de  manière  à 
mettre  en  évidence  leurs  caractères  respectifs.  M.  Borel  nous 
a  aussi  apporté  des  échantillons  frais  de  Gentiana  purpurea 
à  fleurs  blanches.  Ce  cas  d'albinisme,  du,  comme  on  sait,  à  une 
altération  des  fonctions  de  nutrition,  a  déjà  été  observé  à  des 
degrés  divers  d'accentuation  par  plusieurs  des  membres  pré- 
sents. Suivant  M,  Favrat,  la  fleur  complètement  albinisée  de 
la  Gentiana  punctata  présente  une  teinte  d'un  blanc  laiteux 
et  la  ponctuation  n'existe  plus. 

M.  ScHMiDELY,  de  Genève,  a  fait  don  à  la  Société  d'un  fasci- 
cule de  plantes  rares  ou  critiques.  M.  le  Président  en  profite 
pour  rappeler  au  bon  souvenir  de  chacun  l'herbier  de  la  Muri- 
thienne. 

M.  WoLF  attire  aussi  l'attention  sur  un  nouveau  Veronica, 
voisin  du  V.  hellidioides  L.,  découvert  à  Belalp  et  Hiederalji, 
dans  les  montagnes  de  Naters,  et  décrite  par  Townsend. 

M.  Favrat  nous  entretient  ensuite  d'une  Rose  du  groupe  R. 
sepium,  d'un  Rosa  gravenlens  Gr.  et  God.  à  fleurs  roses, 
trouvé  à  Ausserbinn,  localité  riche  en  espèces  critiques  de  ce 


—    0    - 

i»enre.  Non  loin  de  là,  on  a  aussi  décoiivcM't  un  autre  Rosier 
rapporté  d'abord  au  R.  S(?'piayii,  puis  distribué  ensuite  j>ar 
Favrat,  sous  le  nom  de  R.  Vetteri  Fav.  La  diagnose  en  sera 
publiée  dans  les  Beitràge  ziir  Flora  der  Schioeis  de  Gremli. 

D'après  M.  Favrat,  le  Rosa  alpestris  R.  est  un  eoniposituni 
de  plusieurs  autres  espèces.  Il  l'a  poursuivi  dans  ses  diverses 
stations  vaudoises,  espérant  éclaircir  la  question.  La  foi-ine  qu'il 
a  trouvée  à  Morcles  et  que  Rapin  a  cru  reconnaître  ])our  son 
espèce  n'est  pas  autre  ciiose  d'après  lui  que  le  Rosa  inontana 
Vill.  type  et  d'après  M.  Christ,  le  R.  Chavini  Rap.  Ces  deu\ 
derniers  sont  d'accord  pour  dire  que  la  Rose  de  Morcles  n'est 
pas  V alpestris  et  M.  Favrat  pense  que  la  forme  de  la  Comhal- 
laz,  dans  les  Alpes  d'Ormont-dessous,  s'en  rappi'oche  davan- 
tage, tout  en  estimant  qu'il  faut  rechercher  au  Salève  le  véri- 
table type  de  Rapin.  Il  serait  bon  de  le  retrouver  et  d'en  sépa- 
rer ce  qui  ne  s'y  rapporte  pas. 

M.  WoLK  fait  circuler  un  fort  bel  échantillon  de  la  Carlina 
acanthifnlia  Ail,  découverte  par  lui  en  compagnie  du  Trago- 
pogon  crocifolius  L.,  sur  les  pentes  du  versant  nord  de  la 
vallée  d'Aoste,  entre  St-Oyen  et  St-Rémy.  C'est  la  station  la 
plus  rapprochée  de  la  Suisse  de  cette  espèce  qui  est  originaire 
des  Alpes  méridionales. 

M.  Favrat  annonce  le  retour  dans  les  collections  cantonales 
vaudoises  de  l'herbier  de  Gandin,  qui  était  devenu  la  propriété 
de  Sir  Hooker,  directeur  du  Jardin  Botanique  de  Kew  (Angle- 
terre). Sur  les  demandes  de  M.  W.  Barbey,  Sir  Hooker  con- 
sentit à  l'échanger  contre  un  herbio-  conforme  à  la  troisième 
édition  de  V Excursions  flor a  de  Gremli.  M.  Barbey  pritgéné- 
i-eusement  les  frais  à  sa  charge  et  M.  Favrat  fut  chargé  de  la 
confection  de  la  collection  à  remettre  en  échange.  Il  arrive  au 
bout  de  sa  tache,  mais  un  certain  nombre  de  plantes  lui  man- 
c|uent  encore  pour  lesquelles  il  réclame  l'appui  des  sociétaires 
de  la  Murithienne.  Quant  à  l'herbier  de  Gandin  même,  son  état 
est  loin  d'être  des  plus  satisfaisants.  Les  échantillons  sont  pas- 
sablement détériorés  et  la  valeur  en  est  plutôt  historique  que 
scientifique.  Cependant,  à  ce  dernier  point  de  vue,  les  Grami- 


—     lu- 
nées préseiileiil  un  i^raiid  intérêt  en  ce  sens  quelles  ont  servi 
de  base  à  un  ouvrage  classique  :  VAgrostologia  helvet.   Il  y  a 
trouvé  des  plus  i-ares  formes,  entre  autres  le  Poa  cœsia  Gaud., 
provenant  de  la  Gemmi,  où  il  n'a  jamais  été  retrouvé. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée  et,  en 
attendant  le  modeste  banquet  ([ui  doit  suivre,  les  assistants 
s'en  vont  admirer  la  belle  collection  des  Coléoptères  des  envi- 
rons de  Sierre,  obligea nmient  exposée  par  son  propriétaire,  le 
D''  Schacht. 

Il  n'est  point  d'habitude  de  faire  entrer  dans  un  procès- ver- 
bal les  détails  du  banquet.  Qu'il  nous  soit  permis  cependant  de 
rappeler  le  vœu  exprimé  par  M.  le  D''  Sghnetzler  à  la  suite  de 
son  toast  à  Murith  et  Abram  Thomas,  de  voir  la  Société  réédi- 
ter dans  sa  forme  originale  la  correspondance  de  ces  deux  sa- 
vants naturalistes,  réunie  dans  le  Guide  da  botaniste  qui 
voyage  dans  le  Valais.  Puisse  cette  idée  ne  point  rester  à 
l'état  de  projet  et  voir  bientôt  sa  réalisation. 

Les  journées  du  24  et  du  25  ont  été  consacrées  à  une  excur- 
sion dans  la  vallée  d'Anniviers.  Cette  excursion,  parfaitenient 
réussie,  a  fourni  une  al)ondante  et  riche  moisson  botanique  aux 
quelques  membres  amateurs  qui  n'ont  pas  craint  la  fatigue  et 
la  chaleur. 

Pour  le  secrétaire, 

H.    PlTTIER. 


QUELQUES  OEJ^ERVATIONS 

sur  Arum  critinum  Ait. 


John  Lubhock,  dans  son  ouvrage  intitulé  Insectes  et  fleurs. 
traduction  française  de  Barbier,  1879.  dit  :  «  Les  petits  insectes 
sont  attirés  par  le  spadice  coloré  de  l'Arum  maculatu^n;  ils 
espèrent  trouver  dans  le  tube  du  nectar  et  un  abri  ;  s'ils  \  pénè- 
trent avant  que  les  stigmates  soient  arrivés  à  maturité,  ils  se 
trouvent  emprisonnés  par  une  rangée  de  poils  qui,  tout  en  leur 
[)ermettant  d'entrer,  les  empêchent  de  sortir.  Touteibis,  au 
bout  de  quelque  temps,  la  maturité  des  stigmates  est  accomplie 
et  chacun  d'eux  distille  une  goutte  de  nectar  pour  consoler 
sans  doute  les  insectes  de  leur  captivité.  Les  anthères  mûris- 
sent alors  et  déversent  leur  pollen,  qui  tombe  sur  les  insectes 
et  adhère  à  toutes  les  parties  de  leur  corps.  En  même  temps, 
les  poils  qui  barraient  leur  chemin  se  dessèchent,  ce  qui  per- 
met aux  insectes  de  sortir  et  d'aller  porter  le  pollen  dont  ils 
sont  couverts  sur  les  stigmates  d'une  autre  plante.  On  trouve 
(juelquefois  plus  de  cent  petites  mouches  à  l'intérieur  d'un 
Arum.  Dans  ce  cas,  il  y  a  évidemment  grand  avantage  poui' 
la  plante  à  ce  que  les  stigmates  ai-rivent  à  maturité  avant  les 
anthères.  » 

Aricyn  crinitam  Ait.  (Dracic/iculus  crinitus  Schott)  est 
une  fort  belle  aroïdée  des  iles  Baléares,  de  la  Sardaigne,  etc. 
La  spathe,  d'un  violet  pourpre,  est  recouverte  intérieurement 
de  poils  visqueux  d'un  poui'pre  foncé;  le  spadice,  qui  a  plus 
d'un  décimètre  de  longueur,  est  garni  de  longs  poils  de  la 
même  couleur.  Cette  belle  coloration  suflîrait  déjà  pour  attirer 
lattention  des  insectes  qui  cherchent  leur  nourriture  au  fond 
de  la  spathe  des  aroïdées.  Mais  celle  de  l'Arum  crinitura 


—     12    — 

ippaïKl  une  oikuir  si  prononcée  de  chair  corrompue  (pie  les 
insectes  qui  pondent  leurs  (t'ufs  sur  les  corps  des  animaux  en 
décomposition  sont  attirés  en  grand  nombre  par  l'odeur  de 
notre  Arum.  J'ai  trouvé  au  fond  de  la  spathe  une  belle  mouche 
aux  reflets  verts  métalliques  (Musca  Cœsar).  qui  était  là 
par  douzaines.  Elle  avait  pondu  ses  œufs  et  de  nombreuses 
petites  larves  ram|)aient  entre  les  poils  visqueux  de  la  spathe. 
Des  mouches  communes  et  même  des  acarides  ou  petits  cirons 
se  trouvaient  en  grand  nombre  au  fond  de  la  spathe  fraîche- 
ment épanouie  de  l'Arum  crinitura. 

Examinons  si  ces  nombreux  j)etits  animaux  se  trouvaient  là 
dans  les  mêmes  conditions  que  les  petites  mouches  dont  parle 
M.  Lubbock. 

L'entrée  et  la  sortie  de  la  prison  ])résentent  d'abord  quel- 
ques différences.  Les  poils  ^IcVArum.  maculatu/ii.  qui  ne  sont 
autre  chose  que  des  étamines  avortées,  sont  dirigés  de  haut  en 
l)as  et  facilitent  ainsi  l'entrée  des  insectes.  Les  organes  sexuels 
avortés  du  spadice  d'Aricm  crinitum.  de  même  que  les 
poils  qui  recouvrent  ce  spadice  jnsquau  sommet,  sont  dirigés 
de  bas  en  haut,  et  sans  présenter  un  grand  obstacle  aux  insectes 
(|ui  veulent  pénétrer  jusqu'au  fond  de  la  spathe,  ils  ne  facili- 
tent certainement  pas  cette  entrée,  preuve  les  mouches  qu'on 
trouve  déjà  prises  et  mortes  entre  les  poils  du  sommet  du 
spadice. 

En  revanche,  les  poils  visqueux  (pii  garnissent  la  surface 
intérieure  de  la  spathe  sont  dirigés  de  haut  en  bas  et  présen- 
tent certainement  un  obstacle  à  la  sortie  pour  les  insectes  qui, 
venant  du  fond  de  la  spathe,  voudraient  franchir  la  partie 
rétrécie  de  cette  dernière  qui  sépare  la  partie  inférieure  du 
spadice  de  la  partie  supérieure.  Delpino  (Ulteriori  Osserva- 
zioni  suUadicogamia  nel  regno  végétale  1875)  range  les  ^r?<?>is 
[)armi  les  plantes  qui  etnprisonnent  les  insectes  exportant  le 
pollen  des  Arums  protogynes  dans  d'autres  fleurs  plus  jeunes. 

En  examinant  sous  le  microscope  les  ovaires  cVArum  crini- 
tura au  moment  où  l'on  trouve  de  nombreuses  mouches  au 
fond  de  la  spathe  épanouie,  on  voit  que  le  stigmate  est  prêt  à 


—     18    — 

recevoir  le  pollen,  et  j'ai  trouvé  à  sa  surface  quelques  grains 
(le  ce  <lernier.  On  y  observe  en  môme  temps  un  grand  noînhre 
(le  cristaux  (i'oxalate  de  calcium. 

Les  étamines,  quoique  les  anthères  au  moment  de  l'ohserN  a- 
tion  n'aient  pas  encore  été  ouvertes,  renfei-maient  du  pollen 
parfaitement  mùr  et  il  suffisait  de  la  moindre  pression  pour  le 
faire  sortir  en  masse  des  anthères. 

Toutes  les  mouches  que  j'ai  trouvées  dans  la  spathe  d'Arum 
crinitum  étaient  mortes.  Sans  vouloir  nier  que  le  pollen  que 
j'ai  trouvé  sur  les  stigmates  ait  été  apporté  par  des  mouches, 
il  me  semble  que  pour  VArum  crinitum  l'exportation  du  pol- 
len par  les  insectes  qui  viennent  du  fond  de  la  spathe  ne  doit 
pas  avoir  une  grande  importance. 

Tout  en  admettant  la  possibilité  que  les  mouches  puissent 
apporter  sur  les  stigmates  du  pollen  d'une  autre  plante,  elles 
peuvent  dans  notre  espèce  porter  du  pollen  des  fleurs  m;iles 
sur  les  fleurs  femelles  de  la  même  spathe,  car  la  fécondation 
des  fleurs  monoïques  par  le  pollen  du  même  individu  ne  pré 
sente  pas  autant  d'inconvénients  que  celle  qui  s'opère  dans 
l'intérieur  d'une  fleur  hermaphrodite.  Mais  il  me  semble 
difficile  d'admettre  que  les  mouches  qui  se  .sont  régalées  du 
nectar  des  stigmates  d'Aru^n  crinitum  exportent  ensuite  dans 
d'autres  spathes  le  pollen  qui  s'est  déversé  sur  elles,  connue 
l'indique  Lubbock.  pour  Ariun  maculatum;  car,  je  le  répète, 
toutes  les  mouches  que  j'ai  trouvées  au  fond  de  la  spathe  étaient 
mortes,  et  certes,  ce  ne  sont  ni  leurs  larves  qui  meurent  bien- 
tôt faute  de  nourriture,  ni  les  acarides  qui  ont  exporté  du 
pollen.  Du  reste,  les  mouches  qui  descendent  au  fond  de  la 
spathe  d'Arum  crinitum  ne  sont  pas  attirées  par  le  nectar  des 
stigmates,  mais  par  l'odeur  de  chair  corrompue  de  la  spathe 
sur  laquelle  elles  pondent  leurs  (pufs,  et,  empêchées  de  sortit 
de  leur  prison  par  les  poils  visqueux  qui  se  trouvent  dirigées 
de  haut  en  bas  à  la  sortie  du  renflement  inférieur  de  la  spathe, 
elles  meurent  bient(")t.  Lorsqu'on  examine  ces  mouches  mortes, 
on  trouve,  après  quelques  jours,  leur  enveloppe  chitineuse; 
les  parties  molles,  albumineuses,  ont  disparu  :  et  ce  n'est  pas  par 


—     14    — 

simple  dessication,  car  l'insecte  se  trouve  sur  une  surface  cou- 
verte de  poils  remplis  de  liquide  et  la  matière  visqueuse  exsu- 
dée recouvre  une  partie  de  la  surface  intérieure  de  la  spathe. 

Ces  poils  sont  remplis  d'un  liquide  coloré  en  rouge  violet  et 
bleu.  Lorsqu'on  traite  le  liquide  violet  ou  bleu  par  de  l'acide 
sulfurique  dilué,  il  prend  une  belle  coloration  d'un  rouge  vif. 
La  matière  colorante  ainsi  rougie  par  un  acide  redevient  vio- 
lette ou  bleue  sous  l'influence  de  l'ammoniaque.  Lorsqu'on 
traite  avec  un  acide  les  poils  qui  renferment  un  liquide  d'un 
rouge  pourpre,  ils  changent  à  peine  de  couleur,  tandis  que, 
avec  l'ammoniaque,  ils  prennent  une  belle  coloration  bleue. 
Les  poils  d'un  rouge  pourpre  qui  recouvrent  la  surface  inté- 
rieure de  la  spathe  d'Arum  crinitum  renferment  fort  proba- 
blement un  acide  qui,  semblable  à  celui  des  poils  de  Drosera, 
peut  contribuer  à  la  transformation  des  matières  azotées  des 
insectes  en  matières  absorbables  par  la  spathe.  Mais  on  m'ob- 
jectera que  la  spathe  d'Arunt  cyinÀtum  avec  sa  belle  couleur 
pourprée  n'est  pas  une  feuille  verte  capable  d'exécuter  un  tra- 
vail d'assimilation.  Lorsqu'on  plonge  cette  spathe  entière  avec 
son  spadice  dans  une  solution  saturée  de  borax,  la  matière 
colorante  diffuse  rapidement  dans  cette  solution  et  au  bout  de 
C[uelques  jours  la  spathe  est  complètement  verte  comme  une 
feuille  ordinaire. 

Tout  en  admettant  la  possibilité  du  transport  du  pollen  par 
les  mouches  dans  VArum  crinitum,  surtout  directement  des 
étamines,  soit  sur  les  stigmates  d'une  autre  plante,  soit  sur 
ceux  du  même  individu,  il  me  semble  que  ces  insectes  avec 
leurs  larves  jouent  encore  un  autre  rôle  dans  la  vie  de  cette 
plante,  en  fournissant  à  la  grande  feuille  verte,  qui  assimile 
parfaitement  comme  une  autre  feuille,  une  quantité  considé- 
rable de  matières  azotées. 

Ainsi  le  nom  donné  à  cette  plante  par  Linné  (ilias.  Arum 
muscivorum,  avait  bien  sa  raison  d'être.  Ajoutons  ici  en  ter- 
minant qu'au-dessus  des  étamines  fertiles  on  trouve  toutes  les 
transitions  entre  les  étamines  et  de  simples  poils.  Cependant, 
ces  soi-disant  poils  présentent  une  structure  bien  différente  des 


—     15    — 

poils  proprement  dits.  Ils  sont  formés  d'un  tissu  cpidermique. 
d'un  parenchyme  et  d'un  cordon  vasculaire  axial  composé  de 
trachéïdes.  Les  étamines  ainsi  transformées  me  paraissent  jouer 
le  rôle  d'organes  glanduleux  semblables  aux  étamines  avortées 
du  Parnassia  jiahistris.  La  présence  de  nombreuses  bactéries 
sur  les  mouches  prises  et  mortes  entre  les  poils  du  spadice 
iVArum  crinitum  nous  indique  qu'il  s'agit  ici  d'une  simple 
putréfaction  des  matières  albumineuses  de  l'insecte.  Au-dessous 
des  étamines  fertiles  on  trouve  encore  des  étamines  avortées. 
Entre  les  étamines  et  les  pistils  se  trouvent  six  gros  poils  ou 
appendices  entre  lesquels  on  observe  des  ovaires  plus  ou  moins 
avortés,  allongés.  Ces  derniers  poils  résultent  évidemment  d<> 
l'avortement  des  ovaires. 

Th.  ScHNETZLER,  professcur. 


SUR  UNE  NOUVELLE  ESPECE  DE  VERONfCA 

par  M.  To-wnsend  *. 


J'ai  récemment  découvert  une  nouvelle  espèce  de  Veronica, 
qui  a  été  probablement  jusqu'ici  confondue  avec  le  Veronica 
hellidioides  L.,  mais  qui  me  semble  en  être  très-distincte  ;  car 
les  caractères  qui  différencient  l'une  de  l'autre  ces  deux  i)lan- 
tes  sont  fort  nombreux. 

La  Société  voudra  bien  me  permettre  de  placer  d'abord  sous 
ses  yeux  la  diafiiiose  du  Veronica  hellidioides  h.  et  celle  de 
la  plante  nouvelle,  suivie  d'une  description  étendue  de  cette 
dernière,  pour  laquelle  je  propose  le  nom  de  Veronica  li la- 
ciiia. 

Veronica  hellidioides  L.  Sp.  édit.  2,  p.  15,  n°  1  i  et  herh.l 
Herh.;  Richt.  Codex  linnœanus,  n**  77,  p.  27. 

Foliis  obovatis  cuneatis  obtusissimis  superne  minute  subcre- 
natis,  inferioribus  majoribus  subrosulatis ,  pilis  glandulosis 
eglandulosisque  intermixtis  aut  totis  eglandulosis,  foliis  caii- 
linis  oppositis  3  paribus  remotis  obovatis  cuneatis,  racemo  ter- 
minali  glanduloso- villoso  ;  calycis  laciniis  4  subaequalibus 
oblongis  sub  apice  intus  glanduloso- villosis;  corollae  limbo  lu- 
ride  cieruleo  quadriddo ,  laciniis  subrotundis  integerrimis; 
stylo  tereti  ;  ovario  non  sulcato  ;  capsula  obovato-rotunda  stepe 
emarginata.  Perennis.  —  In  graminosis  AI()ium.  Jul.-Aiig.  An- 
llieraî  pallide  purpnre<e,  Stolones  tenues. 

Veronica  lilacina.,  sp.  nov. 


'  Cet  article  a  paru  dans  les  Bulletins  de  la  Socléld  botanique  de 
France,  t.  XXV,  1S78,  et  c'est  avec  l'autorisation  de  l'auteur  que  nous  le 
reproduisons,  comme  contenant  la  descripliou  d'une  nouvelle  espèce  de 
Veronica  du  Valais. 


—    17    — 

Tota  planta  pilis  articulatis  glanduloso-villosa  ;  Ibliis  ellip- 
tico-ol)lonii;is  obtasis  iiTCi^uIariter  serratis,  inferioribus  niajo- 
lihus  sul)rosulatis.  l'oliis  caulinis  oppositis  3-4  parilius  remolis 
(•lliplic()-()l)loiigis,  siiperiorihiis  bracteilDriuibus,  raceino  ternii- 
nali:  calice  inequaliter  4-0  partito,  laciniis  elliptico-oblongis 
vel  b'nearibus  intus  glabris  ;  corolUv  limbo  quadri-vel  cpiinque- 
iido,  pallide  roseo-violaceo.  laciniis  ovatis  einarginatis,  vel 
erosis;  stylo  ad  basin  lateraliter  compresse  ;  ovario  sulcato; 
capsula  oblonga  vel  ovato-oblonga  truncata  emarginata.  Pere- 
nis.  —  In  graniinosis  dinnosis  siccioril)us  alpiuin,  ineunte 
Jidio.  Bel-Alp  et  Riederhorn.  dans  le  canton  du  Valais;  Daii- 
[)hiné'?;  Cambredases^  clc,  dans  les  Pyrénées.  — Anthera" 
.dha'.  Stolones  grandes,  dense  foliati.  Color  coroll;e  exsiccata; 
atropurpureus. 

Le  rhizome  est  couché,  radicant,  assez  épais,  rameux,  cou- 
vert d'anneaux  relevés  produits  par  les  restes  des  t'euilles  flé- 
tries ;  les  rameaux  sont  feuilles,  se  terminant  en  rosette  lâche, 
souvent  stérile  ;  l'axe  des  rosettes  fertiles  devient  arqué-ascen- 
dant, puis  dressé,  forniant  une  tige  cylindrique  de  lo  à  'ia  cen- 
tifuètres.  plus  épaisse  dans  sa  partie  supérieure,  portant  eM\i- 
ron  trois  paires  de  feuilles  qui  sont  beaucoup  plus  courtes  que 
les  entre-na'uds,  et  se  terminant  en  grappe  dressée  courte  et 
serrée.  Des  aisselles  des  feuilles  radicales  naissent  des  stolons 
(jets  rampants)  très-feuillés,  qui  atteignent  une  longueur  de  'À 
il  7  centimèti'es.  Avant  que  les  capsules  aient  mûri,  ces  jets 
s'allongent  pendant  l'été  et  l'autonme,  et  avant  l'été  suivant 
la  plupart  des  feuilles  ont  péri,  à  l'exception  de  celles  de  la 
losette  terminale,  de  l'axe  de  laquelle  s'élève  la  tige  florale. 
[^es  entre-nœuds  des  feuilles  du  rhizome  sont  très-courts.  Les 
feuilles  sont  sessiles,  opposées,  un  peu  connées,  oI)longues. 
obtuses,  un  peu  rétrécies  en  bas,  la  moitié  ou  les  deux  tiers 
supérieurs  inégalement  dentés  en  scie.  Elles  sont  environ  deux 
fois  et  demie  plus  longues  que  larges,  ondulées  et  creusées  en 
gouttière.  Les  feuilles  inférieures  de  la  tige  florale  sont  pres- 
que .semblabl(>s  ;i  celles  du  rhizome:  les  feuilles  mo\ennes  sont 
plus  petites,   olilougues  ou   olilongues-lancéolées;   \vs   j'euilles 


—     18    — 

supérieures  sont  encore  plus  petites,  plus  étroites,  et  bractéi- 
fornies.  La  i^rappe,  d'abord  courte,  s'alloni^e  pendant  la  florai- 
son, et  chaque  Heur  est  pourvue  dune  liractée  elliptique-oblon- 
i^ue,  spatulée,  {)resque  deux  fois  plus  longue  que  le  pédicelle 
de  la  fleur  et  toujours  plus  longue  que  celui  du  fruit.  Les  fleurs 
sont  opposées  ou  imparfaitement  verticillées,  les  pédicelles 
courts,  courbés  en  dehors  pendant  la  floraison,  enfin  dressés. 
Le  calice  est  plus  long  que  les  pédicelles  ;  les  divisions  sont  au 
nondii-e  de  quatre  à  sept,  dont  lune  est  souvent  rudimentaire. 
les  autres  sont  elliptiques,  elliptiques-linéaires  ou  linéaires, 
obtuses,  glabres  en  dedans,  dressées  après  la  floraison.  La  co- 
rolle est  environ  deux  fois  plus  longue  que  le  calice,  d'un  lilas 
pâle,  teintée  de  rouge,  la  gorge  blanche  ;  les  divisions  de  la 
corolle  sont  au  nombre  de  quatre,  souvent  de  cinq  et  même  de 
six,  la  division  suj)érieure  est  un  peu  rétrécie  à  son  extrémité  : 
toutes  les  divisions  sont  plus  ou  moins  échancrées  ou  denticu- 
lées.  Les  anthères  sont  ovales-cordiformes,  d'un  blanc  éclatant, 
un  peu  plus  courtes  ({ueleslvle.  Lest)  le  est  long,  cylindri- 
que, latéralement  comprimé  au-dessus  de  l'ovaire,  et  quand  la 
corolle  vient  de  tomber,  il  se  montre  plus  long  de  moitié  que 
le  calice.  Le  stigmate  est  pourpre.  L'ovaireest  couvert  de  poils 
glanduleux,  appliqués  les  uns  sur  les  autres  dans  ses  trois 
quarts  supérieurs  ;  il  est  parcouru  sur  chaque  côté  par  un  sil- 
lon étroit  perpendiculaire.  La  capsule  est  ovale  ou  ovale-ellip- 
tique, tronquée,  le  plus  souvent  éniarginée,  plus  longue  que 
large  du  tiers  de  sa  longueur,  et  presque  deux  fois  plus  longue 
que  le  calice;  elle  est  renflée,  mais  un  peu  comprimée  latéra- 
lement et  en  dessus,  marquée  d'un  sillon  profond  sur  chaque 
face,  et  couverte  de  poils  glanduleux  (pii  diminuent  en  lon- 
gueur de  haut  en  bas.  Les  graines  sont  nombreuses,  suborbi- 
culaires,  fauves,  ou  concaves-convexes,  très-minces,  d'un  jaune 
terne  très-pàle.  La  plante  est  vivace. 

Toute  la  plante  est  couverte  de  poils  courts,  articulés  et  glan- 
duleux. Elle  fleurit  depuis  le  commencement  jusqu'au  milieu 
de  juillet. 

Les  stolons  sont  robustes,  et  ils  portent  des  feuilles  grandes 


—    19    — 

et  nombrouses  avant  que  le  fruit  soit  mùr.  La  préfoliaison  des 
feuilles  est  visiblement  demi-équitante.  L'axe  de  la  rosette  du 
stolon  et  niènie  les  feuilles  sont  dirigés  horizontalement.  Les 
lernn'naisons  des  segments  du  calice  et  des  dents  des  feuilles 
sont  distinctement  jaunes  et  calleuses  (ces  callosités  ,  bien 
(|u'elles  existent  dans  le  V.  hcllidioides,  n'y  sont  pas  si  pro- 
noncées). La  couleur  des  feuilles  est  d'un  vert  jaune  un  peu 
pâle.  La  plante  se  trouve  assez  al)ondanunent  sur  le  Bel-AIp, 
dans  le  canton  du  Valais.  Elle  habite  les  coteaux  qui  sont  secs, 
boisés  et  exposés  au  soleil,  à  une  altitude  de  19iO  à  2300  mè- 
tres, où  elle  se  trouve  associée  à  Arctostaj^hi/los  alpina.  Vac- 
cinium  Mi/rtillus  et  Uva-ursi,  Lu~-ula  latea,  etc.  Je  l'ai 
trouvée  aussi  au  somniet  du  Riederhorn,  ((ui  s'élève  à  cnNiroii 
2410  mètres,  vis-à-vis  du  Bel-AIp,  mais  à  l'est  du  glacier  d'A- 
letsch. 

Il  me  reste  maintenant  à  indiquer,  au  moyen  d'une  compa- 
raison plus  étendue,  en  quoi  T.  bellidioides  diflère  de  T.  lila- 
cina. 

V.  hellidioides  est  ordinairement  plus  petit,  avec  la  tige 
plus  grêle,  les  feuilles  plus  petites,  les  capsules  plus  grandes 
et  d'une  forme  différente.  Les  feuilles  sont  moins  dentées  ;  celles 
de  la  tige  sont  plus  courtes,  obovales-cunéiformes,  le  plus  sou- 
vent tronquées,  entières  ou  faiblement  crénelées-dentées  ;  les 
poils  des  feuilles  ne  sont  pas  tous  glanduleux,  car  il  existe 
toujours  des  poils  sans  glandes,  et  il  arrive  souvent  que  les 
poils  sont  tous  sans  glandes.  Les  divisions  du  calice  sont  plus 
larges,  subégales,  au  nombre  de  quatre,  et  il  existe  des  poils 
glanduleux  sur  la  partie  supérieure  et  intérieure  des  divisions. 
Les  divisions  de  la  corolle  sont  plus  larges,  suborbiculaires  ; 
la  couleur  de  la  fleur  est  bleu  foncé.  Les  étamines  sont  d'un 
pourpre  pâle.  Le  style  est  plus  court  que  les  étamines,  et  ordi- 
nairement il  ne  dépasse  pas  les  divisions  du  calice  au  moment 
où  la  corolle  vient  de  tomber.  La  grappe  est  plus  lâche  ;  les 
lleurs  sont  pour  la  plupart  solitaires  et  opposées,  la  première 
paire  souvent  écartée  des  fleurs  supérieures;  les  bractées  sont 
souvent  plus  courtes  que  les  pédicelles.  Le  calice  est  courbé  en 


-    20    - 

dehors  sur  le  fruit.  L'ovaire  n'est  pas  sillonné.  La  capsule  est 
obovale-orbiculaire,  plus  ou  moins  rétrécie  du  bas  :  les  poils 
sur  les  capsules  sont  plus  longs  et  plus  égaux.  Les  graines  sont 
plus  grandes.  Les  jeunes  stolons  s  )nt  plus  petits,  avec  les  feuil- 
les plus  })etites,  moins  nombreuses,  plus  en  rosette  et  plus 
dressées.  Dans  la  préfoliaison,  les  bords  d'une  feuille  sont  sim- 
[)len)ent  appliqués  aux:  bords  de  la  feuille  opposée.  Sur  quel- 
ques centaines  de  plantes  que  j'ai  examinées,  je  n'ai  trouvé 
que  deux  ou  trois  exemplaires  qui  n'avaient  aucune  apparence 
de  demi-équitation.  En  tout  cas  on  devrait  examinei'  les  feuilles 
dans  leur  première  jeunesse.  Bien  qu'on  trouve  cette  plante- 
dans  la  zone  des  Buissons,  elle  embrasse  une  aire  bien  plus 
grande,  et  s'élève  jusqu'à  ^7^0  mètres. 

Je  n'ai  pu  trouver,  ni  dans  les  Flores  générales,  ni  dans  les 
Flores  locales,  aucune  description  qui  donne  à  croire  que  les 
botanistes  aient  reconnu  deux  formes  de  Veronica  hellnUoi- 
(les  L. 

Il  n'existe  qu'un  exemplaire  de  Veronica  bellidioidcs  dans 
riierbier  de  Linné.  Sous  l'exemplaire  se  trouve,  de  l'écriture^ 
même  de  Linné,  le  mot  «  Allione  »,  et  au  bas  de  la  feuille. 
«  bellidioides  M  »  delà  même  écriture.  La  plante  est  un  vrai 
«  hellidioides  ». 

Le  texte  de  Linné  dans  le  Codex  hntanicus  Linnœanns  de 
Richter  (p.  27),  me  semble  favoriser  l'opinion  qu'il  ne  connais- 
sait pas  la  plante  que  je  nomme  Veronica  Ulaclaa.  Les  mots 
«  foliis...  crenat'ts  »  et  ceux  de  Haller,  «  foliis  ovatis  subas- 
peris  »,  qui  sont  cités  par  Linné,  donnent  à  croire  que  c'était 
la  plante  la  plus  répandue  et  (|ue  je  décris  comme  Veronica 
bellidioides.,  que  Linné  avait  en  vue  ;  de  plus,  dans  la  des- 
cription originale  de  Haller.  se  trouvent  les  mots  :  «  Flores... 
colore  cœruleo...  fructus...  maxinius  »,  mots  qui  se  rappor- 
tent à  Veronica  bellidioides.,  et  non  pas  à  Veronica  lilacina. 
Gaudin,  dans  la  Flore  Ilelv..,  t.  I,  p.  Wï.  dit  :  «  In  montibus 
valesiacis  »,  mais  sa  desci'iption  est  celle  du  T'.  bellidioides  *^l 
non  pas  du  V.  lilacina;  le  V.  bellidioides  se  trouve  en  abon- 
dance dans  le  canton  du  Valais.    Villars,  dans  son  Hisf.  des 


—    31     — 

pi.  de  Daiiph.  (t.  II.  p.  11),  dit  de  V.  bellidioides  (.[xxellc  se 
termine  par  un  épi  de  fi,eurs  rougeâtres,  rajoprochées,  obs- 
cures,  assez  petiies,  an.cquelles  succèdent  autant  de  capsu- 
les velues  plus  allont/ées  dans  cette  espèce.  Dans  cette  des- 
cription, les  mois  fleurs  rougeâtres  et  capsules  allongées  s'ap- 
pliquent avec  beaucoup  plus  d'exactitude  au  V.  lilacina  (:\u'nu 
r.  bellidioides.  Serait-il  possible  que  le  V.  bellidioides  L.  fût 
remplacé  dans  le  Dauphiné  par  le  F.  lilacina,  et  que  Villars 
n'eût  connu  que  cette  forme? 

•J'ai  consulté  l'herbier  de  Kevv,  et,  parmi  les  nombreux 
exemplaires  qui  portent  le  nom  de  V.  bellidioides  dans  cet 
herbier,  je  trouve  plusieui's  exemplaires  de  T'.  lilacina.  Je 
trouve  deux  exemplaires  dans  l'herbier  Bentham,  l'un  avec 
une  étiquette  de  l'écriture  de  M.  Bentham,  ainsi  conçu  :  «  Ve- 
ronica  bellidioides,  Gambredases.  )]().  (î.  26(1105)»,  et  le  se- 
cond, d'une  autre  écriture,  ainsi  conçu  :  «  V.  bellidioides. 
Gambredases.  Arn.  et  Benth.  (1105)».  Ge  dernier  exemplaire 
était  autrefois  dans  l'herliiei-  de  sir  J.  Hooker:  il  est  probable 
que  ces  exemplaires  viennent  tous  les  deux  de  la  même  sta- 
tion et  de  la  iuènie  source,  et  (jue  le  second  fut  donné  à  sir  J. 
Hooker  par  M.  Arnott,  cjui  a  accompaj^né  M.  Bentham  dans  son 
voyage  dans  les  P\  rénées  en  18^0.  Dans  le  Cat.  des  pi.  indig. 
des  Pyr.^  etc.,  publié  par  M.  Bentham,  il  n'existe  que  le  nom 
de  V.  bellidioides..  sans  station  désignée  pour  la  plante.  Enfin, 
dans  l'herbier  même  de  Bentham,  il  y  a  encore  quatre  exem- 
plaires du  V.  lilacina.,  dont  trois  sont  du  Pic  du  Midi.,  15-7-59, 
et  un  du  port  de  PaiUières,  20-7-25  (1376). 

Dans  Iherbier  de  J.  Gay  à  Kew  se  trouvent  en  manuscrit, 
de  sa  propre  écriture,  des  indications  très-intéressantes  sur  le 
V.  bellidioides,  mais  il  n'y  a  rien  qui  montre  ((ue  M.  J.  Ga) 
connût  le  Veronica  lilacina.  Tous  les  exemplaires  de  son  her- 
bier sont  du  Veronica  bellidioides. 

M.  J.  Gay  écrit  :  «  Le  Veronica  bellidioides  esiU\'S-\'é\icini\n 
dans  toute  la  chaîne  des  Alpes ,  et  sur  les  deux  versants, 
flepuis  Nice  jusqu'à  la  Styrie. 

"  Ainsi  que  dans  les  Pyrénées,  au  sonnnet  de  Gomalade, 


—    22    — 

près  Pffits  de  Mollo  (XdUirl!).  entre  le  port  d  Uo  elEsquierry  !. 
au  pic  du  Midi  de  Bigorre  (Des  Moul.),  au  cirque  de  Gavfirnie 
(Des  Moul.),  sans  compter  plusieurs  autres  localités  indiquées 
par  Lapeyrouse. 

»  Se  retrouve  très-loin  de  la  chaîne  des  Alpes  et  des  Pj  ré- 
nées :  1°  sur  le  Schneekopf,  montagne  du  Riesengel)irge,  (|ui 
s'élève  à  4500  pieds  et  plus  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  (d'a- 
près toutes  les  Mores  de  Silésie  et  de  Bohème)  ;  'i^  dans  les  i)ics 
de  la  Macédoine  et  de  la  Thrace  (Griseb.,  Spicil...  75,  70,  127)  : 
oo  dans  les  montagnes  du  Banat  (Roch.  PL  Banat.  rar,, 
p.  ()7)  ; 

«<  Manque  dans  tout  le  reste  du  monde,  notamment  en  Espa- 
gne, dans  l'Apennin,  en  Sicile,  en  Sardaigne  et  en  Corse,  en 
Grèce,  en  Dalmatie,  dans  la  Carniole,  dans  les  Carpathes,  au 
mont  Baido,  dans  les  montagnes  de  la  P^orét-Noire,  dans  les 
Vosges,  dans  le  Jura,  dans  les  montagnes  du  plateau  central  de 
la  France,  en  Laj)onie,  dans  le  Caucase  et  dans  tout  l'empire 
russe,  tant  européen  qu'asiatique 

»  La  grappe  terminale  et  la  nature  des  poils  des  feuilles 
(composés  de  trois  ou  quatre  cellules,  non  de  cinq,  six  ou  sept) 
distinguent  le  F.  hellidioides  du  V.  aphylla^  avec  lequel 
Vaillant  l'a  confondu  dans  son  herbier.  3  septembre  1848.  » 

Il  en  existe  aussi  dans  l'herbier  de  Kew  deux  exemplaires 
étiquetés,  «  Veronica  hellidifolia  L.,  Juin,  au-dessus  de  Ba- 
gnères,  Pyrénées  »  ;  tous  deux  appartiennent  au  V.  lilacina. 
Il  y  a  aussi  un  exemplaire  de  V.  lilacina  parmi  plusieurs  de 
V.  hellidioides  collés  sur  une  feuille  de  papier  qui  vient  de 
l'herbier  de  Sir  Jos.  Banks  à  Kew. 

M.  le  professeur  C.  C.  Babington  a  eu  l'obligeance  de  cher- 
cher dans  l'herbier  de  Cambridge,  où  il  a  trouvé  deux  exem- 
plaires qui  sont  probablement  le  V.  lilacina,  l'un  dans  les 
plantes  pyrénéennes  de  Spruce,  «  Esquierry.  3  sept.  1848  »: 
l'autre,  un  exemplaire  très-pauvre,  dans  l'herbier  de  Léman, 
provenant  du  «  Galibier,  Dauphiné,  Aug.  40.  S.  Haden  ». 

La  planche  de  Reichenbach,  dans  ses  Icon.  FI.  gerni.  et 
helv.  tab.  MDCCXVI.   IV  et  V.  représente  sans  doute  le  V. 


8. 


Veronica   bellidioides   L.et  Veronica    lilacina   (Townsend) 


—    28    — 

helliflioidcsL.  L;i  tnl).  2Adii  F/ora  silesiaca  de  A. .].  Krocker. 
Vratislnviri' ,  1787,  représente  niissi  le  T'.  hellidioides  L. 
Quant  aux  planches  de  Haller  et  de  Sturni,  je  n'en  puis  parler 
avec  certitude  :  il  est  possible  que  les  artistes  aient  eu  sous 
les  yeux  les  deux  espèces. 

Je  communiquerai  avec  grand  plaisir  des  exemplaires  de 
V.  lilacina  aux  botanistes  qui  désireront  les  posséder,  s'ils 
veulent  bien  m'écrire  ii  mon  adresse  :  F.  Townsend  Esq.,  Ho- 
nington  Hall.  Shipston  on  Slour.  Angleterre. 

Ex'plication  des  fgures  de  la  iilancho. 


V\^.  1.   Veronica  lilacina  Nob.  —  Plante  de  grandeur  naUirelle. 

Fig.  "l.  La  môme,  en  fruits. 

Fig.  3.    Veronica  hellidioides  L.  —  En  fruits. 

Fig.  4  et  5.  Calice. 

Fig.  6.  Corolle. 

Fig.  7.  Capsules  du  Y.  lilacina. 

Hg.  8.  Calice. 

Fig.  9.  Corolle. 

l'ig.  10.  Ca|)sules  du    V.  hellidioides. 

Fig.  \\  et  M.  Rejets  rampants  du  mênne. 

Fig.  1.3.  Rejet  rampant  du  V.  lilacina. 

Fig.  14  et  15.   lîourgeons  des  rejets  rampants  du    Y.   hellidioides, 

grossis  20  fois. 
Fig.  10  et  17.  Bourgeons  des  rejets  du   Y.  lilacina,  grossis  20  fois. 


—    26    — 

vallée  est  aussi  fermée  du  côlé  de  l'OuesL  et  n'a  de  coinimini- 
cation  avec  le  bassin  du  lac  de  Genève  que  par  une  espèce  de 
iiorae  se  dirigeant  en  anele  droit  du  côté  Nord-Ouest,  entre  la 
Uent  de  Morcles  et  la  Dent  du  Midi.  —  Le  Valais  possède  ainsi 
un  climat  et  une  flore  caractéristiques,  différant  complètement 
de  ceux  des  environs  du  lac  Léman  et  encore  plus  de  ceux  du 
nord  de  la  Suisse. 

Le  bois  de  Finges  et  le  cône  de  l'IIlgraben  forment  dans  ce 
bassin  au-dessus  de  Sierre  une  ligne  tranchée  entre  la  partie 
inférieure  plus  chaude  et  la  partie  supérieure  plus  froide.  — 
Nous  ne  nous  occuperons  que  de  la  première.  Les  matériaux 
me  manquent  pour  pouvoir  indiquer  la  température  annuelle 
moyenne  de  Sierre;  on  n'a  pas  fait  d'observations  suivies  et 
les  miennes  propres  ne  forment  pas  une  série  régulière  et  ne 
serviront  qu'à  expliquer  quelques  faits  particuliers.  — Je  prends 
donc  pour  base  les  obsei'vations  très-exactes  de  la  station  de 
Sion,  éloignée  de  Sierre  de  3  lieues  seulement.  L'altitude  de  Sion 
est  de  536  mètres,  celle  de  Sierre  de  552  mèties,  une  différence 
très-peu  sensible.  Je  fais  suivre  les  indications  sur  la  tempéra- 
ture annuelle  des  saisons  et  des  mois  en  comparaison  de  celles 
de  Montreux.  en  degrés  centigrades. 

Moyenne.    Hiver.    Priiit.       Eté.     Autoinne.  Maxim.  Minimum. 
Sion.  10,61        1,2         11,2       19,3         10,5         32,1       —10,2 

Montreus.         10,45       2,41       10,4       18,69       10,65       29,7       —    8,7 

Dec.     Janv.Fév. Mars. Avril.  Mai.  Juin.   Juill.  Août.  Sept.    Oct.  Nov. 
Sion.  1,2   —0,8    3,2    5,3    11,7    16,5    18,4    20,9    18,7     17       10,3    4,3 

Montreux.     2,5         0,8    3,8    5       10,6    15,5   17,8    19,9    18,2    16,3    10,4    5,1 

La  quantité  de  pluie  tombée  est  à  Sion  de  74cm,  donc  beau- 
coup inférieure  à  celle  de  Montreux,  'l^Sc".  Cette  minime  quan- 
tité de  pluie  dans  une  vallée  enclavée  dans  les  montagnes 
indique  à  elle  seule  un  climat  particulier.  Il  faut  y  ajouter  la 
distribution  de  cette  pluie  qui  diflère  de  toutes  les  autres  con- 
trées de  la  Suisse,  sauf  le  canton  du  Tes.sin.  —  Partout  la  pluie 
est  plus  fréquente  en  été  ;  à  Sion  en  été  26  %,  vers  l'automne 
27  o/p.  A  cette  circonstance  correspond  le  nombre  de  jours 
sereins:  comparé  même  au  Tessin,  le  Valais  possède  un  ciel 
plus  serein.  En  1874,  Lugano  notait  L39  jours  parfaitement 


—    27    — 

sereins,  le  Valais  145.  Les  mois  les  plus  délavorables  soiil  ici 
décemiire  et  mai,  à  Lugano  décembre  et  juin.  —  Sous  le  ra|)- 
port  des  nuages,  Sion  et  Lugano  accusaient  en  1871  leschilïVes 
suivants  : 

Moyenne. Ut'c.  Juiiv.    Fév.  Mars.  Avril.  Mai.  Juin.  Juill.  Août.  Sept.  Oct.   Nov. 

Sion.  4,3        2,4     5,0     .'^,4     3.2     5,8     3,4     6,0     3,8     3,7     4,5     4,7     6,3 

Lugano.        4,4        2,0     7         2,3     4,0     4,3     3.7     5,6     3,8     4         4,9     4,7     6.05 

Les  l)rouilIards  proprement  dits  sont  très-rares,  les  vents 
n'y  ont  nulle  part  un  accès  direct:  la  vallée,  protégée  par  des 
remparts  naturels,  est  tout  à  fait  à  l'abri  des  vents  du  Nord  et 
de  l'Ouest.  Tous  les  vents,  tant  ceux  de  l'Ouest  et  du  Sud-Ouest 
f|ui  balaient  le  lac  de  Genève,  que  ceux  du  Nord  et  Nord-Ouest 
passant  le  Jorat,  s'engouffrent  dans  la  gorge  de  Saint-Maurice 
à  Martienv  et  .soufflent  dans  la  direction  Sud-Ouest  dans  la 
vallée  du  Rhône.  Ce  vent  se  fait  presque  constamment  sentir, 
surtout  dans  la  partie  inférieure  jusqu'à  Sion,  et  provoque  le 
phénomène  qui  aura  surpris  maint  voyageur,  que  tous  les 
arbres  qui  longent  le  chemin  de  fer  entre  Martigny  et  Sion  ont 
une  direction  Sud-Ouest  et  penchent  leurs  branches  contre  le 
cours  du  Rhône.  —  Le  fœhn,  le  vent  chaud  du  Sahara,  le 
sirocco  du  Valais,  fait  seul  exception.  Il  se  précipite  par  la  plus 
large  et  plus  basse  coupure  du  col  tlu  Simplon  dans  la  vallée, 
et  souffle,  souvent  avec  impétuosité,  dans  la  direction  Nord- 
Ouest. 

En  résumant  ce  que  nous  venons  de  dire,  nous  pouvons 
admettre  que  le  Valais  possède  un  climat  relativement  doux, 
sec  et  à  forte  insolation,  en  adoptant  spécialement  celui  du 
centre,  à  Sion,  comme  type. 

La  température  de  l'automne  est  la  même  qu'à  Montreux  : 
celle  de  l'hiver  est  un  peu  plus  basse;  en  mars  elle  s'élève  plus 
rapidement;  le  printemps  qui,  à  Montreux,  selon  M.  Christ, 
laisse  percer,  à  un  degré  modéré,  il  est  vrai,  l'àpreté  de  la 
nature  cisalpine,  est  plus  chaud,  ainsi  que  l'été.  —  Avec  une 
température  moyenne  de  10,6°  et  une  altitude  de  la  vallée  de 
533  mètres,  l'atmosphère  doit  nécessairement  être  plus  pure  et 
plus  fortifiante. 


—    28    — 

L;i  liaute  température  s'explique  suffisamment  par  la  confi- 
i^'uration  de  la  vallée.  Le  versant  nord,  surtout  les  rochers  nus. 
escarpés  et  perpendiculaires,  s'échauffent  sous  l'action  de  l'in- 
solation et  d'un  ciel  rarement  couNcrt,  et  deviennent  de  véri- 
tables collecteurs  de  chaleur,  d'autant  plus  que  les  vents  per- 
çants et  glacés  n'ont  pas  d'accès.  M.  le  chanoine  Rion  fut  le  pre- 
mier qui  donna  cette  explication  judicieuse  du  grand  nombre 
de  jours  sereins  et  de  la  grande  sécheresse.  Les  couches  d'air 
réchauffées  dans  la  vallée  montent  vers  les  hauteurs,  entraî- 
nant avec  elles  les  vapeurs  d'eau  dont  elles  se  déchargent 
dans  les  régions  plus  fi'oides  sous  forme  de  pluie  et  de  brouil- 
lards qui  enveloppent  les  cimes  des  montagnes,  tandis  qu'elles 
sont  remplacées  par  des  couches  refroidies  et  séchées  descen- 
dant des  hauteurs  ;  il  s'établit  ainsi  une  circulation  permanente. 

Une  autre  cause  qui  provoque  si  souvent  la  pluie  fait  encore 
défaut  :  ce  sont  les  courants  d'air  froid  à  travers  des  couches 
chaudes,  saturées  de  vapeurs,  et  vice-versa.  Car  tous  les  vents 
ont  la  même  direction  et.  tout  en  se  déchargeant  de  leur  con- 
tenu deau  de  l;i  manière  mentionnée,  les  \ents  humides  ont 
encore  le  privilège  d'arrêter  les  nuages  reposant  dans  le  Haut- 
Valais.  Ce  fait  est  démontré  en  sens  inverse  par  le  f(i?hn.  Cha- 
rrue fois  que  celui-ci  cesse,  le  ciel,  de  limpide  (|u'il  était,  se 
couvre  d'épais  nuages,  et  le  vent  d'en-bas  venant  à  soutUerdès 
que  le  fœhn  cesse,  la  pluie  toml)e  en  abondance,  mais  pas  long- 
temps. Nous  avons  ainsi  souvent  l'occasion  d'observer  en  été. 
que,  tandis  que  le  Haut-Valais  est  couvert,  pendant  plusieurs 
jours,  d'épais  nuages,  que  la  pluie  ne  cesse  de  tomber  depuis 
le  lac  de  Genève  jusqu'au-delà  de  Saint-Maurice,  et  que  le  vent 
chasse  continuellement  dans  la  vallée  de  gros  nuages  qui 
côtoient  les  flancs  des  montagnes,  le  ciel  nous  sourit  avec  son 
plus  beau  bleu.  Le  même  fait  se  répète  encore  avec  les  orages 
si  fréquents  des  montagnes  bernoises:  ils  sont  là  menaçant 
au-dessus  des  cimes  altières.  nous  en  poursuivons  le  chemin, 
entendons  les  décharges  électriques  et  le  roulement  du  tonnerre, 
et  dans  notre  vallée  le  soleil  ne  cesse  de  nous  inonder  de  ses 
rayons  vivifiants. 


—    29    — 

Le  clitiiat  tout  particulier  du  Vnlais  crée  une  (lore  particu- 
lière aussi.  M.  II.  Christ  la  iléciit  d'une  main  de  maître  dans 
son  récent  ouvrage  sur  la  vie  végétale  de  la  Suisse.  Sans  être 
précisément  un  botaniste,  chacun  lira  avec  le  plus  grand  intérêt 
les  livraisons  (pii  ont  paru  jusqu'à  présent  de  ce  livre  attrayant 
et  instriictii'.  —  Je  me  ])ermets  d'y  puiser  quelcpies  passages. 
M.  Christ  dépeint  d'abord  la  flore  de  la  mer  Méditerranée,  de  la 
zone  riveraine  de  Gènes  aux  Pyrénées  et  à  la  Provence.  Celle-ci 
monte  le  courant  du  Rhône,  en  s'afraiblissant  toujours,  [lour 
venii"  s'éteindre  au  Fort  de  l'Ecluse.  —  k  Dès  que  nous  attei- 
gnons le  magnifique  Léman,  dit  l'auteur  cité,  nous  louions  une 
flore  plus  froide,  moins  caractérisée:  les  rives  du  lac  noU'renl 
plus  que  des  vestiges  des  espèces  de  la  zone  méridionale.  (>> 
n'est  qu'en  remontant  le  cours  de  ce  beau  Rhône,  jeune  el. 
impétueux,  dans  le  canton  du  Valais,  que  nous  rencontrons  de 
nouveau  les  plantes  méridionales  que  nous  avons  quittées  au 
Fort  de  l'Ecluse  :  Rhus  eotinus^  Crupina,  Acer  opulifoliurn^ 
RuscuS;  Ononis  natrix  et  Columnœ,  Coronilla  mininia  ; 
oui,  nous  trouvons  au  centre  de  la  vallée,  à  Sion,  des  espèces 
qui  allèctionnent  les  pays  les  plus  chauds,  et  les  Opuntia,  les 
amandiers  et  les  grenadiers  croissent  à  l'état  sauvage  sur  les 
flancs  des  rochers.  La  sabine  odoi'iférante,  les  artemisia,  les 
légumineux  arbustiformes  à  fleurs  dorées  (Ononis  nairix, 
Colutea)  sont  autant  de  témoins  d'une  végétation  méridio- 
nale. » 

La  végétation  de  la  vallée,  enrichie  de  types  provenant  de 
la  llore  du  bassin  rhodanique  français,  prête  au  cantnn  du 
V'alais  un  caractère  méridional  forlem^nt  accentué,  mais  mêle 
d'un  joli  contingent  de  plantes  alpines  méridionales  etfl'espèces 
spécifiques  ([ui  sont  en  si  grand  nombre  qu'elles  prêtent  ;i  la 
flore  de  ce  pays  un  caractère  original  etdistinctif.  —  Les  forêts 
de  pins  .sont  une  spécialité  du  Valais,  notamment  sur  les  mame- 
lons aux  environs  de  Sierre  el  au  Bois  de  Finges.  Ces  arbres 
sont  plus  petits  (|u'en  Allemagne,  mais  pittoi-csques  et  d'une» 
structure  méridionale.  \j  Euplirasia  iriscosrr,  plante  alpine  d[i 
Sud,  habile  dans  leur  voisinage,  et  partout  pendent  aux  bran- 


-    80    - 

ches  de  ces  pins  les  filages  du  méridional  Bomhi/.r  Pithyo- 
campa. 

En  février  déjà,  la  flore  débute  par  Gagea  saxatilis  et 
Bidhocodium  veraum,  celle-ci  [)assant  d'Espagne  en  Provence 
et  cessant  en  Valais.  Plus  tard  paraissent  :  Aaeinone  montana. 
Adonis  vernalis,  Viola  arenaria,  Oxytropis  velutina,  Ra- 
nunculus  gramineus;  parmi  les  graminées  Trisetum  Gaudini 
et  Poa  concinna,  c  II  est  évident,  dit  de  nouveau  M.  Christ, 
que  cette  riche  flore  printanière,  où  brillent  (juelques  remar- 
(|uables  plantes  bulbeuses,  est  due  à  l'influence  du  passage 
subit  de  la  température  de  l'hiver  à  celle  du  printemps.  —  En 
été,  les  coteaux  en  apparence  si  stériles  du  Valais  étalent  une 
flore  admirable  en  richesse  et  en  originalité.  Parmi  les  espèces 
caractéristiques,  nous  citerons  avant  tout  :  Artemisia  vale- 
siaca,  les  graminées,  Stipa  jiennata  et  cajrillata,  Kœleria 
valesiaca  et  gracilis^  Festuca  oviua  f.  valesiaca  ei  Epliedra 
helvetica.  —  Parmi  les  plantes  endémiques,  M.  Christ  cite 
notamment  :  V Arte^nisia  valesiaca,  Clyp)aeola  Jonthlapsi, 
/',  Gaudini.  Ephedra  helvetica,  Centaurca  tricolor  f.  vale- 
siaca, Androsœmum  officinale  f.  grandifolimn,  Biscutella 
lœvigata  f.  saxatilis  et  Iris  virescens.  —  «  Ces  dernières 
espèces  ne  se  trouvent  avec  assurance  et  de  forme  identique 
que  dans  le  Valais.  »  —  Puis,  la  superbe  Tulipa  Oculus  solis 
Gaud-de-Saint-Am,  et  avant  tout  Iç  Trisetum  Gaudini,  Poa 
concinna,  Festuca  ovina  f.  valesiaca.  Ces  graminées  domi- 
nent et  se  trouvent  partout  en  grand  nombre.  «  Par  la  présence 
de  pas  moins  de  trois  espèces  endémiques,  le  gazon  des  rochers 
ilu  Valais  acquiert  l'importance  d'un  véritable  phénomène 
végétal,  qui  ne  se  répète  pas  dans  l'Europe  centrale.  Aucune 
autre  contrée  de  notre  pays  ne  présente  des  plantes  vivant  en 
société  en  telles  masses  et  sous  forme  endémique  comme  ces 
graminées,  et  le  Valais  acquiert  ainsi  l'importance  d'un  centre 
de  création  qui  peut  rivaliser  avec  les  Alpes  maritimes  et  leurs 
saxifrages,  ou  avec  les  dolomites  du  Tjrol  méridional  et  ses 
daphne  petrœa  ;  car.  dans  ces  régions  extrêmes  orientales  et 
occidentales,  ces  plantes  sont  des  raretés,  en  Valais  ces  raretés 
sont  la  masse.  » 


-    31    - 

M.  Christ  mentionne  encore,  comme  un  phénomène  unique 
en  Suisse,  l;t  llore  autonmale  du  Valais,  qui  est  un  indice  du 
caractère  climatérique  de  l'été.  —  Quelques  plantes,  réduites 
par  la  séclieresse  au  sommeil  pendant  l'été,  ne  se  réveillent  et 
n'étalent  leurs  Heurs  qu'à  la  faveur  des  pluies  d'automne.  Entre 
la  iiraminée  Molinia  serotina  et  le  Ci/clamen  neapolitanum 
végète  V Artemisia  valesiaca;  il  est  important  de  constater 
(|ue  cette  espèce,  qui  donne  le  haut  ton  dans  la'  société  des 
plantes,  ne  fleurit  complètement  qu'en  octobre. 

Nous  rencontrons  non  moins  de  curiosités  dans  le  monde  des 
insectes.  —  Sans  parler  des  espèces  propr-ement  alpines,  nous 
trouvons  dans  la  plaine  chaude  et  sur  les  collines  plusieurs 
espèces  qui  ap[)artiennent  à  la  faune  de  la  Russie  méridionale 
et  de  la  Hongrie  ou  qui  n'habitent  que  sur  le  versant  sud  des 
Alpes  et  le  midi  de  la  France,  mais  ne  dépassent  nulle  part  les 
Alpes.  —  Parmi  les  papillons  je  citerai,  —  toujours  d'après 
M.  Christ,  —  les  suivants  :  Argynais  Pandora  et  Lycœna 
Jolas.  tous  deux  habitant  les  régions  méridionales  de  la  Hon- 
grie jusqu'au  midi  de  la  France:  AntJiocharis  Belia.^  et  Pa- 
bjommatus  Gordius,  Zygiena  Ephialtes,  semblables  à  l'es- 
pèce russe  méridionale;  le  Satyrus  Cordula,  Lycœna  Sebrus 
et  Escheri  des  Alpes  méridionales:  puis  Erehia  Evias^  émigré 
de  l'Espagne  en  Valais  et  apparaissant  encore  dans  la  Haute- 
Engadine. 

Les  cicades  sont  encore,  en  dehors  des  régions  du  Nord,  une 
apparition  particulière  au  Valais:  nous  citons  :  Cicada  Or  ai 
Qi  hd'matodes.,  c[ui  grillotent  sur  les  arbres  pendant  les  jours 
chauds  en  juillet  et  août.  Parmi  les  coléoptères  les  buprestes 
comptent  beaucoup  de  représentants,  notannnent  Ancylochelra 
fiavomaculata,  Chrysohothris  chrysostigma^  Melanophi/a 
tarda  et  decostigma.  Les  suivants  sont  très-intéressants  : 
Scraptia  ferruginea  Kiesew.  jusqu'à  présent  inconnu  ailleurs 
qu'aux  environs  de  Sierre,  puis  Rhizotrogus  Pini.  Pliylln- 
perta  campestris,  Cetouia  viridis  et  morio^  Oherea  Euplurr- 
Ime,  Purpuricenus  Koehleri,  Balaninus  Elephas,  A/ds 
ptuictata.  —   Parmi  les  hyménoptères,  M.   Frei-Gessner.  <le 


Genève,  qui  vient  chaque  année  ici  pour  étudier  ces  intéres- 
sants insectes,  a  pareillement  trouvé  plusieurs  espèces  qui 
n'habitent  que  !c  midi  de  l'Europe. 

Les  conditions  climatériques  ([ue  nous  venons  de  décrire 
iujrn[)tent  en  soinnie  pour  h\  (iistance  Marlii;ny-Louèche.  —  l^es 
inlkiences  de  nature  locale  se  l'ont  cependant  aussi  sentir.  La 
zone  la  plus  chaude  se  trouve  entre  Mailii^ny  et  Ardon.  en- 
dessous  de  Sion  :  les  rochers  souvent  perpendiculaires  et  dénu- 
dés de  la  chaîne  Nord  y  sont  constamment  exposés  à  l'ardeur 
des  rayons  du  soleil,  et  deviennent  de  véritables  brasiers  fjui 
j)roduisent  en  été  une  chaleur  quasi-tropicale,  tandis  (|ue  toute 
la  plaine  est  abandonnée  à  l'action  tarissante  des  vents  (|ui 
souillent  den-bas.  —  La  situation  de  Sion  est  déjà  meilleure; 
celle  de  Sierre  est  la  meilleure  (sans  froisser  personne),  réunis- 
sant tous  les  avantages  du  climat  valaisan.  —  Je  me  permets 
de  transcrire  d'abord  quelques  observations  météorologi(jues. 
L'année  1878  fut  une  année  très-défavorable  en  Suisse;  l'hiver 
1878-1879  exceptionnellement  rigoureux.  La  température 
moyenne  en  septembre  et  octobre  1878  était  à  Sion  15,1"  et 
10.5'\  tandis  qu'elle  devait  être  de  17°  et  10,3'^;  à  Sierre.  la 
température  était  pendant  ces  deux  mois  16,3°  et  11,3".  —  La 
températui-e  moyenne  de  l'hiver,  décembre  1878,  janvier  et 
février  1879  était  à  Sion  0,03°,  à  Sierre  0,96°:  le  minimum 
à  Sion  — 11,-°,  îi  Sierre,  comme  à  Sion  le  24  décembre,  — 10': 
Je  maximum  à  Sion  li°,  à  Sierre,  aussi  le  10  février  comme  ii 
Sion,  13".  —  La  température  annuelle  moNcnne  de  Sion  et  de 
Sierre  ne  diitére  guère,  pour  autant  que  j'ai  pu  l'observer  et 
comparer,  ce  qui  peut  provenir  de  la  plus  grande  chaleur-  du 
soleil  à  Sion.  —  Les  différences  de  température  à  Sierre  et  i\ 
Sion,  les  fluctuations  moins  rapides,  l'hiver  plus  doux  et  l'été 
plus  tempéré  de  Sierre  s'expliquent  par  ce  fait.  —  Sion  est  plus 
ouvert  du  côté  de  l'Ouest  et  [)lus  exposé  aux  vents  et  en  été  ;i 
la  chaleur  du  rayonnement  des  rochers  perpendiculaires. 

Le  mont  (|ui  de  Lens  descend  entre  Saint-Léonard  et  Sierre, 
jusque  dans  la  vallée  et  le  Rhône,  enferme  Sierre  du  côté  de 
I Ouest  et  le  protège  contre  les  vents  (|ui  sont  poussés  vers  la 


partie  sud  de  la  vallée.  Le  fonds  de  Sierre  s'élève  doueenient;  il 
est  couvert  de  végétation,  ce  qui  tempère  l'ardeur  du  soleil.  Il 
faut  encore  prendre  en  considération  les  fluctuations  journaliè- 
res de  la  température  ;  mais  il  ne  suffit  pas.  comme  cela  se  pra- 
tii|ue,  d'indiquei'  seulement  les  maxinia  des  fluctuations  jour- 
nalières, quoiqu'ils  aient  lem-  intérêt.  L'oscillation  journalière 
normale  a  son  minimum  au  lever  du  soleil,  atteint  le  maximum 
entre  1-2  heures  de  l'après-midi,  et  de  là  retombejusqu'au  len- 
ilemain  matin.  —  Pour  apprécier  les  conditions  climalériques 
d'un  lieu,  il  faut  prendre  en  considération  trois  facteurs  princi- 
paux :  d'al)ord  la  diflerencc  de  température  entre  le  mininunnet 
le  maximum  (on  prend  pour  norme  la  température;!  7  heures  du 
matin  et  à  1  heure  après-midi),  la  fluctuation  restant  normale  : 
ensuite  la  déviation  de  cette  dernière,  les  sauts  de  la  température 
diurne,  en  dernier  lieu  les  diflerences  de  la  moyenne  tempé- 
rature tl'un  jour  à  l'autre.    Les  différences  diurnes  sont  plus 
fortes  dans   l'intérieur  des  continents  (climat  continental)  et 
les  pays  entre  les  tropiques,  que  sur  le  littoral,  plus  fortes  par 
un  ciel  serein  et  une  atmosphère  sèche  que  par  un  ciel  cou- 
vert et  une  atmosphère  humide  et  brumeuse.   L'accroissement 
très-rapide  de  la  température  du  matin  à  midi,  par  conséquent 
des  nuits  froides  et  des  jours  chauds,  sont  nuisibles  à  la  santé  ; 
de  même  une  différence   très-peu  sensible  de  la   tenqjèrature 
diurne  et  nocturne,  qui   indi(|ue  un   climat  frais,   humide  et 
brumeux.  Une  température  pareille,  surtout  si  elle  est  élevée, 
énerve:  c'est  la  plus  pernicieuse  pour  l'Européen,  par  exem- 
ple dans  les  bas-fonds  du  golfe  mexicain,   le  littoral  occidental 
de  l'Afrique,  en  Bengale,  etc.  Une  fluctuation  diurne  moyenne 
comme  celle  du  mois  de  Janvier  à  Sierre  de  5,4"  avec  maxi- 
mum et  mininmm   de  8,8''  et  3,5"  est  de  fait  beaucoup   plus 
agréable  et  saine,  que  la  moyenne  très-basse  du  même  mois  à 
Berne  de3,8*\  mais  avec  un  maximum  de  9,7»  et  surtout  un 
minimum  de  0,i°.  Le  8  janvier,  le  thermomèti'e  marquait  à 
Berne  —  B,^",  (),10o  et  0,3°,  à  7,  1  et  9  heures.  C'est  une  tem- 
pérature très-uniforme  mais  à  coup  sûr  pas  agréable;  à  Sion, 
les  maxima  moyens  des  fluctuations  diurnes  se  trouvaient  être 

3 


-    34    - 

pendant  les  années  1874-1878  en  hiver  8,4°,  au  printemps 
11°,  en  été  et  automne  10";  elles  sont  donc  restées  dans  des 
limites  modérées.  A  Sierre  ces  maxima  semblent  ne  pas  aller 
si  haut;  mais  même  les  forts  maxima  des  nuclualions  diurnes, 
(juand  ils  restent  dans  le  cadre  normal  des  évolutions  de  la 
température,  sont  plus  supportables  et  moins  pernicieux  qu'un 
(lécroissement  rapide  de  la  température,  qui  renverse  le  mou- 
vement normal,  de  sorte  que  le  maximum  est  aux  heures  mati- 
nales et  que  le  thermomètre  est  plus  bas  à  1  heure  après  midi 
(|u'à  7  heures  du  matin.  Ces  fluctuations  sont  toujours  la  con- 
séquence du  saut  brusque  des  vents  dans  la  direction  Nord- 
Est,  ce  qui  arrive  souvent  à  Berne,  aussi  à  Genève  et  à  Lau- 
sanne ;  je  ne  l'ai  jamais  observé  à  Sierre,  et  ce  fait  est  d'une 
importance  caractéristique  pour  son  climat. 

Les  variations  de  la  moyenne  température  diurne  d'un  jour 
i\  l'autre  sont  aussi  très-importantes.  A  Sierre,  celles-ci  étaient 
en  septembre  1878  en  moyenne  de  1,03°  avec  un  maximum 
de  3,60;  depuis  Décembre  jusqu'à  Février  1878  à  79  —  lSi° 
avec  des  maxima  de  4  à  4,6",  une  fois  5.9°  par  l'efïét  du 
fd'hn.  A  Sion,  on  notait  pendant  le  même  temps  1,7°;  à  Berne, 
i,17o  avec  maxima  de  8,3°  et  des  chutes  de  7,2". 

Le  climat  de  Sierre  doit  donc  être  considéré,  en  résumé, 
comme  très  agréable  et  très-sain.  Quand  même  l'hiver  est  un 
peu  plus  froid  qu'à  Montreux,  cette  circonstance  est  largement 
compensée  par  l'absence  des  brouillards  et  le  plus  grand  nom- 
bre de  jours  sereins  et  radieux  dont  résulte  la  douceur  de  la 
température  des  après-midis.  Le  prinlenips  est  presque  tou- 
jours beau,  et  l'automne  ne  connaît  pas  les  froids  jusqu'à  fin 
Novembre.  Une  température  en  général  uniforme,  l'accroisse- 
ment et  le  décroissement  réguliers  delà  température  diurne 
sans  fluctuations  importantes  distinguent  le  mieux  le  climat  de 
de  Sierre.  Nous  pourrions  ajouter  ici  les  quelques  lignes  que 
notre  ancien  président,  feu  D''  Fauconnet.  a  consacrées  à  notre 
localité  dans  ses  «  Excursions  botaniques  dans  le  Bas-Valais  »  : 
mais  l'auteur  et  l'ouvrage  j)récité  sont  trop  connus  des 
membres  de  cette  docte  assemblée,  pour  que  je  me  hasarde  ii 


—  B5  — 
faire  des  redites.  Nous  arrêterons  donc  là  notre  traduction  de 
l'excellente  bi-ochure  de  M.  le  l)-'  Schacht.  Puisse  la  lecture 
t|ue  je  viens  de  faire,  contribuer  à  justifiei-  l'honneur  de  votre 
visite  et  à  vous  faire  emijorter  un  bon  souvenir  de  la  réunion 
(le  1879  ! 


CONTRIBUTIONS    A    LA 

FAUNE   ENTOMOLOGïQIiE   DU   VALAIS 


I 

liNSECTES  RARES  CAPTURÉS  SUR  LE  SIMPLON 

Lhte  comniumquce  'par  M.  le  c/ianoine  Kosset. 
Obs.  Les  espèces  les  plus  rares  sont  en  italiques. 

1 

Coléoptères. 

Cicindela  chloris  Dej.  Pristonychus  amethystinus 

—  nionlicola  Heer.  Dej.  (Et.  Joris) 
Cychrus  rostratus  L.  Beiiibidiiitn  nivale  Godet. 

—  attenuatusFabr.  (Et.  Joris^  —  rhœticum  Heer. 
Carahus  depressus  Jurine.  —  glaciale  Heer. 

—  auronilens  F.  —  alpinuni  Dej. 

—  convexus  F.  (Val.  Rausis)  Dytiscus  lapponicusCyll.  (Val 

—  s\  Iv  eslr'is  var.alpi  mes  Jion.      Rausis). 

Nebria  Jokischii  Sturm.  Agabus  congener  PK. 

—  Gyllenhali  Schonh.  —  biguttatus  01. 
Cyniindis  vaporariorurn  L.  Hydroporus  pictus  F.  (Val. 
Pteroslichusiimltipiinctat  Dej.       Rausis) 

—  maurus  Duft.  —  septentrionalis  Heer. 

—  crihatus  Dej.  —  halensis  F.  (Et.  .loris) 

—  rutilans  Dej.  (Et.  Joris)  —  nivalis  Heer. 

—  spinolœDej.         id.  Helophorus  alpinus  Heer. 
Amara  nionlicola  Zimm,  —  glacialis  Heer. 

—  ruiocincta  S.  Lomecliusa  struniosa  Gr.  (Val 

—  erratica  Duft.  Rausis) 

Harpalus  Chevrieri  Heer.         Dinarda  dentata  Gr.  V.  Rausis. 


—     o/      — 


Qiiedius  nionlanus  Hocr. 

—  alpcstris  Heer. 
Aiilhophagus  testaceiis  Gr. 
Necrophorus  sepulchralis 

Heer. 
Cryptorhypnus  valesiacus 

Stierl.  (nova  species.  E.  Jor.) 
Cratonychus  conicus  Stierl. 

(nova  species,  Et.  Joris) 
Ayriotes  Laichaitingii  Gred. 

(Et.  Joris) 
Uiacantims  rugosiis  Gerni. 
CorymbitesmelancliolicusFab. 

(Et.  Joris) 
Podabrus  alpinus  Payk. 
Rhagonycha  nigripes  Redt. 

—  rhœtica  Stierl. 
Pygidia  laricicola  Ksw. 
Malthodes  trifurcatus  Ksw. 
Niptus  crenatus  F. 
Isomira  liypocrita  Muls. 
Polydrusus  paradoxus  Stierl. 

—  amœnus  Gerni. 
Otiorhynchus  griseopunctatus 

Schh. 

—  amplipennis  Fairm. 

—  chrysocomus  Gerra. 

—  lepidopterus  F. 

—  helvetius  Schh. 

—  ovatus  L. 

—  désert  us  Rosenh. 

—  pauxillus  Rosenh. 
Hylobins  pineti  F. 

—  abietis  L. 


Pissodes  pini  L. 

—  notatiis  F. 

—  Harzynifo  Herbst. 
Phytœcin  Sinij)lonica  Stierl. 

(nova  species  Et.  Joris) 
Pachyta  quadriniaculata  L. 

—  interrogationis  L. 
Judolia  cerambyciformis  Schr. 

—  sexmaculata  L. 
Carilia  virginea  L. 
Acniieops  collaris  L. 
Leptura  virensL. 

—  maculiforniis  De  Geer. 
Oreina  luctuosa  Diift. 

—  runulosa  Suffr. 

—  speciosa  L. 

—  pretiosa  Suffr. 

—  superba  01.. 

—  vittigera  SuHV. 

—  nivalis  Suffr. 

—  speciosissima  Scop. 

—  clongata  Suffr. 

—  troglodytes  Kiesw . 

—  monticola  Dult. 

—  tristis  Fab. 

—  cacalife  Schr. 
Gonioctena  affinis  Schh. 

—  nivosa  Suffr. 
Luperus  viridipennis  Germ. 
Idalia  alpina  Muls. 

—  inqiiinata  Muls. 
Harmonia  impustulata  1^. 
Scymnus  abietis  Pai/k. 


Hémiptères. 

Strachia  dominula  Harris.  Goreus  scabricornis  Panz. 

Schirus  bigultulatus  L.  Nysius  Thymi  Wolf. 

—  aIbomarginellusF.(E.  Jor  )  —  punctipennis  H.  S. 

Cimex  viridissimus  F.  Hoiiialudema  abietis  L. 

Pentaloma  juniperina  L.  Megalocera  longicornis  F. 

Alydus  rupestris  Fifh.'  Suida  littoralis  L. 


3 

Lépidoptères. 
Extrait  du  catalogue  de  M.  Joris  Et. 


Parnassius  Mneiuosyne 
Pieris  CalUdice 

—  —    Var.  Bryoniœ 
Antocharis  Siniplonia 
Colias  palœno 

Lycœna  Argus 

—  eumedon 

—  orbitulus 

—  Icarus 

—  Damon 

—  Arion 
Argynnis  Vallcsina 

—  Niobe 

—  Amathusia 
Melitœa  Phœbe 


M.  Didyiiia 
Arge  Glotho 

—  Psyché 
Erebia  Cassiope 

—  Pyrrha 

—  Evias 

—  Manto 
Chionobas  Aello 

Satyrus  Hormione 

—  Eudora 
Zygicna  transalpina 

—  medicaginis 
Agrolis  Simplonia 
Crambus  Zermattensis 
Setina  Andcrregii,  etc.,  etc. 


—    39    — 
li 

LISTE   DES   PAPILLONS 

(le  l;i  classe  des  Rhopnlocères  récollés  clans  la  vallée  du  Rhône 
|)ar  le  révérend  J.  C.  W.  Tasker,  B.  A.,  à  Glarens,  et  classés 
d'après  la  nonicnclalure  du  Catalogue  des  LcpicUqHères  de 
0.  Staudinger. 

La   liste  des  localités  où  les  papillons  ont  été  capturés  est 
ifidiquée  de  la  manière  suivante  : 

I  signifie  de  Vevey  à  Martigny. 

II  »       de  Aigle  à  Sepey. 

III  »  les  Diahlerets  et  Chamossaire. 

lY  »  environs  de  Rossinières  et  Cliàteau-d'Oex. 

V  »  de  Sion  à  Evolena  et  Arolla. 

VI  »  de  Sierre  à  Zinal. 
VIÎ  »  de  Viége  à  Zermatt. 

a)  Riffel.  h)  Gornergrat.,  c)  Schwarzsee. 
YIII      ))       Eggischhorn. 

Papilio  Sinon  (Podalirius)  très  P.    Napi. 

abondant  Mai  1877.  —     —  Var.  Rryonise  V.  VIL 

—  Machaon.  —  Callidice.  VI.  VIL  VIIL 
Parnassius  Apollo.  —  Daplidice. 

—  Delius.  V.  VI.  VIL  Antocharis  Belia  Var.  Ausonia 

—  Mnemosyne.  IV.  Gemnii  et       VII,  et  une  fois  à  Bex.  Avril 
Simplon.  26,  1870. 

Aporia  Cratœgi.  —  Gardamines. 

Pieris  Brassicœ.  En  Août  1876  Leucophasia  Sinapis. 
il  y  avait  une   invasion  de  Colias  Palaeno  VIL  VIIL 
cette  espèce  pareille  à  elle      —     —  Var.  Werdandi  deux 
de  Cardui  en  1879.  fois  (VII  c.)  Juillet  18,  1877. 

—  Rapœ.  —  Phicomone  IV.  VI.  VIL 


—     40 

C.   Hvile,    très   abondjuits   et 
très  beaux,  automne  1870. 

—  Edusa 

—     —  Var.  Hélice  II. 

Rhodocera  Rhamni, 

Meiita^a  Cynthia  VII,  très  abon- 


A.  Adippe. 

—  —  Var 

—  Paphia. 

—  —  Var 
Vanessac-album 

—  Polvchloros. 


Cleodo.va?  II. 
Vaiesina. 


dants  derrière  l'hôtel  du  Rif UrticcO. 


tel. 

—  Aurinia  (Arlemis) 

—  —  V.  Merope  (VI' ''c''<^-) 

—  —  V.  Provincialis??  Bex 
Mai  i22,  1878. 

—  Cinxia. 

—  Phœbe  11.  V.  VI.  VII. 

—  Didynia. 

—  —  Var.  Alpina  II.  VI. 
très  abondants  entre  Sierre 
et  Vissoye. 

—  Athalia. 

—  Parthenie.  II.  IV. 

—  —  Var.  Varia  VII. 
Argynnis  Euphrosyne. 

—  Pales. m.  IV.  VI.  VII.  VIII. 

—  —  Var.  lsis(lV.  Gorjeon)  Pararge  Maera. 
(VII  a  et  c.)  —  Hiera  II. 

—  Dia.  —  Megaera. 

—  Amathusia.  —  Aegeria 

—  Daphne,  VI  mi-chemin  en-  —  Achine  (Dcjanira)  très  ab. 

près  de  l'Hôtel  des  Bains  à 

très-       Aigle.  Juin  25. 

Satyrus  Hermione  11.  VI.  VII. 

—  Aicyone  ?  II. 

—  Circe  (Proserpina  1. 11.  VII. 

—  Semele,  I,  VI,  Vil. 
VI  et  —  Statilinus.    VIII.    près  de 

Betten. 


—  Jo 

—  Anliopa 

—  Atalanta 

—  Cardui.  En  auLoinne  1(S7^ 
Cardui  était  presque  aussi 
abondant  que  pendant  l'an- 
née 1879. 

Limenitis  Populi,  II.  une  fois 
près  de  Sepey. 

—  Camilla 

—  Sibilla 

Apatura  Iris.  Juillet  ^^7.  1874 
à  Rossinièrcs  pendant  une 
semaine  37  exemplaires  ont 
été  pris. 

Melanargia  Galathea. 


tre  Sierre 

et  Vissoye. 

—  ino.  n.  m.  IV.  VI 

abondants 

à  Zinal. 

—  Lathonia 

—  Agiaia. 

Niobe  IV. 

VI.  vn. 

-     —  Var. 

Eris  IV. 

VII. 

-    41     — 

S.   St.  Yar.   Allionia.   Pas  de  E.  Gorge Rillcl  et  GorncrGrat. 

Cheville.  —     —  Er\  iiis  ?  RilVel  et  Goi-- 

—  Dryas  (Phiedra)  II.  VI.  VII.       ner  Grat. 

—  ActaeaVar.CordulalI.VII.  —  Goante.  V.  VI.  VII. 
EpinepheleLycaonlI.  VI.  VII.  —  Pronoe  VIII 

—  .lanira  —     —  Var.  Pitho,  très  abon- 

—  Hyperantus.  dants  h  Rossinières. 
Coenoiiyiiipha  Iphis  I.  III.  —  Aethiops  Esp.  (Medea  SV.) 

—  Arcania  deux  fois  à  Vey Ligea  III.  IV. 

teaux.  —  Euryale  VI.  VII. 

—  —  Var.  Satyrion  (Philea)  Nemeobius  Lucina 

IV.  V.  VI.  VII.  Thecla  Betulae  I.  11.  IV. 

—  Pamphilus  —  Spini  I.  II.  IV. 
Oencis  Aello  V.  (VII.  c")              —  W.  album  I.  II.  IV. 
Erebia  Melampus  III.   IV.  V.  —  Uicis 

VI.  VII.  —  Acaciae,  près  d'Aigle. 

—  Mnestra  (VII  a  et  e)  —  Quercus  II.  VI. 

—  Manto  Esp.  (Pyrrha  S.  V).  —  Rubi 

111  Chaniossaire.  (IV  Col  de  Polyoïnmatus    Virgaureie    V. 
Philisma,  Corjeon  et  Rubli).       VI.  VII. 

—  Ceto  IV.  V.  VII.  —     —  Var.  Zermattensis  VII 

—  Médusa.  Rochers  de  Naye.  et  très  abondants  près  de  Zi- 
Juin  10,  1873.                 ^  nal. 

—  Oeme  III.  Chaniossaire  et  —     Hippothoe   L   (Eurydice 
IV.  Rott)  IV.  VII. 

—  StygneO.(PireneHb.).  IV.  —    —  Var.  Eurybia  VI.  VII. 
etColdeCouz.  —    Alciphron    Var.    Gordius 

—  Evias  (deux),  mai  5,  1876      VI.  VII. 

vis-à-vis    Martigny  près  de  —  Dorilis  H.  IV.  VII. 

Dorenaz.  —  PhUeas  II.  VII. 

—  Glacialis  (v.  Alecto?)  Gor-  Lycaena  Boetica.   Sept.    ^5  et 
ner  Grat.  Oct.   i^  1876,  trois  fois  près 

—  Lappona  Esp.  (Manto  S.  V).  d'Aigle, 

VII  a  et  c.  —  Argiades     Pall.     (Tiresias 

—  Tyndarus  IV.  V.  VI.  Vil.         Rott),  Juillet  17,  1876,  une 

—  —  Coecodronms?   Riffel.       fois  près  d'Aigle, 


—     42 


L.   Ar'gjroloxus  Bgstr.  (Argon   L.  ArgiolUvS  1.  li. 

S,  V.).  —  Sebrustrès  abondants  près 

—  —  unepetito  variété? une       de  Bex,  Mai  20  etc. 
denii-heure  avant  d'arriver  —  Minima  Fuessl.  (Alsus  SV.) 
à  Zermatt.  —  Semiargus  VI.  VII. 

—  Optiiete  Vil.  en  route  pour  —  Cyllarus.    ti'ès    abondants 
llidel.  près  de  Bex,  Mai  20  etc.  . 

—  Bâton  VII,  près  de  Visp.       —  MeianopsfBexMai  20  etc. 

—  Pheretes  Zinai  et  en  roule  —  Aicon.  Bex  et  Champery.  '] 
pour  Riffel  sur  la  dernière  —  Arion  II.  IV.  VII. 

pente  sous  l'hôtel  où  descend  Spilothyrus  Alceae  I.  II. 

le  l'uisseau.  —  Lavatherae  I.  II.  VII.  1 

—  Orl)itulus  V.  VII.  Syrichthus  Carthanii  Vil. 

—  Astrarche    Bgstr.    (Medon  —  Alveus. 

Esj).)  —  Serratulae  VI.  VIL 

—  —  Var.  Allous  II.  iV.  —     —  Var.  Gaccus?  VI.  VU. 
VII.                                         —  Cacaliaelliflèlprèsderiiùl.      :|j 

—  Eros  III.  Chamossaire.  VI.  —  Malvae 

VII.  —    —  Var.    .laras    II,    près 

—  Icarus.  d'Aigle. 

—  —  ab.  Icarinus.  II.  IV.       —  Sao.  VI.  VII. 

—  EuuiedonEsp./^GhironRotl)  Nisoniades  Tages. 

Les  Plans  et  V.  Hesperia  Lineola?  II.  III. 

—  Amanda  VII.  —  Acteon   II.  une  fois  Juillet 

—  BelIargusRott(Adonis.SV.)       29,1879. 

—  —  ab.  Ceronus.  I.  II.  IV.  —  Sylvanus 

—  Coridon.  —  Gomma 

—  Hylas  Esp.  (Dorylas  Hb.)      Garterocephalus   Palaemon. 

—  Damon  Pall.  (Paniscus.  J.  S.  E).  Les 

—  Donzelii  VI.  VIL  Plans  Ghamossaire. 

J'ai  dans  ma  collection  un  A.  Pandora  qu'on  prétend  avoir     , 
pris  près  de  Vevey?? 


43    - 


111 

CONTUlBUÏiON  A  LA  FAUNE  DES  COLS^OPTÊRES 

DU  VALAIS 

Première  liste  par  le  Docteur  Schacht. 

(Il  imraltra  phis    tard    lui   supplément. ) 

Indication  des  signes. 


rr. 

W. 

n. 

Rdt. 

alp. 

Eif. 

Vs. 


r.  sii;nifie  rare 

» 


D'après  le  ('atalui;ut' 
Ircs-rare  \        c^es  Goléoplères 

propre  au  Valais  ^e  la  Suisse  du  Docteur 

■     '  1    ^'  I        '  Stierluî. 

nouveau  pour  le  Valais  / 

Redlenbaclier 

Alpes 

Einfischthal  ou  Val  d'Anniviers 

Wisp  on  Viége 

Quand  il  n'y  a  pas  d'indication  de  localité,  les  insectes  ont 
été  pris  à  Sierre  ou  dans  les  environs. 

Ire  Famille 
Cicindelides. 


Cicindela  campestris 

—  h  y  brida 

—  sylvicola 


Elaphrus  nliginosus  r 
Omophron  linibatum 
Notiophilus  palustris 
Nebria  picicornis 
—  castanea  alp. 


G.   chioris.  alp. 

—  I  itéra  ta  Vs. 

—  germanica 

1^  Famille 
Carabides. 

Carabusauratus 

—  auronitens.  alp. 

—  intricatus 
Calosonia  sycophanta 
Cychrus  rostratus  alp. 


44     — 


Bnichimis  cropitans 

C\  niindis  a\illaris  Diifl.  r 

Dromius  linearis 

—  quadrimaculatus 

—  sigma  r. 

Lebia  chlorocephala 

—  crux  minor. 

—  turcica 
Clivina  fossor 
PanagfRUS  crux  major 
Callistus  lunatus 
Chiaonius  vestitus 

—  nigi'icornis  rr. 

—  tibialis 

Godes  helopioides  r. 
Licinus  depressus 
Badister  bipustulatus 
Anisodactylus  binotatus 
Diachromus  germanus 
Ilarpaliis  sabulicolu 

—  monticola 

—  azureus 

—  ruficornis 

—  calceatus 

—  hottentota 

—  (b'stingucndus 

—  aeneus 

—  discoideiis  r. 

—  lateicornis  r. 

—  ruliripes 

—  tardas 

—  FrOlicliii 

—  serripes 

—  anxius 

—  neglectus  r. 

—  fuscipalpis  r. 


H.  pici[)ennis  r. 

—  griseus 

—  caspius 

—  ignavus 

—  rafibarbis  Rdt.  n. 

—  incertus  n. 

—  ferrugineus  Rdl.  n. 

—  complanatus  Rdl.  n. 
Slenolophus  leutonus  Sclii". 
Âcupalpus  meridianus 
Pterostichus 

Subgenus  Poecilus  cupreus 

—  dimidialus  r. 

—  lepidus. 

Subgen.  Omasous  vulgaris  - 

—  nigrita 
Subg.  Pterostichus  multiputic- 
talus 

—  fasciato  punctatus 

—  Justusii  Rdt.  rr.  n. 

—  cribratus.  Simploii. 

—  crenatus  Rdt.  n. 
Subg.  Abax.  Strioia 
Zabrus  gibbus 
Amara 

Subg.  Brad\tus  fui  va 

—  apricaria 

—  consularis 

Subg.  Celia  ingenua  r. 

—  erratica 

Subg.  Percosia  patricia 
Subg.  Amara  familiaris 

—  trivialis 

—  curta 

—  similata 
Galathus  cisteloïdes 


—  45    — 

C.    fulvipes  Tachypus  pnllipes 

—  luscus  r.  —  flavipes 

—  niehinocephalus  Beriibidium 

—  niicfopterus  rr.  Saas.  Subg.  Lejn  pygmneuni 
Anchonienus  —  Scli;ippeli.  ii. 
Siil)ij;.  Platynus  angusticollis  —  teiielluin 

Sub.  Ancliomenus  pi-asinus  —  articulatum 

Snbg.  Agonum  soxpunelatus  Subg.  Loplia  quacb'iguttatiiin 

—  paruinpuMi'Iatus  —  ustnlatiiiii  n. 

—  gracilipes  r.  Subg.  l'ei-ypliu.s  (Iccorum 

—  luliginosus  n.  —  ruficorne  r. 
Olislopus  rotundatus  r.  —  lunatuin  r. 

10'^  Famille 

Pectinicornes. 

Lucanus  cervus  Plalycerus  caraboïdes 

Dorcus  parallelopipedus  Sinoden(b'<)n  cyb'ndricum 

11*'  Famille 

Lamellicornes. 

Sisyphus  Sclia-fTeri  Subg.  Apliodius  fimetarius 

(lopi'is  biuaris  —  granarius 

nnl!)()[)hagu.s  tages  —  iiiiiiiuii(hi.s  r. 

—  tanrus  —  inquinalus 

—  milans  Geotrupes  stercorarius 

—  cœnobita  —  pulridarius 

—  fracticornis  —  uiutalor 

—  nuchicornis  —  sylvaticus 

—  ovatus  —  vernalis 

—  Schi'el)eri  Hopba  farinosa 
Onilicellus  flavipos  HoiualopMa  ruricola 
Apliodius  Serica  brunnea 

Sul)g.  Colobopterus  erralicus  Hhizotrogus  uiaGuMcolbs  r, 
Subg.  Euplourus  subterraneus  —  pini  r.  \V. 

Sub".  Teuchestes  fossor  —  solstitialis 


-    46 


H.  assiiuilis 

Polypbylla  lullo  i  r. 

Melolontha  vulgaiis 

Anisoplia  aij;iicola  r. 

Anoinala  Friscliii 

Phylloperlha  campostris  r. 

—  horticola 

Oryctes  grj  pus  rr.  W. 

Cetonia 

Siihg.  Oxythyrea  hirtolla 

Subii.  Leucoscelis  sticlica 


Subg.  Celonia  aurala 

—  (loricola 

—  id.  Var.  inetallica  r. 

—  aenea  Rdt. 

—  marmorata. 
Gnoriiuus  variabilis  r.  Einf. 

—  nobilis 
Trichiiis  fasciatus 

—  abdominal  is 
Yalgus  liernipterus 


Oicerca  berolinensis.  r. 
Foocilonota  docipiens.  n. 
Ancylocheira  rustica 

—  I)unctata 

—  Ilavomaculala  W. 

—  octogultala 

Clirys()l)()t!iris  clif\sostigma  i 
• —  allinis 

—  Solieri  n. 


12"  Famille 
Buprestides. 

Anthaxia  manca.  r. 

—  nitidula 

—  sepulchralis  r. 

—  morio  r. 

—  f{uadripuncla!,i. 
Agriliis  bigullalus 

—  laticornis 

—  ])ratensis 

—  viridis  Saas 


Pluienops  decostigma  r.  Sion.     —  aufichalceus  r. 

—  tarda  r.  —  convexicollis  Hdt,  rr.  n. 

\¥  Famille 

FyHcnémidées. 

'Melasis  buprestoïdcs  rr.  Vs. 

15'^  Famille 
FAatérides. 

Adelocera  fa.sciata  r.  Evolène.    E.  n'iliiop.s  var.  .srrofa  r, 
Lacon  iiiurinii.s  —  pallidus?  Hdt.  n. 

Elater  .sanguineiLS  Gardiophorus  thoraciciis 

—  balteatiis  r.  —  rufipes  r. 


-    47    - 

C.    nigerrinuis  r.  Ludiiis  Cerruiïineus  rr. 

• —  einereus  r.  CoryiiiiMtes  hauimtodes 

—  e(jaiseli  r.  —  tesselatus 

—  riuisculus  ~  ameicoHis  var.  aulicusalp. 

—  vestigialis  n.  —  cupreus.   v.  œriiginos.  'n\. 

—  asellus  n.  Diacantlius  a'neus 
Mclanotii.s  castanipes  —  rugosus  alp. 

—  riillpes  —  holoserieeus 

—  ciassicollis  Synaplus  filiformis 
Liinonius  cylindriciis  Agrioles  linealus 
Allious  lianiiorrhoïdalis  —  obscurus 

—  longicoilis  —  pilosiis 

—  Iiirtus  n.  —  sputator 

—  alpinus.  Alp.  n.  —  iislulatus  (blandus  Rdt.) 

17"  Famille 
Cj/p/ionùlées. 

Dascilliis  eorvimis  alp.  H.  pallidii.s  Udt.  n. 

Helode.s  niiiiutus,    var.    mêla-  Cyphon  j^adi 
mira  SlitM'l ?  —  Variabilis 

18''  Famit-le 
Lj/cidées. 

nictyoplerus  sanguineus 

19''  Famille 
Lampy  ridées. 

La  m  py  ris  noctiliica 

ile  Famille 
Telephoridées. 

Tlielephorus  aiiilominalis  T.  lividus 

—  t'iiscus  —  assiinilis 

—  riislicus  —  bicolor 

—  tri.stis  ;d|)  —  liannorrlioïdalis 

—  (»i)scurus  —  pulicarius 


48 


T.  (lispar.  Rdt.  n. 

—  pilosus  alp.  r. 
Rhagonycha  fui  vus 

—  nigripes.  alp. 

—  pallidus 
Mallhiiius  fiisciaUis 

—  fljivcolus 
Malacliius  îoneus 

—  viridis  r. 


Glerns  mutillariiis.  r 
—  formicarius 
Trichodes  apiaiius 


Ptinus  fur 
—  latro 


Boslrichus  capucinus 


Blaps  .similis 
—  morlisaga 
Opad'um  s.thiilosuni 


(l(jnodera  luperiis 
Cislela  cerambdides  r 


M.  inargiiiellus 

—  geniculatiis 

—  pulicarius 

—  spinnipeniiis  Rdt?  n. 
Antliocoiiius  l'asciatiis 
Dasytes  flavipes 

—  tarsalis  Rdl.  n. 

—  serratus  Rdt.  n. 
Cosiniocomus  pallipes  Rd 

i^2«  Famille 
Cleridées. 

Coryneles  coeruleus 

—  violaceus 

—  rufipes.  n. 

^4"  Famille 

Pfiniilrs. 

Priohiiim  castaneuin.  r. 

iTr-  Famille 
Bostrichides. 


:28e  Famille 
Tenebrionides. 

Tcnehiio  inolitor 
Diaperis  holeti 

::29«  Famille 
Cistelidées. 

HyiiK'iialia  fiisca 
Isoiiiira  iimiiua 


Cteniopus  sulphureus 
Omophius  lepturoïdes 


—    49    — 

0.  pinicola  Rdt.  n. 

30*^  Famille 
Pijthides. 

32^'  Famille 
Larjrides. 

\j.  hirta 

33"  Famille 
Pyroch  ro  idées . 

P.  sntrapa 

35^  Famille 
Anthicidées. 

N.  cornu tus 

36"  Famille 

MordeUidées. 

Monlolla  fasciala  M.  pumila 

Miinlellistena  .ixillaris.  rr.         —  j)aivula  r. 

38"  Famille 
Meloïdées. 


Rhinosimus  planirostris 


F.aiîria  atripes 


Pyrochroa  coccinea 


Noloxus  monocei'os 


Moloë  proscaraijaeus 
Mvlahris  variaijilis 


F.  Fiisslini 
Ganlliaris  vesicatoria 


39c  Famille 
Œdémér  idées . 

Anoncodes  rulivonlris  OE.   virescens 

—  ustulata  —    lurida 
Asclera  c(jerulea  —     laLcM-alis  W. 
Oedemera  podagraria»  Chrysantliia  viridissima 

—  (lavipes  Mjcterus  curculionoTdes  r. 


Bruchus  pisi 
Urodon  suluralis 


Liophloous  nuhilus 
Barynotns  ohscuriis 

—  m  a  rga  ri  la  ce  us  al  p. 
Bi'ach\(!eres  incanus 
Metallites  mollis 
P()l\(!rusus  micans 

—  sericeus 
Tanymecus  palliatus 
Chlorophamis  viridis 

—  pollinosus  r. 

—  salicicola  r. 


—     50     — 

40e  Famille 

Rhyncophores. 

Anlhribus  albinus  r. 

4ie  Famille 

Curculionides. 

C.  sulciioslris 
Rliiiiocylhis  latiroslris 
Liiriims  stui'nus  r. 

—  Jaceœ 

—  Carlinac  r. 
Lixus  angiislatiis  r. 

—  j)()llinosus  r. 

—  (iliformis 
Lopyriis  colon 

—  hinotatns 
Hvloltius  ahietis. 


Otiorhynchus  griseopuncf.  Ys.  Pissodos  picea»  r 


—  septentrionis 

—  pici[)es 

—  sulcatus 

—  0 va tus 
Phyllobius  calearatus 

—  psitîacinus 

—  mus.  r. 

—  hetulae 

—  oblongus 
Phytonomus  punctatus 

—  lascicuiatus  r. 
Slcphanoclconus  turhatus.  r. 
Bolln  noderes  albidus 
Loucosomus  oj)iitiialmicus 
Megaspis  alternans 
Gieonus  trisidcatus  r. 


—  pini 

Erirhinus  festuc» 
A  pion  craccfe 

—  vernale 

—  elegantuluin  r. 

—  va  ripes 

—  ruficrus  Kdl.  n. 

—  assimile 

—  flavipes 

—  aethiops 

—  jestivuin  Rdl.  n. 
Apoderus  coryli 

A  II  (d  a  bus  c  u  rc  u  I  i  o  n  oïd  es 
Pdnncliites  aura  tus  r. 

—  ceruleocephalus  rr. 

—  iiequalus 


—     51     — 


R.  populi 

—  betuleti 
Mai^dalinus  carbonarius  r 

—  rufus.  Sierre 

—  frontalis  r. 

—  aterrimus  rr. 
Biilaninus  luicum. 

—  tosselalus  r. 

—  villosus  r. 

—  pyrrhocoras 

—  elophas  n. 
Arithonoiiins  ulmi  r. 

—  recUrostris 

—  incurvus  rr. 


Orcliestos  scutellaris 
Sibynes  canus 
Cionus  Scropluilaricie 

—  thapsus 

—  Olivier!  r. 
Nanophyes  Lytliri 
Gymnetron  Teler  r. 

—  cylindriroslris  Rdt.  n. 
Cryplorhynclius  Lapatlu 
Ceutorhyncluis  ecliii 

—  horridiis  Rdt.  n. 
Baridius  T  album 
Cossonus  liiiearis 


H\lur2;us  lijiiiiperda  rr 
—  piniperda  Rdt.  n. 


Spondylis  l)nprestoï(les 
Ergates  laber  r. 
Aegosoma  seabricnriK^  r. 
Cerambyx  héros 
—  Scopoli 

Piirpuriceniis  Koehleri 
Aromia  m  ose  h  a  ta 
Callidiuin  violaceuin 
Phymatodes  variabilis 
Semanotiis  undatiis  rr. 
Hylotrupes  bajuliis 
Crioiiiorplius  Itiridus 
Aseinuiu  slrialuiii  r. 


4!^e  Famille 
Scnlytides. 

Toniicus  lypographiis 

—  stenotjraplius 

45'^  Famille 
Cerarahycides. 

Crioccphalus  riisticiis 
Plagiunotus  détritus  r, 

—  arcuatus 
Glytus  ai'ietis 

—  verliasci.  r. 

—  plebeius 

—  niassiliensis 

—  ornalus  Rdt.  n. 

—  rusticus  Rdt.  n, 
Anaglyptus  luysticus 
Stenopterus  rufus 
Neculalis  major  rr. 
Laniia  lextor. 


Monohamnus  sutor 
Astynomus  aedilis 
Leiopus  nebulosus 
Acanthoderus  varius.  r. 
Pogonocherus  fasciculatus 

—  hispidus 
Mesosa  nubila  r. 

Aiiipstlietis  lestacea  r. 

Compsidia  populnea 

Ancvrea  carcharias 

Saperda  scalaris 

—  tremiihn  r. 
Oberea  oculata  r. 

—  euphorbiae  r.  Sieri'o 

—  linearis  r. 
Phytoecia  Ephippium  r. 

—  nigricornis  r. 
Opsib'a  virescens 
Rhagiuin  mordax.  r. 

—  indagator. 
Oxymirus  ciirsor  AIp. 


52    — 

Toxolus  meridianus. 
Pachyta  lamed.  Alp.  rr. 

—  inlerrogationis  Alp. 

—  clathrata  alp.  r. 

—  quadriniaculata 

Carilia  virginea 
Acinœops.  collaris 
Judolia  octomaculata  n. 
Strangalia  revestita.  r. 

—  melanura 

—  bifasciata. 

—  maculata. 
Leptura  virens.  alp. 

—  cincta. 

—  testacea 

—  sanguinolenta 

—  fulv^a 

—  scutellata.  alp.  r. 
.Vadonia  livida  r. 
Anoplodera  rufipes  r. 
Grammoptera  ruficornis. 


46^  Famille, 
Ch  ryso  m  e  lides . 


Donacia  menyanlhidis  r. 

—  nigra  r. 

—  aflinis.  r. 
Lema  cyanella 

—  melanopa 


Subg.  Gynandrophthalma  cya- 

nea 
—  affinis. 

Subg.  Coptocephala  scopolina 
Bromius  vitis 


Crioceris  duodeciiiipunctala       Gryptocephalus  imperialis 

—  coryli 

—  varieeatus 


—  asparagi. 
Clythra 
Subg.  Labidostom.tritlentatar.  —  fasciatus  r 

—  axillaris  r.  —  violaceus 
Subg.  Clythra  quadripunctata   —  sericeus 


58    — 


C.  fiureolus 

—  hypochaericlis 

—  lobatus  rr. 

—  flavipes  ' 

—  bipunctatus 

—  vittatus. 

—  niinutus  r. 


Phratora  vulgatissima 

—  vitelliiiie 
Pi'asocuris  aucta 
Adiinonia  tanaceti 

—  rustica 
Galleruca  viburni 

—  cratœgi 


—  gracilis.  i-. 

—  lineola 

—  gcrninus 

—  tenella 

—  I)ilineatus  rr. 

Malacosoma  lusitanica 

—  inorœi 

Agelastica  al  ni 

—  duodecinipiinclalus  n. 

Luperus  flavipes 

—  bipustulatiis  ii. 

—  betulinus 

—  pini  r. 

Crepidodcra  transversa 

Pachybrachys  histrio 

—  e voleta 

—     —  Var.  bisignalusRdl.  1 

■.  —  inodeëri 

—  hieroglyphicus 

Graptodera  erucse 

Chrysomela  staphylaea 

—  oleracea 

—  sanguinolenta 

Teinodactyla  Verbasci 

—  marginata  r. 

—  lutescens  Rdt.  n. 

—  violacea 

Phyllotreta  pr-ocera 

—  fastuosa 

—  si  nu  a  ta  r. 

—  lamina  r. 

Sphœroderma  testacea 

—  fucata 

Plectroseelis  concinna 

Oreina  luctuosa  alp.  r. 

Dibolia  rugulosa  r. 

—  speciosa         id. 

Psylliodesaffinis 

—  tristis             id. 

—  rufilabris  Rdt.  n. 

—  cacalicB          id. 

Cassida  rubiginosa 

—  Andersclii      id.  n. 

—  lucida. 

Lina  œiiea 

—  nobilis  rr. 

—  lapponica  rr. 

—  ferruginea 

—  populi 

—  nebulosa 

—  treniulœ 

—  thoracica 

Gastronhysa  pohc;oni 

—  obsoleta 

Plagiodera  arnioraciœ 


04 


4      — 


48"  Famille. 

Endomjjchides. 

Mycetina  cruciata  alp.  r. 

49e  Famille. 

Coccinellides. 

Hippodamia  tredocimpunctata  Calvia  14 — guttala 
—  septemniaculata  rr.  Halyzia  16—  ii;iiLtala  r. 

Anisosticla  noveindecirnpuncl.  Vihidia  12 —  gutata 


Goccinella  14 —  pustulata 

—  variabilis 

—  septempunctata 
Adalia  hipanctata 

—  undecimnotata 

—  dispar.  n. 
Adonia  mutahilis 
Harmonia  margiiie  punctata 

—  impustulata 
Myrrha  18 —  gultaLa 


Thea  22— punctata 
PropyUea  14 —  punctata 
Anatis  ocellata  r. 
Micraspis  12 —  punctata 
Mysia  ol)longo-guttata. 
Chilocorus  renipuslulatus 
—  hipustulatus 
Exochoinus  4 —  pustulatus 
Lasia  globosa 


LE8  ENVIRONS  DE  SAILLON 

ET    SES    CARRIÈRES   DE   MARBRE 
Par  le  prof.    F.-O.  W^OLF.    —    Traduit  par   H.  PITTIER. 


Au  nord  de  l'imposant  massif  du  Mont-Blanc,  on  voit  se  sé- 
jviror  l'une  de  l'autre  deux  chaînes  de  montagnes  moins  éle- 
\ées,  mais  néanmoins  profondément  découpées  et  riches  en 
vallons  étroitement  encaissés;  en  pentes  abruptes  et  en  sites 
[pittoresques  :  ce  sont  les  groupes  des  Aiguilles  rouges  et  de 
("Arpille. 

Tout  comme  les  assises  du  premier  de  ces  groupes  traver- 
sent la  vallée  du  Rhône  à  Evionnaz  et  vont  s'enfoncer  là  sous 
la  Dent  de  Mordes,  nous  trouvons  le  promontoire  des  Fola- 
terres  vis-à-vis  de  Martigny  et  la  paroi  escarpée  de  la  monta- 
gne qui  s'étend  deFully  à  Saillon,  composés  de  roches  qui  ap- 
partiennent au  groupe  de  l'Arpille  et  qui  s'enfoncent  également 
sous  la  grande  voûte  jurassique  qui  s'étend  jusqu'au  Rhône. 
Je  crois  reconnaître  près  de  Saillon  les  mêmes  assises  géolo- 
giques qu'à  Martigny-Bathiaz.  Là  comme  ici,  le  calcaire  juras- 
sique recouvre  le  gneiss  de  l'Arpille,  et  même  la  présence 
d'une  mince  couche  de  marbre  saccharoïde  au  nord  des  ruines 
du  Château  de  la  Bathiaz  me  paraît  l'analogue  de  la  zone  beau- 
coup plus  puissante  de  trias  dans  laquelle  se  trouvent  les  car- 
rières de  marbre  de  Saillon. 

Les  restes  pittoresques  des  châteaux  forts  du  moyen-âge  que 
l'on  aperçoit  ici  et  là  sont  bien  connus  des  voyageurs,  mais  ce 
pays,  «  contrée  brillante  et  ouverte,  au  coloris  méridional,  aux 
larges  horizons  et  aux  lointains  vaporeux»,  ce  sanctuaire  de 
la  déesse  Flora,  est  bien  plus  célèbre  encore  par  ses  richesses 
végétales.     Des  vins  généreux  croissent  sur  les  coteaux  de  Ra- 


—     5G     — 

voire,  comme  sur  ceux  de  Branson  et  de  Fulls  :   là  nous  trou- 
vons encore  quelques  individus  du  Rhuscotinus  L.  ;  ici.  entre 
Fully  et  Saillon,  une  magnifique  forêt  de  châtaigniers  retentit 
des  stridentes  modulations  de  la  cigale,  pendant  que  VArgyn- 
nis  Pandora,   à  la  fois  le  plus   rare  et  le  plus  beau  de  nos 
papillons  diurnes,  se  balancesur  ces  majestueuses  coupoles.  Au 
pied  des  troncs  noueux  de  ces  arbres,  le  lézard  vert  se  cache 
sous  le  gazon  bigarré  des  fleurs  des    Vicia  Gerardi,  onohry- 
chioides,  cracca^pisiformis,  diimetorum,  (\ç:\Orobus  niger., 
de  la  Potentilla  recta  aux  brillantes  corolles  et  des  odorantes 
Orchidées,    h" Artemisia  valesiaca   aux  teintes  argentées,  le 
Hieracium  lanatum  aux  larges  feuilles  cotonneuses,  le  char- 
mant Hieracium pictwin^  et  le  Hieracium  ligusticum  ornent 
les  roches  dénudées  de  Saillon.  Ces  trois  épervières  à  fleurs 
d'un  beau  jaune,  tout  différent  de  celui  que  produit  la  jalousie, 
peuvent  correspondre  avec  le  rare  Dracocepliaban  austria- 
cum  à  fleurs  d'un  bleu  violet,  perchésur  la  l'ochede  Biedron,  de 
l'autre  côté  de  la  vallée,  en  compagnie  d'un  échappé  de  la  Hon- 
grie, le  Sisgmbriu77i  pannonicum  descendu  des  pentes  arides 
d'Iserabloz  où  il  avait  été  signalé  il  y  a  déjà   longtemps.   Les 
figuiers  et  les  amandiers  se  sont  naturalisés  dans  cette  chaude 
contrée  ainsi  que  d'autres  plantes  introduites  par  la  culture, 
telles  que  la  Garance,  l'Hysope  et  le  Fenouil,  et  quelques  plan- 
tes d'ornement  comme  le  Bagnaudier  arborescent  et  le  Chèvre- 
feuille d'Etrurie.  Mais  toutes  ces  magnificences  sont  écli[)sées 
par  deux  chétives  petites  plantes,  particulières  au  Valais,  et 
dont  la  capture  fait  la  joie  des  botanistes.    J'ai  découvert  au- 
dessous  de  Saillon,  en  quantité,   le  délicat  Trisetum   Gaudi- 
nianum  J^oiss.  qui  cache  dans  les  éboulis  de  rochers  ses  épil- 
lets  mordorés,  et  Murith  avait  déjà  observé  le  Clypeola  Gau- 
dini  Trachsel,  mignonne  Crucifère  qui  étale  ses  colonies  au 
pied  des  murs  en  ruines  du  château  de  Saillon. 

Il  y  a  déjà  cinq  ans  qu'un  soir,  fatigué  d'une  longue  herbo- 
risation, je  trouvai  un  accueil  cordial  dans  l'idyllique  moulin 
de  Saillon-les-bains.  Il  avait  été  transformé  en  hôtellerie  quel- 
ques semaines  auparavant,  et  le  célèbre  peintre  français  Cour- 


—    57    — 

l)i't.  exilé  de  sa  pairie,  en  était  le  premier  client.    Il  \    passa 
tout  le  reste  de  l'été  presque  seul.    La   Saleuce  coule  ici  dans 
une  profonde  gorge  qui  mérite  certainement  une  visite,   sur- 
tout maintenant  que   l'abord  en  est  facilité  par  un  nouveau 
chemin  avec  galeries  et  ponts.   Cette  gorge  creusée  par  le  tra- 
vail incessant  des  eaux  ne  peut,  il  est  vrai,  rivaliser  avec  cel- 
les du  Trient  et  du  Durnand ,  mais  elle  présente  cependant 
bien  des  particularités  intéressantes,   ne  fût-ce  que  la  grotes- 
(jue  tète  de  géant  qui  forme  un  spectacle  unique  en  son  genre. 
Les  veux,  le  nez  et  l'antre  caverneux  où  l'imagination  popu- 
laire a  su  voir  une  bouche,  laissent  échapper  mille  fdets  d'une 
eau  cristalline  qui  coule  en  brillantes  cascatelles  par  dessus  les 
longues  feuilles  de  scoloj)endre  qui  forment  la  barbe  du  mons- 
tre, et  vient  se  perdre  dans  un   bassin    profond  que  n'éclaire 
jamais  aucun  rayon  de  soleil.  Quelques  cal)anes  en  planches 
placées  sur  le  crâne  de  cette  tête  de  géant  ne  gâtent  en  rien  le 
coup  d'œil  ;  elles  servent  à  retenir  l'eau  d'une  source  tiède 
déjà  connue  depuis  longtemps  et  utilisée  par  les  gens  du  pays. 
Voici  ce  qu'en  dit  le  D''  Schinner  i  en  son  naïf  langage  : 

«  Il  existe  près  de  Saillon  une  source  d'eau  tiède  minérale. 
On  la  croit  ferrugineuse  :  son  dépôt  est  le  même  que  celui  des 
eaux  de  Louèche.  Quelles  que  soient  ses  qualités,  les  diver- 
ses guérisons  que  cette  eau  a  opérées  sur  nombre  de  personnes 
encore  vivantes,  prouvent  son  efficacité  ;  la  source  entre  dans 
l'eau  dont  les  habitants  de  Saillon  font  usage,  et  c'est  à  ce  mé- 
lange qu'on  attribue  Tabsence  des  goitres  et  du  crétinisme.  Il 
est  de  fait  qu'il  ne  s'y  trouve  ni  goitreux  ni  crétin,  tandis  que 
Leytron  et  Fully,  qui  avoisinent  Saillon,  en  fourmillent-. 

»  Je  suis  même  instruit  de  bonne  part,  que  des  tilles  de  ce 
premier  endroit  arrivées  à  Saillon,  y  ont  perdu  le  goitre  qu'el- 
les y  ont  apporté  ;  que  des  plaies  regardées  comme  incurables 

'  Description  du  Département  du  Simplon,  ou  de  la  ci-devant  Républi- 
que du  Valais,  pajx.  495. 

*  Depuis  les  magnifiques  travaux  entrepris  pour  la  correction  du  Rhône 
et  le  dessèchement  de  ses  marais,  les  cas  de  l'une  et  de  l'autre  de  ces  tris- 
tes maladies,  dues  surtout  auK  émanations  paludéennes,  deviennent  de 
plus  en  plus  rares. 


—    SS- 
CI diverses  maladies  culannées  ont  été  guéries  par  l'effet  de 
cette  eau.  » 

Dans  le  môme  ouvrage,  nous  lisons  que  le  château  de  Sail- 
lon  fut  jadis  la  résidence  de  la  noble  famille  de  ce  nom,  laquelle 
fournit  au  Valais  deux  évéques,  Wilhclmus  II  et  Yerinus,  au 
commencement  du  XIIÎ"  siècle.  Bientôt  après,  cette  famille  s'é- 
teignit et  le  manoir  fut  détruit  par  les  Yalaisans,  l'an  1475. 
après  leur  victoire  sur  les  Savoyards,  à  la  bataille  de  Planta. 

Au  pied  occidental  du  rocher  sur  lequel  sont  assis  les  restes 
du  vieux  Burg,  une  puissante  source  s'échappe  des  entrailles 
de  la  montagne  et  forme  le  ruisseau  que  nous  devons  franchir 
pour  nous  rendre  à  la  carrière  de  marbre.  Nous  nous  élevons 
sur  la  pente  rapide,  d'abord  à  travers  le  vignoble,  puis  sous 
les  maigres  ombrages  d'une  forêt  de  chênes  (Quercus  jmbes- 
cens),  et  nous  atteignons  en  trois  quarts  d'heure  environ  les 
deux  galeries  ouvertes.  Déjà  du  bas  de  la  vallée  on  pouvait 
reconnaître  les  parois  escarpées  des  roches  jurassiques,  si  dif- 
férentes par  leur  structure  des  masses  arrondies  du  gneiss  de 
l'Arpille  qu'elles  recouvrent.  Ces  calcaires  s'élèvent  d'abord  de 
Saillon  à  la  Grand'Garde,  puis  vont  de  là  entourer  la  dent  de 
FuUy  dont  elles  forment  le  sommet.  (D'ici  se  détachent  chaque 
printemps  d'énormes  avalanches  dont  la  masse  de  neige  per- 
siste jusque  fort  avant  dans  l'été,  ce  qui  fait  qu'il  est  parfois 
|)ossibIe.  en  se  plaçant  sur  une  de  ces  collines  de  neige,  de 
cueillir  de  là  en  juin  des  cerises  mûres  sur  les  arl)res  qui  crois- 
sent à  côté.)  Entre  le  calcaire  jurassique  et  le  gneiss  de  l'Ar- 
pille se  trouve  intercalée  une  bande  étroite  qui  appartient  en 
partie  au  trias,  et  en  partie  au  grès  houiller,  d'après  l'excel- 
lente carte  géologique  de  Renevier,  qui  indique  aussi  la  pré- 
sence du  maibre,  mais  en  laissant  dans  le  doute  l'âge  de  la 
formation  à  laquelle  il  appartient.  Dans  sa  Géologie  des  Alpes 
pennines,  Gerlach  ne  mentionne  pas  les  marbres  de  Saillon. 
mais  bien  d'autres  qui  me  paraissent  semblables  et  qui  sont 
intercalés  dans  les  gneiss  et  les  schistes  micacés  des  vallées 
de  la  Sesia,  de  la  Strona  et  de  la  Toce,  au  versant  sud  du  mas- 
sif du  Mont-Rose,  et  dans  lesquels  s'ouvrent   les  carrières  dès 


I 


—    59    — 

longlenips  célèbres  des  marbres  d'Ornavasso  et  de  Candaglio. 
La  Ibruialion  à  laquelle  appartienaeiit  ces  gisements,  ainsi 
que  les  calcaires,  les  dolomies  et  même  les  serpentines  qui  les 
accompagnent,  resta  une  énigme  pour  Gerlach.  Cette  question 
encore  des  plus  obscures  sera  peut-être  éclaircie  par  une  étude 
comparée  des  marbres  de  Saillon  et  des  vallées  italiennes  avec 
ceux  des  îles  de  Paros  et  d'Ëubée,  puisque  le  marbre  extrait 
lie  ces  carrières  à  répocpie  où  les  sculpteurs  atticjues  taillaient 
leurs  plus  beaux  ouvrages,  se  rencontre  aussi  au  milieu  des 
gneiss  et  des  schistes  micacés. 

La  plu{)art  des  géologues  modernes  considèrent  les  schistes 
cristallins  comme  des  roches  métamorphiques,  et  je  crois  qu'on 
ne  se  tromperait  guère  en  regardant  aussi  nos  marbres  comme 
des  calcaires  basiques  métamorphosés.  (Voir  la  note  à  la  fin.) 
En  tout  cas,  les  gneiss  qui  accompagnent  le  marbre  à  Saillon 
ont  exercé  une  influence,    sinon  sur  sa  formation,   du  moins 
sur  les  modifications  des  divers  genres  de  marbre,  et  je  revien- 
drai là-dessus  en  faisant  la  description  des  différentes  couches. 
Dans  le  journal  périodique  zuricois  i^die  Eisenbnhn  »,  vol. 
Vil,  n"  ^ï.  du  28  novembre  1877,  et  dans  la  sixième  année  du 
journal  parisien  «  V Architecte  »  n»  IS,  du  13  avril  1878,  nous 
trouvons  deux  articles  remarquables,  dus  probablement  à  la 
même  plume,  lesquels  font  une  description  exacte  et  détaillée 
des  carrières  de  marbre  de  Saillon.  Le  dernier  de  ces  travaux 
est  le  rapport  officiel  de  la  Commission  chargée  de  l'examen 
de  ce  marbre,   lors  de  l'exposition  universelle  de  1878,  où  il  a 
obtenu  un  prix. 

Nous  empruntons  ce  qui  suit  au  premier  travail,  en  y  ajou- 
tant quelques  observations  personnelles. 

«  L'exploitation  des  carrières  de  niarbre  de  Saillon  se  fait 
par  le  moyen  de  deux  galeries  éloignées  l'une  de  l'autre  de  500 
mètres.  Leur  hauteur  au-dessus  de  la  vallée  est  d'environ  i(X) 
mètres  pour  la  première  et  de  400  m.  pour  la  seconde.  Connue 
linclinaison  des  bancs  est  d'environ  35°  dans  la  direction  de 
l'axe  de  la  vallée  et  que  les  galeries  ont  environ  30"  de  pente, 
les  blocs  extraits  peuvent  facilement  être  amenés  au  jour.   Les 


-    60     - 

voùles  souterraines  n'exigent  aucun  autre  support  que  les  pi- 
liers naturels  laissés  en  place. 

»  Actuellement,  trois  couches  de  marbre  seulement  sont  en 
exploitation,  mais  un  trou  de  sonde  établi  dans  la  galerie  su- 
périeure a  révélé  l'existence  de  trois  autres.  Ceux  auxquels-on 
travaille  maintenant  contiennent  les  espèces  de  marbre  sui- 
vants : 

»  Premier  banc. 

»  Marbre  dont  la  coloration  fondamentale  est  la  même  (|uc 
celle  de  certains  marbres  d'Italie  et  est  connue  sous  le  nom  de 
bleu  de  Turf|uie.  Outre  des  taches  floconneuses  d'un  blanc  jau- 
nâtre, cette  variété  est  traversée  par  des  veines  d'un  jaune 
d'or.  Elle  est  connue  sous  le  nom  de  »  Schweizer-Porter  ».  — 
Puissance  de  la  couche,  1  mètre  50. 

»  Deuxième  banc, 

»  Marbre  blanc  qui  rivalise  avec  le  marbre  de  Paros  par  sa 
grande  solidité,  sa  pureté  et  sa  transparence,  ainsi  que  par  la 
beauté  de  son  grain.  D'après  une  analyse  faite  à  l'école  des 
mines  à  Paris,  il  se  compose  presque  exclusivement  de  carbo- 
nate de  chaux,  avec  une  densité  de  2,7;  il  peut  aussi  bien  être 
utilisé  comme  pierre  lithographique  que  pour  des  travaux  de 
statuaire.  En  outre,  ses  débris  pulvérisés  pourront  servir  à  la 
fabrication  des  eaux  gazeuses  et  procurer  ainsi  à  la  Suisse  une 
nouvelle  source  de  revenus.  —  Puissance  de  cette  couche,  en- 
viron 1  mètre.  » 

Je  dois  ici  remarquer  que  malheureusement  le  marbre  blanc 
mis  à  jour  jusqu'à  présent  est  trop  fendillé  pour  qu'il  soit  pos- 
sible d'en  obtenir  des  morceaux  suffisants  pour  les  travaux 
de  statuaire.  Il  se  peut  cependant  qu'à  une  plus  grande  pro- 
fondeur il  soit  en  meilleur  état.  Le  prix-courant  de  la  Société 
d'exploitation  des  marbres  de  Saillon  a  été  imprimé  à  Paris 
sur  des  pierres  provenant  de  cette  couche.  Monsieur  Brauns, 
chimiste  à  Sion,  a  bien  voulu  analyser  divers  échantillons  que 
j'avais  détachés  moi-même  des  roches  de  Saillon;  il  a  trouvé 


-    61    - 

que  le  marljre  blanc  était  du  carbonate  de  chaux  sans  magné- 
sie, par  conséquent  plus  pur  que  ceux  de  Carrare  qui  en  ren- 
ferment des  traces,  et  à  cause  de  cela  apte  à  être  employé 
comme  moyen  de  fusion  dans  la  fonte  des  minéraux.  11  l'uti- 
lise déjà  à  cet  effet  dans  les  fonderies  de  Sierre,  où  sont  fon- 
dus les  divers  minéraux  de  la  vallée  des  Anniviers.  Traité  à 
froid  par  l'acide  chlorhydrique,  le  marbre  blanc  se  décom|)ose 
avec  une  forte  elfervescence,  sans  laisser  de  résidu.  Mais  le  ci- 
polin,  qui  forme  la  troisième  couche,  se  comporte  tout  dilierem- 
ment.  L'effervescence  est  aussi  très-forte  et  la  plus  grande  par- 
tie de  la  roche,  formée  de  carbonate  de  chaux,  se  décompose 
également.  Mais  il  reste  une  espèce  de  squelette  lamelleux,  se 
pulvérisant  facilement,  constitué  par  des  silicates  qui  renfer- 
ment de  la  magnésie  et  de  l'alumine,  probablemetit  du  talc  ou 
du  mica  et  de  la  chlorite.  Ces  matières  étrangères,  dues  certai- 
nement au  voisinage  des  gneiss  de  l'Arpille,  donnent  au  cipo- 
lin  son  coloris  finement  veiné. 

«  Troisième  banc. 

»  Véritable  cipolin  antique,  marbre  que  l'on  cherchait  en 
vain  déjà  depuis  des  siècles  et  qu'on  a  dû  extraire  autrefois  de 
l'Eubée  ou  des  environs  de  Carthage.  Il  y  a  quelques  années, 
une  société  anglaise  avait  fait,  sans  résultat,  des  dépenses 
énormes  pour  retrouver  en  Afrique  les  carrières  d'où  les  an- 
ciens Romains  tiraient  cette  espèce  de  marbre,  ce  qui  prouve 
sufïisanmient  sa  valeur,  car  il  est  considéré  comme  supérieur 
à  tous  les  autres. 

»  Ce  marbre,  dont  l'authenticité,  comme  cipolin,  est  recon- 
nue, présente  un  coloris  bleu-verdàtre,  blanchâtre,  ou  d'un 
jaune  d'ivoire.  La  couche  se  compose  de  deux  parties  :  la  su- 
périeure, d'une  épaisseur  de  80  centimètres,  présente  suitoul 
des  reflets  sombres  ou  d'un  bleu  verdàtre,  pendant  que  la  par- 
tie inférieure,  épaisse  de  plus  de  l'",5  est  d'une  teinte  beau- 
coup plus  claire,  ou  bien  couleur  de  vieil  ivoire,  avec  des  ta- 
ches verdàtres. 

»  Ce  marbre  peut  aussi  bien  être  em|)loyé  pour  des  colonnes 


-    60    _ 

(le  grande  dimension  que  pour  dos  travaux  d'architecture  plus 
fins,  car  il  est  livré  en  blocs  de  8  à  10  m.  de  longueur.  On  peut 
adnn'rer  des  morceaux  s})]endides  de  cette  nature  dans  l'église 
de  St-Sulpice  à  Paris,  où  six  colonnes  de  cette  espèce  de  mar- 
bre, provenant  des  ruines  d'un  temple  romain,  ornent  l'autel 
de  la  sainte  Vierge. 

»  Dans  les  derniers  temps,  le  cipolin  retrouvé  à  Saillon  a  été 
employé  entre  autres  dans  la  construction  du  nouvel  Opéra  à 
Paris,  puis  dans  les  églises  de  Fourvières  (Lyon),  et  de  saint 
François-Xavier  (Boulevard  Montparnasse  à  Paris),  et  dans 
beaucoup  d'autres  monuments,  surtout  en  Angleterre.  Nous 
reproduisons  encore,  à  propos  de  ce  marbre,  l'opinion  de  M. 
C.  Garnier,  l'architecte  du  nouvel  Opéra  à  Paris,  qui  s'exprime 
comme  suit,  dans  les  pages  200  et  211  de  sa  Monographie  :  ^ 

«  Parmi  ces  marbres,  il  en  est  un  qui  a  un  intérêt  particu- 
culier  :  c'est  celui  qui  forme,  avec  deux  types  différents,  les 
deux  gaines  placées  à  droite  et  à  gauche  de  la  grande  porte 
de  l'escalier,  au  niveau  de  l'entrée  de  l'orchestre.  Ce  marbre 
est  du  Cipolin  ;  or,  jusqu'à  ce  dernier  temps,  sauf  les  carrières 
de  l'Ile  d'Eubée,  où  l'on  trouve  encore  les  restes  de  l'ancienne 
exploitation  faite  par  les  Roniains,  les  gisements  antiques  de 
ce  marbre  décoratif  étaient  perdus  ;  et  depuis  plus  de  quinze 
cents  ans  les  blocs  de  Cipolin  que  l'on  a  employés  dans  divers 
monuments  provenaient  tous  des  débris  des  temples  d'autre- 
fois. C'était  là,  au  pointde  vue  delà  décoration  marmoréenne, 
un  très-grand  inconvénient  :  car,  de  tons  les  calcaires  rubannés. 
le  Cipolin  est,  sans  conteste,  celui  c[ui  est  le  plus  beau,  le  plus 
somptueux  et  le  plus  riche  de  coloration  douce  et  harmonieuse. 
Je  m'étais  adressé  en  Grèce  pour  avoir  quelques  moi'ceaux  de 
ce  marbre  précieux  ;  mais  l'exploitation  est  délaissée  et  il  au- 
rait fallu  payer  ces  morceaux  bien  plus  cher  que  je  ne  le  pou- 
vais, et  même  plus  cher  qu'ils  ne  valaient.  J'avais  donc  re- 
noncé à   doter  l'Opéra  de  cette  belle  matière,   lorsque,  un  an 

'  Monsieiu'  Charles    Garnier  m"a  aniicaleinent   aiitoris»^  ii  reproduire  ici 
son  ju;ieineiit  et  ,'i  eorri<2:er  r.ne  petite  erreur  san.s  inipurtauee. 

K.-O.   \Voi,F. 


—    63    - 

environ  avant  l'aclièvement  des  travaux,  je  reçus  des  échan- 
tillons de  ce  marbre,  provenant  (J'une  carrière  du  Canton  du 
Valais  en  Suisse.  L'écliantillon  qui  m'était  soumis  avait  toutes 
les  qualités  de  dessin  et  de  coloration  du  Cipolin  antique,  et, 
enthousiasmé  par  la  nouvelle  découverte  de  ce  marbre,  je 
voulus  que  l'Opéra  possédât  les  premiers  n)orceaux:  qui  de- 
vaient être  extraits.  Je  fis  marché  à  un  prix  modique  et  qui 
n'atteignait  pas  la  valeur  des  marbres  ordinaires,  et  comman- 
dai immédiatement  deux  gaines  ([ui  devaient  être  prises  dans 
deux  l)ancs  ditlérents,  l'un  ayant  une  coloration  douce  et  piUe, 
l'autre  une  coloration  plus  vive  et  plus  soutenue.  Ces  deux 
échantillons  d'une  nouvelle  carrière  ont  certainement  un  grand 
intérêt,  et  si  à  l'avenir  les  découvertes  du  canton  du  Valais 
se  continuent,  et  si,  grâce  à  cette  exploitation,  le  Cipolin  peut 
encore  être  employé  dans  la  décoration  marmoréenne,  il  ne 
sera  peut-être  pas  indifïerent  de  savoir  que  la  France  a  la  pre- 
mière encouragé  cette  renaissance  d'une  si  s|)Ien(lide  matière.» 
Les  trois  autres  couches,  sur  l'existence  desquelles  les  son- 
dages ont  donné  des  preuves  suffisantes,  et  qui  commencent 
dans  les  dépôts  inférieurs  actuellement  en  exploitation  se  sui- 
vent dans  l'ordre  suivant  : 

«  Quatrième  banc. 

»  Egalement  du  cipolin  antique,  mais  presque  sans  nuance 
verte.  Il  est  surtout  à  fond  blanc,  traversé  par  de  minces  vei- 
nes d'un  bleu-violet. —  Puissance,  1  mètre  50.  » 

»  Cinquième  banc. 

«  Marbre  d'un  noir  profond  et  d'une  densité  particulière, 
avec  une  épaisseur  de  1  m.  » 

Cette  espèce  de  marbre,  chauiïé  au  chalumeau,  devient  d'un 
blanc  de  neige  :  il  est  donc  coloié  en  noir  par  du  caritone,  ce 
qui  parle  en  faveur  d'un  métamorphisme  inlln(Micé  ici  par  le 
voisinage  des  roches  anthracifères. 


-    64    - 
«  Sixième  banc, 

»  Marbre  avec  de  magnifiques  taches  vcrles  sur  un  fond 
blanc,  La  puissance  de  cette  couche  n'est  pas  encore  détermi- 
née; la  sonde  y  a  pénétré  sur  une  profondeur  de  1  m.  50,  sans 
l'avoir  traversée. 

»  Il  ressort  de  ce  qui  précède  que  les  carrières  de  Saillon  foui- 
nissent  toute  une  collection  des  marbres  les  plus  fins,  dont  une 
partie  ne  se  trouvent  pas  dans  le  commerce  et  défient  par  con- 
séquent toute  concurrence.  Il  ne  faut  surtout  pas  perdre  de  vue 
qu'actuellement  le  cipolin  n'est  exploité  qu'à  Saillon  et  de- 
vient par  là  un  monopole  d'une  grande  importance,  parce  que. 
en  raison  de  sa  beauté,  il  ne  manquera  pas  d'être  employé  à 
la  décoration  architectonique,  conime  du  temps  des  Romains, 
dès  qu'il  sera  connu.  » 


Note  du  traducteur.  A  première  vue,  il  semble  qu'il  ne 
peut  être  question  de  considérer  les  marbres  de  Saillon  comme 
tlu  basique  épigénique,  puisque  les  couches  en  sont  infratria- 
siques.  Mais  si  l'on  considère  que  M.  le  professeur  Renevier 
attribue  ici  au  trias  des  calcaires  dolomitiques  sans  fossiles  que 
plusieurs  géologues  regardent  comme  métamorphiques,  on 
pourra  admettre  l'idée  de  M.  Wolf,  et  faire  rentrer  dans  le  lias, 
non  seulement  les  marbres,  mais  les  calcaires  dolomitiques 
qui  leur  sont  superposés. 

Dans  une  étude  géologique  restée  inachevée  du  bassin  de  la 
Grande  Eau  (Vaud),  j'étais  arrivé  aux  mêmes  conclusions  pour 
les  calcaires  dolomitiques  de  cette  vallée,  mais  sans  réunir 
assez  de  preuves  pour  établir  le  fait  d'une  manière  certaine. 
Une  étude  attentive  des  environs  de  Saillon  permettra  peut- 
être  d'élucider  la  question  dans  un  sens  ou  dans  l'autre. 

H.    PiTTIER. 


EXCURSION  BOTANIQUE 

de  Sierre  à  la  vallée  d'AnnivIers,  les  24,  25  et  26  août  1879. 


En  partant  de  Sierre  pour  se  rendre  à  Chippis,  on  traverse 
la  vallée  du  Rhône,  qui  est  couverte  de  collines  formées  de 
graviers  glaciaires  sur  lesquelles  les  espèces  suivantes  se  trou- 
vaient généralement  répandues  : 

Btcffonia  macrosperma  Gay,  Xeranthemum  inapertum 
W.,  Eragrostis  ')ninor  \{o?,i.,  Podosperrmcm  laciniatum  DC, 
Scahiosa  agrestis  W.  et  K.,  Pùnjnnella  nigra  "Willd,  Passe- 
rinaannuaSpv.,  Hieracium  niveum  Millier,  Hieracium  ni- 
veuniy<^ piloselloides,  Micropus  erectus  h..  Isatis  Villarsii 
Gaud.,  Chondrilla  juncea  L.^Phœnixopus  vimineus  Rchb., 
et  près  des  rives  du  Rhône  Equisetwm  ramosissimum  var. 
altissimum  Al.  Rr. 

En  montant  de  Chippis  à  Vercorin,  sur  les  pentes  arides  de 
la  montagne,  on  rencontre  :  Euphrasia  salisburgensis,  var. 
cuprea  Jord.,  Euphrasia  majalis  Jord.,  Hieracium  vale- 
siacum  Fr.,  forme  normale  à  feuilles  presque  entières,  Hiera- 
cium sempronianum  Wolf. 

Quelques  minutes  avant  d'arriver  à  Vercorin,  un  grand 
buisson  de  Rosa  stenosepala  Ch.  (R.  alpina  X  coriifolia), 
Hieracium  prenayithoides  Vill.  var.,  Hieracium  valesiacum. 
Fr.  à  feuilles  incisées  et  rapprochées  les  unes  des  autres  dans 
le  haut  de  la  tige,  ce  qui  lui  donne  tout  à  fait  l'apparence  du 
H.  sahaudum  des  jardins  botaniques. 

Autour  des  maisons  du  village  de  Vercorin,  le  Géranium 
divaricatum  L.  et  Galeopsis  Reichenbachii  Reut.  ne  sont 
pas  rares. 

En  quittant  Vercorin  par  le  sentier  qui  conduit  à  Vissoie, 


—     66    — 

on  traverse  d'abord  des  prairies  parsemées  de  haies  où  les 
rosiers  sont  extrêmement  abondants.  On  y  cueille  entre  autres 
Rosa  alpina  var.  aeuleata  DC,  Rosa  Franzonii  Chr.  (R. 
ferruginea  X  pomifera),  Rosa  coriifolia  Fr.  sous  diverses 
formes,  Rosa  pomifera  Herrm.  en  plusieurs  variétés,  R.  mon- 
tana  Chaix,  etc.  Ensuite  le  sentier  serpente  dans  un  bois  de 
conifères,  où  se  irowyeni  H  y pochœris  maculatah.,  Epipo- 
gium  aphyllum  Sw.,  en  petite  quantité,  et  plus  loin  un  vaste 
défrichement  tout  couvert  de  Géranium  bohemicum  L.  Avant 
d'arriver  à  Painsec,  une  espèce  de  Hieraciura  exerce  la  saga- 
cité des  botanistes  experts  de  l'expédition.  Les  uns  le  considè- 
rent comme  une  forme  très-développée  du  H.  amplexicaule, 
les  autres  comme  le  H.  perfoliatum  Frôl  :  ce  n'est  que  plus 
tard  qu'il  a  été  reconnu  comme  H.  laciucœfolium  Arvet- 
Touvet,  qui  se  trouve  dans  quelques  autres  localités  du  Valais. 
A  une  petite  distance  de  cette  plante,  les  rochers  ombragés  sont 
ornés  d'une  autre  espèce  de  Hieracium  à  fleurs  relativement 
très-grandes;  c'est  le  H.  Wolfîanum  Favre,  que  M.  Favrat 
considère  comme  identique  avec  H.  rupicolum  Fr. 

En  allant  de  Vissoie  à  Zinal  par  Saint-Luc,  on  trouve  près 
de  ce  dernier  village  plusieurs  formes  de  Rosa  coriifolia  Fr., 
Rosa  pomifera  var.  cornuta  Christ,  var.  Grenieri  D.  eXvar. 
recondita  Pug.,  Rosa  montana  var.  Chavini  sec.  Christ; 
dans  les  champs  près  d'Ayer  Fumaria  Schleicheri  Soyg.  W., 
sur  les  rochers  ombragés  du  côté  gauche  de  la  rivière  Linnœa 
horealis  L.,  Allosorus  crispus  Bernh.  Une  pluie  continue  vint 
arrêter  l'herborisation  et  ne  permit  pas  d'explorer  les  alen- 
tours du  glacier  de  Zinal.  En  descendant  de  Vissoie  à  Sierre, 
on  trouve  un  superbe  buisson  de  Rosa  Sœvensis  Rap.  au 
bord  de  la  route,  puis  Arabis  muralis  Berst.  fruct.,  Potentilla 
rupestris  L.  et  caulescens  L.,  Ononis  rotundifolia  L.,  Isatis 
Villarsii  Gaud.,  Calamintha  nepetoides  Jord.,  Odontites 
viscosa  Rchb.,  au-dessus  et  au-dessous  de  Niouc,  Arabis 
saxatilis  AIL,  Artemisia  valesiaca  Ail.,  Centaurea  vale- 
siaca  Jord.,  etc. 


—    67    — 

Hieracium  sempromanum  Wolf.  Cette  plante  se  rapproche 
beaucoup  du  H.  Vulgatum  Fr.,  dont  elle  difl'ère  surtout  par 
les  longs  poils  blancs  qui  couvrent  la  surface  inférieure  et  le 
bord  des  feuilles,  ainsi  que  les  pétioles  ;  en  outre,  les  feuilles 
radicales  forment  une  rosette  qui  est  encore  en  pleine  vigueur 
à  l'époque  de  la  floraison.  Une  observation  subséquente  dé- 
montrera si  cette  forme  n'est  qu'une  variété  villeuse  du  Hie- 
racium vulgatum  Fr.,  ou  une  bonne  espèce. 

Hieracium  Wolfianum  Favre.  Le  chanoine  Favre  a  créé 
cette  espèce  d'après  des  exemplaires  cueillis  sur  les  rochers 
près  de  Bovernier.  Elle  a  les  calathides  du  H.  Rupicolum  Fr., 
mais  encore  plus  grandes,  et  les  feuilles  du  H.  incisum  Hopp. 
ou  même  du  H.  prœcox  Jordan.  D'après  M.  Wolf,  elle  pour- 
rait bien  être  un  H.  rupicolwn  yc^prœcox.  M.  Favrat  la  con- 
sidère comme  une  forma  umhrosa  du  Hieracium  rupicolum 

Fr. 

Hieracium  lactucœfolium  Arvet-Touvet  {H.  amplexi- 
cauli  yc  prenanthoides).  Plante  tenant  beaucoup  du  H.  pre- 
nanthoides  Vill.,  mais  couverte  sur  toutes  ses  parties  de 
poils  glanduleux,  sans  poils  simples;  panicule  du  prenanthoi- 
des,  mais  à  périclines  un  peu  plus  gros  et  à  écailles  moins 
obtuses;  tige  moins  forte  que  dans  le  //.  ochroleucum  Schl., 
à  peu  près  comme  dans  le  prenanthoides,  mais  à  port  un  peu 
plus  raide;  feuilles  intermédiaires  entre  celles  du  H.  ample- 
a^zcaw^e  et  celles  du  H.  prenanthoides,  ressemblant  assez  pour 
la  forme  à  celles  d'un  Cer,inthe,  mais  dentées,  quelques  fois 
même  assez  fortement;  elles  sont  auriculées-amplexicaules  à 
la  base,  au-dessus  de  laquelle  elles  s'étranglent  un  peu,  mais 
bien  moins  que  dans  \q  prenanthoides  ;  elles  se  terminent  par 
une  forme  ovale-aigiie,  les  plus  inférieures  sont  détruites  sous 
l'anthèse,  les  suivantes  ne  sont  pas  ou  très-peu  rétrécies  en 
forme  de  large  pétiole,  et  les  extrêmes  supérieures  sont  ova- 
les-acuminées,  sans  étranglement  au-dessus  de  la  base;  ses 
ligules  sont  ciliées  et  ses  achènes  d'un  pourpre  clair  ou  bruns. 
(Monograjyhie  des  Hieracium  du  Dauphiné.) 

Cette  espèce  a  été  observée  dans  plusieurs  localités  du  Va- 


—    68    — 

lais  par  M.  Wolf,  entre  autres  près  de  Viége,    de  Naters  et 
d'Unterbciech. 

NOTE  SUR 
L'ISATIS  VILLARSII  GAUD.  HELV. 

Cette  plante  a  été  trouvée  à  Sierre  et  dans  le  Val  d'Anniviers 
au-dessus  de  Niouc,  lors  de  l'herborisation  de  la  Société  Muri- 
thienne,  les  24,  25  et  26  août  1879.  Les  exemplaires  répondent 
tout  à  fait  à  la  description  deGaudin  :  Caulis  brevior,  ramosus, 
pilis  longis  hirtus,  foliis  confertis  sœpeque  fasciculalis,  undique 
villosis,  ad  nervum  hirtis,  vix  ac  ne  vix  glaucescentibus,  etc. 

Mais  1'/.  Villarsii  Gaud.  n'est  décidément  qu'une  forme 
œstivale  et  automnale  de  1'/.  tinctoria,  et,  comme  la  plupart 
des  individus  de  seconde  floraison,  elle  a  quelque  chose  d'anor- 
mal qui  a  pu  la  faire  prendre  au  premier  abord  pour  une  es- 
pèce distincte. 

On  peut  observer  cette  seconde  floraison,  toujours  plus  ou 
moins  rare  et  accidentelle,  dans  toutes  les  stations  du  type,  et 
nous  l'avons  vue  aussi  à  Lausanne  le  14  septembre  de  la  même 
année,  en  compagnie  de  M.  Gremli.  Les  échantillons  étaient 
exactement  semblables  à  ceux  du  Valais. 

De  Gandolle  (FI.  fr.  et  Prodr.)  fait  de  cette  forme  une  /. 
tinctoria  var.  hirsuta.  Reichenbach,  FI.  excurs.,  ne  fait  que 
reproduire  Gandin.  Il  n'a  certainement  pas  vu  la  plante,  puis- 
qu'il dit  que  selon  DC.  et  Gaudin  elle  croit  en  Valais.  Rion, 
édité  par  MM.  Wolf  et  Ritz,  cite  /.  Villarsii  avec  un  point 
interrogatif.  Koch.,  syn.,  cite  la  plante  en  note,  sous  1'/.  tinc- 
toria^ en  ajoutant  que,  selon  de  Charpentier,  c'est  une  plante 
douteuse.  Ducomumn,  Tasciienbuch  (Soleure  1869),  donne 
1'/.  Villarsii  comme  espèce,  et  lui  assigne  connne  synonyme  : 
/.  tinctoria  var.  alinna  Koch,  ce  que  je  ne  trouve  pas  dans 
le  Synopsis  IIl'^  éd.,  où  Koch  dit  seulement  que,  selon  Grise- 
bach,  c'est  une  variété  de  /.  alpina  AIL,  ce  qui  est  certaine- 
ment erroné. 


—    69    — 

Dans  sa  Flore  de  la  Suisse  et  de  la  Savoie,  le  D""  Bouvier 
reprend  i'o[)inion  de  de  Caîidolle  et  donne  à  1'/.  tinctoria  une 
variété  hirsuCa  (syn.  du  /.  Villarsii  Gaud). 

Les  Flores  de  MM.  Rapin,  Gremli  et  Morthier  ne  parlent  pas 
de  la  plante  de  Gaudin,  et,  à  vrai  dire,  il  y  a  longtemps  qu'on 
la  considérait  comme  fabuleuse  et  beaucoup  de  botanistes  y 
avaient  renoncé.  C'est  qu'on  voulait  absolument  la  trouver  en 
dehors  du  /.  tinctoria,  ce  qui  ne  pouvait  aboutir;  et  en  effet, 
personne  que  je  sache  n'a  trouvé  autre  chose  en  Valais.  Seule- 
ment, partout  où  le  /.  tinctoria  abonde,  non-seulement  en 
Valais,  mais  ailleurs,  on  trouve  d'abord,  en  avril  et  mai,  la 
forme  normale,  glaucescente,  glabre,  sauf  quelque  villosité 
dans  la  région  radicale;  puis  plus  tard,  en  juillet,  août,  sep- 
tembre, çà  et  là  la  variété  hirsuta  DC,  soit  1'/.  Villarsii  Gaud. 
Or,  ce  dernier  dit  positivement  de  sa  plante  :  floret  restate. 

Il  paraît,  selon  Reichenbach  (Addenda),  que  1'/.  dahnatica 
Mil!,  se  rapporte  à  cette  même  forme  œstivale  et  automnale  qui 
pourrait  bien  avoir  reçu  d'autres  noms  encore. 

En  somme,  je  suis  porté  à  croire  qu'en  Valais,  en  Savoie, 
en  Dauphiné,  les  plantes  recueillies  sous  les  noms  d'/.  alpina 
Villars,  non  Ail.,  /.  tinctoria  var.  hirsuta  DC,  /.  Villarsii 
Gaud.,  se  rapportent  toutes  à  la  forme  ipstivale  et  automnale 
du  /.  tinctoria,  et  qu'on  ne  saurait  voir  là  ni  une  espèce,  ni 
même  une  variété. 

\J  Favrat. 


DER  STOFFWEGHSEL  DER  HEFEZELLE 


BEI   DER   ALKOHOLG^HRUNG 


von    D^    -WILHELM     SGHAGHT . 


Durch  die  wichtigen  Untersuchungen  von  Pasteur  wurde 
die  schon  friiher  von  Schwann,  Mitscherlich  und  Anderen  auf- 
gestellte  Ansicht  bestatigt,  dass  die  Gahrungserscheinungen 
durch  die  Anwesenheit  niederer  Organismen,  Zellen,  Pilzen, 
sogenannter  Fermentorganismen,  bedingt  seien.  Pasteur  schloss 
weiter  daraus,  dass  die  Gilhrungsvorgange  als  Stoffwechsel- 
prozesse  der  Fermentorganismen  zu  betrachten  seien.  Es  bildet 
dièse  Ansicht  einen  grossen  Fortschritt  gegenuber  der  iilteren 
Contacttheorie.  Liebig  erlauterte  dièse  bekannthch  so,  dass  das 
Ferment,  selbst  ein  in  Umsetzung  begriffener  Korper,  seine 
innere  Bewegung  mechanisch  auf  das  Giihrungssubstrat  uber- 
trage  und  dessen  Spaltung  dadurch  bewirke.  Dabei  blieb  es 
ganzlich  unerklilrt,  welcher  Art  dièse  innere  Bewegung  des 
Fermentes  sei  oder  wie  dièse  sich  auf  einen  andern  Korper 
ilbertragen  und  in  diesem  Spaltungen  eigenthumlicher  Art 
anregen  konne.  Im  Grunde  genommen,  bieiben  dièse  Fragen 
auch  nach  der  Pasteur'schen  Ansicht  offen  ;  der  Vorgang  ist 
nur  in  das  Innere  der  Zelle  verlegt,  aber  nicht  erklart.  Nur 
dadurch  bahnt  dieselbe  das  richtige  Verstandniss  an,  insofern 
die  Gahrung  aïs  der  Yorgang,  das  Résultat  des  Lebens  der 
Zelle  —  der  Hefezelle  —  betrachtet  wird.  Entschieden  ist  es 
aber  kein  Fortschritt,  sondern  verhindert  eher  die  Erkenntniss 
des  wirklichen  Vorganges,  wenn  man  neuerdings  den  Begriff 
der  Gahrung  dahin  feststellen  will,  als  die  Zerlegung  eines 
Substrates  durch  einen  andern  Korper  (Ferment),   welcher 


—    71    — 

dabei  seibst  langere  Zeit  unverandert  bleiben  kilnne.  Dièse 
Définition,  wobei  i^anz  irrig  der  Nachdruck  nur  zu  leicht  auf 
das  «  unverandert  bleiben  »  gelegt  wird,  bietetden  scheinbaren 
Vortheil,  dass  nun  unter  den  Fermentkorpern  auch  die  soge- 
nannten  nicht  organisirten  Fermente,  wie  Ptyalin,  pankreati- 
sclier  Saft,  Pepsin  u.  a  m,  konnen  inbegriffen  werden,  womit 
aber  zusamniengeworfen  wird,  was  gar  nicht  zusammen 
geliOrt.  Auf  der  andern  Seite,  allerdings  folgerichtig  und  mit 
mehr  Recht,  kann  der  Begriff  des  Fermentkorpers  seibst  auf 
die  hoiieren  Pflanzen  und  Thiere  ausgedehnt  und  dièse  Giih- 
rungsorganismen  genannt  werden,  insofern  sie  in  der  That 
fortwithrend  Stofife  zerlegen  und  dabei  seibst  in  ihrer  Zusam- 
mensetzung,  Solange  sie  sich  im  Gleichgewichtszustande  der 
Ernahrung  befinden,  constant  bleiben.  Nach  dieser  Auffassung 
ist  eine  Einsicht  in  das  Wesen  des  Stoffwechsels  schlechterdings 
unmOglich.  Das  Leben  kann  nicht  aufgefasst  werden  als  nur 
bestehend  in  der  ausserlichen  Einwirkung  des  lebenden  Kur- 
pers  auf  die  zu  zerlegenden  StofTe  —  Giihrungssu!«trat,  Nah- 
rungsstoffe  —  zum  Zwecke  der  Warme  und  Kraftproduktion. 
Das  Leben  der  Fermentkôrper,  sagen  wir,  nach  dem  weitesten 
Begriffe  derselben  :  der  hoheren  Thierorganismen,  besteht  in 
deren  fortwahrender  inneren  Bewegung  und  Umsetzung,  wo- 
bei  die  gesammte  Zusammensetzung  derselben  immerhin 
unverandert  zu  bleiben  erscheint,  durch  fortwilhrende  Neu- 
bildung  oder  Bea;eneration  des  Umgesetzten.  Dièse  Thatigkeit 
und  die  Erhaltung  derselben  :  der  lebenden,  zerlegenden  Kor- 
per,  muss  in  ganz  anderer,  innigerer  Beziehung  stehen  zu 
dem  Substrat,  den  Nahrungstofîen,  als  nur  in  der  Anregungzu 
der  Spaltung  dieser.  Mit  der  Aufklarung  dièses  Verhaltnisses 
ist  der  erste  Schritt  gethan  zur  richtigen  Erkenntniss  des  We- 
sens  des  Stoffwechsels,  des  Lebens,  nicht  nur  der  Resultate, 
der  Productedesselben,  mitdenen  man  sich  fast  ausschliesslich 
beschaftigt  hat  und  mit  deren  Kenntniss  man  den  Prozess  des 
Stoffwechsels  ergriindet  zu  haben  glaubt. 

Untersuchen  wir  nun  den  Vorgang  des  Stoffwechsels,  wie 
er  in  primitivster  Form  bai  der  am  genauesten  bekannten  und 


—    72    — 

studirten  Gahrung,  der  AIkoholgahrung,  in  der  Hefezelle  statt- 
findet. 

Der  Vorgang  ist  zunachst  folgender.  Die  liefezelien  nehinen 
denZuckerausderGahrungsfliissigkeitiasicliauf,  verschlucken 
ihn  und  scheiden  als  Résultat  ihres  StofTwechsels  die  Spaltungs- 
produkte  aus,  neben  Alkohol  und  Kohlensiiure  noch  Bernstein- 
siiure  und  Glycerin.  Ob  die  Zellen,  nach  Pasteur,  dabei  noch 
Sauerstoff  aufnehmen  und  verbrauchen,  lassen  wir  dahinge- 
stellt.  Der  Inbalt  der  Zellen  ist  eine  eiweissartige  Substanz; 
sind  Eiweisskorper  in  der  Giihrungsflussigkeit  vorhanden,  so 
nimnit  die  Masse  der  Hefe  zu,  die  Zellen  vermehren  sich,  die 
Hefe  wachst. 

Der  Vorgang  wird  also  eingeleitet  durch  eine  Attraction, 
welche  von  den  Zellen  auf  den  Zucker  ausgeiibt  wird.  Selbs- 
verstandlich  ist  eine  gewisse  Warme  erforderlich,  wie  wir  aus 
Erfahrung  wissen,  dass  aile  organische  Vorgiinge  nur  zwiscben 
gewissen,  nach  unten  und  oben  eng  begrenzten  ïemperaturen 
moglich  sind.  Dièse  Attraction  ist  zunachst  eine  spezifische, 
indem  die  Zelle  nur  gahrungsfahigen  Ïrauben-Zucker  —  auch 
Albuniinate  —  aufnimmt,  nicht  aber  andere  in  der  Losung 
befindliche  Stoffe,  wie  Weinsaure,  Salze,  Extractiv-  und  Farb- 
stoffe.  Wir  kOnnen  sie  eine  specifische  nennen,  weil  andere 
Fermentorganismen,  auch  die  verschiedenen  Zellen  hohei'er 
Thierorganismen,  Anziehungen  auf  andere  Stoffe  und  Verbin- 
dungen  ausiiben,  die  der  besonderen  Art  der  Zellen  eigenthlira- 
lich  sind  und  von  der  Zusammensetzung  des  Inhaltes  der  ver- 
schiedenen Zellen  abhangen.  Dièse  Attraction  ist  ferner  keine 
einfache,  sogenannte  physikalische,  wie  sie  zwischen  Atomen 
und  Molekulen  angenommen  wird;  sie  ist  auch  ganzlich  ver- 
schieden  von  einer  rein  chemischen,  wie  sie  ein  wasseranzie- 
hendes  Salz,  z.  B,  Chlorkalium,  auf  Wasser  ausiibt.  Dièses 
Salz  entzieht  der  umgebenden  Luft  allerdings  das  Wasser,  das 
letztere  und  das  Salz  erleiden  dabei  aber  keine  Veranderung, 
als  dass  dièses  mit  deni  Wasser  zerfliesst,  sich  darin  auflost  ; 
damit  hOrt  die  Attraction  auf,  weitere  Thiitigkeit  oder  Um- 
setzungen  finden  nicht  statt.  Bei  der  Hefezelle  ist  jedoch  die 


—    73    — 

Attraction  nur  der  Beginn  weiterer  Thatigkeit,  eines  Prozesses, 
der  nun  don  Zerfall  des  angezogenen  Stoffes  zur  Folge  hat.  Die 
Hefezelle  ist  ein  fur  sich  existirendes,  geschlossenes  Elément, 
ein  lebendes  Elément;  jede  nach  aussen  wirkende  Thatigkeit, 
also  auch  Attraction  und  Stoffaufnahme,  kann  nur  auf  innerer 
Thatigkeit,  Bewegung  und  Umsetzung  der  den  Zelleninhalt 
bildenden  Molekiile  beruhen.  Da  wir  eine  seibstthatige  Substanz 
aber,  welche  nur  aus  innerer  Ursache,  von  sich  aus,  thiitig  ist 
und  wirkt,   fiir  einen   widersprechenden,  undenkbaren  Be- 
griff  halten,  so  kann  die  nothwendige  innere  Thatigkeit  der 
Zelle  nur  entslehen,  indem  sie  ausgelost  wird  durch  eine  von 
aussen  kommende  Erregung,  einen  Reiz.  Wir  sehen  dies  auch 
an  den  Folgen.    Der  Zucker  wird  niclit  aufgenommen  uni  in 
der  Zelle  zu  bleiben,  sich  mit  dem  Zelleninhalt  zu  verbinden  ; 
(1er  Reiz,  der  zuerst  Attraction   hervorgerufen,  wirkt  weiter. 
Virchow,  in  seinen  Epoche  machenden.  cellularpathologischen 
Untersuchungen,  schreibt  jeder  Zelle  Irritabilitiit  zu  und  zwar 
unterscheidet  er  nutritive,  funktioneUe  und  formative  Reiz- 
barkeit.  Bei  einem  so  niederen,  primitiven  Organism  wie  der 
Hefezelle  kOnnen  wir  wohl  nur   von  nuLritiver   Reizbarkeit, 
in  ihrer  einfachsten  Form,  reden,  aber  dièse  miissen  wir  der- 
selben  zuschreiben.  Wir  sagen  also,  der  Zucker  in  der  Giih- 
rungsfliissigkeit  bilde  fur  die  Hefezelle  einen  Reiz,  in  Folge 
dessen  Attraction  und  Aufnahme  von  Zucker  in  die  Zelle  slatt- 
findet  :   also  Thatigkeit;  sobald  aber  durch  einen  Reiz  eine 
Thatigkeit  ausgelost  wird,   muss  zu  der  Aeusserung  derselben 
lebendige  Kraft  vorhanden  sein  und  verbraucht  werden. 

Woher  ruhrt  dièse  und  in  welcher  Richtung  wirkt  sie?  Wir 
bezeichnen  das  Streben  der  unverbundenen  chemischen  Ele- 
mente,  der  Atome,  nach  Vereinigung,  mit  dem  gegenwiirtig 
gebrauchlichen  Ausdruck  als  Spannkraft;  bei  der  chemischen 
Yerbindung  der  Atome  verschwindet  dieselbe  und  es  wird 
lebendige  Kraft  oder  Warme  frei.  Zur  Trennung  dieser  ver- 
bundenen  Atome  wird  lebendige  Kraft  oder  Warme  verbraucht 
und  zwar  nach  dem  Gesetz  der  Erhaltung  der  Kraft  ebensoviel 
als  bei  der  Vereinigung  frei  wurde.   Je  fester  die  Atome  in 


—     74    — 

einer  Verbindung  sich  vereinigt  finden,  um  so  mehr  lebendige 
Kraft  wird  zur  Trennung  der  Atome  oder  deren  Ueberfiihrung 
in  losere  Verbindung  verbraucht,  die  alsdann  als  Spannkraft 
in  denselben  vorhanden  ist.  Je  loser  die  Atome  in  einer  Ver- 
bindung zusammenhiingen,  um  so  mehr  Spannkrafte  sind 
vorhanden,  welche  aïs  lebendige  Kraft  frei  werden,  wenn 
sich  dièse  Atome  zu  einfacheren,  festeren  Verbindungen  ver- 
einigen. 

Von  den  physiologisch  wichtigsten  Gruppen  der  organischen 
Verbindungen,  den  stickstofïhaltigen  und  stickstofTfreien,  be- 
sitzen  die  letzteren,  die  Fette  und  Kohlehydrate,  eine  grOssere 
Constanz  ihrer  Verbindung;  sie  zersetzen  sich  und  faulen  nicht 
fur  sich,  dagegen  werden  sie  durch  Fermente  leicht  gespalten; 
sie  sind  direkt,  oder  ihre  Spaltungsprodukte,  brennbar  und 
liefern  bedeutende  Warmemengen  durch  Oxydation  ihres 
Wasser-  und  Kohlen-StofTs  zu  Wasser  und  Kohlensaure.  Die 
AIhuminate  haben  offenbar  ein  loseres  Atomengefuge,  sie  zer- 
setzen sich  ausserordentbch  leicht  und  sind  hervorragend  faul- 
nissfahige  Kdrper;  es  sind  sehr  komplexe  Verbindungen  mit 
hohem  Atomengewicht  und  ganziich  unbekannter  chemischer 
Constitution;  wir  wissen  nur,  dass  sie  im  hôheren  thierischen 
Organismus  Spaltungen  beim  StofTwechsel  erleiden  und  man 
bezeichnet  als  ihre  Componenten  stickstoffhaltige,  einfachere 
Verbindungen,  Kohlehydrate  (Glykogen)  und  Fette.  Da  wir 
den  Albuminaten  die  losere  Atomenverbindung  zuschreiben, 
also  die  meisten  Spannkrafte,  und  in  dieser  Form  am  meisten 
lebendige  Kraft  in  ihnen  angehauft  ist.  so  soUte  man  annehmen, 
dass  gerade  sie  vorzugsweise  im  thierischen  Korper  zur  Pro- 
duktion  von  Warnie  und  Kraft  dienen  wilrden.  Dem  ist  aber 
durchaus  nicht  so,  wenigstens  nicht  direkt.  Die  Fette  und 
Kohlehydrate  sind  es  vielmehr,  welche  fur  den  thierischen 
Organismus  durch  ihre  Verbrennung  die  Quelle  der  Wiirme 
und  Kraftproduktion  bilden.  Direkt  konnen  sie  nun  nicht  mit 
Sauerstoflfsich  verbinden,  wenigstens  bei  der  Temperatur  des 
thierischen  Korpers;  um  zur  Verbindung  mit  SauerstofTgeeig- 
net  zu  werden,  miissen  sie  erst  gespalten,  ihre  Atome  in  losere 


—    75    — 

Verbindung  umgesetzt  werden;  hiezu  ist  nun  lebendige  Kraft 
nothig  und  dièse  zu  liefern,  das  ist  eben  die  Aufgabe  der  Albu- 
minate.  In  welcher  Weise  das  geschieht,  das  sehen  wir  am 
einfaclîsten  bei  dem  Stoffwechsel  der  Hefezelle. 

Wir  sagen  :  durch  den  Reiz,  welchen  der  Zucker  auf  die 
Zelle  ausiibt,  wird  in  dieser  eine  Thatigkeit  ausgelOst,  wird 
lebendige  Kraft  frei.  Wir  betrachten  die  Reizbarkeit  einer 
Substanz,  also  hier  des  die  Zelie  erfiillenden  Albuminates,  als 
auf  deren  chemischer  Constitution  beruhend;  in  der  Physiolo- 
gie spricht  man  von  chemischen,  elektrischen  und  mechani- 
schen  Reizen,  aile  dièse  bewirken  eine  Altération  der  chemi- 
schen Constitution  der  reizbaren  Substanz.  Wie  dièses  zu  denken 
sei,  das  liisst  sich  aus  den  neuern  Aiischauungen  iiber  die  Mo- 
lekular-Constitution  und  Atomenverkettung  der  organischen 
Verbindungen  ableiten.  Die  Untersuchungen  hieriiber  wurden 
uns  jedoch  zu  vveit  fuhren;  es  ist  hier  nicht  der  Ort  dazu  und 
genugt  es  darauf  hinzudeuten.  In  unserm  Falle  regt  also  der 
durch  den  Zucker  ausgeilbte  Reiz  eine  innere  Umsetzung  der 
Molekiile  des  Zelleninhaltes  an,  es  miissen  Spannkriifte  ver- 
schwinden,  damit  lebendige  Kraft  frei  werden  kann,  und  dies 
ist  nur  m()glich,  indem  einzelne  oder  sammtliche  Atomgruppen 
des  Zelleninhaltes,  des  Albuminates,  sich  in  festere  Verbindung 
vereinigen;  es  erfolgt  also  eine  beginnende  Spaltung.  Der  Wi- 
derspruch,  der  sich  hier  zu  ergeben  scheint,  dass  lebendige 
Kraft  frei  werden  soll  bei  einer  beginnenden  Spaltung,  also 
Trennung,  wobei  ja  Kraftverbrauch  stattfinden  muss,  hebt 
sich  leicht  wenn  wir  bedenken,  dass  bei  dem  Entstehen  feste- 
rer  Verbindungen  sofort  weit  mehr  lebendige  Kraft  frei  wird, 
als  zur  Trennung  der  sehr  lose  zusammenhangenden  und  wie 
wir  wissen  auf  die  geringsten  iiusseren  Einwirkungen  ausein- 
anderfallenden  Atomgruppen  der  Albuminate  verbraucht  wird. 
Aus  der  Art  wie  die  Albuminate  im  thierischen  Korper,  wie 
oben  erwahnt,  zerfallen,  miissen  wir  diesen  die  ïendenz  zu- 
schreiben,  dass  sich  die  Atome  leicht  zu  bestimmtcn  einfache- 
ren  Atomgruppen,  allgemein  in  eine  stickstoflhaitige  und  eine 
stickstoiïfreie  (jede  derselben  kann  wieder  in  mehrere  zerfallen, 


—    76    — 

wie  (lie  letztere  in  Glycogen  and  Fett)  zusammenschliessen. 
Ist  dièse  innere  Un)setzung  nun  die  Folge  des  Reizes,  so  wird 
dabei,  indem  Spannkrafte  verschwinden,  wohl  genilgend  lebeu- 
dige  Kraft  frei,  um  die  Erscheinungen  der  Attraction  und  der 
bei  der  Giihrung  auftretenden  Warme  zu  erkiaren.  Weitere 
Folgen  kOnnten  aber  nicht  eintreten;  die  Zusammensetzung 
des  Zeileninhaltes,  worauf  doch  die  Thatigkeitder  Zelle  beruht, 
wjire  verandert,  das  Alburainat  zerstOrt,  die  Thiitigkeit  der 
Zelle  also  erloschen.  Ein  Prozess  hiitte  begonnen,  aber  sofort 
still  gestanden.  Wir  sehen  in  Wirklichkeit  das  Gegeatheil  : 
die  Gahrung  schrcitet  fort,  die  Zellenlhatigkeit  hOrt  nicht  auf  ; 
der  Zelleninhalt,  das  Albuminat  ist  also  nicht  zerstôrt  oder  hat 
sich  wieder  hergestellt.  Das  letztere  ist  aber  nur  mOglich,  wenn 
die  innere  Umsetzung  der  Atome  des  Albuminates,  welche  zur 
Bildung  einfacherer,  festerer  Verbindungen  fiihrt,  allein  oder 
doch  vorzugsweise  die  eine  der  Hauptgruppen,  die  stickstofï- 
haltige  oder  die  stickstofïïreie  betrifft.  Yon  der  ersteren  konnen 
wir  das  nicht  annehmen,  sie  musste  zur  Restitution  des  Albu- 
minates ersetzt  werden  und  ein  Ersatz  vvare  nicht  mOglich,  da 
die  Gahrung  auch  in  einer  Zuckcrlosung  erfoigt,  in  welcher 
keine  EiweisskOrper  enthalten  sind,  ausser  der  Hefe  selbst.  Es 
ist  also  die  stickstofïïreie  Atomgruppe,  oder  ein  Component 
derselben,  welche  ganzlich  zerstOrt  wird,  indem  sie  sich  zu 
Alkohol  und  Kohlensaure  zusammenschliesst;  durch  die  Bil- 
dung dieser  einfacheren,  festeren  Verbindungen  (namentlich 
der  Kohlensaure)  wird  lebendige  Kraft  frei,  genligend  um  der 
stickstoffhaltigen  Atomgruppe  den  Verlust  an  Spannkraften, 
den  sie  im  Beginn  der  Umsetzung  ebenfalls  erlitten,  zu  ersetzen, 
die  Atome  des  angezogenen  Zuckers  zu  lockern  und  ihn  dadurch 
geeignet  zu  machen,  von  der  stickstoffhaltigen  Atomgruppe 
und  den  allenfalls  vorhandenen  anderen  Componenten  der  stick- 
slofffreien  aufgenommen  zu  werden  zur  Wiederherstellung  des 
Albuminates.  Mit  der  v^Uigen  Restitution  des  Albuminates 
erlangt  dièses  seine  Reizbarkeit  wieder  und  der  Prozess  be- 
ginnt  von  Neuem  und  fahrt  fort.  Das  Albuminat  hat  offenbar 
keine  Attraction  mehr  gegen  Alkohol-  und  Kohlensaure,  dièse 


I 


—    77    — 

werden  von  den  von  Neuem  angezogenen  Zucker  verdrangt 
und  ausgeschieden. 

Man  kann  hier  einwenden,  dass  kein  geniigender,  mit  Nolh- 
wendigkeit  zwingender  Grund  einzig  aus  dem  Spiel  der  Atom- 
krafte  und  der  wirksamen  chemischcn  Afîinitaten  konne  her- 
geleitet  vyerden,   um  die  Wiederherstellung  des  All)iiininates 
zu  erkliiren  :   es  musse  noch  etwas  hiezu  beitragen  und  dièses 
sei  eben  als  eigenthumiiche  Wirkung   des  Lebens  der  Zelle 
anzunehmen.  Ich  gebe  das  zu.   Aber  das  Leben  braucht  nicht 
hiezu  als  etwas  eigenthumiiches,  der  chemischen  Zusamnien- 
setzung  der  Zelle  von  aussen  hinzugefiigtes,  etwa  urspriinglich 
entstandenes,  von  Zelle  zu  Zelle  ubertragenes  und  somit  uner- 
kliirbares  aufgefasst  zu  werden.   Wir  nehmen  das  Leben  als 
die  Gesammteinwirkung  des  Organism,  sei  es  einer  auf  der 
niedersten  Stufe  der  Entwicklung  stehenden,   isolirten  Zelle 
oder  eines  dei-  hoheren,  thierischen  Organismen,  auf  die  ein- 
zelnen  Organe,  Zellen  oder  organische  Verbindungen,  welche 
die  Erlialtung  deren  Zusammensetzung  bedingt,  respektivedie 
Wiederherstellung  derselben  bestimmt,  indem  dièse  durch  den 
Prozess  des  Stoffwechsels  fortwahrend  gestôrt  wird.   Es  ist 
dièse  Einwirkung,  das  Leben,  sonach  als  eine  Kraft  zu  bestini- 
men  und  man  kann  sie  Lebenskralt  nennen;  aber  durchaus 
nicht  in  dem  Sinne  des  fruheren,  halb  mystischen  Begriffes, 
zu  dessen  Widerlegung  mit  allen  Waffen  der  Wissenschaft  ge- 
stritten  wurde  ;  wir  fassen  dieselbe  gewissermassen  aïs  die 
Resultate  der  sammtlichen  Einwirkungen  der  Atome,  Atom- 
gruppen  und  Verbindungen  aufeinander.   Dièse  hier  nur  kurz 
angedeutete  Auffassung  des  Lebens,  welche  durchaus  nichts 
Mystisches  enthalt  und  sich  mit  hinreichender  Scharfe  aus  der 
physikalisch-chemischen  molekular-atonnstischen  Anschauung 
entwickeln  lasst,  gewahrt  uns  die  Mdglichkeit,  den  oben  ent- 
wickelten  und  nicht  vollig  hinreichenden  Grund  der  Restitu- 
tion des  Albuminates  zu  ergjinzen.   Da  nicht  aile  Molekule  des 
Albuminates  gleichzeitig,  sondern  nur  nach  und  nach,  in  Um- 
setzung  gerathen,  so  ist  wohl   immer  die  Mehrzahl  als  intakt 
zu  betrachten,  welche  das  Leben  der  Zelle  reprasentiren  und 


—    78    — 

die  in  Umsetzung  begriffenen  zur  Wiederherstellungbestimmen. 
Wir  finden  in  unserer  Auffassung  fernerliin  den  Erkliirungs- 
grund,  fiir  weitere  bei  der  Gilhrung  auftretende  Erscheinungen. 
Ist  nilmlich  in  der  Gahrungsfliissigkeit  kein  Ersatz-AIbuminat 
vorhanden,  so  ist  ein  gegebenes  Quantum  Hefe  nicht  im  Stande 
Ijeliebig  viel  Zucker  zu  zerlegen,  sondern  ebenfalls  nur  ein  be- 
stimmtes  Quantum,  worauf  alsdann  die  Gahrung  aufhOrt.  Es  er- 
kliirt  sich  dièses  zunachst  daraus,  das  nach  dem  Gesetz  der  Er- 
haltung  der  Kraft  bei  der  Fortdauer  des  Prozesses  ein  nothwen- 
dig  entstehender  Kraft vorlust  durch  den  ganzlichen  Zerfall  von 
Albuminatmolekiilen,  indem  dieselbe  durch  Bildung  festerer 
Verbindungen  einen  grossen  Theil  ihrer  Spannkraft  abgeben, 
gedeckt  werden  muss  ;  zweitens  verliert  der  schwacher  wer- 
dende  Rest  der  intakten  Molekiile  an  bestinimendem  Einfluss 
auf  die  Restitution,  die  Lebenskraft  in  dem  oben  angegebenen 
Siime  wird  schwacher,  erlischt,  die  Zelle  stirbt  und  die  Gah- 
rung hort  auf.  Sind  dagegen  Albuminate  in  der  Giihrungsfliis- 
sigkeit  gegeben,  so  werden  auch  dièse  in  (h'e  Zelle  mit  dem 
Zucker  aufgenommen,  gerathen  mit  in  den  Umsetzungsprozess 
und  werden,  erst  in  beginnendem  Zerfall  begriffen,  durch  die 
Einwirkung  des  Zelleninhaltes  bestimmt  —  oder  vielmehr 
deren  Gomponenten  —  sich  als  ein  dem  Zelleninhalt  homogènes 
Albuminat  zu  restituiren,  theils  als  Ersatz  des  alteren,  zerfal- 
ienen,  theils  die  Masse  vermehrend.  Die  Zelle  gerath  dadurch 
in  einen  Zustand.  den  wir  nach  Virchow  als  formative  Reizuna; 
bezeichnen  konnen:  es  entsteht  durch  Theilung  eine  neue.die 
Hefe  nimmt  zu,  sie  wachst.  Dass  solche  Albuminatzersetzungen 
jederzeit  bei  der  Gahrung  stattfinden,  darauf  deuten  wohl  die 
andern  bei  dieser  auftretenden  Spaltungsprodukte,  als  Bern- 
steinsaure  und  Glycerin,  ganz  bestimmt  eine  nicht  naher  unter- 
suchte  neben  den  Hefezellen  sich  fîndende,  organische,  nicht 
organisirte  Substanz,  ein  Auswurfstofï". 

Resiimiren  wir  noch  liber  das  Gleichgewicht  der  gewonne- 
nen  und  verbrauchten  lebendigen  Kraft  bei  unserm  Prozesse. 
Der  Reiz  bewirkt  Verlust  an  Spannkriiften  :  lebendige  Kraft 
wirdfrei;  Kraft  wird  verbraucht  durch  Attraction  und  Auf- 


-    79    - 

nahme  von  Zucker,  ferner  durch  Lockerung  von  dessen  AtO' 
men  ;  Kraft  wird  frei  durch  Zusammenscliliessen  der  Spaltungs- 
produkte,  namentlich  durch  Bildung  von  Kohlensaure  ;  ver- 
braucht  wird  dieselbe  durch  Abgabe  an  die  stickstoffhaltige 
Componente  uni  deren  anfanglichen  Verlust  an  Spannkriiften 
zu  ersetzen,  ebenso  an  die  andere  stickstofiïreie,  sofern  eine 
solche  vorhanden;  ausserdem  aussert  sie  sich  als  Giihrungs- 
warme.  Ob  bei  der  Vereinigung  der  Componenten  mit  dem 
gelockerten  Zucker  zur  Wiederherstellung  des  Albuminates 
Kraft  frei  wird,  da  eine  Verbindung  entsteht,  oder  viehnehr 
Kraft  zur  Erzeugung  von  Spannkraften  verbraucht  wird,  da 
das  ganze  Albuminat  eine  sehr  lose  Verbindung  mit  starken 
Spannkraften  darstellt,  kOnnen  wir  noch  nicht  entscheiden. 
Schliesslich  wird  der  Saldo  des  Kraftverlustes  l)ei  dem  ganzen 
Kreislauf  des  Prozesses  durch  den  allmahligen  Zerfall  des  Albu- 
minates ausgeglichen. 

Wir  sehen  in  dem  Stoffwechsel  der  Hefezelle  das  Schéma 
des  StofFvvechsels  jedes,  auch  des  hoheren,  thierischen  Orga- 
nismus.  Selbstverstiindlich  kann  dieser  Prozess,  den  wir  hier 
nur  in  der  primitivsten  Form  untersucht  haben,  sich  in  der 
mannigfaltigsten  Weise  aussern,  jenachdem  das  thatige  Albu- 
minat verschiedene  Componenten  besitzt,  demgemass  verschie- 
dene  Spaltungsprodukte  erzeugt  und  nicht  nur  Zucker,  sondern 
auch  Fette  aufnehmen  kann;  ein  sehr  complexes  Albuminat 
(viclleicht  Hamoglobulin)  kann  sogar  einfachere  Albuminate 
bei  der  Umsetzung  als  Componenten  aufnehmen,  ganz  oder  die 
Spaltungsprodukte  derselben.  Modifizirt  wird  der  Prozess  noch 
durch  Zufuhrung  von  Sauerstolf,  was  wir  bei  der  Hefezelle 
nicht  berucksichtigen  zu  diirfen  glaubten.  Im  Allgemeinen 
erkennen  wir  nun  den  Grund,  warum  streng  genommen  nur 
Fette  und  Kohlehydrate  als  Nahrungstoffe  zu  betrachten  sind, 
die  Albuminate  dagegen  als  Verarbeiter  derselben.  Es  versteht 
sich,  dassauch  letztere  ersetzt  werden  miissen  und  auch  indi- 
rekt,  durch  Spaltung,  Fette  und  Kohlehydrate,  also  Nahrungs- 
stolTe,  liefern.  Wir  erkennen  auch  den  Grund  der  Constanz  der 
Harnstoffausscheidung,  das  heisst  warum  die  Mengc  dosselben 


-    80    - 

nicht  in  dem  Verhaltnisse  zunimmt,  bei  gesteigerter  Kraft-  und 
Warme-Produktion,  wie  die  ausgeschiedene  Kohlensaure.  Wei- 
tcre  Folgerungen  zu  ziehen  ist  hier  nicht  der  Ort.  Ich  habe  ini 
Vorstehenden  nur  den  Gahrungsprozess  behandeln  wollen,  als 
einen  Gegenstand,  der  auch  in  weiteren,  naturwissenschaftli- 
chen  Kreisen  Interesse  finden  kann,  indem  ich  die  vOllige 
Ausfiihrung  und  Anwendung  auf  die  Erklarung  verschiedener 
Problème  derErnahrung  in  einer  besonderen  Arbeit  den  Fach- 
genossen  vorlegen  werde. 


I 


ÙBER  DAS  SCHWEIZERISCIIE  BURGERRECHT 

VON 

RÏÏYNGHOLOPHU^^  PLUMIPES  LUCAS 

EINER    MILBE 

Note   von    Dr.    G.    Haller  in    Bern.    Mitglied  der  Société 

murithienne. 


In  (leii  Ami.  Soc.  eut.  4  Série  IV.  p.  ^()().  vei'otJ'entlichle  Lu- 
cas eine  Note  (Remarques  sur  une  Arachnide  trouvée  aux  en- 
virons de  Boghar  en  Algérie)  iiber  eine  kleinc  Milbe  aus  der 
Kamilie  der  Erdmilben  oder  Trombididen,  welclie  er  mit  Vor- 
belialt  der  bereils  von  Dugés  gestil'teten  Gattung  Rliyncholo- 
phus  beigesellte  und  der  er  den  Speciesnamen  plumipes  bei- 
iegte.  Sie  kennzeichnet  sicli  durcli  die  pinselformige  Beliaarung 
des  l'unl'ten  Fussgliedes  am  vierten  ausserordentiich  verliingei'- 
len  Fusspaare.  Lucas  vergleicht  die  Bildung  etwa  mit  derje- 
nigen  an  den  Kuhlei'giiedern  gevsisser  Cei-amb)ciden,  woriiljer 
ich  nicht  urtheilen  kann.  \\  ir  finden  dann  liber  dièse  inter- 
ressante  Milbe  nocii  folgende  Notiz  von  Frauenfeld  (Zool.  bol 
Ges.  XYIIL  }>.  H{)i)  :  «Der  von  Rosenhauer  in  den  Thieren 
Andalusien's  aul'gezahlte  zierlicho  Rh.  phmn'pes,  welchen  Herr 
Erbei'  aucli  sehr  zaldreicii  aus  ivorl'u  braclite,  liât  lange  be- 
biischelle  Hinterbeine.  »  Hieraul'  sclieinen  sich  unsere  nocli 
sehr  mangelhaften  Ivemitnisse  dièses  Thieres  zu  beschriinken. 
denn  trotz  der  sehr  mangelhal'ten  Beschreibung  und  Abl)il- 
dung  konnte  ich  keine  weitere  Notiz  darilber  auflinden.  Es  ist 
iiun  Frey-Gessner's  Verdienst  dièse  htibsche  Acarine  in  der 
Schweiz  aufgefunden  zu  haben.  Er  schreibt  mir  hieriiber  : 
«  Es  sind  mir  bis  dato  zwei  Gegendeh  bekannt,  wo  ich  das 
Thierchen    auf  kurzgrasieeni   trockenem   Wies  und    Ackerbo- 


—    8-2    — 

(len  aufgefmiden  halie  :  Um  Sifieis  ziemlicli  liiiulig  an  drei 
Stellen  (Aile  Ruine,  Abliiiiiize  (les  Kloster's  und  Hhoneuferhijiiei 
obei'lialb  GlareN)  und  bei  Mailij^U}  ani  Tour  de  la  Batia  Hiiiiel. 
Am  Tage  ineist  unter  oder  an  Steinen  und  Steiuchen.  Reim 
Aulheben  derselben  lauten  sie  ai:i  gehobenen  Stein  oder  am 
Roden  rasch  fort,  indeni  sie  ihre  /iei'liclien  Hintcriusschen  wie 
Sclileppen  nach  sich  zielien.  —  Letzles  .lahr  (1879)  fand  ich 
nirgendsaucli  nur  eiii  Sliick,  vielleichtsind  sie  m'chtjedes  Jahr 
/u  liaben  (Mai  oder  Juui?)»  —  l)i(>  Exeuiplare  von  diesen 
Kundorton  UieilLe  dev  Ihalige  Enloinologe  deu  Herren  Pavesi 
und  Leberl  mil;  lelzlerer  ist  seiliier  gestorijen.  I)a  nun  dièse 
(Jelehrleu  meities  \\  issc-ns  diesc  liir  uiisere  milleleuropaische 
Acaj'iiienl'auna  ncue  ,Millir  iiocli  iiiclit  (>r\\alinl  liaben.  halte 
ieli  es  fur  gehoteu  diesel  Liicke  auszuiullen.  Idi  besitze  leider 
nur  ein  eiiiziges  Sliiek  dieser  li(ll)sclien  Art,  das  noeh  dazu 
(ieseldeelits  unreif  ist.  welclies  icii  noeli  dev  lliite  des  verstor- 
beneu  Di*.  ÎAîb(M"l  \erdanke:  wohin  seine  eigeiien  Exemplare 
gekommen  siiul,  liabc  ich  uicht  erfahren  konneu.  Nach  mei- 
neni  Pneparate  eine  erncute  Beschreibung  nel)sl  Abbildung  zu 
geben,  wage  ich  nicht  und  behalte  mir  daher  \  or  auf  das  hiib- 
sche  Thierchen  zuriickzukominen,  sobald  mir  ein  giucklicher 
Zufall  das  uothwendige  Material  in  die  Hand  gespielt  liai. 


LATHYRUS  APHAGA,  L.  VAR.  FOLIATA 

Note  de  M,  J.  Vetter,  à  Aubonue. 


Il  y  a  environ  vingt-cinq  ans  que  j'ai  trouvé  à  Schleitheim. 
canton  de  Schaffhouse,  une  variété  de  Lathyrus  Aphaca,  qui 
me  semble  mériter  d'être  connue  plus  généralement.  J'avais 
alors  récolté  et  envoyé  en  Allemagne  80  parts  de  cette  va- 
riété, qui  doit  par  conséquent  se  trouver  dans  beaucoup  dlier- 
biers  d'Allemagne.  Malgré  cela,  aucune  flore  n'en  a  lait  men- 
tion, autant  que  je  sache.  En  été  187'.),  j'ai  prié  un  botaniste  de 
Schatîliouse  de  chercher  et  de  l'écolter  pour  moi  cette  plante. 
Il  m'en  a  envoNé  quelques  échantillons  cjuil  a  trouvés  dans 
une  autre  localité,  près  du  village  d'Ober-Hallau,  distante 
d'une  lieue  de  celle  où  j'avais  trouvé  ma  plante.  Ce  qui  distir)- 
gue  cette  variété  du  type,  c'est  que  les  pétioles,  au  lieu  d'être 
terminés  en  vrille,  portent  à  leur  extrémité  une  foliole  unique, 
linéaire  lancéolée,  longue  de  ()  à  10  millim.  et  large  de  1  à  "l 
millim.  Cette  variété,  qui  juscju'à  présent  n'a  ét(i  observée  que 
dans  le  canton  de  Schailhouse,  pourrait  bien  se  trouver  aussi 
dans  la  Suisse  occidentale,  et  je  voudrais  engager  les  botanis- 
tes qui  trouveraient  le  type,  à  rechercher  celte  variété. 


SUPPLÉMENT  AU 

CATALOGUE  DE  LA  BIBLIOTHÈQUE 

DE  LA  SOCIÉTÉ  MURITHIENNE 


L   Oavrage.s  acquis  par  échange. 

Augshurg.  Naturhistor,  Verein.  Yerlumdl.  N"  25. 
Auxerre.  Société  des  sciences  naturelles  de  l'Yonne.  Vol. 

Berlin.  Botan.  Ver.  d.  Prov.  Brandenhurg.  .lahrg.  20. 

Bern.  Naturlotsch.  Gesellscli.  (906-922:  923-93(5:  937-9(51  : 
9(52-978). 

Bistritz.  Gewerbesclmle.  .Jahreshericht.  V. 

Bremen.  Naturwissench.  Ver.  (B.  V-4;  B.  VI-l.) 

Bonn.  Naturhistor.  Verein.  Jahrg.  3.  4.  5.  6. 

Bruxelles.  Société  royale  de  botanique.  T.  de  9  à  18, 

Chdlon-s'ur-Saône.  Société  de  sciences  naturelles.  N"*^  5. 
C.  7. 

Buda-PcstJi.  Musée  national  hongrois.  Termeztraji  Fuzetok 
(1878.  2.  3.). 

Dresden.  Nalurwissensch.  Gesellscli.  «Isis».  Verliandl. 
(1878.  2.;  1879.  1.) 

Genève.  Echo  des  Alpes.  (1879.  1.  2.  3.  \.:  1880.  1.) 

Freiburg  i/B.  Naturlorscli.  (}csellsch.  (B.  VIL  1.  2.  4.) 

Grenoble.  Société  dauphinoise  d'échange.  Bulletin  N"  8. 

Gôrlitz.  Naturforsch.  Gesellsch.  Verhandl.  B.  XVI. 

Heidelberg.  Naturhist.  medicinisch.  Verein.  Verhandl.  (B. 
IL  4. 

Kiel.  Naturwissench.  Ver.  f.  Schleswig-Holstein.  (B.  IL  2.; 
B.  m.  2.:  B.  IV.  2.) 


—    85    — 

Landshut.  Botaniscli.  Verein.  Verluind.  1876-77. 

Lausanne.  Société  vaudoise  des  sciences  naturelles.  81.  8^. 

()ffenhach  a  M.  Ver.  1'.  Naturkunde.  Bericht.  17.  18. 

Nîmes.  Société  d'et.  des  sciences  naturelles.  Bulletins. 
(1871).  1  à  {t:  1880.  1.) 

Padoue.  Soc.  venet.  trientiu'.  d.  scz.  natur.  (1871).  Bollet.; 
Atli.  Vol.  YI,  fasc.  "i.-  1880.  Bollet.) 

Pa)'is.  Société  botanique  de  France.  Bulletin.  11).  ^0.  il. 

Paris.  Feuille  des  jeunes  naturalistes.  (1871).  5  à  ["i:  1880. 

1  à  :\. 

Annecy.  Société  Floriniontane.  Bévue  savoisienne.  (1870; 
1880.  1  à  4.) 

Semur.  Société  des  sciences  historiques  et  natui'eiles.  An- 
nées 14.  15. 

Trieste.  Soc.  Adriatic.  de  se.  natur.  (N'^  1.  Vol.  V.) 

Vienne.  Zoolog.  Botan.  Verhand.  B.  XXVIII. 

Washington.  Départ,  of.  Agricult.  Bapport.  Année  1877. 

II.  Dons. 

Taschenkalender  l'iir  Pflanzensaniinler. 
FiscJier.    Flora  von  Bern. 

De  Candolle.  Introduction  à  l'étude  de  la  botanique.  ^  \ol. 
Déséglise  et  Durand.  Description  de  nouvelles  menthes. 
Schildknecht.  Flora  von  Freiburg  i  B. 
Mémoires  de  l'Institut  national  genevois.  1  vol.  N"  XIX. 
Leresche  et  Levier.  Decas  plantarum  novar.  Hispani;c. 
Moritzi.  Die  Pflanzen  Graubiindens. 
D\ingreville.  Flore  valaisane. 
Breitenstein.  Microscopische  Pflanzenl)ildei". 
Z)'"  Fauconnet.  Excursions  botani(|ues  dans  le  Bas- Valais. 

»  Promenades  l)otaniques  aux  Voirons. 

Waisenkindern  von  Zurich.  Anieitung  zur  Pflanzenkunde. 
Z)''  Moritzi.  Flora  der  Schweiz. 
Gandin.  Flora  helvetica.  7  Vol. 


LISTE  DES 

MEMBRES  m  LA  iSOGIÉTÉ  EN  J880 


Membres  fondateurs  en  18()1. 

iMM.    Delasoie,  Gaspjii'd,   chanoine  du    Graiid    Sainl-Beinaid. 
f  en  1877. 
Coriuil,  Oiu'\s\Mi(\  mcclecin-véléi'inairc,  Vou\r\. 
Dixon,  James-Henri,  J^ausanne.  -}- 
(lard,  Maurice,  chanoine  de  Saint-Maurice. 
Taraniarquaz.  Etienne,  pharmacien,  Semhraiicher. 
Schmidt,  Ad.,  docteur-médecin,  Vienne. 

Membres  actifs  ver  as  en  1861. 

MM.    (raron,  Benjamin,  docteur-médecin,  Bagnes. 

Frossurd,  Basile,   chanoine  du  Grand   Saint-Bernard,  f 

Reçus  en  186^. 

MM.    Burcher,  Herm.,  pharmacien,  Evian. 
Thomas,  Jean-Louis,  naturaliste,  Be\. 
Bérard,  Ed..  chanoine,  Aosle. 
Deléglise.  P.-J..  prévôt  du  Grand  Saint-BernartL  31ar- 

tign\ . 
Huet  du  Pavillon,  Ed.,  instituteur,  Genève. 
Goumand,  Eug.,  médecin-vétérinaire,  Martigiij. 
Haussknecht.  Charles,  professeur,  léna. 

Reçus  en  1863. 

MM.    Chenaux,  Jean,  curé  à  Vuadens,  Fribourg. 

Cottet,  Michel,  chanoine  à  Gruyères,  Fribouig. 


—    87    — 

l'iiillard,  Félix,  notaire,  Be\. 

Miifmoiid,  Jules,  curé  à  Villiu-iiuixmd.  Fiiltoui!.;. 

\)c  Mf>ntlieys.  avocat,  Sien. 

Reçus  en  18(54. 

jliM.    Ilciizcii.  .i!)!)é.  préfet  des  étutics,  Sion. 
iJorcI,  Marc,  [iliarmacion,  Be\. 
lianier,  Jos.,  abbé,  Thonon.  France. 

Reçus  en.  18(5'). 

MM.    ie  comlc  de  Menllion,  René,  (-^lioisN .  Friiiicf,  -[en   1870. 
IManclion.  F.,  professeur,  Montpellier.  France. 
TaNei'nier,  Ant.,  président  du  lril)unal,  Martignx. 

Reçus  en  18(i(i. 

MM.    Resse,  Pierre,  professeur,  ciianoine  de  Saint-Maurice. 
RIancliet.  Adolphe,  naturaliste,  Lau.sanne. 
Tornay,  Et. -Louis,  chanoine  du   Sainl-Rernard.  cure  à 

Orsières. 
Wolf,  Ferd.-Otto,  professeur,  Sion. 
Pavot,  Venance,  naturaliste,  Chamonix. 

Reçus  en  18(57. 

MM.    K(i;rner,  Armand,  pharmacien.  Aiule. 
Rock,  chanoine,  desservant  à  Aigle. 
Paccolat,  chanoine,  curé  à  Vetroz. 
Deferr,  chanoine,  curé  à  Bagnes. 

Reçus  en  1868„ 

MM.    Ret'k,  docteur-médecin,  Monthej. 
Daval.  inspecteur-ibi'eslier,  Vevey. 
Favrat,  [)rofesseur,  Lausanne. 
Dulex-Ansermoz,   rédacteur   du   Messager    //es   Alpes, 

Aigle. 
Godet,  Cil. -Henri,  professeur,  Neuchàtel.  -j-  en  1879. 
Norujand,  instituteur,  Gi'ion. 


—    88     — 

Schaller,  J.-L.,  docteur-médecin,  Frihouri,'  en  Suisse,  -|-       'J| 

en  1880. 
ïroillet,  préfet  à  Bagnes. 
D'Odet,  Maurice,  notaire,  Saint-Maurice. 

Reçus  en  1869. 

MM.    DeChastunaN,  |)harniacien,  Sierre. 
Rapin,  Daniel,  naturaliste.  Genève. 
Fauconnet,  Ch.  docteur-médecin,  Nyon,  -j-  en  1876. 
Chapelet,  conunandant,  Saint-Maurice. 

Reçus  en  1870. 

MM.    Chausson,  docteur-médecin,  Gimel,  Vaud. 
Youilloz,  Ant..  piiarmacicn,  Martigny. 

Reçus  en  1871 . 

MM.    Lerch,  .Jules,  docteur-médecin,  Couvet,  Neuchàtel. 
Gabiaud,  Et.,  avocat,  Sion. 
Favre,  Em.,  chanoine  du   Saint-Bernard,  curé  à  Bovcr- 

nier. 
Bader,  Gustave.  Couvet.  Neuchàtel. 

Reçus  en  1872. 

MM.    Andrcae,  pharmacien,  Fleurier,  Neuchàtel. 
Burnal.  En)ile.  ingénieur,  Nant  sur  Veve\ . 
De  Stockal[)cr,  chanoine,  vicaire-général,  Sion. 
Muller,  Gustave,  pharmacien,  Sion. 
Yallegia,  Luigi,  Gasal,  Italie. 

Reçus  en  187o. 

MM.    Thomas,  César,  Bex. 

Deséglise,  naturaliste,  Genève. 
D''  Moi'tliier,  Paul,  professeur.  Neuchàtel. 
Zimmermann.  Ernest,  notaire,  Viège. 
De  Kalbermatten,  Louis,  prop.,  Sion. 


—    89    — 

Reçus  en  1874. 
MM.    Douisch,  Arthur,  pharmacien,  Rome. 
Boni  Ilot,  Jean,  jardinier. 
Bourne,  Paul,  ancien  pharmacien,  Genève. 
Roux,  Frédéric,  professeur,  Nyon,  Vaud. 
Yodoz.  Ânt.,  pasteur,  Novilie,  Vaud. 
Gard.  Maur..  employé  au  chemin  de  ler,  Lausanne. 

Reçus  en  1875. 

MM.    I)'  Abhcl.  .Iules,  chanoine,  curé  de  la  ville  de  Sinn. 
Barberini,  E(hnond,  étudiant  forestier.  Sion. 
Bertrand-Olivier,  |)ropriétaire.  Lausanne. 
Biolle\,  Henri,  conseiller  d'F^tat.  Sion. 
Duc,  Louis,  jardinier.  Chèvres,  Genève. 
Gorcelles.  Ad. -Charles,  membre  de  la  Société  des  arts  et 

de  l'Institut  de  Genève. 
Furger,  Ant.,  médecin-vétérinaire,  Sion. 
Galerini.  Ant.,  lil)raire,  Sion. 
Pittier.  Fr.,  instituteur,  Chàteau-d'OEx. 
D"'  .lean  Muller,  professeur  à  l'Académie  de  Genève. 
Bitz.  Raph.,  peinti-e,  Sion. 

Reçus  en  1876. 

MM.    Leresche,  pasteur,  Rolle. 

D''  C.  von  Nœgeli.  professeur  à  l'Uiiiversité  de  Munich. 
Schwartzmann,  Mich.,  instituteur,  Bex. 
.laccard,  instituteur  au  collège  d'Aigle. 
E.  Burdet,  instituteur  au  collège  d'Aigle. 
Duflon,  instituteur  à  Villeneuve. 
D'"  Dutoit.  professeur  à  l'Université  de  Berne. 
Woltr,  Henri,  forestier,  Sion. 
D""  Imsand,  préfet  du  collège  de  Brigue. 
Emmonet,  .Iules,  avocat.  Martigny -Bourg. 
Tilliet,  Paul,  professeur,  Lyon. 

De   la    Blanchardière,    Château  du   Val,  près  Matignon 
(Côtes-du-Nord),  France. 


—      !J0      — 

Reçus  en  1877. 

MM.    D'-  Christ,  Hermanii,  Bàle. 
!)'•  Aliolh,  Bàle,  f  en  1878. 
Gilz,  docteiir-niédecin.  Yiè^e. 
Schnei(](;r,  Ferd..  pliai'iii.Tcien.  Biilc. 
Carron.  Caïu..^  chanoine   du  Sainl-Beiiiard.    professeui . 

Simplon. 
(>hene\ar'd,  Paul,  Genève. 
Schniidely,  Aug.,  naturaliste,  Genève. 
He\,  instituteur.  Yevev. 
Anex.  Fliil.,  instituteur,  Gryou,  V.iud. 
3îayor,  Henri,  stud.  ^Aeo^.,  Lausanne. 
Roux,  Féli\,  instituteur  à  Sainle-(iruix. 
Yetter,  naturaliste,  Aubonne. 
!)'•  Haller.  Gottfried,  Berne. 

Reçus  en  1878. 

MM.    Ti-ipet,  Fritz,  instituteur,  Neuehàtel. 

Selinetzier,  professeur  à  l'Académie  de  Lausanne. 
Chavannes,  Sylvius,  inspecteur  des  collèges  cotnnuuiau\. 

Lausanne. 
Martin.  Cliarles,  directeur  de  la  Ban(|ue  de  et  à  Genève. 
Coi'thésy,  Félix,  instituteui',  Bex. 
Rév.  J.C.  W.  Tasker.  Glarens. 
D'-  Schacht.  Sion. 

Reçus  en  1879. 

3iM.    Barbejj,  William,  à  Valleyres,  ()rès  Orbe,  Vaud. 
De  Gourten,  .loseph,  cand.  niéd.,  Sierre. 
Gruchet,  pasteur,  Montpreveyi'es,  Vaud. 
Pontannaz,  pharmacien,  Gossonav.  Vaud. 
Moral,  Alfred,  théol.,  Lausanne. 
Porret,  Ed.,  école  secondaire,  Villeneuve. 
Boten,  Alb..  étud.,  Sion. 
De  Werra,  .los..^  cand.  méd.,  Loëclie. 


—    91     — 

Reçus  dam  la  session  du  printemps  1880. 

Mermet,  instituteur,  Aigle,  Vaud. 
Calpini.  Lucien,  cand.  méd.,  Sion. 
De  Preux.  Aug.,  étud..  Sion. 
Wegener,  étud.,  Si(»n. 

Membres  honoraires. 

MM.    Alphonse  de  Candolle,  professeur  éni<Mite.  Genève. 
Ed.  Boissier,  naturaliste,  Genève. 
L.  Monier,  protasseur  à  Louhans,  Franee. 
Morei-Fatio,  à  Beauregard,  Lausanne. 
Lees,  Edwin,  esq.  Worcester. 
Thon).son,  .1.  H.,  vicar  of  Cradieii. 
Huet  du  Pavillon.  AU'red,  Frolisdorll. 
De  Notaris,  professeur,  Gènes,  f 
De  Parlatore,  professeur,  Florence,  t 
D''  Muret,  Jean,  Lausanne,  f  en  1877. 
Passerini,  .1..  directeur  du  jardin  botani(|ue  d<>  Gènes. 
King,  L.  V.,  Rév.  chanoine  de  Worcester. 
Grèves,  Henr\,  M.  P.  S..  Florence. 
Hanimer,  colonel,  conseiller  fédéi-al,  Berne. 


TABLE 


Pages. 

Séance  du  2:>  août 3 

Quelques  observations  sur  .4 rvoy?  cr/7//u<;;/  Ai'f 11 

Sur  une  nouvelle  espèce  de    Vcrniiicjt.   par  j\1.  Townsend 

I  avec  planche) H) 

Les  conditions  cliniatériques  de  Sierre,  par  le  D'  Scliacht    .  "ih 

( j)ntiil)utions  à  la  l^^aune  entonio!oiii(|ue  du  Valais     .     .     .  )U) 
1.  Insectes  rares  capturés  sur  le  Siniplon  : 

1 .  Coléoptères '>6 

"1.   ]lénii|)tères '^xS 

'■\.  Lépidoptères 08 

H.  Liste  des  pa|)illons ^U) 

in.   Contril)utioii  à  la  l'auiK'  des  coléoptères       ....  '{'?> 
Les  environs  de  Saillon  et  ses  carrières  de  marbre,  par  lt> 

proL  ¥.-{).  Woif :iri 

JAcursion  botanique  de  Sierre  à  la  vallée  dAnniviers    .      .  {\l\ 

Note  sur  \' Isatis  J'illarsii  Gaud.  hclc (tS 

l)er  StolVweclisel  d(M'  Hel'ezelle  bei  der  AlcooIjiJi bruni.',   von 

D'  Wilhelni  Scliacbt 70 

Ueber  das  scbwei/eriscbe  Huriierrecht  von  l\b\  ncbolopbus 

pbnnipes  Lucas  einer  Milbe,  von  U'  (I.  llaller.  in  Berii   .  <Si 

LatJup-us  Aphaca,  L.  car.  foHata.  note  de  M.  J.  Vetter  8!] 

Supplément  au  cataloi^ue  de  la  Société H'i 

Liste  des  niend)res  de  la  Société Ht» 


BULLETIN  DES  TRAVAUX 


DK    LA 


^  ^ 


SOCIETE  MURITHIENNE 

DU  VALAIS 

ANNÉE     1880 


PUBLIE   SOUS    LA    DIRECTION    DE 

MM.  Wolf,  président,  à  Sioii;  Favial,  viceprésideiil,  à  Lausanne; 
*  D^  Morlhier,  professeur,  à  Neuchàlel. 


ULe    FASCIClJliE 


Vff- 


NEUCHATEL 

IMPRIMERIE      DE     JAMES     ATTINGER 

1881 


BULLETIN  DES  TRAVAUX 


DE    LA 


SOCIETE  MURITIIIENNE 

DU  VALAIS 

ANNÉE      1880 


PUBLIÉ    SOUS    LA    DIRECTION    DE 

MM.  Wolf,  président,  à  Sioii;  Favral,  vice-président,  à  Lausanne; 
D"^  Mdrlliier,  professeur,  à  Neucliâtel. 


xe  FASCicriii: 


NFAICHATEL 

IMPRIMERIE      DE      JAMES     ATTINGER 

1881 


VINGTIEME    REUiNION 


DR    LA 


SOCIÉTÉ  MllRITHIEME  DE  Um\m 

DU    VALAIS 

à  Bovernier,  les  1!)  el  1(5  juin  1880,  avec  excursion  aux  gorges 
(le  Durnand  el  à  Cliampex. 


Le  15  juin  à  9  heures  du  malin,  les  membres  présents  se 
réunissaient  dans  une  des  chambres  du  presbytère  de  Bovernier 
et  M.  le  professeur  Wolf,  président,  souhaitait  la  bienvenue  à 
MM.  les  sociétaires,  en  leur  rappelant  que  c'était  sur  l'aimable  in- 
vitation de  M,  le  chanoine  Favhe,  secrétairejde  la  Société,  qu'on  se 
trouvait  réunis  dans  la  maison  habitée  pendant  bien  des  années 
par  M.  le  chanoine  Delasoie,  ce  champion  int'alii<al)le  des  études 
botaniques,  qui  recevait  avec  tant  de  plaisir-  et  damabilité 
les  collègues  qui  venaient  lui  faire  visite.  «  Mais  si  notre  ami 
n'est  plus,  dit-il,  la  botanique  n'est  pas  morte  sous  ce  toit, 
puisque  son  successeur  le  remplace  avantageusement  sous  tous 
les  points  de  vue.  »  Ensuite  M.  Wolf  dit  quelques  mots  de  la 
séance  à  laquelle  il  avait  convoqué  les  amateurs  de  violettes 
au  mois  d'avril  à  Sion,  séance  dansla(|uelle  quelques  nouveaux 
membres  ont  été  admis  dans  la  Société.  Puis  il  fait  une  descrip- 
tion des  gorges  de  Durnand  et  des  travaux  hardis  exécutés  par 
quelques  intrépides  ouvriers  de  la  connnune  d'Orsières  pour 
rendre  ces  gorges  accessibles,  et  propose  d'y  faire  une  visite 
pendant  l'après-midi. 

La  journée  de  demain  sera  employée  à  faire  une  excursion 


—     4     — 

botanique  au  lac  de  Champex,  site  des  plus  riants  et  riche  en 
plantes  rares. 

Etaient  présents  à  la  séance: 

MM.    WoLF,  professeur,  président,  Sion. 

Favre,  Rd  chanoine,  secrétaire,  curé,  à  Bovernier. 

BoREL,  M.,  pharmacien  à  Bex,  caissier. 

MuLLER,  G.,  pharmacien  à  Sion,  l>ihliothécaire. 

D""  Christ,  professeur,  Bàle. 

D""  MoRTHiER,  professeur,  Neuchàtel. 

Rev.  J.-G.-V.  Tasker,  Clarens. 

Crughet,  pasteur,  Montpreveyres  (Vaud). 

Tripet,  Fritz,  instituteur,  Neuchàtel. 

Duc;  L%  jardinier.  Chèvres  (Genève). 

JuNOD,  Henri,  étudiant,  Neuchàtel. 

Jaccard,  in.stituteur  au  collège  d'Aigle. 

BuRDET,  E.,  instituteur  au  coMège  d'Aigle. 

Taramarcaz,  E.,  pharmacien,  Saint-Brancher. 

Roux,  Fréd.,  professeur,  Nyon. 

ScHWERTZMANN,  M.,  instituteur,  Bex. 

Emonnet,  J.,  avocat,  Martigny-Bourg. 

Mayor,  h.,  stud.  théol.,  Lausanne. 

CoRTHÉsY,  Félix,  instituteur,  Bex. 

DuFLON,  inspecteur  d'écoles,  Villeneuve. 

Tavernier,  Ant.,  conservateur  des  hypothèques,  Martigny. 

Tavernier,  E.-M.,  avocat,  Martigny-Bourg. 

Gex,  notaire,  Martigny-Bourg, 

M.  le  chanoine  Favre,  secrétaire,  donne  connaissance  à  l'as- 
semblée d'une  lettre  par  laquelle  M.  Ed.  Porret,  à  Villeneuve, 
donne  sa  démission  de  membre  de  la  Société  Murithienne. 

Le  même  lit  ensuite  une  lettre  de  M.  H.  Pittier,  professeur 
à  Chàteau-d'OEx,  proposant  à  la  Société  de  reprendre  entière- 
rement  l'étude  de  la  Flore  valaisanne,  ou  plutôt  de  la  Flore  de 
dispersion  des  espèces  en  Valais,  en  offrant  de  se  charger  lui- 
même  de  commencer  ce  travail,  qu'il  espère  mènera  bonne  fin 


avec  le  concours  de  tous  les  membres  de  la  Société.  Voici  les 
moyens  qu'il  propose  comme  point  de  départ  de  ce  travail  : 

1"  La  Société  Murithienne  fera  appel  à  la  bonne  volonté  de 
l'un  de  ses  membres  (pas  de  Comnn'ssion)  pour  établir,  au 
moyen  des  données  actuelles,  un  catalogue  méthodi(iuc  des 
espèces  végétales  qui  se  trouvent  dans  le  Valais.  Ce  catalogue 
sera  présenté  à  la  prochaine  séance  de  la  société  (M.  Pittier 
s'offre  pour  faire  ce  travail,  d'autant  plus  qu'il  l'a  déjà  com- 
mencé, et  a  déjà  exécuté  quelque  chose  d'analogue  pour  le 
canton  de  Vaud). 

i°  La  Société  choisira  chaque  année  un  champ  d'excursion 
défini  et  limité,  tel  qu'un  vallon  ou  une  section  de  vallée 
principale,  et  y  fera  une  exploration  complète  dans  toutes  ses 
parties,  surtout  les  moins  connues.  Les  membres  de  la  Société 
s'engagent  dans  la  mesure  de  leur  possible  à  faire  de  ce  champ 
d'exploration  le  but  de  leurs  excursions  individuelles  et  à  y 
récolter  la  plus  grande  somme  de  renseignements  sur  la  disper- 
sion de  toutes  les  espèces  de  plantes,  tant  vulgaires  que  rares. 

3°  Les  renseignements  ainsi  réunis  seront  transcrits  dans  un 
registre  établi  à  cet  effet.  Lorsqu'ils  seront  en  quantité  suffi- 
sante, il  pourra  résulter  de  leur  discussion  par  des  hommes 
compétents  un  travail  homogène  sur  la  Flore  valaisanne. 

4°  Le  champ  d'exploration  pour  l'année  1880-81  comprendra 
le  bassin  hydrographique  de  la  DransedeMartigny.  Les  stations 
y  seront  indiquées  d'après  la  carte  fédérale  au  Vioooao  ^^  d'après 
celle  du  Glubalpin;  chacune  d'entre  elles  comprendra  un  rayon 
moyen  ne  dépassant  pas  un  kilomètre. 

Après  une  discussion  animée  à  laquelle  prennent  part 
MM.  WoLK,  Christ,  Morthibr,  Favre,  etc.,  la  Société  accepte  en 
principe  la  proposition  de  M.  Pittier.  en  ce  sens  qu'on  com- 
mencera par  faire  un  catalogue  aussi  complet  que  possible  de 
toutes  les  espèces  découvertes  en  Valais  et  qu'on  enverra  ce 
catalogue  à  tous  les  membres  de  la  Société,  en  les  priant  d'y 
ajouter  leurs  observations,  tant  sur  les  nouvelles  espèces  que 
sur  l'étendue  de  l'aire  d'habitation  de  chaque  espèce.  En 
d'autres  termes,  les  propositions  1  et  3  faites  par  M.  Pittier 


—    6    — 

sont  adoptées,  y  compris  son  offre  de  commencer  le  travail 
tandis    que    les    propositions  i  et  4  sont  repoussées,   quoique 
excellentes  en  elles-mêmes,  à  cause  des  difficultés  que  présen- 
terait leur  exécution. 

M.  le  D'-  MoRTHiER  lit  une  nécrologie  de  M.  Ch.-H.   Godet 
savant  naturaliste  neuchàtelois,  ancien  membre  de  la  Société 
Murithienne,  et  l'impression  de  ce  travail  dans  les  bulletins  est 
votée, 

M.   WoLF  indique  de   nouvelles  stations  pour  trois  espèces 
rares,  ce  sont  :   1°  Equisetum  umbrosum  Meyer,  qui  n'avait 
été  signalé  jusqu'ici  qu'à  Saas-Balen.  M.   Wolf  a  trouvé  cette 
espèce  à  Isérable,   à  Bérisal  sur  le  Simplon,  dans  les  vallées 
d'Ann.viers    et   de  Réchy,  à  Nax  et   aux   Mavens  de  Sion. 
20  Euphrasia  viscosa  L.  Cette  espèce  se  trouve  en  quantité 
en   montant  à  Varone,  de  l'autre  côté   de   la  Dala,   près  de 
Louèche  et  dans  le  bois  de  Finge,  près  de  Nioue.  3"  Galimn 
pedemontanum  AU.,  qu'on  ne  connaissait  qu'à  Branson,  a  été 
trouvé  à  Ardon  par  M .  Jaccard.  et  en  haut  de  Naters  par  M.' Wolf. 
M.  le  Dr  Christ  de  Bàle  demande  s'il  est  vrai  que  le  Saxi- 
fraga  Cotylédon   L.  existe  près  de  Naters.  Sur  la   réponse 
affirmative  de    M.    Wolf,   M.  Christ  considère  cette  station 
comme  nitéressante  au  point  de  vue  de  la  géographie  botanique, 
parce  que  cette  plante  passe  pour  habiter  exclusivement  le 
versant  méridional  des  Alpes.  A  cette  occasion,  il  mentionne  la 
découverte   du    Centaurea   axillaris   W.    à    Mehibaum   sur 
Naters. 

M.  Tripet  dépose  sur  le  Bureau  un  exemplaire  de  la  brochure 
que  M.  le  professeur  de  Rougemont  à  Neuchàtel  publie  en  ce 
moment  sur  le  Helicopsyche  sperata  Mac-Lachlan.  Cet  animal 
que  les  zoologistes  classaient  jusqu'ici  parmi  les  crustacés,  a  été 
définitivement  remis  parmi  les  insectes,  M.  de  Rougemont  avant 
prouvé  que  la  coquille  héliciforme  n'était  que  le  fourreau  de 
l'insecte  pendant  la  métamorphose.  C'est  près  d'Amalfi,  dans 
les  environs  de  Naples,  que  M.  de  Rougemoint  a  observé  cet 
insecte  et  a  pu  en  élever;  mais  comme  M.  Brémi  prétendait  en 
avoir  trouvé  à  Pissevache  (Valais),  M.  de  Rougemont  est  venu 


—    7    — 

explorer  cette  localité,  et  n'a  rien  découvert,  ce  qui  lui  pa- 
raissait prohaljle,  parce  que  cet  animal  n'habite  que  les 
cascatelles  d'eau  attiédie.  Néanmoins  il  recommande  aux  na- 
turalistes du  Valais  de  rechercher  encore  si  par  hasard  cet 
insecte  intéressant  ne  se  trouverait  pas  à  quelque  autre  cascade 
de  cette  région.  (Voir  la  brochure  déposée  à  la  bibliothèque  de 
la  Société.) 

M.  WoLF  communique  un  travail  sur  différents  hybrides  de 
Pedicularis  publiés  par  la  Société  Dauphinoise  d'échanges, 
travail  qui  sera  reproduit  dans  les  bulletins  de  la  Société  Mû- 
ri thienne. 

La  Société  vote  des  remerciements  unanimes  à  M.  Martin,  de 
Genève,  pour  les  livres  scientifiques  dont  il  a  fait  don  à  la  bi- 
l)liothèque;  elle  approuve  ensuite  la  dépense  faite  par  le  comité 
pour  l'achat  de  vin  d'honneur  à  offrir  à  la  Société  Helvétique 
des  sciences  natui'elles,  et  décide  de  ne  pas  se  faire  représenter 
ofliciellement  à  la  fête  de  Brigue. 

M.  WuLF  annonce  que  les  candidats  suivants  ont  été  admis 
comme  membres  actifs  à  la  réunion  de  Sion  au  mois  d'avril  : 

MM.  Mermet,  instituteur,  Aigle. 
Calpini,  Lucien,  à  Sion. 
DE  Preux,  Auguste,  à  Sion. 
Wegener,  à  Brigue. 

Ensuite  les  candidats  suivants  sont  admis  à  l'unanimité: 

MM.  Jacob,  Baptiste,  naturaliste,  à  Corcelles,  (Neuchâtel). 
D^  E.  BuGNON,  professeur,  à  Lausanne. 

M.  Borel  présente  ses  comptes  pour  l'exercice  de  1880,  qui 
se  résument  de  la  manière  suivante: 

Solde  du  compte  de  1879 Fr.     508  30 

Cotisations  de  1880 »      356  — 

Total  des  recettes     .     .     Fr.     864  30 
Dépenses  diverses  et  impressions     ....       »      838  80 

En  caisse Fr.       25  50 


—    8    — 

Les  comptes  ci-dessus  sont  approuvés  et  de  chaleureux 
remerciements  sont  votés  à  M.  Borel,  pour  la  sollicitude  et  le 
dévouement  qu'il  apporte  à  l'administration  des  finances  de  la 
Société. 

Sont  décidées,  pour  l'après-midi,  une  promenade  botanique 
aux  environs  des  Gorges  de  Durnand,  et  pour  le  lendemain 
une  excursion  au  lac  de  Champex;  toutes  deux  feront  l'objet 
d'un  rapport  spécial. 

La  Société  désigne  Bex  comme  lieu  de  réunion  pour  l'année 
prochaine. 

Les  tractanda  étant  épuisés,  la  séance  est  levée  à  midi. 

Après  trois  heures  de  séance  on  éprouve  le  besoin  d'aller  pren- 
dre l'air,  et  tout  le  monde  finit  par  se  rendre  au  jardin  de 
M.  le  curé,  où  les  uns  examinent  un  rucher  bien  garni  et  dont 
les  abeilles  sont  fort  empressées  à  butiner,  les  autres,  une  petite 
collection  de  Hieracia,  accompagnée  (Je  Corydalis  luiea,  et 
d'une  grande  touffe  à' Asclepias  syriaca,  qui  a  été  envoyé  à 
Bovernier  parM.  Roux,  de  Nyon,  lequel  est  fort  enchanté  de  voir 
comme  cette  plante  a  prospéré. 

Le  secrétaire^ 
E.  Favre,  chanoine. 


RAPPOUT 

sur  la  promenade  aux  goryes  de  Diiriiand  el  l'excursion 

au  lac  Cliainpex. 


Après  un  repas  copieux  assaisonné  de  toasts,  dont  nous  ne 
mentionnerons  que  celui  de  M.  le  Di"  Christ  aux  religieux  du 
Saint-Bernard,  M.  le  président  donne  le  signal  du  départ  pour  la 
promenade  aux  gorges  de  Durnand.  La  Société  se  divise  en 
deux  groupes;  les  plus  intrépides  prennent  le  chemin  de 
Ghamj)ex  jusqu'à  l'Acharlay  pour  redescendi-e  de  là  dans  les 
gorges  au  bas  desquelles  ils  retrouveront  le  second  groupe  qui 
s'y  rend  par  la  grande  route  et  les  attendra  au  petit  pavillon. 

Les  botanistes,  arrivés  au  han  des  Vallettes^  commencent  par 
faire  provision  de  Hieracium  Wolfianum  Favre,  que  la  plupart 
d'entre  eux  voyaient  pour  la  première  fois.  M.  le  D""  Christ  y 
observe  aussi  de  jolis  et  intéressants  Rosiers  tout  en  faisant  la 
chasse  aux  papillons.  Au-dessus  des  maisons  de  Bémont,  M. 
Wolf  déniche  une  touffe  d'Asplenium  germanicum  Weiss.  sur 
un  bloc  de  granit,  et  quelques  tiges  de  Thlaspi  hrachypeta- 
lum  Jord.  en  fruits.  On  admire  le  Visearia  purpurea  Wimm. 
dont  les  fleurs  rouges  s'aperçoivent  de  loin  dans  toutes  les 
prairies.  Plus  haut,  vers  l'endroit  où  le  sentier  descend  dans 
les  Gorges,  on  cueille  Potentilla  rupestris  L.,  Trifoliutn  al- 
pestre L.^AJuga  genevensis  et  Cytisus  alpinus  Mill.  répandu 
tout  le  long  des  gorges. 

Après  avoir  descendu  une  forte  pente  par  un  sentier  en  zig- 
zags, on  côtoie  le  torrent  sur  les  bords  duquel  se  trouvent  en 
abondance  Dentaria  digitata  Lam.,   Cardamine  impatiens 


-    10    — 

L.,  Mœhrmgia  muscosa  L.,  ConvallariaverticillataL.^  etc. 
En  descendant  la  gorge,  on  arrive  près  des  Jumeaux  chantés 
par  M.  Delasoie,  et  on  se  repose  un  instant  à  leurs  pieds.  On 
admire  les  Ifs  {Taxus  haccata  L.)  fixés  dans  les  parois  de 
rochers  et  qui  laissent  pendre  leurs  branches  d'un  beau  vert. 
Ensuite  arrive  une  succession  interminable  d'échelles  sous 
lesquelles  le  torrent  se  précipite  par  dessus  les  rochers  en 
cascades  et  en  cascatelles.  On  s'arrête  de  temps  en  temps  pour 
admirer  ce  paysage  grandiose  et  par  place  effrayant,  et  enfin 
on  arrive  au  pavillon,  où  les  vieux  qui  n'aiment  pas  les  ca- 
brioles nous  attendent  pour  prendre  un  rafraîchissement.  Mais 
l'heure  s'avance  et  comme  plusieurs  des  sociétaires  doivent 
aller  prendre  le  train  à  Martigny,  on  ne  se  fait  pas  tirer  l'oreille 
pour  partir.  Aux  Vallettes,  on  se  serre  cordialement  la  main 
avant  de  se  séparer,  et  tous  se  disent  «  au  revoir  à  Bex.  »  Ceux 
des  membres  qui  restent  pour  prendre  part  à  l'excursion  du 
lendemain  traversent  la  rivière  sous  le  village  des  Vallettes, 
au  moyen  d'un  mauvais  pont  jeté  sur  la  Dranse,  et  côtoient  les 
vignes  qui  garnissent  ce  coteau  pour  cueillir  Potentilla  recta 
L.,  Potentilla  argentea  L.,  Potentilla  inclinataN\\\.^  hybride 
des  deux  espèces  précédentes.  Vicia  onohrychioides  L.,  Hie- 
raciura  Zizianum  Tausch.,  etc.  De  retour  à  Bovernier,  chacun 
s'occupe  de  mettre  ses  plantes  sous  presse  et,  après  une  colla- 
tion au  presbytère,  va  chercher  un  peu  de  repos  pour  se 
préparer  à  la  course  du  lendemain. 

Le  16  juin,  à  l'aurore,  tout  le  monde  est  sur  pied,  prêt  à 
partir  pour  le  lac  de  Champex;  mais  la  cuisinière  ne  s'étant 
pas  réveillée  après  ses  fatigues  du  jour  précédent,  le  déjeuner 
n'est  pas  prêt.  Sur  la  proposition  de  M.  le  curé  Favre,  les 
botanistes  vont  faire  un  tour  au-delà  du  village  au  lieu  dit  les 
Iles,  et  reviennent  au  bout  d'une  demi-heure  chargés  de  roses 
parmi  lesquelles  on  peut  signaler  entre  autres  Rosa  Reuteri 
X  montana^  bel  hybride,  Rosa  Pouzini  Tratt,  Rosa  macro- 
carpa  Pug.,  Rosa  Bovernieriana Crép.^  etc.,  qu'on  se  hâte  de 
mettre  dans  les  cartons.  On  déjeune  prestement  et  la  caravane 
se  met  en  marche  composée  de  MM.  Wolf,  président,  Favre 


—  11  — 

secrétaire,  D^  Christ,  D^  Morthier,  Cruchet  pasteur,  Tripet, 
Juuod,  Duc,  Jaccard  et  Burdet. 

Jusqu'à  l'Acharlay  on  suit  la  même  route  (|ue  le  jour  précè- 
dent. Plus  loin  on  recueille  plusieurs  espèces  de  Hieracium 
du  groupe  des  Cymella.,  parmi  lesquels  on  peut  citer  H.  pilo- 
selloides  Vill.,  //.  cymosum  Vill..  //.  Zizianum.,  etc.  Entre  les 
chalets  du  Crettet  et  ceux  du  Pouproz,  on  trouve  dans  les 
prairies  irriguées  Potentilla  heptaphylla  Mill.  en  beaux 
exemplaires.  Au-delà  du  chalet  des  Favre  on  récolte  le  Thlaspi 
brachypetalum  iovd,  en  fleurs  et  en  fruits,  Potentilla  hepta- 
phylla  Mill.,  Viola  canina  L.,  Rosa  pyrenaicaGou.,  Strep- 
topusamplexifolius  DC.  Tout  le  monde  marche  avecentrain  et 
après  un  dernier  assaut  de  rampe  nous  arrivons  au  Mariotty, 
où  nous  faisons  une  petite  halte  pendant  laquelle  M.  Tripet 
fait  une  provision  de  Peclicularis  tuherosa  L.  On  examine  les 
rosettes  de  feuilles  du  Hieracium  Schmidtii  Tausch.,  qui  n'est 
pas  encore  en  fleurs,  et  M.  Favre  présente  à  la  Société  un 
exemplaire  de  Centaurea  en  bouton,  qui  est  considéré  comme 
appartenant  au  Centaurea  axillaris  Willd.  Après  une  heure 
de  marche  sur  un  terrain  ondulé,  on  arrive  au  point  culminant 
du  col,  d'où  on  aperçoit  devant  soi  le  charmant  lac  de  Cham- 
pex.  Le  long  du  chemin  on  récolte  Eriophorum  alpinum  L., 
Colchicum  alpinum  L.  Pedicularis  recutita  L.,  Rihes  pe- 
trœum  Wulf,  etc.  Sur  le  haut  du  col  se  trouve  Viola  Thoma- 
siana  Perr.  et  Song.,  et  en  approchant  du  lac.  Anémone  sul- 
farea  L.,  Anémone  alpina  L.,  Centaurea  montana  L,,  Rosa 
resinosa  Gren.,  etc. 

Pendant  qu'on  prépare  le  dîner,  quelques  sociétaires  vont 
examiner  les  rives  du  lac,  où  ils  retrouvent  pour  la  première 
fois  depuis  Murith  Vaccinium  Oxycoccos  L.  et  Drosera  rotun- 
difolia  L.,  près  de  l'endroit  où  on  amarre  les  barques.  Quand 
chacun  s'est  sufîisamment  restauré  et  que  le  compte  est  réglé, 
toute  la  compagnie  repart  avec  entrain  pour  descendre  à  Or- 
sières  où  nous  arrivons  vers  3  heures.  Le  chemin  est  rapide 
et  rocailleux;  heureusement  que  le  ciel  est  couvert.  Au-dessus 
du  village  de  Chez-les-Reuses,  M.  le  chanoine  Favre  nous  con- 


—    12    — 

duit  à  la  localité  où  il  a  découvert  en  1876  le  Géranium  no- 
dostimL.,  plante  qui  n'avait  pas  encore  été  signalée  dans  le  Va- 
lais. De  là  à  Orsièresla  pente  est  couverte  de  rosiers,  mais  l'élan 
qu'on  avait  pris  pour  arriver  aussi  vite  que  possible  au  bas  de 
la  descente  ne  permet  pas  de  s'arrêter  pour  les  étudier.  Cepen- 
dant on  t'ait  une  pause  sur  les  bords  de  la  Dranse  poui' prendre 
un  exemplaire  du  Lunaria  biennis  Moench,  qui  est  assez 
abondant  près  de  la  cure,  mais  pourrait  bien  s  être  naturalisé 
anciennement  de  graines  provenant  d'un  Jardin.  Après  s'être 
restaurée,  toute  la  Société  part  en  voitures  pour  Martigny  où  on 
arrive  à  temps  pour  prendre  le  dernier  train  qui  emmène 
chacun  dans  ses  pénates,  et  on  se  sépare  en  répétant  encore 
une  fois  «  au  revoir  à  Bex  l'année  prochaine.  » 

Le  secrétaire, 
E.  Favre,  chanoine. 


NOTICE  BIOGRAPHIQUE 

SUR    GHARLES-HKNRI    GODET 


Charles-Henri  Godet  est  né  à  Neuchiitel,  le  16  septembre 
1797.  Après  avoir  fait  ses  études  au  collège  de  la  ville,  il  se 
rendit  à  Zurich,  où  il  se  livra  pendant  deux  ans  exclusivement 
à  l'étude  des  langues  mortes  enseignées  alors  par  les  Hottinger, 
les  Orelli,  etc.  De  là  il  entra  en  qualité  de  professeur  de  grec  à 
l'institut  Fellenberg  à  Hofvvyl,  où  il  noua  des  relations  pré- 
cieuses, et  eut  l'occasion  de  voir  plusieurs  personnages  célèbres. 
En  1822  il  partit  pour  la  Russie  en  qualité  de  précepteur  des 
enfants  du  comte  de  Orlowsky  qui  habitait  en  Podolie  le  châ- 
teau de  Maliovvsee.  Ordinairement  l'atmosphère  paraît  lourde 
en  Russie  aux  jeunes  Suisses  qui  vont  y  passer  quelques  années 
et  Gh.-H.  Godet  n'échappa  pas  à  cette  influence  pendant  les 
sept  années  qu'il  résida  en  Podolie.  Ge  fut  alors  qu'il  se  mit 
avec  ardeur  à  l'étude  des  sciences  naturelles,  principalement 
de  la  botanique  et  de  l'entomologie,  pour  combattre  leheimweh 
qui  le  tourmentait.  Il  avait  découvert  dans  la  bibliothèque  du 
château  un  vieux  livre  de  botanique  qui  lui  servit  de  point  de 
départ  pour  l'étude  des  plantes  qu'il  cueillait  dans  ses  prome- 
nades. Plus  tard  il  entra  en  relation  avec  plusieurs  savants 
russes,  entre  autres  avec  Steven  qui  lui  procura  l'occasion  de 
faire  un  voyage  intéressant. 

Le  gouvernement  impérial  avait  chargé  en  1828  le  conseiller 
de  Steven  de  visiter  les  établissements  russes  au  Gaucase,  et 
il  proposa  à  M.  Godet  de  l'accompagner.  Gette  proposition  fut 
acceptée  avec   plaisir  et  les  deux   naturalistes  parcoururent 


-    14    - 

ensemble  la  Crimée  et  les  montagnes  du  Beschtau  qui  forment 
le  premier  contrefort  du  Caucase  du  côté  du  Nord.  Malheu- 
reusement Steven  tomba  malade  et  la  guerre  qui  était  dans 
ce  moment  très  acharnée  entre  les  Russes  et  les  Circassiens 
ne  permit  pas  à  M.  Godet  de  pénétrer  dans  la  chaîne  cen- 
trale du  Caucase,  mais  il  poussa  ses  explorations  au  pied 
des  montages  jusqu'à  Derbent.  Ce  n'était  pas  facile,  ni 
agréable  de  voyager  à  cette  époque  dans  ces  régions.  On  trou- 
vait bien  à  chaque  station  des  chevaux  à  demi-sauvages  qui 
vous  emportaient  avec  une  rapidité  extraordinaire  jusqu'à  la 
station  suivante;  mais  les  voitures  construites  pour  supporter 
aussi  bien  que  possible  les  effroyables  cahots  de  ces  chemins  à 
peine  tracés,  n'ont  pas  de  ressorts  et  on  y  endure  un  cruel 
supplice.  Encore  faut-il  être  bien  content  quand  on  n'est  pas 
lancé  sur  la  route  par  un  soubresaut  inattendu.  En  outre, 
la  chaleur,  le  manque  d'eau  et  les  moustiques  tourmentaient 
les  voyageurs.  On  était  parfois  obligé  de  se  désaltérer  avec  de 
l'eau  fangeuse  puisée  dans  une  mare.  Dans  certaines  stations 
il  n'y  avait  pas  de  chambres,  et  il  fallait  passer  la  nuit  sous  la 
voiture  par  une  pluie  torrentielle,  ou  bien,  si  l'on  trouvait 
quelque  maison  de  Tartare,  il  fallait  se  coucher  sans  examiner 
de  trop  près  tout  ce  que  le  toit  abritait.  Un  jour  que  M.  Godet 
den)an(lait  au  propriétaire  d'une  de  ces  maisons,  s'il  pouvait 
lui  procurer  un  grand  scorpion  de  Perse.  «  Rien  n'est  plus  fa- 
cile, lui  répondit-il  ;  alors  après  avoir  entouré  sa  main  d'un 
mouchoir,  il  examina  la  paroi  de  près  et  ne  tarda  pas  à  lui 
présenter  un  superbe  spécimen  de  scorpion,  puis  il  ajouta:  «  Si 
pendant  la  nuit  vous  en  sentez  qui  se  promènent  sur  vous, 
n'ayez  pas  peur,  et  ne  les  touchez  pas,  ils  ne  vous  feront  pas 
de  mal.  »  A  certains  endroits,  il  fallait  prendre  une  escorte  de 
Cosaques,  à  cause  du  voisinage  des  belligérants,  et  plusieurs 
fois  les  voyageurs  arrivèrent  dans  des  villages  incendiés  et  dont 
les  ruines  fumaient  encore.  M.  Godet  voulait  aller  jusqu'à 
Bakou,  le  pays  des  adorateurs  du  feu,  mais  le  débordement  du 
fleuve  Samar  ne  lui  permit  pas  de  dépasser  Derbent.  Il  revint 
en  passant  par  les  fameux  bains  du  Caucase,  qui  étaient  déjà 


-    15    — 

alors  fréquentés  par  une  noml)reuse  clientelle  de  baigneurs 
allemands,  polonais  et  russes,  surtout  de  militaires,  et  après 
quatre  mois  de  voyage,  il  se  retrouvait  en  août  à  son  point  de  dé- 
part, rapportant  avec  lui  une  riche  collection  d'insectes  et  de 
plantes  sur  laquelle  il  publia  des  notes  dans  les  Annales  des 
voyages  en  1830. 

De  retour  à  NeuchAtel  en  1829,  M.  Godet  devint  précepteur 
des  fils  du  comte  James  de  Pourtalès,  à  Paris.  Ce  fut  là  qu'il 
entra  en  relation  avec  les  premiers  entomologistes  de  l'époque, 
Latreille,  comte  Dejean,  etc.  Ces  messieurs  étaient  très  avides 
d'insectes  du  Caucase,  en  échange  desquels  ils  étaient  disposés 
à  donner  tout  ce  qu'ils  avaient  de  meilleur  en  fait  de  doubles. 
C'est  ainsi  que  M.  Godet  avait  réuni  une  superbe  collection  de 
coléoptères  qu'il  a  laissée  à  l'un  de  ses  fils.  Il  devint  membre  de 
la  Société  entomologique  de  France,  dans  les  mémoires  de  la- 
quelle il  a  publié  plusieurs  travaux.  Dejean  a  donné  son  nom 
à  [plusieurs  espèces  d'insectes,  par  exemple  Cetonia  Godetii, 
Baris  Godetii,  Cyrtonota  Godetii,  etc.  Une  des  plus  belles 
espèces  qu'il  avait  rapportées  du  Caucase  était  le  Procerus 
caucasiens,  gros  carabe  dont  il  avait  réussi  à  se  procurer 
de  nombreux  exemplaires,  en  montrant  d'une  main  le  dit 
insecte  aux  petits  Tartares,  et  en  leur  offrant  de  l'autre  un 
kopeck.  Ces  intelligents  gamins  partaient  au  galop,  et  ne  tar- 
daient pas  à  revenir  avec  plusieurs  Procerus  à  la  main. 

Cependant  l'entomologie  ne  lui  faisait  pas  oublier  la  iwtani- 
que.  Dans  son  voyage  au  Caucase,  M.  Godet  avait  fait  plusieurs 
fois  des  imprudences  pour  augmenter  sa  collection  de  plantes. 
Ainsi,  il  racontait  qu'un  jour,  s'étant  aventuré  sur  un  des 
sommets  du  Beschtau,  malgré  la  guerre  qui  rendait  ces  para- 
ges dangereux,  il  aperçut  toutà-coup  une  magnifique  touffe 
de  pavots  rouges,  probablement  le  Papaver  orientale  L.,  au 
bord  d'une  paroi  de  rochers.  Au  moment  où  il  avançait  la 
main  pour  saisir  cette  belle  plante,  la  pierre  sur  laquelle  il 
avait  posé  le  pied  se  détacha  et  il  dégringola  sur  la  pente  rapide. 
Alors  il  ferma  les  yeux,  s'attendant  à  être  mis  en  pièces;  mais 
par  un   hasard    providentiel,    sa   boîte   de  botanique  s'accro- 


—  lé- 
cha dans  les  branches  d'un  arbre  auxquelles  il  resta  suspendu, 
et  il  se  tira  de  cette  aventure  sans  avaries;  mais  le  beau  pavot 
n'avait  été  qu'une  vision  passagère,  car  il  lui  fut  impossible  de 
le  retrouver.  Le  plus  cruel  mécompte  qu'il  éprouva  fut  de 
perdre,  en  traversant  les  steppes,  le  meilleur  de  ses  paquets 
de  plantes  sèches,  qui  fut  lancé  hors  du  véhicule  avec  le  do- 
mestique par  uti  violent  cahot.  Le  domestique  rejoignit  à  pied 
la  station  suivante,  mais  le  précieux  paquet  ne  se  retrouva 
pas,  malgré  la  récompense  promise  au  staroste  de  la  station, 
s'il  parvenait  à  le  renvoyer  à  l'adresse  du  comte  Orlowsky.  A 
Paris,  M.  Godet  se  lia  surtout  avec  M.  Spach,  conservateur  de 
l'herbier  du  Jardin  des  plantes,  avec  lequel  il  resta  en  corres- 
pondance jusqu'à  sa  mort.  M.  Spach  lui  dédia  le  genre  Gode- 
tia,  dont  bon  nombre  d'espèces  sont  maintenant  cultivées 
comme  plantes  d'ornement.  Il  enti'a  aussi  en  relations  suivies 
avec  Guvier,  et  lors  de  son  enterrement  il  fut  l'un  de  ceux  qui 
portèrent  le  cercueil  du  grand  homme.  A  propos  de  Guvier  il 
racontait  volontiers  l'anecdote  suivante:  Dans  les  soirées  où 
il  recevait  beaucoup  de  monde,  Guvier  aimait  à  causer  avec 
les  jeunes  gens.  Un  jour  il  engagea  une  conversation  sur  les 
insectes  avec  un  jeune  naturaliste  qui  exprimait  ses  opinions 
d'un  ton  fort  tranchant:  «Monsieur,  lui  dit  Guvier,  avez-vous 
jamais  disséqué  un  insecte?  —  Non,  répondit  l'interlocuteur, 
avec  un  peu  d'embarras.  —  Eh  bien,  commencez  par  en  dissé- 
quer un,  après  vous  reviendrez  et  nous  pourrons  reprendre 
notre  conversation.  » 

M.  Godet  suivit  à  Paris  les  cours  de  Thenard,  de  Vuillemin, 
de  Gousin,  de  St-Girardin.  Il  entra  en  relation  avec  Audouin, 
Bois  Duval,  Milne  Edwards,  alors  jeunes  et  pleins  d'avenir,  ce 
qui  ne  l'empêchait  pas  de  cultiver  la  musique  et  de  faire  sa 
partie  dans  des  quatuors  où  Bériot  jouait  le  premier  violon. 
Il  fut  aussi  mis  en  relation  avec  Humboldt,  qui  se  préparait  à 
partir  pour  l'Amérique,  où  il  allait  entreprendre  son  grand 
voyage  avec  Bonpland.  Il  lui  proposa  de  l'accompagner,  mais 
après  quelques  hésitations,  M.  Godet  renonça  à  une  entreprise 
qui  aurait  dérangé  tous  ses  plans.  En  effet,  il  allait  partir  pour 


—    17    — 

Berlin  avec  ses  élèves  qui  devaient  y  suivre  les  cours  de  l'uni- 
versité. Là,  il  put  suivre  lui-même  les  cours  de  Ritter,  d'Eli- 
renberg  et  faire  connaissance  des  principaux  botanistes.  Il  fit 
en  1833  avec  ses  élèves  un  voyage  à  l'ile  de  Rugen,  en  Dane- 
mark et  en  Suède.  Ils  poussèrent  jusqu'à  Fahlun  pour  en  visiter 
les  mines  célèbres,  si  riches  en  minéraux  de  toute  sort^.  A 
Upsal,  M.  Godet  alla  faire  visite  à  la  fille  de  Linné,  qui  était 
alors  fort  âgée  et  le  reçut  fort  bien.  Ce  ne  fut  pas  sans  émotion 
qu'il  vit  la  demeure  du  célèbre  botaniste  et  son  jardin  botani- 
que où  il  cueillit  un  rameau  du  tilleul  que  Linné  avait  planté 
de  sa  propre  main  et  un  exemplaire  de  Linnœa  horealis  L. 

Revenu  à  Neuchàtel  en  1834,  il  épousa  M"e  Hélène  Gallot,  sa 
cousine-germaine.  Les  procès- verbaux  de  la  Société  des  sciences 
naturelles,  fondée  en  183i,  le  montrent  membre  assidu:  il 
succéda  en  J836  à  Agassiz  comme  secrétaire  de  la  section 
d'histoire  naturelle,  médecine  etc.  C'est  là  que  parut,  en  1839, 
son  Enumérâtion  des  plantes  vasculaires  du  pays  de  Neuchàtel, 
ouvrage  pour  lequel  il  fut  obligé  de  faire  de  nombreuses  excur- 
sions dans  toutes  les  parties  du  canton,  essentiellement  pour 
vérifier  les  indications  du  capitaine  Chailletqui  lui  avait  confié 
le  catalogue  des  plantes  de  son  herbier,  mais  ne  lui  avait  pas 
permis  d'examiner  l'herbier  lui-même.  Ce  n'est  qu'à  la  mort  de 
Chaillet  que  son  herbier,  légué  au  musée  de  la  ville,  put  être 
inventorié. 

En  1837,  il  fut  nommé  inspecteur  des  études  et  élu  membre 
du  Conseil  de  ville  et  il  occupa  ces  deux  charges  jusqu'en  1848. 
Pendant  cette  période,  Ch.-H.  Godet  délaissa  peu-à-peu  l'ento- 
mologie pour  vouer  tous  ses  loisirs  à  la  botanique.  Il  espérait 
pouvoir  installer  définitivementun  jardin  botaniqueà  Neuchàtel. 
Malheureusement  cette  fondation  qui  ne  reposait  que  sur  des 
souscriptions  particulières  devint  d'un  entretien  trop  coûteux 
aux  actionnaires,  et  le  Jardin  botanique,  qui  était  déjà  très 
riche  en  espèces,  fut  vendu  et  son  emplacement  occupé  par 
un  café -brasserie.  Pendant  l'été,  M.  Godet  faisait  chaque 
année  un  petit  voyage  dans  les  Alpes  pour  se  retremper  dans 
l'air  vivifiant  des  montagnes,  et  étudier  surplace  la  Flore  alpine. 


-    18    - 

On  peut  lire  dans  le  Bulletin  de  la  société  Murithienne  de  1870 
un  petit  travail  sur  les  plantes  alpines  dans  lequel  il  a  exprimé 
une  partie  des  observations  qu'il  avait  faites  dans  ces  courses. 
C'est  aussi  pendant  ces  excursions  qu'il  a  récolté  de  nombreux 
exemplaires  de  roses,  dont  M.  Christ  a  pu  faire  usage  pour  la 
confection  de  son  ouvrage  classique:  die  Rosender  Schweiz. 

Les  changements  qui  survinrent  dans  le  Canton  de  Neuchâtel 
en  1848  l'engagèrent  à  donner  sa  démission  d'inspecteur  des 
éludes.  Après  le  départ  de  M.  Hollard,  le  successeur  de  M. 
Agassiz,  il  se  chargea  provisoirement  de  donner  les  cours 
d'histoire  naturelle  au  gymnase  de  Neuchâtel  pendant  une 
année,  mais  comme  il  refusait  de  prêter  le  serment  à  la  répu- 
blique, il  rentra  dans  la  vie  privée,  au  grand  regret  des 
étudiants. 

Pour  utiliser  ses  loisirs,  il  donna  des  cours  publics,  publia 
ses  centuries  de  plantes  desséchées  du  Jura,  et  se  mit  avec 
ardeur  à  travailler  à  la  Flore  du  Jura.,  qui  lui  valut  les  suf- 
frages de  tous  les  naturalistes  et  une  médaille  d'or  du  roi  de 
Prusse  ;  elle  fut  aussi  récompensée  d'une  médaille  de  bronze 
à  la  grande  exposition  qui  eut  lieu  à  Berne  en  1857.  La  Flore 
avait  paru  en  1854  et  fut  suivie  d'un  supplément  fort  intéres- 
sant en  1869.  Elle  le  mit  en  relation  avec  un  grand  nombre  de 
botanistes  et  fut  proljablement  une  des  causes  qui  le  firent  ap- 
peler comme  membre  du  jury  à  la  grande  exposition  horticole 
de  Florence  en  1877.  Malgré  ses  80  ans,  il  accepta  avec  joie 
cette  fonction,  qui  lui  donna  l'occasion  de  parcourir  l'Italie  vers 
laquelle  il  s'était  senti  attiré  pendant  toute  sa  vie. 

Il  avait  été  un  des  premiers  membres  de  la  Commission  ad- 
ministrative du  musée  d'histoire  naturelle  de  Neuchâtel  fondé 
par  MM.  Coulon  père  et  fils  et  il  y  siégeait  avec  Agassiz,  DuBois 
de  Montperreux  et  d'autres  amis  dévoués  à  la  science.  Il  s'oc- 
cupait spécialement  de  l'herbier,  collection  considérable  com- 
posée de  dons  faits  par  des  Neuchàtelois  établis  dans  toutes  les 
parties  du  monde,  et  il  a  travaillé  à  le  mettre  en  ordre  jusqu'à 
la  fin  de  sa  vie. 

De  1859  à  1876  il  fut  bibliothécaire  de  la  bibliothèque  pu- 


—    19    — 

bli'quo  de  Neuchàtel;  c'est  pendont  ce  temps  que  fut  pubffé 
le  premier  catalogue,  grand  travail  .auquel  il  prit  une  part 
active. 

Une  telle  activité,  bien  loin  de  nuire  à  sa  santé,  l'avait 
maintenu  sain  de  corps  et  d'esprit.  Cependant,  lors  d'une 
course  à  Interlaken  et  au  Beatenberg  vers  la  fin  de  l'été  1879, 
après  avoir  admiré  la  vue  des  Alpes  dans  toute  sa  splendeur, 
il  ne  put  s'empêcher  de  s'écrier  «  Qu'elles  sont  belles,  mais 
c'est  la  dernière  fois  que  je  les  vois.  »  En  effet,  quelques  se- 
maines plus  tard,  il  expirait  après  quelques  jours  de  maladie. 

Pour  conclure,  je  n'ajouterai  que  quelques  mots  du  professeur 
Schimper  de  Strasbourg,  en  apprenant  sa  mort:  «  Il  était  un 
de  ceux  pour  qui  la  science  n'est  pas  seulement  une  aifaire  de 
savoir,  mais  aussi  un  besoin  du  cœur;  pour  lui  la  botanique 
était  une  science  aimable  et  pleine  de  poésie.  » 

D""  P.  MORTHIER. 


EXCURSION  BOTANIQUE  (Aller  et  Reloiir) 

de  Martigny    (Valais  )   à    Cogne   (Val    d'Aoste  ) 

du  5  au  14  juillet  1880, 

par  M.   le  prof.   F.-O.  "Wolf  et  M.   le  chanoine  E.  Favre. 


Que  n'ai-je  la  muse  d'Oi'phée  et  la  lyre  d'Apollon  et  je  chan- 
terais mon  voyage;  mais,  hélas!  je  ne  puis  que  le  relater  en 
simple  botaniste. 

Résolus  depuis  des  années  déjà,  défaire  une  course  botanique 
dans  la  vallée  de  Cogne  (Aoste),  mon  ami  Wolf  et  moi,  nous 
nous  donnons  rendez-vous  à  Martigny  (Valais).  L'un  et  l'autre 
y  sommes  fidèles,  et  le  o  juillet,  favorisés  d'un  temps  splendide, 
nous  quittons  Martigny  (ait.  475'")  pour  prendre  la  route  du 
Grand  Saint- Bernard.  Au-dessus  du  village  de  la  Croix  (ait. 
500"'),  nous  rencontrons  en  masse  le  Pastinaca  02iaca  Bernh. 
qui  se  trouve  au-dessus  de  la  route  sur  un  sol  mouvant.  Cinq 
minutes  plus  loin,  après  avoir  dépassé  le  village  de  Broccard 
(535'")  au-dessus  de  la  route,  nous  voyons  la  Potentilla  ru- 
pestris  L.  et  la  Lychnis  Viscaria  L.  Quelques  pas  plus  loin, 
près  d'une  source  qui  sert  à  alimenter  Martigny  en  passant 
sur  la  Dranse  au  moyen  d'un  chevalet,  nous  rencontrons  la 
Rosa  Bovernieriana  Crép.  et  la  Stellaria  graminea  L.  De 
là  jusqu'à  la  forge  du  Durnand,  nous  ne  trouvons  rien  d'inté- 
ressant; mais,  aussitôt  après,  nous  voyons  encore  dans  les 
prairies  la  magnifique  Lychnis  Viscaria  L.  et  l'Impatiens 
noli-tangere  L.  Après  quoi,  nous  arrivons  aux  Vallettes(630™) 
Entre  ce  dernier  village  et  Bovernier,  nous  récoltons  Hiera- 
cium  corymbosum  Pries  et  H.  Zizianum  Tausch.  A  Bover- 
nier même  (621'").  sur  le  cimetière,  nous  voyons  Corydalis 


—    21    — 

lutea  L.  et  Barharea  augustana  Bois.  Au  sortir  du  village, 
nous  rencontrons  diverses  espèces  de  rosiers,  entre  autres  : 
Rosa  montanayC  Reiiteri  Christ,  R.  ■}nacrocarpa  Pug.,  R. 
Pouzzini,  etc.,  ainsi  que  quelques  pieds  du  Hieracium  bra- 
chiatum  Bertol.  Un  peu  plus  loin  se  fait  remarquer  à  son 
splendide  capitule  V Echinops  sphaerocephalus  L.  et  Rosa 
longepedunculata  Delas.  Au  sortir  des  vignes  de  Bovernier, 
en  quittant  la  route  et  en  nous  dirigeant  à  gauche  dans  la 
tbrèt  dite  La  Fory,  nous  récoltons  encore  Hieracium  hrachia- 
tum  Bert.,  H.  Favrei  Wolf,  inédit,  H.  rupicolum  Fries., 
H.  pictwn  Schl.,  Campanula  hononiensis  L.,  Vesicaria 
utriculata  Lani.  et  Arahis  saxatilis  AU.  Plus  loin,  près 
d'une  galerie  dite  le  Scex-percé  (roc  percé),  nous  voyons  di- 
verses formes  de  magnifiques  rosiers,  parmi  lesquels  Rosa 
alpestris  Hap.,  R.  montana  Vill.,  R.  lutetiana  Lehm.  R. 
rotundifolia  Rau,  R.  macrocarjoa  Pug.,  R.  pervaga  Gand., 
Erigeron  rupestre  Schl . ,  Vesicaria  utriculata  Lam . ,  Daphne 
alpina  L.,  Melica  ciliata  L.,  Hieracium  rupicolum  Fries, 
H.  pseicdo-Cerinthe  Gaud.,  H.  amplexicaule  L.  et  H.  pul- 
monarioïdes  Vill.  Quelques  pas  plus  loin,  vers  les  ruines  dites 
Maison  des  Trappistes,  plusieurs  jolis  Rosaencove  et  Veronica 
prostrata  L.  De  là  après  avoir  traversé  la  rivière,  nous  quittons 
la  route  et  nous  nous  dirigeons  à  droite  où  nous  récoltons  de 

suite  Rosa  Perrieri  Song.  et  Kœleria  cristata  Pers.  var ? 

Après  quoi  nous  nous  avançons  jusqu'au  rocher  à  pic  dit 
La  Rappaz,  sur  les  croupes  duquel  nous  faisons  provision  du 
Sisymhrium  austriacum  Scop.,  Athamanta  creiensis  L., 
Hieracium  Delasoiei  Lag.,  //.  glaucopsis  ou  saxetanwin 
Gren.,  H.  dentatum  var.  hirtum  Lag.,  //.  Jacquini  Vill.  et 
Orchis  odoratissima  L.  Après  cela  nous  rentrons  à  la  route 
pour  arriver  à  Sembrancher;  mais  sur  notre  passage  nous 
récoltons  encore  à  Crettaz-à-Paulet  Anémone  moyitana  nutans 
Gaud.  et  Stipa  pennata  L.  A  Sembrancher- (709'"),  chef-lieu 
du  district,  la  vallée  se  partage  en  deux  branches  par  de  hau- 
tes montagnes;  à  gauche  est  la  grande,  belle  et  riche  vallée 
de  Bagnes  et  à  droite  le  prolongement  de  celle  d'Entremont. 


99      

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Quoique  nous  puissions  atteindre  le  but  de  notre  excursion  par 
les  deux  vallées,  nous  nous  déterminons  pour  la  dernière, 
parce  qu'elle  est  moins  longue  et  les  moyens  de  locomotion 
plus  faciles.  Laissant  donc  Sembrancher  derrière  nous,  nous 
arrivons  à  une  bifurcation  de  routes,  dont  l'une  (celle  de  gau- 
che) conduit  au  lieu  dit  La  Tannerie,  berceau  du  célèbre  Mu- 
rith,  et  l'autre  (celle  de  droite)  continue  pour  le  Saint-Bernard; 
c'est  celle  que  nous  allons  suivre.  Un  peu  au-dessus  de  la 
route,  sur  notre  droite,  est  un  petit  monticule  sur  lequel  nous 
récoltons  encore  LychnisViscaria  L.,  Draha  montana  Koch., 
et  Erysimum  virgatum  Roth.  Après  avoir  dépassé  le  premier 
pont  jeté  sur  la  Dranse,  vis-à-vis  d'une  carrière  de  dalles, 
nous  rencontrons  dans  les  rochers  Hieracium  tomentosum. 
Ail.,  H.  pictum  Schl.  et  Ononis  rotundifolia  L.  Arrivés  à  la 
Duay,  premier  hameau  d'Orsières,  nous  quittons  la  route  car- 
rossable pour  monter  à  la  vieille  route  et  le  long  de  celle-ci 
nous  trouvons  une  quantité  de  beaux  rosiers,  tels  que:  R.  salœ- 
vensis  Rap.,  R.  Reuteri  Godet,  R.  intricata  Gren.,  R.  Dela- 
soiei  Lag.  et  Pug.,  R.  montana  Vill.,  R.  Pierrieri  Song.  R. 
flrma  Pug.,  R.  Bellavallis  Pug.,  R.  frutetorum  Bess.,  R. 
Lusseri  Lag.  et  Pug.,  R.  Vallesiaca  Pug.,  etc.,  etc.  Arrivés  à 
Orsières,  nous  avons  aussi  la  vallée  qui  se  divise  en  deux 
branches  par  de  hautes  montagnes;  à  droite,  la  vallée  de 
Ferrex  que  nous  prendrons  au  retour;  à  gauche,  celle  du 
Saint-Bernard  que  nous  suivrons.  Au  sortir  d'Orsières  (890™), 
nous  grimpons  une  pente  assez  raide,  sur  un  sol  mouvant,, 
heureusement  qu'elle  n'est  pas  longue.  Dieu  aussi,  pour  nous 
dédommager  de  la  pente,  fait  étaler  à  nos  yeux  sur  son  sommet 
en  masse  le  Hieracium  Pilosella- piloselloïdes  (forme  de 
lyrachiatum.,  tout  à  fait  distincte  de  celle  de  la  Fory),  Po- 
tentilla  inclinata  Vill.,  Hieracium  Delasoiei  Lag.,  et  par  la 
vieille  route  en  bas:  Linaria  striata  DG.  Nepeta  nuda  L., 
Saponaria  Vaccaria  L.,  Rosa  Delasoiei  Lag.,  Hieracium 
Valesiacum  Fries,  Crépis  fœtida  var.  glahrescens  Mihi, 
Podospermum  laciniatum  DG.  et  Astragalus  ^nonspessu- 
lanus  L.  Jusqu'à  Liddes  nous  ne  voyons  plus  rien  qui  puisse 


-    23    — 

attirer  notre  attention,  si  ce  n'est  dans  les  champs  VApera 
purpurea  Gaud.  Entre  Liddes  (1348™)  et  le  pont  d'Al- 
lèves  (1530'"),  nous  récoltons  Bunias  erucago  L.,  Scutel- 
laria  alpina  L.,  C ynosurus  echinatus  L.,  Brassica  campes- 
tris  Gaud.,  Hieracium  auriculœ forme  Fries,  H.  longifo- 
lium  Schl.,  H.  pulmonarioïdes  Vill.,  Erysimum  virgatum 
Roth  et  Potentilla  inclinata  Schl.,  près  du  pont  d'Allèves. 
Aussitôt  après  avoir  traversé  le  pont,  nous  remarquons  en 
quantité  sur  la  route  le  H.  strictiun  Fries,  qui  n'est  pas 
encore  prêt  à  être  récolté,  et  un  peu  plus  loin  le  Lathyrus 
Lusseri  Heer,  Barharea  augustana  Bois.,  et  plusieurs  inté- 
ressants Rosa.  Nous  voici  à  Lorette  où  nous  trouvons  H.  auri- 
culœ for  me  ¥  nés,  H.  loYigifolium  Schl.,  H.  strictum,  Fries, 
Veronica  spicata  L.  et  IJypochœris  maculatn  L.  De  là,  en 
quelques  minutes  nous  sommes  au  Bourg  de  Saint-Pierre  (1644™) 
et  quelques  pas  après  avoir  dépassé  ce  village,  nous  faisons  la 
magnifique  découverte  d'un  Hieracium  PiloseUa  X  A uricula^ 
Vicia  onohrychioïdes  L.  et  plusieurs  Rosa.  Un  peu  plus  loin, 
Barharea  augustana  Bois.,  et  Géranium  lividum  L'Hérit. 
Vers  les  rochers  de  Tzaraire  nous  moissonnons  l'élégante  Gen- 
tiana  ramulosa  Tiss.,  H.  ptseudo-Cerinthe  Gaud.;  à  Fourtz, 
le  Meum  Mutellina  Gaertn.,  Pla-ntago  hidentata  Murith,  et 
Cynosurus  echinatus  L,  Un  peu  plus  loin,  de  l'autre  côté 
de  la  rivière,  la  Serratula  Rhaponticum  DC.  Vis-à-vis  de 
la  cantine  de  Proz  (1800™)  nous  prenons  le  Bupleurum  stel- 
latian  L.  et  le  B.  ranunculoïdes  L.,  ainsi  que  le  splendide 
Hieracium  Murithianum  Mihi.,  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
du  tout  avec  le  H.  armerioïdes  Arvet-Touvet;  celui-ci  a  les 
feuilles  et  la  tige  vertes,  tandis  que  le  mien  les  a  fortement 
glauques,  presque  blanchâtres.  Aii  lieu  dit  Marengo,  près  du 
chalet  de  la  Pierraz,  nous  trouvons  le  Hieracium  Halleri 
var.  tubulosum  Gaud.,  Potentilla  Tormentilla  Nesil.  et  Aco- 
nitum  hehegynum  DC.  A  la  Pierraz  (2100™)  montagne  du 
Saint-Bernard,  nous  récoltons  Hieracium  aurantiacuni  L., 
//.  velutinum  Hegt.,  Centaurea  phrygia  L.,  b)  helvetica 
Gaud.  et  ba)  flore  alho  Gaud.,  Cent,  ambigua  Thom.,  Achil- 


—    24    - 

lea  serrata  Retz.,  Chœrophyllum  elegans  Gaud.,  Areyiaria 
Marschlinsii  Koch,  Sagina  nivalis  Fries,  Spergularia  ru- 
bra  L.,  Potentilla  alpestris  Hall,  et  Saussurea  alpina  DC. 
A  l'Hôpital  nous  faisons  provision  de  Potentilla  aurea  L., 
Alchemilla  alpina  L.,  Alch.  subsericea  Reut.,  Hugueninia 
tanacetifolia  Rchb.,  Achillea  moschata  Wulf.,  Sagina 
glabra  Willd.  et  Astrayitia  minor  L.  Entre  l'Hôpital  et  la 
Coinbaz,  avant  d'arriver  au  Grand  Saint-Bernard,  nous  récol- 
lons diverses  espèces  rares,  entre  autres:  Cardamine  alpina 
Willd.,  Cerastium  glaciale  Gaud.,  Cerast.  pedunculatum 
Gaud.,  Leontodon  pratense  var.  Reuteri  DC.,  Hieracium 
glaciale  Lach.,  Braya  pinnatifida  Koch.,  lianuyiculus  gla- 
cialis  L.  et  var.  holosericeus  Gaud.,  Carex  approxiniata 
Hopp.,  Carex  fœtida  AU.,  C.  sempervirens  Vill.,  C.  micros- 
tyla  Gay,  et  C.  vitilis  Fries.  Nous  voici  à  l'hospice  du  Grand 
Saint-Bernard  (2472™),  p^Qp  voir  ce  que  le  botaniste  peut  ré- 
colter dans  ses  environs,  il  suffît  de  jeter  un  coup  d'œil  sur  le 
Guide  du  Botaniste  sur  le  Saint-Bernard,  par  M.  le  ch.  Tis- 
sières,  (jue  l'on  peut  se  procurer  en  s'adressant  au  Rév.  Père 
Clavandier  à  l'hospice  ou  au  soussigné  M.  le  ch.  E.  Favre,curé 
a  Bovernier.  Près  de  l'hospice,  nous  avons  surtout  cueilli  le 
Ranunculus  aconitoïdes  Gaud.,  Hieracium  Halleri  Hopp., 
H.  alpinurn  L.  et  Aronicum  -scorpioïdes  DC.  A  la  sortie  du 
lac  (versant  italien),  au  lieu  dit  Mont  Cubit:  Valeriana  celtica 
L.,  Arenariarecurva k\\.,  Achillea  nanah.,  Ach.  moschata 
Wulf.,  Ach.  hybrida  Gaud.,  (nano  X!  moschata)  Androsace 
carnea  L.,  Hieraciwtn  glaciale  Lachn.,  H. piliferum  Hopp., 
H.  glanduliferum  Hopp.,  Salix  Lapponum  L.,  S.  glauca  L. 
S.  reticulata  L.,  S.  retusa  L.,  S.  serpyllifolia  Scop.,  S. 
herbacea  L.  Dans  les  pâturages  au-dessous  :  Hugueninia 
tanacetifolia  Rchb.,  Aquilegia  alpina  L.,  Care.c  digitata 
L.,  GnaphaliumnorvegicwmVjnn..,  Pedicularis rostrata  L., 
P.  tuberosa  L.,  P.  incarnata  Jacq.  P.  atrorubens  Schl., 
P.  foliosa  L.,  P.  recutita  L.,  P.  verticillata  L.,  Sagina 
glabra  Willd.,  Saxifraga  controversa  Sternb.,  Arenaria 
Marschlinsii  Koch.,  Ranunculus  pyrenœus  L.  var.  h)plan- 


Oi^      

tagineus  Koch.  et  var.  hupleurifolius  DC.  Aux  Combes,  en 
dessous  de  la  Cantine  d'Aoste,  nous  récoltons  plusieurs  excellen- 
tes espèces,  parmi  lesquelles:  Allium  victorialis  L.,  Orchis 
glohosa  L.,  Orch.  hifolia  L.,  Betonica  hirsuia  Koch,  Iliera- 
cium  sabinum  Séb,,  R.  auriculœfbrine  Fvies^  IT.  glaciale  X! 
Auricula  Nob.,  H.  ochroleucuni  Schl.,  //.  cydoniaefolium 
Vill.,  //.  alhidum  Vill.,  H.  Pilosella  L.,  H.  Peleterianum 
Mérat,  Euphrasia  hirtella  Jord.,  Thalictrum  saxatile  DC. 
et  Thaï,  fœtidum  L.  Au  fond  des  Contours,  entre  la  Cantine 
d'Aoste  et  Saint-Rémy,  nous  récoltons  une  magnifique  touffe  de 
Hier.  Pilosella  X  Auricula.,  et  près  de  là  le  Bupleurum 
ranunculoïdes  L.  et  la  Sagina  procumhens  L.  En  sortant  de 
Saint-Rémy  (1630™),  nous  rencontrons  en  grande  quantité  la 
Barbarea  augustana  Bois.,  Linaria  italica  Trév.,  Silène 
Vallesia  L.,  Sisynibrium  strictissimum  L.,  Sisymb.  Sophia 
L.,  Cirsium  Eriophoricm  Scop.,  Statice  playitaginea  A!!., 
Scutellaria  alpina  L.  et  plusieurs  magnifiques  rosiers.  Entre 
les  Contours  au-dessous  de  Saint-Rémy  et  Saint-Oyen,  nous 
récoltons  Tragopogon  crocifolius  L.,  Carlina  acanthifolia 
L.,  et  Hieraciuni  Schmidtii  Tausch.  Au  village  de  Saint- 
Oyen  (1450'"),  dans  les  prairies,  nous  fauchons  pour  ainsi  dire 
la  Centaurea  axillaris  Willd.,  Cirsium  heterophyllum  AH. 
et  dans  les  haies  le  Sisymbrium  strictissimura  L.  Il  y  a  long- 
temps que  le  soleil  a  disparu  à  l'horizon,  le  crépuscule  com- 
mence à  paraître;  après  une  course  de  14 lieues,  nous  décidons 
que  nous  passerons  la  nuit  à  Saint-Oyen,  c'est  le  soir  du  pre- 
mier jour. 

Aujourd'hui  (6  juillet),  nous  partons  pour  Aoste  en  voiture, 
de  sorte  que  nous  ne  récoltons  pas  grand'chose  le  long  do  la 
route;  cependant  entre  Condémine  et  Gignod,  nous  prenons  le 
Xeranthemuni  inapertum  Willd.,  eX  Inula  montana  L.  Ar- 
rivés à  Mont-Cenis,  près  de  la  ville  d'Aoste,  nous  descendons 
de  voiture  et  nous  faisons  une  excursion  aux  alentours,  où 
nous  récoltons  du  côté  des  vignes:  Inula  montana  L.,  In. 
spirœifolia  L.,  Inula  salicina  L.,  Bifora  radians  Bieb., 
Erodium  c?co>zmm  Willd.,  Podospermum  calcitrapifolium 


DC.  Rubia  tinctorum  V,.^  Herniaria  hirsutah.^  Eryngium 
campestre  L.,  Aegilops  caudata  L.,  Kentrophyllum  lana- 
tum  DC,  Lonicera  etrusca  Sav.,  Erysimum  canescens 
Rotb.,  Kochia  prostrata  Schrad.,  Trihulus  terrestris  L., 
Chenopodium  augustanum  Ail.,  Sisyynhrimn  Tillieri'^QW.^ 
Nasturthtm  sylvestre  Brown.^  Adonis  miniata  Jacq.,  Isatis 
tinctoria  L.,  Anchusa  italica  Retz.,  et  Chondrilla  ri  gens 
Rchb.  Après  cette  excursion  assez  fatigante,  nous  nous  restau- 
rons un  peu,  car  nous  en  avons  besoin.  C'est  9  heures  du  matin; 
nous  quittons  Aoste  pour  prendre  la  route  royale  de  Cogne. 
D'Aoste  à  Cogne,  il  y  a  7  à  8  lieues  d'un  chemin  assez  pénible 
surtout  depuis  Aymavilles.  A  quelques  pas  de  la  ville,  vis-à- 
vis  du  château  de  Mont-Fleuri,  nous  ramassons  en  quantité 
sur  les  bords  de  la  route  l'élégant  Crépis  pulchra  L.,  Chlora 
perfoliata  L.,  et  une  remarquable  Bellis  perennis  L. 

A  une  lieue  environ  de  la  ville,  nous  arrivons  au  château 
T'oy;d  de  Sarre,  où  nous  récoltons  Tragopogon  crocifolius  L., 
Kochia  iirostrata  Schrad.,  Trihulus  terrestris  L.,  Erysimum 
canescens  Roth,  Ononis  coluynnae  Ail.,  Artemisia  vallesiaca 
Murith,  Centaurea  vallesiaca  Jord.,  Celtis  australis  L., 
Micropus  erecfus  L.  et  Olea  europaea  L.  Avant  de  quitter  la 
)'oule  royale  pour  prendre  le  chemin  qui  conduit  à  Aymavilles, 
«dans  les  rochers  sous  la  route,  nous  remarquons  la  rare  Chei- 
lanthes  ndora  Sw,  complètement  brûlée  par  le  soleil.  Vers 
le  pont  entre  Sarre  et  Aymavilles  :  Onosma  echioïdes  L., 
Carlina  acanthifolia  Ail.,  Podospermum  laciniaium  DC, 
Chennpodium  scoparia  L.  Qi  Anchusa  italicaRelz.  Au-dessus 
d'Aymavilles-Saint-Léger,  par  la  vieille  route,  qui  est  une 
rampe  rocailleuse,  nous  récoltons  la  Campanula  hononiensis 
h..^Verhascum  floccoswm  W.  etK.  Arabis scabra  AU.,  Lactuca 
viminea  Schultz.,  et  encore  Artemisia  vallesiaca  Murith.  Un 
peu  plus  haut,  dans  un  petit  village:  Trifolium  nigresccAis 
Viv.,  Thalictrian  majus  Jacq.  et  quelques  pas  plus  loin  : 
Oxytropis  Ilalleri  Bung..  Dianthus  Carthusiannrum  L.  et 
Hieracium  tomentosicm  AU.  Après  avoir  passé  le  pont  sur  le 
torrent  de  la  Grand'Eyvie  (Grande  eau),    nous  moissonnons 


—    27    — 

tout  de  suite  :  Nepeta  Nepetella  L.,  Sisy mhrium  austri acum 
Scop.,  Silène  Vallesia  L.  et  un  peu  plus  loin  Galium  rubruni 
L.  —  Avant  d'arriver  à  Vièyes  :  Hieracium  sabaudum  L., 
II.  jjsrfoliatum  F roe\.,  H.  Zizianum  Tausch.,  Campanula 
spicata  L.,  que  nous  avons  remarquée  tout  le  long  depuis 
Sarre  à  Cogne  et  un  remarquable  Rosa.  Après  avoir  dépassé  le 
village  de  Yièges  (1148™),  nous  découvrons  sur  le  chemin  le 
Saxifraga  granulata  L.  et  plus  loin  Silène  vallesia  L.,  Al- 
sine  Villarsii  M.  K.,  Vcsicaria  utriculata  L.,  Erigeron 
rupestre  Schl.,  Linnœa  borealis  L.,  Daphne  alpina  L.  et 
Statice  plantaginea  Ail.  —  Après  avoir  traversé  de  nouveau 
le  torrent  sur  le  pont  de  Laval  (1384'")  et  en  avoir  repris  la 
rive  droite,  dans  un  lieu  dit  Barma-peleuza  (Barme  poilue), 
nous  récoltons  Sinapis  Cheiranthus  Koch.,  Sempervivura 
Gaudini  Christ,  Alsine  Villarsii  M.  K.,  Vicia  lathyroïdrsh.., 
Astra gains  Alopecuroïdes  L.  et  Potentilla  jyensylvanica  L. 
(voir  la  note  de  F.-O.  Wolf).  De  là  à  Epinel  (1476m),  premier 
hameau  de  Cogne,  nous  ne  rencontrons  rien  de  nouveau.  A 
peu  près  à  mi-chemin,  entre  Epinel  et  Crettaz,  sous  le  chemin, 
nous  rencontrons  le  Rosa  nbtusifolia  Desv.  avec  le  Hieracium 
Zizianum  Tausch.  et  au-dessus  du  chemin  nous  rencontrons  : 
Astragalus  Alopecuroïdes  L.  et  Tragopogon  porrifolius  L. 
—  Après  quelques  minutes,  nous  atteignons  le  village  de 
Crettaz  au  confluent  du  torrent  de  Yalnonthey  etde  la  Grande- 
Eyvia  (1500").  Après  Crettaz,  nous  repassons  sur  la  rive  gauche 
du  torrent  et  après  avoir  traversé  les  magnifiques  prairies  de 
Pré-Saint-Ours,  nous  arrivons  à  Cogne,  soit  la  ville  (1543'")  chef- 
lieu  de  la  vallée.  Je  vais  demander  l'hospitalité  à  M.  le  curé  Cha- 
monin,  chanoine  et  archiprètre,  homme  d'une  complaisance  et 
d'une  amabilité  à  toute  épreuve,  qui  sait  allier  les  soins  zélés  et 
assidus  de  son  ministère  pastoral  aux  sciences  naturelles  et 
géographiques.  Comme  je  m'y  attendais,  je  suis  le  bienvenu 
et  reçu  comme  tel.  Mon  ami  Wolf  alla  se  loger  à  l'hôtel  de  la 
Grivola,  qu'il  connaissait  depuis  deux.  ans.  La  journée  a  été 
laborieuse,  chaude  et  pénible;  nous  sonjmes  contents  de  pren- 


-     28    — 

dre  un  peu  de  repos,  car  nous  en  sentons  le  besoin,  et  c'est  le 
soir  du  second  jour. 

A  la  pointe  du  jour,  ce  matin  (7  juillet),  accompagnés  de 
M.  l'abbé  Carrel,  Rév.  recteur  de  Cogne,  honune  fort  aimable 
et  surtout  fort  complaisant,  très  versé  dans  les  sciences  natu- 
relles et  météorologiques,  connaissant  parfaitement  la  géogra- 
phie botanique  du  lieu  qu'il  habite,  nous  dirigeons  notre 
course  sur  Chavanis.  Peu  après  avoir  quitté  le  village  de  Cogne 
par  un  chemin  passable,  nous  rencontrons  sur  notre  route  la 
délicate  Atragene  alpina  L.,  Rihes  spinosa  Ail.,  qui  se 
trouve  un  peu  partout  à  Cogne;  à  quelques  pas  au-dessus  de 
nous,  nous  pourrions  récolter  encore  Linnœa  horealis  L., 
mais  nous  ne  voulons  pas  nous  détourner  de  notre  chemin. 
Nous  traversons  la  rivière  et  nous  avançons  sur  Champlong  et 
un  peu  plus  loin  dans  la  montée,  nous  commençons  à  récolter 
en  masse:  Centaurea  axillaris  Willd.,  Sey/i2^ervivum  Gau- 
(lini  Christ,  Astragulus  aristatus  L'Hérit.,  Hieracium 
Schmidtii  Tausch.,  Daphne  alpina  L.  et  Hier,  perfoliatuin 
Froei.  Toujours  en  avançant,  nous  récoltons  abondamment  le 
Cacuhalus  alpinus  Lnik..,  Nepeta  Nepetella  L.  Quelques 
pas  plus  loin,  Alsine  Villarsii  M.  K.,  Astragalus  monspessu- 
lanus  L.,  Scutellaria  alpina  L.,  Myosotis  deflexa  Wahl., 
puis  Thalictrum  fœtidum  var.,  glahrum  Koch.,  Rosa  pirn- 
pinellifolia  L.  à  fleurs  blanches.  Hier,  lanatum  Vill.,  //. 
lanaio  yc^  pictum,  H.  'pidum  Schl.,  H,  Pteropogon  kr\ .- 
Touv.  Enfin  nous  arrivons  à  la  cha])ell6  du  Crèt  (2017'"),  où 
nous  trouvons  les  plantes  suivantes  :  Mathiola  varia  DC, 
Pedicularis  gyroflexa  Vill.,  Campanula  Allionii  Vill., 
Hier.  prunelloefoUutn  Gouan.  {Crépis  pygmœa  L.,)  Saxi- 
fraga  diapensoïdes  Bellard.,  Aethionema  Thomasii  Gay, 
(seule  localité  classique  connue),  Artemisia  glacialis  L., 
Potentilla  multiflda  L.  De  la  chapelle  du  Crèt  à  Chavanis, 
nous  rencontrons  tout  de  suite:  Oxytropis  campestris  DC, 
Oxyt.  fœtida  DC.  Oxytr.  lapponica  Gaud.,  Phaca  aus- 
tralis  L.,  Carex  capillaris  L.  et  un  peu  plus  haut  :  Alyssum 
montaniim  L.,  Anémone  Halleri  AU.,  Potentilla  pedemon- 


—    29    - 

tana  Reiit.,  Saponaria  lutea  L.  Près  de  Chavanis  nous 
récoltons:  AchiUea  herha-rota  Ail.,  Achillea  lanata  Spr., 
Valeriana  celtica  L.,  Val.  saliunca  Ail.,  Alsine  inxicrnnata 
L.,  Astrantia  niinor  L.,  Adenostyles  leucophylla  Rchb., 
Rhodiola  roseaVi.  Q\,\w%(\\x^h.  celle  allilude  VAlyssuni  cara- 
pestre  L.  Entre  le  chalet  de  Chavanis  (23(X)'n)  et  celui  du 
Brouillol  (2450™),  au  milieu  de  jolis  pâturages  nous  récoltons: 
Sa.cifraga  eœarata  Vill.,  Sax.  controversa  Sternb.,  Sax. 
retusa  Gouan.,  Achillea  montana  Schl.,  Oxytropis  cyanea 
M.  B.,  Ranunculus  rutœfolius  L.,  Ran.  aquatilis  L.  var....? 
Statice  alpina  Hopp.,  Priraula  pedemontana  Thom.,  Pedi- 
C'ularis  gyroflexa  Vill.,  Ped.  rosea  Wulf.,  Ped.  cenisia 
Gaud.,  Cerastium  alpinum  L.,  Thlaspl  alpinuin  Jacq.  et 
Valeriana  saliunca  Ail.  —  Depuis  le  Brouillot  par  le  col  de 
la  Nuova  au  val  Soana  ou  l'Arrieta,  à  la  limite  supérieure  du 
sapin,  on  récolte  le  Dianthus  tener  Balb.,  plante  extrêmement 
rare,  à  laquelle  nous  renonçons  pour  cette  fois,  vu  qu'il  se  fait 
déjà  tard.  Nous  descendons  donc  par  dessous  le  chalet  de  Cha- 
vanis où  nous  rencontrons  Saus'surea  alpina  DC.  Hugueni- 
nia  tanacetifoUa  Rchb.,  Saxifraga  controversa  Sternb.  et 
Carex  bicolor  Ail,  Nous  traversons  ensuite  le  torrent,  nous 
montons  sur  les  rochers  qui  sont  au  N.  de  la  chapelle  du  Crèt, 
où  nous  allons  saluer  la  plante  la  plus  élégante  de  la  journée: 
CortHsa  MatthioU  que  nous  récoltons  pour  la  première  fois. 
Le  soleil  vient  de  disparaître  à  l'horizon,  nous  nous  hâtons 
de  regagner  Cogne  où  nous  arrivons  deux  heures  après  la  nuit 
chargés  d'un  magnifique  butin.  C'est  le  soir  du  troisième 
jour. 

Aujourd'hui  (8  juillet),  nous  nous  acheminons  du  côté  du 
Filon  de  Licone  en  passant  par  Molina.  Au  commencement  de  la 
montée,  qui  est  rude,  nous  rencontrons:  Saponaria  ocymoï- 
des  L.,  Nepeta  Nepetella  L.,  Hier,  lanato  X  pictîim:  un 
peu  plus  haut  dans  le  vrai  chemin  du  Filon,  nous  retrouvons 
encore:  Aethionema  Thomasii  Gay,  en  quantité  Campanula 
Allionii  Vill.  ,  Taraxacuni  lœvigatuni  DC.  ,  Cerastium 
alpinum  L.,  Draha  pyrenaica  L..  Silène  acaulis  var.  pede- 


ces  parages,  pour  aller  coucher  à  Saint-Oyen,  où  nous  arrivons 
vers  minuit  avec  un  riche  hutin,  car  tous  nos  cartons  regorgent 
de  plantes  rares.  C'est  le  soir  du  cinquième  jour. 

Après  un  repos  de  quelques  heures,  dont  nous  avions  bien 
besoin,  nous  repartons  le  matin  (10  juillet)  pour  le  Grand 
Saint-Bernard,  où  nous  passerons  le  reste  de  la  journée  à  soi- 
gner nos  précieuses  récolles.  Demain  étant  un  jour  consacré  au 
Seigrieur,  nous  le  passerons  aussi  à  chanter  ses  louanges  à 
l'hospice  du  Grand  Saint-Bernard. 

Aujourd'hui  (li  juillet)  nous  quittons  l'hospice  toujours  cher  du 
Grand  Saint-Bernard,  et  nous  nous  acheminons  du  côté  du  Col 
Fenêtre  (!2714"')  où  nous  récoltons  Draha  fladnizensis  "Wulf., 
Linaria  alpina  DC,  Ranunculus  glacialis  var.  holoseri- 
ceus  Gaud.,  Saxifraga  planifolia  Lap.,  Sax.  oppositifolia 
L.,  Sax.  androsacea  L.  et  un  peu  plus  bas  vers  les  lacs  :  Poten- 
tilla  minimaHall..,  Pedicularis  fasciculata  Bell.*  Anémone 
haldensis  \j.,  Arenaria  polygonoïdes  h.,  Herniaria  alpina 
Koch.  et  Hedysarum  ohscurum  L.  De  là  nous  arrivons  à  la 
montagne  du  Plan-de-la-Chaux,  nous  traversons  celle  des  Ars, 
où  nous  prenons  le  Colchicum  aljrinum  DC.  et  V Allosurus 
cWsjoMs  Bernh.  Delà  rien  d'intéressant  jusqu'à  la  montagne  de 
la  Léchère  (1883™)  où  nous  rencontrons  Hieracium  sahinum 
Séb.,  H.  villosum  var.  elongatum  Gaud.,  H.  cœsiuin  Fries., 
H.  prenanthoïdes  Vill.<  Campanula  thyrsoïdea  L.,  Epilo- 
hium  trigonuni  Schrk.,  Achillea  macropJnjlla  L.,  Pedicula- 
ris foliosa  L.  et  un  peu  au-dessus  du  côté  N.-O.  au  lieu  dit  La 
Grand-Luy,  nous  récoltons  Kernera  saxatilis  Rchb.,  Phaca 
frigida  L.,  Ph.  alpina  h..  Gypsophila  repensh.,  Oxytropis 

^cyanea  M.B.,  Hedysarum  ohscuru7n   L.,   Rosa  alpina  \ar. 
l'cevis  Christ,  Athamanta  cretensis  L.,   Valeriana  montana 

"^Ïj.,  Carduusdefloratoy<^PersonataBriis,..,  Leontodon  hastilis 
var.  cripatus  Godr,,  Gentiana  angustifolia  Murith.  Pedicu- 
laris gyrofl,exa  Vill.  et  DracocepJialum  Ruyschinna  L. 
Après  cette  récolte  nous  partons  pour  Branche  (1384'")  où 
nous,  tYonvons,  Anémone  alpiina  VQV.  monstruosa  Rion.,  An. 
narcissiflora  L.,  Thlaspi  hrachypetalum  Jord.  Plus  loin  au 


-    33    - 

village  d'Issert  (1080'»),  nous  récoltons  Euphrasia  montana 
Jord.,  Géranium phœum  ysr.  lividum  Koch.,  Orohus  luteus 
L.  et  Hieracium  alpestre  Griesb.  A  la  Proz  d'Orsières,  nous 
prenons:  Cardamine pratensis  L.  et  dans  les  champs  à  côté  : 
Bunias  aspera  Retz.  Nous  arrivons  enfin  à  Orsières  après  une 
course  de  huit  lieues.  Fatigués,  nous  nous  disposons  à  aller 
prendre  un  peu  de  repos  pour  réparer  nos  forces  pour  demain, 
qui  sera  certainement  la  journée  la  plus  pénible  de  toute  notre 
excursion,  car  nous  avons  l'intention  de  gravir  le  Mont  Catogne 
(2600™)  en  passant  par  le  lac  de  Ghampex,  vers  lequel  il  y  a 
un  petit  hôtel  de  montagne  où  MM.  les  voyageurs  peuvent  lo- 
ger, même  pendant  plusieurs  jours  comme  pension  d'été;  on  y 
est  très  bien  soigné  et  à  des  prix  très  raisonnables;  s'adresser 
au  propriétaire  Daniel  Grettez,  à  Orsières.  G'est  le  soir  du  hui- 
tième jour. 

Ce  matin  (13  juillet^  nous  laissons  Orsières  derrière  nous 
pour  grimper  une  rude  pente  qui  nous  conduit  Ghez  les  Reuzes. 
Le  long  de  la  montée  nous  rencontrons:  Rosa  salœvensis 
Hap.,  R.  Bellavallis  Pug.  Au-dessus  du  village  précité,  nous 
récoltons  \e  Géranium  nodosum  L.  que  j'ai  découvert  en  1876; 
plante  nouvelle  pour  le  Valais  et  rare  en  Suisse.  D'ici  en  trois- 
quarts  d'heure  de  montée  assez  raide  nous  atteindrons  le  lac 
de  Ghampex  (146S™).  Le  long  de  la  montée  nous  rencontrons 
par-ci  par-là  le  Hieracium  tomeniosum  A[\.,  H.pictum  Schl. 
et  H.  Delasoiei  Lag.  Nous  voici  au  lac,  sur  les  bords  duquel 
nous  récoltons:  Vaccinium  Oxycoccos  L.  qui  n'y  avait  plus 
été  trouvé  depuis  Murith,  et  Drosera  rotundifolia  L.  Dans  les 
environs:  Centaurea  montana  L.,  Anémone  alpina  L.,  An. 
sulphurea  Wulf.,  Viola  ambigua  Thom.,  Rosa  resinosa 
Gren.  et  Arnica  montana  L.  De  là  nous  faisons  l'ascension  du 
Gatogne  (2600'").  G'est  une  montée  dure  et  difficile,  par  un 
mauvais  sentier  de  chèvres;  il  faut  nécessairement  un  guide 
sûr  pour  ne  pas  s'y  perdre.  Le  long  de  la  montée,  nous  pre- 
nons Vicia  sylvatica  L.,  Viola  amhigua  ïhom.,  Viola  pin- 
nata  L.,  Androsace  helvetica  Gaud.  Arrivés  sur  la  cîme,  nous 
passons  sur  le  versant  qui   regarde  Sembrancher,  nous  tra- 

3 


-    34    — 

versons  les  rochers  et  les  pâturages  où  nous  moissonnons  Ra- 
nunculus  alpestris  L.,  Arabis pumila  Jacq.,  Helianthemwin 
œlayidicum  Wahl.,  Gypsophila  repens  L.,  Hieraciutn  Lag- 
geri  Schultz,  H.  aiirantiacum  L.,  //.  sahinum  Seb.,  H. 
murorum  var.  abortivicm  Mihi.,  H.  Schmidtii  Tausch., 
Gentiana  glacialis  Koch.,  Veronica  aphylla  L.,  Ver.  saxa- 
tilis  L.,  Pinus  Cembra  L.,  Alliuni  Victorialis  L.,  Carex 
fœtida  AU.,  Sesleria  disticha  Pers.  (rarissima)  et  Avena 
sabspicata  ÇÀa'ww .  Après  quoi  nous  contournons  le  sommet  du 
Catogne  et  nous  redescendons  au  lac  de  Champex  où  nous  met- 
tons nos  plantes  sous  presse  tout  en  prenant  quelques  rafraî- 
chissements, dont  nousavonsun  grand  besoin.  Nous  quittons  ce 
site  pittoresque  pour  rentrer  dans  nos  foyers.  Une  demi-heure 
après  avoir  quitté  le  lac,  nous  rencontrons  le  Colchicum  al- 
pinuni  L.,  Pedicularis  recutita  L.,  Centaurea  axillaris 
Willd.,  Eriophorum  alpinum  L.,  Pedicularis  tuberosa  L., 
Drosera  rotundifolia  L.,  et  Hieraciuni  Schmidtii  Tausch. 
Arrivés  aux  mayens  de  Bovernier,  entre  la  Poyaz  (1215'") 
et  les  Favres,  nous  récoltons  Potentilla  interfnedia  L., 
Viola  canina  L.,  Streptopus  a^nplexifolius  DC.  et  Thlaspi 
virgatum  Gren.  Entre  les  mayens  du  Pourproz  et  du  Crettet 
(1052™),  encore  Thlaspi  virgatum  Gren.  et  Potentilla 
intermedia  L.  Un  peu  plus  bas,  à  l'Acharlay,  Hieracium 
cymosum  Vil!.,  Erythrea  centaurium  Pers.,  Hieracium, 
vallesiacum  Fries.  et  Potentilla  rupestris  L.  Dans  les 
gorges  du  Durnand,  nous  prenons:  Cardamine  impa- 
tiens L.,  Dentaria  digitata  La  m.,  Arabis  Turita  L.  et 
Mœhringia  muscosa  L.  Dans  la  foret  du  Ban  des  Vallettes, 
nous  récoltons  :  Hieracium  Wolfianum  Mihi.  inédit  et  Rosa 
Lusseri  Lag.  et  Pug.  Nous  arrivons  enfin  à  Bovernier,  où  nous 
nous  restaurons  un  peu,  après  quoi  nous  allons  nous  caser  dans 
nos  portefeuilles,  car  nos  jambes  n'en  veulent  plus  savoir. 
C'est  le  soir  du  neuvième  jour. 

Ce  matin  (14  juillet)  frais  et  dispos,  nous  achevons  notre 
excursion  générale  par-  une  petite  course  du  côté  des  vignes  où 
nous  récoltons  Potentilla  inclinata  Vill.,  Pot.  recta  L.,  Pot. 


4 


—    35    - 

argentea  L.,  Vicia  onohrychioïdes  L.  avec  un  Hieracium.^ 
probablement  Zïjm«i(/u  Tausch.  Après  quoi  nous  rentrons  à 
la  route  au  village  des  Vallettes  où  nous  nous  quittons,  mon 
ami  Wolf  pour  retourner  au  milieu  de  sa  famille  à  Sion  et  moi 
pour  rentrer  dans  mon  presbytère  à  Bovernier. 

Emile  Favre,  curé,  chanoine  du  Grand  Saint-Bernard. 

MM.  les  botanistes  qui  désireraient  se  procurer  les  plantes 
en  tout  ou  en  partie,  récoltées  dans  cette  excursion  générale, 
peuvent  s'adresser,  et  cela  au  plus  tôt,  à  M.  Ferd.-Othon  Wolf, 
professeur  à  Sion,  Président  de  la  Société  Murithienne  de  bota- 
nique du  Valais,  ou  à  M.  le  chanoine  Em.  Favre,  curé,  à  Bo- 
vernier, secrétaire  de  la  susdite  Société,  en  leur  adressant  la 
liste  des  plantes  qu'ils  désirent. 


Note  sur  le  Carlina  longifolia  Rclib. 

Dans  une  course  que  MM.  Bernet,  Schmidely  et  Chenevard 
de  Genève  faisaient  pendant  l'été  passé  dans  les  montagnes  de 
Mordes,  ces  messieurs  ont  découvert  le  Carlina  longifolia 
Rchb.  en  assez  grande  quantité  dans  les  roches  boisées,  sur  le 
sentier  de  Mordes  à  Dzéman,  entre  la  Tète  de  l'homme  mort 
et  les  chalets  de  Haut  d'Arbignon,  à  l'altitude  approximative 
de  1500  mètres.  Elle  était  en  fleurs  au  milieu  d'août  et  en  bons 
fruits  un  mois  plus  tard. 

Cette  espèce  se  distingue  au  premier  coup  d'oeil  du  Carlina 
vulgaris^  par  ses  feuilles  planes,  non  pliées  en  carène,  atté- 
nuées à  la  base,  si  nuées -dentées,  portant  à  chaque  dent  deux 
ou  trois  épines  non  divariquées,  et  beaucoup  plus  minces  que 
celles  du  C.  vulgaris.  Cependant  on  trouve  çà  et  là  quelques 
pieds  sur  lesquels  la  divarication  des  épines  est  bien  caracté- 
risée. Par  contre  les  autres  caractères  essentiels  décrits  dans  la 
Flore  française  de  G.  et  G.,  dans  le  Synopsis  de  Koch  et  la 


-    36    - 

Flora  orientalis  de  Boissier  ne  présentent  rien  de  constant. 
Ainsi  les  caiathides  sont  de  grandeur  variable;  les  folioles  du 
péricline  dépassent  presque  toujours  le  rayon  dans  la  calathide 
centrale  des  exemplaires  oligocéphales,  mais  ce  fait  ne  se  pré- 
sente qu'exceptionnellement  dans  les  caiathides  latérales;  et 
même  parmi  les  individus  monocéphales,  on  en  trouve  dont 
les  folioles  involucrales  atteignent  à  peine  le  rayon.  L'aigrette 
de  l'akène  est  bien  deux  fois  de  la  longueur  de  la  graine;  mais 
M.  Schmidely  a  présenté  à  la  Société  de  botanique  de  Genève 
de  nombreux  exemplaires  de  Carlina  vulgaris  L.  des  environs 
de  la  ville,  dans  lesquels  l'aigrette  était  ausssi  deux  fois  plus 
longue  que  le  fruit. 

La  difïérence  indiquée  par  G.  et  G.  dans  la  forme  des  pail- 
lettes du  réceptacle  n'a  pas  été  étudiée  suffisamment,  pour  que 
l'on  puisse  se  prononcer  sur  la  valeur  de  ce  caractère.  Néan- 
moins il  est  probable  qu'une  étude  attentive  de  cette  espèce 
aura  pour  résultat  de  la  réduire  au  rôle  de  simple  variété  du 
C.  vulgaris  L.  Par  contre  le  Carlina  nehrodensis  Guss.,  réuni 
par  Koch  et  G.  et  G.  au  Carlina  longifolia  Rchb.  en  diffère 
complètement  par  la  forme  de  ses  feuilles. 

La  plante  de  Mordes,  comparée  avec  les  exemplaires  de 
l'Herbier  général  du  muséum  à  Paris,  provenant  des  Vosges  et 
de  Transylvanie,  n'en  diffère  absolument  en  rien;  mais  les 
exemplaires  de  Sibérie  ont  des  feuilles  beaucoup  plus  étroites 
et  très  aranéeuses,  et  les  épines  des  dentelures  sont  beaucoup 
plus  fines. 

En  tous  cas,  la  plante  de  Mordes  est  bien  la  même  que  celle 
signalée  par  Boissier  dans  les  Vosges,  l'Auvergne,  les  Alpes 
d'Autriche  et  la  Transylvanie,  qu'on  en  fasse  une  espèce  ou 
une  simple  variété  de  Carlina  vulgaris  L. 


—    37    — 
Notes  sur  quelques  espèces  de  Pedicularis. 

(Extrait  des  Bulletins  de  la  Société  Dauphinoise) 

Pedicularis  Barrelieri  ^chh.^  FI.  excurs..  p.  362,  n°  2465. 
—  Pcd.  adscendens  Gaud,  FI.  helv.  IV,  p.  145,  nonSchl.  nec 
Hoppe  nec  Sternb.  —  Le  sort  de  cette  rare  et  curieuse  plante 
est  vraiment  malheureux  :  deux  fois  mal  nommée,  elle  a  tou- 
jours été  plus  ou  moins  mal  décrite  par  les  auteurs  qui,  dans 
les  diagnoses  qu'ils  nous  en  ont  laissées,  paraissent  s'être  co- 
piés les  uns  les  autres.  Gaudin,  le  premier,  la  fit  connaître  et 
la  distingua  du  P.  tuherosa  L.;  mais  il  eut  le  tort  de  lui  don- 
ner le  nom  de  P.  adscendens  Schl.,  lequel  n'était  autre  que 
le  P.  tuberosa  lui-même;  outre  que  ce  nom  d' adscendens  était 
très  impropre  pour  une  espèce  qui  est  des  plus  généralement 
dressée  comparativement  aux  P.  gyroflexa,  tuberosa,  ce- 
nisia,  rostrata,  etc. 

Deux  ou  trois  ans  après  Gaudin,  Reichenbach,  Flora  excur- 
soria,  p.  362,  décrivit  cette  même  plante;  et,  pour  les  raisons 
que  nous  venons  de  donner,  ne  croyant  pas  pouvoir  l'appeler 
P.  adscendens.,  il  lui  donna  le  nom  de  P.  Barrelieri,  se  fon- 
dant sur  ce  que  Barrelier  était  le  seul,  à  sa  connaissance,  qui  eût 
figuré  jusque  là  cette  plante  «  Barrel.  469,  hucusque  sola  icon; 
nam  apud  Bocc.  citatum  a  Barrel.,  Linn.  et  mutuatoribus 
frustra  quœsivi  »  1.  c.  Mais,  postérieurement,  dans  ses  Ad- 
denda, p.  862,  il  reconnut  que  Barrelier  n'avait  fait  que  re- 
produire la  figure  donnée  par  Boccone  en  l'agrandissant  : 
«  Adde  :  Bocc.  in  Mus.  di  Fisica,  t.  VIII,  n°  9  f.  2  ic.  di- 
minuta  »  1.  c,  p.  862.  D'où  il  résulte  que  si  Reichenbach  avait 
trouvé  la  fig.  de  Boccone  au  moment  où  il  publiait  sa  Pédicu- 
laire,  c'est  P.  Bocconi  qu'il  l'eût  appelée  et  non  Barrelieri. 
Ce  nom  du  moins  eût  été  à  l'abri  de  contestations.  En  effet,  la 
fig.  donnée  par  Boccone,  quoique  très  grossière,  ne  s'adapte 
point  trop  mal  à  notre  plante;  la  phrase  descriptive  «  Alecto- 
rolophos  montana,  flore  albo  luteo  »  Bocc.  Mus.  di  Fisica, 
p.  325,  n'y  contredit  pas,  et  l'auteur  n'ayant  laissé  aucune  in- 


-    38    - 

dication  de  localité,  il  était  difficile  de  rien  contrôler.  Mais  il 
n'en  est  pas  de  même  pour  Barrelier:  il  précisa  la  localité  de 
sa  plante  «  in  editioribus  Moroni  montihusu  Barrel.  Plantœ 
per  Gall.  Hisp.  Ital.  ohservatœ.,  p.  22,  c'est-à-dire  une  mon- 
tagne située  presque  à  l'extrémité  méridionale  de  l'Espagne, 
dans  la  prov.  de  Séville  (par  12°  12'  long,  ouest  et  37»  7'  latit. 
nord),  où  aucun  botaniste,  que  nous  sachions,  n'a  jamais  in- 
diqué le  P.  Barrelieri,  qui,  d'après  Boiss.  et  Reut.,  Willk.  et 
Lang.  est  complètement  étranger  à  l'Espagne.  Barrelier  lui- 
même  d'ailleurs,  dans  sa  phrase  descriptive,  prend  soin  de 
confirmer  le  fait  et  nous  laisse  clairement  entendre  qu'il  avait 
en  vue  une  autre  espèce,  lorsqu'il  ajoute:  «  Flores  modo  pur - 
purei,  modo  alhi  »  1.  c,  p.  22,  n"  210,  caractères  qui,  ni  l'un 
ni  l'autre,  ne  peuvent  s'appliquer  à  notre  plante.  Voyez,  à  ce 
sujet,  l'opinion  du  savant  éditeur  de  Barrelier,  les  synonymes 
cités  par  lui,  1.  c,  et  voyez  dans  Linné,  Spec,  p.  848,  l'espèce 
à  laquelle  ces  synonymes  sont  rapportés. 

Toutes  ces  difficultés  eussent  été  levées,  si  Reichenbach, 
adoptant  l'usage  généralement  admis  en  pareil  cas,  eût  appelé 
cette  plante  P.  Gaudini,  du  nom  de  celui  qui,  le  premier, 
l'avait  réellement  fait  connaître.  Toutefois,  nous  avons  conservé 
le  nom  donné  par  Reichenbach,  parce  que  c'est  un  nom  déjà 
répandu,  qu'il  a  été  adopté  par  Koch  et  par  Gren.  et  Godr., 
et  que,  suivant  l'avis  du  célèbreFries,  «non  novis  nominibus 
sed  novis  observationibus  opus  est.  » 

Les  points  sur  lesquels  cette  plante  a  été  le  plus  généralement 
mal  décrite  sont:  1°  Le  calice,  dont  les  lobes  sont  rarement 
très  entiers,  mais  ordinairement  crispés-denticulés  ou  dentés 
ou  même  laciniés. 

2*^  La  fleur  qui  est  d'un  jaune  paille  (luteolus).,  du  moins  dans 
nos  Alpes  (devenant  par  la  desssiccation  rougeàtre  furfuracée 
sur  lecasque)et  non  d'un  blanc  jaunâtre  (pallide  ochroleucus) 
comme  dans  le  tuberosa  ni  surtout  blanche  (albus).  Reichen- 
bach, qui  le  premier  lui  a  donné  cette  dernière  couleur,  n'avait 
sans  doute  jamais  vu  la  plante,  et  s'en  était  rapporté  sur  ce  point 
à  Barrelieri 


-    39    - 

3°  La  tige,  qui  n'est  pas  ordinairement  ascendante,  comme 
le  dit  Gandin,  1.  c,  mais  presque  toujours  dressée,  comme 
l'avait  remarqué  Reichenbach,  1.  c. 

En  somme,  les  caractères  qui  nous  ont  paru  le  mieux  sépa- 
rer cette  plante  du  tuberosa,  dont  elle  est  très  voisine,  sont: 
la  couleur  de  la  fleur,  le  calice  plus  petit  et  plus  étroitement 
campanule,  paraissant  constamment  glabre,  excepté  sur  les 
bords  des  lobes  parfois  pubescents;  l'épi  ordinairement  plus 
allongé  et  plus  lâche;  la  tige  plus  souvent  dressée;  les  feuilles 
radicales  et  inférieures  plus  glabres,  prenant  généralement, 
par  la  dessiccation,  une  teinte  noirâtre  semblable  à  celle  du 
P.  incarnata.  (Com^nuniqué  par  M.  Arvet-Touvet.) 

Pedicularis  Vulpii  Solms-Laub.,  in  OEst.  bot.  Zeitschr. 
■1865,  p.  174.  —  Ped.  incarnato-tuberosa  Vulp.  in  litt.  ad 
C.  Fisch.  OEst.  m  Flor.  18o4,  p.  97,  etc.  —  Ped.  foliis  al- 
ternis,  pinnis  semipinnatis,  floribus  rostratis  ochroleucis 
dense  spicatis  Allion.  Rarior.  Ped.  stirp.  specim.,  p.  51  et 
tab.  XL.  f.  2  (1755)  et  in  FI.  ped.  h  63-64  obs.  ad  P.  incarna- 
tam  et  IH,  lab.  IV  f.  2  interata  (1785). 

Cette  Pédiculaire,  que  nous  avons  observée  sur  plusieurs 
points  de  nos  Alpes,  notamment  à  Brandes-en-Oisans,  sur  tout 
le  massif  des  Rousses  et  du  Lautaret,  est  néanmoins  une  plante 
toujours  rare  chez  nous.  Elle  ne  vient  point  par  cantons  et  en 
abondance,  couvrant  des  espaces  considérables,  comme  Vin- 
carnata,  le  tuberosa,  le  comosa,  etc.,  mais  de  loin  en  loin, 
par  touffes  isolées  et  toujours  en  compagnie  du  tuberosa  et  de 
['incarnata,  dont  elle  partage  les  caractères  et  dont  il  y  a  tout 
lieu  de  la  croire  hybride. 

Souche  forte,  indurée.,  munie  entre  les  pétioles  des  feuilles 
de  nombreuses  écailles  longuement  lancéolées;  tiges  fine- 
ment pubescentes-aranéeuses  ou  glabrescentes,  ordinairement 
dressées  dès  la  base,  plus  rarement  un  peu  courbées-ascendantes; 
feuilles  radicales  et  inférieures  glabres  ou  glabrescentes,  assez 
semblables  à  celles  de  V Asplenium  Halleri.,  plus  finement  et 
plus  profondément  pinnatiséquées  et  incisées-dentées  que  dans 
V incarnata  et  noircissant  moins  par  la  dessiccation  ;  épi  plus  ou 


—    40    — 

moins  allongé,  généralement  plus  serré  que  dans  Vincarnata, 
mais  moins  que  dans  le  tiiberosa;  bvixclées  pennatiséquées^  ou 
les  supérieures  tri-multiséquées,  à  lobes  incisés-dentés;  calices 
campanules,  jî^?<s  ou  moins  pubescents  ou  laineux^  les  infé- 
rieurs sur  l'épi  à  lobes  incisés-dentés  en  crête,  ou  au  moins 
dentés  (nous  ne  les  avons  pas  vus  parfaitement  entiers  comme 
les  représente  la  lig.  citée  d'Allioni);  covoWe  d'un  blanc  à 2)eine 
jaunâtre  et  souvent  un  peu  colorée  de  pourpre  au  sommet, 
terminée  par  un  bec  allongé  comme  dans  les  deux  parents  pré- 
sumés; étamines  à  anthères  colorées  de  pourpre,  à  filets 
les  plus  longs  p^MS  ou  moins  barbus  dans  le  haut  et  quelque- 
fois autant  que  dans  le  P.  tuberosa!  et  non  glabres  comme 
dans  Vincarnata! 

JedoisàM.  le  professeur  F,-0.  Wolf  et  au  R.  chanoine  Favre, 
par  l'intermédiaire  de  mon  vénérable  ami  l'abbé  Chaboisseau, 
d'avoir  pu  comparer  nos  échantillons  avec  ceux  de  Suisse,  du 
val  de  Fen,  dans  le  canton  des  Grisons,  et  du  Grand  Saint- 
Bernard.  Je  n'ai  pas  trouvé  (sur  le  sec)  de  différences  appré- 
ciables. Il  serait  possible,  néanmoins,  qu'il  y  eût  deux  hybri- 
des, l'un  tenant  plus  du  tuberosa  et  l'autre  de  Vincarnata. 

Parmi  les  échantillons  provenant  du  Grand  Saint-Bernard, 
se  trouvait  une  Pédiculaire  très  distincte  que  je  crois  nouvelle 
et  que  je  vais  décrire,  espérant  qu'elle  pourra  être  publiée 
prochainement.  ( Com muni qu''-  par  M.  Arvet-Touvet.) 

Pedicularis  Murithiana  Arv.-T,  —  (Ped.  tuberoso-recu- 
tita  Arvet-Touvet.) 

Cette  espèce,  très  voisine  du  P.  atrorubens  Schl.,  pennina 
Gaud.,  s'en  distingue  principalement: 

1°  Par  la  corolle  (à  en  juger  sur  le  sec)  d'un  blanc  jaunâtre., 
simpletncnt  colorée  de  pourpre.,  plus  brusquement  atténuée 
en  un  bec  encore  plus  court; 

2°  Par  les  étamines  à  anthères  pâles  et  non  colorées  de 
pourpre,  à  filets  tomenteux  ainsi  que  le  tube  de  la  corolle  à 
leur  point  d'insertion,  et  non  glabres  ou  glabrescents ,  les 
deux  plus  longs  barbus-laineux  dans  le  haut  et  non  simple- 
ment poilus; 


—    41     — 

3o  Pai-  son  c;ilice  moins  velu-laineux,  à  lobes  plus  briève- 
ment acuminés  et  plus  visil)lement  dentés: 

4'J  Par  ses  bractées  tri-pennatiséquées,  à  lobes  incises- 
dentés  en  crête; 

5°  Par  son  épi  plus  court; 

6°  Par  sa  tige  plus  grêle,  moins  élevée,  ordinairement 
nae  dans  les  deux  tiers  inférieurs  et  ne  portant  supérieure- 
ment fjuc  3-5  feuilles  réduites,  alternes  et  ne  formant  pas  in- 
volucre; 

7°  Par  ses  feuilles  plus  profondément  pennatiséquées  et  inci- 
sées-dentées,  les  radicales  lâchement  et  brièvement  pubes- 
centes  sur  le  pétiole  et  sur  le  rachis  inférieurement; 

8°  Par  sa  teinte  plus  paie,  d'un  vert  gai^  ne  noircissant  pas 
ou  peu  par  la  dessiccation. 

Le  haut  des  calices,  la  partie  supérieure  des  bractées,  efr 
même  des  feuilles,  sont  oi'dinairement  teintés  de  pourpre.  Elle 
me  parait  être  un  P.  tuberoso-recutita^  de  même  que  Vatro- 
rubens  serait  un  incarnato-recutita. 

Comme  ce  dernier,  elle  se  distingue  nettement  du  sudeiica 
Willd.,  dont  elle  a  le  port  et  un  peu  l'aspect,  par  sa  corolle 
assez  brusquement  courbée  en  bec  court,  tronqué-émarginé  et 
4-6  denté  et  non  régulièrement  courbée  en  faux,  à  bec  tronqué, 
simplement  prolongé  aux  angles  à  sa  partie  inférieure  en  une 
dent  subulée;  et  de  plus  par  la  couleur  de  sa  fleur  et  par  ses 
étamines  dont  les  filets  sont  barbus-laineux  dans  le  haut  et  non 
glabrescents,  etc.,  etc. 

Par  son  bec  très  court,  par  ses  anthèi'es  pfîles  et  non  colorées 
de  pourpre,  par  son  épi,  par  ses  feuilles  qui  tiennent  de  celles 
du  P.  recutitaL..  et  non  de  Vincarnata  Jacq,  elle  ne  peut 
être  confondue  avec  le  P.  Vulpii  Solms-Laub. 

Je  dédie  cette  espèce  à  la  Société  Murithienne  et  par  consé- 
quent à  la  mémoire  du  célèbre  Murith  qui,  le  premier,  suivant 
Gaudin,  FI.  helv.,  IV,  p.  140,  observa  le  P.  atrorubens  Sch\., 
espèce  hybride  voisine  de  celle-ci  et,  comme  elle,  habitant  le 
Grand  Sainl-Bernard.  —  Pâturage  de  Combes.  Jt.  —  Detexit 
Rev.  Favre;  communie,   profess.  O.-F.  Wolf  sub  nomine  P. 


-    42    — 

incarnato-tuherosœ  missa.    (Communiqué  par  M.    Arvet- 
Touvet.) 


Note  sur  le  Viola  coUina  Bess.,  flore  albo. 

J'ai  reçu  le  10  juin  1880,  de  M""  Rosine  Masson,  à  Lausanne, 
une  douzaine  d'écliantillons  de  cette  plante,  avec  prière  de  les 
offrir  de  sa  part  à  la  Société  Murithienne.  N'ayant  pu  assister 
aux  réunions  de  la  Société  en  1880,  je  m'acquitte  dans  le  bulle- 
tin de  cette  agréable  commission.  Ces  échantillons  proviennent 
d'une  localité  nouvelle  :  pied  du  Muveran,  dans  les  Alpes  de 
Bex.  C'est  jusqu'à  présent  l'unique  station  vaudoise  de  cette 
rare  et  jolie  forme.  La  plante  vaudoise  n'a  pas  la  fleur  parfai- 
tement blanche,  comme  celle  du  Valais;  elle  est  légèrement 
lavée  de  violet  à  l'état  frais;  mais  c'est  bien  encore  l'albinos 
du  collina.  Elle  se  reconnaît  d'ailleurs  immédiatement  à  ses 
stipules  pectinées,  aux  dents  ciliolées,  et  doit  certainement 
rentrer  dans  le  collina.  Je  ne  vois  pas  que  le  V.  collina 
albinos  du  Valais  et  de  Vaud  diffère  de  la  plante  des  environs 
de  Bàle,  que  le  D""  Christ  m'a  communiquée  sous  le  nom  de  V. 
declivis  Dumoulin,  nom  que  j'ai  appliqué  d'abord  au  collina 
albinos.,  que  j'ai  signalée  au  Valais  dès  1865. 

L.  Favrat. 


—    43    — 
Viola  Christii  Wolf. 

(Viola  caloarato  X  tricolor  var.  bella.) 

Die  Umgegend  von  Branson,  im  Unterwallis,  und  der  Auf- 
steig  von  da  nach  Joux.-brùlé  (1585  m.)  ist  jedom  Schweizer- 
botaniker  wohi  bekannt,  jahrlich  werden  vom  dortigen 
Pflanzcnreichthum  neue  Besucher  herangelockt, 

Schon  irii  Monat  Februar  und  Marz  komnien  dieerstcn  Wan- 
derer  liera ngezogen,  um  Bidbocodiu7n  vernum,  L.  und  Gagea 
saxatilis  Koch  zu  sammeln  ;  einige  Wochen  spater  sind  es  die 
Anémone  montana  Hopp.,  Corydalis  australis  Haussm., 
Saxifraga  hulbifera  L.,  Galium pedemontamf,ni  L.,  Orchis 
samhucina  L.,  Lathyrus  sphaericus  Retz,  Helianthemum 
salicifolium  L.,  und  viele  andere  Seltenheiten,  die  sie  zurn 
Wiederkomnien  einladen.  —  Ja  bis  in  den  SpStherbst  hincin 
bietet  die  unermtidliciie  Flora  reiche  Beute  und  setzt  alsdann 
ihreni  Werke  die  Krone  auf  :  Die  Bevsohner  ans  dem  entfern- 
ten  Entremonts  und  Bagnes  fullen  unter  Jubel  ihre  Fasser 
mit  k(jstlichem  Weine,  feurig,  vsn'e  der  achte  Spanier. 

Anfangs  Mai  1879  traf  ich  daseibst  mit  Freund  Favrat  zusam- 
men  ;  es  galt  diessmal  2  seitene  Veilchen  aufzusuchen,  die  nahe 
der  Alphutten  von  Joux-brùlé  sich  angesiedeit  hatten.  Unsere 
Ausbeute  an  diesem  Tage  war  ausserst  reich,  von  der  Rhone- 
ebene  an  bis  hinauf  zur  Schneegrenze  ;  der  KUrze  wegen  werde 
ich  aber  diejenigen  Pflanzen  nicht  erwahnen,  die  jedem  Bo- 
taniker,  weil  der  Flora  von  Branson  eigen,  gar  wohl  bekannt 
sind  und  die  auch  uns  Beide  weniger  anzogen,  indem  wir 
uns  diessmal  hauptsachlich  mit  dem  Aufsuchen  von  Veilchen 
beschaftigten.  Niemals  friiher  jedoch  hatten  wir  eine  solch 
grosse  Menge  von  Galium  pedemontanum  L.  bemerkt;  weite 
Strecken,  Uber  den  ganzen  Bergriicken  hinauf,  durchflocht 
das  schwachliche  Pflanzchen  Gras  und  Buschwerk.  Auch  der 
bis  jetzt  noch  nicht  genugsam  geschatzte  Erigeron  rupestris 
Schleich.,  den  Collège  Favrat  wieder  an's  Tageslicht  gezogen, 


—    44    — 

schiniickt  hier  die  Spalten  der  crystallinischcn  Schiefer,  und 
war  uns,  besonders  in  seiner  lebhaft  rosenrothen  Varietat, 
sehr  willkommen. 

Von  besondercni  Reize  aber  war  fiir  uns  der  heutige  Aus- 
flug  durch  seinon  erwahnensworthen  Reiclithum  an  Arten  aus 
der  Classe  der  Violarieen.  In  den  Aeckern,  Weinbergon  und 
;in  vegetationsfreien  Stellen  nahe  bei  Branson  und  uber  Folla- 
terre  hinauf  ist  Viola  tricolor,  var.  vallesiaca  Thom.  (V.  mi- 
nima  Gautl)  sehr  verbreitet  ;  iin  Buschwerk  derselben  Région 
isl  neben  Viola  odorata  L.  besonders  die  im  Centralwallis  sehr 
verbreitete  Viola  Steveni  (Bess.?)  und  Viola  Favrati  Hausk. 
angesiedeit,  und  an  etwas  freiern,  steinigen  Stellen  Viol;»  are- 
naria  DC. 

Auch  Viola  hirta  L.  (blau  und  weiss),  V.  permixta  Jord. 
(nach  nieiner  Ansicht  hier  in  zwei  Formen  :  V.  hirta  X  o^io- 
rata,  und  V.  hirta  X  Steveni),  und  Viola  collina  Bess.  gehciren 
dieser  Région  an. 

Je  hoher  wir  steigen,  desto  seltener  werden  dièse  Arten  und 
werden  nach  und  nach  durch  Stamniverwandte  ersetzt.  So 
V.  vallesiaca  Thorn.  durch  die  grossblumige,  gelbleuchtende 
V.  bella  Jord.,  die  bis  weit  liber  Joux-brùlé  hinauf  die  GeroU- 
halden  ziert  und  anstatt  V.  arenaria  DC.  finden  wir  V.  Ri- 
viniana  Rchb.  Mit  besonderm  Vergniigen  sammelten  wir  hier 
die  Hybride  von  V.  arenaria  X  Riviniana,  welche  Forin  schon 
Irtiher  von  H.  Burnat  und  im  letzten  Jahre  auch  von  mir  bei 
Brainis  beobachtet  wurde,  Spiitern  Besuchern  gelingt  es  viel- 
leicht,  auch  hier  die  Hybride  V.  mirabilis  X  Riviniana  auf- 
zufinden,  was  uns  trotz  der  zahireichen  Reprasentanten  beider 
Stammarten  nicht  gelang  !  Hingègen  sammelte  ich  dièse  Form 
schon  Ofters  in  dem  Waldchen  hinter  Tourbillon  bei  Sitten. 

Wir  nahen  uns  endiich  den  Alphutten  von  Joux-brùlé,  dem 
Ziele  unserer  Wunsche.  Ein  besonderes  Gluck  begiinstigt  uns 
heute.  In  den  Felsen  unterhalb  derselben  finden  wir  V.  scia- 
phi  la  Koch  in  Frucht,  etwas  weiter  oben  noch  in  Bliithe  und 
eine  halbe  Stunde  noch  hoher  endiich  auch  V.  Thomasiana 
Perr.  et  Song.  —  Die  Matten  von  Joux-brùlé  aber  pranglen  in 


-    45    - 

reichsteni  Bliithenschmucke  :  Orchis  pallens  L.  und  sanilmcina 
L.  nahtnen  unsere  voile  Auftiierksauikeit  in  Ansi)ruch,  deiin 
nie  salien  wir  sie  so  [)rachtig  und  in  so  grosser  Menge.  Po- 
tentilla  inlermedia  Gr.  suchten  wir  an  der  bekannten  Stelle 
vergebens  ;  es  war  zu  friihe. 

Ein  ganz  unverliofFter  Fund  aber  enlschadigte  mich.  Schon 
taiisendmal  in  meinem  Leben  halje  ich  die  tiefvioletteFarbung 
der  Y.  calcarata  liewiindert;  niemals  aber  ul^erraschle  mich 
dies  liebliche  Alpenkind  durch  einen  soich  blendenden  Blick, 
wie  heute  hier.  Am  Rande  des  lichten  Waldes,  aber  noch  voll- 
koinmen  der  Sonne  ausgesetzt,  stand  ein  einzigcr  Stock,  grOs- 
sere  Tracht  und  Blumen,  besonders  aber  das  eigenthiuiiHeh 
leuchtende  Colorit  derseli)en,  schillernd  zwischen  violett,  blau 
und  seegriin,  zogen  von  Weitem  schon  meine  Aut'rnerksainkeit 
aut'sich.  Sorgfaltig  grub  ich  ihn  ausund  ergedeihtund  mehrt 
sich  seitdein  zu  Vieler  Freude  in  ineinein  Garten.  Durch  niihe- 
res  Vergleichen  ergab  sich,  dass  diess  Unicuni  die  Hybride 
zwischen  V.  calcarata  und  V.  tricolor.  var.  bella  Jord.  ist:  Der 
ganze  Wuchs,  die  Form  der  Blatter  und  Nebenbliitter,  die 
ausserordentliche  Lange  des  Sporns  und  die  Farbung  der  Blu- 
nienkrone  neigen  bald  zur  einen  odei-  andern  Art  hinilberoder 
halten  die  Mitte.  Beigegebene  vergleichende  Beschreibung  erlau- 
tert  dies  und  ich  fiige  ihr  nur  noch  bei,  dass  die  Pflanzesich  in 
meinem  Garten  durch  Stolonen  sehr  vermehrt  und  vom  ersten 
Friihjahr  an  bis  spat  in  den  Herbst  hinein  immerwâhrend 
bliiht.  Sie  triigt  haufig  Samen,  der  insgesammt  als  steril  sich 
erwies.  Ein  neuer  Beweis  seiner  Hybriditat. 

Wegen  seiner  Lieblichkeit  habe  ich  das  neue  Pfliinzchen 
meinem  iieben  Freunde.  dem  Herrn  D""  Christ  in  Basel,  deni 
poesiereichsten  aller  Schweizer  Naturforscher,  zu  Ehren  be- 
nannt.  Moge  er  dièse  Wiedmung  als  Beweis  der  Erkenntlich- 
keit  annehmen,  die  der  dankbare  Junger  seinem  uniibertreff- 
lichen  Meister  zollt.  F.  0.  Wolf. 


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-    48    — 

Enumération  des  LICHENS  VALAISANS  nouveaux  trouvés 
par  le  professeur  Millier,  à  Genève, 

et  publiés  par  lui  antérieurement  dans  la  Flore  de  Ratisbonne. 


Obs.  Les  lichens  qui  suivent  ne  se  rapportent  qu'k  une  petite  partie  de 
tous  ceux,  fort  nombreux,  mais  non  encore  étudiés,  que  l'auteur  a 
collectés  dans  diverses  parties  du  Valais. 

1.  Psorotichia  cleistocarpa  Mull.  arg.  in  Flora  Ratisb.  187^, 
p.  506,  au  liord  de  la  Dranse  sous  Bovernier. 

2.  Physcia  obscura  v.  subiiigricansejusd.  I.  c.  1874,  Licheno- 
logische  Beitriige  (ou  L.  B.)  n.  10,  Mauvoisin  dans  la  vallée  de 
Bagnes. 

3.  Placodium  subcandicans  ej.  1.  c.  1874.  L.  B.  N»  21,  entre 
Loui'tier  et  Fionay. 

4.  Diploicia  epigsea  v.  ang-ustata  —  1874,  L.  B.  n.  11,  à  To- 
remhec  dans  la  vallée  de  Bagnes. 

5.  Lecanora  Agardhianoides  v.  subdelibuta  —  1872,  p.  534, 
entre  Senibrancher  et  La  Garde. 

6.  Callopisma  (s.  Pyrenodesmia)  variabilis  c.  lecideinum  — 
1874.  L.  B.  n.  13,  à  Torembec. 

7.  Lecidea  (s.  Biatora)  prasinella  —  1872.  p.  484,  sur  Larix 
au-dessus  de  Bovernier. 

8.  L.  (s.  Lecidella)  speciosa  —  1874,  L.  B.  24,  à  Torembec. 

9.  L.  (s,  Lecidella)  œneo-virens  —  1874,  L.  B.  n.  22,  à  To- 
rembec. 

10.  L.  (s.  Lecidella)  virescens  —  1874,  L.  B.  n.  23,  à  Mau- 
voisin, vallée  de  Bagnes. 

11.  L.  (s.  Lecidella)  paratropoides  —  1874,  L.  B.  n.  16,  à 
Torembec. 

12.  L.  (s.  Lecidella)  laboriosa  —  1874,  L.  B.  n.  4  à  Cham- 
pey  sur  Orsières. 

13.  L.  (s.  Lecidella)  Lithophiloides  —  1874,  L.  B.  n.  5,  à 
Ghampey. 


—    49    — 

.    14.  L.  (s.  Lecidella)  sabuletorum  v.  granularis  —  1874,  L. 
B.  n.  14,  à  Torernbec. 

15.  L.  (s.  Lecidella)  Inamœna  —  1874,  L.  B.  n.  13,  à  To- 
rernbec. 

16.  L.  (s.  Lecidella)  vicinalis  —  1874.  L.  B.  n.  20,  à  Mau- 
voisin. 

17.  L.  (s.  Lecidella)  aggregantula  —  1874,  L.  B.  n.  27,  sur 
Lecanora  polytroi)a  à  Toreuil)ec. 

18.  Patellaria  (s.  Biatorina)  endodesmia  —  1874,  L.  B.  N"  29, 
à  Mauvoisiu. 

19.  P.  (s.  Bilimbia)  faucig-ena  —  S  871,  p.  404,  gorges  de  Bo- 
vernier. 

20.  P.  (s.  Catillaria)  Aspicilise  —  1872.  p.  488,  bord  de  la 
Dranse  sous  Bovernier. 

21.  Rhizocarpon  obscuratum  v.  diffractum  —  1874,  L.  B. 
N°  30,  à  Mauvoisiu. 

22.  Rh.  geographicum  v.  médians  —  1874,  L.  B.  N»  17,  à 
Mauvoisiu. 

23.  Opegrapha  vulgata  v.  Rhododendri  —  1874,  L.  B.  N»  7, 
à  Champey. 

24.  Verrucaria  truncata  —  1874,  L.  B.  N'^  18,  à  Toreuibec. 

25.  V.  subtilis  —  187't.   L.  B.  N"  31,  à  Mauvoisiu. 

26.  Sagedia  (s.  Thelidium)  anisospora  —  1874,  L.  B.  N»  32, 
à  Torernbec. 

27.  S.  (s.  Arthopyrenia)  subconfluens  —  1872,  p.  505,  sur 
Pinus  Cembra  près  Champey. 

28.  S.  (s.  Pharcidia)  constrictella  —  1874,  L.  B.  N«  19,  sur 
Placodium  fulgeus  v.  alpinuin  à  Torernbec. 

29.  Polyblastia  fusco-argillacea  a  cinerea  —  1874,  L.  B, 
No  33,  à  Toreuibec  et  à  Mauvoisiu. 

30.  P.  gneissiaca   —  1874,  L.  B.  N"  34,  à  Torernbec. 

31.  P.  flavicans  —  1874,  L.  B.  N»  35,  à  Torernbec. 

32.  Spolverinia  valesiaea  —  1874,  L.  B.  N«  20,  à  Mauvoisiu. 


-    50    — 

Lichens  collectés  par  MM.  Privât  et  Bader 
entre  l'Augstbordpass  et  le  pied  de  la  pyramide  du  Schwarzliorn 

sur  Tourtemagne, 
à  2790-2850  mètres  ou  9300-9500  pieds  d'altitude, 

et  communiqués  à  l'auteur  par  les  mêmes. 


i.  Gyrophora  corrug-ata;  Umhilicaria  corrugata'^yl.  Scand. 
p.  64  :  Privât. 

2.  G.  cylindrica  v.  nudiuscula;  Umbilicaria  polymorpha  c. 
nudiusGula  SchaM*.  Enurn.  p.  26  :  Bader. 

V.  mesenteriformis;   Umbilicaria  polymorpha  c.    me- 

senteriformis  Schier.  Enum.  I.  c.  :  Bader. 

V.  denticulata;  Umhilicaria  polymorpha  h.  deniiculata 

Schter.  I,  c.  :  Bader,  Privât. 

V.  crinita;  Umhilicaria  polymorpha  v.  crinita  Schser. 

1.  c.  :  Bader,  Privât. 

V.  fimbriata  ;    Umbilicaria  polymorpha  cl.   fimhriata 

Schœr.  I.  c.  :  Bader. 

V.  micrdphylla;    Gyrophora  polymorpha    v.    micro- 

phylla  Azni  Exs.  251  :  Privât. 

3.  G.  proboscidea  Ach.  Meth.  p.  105  :  Bader. 

4.  G.  reticulata  Th.  Fries  Scand.  p.  166:  Bader,  Privât. 

5.  Parmelia  encausta  V.  atro-fusca  ;  Parmelia  ceratophylla 
V.  atro-fusca  Schier.  Enum.  p.  42  :  Bader. 

6.  Parmelia  lanata  Wallr.  —  Th.  M.  Fries  Scand.  p.  126  : 
Bader. 

7.  Placodium  chlorophanum  Flot.  Schles.  31  :  Privât. 

8.  PI.  concolor  p  angustum  Arnold  Brenner  p.  234  :  Privât. 

9.  Psora  fuliginosa  (Tayl.)  v.  pyrenaica:  Lecidea  confusa 
V.  pyrenaica  Nyl.  Scand.  p.  216  :  Privât. 

10.  Thalloidima  conglomeratum  Mass.  Rie.  p.  97  :  Privât. 


—    51    — 

H.  Lecanora  sordida  v.  carneo-pallens;  Zeora  sordîda  a 
glaucoma  f.  carneo-pallens  Korb.  Syst.  p.  134:  Privât. 

l!2.  L.  (s.  A.spicilia)  depressa  Nyl.  Lapp.  or.  p.  137  :  Privât, 
Bader. 

13.  L.  (s.  Aspicilia)  plumbeola  Miill.  Arg.,  hypothallus  ater, 
thallus  cpesio-plumbeus,  opacus,  diiïracto-areolatus,  v.  areohe 
dispersa^,  angulosœ,  planœ,  haud  rimulosio,  nionocarpicœ; 
apotbecia  immersa,i/3  ™'"  tantuni  lata,  supra  thallurn  haud 
emergentia,  sat  regulariter  orhicularia,  fusco-atra,  opaca,  uia- 
defacta  mollia,  depresso-concaviuscula,  et  quasi  ab  ipsa  areola 
late  thallino-marginata,  margo  proprie  sic  dictus  haud  emer- 
gens;  lamina*  cum  hypothecio  hyalina,  mollis,  epitbecium  ful- 
vo-fuscescens,  paraphyses  molles  cohierentes  ;  asci  superne 
valde  pachyderme!,  8-spori;  sporœ  in  ascis  irregulariter  bisor- 
iales,  18-20  [jl  '  longîc,  9-10  pi  latfo.  —  Prope  Lecanoram  My- 
rini  Nyl.  in  Flora  "l 869  p.  413,  Th.  Fries  Scand.  p.  283  lo- 
canda  est.  Apothecia  et  thallus  valde  similia  juvenili  Lecidete 
plumbcce  Mass.,  sed  hriec  Lecidea  tum  sporis  caret  et  epithe- 
cium  cœterum  virescenti-fuscum  est  et  areoke  thallina'  sub 
gravissima  lente  fissurino-rimulosa?  sunt.  Asci  cseterum  et  go- 
nidia  in  nostra  Lecanora  cum  iis  sectionis  AspiciiiiB  conve- 
niunt.  —  A  cl.  Privât  et  Bader  1.  c.  lecta  est. 

14.  L.  (s.  Aspicilia)  fumosula  Mull.  Arg.,  hypothallus  niger  ; 
thallus  areolato-ditïracLus.  areoke  planiuscuke  v.  subconvexa^ 
atro-brunneœ,  v.  dein  brunneo-argilIacea\  margine  haud  ad- 
scendentes,  monocarpicœ:  apothecia  in  centre  areolarum  sita, 
inmiersa,  supra  thallurn  haud  emergentia,  ab  ipso  thallo  tu- 
mescente et  circa  discum  albescente  et  émergente  spurie  mar- 
ginata,  discus  Va™"  \à^\xs.  atro-fuscus,  opacus  et  nudus;  la- 
mina mollis  cum  hypothecio  hyalino-alba,  epitbecium  olivaceo- 
fuscescens,  paraphyses  conglutinatie,  asci  8-spori;  sporœ  in 
ascis  superne  pachydermeis  irregularitei-  biseriales,  oblongo- 
ellipsoidea^  10 [x  longte  et  4'/2!x  l.itffi.  —  Juxta  L.  cupreo-gri- 
seam  Th.  M.   Fries  inserenda  est.  —  Prima  fronte  Lecideam 


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athroocarpam  Ach.,  s.  L.  fumosœ  f,  polygoniam  simulât,  sed 
areolœ  aliœ,  apothecia  haud  nigra,  hypothecium  liyalinum,  et 
lamina  «  Aspiciiite  »,  gonidiis  globosis  diametro  I2-14iji.  cequan- 
tibus  pnedita.  Ab  omni  Lecidea  fusco-atra  s.  L,  fumosa  Auct. 
differt  apotlieciis  iramersis  non  plane  atris.  Areolae  obscuriores 
satis  CLim  iis  Lecideae  atro-brunneœ  quadrant  sed  apothecia 
valde  recedunt.  —  Ibidem  lecta  a  cl.  Privât. 

15.  Lecidea  (s,  Biatora)  vernalis  Ach.  Meth.  p.  68;  Th.  Fries 
Scand.  p.  4i27,  sur  des  gazons  de  mousses  mortes  :  Privât. 

16.  L.  (s.  Biatora)  amabilis  Mull.  Arg.,  thalius  in  hypothallo 
atro  insulatim  crescens,  insuUe  subconfluentes,  irregulares, 
crassiuscuho,  piano-convexse,  e  pallide  carneo  v,  persicino  al- 
bidae,  rimulosœ;  apothecia  sicca  atro-fusca,  madefacta  pallide 
fusca  V.  rubello-fusca,  immersa,  e  thallo  non  v.  leviter  tantura 
emergentia,  immarginata,  discus  leviter  convexus;  lamina  et 
hypothecium  hyalina,  epithecium  fulvo-fuscescens,  paraphyses 
conglutinatœ,  asci  8-spori  ;  spone  (hyalina; et simplices)  10-15[j. 
longœ,  5-7 jx  latio,  ovoideœ  v.  oblongo-ovoidea;.  —  Species  exi- 
mia  :  thalius  quasi  médium  tenet  inter  L.  armeniacam  et  L. 
elatam,  ad  illum  L.  marginatœ  accedens,  at  apothecia  colorata. 
A  proxima  L,  Taylori  Mudd  Man.  p.  199,  Leight.  Lich.  FI.  éd. 
2,  p.  297,  s.  L.  lœvigata  Nyl.  Enum.  gén.  p.  143  statim  differt 
thallo  minus  piano  et  apotheciis  immersis  et  insuper  sporis  mi- 
noribus.  A  L.  coarctataet  thallo  et  sporis  et  paraphysibus  lon- 
gius  distat.  —  A  cl.  Privât  lecta. 

17.  L.  (s.  Lecidella)  armeniaca  v.  intermedia  Mull.  Arg.,  hy- 
pothallus  ater  valde  prtedominans,  areoUe  discretœ,  e  badio 
flavicantes,  demum  rimulosœ  et  crebre  ruguloste.  —  Quasi  mé- 
dium tenet  inter  L.  armeniacam  p  nigritam  Schœr.  et  v.  mela- 
leucam  Th.  Fr.  —  ad  pedem  montis  Rothhorn  supra  Tourte- 
magne  ait.  2820  >»  :  Privât. 

V.  nigrita  Scha-r.  Enum.  p.  107  :  Bader. 

18.  L.  (s.  Lecidella)  senea  Duf.  in  Fries  Lich.  Europ.  p.  108, 
Nyl.  Prodr.  p.  134  :  Privât. 

19.  L.  (s.  Lecidella)  Privati  Mull.  Arg.,  thalli  areolte  in  hy- 
pothallo bene  evoluto  atro  dense  dispersée,  planiusculœ,  par- 


—    53    — 

vulfe,  Iuri(lo-v.  vircnti-fuscip,  nitidul;ip,  nuirgine  nonniliil  ar- 
reclae  et  sicpe  pallidic  v.  pallidc  pulverulenta";  apothecia  innata, 
angulosa,  plana  et  nuda,  atra,  rnargine  tenui  subindistincto  atro 
cincta,  lamina  hyalina,  epithecium  olivaceo-nigricans,  hypothe- 
cium  obscuralum  (tenuissimum  visum  hyalinum),  paraphyses 
conglutinatœ,  asci  8-spori  ;  sporaioblongato-ellipsoidejie,  9-lO(x 
longœ,  4-4i/.2(x  latœ.  —  Primo  intuitii  fere  L.  athroocarpam 
Acii.,  Th.  Fries  Scand.  p.  483,  s.  Psoram  fumosam  f.  polygo- 
niam  Anzi  simulât,  sed  hypothallus  est  eximie  prœdominans, 
i.  e.  areolœ  longe  magis  discreta»,  magis  virentes,  sporœ  minu- 
tie omnino  diversœ  et  paraphyses  conglutinatœ.  A  L.  fusco-atra 
differt  apotheciis  innatis  et  sporis  minoribus.  L.  ocellulata  Th. 
Fries  I.  c.  p.  484  dein  dissimilis  est  et  sporis  majoribus  gaudet. 
—  Areolte  vulgo  monocarpicie  sunt,  hinc  inde  tamen  aggre- 
gatini  :2-5-carpic«!  evadunt  et  apothecia  tum  albido-marginata 
apparent.  —  Ad  pedem  montisSchwarzhorn  ait.  2820'"  :  Privât. 

20.  L.  (s.Lecidella)latypea  Ach.  Meth.  Suppl.  p.  10:  Bader. 

21.  L.  (s.  Lecidella)  silacea  Ach.  Meth.  p.  48  (thallo  ferrugi- 
neo)  :  Privât. 

22.  L.  (s.  Lecidella)  lapicida  Ach.  Meth.  p.  37  :  Privât. 

f.    oxydata;   Lecidella    lapicida    oxydata   KOrb.   Par. 

p.  208  :  Privât. 

f.  ecrustacea  Anzi  Exs.  399  :  Bader. 

23.  L.  (s.  Lecidella)  polycarpa  Fr.  L.  Europ.  p.  305  :  Bader. 

f.  oxydata;    Lecidella   polycarpa  *  oxydata  Korb.    Par. 

p.  208  :  Privât. 

24.  L.  (s.  Lecidella)  declinans  Nyl.  f.  ecrustacea  Mull.Arg.  : 
Privât. 

2o.  L.  (s.  Eulecidea)  confluens  v.  ochromela  Nyl.  Add.  Lich. 
Boliv.  p.  381  :  Privât. 

f.  steriza  Mail.  Arg.  l.  c.  :  Bader. 

V.  subcalcarea  Nyl.  Scand.  p.  225  :  Privât. 

26.  L.  (s.  Eulecidea)  platycarpa  Ach.  L.  Univ.  p.  173  :  Privât, 
Bader. 

27.  L.  (s.  Eulecidea)  Dicksonii  Ach.  Meth.  p.  55  :  Privât. 

28.  L.  (s.  Eulecidea)  fusco-atra  a  fumosa  Th.  Fries.   Scand. 
p.  525  :  Bader. 


—    54    — 

29.  L.  (s.  Sarcogyne)  tephrodes  Mail.  Ary.,  Sjoorastatia  ci- 
nerea  Korb.  Par.  p.  2)55. 

30.  Rhizocarpon  g^eminatum  Korb.  Sysl.  p.  259  :  Bader. 

31.  Rh.  geographicum  v.   atro-virens  Korb.  Syst.  p.  263: 
Bader. 

32.  Tichothecium  pyg-mseuin  Korb.  Sert.  p.  6,  sur  Lecidea 
fusco-atra  v.  lumosa  :  Bader. 


Lichens  des  pentes  gypseuses  au-dessus  des  plâtrières 

de  Granges,  Valais  moyen,  cueillis  et  communipés  à  l'auteur 

par  Monsieur  le  président  Wolf. 

1.  Placodium  bracteatumv.  campestre  Midi.  Arg.,  Lecanora 
bracteata  a.  campes  tris  ïh.  M.  Fries  Scaud.  p.  223;  Lecanora 
friahilis  p  bracteata  et  y  citrina  Schccr.  Enum.  p.  64,  pr.  p. 
—  Le  thalle  est  plus  clair,  plus  souffre  que  dans  la  var.  alpina 
de  la  vallée  de  Bagnes,  et  il  est  bien  fructifié  dans  cette  localité. 

2.  Placodium  (sect.  Acarospora)  nodulosum  Mull.  Arg.,  Par- 
melia  nodulosaEl.  Fries  Lichenogr.  europ.  p.  185(ad  specim. 
Dufoureana);  Urceolaria  nodulosa  Schœr,  Enum.  p.  92. 
Thallus  mono})hyllinus,  dein  subcrustaceo-confluens;  squamu- 
lae  1*2-3'"'"  lat.e,  obtuse  crenato-lobatœ,  applanatte,  medio 
vulgo  uîonocarpica?,  dein  ampliores  et  varie  intricatiin  spurie 
confluentes  et  partim  prolifero-lobatae  et  pro  parte  noduloso- 
intumescentes,  crassula^,  lacteœ,  cretaceo-v.  minute  granuloso- 
pulveruIentiB,  conjunctim  thallum  grosse  noduloso-glebosum 
formantes;  apothecia  prirnum  nunc  margine  aibo  prominente 
tenui  cincta,  nunc  eo  plane  destituta  et  in  thallum  iminersa. 
dein  ob  squamaruni  turgescentiam  magis  prominenlia  et  1  ad 
1  '^/gi'iii  |.^tf)  ^x  latins  aut  angustius  aut  vix  distincte  ab  ipso 
thallo  marginata  et  Lecanoram  simulantia,  semper  plana  aut 
demum  convexiuscula,  juniora  rufo-sanguinea,  demum  obscure 
fusca  aut  nigricantia;  sporœ  in  ascis  multisporis  globosfe  v. 


—    55    — 

globoso-ovoideœ,  4-5i/2[x  longœ.  —  Cette  plante  fort  rare  et 
bien  peu  connue  n'a  été  observée  jusqu'ici  qu'en  Espagne.  Les 
échantillons  du  Valais  sont  bien  conformes,  sous  tous  les  rap- 
ports, à  ceux  de  mon  herbier,  de  l'Espagne,  et  qui  viennent  de 
Dufour  même. 

3.  Urceolaria  scruposa  v.  cretacea  Sch;vr.  Enum.  p.  90;  la 
plante  est  bien  typique  et  conforme  aux  échantillons  de  Schier. 
Lich.  helv.  exs.  N^  291. 

4.  Psora  decipiens  f.  dealbata  Mass.  in  Korb.  Par.  p.  119., 
—  Croît  avec  la  forme  suivante. 

f.  cretacea  Miill.  Arg.,  thalli  squamulœ  cretaceo-albai,  pri- 

mum  heves,  deincretaceo-pulverulentfe.  —  Quand  la  plante  est 
stérile,  elle  s'approche  des  squamules  du  Placodiura  nodulosum, 
avec  lesquelles  elle  croît  parfois  mêlée,  mais  on  l'en  distingue 
aux  squamules  concaves. 

5.  Thalloidima  alutaceum  Anzi  Neosymb.  p.  9,  trouvé  seule- 
ment à  l'état  stérile  et  avec  les  spermogonies. 

6.  Lecidea  (sect.  Lecidella)  scabridula  Miill.  Arg.,  apothecia 
in  thalio  aliène  hospitnntia.  erumpentia,  mox  emerso-sessilia, 
similia  iis  Lecideœ  supersparsœ  Nyl.,  sed  crassius  et  promi- 
nentius  marginala,  scabrido-opaca,  atro-fusca,  madefacta  sub- 
mollia  ;  epithecium  fuscum,  lamina  et  hypothecium  hyalina, 
illud  inferne  fuscum,  paraphysjes  facile  segreganda^,  tenella?, 
asci  auguste  cylindrici,  8-spori  ;  sporre  9-11  [x  long;e,  cire.  3-4[jl 
latae,  hyalinye,  simplices  (etiam  in  solut.  k),  oblongo-ellipsoi- 
deœ,  utrinque  obtusœ.  —  Crescit  in  jugis  thallinis  Placodii 
nodulosi. 


Licheas  des  peates  'rocheuses  situées  au  N.-O.  du  pont  du  Ehône 

entre  Brigue  et  Naters, 

cueillis  par  l'auteur  le  15  sept.  1880,  à  l'occasion  de  la  réunion 

à  Brigue  de  la  Société  helTétipe  des  sciences  naturelles. 

1.  Omphalariapulvinata  Nyl.  L.  Par.  103,  v.  laxa  Mail.  Arg. 
Ccespitum  laciniée  fere  segregatim  crescentes,  basi  tamen  laxe 


—    56    — 

gregatim  ad  gomphum  communern  aheunles,  valde  evolut?e, 
elongat;e,  subinde  1-1 1/3'^'°  longue,  adscendentes,  juvéniles  ta- 
men  ut  in  forma  normal!  confertim  Cces|iitosa',  undique  lœves, 
subnigne  v.  fusco-nigne,  siccie  rigidœ,  madefacUo  satis  molles. 
Apothecia  juvenilia  tantum  visa.  —  Abondamment  sur  les  pa- 
rois de  roches  humides. 

V.  pachyphylla  Mull.  Arg.  Thallus  1-2  i/g*^™  '^itus,  mono- 

phyllus,  varie  inciso-partitus  et  lobatus;  lacinite  insigniler  in- 
crassatœ,  siccœ  eximie  rigidte,  amplœ,  i-lS"*™  latae,  nigrae  v. 
fusco-nigrse,  tota  superficie  superiore  priesertim  verruculo- 
so-asper?e  v.  nigro-granulospc.  Apothecia  non  bene  evoluta. 
—  Valde  distinctaet  speciem  propriam  simulans,  prima  fronte 
Plectopsoram  cyathodem  Mass.  imitans,  at  structura  anato- 
mica  omnino  diversa ,  gonidia  enim  in  séries  moniliformes 
disposita  non  offerens.  Cseterum  ad  amussim  cum  Omphalaria 
pulvinata  quadrat  et  a  varietate  prœcedente  separatim  cres- 
cit.  Plantée  insuper  Algis  nonnullis  prœsertim  e  Scytonema- 
cearum  ordine  conspurcat;e  sunt.  —  Sur  les  mêmes  parois  de 
roches  humides  que  la  var.  précédente. 

2.  Thyrea  Notarisii  Mass.  Sched.  crit.  p.  107,  N»  174.  Abon- 
damment et  bien  fructifié  sur  les  mêmes  roches  humides  que 
les  deux  précédents.  —  Le  thalle  est  souvent  finement  granu- 
leux, et  son  intérieur  ne  montre  pas  les  filaments  hyalins  rami- 
fiés qui  se  voient  dans  les  Omphalaria.  Je  l'avais  déjà  observée 
auparavant  en  Suisse,  sur  des  parois  humides  de  calcaire  entre 
Aigle  et  le  Sépey.  La  plante  est  répandue  dans  le  Midi. 

3.  Stereocaulon  nanum  Ach.  Meth.  p.  315.  Sur  les  blocs  de 
la  pente,  mais  rare.  Celte  singulière  plante,  connue  seulement 
à  l'état  stérile,  et  qui  n'est  très  probablement  pas  un  vrai  Stereo- 
caulon, ne  semble  pas  avoir  été  observée  en  Suisse  depuis 
Schleicher,  car  Sch^erer  ne  l'avait  jamais  trouvée  (vid.  Schœr. 
Spicileg.  p.  273).  Elle  est  comme  une  Lepra  dendroide,  haute 
de  2-8"""^,  d'un  blanc  cendré  légèrement  bleuâtre  sur  le  vivant. 

4.  Physcia  pulverulenta  Fr.  v.  lilacina;  Parmelia  pulveru- 
lenta  v.  lilacina  Arnold  in  Flora  1863  p.  2.  Sur  les  blocs. 

5.  Placodium  valesiacum  Miill.  Arg.  Thallus  cire.  l-4c™  dia- 


—    57    — 

métro  œquans,  lotus  opaco-aihus,  leniiissinie  siihpulvei'iiloiitus,- 
centro  nreolato-depresso-glehosus,  peripherice  pulchrc  elfigu- 
rato-laciniatus,  laciniiip  arcte  adnata»,  adpresso-adplanatœ, 
Liltimaî  latiusciile  rotiindata^  et  subcrenatae,  marcine  ultimo 
nonniliil  turuido  et  subgranuloso  leviter  concavfe;  apothocia 
nutnerosa,  1-1  Vs™"'  ''^^"-  niargo  tenais  et  primum  prominehs, 
albus,  demiim  undulatus:  discus  subplanus,  gilvo-fuscescens 
V.  gilvo-pallescens,  epruinosus;  lamina  cum  hypothecio  hya- 
lina,  epithecium  crassiuscule  flavescenti-fuscum,  paraphyses 
conglutinatffi,  asci  subangusti,  8-spori;  spone  oblongo-ellipso- 
idese  v.  ovoideae,  H-1^[;l  longse,  5-6[jl  latœ;  gonidia  diametro 
10-1 2 IX  œquantia.  —  Primo  intuitu  fere  cum  PI.  savicolo  v. 
alhopulverulento  convenit,  sed  apothecia  aliter  colorata,  thal- 
lus  undique  albus  et  laciniao  ultinife  subconcavie  iatiusculœ, 
quo  charactere,  pneter  sporaruni  minutiem  et  colorem  apothe- 
ciorum,  etiam  a  subsimili  PI.  suhcandicante  Miill.  Arg.  e  val- 
lée de  Bagnes,  di versa  est.  —  Sur  les  blocs,  rare.  « 

6.  Buellia  heteropsis  Mull.  Arg.  Simillima  est  diversissiniie 
Lecideœ  confluentulœ  Mull.  Arg.  (in  Flora  Ratisb.  187:2,  p. 
536,  ubi  sporaesimplices  et  hyalinœ),  nec  non  Buelliam  nlym- 
picam  Miill.  Arg.  (Licli.  Beitr.  N°  159)  satis  bene  simulans  at 
magis  stenospora  et  microspora  et  hypothecio  crasso  atro-fusco 
pnedita,  athallina  (thallus  saltem  non  observatus);  apothecia 
numerosa,  approximata  (haud  seriata),  plana,  Vs'Vi"'"  \'aI<^-, 
prominenter  et  tenuiter  marginata,  discus  rufescenti-ater  v. 
ater,  demum  turgescens  v.  hemisph;ericus,  intus  concolor;  la- 
mina hyalina,  epithecium  fuscum,  hypothecium  crassum  et 
atro-fuscum,  paraphyses  graciles,  superne  capitatœ  et  articu- 
latae,  asci  cylindrici,  apice  pachydermei,  8-spori;  sporte  gra- 
ciles, 10-12  [;l  longae,  31/2-5  v,  saepius  S^/^ix  latae,  oblongato- 
ellipsoideae,  e  viridi  fuscœ,  2-loculares.  —  Prima  fronte  facile 
pro  forma  macra  Lecideœ  crusfulaùe  aut  L.  goniophilœ  lia- 
benda.  —  Sur  les  blocs  de  la  pente  chaude. 

7.  Encephalographa  (sect.  Dactylospora)  pulvinata  Mull. 
Arg.,  Leciographa  pulvinata  Rehm  in  Lojka  Bericht  1869, 
p.  500.  —  Parois  de  roches  humides  sur  Dermatocarpon  minia- 


-    58    - 

tum  V.  papillosum,  assez  fréquemment.  —  Les  paraphyses  et 
autres  parties  de  la  lamina  jaunâtre  présentent  les  micro2;oni- 
(iies  et  la  plantule  est  donc  un  Lichen  parasitique,  non  un 
Fungus  du  groupe  des  Hystérinées. 

8.  Dermatocarpon  miniatum  Th.  Fries  Arct.  p.  i253  v.  papil- 
losum Miill.  Arg.,  Endocarpon  miniatum  v.  papillosum  Anzi 
Cat.  p.  102.  —  Sur  les  mêmes  roches  humides  que  les  Ompha- 
laria. 

—  V.  pruinosum  Miill.  Arg.,  Endocarpon  miniatum  v.  pt^ui- 
nosum  Mass.  Hic.  p.  183.  —  Avec  la  var.  précédente. 

9.  Endocarpon  adscendens  Miill.  Arg.,  Dermatocarpton  pu- 
sillum  V.  adsceidens  Anzi  Cat.  p.  103,  et  Lich.  Longob.  exs. 
N"  219;  Dermatocarpon  pulvinatum  Korb.  Parerg.  p.  308, 
excl.  syn.  Th.  Fr.  —  Sur  les  blocs,  mêlé  à  Collema  Tnultifidum 
V.  jacohœifolium  Schser.,  à  divers  endroits  de  la  localité, 
même  en  bas  dans  les  prés. 

IQ.  Enddcarpiscum  GuepiniNyl.  in  Flora  1864.  p.  487.— Sur 
les  blocs,  observé  seulement  à  l'état  stérile,  mais  son  mode  de 
fixation  et  son  système  vertgonimique  ne  laissent  pas  de  doute 
sur  la  plante. 

Dans  la  même  localité  je  crois  avoir  reconnu  sur  place  d'au- 
tres Lichens  rares,  comme  Limboria  actinostom.a^  Paora  tes- 
iacea  et  probablement  une  Pyrenopsis ;  mais  n'étant  pas  pour- 
vu des  outils  nécessaires,  je  n'ai  pu  en  détacher  des  échantil- 
lons pour  en  faire  l'étude  exacte. 


Enumération  de  pelques  Lichens  des  hautes  Alpes  du  Valais 

recueillis  à  plus  de  10,000  pieds  ou  de  3,000  mètres 

d'altitude  et  communiqués  à  l'auteur  par  des  membres  (cités) 

du  Club  alpin  suisse. 

1.  Collema  multifidum  f.  terrestris  Arn.  Ausll.  11  Serlosgr, 
p.  18,  au  sommet  du  Mettelhorn,  à  3,410'»  :  Kundig. 


-    59    - 

i.  Gyrophora  corrugata;  Umhilicaria  corrugata  Nyl. 
Scand.  p.  119,  au  Weissmies  dans  la  vallée  de  Saas,  à  4,000'"  : 
prof.  Wolf. 

3.  G.  cylindrica  Ach.  Meth.  p.  107,  f.  fimbriata  Ach.  Univ. 
p.  224;  Umhilicaria  polymorpha  d.  fimbriata  Schœr.  Enum. 
p.  26,  au  Schwarzhorn  sur  Tourtemagne,  à  3200™  :  Eberhardt 
et  Privât. 

f.  denudata;  Gyrophora prohoscidea^  denudata  Turn.  et 

Borr.  Lich.  Brit.  219;  Umhilicaria  poly^norpha  ol  cylindrica 
et  nudiuscula  Schter.  Enum.  p.  22,  au  Weissmies,  4,000'"  : 
Wolf. 

4.  G.  reticulata  Th.  M.  Fries  Scand.  p.  166;  Umhilicaria 
anthracina  y  reticulata  Schaer.  Enum.  p.  28,  au  Schwarz- 
horn sur  Tourtemagne,  3,200™  :  Bader,  et  au  Distelgrat  de 
l'Aletsch,  3,400n>:  Âlfr.  Brun. 

5.  Parmelia  encausta  v.  atro-flisca;  Parmelia  ceratophylla 
â  atro-fusca  Schter.  Enum.  p.  42,  au  Distelgrat  dans  le  Stock 
de  l'Aletsch  3,400™  :  Alfr.  Brun,  au  sommet  du  SchOnhorn 
(Simplon)  :  Wolf,  et  au  Za  de  Lano  :  Wolf. 

6.  P,  fahlunensis  Ach.  Meth.  p.  203,  au  Schwarzhorn  sur 
Tourtemagne,  3,600™  :  Privât. 

7.  P.  styg-ia  Ach.  Meth.  p.  203,  avec  la  précédente  :  Privât. 

8.  P.  lanata  Wallr.  Comp.  3,  p.  529,  au  Distelgrat  de  l'Aletsch, 
3,400™  :  Alfr.  Brun,  au  Schwarzhorn  sur  Tourtemagne,  3,600™: 
Privât. 

f.  minuscula  Nyl.  Lapon,  or.  (Suppl.)  p.  120,  à  la  Bella 

ïola,  3,090™  :  Kiindig,  et  au  Matterhorn  ou  Cervin  :  GiJttinger. 

9.  Amphiloma  ele^ans  v.  ferax  Mlill.  Arg.  in  Flora  Ratisb. 
1875  Lich.  Beitr.  N^  36,  au  Distelgrat  de  l'Aletsch,  3,400™: 
Alfr.  Brun. 

f.  discretulum,  thalli  licinulae  abbreviatie  et  plus  minusve 

discreto-sparsse  (stériles  tantum  visae),  forma,  crassitie,  super- 
ficie et  colore  bene  cum  var.  ferace  congruentes,  cœterum  pro 
parte  frigore  ut  videtur  albidœ  fact;e  et  quasi  bicolores;  au 
sommet  de  la  Rosa-Blanche  :  Wolf. 

10.  Placodium  (sect.  Acarospora)  chlorophanum  Fw'.  L.  Flor. 


—    60    - 

Siles.  31,  Pleopsidium  flavum  var.  chlorophanum  Kdrb. 
Syst.  p.  114,  au  Weissmies  dans  la  vallée  de  Saas,  4,000™  : 
Wolf. 

V.  rugulosum,  habitus,  thalli  et  apothecioruin  forma  ut  in 

prœcedente,  sed  thallus  minus  kete  flavuset  superficie  undique 
minute  rugulosus  et  opacus;  sporœ  evolutœ  ex  apotheciis  vix 
leviter  emergentibus  3-5 [x  longœ  et  1  Va''^!^  latte,  copiosissinice. 
—  Au  sommet  du  Schonhorn  (chaîne  du  Simplon),  sur  Horn- 
blende :  Wolf. 

11.  PI.  concolor  v.  angustum  Arnold  Brenner  p.  234,  à  la 
Dufourspilze  du  Monte-Rosa  :  Wolf,  sur  le  Sallel  et  dans  le  Ka- 
min  (cheminée)  de  la  même  montagne  :  Wolf,  au  Distelgrat  de 
l'Aletsch,  à  3,400™  :  Alfr.  Brun,  et  au  sommet  de  la  Dent  du 
Midi,  à  environ  3,200™  :  Chavel. 

V.  subeffusum;  Sguamaria  concolor  v.  siihejfusa  Nyl.  in 

Buliet.  de  la  Soc.  bot.  de  France  1863,  p.  261,  au  Weissmies, 
vallée  de  Saas.  à  4.(X)0m  :  Wolf. 

12.  PI.  disperso-areolatum  Korb.  Syst.  p.  117,  Haut  de  Cry  : 
Wolf,  à  la  Cabane  du  Matterhorn  :  Wolf,  au  sommet  du  Mettel- 
horn,  à  3,400'"  :  Kiindig,  au  Distelgrat  de  l'Aletsch,  à  3,400™  : 
Alfr.  Brun. 

13.  PL  gracile  Miill.  Arg.  in  Flora  Ratisb.  1875,  p.  61  (L.  B. 
N"  38),  Distelgrat  de  l'Aletsch,  3,400™  :  Alfr.  Brun.;  et  au 
Weissmies,  à  4,000™  :  Wolf. 

f.  atrata  Mull.  Arg.  1.  c,  avec  la  précédente  au  Distel- 
grat :  Alfr.  Brun. 

v.  amœna  Mull.  Arg.  1.  c,  avec  les  deux  précédentes: 

Alfr.  Brun. 

14.  Thalloidima  cong-lomeratum  Mass.  Rie.  p.  97,  au  Distel- 
grat de  l'Aletsch,  à  3,400™  :  Alfr.  Brun,  et  au  sommet  du 
Monte-Rosa  :  G.  de  Candolle. 

15.  Lecanora  polytropa  p  alpina  f.  acrustacea  Sch<Tr.  Ennm, 
p.  81,  au  Weissmies.  à  4,00{^™  :  Wolf. 

16.  L.  (s.  Aspicilia)  cacuminum  Miill.  Arg.  in  Flora  Ratisb. 
1868,  p.  369,  au  sommet  de  la  Dent  du  Midi  :  C  de  Candolle, 
Chavel. 


-    61    - 

17.  L.  (s.  Aspicilia)  depressa  Nyl.  Scand.  Suppl.  p.  137; 
Lecanora  gibbosa  p  lœvata  Th.  M.  Fries  Scand.  p.  276,  au 
Distelgrat  de  l'Aletsch,  à  3,400 ■"  :  Alfr.  Brun. 

f.  athallina:  Lecanora  cinerea  v.   lœvata  f.  athallina 

Nyl.  Notis.  Sallsk.  e.v  Th.  Fr.  Scand.  p.  227,  au  sommet  du 
Mettelhorn,  à  3,400'"  :  Kiindig.  —  Notre  plante  ne  montre  que 
çà  et  là  un  faible  rudiment  de  thalle  blanchâtre  comme  anneau 
incomplet  autour  des  apothécions. 

18.  Lecania  (s.  Haematomma)  ventosa  Mull.  Arg.  Lich.  ge- 
nev.  p.  47,  Hœtnato'nitna  ventosum  Korb.  Syst.  p.  152, 
SchvvarzhornsurTourtemagne,  à  3,200"'  :  Privât  et  Eberhardt. 

19.  Blastenia  ferruginea  v.  melanocarpa  Mull.  Arg.  in  Flora 
Ratisb.  1875,  p.  62,  au  Distelgrat  de  l'Aletsch,  à  3,400'"  :  Alfr. 
Brun. 

20.  Lecidea  (s.  Biatora)  decolorans  v.  granulosa  Wahlenb. 
Lapp.  p.  477,  stérile,  au  Schwarzhorn  sur  Tourlemagne,  à 
3,200"'  :  Eberhardt. 

21.  L.  (s.  Lecidella)  armeniaca  v.  aglssotera;  L.  aglœotera 
Nyl.  in  Flora  1872,  p.  365,  avec  la  précédente  :  Eberhardt. 

22.  L.  (s.  Lecidella)  elata  Schœr.  Enum.  p.  123,  au  sommet 
de  la  Dent  du  Midi,  à  3,200"'  :  Chavel. 

23.  L.  (s.  Lecidella)  plumbea  Mass.  Rie.  p.  74,  Anzi  Cat. 
p.  81,  au  Distelgrat  de  l'Aletsch,  des  traces  seulement,  à  3,400"': 
Alfr.  Brun. 

24.  L.  (s.  Lecidella)  Wolfiana  Miill.  Arg.  thallus  orbillas  vix 
centimetrum  latas  efficiens,  ex  olivaceo/usco-nigricans,  tarta- 
reus,  subrimoso-areolatus,  areolte  in  hypothallo  nigro  subgle- 
bosie  et  obsolète  foveolato-rugulosœ,  nitidulse;  apothecia  atra, 
sessilia  (non  deplanato-adpressa),  VrVs'""'  ^^^^,  plana,  tenuis- 
sime  marginata,  margo  vix  prominens  demumque  evanescens, 
discusnitidulus,  evolutus  leviter  convexusetater;  lamina  nana 
et  hyalina,  superne  seruginosa,  epithecium  intense  smaragdino- 
aeruginosum,  hypothecium  hyalinum,  paraphyses  conglutina- 
tœ,  asci  oblongo-obovoidei,  superne  late  rotundato-obtusi  et 
pachydermei,  8-spori;  sponesimplices  ethyalinte,  6-9(0.  longœ, 
4[x  latte,  latius  v.  angustius  ellipsoideœ.  —  Similis  L.  inserenœ 


—    63    - 

Nyl.  e  monte  Ben  Lawers.  sed  magis  nitidula  et  microspora. 
Prima  fronte  etiam  L.  tenebrosam  Fvv.  simulât,  quje  apotheciis 
subinnatis,  lamina  muito  altiore  et  paraphysibus  facile  segre- 
gandis  pneter  alia  distat.  Juxta  Lecideam  griseo-atram  Fw. 
inserenda  est.  —  Ad  saxa  gneissiaca  montis  Weissmies,  in 
valle  Saas,  altit.  4,000°!,  cum  Placodio  chlorophano  et  Gyro- 
phora  corrugata  :  prof.  Wolf,  oui  grato  animo  dicata, 

25.  L.  (s.  Lecidella)  lapicida  f.  ecrustacea;  Lecidea  poly- 
carpa  f.  ecrustacea  Anzi  Exs.  N"  399  et  Muil.  Arg.  in  Flora 
1875,  p.  63;  avec  le  N»  23  :  Alfr.  Brun. 

26.  L.  (s.  Lecidella)  declinans  Nyl.  in  Flora  1878,  p.  243,  f. 
ecrustacea;  thallus  deficiens;  apothecia  plana  v.  demum  con- 
vexa,  solitaria  v,  pro  parte  conglomerata,  epithecium  olivaceo- 
nigricans,  lamina  obscure  subhyalina,  hypothecium  valde  et 
late  obscurato-pallidum,  paraphyses  superne  distincte  articu- 
latae,  non  moniliformes;  sporœ  ellipsoidcce,  10-13[x  longue.  In 
monte  Malterhorn  s.  Cervin  ad  Cabane  du  Club  alpin,  3,200"'  : 
Wolf,  Giittinger. 

V.  CYC\ocâ,ri^&;  Lecidea  ochromela  v.  cy clocarpa  MuU. 

Arg.  in  Flora  1871.  p.  402,  au  Schwarzhorn  sur  Tourtemagne, 
à  3,200'"  :  Privât. 

Ohservatio.  Sub  Lecidea  ochromela  thallo  ferrugineo  3  et 
ultra  Lichenes  diversi  occurrunt  : 

a)  Lecidea  confliœns  f.  ochromela  Nyl.  Add.  Lich.  And. 
Boliv.  p.  381,  sporis  parvis  ut  in  vera  L.  confluente  Ach.,  la- 
mina virente,  liypothecio  crasso  fusco-nigro,  etiam  in  monte 
Schuarzhorn,  sed  minus  alte  a  cl.  Privât  lecta  est. 

h)  Lecidea  declinans  f.  ochronela.  quœprimitiva  L.  con- 
fluens  v.  ochromela  Ach.  Meth,  p.  41,  Univ.  p.  174  esse  vide- 
tur,  quiB  etiam  L.  lapicida  4  ochromela  Nyl.  Scand.  p.  226, 
sporis  pauUo  majoribus,  lamina  virenti-obfuscata,  hypothecio 
cr'asso  fumoso-fusco,  tenui  viso  obscure  hyalino,  frequens  in 
Alpibus  graniticis  europa^is. 

c)  Lecidea  lapicida  v.  oxydata;  Lecidella  lapicida  f.  oxy- 
data  KOrb.  Par.  p.  208,  hypothecio  pallido  v.  subincolorato- 
hyalino.  qua»  in  monte  Schwarzhorn  paullo  infra  10,000  ped. 
etiam  a  cl.  Privât  lecta  est. 


27.  L,  (s.  Lecidella)  subinvoluta  Mull.  Arg.,  thallus  deficiens: 
jipotheciii  ut  in  L.  Kiindigiana,  formam  gracilein  LecidoiC  Pilati 
siinulaiitia,  seinper  concava,  alte  et  crasse  subinvoluto-margi- 
nata,  margo  nitidulus;  lamina  cum  hypotheciohyalina,  epithe- 
cium  pulchrecœruleum,  paraphysesfacilesegregandie,  superne 
distincte  articulât*,  asclH-spori;  sporicsuboblongato-ellipsoidene, 
14-15[x  long;e,  5tx  lat;e.  —  Valde  Lecideani  Kiindigianam  si- 
mulans,  sed  hypothecium  et  spone  alia.  A  L.  Pilati  gracilitate, 
paraphysihus  iiaud  conglutinatis  et  sporis  majoribus  distincta 
est.  —  Ad  saxa  gneissiaca  in  monte  Weissmies  vallis  Saas, 
ait.  4,000m  :  Wolf. 

^  28.  L.  (s.  Lecidella)  vitellinaria N)\.  Bot.  Notis.  1852,  p.  177, 
Scand.  p.  218,  sur  le  thalle  de  Gandelaria  vitellina,  au  Weiss- 
mies :  Wolf,  au  Rothhorn  sur  Zermatt  :  Mull.  Arg.,  et  aussi  au 
Mont-Blanc,  aux  Buts  du  Miage  au-dessus  des  Contamines  : 
Mull.  Arg. 

29.  L,  (s.  Eulecidea)  confluens  Acli.  Meth.  p.  40,  Nyl.,  Th. 
Pries.,  Korb.,  au  Schwarzhorn  sur  Tourtemagne,  à  3,200'": 
Privât  et  Eberhardt. 

f.  steriza;  Biatora  confluens  ^steriza  Miill.  Arg.  Enum, 

Lich.  gen.  p.  55,  à  la  Cabane  du  Matterhorn,  avec   Lecidea 
declinans  f.  ocrustacoa  :  Wolf,  et  au  Weissmies  :  Wolf. 

30.  L.  (s.  Eulecidea)  vorticosa  Korb.  Syst.  p.  251,  au  Distel- 
grat  de  l'Aletsch.  à  3,4œ'"  :  Alfr.  Brun. 

31.  L.  (s. Eulecidea)  KùndigianaMull.  Arg.,  thallus  deficiens; 
apothecia  nigra,  Va'Vs"""  '•^'^^•'  semper  gyalectiformi-concava, 
alte  prominenter  et  quasi  involuto-marginataet  demum  grosse 
plicato-angulosa,  discus  planus,  subinde  marginibus  magis 
conniventibus  quasi  rimiformis;  lamina  40-50[jl  alla,  intense 
œruginosa,  epithecium  nigro-œruginosum,  hypothecium  cras- 
sum  et  intense  atro-fuscum,  paraphyses  conglutinatie,  asci  an- 
gustiusculi  et  8-spori;  sporaî  10-14[/.  longœ,  3-3*/o2[a  latte,  pri- 
mum  ellipsoidccB.  dein  elongato-ellipsoidecC  (caîterum  hyalinse 
et  simplices).  —  Ad  L.  Pilati  Korb.  etL.  auriculatam  Th.  Fries 
accedit,  sed  apothecia  multo  minora,  semper  alte  et  nitide 
marginata,  sporie  majores.  L.  plana  Lahm  dilFert  hypothecio 


-    64    - 

hyalino  aliisque.  —  Ad  saxa  qiiartzosa  in  summo  monte  Bella 
Tola,  altit.  3,090'"  :  Kundig  (cui  species  grato  aninio  dicata), 
et  ad  saxa  quartzoso-s'chistosa  montis  Weissmies.  ad  4,000 •"  : 
Wolf. 

32.  L.  (s.  Eulecidea)  Gûttingeri  Mull.  Arg.  thallus  tartareus, 
ochraceo-cinereus,  dilïracto-areolatus,  areolte  vexato-rimulosEe 
et  acute  verruculosœ,  hypothallusconcolor;  apothecia  V5-V2""" 
lata,  pulvinulatim  aggregata  et  partina  subsolitaria,  adnato- 
superficialia,  nigra,  nitidula,  semper  proniinenter  n)arginata 
et  mox  rugoso-plicatula,  margo  turgidalus,  sœpe  satis  conni- 
vens,  disons  planus  et  ater;  lamina  intense  œruginosa,  cire. 
40-50[x  alta,  epithecium  ceruginoso-nigricans,  hypothecium 
crassum  atro-fuscum,  paraphyses  arcte  eonglutinatae,  asci  ob- 
longato-obovoidei  8-spori;  spone  9-13  (x  longœ,  4-5  p.  latœ, 
ovoidetc  vel  oblongato-ovoideœ,  cœterum  simplices  et  hyalincio. 
AffinisL.  confœderanti  Njl.  in  Flora  J873,  p.  296,  qute  sporis 
rainoribus  et  apotheciis  arctius  congestis  differt.  —  Apothecia, 
si  crescunt  segregatim,  haud  maie  L.  Kundigianam  extusintus- 
quesimulant,  sedsporseambitu  latiores,  apothecia  plusminusve 
dense  aggregata  margine  paulo  tenuiore  undulato  et  subcre- 
nato  cincta  sunt.  — Crescit  in  periculoso  monte  Matterhorn  seu 
Cervin  :  Giittinger  (cui  species  grate  dicata). 

33.  L.  (s.  Sporastatia)  morio  v.  coracina  Schœr.  Enum. 
p.  108  pr.  p.,  Sporastatia  testudinea  p  coracina  Th.  M. 
Fries  Arch.,  p.  224,  au  Schwarzhorn  sur  Tourtemagne,  à  3000'": 
Privât  et  Eberhardt,  au  Schonhorn  du  Simplon  :  Wolf,  et  au 
Matterhorn  ;  Giittinger. 

34.  L.  (s.  Sarcog-yne)  simplex  v.  strepsodinea;  Sarcogyne 
privigna  v.  strepsodinea  Korb.  Syst.,  p.  266;  au  Distelgrat 
de  l'Aletsch,  à  3400'»  :  Alfr.  Brun. 

35.  L.  (s.  Eimulariella)  limborinella  Miill.  Arg,,  thallus  ob- 
soletus;  apothecia  fusco-nigra,  opaca,  rugulosa,  Va '""^  '"'''^j 
madefacta  mollia,  convexa,  margo  crassus,  valde  connivens  et 
discum  usque  ad  depressionem  punctiformi-urceolarem  centra- 
lem  obtegens,  dein  in  lobos  irregulares  4-6  rumpens  et  apo- 
thecia stellatim   aperientia  simulans,  juvenilia   vertice  rima 


-    65    - 

stelhiri  aperientiti,  raro  centro  latiuscule  aperta:  lamina  salis 
alla,  cum  livpothecio  fuscescenti-hyalina,  epitheciuni  fuscum, 
asci  myriospori:  spora^  arciininulissimœ,  laie  eliipsoidea^, 
loni^iludine  lantuin  ^jj.  ;equanles.  —  Sarcogyne  urceolata  Anzi 
nostra:'  habita  accedit,  sed  sporis  gaudet  majorihus  subglobosis 
cire.  4[j.  longis,'etcurn  L.  siniplice  coadunari  non  potest.  — Ad 
saxa  micaceo-quartzosa  monlis  Weissinies,  Saasthal,  ait.  4000"i: 
Wolf. 

Similis  Lecidea  limborina  Lamy  Cat.  N"  46^,  seu  Rimularia 
limborina  Nyl.  in  Flora  1868,  p.  346,  sporis  majusculis  et  ascis 
8-sporis  omnino  di versa  est  et  Lecidea^  sectionem  Rimulariam 
Miill.  Arg.  constituit.  Sect.  Rimulariella  differtenim  a  Lecideœ 
seet.  Rimularia  :  ascis  multisporis. 

36.  Buellia  verruculosa  Th.  Fries  v.  tenella  Mull.  Arg.,  Buel- 
lia  oceUata  v.  tenella  Miill.  Arg.,  in  Flora  1875,  p.  6i;  au 
Distelgratde  l'Aletsch,  à  3,400  '»  :  Alfr.  Brun. 

37.  Catocarpus  alpicolus;  Buellia  alpicola  Anzi  Cal. 
p.  90,  Th.  Fr.  Spitzb.,  p.  4r3,  Lecidea  alpicola  Nyl.  Scand.. 
p.  247;  Rhizocarpon  chionophilum  Th.  Fries  Scand.,  p. 
612  ;  au  sommet  de  la  Dent  du  Midi  :  Chavel. 

38.  Catocarpus  Anzianus  Miill.  Arg.,  similis  Rhizocarpi 
geographici  varietati  atrovirenti,  at  apothecia  minora,  mox 
convexa,  asci  8-spori,  spora^  2-loculares,  tantum  circa  10-16[x 
longcB. 

—  —  a  genuinus  Mull.  Arg.,  Buellia  effigurata  Anzi  Cal., 
p.  90;  Exs.  284,  thalli  areohe  angulosa%  supra  hcves,  citrino- 
flava?,  hypothallus  niger  fere  omnino  obsoletus.  spone  absque 
halone  amplo  12-14 (x  longœ,  vix  duplo  longioi^es  quam  lata\ 

—  Thallus  non  efïiguratus  est,  sed  inler  areolas  specim.  An- 
ziani  areoke  aliœ  magis  effiguratje  occurrunt  quœ  Placodio 
chloropliano  adscribendœ  sunt.  —  In  Alpibus  editissimis  Bor- 
miensibus  :  Anzi  I.  c. 

p  intermedius  Miill.  Arg.,  thallus  magis  virens  et  hypo- 
thallus ater  inler  areolas  valde  pranlominans,  areohe  Iseves, 
sporœ  ut  in  var.  a,  sed  leviter  minores.  —  Hœc  est  Lecidea 
geographica  v.  sphœrica  Sch;er.  Spicil.  p.  124  elEnum.  p.  106 

5 


-    66    — 

(fide  specim.  Schser.),  qua*  a  cl.  Korber  (Syst.  p.  262)  dubi- 
tanter  ad  Rliizocai-pum  viridiatrum  relata  fuit.  —  Incacuniine 
montis  Susten  :  Schier.,  et  in  sumirio  Monle-Rosa  :  Cas.  de 
Gandolle  (in  hb.  Mull.  Arg.). 

Y  rugulosus  Miill.  Arg.,  hypothallus  ater  valdeevoiutus, 

areol»  subverruciformes,  niargine  hypothallo  subatro  cincta», 
superficie  ex  atro-virente  expallentes  et  rimuloso-rugoste;  spo- 
ne  10-15[ji.  longae,  duplo  et  quod  excedit  longiores  quani  latie, 
i.e.  ambitu  paullo  angustiores  quain  in  var.  a  et  fi.  —  Habilu 
bene  distat,  sed  superficies  areolarum  etiain  in  aliis  Lichenibus 
simibter  variât  (ex.  gr.  in  Placodiis  et  in  Rliizocarpo  geogra- 
phico)  et  anibitus  sporarum  non  satis  differt  ut  planta  spécifiée 
segregari  possit.  —  Habitat  in  monte  Malterhorn  s.  Cervin  : 
Giittinger. 

39.  Rhizocarpon  geographicum  v.  alpicolum  Ktirb.  Syst. 
p.  263,  Alpes  sur  Zermatt  :  Kundig. 

40.  Nesolechia  Bruniana  Mull.  Arg.,  in  Flora  Ratisb.  i875, 
p.  62;  au  Distelgrat  de  l'Aletscli,  à  3,400"',  parasitique  sur 
le  thalle  du  Tlialloiditna  conglomeratum  :  AllV.  Brun. 

41.  Tichothecium  gemmiferum  Korb.  Par.  p.  468,  au  sommet 
de  la  Dent  du  Midi,  sur  le  thalle  de  divers  Lichens:  Chavel. 


IVEATE^IAXJX 


POUR    SERVIR    A 


LA  FAUNE  DES  INSECTES  DU  VALAIS 


Par  E.  FREY-GESSNER 


ORTHOPTÈRES     (Orthoptera). 

Dans  le  Traité  de  zoologie  du  D»"  C.  Glaus,  professeur  h  Vienne 
en  Autriche  (ouvrage  traduit  en  français  par  le  prof.  Moquin 
Tandon,  Paris  1878),  l'auteur  introduit  les  insectes  comme  qua- 
trième classe  (Hexapodes)  du  cinquième  type  (Arthropodes). 

Les  Orthoptères  en  forment  le  premier  ordre.  Ces  insectes 
possèdent  des  organes  buccaux  pour  mordre  et  pour  broyer  ; 
leur  métamorphose  est  incomplète  et,  comme  caractère  de  l'or- 
dre, ils  possèdent  deux  paires  d'ailes  en  général  dissemblables; 
cependant  ces  ailes  sont  souvent  courtes,  même  rudimentaires, 
ou  bien  elles  manquent  complètement. 

Voici  l'arrangement  des  sous-ordres  : 

1.  Thysanoures.  Comprend  les  familles  des  Campodides,  des 
Podurides  et  des  Lepismides.  On  trouve  ces  insectes  surtout 
sous  l'écorce  desséchée  des  arbres,  sous  les  pierres,  dans  les 
mousses,  même  dans  les  armoires  où  sont  conservées  les  provi- 
sions de  bouche;  il  y  en  a  qui  sont  bien  connus  sous  le  nom 
de  «  puces  de  neige  »,  parce  qu'on  les  rencontre  assez  souvent 
sur  les  bords  de  la  neige,  quand  un  beau  soleil  a  commencé  à 
fondre  cette  couverture  jetée  par  l'hiver  sur  le  terrain. 

2.  Orthoptères  proprement  dits,  dont  nous  nous  occupe- 
rons dans  ce  petit  travail. 


—    68    — 

3,  Orthoptères  pseudo-névroptères,  renfermant  les  familles 
des  Thripsides,  des  Psocides.  des  Termites,  des  Perlides,  deg 
Ephémérides  et  des  Libellulides.  Les  ailes  des  individus  com- 
plètement développés  sont  membraneuses,  offrant  toutes  les 
quatre  la  même  structure;  il  n'y  a  que  les  Perlides  dont  les 
ailes  postérieures  soient  pi issées,  seulement  en  forme  d'éventail 
avec  un  petit  nombre  de  plis.  Les  larves  et  nymphes  des  trois 
dernières  familles  vivent  dans  l'eau. 

Orthoptères  proprement  dits  (Orthoptera  genuîna). 

La  tète  est  bien  développée,  parfois  très  grande,  les  mandi- 
bules fortes  et  inégalement  dentées;  ils  sont  grands  mangeurs, 
doués  d'une  digestion  admirable.  Les  ailes  antérieures  sont 
plus  étroites  que  les  postérieures,  plus  dures,  parfois  coriaées; 
les  ailes  postérieures  membraneuses  se  plient  en  éventail  chez 
les  Blattes  (voir:  Etude  sur  l'aile  des  Orthoptères,  par  M.  H' 
de  Saussure.  Zool.  V^  Série,  ïom.  X,  cah.  3)  et  chez  les  For- 
ficules  même  encore  une  ou  deux  fois  en  travers,  particula- 
rité qui  se  présente  admirablement  dans  les  ailes  compliquées 
des  Forficules,  qui  les  cachent  sous  leurs  courtes  élytres.  Les 
mâles  de  la  plupart  des  Locustaires,  des  Grylliens  et  des  Acri- 
diens ont  la  faculté  de  striduler;  cette  propriété  se  rencontre 
aussi  chez  quelques  femelles  de  Locustaires,  on  verra  plus  tard 
de  quelle  manière.  M.  A.  Yersin  a  bien  observé  quelques-uns 
de  ces  chants  et  les  a  mis  en  notes  (voir  ses  travaux  sur  la  stri- 
dulation des  Orthoptères  dans  les  bulletins  de  la  Société  vau- 
doise  des  sciences  naturelles  :  1832,  1853  et  1834). 

Il  y  a  des  Orthoptères  à  l'état  parfait  pendant  toute  l'année; 
ceux  des  maisons  s'accommodent  pourtant  moins  aux  saisons 
que  ceux  qui  vivent  en  plein  air.  En  général,  les  œufs  sont 
pondus  en  automne,  ordinairement  dans  la  terre,  dans  des  en- 
droits cultivés  ou  non,  exposés  au  soleil.  Ces  insectes  savent 
parfaitement  choisir  les  endroits  qui  ne  sont  pas  remués  pen- 
dant le  développement  des  œufs.  Le  printemps  fait  éclore  les 
jeunes  larves,  qui  sont  dépourvues  d'ailes,  mais  ressemblent  du 


—    69    — 

reste  aux  adultes;  elles  "mangent  autant  que  possible  pendant 
l'été,  en  changeant  plusieurs  fois  de  peau  jusqu'à  l'état  parfait. 
Une  particularité  essentielle  de  la  métamorphose  incomplète, 
c'est  que  la  nymphe  n'entre  pas  en  état  de  repos  avant  de  se 
transformer  en  insecte  parfait;  elle  se  remue  et  mange  comme 
dons  l'état  de  larve.  Il  y  a  des  Orthoptères  à  ailes  et  élytres 
courtes,  et  même  rudimentaires  ou  nulles,  qui  au  premier  coup 
d'(til  sont  difficiles  à  distinguer  comme  larves,  nytnphes  ou  in- 
sectes parfaits.  Les  larves  et  nymphes  ne  sont  pas  encore  capa- 
bles de  s'accoupler,  leurs  organes  génitaux  ne  sont  pas  encore 
parfaitement  développés  et  la  position  des  ailes  est  renversée. 
C'est  encore  M.  A.  Yersin  qui  a  décrit  les  mues  de  ces  insectes 
dans  un  de  ses  nombreux  travaux  (Note  sur  la  dernière  mue 
des  Orthoptères  et  note  sur  les  mues  du  grillon  champêtre  : 
Bulletin  de  la  Société  vaudoise  des  sciences  naturelles,  1855 
et  1838).  En  automne,  après  avoir  soigné  leurs  œufs,  la  plu- 
part des  Orthoptères  périssent;  il  n'y  a  que  quelques  Blattes, 
Grillons,  Forficules  et  des  plus  petits  Acridiens  qui  hivernent 
soit  dans  les  maisons,  soit  sous  la  mousse,  dans  des  amas  de 
feuilles  tombées,  sous  des  pierres  ou  en  d'autres  lieux  abrités 
contre  les  rigueurs  de  l'hiver.  Gomme  nul  cj,re  n'est  garanti 
contre  les  parasites,  les  Orthoptères  sont  aussi  envahis  par  ces 
pensionnaires  incommodes;  non  seulement  ils  sont  tourmentés 
à  l'extérieur  par  des  mites,  mais  ils  le  sont  à  l'intérieur  par 
des  insectes  diptères  et  hyménoptères  et  par  des  vers  intesti- 
naux qui  ont  souvent  une  longueur  étonnante.  Bon  nombre 
sont  mangés  par  les  oiseaux,  les  mantes,  les  fourmis,  etc. 

Les  Orthoptères  sont  assez  nombreux  en  espèces,  mais  c'est 
surtout  dans  les  pays  chauds  que  se  trouve  la  plus  grande 
masse  des  espèces  et  des  individus  de  cette  famille,  surtout 
ceux  de  grande  taille  et  ceux  dont  les  formes  bizarres  nous 
étonnent.  L'Europe  nourrit  relativement  peu  d'Orthoptères 
(environ  350  espèces),  et  la  Suisse,  malgré  la  disposition  favo- 
rable de  la  chaîne  des  Alpes,  dont  les  vallées  divergent  dans 
toutes  les  directions  de  la  boussole,  n'est  pas  même  dotée  d'une 
centaine  d'espèces.  G'est  en  Valais  que  se  trouvent  la  plupart 


-    70    - 

de  ces  dernières;  il  n'y  a  que  l'extrémité  Est  des  Alpes  suisses 
et  surtout  le  Tessin  qui  nourrissent  une  douzaine  d'espèces 
d'Orthoptères  qu'on  n'a  pas  encore  trouvés  en  Valais,  et  qu'on 
n'y  trouvera  probablement  jamais. 

Dans  un  petit  travail  sur  les  Orthoptères  du  Tessin  (Mitthei- 
lungen  d.  Schweiz.  entoni.  Ges.  1872,  Tom.  IV,  pag.  17),  j'ai 
appelé  ce  canton  le  pays  des  Locustaires,  tandis  que  je  nomme 
le  Valais  le  pays  des  Acridiens.  Dans  les  montagnes,  la  faune 
ne  présente  rien  de  bien  intéressant,  mais  dans  les  parties  boi- 
sées des  environs  du  lac  de  Lugano,  les  Locustaires  abondent 
en  individus  et  en  espèces,  tandis  que  les  alluvions  sablonneu- 
ses du  Valais,  ses  terrains  à  gazon  court,  ses  marais  plus  ou 
moins  desséchés  et  ses  collines  arides  à  Sion  et  à  Sierre,  brûlées 
par  le  soleil,  parfois  sans  pluie  pendant  des  semaines,  favorisent 
évidemment  le  développement  des  Acridiens.  C'est  justement 
la  chaleur  intense  de  l'été  dans  le  Bas- Valais  qui  a  fourni  à 
cette  région  quelques  espèces  méridionales  que  l'on  chercherait 
vainement  dans  les  autres  parties  de  la  Suisse;  il  faut  même 
parcourir  de  grandes  distances  dans  les  pays  voisins  avant  de 
retrouver  des  terrains  favorables  au  développement  de  ces  mê- 
mes espèces.  C'est  aussi  le  Bas- Valais  qui  est  le  domicile  per- 
manent d'une  sauterelle  migratoire,  et  d'où,  dans  certaines 
années,  elle  se  répand  sur  tout  le  territoire  de  la  Suisse  occi- 
dentale et  septentrionale. 

Heureusement  les  ravages  des  Orthoptères,  dont  on  entend 
parler  de  temps  en  temps  dans  les  pays  chauds,  même  au  midi 
de  la  Russie,  ne  sont  pas  connus  en  Suisse,  ni  même  dans  la 
patrie  de  notre  sauterelle  migratoire.  Les  années  dans  lesquelles 
ces  destructeurs  se  multiplient  tellement  que,  par  instinct,  ils 
entreprennent  leurs  migrations,  sont  assez  rares;  comme  ce 
ne  sont  que  des  parties  restreintes  de  terrain  cultivé  que  ces 
Orthoptères  attaquent  de  la  sorte,  leurs  dégâts  sont  plus  ou 
moins  limités.  Quant  aux  autres  espèces,  quoique  nombreuses 
en  individus,  leurs  dégâts  dans  les  pâturages,  les  jardins  ou 
les  cultures  sont  encore  moins  considérables.  Il  y  a  quelques 
années  qu'on  s'est  plaint  de  la  masse  d'Acridiens  observés  dans 


—    71     — 

la  Haute-Engadine.  Je  n'ai  pas  appris  que  quelque  chose  de 
semblable  fût  arrivé  en  Valais.  Les  plus  désagréables  ici  sont 
encore  toujours  les  grillons  et  les  cafards  dans  les  maisons,  les 
coui'tillières  dans  les  jardins  et  les  perce-oreilles  dans  les  fruits  : 
poires,  pèches,  raisins,  etc. 

Toutes  les  espèces  qu'on  trouve  en  Valais,  sauf  deux,  sont 
décrites  et  en  partie  figurées  dans  le  magnifique  ouvrage  du 
D""  L.-H.  Fischer,  de  Fribourg:  Orthoptera  europœa,  Lipsiœ, 
1853.  Ecrit  en  latin,  cet  ouvrage  classique  traite  de  l'anatomie 
extérieure  et  intérieure  de  ces  insectes;  il  est  orné  de  18  belles 
planches  en  partie  coloriées. 

M.  le  D''  G.  Schoch  a  publié  un  petit  travail  en  allemand  : 
Die  schiceizerischen  Orthoptern,  avec  des  tables  analytiques 
pour  faciliter  la  détermination.  Zurich,  Verlag  von  Câsar 
Schmidt,  1876.  Il  y  a  là  aussi  un  catalogue  des  espèces  euro- 
péennes, où  les  synonymes  sont  mentionnés,  ce  qui  est  bien 
utile  pour  le  classement  des  espèces  décrites  en  même  temps 
par  Fischer,  de  Fribourg,  et  par  F.-X.  Fieber,  de  Ghrudim.  Ce 
dernier  a  publié  un  synopsis  des  Orthoptères  d'Europe  dans 
le  journal  scientifique  Lotos,  Prag,  1853,  III. 

Pour  le  classement  d'après  les  nouveaux  systèmes,  on  peut 
aussi  consulter  les  magnifiques  ouvrages  de  M.  G.  Brunner  de 
Wattenwyl,  à  Vienne,  sur  les  Blattaireset  les  Phanéroptérides, 
et  les  brillants  volumes  de  M.  H'  de  Saussure,  à  Genève,  sur 
les  Mantides  et  les  Grillons.  Mais  dans  ces  ouvrages  sont  décri- 
tes les  espèces  connues  de  tous  les  continents  terrestres,  de 
manière  que  les  quelques  représentants  du  Valais  y  sont  per- 
dus comme  quelques  grains  de  sable  dans  les  alluvions  du 
Khône. 

Un  travail  intéressant  a  été  fait  par  M.  R.  Meyer-Dur  :  Ein 
Blick  ilber  die  schweizerische  Orthopternfauna  ,  Bern  1859. 
Dans  l'introduction,  l'auteur  choisit  une  excursion  dans  le  Va- 
lais, depuis  la  Furka  jusqu'à  l'embouchure  du  Rhône,  pour 
démontrer  la  distribution  horizontale  et  verticale  des  espèces. 

Je  profite  ici  de  l'occasion  qui  m'est  offerte  pour  remercier 
les  vénérables   Religieux  du  Saint-Bernard  et  du  Sim{)lon, 


—    72    — 

MM.  CHinille  Rosset  et  Etienne  Joris,  qui  ont  étudié  les  mœurs 
(Je  beaucoup  d'insectes  des  environs  de  leurs  célèjjres  stations, 
qui  m'ont  favorisé  de  leurs  récoltes  entomoiogiques  et  commu- 
niqué leurs  précieuses  observations. 

Les  espèces  connues  des  Orthoptères  proprement  dits  sont 
divisées  par  les  auteurs  en  sept  familles  :  Forficules,  Blattides, 
Mantides,  Phasmides,  Acridides,  Locustideset  Gryllides.  Toutes 
ces  familles  sont  représentées  en  Valais,  sauf  les  Phasmides. 
Les  Forficules,  les  Blattides  et  les  Gryllides  ne  sont  représen- 
tées que  par  quelques  espèces,  les  Mantides  par  une  seule, 
tandis  que  les  Acridiens  et  les  Locustaires  abondent.  La  plu- 
part des  Orthoptères  aiment  la  chaleur;  il  y  a  pourtant  dans 
les  hautes  Alpes  quelques  espèces  qui  sont  propres  à  ces  régions 
froides.  Rarement  on  en  trouve  dans  l'intérieur  des  forêts, 
mais  on  en  rencontre  abondamment  dans  les  localités  décou- 
vertes. On  verra  aussi  que  les  espèces  d'une  famille  présentent 
dans  leurs  mœurs  des  analogies  qui  les  distinguent  de  celles 
d'une  autre  famille. 

Voici  enfin  la  liste  des  espèces  qu'on  peut  trouver  en  Valais  : 

Fam.  Forficulides  (Dermatoptera  Burm.). 

Les  Forficules  ou  perce-oreilles  sont  bien  connues  partout; 
leur  surnom  est  une  erreur  aussi  grande  que  si  on  rangeait  la 
cigogne  parmi  les  oiseaux  utiles.  C'est  pour  sur  un  hasard  fort 
rare  qu'une  Forficule  pénètre  dans  l'oreille  d'un  être  quel- 
conque. En  général,  les  perce-oreilles  se  nourrissent  de  végé- 
taux frais  ou  pourris;  cependant  j'ai  rencontré  assez  souvent 
des  limaçons  et  des  escargots  à  moitié  morts  entourés  par  de 
nombreuses  forficules  qui  semblaient  s'en  nourrir.  Assez  sou- 
vent en  automne  on  trouve  ces  gourmandes  dans  les  grappes 
de  raisin,  dans  les  pèches,  les  abricots,  les  poires,  les  fraises 
et  autres  fruits  dépourvus  d'acidité.  On  n'en  connaît  que  huit 
espèces  en  Suisse,  dont  six  ont  été  observées  en  Valais. 

Forficula  biguttata  Fahr.  Commune  partout  dans  les  hautes 
Alpes,  au-dessus  de  la  limite  supérieure  des  forêts.  On  la  trouve 


—    73    — 

par  familles  sous  les  pierres.  Le  mâle  se  distingue  par  ses  pin- 
ces courbées  en  deux  sens.  Leurs  mœurs  ont  été  soigneuse- 
ment observées  par  M.  G.  Kosset. 

Forflcula  auricularia  L.  La  plus  coimnune  de  toutes,  ré- 
pandue du  Bas- Valais  jusque  dans  les  hautes  Alpes.  C'est  l'es- 
pèce qu'on  trouve  dans  les  fruits.  Selon  la  forme  plus  ou  moins 
allongée  ou  circulaire  de  la  pince  du  mâle,  Fieber  a  distingué 
les  variétés  cyclolabia  et  tnacrolabia. 

Forficula  albipennis  Hagb.  Dans  les  mêmes  localités  que  la 
précédente,  assez  souvent  sur  les  arbres  et  les  arbrisseaux, 
beaucoup  plus  rare  dans  les  montagnes.  Les  pinces  des  mâles 
sont  j)lus  grêles. 

Chelidiira  alpina  Bon.  Découverte  en  Valais  par  M.  G. 
Rosset,  dans  les  environs  des  bâtiments  (dépendances  de  l'Hos- 
pice du  Saint-Bernard)  dits  :  La  Pierre.  M.  G.  Rosset  a  très 
bien  observé  les  mœurs  de  cette  espèce  alpine,  et  c'est  avec 
grand  plaisir  que  je  cède  à  mon  vénérable  ami  l'occasion  de 
publier  lui-même  ses  observations  dans  les  bulletins  de  la 
Société  murithienne. 

Chelidura  acanthopygia  Gêné.  Dans  le  Bas- Valais,  moins 
localisée  que  la  précédente  et  moins  rare;  elle  est  le  plus  fré- 
(|uente  en  automne  dans  les  feuilles  déjà  sèches  et  roulées  par 
des  insectes  dont  il  est  bien  possible  que  la  Ghelidura  cherche 
les  chenilles  pour  sa  nourriture. 

Copiscelis  minor  de  Geer.  Gommun  partout  dans  le  voisi- 
nage des  fumiers;  aime  beaucoup  à  voler  dans  les  champs, 
comme  certains  coléoptères  et  petites  mouches. 

Fam.  Blattides  (Blattes,  Kakerlacs,  Cafards). 

Ces  animaux  sont  privés  de  pattes  sauteuses;  ils  sont  plutôt 
plats  que  bombés  et  sont  considérés  comme  omnivores. 

Periplaneta  americana  Fabr.  Espèce  américaine,  mais  qui, 
comme  d'autres  insectes  de  cette  catégorie,  s'introduit  dans  les 
navires,  voyage  dans  des  pays  lointains  et,  quand  elle  trouve 
une  nouvelle  contrée  favorable  à  sa  progéniture,  elle  s'y  accli- 


-^    74    — 

mate  et  se  propage  comme  les  espèces  indigènes.  Cette  espèce 
se  trouve  pourtant  assez  rarement  en  Suisse. 

Styiopyga  orientaUs  Fahr.  C'est  aussi  une  espèce  arrivée 
de  l'étranger,  mais  déjà  depuis  bien  des  siècles  et  venant  de 
l'Est.  On  la  trouve  dans  beaucoup  de  maisons,  et  elle  doit  être 
considérée  comme  devenue  complètement  indigène.  Elle  est 
bien  connue  chez  nous  sous  le  nom  vulgaire  de  Cafard. 

Phyllodromia  germanica  L.  C'est  la  troisième  espèce  do- 
miciliée dans  les  maisons;  on  la  rencontre  assez  souvent  et  en 
grandes  sociétés  dans  les  boulangeries  et  autres  bâtiments  qui 
renferment  des  appareils  de  chauffage  et  des  provisions  de 
farine. 

Les  autres  espèces  vivent  en  plein  air,  où  on  les  trouve  par- 
ticulièrement dans  le  feuillage  des  buissons  et  des  arbres  sans 
distinction,  sous  les  grandes  feuilles  en  rosettes  des  espèces 
appartenant  aux  genres  Carduus,  Plantage,  Verbascum,  dans 
les  mousses,  etc. 

La  plus  commune  est  : 

Ectohia  lapponica  L.  (penspicillaris  Hbst.  F.). 

On  rencontre  moins  souvent  : 

Ectobia  pallida  Oliv.  (livida  Fabr.),  et  encore  plus  rare- 
ment, 
))         vittiventris  Costa. 

»  ericetorum  Wesm.  qui  est  la  plus  petite  de  ces 
espèces.  .le  l'ai  trouvée  à  Sierre,  sur  les  pins,  sous  les  grandes 
feuilles  de  chardons  couchées  par  terre,  et  dans  les  toufles 
d'Artemisia. 

Fam.  Mantides  (Mantodea). 

Les  espèces  de  la  Famille  des  Mantes  habitent  de  préférence 
les  pays  chauds;  aussi  n'y  en  a-t-il  guère  plus  d'une  dizaine 
en  Europe,  et  il  ne  reste  pour  le  Valais  que  la  seule 

Mantis  religiosa  L.,  qui  pourtant  est  assez  commune  dans 
tout  le  Bas- Valais,  partout  où  il  fait  assez  chaud  pour  obtenir 
par  la  culture  un  bon  vin.  On  en  remarque  deux  variétés,  une 
verte  plus  commune,  et  une  brune  plus  rare,  mais  qui  se  trou- 


-    75    — 

vent  ensemble  dans  les  mêmes  localités.  L'insecte  arrive  à  son 
complet  développement  vers  la  fin  du  mois  d'août  et  en  sep- 
tembre. Les  femelles  posent  leurs  œufs  rangés  dans  une  masse 
spongieuse  de  la  grandeur  d'une  moitié  de  noix,  et  la  collent 
contre  la  surface  inférieure  des  pierres. 

Il  est  facile  d'élever  ces  singuliers  insectes,  seulement  il  faut 
les  tenir  séparément,  si  on  ne  veut  pas  qu'ils  se  dévorent  les 
uns  les  autres.  On  les  nourrit  de  toute  sorte  d'insectes  plus 
faibles  qu'eux-mêmes;  les  Mantides  sont  carnassières. 

Fam.  Gryllides  (Gryllodea). 

Gryllotalpa  vulgaris  Latr.  (la  Courtilière). 

Ce  vilain  insecte  est  aussi  en  Valais  l'horreur  des  jardiniers; 
il  se  nourrit  de  racines,  et  comme  le  terrain  des  cultures  est 
moins  dur  à  traverser  et  que  par  conséquent  les  racines  y  sont 
plus  tendres,  le  taupe-grillon  recherche  de  préférence  ces  loca- 
lités. 

Le  taupe-grillon  dépose  ses  œufs  dans  un  trou  qu'il  se  creuse 
dans  la  terre.  La  manière  de  vivre  de  ces  insectes  est  identique 
à  celle  des  autres  grillons;  seulement  ils  restent  continuelle- 
ment sous  terre,  et  n'en  sortent  que  pour  chercher  un  autre 
endroit,  lorsque  leur  ancien  domicile  ne  leur  fournit  plus  assez 
de  nourriture,  on  bien  s'il  s'agit  pour  le  mâle  de  la  recherche 
d'une  femelle.  On  a  prétendu  qu'en  détruisant  les  courtilières 
on  ferait  autant  de  tort  aux  cultures  qu'en  prenant  les  taupes, 
et  que  ces  insectes  se  nourrissent  de  vers  de  terre;  mais  on  a 
déjà  assez  souvent  observé  que  les  vers  ne  font  pas  autant  de 
dégâts  que  les  taupes-grillons.  Quand  on  met  les  jeunes  plantes 
de  salades,  de  choux,  etc.,  en  terre,  et  que  l'on  voit  ces  végé- 
taux s'enfoncer  et  disparaître  enfin  complètement  sous  terre, 
c'est  bien  là  le  fait  de  la  courtilière  et  non  celui  du  ver  de 
terre;  mais,  comme  il  y  a  des  carnassiers  enragés  parmi  les 
chenilles  des  papillons,  il  peut  bien  arriver  que,  par  un  goût 
particulier,  des  courtilières  mangeront  à  l'occasion  des  vers  de 
terre.  Dans  tous  les  cas,  la  courtilière  doit  être  considérée 
comme  plus  nuisible  qu'utile. 


—    76    — 

Drins  les  environs  de  Genève,  on  trouve  dans  le  sable  njouillé 
du  Rhône  un  tout  petit  taupe-grillon,  le  Tridactylus  varie- 
gaius  Illig.  Je  ne  l'ai  pas  encore  trouvé  dans  les  alluvions  du 
Rliône  à  Viège,  Sierre,  Sion  et  Martigny,  mais  il  est  possible 
que  ce  joli  insecte,  tout  à  fait  inofïensif,  habite  les  sables  de 
l'embouchure  du  Rhône  entre  Chossel  et  Bouvcret.  Ces  courti- 
lières  font  leurs  galeries  presque  à  la  surface  du  sable  mouillé, 
ne  s'éloignant  que  bien  peu  du  centre  de  leur  demeure.  Quand 
on  les  dérange,  elles  sautent  comme  des  puces  et  il  est  ditlicile 
de  s'en  emparer  si  l'on  n'a  pas  de  filet. 

Parmi  une  centaine  d'individus,  il  yen  a  à  peine  un  qui  soit 
complètement  ailé,  tandis  que  les  véritables  taupes-grillons, 
dans  leur  état  parfait,  sont  tous  ailés,  mâles  et  femelles. 

Chez  plusieurs  auteurs,  les  Courtilières  sont  détachées  des 
autres  Orthoptères  comme  une  famille  à  part  :  Gryllotalpina, 
et  les  Tridactylus  forment  un  genre  de  la  famille  Xyodea. 

Véritables  Grillons  (Gryllodea  Burm.). 

Insectes  en  général  herbivores,  se  trouvant,  sauf  le  Gryllus 
domesticus  L.,  en  pleine  terre  ou  en  plein  air.  Les  antennes 
sont  longues  et  fines  comme  chez  les  Locustaires,  mais  les  tar- 
ses sont  composés  de  trois  articles,  ce  qui  les  distingue  facile- 
ment des  Locustaires  qui  en  ont  quatre.  Les  mâles  se  font 
remarquer  par  des  sons  stridulents,  plus  ou  moins  éclatants 
suivant  les  espèces.  Cette  stridulation,  appelée  chant  du  grillon, 
est  produite  par  le  frottement  horizontal  des  deux  élytres  (ailes 
supérieures),  dont  la  nervure  est  tout  autrement  disposée  que 
dans  les  femelles  muettes. 

Le  Valais  nourrit  cinq  ou  six  espèces  de  Grillons  : 

Œcanthus  pellueens  Scop.  Ce  Grillon,  mince,  long  d'un 
pouce  à  peu  près,  de  couleur  jaunâtre,  se  trouve  surtout  sur 
les  Artemisia,  sur  les  buissons  isolés,  dans  les  endroits  les 
plus  secs  et  les  plus  chauds  du  Bas- Valais.  Son  chant  est  assez 
aigu,  mais  n'est  pas  si  fort  que  celui  du  grillon  champêtre. 


-     77    — 

Liogryllus  canipestris  L.  Insecte  très  commun  et  bien 
connu  partout.  Il  vit  dans  des  trous  peu  profonds,  dans  les 
champs  cultivés  ou  incultes,  se  nourrissant  de  racines  et  de 
feuilles,  et  il  est  rangé  parmi  les  insectes  nuisibles.  Son  cricri 
aigu  est  trop  connu  pour  être  mentionné  avec  plus  de  détails. 

Gryllus  domesticus  L.  Vit  dans  les  maisons  et  dans  les  mê- 
mes conditions  que  les  Cafards  et  la  Blatta  gernianica. 

Nemobius  sylvestris  Fahr.  Très  commun  et  vivant  en  gran- 
des sociétés  dans  les  buissons. 

Nemobius  Heydeni  Fisch.  Un  tout  petit  grillon  noir;  il  a 
été  trouvé  par  M.  Yersin  dans  les  terrains  marécageux  de  l'em- 
bouchure du  Rhône,  entre  Bouveret  et  Vouvry. 

Myrmecophila  acervoy^um  Panz.  Il  y  a  déjà  bien  des  an- 
nées que  M.  R.  Meyer-Dur  et  moi  nous  retournions  des  pierres 
sur  un  terrain  d'alluvions  pour  chercher  des  insectes,  lorsque 
tout  à  coup  mon  ami  s'écria  :  «  Myrmecophila!  »  et  une  se- 
conde après  :  «  échappée!  »  Nous  étions  dans  le  rayon  d'une 
fourmilière  étendue.  Immédiatement  nous  commençâmes  à  tra- 
cer un  cercle  d'un  mètre  de  diamètre  autour  de  l'endroit  en 
question,  c'est-à-dire  que  nous  enlevâmes  toutes  les  pierres 
pour  soustraire  des  lieux  de  refuge  au  précieux  insecte:  puis 
nous  débarrassâmes  notre  cirque  de  tous  les  cailloux,  bien  dé- 
licatement, cela  va  sans  dire,  pour  ne  pas  écraser  le  petit  gril- 
lon :  rien!  Alors  nous  tournâmes  encore  des  centaines  de  pier- 
res en  suivant  les  galeries  des  fourmis  dans  plusieurs  directions 
hors  du  cercle:  rien!  Nous  creusâmes  le  terrain  sablonneux 
aussi  profondément  que  s'étendaient  les  galeries:  rien!  Pour- 
tant, M.  Meyer-Dur  connaissait  bien  les  Orthoptères,  il  ne  pou- 
vait pas  s'être  trompé;  la  seule  preuve  de  son  existence  me 
reste  dans  ces  mots  de  mon  ami  :  «  je  suis  sur  que  c'était  une 
Myrmecophila  y>.  —  C'est  bien  possible:  l'insecte  est  assez 
rare,  mais  on  le  rencontre  dans  des  fourmilières  en  France,  en 
Allemagne  et  jusque  dans  la  Russie  méridionale.  En  dépit  de 
nombreuses  recherches,  je  ne  l'ai  pas  encore  rencontré  dans  le 
Valais,  mais  je  ne  suis  pas  éloigné  de  croire  qu'on  l'y  trouvera 
un  jour. 


Fam.  Locustides  (Locustaria). 

Les  individus  de  cette  famille,  ailés  et  aptères,  se  trouvent 
particulièrement  dans  les  terrains  où  ils  peuvent  monter  sur 
les  plantes,  sur  les  arbustes  et  même  sur  les  arbres.  Quand  on 
entend  un  cricri  aigu,  si  ce  cri  part  d'un  arbre  ou  d'un  arbuste 
et  que  ce  ne  soit  pas  celui  d'une  Cigale,  on  peut  être  sûr  que 
c'est  une  Locustaire  qui  le  produit.  Les  antennes  sont  longues 
et  grêles;  les  femelles  possèdent  un  oviscapte  en  forme  de  la- 
me de  sabre,  plus  ou  moins  droit  ou  courbé  et  plus  ou  moins 
long,  mais  toujours  bien  visible.  Les  mâles  produisent  leurs 
cris  à  l'aide  d'un  tambour  situé  à  la  base  des  élytres,  de  la 
même  manière  que  les  grillons.  Il  y  a  des  espèces  qui  vivent 
paitout,  mais  dispersées,  d'autres  en  sociétés  plus  ou  moins 
nombreuses.  Nulle  part  on  ne  se  plaint  de  dégâts  causés  par 
les  Locustaires.  La  plupart  aiment,  comme  les  autres  Orthop- 
tères, les  parties  les  plus  chaudes  d'un  pays:  cependant  il  y  en 
a  quelques  espèces  qui  montent  jusqu'à  la  limite  supérieure 
des  forêts. 

Ephippigera  vitium  Serv.  Peu  commune,  vit  ça  et  là  dans 
les  vignes,  sur  les  genièvres,  etc.  Mâles  et  femelles  possèdent 
des  élytres  raccourcies  et  des  ailes  bien  rudimentaires;  malgré 
ce  désavantage,  les  deux  sexes  peuvent  produire  des  sons  assez 
forts. 

Orphania  denticauda  Chp.  Dans  les  grands  herbages  touf- 
fus des  Alpes,  entre  1300-12000'",  mais  assez  rare.  M.Yersin  l'a 
trouvée  dans  les  environs  de  la  Dent-de-Morcles. 

Odontura  (Barhitistes  Chp.)  serricauda  Fabr.  Sur  les  ar- 
bres et  les  buissons  près  de  Sierre  et  de  Martigny,  probable- 
ment aussi  ailleurs.  Assez  rare.  En  juin  et  juillet. 

Odontura  punctatissima  Base.  Plus  commune  que  l'espèce 
précédente,  dans  les  mêmes  localités  et  aux  mêmes  époques. 
Je  l'ai  trouvée  assez  souvent  sur  les  pins  des  collines  à  Sierre, 
sur  les  buissons  de  chênes  et  de  noisetiers  à  Martigny. 

Phaneroptera  falcata  Scop.  Une  Locustaire  des  plus  gra- 
cieuse, assez  commune  partout  dans  la  plaine  sur  les  Artemisia, 


—    vo- 
ies chardons,  dans  les  vignes  et  les  buissons;  je  l'ai  aussi  trou- 
vée sur  les  terrasses  près  de  Niouc,  en  août  et  septembre. 

Meconema  varia  Fahr.  Le  plus  délicat  de  tous;  ce  joli 
insecte  se  rencontre  le  plus  souvent  sur  les  feuilles  des  noise- 
tiers; je  ne  l'ai  jamais  trouvé  en  nombre  considérable. 

Conocephalus  mandihularis  Chp.  Cette  espèce  est  assez 
commune  dans  des  endroits  humides  du  Tessin,  et  se  ren- 
contre aussi  dans  des  localités  analogues  des  lacs  de  Zurich  et  de 
Genève;  je  ne  serais  pas  étonné  qu'on  la  tr'ouvàt  un  jour  dans 
les  terrains  marécageux  de  Bouveret;  mais  elle  n'a  pas  encore 
été  vue  en  Valais. 

Xiphidium  fuscum  Fahr.  Très  commun  dans  les  terrains 
humides,  se  tenant  contre  les  tiges  des  roseaux,  Juncacées,  Gy- 
péracées  et  autres  plantes  aquatiques. 

Locusta  viridissima  L.  Gommune  partout,  sur  les  arbres 
et  arbustes  ;  on  entend  sa  stridulation  pendant  tout  l'été,  et 
tous  les  cris-cris  qui  continuent  le  soir  après  le  coucher  du 
soleil  proviennent  de  cette  espèce.  Les  cigales,  les  acridiens 
et  les  grillons  champêtres  ne  chantent  qu'au  grand  soleil. 

Locusta  cantans  Charp.  Se  trouve  plus  rarement,  et  plu- 
tôt dans  les  montagnes,  à  une  hauteur  de  1000  à  1500  mètres. 
A  Miez,  au-dessus  de  Vouvry,  j'en  rencontrai  une  fois  des  cen- 
taines sur  les  haies  vivantes  et  les  barrières  sèches  le  long  du 
sentier;  les  pentes  venaient  d'être  fauchées.  A  un  autre  en- 
droit, j'en  trouvai  des  douzaines  dans  un  petit  champ  de  pom- 
mes de  terre,  à  peu  près  à  la  hauteur  de  Vissoie,  dans  le  \'al 
d'Anniviers. 

Pterolepis  cinereus  Zett.  Pas  rare  sur  les  buissons  à  la  li- 
sière de  la  forêt,  ordinairement  par  paires.  Le  mâle  se  distin- 
gue par  un  son  assez  faible  «  tsig-tsig  »,  prononcé  à  intervalles 
plutôt  longs  que  courts. 

Pterolepis  alpinus  Vers.  Annales  de  la  Société  entomolo- 
gique  de  France,  1858.  Sér.  III.  Tome  VI,  p.  111,  pi.  4,  fig.  I. 
Yersin  a  découvert  cette  espèce  à  la  Dent-de-Morcles,  sous  la 
région  des  rhododendrons  (Alpes  d'Enhaut).   Il  est  probable 


-    80    - 

que  cet  orthoptère  se  rencontrera  aussi  dans  les  montagnes 
voisines  du  Valais. 

Platycleis  grise  as  Fabr.  Voilà  encore  une  espèce  extrê- 
mement répandue  et  commune,  depuis  la  plaine  jusque  dans 
les  Alpes,  sans  pourtant  dépasser  la  région  des  forêts. 

Platycleis  hrevipennis  Charp.  Beaucoup  plus  rare  que  la 
précédente,  cherchant  de  préférence  des  endroits  moins  secs; 
elle  se  trouve  en  sociétés  peu  nombreuses  dans  les  prairies  de 
la  plaine  et  des  Alpes,  sans  dépasser  la  région  boisée. 

Platycleis  hicolor  Phil.  Comme  la  précédente,  mais  pré- 
férant des  gazons  plus  secs. 

Platycleis  brachypterus  L.  Encore  une  espèce  qui  aime  à 
vivre  en  sociétés  et  dans  les  beaux  gazons  des  Alpes,  entre 
1000  et  2000  mètres. 

Platycleis  Saiissurianus  Fr.  (Mitlheilungen  der  schweiz. 
entomol.  Ges.  Vol.  IV,  p.  8,  tab.  1,  fig.  1.)  Partout  dans  les 
Alpes,  entre  1500  et  2500  mètres:  elle  affectionne  plutôt  les 
endroits  arrosés  par  un  filet  d'eau  que  les  gazons  secs.  Je  l'ai 
d'abord  découverte  en  descendant  depuis  Luc  par  les  moulins 
à  Missions  (Val  d'An  ni  viers)  ;  mais,  depuis  lors,  j'en  ai  ren- 
contré dans  les  vallées  d'Entremont  et  de  Bagnes,  sur  les  pen- 
tes de  la  Dent-de-Nendaz,  au  Simplon,  à  la  Furka,  à  l'Eggisch- 
horn,  etc. 

Decticus  verrucivorus  L.  Grande  et  grosse  espèce,  vivant 
dans  les  gazons  secs  ou  humides  sans  distinction  ;  depuis  le 
Bas-Valais  jusqu'à  la  Furka,  et  des  profondeurs  des  vallées 
jusqu'à  bien  au-dessus  de  la  région  des  forêts.  On  distingue 
des  nuances  vertes,  qui  sont  les  plus  communes,  et  des  bru- 
nes. Les  élytres  et  les  ailes  sont  ordinairement  courtes,  ne  dé- 
passant guère  le  corps;  les  individus  amplement  ailés  sont 
assez  rares,  ce  qui  est  le  cas  aussi  avec  les  autres  espèces  de 
ce  genre,  excepté  la  première,  dont  les  ailes  sont  toujours  par- 
faitement développées. 


—    81    — 

Fam.  Acridiens  (Acridiodea). 

Ces  orthoptères,  appelés  aussi  criquets,  ne  montent  pas  sur 
les  arbres;  au  contraire,  on  les  trouve  toujours  dans  les  gazons 
par  terre  et  en  grandes  sociétés.  Ce  sont  eux.  qui  sont  connus 
comme  grands  ravageurs  des  cultures.  Leurs  antennes  sont 
filiformes,  plus  courtes  que  le  corps;  chez  les  femelles,  il  n'y 
a  pas  d'oviscapte  visible  en  forme  de  lame  ;  les  mâles  font 
leur  nmsique  comme  celle  des  instruments  à  cordes;  ils  frot- 
tent leurs  jambes  contre  une  série  de  nervures  parallèlles  et 
plus  fortes  placées  dans  un  certain  champ  de  leurs  élytres. 
Ceux  qui  possèdent  relativement  les  plus  longues  nervures  sont 
aussi  ceux  dont  le  cri  est  le  plus  fort. 

Arcyoptera  variegata  Sulz.  Voilà  déjà  un  musicien  à  voix 
perçante.  Il  est  assez  commun  dans  les  pâturages  des  monta- 
gnes jusqu'à  une  hauteur  de  2000  à  3000  mètres,  dans  toute 
l'étendue  du  canton.  Les  femelles  sont  beaucoup  plus  grandes, 
leurs  ailes  sont  courtes  et  sont  impropresau  vol,  tandis  que  les 
mâles  sont  plus  favorisés  sous  ce  rapport  et  volent  avec  faci- 
lité. 

Stenohothrus  (Gotnphocerus  Chp.)  sibiricus  L.  Un  vérf- 
table  habitant  des  hautes  Alpes,  au-dessus  de  la  région  des 
bois.  Les  Gomphocerus  ont  les  antennes  filiformes  avec  un  ren- 
flement terminal  comme  les  papillons  diurnes.  Les  tibias  anté- 
rieurs des  mâles  sont  considérablement  renflés,  caractère  qui 
ne  se  trouve  chez  aucune  autre  espèce  des  orthoptères  suisses. 
MM.  C.  Rossetet  L.  Joris  m'en  ont  envoyé  des  quantités  du  St- 
Bernard  et  du  Simplon,  et  j'en  ai  récolté  encore  dans  plusieurs 
endroits  des  montagnes  du  Valais. 

Stenohothrus  rufus  L.  (Gomphocerus).  Partout,  mais  pas 
si  nombreux  que  St.  higuttulus.  On  le  trouve  depuis  le  fond 
des  vallées  jusqu'au-dessus  des  bois  des  montagnes. 

Stenohothrus  higuttulus  Pz.  (Gomphocerus),    Habite  de 

préférence  les  gazons  courts  et  secs  dans  le  fond  de  la  vallée; 

je  l'ai  trouvé  à  Martigny  (Tour  de  la  Bâthiaz).  à  Sion,  sur  le 

Tourbillon,  et  dans  les  environs  de  Sierre. 

6 


—    82    — 

Stenobothrua  biguttalus  L.  Sous  le  nom  de  (Chorthippus) 
variahilis,  Fieber  réunit  les  anciennes  espèces  biguttulus  L., 
arvalis  Burni.,  bicolor  Chp.,  fiaxu^scens  Gm.,  mollis  Chp., 
qu'il  regarde,  soit  couinie  s\nonynies,  soit  comme  variétés 
d'une  seule  espèce,  et  il  distingue  et  décrit  encore  d'autres  va- 
riétés, surtout  d'après  les  couleurs.  On  reconnaît  tout  de  suite 
les  mâles  à  la  longue  villosité  laineuse  qui  couvre  la  poitrine 
et  les  pattes  antérieures,  et  il  est  vraiment  difficile,  pour  ne 
pas  dire  impossible,  de  trouver  des  caractères  pour  la  sépara- 
tion de  ces  formes  en  plusieurs  espèces.  Yersin  croyait  avoir 
trouvé  des  différences  dans  le  chant  et  soutenait  l'existence  des 
trois  espèces  :  biguttalus,  arvalis  et  mollis.  Pour  adirmer 
l'une  ou  l'autre  opinion,  il  faudrait  avoir  le  temps  d'étudier 
ces  insectes  en  plein  air,  de  les  observer  dans  leurs  mœurs  et 
dans  leur  accouplement,  ce  (|ui  exige  beaucoup  de  temps  libre, 
et  il  n'>  a  que  peu  d'hommes  qui  puissent  en  disposer. 

Cette  espèce  est  la  plus  couunune  et  la  plus  répandue  de 
toutes;  elle  diminue  en  nombre  en  montant  dans  les  hautes 
Alpes,  où  une  autre  espèce  la  remplace  en  sens  inverse  relati- 
vement à  la  distribution  verticale. 

Stenobothrus  vagans  Fieb.  Cette  petite  espèce  semble  être 
assez  rare  au  Valais:  je  ne  l'ai  rencontrée  que  sur  quelques 
terrasses  de  la  colline  du  château  de  Schinner  (Goubin),  près 
Sierre. 

Stenobothrus  hœmorrhoïdalis  Chp.  Ce  joli  petit  acridien 
est  fréquent  en  septembre  sur  la  colline  de  Tourbillon,  à  Sion, 
et  dans  des  localités  analogues.  On  distingue  aussi  chez  cette 
espèce  deux  couleurs,  brune  et  verte,  vivant  ensemble  dans 
les  mêmes  endroits. 

Steaebothrus  apricarlus  L.  Espèce  très  localisée  et  rare 
en  Suisse.  M.  Mejer-Dur  l'a  trouvée  à  Viège,  et  je  l'ai  rencon- 
trée sur  l'Eggischhorn. 

Stenobothrus  morio  Fabr.  (inelanopterus  De  Br.).  Com- 
mune sur  les  pentes  bien  exposées  au  soleil;  le  mâle  est  un 
chanteur  de  premier  ordre.  On  rencontre  le  plus  grand  nom- 
bre d'individus  entre  1000  et  2000  nièti-es  de  hauteur. 


—    88    — 

Stenohothrus  lineatus  Panz.  Un  joli  aciidicn  vert,  l'ouge 
et  blanc,  dont  le  mâle  fait  aussi  beaucoup  de  bruit,  mais  avec 
moins  de  force  que  le  précédent,  Il  est  encore  plus  répandu 
que  celui-ci  et  sur  des  terrains  analogues. 

Steuobothrus  viridulus  L.  et 

»  rafipes  Zett.  (Zetterstedti  Fieb.).   Deux  es- 

pèces bien  communes  dans  toute  l'étendue  du  canton,  la  pre- 
mière surtout  dans  les  montagnes  depuis  1500  mètres  et  au- 
dessus,  la  seconde  plus  répandue  dans  la  vallée;  mais  souvent 
on  rencontre  des  ruflpes  en  compagnie  du  viridulus.  Les 
m;iles  se  distinguent  facilement  j)ar  la  couleur  de  leur  abdo- 
men, dont  la  partie  postérieure  et  supérieure  est  rouge-cina- 
l>re  chez  les  rufipes  et  verdàtre  chez  le  viridulus.  Les  femelles 
sont  presque  identiques. 

Stenobothrus  dorsatus  Zett.  Dans  les  terrains  humides, 
souvent  en  grand  nombre. 

Stenobothrus  pratorum  Fieb.,  avec  sa  variété  :  montnnus 
Fieb.  Espèce  extrêmement  commune  partout,  surtout  dans  les 
pâturages  des  Al[)es;  c'est  cette  espèce  qui  rivalise  en  nombre 
d'individus  avec  le  St.  biguttulus.,  le  remplaçant  presque 
complètement  dans  les  hautes  Alpes,  et  lui  cédant  le  terrain 
peu  à  peu  vers  les  parties  inférieures  et  plus  sèches  des  val- 
lées. 

Stenobothrus  (Chri/sochraon  Fisch.)  dispar.  Heyer.  Assez 
rare;  dans  les  prairies  humides  avec  St.  dorsatus  Zett. 

Stenobothrus  (Chrysochraon  Fisch.)  brachypterus  Oczk, 
(Oczkagi  Fieb.).  Commun  dans  les  pâturages  à  gazon  sec  et 
court  de  toute  la  région  boisée. 

Mecostethus  parapleurus  Hagb.  et 

»  grossus  L.  Encore  deux  espèces  dont  la  pre- 

mière habite  les  plaines,  l'autre  les  Alpes;  mais  toutes  deux 
les  parties  marécageuses  ou  du  moins  fort  humides.  Nombreux 
dans  ces  localités. 

Aiolopus  thalassinus  Fabr.  Pas  rare,  mais  singulièrement 
distribué  par  petites  familles.  En  partie  dans  les  terrains  sa- 
blonneux des  alluvioiis  du  Rhône,  d'autres  dans  les  vignes  ou 


—    84    — 

les  gazons  courts.  Les  colonies  de  la  variété  :  tergestinus 
Muhif.,  à  tibias  uniformément  pâles,  sont  plus  rares;  j'en  ai 
trouvé  clans  l'alluvion  à  Viège  et  à  Sierre. 

Caloptenus  italicus  L.  Jolie  espèce  à  ailes  roses,  répandue 
dans  tout  le  canton,  sur  toutes  les  pentes  sèches  et  bien  expo- 
sées au  soleil,  jusqu'à  une  hauteur  de  1000-1^00  mètres. 

Podisma  alpina  Koll.  Cette  espèce  commence  à  paraître  à 
une  hauteur  de  ICXK)  mètres  environ.  C'est  celle  des  orthop- 
tères qui  pénètre  le  plus  avant  dans  les  forêts.  On  la  trouve 
toujours  en  grandes  sociétés. 

Podisma  pedestris  L.,  à  tibias  bleuâtres,  et 

»  frigida  Boh..,  à  tibias  rouges,  sont  deux,  espèces 

à  élytres  rudimentaires,  qui  ne  se  trouvent  que  dans  les  pâtu- 
rages des  hautes  Alpes,  au-dessus  de  la  région  des  forêts  ;  mais 
elles  sont  répandues  et  nombreuses  sur  toute  l'étendue  des 
montagnes  au  sud  et  au  nord  du  Valais. 

Pachyiylus  cinerascens  Fieh.  Nous  voilà  enfin  arrivés  à 
notre  migratoire.  C'est  le  plus  robuste  acridien  du  Valais,  ha- 
bitant permanent  des  alluvions  sablonneuses  du  Khône:  je  l'ai 
rencontré  en  grand  nombre  à  Viège,  à  Sierre  et  entre  le  pont 
de  Chessel  et  Villeneuve.  On  trouve  des  variétés  de  couleurs, 
depuis  le  brun-foncé,  presque  noir,  jusqu'au  brun^clair  et  à  un 
vert-mousse  magnifique.  J'ai  déjà  mentionné  plus  haut  quel- 
ques particularités  de  ses  mœurs.  On  peut  lire  des  observations 
développées  sur  ce  sujet  dans  le  cahier  de  novembre  1858  des 
archives  des  sciences  de  la  Bibliothèque  universelle ^  où 
M.  Yersin  a  exposé  ses  expériences  concernant  une  des  migra- 
tions. A  cette  époque,  on  ne  savait  pas  encore  que  l'orthoptère 
en  question  n'est  pas  le  véritable  Pachytylus  migratorius 
F'isch.,  comme  il  est  nommé  par  l'auteur  de  l'article  —  Une 
petite  note  sur  les  migrations  de  1858  et  1875  se  trouve  dans 
mon  travail  sur  les  orthoptères  d'Argovie,  publié  dans  les 
communications  de  la  Société  d'histoire  naturelle  de  ce  can- 
ton (1880.  Cah.  II,  pag.  11),  et  j'ai  sous  les  yeux  une  troisième 
note  publiée  par  mon  collègue.  M.  Albert  Muller,  sur  l'arrivée 
de  la  sauterelle  migratoire  au  bord  du  lac  de  Bienne,  dans  les 


-    85    — 

annales  do  la  Société  helvétique  des  sciences  naturelles,  à  An- 
dermatt,  1875  (^Luzern  1876),  paj^.  188-190.  Il  m'est  impossible 
de  réunir  tout  ce  qui  a  été  publié  dans  les  journaux  suisses  sur 
le  pacliytylus  et  ses  migrations.  Enfin,  je  crois  que,  pour  la 
connaissance  des  mcBurs  de  notre  orthoptère  redouté,  le  meil- 
leur est  d'avoir  recours  à  la  brochure  de  M.  Yersin, 

Psophus  stridulus  L.  Assez  répandu  dans  les  pâturages 
secs  et  sur  les  pentes  à  gazons  courts.  Comme  chez  le  précé- 
dent et  les  suivants,  on  n'entend  pas  de  stridulation;  la  ner- 
vure des  élytres  ne  présente  pas  ces  cordes  et  intervalles  pro- 
noncés, mais  le  mâle  de  cette  espèce  produit  en  volant,  à  l'aide 
du  battement  de  ses  ailes,  un  bruit  analogue  à  celui  d'une  cré- 
celle, et  ce  bruit  dure  pendant  tout  le  temps  de  son  vol.  Les 
femelles  sont  grosses,  à  ailes  peu  développées;  elles  sautent 
lourdement  entre  les  herbes  Comme  des  crapauds.  Les  ailes 
postérieures  sont  rouges,  avec  l'extrémité  noire. 

Œdipoda  (Œdalens  Fieh.)  nigrofnsciata  Latr.  Une  ma- 
gnifique espèce,  répandue  partout  dans  le  bassin  de  la  Médi- 
terranée, qui  se  trouve  abondanmienl  dans  les  gazons  courts 
de  la  colline  de  la  tour  de  la  Bàthiaz,  près  de  Martigny,  et  sur 
les  collines  autour  de  Sion  et  de  Sierre.  Elle  varie  pour  les 
couleurs  du  corps  comme  la  migratoire.  Les  ailes  postérieures 
sont  jaunâtres,  avec  une  bande  noire  qui  en  sépare  le  dernier 
tiers. 

Œdipoda  (Ctyjiohippus  Fieh.)  cœrulescens  L.  Acridien  à 
ailes  bleues,  avec  la  bande  noire  placée  aux  deux  tiers  de  la 
longueur  des  ailes.  Commune  partout,  et  à  toutes  les  hauteurs. 

Œdipoda  {CtyiKjliippus  Fieh.)  germanica  Fabr,  (Fahricii 
Fieh.).  Moins  commun  que  le  précédent,  et  ne  s'élevant  pas  si 
haut  dans  les  montagnes;  il  se  tient  sur  les  pentes  arides  bien 
exposées  au  soleil.  Espèce  absolument  semblal)le  en  grandeur 
et  sculpture  à  la  cœrulescens  L.,  mais  à  ailes  postérieures 
rouges  au  lieu  de  bleues. 

Certains  auteurs  réunissent  ces  deux  espèces  en  une  seule, 
et  non  sans  raison;  je  serais  presque  tenté  d'être  du  même 
avis,  car  j'ai  dans  ma  collection  deux  individus  des  environs 


-    86    - 

de  Sierre,  dont  les  ailes  postérieures  montrent  les  deux  cou- 
leurs rouge  et  bleue  à  côté  l'une  de  l'autre. 

Œdipoda  (Sphingonotus  Fieb.)  cœrulans  L.  Jolie  espèce 
d'un  gris  tendre,  à  ailes  postérieures  bleu-clair,  uni  et  sans 
bandes.  Répandue  aussi  bien  sur  les  pentes  arides  et  rocheu- 
ses que  dans  les  sables  chauds  des  alluvions.  Depuis  Viège  jus- 
qu'à l'embouchure  du  Rhône.  Très  commune,  entre  autres  à 
Tourbillon,  à  Sierre,  à  Martigny  et  dans  ses  environs. 

TetrLv  hipunctata  L.  Partout.  iusf|u'à  une  hauteur  de  2000 
mètres:  nulle  part  en  sociétés,  mais  distribué  par  tout  le  pays 
sans  distinction  de  terrain 

Tetrix  suhulata  Fabr.  Moins  con)nRme,  mais  dans  les 
mêmes  localités  que  la  précédente. 

Ces  deux  espèces  varient  énormément  dans  la  distribution 
de  leurs  couleurs  eris.  brun  et  noir.  Fieber  cite  et  décrit  vinat 
et  une  variétés  de  la  bipunctata  et  quinze  de  la  subulata. 

Voilà  enfin  la  liste  terminée  ;  elle  contient  soixante-neuf  es- 
pèces, dont  l'existence  en  Valais  a  été  observée  et  constatée,  et 
trois  dont  on  peut  dire  qu'il  est  problable  qu'elles  s'y  trouvent 
aussi  ;  mais  le  Valais  est  si  étendu,  le  nombre  de  ses  vallées  et 
de  ses  Alpes  si  considérable,  et,  de  plus,  certaines  espèces  d'or- 
thoptères sont  tellement  localisées,  que  je  ne  serais  pas  étonné 
qu'on  trouvât  un  jour,  dans  des  endroits  non  encore  explorés 
de  cette  contrée,  des  espèces  rares  ou  nouvelles  à  ajouter  à 
celles  qui  font  l'objet  de  ce  petit  travail. 


—    8^ 


Tel  ou  tel  insecte  est-il  nuisible  ou  utile? 

On  m'a  souvent  posé  celte  question. 

Or,  il  est  fort  difficile  d'y  répondre  catégoriquement.  En 
efïét,  il  y  a  des  espèces  qui  sont  généralement  considérées 
comme  utiles,  parce  qu'elles  se  nourrissent  de  mauvaises  her- 
bes; mais  quand  la  culture  détruit  ces  végétaux  et  leur  subs- 
titue des  blés,  des  betteraves,  des  légumes,  des  vignes,  etc., 
voici  ce  qui  se  passe  dans  le  monde  des  insectes.  Les  espèces 
délicates,  ne  trouvant  plus  leur  nourriture  habituelle,  péris- 
sent ;  les  espèces  tenaces,  par  contre,  s'accommodent  fort  bien 
des  })lantes  des  cultures  et  deviennent  d'autant  plus  ravageuses 
que  les  plantes  cultivées  leur  fournissent  une  nourriture  suc- 
culente et  abondante.  Alors,  d'insectes  utiles,  elles  deviennent 
insectes  nuisibles.  Par  exemple,  le  Vanessa  Cardui  est  ordi- 
nairement fort  inoOensif,  tant  à  l'état  de  chenille  qu'à  celui  de 
papillon,  et  se  nourrit  de  chardons;  mais,  il  y  a  deux  ans,  à  la 
suite  de  l'invasion  qui  a  eu  lieu,  ces  papillons  ont  déposé  leurs 
œufs  sur  les  artichauts  aux  environs  de  Genève,  et  les  horti- 
culteurs ont  poussé  de  grands  cris  de  malédiction  contre  ces 
malfaiteurs.  En  Autriche,  les  larves  d'un  coléoptère,  Silpha 
opaca,  se  nourrissent  habituellement  de  racines  <lu  Chelido- 
nium  majus,  mauvaise  herbe  de  la  pire  espèce.  Or,  on  vient 
à  couvrir  un  vaste  espace  de  terrain  de  betteraves,  et  les  lar- 
ves de  silpha  trouvent  cette  racine  sucrée  tellement  à  leur 
goût,  qu'elles  y  pullulent  et  font  de  grands  ravages  dans  la 
plantation  ;  c'est  ainsi  qu'un  insecte  utile  devient  insecte  nui- 
sible. 

On  peut  lire,  d'un  autre  côté,  dans  les  journaux  qui  s'occu- 
pent des  ravages  du  phylloxéra,  que  ce  redoutable  insecte  n'a 
jamais  pénétré  dans  les  vignes  dans  le  voisinage  desquelles  on 
laisse  croître  des  plantes  d'absinthe.  Aussi  doit-on  bien  recom- 
mander aux  Valaisans  de  se  garder  de  détruire  ce  qu'ils  appel- 
lent la   "rande  absinthe,   si  abondante  sur  leurs  coteaux.   Il 


-    88    - 


vaut  mieux  profiter  fie  tous  les  moyens  préconisés  pour  se  ga- 
rer contre  ce  terrible  insecte,  que  de  laisser  disparaître  la 
vigne,  qui  produit  un  des  vins  les  plus  délicieux  et  les  plus 

•  1         I         o       • 


sains  de  la  Suisse. 


SUPPLÉMENT  AU 

gataloCtUE  de  la  bibliothèque 

DE  LA  SOCIÉTÉ  MURITHIENNE 


I.  Ouvrages  acquis  jyar  échange. 

Annecy.  Société  florimontane,  Revue  savoisienne,  1880 
complet. 

Auxerre.  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de 
l'Yonne.  Bulletin  n»  33. 

Béziers.  Société  d'histoire  naturelle.  Bulletins  1876-77-78, 
LU. 

Bistritz.  Jahresbericht.  VI. 

Bremen.  Naturwissensch.  Verein.  B.  VI.  "1.  3. 

Brest.  Société  académique    Bulletins  II,  VI.  1. 

Bruxelles.  Société  royale  de  botanique.  Tom  19. 

Bomi.  Naturhistor.  Verein    .lahrç;.  Gb.  7. 

Buda-Pesth.  Musée  national  hongrois.  Termeztraji  Fiizetok. 
1880.  1.  t.  3. 

Châlous-sur-Saône.  Société  des  sciences  naturelles.  Cahiers 
8  et  9. 

Caire.    Naturlbrsch.    Gesellsch.    fur   Graubiinden.    Bericht 

Daniig.  Naturforsch.  Gesellsch.  B.  IV.  1.  2.  3.  4. 
Dresden.  Naturwissensch.  Gesell.  «  Isis  ».  1872.  G.  t. 
Genève.  Echo  des  Alpes.  1880,  N^^  1,  2,  3,  4. 

»         Institut  national  genevois.  Bulletin  Tome  XXII. 


TABI^E 


Séance  des  15  et  16  juin  1880 3 

Rapport  sur  la  promenade  aux  gorges  de  Durnand  et  l'ex- 
cursion au  lac  Ghampex 9 

Notice  biographique  sur  Ch. -Henri  Godet 13 

Excursion  botanique  de  Martigny  à  Gogne,  par  M.  le  prof. 

F.-O.  Wolf  et  M.  lechanoine  È.  Favre 20 

Note  sur  le  Garlina  longifolia  Uchb 35 

Noie  sur  quelques  espèces  de  Pédiculaires 37 

Note  sur  le  Viola  collina  Bess.  flore  aibo,  par  M.  Favrat  ,  42 

Viola  Ghristii  Wolf 43 

Enumération  de  lichens  valaisans,  par  le  prof.  Millier,  à 

Genève 48 

Matériaux  pour  servir  à  la  faune  des  insectes  du  Valais 

(Orthoptères),  par  E.  Frei-Gessner 07 

Tel  ou  tel  insecte  est-il  nuisible  ou  utile? 87 

Su|)plénient  au  catalogue  de  la  bibliothèque 89 


BULLETIN  DES  TRAVAUX 


DE   LA 


r  r 


SOCIETE   MURITHIENNE 

DU  VALAIS 


ANNÉES     1881    c5<:    1882 


PUBLIE  SOUS  LA  DIRECTION  DE 

,  Favral,  vice-présidenl  à  Lausanne,  et  D''  Morlhier,  professeur  à  Neucliâlel 
Par  suite  de  la  démission  de  M.   Wolf. 


ILI'     F^fiCICUIii: 


^' 


NEUGHATEL 


IMPRIMERIE     DE    JAMES    ATTINGER 
1883 


BULLETIN  DES  TRAVAUX 


DE    Î.A 


r  r 


SOCIETE    MURITHIENNE 

DU  VALAIS 


ANNÉES     1881    cSc    1882 


PUBLIE  SOUS  LA  DIRECTION  DE 

MM.  Favial,  vice-présidoiil  à  Lausanne,  et  D''  Morlhier,  professeur  à  Ncur liàlel 

PcLi-  suite  de  la  démission  de  M.   Wolf. 


xi^    FAj«i5ric^riii<: 


NEUGHATEL 

IMPRIMERIE     DE    JAMES    ATTINGER 
1883 


Vetter,  naturaliste,  à  Aubonne. 

CoRTHÉsY,  Félix,  instituteur,  à  Bex. 

Rév.  J.  C.  W.  Tasker,  à  Clarens. 

Cruchet,  pasteur,  àMontpreveyres. 

MoREL,  Alph.,  maître  de  sciences  naturelles,  à  Aigle, 

PicHARD,  Phil.,  prof"-,  à  Château  d'OEx. 

BuRGER,  A.,  France. 

Paillard,  P.,  fils,  à  Bex. 

Chérix,  Aug.,  conseiller  municipal,  à  Bex. 

M.  Wolf,  président,  ouvre  la  séance  à  l'Hôtel-de-Ville,  à 
Bex,  par  le  discours  suivant  : 

«  Très  honorés  Messieurs  et  chers  Collègues, 

«  C'est  au  mois  de  novembre  1861,  qu'à  Saint-Maurice,  dans 
la  maison  de  M.  d'Angreville,  quelques  amateurs  de  la  belle  na- 
ture se  réunissaient  pour  fonder  la  Société  Murithienne.  Vingt 
ans  à  peine  se  sont  écoulés  dès  lors,  et  de  grands  changements 
se  sont  faits  dans  nos  rangs.  Plusieurs  fondateurs  de  notre 
chère  Murithienne  ne  sont  plus  des  nôtres.  Tissières,  d'Angre- 
ville, Dixon,  Delasoie,  Luder,  Frossard,  Lagger,  Muret,  Godet, 
sont  des  noms  chéris  par  nous,  des  hommes  travailleurs  qui 
chérissaient  notre  Murithienne,  et  qui,  comme  nous,  portaient 
dans  leurs  cœurs  ce  même  amour  inaltérable  pour  la  plus  ai- 
mable des  sciences,  pour  cette  flore  si  riche  de  notre  belle  pa- 
trie. Depuis  sa  fondation,  la  Murithienne  tint  régulièrement  sa 
réunion  annuelle  et  visita  pendant  la  belle  saison  un  grand 
nombre  de  localités  de  la  vallée  du  Hhône.  Mais  nos  excur- 
sions ne  se  sont  pas  bornées  au  Valais,  car  souvent  nous  avons 
mis  pied  à  terre  chez  vous,  chers  voisins  du  canton  de  Vaud; 
nous  y  avons  plusieurs  fois  cherché  l'hospitalité  et  toujours 
trouvé  l'accueil  généreux  d'une  amitié  sincère  et  éprouvée. 
Dans  son  discours  d'ouverture,  à  Aigle,  lors  de  la  huitième  réu- 
nion de  notre  Société  en  1868,  notre  regretté  président  Dela- 
soie a  exprimé  ses  doutes  sur  la  prospérité  d'une  société  scien- 
tifique dans  un  pays  dont  la  position  topographique  est  si  peu 


favorable  à  l'esprit  d'association.  Aujourd'hui  même,  malgré 
nos  vingt  ans  d'existence,  qui  peut  nous  rassurer  sui*  l'avenir 
de  notre  Société? 

«  En  jetant  mes  regards  sur  l'assemblée  d'aujourd'hui,  c'est 
encore  dans  les  paroles  et  les  convictions  de  M.  Delasoie  que  je 
puise  mon  espérance  et  ma  consolation. 

«  Vous  vous  êtes  chargés  vous-mêmes,  messieurs,  de  dissi- 
per nos  craintes  en  venant  les  premiers  vous  ranger  sous  notre 
bannière.  Oui,  je  le  dis  avec  orgueil,  c'est  vous,  cbers  confé- 
dérés, qui  nous  avez  soutenus;  c'est  vous,  zélés  coopérateurs 
du  canton  de  Vaud,  qui,  les  premiers,  avez  répondu  à  notre 
appel,  et,  comme  des  sentinelles  avancées,  avez  dit  :  «Nous 
«  marcherons  en  avant,  suivez-nous  I  »  Nous  vous  en  remer- 
cions. 

«  Chers  amis  de  Vaud,  il  est  encore  un  souvenir  que  je  dois 
réveiller  dans  vos  cœurs,  un  souvenir  qui  est  devenu  une  tra- 
dition populaire  dans  vos  contrées,  qui  fait  votre  gloire,  qui 
vous  a  acquis  à  tout  jamais  l'estime  du  monde  savant,  les 
noms  de  vos  concitoyens  :  ïhoniiis,  de  Giiarpentier,  Gaudin, 
Schleicher  et  Muret  sont  gravés  dans  nos  camrs!  Et  si  ces 
hommes,  vos  frères,  sont  vôtres,  nous  aussi,  nous  les  récla- 
mons en  partie  et  à  juste  titre  ;  car  de  même  que  nous  formons 
aujourd'hui,  au  sein  de  notre  chère  Murithienne,  une  seule  fa- 
mille, de  même  aussi  Murith,  le  Linné  des  Alpes,  et  ses  sa- 
vants confrères  du  Grand-Saint-Bernard,  s'étaient  liés  a\'ec 
vos  Thomas,  Gaudin  et  Schleicher,  notre  Venctz  avec  votre 
Chai"pentier,  et  le  chanoine  Rion  avec  le  docteur  Muret. 

«  Ces  hommes  de  mérite  ont  travaillé,  comme  nous  aujour- 
d'hui, à  explorer  notre  belle  patrie  pour  en  constater  les  ri- 
chesses végétales.  Oui,  les  années  (|ui  se  sont  écoulées  de  1793 
à  1806  ont  été  témoins  de  l'amitié  de  deux  grands  naturalistes, 
Thomas  et  Murith;  du  zèle  avec  lequel  ces  hommes  infatiga- 
bles ont  parcouru  en  commun  nos  vallées  encore  inconnues , 
et  avec  le  même  intérêt  que  le  jeune  écolier  lit  les  lettres  de 
Robinson  Crusoé,  nous  aimons  à  relire  les  lettres  pleines  de 
charme  qu'ont  échangées  entre  eux  ces  pionniers  de  la  bota- 
nique des  Alpes. 


«  Le  mémoire  sur  les  variations  de  la  température  de  la 
Suisse,  publié  par  l'ingénieur  Venetz  en  1821,  et  l'essai  sur 
les  glaciers  et  sur  le  terrain  erratique  du  bassin  du  Rhône,  par 
Jean  de  Charpentier,  publié  en  1841,  sont  des  ouvrages  qui 
ont  fait  époque  dans  l'étude  de  la  géologie  ;  ils  ont  modifié,  re- 
manié l'étude  de  cette  science,  et  l'ont  ainsi  épurée  de  ses  plus 
grandes  erreurs. 

«  En  1829,  le  savant  pasteur  de  Nyon,  l'ami  intime  des  reli- 
gieux du  Grand-Saint-Bernard,  publia  sa  Flora  helvetica^  cet 
ouvrage  classique,  qui  est  encore  aujourd'hui  le  livre  indis- 
pensable de  tout  botaniste  suisse. 

«  N'oublions  pas  non  plus  les  rapports  d'intimité  qui  exis- 
taient entre  le  docteur  Muret  et  le  chanoine  Rion.  Le  premier 
avait  reçu  du  ciel  le  bonheur  de  pouvoir  vouer  de  nombreuses 
années  à  la  botanique,  son  étude  favorite,  et  de  pouvoir  créer 
ainsi  un  herbier  modèle  et  sans  égal,  pendant  que  le  chanoine 
Rion  succombait  à  la  fleur  de  l'âge,  au  milieu  de  ses  études, 
victime  de  son  zèle  infatigable,  mais  nous  laissant  cependant 
en  manuscrit  un  travail  estimable,  son  Guide  du  botaniste  en 
Valais. 

«  Nous  saluons  en  leur  union  la  prospérité  de  notre  Société. 
Que  les  noms  de  Murith  et  d'Abraham  Thomas  soient  inscrits 
pour  toujours  sur  notre  bannière.  L'union  fait  la  force. 

«  C'est  sous  ces  auspices  que  je  m'estime  heureux  d'ouvrir 
la  vingt-unième  séance  annuelle  de  la  Société  Murithienne 
du  Valais.  » 

•M.  le  président  a  la  profonde  douleur  de  faire  part  à  l'as- 
semblée de  la  perte  que  la  Société  vient  de  faire  par  la  mort 
prématurée  de  M.  l'abbé  Henzen,  préfet  des  études,  à  Sion,  et 
de  M.  Kœrner,  pharmacien,  à  Aigle,  un  des  membres  les  plus 
assidus  de  nos  réunions.  Le  premier  a  quitté  cette  vie  le 
12  mars,  et  le  second  le  23  juin  de  l'année  cour-ante,  et  tous 
les  deux  pour  aller,  nous  l'espérons,  dans  un  monde  meilleur. 

Les  candidats  suivants,  présentés  par  différents  membres  de 


—     7     — 

léi  Société,  sont  reçus  par  acclamation  membres  actifs  de  la  So- 
ciété Muritliienne  du  Valais  : 

MM.  Crépix,  directeur  du  jardin  botanique  de  l'Etat,  à  Bruxelles. 
Chaudet,  F.,  prof''  au  collège  de  Morges. 
CoAz,  inspecteur  forestier  fédéral,  à  Berne. 
D'"  Frey-Gessxer,  E.,  aux  Grands-Philosophes,  5,  Genève. 
l'Abbé  Lanibr,  vicaire,  à  Savièse. 
DE  RivAz,  Paul,  ingénieur,  à  Sion. 
Di"  BucQuoi,  officier  d'Académie,  à  Perpignan. 
Chérix,  Aug.,  conseiller  nmnicipal,  à  Bex. 
PiGHARD,  Phil.,  prof'",  à  Château  d'OEx. 
Mathey,  Albert,  instituteur,  à  Yernex-Montreux. 

L'assemblée  passe  à  la  reddition  des  comptes,  présentés  par 
M.  Borel,  caissier  de  la  Société.  Sur  la  proposition  de  M.  Wolf, 
l'assemblée  vote  à  M.  Borel  des  remerciements  bien  mérités. 

Vient  ensuite  le  compte  rendu  de  la  Bibliothèque  de  la  So- 
ciété par  le  bibliothécaire,  M.  Muller,  ainsi  que  la  lecture 
d'une  lettre  de  ce  dernier,  par  laquelle  il  s'excuse  de  ne  pou- 
voir assister  à  la  réunion. 

M.  Wolf  annonce  à  l'assemblée  que  M.  le  professeur  Studer, 
président  de  la  Commission  géologique  de  la  Société  helvéti([ue 
des  sciences  naturelles,  à  Berne,  a  fait  don  à  notre  bibliothèque 
de  la  collection  complète  des  matériaux  et  cartes  géologiques 
de  la  Suisse.  Il  propose  de  voter  un  télégramme  de  remercie- 
ments au  donateur  pour  ce  précieux  cadeau;  cette  proposi- 
tion est  votée  par  acclamation.  Il  communique  ensuite  le  por- 
trait de  feu  31.  le  docteur  Fauconnet,  ancien  président,  donné 
par  M.  Sues,  à  Genève.  M.  le  secrétaire  est  chargé  de  remer- 
cier officiellement  le  donateur. 

M.  Barbey,  membre  de  la  Murithienne,  propose  par  l'entre- 
mise de  M.  Wolf,  d'ajouter  un  article  à  nos  statuts,  disant  qu'il 
est  facultatif  à  chacun  des  membres  de  la  Murithienne  de  payer 
une  fois  pour  toutes  une  certaine  somme,  afin  d'être  par  le 


—    8     — 

fait  déchargé  de  toutes  cotisations  annuelles  ultérieures.  Un 
long  débat  s'engage  sur  cette  question  et  api-ès  plusieurs  pro- 
positions concernant  la  somme  à  verser  par  les  membres  qui 
désirent  s'acquitter  en  un  seul  versement,  le  chiffre  de 
soixante-dix  francs  est  sorti  victorieux  de  réj)reuve. 

M-  Wolf  annonce  l'assemblée  que  la  Murithienne  a  été 
convenablement  représentée  à  la  réunion  de  la  Société  des 
sciences  naturelles  à  Brigue,  puisqu'elle  y  comptait  une  quin- 
zaine de  membres. 

On  pa.sse  ensuite  à  l'élection  du  nouveau  comité.  Sur  la  pro- 
position de  M.  F.  Paillard,  notaire,  à  Bex,  l'ancien  comité  est 
confirmé  par  acclamation,  sans  tenir  compte  des  protestations 
de  ce  dernier. 

Viennent  ensuite  les  communications  scientifiques,  dans  l'or- 
dre suivant  : 

M.  Tasker  fait  une  communication  des  plus  intéressantes 
sur  quelques  papillons  nouveaux  pour  le  Valais. 

M.  Besse,  chanoine  de  l'abbaye  de  Saint-Maurice,  sur  les 
oiseaux  du  pays,  en  réponse  à  un  article  intitulé  :  Excursions 
ormthologiques  en  Suisse. 

M.  Beck^  chanoine  desservant  à  Aigle,  sur  les  marbres  de 
Saillon. 

M.  Vetter,  sur  un  Dianthus  hybride,  provenant,  pense-t-il. 
des  D.  Armeria  et  D.  superhus.  Sur  la  proposition  de  M.  Bur- 
nat,  cette  splendide  plante  est  baptisée,  séance  tenante,  par 
M,  Vetter,  du  nom  de  Dianthus  Wol/îi,  en  l'honneur  de  notre 
président.  Elle  provient  des  Croisettes,  sur  Lausanne. 

A  propos  d'hybrides,  MM.  Wolfel  Burnat  vecommandent 
h  l'assemblée  l'ouvrage  de  Briigger  sur  les  hybrides  du  canton 
des  Grisons:  l'éminent  naturaliste  de  Nant  ajoute  de  plus  qu'ils 
doivent  porter  un  nom  certain  et  non  les  deux  noms  réunis  de 
leurs  parents  ;  c'est  pour  cette  raison  qu'il  a  proposé  le  baptême 
du  précédent. 

M.  Paillard  présente  un  magnifique  pied  de  Primula  Au- 
ricula  y<i  hirsuta,  provenant  de  Vallerette. 


—    9    - 

M.  d'Odet  présente,  de  la  part  de  M.  Burger,  une  brochure 
sur  le  déboisement  des  campagnes,  dans  ses  rapports  avec  la 
disparition  des  oiseaux  utiles  à  l'agriculture. 

M.  Davall  montre  une  plante  de  pommes  de  terre  sur  la- 
quelle on  voit,  à  l'aisselle  de  chaque  feuille,  une  petite  pomme 
de  terre  qui  se  forme,  et  qu'on  pourrait  appeler  joo//i»ie  d'air 
et  non  pomme  de  terre.  Cette  observation  a  été  faite  l'année 
dernière  à  Bovernier  par  M.  le  curé  Favre. 

M.  Roux  réclame  le  droit  de  cité  dans  la  flore  vaudoise 
pour  V Asphodelus  albus,  puisqu'il  se  trouve  dans  ses  limites, 
non  loin  de  Bex.  ^ 

M.  Vetter  communique  à  l'assemblée  les  plantes  suivantes, 
de  fraîche  récolte,  provenant  de  son  jardin  :  Crépis  albida, 
Linaria  triphylla,  Anchusa  Barrelieri,  Centaurea  macu- 
losa,  Galium  lœvigatum,  Knautia  hyhrida,  Micromeria 
piperella,  Buphthalmum  grandi florum.  Crépis  pulchra, 
Crambe  filiformis,  et  annonce  à  l'assemblée  qu'il  a  découvert, 
à  Lavey-les-Bains,  la  Scutellaria  Anolumnœ. 

M.  Wolf  indique  l'existence  d'une  nouvelle  localité  euro- 
péenne pour  la  PotentiUa  pensylvanica,  découverte  en  com- 
pagnie de  M.  le  chanoine  Favre,  dans  la  vallée  de  Cogne.  Ce 
dernier  proteste  et  prétend  que  la  plante  de  Cogne,  bien  que 
voisine  de  la  précédente,  n'est  point  la  même  que  celle  de 
Murcie;  il  la  regarde  comme  une  espèce  nouvelle,  qu'il  conti- 
nuera d'appeler  du  nom  qu'il  lui  a  donné  sur  place,  Poten- 
tiUa sanguisorbifolia,  du  moins  jusqu'à  étude  plus  appro- 
fondie. 

M.  le  Secrétaire  lit  quelques  notes  sur  quelques  espèces 
rares,  ainsi  qu'une  notice  historique  sur  les  petits  poissons 
qui  vivent  dans  le  lac  du  Grand-Saint-Bernard.  Le  même  pré- 
sente encore  à  l'assemblée  une  plante  fraîche,  cueillie  par  lui 
pour  la  première  fois  en  1876,  à  Fully,  et  hier  dans  la  plaine 
de  Martigny,  plante  nouvelle  pour  le  Valais,  c'est  le  Melam- 
pyrutn  cristatum  L. 

^  A  la  lecture  du  procès-verbal,  séance  de  Brigue  1882,  M.  P'avrat  fait 
observer  qu'il  y  a  certainement  confusion,  et  qu'il  s'agit  sans  doute  d'un 


—     10    — 

L'assemblée  apprenant  que  M.  Pittiei",  à  Chàteau-d'OE.v,  n'a 
pas  accepté  les  propositions  faites  à  Bovcrnier  au  sujet  de  l'éla- 
boration d'un  nouveau  Guide  du  botaniste  en  Valais^  propose 
un  nouveau  mode  de  procéder,  consistant  en  ce  que  chaque 
membre  communiquerait  à  M.  Favrat,  professeur  à  Lausanne, 
tous  les  renseignements  qu'il  pourrait  sur  la  flore  du  Valais. 

M.  Favrat  ferait  ensorte  de  faire  paraître  chaque  année  dans 
nos  bulletins  un  certain  nombre  de  familles  ;  pour  l'année  pro- 
chaine, par  exemple,  on  recueillerait  les  renseignements  pour 
les  six  premières  familles. 

Les  parties  administrative  et  scientifique  étant  épuisées,  la 
séance  est  levée.  Vient  le  banquet  qui  a  lieu  au  Logis-du- 
Monde,  et  après  lequel  le  plus  grand  nombre  des  sociétaires 
présents  se  mettent  en  route  pour  les  Plans  de  Frenières.  Le 
lendemain  matin,  on  partait  de  là  de  très  bonne  heure,  malgré 
un  temps  très  douteux,  et  grâce  à  notre  excellent  guide,  M.  J.-L. 
Thomas,  nous  faisons  ample  moisson  de  plantes  très  rares,  à 
Pont-de-Nant,  aux  alpages  du  Richard  et  à  la  Varaz.  Mais,  au 
col  des  Essex,  le  temps  se  gâte  tout  do  bon  et  nous  sommes 
forcés  de  nous  diriger  sur  les  chalets  d'Anzeindaz,  en  aban- 
donnant les  riches  alentours  du  glacier  de  Paneyrossaz. 

Un  petit  dincr  alpestre  nous  réunit  encore  une  fois,  puis  on 
se  donne  une  poignée  de  mains  et  l'on  se  dit  au  revoir  dans  la 
vallée  de  Binn. 

Chanoine  E.  Favhe,  secrétaire. 


11   — 


Herborisation  aux  Alpes  de  Bcx. 

(Itinéraire  suivi  par  les  sociétaires  après  la  réunion  du  25  juillet.  1881  :  de 
Bex  aux  Plans  de  Freiiières,  de  là  au  Vallon  des  Plans,  puis  k  Pont-de- 
Nant,  à  l'alpage  du  Richard  et  au  vallon  de  la  Vai'az.  De  là,  par  le  col 
des  Bssex,  à  l'alpe  d'Anzeindaz  et  retour  à  Bex  par  le  vallon  de  Solalex 
et  Gryon.) 


Les  Alpes  de  Bex,  canton  de  Vaud,  comprennent  le  massif 
de  montagnes  limité  à  l'occident  par  le  torrent  de  la  Gryonne, 
au  nord-est  par  l'arête  des  Diablerets,  à  l'est  par  l'arête  de  la 
chaîne  Sex-Percia  d"Anzeindaz-Muveran-Dent-de-Morcles,  qui 
fait  limite  entre  Vaud  et  Valais.  Celte  région  forme  un  angle 
qui  s'ouvre  sur  la  vallée  du  Rhône,  entre  les  Devons  de  Bex  à 
l'occident  et  le  hameau  d'Es  Lex  à  l'orient.  Le  sommet  de  cet 
angle  est  au  Pas-de-Cheville,  à  l'est  de  l'alpage  d'Anzeindaz. 

L'itinéraire  suivi  par  les  sociétaires  en  1881,  25  et  26  juil- 
let, tourne  autour  du  chaînon  Bovonnaz-Argentine,  qui  s'élève 
entre  l'Avançon  d'Anzeindaz  et  celui  des  Plans,  et  se  termine 
brusquement  au  midi  à  la  jonction  de  ces  deux  torrents. 

La  course  a  été  fort  gâtée  par  le  mauvais  tenips;  toutefois  de 
bonnes  plantes  ont  été  récoltées,  surtout  dans  le  tractus  des 
Plans  à  Anzeindaz. 

Comme  le  rédacteur  de  la  présente  notice  n'a  reçu  aucune 
communication  sur  cette  herborisation,  il  doit  se  borner  à  in- 
diquer les  principales  plantes  qu'offre  l'itinéraire. 

En  montant  de  Bex  aux  Plans,  on  rencontre,  déjà  dans  la 
zone  du  châtaignier,  les  premières  plantes  alpestres,  comme 
VAstrantia  major;  elles  deviennent  plus  nombreuses  à  me- 
sure qu'on  s'élève,  et  dès  le  joli  hameau  de  Frenières,  on  est 
en  pleine  flore  alpestre.  On  peut  de  là,  ou  suivre  la  route,  ou 
prendre  un  sentier  qui  part  du  hameau  et  monte  à  travers  les 
prairies  aux  rochers  des  Echelles,  où  l'on  trouve  au  pied  d'un 
rocher  caverneux,  VArahis  serpyllifoUa. 

Au  vallon  des  Plans,  on  peut  déjà  faire  toute  une  herborisa- 


—    12    — 

tion  dans  les  prairies  quand  elles  ne  sont  pas  fauchées.  Il  y  a 
de  bonnes  plantes  tout  autour  sur  les  flancs  du  vallon,  ou  à  ses 
abords  :  Cephalaria  alpina,  Hieracium  gothicum,  Buph- 
thahnum  salicifolium,  Lathyrus  heterophyUus,  Gentiana 
Asclepiadea,  Agrùnonia  odorata  (rare),  Epipogon  ajyhyl- 
lum^  Streptopus  amptlexifolius,  Anthriscus  nitida  Garck., 
Pyrola  unifiora^  Carex  tenuis.^  Circœa  alpina,  Aspidium 
montanum.  Listera  cordata,  Arabis  brassicœformis,  Epilo- 
hium  spicatuvi  flore  alho ,  Hieracium  dentatum  hirtum 
Lagger  et  Pries  et  Pseudo -  Cerinthe  Gaud.,  Galiiim  Aj^a- 
rine  v.  tenerum,  Angelica  montana,  etc. 

Sur  le  plateau  de  Pont-de-Nant,  blocs  et  rochers  :  Hiera- 
cium Cotteti  (rare),  Arabis  serpyllifolia,  Ononis  rotundifo- 
lia,  Carex  tenuis^  Agrostis  Schleicheri,  Festuca  alpina, 
etc. 

En  montant  au  Richard,  lieu  dit  «  à  la  Barme,  »  rochers  ca- 
verneux :  Hieracium  pseudo-cerinthe,  Arabis  serpyllifolia, 
Poa  netnoralis,  forma  monstrose  cirrhosa. 

Au  Richard  :  Euphrasia  hirtella  Jord.  A  la  montée  de  la 
Varaz  :  les  trois  Rhododendrons^  V Aconitum  variegatum  L. 
Vers  le  haut,  à  gauche,  hauteurs  de  Caufin  :  Calamagrostis 
Halleriana,  Poa  hybrida  Gaud.,  Athyrium  rhœticum, 
Acotiitum  variegatum,  etc. 

Graviers  de  la  Varaz  :    Poa  minor  et  distichophylla,  etc. 

Fond  de  la  Varraz,  lieu  dit  «  à  la  Bouellaire»  :  Delphiyiium 
elatum,  Aspidium  rigidum.  Plus  haut  :  Hieracium  variés, 
PJtaca  alpina,  Carex  firma,  capillaris  ;  et,  en  appuyant 
contre  les  hauteurs  de  Paneyrossaz,  saules  alpins.  Autour  du 
glacier  de  Paneyrossaz  :  Juncus  Jacquini  (rare),  Alsine  bi- 
fiora,  Oentiana  brachypliylla,  Salix  Myrsinites  et  autres, 
Draba  Johannis^  frigida^  tomentosa  ^  Gentiana  tenella 
(rare),  Saxifraga  varians,  p)lanifolia^  et  peut-être  l'hybride, 
Saxifr.  controversa,  etc. 

Au  nord-est  du  col  des  Essex,  direction  du  Pas-de-Cheville  : 
Hieracium  glaciale,  alpinum,  Erigeron  uniflorus,  etc. 


—    1"^    — 

Au  sud-ouest,  pied  des  lapiaz  d'Argentine  :  Hieracium  al- 
pimcni,  Calamagrostis  tenella,  etc. 

Du  col  des  Essex  à  Anzeindaz,  par  les  hauteurs  au  sud  des 
chalets  :  Hieracium  Trachselianum  [Oxydoa  Fr.)  GaucUni 
pseudo-porrectum  Christen.,  et  autres,  Leontodon  autum- 
nalis  V.  pratensis  (rare). 

Descente  d'Anzeindaz  à  Solalex,  dans  le  haut,  gazons  pier- 
reux: Hieracium  longifolium,  villosum  elongatuni,  Trach- 
selianum, scorzonerœfolium  et  var.,  glaucum,  vogesiacum^ 
Thalictrum  majus,  etc.  ;  vers  le  torrent,  Salix  cœsia,  dont 
on  n'a  trouvé  jusqu'ici  que  la  femelle;  plus  bas,  le  long  du 
torrent:  Salix  grandifolia,  incana ;  à  la  limite  supérieure 
des  arbres  :  Pinus  montana,  var. 

Bas  de  Solalex,  sentier  du  Méruet  :  Salix  grandifolia  h. 
lanata  Gaud.  (S.  albicans  Bonjean). 

De  là  à  Gryon,  par  le  grand  chemin,  rien  de  particulier. 

Autour  de  Gryon,  quelques  Rosa  intéressants.  Hauteurs  de 
Jorogne,  à  l'occident  :  Eriophorum  gracile,  Mulgedium  Plu- 
mieH.,  Deschampsia  flexuosa.Aax  Posses,  sous  Gryon  :  Po- 
Iggonatum  multi/foruin  v.  bracteatuni  Thomas,  rare;  La- 
thyrus  Nissolia,  Rosa  verticillacantha.  Plus  bas,  à  Fenalet  : 
Scrophularia  vernalis.  Aux  Devens  :  Scutellarna  Columnœ, 
plante  qu'on  a  trouvée  aussi  aux  bains  de  Lavey. 

Nota.  —  h' Asphodelus  alhus,  indiqué  par  erreur  autour 
de  Lavey,  s'est  trouvé  être  un  Ornithogalwin  pyrenaicum. 
Il  eût  été  bien  extraordinaire  qu'une  pareille  plante  eût 
échappé  aux  Thomas  et  à  Schleicher,  qui  ont  si  souvent  ex- 
ploré la  contrée,  sans  parler  de  Muret,  de  Leresche,  et  de  tant 
d'autres. 

L.  Favrat. 


-    14    - 


Rapport  sur  la  marche  de  la  Bibliothèque. 


L'a  bibliothèque  de  la  Société  murithienne,  comprenant  ac- 
tuellement environ  500  volumes  et  brochures,  est  installée 
dans  le  local  de  la  section  Monte-Rosa  du  C.  A.  S.,  à  Sion. 
Les  sociétés  et  rédactions  avec  lesquelles  nous  sommes  en 
relations  d'échange  sont  au  nombre  de  52,  se  répartissant 
comme  suit  : 

Allemagne 10        Luxembourg  ....       2 

France 14        Italie 1 

Suisse 7        Brésil 1 

Autriche-Hongrie.     .     .       6        Etats-Unis       ....       1 
Belgique 1 

Depuis  la  publication  du  dernier  Bulletin,  de  nouvelles  re- 
lations d'échange  ont  été  nouées  avec  la  Société  d'histoire  na- 
tionale de  Hanovre  et  le  Musée  national  brésilien  à  Rio-de- 
Janeiro. 

Nous  avons  en  outre  reçu  de  la  Commission  géologique  fédé- 
rale douze  volumes  des  matériaux  que  publie  cette  commission, 
accompagnés  de  dix-huit  cartes  géologiques. 

Sion,  le  2i^  juillet  1881. 

G.  MuLLER. 


15     — 


Comrauiiicaliou  entoinologiqiie  de  M.  J.  C.  W.  Tasker. 


D'après  le  désir  exprimé  par  notre  très  honoré  président,  je 
vous  envoie  quelques  notes  sur  la  communication  que  j'ai  faite 
à  Bex,  pour  attirer  en  même  temps  votre  attention  sur  des 
papillons  qui  ont  été  exposés  à  cette  occasion.  J'y  ai  montré  : 

1.  Un  exemplaire  de  A.  Belia  var.  Simplonia,  pris  à  Bex 
le  25  avril  1870. 

"i.  Deux  exemplaires  (5  et  9  de  L.  Batoïi  (Hylas), 
pris  au  même  endroit  le  2  mai  1881,  Ces  exemplaires  sont 
surtout  remarquables  par  la  localité  peu  habituelle  où  ils  ont 
été  trouvés. 

3.  Des  exemplaires  Ô  ®''  9  ^^  ''^  nouvelle  variété  de 
L.  zephyrus  var.  Lycidas.  J'en  ai  trouvé  au  mois  de  juil- 
let 1880  et  au  mois  de  juin  1881,  sur  la  route  du  Simplon, 
vers  la  seconde  maison  de  refuge  (Schallberg),  ainsi  que  près 
de  Viège,  sur  la  route  de  Zermatt,  dans  l'année  1878.  Une 
étude  détaillée  de  cette  dernière  espèce,  accompagnée  d'une 
gravure  coloriée  très  bien  exécutée,  a  été  publiée  dans  le  der- 
nier Bulletin  de  la  Société  entomologique  suisse. 

4.  Des  exemplaires  Ô  6t  9  ^^  L.  Amanda^  pris  dans 
les  marais  de  Martigny,  le  22  juin  1881.  — Dans  le  Bulletin  de 
la  Société  Murithienne  de  l'année  1879,  quand  on  me  (it  l'hon- 
neur de  publier  une  liste  des  papillons  que  j'avais  trouvés,  je 
me  suis  trompé  en  donnant  au  L,  Escheri  le  nom  de  L. 
Amanda.  M.  le  docteur  Christ,  à  la  réunion  de  1880,  s'est 
aperçu  de  mon  erreur  et  l'a  corrigée,  en  me  disant  que  le  seul 
endroit  en  Suisse  où  L.  Amanda  se  trouvait,  c'était  Tarasp. 
Quelques  jour's  après,  j'envoyai  à  M.  le  docteur  Christ  un  exem- 
plaire de  Lycœna^  choisi  parmi  quati'e   ^    que  j'avais  trou- 


-le- 
vés près  de  Martigny  le  14  juin  1880,  et  dont  j'avais  beaucoup 
de  peine  à  déterminer  l'espèce.  Il  le  nomma'  le  véritable  L. 
Ainanda.  Le  22  juin  1881,  je  retournai  au  même  endroit,  et  je 
pris  22  ^  et  15  9  à'A^nanda.  Le  13  juillet,  à  Viège ,  je 
trouvai  un  bel  exemplaire  d'Amanda    ^  . 

5.  Des  exemplaires  de  A.  Selene,  pris  dans  les  marais  du 
Bouveret  le  16  juin  1881.  C'était  la  première  fois  que  j'en 
trouvais  de  cette  espèce,  quoiqu'elle  ne  soit  pas  rare  à  Lau- 
sanne. 

6.  Des  exemplaires  de  la  belle  espèce  Mamestra  splendens, 
dont  M.  le  professeur  Frey  ne  fait  aucune  mention  dans  son 
excellent  ouvrage  sur  les  Lépidoptères  de  la  Suisse.  A  Aigife, 
j'en  ai  souvent  pris,  attirés  par  la  lumière  de  la  lampe  et  par 
le  sucre.  J'en  ai  recueilli  quelques  exem{)laires  à  Clarens  à  la 
lumière  de  la  lampe,  du  22  mai  au  15  juillet. 

7.  Un  exemplaire  d' Anomogyna  Lactahilis.  ainsi  nommé, 
autant  que  je  m'en  souviens,  par  le  docteur  Rossler,  de  Wies- 
baden.  Je  l'ai  trouvé  à  Zermatt  le  12  juillet  1877.  Le  profes- 
seur Frey  ne  le  donne  pas  dans  sa  liste  des  Lépidoptères  suis- 
ses. Dans  son  catalogue  n"  1542,  M.  le  docteur  Staudinger 
donne  comme  localité  «  Lap.  hor.  Noio.  Mont.  Sih.  oy\  » 

Ici,  je  demanderai  la  permission  de  faire  les  corrections  et 
additions  suivantes  dans  ma  liste  publiée  dans  le  Bulletin  de 
1879.  L'espèce  A.  Belia  var.  Ausonia,  indiquée  comme  ayant 
été  prise  à  Bex  et  à  Zermatt,  ne  serait  autre  que  la  var.  Sim- 
plonia.  J'ai  reçu  dès  lors  le  vrai  Ausonia  de  Gibraltar.  J'ai 
également  pris  Simplonia  près  de  Bérisal.  M.  Cyntliia  et 
Œneis  jEUo  sont  très  abondants  sur  le  Bortel-Alp,  près  de 
Bérisal  (14  juillet).  M.  Aurélia  est  abondant  près  de  Viège 
(12  juillet).  A  Daphne  et  S.  Carthami  sont  très  abondants 
vis-à-vis  de  Martigny  (14  juin). 

J'ai  pris  un  exemplaire  9  de  A.  Pandora ,  de  toute 
beauté,  le  2  août  1881,  près  de  Niouc,  val  d'Anniviers.  Pa- 
vage Hiera  est  très  répandu  à  Bérisal  (25-30  juin).  S.  Stati- 
linus  (var.  AlUonia??),  très  abondant  à  Pontis,  val  d'Anni- 


viers,  le  15-25  août.  E.  Ejnphron  var.  Cassiope,  à  Bérisal, 
25-30  juin,  E.  Evias,  assez  fréquent  près  de  Bérisal,  mois  de 
juin.  L.  Orion,  près  de  Bovernier  le  15  juin,  et  vis-à-vis  de 
Martigny,  le  18  juin  1880.  L.  Donzellii^  abondant  sur  la  rive 
opposée  à  la  petite  chapelle  de  Saint-Laurent  entre  Vissoye  et 
Zinal.  J'ai  oublié  dans  ma  première  liste  L.  Argus ^  générale- 
ment répandu.  «S'.  Caca  lire,  fréquent  sur  le  Bortel-Alp,  à  Bé- 
risal, 25-30  juin. 

J.-C.-W.  Taskeu, 


—    18    — 
Réponse  à  un  article  inliinlé  : 

Excursions    oraithologiques    en    Suisse. 


On  lit  dans  la  Revue  et  Magasin  zoologiques,  n^  187,  pa- 
raissant à  Paris,  un  article  intitulé  :  Excursions  ornithologi- 
ques  en  Suisse  : 

«  La  Suisse,  si  célèbre  par  la  variété  et  la  beauté  de  ses  si- 
tes, qui  offrent,  sur  un  espace  restreint  les  aspects  les  plus  di- 
vers, ne  pouvait  manquer  d'attirer  les  étrangers  qui  viennent 
en  foule  chaque  année  pour  l'admirer.  Cependant,  il  est  une 
classe  de  voyageurs  qui  semblent  la  laisser  un  peu  de  cùlé. 
C'est  ainsi  que  les  naturalistes,  à  l'exception  des  géologues  et 
des  botanistes,  paraissent  redouter  de  s'y  fixer,  au  moins  assez 
longtemps,  pour  y  faire  des  explorations  et  enrichir  la  science 
de  leurs  observations. 

«  Le  Valais,  bien  connu  par  la  richesse  de  sa  flore,  ne  peut 
manquer  d'offrir  aux  ornithologistes  une  foule  d'espèces  rares 
et  un  vaste  champ  d'explorations  intéressantes.  Malheureuse- 
ment, cette  contrée,  ajoute  l'auteur  de  l'article,  est  complète- 
ment fermée  pour  la  science.  Les  lois  établies  dans  le  but  loua- 
ble de  la  conservation  du  gibier  y  sont  très  sévères,  et  mal 
avisé  serait  un  ornithologiste  qui  demanderait  en  temps  pro- 
hibé une  autorisation  spéciale  pour  continuer  ses  études.  Pour 
lui,  la  loi  sera  inexorable,  et  on  ne  lui  permettra  pas  même, 
après  l'ouverture  de  la  chasse,  de  rechercher  les  petits  oiseaux 
que  l'on  conserve  précieusement  dans  l'intérêt  de  l'agricul- 
ture. » 

Il  est  cependant  incontestable  que  la  Suisse  offre,  et  le  Va- 
lais à  son  exemple,  une  grande  hospitalité  à  tous  les  hommes, 
et  de  préférence  aux  savants,  et  que  les  naturalistes  sont  bien 


—    19    — 

reçus  dans  tous  les  cantons  où  la  science  est  en  honneur  et 
qu'ils  reçoivent  des  autorités  l'appui  qui  leur  est  nécessaire 
dans  le  but  de  poursuivre  leurs  recherches. 

Tous  les  ornithologistes  n'ont  qu'à  se  féliciter  de  la  bien- 
veillance des  autorités  cantonales,   qui  ont  toujours  accordé 
une  grande  protection  et  une  large  permission  à  ceux  qui  la 
demandaient  dans  un  but  scientifique;   mais  le  Valais,  aussi 
bien  que  les  autres  cantons,  ont  su  faire  respecter  les  lois  pour 
préserver  les  oiseaux  contre  le  naturaliste  et  le  braconnier 
ignorant  et  destructeur.  Et  quel  est  l'homme,  quel  est  le  natu- 
raliste ami  des  fleurs  et  des  couleurs,  qui  ne  s'intéresserait  pas 
à  ces  habitants  des  airs?  Les  plantes  sont  ensevelies  pendant 
longtemps  sous  une  couverture  de  neige  et  n'ont  ainsi  que 
quelques  mois  pour  parcourir  les  phases  de  leur  évolution  an- 
nuelle. C'est  le  moment  où  nous  allons  les  surprendre  dans 
leur  élégante  toilette.  Los  oiseaux,  par  contre,   ne  nous  quit- 
tent jamais  et  nous  ofl'rent  une  variété  de  couleurs  qui  l'em- 
porte sur  celle  des  plantes  alpines  les  plus  recherchées.  Il  est 
donc  bien  juste  qu'on  prenne  leur  défense  et  que  la  Confédé- 
ration même  ait  établi  des  lois  pour  les  préserver  contre  les 
destructeurs.  Il  est  regrettable  que  l'auteur  de  l'article  inti- 
tulé :   Excursions   ornithologiques   en   Suisse   n'ait   donné 
qu'un  catalogue  tout  à  fait  incomplet  des  oiseaux  qui  habitent 
les  cantons  de  Fribourg,  Unterwald  et  Valais;   mais  on  com- 
prend facilement  cette  lacune,  puisqu'il  n'a  pu  séjourner  que 
quelque  temps  dans  ces  cantons  et  sans   permis  de  chasse. 
C'est  donc  dans  le  but  de  la  combler  que  je  prends  la  liberté 
de  dresser  le  catalogue  des  oiseaux  du  Valais,  dont  le  nombre 
s'élève  au  moins  à  150,  à  l'exception  de  ceux  qui  ne  quittent 
presque  jamais  le  lac  et  qui,   d'après  M.   Revon,   naturaliste 
genevois,   ne  comptent  pas  moins  de  liO  espèces  qui  seront 
l'objet  d'un  travail  postérieur,  tandis  que  l'auteur  n'en  énu- 
mère  que  108  en  tout.  Je  suivrai  l'ordre  de  classification  de 
l'auteur  et  je  ferai  précéder  d'un  astérisque  les  noms  des  espè- 
ces omises. 


20    — 


Oiseaux  du  Valais. 


Gypaète  barbu  (Gypaètes  barhatus). 

Cet  oiseau  se  trouve  encore  sur  les  montagnes  du  Haut-Valais, 
mais  il  parait  devenir  de  jour  en  jour  plus  rare.  On  lit  dans 
Les  Alpes  qu'un  chasseur  abattit,  il  y  a  peu  de  temps,  et  as- 
somma à  coups  de  crosse  un  Gypaète  magnifique,  mesurant 
plus  de  12  pieds  d'envergure.  Il  reçut  du  Gouvernement  une 
prime  de  36  francs. 

Aigle  royal  (Aquila  fulva). 

Très  commun  aux  environs  de  FuUy  et  de  Nendaz.  J'ai  reçu 
plusieurs  exemplaires  provenant  de  ces  deux  localités.  D'après 
Moquin-Tandon,  deux  petites  filles  du  voisinage  d'Alesse  (Va- 
lais), l'une  âgée  de  cinq  ans,  l'autre  de  trois,  jouaient  ensem- 
ble, lorsqu'un  aigle  de  taille  médiocre  se  précipita  sur  la  pre- 
mière, et  malgré  les  cris  de  sa  compagne,  malgré  l'arrivée  de 
quelques  paysans,  l'enleva  dans  les  airs. 

Après  d'activés  recherches  sur  les  rochers  des  environs,  re- 
cherches qui  n'eurent  d'autre  résultat  que  la  découverte  d'un 
soulier,  d'un  bas  de  l'enfant  et  de  l'aire  de  l'aigle,  au  milieu  de 
laquelle  étaient  seulement  deux  petits  environnés  d'un  amas 
énorme  d'ossements  de  chèvres  et  d'agneaux,  un  berger  ren- 
contra enfin,  près  de  deux  mois  après  l'événement,  le  cadavre 
de  l'enfant  gisant  sur  un  rocher,  à  moitié  nu,  déchiré,  meurtri 
et  desséché.  Ce  rocher  était  à  une  demi-lieue  de  l'endroit  où 
l'enlèvement  avait  eu  lieu. 

Circaète  Jean-le-Blanc  (Circœtus  gallicus). 

On  le  dit  rare  dans  nos  contrées;  cependant  un  bel  exem- 
plaire de  cette  espèce,  tué  dans  les  environs  de  S*-Maurice, 
m'a  été  apporté  dernièrement,  i 

Buse  commune  (Buteo  vulgaris). 


01      

*Bondrée  apivore  (Pernis  apivorus). 

Un  exemplaire  de  cette  espèce  a  été  tué  dernièrement  au 
Bois  noir,  près  de  S'^-Maurice. 
Milan  royal  (Milvus  regalis). 
Commun  dans  les  environs  d'Evionnaz. 
Milan  noir  (Milvus  ater). 
Faucon  pèlerin  (Falco  peregrinusV 
Faucon  cresserelle  (Tinnunculus  aiaudaricus). 
Autour  ordinaire  (Astur  palumisarius). 
Epervier  ordinaire  (Accipiter  nisus). 

*  Epervier  majeur  (Accipiter  major). 

L'habitat  du  grand  epervier,  ditDegland,  n'est  pas  bien  dé- 
terminé. Cet  oiseau  n'a  été  rencontré  jusqu'ici  qu'en  Suisse  et 
en  France.  Cependant,  malgré  le  doute  des  ornithologistes, 
plusieurs  exemplaires  provenant  du  Valais  m'ont  été  remis. 

Effraye  commune  (Strix  flammea). 

Hulotte  chat-huant  (Syrnium  aluco). 

Chevêche  commune  (Noctua  minor). 
"Nyctale  de  Teng-malm  (Nyctale  Tengmalmi). 

*  Surnie  chevêchette  (Strix  pygmea). 
Grand-Duc  (Bubo  maximus). 
Hibou  moyen  Duc  (Otus  vulgaris). 
Scops  (Scops  Aldrovandi). 
Engoulevent  (Caprimulgus  europœus). 
Martinet  alpin  (Cypselus  melba). 

Connu  au  bourg  de  Louèche,  où  il  niche  sur  l'église.  Ce  qu'il  y 
a  de  singulier,  c'est  que  cet  oiseau  ne  se  trouve  déjà  plus  à  Sion, 
ni  dans  le  Bas- Valais,  où  il  est  remplacé  par  le 

Martinet  noir  (Cypselus  murarius). 

Hirondelle  de  cheminée  (Hirundo  rustica). 

Hirondelle  de  fenêtre  (Hirundo  urbica). 

Hirondelle  de  rocher  (Hirundo  rupestris). 

Très  commune  le  long  des  rochers  de  S*-Maurice,  où  elle  ni- 
che la  plupart  du  temps  dans  des  endroits  inaccessibles. 

Martin  pêcheur  (Alcedo  hispida). 
"Guêpier  (Merops  apiaster). 


22    — 


'Loriot  (Oriolus  galbula). 
Corbeau  ordinaire  (Corvus  corax). 
»       corneille    (       »      coronae). 
»       mantelé     (       »     cornix). 
»       freux         (       »      frugilegus). 
»       choucas     (       »      monedula). 
*Chocard  des  Alpes  (Pyrrhocorax  alpinus). 
Grave  ordinaire  (Coracia  gracula). 
Casse-noix  ordinaire  (Nucifraga  caryocatactes). 
Pic  ordinaire  (Pica  caudata). 
Coucou  g-ris  (Cuculus  canorus). 
Geai  ordinaire  (Garrulus  glandarius). 
Dryopée  noir  (Dryopejus  martius). 
Pic  épeiche  (Picus  major). 
»   épeichette  (Piculus  horlorum). 
»    cendré  (Gecinus  canus). 
»   vert      (       »       viridis). 
Picoïde  tridactyle  (Picoïdes  tridactylis). 
Torcol  vulgaire  (Yunx  torquilla). 
Sitelle  torchepot  (Sitta  cœsia). 
Grimpereau  (Gerthia  familiaris). 

»         brachydactyle   (       »       brachydactyla). 
Tichodrome  échelette  (Tichodroma  muraria). 
On  l'observe  souvent  en  hiver  contre  les  murs  du  clocher  de 
l'église  de  l'Abbaye  de  St-Maurice.  Vers  le  mois  d'avril  il  rega- 
gne les  hauteurs. 
Huppe  vulgaire  (Upupa  epops). 
Gobe-mouche  gris        (Muscicapa  griseola). 
»  noir        (         »         atricapilla). 

»  à  collier  (        »        collaris). 

Pie-grièche  grise         (Lanius  excubitor). 
»  écorcheur  (      »      collurio). 

»  rousse      (      »       rufus). 

Etourneau  vulgaire  (Sturnus  vulgaris). 
Moineau  domestique  (Passer  dornesticus). 
»        friquet         (      »      mon  ta  nus). 


Bouvreuil  vulgaire  (Pyrrluila  vulgaris) 

*  »  ponceau  (       »         coccinea). 
Bec-croisé  ordinaire  (Loxias  curvirostra). 
G-ros-bec  vulgaire  (Coccothraustes  vulgaris). 

'Verdier  ordinaire  (Fringilla  chloris). 

*  Pinson  des  Ardennes     (       »         montirringilla). 

»       ordinaire  (       »        Ccclebs). 

Un  nul  très  curieux  de  cette  espèce  a  été  trouvé  dans  le  jar- 
din de  l'Abbaye  de  S'-Maurice.  En  l'examinant  avec  un  peu 
d'attention,  il  ne  fut  pas  difficile  de  s'apercevoir  que,  sur  un 
nid  servant  de  base  et  fait  avec  soin,  se  trouvait  un  second  nid 
fixé  sur  le  premier,  de  manière  qu'il  n'était  possible  de  les 
séparer  qu'en  exerçant  une  légère  traction.  Mais  ce  qu'il  y 
avait  de  plus  extraordinaire  dans  ce  cas,  c'est  que  les  deux 
nids  contenaient  des  œufs,  et  que  ceux  du  premier  n'avaient 
pas  été  couvés. 

Niverolle  des  neiges  (Fringilla  nivalis). 

Chardonneret  élégant  (Carduelis'elegans). 

Tarin  ordinaire  (Fringilla  spinus). 

*  Serin  méridional  (Serinus  meridionalis). 
*Venturon  alpin  (Citrinella  alpina). 
'Linotte  vulgaire  (Gannabina  linota). 

Proyer  d'Europe     (Emberiza  miliaria) 
Bruant  jaune  (        »        citrinella). 

»       hortolan      (        »         hortulana). 

"       schœnicole  (        »        schœniculus). 
Alouette  des  champs  (Alauda  arvensis). 
»         lulu  (     »        arborea). 

*  »        huppée  (     »        cristata). 
Pipi  spioncelle  (Anthus  aquaticus). 

*  »     des  prés     (      »       pratensis). 
Bergeronnette  printannière  (Motacilla  flava). 

»  grise  (        »        alba). 

»  boarule         (        »        sulphurea). 

Rossignol  ordinaire  (Pliilomela  luscinia). 
Commun  le  long  des  montagnes  des  environs  de  S'^-Maurice  et 
sur  les  bords  du  Rhône. 


—    24 


'Rossignol  progné  (Philomela  major). 
Rouge-g-orge  familier  (Rubecula  familiaris). 
Rouge-queue  de  murailles  (Ruticilla  phaenicura) 

»  tithys  (Sylvia  tithys). 

*Rubiette  de  Caire  (Ruticilla  Cairii). 
Merle  draine         (Turdus  viscivorus). 
»       noir  (      »       merula). 

»       à  plastron  (      »       torquatus). 

*  ï       grive  (      »       musicus). 

*  »       de  roche     (      »      saxatilis). 
»       bleu  (      »       cyaneus). 

Cincle  plongeur  (Ginclus  meridionalis). 
Traquet  motteux  (Saxicola  OEnanthe). 
Tarier  ordinaire  (Pratincola  rubetra). 
»      pâtre        (        »  rubicola). 

Fauvette  des  jardins  (Sylvia  hortensis). 

»        à  tête  noire  (     »      atrica pilla). 
Bec-fin  grisette  (Curruca  cinerea). 
Pouillot  siffleur  (Phylloscopus  sibilatrix). 
»       fitis       (  »  trochilus). 

»       veloce   (  »  rufus). 

'Rousserole  turdoïde  (Sylvia  turdoides). 

»         effarvate  (      »      arundinacea). 
Accenteur  alpin        (Accentor  alpinus). 

»         chanteur  (       »        modula  ris). 
Troglodyte  mignon  (Troi^lodytes  parvulus). 
Roitelet  huppé  (^Regulus  cristalus). 

»       triple-bandeau   (       »       ignicapillus). 
Mésange  noire  (Parus  aler). 

»        charbonnière  (     »      major). 
»       bleue  (     »      cœruleus). 

»       huppée  (     »      cristalus). 

Nonnette  vulgaire         (     »      silicarius). 
>'       des  marais     (     »      alpestris). 
Orite  à  longue  queue    (     »      longicaudus). 
Pigeon  ramier  (Palumbus  torquatus). 


—    35    — 

*Pigeon  colombin  (Palunibus  renas). 
"Tourterelle  vulgaire  (Turtur  auritus). 
Tétras  lyre         (Tétras  tetrix). 

»       urogalle  (      »      urogallus). 
Gelinotte  des  bois  (Bonasa  sylvestris). 
Lagopède  muet  (Lagopus  mutus). 
Perdrix  bartavelle  (Caccabis  grtecaV 

»      rouge         (       »        rufa). 
Caille  commune  (Coturnix  major). 
'Bécasse  ordinaire  (Scolopax  rusticola). 
"^dicnème  criard  (J^dicnemus  crepitaus). 
Héron  cendré      (Ârdea  cinerea). 
»      blongios  (     »      minuta). 
'Butor  étoile        (      »      stellaris). 

*  Bihoreau  d'Europe  (Nycticorax  euro[)ceus). 
'Pluvier  doré  (Pluvialisapricarius). 

*  Vanneau  suisse  (Vanellus  helveticus). 
"Pluvier  gravelot  (Gharadius  hiaticula). 
'  Vanneau  huppé  (Vanellus  cristatus). 

Bécassine  ordinaire  (Gallinago  major). 

Crexdes  prés  (Grex  pratensis). 

Gallinule  ordinaire  (Gallinula  chloropus). 

Râle  d'eau  (Ralus  aquaticus). 

Canard  sauvage  (Anas  boschas). 
»       milouin  (    »     fera). 

Foulque  noire  (  Fulica  atra). 

Grèbe  castagneux  (Podiceps  miner). 

Plongeon  lumme  (Golymbus  arcticus). 

Deux  beaux  exemplaires  ont  été  capturés,  l'un  près  du 
Bouveret,  l'autre  à  Trois-Torrents.  Toutes  les  espèces  et  varié- 
tés mentionnées  ci-dessus  et  celles  du  lac  se  trouvent  dans  le 
musée  de  l'Abbaye  de  St-Maurice,  où  on  peut  les  voir. 

Gliaiioine  P.  Besse,  professeur. 


26 


Marbres  antiques  de  Saillon. 


Dernièrement  se  sont  réunis  au  Grand-Hôtel  de  Saxon-ies- 
Bains  MM.  les  actionnaires  de  la  Société  anonyme  des  Car- 
rières de  marbres  antiques  de  Saillon.  Cette  société  était 
présidée  par  M.  Joseph  Barman,  docteur  en  droit,  ancien  mi- 
nistre de  Suisse  à  Paris;  elle  a  pour  directeur  M.  Otto  Ossent, 
ingénieur  technique,  et  pour  directeur  commercial,  M.  Emile 
Krug,  résidant  à  Saxon.  Ses  banquiers  sont:  à  Bàle,  MM.  Veil- 
lard  et  C®,  d'Aigle;  à  Saxon,  M.  Joseph  Fama. 

Dès  les  cinq  heures,  le  5  juillet,  MM.  les  actionnaires,  au 
nombre  de  20  environ,  se  sont  rendus  en  voiture  aux  Carriè- 
res, en  traversant  le  Rhône  sur  le  pont  dit  «  de  Saillon.  »  Celte 
distance  est  franchie  en  moins  de  demi-heure.  Quand  je  dis 
carrières,  je  veux  parler  de  l'usine  établie  récemment  au  pied 
de  la  montagne,  dans  un  bas-fond  marécageux  et  tète  de  ligne 
du  càble-chemin  de  fer  aboutissant  aux  Carrières.  Elles  sont 
situées  à  930  mètres  d'altitude  et  460  mètres  au-dessus  de  la 
plaine  du  Rhône.  Ce  n'est  guère  que  depuis  le  mois  de  mars 
que  l'usine  fonctionne.  Pour  l'isoler  des  eaux  stagnantes,  on  a 
dû  considérablement  exhausser  le  sol  ;  elle  est  néanmoins  soli- 
dement construite.  On  y  remarque  quatre  scieries  à  cadre, 
deux  refendeuses,  deux  polisseuses,  un  tour  de  forte  dimension, 
le  tout  mis  niécaniquementen  mouvement  par  un  arbre-essieu, 
longeant  l'usine  de  part  en  part  avec  transmissions  nécessaires, 
par  le  moyen  d'une  machine  à  vapeur  très  perfectionnée,  de  la 
force  de  vingt-cinq  chevaux,  et  par  une  turbine,  mise  en  mou- 
vement par  les  eaux  intermittentes  de  la  Sarvaz,  nom  d'une 
source  merveilleuse  sortant  à  gros  bouillons  du  pied  de  la 
montagne,  à  200  mètres  environ  en  amont  et  vis-à-vis  de  l'u- 


—    27    — 

sine  ;  les  eaux  de  celle  source,  captées  à  grands  frais,  Cornient 
une  chule  artificielle  de  5  mètres,  donnant  1000  litres  par  se- 
conde, et  pouvant  produire  la  force  de  50  chevaux. 

Ces  deux  moteurs  sont  placés  aux  deux  extrémités  de  l'u- 
sine et  se  suppléeront  mutuellement,  selon  les  circonstances  et 
les  nécessités  du  moment,  puisque,  comme  nous  l'avons  dit,  la 
Sarvaz  est  intermittente. 

On  sait  que  les  difficultés  multiples,  réputées  insurmonta- 
bles, que  présentait  la  descente  des  blocs,  ont  été  longtemps 
un  des  principaux  obstacles  à  l'exploitation  régulière  des  car- 
rières de  marbre  de  Saillon  par  leurs  anciens  propriétaires; 
mais  ces  difficultés  sont  aujourd'hui  vaincues,  grâce  à  rintelli- 
gence,  au  savoir  et  à  la  hardiesse  audacieuse,  on  peut  bien  le 
dire,  de  M.  Otto  Ossenl,  ingénieur  delà  compagnie.  Un  chemin 
de  fer  de  1000  mètres  de  longueur,  de  80  centimètres  de  lar- 
geur, dont  les  pentes  varient  de  32  à  80  %,  à  voie  unique, 
avec  croisement  au  milieu,  permet  de  descendre  en  moins 
d'une  heure  de  temps  des  blocs  de  8  à  10,000  kil.  ;  la  résis- 
tance absolue  du  cable  en  fil  d'acier  étant  de  plus  de  50  tonnes 
et  permettant  aux  wagons  chargés  de  remonter  les  wagons 
vides. 

Spectacle  merveilleux!  Si  le  moindre  dérangement  survient 
pendant  la  marche  d'un  convoi,  il  est  arrêté  instantanément 
par  le  moyen  de  freins  puissants  et  reste  conjme  suspendu 
dans  l'espace. 

Une  autre  difficulté,  d'un  caractère  encore  plus  dangereux, 
c'est  le  mode  actuel  de  transport  de  blocs  aussi  considérables 
depuis  l'usine  à  la  gare  de  Saxon,  éloignée  de  3/4  de  lieue;  à 
moitié  distance  entre  ces  deux  points,  on  franchit  le  Rhône  sur 
un  vieux  pont  en  bois,  établi  sur  pilotis,  et  dont  les  plateaux 
vacillent  un  à  un  sous  les  pieds  des  chevaux.  C'est  un  vrai 
miracle  qu'il  ne  se  soit  encore  produit  aucun  accident.  Pour 
les  prévenir,  l'assemblée  générale  de  MM.  les  actionnaires  a 
voté,  sur  la  proposition  de  la  direction,  le  5  juillet,  une  somme 
de  i200,000  fr.,  à  l'unanimité,  m'a-t-on  dit,  pour  construire  un 


—    28    — 

chemin  de  fer  avec  pont  sur  le  fleuve,  destiné  exclusivement 
aux  divers  services  des  carrières.  C'est  faire  grandement  les 
choses!  Honneur  et  succès  aux  bailleurs  de  fonds. 

Le  nombre  des  ouvriers  employés  à  la  carrière  varie  de  40 
à  50,  ceux  de  l'usine  de  20  à  !2o. 

Sous  le  rapport  géologique,  le  gisement  des  marbres  divers 
de  Saillon  est  une  curiosité  géologique  des  plus  remarquables. 
Pour  l'architecture  profane,  mais  surtout  pour  l'architecture 
religieuse,  les  marbres  de  Saillon  sont  une  découverte  pré- 
cieuse et  une  ressource  de  la  plus  haute  importance,  car,  grâce 
à  elle,  "on  peut,  sans  crainte  de  se  tromper,  affirmer  que  pas 
une  cathédrale,  pas  un  seul  palais,  voire  même  pas  une  seule 
église  de  village,  ne  s'élèvera  désormais  sans  recourir  à  ce  tré- 
sor caché  par  le  Créateur  dans  les  entrailles  de  la  montagne  de 
Saillon.  Ce  sera  surtout  la  Suisse  qui  bénéficiera  la  première 
de  cette  riche  trouvaille  :  on  reproche  volontiers  aux  Suisses 
de  bâtir  leurs  demeures  avec  trop  de  luxe,  de  consacrer  de 
trop  fortes  sommes  à  élever  leurs  monuments  publics,  et  au 
clergé  et  à  nos  braves  et  religieuses  populations  d'orner  trop 
somptueusement  leurs  églises  et  leurs  temples.  Que  dira-t-on 
lorsqu'on  verra  à  l'avenir  dans  nos  nouvelles  églises  des  autels 
gothiques  en  cipolin,  des  colonnades  torses  en  turquin,  des  ta- 
bles de  communion  à  jour  en  vert  de  Saillon  resplendir  dans 
tout  leur  éclat.  Quelle  admiration  encore  quand,  pour  honorer 
la  mémoire  de  nos  grands  hommes  ou  les  vertus  modestes  de 
nos  parents  et  amis,  nos  cimetières  se  couvriront  de  mar- 
bres valaisans  rivalisant,  surpassant  même  en  monuments 
funèbres  les  cimetières  les  plus  richement  dotés?  Car  c'est 
là  le  côté  distinctif  des  marbres  antiques  de  Saillon,  que 
leur  beauté,  leur  variété,  leur  finesse  et  leur  ténacité  sont 
un  vrai  trésor  pour  l'art  décoratif.  Pour  moi  qui  ai  eu 
l'inappréciable  bonheur  de  visiter  Rome  et  d'en  admirer  avec 
plaisir  les  richesses  artistiques,  je  n'ai  vu  que  dans  la  basilique 
de  Saint-Pierre  et  Saint-Paul,  hors  des  murs,  des  marbres  qui 
puissent  être  comparés  avec  les  merveilles  marmoréennes  de 
Saillon.  Qu'on  en  juge  plutôt  par  la  nomenclature  qui  en  a  été 


-    29    - 

faite  dans  le  rapport  officiel  de  la  commission  chargée  de  l'exa- 
men des  marbres  de  Saillon,  lors  de  l'exposilion  universelle  de 
Paris  en  1878,  commission  présidée  par  M.  F.  Flamant,  de  la 
6e  section,  et  par  le  célèbre  feu  M.  E.  Viollet-le-Duc,  président 
de  la  Société  des  architectes.  Voici  un  extrait  de  ce  rapport. 

Première  couche  :    Vert  moderne. 

Ce  banc,  très  compact,  d'une  teinte  très  régulière,  a  jusqu'à 
2  m.  SO  d'épaisseui'  ;  la  dimension  des  blocs  n'est  limitée  que 
par  les  moyens  de  transport. 

Deuxième  couche  :  Cipolin  grand  antique. 

Au-dessus  du  banc  vert  moderne,  et  sans  intermédiaire,  se 
trouve  le  cipolin  grand  antique,  épaisseur  de  i  mètre  environ. 
Ce  banc,  dont  le  fond  est  blanc  ou  ivoire  clair,  avec  des  veines 
gris-bleu  foncé,  vertes  et  violettes,  de  coloration  très  vive,  sur- 
passe de  beaucoup  en  beauté  tous  les  cipolins  de  l'antiquité. 
Marbre  plus  riche  n'existe  pas  ;  à  grain  très  fin,  il  est  suscep- 
tible d'un  très  beau  poli.  En  longueur  et  en  largeur  les  dimen- 
sions ne  sont  pas  limitées. 

Troisième  couche  :  Cipolin  ruhané. 

Ce  cipolin  forme  le  troisième  banc  des  marbres  reconnus 
utiles  jusqu'à  ce  jour,  d'une  épaisseur  moyenne  de  1  m.  30.  Il 
se  distingue  du  précédent  par  un  coloris  plus  sévère,  fond 
jaune  ivoire,  avec  veines  d'un  gris  violet  et  vert  foncé;  taillé 
en  colonnes,  il  est  d'un  efTet  des  plus  somptueux. 

Quatrième  couche  :  Portor  suisse  ou  Turquin  de  Saillon. 

Marbre  gris-clair  et  foncé.  Ces  bancs  qui  se  suivent  sans 
intermédiaire  sont  composés  d'un  marbre  gris,  de  nuances  dif- 
férentes, uni  ou  veiné  de  blanc  ou  de  jaune;  ils  forment  un 
banc  de  trois  mètres  d'épaisseur  très  homogène,  compacte  et 
susceptible  d'un  très  beau  poli,  qualité  commune  du  reste  à 
tous  les  marbres  de  Saillon. 

Première  observation.  —  Il  est  à  remarquer  qu'entre  les 
bancs  de  la  deuxième  et  de  la  troisième  couche  (cipolin  grand 


antique  et  cipoliti  rubanné)  il  y  a  une  couche  d'un  marbre 
noir  très  dense,  et  ensuite  d'un  marbre  gris-jaunâtre,  peu  com- 
pact, dont  l'épaisseur  totale  est  d'environ  3  m.  Yu  leur  état 
fissuré,  ils  n'ont  pu  être  utilisés. 

Deuxième  observation.  —  Au-dessus  du  cipolin  rubanné, 
il  existe  une  couche  d'épaisseur  variable  d'un  marbre  blanc  à 
grain  très  fin,  très  dense,  très  laiteux  et  très  homogène;  mais, 
malheureusement  très  fissuré  aussi.  11  est  plus  pur  que  le  sta- 
tuaire de  Carrare;  comme  il  est  d'une  extrême  finesse,  on  es- 
père l'utiliser  comme  pierre  lithographique.  Cette  couche  me- 
sure 1  m.  60. 

Troisième  observation.  —  Une  autre  couche  intermédiaire 
forme  le  jaune,  veiné  de  1  m,  80  d'épaisseur.  C'est  un  marbre 
à  fond  jaunâtre,  veiné  d'un  gris  violet,  d'un  très  beau  dessin, 
mais  également  fissuré  et  ne  produisant  pas  des  blocs  d'assez 
forte  dimension  pour  pouvoir  être  mis  à  profit.  11  forme  la 
transition  entre  les  bancs  inférieurs  et  les  couches  de  marbres 
gris  du  gisement  supérieur. 

Par  cet  exposé  succinct,  le  lecteur  se  fera  facilement  une  idée 
de  l'importance  et  de  l'avenir  prospère  de  la  nouvelle  indus- 
trie qui  vient  de  surgir  en  Valais,  ayant  pour  protecteurs  et 
pour  appuis  des  hommes  courageux,  rompus  aux  affaires  et 
décidés  aux  plus  grands  sacrifices  pour  la  mener  à  bien.  Quand 
on  a  déjà  exposé  un  demi-million  pour  les  premières  étu- 
des et  l'outillage  rigoureusement  nécessaire  et  qu'on  peut 
compter  sur  la  réserve,  on  ne  peut  qu'admirer  ces  hommes  de 
dévouement  et  faire  des  vœux  pour  que  leur  œuvre  soit  cou- 
ronnée d'un  plein  succès.  Espérons  que  l'immense  paroi  de 
rochers  abrupts  qui  domine  au  couchant  la  vieille  tour  de 
Saillon  et  qui  contient  dans  ses  flancs  tant  de  richesses  et  d'es. 
pérances,  ne  disparaîtra  pas  comme  tant  d'autres  filons  du  Va- 
lais, dont  les  bouleversements  géologiques  font  le  désespoir  des 
minéralogistes. 

Nos  vœux  les  plus  sincères  pour  qu'il  n'en  soit  pas  ainsi  des 
carrières  de  Saillon  et  qu'elles  soient  inépuisables,  comme  le 


—    31     - 

courage  qui  les  exploite,  comme  la  fortune  qui  les  protège,  les 
talents  qui  les  dirigent,  et  la  charité  qui  les  inspire  et  les  fera 
bénir.  Le  signataire  de  ces  lignes  est  heureux  de  faire  connaî- 
tre publiquement  le  magnifique  don  qu'il  a  reçu  dernièrement 
de  la  1  Société  des  marbres  antiques  de  Saillon,  »  consistant  en 
une  croix  monumentale  de  2  m.  i^5  de  haut,  en  cipolin  ru- 
banné.^  et  de  15  cm.  de  diamètre,  forme  cylindrique,  supportant 
un  Christ  de  deux  tiers  de  grandeur  naturelle,  placés  aujour- 
d'hui l'un  et  l'autre  sur  le  maître-autel  de  l'église  du  B.  Nicolas 
de  Flue,  d'Aigle,  dont  ils  sont  le  plus  bel  ornement.  Que  MM.  les 
actionnaires,  les  membres  de  l'adminislralion  et  en  pai-liculier 
les  deux  membres  de  la  direction,  MM.  Ossent  et  Krua;,  recoi- 
vent  l'assurance  des  sentiments  religieusement  reconnaissants 
pour  l'accueil  si  gracieusement  empressé  fait  à  sa  supplique  en 
laveur  de  l'église  dédiée  à  Aigle  à  l'illustre  pacificateur  de  la 
patrie  suisse  il  y  a  400  ans,  dont  l'anniversaire  séculaire  va  se 
célébrer  prochainement  à  Fri bourg. 

Aigle,  le  16  juillet  1881. 

Leur  très  obligé  serviteur, 
Chanoine  Beck,  desservant. 


—    39    — 
Dianthiis  Wolîii  S.  Vetler. 

Iniuitlius  Armeria  x  superlms. 


Pendant  l'été  1879,  mon  fils,  C,  Vetter,  pasteur  à  Yvonand, 
m'apporta  une  plante  d'oeillet  qu'il  avait  trouvée  dans  les  clai- 
rières aux  environs  des  Croisettes,  au-dessus  de  Lausanne, 
qu'il  regardait  comme  un  hybride  de  Dianthus  superbus.  La 
seule  fleur  qui  se  trouvait  encore  sur  cette  plante  était  déjà 
trop  gâtée  pour  pouvoir  en  dire  quelque  chose:  c'est  pourquoi 
je  m'empressai  de  planter  la  précieuse  trouvaille  dans  mon  jar- 
din. L'année  suivante,  1880,  je  me  trouvais  en  voyage  pendant 
la  floraison  de  cet  œillet.  Cependant  un  échantillon,  séché  par 
ma  femme,  me  montra  clairement  que  c'était  bien  une  plante 
h\  bride  de  Dianthus  superbus.  Quant  à  l'autre  parent,  j'hési- 
tais encore;  mais  un  examen  fait  en  commun  avec  MM.  Bur- 
nat  et  Gremli  nous  donna  comme  résultat  que  ce  devait  être  le 
Dianthus  armeria.  D'ailleurs  dans  la  localité  des  Croisettes, 
on  ne  pourrait  guère  trouver  d'autres  Dianthus  que  D.  super- 
bus, qui  est  en  grande  quantité,  et  D.  Armeria.  Pendant  l'été 
1880,  la  plante  s'était  tellement  développée  dans  mon  jardin 
d'Aubonne,  que,  lors  de  mon  déménagement  à  Yvonand,  je 
pouvais  la  diviser  en  15  plantes.  C'est  de  ces  15  plantes  dis- 
posées en  bordure  que  proviennent  les  échantillons  distribués 
aujourd'hui.  Dès  le  printemps  de  cette  année,  la  bordure  pro- 
mettait une  floraison  extra-riche;  et  en  efTet,  au  commence- 
ment de  juillet,  elle  présentait,  sur  une  longueur  de  4  mètres 
environ,  et  d'un  mètre  de  largeur,  une  surface  demi-cylindri- 
que de  fleurs  splendides  qui  embaumaient  tout  le  jardin.  C'est 
sur  une  plante  vivante  de  cette  bordure  que  j'ai  fait  la  des- 
cription qui  suit.  Sans  doute,  il  se  peut  que  d'autres  hybrides 
de  ces  deux  mêmes  espèces  présentent  des  caractères  diffé- 


—    33    — 

rents;  cependant,  je  n'ai  pas  jugé  tout  à  fait  inutile  de  donner 
une  description  de  la  plante,  telle  qu'elle  a  été  découverte  par 
mon  fils. 

Diagnose  :   Souche  vivace,  assez  forte^  émettant  ordinai- 
rement une  tige  centrale  dressée  et  ramifiée  sur  toute  sa 
longueur^  et  en  outre  des  tiges  latérales  ascendantes,  ra- 
mifiées dans  leur  tiers  supérieur.  Hauteur  moyeyine  de  la 
'plante  :    60  à  80  centimètres.    Panicule  coryynhiforine, 
très  fournie.   Fleurs  solitaires  ou  gétninées  à  l'extrémité 
des  rameaux  sur  des  pédoncules  courts.   Ecailles  calyci- 
nales  ovales,  brusquement  atténuées  en  longue  arête  her- 
bacée qui  atteint  la  moitié  du  tube  calycinal.  Tube  calyci- 
nal  grêle,   cylindrique.,   finement  strié,    terminé  par  des 
dents  lancéolées  et  longuement  subulées.   Fleurs  d'abord 
rose-pâle.,  puis  de  plus  en  plus  rose  foncé,  très  odorantes, 
de  la  grandeur  de  celles  du  D.  Cfesius.  Pétales  non  conti- 
gus,  barbus  à  la  base  du  limde,   fendus  dans  leur  tiers  an- 
térieur en  lanières  linéaires,  entières  ou  bifides.  Anthères 
oblongues.    Capsules  grêles,  cylindriques,  s'ouvrant  ordi- 
nairement pendant  qu'elles  sont  encore  vertes,  renfermant 
j)eu  ou  point  de  graines  développées.  Feuilles  à  3,  à  5  ner. 
vures,  linéaires-lancéolées,  planes,  légèrement  sillonnées  à 
la  nervure  principale ,  longues  de  6  à  8  cent.,  et,  au  mi- 
lieu, larges  de  1  cent..,  rudes  sur  les  bords. 

On  a  signalé  d'autres  Dianthus  hybrides,  mais  celui-ci  n'a 
pas  encore  été  trouvé,  que  je  sache,  et  je  le  nomme,  en  l'hon- 
neur de  mon  cher  et  savant  ami,  président  de  notre  Société, 
M.  le  professeur  Wolf,  à  Sion  :  Dianthus  Wolfii. 

.1.  Vetter. 

Note  de  la  Rédaction  :  Il  a  été  constaté  plus  tard,  par  MM. 
Burnat,  Gremli  et  Vetter,  que  la  plante  ci-dessus  décrite  est  le 
Dianthus  Courtoisii  Rchb.,  c'est-à-dire  un  Dianthus^  barba- 
tus  X  superbus.  (Conf.  Rchb.  fl.  germ.  excurs.  p.  806). 


—    34 


Noies  sur  quelques  plantes  rares  du  Valais. 


Bràba  ynuralis  L.  que  MM.  Gaudin  et  Murith  indiquent  au 
pied  du  mont  d'Ottan  «  ad  clivum  arduum  vice  qua  pagulus 
seu  suburbium  la  Batiaz  intratur  impendentem ,  monti 
Ottan  et  colli  les  Marques  contiguuni  »  pourrait  y  avoir 
disparu  ou  être  l'objet  d'un  lapsus  calami^  comme  indication, 
car  les  docteurs  Dupin  et  Fauconnet,  de  Genève,  ont  décou- 
vert, il  y  a  plus  de  vingt  ans,  cette  plante  rare  pour  la  Suisse, 
près  du  village  du  Guercet,  où  elle  se  trouve  en  certaine  abon. 
dance.  Cette  année,  au  moment  où  elle  se  trouvait  en  pleine 
floraison  dans  cette  localité,  j'ai  été  à  plusieurs  reprises  la 
chercher  dans  la  localité  classique,  mais  en  vain.  Peut-être 
que  Gaudin  et  Murith  auraient  dû  dire  :  au  pied  du  mont  Che- 
min, au  lieu  du  mont  d'Ottan.  Du  reste,  Bàle  est  la  seule  autre 
localité  indiquée  en  Suisse  pour  cette  plante. 

Calepina  Corvini  Desv.,  indiquée  par  Murith  près  du  vil- 
lage de  Branson,  s'y  trouve  réellement  et  en  bonne  quantité. 
Je  doute  fort  qu'elle  se  trouve  à  Saint-Maurice.  Elle  est  moins 
erratique  qu'on  le  dit,  car  à  FuUy  elle  se  maintient  d'une  ma- 
nière constante  dans  une  prairie,  sous  le  village  de  la  Colom- 
bière.  Qu'elle  soit  plus  ou  moins  erratique  dans  les  champs  et 
vignes  de  Branson,  cela  se  comprend,  vu  que  nos  laboureurs 
arrachent  cette  plante  de  leurs  cultures  comme  toute  autre 
mauvaise  herbe.  Ailleurs,  en  Suisse,  elle  n'a  encore  été  trou- 
vée qu'à  la  Leopoldshohe,  près  de  Bàle. 

Trigonella  monspeliaca  L.,  indiquée  par  Murith  à  Fully, 
se  trouve  en  quantité  au  bord  de  la  route,  entre  le  pont  du 
Rhône  et  le  village  de  Branson.  On  la  rencontre  encore  çà  et  là 
vei's  le  village  de  la  Coloml)ière  et  près  de  Sion.  Plante  endé- 
mique pour  le  Valais. 


-    35    - 

Lathyrus  sphœricus  Retz.,  que  Lagger  indique  à  Branson, 
et  Gaudin  en  Valais,  n'est  pas  rare  sur  les  pelouses  incultes  et 
rocheuses  des  vignes  des  Folleterres,  entre  le  pont  du  Rhône  et 
le  village  de  Branson.  Je  l'y  ai  récoltée  cette  année  en  bonne 
quantité.  Nos  auteurs  ne  l'indiquent  ailleurs  en  Suisse  que 
près  de  Genève. 

Oalium  pedemontanum  Ail.,  que  Murith  et  Venetz  indi- 
quent au-dessus  du  village  de  Branson,  se  trouve  aussi  dans 
les  mêmes  localités  que  le  Lathyrus  sphœricus  et  le  Calepina 
Corvini  L.  Il  n'est  pas  commun  sous  la  Colombière.  Il  est  in- 
diqué aussi  au  Tessin. 

Poa  dura  Scop.  se  trouve  en  abondance  dans  plusieurs  lo- 
calités de  Fully  (Colombière,  Fory),  à  Leytron,  Saillon,  Rid- 
des,  Saint-Pierre,  Ardon,  Sion,  etc.  ;  mais  pas  ailleurs  en 
Suisse. 

Sisymhrium  pannonicum  Jacq.,  indiqué  à  Iserabloz,  se 
trouve  toujours  en  abondance  dans  cette  station;  je  l'ai  récolté 
cette  année  en  outre  sur  Mazembroz. 

Ranunculus  Rionii  Lagger.  Détruit  dans  la  localité  clas- 
sique près  de  Sion,  par  suite  du  dessèchement  de  l'étang  où  il 
végétait  luxurieusement,  se  trouve  en  masse  entre  le  village  du 
Guercet  et  celui  de  Charrat. 

Chanoine  E.  Favre,  secrétaire. 


-    36    — 
NOTICE  HISTORIQUE 

sur  les  petits  poissons  du  lac  du  Grand-SaM-Bernard. 


Quelle  est  l'origine  des  petits  poissons  du  lac  du  Grand-Saint- 
Bernard?  Voici  les  quelques  renseignements  que  je  puis  don- 
ner à  ce  sujet,  après  avoir  frappé  à  toutes  les  portes. 

En  premier  lieu,  me  dit  feu  le  chanoine  Dorsaz,  ancien  pro- 
cureur général  de  la  maison  du  Saint-Bernard,  on  y  a  apporté 
de  Martigny,  vers  l'année  1817,  un  mauvais  poisson  du  petit 
Hhàne,  meunier,  tanche  ou  carpe.  Cette  année-là  tout  alla  pour 
le  mieux,  mais  l'année  suivante  déjà  ce  poisson  avait  disparu. 
Comme  on  avait  pris  en  hiver  quelques  individus  congelés 
avec  la  glace,  et  qu'ils  avaient  repris  vie  au  dégel,  on  se  di- 
sait :  ce  poisson  réussira  sur  le  mont  Jou,  Mais  en  cela  on  s'é- 
tait trompé. 

En  1820,  on  en  apporta  du  lac  de  Champey  (meunier?).  Le 
succès  ne  fut  pas  meilleur. 

Enfin,  deux  ans  plus  tard,  donc  vers  182i!,  un  paysan  de  la 
vallée  d'Aoste  eut  la  bonne  idée  de  nous  en  apporter  d'un  lac 
qui  se  trouve  du  côté  du  Petit-Saint-Bernard.  Est-ce  sur  terri- 
toire savoisien  ou  aostain?  C'est  ce  que  j'ignore,  vu  que  je  n'ai 
pu  obtenir  ni  l'indication  du  lieu,  ni  le  nom  du  lac  d'où  ils 
provenaient.  Le  fait  est  qu'ils  étaient  gros  comme  de  petits 
lézards,  et  que  c'est  précisément  de  cette  dernière  espèce  que 
descend  le  poisson  que  nous  voyons  dans  le  lac  du  Grand- 
Saint-Bernard,  et  qui  est  excellent  à  manger. 

Quelques  années  plus  tard,  probablement  en  1827,  nous  y 
avons  apporté  quatre  truites  prises  dans  une  nasse  à  Ceresay, 
sous  le  village  de  Saint-Rémi  (Aoste).  On  en  a  revu  une  seule 
l'aunée  suivante,  près  de  l'issue  du  lac,  puis  elle  a  aussi  dis- 
paru. Comme  la  truite  aime  les  eaux  courantes,  il  est  probable 


—    37    — 

qu'elle  est  redescendue  par  le  couloir  pour  re2;<iij;ner  la  vallée. 
Je  crois  d'ailleurs  qu'il  est  inutile  de  tenter  de  mettre  une  au- 
tre espèce  de  petits  poissons  avec  de  la  truite,  parce  que  cqUc- 
ci  les  dévorerait  infailliblement. 

Enfin,  on  a  tenté  d'y  apporter  des  grenouilles  prises  au  pied 
nord  du  col,  mais  elles  n'y  ont  pas  frayé  et  l'on  n'y  a  jamais 
vu  de  têtards.  Un  an  ou  deux  plus  tard,  on  en  a  encore  re- 
marqué un  ou  deux  individus  isolés  dans  le  terrain  tourbeux 
au  nord  du  temple  de  Jupiter. 

Voilà  les  renseignements  sur  les  essais  faits  jusqu'ici.  Si  l'on 
voulait  en  venir  à  d'autres  tentatives,  il  faudrait  peut-être 
jeter  au  milieu  du  lac,  c'est-à-dire  là  où  il  est  le  plus  profond, 
les  débris  de  la  boucherie,  afin  de  nourrir  le  poisson  pendant 
l'hiver,  vu  que,  ce  qui  descend  de  l'abattoir,  ou  bien  n'arrive 
pas  au  lac,  ou  bien  s'arrête  à  l'entrée,  où  il  est  enveloppé  par 
la  glace  que  les  poissons  ne  peuvent  rompre. 

Je  serais  heureux  si  ces  quelques  renseignements  pouvaient 
engager  l'un  ou  l'autre  de  nos  savants  à  étudier  et  à  détermi- 
ner les  petits  poissons  du  Grand-Saint-Bernard. 

Chanoine  E.  Favre.  secrétaire. 


VINGT-DEUXIÈME  RÉUNION 


DE     LA 


SOCIETE  IIERITHIEPE  DE  BOTyiOllE 

DU  VALAIS 

Tenue  à  Brigue  le  l*'  aoùl  1882,  avec  excursions  daus  la  vallée  de  Binii. 


La  séance  est  ouverte  à  Ll  heures.  Etaient  présents  : 

MM.  WoLF,  F.-O.,  professeur,  à  Sion,  président. 

Favrat,  Louis,  professeur,  à  Lausanne,  vice-président. 
ScHNETZLER,  J.-B.,  professeur  de  botanique  à  l'Acadéniie  de 

Lausanne. 
Jaccard,  h.,  instituteur  à  Aigle. 

MOREL,  A.,  »  » 

Crochet,  D.,  pasteur,  à  Montpreveyres  (Vaud). 
DuFLON,  inspecteur  des  écoles,  à  Villeneuve. 
Pittier,  h.,  instituteur,  à  Château  d'OEx. 

Assistaient  en  outre  à  la  séance  : 

MM.  Favrat,  Aug.,      étudiant,  à  Lausanne. 
Favrat,  Victor,  »  » 

Rosset,  »         à  Bex. 

Vu  l'absence  du  titulaire,  M.  H.  Pittier  est  désigné  comme 
secrétaire. 


—     40     — 

M.  le  jirésident  souhaite  en  quelques  mots  la  bienvenue  aux 
membres  présents;  puis  il  est  procédé  à  la  lecture  des  procès- 
verbaux,  lesquels  sont  adoptés,  et  ensuite  à  la  présentation 
(les  comptes  qui  sont  immédiatement  acceptés,  avec  remercie- 
nients  au  caissier,  M.  Borel,  pharmacien  à  Bex. 
Recettes  :  fr.  368. 
Dépenses  :  fr.  iifîi  5(5  c. 

Il  reste  dû  par  le  caissier,  après  balance,  fr.  113  44  c. 
Vu  l'état  peu  florissant  des  finances  de  la  Société,  il  ne  sera 
pas  publié  de  bulletin  pendant  l'exercice  de  1882. 

M.  le  président  rappelle  la  perte  de  MM.  Schneider,  jihar- 
macien  à  Bàle,  et  de  la  Harpe,  médecin  à  Lausanne,  tous  deux 
enlevés  récemment  à  la  science  et  à  leurs  amis.  Il  propose 
comme  membres  actifs  : 

MM.  Marshall-Hall,  à  Veytaux.  présenté  par  le  Hév^'  Tasker. 
BmîNXEU,  inspecteur  forestier,  à  Brigue,  présenté   par  M. 

Wolf. 
Carthésy,  instituteur,  au  Sepey  (Vaud),  présenté  par  M. 
A.  Mermod. 

Ils  sont  proclamés  membres  de  la  Société. 

Le  Catalogue  de  la  Flore  vaudoise^  de  MM.  T.  Durand  ei 
H.  Pittier,  don  des  auteurs,  est  déposé  sur  le  bureau,  ainsi 
que  le  Guide  du  botaniste  et  du  touriste  dans  les  Alpes 
pennines,  de  M.  Venance  Payot.,  naturaliste  à  Chamounix, 
don  de  l'auteur. 

Il  est  donné  lecture  d'une  invitation  du  comité  d'organisa- 
tion de  l'Exposition  nationale  suisse  à  Zurich,  à  participer  à  la 
dite  Exposition.  Le  comité  ayant  déjà  pris  l'initiative  à  ce  su- 
jet et  décidé  d'exposer  les  publications  de  la  Société,  ainsi 
qu'une  série  des  plantes  les  plus  rares  du  Valais,  ses  décisions 
sont  ratifiées  à  l'unanimité,  et  chacun  des  membres  de  la  So- 
ciété est  sollicité  de  concourir  à  la  réussite  de  ce  projet. 

L'ordre  du  jour  appelle  ensuite  la  fixation  du  lieu  de  réu- 
nion pour  1883.  Chàteau-d'OEx  dans  le  Pays-d'Enhaut  vaudois 
est  désigné  sur  la  proposition  de  M.  //.  Pittier.  Le  soin  de 
déterminer  l'époque  de  cette  réunion  est  laissé  au  comité. 


—    41     — 

Les  questions  d'ordre  administratif  étant  épuisées,  il  est 
passé  aux  questions  scientifiques. 

Revenant  sur  la  question  du  Catalogue  de  la  Flore  va- 
laisanne,  M.  Pittier  énumère  les  motifs  qui  l'ont  engagé  à 
refuser  de  se  charger  de  la  préparation  de  ce  travail  aux  con- 
ditions imposées  par  le  comité.  Il  expose  ensuit<^  les  désavan- 
tages que  présente  le  mode  de  procéder  adopté  dans  la  der- 
nière session  pour  l'élaboration  de  ce  catalogue  (voir  aux  Acta 
de  J 881),  et  remet  en  question  le  projet  régional  qu'il  avait 
soumis  antérieureuienl.  Appuyée  par  MM.  Schnetzler  et  Fa- 
vrat,  la  proposition  de  M.  //.  Pittier  de  reprendre  l'étude  de 
la  dispersion  des  espèces  en  Valais  sur  des  bases  plus  en  har- 
monie avec  les  principes  de  la  géographie  botanique  est  mise 
aux  voix  et  adoptée.  L'étude  d'une  première  région  est  im- 
médiatement votée.  Cette  région  comprend  la  partie  du  Valais 
à  l'occident  d'une  ligne  allant  de  la  Dent  de  Mordes,  par  le 
mont  Brun,  au  coude  du  Rhône,  et  de  là  suivant  la  ligne  de 
séparation  des  bassins  hydrographiques  du  Trient  et  de  la 
Dranse  de  Martigny.  M.  //.  Jaccard  est  chargé  de  condenser 
les  matéi'iaux.  Ce  premier  travail  mettra  en  évidence  les  la- 
cunes qui  restent  à  combler  pour  arriver  à  une  connaissance 
quelque  peu  complète  de  la  llore  de  cette  partie  du  Valais  et 
permettra  aux  botanistes  qui  dirigeront  leurs  excursions  de  ce 
côté  de  concourir  à  ce  but. 

M.  le  président  communique  ensuite  un  excellent  travail 
de  MM.  Vetter  et  Barbey^  sur  une  Floride  adventive  du 
hassiyi  de  l'Orbe  et  sur  quelques  autres  plantes  intéressantes. 
M.  Favrat  à\i  i\Vi'\\ -à  reçu  de  ces  Messieurs  des  échantillons 
de  ce  qu'ils  considèrent  comme  étant  du  Rosa  pimpinellifo- 
lia  DC,  et  qui  lui  parait  être  une  forme  du  R.  alpina  X  ^P'^- 
nosissima.  Quant  au  Rosa  rnhella  Sm.,  ajoute  M.  Favrat, 
c'est  une  espèce  anglaise  (|ue  les  Anglais  eux-mêmes  connais- 
sent fort  peu.  Nombre  de  nos  botanistes  croient  l'avoir  récoltée 
en  Suisse,  mais  aucun  des  échantillons  examinés  par  lui  ne  lui 
ont  permis  de  conclure  à  l'existence  de  cette  plante  chez  nous. 
Toujours  ces  échantillons  proviennent  de  localités  où  le  R.  al- 


—     42     — 

pina  L.  et  le  R.  piynpinellifolia  DC.  croissent  mêlés  (sauf 
dans  la  localité  de  MM,  Vetter  et  Barbey),  et  ils  présentent  à 
tous  les  degrés  les  caractères  de  transition  de  l'une  de  ces 
deux  espèces  à  l'autre.  En  conséquence,  M.  Favrat  pense 
qu'il  faut  définitivement  abandonner  l'idée  de  l'existence  d'un 
Rosa  rubella  Sm.  en  Suisse  et  lapporter  au  Rosa  aljnna"^ 
spinosissima  toutes   les  indications  données  sous  son  nom. 

M.  H.  Jaccard  a  observé  à  Neuchàtel  la  plante  de  Chau- 
luont  et  la  croit  aussi  intermédiaire  entre  R.  alpina  et  R.  spi- 
nosissima. 

M.  Du/Ion  dit  avoir  récolté  à  la  George,  près  Roche,  le  R. 
ruhella  auct.  helv.  à  fleurs  roses. 

M.  Jaccard  donne  ensuite  une  description  ti'ès  intéressante 
de  la  colonisation  des  digues  du  Rhône  par  une  série  de  plan- 
tes jusqu'ici  étrangères  à  la  Suisse.  Il  mentionne  en  outre  la 
présence  de  plusieurs  autres  espèces  rares  dans  les  alluvions 
de  la  Gryonne.  Sur  la  demande  du  président,  M.  Jaccard 
promet  de  rédiger  sur  ce  sujet  une  note  pour  le  bulletin. 

M.  le  professeur  Wolf  annonce  qu'il  a  retrouvé  dans  la 
gorge  de  Gondo,  au  Simplon,  le  Galiian  pumilum.,  qui  y 
avait  été  signalé  autrefois,  et  qu'on  croyait  disparu.  M,  Wolf 
a  aussi  découvert  au-dessus  de  Nax  une  nouvelle  station  de 
Linnœa  borealis  L.,  qui  est  maintenant  reconnue  en  Valais 
aux  localités  suivantes  :  vallées  de  Saas  et  de  Saint-Nicolas, 
mais  surtout  celles  de  Tourtemagne  et  d'Anniviers;  sur  Nax, 
dans  la  vallée  d'Hérens;  dans  la  forêt  du  col  de  Téte-Noire,  et 
enfin  à  l'extrémité  occidentale  du  canton,  au  Creux-de-No- 
velle.  Cette  espèce  est  donc  assez  répandue  dans  le  Valais.  M. 
Wolf  ajoute  qu'il  a  trouvé  sur  le  chemin  de  Longe-borgne  à 
Nax  un  Hieracium,  qu'il  croit  intermédiaire  entre  H.  Pelete- 
rianum  et  //.  fiorentinu^n  AU.  Au  même  endroit  croit  le 
Potentilla  inclinata  Vill.  Il  rappelle  enfin  que  les  collines 
gypseuses  de  Nax  présentent  un  grand  intérêt  au  point  de  vue 
botanique, 

M.  Aug.  i^rtwrrtï^  signale  sa  trouvaille  du  Rubus  macroste- 
mon  Focke  sur  Chandolin  de  Savièze, 


—    43    — 

M.  le  docteur  Clirist  a  fait  parvenir  un  Catalogue  manus- 
crit des  papillons  du  Valais. 

La  liste  des  communications  étant  épuisée,  la  séance  est  le- 
vée à  1  heure.  Après  un  excellent  diner,  deux  voitures  empor- 
tent vers  le  Binnthal  ceux  qui  peuvent  prendre  part  à  l'ex- 
cursion projetée  dans  cette  vallée. 

Le  secrétaire  ad  hoc^     H.  Pittier. 

Pour  copie  conforme  : 
Le  secrétaire,     Chanoine  E.  Favre. 


—    44    — 


Herborisatiou  dans  la    vallée  de  Biun  (Haul-Valais) 

les  2  et  3    août  18S2,  sous  la  direction    de   M.    Favrat,   vice-président. 
(Notes  de  MM.Jaccarcl  et  Favrat,  condensées  par  ce  dernier). 


Le  Binnthal  est,  du  côté  de  l'est,  la  dernière  grande  vallée 
transversale  de  la  haute  chaîne  valaisanne.  Elle  vient  débou- 
cher par  une  longue  et  sauvage  gorge  sous  le  village  de  Gren- 
giols,  à  l'endi'oit  où  la  vallée  du  Rhône  s'élève  brusquement 
d'un  gradin  pour  former  le  charmant  bassin  de  Lax-Yiesch  (ou 
Fiesch),  Sous  le  village  de  Binn,  la  vallée  s'ouvre  en  éventail  : 
un  vallon  se  dirige  à  l'est;  c'est  le  Binnthal  proprement  dit, 
où  se  trouve  le  village  paroissial;  un  autre  vallon,  le  Langthal, 
s'en  va  au  sud.  Vers  le  fond  de  ces  deux  vallons,  viennent  dé- 
boucher, disposés  aussi  en  éventail,  trois  ou  quatre  vallons  se- 
condaires. La  plupart  de  ces  derniers  aboutissent  à  des  cols, 
dont  le  plus  occidental  conduit  à  Bérisal,  sur  la  route  du  Sim- 
plon.  Les  autres  mènent  en  Italie;  ce  sont,  de  l'ouest  à  l'est: 
le  Ritterpass  ou  Passo  del  Boccareccio;  le  Geisspfad  et  l'AI- 
brunpass,  à  l'extrémité  orientale  de  la  vallée. 

On  peut  encore  sortir  du  Binnthal  par  le  Rappenthal  au 
nord-est  du  village,  en  passant  par  les  mayens  de  Nacken,  et 
tomber  par  plus  d'un  passage  dans  la  verte  vallée  de  Conches 
(ail.  Gombs),  bassin  supérieur  de  la  vallée  du  Rhône. 

On  pénètre  dans  le  Binnthal  par  Grengiols,  ou  en  partant 
de  Lax  ou  Viesch  et  en  passant  par  Ausserbinn  ;  ou  encore  en 
traversant  le  Rhône  sous  Fiirgangen,  et  en  passant  par  Miihli- 
bach,  Aernen  et  Ausserbinn. 

Un  hôtel  a  été  construit  au  village  de  Binn,  en  1881  et  1882, 
ce  qui  attirera  sans  doute  de  nombreux  touristes  et  facilitera 
le  séjour  des  botanistes,  et  aussi  des  géologues,  pour  lesquels 
la  vallée  oilre  le  plus  grand  intérêt. 


—    45    — 

Les  quelques  sociétaires  qui  se  sont  rendus  à  Binn  ont  passé 
par  Grengiols.  C'était  dans  l'après-midi  du  l*^""  août.  Il  n'a 
rien  été  trouvé  de  bien  intéressant  ce  jour-là  :  une  ou  deux 
mousses  en-delà  de  Grengiols,  entre  autres  Barbula  ruralis; 
puis  quelques  beaux  échantillons  de  Selaginella  helvetica. 
Dans  le  haut  de  la  gorge,  on  trouva  W^thionema  saxatile, 
mais  il  était  bien  avancé.  Plus  haut,  vers  le  débouché,  il  y  a 
une  belle  station  de  Matthiola  valesiaca  Gay;  mais  la  nuit 
venait,  il  a  fallu  laisser  cette  plante  rare  pour  le  retour. 

Le  lendemain,  course  aux  niayens  de  Nacken  et  à  l'Albrun- 
pass.  Voici  la  liste  des  bo:  nés  plantes  récoltées  : 

En  sortant  du  village,  le  long  de  la  Binn  :  Seseli  Libanotis 
var.  dattcifoliutn,  Erigeron  angulosus.  En  montant  à  Nac- 
ken :  Rosa  pseudopsis  Gremli ,  pomifera  Herrm.  Pentes  de 
Nacken  :  Hieracium  glaucum  var.,  lanatum,  puhnona- 
rioides,  Laggeri  Jord.  Cette  dernière  plante,  voisine  du  lana- 
tum., paraît  être  un  H.  lanatum-pulmonarioides .  Plus  haut, 
au  village  d'Imfeld,  M.  Jaccard  a  remarqué  VUrtica  urens.,  à 
1568  m.  De  là,  par  les  forêts  et  les  pâturages,  à  l'alpe  Kuhstaf- 
fel  :  Angelica  numtana,  Lathyrus  pratensis  v.  Lusseri 
Heer,  Euphrasia  alpina.,  Arahis  alpestris  v.  glahrata,  As- 
tragalus  aristatus,  Sempervivufn  Doellianum  Lehm,  Eri- 
geron Villarsii,  Salix  arbuscula,  Herniaria  alpina,  Se- 
duni  Rhodiola.  Cette  dernière  plante  est  surtout  abondante 
au-dessus  de  l'alpe  Kiihstaffel,  où  elle  croit  avec  le  Juniperus 
nana  et  le  Rliododenûron  ferra gine uni.  Dans  la  même  loca- 
lité, petits  marécages,  M.  Favrat  a  trouvé  en  petite  quantité  le 
Carex  lepidocarpa  ïausch.,  et  sur  de  petits  rochers  plus  ou 
moins  gazonnés,  Luzula  spicata,  Lloydia  serotina  et  Erige- 
ron uniflorus.  De  Kiihstaffel  à  l'Albrun  :  Linaria  alpina  v. 
unicolor  (forme  des  Alpes  granitiques),  Pedicularis  rostrata, 
Aronieum  Clusii,  Lloydia,  Saxifraga  bryoides,  Seguieri 
et  biflora.  Le  Priynida  longiflora.,  indiqué  au  col,  n'a  pas 
été  aperçu  ;  on  n'a  trouvé  que  le  P.  hirsuta  Ail. 

Le  3  août,  MM.  Jaccard,  Morel  et  Favrat  ont  fait  une  course 
dans  le  Jafiischthal,  qui  est  le  vallon  le  plus  occidental  du  Binn- 


—    46    — 

thaï.  L'herborisation  a  été  intéressante;  mais  la  haute  monta- 
gne était  mauvaise  :  la  végétation  avait  souffert  du  froid  et  se 
trouvait  passablement  en  retard.  Plantes  recueillies  :  Hiera- 
cium  Laggeri  Jord.,  Euphrasia  alpina  et  hirtella,  Erige- 
ron  aljnnus  v.  intermedius  Schl.  ?  Heliantheinutn  grandi- 
florwïn  V.  flore  aurantiaco,  curieuse  variété  à  Oeurs  oran- 
gées, non  signalée  jusqu'ici  ;  Hyiiochœris  uniflora,  Phleutn 
alpinum  b.  commiitatum,  Astragalus  leontinus  et  exsca- 
pus^  Linaria  alpina  v.  unicolor,  Herniaria  alpina.  Ara- 
bis  cœrulea,  Achillea  nana,  atrata  et  l'hybride.  Anémone 
baldensis ,  Festuca  varia,  Senecio  incanus,  Avena 
Scheuchzeri  AU.,  Cardamine  alpina,  Ranunculus  monta- 
nus,  Aretia  Vitaliana,  Silène  exscapa,  Equisetuyn  hye- 
male,  forme  alpine;  Carex  curvula  et  nigra,  Sedum  Rho- 
diola^  Viscaria  alpina.  Valeriana  saliunca  et  Carex  'mem- 
branacea,  cueillis  précédemment  par  M.  Favrat,  n'ont  pas 
été  aperçus;  ils  sont  certainement  dans  la  contrée,  mais 
celle-ci  est  vaste  et  il  n'est  pas  facile  de  retrouver  les  ancien- 
nes pistes.  Au  retour,  sur  la  rive  droite  du  torrent  du  Jaffîsch- 
thal  :  Hieracium  rhœticum ,  Salix  hastata-Lapponum. 
Puis,  de  nouveau  sur  la  rive  gauche  :  Astragalus  leontinus 
et  exscapiis  en  fruits. 

Ce  même  jour,  les  autres  sociétaires  venus  à  Binn  redescen- 
daient dans  la  vallée  du  Rhône  pour  aller  à  l'Eggischhorn  ;  ils 
ont  récolté  en  fruits  et  quelque  peu  en  fleurs  le  rare  Matthiola 
valesiaca  Gay. 

Le  4  août,  nouvelle  dislocation  :  MM.  Jaccard  et  Morel  fran- 
chissaient le  Ritterpass  pour  aller  tomber  dans  les  gorges  du 
Simplon  et  rentrer  en  Valais  par  le  col  du  même  nom.  Ils  ont 
trouvé  en  montant  au  Ritterpass  et  sur  le  col  même  :  Campa- 
nula  excisa  Schl.,  Calamagrostis  tenella,  Hieracium 
rhœticum,  Gentiana  obtusifolia,  Pinguicula  grandiflora 
Lara,,  Sedum  alpestre,  Alsine  Cherleri,  Saxifraga  Se- 
guieri  et  biflora,  Lloydia,  HutcJiinsia  brevicaulis,  Andro- 
sace  glacialis,  Eritrichium  nanum  et  Potentilla  frigida. 
En  descendant,  donc  sur  le  plateau  italien  du  col  :   un  Carex 


-     47    — 

indéterminé,  Colchicum  alpinum,  Dianthus  Seguieri,  Sa- 
rothamnus,  Cytisus  nigricans,  Galium  rubrum  et  lœviga- 
tum.  Cyclamen  europœuyn,  Polygala  corsica,  Centaurea 
transalpina  Schl. 

Le  même  jour,  M.  Favrat  sortait  aussi  de  la  vallée  de  Binn, 
par  Ausserbinn,  Aernen  et  Muhlibach  et  récoltait  quelques 
Rosa  intéressants,  entre  autres  la  curieuse  sépiacée  églandu- 
leuse  ou  à  peu  près,  R.  Vetteri  F'  (Gremli ,  éd.  IV,  in  not.), 
puis  un -ff.  graveolens  fl.  roseo,  le  R.  abietina  Grenier  et 
le  rare  R.  glaiica-pomifera. 


—    48    — 
Notes  botaniques  sur  le  bassin  de  l'Orbe 

par  J.  Vetter  et  \V.  Barbey. 


Notre  parent  et  ami,  M.  le  D'^  Mœhrlen,  à  Orbe,  ne  perd  pas 
une  occasion,  dans  ses  fréquentes  tournées,  d'observer  avec 
une  sagacité  rare  les  plantes  qu'il  rencontre.  Il  avait  remarqué 
derrière  le  cimetière  d'Orbe,  en  Saint-Germain,  un  champ  de 
trède  contenant  plusieurs  espèces  étrangères.  Sous  sa  con- 
duite, nous  y  avons  fait  le  20  juin  1882  une  herborisation  qui 
s'est  terminée  dans  le  Marais.  Si  nous  prenons  la  liberté  de 
présenter  ces  modestes  notes  à  la  Société,  c'est  que  le  récent 
Catalogue  de  la  Flore  vaudoise  de  MM.  Durand  et  Pittier 
(1882)  a  délimité  l'aire  géographique  de  nos  espèces  vaudoises 
et  qu'il  y  a  quelque  intérêt  à  poursuivre  ces  recherches. 

En  nous  rendant  de  Valleyres  à  Orbe,  nous  cueillons  dans 
la  haie  de  Montchoisi  Rosa  mollis  Sm.,  dont  les  belles  corol- 
les rouges  la  distinguent  de  prime  abord  des  nombreuses  cani- 
nes qui  l'environnent;  elle  est  nouvelle  pour  le  bassin  de  l'Orbe. 
Dans  cette  même  haie,  le  long  d'un  fossé  humide  se  trouvent 
quelques  pieds  de  Sison  amomum  L.,  que  M.  Boissier  y  a 
semé  il  y  a  trois  ans.  Les  graines  provenaient  des  fossés  du 
canton  de  Genève,  près  Miolans  et  Chougny,  où  il  est  abondant. 
Plus  loin,  à  la  croisée  des  routes  d'Yverdon  et  de  Jougne,  nous 
constatons  une  belle  colonie  de  Tordilium  maximum  L.,  qui 
abonde  aussi  cette  année  au  lieu  dit  «  la  dévie  des  renards,  » 
sous  Bosséaz.  Pai-  contre,  le  Lepidiiim  latifoUum  L.  a  été 
éradiqué  non  loin  de  là.  Cicuta  virosa  L.  se  maintient  depuis 
plusieurs  années  près  de  la  njontée  de  Chavornay,  en  venant 
d'Orbe;  nous  ne  l'avions  pas  rencontrée  précédemment  dans 
notre  bassin. 

Les  champs  de  Saint-Germain  sont  à  dix  minutes  de  l'Infir- 
merie, au  bord  de  l'Orbe.  Outre  un  grand  nombre  de  vulgari- 


-    49    — 

tés,  nous  y  cueillons  Delphinium  Consolida  L.,  Camelina 
sativa  Citz.,  Berteroa  iticana  DC,  et  trois  crucifères  nou- 
velles poui"  la  dore  suisse  :  Sisymbrium  Columnœ  Jacq., 
Brassica  elongata  Ehrh.  et  Alyssum  Wierzhickii  Heuffel, 
plante  de  la  Hongrie  et  de  la  Russie  méridionale.  Silène  dicho- 
toma  Ehrh.  que  nous  avions  déjà  observé  en  quantité  le  long 
de  l'Orbe;  une  grande  Z'r2V/oné'//rt  en  feuilles,  peut-être  T.  cœ- 
rulea  Ser.,  Vicia  villosa  Roth  et  Vicia  pannonica  Jacq.; 
ces  dernières  plantes  méridionales  n'ont  pas  encore  été  indi- 
(|uées  en  Suisse.  Nyman.  dans  son  Conspectus  (1878),  cite 
pour  la  première  fois  «  Helv.  mer.^  »  tandis  c|ue  Gremli  n'en 
fait  pas  mention  dans  la  4"^  édition  de  son  Excursions flor a 
(^1881).  Ensuite  Orlaya  grandifiora  Hoffïn.,  Centaurea  sol- 
stitialis  L,,  puis  Centaurea  Biebersieinii  Ï)C^  qui  a  été  réu- 
nie par  certains  auteurs  à  Centaurea  maculosa  Lam.  ;  mais 
la  forme  que  nous  avons  cueillie  à  Orbe  nous  autorise  quelque 
peu  à  conserver,  après  comparaison  avec  de  nombreux  échan- 
tillons d'herbier,  le  nom  de  DC.  C.  orientalis  L.  est  une  belle 
espèce  à  fleurs  jaunes,  qui  n'a  pas  encore  été  signalée  en 
Suisse  :  elle  est  vivace  et  pourra  peut-être  survivre,  malgré 
la  faux  qui  a  passé  sur  toute  cette  végétation  exotique. 

Cardans  hamtilosus  Ehrh.,  plante  hongroise  et  russe,  ne 
ligure  pas  dans  Gremli,  mais  est  indiquée  en  Suisse  par 
Nyman  (L  c,  page  41  i),  sur  la  foi  de  Grisebach.  Il  est  vrai 
que  nos  échantillons  n'ont  pas  des  pédoncules  nus  jusqu'aux 
capitules,  comme  ceux  d'Orient.  Artemisia  Ahsinthium  L., 
Achillea  compacta  Willd,  nouvelle  pour  la  Suisse  et  qui  est 
si  bien  caractérisée  par  ses  longues  feuilles  soyeuses  que  nous 
avons  pu  la  déterminer  quand  même  elle  n'était  qu'en  bou- 
tons. Achillea  setacea  W.  et  K.  ne  figure  pas  dans  le  Cata- 
logue de  MM.  Durand  et  Pittier,  pas  plus  que  Anthémis  aus- 
triaca  Jacq.,  et  A.  rutheaica  M.  B.,  qui  n'ont  jamais  été  si- 
gnalées dans  la  flore  suisse.  Tragopogon  major  Jacq.  n'avait 
pas  encore  été  cité  dans  le  canton  de  Vaud.  Nous  avons  déter- 
miné une  autre  espèce  à  petites  fleurs  :  T.  pra.tensis  \j.,  mais 
il  se  pouri-ait,  à  cause  de  la  largeur  des  feuilles  et  des  nom- 


-    50    — 

breux  rameaux,  que  ce  fût  le  T.  hrevirostre  DC,  espèce  de 
la  Dobrutscha.  Nous  avons  trouvé  enfin  Sideritis  montanah.^ 
et  Triticum  cillosum  P.  B,,  espèces  étrangères  à  la  Suisse. 
Echinospermum  Lappula  Lehni.  n'avait  pas  encore  été  aj)erçu 
dans  le  bassin  de  l'Orbe,  et  accompagnait  les  autres  plantes 
que  nous  avons  mentionnées. 

En  résumé,  toutes  ces  plantes  étrangères  se  trouvent  dans 
la  Russie  méridionale,  et  il  est  possible  qu'elles  proviennent 
des  criblures  des  moulins  d'Orbe. 

Après  avoir  exploré  cette  curieuse  localité,  nous  trouvons 
sur  la  berge  d'un  canal,  en  plein  marais,  une  superbe  toutlé, 
solidement  établie  depuis  plusieurs  années  de  Clematis  recta 
L.,  que  nos  Flores  romandes  ne  signalent  qu'en  Valais;  elle 
s'est  sans  doute  échappée  des  jardins  d'Orbe,  peut-être  de  celui 
de  l'illustre  Dacall,  auquel  nous  devons  l'introduction  du  Co- 
y^ydalis  latea  DC,  de  la  Linaria  cyinhalaria  L.  (Depuis  lors, 
M.  Mœhrlen  a  découvert  un  petit  pied  de  C  recta  dans  le  jar- 
din Richard.) 

Nous  cueillons  plus  loin  en  abondance  Nasturtium  ampM- 
bium  R.  Br.  et  Lathyrus  palustris  L.,  mais  nous  avons  beau- 
coup de  peine  à  découvrir  quelques  épis  de  Carex  Buxhau- 
mii  Wahl.,  qui,  il  y  a  deux  ans,  formait  le  fond  de  la  végé- 
tation de  vastes  étendues  des  marais  de  Valleyres.  Nous  en 
emportons  quelques  touffes  pour  le  cultiver  à  côté  du  Lysi- 
machia  thyrsiflora  L.,  disparu  aujourd'hui  d'Yvonand,  ainsi 
que  le  Carex  pseudo-Cyperus  L.,  le  Sagittarla  sagittifolia 
L.,  VHydrocharis  morsus  ranœ  L.,  et  autres  victimes  de 
l'éradicant  abaissement  des  eaux  du  Jura. 

En  sortant  des  marais  se  trouve  le  Rosa  systyla  Bast.,  que 
M.  Favrat  a  été  le  premier  à  signaler  dans  le  bassin  de  l'Orbe, 
au  bois  de  Vuavre,  commune  de  Valleyres.  Non  loin  de  là, 
j'observe  avec  joie  un  pied  unique  d' Epilobium  hirsutum  X 
parvi/lorum  Wirn.,  le  premier  h}  bride  de  ce  genre  que  je  ren- 
contre dans  la  nature,  depuis  dix  ans  que  je  m'en  occupe.  La 
plante  se  reconnaît  au  premier  coup  d'œil  par  sa  taille  élevée 
qui  rappelle  le  E.  hirsutum  L.,  mais  avec  des  fleurs  plus  pe- 


—    51    - 

tites.  A  In  croisée  des  routes  d'Yverdon  et  de  Valleyres,  nous 
avons  cueilli  abondamment,  il  y  a  trois  ans,  dans  les  blés  : 
Centaurea  Cyanus  L.  ilore  aibo,  que  Gaudin  a  signalé  au- 
dessus  de  Burtigny. 

Le  plateau  occupé  par  l'ancienne  ville  romaine  d'Orbe,  au- 
dessus  de  la  ferme  de  Bosséaz  et  des  mosaïques,  est  rempli  de 
Bunium  hulhocastamun  Koch,  qui  n'est  signalé  dans  nos  Flo 
res  qu'avec  quelque  hésitation  aux  environs  d'Yverdon.  Nos 
gamins  le  connaissent  bien  et  se  régalent  aux  labours,  de  cette 
châtaigne  de  teire. 

Le  14  juillet,  nous  montions  au  mont  Foiel,  contrefort  du 
Suchet,  de  1000  mètres  d'altitude,  dominant  le  S.-O.  du  village 
de  Baulmes.  Notre  but  était  d'y  étudier  une  rose  que  nous  y 
avions  trouvée  en  novembre  1881.  Elle  est  ahondante  sur  une 
surface  de  quelques  mètres  carrés  autour  de  la  borne  qui  mar- 
que le  sommet  exact  du  mont  Forel.  Le  Rosa  alpina  L.  s'y 
rencontre,  toutefois  moins  abondant.  Notre  Rosa  était  détleuri, 
en  jeunes  fruits  verts  ;  ses  rameaux  sont  aiguillonnés  comme 
ceux  du  Rosa  spinosissinia  L.,  mais  à  fruits  plus  rétrécis  sur 
le  calice,  et  à  sépales  très  allongés.  Nous  n'osons  dire  si  c'est 
le  R.  spinosissima^  ou  un  R.  ruhella  God.,  au  sujet  duquel 
nos  récoltes  ne  paraissent  pas  d'accord.  Dès  que  M.  Burnat 
sera  de  retour  des  Alpes  maritimes,  nous  lui  soumettrons  nos 
échantillons.  Si  c'est  la  vraie  plante  de  Linné,  ce  serait  une 
nouvelle  localité  intermédiaire  entre  Saint-Loup  et  Neucliàlel 
et  une  nouvelle  espèce  pour  le  district  d'Orbe, 

Nous  recueillons  au  sommet  du  Suchet  (1,500  mètres)  les 
numéros  suivants  de  mousses  et  lichens  dont  nous  devons  la 
détermination  à  la  bienveillante  obligeance  de  M.  Bernet,  de 
Genève  : 

1.  Distichium  capillaceutn  Br.  et  Sch. 

2.  Anacalypia  latifolia  Nées  et  Hornsch. 

3.  Lescurœa  striata  Br.  et  Sch. 

5.  Barhula  snhulata  Brid. 

6.  Orthothecium  rufescens  Dicks. 

7.  Neckera  crispa  Hedw'. 


—    52    — 

8.  Pterigynandrum  filifor'ine  Timm. 

9.  Leptotrichum  flexicaule  Lej. 

10,  Orthotrichum  (trop  jeune,  probablement  0.  anoma- 
lum). 

H.   Grimmia  apocarpa. 

13.  Encalypta  vulgaris  Schwaeg.  (Nous  espérions  avoir 
trouvé  Encalypta  eommutata  indiqué  au  Ghasseron.) 

14.  Bryum  pallens  var  ahhreviatum  Schw. 

15.  B.  cœspititium  L.  (avec  Orthothecium  rufescens). 

16.  B.  pendulum  Sch. 

17.  Pterigynandrum  filiforme  ïimm, 

12  (Hépatique)  Plagiochila  asplenioides  Nées. 

18.  (Lichens)  Sticta  pulmonaria  L, 

19.  Anaptychia  ciliaris  L. 

20.  Thalloidima  vesiculare  Hoffm. 

21.  Usnea  harhata  L,  var.  hirta  Ach.  ' 

22.  Evernia  prunastrih.  var.  thamnodes  Fw. 

23.  Thallus  d'une  Cladonia. 

A  1000  mètres  d'altitude,  auprès  du  chalet  de  la  Mathoulaz, 
nous  tombons  sur  une  délicieuse  colonie  de  Rasa  mollis  Sm. 
en  fleurs. 

En  terminant,  nous  nous  permettons  une  remarque  biblio- 
graphique :  page  8  de  leur  Catalogue  de  la  Flore  vaudoise, 
MM.  Durand  et  Pittier  disent  :  «  Monnard  a  rédigé  un  Cata- 
logue manuscrit  des  plantes  rares  des  environs  d'Orbe,  qui 
devint  la  propriété  de  la  Société  vaudoise  des  Sciences  natu- 
relles. »  Ce  document  n'est  pas  dans  la  bibliothèque  de  la  So- 
ciété. Il  serait  intéressant  de  le  retrouver  pour  constater  l'ap- 
pauvrissement (le  notre  Flore  du  fait  des  progrès  du  drainage, 
de  l'agriculture  et  de  l'éradication  des  haies. 


53 


Florule  advenlive  des  dignes  du  Rhône 

sous  YVORNB    (Vaud). 


Il  y  a  sous  Yvorne,  sur  les  digues  du  Hhône.  quelques  plan- 
tes cidventives  dont  on  s'explique  difficilement  la  présence 
dans  cette  station.  Ces  digues  ont  été  réparées  il  y  a  trois  ans, 
et  c'est  dès  lors,  à  ce  (|u'il  paraît,  que  ces  plantes  y  sont  appa- 
rues. Il  y  a  d'abord  un  énorme  Centaurea  du  groupe  du  Sca- 
biosa,  remarquable  par  ses  tiges  droites,  raides,  hautes  de 
1,(50  m.,  à  longs  pédoncules,  à  calathides  plus  j)etites  que  dans 
le  Scabiosa,  et  de  teinte  violacée.  Ce  Centaurea^  qui  n'a  pu 
encore  être  déterminé  avec  certitude,  est  v^oisin  du  C.  spinu- 
losa  Roche),  si  ce  n'est  lui.  Ce  serait  une  plante  hongroise. 
M.  Jaccard  y  a  trouvé  encore  V Euphorbia  virgata^  le  Farse- 
tia  clypeata^  le  Gypsophila  paniculata,  V Anthémis  tincto- 

ria  V.  discoidea  et  le  Silène  dichotoma,  qui  paraissent  aussi 
provenir  de  Hongi'ie. 


—    54    — 

Nouvelles  indications 
pour  les  environs  d'Aigle  et  la  Plaine  du  Rhône. 


A  Plantour,  près  d'Aigle  :  Sorbus  aria  =^  torminalis^  Fes- 
tuca  amethystina. 

Dnns  la  plaine,  rive  vaudoise  :  Calamagrostis  littorea^ 
Galium  tiliginosum,  Samolus  Valerandi^  Stenaciis  an- 
nua,  Salix  aurita-repens  et  Sturmia  Lœselii.  Cette  der- 
nière plante  en  immense  quantité  au  nord-est  de  Chessel,  avec 
le  Gentiana  utriculosa.  Sur  le  territoire  valaisan  :  à  Colom- 
bey  :  Chenopodium  ficifolmm,  (trouvé  en  juin  1883j  ;  plus  à 
l'occident:  Gladiolus  palustris  en  quantité,  Gentiana  utri- 
culosa, Laserpitiinn  prictetiicum,  Carex  pulicaris^  xan- 
thocarpa  et  pilulifera;  ce  dernier  nouveau  pour  le  Valais, 

Rédigé  sur  des  notes  fournies  par  M.  Jaccard. 

L.  Favrat. 


—      00      — 


Die  Ilbopaloceren  und  Spliingiden  von  Wallis. 

(Mit  Ausschluss  der  Sesien.) 


Von  D"'  H.  Christ. 


Zeichen  :  ?  fraglich  fur  Wallis.  —  s  sùdliche  Art  oder  Varietàt. 
A  alpine  Art  oder  Varietàt. 

Papilio  L. 

Podalirius  L.  Haiifig  im  Gebiet  fier  Laubvvaldungen. 

Im  U. -Wallis  selir  liell,   und  hie  und  da  fast  weiss. 

Yerbreitung  :  Orient  und  wjirmeres  Europa. 

Machaon  L.  Hiiufig  im  Gebiet  der  Feldkultur  bis  an  deren 
obère  Grenze. 

Verbreitung  :  Nordhalfte  der  Erde  bis  zum  Himalaya  und 
Californien. 

Parnas^iims  Latr.  Weniger  gross  und  mitweniger  Roth  als 
die  Ex.  des  Jura  :  Unterseite  der  Vorderfliigel  nur  selten  mit 
rothen  Flecken.  $  meist  stark  schwarziich. 

Apollo  L.  Hiiufig  an  felsigen  Orten  der  untern  Région;  steigt 
einzcUi  bis  zur  alpinen  Région  :  Gornergletscher  am  Abhang 
gegen  den  Schwarzen  See  2200  31.  Simplon  ob  Simpeln  gegen 
das  Hospiz  1800  M. 

Jene  alpinen  Ex.  klein,  schwach  gefleckt. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Gebirge  von  Europa. 

A.  Delius  Ssp.  Verbreitetan  den  Bachen  der  alpinen  Région. 
Untere  Grenzen  :  Mittleres  Turtmann-Thal  bei  1200  M.  Obère 
Grenzen  :  Bei  m  schwarzen  See  2800  M. 

Var.,  besonders  9?  "li^  s^hr  starken  und  zahlreichen 
rothen  Flecken  tler  Vorderfliigel.  So  besonders  auf  dem  Sim- 
plon. 


—     56     — 

Verbreilung  :  Alpenkette.  Sehr  ahniiche  Formen:  Inter- 
medius  M(mi.  im  Kaukasus  und  Sibirien. 

A.  Apollo  ^  Delius.  Durch  die  Fiihier,  den  rothen  Apical- 
fleck  der  Vorderflugel  und  die  gesammte  Tracht  deutlich  ais 
Hybrid  charakterisirt. 

Unter  beiden  Eltern  zwischen  Simpeln  und  dem  Hospiz  bei 
ca.  1600  M.  1  5. 

Auch  von  Prof.  Frey  am  Albula  nachgewiesen. 

Mnemosyne  L.  Verbreitet,  doch  stellenweise  in  der  mittlern 
Bergregion  :  Haufig  um  Berisai  am  Simplon  1540  M,  Einzehier 
im  Saasthal,  im  vordern  Val  d'Hérens.  Mayens  de  Sion,  ob 
Salvan. 

Ex.  kleiner,  9  diistercr  als  die  Falter  aus  Sciilesien,  und 
denen  der  Bnsses-Alpes  gleich.  Juni.  1883  einzehi  nooh  Ende 
Juli. 

Verbreitung  :  Vom  \^estlichon  Asien  durch  Ost-Europa  bis 
Wallis  und  Basses-Alpes. 

Aporia  Hb. 

Crataegi  L.  Verbreitet  in  der  Région  der  Laul)baume  ;  stoigt 
bis  ob  den  Mayens  de  Sion  1700  M.  1883  dascibst  noch  Ende 
Juli. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Europa. 

Pieris  Schrk. 

Brassicae  L.  Haufig  im  Gebiet  der  Feldkultur. 

Verbreitung  :  Ebenso. 

Rapae  L.  Gemein  im  Gebiet  der  Feldkultur. 

Verbreitung  :  Ebenso. 

Eine  Aberration  mit  deutlichem,  rundem,  schvvarziiclien 
Fleck  in  der  Mitte  der  Oberseite  der  Unterfliigel.  Tourbil- 
lon, Sept.  1878,  leg.  0.  Wolf. 

Napi  L.  Haufig  im  Gebiet  der  Laubbaume  bis  zur  Alpen- 
region. 

Verbreitung  :  Westliches  Asien  und  Eui'opa. 

S.  Var.  Annaherung  zuiVapaeœ  Esp.  mitfast  ungezeichneten 
Hinterfkigein,  Unterseite. 


—      0/      — 

A.  Var.  Bryonise  0.  9  Oberseite  vetTliislcrt.  Dièse  Var.  voi'- 
herrschend  iii  den  hochsten  Lagen  ;  kommt  auch  im  nordlichen 
Finnland  und  Lappland  vor. 

A.  Callidice  Esp.  Verbreitet  und  stellenweise  hiiufig  auf  den 
Trift(Mi  der  alpinen  Région  bis  inOO  M.  und  hoher.  Untere 
Grenze  bei  1450  M.  an  der  Simplonstrasse  bel  Eggen. 

Verbreitung  :  Alpenkette.  Eine  sehr  ahniiche  Form  :  Chry- 
sidice  H.  S.  auch  in  Weslasien. 

Daplidice  L.  Haufig  in  den  Getreidefeldern  und  Wiesen  der 
unlern,  warmen  Région. 

Die  Friihlingsform  Bellidice  0.  noch  nicht  speziell  nachge- 
wiesen.  aber  sicherlich  vorhanden. 

Verbreitung:  Gemassigtes  Nordasieii  und  Europa. 

Aiitliocharis  B. 

S  Ausonia  Hl).  Var.  Simplonia  Frr.  Stellenweise  in  der  nion- 
tanen  und  subalpinen  Région,  vorherrschend  der  Penninen-, 
seltener  der  nordlichen  Kette. 

Bestimrnte  Fundorte  sind  : 

Ob  dern  Leuker  Bad  :  Jjiggi  und  Benteli. 

St.-Bernhard.  Yisp  :  Zimmermann.  Zernialt  :  Riggenbach. 

Siniplon  in  der  Saltinenschlucht  bis  gegenlDOOM.,  nahe 
zur  Hoiie  des  Hospiz. 

Verbreitung:  Wallis,  Piémont:  Exilles(Pescetto).  Pyrenaen  : 
(Monnier).  Parnass  :  (Kriiper.) 

S.  ?  Belia  Cr.  Mit  kleinen.  rundlichen,  silberglanzenden 
Flecken  der  Unterseite  der  Hauptflugel. 

Von  Trapp  bei  Sitten  angegeben. 

Verbreitung:  Orient  und  Siideuropa. 

Cardamines  L.  Haufig  in  der  Région  der  Wiesen  bis  zur 
AI[)enregion,  wo  er  bis  Juli  und  Augusl  fliegt. 

Verbreitung:  Orient  und  Europa. 

Lieiicopliasia  St. 

Sinapis  L.  Haufig  von  der  Tiefe  bis  zur  Wiesenregion  der 
Berge. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

Var.  Lathyri,  Hb.  Hauptflugel,  Unterseite  stark  griingrau 
verdiistert. 


—     58    — 

Var.  Diniensis  B.  Unterseite  hell. 

S.  Var.  Srysimi  Bkh.  B  nderseits  ganz  woiss,  Ex.  klein. 

Lelztere  Form  z.  B.  an  den  heissen  Felsichiieii  ob  Varcn 
und  ob  Nalers. 

Collas  F. 

A.  Palaeno  L.  Verbreitet  in  den  Gebiischen  von  Vaccinium 
uliginosum  der  alpinen  Région,  stell-onweise  haufig. 

Slets  etwas  kleiner  und  lebhafter  gelb  als  die  Ex.  des 
Schwarzwaldes,  der  Vogesen  und  des  Nordens. 

Yerbreitung  :  Nordeuropa  bis  Sibirion. 

Aberr.  Werdandi  H.  S.  $  gelb  slatt  weissiich.  Einzeln 
uberall  mil  der  Hauptform  :  Z.  B.  Bellalp,  Simpion. 

A.  Phicomone  Esp.  Haufig  in  der  alpinen  Région  :  Wiesen 
und  Triften. 

Yerbreitung  :  Alpenkette. 

Hyale  L.  Haufig  in  den  unlern  und  mittlern  Regionen. 

Yerbreitung:  Orient  und  warmeres  Europa. 

Bdusa  F.  Haufig  in  den  Wiesen  der  unlern  Région. 

Yerbreitung  :  Oestliche  Halbkugel  ausser  dem  Norden. 

Aberr.  Hélice  Hb.  9  weissiich.  Einzeln  unter  der  Haupt- 
form. Sitten. 

Rliodocera  B. 

Rhamni  L.  Haufig  im  Gebiet  der  Laubbaume. 

Yerbreitung:  Nordasien  und  Europa. 

TheelaF. 

Betulse  L.  Yerbreitet  im  Gebiet  der  Laubh5lzer. 

Yerbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

Spini  Schiff.  Yerbreitet  im  Gebusch  derwarmen  Région. 

Yerbreitung:  Nordasien  und  warmeres  Europa. 

?  W.  album  Kn.  Noch  nicht  speziell  nachgewiesen. 

nicis  Ep   Yerbreitet  im  Gebusch  der  Laubregion. 

•  -^^^^i^  ^-    \  Noch    nicht   speziell   zu    meiner    Kenntniss 

?  Pruni  L.  ,       ,         ^ 

,     \       gelangt. 

?  Quercus  L.  ' 

Rubi  L.  Yerbreitet  im  Gebusch  der  Laubregion. 

Yerbreitung  :  Nordasien  und  ganz  Europa. 


—    59    — 

Polyoïuuiatos  Lalr. 

Virs-aurese  L.  Haufic;  im  Gebiisch  derTanncn-  und  Larchen- 


reii;ion 


Verbreitung  :  Nordasien,  nordlicheres  Europa,  Alpen  bis  zu 
den  Basses-Alpes. 

A.  Var.  Zermattensis  Fallou.  $  dunkel  braun-griin,  ohne 
Gelbroth.  In  den  Thalern  derPenninen  die  herrschende  Form. 
Besonders  schOn  an  der  Hutegg,  Saasthal,  Zermatt,  Evolena. 
Aehniich  aucli  im  Maderanerthal  nnd  Gadmenthal,  wahrend 
siidlicher.  am  Mont-Cenis  und  im  nordlichen  Skandinavien,  die 
gewtihniiche,  hochgelbe  Form  des  $  auftrilt. 

Chryseïs  Borkh.  Die  typische  Form  5  feurig-roth  mit 
blaiiom  Hcflex  der  Oberseitc.  Seltener  :  1883  ob  Nax  in  Be- 
glcil  der  folgenden  Yar.  und  scîieinbar  in  sie  ubergehend. 

Verbreitung:  Nordeuropa,  und  in  den  nordlichen  Voralpen 
hei'i'schend. 

A.Var.EurybiaO.  Haufig  in  feuchten  WiesenderTannen-  und 
Larchenregion.  9  Oberseite  nieist  ganz  dunkelbraun,  §  gelb- 
roth. 

Verbreitung:  Altai  und  Centralaipen. 

S.  Gordius  Latr.  An  warmen,  buschigen  Stellen  der  mon- 
tanen  Région  von  Oberwallis,  stellenweise  :  ob  Naters  gegen 
Mehibaum,  Fieschwald,  Saas-  und  Zern)att-Tha],  Simpeln. 
Scheint  aus  der  insubrischen  Région,  wo  er  gemein,  herubcr 
e;e\vandert.  Doch  auch  schon  am  Salève  hei  Genf. 

Verbreitung  :  Westliches  Siideuropa  sudlich  der  Alpen. 

Fine  Anniiherung  zu  Alciphron  Rott.  (blau  iiberflogen,  $ 
diister)  kommt  nie  vor. 

Dorilis  Hut'n.  Gemein  in  der  Wiesenregion. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Mitteleuropa. 

Var.  Subalpina  Sp.  GrOsser,  $  und  Ç  schwarziich.  ohne 
hellere  Fleeken.  Wege  der  obern  Bergregion,  zerstreut.  Ober- 
Wallis:  Anderegg. 

Phlssas  L.  Gemein  in  der  untern  Région. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Europa,  Nordamerika. 

S.  Var.  Bleus  F.  Meist  nur  ô .  Verdiistert. 


-     (JO     — 

Ob  Naters. 

Helle  Hb.  Ob  dieser  Fiilter  der  nOrdIichen  Voralpen  (Pila- 
tus,  Justis-Thal,  Gurnigel)  in  Wallis  aiiftrilt,  isl  zweilellKifl. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Nordeuropa. 

liycaena  F. 

S.  ?  Bœtica  L.  Von  Tasker  bei  Aigle  niehrfach  gefangen. 
Ob  in  Wallis  ? 

Verbreitung:  Orient  und  Siideuropa. 

Argiades  Pall.  Zienilich  hiiufig  in  der  Laubregion. 

Fruhlingsgeneration  :  Polysperchon  Bergslr.  klein. 

Var.  Coretas  0.  Klein,  unten  schwach  gelleckt,  ohne  Roth. 

Verbreitung  :  Nordasien,  Mittel-  und  Siideuropa. 

^gon  Sehn.  Haufig,  besonders  in  der  Bergregion. 

Verbreitung  :  Orient,  Mittel-  und  Siideuropa. 

Argus  L.  Ziemlich  haufig,  besonders  in  der  Bergregion. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Europa. 

Aberr.  Argyroynomon  Berg.  9  blau.  Naters  leg.  Wull- 
schlegel. 

Aberr.  Argulus  Frey.  Suppl.  kleiner  aïs  Argyroynomon, 
$  intcnsiv  l)lau.  0. -Wallis  leg.  Anderegg. 

A.  V.  iEgidion  Meissn.  Klein,  unten  dunkler. 

In  der  subalpinen  Région  :  Saas,  Turtmannthal. 

Verbreitung  :  Alpen,  Skandinavien. 

A.  Optilete  Kn.  Hait  zwischen  den  grossern  Ex.  Deutsch- 
lands  und  der  kleinen  Cypay^issus  Hb.  Skandinaviens  und 
Finnlands  die  Mitte. 

Zerstreut  in  der  subalpinen  Région  an  Torfsilmpfen.  Bellalp, 
ob  den  Mayens  de  Sion. 

Verbreitung  :  Sibirien,  Nordeuropa,  Alpen. 

S.  Zephyrus  Friv.  Var.  Lycidas  Trapp.  Mittheilungen  der 
schweizer.  entomologischen  Gesellschaft  1,  103. 

Mittlere  Bergregion  von  Ober-Wallis,  mit  L.  Ëscheri,  doch 
sparsamer:  Berisal  und  Visp  :  Jteggi  und  Benteli,  Anniviers 
leg.  Sulger. 

Verbreitung:  Der  Typus  des  Zephyrus  im  Orient  bis  Grie- 
chenlaïul  :  Lycidas  iin  Wallis:  die  sehr  ahnliche,  blassere 
V.  Hesperica  Ranibur  in  Andalusien. 


—    61    — 

Orion  Pallas.  Von  mir  mit  Tasker  im  Juni  1879  ol)  Bover- 
nier  gelunden.  Ex.  kleiner  als  die  der  insubrischen  Région, 
wo  der  Falter  gemein  ist  und  bis  gegen  Gondo  ansteigt. 

Verbreitung  :  Nordasien.  Miltei-  und  Sudeuropa. 

Bâton  Berg.  Zienilich  verbreitet  in  den  Gebiischen  der  war- 
men  Région,  Sitten,  Varen,  Naters. 

Verbreitung  :  Orient  und  siidiicheres  Europa. 

A.  Pheretes  Hb.  Verl^reitet  aber  vereinzeit  in  der  alpinen 
und  subalpinen  Région.  Bei  Saas.  Im  Turtmannthai.  Am 
Augstkummen.  $  fast  schwarz,  sehr  sparsam. 

Verbreitung  :  Sibirien,  Skandinavien  und  wieder  in  den 
Alpen. 

A.  Orbitulus  Prun.  Hiiufig  in  der  alpinen  Région. 

Verbreitung  :  Alpenkette.  Eine  verwandte  Form  :  Aquilo 
B.  im  polaren  Norden. 

Astrarche  Bergslr.  Haufig,  besonders  in  der  Bergregion. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa, 

S.  Var.  Allous  Hb.  Ohne  gelb-rothe  Fleckenbinde  der  Ober- 
seite. 

An  heissen  Lehnen  der  Siidthiiler  :  Saas,  St.-Nikolaus. 

A.  Eros  0.  Verbreitet  und  oft  haufig  in  der  subal[)itien  und 
alpinen  Région.  Steigt  bis  zur  Crête  de  Thion  2600  M.  Augst- 
kummen 2200  M.  Obérer  Gornergletscher  2200  M.  9  sehr 
sparsam. 

Verbreitung  :  Alpenkette.  Eine  verwandte  Form  :  Eroïdes 
Friv.  in  Nordasien  bis  Preussen. 

Icarus  Rott.  Haufig  in  allen  Regionen  bis  zur  alpinen  Ré- 
gion :  Simplon,  Zermatt,  etc. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Europa. 

Eumedon  Esp.  Verbreitet  und  nicht  selten  in  der  Bergregion, 
besonders  an  offenen  Stellen  der  Waldung. 

Verbreitung  :  Orient  und  mittleres  Europa,  besonders  im 
Osten. 

Amanda  Schn.  Sumpfwiesen  und  Wege  im  U.-Wallis  zwi- 
schen  .^lartigny  und  Branson  in  Mehrzahl  leg.  Tasker.  Ich  sah 
ihn  im'îDurf  Vex  1883. 


—    62    — 

Von  Ex.  von  Tarasp  duich  Kleinheit  der  9  und  durch  sehr 
schwache  Flecken  der  Unterseite  der  Vorderfliigel  des  5  ver- 
schieden. 

Yerbreitung  :  Nordasien  und  ostliches  Europa  bis  Wallis. 

S,  Escheri  Hb.  Stellenweise  hàufig  iin  Miltel-  und  0. -Wallis 
in  der  Bergregion  an  Wegen  :  ob  Sitten  gegen  Arbaz,  ob  Varen, 
ob  Naters,  bel  Berisal,  iin  ZL'rmatter-Thal  bis  zum  Gorner- 
gletscher. 

Verbreitung  :  Langs  der  sudliclien  Alpentette. 

Bellargus  Rott.  Haufig  in  der  untern  Région. 

Yeri)reitung  :  Durch  Siid-  und  Mitteieuropa. 

Corydon  Poda.  Sehr  haufig  von  (ierTiete  bis  zur  obern  Berg- 
region, 

Verbreitung:  Durch  Sud-  und  Mitteieuropa. 

Dorylas  Hb.  Verbreitet  und  stellenweise  zahireich  in  der 
untern  Région  bis  zur  Nadelwaldung,  an  oflënen  durren  Slellen. 

Verbreitung:  Durch  Sud-  und  Mitteieuropa. 

S.  Meleager  Esp.  Vereinzeit  und  selten  imMittel-  und  Ober- 
Wallis  :  Leuk,  Anniviers. 

Das  WalliserÇ  ist  vollig  dunkel  :  Var.  Steveni  Friv. 

Verbreitung  :  Vonj  Orient  und  Sudost-Europa  her. 

Damon  Schiff.  Haufig,  besonders  im  Mittel-  und  Ober-Wallis 
in  der  warnien  Région.  Z.  B.  uni  Brieg  die  gemeinste  Lycœne. 

Verbreitung  :  Siidlicheres  Europa. 

A.  Donzelii  B.  In  der  obern  Tannenregion,  zerstreut  und 
meist  einzeln.  Turtniannthal  J879  zahireich  mit  yEgidion  und 
Pheretes^  im  Tannenwald  ;  Saasthal,  Zermatt-Thal.  9  sehr 
sparsara. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Skandinavien  ;  dann  wieder 
siidliche  Alpenkette. 

Argiolus  L.  Haufig,  aber  stets  einzeln  im  hohen  Gebllsch  der 
Laubregion. 

Verbr-eitung  :  Ganz  Nordasien  und  Europa. 

S.  Sebrus  B.  Von  Aigle  an  durch  das  Rhonethal  bis  Brieg. 
An  Wegrandern  und  Halden  der  untern  Région.  Ollon.  Sitten. 
Varen,  etc.  April,  Mai. 


Verbreitung  :  Yom  Orient  langs  der  siidlichen  Alpenkette 
bis  zur  Provence. 

Minima  Fuessl.  Haufig  an  Slegen  und  Steinen  von  der  Tiefe 
bis  zur  obern  Bergregion,  und  auf  den  Slrassen  selijst  bis  in 
die  alpine  Région  :  Simplon,  Hospiz. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

Var.  Montana  Frey.  Grosser,  beide  Geschlechter  stark  nie- 
tallgriin  angeflogen,  Fiecken  der  Unterseite  nieist  grosser. 
Gi'asige  Triften  der  Alpenregion  :  namentlich  durch  Benteli 
und  Jœggi  am  Simplon  gefunden.  Ebenso  auch  aus  Milhren. 

Semiargus  Rott.  Haufig  in  ihr  Bergregion  biszu  ikm  Alpen. 
an  Wegen  und  Strassen. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Europa. 

A.  Var.  Montana  Meyer-Dtirr.  Kleiner,  verdiistert. 

Alpenregion  :  Simplon,  Gornergletscher,  etc. 

Cyllarus  Rott.  Zerstreut  in  der  untern  Région.  Sembrancher 
leg.  Joris.  O.-Wallis  leg.  Anderegg. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

S.  Jolas  0.  Von  Ja?ggi  bei  Siders  gefangen,  wo  auch  die 
Nahrpflanze  der  Raupe  (Colutea  arboresceas  L.)  haufig  vor- 
konimt.  Ex.  kleiner,  Unterseite  starker  gefleckt  als  die  unga- 
rischen. 

Verbreitung  :  Vom  Orient  bis  Oesterreich.  Wallis,  obère 
Provence. 

Alcon  F.  Hohere  Bergregion,  zerstreut.  Simplon,  etc.  Ex. 
sehr  tiefblau  gefarbt. 

Verbreitung  :  Zerstreut  durch  Nordasien  und  Mitteleuropa. 

Arion  L.  In  der  typischen  Form  nicht  haufig  :  Mayens  de 
Sion. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

A.  Var.  obscura  Christ.  Fast  schwarz,  mit  wenig  blau  an 
der  Fliigelwurzel. 

Haufig  in  der  obern  Bergregion,  besonders  von  Ober- Wallis  : 
Thion,  Turtmann-,  Saas-,  Zermatt-,  Simplonthal. 

Xemeobius  Stph. 

?  Lacina  L.  Fundorte  nachzuweisen.  Ich  sah  ihn  nicht  im 
W.dlis. 


—     64     — 

Verbreitung:  Milteleuropa. 
Apatura  F. 

?  Iris  L.  Fundorte  zu  sichern.   Wohl  nur  iin   Unter-Wallis. 

Verbreitung  :  Mitteleuropa. 

Ilia  Schiîî'.  In  der  Laubwaldung.  Bei  Sitten.  Ob  Turtiiiann. 

?  Var.  Clytie  Schitf.  Fundorte  zu  sichern. 

Verbreitung:  Miltel-  und  Osteuropa. 

l.inienitis  F. 

Populi  L.  Laubvvaldungen  ob  Martigny:  0.  Wolf. 

Verbreitung  :  Mitteleuropa. 

Camilla  Schiff.  Verbreitetin  der  Laubwaldung.  Sitten,  Vex, 
ïuîtniann. 

Verbreitung  :  Orient  und  milderes  Europa. 

?  Sibylla  L.  Fundorte  zu  sichern.   Wolii  nur  im  U.-Wallis. 

Verbreitung  :  Mitteleuropa. 

Tauessa  F. 

?  Levana  L.  Ob  im  Wallis  ?  Wohl  hOchstens  ini  untersten 
Theil,  Falter  der  Buchenzone. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Mitteleuropa. 

C.  album  L.  Haufig  im  Bereich  des  Laubwaldes. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

Polychloros  L.  Ebenso. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

Urticse  L.  Sehr  gemein.  Bis  in  die  obère  Alpenregion. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Europa. 

Jo  L.  Haufig,  bis  in  die  Bergregion. 

Verbreitung  :  Ebenso. 

Antiopa  L.  Verbreitet  aber  einzein,  in  der  Laubregion, 

Verbreitung  :  Ebenso,    auch   in  Nord-  und  Centralamerika. 

Atalanta  L.  Ebenso. 

Verbreitung  :  Ebenso,  auch  in  Labrador. 

Cardui  L.  Haufig,  bis  in  die  obère  Alpenregion  :  Gorner- 
gletscher  bis  2500  M.,  etc. 

Verbreitung  :  Ueber  beide  Halbkugeln. 

Melitsea  F. 

A.  Cynthia  Hb.  Verbreitet  in  der  obern  Alpenregion,  auf 
den  otïenen  Ablùingen  und  Riicken. 


—    65    - 

Verbreitung  :  Alpenkette. 

A.  Maturna  L.  Var.  WolfensbergeriFrey.  è  triib  geibbraun, 
Dicht  rothbraun,  fast  einfarbig;  $  weissgelb  gescheckt,  ohne 
Roth. 

Im  Vàl  d'Anniviers  mehrfach  :  Mennet,  Sulger. 

Verbreitung  :  Ganz  gleich  in  Piémont  une!  den  Seealpen  : 
St.  Martin,  Lantosque  leg.  Millière.  Auch  im  O.-Engadin, 

Der  tiefrothbraun,  schwarz  und  gelblich  gefleckteTypus  mit 
langgestreckten  Flugeln  geht  von  Sibirien  bis  Mitteldeulsch- 
land.  In  Sildtjrol  (Ampezzo)  ist  eine  mittlere  Form. 

?  Aurinia  Rott.  Fundorte  zu  sichern. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Europa. 

A.  Merope  Prun.  Verbreitet  in  der  obern  Alpenregion. 

Verbreitung  :  Alpenkette  und  Irland. 

Cinxia  L.  Haufîg,  besonders  in  der  untern  Bergregion. 
Wiesen. 

Verbreitung:  Nordasien,  Europa. 

Phoebe  Kn.  Haufig  an  den  Hugeln  und  in  der  untern  Berg- 
region. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  siidlicheres  Europa. 

S.  Var.  Occitanica  Staud.  Cat.  Gross,  Oberseite  weissgelb 
gescheckt.  Varen,  in  selir  schonen  Ex.,  welche  die  von 
Granada  iibertreften. 

Didyma  0.  Haufig,  bis  in  die  Bergregion. 

Verbreitung:  Nordasien  und  siidlicheres  Europa. 

Var.  alpina  Staud.  5  sehrschwach  gezeichnet.  9  Oberseite 
der  Vorderfliigel  stark  verdunkelt.  Hintertlugel  stark  braunroth. 

Heisse  Lehnen  :  ob  Naters,  Saasthal.  Aehniich  auch  im  Bas- 
1er  Jura. 

Dictynna  Esp.  Verbreitet  in  schattigen  Laub-  und  Tannen- 
waldungen.  Turtmannthal,  etc. 

Verbreitung:  Nordasien  und  nordiicheres  Europa. 

Athalia  Rott.  Verbreitet  in  der  Wiesenregion. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

Aberr.  Corythalia  Hb.  Schwarze  Zeichnung  fein,  Rothgelb 
stark  vorherrschend.  Einzeln  unter  dem  Typus. 

5 


-     66    - 

Aurélia  Nick.  Im  Mittel-  und  Ober-Wallis  im  Gebiisch  cler 
warmen  Région  verbreitet.  Sitten.  Turtmann.  Fieschwald. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  nordostliches  Europa.  Wallis. 

Var.  Britomartis  Assm.  Unterseite  iihnlich  wie  bei  Dic- 
tynna.   Ob  Hyhrid  ?  Einzeln  :  Naters,  Sitten. 

Verbreitung  :  Sibirien  bis  nordostliches  Deutschland.  Wallis. 

?  Parthenie  Bkh.  Den  Typus  der  Ebene  sah  ich  im  Wallis 
nicht. 

A.  V.  varia  Bischoff.  Klein,  verdustert,  schwach  gezeichnet. 
Stellenweise  haufig  in  der  obern  Alpenregion  im  Gebiisch  : 
Bellalp,  Gornergletscher,  Simplon. 

Verbreitung  :  Gentralalpen. 

Argynnis  F. 

Pales  Schiff.  Derkleine,  spitzflûglige,  feingezeichnete  Typus 
in  der  obern  Alpenregion  auf  oftener  Trift  haufig. 

A.  V.  Isis  Hb.  Grosser,  stumpffluglig.  In  der  mittlern  Alpen 
région  im  Gebiisch  haufig  ; 

Aberr.  Napœa  Hb.  9  oben  griinlich.  Einzeln  unter  Isis. 

Verbreitung  :  Nordasien,  Nordeuropa,  Gebirge  Siideuropas. 

Dia  L.  Zerstreut  in  der  Laubregion,  Sitten. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa,  den  Siiden  ausge- 
nonimen. 

A.  Amathusia  Esp.  Haufig  in  der  Tannen-  und  Lcirchen- 
region  im  Gebiisch.  Steigt  bis  ob  Simpein  1600  M. 

Verbreitung  :  Nordasien,  Nordrussland  und  Preussen.  Alpen. 

Daphne  Schiff.  Verbreitet  iin  heissen  Theil  des  Thaïes  an 
Gebusch  und  Disteln  :  Martigny:  Wullschlegel,  Branson:  Tas- 
ker,  Sitten,  Leuk:  Jenner. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  siidlicheres  Europa. 

luo  Hott.  Hie  und  da  im  Gebiisch  und  auf  Wiesen  der  Tan- 
nenregion.  Turtmannthal  haufig;  auch  Mayens  de  Sion. 

Verbreitung  :  Nordasien,  mittleres  und  nOrdIicheres  Europa. 

Latonia  L.  Haufig  an  Wegen  votn  Thaï  bis  zum  Gorner- 
gletscher. 

Verl)ieitung  :  Nordasien  und  Europa. 
Aglaja  L.  Iliiufig  in  der  Waldregion  bis  zu  den  Tannen. 


-    67    - 

Verbreitung:  Ebenso, 

Niobe  L.  Haufig  in  der  Tannenregion.  Geht  bis  in  die  offene 
Alpentrift.  Z.  B.  Augstkuinmen  2200  M. 

Var.  Eris  Meig.  Ohne  Silberflecken  ist  vorherrscliend,  be- 
sonders  in  der  Hohe. 

Verbreitung  :  Wie  vorige. 

Adippe  L.  Wie  Aglaja. 

Paphia  L.  Haufig  in  der  Laubregion. 

Verbreitung  :  Ebenso. 

S.  Var,  Ç  valesina  Esj3.  Griinbraun  verdiistert.  Irn  Mittel- 
und  O.-Wallis  verbreitet  :  Sitlen  :  Wolf.  Naters.  Stalden.  etc. 
Noch  schoner  im  insubr.  Gebiet  des  Val  Vedro.  Auch  im  vor- 
dern  Graubiinden  (Flims)  und  in  Bergell. 

S.  Pandora  Schiff.  Sehr  vereinzelt  in  der  untern  Région. 
Kastanienwald  vonFouly.  Eingang  von  Anniviers  ein  schones 
bellgrUnliches  $  :  Tasker.  Leuk:  Knecht.  Im  Aostathal  hau- 
figer. 

Verbi-eitung  :  Vom  Orient  durch  Siideuropa  bis  Bretagne. 

Melauargia  Meig. 

Galatea  L.  Haufig  in  der  Wiesen-  und  untern  Waldregion. 

Anniilierung  an  Var.  Procida  Hbst.  :  Ob  Sitten  gegen  die 
Mayens,  etc.,  auf  Kalk. 

Verbreitung  :  Orient  und  niittleres  und  siidiicheres  Europa 
bis  Algérien. 

Erebia  B. 

A.  Cassiope  F.  Meist  etwas  lebhafter  gezeichnet  als  die  Ex. 
der  nordlichen  Alpen.  Verbreitet  und  stellenweise  haufig  in 
den  Gebiischen  und  Triften  der  Alpen  région. 

Verbreitung  :  Alpen  und  Grossbritannien.  Auch  in  der  nahe 
verwandten  Form  Epiphron  Knoch,  auf  den  deutschen  Ge- 
birgen. 

A.  Melampus  Fuessl.  Haufig  in  der  Tannenregion. 

Verbreitung  :  Alpenkette,  Schlesien. 

A.  EriphyleFr.  Einzeln.  Von  Rothenbach  am  Rhoneglelscher 
und  der  Mayenwand  gefunden. 

Verbreitung:  Alpenkette:  Kiirnthen  und  Schweiz 


—     68    — 

A.  Mnestra  Hb.  Verbreitet,  doch  nicht  massenhaft,  in  der 
Gebuschzone  der  Alpen région.  Ob  den  Mayens  de  Sion,  Gor- 
nergletscher,  Mayenwand,  etc. 

Vérbreitung  :  Alpenkette. 

A.  Pharte  Hb.  Zerstreut  ebenda. 

Vérbreitung:  Alpenkette. 

A.  Pyrrha  F.  ZiemHch  verbreitet  in  der  Tannenregion,  doch 
weit  sparsamer  als  in  den  nordiichen  Alpen. 

DieWalhser  Stiicke  sind  mitdeutlichen,  rostgelben  Flecken- 
binden  versehen. 

A.  Ceto  Hb.  Haufig  in  Waldvviesen  der  Liirchenwaldung. 
Ob  Sembrancher  und  in  allen  Thalern  bis  zum  Simplon  und 
Gombs. 

Vérbreitung  :  Alpenkette. 

Médusa  F.  In  der  Laubwaldung,  weniger  haufig  als  in  der 
nOrdlichen  Schvveiz. 

Vérbreitung:  Von  Sibirien  durch  das  mittlere  und  nordiiche 
Europa. 

A.  Oeme  Hb.  Sehr  zerstreut  im  Gebiet  des  Tannenwaldes. 

A'erbreitung  :  Alpenkette. 

A.  Stygne  0.  Haufig  an  steinigen  Stellen  von  der  Laub-  bis 
zur  Alpenregion.  Juni  und  Juli. 

Vérbreitung  :  Alpenkette  und  deutsche  Gebirge. 

S.  Evias  Lef.  Eine  Friihlings-Erebie  der  obern  Laubwald- 
und  untern Tannenregion  von  Mittel-  und  O.-Wallis.  Val  d'Hé- 
rens,  Anniviers,  Thaler  um  Brieg.  Zahlreich,  aber  sehr  rasch 
verûogen. 

Vérbreitung  :  Sudliche  Alpenkette,  vom  Ober-Engadin  und 
Davos  bis  Andalusien. 

A.  Glacialis  Esp.  Auf  Gerollfeldern  und  Griiten  der  obern 
Alpenregion,  verbreitet.  Nie  geaugt,  meist  ganz  schwarz  (V. 
Pluto  Esp.),  oder  mit  schwach  rothlich  schimmernder  Flatte. 

Vérbreitung  :  Alpenkette. 

A.  Lappona  Esp.  Haufig  auf  offener  Trifl  und  den  Halden  der 
hohern  Alpenregion. 

Vérbreitung  :  Altai.  Skandinavien.  Alpenkette. 


-    69    — 

A.  Tyndarus  Esp.  Haufig  ati  Wegen  und  steinigen  Orleti  der 
Alpenregion. 

Auch  ganz  ohne  Augeii  (V.  Cœcodromus  Gn.) 

Verbreitung  :  Alpenkette, 

A.  Gorge  Esp.  Haufig  und  schaarenweise  an  Felsen  und  Ge- 
rOll  der  obern  Alpenregion,  von  2500  bis  2800 M, 

Der  Typus,  grOsser,  mit  zwei  Apicalaugen,  z.  B.  am  Aletsch- 
gletscher,  Mayenwand. 

Var.  Erynis  Esp.  Kleiner,  oft  ohne  Augen,  z.  B.  an  der  Crète 
de  Thion. 

Verl)reitung  :  Alpenkette. 

A.  Goante  Esp.  Haufig  in  der  Liirchenregion.  Von  Sem- 
brancher  bis  hinauf  nach  Zermatt. 

Verbreitung  :  Centralalpen. 

A.  Pronoë  Esp.  V.  Pitho  Hb.  Sehr  dunkel,  ohne  rostgelbe 
Binden,  blos  mit  obsoleten,  kleinen,  apicalen  Augen, 

Zerstreut.  O.-Wallis:  Aletschgletscher,  etc.  August  und  Sep- 
tember. 

Verbreitung  :  Vom  Orient  langs  der  Alpenkette. 

Aethiops  Esp.  Haufig  in  der  untern  und  mittlern  Wald- 
region. 

Hie  und  da  Annaherimg  zu  Var.  leucotœnia^  Staud.,  mit 
weisslicher  Binde  der  Unterseite  der  Hauptfliigel. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Mitteleuropa. 

Ligea  L.  Mittlere  Wahlregion,  nicht  so  haufig  als  in  der 
nordlichen  Schweiz. 

Verbreitung  :  Von  Sibirien  durch  Mitteleuropa. 

A.  Euryale  Esp.  Sehr  haufig  in  der  obern  Waldregion. 

Verbreitung  :  Von  Sibirien  durch  die  Gebirge  Europa's. 

Œneïs  Hb. 

A.  Aëllo  Hb.  Verbreitet  in  der  obern  Alpenregion  an  GerOll 
und  Felsen. 

Verbreitung  :  Alpenkette. 

Satyrus  F.  D. 

Hermione  L.  Haufig  in  der  warmen,  untern  Waldregion, 
besonders  ob  Sitten  und  Visp. 


-    70    - 

Kleinere  Ex.,  wciche  zwischen  den  gewOhnlichen  vorkom- 
riien,  stellen  die  in  Norddentschiand  allein  vorkommende  Var. 
Alcyone  Schifï",  dar,  Solche  ob  Sitten,  ob  Stalden,  etc. 

Verbreitung  :  Warmeres  Europa  bis  Kleinasien. 

?  Circe  F.  Fundorte  zu  sichern. 

Verbreitung  :  Ebenso. 

'^.  Briseïs  L.  Ebenso. 

Verbreitung  :  Orient  und  durch  das  vvarmere  Europa. 

Semele  L.  Hiiufig  in  der  warnien  Hiigelregion.  Besonders 
schwarziich  bei  Staiden. 

Verbreitung  :  Orient  und  Mitteleuropa. 

Arethusa  Esp.  Selten.  Val  d'Anniviers  leg.  Menuet. 

Verbreitung  :  Siideuropa  bis  Orient. 

S.  Statilinus  Hufn.  Var.  Allionia  F.  Durch  bedeutenderc 
Grosse  und  deutlich  weissgescheckten  Suum  vom  norddeut- 
schen  Typus  verschieden. 

Hiiufig  an  trockenen  Felsen  und  Mauern  der  ganzen  war- 
nien Région  :  Col  de  Cheville,  Sitten,  Siders,  Anniviers.  Brieg. 

Verbreitung:  Kleinasien  und  Siideuropa. 

S.  Cordula  F.  Hiiufig  an  buschigen  Stellen  der  Hiigelregion 
von  Bex  bis  ins  Saasthal  (Hutegg)  und  Berisal  1500  M.  Ebenso 
ini  insubr.  Val  Vedro. 

Hie  und  da  (z.  B.  Brieg)  kommen  9  '"'t  gelben  Binden  auf 
der  Oberseite  beider  Flugei  vor.  Aberr.  Pœas  Hb. 

Verbreitung  :  Vom  Altai  und  Siidrussiand  (Var.  Bryce  Hb.) 
liber  Griechenland  liings  der  siidiichen  Alpenkelte  bis  zu  den 
Basses-Alpes.  Von  da  an  nach  Westen  die  kleinere  Forni 
Actœa  Esp. 

Dryas  Se.  Haufig  in  Wiesen  und  Gebusch  der  untern  Ré- 
gion. Martigny,  Sitten,  Naters,  etc. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Mitteleuropa. 

Pararge  Hb. 

Msera  L.  Hiiufig  an  Mauern  und  Steinen  bis  in  die  Berg- 
region. 

Verbreitung  :  Vom  Orient  durch  Europa. 

A.  Hiera  F.  Verbreitet  in  der  Tannenregion  an  schattigen 
Felsen. 


—     71     — 

Verbreitung  :  Vom  Kaukasus  liings  der  Alpenketle.  Skanrli- 
navien. 

Megaera  L.  Haufig  an  Mauern  (1er  luitern  Région. 

Verbreitung  :  Vom  Orient  durcli  Europa. 

Egeria  L.  Haufig  in  schattigern  Laubwald. 
Hie  und  da  Hinneigung  zu  der  insubr.  Form  mit  braungelben 
Flecken. 

Verbreitung  :  Vom  Orient  durch  Europa.  Im  Siiden  in  der 
kurzfliigligen  hochgelben  Var.  Meone  Esp.,  die  bei  uns  in 
ihrer  vollendeten  Form  nicht  vorkommt. 

?  Dejanira  L.  In  Laubwaldung,  jedenfalls  nicht  haufig. 
Fundorte  zu  sichern.  Falter  der  Buchenzone. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Mitteleuropa. 

£pinepliele  Hb. 

Lycaon  Esp.  Stellenweise  haufig  an  trockenen  Halden  der 
warmen  Région,  besonders  im  Mittel-  und  Ober-Waliis.  Bis 
Hutegg  im  Saasthal  und.Berisal  am  Simplon. 

Verbreitung:  Nordasien  und  milderes  Europa. 

Janira  L.  Haufig  in  der  Wiesenregion. 

Verbreitung  :  Europa  bis  Kleinasien. 

An  warmen  Halden  mit  Hinneigung  zur  siidlichen  Var. 
Hispulla  Hb,,  mit  Andeutung  von  helien  Binden  beim  9. 
Varen. 

?  Tithonus  L.  Fundorte  zu  sichern. 

Verbreitung  :  Milderes  Europa  bis  Kleinasien. 

Hyperanthus  L.  Haufig  auf  Wiesen  der  untern  Région. 

Verbreitung:  Von  Sibirien  durch  Mitteleuropa. 

Ccenonyiupha  Hb. 

Iphis  Schiff.  Verbreitet  auf  den  Wiesen  der  Hugel-  und  Berg- 
region.  Sitten,  etc. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Mitteleuropa. 

Arcania  L.  Haufig  im  Gebilsch  der  untern  Région. 

Verbreitung  :  Vom  Orient  durch  das  mildere  Europa. 

A.  Var.  Darwiniana  Staud.  Kleiner,  trilber,  weisse  Binde 
der  Unterseite  schmal. 

Obère  Bergregion  von  O.-Wallis  :  ob  Mehlbaum  gegen  Bell- 
alp.  Laquinthal  und  Simplon. 


73 


(Auch  auf  der  Giiyna  am  Comersee.) 

A.  Satyrion  Esp.  Haufig  aiif  Wieseii  der  Alpenregion. 

Verbreitung  :  Alpenkette. 

Pampliilus  L.  Haufig  auf  Wiesen  bis  in  die  Bergregion. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Europa. 

Spilothyrus  Dup. 

Alceae  Esp.  Verbreitet  aber  einzeln  an  Halden  der  unlein 
Région. 

Verljreitung  :  Nordasien,  Siid-  und  Mitteleuropa. 

?  Altheae  Hl).  Der  nOrdlichen  (Zurich,  Pilatus,  Engelberg) 
und  insubr.  Scliweiz  (Lugano)  ist  mir  aus  Wallis  niciit  be- 
kannt. 

Verl)reitung  :  Orient  und  ostlichesMittel-  und  Siideuropa. 

S.  Lavaterse  Esp.  Verbreitet  an  warnien  Lehnen  der  untern 
Région  bis  Stalden. 

Verbreitung:  Orient  und  Sudeuropa  bis  Siiddeutschland. 

iSyriclithtis  B. 

S.  Carthami  Hb.  In  zwei  Generationen  haufig  an  den  Halden 
der  warmen  Région.  Branson,  Sembrancher,  Sitten,  Stalden. 

Verbreitung  :  Orient  und  Sudeuropa  bis  Mitteideutschiand. 

Alveus  Hb.  Var.  Cirsii  Rb.  Wege  der  Hugeiregion.  Varen. 

Var.  Fritillum  Hb.  Wege  der  Bergregion. 

Verbreitung  :  Orient  l)is  Mitteleuropa. 

Serratulae  Ramb.  In  den  nordiichen  Alpen  geniein  (^Engel- 
berg, Berner  Oberland,  etc.),  erscheint  im  Wallis  seltener. 

Verbreitung  :  Nordasien  bis  Mitteideutschiand. 

A.  Cacaliae  Ramb.  Haufig  in  der  obern  Alpenregion. 

Verbreitung  :  Alpenkette. 

Malvse  L.  Haufig  an  Wegen  des  untern  und  mittlern  Région. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

?  Aberr.  Taras  Meig.  Nicht  selten  in  den  Bergthiilern  der 
Waadtlander  Alpen  :  Sepey,  Gryon.  Wohl  auch  ini  Wallis. 

Sao  Hb.  Verbi'eitet  an  Lehnen  der  \varu)ern  Région. 

Verbreitung  :  Orient  und  Sudeuropa  bis  Deulschland  und 
Belgien. 


—     7o     — 

Nisuiiiades  Hb. 

Tages  L.  Haufig  an  Wegen  der  uiitern  und  miltlern  Région. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

Hesperia  B, 

Thaumas  Hufn.  Haufig  in  der  Bergregion  an  Wegen,  etc. 

Verbreitung  :  Orient,  Europa. 

Lineola  0.  Verbreitet  ebenda. 

Verbreitung  :  Nordasien,  Europa. 

S  ?  Actœon  Esp.    Gemein  in  Piémont  :   icii   habe  ihn   im 
Waliis  niclît  gesehen. 

Verl)reitung:  Orient  und  Siideuropa. 

Sylvanus  Esj).  Haufig.  Sehr  dunkie  Ex.  in  der  Bergregion. 

Verbreitung  :  Nordasien,  Europa. 

Comma  L.  Ebenso.  Sehr  dunkie  Ex.  in  der  Alpenregion  : 
Gorncrgletscher. 

Verbreitung:  Nordasien,  Europa. 

Carterocephaliis  Ld. 

?  Palœmon  Pall.  Im  Waliis  sah  ich  den  Falter  nicht. 

Verbreitung  :  Nordasien,  Mitteleuropa. 

Aclieroiitia  0. 

Atropos  L.  Verbreitet  im  Kulturland.  Sion,  etc. 

Verbreitung  :  Ueberall  vvo  die  Karlotïcl  gebaut  wird. 

ISpliiiix  0. 

Convolvuli  L.  Haulig  in  der  untern  und  mittlern  Région. 

Verbreitung  :  Voin  Orient  durch  Mittel-  und  Siideuropa. 

Ligustri  L.  Ebenso. 

Verbreitung:  Nordasien  und  Mitteleuropa. 

Pinastri  L.  Ebenso. 

Verbreitung  :   Vom  Kaukasus  durch    Europa,    den  Siidcn 
ausgenommen. 

Deilepbila  0. 

S.  Vespertilio  Esp.  Verl)i'eitet  in  der  Sohie  des  Rhonethales. 

Verbreitung  :  Siidliche  Alpenthaler,  Ober-Rhein. 

S.  Hippophaës  Esp.  Ebenso,  besonders  in  den  grossen  Hip- 
pophaë-Bestanden  von  Ober- Waliis. 

Verbreitung  :  Sudliche  Alpenthaler. 


—     74     — 

Galii  Rott.  Ehenso. 

Verbreitung  :  Vom  Orient  durch  Europa. 

Euphorbise  L.  Hiiufig  in  der  untern  und  tnittlern  Région. 

Verbreitung  :  Vom  Orient  durch  Mittel-  und  Sudeuropa. 

S.  Livornica  Esp.  Verbreitet  aber  einzein  ebenda.  Héré- 
inance. 

Verbreitung  :  Von  Sibirien  an  durch  Siideuropa. 

Elpenor  L.  Hiiafig  ebenda. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Mitteleuropa. 

Porcellus  L.  Einzein  ebenda. 

Verbreitung  :  Von  Sibirien  durch  Europa. 

Smerinthus  0. 

Tilise  L.  \Vo  Lindenbaume  vorii.onHiien. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

Populi  L.  Verbreitet  iin  Rhonethal. 

Verbreitung  :  Nordasien  und  Europa. 

Ocellata  L.  In  der  Région  der  Obslbaume, 

Veri)reitung  :  Nordasien  und  31itteleuropa. 

Pterogoii  R. 

Proserpina  Pall.  Einzein  im  Rhonethal. 

Verbreitung  :  Von  Sudrussland  durch  3Iitleleuropa. 

Macroglossa  0. 

Stellatarum  L.  Hiiufig  bis  in  die  Rerge. 

Verbreitung:  Nordasien,  Europa. 

Bombyliformis  0.  Verbreitet  in  der  mittlern  Région. 

Veriireitung  :  Von  Sibirien  durch  Europa. 

Fuciformis  L,  Verbreitet  ebenda. 

Verbreitung  :  Von  Sibirien  durch  Europa. 

Ino  Leach. 

Pruni  Schiff.  Einzein.  1878  ein  Ex.  ani  Gornergletscher. 

Verbreitung  :  Nordasien,  Mitteleuropa. 

Statices  L.  Hiiufig  in  Wiesen  der  untern  Rergregion. 

Verbreitung  :  Von  Siidrussland  durch  Mitteleuropa. 

S.  Var.  Heydenreichii  Ld.  Dunkel  gefiirbte  Ex.  Stalden. 

Verbreitung  :  Vom  Orient  liiiigs  der  sildlichen  Alpenkette. 

A.  Geryon  ïlb.  Var.  chrysocephala  Nickerl.  Wiesen  der  Al- 
penregion.  Gornergletscher,  Simplon,  etc. 


—    75    — 

Verbreitung:  Alpenkette. 
Zygîena  F. 

Pilosellœ  Esp.  Haufig  auf  Wiesen  der  Hiigel-  und  Berg- 
region. 

Verbreitung:  Von  Sibirien  durch  Mitteleuropa. 

Var.  PolygalsB  Esp.  Rothe  Strichebreit  zusammengeflossen. 

Zahlreich  und  sehr  ausgepragt  ob  Naters,  wo  die  è  meist 
sehr  klein  sind. 

A.  Var.  Nubigena  Ld.  Diinn  bekleidet,  blassc  Alpenform. 

In  der  Alpenregion  zerstreut.  Simpion.  Augstkunimen.  Ob 
den  Ma  yens  de  Sion. 

S.  ?  Brizœ  Esp.  Gianelli  sandte  mir  sie  mit  der  Fundorts- 
angabeM.  Rosa  (Piémont).  Soliten  vielleicht  solchc  Piemont- 
Ex.  Anlass  zur  Angabe  der  Art  im  Waliis  gegeben  haben  '? 

Verbreitung  :  Vom  Orient  durch  Ungarn  und  Oesterreich 
nacli  Siidtyrol. 

S.  Triptolemus  Freyer.  Im  insubr.  Val  Vcdro  nahe  der 
Gondo-Grenze. 

Verbreitung:  Siideuropa  von  Dalmatien,  Siidalpen,  Sizilien 
bis  zur  Sierra  Nevada. 

AchillesB  Esp.  Haufig  in  der  untern  und  mitticrn  Région 
in  trockenen  Wiesen. 

Verbreitung  :  Von  Sibirien  bis  zum  siidiichen  Frankreich. 

An  Var.  Bellis  Hb.  streifende  Ex.  ob  Visp  :  gross,  lebhaft 
roth. 

Var.  ViciSB  Hb.  Kleiner;  Apicalfleck  klein,  wenig  vorge- 
zogen.  U. -Waliis.  St. -Maurice. 

A.  Exulans  Hoch.  Haufig  auf  den  Triften  der  hohern  Alpcn- 
region. 

Verbreitung  :  Skandinavien  und  Alpenkette. 

Melioti  Esp.  Ober- Waliis  nach  Anderegg's  Verzeichnissen. 
Mayens  de  Sion  1883. 

Verbreitung:  Nordnsien  und  Mitteleuropa. 

S.  Charon  Hb.  Im  insubr.  Val  Vedro  naho  der  Gondo-Grenze. 

Verbreitung:  Westlicher  Theil  der  siidiichen  Alpenkette. 

Lonicerse  Esp.  Hiiulig  in  Gebiischen  der  Hugel-  und  untern 
Bergregion. 


Verbreitung  :  Von  Sibirien  bis  Frankreich. 

S.  Var.  major  Frey.  Sehr  gross. 

O.-Wallis:  Stalden,  St.-Nikiaus  und  Hutegg.  Haufiger  im 
insubr.  Val  Vedro. 

S.  Var.  dubia  Stgr.  Mit  lief  gegen  dieBasis  hin  geschwarzten 
Unterfliigeln. 

Im  insulir.  Val  Vedro  nahe  der  Gondo-Grenze. 

FilipendulsB  L.  Haudg  in  den  Wiesen  bis  in  die  Alpen. 

Verl)reilung  :  Voni  Orient  durch  Europa. 

A.  Var.  Mannii  H.  S.  Klein,  schwach  beschuppt. 

Alpenregion  :  ob  den  Mayens  de  Sien,  Simplon. 

Verbreitung:  Alpenkette. 

S.  Var.  Ochsenheimeri  Z.  Is.  Gross,  tiefroth,  sechsler  Fleck 
oft  fehlend. 

Im  insubr.  Val  Vedro  nahe  der  Gondo-Grenze. 

Verbreitung  :  Siidliche  Alpenkette. 

Transalpina  Esp.  Hiiufig  im  Gebiisch  der  Hiigeiregion  bis 
Stalden  hinauf,  in  allmaligeni  Uebergang  zur  zinnoberrothen 
Var.  Hippocrepidis  Hbn. 

Verbreitung:  Mitleleuropa  und  sudiichc  Alpenkette. 

Im  Aostathal  mit  fast  verschwundenem  sechsten  Fleck,  was 
vielleicht  Anlass  zur  Angabe  der  ostlichen  Z.  Angelicœ  0.  in 
diesen  Gebieten  gegeben  bat. 

S.  Ephialtes  L.  Verbreitet  an  den  Hiigeln  des  warmen  Thal- 
beckens  vom  Mittel-Wallis  und  wieder  im  insubr.  Val  Vedro 
nahe  der  Gondo-Grenze. 

Sechsfleckig  und  fUnffleckig  (V.  Médusa  Pall.)  mit  rothem, 
selten  mit  gelbem  Giirtel  (V.  Coronillœ  E.  und  Trigonellœ 
E.).  Ob  Varen,  Anniviers,  etc. 

Verbreitung  :  Von  Sudrussiand  durch  Oesterreich  bis  Siid- 
frankreich. 

'?  Die  rothfleckige  V.  Peucedani  E.  der  nordiichen  Schweiz 
scheint  zu  fehien. 

A.  Fausta  L.  V,  Jucunda  Meissn.  Kleiner  als  der  Typus  vom 
Jura,  kaum  gegUrtelt. 

Subalpine  Région.  Von  Anderegg  stets  angeboten. 


—    77    — 

Vorbreitung  :  Alpen  von  Grauhiinden  l)is  zum  Salève. 

Carniolica  Se.  Meist  in  Var.  Hedysari  Hl).,  oliiie  pothen 
Giirtel. 

Haufig  auf  Wiesen  der  Hiigel, 

Verbreitung:  Vom  Orient  durch  Oesterreich  bis  Berlin  nach 
Norden  und  zu  den  Basses-Alpes  nach  Siiden. 

Syntomis  III. 

Phegea  L.  Hiiuîig  in  Gebusch  der  warmen  Région  von  Ober- 
Wallis.  Visp,  Stalden,  etc.  Noch  haufiger  im  insubr.  Yal  Vedro 
nahe  der  Gondo-Grenze. 

Verbreitung:  Vom  Orient  durch  SUd-  und  Mitteleuropa. 

Naciia  B, 

Ancilla  L.  Einzeln.  Heisser  Abhang  des  Kalkgebirgs  ob  Sit- 
ten  gegen  die  Mayens. 

Verbreitung  :  Wilrmeres  Mitteleuropa. 

S.  Punctata  F.  Verbreitet  in  Gebusch  der  warmen  Région 
von  Mittel-  und  Ober-Wallis:  Leuk,  Visp,  Stalden,  etc. 

Verbreitung:  Vom  Orient  durch  Sudeuropa. 


—    78    — 

Liste  des  Sociétés  et  Institutions 

avec  lesquelles  la  MurltMeEiie  entretient  nn  commerce  d'éclange  réplier. 


1.  Aarau.  Aargauisch,  Naturforsch,  Gesellsch. 

"i.  Annecy.  Revue  savoisienne. 

3.  Augsbourg.  Naturhistorisch.  Verein. 

4.  Auxerre.  Société  des  Sciences  historiques  et  naturelles 
de  l'Yonne. 

5.  Bàle.  Naturforschend,  Gesellsch. 

6.  Berlin.  Botanischer  Verein  d.  Provinz  Brandenburg. 

7.  Berne.  Naturforsch.  Gesellsch. 

8.  Béziers.  Société  d'Histoire  naturelle. 

9.  Bienne.  Société  jurassienne  d'Emulation. 

10.  Bistritz  (Autriche).  Gewerbeschule. 

11.  Bonn.  Naturhistorisch.  Verein. 

12.  Brème.  Naturwissenschaftl.  Verein. 

13.  Brest.  Société  académique. 

14.  Bruxelles.  Société  royale  de  Botanique. 

15.  Bucla-Pesth.  Musée  national  hongrois. 

16.  CarlsTulie.  Naturwissenschaftl.  Verein. 

17.  Cassel.  Botanisch.  Centralblatt. 

18.  »        Verein  f.  Naturkunde. 

19.  Chdlons-sur- Saône.  Société  des  Sciences  naturelles. 

20.  Coire.  Naturforschend.  Gesellsch.  f.  Graubunden. 

21.  Colmar.  Société  d'Histoire  naturelle. 

22.  Danzig.  Naturforschend.  Gesellschaft. 

23.  Dresde.  Naturwissensch.  Gesellsch.  «  Isis.  » 

24.  Dûrckheim.  Pollichia. 

25.  Francforts. IMein,    Senkenbergisch.    naturforsch.  Ge- 
sellsch. 


—    79    — 

26.  Frihourg.  Revue  scientifique  suisse. 

27.  ï  Société  des  Sciences  naturelles. 

28.  Frihourg  en  Brisgau.  Naturforschentl.  Gesellscli. 

29.  Fulda.  Yerein  fur  Naturkunde. 

30.  Genève.  Institut  national  genevois. 

31.  »        ^éàstciionAeVFjcho  des  Alpes. 

32.  Géra.  Gesellsch.  v.  Freund.  d.  Naturwissench. 

33.  Gôrlitz.  Naturforscliend.  Gesellsch. 

34.  Gratz.  Naturwissensch.  Verein  f.  Steiermark. 

35.  Grenoble.  Société  botanique  dauphinoise  d'échange. 

36.  Hamhourg-Altona.  Naturvvissenschaftl.  Verein. 

37.  Hanovre.  Naturhistor.  Gesellsch. 

38.  Heidelherg.  Naturhistor.  medicinisch.  Verein. 

39.  Innsbruck.  Naturwissensch.  medicin.  Gesellsch. 

40.  Kiel.  Naturwissensch.  Verein  f.  Schlesw.-Hoislein. 

41.  Klausenburg.  Novenytain  Lapok. 

42.  Landshut.  Botanischer  Verein. 

43.  Lausanne.  Société  vaudoise  des  Sciences  naturelles. 

44.  Lrnz.  Verein  fur  Natui-kunde. 

45.  Lisieux.  Société  d'horticulture  et  de  botanique  du  cen- 
tre de  la  Normandie. 

46.  Luxembourg.  Institut  royal-graud-ducal. 

47.  »  Société  Botanique. 

48.  Lyon.  Société  d'Etudes  scientifiques. 

49.  »       Société  de  Botanique. 

50.  Magdebourg.  Naturwissenschaftl.  Verein. 

51.  Montpellier.  Société  d'Horticulture  et  de  Sciences  na- 
turelles de  l'Hérault. 

52.  Moscou.  Société  impériale  des  Naturalistes. 

53.  Nîmes.  Société  d'Etude  des  Sciences  naturelles. 

54.  Off'enbacJi.  Verein  fiir  Naturkunde. 

55.  Padoue.  Societa  Veneto  Trentin.  d.  Scienze  natur. 

56.  Paris.  Société  Botanique  de  France. 

57.  »       Feuille  des  Jeunes  naturalistes. 

58.  Pavie.  Brebissonia. 

59.  Passau.  Naturhistor.  Verein. 


—    80    — 

60.  Rio-de-Janeiro.  Musen  nacional. 

61.  Saint-Gall.  Nfiturwissensch.  Gesellsch. 

62.  Semur.  Société  des  Sciences  historiques  et  naturelles. 

63.  Sondershaasea.  Botanisch.  Verein. 

64.  Toulouse.  Société  d'Histoire  naturelle. 

65.  Trieste.  Societa  adriatic.  d.  Scienze  natur. 

66.  Vienne.  Zoolog.  Botanisch.  Verein. 

67.  Washington.  Département  de  l'Agriculture. 


TAJBXjE 


Page 

Séance  des  25  et  26  juillet  1881 3 

Herborisation  aux  alpes  de  Bex 11 

Rapport  sur  la  marche  de  la  bibliothèque 14 

Communication  entomologique  de  M.  J.  C.  W.  Tasker  .      .  15 

Réponse  à  un  article  de  la  Revue  et  Magasin  zoologiques  18 

Oiseaux  du  Valais 20 

Marbres  antiques  de  Saillon 26 

Dianthus  Wolfii 32 

Notes  sur  quelques  plantes  rares  du  Valais       ....  34 
jNotice  historique  sur  les  petits  poissons  du  lac  du  Grand- 
Saint-Bernard     36 

Séance  du  l»''  août  1882 39 

Herborisation  dans  la  vallée  de  Binn 44 

Notes  botaniques  sur  le  bassin  de  l'Orbe 48 

Florule  adventive  des  digues  du  Rhône 53 

Nouvelles  indications  pour  les  environs  d'Aigle  et  la  Plaine 

du  Rhône 54 

Les  papillons  du  Valais 55 

Liste  des  Sociétés  et  Institutions  avec  lesquelles  la  Muri- 

thienne  entretient  un  commerce  d'échange  régulier.      .  78 


Les  envois  de  livres  et  Revues  doivent  être 
adressés  au  bibliothécaire  de  la  Société, 
M.  G.  MULLER,  pharmacien  à  Sion. 


BULLETIN  DES  TRAVAUX 


DE   LA 


r  r 


SOCIETE  MURITHIENNE 

DU    VALAIS 

ANNÉE       1883 

PUBLIÉ   SOUS    LA    DIRECTION    DE 

MM.  Favrat,  président,  à  Lausanne,  et  D^  Morlhier,  professeur  à  Neufhâtel. 


xiie   FAScieiJiiï: 


'Cïr^KÇX^S»' 


NEUGHATEL 

IMPRIMERIE     DE    JAMES     ATTINGER 

1884 


BULLETIN  DES  TRAVAUX 


DE    LA 


r  r 


SOCIETE  MURITHIENNE 

DU    VALAIS 

ANNÉE       1883 

PUBLIÉ    SOUS    LA    DIRECTION    DE 

MM.  Favral,  président,  à  Lausanne,  et  D''  Morlhier,  professeur  à  Neuehâlel. 


Xlle     FASCICUIiG 


NEUGHATEL 

IMPRIMERIE     DE    JAMES     ATTINGER 

1884 


VINGT-TROISIEME  REUNION  ANNUELLE 

DE    LA 

SOCIÉTi  MURITHIEIE  DE  BOTANIDUE 

DU  VALAIS 

tenue  à  Château-d'Œx,  le  31  juillet  1883. 


Pi'ésidence  de  M.  Favrat,  vice-président. 

En  vertu  de  la  décision  prise  l'année  dernière  à  Brigue,  les 
niembres  de  la  Murithienne  se  sont  réunis  à  Chàteau-d'OEx,  le 
31  juillet. 

A  neuf  heures,  la  séance  est  ouverte.  Sont  présents  : 

MM.  Favrat,  professeur  à  Lausanne,  ince-président. 
Chanoine  Favre,  Emile,  à  Martigny,  secrétaire. 
D""  MoRTHiER,  à  Corcelles,  Neuchàtel. 
Roux,  Fréd.,  ancien  pharmacien,  à  Nyon. 
Jaccard,  Henri,  professeur,  à  Aigle. 
MoREL,  Alph.,  professeur,  à  Aigle. 
Mermod,  a.,  instituteur  à  la  Coniballaz,  Ormonts. 
PiTTiER,  Henri,  professeur,  à  Chàteau-d'OEx. 

MM.  Vaugher,  de  Genève,  et  Amann,  étudiant  en  pharma- 
cie, à  Lausanne,  assistent  aussi  à  la  séance. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  Brigue  est  lu  et  adopté. 
Les  comptes  envoyés  par  le  caissier  sont  vérifiés  et  acceptés 
avec  remerciements.  Le  caissier  redoit  fr.  269»99. 

M.  Pittier  propose  que  le  format  du  Bulletin  soit  ramené  à 
l'in-octavo,  format  adopté  par  toutes  les  sociétés  scientifiques. 


De  cette  façon,  on  pourra  joindre  le  Bulletin  de  la  Société  mu- 
rithienne  aux  publications  d'autres  Sociétés.  La  proposition  est 
appuyée  et  renvoyée  au  Comité. 

M.  Pittier  propose  qu'il  soit  accordé  un  tirage  à  part  aux 
auteurs.  Après  une  courte  discussion,  on  décide,  sur  la  propo- 
sition de  M.  Roux,  qu'il  sera  accordé  aux  auteurs  cinquante 
exemplaires  de  leurs  travaux,  à  condition  qu'ils  en  payent  le 
tirage. 

M.  Favrat  demande  si  l'on  veut  continuer  à  recevoir  dans 
le  Bulletin  des  travaux  étrangers  à  la  botanique.  M.  Favre 
propose  qu'on  reçoive  tous  les  travaux,  mais  qu'on  ne  les  pu- 
blie qu'au  fureta  mesure  que  nos  moyens  nous  le  permettront. 

M.  Pittier  et  M.  Roux  font  ressortir  le  fait  que  la  Muri- 
thienne  n'est  pas  une  société  d'histoire  naturelle,  mais  une  so- 
ciété botanique. 

Il  est  décidé  que  la  question  sera  mise  à  l'ordre  du  jour  de 
la  prochaine  assemblée  générale,  fixée  à  Sion,  sur  la  proposi- 
tion de  M.  Favrat. 

M.  Favrat  annonce  qu'ensuite  de  la  décision  prise  à  Brigue, 
il  a  fait  représenter  la  Société  à  l'Exposition  nationale  de  Zu- 
rich par  ses  Bulletins  et  deux  cartons  de  150  plantes  chacun, 
avec  l'aide  de  MM.  Jaccard  et  Carron.  Des  remerciements  sont 
votés  à  ces  messieurs. 

On  passe  ensuite  au  renouvellement  du  Comité  qui  sera 
composé  de  : 

MM.  Favrat,  professeur,  à  Lausanne,  président. 
Favre,  chanoine,  à  Martigny,  vice-président. 
Jaccard,  professeur,  à  Aigle,  secrétaire. 
WoLF,  professeur,  à  Sion,  bibliothécaire. 
Borel,  pharmacien,  à  Bex,  caissier. 

MM.  Chappuis,  Aloïs,  pharmacien,  à  Chdteau-d'OEx;  Sghardt, 
Jean,  professeur,  à  Montreux;  Borloz,  instituteur,  au  Sépey, 
présentés  comme  candidats,  sont  proclamés  membres  de  la 
Société. 

La  séance  administrative  est  ensuite  levée,  et  la  séance  pu- 


—     5     — 

blique  commence  à  dix  heures  et  demie  dans  la  salle  du  tri- 
bunal. 

A  l'ouverture  de  la  séance,  M.  le  président  indique  les  rai- 
sons qui  ont  décidé  la  Société  murithienne  à  quitter  cette  fois 
le  sol  valaisan  et  la  vallée  du  Rhône,  pour  venir  siéger  à  Châ- 
teau-d'CEx.  Il  rappelle  les  traditions  botaniques  qui  se  perpé- 
tuent dans  cette  localité  depuis  bientôt  un  siècle;  il  cite  les 
noms  du  doyen  Bridel,  du  pasteur  Leresche,  de  notre  collègue 
Pittier,  qui  s'est  déjà  fait  avantageusement  connaître  par  plu- 
sieurs travaux,  entre  autres  par  son  Catalogue  de  la  Flore 
vaudoise^  publié  en  collaboration  avec  M.  Th.  Durand.  M.  Fa- 
vrat  fait  part  à  l'assemblée  de  la  mort  regrettable  de  deux  so- 
ciétaires, décédés  dans  le  courant  de  l'année  :  MM.  le  chanoine 
Beck,  à  Aigle,  etTavernier,  président  du  tribunal,  à  Martigny. 
M.  le  président  rappelle  aussi  le  décès  de  M,  Rapin,  l'éminent 
auteur  du  Guide  du  botaniste  dans  le  canton  de  Vaud,  dé- 
cédé l'année  dernière  à  Genève.  Il  fait  l'éloge  des  nombreux 
services  que  le  défunt  a  rendus  à  la  science  botanique,  à  la- 
quelle il  est  resté  fidèle  pendant  sa  verte  vieillesse  et  jusque 
sur  son  lit  de  souffrances. 

La  parole  est  ensuite  donnée  à  M.  Pittier  pour  la  lecture  de 
son  intéressant  travail  sur  la  Flore  du  Pays  d'Enhaut,  les  espè- 
ces caractéristiques  qu'elle  renferme,  leur  dispersion  et  leurs 
origines.  Ce  travail  est  accueilli  avec  faveur  par  l'assemblée, 
qui  en  décide  l'impression  dans  le  Bulletiyi.  M.  Pittier  fait  cir- 
culer ensuite  le  beau  volume  publié  récemment  en  Angleterre 
par  M'"*^  Ward,  ouvrage  qui  renferme  une  riche  collection  de 
plantes  de  Rossinières.  peintes  d'après  nature  et  splendidement 
reproduites  en  chromolithographie. 

M.  .Iacgard  rend  compte  ensuite  de  ses  herborisations  dans 
la  vallée  du  Rhône  inférieur  et  la  chaîne  valaisanne  voisine, 
de  Saint-Maurice  au  lac.  Il  cite  un  certain  nombre  d'espèces 
nouvellement  découvertes  par  lui  dans  la  contrée.  Il  donne 
quelques  détails  sur  l'extension  de  la  maladie  qui,  depuis  trois 
ou  quatre  ans,  sévit  sur  le  Populus  italica.  Partout  où  il  a 
passé  cet  été  :  vallée  du  Rhône,  environs  de  Morges,   vallée  de 


—     6     — 

l'Aar  inférieure  et  du  Rhin,  de  Bàle  à  Rheinfelden,  il  a  vu  les 
peupliers  malades,  souvent  presque  morts.  Pour  peu  que  la 
maladie  continue  à  se  développer,  ces  grandes  allées  de  peu- 
pliers, qui  donnent  tant  de  caractère  à  certaines  parties  de  la 
plaine,  ne  seront  bientôt  plus  qu'un  souvenir. 

M.  Favrat  nous  apprend  que  notre  collègue,  le  professeur 
Schnetzler,  a  étudié  des  échantillons  de  peupliers  malades  et 
a  trouvé  qu'ils  sont  attaqués  par  un  champignon.  Il  expose 
aussi,  sans  la  juger,  l'opinion  d'un  savant  allemand,  qui  attri- 
bue cet  état  maladif  du  P.  italica  à  une  dégénérescence  sé- 
nile  de  l'espèce,  comme  cela  arrive  pour  les  plantes  longtemps 
reproduites  par  boutures,  par  greffe  ou  par  tubercules,  le 
cerisier,  la  vigne  et  la  pomme  de  terre,  entre  autres. 

Une  discussion  s'engage  au  sujet  de  la  présence  au  Gram- 
mont  du  Viola  cornuta,  dont  M.  Jaccard  a  communiqué  des 
échantillons  apportés  de  là  par  le  jardinier  Froschli  à  Aigle. 
Après  quelques  paroles  échangées  entre  MM.  Favrat,  Morthier 
et  PiTTiER,  l'assemblée  se  range  à  l'idée  que  la  plante,  —  ori- 
ginaire des  Alpes  méridionales  et  des  Pyrénées,  —  aura  été 
introduite  au  Grammont  par  quelque  botaniste,  comme  An- 
drecB  à  Fleurier,  Jacob  à  Vevey,  Schleicher  et  Thomas  à  Bex, 
l'ont  fait  chacun  dans  leur  voisinage  pour  un  certain  nombre 
de  plantes. 

M.  le  chanoine  Favre  communique  ensuite  quelques  nou- 
velles plantes  trouvées  par  lui  :  Doronicum  Pardalianches, 
Mont  Chemin  ;  Carduus  defioratus  X  Personata,  Trient  ; 
Carex  pilulifera.  Simplon  (trouvé  à  Vionnaz  par  Jaccard). 

M.  Roux  rend  compte  d'un  procédé  nouveau  qu'il  a  inventé 
pour  faire  des  figures  ou  dessins  destinés  à  l'enseignement,  de 
façon  à  pouvoir  les  conserver. 

M.  Favrat  abandonne  quelques  instants  la  présidence  à 
M.  Favre,  pour  faire  diverses  communications. 

Il  dépose  d'abord  sur  le  bureau  la  seconde  partie  du  Cata- 
logue de  la  Flore  vaudoise,  de  Durand  et  Pittier,  puis  le  Ca- 
talogue raisonné  des  Hieracium  du  Valais,  par  A.  Gremli. 

Il  donne  ensuite  des  détails  fort  intéressants  sur  le  Rosa  ru- 


—    7    — 

bella.  Tous  les  échantillons  qu'il  a  recueillis  dans  les  différentes 
stations  explorées  par  lui  dans  le  Jura  l'ont  conduit  à  considé- 
rer cette  plante  comme  un  hybride  des  Rosa  alpina  et  spino- 
sissima.  Tous  les  caractères  de  la  corolle,  de  la  forme  du  fruit, 
longueur  et  épaisseur  du  pédoncule,  nature  des  aiguillons, 
confirment  l'hybridité.  L'absence  d'un  des  parents  dans  une 
station,  —  au  Mont  Forel,  par  exemple,  —  n'est  pas  une  rai- 
son pour  nier  la  nature  hybride  de  la  plante;  car  l'hybride 
peut  parfaitement  survivre  à  la  disparition  de  l'un  des  pa- 
rents. 

M.  MoRTHiER  a  pris  des  renseignements  en  Angleterre.  Le 
Rosa  rubella  a  été  décrit  sur  un  pied  cultivé  et  n'y  a  jamais 
existé  à  l'état  sauvage.  A  Chaumont,  les  échantillons  varient 
et  passent  par  tous  les  degrés  intermédiaires  de  Valpina  au 
spinosissima.  Il  partage  donc  pleinement  l'opinion  de  M.  Fa- 
vrat  au  sujet  de  l'hybridité  du  R.  rubella. 

M.  PiTTiER  fait  remarquer  qu'il  n'est  pas  nécessaire  que  les 
parents  soient  voisins  l'un  de  l'autre  :  les  insectes  que  la  na- 
ture a  chargés  de  la  fécondation,  en  transportant  le  pollen,  par- 
courent en  peu  de  temps  des  espaces  considérables.  A  ce  pro- 
pos, il  présente  un  échantillon  A'Aquilegia  atrata  modifié  par 
pélorie;  il  entre  dans  quelques  détails  sur  le  rôle  des  nectaires 
et  des  insectes  dans  la  fécondation  des  fleurs.  Dans  cet  échan- 
tillon, les  éperons  ont  disparu,  et  la  fleur  est  revenue  à  une 
forme  tout  à  fait  régulière  qui  rappelle  les  anémones. 

Pour  l'étude  de  la  géographie  botanique  du  Valais,  le  champ 
d'excursion  de  1883  est  maintenu  :  du  coude  du  Rhône  au  lac, 
avec  les  bassins  latéraux  Trient,  Vièze,  etc. 

M.  PiTTiER  pi-opose  une  excursion  au  vallon  de  Mérils,  où 
habitent  de  nombreuses  roses.  Cette  proposition  est  adoptée. 
Le  procès- verbal  est  lu  et  adopté  et  la  séance  est  levée  à  midi 
et  demi. 

Pour  extrait  conforme  : 

Le  secrétaire, 

H.  Jaggard. 


8     — 


Notice  botanique  sur  les  Alpes  du  Pa^'s  d'Enhaut. 


Grâce  à  leur  position  intermédiaire  entre  les  hauts  massifs 
alpins  et  les  chaînes  plus  éloignées  et  moins  hardies  du  Jura, 
les  Alpes  du  Pays  d'Enhaut  offrent  une  flore  d'un  intérêt  par- 
ticulier. Aussi  cette  partie  de  la  Suisse  a-t-elle  été  explorée  de 
fort  bonne  heure  par  les  naturalistes  de  l'école  des  Haller  et 
des  Thomas,  parmi  lesquels  il  faut  citer,  outre  ces  derniers, 
Schleicher,  Gandin,  l'auteur  de  la  Flora  helvetica,  un  bo- 
taniste peu  connu  du  nom  de  Favrod^  originaire  de  Château- 
d'OEx,  où  il  exerçait  la  profession  de  maître  d'école,  et  qui 
paraît  avoir  été  un  habile  explorateur;  puis  le  botaniste  par 
excellence  des  Vaudois,  le  vénérable  Jean  Muret,  qui  vint  à 
plusieurs  reprises  faire  sa  cueillette,  ainsi  que  le  témoigne  la 
magnifique  collection  cédée  par  lui  à  l'Etat  de  Vaud,  dans  la- 
quelle on  peut  le  suivre  pour  ainsi  dire  pas  à  pas  dans  ses 
nombreux  voyages;  M.  Louis  Leresche^  aujourd'hui  l'un  des 
doyens  des  botanistes  suisses,  a  aussi  contribué  pour  une  large 
part  à  l'étude  de  la  flore  de  notre  vallée  pendant  les  longues 
années  qu'il  y  a  exercé  son  ministère. 

11  n'entre  point  dans  notre  œuvre  de  donner  un  inventaire 
complet  des  espèces  qui  ornent  ce  coin  de  pays.  Disons  seule- 
ment qu'il  offre  des  représentants  très  caractéristiques  des  di- 
verses flores  qui  se  partagent  le  domaine  alpin  en  général,  fait 
qui  est  dû  non  seulement  à  la  position  exceptionnelle  signalée 
au  commencement,  mais  aussi  à  la  grande  variété  d'exposi- 
tions que  présente  la  vallée. 

Le  point  le  plus  bas  de  la  Gruyère  vaudoise,  au  milieu  du 
défilé  de  la  Tine,  est  à  800  mètres  environ  au-dessus  du  niveau 
de  la   mer  (425  mètres  au-dessus  du  Léman),  c'est-à-dire  un 


—     9     — 

peu  plus  haut  que  ce  qui  est  communément  admis  comme  li- 
mite supérieure  de  la  région  des  cultures.  D'autre  part,  le 
pays  arrive  à  une  élévation  de  plus  de  2500  mètres  dans  la 
chaîne  du  Chauny,  atteignant  ainsi  la  région  des  neiges  éter- 
nelles, dont  la  limite  est  cependant  plus  élevée  dans  le  cas 
particulier,  par  le  fait  de  l'isolement  des  plus  hauts  sommets. 

Le  Pays  d'Enhaut  présente  donc  seulement  deux  des  quatre 
régions  généralement  admises  pour  la  Suisse,  savoir  :  la  ré- 
gion montagneuse,  jusqu'à  1600  mètres  en  moyenne,  et  la 
région  alpine  au-dessus.  Mais  la  contrée  est  loin  de  manifester 
dans  sa  végétation  la  monotonie  qu'on  pourrait  attendre  d'un 
area  si  restreint.  Partout  où  le  fond  de  la  vallée  s'élargit,  on 
voit  les  cultures  alternant  avec  de  magnifiques  prairies.  On 
rencontre  encore  des  champs  de  pommes  de  terre  vers  1400 
mètres;  l'avoine  et  quelques  autres  céréales  sont  aussi  fré- 
quemment semées  dans  les  champs  inférieurs.  On  a  accordé 
jusqu'ici  peu  d'attention  aux  arbres  fruitiers;  mais,  en  re- 
vanche, les  habitants  du  pays  donnent  des  soins  particuliers  à 
leurs  jardins,  lesquels  étaient  célèbres  déjà  au  commencement 
du  siècle  par  la  variété  extraordinaire  de  leurs  plantes  d'orne- 
ment. Pour  ne  citer  qu'un  exemple  de  cette  richesse  en  espèces 
exotiques,  qui  parle  éloquemment  en  faveur  de  la  douceur  du 
climat,  nous  avons  pu  constater  dans  un  seul  jardin  à  Chàteau- 
d'OEx,  dans  l'été  de  1881,  la  floraison  de  plus  de  cinquante 
espèces  importées  des  contrées  méridionales,  parmi  lesquelles 
une  dizaine  appartenaient  à  la  flore  de  l'Amérique  tropicale  et 
la  plupart  des  autres  au  bassin  méditerranéen.  Nous  ne  par- 
lons que  des  plantes  de  pleine  terre. 

il  n'est  point  nécessaire,  d'ailleurs,  de  recourir  à  de  pareils 
faits,  qui  résultent  de  circonstances  accidentelles,  pour  établir  le 
caractère  favorabledu  climat. La  nature  elle-même nousendonne 
dans  son  propre  domaine  les  preuves  les  plus  évidentes.  Depuis 
la  construction  des  grandes  routes,  plusieurs  espèces  étran- 
gères ont  envahi  la  vallée,  apportées  pour  la  plupart  avec  des 
marchandises  et  semées  au  hasard  le  long  des  principales  voies 
de  communication.  Parmi  elles,  les  plus  curieuses  sont  le  Pastel 


—     10     — 

(Isatis  tinctoria  L.j,  fréquent  le  long  de  la   route  entre  les 
Moulins  et  Rougemont,   et  signalé  pour  la   première  fois  en 
1860;  VIberis  pinnata  L.,    charmante  crucifère  du   bassin 
méditerranéen,  trouvée  en  1878  aux  Granges,  et  dès  lors  sur 
différents  points;  le  Caucalis  daucoides  L.,   originaire  des 
coteaux  ensoleillés  des  vallées   profondes  et  croissant  abon- 
damment près  des  Granges;  la  délicate Aspérule  glauque  (As- 
perula  galioides  Bess.)  rarissime  en  Suisse  il  y  a  quelque 
vingt  ans  et  aujourd'hui  fréquente  même  au  Pays  d'Enhaut; 
puis,  à  côté  de  celles-ci,  maintes  autres  d'un  indigénat  douteux 
ou  semblant  former  autant  d'anomalies  au  caractère  général  de 
la  flore.  Ainsi  la  Campanule  à  larges  feuilles  (C.  latifoLia  L.), 
magnifique  plante  des  plaines  boisées  du  nord  de  l'Europe  et 
de  l'Asie  occidentale,  qui  étale  ses  grande  cloches  bleues  sur 
les  haies  et  dans  les  taillis  herbeux,  la  redoutable  Ciguë  tache- 
tée (Conium  maculatwin   L,j,  introduite,   sans  doute,    par 
quelque  amateur  irréfléchi  sur  la  colline  du  Temple,   où  elle 
prospère  désespérément;  la  Galanthine  des  neiges  (Galanthus 
nivalis  L.)^  qui  abonde  dans  les  vergers  de  la  Frasse  de  Rossi- 
nières  et  les  embaume  au  printemps,  et  bien  d'autres  encore. 
Toutes  ces  espèces  que  nous  venons  d'énumérer,   quoique 
très  intéressantes,   ne  sont  cependant  que  des  exceptions  au 
caractère  général  de  la   flore  du  Pays  d'Enhaut.    Sans  elles, 
l'étude  de  cette  flore  n'offre  pas  moins  d'attrait.   Avant  de 
quitter  le  fond  de  la  vallée,  disons  encore  un  mot  de  quelques 
autres  voyageuses,   moins  ambitieuses  toutefois  que  les  précé- 
dentes,  qui   bornent  leurs  migrations  à  descendre  des  hau- 
teurs pour  venir  s'épanouir  au  premier  printemps  le  long  de 
la  Sarine.  Près  de  Château-d'OEx,  on  rencontre  sur  le  bord  de 
la  rivière  une  grande  prairie  couvrant  une  terrasse  d'alluvions 
et  souvent  inondée  par  les  eaux  enflées.  Ce  sont  les  Ouges.  Là, 
au  moment  où   les  bourgeons  timides  des  frênes  et  des  églan- 
tines  s'enveloppent  encore  frileusement  de   leurs  manteaux 
d'hiver,  on  voit  fleurir  toute  une  colonie  de  Gentianes  (G.  acau- 
lis  et  G.  verna  L.),  d'Astragales  (Astragalus  alpinus  L.)  et 
d'Oxytropes  (Oxytropis  montana  DC.)  que  remplaceront  plus 


—    11    — 

tard  l'odorante  Herminie  (Herminium  monorchis  Rich.j;  la 
Linaire  des  Alpes  (Linaria  alpina  L.)  et  parfois  une  autre 
Gentiane  qui  ne  le  cède  en  rien  aux  premières  (G.Asclepiadea 
L).  A  la  même  époque,  une  humble  plante,  l'Asaret  d'Europe 
(Asarufïi  europœum  L.).  cache  ses  corolles  insignifiantes 
d'un  rouge  vineux  sous  ses  feuilles  luisantes  qui  égayent  la 
mousse  des  sapinaies.  N'oublions  pas,  enfin,  une  orchidée  er- 
ratique, le  curieux  Sabot  de  Vénus  (Cypripedrmn  Calceolus 
L.).,  qui  fait  parfois  de  ces  rives  sa  passagère  demeure. 

Mais  une  des  merveilles  de  Chàteau-d'OEx,  c'est  le  Narcisse 
(Narcissus  radiiflorus  Salisb.).  Plus  ou  moins  avant  dans  le 
mois  de  mai,  suivant  la  précocité  de  la  saison,  les  prairies  et 
les  coteaux  inférieurs  blanchissent,  comme  si  une  neige  légère, 
dernier  adieu  de  l'hiver,  était  venue  les  couvrir.  Ce  sont  les 
radieuses  fleurs  du  fils  d'Apollon,  balançant  leurs  corolles  sur 
leurs  hampes  flexibles.  Elles  se  pressent  en  quantités  prodi- 
gieuses partout  où  le  sol  leur  offre  un  abri  et  embaument 
l'air  de  leurs  délicieux  parfums.  Puis,  au  bout  de  quelques 
jours,  leurs  blanches  légions  s'élèvent  sur  les  pentes  ensoleil- 
lées du  nord  de  la  vallée,  disparaissant  vers  le  bas  pour  attein- 
dre graduellement  les  sommets,  où  il  n'est  pas  rare  de  les  ren- 
contrer en  juin,  fleurissant  à  plus  de  2000  mètres  d'altitude. 
De  ces  hauteurs,  elles  envoient  leurs  parfums  jusqu'au  fond 
des  vallons,  sur  les  ailes  légères  des  brises  nocturnes. 

Montons  à  la  suite  de  ce  gracieux  enfant  des  monts  le  long 
des  pentes  de  la  chaîne  de  Cray  :  nous  serons  récompensés  par 
une  ample  cueillette  de  plantes  aussi  charmantes  que  rares. 
Le  vallon  des  Mérils  nous  offre,  entre  autres,  l'Arabette  glauque 
(Arahis  brassicœformis  Wallr.);  plusieurs  Roses  parmi  les- 
quelles la  Rose  ferrugineuse  (R.  femiginea  Vill.)^  remarqua- 
ble par  les  teintes  vineuses  de  ses  feuilles;  la  Potentille  des  ro- 
chers (P.  rupestris  L.)^  celle  à  sept  feuilles  (P.  heptaphylla 
MilL),  belles  plantes  du  Midi;  le  Dracocéphale  de  Ruysh  (Dra- 
cocephalum  Ruyschiana  L.),  très  rare  sur  les  coteaux  ro- 
cheux, puis  la  délicieuse  Paradisie  (Paradisia  Liliastrum 
Bert.)^  miniature  d'une  espèce  connue  du  genre  Lilium;  celui- 


—     12     — 

ci  a  aussi  un  représentant  dans  le  Martagon  (Lilium  Marta- 
gon  L.).  Et  nous  en  passons  bien  d'autres  dont  nous  abandon- 
nons la  découverte  à  l'amateur. 

La  violette  odorante  est  très  rare  au  Pays  d'Enhaut,  mais  on 
trouve  au  pied  des  rochers  qui  dominent  la  Dent  une  autre 
espèce  du  même  genre  (Viola  sciaphila  Koch),  non  moins  par- 
fumée et  qui  s'épanouit  aussitôt  qu'a  disparu  la  neige  dont  les 
avalanches  la  couvrent  chaque  hiver.  Au  printemps,  ces  mêmes 
rochers  de  la  Dent  sont  littéralement  cachés  sous  une  foison 
d'Auricules.  On  y  rencontre  aussi  une  des  espèces  les  plus 
rares  de  la  Suisse,  l'Astragale  nain  (Astragalus  depressus  L.) 
qu'on  a  cru  pendant  longtemps  n'exister  que  sur  la  colline  du 
Temple,  puis  la  Stipa  capillata,  espèce  des  steppes  aralo- 
caspiennes.  Avançant  à  l'est,  nous  entrons  dans  le  vallon  de  la 
Vausseresse,  où  nous  cueillons  les  espèces  des  Mérils,  plus  la 
Potentille  grandiflore,  belle  plante  qu'on  retrouve  au  Valais. 
Plus  loin,  les  coteaux  de  Combettaz,  avec  quantité  d'Orchidées 
rares  (Orchis  samhucina  L,,  0.  glohosa  L.,  Gymnadenia 
odoratissima  Rich.,  etc.,  et  plusieurs  hybrides),  puis  Cory- 
dalis  solida  Sm.  et  quelques  épervières  (Hieracium  valde- 
pilosum  Vill.;  H.  strictutn  Fr.;  H.  pulmonarioides  Vill.; 
H.  pseudo-porrectii7n  Chrisùi.,  etc.)  En  Parey,  au  bas  des 
rochers  dont  l'Edelweiss  (Leontopodium  alpinum  Cass.)  a 
fait  sa  retraite,  la  Scutellaire  des  Alpes  (ScuteUaria  alpina 
L.)  cache  ses  fleurs  bleues  sous  la  dentelle  délicate  des  feuilles 
du  Myrrhis  odorata  L.  Dans  les  bois  de  la  Yerda,  au  milieu 
des  sapins  antiques  abattus  par  le  temps,  ainsi  qu'à  la  lisière 
des  pâturages,  on  rencontre  la  Mulgédie  des  Alpes  (M.  alpi- 
num Cass.)  aux  grandes  fleurs  d'azur,  puis  la  Gesse  ailée 
(Lathyrus  heterophyUus  L.)  une  imitation  du  Pois  de  sen- 
teur (L.  odoratus  L.),  etc.,  etc.  Et  si  nous  revenions  mainte- 
nant du  côté  de  Cray,  en  suivant  les  hauteurs,  notre  excursion, 
pour  être  plus  difficile,  n'en  serait  pas  moins  féconde;  mais 
nous  laisserons  aux  audacieux  le  charme  des  surprises  nom- 
breuses réservées  à  une  telle  expédition. 

Si  nous  jetons  maintenant  un  coup  d'œil  sur  les  espèces  que 


—     13     — 

nous  venons  d'énamérer,  nous  verrons  qu'elles  ont  pour  la 
plupart  un  cachet  tout  à  fait  méridional,  ainsi  que  nond^re 
d'autres  qui  habitent  ces  mêmes  coteaux  ensoleillés  de  la  chaîne 
de  Cray.  C'est  qu'en  effet  leur  patrie  actuelle  doit  se  chercher 
plus  au  sud  :  elles  sont  les  restes  d'une  ancienne  flore,  refoulée 
vers  le  sud-ouest  par  suite  d'un  changement  dans  les  condi- 
tions climatériques,  changement  suivi  de  près  par  l'invasion 
d'une  végétation  au  caractère  plutôt  boréal,  dont  nous  allons 
découvrir  tout  à  l'heure  des  représentants.  Ces  épaves  d'un 
temps  lointain  ont  pu  se  maintenir  ici  et  là,  dans  les  Alpes 
occidentales  de  la  Suisse,  sur  les  pentes  les  plus  arides  et  les 
plus  chaudes  des  chaînes  extérieures  et  des  grandes  vallées 
s'ouvrant  vers  l'ouest. 

Pendant  que  nous  sommes  près  de  la  Verda,  allons  en  ex- 
plorer les  tourbières  :  elles  nous  offriront  maintes  richesses. 
Voici  d'abord  la  Swertie  (Swertia  perennis  L.),  une  gentia- 
née  qui  élève  ses  corolles  violacées  au-dessus  du  gazon  ras  ; 
puis  l'Herbe  aux  sept  doigts  {Potentilla  Comarum  NestL), 
rosacée  peu  gracieuse,  aux  fleurs  d'un  pourpre  foncé  ;  une  Vio- 
lette inodore  et  chlorotique  (Viola  palustris  L.)\  ensuite  la 
mignonne  Rosée  du  soleil  (Drosera  rotundifolia  L.),  insec- 
tivore perfide  qui  fait  scientiller  sur  ses  feuilles  hérissées  les 
gouttelettes  limpides  qui  attireront  sa  proie;  plusieurs  espèces 
fie  Linaigrettes  (Eriophorum)  occupent  aussi  la  tourbière  où 
leurs  capitules  floconneux  les  font  découvrir  à  première  vue  ; 
enfin,  le  gazon  ras  qui  forme  le  fond  du  tapis  est  composé 
de  Carex,  dont  quelques-uns  (C.  vitilis  Fr.,  C.  canescens 
L.  et  C.  capillaris  L.),  bien  que  peu  apparents,  n'en  sont 
pas  moins  ce  que  les  botanistes  sont  convenus  d'appeler  des 
espèces  rares. 

Tous  ces  habitants  de  la  tourbière  de  la  Verda  appartiennent 
à  la  flore  arctique  :  en  passant  des  pentes  rocailleuses  et  des 
coteaux  alpins  au  marais,  nous  avons  franchi  l'espace  qui  sé- 
pare du  cercle  polaire  le  bassin  méditerranéen.  Faisons  plus, 
traversons  la  vallée  et  remontons  le  frais  vallon  de  la  Gérine  : 
le  contraste  sera  encore  bien  plus  grand.   Partout  dans  les  sa- 


—     14     — 

pinaies.  la  Pyrole  uniflore  (P.  uniftora  L.)  élève  ses  grandes 
étoiles  blanches  au-dessus  de  la  mousse  humide;  la  Coralline 
de  Haller  (Corallorhiza  innaia  R.  Br.)  et  l'Epipogon  de 
Gmehlin  (Epipogium  aj^hyllum  Sic),  deux  Orchidées  sapro- 
phytes sans  couleur  se  cachent  au  pied  des  sapins,  tandis  que 
la  Goodière  rampante  (Goodyera  repens  R.  Br.)  et  le  Spi- 
ranthe  (Spiranthes  autumnalis  Rich.)  représentent  la  même 
famille  au  milieu  des  graminées  graciles  des  fraîches  clairières. 
Mais  faisons  un  dernier  effort  et  montons  jusqu'à  la  sauvage 
Pierreuse.  C'est  là  que  se  cachent  les  plus  précieux  réfugiés 
de  la  zone  polaire.  Nous  trouvons  d'abord  un  vrai  jardin  de 
fougères  renfermant  dans  un  rayon  d'à  peine  un  demi-kilomètre 
vingt-deux  espèces,  soit  les  cinq  huitièmes  de  celles  qu'on  ren- 
contre en  Suisse,  Nommons-en  quelques-unes  :  Lomaria  Spi- 
cant  Desv.,  Athyrium  rhœticum  Roth.,  Scolopendrium  vul- 
gare  Sm.,  Cystopteris  alpina  Desv.,  C.  montana  Link., 
Nephrodium  spinulosum  Desv.,  etc.  Puis,  sur  le  grand  cône 
d'éboulis  d'où  la  localité  tire  son  nom,  le  vrai  bijou  de  la  Pier- 
reuse, le  Pavot  des  Alpes  (Papaver  alpinum  L.),  dont  les 
corolles  blanches  et  le  feuillage  pâle  se  confondent  avec  lecail- 
loutis  grisâtre,  et  enfin  nombre  d'autres  espèces  qui  revendi- 
quent la  même  origine  et  parmi  lesquelles  nous  nous  conten- 
terons de  citer  la  Pédiculaire  versicolore  ( Pedicularis  Œderi 
Vahl.),  rare  plante  aux  fleurs  jaunes  tachées  de  brun,  qui  se 
cache  dans  la  mousse  des  rochers  ^. 

Ainsi  donc,  la  plupart  des  espèces  que  nous  avons  signalées 
sur  les  pentes  de  la  chaîne  de  Cray  sont  remplacées  ailleurs 

'  Il  ne  sera  peut-être  pas  sans  à  propos  de  faire  remarquer  que  M.  Christ, 
dans  sa  Flore  de  la  Suisse  et  ses  origines  (Bàle  et  Genève,  1883)  indique 
fort  mal  l'aire  occupée  par  le  Pediciclaris  Œderi  dans  les  Alpes  du  Pays 
d'Enhaut.  D'après  la  carte  III,  p,  400,  cette  plante  habite  le  versant  sud-est 
des  chaînes  de  Cray  et  des  Gastlose,  oti  le  soleil  se  fait  sentir  dans  toute 
sa  force,  tandis  que  dans  l'opinion  exacte  du  même  auteur  (p.  320)  elle 
recherche  les  pentes  fraîches  tournées  vers  le  nord.  Au  Pays  d'Enhaut, 
ces  stations  sont  toutes,  h  deux  exceptions  à  moi  connues  près,  sur  le  côté 
nord-est  de  la  chaîne  de  Cray  et  sur  les  versants  nord  du  massif  de  la 
Gummfluh.  Dans  les  environs  de  la  Dent  de  Ruth,  elle  se  trouve  également 
toujours  dans  les  lieux  à  l'abri  du  soleil.  H.  P. 


—    15    — 

par  d'autres  différant  à  la  fois  par  leur  caractère  et  par  leur 
origine.  Là,  nous  avions  les  espèces  aux  teintes  chaudes,  au 
cachet  méridional  ;  ici,  les  pâles  filles  du  nord.  Mais  au  milieu 
de  ce  changement,  quelque  chose  reste  constant  qui  se  mani- 
festera d'autant  mieux  que  nous  nous  élèverons  plus  haut  sur 
les  versants  des  montagnes  :  c'est  un  troisième  élément  de  la 
flore  du  Pays  d'Enhaut,  l'élément  alpin  proprement  dit,  dont 
les  représentants  sont  plus  également  disséminés  et  se  retrou- 
vent partout  formant  le  fond  du  tapis  végétal  de  la  région  su- 
périeure. Parmi  les  plantes  caractéristiques  les  plus  remar- 
quables, nous  avons  déjà  cité  quelques  Composées  (Leonto- 
podium,  etc.),  qui  se  rencontrent  sur  l'un  et  l'autre  versant. 
Ajoutons-y  la  Rose  des  Alpes  (Rosa  alpina  L.),  églantine  syl- 
vicole,  dont  le  nom  est  généralement  appliqué  par  confusion 
aux  Rosages  (Rhododendron  ferrugineum  L.  ;  R.  hirsutum 
L.),  qui  croissent  à  profusion  à  la  Pierreuse  et  y  forment  même 
un  hybride  (R.  intermedium  Tausch.);  l'Anémone  printa- 
nière  (A.  vernalis  L.),  les  autres  Anémones  de  la  région  al- 
pine; A.  alpina,  A.  narcissiflora  et  A.  haldensis  L.  sont 
arctiques  et  se  rencontrent  sur  les  bords  de  l'Océan  glacial  et 
même  dans  les  Montagnes  Rocheuses;  l'Aconit  paniculé  {Aco- 
nitum  paniculatum  Lam.),  les  Gentianes  jaune  et  pourprée 
(Gentiana  lutea  L.;  G.  purpurea  L.)  et  bon  nombre  d'au- 
tres que  le  manque  d'espace  nous  oblige  à  passer  sous  silence. 
Disons  cependant  que  la  flore  alpine  devient  prédominante  à 
mesure  qu'on  se  rapproche  du  massif  des  Diablerets,  et  nous 
laisserons  ainsi  entrevoir  le  genre  de  végétation  que  le  tou- 
riste peut  s'attendre  à  rencontrer  dans  les  Alpes  de  l'Etivaz, 
qui  lui  offriront  un  vaste  champ  à  explorer,  mais  qui  sont  trop 
éloignées  de  Chàteau-d'OEx  pour  trouver  une  place  détaillée 
dans  une  notice  aussi  brève  que  celle-ci. 

H.   PiTTIER. 


—     16     — 


Les  Epervières  du  Valais. 


Par  A.  Gremli. 


SOUS-GENRE  1.  —  PILOSELLA*. 

SECTION    1.    —    PILOSELLINA. 

1.  H.  Peleterianum  Mér.  !  Exe.  264,  B.  G.  cat.  1,  Schleich. 
herb.  I  H,  Pilosella  pilosissimum  Fr.  ep.  12,  H.  Pilosella 
Peleterianum  Gaud.  herb.  !  —  Simplon,  vallées  de  Saas  et 
de  Saint-Nicolas,  Sion,  Fully,  Branson,  Sembrancher,  etc. 

2.  H.  Piloselliforme  Hoppe.  Exe.  264,  H.  Pilosella  alpi- 
num  Fr.  ep.  11.  —  Indiqué  au  Simplon  (Favre,  Guide,  126). 
D'après  M.  Niigeli  (Sitzungsher.  hair.  Acad.  Febr.  1873, 
328),  cette  espèce  ne  va  pas  plus  loin  vers  l'occ.  qu'Ander- 
matt  (Urserenthal),  et  l'indication  de  Christener  «  Nufenen  en 
Valais  »  se  rapporte  au  Nufenen  des  Grisons  (Rheinwald). 

3.  H.  PiloseUa  L.  Fr.  ep.  10  p.  p.,  Exe.  264,  B.  G.  cat.  1. 
P  incaaum  Dec,  H.  Pilosella  velutinum  Fr.  ep.  12. 

Y  niveum  Miill.  argov.  —  D'après  M.  Niigeli,  on  trouve  sur 
le  Simplon  tous  les  passages  entre  le  type  et  les  var.  p  et  y. 

4.  II.  sphœrocephalum  FrOl.,  Fr.  ep.  14,  Exe.  264,  H. 
acutifolium  Yill,  sec.  Niig.,  H.  fureatum  a  Koch.  —  Comme 
le  //.  piloselliforme,  cette  espèce  est  plus  répandue  dans  les 
Alpes  or.  Indiqué  en  Valais  :  Simplon  (Favre,  Guide  i'il), 
Almagell  (Schneider),  Schafberg  am  Schwarzsee  (Wolf),  Mont 
Fully  (God.,  d'après  De  la  Soie),  Joux-brùlée  (Muret,  d'après 
Christener  in  litt.).  —  Cette  espèce ,  intermédiaire  entre  les 
II.  Pilosella  et  glaciale,  ne  doit  pas  être  confondue  avec 
l'hybride  de  ces  deux  espèces. 

'  Voir  la  classification  donnée  dans  mes  N.  B.  III,  47. 


—     47     — 

SECTION  2.  —  AURIGULINA. 

Sous-section  a.  —  Euaicriculina. 

5.  H.  alpicola  Schleich.  herb.  !  «  ex.  M.  Moro  ».*  Fr.  ep.  27, 
Exe.  267,  Gaud.  herb.  !  (2  ex.,  l'un  de  Schleich.,  l'autre  con- 
stituant la  var.  p  angustifolium  :  «  spec.  angustifolia  prope 
Legnone  in  valle  Tellina  leg.  Ph.  Thomas  »).  H.  furcatum  p 
alpicola  Koch,  Rion  Guide.  —  Espèce  excellente  et  constante, 
rarissime  et  méconnue  par  Koch  et  Rchb.  f.  ;  voir  NB.  Ill,  12. 
—  Aux  stations  indiquées  dans  mon  Exe,  ajouter  :  Au-dessus 
de  l'Hôtel  du  Riffel  (herb.  Reut.  !)  —  Une  forme  assez  différente 
(v.  subglanduliferum  Grml-in.)  se  trouve  sur  les  monts  Tatra 
(Krivani  I  in  herb.  Barbey)  :  les  poils  sétiformes  sont  moins 
nombreux,  la  tige  porte  de  nombreux  poils  noirs  glandulifères 
et  les  involucres  sont  couverts  de  poils  roussâtres  (sur  le  sec). 
Cette  variété  a  été  confondue  avec  le  H.  glanduliferum;  voir 
Rehmann  in  OBZ,  1873,  155. 

6.  H.  glaciale  Reyn.  Fr.  ep.  27,  Exe.  267  excl.  var.  c.  B. 
G.  cat.  2,  H.  angustifolium  Gaud.  herb.  !  Schleich.  herb.  p.  p.! 

p  Kochii  Grml.  Exe.  éd.  3  (ann.  1878).  H.  breviscapum 
Koch  (non  Dec),  H.  glaciale  tenuissimum  Arv.-Touv.  !  in  herb. 
Burnat,  forme  à  feuilles  étroites.  —  Zermatt  (Buser!),  FuUy 
(Koch);  Col  de  Torrent,  au-dessus  du  plan  de  Jupiter,  près 
l'Hospice  du  St. -Bernard  (Burnat  I).  —  Les  «  H.  breviscapum  » 
dans  Rion  Guide  et  «  H.  breviscapum  (pumilum  Lap.)  »  dans 
Tissière  BSM.  IV,  63,  se  rapportent  probablement  à  cette  va- 
riété. —  Sur  le  H.  breviscapum  Gaud.  herb.  et  le  H.  repens 
Schleich.,  herb.,  voir  Exe.  267. 

6  bis.  H.  Laggeri.  (Schultz  bip.  I)  Fr.  ep.  27,  B.G.  cat.  5. 
H,  glaciale  c.  Laggeri  Exe.  267.  —  Eginenthalll  avec  le  H. 
glaciale,  mais  sans  H.  sabinum;  Simplon  (Wolf  I),  Col  de  Balme 
(Christener  in  litt.) 

7.  H.  Auricula  L.  Fr.  ep.  19,  Exe.  265,  B.G.  cat.  2.  H.  du- 

'  Se  trouve  aussi  dans  Therb.  Schleich.  sous  le  uom  de  H.  alpinum  :  10 
ex.,  dont  9  monocéphales,  mêlés  avec  3  ex.  du  H.  glanduliferum. 

2 


—     18     — 

bium  Schleich.  lierb.!  Gaud.  herb.  excl.  y  p  et  S,  qui  parais- 
sent appartenir  au  H.  glaciale. 

Sous-section  h.  —  Cymigera. 

7  bis.  H.  fuscum  Vill.  Exe.  235,  H.  suecicum  Fr.  ep.  20  p. 
p.!  H.  aurantiacum  bicolor  Gaud.  herb.  ?  —  Méribé,  val  d'Hé- 
remence  (Wolf!),  astolone.  —  Paraît  un  H.  aurantiacum  XAu- 
ricula  ou  un  aurant.  X  glaciale.  ,Ie  rapporte  ici  la  plante 
trouvée  par  Mercier  dans  la  vallée  de  la  Disclima  (Davos;  Fr. 
a  écrit  vallée  de  la  Dischone),  année  1856,  in  herb.  Reut.  I 
forme  stolonifère,  avec  l'étiquette  :  «  H.  hybridum,  entre  H. 
aurantiacum  et  H.  Auricula.  »  Fries  a  ajouté  sur  l'étiquette  : 
«  H.  suecicum  Fr.  Non  hybridum,  vulgare  in  Suecia  média  et 
boreali  ubi  nuUum  H.  aurant.  vestigium.  »  Voir  NB.  III,  13. — 
D'après  M.  Nageli,  le  H.  suecicum  de  Scandinavie  est,  en  par- 
tie du  moins,  une  forme  intermédiaire  entre  les  H.  Blyttianum 
(espèce  voisine  de  H.  aurant.)  et  H.  Auricula.  M.  Peter  (in  RBZ 
1881)  dit  que  le  vrai  H.  suecicum  Fr.  se  trouve  dans  la  Suisse 
sept.  (Marbach).  M.  Burnat  a  trouvé,  dans  l'Engadine  supé- 
rieure, le  H.  fuscum  stolonifère.  Vill.  Voy.  a  indiqué  son  es- 
pèce au  Splugen  (elle  a  des  stolons,  feuilles  glaucescentes  ; 
l'auteur  ne  mentionne  pas  les  poils  étoiles  sur  les  feuilles).  Selon 
M.  Nageli,  la  plante  de  Vill.  serait  une  forme  intermédiaire 
entre  les  H.  aurant.  et  glaciale. 

8.  H.  aurantiacum  L.  Fr.  ep.  24,  Exe.  265. 

p  flavum  Gaud.  I  Hall.  50  y  (Fully).  —  Zermatt  (Lagg.,  d'a- 
près De  la  Soie).  S'-Bernard  (herb.  Schleich.!)*. 

Y  microcephalum  Lagg.  !  in  Greml.  Beitr.  93.  —  Eginenthal 

Obs.  —  Le  H.  aurant,  Hinterhuberi  (Schultz  bip.)  Lagg. 
in  herb.  Keut.  !  du  Grimsel,  n'est  qu'un  simple  lusus;  mais 
Schneider  a  trouvé  près  de  la  Maienwand  une  forme  curieuse  : 
tige  couverte  de  4  ou  5  grandes  feuilles,  les  feuilles  basilaires 
manquant. 

'  Le  H.  aurant.  luteum  Reut.  cat.  et  herb.  !  ne  me  paraît  pas  être  un  H. 
aurantiacum. 


—     49     — 

—  H.  pratense  Tausch.  Fv.  ep.  23,  Exe.  265.  —  Zermatt 
(Griseb.  com.).  Mont  d'Orge,  Sion,  Les  Marques,  St-Léonard 
(Fauconnet,  Exe.  bot.  Bas-Val.).  Au  Mt-Catogne  sur  Sembran- 
eher (Pavot,  FI.  Mont-Blane),  Indicationseertainement fausses!  Le 
vrai  H.  pratense  (H.  fallax  Auricula  p  strigosum  Gaud.  herb.  ! 
«  in  agris  montosis  supra  Balgach  et  trans  Rhenum  pr.  Luste- 
nau  »)  ne  se  trouve  en  Suisse  que  dans  sa  partie  sept. -or,  ;  il 
il  est  très  douteux  pour  le  cant.  de  Schaffhouse,  où  il  a  été 
indiqué  par  Christener  (et  non  par  moi,  comme  l'a  écrit  à  tort 
God.  fl.  jur.  suppl.);  voir  NB.  I,  29.  Je  l'ai  trouvée  hors  de  nos 
limites,  près  de  Constance  (auf  Torfwiesen  beim  Tabor  u.  auf 
dem  Heidelmoos),  terr.  bad.,  avec  le  H.  Pilosella  X  pratense. 

t 

SECTION    3.    —    GYMELLA. 

Sous-section  a.  —  Cymosa. 

9.  H.  cymosum  L.  Exe.  267.  H.  Nestleri  Vill.  Koch,  H.  cy- 
mosum  a  Nestleri  B.G.  cat.,  4. 

a  tyjncum.  H.  cymosum  genuinum  Fr.  ep.  36,  H.  cymosum 
verum  Schleich.  herb.  I  —  Follaterre  (Schl.!)  Nax  (Wolf!). 

p  Vaillantii  (Tausch).  H.  cymosum  pubescens  Fr.  ep.  35, 
H  fallax  Schleich.  herb.  !  -  In  valle  Salvan  (Schl.  !)—  Diffère 
du  H.  Zizianum  par  ses  feuilles  vertes  (non  glauques)  et  sur- 
tout par  ses  poils  sétiformes  beaucoup  plus  courts  que  le  dia- 
mètre de  la  tige. 

^  Sandozei  G,Ym\.  NB.  III,  13,  H.  cymosum  XP'loselloides? 
—  Au-dessus  de  Fully  (Sandoz!) 

10.  H.  Sabinum  Seb.  Maur.  Fr.  ep.  37,  Exe.  267,  H.  cy- 
mosum p  sabinum  B.G.  cat.  4. 

p  ruhellum  Koch.  H.  multiflorum  Gaud.  herb.  I  («Zermatt»), 
Schleich.  herb.  («  aux  Gorges  de  Fully  »). 

Sous-section  h.  —  Prœalta. 

i\.H.  Zizianum  Tausch.  Exe.  266.  H.  prœaltum  Zizianum 
Fr.  ep.  32,  B.G.  cat.  3,  H.  echioides  Gaud.  syn.  et  herb.! 


—     20    ~ 

(«  naper  a  Schleich.  prope  Varonam  inventum  accepi  »),  H. 
collinum  Rap.  sec,  Ghristener  in  litt.  —  Lourtier  (Wolf  I). 

12.  H.  prasaltum  Yill.  Fr.  ep.  30  p.  p.,  Exe.  266;  H.  prœal- 
tum  a  Villarsii  B.G.  cat.  3.  —  En  Valais,  les  var.  typicum 
(Rcichenbachii),  obsciirum  Rchb.,  hirsutum  (H.  fallax  Dec.), 
fastigiosum  Grml.  et  mite  Gaud.  !  (la  dernière  :  Rhonebrilcke 
bei  Sitten  :  Wolf  I).  —  Je  n'ai  vu  de  Suisse  la  var.  siolonosum 
(H.  melachœtum  Tausch?)  que  des  environs  de  Schaffhouse, 
où  je  l'ai  cueilli  une  fois  entre  la  ville  et  la  chute  du  Rhin,  côté 
zuricois.  —  Le  II.  Bauhini  Bess.  Exe.  266  (H.  prœaltum 
Bauhini  Fr.  ep.  31,  H.  Auricula  Schleich.  herb.  I  cuit.)  ne  se 
trouve  pas  en  Suisse  ;  la  forma  hreviseta  mentionnée  par  Fr. 
(Wetterhorn)  est  le  H.  cymosum  Vaillantii. 

13.  H.  piloselloides  Vill.  Exe.  265.  H.  florentinum  Fr.  ep. 
29,  B.G.  cat.  2,  H.  florentinum  lï  piloselloides  Gaud.  herb.l  — 
Le  lusus  tenellum  Gaud.  !  très  caractéristique,  près  de  Zermatt 
(herb.  Barbey  I). 

SOUS-GENRE  IL  —  EUHIERACIUM. 

SECTION    1.    —   AURELLA. 

Sous-section  a.  —  Glauca. 

14.  H.  glaucum  Ail.  Exe.  275,  B.G.  cat.  9. 

a  Willdenowii  (Monn.  ?)  Grml.  Le,  NB.  III,  14.  H.  glaucum 
Fr.  ep.  68.  —  Rion  (Guide  133)  et  De  la  Soie  (BSM  I,  21)  ont 
2  espèces,  H.  glaucum  et  bupleuroidesi,  mais  je  doute  que  la 
première  s'adapte  au  vrai  H.  glaucum,  que  je  n'ai  vu  de  Suisse 
que  des  Grisons  et  d'Uri.  C'est  aussi  à  tort  que  Fr.  ep.  69  rap- 
porte ici  le  H.  glaucum  graminifolium  Gaud.,  qui  appartient  à 
la  var.  y- 

*  Rchb.  fl.  exe.  indique  en  Valais  trois  Glauca  :  H.  armeriœfolium  Rchb., 
H.  saxatile  Jacq.  et  H.  glaucum  Ail.  Le  premier  est,  d'après  Fries,  le  H. 
piloselloides  tenellum  ;  le  second  n'est  probablement  pas  l'espèce  de  Jac- 
quin  (=  H.  saxetanum  Fr.),  espèce  cependant  indiquée  en  Valais  par  MM. 
Arvet-Touvet  et  Payot  ;  voir  H.  arenicola. 


—     21     — 

p  intermedimn  Grml.  NB.  III,  15.  —  Fee,  Saasthnl,  an  heis- 
sen  Felsen  (herb.  Reut.  !  Schneider!). 

Y  hupleuroides  (Gmel.)  Grnil.  NB.  III,  14.  H.  bupleuroides 
Gmel.  Fr.  ep.  72,  H.  glaucum  auct.  helv.  p. p. m. 

Bjuratense  Grml.  NB.  III,  15.  H.  glaucum  I  legitimum  Gaud. 
herb.  !,  au  moins  la  plante  du  Salève.  —  C'est  la  forme  du  Jura 
qui  croît  aussi  dans  lesjAlpes  de  Bex  et  peut-être  en  Valais. 

15.  //.  arenicola  God.  I  in  herb.  Reut.,  Exe.  274  (ann. 
1881),  B.G.  cat.  56.  H.  saxetanum  Arv.-Touv.  I  an  Fr.?  Voir 
NB.  III,  14.  —  Vallée  de  Gonche  (herb.  helv.  1). 

16.  H.  Delasoiei  Lagg.  l|Exc.  274.  H.  glaucopsis  Fr.  ep.  70 
p.  p.  —  A  la  Rappaz  près  Sembrancherl  —  Feu  Christener 
m'a  écrit  :  «  Das  H.  Delasoiei  Lagg.  ist  das  H.  glaucopsis  mei- 
ner  Hieracien  der  Schweiz,  soweit  es  die  Localitiit  von  Rappaz 
betrifTt.  Grenier  selbst  hat  mir  die  Pflanze  von  dieser  Localitat 
zweimal  als  sein  H.  glaucopsis  bestimmt;  nun  sollerangeblich 
anderer  Meinung  sein.  »  Le  même  auteur  indique  son  H.  glau- 
copsis «  unterhalb  der  Galerie  Gondo  an  der  Simplonstrasse.  » 
—  Favre,  inBSM  V,  121,  distingue  deux  espèces  pour  le  Valais  : 
H.  glaucopsis  et  H.  Delasoiei,  indiquant  les  deux  à  la  Rappaz, 
la  dernière,  en  outre,  entre  La  Douay  etOrsières;  mais  je  doute 
que  la  première  soit  le  vrai  H.  glaucopsis.  Voir  sur  ces  espèces 
B.G.  cat.  54. 

Sous-section  h.  —  Villosa. 

17.  H.  scorzonerifolium  Vill.  Fr.  ep.  65.  Exe.  274.  B.  G. 
cat.  12.  NB.  III,  13.  H.  flexuosum  Schleich.  herb.  I  (avec  une 
forme  tubuleuse,  à  styles  exsertes,  de  Pont  du  Nant).  —  Des 
ex.  communiqués  sous  le  nom  de  H.  ehlorœfolium  Arv.-Touv. 
ne  me  paraissent  pas  entièrement  identiques  à  la  plante  du 
Dauphiné  et  des  Alpes  maritimes.  Voir  sur  cette  dernière  B.G. 
cat.  11  et  59. 

p  callianthum  (Arv.-Touv.!).  Tige  plus  élevée,  velue;  feuil- 
les plus  larges;  capitules  plus  grands.  —  Lourtier  (Wolf!  sub: 
H.  dentatum,  ex.  déterminé  par  M.  Arvet-Touvet  lui-même  : 
H.  callianthum). 


—     22     — 

17  bis.  H.  Rapini  Grml.  in.,  H.  flexuosum  helveticum  Fr.  ! 
Hier,  europ.,  Exe.  274,  H.  speciosum  Rap.  !  non  Hornem.  — 
Zermatt  in  den  Gruben  (Lagg   in  herb.  Reut.  t). 

18.  //■  speciosum  Hornem.  Fr.  ep.  66  Exe.  273.  —  Blat- 
talp  im  Binnthal  (Schneider!),  Zermatt  (Christener  in  litt.), 
Vallée  de  Bagnes  (Muret,  d'après  Christener  in  litt.). 

19.  H.  villosum  Jacq.  Fr.  ep.  64  p.  p.,  Exe.  272,  H.  villo- 
sum  p  B.  G.  cat,  14,  H.  eriophyllum  Schleich.  herb.  p.  p.  f  — 
Une  forme  à  feuilles  sensiblement  plus  étroites,  se  trouve  dans 
l'herb.  Reut.  !  sous  le  nom  du  H.  pilosum  (Schl.)  Lagg.  :  Distel 
in  valleEginen. 

20.  H.  elongatum  Fr()l.  Exe.  272,  NB.  III,  13.  H.  villosum 
elongatum  Fr.  ep.  64,  B.G.  cat.  14,  H.  villosum  intermedium 
Gaud.  herb.  !  —  Val  Ferret!  St-Bernard  I  etc. 

21.  H.  dentatum  Hoppe.  Fr.  ep.  62  p.  p.,  H.  villosum  y 
dentatum  B.G.  cat.  14.  —  Blattalp,  vallée  de  Binn! 

3  salœvense  Rap.  !  NB.  III,  13.  —  Indiqué  par  M.  Favre  (in 
BSM  IV,  64)  aux  Combes,  St-Bernard. 

y  Jiirtum  Lagg.  !  Fr.  I.  c,  Exe.  273.  H.  dentatum  X  Dela- 
soiei  ?  Wolf  in  sched.  I  —  A  la  Rappaz,  près  Sembrancher. 
Mérite  d'être  distinguée  comme  espèce.  Le  H.  denticulatum 
Schleich.  herb.  !  ex  valle  Bagnes,  appartient  peut-être  aussi  à 
celte  forme. 

22.  H.  pseiidoporrectum  Christener!  in  Grml.  Exe.  éd.  1 
(ann.  1866).  —  Am  Fusse  des  Nufenen  im  Oberwallis  (Lagg. 
in  herb.  Reut.  !).  Thaï,  près  de  Munster,  Dixain  de  Conches 
(Lagg.  in  herb.  Reut.!  sub  :  H.  pilosum  Heg.  et  Heer).  Binn- 
thal (Vulpius,  d'après  Christener).  —  D'après  M.  Arvet-Touvet 
(in  litt.  1883),  cette  espèce  n'est  qu'une  forme  du  H.  dentatum. 

23.  H.  Gaudini  Christener!  Exe.  273,  H.  Schraderi  II  den- 
tatum Gaud.  herb.  !  H.  subnudum  Schleich.  herb.  !  —  Gemmi, 
Rawyl,  Zermatt,  Sionerthal,  etc.  —  Dans  l'herb.  Reuter,  il  y 
a  deux  ex.  de  Camogasc  (Haute-Engadine),  leg.  Muret,  avec 
une  étiquette  qui  porte  les  mots:  «  an  H.  Gaudini  Chr.  C'est  la 
plante  que  Fries  cite  dans  l'Epie,  sous  le  nom  de  H.  dentatum 
pusiolum.  »  Ces  ex.  appartiennent  au  H.  Gaudini,  forme  à  feuil- 


—     23     — 

les  un  peu  étroites.  Dans  la  même  enveloppe,  il  y  a  deux  ex,, 
leg.  Reut,  et  annotés  :  «  Hieracium.  Col  de  l'Albula,  Grisons, 
août  1859  »,  qui  apjvTrtiennent  encore  au  H,  Gaudini.  Une  troi- 
sième plante  de  l'herb.  Reuter,  dans  l'enveloppe  du  H.  denta- 
tum,  de  Silva  plana,  Engad.  1855,  leg.  Mercier,  étiqueté  par 
Reut.,  «  H.  dentatum  pusiolum  Fr.  !  ep.  »,  me  paraît  plutôt, 
d'après  les  trois  feuilles  caulinaires  et  son  indûment  moins 
abondant,  un  H,  dentatum  qu'un  H.  Gaudini,  espèces,  du  reste, 
très  voisines.  D'un  autre  côté,  le  H.  subnudum  Schl.,  encore 
un  H.  Gaudini,  est  rapporté  par  Fries  au  H.  piliferum.  Fries  a 
donc  confondu  le  H.  Gaudini  avec  les  H.  dentatum  et  piliferum; 
il  forme,  en  efïet,  le  passage  de  l'un  à  l'autre,  cependant  il  est 
plus  rapproché  du  H.  dentatum. 

Sous-section  c.  —  Barhata. 

24.  H,  piliferum  Hoppe,  Fr,  ep,  62  p.  p..  Exe.  272,  B.G. 
cat.  15,  NB,  III,  13,  H,  Schraderi  I  integrifolium  Gaud.  herb. 
p,  p,  m.  I  H.  Schraderi  Schleich,  herb.  !  —  Une  forme  à  fleurs 
tubuleuses  :  Distel  in  Eginenthal  (Lagg.  in  herb.  Reut.  !). 

p  ramiferum  Grml.  H.  alpinum  multiflorum  Schleich.  herb.! 
(«  .Javernaz  »),  H,  villosum  p  (sessilifolium  synops.)  Gaud, 
herb,!,  ex.  de  Schleicher,  sub  :  H.  villosum  nudicaule  ;  H. 
Schraderi  polyanthum  Frôl.  in  Dec.  prod.  ?  —  Almagellalp, 
Saasthal  (Schneider!), 

25.  H.  armerioides  Arv.-Touv.  !  Exe,  272,  B.G.  cat,  16,  H, 
Murithianum  Favre!  — Simplon  (Favre),  S*-Bernard  (Favre, 
Wolf!  Burnat!  Masson!).  —  Voir  BSM  X,  23. 

p  trichocladum  (Arv.-Touv,  !).  —  Zermatt  auf  einem  Fel- 
senkamm  zwischen  Riffelhorn  u,  Gornergrat,  mit  Carex  ru- 
pestris,  un  ex.  (Buser  !), 

Obs.  —  Le  ff.  nigritellum  Arv.'Touv,  du  Simplon  (Wolf!), 
quoique  déterminé  par  l'auteur,  me  paraît  différer  du  vrai  H. 
nigritellum,  et  appartenir,  ainsi  que  le  H.  barbatum  (Heer) 
Lagg.  in  herb.  Reut.,  à  des  formes  intermédiaires  entre  les  H. 
glanduliferum  et  piliferum, 

26.  H,  glanduliferum  Hoppe,  Fr,  ep.  61,  Exe.  271,  B,G.  cat. 


—    u    — 

16.  H,  alpinum  I  Allionii  Gaud.  herb.  I,  mêlé  avec  les  H.  pili- 
feram.  alpinum  et  même  alpicola  (ce  dernier  =  p  scapo  bi- 
floro,  a  été  supprimé  dans  le  synops),  H.  Schraderi  III  glabra- 
tum  Gaud.  herb.  !,  H.  glabratum  Schleich.  herb.  !  (la  plupart 
des  ex.  appartiennent  au  lusus  calvescens),  H.  glabratum  mi- 
crophyllum  Schl.  herb.  (ex.  M.  Fully  =  H.  alpinum  Allionii 
minus  Gaud.  !). 

p  insigne  Favre!  Guide  129,  Exe.  271.  —  Simplon  (Wolf!), 
—  M.  Favre  distingue  encore  une  var.  speciosum  qui  m'est 
inconnue.  Feu  Christener  (in  litt.)  m'a  indiqué  une  var.  mul- 
ticeps  sur  le  Simplon  (Muret)  et  sur  le  Gornergrat,  près  Zer- 
matt.  —  Le  JI.  fuliginatum  (Hut.  et  Gand.  exsicc.l),  indiqué 
au  Simplon  par  Christener;,  d'après  Favre  Guide  131,  pourrait 
bien  être  une  variation  du  H.  glanduliferum,  mais  pas  la  plante 
du  Tyrol. 

—  H.  siibnivale  Gr.  Godr.  Fr.  ep.  26,  Exe.  271,  B.G.  cat. 
15.  —  indiqué  :  sur  l'arête  entre  le  Creux  de  Dzéman  et  l'alpe 
de  Fully,  par  Lagg.  in  BSM  VU/ VIII,  45.  A  rechercher  I 

SECTION    2.    —    GERINTHOIDEA. 

?  27.  H.  LawsoniiVill.  Exe.  275,  B.G.  cat.  6,  H.'saxatile  Fr. 
51.  —  Mont  Chemin,  prèsMartigny  (Thom.  ann.  1849,  in  herb. 
Burnat!).  Cette  espèce  mérid.  n'a  pas  été  retrouvée.  Feu  Chris- 
tener m'a  écrit  :  «  Im  Herbar  Zollikofer,  habe  ich  ein  vom  sel. 
Rehsteiner  eingesandtes  Exemplar  gesehen,  das  aus  dem  Un- 
terwallis  stammen  soll.  »  —  Je  ne  sais  ce  que  c'est  que  le  H. 
saxatile  (Willd.)  Rion  Guide  133,  indiqué  dans  la  vallée  de 
Saas  (Vulpius)  et  à  Martigny. 

28.  H.  longifolium  Schleich.  herb.  !  («  in  giareosis  ad  pedem 
montis  Enzeindaz  »).  Fr.  ep.  59,  Exe.  275,  H.  flexuosum  a  et 
p  Gaud.  herb.i  —  Bourg-St-Pierre  (Reut.  !  Wolf!). 

—  II.  vogesiacum  Moug.  Fr,  ep.  58,  Exe.  275.  —  Indiqué 
par  M.  Rhiner  (FI.  tabellaire)  en  Valais. 

•  A  exclure  la  station  jurass.  —  Les  var.  y  et  o  fy  J3  synops.)  et  8  (synops.i 
appartiennent  au  H.  scorzonerifolium. 


—     25     — 

SECTION    3.    —   ALPESTRIA. 

Sous-section  a.  —  Alpina. 

29.  H.  alpinum  L.  Fr.  ep.  42,  Exe.  277,  B.G.  cat.  17.  H.  a1- 
pinum  II  pumilum  et  III  Halleri  Gaud.  herb.  p.  p.  m.  I  H.  Hal- 
leri  et  H.  pumilum  Schleich.  herb.  !  H.  pilosum  Schl.  herb.  p.  p. 

30.  H.  rhœticum  Fr.  ep.  46,  Exe.  277.  —  Placé  à  tort  par 
Fries  dans  les  Alpina  hypophyllopoda.  —  Rhonegletscher  !l 
Maienwand  (God.  !),  Binnthal,  Alpe  Langenthal.  rive  droite  du 
torrent,  vers  le  fond  du  vallon  (FavratI),  Simplon  (Wolf! 
Christener). 

Sous-section  h.  —  Atrata. 

31.  H.  atratum  Fr.  ep.  95,  Exe.  277.  H.  nigrescens  Lagg. 
in  herb.  Reut.  !  H.  alpinum  X  murorum  Briigg.  Bast.  n^  218 
(«  Zermatt  »)?  —  Rhonegletscher  !!  Maienwand  (FavratI),  Egi- 
nenthall!  Voir  NB.  I,  16. 

32.  H.  Bocconei  Gris.  Exe.  278,  H.  hispidum  Fr.  46.  — 
Maienwand  (Christener),  Simplon  (Rap.  !),  —  D'après  M.  Nii- 
geli  (Sitzungsber.  bair.  Acad.,  Marz  1866,  350),  intermédiaire 
entre  les  H.  alpinum  et  prenanthoides. 

Sous-section  c.  —  Subprenanthoidea. 

33.  H.  gombense  Lagg.  !  Exe.  283,  H.  dentatum  salœvense 
macrophyllum  Fr.  ep.  63,  H.  albinum  Lagg.  in  herb.  Reut.  I 
H.  dentatum  Lagg,  in  herb.  Reut.!  —  Eginenthal  auf  dem 
Latt  («  Blatt  »  Fr.),  sehr  selten  (Lagg.  !),  Col  de  Nufenen,  flanc 
occ.  (FavratI).  Espèce  rare,  peut-être  hybride.  «Me  paraît 
avoir  des  rapports  à  la  fois  avec  le  H.  valdepilosum  et  avec  le 
H.  dentatum  »,  Arv.-Touv.  in  litt.  1883.  —  Los  feuilles  mon- 
trent parfois  sur  les  boi-ds  quelques  rares  poils  glandulifères. 

34.  H.  macilentum  Fr.  ep.  103,  Exe.  283.  H.  anglicum 
Lagg.  in  herb.  Reut.  t  —  Ad  pedem  montis  Nufenen  in  Decuria 
Gombensi  et  in  Alpe  Kiihmatt  (Lagg.!),  Eginenthal  am  faulen 
Horn  (FavratI).  —  «  Excellente  espèce,  qui  n'a  rien  de  critique 


—     26     — 

el  se  reconnaît  au  premier  abord  :  port  d'un  jwenayithoides 
pauciflora,  phyllopode,  paucifolié,  à  inflorescence  et  calathides 
canescentes  églanduleuses  et  grêles  »,  Favrat  in  BSM  V,  92. 

35.  H.jurassicum  Gris.  Exe.  284.  H.  juranum  Fr,  ep.  104, 
B.G.  cat.  17,  H.  cydonifolium  Schleich.  herb.  («  M.  Jorogne»), 
H.  prenanthoides  II  juranum  Gaud.  hei'b.  !  («  H.  Cljailietti  N. 
a  prenanthoidi  omnino  diversum  »,  ex.  du  Creux  du  Van),  H. 
prenanthoides  III  Cydoniœfolium  Gaud.  herb.  !  (ex.  de  Schleich. 
«  H.  cydonifolium  »).  H.  prenanthoides  IVdenticulatum  Gaud. 
(synops.),  paraît  être  H.strictum.  —  Berbel  in  Decuria  Gom- 
bensi  (Lagg,  in  herb.  Reut.  !,  sub  :  H.  prenanthoidi  X  muro- 
rum);  Bérisal,  montée  du  Simplon  (Favrat!);  Thyon  (Wolf!), 
Val  d'Hermance  (Wolf!),  Mont  Clou,  près  de  Sembrancher  (De 
la  Soie,  d'après  Christener  in  litt.). 

Obs.  —  Le  H.  doromci'folium  Arv.-Touv.  !  qui  se  trouve, 
d'après  l'auteur,  au  pied  de  la  Dent  d'Oche  (Savoie),  me  paraît 
voisin  du  H.  jurassicum,  qui  pourrait  bien  être  une  espèce  col- 
lective. 

SECTION   4.    —    PRENANTHOIDBA . 

Sous-section  a.  Euprenanthoidea. 

36.  H.  prenanthoides  Vill.  Fr.  ep.  119  p.  p..  Exe.  286,  B.G. 
cat.  18.  H.  spicatum  Schleich.  herb.  p.  p.!  H,  prenanthoides  I 
niultiflorum  fi  foliis  integris  Gaud.  herb.  ! 

37.  JI.  perfoliaiii77t  Fr6\.  Exe.  286  (non  H.  prenanthoides 
perfoliatum  Fr.  =  H.  ramosissimum!).  —  Mont  Clou,  près 
Sembrancher  (De  la  Soie,  d'après  Christener  in  litt.).  —  Je  n'ai 
vu  cette  espèce  que  des  cantons  de  Berne  et  de  Fribourg;  elle 
est  aussi  indiquée  par  Freyn,  mais  très  probablement  à  tort, 
au  Creux  du  Van  et  au  Salève.  Christener  (in  litt.)  me  l'a  in- 
diquée «  in  Weidengebuschenbei  Realp(Gisler)et  AlpesdeBex 
(Favrat).  » 

38.  //.  strictum  Fr.  ep.  121,  Exe.  285.  H.  spicatum  Schleich. 
herb.  p.  p.  —  Gerenthal  (Schneider!),  oberhall)  Algabi  am 
Simplon  (Schneider!),  Crans  sur  Lens  (Sandoz!),  S^-Pierre  au 
S'-Bernard(Wolf!). 


—    27    — 

39.  //.  valdepilosiim  Vill.  Fr.  ep.  00,  Exe.  285,  B.G.  cnt. 

19.  H.  virescens  Schleich.  herb.  t,  forme  rapprochée  du  H.  pre- 
nanthoides,  H.  prenanthoides  X  "^'iHosum? 

p  Wolfii  Grml.  NB.  IIL  18.  —  St-Bernard,  aux  Combes 
(Wolf!). 

40.  H.  prœruptorum  Godr.  NB.  III,  19.  H.  prenanthoides 
vogesiacum  Gr.  Godr.,  Rclib.  f.  icon.  XIX  t.  152  f.  1.  —  Ulri- 
chen  (Favrat!).  Nos  ex,  concordent  bien  avec  ceux  des  Vos- 
ges (Hohnek),  leg.  Schneider  (in  herb.  Burnat),  déterminés  par 
feu  Christener,  H.  prenanthoides  vogesiacum,  et  avec  un  ex 
étiqueté  «  H.  prenanthoides  »  par  Godron,  in  herb.  Reut.,  ex, 
placé  par  Reuter  dans  l'enveloppe  du  H.  corymbosum.  —  D'a- 
près M.  Favrat,  Christener  avait  déterminé  la  plante  d'Ulri- 
chen  :  H.  cydonifolium  Gr.  Godr.  nonFr.  (La  plante  des  auteurs 
de  la  FI.  de  France  paraissant,  d'après  la  description,  intermé- 
diaire entre  les  H.  strictum  et  valdepilosum,  constitue,  selon 
M.  Arvet-Touvet,  le  vrai  H,  cydonifolium  Vill.  (nonFr.  =  H. 
ochroleucum). 

Sous-section  h.  —  Siihsahauda. 

41.  H.  valesiacum  Fr.  ep.  122,  Exe.  286,  B.G.  cat,  19.  H. 
silvaticum  Schleich,  herb,!  («aux  Chênes  supra  Bex  »),  H, 
compositum  Schleich.  herb.  («  in  valle  Leuk  »),  H.  sabaudum 
Y  pGaud.  herb.!  H.  bifrons  Arv.-Touv. !  («  Orsières  »  Wolf). 

Ohs.  —  Dans  ce  groupe  rentrent  encore  les  H.  lycopifolium 
Frol.  et  H.  Favrati  Muret,  les  deux  croissant  dans  le  canton 
de  Vaud;  le  premier,  d'après  Christener  in  litt.,  près  Chiètres 
(Bex,  leg.  Muret).  Payot  (fl.  Mont-Blanc)  l'indique  «  sur  la 
Tète  Noire,  au  Trient.  y>  (?) 

Sous-section  c.  —  Picroidea. 

42.  //.  ramosissimum  Schleich  in  herb.  Hegetschw.  !  Exe, 
285,  NB.  m,  18.   H.    ramosissimum  a  Schleicheri  B.  G.  cat. 

20,  H.  prenanthoides  perfoliatum  Fr.t  ep.  120,  H.  lactucie- 
folium  Arv.-Touv.  p.p,  !  BSM.  IX.  67,  H,  prenanthoides  I 
nmltiflorum  a  foliis  dentatis   Gaud.    herb.!   (ex.  de  Schleich. 


—     28     — 

annoté  par  ce  dernier  :  «  H.  an  diversum  a  cydonifolio. 
Dans  les  Rocs  près  Viège).  *  H.  Sabaudum  p  bybridum  Gaud. 
herb.!,  rapporté  à  tort  par  Fries  au  H.  valesiacum.  H.  helveti- 
cum  Arv.-Touv.l  —  Ne  se  trouve  en  Suisse  qu'en  Valais;  voir 
Exe.  I.  c.  —  Le  H.  viscosum  (lactucœfolium  hypophyllopo- 
dum)  Arv.-Touv.l  B.  G.  cat.  '21  est  indiqué  à  tort  par  son  au- 
teur en  Valais  ;  voir  B.  G.  cat. 

43.  H.  ochroleucum  Schleich.  herb.!  («aux  Gorges»)  Exe. 
284,  B.  G.  cat.  22.  H.  lanceolaturn  Schleich.  in  herb.  Gaud.l 
H.  cydonifolium  Fr.  ep.  118  (non  Vill.  d'après  Arv.-Touv.) 

a  tyjoicum.  H.  ochroleucum  Schleich.  herb.  —  Gorges  d'A- 
lesse  (Schl.!  Wolf!  Favrat!  etc.)  2 

p  piliferum  Grml.  —  Variété  assez  différente  du  type,  voisine 
du  H.  picroides;  voir  Exe.  1.  c.  et  Favrat  in  BSM.  III.  57.  Les 
feuilles  sont  souvent  plus  fortement  dentées,  les  involucres 
moins  noirâtres,  munis  de  poils  étoiles  plus  ou  moins  nom- 
breux. Maienwand  (Favrat!  Je  rapporte  à  cette  forme  le  H. 
cydonifolium  mentionné  Exe.  285  in  not.),  Gerenthal  (Schnei- 
der!) Eginenthal  in  der  Alpe  Rossboden  (Lagg.  I)  S*-Bernard 
(Wolf!  Carron!) 

Y  Schneideri  Grml.  NB.  III,  50.  —  Gerenthal  (Schneider!) 

44.  H.  picroides  Vill.  Fr.  ep.  118,  Exe.  284,  NB.  III.  50.— 
Espèce  très  rare  et  critique,  composée  très  probablement  de 
diverses  formes  hybrides;  voir  Favrat  in  BSM.  III.  56  et  Exe. 
I.  c.  —  Maienwand  (Favrat!  sub  :  H.  intybaceum  X  ochro- 
leucum piliferum;  forme  bien  semblable  à  l'intybaceum,  mais 
poils  des  feuilles  presque  toujours  en  partie  non  glandulifères; 
en  outre,  les  involucres  et  la  couleur  des  fleurs  l'en  séparent 
sur  le  vif  3.)  Rafloch  au  Simplon  (Favre,  d'après  Christener  in 
litt.)  —  Je  n'ai  pas  vu  de  Suisse  le  H.  lutescens  Hut.,  qui  se 
trouve  d'après  Favre  (Guide  134)  et  Favrat  (BSM.  III.  57)  au 

'  M.  Bail  a  bien  annoté  cet  ex.  :  "forsan  bona  species  inter  H.  amplex. 
et  prenanth.  »  Cette  espèce  manque  dans  l'herb.  Schleicher. 

'  Favrat  (in  BSM.  vii/viii,  44)  indique  plus  spécialement  :  Creux  de 
Dzéman,  pentes  sud  du  Creux,  en  dessus  de  la  Pierre-aux-Chamois. 

'  Ces  ex.  sont  à  peu  près  identiques  au  H.  Lantoscmiuni  B.  G.  cat., 
plante  certainement  non  hybride. 


—    29     — 

Simplon.  La  plante  du  Tyrol  est  une  forme  intermédiaire  entre 
les  H.  picroides  et  ochroleucum  ;  voir  NB.  III,  oO. 

SECTION  5.  —  INTYBÂCEA. 

45.  H.  intybaceum  Wulf.  Fr.  ep.  138,  Exe.  284. 

SECTION  6.   —  ADENOPHYLLA. 

Sous-section  a.  —  Amplexicaulia. 

46.  H.  Pseudocerinthe  Koch.  Fr.  ep.  50,  Exe.  276,  B.  G. 
cat.  24  H.  cerinthoides  Schleich.  herb.!  («  n'est  pas  gluant 
comme  le  H.  amplexicaule».)—  Roc  percé,  vallée  d'Entremont 
(Lagg.l)  Chemin  neuf  (Muret,  d'après  Christener  in  litt.). 

47.  H.  amplexicaule  L.  Fr.  ep.  49  p.  p.  (excl.  la  var.  opi- 
mum  =  H.  Reichenbachii  Verl.),  Exe.  276,  B.  G.  cat.  25. 

48.  H.  pulmonarioides  Vill.  Fr.  ep.  49,  Exe.  276,  B.  G. 
cat.  26. 

[3  glaucescens  Grml.  1.  c.  NB.  III,  15,  H.  valesiacum  Reut. 
herb.!  —  Galerie  de  Gondo  (Schneider!)  Isérable  (Wolfl). 

49.  H.  ligusticum  Fr.  ep.  48  Exe.  277,  B.  G.  cat.  27  (nec 
Reut.=  H.  Reichenbachii  Verl.),  H.  amplexicaule  aureum  Gaud. 
herb.!  («  trouvé  par  Em.  Thomas  en  Bagnes,  parmi  les  rochers 
au-dessus  de  Lourtier.  Ses  calices  hyspides  noirâtres,  ses  fleurs 
dorées  et  les  poils  rameux  des  pétioles  des  feuilles  de  la  base 
de  la  tige,  me  paraissent  remarquables  »).  —  Espèce  rare  et 
critique,  bien  voisine  de  la  précédente,  mais  avec  un  port  par- 
ticulier; voir  Favre  in  BSM.  II,  73.  —  Lourtier,  localité  clas- 
sique (Wolf!)  Isérable  (Muret,  d'après  Christener  in  litt.),  Sem- 
brancher  sur  le  Roc  percé  (De  la  Soie,  d'après  Christener  in 

litt.). 

Sous-section  h.  —  Rupicola. 

50.  H.  humile  Jacq.  Fr.  ep.  81,  Exe.  278,  B.  G.  cat.  29. 
H.  Jacquini  Vill.,  H.  nigrescens  Schleich,  in  herb.  Gaud.!  H. 
brachiatum  Schleich.  herb.  !  (forme  rapprochée  de  la  variation 
subiotegrifolium  Ser,,  à  rameaux  très  allongés,  étalés). 


—     30     — 

p  glahrescens  Grml.  1.  c.  —  Rappaz  (Wolf!) 

—  H.  Cotteti  God.  in  Grml.  Beitr.  94,  H.  humile  X  muro- 
ruin?  —  Indiqué  dans  le  Binnenthal  par...? 

SECTION  7.   —  ANDRYALOIDEA. 

Sous-section  a.  —  Lanata. 

51.  H,  lanatum  (L.)  Vili.  Exe.  i279  (née  Fr.)  H.  tomentosum 
Fr.  ep.  78,  B.  G.  eat.  32. 

^  Laggeri  (Jord.),  H.  Laggeri  Jord.,  non  Fr.,  H.  andrya- 
loides  pilosum  (interinedium  synops.).  Gaud.  herb.!  Binnthal! 
C'est,  d'après  M.  Favrat,  un  H,  lanatum  X  pulmonarioides  (?) 
Je  n'ai  pas  vu  de  la  Suisse  le  H.  pteropogon  Arv.-Touv.  I  va- 
riété bien  remarquable,  indiquée  par  son  auteur  en  Valais  (à 
Notre-Dame  des  Neiges);  voir  NB.  III,  16  et  49.  Ce  qui  est  dit 
sur  ce  H.  pteropogon  in  BSM.  VII  VIII,  5,  est  une  erreur. 

—  H.  andryaloides  Vill.  Fr.  ep.  79,  Exe.  279,  B.  G.  eat. 
33.  —  Indiqué  à  tort  en  Valais  par  Koch,  Grisebach  et  Rion, 
probablement  par  confusion  avec  le  H.  lanatum  Laggeri  ou  le 
H.  lanatellum.  Voir  du  reste  Favre  Guide,  132. 

Sous-section  h.  —  Lanatella. 

52.  H.  pictum  Schleich.  herb.  !  (  «  supra  Stalden  ad  viam  in 
vallem  Saas;  in  rupibus  et  mûris  supra  S^-Maurice  »),  Fr.  ep. 
80,  Exe.  279,  B.  G.  eat.  31.  H.  murorum  vulgatum  y  pictum 
Gaud.  herb.l  (mêlé  avec  les  H.  prsecox  et  Schmidtii  ou  rupi- 
colum). 

p  Gremlii  (Wolf).  Exe.  1.  c,  H.  Gremlii  Wolf  in  sched.  I  — 
Brigue  (Wolf).  —  Ici  paraît  se  rapporter,  à  en  juger  d'après  un 
ex.  incomplet,  le  H.  bifidum  God.  in  herb.  Reut.t  («en  montant 
de  Varen  aux  bains  de  Louèche,  sur  le  chemin,  à  droite  »)  et 
peut-être  aussi,  d'après  un  ex.  en  très  mauvais  état  de  l'herb. 
Gandin,  le  H.  murorum  III  ramosum  p  nudicaule  Gaud. 
Voir  NB.  III,  16  —  Le  //.  farinulentum  Jord.l  bien  voisin  du 
H.  pictum,  ne  se  trouve  pas  en  Suisse.  Le  H.  rupestre  Ail.  I 
B.  G.   eat.  30  (nec  auct.   helv,  =  H.   Trachselianum)  nous 


—     31     — 

manque  aussi  ;  voir  Exe.  —  Les  ex.  H.  ûupictum  v.  villosum 
Sclileich.  herb.  !  à  poils  plus  nombreux,  plus  plumeux,  plus 
entrelacés  et  à  des  pédoncules  églanduleux  («  in  M.  Alesse  et 
valle  Salvan  »)  me  paraissent  appartenir  au  H.  lanatellum 
(lanatum  X  pictum). 

SECTION  8  —  PULMONAREA. 

Sous-section  a.  —  Oreadea. 

53.  H.  Schmidtii  Tausch.  Exe.  281,  B.  G.  cat.  36.  H.  palli- 
dum  Fr.  ep.  83,  H.  murorum  vulgatum  ineisum  Gaud.  herb.  I 
H.  bifidum  Sclileich.  herb.  p.  p.  I  —  Zermatt  (FauconnetI  ), 
Joux-brùlée  (Muret!)  Fory  près  de  Bovernier  (Wolfl  forme  à 
feuilles  étroites,  courtement  pétiolées,  munies  en  dessous  de 
poils  étoiles,  capitules  assez  petits  :  H.  Favrei  Wolft).  Les 
Combes,  S*- Bernard,  (Wolft  forme  à  poils  sétiformes  très  longs 
et  très  nombreux). 

54.  H.rupicolum  Fr.  ep.82.  Exe.  281.  H.  ovatumSchleich. 
herb.l  («ex.  M.  FuUy,  Alesse  et  Salvan»)  H.  murorum  vul- 
gatum [i  bifidum  (synops.  ;  fl.  helvet.  in  not.  102).  Gaud.  herb. 
p.p.  m.  t  H.  murorum  vulgatum  PP  macrophyllnm  Gaud.  synops. 
(la  var.  py  bifidum  Gaud.  herb.  ;  fl.  helv.  103  in  not.  est  le  H. 
Trachselianum).  —  Ajouter  aux  stations  indiquées  dans  mon 
Exe.  :  Finges,  dixain  deLouëche  (Muret),  Joux  brûlée  (Muret), 
Saxon  (Muret),  Chemin  du  M^Clou  à  Sembraneher  (Delà  Soie) 
Rochers  entre  Bovernier  et  Sembraneher  (De  la  Soie),  Saint- 
Pierre  d'Entremont  (De  la  Soie),  Beim  alten  Grenzthor  auf  der 
Tête-lSoire  (Christener).  Toutes  ces  stations,  d'après  Christener 
in  litt.,  lequel  m'a  écrit:  «H.  rupicolum  Fr.  ist  in  meinen 
Hier,  der  Schweiz  unter  Schmidtii  begriffen.  Noch  jetzt  ist  es 
mir  oft  unmoglich  rupicolum  und  Schmidtii  aus  einander  zu 
halten.  Beide  bilden  eine  Formenreihe,  deren  Endgiieder 
wohl  Jeicht  zu  unterscheiden  sind,  deren  Mittelglieder  aber 
oft  in  einander  verlaufen.  »  —  Le  H.  pallidiforme  Arv.-Touv. 
que  l'auteur  a  reçu  du  Valais  paraît,  d'après  la  description,  un 
H.  rupicolum. 


—     32     — 

[î  Wolfianum  (Fawve)  Grml.  Exe.  1.  c,  H.  Wolfianum  Favre! 
in  BSM.  IX.  67.  —  Bovernier  (Wolft),  se  rapproche,  par  la 
forme  de  ses  feuilles  et  ses  poils  moins  raides,  du  H.  prœcox. 

Obs.  Le  ff.  subrude  Arv.-Touv.,  de  la  vallée  de  Saas  (Al- 
magell,  leg.  Wolf!)  dont  je  n'ai  vuqu'nnseul  ex.,  m'est  encore 
douteux;  voir  NE.  III,  49. 

Sous-section  b.  —  Vulgata. 

55.  H.  Trachselianum  Christener!  Exe.  280,  NB.  III,  17.  H. 
oxydon  Fr.  !  ep.  H.  rupestre  Gaud.  herb.l  (rapporté  à  tort  par 
FrOl.  in  Dec.  prodr.  au  H.  rupestre  AU.),  H.  saxatile  Schleich. 
herb.l  («in  mûris  circa  Mendrisio»),  H.  incisum  Schleich. 
herb.l,  H.  murorum  vulgatum  py  bifidum  incisum  Gaud.  herb.l 
fl.  helv.  V,  103  in  not.  ^  —  Eginenthal  (Lagg.l),  Simplon 
(Wolfl)  Obère  Stafïel  sur  Bérisal  (^Favrat),  Bonatchesse,  vallée 
de  Bagnes  (Muret!).  Le  lusus  hispidum  Christener  au  Rawyl 
(Schneider  in  BSM.  vn/vni,  33.  —  M.  Favre  (Guide  132)  dis- 
tingue deux  espèces  :  H.  Trachselianum  et  H.  oxydon.  Le  pre- 
mier est  peut-être  la  var.  hymenophylluniFr.,  l'autre  la  forme 
typique  du  H.  Trachselianum. 

56.  H.  cœsium  Fr.  I  ep.  92,  Exe.  280  (excl.  b.  oligoce- 
phalum),  B.  G.  cat.  36.  —  Pas  fréquent.  Sur  Arbaz  (Wolfl), 
Thyon  (Wolfl)  Isérable  (Wolfl),  Torembé,  Bagnes  (Wolfl), 
vallée  de  Bagnes  près  du  glacier  de  Gétroz,  inter  Rhododen- 
dra  (herb.  Reut.  déterminé  par  Fries  :  H.  cœsium  alpigenum). 
—  Le  //.  cephalodes  (cœsium  X  lanatum?)  Arv.-Touv. !  NB. 
III,  50,  forme  bien  voisine  du  H.  cœsium,  a  été  indiqué  par 
son  auteur  en  Valais  :  «  J'ai  reçu  de  Suisse  (Valais)  une  plante 
que  je  rapporte  au  cephalodes,  bien  que  son  péricline  ne  soit 
pas  velu.  »  Dans  une  lettre  à  M.  Burnat,  l'auteur  dit  que  cette 
plante  serait  plutôt  un  H.  Trachselianum. 

56  bis.  H.  Rionii   Grml.    NB.  III.  16  (ann.  1883).  H.  sub- 

'  voir  les  autres  synonymes  dans  mon  Exe.  Il  faut  cependant  exclure  le 
H.  elisum  Arv.-Touv.  (voir  Favrat  in  BSM.  vii/viii.  48),  forme  plus  voi- 
sine du  H.  caesium,  dont  elle  diffère  cependant  au  premier  abord  par  ses 
pédoncules  très  glanduleux. 


—     33     ~ 

incisum  Arv.-Touv.  spic.  29  (ann.  1881)  saltem  p.  p.  H.  cœ- 
sium?  b  oligocephalum  Grml.  Exe.  280  (non  H.  oligoceplialum 
Arv.-Touv.)  —  Sion  (Wolf  I  qui  croit  cette  forme  plus  rappro- 
chée du  H.  pnecox).  M.  Arvet-Touvet  lui-même  a  déterminé 
autrefois  les  ex.  reçus  de  M.  Wolf  de  la  station  indiquée,  comme 
étant  son  H.  oligocephalum;  mais  ce  dernier,  d'après  des 
échantillons  communiqués  par  l'auteur  à  M.  Burnat,  est  diffé- 
rent et  me  parait  très  voisin,  sinon  identique,  du  H.  lanatel- 
lum. 

57.  if.  prceco^  Schultz  bip  !  Gren.  fl.  jur.  (cum  descript. 
opt,),  Exe.  282.  H.  cinerascens  et  fragile  Fr.  saltem  p.p.,  H. 
Lingenfeldneri  Lagg.  in  herb.  Reut.  !  («  Mont  d'Orge,  cant.  de 
Fribourg  »)  H.  murorum  p  prœcox  B.  G.  cat.  37,  H.  murorum 

•vulgatum  p  fœmina  et  8  obtusifolium  Gaud.  herb.!  —  Eginen- 
thal  I  Sionerthal!  Fully  !  Lourtier!  et  probablement  répandu. 

p  alpicolum  Grml.  Exe.  281.  H.  murorum  subcœsium  Fr., 
saltem  p.  p.  —  Arbaz  (Wolft)  et  probablement  ailleurs,  mais 
confondu  avec  le  H.  Rionii,  dont  il  est  bien  voisin. 

^^  cinerascens  {lova.).,  H.  cinerascens  Jord. !  De  la  Soie  in 
BSM.  I,  22?  Favre  in  BSM.  IV,  65?  —  Entre  Viége  et  Stalden 
(Schneider!).  Cette  variété  est  voisine  des  Oreadea, 

Ohs.  Le  H.  incisum  Rion  Guide,  134,  doit  être  probable- 
rapporté  à  cette  forme  fi  ou  au  murorum.  Le  vrai  H.  incisum 
Hoppe  Fr.  ep.  62  est  peut-être  un  H.  murorum  X  villosum. 

58.  H.  murorum  L.  p.  p.  Fr.  ep.  91,  p.  p.,  Exe.  282.  H. 
murorum  a  silvaticum  B.  G.  cat.  37.  —  Un  lusus  microce- 
phalmn  :  Mayens  de  Sion  (Wolf!),  forêt  de  pins  entre  Viége 
et  Visperterminen  (Buser!)  i  —  M.  Favre  mentionne  un  lusus 
abortivum  à  fleurs  tubuleuses. 

p  alpestre  Gris.  —  Forme  alpine,  analogue  du  H.  prœcox  jB. 

59.  H.  vulgatum  Fr.  ep.  98,  Exe.  283,  B.  G.  cat.  37.  H. 
murorum  silvaticum  Gaud.  herb.  !  (excl.  S  integrifolium  =  H. 

'  Aussi  au  Tessin  (Muret  in  herb.  Reut.)  et  «  inter  Rhododendra  en  mon- 
tant au  col  de  Turlo,  revers  méridional  du  Mont  Rose  (herb.  Reut.  !)  — 
M.  Arvet-Touvet  a  déterminé  la  plante  du  Valais  H.  tenue  Arv.-Touv., 
mais  la  plante  du  Dauphiné  me  paraît  plutôt  une  forme  analogue  du  H. 
Schmidtii. 

3 


—     34     — 

boréale),  H.  vulgatum  et  H.  silvaticum  Favre  Guide  133?  — 
M.  Favre  mentionne  un  «  //.  Pollichiœ  Sciiultz,  forme  du  H. 
vulgatum.  »  D'après  ce  que  j'ai  vu  de  Schultz  lui-même,  le  H. 
Pollichiœ  appartient  au  H.  praecox. 

^  pseudomurorum  Grml.  Exe.  1.  c.  —  Ardon,  Louèche-les- 
Bains,  Sion  (Wolf!),  forme  intermédiaire  entre  les  H.  vulga- 
tum et  murorum. 

Y  sempronianum  (Wolf).  Exe.  1.  c.  H.  sempronianum 
Wolf!  in  BSM.  IX,  67.  —  Simplon,  Brigue  (Wolfl)  Forme  très 
remarquable  et  à  étudier! 

Obs.  Le  II.  ramosum  avec  le  syn.  de  Gaud.  et  la  station 
vallée  de  Couches,  dans  Rion  Guide,  se  rapporte  probablement 
au  H.  pictum.  —  Le  II.  murorum  III  ramosum,  Gaud.  (H. 
scabrum  Gaud.  herb.)  est,  d'après  Fr.  ep.  101,  le  vrai  H.  ra- 
mosum W^  K.  («  Gaudini  e  descriptione  verum,  at  ab  amicis 
liberalissimis  in  Helvetia  nunquam  recepi  »).  Dans  l'herb. 
Gaud.,  il  y  a  trois  ex.,  l'un  de  Zurich  dans  les  bois  entre  la 
ville  et  le  Katzensee,  est  un  simple  vulgatum  ;  l'autre  de  Rey- 
nier,  Pierrabot  (Neuchàtel),  Chaillet  1814  est  encore  un  H.  vul- 
gatum. —  Koch  n'ayant  pas  vu  des  ex.  du  H.  ramosum  de  la 
Suisse,  a  copié  Hegetschweiler  «auf  dem  Berge  Jovat  (Jorat!) 
bei  Lausanne,  où  l'on  ne  trouve  rien  de  semblable,  mais  bien 
le  H.  Favrati.  —  Le  H.  ramosum  Schleich.  hei'b.,  malheureu- 
reusement  sans  station,  paraît  être  le  vrai  H.  ramosum.  — 
Quant  au  H.  canescens  Schleich.  !  (H.  murorum  vulgatum 
intermedium  Gaud.  !)  l'espèce  décrite  sous  ce  nom  par  Fr.  ep. 
99  me  paraît  être,  en  partie  du  moins,  \e  H .  Dollineri 'èchwhz 
bip.  I  (H.  kevigatum  Gris.  Rchb.  f. ,  H.  argutidens  Dollineri 
Fr.  Hier,  europ.),  espèce  voisine  du  H.  Trachselianum  et  comme 
cette  dernière  tirant  vers  les  Glauca,  Le  H.  canescens  Schleich. 
herb.  !  sans  indication  de  localité,  est  une  plante  bien  curieuse, 
intermédiaire  aussi  entre  les  Aurella  et  les  Pulmonarea,  peut- 
être  hybride  (H.  dentatura  X  murorum??) 

SECTION  9.  —   AUSTRALIA. 

Cette  section,  qui  contient  des  espèces  méridionales,  comme 


—    35    — 

les  H.  Virgaurea,  Coss.  (H.  italicum  et  Virgaurea  Fr,)  H. 
provinciale  Jord.  etc.,  n'est  pas  représentée  en  Valais.  Ce- 
pendant M.  Arvet-Touvet,  dans  une  lettre  à  M.  Burnat  (Janv. 
1882),  a  écrit  sur  une  étiquette  ajoutée  aux  ex.  du  H.  hetero- 
spertHum  Arv.-Touv,  :  «  Je  crois  l'avoir  vu  au  Valais.»  M.  Ar- 
vet-Touvet a  peut-être  pris  pour  son  H.  heterospermum,  espèce 
voisine  de  H.  provinciale,  la  plante  distribuée  par  MM.  Wolfet 
Favre  sous  le  nom  de  ff.  boréale  X  valesiacum,  de  Bover- 
nier.  Ce  dernier  est  semblable  au  H.  concinnum  Jord.  I  in  herb. 
Reut.,  forme  du  H.  boréale,  mais  les  pédoncules  de  la  plante 
du  Valais  portent  des  poils  glandulifères  (très  courts)  parfois 
assez  nombreux.  C'est  une  forme  à  étudier. 

SECTION  10.  —  ACGITIPRINA. 

Sous-section  a.  —  Tridentata  (Pseudo-pulmonarea). 

60.  H.  tridentatum  Fr.  ep.  116,  Exe.  288,  B.  G.  cat.  39  p.p., 
NB.  m,  20.  H.  lœvigatum  Schleich.  herb.  !  (mêlé  avec  le  H.  um- 
bellatum)  H.  sabaudum  o  lanceolatum  et  s  ambiguum  Gaud. 
herb.  p.p.  Route  du  Simplon  au-dessus  de  Gondo  (Schneider!), 
S'-Nicolas  (Favrat  !),  Sion  (Wolf  !). 

61.  H.  gothicum  Fr.  !  ep.  114,  p.p.,  Exe.  288.  —  Sem- 
brancher  (Christener  in  litt.). 

Sous-section  b.  —  Sabauda. 

62.  H.  boréale  Fr.  ep.  130,  Exe.  287,  B.  G.  cat.  40,  N.  B. 
111,  20.  H.  sabaudum  y  latifolium  Gaud,  herb.  ! 

p  subhirsutum  Grml.  1.  c.  Soc.  Dauph.  exsicc.  N"  21511  — 
Sion  (Wolf!). 

62  bis  H.  pseudocorymbosutn  Grml.  NB.  III,  H.  corym- 
bosum  Exe.  287  (non  Fr.).  Bovernier! 

—  //.  sabaudum  L.  Fr.  ep.  129,  Exe.  288  (nec  Gris.  Rchb. 
f.),  H.  sabaudum  a  maximum  Gaud.  herb.  !  (Le  H.  sabaudum 
Ser.  Cichor.  exs.  cité  par  Gandin  appartient  en  effet  à  cette  es- 
pèce très  rare  et  peu  connue).  — Indiqué  par  Rion  (Guide  133) 
en  Valais,  probablement  à  tort. 


—     36     — 

Sous-section  c.  —  Lhnbellata. 

—  H.  hrevifolium  Tausch.  Fr.  ep.  132,  Exe.  288,  NB.  III, 
21.  —  Au-dessus  de  la  route  des  bains  de  Lavey,  sur  le  chemin 
de  ce  village  à  Mordes  (Favrat!;  voir  BSM.  vii/viii,  47).  Pour- 
rait bien  se  trouver  aussi  en  Valais. 

63.  H.  umbellatum  L.  Fr.  ep.  135,  Exe.  289,  B.  G.  cat.  42. 
H.  sabauduinSchleich.  herb.  p.  p.  m.l  H.  umbellatum  Schleich. 
herb.l  (dont  un  ex.  de  la  vallée  de  S'-Nicolas,  à  feuilles  allon- 
gées étroites,  10  à  12  cm  sur  8  à  10  ™'").  —  Le  lusus  corono- 
pifolium^  près  de  Stalden,  vallée  de  Saas  (Schneider!)  —  De 
la  Soie  (BSM.  I,  24)  mentionne  une  «  var.  hirtum,  involuere  à 
poils  glanduleux.  »  Certainement  il  n'existe  pas  des  H.  um- 
bellatum à  involucres  poilus-glanduleux  ! 

Hybrides. 

Les  deux  sous-genres  Pilosella  et  Euhieracium  sont  bien 
tranchés  et  les  hybrides  indiqués  entre  les  espèces  de  ces  deux 
sous-genres,  comme  le  H.  murorum  X  piloselloides  Briigg., 
H.  glaciale  X  glanduliferum  Briigg.  etc.,  sont  certainement 
faux. 

A.  Hybrides  du  sous-genre  Pilosella. 

\.  H.  aurantiacw^ny^  glaciale  Exe.  289,  H,  corymbuli- 
ferum  Arv.-Touv.  saltem  p.  p.!  — S^-Bernard  (Wolf!).  Les 
feuilles  portent  des  poils  étoiles  en  dessous;  celles  du  H.  auran- 
tiacum  X  Auricula  en  sont  dépourvues.  Voir  H.  fuscum. 

2.  H.  aurantiacu7n  X  sabinum,  NB.  I,  49.  —  S^-Bernard 
(Wolf  I).  Me  parait  encore  un  peu  douteux.  * 

3.  H.  Auricula  X  glaciale,  Exe.  289.  H.  Smilhii  Arv.- 
Touv.  —  Combes  et  Menouve  du  S'-Bernard  (Favre  in  BSM. 
V,  121  et  135). 

4.  H.  Auricula  X  Pilosella^  Exe.  289.  H.  auriculiforme 
Fr.  ep.  17,  B.  G.  cat,  5.  —  Pas  rare,  surtout  dans  le  Bas- Valais. 

^  Du  reste,  M.  Nâgeli  (Sitzungsber.  bair.  Acad.  Mârz  1866.  34)  a  aussi  vu 
cet  hyl)nde  de  la  Suisse. 


—     37    — 

5.  //.  glaciale  X  PUosella,  Exe.  289.  H.  Faurei  Arv.- 
Touv.  B.  G.  cat,  5.  Maienwand  !  !  Egineiithal!!  S^-Bernard! 

6.  H.  glaciale  X  sahinum,  Exe,  289.  H.  eorymbuliferum 
Arv.-Touv,  p.  p.  —  S*-Bernard  (Wolf!) 

7.  H.  Peleterianum  X  PUosella.  ^  M.  Niigeli  (Sitzungsber. 
bair.  Aead.  Mai  1867,  472)  a  trouvé  sur  le  Simplonune  forme 
intermédiaire  qu'il  eroit  hybride. 

8.  H.  PUosella  X  piloselloides.  Favre  in  BSM.  V,  134; 
Exe.  289.  H.  Nilgelii  (Schultz  fr.)  Grml.  1.  c.  et  in  B.  G.  cat. 
6  et  52.  H,  caricinum  Arv.-Touv,!  H,  virgatum  Schleich.  herb,l 
(«  in  eollibus  siccis  prope  Sedunum  »), —  Sionerthal  !  Orsièresl 

9.  H.  PUosella  yc^prœaltum,  Exe.  289.  H.  fallacinum  F. 
Sehultz,  B,  G,  eat.  6;  H.  brachiatum  Bert.?  Fr.  ep,  16,  saltem 
p.p.;  H,  bybridum  Gaud.  herb,  I  H.  hybridum  y  bifurcum 
Favre  Guide  127,  H,  bifurcum  Schleich.  herb,!  —  Nax!  Alessel 
Fully!  Joux  brûlée!  etc, 

—  H.  PUosella  incanum  X  sphœrocephalum  ?  Exe.  289. 
H.  furcato  X  incanum  Lagg.  apud  De  la  Soie  in  BSM.  I,  19; 
Beitr.  93.  —  Je  n'ai  pas  vu  cette  plante.  Feu  Chrislener  m'a 
écrit  (Janv.  1870)  :  «  Er  ist  im  Distel  im  Eginenthal  gefunden 
worden.  Inter  parentes  rarissimum,  schreibt  Lagger.  Hait 
ziemlich  genau  die  Mitte  zwischen'den  Eltern.  »  Mais  ce  «  H. 
furcatum  »,  l'un  des  parents,  est-il  bien  le  H.  sphœrocephalum, 
espèce  qui  jusqu'ici  n'a  pas  été  indiquée  dans  l'Eginenthal? 
Peut-être  ce  furcato  X  incanum  n'est-il  qu'un  H.  Pilosella  in- 
canum X  glaciale  (H.  hypoleucum  Arv.-Touv.  I) 

10.  H.  Pilosella  X  Zizianum,  Exe.  289.  li.  Villarsii  F. 
Schultz!  saltem  pp.  —  Lourtier  (Wolf!) 

Obs.  On  pourrait  bien  encore  trouver  en  Valais  les  H.  au- 
rantiacum  X  PUosella  (H.  Moritzianum  Heg.  anno  1840, 
H.  versicolor  Fr.  ep.  15,  H.  fulgidum  Saut.  !  d'après  un  ex.  de 
l'herb.  Barbey,  H.  stoloniflorum  W.  K.  sec.  Nageli)  et  H.  Pi- 
losella X  sahinum  (H.  biflorum  Arv.-Touv.).  Ce  dernier  a  été 
trouvé  par  M.  de  Biitté  dans  le  canton  de  Berne  (Reidigalp). 

'  M.  Wolf  (BSM.  XI,  42)  croit  avoir  trouvé  un  H.  Peleterianum  x  piloT 
selloides  près  de  Nax. 


—     38     — 
B.  Hybrides  du  sous-genre  Euhieracium. 

11.  H.  lanatiim  X  pictum,  Exe.  289.  H.  lanatellum  Arv.- 
Touv.  I  saltem  p.p.,  H.  pictum  villosum  Schleich,  herb.  (voir 
ci-dessus).  —  Simplon,  Riddes  et  Sion  (Wolf  et  Favrat!) 

12.  H.  piliferum  X  villosum^  Exe.  289.  —  Torembé 
(Wolf!) 

—  H.  ochroleucum  y<^  prenanthoides .  M.  Favrat  (BSM. 
111,  58)  croit  avoir  vu  cet  hybride  aux  Gorges  d'Alesse, 
M.  Favre  (BSM.  V,  121)  aux  Combes  et  à  l'Ardifagoz  (Saint- 
Bernard). 

♦ 

ABRÉVIATIONS. 

B.  G.  cat.  z=  Burnat  et  Gremli,  Catalogue  des  Hieracium  des  Alpes 
maritimes  4883. 

Beifr.  =  Gremli,  Beitrage  zur  Flora  der  Schweiz.  1870. 

BSM.  =  Bulletin  des  travaux  de  la  Société  murithienne.  Fasc.  I 

(1868),fasc.  11(1873),  fasc.  III  (1875),  fasc.  IV  (1875), 
fasc.  V(1876),  fasc.  VII et  VIII  (1879),  fasc.  IX  (1880), 
fasc.  X  (1881).  —  Contenant  diverses  observations 
sur  le  genre  Hieracium  par  De  la  Soie.  (Les  Hieracia 
du  Valais,  fasc.  I;,  Favre.,  Favrat  et  Wolf. 

Christener  Hier.  d.  Schw.  =  Christener,  die  Hieracien  der  Schweiz, 
1863. 

Exe.  =  Gremli,   Excursionsflora  fur  die   Schweiz.   Edition  4 

(1881). 

Favre  Guide=¥divrG,  Guide  du  botaniste  sur  le  Simplon  (1875). 

Fr.  ep.  =        Pries,  Epicrisis  generis  Hieraciorum  (1861). 

Nâgeli  Sitzungsber.  =  Nijgeli,  Sitzungsberichte  der  bairischen  Aca- 
démie (1866,  1867  et  18731. 

NB.  =  Gremli,  Neue  Beitrage  zur  Flora  der  Schweiz.   (Heft  I 

(1879),  Heft  H  (1882),  Heft  HI  (1883). 

OBZ.  =  CEsterreichische  botanische  Zeitschrift. 

RBZ .  =:  Flora  soit  Regensburger  botanische  Zeitung. 

Rion Guide  =zK\on,  Guide  du  botaniste  en  Valais,  Sion  1872. 

Tissière  =.  Tissière,  Guide  du  botaniste  sur  le  Grand  Saint-Ber- 
nard (1868). 


—     39    — 


La  grève  de  Versoix,  près  Genève. 


«  Le  moellon  chasse  la  plante,  »  nous  répète  M.  B,  Verlot, 
l'aimable  chef  de  l'Ecole  de  botanique  du  Jardin  des  Plantes  de 
Paris,  chaque  fois  que  nous  visitons  la  grande  ville.  «  Les  mil- 
lions s'enfouissent  dans  les  élucubrations  de  l'architecte  du 
Muséum  et  le  goût  pour  la  plante  disparait  avec  la  place  qu'elle 
occupait.  » 

Sous  une  autre  forme,  la  maladie  de  la  pierre  envahit  notre 
beau  Léman  :  les  grèves  disparaissent  sous  les  quais.  Entre  la 
frontière  vaudoise  et  le  Rhône,  une  seule  bande  avait  échappé 
à  l'encombrement  de  la  «  Meillerie  »  ;  elle  appartenait  à  la 
commune  de  Versoix,  qui  l'a  vendue  à  un  Français,  d'origine 
genevoise.  Une  somptueuse  villa  s'y  étale  bien  en  avant  dans 
le  lac.  Son  propriétaire  ne  se  doute  pas  qu'elle  est  fondée  sur 
un  cimetière,  et,  comme  aucune  pierre  funéraire  n'en  marquera 
la  place,  nous  venons  ici  lui  élever  un  modeste  mausolée. 

Entre  l'embouchure  de  la  Versoix  et  le  Creux-de-Genthod  s'é- 
tendait  une  grève  caillouteuse,  d'environ  un  demi-kilomètre  de 
longueur,  laquelle  était  un  vrai  jardin  botanique.  La  flore  lit- 
torale n'est  jamais  brillante  ;  mais  tous  les  botanistes  Suissesse 
croyaient  obligés  de  venir  en  pèlerinage  à  Versoix  pour  y 
cueillir  quelques  espèces  qui  ne  se  trouvaient  nulle  autre  part 
sur  le  sol  helvétique  :  l'une  d'entre  elles  n'a  pas  même  d'autre 
habitat  dans  le  monde  entier. 

C'est  la  Duriœa  Reuteri  Mont,  découverte  par  le  regretté 
Reuter,  dans  la  vase  humide  du  bord  du  lac,  à  l'embouchure 
de  la  Versoix,  en  octobre  1851  ;  cette  hépatique  croissait  en 
compagnie  de  ses  congénères  les  i?tccm^^flMca  et  crystalUna. 
Ces  dernières  sont  des  plantes  communes,  tandis  que  le  Duriœa 
Reuteri  Mont,  a  disparu  à  tout  jamais;  le  genre  Duriœa  ne 


—     40     — 

compte  qu'une  autre  espèce  qui  est  africaine:  D.  helicophylla 
Bory  et  Mo^i^.,  décrite  dans  les  Annales  des  sciences  naturelles, 
vol.  m  de  la  série  1,  p.  228 

Ce  genre  Duriœa  ne  doit  pas  être  confondu  avec  Durieua 
de  la  famille  des  Ombellifères  créé  par  Boissier  et  Reuter  dans 
leurs  Diagnoses  PI.  Nov.  Hispaniœ  14. 

L'ex-station  de  Versoix  était  caractérisée  par  des  mares 
recouvertes  en  été  par  les  hautes  eaux  du  lac  ;  lorsque  celles-ci 
se  retiraient,  elles  laissaient,  abritées  par  les  bancs  de  gravier 
qui  les  séparaient  du  lac,  des  flaques  d'eau  stagnante  qui  sub- 
sistaient pendant  l'arrière-saison  et  l'hiver.  C'est  là  qu'au  milieu 
de  la  Limosella  aquatica  L.,  Litorella  lacustris  L.,  Scirpus 
supinus  L.,  etc.,  on  récoltait  en  octobre  la  charmante  Elatine 
heœandra  DC.  que  Gaudin  taxait  de  rarissima.  En  effet,  ce 
seul  représentant  de  la  famille  des  Elatinées  dans  notre  Suisse 
romande,  ne  se  trouvait  que  dans  cette  unique  station  ;  avec 
elle,  l'espèce  est  aussi  perdue  pour  la  Flore  Helvétique. 

Quant  au  Scirpus  supinus  L.,  il  se  retrouvera  peut-être  à 
l'embouchure  du  Boiron  près  de  Nyon,  et  il  existe  d'ailleurs 
sur  la  grève  des  Pierrettes  à  l'occident  de  Lausanne. 

Nous  signalerons  enfin,  comme  ayant  été  détruite  avec  l'Ela- 
tine,  une  intéressante  Potamée  : 

Z annichellia  tenuis  Reuter^  que  son  auteur  caractérisait 
comme  suit,  dans  une  note  de  son  herbier:  Stigmate  ovale  entier 
ou  obscurément  sinué  ou  échancré  au  sommet,  trois  fois  plus 
large  que  le  style  et  le  dépassant.  Etamine  d'abord  de  la  lon- 
gueur du  style  et  ovale  biloculaire,  devenant  trois  fois  plus 
longue  à  la  fin  ;  anthère  ovale  biloculaire,  courtement  apiculée 
au  sommet.  Carpelles  2-4  dressés-étalés,  légèretuent  compri- 
més, courbés  en  arc,  cristés  et  denticulés  sur  le  dos,  terminés  par 
un  bec  égalant  le  quart  de  sa  longueur.  Tiges  capillaires,  ra- 
meuses, très  fines,  blanchâtres,  rampant  dans  le  sable  ou  la  vase, 
où  elles  sont  fixées  par  de  longues  fibres  blanches  et  simples. 
Feuilles  très  fines  linéaires-subulées,  aiguës,  d'un  vert-brun, 
parcourues  par  une  nervure  (|ui  égale  le  tiers  de  leur  largeur. 
Stipules  fugaces,  intra-pétiolaires,  membraneuses,  entourant 
étroitement  la  tige  et  la  base  des  jeunes  feuilles. 


—     41     — 

Zannichellia  tennis^  ajoute  Fleuter,  me  paraît  bien  distincte 
de  Z .hrachystemnn  Gay  i\m  croit  abondamment  dans  le  Rhône 
au-dessous  de  sa  sortie  du  lac.  Cette  dernière  est  une  plante 
bien  plus  grande,  à  tiges  longues  d'un  demi-pied,  flottantes, 
rampantes  seulement  à  leur  base,  de  l'épaisseur  d'un  gros  fil 
à  coudre  ;  ses  feuilles  sont  étalées,  d'un  beau  vert,  ses  fruits 
du  double  plus  gros  terminés  par  un  bec  plus  épais,  subulé 
conique,  égalant  seulement  un  tiers  de  leur  longueur-;  ses  stig- 
mates sont  plus  grands,  orbiculaires,  sinués  sur  les  bords  à  tissu 
très  lâche  et  papillaire. 

Nous  ne  pouvons  nous  prononcer  sur  la  valeur  de  cette 
espèce,  que  Gremli  ne  mentionne  pas  dans  son  Excursionsflora  ; 
elle  mérite  toutefois  d'être  signalée  aux  recherches  ultérieures 
des  botanistes  suisses,  afin  qu'elle  puisse  être  retrouvée  dans 
notre  flore,  —  En  attendant  il  serait  intéressant  que  le  nou- 
veau propriétaire  de  Versoix  consacrât  une  partie  de  sa  pro- 
priété au  rapatriement  des  espèces  éradiquées,  à  supposer  toute- 
fois que  ces  fières  et  modestes  plantes  consentent  à  se  plier  à 
la  culture.  —  Nous  en  doutons  pour  VElatine. 

Valleyres,  janvier  1884. 

W.  Barbey. 


M.  Barbey  a  adressé  à  la  rédaction  du  Bulletin,  pour  être 
joint  à  sa  note  sur  la  grève  de  Versoix,  un  extrait  d'un  article 
de  M.  le  professeur  W.  Hofmeister,  sur  la  morphologie  des 
mousses^  publié  dans  les  Berichte  ilher  die  Verhandlungen 
der  Kôniglich  Sdchsischen  Gesellschaft  der  Wissenschaften 
zu  Leipsig. —  Mathematisch-Physische  Classe.  Jahrgang 
i884. 

Au  1 1  de  son  travail,  M.  Hofmeister  parle  du  développement 
du  Riella  Reuteri  Mont. 

Parmi  les  formes  si  variées  des  hépatiques,  le  genre  Riella 
de  Montagne  (Ann.  Se.  nat.  III  S.  t.  XVIII,  fasc.  1,  p.  \  ;  Duriœa 
a.  a.  0.  t.  T,  p.  228,  t.  Il,  p.  50)  se  distingue  tout  spécialement 
par  l'extrême  singulai"ité  de  son  port.   Mais  le  Riella  (Du- 


—     42     — 

riœa)  helicophylla  de  l'Algérie,  avec  son  feuillage  dressé  en 
forme  d'escalier  toarnant,  haut  de  trois  pouces,  dépasse  encore 
ses  congénères  en  originalité,  et  c'est  certainement  une  des  plus 
admirables  productions  du  règne  végétal. 

Les  études  M.  Hofmeister  sur  le  genre  Riella  ont  été  faites 
sur  le  Riella  de  Versoix,  type  qui  reproduit  dans  de  moindres 
proportions  la  végétation  de  la  plante  du  nord  de  l'Afrique.  C'est 
à  Reuter,  qui  a  eu  l'obligeance  de  lui  envoyer  de  nombreux 
échantillons  de  la  plante  vivante,  que  M.  Hofmeister  a  du  les 
matériaux  de  ses  savantes  recherches. 

Pour  le  travail  lui-même,  voir  la  publication  citée  p.  92-95, 
ainsi  que  la  planche  IV. 


43    — 


Herborisations  de  la  Société  Murithienne, 

durant  la  session  de  Chdteau-d'Œx,  31  juillet- i  août  1883. 
Notes  de  MM.  Jaccard.,  Amann  et  Favrat. 


La  Sarine,  qui  descend  du  Sanetsch,  à  l'extrémité  occidentale 
des  Alpes  bernoises,  traverse  trois  bassins  pour  gagner  le  pla- 
teau suisse.  Le  bassin  supérieur  s'étend  du  Sanetsch  à  Gessenay 
et  appartient  au  canton  de  Berne;  le  bassin  inférieur  s'ouvre 
en  amont  de  Montbovon  et  s'étend  jusqu'en  aval  de  Bulle  au 
canton  de  Fribourg;  les  deux  se  dirigent  du  sud  au  nord.  Le 
troisième,  intermédiaire  entre  les  deux  premiers  et  s'y  soudant 
à  angle  droit,  forme  le  district  du  Pays-d'Enhaut,  au  canton  de 
Vaud.  Vers  les  extrémités  de  ce  bassin  se  trouvent  les  deux  vil- 
lages de  Rossinières,  à  l'occident,  et  de  Rougemont,  à  l'orient  ; 
entre  les  deux,  à  l'endroit  où  la  vallée  est  le  plus  élargie,  s'étale 
en  plein  soleil  le  joli  bourg  de  Chàteau-dŒx,  chef-lieu  et  centre 
de  la  contrée.  C'est  une  station  d'été  des  plus  fréquentées  et  où 
les  pensions  demeurent  dans  les  prix  doux.  Au  point  de  vue 
botanique,  nous  nous  bornerons  à  dire  que  toute  la  contrée 
est  fort  intéressante  et  riche  surtout  en  Rasa  et  en  Hieracium; 
d'autres  détails  risqueraient  d'empiéter  sur  le  consciencieux 
travail  de  notre  collègue  M.  Pittier,  publié  dans  le  présent 
Bulletin. 

Nous  en  venons  donc  aux  deux  herborisations  qui  ont  pu 
avoir  lieu  toutes  deux  le  l^r  août.  II  y  avait  bien  une  prome- 
nade au  programme  pour  l'après-midi  du  31  juillet,  mais  le 
temps  était  détestable  et  nos  botanistes  se  sont  rabattus  sur 
une  mémorable  partie  de  quilles.  Le  l*^""  août  au  matin,  les 
brouillards  étaient  à  mi-côte,  mais  la  pluie  avait  cessé  et  au 
premier  rayon  de  soleil  qui  les  a  percés,  deux  expéditions  sont 
parties  :  l'une,  officielle,  au  vallon  et  sur  les  pentes  des  Mérils, 
et  retour  par  les  rochers  de  la  Dent  de  Chàteau-d'OEx,  station 


—     44     — 

qui  domine  le  bourg  au  M.-N.-E.  ;  l'autre,   non  officielle,  à  la 
Pierreuse  sur  le  flanc  sud,  au  S.-E.  du  bourg. 

Les  Mérils  et  rochers  de  la  Dent. 

Ont  pris  part  à  l'excursion  :  MM.  Pitlier,  Jaccard,  More!  et  le 
rapporteur. 

En  montant  par  les  prairies  à  faucher,  autour  d'une  étable, 
nous  avons  récolté  en  ti'ès  jeunes  fleurs  un  Mentha  du  groupe 
du  candicans  Crantz,  silvestris  L.  :  c'est  la  forme  Favrati 
Dés.  et  Dur.  Descr.  de  nouv.  menthes,  Gand  1879.  A  vrai  dire, 
nous  ne  pensons  pas  qu'elle  valût  la  peine  d'être  nommée  et  il 
nous  est  impossible  de  la  distinguer  d'une  foule  d'autres  can- 
dicans. Et  quant  aux  étamines  incluses,  nous  tenons  pour 
certain  que  deux  types,  absolument  identiques  d'ailleurs, 
peuvent  parfaitement  se  rencontrer  l'un  à  étamines  exsertes  et 
l'autre  à  étamines  incluses.  En  tenant  compte  de  tous  ces  cas 
d'hétérostylie  ou  d'hétérostaminie,  on  pourrait  distinguer  et 
nommer  bien  d'autres  formes  encore,  non  seulement  dans  les 
Labiées,  mais  dans  plusieurs  autres  familles,  les  Borraginées  et 
les  Primulacées  entre  autres.  Il  ne  faut  pas  étreindre  l'espèce 
dans  une  camisole  de  force,  mais  lui  laisser  un  certain  champ 
de  variation. 

Plus  haut,  à  la  lisière  des  forêts,  nous  avons  rencontré /?os« 
mollis  et  tomentosa  Sm.,  en  jeunes  fruits  ;  dans  la  ti'aversée 
des  forêts,  qui  ne  tardent  pas  à  s'éclaicir,  ont  été  récoltés, 
entres  autres:  R.  pomifera  Herrm.  assez  typique,  R.  corii- 
folia  f.  suhcollina  Christ  Ros.  der  Schweiz,  R.  pomifera 
var.  proxi^na  Christ  in  Flora  1874  (R.  proxima  Cottet  in 
sched.),  forme  remarquable  et  qui  fait  penser  à  un  R.  pomi- 
fera-tomentosa  ;  enfin  un  rosier  encore  plus  singulier,  à  fleurs 
roses,  à  fruits  rappelant  le  tomentosa,  mais  plutôt  hispides- 
aciculés  qu'hispides-glanduleux,  à  folioles  très  irrégulièrement 
biserrées  ou  même  à  dents  simples,  surtout  dans  les  feuilles 
supérieures  des  rameaux  florifères.  Les  fleurs,  décidément 
roses,  et  les  aiguillons  absolument   crochus,   empêchent   de 


—     45    — 

penser  à  un  tomentosa.  Comme  cette  forme  a  dû  être  vue  et 
récoltée  par  Deséglise,  qui  a  séjourné  à  Châteaud'OEx  et  a 
visité  les  stations  des  Mérils,  nous  attendrons  de  savoir  ce  qu'il 
en  fait,  plutôt  que  de  risquer  un  nom. 

Toujours  dans  la  région  boisée  ou  buissonnée,  nous  avons 
vu  plusieurs  buissons  de  Corylas  Avellana  L.  var.  glandu- 
losa  Shutthv.  La  base  des  cupules  est  ordinairement  couverte 
de  soies  purpurines  et  glanduleuses,  inégales  et  souvent  très 
longues.  Mais  ce  caractère  nous  a  paru  varier  sur  le  même 
buisson.  Les  fruits  n'étaient  pas  assez  avancés  pour  qu'il  fût 
possible  de  bien  juger  de  leur  forme.  Cette  variété  paraît 
appartenir  à  la  région  alpestre,  soit  dans  le  Jura,  soit  dans  les 
Alpes. 

Parmi  les  autres  plantes  de  quelque  intérêt,  nous  devons 
signaler  les  suivantes,  observées  ou  récoltées  au-dessus  des 
stations  de  Rosa  : 

j^cidium  cornutum  GmeL,  qui  avaitcomplétement  envahi 
un  grand  Sorbus  aucuparia.    * 

Hieracium  glaucum,  villosum,  elongatwm^  scorzonerœ- 
folium. 

Arahis  hrassicœforniis . 

Dracocephalum  Ruyschiayia.  abondant. 

Betonica  hirsuta,  idem. 

Paradisia  Liliastrmn. 

Serratula  Vulpii  Fisch.  Oost. 

Primula  officinaUs  var.  suaveolens. 

Peucedanutn  austriacum. 

Veronica  fruticiilosa. 

Carex  clavœformis  Hoppe.  Espèce  peu  connue,  rappelant 
le  glauca^  mais  plutôt  verte,  à  épis  femelles  souvent  longue- 
ment atténués  vers  la  base.  Emmanuel  Thomas  récoltait  cette 
plante  dans  le  haut  du  Solalex,  à  la  montée  d'Enzeindaz,  Alpes 
de  Bi'x.  Nous  l'avons  vue  au  Rœfel  et  à  Findelen,  sur  Zermatt. 

Carlina  Inngifolia  Rchb.  Plante  jusqu'ici  très  rare  pour  la 
Suisse,  trouvée  d'abord  par  M.  Chenevard,  de  Genève,  entre 
l'alpage  d'Arbignon  et  Mordes,  et  par  feu  M.  Schneider,  de  Bàle, 


—     46     — 

au  vallon  des  Mortais  (Fribourg).  C'est  M.  Jaccard  qui  a  décou- 
vert le  premier  exemplaire  aux  Mérils.  La  plante,  selon  Gillet 
etMagneFl.fr.,  se  trouve  dans  les  Vosges  et  en  Auvergne. 
Ses  feuilles  sont  étroites,  allongées,  longuement  atténuées, 
ciliées  épineuses,  non  dentées-lobées.  Ce  Carlina  appartient 
à  la  région  alpestre  ou  même  subalpine,  chez  nous  du  moins, 
et  se  retrouvera  probablement  dans  d'autres  stations  des  Alpes 
occidentales. 

Au  retour,  en  redescendant  par  les  rochers  de  la  Dent  et  un 
très  mauvais  petit  sentier  où  le  rapporteur  a  fait  la  grimace, 
les  plantes  suivantes,  entres  autres,  ont  encore  été  signalées  ou 
récoltées  : 

Allium  montanum  Schm. 

Athamanta  cretensis. 

Juniperus  Sabina. 

Peucedanum  aicstriacum. 

Rhamnus  alpina  et  picmila. 

Pinus  uncinata  Ram. 

Coronilla  vaginalis. 

Lathyrus  heterophyllus. 

Valeriana  offlcinalis  imr.  angustifolia. 

Rosa  ferruginea  VilL,  forma  pedunculis  hispidulis.  Peut- 
être  la  var.  jurana  de  Gaudin. 

La  Pierreuse. 

MM.  Amann  et  Vaucher  y  ont  récolté  entre  autres: 

Pedicularis  Oederi  Vahl,  P.  versicolor  Wahlnb. 

Veronica  fruiiculosa. 

Hutschinsia  alpina. 

Papaver  alpinum. 

Androsace  Chamœjasme. 

Pyrola  uniflora. 

Listera  cordata. 

Rhododendron  hirsutum. 

Géranium  lividum. 


47     — 


Achillea  atrata. 

Saxifraga  varians  (muscoides  des  auteurs,  non  Ail.) 
»  androsacea,  oppositifolia. 

Salix  hastata^  retusa,  reticulata. 

En  outre,  nombre  de  fougères,  entre  autres  VAthyrium 
rhœticum  L.  et  le  Cystopteris  alpina  Link. 

M.  Amann  a  d'ailleurs  récolté  ou  constaté  de  nombreuses 
cryptogames,  lichens,  hépatiques  et  mousses.  Les  premiers 
appartiennent  aux  formes  les  plus  répandues.  Voici  la  liste 
des  mousses  : 


Cinclidotus  aquaticus. 
Bartramia  ÛEderi. 

»         pomiformis. 
Bryum  turbinatum. 
Barbula  aciphylla. 

»        subulata. 

»        ruralis. 

»        tortuosa. 
Mnium  undulatum. 

»        cuspidatum. 

B        spinosum. 
Trichostomum  flexicaule. 
Didymodon  rubellus. 
Distichium  capillaceum. 
Dicranum  scoparium. 
ïetraphis  pellucida. 
Encalypta  streptocarpa. 
Philonotis  fontana. 
Weisia  viridula. 
Racomitrium  lanuginosum. 
Orthotricum  speciosum. 
Ulota  crispa. 
»     Hutchinsiae. 


Dicranella  varia. 
Fissidens  adiantoïdes. 

»  bryoïdes. 

Hypnum  Schreberi. 

»        comniutatum. 

»        uncinatum. 

»  molluscum. 

»        Cristacastrensis. 

»        filicinum. 

»        cupressiforme. 
Hylocomium  splendens. 
»  triquetrum. 

»  tamariscinum. 

Brachythecium  rutabulum. 
Brachythecium  salebrosum. 
Neckera  crispa. 
Homalia  trichomanoïdes. 
Camptothecium  lutescens. 
Homalotheciumsericeum. 
Webera  nutans. 
»       carnea. 
Meesia  uliginosavar.  alpina. 
etc. 


Nous  ne  saurions  ternnner  ce  rapide  compte  rendu  sans 


—     48     — 

dire  un  mot  des  jardins  de  Chàteau-d'Œx,  où  prospèrent  un 
nombre  considérable  de  belles  plantes  étrangères.  Nous  savions 
déjà  par  M.  Louis  Leresche  que  tout  réussit  dans  ces  jardins, 
grâce  à  une  forte  humidité  et  à  une  forte  insolation.  Il  pleut 
beaucoup  dans  la  vallée,  mais  Chàteau-dOEx  et  ses  environs 
immédiats  sont  dominés  au  nord  par  les  pentes  fort  raides  de 
la  chaîne  de  Cray,  qui  s'élèvent  à  plus  de  mille  mètres  au- 
dessus  du  bourg  et  font  espalier.  En  outre,  les  plantes  sont 
protégées  en  hiver  par  les  neiges,  et,  bien  reposées  quand 
viennent  les  premiers  chauds  rayons,  elles  poussent  avec  vi- 
gueur et  fleurissent  abondannnent.  La  station  est  à  tel  point 
favorable,  que  M.  Leresche  a  pu  cultiver  dans  son  jardin,  à 
une  altitude  d'environ  1000  m.,  des  plantes  d'Espagne,  d'Italie 
et  d'autres  contrées  méridionales. 

Lausanne,  4  février  1884. 

Le  rapporteur, 

L.  Favrat. 


—     49     — 


Stations  nouvelles  et  plantes  non  encore  signalées 
dans  le  Valais  inférieur. 


Principales  espèces  récoltées  par  M.  Jaccard 
en  1882  et  1883. 

I.  Plaine  inférieure,  de  Colo^nbey  au  lac. 

Ranunculus  Lingua,  de  Vouvry  à  Illarsaz  ;  Hutchinsia  pe- 
trœa,   Illarsaz,  Coloinbey  ;  Viola  stricta,   Colombey  ;   Tunica 
saxifraga,  Illarsaz,  Vouvry  ;   Drosera  rotundifolia,  marais  de 
Vionnaz  ;   Herniaria  glabra,  Illarsaz  ;  Carum  Carvi,  Illarsaz, 
Vionnaz,  Vouvry;  Laserpitiuni  prutenicum,  marais  de  Colom- 
bey à  Vionnaz  ;  Artemisia  Absinthium,  Gnaphalium  dioicum, 
Illarsaz  :  Arnica  montana,  quelques  pieds,  marais  tourbeux  de 
Vionnaz  parmi   les  Pinus  Pumilio,  avec  Drosera,  Pinguicula 
vulgaris  et  alpina  (celle-ci  rare)  et  Lycopodium  Selago  ;  Ser- 
ratula  tincloria,  tout  le  marais  ;  Scrofularia  Ehrharti,  Colom- 
bey-Muraz  ;    Melampyrum    pratense ,    Vionnaz  ;    Euphorbia 
Gerardiana,   Illarsaz,    Vouvry  ;   Chenopodium   ficifolium,   re- 
trouvé à  Colombey-dessous  (Favrat  et  Jaccard),  j'en  ai  cueilli 
aussi  quelques  pieds  à  Collonges  et  Dorenaz  ;  Populus  alba, 
çà  et  là  de  Monthey  au  lac  ;  Populus  hybrida,  digues  à  Illarsaz 
et  Barges,  Populus  candicans  Ait.  (ontariensisauct.),  une  ligne 
de  beaux  arbres  entre  Colombey-dessous  etMuraz,  et  quelques 
pieds  çà  et  là;  Pop.  angulata  WK.,  introduit  assez  récemment 
en  Valais,  et  par  milliers  d'échantillons  sur  la  rive  vaudoise, 
où  les  arbres  les  plus  anciens,  plantés  en  1838,  mesurent  trois 
pieds  de  diamètre  à  la  base;  Sparganium  simplex  et  minimum, 
marais  de  Vionnaz  ;   Orchis  incarnata  et  palustris,   Gymnade- 
nia    odoratissima,    marais,    Muraz   et   Vionnaz  ;    Platanthera 
chlorantha,  Muraz  ;  Gladiolus  palustris,  commun  entre  Muraz 
et  Vionnaz  ;  Leucoium   vernum,   commun  à  Vouvry,  où  il  a 
été  pris   pour   le   Galanthus  nivalis  (Rion)  Guide  du  bot.   en 
Valais)  ;   AUium  acutangulum,  Cladium  Mariscus,  Colombey- 
lac  ;    Rhynchospora  alba,    Vionnaz;   Carex    nitida,    Illarsaz; 
Carex  pulicaris,  pilulitera  —  celui-ci  nouveau  pour  le  Valais 

4 


—     50     — 

—  Vionnaz;  Carex  Xanthocarpa,  Muraz-Vionnaz:  Carex  pseud.- 
Cyperus,  commun  à  Vionnaz. 

Alopecurus  fulvus  et  geniculatus,  Colombey,  Vionnaz,  Vou- 
vry,  Bouveret;  Calamagrostis  littorea,  Vouvry;  Nardusstricta, 
marais  de  Muraz-Vionnaz  ;  Equisetum  variegatum  ethiemale, 
bords  du  Rhône,  d'illarsaz  à  la  Porte-du-Sex. 

II.  Montagnes. 

Ranunculus    aduncus,    massif   des    Cornettes    (à    Darbon, 
France);  Turritis  glabra,  M*  Ottan,  Vernayaz,  la  Barmaz;  Bras- 
sica  campestris,  Finhauts,  Trient  village  ;  Draba  frigida,  D*  de 
Valère,  Cornettes;  D.  tomentosa,  Cornettes;  Camelina  dentata, 
Tète-Noire;   Polygala  de  pressa,  col  de  Balme  ;  Viola  canina, 
Gueuroz,   Salvan,   val  d'Illiers  ;  V.  mirabilis-sylvatica,  pieds 
des  rochers  à  Vionnaz  ;  V.  cenisia,  Salanfe  ;  Silène  rupestris, 
commun  aux  Alpes  de  Salvan;   Mœhringia  polygonoides,  Sa- 
lanfe, Finhauts;  Rubus  Villarsianuset  Bellardi,  Circa^a  alpina, 
Val  Saint-Barthélemy  ;  Sedum  annuum,  vallée  de  Salvan  ;  S. 
Anacampseros,  Joux-Brùlée  ;  Sempervivum  Dollianum,  Cor- 
nettes;   Saxifraga    Androsacea,    Grammont  ;   S.   Cotylédon, 
Gorges  du  Trient  entre  Salvan  et  Finhaut,  et  du  Triège  à  Tende 
et   Emaney  ;    Heracleum    Sphondylium   b.    elegans ,   Taney  ; 
Peucedanum  austriacum,  Alpes  de  Vionnaz;  Scabiosa  agrestis, 
au  Rosey  ;  Erigeron  glabratus,   Grammont  ;  Achillea   macro- 
phylla,  Van-Haut;  Senecio  lyratifolius,  Creux-de-Novel  ;  Cen- 
taurea  nervosa,  Alpes  de  Vouvry,  Vionnaz,  Morgins  ;  Phœ- 
nixopus  vimineus,  le  Rosey  ;  Hieracium  alpinum,  type  et  var. 
Halleri,  juranum,  longifolium,  pseudoporrectum,  au  Grammont; 
Campanula  latifolia,  Val  Saint-Barthélemy;  Gentiana    alpina 
Vili.,    Grammont;    Pyrola   chlorantha,    sur   Saint-Gingolph  ; 
Globularia  nudicaulis,  Illiers  ;  Salix  glauca,  helvetica,  hastata, 
arbuscula  b  fœtida,  serpyllifolia,  Salanfe;  Allium  victorialis, 
Luzula   spicata,  Grammont  ;   Juncus   triglumis,    Eriophorum 
Scheuchzeri,  Salanfe,  D''  de  Valère  ;  Carex  brunnescens,  Her- 
bagères.   Col   de   Balme  ;   C.    bicolor,   Salanfe  ;   Lycopodium 
clavatum.  Val  d'Illiers,   rive  droite  ;  Asplenium  germanicum, 
bords  du  Trient,  Van-Bas,  Joux-Brûlée. 


TABLE 


Pages 

Séancedu31  juillet  1883 3 

Notice  botanique  sur  le  Pays  d'Enhaut 8 

Les  Epervières  du  Valais 16 

La  grève  de  Versoix 39 

Herborisations  de  la  Société  murithienne 43 

Stations  nouvelles  et  plantes  non  encore  signalées  dans  le 

Valais  inférieur 49 


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New  York  Botanical  Garden   Librar 


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